Infosante N4 Juillet2014

N4 - JUILLET 2014
INFOSANT
La revue des professionnels de sant et du mdicament
LES PSYCHOTROPES :
DESMDICAMENTS PRESQUE
COMME LES AUTRES...
CRISES ET SYNDRMES
PILEPTIQUES
FORUM
DE LA PHARMACIE
PROTECTION
SOLAIRE
Sommaire
En toute franchise : Pharmacies virtuelles et risques rels....05
Actualits....06
lections ordinales : rsultats....10
Pharmacovigilance...12
Nouveaux mdicaments...13
Dossier : Les psychotropes : des mdicaments presque comme les autres...14
Crises pileptiques et syndrmes pileptiques...26
Info ou intox?...28
Cas de comptoir : produits de protection solaire...30
La crainte de la toxicomanie : obstacle la prise en charge de la douleur...34
Couverture : Forum de la pharmacie et de la pratique officinale...36
Couverture: 5me Forum Impact Mental Health Casablanca...38
Transition PPM-PPV : lheure de vrit pour les informaticiens......40
Les outils du marketing en officine...42
Labsinthe : remde ou poison...44
Sit-in des pharmaciens de Casablanca en photos...46
Prochains vnements...47
Arrt sur une image...48
Humour...49
COMIT DE RDACTION
Pharmaciens
M. Abderrahim Derraji
M. Zitouni Imounachen
M. Youssef Khayati
M. Mohamed Meiouet
Mme. Dalal Chrabi
M. Ali Asdadi
M. Abdelkarim Khattou
M. Mimoun Fredi
Absinthe:
Remde ou Poison?
Mdecins
Prof. Abdelkader Belkouchi
Prof. Mati Nejmi
Prof. Badre Souod Benjelloun
Dr. Jamal Mounach
MOTDU COMIT
Nous avons le plaisir de vous envoyer ce 4me numro de votre Web Magazine Infosant. Cette
publication est en grande partie ddie la psychiatrie et aux psychotropes. Ces spcialits
pharmaceutiques qui font souvent la une des journaux en raison de lusage dviant que certains
toxicomanes en font, sont rarement voqus comme tant des mdicaments dexception
permettant de nombreux malades de retrouver une vie presque normale.
Ce numro comporte des interviews de grands spcialistes et passionns de psychiatrie qui nous
ont fait part de leur pratique quotidienne, leur apport dans la prise en charge des malades et
surtout leurs difficults.
Nous vous avons galement slectionn des sujets tout aussi intressants et nous profitons de
cette occasion pour vous souhaiter un bon mois de Ramadan ainsi que dexcellentes vacances.
Comit de rdaction
[email protected]
Infosant, la revue des professionnels de sant et du mdicament
EN TOuTE
fRANChISE
Pharmacies virtuelles et risques rels
epuis plus dune dcennie, Internet a totalement boulevers nos vies. Petit petit, cet
outil exceptionnel de partage dinformations, sest rvl galement un outil redoutable
de business.
Malheureusement, en parallle aux transactions lgales permettant aux consommateurs davoir plus
de choix, de gagner du temps et de faire des conomies, des circuits, sans foi ni loi, ont su pervertir
Internet en un outil darnaques de tous genres.
Le secteur de la sant na pas t pargn. Daprs lOMS, environ 50% des mdicaments vendus
via la toile, seraient contrefaits. Outre les spcialits pharmaceutiques disposant dune AMM, un
grand nombre de produits falsifis sont galement proposs par de nombreux sites Internet,
notamment des gnriques non autoriss dans les pays de destination, des complments
alimentaires rpondant la dfinition du mdicament et des mdicaments base de plantes
mdicinales.
Ces drives inquitent particulirement les dcideurs de tous bords et cest sans doute ce qui a t
lorigine de lOpration Pangea VII. Cette action visant lutter contre la vente illgale des
mdicaments sur Internet a eu lieu entre le 13 et le 20 mai dernier et a touch 111 pays
simultanment.
Les rsultats font froid dans le dos. 59300 mdicaments falsifis, de contrebande et de contrefaon
de produits pharmaceutiques ont t saisis par la douane. La Cyberdouane a aussi identifi 89 sites
illgaux de vente de faux mdicaments qui feront lobjet de procdures judiciaires ou de coopration
internationale pour mettre dfinitivement fin leurs activits.
72 sites Internet illgaux de vente de mdicaments ont t identifis et feront leur tour l'objet de
procdures judiciaires.
La collaboration en France entre autorits administratives (ANSM) et judiciaires (OCLAESP*) a
permis d'identifier, de caractriser et de faire cesser les pratiques d'un site Internet en .eu. Elle a
conduit la saisie entre autres, de 9 tonnes de plantes mdicinales interdites, 700 000 glules
base de plantes prohibes, 900 litres d'extraits, pour une valeur
brute estime 280000 euros.
Les infractions principalement vises sont dune part l'exercice
illgal de la profession de pharmacien et lexercice illgal de la
profession de mdecin via Internet, et dautre part la fabrication,
loffre la vente et la dtention de mdicaments falsifis.
Bien que nul ne puisse faire face lhgmonie dInternet et la
mondialisation, les professionnels de sant que nous sommes,
avons le devoir et la responsabilit doeuvrer pour la mise en place
de mcanismes de rgulation et de contrle de toute utilisation
dInternet dans le domaine de la sant. Nous ne devons carter
aucune action pour protger les usagers des produits de sant
contre ces nouveaux rseaux qui ne se soucient gure des
catastrophes sanitaires quils peuvent engendrer.
Abderrahim Derraji
* OCLAESP: Office central de lutte contre les atteintes l'environnement et la sant publique
ACTuALITS
Lutte contre le sida, la tuberculose et le
paludisme: le Maroc a sign une
convention de subvention de 35 millions
de dollars
Le 25 juin 2014, le Fonds Mondial de lutte contre le
sida, la tuberculose et le paludisme (FMLSTP) et ltat
marocain ont sign une convention de subvention de
35 millions de dollars amricains, couvrant la priode
allant de juillet 2014 juin 2017.
Cette convention a t signe par le ministre de la
Sant, El Houssaine Louardi, le reprsentant du Fonds
Mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le
paludisme pour la rgion du Moyen Orient-Afrique de
l'Ouest, Leilo Marmora, la prsidente du Comit de
Coordination Maroc (CCM), Zoubida Bouayad ainsi
qu'un reprsentant de la socit civile.
M. Leilo Marmora a dclar que cette subvention est
destine au Maroc pour contribuer la lutte contre la
tuberculose et le VIH/Sida, prcisant que la convention
est "le rsultat d'une importante coordination entre
l'ONUSIDA, le gouvernement marocain et le fonds
mondial". Qualifiant de "trs fructueuse" la collaboration
de dix ans entre le Fonds mondial et le Maroc, il a mis
l'accent sur le "grand niveau de responsabilit et
d'engagement du gouvernement marocain, du
systme des Nations Unies et de la socit civile
marocaine."
A cette occasion, le ministre de la sant, El Houssaine
Louardi, a rappel que la lutte contre le VIH/SIDA et la
tuberculose, objet de cette convention, constitue une
priorit pour le Royaume. Durant les 10 dernires
annes, la mise en uvre des diffrentes subventions
du fonds mondial a permis de contribuer largement
l'atteinte des objectifs du Millnaire pour le
dveloppement et pour certains avant mme
l'chance de 2015, a-t-il ajout. En matire de lutte
contre VIH/SIDA, la progression de l'pidmie a t
jugule et sa rgression amorce, a-t-il relev, donnant
cet gard l'exemple de l'utilisation du kit usage
unique par les usagers de drogues injectables qui est
pass de 7% 60% grce la mise en place de
programme de rduction des risques.
Le Ramed gnralis en mars 2015

Le ministre de la Sant a annonc quil entamait la
troisime phase du Ramed qui, selon Dr. Abdelali
Alaoui Belghiti, secrtaire gnral du ministre de la
Sant, devra tre gnralis 100% en mars 2015.
Cette dclaration a eu lieu lors dune rencontre avec
les deux partenaires du gouvernement en matire de
couverture mdicale de base, lUE et la BAD. Cette
rencontre a galement permis de prsenter en toute
transparence les acquis mais aussi les attentes et
difficults de la couverture mdicale universelle.
Lambassadeur de lUE Rupert Joy, parle dun nouvel
appui financier la couverture mdicale de base
(CMD) de 50 millions deuros, qui est prvu pour la
priode 2014-2016.
des
mdicale
couverture
La
professionnels de sant revient
lordre du jour
El Houssaine Louardi a annonc au sein de la Premire
Chambre du parlement que le programme
dintgration des professions librales au
sein du systme de couverture
mdicale sera achev dans les 6
prochains mois. Cette annonce
une
paralllement
intervient
runion tenue le mardi 23 juin par son
dpartement avec la CNSS, pour
dbattre du sujet. Les donnes
montrent que 76.000 personnes
seront concernes selon une
qui
graduelle
approche
les
par
commencera
mdecins et les pharmaciens.
AM
Pr. El Houssaine Louardi et Pr. Zoubida Bouayad

ACTuALITS
Cancer: la mammographie en 3D plus efficace
Les rsultats d'une vaste tude clinique publie dans le Journal of the American
Mdical Association (JAMA) date du 25 juin dernier, a rvl que la
mammographie en 3D permet de dpister beaucoup plus de cancers du sein et
de rduire le nombre de mauvais diagnostics que la radiographie
conventionnelle.
Comparativement une mammographie en 2D, la mammographie numrique
3D par tomosynthse accrot de 41% le taux de dtection des tumeurs
mammaires invasives et de 29% le dpistage de tous les cancers du sein. Cette
technique d'imagerie tridimensionnelle approuve par l'Agence amricaine des
mdicaments et des aliments (FDA) en 2011, a aussi entran une rduction de
15% des mauvais diagnostics (positifs comme ngatifs).
Cette recherche, la plus tendue conduite ce jour sur l'efficacit de cette
technique de dpistage, a port sur prs d'un demi-million de femmes dans
treize centres hospitaliers aux Etats-Unis.
Les bienfaits insouponns du caf

Les rsultats des travaux mens sous la direction d'Astrid Nealing, chercheuse de l'Inserm,
intituls "Caf & Mdecine en 20 questions" devraient faire le bonheur des adeptes du
breuvage noir. Parmi la plthore de ses effets positifs, le caf aiderait lutter contre
les caries ! "On vient de se rendre compte qu'il a des effets antibactriens qui
protgent nos dents des caries", analyse Astrid Nealing. S'il aide rcuprer
aprs une anesthsie, il amliore surtout la concentration et
permet de lutter contre le dveloppement de la cataracte.
Dans l'ouvrage "Caf & Mdecine en 20 questions", on apprend ainsi la complexit
de sa composition dont la richesse en composs dpend de l'espce
et de la varit, Arabica ou Robusta. Le caf contient plus de 1000
constituants et son compos le plus connu est la cafine, mais de
nombreuses autres substances ont t recenses dont : des
antioxydants, des vitamines, des minraux, des oligolments. Seul bmol
: nous ne sommes pas gaux face cette substance.
Une consommation modre de caf a des effets bnfiques notamment sur la vigilance, la
mmoire, l'humeur, les capacits physiques, la digestion,etc."Une personne pourra prendre huit tasses sans problme,
alors qu'une autre ragira au bout de deux" poursuit Astrid Nealing qui invite toutefois une consommation modre
: "On estime que l'on peut tout fait prendre quatre cinq tasses de caf par jour, ou six ou sept petits expressos des
bars. Aprs, c'est trop". Un excs de caf aurait des consquences considrables : "Si l'on en prend trop, on devient
agressif, nerv, anxieux. Cela peut aussi acclrer le rythme cardiaque".
Gardasil obtient une extension dindication

Le laboratoire Sanofi Pasteur MSD a annonc dans un communiqu que le Gardasil a reu le feu vert de la
Commission europenne pour une extension de son indication dans la prvention du cancer anal et des lsions
anales prcancreuses dus certains types oncognes de papillomavirus humains (HPV).
Olivier Lescale, directeur mdical de Sanofi Pasteur MSD, estime que cette nouvelle
indication de Gardasil constitue un bnfice supplmentaire pour toutes les jeunes filles dj
vaccines .
Pour rappel, le Gardasil tait dj indiqu partir de 9 ans dans la
prvention du cancer du col de lutrus et des lsions gnitales
prcancreuses, ainsi que des verrues gnitales lies
certains types dHPV.
ACTuALITS
Avis favorable du CHMP* pour Avastin
dans le cancer de lovaire rcidivant
rsistant au platine
Le Comit des mdicaments usage humain (CHMP) de lUnion europenne
prconisait lapprobation par la Commission europenne de lutilisation
dAvastin (bevacizumab) en association avec une chimiothrapie pour le
traitement du cancer de lovaire rsistant une chimiothrapie base de
platine.
Avastin est homologu en Europe pour le traitement de premire ligne
(premire ligne aprs chirurgie) du cancer de lovaire avanc et pour le
traitement du cancer de lovaire rcidivant sensible au platine.
La nouvelle demande dhomologation europenne repose sur les rsultats de
ltude de phase III AURELIA montrant que ladjonction dAvastin une
chimiothrapie rduit de 62% le risque de progression de la maladie ou de
dcs.
Le cancer de lovaire prsente le taux de mortalit le plus lev parmi les
cancers gyncologiques. Sur les 230 000 femmes diagnostiques chaque
anne dans le monde, beaucoup souffrent dune maladie avance qui
rcidivera aprs le traitement initial.
Les aliments enrichis en phytostrols sont

dconseiller
Les bienfaits des aliments enrichis en phytostrols, qui se prsentent sous forme de margarines,
produits laitiers frais et sauces condimentaires, ont t remis en question par
lAgence nationale de scurit sanitaire de lalimentation (ANSES - FRANCE).
Selon lagence de sant, si les phytostrols permettent effectivement de rduire
denviron 10 % le taux de cholestrol sanguin, ils nont pas pour
autant prouv leur bnfice en prvention des maladies
cardio-vasculaires. Il est mme question de possibles effets nfastes,
sachant quune baisse de la concentration plasmatique en
bta-carotnes est observe suite la consommation de
phytostrols, ce qui est susceptible daugmenter le risque
cardio-vasculaire.
la lumire de ces donnes, lANSES recommande aux
personnes soucieuses de leur cholestrolmie de consulter un
professionnel de sant afin quil leur indique les mesures
hyginodittiques les plus adaptes leur situation, et aux
consommateurs de produits enrichis en phytostrols de veiller
minima respecter la consommation de 5 fruits et lgumes par
jour (PNNS), afin de compenser la baisse de bta-carotne
engendre par la consommation de ces produits. Enfin, les
enfants, les femmes enceintes et allaitantes doivent viter la consommation
de produits enrichis en phytostrols.
PHARMA
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france : Le march des

mdicaments a recul en
2013
Le rapport danalyse des ventes de
mdicaments en France de 2013
confirme le recul du march
pharmaceutique en valeur constate
en 2012, aprs un ralentissement
progressif au cours de ces dernires
annes.
Ce recul sexplique principalement
par les baisses de prix appliques en
2012 et par le dveloppement du
march des gnriques.
Chaque habitant a consomm en
moyenne 48 botes de mdicaments
en 2013, de la mme manire que
pour les deux annes prcdentes.
Plus de 3 mdicaments rembourss
sur 10 en 2013 sont des
gnriques.
Les donnes pour 2013 font
apparaitre, comme lanne
prcdente, un ralentissement de la
croissance en valeur du march
pharmaceutique, qui reprsente
environ 26,8 milliards deuros (20,6
milliards deuros de ventes
destines aux officines et environ 6,2
milliards deuros de ventes aux
hpitaux). Ce march subit un recul
global de -1,4 %, mme sil na pas la
mme volution en ville ou
lhpital, puisque les ventes
ralises en officines ont recul de
2,4 % alors que celles destines aux
tablissements hospitaliers ont
progress de 1,8 % en valeur (versus
respectivement -2,8% et +3% en
2012).
Le march des gnriques a
continu de progresser en 2013. Il
reprsente dsormais 15,5% du
march en valeur et plus de 30% en
quantit.
LEMA
reconnat
UCART19
comme Mdicament de Thrapie
Innovante
Cellectis, la socit spcialise en oncologie et particulirement
dans le dveloppement dimmunothrapies fondes sur
lingnierie de lymphocytes CART allogniques (UCART), a
annonc avoir reu une recommandation de lAgence
Europenne du Mdicament (EMA), en consultation avec la
Commission Europenne, pour son candidat mdicament
UCART19 dans le domaine de limmunothrapie adoptive contre
les leucmies et les lymphomes exprimant CD19.
Selon Cellectis : " UCART19 rpond la dfinition de Mdicament
de Thrapie Innovante (MTI), devenant ainsi ligible lobtention
dAvis Scientifiques et valuations du Comit des Thrapies
Innovantes (Committee of Advanced Therapies) et dune
Autorisation de Mise sur le March centralise pour l Union
Europenne."
" LAgence Europenne du Mdicament (EMA) et le Comit des
Thrapies Innovantes (CAT) reconnaissent que les lymphocytesT
allogniques ingniers de Cellectis exprimant un Rcepteur
Chimrique Antignique (CAR+) rpondent la dfinition de
mdicament de thrapie gnique ", poursuit la socit.
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lctions ordinales
- Rsultats -
LECTIONSDES MEMBRES DU CONSEIL

DE LORDRE DES MDECINS
Les lections des membres des conseils de l'ordre des mdecins qui se sont tenues dimanche 22
juin dernier, se sont globalement bien droules. Elles ont connu une trs forte participation qui
s'explique essentiellement par le sens aigu de responsabilit chez les mdecins et galement
par l'importance des dfis qui attendent les membres qui sigeront au CNOM.
Notre comit ne peut que fliciter nos confrres mdecins pour cette mobilisation historique tout en
souhaitant aux membres fraichement lus beaucoup de succs dans leurs nouvelles fonctions.
Ci-aprs la liste des mdecins lus:
SECTEUR PUBLIC
SECTEUR PRIV
MEMBRES TITULAIRES
MEMBRES TITULAIRES
DR. BOUBEKRI MOHAMMADIN

DR. BENAJIBA MOHAMMED
DR. MAAOUNI EL HOUSSAIN
DR. BRAHIMI MOSTAFA
DR. MORTAJI MOULAY HACHEM
DR. SMAAL SANA
DR. LAKRAMI ABDELILAH
DR. ASSOUAB FATIMA
DR. SAIB ASMA
DR. AGOUMI SAAD

DR. ACHIBET ABDELLATIF
DR. FAALAQ LAHCEN
DR. DETSOULI MOSTAFA
DR. BOUKHOUIMA NADIA
DR. NOURI MOUAD
DR. BENABDELKHALEK BOUCHRA
DR. WADAA AICHA
DR. REGRAGUI SAAD
DR. EL ALAMI AHMED
DR. LARAQUI HOSSINI CHAKIB EL.
DR. ZENJARI AFIFA
SUPPLANTS
DR. CHERRAK OMAR
DR. LOUKILI HASSANE
DR. CHANAOUI MOSTAFA
DR. EL GAMRI ABDELHAI
DR. ANOUAR MOHAMMED RACHID
DR. HIYARI IHSANE
DR. RACHIQ RACHIDA
DR. OULACHGUER NAJAT
DR. DGHOUGHI NOUZHA
SECTEUR:
ENSEIGNANTS-CHERCHEURS
MEMBRES TITULAIRES
DR. LAKHDAR ABDELHAKIM
DR. BENYAICH HICHAM
DR. ISMAILI NADIA
SUPPLANTS
DR. AFILAL HASSAN
DR. GUESMI ABDELLATIF
DR. IRAQI AHMED
DR. SOUADKA ABDELILAH
DR. RAOUI ABDERRAHIM
DR. HASNOUNI EL HASSANE
DR. KOUAM EL HASSANE
DR. SERJI AHMED
DR. MEZIANE NADIA
DR. SIBAI SALOI
DR. SKALLI-ALAOUI TOURIA
DR. RIBLAOUI NAJAT
SUPPLANTS
DR. GARCH ABDELHAK
DR. BELHOUSS AHMED
DR. IBRAHIMI SIDI ADIL
11
PhARMACOVIGILANCE
volution rcente de lutilisation en France des contraceptifs

oraux combins (COC) et autres contraceptifs
Communiqu de lANSM (France) - 23 juin 2014
Site Internet: http://ansm.sante.fr
Dans le cadre de son plan dactions sur les contraceptifs oraux combins
(COC), lANSM publie une mise jour des donnes disponibles sur
lvolution en France des pratiques lies leur utilisation et celle des
autres contraceptifs (prservatifs exclus). Le suivi des ventes jusqu fin
avril 2014 confirme le changement des habitudes des femmes vis--vis de
la contraception. Une diminution trs forte (- 48%) de la vente des COC de
3me et 4me gnration et une augmentation (+32%) de la vente des COC de
1re et 2me gnration sont observes. Depuis janvier 2014, le ratio des
ventes de COC de 1re et 2me gnration par rapport aux COC de 3me
et 4me gnration a atteint les 79% versus 21%.
Le septime point dtape de lANSM sur lvolution de lutilisation de lensemble des contraceptifs
(prservatifs exclus) dispens en pharmacie de ville couvre une priode dobservation tendue sur
16 mois : du dbut janvier 2013 fin avril 2014. Les analyses comparent le recours aux COC de 3me
et 4me gnration et de 1re et 2me gnration puis toutes gnrations confondues de janvier 2013
dcembre 2013 et de janvier 2014 avril 2014 par rapport aux mmes priodes de lanne 2012[1]
.
On observe une diminution de 48% des ventes de COC de 3me et 4me gnration versus une augmentation de 32% des ventes de COC de 1re et 2me gnration. La diminution globale des ventes
gnrales de COC est de lordre de 5,6%. Il est noter une augmentation parallle de 26% des
ventes dautres dispositifs (implants, dispositifs intra-utrins avec et sans progestatif) avec un attrait
pour le DIU au cuivre confirm puisque ce dispositif a vu ses ventes augmenter de 45%. Au cours de
cette priode, les ventes globales de contraceptifs (hors prservatifs) ont trs peu diminu (- 0,5%).
De janvier avril 2014, le ratio des ventes de COC de 1re et 2me gnration par rapport aux COC
de 3me et 4me gnration est stable. Il a atteint les 79% versus 21% alors quil tait de lordre
de 52% versus 48% entre janvier et avril 2012.
Ce nouveau point dtape confirme que les femmes et les prescripteurs privilgient les contraceptifs
qui prsentent des risques thromboemboliques les plus faibles et quils ont pris en compte de faon
durable les recommandations mises par lANSM.
LANSM rappelle quelle a mis disposition des femmes dbut janvier 2014 un document "Vous et
vos contraceptifs estroprogestatifs" pour les aider mieux connaitre les effets indsirables et les
signes cliniques qui doivent les alerter. Cette brochure est diffuse par les
pharmaciens,
les
mdecins
et
est
disponible sur le site
internet de lANSM, de
la CNAMTS (AMELI.fr)
et de la HAS.
LANSM continuera
suivre
troitement
lutilisation
des
contraceptifs hormonaux combins ainsi
que limpact de ces
mesures
visant
mieux scuriser leur

utilisation.
[1] Toutes les donnes de ventes exploites dans le rapport sont issues des donnes de la socit Celtipharm sur un chantillon alatoire stratifi de 3004 officines.
12
NOuVEAuXAuMAROC
XAUTIS
GALVUS 50MG
Laboratoires : Gynebio Pharma SA et

COOPER PHARMA
Composition : Olanzapine
Proprits : Agent antipsychotique,
antimaniaque et thymorgulateur
Laboratoire : NOVARTIS
Composition : Vildagliptine
Indication : Traitement du diabte type 2
Formes et prsentation : Boite de 60
comprims
PPV : 392 DH
Prsentations:
XAUTIS 5mg
Boite de 10 comprims
PPV : 65,10 DH
PPV : 171,40 DH
XAUTIS 10mg
PPV : 106,80 DH
GALVUS 50MG/850MG
Composition : Vildagliptine et metformine
Formes et prsentation: Boite de 60
comprims
PPV : 392 DH
GALVUS
50MG/1000MG
PPV : 281,00 DH
XAUTIS 15mg
PPV : 148,50 DH
Composition : Vildagliptine et metformine
Formes et prsentation : Boite de 60
comprims
PPV : 392 DH
DONA
Laboratoire : AFRIC-PHAR
Composition : Sulfate de glucosamine 1500 mg
Indication : traitement des symptmes de
larthrose, savoir la douleur et les
limitations fonctionnelles
Formes et prsentation : Boite de 30 sachets.
PPV : 139 DH
ACIDEALENDRONIQUE
NORMON
Laboratoire : IBERMA
Composition : Alendronate monosodique
trihydrat 91,36 mg, Croscarmellose sodique,
Cellulose microcristalline, Lactose
monohydrat, Starate de magnsium.
Indication : Traitement de lostoporose.
Forme et prsentation : Boite de 4 comprims
doss 70 mg
PPV : 176 DH
DESENIL
Laboratoire : COOPER-PHARMA
Composition : Donpzil
Proprit : Inhibiteur de
lactylchlinestrase indiqu dans le
traitement symptomatique des formes
lgres modrment svres de la
maladie dAlzheimer
Prsentations :
DESENIL 5MG
PPV : 298 DH
DESENIL 10MG
PPV : 498 DH
AVISAUXLABORATOIRES
Pour informer les pharmaciens et les mdecins sur les nouvelles spcialits pharmaceutiques commercialises au Maroc, nous
diffusons, sans contrepartie, des extraits de mailings les concernant.
Pour nous permettre de diffuser temps ces informations, nous demandons tous les laboratoires de nous envoyer les mailings
correspondants leurs nouveaux produits l'adresse suivante : [email protected].
13
Communiqu de presse - Casablanca, le 16 juin 2014
POUR NORMON : LE N1 CEST VOUS

Le laboratoire pharmaceutique Iberma introduit le leader
des gnriques Espagnol au Maroc : les Laboratoires Normon
Avec plus de 20 ans dexprience sur le march marocain, le laboratoire pharmaceutique Iberma
est devenu un acteur incontournable dans le secteur du mdicament. Fidle sa devise doffrir au
patient marocain des traitements de choix au meilleur rapport qualit/prix, notre laboratoire
pharmaceutique Iberma lance la gamme de mdicaments gnriques du leader espagnol les
Laboratoires Normon.
Les Laboratoires Normon sengagent dans le dveloppement et la commercialisation de
solutions thrapeutiques de qualit rpondant aux besoins des patients travers le monde.
Cet engagement permet daccomplir ses missions : prvenir, soigner et amliorer la qualit
de vie.
Les laboratoires Normon se sont assigns trois objectifs:
1 Faire profiter nos patients de notre grande exprience
Avec plus de 75 ans dexpertise dans le secteur pharmaceutique, Normon est aujourdhui,
travers le laboratoire pharmaceutique Iberma, fire de pouvoir soigner les patients marocains avec
des produits de grande qualit.
2 Offrir des gnriques de marque
Lexprience confirme des laboratoires Normon lui a permis de mettre sur le march espagnol
des spcialits pharmaceutiques alliant intrt thrapeutique, innovation galnique et comptitivit
conomique. Ses produits qui ont fait leurs preuves sur le continent Europen arrivent aujourdhui
au Royaume du Maroc.
3 Garantir linnovation
Le matre-mot des Laboratoires Normon est LINNOVATION. En effet, tous les bnfices raliss
sont rinvestis dans le dveloppement et la mise en place de nouvelles prsentations. De plus, grce
une unit de fabrication de plus de 80.000 m, Normon se donne les moyens datteindre ces
objectifs.
A propos du Laboratoire Pharmaceutique Iberma

Cre en 1993 travers un partenariat Marocco-Espagnol le laboratoire pharmaceutique Iberma est ddi la production,
limportation et la commercialisation de spcialits pharmaceutiques au service du patient marocain.
www.iberma.com
A propos des Laboratoires Normon
Normon est un laboratoire pharmaceutique espagnol fond en 1937. Fort de sa prsence en Europe, Normon est aujourdhui prsent dans plus de 30 pays sur les 5 continents. Avec un portefeuille des plus larges du march des gnriques espagnoles, Normon a son actif plus de 170 principes actifs gnriques.
www.normon.es
Contact Mdia : Karim Lahlou

Tl. : 00 212 (0) 5.22.96.46.36
E-mail : [email protected]
Pour plus dinfo, cliquez ici :
Les psychotropes :
D O S S I E R
des mdicaments presque comme les autres...
Lusage des psychotropes

sest gnralis vers le milieu
des
annes
50,
avec
lintroduction
de
la
chlorpromazine (Largactil),
synthtise en France en
1950 par Paul Charpentier.
leur dcouverte, ces mdicaments ont

suscit beaucoup despoirs, car ils ont
contribu au dveloppement dun modle
explicatif des pathologies mentales impliquant
une anomalie de la chimie du cerveau. Ils ont
aussi ouvert une troisime voie dans la prise
en charge des maladies psychiatriques se
situant entre les thrapies de choc et la
psychanalyse.
Aujourdhui, la consommation de ces produits
a littralement explos au niveau mondial,
mais paradoxalement la prise en charge des
patients ne sest pas nettement amliore.
Sous le terme de mdicaments psychotropes,
on dsigne les mdicaments qui agissent sur
ltat du systme nerveux central en modifiant
certains processus crbraux. Il s'agit
globalement des mdicaments utiliss pour
traiter des troubles mentaux banals ou graves
et dans le cadre du traitement de la
douleur (1).
Du fait de leurs proprits psychoactives, les
mdicaments
psychotropes
peuvent
entraner une dpendance dans un contexte
de consommation chronique ou dabus. Ils
sont parfois consomms en dehors de tout
contexte mdical et peuvent faire lobjet de
dtournements, voire de trafics au mme titre
que les substances illicites. Cest pour ces
raisons quils sont soumis un cadre
rglementaire de prescription et de dlivrance
qui tient compte de leur statut. Cette
rglementation vise encadrer lutilisation et
limiter le msusage et labus ventuels de
ces mdicaments tout en leur garantissant
laccs pour leur intrt thrapeutique.
Au niveau international, les psychotropes
figurent sur des listes cres par des
conventions tablies dans le cadre des
Nations Unies. Quant au Maroc, le
rgime juridique qui rgit ces mdicaments
est celui prvu par le dahir du 2 dcembre
1922 relatif aux substances vnneuses.
Aujourdhui, de lavis de la majorit des
professionnels de sant, ce texte est devenu
obsolte et ne rpond plus aux ralits du
terrain.
Cette dsutude des textes pose un certain

nombre de problmes dans la pratique
quotidienne des professionnels de sant.
Dabord, il y a un problme de taille, et qui
nest autre que celui de labsence dune liste
officielle de tous les produits psychotropes.
Une telle liste doit tre une rfrence avant
toute prescription et toute dlivrance de
mdicaments psychotropes. La publication
dune autre liste serait aussi souhaitable :
celle des psychotropes dtourns de leur
usage. Les produits faisant partie de cette
liste devraient faire lobjet dune vigilance
accrue de la part des prescripteurs et des
pharmaciens.
Lautre
consquence
engendre
indirectement par lanachronisme des textes
de loi est la mauvaise observance des
traitements par les patients. En labsence de
drogations spciales, les pharmaciens
dofficine se retrouvent souvent dans
lobligation de refuser la dlivrance
dordonnances dont la date de validit est
dpasse. Or, de par la nature de leurs
maladies, altrant gnralement leurs
capacits dorganisation, les patients sous
psychotropes sont souvent dans lincapacit
de suivre correctement leurs traitements et de
respecter leurs rendez-vous avec le mdecin
traitant. Le pharmacien dofficine se retrouve
donc devant le dilemme suivant : respecter
stricto sensu la loi et priver le patient de son
traitement, ou se mettre hors la loi en lui
avanant quelques comprims le temps quil
puisse voir son mdecin.
En cas de refus de dlivrance, ce qui est la
rgle car les pharmaciens ne peuvent violer
la loi pour corriger une anomalie lgislative,
ces derniers risquent de rduire lquilibre
thrapeutique du patient nant. Ils mettent
ainsi la scurit du patient, de son entourage
et celle de toute la socit en pril.
Hormis lobsolescence des textes de loi, la
stigmatisation des malades souffrant de
troubles mentaux et le manque de moyens
humains et matriels ddis la sant
mentale reprsentent aussi un handicap
majeur dans la prise en charge des malades.
Selon lOMS, le Maroc compte un psychiatre,
33 infirmiers et 0,04 psychologue pour
100 000 habitants. Ces chiffres montrent bien
linsuffisance des ressources en terme de
personnel spcialis.
Consciente de limportance des mdicaments
psychotropes dans la prise en charge
thrapeutique de plusieurs pathologies et
aussi des risques engendrs par leur
14
msusage, notre rdaction a jug opportun de ddier

le dossier du 4me numro dInfosant cette classe
thrapeutique.
Dans ce dossier , vous trouverez une interview du
Pr. Omar Battas, Chef de service de Psychiatrie au
CHU Ibn Rochd et Professeur de lEnseignement
Suprieur, qui nous a fait le point sur la situation dans
son service. Vous trouverez aussi une interview du
professeur Pierre Lalonde, minent psychiatre
canadien, et grand spcialiste des psychoses
schizophrniques, qui a t invit par les laboratoires
COOPER-PHARMA pour animer au mois de mai
dernier une confrence sous le thme: "Cerveau &
esprit".
Laspect lgislatif des psychotropes au Maroc a t
abord dans un article de Mr Mohamed Meiouet,
docteur en pharmacie.
Vous trouverez aussi, dans notre rubrique
Couvertures (page 36), un compte rendu du 5me
Forum IMPACT Mental Health organis Casablanca
du 24 au 26 juin par le Laboratoire Sanofi et
lAssociation Mondiale de Psychiatrie Sociale.
(1) : La synthse de l'expertise collective de lInserm :
Mdicaments
psychotropes
Consommations
et
pharmacodpendances ISBN 978-2-85598-892-6
CLASSIFICATION
DESPSYCHOTROPES
(J. Dealy et P. Deniker en 1957)
A - PSYCHOLEPTIQUES :
- Agissant sur la vigilance
(ou nooleptiques)
1. Hypnotiques
- Agissant sur l'humeur
(ou thymoleptiques)
2. Neuroleptiques
3. Tranquillisants
B - PSYCHOANALEPTIQUES
- Stimulant de la vigilance
(ou nooanaleptiques)
- Stimulants de l' humeur
(ou thymoanaleptiqes) ou antidpresseurs.
C - PSYCHODYSLEPTIQUES
Hallucinognes ou onirognes.
La sant mentale en chiffres

Selon la dernire enqute pidmiologique
nationale, 40% de la population
marocaine ge de 15 ans et plus
souffre ou a souffert dun trouble
mental.
26,5% ont souffert de troubles dpressifs
9% danxit gnralise
5,6% de troubles psychiatriques
Selon lOMS : les troubles
neuropsychiatriques reprsentent au Maroc
15.8% de la charge globale de
morbidit.
Dans le monde : 450 millions de
personnes souffrent de troubles mentaux.
Dans les pays en dveloppement, environ
80% des personnes atteintes de troubles
mentaux svres ne reoivent aucun
traitement.
Prs dun million de personnes se suicident
chaque anne dans le monde.
Le suicide est la 3me cause de
mortalit des jeunes de moins de 25 ans.
15
PSYChIATRIE MAROCAINE : PAS DE DVELOPPEMENT

SANS MOYENS...
Interview du Pr Omar Battas, Chef de service de Psychiatrie
au CHU Ibn Rochd et Professeur de lEnseignement Suprieur
Propos recueillis par Imounachen Zitouni
Rdaction Infosant : Quelle est lincidence de la
maladie psychiatrique au Maroc ?

Rponse du Pr. Battas :
Daprs les donnes officielles du Ministre de la Sant,
le pourcentage des personnes atteintes de troubles
psychiques au Maroc est estim 46% . Ce chiffre est
un peu lev par rapport aux chiffres relevs chez les
pays voisins.
Comment jugez-vous la prise en charge de la

maladie psychiatrique au Maroc ?
Malheureusement, elle est insuffisante sur
beaucoup de plans : sur le plan des structures, sur
le plan des ressources humaines et sur le plan de
la logistique. Ces dficits retentissent videmment
sur la prise en charge des patients. Ce constat a t
relat maintes reprises par la presse, par les
officiels et mme par un rapport du conseil national
des droits de lhomme (CNDH).
Comment jugez vous cette prise en charge au
sein de votre service ?
Casablanca a la particularit dtre la plus
importante ville marocaine du point de vue
dmographique.
Et
qui
dit
importance
dmographique, dit importance des besoins de la
population. L aussi, le retard pris au niveau
national est trs patent au niveau de la wilaya de
Casablanca.
Si on prend lexemple des urgences psychiatriques,
cest le seul service qui assure les urgences de la
grande wilaya de Casablanca. Ce qui signifie en
clair que tout citoyen qui se retrouve, en dtresse
psychologique doit passer par notre service, et vu
nos moyens, on est dans lincapacit de rpondre
tous les besoins, de la manire dont on
souhaiterait le faire.
Dans les faits, on rpond et on essaie de grer mais
la qualit de la rponse peut laisser dsirer.
Dautant plus quau sein de notre service, nous
devons nous acquitter de trois tches, car on fait
partie du CHU qui a pour missions : les soins, la
formation et la recherche. Malheureusement, la
mission de soins empite sur la formation et la
recherche et cela pose un problme par rapport aux
psychiatres de demain, car on manque de temps
pour la formation.
Comment les malades qui viennent au CHU se
procurent leurs mdicaments psychotropes?
Il y a la dotation officielle du CHU qui est disponible
dans notre pharmacie. Nous disposons de pas mal
de psychotropes, mais il nous manque certains
mdicaments, surtout les nouvelles molcules.
Lorsquon a besoin dune nouvelle molcule, la
famille se la procure en pharmacie bien entendu. Et
l je voudrais signaler limportance de la couverture
mdicale qui est un levier important pour une
meilleure prise en charge des patients.
Les psychotropes posent un certain nombre de

problmes aux diffrents professionnels de
sant, ne serait-il pas judicieux denclencher
une rflexion de tous les intervenants par
rapport ces produits au Maroc ?
Cest une question trs pertinente. A mon avis, il est
temps que tous les acteurs du domaine se
concertent,
notamment
concernant
les
psychotropes. Les mdecins avec les psychiatres
et les pharmaciens doivent essayer de dgager des
pistes de rflexion.
De part et dautres, on peut faire des choses pour
amliorer la prise en charge des malades. Du cot
des mdecins, les ordonnances laissent parfois a
dsirer ( criture illisible, date dpasse,.), mais
les malades nous rapportent aussi certains propos
tenus en pharmacie (mme si on relativise les
propos des malades). On nous rapporte par
exemple que certains aides pharmacien leur disent
que les produits prescrits, les psychotropes en
loccurrence, sont des produits dangereux et faisant
parti des drogues.
Il serait donc trs judicieux quon se runisse un jour
autour dune table afin dchanger.
Je voulais ajouter quen tant que psychiatre, je
pense que si un malade vient chercher son
Haldol avec une ordonnance la date
dpasse, je serais pour quon le lui dlivre en
pharmacie. Par contre, quand il sagit dune
benzodiazpine (BDZ) , l cest un non
catgorique.
Pour illustrer mon propos, je vous donne un
exemple : il nous arrive de prendre en charge un
patient au sein de notre service pendant un ou deux
mois pour le stabiliser. Une fois lextrieur, il suffit
que ce patient arrte son traitement quelques jours
pour saper tout le travail fait en amont et on se voit
contraint de repartir de zro.
Je peux vous garantir quil ny a jamais de
problme de dtournement dusage avec les
neuroleptiques. Il faut arrter une liste des
produits dtourns de leur usage sachant que ce
sont surtout les BDZ qui posent vraiment problme.
Jamais Anafranil ou Largactil nont t dtourns
de leur usage.
Dans le mme registre, au cours des tables rondes,
les mdecins gnralistes posent souvent la
question suivante : que faire quand on hsite entre
une anxit et une dpression ? Moi, jai toujours
prconis quen cas de doute, il faut pencher vers
les antidpresseurs plutt que les anxiolytiques, car
les antidpresseurs ninduisent pas le phnomne
daccoutumance. Si on prescrit un anxiolytique par
erreur, non seulement on ne soigne pas la
dpression mais on va induire une addiction chez
le patient.
17
Y a t il une liste officielle des psychotropes au

Maroc ?
Quelles sont les priorits dans votre service

pour mieux prendre en charge les malades ?
Non, il ny en a pas, malheureusement. Et la bonne ide

serait quune liste des psychotropes dtourns de leur
usage soit clairement tablie et quelle soit volutive
dans le temps. Les produits appartenant cette liste
doivent bnficier dune vigilance accrue et de mesures
de scurit renforces lors de leur prescription et de leur
dlivrance.
Amliorer la logistique, rpondre aux besoins en

ressources humaines paramdicales et mettre notre
disposition les nouveaux mdicaments pour soigner au
mieux nos patients.
Quels sont les problmes rencontrs par le

psychiatre marocain dans la pratique
quotidienne ?
Nous avons trois problmes majeurs. Dabord, les
demandes de prise en charge sont trs importantes.
Notre service se retrouve un peu seul. Il y a un service
lHpital Bouafi mais il ne prend en charge que les
hommes. Quant au service lhpital Mohammed V au
Hay Mohammedi, construit depuis dix ans, il ne
fonctionne toujours pas cause dun mur de clture ! Le
plus grand problme est celui l.
Il y a aussi le problme des ressources humaines
notamment le manque des infirmiers. En dehors du CHU,
il y a environ 14 psychiatres dans le public. Au niveau du
CHU, nous ne sommes que 3 permanents, le reste est
constitu de mdecins en formation (ils sont au nombre
de 36) mais ils commencent quitter le service.
Nous souffrons enfin du problme de labsence des
nouvelles molcules dans les dotations des
mdicaments dont nous disposons.
Le CHUet la wilaya de Casablanca projettent la

construction dun nouveau service psychiatrique avec
des normes rpondant aux standards internationaux. Ce
nouveau service pourrait voir le jour dans 3 4 ans.
Un petit mot sur le phnomne de Tcharmil ?

Le Tcharmil est une nbuleuse htroclite compose de
dviants, de criminels, de jeunes qui se cherchent, de
toxicomanes,etc.
Les psychotropes sont facilitateurs de ces
comportements. Dailleurs, la grande majorit des actes
criminels commis par les jeunes le sont suite la prise
dalcool mlang certains psychotropes.
Ces
dtournements
dusage
participent
malheureusement stigmatiser davantage les patients
qui prennent ce genre de produits.
Souffrez-vous du problme dinscurit dans

votre service?
Oui bien sr, et ce ne sont pas les patients qui en sont
responsables. Le risque que peut reprsenter le malade
est intgr chez nous, car cest un risque du mtier, mais
le vrai problme on le rencontre avec les autres : les
dlinquants, les familles difficiles,etc.
Comment jugez-vous la contribution du mdecin
gnraliste dans la prise en charge de la maladie
psychiatrique au Maroc ?
Elle est trs importante. Le rle du mdecin gnraliste
est dterminant dans la prise en charge des dpressions
nerveuses par exemple. Moi, je suis pour que ces
derniers prennent en charge non seulement la
dpression, mais quils soccupent aussi du suivi de
certaines maladies psychiatriques chroniques afin de les
surveiller,de les stabiliser et de renouveler leurs
traitements.
tes vous satisfait de cette contribution

aujourdhui ?
Il y a une volution positive de ce cot. Certains
gnralistes commencent prendre en charge des
patients avec de trs bons rsultats. Il faut bien souligner
leffort qui a t fait au niveau de la formation des
mdecins en psychiatrie.
Je rappelle que la prise en charge de la dpression
nerveuse par les gnralistes est lune des
recommandations de lOMS, sauf en cas de dpression
grave ou rsistante aux traitements.
18
QuESTIONS INATTENDuES
Si vous ntiez pas psychiatre, vous seriez ?
Franchement, je ne sais pas.
Vous tes heureux dtre psychiatre ?

Oui, cest une discipline que jai aime et que jai choisie. Il y a des gens qui regrettent davoir choisi la psychiatrie, mais
pas moi.
Cela naffecte pas votre vie prive ?

Non, quand on pratique de manire professionnelle, on arrive trs bien dissocier la vie prive de la vie professionnelle.
Nanmoins, les personnes qui ont fait de la psychiatrie pour comprendre ce quils ont et rsoudre leurs propres
problmes, se retrouvent dans un vritable pige.
Les psychiatres sont des femmes et des hommes comme les autres, et par consquent certains peuvent craquer suite
aux problmes de la vie, mais cela est relativement rare. La raison objective et logique de ce constat est en rapport
avec la dure des tudes en psychiatrie. En effet, il faut onze annes pour devenir psychiatre : onze annes de stress
et de dur labeur et par consquent les personnes qui arrivent terme sont relativement solides.
Est ce que lexercice de la psychiatrie au quotidien ne finit pas par rendre insensible ?
Au contraire, cet exercice vous rend plus humain et plus modeste. Cette profession vous apprend relativiser et ne
pas tre absolu et rigide.
La psychiatrie vous apprend enfin que rien nest plus complexe que ltre humain.
19
Les mdicaments psychotropes :

la recherche dun statut propre
Mohamed Meiouet, Docteur en pharmacie
Aujourdhui, de nombreuses personnes souffrant de
difficults psychiques suivent un traitement base de
mdicaments psychotropes. Il sagit dune classe
thrapeutique largement prescrite et qui, linstar des
autres, est soumise un rgime juridique dont la finalit
est de garantir la scurit sanitaire lie lusage des
mdicaments.
Sur le plan international, plusieurs conventions
concernant les substances psychotropes et les
substances stupfiantes ont t adoptes dans le cadre
des nations unies. Ces conventions constituent un
ensemble de recommandations, destines permettre
aux tats, dtablir chacun selon ses propres moyens un
cadre juridique permettant de rserver lusage des
stupfiants et des psychotropes aux seules fins
mdicales et scientifiques, et dencadrer leur utilisation
afin dviter tout abus ou dtournement vers le trafic
illicite.
Ainsi, ce cadre juridique a pour but de limiter le
msusage et labus ventuel des mdicaments
psychotropes. Il sagit surtout de:
- Convention unique sur les stupfiants, New York 1961;
ratifie par dcret royal n 236-66 du (22-10-66);
- Convention sur les substances psychotropes, Vienne
1971, ratifie par dahir n 1-80-140 du (17-12-1980);
- Convention des Nations Unies contre le trafic
illicite de stupfiants et de substances psychotropes,
Vienne, 1988, ratifie par dahir n1-92-283 du
(29-01-2002).
Ces conventions mettent en place un dispositif de
contrle permettant dencadrer la production,
limportation, lexportation, la dtention et lutilisation de
stupfiants et de psychotropes. Ces substances sont
classes en quatre tableaux selon leur dangerosit et
selon le degr de contrle exig, allant des plus levs
pour la liste tableau I aux plus faibles pour le tableau IV.
Sur le plan interne, quoique ratifies par le Maroc, ces
conventions nont pas t transposes pour la plupart en
droit interne. Lessentiel du rgime juridique des
substances stupfiantes et psychotropes reste celui
prvu par le dahir du 2 dcembre 1922 relatif aux
substances vnneuses, qui lheure actuelle demeure
la source la plus ancienne du droit pharmaceutique
marocain.
Cependant, il faut juste prciser que le rgime juridique
des stupfiants (1) a fait, quant lui, lobjet de quelques
rformes dont la plus importante (2) est la mise en place
dun texte foncirement rpressif qui vise
sanctionner et rprimer le trafic illicite des stupfiants
et la rpression de la toxicomanie .
(2) Loi 92-12 modifiant l'article 34 du dahir du 2 dcembre 1922 portant
rglementation des substances vnneuses promulgue par le dahir 1-13-56 du 8
chaabane 1434 (17 juin 2013). BO N6166 du 4 juillet 2013. p 2094.
Sagissant des substances psychotropes, elles ne font

quant elles lobjet daucunes dispositions particulires.
Elles restent soumises, et quelque soit la classe
laquelle elles peuvent appartenir, aux rgles prvues par
le dahir relatif aux substances vnneuses.
Ce dahir module le rgime applicable ces
substances en fonction de la nature des effets nocifs
quelles peuvent engendrer.
On distingue au niveau de ce rgime trois types de
substances :
Les substances dites toxiques , qui sont les plus
toxiques dentre elles ;
Les substances simplement dangereuses ;
Les substances toxiques qui peuvent induire chez
lutilisateur un tat de dpendance non seulement
psychique mais encore physique, cest dire une
toxicomanie. Ces substances sont dites stupfiantes.
Le lgislateur classifie ces substances en trois tableaux
et leur rserve des dispositions gnrales applicables
lensemble des substances et il prvoit galement
chaque catgorie de substance un rgime particulier,
notamment en ce qui concerne les substances
stupfiantes.
Le texte lgislatif du 2 dcembre 1922 adopte une
classification qui dpend de la nature de la toxicit de la
substance, de la nature des ractions secondaires, de la
nature des contre-indications ou des risques dabus que
la substance peut engendrer.
Elles sont classes en trois tableaux :
- Tableau A : substances Toxiques
- Tableau B : substances Stupfiantes
- Tableau C : substances Dangereuses .
Les substances classes comme psychotropes et en
absence dun rgime juridique propre elles, restent
soumises aux dispositions du dahir du 2 dcembre 1922.
On leur applique les dispositions communes toutes les
substances, et selon le cas les dispositions propres
chacun des tableaux auxquels elles peuvent
appartenir (Tableau A ou C).
Les dispositions communes prvues par la lgislation sur
les substances vnneuses
concernent les modalits de
dtention qui doit se faire
dans des locaux ou dans
des endroits non accessibles
au public, les modalits de
dispensation qui doivents
effectuer
suite
la
prsentation
dune
prescription
mdicale
20
conforme aux normes lgales relatives lordonnance

et enfin lobligation de leur inscription sur le livre-registre
dordonnances connu sous lappellation dordonnancier,
ce registre doit tre ct et paraph par lautorit de
contrle et conserv par le pharmacien.
Sagissant des dispositions particulires, elles
concernent les modalits dapprovisionnement, de
comptabilit, de stockage et de dispensation notamment
en ce qui concerne les substances stupfiantes, qui ne
peuvent faire lobjet dune commande par le pharmacien
que selon un bon de commande trois volets, sur
prsentation dune ordonnance prescrite par un mdecin
et extraite dun carnet dordonnances tablies par
ladministration. Toutes les entres et les sorties doivent
faire lobjet dune inscription sur un registre spcial de
comptabilit des stupfiants. Pour toute dispensation,
le mdecin ne peut prescrire et le pharmacien ne
peut dlivrer des substances stupfiantes pour une
dure de traitement dpassant 10 jours pour la forme
injectable et 28 jours pour la forme orale.
Sagissant des substances du tableau A, elles ne
peuvent tre dispenses que sur prsentation dune
ordonnance mdicale. Elles peuvent faire lobjet dun
renouvellement par le pharmacien, sauf dans le cas
dune restriction par le mdecin prescripteur ou dans le
cas dune restriction lgale prvue pour certaines
prparations dont certaines ne sont plus ralisables de
nos jours vu les progrs scientifiques et technologiques
dans le domaine de la pharmacie. Cette interdiction
lgale sapplique galement pour les ordonnances
prescrivant des substances du tableau A sous forme de
prparations destines tre absorbes par la voie
stomacale, une dose suprieure celle indique dans
le codex comme dose maximum pour vingt quatre
heures. (2)
Enfin, sagissant des substances du tableau C, elles sont
soumises la mme exigence en ce qui concerne la
prescription, elles ne peuvent faire lobjet dune
dispensation que sur prsentation dune ordonnance, par
contre en ce qui concerne le renouvellement le
lgislateur est rest silencieux quant son interdiction
ou sa permission.
(2) Article 18: (Dahir du 2 dcembre 1922 relatif

aux substances vnneuses tel que modifi par
Dahir du 27 Janvier 1930, 26 Chaabane 1348)
Les pharmaciens peuvent renouveler lexcution des
ordonnances prescrivant des substances du tableau
A, sous les rserves indiques ci-aprs :
Ne peuvent tre renouveles, ni par le pharmacien qui
y a procd pour la premire fois, ni par tout autre
pharmacien, lexcution des ordonnances sur
lesquelles lauteur de la prescription a mentionn
linterdiction du renouvellement.
Ne peuvent tre excutes nouveau, moins
dindication contraire de lauteur de la prescription :
1 : les ordonnances prescrivant les dites substances,
soit en nature, soit sous forme de solutions destines
des injections sous-cutanes ;
2 : les ordonnances prescrivant sous forme de
stomacale et quelle quen soit la dose, les cyanures
de mercure ou de potassium, laconitine ou ses sels,
la digitaline, la strophantine, la vratrine ou ses sels,
les drivs de la malonylure ltat pur ou en
combinaison (vronal, gardnal) ou luminal, soneryl,
dial, somnifre, etc) ;
3 : les ordonnances prescrivant, sous forme de
stomacale, et une dose suprieure celle indique
dans le codex comme dose maximum pour vingt
quatre heures, des substances du tableau A autres
que celles dsignes au prcdent paragraphe.
Toutefois, les pharmaciens peuvent renouveler les
ordonnances ne portant pas de mention spciale et
prescrivant en nature, mais dose nexcdant pas 5
grammes, le laudanum ou la teinture de noix de
vomique.
En conclusion, les substances psychotropes, vu leur

usage important en mdecine , vu lusage dtourn des
fins criminelles dont elles peuvent faire lobjet et vu
laugmentation
du
nombre
de
spcialits
pharmaceutiques et de leur forte prescription au cours
des dix dernires annes, il devient ncessaire de revoir
le cadre juridique de ces substances travers une
rforme du dahir du 2 dcembre 1922 et de prvoir des
dispositions propres aux substances psychotropes
surtout en termes de dispensation et de renouvellement,
et ce afin datteindre les objectifs suivants :
- Assurer aux malades la disponibilit des mdicaments
indispensables leurs traitements ;
- Garantir aux pharmaciens des conditions de travail et
de scurit conformes aux exigences du mtier ;
- Mettre en conformit le dispositif lgislatif et
rglementaire avec les recommandations internationales
en la matire.
(1) Dahir portant loi N 1-73-282 du 28 Rebiaa II 1394 (21-0561974) relatif
toxicomanes et modifiant le dahir du 2-12-1922 portant rglementation des substances vnneuses.
la
rpression
de
la
toxicomanie
et
la
prvention
21
des
LA PRISE EN ChARGE DES PATIENTS SChIZOPhRNES

DOIT TRE PRCOCE ET MuLTIDISCIPLINAIRE
Interview du Dr. Pierre Lalonde, Mdecin psychiatre
et professeur titulaire lhpital Louis hippolyte
La fontaine Montral
Propos recueillis par Imounachen Zitouni
Rdaction
Infosant
Quappelle
t-on
psychose?
La psychose est un sens trs large, comme on dit fivre,
cela englobe beaucoup de choses, ma spcialit cest
lune de ses psychoses : la schizophrnie.
La psychose schizophrnique est une maladie du
cerveau qui se manifeste par des altrations de
son fonctionnement. Par exemple le cerveau a le rle
dorganiser le langage, et quand
on est en
prsence dun dficit des lobes frontaux, le langage
devient incohrent et lagencement des mots devient
incomprhensible. Le cerveau a dautres fonctions,
notamment laudition et la vision. Quand il y a une erreur
daudition, on entend des hallucinations. Quand il y a
erreur de logique, on assiste au dlire. La schizophrnie
se dfinit par des symptmes positifs (additionnels) : des
hallucinations, des dlires et de lincohrence du
discours et du comportement.
Quelle est la diffrence entre une psychose

et une nvrose ?
La nvrose est un concept psychanalytique trs ancien
qui a t introduit par Freud et qui fait appel une thorie
psycho-dynamique. Aujourdhui, on sattache
comprendre le fonctionnement du cerveau de manire

objective et on appelle cela Evidence Base (base sur
des donnes probantes). Le mot nvrose a donc t
retir du diagnostic.
Quels sont les signes annonciateurs de la

schizophrnie?
Les premires manifestations de la schizophrnie
apparaissent plus tt chez les garons (vers 18 ans) que
chez les filles (vers 22 ans). Le patient commence par
avoir des hallucinations et des dlires attnus, brefs et
priodiques, mais lindividu est conscient de ce qui lui
arrive. Le plus important au fait, cest lapparition
daltrations cognitives : lindividu se retire de lcole,
narrive plus se concentrer, sisole dans sa
chambre,etc.
Cette rgression peut durer presque un an avant que le
patient naille consulter un psychiatre. Les hallucinations
et dlires apparaissent longtemps aprs les altrations
cognitives.
Est ce quon peut dire aujourdhui que les

psychoses sont trs bien prises en
charge ?
On peut toujours faire mieux! En pratique on soccupe
de tous les aspects : il y a dabord laspect biologique,
car les mdicaments sont indispensables dans la prise
en charge de la schizophrnie. Il y a aussi laspect
psychologique, important car on a affaire des malades
qui nadmettent pas avoir la maladie. Il faut donc les
amener prendre des mdicaments quand mme. En
effet, les schizophrnes admettent les consquences de
leur maladie mais pas la maladie. Le 3me volet de la
prise en charge est laspect social : important car la
schizophrnie aboutit une dsinsertion sociale,
lisolement et aux difficults au travail et lcole.
Le volet social va satteler rapprendre aux patients les
bases de la vie en socit : soccuper de son
logement, de son hygine, prendre le bus pour aller

lpicerie,etc.
Quelles sont les difficults que vous

rencontrez dans la pratique quotidienne ?
Le volet le plus difficile est le volet psychosocial parce
ce quil prend beaucoup de temps et exige des
interventions rptition. Lors des premiers pisodes,
les mdicaments antipsychotiques sont efficaces dans
la grande majorit des cas. Le problme est que les
patients arrtent leurs traitements, ce qui induit des
rechutes. Il y a aussi une autre difficult, qui nest autre
que la tendance consommer des drogues, car il est
tabli que ces malades consomment plus de drogues,
et commencent la consommation trs tt.
Un mot sur limportance de la sensibilisation ?

Lintervention auprs de la famille est une partie trs
importante pour une meilleure prise en charge. Il faut
comprendre que quand un jeune homme dveloppe une
maladie mentale qui va interfrer avec son avenir, les
parents ont besoin dun grand soutien pour
progresser, car ils se sentent coupables et
responsables. Il faut donc les aider soutenir leurs
enfants.
Au niveau social, il faut les aider se loger dans des
endroits o il y a une supervision. Comme ils souffrent
dhypofrontalit, toutes les tches de la vie quotidienne
deviennent compliques. Il faut donc planifier et tout
organiser pour viter quil y ait des accidents
domestiques.
Aussi, il faut leur faire une place dans la socit selon
leurs qualifications et leurs capacits car quand la
maladie est stabilise, ils apprcient dtre productifs.
Ce quon fait au Qubec avec beaucoup de succs,
cest ce quon appelle lapprentissage sans erreur. Des
conseillers dorientation vont essayer de trouver du
travail aux patients en sadressant diffrentes
entreprises correspondant leurs envies et leurs
qualifications. Rsultats : le tiers des entreprises
refusent catgoriquement lintgration de ces
personnes, un tiers vous dit oui si vous me dites
comment faire je veux bien leur rendre service et un tiers
des entreprises vous dit oui, jai dans mon entourage
proche une personne schizophrnique et cela me fait
grand plaisir daider ces personnes l.
Aujourdhui, on arrive trs bien amnager lespace et
le travail pour les personnes souffrant dhandicaps
physiques, il est vraiment temps quon fasse autant pour
les personnes souffrant dhandicaps psychiques.
pouvez vous nous dire un mot sur lapport

de la thrapie psycho-ducative dans la
prise en charge de la schizophrnie ?
La thrapie psycho-ducative est une approche qui
consiste informer le patient et sa famille sur la maladie
(symptmes et aspects surveiller pour viter les
rechutes, pertinence de la mdication, importance de
maintenir la mdication long termeetc.).
Cest une thrapie danticipation qui permet de faire face
la maladie en donnant de linformation.
23
Quelles sont les dernires dcouvertes en

rapport avec la schizophrnie?
Il reste beaucoup de progrs faire dans le domaine de
la mdication. La recherche sintresse actuellement
un neurotransmetteur qui sappelle le glutamate. Le
problme avec ce neurotransmetteur de la cognition est
sa toxicit quand on augmente les doses. Cest pour
cela quon travaille aujourdhui sur des prcurseurs des
glutamates, notamment la glycine, mais on ny arrive pas
encore.
Une autre technique trs prometteuse, utilise de plus
en plus, cest la stimulation magntique transcranienne,
trs utile dans les hallucinations.
Concernant le volet psychologique, il faut que les
psychiatres, intervenants et thrapeutes tiennent
compte de lanosognosie des patients schizophrnes
(lincapacit des patients reconnatre quils sont
malades). Celle ci, rend trs difficile la proposition et le
maintien dune mdication et il y a toute une stratgie
dintervention pour contourner ce problme et amener
le patient collaborer.
Rpartition de la schizophrnie ?
On estime 1% le pourcentage des cas de
schizophrnie de par le monde. Cela varie dans
certaines rgions, en fonction de certains facteurs
sociaux quon connat encore mal. On sait que dans les
rgions o il y a une forte pression sociale, il y a plus de
cas de schizophrnie, cest le cas de la Californie par
exemple.
De mme, dans le milieu rural, il y a moins de cas de
schizophrnie que dans les villes. On sait aussi que
dans les rgions o il y a beaucoup dimmigration,
comme lAngleterre par exemple, il y a plus de cas de
schizophrnie car limmigration est un facteur de stress
important pour les personnes vulnrables.
Prise en charge prcoce ?

Au Qubec, on fait beaucoup de confrences en ce
moment dans les coles pour sensibiliser les
professeurs et les inciter en cas de tel ou tel symptme
pousser llve consulter.
On pense que si on intervient prcocement, il y a moins
de dtrioration du cerveau. Do lintrt de la
sensibilisation.
Quelle est lorigine de la schizophrnie ?

On sait quil y a un facteur gntique, et quand on dit
gntique cela ne veut pas dire uniquement transmis
par les parents, cela veut dire quil y a une modification
des gnes. On sait aussi que les gnes sont sensibles
lenvironnement, cest ce quon appelle lpigntique.
On peut avoir des gnes de prdisposition sans que la
maladie se dclenche, et lexemple le plus
caractristique est celui des jumeaux homozygotes qui
dans 50% des cas un des jumeaux dveloppe la
maladie et lautre non.
Questions inattendues ?
Si vous tiez un trouble psychique?
Je serais la manie : condition de ne pas faire trop
dexcs ni de dpression. Car les gens qui sont en
manie sont tellement heureux, mais cela ne dure pas
longtemps, malheureusement.
Si vous tiez un psychotrope?
Je serais un psychotrope qui se fixerait sur les bons
neurorcepteurs. Je modifierais seulement la
transmission
synaptique
de
quelques
neurotransmetteurs et je nagirais pas trop dendroits
sur le cerveau car le cerveau est un circuit trs
complexe.
Si vous tiez un personnage historique ?
Jaime beaucoup la culture grecque.
Vous auriez t Platon alors ?
Non, Hippocrate parce quil a frquent Platon (rires)
Si vous tiez un livre ?
Jaurais t le livre que je suis entrain dcrire et qui
sintitule : Psychiatrie clinique : Approche
biopsychosociale. (rires)
Jaurais pu tre aussi le recueil de pomes : Les
simples beaux pomes de langue franaise
Si vous ntiez pas psychiatre, que seriez-vous ?
Quand jtais jeune, je voulais tre archologue pour
dcouvrir les mystres de larchologie gyptienne et
les dbuts de la civilisation, mais comme jai vu que
ctait trop compliqu, jai laiss tomber. (rires)
Si vous tiez un dbut ?
Jaimerais bien avoir 30 ans. 20 ans cest un peu trop
jeune mais entre 30 et 45 ans, on est en pleine
possession de nos moyens et on est bien tabli. Cela
maurait donn surtout loccasion de voir tous les
dveloppements de la connaissance du cerveau.
Jarrive en fin de carrire, et si cest vrai que jen ai
tellement vu, il reste tellement de choses dcouvrir sur
le cerveau.
Si vous tiez une fin ?
Jaurais tellement souhait quil y ait quelque chose
aprs la mort, mais je sais quil ny a rien ! La fin que je
souhaiterais avoir est de me retrouver dans un cercueil
dormir tranquillement pour lternit.
Les deux jumeaux ont autant de risques de transmettre

la maladie leurs descendance ce qui veut dire quil y a
un gne latent.
24
CONCLUSION
Le Maroc fait partie des pays trs impliqus dans la
promotion de la sant mentale. Le gouvernement
dploie beaucoup defforts pour amliorer la prise en
charge des patients et dvelopper loffre de soins.
Dailleurs, la lutte contre les troubles mentaux figure
parmi les priorits de la Stratgie Sectorielle de Sant
2012-2016.
Les maladies mentales ncessitent une prise en charge
globale et personnalise intgrant : la psychothrapie,
laccompagnement social et les mdicaments
psychotropes qui procurent une rponse thrapeutique
essentielle aux maladies psychiques.
En prparant notre dossier, nous avons recueilli les
problmatiques rencontres par les professionnels de
sant sur le terrain, mais aussi leurs propositions afin de
surmonter ces difficults. Ci-aprs, leurs principales
recommandations :
1- Il est ncessaire de revoir le cadre juridique de ces
substances travers une rforme du dahir du 2
dcembre 1922 et de prvoir des dispositions propres
aux substances psychotropes surtout en terme de
dispensation et de renouvellement
laugmentation du nombre de psychiatres, de

pdopsychiatres et daddictologues forms. Ce plan
prvoit aussi le renforcement de la formation dinfirmiers
spcialiss.
7- Renforcer loffre en terme de structures de soins. Cet
objectif figure aussi dans le plan daction de la Stratgie
Sectorielle de Sant 2012-2016, notamment avec la
cration de 3 hpitaux rgionaux spcialiss en
psychiatrie ( Agadir, Kenitra, El Kelaa), de 10 services
intgrs de psychiatrie, de 4 units de pdopsychiatrie
(Casablanca, Rabat, Fs, Marrakech),etc.
8- Sensibiliser et informer la population gnrale sur les
risques lis a lusage inappropri des mdicaments
psychotropes. De mme, il faut une sensibilisation pour
lutter contre la stigmatisation des malades souffrant de
pathologies psychiatriques. Cette dernire peut tre a
lorigine de refus de traitement et de mauvaise
observance chez certains malades. Pour lutter contre
cette stigmatisation, il faut penser une intgration
sociale des patients notamment par le travail.
2- La publication dune liste claire de tous les

mdicaments psychotropes et dune deuxime liste
numrant les psychotropes dtourns de leur usage.
Cette liste doit tre volutive et rgulirement mise jour
en fonction des habitudes de consommation des
usagers des mdicaments et plus particulirement les
toxicomanes.
3- Renfoncer la scurit des ordonnances contenant les
produits dtourns de leurs usages.
Plusieurs moyens permettant de limiter le dtournement
de mdicaments psychotropes ont t adoptes par
dautres pays : ordonnances scurises, e-prescriptions,
ou encore la prescription par tlphone directement
lofficine, comme cest le cas en Amrique du nord.
4- Mettre sur pied un dispositif permettant aux
pharmaciens de ne pas priver des patients souffrant de
psychoses (qui sapprovisionnent rgulirement chez
eux), de leurs traitements. La mauvaise observance
entraine des rechutes et peut mettre en pril les
malades et leur entourage.
5- La mise en place dun systme permettant la
surveillance des cas d'abus et de dpendance, lis la
prise de psychotropes. La structure qui mettra en uvre
ce systme devrait tre compose de professionnels de
sant, de reprsentants de lordre public, des
reprsentant du ministre de la sant, des reprsentants
des organismes sociaux et de reprsentants des
patients.
6- Remdier au manque de ressources humaines dans
les diffrents services de psychiatrie, en faisant de la
formation
de
base
et
de
la
formation
continue du personnel spcialis une priorit. Cet
objectif fait partie du plan daction de la Stratgie
Sectorielle de Sant 2012-2016 qui prvoit
25
CRISES PILEPTIQUES
ET SYNDRMES PILEPTIQUES
Dr Jamal Mounach, Neurologue - Service de Neurophysiologie
Hpital Militaire Mohammed V de Rabat
pilepsie ou syndrome pileptique est une

affection chronique caractrise par une
tendance la rptition des crises
pileptiques. Cette pathologie a des
consquences psychosociales plus graves
que les consquences mdicales, elle reste
dans le vcu du patient comme quelque chose de
honteux, dont on ne parle pas, quon ne veut pas
nommer
Si beaucoup dpilepsies sont bien contrles par le
traitement autorisant une vie quasi normale des patients,
certains syndromes pileptiques sont graves et
peuvent tre responsables dun handicap majeur sur le
plan familial et socioprofessionnel.
Lpilepsie est une affection frquente, puisque 1 2%
de la population en est affecte. Sa prvalence est de
6/1000 aux USA et varie de 5 10/1000 dans le monde.
Lincidence de cette maladie est de 30 50/100000/an
avec un pic dans la 1re anne et un autre chez les
sujets de plus de 65 ans.
Il faut savoir que 75% des pilepsies dbutent avant
lge de18 ans, 50% des pilepsies de lenfant sont
bnignes, 70% des pilepsies rpondent un seul
traitement et que 20% des pilepsies sont rfractaires
toutes thrapeutiques prescrites.
La crise pileptique est un symptme tmoignant dun
dysfonctionnement crbral li une dcharge
neuronale excessive. La crise pileptique peut se
manifester par :
- une modification de ltat de conscience
- des phnomnes moteurs et/ou sensitivo-sensoriels
inappropris
- la crise secondairement gnralise : si la crise s'tend

progressivement aux deux hmisphres du cerveau, on
dit qu'elle se gnralise.
La crise peut parfois diffuser tellement vite que la
personne ou l'entourage ne peut se rendre compte
qu'elle a eu un dbut focal.
Par ailleurs, la classification des syndromes pileptiques
(maladie pileptique) se base sur
deux axes :
- axe symptomatique : distingue les pilepsies
gnralises ou partielles selon le type de crises
- axe tiopathognique: distingue les pilepsies
idiopathiques,
secondaires
et
cryptogniques.
Ainsi, lILAE dans sa classification de 1989 distingue :
A- pilepsies et syndromes pileptiques en relation
avec une localisation :
1- Idiopathiques :
- pilepsie bnigne de lenfant pointes centrotemporales
- pilepsie de lenfant paroxysmes occipitaux
- pilepsie primaire de la lecture
2- Symptomatiques :
- pilepsie partielle continue progressive de lenfance
(Kojewnikov)
- Syndromes caractriss par des crises avec mode
spcifique de provocation
- Autres syndromes dpendant de la localisation ou de
ltiologie.
Lpilepsie est dite gnralise lorsque la

dsorganisation critique intresse des aires corticales et
sous corticales tendues et bilatrales. Lpilepsie est
dite partielle quand la dsorganisation critique intresse
une rgion prcise du cortex crbral.
La ligue internationale contre lpilepsie (ILAE), a class
en 1981, les crises pileptiques gnralises en crises :
tonico-cloniques, cloniques, absences typiques,
absences atypiques, absences myocloniques, toniques,
spasmes, myoclonies palpbrales, myoclono-astatiques,
atoniques et les crises rflexes.
Les crises partielles peuvent dbuter dans un endroit trs
limit du cerveau. On distingue :
- la crise partielle lmentaire : la crise reste trs
localise, la personne reste consciente et peut dcrire
ses symptmes.
- la crise partielle complexe : si la crise est un peu plus
diffuse ou si d'emble elle concerne une rgion plus
importante, il y aura une altration de la conscience. Lors
de ces crises, la personne prsente souvent des
automatismes. La conscience redevient peu peu
normale.
26
pilepsies
et
syndromes
pileptiques
BGnraliss:
1- Idiopathiques :
- Convulsions nonatales bnignes
- Convulsions nonatales familiales bnignes
- pilepsie myoclonique bnigne du nourrisson
- pilepsie-absence de lenfant
- pilepsie-absence de ladolescent
- pilepsie myoclonique juvnile
- pilepsie avec crise grand mal du rveil
- pilepsies avec crises caractrises par des modes
spcifiques de provocation (pilepsies photosensibles)
2- Cryptogniques ou symptomatiques
- Syndrome de West
- Syndrome de Lennox-Gastaut
- pilepsies avec crises myoclono-astatiques
- pilepsies avec absences myocloniques
3- Symptomatiques
- Encphalopathie myoclonique prcoce
- Encphalopathie pileptique prcoce avec suppression
burst
- Syndromes spcifiques (Syndrome dAicardi,
lissencphalie-pachygyrie, phacomatose, pilepsies
myocloniques progressives...)
C- pilepsies et syndromes dont le caractre focal
ou
gnralis
nest
pas
dtermin:
1 - Association de crises gnralises et partielles
- Crises nonatales
- pilepsie myoclonique svre du nourrisson (Dravet)
- pilepsie avec pointes ondes continues du sommeil lent
(POCS)
- Aphasie acquise pileptique (Landau-Kleffner)
2- Sans caractres gnraliss ou focaux certains
Il faut dire que cette classification (ILAE 1989) a connu
bons nombres de modifications avec la mise en vidence
de nouvelles entits pileptiques et avec les progrs de
limagerie et surtout des tudes gntiques, cependant
elle reste fiable permettant aux cliniciens de classer la
maladie pileptique de leurs patients et dorienter leur
prise en charge.
Principaux faits
concernant lpilepsie
- Lpilepsie est une affection neurologique dont on
peut souffrir nimporte quel ge.
- Dans le monde, environ 50 millions de personnes en
sont atteintes.
- Prs de 80% des personnes souffrant dpilepsie
vivent dans les pays en dveloppement.
- Lpilepsie peut tre traite dans 70% des cas
environ, mais les trois quarts des personnes affectes
dans les pays en dveloppement ne bnficient pas
du traitement dont elles ont besoin.
- Les personnes atteintes et leur famille peuvent tre
confrontes la stigmatisation et des discriminations
dans de nombreuses rgions du monde.
Source: http://www.who.int
Droits de la personne pileptique

Entre autres limitations, les personnes atteintes
dpilepsie ont un accs restreint aux
assurances maladies et aux assurances vie,
sont empches de passer le permis de
conduire et rencontrent des obstacles pour
exercer certains mtiers. Dans de nombreux
pays, la lgislation tmoigne encore des sicles
de mconnaissance de lpilepsie. Ainsi :
En Chine et en Inde, on considre couramment
que lpilepsie est un motif dinterdiction ou
dannulation des mariages.
Au Royaume-Uni, la loi interdisant aux
personnes souffrant dpilepsie de se marier
na t abroge quen 1970.
Aux tats-Unis, jusque dans les annes 1970,
il tait lgal dinterdire aux personnes
susceptibles davoir des crises laccs aux
restaurants, aux thtres, aux centres de loisirs
et aux autres btiments publics.
Les lgislations bases sur les normes
reconnues au niveau international pour les
droits de lhomme permettent dviter les
discriminations et les violations de ces droits,
damliorer laccs aux services de sant et la
qualit de vie.
Action de lOMS
LOMS et ses partenaires reconnaissent que
lpilepsie est un grand problme de sant
publique. LOMS, la Ligue internationale contre
lpilepsie et le Bureau international de
lpilepsie mnent une campagne mondiale,
Sortir de lombre, pour informer, faire mieux
connatre cette maladie et renforcer les efforts
des secteurs public et priv visant en attnuer
limpact et amliorer les soins.
Dans de nombreux pays, des projets sont en
cours pour rduire les lacunes au niveau du
traitement et la morbidit des personnes
atteintes. Ils visent galement former et
duquer les professionnels de sant, faire
disparatre la stigmatisation, dterminer le
potentiel de prvention et laborer des
modles intgrant la lutte contre lpilepsie
dans les systmes locaux de sant. Dans le
cadre dun projet men en Chine, les lacunes
au
niveau
du
traitement
ont
t
rduites de 13% et il y a eu une amlioration
de laccs aux soins pour les personnes souffrant dpilepsie.
27
INFO OU INTOX
L'utilisation des codes couleurs pour le dentifrice
et leurs significations. Est-ce vridique ou sagit-il
dune fausse information ?
Mise au point de M. Abdelhaq Rhoualem , PDG des Laboratoires
ACOFARMAMAROC FRANCE GAMME NOVASKIN PARIS
M. Abdelhaq Rhoualem
Le dveloppement phnomnal qua connu Internet ces dernires annes a rvolutionn le

rapport des gens linformation. Grce cet outil, laccs linformation sest aujourdhui
dmocratis, et tous les points de vue sont exprims en toute libert. Malheureusement, Internet a
aussi une autre facette, moins reluisante. En effet, cot de linformation thique et responsable
prolifre la dsinformation.
La dsinformation npargne aucun domaine, y compris un domaine aussi sensible que celui de la
sant. Quand des rumeurs sont diffuses par rapport un produit de sant ou une pathologie, elles
peuvent induire les citoyens en erreur et avoir des consquences trs graves sur leur sant.
propos de ce sujet, Monsieur Rhoualem Abdelhaq, PDG des laboratoires Acofarma Maroc France
gamme Novaskin Paris, a accept de nous parler dune de ces rumeurs circulant au Maroc.
Question:
ce jour, une rumeur circule sur le march marocain,
auprs du corps mdical et particulirement les
chirurgiens-dentistes, au sujet du code couleur des
bandelettes au dos des dentifrices et leurs significations:
Cette rumeur laisse entendre que ces couleurs ont la
signification suivante:
Vert : naturel.
Bleu : Naturel + mdecine.
Rouge: Naturel + Chemical composition.
Noir : Pur produit chimique.
Quen est-il vraiment?
Rponse:
Ces informationssont totalement fausses et non fondes!
En tant que Prsident Directeur Gnral des Laboratoires cosmtiques ACOFARMA France/ Maroc
- gamme Novaskin Paris, jaimerais apporter les explications appropries ces bandelettes.
Il sagit dun code dimpression qui sert la machine souder lors de la fabrication du tube.
Cest un repre qui indique aux machines quand effectuer le dcoupage du tube. Dailleurs, il
y en aurait aussi sur dautres produits comme les botes de crales, les cosmtiques (sticks
lvres, crmes en tubes, etc.).
Cette information a galement t affirme par l'Association Sant Environnement France : ASEF.
28
CAS DE COMPTOIR :
Produits de protection solaire
Pa r Im ouna c he n Zit ouni, D oc t e ur e n pha r m a c ie

Dans un pays ensoleill comme le
Maroc, la protection solaire est
indispensable toute lanne. Mais
avec larrive des beaux jours, et
laugmentation des tempratures,
les patients se ruent sur les
produits solaires. Pour pouvoir
rpondre au mieux leurs
attentes, le pharmacien doit bien
les conseiller quant au choix de la
protection la plus adapte.
Dfinition dun produit de

protection solaire
(ou cran solaire)*
Cest un produit cosmtique
destin tre appliqu sur la peau
pour la protger du rayonnement
ultraviolet (UV) en absorbant et/ou
rflchissant ce rayonnement. Ce
produit peut se prsenter sous
diverses formes, par exemple :
crme, huile, gel, lait, .
Un produit de protection solaire
doit :
- fournir un SPF (Sun Protection
Factor, facteur de protection UVB)
minimum de 6 ;
- assurer une protection UVA
minimale quivalente 1/3 du SPF
indiqu sur ltiquetage ;
- couvrir les UVA les plus longs, ce
qui correspond une longueur
donde critique minimale de
370 nm.
Les crans totaux peuvent
contenir deux types de filtres:
1- Les filtres chimiques, composs
chimiques organiques formant un
mlange de chromophores qui
absorbent, dispersent et refltent la
lumire ultraviolette, cest le cas
notamment de l'oxybenzone.
2- Les filtres minraux, qui sont
des matriels opaques dont les
blocs physiques refltent la lumire
(comme le talc, l'oxyde de zinc, le
dioxyde de titane, le kaolin).
Pourquoi se protger du soleil ?

A dose raisonnable, le soleil a de
rels effets bnfiques sur la
sant, notamment en jouant un
rle important dans la synthse de
la vitamine D, en ayant un rle
bnfique sur lhumeur et en
amliorant certaines maladies de la
peau, tels le psoriasis et leczma.
Nanmoins, une exposition
exagre et sans protection peut
tre source de nombreux
problmes sanitaires.
A court terme, une exposition
exagre peut provoquer:
un rythme actinique, plus
communment appel " coup de
soleil ",
des photodermatoses : lucites,
phytophotodermatoses, urticaire
solaire...
une immunodpression pouvant
causer des herps et imptigo
estivaux...
des allergies solaires.
A long terme, lexposition aux
rayons ultraviolets (UV) peut
causer plusieurs dgts pouvant
aller jusquau cancer de la peau.
Elle peut tre lorigine
d aggravation de certaines
maladies de la peau (acn,
rosace...) et dun vieillissement
cutan prcoce
(photovieillissement) avec
lapparition de rides profondes et
dune pigmentation irrgulire.
A quoi correspondent les
indices de protection FPS ?
Le FPS (Sun Protection Factor ou
Facteur de Protection Solaire) est
une chelle permettant de
dterminer lintensit de la
protection dun produit solaire.
Le FPS doit normalement tre
mentionn sur l'emballage et varie
en gnral d'un facteur 10 50 et
plus. La valeur maximale actuelle
est de 50 (on parle de SPF 50+). Il
nest pas possible dinscrire sur un
produit solaire un indice suprieur
50. Plus l'indice est lev et plus
la protection solaire est importante.
A titre de comparaison, les crmes
solaires avec un FPS de 15
protgent contre environ 93,3%
des rayons du soleil, tandis que les
produits avec un FPS de 30
protgent contre 96,7% des

rayons. Une protection 100%
nest pas encore possible mme
avec des produits FPS lev.
En plus du FPS, il est trs
important de vrifier le type de
protection que propose le produit.
Plusieurs crmes solaires ne
fournissent pas une protection
suffisante contre les rayons UVA
(une source importante de
mlanomes). Privilgiez toujours
une crme qui protge des UVB et
des UVA.
Comment on dtermine
le FPS ?
Le principe des tests est simple.
Un carr de dix centimtres sur
dix sur le dos de volontaires est
dlimit et une dose de produit
solaire de 2 mg par cm2 est
applique. Les sujets testeurs
sont ensuite exposs des
doses d'UVB croissantes. On
dtermine alors la congestion et
rougeur de la peau
occasionnes par le coup de
soleil et encore visibles 24
heures aprs l'exposition.
L'indice de protection est le
rapport existant entre le temps
ncessaire pour obtenir un coup
de soleil avec et sans produit. Si
par exemple, une personne a un
coup de soleil au bout de 15
minutes sans protection, un
indice de protection (IP) 10
signifie qu'il lui faudra
150 minutes, soit 2 heures 30
pour obtenir le mme coup de
soleil avec la crme solaire.
Comment choisir la protection
solaire adapte?
Deux critres importants doivent
tre pris en compte pour choisir la
protection solaire la plus adapte :
la sensibilit de la peau au soleil et
les conditions dexposition.
1. La sensibilit de la peau au
soleil (phototype) :
Plus la peau est claire, plus il est
ncessaire de se protger du
soleil. On distingue 4 grands types
de peau:
- La peau extrmement sensible au
soleil : type de peau blanc-laiteux,
30
avec des tches de rousseur,

cheveux roux, attrapant toujours
des coups de soleil lors
dexpositions solaires, et pouvant
avoir des antcdents de cancers
cutans.
- La peau sensible au soleil : type
de peau claire, prsence possible
de taches de rousseur, cheveux
blond-vnitien ou auburn, attrapant
souvent des coups de soleil, mais
pouvant avoir un hle.
- La peau intermdiaire : type de
peau claire bronzant assez
facilement, peu sensible aux coups
de soleil, hormis lors dexpositions
intenses.
- La peau assez rsistante : type
de peau mate, qui bronze
facilement et qui nest pas sujet
aux coups de soleil.
2- Les conditions dexposition :
plus lensoleillement est intense,
plus il est recommand de se
protger du soleil, car les risques
court et long termes dpendent
de la dure de lexposition et de la
puissance du soleil (plus ou moins
importante selon la situation
gographique et la saison)
Exposition modre : Vie au grand
air
Exposition importante : Plages,
activits extrieures longues
Exposition extrme : Glaciers,
tropiques
Classification des
produits solaires selon
leur FPS
Faible protection
6 10 (FPS)
Moyenne protection:
15, 20, 25 (FPS)
Exposition
modre
Exposition
importante
Exposition
extrme
Peau
extrmement
sensible
Peau sensible
Haute protection
Trs haute
protection
Trs haute
protection
Moyenne
protection
Haute protection
Trs haute
protection
Peau
intermdiaire
Faible protection
Moyenne
protection
Haute protection
Peau assez
rsistante
Faible protection
Faible protection
Moyenne
protection
La protection solaire recommande (Source: ANSM)

CONSEILS DU PHARMACIEN
Le pharmacien a un rle trs
important jouer dans la
sensibilisation des patients aux
dangers du soleil et limportance
de bien se protger des
rayonnements solaires.
Il doit conseiller aux patients de :
- Renouveler lapplication du
produit toutes les 2 heures et aprs
chaque bain.
- Renouveler chaque t les
produits solaires, car au-del dune
saison, ils saltrent et perdent de
leur efficacit.
- viter de sexposer au soleil lors
des heures densoleillement
maximum, entre 11 h et 16 h.
- Ne pas rester immobile sous le
soleil,
- Porter des lunettes, une
casquette et des vtements pour
une bonne protection (chapeau
larges bords, tee-shirt, etc.),
- viter les lotions aprs-rasage, le
parfum et certains mdicaments
(diurtiques thiazidiques,
antihistaminiques, les cyclines)
avant lexposition car ils favorisent
lirritation et la photosensibilisation.
Quelle forme de produit de

protection solaire choisir ?
Le choix entre crme, spray,
lotion... se fait en fonction de la
surface protger et du confort
dapplication.
En pratique, les crmes sont
utilises pour le visage ; les sticks
pour les lvres, le nez et le contour
des yeux ; les laits, les sprays et
les gels pour le corps.
Prcautions particulires pour
les enfants
- Nexposez jamais un jeune enfant
de moins de 24 mois directement
au soleil.
- Assurez imprativement une
bonne protection par le port de
vtements et daccessoires
protecteurs adapts (ex : T-shirt au
tissage serr, lunettes avec
protection latrale protgeant des
UVA et UVB, chapeau bords
suffisamment larges protgeant le
visage, la nuque et les oreilles).
- Il faut aussi veiller faire boire
trs frquemment un enfant
expos au soleil, une eau
additionne ventuellement de jus
de fruits.
- prfrez les filtres minraux pour
les enfants
- Boire rgulirement de petites

quantits deau.
Haute protection:
30 ou 50 (FPS)
Trs Haute protection:
50+(FPS)
31
La crainte de la toxicomanie :
Obstacle la prise en charge de la douleur du cancer
Professeur Mati Nejmi
Unit de Traitement de la Douleur et de Mdecine Palliative. Clinique Al Farabi - Casablanca
n 1989, lOrgane International de Contrle
des Stupfiants (OICS) en collaboration
avec lOMS a reconnu que les opiodes
ntaient pas suffisamment disponibles dans
le monde, en particulier pour le traitement de
la douleur cancreuse. A lpoque, lOrgane a identifi
un certain nombre dobstacles, notamment les
restrictions lgislatives et rglementaires nationales sur
les stupfiants, linsuffisance des ressources sanitaires
dans certains pays et la formation inadquate des
professionnels de sant.
Or, utilis correctement, un traitement base de
mdicaments antalgiques pourrait soulager la douleur
chez plus de 90% des patients cancreux. En ralit, les
patients continuent souffrir dans le monde entier et
particulirement au Maroc. La raison majeure : des
craintes infondes dutiliser les antalgiques opiodes. La
crainte de la toxicomanie est entretenue par des
informations obsoltes au sujet des opiodes, et cest une
consquence indirecte des campagnes de presse
anti-drogue. Par consquent, un grand nombre de
soignants et de patients croient quil existe un risque rel
de toxicomanie quand on a recours aux opiodes pour
traiter la douleur du cancer.
Pourquoi cette crainte

de la toxicomanie ?
La crainte exagre de la toxicomanie est due
plusieurs facteurs : les efforts lgitimes visant
empcher labus des stupfiants ignorent gnralement
lusage des opiodes des fins thrapeutiques ;
lobsession des mdias concernant les dangers des
drogues ; la confusion gnralise concernant le sens
du terme toxicomanie et le manque de
connaissances des professionnels de la sant
concernant la pharmacologie des opiodes.
On note dans le monde entier des efforts pour rduire le
trafic et la consommation des drogues illicites, et pour
empcher le dtournement et labus des stupfiants.
Dans le pass, ces campagnes de presse ont ignor
limportance de lusage des stupfiants des fins
thrapeutiques pour soulager la douleur. Ce dcalage
peut contribuer limpression que les stupfiants sont
dangereux mme pour des objectifs thrapeutiques
lgitimes, y compris le traitement de la douleur.
Une erreur grave frquemment commise aussi bien par
les professionnels de sant que par le public, est
dutiliser le mot toxicomanie pour dcrire soit la
dpendance physique, soit laccoutumance. Toxicomanie
veut simplement dire dpendance psychologique,
cest--dire lusage compulsif dune substance pour ses
effets euphorisants, et son usage continu malgr des
effets ngatifs. La dpendance physique, elle, est une
consquence physiologique normale dun traitement
chronique base de morphiniques. Laccoutumance
indique un effet rduit dun mdicament administr de
faon continue. Il est regrettable que certains textes
mdicaux et rglementaires sur les stupfiants

dfinissent encore la toxicomanie comme la dpendance
physique, associant ainsi tort la toxicomanie au
traitement de la douleur.
Malgr le progrs du savoir mdical concernant lusage
des opiodes contre la douleur, de nombreux
professionnels de sant ont des connaissances
insuffisantes sur leur pharmacologie et de fait, les
prescrivent, fournissent, ou les administrent de manire
inadquate. Patients, public et certains soignants ont
lide errone que les opiodes sont des mauvais
mdicaments parce quils sont souvent, voire toujours,
associs la toxicomanie et aux activits criminelles.
Pourtant, il a t prouv que les opiodes utiliss
correctement pour traiter la douleur sont efficaces, srs,
et ont un potentiel infime provoquer la toxicomanie.
Consquences de la crainte
de la toxicomanie
Les patients douloureux sont susceptibles de ne pas
recevoir un traitement appropri de leur douleur parce
que le personnel soignant craint den faire des
drogus. Cette crainte peut conduire la prescription
de doses inefficaces ou mme linterruption de la
thrapie base dopiodes. Or, il est trs important que
la douleur soit contrle, car non soulage, elle contribue
au stress, elle est dbilitante et a un effet ngatif gnral
sur la qualit de la vie et sur la capacit vivre chaque
jour pleinement.
Pourtant, il arrive que les patients ne prennent pas leurs
mdicaments temps, quils prennent une dose
infrieure la dose efficace, ou quils ne la prennent pas
du tout par crainte de la toxicomanie. Des travaux ont
dmontr que la famille du malade peut aussi contribuer
au traitement inadquat de la douleur cause dune
crainte infonde de la toxicomanie, de la dpression
respiratoire et de laccoutumance. Cest pourquoi il est
important dapprendre aux patients et leurs familles les
bases de la prise en charge de la douleur et la vritable
nature de la toxicomanie.
Les patients qui rclament une dose supplmentaire de
mdicaments contre la douleur sont parfois considrs
comme des toxicomanes en puissance, alors mme
quils cherchent uniquement mieux soulager leur
douleur. Il est impratif que
les professionnels de la
sant reconnaissent chez
leurs
patients
les
c o m p o r t e m e n t s
associs un soulagement
inefficace de la douleur et
reconnaissent
quun
comportement vritablement
toxicomaniaque est trs rare
chez le patient en tat
douloureux.
34
Utiliser une terminologie correcte

Mdecins et paramdicaux doivent utiliser les termes
corrects avec leurs collgues comme avec leurs patients.
Par exemple, le terme dpendance est, par
lui-mme, imprcis. Il vaut mieux utiliser le terme
dpendance physique pour expliquer les symptmes
de manque. Il vaut mieux aussi viter des termes comme
toxico ou accro qui peuvent stigmatiser un patient
si on les utilise la lgre. Avant toute prsomption de
toxicomanie chez un patient, on doit vrifier que le patient
a t valu correctement. Mme en prsence dun
patient toxicomane, on ne doit pas empcher un
traitement antalgique de la douleur.
Conclusion
Trois tapes pour surmonter

la crainte de la toxicomanie
- La premire tape consiste sinformer : la toxicomanie
est trs rare quand on traite la douleur du cancer avec
des antalgiques opiode ; les antalgiques opiodes
comme la morphine et ses drivs sont srs et efficaces
lorsquils sont prescrits par un professionnel de la sant
qui a reu une formation approprie.
Amliorer le soulagement de la douleur cancreuse

ncessite llimination des craintes irrationnelles
concernant les antalgiques opiodes et la toxicomanie.
Les professionnels de sant doivent tre les premiers
matriser leurs craintes, afin de pouvoir duquer
patients et familles ainsi que les pouvoirs publics et
les responsables de la rglementation. Linformation
relative aux opiodes et la vritable nature de la
toxicomanie doit faire partie de la formation du personnel
soignant pour mettre un terme la confusion et aux ides
errones qui font de la crainte de la toxicomanie le
principal obstacle lusage des opiodes.
- La seconde tape consiste sassurer que chaque

mdecin et son quipe ont une bonne connaissance
pratique des principes daction des opiodes et de leurs
effets secondaires pour contrler la douleur du cancer.
- La troisime tape consiste tre prpar expliquer
tout le monde, et particulirement aux patients et
leurs familles, les faits concernant la prise en charge de
la douleur en relation avec la toxicomanie
La toxicomanie est extrmement rare

Plusieurs travaux ont clairement tabli que la
toxicomanie est rare chez les patients sans pass
toxicomane qui reoivent des opiodes contre la douleur.
Une tude rtrospective a dmontr que sur 24.000
patients de ce type, seulement 7 cas de dpendance
psychologique ont t diagnostiqus. Les patients
cancreux peuvent arrter de prendre des opiodes
quand la douleur sarrte, cest--dire quils ne sont pas
en tat de manque quand ils nont plus besoin de
morphinique pour soulager la douleur.
De plus, lOMS reconnait que lusage thrapeutique
des opiodes est rarement associ au dveloppement de
la dpendance psychologique .
Les opiodes sont srs

La sret des opiodes utiliss long terme est bien
documente. Les opiodes sont remarquablement srs
en comparaison avec un grand nombre dautres
mdicaments. Leffet secondaire le plus notable de
lusage prolong est la constipation. Celle-ci doit tre
prvenue de faon systmatique par un rgime adquat
et un laxatif. Les opiodes sont en fait moins toxiques que
les agents chimiothrapiques.
35
COuVERTuRE
forum de la pharmacie et de la pratique
officinale : la formation autrement
e samedi 21 juin, les Laboratoires Novartis,
en partenariat avec le syndicat des
pharmaciens de la wilaya de Casablanca,
ont organis le Forum de la pharmacie et de
la pratique officinale. Cette manifestation qui
a eu pour thme " Laccompagnement du pharmacien au
service du patient ", a t une prcieuse occasion pour
les pharmaciens dofficine de se runir et de
rencontrer des experts, mais aussi une opportunit de
mettre jour leurs connaissances en assistant aux
confrences et aux ateliers pratiques programms tout
au long du Forum.
Cest Monsieur Mehdi Zaghloul, Directeur gnral de

Novartis-Maroc qui a ouvert la sance inaugurale en
rappelant que lactivit des Laboratoires Novartis est
centre autour du patient et par la mme autour des
professionnels de sant.
Monsieur Jalil Boukhsibi, Head Franchise Primary Care
Novartis Pharma Maroc, a quant lui, souhait la
bienvenue lassistance tout en remerciant
chaleureusement le Directeur gnral de Novartis Maroc,
pour son engagement et tous ses efforts afin de raliser
ce Forum.
Mr Boukhsibi a conclu son intervention en rappelant

lengagement des Laboratoires Novartis ce que ces
formations soient thiques, professionnelles et
continues.
Aprs la sance inaugurale, la formation proprement dite
a pu commencer par la prsentation du Pr Ouafa Mkinsi
, chef du service Rhumatologie du CHU de Casablanca.
La Pr Mkinsi a abord le thme : " Rhumatismes
inflammatoires chroniques, rle du pharmacien . La
deuxime confrence intitule : Prise en charge de
lhypertension artrielle au Maroc : Pharmacien et
prescripteur pour une approche commune. " a t
luvre du professeur Ahmed Bennis, agrg de
cardiologie du CHU de Casablanca.
Laprs midi a t rserv des ateliers pratiques et
interactifs o ont t abords trois thmes: " Lpaule
douloureuse : Cas clinique. " par le Pr Mustapha Fadili ,
" Diabte et Ramadan " par la Pr Zoubida Tazi Mzalek et
" Hypertension artrielle : que faut-il retenir en
pratique ? " par le Pr Ahmed Bennis. Ces ateliers
pratiques ont apport des rponses concrtes un
grand nombre de questions que se posent les
pharmaciens au sein de leur officine.
Pr. Ahmed Bennis en pleine dmonstration lors de latelier pratique ddi lHTA
36
M. Jalil Boukhsibi
M.Mehdi Zaghloul
Pr. E. Louardi et Pr.O. Mkinssi
M. Oulalid El Amri
Pr Zoubida Tazi Mzalek
Pr Mustapha Fadili
37
COuVERTuRE
5me Forum Impact Mental Health Casablanca
u 24 au 26 juin, le Laboratoire Sanofi et
lAssociation Mondiale de Psychiatrie
Sociale ont organis le 5me Forum
IMPACT Mental Health, Casablanca.
Cette manifestation, qui a connu la
participation de 45 experts en sant
mentale venus de 20 pays, a t loccasion de partager
des expriences sur les programmes de prise en charge
des troubles mentaux dans diffrents pays.
Avec 450 millions de personnes souffrant de troubles

mentaux dans le monde, et seulement 20% de malades
bnficiant de soins adapts dans les pays en
dveloppement, la maladie mentale reprsente un
vritable problme de sant publique. Pourtant, avec
des soins adapts et un soutien psychosocial appropri,
la gurison est possible pour la plupart des patients, a
dclar le Professeur Tom Craig, Prsident de
lAssociation Mondiale de Psychiatrie Sociale lors de la
confrence de presse organise le 26 juin en prsence
de Haissam Chraiteh, Directeur Gnral de Sanofi
Maroc.
Conscient de ces difficults, Sanofi a t le premier
grand groupe de sant dvelopper des programmes
spcifiques daccs aux soins en sant mentale dans les
pays en dveloppement.
Au cours de son allocution lors de la confrence de
presse, le docteur Robert Sebbag, Vice-Prsident Accs
au Mdicament de Sanofi, a rappel lengagement de
Sanofi dans lamlioration, la fois, de laccs aux
mdicaments et des soins de qualit, avant de
dclarer: " notre action vise aussi lutter contre la
discrimination de ces malades et les accompagner
dans leur traitement ."
Les programmes de Sanofi ont t lancs dans plusieurs
pays en dveloppement, notamment le Maroc, la
Mauritanie, les Comores, le Benin, le Guatemala, Linde,
lAfrique du sud et Madagascar. Ils se sont fixs quatre
grands objectifs : fdrer, au sein de partenariat, les
diffrents acteurs impliqus dans lamlioration de la
sant mentale, lutter contre les stigmatisations, veiller
la formation des professionnels de sant pour un
meilleur diagnostic et une meilleure prise en charge de
la maladie et rendre les mdicaments accessibles aux
patients les plus dmunis.

Au Maroc, o un peu plus de 40% de la population de
plus de 15 ans souffre, ou a souffert, dau moins un
trouble mental, la sant mentale fait partie des priorits
de la stratgie sectorielle (2012-2016) du ministre de la
Sant marocain. Sanofi apporte son soutien cette
stratgie dans le cadre dun partenariat public-priv. A
ce propos, le Docteur Robert Sebbag a affirm que " les
diffrents acteurs, publics, privs, associatifs,
universitaires, les patients et leur famille doivent travailler
ensemble pour dvelopper des services de sant
mentale notamment au sein des populations les plus
dmunies." avant dajouter : " les projets que nous
menons avec nos partenaires au Maroc, comme dans
beaucoup dautres pays, sont ns de cette mobilisation".
A la fin de la confrence de Presse, Mme Naima
Trachen, prsidente dAMALI (Association Marocaine
pour l'Appui, le Lien et l'Initiation des familles des
personnes souffrant de troubles psychiques) a abord
avec motion la souffrance des patients et leur familles
au quotidien cause des prjugs ports sur les
personnes souffrant de troubles mentaux. La prise en
charge de la maladie mentale ne peut tre efficiente sans
prendre cet aspect de la maladie en compte. Cest la
raison pour laquelle lAssociation Mondiale de
Psychiatrie Sociale et Sanofi se sont associs, depuis
2009, travers le projet FAST (Fight Against Stigma)
pour lutter contre la stigmatisation et la discrimination
dont peuvent souffrir les personnes atteintes de troubles
mentaux.
A la diffrence des autres maladies, la maladie mentale
nimpacte pas uniquement le patient. Elle bouleverse les
familles de malades et peut avoir des rpercussions
nfastes sur toute la socit. Un patient non soign ou
mal soign cote beaucoup plus sa famille et la
socit quun patient bien pris en charge. Mais pour
atteindre cet objectif, tous les acteurs intervenant dans
lamlioration de la sant mentale doivent tre mis
contribution. La sensibilisation, la formation des
professionnels de sant, laccessibilit aux soins et la
lutte contre la stigmatisation de la maladie mentale
doivent tre les maitres-mots pour remdier cette
pathologie dont personne nest labri.
38
Pr. Driss Moussaoui,

Prsident de lAssociation Marocaine de Psychiatrie sociale
M. Haissam Chraiteh,
Directeur Gnral de Sanofi - Maroc
Dr. Robert Sebbag,

Vice-Prsident , Accs au Mdicament de Sanofi
Mme Naima Trachen,

prsidente dAMALI
M. Tom Craig,
Prsident de lAssociation Mondiale de Psychiatrie Sociale
39
INTERVIEWDEM.OMARSEFIANI
Chef de Projet- SOBRUS
Transition PPM-PPV :
lheure de vrit pour les informaticiens...
Rdaction dInfosant :
Le passage PPM-PPV na pas t de tout
repos
pour
les
pharmaciens,
les
grossistes-rpartiteurs et les industriels.
Quen est-il pour les diteurs de logiciels de
gestion de pharmacie?
M. Omar SefianI : Ensemble, nous avons
travers une priode trs difficile. Si la transition
a pes trs lourd, non seulement sur les
officines, mais sur tous les intervenants du
secteur pharmaceutique, elle nous a aussi rendu
plus forts, car cette preuve nous a appris tre
plus flexibles et plus ractifs dans notre gestion
quotidienne, et nous a permis de nous armer
doutils volutifs.
Une grande confusion a prcd le changement
des prix et les tapes de mise en application des
nouvelles rglementations issues du dcret de
loi N 2-13-852 relatif aux conditions et aux
modalits de fixation du prix public de vente des
mdicaments, qui est entr en vigueur le 09 Juin
2014. Le scnario trac et les dates limites de
chaque opration se sont avrs surralistes et
difficile tenir.
Les pharmaciens dofficine se sont retrouvs
confronts plusieurs challenges. Ils comptaient
beaucoup sur leurs logiciels de gestion, dont
Sobrus Pharma, pour raliser toutes les
modifications qui simposaient par rapport aux
nouveaux prix, aux nouvelles marges et aux
avoirs, tout en veillant a ce que le stock de
mdicament soit juste.
Seulement, vu les courts dlais impartis pour
raliser tous ces changements, le besoin en
matire dassistance et daccompagnement
sest amplifi et plusieurs prestataires se sont
retrouvs largement dpasss par cette forte
pression.
Pour rpondre temps et de manire efficiente
aux attentes de nos clients, notre socit a suivi
de trs prs les nouveaux dveloppements et a
mis en place une stratgie d'intervention sur
mesure.
Cette stratgie a ncessit le redploiement de

la structure et llargissement de la taille des
quipes en charge du bon suivi de la transition.
Notre jeune socit a su mettre en preuve son
expertise dans les nouvelles technologies et les
systmes dinformation en crant une cellule
spcialise pour accompagner les pharmaciens
dans toutes les tapes du processus du
changement.
Dans un premier temps, la liste des nouveaux
taux
de
marge
a
t
paramtre
automatiquement et les produits ont t
transfrs directement partir des anciens PPH
vers les nouveaux, pour laisser place la
nouvelle formule de compensation. Cette
opration a t excute le 17 mai et sest faite
instantanment chez tous nos clients en moins
de 15 secondes!
Le 9 juin, date du dbut effectif de lapplication
du dcret de baisse des prix, et fidle sa
campagne : Pour une transition vers le PPV
sans migraine, notre quipe a officiellement
rendu disponible les mdicaments sous leur
nouvelle forme incluant la compensation de
marge et la baisse prvue des prix public de
vente.
Lquipe Sobrus est fire et trs satisfaite de la
russite de cette difficile transition. Grce a notre
expertise, notre srieux et notre ractivit, nous
avons permis nos clients et partenaires un
important gain de temps. Lors de cette
opration, aucune installation supplmentaire
na t ncessaire pour les pharmaciens et la
modification manuelle des prix et des marges
par les pharmaciens a t remplace par une
gestion automatique et en temps rel. Ceci a t
rendu possible car nous sommes un des rares
diteurs dployer ce type de technologie au
service des officines du Maroc. Cette
technologie qui demeure malheureusement mal
connue, sest avre comme la meilleure
plate-forme pour garder le plus de ractivit et
de proximit avec le rseau des officines
partenaires.
40
Les outils du marketing en officine
Le marketing: cest un tat desprit et laction vient la fin
Par Mme Dalal Chrabi, Pharmacienne dofficine
Avec le dbut dapplication du dcret de la baisse des prix des mdicaments et le changement de leur marge, le
pharmacien dofficine marocain risque dtre confront un contexte de plus en plus difficile. Ce nouveau contexte
doit le pousser choisir une stratgie de dveloppement efficiente, avec une dmarche oprationnelle pour son
officine afin de lui assurer une bonne gestion.
Pour cela, et comme pour toute entreprise bien gre, il est important dacqurir des outils marketing qui permettent
de comprendre le march, de ladapter et de le reconqurir.
Avant de choisir une stratgie de dveloppement et mettre en place un plan marketing, il faut dabord avoir
lil critique et dterminer des objectifs clairs et applicables long terme, en passant par des tapes bien
prcises. Ces tapes sont au nombre de quatre :
1- Lanalyse,
2- La rflexion,
3- La planification,
4- Et la mise en application.
Dans ce numro dInfosant, on abordera les deux premires tapes (lanalyse et la rflexion). Les deux
autres tapes seront traites dans notre prochain numro.
I- LANALYSE
On distingue deux types danalyse de lenvironnement de lofficine : Lanalyse de lenvironnement interne et
externe. Ces analyses permettent au pharmacien didentifier ses forces et ses faiblesses, d viter de se lancer
dans des investissements en se donnant toutes les chances de russite.
A- Lenvironnement interne :
Concernant lenvironnement interne, on met laccent particulirement sur le personnel et le merchandising.
Le Personnel :
Le personnel doit tre performant, convaincant et persuasif. Il est important quil sache bien couter la
patientle, comprendre ses besoins et avoir la capacit de sadapter tous les types de personnes afin de
pouvoir leur prodiguer des conseils pertinents et personnaliss. Les employs en pharmacie doivent rpondre
leurs attentes et les satisfaire, et ce afin dattirer et de fidliser les clients.
Quand le personnel ne rpond pas ces critres, il faudrait remdier ses carences, notamment par
lencadrement, la formation et parfois par lintressement.
Le Merchandising :
Le merchandising est une technique qui fait booster les ventes et qui aide provoquer la pulsion dachat
des produits. Et ceci, en leurs reservant une prsentation optimale dans les espaces rservs au
merchandising et qui sont : la vitrine, les rayons et le
comptoir.
Aujourdhui, on parle d open merchandising : le
pharmacien doit se mettre la place du client/
consommateur, et comprendre sa manire dacheter avant
de structurer son offre.
Ensuite, le pharmacien doit tre conscient que le patient na
pas besoin dun produit mais dune solution, qui inclut un
produit, un service, ou les deux.
Et le pralable pour apporter des solutions pertinentes, cest
de bien identifier le besoin, et ensuite dadopter la manire
efficace dy rpondre.
42
42
B- Lenvironnement externe
Les clients :
Il est indispensable pour le pharmacien de bien
connaitre ses clients : leur tranche dge, leur
classe sociale, leur pouvoir dachat, leur niveau
intellectuel, le nombre denfants par famille, les
ventuelles naissancesetc. Il doit bien
connaitre la zone de chalandise de son officine
afin dquilibrer et dadapter son stock de
produits pour rpondre leurs besoins.
revanche, louverture dun espace para ou la

cration dune nouvelle pharmacie dans sa
zone de chalandise sont des menaces qui
ncessitent une grande vigilance et une
stratgie bien dfinie pour ne pas subir un
impact ngatif sur son chiffre daffaires, ou du
moins pour le limiter.
II- RfLChIR
Aprs lanalyse et juste avant de passer la

phase de planification, il est important pour le
pharmacien de prendre le temps de rflchir
Les prescripteurs :
aux moyens quil doit mettre en uvre pour:
Il est important de connaitre les prescripteurs
- Redynamiser son officine en y organisant par
qui environnent lofficine : mdecins
exemple des animations aux thmes varis et
gnralistes ou spcialistes, hpitaux et
de faon rgulire.
centres de sant. Ceci va lui permettre de
- Reconqurir et fidliser sa patientle en
mettre la disposition des malades, les
veillant sa satisfaction. Pour y arriver, il faut
produits les plus prescrits et de miser sur des
largir et personnaliser le conseil thrapeutique
produits
qui
lors de la dispensapermettent
de
tion dordonnance et
dvelopper
le
accompagner
le
Ne soyez ni actifs, ni ractifs,
conseil associ
patient
le
mieux
mais plutt proactifs.
lordonnance.
possible.
Ainsi, pour une
pharmacie proximit dun pdiatre par
- Choisir de nouveaux domaines dactivit,
exemple, il faut quil y ait un large choix de
notamment
la
dermo-cosmtique,
laits pour bb. Malgr sa faible marge, ce derlorthopdie,
laromathrapie,
la
nier doit tre considr comme un produit
phytothrapie, la dittique et les produits bio,
dappel.
et ce afin dattirer et datteindre des clients
Idem pour les vaccins, le pharmacien doit
hors zone de chalandise.
mettre en place tous les vaccins pour
- Proposer aux clients dautres services
rpondre la demande. Cette offre va
comme: le contrle de la tension artrielle et de
permettre au pharmacien de recruter de
la glycmie, la mise en place dun pse
nouveaux clients en rpondant leurs besoins,
personne et dun pse bb et la rservation
et par la suite cela va lui permettre de
dun espace de confidentialit pour pouvoir
dvelopper la puriculture.
couter les clients.
Il ne faut pas ngliger la formation continue du
Lentourage:
pharmacien et de toute lquipe officinale qui
Hormis les prescripteurs, le pharmacien doit
doit se faire de manire rgulire pour la mise
connaitre tout ce qui entoure son officine afin
jour des connaissances. Et il ne faut pas
destimer son potentiel client et de cerner les
hsiter faire rgulirement des sondages
besoins (une mosque, une cole, une
auprs des patients pour dterminer leur degr
administration, .).
de satisfaction, leurs attentes et leurs
Par exemple, une pharmacie proximit dune
propositions.
salle du sport peut proposer une large gamme
de produits de musculation, des complments
A la fin de la rflexion, il est important
alimentaires et des produits damincissement
didentifier et de bien tudier chaque ide afin
en introduisant tous les articles et les
dviter de sengager dans des voies sans
accessoires qui vont avec.
issues.
Avant
ladoption
dune
stratgie
de
dveloppement en officine, le pharmacien doit
aussi prendre en considration, les ventuelles
opportunits et menaces qui entourent sa
pharmacie et essayer de faire preuve
danticipation afin de fidliser ses clients et en
attirer dautres.
Linstallation dun nouveau mdecin, dun
nouveau centre de sant, dune nouvelle
rsidence ou dun centre commercial sont des
opportunits dont il faut savoir tirer profit. En
Il y a 4 types de pharmaciens
1- Ceux qui crent les vnements,
2- Ceux qui les voient se produire
et ragissent,
3- Ceux qui les voient se produire mais
ne ragissent pas,
4- Et ceux qui ne savent mme pas ce
qui sest pass.
43
Remde ou poison?
Par M. Ali Asdadi
Pharmacien dofficine
Diplme en dermopharmacie
et dermocosmtique
Diplme en cosmtique naturelle
PhD graduate en pharmacologie des extraits
naturels
Absinthe
lheure o circule lide que les plantes, en opposition aux mdicaments de synthse,
gurissent ncessairement en douceur, il est important de rappeler que les plantes
mdicinales contiennent des substances actives puissantes et potentiellement dangereuses si
elles ne sont pas utilises bon escient. Une substance nest pas moins dangereuse sous
prtexte quelle vient de la nature. La comptence du pharmacien, doit contribuer
promouvoir la sant publique et la qualit des soins, dans cette discipline tendue quest la
phytothrapie.
Nom latin
Artemisia absinthium L., 1753
Noms vernaculaires (Fr.)
Absinthe, Grande absinthe, herbe sainte, armoise amre
Noms vernaculaires (Ar.)
Chiba, Chajrat maryam
Famille
Astraces
Photo de la plante
44
PRSENTATION
Labsinthe (Artemisia absinthium) est un petit arbuste
vivace, au port touffu, de couleur vert cendre, pouvant
atteindre 1 m de hauteur. Elle est originaire dEurope
mais pousse galement en Asie et en Afrique. Labsinthe
appartient la famille des Astraces et au genre
Artemisia qui est compos dun grand nombre
dherbaces de petite taille dont quelques 280 espces
se rencontrent dans lhmisphre nord ; elles sont trs
rpandues en zones arides. La floraison survient
gnralement entre Juillet et Aot. Les fruits sont des
aknes. Au Maroc, cest la forme cultive de labsinthe
qui est utilise pour aromatiser le th surtout en priode
hivernale.
UTILISATIONHISTORIQUE
Labsinthe tait utilise pour ses vertus aphrodisiaque,
tonique,
antispasmodique,
anti-inflammatoire,
antiseptique, insecticide. Elle est galement utilise en
cas dindigestion ou de perte d'apptit, . L'infusion est utilise
comme
fbrifuge,
vermifuge
et
emmnagogue, hpato-protecteur, cholrtique et
eupeptique, flatulence, et sutilise en gnral en infusion.
EFFETS INDSIRABLES :
ventuellement observs en cas de surdosage, et
surtout lis la toxicit intrinsque de la thuyone ;
nanmoins, les infusions et les prparations aqueuses
n'en contiennent que des traces et prsentent de fait un
risque toxique trs limit.
Le thuyone, provoque de vives excitations du systme
nerveux, suivies de bref dlai dinconscience et de
convulsion gnralise.
Les symptmes sont caractriss par des
vomissements, des crampes gastriques et intestinales,
de la rtention urinaire, et dans les cas graves, des
vertiges et des troubles rnaux et du systme nerveux
central (convulsions).
En raison de leurs effets nfastes pour la sant, surtout
en cas d'utilisation prolonge ("absinthisme"), les
extraits alcooliques d'absinthe et les solutions
alcooliques d'huile essentielle (liqueur d'absinthe...) sont
interdits dans de nombreux pays, dont la France (dcret
86-778 du 08/06/1986, rglementant de faon restrictive
la dlivrance au public).
CONSTITUANTS :
Substances amres :
- Lactones sesquiterpniques dimres de type
guaianolide : absinthine (dimre de l'artabsine)
Lactones
sesquiterpniques
monomres
:
artanolide,dsactylglobicine, parishine B et C et
matricine. Par entranement la vapeur d'eau, la
majeure partie de ses composs labiles se transforme
en chamazulne de couleur bleue.
Huile essentielle : -thuyone, thuyol, linalol, cinole,
-bisabolol...
Flavonodes divers
Acides phnols : acide cafique
INDICATIONS :
Traditionnellement utilis pour
stimuler l'apptit, calmer les
douleurs, dans la grippe, pour
loigner les puces, mites et
moustique, en cas de mal de
transport, antiparasitaire
intestinale, dans les
piqres dinsectes et dans les
rgles insuffisantes ou douloureuses.
Concernant la recherche
scientifique moderne, elle na pas montr
une relle efficacit, toutefois elle est
prometteuse quant lactivit
antioxydante, antimicrobienne et
antifongique. Dautre part, les acides phnoliques ont dmontr leur responsabilit
des effets
cholrtiques et cholagogues de la
plante chez les rats.
RFRENCES
1 BEZANGER-BEAUQUESNE L., PINKAS M., TORCK
M., TROTIN F., 1990. Plantes mdicinales des rgions
tempres. d. Maloine.
BEZANGER-BEAUQUESNE L., PINKAS M., TORCK
M., 1986. Les plantes dans la thrapeutique moderne.
d. Maloine.
BLAMEY M., GREY-WILSON C., 1991. La flore
d'Europe occidentale. d. Arthaud.
BRUNETON J., 2002. Phytothrapie - Les donnes de
l'valuation. d. Tec et Doc et EMI.
BRUNETON J., 1999. Pharmacognosie - Phytochimie
- Plantes mdicinales. d. Tec et Doc et EMI.
BRUNETON J., 1987. lments de phytochimie et de
pharmacognosie. d. Techn. Doc. Lavoisier.
Les Cahiers de l'Agence 3 - Mdicaments base de
plantes. 1998. Agence du Mdicament, Paris.
DORVAULT F., 1978. L'officine. d. Vigot, Paris.
ESCOP. 1996 - 1997. Monographs on the medicinal
uses of plant drugs. ESCOP, Centre for
Complementary Health Studies, University of Exeter,
UK.
PELT J. M., 1983. Drogues et plantes magiques. d.
Fayard, Paris.
Pharmacope Europenne 1997, 3e dition et
complments 1998 et 1999. Conseil de l'Europe,
Strasbourg.
Pharmacope Franaise. dition en vigueur.
Imprimerie Maisonneuve, Sainte-Ruffine.
ROMBI M., 1991. 100 plantes mdicinales.
Composition, mode d'action et intrt thrapeutique.
d. Romard, Nice.
SEVENET T., 1994. Plantes, molcules et mdicaments. Nathan, CNRS ditions, Paris.
45
Sit-in des pharmaciens de Casablanca contre lanarchie des horaires

26 juin 2014
PROChAINSVENEMENTS
2mes Journes Internationales
Francophones de Strilisation
Date : 12 & 13 septembre 2014
Lieu : Htel Palm Plaza
Ville : Marrakech
Pays : Maroc
Site Internet : www.beyondcom.ma
Premire Journe
Scientifique de la socit Marocaine
de Management
Date: 20 septembre 2014
Thme : "L'apport des sciences de
gestion dans la prennit et le
dveloppement de l'entreprise
pharmaceutique"
Lieu: RABAT
Lieu: [email protected]
Site Internet : www.smmaph.org
1er Meeting de pharmacovigilance

Arabe
Date : 22-26 septembre 2014
Lieu : Amphithtre du CAPM
Tl. : +212 5 37 77 71 69
Fax : +212 5 37 77 71 79
Email : [email protected]
Adresse : Rue Lamfadel Cherkaoui
BP 6671 - Rabat Instituts,
Madinat Al Irfane Rabat
Site Internet: www.capm.ma
47
Arrt sur une image

Les jours se suivent et se ressemblent!
Photo prise Casablanca durant un sit-in de protestation contre un chanage en 2007
epuis une quinzaine dannes, les pharmaciens soucieux du respect de la loi se sont
dmens comme ils ont pu pour que certains pharmaciens dofficine renouent avec lordre
et la discipline.
Malheureusement, ctait sans compter avec le pouvoir de nuisance dune

poigne de pharmaciens faisant fi des rgles lmentaires de dontologie et de limage
peu rjouissante quils peuvent vhiculer de la pharmacie et des pharmaciens.
Si par le pass, certains se sont sucrs avec des conventions illgales, au vu et au su de tout le monde,
dautres nont pas hsit octroyer des remises illgales pour dtourner la clientle de leurs voisins ou
pratiquer des horaires la carte.
Aujourdhui, au lieu de satteler laborer un vrai projet davenir pour sauver la profession, les instances
professionnelles et particulirement les syndicats perdent un temps inimaginable essayer davoir raison de
la convoitise dmesure de cette minorit.
Le 24 juin dernier, les pharmaciens de Casablanca ont fait un sit-in devant la wilaya pour manifester leur
mcontentement vis--vis des dpassements des horaires officiels douvertures et de fermetures pratiqus
par certains pharmaciens.
Malheureusement, en labsence de vrais conseils de lordre capables de rguler la profession et dune vraie
culture de dialogue et de solidarit, certains pharmaciens continueront donner une pitre image dune
profession qui voit, de jour en jour, ses lettres de noblesse se perdre dans les mandres de pratiques peu
compatibles avec un excercice officinal thique .
48
Toto
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conforme aux normes lgales relatives lordonnance

(2) Article 18: (Dahir du 2 dcembre 1922 relatif

En conclusion, les substances psychotropes, vu leur