Rapport Objets Connectés Et Big Data
Rapport Objets Connectés Et Big Data
Rapport Objets Connectés Et Big Data
connects
R A P P O R T AV R I L 2 015
LInstitut Montaigne est un laboratoire dides - think tank cr fin 2000 par Claude Bbar et dirig par Laurent Bigorgne.
Il est dpourvu de toute attache partisane et ses financements,
exclusivement privs, sont trs diversifis, aucune contribution
nexcdant 2% de son budget annuel. En toute indpendance,
il runit des chefs dentreprise, des hauts fonctionnaires,
des universitaires et des reprsentants de la socit civile
issus des horizons et des expriences les plus varis.
Il concentre ses travaux sur quatre axes de recherche:
Cohsion sociale (cole primaire, enseignement suprieur,
emploi des jeunes et des seniors, modernisation du dialogue
social, diversit et galit des chances, logement)
odernisation de laction publique
M
(rforme des retraites, justice, sant)
Comptitivit (cration dentreprise, nergie pays mergents,
financement des entreprises, proprit intellectuelle, transports)
Finances publiques
(fiscalit, protection sociale)
Grce ses experts associs (chercheurs, praticiens) et ses
groupes de travail, lInstitut Montaigne labore des propositions
concrtes de long terme sur les grands enjeux auxquels nos socits
sont confrontes. Il contribue ainsi aux volutions de la conscience
sociale. Ses recommandations rsultent dune mthode danalyse
et de recherche rigoureuse et critique. Elles sont ensuite promues
activement auprs des dcideurs publics.
travers ses publications et ses confrences, lInstitut Montaigne
souhaite jouer pleinement son rle dacteur du dbat dmocratique.
LInstitut Montaigne sassure de la validit scientifique
et de la qualit ditoriale des travaux quil publie, mais
les opinions et les jugements qui y sont formuls sont
exclusivement ceux de leurs auteurs. Ils ne sauraient tre
imputs ni lInstitut, ni, a fortiori, ses organes directeurs.
Ray Kurzweil, The singularity is Near : when humans transcend biology, 2005.
AVRIL 2015
SOMMAIRE
INTRODUCTION ............................................................................... 3
I - LA RVOLUTION NUMRIQUE SOUTENUE PAR LES OBJETS
CONNECTS ET LE BIG DATA OUVRE UNE NOUVELLE RE ........ 7
1.1. La donne est devenue la matire premire
de la transformation numrique ............................................. 7
III - L
A FRANCE DISPOSE DATOUTS IMPORTANTS POUR
SAISIR LES OPPORTUNITS OFFERTES PAR LINTERNET
OF EVERYTHING........................................................................ 99
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FA I R E D E L A F R A N C E U N C H A M P I O N D E L A R V O LU T I O N N U M R I Q U E
IV - Q
UATRE AXES POUR TRE ACTEUR DANS LA PROCHAINE
RVOLUTION NUMRIQUE..................................................... 161
4.1. D
iffuser lexcellence data et numrique au sein du tissu
conomique franais ........................................................ 161
4.3. R
enforcer linfluence de la France et soutenir une gouvernance
numrique forte................................................................186
4.4. R
pondre aux besoins de comptences des mtiers
du Big data et de lInternet des Objets................................196
CONCLUSION....................................................................................... 201
REMERCIEMENTS................................................................................ 203
ANNEXES............................................................................................. 207
INTRODUCTION
Lhorizon de lInternet des objets2 et du Big data3 est celui dun monde
toujours plus densment connect qui relie les hommes, les donnes
et les objets dans un cosystme numrique dsormais global. Selon
lOrganisation des Nations-Unies (ONU), plus de donnes ont t cres
en 2011 que dans toute lhistoire de lhumanit4 et, selon les sources
retenues, entre 30 et 212 milliards dobjets pourraient tre connects
dici 2020. Cette connexion, qualifie dubiquitaire, soulve aujourdhui
autant dinquitudes que de promesses dopportunits conomiques et
socitales.
Le Big data et les objets connects reprsentent un important relais de
croissance conomique selon de nombreuses tudes5. Ils ouvrent la
possibilit de connecter les personnes ou les objets de manire plus
pertinente, de fournir la bonne information au bon destinataire et au
bon moment, ou encore de faire ressortir les informations utiles la
prise de dcision.
Dune part, les ensembles de donnes qui apparaissent avec le Big
data constituent une nouvelle source de valeur conomique et dinnoLInternet des objets est dfini comme un rseau de rseaux qui permet, via des
systmes didentification lectronique normaliss et unifis, et des dispositifs mobiles
sans fil, didentifier directement et sans ambigut des entits numriques et des objets
physiques et ainsi de pouvoir rcuprer, stocker, transfrer et traiter, sans discontinuit
entre les mondes physiques et virtuels, les donnes sy rattachant . Source : PierreJean Benghozi, Sylvain Bureau et Franoise Massit-Folla, LInternet des objets. Quels
enjeux pour lEurope ?, janvier 2012.
Littralement les grosses donnes , ou mgadonnes, parfois appeles donnes
massives.
Robert Kirkpatrick, Director of UN Global Pulse, on the Value of Big Data , theglobalobservatory.org, 5 novembre 2012.
Cisco,
McKinsey, Idate, Inspection gnrale des finances, Gartner Research, Boston
Consulting Group, A.T. Kearney, etc.
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FA I R E D E L A F R A N C E U N C H A M P I O N D E L A R V O LU T I O N N U M R I Q U E
vation : la valeur des donnes volue depuis leur utilisation initiale vers
de futures utilisations potentielles plus forte valeur ajoute. Toutes les
donnes sont ainsi considres comme prcieuses par dfinition.
Dautre part, lInternet des objets est marqu par le dveloppement des
rseaux, des partenariats et des interrelations complexes, permettant
ainsi le dveloppement de certains procds industriels, lamlioration
de la qualit de service et des performances accessibles aux individus
et aux consommateurs. Il se nourrit des donnes et en augmente en
retour le volume.
Associs, lInternet des objets et le Big data brouillent les frontires
traditionnelles et transforment profondment les chanes de valeur de
la plupart des secteurs conomiques. Dans le mme temps, leur dveloppement suscite des interrogations nouvelles sur la gestion de certains
risques notamment environnementaux, sanitaires ou conomiques et
sur la protection de la vie prive et des donnes sensibles.
La rvolution des objets connects et du Big data est dj en marche.
La France, dans un cadre europen, peut en devenir un acteur de
premier plan condition quune action volontariste, quilibre et coordonne des acteurs privs et de la puissance publique soit conduite.
Comment alors, et par quels leviers, acclrer ce mouvement et concrtiser le potentiel conomique estim ? Comment guider linnovation
dans ce domaine et favoriser la croissance conomique associe ?
Comment articuler de manire partage, durable, et moindre cot
des rseaux et des applications diversifis ? Comment enfin faire en
sorte quun rseau de rseaux conu comme ubiquitaire ne soit pas
trop intrusif et respecte lindividu et les liberts individuelles et publiques?
INTRODUCTION
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FA I R E D E L A F R A N C E U N C H A M P I O N D E L A R V O LU T I O N N U M R I Q U E
L A RVO LUTION N UM R IQ U E
SOUTEN UE PA R L E S OB JE T S
C ONNE C T S E T L E B IG DATA
OUVRE UN E N OUVE L L E R E
1.1. L
a donne est devenue la matire premire
de la transformation numrique
1.1.1. L
a rvolution numrique, troisime rvolution
technique de lhistoire moderne
Toutes les rvolutions ont pour point commun doprer un changement complet de systme technique qui influence toute la socit.
Ce qui caractrise une rvolution, cest bien son aspect global 6.
La premire grande rvolution technique fut celle de la machine
la priode Renaissance, dont la presse imprimer typographique
mise au point par Johannes Gutenberg en 1450 reste un symbole.
La seconde fut la rvolution mcanique de lre industrielle 7. La
troisime grande rvolution technique, enfin, est la rvolution
numrique, dont nous sommes la fois les acteurs et les spectateurs privilgis. Jeremy Rifkin8 parle mme dune troisime
6
7
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rvolution industrielle, [] dernire des grandes rvolutions industrielles [qui] va poser les bases dune re cooprative mergente .
On pourrait aussi lassocier la notion dinformatisation de nos
socits, comme le fait Michel Volle qui en restitue finement le
mouvement historique9. Ce dernier aurait rellement commenc
dans les annes 1960 avec linformatisation des oprations gourmandes en temps et en paperasses : comptabilit, paie, facturation,
gestion des stocks, prises de commandes . Cest le temps des
ordinateurs grands systmes et des grands logiciels, fonds sur
la programmation des algorithmes qui procurent un rsultat partir
des donnes saisies . Le mouvement se poursuit dans les annes
1970 avec la normalisation des bases de donnes et larchitecture
des systmes dinformation dans le but de permettre aux applications de salimenter entre elles. Puis, dans les annes 1980, la
dissmination des micro-ordinateurs et des rseaux locaux marque
la dmocratisation de linformatique qui se prolonge dans la vitalit
numrique des annes 1990, marques par lmergence de lInternet
et du Web. Ces derniers permettent, grce la documentation
lectronique et la messagerie, dinformatiser le parcours dun
processus de production en transfrant, dun poste de travail au
suivant, les documents o sinscrit llaboration dun produit .
Ce mouvement se poursuit depuis les dcennies 2000 et 2010 avec
lessor du Web 2.0 et llargissement des rseaux sociaux, lapparition
des terminaux mobiles, lessor des objets connects et le dveloppement du Big data. Ainsi, en moins de soixante ans, linformatisation des socits est devenue complte et globale, nous faisant
entrer dans une re numrique.
Toutes les citations de ce paragraphe sont issues de : Michel Volle, De linformatique :
savoir vivre avec lautomate, 2006 et conomie des nouvelles technologies, 1999.
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3. Rvolution numrique
(ou 3e rvolution industrielle, de
lordinateur lInternet of Everything.
Electronique, informatique et rseau)
Complexit >
2. Rvolution(s) industrielle(s)
(1re rvolution industrielle-mcanique
en Angleterre avec lapparition du Mtal,
du charbon et de la machine vapeur
et 2e rvolution industrielle-nergtique
avec lutilisation du ptrole, de lacier
et du moteur explosion)
1. Rvolution machinique
(dveloppement des machines
et essor de la science)
Temps >
15e sicle
Renaissance
Aujourdhui
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1.1.2. L
e potentiel de donnes actuel nous ramne aux
premiers jours de lessor ptrolier
La donne constitue la matire premire de cette rvolution numrique. ce titre, elle a t compare au ptrole, ressource au cur
de la seconde rvolution industrielle. Elle constitue le gisement de
base, que lindustrie exploitante extrait puis transforme.
La rvolution industrielle a permis de dvelopper de nouveaux produits
et de nouvelles technologies partir du ptrole. Vers la fin du
XIXe sicle, si lusage du ptrole reste encore assez marginal, lintrt
envers cette ressource est grandissant. Au cours du XXe sicle, le
dveloppement rapide de la chimie (ds les annes 1930) et du
march automobile (aprs la Seconde Guerre mondiale) donnent au
ptrole une place centrale dans lvolution du systme conomique
mondial, place quil occupe encore aujourdhui. Les objets connects
jouent pour le Big data le mme rle de catalyseur que la chimie
ou lautomobile pour le ptrole.
Le Big data est une ressource largement sous-exploite et capable
dalimenter des progrs encore insouponns. Il exige une certaine
expertise pour extraire et raffiner les donnes afin den maximiser
lutilit. De mme que le ptrole brut ne peut tre utilis comme
combustible automobile, les donnes brutes ne sont pas pertinentes par elles-mmes. Elles deviendraient en revanche cratrices
de valeur une fois analyses. Lanalogie entre donnes numriques
et ptrole remonte 2006, lorsque Clive Humby, un mathmaticien
ayant dvelopp la carte de fidlit de lenseigne de supermarchs
Tesco, lutilise pour la premire fois. Elle fut reprise et dveloppe
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par Michael Palmer14, qui compare les donnes au ptrole brut qui
doit subir une transformation avant de gnrer de la valeur. Les
donnes numriques seraient aujourdhui lquivalent dun ptrole
brut, ressource non mobilisable sans raffinage pralable, cest--dire
devant subir un traitement depuis leur cration jusqu leur
archivage.
Lanalogie donne-ptrole a nanmoins ses limites. Comme le
souligne Henri Verdier, la donne, cest la fois beaucoup plus
compliqu, et dans lconomie, cest la fois beaucoup moins et
beaucoup plus que du ptrole 15. Le ptrole est une ressource
naturelle limite non renouvelable dont les rserves sont finies.
Utiliser le ptrole, mme transform, et sous rserve quune partie
puisse tre recycle, le dtruit et, avec lui, sa valeur. Il y a une
valeur dusage qui disparat aprs son utilisation, sa valeur est dite
transitive : dix fois plus de ptrole vaut dix fois plus de valeur 16.
Par ailleurs, contrairement au combustible fossile, les donnes
ne sont pas toujours consommes. Elles sapparenteraient davantage
aux nergies olienne ou solaire qui peuvent galement tre utilises
sous de multiples formes et servir plusieurs objectifs. Elles ne susent
pas quand on les exploite, elles peuvent mme trouver dautres
utilits et gagner en valeur en fonction du contexte dans lequel
elles sont utilises. Enfin, les donnes nont rien de naturel, elles
sont produites par des dispositifs techniques dvelopps par des
ingnieurs : elles sarticulent au rel, dont elles sont la trace, le
Tech giants may be huge, but nothing matches big data , The Guardian, 23 aot
2013.
Non, les donnes ne sont pas un nouvel or noir , Henri Verdier Blog, 19 mars
2013.
Ibid.
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Ibid.
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2005
Source : Makasi group, Livre blanc du Data Marketing, 2013.
EMC et IDC, The Digital Universe of Opportunities: Rich Data and the Increasing Value
of the Internet of Things, avril 2014.
Donnes
prsentes par le Global Investor 1.13 du Crdit Suisse, juin 2013, au sujet
du rapport McKinsey Global Institute 2011
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Gartner
30
Berg Insight
50
Cisco ISBG
50
80
Idate
212
IDC
50
100
150
200
250
20
21
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Ces chiffres soulignent le vaste potentiel de connexion : des volutions technologiques majeures permettent denvisager une diffusion
trs large des objets connects au travers :
d
e diffrents types de capteurs22, actionneurs ou de solutions technologiques en volution (solution RFID (radio frequency identification), capteurs MEMs (microsystmes lectromcaniques), etc.) ;
d
e rseaux qui supportent cette extension de lunivers numrique
comme le systme dadressage IPV6 (Internet Protocol Version 6) ou
des rseaux locaux de type NFC (Near Field Communication), Zigbee,
LTN (Low Throughput Networks) et des rseaux large bande, etc.
Face cette forte croissance des objets connects, des enjeux technologiques majeurs se posent toutefois : comment amliorer la
performance des solutions, permettre une meilleure interoprabilit
des systmes et enfin concevoir une gestion efficiente des
donnes?
Il devient essentiel aujourdhui de conforter :
l a fiabilit des solutions dans certains contextes dusage
complexe;
la prennit des solutions grce :
la flexibilit de dispositifs qui doivent pouvoir voluer et
sadapter;
linteroprabilit de tous les composants dune solution.
On entend par capteur un dispositif qui recueille un phnomne pour en faire lanalyse,
le mesurer, le transformer en un signal correspondant (source : Trsor de la langue
franaise informatis).
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Sensibilit
Un objet peut transmettre des informations non seulement
sur son propre tat, mais aussi sur les caractristiques de son
environnement. Il peut ainsi avoir des capteurs signalant les
niveaux de temprature, dhumidit, de vibrations, demplacement
ou de bruit. Il peut enfin tre en mesure denregistrer et/ou de
diffuser des informations audio ou vido, si la bande passante
disponible est suffisante.
Autonomie
Les objets doivent pouvoir tre traits et surveills individuellement, gnralement depuis un point loign, et doivent fonctionner
indpendamment dune tlcommande. Le concept d indpendance est ainsi central : chaque objet devient responsable de
lui-mme, mme sil peut tre interrog par un tiers pour connatre
son tat. Les objets peuvent ainsi prsenter divers degrs
dautonomie.
Ces caractristiques permettent non seulement aux lments
physiques dacqurir de nouvelles capacits, mais aussi de crer
de nouveaux objets. LInternet des objets ouvre donc un environnement ultra-connect, des capacits et des services permettant une interaction avec et entre les objets physiques et
leur reprsentation virtuelle.
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?
!
Volume
Vlocit
&
+
Varit
Le inch (pouce) est une unit de mesure britannique qui vaut peu prs 2,54 cm.
Hal B. Becker, Can users really absorb data at todays rates? Tomorrows? , Data
Communications, juillet 1986.
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Comme le montre la figure 5, la vision de Hal B. Becker sest largement concrtise puisquen 2011, un zettaoctet de donnes a
t enregistr, soit 200 fois plus en une seule anne que ce qui
avait pu tre mesur jusqualors. Il est extrmement difficile de
se faire une reprsentation claire dun tel volume de donnes.
Seraient-elles sous forme de livres imprims quelles couvriraient la
superficie totale des tats-Unis sur 52 strates dpaisseur. Sous forme
de CD-Rom empils, elles stireraient jusqu la lune en cinq piles
spares 32. En 2013, 4,4 zettaoctets de donnes ont t gnres. Il a t estim que cette quantit serait de 44 zettaoctets
en 202033.
Figure 5 : Lchelle des donnes, de loctet au yottaoctet
De loctet au yottaoctet, lchelle des donnes
5
1o
Octet
Une page
de texte word
Un morceau
de musique
Un film de
2 heures
30 Ko
5 Mo
1 Go
exaoctet de donnes
gnres depuis les premires
mesures jusquen 2003
1 To
1 Po
Exaoctet (Eo)
1 000 Po
24 h
24 h
10 mn
La totalit des
donnes enregistres
en 2011
Capacit
du data center
de la NSA
1 Zo
1 Yo
32
33
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Ibid.
Kenneth Cukier et Viktor Mayer-Schonberger, Op. cit.
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1.2.3. L
conomie numrique nous fait entrer dans lge
de la multitude
La socit contemporaine se caractrise dabord par son hyperfluidit o le changement permanent, limprvisibilit et lincertitude
deviennent la norme. Pour expliquer le potentiel et les enjeux de ce
monde numrique hyperfluide et hyperdense, Nicolas Colin et Henri
Verdier ont introduit le concept de multitude : les individus disposent dune puissance de cration, de communication et de coordination sans prcdent [] ils forment une communaut crative
et mobile 44. Selon eux, lconomie numrique ne se dveloppe
pas tant grce au progrs technique que grce la puissance de la
multitude. Ainsi, les gagnants de cette conomie ne sont pas forcment ceux qui ralisent les plus belles prouesses technologiques mais
ceux qui mettent au point les stratgies les plus performantes de
captation de cette puissance .
La multitude soutient une conomie de la contribution que les
objets connects favorisent, car les individus qui composent cette
multitude sont aujourdhui connects dans de plus en plus daspects
de leur vie. Ainsi, pour les organisations, il est difficile de rmunrer
systmatiquement lactivit de la multitude et il est parfois tout aussi
difficile de faire payer la multitude lorsque son activit spontane a
t facilite par les organisations.
Les nouveaux actifs immatriels issus de la donne deviennent
aussi importants que les actifs matriels ou immatriels classiques
(terrains, biens meubles, outils de production ou encore marques,
Nicolas Colin et Henri Verdier, Lge de la multitude : entreprendre et gouverner aprs
la rvolution numrique, 2012. Toutes les citations qui suivent sont galement issues
de cet ouvrage.
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1.3. D
e lInternet des objets l Internet du Tout
connect (Internet of Everything)
LInternet des objets est un systme de systmes. Au cur de cet
Internet des objets se trouve la capacit de lobjet interconnecter
et interagir entre son environnement physique et son cosystme
numrique.
LUnion internationale des tlcommunications (UIT) dfinit lInternet
des objets comme une extension de lInternet tel que nous le connaissons aujourdhui, par la cration dun rseau omniprsent et autoorganis dobjets physiques connects, identifiables et adressables
permettant le dveloppement dapplications au sein de secteurs
verticaux cls et entre ces secteurs par le biais de puces
intgres45.
LInternet des objets regroupe trois natures dappareils :
les objets connects directement Internet ;
le M2M qui dfinit la communication entre machines et laccs
au systme dinformation sans intervention humaine via une
technologie Bluetooth, RFID, NFC46, Wifi ou 4G par exemple ;
les terminaux communicants (smart connected devices) comme
les tablettes ou les smartphones.
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Personnes
Connexion des
personnes de manire
plus pertinente
et avec davantage
de valeur
Processus
Donnes
Objets
Fournir la bonne
Sappuyer sur les
Dispositifs physiques
information la
donnes pour faire
et objets connects
bonne personne
ressortir les
lInternet pour
(ou la machine)
informations les plus une prise de dcision
au bon moment utiles la prise de dcision
intelligente
Source : Cisco, Value of the Internet of Everything for Cities, States ans Countries, 2013.
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C O N N E C T S E T L E B I G DATA O U V R E U N E N O U V E L L E R E
50 B
10 B
200 M
1995
2000
2013
2020
Les progrs du Big data et des objets connects sajoutent aux ressources dj disponibles pour acclrer la rvolution numrique et
dvelopper les cosystmes associs. Selon Ray Kurzweil, le coude
au-del duquel toute courbe exponentielle sinflchit semble encore
trs loin 48.
48
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II
49
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les effets de rseaux : la plupart des activits numriques sinscrivent dans une logique de plateforme qui organise la rencontre
de consommateurs et de fournisseurs : ainsi, Google permet des
annonceurs de cibler des visiteurs autour de son moteur de
recherche. La valeur du service crot avec le nombre de ses
utilisateurs. La qualit et lexhaustivit des avis de consommateurs
sur TripAdvisor augmentent trs fortement avec le nombre de
contributeurs : ce sont des effets de rseaux simples. Par la suite,
cette masse dutilisateurs attire un nombre croissant de fournisseurs
de services qui leur tour attirent plus dutilisateurs, loffre devenant plus complte : ce sont des effets de rseaux croiss.
Ces effets rseaux sont amplifis par la forte baisse des cots
de communication qui donne la possibilit au monde entier de
prendre part ces plateformes. Enfin, le dveloppement des
API51 permet aux plateformes de stendre bien au-del de leur
propre service, en permettant dautres services de bnficier des
fonctionnalits de la plateforme tout en contribuant la renforcer.
Cest le cas de lAPI Facebook Connect qui permet aux sites Internet
qui lutilisent doffrir leurs utilisateurs un moyen simple de
sidentifier, tout en permettant Facebook daugmenter lutilit de
sa plateforme, denrichir son contenu et de mieux connatre ses
clients.
Consquence directe de ces rendements croissants, les secteurs
transforms par le numrique voient merger des acteurs monopolistiques et globaux. Ces derniers redfinissent les rgles du jeu
Les API (Application Programming Interface) sont des interfaces de programmation.
Une API permet notamment de faire le lien entre un utilisateur et une application. Il
sagit de la partie expose dun programme permettant le contrle de ce dernier sans
en matriser toutes les diffrentes composantes. Les API assurent galement linteroprabilit de diffrents programmes et plateformes.
51
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2.1.2. L
Internet des objets tend la rvolution numrique
tous les secteurs conomiques
Les analyses menes notamment par Carlota Perez53 permettent de
constater que les vagues de dveloppement conomique suivent
un cycle binaire similaire :
tout dabord, une priode dinstallation, marque par la spculation, lexplosion de nouvelles technologies et la prdominance
du capital financier. Cette phase est souvent caractrise par
Universitaire spcialiste de lanalyse des cycles technologiques et leurs relations avec les
cycles financiers et conomiques. Elle a approfondi les travaux sur la cration-destructrice
de Shumpeter avec sa thorie des grandes vagues systmiques de dveloppement
conomique depuis la rvolution industrielle en Europe et en Amrique du Nord.
53
41
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lmergence de bulles financires qui fournissent le capital ncessaire aux nouvelles infrastructures pour se dvelopper et se
dployer;
puis, une priode de dploiement, ge dor conomique et social
port par une adoption de la nouvelle technologie par tous les
pans de lconomie et par un tat plus actif. Entre ces deux priodes
se trouve une phase de transition et de transformation, souvent
caractrise par une instabilit conomique et politique et par
lclatement des bulles spculatives.
Figure 8 : Les deux priodes des rvolutions technologiques
5 rvolutions technologiques en 240 ans
1771
La Rvolution industrielle
1829
1875
1908
1971
20 ??
Source : Carlota Perez, The direction of innovation after the financial collapse, 9th Triple
Helix Conference, juillet 2011.
42
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Anne et pays
Priode
dinstallation
Point
de bascule
Priode
de dploiement
1re
1771
Royaume-Uni
Canal Mania
1793-1797
2e
1829
Royaume-Uni
1848-1850
re victorienne
1875
Royaume-Uni
tats-Unis
Allemagne
Belle poque
4e
1908
tats-Unis
5e
1971
tats-Unis
Dveloppement dInternet
et de la finance de march
3e
Europe : 1929-1933
tats-Unis : 1929-1943
Aprs-Guerre
30 Glorieuses
2000 et 2007
???
ge dor global
54
43
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Les travaux de Carlota Perez nous clairent sur un autre aspect des
rvolutions technologiques : la priode de dploiement dune
technologie saccompagne systmatiquement dune transformation
radicale de la socit. Ainsi, au cours du XXe sicle, lre de la
production de masse dans les pays occidentaux a t marque par
lavnement dune classe moyenne qui a permis le dveloppement
dune socit de consommation, o bien-tre rimait avec
possession . Or, la socit de lre du numrique reste encore
inventer. On voit cependant se dessiner certaines exigences :
davantage de libert dans lorganisation du temps et des activits
professionnelles, moins dattachement la possession de biens
matriels, plus dattention pour la durabilit. Michael Porter55 voit
galement dans les objets connects une opportunit de rpondre
aux grands enjeux socitaux, parce quils permettront des avances
considrables en terme defficacit, de scurit et de qualit tout en
prservant les ressources de notre plante.
Michael Porter et James E. Heppelmann, How smart, connected products are transforming competition , Harvard Business Review, novembre 2014.
55
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56
Ibid.
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2.2. L
e potentiel conomique de lInternet des
objets en France : entre 74 milliards deuros
en 2020 et 138 milliards deuros
en 2025
2.2.1. L
es objets connects et le Big data offrent de nouveaux leviers de cration de valeur
Les objets connects coupls la capacit danalyse du Big data
fournissent aux entreprises, aux particuliers et aux administrations
de nouveaux leviers daction dont quatre en particulier doivent tre
souligns :
d
isposer de plus dinformations pour la prise de dcision. Ainsi,
les dpartements marketing disposent dinformations plus dtailles
sur les usages qui sont faits de leurs produits et les prfrences
individuelles de leurs clients, et peuvent mieux rpondre aux
attentes de ces derniers ;
m
ieux anticiper afin dagir plus tt et moindre cot. Par
exemple, dans le domaine de la sant le suivi rgulier et prcis
de critres diagnostiques permet la dtection prcoce de certaines
pathologies et en minimise pour lavenir les consquences ;
r aliser des conomies en amliorant la productivit, lutilisation
des ressources et les processus industriels. Ainsi, les voitures
connectes devraient permettre de fluidifier le trafic routier et ainsi
rduire la consommation globale de carburant. De mme, la
meilleure identification des pannes dans les usines permettra de
minimiser les temps darrt des processus de production ;
48
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2.2.2. U
n potentiel de cration de valeur compris entre
3,6 % et 7,0 % du PIB franais
Nouveaux revenus mais aussi gains de productivit pour les
entreprises, conomies et libration de temps pour les citoyens :
plus quun nouveau segment de march estim 15 MdsE en 2020
(et 23 MdsE en 2025), les objets connects, associs au Big data,
permettent un effet de levier dont les rpercussions sur lconomie
franaise pourraient atteindre les 3,6 % de PIB chance 2020
(et environ 7 % en 2025).
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Achats
dquipements 15 Mds
23 Mds
connects
Achats dobjets et de services
connects par les particuliers
et les entreprises
PIB FRANCE
2 100 Mds
20 Mds conomies
de temps
32 Mds montises
conomies de temps ralises
par les mnages, qui pourront
tre montises
Augmentation de la production
par unit de cot rinvestie Augmentation 30 Mds
de productivit 64 Mds
dans lactivit et les outils
de production
Nouveau march dquipement en objets connects
Leviers de cration de valeur
Source : A.T. Kearney France, 2015.
Des leviers de cration de valeur qui bnficient tous les secteurs de lconomie
Les objets connects tendent la rvolution numrique tous les
secteurs de lconomie, car ils abolissent la sparation entre monde
physique et monde virtuel. Parmi les secteurs plus fort potentiel
de cration de valeur se trouvent58:
Le potentiel indiqu ici est la somme des potentiels de cration de valeur des trois
leviers prsents plus haut (gains de productivit, gain de pouvoir dachat, conomies
de temps) pour chacun des secteurs conomiques. Les exemples cits sont les plus
significatifs par secteur. Ils ne sont pas exhaustifs et la somme de leur impact ne
correspond pas la totalit des effets modliss.
58
54
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Sommes des dpenses lies au logement, dont : loyers, services lis au logement,
lectricit et gaz, meubles, entretien courant, etc. Cette somme est calcule sur la base
des donnes de lINSEE en 2013 pour ces diffrents postes.
Insee,
Le travail domestique : 60 milliards dheures en 2010, novembre 2012.
Centre for Economics and Business Research (CEBR) pour INRIX, The economic costs
of gridlock, dcembre 2012.
Source : INSEE.
Source : Observatoire national interministriel de la scurit routire (ONISR).
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60
61
62
63
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57
58
>1 000 h/an/personne tches mnagres
56 Mds/an nergie des logements
2025
~20-60 %
~15-100 %
20-80 % des formations
aux objets connects
~3-7 %
~50-100 %
~20-40 %
~3-5 %
~30-80 %
~5-10 %
~15-30 %
~50-80 %
~2-4 %
~3-6 %
2 % conso, 4 % des pics
~15-25 %
~10 %
Potentiel de gain
(2020-2025)
Champ dapplication
Principales
applications
138
12
Loisirs
74
26
ducation
Total
8 15
12 23
16 35
17 31
19 28
Action
publique
Sujets
transverses
Sant
Mobilit
Logement
Un potentiel de cration de valeur sur tous les domaines de lconomie et notamment le logement, la mobilit et la sant
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73
A.T.Kearney, Internet of Things 2020, A Glimpse into the Future, avril 2014.
59
60
4,3
Netatmo
Alima
Myfox
Sagem
Schneider
Nexess
Kalray
Technicolor
Valeo
Induct
Domotique
quipements de scurit
lectromnager
Citizen Sciences
Parrot
Withings
Bodycap
Medissimo
Exemple dacteurs
en France
Objets connects
Smartmeters / Smartgrids
RFID et GPS logistique
Capteurs sur robots
Tlmatique et GPS
Modules de pilotage
3,0
Mobilier routier
Capteurs de constantes
Piluliers et doseurs
2,7
Dispositifs de sant
Intervention distance
quipement de sport,
1,7 Loisirs (drnes connects,
jardinage...)
15,2
3,4
March
(2020 ; Mds)
Total
Autre
Sant
Transport
Smartgrid,
Manufacturing,
Supply Chain
Logement
Domaine
Opportunit en France
France
15,2
x 20
Global
295,8
Opportunit globale
Les ventes dobjets connects reprsenteraient ~15 Mds en 2020 en France ; pour un march global 20 fois plus important
March des Objets Connects (2020, en Mds)
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Rseau
lectrique
quip de
smartmeters
Gains
defficacit
Rduction
de la
demande
Lissage
de la charge
Rduction de la capacit
de production ncessaire grce
la rduction des pics
Capacit actuelle :102 GW
Rduction : 4 %
Cot du GW install : 3,5 Mds
pour 1 GW pendant 30 ans
(centrale nuclaire)
1,24
0,36
0,40
0,48
Gains
Maximum
(Md)
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AU B I G DATA E T AU X O B J E T S C O N N E C T S
Les donnes indiques dans cet encadr sont issues de : ERDF et Grand Lyon Habitat,
Watt & Moi Mon lectricit la loupe, 10 mai 2012.
75
Linky est un compteur communicant, ce qui signifie quil peut recevoir et envoyer
des donnes et des ordres sans lintervention physique dun technicien. Install chez
les clients et reli un centre de supervision, il est en interaction permanente avec le
rseau, quil contribue rendre intelligent . Source : site Internet dERDF.
74
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Apport de la
voiture connecte
Vitesse
Contrle complet
sur les excs
de vitesse
25 %
Alcool
Refus
de priorit
Stupfiants
Non renseign
Capteurs empchant
le dmarrage du vhicule
20 %
Capteurs
dvitement
de collisions
Capteurs empchant
le dmarrage du vhicule
14 %
4%
Rduction
possible
30 %
de voitures
connectes
en 2020
37 % N/A
20 % de rduction
des accidents
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76
77
78
66
1,3
Vaisselle
0,6 NA
Gestion du mnage
22 % de temps gagn
Assistance lusage
1,4
Bricolage
Total
NA
2,4
Robots aspirateurs
Courant dair anti-poussire
Robots de cuisine
Surveillance de cuisson
Robots tondeuses
Capteurs des besoins du jardin
Machine laver intelligente
Rfrigrateurs connects
Exemple
dapplication
Autres
21,5 h
1,3
Lessive, repassage
2,8
1,2
Jardinage
Surveillance
denfant
4,2
3,8
2,5
Cuisine
Mnage
Courses
Activit domestiques
(en heure par semaine)
0-10 %
2030 %
4050 %
4,8 h
0,7 h
1,6 h
2,5 h
Temps
libr
Loisir
Productivit
Temps libr
Les objets connects permettraient chacun de gagner en moyenne prs de 5 h par semaine de travail domestique
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repenser leur proposition de valeur, redfinir leur modle oprationnel, leurs organisations et leurs comptences et investir de
faon volontariste dans linnovation.
Pour ltat franais, lenjeu est tout aussi grand. Les gains de productivit permis par lInternet des objets saccompagneront de destructions demploi et dun transfert de valeur vers des acteurs
technologiques et des plateformes globales. La France doit se saisir
des opportunits offertes par les objets connects pour prendre une
position forte sur un secteur technologique qui sera stratgique au
plan mondial pour les prochaines dcennies. Cela loblige notamment
anticiper les besoins en ressources humaines et faire voluer
son march du travail pour attirer ces nouveaux emplois.
2.3. L
a sant et la ville : deux exemples
dopportunits saisir
Tous les secteurs sont impacts par lessor de lInternet of Everything,
mais pas la mme vitesse. La sant et la ville reprsentent des
cas dtude trs concrets o se croisent les problmatiques dintrt
gnral, de confiance et de rgulation, et dans lesquels la France
dispose dun savoir-faire lui permettant de jouer un rle de leader
mondial.
2.3.1. U
n modle de sant numrique plus performant qui
maintient le patient au cur des proccupations
Le domaine de la sant constitue un trs bon exemple pour et par
lequel la rvolution du Big data et des objets connects promet de
fortes opportunits : amlioration de loffre de soins, volution de
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CNIS
ORS
INSEE
Collectes
de donnes
de sant
InVS
DREES
CTNERHI
INSERM
INED
CNIS : Conseil national de linformation statistique ; INSEE : Institut national de la statistique et des tudes conomiques ; DREES : Direction de la recherche, des tudes, de
lvaluation et des statistiques ; CTNERHI : Centre technique national dtudes et de
recherches sur les handicaps et les inadaptations ; INED : Institut national dtudes
dmographiques ; INSERM : Institut national de la sant et de la recherche mdicale ;
InVS : lInstitut de veille sanitaire ; ORS : Observatoire rgional de la sant ; CNAMTS :
Caisse nationale de lassurance maladie des travailleurs salaris.
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et ne sont donc pas exploitables, pas mme pour faire une tude
simple dpidmiologie des vaccins pourtant rpertoris de faon
exhaustive par ncessit rglementaire.
Ainsi, alors quentre 1994 et 1996, 20 millions de franais ont t
vaccins92 contre lhpatite B lors de la campagne de vaccination
de 1995 (donc dans lre post-Internet) avec les contestations que
lon connat faute dinformatisation, aucune tude de suivi postvaccinal systmatique sappuyant sur ces donnes nest possible.
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Evgeny Morozov. Pour tout rsoudre cliquez ici - laberration du solutionnisme technologique, septembre 2014.
100
Le Corps, nouvel objet connect ?..., Op. cit.
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Aux tats-Unis, ce cadre est dfini par le Health Insurance Portability and Accountability
Act de 1996.
Loi n78-17 du 6 janvier 1978 relative linformatique, aux fichiers et aux liberts.
Conseil dtat, La rvision des lois biothiques, mai 2009.
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Selon lavis104 mis en 2014 par le G29105, les techniques ou processus danonymisation doivent sapprcier selon trois critres :
lindividualisation (peut-on isoler dans le jeu de donnes lensemble
des donnes concernant un individu ?), la corrlation (peut-on relier
des donnes distinctes correspondant un individu et retrouver par
ce biais lidentit dun individu ?) et linfrence (peut-on dduire des
informations sur lindividu ?).
Lun des principaux freins rside dans laccs aux donnes de sant
publique. Beaucoup de donnes sont contenues dans les bases
dacteurs publics comme la Caisse nationale dAssurance maladie
des travailleurs salaris (CNAMTS) qui restent trop peu ouvertes
(cf. figure 16 supra).
Il manque galement un modle durbanisation106 des donnes et
des interfaces qui permettrait linteroprabilit des systmes
connects et leur diffusion. Par exemple, la tlsurveillance des
pacemakers et dfibrillateurs est aujourdhui limite par le fait que
les systmes sont diffrents pour chaque vendeur.
Les donnes issues des objets connects sont encore peu exploites
par le corps mdical, du fait de leur caractre non professionnel
Article 29 Data protection working party, Opinion 05/2014 on Anonymisation
Techniques, avril 2014.
Lacronyme
G29 dsigne le groupe de travail de larticle 29 ou Article 29 Data
protection working party, un organe consultatif europen qui doit son nom larticle29
de la directive 95/46/EC relative la protection des donnes personnelles. Le G29
est compos des reprsentants de toutes les autorits de protection des donnes des
diffrents pays de lUnion europenne (ainsi, la CNIL y reprsente la France).
Selon Wikipedia, lurbanisation du systme dinformation dune entit est une
discipline dingnierie informatique consistant faire voluer son systme dinformation
(SI) pour quil soutienne et accompagne de manire efficace et efficiente les missions
de cette organisation et leurs transformations .
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Le projet EchOpen
EchOpen est un exemple de dveloppement de la M-sant109 qui
a pour objectif la conception dune sonde dchographie branche
sur un smartphone. La simplicit daccs dune telle technologie
dont le cot deviendra marginal aura un impact dcisif sur lorganisation des systmes de soins. En effet, cet outil dimagerie,
dont il est important de prciser quil nest pas invasif, peut devenir
un lment majeur de la prise en charge sanitaire :
lhpital, en particulier aux urgences, o certaines pathologies
courantes sont explores au moyen dexamens biologiques
rudimentaires ou dexamens cliniques de prsomption, faute
dun accs systmatique lchographie. Ces pathologies, en
particulier digestives, gyncologiques, obsttricales ou cardiopulmonaires, pourraient tre diagnostiques avec une plus
grande certitude ;
e n ville, car lcho-stthoscope deviendrait loutil matre de
diagnostic et dorientation, vitant ainsi nombre dhospitalisations. Dans les zones sous-mdicalises des pays dvelopps
ou plus gnralement dans les pays au systme sanitaire dfaillant, cet outil deviendrait essentiel ;
E
chOpen pourrait en outre devenir un outil dcisif pour le suivi
et la prise en charge tl-mdicalise des grossesses.
Le terme dM-sant ( MHealth pour Mobile Health) dsigne tous les services relatifs
la sant et disponibles en permanence via un appareil mobile connect un rseau.
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4. L
a refonte du protocole mdical pour soutenir la prvention en
sant
Lexplosion des donnes relatives la sant ne fait aujourdhui
plus dbat. Quelles soient issues du corps mdical ou dquipements la disposition dusagers et connects un smartphone,
Melinda Beck, Next in Tech : App Helps Patients Track Care , Wall Street Journal,
dcembre 2013.
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Le pari fou de Google pour rinventer la mdecine , Les Echos, 28 octobre 2014.
ONU, World Population Prospects. The 2008 Revision, 2008.
ONU, Rapport mondial sur la mise en valeur des ressources en eau, 2014.
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98
III
L A FRA N C E D IS P OS E D ATO U T S
IMPORTAN TS P OUR S A IS IR LE S
OPPORTUN IT S OF F E RTE S PA R
LINTER N E T O F E VE RYT H I N G
3.1. L
es nouveaux leviers de la confiance :
API, normes et scurit
3.1.1 L
a confiance est la pierre angulaire du dveloppement de lconomie numrique
La rgulation des usages lis au Big data et aux objets connects
est un enjeu essentiel qui doit tre dbattu et port politiquement,
tout en vitant lcueil dappliquer unilatralement le principe de
prcaution. Face au besoin de confiance partage et de rgulation,
trois types dactions peuvent tre prises.
Crer de la transparence
Linvisibilit des capteurs et lopacit partielle des traitements oprs
sur les donnes sont trs nfastes la confiance. Les acteurs privs
mais aussi publics doivent amliorer la communication sur les
actions quils mnent partir des donnes et les finalits de ces
travaux.
titre dexemple, linflation des conditions gnrale dutilisation
(CGU) ne permet que difficilement aux clients utilisateurs de les
interprter. Il conviendrait de mener un travail de transparence au
bnfice de lusager.
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Renforcer la loyaut
La notion de loyaut a fait lobjet dune des quatre thmatiques de
rflexion choisies dans le cadre de la concertation publique organise
par le CNNum. Il sagit notamment de rgir les relations entre les
utilisateurs et les prestataires de services114.
Cette notion de loyaut apporte une rponse la critique selon
laquelle le Big data naurait pas de finalit, dans la mesure o on
ne peut pas prdire a priori les usages futurs qui seront faits des
donnes. En effet, malgr cela, on peut attendre du prestataire de
services quil respecte une forme de loyaut en ne faisant pas
dusages incompatibles avec lintention initiale de lutilisateur. Par
exemple, on pourrait considrer comme dloyal que les donnes sur
le nombre de pas raliss par un individu, sans son consentement,
soient vendues son assureur.
Il sagit donc de rendre les finalits compatibles les unes avec les
autres ou, dans le cas contraire, de recueillir le consentement
explicite ou implicite de lutilisateur. La notion de loyaut correspond
donc un alignement dintrts entre lindividu et lentreprise. Elle
doit concilier le Big data et la rgulation des donnes personnelles.
On peut dores et dj concevoir des rgles qui empchent les
dtournements de finalit.
Le Conseil dtat115 est all jusqu envisager un droit lautodtermination numrique afin dquilibrer la relation entre les
individus et les acteurs conomiques. Cette notion sinspire du droit
lautodtermination informationnelle dfendu par la Cour
114
Voir galement ce sujet : ICO, Big data and data protection, juillet 2014.
Conseil dtat, tude annuelle 2014 - Le numrique et les droits fondamentaux,
juillet 2014.
115
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116
Ibid.
Exprimentation Mes Infos, Synthse, conclusions et dfis pour le futur du Self
Data , Fondation Internet nouvelle gnration, Octobre 2013 - Juin 2014
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3.1.2. L
a protection des donnes et des droits lre de
lInternet du Tout connect
La multiplication des capteurs autour de lindividu soulve des
questions nouvelles sur la gestion des donnes ainsi collectes par
des appareils, des applications ou des services. Les enjeux sont
distincts selon quon se place du point de vue de lindividu qui
produit des donnes ou de celui de lentreprise qui les exploite.
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Rocco Bellanova and Paul De Hert, Protection des donnes personnelles et mesures
de scurit : vers une perspective transatlantique , Culture et Conflits, juillet 2013.
Obama cherche renforcer la protection des donnes personnelles , Latelier,
13 janvier 2015.
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consommateurs et conduit des investigations, poursuit les contrevenants la loi et fait suite aux plaintes quelle collecte128.
Barack Obama sest rcemment prononc pour le renforcement
de la protection des donnes prives, du fait notamment de
lampleur du piratage et de la collecte des informations sur smartphones et tablettes. Il a dclar le 12 janvier 2015 llaboration
de plusieurs lois129 et lharmonisation des lois fdrales130, proposant notamment que les entreprises signalent aux consommateurs le piratage de leurs donnes sous 30 jours et que la revente
des donnes des tudiants soit interdite. Ces propositions doivent
tre soumises au Congrs.
Au Royaume-Uni
Au Royaume-Uni, le Data Protection Act de 1998 pose les bases
de la protection des donnes personnelles. Entre en vigueur en
2000, cette loi transpose la directive europenne de 1995 et
donne certains droits aux individus et des obligations aux dtenteurs et utilisateurs dinformations prives.
La donne personnelle y est dfinie comme toute information lie
un individu qui peut tre identifi grce cette donne ou
partir de cette donne, et dautres informations qui sont en
possession, ou qui pourraient tre en possession du contrleur
de donnes. Plusieurs voix ont soulign que cette dfinition est
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Ibid.
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les API publiques permettent aux entreprises dexposer publiquement des informations et des fonctionnalits dun ou plusieurs
systmes ou applications des tiers, sans ncessairement tre en
relation daffaires avec eux. Ce type dAPI facilite par exemple la
R&D dlgue, augmente la visibilit de lentreprise et peut constituer une nouvelle source de revenus, car des tiers peuvent enrichir
loffre de services via lAPI. Twitter, par exemple, gnre un flux
de visiteurs dix fois plus important via ses API qu travers son
site Internet140.
Lusage des API est en trs forte croissance
Historiquement utilises par les grandes socits de logiciel, lusage
des API se gnralise aujourdhui pour lchange de donnes. Dans
les annes 1990, les API taient seulement utilises par les programmeurs pour dvelopper des applications sur des systmes
dexploitation. Aujourdhui, les API permettent de connecter certains
objets entre eux et de faire circuler la donne plus globalement.
Demain, tous les objets connects changeront de plus en plus de
donnes entre eux via les API et les API entre elles.
140
Twitter API traffic is 10X Twitters site , Programmable Web, 10 septembre 2007.
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Aujourdhui
Demain
Source : FaberNovel, 6 reasons why APIs are reshaping your business, 2012.
Les API publiques sont nes en 2000 avec lAPI ouverte deBay141
et leur nombre crot fortement depuis 2005 : elles constituent lune
des clefs de lcosystme numrique actuel. Lanne 2013 a t
importante pour le dveloppement des API la fois en termes
dadoption, de technologie et dinvestissement : le nombre dAPI
publiques a dpass les 10 000 pour la premire fois en 2013. Le
site Programmableweb souligne en outre que cette tendance concerne
aussi les API prives et partenaires, qui sont par nature plus difficilement recensables.
Open APIs reach new high water mark as the market Web evolves , ZDNet,
4 novembre 2008.
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12000
10 302
10000
8000
6000
4000
2000
0
299
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2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
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sa propre API qui permet aux habitants de la ville de recevoir directement les donnes de la ville de Paris et dchanger des informations
travers la plateforme Paris Connect154.
La CNIL considre les API comme un moyen de grer les donnes
personnelles et de remettre lindividu au cur de la rgulation :
techniquement, un moyen de faciliter laccs direct et transparent
est de passer par des API cest--dire des interfaces de programmation que lon peut schmatiser comme une prise que les
organisations mettraient la disposition de leurs utilisateurs, et sur
laquelle ils pourraient se brancher pour accder et modifier leurs
donnes. Le recours une API rend ainsi les donnes plus directement
accessibles pour les utilisateurs en mme temps quil suppose de les
dlivrer dans un format standardis, lisible par dautres machines.
En ce sens, militer pour louverture dAPI ne renvoie pas seulement
une architecture technique mais un design plus gnral facilitant
la rutilisation des donnes en les dlivrant dans un format qui favorise
leur interoprabilit 155.
Cette appropriation des API par les services de ltat sinscrit dans
le cadre dune volont de dialogue accru entre dcideurs et citoyens.
Les API ont lavantage doffrir une relle interoprabilit entre les
sites, et donc, daller chercher le citoyen o il se trouve : ainsi,
en octobre 2014 la Maison-Blanche a lanc une API pour sa plateforme de ptitions en ligne We the People . Celle-ci permet aux
citoyens qui le souhaitent de signer une ptition mise par cette
plateforme sans avoir se rendre sur le site officiel de la
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3.1.4. L
a scurit numrique, condition sine qua non de la
confiance
Le Big data et les objets connects offrent des perspectives dvolution
trs importantes aux individus et aux entreprises. Cependant, ces
volutions supposent que tous les acteurs aient confiance dans les
systmes et les rseaux technologiques qui sous-tendent la rvolution
numrique. Condition de la confiance, la scurit numrique
reprsente un dfi majeur pour les entreprises et ltat, que lavnement du Big data, du cloud et de la mobilit dans un environnement de plus en plus connect rend dautant plus fort.
Les enjeux de la scurit se concentrent sur lintimit numrique
des personnes (privacy), sur la protection du patrimoine et des ides
(intellectual property rights), sur la distribution des contenus en lignes
tout en grant les droits dauteurs et de marques dposes (digital
rights management), sur la scurit classique des rseaux [et des
systmes dinformation] et sur la protection des grandes
infrastructures157.
The New We the People Write API, and What It Means for You , The White House
Blog, 23 octobre 2014.
Michel Riguidel, La scurit des rseaux et des systmes, ENST Paris, 2007.
156
157
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Ibid.
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Techniquement une politique de scurit repose sur la cryptographie159, la stganographie160, la biomtrie161, lingnierie de scurit
dans les architectures et les protocoles rseaux. Le facteur humain
est primordial pour renforcer la scurit des cosystmes
numriques.
Malgr limportance de ces enjeux, une tude rcente162 rvle que
23 % des entreprises ont rcemment chou un audit de scurit,
tandis que 17 % doutent de leur capacit russir un audit de
conformit des changes de donnes. [] Lenqute ajoute ainsi
que le cot total moyen dune atteinte lintgrit des donnes
slverait 2,4 millions deuros 163.
De plus, daprs la consultation mene par la Commission Europenne
loccasion de la directive NIS (Network and Information Security,
cf. infra), 93 % des grandes entreprises ont connu une cyberattaque
en 2012164. La valeur conomique pille par la cybercriminalit en
2013 reprsenterait 190 Mdse165.
Protection des messages utilisant des cls pour assurer la confidentialit, lauthenticit
et lintgrit des donnes changes.
160
Dissimulation dun message dans un autre message.
161
Technique de mesure du vivant des fins de reconnaissance, dauthentification et
didentification.
162
Ovum pour Axway, Gouvernance, scurit et conformit : impact sur les stratgies
dintgration IT, octobre 2014.
163
Scurit des donnes : les entreprises rcoltent une mauvaise note , expoprotection.
com, 10 dcembre 2014.
164
Une nouvelle directive europenne sur la cyberscurit , Les Echos, 14 mars 2014.
165
Philippe Richard, Le boom de lespionnage industriel , Paritech Review, octobre
2014.
159
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3.2. L
es atouts de la France pour devenir un
champion de lInternet du Tout connect
3.2.1. D
es pouvoirs publics conscients de la ncessit
dune politique ddie
Les gouvernements qui se sont succds depuis la fin des annes
2000 se sont peu peu dots dinstruments permettant de rpondre
aux enjeux de la rvolution numrique.
Lexpression conomie numrique apparat en 2008 dans lintitul
des portefeuilles ministriels et les attributions des ministres, avec
la cration, auprs du Premier ministre, dun poste de secrtaire
dtat charg de la prospective, de lvaluation des politiques
publiques et du dveloppement de lconomie numrique. Depuis,
le numrique a toujours t prsent comme une politique publique
part entire mais na jamais t vritablement port au niveau
interministriel, alors que cette politique doit par essence tre
globale et transverse.
Plusieurs initiatives soulignent laction continue des gouvernements
successifs. Cre en fvrier 2011, la Direction interministrielle
des systmes dinformation (DISIC, intgre en octobre 2012 au
Secrtariat gnral pour la modernisation de laction publique ou
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Acteurs
des changes
de donnes
personnelles
culturelles
Acteurs
des infrastructures
de donnes
Rseaux de
transport
Collectivits
locales/territoriales
tablissements
publics culturels
Exploitants de salles
Agrgateurs
de data
Croisement entre :
donnes produites
+ autres donnes
de contexte
Utilisateurs
Prise de dcision
+ efficace
+ rapide
+ ractive
Innovation
Nouveaux services
Dveloppement dapplications
Dcouverte (srendipit)
Infrastructures
Big data
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3.2.3. D
es startups cratives qui peuvent tre accompagnes par des champions industriels
Depuis cinq ans dj, les objets connects made in France se font
remarquer bien au-del des frontires de lHexagone et signent le
retour marqu des Franais dans le hardware176 et la high-tech.
Pour sen convaincre, il suffit dobserver ce qui se passe depuis deux
ans au grand vnement mondial de llectronique grand public, le
Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas. Les entreprises
franaises, runies sous la bannire French Tech , ont constitu
Dispositif dauthentification et identification numrique unique pour les diffrentes
administrations, le projet France Connect est en cours de dveloppement dans le cadre
des travaux mens par le SGMAP et la Direction interministrielle des systmes dinformation et de communication (DISIC).
Objets connects : la deuxime rvolution de lInternet , Le nouvel conomiste, 30
octobre 2013.
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Entreprise
Dirigeant
Objet
Cityzen
Sciences
Jean-Luc Errant
Giroptic
Richard Ollier
Guillemot
Guillemot
Withings
Eric Careel
Haut-parleur bluetooth
Withings Activit : montre analogique
capteur dactivit
Withings Home : camra HD intgrant des capteurs mesure de
lenvironnement
Lima
Technologies
Sverin
Marcombes
Voxtok
Jol Reboul
Myfox
Jean-Marc
Prunet
Parrot
Henri Seydoux
Netatmo
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Fred Potter
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Rcompense
CES Innovation
Award 2014
Entreprise
Dirigeant
Objet
Awox
Alain Molini
Sen.se
Rafi Haladjian
Medissimo
Caroline
Blochet
Beewi
Thierry
Dechatre
Netatmo
Fred Potter
Thermostat connect
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Outre les fabricants dobjets connects, la France dispose galement de nombreuses ppites spcialistes des systmes et
logiciels embarqus et des rseaux ncessaires la connexion des
objets. Parmi ces entreprises, on peut citer :
S
igfox : technologique de connectivit cellulaire bas dbit, basse
consommation, particulirement adapte lInternet des Objets
(leve de fonds de 15 ME en 2014) ;
O
ledcomm : technologie Li-Fi, qui exploite la lumire des clairages
LED pour transmettre sans fil des donnes (leve de fonds de
5ME en 2014) ;
I nside secure : scurit embarque des mobiles et objets connects
(introduction en Bourse en 2012) ;
C
rocus technology : microcontrleurs scuriss pour les objets
connects (leve de fonds de 34 ME en 2013) ;
M
ovea : solution de dtection de mouvements (leve de fonds de
6,5 ME en 2012).
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Gemalto surfe sur la vague des objets connects , Le Figaro, 29 aot 2013.
Orange en 2020 : pleins feux sur les startups et objets connects , La Tribune, 14
janvier 2015.
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3.2.4. D
es coles de formation reconnues et une expertise
dans certains domaines clefs
Le savoir-faire franais dans des technologies permettant
dassurer la confiance autour des donnes
Lessor de lInternet des objets a des consquences importantes sur
la demande en main-duvre forme des champs trs spcifiques
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+ 19 %
Marketing communication et vente
3 216
Chef de projet
+ 18 %
(Consultant IT,
chef de projet Web)
Administrateur
(Administrateur rseaux,
gestionnaire base de donnes)
+ 28 %
572
2 120
+ 15 %
Spcialiste
Analyse de linformation
1 483
24 %
92
+ 30 %
768
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Ibid.
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la matrise des langages C++, Java (dans lequel est crit Hadoop)
ou Python (utilis pour automatiser des tches simples mais
fastidieuses comme un script qui rcuprerait la mto sur
Internet), est indispensable. Une bonne matrise des environnements de donnes architecture et fonctionnement des bases de
donnes et des systmes dinformations est galement
ncessaire;
u
ne dimension sociologique, permettant dclairer les futurs dcideurs dans la cration de projets complexes, par une tude qualitative des comportements humains ;
u
ne importante composante managriale : le rle du CDO tant
principalement de faire passer lentreprise dun modle vertical
un modle transversal, il doit avoir une culture trs fine de ce que
reprsente le fonctionnement dune grande entreprise et doit exercer
une sorte de soft-power pour parvenir faire travailler ensemble
des divisions souvent trs autonomes, accder des donnes
confidentielles et haute valeur et rassurer les directeurs de division
sur leurs rles dans un univers aplati. Il doit tre capable de
convaincre plutt que dimposer, il aide galement les diffrentes
divisions utiliser leurs propres donnes, ainsi que celles qui
proviendraient dautres divisions.
Ainsi, la formation de CDO doit tre constitue dun quilibre entre
comptences techniques et business , incluant une dimension
managriale responsable et une vision stratgique. Dans le mme
temps, le projet de rglement europen relatif la protection des
donnes personnelles pourrait gnraliser le poste de dlgu
la protection des donnes (data protection officer ou DPO).
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(Creq) en novembre 2013 : il apparat [...] quau sein des entreprises franaises, les fonctions de Recherche et Dveloppement
sont les activits les moins rmunratrices. En effet, selon lenqute
du CNISF, les ingnieurs travaillant dans les fonctions de R&D peroivent un salaire annuel infrieur de 5 200 euros par rapport aux
fonctions de production et de 18 200 euros par rapport aux fonctions
commerciales et marketing 202.
Sans tre gratifies par des carrires plus rmunratrices, les formations scientifiques et techniques sont de plus perues par les
tudiants comme demandant plus defforts que celles menant par
exemple aux mtiers de la banque et du conseil. Le choix de spcialisation dun tudiant est donc trop souvent dfavorable la
rsorption de la pnurie, particulirement lorsque ses tudes le
laissent choisir tard, comme dans les coles dingnieur
gnralistes.
Des docteurs mieux intgrs dans lentreprise en Allemagne
Dautres pays mettent en avant la formation doctorale : lAllemagne en est un bon exemple. La part de la population active
de doctorants y est de 2,7 % tandis que la France ne forme que
12 000 docteurs par an, soit 1,7 % de sa population active203.
Le doctorat est ainsi beaucoup plus valoris en Allemagne, notamment du fait quil ny existe pas dquivalent aux grandes
coles; il est galement indispensable dans certaines disciplines
202
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204
159
IV
QUATR E A XE S P OUR TR E
AC TEU R DA N S L A P R OC H A I NE
RVOLUTION N UM R IQU E
4.1. D
iffuser lexcellence data et numrique au
sein du tissu conomique franais
Du Why Software is eating the world 205 de 2011 la crainte
porte par Maurice Levy de se faire ubriser 206, aujourdhui toutes
les entreprises, quel que soit leur secteur dactivit, doivent devenir
a minima technology friendly pour exister dans un avenir proche.
Il est rare quun seul acteur ait toutes les briques technologiques ou
comptences ncessaires la ralisation dun projet de transformation
numrique : il faut donc encourager lconomie partenariale.
Le potentiel conomique port par lre du tout connect et de la
massification des donnes sous-tend galement une course linnovation permanente, des modles ouverts et un fort besoin dinteroprabilit. Ce mouvement numrique qui se nourrit de transversalit
se heurte donc frontalement aux silos dactivit durablement
installs.
Or, comme le soulignait rcemment une note de France Stratgie,
si les objets connects ont galement t dfinis comme lune des
Marc Andreessen, Why software is eating the world , The Wall Street Journal, aot
2011.
Maurice Lvy tries to pick up Publicis after failed deal with Omnicom , The Financial
Times, dcembre 2014.
205
206
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France Stratgie, Demain, lInternet des objets , La note danalyse, n 22, janvier
2015.
Pour plus dinformations, voir : http://smartamerica.org
207
208
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I V. Q U A T R E A X E S P O U R T R E A C T E U R
DANS L A PROCHAINE RVOLUTION NUMRIQUE
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DANS L A PROCHAINE RVOLUTION NUMRIQUE
Le critre de mieux-disance est pos par larticle 53 du Code des marchs publics qui
dcrit de quel manire le pouvoir adjudicateur doit attribuer le march au candidat
qui a prsent loffre conomiquement la plus avantageuse (Code des marchs
publics, article 53, modifi le 1er aot 2006 par le dcret n 2006-975). Il permet
didentifier loffre la plus avantageuse conomiquement dans le cadre de la commande
publique. Selon cet article, lacheteur public, pour dsigner une entreprise, doit justifier
du fait quelle est choisie pour son efficience. Il doit donc attribuer loffre lentreprise
conomiquement la plus avantageuse, en se fondant sur plusieurs critres comme le
prix, la qualit ou les dlais par exemple. Ces critres sont prciss ds la publication
de lappel doffres. Pour plus dinformation, voir notamment : Le mieux-disant dans
la commande publique, Livre blanc du MEDEF, janvier 2010.
209
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FA I R E D E L A F R A N C E U N C H A M P I O N D E L A R V O LU T I O N N U M R I Q U E
Proposition n 2 : Inciter les entreprises acclrer leur transformation numrique et renforcer leur culture de la donne
Pour ce faire, il convient dencourager lmergence de chief
digital officers (CDO) dans toutes les entreprises dune
certaine taille. Rattach au CEO, et membre du comit excutif, le CDO aurait pour rle de dfinir et dorchestrer la
transformation numrique de lentreprise en collaboration
166
I V. Q U A T R E A X E S P O U R T R E A C T E U R
DANS L A PROCHAINE RVOLUTION NUMRIQUE
Ladoption des objets connects et du Big data reste limite par les
entreprises, en dpit de leur fort potentiel de cration de valeur : les
dploiements technologiques restent fragments et confins des
secteurs spcifiques : ils peinent souvent dmontrer un impact mesurable et tangible. Or, la richesse des applications des objets connects
et du Big Data viendra de lmergence de plateformes multi sectorielles, permettant le partage dinfrastructures et de donnes, dans le
respect des principes de protection des donnes.
Les missions du CDO doivent tre envisages dans le cadre du dveloppement du
mtier de dlgu la protection des donnes (data protection officer ou DPO).
Ce poste, dont la mise en place est prvue dans le projet de rglement europen,
sera obligatoire pour de nombreuses entreprises. Le DPO remplacera notamment
le correspondant informatique et liberts (CIL), dj prsent dans plus de
14 500 organismes.
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DANS L A PROCHAINE RVOLUTION NUMRIQUE
4.2 R
enforcer la scurit pour dvelopper la
confiance
4.2.1. L
e dveloppement de lInternet du Tout connect
suscite des interrogations nouvelles et des
comportements encore trs prudents
Les craintes lies aux donnes et aux capteurs qui les collectent
Kord Davis rappelle que si le Big data est thiquement neutre,
lutilisation quon en fait peut ne pas ltre 212. Confortant cette
ide, Eric Larson crivait en 1989 que ceux qui conservent les
donnes nous disent quils le font pour le bnfice du consommateur.
Mais en ralit, les datas pourraient trs bien tre utilises des fins
autres que celles pour lesquelles elles ont initialement t
collectes213.
Derrire la notion de confiance, cest la dfinition des finalits
dusages qui se pose. Il ne peut y avoir de confiance durable sans
alignement dintrts entre les clients ou utilisateurs dun bien ou
dun service, dune part, et son fournisseur, dautre part. Un rcent
sondage214 soulignait que sept personnes sur dix exprimaient encore
des craintes relatives aux failles de scurit des appareils connects
et la faible garantie de scurit pour les donnes collectes.
Comment dcrypter ces craintes sur le Big data et les objets
connects?
Traduction de Big data is ethically neutral, the use of Big data is not . Voir : Kord
Davis, Ethics of Big data : balancing risk and innovation, septembre 2012.
Citation
extraite de The Origin of Big Data, An Etymological Story, New York Times,
1er fvrier 2013.
Harris
Interactive, Objets connects : the next big thing ? Le point de vue du grand
public, 3 juin 2014.
212
213
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encore trop vague pour les socits interroges : ainsi, les entreprises ne sont quau dbut de la dmarche. Il leur reste encore
beaucoup faire pour tirer pleinement profit des donnes 224. Cette
faiblesse se traduit par une exploration insuffisante des nouvelles
sources de donnes que reprsentent les rseaux sociaux, les donnes
ouvertes, les objets connects ou encore les donnes de golocalisation. Ltude prcise que si 69 % des entreprises engages dans
le Big data explorent les donnes des rseaux sociaux, elles sont
seulement 30 % en faire de mme pour lopen data, 23 % pour
les objets connects et 12 % pour la golocalisation.
Les freins ladoption du Big data rsideraient dans la culture
cloisonne et pyramidale des socits en France 225. Les socits
restent mfiantes vis--vis de lopen source et dune trop grande
ouverture de leur donne. La situation du Big data est donc pour
le moins paradoxale en France : alors que 75 % des entreprises
connaissent bien, voire trs bien, ces technologies, peu dentre
elles les ont dj mises en uvre concrtement. Ainsi, seuls
11 % des dirigeants dentreprises ont dj men au moins un projet
de Big data, soit deux fois plus quen 2012, mais encore peu par
rapport aux possibilits. Le secteur public reste le plus en retard226.
Les entreprises sont en outre obliges de repenser leur fonctionnement et leurs schmas de valeur : la transformation numrique
dune entreprise, pousse par les nouveaux usages, ne peut se faire
sans une rnovation culturelle et organisationnelle de leurs modes
de travail. Or, de nombreuses entreprises sont mfiantes, tant donn
224
Ibid.
Le Big data peu exploit en France , LUsine Nouvelle, 27 novembre 2014.
Markess International, Projets Big data en France : la progression des besoins
sectoriels et mtiers , 26 juin 2014.
225
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DANS L A PROCHAINE RVOLUTION NUMRIQUE
4.2.2. L
es API doivent garantir une utilisation accepte
des donnes numriques
Les API doivent garantir lanonymat et la protection des donnes
De bonnes pratiques doivent merger pour prserver les donnes,
toujours plus nombreuses, recueillies par le biais des API. Karl
Dubost, responsable des relations avec les dveloppeurs chez Opera,
relve ce sujet que chaque fois que Google donne la possibilit
aux gens de mettre une carte Google Maps [sur leur site], cest lopportunit de tracer les gens et leurs intrts avec la combinaison de [la]
recherche et [de] Doubleclick, la rgie publicitaire de Google. Ce qui
est en jeu, cest la construction fine de profils marketing pour mieux
vendre de la publicit 227.
Les utilisateurs nont pas ncessairement conscience de lampleur
des donnes personnelles qui peuvent tre recueillies par ce biais.
Les API pourraient par exemple autoriser une rversibilit : ainsi,
si des donnes sont rendues disponibles au travers dune API mais
quune incertitude pse sur leur anonymisation, on pourrait permettre
via lAPI de faire des requtes sur la base (cest--dire de ne pas
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soit reconnu et adopt par de nombreux dveloppeurs est encourageant et laisse penser que des standards peuvent peu peu
stablir dans cet environnement dynamique. Cest le cas de
JSTON233, qui tend tre lun des standards les plus utiliss. La
Maison-Blanche234 et le New York Times235 notamment ont recours
ce format driv du Javascript et qui a t adopt en remplacement
du XML.
Plusieurs tats et des organisations internationales ont envisag
une normalisation des pratiques relatives aux API. Ainsi, au niveau
europen, une directive cadre dispose que linteroprabilit des
services de tlvision numrique interactive et des quipements de
tlvision numrique avance devrait tre encourage, au niveau du
consommateur, en vue dassurer la libre circulation de linformation,
le pluralisme des mdias et la diversit culturelle. [] Les oprateurs
de plates-formes de tlvision numrique interactive devraient sefforcer de recourir une interface de programmes dapplication (API)
ouverte et conforme aux normes ou spcifications adoptes par un
organisme europen de normalisation. Le passage des API existantes
aux nouvelles API ouvertes devrait tre encourag et organis, par
exemple grce des mmorandums dentente entre les acteurs du
march concerns. Les API ouvertes facilitent linteroprabilit, cest-dire la portabilit du contenu interactif entre les nouveaux mcanismes de transmission et la pleine fonctionnalit de ce contenu sur
les quipements de tlvision numrique avance 236.
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nest donc pas de savoir qui dcidera de la manire dont le cyberespace est rgul : ce seront les codeurs. La seule question est
de savoir si nous aurons collectivement un rle dans leur choix et
donc dans la manire dont ces valeurs sont garanties ou si nous
laisserons aux codeurs le soin de choisir nos valeurs notre place.
Il est opportun de commencer par laisser le march se dvelopper.
Mais, tout comme la Constitution contrle et limite laction du Congrs,
les valeurs constitutionnelles devraient contrler et limiter laction du
march 239.
Les API sont devenues des dispositifs trs puissants dans les
rapports entre entreprises, institutions et particuliers. Toutefois,
leur puissance, de rgulation et de matrise des donnes notamment, nest pas perue sa juste mesure par les pouvoirs publics.
Si les API constituent un potentiel important pour les entreprises et
les tats, si elles reprsentent une opportunit de moderniser loutil
productif et le fonctionnement des institutions et de renforcer les
rapports avec les citoyens, elles comportent galement des risques,
notamment en termes danonymat des donnes personnelles et
dusage des fins non matrises des donnes changes.
Les API reprsentent un dfi pour les pouvoirs publics, qui devront
se les approprier afin de renforcer le lien avec les citoyens dans le
cadre dun gouvernement ouvert, dune part, et assurer la protection
des droits de chacun, dautre part. La tche sera dautant plus ardue
que les API se dveloppent trs rapidement et que les gouvernements
ne doivent pas tablir des cadres de rglementations trop rigides qui
reprsenteraient un frein linnovation.
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Sous rserve de la possibilit qui sera ouverte ou non aux autorits par le rglement
de se positionner sur ce type doutils, que les processus soient assez stables pour
permettre une telle certification et quun tel mcanisme nentrave pas les pouvoirs
de contrle a posteriori de la CNIL. Le projet de rglement europen va dans ce sens
en prvoyant la quasi-disparition des formalits pralables, en promouvant la logique
de preuves de conformit et daccountability.
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Proposition n 8 : Faire de la France un champion des techniques de certification et de protection des donnes
La confiance dans les API et dans les programmes qui les utilisent,
peut tre renforce par des solutions techniques qui permettent
de garantir leur bon fonctionnement, leur fiabilit et le respect
des clauses juridiques pour lesquelles elles peuvent tre
lablises.
La France dispose des savoir-faire et des comptences de pointe
dans ces domaines ; il convient dinvestir de manire cible pour
soutenir la recherche et financer les applications concrtes qui
en dcoulent pour lindustrie.
Cela permettra, par exemple, de gnraliser des techniques garantissant la conformit des API, mais aussi de renforcer lauthentification et la protection des donnes, par exemple en dfinissant
le primtre de visibilit dune donne ou les droits daccs.
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4.3. R
enforcer linfluence de la France et soutenir
une gouvernance numrique forte
Comme la richesse de lInternet actuel est ne de la connexion dun
trs grand nombre dindividus, la richesse de lInternet des objets
mergera des innombrables combinaisons possibles entre les
milliards dobjets connects et des donnes quils produisent.
Pourtant, ce principe relativement simple dinterconnexion sapparente une gageure, tant la diversit des objets envisags est large
(ils sont souvent issus de sphres de consommation et de filires
industrielles trs htrognes) et les cas dusages nombreux. Par
exemple, une entreprise de distribution alimentaire souhaitant proposer ses clients un service leur suggrant des listes de courses
en fonction de leurs habitudes dachats et de ltat de leurs stocks,
devrait utiliser des donnes provenant des cartes bancaires, du
rfrigrateur et des produits eux-mmes. Il faudrait que le rfrigrateur
puisse tre facilement raccord au rseau et tre identifi comme
appartenant au client, quelle quen soit la marque, et que les produits
soient facilement reconnus via leurs codes-barres ou tags RFID ou
NFC, quels quen soient les fabricants et les distributeurs.
En ralit, seule lmergence de normes et standards242 propres
lInternet des Objets pourrait permettre ces combinaisons dobjets et de donnes. Ces standards devront avant tout satteler :
n
ommer les objets, pour pouvoir les adresser de manire unique
et non ambigu ;
Le standard rsulte dun consensus plus restreint que pour la norme ; il est labor
entre des industriels au sein de consortiums et non par des organismes nationaux. La
diffrence entre les deux concepts est cependant faible et les anglo-saxons utilisent
le terme de standard pour dsigner une norme.
242
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Gnral
lectrotechnique
Tlcom
Scope
ISO
Global
Europen
CEI
CEN
CENELEC
UIT
ETSI
Internet
OASIS
Standardisation des
formats de fichiers ouverts
IETF
W3C
Compatibilit des
technologies du web
IEEE
Standards dingnierie
lectrique notamment des
rseaux de communication
Autres
AFNOR
France
OGC
Intgration des
informations gospatiales
GS1
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de normalisation. On citera par exemple le 3GPP pour les standards des rseaux mobiles, lOGC, le Global Stand 1 (GS1) ou
encore OneM2M.
En France, un dlgu interministriel aux normes, rattach au
ministre en charge de lconomie, de lIndustrie et du Numrique,
a pour mission dassurer la dfinition et la mise en uvre de la
politique franaise des normes. Un groupe interministriel des
normes coordonne le suivi et la promotion des travaux de normalisation dans chaque ministre.
Les positions franaises exprimes au sein des organisations
internationales sont labores au sein du Comit de coordination
et de pilotage de la normalisation (CCPN), plac auprs de
lAFNOR. Des comits stratgiques (CoS) prparent les positions
arrtes par le CCPN. 90 % des 30 000 normes applicables sur
le territoire franais sont de porte europenne (EN) ou internationale (ISO), dans une proportion denviron deux tiers/un tiers.
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pour que la standardisation soit un vecteur de diffusion du savoirfaire technologique franais dans ces domaines.
De mme, le spectre est un enjeu rgalien central dans la rvolution
numrique : plus de 50 % du trafic IP est dj aujourdhui sans fil.
Demain, avec plusieurs milliards dobjets connects, la tension sur
la disponibilit des frquences sera encore plus prgnante. Un rcent
rapport250 command par le gouvernement contient ce sujet de
nombreuses propositions pertinentes.
Pour rayonner au niveau mondial, le couple franco-allemand peut
reprsenter la meilleure opportunit de redynamiser le soft power
europen : les marchs franais et allemand sont suffisamment
importants dans lcosystme numrique mondial pour y exercer un
soft power europen efficace. Par exemple, un choix commun de
bande de frquences ou dune norme obligerait les acteurs conomiques modifier leurs stratgies pour pouvoir accder au march
franco-allemand. De plus, les champions industriels allemands ou
encore les champions nergticiens franais ont besoin dencouragement dans leur processus de transformation numrique actuellement luvre. Par consquent, des rapprochements seraient
galement souhaitables en matire de protection des donnes personnelles, de scurit ou encore de rseaux convergents quils soient
tlcoms, nergtiques ou de transports, sur le modle des partenariats entre Orange et Deutsch Telecom, ou encore entre le MEDEF
et le BDI.
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4.4. R
pondre aux besoins de comptences des
mtiers du Big data et de lInternet des
Objets
Pour que de telles expertises, la frontire avec la recherche, se
dveloppent et impactent lconomie de lInternet des objets, la
France doit davantage promouvoir le systme doctoral. En effet, les
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200
CONCLUSION
201
REMERCIEMENTS
LInstitut Montaigne remercie particulirement les personnes suivantes pour leur contribution.
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Personnes auditionnes
Les auditions exprimes dans le prsent rapport nengagent ni les
personnes cites, ni les institutions quelles reprsentent.
I van Bertrand, fondateur et prsident du cabinet Filangrocca, ancien
vice-prsident Digital Enterprise pour CGI Business Consulting ;
Jean-Luc Beylat, prsident du ple de comptitivit Systematic
Paris-Region et dAlcatel-Lucent Bells-Labs France ;
Franois Blanc, directeur du programme volution numrique des
mtiers, ERDF ;
Guillaume Blot, chef du service architecture et urbanisation,
Direction interministrielle des systmes dinformation et de communication (DISIC) ;
Frdric Brajon, co-fondateur et directeur gnral du cabinet
Saegus, ancien directeur de lactivit Big Data et Data Science pour
CGI Business Consulting ;
Luc Bretones, directeur du Technocentre dOrange, administrateur
du think tank Renaissance numrique et vice-prsident de lInstitut
G9+ ;
Christian Buchel, directeur gnral adjoint en charge du digital,
ERDF ;
F lorence Chafiol-Chaumont, avocate, August & Debouzy
avocats;
Nicolas Colin, associ chez TheFamily ;
Benot Coquart, directeur stratgie et dveloppement de Legrand;
D
r Jean-Marc Coursier, directeur des relations mdicales, Gnrale
de Sant ;
204
REMERCIEMENTS
ANNEXES
Principaux travaux
ISO/IEC/JTC 1
ITU-T
CEN/CENELEC
ETSI
253
207
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Organisation
Principaux travaux
IEEE
IETF
OASIS
OGC
One M2M
GS1
3GPP
5G
208
208
ANNEXES
Objet
Principaux membre
Allseen
Open Interconnect
Consortium
Thread Group
Apple HomeKit
(and Healthkit)
Apple
Industrial Internet
Consortium
254
209
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Nom du consortium
Confluens
210
Objet
Principaux membre
Permettre linteroprabilit de la
domotique: dveloppement dune couche
logicielle, qui permettra aux diffrents
quipements dans la maison de
dialoguer entre eux et ce quel que soient
les protocoles filaires et sans fil quils
utilisent pour communiquer
Co-entreprise entre
CDVI, Delta Dore, Hager,
Legrand, Schneider
Electric et Somfy
LES PUBLICATIONS
DE LINSTITUT MONTAIGNE
U
niversit : pour une nouvelle ambition (avril 2015)
Rallumer la tlvision: 10 propositions pour faire rayonner
laudiovisuel franais (fvrier 2015)
March du travail : la grande fracture (fvrier 2015)
Concilier efficacit conomique et dmocratie : lexemple
mutualiste (dcembre 2014)
Rsidences Seniors : une alternative dvelopper
(dcembre 2014)
Business schools : rester des champions dans la comptition
internationale (novembre 2014)
Prvention des maladies psychiatriques: pour en finir
avec le retard franais (octobre 2014)
Temps de travail : mettre fin aux blocages (octobre 2014)
Rforme de la formation professionnelle : entre avances,
occasions manques et pari financier (septembre 2014)
D
ix ans de politiques de diversit : quel bilan ? (septembre 2014)
Et la confiance, bordel ? (aot 2014)
Gaz de schiste : comment avancer (juillet 2014)
Pour une vritable politique publique du renseignement
(juillet 2014)
Emploi : le temps des (vraies) rformes ? Propositions pour la
confrence sociale de juillet 2014 (juillet 2014)
Rester le leader mondial du tourisme, un enjeu vital pour la
France (juin 2014)
Pour une fonction publique audacieuse et Business friendly
(avril 2014)
Passion franaise. Les voix des cits (avril 2014)
211
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R
edonner sens et efficacit la dpense publique
15 propositions pour 60 milliards dconomies
(dcembre 2012)
Les juges et lconomie : une dfiance franaise ?
(dcembre 2012)
Restaurer la comptitivit de lconomie franaise
(novembre 2012)
Faire de la transition nergtique un levier de comptitivit
(novembre 2012)
Rformer la mise en examen
Un impratif pour renforcer ltat de droit (novembre 2012)
Transport de voyageurs : comment rformer un modle bout
de souffle ? (novembre 2012)
Comment concilier rgulation financire et croissance :
20 propositions (novembre 2012)
Taxe professionnelle et finances locales : premier pas vers une
rforme globale ? (septembre 2012)
Remettre la notation financire sa juste place (juillet 2012)
Rformer par temps de crise (mai 2012)
Insatisfaction au travail : sortir de lexception franaise
(avril 2012)
Vademecum 2007 2012 : Objectif Croissance (mars 2012)
Financement des entreprises : propositions pour la prsidentielle (mars 2012)
Une fiscalit au service de la social comptitivit (mars 2012)
La France au miroir de lItalie (fvrier 2012)
Pour des rseaux lectriques intelligents (fvrier 2012)
Un CDI pour tous (novembre 2011)
Repenser la politique familiale (octobre 2011)
Formation professionnelle : pour en finir avec les rformes
inabouties (octobre 2011)
213
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L E S P U B L I C A T I O N S D E L I N S T I T U T M O N T A I G N E
L
exemple inattendu des Vets
Comment ressusciter un systme public de sant (juin 2007)
Vademecum 2007-2012
Moderniser la France (mai 2007)
Aprs Erasmus, Amicus
Pour un service civique universel europen (avril 2007)
Quelle politique de lnergie pour lUnion europenne ?
(mars 2007)
Sortir de limmobilit sociale la franaise (novembre 2006)
Avoir des leaders dans la comptition universitaire mondiale
(octobre 2006)
Comment sauver la presse quotidienne dinformation
(aot 2006)
Pourquoi nos PME ne grandissent pas (juillet 2006)
Mondialisation : rconcilier la France avec la comptitivit
(juin 2006)
TVA, CSG, IR, cotisations
Comment financer la protection sociale (mai 2006)
Pauvret, exclusion : ce que peut faire lentreprise (fvrier 2006)
Ouvrir les grandes coles la diversit (janvier 2006)
Immobilier de ltat : quoi vendre, pourquoi, comment
(dcembre 2005)
15 pistes (parmi dautres) pour moderniser la sphre
publique (novembre 2005)
Ambition pour lagriculture, liberts pour les agriculteurs
(juillet 2005)
Hpital : le modle invisible (juin 2005)
Un Contrleur gnral pour les Finances publiques (fvrier 2005)
Les oublis de lgalit des chances
(janvier 2004 - Rdition septembre 2005)
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215
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Dpt lgal : avril 2015
ISSN : 1771-6756
Achev dimprimer en avril 2015
COMIT DIRECTEUR
10
ISSN 1771-6764
Avril 2015