Aeraulique
Aeraulique
Aeraulique
Mai 2000
Pierre NEVEU
1re PARTIE :
ECOULEMENT EN CONDUITE
L'hydraulique s'intresse aux relations relatives au mouvement des fluides incompressibles (quivolumiques), dans une veine d'coulement, que ce soit une conduite (circulaire ou non), un changeur de chaleur
ou une pompe. Toutefois, les relations reprises ici s'appliqueront dans la plupart des cas l'araulique,
puisqu'alors, l'hypothse, bien qu'rrone, de fluide incompressible, est en gnral accepte pour le calcul des
rseaux de traitement d'air.
Les relations de base sont celles issues de la mcanique des fluides, qui, partir des relations de conservation
locales (masse, impulsion (ou quantit de mouvement), et nergie) permettent d'exprimer sous forme d'quations
au drives partielles les relations entre pressions, vitesses et tempratures (cf. poly. mcanique des fluides). Ce
sont les clbres relations :
tout d'abord, le pr-dimensionnement de toute installation doit permettre d'estimer les dimensions
gomtriques de tous les composants. On utilise ici des quations macroscopiques, en ne s'intressant qu'aux
grandeurs d'entre/sortie de chaque composant (dbit, pression, temprature).
ce pr-dimensionnement tant effectu, les quations locales (ou plutt les logiciels permettant leur
rsolution) permettent alors d'affiner et d'optimiser chaque composant.
C'est au premier niveau d'tude que l'on s'intresse ici. D'ailleurs, nombreux sont les bureaux d'tude qui s'y
arrtent, le deuxime niveau restant (malheureusement!) rserv aux diffrents fabricants des composants
intervenant dans le rseau (pompes, changeurs, vannes, etc.)
Nous rappelons ici les principales quations utiliss en hydraulique (quation de Bernoulli) et pour l'tude des
turbo-machines.
V 2 VS2
& ( h E h S ) + E
= Q+W+m
+ g ( z E z S )
dt
2
&
dS
Q
= +m
& (s E sS ) + P(S)
dt T
En rgime permanent, [1] conduit :
[1]
V 2 VS2
& +W
& +m
& ( h E h S ) + E
+ g ( z E z S )
0 = Q
&
0 = Q + m
& (s E s S ) + P(S)
[2]
D'autre part, pour un corps pur, les variations lmentaires d'enthalpie et d'entropie peuvent tre mise sous la
forme (cf. poly. thermodynamique):
v
dh = c p dT + v T dP
T P
ds = c dT v dP
p
T T P
[3]
ds = c dT
p
[4]
V 2 VS2
& +W
& +m
& c p TE / S + v PE / S + E
+ g ( z E z S )
0 = Q
2
&
T
Q
E
0 = + m
& c p Ln
+ P(S)
TS
T
[5]
.
Q
.
W
ZS
.
m
machine
changeur
ZE
Figure 1
coulement isotherme, pas d'changeur
Dans ce cas, TE = TS, et [5] conduit :
V 2 VS2
& +W
& +m
& v PE / S + E
+ g ( z E z S )
0 = Q
2
Q
& = T P(S)
[6]
Il faut souligner ici que l'coulement isotherme implique un change de chaleur avec l'extrieur (Cf. 2nd
principe). En fait, l'exprience montre qu'un fluide circulant dans une boucle ferme s'chauffe mme en
l'absence d'un dispositif de chauffage. Ce sont les frottements internes (T. P(S)) qui impliquent cet chauffement.
La temprature se stabilise une temprature Tfluide > Tambiant permettant l'vacuation de cette chaleur cre (non
compense) vers l'extrieur. On regroupe en gnral le 1er et le 2nd principe en une seule quation en faisant
apparatre la masse volumique du fluide ( = 1/v),:
p VS2 VE2
&
&
m
+
+ g (z S z E ) = W
T. P(S)
&
W
[7]
T. P(S)
& peut tre soit positif (ventilateur, pompe), soit ngatif (turbine). Par contre, T.
Dans le cas le plus gnral, W
P(S) est toujours positif . La forme habituelle de l'quation de BERNOULLI gnralise s'crit en introduisant le
& :
travail des forces de frottement Tf (toujours ngatif), et en divisant par le dbit m
p S p E VS2 VE2
+
+ g (z S z E ) = w T. i s = w + Tf
[8]
L'quation [8] exprime que la variation d'enthalpie totale d'une masse unitaire de fluide (terme de gauche) est
gale au travail mcanique w chang avec le milieu extrieur diminu du travail des forces de frottement. Deux
formes sont plus particulirement utilises en hydraulique, la premire exprime en pression (Pa), la seconde
exprime en hauteur manomtrique (m).
La premire forme s'obtient en multipliant [8] par :
pS p E +
VS2 VE2
+ g (z S z E ) = W + Tf
2
[9]
V2
V2
pS + S + g z S p E + E + g z E = Pm Pf
2
2
On nomme :
V2
Pt = p +
+ g z
P* = p + gz
V2
Pd =
2
V2
Pa = p +
2
Pm
Pf = Tf
[10]
: Pression totale
: Pression motrice
: Pression dynamique
: Pression darrt
: Diffrence de pression totale induite par la machine
: Perte de charge exprime en Pascal
2g
g g
[11]
qui amne:
p S VS2
p
V2
+
+ z S E + E + z E = H m H f
g
2
g
2
On nomme :
p V2
H = +
+ z
2g
[12]
H* = + z
: Hauteur piezomtrique
Hm (ou Hm)
Hf
Remarques:
a) Dans le cas o il n'y a pas de pertes de charge (Hf ou Pf = 0), on retrouve l'quation de Bernoulli classique,
valide dans le cas des fluides parfaits (non visqueux).
b) Dans le cas o il n'y a ni pertes de charge, ni change d'nergie mcanique, on retrouve l'quation de
l'hydrostatique (fluide au repos).
c) l'quation [8] peut tre dduite des quations de conservation locales (en particulier de Navier-Stockes).
Prsence dun changeur ou temprature non-uniforme
Dans ce cas, les quations prcdentes ne sont plus valables. En toute rigueur, il faudrait ici utiliser
ncessairement les quations locales. En fait, on ne le fait jamais pour un avant projet. On simplifie le problme
en dcoupant le rseau en tronons isothermes et lorsque que ce n'est pas possible (changeurs), en dcouplant
les phnomnes thermiques et hydrauliques. Par exemple, pour l'changeur du rseau reprsent figure 1, on
remplacerait la transformation relle 12 par:
1) un chauffage isobare 12':
& +m
0 = Q
& c p (T1 T2' )
12 '
&
Q 12'
T
& =m
Q
& h12'
12'
&
Q
12'
& s12'
P(S)12' = T + m
& +m
& + p
& ( h 2 h 2' ) = Q
0 = Q
2' 2
2' 2
m
& = T P(S)
Q
2' 2
2' 2
[13]
1 + 2'
2
[14]
V 2 V22
& +m
& (h 1 h 2 ) + 1
+ g (z 1 z 2 )
0 = Q
2
&
Q
0 = + m
& (s1 s 2 ) + P(S)
[15]
on obtient:
V 2 V22
& +Q
& +m
& (h 1 h 2' + h 2' h 2 ) + 1
+ g ( z E z S )
0 = Q
12 '
2' 2
2
&
&
0 = Q 12' + Q 2' 2 + m
& (s1 s 2' ) + P(S)12' + P(S) 2' 2
[16]
soit finalement
+
+ g ( z 1 z 2 )
0 = Q
22'
&
0 = Q 22' + P(S)
22'
[17]
V2
+
+ g z S 2 + 2 + g z 2 = T. i S 22 ' = Tf
2
2
m
En pression :
V2
V2
pS + m S + m g z S p E + m E + m g z E = Pf
2
2
En hauteur :
pS VS2
p
V2
+
+ z S E + E + z E = H f
m 2g
m 2g
La figure 2 prsente la variation des diffrents termes de l'quation [2] le long d'une canalisation. Pour un fluide
parfait (non visqueux), le terme pf disparat et l'on retrouve l'quation classique de Bernoulli. Cette dernire
permet de mettre en vidence deux phnomnes utiliss pratiquement pour la mesure de dbit.
tuyre de Venturi,
Tube de Pitot.
L'tude de ces deux dispositifs sera expos daans une premire partie, afin de mettre en vidence la diffrence
entre pression statique, pression dynamique et pression totale.
Les autres paragraphes concernent le dimensionnement des rseaux. Concernant des fluides rels (visqueux), ce
dimensionnement ncessite le calcul des pertes de charge Pf. En effet, les conditions d'entre et de sortie tant
en gnral fixes par le cahier des charges (cf. fig.1), le calcul des pertes de charge permet de dterminer la
pression totale de la machine installer dans le rseau (cf equations [2],[3]).
Sortie
pf
Entre
pm
Pression atmosphrique
pression totale
pression statique
pression dynamique
A1
ZA1
TA
TB
u
A2
B2
pour le tube A : z A2 +
p
p
= z A1 + o
g
g
(18)
pour le tube B : z B2 +
u 2B
p
p
+ 2 = z B1 + o
g 2g
g
(19)
En posant z A 2 = z B2 = 0 (rfrence dans laxe de la conduite), on obtient une mesure de la pression statique p
par le tube TA et une mesure de la pression darrt pa par le tube TB:
p = p o + g z A1
u2
= p o + g z B1
pa = p +
2
p A u B2
pB
z B2 z A2 + 2 2 + 2 = z B1 z A1
g g 2g
Or, z B2 z A 2 = 0 et p B2 p A2 = 0 , do finalement :
z B1 z A1 =
u 2B1
(20)
2g
(21)
La relation (21) permet de remonter au dbit volumique. Dans le cas o la vitesse dcoulement u est constante
dans toute la section S de la conduite, on a :
& = u n ds = u S = S 2g z z
V
B1
A1
(22)
Dispositif pratique.
En pratique, on modifie le montage de la figure 3 en utilisant des manomtres tube en U, et ceci pour deux
raisons :
le reprage de z nest pas facile par rapport un repre fictif (axe de la conduite),
la hauteur des colonnes de fluide impliques par un tel montage seraient trop leves : dans le cas de leau
par exemple, une pression de 2 bars conduit :
z=
p po
105
=
= 10,2 m !!
g
1000 9,81
On utilise donc un manomtre tube en U, rempli dun fluide auxiliaire dont la masse volumique est plus leve
que celle du fluide circulant dans la conduite (figure 4). En gnral, le mercure (Hg = 13600 kg/m3) est utilis
sur les conduites de liquide, et leau sur des conduites de gaz. Mais tout dpend en fait de la valeur des pressions
statiques p et darrt pa et de la compatibilit des deux fluides.
On peut crire lquation de Bernoulli pour les deux tubes TA et TB en distinguant le fluide circulant dans la
conduite (indice fl) et le fluide auxiliaire (indice aux) du manomtre :
A2
B2
u
TA
TB
B0
A0
zB
zA
A1
B1
p A1
p
= zA1 +
z A 2 +
fl. g
fl g
pour le tube A :
p
p0
A1
z +
= zA 0 +
A1 aux . g
aux g
(23)
p B1
u 2B
p
z B2 +
+ 2 = z B1 +
fl g 2 g
fl g
pour le tube B :
p B1
p0
z B1 + g = z B0 + g
aux .
aux
(24)
z B = z B0 z B1 =
p A1 p o
aux . g
p B1 p 0
aux g
(p +
p+
fl
))
g z A 2 z A1 p o
aux . g
fl u 2B2
2
(25)
+ fl g z B2 z B1 p 0
(26)
aux g
p po
+ fl z A 2 z A1
aux. g aux.
(27)
u2
p + fl B2 p o
z B =
+ fl z B2 z B1
aux g
aux
(28)
En rgle gnrale, les termes fl aux ( z 2 z1 ) restent ngligeables devant les z. Le dispositif de la figure 4
permet donc de mesurer la pression statique (tube A) et la pression darrt (tube B) dans la veine fluide :
p aux g z A et p a aux g z B . Notons que ces deux dernires relations donnent des pressions relatives
10
p d = p a p = aux . g ( z B z A ) fl g z A1 z B1
(29)
L encore, le dernier terme est gnralement ngligeable. Lexpression de la vitesse u devient alors :
u=
2 pd
2 aux g ( z B z A )
fl
fl
(30)
La figure 5 montre un dispositif appel tube de Pitot. On pourra vrifier que cet appareil mesure la pression
dynamique, et donc la vitesse u. Il est ainsi utilis pour mesurer des dbits volumiques. Les expressions de la
pression dynamique et de la vitesse peuvent tre dduites de la mme manire que prcdemment. On trouve :
p d = p a p = aux . g z 1 fl
aux.
u=
(31)
2 pd
= 2 g z aux 1
fl
fl
(32)
u12
u2
+ z1 = p 2 + 2 + z 2
2
2
(33)
Or, z1 = z2 do :
p 2 = p1 +
u12 u 22
2
(34)
& = u1 S1 = u 2 S 2 , il vient :
En remarquant que V
p 2 = p1 +
S2
u12
(1 12 )
2
S2
(35)
Lquation (35) illustre le fait que, la section de passage diminuant, la vitesse du fluide va augmenter : il y a
conversion de pression statique en pression dynamique, cest dire conversion dnergie potentielle en nergie
cintique (On se rappellera que la pression est homogne une nergie par unit de volume). En effet, S2 tant
infrieur S1, (35) montre que la pression p2 sera infrieure la pression p1 (voir figure 6). Entre les sections S2
et S3, la mme analyse conduit une relation analogue :
p3 = p2 +
u 22
S2
u 23 S 23
(1 32 ) = p 2 +
( 2 1)
2
2
S2
S2
(36)
11
qui montre que dans le divergent, on assiste la conversion inverse : il y a augmentation de la pression
statique et diminution de la pression dynamique.
Pression totale pt (P 0)
pd =
u 2
2
u1
u2
S2
S1
Col
Convergent
Divergent
Col
P < Po
Po
2 ( p 2 p1 )
(37)
S2
1 12
S2
En munissant lentre du convergent et le col dun manomtre tube en U (figure 8), on obtient une mesure
& = u S . En effet, on a
directe du p = p1- p2, et par suite une mesure indirecte de la vitesse u1 et du dbit V
1
1
(raisonnement analogue lobtention de (31))
12
p = p1 p 2 = aux. g z 1 fl
aux .
(38)
2 aux . g z 1 fl
aux .
2
=
aux. 1 g z
u1 =
2
2
S
S1
fl
2 1
fl 12 1
S2
S2
(39)
S2
En posant K = 2 12 1 , qui est une caractristique de lensemble convergent-divergent, (39) se rduit :
S2
u1 = K aux . 1 g z
fl
(40)
Un tel dispositif, reprsent figure 8 est appel tuyre de Venturi ou simplement Venturi.
u1
Figure 8 : Venturi
coulement en conduite des fluides rels (newtoniens), pertes de charges
Rgime tabli
Tout ce qui va suivre nest valable quen rgime tabli, cest dire lorsque le profil de vitesse ne dpend plus de
la distance lentre de la conduite. Cette notion est trs importante, puisqu chaque fois que le fluide traverse
un composant particulier (vanne, changeur, rtrcissement, largissement ....), il y a perturbation de ce profil et
le rtablissement de celui-ci, qui ncessite une longueur de lordre dune cinquantaine de diamtres, va
engendrer une perte de charge supplmentaire, que lon appelle perte de charge singulire. Par opposition, la
perte de charge due la viscosit du fluide est appele perte de charge rgulire ou linaire (on verra quelle est
directement proportionnelle la longueur de conduite).
Cette longueur dtablissement correspond en fait au dveloppement de la couche limite lintrieur de la
conduite. Deux cas sont ici envisager (figure 9) :
Re < Rec, le rgime est laminaire . A lentre de la conduite la couche limite laminaire commence se
dvelopper, puis partir dune distance L 50 D, envahit toute la conduite. On retrouve le profil de vitesse
parabolique.
Re < Rec, le rgime est turbulent. La vitesse du fluide est telle que la couche limite ne peut pas envahir toute
la section de la conduite. De plus, il y a dveloppement d'une couche limite turbulente en T, puis
tablissement de celle-ci lorsque son paisseur atteint une valeur proche de 0,2D. La rgion centrale
prsente alors un profil presque plat (dissipation visqueuse ngligeable).
13
Re < Rec
ue
u = u(r)
Re < Rec
ue
Figure 9 : Le rgime est tabli lorsque le profil de vitesse ne varie plus selon laxe de la conduite. Les couches
limites se sont alors compltement dveloppes.
Notion de pertes de charge.
L'application de l'quations (1) un tronon de conduite ne comportant pas de machine se simplifie en:
p p E u S2 u E2
w f = T. i s = S
+
+ g ( z S z E )
2
(41)
Rappelons que le terme wf correspond au travail des forces de frottement qui s'oppose au mouvement du fluide
(<0). Ce travail est totalement dgrad en chaleur, qui est vacue par les parois de la conduite. En consquence,
la diffrence d'nergie totale entre l'entre et la sortie (2me membre de (41)) est obligatoirement ngative. Il en
est donc de mme pour les diffrences de pression totale et de charge, au travers de (2) et (3):
u 2 u 2E
p tS p tE = p S p E + S
+ g (z S z E ) < 0
2
(42)
p p E u 2S u 2E
HS HE = S
+
+ (z S z E ) < 0
2g
(43)
On appelle perte de charge loppos de cette dernire diffrence : H = H E H S , qui est par consquent
toujours positif, et qui correspond bien une perte (une diminution) de la charge dans le sens de lcoulement.
Par extension, on appelle galement perte de charge son quivalent en pression g H = p t (equ 42), qui
correspond une chute de pression totale :
Pertes de charge rgulires .
On peut montrer par lanalyse dimensionnelle que cette chute de pression peut scrire sous la forme:
p t ( Re, r ) u 2
=
L
D
2
(44)
p t L
: perte de charge linaire (Pa/m),
avec
14
La longueur caractristique entrant dans le calcul du nombre de Reynolds est le diamtre D pour une conduite
cylindrique.
La rugosit relative r est le rapport entre la rugosit absolue de la conduite et son diamtre : r = D . La
rugosit absolue reprsente la hauteur des asprits prsentes dans toutes les conduites industrielles. Le tableau
I donne quelques valeurs de qui dpendent essentiellement du matriau en contact avec le fluide.
Le coefficient de perte de charge peut tre dduit, pour les problmes simples, de la rsolution des quations de
Navier-Stockes, mais est maintenant donn directement sous forme de corrlations.
Remarque : Notons ici que certains ouvrage (notamment anglo-saxons), utilisent non pas le coefficient de pertes
de charge, mais le coefficient de frottement (Friction factor) qui relie la contrainte tangentielle de frottement
la paroi o la pression dynamique :
o = C f ( Re, r )
u 2
2
(45)
Contrainte de frottement et perte de charge tant deux aspects dun mmes problme, on peut exprimer lun en
fonction de lautre. On montre que :
o =
D p
4 L
(46)
(47)
p
u2
= 2 C f ( Re, r )
L
D
(48)
( )
D2
8
p
L
do,
p
32 64 u 2
= u 2 =
L
UD 2D
D
(49)
15
soit :
p 64 u 2
=
L
Re 2D
(50)
Re
(51)
Cette expression tant implicite en , on procde par approximations successives, en partant dune valeur initiale
0. Citons galement la corrlation de Blasius, valable uniquement pour les tubes lisses, mais qui peut tre
utilise pour calculer une valeur initiale 0:
= 0,3164 Re -1/4, pour 2000< Re < 105 (Blasius)
(52)
1= 0,0379
2= 0,0379
Cette dernire valeur correspond sensiblement celle donne par labaque de Moody :
Moody= 0,038.
16
17
4 S
P
Dh = D
,
4
Pour une conduite rectangulaire (l x h), on aura par exemple :
S=
2lh
l+h
Ce concept de diamtre hydraulique peut tre interprt de la manire suivante : une conduite non circulaire de
& S , la mme
diamtre hydraulique Dh et de section de passage S provoquera, pour une vitesse moyenne u = V
perte de charge linaire quune conduite circulaire de diamtre D=Dh pour la mme vitesse u. Puisque les pertes
de charge sont exprimes en fonction de la pression dynamique (u2/2) et donc de la vitesse u, ce concept permet
de dterminer le comportement hydraulique de toutes conduites partir des donnes et des corrlations
dveloppes pour les conduites circulaires.
S = lh ,
P = 2 ( l + h)
Dh =
18
D eq
a 3b 3
= 1,265
a + b
0, 2
(52)
(32) correspond donc lapplication directe des dfinitions du diamtre hydraulique et du diamtre quivalent.
On retrouve un expression proche de celle-ci recommande par lASHRAE :
0.625
ab)
(
D eq = 1,30
( a + b) 0.250
D eq
1+ n
2 n
a
1 +
= 2b
3
a
4:
1
n 5
, avec n =
1
1,05 Log(Re) 0,45
Dh
: mme vitesse moyenne, mme perte de charge ,
Deq
: mme dbit volumique, mme perte de charge .
Figure 11 : les pertes de charge singulires sont dues la dformation du profil de vitesse.
On exprime les pertes de charge singulires par une expression analogue (44) :
U2
2
avec : coefficient de perte de charge singulire (sans dimensions).
p =
19
(53)
Le facteur est donne soit par le constructeur de llment considr, soit par des abaques ou corrlations que
lon peut trouver dans des ouvrages spcialises (cf. bibliographie en fin de polycopi)
Pour un avant-projet sommaire, on pourra utiliser en premire approximation les valeurs donnes ci-dessous :
pour un coude 90, arrondis section circulaire, carr ou rectangulaire grand cot perpendiculaire au
rayon de courbure
0,5
1
0,75
0,45
1
0,30
1,5
0,20
2
0,20
pour un coude 90, arrondis section rectangulaire grand cot suivant le rayon de courbure
R/d
0,5
1,5
0,75
0,7
1
0,45
1,5
0,3
2
0,3
S2
Guide de lAICVF , Araulique : Principes de laraulique appliqus au gnie climatique, PYC Edition,
Paris, 1991.
RECNAGEL-SPRENGER, Manuel pratique du gnie climatique, PYC Edition, Paris, 1995.
ASHRAE Handbook: 1989 Fundamentals.
IDELCHICK Handbook of hydraulic resistance
20
21
2me PARTIE
VENTILATEURS
22
Les ventilateurs constituent le moteur du rseau et doivent donc tre adapts le plus prcisment possible au rseau, de
faon satisfaire le cahier des charges (dbit correct) tout en gardant un comportement nergtique optimum. Deux
types sont principalement utilis en araulique :
centrifuge
r=cste
Le distributeur
Le rle du distributeur, situ en amont de la roue (non reprsent sur la figure) est de permettre une orientation correcte
des filets fluides leur entre dans la roue. Il n'existe en fait que dans les pompes plusieurs tages de compression. Il
permet alors d'effectuer la liaison entre l'tage amont (au niveau de la volute) et l'tage aval (au niveau des ou es).
Le diffuseur
Avec ou sans aubages, cet organe permet de transformer en partie l'nergie cintique (pression dynamique) en nergie
potentielle (pression statique) et d'orienter correctement le fluide la sortie de la roue pour son entre dans la volute ou
dans le distributeur de l'tage suivant.
La volute
Son rle consiste essentiellement transformer le mouvement de rotation du fluide en mouvement de translation.
Le divergent
Comme le diffuseur, il permet de transformer une fraction de l'nergie cintique du fluide en nergie potentielle, ceci
afin de limiter les pertes de charge dans les canalisations de transport du fluide.
Ventilateur centrifuge idal.
triangle des vitesses
Le vecteur vitesse du fluide en un point quelconque de la roue peut tre dcompos en trois composantes (figure 2a) : ca
:vitesse axiale, cd : vitesse diamtrale (ou radiale) et ct : vitesse tangentielle.
En introduisant la vitesse mridienne cm =cd +ca, (figure 2b), on dfini le plan mridien (figure 2c), dans lequel la
vitesse absolue c peut tre dcompose selon deux mouvements:
ca
c
cd
cm
ct
ct
(a) : C = Cd +Ca +Ct
(b) : C = Cm +Ct
cm
cr
ce
C = Cr +Ce
Plan mridien
ct
(c)
24
c2
cr2
cm2
2
cr1
cm1
ce2
ct2
c1
1
1 c
t1
'1
ce1
[1]
Notons qu' la sortie, l'coulement est toujours perpendiculaire l'axe. On a donc cm2 = cd2.
Pour un dbit volumique donn et un rayon de sortie donn, [1] montre que cm2 ne dpend pas de l'angle de sortie 2. De
mme, la vitesse d'entranement ce2 ne dpend que du rayon r2 et de la vitesse de rotation . Le triangle des vitesses en
sortie (fig 4) montre alors que la vitesse absolue c est d'autant plus grande que l'angle 2 est faible.
Ainsi un rotor aubage en avant (2 </2) conduit une vitesse absolue de sortie suprieure celle qui est procure par
un rotor aubage en arrire (2 > /2). Les pertes de charge tant proportionnelles aux vitesses d'coulement, les
aubages en avant sont utiliss dans les ventilateur de faible puissance, les aubages en arrire tant rservs aux
puissances plus leves (figure 5).
2>
/2
2=
/2
cd2
cr2
cr2 = cd2
c2
2
2<
/2
c2
ce2
c2
cr2
cd2
2
ce2
ce2
c2
+
+ z 2 1 + 1 + z 1 = H m
2g
2g
[2]
2g
2g
2g
[3]
25
[4]
H m =
c e 2 c t 2 c e1 c t1
g
[5]
Frquemment, l'entre du fluide dans le rotor se fait sans prgiration. La composante tangentielle de la vitesse d'entre
est alors nulle. La hauteur manomtrique du ventilateur devient alors:
H m =
c e2 c t 2
g
[6]
Dans le cas o le fluide entre dans le rotor avec un mouvement de prgiration (obtenu avec un distributeur, appele
ventelles pour un ventilateur), [5] devient:
H m =
ce2
g
r
c t 2 1 c t1
r2
[7]
Caractristiques de fonctionnement
Il est intressant de connatre Hm non pas en fonction de la vitesse, mais en fonction du dbit volumique
&
V
D'aprs l'quation de continuit [1], on a: c m =
.
2 r e
c
c
D'autre part, le triangle des vitesses amne : c t 2 = c e 2 + m 2 et c t 1 = m1
tg 2
tg1
En introduisant ces deux expressions dans [7], on obtient:
H m =
&
c e22
ce2
ce2
V
+
g 2 r2 e 2 g tg 2 2 r2 e1 g tg 2
[8]
En remarquant que la vitesse d'entrainement ce2 est lie la vitesse angulaire par: ce2 = r2., il vient:
r2
Cotg 2
Cotg1
& = k 2 + k V
&
V
H m = 2 2 +
1
2
g
2
e
g
2
e
g
2
1
[9]
o k1 et k2 ne dpendent que des dimensions gomtriques de la roue. k1 est toujours positif, alors que le signe de k2
dpend des angles 2, et 1. Dans le cas d'un fonctionnement sans prgiration ( 1 = /2, cotg1 = 0), on a :
k2 > 0
2 = /2 cotg 2 = 0
k2 = 0
k2 <0
& en fonction du dbit volumique
A chaque cas correspond un type de variation de hm et donc de la puissance utile W
u
&
V:
& = p V
& = g H V
&
W
u
m
m
[10]
&
W
u
< /2
< /2
= /2
= /2
k1.2
> /2
> /2
&
V
&
V
si 1 < /2
cotg 1 > 0. Le coefficient
k'2 devient suprieur en valeur absolue au coefficient k2 correspondant un fonctionnement sans prgiration.
& ) devient suprieure au cas de non-prgiration.
Ainsi, la pente de la droite h( V
si 1 < /2
cotg 1 > 0. On assiste au
phnomne inverse.
/2
>
/2
<
2 < /2
1 > /2
1 < /2
2 = /2
>
/
< 2
/2
1
2 > /2
&
V
Figure 7 : influence de la prgiration sur les caractristiques d'un ventilateur centrifuge idal
1
La figure 8 reprsente schmatiquement un ventilateur axial. La trajectoire tant hlico de, on remarquera que les
vitesses d'entranement l'entre et la sortie sont identiques.
ce2 (= ce1)
ct
ce1
ca = cm
cm =ca
c1
1
2
cr1
c2
cr2
ct2 -ct1
1 et la sortie 2 sont gales, la composante axiale de la vitesse ca, gale la composante mridienne cm, a une valeur
unique, donne par l'quation de continuit:
c a1 =
&
&
V
V
=
= c a2 = ca = c m
1 2
[11]
p
p
c2
c2
Bernoulli : 2 + 2 + z 2 1 + 1 + z 1 = H m
2g
2g
[12]
c 2 c 2e1
p
p
c2
c2
=0
Bernoulli en mouvement relatif : 2 + r 2 + z 2 1 + r1 + z 1 = e 2
2g
2g
2g
[13]
On peut vrifier que [4] est toujours valable et en combinant cette dernire quation avec [12] et [13], on obtient:
H m =
ce
( c t 2 c t1 )
g
[14]
Le triangle des vitesses (figure 9) permet de relier ct2 - ct1 aux deux angles 1 et 2.
c t 2 = c e + c a cot g 2
c t1 = c a cot g1
c t 2 c t1 = c e + c a (cot g 2 cot g 1 )
&
c 2e c e V
+
(cot g 2 cot g 1 )
g
g
[15]
En faisant apparatre la vitesse angulaire (ce = .r), on obtient une relation analogue [9]:
r2
r
Les caractristiques obtenues sont donc analogues celles des ventilateurs centrifuges. La figure 10 donnent
schmatiquement ces caractristiques tablies pour un angle 2 >0 et plusieurs valeurs de 1.
k'1.2
1 > /2
1 < /2
1 = /2
&
V
On s'intresse ici une machine idale (pas de frottement ni de choc) traitant un fluide incompressible. D'aprs ce qui
prcde, on a:
2
&
H = k1 + k2 . . V
[16]
28
[17]
On peut adimensionnaliser l'quation [16] en divisant chaque membre par le rapport ( 2 r22 ) g , homogne une
longueur. On obtient alors :
&
V
gH
2 2 = 1 + a (1 , 1 , r2 )
3
r2
r2
[18]
En remarquant que la vitesse de l'aubage en sortie de roue u2 = .r2, et en introduisant les groupements adimensionnels:
g H g H
= 2 2= 2
r2 u 2
& V
&
V
=
=
3
2
r2 u 2 r2
[20] prend la forme de l'quation d'une droite de coefficient directeur a, et d'ordonne l'origine 1:
=1+a.
[19]
On peut galement adimensionnaliser l'quation [18] donnant la puissance transmise au fluide en faisant apparatre les
trois groupements , a et :
2 2
& = g r2 V
& + a ( , , r ) V
& 2 = u 2 V
& + a ( , , r ) u 2 V
& 2
W
2
1
2
2
1 2 2
g
r
2
soit,
2
&
&
& = (u 3 r 2 ) V + cot g 2 r2 ( u 3 r 2 ) V
W
2
2
2
2
2
2
e2
u 2 r2 2
u 2 r2
&
W
= + a 2
=
3
2
(
u
r
)
2
2
[20]
On peut remarquer que le coefficient [a] caractrise les dimensions gomtriques de la roue. Les trois autres coefficients
sont nomms:
Les quations [16 19] prcdentes ne sont valables que pour une machine idale, c'est dire sans frottement, ni choc,
& ) et W
& = f (V
& ) s'en
ni fuite entre aspiration et refoulement. Pour les machines relles, les caractristiques H = f (V
trouvent modifies. La figure 11 prsente titre d'exemple l'volution de la hauteur manomtrique en fonction du dbit
volumique pour une machine centrifuge aubages en arrire. la hauteur thorique H dont la variation est
linaire(quation [16] et figure 6), il faut soustraire:
Les pertes de charge rgulires (dues uniquement aux frottements) qui varient sensiblement avec le carr du dbit,
Les pertes de charge singulires (essentiellement les chocs) qui passent par un minimum pour un dbit particulier,
& .
correspondant une entre dans la roue sans choc V
SC
On obtient alors une caractristique d'allure parabolique. La mme figure reprsente galement l'volution de la
& lorsque l'on prend en compte de la mme faon ces diffrentes pertes d'nergie.
puissance reue par le fluide W
f
29
&
W
f
&
V
&
V
Figure 11 : influences des pertes nergtiques sur les caractristiques relles d'une roue aubages courbs vers
l'arrire.
Ces pertes nergtiques conduisent dfinir le rendement global de la machine:
g =
&
avec W
a
&
&
W
gH V
f
=
&
&
W
W
a
a
[21]
& , W
& , et g.
La figure 7 prsente les courbes de fonctionnement d'un ventilateur centrifuge : H, W
f
a
h
&
W
a
g
&
W
u
&
V
Figure 12 : Caractristiques relles d'un ventilateur centrifuge
4
Utilisation de la similitude
Bien que les caractristiques des ventilateurs relles sont diffrentes de celles issues de l'tude de la machine idale, les
rgles de similitude restent valables. Les quations [19] et [20] sont simplement remplaces par des lois plus complexes
= f(), f = f(),
Si l'on connat les caractristiques relles d'une machine dans certaines conditions de fonctionnement (par exemple une
vitesse de rotation) :
&), W
& = f (V
&), W
& = f (V
& ) et = f (V
&),
H = f (V
g
f
a
on peut tout d'abord en dduire les caractristiques adimensionnelles:
= f(), f = f(), a = f() et g = f().
Un fois ces caractristiques connues, on peut calculer les caractristiques relles pour une autre vitesse de rotation, ou
bien en dduire les caractristiques relles d'une autre machine semblable (c'est dire qui prsente le mme coefficient
[a]).
5
Les ventilateurs sont caractriss par leurs courbes dbit-pression (ou dbit-hauteur manomtrique), qui sont diffrentes
suivant le type de ventilateur (figure 13) :
ventilateur centrifuge : la caractristique part dun dbit nul, augmente jusqu une valeur maximum, puis diminue
lorsque le dbit continue augmenter.
30
ventilateur axiaux : on a thoriquement le mme type de caractristique, mais faible dbit ( gauche du maximum),
il existe une zone dinstabilit dans laquelle le ventilateur dcroche : langle dincidence de lcoulement par
rapport aux pales et trop lev et la roue emprisonne un certain volume dair, auquel elle ne communique quun
mouvement de giration. Aux dbits encore plus faibles, il peut enfin stablir un mouvement centrifuge : entre prs
de laxe o la vitesse est la moins leve, et refoulement loin de laxe.
Dans les deux cas, la zone dutilisation est situe droite du maximum, afin dviter le phnomne de pompage.
Pt ou ht
zone
dutilisation
axial
centrifuge
&
V
U 20
2
avec
Comme pour les autres pertes de charge singulires, est donn pour plusieurs assemblages spcifiques (voir
assemblages 7, annexe A). Sa valeur dpend de Le. Si Le est inconnue, on peut lestimer par :
si Uo 13 m/s, L e =
U o A o 0, 5
350
si Uo > 13 m/s, L e =
U o A o 0, 5
4500
Bien que les caractristiques relles des ventilateurs diffrent grandement de celles issues de la machine idale,
l'influence des angles 1 (prgiration) et 2 (angle de sortie des aubages) , ainsi que de la vitesse de rotation (equ 16]
reste valable qualitativement. Le rglage des ventilateurs peut donc s'effectuer:
ngligeable de la hauteur manomtrique, ce qui grve considrablement le rendement global de l'installation. Ce mode
de rglage est donc mieux adapt au ventilateur faible b2, et en particulier aux ventilateurs aubages lgrement en
avant.
>/2
N3
N2
</2
N1
=/2
&
V
&
V
(a)
(b)
Figure 15 : rglage par variation devitesse (N1>N2>N3), rglage par modification de l'incidence l'entre.
s faible
h*
h*
s lev
&
V
&
V
32
Lanalyse dimensionnelle est fonde sur le principe fondamental trs simple selon lequel une relation entre grandeurs
physiques doit tre dimensionnellement homogne, cest dire indpendante du systme dunits de mesure choisi.
Ce principe de base est traduit par le thorme deVashy-Buckingham (ou thorme des ) que lon peut noncer ainsi :
Toute fonction G de p variables indpendantes x1, x2, ,xp, mesure par q units fondamentales, et traduisant la
variation dun phnomne en fonction de p causes indpendantes, o p > q sexprime ncessairement partir dune
relation fonctionnelle de la forme :
g
la longueur L,
la masse M,
le temps T,
do q = 3 est lexpression prcdente devient :
G ( x1 , x 2 ,L, x p ) = x1g1 x g22 x 3g3 F( 4 , 5 ,L, p ) .
Par contre, ds que des phnomnes thermiques interviennent, il convient dintroduire la temprature comme
quatrime grandeur fondamentale, do q = 4 est lexpression de G devient :
G (x1 , x 2 ,L, x p ) = x1g1 x g2 2 x g3 3 x g44 F(5 , 6 ,L, p )
8
Exemples
(LT 1 ) 2 [u]2
=
L
[l]
-2
-3
e1
-1
e2
e3
-1
-1
e4
-2
e5
-2
e6
Daprs ce tableau, on a
1 = -3e1 + e2 + e3 - e4 + e5
1 = e1 + e4 + e6
-2 = - e2 - e4 - 2e5 - 2e6
On exprime alors les exposants des variables principales en fonctions des autres. Il vient:
e1 = 1- e4 - e6
e2 = 2 - e4 - 2e5 - 2e6
e3 = 1 + 3(1- e4 - e6 ) - (2 - e4 - 2e5 - 2e6) + e4 - e5 = 2 - e4 + e5 - e6
R sexprime alors par :
R = 1e4 e6 u 2e4 2 e5 2 e6 l 2e4 +e5 e6 e4 g e5 e6
On regroupe alors les termes en e4, e5 et e6 pour faire apparatre les groupements adimensionnels :
e
e
4 gl 5
2
R = u 2 l 2
2
u l u u l
e6
le nombre de Froude : Fr =
gl
le nombre de Weber : Wb =
, qui traduit linfluence des forces de tension superficielles.
R =
u2
S F(Re, Fr, Wb)
2
34
lacclration de la pesanteur g.
On a donc p = 5
Choix des variables principales
Une perte de charge peut tre considre soit comme une perte dnergie (dimension [ML2T-2]), soit comme une chute
de pression (dimension [ML-1 T-2]). Notons que son expression en hauteur (dimension [L]) ne peut pas tre prise ici,
puisquune hauteur est toujours relatif un fluide donn (cf. lexpression m CE ou m.CA), cest dire un poids
volumique donn (dimension [ML-2 T-2]). On a donc q=3 (M,L,T).
Comme prcdemment, on peut choisir , u ,et une dimension caractristique de la conduite (D).
Lexpression recherche, par exemple en pression, est donc de la forme :
P(, u, D, L, , g) = g1 u g 2 D g 3 F( 4 , 5 , 6 )
Dtermination de la loi P(,u,D,l,,g)
L
e1
e2
e3
e4
e5
e6
P/L
e1
e2
e3
e4
e5
35
36
3me PARTIE
37
Un systme de conditionnement d'air maintient les conditions de temprature et d'humidit d'un local. Dans la plupart
des cas, de nombreuses solutions technologiques peuvent rpondre l'objectif souhait. Le rle de l'ingnieur est donc
d'analyser ces diffrentes possibilits, et de comparer leur comportement par rapport un objectif d'ambiance. En effet,
il faut se rappeler que le dimensionnement d'un systme se fait en gnral sur la base de 2 points de fonctionnement,
correspondant aux situations les plus svres en t et en hiver. L'objectif d'ambiance consiste dfinir une zone dans
laquelle les conditions de temprature et d'humidit sont considres comme acceptables par la majorit des occupants.
Cet objectif dpend donc de la finalit du local (locaux d'habitation, bureaux, ateliers ...) et est issu d'tudes la fois
physiologiques et psychologique, puisque la notion de confort reste trs subjective. Elle dpend en particulier des
conditions climatiques extrieures: dans le secteur rsidentiel par exemple, il est bien connu qu'une ambiance 18/19C
sera ressentie comme confortable en hiver, mais peut apparatre frache et mme froide si la temprature extrieure est
suprieure 35C. La figure 1 prsente la zone de confort dfinie par l'ASHRAE, pour les deux modes hiver et t.
efficacit gravimtrique,
efficacit opacimtrique,
traitement d'odeurs puisque cela consiste ne pas recycler l'air provenant des locaux pollutions spcifiques (cuisines,
salle fumeur,...) et donc augmenter globalement le taux de renouvellement d'air.
39
Dans les systmes localiss, l'air souffl doit rpondre principalement aux contraintes du renouvellement d'air, et au
contrle de l'humidit. Le contrle de la temprature est alors effectue indpendamment dans chaque zone, soit par
ventiloconvecteurs, soit par climatiseurs locaux ("windows" ou "split").
Un systme de conditionnement d'air peut par ailleurs associer les deux systmes: l'installation centralise effectue un
prtraitement de l'air souffl, que le conditionnement local va ajuster en fonction de la demande.
10
Diffusion de l'air
Toute installation de ventilation comportant un rseau araulique de distribution d'air implique la mise en uvre d'un
systme efficace de diffusion de cet air, susceptible d'assurer une rpartition uniforme d'air frais sans provoquer une
sensation de courant d'air pour les occupants. Cette rpartition est influence principalement par l'emplacement, le type
et la vitesse d'air des dispositifs de soufflage ou d'aspiration.
10.1
10.1.1
Jet d'air isotherme
La figure 3, qui reprsente schmatiquement la forme d'un jet d'air isotherme (air souffl la mme temprature que
l'air ambiant), permet de distinguer quatre zones en fonction de la vitesse axiale de l'air.
Zone 1 : zone initiale. c'est une zone assez courte dont la longueur se situe entre 4 et 6 diamtres (ou largeurs de
fentes). La vitesse reste pratiquement constante dans le dard, qui la forme d'un cne de rvolution.
Zone 2 : zone de transition. Cette zone s'tend sur environ 8 diamtres et la vitesse axiale diminue
proportionnellement au carr de la distance l'ouverture.
Zone 3 : zone d'panouissement. La longueur de cette zone peut atteindre entre 25 et 100 diamtres, et dpend de
la forme et de la section de la bouche de soufflage, de la vitesse initiale et de l'espace dans lequel le jet d'air
s'panouit. L'coulement dans cette zone est turbulent, avec formation de petits tourbillons. La vitesse dcrot de
faon inversement proportionnelle la distance de la bouche.
Zone 4 : zone terminale. La vitesse du jet y dcrot rapidement (sur une longueur de quelques diamtres) jusqu'
une valeur de 0,25 m/s.
&
& +V
&
V
V
i
i= m = s
&
&
Vs
Vs
Tableau 2: vitesses rsiduelles recommandes
Locaux d'hbergement
40
vr = 0,12 m/s
Hpitaux
Locaux d'enseignement
Locaux de runions et de spectacle
Bureaux et locaux assimils
Locaux commerciaux
Atelier
Locaux sportifs
Grands magasins
Btiments du transport
Locaux industriels
vr = 0,17 m/s
vr = 0,25 m/s
a)
Adhrence : l'effet Couanda
Nous avons vu qu'un jet d'air a tendance mettre en mouvement l'air dans lequel il s'panouit. Lorsqu'un air est souffl
prs d'une paroi, il va donc aspirer une partie de l'air situ entre le jet et la paroi (figure 5). Par suite, il apparat une
chute de pression statique prs de la paroi, qui va tendre plaquer le jet le long de cette paroi. Dans le cas d'un soufflage
horizontal, le jet d'air a donc tendance adhrer contre le plafond.
L'effet Couanda est trs utile en climatisation puisque dans ce cas, l'air souffl est une temprature infrieure l'air
ambiant et le jet a donc tendance s'incurver vers le bas (cf. ci-dessus). L'effet Couanda permet au jet d'air de pntrer
dans le local sans s'incurver trop rapidement.
On recommande en gnral une distance infrieure 0,3 m du plafond pour profiter de cet effet. Plus l'air souffl est
froid, plus la bouche de soufflage doit tre proche du plafond.
b)
Point de sparation
Malgr l'adhrence du jet au plafond d l'effet Couanda, le jet finit par ne plus adhrer au plafond et s'incurve pour
tomber dans la zone d'occupation (figure 5).
c)
Obstacle
La prsence d'un obstacle perpendiculaire au jet d'air (poutre, luminaire,...) peut perturber la diffusion de l'air et
supprimer l'adhrence (figure 6). On dfinit une hauteur critique de l'obstacle au-del de laquelle le jet d'air va chuter.
Cette hauteur critique peut tre estime par la corrlation suivante:
41
h c = d ( 0,08 0,005 T )
avec
d
T
60
45
chauffage
refroidissement
30
x
Figure 4 : trajectoire d'un jet d'air en fonction de la temprature de soufflage et de l'angle initiale
dpression
Point de sparation
1,80
vr
2,40 3,00
vt
(a)
0,15
(c)
(b)
vt
vt
vr
vr
10.3.1
Les grilles
Une grille est une bouche d'air comprenant de multiples passages pour l'air (figure 8). Les plus simples comportent des
ailettes fixes, mais les types les plus utiliss comportent des ailettes rglables, verticales ou horizontales permettant une
certaine souplesse pour le rglage de la dflexion du jet. D'autres modles comportent la fois des ailettes verticales et
horizontales (double dflexion).
(a)
(b)
43
(a)
(b)
Figure 9 : Rglage du dbit, par "pelle " (a), par clapets (b)
10.3.2
Les diffuseurs plafonniers
La structure des diffuseurs plafonniers permet l'aspiration d'air ambiant dans le diffuseur, qui facilitent le mlange avec
l'air primaire souffl, et conduit des taux d'induction importants (jusqu' 30). On peut ainsi accrotre la diffrence
entre la temprature de l'air souffl et de l'air ambiant, puisqu'il y a mlange avant le soufflage proprement dit.
10.3.3
Les bouches (ou diffuseurs) linaires
Elles ne se distinguent des grilles que par leurs dimensions gomtriques : leurs rapports longueur sur largeur tant
suprieurs 10. dbit et surface gaux, le traitement d'une zone est donc plus homogne et la forme du jet (trs plat)
conduit des taux d'induction plus importants.
10.3.4
Plafonds perfors
Il s'agit de composants raliss en tles perfores ou en matriaux poreux. Par leur grande section de passage, ils
permettent des dbits importants sous de faibles vitesses.
10.3.5
Classification des diffrentes bouches
Le tableau suivant donne quelques caractristiques moyennes en refroidissement suivant le dispositif de soufflage et
permet une prslection de matriel.
Tableau 3: Caractristiques des dispositifs de soufflage.
dispositif
grilles
bouches linaires
Diffuseurs
plafonniers
16 90
11 21
14 36
& (m3/h par m2 de
V
plancher)
Charge sensible
57
98
330
maximum (W/m2)
Taux de brassage*
7
12
30
(Volume/h)
8
8
11
T** (K)
vr (m/s)
0,15 0,175
0,1 0,175
0,1 0,25
* : hauteur de local de 3 m, ** entre temprature de soufflage et temprature ambiante.
11
Plafonds perfors
18 180
670
60
11
0,150
Rcemment, il est apparu un nouveau concept de ventilation : la ventilation par dplacement, qui consiste introduire
de l'air basse vitesse dans la partie infrieure du local une temprature plus basse que celle de l'air ambiant.
On utilise ici le fait bien connu que l'air chaud s'lve naturellement dans une atmosphre plus froide (phnomne de
convection naturelle). L'air froid ainsi introduit se rpand sur toute la surface du plancher. Au contact des sources
thermiques (homme, machine), cet air se rchauffe et un courant ascendant se cre spontanment (figure 10). La
stratification de l'air qui se met en place conduit une concentration en polluant dans la zone d'occupation plus faible
que dans le cas d'une ventilation par diffusion. En effet, le principe mme de la ventilation par diffusion, qui implique le
mlange d'air souffl et d'air ambiant conduit une homognisation de la qualit de l'air dans tout le local, alors qu'ici,
les polluants sont entrans vers le haut du local, o se trouve la bouche de reprise.
La mise au point de tels systmes reste complexe, puisque, comme tout phnomne de convection naturelle, l'quilibre
qui se met en place est prcaire, et peut tre facilement perturb. Dans l'industrie, o la position des machines est
dfinie une fois pour toutes, la modlisation du local permet une mise au point optimum de ce concept. En revanche,
son application au tertiaire ou au rsidentiel reste difficile, puisque les diffrentes sources de chaleur, qui constituent le
vritable moteur du systme, sont susceptibles d'voluer la fois dans le temps et dans l'espace.
Soulignons que ce procd permet des conomies d'nergies substantielles: la stratification de l'air conduit un gradient
de temprature quasiment constant sur toute la hauteur de la pice. La temprature maintenir ne concernant que la
zone d'occupation (h <1,8 m), on peut se permettre des tempratures d'air repris plus leves, et diminuer ainsi la charge
frigorifique de l'installation. Ce dernier point est particulirement vrai pour des locaux industriels comprenant des
machines fortes dperditions thermiques.
44
(a)
(b)
Dbit de soufflage
Il y a lieu de distinguer ici le dbit d'air neuf, fix par la rglementation, et le dbit de soufflage, qui doit permettre
d'extraire les charges thermiques et hydriques du local pour assurer, soit les conditions d'hygine (hpitaux, cuisines,..)
et/ou de confort (habitat, tertiaire), soit la qualit du produit fabriqu ou conditionn (micro-lectronique, agroalimentaire, pharmaceutique,...).
12.1
Dbit d'air neuf
Les deux tableaux suivants regroupent les dbits d'air neuf minimaux pour les locaux pollution non spcifique, en
m3/h et par occupant (tableau 4), et pour les locaux pollution spcifique, en m3/h (tableau 5). Toute rglementation
tant amene voluer, il faut bien entendu surveiller les dcrets relatifs aux rglements sanitaires et thermiques.
Soulignons ici, que les recommandations prconises par l'ASHRAE (ASHRAE Standard) ont fortement volu l'anne
dernire et il ne serait pas tonnant que le mme processus arrive en Europe au cours des prochaines annes.
12.2
Dbit de soufflage
La dtermination du dbit de soufflage ncessite le calcul des charges thermique et hydriques du local ou de l'ensemble
de plusieurs locaux, et le choix du systme de climatisation.
Dans le cas d'une installation centralise, le dbit de soufflage sera dtermin par rapport la droite de soufflage, et
requiert donc la connaissance de la temprature de soufflage, qui dpend elle-mme du type de bouche mis en place.
Dans le cas d'une climatisation localise (ventilo-convecteur, climatiseur), le dbit de soufflage peut se rduire au dbit
d'air neuf. Toutefois, on utilise en gnral une centrale de pr-conditionnement, en particulier lorsque l'humidit de l'air
extrieur est importante.
En France, il faut souligner que le dbit maximal d'air neuf ne doit pas excder 20% en zone H1 et H2, 30% en zone H3
du dbit total trait. En cas de dpassement de ces limites suprieures, il y a lieu de prvoir un systme de rcupration
thermique sur l'air extrait.
Enfin, la ventilation doit pouvoir tre arrte en cas de non-occupation ou de non-pollution des locaux. Ceci revient
souvent prvoir le comportement de l'installation centralis lorsqu' une ou plusieurs zones ne sont plus ventiles.
Tableau 4 : Locaux pollution non spcifique. Dbit minimal d'air neuf en m3/h et par occupant (air 1,2 kg/m3)
Destination des locaux
avec
interdiction de
fumer
Locaux d'enseignement:
Classes, salles d'tude, laboratoires ( l'exclusion de ceux pollution
spcifique:
Ateliers
Locaux d'hbergement:
sans
interdiction de
fumer
15
18
18
non fumeur
non fumeur
non fumeur
18
25
18
25
boutiques, supermarchs
22
non fumeur
Locaux de restauration:
Piscines
25
Autres
30
18
Par spectateur
: pour les chambres de moins de trois personnes, le dbit minimal prvoir est de 30 m3/h par local.
Lavabos groups
5 par m2 de local**
Office relais
25/repas
46
4me partie
47
16
Le rseau araulique doit permettre dassurer les diffrents flux dair, issus de ltude des charges thermiques du
btiment et du taux de renouvellement dair. Une fois les dbits connus, il faut alors dterminer la totalit du
rseau araulique, cest dire ces diffrents lments (ventilateur, filtre, bouches de soufflage et daspiration )
et la manire de les connecter (formes et longueurs des gaines et des coudes, drivations).
Lquation gnrale utilise pour le calcul des rseaux est lquation de Bernoulli gnralise, applique une
conduite :
p t = p tA p tB = p A p B +
U 2A U 2B
+ g(z A z B )
2
2
(1)
Pour les rseaux arauliques, cette quation peut tre simplifie en introduisant les pressions relatives
p r = p p o , avec po: pression atmosphrique du lieu considr. On obtient:
p t = p rA p rB +
U 2A U 2B
+ g(z A z B ) + p o (z A ) p o (z B )
2
2
(2)
avec po(zi)
: pression atmosphrique laltitude zi.
Or, p o (z A ) p o (z B ) = air g(z A z B ) , et en considrant que la masse volumique de lair circulant dans la
conduite est peu diffrente de celle de lair extrieur, (2) se rduit :
p t = p rA p rB +
U 2A U 2B
2
2
(3)
Nota : Pour allger lcriture, les pressions relatives seront notes p dans tout ce qui suit.
Plusieurs mthodes de dimensionnement sont utilises qui diffrent dune part sur la mthode de calcul des
pertes de charge et dautre part sur la manire de dvelopper le rseau. L'objectif est d'obtenir un rseau
quilibr, c'est dire un rseau dont toutes les branches en parallle induisent la mme perte de charge, lorsque
les dbits souhaits circulent dans les diffrentes branches. Par exemple, le rseau reprsent figure 1 sera
& , V
& et V
& issues du cahier des charges on a:
quilibr si pour les diffrents dbits V
E
F
G
PAE = PAF = PAG
La branche racine (AC) tant commune aux trois dbits volumiques, on remarquera que cette conditions est
quivalentes :
PCE = PCF = PCG
A
.
V+ .
E V
.
F +V
C
.
VE
.
V+ .
F V
.
VG
F
.
VF
Figure 1 : exemple de rseau araulique trois branches drivs L'quilibrage impose l'galit des pertes de
charge entre AE, AF et AG
1.1.
Ce choix rsulte dun compromis entre le prix de linstallation et celui de son exploitation. A ces deux
contraintes principales, sajoutent plusieurs contraintes secondaires qui permettent dencadrer les valeurs
possibles :
48
1.2.
On a vu dans la premire partie que les pertes de charges pouvait se mettre sous la forme:
U2
L
p = (Re, r )
+ i
Dh
2
i
L
i
(4)
Contrairement ce qui a t expos dans la partie 1, certains ouvrages ne caractrisent pas les pertes de charges
singulires par un coefficient , mais assimilent les accidents une longueur de canalisation de mme diamtre,
prsentant la mme perte de charge. Cette longueur de canalisation est dite longueur quivalente laccessoire
considr. Cette mthode de calcul simplifie grandement le calcul du rseau puisque chaque branche peut tre
caractrise par une simple longueur fictive, mais conduit des erreurs plus importantes que celles associes la
considration dun coefficient de perte de charge singulire .
La raison en est que le coefficient de forme dpend peu de la viscosit du fluide, et donc du nombre de
Reynolds, alors que la caractrisation de laccident par une longueur quivalente L:
p = (Re, r )
U2
L
2D
(5)
UI2
2
p B = B
U II 2
2
49
Figure 2 : vitesses dair et pertes de charge linaires admissibles en fonction du dbit volumique (daprs
ASHRAE).
50
&I
V
II
& II
V
III
&
V
III
U
U 2
U 2
p A = A I = B I II
2
2
U II
ce qui permet de dduire la valeur de *B , coefficient de perte de charge de la drivation rapport UII:
2
U
*A = A I
U II
et dexprimer la perte de charge singulire due la drivation sous la forme :
U 2
p A = *A II
2
La perte de charge totale du tronon (AB) devient alors analogue (4).:
U2
L
p AB = (Re, r ) II + B + *A II
D II
2
1.3.
Le dimensionnement dun rseau araulique ncessite tout dabord la connaissance des diffrents flux dair
mettre en uvre, puis les caractristiques et lemplacement des diffrents accessoires (bouches dair, filtres,
coude, etc... ).
On peut alors dessiner le rseau araulique, en utilisant une reprsentation unifilaire en perspective
axonomtrique. Ce schma doit comporter tous les accidents (coudes, branchements) auxquels on attribuera
un repre. Seront indiqus le long de chaque branche le dbit qui la traverse, et, sur chaque partie rectiligne, la
longueur sparant deux accidents.
L encore, de nombreuses mthodes existent dont les plus connues sont :
loptimisation technico-conomique.
1.3.1. Les diffrentes mthodes.
Le dimensionnement perte de charge linaire constante est particulirement bien adapt lorsque les pertes de
charge singulires sont caractrises par des longueurs quivalentes aux accidents. Elle consiste dterminer le
diamtre des diffrents tronons de faon avoir une perte de charge linaire constante dans tout le rseau. Le
choix de cette perte de charge peut tre effectue partir de la figure 2 mais dpend des contraintes technicoconomiques: lorsque le cot de lnergie (cot de fonctionnement) est lev et le cot des quipements (cot
dinvestissement) faible, un faible taux de perte de charge linaire sera plus conomique. Inversement, si le cot
de lnergie est faible et le cot des quipements importants , on pourra choisir un taux de pertes de charge plus
important.
Le dimensionnement vitesse constante est galement possible. La procdure consiste dimensionner les
diffrentes sections de passage de faon avoir une vitesse constante dans toute linstallation.
Dans les deux cas, il est ncessaire, aprs un premier dimensionnement initial, deffectuer le calcul des pertes de
charge totale dans chaque branche du rseau et de modifier certains diamtres de faon quilibrer le rseau,
cest dire dobtenir les dbits dair voulus dans chaque branche. En gnral, on garde le critre de dpart
(vitesse ou perte de charge constante) dans la branche la plus rsistante, et on adapte les pertes de charge des
51
branches secondaires de faon assurer la contrainte de dbits, soit en modifiant les diamtres, soit en intgrant
des organes de rglage induisant des pertes de charge supplmentaires.
Lavantage de ces deux mthodes est quelles sont simples et rapides, mais leur inconvnient rside dans le fait
quelle ne correspondent aucun optimum puisque lquilibrage du rseau reste artificiel : on provoque une
dissipation supplmentaire dnergie dans les branches qui conduisent un dbit trop important. Cest pour cette
raison quon leur prfre aujourdhui la mthode dite de regain en pression statique qui ralise loptimisation
nergtique du rseau et qui est expos au paragraphe suivant.
Dautres mthodes ont t rcemment dveloppes. Elle consiste en une procdure doptimisation qui minimise
une fonction objectif. Cette fonction objectif prend en compte non seulement le cot nergtique du
fonctionnement de linstallation, mais intgre galement le cot dinvestissement initial, les taux dinflation et
les taux dintrt. On peut citer par exemple la mthode dveloppe par Tsal et Coll., appele T-Method, qui
permet de remplacer les diffrentes branches du rseau par un seul tronon quivalent, caractris par un
diamtre fictif. Le calcul des pertes de charge et donc la slection du ventilateur est alors possible. Cette mthode
permet ainsi doptimiser lensemble de linstallation, ventilateur compris, dun point de vue non seulement
nergtique mais aussi conomique. Elle reste malheureusement relativement complexe puisquelle fait appel
plusieurs comptences : calcul araulique, calcul conomique et analyse numrique. Les tudiants intresss
pourront se rfrer directement la publication de Tsal sous la rfrence suivante :
Tsal R.J.,H.F.Behls, and R. Mangel; T-method for duct design. Part 1 : Optimization Theory; Part 2 : Calculation
procedure and economic analysis. ASHRAE Transaction 94(2), pp90-111.
1.3.2. La mthode du regain en pression statique.
Lobjectif de cette mthode est dobtenir une pression statique quasi-constante chaque nud du rseau (les
nuds dun rseau sont les points o apparaissent des drivations ou des jonctions), pour dfinir le mieux
possible le dbit des drivations successives. Ceci est effectu en adaptant les diamtres des tronons qui relient
les diffrents nuds de faon ce que la perte de charge du tronon soit gale la diffrence de pression
dynamique en amont des deux nuds considrs (figure 4).
(3) montre que pour avoir galit des pressions statiques en A et B, il faut vrifier :
U 2A U 2B
p t =
(6)
2
2
Pt
ps
PdI
pl
pt
PdII
&
V
II
&
V
I
A
&
V
1
&
V
2
Figure 4 : Regain en pression statique. Le diamtre du tronon reliant les drivations 1 et 2 est tel que la chute de
pression dynamique compense la perte de charge entre les deux sections amont A et B des deux drivations. ps
reprsente la perte de charge singulire due la culotte de drivation, pl correspond la perte de charge linaire
entre A et B.
Il faut noter que (6) ne peut tre vrifie qui si la vitesse diminue aprs chaque drivation. Ceci peut impliquer
une augmentation du diamtre aval. Si cette solution nest pas envisageable, on garde le mme diamtre, et on
transforme lquation (3) pour calculer la pression statique au nud B :
52
p rA p rB = p t
U 2A U 2B
+
2
2
(7)
Pour commencer la procdure de dimensionnement, on slectionne une vitesse maximum pour la branche racine.
On pourra l encore se reporter la figure 2, et on retrouve le mme critre conomique que dans le cas dun
dimensionnement perte de charge constante mais exprim cette fois ci en vitesse: lorsque le cot de lnergie
est lev et le cot des quipements faible, une faible vitesse sera plus conomique. Inversement, si le cot de
lnergie est faible et le cot des quipements importants, on pourra choisir une vitesse plus importante. Pour
toutes les autres branches, exceptes les branches terminales, la vitesse est dtermine par itration laide de
lquation (6). Pour les branches terminales, la pression statique est impose par les caractristiques des bouches
dair. La connaissance des pressions statiques en amont de ces bouches, permet, par lutilisation de (6), de
dterminer le diamtres des branches terminales. Dans le cas dune sortie direct (conduit donnant directement
dans le local), la pression statique terminale est bien videmment 0 (pression relative).
Lintrt de cette mthode est quelle prend en compte ds le dpart lquilibrage du rseau: les dbits dans les
diffrentes branches seront donc bien dfinis. Dautre part, on voit que le calcul du rseau conduit
intrinsquement lutilisation optimale de la pression totale dlivre par le ventilateur.
Son inconvnient est quelle ncessite des calculs itratifs sur chaque branche du rseau qui deviennent vite
fastidieux lorsque le rseau est complexe. Lutilisation de linformatique devient alors vite recommande.
1.3.3.
Choix du ventilateur
&),
Une fois le rseau dfini, on peut dterminer la caractristique du rseau (appele aussi ouverture) p = f (V
& dbit volumique dans la branche racine (ou dbit principal):
avec V
&2
p = K V
Cette caractristique a une allure parabolique, avec toutefois une partie linaire pour les petits dbits,
correspondant au rgime laminaire. Cette zone ntant jamais atteinte en fonctionnement, on peut lignorer. Pour
trouver le point de fonctionnement de linstallation, il suffit de reporter cette caractristique sur les
caractristiques des ventilateurs fournies par les constructeurs. Le point de fonctionnement sera dfini par
lintersection des deux courbes (figure 5).
Pt ou ht
&
V
Figure 5 : Point de fonctionnement
& , on peut calculer la puissance consomme par le ventilateur :
Connaissant le point de fonctionnement pt, V
&
& = p t V
W
53