Les Légendes Des Monnaies Sassanides / (E. Drouin)
Les Légendes Des Monnaies Sassanides / (E. Drouin)
Les Légendes Des Monnaies Sassanides / (E. Drouin)
ARCHOLOGIQUE
BERTRAND
ET
G. PERROT
DE L'INSTITUT
MEMBRES
TROISIME
SRIE.
- TOME
XXXII
PARIS
ERNEST
LEROUX,
DITEUR
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LES
LGENDES
DES
MONNAIES
SASSANIDES
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avec pigraphes,les rois achmnides nous ont laiss des tmoignages de leur langue dans les magnifiques inscriptions cuniformesde Behistoun, de Naqshi-Roustam,de Perspolis, de Suez,
d'Alvend et de Suse ; la plus rcente est celle d'Artaxerxs
Ochus (361-336). L'criture employe pour cette poque, du
moins pour les monuments, tait l'criture cuniforme alphabtique, emprunte ou plutt forme sur les caractres
syllabiques des inscriptions babyloniennes, aprs les conqutes
de Cyrus. 11 n'existe pas de monnaies de l'poque achmnide
avec lgendes en caractres cuniformes.
2 La priode qui s'coule entre la chute des Achmnides et
l'invasionarabe etqui comprendprsde mille ans( - 332 +640) ;
c'est l'poque du moyenpersan et du pehlvi.
3 Enfinla priode du persan modernequi commence l'invasion musulmane et se modifieprofondmentau point de vue du
lexique par l'adoption d'un grand nombre de mots arabes.
C'est la seconde priode qu'appartiennent les dynasties Arsacide et Sassanide. 11ne nous reste aucune inscriptioncertaine
des rois arsacides et aucune trace (puisque leurs monnaies sont
en grec) de la langue de Tlrn pendant une tendue de prs de
cinq sicles (- 248 + 225) ; mais, avec les Sassanides et mme
dj avec leurs prdcesseurs(la dynastieperspolitaine1),un caractre nouveau, tir de l'alphabet aramen,,apparat sur des
monnaies et dans desincriptionslapidaires, et en mme tempsil
se formeune littraturemanuscrite considrable. Ce caractre
est ce qu'on appelle le pehlvi et la langue de ces monuments
divers est la langue pehlvie.A ct du pehlvi proprementdit,les
inscriptions et de rares mdailles de cuivre nous ont rvl
l'existence d'une autre critureplus proche de l'alphabet carr
aramen, et d'un dialecte moiti persan,moiti aramen qui tait
galement employ en Perse, au moins chez certaines populations, dans les premiers temps de la monarchie,et sur la nature
1. Jel'ai exclue dessindu prsent
ne sont
travail,
parceque les lgendes
aramen.
sontencoredu proto-pehlvi
pas en vraipehlvi
; les caractres
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cuniformesde Darius et de ses successeurs, les souverains s'intitulentParsay khshyathiya roi de Perse , Parsa Parsahya
patra Perse, fils de Perse . Il faut remarquer toutefois que
sous les sassanides le mot Parsa semble avoir disparu et avoir
t remplac par celui de lrnshatr pays de l'Irn (devenu
Irnshehr). Nous verrons plus loin que les habitants de l'Irn
1
s'appelaient eux-mmes Airya ;
Quant rcriture pehlvie, aussi claire l'origine qu'aucune
autre crituresmitique, elle devint indchiffrablepar la multiplication des caractres polyphones et l'abus des ligatures. Il
fallutalors crer un nouvel alphabet pour les textessacrs et c'est
ainsi que fut cr l'alphabet zend qui est l'alphabet pehlvi des
iveet ve sicles transformpour les sons vocaliques sur le modle
de l'alphabet grec *.
Le prsenttravail porteraprincipalementsur les lgendes des
monnaies d'argent et des quelques rares mdailles en or que
nous ont laisses les Sassanides. La monnaie de cuivre est trs
peu abondante, de petit module et en mauvais tat. On ne s'explique gure la raret de ce monnayagequi taitpourtantncessaire pour les besoins de tous les jours et qui a d, par suite,
exister en grand nombre. Une autre particularit galement
inexplicable est l'absence de ce numraire partir du ive sicle
de notre re. celui que nous possdons tant des six ou sept
premierssouverains seulement. Il y aurait donc grand intrt
ne pas ngliger, dans les trouvailles dB monnaies sassanides,
toutes celles qui sont en cuivre, au lieu de les rejeter comme on
le fait d'ordinaire en Perse, o l'argent seul a du prix pour les
inventeurs. D'aprs les pices de bronze qui nous sont parvenues du Haut-Empire,et dont quelques-unes ont t publies par
nous, on peut voir qu'il y en a 'qui prsententdes lgendes en
l'IrnestappelKhvanras
i. Dansle Boundehesh
), le
(zendhvaniratha
autourduquelsontplacesles autrescontres;lesChinoisdipayscentral
duMilieu.
sentde mme l'Empire
2. J. Darmesteter,
Zend-Avesta
V. aussi
, t. Ill, p. xcivde l'Introduction.
t. I, Introd.,
p. XL.
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la findu rgne.
Mazdaiasn , adorateur(iasn ou yasn) d'Ahura Mazda ou Ormazd,
le souverain crateur(Afiara) omniscient(Mazda) , le dieu suprmedans l'Avesta. La formezende taitMazda-Y asn ; plus tard,
vers la findes Sassanides, on se servait surtout de l'expression
pehlvie Veh-dnou Beh-dn, en zend Vanahi dana fidle,de
la bonne religion pour dsigner le zoroastrien,par opposition
aux infidles. Sur les intailles on trouve Vohudn qui a mme
sens. Le mot Beh-dn est encore aujourd'hui employ chez les
Parsis de l'Inde. Comme quivalents de mazdaiasn , les monnaies
l'crien1793et1809,a dchiffr
1. Onsaitque c'estde Sacyqui,lepremier,
surl'Histoire
V. monMmoire
et des monnaies.
des monuments
turepehlvie
1828.- D'aprsMarquart
deVpigraphie
1895,
'm-8,
Louvain,
sassanide,
(ZDMG.,
roidesrois
az yazatdn
Erdnktchithro
lire: ...shdhdnshh
p. 670),il faudrait
des dieux;minuseraitnonle zendmanus
de l'Irnqui est(k)de semence
manhou, lequel>>queles Persesliaramen
ciel, maisle pronom
relatif
shdhau lieude
az au lieude men
saientke,de mmequ'ilslisaient
, et skdhdn
de lecture.
malkdn
malk;v.infrasurcettequestion
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5.
v.
Tabarin
Noeldeke,
;
p.
pay3
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SAPofc
I (241-272)
L'ancienne orthogrphede ce nom tait en perse Shhputra
filsde roi , que l'on trouve dans les inscriptionscuniformes
sous la formekshathiyaputhra' mais l'poque o ce mot compos entre dans l'histoire, il est probable que l'on ne disait dj
plus patra fils , mais pithr suivant la dformationphontique
du pehlvi. On prononaitdonc Shhpuhr, ou plus grammaticale1879etlesobservations
de Mordtmann,
ZDMG 1880.
ZDMG.y
1. V.Noeldeke,
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1. Firdousi,
LivredesRois,t. V, p. 268etsq. ; Tabari
, Noeldeke,
p. 27; Tabari, Zotenberg,
racont
la naisII, p. 77; le Kdrnmak
, p. 62,ontlonguement
filsd'Ardshir
et d'uneprincesse
sancede Shhpuhr,
etdansquelles
arsacide,
alorsinconnu,
l'enfant,
reutle nomde filsde roi. Les histocirconstances
des armes.
riensarabesontdonn SaporI le surnom
de el-djanoud
2. V. Noeldeke,
Kdrnmak
Na, p. 61, et l'article
Sapordans le Iranisches
de F. Justi,
menbuch
filsde S.
in-4,1895,p. 284.Uneforme
Shhpuhrakan
dansl'inscription
de Naqshi-Radjeb
est irrgulire
et a tcrepar analogie
avecPpekan.
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HormazdI (272-273).
Hormazd (Hormisdas, Ormazd, etc.) est la formeabrge de
Ahuramazda, zend Ahura crateur et mazda omniscient.
Le mot est crit en pehlvi, avec transpositionde Vh: Auhrmazdi.
Dans les inscriptionsperses la forme est Auramazda et dans la
traductionscythiquedu deuxime groupe, Oramazda annap Harriyanam dieu des Ariens *. Chez les Parsis le nom est devenu
Anhma par une fausse lecture. Le Boundehesh(Livre dela Cration) commence par ces mots pehlvis :poun shami ddtranhuma
qu'il faut traduirepar au nom du crateurAhuramazda *. La
formegrecque OpjMcSafait supposer que la prononciationpersane tait Hormizd.
La lgende complte des monnaies (en petit nombre) d'Hormazd I est : Mazdaiasn bagi Auhrmazdi malkn malk Airn ve
Anirn minotchetrimen Yezdn. C'est ce souverain qui a mis le
1. V. ZDMG.y
1868,p. 281,1880;p. 21.
Le peupleetla languedesMaes
2. V. Oppert,
, 1879,p. 151.
3. Y. F. usti,DerBunaehesh,
in-,lobo; W. West,traduction
anglaisedans
desPahlavitexts
volume
le premier
, Oxford,
1880,p. xvm;et Haug,Oldpahlvi
1870,p. 64.
pazendglossary,
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Bahram I (273-276).
Fils Hormazd. La formepehlvie de ce nom, celle que donnent
les monnaies et les inscriptions,est Varahrn, trs bien rendue
et Ba^pjxyj,
motdans lequel le
par le grec Oapapvrj,
Oupapvyj,
X correspond l'aspire gutturale h. La forme pehlvie n'est
elle-mme que l'altrationphontiquedu zend Verethragna victorieux , nom du gnie de la victoire devenu Tun des izeds les
plus populaires du panthon avestique. C'est donc un nom religieux, ce qui explique son origine zende. Ce mot a t diversementaltr suivant les poques et les lieux ; il estdevenu Vahaken,
Vahagn et Vahan (Bavyj),en armnien, Varthagn(OPGArNHZ),
nom d'un roi indo-parthecontemporainde Gondophars, Varlagn
(OPAArNO) sur le revers des monnaies de Kaniskha. Une forme
postrieure Bap^, Bapjji,armnien et sassanide Vram, a t
adopte par les Arabes, Bahrm, c'est celle que l'on emploie gnralementdans Thistoire1et que l'on trouve dans les livresreligieux pehlvis : le Bahrm Yasht, le feu Bahrm,etc. Sur une
drachme de la collection Bartholomaei (pl. XXXII, n 4), le nom
du roi est crit trs lisiblement Varahrms. Dans la traduction
sanscrite de Neriozengh, le mot est transcritVritahan.
La titulature complte de Bahrm I sur ses monnaies est :
mazdaiasn bagi Varahrn malkn malk Airn ve Anirn mino
tchetrimen Yezdn' elle est quelquefois plus courte,sans les trois
derniersmots. Sur une intaille dcrite par Mordtmann(ZDMG.,
1877, n 30), reprsentantle roi coiffde la tiare,la lgende est
Varahrn atri zi aturmihen-i iezditchetri yom shapir taft
Varahrn adorateur du feu qui est de la race du feu, d'origine
Zend-Avesta
1. V. J. Darmesteter,
, t. II, 1892,p. 529. C'estaussila forme
dansleslivrespehlvis
ainsiVdhrm
postrieurs,
adopte
Vargvand
(le splenles Parsiset qui doitvenirles dlivrer
de
dide)estle Messiequ'attendent
des TjiksouArabes(v. Boundehesh
, trad.West,ch. m; lochet,
l'oppression
Textes
, III, p. 12 et IV, p. 13).
pelhvis
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Narses (293-302)
Narsah ou Narsahi 3 suivent l'orthographe pehlvie des monnaies, syr. Narsehi et NarseyNapcfj.Napaaodes auteurs grecs.
L'inscriptionen onze lignes qui est sur le bas-reliefrupestrede
la ville de Shhpour donne la vraie gnalogie de ce roi filsde
Sapor I, petit-filsArdshir , par consquent arrire-grandoncle de BahrmIII, et non son frre,commele disent tortTabari
1. V. maNoticedansJournal
asiatique
, juin1897.
Tabari
, p. 49,
2. V. Mordtmann,
ZDMG.,1864,no6; 1880,p. 42; Noeldeke,
nomd'undes feuxsacres,messager
3. En zendnairynsanha
(Neriosan),
d'Ahura
Mazda.
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E. Drouin.
1. Surla gnalogie
Namenbuch
de Narss,v*Justi,
, p. 222.
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SASSANIDES
(Suiieetfin*.)
Hormazd II (302-309)
Fils de Narss. Sa titulaturemazdaiasn bagi Auhrmazdimalkn
malk Airn v Anirnminotchetrimen Yesdn estrarementcomplte. Sur quelques monnaies, le mot bagi divin est remplac
par celui de vohi l'excellent , que Sir H. Rawlinson lisait shhia. On ne rencontrecette pithteque sur les monnaies.de Hormazd II et dans les inscriptionsde Sapor II et de Sapor III. Un
mdaillon or porte au revers : nr Varahrn le feu Bahrm
ou Bahrm tr. Ces mots dsignentle feu par excellence, celui
qui provientdes phnomnes naturels comme l'clair, la combustion de naphte, et qui sert purifierles autres feux. Cette
lgende unique a t signale par Mordtmannsur une mdaille
d'or trouve Kazvin en 1867 et faisant partie de la collection
Bartholomaei. Les lgendes ordinaires des revers sont : nr zi
Auhrmazdi, trani l'adorateur du feu. Avec Hormazd II
*
apparat pour la premire fois l'image du ferouer dans les
1. Voirle n de janvier-fvrier.
en zend)estl'lment
divinet imoufrhar
2. Le frouer
fravarti
(fravashi,
il taiten Persel'objetd'uncultetoutparde la personnalit
mortel
humaine;
untrsbelyasht(hymne)
aux Fravashis.
V. J.Darticulier.
L'Avestacontient
ditespersZend-Avesta
, t. II, p. 500 sq. - Dj, surles monnaies
mesteter,
dupyre,
auxSassanides,
onvoit,au-dessus
desflammes
, antrieures
politaines
l'imaged'huraMazda.
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Sapor II (309-379)
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IV (388-399)
BAHRAM
Surnomm Kirmnshh (KepjjLaa
Agathias)1, du nom dela
t
de
dont
il
avait
gouverneur,filsde Sapor II
province Kirmn
d'aprs Tabari et Mirkhond, de Sapor III suivant d'autres
auteurs. La fameuse amthystedu duc de Devonshire, avec la
lgende Varahrn Kirmn malk, bara mazdaiasn bagi Shh
phrimalkn malk Airnve Anirnminutchetrimen Yezdn, lui
appartient; sur ses monnaies, il ne porte que les pithtes de
mazdaiasn bagi zi malk Irn ou le plus souvent zi malk le
roi. A partirde BahrmIV, les mots ve Anirn disparaissentdu
protocolemontaire. Les lgendes des revers sont: tri Varahrn, rst V le juste V. , ou simplementrst,notammentsur
le pidestal du pyre, avec l'indication de quelques ateliers montairesque Mordtmanninterprteainsi : -As(Ispahn), Ka (Kzeroun), Kir (Kirmn), Da et Z)ar(Drabgerd), Kho (Khorassn),
Bab (Ctsiphon),Rad (Hkatompyle, ou Rai), Her (Hrat), Veh
(Beh-Hormazd), etc. Ce sont les premiresmentionsde villes sur
les monnaies ; le nombre en devient ensuite de plus en plus
grand. Nous adoptons provisoirement,fautede mieux,les lectures
(quoique souvent hypothtiques)de Mordtmannsur les ateliers
montairesque nous ne mentionneronsdu reste qu'exceptionnellement.
Deux pices de la collection Bartholomaei (pl. X, n0817 et 18)
portentau revers tr Yezdkarti le feude Yezdegerd : il s'agit
ici de Yezdegerd I, le filset successeur de Bahrm IV. Il existe
aussi quelques drachmesde ce dernier,avec le nom de Shhphri
malk.au revers(v. Mordtmann,ZMDG.> 1880, p. 85). Ce Sapor est
le nom d'un autre filsde Bahrm IV ; peut-treest-cele mme que
le Sapor qui rgna en Armnie sous le nom de Shapouh de 415
419 et qui serait alors frrede Yezdegerd et non son filscomme
1. Vramkrman
, p. 362).
arkaydansLazarede Pharbe(Justi,Namenbuch
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le disent les historiensarmniens. Sur une pice du cabinet Borell Constantinople, dcrite par Mordtmann (ZDMG ., 1854,
n125), ce savant a lu afkudr (d'aprs le fac-similpl. IV, n6,ce
serait drfku) qu'il interprtepar seigneur du monde ; mais
si dr ou mieux dr celui qui possde, souverain est persan,
afku n'est ni persan ni smitique; il est donc plus que probable
que cette lgende doit signifierdrpker pour Drbgerd. De
mme,sur une autre drachmede la collection Bartholomaei(pl. X,
n 11), on lit Varahrn zi dr. On serait tent de traduire Bahrm le matre , mais c/rn'est jamais seul et ne s'emploie que
comme suffixeen pehlvi. Mordtmanny voit, avec plus de vraisemblance, le nom de la mme ville Drbgerd; mais alors que
signifiezl 11est vrai que la lecture de ce mot est douteuse sur
l'exemplaire de Bartholomaei.
Dans la mme collection du savant russe se trouventdeux
pices (pl. X, n812 et 13) avec la lgende kav bab au revers.La
lecture parat bien certaine. Mordtmanntraduitpar rsidence
royale c'est--dire Ctsiphon. Nous aurions ici pour la premire fois l'emploi du mot kam qui correspond au zend kava
roi et qui a d exister en pehlvi : kavi Khosrav le roi
Khosros ; persan mod. ki (pron. k). Le dictionnairepersan
Borhn-i Qati dit que k signifiaitautrefois roi des rois , et
correspondait l'arabe : malikel-molok. Le mot est rest dans
dirafsh-ikaviyani ou kavn-idirafsh l'tendard des rois .
Sur une autre monnaie dpendantde sa collection, Mordtmann
Varahrn; la lgende
(.ZDMG ., 1880, p. 76, no322) a lu rab
est malheureusement incomplte, mais d'aprs ce que nous
avons dit plus haut propos de la pice d'or d'Hormazd II, il
n'est pas impossible de rtablir le mot manquant et d'admettre
que l'inscriptionentire a d tre rab Konshn. Bien que les
historiensne nous aient laiss aucune trace des rapportsentre
Bahrm IV et les Yue-tchi, ce souverain a pu prendre, comme
son prdcesseurmdiat,le titrede grand Koushan , en raison
des relations d'amiti qui ont exist pendant une certaine priode entre les deux empires.
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Yezdegerd I (399-420)
La forme pehlvie de ce nom est Yazdekerti dont le sens
est cr parles izeds , zend Yazatakarta , en grec 'IaSiyepr)?.
et 'IByyspS;
armn. laskert et Eazgerd. Yezdegerd ou Yezest
dedjerd
l'orthographe arabe. Les auteurs persans lui donnent le surnom de bazagar (<bazak-kar, en pehlvi) le criminel ou le mchant . Quelques auteurs armniens rappellent
Aztadjat (qui parat tre tout simplement une altration de
Yastakart). 11portegnralementsur ses monnaies Tpithtede
rmshetripour rmi-khshatra, la prospritde l'empire. Son
protocoleest : mazdaiasn bagi rmshetriYazdekertimalkn malk
Airn ; ce derniermot,de plus en plus rare,ne reparatplus sur les
monnaies aprs Yezdegerd. Le gnral Bartholomaei a contest
la lecture rmshetriet a propos rmturi joie du feu ; mais
le nom du feu est toujours crit avec un , tr, ainsi qu'on
peut le constaterpar les revers mmes de ce roi : tr, tri
:<gardien du feu . Autres lgendes des revers1 : rsti bon
tr), des noms de villes as' ah , ka ,
teshy feu (synonime d*
ker, rad (Aspahan, Kzeroun, Kermn, Hcatompyles),etc., et
quelques autres lgendes illisibles.
Il existe de trs rares monnaies de Yezdegerd avec le nom de
Bahrm V son fils; au revers: Varahrn, Varah-tr9VarahrnIezdekerti, qui passa son enfancechez Al-Mundhir,roi des Arabes
de Hira. Le nom de la mre de Bahrm, Gsydndokht,nous a t
"conserv; c'tait une Juive. L'aeule de Yezdegerd I tait galement une Juive; son nom tait Ifr-Hormazd et elle tait l'pouse de Sapor II (v. J. Darmesteter, Textes pehlvis relatifsau
Judasme, 1889). Le nom de la mre de Bahrm Y, que Darmesteterlisait Shsyan-, doit tre rectifien Gsyndokht, la
jeune fille qui est la bndiction du trne d'aprs Justi
(.ZDMG 1895, p. 687).
de Markoff,
et Mordtmann,
4. V. Catalogue
ZDMG.,1880.
SASSAN1DES
LES LGENDES
DES MONNAIES
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V (420-438)
BAHRAM
Surnomm Gour ne sauvage on ne sait quelle
occasion, bien que les auteurs orientaux soient pleins de rcits
merveilleux sur l'enfance et le rgne de ce prince1. Il porte
sur ses monnaies l'pithte de rmshetri comme son pre.
Sa titulatureest trs courte : mazdaiam bagi Varahrn malkn
malk , ou mazdaiasn bagi rmshetriVarahrn malk, ou mazdaiasn bagi tri Varahrn le mazden, le divin gardien du feu
(itri) V. Sur une monnaie de la collection Prokesh-Osten,
dcrite par Mordtmann{op. /.,n433), ce savant a lu l'inscription
de la manire suivante : Varahrnmalkn malk zi kavi-kerker
ou kartar V. roi des rois, c'est--dire le roi, le seigneur (das
heisst der Knig, der Herrscher) et il justifiecettetraductionpar
le faitque Bahrm Y, ayant interditde se servir de mots smitiques sa cour, aurait cru devoir expliquer sur ses monnaies le
titre(Jemalkn malk par les mx)tspersans correspondantskam
kartar le roi, le seigneur . Celte interprtation
ne m'ayantpas
et
trs
Mordtmann
ne
donnant
satisfaisante,
paru
pas le dessin
de la pice, j'ai d me procurerun moulage de l'original qui est
au Muse de Berlin*. A l'examen de la partie de la lgende en
question, je vis de suite que la lecture kavi tait impossible, le
derniercaractre de ce mot ne pouvant trequ'un m ou un p (/) ;
autre part,le second caractre peut se lire aussi bien r que v :
on a donc karm ou karf. Or karf et karfak signifienten pehlvi
bonne uvre et le compos karf-kartse trouve deux
reprises dans l'inscriptionde Naqshi-Radjeb avec le mme sens*
L'adjectif driv karf-kartarsignifieradonc celui qui fait de
bonnes uvres , pithtepieuse qui convienttrs bien au roi et
dansles pisodesdechassechezles
1. L'nesauvagejoue unrleimportant
Krnmah
> 1879,p. 39.
Perses;v. Noeldeke,
de cettablisduDrH. Ntze!,attachea la direction
1. Grce l'obligeance
quij'adresseici mesplusvifsremerciements
sement,
12
IIIe SRIE,T. XXXII.
178
REVUEARCHOLOGIQUE
qui est dans le mme ordre d'ide que celles de vohi excellent , rst juste que prsententd'autres pices (v. sapr sous
Hormazd II). Je lirai donc ainsi la fin de la lgende : malk gi
karf-hartar roi le bienfaisant'
Plusieurs monnaies de Bahrm V ont au revers les deux
lelres vh qui sont probablementl'abrviation de vohi bon ,
d'o vohdin qui suit la bonne religion, que l'on rencontre
sur des intailles (v. supr). Les autres lgendes des revers sont
des initiales d'ateliers montaires et le nom propre Varahrn,
crit le plus souvent en abrg Varali ou Varahr.
La gemme du Cabinet de France avec buste et lgende pehlvie,
que Mordtmann(ZDMG ., 1864, n 12) attribue Bahrm Y Gour,
est simplementle sceau d'un magejla lgende doittrelue Varn zi
magupat aturfarnbaga Bahrm le chefdes mages (rnobed),fils
Aturnfarnbag (Noeideke, Krnmak, p. 37). Par contre,il faut
restituer Bahrm V la pice que Thomas2 a attribue Bahrm VI Tchoubin (v. infra).
Un faitintressant signaler dans la numismatique de Bahrm V, est l'introductiondu monnayage sassanide dans la Transoxiane, o jusqu'alors les monnaies des Koushans avaient seuls
cours. A la suite de la victoire remporte par Bahrm sur les
Ephthalites Koushmihn,prs de Merv,vers l'an 428 8,des rapportspolitiques et de commerce s'tablirententre ces tribus tartares, qui venaient d'arriverdans le Turkestan,et les Sassanides.
La paix futsigne, il y eut un change d'ambassades et c'est la
suite de ces ngociationsque les monnaies d'argentde Bahrm V
pntrrentde l'autre ct de l'Oxus. Les Ephthalites adoptrentpour typela drachme sassanide avec le portraitdu roi de
Perse t le pyre accost des deux assistants (le mobed et le
M.W. West,l'minent
1. J'aisoumiscetteinterprtation
doyendestudes
le
motkarf-kart
m'a
dansl'inscription
lui
C'est
signal
qui
pehlvies.
deNaqshidansl'inscription
de Takhti-Djemkarfakh
Radjeb,ainsiqu'uneautreforme
shid Perspolis.
. illustr
. oftheSassanians
andother
2. Numismatic
antiquar
, 1873,p. 80.
surles Hunsaptithalites
3. V. monMmoire
, Louvam,1895,p.
1*79
souverain), les flammes entourantle frouer. Les pices qui furent frappes alors en Transoxiane sont faciles reconnatre,
bien qu'au premierabord elles paraissentsemblables celles manant des ateliers sassanides, et qu'elles aient conserv jusqu'
la lgende pehlvie et auprotocole de Bahrm. Plus tard,l'inscriptionpehlvie disparat et faitplace des caractressogdiens d'origine aramenne; mais le buste de roi et le pyre sont maintenus.
C'est ce qu'on appelle les monnaies des khoda ou khoddat de
Bokhara. Aprs la conqute arabe (705-714), le mme monnayage subsiste pendant plusieurs sicles, mais en s'altrant de
plus en plus. Les Arabes ont donn ces pices particulires de
Bokhara qui avaient cours dans toute la Transoxiane et mme
sur les marchs voisins, les appellations successives de dirhems
. Il y en avait encore au ixe sicle
noirs, ghiiri %'.mohammedieh*
et, aujourd'hui, depuis la conqute russe, on en trouve un grand
nombre dans le sol.
Yezdegkrd II (438-457)
Son vrai nom sur les monnaies est Kadi-Yazdekerti. L'pitlite de kadi ou gadi est porte aussi par Proze et par
Kobad; on la trouve dj au revers d'une monnaie de Sapor III. Bartholomaei et Dorn font venir ce mot du smitique gada bonheur ,gadi fortun; le sens serait donc le
fortun>>et non le prince comme on a traduitquelquefois. Le
gimmel smitique devait avoir un son guttural particulier que
les Persans de l'poque sassanide (comme dans le guief moderne) rendaientparle signedu k. La prononciationdevait donc
tre plutt gadi que kadi (v. infr propos du mot gadeh)2. La
titulaturede Yezdegerd II est mazdaiasn kadi Yazdekerti malk ,
du Khoras
Gouverneurs
1. V. Revuenumismatique
, 1892,p. 205; Markoff,
san, etc.,1891,p. 14.
aucunrapport
avecl'arabeqddhi,nomdu magis2. Ce motn'a,bienentendu,
tratmusulman
parcadi.
que l'ontranscint
180
REVUEARCHOLOGIQUE
LES LGENDES
DES MONNAIES
SASSANIDES
181
182
REVUEARCHOLOGIQUE
possdent pas ce son palatal). Le protocole de ce roi est mazdaiasn kadi Pira litchi; le mot malkd n'existe plus et Tpithte
mazdaiasii manque le plus souvent. Ce qui faitl'intrtdu monnayage de Proze, c'est que ce prince est )e premierqui ait eu
l'ide de mettrela date en se servant des annes de rgne1, en
mme temps qu'il indiquait la ville o la pice avait t frappe.
La date est toujours gauche du pyre,par rapport l'observateur, et la mentionde la ville droite. La plus ancienne date est
de r an 3 ( talat) qui correspond 459 de J.-C. ; partir de cette
poque, nous avons toutes les annes inscritesen pehlvijusqu' la
findes Sassanides et pendant toute la priode des gouverneurs
arabes de la Perse. La numrationest enpehlvi pour le nombre
premier[ao'ikiou aivaki) et partirde onze ; mais pour les nombres 2 lO, ils sontreprsentspar la formesmitique : tarin,talat , rb, khomshu, shl , shh, tmen, tishet asrd' on ignore
les molifsde cet emploi de'ia langue smitique; du reste,on rencontre aussi, mais rarement,le mot pehlvi tchehar
4) pour
4rb, de mme que le nombre ,1est quelquefois indiqu par le
smitique ahadi(v. Dorn, Mei. asiat., 1858, p. 439 sq.). Les monnaies de Proze sont trs nombreuses; le Muse de l'Institutdes
Langues orientales Ptersbourg, notamment,en possde une
riche varit ; mais en dehors de la date et des ateliers montairesqui deviennentde plus en plus nombreux,il y a souventdes
lettresisoles, des commencementsde mots dont le sens nous
chappe : on est dj, du reste, en pleine dcadence au point de
vue de l'art.
SASSANIDES
LES LGENDES
DES MONNAIES
183
Vologse. Le roi Vologse VI, un des derniers Arsacides, est appel Balsh ou Walsh par les Orientaux (Tabari, Firdousi, etc.)
Le gnral Bartholomaei, M. de Markoffet autres classent ce
roi sous le nom de Vologse, forme grecque arsacide qui tait
certainement hors d'usage la fin du ve sicle. Les auteurs
byzantins donnent les formes B 'ar, BXc.o,BXasay^,B}^,
OuXa,etc. Les Armniens ont conserv l'ancienne forme Vagharshet Valarsh1. Sur ses monnaies, le nom de ce roi est crit
Valkash que, par suite de la polyphonie des lettres pehlvies, on
a lu longtempsVarda. Ce nom est toujours prcd de l'pithte
Hukad ou Hgad , en pehlvihu bon et kad ou gad bonheur
en smitique; ce serait donc le bienheureux ou le fortun,
comme le grec e:u
D'aPl^s l'historien armnien Lazare
de Pharbe, Balsh eut luttercontre un de ses frresZaren qui
prtendait avoir des droits au trne; mais il n'existe aucune
monnaie de ce rebelle.
Les monnaies de Balsh ne portentaucune date aux revers,
mais seulement Valk ou Valkash et quelques ateliers montaires. Les flammes du pyre entourent le frouerqui reparat
pour la dernire fois.
Djamasp (497-499)
C'est Kobd qui est le successeur immdiat de Balsh, son
oncle; mais au bout de neuf ans il est dpos et remplac par
son frreDjamsp qui ne rgna que troisans (497-498-499;. Sur
ses monnaies le nom de ce roi est crit zm ou iam, abrviation
de Zmsp qui n'est jamais criten entier. Mordtmann(ZDMG
ir. Namenbuch
cluBas-Empire,
, p. 345; Lebeau,Histoire
t. VII,
1. V. Justi,
le premier
deces
quia reconnu
(en1827)l'identit
p. 305,notede Saint-Martin
diversnoms.
2. Bartholomaei
etDorn,
, 1858,p.335.Surle sensdegad,
Mlanges
asiatiques
II. Thomastraduiv. infrsousKhosros
II, etsupr proposde Yezdegerd
du nomgrecHyrHkadpar le princedu feu Hurhadi,qu'ilrapprochait
cods
y voyaitunmothurka loup.
, etCunningham
184
REVUEARCHOLOGIQUE
KOBD(488-531).
Kobd oiiKabd ( Qobd d'aprs l'orthographe arabe) est aussi
un mot avestique, Kawla , l'anctre des Kayanides; le sens de
ce mot est : trouv sur un seuil d'aprs la lgende1. En grec
Ka nq, KaSyj,KouSrj,etc., armnien Kout (mauvaise lecture pour Kavat). Sur les monnaies Kavt (et rarementKavd)
suivi, partir de l'an 16, du mot afzuni pour afzunik excellent . Cet adjectif,qui se rattache un autre mot afzut que nous
trouveronsplus loin, est quelquefois abrg en afzu elaf. Kobd
est le seul qui ait ce mot la suite de son nom; sur les monnaies
de ses successeurs afzut est toujours spar et de l'autre ct du
champde la pice. A daterde l'an 13,le monnayagesassanide s'enrichit,sur la marge, du symbolede l'toile dans un croissant que
les derniersArsacides avaient dj mis sur leurs monnaies, mais
trad.West,1880,p. 136.
1. V. le Houndehesh,
LES LGENDES
DES MONNAIES
SASSANIDES
485
' 86
KEVUEARCHOLOGIQUE
roze, de Bash, de Kobd de l'an 43, de Khosros I et d'Uormazd IV, c'est--dirependant la priode de la dominationdes
Ephthalites.Sur une pice de Proze, la contremarquese compose
de deux groupes de signes que je lis n sh pour nma au
nom de ou nmah ordre . Le sens de cette surfrappeserait
donc par ordre(ou au nm) du roi .
La liste des aleliers montairesaux revers de Kobd est considrable; on la trouveradans Mordtmann,ZDMG., 1880, p. 112,
et dans le Catalogue de Markoff,nos200 294.
Je dois encore mentionneruue monnaie ou plutt une mdaille portantune tte sur chaque ct et qui est probablement
de Kobd, frappedans ls dernires annes de son rgne1. On
lit d'un ct Khwrui, nom de Khosros qui n'tait encore qu'associ, et, de l'autre,sA/rofar
pour shatardar prince. Cette mil
dont
n'existe
deux
daille,
que
exemplairesconnus, en fortmauvais tat de conservationist en argentde bas titre.Il serait bien
dsirer qu'on en trouvtun meilleurexemplaire,car il existe
deux lgendes circulaires marginales qui doivent contenir des
renseignementsprcieux. Le mot Kavt parat tre le seul que
Ton puisse lire actuellement.- Une intaille du British Museum
qu'a publie Ed. Thomas (JRAS., 1852, Pelhvi gems, n 82) contienten pehlvi cursifune lgende que Thomas et aprs lui Mordtmann (ZDMG., 1864, n 8 et 1880, p. IIS) ont lue Kavt malkn
malk faravesh, et que ce dernier attribuaitau roi Kobd; mais
il s'agit tout simplement d'un grand-prtre le mage des
mages (magun magui, expression analogue mbedn mbed) du nom de Kavt, ainsi que l'ont montrP. Horn (Sassau.
Siegelst., p. 27), et Justi(Iran. Namenbuch, p. 159).
Khosros I (531-579)
En pehlvi Khosru, Khosrav, zend Khu-sravd la bonne
1. V. monarticle
sassanides
monnaies
indites
dansla Revuenumismatique
,
1895,p. 57 etsq.
LES LGENDES
DES MONNAIES
SASSAMDES
187
188
REVUEARCHOLOGIQUE
DES MONNAIES
LES LGENDES
SASSANIDES
189
Bahram VI'(590)
Il n'est pas de la famille royale; c'tait un gnral perse du
nom de Varahrn qui se rvolta contre Hormazd et se fitproclamer roi. Son rgne ne dura que quelques mois. Les historiens
lui ont donn le surnom de tchoubin l'homme au bton (v.
Noeldeke, Tabari,^. 271; Justi,Namenbuch,ip. 363), Djoubineh
dans le Modjmel; on le dsigne aussi, sous le nom de Bahrm,fils
de Bahrm-Goushnsp (Bapjx uBapa^youava,dans Thophylacte). Ses monnaies sont rares; elles portent l'avers les
mots Varahrnafzu sans le monogrammeHormazd IV, et, au
1. Ed. Thoraasa lu salampourle premier
pourle second;
signeetamatch
coins
V. Indo-Sassanian
, 1883,
maisil avouequele sensvraireste.unenigme.
p. 17.
19ft
REVUEARCHOLOGIQUE
BestaiM(592-S97)
Bestm est aussi un rebelle comme Bahrm VI, mais son
rgne futplus long, car il dura environsix ans, ainsi que le prou1. Numismatic
, etc.oftheSassanians,
p. 80.
Monnaies
orientales
deM%Linwitch
2. Tiesenhausen,
(enrusse),1890,p. 3.
3. Trad,Zotenberg,
t. II, p. 269.
SASSANIDES
DES MONNAIES
LES LGENDES
10 I
192
REVUEARCHOLOGIQUE
LES LGENDES
193
DES MONNAIES
SASSAN1DES
9
smitique gad , associ au prfixepehlvi h bon , a donn le
compos hgad le bien heureux, le trs fortun que porte
Balsh sur ses monnaies, ainsi que nousj'avons constat cidessus.
Une autre lgende dont le sens a t long dterminerest le
mot de troislettrespehvies qui apparat sur la marge des monnaies de Khosros II partir de Tan 1 1 du rgne ; il n'est pas
sur toutes les pices, mais sur le plus grand nombre. Thomas en
1872 le lisait abd serviteur, Stickel a propos safid blanc
d'argent ; comme le faitremarquer Mordtmann1,la premire
lettren'est pas un s, mais incontestablementun a; en outre, il
est contraire l'usage de mettrele nom de la monnaie sur une
pice. Dorn pense qu'il faut lire a fid louange ( Dieu ou au
prince?). Cette hypothse est autant plus probable que les
gouverneurs arabes de la Perse, de mme les ispehbeds du
Taberistan,qui ont continu le monnayagede Khosros etd'Yezdegerd III, ont conserv galement cette lgende marginale
qui, pour eux musulmans, correspondait la formule el-hamdou lillah louange Allah qui se trouve sur leurs pices. Au
pointde vue palographique, comme sous le rapporthistorique,la
lecture a fid offredonc quelque vraisemblance ; elle est, en outre,
conformeau lexique iranien. Le mot afd ou afid, qui a disparu
du persan moderne, se trouvait dans l'ancienne langue. Le dictionnairepersan Borhn-i Qati dit en proprestermes: ce mot signifiaiten langue pehlvie ( be zebn-i pehlvi) loge, louange et
correspondait au mot arabe hamd dans l'expression hamdou
lillah louange Dieu . Il ne doit donc plus y avoir de doute
sur le sens de cettelgende marginale' Rappelons qujon trouve
le mot afid dj sur les monnaies de Hormazd II.
Le monnayagede Khosros II est trs abondant; les revers ne
renfermentaucune lgende particulire, si ce n'est les ateliers
ZDMG.,1880*p. 132; Dorn,dansMlangesasiatiques^
1. Mordtmann,
jan-
vier1859.
>; il estrestedansles
en penivi merveille
2. Le mmemotafa ksignitiait
admirer
d'admirer
.
moderne
ufdah
>>,
digne
afdidan
persan
i
XII
13
T. XX
IIIe SRIE*
194
REVUEARCHOLOGIQUE
LES LGENDES
DES MONNAIES
SASSANIDES
l9o
196
REVUEARCHOLOGIQUE
Grce un nouveau moulage1 plus exact, je crois pouvoir proposer une nouvelle interprtation*:
je lis (lettrepour lettre) : sh,
0, r> ce qui donne shahna spadabet
A, a , n> s , p , dyb, ,
kartr qui remplitles fonctionsde gnralissime de l'empire .
Le premiermotshahna royal , adjectifformde shh, se rencontre pour la premire fois sur une monnaie. On a vu que le
titrede roi,souverain taittoujoursrendupar Paramen malk,
mais l'adjectif royal ne pouvait se rendre que par le mot
pehlvi shahna (crit ici avec a brefcomme dans Shahphr) form
l'aide du suffixe na comme dans bnziirg-na puissant',
etc. Le deuxime motspadabet chefde l'arme est bien connu ;
il correspond au vieux perse spadapati et se trouve dans les
. textes pehlvis avec les graphies siphpat, siphpath charge
de commandant . Nous savons par le Krnmak et par Tabari
quele nom delacharge de gnralissime (sorte de ministrede la
guerre) pour tout l'empire sassanide tait airn spahbed, avec
quatre sous-dignitairescommandantles quatre corps de l'orient
( Khorassan), de l'occident (Rhorwaran),du nord (Apakhtr)et du
sud (Nimroz). A la fin de l'empire on prononaitspedbed, puis
spehbed et aussi aspebed, ainsi qu'en tmoignent les auteurs
dans Thophylacteet
grecs contemporains( 'Aa^aSa,iAcrcavj*
les
chez
Armniens,spehbedchez les Arabes).
Procope, sparabed
Nous avons vu sur une monnaie de Bahrm V le mot kartar
crit ici kartr, nom d'agent qui se met toujours aprs la fonction; spadabet kartrsignifieradonc qui agit comme, qui remplit la fonctionde chef de l'arme . Si tel est ie sens de notre
successivement
au colonel
1. Cettemdaille,
Rotier
qui a appartenu
s, au duc
estmaintenant
au Musede l'Ermitage.
deBlacaset Bartholomaei,
M. A. de
bienvoulum'envoyer
cet tablissement,
attach
une empreinte
Markoff,
Jeluiadresseici messincres
surl'original.
collationne
remerciements.
Akaa.Berlin,
Monatsber.
2. Olshausen,
1880,p.368,avaitrejetla traduction
unautredchiffrement
et avaitpropos
de Mordtmann
:
galement
inexplicable
kartr ceciestle filsdukhdive
Mebout
in khidevgdn
vizir. Ce*
Meboud,
seraitle Mebodsenvoyen578parKhosros1,auprsdeJustin
Mebout
II,
la paix.
ngocier
pour
s iraniennes
Etude
3. V. J.Darmesteter,
, I, p. 271; Vullers,
Gramm
. linguae
, 1870,p. 220*
persicae
LES LGENDES
DES MONNAIES
SASSANIDES
197
198
REVUEARCHOLOGIQUE
Shahrbaraz (630)
Son nom de famille tait Khoream majestueux , altr
par les Armniens en Khorian et Khorheam; (XopivYj),
<epode Thophylacle. On trouve aussi chez les auteurs les
noms de Erazman ou Basmayuzan, Romiuzan : ces mots n'ont
pas de sens connu. Il tait gnral de Khosros II qui le surnomma Shahr-barz le sanglier de l'empire, nom qui a t
son tour altr en shariydr,lequel a un toutautre sens ', comme
on le verra plus loin. Il n'existe pas de monnaies de cet usurpateur, qui ne rgna du reste que quelques jours. Celles que
Longprier a publies en 1840 sous le nom de Sarparaz sont du
gouverneur arabe Omar ben Obedallab ; il en est de mme de
la pice sur laquelle S. de Sacy a lu (en 1793) Shariar et qui est
en ralitde Sapor II.
1. V. Noeldeke,
de ferrukh
et de khore
Tabari,p. 292. Surla confusion
alternativement
ayanttousdeuxle sensde majest, etemploys
pourdsiChronik,
gnerce roi,v. ibid.,p. 395,et Syrische
1893,p. 24; Justi,NamendansZDMG.,1893,p. 622.
buch,p. 278,et Hbschmann,
Iranica,
SASSANIDES
DES MONNAIES
LES LGENDES
199
Boran (630-631)
Brn est la fillede Khosros II; elle succde Shahbarz au
mois de mai 630 et meurt au mois d'octobre 631. Brn est la
de Thophane,
vraie orthographe(le sens est inconnu), Bopvyj
Bor, Born et
armn.
Bourn
,
BapfjLde quelques auteurs, ar.
Pepour, syr. Boran. Avec la terminaisonpersane dokht fille,
princesse , ce mot est devenu Brndokhl, puis Pourndokht
puis enfinTourndokht. Dans quelques documents arabes, elle
est dsigne sous le nom de Dokhtzann et Shhzann la reine
des femmes*.
Sur ses monnaies : Brn gadah afzutu ;au revers les dates ' ,
2 et 3 (iayoki, tarin, telat), avec mention de l'atelier'montaire.
La pice dcrite par Longprier sous le nom de Pourn est une
monnaie de Ferhn, ispehbed duTaberistan 2.
A partirde Brn, la plus grande confusion rgne parmi les
auteurs arabes, armniens ou syriaques sur le nombre, le nom
et Tordre des dernierssouverains sassanides. Je ne mentionnerai
ici que ceux qui intressentla numismatique, savoir Azermidokht, Khorez&d, Hormazd V, et le dernier de la dynastie,
Yezdegerd III.
Longprier a publi et dcrit une drachme qu'il attribuait
la reine Azermidokht*
, la sur de Brn, Zarmandoukht^Zarmik
des Armniens; mais c'est une erreur. Cette pice a t frappe
par Hani, ispehbed du Taberistan, en Tan 137 de l're de cette
province (788 de J.-C.). Il n'existe donc pas jusqu' ce jour de
monnaies de cette reine.
Tabari, p. 399.
1. V. Noeldeke,
de la reinesassamaeBrndans la Revuenu2. V. monarticleMonnaies
1893,p. 167sq. .
mismatique,
ontcritArzemidepointsdiacritiques,
3. Par changement
quelquesauteurs
-dokht,
la chaste, comme
notre
quin'a pasdesens.Azermen persansignifie
motAgns.
200
REVUEARCHOLOGIQUE
Hormaz V.
Il tait petit-filsde Khoros Parviz, d'aprs Sebeos. On a
de lui des monnaies de l'an 1 et de l'an 2 avec la lgende Atthrma
gadah afzutu; les ateliers montaires sont au nombre de six. Il
parat avoir rgn en mme temps que d'autres princes phmres de cette poque trouble.
Yezdegerd 111
Yezdegerd fils de Sharir, petit-filsde Khosros Parvz, est
mont sur le trne dans l'anne perse qui a commenc le
16 juin 632. C'est cette anne qui a servi de point de dpart
l're de ce nom, laquelle a servi elle-mme de base la chronologie pehlvie qui est encore employe aujourd'hui par les Parsis
de l'Inde1. 11futtu Merv en Pan 31 de l'hgire, au mois de
etle calendrier
surYre de Yezdegerd
I.V. monmmoire
persedansla Uetreunealtration
deKhsha
vuearchologique
, Shahriyr
parat
, 1889.Shdridr
taitun des filsde KhosrosII et de
tradarqui a la puissance
. Ce prince
filsde Sstpifx.
, p. i74).
Shirn.DansThophane
(Justi,Namenbuch
SaXtap,
DES MONNAIES
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