Résumé Tartuffe
Résumé Tartuffe
Résumé Tartuffe
rsum
et
analyse
Les personnages
Tartuffe
Tartuffe est le personnage principal de cette pice et son titre est son
propre prnom. Malgr son apparition tardive (III-2) voulue par Molire
pour permettre au lecteur de se faire sa propre ide sur cet homme, il
n'en demeure pas moins le moteur de l'action. Tartuffe est un malfaiteur
professionnel, avant de tromper Orgon, il a ralis de nombreuses
escroqueries dont la liste emplirait plusieurs " volumes " (v1926). Il est
galement trs intelligent, et parvient attirer Orgon vers lui en profitant
de sa faiblesse envers les hommes dvots. Ainsi, sachant que celui-ci est
un homme dvot, il a feint d'en tre galement un. Cependant, l'image de
jouisseur qu'Orgon lui donne est totalement fausse. Tartuffe est en fait un
homme cupide et jouisseur. Son but est de s'enrichir un maximum et par
tous les moyens. Le confort lui est extrmement important, et malgr le
fait qu'il clame vivre avec fort peu de moyens, il est " gros et gras, le teint
frais et la bouche vermeille "(v2340). Aussi, malgr le fait qu'il s'offusque
du dcollet de Dorine (v860), on remarque que les femmes l'attirent
beaucoup et en particulier Elmire. C'est d'ailleurs ce qui va le perdre, car
quand il est avec la femme d'Orgon, il perd toute prudence et ne se mfie
mme pas du guet-apens dans lequel il est entran.
Orgon
Orgon est le pre de famille de la maison. Il est la fois le dupe et le
disciple et le disciple de Tartuffe. C'est un homme qui habite Paris et qui
est suffisamment riche pour permettre sa femme d'tre vtue "ainsi
qu'une princesse "(v30). Orgon est extrmement influenable et fragile
qui s'est rfugi dans la religion parce que, vieillissant, il n'a pas russi
s'adapter un monde compltement diffrent de celui dans lequel il a t
duqu. C'est donc un homme affaibli que Tartuffe a affaire, et il va en
profiter. Ainsi Orgon, par aveuglement, devient compltement fou de son "
hros "(v195) et l'aime mme plus que sa propre famille (v185/186). Cet
amour lui fait tyranniser les siens, s'nerver contre ceux qui osent
s'opposer contre lui (Dorine, Damis), et abuse de son autorit paternelle
pour faire ce qu'il pense que Tartuffe approuvera, et en l'occurrence,
s'opposer au mariage de Valre et Marianne. Seulement, son
blouissement pour Tartuffe ne disparatre que lors de la scne 7 de l'acte
V, lorsque, cach sous la table, il se rendra enfin compte de sa nature.
Alors d'un extrme, il va passer l'autre en hassant tous les gens de bien
(v 1604-1606). Il est le caractre mme d'un maniaque qui a bien failli
faire le malheur de tous.
Elmire
Seconde pouse d'Orgon, Elmire est une jeune femme d'une trentaine
d'annes aimable et sociable. Elle frquente en effet la socit mondaine
et participe de nombreux bals. Elle aime galement tre bien habille ce
qui nerve sa belle-mre Mme Pernelle (v29-30). C'est une jolie femme qui
connat son charme et en use pour duper Tartuffe, mais elle est tout de
mme une pouse fidle son mari : quand Tartuffe lui fait la cour, elle
refuse fermement ses avances et se moque mme gentiment de lui. Enfin,
on peut dire qu'Elmire est une femme intelligente, si elle ne dvoile pas la
scne son mari, c'est qu'elle espre que Tartuffe favorisera le mariage
de Valre et Marianne ou parce qu'elle pense qu'elle pourra utiliser cette
situation plus tard, ce qu'elle fera d'ailleurs quelques scnes plus tard (IV5).
Mariane
et
Damis
Les deux enfants d'Orgon jouent un rle mineur dans cette pice de
thtre. Malgr tout, on peut travers eux quelques traits du caractre de
leur pre. Damis, comme son pre, est un jeune homme bouillant.
Cependant, s'il est capable pour protger sa famille de faire un scandale
(III-5), il demeure respectueux envers son pre en toute circonstance,
mme quand celui-ci le chasse de la maison en le dshritant. De son
ct, Marianne ressemble quelque peu son frre, dans le sens o elle est
adepte aux solutions extrmes. Lorsqu'elle apprend qu'elle doit se marier
Tartuffe, elle pense se suicider, plutt que de vivre avec lui. Elle prfre
ne pas vivre que de vivre dans le malheur. C'est une jeune femme
romantique et sensible.
Clante
Frre d'Elmire, les quelques apparitions qu'il fait sur scne donnent de lui
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prodigue Orgon. Quand celui-ci raconte Clante que son matre lui a
conseill de "n'avoir affection pour rien"(v276) ou bien qu'il pourrait voir
"mourir frre, enfants, mre et femme" sans s'en soucier (v278), cela va
totalement a l'encontre du plus important dogme des chrtiens "aimezvous les uns les autres". Dans ce cas, Tartuffe modifie le sens des
prceptes de la religion chrtienne en sa faveur et pense qu'en
dtournant Orgon de sa famille, il lui sera plus facile de sduire Elmire et
de
s'attirer
encore
plus
l'approbation
de
son
mari.
L'amour et le mariage
Dans le Tartuffe, de nombreuses amours se nouent au fur et mesure de
l'intrigue, et y jouent d'ailleurs un rle trs important. A l'instar de
l'hypocrisie, il en existe deux types compltement diffrents. Pour
commencer, il y a l'amour entre Valre et Mariane. C'est une passion dont
on apprend, ds les premires scnes de la pice, qu'elle existe depuis
longtemps, mais laquelle Tartuffe n'est pas favorable (v217-218). Lors
de l'acte II scne 4, on voit d'ailleurs quel point la passion est forte lors
de leur rconciliation aprs leur dispute (v781-791). Dans cette mme
scne, aprs que Marianne ait apprit pour qui elle tait destine, on voit
bien son dsarroi, et quel point elle dteste l'autre (notamment quand
elle songe se suicider). Le thme du mariage forc revenant dans de
nombreuses pices de Molire est l encore exploit. Dorine le caricature
d'ailleurs trs bien en disant " Non, il faut qu'une fille obisse son pre
Voult-il lui donner un singe pour poux" (v654-655). Mais Tartuffe n'a pas
l'intention d'accepter cette union, car il aime lui aussi une autre personne,
en l'occurrence Elmire. Cette fois-ci, la passion est lgrement diffrente.
D'une part parce qu'il est unilatral : Elmire aime toujours son mari malgr
que Tartuffe lui soit prfr. D'autre part parce-que Tartuffe dsire peuttre plus avoir du "plaisir" (v1000) avec Elmire que la vnrer. En effet, les
gestes qu'il fait en lui tenant les doigts, puis en lui mettant la main sur les
genoux (III-3) ou les paroles qu'il prononce "contentez mon dsir" (v1495)
trahissent plus une envie d'amour physique que platonique.
La comdie
Lorsqu'on parle d'hypocrisie religieuse, un sujet grave, on pourrait
imaginer une pice de thtre d'avantage susceptible entraner la colre
que le rire. Cependant, Tartuffe reste une comdie, qui avant de faire
rflchir le spectateur le fera s'amuser. Pour ce faire, de nombreux
lments permettront de le divertir. D'abord, le comique de geste:
presque toutes les didascalies insres par Molire aident les acteurs
jouer dans ce sens, ainsi, on verra des gifles (v169-171 et 579), une
sympathique scne de dpit amoureux o Dorine courre de Valre
Marianne pour les rconcilier, ou encore la premire entrevue entre
Tartuffe et Elmire o tandis que l'une s'carte, l'autre se rapproche.
Ensuite vient le personnage de Dorine. Par son caractre sympathique,
intelligent, et franc, cette servante est le personnage comique par
excellence. Tout d'abord par son langage familier, elle emploie des mots
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ou expressions qui font rire, comme "forte en gueule" (v14) ou bien " quel
caquet est le vtre"(v821). Elle est galement amusante par son ironie et
sa clairvoyance. Sans piti, elle se moque d'Orgon, quand par exemple
elle rpte "le pauvre homme" (v1657), mots qu'avait prononc Orgon
l'acte I, scne 4. Bien qu'elles soient toujours comiques, ses rpliques sont
cependant pleines de bon sens. Pour conclure, on peut citer le comique de
caractre: malgr le fait qu'il entrane sa famille sa perte, Orgon, par son
attitude reste un personnage comique. Celui-ci est qualifi unanimement
de "fou" (v311). Cette folie se manifeste par des rponses aux questions
automatiques, et donc amusantes. La plus flagrante est sans doute lors de
la rptition de "le pauvre homme" quatre fois (I-4), alors qu'Orgon
s'inquite moins de sa femme malade que Tartuffe en pleine forme. Dans
l'acte II scne 1 on voit aussi un pre de famille compltement grotesque
et risible qui se laisse prendre au pige de l'insolence de Dorine.
Tout dabord, Tartuffe arrive mettre madame Pernelle et Orgon (en effet ils sont
les maitres de la maison) en confiance pour loigner de lui tout problmes :
Mme Pernelle Elmire : Je vous dis que mon fils na rien fait de plus sage
quand recueillant chez lui ce dvot personnage (Acte I, scne 1, vers 145-146).
Mais le vrai Tartuffe et trs vite dmasqu par Dorine, la domestique, qui le
dfinit de sensuel, jouisseur et dhypocrite, surtout lorsquil rplique : couvrez
moi ce sein que je ne saurais voir (Acte III, scne 2, vers 860). Lintelligence de
celle-ci montre aussi une satire de la socit o le servant est plus habile que
son matre.
De mme, Clante dcouvre ce faux dvot en disant Orgon : Les bons et les
vrais dvot, quon doit suivre la trace, ne sont pas ceux aussi qui font tant de
grimaces. H quoi ! Vous ne ferez nulle distinction entre lhypocrisie et la
dvotion ? (Acte I, scne 5, vers 329-332). De plus, il expose sa pense sur les
vrais dvots qui nest autre que la pense de Molire incarnant son personnage
pour montrer la Cabale, opposante celui-ci et son uvre, quil fait bien la
diffrence entre les vrai et les faux dvots et quil ne critique pas la religion
mme, mais ceux qui en abuse : Mais en un mot, je sais, pour toute ma
science, du faux avec le vrai faire la diffrence, Et comme je ne vois nul genre de
hros, Qui soit plus priser que les parfaits dvots, aucune chose au monde est
plus noble et plus belle, Que la sainte ferveur dun vritable zle, Aussi ne vois-je
rien qui soit plus odieux, Que le dehors pltr zle spcieux. (Acte I, scne 5,
vers 353- 360). Et dnonce ensuite lhypocrisie des faux dvots avec, je cite :
qui savent ajuster leur zle avec leur vices, Sont prompts, vindicatifs, sans foi,
pleins dartifices (Acte I, scne 5, vers 373-374). Pour conclure en disant ce
quil pense de Tartuffe : Votre homme, vrai dire, nest pas de ce modle, Cest
de fort bonne foi que vous vantez son zle, Mais par un faux clat je vous crois
bloui. (Acte I, scne 5, vers 405-408).
Mais seul lamour de Tartuffe pour Elmire, la femme dOrgon, peut le dmasquer.
Il essaie tout de mme de la mettre en confiance : Ah ! Pour tre dvot je nen
suis pas moins homme (Acte III, scne 3, vers 996) mais il jette le masque
lorsque Elmire le met, et dclare sa flamme sans retenue, Elmire nest pas dupe.
Jaurai toujours pour vous, suave merveille, Une dvotion nulle autre pareil
dit-il vers 985-986 (Acte III, scne 3). Lorsquil est dmasqu par Orgon, cach
sous la table, il ne cherche pas se justifier ; il sait quil faut agir par la ruse face
au matre de maison, mais il sait bien quOrgon est assez naf, comme le montre
le vers1524 et 1526 (Acte IV, scne 5): Cest un homme, entre nous, menez
par le nez Et j e lai mis au point de voir tout sans rien croire . Il affecte
lhumilit du pcheur repentant et se chargeant de tous ses crimes, sauf de celui
dont on laccuse pour dtourner le sujet et se mettre sous laile protectrice
dOrgon : Oui , mon frre, je suis un mchant, un coupable, Un malheureux
pcheur tout plein diniquit, Le plus grand sclrat qui nest jamais t. Chaque
instant de ma vie est charg de souillures ; Elle nest quun amas de crimes et
dordures (Acte III, scne 6, vers 1074- 1078). Il nest alors pas cru le seul
moment ou il dit entirement la vrit sur sa personne, ce qui montre son esprit
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Molire est un crivain engag qui a eu une grande influence son poque.
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tant proche du roi il a pu imposer ses ides comme ses critiques sur la socit
de son poque.
Dans Tartuffe il prsente plusieurs dvots : Mme Pernelle et Orgon qui sont tous
deux des vrai dvots et Tartuffe qui est l'hypocrite incarn. Il les reprsente tout
les trois de manire pjorative . C'est travers la Grande Comdie que Molire
fait comprendre son point de vue sur les faux dvots et l'hypocrisie. De plus, la
polmique que fit Tartuffe lors de son apparition montre quel point ce chef
d'uvre est d'une grande richesse, dont le sens est inpuisable et qui peut se
prter de nombreuses interprtations.
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