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I -

U.F.R. DES SCIENCES DE LA VIE ET DE LA TERRE


INSTITUT DE GOLOGIE
STRASBOURG

THSE

prsente 1
L'UNIVERSITLOUISPASTEUR
titre de
pourobtenirle

DOCTEURDEL'UNIVERSITLOUISPASTEUR
DE STRASBOURG
Mention:
Gologie

Pdologie

Par

Pascal PODWOJEWSKI

LES VERTISOLS GYPSE DE NOUVELLE CALDONIE


DANS LEUR ENVIRONNEMENT PDOLOGIQUE.

Soutenuepubliquement

MM

le 6 novembre 1992 devantlaCommissiond'Examen:

C. CHEVERRY
AH
. ERBILLON
M. L A T H A M
J. L U C A S
MMEH.
PAQUET

Rapporteur
externe
Rapporteur
externe
Examinateur
Directeurdethese
Examinateur

TDMI05
Editions de IORSTOM
LINSTITUT FRANCAIS DE RECHERCHE SCIENTIFIQUE
POUR LE DVELOPPEMENT EN COOPRATION

Collection :

Travaux et Documents Microdits


PARIS 1993
ISBN :2-7099-1 166-3
O ORSTOM

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((

CeLa loi du 11 mars 1957 nautorisant, aux termes des alinas 2


et 3 de larticle 41, dune part, que les ((copies ou reproductions
strictement rserves lusage priv du copiste et
non destines uneutilisationcollective))et,dautrepart,
que les
analyseset lescourtescitationsdansunbutdexempleet
dillustration,((toutereprsentation ou reproductionintgrale,
ou partielle, faite sans le consentement de lauteur ou de ses
ayants droit ou ayants cause, est illicite)) (alina1 er de larticle
40).
<< Cette reprsentation ou reproduction, par quelque procd
que ce soit, constituerait donc une contrefaon sanctionne
par
les articles 425 et suivants du Code pnal.),

%R rn6rnoire original de la thse est accompap6 d'un second volume (tome 2) eonstitu6

7 pages d'annexes (descriptions de profils et r6sdtats analytiques). Ces amexes


sont csndtables dans les lieux suivants :

, service dmumentation, 72 route d'Aulnay, 93143Bondy.


- ORSTOM, sewice documentation, B.P. 5045,34032 Montpellier.
, service docmentation, B.P. A5, Nsurn6a, Nou%relle-@d6donie.
- BNU, section des sciences
et techniques, 2 me BlaisePascal, 67050 Strasbourg.
- Bibliothque de l'Institut de gkologie, 1 me Blessig, 670
, sewice documentation,B.P. 6009,45668 Orl4ans.
- CNRS, PNIST, 2 all& du parc de Brahis, 54514 Vandoeuvre-les-Nancy.
- Smi6t G6ologique de France, 77, me Claude Bernard, 75005 Paris.

III

Lorsque ,frais moulu de ma premire anne d'lve ORSTOM,


j e me suis install
j e ne
pour la premire fois dans leDC 1O d'UTA destination de1'autre bout du monde,
savais pas qu'en m'installant du ct gauchede l'appareil, aprs plus de 22 heures de
vol, lapremire photo du ''caillou" que
j'allais prendre autravers du hublot,pendant la
phase d'approche de l'appareilsur l'aroport deLa Tontouta,fitprcisment celle de la
valle de la Oua-Tom o j'allais effectuer ma premire rencontre avec les vertisols
gypse.
Ce fut Marc LATHAM qui m'accueillit l'aroport, cef i t aussi Marc qui me fit
connatre etaimer la Nouvelle Caldonie. Enfin, ce
fut l'instigateur de cette thse car il
m'apropos, commepremier terrain
de stage, la cartographie deEa valle de la Om-Tom,
o des problmes de selsavaient t entrevus. AEa suite de ce choixjudicieux, il a guid
mes premiers pas et surtout a t le premier remettre en cause l'origine marine
vaporitique du gypse. tait
Il cepoint convaincu de l'apportdes embruns qu'ilm'avait
demand de laver le toit
en tle d'une caseproximit de la squence de Tiar pour en
recueillir les sels!
La premire prospection s'est droule avec Pierre MERCKX qui nous a quitt
trop rapidement et dont
j e tiens saluer Ea mmoire.
Puis cef i t le terrain et encore le terrain,barbelk
les
dans la prairie et des
trous, des
petits trous, des moyens trous,des grands trous, avec tous mes collgues
pdologues. A
l'actif de1'qul;ae:plus d'un millier en une dizaine d'annes,y transformant lessols de
Nouvelle Caldonie en gruyre suisse o nous trouvmes grenouilles, lzards, souris,
mais aussi faon et mme vache .... et souvent de la boue, beaucoup de boue .... C'est
ainsi que nous pouvions tester le gonflement des vertisols : aprs une pluie, le trou
s'tait-il ou non rebouch???...
J'ai ainsipu partager mes ides, le volant, les outils et le casse-crote Joseph
avec
BALK l'homme de Mouli, Dudley NICHOLLS, le N0 Hbridais, et mes collgues
"expatris" Bernard DENIS, Michel FROMAGET, Herv LE MARTRET, Didier
BLAVET, auteurdupetit lexigue cit en appendice, avec une mention spciale
pour Alain
BEAUDOU et Emmanuel (Manu) BOURDON. Alain m'a tempr dans mes certitudes
grce sa rgueur scient@que tantsur le terrain que dans le laboratoire.m'a
Il convaincu
d'adopter sa mthodologie or&inalepour la descdption des paysages
et des sols. Quant
Manu, ce fut un compagnon de tous les instants, lefaiseur hroque de lames minces,
devenantpour un temps leroi de la cuirasse, mais a, c'est encore une autre histoire.

A chaque retour de mission, le laboratoire de Nouma fut la premire tape du


prble des chantillons. A ce propos, j e tiens remercier l'ensembledes personnes du
laboratoire dont Jacques CHANUT, Michel MARLY et Jean PETARD avec lequelj e me
suis trs longuement entretenu pour finalement tester avec succs de nouvelles
mthodologies analytiques. Il y eut galement des discussions animes avec mes
collgues gologues du bout du couloir qui se sont tendues l'tage infrieur
l'agronomie reprsente par Bernard BONZON et avec la botanique reprsente par
Tanguy J M F m et Jean Marie VEILLON.
Fuis, vint le retour en France. Claude CHEVERRY tait mon
'parrain scienttjique"
durant mes premires annes d'"0rstomien''. Alors que j e visitais son laboratoire
Rennes, il m 'a chaudement recommand depasser une thse et m'a suggr
l'institut de
gologie de Strasbourg comme une option intressante. Ds mon premier passage
Strasbourg, le professeur Jacques LUCAS, fut aussitt intresspar la thmatique des
vertisols gypse et a accept
de diriger cette thse. Par ses interrogations
etpar son souci
de la prcision, il m'a amen mieux ordonner mes ides. Tous deux mritent ma
profonde reconnaissance et j e les remercie d'avoir pu me guider dans ma dmarche
scientlpque.

Je remercie Hlne PAQUETd'avoirpris une part importante dans la ralisation


de
ce travail. Sans doute lui rappelait-il quelquesbons souvenirs de vertkok et de solonetz
solodiss.
de mes visites au C W B de Nancy, haut-lieu de ma formation initiale,
SN, directeur du centre, s'est toujours montri comme un esprit curieux,
intresse' par les spe"ljd'i@itksgochimiques de sols no Cale'doniens. Je tiens &i lai
aprimer ma gratitudepour avoirjuge' ce travail.
Je suis galement reconnaissant 6 tous ces qui ont contribu d l'achvement de ce
mmoire :
'

G de Nancy, g ur ~n'avoir consacre' un grernd


urne'es m'e'clairer sur la gochimie isotopique du soupe et d Bertrand
our les analyses de ces isotopes.

mon coll@pe ge'ographe, Jacques %%TIS, avec lequelje regrette de n 'avoirpas


fait sz@kmment de terrain ;now avons longuement associnos donne's; lui pourle
Nord moipour le Sadpour des conclusionstrs convergentes.

- A Frdric BAL
avec qui j'ai pu m'entretenir a Orsay et qui m'a fait
d a zones littorales.
partager son exprience
- Au professeur ROGNON, pour notre discussion fructueuse en matire de
pale'oclim& et de dp6ts oliem.

- A mes colligues Orstorniens de BondJj dont Mireille DELAUNE, la reine des


mine'raux lourds ; rc FOURNIER, son laboratoire
excellents conseikp les interprtations de mes datations ;Marie
Grard ~ E L ~ I E ~ ples
o umesures
r
au re'tractomtre
;
mais aussi d Ginette
ST pour les RX d Annie
LSCAT'dpoekr le
"dpannages': en
- A mes collgues duCGS de Strmbourg ;

aux "thsards" u i m 'ont aid entre deux cafi?s9h Laurent


"vaporis" qua
&re "crelkx" en
'a consacr quelques soiries tardives a urne re'daction

ses magn@quesphotos de
d Phil@pe
U et
ses interprktations des rayons X mme efectus sur lame mince, d Gilles ~~R~~ et
ses spectres de d@&raction;
Auxdessinateurs, sans lesquels cette thse n'aurait pas fire allure, ci
M. H ~ ~ dont
~ le bnvolat
E ~ force
,
mon admiration, h Yves PENVERN et surtout d
Marikz L
E qui a russi d transformer des cristaux de gypse en oeuvre d'art.
A tous cem qui ont contribue' de prs ou de loin ri kk construction de cet ouvrage

PAGE
INTRODUCTION

...............

CHAPITRE PREMIER
Cadre gnral de l'tude
I .INTRODUCTION.................................................................................................................................
II .LES VERTISOLS ................................................................................................................................
III - CONDITIONS NECESSAIRES A LA MISE EN PLACEDES VERTISOLS.................................

........................................................................................................................................

3
3

5
7

PREMIERE PARTIE : LES SOLS


Localisation. morphologie. caractres analytiques
...............................................

21

CHAPITRE DEUX
ETUDE MORPHO-PEDOLOGIQUE DE LA REGION DE TIARE
I .LOCALISATION .PRESENTATION ...............................................................................................
II - DESCRIPTION MORPHOLOGIQUE DES SOLS ..........................................................................
III - PROPRIETES ANALYTIQUES DES SOLS ..................................................................................
IV - CONCLUSION ................................................................................................................................

23
23
23
34
47

CHAPITRE TROIS
ETUDE MORPHO-PEDOLOGJQUE DE L'ILE LEPREDOUR
I .LOCALISATION .PRESENTATION...............................................................................................
II .DESCRIPTION MORPHOLOGIQUE DES SOLS ..........................................................................
III - PROPNETES ANALYTIQUES DES SOLS ..................................................................................
IV - CONCLUSION ................................................................................................................................

51
51
54
68
86

CHAPITRE QUATRE
ETUDE MORPHO-PEDOLOGIQUE DE LA
BASSE VALLEE DELA TAMOA
I .LOCALISATION .PRESENTATION ...............................................................................................
II .DESCRIPTION DES SOLS..............................................................................................................
III .PROPHETES ANALYTIQUES DES SOLS ................................................................................
IV .CONCLUSION ..............................................................................................................................

93
93
97
106
132

DEUXIEME PARTIE
Origine. fonctionnementet volution dessols

135

............................................................

...................................................................

.....................................

...............................................

CHAPITRE CINQ
RECONSTITUTION HISTORIQUEDU PAYSAGE ET DES CONSTITUANTS
I .LES VERTISOLS ET L'ORIGINE MARINE..................................................................................
II .AGE DESVERTISOLS A GYPSE .................................................................................................
III .CONCLUSION...............................................................................................................................

..................

CHAPITRE SIX
ORIGINE DU GYPSE DANS LES VERTISOLS CALCIMAGNESIENS DE NOUVELLE
CALEDONIE ......................................................................................................................................................
I .LES PRINCIPAUX MODESDE FORMATION DU GYPSE ........................................................
II .LES CARACTERISTIQUES ISOTOPIQUES DUSOUFRE DANS LE GYPSE.........................
III .DISCUSSION .................................................................................................................................
IV .CONCLUSION ..............................................................................................................................

137

137
143
176

178
178
185
191
195

VI
CHAPITRE SEPT
MISE EN PLACE DES VERTISOES: ET DU GYPSE. EVOLUTION ACTUELLE DES SOLS
I .MECANISME DE LB MISE EN PLACE DES WRTISOLS .........................................................
II .MECANISME DE LA MISE EN PLACE DUGYPSE ..................................................................
III .EVOLUTION ACTUELLE DES PAlSAGES ET DES SOLS ....................................................
IV .CONCLUSION ..............................................................................................................................

............. 198

...........................................................................................................................

CONCLUSION GENERBLE
I .LES VERTISOES..............................................................................................................................
II .LES ELEMENTS FIGURfIS ...........................................................................................................
III .LES WRTISOLS A GYPSE, ENREGISTREUFS DES PALEBCLIMATS................................
IV .PEACE DES VERTISOLS A S E DANS EA PEDOGENESE TROPICALE ......................

E .............................................................................................................................................
ue des termes techniques......................................................................................................

TABLES ..............................................................................................................................................................

198
199
206
213

215
216
216
218
219
221
239
251

Actuel troisime producteur mondial de nickel, la Nouvelle Caldonie


fond
a son
activit conomique presque exclusivement
sur l'extraction de ce minerai.
Pour se dgager de la trop grande dpendance d'une mono-activit soumise la
variabilit des cours du minerai, ce territoire tente depuis la fin des annes 1970 de
rquilibrer les diffrents secteurs d'activit dont celui de l'agriculture qui ne reprsentait
en 1985 que5% du PIB de l'archipel.
Or la faible part de l'agriculture no-caldonienne n'est pas explicable seulement par
le dsintrtde la population pour ce secteur d'activit concurrenc par l'attrait de la mine
et de ses activits annexes, par l'troitesse du march, par le manque de personnel
qualifi ; les contraintes pdo-climatiques svres reprsentent probablement
le handicap
majeur pour la promotion de ce secteur. La pluviomtrie est trs fluctuante et les
scheresses prolonges alternent avec des pisodes trs humides ponctus par le passage
de cyclones tropicaux. Les pentes souvent fortes, la faible paisseur des sols, leur
variabilit spatiale importante, la fertilit naturelle rduite par des carences chroniques en
phosphore et en azote, les excs d'acidit et d'aluminium changeable, ainsi que les
spcificits lies l'extension des pridotites - des sols trs riches en oxydes ou
hydroxydes de fer et des sols hypermagnsiens pour lesquels les rfrences en matire
d'utilisation agronomique sont restreintes
- : tous ces caractres contribuent limiter le
dveloppement des activits agricoles.
A partir des annes 1977-1978, la principale activit des pdologues
deTOM a
ORSTO
donc t l'tablissement d'une cartographie de semi-dtail (1/50 O00 1/25 000) de
zones reprsentatives des diffrents paysages de l'archipel.
sur la cte ouest, les vertisols, appels
Au cours de cet inventaire, il s'est avr que
localement "argiles noires", prsentaient
un potentiel intressant, cependant peu exploit
alors que dans d'autres rgions du monde, y compris sur le continent australien tout
proche, ces sols comptent parmi les plus fertiles.
En effet, les vertisols occupent des surfaces planes ou faible pente ; facilement
mcanisables, ils sont profonds, peu sensibles
Erosion, aisment accessibleset offrent
souvent des possibilits d'irrigation (en particulier lorsque ces sols occupent les terrasses
alluviales des cours d'eau principaux).

En Nouvelle Caldonie, les vertisols couvrent prsde 100 O00 ha, peine 6% de
la superficie totale de la Grande Terre, mais prsde 50% de celle des terresfacilement
cultivables. Les principales contraintes d'utilisation de ces vertisols sont lies leurs
proprits physiques et aussi
leurs proprits chimiques: il existe des vertisols sodiques
et acides (10 O00 ha), des vertisols hypermagnsiens (30 O00 ha) et des vertisols
calcimagnsiens (55 O00 ha). Ces derniers posent le moins de contraintes chimiques et
peuvent tre le support de cultures intensives avec
un minimum d'amnagements.
Mieux connatre les caractristiques et les propritsde ces vertisols a donct
une proccupation constante des pdologues, agronomes
et chimistes de I'ORSTOMde
Nouma. I1 tait ncessaire de dterminer la fois leur environnement climatique,
gographique, et gochimique ainsi que la nature des constituants dusol, leur origine,
leur volution dansle temps et les proprits physico-chimiques de cessols. Ce travail
assoit les bases d'une premire synthse jamais tablie sur ces sols en Nouvelle
Caldonie, en prenant les vertisols calcimagnsiens en exemple. Cette tude permettra
ainsi d'optimiser les essais agronomiques mens en parallle.

Ce travail a dbut ds 1981 par l'tude du bassin versant aval de la Bua-Torn et


s'est conclu par mon rapport d'Eve ORSTO . 91 a t suivi par les prospections
respectives de la Tontouta, de Tiar, de Eepr6d
et enfin ii nouveau de Ea Toutouta,
u cours de ces prospections, huit
plus prciskment de la basse vallede La Ta
annes se sont coul6es.
ologie est une science vivante,en 'peq&uelle volution :

- 6volution dans la classificationdes sols grce l'apport duRfrentiel

P & d ~ b g i qFranais
~e
(MT).Celui-ci est enbsme voie d'achvement,et s'est affin6 au
cours du temps et des versions successives, ce qui nous permet i prksent (38me
proposition, 1998) de disposer d'un outil de rf6rence beaucoup plus complet que celui
de la CPCS (1967) ;
- volution dans la description des sols grpice 5 l'outil typologique (typologie
BEAUDOU et CHATELIN, 1977 ; BEAUDOU et al., 198313 ; BEAUDOU, 1988). ]Rappelons
que cette typologie n'est en rienune classification,mais la composante d'une synthese
d'informations, bask exclusivement sur la morphologie descriptive au niveau
de chaque
horizon. Cet outil est surtout utilise pour la description des profils. Dans la these, les
ternes typologiques sont rkfrencis lorsde chaque citation, exceptionfaite de mots qui
sont i prsent passs dans le langage courant de la pi?dologie comme stmctichron et
alt&ite ou rgofite ;
- &volutiondans les mthodologies malytiques spkcifiques utilises
pour le dosage
des sels solubles et des cations changeablesdes vertisols gypse.

Du fait de toutes ces volutions, les etudes successives des diff6rents bassins
versants prsents dans la these sont de qualit ini5quivallente, non seulement du fait de
ces diverses volutions mais galement
et put-Stre davantage dufait de mon e
de terrain qui a progress au cours du temps. Ainsi le lecteur trouvera sans doute des
disparits de descriptions et de prsentations de rsultats analytiques
entre le chapitre 2
(Tiark) et le chapitre4 (Tamoa). Maisil n'en demeure pas moinsvrai que la gense de ces
sols et leur fonctionnement n'a pas vari durant letemps qui m'a t imparti pour les
tudier.

I - INTRODUCTION
1.1

- RAPPEL HISTORIQUE

Les vertisols de la cte ouest ont longtemps t dcrites comme des "argiles noires''
surmontant d'autres argiles
de teinte beige olive.
La distinction entre ces "argiles" s'est longtemps faite partir de la nature des
lments figurs qu'elles contiennent, parfois en quantits trs apprciables
: "argiles
giobertite" (magnsite) et "argiles gypse". Ce minral,associ une
positiongomorphologiquetrsbasse,alongtempstl'argumentpour
une origine marine de ces formations.

Les argiles gypsifres sont dj dcrites par


PIROUTET en 1917 comme des "dpts
palustres anciens". ROUTHIER (1953) attribue aux "argiles gypse" une origine marine
synchrone, de type vaporitique. Cette affirmation est reprise successivement AVIAS
par
(1963) qui tablit une corrlation entre
les bordures de mangrove etles "argiles noires
gypse", et GONORD (1977) qui date l'ensemble des dpts littoraux post-Miocne moyen
et ante-Plistocne.
La synthse gologique faite par PARIS (1981) distingue trs nettement des
"argiles" gypse marin lagunaire d'arrire-mangrove, d'ge holocne, - dcrites par
AVIAS (1963) et surtout parBALTZER (1965) -,des "argiles noires" gypse qui seraient
plutt continentales, palustreset dues une volution pdogntiquesous climat tropical
longue saison sche.
Cependant, ds la premire synthse cartographique des sols de la Nouvelle
Caldonie, les units pdologiques constituant les "argiles noires tropicales" ont t
interprtes par TERCINIER (1962), commeune sous-classe de sols forms partir de
l'altration de roches en place, et comparables aux sols noirs dcrits dans d'autres
rgions subtropicales ou tropicales sches et semi-arides. Cette classification est reprise
pour les catographies de dtail qui lui succdent (TERCINIER, 1965) et le terme de
vertisols dsignant ces "argiles noires" comme des sols caractristiques des milieux
intertropicaux longue saison sche et drainage externe plutt rduit, est adopt par
TERCINIER en 1967. Une premire classification des vertisols, base
sur leurs proprits
physico-chimiques, est tablie parLATHAM et al. (1978) et les nombreuses cartographies
de dtail qui ont suivi ont
fort bien dlimit leur extension(LATHAM et MERCKY, 1979 ;
DENIS, 1979 ; PODWOJEWSKI, 1981 ; DENIS et MERCKY, 1982 ; PODWOJEWSKI et al,
1983 ; BEAUDOU et al., 1983a). Seule une synthse consacre au mode
de formation de
ces sols, faisait encore dfaut
en Nouvelle Caldonie.

1.2

- PRESENTATIONDE

LA ZONED'ETUDE

La Nouvelle Caldonie, terre de contrastes, est situe dansla zone intertropicale,


dans le PacifiqueSW, entre 164 et 167' de longitude est, et 20 et 22'30' de latitude sud
(Fig. 1).
Petit "bton" allong dans le sens NW-SE, longde 400 km pour 40 km de large,
d'une superficie de 16800km2(dew fois la Corse ou la moiti de la Belgique), la Grande

Terre (encore surnommee "Le Caillou") ou Nouvelle Caledonie au sens strict, est l'le
principale de l'archipelde la Nouvelle Caldonie.

La Nouvelle CalBdomie n'est pas me le ordinaire dans l'Oc6an Pacifique. Son


relief est dissymtrique. Une chane centrale, dont l'axe est allongedans le m h e sens
que l'le plonge rapidement dans
la mer sur la cte est et dlimitede nombreuses plaines
ctieres sur le bord ouestde l'le.
La pluviomktrie est contrasteentre une c6te est "au vent" quireqoit amuellement
environ 3000 mm de pluie, et une c6te ouest "sousle vent" quine regit en moyenne que
1000 mm.
Situke B l'avant de la plaque pacifique,ce n'est pas un arc insulaire actif,ni une ile
corallienne, bien qu'&tant
entour& de la deuxime plus longue barrire rkcifale monde.
du
Ea Nouvelle Caledonie est constitu6e de formations volcano-sedimentai~estemighes
plissees ; les plus g4es sont ante-permiennes. Elle se singularise par sa nappe de
pkridotites chevauehante apparueau ioc6ne et qui recouvre pr6s &un tiers du territoire.
L'altration des p6ridotitesconcentre le nickel.
Tous les facteurs de la @dogenese sont contrastes : des substrats lithologiquestrs
varis et peu r6pandus en si grande proportion ailleurs dans le monde (peridotites),de
nombreux pisodes morpho-climatiques durant le Quaternaire (les influences de
mouvements neotectoniques recents, des variations eustatiques et des rkajustements
isostasiques). La variete des sols se traduit par un vritable "patchwork"06 se c6toient
dix des douze classes
de sols signal& par la classificationCPCS (1967).

Le reflet de ce milieu original est sans conteste la vgktation qui, Bloignee de


l'influence continentale asiatique
ou australienne, est endhique i prs de 75%.

.WORFDLU

Figure 1 : Carte de localisation de la Nouvelle Caldonie

II - LES VERTISOLS
2.1

DEFINITION

Dans les rgions climat tropical contrast,on connat depuis fort longtemps des
solsargileux, profonds, de couleur fonce, aptes gonfler sousl'effet d'une
humectation. Ces sols ont souvent,
de par le monde, une appellation vernaculaire. Celleci voque la plupart du temps leur couleur sombre ou noire et parfois la structure
grumeleuse des horizons de surface. Le termede vertisol a t utilis pour la premire
fois au 6me congrs de I'ISSS Paris en 1956. Du fait de leurs proprits physiques
particulires, ces sols sont soumis des mouvements, ou brassages internes do leur
nom de vertisol dont l'tymologie latine "vertere" signifie tourner, retourner.
Selon le Rfirentiel Pdulogique Franpis (BOULAINE, 1990) : les vertisols sont
des "sols argileux qui, suivant les saisons alternativement sches, puis humides, se
gonflent ou se rtractent et qui montrent de larges et profondes fentes de retrait en
priodes sches."
Selon lu Sui1 Taxonomy (USDA, dition 1983) les vertisols sont dfinis comme
des
sols :
1. qui n'ont pas de contact lithique ou paralithique, avec
un horizon ptrocalcique
ou un horizon indur siliceux (silico-ptro-strite) moins de 50 cm de la
surface ;
2. qui, aprs mlange sur une paisseur de 18 cm, tout comme un labour,
contiennent plus de 30%d'argile dans tous les horizons, jusqu' une
profondeur de 50 cm et plus;
3. qui, sauf s'ils sont cultivs ou irrigus, prsentent un moment de l'anne,des
"fentes ouvertes" (open cracks), larges d'au moins
1cm, une profondeur de
50 cm ; remontant jusqu' la surface ou la base de la couche de labour ou
d'une crotede surface;
4.qui ontun ou plusieurs des caractres suivants:
a. un microrelief ondul de type"Gilga" ;
b. une profondeur comprise entre 25 cm et 1 m, des "faces de glissement"
(slickensides) assez denses pour
se recouper ; ou
c. une profondeur comprise entre 25 cm et lm, des agrgats structuraux
naturels en forme de coins qui ont leur grand axe orient 10
de 60" par
rapport l'horizontale.

2.2

- LA REPARTITION DES VERTISOLS

Les vertisols etsols associs occupent320 millions d'ha soit2,4 % de la surfacede


la plante, mais cette proportion augmente de faon considrable
si l'on ne considre que
les terres cultivables, dduction faite de celles des zones dsertiques, de montagne ou
toujours geles (WILDING et PUENTES, 1988). Les pays comme l'Australie (70 millions
d'ha), l'Inde (70 millions d'ha), ou le Soudan (50 millions d'ha) reclent, eux trois,
prs de60 % de la superficie totale de ces sols,
Les vertisols obissent des rgles de rpartition dictes en premier chef parles
conditions climatiques :
- 60% d'entre-eux sont situs dans la zone intertropicale, 30% dans
la zone subtropicale ;
- 65% sont situs dans des conditions semi-arides, 18% dans les zones arides
;
mais toutes ceszones ont un point commun : une alternance marque de saisons humides
puis sches, responsablesd'un gonflement et du retrait des argiles.
Dans la rgion du Pacifique Sud, outre l'Australie o les vertisols sont plutt
localiss l'est du pays, on les retrouve galement sur la cte ouest (sous le vent) de
certaines les comme Malekula (Vanuatu), VitiLevu (Fiji) ou la Nouvelle Caldonie.

&

I-

.-0

2.3

CARACTERES MAJEURS

Les caractres mo hologiques majeurs des vertisols sont leur forte proportion
d'argile (suprieure 30% , de type smectite, et leurs fentes
de retrait verticales en saison
sche pouvant atteindre plus de 5 cm de large et 60 cm de profondeur. Ces fentes
dlimitent un rseau form de polygones.
La structure spcifique,qui apparat vers40 60 cm de profondeur, est constitue
d'agrgats de forme rhomboidale, surfaces luisantes et/ou stries, souvent obliques.
Ces faces luisantes sont appeles faces de glissement ou slickensides. Elles ont un
dveloppement trs important vers
80 cm de profondeur. Elles font un angle
de 20 40"
par rapport l'horizontale et se recoupent en formant des angles aigus saillants, d'o le
terme de structure sphnoclode retenu parBEAUDOU et al. (1983b) et BEAUDOU (1988)
dans la recherche d'un vocabulaire typologique, ou le terme de sphenoid utilis plus
rcemment dans une synthse faite par
BWARAN et al. (1988). Elles sont provoques par
le cisaillement du sol sous l'effet des contraintes horizontales provoques par le
gonflement des argiles en saison humide.

Si le comportement spcifique des argiles, dont drivent les proprits structurales,


est li aux variations climatiques,les conditions ncessairesaux concentrations dans le
sol d'argiles de type smectite sont lies la nature chimique du substrat et la
topographie : soit en contrebas de toposquences, soitdes
sursurfaces planes drainage
externe limit (comme les terrasses alluviales).

III - CONDITIONS NECESSAIRES A LA MISE EN PLACE DES


VERTISOLS
La localisation des vertisols dans le monde et la dfinition mme des vertisols
imposent des conditions ncessaires leurmise en place. Ces conditions sont
principalement de trois ordres:
- d'ordre climatique, avec un climat gnralement de type tropical pluviomtrie
contraste,
- d'ordre gochimique : les vertisols drivent gnralement deroches basiques
susceptibles de librer des cations alcalino-terreux,
- d'ordre topographique : les vertisolsse dveloppent davantagesur des surfaces planes,
drainage externe rduit.
Les vertisols de Nouvelle Caldonie se sont dvelopps en gnrale conformit
avec ces conditions, avec, toutefois, quelques variantes que nous allons exposer.

3.1 CONDITIONSCLIMATIQUES
Gnralits du climat en Nouvelle Caldonie et localisation
des vertisols

Les vertisols sont localisssur la c6te ouest de la Grande Terre qui est aussi la zone
la plus schedu Territoire (Fig.2 et 3, Tab. I).
3.1 1

Lesvariationssaisonnires

La Nouvelle Caldonie est situe dans


la Zone Intertropicale. Les types de climats
sont dtermins par les variations en latitudede la zone dpressionnaire intertropicale
situe au nord de l'archipelet de la ceinture anticyclonique situeau Sud (BAUDUIN et
BRUNEL, 1981). L'anne pluviomtrique dbuteau mois de novembre qui correspond
la fin de la saison sche. Quatre saisons peuvent tre dlimites
:
- la saison humide qui va de la mi-dcembre la fin mars. Elle correspond la saison
chaude etau passage des dpressions et des cyclones tropicaux
;
- une petite saison de transition en avril-mai durant laquelle la pluviomtrie; dcrot

I
Figure 4 : clhogrammes des postes mtko de Ouaco
et deLa Tontouta
Tableau Ia : D m & s climatiques mensuelles du poste Mteo de Ouaco (DANLOUX, 1987)
Mois
pluviomtriehm)
%

E.T.P.* ( m m )

P -E.T.P. (mm)
4

Dec
34
80
5
11
167 181
-133 -84
-101
Nov

Jan Mar
Fev

90
12
174

110

90
15
12
153 147
-43 -32
-71
-57

25,8
TempC.rature"C** 24.0 25,1 25,9 26,9
E.T.P. calcule Konamac - ** Tempkratures releves Koumac

Avr
50

7
121

Mai

67
9
99

Jun
66
9

81
-15

24.0

22,5

21.1

Jui
Aou
31
48 34 36
6
5
88 156
126
103
-50 -92
-67

Sep

Oct

20.1

20.8

20.1

-125
22,2

Ajustement de l'chantillm de32 ans (Priode 1952-84) 6 une loi LogNomale


Coefficient d'irrgularit : 2,lO
Dttcennale humide : 1098 mm
Mkdiane : '746 mm
Dcennale sche : 522 m

Tableau Ib : Donnetes climatiques mensuelles du posteMet& de La Tmtouta (DANLOUX, 1987)


Mois

Nov

pluviomtrie(mmi 38
4
%
139
146
169
176
162
E.T.P.* (mm)109
-124
P -E.T.P.( m m ) -99
TempratweT

23,8

Dec Mar
Fev
Jan
Avr
77
109 125 117 70 67
9
1 2 1 4 1 3
7

26.3

25.9

8
82
-12

-60-42
-22
-21

24,9

Mai

25.9

23,9

21.7
20.2
19.0

Jui
Aou
95
66
55
10
8
6
66110
8669
+29
-3 -97
-71
-31

Sep
39
4

20,O

19.5

Jun

Oct
48
5
145

21,O

* E.T.P. calcule1 Nouma


Ajustement de l'chantillon de 32 ans (Priode 1952-84) une loi Log-Normale
Coefficient d'irrgularit : 2.10
Ecennale humide : 1324 mm
Mkiiane : 906 mm
Dcennale sche : 429 mm
DOM^ pluviomtriques : Archives du service mtkorologique de Nouvelle Caldonie et de I'ORSTOM.

9
- une petite saison humide correspondant la saison frache de l'hiver austral et qui
couvre les mois de juillet-aot
;
- la grande saison sche (peu pluvieuse) qui s'tend du mois de septembre la midcembre.
La pluviomtrie est contraste.50% des prcipitations sont rpartiesde dcembre la fin
mars durant la saison chaude.

3.12

- La pluviomtrie

L'efet orographique : La dissymtrie de la rpartition spatiale des prcipitations est


due l'orientation gnralede l'le. Les vents dominants soufflent d'un secteur compris
entre l'est-nord-est au sud-est. L'axe de la chane centrale est parallle aux ctes et
dport vers la moiti est de l'le. I1 dlimite la cte est, troite, trs arrose, situe "au
vent'' de la cte ouest plus tendue et situe
"sous le vent".
La pluviomtrie dcrot aufur et mesure que l'onse rapproche de lacte ouest. Si
la pluviomtrie annuelle moyenne est infrieure
1100 mm, les extrmes sont infrieurs

900 mm Boulouparis et infrieurs 800 mm Ouaco (Fig. 3). Ces deux localitssont
elles-mmes situes sous le vent des stations les plus arroses (Yat
et Poindimi) o la
3000 mm/an.
pluviomtrie moyenne excde
La variabilit gographique: Il y a peude variations entre le nord et le sud de la
Grande Terre.La petite saison des pluies de la saison frache associe
des perturbations
d'origine polaire affecte davantage le Sudde l'le, tandisque les dpressionstropicales
venant du Nord atteignent cette rgion plus tt, ds le mois de novembre.
La variabilit interannuelle et intersaisonnire : D'une anne l'autre, la
pluviomtrie est trs variable, aussi il est quelque peu abusif d'utiliser les termes de
saison des pluies de
et saison sche couramment utiliss dans les rgions tropicales.
Les irrgularits interannuelles sont importantes et peuvent
alement affectertous
les mois (Fig. 4a et 4b). Le coefficient d'irrgularit estlev (>2 (DANLOUX, 1987a).
D'une faon gnrale, les deuxtiers des mesures montrent des valeurs infrieures la
mdiane (qu'elle soit mensuelle
ou annuelle). Elles renforcent le caractre contrastet la
relative scheresse du climat.

La Nouvelle Caldonie subit une forteinfluenceocaniquequiaffecte


principalement la temprature
et les vents.

3.13

Les tempratures

Les tempratures moyennes sont assez stables tout au long


de l'anne aux alentours
de 23C. A La Foa, localit o les amplitudes saisonnires sont les plus marques, les
moyennes des tempratures sont les suivantes: 18"5C pour le mois d'aot, moisle plus
frais, 26C pour le moisde janvier, mois le plus chaud de l't austral. Mais, danscette
commune, une amplitude diurne de plus15C
de est frquente.

3.14

Les vents

En dehors du passage des perturbations, la Nouvelle Caldonie


est soumise
l'influence des alizs qui soufflent d'une direction compriseentre I'ENE et le SE. Les
vents sont modrs assez forts. A Nouma, les alizs soufflent prs de 220 jours par
mois, de 2 6 m/s en saison frache et de
4 8 m / s en saison chaude.
3.15

L'vapotranspiration

L'vapotranspiration relle ou E.T.R. a t mesure par la section hydrologie du


centre ORSTOM de Nouma, le long de la cte ouest, sur des bacs de type Colorado
(Fig 5). Les mesures traduisent une augmentation de cette vaporation depuis la cte vers

ERM
3,0

EWM

Fig. 4& VARIABILITE DE LA PLUVIOMeTRIE

- STATION &O

D E LA TONTOUTA

- PgRIODE

1950/1986

11
la chane centrale, cette augmentation allant de pair avec la diminution des prcipitations,
renforce le caractre d'aridit
de la bande &ti&-e.
L'vapotranspiration potentielle ou E.T.P.* at calcule Nouma et Koumac
selon la formule de PENMAN** (prfrable la formule de THORNTHWAITE qui adoucit les
fluctuations de l'E.T.P., en ne tenant pas compte de
certains facteurs climatiques comme
le vent ou le rayonnement). Elle montre que le dficit hydrique (Pluviomtrie
- E.T.P.)
est important dans les quatre derniers mois de l'anneo il reprsente prs de 75% du
dficit total annuel.
Ce dficit hydrique(P - E.T.P.) est entretenu par l'inefficacitde certaines pluies
reconstituer le stock d'eau dans sols
les ou les nappes.Les coefficients d'coulementdes
principales rivires sont levs.
Les pentes fortes associes un faible couvert vgtalet
des sols vite saturs lors de pluies violentes contribuent
au ruissellement.

Figure 5 :Evaluation de l'vapo-transpiration relle (E.T.R.)sur la cte ouest de la Grande Terre

*E.T.P. ou vapotranspiration potentielle : Elle reprsente schmatiquement la limite suprieure vers


laquelle tendrait l'vapotranspiration relledun couvert vgtal densequi ne souffrirait d'aucune restriction
d'eau. On peut la considrer plutt comme une demande nergtique de l'atmosphre (BAUDUIN,
BRUNEL1981).
Calcul de 1'E.T.P. selon la formule dePENMAN
E.T.P. = Cp (Rn) + (9 (Ea)
(9 (Rn)= L . [Rn F(T)y-l]. [ l + (F(T)yl]-I
(9 (Ea) = Ea [ l + ( F V y l 1 - I
Rn = Rayonnement net ;T = Temprature del'air sous abri
Ea = Pouvoir vaporateur del'air ;y = Constante psychomtrique
L = Chaleur latente dvaporation de l'eau

**

..

13

3.16

Conclusion

Malgr une forte variabilit, le climat de la cte ouest de la Grande Terre est
caractris par une pluviomtrie contraste favorable
au dveloppement des vertisolset
une relative aridit confirme par
un bilan hydrique ngatif dix mois paren
anmoyenne.
Ce dficit hydrique, favorable la conservation des sels contenus dans le sol
(principalement des sulfateset des carbonates), est plus important le longde la frange
ctire.

3.2

CONDITIONS GEOCHIMIQUES

En raison du rajeunissement par l'rosion subi par la majorit


des sols de la
Nouvelle Caldonie, la couverture pdologique manifeste une troite lithodpendance,
lie principalement la gochimie mais aussi
la morphologie des facis (Tab.II).
Afin de replacer les vertisols dans leur contexte gologique, il est utile de rsumer
les principales tapes de l'histoire gologique de la Nouvelle Caldonie grce la
couverture cartographique complte au 1/50 O00 de la Grande Terre ralise par le
BRGM", et la synthse gologique au1/200 O00 tablie parPARIS (1981) (Fig. 6).

Figure 6 : Esquisse lithologique dela Nouvelle Caldonie (d'aprsPARIS, 1981)


1. Formations plitiques plus ou moins calcaires (Penno-Trias OU Eocne moyen et suprieur) ; 2. Formations
grseuses et siliceuses (Snonien ou Eocne infrieur) ; 3. Alluvions anciennes et rcentes ; 4. Formation"des
basaltes"(Snonien 1'Eocne moyen) ; 5. Micaschistes et plites siliceuses (Ante-Permien ou Triadurassique).
glaucophanites, gabbros et grancdiorites(post Eocne) ; 6. Pridotites et serpentinites (Eocne terminal).

3.21

Rappel del'Histoiregologique

- L'dification du bti axial dbute avant le Permien par des schistes quartzofeldspathiques rntamorphiss et plisss.
- Les formations volcano-sdimentaires du Permien etdu Trias infrieur constituent les
premires formations dates. Elles rsultentdudmantlementd'unarcvolcanosdimentaire actif situ l'ouest du territoire.

* Toutes les cartes gologiques au 1/50 O00 de la Grande Terre ayant servi la dtermination du substrat
gologique dela cte ouest de la Nouvelle Caldonie sont mentionnes
dans une bibliographie secifique.

14
Analyses des principales rochesil l'origine des vertisols

Tableau III : La formation des basaltes (Snonien - E&ne moyen)


1

P. Feu

1
2
2,79 2.54
47,74 47,39
16.06 14.17
10,54 10.33
1.58 1,26

0,16

8,13
12,77
7.54 7,50
1,03 0,26
3,77 1,21

3
4
2,75 3,86
46.67 48,50
36.26 15,OS
10.53

1.03
0.18
10.52
7,89
0,55
3.00

9.10

1.04
0,40

10,72
10.23
0,05
1,90

10.53
2.25
2.42
50,98 49.10
10,67 16,23
7,61
8,45
1,oo
0.78
0,36
0,07
3,58 10.89
11,33 8,80
0.99

0,18

3,36

3,30

48.35
13.92
11,66
1,29
0,40
11,47
7,99
0.10

2,oo

1 : basalte Nouma - Boulouparis (Go)


2 : basalte Bourail- Moindou (Go)
3 : basalte/dol&ite Bourail - Moindw (B.)
4 : basalte/dolkrite Poya (GuiIlon, 1971)
5 : basalte/dolkkte Poya (Go)
6 : Gabbro P o p (B.)
7 : Dolrite Vah Ouaco (B.)
(Go) :H. Gonord, 1977
(B.) : analyses de l'universit d'Auckland
par R. N. Brothers

Tableau IV : Les grauwackes (Trias moyen - Jurassique suprieur)


1

74,78 56,41
14,14 18,17
1,56 6,55
0,60 1.20
0.33

0,20
0.41
,31

4,24
2.29
2.10

3.94

4
5
3,Ol 3,61
2,97
60.90 54,57 56,85
14.92 18,42 17.48
7.89
10,28
8.62
1.34
0,90
0.65
0.19
0.17
3,37
3.15
3,65
2.53
2,71
2.73
1,26
3,26
2,37
5.39
4.45
5.59

2,65

56.84
17,95
7.92
1 .20

58,20

Jurassique Infrieur
1: grs grauwackeux Teremba (Avias. 1953)
2: grauwacke schistose de B& (Avias, 1953)

14,17
10.49
1,38 Jurassique Moyen et Sup6riew

3 : gauwacke de l'le Puen (Avias, 1953)

3.27

3,31 4 : Goapin (Gonord, 1977)


2.44 5. 6 et 7 foamation deSarramC

1,41

0.60

3.97

5.1 9

2.99

(Gonord, 1977)

Tableau V : Les roches ultrabasiques (charries l'hcne)

P. Feu
Si02

A1203
Fe203
Ti02
Mn0
Ca0
Mg0

1
2
3
7.51
8.33 8.5
36.50 39.10 41.27
0,09 0.59
2,03
7.58
8,13 7,38
tr
0.15
0,12

4
13,O
49.2
0,70
9.10

5
14.1
42,l
1,50

6
14.2
42.1

6.40

0,70
7,620
tr

tr

tr

0,09
0.96

0,lO

0,12

0.15

0,05

0,09

0,38

1,71

tr

tr

tr

45.95
0.27
0.04
0.27

42,20
tr
tr

38.28

28,60

KZO
Na20
Ni0

0.03

0,lO

0,02

0.35

0,33
0.45

0.34

cr203

0.36

35.70

34.10

tr

tr
tr

tr
tr

0,30
0.40

0.03
0.30

0.40

0.03

I : dunite Ouenarou (GuiIlon. 1975)


! : hamburgite Ouinne (GuiIlon. 1975)
i : Ihenolite Tiebaghi (Lotham. 1985)
1 : serpentinite Tiebaghi (Latham, 1985)
i : serpentinite Ouaco (Latham, 1985)
1

: serpentinite Boulinda (Latham,

1985)

15
- La priode qui s'tend du Trias
moyen au Jurassique suprieur, est caractrise par
de
grandes squences de roches volcano-sdimentaires avec des facis dtritiques terrignes.
La marge littorale de ce bassin de sdimentation se situe sur la cte ouest, la chane
centrale s'loigne de cette bordure.
- Au Crtac infrieur, l'mersion de la Nouvelle Caldonie se traduit par un faible
mtamorphisme etdes mouvements tectoniques en blocs le long de fractures majeures,
parallles l'axe d'allongementde la Nouvelle Caldonie.
- Le Snonien transgressif est compos de dpts dtritiques terrignes littoraux
tmoignant d'un milieu confin littoral. avec d'importantes formations
charbon.
- Palocne et Eocne infrieur sont caractriss par une sdimentation en eau peu
profonde sur le bord occidental
du territoire.
- A 1'Eocne moyen suprieur, les flyschs dtritiques carbonats se dposent dans
les
bassins subsidents.
- L'panchement de la srie des basaltes (basaltes,dolrites,gabbros,avec
interstratificationsde jaspes et d'argillites) est date du Snonien
1'Eocne moyen; cette
formation est plutt localise sur les ctes ouest et sud.
- A 1'Eocne terminal, l'apoge de l'orogense alpine, le charriage de la nappe de
pridotites (fragment de la lithosphre ocanique) s'effectue du NE vers le SW sur les
sries du bti no-caldonien. Ce charriage s'accompagne
de la mise en place desfilons
de serpentinite dans les matriaux encaissants.
- Durant l'Oligocne a lieu un soulvement tarditectonique et l'mersion de la Nouvelle
Caldonie.
- A partir du Miocne, l'rosion des substrats gologiques et principalement
du massif de
pridotites permet de distinguer sept niveaux d'aplanissement
(LATHAM, 1986). Ils
traduisent des priodes de stabilitrelative entre les variations eustatiques et le
soulvement.

3.22

Les facis gologiques et gochimiques

La pdogense des vertisols drive de

l'altration de roches plutt basiques

(PODWOJEWSKI, 19881, et les variations gochimiquesde ces roches se traduisent par la


formation de vertisols diffrents (Fig.
7) :

Figure 7 : Carte de localisationdes diffrents types de vertisols en Nouvelle Caldonie(P~DWOJEWSKI,


1988).

Les tufs du Permo-Trias, la "formation des basaltes" du Crtac suprieur 5


1'Eocne infrieur oules fllyschs carbonates et calcaires de 1'Eocne moyen
suprieur
sont des roches basiques riches en calcium, mais dont les teneurs
en sodium et surtouten
magn6sium demeurent lev& (Tab. 111). Les teneurs en potassium sont en revanche
faibles. E'altkration de ces roches est i l'origine des vertissls eallcimagnbiens qui
vont constituer l'essentielde cette tude.
Les grauwackes et les formations volcano-s~dimentaires,gnralement dates du
Trias-Jurassique, sont des roches moyennement acides, assez riches en sodium, de
teneur un peu plus modeste, mais quivalente en calcium en
et magnsium (Tab. IV). Les
concentrations en potassium sont faibles, mais demeurent importantes au regard des
concentrations de cet lment dansles autres roches-mres gnratricesde vertisols. Ces
roches sont l'origine des vertiso acides et scdiqu
Les roches ultrabasiques, comme les pkridotites et les senpentinites, qui se sont
mises en place 1'Eocne suprieur, constituent l'originalit principale de la Nouvelle
Caldonie car elles occupent prs du tiers de la superficie de l'le. Ces roches sont
presque exclusivement composes de magnesium, de silicium etde fer,sont
cornpli3ement dpourvues de calcium, de potassium, de sodium surtout
et
d'aluminium
(Tab. V). Cette caractristique importante sera dveloppe ultrieurement lors de la
determination des matriaux pdologiques.
des sols oxydiques, des
Si l'altration de ces roches conduit la plupart du temps
vertisolls hypermagnbiens se dveloppent sur la cte ouest et se foment partir de
roches ultrabasiques lites, finement diaclases ou fragmentes, comme
les serpentinites
et les colluvions de p6ridotites.

Les formations gkologiques sont grossirement alignes selon


l'axe d'allongement
de l'le. Les bassins versants, en particulier ceux du versant ouest recoupent des
formations gologiques de lithologie trs variable surtout dans leur partie amont, et
participent ainsi au mlange de matriaux parfois fort complexes des formations
alluviales.
Les vertisols drivent soit directement
de l'altration de roches en place, soit de la
maturation pedologique de matriaux d'apport (Entqfkron - typologie BEAUDOU et al.,
1983b ; BEAUDBU, 1988) sous la forme d'alluvionsou de colluvions dontles principaux
composants sont issus de roches basiques.

Model des ensemblesstructuraux gologiques


La formation des vertisols nbcessite
une disposition bien prkcisedans le paysage.
Ces sols sont situs dans les zones confines, i faible drainage externe, en aval de
toposquences ousur d'anciennes terrasses alluviales. En Nouvelle Caldonie, la
disponibilit de surfaces sur lesquelles de tels sols peuvent se dvelopper est rduite.
L'orographie et l'hydrographie du territoire ont jalonn des surfaces qui rpondent
galement aux conditions climatiques et gologiques nonces prcdemment.

L'le prsente sur la quasi-totalitde son grand axe un relief montagneux, en dpit
d'altitudes modres qui n'atteignent
que 1500 m en de rares sommets isols.
La chane centrale, dont prsde 25% de la surface est suprieure 500 m
d'altitude, est axesur la grande longueur dela Nouvelle Caldonieet est excentre vers
l'Est. Elle dgage une cte ouest pentes plus faibles et aux surfaces planes plus
dveloppes que sur la c6te est (DUPON, 1981 - Fig 8).

17
Sur le versant occidental, l'ouest de l'accident ouest Caldonien, les plaines
ctires suivent gnralement l'axe d'coulement des rivires descendantde la chane
centrale. Ces plaines sont domines dans la moiti nord du territoire par une srie de
reliefs vigoureux isols, buttes tmoins imposantes du grand charriage de pridotites.
Vers le Sud, de Bourail au Mont Dore, des ensembles collinaires relaient ces massifs
isols, en avant de la chane centrale, alternant avec des plaines ctires de moindre
ampleur (ILTIS, 1981).

VERSANT
VERSANT OUEST

EST

Figure 8 : Courbe hypsographique des deux versants de la grande Terre (DUPON, 1981)

3.32

Hydrographie

La forme de la chane centrale dtermine


un rseau hydrographique perpendiculaire
ce grand axe - exception faite des extrmits nord et sud avec respectivement les bassins
de la Nehou et du Diahot d'une part, avec le bassin
de la Yat d'autre part. Les bassins
versants ont une superficie restreinte, infrieure 400 kmz. Sur la cte ouest, ces
rivires ont des variations de dbit trs importantes ; le coefficient d'irrgularit est
compris entre 3,5 et 6 (BAUDUIN et BRUNEL, 1981). La partie amont des cours d'eaua
souvent un rgime torrentiel.Les crues lies aux dpressions tropicales cycloniques sont
brutales. Elles s'accompagnent d'un creusement des lits dans la partie amont, d'un
transport important de matires solideset de dpts massifssur les terrasses alluviales
rcentes aprsles dbordements ou dans les embouchures qui
se comblent rapidement en
deltas. Le dbit des cours d'eau suit de faon rapproche l'volution
de la pluviomtrie.
Le dficit d'coulement est faible; il est compris entre500 et 1000 mm. I1 est favorispar
les pentes trs fortes (aussi est-il moins important sur la cte est), mais aussi
faible
par la
permabilit des sols et le taux de boisement souvent rduit.

3.33

Les formations superficieIIes

Le lon de la cte ouest, on peut dnombrer quatre niveauxde terrasses alluviales

7.

(ILTIS, 1989 Mieux visibles dansle nord du territoire, leur disposition longitudinale

montre successivement de l'amont vers l'aval,


un tagement, un embotement, puis une
superposition .

Les terrasses rcentes et moyennes (cette dernire est peu


trsvisible dans le sud de
la Grande Terre) sont dates respectivement de l'Holocne et du Plistocne moyen.
Leur
extension limite et leur pdogense peu affirme dnotent, dans les secteurs non
anthropiss, la faible intensit des processus rcents
et actuels.
La haute terrasse, difie au Plistocne moyen est trs tendue. Dans la moiti sud
du Territoire,elle est presque entirement recouverte de
vertisok concentrations de sels
divers (gypse et carbonates).

18

Au pied des collines, les versants sont raccords vers l'aval


des glacis colluviaux.
Cette concaviti! est plus marque .?I l'aval des formations non ultra-basiques. Ainsi, on
peut observer un continuum entre les glacis colluviaux et les terrasses alluviales
anciennes. Les vertisols sont prksents dans toutes ces zones d'accumulation, et peuvent
m&ne dans ces conditionsse former sur des pentes s

Les vertisols de Nouvelle CalMonie obitissent aux conditions de formation


gnerales de tous les veptisols. Ils ne sont presents que le long de la c6t.e ouest,
proximite! du littoral qui offrent les conditions climatiques idales (prkcipitationsassez
faibles et confsrastkes). Ils ne sont presents que sur les materiaux d'altkmtion de certaines
roches ; celles-ci conditioment les propriet6s chimiques des veetisols. Ils apparaissent
soit l'aval des squences, soit SUT des accumulations colluvialeset alluviales pente
gnralement faibleet ii drainage rduit.

Les conditions de formation n'expliquent pas le mode de mise en place des


les vertisols, ni la nature et surtout
diffrents matriaux sur lesquels se sont dvelopps
l'origine des diff6rents constituantsde ces sols (en particulier les sels). Ellesne prennent
pas non plus en compte le temps, ni les fluctuations des conditions de formation
(variation du climat et de la topographie). L'origine de ces vertisols s'insre dans
de la Nouvelle Caldonie.
l'histoire de la formation du paysage regional

19

PREMIERE

PARTIE

LES SOLS :

localisation,morphologie,
caractresanalytiques

21

Les caractristiques morphologiques et physico-chimiques des vertisols


calcimagnsiens gypse seront dveloppes par l'tude de trois squences distinctes,
toutes localises au sud-ouest de la Grande Terre (Fig. 9), et prsentant un degr
d'organisation diffrent:

1"- La squence TIA du site de Tiar (siten"1) reprsente le cas leplus simple :
c'est une squence sur flyschs avec une relative homognitdans la lithologie de la
roche-mre et dans les dpts alluviaux qui proviennent du mme
type de roche.
2" - Les squences LEP de l'le Leprdowr (site n03), localises sur une
doline au sommetde l'le, drivent de calcaires dont la variation lithologique entrane une
diffrenciation entre des vertisols avec
et sans gypse. L'tude s'est galement tendue
aux
sols gypse situs au contrebasde la doline et qui ne sont pas des vertisols
au sens strict.
Ce site a galement
t retenu cause de l'altitude leve des squences
de vertisols
gypse.
3" - La squence MER La TAMOA (site n"2) enfin reprsente un cas plus
complexe : le passage d'un vertisol calcimagnsien gypse drivant de basalte un
vertisol hypermagnsien drivant d'alluvions issues
de pridotites.
Cette dernire tude servira de transition
pour expliquer l'volution successive du
paysage, de la mise
en place des matriaux et enfin, par rfrence au pass et au prsent,
au devenirde ces matriaux.

22

23

CAS SIMPLE : morphologie dune squence de sols contenant des vertisols sur
matriau d'un seultype et relativement homogne.

I - LOCALISATION - PRESENTATION
La zone d'tude est situe
au SE de La Tontouta (aroport international),au niveau
du lieu-dit : Naa-Tiare, proximit du littoral (Fig.10).

La Gologie : le substrat est constitu de flyschsde 1'Eocne moyen suprieur


caractriss par le remaniement de roches volcaniques basiques
o alternent des bancs de
calcarnites, de microbrches et de marnes grises. I1 est frquent d'y observer des
lments remanisde phtanites siliceusesou de calcaires globigrines datsde 1'Eocne
infrieur (FAURE et PARIS, 1979 ;PARIS, 1981).
La Gomorphologie : la chane de flyschs est allongeselon un axe NW - SE,
parallle la cte. Son point culminant dpasse
400 m et l'altitude moyenne
de la lignede
crtes se situe 200 m. Les cours d'eau temporaires drainent
ce massif en formant une
srie de bassins versants parallles, dlimits pardes chanons enappendices
perpendiculaires l'axe principal de la chane. Ces valles s'tendent rarement
sur plus de
200 ha, pour une longueur n'excdant pas2 km et une largeur d'environ 500 1000 m.
Ces valles en forme d'auge ont un fond trs plat ; leur altitude varie de + 5 + 20 m
environ. Les flancs abrupts ont des pentes de plus de50%. Les deux bordures latrales
de la valle sont lgrement divergentes, l'extrmit amont est un demi-cercle, tandis
l'extrmit donnant sur la mer est trs faiblement vase (Fig. 11).Les versants sont
gnralement de type convexo-concave et la partie en aval est souvent constitue d'un
glacis de piedmont pente rectiligne.
La Vgtation : la fort sclrophylle ne subsiste plus que sur de rares flancs ou
en fond de valles. Elle a cd la place
une savane arbustive avec
un tapis de gramines
continu de Botriochloa pertusa,parfois d-ieteropogon contortus,cette strate herbace est
galement compose d'herbe bleue (Stachytarpheta indica) ou d'herbe balais (Sida
acuta). La strate arbustive est constitue presque exclusivement
dAcacia farnesiana ou
"Cassis" et de fourrs denses deLantana carnara. Dans la basse plaine, la strate arbore
se singularise par
un important peuplement introduitd'Acacia nilotica.
Sur les crotes calcairesle "mimosa" (Leucaena Zeucocephala)constitue souvent un
peuplement monospcifique ; il est accompagn parfois de "bois de fer" (Casuarina

colZina1.

II - DESCRIPTION MORPHOLOGIQUEDES SOLS


La morphologie des pentes permet le dcoupage d'un versantrectiligne en trois
se ments principaux sur lesquels un total. de sept profils
a t dcrit et analys (Fig.12 et

137.

24

Profil pddolegiquc

Corottagc

dr IO o6ri8 TlA
E C H E U L : I/25.000

25

A Altitude

(ml

6380-

Segment amont

I
I

sol d'erosion

70-

60-

Segment du piemont

50-

401

SOI vrrtiaw/vwtirol

vrrtisols sur colluvionr


TIA4

30
20

10-

0-

Figure 12 : Description de la squence TIA. Emplacement des profils.

2.1

- LE SEGMENT AMONT

I1 se situe dans la partie convexe-rectiligne de la forme, sur une pente


forte > 40%
dans la partie amontde la squence. Ce segment reprsente plus
de 60% de la longueur
de la squence.
Les sols, peu diffrencis, sont marqus par une faible paisseur, gnralement
infrieure 50 cm et peuvent tre absents dans les zones les plus pentues. L'altrite
affleurante est souvent associe des filonnets ou des pellicules fines de calcaire
pulvrulent. Selon la CPCS (1967), ces sols peuvent tre classs en sols d'rosion
rgosoliques ou en sols peu volus d'rosion, selon BAIZE (RPF, 1990) ils sont classs
en rgosols ou selon BEAUDOU (1988) en anapexols. Ces sols d'rosionsont associs
des sols leptiquesde type sol brun eutrophe (LATHAM et al., 1978), ou brunisols (RPF,
1990) dont voici les principaux caractres
:
- la couleur est homogne: gris trs fonc brun gris trs fonc : 10 YR 3/2 3/1 ;
- la structurede type anguclode est polydrique,fine 8 moyenne en surface (0,2
k m ) , un peu plus grossireen profondeur (0,5 1 cm) ;
- la macro-porosit d'entassement interagrgats est importante
en surface et passe
rapidement une macro-porosit de fentes infrieures 0,2 cm d'cart et
d'orientation quelconque ;
- la texture est argilo-limoneuse en surface et argileuse plus en profondeur, avec
quelques sables grossiers siliceux
;
- l'paisseur de l'altrite est relativement fai
blc (10 cm) ; par contre, la roche-mre
en place,de teinte beige jaune-mang, est altresur une grande paisseur.
Le profil TIA 1 est situ la limite entre le segment amont et le segment du
E ~ C O W 'horizon et traversant
les
pimont. La prsence defentes verticales dbutant dans le
horizons jusqu' la base du profil annonce l'volution verrique de la couvedure
pdologique. TERCINIER (1962) fait rfrence pour ces sols au terme de "rnurrum",
utilis cette poque en Inde, pour dsigner des sols noirs de
faible paisseur reposant
sur des basaltes oudes calcaires rods.

TIA 2

TIA 3

T I 1 4

TIA 5

TIA 5

TlA 1

0-

2-

4-

6-

I-

Figure 13 : Profils et carottes de la srie TIA. Ugende des figurks :Fig. 23

27

Danscettepartie
: l'rosionsesurimpose
lapdogense.
La
couverture pdologique est soumise
des mouvements de solifluxion.La surface du sol
est caractrise par la prsence de glissements tags exprims par des banquettes
discontinues, de largeur dcimtrique. Ces terrassettes paraissent accentues par le
pitinement du btail do leur nom de "pieds de vache" (ILTIS, 1979). La frange
d'altration des flyschs est gnralement rduite.
Le faible dveloppementde l'allotrite et
des horizons de transition alatoires provoquentun contraste texturalentre une isaltrite
sableuse, relativement friable, etun ou des horizon(s) humifre(s) pdoplasmation dj
trs avance contenant plus de30% d'argile. Cette discontinuit texturalefavorise une
rosion en solifluxion sur les fortes pentes, surtout aprs la disparition du couvert
forestier. La prsence frquente defines crotes calcaire en feuillets parallles
la pente
accentue le dcollement possible des horizons humifres.
Ces solifluxions n'affectent queles matriaux forte capacit d'absorption d'eau
(comme les argiles). La prsence de sels solubles, agents floculantsdes argiles, favorise
les mouvements, car ils sont l'origine des structures grumeleuses qui facilitent la
pntration de l'eau, principal moteur de ces glissements. Aussi, ces mouvements ne
sont-ils bien exprims que dans les rgions prcipitations suffisantes et prolonges
(COQUE, 1988).
2.2

- LE SEGMENT DU PIEMONT

La forme du segment du pimont correspondant


une partie rectiligne-concave de
la pente rappelle celle d'un glacis.
I1 se subdivise en deux parties assez distinctes, mais le
passage de l'une vers l'autre est graduel. Dans ce segment, dans les conditions
climatiquesactuelles,la
pdogense se surimpose lamorphogense.

2.21

- La partie amont

Elle est dfinie par le profil


TIA 2, et assure une transition entreles sols bruns du
segment amont et les vertisols au sens strict, situs plus en aval. La pente est encore
forte : 26% au niveau de TIA 2, mais l'volution entre les profils TIA 1 et 2 est trs
distincte. Le sol s'approfondit nettement
; il atteint 1,70 m. Sous les horizons humifres,
se dveloppe un horizon minral trs argileux, structur deteinte brun jauntre 10 YR
4/4 lOYR 5/5.
Des caractres structuraux lis aux vertisols apparaissent avec une structure
prismoclode souligne par un rseau de fentes verticales, partir de 20 cm jusqu'
60 cm environ ; partir de 60 cm de profondeur se dveloppe un autre rseaude fentes
plutt obliques, dlimitant des faces structurales
de 1 5 cm parfois luisantes etstries.
Les lments figurs sont reprsents par des
nodules carbonatsen forme classique de
''poupe", de taille infrieure 1 cm. Ces nodules qui reprsentent moins de 5% du
volume, apparaissent avecle structichron, c'est--dire dans la partie minrale
pdoplasmation du profil, de 60 155 cm. Des efflorescences blanchtres, autre type
d'lment figur, se dveloppent surles parois du profil ayant sch, partir de 1,15 m
de profondeur, et annoncent des traces possibles de prsence de gypse.
L'horizon d'altration atteint 30 cm d'paisseur et se compose d'une alternance de
bancs plus ou moins altrs de flysch.

2.22

- La partie aval

Cette seconde partie du segment comprend les profils de TIA 3 6. La pente


dcrot rgulirement (17% TIA 3, 14% TIA 4,11% TIA 5 et 9% TIA 6) et les sols
s'approfondissent trs rapidement de l'amont vers l'aval. L'altrite est atteinte 2,20 m

28

pour le profil TIA 3, 3,80 m pour TIA 4, plus de 8,50 m pour TIA 5, et 9,76 m pour
TIA 6 (pour les profils TIA
5 et 6, l'altrite a t atteinte par carottage*
).

Il y a une &.alution dans la composition mo~phoPogiquede ces profils, mais la


disposition et la composition des horizons est trs proche. Ils ont en commun : des
horizons humifres pais, un ou des horizons de transition caractres vertiques, des
horizons vertiques diffkrenciks par la nature et la proportion
des blbrnents figurs, pour
les profils les plus en amont (3 et 4), une perte progressive des caractresvertiques en
profondeue, et le passage un horizon d'altkration meuble avant d'atteindre I'altkrite.
Les horizons humif&L'kpaisseurd'ensembledeshorizons
humiferes estvoisine
de 60 CM.
Genbralernent au nombre de trois, ils se diffrencientpap leur couleur etleur structure
(Tab. VI). L'horizon de surface de texture argilo-limoneuse est moins sombre (16 YE!
3/2) que les horizons plus profonds de texture argileuse (10 YR 2/1). Cet horizon de
surface a une structure assez fine, anguclode de type polybdrique, avecune
macroprosit importante dominepar le volume des vides interagekgab,
Les horizons situks sous l'horizonde surface dveloppent une structuremguclode
polykdrique plus grossi6re laquelle se surimpose une structure de type prismoclode,
ainsi que des faces structurales parfois luisantes de taille infrieure 5 cm istmcture
pauciclode). Le volume des vides est domin6 par une macroporosit matrialise par
des
fentes verticales dbutant immdiatement sous l'horizonde surface et se terminant 6 la
base des horizons humifres. Ces fentes ont
un 6carternent compris entre 0,2 et 1 cm.
Les lments figurs sont reprksents par des orthotubules et des copropdes
humiques.
Tableau VI : Tableau rcapitulatif des caractristiques des horizons humifres
3
profil
Hz
paisseUr 1
(cm) 2
3

5-20
20 - 40
10 YR 312
10 YR 311
10 YR 312
mg 0,2 - 1

m g 0.5

1
2

structure
forme et
taille
(

1
0-5

-1

2
4
5
6
7
O - 10
O - 1s
O - 15
0-15
0-8
0-15
10 - 2 s
15 - 35
15 - 35
15 - 35
8 - 20
15 - 40
20 - 60
35 - 60
35 - 5s
35 - 65
20 - 55
40 - 70
10 YR 412 PO YR 312
10 YR 211 10 YR 312 10 Y R 312 10 YR 310
10 YR 311 10 YR 311
10 YR 3/1 10 Y R 311 10 YR 3/1 10 YR 211
10 YR 3/1
10
YR 311
2.5 Y 412
10 YR 2/1 10 YR 2/1
5 Y 311
mg 1 - 3 mg 0,2 - 0,8 ang 0.3 - 0,8 mg 0.5 - 1 m g 0.2 - 1 ang 0.2 - 1
a~lg1 - 3 a~lg0.3

pri 0.5 - 2
3

mg0,5-1

angl-3 pri2-5
ang 1.5 - 3

pau3-5

0.3 - 0,8

pri 1 - 2
mgO.5-3
pau0.5 - 5

1- 3

pau 2 - 5
angl-5
pri 3 - 10

ang 0.5 - 2
pri 1 - 2

mg O,

-2

angl-5

pri 1 - 2
mg1 - 5

pau3-5

pau 3 - 5

Hz = horizon ; m g = anguclode ; pri = prismoclode ; sph = sphnocloele ("fentesen coins")


pau = pauciclode (structure discontinue, caractrise par
des faces structurales)

Les horizons de transition

LE passage entrela partie suprieure et humifre du sol et la partie minrale vertique


s'effectue au travers d'un deux horizons de transition situs une profondeur allantde
55 80 cm (plus rarement suprieure un mtre).

*Les carottages ne peuvent donner qu'une ide de la couleur, de la texture et de la prsence de certains Clments
figurs. Par contre, ils ne peuvent fournir d'indication ni sur la structure, ni sur I'etendue exacte des klments
figuks. De plus. les carottages ont t effectus l'aide d'eau sale, interdisant toute analyse chimique.

29
Le caractre transitionnel est d'abord visible par la couleur VI).
(Tab.Celle-ci est
intermdiaire entre les horizons humifres de surface et les horizons minraux de
profondeur (10 YR 3/2 2,5 Y 4/3) ; des couleurs diffrentes sont juxtaposes la
couleur de fond, en taches ou en raies de teinte sombre
(10 YR 2/1 3/1) et proviennent,
soit de mtatubules organiques issus
de l'activit biologique (les mtatubules provenant
des horizons minraux profonds sont gnralement plus rares), soit de descente de
matire organique le long de fentes (raies subverticales) ou d'anciennes fentes, puis
recomposition de ces amas par des contraintes latrales (taches).
L'organisation structurale subit galement une modification importante. Les fentes
verticales disparaissentou s'incurvent au profitde fentes obliques quise prolongent dans
les horizons infrieurs,ou de fentes de direction quelconque,
les plus nombreuses, mais
d'cartement ou de longueur gnralement plus rduite.La structure qui en dcoule est
gnralement pauciclode (avec quelques petites surfaces luisantes)
et anguclode jusqu'
5 cm. Les deux structures sont juxtaposes
et il est difficile d'en dterminer
la forme ou
la taille dominante. Cette structure annonce la structure vertique quitrs
serabien visible
dans les horizons infrieurs.
Tableau W : Tableau rcapitulatif des caractristiques
des horizons de transition.
4

profil Hz3
paisseur 4
couleur 4
taches
structure 4

60 - 75
2.5Y 414
10 YR 412
ang 1 - 3
Pau30 - 50

60 - 80

55 - 7 5
2,5Y 413

5
6
65 - 8 0
55 - 8 0
10 YR 311 10 YR
312

2,5Y 413
10 YR 311
10 YR 211
mg 0.3 - 5 sph 0.3 - 1.5 Pau 0,5 - 5
pau 0,5 - 5 ang 0.5 - 2
mg 1 - 5

7
70 - 9 5
2.5 Y 312
10 YR 311 10 YR 5/4
ang 3 - 5 ang 0.5 - 2
pau 5 - 10

Mme lgende que pour le tableau VI

L'humidit et la plasticit de cet horizon sont, sur le terrain, gnralement plus


leves que celles des horizons suprieurs
ou infrieurs.
Les lments figurs, de mme nature que dans la partie de
amont
la squence, sont
mieux exprims.
- Les efflorescences salines de teinte blanche recouvrent les parois des profils

uelques jours aprs leur creusement. Elles forment une pellicule trs fine

4l'oeilnu.

<1mm), des ponctuations trs denses dont la nature n'est pas dterminable

L'observation la loupe binoculaire permet de reconnatre des


microcristaux de gypse issus de la prcipitation des sels solubles contenus dans
l'eau dusol aprs son vaporation.

- Comme dans le profil TIA 2, le profilTIA 3 contient entre 0,60 m et 1,OO m des
nodules carbonats en forme de poupes. Ces nodules d'une taille infrieure

2 cm de diamtre, apparaissent en mme temps que les efflorescences salines et


semblent disparatre au contact des horizons
gypseux*. Leur proportion ne dpasse
gure 5% du poids du volume.
Leshorizonsvertiques
Dbutant 80 cm de profondeur, les horizons vertiques sont caractriss ar la
prsence de la structure vertique spcifique (Cf. dfinition et description chapitre
1 . Les
"slickensides" occupent des surfaces allant de quelques centimtres carrs plusieurs

* Cette caractristique n'a pas t bien exploite au moment de la description des profils ; par contre, elle
concide avec l'incompatibilit de la prsence simultane de gypse et de carbonatequi sera tudie dans les
profils de la srie MER de la Tamoa et qui a galement t observe dans la r6gion de Beaupr. Poya

30
dcimtres carrs.Les volumes @dologiques "en coins" se dbitent parfois une
en sousstructure de type anguclode polydrique de1A 5 cm.

Leur couleur est relativement homogne


de 10 YR 4 4 i 5/4 de brun jaungtre fonc
6 brun jauniitre(Tab. VIII)
Tableau WII :Tableau rcapitulatif des caractristiques des horizons vertiques.
profil
paissear
km)

Hz

5
6
7

2
115 - 155145

couleur

- 155
155 - 175

8
9
10
5
6

80 - 115

290 - 320

10 YR 514
10 YR 514
10 YR 414

8
9

10 YR 414

10

10 YR 515

7*
4
5
6
75 - 140
80 - 115
140 - 200 110 - 140 115 - 150 130 - 150
200 - 250140
- 180 150 - 180
250 - 290180 - 600+
200 - 220
220 - 300+
10 YR 514
10 YR 513
10 YR 514 10 YR 413 10 YR 414 2,s Y 514
10 YR 514 10 YR 414 10 YR 414
10 YR 514 10 YR 414
10 YR 514
10 YR 414

* L'horizon 6 du profil 7 n'est pas vertique,mais hydromorphe


Ces horizons se diffrencient entre-eux de par la nature et le pourcentage des
lements figurs.

Les cristaux de pse constituent la plus grande part des lments figurs.
S'ils apparaissent parfois moins de 80 cm de profondeur & l'tat de traces, 8
partir d'une profondeur de 1 m environ, leur nombre et leur taille s'accroit
rgulirement. Les cristaux sont lenticulaires, zons, d'une taille homogne
gknralement comprise entre 0,s et 3 cm. Ils sont d'me teinte beige ple jaune
ple drivant de celle du milieu encaissant.
Les cristaux sont orientes; le grand axe
d'allongement des lentilles est g6nralemen.t vertical, perpendiculaire aux
contraintes latrales exerces dans les vertisols. A proximitk desfaces de
glissement, l'orientation des cristaux s'inflchit pour devenir parallle aux faces
structurales.

Dans le profil TIA 3, les horizons gypseux sont compris entre 0,80 m
et 1,95 m de profondeur, la proportion de gypse reste infrieure B 5% du
volume de sol et la taille des cristaux est infrieure A 0,5 cm. Ceux-ci
disparaissent ds lors que les premi6res traces de l'altkrite (allotkrite) se
manifestent et que la structure vertique laisse place
une structure anguclode.
Dans le profil TIA 4, les horizons gypseux sont compris entre 0,75 m
et 2,90 m de profondeur. La quantit maximale de gypse est observeentre
2,00 rn et 2,50 m o il reprsente plusde 20% en poids de sol sec". A partir
de 2,50 m, la taille et le nombre des cristaux dcrot rgulirement
en mme
temps que les caractres vertiques s'estompent. Tout comme dansle profil
prcdent, le gypsea disparu lorsque les traces d'altritese manifestent.

* Le pourcentage de gypse n'a pas

t dtermin avec prcision. Une grande partie des plus gros cristaux a
t
carte lors de 1'chantillonnage. Les cristauxdpassant2mm sont considkrscommedeslmentsgrossiers
tr6s faible partie du gypse (moins de 5%) a t conserve lors des
(refus) et limins par tamisage. Seule une
analyses chimiques.

31
Dans le profil TIA
5 , le carottage montre une diminution
de la taille des
cristaux et deleur nombre vers6,50 m, et leur disparition totale
se situe aux
environs de 8,OO m. La disparition des cristaux n'intervient
que vers 6,OO m
de profondeur environ dans le profil 6.
TIA

Les accumulations de manganse, reprsentant d'autres types d'lments


figurs, se prsentent sous forme
de dendrites etde ponctuations ; l'tat de traces
partir de 3,OO m de profondeur dans le profil TIA 4,elles sont relativement
abondantes de 6,OO 8,OO m de profondeur dans les profils TIA 5 et 6. Signe
frquent d'un faible drainage, et d'une hydromorphie temporaire, ces lments
figurs sont absents des profils en amont et des horizons suprieurs.

Les lments grossiers en majeure partie de nature siliceuse (interstratifis


dans les flyschs) constituentmoins de 5% (en poids) des horizons; leur proportion
est gnralement plus levedans l'horizon de surfacealiment par les
colluvionnements occasionnels lors des fortes prcipitations cycloniques.
Mais, ces lrnents grossiers peuvent
se concentrer dansle profil TIA4,sous
la forme de blocs de silice
bords anguleux deplusieus dcimtres, rpartis entre
2 et 3 m de profondeur dans une proportion infrieure 5% du volume. Dans le
profil TIA 5 , 8,50 m de profondeur, les blocs, cailloux et graviers de silice
forment un niveau de plus de50 cm d'paisseur.Le profil TIA6 contient plusieurs
niveaux forte proportion d'lments grossiers. Dans la partie creuse du profil,
cet horizon de 20 cm d'paisseur, situ entre 1,80 et 2,OO m de profondeur, est
constitu plus de 60% d'lments grossiers anguleux
siliceux de taille trs
variable de 0,2 20 cm de diamtre, envelopps dans une matrice argileuse de
teinte et d'aspect trs voisinsde ceux des horizons vertiques,sus et sous-jacents.
Un second horizon accumulation d'lments grossiers apparat au carottage entre
6,30 m et 6,50 m.
Ces lments grossiers indiquent une accumulation colluviale dans
le profil
TIA 4,marque par une dispersion de gros blocs dans une matrice argileuse, et
une accumulation alluviale dans les profils les plus en aval, souligne par des
dpts horizontaux d'lments grossiers siliceux insrs entre des niveaux argileux.
Les horizons d'altration
Tableau IX : Tableau descriptif des caractristiques des horizons d'altration.
profil
paisseur

(cm)

Hz
4
5

1
40 - 55
55 - 60+

155 - 170

8
9
10

170 - 180+

195 - 210
210 - 220+

11
couleur

4
5

7
8
9
10

11

320 - 340
340 - 380+

10 YR 312
10 YR 616
7.5 YR 416
7 5 YR 416

7 5 YR 416
7.5 YR 416

10 YR 416
10 YR 516

Dans les profils TIA3 et 4, les caractres vertiques disparaissent progressivement


sur une paisseur de 15 20 cm. A la structure vertique se surimpose une structure
anguclode de type polydrique trs grossire de
3 50 cm. Le structichron d'une teinte
plus orange (10 YR 7,5 YR 4/61 se substitue progressivement au vertichron (Tab.
IX). La texture devient moins argileuse et plus sableuse. Dans la partie infrieure de cet

32
horizon apparaissent les premieres traces de l'alterite
sous forme d'une alloteritesablolimoneuse en bancs centimetriques alternant avecdes niveaux limono-argileux, ce qui
traduit la variabilit textwale des bancs de la roche-mre.
A la macro-porosit interagegat
earactQistique des hoxizons vertiques, se swimpose me importante micro-porositsous
forme de nombreux pores tubulaires tr& fins i fins. Dans cet horizon, il n'y a pas
d'clments figurs (ni efflorescences salines,ni accumulation de gypse, ni dendrites de
manganse), ce qui reflte probablementun bon drainage interne.

Sous cet horizon de transition, l'alloti5xite se transforme en isaltkrite plus cohrente.

Le segment dela plaine alluviale constituela partie avalet plane du relief, depuis la
base du piCrnont jusqu'i l'axe de drainage externe de la valle (exprime parfois parun
petit sillon creus par un cours d'eau i &bit trs sporadique). La rupture de pente entre
n'est pas toujours bien visible.
les flancsde la vallk et cette surface plane
sols, dfinis par le prsEil TIA 7, sont homo h e s et argileux, ce qui traduit,
dans ce petit bassin versant,une @doplasmation ancienne. L'alluvionnement actuel
n'est
plus fonctionnel. Les carottes ont montr des successions de lits el'klments grossiers
siliceux, peu altrks, spars par des niveaux argileux dont la couleur beige uniforme
alterne avecdes taches rticules olive et brun orang.
Malgr la dominante argileuse deshorizons, ceux-ci nepresententpm de camct2res
vertiqzas nets dans les horizons compris entre la surface et 1 m de profondeur ; seules
quelques grandes faces de glissement apparaissent en profondeur. Par contre, ils
prsentent des signes d'hydromorghie : la teinte des deux horizons suphrieurs de O 6
40 cm est noire et celle des horizons de profondeur
est brun gris olive, avec de petites
taches oranges, arrondies.T6moins de cettehydromorphic temporaire, les ponctuations
et dendritesde manganese apparaissent vers 70 cm, en
mme temps que les taches.
Des accumulations de volumes pulv6rulentscarbsnats assez nets apparaissent
40 cm de profondeur. Elles se transforment en concretions indures partir de 70 cm.
Leur apparition concide avec celle des efflorescences salines. Quelques cristallins
amas
de gypse caris ont tobservs par carottage et miquement dans les horizons prsentant
des caracteres vertiques.
2.4

LES SOLS SUR PWTANITE

Sur le versant oppose de la squence dcrite, la chane de flyschs date Eocene


suprieur est interrompue par une intercalation de phtanites, shales et phlites siliceuses
datkes de 1'Ewne infrieur. Ces roches tr6s siliceuses sont assez
peu alterables.
Le contact brutal (decimtrique) entreles flyschs et les phtanites est parfaitement
visible grce la modification tout aussi brusque dela couverture vgtale. Les acacias
disparaissent au profit du niaouli
laleucaguingzcenervia), lecouvertherbac est
compose de graminees dugenre Themeda sp ou Aristida sp. et des fougres acidophiles
comme Pteridium esculentum et Dicranopteris linearis. La couverture vgetale est
discontinue et la faible stabilit structurale des sols engendre des phnomnes erosifs
importants sous forme de ravines.
Les sols sont peu profonds, de 30 70 cm, et limits un horizon humifre peu
pais reposant sur un structichron argileux orange vif rouge vif. Souvent, en bas de
pente, un horizon texture plus sableuse, blanchi, s'intercale entre ces deux horizons.
Vers l'aval, le structichron devient tachet rouge et jaune, signe d'une hydromorphie
temporaire.
Les forages effectus dansles alluvions prochesde cette formation (forageTM 9)
montrent une succession d'accumulations massives d'lments grossiers siliceux
angulew et de niveaux argileux tachets avec des traces d'oxyde de manganse.

33
LATHAM (1985) a dfini pour ces sols sur plites siliceuses et phtanites, surtout
reprsents dans le Nord du territoire, la succession suivante, selon laCPCS (1967) : sol
peu volu drosion lithique - sol fersiallitique lessiv horizon "A2podzolique" - sol
hydromorphe l'aval. Tous ces sols sont trs acides, fortement dsaturs,
sans aucune

manlfestation de phnomnes vertiques, ni aucune accumulation de carbonates et de


gypse.
2.5

CONCLUSION

Dans une mme zone climatique, sur des pentes morphologie identique, les
vertisols nese forment qu' partir de roches basiques dans la succession suivante rgosol
- brunisol - brunisol vertique - vertisol - vertisol gypse - fluvisol hydromorphe
carbonat (RPF, 1990). Les cristallisations de gypse sont, dans cette tude prcise,
limites aux seuls vertisols (Fig.14).
A partir de roches acides comme les phtanites, la couverture pdologique est
compose de sols acides trs dsaturs souvent rods et/ou lessivs.
sans aucune
accumulations de gypseou de carbonates.

:SOLS DERIVANT D~LLUVIONS

ELEMENTF
SI G U R E S

Au niveou

du p r o f i l 6tud i d

Carbonates
r

< O

..-volurna contenonic odvtbso n o t e s

:--!nodults / v o l u m epsu l v i r u w n t s

L I _

Au niveau du p r o f i l

dtudid

e L f M E N T SG R O S S I E R S

siliceux libres

ALTLRITE

Figure 14 :Distribution des lments figurs dans la squence de Tiar.

2.51

Caractristiquespidologiques des sols sur flyschs

Les caractres morphologiques majeurs des sols vertiques sont les suivants
:

- Les horizons humifres ont 0,40 m 0,60 m d'paisseur. Leur stucture est grumoanguclode en surface. Les fentes verticales dbutent partir de 20 cm de profondeur
environ, et n'ont jamais t observes depuisla surface.
- Les horizons vertiques ne dbutent qu' partir de 60 cm environ. Un horizon de
transition assure la liaison entre les horizons humifres et les horizons vertiques

34
minraux. Ces dernierssont de teinte brun jauniitre d'une
et pisseur pouvant atteindre 7
8 m.(TIA 5 et 6).
- La transition l'altrite est rapide, mais rgulire. Elle
se traduit par la disparition des
caract&-esvertiques au profit d'un stmctichon, puis dune allotkrite souvent en alternance
avec une isaltkrite en fonction de
la nature liehologique des bancsde flyschs.

Les principaux lments figurs (Fig.14) sont constitus de nodules carbonats,de


6,5 i 2 CM de diamtre, localiss dans la pantie supkrieure des sols bmns et bmns
vertiques, etde cristaux de gypse sous forme de lentilles centimtriques.Ces cristaux, de
grand axe vertical, apparaissent brutalement dans les vertisols partir de 6,80 m ii
1,00 m. Leur proportion p u t atteindre 15 5 20 5% en poids de sol sec. Leur disparition
du profilest kgalement rapide, mais plus progressive que
leur apparition.

Le fond de ZQ vallie est occup par des successions d'apports alluviaux anciens
dont cehains episodes ont recouvert la partie aval des squencesde sols vertiques (TIA
6). LRs sols developpent des caractres d'hydromorphie (taches d'oxydo-rduction) et
plus rarement, en profondeur, quelques caractres vertiques.
Les lments figures sont constituks de ponctuations, de dendrites d'oxyde de
mamgmese ainsi que de volumes pulvrulents carbonats accompagniis de nodules.
Quelques rares cristallisations de gypse 6tk
ont observes lorsde forages.

2.52

- Morphologie des sbquences de sols sur flyschs

Dans la partie amont de la squence, l'rosion l'emporte sur la @dogense. Dans


la
partie aval, et uniquement sur les facettes rectilignes et concaves, la pdogense se
surimpose actuellement la morphogense.
Les vertisols sont localiss dans la partie aval
de la squence,au tiers infrieur de
la pente. Cette pente rectiligne ou lgerement concave dcrot rgulirement
de 17% 6%.
Elle a une dclivit bien su 'rieure ii la moyenne gnkrale des pentes (entre O et 8%)
signalkes par DUDAL (1967 pour les vertisols. Ces vertisols ressemblent, de par leur
disposition, ceux desles Canaries qui sont galement d'origine colluviale
et forms suf
pente forte mais presentant lwalement des replats (RODRIGUEZHERNANDEZ et al.,
1978).

p"

rII - BROPRIETES ANALYTIQUES DES SOLS

Les composants minraux dusol


caractkrisent parfaitementl'volution
morphologique des sols de la squence T U : brunisol - brunisol vertique - vertisol fluvisol.

3.11

- Le profil TIA 1

Ce profil situ mi-pente caractrise les brunisols. La texture de l'ensemble du


profil paisde 55 cm est peu diffrencie. Les limons sont dominants et le taux d'argile
oscille entre23 et 29% tout comme la proportion des sables (Fig.
15).
Les smectites sont les argiles dominantes dans 1'enseFble du profil. Les DRX
montrent la prsence de smectites,des traces d'halloysite 7A, mais aussi du quartz et

35
des feldspaths.Le rsultat de l'analyse chimique aprs attaque triacide* montre
un rapport
molculaire SiOdA1203 compris entre4,7 et 5,9 (Tab X). Le taux de rsidu l'attaque
triacide, entre42 et 44%, est important.
Les teneurs en alcalins et alcalino-terreux sont constantes dans l'ensemble du profil
de 2,5% et des taux
avec un pourcentage quivalent en calcium et en magnsium voisin
plus faiblesde potassium et de sodium.

L'horizon de surface est le plus sableux. Les DRX montrent un pic de smectites
14,8 A, peu dvelopp et trs tal.
Dans l'horizon d'altration, sur les DRX, les smectites apparaissent mieux
cristallises que dans les horizons sus-jacents. Le rapport Si02/A1203 mesur aprs
l'attaque triacide est le plus bas
de tout le profil. Les minraux primaires rsiduelssont
essentiellement composs de quartz et d'un peu de feldspaths. Les minraux ferromagnsiens ont t presque entirement dissous l'attaque triacide, mais il en subsiste
quelques traces**.
Tableau X - Analyse chimique des altrites (allotrite et isaltrite) de la squence
TIA.
principaux dments chimiques prsents dans l'extraction triacideet dans l'analyse du "Rsidu"par attaque
(FH + C104H).
1.4

Profil/
Horizon
R%
~Si02

T
R

tot

Al203

T
R

tot
Fez03

T
R

tot
Ca0

tot
Mg0

K20

T
R

tot
T
R

Na20

tot
T
R

tot

2.6

2.7

2.8

3.73.9 3.8

35.10
43.35 37.50 37,80 39.60 32.45
45,22
46,56
45.10
37.52
42.19
82.51
76,46 77.94 73,33
72.60 81.60
55.09
55.32
59.24
52,88 55.49
55,37 59.70
16,65
16,33
18.08
18.01
16,06
15.00
13,29 11.31 10.69 12.12 13.56 16,13
15.24 14,50 15,65
16,26
15,67
15,54
14.26
11.76
17.85
19.45
17,76
19.41
18.53
0.15
0.28
0,13 0.88
1,41 0.11
12.70
11.11 11.14 11.15 12.10 12.05
1.14 5,25
1,33
2.47 3,26
1,22
4.27
4.23
2.54
1,80
1,25
4.71 4,65
2.19
1,68
1.18
1.51
5.01
4.46
7.78
4.05
2.75
5.38
3.98
2.83
4.66
0.09
0.03
0.03
1,41 0.03
2.05
1.92 3.39
2.61
1.73 2.53
5.26
3.53
0,34
0.35
0.56
0,53
0,68
0,44
1,45
1.60
0,98 0.81
1,11 1.20
0,70
0.80
0.64 0,79
0,73 0.79
0,99
0,67
1.11 0.80
0,74 0.71
5.27
7,18
4.51
3,84
3.59
4,73
3.57
2.76
2.25
1.89
2.11
2,472.09

4.104.9
43,30
44,71
69.21
14.29
17,48
19,58
0,67
11,39

3.68
0,79
0,42
1,32
0.81
1.48
6,30

4.11

31.35 31,85 30,20


51.42 47.32 45,99
44,71
90,59
82.57
79,57
63.67 58.55 56.13
18.65 17.61 19.20
5,81
10.46
12.55
14.62 15,33 17.19
14,57 17.61 16.91
0.06
0.09
0.10
10,02 12.03 11,83
0.52
0.60
0,56
0.57
0.91 1,60
1.13
0.54
0.70
0.73
1.78
3.36
3.71
O

1,22
0.28

2,29
0.32
1,92

2,52
0.42
2.02
0.90

0.51

0,83
0,35
0.76 0.80
0.79
2.55 4,64
4,05
1,32 2.83

1,96

R % = pourcentage de rsidus aprs attaque triacide


T = Pourcentage d'un l'lment dansla seule attaque triacide
R = Pourcentage dun l'lment dansla seule analysedu &sidu
tot = Pourcentage total des principaux oxydes dansles sols

* L'attaque triacidea pour effet de dtruire entirement les minraux argileux et de conserver au moins en partie
...)
les minraux primaires (quartz, feldpaths peu altrs, etc
** Les rochesruptivesdetypebasalte ou lesflyschsdrivantdebasaltesontprofondmentaltrsen
affleurement. Ces roches ne peuvent tre observes 9 I'tat frais que dans le lit vif des cours d'eau (PARIS, 1981).
Dans la rgion de Poya, un carottage effectu par le BRGM dans un basalte montre des traces d'altration jusqu'
prs de 20 mtres de profondeur (Com. pers. du laboratoire de gologie-gophysique de I'ORSTOM).

37
3.12

Profil TIA 2

Ce profil est reprsentatif des brunisols vertiques. Ds les horizons suprieurs,


sa teneur en argilese situe entre 35 et 46% (Fig.
15).

L'horizon de suljfucecontient toujours une proportion de sables, suprieure


20%.
L'horizon vertique S.S. apparat vers 1,15 m de profondeur.Le pourcentage
d'argile passe alors brusquement
de 49% dans les horizons de transition
59%. Dans cet
horizon vertique, le taux de rsidus aprsl'attaque triacide est de 37%(Tab X).
L'analyse chimique totale du rsidu permet de conclure une composition presque
exclusive de quartz et d'un peu de feldspaths. La majeure partie du sodiumet dans une
moindre proportion du potassium sont prsents dans les minraux rsiduels. Les
feldspaths rsiduels sont donc en partie constitus de plagioclases
de type albite issuesde
la spilitisation des feldspaths et d'un peu de feldspaths potassiques. Les teneurs trs
faibles en fer et en magnsium indiquent que les minraux ferro-magnsiens primaires ont
t compltement altrs.
L'horizon d'altrationest comparable aux horizons du profil
TIA 1.I1 est beaucoup
plus sableux (22% contre 11%) et moins argileux (32% contre 59%) que l'horizon
vertique quile surmonte. Le tauxde rsidu l'attaque triacide est peine plus levque
dans l'horizon vertique sus-jacent : 39% contre 37%. Ces rsidus ont une composition
chimique peu loigne de cellede l'horizon vertique, cependant les teneurs relatives en
quartz sont plus faibles, tandis que celles en ferro-magnsiens sont plus leves.
En lame mince, le squelette est largement domin par des de
grains
quartz anguleux
de la taille des limons avec quelques cristaux de feldspaths. On peut distinguer des
fragments de basalte assez grossiers, de 100 500 Fm, composs d'une association
porphyrode de gros minraux ferromagnsiens trs altrs, non reconnaissables,et de
cristaux de feldspaths au sein d'une matrice partiellement argillifie.
Ces petits lots sont
entours par un plasma argileux orient de type squelspique
et vospique. Les analyses
chimiques totales du dernier horizon vertique et de l'altrite
du profil de sol vertiqueTIA 3
confirment les analysesdu profil TIA 2.
3.1 3 Profil TIA 4
Ce profil caractristiquedes vertisols possde des horizons vertiques trs forte
teneur en argile, comprise entre 58 et 75% (Fig. 15). Ces argiles sont dominante
srnectitique. Le rapport molculaire Si02/A1203 de l'analyse triacide est toujours
suprieur 4. Dans l'ensemble du profil, on note galement une nette dominance
de Mg0
sur Ca0 ; le rapport MgO/CaO est suprieur
2, sauf lors de la prsencede gypse.

Les horizons humqres et en particulier l'horizon de surface sont moins argileux


que les horizons sous-jacents. Le taux de rsidus aprs l'attaque triacide est important
:
47% contre 30 37% pour les horizons vertiques. Les DRX de la frgction argileuse
rvlent un pic de smectites trs large et peu intense centr sur 14,5A. Ils dvoilent
galement des picsde quartz et de feldspaths.
Les horizons vertiques sont caractriss par l'abondance de smectites bien
exprimes sur les DRX, dont le pic est centr sur 14,8 A. Malgr l'abondance des
cristaux de gypse", le rapport MgO/CaO total varie
de 1 2. Le calcium total est
pratiquement entirement immobilis sous forme de gypse (Cf.
: chapitre 3.22).

* La quasi-totalit des cristaux de gypse ont une

taille suprieure 2mm. Or les analyses de sols sont


effectues conventionellement sur la fraction de terre fine, tamise 2mm. Ces cristaux sont donc
assimils au "refus" comme lmentsgrossiers ou ont t tris au pralable. Certains fragments de gypse,
minral facilement clivable, se sont mls la terre fine sans pour autant modifier de faon importante
les
rsultats chimiques aprks l'attaque triacide.

38
%a micromorphologie de ces horizons vertiquesse compose d'un squelette
constitue de grains de quartz anguleux de 20 50 Pm et d'lments de cherts plus
grossiers, amondis, d'une taille moyenne comprise entre et
100
200 pm.
La porosit est tr& faible et les vides sont le plus souvent planaires. Le
rosqealique e t les separations plasmiques sont
, 1964 ; 1972) de type lattispique, avec un
assemblage maspique au niveau des faces de cisaillement. Les sparations
plasmiques me sont pas associees aux vides planaires : il n'y a pas d'assemblage
vospique bien distinct.De mme, aucune trace d'illuviation n'est visible, il n'ya
pas decutanes. L'assemblage squelspique n'est observable qu'autour des
klments les plus grossiers du squelette. Bien que ce mode d'assemblage ne soit
pas caracteristique des seuls vertisols,
il est commun2 la plupart dessols prsentant
des caractristiques de gonflement et de retrait.
(BREWER et al., 1983 ; MERMUT et
al., 1988).
Les 61ments figurs sont essentiellement constitus de cristaux de gypse
centimtriques, lenticulaires, bords nets, peu alteres. Ils poss&kmt quelques
inclusions argileuses plutt orientes selon
les faces de clivage. Il n'y
a pas ou que
peu de traces de petits cristaux. Bien qu'ils soient souvent regroupsen amas, la
trs grande majorit6 des cristaux sont bien individualiss dans leur matrice
argileuse. Contrairementaux cas gnraux (NETTLETON et al., 1983), les cristaux
sont situs dans des horizons bien infkrieurs la base des fentes de retrait, et ne
semblent pas etre lis directement aux vides. On peut. galement noter la prsence
de rares concretions ferro-mangansifres arrondies, bien individualises, dontle
diamtre est infrieuril 160 pm.

et
Dans l'horizonde transition (horizon 4.91, caractres vertiques moins marqus
teneur plusfaible en argile (50% contre45 7wo dans leshorizons vertiques), le mode
d'assemblage plasmique dominant est toujours lattispi ue. On note cependant la
prsence d'lots plasmiques distincts, arrondis,
non orientes assemblage inspique), non
homogbniss l'ensemble de la matrice argileuse, de 50 pm de diamtre rsultant de
l'alteration de gros cristaux ou de fragments de basalte bien individualiss. Ces ilots
argileux ou papules, galement dcrits par NETTLETON et SLEEMAN (1989, sont
entours d'un plasma oriente de type squelspique. Cet assemblage serait caractristique
des faibles mouvements internes dans cet horizon
(ROSSIGNOL, 1981) mais reste
suffisant p
u
r faire dispwaitre toute trace de
cutmes illuviaux (BLOCKMUIS, 1982). Mis i
part ces papules,il n'y a plus aucune trace d'klbments figurs.

Au niwcku de Z'dtrite, les teneurs en argiles baissent et n'atteignent plus que 30%.
L'analyse triacide montre que le degr d'altration reste tout de mme lev, car les
quantits de rsidus, aprs l'attaque triacide,sont inchangs et lestenem en alcalins et
sont identiques celles des horizons sus-jacents. L'absence totale de
minkram ferro-magnksiens dans les residusconfirme le degr d'alteration poussbe de
l'altkrite, pourtant assez cohrente. Les residus sont largement domins par le quartz,
mais desfeldspaths, surtout de type albite, subsistent avec quelques Eeldpaths
potassiques. Les DRX confirment l'abondance de smectites avec cependant pour
l'horizon le plus profond, une baisse sensible de l'intensit des picssur les diagrammes
d'argiles orientes. Les traces de mtahalloysite (caractristiques de l'altrationdes verres
11.
de matriaux volcaniques) de l'horizon 10 deviennent bien marques dans l'horizon
L'analyse micromorphologique montre une succession subhorizontale de
strates d'kpaisseur millimtrique.Ces strates sont composes d'une alternancede
lits de 200 500 pm d'paisseur, de nature micro-grseuse, dont les lments
quartzeux ont de20 50 pm de long, et dont le plasma de
type intertextique n'a pas
d'assemblage plasmique particulier, de
et lits plus riches en lkments feldspathiques
ou ferro-magnksiens, difficilement identifiables, au sein d'un plasma orient de
type vo-squel-maspique. L'assemblage de type vospique est prsent autour des
pores laminaires, nombreux, parallles au litage, et comportant des traces
d'argillanes et de mangananes ; il est squelspique autour des lments de roche
altkrks ; il est masepique car de mme orientation parallleau litage. L'assemblage

39
plasmique de ces niveaux confirme la forte porosit observe l'oeil nu. Par la
prsence de cutanes, il confirme galementles mouvements illuviaux qui taient
compltement absents dans les horizons vertiques.

A partir du profilTIA 5, l'altrite n'est plus visible que


par forage. Le profil TIA 5
est peu diffrent du profil TIA 4, dans sa partie suprieure. Les forages montrent
nanmoins des traces d'lments grossiers issus
d'un colluvionnement.
3.14

Profil TIA 6

Le profil TIA 6 est proche de la plaine. I1 a subi des influences alluviales qui se
manifestent parun lit de cailloux et graviers
(63% de refus) entre180 et 200 cm. Dans,et
au-dessus dece niveau, la fractionfine est domine par les argiles entre
35 et 58%, d'o
l'apparition de caractres vertiques peu nets.
La granulomtrie est fluctuante, parfois riche
en sables (31 et 37%) ou en limons (41 et 45%) et confirme ainsi le caractre htrogne
des constituants du sol soumis
des apports alluviaux rpts et varis (Fig.
15).
Sous le niveau lments grossiers, le sol est constitu 72% d'argile gnrant,
dans cet horizon,un caractre vertique trs dvelopp qui diminue quelque peu
vers le
bas, quand le taux d'argile se rduit
56%, principalement en faveur des limons.

3.15

Profil TIA 7

Ce profilest situ la base de la squence dans sa partie alluviale. La granulomtrie


du profil, domine parla fraction argileuse, est relativement constante.
La proportion de
sables, faible en surface (5%), augmente progressivement en profondeur pour atteindre
20% 1,50 m. Le taux de rsidu l'analyse triacide passe progressivement
de 36 51%.
Le rapport Si02/A1203 demeure lev
(>5) dans tout le profil.

Dans I'horizon de surface, les DRX de la fraction argileuse montrent un pic de


smectites trs tal autour de
15A, et des traces d'halloysite
7A.

Le pic de smectites apparaissant surDRX


le de la fraction argileusede I'horizon de
profondeur, est plus intense que celui
de l'horizon de surface bien que derniersoit plus
riche en argilesque l'horizon de profondeur.

3.16

Conclusion

Cette squence esttrs classique :

Les brunisofs sont peu profonds et contiennent environ30% d'argiles dominante


smectitique, mieux cristallises dans l'altrite. Le taux de rsidu est important et se
compose de quartz, de feldspaths de
et quelques rares minraux ferro-magnsiens.
Dans les sofs vertiques, les teneurs en argile sont plus faibles (gnralement
infrieures 40%) et les smectites moins bien cristallises dans l'horizon
de surface que
dans les horizons profonds.Un colluvionnement rcent dlments altritiques issus de
l'rosion de la moiti suprieurede la squence (la pente est suprieure 25% en amont
du profilTIA 2), enrichit les horizons suprieurs en sables et en limons.
Les horizons vertiques ont une teneur trs leve
en argiles de type smectite bien
cristallise(souvent suprieure 60%) confirmant ainsi la structure detype
"sphnoclode", les faces de glissement et les fentes de retrait. Ces mouvements actifs
sont l'origine d'un assemblage plasmique de type lattispique. Ces mouvements

40

z
W

-I

41

dcroissent d'intensit vers le bas, au niveau des horizons assurant la transition avec
l'altrite.
Dans les horizons d'altration, les argiles sont de
type smectite bien cristallise en
alternance avec des linaments de minraux primaires
dominance de microquartz. Ces
altrites dveloppent une porosit plus importante que les horizons susjacents, et
prsentent un degr d'altrationpouss : les minraux primaires detype feldspaths sont
bien moins abondants que dansles altrites des sols bruns etles ferro-magnsiens sont
absents.

Dans lessols alluviaux, le matriau est domin par les argiles dont la proportion est
suprieure 50% sauf dans l'horizon de profondeuro elle n'est que de 40%. Le
sol est
homogne, sans variation texturale importante, possible preuve d'une volution dj
ancienne de ces sols, bien que l'allochtonie de l'horizon de surface soit rcente. Les
teneurs en argile augmentent de la profondeur vers la surface alors que le degr de
cristallinit des smectites dcrot.
3.2

- AUTRES RESULTATSANALYTIQUES
3.21

- La matireorganique

La matire organique n'a pas une importance fondamentale dans la dtermination


de
l'origine des vertisols gypse. Le carbone et l'azote ont t doss
titre indicatif dansles
horizons organiques dont on
a effectu l'analyse granulomtrique.
Ces rsultats analytiques partiels montrent des teneurs en matire organique
relativement leves dans l'horizon de surface par rapport d'autres rfrences de
vertisols non cultivs (DUDAL, 1967 ; SPAIN et al., 1983) : les taux de carbone total
varientde 2,l 3,7%, pouvant aller jusqu' 7% dans l'horizon TIA 6.1, alors
qu'habituellement les teneurs en carbone total dpassent rarement2 2,5%. Ces taux
diminuent rapidement en profondeur. Ces sols n'tant pas cultivs, mais couverts par une
savane arbore Acacia nilotica, la restitution de matire organique par l'intermdiaire du
btail ainsi que non
la prolifration de feux dans ce secteur pourrait expliquer les teneurs
leves en carbone. Par ailleurs, en Australie, les teneurs en carbone mesures sous
Acacia harpophylla sont le double de celles observes sous couvert de gramines
(PROBERT et al., 1987).
Le rapport C/N varie entre 12 et 13 dans les horizons organiques des profils
situs
sur la partie la plus pentue de la squence, alors qu' l'aval, ce rapportest faible et se
situe entre 10 et 11.Il est vraisemblablement d 2 facteurs :
- la prsence d'un peuplement d'acacias, lgumineuses de grande taille, favorise la
restitution d'azote ausol et maintient les fortes teneurs en carbone des horizons
humifres ;
- les profils sont situs proximit d'un puitso le btail a l'habitude de boire: celui-ci
rumine frquemment l'ombre des acacias et restitue au sol de la matire organique
enrichie en azote.
3.22

Lesselssolubles

Les extractions ontt faites au 1/2 et les rsultats sont exprims en m/100gde
sol ;ils permettent de tracer les courbes de la figure
16.

Le brunisol (TIA 1) ne contient pas de sels solubles.


Le brunisolvertique (TIA 2) ne contient pas de seldansseshorizons
de transition
suprieurs. Les chlorures augmentent progressivement depuis les horizons
et atteignent leur maximum dans l'horizon vertique avec 4m/lOOg deLes
sol.teneurs en
chlorures sont quivalents ceux de Ca+++ Mg+++ Na+, ce dernier cation tant
largement dominant. L'ensemble du profil est dpourvu de sulfates,

42

Les sols vertiques (TIA 3, 4, 5 et 4 en partie) ne contiennent pas de sels dans


leurs horizons suprieurs.
- Le t a w de chlorures augmente trs rapidement et atteint son maximum entre
60 cm et 1,OO m avec un 1 r ventre (entre 5 et 7 m/lOOg). 11 se stabilise dans
tout le profiletnedcrot
niveaudeshorizonsd'altration,
- Les sulfates apparaissent
partir de40 cm de profondeur.Les concentrations sont
faibles (<4m6/100g). Elles augmentent brutalement
d m les horizonsi gypse pour
atteindre 14 mC./10Og et saturer la solution. Ces concentrations baissent
nouveau
trs rapidement au niveau des horizons d'altration.
- A l'augmentation brutale des teneurs en sulfates correspond un accroissement,
non seulementde Ca++, maisaussi de Mg++ et de Na+.
- Les courbes derepmition de Ca++ et g++ sont relativement parallles et suivent
Le taux de Mg++
l'volution de la combe des sulfates avec une intensite plus faible.
est presque toujours l6g4rement sup6rieur taux
au de Ca++.
- La courbe de rpartition des ions Na+ est relativement symtrique & celle des
chlorures sauf au niveau des horizons gypseux.
Le profil TIA 4 enregistre, au niveau des horizons d'apport alluviaux grossiers
dpourvus de gypse (entre 1,8O et 2,00m), une baisse sensible des teneurs en sulfates qui
passent de 10 i 3.0 m/lOOg, et corrlativement m e baisse en Ca++et Mg++ qui passent
respectivement de 4 1 m/lOOg et de 5 2 me/lOOg. Par contre, les teneurs en Cl-et
Na+ demeurent constantes (entre4 et 5m/10Og) dans cette partie du profil.

Le sol alluvial contient des traces significatives de sels dans l'horizon de


surface ; ces traces diminuent fortement dans l'horizon sous-jacent. Dans le bas du
profil, les teneurs en chlorures sont constantes et plus faibles que dans les horizons
vertiques (3 m/lOOg) ; elles sont proches des teneurs en sulfates (2 m/lOOg). Les
cations sonttri3 largement domins par
Na+.
onclusion
Les sels sont lixivis dans les horizons suprieurs (excepte peut-tre dans le
premier horizon du sol alluvial). Ils s'accumulent dans les horizons vertiques. Leur
dimhution reguli&e partir des horizons d'altikation semble accrediter la th4se d'un
soutirage de ces sels par les eaux circulant facilementdans les horizons d'altration qui
prsentent une fonte
microprosite.
Les chlorures s'accumulent partir de O,40 m et leur teneur est ensuite constante
dans tous les horizons argileux. Les sulfates sont peu abondants dans les horizons non
gypsem. Leur accumulation brutale vers
1,OO m de profondeur provientde la dissolution
du gypse. Cette dissolution met en solution davantage de cations Mg++ que de cations
Ca++.

3.23

Dhtermination der Soufre total et du gypse

Le soufre total a t extrait par coulomtrie sur tous les horizons meubles de la
squence. Le pourcentage de gypse est dtermin lors du dosage des sulfates par
turbidimtrie (LOVEDAY, 1974) aprs une mise en solution du sol dans l'actone
(RICHARDS, 1954). Ces mthodes anciennes ne sont pas
trs prcises.

Honnis dans les horizons gypseux, les teneurs globales sont trs faibles. Les
horizons de su!-fctce sont plus riches en soufre total que les horizons humifres sousjacents. Ce soufre non li la prsence de gypse ou de sulfates est donc
en grande partie
d'origine organique.Les teneurs sont trs faibles,<O,O5% (Tableau
XI)

43
Tableau XI :Teneurs en Soufre total (So%) dans les horizons humifres
Profil
J3z 1

2
3

3 1
2
0,027
0,035
0,021
0,015
0,013 <0,010

4
5
6
0,031
0,026
0,033
0,012
0,016 <0,010 <0,010 <0,010
0,011 <0,010
0,021
0,034

7
0,053
0,016
0,030

Dans les horizons vertiques, les teneurs en soufre total peuvent atteindre, voire
dpasser 0,5%. Dans certains d'entre eux, le soufre est
plus de 80% sous forme gypse
(Tableau XII). Dans certains horizons
de la srie Leprdour(LEP)ou de la basse Tamoa
(MER), les teneurs en cristaux de gypse d'une taille suprieure 2 mm oscillent entre 10
et 20%, en poids de sol sec. Les cristaux de gypse de la squence
TIARE diffrent trs
peu de ceux des autres squences. La grande majoritk du gypse est donc concentre dans
la fraction grossire
; la fraction fine ne fournit gure plus
4%de
de gypse.
Tableau XII :Teneurs en soufre et gypsedans les horizons vertiques

Les % sont calculs en fonction du poids de sol sch l'air et tamis 2 mm.
Satotal= Soufre total (%) : S"gypse= Soufre li au gypse (%) :
%Sg/St= Pourcentage de Soufre li au gypse par rapport au soufre total :
% gypse = Pourcentage de gypse (Sogypx 5.41)

Les cristallisations de gypse immobilisent galement


une grande partie du calcium
total qui peut dpasser95% dans certains horizons vertiques
gypse (TableauXIII).
Tableau XIII : Relations entrele calcium total et le calciumli au gypse

4.111

0.39

0,003

<1

CaOtotal= Calcium total (%) ; CaOgypse = Calcium li au gypse t%) ;


%Cag/Cat = Pourcentage de Calcium li au gypse par rapport au Calcium total

Dam les horizons d'altration, les quantitsde soufre total sonttri% faibles, entre
0,Ol et O,O6% (tableau XIV). Les basaltes et les flyschs contiennent des traces bien
sur roche frache non altre.
Mais dans le cas
visibles de sulfures (pyrite et chalcopyrite)
des altkrites, aucune trace de sufure ni d'oxydation de sulfures n'est visible lors
d'analyses micromorphologiques. De plus, ces faibles teneurs en soufre iota1 ne
permettent gure d'argumenter en faveur d'une origine purement continentale du gypse.
Tableau X V :Teneurs m soufre des ~O&QIIS dahration de la kquence TM

Horizon

SO;.%

3.24

1.4
0,013

2.7
0,023

3.9
0,031

4.10
0,060

4.11
0,042

- Le p

En surface, le pH ( H 2 0 ) est compris entre 6,6 et 7,0 (sauf pour l'horizon TIA 6.1
o il n'est que de 6,2 et l'horizonTIA 7.1 o il atteint 7,2).I1 augmente sensiblement(de
7,6 8,O) dans les horizons humifres, situs sous l'horizon de surface.Cette
augmentation tait prvisible dans
les profils TIA 1,2, 3 et 7 en raison de lagrsence de
CQ
sous forme de nodulesbienvisibles.Mais
elle sous-entend la prsence de
CL2
non
directewtent
visibles
dans
les
profils
4,set 6.
Sous ces horizons hum@?res, la courbe de pH suit de faon inverse lea courbe des
sulfates (Fig. 16) En prsence de gypse,le pH baisse de faon trs sensible (AL DRBUBI,
1976). Il est alors gnralement compris entre5,6 et 6,l. I1 est infrieur 5,0 dans toute
la partie basse du profil
TIb\ 6, y compris dans l'horizon d'accumulation alluviale.

Le pH est donc compl6tement dpendant


de certains sels solubles (Fig.
16).
3.25

Le complexe d'Cchange

La capacit d'change cationique ouC.E.C., est relativement levedans tous Iles


horizons ; elle oscille entre 35 el 50 m/lOOg, except6 dans les profils sableux et
caillouteux du profil tia 6 , oia elle ne dpasse guere
25 m&/lOOg. Maisces valeurs ne sont
pas trs &leves, en particulier dans les horizons vertiques contenant
plus de 60% d'argile
de type smectite. I1 n'y a gu6re que dans les horizons d'altration
oia la capacit d'change
lev& (Tableau
ramene la seule fraction argileuse soit

L'extraction des cations changeables par l'actate d'ammonium, mkthode


d'extraction prconise par la Soil Taxonomy, la F A 0 ou la CPCS, pose deux
problhes :
- en milieu riche en chlorure de sodium, elle ne permet pas de faire la diffrence
entre la part de Na+ 1% la fraction changeable et celle qui est lie la fraction
soluble ;
- en milieu gypseux ou carbonat il arrive frquemment que le taux de calcium
changeable extrait soit
sup5rieur la capacit d'change.

LRs rsultats analytiques ncessitent donc une correction.


- Cl- est l'anion gnralement associ Na+, en quantit quivalente, dans la
fraction soluble. En soustrayant les valeurs de Cl- dans l'extrait l'actate aux
valeurs deNa+ total, on obtient par difference les teneurs en
Na+ changeable.
[Na+] changeable= [Na+] extrait- [Cl-] extrait

45
- En agissant de mme avec SO4 - ou CO3- -,on peut corriger les valeursde Ca++
en soustrayant la fraction soluble anionique quivalente.

Mais, en Nouvelle Caldonie, les sols montrent toujours une relative abondance du
cation Mg++. Celui-ci peut s'associer en particulier des carbonates (sous forme de
magnsite ou de dolomite) et il devient alors impossible de diffrencier la
de part
Ca++et
type
Mg++ solubleet changeable. Dans ce cas prcis, les sols tant
decalcimagnsiens
gypse peu carbonats,on admettra que:
[Ca++] changeable= [Ca++] extrait- [Sod--]extrait.
Les sols, relativement saturs en bases, sont surtout calci-magnsiens (Fig. 17).
L'ion sodium peut tre prsent en quantits non ngligeables avec un rapport Na+/T
largement suprieur 10%. Par contre, les quantits de potassium changeable sont
toujours trs rduites ( 4m/100g), mme dans les horizons humifreso il est le plus
abondant. Pour cette raison, il ne sera pas fait rfrence K+ pour la caractrisationde
ces sols.
Tableau XV : Capacit d'change ramene la fraction argile (Rl) et la fraction argile + limons fins (R2)
C.E.C.
HorizonI R2
TIA 1.11
I

1.4
TIA 2.1
2.2
2.3
2.4
2.5

1
~

4.2
4.3
1

4.4

4.5
4.6
4.7
4.8
4.9
4.10
4.111

41.0
42.5
41.3
42.0
38.7
36.5
40.4

36.8
37.8
36,7
40,3
36.5
49,O
51.5
39,8
38.4
39,2
40.7

R1
137
129
179
163
101
92
80
77
82
62 2.6
117
88
67
75
57
50
65
81
53
66
76
125

Horizon1 C.E.C.
58
60
67
75
53
54
48
45
48
44
54
44
45
45
48
45
57
62
48
46
52
57

IIA 6.11

46.0
34;7
35,O
34,2
27.1
24,6
24,4
24,O
30,8
36
28.8
46.7
45,4
43
41,6
44
43.4
35.0
46

6.2
6.3
6.4
6.5
6.6
6.7
6.8
6.9
6.101
ITA 7.11
7.2
7.3
7.4
7.5

R1
60
70
91
80
46
52
45
41
42
51
79
72
70
75
69

R2
41
42
48
44
37
42
37
35
37
50

50

CEC = Capacit d'change cationique (en m/100g ou en cm01 kg-l)


R1 = Capacit d'change calculedes argiles
R2 = Capacit d'change calculedes argiles etlimons fins confondus
R1 = [CEC - ((%MO x CECn)/lOO)l / %argile ; R2 = [CEC - ((%MO x CECn)/lOO)l / (%argile + %1f)
CECn = Capacit d'change cationique de la matire organique
= 100 m/100g
% MO = 96 Matire organique; %If = % limons fins

Dans les brunisols, le cation dominant est le calcium


prs de60%. Les variations
entre leshorizons sont faibles: une trs lgre baisse progressive en profondeur de Ca++

au profit de Mg++ (39 42%) et Na+ (0,2 l,l%).Le rapport Mg++/Ca++ est infrieur
1 dans tout le profil. Le tauxde saturation volue progressivementde 87% en surface
99% en profondeur.

46

47

Les brunisols vertiquessont saturs en bases l'exception de l'horizonde surface


(97%). Ca++est le cation dominant dans les horizonsde surface (54%),mais il cde la
place en profondeur Mg++ qui passe progressivement de45 53%, tandis que Na+
passe de 1 9,7%. Le rapport Mg++/Ca++s'inverse de la surface vers les horizons
argileux vertiques de profondeur
et passe de0,8 1,4pour repasser 1,l dans l'altrite.
Dans les vertisols, bien qu'il n'y ait pas de rsultats trs homognes dans la
rpartition des cations changeables, on peut nammoins en dgager les principaux
paramtres. Comme dans les sols vertiques, le complexe d'change est trs lgrement
dsatur en surface(96%).Dans ces horizons, Ca++ est le cation changeable dominant,
mais le rapport Mg++/Ca++de 0,8 en surface, s'inverse fortementen profondeur pour
atteindre 2 dans les horizons vertiques, et peut mme atteindre
5 au niveau des horizons
gypse. I1 r resse 3 dans les horizons altritiques.
La proportion de Na+ toujours
faible
de en profondeur.
en surface 1%des cations changeables) atteint prs15%
Au niveau des horizons gypseux, l'essentiel des cations Ca++ est immobilise
sous
les
forme de gypse. A ce niveau, Mg++changeable est le cation dominant adsorb par
argiles. Dans ces horizons, le complexe d'change n'est satur qu' 80% (voire 50%
dans certains horizons).
On peut galement noter que les pH les plus bas correspondent aux horizons
gypseux non saturs et dans une moindre mesure aux horizons
de surface.

Dans lesol alluvial, tout comme dans le sol vertique, le profil est entirement satur
en bases (comme le prouvele pH qui se situe entre7,2 et 85). Les proportionsde Ca++
passent de 60% dans le second horizon 27% alors que corrlativement, les taux de
Mg++ passentde 34 57% et ceux de Na+ de3 16%. L'horizon de profondeur qui est
carbonat voit les proportions de Mg++ et de Na+ diminuer quelque peu au profit de
Ca++.
Cette mthode d'extraction l'actate d'ammonium, malgr les corrections, n'est
pas satisfaisante et a ncessit la mise au point d'une autre mthode d'extraction au
chlorure d'ammonium en milieu alcoolique. Cette mthode, dveloppe dans
le chapitre 4
consacre aux cations changeablesde la srie TIA, sera utilise pour tous les vertisols
des autres sites tudis.
3.26 Conclusion
Ces vertisols non cultivs, sont relativement riches en matire organique. Ils
prsentent les proprits classiques des vertisols de la rgion : ils ont une capacit
d'change leve, sont saturs en bases ; les teneurs en sels solubles augmentent en
profondeur pour atteindreun maximum au niveau des horizons vertiques
gypse.
Le milieu dont le pH dpend troitementde la teneur en sels solubles, est plutt
basique dansles horizons humifres, plutt acide dans les horizons
gypse et proche de
la neutralit au niveau de l'altrite.
Les cristallisations de gypse immobilisent la plus grande partie du calciumet du
soufre prsents dans les horizons. Les teneurs en soufre total dans les horizons
d'altration sont faibles. Cette seule source continentale de sulfates semble trop restreinte
pour expliquer l'abondance du gypse dans ces vertisols.

IV - CONCLUSION
La squence TIA est reprsentative des squences
de sols sur flyschs et basalte
de
la bordure ctire ouest de la Nouvelle Caldonie,
Les vertisols se sont forms dans les zones de pimont,
l'aval des squences,sur
pente relativement forte partir d'un matriau d'origine colluviale. Ils prsentent les

48

caact6res macro et micromorphologiques classiques des vertisols, mais les fentes de


retrait ne sont que
p u ou pas visibles depuisla surface.
Ces ew-tisols sont consfitu& presque exclusivement de smectites. Celles-ci sont
moins bien cristallisees dansLes h~rizonsde surface egalement appauvris en argile, Des
traces d'halloysitei 7 A apparaissent au niveaude I'alt6rite.

Les cristaux de gypse lenticulaires, de taille centim&ique, apparaissent brutalement


padir d'un mtre de profondeur, et disparaissent progressivement vers la base des

profils.
L'origine du soufre, un des composants majeurs du gypse, ne semble pas provenir
de l'dtbration dela roche mike en place.
Malgr6 la presence de gypse ou de carbonatesde calcium, le co~nplexed'6change
presente l'originalite &&re sature principalementpar du map6siuPn.

49

56

51

La prsence d'anciennes mines de gypse


prs de200 m d'altitude a incit l'tude
des sols de cet lot. GONORD (19771, s'appuyant sur l'ide que les gypses taient
d'origine marine (vaporitique), a mis l'hypothse d'une notectoni ue cassante durant
le Mio-Pliocne qui aurait abouti au surlvement de l'le (Cf. 5). I1 tait donc
intressant d'observeren dtail la morphologie des formations superficielles associes au
gypse.

I - LOCALISATION - PRESENTATION
L'lot Leprdour,dune surface de 570 ha est situ NW
au de la baiede St Vincent,
80 km au Nord de Nouma. I1 est spar de la presqu'le de Bourak par le canal

Leprdour (ou canal Bourak) large de


500 m.
Leprdour se situe dans une des zones les moins arroses de la Nouvelle
Caldonie. La pluviomtrie annuelle moyenne y est plus faible qu' Boulouparis
(Cf : 8 1, Fig. 3), c'est--dire nettement infrieure 800 mm (Communication pers. du
- Nouma).
laboratoire d'hydrologiede I'ORSTOM
1.1

- LA GEOLOGIE

L'lot possde uneforme pyramidale dont le sommet est aras et la base fortement
vase. I1 culmine 225 m. Les roches sdimentaires qui le composent prsentent une
succession dcrite parNOESMOEN (1970) etESPIRAT (1971) (Fig.18).
- Le Trias suprieur ou Norien (e IC)affleure dans toute la moiti ouest de l'le et
constitue les formations basales de la partie est. Lesroches sont composes de
grauwackes stratifis, en petites couches centimtriques ou dcimtriques de grs
feldspathiques,de plites et de tufs.
- Le Rhtien et le Lias(e 2a et e 2b) surmontent en continuit les assises noriennes dans
la moiti SE de l'le. Leur composition est trs voisine. Certains bancs du Lias constituent
par endroits une vritable lumachelle.
- L'Eocne infrieur (d 3a) affleure
sous forme de calcaire la pointe NE seulement.
- L'Eocne moyen et suprieur (d 3b) est constitu par un flysch, transgressif sur les
grauwackes triasiques ou liasiques, qui se compose des sries suivantes : la base, un
calcaire sableuxet glauconieux gristre; puis un calcaire rose violac brun rougetre
lgrement feldspathique; la squence s'achve parun calcaire grseux, ocre-rouge,o
les lments lithiques sont composs
de tufs et de grauwackes.
- (NOESMOEN, 1970) et ESPIRAT (1971) ont dcrit, dans une optique de gologues, trois
facis dans les formations colluvio-alluviales.
Les alluvionssurpdimnts (al) dsignent
les sols dvelopps directement partir dela roche (principalement des grauwackes du
Lias) et de leurs colluvions dans les plaines ctires. Ils se distinguent des assises
triasiques par une importante rupture
de pente. Les accumulations pdologiques sont plus
importantes au Nord de l'le. Les solsles plus pais apparaissent directement au pied des
formations rocheuses dans la partie haute de l'unit tandis que dans
la partie basse, la
roche-mre apparatle plus souventsous une couverture pdologique n'excdant pas40
cm. Les alluvionsrcentes (a2) correspondent aux zones de plages surleves,
principalement dans la partie sud de l'le, ainsi qu'aux terrasses alluviales rcentes de
cours d'eau trs phmres. Les alluvions des marais(a3) composent la vaste mangrove
paltuviers, dote d'un tanne s'tendant
au sud-est de l'lot.

52

-cn

53
1.2

- LA GOMORPHOLOGIE (Fig. 19)

Dans la moiti SE de l'le, les calcaires reposent


sur les grauwackeset constituent la
partie sommitale de l'le (Fig. 20). Ils dlimitent la partie de l'lot o les pentes sont les
plus fortes. A l'oppos, la moiti NW, dpourvue de calcaires est forme de collines
pente douce (Fig. 21).

ssw

N NE
A

Plage s u r 4 i e v i e

B . Mangrove

c:

Tanne

D : Doline

Caloalrt

Figure 20 : Coupe transversale de l'lot Leprdour(coupe A de la figure 19).

S.E.

N.W.
210
m

zoo

100

t60

5OOm

Figure 21 : Coupe longitudinale de l'lot Leprdour (coupe B de la figure 19).

Les calcaires
Dans cet difice karstique, l'rosion a cr deux dolines. La premire,
infrieure un hectare, se situeau sud du point culminantde l'le. La seconde, plus
tendue, couvreune quinzaine d'hectares et se localise
au SE du sommet principal.
Cette grande doline fait l'objet d'une tude dtaille, car elle contient
le principal gisement de gypse de l'lot.
En forme de cuvette dissymtrique, la grande doline prsente un exutoire
vers le Sud. Une petite digue a t rige en vue d'tablir une retenue collinaire,
laquelle est toujours dpourvued'eau *. Dans la partie nord de la doline, la roche
mre compose de calcaires
gris et roses affleure frquemment en petites corniches
marquant lepourtour de la cuvette, et en dos
de baleine sur les bords intrieurs de la

* Ladolineestfonctionnelle.J'aipuobserver

la suite d'une forte prcipitation


(80 mm enunenuit)une
hauteur d'eau de 4 m dans la retenue. Moins de 5 h aprs la fin de l'averse, cette hauteur n'tait plus quede 50 cm.
L'eau s'tait infiltre dans les riseaux de fracture du calcaire par un exutoire au point le plus bas de la doline et
alimentait des sources trs phmres la base de la formation.

doline. Dans la partie sud, d'normes blocs de calcaire grseux


patine brunrouge
fonc s'amassent en chaos rocheux. Leur forme est trs aplatie et les bords sont
mondis.

Dans la moiti SE de l'le, les grauwackes protgs de l'rosion par un


"chapeau" de calcaire offrent des pentestrs raides, pratiquement dpourvues de
vgtation et fortement ravines par 1'6rosion.
Dans la moitiNW de l'le, ces grauwackes constituent les sommets
mondis
pentes plus molles recouvertes
d'me vgtation continue. On peut aussi constater
sur le versant NE un petit replat au tiers infrieur de la pente +60 m. Ce replat
marque la partie suprieure des encrotements carbonates tri% dkvelopps
dans le
tiers infrieur de la pente. Ces croiites calcaires disparaissent lorsque ladclivit
dcroit.

Lesplaineslittorales
Dms la partie nord de l'le, la pente diminue progressivement et forme en
contrebas un petit glacis et une plaine littorale.
Dans la partie sud, au contraire, la rupture de pente est plus brutale et l'on
passe brusquementi une plaine littoralede dimension trs restreinte o les lments
de nature colluviale se mlent souvent une ancienne plage exonde. En avalde
cette plaine, le tanneet la mangrove s'tendent vers leSW, bords au Sud par un
cordon littoral compos de dbris coralliens.

L'lot Leprdour a t6 institu en rserve zoologique et botanique intgrale.


1000 cerfs dansun pass rcent,
Autrefois peuplede chvres, et ayant contenu plus de
l'le a fortement souffert d'un surpiiturage excessif. Ainsi, le sous-bois de la foret
sclrophylle a t fortement endommag compromettant la rgnration du couvert
arborescent. Celui-ci ne subsiste que sous m e forme trs dgrade sur les falaises
calcaires et au fond des ttes de valles encaisses.
Dans la grande doline, la fort a fait place une savane bois de fer Casuarina
collina, avec des arbustes comme Wickstroernia indica et un couvert herbac continu
neocaledonica. Le couvert herbac a t compltement aras dans les parties
les
plus escarpes duSE et I'rosion affecte fortement les grauwackes
en ravines profondes
et paralleles.
Dans la moiti SE, la vkgtation est fortement dgrade. 11 ne subsiste qu'me
savane rares arbustes rabougris commeWickstroemila indica, Lantanacamara, Acacia
farnesiana. Le couvert herbac base de graminesde l'es@ce Bofriochloapertzasa est
tres discontinu. Dans la moisi6 NW de l'le, sur les collines de grauwackes pente plus
douce, se dveloppent une savane arbore gaacs Acacia sgirorbis et un couvert de
gramines continu dutype Botriochloa pertusa. Dans les plaines littorales, apparaissent
quelques rares niaoulis Melaleueu quiquenervia. Sur le flanc nord, ds queles crotes
calcaires commencent se dvelopper, la densit des gaacs et leur taille augmentede
faon spectaculaire conjointement
aux Casuarinas. Cette densit diminue nouveau vers
la plaine aufur et mesure que les crotes calcaires s'amenuisent.

II - DESCRIPTION MORPHOLOGIQUE DES SOLS


Trois squences distinctesont t dcrites sur l'le Leprdour. Les deuxpremieres
intressent la grande doline, sur calcaire gris d'une partet sur calcaire grseux d'autre
part. La troisime est placeau flanc nord de l'le, sur grauwacke.

55

Figure 23 : LEGENDE DES FIGURES

Horizon
humifre

* (humite)(humite)

:pdotype (Beaudou, 1988)

Horizon structural - S (structichron)

Horizon vertique - V (vertichron)

Horizon oxydes et hydroxydes de fer et/ou de manganse


-taches rouilles dans les gleys,ou horizons BPSdes podzols (oxyion)

Horizon oxydes de fer rduit


-taches verdtres ou grises des gleys, horizon g(rducton)

Horizon d'apport alluvial (entafron)


argiles et limons (lutite) / sables (arnite)/ galets, pierres (rudite)

Elments grossiers forms "in situ" (lapidon)


lithoreliques / altlithoreliques (frange d'altration)/ nodules

1-

,$'I

I'@

Elments figurs(smton)
accumulations de manganse dendrites, ponctuations /
cristaux de gypse/
volumes pulvrulents carbonats

Horizon carbonat continunon indur(crote calcaire) - K (catcofragistrite)/


Horizon carbonat continu indur(crote calcaire)- Km (catcoptrostrite)

\\ \\\

Altrite de roche en place


-C

I
/
a
l

Roche mre en place - R (rgolite)

Horizon luvi blanchi- E (leuciton)


Figures 59, et 59b

* Pour les horizons humifgres etles horizons structuraux, l'augmentation deI'cart des hachures
correspond a une diminution de l'importancedu caractere dupdotype.

IT

w
n

57

2.1

- LES SOLS SUR CALCAIRE GRIS

La squence sur calcaire gris, longue d'environ 400 m,


est situe sur le flanc NW
de la doline (Fig.22). A cet endroit, l'extrmit suprieure de
la doline est dlimite par
une corniche rocheuse; la pente ne laisse apparatre que de rares affleurements lisses
de
calcaire massif en "dos de baleine".La squence vite ces affleurements et comprend
10
profils rpartis le long d'une pente moyenne faible assez rgulireet de morphologie
ensembles (Fig. 23et 24).
lgrement concave. Les profils peuvent tre rpartis3 en

99

S. E.

8
180

I70

I60

marala
I

,,'
.@'

Zone verturbin par lea onelonnmaerploltationa

d~ B Y P S I

150 p
.
_
I

IO 0

200m

Figure 22 : Squence de sols sur calcaire gris - Flanc NW de la doline.

2.11

- La partie amont (ou ensemble 1)

La pente proche de10% au sommet de la squence dcrot sensiblement pour


atteindre 8% mi-hauteur du flanc de la doline. Trois profils ont t dcrits sur ce
segment : LEP 10, LEP 1 et LEP 2. Ils sont dots de caractres morphologiques similaires.
L'apexol, pais de 60 cm environ, se dcompose en plusieurs horizons. L'horizon
humifre, b m rouge fonc, pais d'une quinzaine de centimtres surmonte un horizon
de 10 20 cm quifait transition avecun horizon pdoplasmation (structichron) de teinte
rouge 5 YR 5/8 2,5 YR 4/6. Ces horizons meubles ont une structure anguclode fine
trs nette et une texture argilo-limono-sableuse.
La terre fine ne ragit pas l'acide ; elle
montre les signes dune intense activit biologique.
Au niveau du profilLEP 10, situ
L'infrasol prsente deux morphologies distinctes.
au sommet de la doline, le calcaire massif apparat brusquement.I1 est surmont d'une
crote carbonate pelliculaire de 1 2 cm . Au niveau des profils LEP 1 et 2, plus en
aval, le passage la roche mre est plus progressif : on passe une crote calcaire
lments de @doplasmation puis
une crote calcaire lments de roche-mre calcaire.
Ces lments occupent15 30% du volume sous forme
de plaquettes horizontales dont
la face suprieure est recouverte d'un encrotement ruban1 de
2 cm d'paisseur.
Le profil LEP 1 est surmont d'un horizon d'apport de quelques centimtres. I1
rsulte de l'accumulation de matriaux fins en provenance d'une phase d'rosion en
nappe.

58
ie ii mi-pente (ou ensemble 2)
La pente dcrot faiblement. De LEP 2 LEP 4, elle passe progressivement de 8 ii
4 9%. Les profils LEP 3 et 4, auxquels il convient de rapprocher les profils LEP 8 et 9
dsaxbs sur le c6t6 ouest de la sbquence, montrent
m e succession d'horizons identiquesg
ceux situs plusen amont.
Cependant, la teinte de l'horizon de pdoplasmationvarie de 2,5 YR - 5 YR 4/6
(rouge - rouge jauntitre) dans le profil LEP 2, i 7,5 YR - 16 YR 5/6 (brun vif - b m
jauntre) dans les profils LEP 3, 8 et 9 ; elle passe i 10 YR - 2,5 Y 5/4 (brun jauntre brun olive clair) dans le profil LEP 4. insi, la couleur devient plus jaune au fier et ci
mesure que l'on se rapproche de la partie basse de la se'quence. La structure devient
kgalement plus grossire et une structure prismatique se dkgage danscertains
stmctichrons.

2.13

- La partie aval de la skquenee (ou ensemble 3)

Les profils LEP 5 , 6 et 7 constituent la partie bassede la squence.La pente dcrot


encore et s'annule aux abords du profil LEP 7. Brusquement, les sols s'paississent et
s'approfondissent vers l'aval. Ilsatteignent une profondeur de 1,5 2,O M. Leur
morphologie s'apparente celle des vertisols dcrits dans la sequence
TIA.
Les horizons humifres atteignent prsent 40 cm d'paisseur. Leur teinte
s'assombrit. Ea structure grumo-anguclode fine de surface passe ii un,e structure
anguclode grossire ii prismoclode accompagne de fentes verticales de 0 3 1 cm
d'bcat-e, jusqu'ii 60 cm de profondeur.
Ees horizons de transition, de teinte plus claire dveloppent une structure anguclode
polydrique grossire prismoclode, laquelle s'ajoute parfois la prsence de faces
luisantes et stries.A la base de cet horizon de transition, on observe trs frquemment
des descentes de matire organique sous forme de trainees ou de langues verticales le
long d'anciennesfentes actuellement non visibles.
L'horizon vertique, de teinte brun jauntre
brun olive clair, possdeune structure
trs grandes faces de glissement parfois
en fentes en coin (sphnocllode) typique, avec de
mtriques. Des lithoreliques de calcaire gris,
non altrs, patine lisse,i bords arrondis,
apparaissent dans l'horizon vertique. Leur dimension peut atteindre la taille de blocs
(suprieure 50 cm de diamtre).
Vers 1,20 m (LEP 5) 1,60 m (LEP 6 et 7 ) , l'horizonvertiqueperd
progressivement sa structure sphnoclode exclusive, la structure devient plus massive,
les faces de glissement moinsnombreuses.Dans ce structichron apparaissent de
nombreux granules carbonats inf6rieurs 1 cm de diamtre, puis des nodules,
centimtriques. Ces poupes calcaires ont une teintejauntre et sont souvent creuses,
Dans les profilsLEP 6 et 7, quelques rares lentilles de gypsed'me taille infrieure 1 cm
sont 'Lmalisbes immediatement sous les blocs relictuels de calcaire.
Vers 1,40 m (LEP 5) 1,80 m (LEP 7), le shctichron passe trs progressivement
une crote calcaire pulvrulente.La proportion de terre fine carbonatbe pulvrulente beige
clair augmente rguli6rement en profondeur au detriment de la phase argileuse. Ces
volumes pulvrulents carbonats continus s'indurent en profondeur pour former une
crote calcaire massive.

2.14

Conclusion

Sur le flanc NW de la doline, la pente estfaible, de forme rectiligne lgrement


10% 0.
concave. La dclivit dcrot progressivement de

59

Lessols
Trois segments distincts se partagent la squence.
En amont, les sols sont
peu pais (leptiques) caractriss par
un structichron rouge,
dcarbonat, de texture argileuse et de structure polydrique fine. Cet horizon prsente la
morphologie dun horizon fersiallitique FS d'un fersialsol rouge (BRESSON, RPF 1990)
issu de la dcarbonatation du calcaire massif.
A mi-pente, dans ces leptoapexols, cet horizon rouge
se transforme peu peu en
horizon jaune avec une surstructure rismatique, caractristique de l'horizon fersiallitique
jaune ou FSj d'un fersialsol jaune RPF, 1990). Classiquement, cet horizon se trouve
l'aval de la squence
en position moins bien draine.
A l'aval, le sol s'approfondit brutalement, l'horizon organique s'paissit et passe
progressivement un horizon vertique pais, de teinte jaune sur un substrat carbonat
continu.

Les lments figurs


La morphologie des lments figurs carbonats dont
la typologie at dfinie par
RUELLAN (1971) et MOREAU (1981) varie comme les sols en fonction de la position

topographique et des conditions du drainage.


Au sommet, unefinepellicule carbonate enrobe les lments grossiers calcaires.
Du sommet jusqu' mi-pente, un encrotement lamellaire d'une dizaine de
centimtres se dveloppe sur les parties suprieures d'lments individualiss d'une
crotefeuillete. Cette crote devient continue
en profondeur.
A l'aval, au niveau des sols vertiques, la base du profil, les caractres vertiques
disparaissent pendant que le sol s'enrichit en granules puis en nodules en forme de
poupes. Le structichron passe progressivement un encrotement massif assez tendre.
Cette zone doit connatre
un drainage profond dficient(MOREAU,
1981).
Dans les vertisols, les autres lments figurs sont reprsentsdepar
rares crktaux
etquelques ponctuations et concrtions millimtriques
degypselenticulaires

ferromunganssljrres.
2.2

LES SOLS SUR CALCAIRE GRSEUX

Localise surle flanc NE de la doline,la squence desols sur calcaire grseux: est
plus courte,300 m, contre500 m pour la squence sur calcaire gris. La dnivele est plus
importante d'une vingtaine de mtres et la rupture de pente plus brutale que
sur calcaire
gris.
La pente est de forme classique convexo-concave: trs fortedans le premier tiers
(suprieure 20%), elle diminue brusquement dans le deuxime tiers
de la pente et pour
finir, elle est rgulire et rectiligne (environ 5%) dans la dernire partie. Elle permet de
distinguer trois grandes units pdologiques: une partie amont, une partie mi-pente et
une partie aval (Fig. 25 26).
et
2.21

- La partie amont (ou ensemble 1)

En amont, sur forte pente suprieure 20%, les sols sont constitus d'un apexol
rduit un horizon humifre d'une vingtaine de centimtres d'paisseur, trs riche en
lments grossiers de calcaire massif ou de fragments de crote calcaire. Comme le
montre le profil LEP 20 reprsentatif de cet ensemble, l'horizon organique repose
directement sur une crote calcaire meuble (calcofragistrite) de couleur rose ( 7 3 YR
7/2). Au sein de cette crote,il subsiste des traces de pdoplasmationde teinte rouge le
long du systme racinaire horizontal.

60

a
O

w
7

61

N. N. E

24

LI)

-L

ITO

Figure 25 : Squence de sols sur calcaire grseux - Flanc NNE de la doline.

2.22

- La partie mi-pente (ensemble 2)

La pente se rduit brusquement et passe de


20 10%. Les profils LEP 21 et 22 sont
profonds de plus d'un mtre. Un horizon humifre d'paisseur suprieure 60 cm, de
couleur brun-rouge fonc se dveloppe
partir d'un matriau sablo-argileux, en grande
partie d'origine colluviale.A la base du profil apparaissent successivement un horizon

pdoplasmation trs argileux, puis un horizon de transition avec l'altrite, plus sableux,
tous deux de couleur brun rouge (23 YR 3/4). L'horizon trs argileux prsente des
faces luisantes et stries dcimtriques. L'ensemble des deux profils contient des
lments grossiers de la taillede graviers siliceux ou de nodules carbonats
centimtriques et arrondis.

2.23

- La partie aval (Ensemble 3)

Ce dernier segment est dfini par 3 profils: LEP 23, 24 et 25. La pente s'adoucit.
Elle passe progressivement 7 puis 5%. Outre leur paisseur plus affirme, ces profils
montrent tous dans l'infrasolde gros blocs dcimtriques mtriques de calcaire grseux
trs aplatis, bords arrondis, patine d'aspect lisse etun cortex d'altrationde 1 5 cm.

On observe galement une modification de la morphologie


des profils.
Le profil LEP 23 est constitu d'une succession classique et progressive
(squence TIA) : horizon humifre, horizon de transition, horizon vertique
de teinte
brtm rouge (5 YR 4/41. La matire organique peut imprgner le profil jusqu'
80 cm d'paisseur par des tranes verticales descendues la faveur d'anciennes
fentes de retrait.
Vers un mtre, apparaissent lesgros blocs altrsde calcaire grseux.A partir
de ce niveau, les horizons vertiques se chargent progressivement
en petits cristaux
de gypse lenticulaire d'une paisseur infrieure 0,3 cm, de teinte brun rouge, la
mme couleur que le matriau encaissant.
Sous les blocs de calcaire, entre 1,20 m et 1,50 m, apparat un matriau trs
meuble, poreux, compos de grandes plages anastomoses d'une altrite
de calcaire
grseux de teinte rouge, parfois orang, au sein d'une crote carbonate

62
pulvrulente. Cette crofite carbonatee est paisse de de
plus
80 cm avant d'atteindre
l'altrite.
r d 1 LEP 24 montre la meme succession d'horizons. Cependant, les
horizons humifresbrun rouge (5 YW 3/4) sont moins pais.
Les caractres vertiques s'affirment partir de 70 cmde profondeur avecles
habituelles "descentes" de matire organique le lon d'anciennes fentes verticales.
La teinte de fond de l'horizon devient plus jaune 7 5 YR /4) et il apparait des
traces rticules d'oxydo-rduction de teinte rouge et olive ple. La proportion
de
couleur jaune augmente en profondeur.
De petits cristaux de gypse lenticulaires infrieurs 8 0,3 cm de long
apparaissent dans cet horizon.Ils ont une teinte orange, sorte de r h l t a n t e entre
les couleurs rouges
et beiges rticules du matriau encaissant.
A la basede l'horizon vertique oxydo-rduit,un p t i t horizon noir, 6paisde 2
5 3 cm compos6 de dendrites et volumes pulvmlents dklirniteput-&treme limite
de battement d'une nappe temporaire.
Brutalement, la couleurde l'horizon vertique devient nouveau b m rouge (5
YR 4/4) avec quelques rares taches relictuelles d'oxydo-rduction. Leslments
figurs sont reprksents par des cristallarias de gypse, tous infrieurs B O, cm
lenticulaires aplatis et orangs ou en spherodes issus de l'agglomration de
plusiem cristaux lenticulaires plus petits,
de teinte blanchktre avec quelques traces
noires de MnO2. L'ensemble de l'horizon est parsemde ponctuations et dendrites
de MnO2.
A partir de 1,50 m, up1 nonne bloc de calcaire grseux incontournable
masque la partie inf6rieure
du profil.

Dans le profil LEP 25, les transformations annoncees dans le profil plus
en amont s'expriment encore davantage.
L'horizon humifre est rduit une vingtaine de centimtres. On passe
immdiatement 8 un horizon de transition caractres vertiques, de teinte brun
jauntre (10 YIP 5/4).
A partir de 0,40 m jusqu'1,70 m, les horizon vertiques montrentun rseau
rticul de taches d'oxydo-rduction. Bans la partie suprieure du profil, la teinte
dominante est brun jaune brun jaune clair (10 YB 5/4 2,5 Y 6 / 3 ) . Les taches
oxydes sont plut6t brunvif orang&. Le contraste s'accentue en profondeur avec
une teinte tres claire (5 Y 7/31 de la phase rduite et m e teinte rouge de la phase
oxyde (10 w 4 6 ) .
De trs nombreux cristaux de gypse sont associs5 ces horizons ii partir de
76 cm de profondeur. Les cristaux peuvent atteindre 3 cm de long, O, cm
d'paisseur et dpasser 30% en poids de sol sec! Les cristaux sont bicolores,
coeur rouge etii priphrie beige.
Vers 1,70 rn, comme pour les profils prcedents, apparaissent les blocs de
calcaire grseux. Leur cortex d'altration, sous formede sable i lments siliceux
fins faiblement ciments, peut atteindre
5 10 cm.I1 est parcowu de ponctuations
et de dendrites d'oxyde demanganse.
Ces ponctuationset dendrites se retrouvent egalement dans l'horizon bariol
entre les lments grossiers. Dans cet horizon, les
cristaux de gypse, comme dans
le cas du profil LEP 24, ont deux morphologies distinctes: une forme lenticulaire,
de 1 2 cm de long, de teinte le plus souvent bicoloreet une forme agglomre,
sphrodale, infrieure 1cm de diamtre, de teinte orange.
Sous le niveau blocs, se dveloppe un sol de teinte brun rouge, argileux
sables grossiers, trs compact avec des faces structurales luisantes et stries.
L'horizon contient plusde 20% de cristaux de gypse lenticulaires agglomrs. Leur
couleur est brun rouge avec de frquentes taches noires d'oxyde de manganse.
Ces agglomrats ont une morphologie rappelant celle
de "roses des sables" etleur
taille peut atteindre 25 cm de long. L'paisseur de cet horizon dpasse
1,50 m.

63
La squence est interrompue dans le tiers infrieurlade
pente par les remblaisde
l'ancienne minede gypse.

2.24

Conclusion

Lessols
Trois ensembles pdologiques distincts se partagent la squence en totale
conformit avecla morphologie du model.
Sur la pente forte, le sol estde type calcimagnsique leptique, ou avec
un horizon
humifre carbonat de type Aca reposant sur une crote calcaire continue meuble, parfois
indure : horizon de typeKm, caractristique desCALCAROSOLS (GIRARD, RPF 1990).
Lorsque la pente dcrot brutalement, dans la partie concave du model, une
alimentation colluviale favorise l'paississement des profils. Les rsidus
de l'altration
des grs calcaires sont importants et riches
en sables grossiers siliceux. Lessols sont des
BRUNISOLS colluviaux argilo-sableux, de teinte lie-de-viny peu diffrencis.
La structure
des horizons profonds est mal exprime, anguclode grossire prismoclode avec
toutefois des faces luisantes stries,
et
signe de la prsence d'argiles gonflantes.
En aval, la squence est occupe par des VERTISOLS. Dans la partie haute du
segment, les horizons vertiques sont brun rouge et argilo-sableux ; vers l'aval, sous
l'horizon humifre,ils s'enrichissent progressivement en argile et
se colorent enjaune, et
prsentent des signes d'hydromorphie soulignes par des marbrures rouge vif sur un
fond beige ple, dans la partie basse du segment. Ces horizons bigarrs, dominante
jaune, reposent brutalement surun horizon brun rouge, identique aux horizons vertiques
de la partie amont du segment. Ils en sont spars par
un niveau peu pais oxydes de
manganse et par la prsence
de blocs d'altlithoreliques de calcaire grseux.

Les Clments figurs


La morphologie deslments carbonatsvarie galement en fonction de la position
topographique. La crolite massive de la pente disparat provisoirement dans la partie
concave du model. Seuls subsistent alors quelques pseudonodules, pellicule
faiblement indure dlimitant
un volume dont le coeur est identique au matriau extrieur.
Ds l'apparition d'horizons vertiques, la base du profil est occupe par une crolite
pulvrulente, trs friable, avec de nombreuses plages sableuses ou structichromiques
anastomoses.
Les accumulations d'oxyde de manganse se manifestent dans la partie la plus
basse du segment aval. Elles ont la forme de dendrites, deponctuations denses et de
revtements (mangananes). Elles constituent le pdotype majeur d'un horizon de 5
15 cm d'paisseur et situ vers
1,20 m de profondeur, gnralement au mme niveau
que
l'apparition des blocs d'altlithoreliques de calcaire grseux. Sous ce niveau, dans
l'horizon brunrouge argilo-sableux, les traces d'oxydes de manganse sont plus
discrtes.
Ce niveau dlimiteune frange suprieure d'horizons argileuxjaunes marbrures

rouges et d'une frange infrieure d'horizons argilo-sableux brun rouge. Ce marqueur


de
nappe aquvre dlimite galement deux morphologies distinctes de cristallisations de
gypse.
Les accumulations de gypse apparaissent dans les vertisols vers 0,80 m de
profondeur. Dans les vertisols
en amont, ces cristaux lenticulaires, disperss, infrieurs

1cm de long, ont une couleur brun rouge identique


celle du matriau encaissant. Vers
l'aval, la proportion des cristaux augmente pour atteindre plus de25% en poids de sol
sec ; leur teinte se modifie pour ressembler celle du matriau encaissant. Deux
morphologies d'associations cristallines sont nettement diffrencies. Dans
les horizons
lenticulaires,
jaunes marbrures rouges, les cristaux sont individualiss, centimtriques,
bicolores beiges la pr@hrie et rouges au coeur. Dans les horizons lie-de-vin, les

u7

m
-1

a
w

-0-

w
I-

a
e.
c
B

-1

w
m

I,
M

u
3
v,

v,
J

en

W
0
W

z
W
3

en

-W

65
cristaux de mme couleur sontagglomrs comme des roses des sables
en amas parfois
dcimtriques.

2.3

- LES SOLS SUR GRAUWACKE

Sur le versant NE, la dnivele esttrs forte jusqu'au tiers infrieur


de la pente,o
un replat se dessine la cote+60 m environ (Fig. 27a).
Depuis le sommet jusqu'ce replat, l'rosion trs active ne permet que l'existence
de rgosols avecun horizon humifre alatoire reposant directement
sur une isaltriteou
un altrgolite de grauwacke. A partir de ce replat, la pente s'accentue nouveau et la
squence convexo-concave se dlimite en trois segments classiques (Fig. 27b
28). et

2.31

- La partie amont (ou ensemble 1)

Au sommet du replat,le sol reprsent par le profilLEP 30 se rduit 1 un horizon


organique, peu pais, reposant sur une isaltrite de grauwacke dont certains lments
grossiers sont emballs dans une matrice carbonate pulvrulente.
Sur le segment forte pente, suprieure 20%, une crote calcaire meuble trs
paisse se dveloppe au-dessus de l'altrite
de grauwacke. Commele montrele profil LEP
31, elle englobe des lments grossiers (altlithoreliques)
de la taillede pienes et de blocs
de grauwackes non carbonats. Au basdu segment, dans le profil LEP 32, le
dveloppement decette crote est maximale et peut atteindre plus d'un mtre d'paisseur.

150

100

BO

Figure 27a : Coupe C (fig. 19) - Squence sur grauwackes.

so

lOOm

Figure 27b (dtail de la figure 27a) : Squence de sols sur grauwackes - venant NE.

66

2.32

- La partie en piCrnont (ou ensemble 2)

Ds que la pente s'inflechit ou dcrot, la crocte calcaire disparait totalement et


l'alt6rite de grauwacke apparait A une profondeur gn6ralerment infkriewe 0,70 m
(profils LEP 33,34 et 35). Les seulestraces carbnates sont des pseudomyckliums entre
les fragments de I'a'lterite.
Le sol est gnralement compose de 2 3 horizons : un horizon humifre, un
horizon de transitionA nombre&?altlithoreliques dontla plupart sont d'origine colluviale
et parfois d'un petit horizon pdoplasmation (STRUCTICHRON ou horizon S, RPF 1990)
entre les elements de l'alterite.

2.33

- La partie aval (ou ensemble

3)

Au bas de la s6quence, seuls les profilsLEP 37 et 38 ont kt effectuks sur des sols
sans remaniement anthropique. La pente est faible (inferieure ii 2%). En swface, des
lments grossiers colluviaux, de la taille de pierres ou de cailloux tmoignent d'un
apport possible d'lrnents grossiers venant de l'amont de la pente. Ces apports,
occasionns lors de dkpressions cycloniques, sont encowages pardes flancs trs raides,
peu protegs parune couverture vgetale discontinue.
La profondeur du solest limite A
1,26 m et await meme tendance dcrotre vers l'aval comme l'ont prouv6
d e u petites
sequences effect-kesen parallle.
L'horizon pdoplasmation argilo-limoneux,de teinte brunjaune, qui s'annonait
dans les profilsen pimont est bien individualis.
Entre les bancs de l'altrite, apparaissent des veines oc la pedoplasmation se
dveloppe. Ces veines de 0,5 i 2 cm de large dlimitentun rseau entre des lmentsde
l'altrite de 1 10 cm de large. Ce matriau noforme est poreux ; c'est un lieu de
passage des racineset surtout de l'eau. On y remarque de faibles quantitsde cristaux: de
gypse automorphes, de forme polydrique,
d'une taille compriseentre 1 et 3 mm.
Variantes
De petits ruisseaux debit trs phemre entaillent le paysage. Les sols
dvelopps sur leurs alluvions sontp u diffrencis : un horizon humifere repose
sur m horizon d'apport constitu d'm m6'lmge peu tri de limons, sables et petits
graviers (lithoreliques de grauwacke). On peut remarquer, danscertains
macropores, des cristallisations sous formede volumes pulvemlentsde carbonate
de calcium.A la loupe, ces cristaux ont la forme d'aiguilles tapissant les parois des
pores.
D'anciennes accumulations colluvialessecupent les plaines du versant SW,
ainsi que certaines poches sur le versant oppos. Ces sols, au depart profonds et
peu diffrencis, ont une textwe tri% argileuse. L'&pisseurdes horizons humifkres
et l'apparition de faces de glissement dans les horizons profonds montre leur
evolution en vertisols. Dans l'horizon minral de teinte brun olive,
on note souvent
d'abondantes concentrationsde nodules carbonates centimtriquessous la forme de
"pouces calcaires".

2.34

Conclusion

Les sols
La succession des diffrentstypes se sols estla suivante :
- Dans les deux pt-erniem tiers de IQ pente, dans la partie oc celle-ci est la plus forte
(SO%), en amont du replat,les sols sont trs rods avec
un horizon humifere alatoire
reposant sur une altregolite de grauwacke. Les sols sont de type LITHOSOL ou plus
frquemment REGOSOL (BAIZE, RPF 1990).

67

- En aval de ce replat, jusqu'au bas de la pente (le tiers infrieur de la pente


globale) ,le sol est constitu d'un horizon humifre trs noir reposant directement
sur une
croiite calcaire meuble, paisse et continue (horizon K), englobant des lments de
grauwacke et reposant sur une altrite de grauwacke. Le sol est de type CALCAROSOL
calcique (GIRARD, RPF 1990).
- Duns la partie concave de la pente, les formationsde pimont peu paisses, peu
diffrencies et riches en lments grossiers colluviaux, peuvent tre classes en
BRUNISOLS colluviaux en raison d'une amorcede pdoplasmation entreles lments de
l'altrite.
- Dans la plaine, les sols sont assezpeu pais et domins pardes BRUNISOLS qui
se dveloppent directement partir de grauwackes.Leur profondeur tend diminuer vers
l'aval. Certaines accumulations colluviales anciennes voluent
en BRUNISOLS vertiques.
Leur paisseur est plus importante; leur taux d'argile plus lev co-incide avec l'apparition
d'une structure vertique caractristique.Les accumulations alluviales rcenteslies aux
"creeks" saisonniers sont
peu volues et les FLUVISOLS (sols alluviaux) sablo-limoneux
peu diffrencis.
Les lments figurs
Si destraces d e crote calcaire, sous forme diffuse ou en accumulations
discontinues, existent sur l'ensemble du versant sur grauwacke, cesaccumulations sont
massives dans le tiers infrieur
de la pente l'aval d'un petit replat.
Dans la partie concave de la pente, les sols bruns colluviaux drainants ne
contiennent que des traces
depseudomyclium dans les fissuresde l'altrite.
Dans la plaine, les accumulations carbonates se manifestent
dans les anciens sols
colluviaux vertiques sous la forme de nodules centimtriques ou "poupes calcaires''
classiquement observes dansles vertisols ; les sols alluviaux contiennentdes volumes
pulvnclents carbonuts qui ont unef o r e aciculaire et qui tapissent les macropores.
Ces

accumulations carbonates trnolgnent de l'actuelle dissolution des calcaires sommitaux et


de la prcQitation des carbonates
dans les zones en aval
t
r
&peu pentues.
Dans la plaine, l'aval des accumulations carbonates de pente, les sols bruns
contiennent descristaux de gypse automorphesinfrieurs lcm, dans le plasma argileux
prsent en rseau entre les lments de l'altrite. Ces cristallisationsse produisent dans
les zones de circulations privilgies de l'eau.

2.4

CONCLUSION

L'le Leprdour contient le gisement de gypse le plus lev de Nouvelle Caldonie

+180 m.
Dans la doline sommitale,
les grands types de sols et les accumulations d'lments
figurs sont diffrents selon le facis de la roche-mre et la gomorphologie.
Sur calcaire dur pente moyenne et rgulire, la couverture pdologique passe
dun
fersialsol rouge un fersialsol jaune puis
un vertisol jaune trs peu
pourvu en gypse.
Sur calcaire grseux pente forte puis faible, la couverture pdologique passe d'un
calcarosol un brunisol colluvial, un brunisol vertique,
un vertisol brun rouge gypse
puis un vertisol bariol et brun rouge gypse. Ce changement de couleur traduit une
tendance l'hydromorphie des horizons suprieurs, se manifestant par des teintes
barioles,etqui
se diffrencient des horizons bruns rouges infrieurs par une
accumulation de dendrites et ponctuations d'oxyde
de manganse. Cette limite correspond
aussi un niveau d'accumulation de blocs grossiers, arrondis et altrs de calcaire
grseux.
Dans cette dernire squence,
les cristaux de gypse ont enregistrles modifications
de leur milieu environnant. En amont de squence, ils sont lenticulaires rouges, tandis
qu'en aval,ils sont lenticulaires et bicolores
rouges et beiges dans les horizons situs
prs
de la surface,et agglomrs rouges dans la partie infrieure du profil.

68

s&penee swgrsuruacke montre la succession desols suivants : lithosol-rgoml

forte, calcarosol sur petit replat, b m i s o l colluvial, brunisol B gypse ou


carbonates, fluvisols ou sols
alluviaux
s des cows d'eaux phmikes.
I1 y a une quasi
absence
de v
cette sequence. Les plaines
sont
constituks soit de formations cslluvi
llativement rE?centeset peu matures,
soit de sols bruns trs argileux p u dvelopps, comme si la plaine etait m e ancienne
surface d'rosion.
Les accumulations de selsle long de la siiquence proviennent de la dissolutiondes
calcaires et du gypse en position sommitale. Les calcaires s'accumulent sur plus d'un
mtre d'paissew partir de +66 m ydans le tiers id4rieur de la
e soulign par un
tit replat, tandis que les sulfates s'accuR?uIent en aval des cabon
entre 1 s klmats
de l'altrite de grauwacke, dans des veines oc se dveloppe la pkdoplasmation dans
l'altGrite, dans les zones de circulation d'eau prfren tielles.

Les accumulations cxbonates semblent anciennes car .5 priisent, les sols se


partir de ces crotes calcaires qui deviennent ainsi
une nouvelle roche-mre.
Les accumulations carbonatees actuelles sont visibles en aval ces
de anciennes croiites
dans les alluvions rcentes,sous forme de micrmristallisations
dans les videsporau.

3.1

- ANALYSES DES COMPOSA

MINRAU

Cette composition a surtout kt ehdike dans les sols de la doline, afinde pouvoir
cornparer les vertisols jaunes, ne contenant que trs peu de gypse et foms B partir de
calcaire dur, et les vertisols rouges, puis rouges et jaunes gypse provenant de calcaire
gresew.
3.1 1

- La texture
Dans la squence sur calcaire dur

Dans la partie amont de la s&quence, correspondant aux fersialsols (Fig. 29,


trimgle l),les profils sont tri% argileux, avec dans les horizons encrotks de l'infrasol,
des teneurs plus eleves en sables et en limons. Dans la partie aval de la skquence
correspondant aux vertisols (Fig.29, triangle 2), les horizons de surface et les hori
vertiques sont galement trs argileux, mais dansles horizons encrots,friables et tr&s
pais, seuls se concentrent leslimons.
) ont te dtermins dansle profil vertique afin de
comparer les rsultats auvertisol d6rivant de calcaire grseux.
Les quantits de minraux
lourds sont assez faibles. Les minraux transparents sont domines par le zircon et
l'enstatite, avec des traces d'epidote, de grenat, de tourmaline, et de rutile. Ces derniers
minraux, trs rsistants l'rosion mcanique ou chimique sont assez caractristiques
des formations dtritiques.
La prsence d'enstatite, en lieu et place de l'augite, pyroxne caractbristique des
en raison d'un possible apport dtritique provenant
formations basaltiques, est explicable
des pridotites lors de leur mise en place contemporaine ces dpts volcanosdimentaires d'une part, et d'autre part la plus grande resistance chimique de
l'orthopyroxne (enstatite) par rapport
au clinopyroxne (augite).

Dans la squence sur calcaire grseux


La texture des calcarosols ou des brunisols colluviaux de la partie amont de la
skquence est de type argilo-sableux dans les horizons de surface, B sablo-argileux dans

69
les horizons de profondeur (Fig. 29, triangle3). Les sables sont surtout reprsents par
les sables grossiers dont
la proportion gnralement suprieureou gale 20% dans tous
les horizons peut dpasser 40% dans l'horizon d'altration. Ces sables grossiers, issus
du rsidu de dcarbonatation, et concentrs
par colluvionnement, sont surtout constitus
de lithoreliques et d'altlithoreliques de
rwhe ruptive.
Dans la partie aval de la squence, reprsente parles vertisols, la proportionde
sables et surtout de sables grossiers demeure importante dans les horizons de surface
(suprieure 20%)o elle est due des apports colluviaux, et en profondeur au contact
des blocs rsiduels de calcaire grseuxpeu altr. Dans les horizons vertiques (Fig. 29,
triangle 4),la proportion d'argile dpasse60% pour atteindre 75% dans le profil le plus
en aval.

Comparaison entre les deux squences


La diffrence de texture entre les fersialsols etles brunisols colluviaux des deux
squences est manifeste dans leur partie amont. Dans
la partie aval, les vertisols des deux
squences montrent un apexol trs argileux sans grande distinction possible, mais
l'infrasol des vertisols sur calcaire dur est richeen limons alors que celuides calcaires
grseux est riche en sables grossiers.
A

Profils de la partie amont sur calcaire dur

LEP 1,2,3,4,8,9 10

S
profils de la partiea m n t sur calcaire greseux
LEP 20,21,22

Profils de la partje avalsur calcaire dur (vertisols)


LEP 5,6.7

Profils de la partie avalsur calcaire gr6seux (VertiSOlS)


LEP 23,24,25

Figure 29 : Composition granulomtrique des sols de la doline de l'lot Leprdour.

70

Lw minCraux lour&
La nature des minraux lourds du vertisol gypse diffre nettement de celle du
veftisol jaune de la squence sur calcaire gris (Tab. VI). Les teneurs en enstatite sont
beaucoup plus rkduites, de m6me que celles en zircon. Les minkrauxcomme la
tourmaline, le rutile etle grenat ont pratiquement disparu.
On note cependant l'apparition
de barpine, sulfate trs peu soluble.

Que ce soit sur pente forte (r6gosol)ou dans la zone de p i h o n t i la limite de la


rupture de pente(bmisol colluvial), la granulometrie est 6quilibrke avec des teneurs en
argiles, limons et sables (ALS) respectivement de 40-2535% (LEP 30 5 35). Dans la
zone de glacis (LEP 37 et 38), les brunisols vertiquesi gypse sont plus diversifis : les
horizons supkieurs sont plus riches en sables et en limons (%ALS : 30-30-40), les
horizons inf&iews, cause d'une longue elurke de @doplasmation, sont plus argilolimoneux (%ALS : 55-30-15) tandis que les horizons d'alteration sont i nouveau plus
quilibres (%AU : 30-30-40).
On retrouve cette granulomtrie kquilibree dans les brunisols colluviaux des zones
d'kpandage (LEP 45,49,51), tandis que les sols vertiques (LEP 46) sont argileuxd6s la
surface (%ALS : 55-25-20).
Tableau XVI : Identification des minraux lourds du profil LEP 6 - vertisol jaune sur calcaire dur - et du
profil LEP 25 - vertisol i gypse, bariol, sur calcaire grseux.

HZ :Horizon

Les nmbres mp&mtent l e s p c e n t a g e s num&iqua des minraux lourds prCventQ cidessous


EN :Enstatile
AU : augite
HO : Hmblende
CR :Chromite
MO :Mm&
GR : Grmat
EP : Epidote
MU : hlussovite
TO :Tourmaline
ZR : %mm
wu : Rutile
AN :Anatase
BA : E q t i n e
?? m
n
ib
a
u
xnon identifib AL : Alt&s
BR : Brodcite
GLOBAL :n m b r e de pins/I g de sable
RA : R a p p ? : 94 (opaques/ opaques + mmparents)
% ta0 : Pcurmlage p o n d h l de m
p
ib
lu
x lourds / lOOg de sable

3.12

La micromorphologie

D Q ~laS squence sur calcaire dur

La micromorphologie des sols dela squence sur calcaire durdistin e, de manire


de la partie aval Tab. XVII).
trs nette,les fersialsols de la partie amont, des vertisols
Bans la partie amont de la squence constitue de fersialsols, les horizons de
surface sont caractriss par un plasma de structure agglomroplasmique et un
assemblage de type argillaspique sans trait pkdologique majeur. Dans le structichron
(horizon @doplasmation), le plasmaest de type porphyrosqulique et son assemblage
de type voskpique, plus faiblement squelspique, traduit
la presence dedp6ts cutaniques

71

(ferro-argillanes) autour des pores. Ces horizons sont donchorizons


des
de dpart avec
une mobilisation mcaniquedes lments finset des traces de dissolutiondes nodules
carbonats. Dans la frange d'altrationde la crote calcaire feuillete et dure,
3 phases se
sont succd :
- la premire phase correspond la mise en place de la crote calcaire avec dans sa
;
partie suprieure une concentration plus importante de nodules
- la deuxime phase constitue en l'altration de ces nodules, au dpt de ferroargillanes et de mangananes autour des vides et une diffusion de manganse dans les
nodules ;
- la troisime phase correspond
l'individualisation terminalede micro-cristaux de
carbonate de calcium (calcite
ou aragonite ?) au milieu des pores.
Tableau XVII : Comparaison micromorphologique entre l'amont et l'aval de
la squence sur calcaire dur.

Autres traits
HORIZON

HORIZON

I mtatubules structichromiques
I
STRUCTICHRON

I mtatubules structichromiques
VERTICHRON

ALTERITE

ALTERITE

Dans les vertisols de la partie aval de la squence,


les horizons humifresde surface ne
sont gure diffrents de ceux de la partie amont. Par contre, les horizons vertiques
dvoilent leur propre organisation : vides planaires, orientation du plasma de type
porphyrosqulique dans un mode d'assembla e de type bimaspique lattispique,
concentrations de petits nodules ferrugineux <200 p.ml et de grosses concrtions de
ferro-manganse (taille souvent
> 500 Pm). Dans cet horizon d'accumulationse trouvent
galement des nodules ferrugineux fragments accrditant la thse d'un transport
mcanique de matriaux fins depuis la partie plus en amont de la squence. Dans
l'horizon d'altrationde la crote calcaire massive et friable, la matrice argileuse perd
son

.$

.
E

73

organisation plasmiqueet la porosit redevient tubulaire. Autourde celle-ci, s'organisent


de faibles traces dedpts de type ferro-argillane. On observe par endroits des cristaux
pars de gypse de taille moyenne(< 0,5 cm) avec des traces de dissolution et des cristaux
de taille plus petite (<0,5 mm) en arrangement sphrulitique autour d'une lumire
centrale. Ces arrangements sontla preuve qu'une circulation de l'eau existe au travers
de
cet horizon, mmesi elle reste limite dans son dbit.

Dans la squence sur calcaire grseux


Les donnes comparatives des principaux caractres micro-morphologiques
de cette
squence sont rsums dans le tableau XVIII. Sur la pente forte constitue de sols
d'rosion (LEP 20) ou dans la zone de pimont constitue
de brunisols colluviaux(LEP 21
et 22), leshorizonsde
surface sont constitus de 15% delithoreliques
ou
d'altlithoreliques arrondies de roches volcaniques dont on discernelesbien
microlites de
feldspath plagioclase peu altrs. Ces lments sont
les constituants majeurs du rsidu
de
dcarbonatation de ces roches dnommes grs
ciment calcaire parGONORD (1977). La
proportion des rsidusde dcarbonatation oscille entre 35 60%
et en fonctiondu type de
facis rencontr. L'horizon d'altration de
la crote calcaire massive sur pente
forte (LEP
20) montre d'anciens revtements diffus de pores (quasicutanes) actuellement
colmats
par des recristallisationsde calcite.
le plasma s'oriente, maisde
Dans les horizons structichron du pimont colluvial,
faon peu nette; des nodules carbonats sont en cours d'accroissement
et "absorbent'' des
nodules anciens plus petits. Des septarias beaucoup plus grosses,de taille suprieure
lmm, se forment galement, de mme que des concrtions ferro-manganiques. Dans
l'altrite, des cutanes de ferroargillanes assez pais (> 20 pm) s'organisent autour des
vides et des concrtions. Ils traduisent des proprits drainantes du sol.
Les vertisols du haut-glacis (LEP 23) diffrent peu des brunisols, si ce n'est par la
prsence dun horizon vertique structure argileusede type maspique, orient selonles
faces de contrainte et une porosit de type planaire au lieu d'tre tubulaire. I1 apparat
galement des crystallarias millimtriques de gypse lenticulaire, individualiss dans la
matrice argileuse et avec de nombreuses inclusions de nature identique celles de
l'encaissant. Les concrtions ferro-mangansifres, de 200 400 pm de diamtre, se
dveloppent partir du remplissage de pores, sous forme de mangananes, soit par
l'envahissement progressif d'altlithoreliques par des ponctuationsdisperses, soit par
une accrtion centripte. L'altrite forme par l'altration d'une crote calcaire friable
discontinue, taches de structichron, montre nouveau une porosit forte de type
tubulaire, avec destraces de revtements argileux nets autour des lments grossiers
et
des vides. Dans les parties constitues de structichron, les cristaux de gypse relictuels
sont fortement altrs.
Dans la partie aval du glacis, les horizons humifres du vertisol bariol(LEP 25)
montre une moindre proportionde lithoreliques et une absence d'organisation
de plasma.
Dans les horizons vertiques le plasma, dont le mode d'assemblage est bimaspique,
laisse apparatre des plages brun-rouge et d'autres dcolores beige gris ple. Les
plages ''rouille'' ont la forme de tranes laissant penser qu'il s'agirait de papules
provenant d'anciens ferro-argillanes. Si les crystallarias de gypse bicolores (rouille au
coeur et beigeen priphrie) sont nombreux et de grande taille, par contre
les concrtions
de ferro-manganse sont quasi-absentes. La limite infrieure des horizons vertiques
bariols correspond l'apparition de gros blocs altrs de grs. A ceniveau,
l'assemblage de type porphyrosqulique et la porosit planaire passent brutalement
une
porosit tubulaire forte et
un assemblage intertextique. Cette forte porosit est favorable

de nombreux dpts cutaniques sous forme d'argillanes, de ferro-argillanes et de


magananes. Sous ce niveau,la matrice argileuse rouge reprend
le mme aspect que dans
la partie amont du glacis. Les cristaux de gypse quant eux prsentent des traces de
recristallisation.

74

Dam lu skquence sur grauwacke


Ees caractrisations micromorphologiques de la squence
sur grauwacke n'ontt
effectues que SUP les sols bruns vertiques du bas glacis (LEP 37 et 38) et les sols
alluviaux (LEP 4 3 (Tab.
Tableau XIX : Caractrisations micromorphologiquesdes principaux sols a l'aval de la squence sur
gauwackes.

HONZON de
SURFACE
Squelette
Vides
Plasma
HORIZON
MINERAL
Squelette
Vides
Plasma

AVAL - LEP 37 et 38

AVAL - LEP 45

HORIZON HUMIFERE

HORIZON HUMIFERE

quartz : 5%,50 i 200 ~ r n


lithoreliques : 20 30% 200-800ym
planaires. tubulaires etvbiculaires
intertextique A agglomroplasmique
argilla-$&pique faiblement squelsepique
STRUCTICHRON

quartz : 5 10 %,20 50 pm
lithoreliques : 20 %?200-6OOpm
tubulaires et v&i@uliaires
agglomCroplasmique - argillas6pique

ENTAFERON STRUCTICHRON

Cutanes

Autres traits

HORIZON
DALTERATION
Squelette
Vides
Plasma
Cutanes
couches
d'argillanes,
Autres traits

Les horizons de surface dessols bruns vertiques montrentune forte proportion de


squelette (>40%), de taille et de nature trs variables. Les horizons infrieurs, trs
argileux, ne prsentent pas de traces
de lessivage. Ces horizons humifres
sont appauvris
en argile comme la plupart des sols dvelopps sur grauwackes
de la rgion (Oua-Tom).
Bans la matrice argileuse, trs homogneet sans trait majeur, on peut noter le
dveloppement de quelques nodules carbonats. Les horizons d'altration prsentent
deux ensembles distincts : des altlithoreliques,dont la pdoplasmation prsente
diffrents stades d'volution, et des zones
pdoplasmation ou la porosit tubulaire est
importante. Dans ces zones, le plasma de type vospique entoure galement les lments
lithorelictuels. Les cristallisations de gypse, de tailles trs variables, sont localiskes
exclusivement dansce plasma. Les cristaux situs dans le profil le plus en amont et dans
la partie la plus proche de la surface prsentent des traces de dissolution et des

75
cristallisations connexes de calcite. Ailleurs, les cristaux sont parfois recouvertsd'une
fine pellicule argileuse.
Les traits pdologiques majeurs du profil d'apport colluvio-alluvial sont une
absence d'organisation du plasma argileux et des dpts d'oxydes
de manganse autour
des lments du squelette et des vides, semblant prcder les dpts
de fines aiguilles de
carbonate de calcium dans les vides. Ces aiguilles sont assez abondantes pour tre
visibles l'oeil nu.

3.13

Les rsultats analytiques

Dans lu squence sur calcaire dur


Les taux de rsidus aprs dcarbonatation du carbonate dur sont infrieurs 5%.

Dans lapartie amont de la squence, constituede sols rubfis peu pais, le taux
de fer
"libre" est compris entre
60 et 75%. Ce taux important est exprimlepar
pourcentage de
fer DEB par rapport aufer total aprs attaque triacide et reprsenterait la fraction du fer non
lie aux minraux argileux ouauxminraux
primaires. Le rapport molculaire
silice/alumine est assez bas, compris entre
2 et 4, (dans le profil LEP 2 infrieur 3). Ces
valeurs confirment la dnomination de ces sols
en fersialsols (Fig. 30, Tab. XX).
La fraction fine des horizons humifres et des horizons minraux
pdoplasmation
ktructichron) se compose principalement d'halloysite dshydrate
(7 A), de quartz, dun
peu de goethite alumineuseet de traces d'hmatite. Dans les argiles extraites
de la crote
calciire, on observe des tracesnon ngligeables de smectites.

Dans lapartie aval vertique et de couleur jaune,


on note une baisse sensible du
fer
"libre" dont la proportion oscille entre 47 et 61% avec un minimum dans les horizons
vertiques. La proportion de fer total rapporte celle de l'alumine atteint galement
son
minimum dans les horizons vertiques. Le rapport silice/alumine est encore compris entre
2 et 4, mais il est suprieur 3 et donc suprieur
celui enregistr dans la partie amont de
la squence (Fig. 30, Tab XX).
La nature minralogique des argiles traduit l'volution morphologique des sols.
I1
subsiste des traces non ngligeables d'halloysite, confirmant la thse des apports
mcaniques en provenancede la partie amont de la squence.En revanche, les smectites
apparaissent et montrent des pics bien dvelopps. Ces pics atteignent leur maximum
d'intensit dans les horizons vertiques, mais demeurent assez tals.
C'est galement dans les horizons vertiques que le pic de la goethite, en partie
alumineuse, est le mieux exprim. I1 n'y a plus d'hmatite (Fig. 31). La disparition
progressive de l'hmatite surle versant de la toposquence attnue la coloration rouge du
sol au profit de la couleurjaune propre la goethite. Cette teinte
jaune est masque dans
la partie amont lorsque les deux tats du fer sont prsents en mme temps dans le sol
(TORRENT et al., 1983 ; SCHWERTMANN et TAYLOR, 1989). La disparition de l'hmatite
serait due une instabilit plus grande que
la goethite, en particulier lorsque cette dernire
est en partie alumineuse (FITZPATRICK,
1988) dans les conditions rductrices d'un
drainage interne restreint(JEANROY et al., 1991).
Les horizons crote friable carbonate montrent une quasi-disparition de la
mtahalloysite et le pic trs peu tal de la smectite indique la bonne cristallisation
de ce
minral. De rares fibres isolesdepalygorskite sont observables auMET.

76

LEP 1
0
X)

40
60
80

1w
133
140
160

180

2e0 J

LEP 25

LEP 23
O

20

40

Fi3

53

lcBs

0-

20-

60 -

40

80

100-

120-

140160-

Perte au
feu

El

Rsidu

5102

4203

Fe203

77
TABLEAU XX : Rsultats analytiques et rapports molculaires (aprs attaque triacide) des principaux
types de sols de la doline.
Sur calcaire dur : LEP 1 :fersialsol rouge et LEP 6 : Vertisol jaune.
Sur calcaire grseux : LEP 23 vertisol rouge et LEP 25 vertisol jaune et rouge.

-Profil Fe203
Iorizon DEB%

- Fezoj
1.1 64,59 1,88
1.2
1.3
1.4
1.5

1.6

68,21
60.66
62,96
72.95
66,27

1.85

2,04
2.16
2,19
2.25

Mg0
%

0.76 0.26
0,70 0.27
0.81 0,19
0,ao 0.08
0.70 0.04
0,46 0.01

-6.1 56,95 2,08 0.96


6.2 57,97
6.3 50.83
6.4 48.88
6.5 47.79
6.6 53.24
6.7 61,ll
6.8

2.01
1,99
1,92
1.82
2.12
2.04
2,16

-- -

rsidu Profil
% Horizon

Mn02
%

0,97
1,03
1,08

1,12
0,96
0,60
0.56

28.02
29.02
20,OO
10,16
4,66
1,16

0.28
0.27
0.28
0.27
0.40
0,16
0.04
0,03

26.36
25,26
21.44
24,22
22.56
16,92
4,44
2.36

23.1
23.2
23.3
23.4
23.5
23.6
23.7
23.8
25.1
25.2
25.3
25.4
25.5
25.6
25.7

bo3 A1203/
DEB% _Fe2q?
44.94 1.38
47.80
41,61
40.10
40,67
30.85
38,31
57.89
43,04
35,74
34,17
37,42
38,45
33,60
39.12

Mg0 Mn02
9%
%

1,3410.14
1.63 1,36 0.18
1.59
1.59
1.55
1.27
1,25
1,86
1,34
1,58
1,74
1.77
1,94
1.85
1.53

SiO,!

Al902

&sidu
%

4,8 146.40
37,98
3,9

--

Dans la squence sur calcaire grseux


Les taux de rsidus de dcarbonatation des calcaires grseuxsont fluctuants en
raison de la variation latrale de facis. Ce taux oscille 35
entre
et 60% (GONORD, 1977).
Le tauxde rsidus l'attaque triacide est galement lev dans
les sols bruns,en amont
de la squence, et mme dans les vertisols brun-rouge (LEP 23). Ces rsidus, tmoins
d'une faible maturation des sols, sont largement domins
par la prsence desfeldspaths
plagioclases, visibles dans les lithoreliques de roche ruptive. Les teneursen fer libre
rapportes au fer total sont gnralement comprises entre
40 et 5096, en nette diminution
par rapport la squence sur calcaire dur. Le rapport silice/ alumine du rsultat de
l'attaque triacide est suprieur
4 dans toute la squence, indice
de la prsence abondante
de smectites (Fig. 30, Tab XX).
Dans la partie aval de la squence, le pourcentage de rsidus est corrl la
granulomtrie : les horizons verti ues bariols trs argileux, contenant peu de sables
aprs attaque triacide) proche
de 25% alors que dans
grossiers ont une teneur en rsidus
les horizons plus sableux, cette teneur peut dpasser 40%. Le rapport alumine/fer (
l'attaque triacide) est plus faible que dans la squence
sur calcaire dur, mais les variations
entre l'amont et l'aval de la squence ne sont pas significatives. Le pourcentage de fer
DEB rapport au fer total est compris entre
30 et 40 ; il est lgrement plus faible
que dans
la partie amont de
la squenceet surtout bien plus faible que dans
la squence sur calcaire
dur. Ce pourcentage de fer "libre'' plus faible associ un taux de fer total identique
indique qu' la faveur des conditions d'hydromorphie, une faible fraction du fer s'est
intgr au rseau des smectites vraisemblablement aux dpens du magnsium dont le
pourcentage total esten lgre baisse (FITZPATRTCK et LEROUX, 1977).
L'absence presque totale de manganse dans
les horizons bariols confirme ainsi
la
raretdes nodules et concrtions de fer-manganse constate lors de l'examen
micromorphologique de ces horizons.

La coloration des cristaux de gypse dans l'ensemble de la squence a retenu une


attention particulire. Une dissolution complte de diffrents cristaux de teinte rouge,
beige ou de fragments de cristaux bicolores correspondant
une phase rouge ou beige a
t effectue et le rsidu de dissolutiona t caractris par une analyse DRX (Fig. 31).
La proportion dela fraction insoluble (entre1et 5%) est indpendantede la phase ou de
l'horizon. La diffrenciation par la couleur se fonde essentiellement
sur une distinction de
la nature minralogique des inclusions (Tab
XXI)- Celle-ci montre une concentration plus

78

63

Lep 2.3
Lep. a.1

II Goethite
I

. B. 7-

.B.3---

a-

Lep. 24.5Gypse rouge

Lep. 24.5 --G y p s blanc

Q = quartz : Ca = calcite : Gy = gypse :H = hmatite :G = goethite

Figure. 31 : Diagrammes eliffractometriques de la fraction argileuse :


a - Profil LEP 2 - fersialsol dela partie ammt de la ?.&pence SUT calcaire gris.
Horizon humifre (Lep 2.1) et harizonfmiallitique rouge dcarbonat (Lep2.3). Prsence d ' h h t i t e et de goethite alumineuse.
b - Profil LEP 6 - vertisol de la partie aval de la tkquence sur calcaire gris.
Horkon vertique dcarbonat (Lep 6.3) et horizon6 crhte calcaire friable(Lep6.7). Prsence dele seule goethite alumineuse.

c - Rbidu de dissolution d'un cristal de gypse provenant d'un vertisol de la squence sur calcaire g r k x x (LEP 24.5).Coeur rouge
du cristal riche en h h t i t e ep en goethite. p%phrie blanche pauvreen h h t i t e et goethite.

79

importante defer principalement sous forme d'hmatite dans les fractions teintes en
rouge, alors que dans
la partie beige, les picsde goethite et d'hmatite sont plus rduits.
Les minraux communs aux deux fractions sont le quartz, les feldspaths ainsi que les
smectites pour la fraction argileuse.
Tableau XXI : Composition minralogique (R.X.)
de la fraction rsiduelle aprs dissolution
des diffrentes
fractions colores du gypse (Or = orange, R = rouge, B = beige).

Horizons

LEP 24.5

LEP 23.5

LEI 25.4
B
X
X

R
ILLITE (traces)

LEP 25.6
R I B
X
X

LEP 25.7
R t B
X
X

X
X

ANATASE

Feld. PLAGIO.

X
X

X
X

X
X

Tableau XXJI : Composition chimique de la fraction rouge et de la fraction blanche rsiduelle aprs
dissolution d'un cristal de gypse de l'horizon LEP 25.4.
LEP 25.4

pfeu

Blanc
Rouge

10.70
13,25

3.2

Rsidu

Si02 Al203 Fez03 Mn02

8,50
25,25 37.20 15.40 0.02
0.02
16.80 32,55 13,30 21.00

Ti02 Pz05
0,95 0.02
0.77

0,03

Ca0

1.50
1.75

Mg0
1.04
0.92

K20

Na20

0.62 0.16
0.51
0.29

- AUTRES CARACTERISATIONSANALYTIQUES
3.21

Les sels solubles

Les extraits ont t obtenus par dilution l'eau au 1/2. Les variations de la
conductivit lectrique, proportionnelles aux variations de teneurs ensels, sont
reprsentes sur la figure 32. Les principaux ions dissous (Ca++, Mg++, Na+, Cl- et

SO4--) ontt analyss lorsque la conductivit lectrique de la solution tait suprieure


0,5 mS.Les variationsde teneurs sont donnespour quelques profils sur lafigure 33.
Le pH de l'extrait est gnralement voisin de 6,O ; dans les horizons riches en
sulfates, ilest proche de 53.

Dans la squence

sur

calcaire

dur

Les fersialsols de la partie amont (LEP 1, 2, 3, 4,8, 9 et 10) sont trop peu pais
pour concentrer des quantits apprciables de sels.
Dans les vertisols de la partie aval (LEP 5, 6 et 7), les sels sont totalement absents
des extraits des horizons de surface. Ils se concentrent progressivement partir des
horizons vertiques (0,60 m) pour atteindre un maximum de 3,O mS vers 1,OO m 1,50 m
de profondeur. Le chlorure de sodium est le sel gnralement dominant. Le taux de
chlorures est quivalent au taux de Ca+++ Mg+++ Na+ et atteint 5,O m/lOOg de sol.
Dans les horizons de profondeur, la prsence de gypse se traduit par une brutale
augmentation du taux de sulfates correspondant une augmentation parallle du
taux de
calcium et de magnsium.

9Q

n;
Ca-

Cu-

--

Ca-

Cu-

-o !

i'l

f
I
I
I

t---"

3
W
D

E
I

81

Dans la squence sur calcaire grseux


Les sels sont trs peu abondants dans les rgosols et les brunisols colluviaux(LEP
20 22). Ils se concentrent dans les vertisols(LEP 23 25). Les horizons suprieurs sont
toujours pauvresen sels, lemaximum de la conductivit lectriquede l'extrait au 1/2 est
atteint vers 1,20 m de profondeur. De l'amont vers l'aval du glacis, ce maximum de
conductivit augmente de 3,O 5,O mS et les sels se concentrent partir d'une
profondeur de plus en plus faible.
En amont du glacis (LEP 23), le sulfate de calcium reprsente le seul sel qui
s'accumule dans le sol. Le drainage latral provoqu
ar la forte pente ne permet pas la
concentration du chlorure
de sodium. En aval(LEP 25 ,les chloruresse concentrent dj
partir des horizons prochesde la surface, pour atteindre leur maximum (4m/lOOg) vers
1,OO m de profondeur. Ce niveau correspond galement
une augmentation brutaledes
teneurs en sulfates qui se stabilisent 12 m/l00 g dans l'infrasol, alorsque les taux de
chlorures dcroissent faiblement. L'ion calcium, et dans une moindre mesure l'ion
magnsium, suivent la courbe du sulfate et l'ion sodium est en excs par rapport aux
chlorures.

Dans la squence surgrauwacke


Tout comme dans les deux squences dcrites ci-dessus, les teneurs en
sels sont
trs peu abondantes dans tous les rofils situs sur forte pente
(LEP 30 35), ou dans les
sols alluviaux de la plaine (LEP 45 . Dans les vertisols sur colluvions anciennes
(LEP 46,
49 et 51), la conductivit ne dpasse pas
3,O mS 1,O0 mtre de profondeur, tandis que
sur le glacis colluvial(LEP 37 et 38), la rsistivit de l'extrait atteint
5,O mS dans l'altrite
1,OO m de profondeur au niveau de l'horizon d'altration

La rpartition dessels dans les sols


gypse du glacisLEP 37 et 38) ressemble
celle du vertisol bariol de la squence sur calcaire grseux (LEP 25). Les teneurs en
chlorure de sodium augmentent progressivement depuis la base des horizons humifres
pour atteindre un maximum de 4,Om/100g environ vers 0,50 m de profondeur, puis
leur teneur reste constante dans la partie infrieure du profil, tandis queles teneurs en
sulfates augmentent brutalement pour dpasser 1Om/l00 g dansles horizons gypse
vers 0,80 m de profondeur, puis restent constantes dans l'altrite.

3.22

Les carbonates

Les carbonates ont t doss par calcimtrie sur la fractionfine du sol, tamis
2 mm.

Dam la squence sur calcaire dur


des sols profil calcaire fortement
Les faibles taux de
carbonates enregistrs dans l'horizon de surface sont gnralement dus aux tests de
gastropodes terrestres particulirement abondants. Ces sols prsentent vers 30 cm de
profondeur une accumulation brutale de carbonates, sous la forme d'un encrotement
lamellaire recouvrant des lments
dune crote feuillete(LEP 1,Tab. XXIII).
Dans la partie aval, vertique, la dvfrenciation du profil calcaire est galement
importante, mais plus progressive. Les horizons sont compltement dcarbonats en
surface, les carbonates s'accumulent d'abord sous forme de granules, nodules puis
constituent un encrotement massif, friableet continu, plus de 60% de CaC03 (LEP 6 ,
Tab. XXIII).
Les fersialsols de la partie amont sont

d@rencis (Fig. 24), entirement dcarbonats dans l'apexol.

Dans lu squence sur calcaire grseux


Les calcarosols sur pente forte sont dj fortement carbonats ds l'horizon de
surface (15%). Les brunisols colluviaux texture quilibre sont imprgns de petites
accumulations carbonates.Le profil situ en amont dela zone de pimont prsente une

82

50

100-

1504

profondeur ( c d

250

Sets solubles LEP23


-12 -10 -8 -6 -4 -2 O

8 10

50-

100-

150-

200-

prolondeur (cm1
250-

Sis solubles LEP 38


-10 -9

-6 -4 -2

\nions

+ Ca++

-*-Mg++
A

Na+

Cl+ SW--

Figure 33
Distribution dessels solubles
- extraits l'eau et au 1/2 dans les principauxsols vertiques
de l'lot Leprdour

profondeur (cm)

10

Catma - mOll0Op

83

faible d@renciation carbonate avec une lgre concentration la base du profil, tandis
que le profil plus en aval en semble dpourvu (Fig. 26). Cette accumulation serait
actuelle, en raison de la faible diffrenciation
de ces sols et doncde leur ge rcent(LEP
21, Tab. XXIII).
Dans la partie aval vertique, la dcarbonatation .esttotale dans les horizons de
surface avec une concentration rapide et importante dans les horizons profonds,les
sous
horizons vertiques, de faon similaire
celle rencontre pour les vertisols
de la squence
sur calcaire dur, mais
les teneurs en carbonates sont plusfaibles (20 30%) (LEP 25, Tab.
XXIII).

Dans la squence surgrauwacke


En amont de la squence, le lithosol prsente des accumulations carbonates entre
les lments du rgolite. Les calcarosols du tiers infrieur de la pente montrent une
d@%renciation moyenneentre l'horizon humifre contenant dj prs 35%
de de CaCO3
et les accumulations sous-jacentes suprieures 60% dans leur partie suprieure, 40 %
leur base (Fig. 28,LEP 31 et 32).
Au niveau du pimont colluvial, tout comme dans les alluvions de la plaine, la
d@&-enciationest trsfaible, les accumulations carbonates se manifestant dans tout le
profil sous forme de granules, pseudo-myclium, ou micro-cristaux dansles pores (LEP
33 35).
A la base de la squence, les sols bruns vertiques gypse de pimont (LEP 37 et
38), issus de l'altration"in situ'' des grauwackes, sonttotalement dcarbonats (LEP 38,
Tab. XXIII), alors que les sols vertiques plus profonds (LEP 46, 49 et 51), rsultant
vraisemblablement de l'altration d'accumulations colluviales anciennes, car ils sont
beaucoup plus sableux, contiennent des traces
de carbonates sous forme
de granules et de
poupes calcaires(LEP 46, Tab. XXIII).

3.23

Le complexe d'change

La capacit d'change
La capacit d'change est fonction des teneurs en matire organique, enetargile
de
la natureet du degrde cristallisation de ces dernires.
Dans la squence sur calcaire dur, la fraction argileuse
de la partie amont compose
30
d'halloysite 7 A V LEP^, Tab. XXIII) possde une capacit d'change comprise entre
et 40 m/lOOg. Dans le vertisol de lapartie aval, qui contient galement de la
mtahalloysite 7 8, et une fraction importante de smectites, cette capacit d'change des
argiles est comprise entre
50 et 65 m/lOOg d'argile.
Dans la squence sur calcaire grseux (LEP 21 251, la capacit d'change de la
fraction argileuse est leve (65 70 m/lOOg) en raison de la prsence exclusive de
smectites.
Dans la squence sur grauwacke, la fraction argileuse des sols de la partie aval
possde une capacit d'change fluctuante mais leve, entre
60 et 85 pour les sols bruns
vertiques du glacis (LEP 37 et 38), tandis que dans la zone colluviale(LEP 46,49 et 51),
elle culminait entre80 et 90 m/lOOg d'argile.
Lescationschangeables

Dans la squence sur calcaire dur, le complexe d'changedes fersialsols n'est pas
satur en cations changeables; leurtaux de saturation est gnralement compris entre
80
et 100%, alors que les vertisols sont toujours saturs. Les cations sont largement
domins par le calcium (80%) dans toute la squence. Dans les vertisols on peut noter
une augmentation ngligeable des teneurs en Na+ et Mg++(Fig.
34, triangle 1).
Dans la squence sur calcaire grseux, le complexe d'change est toujours satur.
En amont, sur les sols colluviaux, les cations sont largement domins par Ca++. leDans

84

@a

++

LEP 1 - Amont

X LEP 7 - Aval

CALCAIRE DUR

Mg

Na+

++

Ca++
-*Evolution

de ladistribution des cations


khangeables del'amont v e n l'aval de la
sequence et du haut vers le bas des profils

0 LEP21 -Amont

2 - SEQUENCE SUR CALCAIRE GRESEUX

Mg++

Na+

Evolution de la distribution des cations changeables de

"++

__a l'amont vers l'aval de la squence

Evolution de la distribution des cations changeablesdu


haut ven le bas desprofils
+

LEP 33 - Amont

3 - SEQUENCE S U R GRAUWACKE

Mg++

Na+

85
vertisol rouge, l'amont .du glacis,on note une augmentation conjointede Mg++ et
de Na+ au dtriment de Ca++ et ce, du haut vers le bas du profil, sauf dans l'infrasol
carbonat. Cet enrichissement est encore plus accentu l'aval de la squence dans le
vertisol bariol. Ainsi, l'augmentation relative en Na+ et Mg++ s'opre au sein de la
squence et au sein du profil (Fig.34, triangle 2).
Dans la squence sur grauwackes, on observe le mme comportement que sur
calcaire grseux. Les sols sont saturs,le complexe d'change est largement dominpar
le calcium dans la partie amont de la squence, mais la diffrence de la squence
prcdente, l'enrichissement relatif en Na+ et Mg++ ne s'effectue plus que de l'amont
vers l'aval de la squence.Du haut vers le bas de chaque profil,on enregistre pluttun
enrichissement relatif en Na+ au dtriment de Ca++, Mg++ restant constant (Fig. 34,
triangle 3). Cette caractristique s'applique galement
aux sols vertiques sur colluvions
anciennes (LEP49 et 51) de la plaine alluviale car sur les colluvions et alluvions plus
rcentes (LEP45 et 46), le sol est saturen grande majorit par Ca++.
Tableau X I I 1 : Tableau rcapitulatif des caractristiques chimiques majeures
des principaux sols de l'le
Lepriulour.
Profil et
horizons

pH

Capacit Tauxde CaC03% Profil et


horizons
d'change saturation
m/100g V(S/r) %
d'argile

1.1
1.2
1.3
1.4

6,4
5,8
5,6
8,O

41
38
36
38
40

83,4
79,8
83,O
SAT

21.1
21.2
21.3
21.4
21.5
21.6

7,9
8,3
8,O
8,l
8,7

67

SAT

64
66

SAT
SAT
SAT
SAT

38.2
38.3
38.4
38.5
38.6

6,l
7,5
8,O
8,l
7,2

66

65
78

61
54
56
71

SAT
SAT
SAT
SAT

0,67
52,27

4,93
5,47
2,OO
4,80
25,87
20,OO

0,l
0,2

pH

6.1
6.2
6.3
6.4

6,8
6,9
7,7
7,9

25.1
25.2
25.3
25.4
25.5
25.6
25.7
46.1
46.2
46.3
46.4
46.5

Capacit Tawde CaCO3%


d'change saturation
m/100g V(S/T) %
d'argile
61
93,9
1,O7

52
51
60
63

94,5
SAT
SAT
SAT

6,9
7,7
7,6
6,7
6,4
6,6
6,8

69
70
71
60
49
66
66

89,5

8,3
8,2
8,2
8,2
8,3

88
81
75
80
92

SAT
SAT
SAT
SAT
SAT

0,40
1,87

SAT
SAT
SAT
SAT
SAT
SAT
35
3,O
03
05

OS

Squence sur calcaire dur : LEP 1 (fersialsol) et LEP 6 (vertisol).


Squence sur calcaire grseux: LEP 21 (brunisol colluvial) etLEP 25 (vertisol gypse).
Squence sur grauwackes : LEP 38 (brunisol vertique gypse) et LEP 46 (vertisol sur colluvions).

3.24

- Le pH des sols

Le pH des sols (Tab. XXIII) est dpendant de la prsence desels, non seulement
des carbonates mais aussi
des sulfates. I1 reflte galement l'tat du taux de saturation
en
bases du complexe d'change.

86
p2s

h squemce sur calcaire dur

Dans l'apexol dcxhnat des fersialsols profil calcaire fortement diffrenci6, le


pH est infkrieur & $,O.Pl est inf6riew i 7,O dans les horizons hurnifikes de surface des
sols vertiques.

ns h squence sur calcaire griseux

Dans le bnaflisol colluvial, profil calcaire faiblement diff6renci6, pH


le de tous les
horizons est supkrieur A 7,O. Dans Iles vertisols, le pH est infkriew 7,O dans les
horizons ii gypse sans atteindre purtant I'aciditk des horizons gypsem des sols sur
flysch ou sur basalte dess@umces de Tiark et de la Tamoa.

Tout comme dans la squence surcalcaire gr4set.w dans les sols accumulation
carbonate, le pH est superieur B 7,0 ds la surface. Sur les sols bruns vertiques du
glacis, le pH est lg&rement acideen surface (6,O), mais rapidement il dpasse 7,5 en
profondeur. Quant aux autres sols sur colluvions ou alluvions, contenant tous des
carbonates, leur pH est toujourssup6rieur ii 7,0 sauf dans l'horizon humifre.

V - CONCLUSION
Les sols de la doline de l'le Eepridour fonctionnent selontrois modes de rgimes
hydriques diffkrents, identiques 5 ceux dcrits par EAMOUROU (1972) sur les sols
cxbonats et les karsts du Liban.
Dans la siquence sur calcaire dur(F&. 35)
Les fersialsols de la partie amont de la squence constituentun miliew lixiviant.
La texture de la crote calcaire et du calcaire sous-jacent ktant dure et rsistante la
ion mcanique, le rsidu de la dcarbonatation est
peu abondant. L'altration
profils de faiblekpaisseur,trentainedecentimtresenviron.
POUPcetee
zone climatique, l'altkration est assez
s6e avec une exportationde la silice, une
abondance relative de fer "libre"
maqu6e par l'individualisation desesquioxydes teinte
dominante rouge, une totale absence de sels solubles et une lixiviation des cations
echangeables et un pH legrement acide.

Les vertisols de la partie


aval
constituent un
hydmti5. Les sols
sont moyennement 4pis (1,5O m). L'origine des ap
n partie m 6 c ~ q u e
par l'intemkdiaire de coules boueuses provenant des fersialsols
en amont. Les t6moins
en sont les nodules brch4s etla fraction importante de mtahalloysite dans la
caract6risation minralogique. Mais l'essentiel des apports s'effectue sous forme de
solutions. On observe une noformationde smectites et une individualisationde nodules
de goethite ou de concrktions Eerromanganksifres. L'hmatite a disparu, le profil se
teinte en jaune, couleur habituelle de la goethite. La base du profil vertique est envahie
par
les carbonates qui forment une paisse crote (>1,0 m) continue et friable. Malgr le
caractreconfin du profil, celui-ci conserve des axes de drainage. Les sels se
concentrent peu, le complexe d'changen'est enrichi ni en magnsium nien sodium ; les
gypses sont altrs et se redistribuent autourdes vides poraux, preuve d'un sous-tirage
ne permettant pas leur accumulation.

87

sol
b himatito

100 m .

50

Fig ,35

Coupe schdmatique de la sdquence


sur calcaire dur

Fonctionnement hydrique

1
GGENDE DES FIGUReS

( Fig

.35,36,371

-7

Horizon humifhrr
vrrtiqur ,hydromarphs
E l i m r n t sf i g u r e r : gypsr , c r a i t r calcaire triablr ou dure , i l i m r n t ag r o s s i e r s
A l t i r i t e de c a l c a i r r q r i s r u x , d r f lyschs

Augmrntation du d r gdr' ih y d r o m o r p h i r
rapidr
moyen
D r o i n o g re x t e r n e

D r a i n a g ri n t e r n s

'Ont

nul

~arbanatrr

------I

Ss r i f i r r r ir la I d g r n d r g t n i r a l e

Niveau b c o n c e n t r a t i od nr
lirividr
Anions
non

Mn O 2

qui s ' a c c u m u l e n t

Anions on p a r tl i xr i v i d s

on d i s s o l u t i o n

c o r b a n a tAr na i ornnst i i r r m rl inxfi v i i s

Dans la squence sur calcaire grseux


(Fk. 36)

Sur la forte pente de la partie amont la


desquence, l'rosion intense ne permet pas
le dveloppement des sols. Au niveau du pimont colluvial, le sol s'paissit rapidement
grce aux apports colluviaux. Les matriaux
de granulomtrie htrogne et la forte pente
favorisent le drainage interne et externe, nammoins le caractre lixiviant de ces
sols est restreint : on peut observer la formation de nodules carbonats et des
traces de
sels solubles la base du profil.
Rapidement, en amont du glacis, la pdoplasmation
de l'important rsidu de
dcarbonatation transforme les sols colluviaux en vertisols de couleur brun-rouge,
comme le matriau originel. Les sels les moins solubles s'accumulent : les carbonates
forment une crote continue et les sulfates s'individualisent
sous forme de gypse qui reste
peu abondant et prsente d'importantes traces de dissolution. Ce milieu n'est pas
hydrat, comme dans les vertisols sur calcaire dur, car le drainage externe rapide

88
restreint la circulation des solutions au travers du sol, comme le montrent les faibles
teneurs en chlorures, gnralement d'origine olienne.
Progressivement, vers l'aval du glacis, la couleur brun-rouge des horizons
vertiques de l'apex01 se transforme
en un bariolage aux teintes rouilleet blanc pile. Ces
horizons sont caractristiques des milieux confinis hydromsrph . Le fer ferrique
passe ]'tat ferreux, d'o la dcoloration de certaines plages de
I'ho~zon,et s'insi3-e en
partie dans le rseau des smectites
nhformes, au dtriment du magnsium. Lesteneurs
relatives en fer libre dcroissent et les nodules ont dispm. Ce milieu ne permet pas
l'limination des sels du profil, mais au contraire va permettre de les accumuler. Les
cristaux de gypse Ires abondants ont "enregistr" cettehydrsmorp~egu~triezkre
h leru
mise en place. L'horizon vertique sous-jacentnon perturb6 par I'hydromorphieconserve
sa couleur brun-rouge d'origine avec des accumulations d'oxydes defer et de
mangankse ; les cristaux de gypse prsentent des traces d'un nourrissage secondaire,
l'origine des solutions gypseuses&ant situe dans les horizons sus jacents. L'6paissew
importante du profil, la nature smeetitiquede ses argiles, et la forte teneur en eau du sol
permettent un stockage des sels solubles (TUCKER,19829, mme lorsque la pente est
encore forte (voisine de 10%).
A

190-;

-- MILIEU CONflNt- - $
HYDROMORPHE

18'3-

corbonotsr
%Ulfates

chlorure6

170

aulfoVa5

180horirons
beriolia

ehloruror

Figure 36 : Coupe schmatique de la squencesur calcaire grseux ; fonctionnement hydrique.

Dans la squence surgrauwackes (Fk. 37a et b)


L'amont de la squence - partir du replat situau tiers infrieur de la pente - est
constitu d'une paisse crofite calcaire provenant ladedissolution des calcaires mnes
sommitaux etde leur recristallisation.
Le pimont form par des colluvisols concentre de faon diffuse les carbonates qui
se redistribuent dans le paysage partir des anciennes zones d'accumulation.
Le glacis sur lequel se dveloppent les sols
bruns vertiques prsente la morphologie
d'une ancienne structure d'aplanissement.
Les sols sont peu pais (<1,0 m), marques par
un appauvrissement en argile dans les horizonsde surface. Le sodium changeable est

89

~~

~~~

~~~~~~~

Figure 37a: Dynamique ancienne des anions dans le paysage de


l'lot Leprdour :
Distribution des sels en fonction de leur solubilit, durant un paloclimat sec.

D E ~ T A I LDE L A F I G U R E PRCDENTE
altitude ( m . )

80

MILIEU

LIX I V I A N T-.

30

PEU CON FIN^


a MILIEUHYDRATE

carbonates

20-

rulfatrr

OJ

I-----

-----

parbonaios,

I m.

chlorures

2m.

Figure 37b : Coupe schmatique de la squence sur grauwacke ; fonctionnement hydriqueactuel


Appauvrissement en argile des horizons desurface
Argiles en profondeurriches en Na+ changeable

90
abondant SUT le complexe d'&change. Toutes ces caractristiques sont identiques
ii celles
des sols issus de grauwackes et conservs dans des niveaux anciens, antkrieurs la
derniere glaciation.Les sols sont ainsirajeunis par l'apport plus recentde carbonates, de
sulfates et de chlomes qui se concentrent dansles profils au &ahage interne limit&.La
r6sultante des drainages internes et externes fait cristalliser le gypse dans le plasma
argileux au sein de l'alt6rite.
Les autre solsalluviaux et colluviaux de la plaine aux proprikts plus drainantes ne
prsentent que des accmdateions r6centes de carbonates.
L'explication de l'abondance du gypse dans ces ventisols &side donc dans le
fonctionnement hydrique des ventisols qui permet au pie3ge B sels d'tre efficace. Ce
fonctionnement hydriquefluctue selon les variations climatiques.

LEPREDOUR PLANCHE I

ckesravinespar

PHOTO E
LEP23
Vertisol
brun-rouge
colluvions de calcaire grseux.
PHOTO C
Redistribution des lments le long de la
pente.

sur

PHOTO A
Doline sommitale de l'de Lepr&Iour.
Flanc W de la dolinesur calcaire dur.

VU DE

LA BOLlME D'EST EN OUEST

PHOTO E
ersialsol leptique (peu pais),
rote calcaire dure.

PHOTO D
LEP 7 :Vertisol jaune, hydrat, pauvre en
gypse. sur crote calcairemeuble.

LEP 23 : Vertisolbrun-rougesur
colluvisns de calcaire gr&sew.

PHOTO F
LEP 24 : Vertisol hydrornorphe, riche en
mse
1 : horizonsbrun-rougeensurface,
passage progressif 2;
2 : horizonvertique brun jaune, puis
bariol;
3 :horiaon no dendrites de manganse;
4 : transition brutale B un horizon
vertique brun-rouge.

AVAL

91

92

93

Cette tude de vertisols est localise sur la rive gauche


de la Tamoa, dansla basse
valle, au contact entre les collines de flyschs, le glacis colluvial et la haute terrasse
alluviale de La Tamoa. Les matriaux fournis par les apports alluviaux et colluviaux tant
trs diffrents, il tait intressant d'observer l'volution morphologiqueet chimique de
ces sols.

I - LOCALISATION - PRESENTATION
La zone d'tudeest situe proximit immdiatede l'aroport international deLa
Tontouta dansla commune de Pata (Fig.
38). Elle esttrs proche de la squencede Tiar
( 1)et se trouve expose au versant "sous le vent" des alizs, au NW de la chane de
flyschs dcrite dans le chapitre prcdent.
La rivire Tamoa, longue
dune dizaine de kilomtres environ, un
est cours d'eau
dbit permanent. Elle prend sa source
sur le versant sud du Mont Kokoreta, dominant la
plaine alluviale plus de 1000 m d'altitude. Ce pic fait partie
dun alignement de sommets
situs le long de la bordure sud-ouest. du grand massif
de pridotites du Sud (Fig.39).
La forte pluviomtrie, suprieure 2000 mm/an, rgnant au sommetde ces massifs
alimente de nombreux cours d'eau qui dvalent le long des pentes abruptes
en direction
du SE et qui confluent la base du massif, dans une plaine alluviale aprs trs
une forte
rupture de pente.
Avant de dboucher dans la plaine, ces torrents entaillent les petits reliefs collinaires
la premire
situs la base du massif de pridotites. La formation des basaltes constitue
srie de collines et assure galement la base du massif recouverte parle charriage des
pridotites. Elle prolonge les versantsdes pridotites et se retrouve souvent recouverte
par des colluvions de matriaux pdologiques composs d'oxyhydroxydes de fer,
rsultant de l'altration chimique des roches ultra-basiques, et correspondant des
niveaux d'aplanissement ante-quaternaires. Plus en aval, les "formations charbons''
forment la seconde srie de collines. Elles sont dates du Snonien et composes de
siltites et d'arnites siliceuses. Lescollines ont une forme arrondie et leurs flancs sont
entaills par des ravines et des loupes d'rosion mettant
nu les fines stratifications. Elles
sont parfois recouvertes de phtanitesdeetlentilles calcaires datesde 1'Eocne infrieur.
La rivire Tamoa, tout commeles nombreux cours d'eau qui lui sont parallles,
inflchit brutalement son cours, une fois arrives dans la plaine. Elle s'oriente vers le
NW, paralllement la cte, l'axe de la chane centrale et la chanede flyschs bordant
le Sud du bassin versant. Cette chane de flyschs carbonats de 1'Eocne moyen est
dcrite dansle chapitre 1,consacr la squencede Tiar.

La plaine alluviale, dont la dnivele maximum ne dpasse gure une quarantaine


de
mtres, est alimente dans son axe central principalement par des alluvions de nature
ultra-basique (pridotites ou serpentinites). Par contre, latralement, les apports
proviennent des basaltes et des formations
charbons pour la rivedroite et des flyschs
pour la rive gauche. Lors de la cartographie d'inventaire pdologique de La Tontouta
(BEAUDOU et al., 1983), cette plaine afait l'objet d'une attention particulire. Environ25
profils apparaissent sur le cartouche (Fig. 41), dont 16 sont compris entre la rive droite
de la Tamoaet les collines de flyschs bordant le du
Sudbassin versant. La grande densit
d'observations a t rendue possible par la disponibilit de moyens mcaniques (pelle
rtro) et a rendu compte de la variabilit spatiale de ces sols. Postrieurement la
ralisation de la carte,5 carottages ont t effectus dans la plaine alluviale
pour connatre
la fois l'paisseur des sdimentsde la plaine alluviale de La Tamoa et l'tendue des
diffrents facis rencontrs.

95

La gomorphologie de l'aire tudie montre deux ensembles trs distincts


:

A'trtude

versant

4 A'titude

'
1

colline de flyscha

,
.
"
:
a
l
.

=-,I

alluviale

80-

SEQUENCE A
Squence rupure de pente brutale entreun versant a pente
trs forte,un glacis pente rectiligne et la plaine alluviale.

SEQUENCE B
Squence rupture de pente progressive entreun versant
pente forte et la plaine alluviale.

Figure 40 :Comparaisons des deux formes de modelssur flysch

- LE premier ensemble estform par la plaine alluviale de la Tamoa elle-mme constitue


de deux terrasses alluviales,la terrasse rcente de quelques dizaines de mtresde large
qui surmonte la rivire Tamoa de cinq mtres environ et
la haute terrasse, large deun
deux kilomtres et qui surmonte la basse terrasse galement de quatre
cinq mtres. Les
deux limites sonttrs nettes dansle paysage et se manifestent par une brutale rupture de
pente.
Figure 39 :EsQUISSE GOLOGIQUE DELA F&GION TUDIE(PARIS, 1980).
Classification des formations gologiques d'abordpar leur nature,puis leur ge.
A - FORMATIONS COLLUVIO-ALLUVIALES
12. M z - Dpts des marais ctiers, mangrove
11. Fz - Alluvions et formations littorales rcentes
10. Fy - Alluvions inactuelles - Terrasses de 8 15m et glacis de pimont

B - ROCHES ULTRABASIQUES
9. CA - Colluvions, le plus souvent oxydiques, drivant de l'altration des pridotites
8. JC - Pridotites, mise en place 1'Eocne suprieur
7. CI - Serpentinites, semelle de la nappe de charriage des pridotites

C - ROCHES SILICEUSES
6. ci - Eocne infrieur : arnites siliceuses et phtanites, quelques lentilles de calcaire
5 c - Crtac :formations charbons : siltites, arnites, shales charbonneux
D - ROCHES PLUToT BASIQUES
4. - Eolianites : Anciens cordonslittoraux dunaires carbonates, Plistocene
3. es, em-s - Eocne moyen suprieur : flyschs carbonats, brches, calcarnites, calcaires
2. p - formation des basaltes, Crtac Palogne
I. x-, t, j - Permien, Trias, Jurassique moyen suprieur : grauwackes et tufs Volcano-sdimentaires

96

97

- La chane de flyschs (81.) aux crtes aigus, aux versants courts et aux pentes trs
raides constitue le second ensemble gomorphologique.
La transition entreles versants de
la chane etla plaine prsente deuxtypes de models : une rupture de pente progressive
avec une zone de glacis assez courte, assurant une transition rgulire entreles ntes et
la plaine alluviale,ou une rupture de pente brutale entre le glacis (lorsqu'ildont
existe
la
dclivit demeure relativement constante, et les
flancs des collinesde flyschs en amont
ainsi quela plaine alluviale en aval (Fig.
40).

g.

Trois grandestypes d'associations vgtales, trs lithodpendants, se partagent la


zone tudie:
- Une fort galerie domine par le bois
de fer (Casuarina collina) et de rares bancouliers
(Aleun'tes Moluccana)couvre l'essentiel de la terrasse alluviale rcente.
- La plaine alluviale ancienne, cultive de faon
trs pisodique, est constitue par une
savane herbace, pauvre en espces vgtales, dont la gramine dominante est
Dicanthium sp., avec de trs nombreuses adventices comme l'herbe bleue
(Stachytarpheta
indica) ou Asclepias sp., et quelques formations arbustives comme le"cassis" (Acacia
farnesiana) et de rares niaoulis (Melaleuca quinguenervia), localiss l'aval des
pointements siliceux (phtanites de I'Eocne infrieur) prsents dans les flyschs.
- La vgtationsur flyschs, plus riche que celle de la plaine alluviale, est malgr
trstout
dgrade dans cette zone. A la fort sclrophylle se substitue une savane arbustive
compose de nombreuses espces pionnires trs communes commeLantana camara,
Psidium guajava, Acacia farnesiana, Mimosa pudica, Sida acuta, Vitex trifolia.Les
gramines sont galement diversifies avec Dieanthiurn sp., Botriochloa pertusa,
Heteropogon contortuset Paspalum plicatum.
Les enseignementsde la cartographie pdologique de cette rgion concernant
les
vertisols sonten totale conformit avec
les grands traits fixs dansle chapitre introductif :
les vertisols calci-magnsiens gypse n'apparaissent qu' l'aval des squences sur
roches basiques (en l'occurrence des flyschs) ou dans les niveaux
de terrasses alluviales
anciennes. Mais, dans cette zone apparaissent des donnes supplmentaires
:
- Les sols vertiques drivant de l'altration des basaltes
situ& la base du massvde
pridotites ne comptent pasde gypse parmi leurs lments figurs. Trois raisons peuvent
tre voques : les sols sonttrop peu pais pour la conservation des sels,ils sont situs
dans une zone trop arrose (1200 mm/an) avec des circulations d'eautrop importantes,
ou les sols sont trop influencs par les apports de magnsium en provenance des
pridotites sus jacentes. Ces phnomnes seront dveloppsen dtail dans le chapitre
consacr la prsenceet la conservation des cristaux
de gypse dans les vertisols.
- Tous les segments colluviaux en pimont de roches basiques
en bord de merne
sont pas forcment constitus de sols vertiques et de la mme faon, les horizons
vertiques ne contiennent pas toujours des lments figurs
- gypse en particulier -.
- Les cristaux de gypse apparaissant dans les vertisols forms
partir de colluvions
de roches basiques (commela squence de Tiar),sur le bord externede la haute terrasse
de la rivire Tamoa, disparaissent au milieu de cette mme
terrasse.
Cette dernire observation mritantune analyse plus pousse a conduit au
creusement d'une squence complmentaire de
14 profils, paralllement aux5 carottages
antrieurs.

II - DESCRIPTION DES SOLS


2.1

SEQUENCE A PENTEFORTESUR

FLYSCHS

Cette squence, dcritede faon trs succinte,est compose de 5 profils (TNT11


15, Fig. 41). Sa morphologie, dcrite dans un paragraphe prcdent comprend trois
segments bien distincts, comme
la squence de Tiare (Fig.40).

- Dans le premier segment, sur nte trs forte, les profilsp u diffrencies ontune
paisseur infrieureii 50 cm. La couverture pdologiquep u t tre totalement rodkedms
les zones les plus pentues. Par endroits, des poches tres argileuses dcimtriques
apparaissent dans I'altkrite %resfragment&. Cette dePnit3-e est parcourue de filomets de
calcite. Les horizons humiferes sablo-limoneux ont une structure de type angucl
polydrique fine moyenne. Sous l'horizon humifre, le taux d'argile augm
ent et la structure devient un peu plus grossiere. E'altrite se dbite en petits
- .Le glacis colluvial debuteaprs une premiere rupture de pente. Alimente pardes
apports colluviaux massifs successifs, la couvefiure @dologique prksente m e partie
suprieure tr6s sableuse reposant brutalement sur des niveaux argil
retrouve des traces d'horizons humires enterres, preuve de l'acti
rehtivement rkente de ce ph4nomne.
E'paisseur de cette nappe colluviale recente dcroit depuis l'amont segment
du
ou
elle atteint un mtre d'paisseur, vers l'aval 0ia elle ne compte qu'une vingtaine de
centimetres. Le pourcentage de refus, lments grossiers dont la taille dpasse
0,2 CM de
diarnetre, varie entre5 et 15% ; ces refus sont reprsents exclusivementpar des graviers
et petits cailloux.11 n'y a ni pierres, ni blocs.
La structure de ces nivteinte
bm-gris brun est mguclde, polydrique
sclode) en profondeur. La prosit interparticdaire
fine en surface particulaire
est &es forte. Ces horizons meubles reposent brutalementSUT des niveaux argileux,
structure vertique caractristique : faces de glissement obliques se recoupant, de taille
dcimtrique. Ces horizons sont pratiquement dpourvus d'lments grossiers. Leur
teinte est brun jauntre,comme leshorizons vertiques de Tiar. Parcontre, leur paisseur
est restreinte, infrieure 1,60 m et ils ne contiennent pas d'lements figursautres que
les efflorescences blanchtres ii la surface des parois ass es desprofils. Ces
efflorescences sontpar ailleurs plusabondantes vers l'aval de la
- A la deuxi6me rupture de pente,
correspondent l'extrmit de l'tenduecolluviale
et le dbut de la plaine alluviale au sens strict. Les sols sont de type vertique classique,
avec le dveloppement de fentes de retrait verticales sous l'horizon humifre et
l'apparition de faces de glissement centimtriques entre40 et 60 cm de profondeur. A cet
endroit de la squence, le sol ne prksente pas d'clments figurs comme le gypseou les
CXbnates.
Cette zone colluviale montre la tendance actuelle des
formes du relief i trouver m
4tat d'kquilibre entre les versants trspentus et la plaine alluviale.Au pied de ces formes
raides, le faonnement est rcent. Il n'engage que des matriaux fins, homognes,de la
taille de graviers et de sables grossiers, forte porosit, facilement alt&ables, dans
une
situation topographique tout fait favorable la neogense sous climat tropicalcontrast6
de ces matriaux en argiles de

2.2
SEQUENCE
PLY$"

UPTURE DE PENTE PROGRESSIVE SU

La squence comprend14 profils. L'amontde cette dquence est situ sur une petite
butte rsiduelle, avance dans la plaine alluviale. Cette butte a t cartographie au
1/50 000 gar les gologues du BRGM comme un pointement basalti ue, mais les facis
rencontrs ressemblent plutt des flyschs (FAURE et PARIS, 1979 . Le sommet de la
butte atteint 40 m environ. L'altitude absolue de la plaine alluviale oscille entre 17 et
19 m.
Comme dans le chapitre prcdent consacr ii la squence sur flysch (TIA), la
morphologie des pentes permet le dcoupagede la squence en 3 segments principaux
(Fig. 42).

99
2.21

- Le segment amont

Dans le segment amont, pente rectiligne, reprsent par les profils


MER 50 et 51,
les sols peu diffrencis ont
une paisseur maximalede 60 70 cm. Ils reposentsur une
isaltrite de flysch. Les sols sont detype sol brun ou BRUNISOL typique. L'horizon de
surface brun-gris fonc, argilo-limoneux possde une structure anguclode polydrique
fine moyenne. Les horizons S (structichron) sous-jacents montrent une structure plus
grossire tendance prismoclode et une texture plus argileuse. Leur teinte est encore
sombre brun-rouge fonc dans le profilMER 50, brun-jaune fonc dansle profil MER
51. Ce dernier profil, avec l'apparition de quelques faces luisantes, est un BRUNISOL
vertique et marque la transition avec le segment
de piedmont etles sols vertiques.

2.22

- Le segment de pimont

Tout commedans la squence TIA, dans le segment de pimont, on peut distiguer


une partie amont assez courte, d'une vingtaine
de mtres de long,o la dclivit baisse
rapidement de 15 5%, reprsente par les profils MER 52, 62 et 53, d'une partie aval,
Dlus tendue, d'une cinauantaine de mtres de long. o la Dente dcrottrs
brogressivemnt jusqu'ti nulle. Cette partie est reprs&t par
1e;profils MER 63, 54,
64, 65 et 55.

Lu partie amont
Elle assure la transition entre les sols bruns situs en amont
les vertisols
et
gypse
situs plusen aval. L'volution des profils du haut vers
le bas du segmentest trs rapide.
Les profils passent de 0,80 m prs de 1,50 m. Les caractres suivants rsument la
morphologie de ces sols vertiques dj dtaille chapitre
1.
- Les horizons de surface sont gris fonc, de texture argilo-limoneuseet ont une
structure anguclode polydrique moyenne. Ds 0,ZO rn, les faces luisantes et stries
apparaissent, accompagnes de fentes verticales dlimitant une structuration plus
rossire. Les horizons de transition sont les plus plastiques, leurs teintes sont gris-olive
75 Y 4/2 2,5 Y 4/3), souvent entaches de descentes verticales de matire organique
le
long d'anciennes fentes de retrait ou de traces de pdotubules. La structure vertique au
sens strict apparat vers 0,60
m. La couleur est alors homogne brun-jauntre
(de 10 YR
5/4 4/6). Le passage l'isaltriteindure et fragmente de flyschs stratifis se fait en
une vingtaine de centimtres.
Les lments figurs, totalement absents dans
les profils 52
et 62, l'exception de ponctuations diffuses d'oxyde de manganse et d'efflorescences
blanchtres sur les parois des profils asschs, apparaissent brutalement le
dans
profil 53,
qui assure la transition avec le segment aval.
Les premiers cristaux de gypse de la squence se forment dans le profil MER
53, vers 1,30 m de profondeur dans un horizon pais de seulement 5 cm. Ils sont
lenticulaires, de petite taille(< k m ) , de teinte beige ple et d'orientation verticale.
Sous
ce niveau, un horizon noir, de 20cm d'paisseur fait son apparition. Les agrgats sont
recouverts de cutanes d'oxydes de manganse, alors que les dendrites sont parsemes
dans la matrice argileuse. Au sein de cet horizon, les cristaux sont agglomrs en
sphrodes ne dpassant pas 1 cm de diamtre, recouverts d'une fine pellicule noire
d'oxydes de manganse. Dans ces deux horizons, la proportionde gypse est nettement
infrieure 5% en poidsde sol sec. Dans la partie amont du profil, l'horizon noir passe
progressivement un horizon d'altrationo les revtements manganiques recouvrent la
surface des lments de l'isaltrite. Par contre, dans la partie aval, un horizon de
transition apparat en biseau vers 1,50 m de profondeur, toujoursricheen
oxyhydroxydes de manganse, mais parsem de minuscules granules blancs
de carbonate
de calcium en lieu et place des cristaux de gypse. Ces granules, de 0,l 0,5 cm de
diamtre, sont indiffremment pulvrulents ou lgrement indurs. Elles imprgnent
galement la partie suprieure des horizons meubles d'altration. Ces derniers n'ont que
10 15 cm d'paisseur.

O
V

O)

3
3
9

O
D
Ln

O
O
U

O
O
m

e-4

O
W

101

Laparti aval
Le profil MER 53 assure la transition entreles parties amont et aval du segment
de
pimont. Tous les horizons - gypse, - hydroxydes de manganse, - carbonates
prsents de faon trs rapprochs dans le profil 53, s'individualisent et sont beaucoup
mieux exprims dans la partie aval. Depuis le profil 53 au profil MER 55, en un peu
moins de 50 m, la pente passe progressivement de5 0%.
Entre les profils 63, 54 et 64, dernier profil complet de la squence, sur une
distance de 20 m et une dnivele de 40 cm, le sol s'approfondit rgulirement et
rapidement et passe de 2,30 m 3,OO m puis 3,70 m. Pour les profils suivants, seuls
les deux premiers mtres ont t dcrits et analyss.
La plupart des caractres des vertisols de cette squence sont identiques
ceux dj
Ils peuvent se rsumer de la faon suivante
:
dcrits dans la squence de Tiare.

Les horizons humvressont gnralement au nombre


de trois :

- un horizon de surface gris fonc, pais de 20 cm,

structure anguclode
polydrique moyenne ;
- un horizon noir, sous l'horizon de surface, structure plus grossire, parfois
prismoclode, partir duquel se dveloppent des fentes verticales
;
- vers 40 cm, sous cet horizon noir, le sol s'claircit quelquepeu en prenant une
teinte brun gris fonc. La structure demeure grossire, parfois pauciclode
prismoclode. Certaines faces luisantes sont couvertes de "stress cutanes".
Dans les horizons de transition,les faces de glissement apparaissent entre
40
et 60 cm, au sein d'un matriau souvent humideet plastique, de couleur brun (10
YR 4/3) brun-olive clair (2,5 Y 5/2 5/4). Elles dgagent un dbutde structure
vertique, avec des faces centimtriques. Onpeut observer de nombreuses
"descentes" de matire organique le long d'anciennes fentes de retrait verticales
ainsi que des orthotubules remplis de matriaux
sous et sus jacents.
Les horizons vertiques au sens strict apparaissent entre 60 et 80 cm de
profondeur. De teinte brune brun-olive clair,lesfaces structurales sont
centimtriques dcimtriques, luisanteset stries et se recoupenten angles aigus.
A ce niveau, les parois du profil assches sont parfois recouverts d'une fine
pellicule blanchtre. Ces efflorescences ont t identifies comme tant de
minuscules cristallisations de gypse.

Les caractres distinctifs des profils et leur volution de l'amont vers l'aval du
segment sont essentiellement provoqus par la nature et la proportion des lments
figurs (gypse,carbonates, oxydes) prsents dans l'infrasol.

A partir dun mtre de profondeur, les cristaux de gypse apparaissent


brusquement. D'une taille gnralement comprise entre 0,5 et 2 cm, ces cristaux
sont individualiss dans la matrice argileuse. Ils ontteinte
une beige ple, ont une
forme pseudo-lenticulaire, souvent irrgulire et sont, la plupart du temps,
d'orientation verticale ou parallle aux grandes faces de glissement. Ils peuvent
composer jusqu' 20% du poids desol sec.
Vers 1,50 m de profondeur, l'apparition brutale d'un horizon noir paisde
15 20 cm se distingue dansla relative uniformit de teinte des horizons vertiques.
Cette couleur est provoque parune concentration localise d'oxydes de
manganse. Une observation fine permet de dceler une rpartition de ces
accumulations en pellicules
la surface des agrgats
ou autour des pores, la matrice
argileuse demeurant de teinte brun-jauntre brun olive. Ces revtements sont
galement accompagns de dendrites et de minuscules concrtions. La limite
suprieure de ce niveau peut prsenter une lgre ondulation suivant lastructure
vertique. Elle tmoignede la prsence de faibles mouvements postrieurs
la mise
en place de cet horizon. A partir de ce niveau et sous celui-ci (comme dans la

162
squence LEP, profil25), les cristauxde gypse s'agglomrenten amas sphrodes
disperss, de 5 26 cm de diamtre composs de cristaux
de 0,5 2 cm soudesles
uns aux autres. Bans cet horizon noir, les amas gypseux sont eux-mmes
rEouverts d'me fine llicde nepire (Photos 9 et 1O).
Cet hodzon oxydes de mangan&se est continuet se prolonge dans toute la
les traces d'accumulations d'oxydes
partie aval du segment.A la base de ce niveau,
de mangan6se s'estompent progressivement. Ellessubsistent cependant l'tat de
dendrites etde granules dansm e proportion non nkgligeable. Ea partie hfkriewe
des profils prsente une volution
de l'amont vers l'aval
du segment.

Dans la partie amont, repr6sent


par le profil MER 63, la mulem de fond dela
matrice argileuse vertiqueest toujom bm-jaunike brun olive (10 YR 5/3 5/4 2,5 Y 5/3). Les cristaux
de
rodes sont de plus en plus
disperss et leur taille se
06 my la disparition des
cristaux de gypse correspond l'apparition de
nates de calcium. Cette
transition, particulirement bienobserve dans le profil
63, montre des
sphriques trs localiss, de 1 ii 2 cm de diametre, trs poreux, do
externe est parfois composede petits cristaux de gypse jointifs de 0,2 0 5 CM,
tandis que Pa partie centrale est cornposke de fines aiguilles millimktriques
'
bles ii l'oeil nu qui, l'observation au microscope et par
se rvleront tre de l'aagonite.
s sphmles blanches vont devenir plus nombreuses et
de
plus grande taille. Les aiguilles cedent la place des volumes pulvrulents
carbonats. A cela s'ajoutent des ponctuations
et des granules millimtriquesun peu
plus indures. Progressivement, vers le bas du profil, les volumes pulvrulents
s'indurent en amas friables, puis en nodules. Leurs bordures priphriques sont
peu nettes, car elles englobent de nombreuses particules argileuses ainsi que des
dendritde
manganse, maisleurpartiecentrale
est relativement
indwke.
Au bas
, certainsamasnodulairessouvent tr6s allongesverticalement ont
une forme de septapia. Leurs contours sont peu nets et leur partie centrale se
s plus durs, souvent trs arrondis, dont la bordure laisse
de cristaux de calcite
automorphes de taille millimtrique. Ces
s et secondaires sontindividualiks et jointifs, mais avecune
e de vide entre eux. Vers le bas du profil, les volumes
carbnat6s deviement jointifs p
u
r former $ ~ p 1homzon continu, indup et paisde
16 cm environ, au contactde l'altkrite de flysch evou de basalte.
Vers l'aval, dans les profils MER 54 et 64, sous les niveaux cristaux de
gypse agglomrks, de petits cristauxjointifs se forment en amas pelliculaires, de
0,5 i 1 cm d'epaisseur, sur une longueur de 10 cm environ, A la surface des
agrgats, le long de certaines faces de glissement.
Ils sont accompapi% de cristaux
isol6s, tr6s aplatis en forme de losange de 0,5 CM de long. Ces cristaux se
lmalisent la surface des agrkgats et sont maintenus
enfoncks par Pes contraintes de
pression. Sit& ces contraintes supprimes, les cristaux apparaissenten relief ii la
surface des faces de glissement.
fi de des horizons gypseux, les plages d'accumulation carbonates sont
plus discontinueset servent de ciment aux lmentsde l'altrite.
Plus en aval enfin, vers les profils MER 65 et 55, la partie suprieure du
profil est trs semblable celle des vertisolsdu segment amont. ORnote toutefois
une coloration brun-olive (2,5 Y 5/3 5/4) des horizons vertiques l'intrieur des
agrgats, alors queles faces structurales luisantes ont une teinteolive gris olive
trs marque (5 Y 5/2 5/31. Cette teinte provient vraisemblablement de la
rduction des oxydesde fer dans les zones privilgies
de circulation d'eau.
Les horizons vertiques du profil65 se distinguent par la prsence depoches
dcimtriques pouvant contenir
jusqu' 30% d'lments grossiersSQUS la forme de
graviers et de petits cailloux arrondis,trs alt&s.

103

A partir de ce dernier profil, la proportion des cristaux


de gypse est en nette
diminution. Ceux-cine sont prsents qu' partir de l'horizon oxydes de
manganse, toujours sous forme de petits agglomrats trs disperss, en amas
pelliculaires ou en ''losanges". Enfin, dans le profil 55, dernier profil de la
squence contenir des cristaux de gypse,ces derniers n'apparaissent plus qu'
20 cm sous l'horizon oxydes de manganse, et seulement sous la forme de
''losanges".
Sous les accumulations gypseuses, les accumulations carbonates adoptent
les morphologies classiques des volumes pulvrulents durcis ou de nodules
irrguliers bords diffus.
2.23

- Le segment de la plainealluviale
La t e r m e alluviale ancienne

La partie de squence comportant la terrasse alluviale ancienne


est la plus longue
(prs de 500 m). Cette tendue trs plane, de pente infrieure
0,5%, culmine au centre
de la plaine alluviale, dgageant une pente vers la terrasse infrieure
la rivire
et
et une
contre-pente vers les collines de flysch. Dans cette zone
en cuvette o s'accumulent les
eaux de pluie ou les eaux d'inondation, les sols ont acquis certains caractres
d'hydromorphie, comme l'individualisation d'un niveau
hydroxydes de manganse ou
la couleur olive la surface des agrgats.

Les profils situs sur cette haute terrasse sont peu diffrencis.
Ce constat a djt
tabli l'issue de la prospection cartographique. Les distinctions entre les vertisols de
cette plaine alluvialese font uniquement dans l'infrasol, gnralement
une profondeur
suprieure 0,80 m. Les diffrences portent sur les profondeurs d'apparition des
lments figurs, leur proportion ainsi quelasur
granulomtrie des niveaux argileux.
Alors que les profils 66 et 56ne montrent aucune variation texturale, le profil
MER
71, au bord de la contre-pente, montre une accumulationde sables et de graviers trs
importante partir de 0,70 m de profondeur ; dans le profilMER 72, dernier profilde la
squence, situ au milieu de la terrasse, les niveaux argilo-sableux
graviers alternent
avec des strates argileuses dpourvues d'lments grossiers.La partie suprieure du sol,
quant elle, possde les mmes caractristiques que tous les autres vertisols de la
squence. La prsencede sables et graviers partir de 0,70 m 0,80 m traduit peut-tre
une limite infrieure d'altration de ces matriaux.
Ces niveaux infrasol entirement sableux sont localiss sur les rebords de la
terrasse alluviale, en bordure de la terrasse rcente, leve de berge ou sur le passage
d'anciens chenaux. Les carottages ont dtermin une paisseur de sdiments argileux
d'environ 12 m reposant sur une altrite hydromorphe flyschs
de
au centre de la terrasse
alors que surle rebord de la terrasse, proximit du niveau alluvial rcent,
des dpts de
mme paisseur, mais plus sableux, reposent sur des lits grossiers
de galets et de cailloux
de roche ultra-basique (Fig.43).
La marque du toit de la nappe, constitu par l'horizon
accumulation d'oxydesde
manganse, se rapproche de la surface dansles profils MER 66 et 56 situs dans la zone
la plus basse de la terrasse: entre 1,OO m et 1,20 m pour MER 66 et 0,85 m et 1,OO m
pour MER 56 o ses caractres semblent plusdiffus. Ce niveau n'apparat plus dansles
deux premiers mtres de la partie plus haute de la plaine alluviale. En prospection
cartographique, le niveau oxydes de manganse est bien exprim et continu dans les
zones lesplus basses de la terrasse alluviale c'est--dire aux abords
de la terrasse rcente
ou au contraire, au bas de la contre-pente vers les collines de flyschs. Dans les autres
parties du profil, les oxydes de manganse n'existent qu' l'tat de dendrites ou de
ponctuations disperses.

y.)
O
O

Ln

5
CL

.-

105

Les accumulations de carbonates sont constitus de volumes pulvrulents


de taille
dcimtrique, bords diffus, accompagns de granules un peu plus indurs. Elles
apparaissent sous l'horizon oxydes de manganse vers 1,5 m, ou ds 0,80 m lorsque
cet horizon noir n'est pas visible. Dans le profil MER 72, on observe des poches
recoupant parfois plusieurs horizons dans lesquelles apparaissent des nodules de
magnsite de 1 5 cm de diamtre, trs durs, dont le coeur est de couleur blanche
immacule comme ceux dcrits par
LATHAM (1986).

La terrasse alluviale rcente


La surface constituant la plaine alluviale rcente n'est large que de quelques dizaines
de mtres. Elle est rgulirement recouverte par les crues
lors de dpressions tropicales,
bien qu'tant situe prs de 5 m au-dessus du niveau de la rivire. Les sols trs peu
diffrencis sont de type sol peu volu d'apport alluvial (CPCS,1967) ou FLUVISOL
typique brunifi (RPF, 1990). L'horizon humifre et l'horizon sous-jacent ont une
texture quilibre argilo-limono-sableuse, une structure anguclode polydriquefine
moyenne. La partie infrieuredu sol s'enrichit quelque peuen argile avec, par endroits,
des faces luisantes (stress cutanes) trs localises. Mis part les tubules d'origine
biologique, iI n'y a pasdlments figurs visibles dans l'ensemble du profil.

2.24

Conclusion

Deux types de versants apparaissent sur les pentes des collines de flyschs de la
basse vallede La Tamoa.

Au pied des versants forte dclivit, rupture de pente brutale, des colluvions
rcentes de la taille de graviers et de sables grossiers forment un glacis recouvrant
d'anciens sols vertiques eux-mmes peu pais.
Lorsque la rupture de pente est progressive, les sols s'tablissent de la mme
manire quedans la squencede Tiar : brunisols, brunisols vertiques, vertisols gypse
et carbonates la base du pimont sur colluvions anciennes,puis vertisols carbonates
sur alluvions anciennes stratifications sablo-argileuses et argileuses de la terrasse leve
de La Tamoa. Les vertisols se distinguent par leurs lments figurs.
Un niveau continu noir de 20 cm d'paisseur environ, forte concentration
d'oxydes de manganse (dendrites, ponctuations, revtements etc...) s'tend dans
la portion comprise dans la contre-pente depuis
la base du pimont jusqu'
la partie
haute et centrale de la plaine alluviale, une profondeur compriseentre 0,80 m et
1,50 m.
Les concentrations de gypse apparaissent dans la zone de pimont. Les
cristaux sont lenticulaires et individualiss au-dessus
de l'horizon noir oxydes de
manganse ;ils sont agglomrs dans et sous
ce niveau. Vers l'aval, le nombre et
la
taille des cristaux rgressent progressivement. Ces cristaux n'apparaissent plus
que
sous le niveau noir, la surface des facesde glissement ; ils sont trs disperss et
prsentent des formes losangiques. Dans la plaine alluviale au sens strict,
lescristaux de gypse ont disparu.
Les carbonates se manifestent tout le long de la pente en petits filonnets
au
sein de l'altrite. Dans les sols du pimont, ils prennent
le relais du gypse.Du haut
vers le bas du profils, les carbonates se concentrent en volumes pulvrulents,
durcis, septarias et nodules, puis dans
un niveau continu au-dessusde l'altrite.
Dans la plaine alluviale, ils ne se prsentent plus qu'enlarges plages de volumes
pulvrulents indurs par endroits.Des nodules blancs de magnsite apparaissent
dans des poches sablo-argileuses au milieu de la terrasse alluviale.

106

3.1

Tous les sols de la squence sont domin6s par me texture tr& argileuse de nature
dtail rv6le toutefois quelques variations localises.

artie amont de 1
uence : pikmont d
- bmisols et vertisols A gypse - MER 50,51,52,62,53, 63,64

]Les sols de la partie amont de la squence, sont lgi3rement


appauvris en argile dans
l'horizon de surface : entre 45 et 50% contre 65% et d'avantage dans Iles horizons plus
profonds (Fig. 44 A). Les argiles sont largement domines parles smectites auxquelles
s'adjoignent quelques traces de rntahalloysite dans les horizons d'altration, dj5
observes dans les sols de la srie TIA.
Les teneurs en sables sont faibles, entre
10 et 15%. Cette proportion passe moins
de 10% dans les horizons vertiques des argiles gypse. Les minraux lourds sont peu
abondants ( 4 % ) . Dans la partie amont, la proportion des minraux transparentsoscille
entre 20 et 40%. Ceux-ci sont domines par l'augite, I'epidote, la hornblende, minraux
plutet caractristiques de l'altration des basaltes ; dans la partie aval, les vertisols
profonds gypse contiennent un faible pourcentage de minraux transparents ( ~ 5 % ) ~
sauf dans les altkrites. Ceux-ci sont constitus, dans la moilie' supirieure des profils,
d'enstatite, de zircon, barytine et de rutileissus des formations dtritiques du Snonien
ou des @idotites tandis que lagartie infirieelare des profils est identiqueaux bmissls sur
pente.

I3

Argile

Limons

&Mes
Granulom6tried'un brunisol :
Granulom6tried'un vertisol B gypse :

MER 51

e MER 54

Argile

sables
Granulometried'un vertisol
magnesien :
Granulom6tried'un vertisolhypermagn6sien :

Limons

MER56
MER 72

Figure 44 : Triangle textural pour les sols de la partie amont (A) et aval (B)de la squence

107

Partie mdiane de la squence : bordure externe de la plaine alluviale


- vertisols magnsiens - MER 65,55,66,56

Les sols deviennent encore plus argileux. Ds la surface,


la proportion d'argileest
suprieure 50% pour atteindre 55 70% dans les horizons profonds (Fig. 44 B). Les
argiles sont essentiellement constituesde smectites. En profondeur, dans l'infrasol, on
note galementla prsence de talc, de chlorite, ainsi que de dolomite.
Les teneurs en sables sont infrieures
10% et la proportion de minraux lourds
ne
dpasse que rarement4% de cette fraction, mais les grains deviennent plus nombreux
en
profondeur et la proportion de minraux transparents passe 10%
de en surface plus de
50% une profondeur suprieure 1,OO m. Les minraux sont largement domins par
l'enstatite laquelle il faut rajouter la chromite, mais aussi des traces de hornblende,
d'pidote, de zircon, de tourmaline et de rutile, minraux issus de l'altration des
formations charbon du Snonien.
Partie aval de la squence : milieu de la plaine alluviale
- vertisols hypermagnsiens- MER 71,72

Les sols deviennent nouveau moins argileux, lapart des argilesse limitant 60%
dans les horizons vertiques. Cettepart dcrot en profondeur et n'atteint plus que 40%
dans certains horizons alluviaux plus sableux (Fig. 44 B). Les argiles sont presque
exclusivement constitues de smectites, avec des traces de talc, caractristique de
l'altration d'enstatite (TRESCASES, 1975) dans les horizons suprieurs, de chlorite ou
d'interstratifis 14C-14s plutt en profondeur, et quelques traces de hornblende.
On note
galement la prsence d'une faible quantit de kaolinite, assez inhabituelle dans le
contexte hypermagnsien et smectitique
; cette kaolinite est vraisemblablement dtritique
(comme celle prsente dans les terrasses de la Nhou, communication
pers. de J. ILTE) ;
elle provient de l'altration des formations charbons du Snonien et des sols qui s'y
sont dvelopps au cours de paloclimats plus humides. La goethite, composante
importante des sols bien drains sur pridotites (LATHAM, 1986), est pratiquement
absente dans ces milieux rducteurs.
La proportiondesablesvarie
de 10 30% danslesniveauxinfrieurs
caractristiques des formations alluviales.Le pourcentage pondral de minraux lourds
augmente trs sensiblement et passe de3% (moyenne de la bordurede la plaine alluviale)
plus de 15%. Cette proportion atteint25% la base du profilMER 71 o se situait le
passage d'un ancien chenal.La proportion de minraux translucides, largement domins
par l'enstatite, augmente brusquement une profondeur de 1,OO m environ. Cette limite
correspondrait au maximumde la pntration des eaux superficielles par drainage vertical
dans les vertisols.
3.12

L'analyse chimique triacide

Dans l'ensemble dela squence, on ne note pas de diffrences importantes


dans la
rpartition des lments maieurs rsultant de l'analyse triacide ou de l'analyse la
mkrosonde effectue de faion ponctuelle dans les zones plasma argileix (Tab.
XXVIII).

Le taux de rsidus tmoignant de la prsence de minraux primaires


peu altrables
(quartz, feldspathsetc...) est assez important(35 45%) ; il est cependant plus lev
de
15% environ dans les horizons suprieurs etreflte ainsi leur enrichissement relatifen
sables. Ce taux est toutefois constant dans les sols hypennagnsiens forte variabilit
texturale de l'infrasol et dmontre la forte altrabilit des minraux sableux qui les
composent.
Les rapports molculaires des lments majeurs silice,
alumine'et fer, indiquent la
composition minralogique des argiles. Dans les sols bruns et sols bruns vertiques, ce
rapport molculaire est assez prochede celui des vertisols magnsiens. Les vertisols
gypse et hypermagnsiens s'en diffrencient quelque peu (Fig.
45) :

e)

ap

OD

N
O

108

109

- le rapport Si/Al est toujours suprieur 4,signe dela prsence exclusive d'argile 2/1,
avec de la silice en excs provenant de la dissolution de micro-quartz ou d'opale. Ce
rapport est sensiblement plus lev dans les vertisols
gypse (entre4,9et 5,7) et surtout
dans les vertisols hypennagnsienso il varie entre6 et 9;
- le rapport Al/Fe se situe en moyenne entre 1,5 et 1,7 pour les sols bruns et les sols
magnsiens alors que les vertisols gypse sont enrichis en alumine avec un rapport
voisin de 2et que les vertisols hypennagnsiens sont enrichis fer
en avec un rapport entre
0,8 et 1,2.
Pour les vertisols magnsiens gypse, les smectites sontde type dioctadri ue et
leur formule structurale peut se schmatiser de la faon suivante : (Si3.8 Al0.2) Al1.o
MgO.2Fe0.7) ; dans le cadre des vertisols hypermagnsiens, les argiles semblent se
composer d'un mlange
de smectites dioctadriques et trioctadriques dont la composition
moyenne correspondrait (si3.6 A0.4) (Al0.4 Mg1.0 Fe0.9).

AVFe md

23 MER 51 et 52 brunisol et brunisol vertiqua


O MER 63 vertis31 A QypSe

000

o
A

A MER 65 et 56 Wrti901S maQn6siens


A MER 71 et 72 verbsds hypermaQW5siens

O 0

0%

" B 4

A A
B A %

15-

A
O

03

!
4

SVAI m o l '0

Figure 45 : Distribution dessols en fonction des rapports molculaires de l'analyse triacide

Les diffrences analytiques s'observent essentiellement sur la rpartition


de certains
mtaux comme le manganse et le chrome, mais aussi par les teneurs en calcium et
magnsium (Fig 46) :
- le manganse, marqueur de conditions hydromorphes temporaires se concentre
prfrentiellement la surface des profils et dans le niveau continu
situ vers 1,50 m de
profondeur entre la limite de la bordure colluviale et le de
centre
la plaine alluviale;
- la chromite(Cr2O3) provient directementde l'altration des pridotites qui contiennent
en moyenne 5% de spinelles chromifres (GUILLON, 1975) ; elle apparat sous forme
dtritique, de la taille des sables, dans les vertisols magnsiens
; elle est abondante au sein
des vertisols hypermagnsiens et surtout dans le profil MER 71 dont l'infrasol est trs
sableux ;
- le calcium se concentre videmment dans les niveaux gypseux et carbonats, sa
prsence diminue considrablement vers l'aval
de la squence au profit du magnsium
;
- le magnsium est abondant dans tous les sols
de la squence, mais il est le reprsentant
exclusif des alcalins et alcalino-terreux
l'aval dela squence.

IV - Principaux caeact6res micmmoPphologiquesdes sols de la basse valle de la

Tmsa
AMONT - MER 50-51-52

AVAL DU GLACIS MER ,5566

PIEMOW - MER 53 64

HORIZON de
HORIZON
HUMIFERE
HORIZON
HUMIFERE
HORIZON
HUMIFERE
SURFACE
Squelette
30 40 76 : quartz 50 1 200 pm, lithweliques :15%, 300 500pm quartz : 5%, 20 1 50pn ; litho
lithoreliques > 200 wn
reliques, 205% 200 5 0 0 ~
Vi&
30 % : tubulaires
vsiculaires
et
hires, vsiculaires
et
vesiculaires
es,
e
Plasma

:utanes
4utres traits

organiques,glbules de200 pn

HOIUZON
WERAL
Squelette

?lasma

4utres traits
aiguilles de 5 > 20 pm.

pn

: carbonatCs polygniques 1

de 200 400 p, partir de vide!

I en aurioles et halos> %O
HORIZON D'
ALTERATION
squelette

ALTERITE

textique vo-squelspique
Manes

iutres traits

ALTERITE

Km

Ilithoreliques

111
3.13

La micromorphologie et I'ultramicroscopie

La micromorphologie des sols est trs peu variable de l'amont vers l'aval de la
squence (Tab.XXIV). La distinction des grands ensembles
de la squence tient surtout
dans la morphologie des lments figurs (Tab.
XXV).

La partie amont de la squence


- lames mices des profils MER 50, 51 et 52 correspondant aux brunisols et
brunisols vertiques.

Les horizons humvres de surface montrent un squelette abondant (30 40%)


domin par des quartz anguleux, de 50 200 ym ainsi que des lithoreliques de taille
suprieure 500 pm de nature siliceuse (quartziteou lments de grs). Les vides sont
abondants (30 40%) mais leur volume dcrot rapidement
en profondeur pour atteindre
10 15% dans les horizonsde transition. Ces vides interagrgats sont
de type tubulaireet
vsiculaire, de taille suprieure 200 Pm. La structure du plasma est intertextique
agglomroplasmique dans l'horizon de surface pour tre agglomroplasmique
porphyrosqulique dans l'horizon
de transition. Le mode d'assemblage est gnralement
argillaspique et parfois localement s uel-vospique. Les traits pdologiques sont
domins par la prsence d'orthotubules isotubules) et parfois de striotubules. On peut
galement observer des glbules 200
de pm et davantage (fantmes d'lments grossiers
argilliss) o se concentrent de faon privilgie les oxydes
de fer ;ces derniers peuvent
galement former des nodules bord diffus. Parfois ces glbules sont bords par un
liser noir d'oxyde de manganse.
Dans les horizons pdoplasmation (structichron), le pourcentage du squelettese
rduit 15% environ. I1 est de mme nature que dans l'horizon humifre. Les vides sont
de type tubulaire et planaire entre
50 et 200 pm d'cartement. Leur proportion se rduit

10 - 15% du volume.Le plasma trs homogne de structure porphyrosqulique prsente


un mode d'assemblage faiblement ma-squelspique.
Les lments figurs dj prsents
dans le structichron.
dans l'horizonde surface s'individualisent galement
Dans les horizons d'altration,la porosit augmente sensiblement et compose plus
de 20% du volume. Les pores sont essentiellement tubulaires et vacuolaires. La
proportion de squelette augmente galement pour atteindre40 50 % du volume. Ce
dernier est compos en majeure partie de lithoreliques et de glbules dont lataille est
suprieure 200 p.m. Les lithoreliques dont certainessont suprieures 5 mm de long
sont composes de fragments de roches grseuses et de roches volcanique structure
microlitique attestant la nature de type flyschdu substrat gologique, contrairement
l'indication de la carte gologique au1/50 O00 de FAURE et PARIS (19791, qui indiqueen
ce point du basalte. Les minraux primaires s'altrent
et les lithoreliques de roches
complexes se transforment en glbules argileux dont l'assemblage
est isotique. Glbules
et lithoreliques sont entours de cutanes argileux et baignent dans un plasma de type
agglomroplasmique et d'assemblage in-squelspique parfois vospique. Quelques
magananes tapissent les pores tubulaires.

Aval du segment de piedmont correspondant aux vertisols gypse


- lames minces des profilsMER 53,63,54 et 64 -

Les horizons de surface sont peu diffrents de ceux rencontrs en amont.


Cependant la proportion du squelette ne dpasse20pas
25% du volume total.
Les horizons vertiques se distinguent des horizons du structichron essentiellement
par une organisation du plasma
de type bimaspique lattispique (PlancheII, Photo A),
caractristique des vertisols mais aussipar la prdominance des vides planaires sur les
vides tubulaires, et par une proportion encore plus faible du squelette qui ne dpasse
gure 5%, lequel se compose de quartz de taille comprise
entre 20 et 80 ym. Les cristaux
de gypse, tous d'une dimension suprieure
200 Pm, se prsentent en individus isolset
comprennent de nombreuses inclusions argileuses dont les caractristiques analytiques
se

112

113
diffrencient peu des argiles encaissantes (Tab. XXVIII). Ils prsentent des traces de
dissolution au contact avec des vides poraux tubulaires.
Dans et sous l'horizon noir riche en oxydes de manganse, les cristaux de gypse
aux dimensions variantde 50 pm 1,O mm et davantage, sont agglomrset prsentent
de nombreuses traces de dissolution
; les vides tubulaires de
50 500 pm prennent le pas
sur les vides planaires des horizons su 'rieurs.LES parois des vides sont le site
de dpts
privilgis d'oxydes de manganse mangananes) de parfois 50 pm d'paisseur mais
ceux-ci apparaissent galement sous la forme de ponctuations isoles de 5 pm qui
s'agglomrent en amas, de cutanes autour des lithoreliques ou autour des cristaux de
gypse et de concrtions en association avec des oxydes de fer. Ces dernires sont
constitues d'auroles plus ou moins riches en manganse et bords trs diffus. Les
oxydes de fer montrent de nombreux types d'organisation (plancheII, photo G) :
- en imprgnant le plasmasous la forme de plages
bords diffus ;
- en ferranes disposs de part et d'autre de vides tubulaires se
quicourbent pour adopter
une disposition annulaireou en aurole formant l'bauche d'une concentration nodulaire
sous la forme dun halo glbulaire;
- en se dveloppant partir dubord externe d'une altlithorelique et pouvant se
noformer en nodules par accrtion centripte
;
- en petits nodulesde 100 200 pm de diamtre;
- en concrtions de taille suprieure 500 pm sous la forme d'auroles concentriquesen
alternance avec des oxydes de manganse
bords peu nets (plancheII, photo Iet J).

p"

L'horizon vertique de transition est compris entre le niveau noir oxydes de


manganse, pais de 15 cm environ et les horizons carbonats gnralementsitus la
base des profils. Son paisseur varie entre50 cm et 1,O m. Les concentrations en oxyde
de manganse lies aux cutanes chutent rapidement. Les amas agglomrs de gypse
adoptent une taille plus restreinte.
A la basede cet horizon ne subsistent plus que
de petits
cristaux peu altrs de 100 200 pm le long des parois d'anciens vides ou prs de la
fin dpt argileux.Les
surface desfaces de glissement o ils sont parfois recouverts d'un
amas agglomrs, par contre, montrent de trs nettes traces de dissolution partir des
bords externes,ou l'intrieur mme des cristaux selon les plans de clivage.
On observe
de manire trs localise des substitutions carbonates au sein de ces cristaux
de gypse. Dans le cas de cristaux agglomrs s'tant dvelopps de manire centripte*

partie d'une lumire centrale, les cristaux s'organisant en cercle, les plus gros en
priphrie, les plus petits au centre, la dissolution du gypse et la substitution par les
carbonates s'opre partir de la lumire centrale de l'agglomrat. On observe des
fantmesde cristaux de gypse de 200 500 pm, deformecaractristique,
pseudomorphoss par des microcristaux de carbonates
de calcium ramasss, infrieurs
5 Pm, vraisemblablementde la calcite, car l'ion
SO4 - favoriserait plutt la formationde
calcite aux dpens de l'aragonite (CAILLEAU et al., 1979). (Nous reviendrons en dtail
sur l'interprtation gochimique dece phnomne 0 7).
Dans lapartie suprieure des horizons
concentration de carbonates, on observe
des amas friables, trs poreux et sphriques, de 1 2 cm de diamtre. A l'examen
micromorphologique, aux DRX et la microsonde, ces sphrules s'avrent riches en
cristaux d'aragonite auxquels se mlent des concentrations de petits cristaux de
barytine. Ces ''amas friables" se dlimitent du fond matriciel par le brusque
dveloppement d'une morphologie alvolaire, "en nid d'abeille'', o un fin plasma
argileux entoure des pores d'un diamtre
de 100 200 pm.
Vers le centre de ces amas friables, apparaissentde petits amas cristallins
automorphes de barytine, de 5 10 pm de long (Planche II, Photo B). Bien que
le sulfate de baryum soit trs peu soluble, il semblerait qu'en raison
de leur forme
automorphe et de leur petite taille, ces petits cristaux se soient noforms
in situ,
partir d'une solution.De telles noformations ont djt dcrites par LYNN et al.
(1971), STOOPS et ZAVELETA (1978), CARSON et al. (1982) dans des sols acides,

114
saturs en bases, hydromorphes avec une nappe sale fluctuante. Ces conditions
semblent toutesrunies dans l'horizono se concentrent les cristauxde baytine.
Une partie du baryum ainsi solubilis est immobilis sous forme
de baytine,
m e autre se retpouve parmi les accmulations d'
ont, en effet, la proprite d'adsorkr des molcu
ce que confirment les rhsultatsmalytiques 1 la microsonde : d
Mn0 bordant les vides, contiennent des quantits non ngligeablesde Ba0 (Tab.

a source du baryum proviendrait des formations 2 charbon qui contient


beaucoup de bargrfine (inventaire minier du SWGM). Des cristaux de la taille de
uvent, sous forme dtritique,panni les minkraw lourds de la plaine
is, dans le profil MER 43 &tudi$ les minraux lourds de la fraction
sableuse sont pauvres en bafytine (8 5) car les noformations ont une taille
nettement infckieure i celle des sables.
]&e coeur des sphmles est
*
6 de fines baguettes d'
d'environ 5 pm et dtermines p
sur lame mince. Les
brusquement et croissent p
e
p
ment la structure a
Photo A). Ce mineral se develntiellement
21 la calcite dansles milieux
comme
(BERNER, 1975 ;BATHURST, 1976),
riches en magnsium,
ou soumis & l'influence de la matire organique
(NAFIONet al., 1986 ;DUCLCI
DUPUIS, 1987). Dans ce cas prcis, nous sommes bigns de pr& de 2,06 m de la
surface du sol, l'activit biologique est
trs faible et le chevelu racinairepeu dense ;
or les micro-analyses chimiques,les analyses triacides totaleset la dtermination
des cations changeables confirment l'abondance du magnsium, qui serait le
facteur dterminant de la cristallisation de l'aragonite (CAILLEAU et al., 1977,
1979).

La prsence des vides alvolaires sur la bordure externe de ces sphrules peut
s'interpreter comme une dissolution de cristaux prexistants, d'aragoniteet/ou peut-Gtre
de gypse. Ea morphologie gnkrale des sphrules ainsi
que celle desalvoles n'tant pas
affectes par les mouvements du sol (cisaillements, glissements) qui touchent l'ensemble
du plasma environnant, leur formation serait ricente dans un horizon qui n'estglus

afeet6par lesgrocess~~
de brmsage caract6rkt@14esdes v e h ~ ~ l s .
Plus profondment dans le profil, QU sein des horizons d come
carbonates, les accumulations carbonates se prsentent sous la forme
polyphass de taille sup6rieure il 500 pm, entours d'un cortex gris-souris de 20 pm
gros nodules sont constitusd'un assemblage de nodulesplus petits de
mes constitus de nodules ii cort de 100 a 50 pm de diam6tre dont le
coeur micritique est d'me teinte
dations semblent
composes de calcite en partie RI
gros ndules de couleur
Tableau

=VI: Composition chimique de. certaines accumulations chlrbonat6es (microsonde).

Echantillon
Si02
14. inclusion dans gypse 8,09
1. cutane de lithorelique 12,36
,28.cutaned'unnodule
24. Nodule carbonat

F Q ? ~ Ti&
1.49
5,13 0.88
4,74 3.53
18,77
3.76 2.59
15,58

Al203

2,OO

Ca0

Mg0
0.41
26.47 5.69
0.07
14.43 5,82
0,46

SS, TOTAL @aO/MgO


90.05 56.79
0.19 7.27 0,29
0,06 P,59 0,07 52.44
4.65
0.13 0,89
2.48 53.19
0.12 0.42
4.50 0,16
32.02 59.45
0.24 7,11

K20 Na20
0,15
36.65

Des cristaux automorphes clairs d'aragonite, gnralement en aiguilles (Planche


II,
Photos C et D), croissent perpendiculairement aux parois des pores tubulaires et
soit la bordure externe des nodules o
vsiculaires, soit autour des lments grossiers,
elles sont postrieures aux mangananes (Fig. 47).Elles permettent de conclure une

0,21

115
inhibition de l'effet de germe du coeur calcitique des nodules par les cutanes argileux
(Planche I, Photos B, C, D).
2

1
I

YI =

...
...

..
.... ....
.

Lgende :
pic 1 : courbe derpartition de Ca
pic 2 : courbe de rpartition de Mg
pic 3 : courbe de rpartition de Si, reprsentant l'argile
Zone 1 : Intrieur du nodule : calcite magnsienne avec des plages argileuses
Zone 2 : cortex du nodule :calcite magnsienne, faibles traces d'argile
Zone 3 : prsence de fibres d'aragonite, trs faibles teneursen Mg, augmentation brutale du taux d'argile
Zone 4 : plasma argileux, faibles teneurs en Ca et Mg, mais
ce dernier est plus abondant que Ca.
Figure 47 : Transect la microsonde dansune coupe de nodule carbonat polyphas: planche II, photo
E - Variations relatives des teneurs en silice, calcium et magnsium.

En prsence de nodules calcaires, la porosit atteint


30% du volume, contre10%
pour le fond matriciel argileux et passetype
du planaire autype vsiculaire et tubulaire.
Une porosit prinodulaire se dgage autour des lments grossiers (nodules,
concrtions, lithoreliques...). Cette porosit bien visible autourdes concrtions ferromangansifres (Planche II, Photo H) tait attribue par LATHAM (1986) une
dfenuginisation en milieu rducteur. Ici, la porosit affecte le pourtour de tous les
lments indurs, par opposition au plasma qui est meuble. Elle pourrait tre provoque
par les diffrences de gonflement-retrait existant entre le plasma smectitique et ces
lments non gonflants. Cette porosit favorise
la circulation des solutions et permet aux
nodules et aux concrtions carbonates ou ferro-mangansifressede
dvelopper encore
davantage.

A la base de cet horizon carbonat, les carbonates, intimement lis au plasma


argileux sont disposs paralllement aux vides planaires,en lamelles o alternent des
bandes forte concentration de carbonates
et d'autres, plus riches en plasma argileux, et
d'aspect micritique .
Le fond matriciel, envahipar les carbonates, dveloppe une structure sparitique et
5 Fm sont vraisemblablement constitus
de
les micro-cristaux trapus, de taille infrieure
calcite ou de calcite magnsienne.HALITIM et ROBERT (1987) ont dmontr que forte
la
adhsivit entre les grains de calcite et la montn:orillonite a pour effet d'inhiber la
croissance des cristaux de calcite, ce qui explique les petites tailles de la calcite
comparativement aux cristaux de gypse. Ce phnomne avait dj t constat auparavant
par WIEDER et YAALON (1974).

MICROMORPHOLOGIE PLANCHE I
Photo A : MER 64.12
Amas
friable
structure
alvolaire
Petits
cristaux
d'aragonite
(blancs)
entours
se longs
decristaux
d'aragonite
dveloppant
dans
la partie
centrale
croissant
de perpendiculairement
parois
aux
l'amas friable, perpendiculairement aux
vides (noirs).

Photo B : MER 64.12


Nodules
carbonats
(1) cortex
(2),

Photo C : - MER 53.8


Nodule carbonat (1) entour d'un cutane
ferro-mangansifre (2) lui-mme
recouvert d'une pellicule aragonitique (3).

Photo D : MER 66.10


(1)
Nodulesetgranulescarbonats
polyphass cortex
(2).
enrobs
d'aragonite (3) qui se dveloppe artir
des pores tubulaires et vsiculaires (47.

(4).

i m p o r t a n tdteey pt eu b u l a i reet
vsiculaire.

(3)

118

Dam les horizons d'altration, les pores essentiellement tubulaires et vksiculaires


composent plusde 25% du volume. Cette augmentation de
la porositk dans leshorizons
d'altration favorise les circulations de l'eau B l'interface structichron-altrite SUT les
vepsmts, ce qui accentueles phnom&wesde glissements de sol (O 2, versant de Tiare) au
naiveau de la &scontinuit6 te
ale. La forte prosit fav0r-i 6galieme~1.tles ciredations
d'eaux charges en 6Iments dissous etpernet l'accumulation de carbonates, lorsque la
dynamique de l'eau dcroit (Planche I, Photo E). La proportion du squelette augmente
6galemen.t pur atteindre 40 B 50 % du volume : il est comlposk en majeure partie de
lithoreliques et de glbules dont la taille est suerieure 260 Pm. Les lithoreliques, dont
certaines sont su@rieures ii 5 mm de long, sont constituesde fragments de flysch ou de
tufs dont les pknwristaux p u altrs sont inclus dans me matrice argileuse isotiquede
teinte bm-rouge. Ces reliques sont elles-memes entour6sde cutanes argileux et baignent
dans un lasma de type agglom6roplasmique et d'assemblage in-squelspique parfois
lques mangananes tapissent les pores tubulaires et surtout bordent des
tiis enforme de g6de ou de septaria.
I : Composition chimiquede quelques formesdu plasma.
13
17
19
20+
22
28
23
31
33"
34
47
36
37 37.52 62,51 53,lO 55,74 46.94 56.00
44.21 18.77
55.58 25,42 57,51 60.15 58.28

7,51
7.90
0.43
0,15
12,53
2,74

13,40 11,55 14,85 4,74


9,93 11,48 8.72 10.81 3 3 3
0,95 1.04
0,46
0.35 0.10
0,83 0.44 0,05 3,85
2,36 6.66 5.96 1,68 14,43
224
.$,O3 3.30 2,04 5.82
0,36
1,56 0.24 0,20 0.13
1,36 3,21 0.98 1,89 0.89
0,07 0,OO 0,34 0.00 0.32
0,05 0,OO 0,O.l
0.00 0.03
0,16 0,OO 0.00 0,00 0,02
2,Ol
2,06 0,12 0.17 0,21

1238 16,80
13,00 13.65
7,4l 13.39
10,24
8.12 13,93 6,12 10,38 8.85 12.60
1.09
0,96
1,15 1,07
1.13 0.41 1,00 0.92 0,48
6.77 0,16 0,00 0,14 0.12 0,03
1.23
1.63 6,12 0,87 0,68 0.74 1,38
2.01
2,05 3,65 2,17 2,29 2.34 3 3 3
0.26 0.39
0.29 0,54 0.32 0.29 0,36 0.52
0.53 1.74
1.61 0,96 1.02 1,74 2,42 1.55
0,07 0.31
0,57 0,13 0,OO 0,OO 0,09 0.00
0.01 0,11
0,08
0,07 0,03 0.00 0.00 0.00
0.14 0.00
0.04
0.09 0.06 0,08 0,OO 0,09
4.51 0.04
0,13 0,84 0,04 0,07 0.16 0.18
0.04 0.24
0,27 0,OO 0,OO 0,07 0,18 0,00
74.35 95,08 85,49 100,00 79,66 88.84 53.19
100,OO 43.87
79,OO 87.25 89,98 92.35
7.06 6,90 4,40 6.73 6 , l l 5.61 5,82 7,51 7.48 7.39
8,48 7,04 7.17
2.31 1.49
1,98 1.83 2,07 2.15 2,lO 2,37 1,89 1,90
2,41 1.66
1,96
0.22 1,63 0,95 0.61 0.55 1.21 0.40 1,25 0,60 2.50 3.37
2.79 3,16
inclusionargileusedans du gypse
31MER 63. cutaneargileuxenrichien M n 0 2
17 MER 63. bordure cutaniquede nodule carbonat6 33 MER 66. plasma i rolume pulvrulent c&bonate
19 MER 63. plasma argileux en bordure de gypse 34 MER 66. plasma argileux
20 MER 63. cutane argileux, bordure devide
36 MER 66. plasma de zone enkchie en fer
22 MER 63. bordure cutaniquede nodule carbnat 37 MER 66.plasma de zone appauvrie en fee
23 MER 63. cutane argileux, bordure devide
47 MER 66. plasma en bordure de nodule
28 MER 63. cutane en bord de carbonate
rksultat nomalis B 100%
15,08 12.56

La pafie aval de la sikpenee correspondant a w vertisols magnksiens de la


plaine alluviale (seulementreprsentk par l'tude micro-morphologique desprofils
MER 55 et 66 )

Les horizons de surface sont peu diffrents de ceux rencontrs en amont, maisils
manifestent certainssignes d'une petite hydromorphie temporaire par
un grand nombrede
concrbtions de ferro-manganse, par des ferranes autour des pores racinaires. Les
isotubules les plus riches en matire organique (les plus noirs) semblent
aussi les plus
riches en micro-quartz (de 50 Fm environ). En profondeur, rapidement les bords des
tubules deviennentde plusen plus diffussans doute par effet de brassage.
Les horizons vertiquessont dpourvusde gypse et prsententune matrice argileuse
trs homogne de structure porphyrosquliqueet dont le mode d'assemblage est de type

119
lattispique bimaspique avec une plus grande intensit dans les directions
de contrainte
parallles aux facesde glissement. Les lments figurs sonttrs peu abondants.
L'horizon vertique ri oxydes est semblable celui observ dans les sols plus en
amont, la diffrence prs qu'il
ne contient plusde gypse.
Les accumulations ferro-mangansifres sont polygniques : les prcipitations
d'oxydes de fer prcdent celles de manganse(BURNS et BURNS, 1975 ; TAYLOR et al.,
1983 ; Mc KENZIE, 1989) carla mobilit deFe++est moindre que cellede Mn++(WlLLET,
1983 ;Mc KENZIE, 1989). Les concrtions, souventd'un diamtre suprieur lmm, ont
des limites floues. La concentration des lments fer et manganse en auroles
concentriques est trs souvent alterne (planche
II, Photo J), comme le montre le transect
la micro-sonde (Fig.48).

pic 1 : courbe de rpartition de Mn


pic 2 : courbe de &partition de Fe
Figure 48 : Transect la microsonde dans une coupe de nodule ferro-mangansifre : Planche II, photo I Variations relatives des teneurs en manganseet en fer.

La morphologie et lacompositionchimiquedes
concrtions rejoignent les
observations de LATHAM (1986) qui a reconstitu, l'aide de micro-analyses,les tapes
de la formation des concrtions ferro-mangansifres dans les sols de pimont des
massifs de pridotites.Les mangananes ainsi que les auroles fortes teneursen oxydes
de manganse, de type todorokite, sont enrichis en nickel et en cobalt, lments
abondants dans les pridotites (Tab. XXVIII, Fig. 49). Ils sont galement riches en
baryum, comme il l'at mentionn dans le chapitre prcdent, sont
et caractristiques
d'un milieu confini.. La morphologie en auroles concentrique
est attribue une
alternance de milieux oxydants et rducteurs. Rien que sa dtermination soit trs dlicate,
l'aurole externe serait plutt ferrugineuse, et iionc la phase actuelle serait plutt
oxydante. Le chrome, C.16ment abondant dans les pridotites, n'apparat pas dans les
microanalyses, car il se rksente toujours sous la forme de particules de chromite de la
taille de sables(> 50 pmf:

MICROMORPHOLOGIE PLANCHE II
Photo A : MER 63.9
Plasma argileux en assemblage
lattispique : orientation
des
particules argileuses selon deux
directions perpendiculaires.

Photo G : MER 63.9


Horizon accumulation d'oxydes de
manganse : en concrtions bords
diffus (l), bordsnets
(2). en
"anneau" (3), en cutanes autour des
vides (4).

Photo J : MER 66.9


Concrtion ferro-mangansifre.

I22

w Si02
2

14,73

16

2466

25"

39,61
11.08
18,77
44.29

26
28
31
32

8,85

21
6N

3,81
24.72
38 N 37.73

2. k"

39 N 38,68

Il : Composition chimique d'litmentsfigw6s feero-mmgansifies (fnimsonde)

--

Ti02 Mn0 Ca0 Mg0 K20 Na20 Ni0


5,02 3.43 0,33 2036 2.63 3.26 0,40 0,89 2,14
4,95 0,67
30,16
1,40 3,18 0,21 0.96 2,82
7.57
3,97 0,41 2.12 1,44
22,97
0,83
12,48
3.60
9,80
0,11 0,93 2.36
2,65
0.21
24.19 2.04
5 1 2 31.50
4.74 3,53 0,46 3,85 14,43 5,82 0,13 0.89 0,32
1 2 3 3 8,12 0.96 6.77 1.63 2,05 0,29 1,61 0,57
7.36 3,71 0,32 41,60 2.53 7.73 0.08 0.39 5.93
8,6? 0,02 Q,20 7.98
1.45 0.35 47,99
3,08
6.46
7.43 23.87 3.08 0,30 3.93 6.1 1 0,47 0,86 0,25
9.76 33,70 1,11 0,35 1,07 2.58 0.37 0.95 0.08
11.41 41,94 1,05 0,23 1.35 2,89 0 ,34 1,20 0.07

AI203

Fez03

-3

coo
CrzO: Ba0
-0,25 0.09
0,36
0,63

0,73
0,03

0,09 1.96
Q,O9 0.74
0,oo 1.53
0.02

0.27
1.13 0,QO 0.77
1,03 0.00 0.02
0.00 0,05
0,00 0,21 0.00
0.08

0,"

0,20

--

0.36

0.00

79.79

53.19
79.00
80.58
8 1,22
71.21
88.26
100.02

MEF
1 pore
21. MER 66 mannanane enrobant une lithorelique
16. MER 63. mannganme autour d'un pore
25. MER 63. ferro'lmanganane en boriure de plasma 6N. MER 63.lith;;relique envahi par Fe203
26. MER 63. cutane ferro-mangansifre
38N. MER G6.nodule ferrugineux
28. MER 63. cutme enbordure de carbonate
39N. MEW 66. lithorelique fernginisit
31. MER 63. cutane enbsrduee du plasma
A

lc

0 ,

A
I

10

20

30

46

50
Mn6 %

Concentration en Ni6 rapportbe 3 celle de Mn6

Figure 49 : Distribution de Ni8 en fonction des teneurs en Mn8 des accumulations ferro-mangansifees.

Dam le niveau de transition, quelques rares accumulations gypseuses apparaissent


d m le profilMEW 55 uniquement, en amastrs altrs prsentant de nombreuses
figures
de dissolution, sans traces de pseudomorphose carbonate. Les petits amas de cristaux
sont parfois aligns le long des faces de glissement (slickensides)et recouverts de fins
cutanes argileux.
Comme dans les horizons Concentration de carbonates prcdents, les amas
carbonats en granules polyphas6s dgagent une porosit vsiculaire
de 300 pm de
100
diametre correspondant plus de 30% du volume contre moins de 5% 5 la matrice
argileuse. Les nodules, frquemment entours de taches et lisers de MnO2, sont de
nature dolomitique(Tab. XXIX). bur cortex prsente la mme composition chimique
et
s'entoure d'une couronne de cristaux noformks en aiguilles de parfois 5 pm de long,
vraisemblablement de I'aragonite.Par contre l'imprgnation gnralisedu plasma par
des micro-cristaux carbonats est trs difficile
apprcier. Toutau plus quelques microcristallisations apparaissent dans les vides circum et intra-nodulaires.

123
Tableau XXIX : Composition chimique decertaines concentrations carbonates (microsonde).
~

~~~

Echantillon
27. volume pulvrulent
46. volume pulvrulent
41. nodule carbonat
42. cortex du nodule
43 nodule. plasma interne

Si02
1,79
12,ll
12.21
6,44
14,96

Al203

0.55

0.86

2,81
1.86
4.14

1.83
1.37

Ti02
0,18
0,36
0.23
0,14
0,39

Ca0 Mg0
Fe203
SO2 mrAL CaO/MgO
Na20 K20
1,29
28,82 15.75 0,05 0,78 0.22 49.21
21.02
3,09 12,80
3,38
1.16
0,71 0.33
0,13 54.16
0.71 0,lO
0,14 56.27
13,92 24,28
1,23
1.22
24.67 14,25 0.16 0.46 0,22 49.69
3,30 10.86
1.16
17,82
0.81 0.23
0,29 53.13

La micro-morphologie des plages de teinte rougetre,localises l'intrieur des


agrgats, se diffrencie peu de celle des plages verdtres, concentresle long des faces
structurales, contrairement aux observations macro-morphologiques. Les analyses
la
microsonde de ces deux morphologies de plasma rvlent une composition chimique
trs
voisine, avecun lger appauvrissement enfer des plages les plus ples (Tab.
XXVIII).

Conclusion
Malgr la faible porosit de ces sols, des circulations de fluides ont permis et
permettent encore des modifications importantesde l'organisation des lments figurs.
Le schma gnralse calque parfaitement sur celui dj observ
sur l'le Leprdour :
- Une pdogense ancienne a favoris l'accumulation, l'aval de la colline de
flyschs, de gypse lenticulaire et de carbonates en nodules polygniques
cortex puis en
crote continue et indure
l'interface structichron-altrite.
- Les fluctuations d'une nappe ont permis d'accumuler des carbonates en volumes
pulvrulents sans doute en dissolvant
une partie des nodules en place, de dissoudre
puis
recristalliser les cristaux
de gypse en agglomrats sphriques, de dplacer
et concentrer de
la barytine. Ellea galement permis de concentrer dans sa zone d'extension maximale des
sesquioxydes de manganse riches en nickel et cobalt en revtements des
autour
pores et
des lments grossiers (lithoreliques, concrtions...)etc
et en concrtions alternativement
ferrugineuses ou mangansifres. Cette disposition montre que
cette nappe a procd de
la mme manire qu'une colonne de chromatographie
en disposant carbonates, oxydesde
fer et de manganse, puis sulfates depuis le compos le moins soluble
la basedu profil
vers le plus soluble au sommet. Cette nappe n'est plus fonctionnelle actuellement.
- Les carbonates anciens sont entours de cutanes. Les
nofonnations actuelles ne
bnficiant pas de l'effet "nucleus" cristallisent souvent sous forme d'aragonite les
dans
vides ou en enrobant les anciens nodules.Les lments grossiers sont entoursde pores
vsiculaires et les accumulations anciennes carbonates ou de sesquioxydes sont ainsi
entretenues. Les gypsesse dissolvent ou sont pseudomorphosspar de la calcite.

3.2

AUTRES CARACTERISATIONSANALYTIQUES
3.21

Le complexe d'change

Lasignificationdesrsultats
du dosage des selssolublesetdescations
changeables dpendra de deux
types de difficults(TUCKER 1971,1974) :
- la reproductibilit de la mesure
;
- de la bonne connaissancede la fraction analyse, c'est--dire: la sparation dela
phase soluble dela phase changeable.
En effet, les vertisols possdent une forte teneur en smectites dont les charges
lectriques ngatives sont favorables l'adsorption de cations, faiblement retenus couramment appels bases changeables. Pour les cations les plus communs,
l'ordre de
rtention est le suivant : Ca++>Mg++>K+>Na+.De plus, la faible permabilit de ces

124
E

o.

c
O

125
sols leur permet de piger dans l'eau interstitielle des quantits importantes
de sels, dits
solubles. En milieu satur, les
ions en solution peuvent ragir avecles cations adsorbs
par les argiles, et un change entreles cations adsorbs et les cations en solution peut
alors se produire, car les argiles exercentune slectivit sur l'adsorptiondes cations en
fonction de la concentration du milieu(HUNSAKER et PRATT, 1971 ; SPOSITO et al., 1983
; SUAREZ et ZAHOW, 1989).
Les argiles des vertisols gypse de Nouvelle Caldonie ont la particularit d'tre saturs
en majorit parMg++ avec des teneurs non ngligeables
de Na+ changeable. En milieu
aqueux, le gypse, prsent en grandes quantits dans le sol, peut influer
sur les quilibres,
car il se dissout trs rapidement et se met en solution jusqu' atteindre la limite de
saturation (2,O g / l ) ; les ions Ca++ ainsi
librs peuvent s'changer avecles cations Mg++
et Na+ qui taient adsorbs par les argiles.
Pour la premire difficult : on sait prsent que la capacit d'change du
potassium est trs dpendante de la mthode d'extractionde ce cation. Par chance, ce
dernier est trs peu abondant la fois dans les sels solubles et dans la fraction
changeable de tous les vertisolsde Nouvelle Caldonie.Son comportement n'adoncpas
fait l'objet de notre tude. Pour la seconde difficult, le profil de sol gypse MER 63,
contenant la fois du gypse et des carbonates, a servi de support une tude
mthodologique (PODWOJEWSKI et PTARD, 1988) pour dterminer la rpartition
selsdes
dans le profil et en caractriser les quilibres ioniques.I1 a galementservi de support
l'tude de nouveaux agents d'extraction des sels, plus efficaces ce
surtype de sol, selon
des mthodologies prconises par TUCKER (1971, 1974, 1985) en Australie. Les
principaux enseignements de cette tude
sont prsents ci-dessous:

Comportement duprofil MER 63 aprs une extraction des sels l'eau, dans
un extrait depte sature, puis au 112, au 115 et au 1I l O (rapport sol-solution):

- pour les anions : tous les chlorures sont dj extraits par la pte sature alors que
les teneurs en sulfates dansles horizons gypseux sontde plus en plus importantes
au furet mesure que s'accrot la dilution de l'extrait.
- pour les cations, dans les horizons gypseuxou carbonats : les teneurs en Na+,
contrairement aux chlorures augmentent faiblement
au cours de la dilution. Cette
augmentation est moyenne pour Mg++,elle est plus plus forte pour Ca++, sans
toutefois atteindre les mmes
proportions que les sulfates.
Plusladilutionestimportante,plus
Na+ et Mg++ se substituent
Ca++.
Comparaisons entreplusieurs agents d'extraction dessels solubles sur un
extrait au 1/10 dans leprojil MER 63 :
Les agents d'extractiontests ont t les suivants : thanol 70% + eau 30% ;

glycrol 17% + eau 83% ; extrait thanol suivi d'un extrait glycrol 17% + eau
83% ; thylne glycol 10% + thanol 90% ; thylne glycol 75% + thanol25% ;
eau pure.
Les chlorures sont extraits de lammemanire
par tous les agents ; les
uniquement dans le cas de
concentrations de Na+ sont voisines de celles de Cll'extraction l'thanol ou au glycol-thanol. Par contre, Na+ est en excs
par rapport au chlorures, lorsque le milieu est sulfat ou carbonat, dans les cas
d'une extraction l'eau, au glycrol ou l'thanol suivi du glycrol.
Pour les sulfates, l'eau ou la solution glycrole n'est pas assez efficace pour
extraire tous les sulfates.Un extrait l'eau au 1/20 ou au 1/50 serait la solution la
plus adquate, mais provoquerait sans doute un dbut d'hydrolyse de certains
minraux.
Un lavage des sols l'thanol avant de doser les cationschangeables permet,
d'une part de quantifier avec prcision les quantits de Cl- et surtout de Na+

solubles, et d'autrepart d'liminer ce cation soluble, a f n qu'il n'interfrepas avec


lapaction changeable.

126

Comparaisons entre l'extraction des cotions changeables ei N&Cl et


COOH (actate d'ammonium):h m le pro31MER
La mthode d'ex$raction des cations &changeablesi 'pJl-L.$21 (prconis6e par
TUCKER d& 1971) doPule d resultats tout ii fait liquivalents de ceux de N&Ac
(mii~ode
prconiske par %a il Taxonomy) dans les hofizons dt8pswus de sels
solubles. Par contre, dans les horizons riches en sulfates et en carbonates, alors
que les extraits A NH4Ac prsentent un net excs de @a++ou de
de la fraction soluble, les extr
beaucoup moins perturb& et
Evolution des cations
ction des sels solubles & lapbte
bYam-t5e,au 112, 115, 1/10
AU fur et mesure de la dilution de l'extnie des sels so1
cations &changeables varient : la teneur en Ca++ k h a
dors que celles de Na+ et
t (Fig. 58). La somme des ions
reste
constante.
Cette
modifie
ition
des cations
&changeables est
due 6 la dissolution partielle du gypse dans l'eau ; Re caReium ainsi libr en
au fur et ii mesure que la dilution s'accrot,
++.Ce phknom6ne explique, dans le cas
d'extraction des sels solubles l'eau, l'assymtrie des courbes d'extractionde Clet Na+ d'une part et de S84- - et Ca++ d'autre part, ainsi que laprksence de Mg++
dans la solution.

n des catioras &changeables


ts d'extraction dam le prop1

sels solubles par

identiques
sont
hc
mi5me facon : une
extraction au pralable
des sels h I'thmol ouau miilange glycol-thmol, provogue
une lg6re augmentation du Ca++ changeable qui se cantonne aux horizons
carbonat&*, alors qu'une extraction h l'eau ou au glycrol provoque une forte
augmentation du calcium changeable
au dtriment de Na+ et Mg++i la foisdans
les horizons sulfats et carbnats.

Si l'extraction des sels la pite sature est une nonne mise au point des 1954 par RICHARDS et
adopte parla Soil Taxonomy, sa ralisation est assez dlicate et surtout demande un temps tr& long pour
les sols vertiques. Une extraction au 112 it l'eau est beaucoup plus aise, plus rapide et elans la plupart des
cas n'offre pas unet&s grande distorsion par rapport i l'extrait de @tesature. Par contre, cette extraction
i l'eau, d'apres les paragraphes pr&kdeats,ne peul donner qu'une indication relative des teneurs en cations
en raison des interfrences entre la fraction soluble et la fraction changeable decertains cations. L'extrait
l'thanol donne lesmeilleurs rsultats p u r Na' et Cl-9mais ne dissout pas les sulfates (gypse).

maure de ha conductivit lectrique


La conductivit klectrique (exprime en mS)rend comptede la concentration en sels
solubles d'un milieu. La mesure a t ralis& sur des extraits aqueux au 1/2 de tous les
horizons de la squence (Fig51).

*Les teneurs en Ca++ auraient pu tre constantes y compris dans les horizons carbonats si l'on avait
effectu l'extraction au pH du sol (dans cecas : horizon pH 8,O) ;mais tant donn la variabilit du pH
dans le profil - entre ,O et 8,O - pour des raisons de commodit et de simplicit, l'extraction s'est faite
uniformment i pH 7,O.

127

Au sein desprofils, la distribution des sels est


la suivante :

- les horizons de surface ont tous une conductivit de l'extrait faible


(< 1,0 mS).
- la conductivit augmente depuis les horizonsde surface vers les horizons vertiques. Elle
atteint son maximum (un peu plus de 6,O mS) dans les horizons gypse et dcrot
nouveau jusque vers l'altrite.
Au niveau de la squence': la conductivit lectrique est faible
(I2,OmS) dans les profils
situs dans la partie amontet dans ceux de la partie aval de la squence situs au de
milieu
la plaine alluviale. Elle atteint doncson maximum (6,O mS) au pimont de la squence
dahs les horizons gypse.

*z2i

CONDUCTIVITE

(ms)
--

50

100

150

200

250

300

350

Figure 51: Courbes en isovaleurs dela conductivit lectrique des extraits de


sels solubles ( l'eau, au 1/2)
dans la squence desols de la basse Tamoa depuis le profil MER 51 au profil MER 72.

La nature des sels solubles


Dans les brunisols et brunisols vertigues : Les chlorures et l'ion sodium sont les
ions les plus abondants avec une lgre dominance
du premier sur le second. Les teneurs
croissent de l'amont vers l'aval de la squence et du haut vers le bas du profil pour
atteindre 4,O m/lOOg dans les horizons vertiques, puis restent constantes dans l'infrasol.
Les teneurs en sulfates, en ions calcium et sodium sont infrieures 1,0 m/100g (Fig.
52).
Dans les vertisok gypse : Les teneurs en Cl- eten Na+ augmentent rgulirement
4,O m/lOOg; puis seulC1depuis la surface jusque dans les sols vertiques pour atteindre
reste constant dans l'infrasol,Na+ augmente lgrement dansles horizons gypse. Les
taux de sulfates augmentent lgrement, de la surface vers les horizons vertiques, puis
brutalement dans les horizons gypse pour tendre vers la saturationde l'extrait avec 16
m/lOOg et se stabiliser ensuite entre2,O et 3,O m/lOOg. Les teneurs en Ca++et Mg++
suivent une courbe parallle
aux sulfates avec des teneurs moins leves et souvent une
lgre dominancede MgfF sur Ca".
Dans les vertisols magnsiens et hyperinagrrksien, pour les premiers, les sels se
rpartissent comme dans les
brunisds : les sulfates et les ions calcium et magnsium sont
peu reprsents (c1,Om/i '>:,,) et les ions chlore et sodium atteignent leur maximum
(4,Om/lOOg) dans les horaons vertiques. Pour les verti,jols hypermagnsiens, les
quantits de sels extraits sonttrs faibles, tous lesi m s Som une concentration infrieure

128
MER 52

MER 63

;-14-12-10 -8 -5 -4 -2

O 2

6 8

-14-12-10 -8

Catlons - rne/lO@

Anlons

6 -4 -2 O 2 4 6 8

Cattons rn6llOCg

4nlonS

profondeur (cm)

MER 55
-16-14-12-40 -8 -6 4 -2
'
' ' ' "

(JtWr;lon6

MER 56

MER 72

-16-14-42-10 -8 -6 -4 -2 O 2 4 6 8
u A ~ ~ o n 's '
*
' Catlons
'
"
"
m&100g
"

"I

5f

100

1oC

150

profondeur (cm)

O 2
'

6
4
Catlons
'
'
'

- rne/lOCg
'

129
1,0 m/lOOg. Les teneurs en ions sont relativement constantes dans le profil et seuls
la base de l'infrasol.
Na+ et Cl- augmentent trs progressivement

La mesure de la capacit d'change


Dans la partie colluvia-alluviale de la squence, la capacit d'change desargiles
oscille entre60 et 70 m/lOOg, alors que dans les vertisols hypermagnsiens
de la partie
alluviale stricte, celle-ci s'tablit entre
80 et 85 m/100g de sol. Cette proprit renforcela
thse d'une meilleure cristallinit des argiles des vertisols hypermagnsiens.

La mesure des cations changeables

Les horizons de surface dont lepH est voisin de 6,O ont un taux de saturation de
80%. Les horizons infrieurs sont gnralement saturs en cations.
Distribution des cations dans les profils
:

Q ++

++

Mg++
Sations
Bchangeables dun vertisd magdsien
e MER66
Sationsechangeables dun vertisd hypermagnbsien x MER 71
Na+

Cations
Bchangeables
d'un
brunisol
:
+ MER51
Cations Bchangeables d'un vertisola gypse : O MER 64

Figure 53 : Distribution relative des trois principaux cations changeables depuisl'amont (A) vers l'aval
(B) de la squence.
i

Dans les brunisols : l'horizon de surface contient une proportion quivalente de


Ca++ et de Mg++ (environ 15 m/lOOg) avec trs peu de Na+. En profondeur, le sol
s'enrichit progressivement en Mg++ et Na+ au dtriment de Ca++.

Dans les vertisols ri gypse : comme dans les brunisols, depuis l'horizonde surface,
o la proportion de Ca++ est quivalente celle de Mg++, jusque dans les horizons
de
vertiques sans gypse, le taux de Mg++Na+
et augmente progressivement au dtriment
Ca++. Dansles horizons gypseux, le taux
de Ca++ augmente brutalement mais plutt au
Figure 52
Distribution des sels solubles (extraction l'eau et
au 1/21 le long de la squence de la basse valle de
la Tamoa de l'amont (MER 52), vers l'aval (MER
72).

A Ca++
--eMg++
L Na+
.....q...m.

c1-

.-...4._.._SO4--

130
dktriment de Mg++, car les teneurs en Na+ restent leves (plus de 10% du complexe
d'change). Les cations prsentent un comportement identique dans les horizons
carbonates. Entre ces d e w horizons, le niveau vertique intermdiaire montre des teneurs
voisines de celles des horizons vertiques sans gypse.La distribution relative des trois
principaux cations ikhangeables dans m e reprksentation triangulaire adopte me forme
caract&istique enV. (Fig 53).

Bans les verfisols magnsiens : le magnsium devient le cation dominant : il


constitue plus de 50% du complexe d'khange. Mais comme dans les deux cas
prcdents, le taux de @a++ est relativement plus important dans l'horizon de surface,
alors que Na+ y est pratiquement absent et que ce dernier augmente rapidement en
profondeur et atteint 10 m/lOOg soit pres de 15% du complexe d'change.
l'horizon vertique, la distribution relative
des cations ne variegure en profondeur, ce qui
distingue ces profils des vertisols gypse.
Dam les ~.wfksls~ ~ ~ @ r ~ ale ~magnksim
n ~ s i atteint
e ~ , plus de80% du complexe
d'&changeetle rapport Mg++/Ca++ est suprieur 6 10. Les tauxde Ca++ sont
Na+
relativementplusimportants dans l'horizon de surface,alorsqueceuxde
augmentent en profondeur,mais demeurent moins levs que dans les vertisols gypse
ou les vertisols magnesiens.
On observe de l'amsn vers l'aval de la squence unglissement
progressif des cations cha eables depuis un guilibre calci-magnsien
vers un ple hypermagnhien (Fig. 54). @e passage progressif montre que
le temps a permis une
homognisation
et a effac les disparits
chimiques entre des sol
nt issus de materiaux compi&tement
diffrents.

Ca++

Figure 54
Evolution de la distribution
relative
des
cations
changeablesdepuis
un
quilibrecalci-rnagnsien
un ple
enamontvers
hypermagnsien en aval.

Evolution de la distribution des cations Bchangeablesau


sein de la squence

MER 51 brunisol

MER 54 vertisol gypse


MER 55 et MER 56 : vertisolsmagnsiens

x
lb.

MER 71 vertisol hypermagn6sien

I--

131

Dans touslesprofils,
on note une augmentation enprofondeur des
teneursrelatives en Mg++ et Na+ au dtriment deCa++ (exceptdans les
horizons gypse). Ainsi, le rapport passe
de 2 3 pour les vertisols magnsiens, de 5
10 et 8 30 (!) pour les vertisols hypermagnsiens l'aval dela squence. A proposde
ce comportement deux explications sont proposes
:
- La premire est base sur la slectivit d'change qui admetque le cation Ca++
tant le mieux retenupar les argiles et surtout par la matire organique(HUNSAKER et
PRATT, 1970), les horizons de surface n'tant pas entirement saturs,les cations Mg++
et surtout Na+ migrent en profondeur, d'o leur augmentation relative (ROSSIGNOL,
1981).
- La seconde est base sur la slectivit des plantes ur l'absorption des diffrents
lments et corrige les dsquilibres du sol. JAFFR 1980) montre que le rapport
Mg++/Ca++de la matire sche de la vgtation endmique de ces milieux dsquilibrs
est beaucour plus faible que dans le sol, la plupart des espces ayant un rapport
Mg++/Ca++infrieur 1. Ainsi, la restitution en surface de cette matire organique
Un tel comportement a galement t
permet un rquilibrage du rapport Mg++/Ca++.
observ par R O N 2 O N et al. (1.98'7f pour des espcescultives(mas)lors
d'exprimentations agronomiques.
Dans le cas gnral, il semble que les deux explications
ne sont pas en opposition,
mais plutt complmentaires: le rquilibrage de Ca++ se faisant par l'intermdiaire de la
matire organique, alors que le comportement de Na+ est li aux phnomnes de
lixiviation.

p"

3.22

- Le pH

Dans les brunisols etbrunisok vertiques : Le pH passe progressivementde 6,O en


surface plus de8,O en profondeur dans I'altrite carbonate.
Dans les vertisok gypse et vertisols ma nsiens : Le pH qui est voisin de 6,O en
surface baisse 5,O (4,8 dans le profilMER 65 dans les horizons vertiques surmontant
les concentrations de gypse. Puis le pH remonte rapidement pour atteindre
7,Oau niveau
des accumulations carbonates isoleset plus de8,O dans les concentrations continues.
Dans les vertisols hypermagnsiens,le pH proche de 6,O en surface dpasse7,O
partir de 0,80 m de profondeur dans tous les horizons 1 concentrations de volumes
carbonats pulvrulents.

*lo2

2
19

50

100

150

200

250

300

350

Figure 55 : Courbes en isovaleurs du pH dans la squence desols de la basse Tamoa depuis le profil MER
51 au profil MER 72

132

Le pH des sols est entirement lii la naturedes sels solubles. La rpartition


du pH
montre centaines similitudes avec
la conductivit lectriquede l'extrait : le pH est le plus
bas (voisin de 5,O) immdiatement au-dessus deshokaons ii concentration de
nt une conductivit6 lme.tPique rn male ; il est kgalementbas (voisin
les horizons de surface (Fig. 55). Le pH est le plus lev (>7,5) dans les horizons
carbnats.

La squence de la Tamoa prsented m @les forts diffrents:


- un p6k caleirn * ien, drivant de l'altration de flyschs, localis le long
d'une topos6quence oh
1s v o l ~ e n tdepuis
~
les sols bruns jusqu'aux vertisols
calcimagnsiens gypse, sur la roche en place et des colluvions. La pdoplasmation est
paisse de plusieurs mtres;
- un p61e hyper
&ien, aliment6par des alluvionsdrivantmajoritairement
de l'alt6ration de @rid
. Au milieu de la temasse alluviale, les cwact&-esalluviaux
souligns par une stratification de matriaux de
textwe diffrente apparaissentsous 1,O m
de profondeur. Les ternes calcimagnsiens et hyprmagnesiens dksignent le statut du
complexe d'change.

peu drainant,
L'ensemble de la temasse constitue un milieu relativement rducteur,
manifestant latrace d'un ancien niveau de nappepar l'intermdiaire d'une couche riche en
oxydes de manganse vers 1,56 m de profondeur, plutt vers le bord externe de la
terrasse alluviale dans la zonede contre-pente.

Les sols dkrivant de l'altration desJyschs concentrent les sels : les chlorures
partir de 6,60 m et surtout les sulfates partir d'un mtre de profondeur environ. Puis,se
concentrent, commeune colonne chromatographique,des oxydes de manganse riches en
Ni et Co, de la barytine et des carbonates, aragonite et calcite, en fonction de leur
solubilit. Le sol Q enregktr-k les variations du milieu environnant. Dans un premier
temps, les carbonates etles sulfates se sont accumuls. Puisils ont t repris et remani6s
par le battement d'me nappe aquifre. Actuellement dans les horizons sup&ieurs,non
seulement lessels sont lixivis, mais ils sont galement appauvrisen argile et leur pH est
corrsod&set pseudomorphoss en calcite ;
bas ; au contactdes carbonates, les gypses sont
de l'aragonite se dpose sur les parois des p r e s et le sol ne prsente plus de traces de
mouvements internes.Le milieu est en dsquilibreavec les conditions desut$ace car en
milieu aqueux, un change se produit entre d'une part Ca++ issu de la dissolution du
gypse et d'autre part Mg++, cation dominant dans la fraction changeable, et Na+
adsorb& par les argiles.
Vers l'aval de la squence, les sols deviennent de plus en plus magnsiens, les
accumulations carhnates sont constituesde dolomite, les sels sontde moins en moins
abondants, les gypses apparaissentde plus en plus profondmentet sont trs corrods.

Dans h pariie hypemagnsienne, les sek sontpratiquernent absentsdu proJl et le


A 80% par du magnsium.Les carbonates sont constitus
complexe d'change est domin
de magnsite, en volumes pulvrulents, entourant les anciens nodules indurs
et arrondis.
Des traces de talc, issus de l'altration d'enstatite, apparaissentdans le mtre sup6rieur du
sol.
Le passage d'un ple l'autre est progressif, ce qui laisse supposer une longue
maturation des sols.Le comportement diffrents des sels dans la squence, concentrs
proximit de la colline de flyschs, et peu abondants l'autre extrmit, proche de la
rivire, permet d'envisager deux solutions diffrentes qui seront dveloppesdans les
chapitres suivants:

133

- soit le vertisol colluvial est trs ancien etpua stocker dimportantes quantitsde
;
sels contrairement aux vertisols alluviaux
- soit les comportements physiques (drainage), mais aussi chimique (stabilitdes
sels) des deuxtypes de vertisols sont diffrents.

PHOTO A
Squence sur flyschs de type A
1 : pente trs forte ;
2 : rupture d e pente brutale avec un glacis colluvial 1 pente rectiligne;
3 : rupture de pente avec la plaine alluviale;
Squence surflyschs de type B
1 :pente forte;
2 : glacis colluvial rupture de pente progressive;
3 : plaine alluviale;

PHOTO B
Amont et rive droite du bassin versant
de la kvi6reTmoa.
1 : massif de peridotites;
2 : argilitesetsiltites,formations

charbons, du Snonien

PHOTO C
Aval et rive gauche du bassin versant
de Ea Tmoa.
1 : chane de flyschs scne ;
2 terrasse alluviale rcente souligne
par la for6t galerie ;

squence MER effectuedepuisune


colline de flyschs jusqu' la Tmoa.

PHOTO B
Apex01 du profil MER 64.
Vertisolcalcimagnsien
gypseet
carbonates.
1 : horizon humifre;
2 : horizon vertique;
3 : horizon vertique gypse.

PHOTO E
Mrasol du profil MER 63.
(suite de la photo F)
4 :horizon concentration de Mn02 ;
5 : horizon concentration de volumes
carbonat& pulvrulents.

PHOTO A
Principales
morphologies
des
cristallisations de mpse :
- lenticulaires
- agglomb6es avecrevtement de hIn02
- agglomrks

PHOTO C
Amas pelliculaires de petit? cristaus de
gypse localis6s sur une face structurale.
Onpeut remarquer les dendritesde
mangancsc ainsi que la recoupement de
deux faces structurales selon un angle
aigu.

PHOTO B
Cristaux
losangiques
de
gypse
apparaissant en relief sur une face de
glissement.

PHOTO D
Volume pulvrulent carbonat - form@
d'aiguilles microscopiques d'aragonite et entour6 de petits cristaw de gypse ceux-ci se retrouvent Pgalement dans
un agglomrat 2 cm au-dessusdu
volume carbonat.

135

DEUXIEME PARTIE
ORIGINE, FONCTIONNEMENT
ET EVOLUTION DES SOLS

137

I - LES VERTISOLS ET L'ORIGINE MARINE


Les argiles gypse sont bien connues depuis le dbut du
sicle. Ds 1917, et
jusqu'en 1954, le gypse a t exploit comme sulfurant dans la mtallurgie du nickel,
pour l'usine de raffinage de Doniambo. 327 142 tonnes de ce minral reprsentant un
peu plus de 50 O00 tonnes de soufre ont t extraites durant cette priode
(PARIS, 1981).

Les argiles gypsifres sont dj dcrites par


PIROUTET en 1917 comme des"dpts
palustres anciens". Il mentionne leur localisation, certains aspectsde leur composition et
interprte l'originedu gypse. Il les localise au-dessus des formations alluviales anciennes
typiques - poudingues forms de galets rouls et ciment argilo-sableux blanchtre,
jauntre ou bariol -. Ces formations argileuses sont dcrites comme "ne renfermant
aucun reste organique, mais d'origine marcageuse". PIROUTET fait galement la
distinction entre les argiles
gypse du bordde mer et cellesde l'lot Leprdour qui taient
dues selon lui la destruction "in situ" d'une formation datant du Nummulitique
(Eocne), avecun entranement par ruissellement le long des pentes.
ROUTHIER (1953) attribue ces formations une origine marine synchrone,
de type vaporitiqwe. "Dans ce milieu dvrenci, l'vaporation tait favorise tant
par le manquede profondeur quepar le climat chaud".
cette affirmation est reprise successivement par
AVIAS (1963) et GONORD (1977).
Le premier auteur, tudiant ds 1952 le marais maritime Mara
de et s'apercevant de la
prsence abondante de gypse, tablit une corrlation entre ces bordures
de mangrove et
les argiles noires gypse. Les formations gypse marquaient "le comblement de golfes
sursals durant une phase rgressive" ; c'est pourquoi ces formations sont localises
"dans des replis des collines", parfois assez loin du littoral actuel(AVIAS et ROUTHIER,
1962). GONORD (1977) se sert de l'hypothse d'une origine marine pour tablir
les bases
d'une notectonique, car les niveaux d'argiles gypse s'chelonnent entre O et +50 m.
Pour le cas singulier
de l'lot Leprdour, cet auteur avance la prsence-d'une faille
grand
rejet carles argiles gypse y culminent prs de 200m (Fig. 56). L'ensemble des dpts
littoraux tait dat post-Miocne Moyen et Ant-Plistocne.

En 1981, la synthse gologique faite par


PARIS distingue trs nettement des argiles
gypse marines lagunaires d'arrire-mangrove dl e holocne, dcrites par AVIAS
(1953, 1958, 1963) et surtout par BALTZER (1965 , des argiles noires gypse qui
seraient plutt continentales, palustres et dues
une volution pdogntiquesous climat
tropical longue saison sche.

Selon de nombreux auteurs, les sols vertiques ne sont que l'aboutissement d'une
volution pdologique rcente d'un dpt meuble, argileux et contenant duds
gypse
son
origine. Le gypse serait donc marin et de type vaporitique. Seule unetude parallle
entre les hauteurs relatives
du niveau de la mer
et les altitudes atteintes par les formations
gypse peut confirmerou rfuter l'hypothse dela provenance marinede ces dpts.

139

Le forage effectu parAVIAS et COUDRAY (1967) sur l'lot Tnia (Fig.


56), dans la
barrire rcifale, la hauteur de l'lot Leprdour, a rvl quatre cycles de sdimentation
majeurs correspondant quatre niveaux successifs sur une paisseur totale de 226 m.
COUDRAY (1975) a ralisune tude fine du carottage et a montr que
la croissance du
rcif a t interrompue trois reprises, correspondant des phases d'mersion durant
lesquelles les carbonates ont
subi d'importantes modifications diagntiques
car ils taient
soumis l'action des eaux mtoriques. Le dernier niveau tant attribu
l'Holocne, ces
priodes d'mersion ont t assimiles aux phases glaciaires, tandis que les phases de
croissance sans volution diagntique sont relies des hauts niveaux marins des
priodes interglaciaires. Cette rgion ne prsentant pas d'accidents tectoniques majeurs, la
croissance du rcif est la rsultante de la vitesse de croissance des coraux (0,l mm/an)
ainsi que de la subsidence (0,l mm/an), la vitesse de ces deux phnomnes tant
suppose continue.COUDRAY (1975) a ainsi pu tablir une chronologie dans la formation
du rcif:

-226 m: installation du rcif


-226 m -105 m : 1 800 O00 1 O00 O00 B.P. - lre squence : AFTONIAN
Haut niveau marin estim +12 m 1 100 O00 B.P.
-105 m :1 O00 O00 900 O00 B.P. - Glaciation de Mindel : KANSAN
mersion
-105 m -40 m : 900 O00 500 O00 B.P. - 2me squence : YARMOUTH
Haut niveau marin estim +23 m 550 O00 B.P.
-40 m : 500 O00 400 O00 B.P. - Glaciation de Riss: ILLINOIAN
mersion
-40 m -11m : 400 O00 125 O00 B.P.- 3me squence : SANGAMON
Haut niveau marin estim +5 m 125 O00 B.P.
-11m : 125 O00 7 O00 B.P. - Glaciation de Wiirm : WISCONSIN
mersion
- 11 m O : 7 O00 B.P. actuel - 4me squence
Transgression holocne +1,5 m entre 5 500 et 4 500 B.P. environ

Figure 56 : Lkgende de la carte gomorphologique et tectonique (d'aprs GONORD, 1977)


1. Rcif corallien
2. Trajets fluviatiles fossiles
3. Mangrove
4. Versant simple ou complexe se raccordant des pimonts fossiles
5 . Plaine ou glacis en pimont
6 . Basse plaine alluvionnement rcent actuel
7. Ligne defaille ou flexure localisant des mouvements post-argile
8. Ligne d'accident ouest- Caldonien
9. Rcif soulev, altitude
10. Formation des argiles gypse, cote en mtresde l'affleurement le plus lev observ
11. Limites possibles d'extension des lagunes argiles gypsifres

.................................................................................................................................

12. Localisation de formations argileuses gypse non mentionnes par GONORD (1977) et situes bien
au-del de la limite d'extension d'argiles gypse (BEAUDOU et al., 1982 ; BLAVET et BOURDON, 1986 ;
PODWOJEWSKI, 1981,1984).
13. Emplacement du forage de l'lot Tenia(AVIAS et COUDRAY, 1967)
14. Axe du systme dunaire des olianites (COUDRAY, 1975 ; BALTZER et DUGAS, 1977)

140

Les deux dernires squences ontpu tre dates par l3@/1J@ et 230Th/234U. Les
niveaux marins les plus levsapparaissent durant les phases interglaciaires. En
et de croissance des coraux soient constantes,
et
supposant que les vitesses de subsidence
dans l'hypothse d'un niveau sup6rieur de sdimentation correspondant
au niveau
t calcules en fonction des
maximum atteint par la mer, les altitudes absolues ont
valeurs obtenues par BLOOM et al. (1974) sur des terrasses de Micronsie estimant
+5 m le niveau absolu de la mer 125 000 B.P.
Les valeurs absolues calculkes parCOUDRAY (1975) pur la Nouvelle Caledonie
sont les suivantes
+12 m 1 100 008 B.P.
+23 m ii 550 080 B.P.
+ 5 rn 125 000 B.P.
+ 3 Pm 5 086 B.P.
Seules les deux dernires valeurs ont
pu tre confirm6es parLALOU ET DUPLESSY
(1976) grice aux fluctuations du 6160/
des foraminifres qui reproduisent les
variations du niveau marin
strictement linaitkes m
a variations ezastatiques, liees ii la fonte
des glaces polaires durant les priodes interglaciaires. Ces auteurs affirment galement
que tout niveau marin fossile superieur +10 m au-dessus de l'actuel a subi un
surlvement tectonique, et que le niveau marin absolu le plus bas atteint lors de la
dernire glaciation se situe
-120 m ily a 18 000 ans.
Les cows d'eau ont alors creus les fonds du lagon merg, dcoupe
de vritables
caiions, et entaill des passes dans le rcif barrire. Ainsi, la morphologie actuelle du
lagon semble rsulter de l'rosion karstique lors
de cette mersion(DUGAS et DEBENAY,
1978).

1.21

Bref rappel de l'histoire tectonique de la Nouvelle Caldonie

Le bhti de la Nouvelle Caldonie est bord6 sur son versant ouestpar un accident
tectonique majeur appel6 accident ouest caledonien. Cet accident, surtout visible dans la
partie nord du territoire, est le rsultat de mouvements tangentiels post-jurassiques et
ante-snoniens. Ces mouvements ont t suivis par une orogense alpine dont l'apoge
se
situe 1'Eocene terminal par la mise en place du charriage des pkridotites dwant une
phase d'obduction. Durant l'Oligocne,un soulvement tardi-tectonique fait merger la
Nouvelle Caldonie.

Les mouvements post-Oligocne de la Nouvelle Caldonie sont varis


et d'origines
trs diffrentes. La notectonique se manifeste par le rejeu des anciennes lignes de
faiblesses du bti. En plus du rejeu des fractures longitudinales, les mouvements
de
tectoni ue diffrentielle affectent l'ensemble du bti par une raction transverse
i "effets
blocs'' CABIOCH, 1988).

1.22

Les diffrents mcanismes dela

neotectonique

@esmcanismes ont t passsen revue par DUBOIS et al. (1974). Ils concernent
l'effet de flexure, l'effet de surrlvementd'une le, l'effet de dcharge et l'effet
eustatique.
Un important mouvement tectonique r6gional pleistocne affecteles les Loyaut
depuis le SW vers le NE.Il est provoqu par lebombement de la lithosphire de la plaque

143

australo-indienne sous l'effet d'une onde pirognique


(LAUNAY et =CY, 1972) lors de
sa subduction sous la plaque ocanique pacifique au niveau de l'arc insulaire des
Nouvelles Hbrides. Ce phnomne semble n'avoir affect la Nouvelle Caldonie que
dans son extrmit sud-est. COUDRAY (1977) montre l'existence de mouvements
compensatoiresen arrire du bombement, exprims par une dformation ngative souple
de la lithosphre, avec compartimentage
du bloc Caldonien.
La pnplnation des massifs de pridotites des altitudes variables a dj t
dcrite parDAVIES en 1925. Ses observations compltes par celles
ROUTHIER
de
(1953)
concluaient une surrection gnralise dumassif de pridotites, suiviedune voussure
vers l'Ouest et le Nord.ORLOFF (1968) voque un tagement des compartiments aprs
un surlvement gnralis des pridotites; WIRTHMANN (1965) et TRESCASES (1975)
proposent la thorie d'un surlvement discontinu avec des niveaux d'aplanissement
marquant des phases d'arrt.LATHAM (1986) met enfin l'hypothse d'un surlvement
continu. Les surfaces d'aplanissement seraient dues des priodes de stabilit
gomorphologique interrompues par des priodes
fort pouvoir rosif. Cette surrection,
davantage accentue du Nord vers le centre de la Grande Terre, dcale l'tagement
des
plateaux sommitaux des diffrents massifs de pridotites.
Le mcanisme serait provoqu
par un rajustement isostasique provoqu par une dcharge continentale la suite de
l'rosion du massif de pridotites. L'rosion chimique est en effet
trs active : BALTZER
et TRESCASES (1971) proposent 2 mm/~oOoans, celle-ci s'ajoute l'rosion mcanique
affectant une roche trs dense (d = 3,3). Ce mouvement, qui a dbut au Miocne, se
serait poursuivi durant le Plistocne, mais
se ralentit durant l'Hol&ne.
Cette surrection est compense
par un effondrement de toute
la barrire corallienne
selon des failles-flexures parallles l'axe d'allongement de la Grande Terre(DUGAS et
DEBENAY, 1978). Ces gradins longitudinaux sont surchargs par les constructions
coralliennes et par les apports alluviaux provenant de l'rosion mcanique des pridotites.

Poum

VOh

louroil

70 K m

Figure 57 : Le comportement spcifiquede la Grande Terre (d'aprs CABIOCH, 1988)

A ce phnomne vient s'ajouter le compartimentage de la Grande Terre, o le


comportement spcifique de panneaux transverses ragit de faon indpendante "en
.touches de piano" (Fig 57, d'aprs CABIOCH, 1988). Ainsi, au niveau de Touho, sur la
cte est, le panneau est surlevde prs de 7m marqu par une encoche marine
+13 m
pour un niveau marin estim +6 m, alors que sur la cte ouest, au niveaude Bourail,
une structure anticlinale limite fortement la subsidence rcifale
; le panneau Nouma-Yat

142

est surlev sur la cte est de +6 +10 m, l'inverse de la cte oppose, fortement
subsidente, en particulier au niveau
de la baie de Saint Vincent.

1.23

Conclusion

La Grande Tene est soumise ii deux mouvements contraires d'intensit variable


suivant le compartimentage de l'le : un soulevernent gknral du centre d e N e ,qui a
tendance ii se ralentir actuellement et une flexmation ladebordure maritime littorale qui
s'affaisse.

P m i les hauts niveaux marins dfinis par


BLOOM et al. (1974) comme celui tabli
21 +6,00 m il y a 125 000 ans et qui fait l'unanimit dans le Pacifique, ou calculs par
COUDRAY (1975), seul le niveau i + 1,0 m de la transgression flandrienne a laissdes
traces nettes dans le paysage, grdce aux constructions biologiques (LAUNAY et. RECY,
1972 ; FONTES et al., 1977). Les traceurs, indicateurs de surface et de subsurface,
marqueurs d'un haut niveau marin sont exposs selon le modele ci-apr& (CABIOCH,
1988).
A L'AFFLEUREMENT

organiques
- tourbes
- niveaux hutres
- r6cifs coralliens
- crte algale
- organismes isols (coraux. mollusques)
non organiques
- rosion
encoche
plate-forme
- altration
"crotCfaction"
dissolution
karstification
- lipes de rivage
plages
"beach rock"

EN FORAGES

- changement plWcologique
floristiques
differentes
- associations
faunistiques
et
- "crotfaction"
calcaire

- surfaces de karstification
dissolution
remplacement
cirnentation
rubkfaction

AVIAS (1953, 1958) observe des cristaux syngntiquesau sein de vases dans le
marais de Mara (Moindou). Cette formation, situe en arriere
de la mangrove est tudie
littourbes de
par BALTZER (1965). LA stratigraphie du marais indique la prsence d'un de
paltuviers transgressif oblique surmont
d'un lit rgressif horizontal. Leur datation entre
7300 et 5500 B.P. prcise leur ige holocne BALTZER (1970). Selon CABIOCH et
al.(l989), cette transgression holocne montre un maximum B 5500 B.P. et l'ge
4500
d'mersion des rcifs coralliens est estim entre 5800
et B.P.. Ce haut niveau marin
est attribue au rkajustement isostasique de l'le sous le poids
des eaux de transgression.
Les cristaux de gypse sont localiss dans une zone sursale
"tanne",
du en retrait de
la mangrove, dans deux niveaux distincts situs
au sommet de la srie sdimentaire.Dans
le niveau infrieur, vers 0,50 m, riche en matire organique tourbeuse, les cristaux de
gypse sont peu nombreux, automorphes, de forme trapzodale, infrieurs 1 cm de
long. Dans le niveau suprieur, vers 0,30 m, de teinte rouge, le milieu est riche en

143

oxyhydroxydes de fer et les argiles sontde type illite et kaolinite. Les cristaux
de gypse
sont aciculaires et peuvent atteindre
5 cm de long.

I1 convient ds prsent de dissocier ces formations fluvio-marines gypse, des


sols vertiques contenant galementdu gypse, comme l'avaient dj mentionn
AVIAS et
ROUTHIER (19581, ou PARIS (1981).
La formation palustre est constitue
sa base par unesrie de calcaires coquilliers
surmonte de dpts fins carbonats.
Le milieu de formation des gypses est riche en illitekaolinite ou en matire organique. Or, dans les vertisols, il n'existe aucune trace de dbris
bioclastiques d'aucune sorte, les niveaux carbonats sont trs rarement continus et il
n'existe pas non plus de traces de matire organique tourbeuse enfouie oude traces de
pneumatophores de paltuviers. De plus, la fraction argileuse est exclusivement
compose de smectites. La morphologie des cristaux est galement diffrente : les
cristaux du marais sont soit en forme de trapze, soit aciculaires, alors que dans les
formations vertiquesils sont le plus souvent lenticulaires ou
en agglomrats sphrodes.
Enfin, les cristaux du marais sont localiss dans des niveaux stratifis proches de la
surface (entre 0,30 m et 0,50 m), alors que dans les formations vertiques, les gypses
n'apparaissent que vers 0,80 m 1,00 m de profondeur, sur une paisseur de parfois
plusieurs mtres,et ce dans des niveaux
o la stratigraphie n'est pas toujours apparente.
En consquence tout parallle entre les alluvions gypseuses fluvio-marines
subactuelles et les vertisols gypse doit tre vit.
1.4

CONCLUSION

Le plus haut niveau marin absolu thorique (calcul) du Quaternaire


tant tabli
+23 m (COUDRAY, 19751, il est difficile d'expliquer la prsence de gypse d'ge
Quaternaire des altitudes suprieures +40 m (Fig. 561, d'autant plus que, selon le
mme auteur, la notectonique quaternaire est limite et de faible amplitude. On sait
galement que durant cette mme priode, le mouvement de surrection
de la Grande Terre
s'est fortement ralenti et qu'au contraire, toute la zne ctire ouest o se localise
l'essentiel de nos sites d'tude, au niveau de la Baie ennoye de Saint Vincent, est
subsidente.
En fonctionde ces donnes, deux hypothses peuvent
se prsenter :
d'originemarine
et ante-Plistocne. Cette
hypothse dj avance parCOUDRAY (1975) est reprise par
GONORD (1977). Ce dernier
a tabli une esquisse gomorphologique d'une partiede la cte sud-ouest de la Grande
Terre (Fig. 56) en s'appuyant la fois sur l'origine marine
et synchrone des formations
argileuses gypse et sur une notectonique cassante "post-argiles" ante-Plistocne ayant
surlev ces mmes niveaux.
- Soit les argiles o p s e sont quaternaires et dans ce cas, elles ne sont pas
d'origine marine, mais continentales etloupdogntiques.
- Soit les argiles gypsesont

II - AGE DES VERTISOLS A GYPSE


Les formations gypse constituentdes niveaux pouvant se rattacher un ou des
pisodes gomorphologiques, mais dontla datation absolue est trs dlicate. Dans les
formations gypse, aucune trace de bioclaste marin ou de niveau organique enfoui ne
permet une datation absolue. Seule la prsence de carbonates permet de dater, par la
mthode du 14C non pas la mise en place dessols, mais la priode de cristallisation de ces

sels. Les corrlations entre les formations marines ou fluvio-marines datables et


d'ventuels tmoins quivalents d'origine continentale sont assez alatoires
('ILTE, 1989).

Les diffrents pisdes gomoqhologiques affectantla Nouvelle Cal&ionie ont tk


tudies d&s1925 par DAVIES qui a kt le premier auteur voquer la presence d'une
pnplaine sur le massif de pridotites; il aprops un schma d'volution polycyclique,
bas sur l'alternance de phases d'altration, favorables ii la formation de surfaces
d'aplanissement, et de phases d'rosion propicesau dmantlement des surfaces.
La notion de pknplaine ainsi que le schma d'volution polycyclique
ont tk
longuement discuts principalement par ROUTHIER (1953), WIRTMMANN (1976),
TRESCASES (1975) et EATHAM (1986), mais tous s'accordentpow constater la presence
de niveau ou surfaces d'aplanissement, en particulier
des massifs de pridotites, btages
ace e%dans le %em.s.La phplnation a $&but6durant 1'8li
(4986), la suite des observations faites sur les flancs du
(Poya), l'pisode de la formation de cette surface initiale a t suivie par six autres
episodes. ILTIS (1989) a ralis une corrlation
de
' cipaux vnements
geomorphologiques et a tent6 den etablir une datation. (Tab.
Tableau
: Niveaux observs et corrlation selon ILTE (1989) et LATHAM - L (1986)des diffrentes
surfaces definies par DAVIES - D (1923, ROUTHIER - R (1953), AVIAS - A (1953), WIRTHMANN W (1970) et TRESCASES - T (1975).

1-

INTERMEDLAWE
SURFACE INFERIEURE
COLLUVIONS et

Corrlation D, R, A
Age pksum
Oligocne suprieur cycle
I
Niveau I
pnplaine
Miocne infrieur
Miocne moyen suprieur cycle II
rosion vigoureuse
Miocne suprieur i
Pliocne
Plio-quaternaire

PEDIPLUNE

P1istoci.ne infrieur
moyen
PI6Qoc6ne supkieur

Holocne

cycle III formations terrasse mcienne(L1


fluviatiles et ctires
phase IV

Les principales surfaces d'aplanissement affectant gridotites


les
sont antkrieures azd
Pl&stose&ne,tandis que les d6p6tsdes trois principales terrasses alluvialesbien visibles
dans le nord du territoire - comme le long de la rivire Iouanga (PODWBJEWSKI et al.
1983) - dateraient duPliktocne e%de Holoc&ne.
Ainsi, contrairement aux hypotheses avances par COUDRAY (1975) ou GBNORD
(1977), les argiles psifres sont datises du uateernaire. En effet, les argiles A giobertite,
considrks par AWAS et ROUTHIER (1962) comme I'Quivalent latkral des argiles
B gypse
sont dates par LATHAM (1986) du Plistoche, tandis que ILTIS (1989) attribue 8 ces
argiles gypse un bge Plistocne Moyen Suptkieur, selon qu'elles constituent la
terrasse suprieure des valles alluviales, comme la valle de la Pouembout, ou
Plistocne Infrieur, selon qu'elles composent
la terrasse moyenne des valles,
comme
celles de la Iouanga oude la ha-Tom.
Deux exemples diffrents, ayant fait l'objet d'uneetudedecartographie
pdologique dtaille, illustrent cette affirmation
: les valles alluvialesde la Oua-Tom et
de la Tamoa.

145

2.1

- LES FORMATIONSSUPERFICIELLES

DE LAOUA-TOM

La Oua-Tom est une rivire dbit trs saisonnier, qui coule du NE versSW,
le
partir de la chane centrale, vers le lagon ouest de la GrandeLeTerre.
bassin versant dela
Oua-Tom couvre une superficie de prs de 5000 ha, mi-chemin entre La Foa et
Boulouparis. Le climat est voisin de celui enregistr
Boulouparis, l'undes plus secs du
territoire (Cf : 21, la partie amont du bassin tant nettement plus arrose que sa partie
aval.

2.11

Gomorphologie et gologie

Trois ensembles majeurs caractrisent le bassin versant de la Oua-Tom


(ESPIRAT,
1971). L'axe troit d'une crte, dont les formations datent du Crtac l'Eocne, et
orient NW-SE, parallle la cte, spare deux compartiments du socle permojurassique. Une vaste plaine colluvio-alluviale repose sur la partie aval du socle 58).
(Fig.

Le socle permo-jurassique est compos


au NE de la crte par un grand ensemble
de
grauwackes du Norien. Les sommets sont levs (suprieurs
500 m) et les flancs de la
valle sont trs escarps.
Au SW de la crte,le socle est constitu d'une srie collines arrondies
perpendiculaires l'axe du sillon crtac et bordant toute la partie
SE du bassin versantde .
la Oua-Tomet se prolongent par la presqu'le de Ouano.
Les roches sont formesde tufs
et de grauwackes dats du Penno-Carbonifre
au Ladino-Carnien (Trias).
La crte jurassique-ocne, composante d'une structure monoclinalede 500 m
lkm de large, dnomme "le sillon crtac-mne", possde
un relief vigoureux, dont le
sommet culmine 375 m d'altitude. Ses versants sont dissymtriques. Celui orient
vers
le SW est pente forte ;il est compos de roches siliceuses trs dures, comme les plites
du Snonien et les grs et phtanites
de 1'Eocne infrieur. Celui orient vers NE
le (vers
l'amont du bassin) est pente plus douce. Il est compos de calcaires et schistes de
1'Eocne moyen. La Oua-Toma entaill une cluse danscette structure pour relier deux
bassins versantssitus de part et d'autre du sillon.
La plaine colluvio-alluviale repose sur le socle penno-triasique et comprend
trois
units distinctes: un glucis colluvial qui s'tend de part
et d'autre de la corniche crtacmne, trois terrasses alluviales,surtout dveloppes en aval du creek Oua-Tom,
sur la
rive droiteo elles s'associent celles du creek Popidry qui est parallle
la Oua-Tom,
enfin lu rnungrove et les plages soulevesqui constituent les units gomorphologiques
les plus rcentes.

2.12

Les formationssuperficielles

2.121 - Le glacis colluvial

Le glacis colluvial est un des rares exemples de de


glacis
la cte ouest qui ne se soit
pas form partir de pridotites. I1 provient de l'rosionde la crte grseuse. La nappe
de
colluvions s'est ,tale de partet d'autre de la corniche, avec une
trs nette prdominance
pour le flanc flanc SW, ou flanc aval, qui est galement le plus abrupt. La pente du
glacis, trs forte en amont (plus de 100 %), s'adoucit nettement vers l'aval o elle
n'atteint plus que 5 10 %. La nappe, paisse par endroits de7 8 m, est compose de
30 50% d'lments grossiers sous formede blocs, de pierreset de cailloux de nature
plitique angles vifs ou grseuse bords mousss, englobs dans une matrice argilosableuse. Des discontinuits localises de
la nappe laissent apparatreun sous-bassement
de grauwacke (Fig.59A et 60).
-,

146

147

Les sols dvelopps sur ces colluvions voluent le long


de la squence. Ils peuvent
se classer parmi les luvisols ou les planosols (RPF, 1990). De l'amont vers l'aval, les
lments grossiers s'arrondissent et leur taille diminue
; l'appauvrissement des horizons
superficiels en argile s'accentue.Une discontinuit texturale brutale apparat entredes
horizons gris de surface luvis (E), de 20 50 cm d'paisseur, dont la proportion de
sable est suprieure 65 %, et les horizons structuraux (S) de profondeur comprenant
entre 40 et 60 % d'argile. Ces argiles sont constitues de kaolinite et possdent
un rseau
de taches rticules rouges
et brun ple. Le pH de l'ensemble du solest bas (e 5,5) et la
capacit d'change est plus faible
dans les horizons de surface (de5 11m/lOOg) qu'en
profondeur (entre 10 et 20 m/lOOg) (Tab. XXXJ). A la base de cette nappe pouvant
atteindre plusieurs mtres d'paiseur,
on peut observer, dans certaines coupes, un ciment
de nature siliceuse entre les lments grossiers, formant
un niveau indur, pais de
50 cm
environ.
Vers l'aval, un podzol humo-ferrugineux de 60 cm d'paisseur, se dveloppe
partir de l'horizon appauvri. L'tendue de ces podzols correspond une zone de faible
pente de 30 ha environ, en forme d'entonnoirqui collecte les eaux du drainage
superficiel. La limite aval de ces formations sableuses se manifeste par un lger
bombement, passage latral la terrasse alluviale argileuse la plus leve, contre lequel
s'appuient quelques mares temporaires.
2.122 - Les niveaux de terrasses (Fig. 59B et 60)
La terrasse ancienne prsente sa base un niveau conglomratique
ciment siliceux en amont du bassin versant et ferrugineux vers l'aval. Ce dernier est
observable en surface lorsque l'paisseur de la couverture argileuse diminue. Le ciment
de ce conglomrat peut galement tre riche en oxydes de manganse.
Ce niveau indur,
observable galement dans le glacis colluvial, assure la continuit gomorphologique
entre le glaciset la terrasse alluviale, cette dernire servant
de relais entre le glacis et
la
mer. L'tendue de cette terrasse reste donc limite strictement aux parties aval de la crte
Crtac-Eocne.
La couverture pdologique est reprsente par un
vertkol d'un mtrede profondeur
environ, en voie de dgradationet qui prend localement l'aspect d'un solonetz solodis
avec une dstabilisation de la structure
de l'horizonde surface. Sa teinte grise reflteun
enrichissement en limons et en sables au dtriment des argiles sur 15 cm d'paisseur
environ. En profondeur, les horizons structuraux (S) ou vertiques (V) sont trs argileux.
Ils ont une teinte brun-rouge fonc
(5 YR 3/3), sont trs cohrents, et outre la prsence
de
faces de glissement stries, possdent des fentes de retrait verticales bien prononces.
La
nature minralogique des argiles est domine par un interstratifi irrgulier smectitechlorite. Les faces de glissement peuvent parfois emprisonner de fines pellicules
sableuses, preuve d'un dpt postrieur
l'tablissement desfaces, qui se serait introduit
dans lesol par les fentes de retrait.
Ces sols sont acides, partiellement dsaturs en bases
et le complexe d'change est
domin par le magnsium et le sodium changeable. Les extraits de sels solubles,
largement domins par les chlorure
de sodium, montrent des teneurs assez importantes
en
sulfates (Tab. XXXI).
Entre les creeks Oua-Tom et Popidry, la terrasse moyennes'tend un mtre en
contrebas de la terrasse ancienne. Ce niveau est observable tout le long du creek OuaTom, et apparat djen amont du sillon crtac.I1 n'apparat pas dans la zone resserre
de la cluse, le chenal occupantla totalit de la plaine alluviale. Par contre,en aval de la
barre siliceuse, les dpts s'talent dans la plaine pente faible et occupent de vastes
surfaces 5 m environ au-dessus du lit vif du creek. Ces dpts semblent tre parcourus
par d'anciens lits secondaires sous
la forme de lgres dpressions d'une cinquantaine de
centimtres environ.

3 3
LPI

148

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I

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149

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150

i
?

151

Les sols reposentsur un lit de galets siliceux enrobs dans une matrice argileuse.
L'paisseur des matriaux argileux meubles atteint 4 m au niveau de la terrasse non
remanie ; elle n'est que d'un mtre au niveau des petites dpressions. On peut ainsi
distinguer de faon tr& nette les deux morphologies de dpts - pais des surfaces
planes, ou moins pais des dpressions issues
dun possible remaniement.
Les caractres gnraux communs ces deux formationstrs argileuses sont les
caractresvertiques netsqui apparaissent vers 60 cm de profondeur et un
appauvrissement en argiles des horizons humifres de surface sur une dizaine de
centimtres environ, marqus par leur couleur grise. En
profondeur, les horizons
adoptent une couleur beige( 1 O Y R 4/4 2,5 Y 6/4) et montrent la morphologie classique
des autres sols vertiques
(Cf : squence de Tiar ou de La Tamoa)
.
Les caractres distinctifs de ces deux formations sont lis la prsence ou
l'absence d'lments figurs. Dans les petites dpressions remanies, le sol manifeste des
signes vidents d'une hydromorphie temporaire : l'appauvrissement de l'horizon de
surfaceesttrs
net, avec une accumulation importante de concrtions ferromangansifres centimtriques. LesDRX de la fraction argileusede l'horizon vertique
montrent la prsence d'un interstratifi irrgulier smectite-kaolinite et d'un interstratifi
illite-srnectite 40% de smectites.Un horizon sablo-argileux massif trs cohrent bariol
mais sans aucune accumulationde gypse ou de carbonates apparat partir de 90 cm,
jusqu'au lit de galets 135 cm. Par contre, dans les zones planes,les horizons vertiques
sont constitus en majeure partie de smectites et contiennent, partir de 90 cm de
profondeur, une abondante quantit de cristaux lenticulaires de gypse, de taille
centimtrique. Ces formations caractristiques de toute l'tendue de cette terrasse
alluviale, se retrouvent mme en amont de la barre siliceuse, une altitude absolue
suprieure +30 m. La morphologie gnrale de ces niveaux s'accorde parfaitement
celle dj dcrite dans les squences Tiar ou de la Tamoa. On retrouve le niveau
oxydes de manganse,marquant le toit d'une ancienne nappe. Dans la partie amont
de la
terrasse, il apparat sous forme diffuse,en ponctuations et en dendrites, tandis que dans
les parties les plus planesen aval de la squence, ilforme une couche indure, paisse
10 cm, entre 1,50 m et 2,OO m de profondeur. Sous ce niveau, les cristallisations de
gypse, plus rares, apparaissent localement en agglomrats sphrodes. Les niveaux
carbonats se dveloppent une profondeur parfois suprieure 2,OO m. Dans la partie
amont du bassin versant, les carbonates se manifestent gnralement sous la forme de
taches diffuses ou de petits amas pulvrulents ; l'aval, ils peuvent prendre l'aspect
d'une vritable crote qui peut se retrouver dgage par l'rosion
en bord de mer.
Les caractristiques analytiques des sols de cette terrasse sont tout
fait identiques
aux sols drivant directement de grauwackes, affleurant dans la bordure sud etest du
bassin versant. Les horizons de surface, de teinte grise, sont nettement appauvris en
argile. Le pH des horizons vertiques est extrmement bas (parfois infrieur 45)et le
complexe d'change des horizonsnon gypseux n'est satur qu'80-90% ; il est domin
par le magnsium(40% des cations) et le sodium changeable
(Na/") atteint parfois25%
de la capacit d'change. Ces arguments avaient permis de classer ces sols parmi les
vertisols acides et sodiques (PODWOJEWSKI, 1988). La capacit d'change est un peu
plus faible dans les zones en dpression peut-tre en raison d'une granulomtrie plus
sableuse. Le rapport Si02/A1203 est suprieur
4 et voisin de 5 dans tous les horizons
vertiques.
Alors que le passage de la haute terrasse la terrasse moyenne est progressif, la
terrasse alluviale rcente se distingue dela terrasse moyenne par une dnivele plus
brutale de 1,OO m 1 5 0 m. Ne faisant en moyenne qu'une dizaines de mtres de large,
ce niveau de terrasse surmonte le lit vif de la rivire de quatre mtres environ.
Les sols de
type peu volu d'upport alluvial (ou fluvisol typique - RPF) sont profonds et peu
diffrencis. Rgulirement recouverte chaque cyclone, cette terrasse subit
la fois un
phnomne rosif dans les parties convexes des mandres
et des dpts dans les parties
concaves. Les pics d'argiles desDRX montrent des traces d'interstratifis illite-smectite,

152

Figure 60 : Cartes des formations superficiellesde la h a - T o m

153

Lgende de la figure60 : Cartes des formations superficielles la


deOua-Tom

I- COLLUVIONS ANCIENNES - HAUTE TERRASSE ALLUVIALE


,

U 2

LUVISOL PLANOSOL sur colluvions anciennes drivantde plites siliceuses et de phtanites


U1passe U2 d'amont en aval

....

PODZOL humo-ferrugineux se formant partir de l'horizon luvi du luvisol sur plites


siliceuses et phtanites

..

,.

VERTISOL acide et sodique SOLONETZ solodis sur colluvions-alluvions


anciennes. Infrasol Clments siliceux peu ciment
dans
la partie amont,
trs
ciment
respectivement ciment siliceux, manganique puis ferrugineuxdans sa partie aval.

,,

2 - MOYENNE TERRASSE

Unit en amontdu bassin versant


u4

sur alluvionsanciennes

BRUNISOL vertiquepeupais,parfoishydrornorphe

Units surtout reprsentes en aval


du bassin versant
VERTISOL A GYPSE sur alluvions anciennes; niveau de Mn02 de 15 cm d'paisseur
maximale,discontinuenamont,continu
et indur enaval ; enprofondeur : niveau CaC03
pouvant dpasser un mtre dpaisseur, discontinu en amont, continuet indur enaval.
U S p s e U6 enbordde mer

U5

u6 p
.- - ----_
_
- -j- _ VERTISOL peu pais

_ . .. . .

* fil

u10

u 11

calcaire

dure

sableuses hydromorphes

3 - BASSE
u9

crote

VERTISOL acide et sodique, lgrement lessiv en surface,

u7

sur

a
._:
....

mfl
I I

t 1 8 1 . 1 I,

TERRASSE- NIVEAUX ALLWIAUX RECENTS


FLWISOL leptique en amont, pachyqueen aval
FLUVISOL sal et
hydrornorphe - EstuairedelaOua-Tom
SULFATO-SOL - mangrove et tanne
AFSNOSOL carbonat sur sable marin corallien

sur alluvions

155

mais surtout des interstratifis kaolinite-smectite 60% de smectites. L'illite est


vraisemblablement hrite et proviendrait
de l'rosion d'ancienssols sur grauwackeset
plites siliceuses. Les pics d'argile sont plus grandset moins tals dans l'infrasol, les
noformationsd'argile ont pu s'oprer dans un lapsde temps suprieuraux
noformations dans l'apexol,ce dernier tant souvent remani ou rajeuni.
Dune texture trs quilibre, ces sols ne prsentent
que de rares lmentsfigurs
sous la forme de ponctuations carbonates une profondeur suprieure 1,OO m. Parmi
les caractristiques analytiques les plus marquantes, on peut noter une augmentation
rgulire du pH de la surface (5,8) vers la profondeur (8,5), des cations changeables
domins par le calcium (Ca*/Mg*
suprieur 1,5) et une augmentation sensible des
sels solubles et de Na+ changeable en profondeur. A l'analyse triacide, le rapport
SiO2/A12O3 est suprieur 4 et le taux de rsidus insolubles est assez lev.

2.123 - Les formations quaternaires et subactuelles


Ces formations sont localises
l'embouchure de la Oua-Tomet le long de la cte.
Elles se composent
de trois formations distinctes:
- les sols hydromorphes de l'embouchure de la Oua-Tom,
- les sols de type rendzine sur la plage surleve de Ouano une altitude de
+1,50 m drivant dela transgression flandrienne(BALTZER, 1970),
- les sols sulfats acides de la mangrove et de l'arrire mangrove (tanne), qui se
dveloppent sur des alluvions fluvio-marines trsfines, dans la zone situe sous
le vent
des collines de la presqu'le de Ouano (BALTZER, 1965).

2. 13

- Datationrelativedes

pisodes gomorphologiques

L'installation des formations superficielles dans le bassin


de la Oua-Tom s'tablit
en 4 pisodes majeurs (Fig. 60et 61).
Durant le premier pisode (Fig. 61) s'opre le dmantlement de la crte siliceuse du
Crtac-&ne. De part et d'autre de cette crte, ce dmantlement aboutit
la formation
d'une pdiplaine (Fig. 60.1).Ce niveau d'aplanissement peut tre rattach auxsurfaces
des pimonts anciens dats du Miocne
au Pliocne ou du Plio-Quaternaire
(ILTIS, 1989).

Le deuxime pisode correspond au d t d'une terrasse alluviale recouvrant toute la


partie aval de la pdiplaine (Fig. 60.1 . L'origine des matriaux fins dposs est
probablement rechercher dans le dmantlement des plites et grauwackes situes
la
base dela crte siliceuse. Ce second pisode pourrait
se rattacher au Plistocne Infrieur.

Le troisime pisode (Fig. 61) a laiss la plus grande empreinte dansle paysage : les
grauwackes, situsen amont de la barre siliceuse, et bien plus altrables les
quephtanites
et plites composant la barre, ont libr des matriaux d'altration lesquels
se sont tals
dans la plaine alluviale par l'intermdiaire du "creek" Oua-Tom qui a perc
cluse
une
au
travers de la formation siliceuse. L'rosion diffrentielle a donn naissance un petit
bassin intrieur.A ces matriaux alluviaux originaires
de l'amont, se joignentles apports
latraux dus au dmantlement des collines de tufs
de grauwackes
et
bordant la partie sud
et est du bassin versant et de quelques buttes tmoins. Ces matriaux sonttout fait
identiques ceux de la terrasse alluviale moyenne et s'organisent comme les apports
colluvio-alluviaux dj observs dansla rgion de Tiar (Cf 8 I - 2). Ce remblaiement
gnral est parcouru par des chenaux secondaires retardant l'accumulation
des dpts fins
dans ces petites dpressions. Ces accumulations ont ensuite volu en vertisols, dont
les
plus pais contiennent d'abondantes cristallisations
de gypse. Ce niveause serait misen
place entrele Plistocne moyen et le Plistocne suprieur (Fig, 60.2).

156

Pendant ce temps, les petits affleurementsde grauwackes au pied de la crte, qui


n'ont pas kt6 recouverts par l'epandage colluvial lors de la csnstitution du glacis, ont pu
poursuivre leur volution pdologique vers des sols acides, profonds et faiblement
lessivs.
Enfin, le quatrkme et dernier 6pk e acheve le faonnement g&omorphologique de
la plaine alluviale. La terrasse moye est creuse
et la terrasse rcente se met en place
vraisemblablement durant la transgression
flandrienne. Durant la phase rkgressive qui la
suit, on assiste I'mersion de la plage de Omno et au dveloppement de la mangrove en
avant d'un tame (Fig. 66.3).
Durant cette pkriode, les sols ont continue 6 voluer. Les sols fersiallitiques sur
cslluvions continuent i se lessiver ; lorsque l'horizon lessive est suffisamment pais,
dans les zones i fort drainage lat6ra1, me
olisation se met en place. Les horizons de
surface des sols vertiques s'appauvrissementen argile ; ce phnom6ne est accentue sur
les vertisols de la terrasse ancienne et dans les dpressions de la terrasse moyenne o i ~
parfois l'eau a tendance & s'accumuler. Les sels, contenus dans ces sols vertiques, sont
lixivi6s. Ce p h n o m h est par aillem kgalement observableii tane kchelle plus faiblesur
les sols peu kvolus d'apport.

2.2 LE$ FORMATIONS SUPERFICIELLES DE LA BASSE PLAINE DE


LA TAMBA
Contrairement au cas prcdent,on n'observe que deux niveaux de terrasses dans
la basse vaIl& de la Tamoa : une terrasse recente 13,OO m et une terrasse moyenne
18 m (Fig. 62) (skquence MER decrite 8 4 -2.2).

olti3ude ( m )

23
21
19

17
15

13

n
9

---------

m
F i g , 62

Coupe schhrnatique de la bosse vallde da

Emplacement der dchantillonr d e carbonates dotdc

51

Emplocement des profils


dont

la Tamoa
par 1 4 C

lea r n i n i r a u x l o u r d e o n t d t d d4termms

A c c u m u l o t i a n sc a l l u v i a l e ea n c i r n n r s
TlrrOlI8

olluviole ancienne

Terrosae

olluviole r d c r n t e

Roche m b r e epnl a cfel y r c h a )

- - Limite

---

srie MER )

prabable

L ' m i t e e n t r e !sr a c c u m u l o t i o n e a l l u v i o l a s e t c a l l u v i a l e s

157

Ce fait confirme les observations ~'ILTIS(1989) qui constateque l'tagement des


terrasses s'amenuise du Nord vers le Sud, car c'est dans le Nord que l'accident ouest
Caldonien a le plus rejou. Ainsi, les trois terrassesde la Iouanga (Kaala Gomen, nord
du territoire), ont-elles des tagements trs nets de parfois plus d'une dizainede mtres
alors que dans la Oua-Tom, ces tagements de
sont
l'ordre du mtre.
Comme dansle cas dela Oua-Torn,la terrasse moyenne est composede vertisols,
et cette surface a t parcourue de chenaux
o les sols vertiques peu pais reposent sur un
lit de sables et de graviers. Comme Tiar, les vertisols gypse occupent le pimont des
buttes de flyschs ou de basaltes, lorsque la rupture de pente est progressive, et se
poursuivent au sein de la terrasse alluviale moyenne, comme Oua-Tom. Les gypses
disparaissent lorsque les vertisols deviennent de plus en plus magnsiens.
Dans lecas du bassin de la Tamoa,les colluvions calcimagnsiennes provenant des
flyschs et des basaltes semblent se mler aux alluvions hypermagnsiennes constituant
la
terrasse moyenne et issues de l'altration de serpentinites et de pridotites. Le passage
chimique de l'un l'autre est progressif (0 4 -2.2). Cette progression est-elle due la
contemporainit des dpts ou une homognisation ultrieure ? Pour rsoudre ce
problme, deux techniques ont t utilises
: l'tude des minraux lourds prsents dans la
squence, en particulier dans la zone
de raccordement colluvions alluvions, et la datation
radiomtrique des diffrentes formesde carbonates (volumes pulvrulents, concrtions,
crote continue, ...) dans les diffrentstypes de sols.

2.21 Datation relative des colluvions et alluvionsde la basseplaine


de la Tamoa
Trois grandsgroupes de minraux ontpu tre recenss (Tab. XXXII
et XXXIII) :
: l'enstatite (orthopyroxne) et la chromite
;
gnralement abondante dans ces pridotites
- des minraux gnralement associs au basalte : l'augite (clinopyroxne), la
hornblende, auquels on peut galement ajouter l'pidote qui
un est
minral calcique;
- des minraux gnralement plus ubiquistes caractristiques des formations dtritiques
comme la tourmaline, le zircon et la barytine. Ces minraux proviennent certainement
de
l'altration des formations
charbon du Snonien (roches dtritiques d'origine terrigne),
qui composent les collines basses au pied des massifs de pridotites. Actuellement
ces
une rosion mcanique(DANLOUX, 1987b).
formations seraient les plus sensibles
- des minraux typiques des pridotites

Avant toute interprtation, on peut dores-et-dj opposer deux ples, l'un situ
sur
la pente de la butte constitude basalte etlou de flyschs, l'autresitu l'extrmit de la
terrasse alluviale dont l'origine ultrabasique
ne peut tre conteste. Ainsi, dansle profil
MER 51, dans un sol brun sur la pente de la butte, le pourcentage de minraux lourds
dans l'horizon meuble est domin plus de 50% par l'augite, puis viennent galit la
hornblende, l'pidote et aussi l'enstatite. Dans l'altrite, seule l'augite apparat. Dansle
profil MER 52, sol vertique plus en aval, la proportion d'augite reste prpondrante avec
toutefois des teneurs en enstatite assez leves.
La prsence d'enstatite dans les sols forms partir de flyschs pose problme car elle caractrise
plutt les formations ultrabasiques que les basaltes, et ne devrait donc pas apparatre dans les flyschs
remaniant desbasaltes. La raison de cette prisence pourrait tre la suivante : la formation transgressive de
I'Eocne - les flyschs - recouvre la formation des basaltes qui nep e u t donc pastre une source de produits
dtritiques (PARIS, 1981 p120). L'alimentation en produits essentiellement basiques (basalte, dolrites,
dans la partie suprieure
gabbros) et accessoirement ultrabasiques indiquerait l'existence d'une source situ&
de lanappe d'ophiolites au moment de sa miseen place. Ce processus expliqueraitl'absence gnralise en
Nouvelle Caldonie des termes suprieursde l'ophiolite. La prsence de produitsde remaniement d'origine
ultrabasique a t observe dans le flysch de Bourail et PARIS avait voqu la probabilitde leur prsence
plus au sud, dans le flysch de Nouma (PARIS et al., 1979). Cette hypothse semble ainsi se confirmer
par la prsence de minraux rsiduels de type enstatite dans les formations de flyschs. Rappelons

158

EN
-

I : Minraux lourds d m la skqumce de la $asse vallede la Tamm

12
10

-+1
27
67
4
29

3
85

++
7Q
18
9
4
1

2
26
2

78
60
13
34
25
18
78
51
93
78
23

4
86

86
81
57
62
8
65
57
77
97
95
95
98

89
85
94
95
87
93
81

75
76
85

MER 51 et 52 :Brunisols - MER 63 et 54 : Vertisols calcimagnsiensit gypse


MER 66 : Vertisol magnsien- MER 71 et 72 : Vertisols hypermagnsiens.
HZ : Horizon
Les nombres reprbentent les pourcentages numriques des minraux l o u r d s prsents ci-dessous
EN :Enstatite
CR
: Chromite
AU : Augite
HO : Hornblende
EP :Epidote
MO : Mmazite
GR : Grenat
MU : Muscovite
TO : Tourmaline
ZR : Zircon
RU : Rutile
AN : Anatase
BR : Brodcite
BA :w i n e
?? mineraux non identifib AL : Altrs
GLOBAL : nombre de grains/ lg de sable
RA : Rapport : % !opaques/ opaques +transparents)
96 PO : Pourcentage pondhl de minraux lourds / lOOg de sable

159

galement quela prsence denstatite,est constate dans les sols sur calcaires de l'lot Leprdour (Cf 3
-3.1).

A l'oppos, au milieu de la terrasse alluviale, dans les profils MER 71 et 72


constitus de vertisols hypermagnsiens, l'enstatite, orthopyroxne caractristiquedes
pridotites, reprsente plus de 80% des minraux lourds. Le pourcentage pondral des
minraux lourds pour 100 g de sable est lev (> 15%). On peut noter qu' partir d'un
mtre de profondeur, le pourcentage de minraux opaques diminue brusquement au profit
des minraux translucides. Cet indicateurne traduit peut-tre qu'une limite gologique
entre deux strates diffrentes. Mais cette limite peut galement tre pdologique et
indiquer la limite d'altrabilit des minraux primaires. Dans le profil MER 71, la
granulomtrie trs sableuse des horizons profonds se rpercute sur la quantit de
minraux lourds prsents dans la fraction sableuse, qui augmente brutalement de 15
25%, confirmant ainsi la position de ce profilun
surprobable ancien chenalde la Tamoa
au moment dela mise en place de cette terrasse alluviale. Lorsque se
l'onrapproche de la
butte de flyschs, dans le profil MER 66 qui est un vertisol magnsien, l'enstatite est
toujours largement dominante, mais on note des proportions d'augite,
de hornblende et
d'pidote plus fortes qu'au milieu de la terrasse alluviale, avec galement des tracesde
zircon et de tourmaline.
Dans la zone de raccordement entre la butte et la terrasse alluviale,
les profils MER
54 et 63 constitus de vertisols gypse profonds montrent une dichotomie nette dans la
rpartition des minraux lourds, qui n'tait pas dcelable
l'analyse chimique classique.
La partie infrieure du profil se rattache une origine de type basaltique avec augite,
pidote et1' enstatite. La partie suprieure
du profil est largement domine par l'enstatite
avec des tracesde zircon. Pour le profilMER 63, le plus en amont,on peut dceler une
zone intermdiaire assez riche en minraux dtritiques comme le zircon,
la tourmaline etla
barytine caractrisant plutt
les formations charbon.
MER 63 et 54 assurant le raccordement entre
En rsum (Tab XXXIII), les profils
la partie colluviale drivant du flysch et la partie alluviale drivant des pridotites et/ou des
formations charbons indiquent que la phase alluvialerecouvre la phase
colluviale dans cette zone de raccordement et lui serait donc postrieure.
Tableau XXXIII : Origine probabledes associations de minraux lourds dans la squence dela Tamoa.

I PROFIL I

2.22

PRINCIPAUX
MINERAUX

I ORIGINE PROBABLE I

- Datation radiomtrique des carbonates de plaine de la Tamoa

Le nombre total de datations tant trs


faible, le support sur lequel l'analyse at
effectue contestable, ces rsultats pourraient tre mis
en doute s'ils ne s'intgraient pas
de faon trs logique dans la reconstitution du paysage gomorphologique. Cette
constatation peut galementse rapporter aux autres datations radiomtriques
de la baie de
St Vincent.

IV : Datations radiom6triques de nCdomations c u b n a t k s sue la Grande Tern, clmsks de la


plus ancienne i la plus rikente.
~~

nature des

emplacement gkographique

carbonates

bulimes

breche de pente sue olianites

1
vertisol calci-magnsien sue colluvionz
Ca-Mg
de flyschs

nodules

+1930

]
nodules Mg

24 170 f 1200
I

D6

22 075 i 300

nodules Mg

D7

22 000 k 8 M

bulimes

D8

20 400 rt 800

nodules Mg

D9

19 980

Dl0

19 600

Dl1

18 O00 & 225

vertisol calci-magnsien sur colluvionz


de flyschs
vertisol hypermagnsien sur haute
terrasse alluviale
vertisol hypermagnsien sur haute
terrasse alluviale
vertisol hypemagnsien sur haute
terrasse alluviale
breche de pente sur olianites

rhiaoconcrtions Ca
nodules Mg

250

15 370

6 550 f 100

bulimes

crote
calcaire

ulveulents

I5O -330

valle de la Taom~

Latham

valle de la
Latham
Muonio
le Hugon, baie de B a k e r &
St Vincent
Dugas
vertisol hypermagnsien sur colluvions plaine des Gaacs
Latham
de rochesultra-basiques
vertisol calci-magnsien sur terrasse
Iltis
valle de la
moyenne
Iouanga
vertisol hypermagnsien sur colluvion! squenced'aval du
Latham
de rochesultra-basiques
Boulinda
beche de pente sur olianites
le N'Duku, baie
Baltzer &
de St Vincent
Dugas
vertisol magnsien sur haute terrasse
basse vaIlCe de la Podwojewsk
alluviale
Tamoa
versant sur colline de grauwacke
le @dour
Podwojewsk

Ca versant sur colline de basalte

bulimes

basse valle de la Podwojewsk


Tamoa
vallede la Taom I
Latham

Beaupr. Poya
Podwojewsk

brche d'altkration ck crote calcairesur le Hugon, baiedeBaltzer


&
Colianites
St Vincent
Dugas
vertisol magnsien sur haute terrasse
basse valle de la Podwojewsk
alluviale
Tamoa
vertisol magnesien sur haute terrasse
basse valle de la Podwojewsk:
alluviale
Tamoa
vertisol calcique dans une doline
le Lepdour
Podwojewsk
fonctionnelle

161

Cinq datations au 14Cont t ralises partir d'accumulations carbonates,dans


les sols de la squence de la Tamoa (Fig. 62,
Tab. XXXIV). Les ges mesurs se
dispersent en trois groupesde rsultats distincts.
- L e premier groupe concerne deux chantillons
: l'chantillon n o l (D3), dat26 740 B.P.
et le n"2, dat 28 660 B.P.(D2). Ces chantillons sont constitus de nodules et de
granules de carbonate de calcium, localiss dans les vertisols calcimagnsiens drivant
de
colluvions de flyschs,
pour les profilsMER 63 et 54 l'aval du glacis colluvial,
Les deux autres groupes sont localiss dans la plaine alluviale.
- Des nodules arrondis et trs durs de carbonate de magnsium dans le profil MER 72
constituent le deuxime groupe, et sont dats
17 690 B.P. (no 5 - D12).
- Le troisime groupe est form de volumes pulvrulents de carbonatesde calcium et
magnsium prlevs dans les rofils MER 71 et 72 sont dats respectivement 5390 (n"3
D16) et4150 B.P. (no 4 - Dl7 .

Ces datations confirment l'antriorit des formations colluvialesles


surformations
alluviales, dj releve lorsde l'examen des minraux lourds : les carbonates prsents
dans les vertisols sur colluvions tant plus anciensque ceux des vertisolssur alluvions.
D'autre part, les trois groupes de datations peuvent se rattacher aux trois pisodes
gomorphologiques successifs ayant marqu cette plaine alluviale: l'tablissement du
glacis colluvial, l'tablissement de la plaine alluviale ancienne, suivie
de l'tablissement
de la plaine alluviale rcente.

2.3

AUTRESDATATIONSRADIOMTRIQUES

Les datations absolues effectues surla Grande Terre sont trs peu nombreuses en
comparaison des nombreuses datations de rcifs coralliens ou
de sdiments marins, eu
gard la trs faible quantit de matriaux terrignes datables dans les formations
superficielles terrestres du quaternaire rcent.En l'absence de tout sdiment or anique
ancien, seules des accumulations carbonates noformes ou d'origine animale
tests de
gastropodes) sont datables. Tous les rsultats des datations sont exposset classs en
fonction de leur ge dans
le tableau XXXIV.

2.31

- Rsultatsconcernant

le site de la

Baie de St Vincent

Avant de discuter les principaux rsultats analytiques terrestres et marins, en regard


des grandes fluctuations morpho-climatiques du Quaternaire,
on peut dj tirer un premier
enseignement concernant l'tudedu site dela baiede St Vincent, qui complte celui
de la
basse vallede La Tamoa.
Des bulimes, gastropodes du genrePlacostylus sp., ont t dats par BALTZER et
DUGAS (19771, sur les les Hugon et NDuku dans la Baie de St Vincent,
proximit de
l'le Leprdour (Fig. 59). Ces tests ont t prlevs dans deux niveaux diffrents de
formations carbonates d'olianites. Les chantillons provenant d'une brchede pente
remaniant les lments bien stratifis de l'olianite et situs sous un niveau de cote
calcaire sont dats 22 O00 k 800 B.P. (D9) sur l'le Hugon et 18 O00 k 225 B.P. (D8)
sur l'lot N'Duku. Sur l'le Hugon, un test situ au-dessus du niveau principal
crote
calcaire dansune brche remaniant des lmentsde celle-ci, at dat 6550 k 100 B.P.
(D15). Or la crote calcaire n'avait pas t date car les auteurs pensaient que les rsultats
auraient t trop htrognes (com. pers.BALTZER).
de

162

Figure 63 : Datation des diffrents episodes ayant affectlesolianites


reportbes sur une coupe
schmatique des &lianites de l'ileHugon (el'aprGsBAETZER et DUGAS, 1977).

La datation de la crofitea itt effectuk dans d m endroits trBs distants :

- Le premier itchantillon a tit prleve sur sur le versant nord de l'le Leprdour, trBs
voisine de l'le Hu on, dans la croiite calcaire sur grauwacke du profil LEP 3 1, au tiers
infkrieur de la pente. Cette crote provient de la dissolution des calcaires kocBnes
somrnitaux et de leur redposition dans le tiers infrieurde la pente. Cet itchantillon est
dat 15 710 B.P. (D13).
- Le second chantillona t prlevsur une crofite calcaire localise sur les versants des
collines arrondies de basalte, dansla r ion de Beaupr (Poya), prs de 100 km plus au
NW. L'ge mesur estde 15 370 B.P. 1414).
Ces datations trs proches, provenant pourtant de deux sites trs loignits l'un de
l'autre, peuvent doncse transposer auxcrotes calcaires sur les olianites, d'autant plus
que les ges s'intercalent entre ceux des bulimes
situs au-dessus et au-dessousde cette
croite.

Le dernier echantillon dat estun nodule carbonat (poupe calcaire) qui provient

dun vertisol calcique (profil LEP 6) au sein de la doline sommitale de l'le Leprdour.
&lige mesur estde 930 B.P. (1418)confirmant l'kvolution toujours actuelle
de ce sol.

163

2.32

Corrlations entre datations terrestres et pisodes marins

Alors que la limite Pliocne - Plistocne date de 1 800 O00 annes, les seules
datationsabsolues possibles au14C d'objets terrestres (matire organique, ou
noformations carbonates) portent
sur une dure maximale de30 O00 ans,car au-del, la
mthode comporte une incertitude trop grande. Les vnements intenses
les plus rcents
sont souvent trs brefs, mais laissent une empreinte maximale dans le paysage. La
remonte dans le temps se traduit souvent par une perte d'information, aussi nous
focaliserons notre attention sur la partie la plus rcente du Plistocne.

Les pisodes climatiques majeurs ayant affect la terre durant le Quaternaire sont les
grandes glaciations. Leur rpercussion s'est traduite en Nouvelle Caldonie par un
abaissement du niveau de la mer, provoquant une mersion du rcif
corallien, et
interrompant l'dificationdu rcif barrire (COUDRAY, 1977). A ces phnomnes majeurs
touchant le milieu marin ou ctier, il est parfois difficile de faire correspondre les
vnements ayant affect les formations superficielles terrestres.
Pour mieux comprendre les phnomnes ayant touch les formations superficielles
terrestre de la Grande Terre, il convient d'largir notre champ d'tude un ensemble
rgional beaucoup plus vaste. Les phnomnes climatiques ayant affect la Nouvelle
Caldonie durantle Quaternaire peuvent aisment tre relis aux vnements qu'a subis la
rgion du NEde l'Australie dans leNord du Queenslandet qui offre des
sites d'tude trs
favorables. Cette rgion se situe, en effet,
la mme latitude que la NouvelleCaldonie,
mais 1500 km plus l'Est. Les conditions climatiques sont trs semblables
celles de la
Grande Terre : une bordure ctire troite soumise aux vents alizs du SE et une
pluviomtrie forte de 2500 mm/an,une chane de montagnes oriente NW - SE
paralllement la cte, ne dpassant gure1500 m d'altitude et, sous le vent
de laquelle,
s'talent des plaines alluviales donnant
sur le grand bassin artsien du centre australien ou
dans le golfede Carpentarie. Sur ce versant
SW, la pluviomtrie est infrieure ou gale

1000 mm/an.
L'enregistrement climatique le plus important a t ralis
par
KERSHAW
(1974) qui
a tudi et dat des sdiments organiques dans des lacs de cratre sur la plateau
&Atherton situ dans la chane montagneuse entre Cairns et Townsville au NE du
20 et 22"s. Les
Queensland par17" de latitude Sud, la Nouvelle Caldonie se situant entre
datations, couples une tude palynologique, font tat des changements intervenus dans
la vgtation bordant le lac (Fig. 64). L'interprtation des frquences de pollens des
diffrents taxons reprsentatifs d'un type d'association vgtale (taxonssclrophylles,
angiospermes de fort humide, gymnospermes de fort humide etc...) a permis d'tablir
une courbe de pluviomtrie (Fig. 65) concernant les 120 O00 dernires annes. Les
fluctuations luviomtriques concordent avec les tudes palynologiques menes par
VAN
den W A R S 1991) sur des carottes de roches sdimentaires marines
au SE de l'archipel
indonsien, en bordure du continent australien. Cette courbe s'accorde avec la succession
des phnomnes rgionaux ayant eu cours, que ce soit en Australie tropicale, en
Papouasie Nouvelle-Guine ou en Nouvelle Caldonie
; elle s'accorde galement avec la
courbe des tempratures tabliepar COVENTRY et al. (1980) grce aux mesuresde
des carottes prleves dans
l'ocan Indien ou dans l'Atlantique Nord.

La priode tudie dbute 120 O00 B.P. par un maximum pluviomtrique


correspondant la priode inter-glaciaire Riss-Wrm et qui alevu
niveau marin s'lever
au minimum +5,00 m au-dessusdu niveau actuel dansle Pacifique Sud-Ouest(BLOOM
et al., op. cit.).En Nouvelle Caldonie, cette priode est caractrise par la construction
du rcif de -40 -11 m et par une pdogense active, avec une karstificationdes dpts
oliens (Eolianitesl de l'le Moro) miseen place durant la priode glaciaire prcdente
(COUDRAY, 1975), ou une ferritisation indirecte des glacis et des terrasses l'aval des
massifs ultrabasiques(LATHAM, 1986).

165

Entre 120 O00 et 85 O00 B.P. une priode plus aride correspondrait la mise en
place des olianites (Fig. 56) de laphase 2 sur les les Hugon, Isi et N'Duku
(COUDRAY, 1975). La mise en place de ces olianites durant une phase rgressiveest
galement confirme par BALTZER et DUGAS (1977). Leur installation a t rendue
possible grce l'importante et rapide transgression durant l'interglaciaire Riss-Wrm,
priode trs favorable aux sdimentations littorales
laetformation des plages, suivie par
le recul rapide du niveau marin, laissant
la disposition des vents une importante quantit
de sdiments terrigneset bioclastiques, peu stabiliss par une faible couverture vgtale
(FAIBRIDGE, 1970). Selon ce dernier auteur, ce n'est pas tant la prsence d'un climat
aride qui conditionneces dpts oliens, mais la ncessit d'une longue saison sche.
Entre 85 000 et 80 O00 B.P. une priode un peu plus humide se traduit par une
faible karstification et une pdognse faible.
Entre 80 O00 et 18 O00 B.P., une phase rgressive trs importante fait abaisser le
niveau de la mer jusqu' 120 m sous le niveau actuel vers-18 O00 ans, o se situerait la
phase paroxysmale de la glaciation du Wrm (LALOU et DUPLESSY, op. cit.). Le rcif
merg est attaqu par l'rosion. Dans la rgion, les traces de cette glaciation sont
nombreuses. En Nouvelle Guine o denombreux sommets dpassent 4000 m
d'altitude, l'tendue des glaciers tait de 2000 km2, alors qu'ils ne couvrent plus que
8 km2 aujourd'hui, cantonns au sommet du Mont Jaya culminant 5030 m. La ligne
neigeuse tait situede 1000 1500 msous le niveau actuel (BOWLER et al., 1976). Les
glaciers auraient atteint leur maximum vers 17 O00 B.P.. A ce moment, au NW de
l'Australie, une grande partie du plateau continental aujourd'hui immerg
tait merg,
~

~~

Lgende de lafigure 64 : Sites d'tude et manifestations des paloclimats quaternaires.

A ETUDE DES SITES GLACIAIRES


Environs deMonts Jaya (5030 m) et Wilhelm (4694m)
Donnes de BOWLER et al. (1976) reprises parWEBSTER et STRETEN (1978)
CAROTTAGES DE SEDIMENTS MARINS
Etudes palynologiques effectues par
VAN der KAARS (1991)

CAROTTAGE DE SEDIMENTSLACUSTRES
Etudes palynologiques de KERSHAW (1974) dans le cratre de Lynchs
et aux environs
AUTRES SITES AUSTRALIENS(BOWLER et al., 1976)
Seuil Sahul : carbonates mergs
Embouchure de la n'vire Fitzroy : rgression de la mangrove
Gorfe deCarpentarie : mersion du plateau continental, dpts vaporitiques
Plateau de Kimberley : alignements anciensde dunes fossiles
IIe Melville : nids d'oiseaux de fort humide

VANUATU
Cte Ouest de l'le de Mulekulu, Lambubu Bay : vertisols gypse et carbonates (PODWOJEWSKI et al.
1986)
NOUVELLE CALDONIE
Rcifs coralliens surlevs (CABIOCH, 1988)
Baie de St Vincent : olianites (COUDRAY, 19761, brches et coules boueuses (BALTZER et DUGAS,
19771,
Mamis de Mam : rgression de la mangrove(BALTZER, 1970)
Cte ouest : crotes calcaires sur roches basiques (TERCINIER, 1962), vertisols gypse (PODWOJEWSKI
1984, 1988), vertisols de hautesterrasses alluviales carbonates (LATHAM, 1986 : ILTIS, 1989).

comme l'attestela prsence de gastropodes littoraux trouvspar -132 m. Ce plateau est


recouvert de crotes calcaires continentales (caliches ou kankar) indicateurs, selon
BOWLER et al. (19761, d'me pluviomktrie comprise entre 156 et 550 mm/an, bien
inferieure la pluviomtrie actuelle. Dans le golfe de Carpentarie, alors totalement
merge, un bassin endorique a pig des sdimentsen partie vaporitiques faiblement
sal&, mais preuve indiscutabled ' u climat bien plus see que
le climat actuel.
En Nouvelle Caldonie,la brchification des olianites s'est produite durant toute la
priode skche et froide prcdant le maximum glaciaire ; cette @riode proche du
maximum glaciaire correspond kgalement la noformation de carbonates en nodules
bien indurs dans les cslluvions de flyschs et de piridotites ainsi que dans les terrasses
alluviales anciennes (moyenne terrasse). Le probl6me de la contemporaneit6 entre
ipvoqus
l'tablissement de cette terrasse alluviale les
et carbonates qu'elle contient seront
dans le paragraphe suivant.

Piwiometrie

(mm

Figure 45 : Variation de la pluviomtrie durant le quaternaire ecent aux environs du cratre de Lynch NW de l'Australie - (d'api-& KERSHAW, 1974).

La p%sde entre 18000 et 5500 B.P. est compriseentre la fin de la derni6re phase
glaciaire, correspondant au maximum de la regression marine, et le maximum de la
transgression marine du Flandrien, atteignant 156 m au-dessus du niveau actuel,qui a
suivi. Cette priode correspond une augmentation rapidede la temperature
conjointement i celle de la pluviomtrie (Fig. 64). En Nouvelle Guinke, la regression
glaciaire aurait dipbut entre 15 O06 et 14 006 B.P. comme le montrent les sdiments
prlevs dans les lacs et les tourbi6res qui sesont forms dans les moraines lorsdu recul
des glaciers ; cependant d'autres avances plus petites
se sont produitespstkrieurement,
car l'avanche maximale d'un glacierest fonction dela rsultante entre des tem 'ratures
basses et des prcipitations plus abondantes durant
la fin de la p&iode glaciaire BOWLER
op. cit.). En Nouvelle Caldonie durant le dbut de cette priode glaciaire,
on peut noter
l'installation d'une crote calcaire au-dessus des br6chesd'olianites, ou sur les flancs
des collines de flyschs ou de basaltes.

F"

Au maximum de la transgression flandrienne correspond galement une


pluviomtrie plus importantequ' l'actuel. Cette pluviomtrie importantea 6tendu la fort
pluviale la partie nord de l'Australie, o d'anciensnidsreliquesd'oiseaux
caractbristiques de ces forts humides ont t trouvs dans l'le Melville, qui en est
actuellement dpourvue ; elle a galement tendu la superficie de la mangrove
l'embouchure de la riviere Fitzroy (NW Australie) en lieu et place du tanne sursal
prsent actuellement (BOWLER op. cit.). En Nouvelle Caldonie, les carbonates en
volumes pulvrulents, prsents dans les vertisols de la squence de la Tamoa (Fig. 62,
chantillons n"3 et 4 , sont contemporains de cette priode humide, tout comme les

167

bulimes de l'le Hugon, prsents dans la brche au-dessus des niveaux encrots des
olianites. Cette priode correspondrait peut-tre
l'tablissement de la terrasse alluviale
rcente.
Enfin la priode allant de 5500 B.P. ci nos jours est marque par une lgre
rgression marine qui correspond au rajustement isostasique aprs la transgression
flandrienne. Le litvif des rivires dela cte ouest de la Grande Terre est 2 m sous le
niveau de la terrasse rcente, comme dans la Tamoa ou la Oua-Tom. Cette priode
correspond galement une lgre baisse de la pluviomtrie et des tempratures. La
terrasse alluviale rcente est alimente
en matriau lors des dpressions cycloniques.

D i f f 6 r r n c a de trmperatura
'41

( O c )

-84
O

IO

12

14

16

18

20

22 24

26

Figure 66 : Variation de la temprature durantle Quaternaire rcent par rapport aux tempraturesactuelles.
Donnes tablies par WEBSTER et STRETEN (1978) pour les Hauts-Plateauxde Nouvelle Guine.

2.4
RECONSTITUTION
PALEOGEOGRAPHIQUE
OUEST

DE LA C T E

En retraant l'histoire du paysage de cette cte ouest, on peut reconstituer les


phnomnes de morphogense et de pdogense qui se sont succd pour aboutir sa
dfinition actuelle.Avant d'tablir cette reconstitution, il convient de dfinir les diffrents
mcanismes misen jeu dans la formation du model.
2.41

- Rappel des pricipaux mcanismes dela

morphogense

L'rosion est un facteur dterminant de la morphogense. Elledpend


essentiellement de deux paramtres : la pluviomtrie et la vgtation. La pluie est un
facteur actif. Elle intervient la fois parson intensit et son nergie cintique.
L'agressivit climatique crot avec
la pluviomtrie, mais ne tient pas compte
de l'intensit
des pluies qui est une donne fondamentale.
La vgtation estun facteur de rsistance
l'rosion par la protection qu'elle assure au sol. C'est le pourcentage
de recouvrement par des arbres ou des gramines - qui dtermine la protection contre l'rosion (ROOSE,
1973).
Ces donnes permettent d'tablirun quilibre climatiqueo, sur une topographie
donne, l'rosion dpendra de l'quilibre entre l'agressivit climacique et l'tat de la
vgtation (WISCHMEIER et SMITH, 1960). Les rgles de LANGBEIN et SCHUMM (1958)
et WILSON (1973) dfinissent une valeur critique des prcipitations, lie
la temprature,
qui correspond au niveau maximum de l'rosion. Sous ce pic,
la pluviomtrie dcrot et
l'nergie dispense par l'eau diminue. La comptence des rivires devient insuffisante
pour transporter les matriaux sur de grandes distances. A l'inverse, les valeurs de

pluviomtrie suprieures ce pic engendrent une couverture vgtale plus importante qui
protege le sol de l'krosion. Les rivires ont une grande competence, mais les charges
solides sont faibles.
Les donnes pluviomtriques et la vgtation ont et soumises A des grandes
fluctuations en Nouvelle Caldonie durant
le Quaternaire.
plwviom6trie absolue n'est pas toujours une reference valablepour
l'agressivit climatique. Il faut tenir compte
de l'intensit de ces pluies et du
contraste saisonnier. La Nouvelle Caldonie est situe en zone tropicale. La rpartition
des pluies y esttrs contraste et la rgion est soumise
ii un double r6gime : d'une part i
celui des dpression polaires, qui affectent
surtout le sud duterritoire, parun rgime de
pluies d'hiver, d'une intensit6 gnralement limite, et d'autre part au r6gime des
dpressions tropicales evoluant durant l'et austral, naissant dans
la zone quatsp-iale,et
qui peuvent voluer en cyclone. Selon WEBSTER et STRETEN (1973, ces systi3mes
dpressionnaires organiss sont responsables de la majorit des prcipitations de la saison
humide, lesquelles sont intenses et brutales. Les cyclones se dveloppent lorsque la
temgkrature de l'eau de mer est suprieure
26C. Br durant lap(?ride glaciaire rcente,
la ternp6ratu-ede l'eau a baiss de
4 5C dans la zone 6quatoriale proche la
deNouvelle
Guine oc naissent les cyclones, entrainant une baisse de leur activit et de leur
frquence. En Nouvelle Caldonie, situ&
ii l'est du continent australien, donc l'abri des
courants froids remontant de l'antarctique, la baisse ladetem@rature deseaux n'ktait pas
trs prononce ; le dplacement et le nourrissage de ces cyclones, bien que moins
. s forcmentbloqu.
sont les acteurs des principales transformations morphogntiques
du paysage actuel. A titre personnel, jlai observ une accumulation
de sable fin sur une
paisseur de 20 cm au niveau de la terrasse alluviale rcente de La Iouanga (Kaala
Gomen) durant le passage du cyclone Gyan dans la nuit 24
du au 25/12/81. Les cyclones
peuvent galement provoquer des loupes de glissementdes
et coules boueuses mme
sous une vgtation trs dense (fort humide), comme on
a pu l'observer sur les flancs
des Monts Koghis (La Dumba) aprs le passage du cyclone
h e (janvier 1988).

La vkgitation joue un rle fondamental dans la protection du sol. Dans le cas


$lune couverture vkgtale totale, la nature de la roche
n'a qu'me influence minimesur les
charges solides des rivires (COVENTRY et al., 1980). Or, en Nouvelle Caldonie, la
densite des peuplements vgtaux et ses
taxons sont trs lithodpendants ; la nature de la
roche, et donc du sol, intervient directement
SUT les phhomenes rosifs, surtout en cas
de rupture des grands quilibres climaciques.A l'heure actuelle, les chargessolides des
rivires de la cte ouest, aprs le passage
des depressions tropicales, sont essentiellement
dues l'rosion des "formationsii charbons'' - homis les dblais des mines de nickel(DANLOUX, 1987b), dont la couverture vkgtale esttrs dgrade et oli les sols acides
n'offrent qu'une faible stabilitk structurale.
Ainsi, une rduction de moiti de la pluviomtrie actuelle - comme durant la
derniere priode glaciaire- aura beaucoup plus d'effetssur la cte ouest, la plus sche
de
la Grande Tenre, que sur la cte est, et faible altitude plutt qu' une altitude 6leve.
LATHAM (1986) a bien dkmontr quesur les massifs de pridotites, les effets
de l'rosion
mcanique rcente tait bien plus actifs sur les flancs aval des s
massifs,
ila pluviosit est
faible, que sur les parties
amont.
Les modifications du couvert vgtal peuvent galement tre engendres par
l'action anthropique. En Australie, les variations des taxons forestiers citesen rfrence
pour les tudes des modifications du climat, par ledebiais
la palynologie, auraient pu
tre
perturbes par l'action de l'homme, en particulier ar les feux. Or sur ce continent, la
prsence humaine remonte prs de 40 000 ans COVENTRY et al., 1980) au lieu de
seulement 4000 ans en Nouvelle Caldonie (FRIMIGACCI et MAITRE, 1981). L'action
anthropique en Nouvelle Caldonie n'est donc que trs recente.

169

A ces donnes que sont la pluviomtriela et


vgtation, il faut rajouterla pente et

les fluctuations du niveau de base.


Le schma thorique voudrait que durant la phase transgressive s'tablisse
l'alluvionnement, alors que la phase rgressive correspond au creusement. Ce systme
est oprant en Afrique du Nord (MOREAU, 1981). En mme temps, dans les zones
tropicales une priode pluviale cdncide
une transgression,et une priode interpluviale

une rgression. Dans les plaines de la cte ouest, ce schma est complexe,
et globalement
l'inverse du schma thorique.
En effet, en Nouvelle Caldonie, il faut sparer
la chane centrale, qui alimente en
matriaux la plaine alluviale, de la plaine alluviale au sens strict (Tab.
XXXV).
Lors de la priode interpluviale correspondant au glaciaire, les rivires continuent

creuser dansla partie amont, que ce soit dans


la chane centrale ou au niveau des massifs
de pridotites, peu affects par les changements de vgtation. Ce creusement n'est pas
tant provoqu par l'abaissement du niveau de base par l'effet eustatique, que ar le
surlvement continu de la partie centrale de l'le par isostasie (LATHAM, 1986 . Par
contre, la base de ces massifs, la dgradation du couvert vgtal est importante, les
flancs aval des massifs de pridotites ainsi que les reliefs
de faible altitude, situs le long
de la plaine ctire (basalte, flyschs, etc...), sont rods. Dans les plaines alluviales,
lorsque les cours d'eau perdent leur comptence, il se produit
un alluvionnement massif
au niveau de la la rupture de pente. Malgr l'abaissement du niveau
de base, pouvant aller
jusqu' 120 m, les rivires n'incisent que leurs propres apports latraux
(ILTIS, 1989).
Au contraire, durant lepluvial, alors que le niveau marin est haut, la dissolution du
massif de pridotites est maximale provoquant les niveaux d'aplanissement
; les charges
solides des rivires sont rduites et l'alluvionnement s'opre principalement dans les
zones estuariennes en particulier durant les cyclones.

Tableau XXXV : Correspondanceentrelespisodesclimatiques


morphogense.

et lesprincipauxpisodesde

Chane centrale

.+

HAUTNIVEAU
MARIN
REGRESSION
INTERPLUVIAL .+ BASNIVEAUMARIN
PLUVIAL

+ Dissolution,
aplanissement

.+I

Erosion,

I creusement

Alluvionnementmassif

TRANSGRESSION

2.42
Lareconstitutiondesphnomnespalogographiques
cte Ouest (Fig. 67)

de la

LA SITUATION ANTE-PLEISTOCENE
Sur les formations basiques de
la cte ouest et en particulier
les basaltes, sensibles
l'rosion mcanique,un pisode polycyclique d'aplanissement datPliocne place cette
surface infrieureen position dominante par rapport aux surfaces plistocnes. Ce niveau
se raccorde nettement avec les surfaces infrieures des massifs de pridotites (ILTIS,
1989) et se prolonge par les surfaces d'aplanissement intermdiaires
des sries volcanosdimentaires de la chane centrale. Cette pnplnation est particulire, car contrairement
une volution dansle cadre d'une situation tectonique stable, les pentes des ensembles
talwegs et interfluves augmentent sensiblement de l'aval vers l'amont.

170

TERRE ( Nowells Calidonie 1

MER ( N.C.) NIVEAU MARIN

40 - I l m.
n r t r u c t i o n du r k c i f

MISE E N PLACE DES i O L I A N I T E S


I

Cimantationderdalianites

1
I
I
I
I
I
I

t
"crott~fact~an"partielle
suivie d ' u n r ' b r b c h i f i c a t i o n

+
I

Briehification

I
ACHkVEMENT DU COLLUVIONNEMENT
Corbonisatuon das colluvions ( D 2 . D 3

O2

G o l f e de Carpsntarie d m e r g i ,
s a l i n i s o t i o n des bassins

drosion d u platier

Emersian du plateau c o n t i n e n t o l

korrtisation
Etolemant d a la eorbonation des olluvians
( D 4 DI21

creusement des

s e u i l~ a ~ u ~ , " s r o t d t o c t i o n ~ '
duplateau

B r i c h i f i c a t i o n d e s 6OulliSs bouauses
( 07,D I 1 1

niveau ?I-126 m.

17000 Avanceemuximaledes
Dl3

Dl41

glaciers wn Rdouvmlle Guinda


Encrotements

Creusement

construction

massifs

15000

D i b u t d e lardgreasion

14000

des glaciers

d s la t e r m a s e a l l u v i a l e

moyenne dbs que l a w d g i t a t i o n rp1couvre


l e s versants e t l i m i tIe' d r o s i o n

"' Dissolution de la crote calcaire


037

Mongrove dons i ' . s t u a i m


e t du

de l a riviAre F i l z r o y

4oriet

g y p s e ( D 15 1

Nidsfi'oisaauxde

Remontdedelanappe.rodistribution

h u m i d es u rl ' l aM e l v i l l e

d u gypre et des wrbonatas ( D 16 e t D 17 1

Creusemant de

lo terrasae r d c e n t e

S~DIMENTATION

ESTUARIENNE

Fonctionmament de la dolinedsLepredour(0E

"'Persistance de lo dissolution du gypae


et de l a crote c a l c a i r e

ans

F i g ,67

lo3

Schema synthhtique de la datation de diff8refl?s,Bv'enemanPs, principalement


geomorpholqiquas l i i s au pal6oclimat dans la region de la Nouvelle Caldonie
e t de I ' A u s t r a l i e

171

AU PLEISTOCENE INFEREUR
L'tagement des terrasses est bien visible lasur
cte ouest grce une plus grande
disposition des matriaux durant les priodes interpluviales, mais aussi du rejeu de
certaines failles longitudinales, comme l'accident ouest Caldonien.
Sur la cte SW, les
terrasses trs anciennes sont
peu visibles, de mme que les glacis, mais rgle
la gnrale
veut que les sols de ces niveaux du Plistocne infrieur soient assez volus (prsence
de kaolinite) et que les glacis soient surtout tablis partir de roches trs acides, peu
altrables (Oua-Tom). Les sols sont de type ferrallitique (terrasses de Gama sur la
Iouanga) ou de type luvisol-planosol (RPF, 1990) Oua-Tom. A cette surface peut
galement se raccorder la terrasse suprieure delaOua-Tom caractrise par la
cimentation ferrugineuse des alluvions de l'infrasol,
ce qui traduit une longue priode
hydromorphie temporaire, caractristique d'un climat plus humide et/ou
d'un niveau de
base plus lev que l'actuel. Ce cuirassement a galement t observ par LATHAM
(comm. pers.) dans certains sytmes colluviaux
au pied des massifs de pridotites.
AU PLEISTOCENE SUPEREUR
k s organisations colluvio-alluvialesde la cte Ouesto se droule notre tude,se
sont pour la plupart formes durant cette priode.

Priode correspondantla phaseglaciaire (Wrm)


Si on peut estimer quela formation des olianites concide le dbut de laphase
rgressive suivant le niveau +120 O00 ans, on ne possde aucune donne qui puisse
nous renseigner sur l'ge des formations colluvio-alluviales.

I1 est prsent certain que les accumulations colluviales, donnant par la suite
naissance aux vertisols, sont antrieures aux phases alluviales.
Les nodules des vertisols
calci-magnsiens, situs dans les zones colluviales, ont des limites souvent progressives
avec les argiles encaissantes, sont polyphass et se sont indiscutablement forms "in
situ", en plusieurs tapes, vraisemblablementper
uscencum, partir d'eaux circulant dans
la frange altritique du sol (Cf 8 4.3). Les datations des carbonates donnent des ges
voisins de 28 O00 ans, antrieurs aux ges relevs dans les terrasses alluviales qui
s'talent jusqu' 18 O00 ans, tout comme s'talela priode sche prcdantle maximum
glaciaire. Cette antriorit peut tre due la dgradation du couvert vgtal. La
pluviomtrie tant beaucoup plus faible le long de la cte quela dans
chane centrale qui

dispense l'essentiel des matriaux alluviaux, lors d'un changement climatique favorable
l'rosion, la zone ctire sera donc la premire touche. Ces accumulations ont pu
s'tablir selon deux vagues successives : durant la phase initiale de rgression entre
120 O00 et 85 O00 ans, puis dans une seconde phase entre 80 O00 et 18 O00 ans. Nous
reviendrons plus en dtail sur la datation des vertisolsledans
chapitre 7.
La nature des matriaux fournis par l'rosion des roches basiques, comme les
basaltes ou les flyschs, estpeu propice l'accumulation de glacis colluviaux, aussileur
tendue demeure-t-elle limite. Des accumulations actuelles sont observables
au pied des
massifs de forme concave pente raide comme Kaala-Gomen (PODWOJEWSKI et al,
1983) ou au pied du massif situ sur le flanc gauche de la rivire Tamoa dcritsdans le
chapitre 4- 2.1 (BEAUDOU et al., 1983). Ces matriaux sontfins, de la taille de sables et
de graviers, compossde minraux altrables comme les feldspaths et les pyroxnes
; ils
reposent parfois sur un niveau ancien riche en smectites. Ainsi, en raison de leur
altrabilit et de leur taille favorableau transport, peu de matriaux anciens drivantde
l'altration de roches basiques sont visibles proximit de la chane centrale. Par contre,
ces accumulations anciennes ont adoucila plupart des versants situs proximit de la
cte. Ainsi, les versants aux pentes dont la dcroissance la
estplus rgulire possdent-ils
souvent lessols les plus profonds leur base (Fig.68).

172

I
NW

SE

Station

NO Djivold

Altitude (ml

BeauprQ

II
NW

ESE

A l T l t u d e (rn)

100

50

0.5

1,5

?.Km

E V ~ L U T I O NDU RELIEF SUR BASALTE PAR 2 COUPES P A R A L L ~ L E S


:

I est distante de Io mer de 2 K m


II es1 distante d e lo mer de 4 K m

gisementde
6

gypse

gisement de gypse locolts6

Figure 68 : Comparaisons entre deux coupes pmdl6les au littoral sur relief basaltique effectuks dans la
region de Poya-Beaupe, soulignant la p6npli5nation importante en bord demer, avec pritpdrmce de la
$dogense sur la morphogenese, approfondisement des sals et installation des veflisols gypse

Dans les niveauxcorrespondant B la ter


e alluviale moyenne (ILTIS, 1989)
ou la haute terrasse (LATHAM, 19861, les nodules carbonates magnesiensdes vertisols
hypmagnsiens, contrairement aux nodules calciques dcrits prcedemment,sont trs
arrondis, parfois silicifies, bien individualises dans une matrice argileuse o se
concentrent kgalementdes galets de p&ridotites.Lew morphologie peut faire douter du
caract&-eautochtone de ces carbonates. Actuellement, ceux-ci sefoment "insitu", dans
les horizons d'altkration des serpenthites, en amont des formations alluviales. Leur
allochtonie signifierait qu'il n'existe qu'un tres lger dcalage entre leur ge et
l'ktablissement des terrasses alluviales drivantde pridotites et serpentinites. Eneffet, la
neoformation de ces carbonates hparfir dkne eauPoide, dam un nzilieu conqin, comme
le suggre LATHAM (1986) n'est gure compatible avecun climat plus secque le climat
actuel, avec niveaude base plus bas de120 m, alors qu'aucune nappe aquifre n'a
pu tre
localise actuellement au sein de ces terrasses. Les valeurs du 6180 des carbonates
varient principalementen fonction des rapports @a/Mg des carbonates, occultant par
lmme l'interprtation fonde sur les valeurs de tempratures (Fig. 69, Tab. XXXVI).
Seuls des apports massifs de matriaux, durant des crises paroxysmales, ont aid
l'tablissement de ces terrasses et sans doute des carbonates, lesquels sont souvent
loealisks dans les chenaux forte knergie parcourant le niveau de terrasse.
Ce fait est confirmpar la datation des brchesd'rosion affectant les olianitesqui
fournit des ges entre 18 000 et 22 O00 ans et m6me d'avantage (> 30 O00 ans). A
l'origine, COUDRAY (1975) avait 6mis l'hypothse d'un rkgime hydrique plus humide
pouvant provoquer l'arrachement etla korganisation des olianitessous forme de brche

173
Tableau XXXVI : Compostion isotopique de quelques accumulations carbonates.

No
d'chantillon

D3 (Tamoanol)
MER70.1 - P
D2 (Tamoa no2)
MER 70.2 - P
Dl6 (Tamoa n"3)
MER 71 - P
Dl7 (Tamoa n"4)
MER-72.1 - P
Dl2 (Tamoa no$
MER 72.2 - P
D 14
PoY5-P
Dl 3
LEP 31.2 - P
Dl8
LEP 6.4- P
D l 0 - BOU 950 - L
'

6 6 - BOU 420 - L
D8-P.G.60-L
D4-LO2-L
D5 - L.O. 8 - L
D3 :numro de rfrence du tableauXXXN et de la figure 63, classification en fonction de l'ge:
MER 70.1 : numm de laboratoire : L : Latham (1986) ; P : Podwojewski (analyses effectues au laboratoire
ORSTOM de Bondy par M. Fournier, 1991).

32

R"2 = 0,946

30

28

26

24

. . . ....,

. . . . ...,
1

. . . ....,
10

. . , ..I
1O0

Figure 69 : Relation entre les valeurs de bl80SMOW et le rapport CaOFIgO des carbonates

174

mais BALTZER et DUGAS (1976) ontconstat que la prsence d'aetapulgite etde halite tait
incompatibles avecune pluviomtrie eleve,et que cette @riode devait &re le thtrede
pluies violentes et intenses qui, i la faveur d'un couvert v6getal fsntementdiigradk, Omt
particip la formation des accumulations alluviales correspondant ti cette terrasse
moyenne.
La formation de ces sols argileux 6 smectites s'est vraisemblablement droule
durant toute la periode sche, correspondant i la glaciation du Wiirm. L'volution
p6dologique se serait faite sur une courte dur& 1'kchelle gologique, comme le
suggrent RUELLAN (1971) et MOREAU (1981) pour les sols h smectites sur terrasses
arm. Cette @riode &Che, qui s'est tout de m6me tal& sur prs de 60 O00
ans, a et6 tout 2t fait favorable 6 la stabilit6des sels comme la halitedans les &olianites,ou
les sulfates dansles vertiisds. Dans la plaine alluvialede la Oua-Tom, oudans la vallede
la Iouanga, ti Kaala-Gomew, la prsence de gypse n'a te obsemke que dans la seule
terrasse moyenne smectites (PODWOJEWSKI et al., 1983 ; ILTIS, 1989), alors que les
vertisols gypse occuperaient en partie la terrasse ancienne de la rivire Tamoa,
ou celle
de la rivire Pouembout (ILTIS, comm. pers.). Qu'il s'agisse de terrasse ancienne ou de
terrasse moyenne, toutes les observations confirment la presence
de gypse exclusivement
au sein de sr~rjf^acespplkisstocenes.

A la fin de la phase glaciaire, la remonte brutale des tem@ratures


et sans doute de
la pluviomtrie ne cdncide pas
avec une phase erosive comme pouvait laisser prsager
cette rupture de I'quilibre climacique. Au contraire, durant une priode situe vers
15 500 B.P., l'6tablissement des crotes calcaires sans remaniement a et encourag,
soit aux dpensde matriaux carbnats, comme sur les eslianites ou sur le flanc NE de
l'lot Eeprdour, soit partir des basaltes de la region de Poya o la croiite calcaire
pseudomorphose des racines.Les precipitations taient donc suffisantes pour provoquer
la dissolution des carbonates prexistants ou l'hydrolyse de mineraux primaires, comme
les feldspaths dans les basaltes, mais insuffisante pour liminer compltement les
carbonates du paysage. Cet encrotement se produit donc sous un couvert vgktal
appararnment continu et sans phase rosive majeure, signe d'une pluviosit peu
agressive. La Nouvelle Caledonietait alors soumise un climat de type mbditerraneen,
sous un rgime de dpressions polairesappontant principalement des pluies d'hiver. La
pluviomtrie tait sans doute imfkrieure la pluviomtrie actuelle, comme l'avait d6ji
suggrk TERCINIER en 1962, et vraisemblablement comprise entre 500 et 700 mm. Le
climat Btait identique celui prconis par BECH et al. (1880) pour les Bpigenses
carbonates de roches cristallines en Espagne. Ces mmes auteurs affirment par ailleurs
que, pour un dveloppement d'me crote carbonatke, il faut que le bilan pigniept5doplasmationJrosion soit favorable, la limite pluvismtriquesu@rieure 6tant difficile
dfinir.
Une pride transitoire succ2dant cette pkriode d'encroctement dkbute vers
15 000 B.P.par la reprise du regime des pluies d'et d'origine tropicale et s'tend
jusqu'6 la transgression flandrienne, vers7000 B.P.. Cette priode, favorable au
creusement de la terrasse alluviale moyenne concide exactement avec la priode dcrite
par MALEY (1982, 1983) en Afrique, et qui correspond l'tablissement des grandes
tendues de vertisols du Soudan et du Tchad lesquels sont en grande partie d'origine
alluviale. Le climat tait moins contrast qu'aujourd'hui, avec une pluviomtrie plus
rgulire, gouttes fines,une knergie faible des cours d'eau, un debit rgulieret lent des
rivires. En Nouvelle Caldonie, cette pkride semble cependant trop courte pour
provoquer lapdogen&e des vertisolset accumuler du gypse.

175

Priode allant de
la transgressionfimirienne nosjours
L'apoge de la trangression est comprise entre 5800 et 4500 B.P., avec un
maximum 5500 B.P., et un niveau marin + 1,50 m environ (BALTZER, 1970 ;
CABIOCH et al., 1989).
Cette priode correspondrait bien videmment un climat plus chaud, si l'on se
rfre l'Australie du Nord, la tem@ratw-e tait plus leve de +2"C, donc plus favorable
au passage des dpressions cycloniques provoquant une augmentation sensible de la
pluviomtrie (WEBSTER et STRETEN, 1978). Cette hypothse est vrifie dans cette rgion
par les tudes palynologiques de KERSHAW (1974) qui montrent l'extension d'une
couverture vgtale plus hydrophile que la vgtation actuelle.
En Nouvelle Caldonie,
cet optimum climatique correspondant la croissance maximaledes coraux aurait t
peut-tre plus tardif- entre 3000 et 4400 B.P. (COUDRAY et DELIBRIAS, 1972).
Sur le plan purement pdologique, cette priode correspond
- une lixiviation et un appauvrissement en argile des horizons de surface des sols
vertiques situssur la terrasse alluviale, et plus particulirement des vertisols sodiques et
acides ;
- l'altration pousse des rochesde la cte ouest, alors protgesde l'rosion par une
fort sclrophylle dont il ne subsiste plus que des lambeaux ;pars
- la dcarbonatation - dcalcification des crotes calcaires formes lorsde l'pisode
aride de 15 O00 B.P. Les bulimes situs dans les niveaux d'altration de la crote
calcaire, sur les olianites de l'le Hugon, sont dates
6550 B.P..

Les rpercussions de la transgression flandrienne sont galement trs importantes


pour la comprhension de la dynamique des vertisols
gypse de la rgion.Une hausse
des prcipitations conjugue la remonte du niveau marin a pour
effet de faire
remonter la nappe phratique dans toutes les plaines alluviales situes
faible
altitude. Dans la squence de la Tamoa, la remonte de nappe se traduit de diverses
manires :
- par la couche noire continue d'oxyde de manganse vers 1,50 m de profondeur
(squence de la basse Tamoa) marquant le toit de l'ancienne
aquifre*;
nappe
- par une redistribution des carbonates dans les horizons vertiques: des volumes
pulvrulents carbonats, qui ont t dats 5390 et 4150 B.P. dans la basse Tamoa, se
forment vraisemblablement aprs dissolution partielle de concentrations carbonates
prexistantes ;
- par la rorganisation descristaux degypse, selon toute vraisemblance contemporaine
de
celle des carbonates : les cristaux lenticulaires sont dissous lors de la remonte de la
nappe et recristallisentsous la formedamas sphriques**.
Dans la squence sur calcaire grseux de l'lot Leprdour, desconditions
d'hydromorphie affectentla partie suprieure des sols vertiques provoquant une
modification de la proportion et de la rpartition des oxydes de fer, l'hmatite rouge

* Actuellement, cette nappe n'a jamaispu tre observe l'occasion du creusement de fosses pdologiques
ou de forages, et ce mmeen saison humide.

** Ces amas sphriquesatteignent leur taille maximale dans desaires limitrophes du littoral marin. Dans
ces zones, la nappe phratique tait vraisemblablement saumtre aetdonc grandement facilit la formation
de gypse en grosses sphres deparfois 20 cm de diamtre, semblables des septarias dont les cristaux
s'organisent autour d'une lumire centraleet croissent rapidement du centre vers la priphrie. Ce sontces
gros cristaux qui ont fait l'objet des exploitations minires les plus intenses. Malgr cette localisation
restreinte, l'origine de ces gypses pouvant tre qualifie juste titre, au moins en partie, d'vaooritiaue, a
t tendue par les gologues toutes les cristallisations de gypse dans la rgion (Cf. 8 6).

176

faisant placei la goethite jaune. Ce changement a t enregistrk parles teintes descristaux


de gypse : rouges aucoeur et jaunes en p4riphr-k.
La 16gere rkgression faisant suite 4 la transgressionflmckieme abaisse le niveau de
base, ce qui provoque un enfoncement du rkseau hydrographique dans la temasse
alluviale rcente.
L'kvolution actuelle des paysages et des
sols sera discutke d m le chapitre7.

III - CONCLUSION
Les variations eustatiques ou les considkrations nkotectoniques montrentque les
argiles 21 gypse, dans le cas de l'hypoth5se de leur origine marine de type evaporitique,
n'ont paspu se former durant le Quaternaire.
Or, les argiles gypses sont des vertisols qui driventde l'altration de niveaux
colluviaux et alluviaux, lesquels se sont mis en place durant le Quaternaire, plus
prcisthent durant la pkriode s6che correspondant i la glaciation du Wiirm, entre
120 000 et 85 O00 B.$. puis entre 86 000 et 15 666 B.P. environ. Ces sols ont ensuite
kte remanies durant la transgression flandrienne, correspondant i une priode plus
pluvieuse, vers 5600 B.P..
La question de l'origine du gypse se pose : si les gypses ne sont pas d'origine
marine et vaporitique, quellessont les autres origines possibles? Nous allons A prsent
tenter de repndre cette question.

177

Prsentation du problme:
Les chapitres prcdents montrent que les accumulations argileuses gypse ne
constituent pas un d6pt c6tier continu d'origine marine. Bien que la plus grande
propoxtion du gypse cornue provienne des sols vertiques, il convient
de passer en revue
tous les modes possiblesde cristallisation du gypse,de les compareraux formations n6ocalkdoniemes pour en dduire l'origine la plus probable des gypses contenus dans les
seuls vertisols. Tous les sites gypse etudis, ou les sites dont les gypses ont t
analys& apparassent dans les figures
72 et 73.
Mis part le cas du gypse herit, l'origine du gypse reste essentiellement lie 3
ne du soufre, et ii sa concentration. En effet, le calcium, autre constituant
ncessaire la nofonnation de gypse, est abondant dans toutes les roches basiques dont
sont issus les vertisols gypse.
Les principales sourcesdu soufre sont:
la source continentale
par heritage
par dissolution- reprkipitation
par nofornation proximale
par noformation distale
la concentration des sulfates s'efectue le plus souvent par I'internaidiaire d'une

nappe.
la source marine

la concentration dessulfates s'efeclue le p l w souventpar voie vaporitipe

la source atmosphrique

la concentration par voie biochimique intervenant la fois dans le domaine continental et


dans le domaine marin &tier.

E CONTINENTALE
1.11

- La voie continentde par h6ri

La voie coneinerztalepar hritageconsiste dans l'altrationdune roche contenant du


gypse et de son transport l'tat solide. En raison de la forte solubilit de ce minral,
l'agent de transport est presque toujours le vent,
et les concentrationsde gypse s'oprent
gnralement dans les lieux dsertiques
sous forme dunaire. COUDRAY (1975) a dcrit et
cartographi des formations carbonates dunaires qu'il a qualifi
d'olianites sur la cte
ouest de la Grande Terre prs de la Baie de Saint Vincent. Mais, des apports oliens sont
dominante carbonate, et surmontent les formations gologiques de manire
indiffrencie. Tel n'est pas le cas des vertisols
gypse qui proviennentde roches mres
bien dtermines. De plus,
si la source carbonate tait bien exprime par la mise
ii nu de
la barrire corallienne et de son altration dans les phases rgressives des priodes
glaciaires, la source de particules gypseuses reste dans ce cas nigmatique. I1 semble
donc qu'un apport slectif des seuls gypses
soit hautement improbable.

179

1.12

- La voie continentale par dissolution-reprcipitation

La voie continentalepar dissolution-reyrcipitation consiste en la dissolution du


gypse contenu dans une roche et sa reprcipitation dans des zones plus en aval,
drainage externe plus faible. Cette voie est trs commune
en particulier dansles zones
subdsertiques comme par exemple en Afrique du Nord
partir d'une roche-mre
comme le Trias salifre.En Nouvelle-Caldonie, les relevs gologiques n'ont
ce jour
rvl aucune trace de gypse dans une roche-mre non altre sur la grande terre
(PARIS, 1981). La voie par hritage parait donc peu probable.
1.13

- La noformation proximale

La noformation proximaleou noformation directe est provoque par l'oxydation


mtorique en sulfates de
sulfures contenus dans la roche-mre, hydrolyse
des minraux
primaires et libration de calcium
sous forme cationique,et recombinaison de ces ions
en
milieu hydrat sous formede gypse. La noformation directe se ralise insitu, avec un
faible transport latral des solutions. Ce type de noformation a t adopt par
AKPOKODJE (1984), pour expliquer la gense du gypseet des carbonates danscertains
sols de la zone aride australienne. Deux exemples distincts de cette noformation
:
proximale peuvent tre donns en Nouvelle Caldonie
Des cristaux de gypse fibreux de 1 5 cm de long ont t dcouverts sur
les dblais d'une ancienne mine de cuivre dans la de
rgion
Poya (mine Honfleur).
Les sulfures (chalcopyrite associe de la pyrite) sont prsents en filons dans la
formation des basaltes. La prsence de gypse forms aux dpens d'un minerai
sulfur et carbonat, ne contenant pas de gypse l'origine, est relate par
NE'ITLETON et al. (1982) aux Etats-Unis.
Lors d'une expdition en 1988, M. MONZIER, gologue ORSTOM, a prlev
fait partie de
de trs nombreux cristaux de gypse sur l'le volcanique de Hunter qui
l'arc insulaire no-hbridais. Les cristaux de gypse sont translucides, en amas
automorphes de 1 3cm de long, agglomrs, tapissant une grotte sous coule
andsitique trs rcente. Cette le prsente forte
une activit volcanique secondaire
(solfatares) et les affleurements de soufre natif sont abondants (MAILLET et
MONZIER, 1982 ; LARDY et al., 1989).La Grande Terre ne possde aucune activit
volcanique, mme secondaire. Les missions de gaz sulfureux
et de cendres issus
de l'arc actif des Nouvelles hbrides sont isoles et trop loignes de la Grande
Terre (400km) pour affecter celle-ci faon
trs importante par le biais des arosols.
1.14

La noformation distale

La noformation distale ou noformation indirecte passe par plusieurs tapes :


oxydation des sulfures en sulfates solubles, concentration des sels par les eaux
continentales mtoriques dansles zones de bas-fond drainage rduit sous climatsec,
ou par l'intermdiaire d'une nappe phratique, puis une redistribution locale
selsdes
sous
forme de cristallisations de gypse. Les formations de gypse partir d'une nappe d'eau
sont frquentes dans les sols arides (POUGET, in WF, 1990 ; STOOPS et ILAIWI, 1981 ;
WARREN, 1982 ; AKPOKODJE, 1984) ; dans ce cas, le gypse est prsent sous forme de
pseudomyceliurn, en petits cristaux, sous forme pulvrulente ousous forme de crote.
Les cristallisations de certains volumes gypseux sphriques, de parfois plus de
20 cm de diamtre, stries d'accroissement, et en formede septarias (Fig. 70), dans les
plaines littorales duborddemercorrespondent
assez bienaux descriptions des
accumulations partir de nappes saumtres. Mais ce cas ne peut absolument pas
s'appliquer aux accumulations de gypse lenticulaires dans les vertisols sur pente (comme
ceux de Tiarpar exemple), o aucune trace de nappe aquifre, mme ancienne n'a pu
tre mise en vidence.

1%O

GYPSE D'ORIGINE CONTINENTALE


1. Gypse fibreux
Oxydation de sulfures, dblais de la
mine de cuivre Honfleur(Poya).

Qchelle X1

2. Gypse en m a s
oxydation de soufre duvolcan Hunter
~~

~~

X2

GYPSE DEMANGROVE
3. Gypse aciculaire
Origine kvaporitique, tanne du marais
de Mara (Moindou).

4. Gypse en trapzode
origine vaporitique et biologique
tanne dumuais de Mara (Moindou).

GYPSE DEVERTISOL
5 . Gypse lenticulaire bicolore
Squence SUTcalcaire grseux, doline
de l'lot Leprdour(Bouloupai).

X1
7

X2

6. Gypse lenticulaire
squence sur flysch et haute terrasse
alluviale deLa Tamoa (La Tontouta)

GYPSE DEVERTISOL

X1

Sequence sur flysch et haute terrasse


alluviale deLa Tamoa (La tontouta)
7. Cristaux agglomrs
niveau i concentration deMn02.

8. Cristau agglomrs
sous le niveaui concentration deMn02

x1
GYPSE DE VERTISOL
Sequence sur basalte. en bord de mer.
rgion de Beauprk, Poya.
9. Demi-concrtion sphrique avec
striesd'accroissementconcentriques,
petits cristaux dans la partie centrale de
la concrtion (haut de la figure).
Originelie unenappeaquifre.
probablementsaumtre,enrelation
avec la mer.

Figure 70 : Diffrentes formes de cristallisationsdu gypse en provenance de diverses origines.

181
Pour atteindre les importantes concentrations de gypse dans les vertisols
et
expliquer leur prsence l'aval des squences, la noformation indirecte peut
tre
reconnue l'origine de ces cristallisations. Si les minralisations sulfures sont
communes en Nouvelle Caldonie, elles demeurent nammoins extrmement
ponctuelles et n'ont pas pu approvisionner en soufre les vastes tendues de
vertisols gypse. Les roches fournissant la fois du calcium et des sulfates
ncessaires la noformation de cristaux
de gypse sont peu frquentes (Inventaire
minier du BRGM). La formation des basaltes peut renfermer des traces non
ngligeables de sulfures, comme la pyrite, principale source connue de sulfates,
et
contient galement des plagioclases, source de calcium.
Dans le cas d'une noformation distale, le gypse peutse former partir de
composants provenant de deux sources diffrentes: l'une fournissant le calcium,
l'autre le sulfate. Ce cas peut survenir aprsun mlange de matriaux comme au
sein d'une terrasse alluviale ou par l'intermdiaire d'une nappe phratique ayant
drain plusieurs types de matriaux diffrents. L'organisation des formations
gologiques tant parallle l'axe d'allongement de la Grande Terre et les cours
d'eau transversaux, les matriaux constituant les terrasses alluviales sontsouvent
polygniques. La nature des constituants principaux dtermine leur chimisme
(PODWOJEWSKI, 1988). Ainsi, dans une mme terrasse peuvent se ctoyer des
matriaux acides pauvres en calcium, issus des formations
charbon du Snonien
mais riches en pyrites et en barytine (Inventaire minier duBRGM) et des alluvions
issus des basaltes ou des flyschs, lesquels
sont plutt riches en calcium. Ces
mlanges peuvent gnrer des cristallisations
de gypse, alors que les sols en place
sur chacune des formations le peuvent difficilement.
1.2

L'ORIGINE MARINE
L'eau de mer contient environ 2,7
g/l de sulfates et0,4lg/l d'ion calcium.

La concentration par voie vaporitique

La voie vaporitique permet la concentration des sels marinset leur prcipitation


sous forme de gypse dans le cas classique du marais salant o l'on observe la
prcipitation d'une succession de sels en fonction de leur produit de solubilit ; les
carbonates cristallisent en premier, ils sont suivis par les sulfates des
puischlorures. Le
gypse prcipite dans de trs fines squences sdimentaires, soit sous forme parse,
gnralement au sein de couches organiques, soit sous forme de croites(DULAU,
rigides
1983). Ainsi le gypse peut-il tre observ en grandes quantits dans les lagunes, les
golfes sursals. Cet environnement peut tre continental dans les zones arides comme
les
dpressions fermes, les sebkhas, les salars etc.,.
Les argumentations pdologiques, gomorphologiques
et tectoniques plaident
en faveur d'une origine plutt continentale des vertisols gypse (Cf 8 5 ) .
Nammoins, il existe bel et bien en Nouvelle Caldonie des formations gypse
dont l'origine marine ne fait gure de doute. Une comparaison entre ces formations
et celle des vertisols exclut toute analogie possible.
Dans le marais littoral de Mara (commune de Moindou), l'extension des
terrains gypsifres est lie celle d'une couche rougeet plastique oxydes defer
amorphe et compose d'illite et de kaolinite (AVIAS, 1963 ; BALTZER, 1965). Les
cristaux sont trs localiss sur
la bordure orientale du marais, dans les 30 premiers
centimtres du tanne vif. Deux morphologies distinctes de cristaux de gypse
apparaissent :
- des cristaux aciculaires (Fig. 70) : les aiguilles ont une longueur de 1 3
cm et sont concentres dans la zone correspondant au maximum de salinit des
terrains saturs d'eau, leur origine est vraisemblablement vaporitique(BALTZER,
1965) ;

183

- descristauxlenticulaires
trapzodes (Fig. 70) : deformeplus
ramasse, de 0,5 1,5 cm, ils appartiennent au mme horizon que les cristaux
aciculaires, mais dansun milieu plus riche en matire vgtale noirtre.
Ce milieu
sensiblement diffrent pourrait expliquer qu'ils soient en partie d'origine
biochimique.
Une autre voie vaporitique affecte des amas gypseux pulvrulents en
couches de 1 10 cm d'paisseur, interstratifiesdansdesargilesde
dcarbonatation dansle fond de grottes dans la presqu'le de Npoui. Ces grottes se
sont crs dans des calcaires nognes et leur altitude ne dpasse pas quelques
mtres au-dessus du niveau
de la mer.

1.3

- L'ORIGINE ATMOSPHRIQUE

Les donnes du cycle atmosphrique du soufre (Fig. 71) d'aprs BERNER et


BERNER (1985) montrent queles concentrations de soufre dans l'atmosphresont loin
d'tre ngligeablesLa voie olienne sous forme d'embruns, d'arosols ou de particules
est prconise parde nombreux auteurs australiens,pour expliquer une grandepartie de
l'origine des sels solubles prsents dans les solsde ce continent (ISBELL et al., 1983).
Les teneurs en sulfates de ces embruns sont souvent nettement suprieures
celles de
l'eau de mer. De nombreuses sources de soufre non marines viennent s'ajouter aux
sulfates marinset contaminent ainsi les mesures
:
Le soufre anthropognique provient
de la combustion du soufre contenu dans
les combustibles fossiles en particulier aux abords des grands centres industriels.
Le soufre se transforme enSO2 et se trouve ainsi responsable des fameuses ''pluies
acides". Cetteforme de soufre peut difficilement affecter la Nouvelle Caldonie.
Le soufre biognique provient du dgagement
de H2S ou deDMS (dimthyl
sulfite - (CH3)zS) libres par la matire organique
en milieu anarobiquedans les
lagunes ctireset les marais,ou mme arobique parle mtabolisme d'organismes
marins de surface ou par les forts.
Le soufre d aux ruptions volcaniques peuttre important proximit des
volcans actifs de l'arc insulaire des Nouvelles Hbrides, mais leur part dans les
arosols de la Nouvelle Caldonie est trs rduite.
Le soufre dgag lors des feux de fort par la matire organique peut
difficilement alimenter les arosols de l'archipel nocaldonien
en raison de la faible
superficie relative de la fort par rapport
au domaine marin.
I1 en va de mme pour les arosols d'origine vgtale qui ne fournissent
qu'une faible contribution au soufre total.
1.4

LA CONCENTRATION PAR VOIE BIOCHIMIQUE

La matire organique ala proprit de concentrer le soufre, lment ncessaire


l'laboration des tissus animaux ou vgtaux. Ce soufre est contenu dans les sols et
prsent l'tat de traces, gnralement sousforme de sulfates dansles sols oxydants; il
peut provenirde diverses sources: roche-mre, mer, embruns, etc
.... Le rapport N/S des
horizons humifres est gnralement compris entre
6,6 et 10/1 (PROBERT, 1983). Ainsi,
les sols organiques situs dans les zones hydromorphes contiennent plus de soufre
(jusqu' 2000 ppm) que les sols drivant de basaltes ou de calcaires, eux-mmes
relativement richesen soufre (en moyenne300 et 800 ppm de soufre dans les horizons
organiques d'aprs WILLIAMS et RAUPACH, 1983). Lorsque la matire organique se
minralise, une faible partie de ce soufre rejoint la voie atmosphrique sousforme de
H2S ou de DMS, mais la majeure partie se minralise en sulfates.

184

En milieu reductem, riche en matire organique,


des bactries sulfato-rductrices
(Deszdfovibrio sp.) rduisent le soufre des sulfates. Celui-ci
p u t ainsi se concentrer sous
forme de pyriteou de greigite (DONER et LYNN, 1989). Ce phnomne est
trs classique
dans les marais chtiers,les mangroves ou les dkp6ts estuariews. Replaciisen conditions
oxydantes, les sulfures s'oxydent 6 nouveau en sulfates sous l'influence de bacteries
akrobies comme Thiobacillzs sp. (Fig. 72). Ces sols sulfats acides sont tri3 frquents
ou les polders (VIEILLEFON, 1977 ; VAN BREEMEN,
dans les anciennes mangroves
1982 ; MARIUS, f 985).
SE REDUCTRICE

Deszdfovibrio

PHASEOXYDANTE

Thisbacillm

Eau de mer
Jarosite

Fe 2+

Fe

,+
a

,
Gypse

Mackinawite
ferriques
Greigite
Oxydes
VAN BREEMEN, 1982)
Figure 72 : Formation du gypse par voie biochimique (d'aprs

BALTZER (1965, 1982) a dcrit dans le marais de Mara et surtout dans


l'estuaire de la Dumba des accumulations
de pyrite et de greigite dans des milieux
organiques, sals et fortement rducteurs. Dans la partie orientale du tanne du
maeais littoral de Mara, le gypse se rencontre dans deux niveaux su erficiels.Ils
ont en commun un pH acide (le plus acide de
tous les niveaux , un milieu
rducteur, un taux de satueation en selstrs eleve (le plus important de toute la srie
carotte).
Ils se distinguent. iI la foispar la morphologiedes ckstaw de gypseet par lem
composition. Les crbhux acicwlaires sont situs dans l'horizon le plus proche
de la surfacedam un environnement kche en fer amorphe, mais pauvre en matire
organique. L'origine de ces gypses serait kvaporitique.
Le% cristaux lenticwlaires et en trapimi'des sont situs dans la strate
sous-jacente, la plus riche en humates (provenant de la matire organique des
paltuviers) Dans ce milieu carbon,l'action des bacteries sulfato-rductricesa dia
&re active ; I'exondation partielle des depdts organiques, iI la suite d'une phase
rgressive, provoque iI prksent l'oxydation des sulfures en sulfates. L'origine de
ces gypses peut donc &e considre comme ktant, au moins
partiellement,
biognique.

1.5

CONCLUSION

Les origines les plus probables des cristauxde gypse contenus dans les vertisols
sont : l'origine continentale sans doute indirecte par l'oxydation des sulfures contenus
dans les roches-mres et/ou d'origine marinelapar
voie olienne(sous forme d'embruns
ou d'arosols). Cette deenire hypothse est trs favorable en Nouvelle Caldonie, en
raison de son environnement marin trs important, de la faible superficie relative des
terres merges excluant toute influence continentale majeureet de I'loignement de la
Grande Terre des volcans actifs.

185

Afin de prciser l'origine du gypse, la dtermination du rapport isotopique du


pour
soufre 3i's/3-3S contenu dans les cristaux de gypse s'est rvl un moyen ncessaire
connatre la provenance du soufre contenudans le gypse dessols argileux et mme de
caractrker leur milieu de fornmtion.

II - LES CARACTERISTIQUES ISOTOPIQUES DU SOUFRE DANS


LE GYPSE
2.1

- MTHODOLOGIE

Le soufre possde 4 isotopes stables avec l'abondance naturelle approximative


suivante :
3% : 95,02% ; 33s : 0,75% ; 34S : 4,2% ; 36s : 0,017% .
La majorit des analyses des isotopes du soufre se rapporte la variation du rapport
34S/32S. La composition isotopiquedu soufre d'un compos est habituellement exprime
par une valeur du 634S. Cette mesure est dfinie par la dviation pour mille du rapport
34S/32S du compos relatif au rapport d'un standard international : en l'occurrence, la
phase troilite du mtorite
du Caiion Diablo (Arizona)qui possdeun rapport 34S/32S de
0.0450045 (AULT et JENSEN, 1963).
(34S/32S) chantillon Le 6s de l'chantillon =
(34S/32S)standard

En gnral, les sulfures des roches ignes sont isotopiquement similaires


ceux des
mtorites avec un 634S proche de O%U, tandis que les sulfates de l'eau de mer et les
sulfates sdimentaires sont enrichis en isotopes lourds
(34S),le 634s variant de 10 30960
en fonction de leur ge gologique. Actuellement la valeur
6% du
des sulfates marins est
de +21. Les sulfures contemporains prsentent un large ventail de composition
isotopiques gnralement enrichis en isotopes lgers.

2.1 1

Exprimentation

Les cristaux de gypse analyss contiennent de nombreuses impurets, argiles,


carbonates, hydroxydes de fer. Pour cette raison, les gypses sont dissousdans de l'eau
froide bidistille. Puis, la solution est filtre et vapore. Le sulfate de calcium
pulvrulent est ensuite mlang avec de
la silice. La mixture est grille dans un four et
produit du SO2 selon la raction suivante:
2 Cas04 + 2 Si02 + 2 CaSi03 + 2 SO2+ O2
Une raction complte est obtenue en pigeant SO2 dans de l'azote liquide
-195OC, puis SO2 est chauff. Hz0 est limin par
un pige refroidi -40C.Le dioxyde
de soufre est ensuite pig -llOC, ce qui le dbarrasse duC02. Enfin, le rapportde la
raction est mesur par l'intermdiaire
d'un manomtre mercure.
Les mesures des rapports sont effectus dans le double collecteur
d'un spectromtre
de masse VG 602 D et talonnes par comparaison avec un gaz interne de rfrence.
Toutes les mesures sont donnes par l'chelle de REES avec une incertitude 2010
gnralement meilleure que0,05960 , la reproductibilit sur l'extraction tant de 0,2%0.

2.12

Les limites de l'interprtation isotopique

Jusqu' une priode rcente, l'approche


de l'tude des sulfures tait orientesur la
variabilit des valeurs du
634Set leur dviation depuis le rservoir gochimique principal
du manteau suprieur et des sulfates marins.I1 est prsent bien admis que les seules
donnes de la composition isotopique du soufre sont gnralement insuffisantespour

dfinir la source du soufre, car d'importants fractionnements isotopiquesinterviennent


dans la plupartdes ractions chimiques(OHMOTO, 1972 ; ARNOLD et SHEPPARD, 1981).
L'estimation prcise de la source de sulfures requiert de nombreux rsultats
complhentaires comme le pH, la tem@ra%weet la fugacitken oxgrg&ne($021, car d m s
les cas gnkraux, le processus d'oxydo-rduction est comp%exe.Pour cette raison, la
composition isotopique de la source de soufre 634S S est dtermine par la
composition du soufre dissous
par l'quation suivante(OHMOTO, 1972) :

Dans ce cas, de nombreux aam&tres(pH, TB,$ 0 2 ) sont requis afin de rksoudre le


probl&ne de la source de soufre ARNOLIS et GONGALE-PARTIDA, 1986).

Des difficults similaires surviennent, lorsque des bactries sulfato-reductrices


Comme Desu&vibrio desu@rians sont actives pres de la starface des enviromements
marins, puisque la composition isotopiquede H2S produit depend du taux de rduction
du nutriement,de la temprature du milieu et de la concentration
en sulfates elissous.
@egenre de difficult6 nese pose pas dans le cas prsent, car l'oxydation
cintique
des sulfures en sulfates n'entrane qu'untrks faible fractionnement isotopiqueau niveau
du bilan. En effet, NAKA et JENSEN (1964) ont prouve par experimentation que
sulfate) n'induit
l'oxydation dela pyrite en compossplus oxyds (soufre lkmentaire ou
pas rn enrichissement significatif en isotopes lourds. Plus rcemment, le probl6me de
l'oxydation des sulfures
a t repris par GOLDHBER (1983). 11a et6 prouv que quelques
paliers importants, avecup1 fractionnement isotopique,se produisaient entre l'tat initial:
le sulfure (FeSz), et l'&t final : le sulfate (S84- -), la seule forme thennodynamiquement
stable (AGARWALA et al., 1965).
Mais, lorsque la rkaction est compl&te,comme dans le cas des sols,
le produit final a
le m6me rapport isotopique que le
prduit initial.
pplication de 1% m6thode au gypse prbent dans l e s SOPS

Le fractionnement isotopique intervenant dans la cristallisation du gypse est


(HARRISON et THODE, 1957). En se basant sur les considrations
emn~ent,~
il est theoriquement possible dedteminer la principale source
s les multiples sites sur la e6te ou de la Grande Terre si, au
omposition de Pa source contine
e est bien d6finie. La part
de l'origine marine est valu&
@ce a la relation suivante:

06 634Scont et 634Smer representent respectivement la composition isotopique


du gypse des
continentale et marifle et 62s une valeur intermdiaire, en l'occurrence celle
vertisols.

IL est impoflantdefaire remarquer que le


choix de cene mthodo Logiene permet que
Les.
de dterminer l'importance relative des deux sources principa
2.2

RESULTATS

2.21

- Dtermination des modes de formation connus

Composition isotopique dela source continentale (Tab. XXXVII)


Deux echantillons de gypse d'origine continentale
ont et analyss (Fig. 73 et 74).
Le premier est constitu de gypse fibreux, prlev dansdes dblais dela mine Honfleur
(Poya) et issu de l'altration de la chalcopyrite en filons dans les basaltes.Les mesures du

187
634s sont de 0,99 et 0,97. Le second chantillon est constitu de gypse automorphe
translucide et provient de la grotte sous coule andsitique sur le volcan Hunter ; les

Ainsi, conformment aux valeurs thoriques des


mesures du 6% sont de -3,81 et -4,34.
roches Ignes citesduns le chapitre prcdent, les valeurs
de 84s sont proches deO.
Tableau XXXVII : caractristiques des cristaux de gypse d'origine continentaleet marine

NEP 1

translucides
*13 Poya - Nepoui
gypse
karst smectitesgypsepulverulent

< 0.1

interstratifications

fond de grotte,

<1

19.48 k0.05
19.20 k0.05

* Localisation des sites de prlvement : figures 73 et 74


Composition isotopique de la source marine (associe ventuellement
une voie biochimique). (Tab XXXVII).
La mesure du 634S des cristaux aciculaires d'origine vaporitique du tanne du
marais de Mara est de 19,23.La valeur du63% des niveaux pulvrulentsde la grotte de
Pinda est de 19,48. Ces deux rsultats sont voisins de la valeur du @4S des sulfates
marins qui est de+21.
Les cristaux lenticulaires automorphes du maraisde Mara localiss dansun milieu
que pour
plus riche en matire vgtale noirtre, possdent
un 634S de 16,73, plus faible
Leur orkine en partie biochimique vogue au paragraphe
2.3 est
les cristaux aciculaires.
ainsi confrme, car les bactries sulfato-rductrices concentrent l'isotope lger dans les
sulfures.

2.22 Mesure des rapports isotopiquesdugypsecontenu


vertisols

dansles

2.221 - Rappel desdl@rentesformes du gypse dans les vertisols (Fig. 70)

Les cristaux de gypse lenticulaires de 0,5 5 cm de long sont situs une


profondeur de plus d'un mtre, au sein d'un matriau constitu de plusde 50 %
d'argile de type smectite, sans aucune trace
de matire organique nide bioclastes.
Leur proportion peut dpasser 25
% du poids du sol sec.Les cristaux lenticulaires
sont orients : la grande longueur occupe une position verticale (perpendiculaire
aux contraintes latrales exerces dans les vertisols).
Lescristauxsontparfoisagglomrsen
sphrodes. Cesamas
morphologiquement proches des roses des sables peuvent se concentrer en
profondeur partir d'un niveau de couleur noirede 10 20 cm d'paisseur et en
dessous de celui-ci. Ce niveau est teint par les oxydes de manganse qui revtent
galement lesamas gypseux. I1 n'apparat que dans les zones les plus basses
ou les
terrasses alluvialeset traduit probablement le toit d'une ancienne nappe aquifre.
Les amasplus
volumineux que les lentilles, mais plusdisperssont
vraisemblablement t forms aux dpens de ces lentilles par le biais d'une
dissolution-recristallisationdu gypse lors le battement de la nappe aquifre.

2130

189
La couleur des cristauxde gypse est fortement dpendantede la couleur du
matriau encaissant. La couleur des minraux est gnralement beige pour des
argiles dont la teinte varie de 10 YR 4/4,5/4, 5/6 2,5 YR pour des chromas
identiques. Les cristaux peuvent galement tre noirs (recouverts d'un dpt
d'oxydes de manganse), ou orange vif dans les sols taches rouille d'oxydorduction. Dans certaines squences de sols sur calcaire grseux, les cristaux
peuvent tre brun fonc comme l'est la teinte des argiles encaissantes,
ou bicolores
(coeur brun-rouge et priphrie beige) pour des horizons dontla couleur brunrouge a volu vers une teinte brun jauntre vraisemblablement cause de la
rduction des oxydes de fer.
2.222 - Rsultat des mesures

Deux grands groupes de rsultats se dktinguent


:
Dans le premier groupe (Tab XXXVIII), les rapports isotopiques sont

compris entre 12 et 15 (TOM 000, TOM 1, PBT 1, FOA 1).Ces valeurs ont
t enregistres pour les cristauxen provenance de positions gomorphologiques
identiques. Ils ont tous t prlevs dans les terrasses alluviales anciennes de
trois rivires diffrentes. Les lieux de prlvement sont assez loigns
de la mer
(distance > 5 km) et l'origine des matriaux composant les terrasses est souvent
complexe.
Tableau X M V n I : Caractristiques des cristauxde gypse localissdans les tetrasses alluviales anciennes.
Echantillon
TOM O00

localisation
gographique
*4

rivireOua-

Tm
Boulouoaris
TOM 1

*4

FOA 1

*6

PBT 1

*14

morphologie
des cristaux cristaux
(cm)
1- 3
cristaux
agglomrs

environnement environnement
taille des
distance
altitude
8%
(m) de la me^
gomorphologique pdologique
(km)

smectites

haute terrasse
alluviale

20

2.5

19,65k0.05
12.40 rt0.05
13.74 M.05
13.27 rt0.05
13.55 50.06
14.3'7+0.04

cristaux
lenticulaires

0.5 - 3

2.5

TOm

Boulouparis
rivire
Pocquerew La

cristaux
agglomrs

1- 3

10

12.10 rt0.06

cristaux
agglomrs

1-3

12.52 20.04
12.1 1 rt0.05

rivireOua-

rivire
Pouembout ,
Pouembout

* Localisation des sitesde prlvement : figures 73 et 74


Dans le second groupe (Tab. XXXIX), auquel appartient le plus grand
nombred'chantillons,
les valeurs de 634S sontsuprieurs +15 et
atteignent ou dpassent +20. Les cristaux proviennent tous de vertisols
disposs au bas de versants de roches basiques.La distance des affleurements la
mer varie de 500 m 5 km.

Deux sites majeum ont t tuds


De nombreux chantillons ont t prlevs dans
les vertisols de la squence
sur flyschs de la basse valle de la Tamoa (srie MER, Cf 3 4) ou dans les
squences sur calcaire de la doline sommitale de l'lot Leprdour LEP
(srie
16, 23
et 25). Les rsultats montrent que, dans un mme profil, lesdiffrentes
morphologies de cristaux lenticulaires ou agglomrs, de teinte noire, rouge ou
beige ont des valeursde 634Strs voisines ; de la mme faon, au sein d'une mme
squence, les variations sont faibles
: de 15,82 16,90 avec une exception 18,39
pour la srie MER et de 17,84 18,52 pourla srie LEP.
Aucune corrlation entre les valeurs d4S
de et la profondeur des chantillons

ou leur positionnement au sein des squences,


n'a pu tre miseen vidence.
Les autres sites analyss(Fg. 73et 74) montrent que :

190

- la nature de la roche-mere n'a pasw e grande influenceSUT les valeurs du 6%

pour des gypses prlevs dans des squences de sols dontles roches-mres sont
d'iige et de nature diffrentes, mais qui sont situes en bord de mer, les rapports
isotopiques sont similaireset 6lev6s ;
kv me mQme roche-mre, I'6loignememt des sites de la mer se traduit par une
diminution du 6"s (Tab. XL). En guise d'exemple, l'chantillonTIA 1, enregistre
m e valeue du 63s trs 6levee : 26,60, proche de celle de l'eau de mer.
Or le site de
prklvement est localis6 SUT la mQmechane de flyschs mne que le site MER, o
les valeurs s'echelonnent entre 15,82 et 18,39, mais i me distance bien plus faible
de la mer, s u un versant orient"au vent" des alizs alors que la sequence MER est
%eus le vent".

* Localisation des sites de p6l&vements:figures 73 ef 74.


Tableau XL : diffrences entre les valeurs de 634Spour des gypses dans dessols drivant de formations
gologiques identiques, mais avec des loignements diffrents la mer.
Roche-mre
flysch
basalte

Sites poches
merla de
loignement
d'chantillon
la mer
*I
500m
TL4 1

CAP1
POY2

"9
*I1

1 km
2km

634s

20.60
20.79
20,72

Sites plus loigns de la mer


834s
loignement
w
de lamer d'chantillon
6km
MER
15.82
*2
18.39
53,54.63,64
15 km
CAP^
*a
19,06
6 km
POY3
*IO
19,04

191

.
UO .

A A

.
.

.....

0
O

O,
IO

634S

00

(%O)

15

20

Localisation de I'chantillon
Squence de sols
A haute terrasse alluviale
0 mangrove

Figure 75 : Relation entre les valeurs de 634S des cristaux de gypseet de leur loignement la mer.

2.3

CONCLUSION

Les valeurs du 634s des cristaux de gypse contenus dans les vertisols sont tous
compris entre 10 et 21. Ces rsultats portent croire que le gypse s'est donc form
partir dlune solution dans laquelle les atomes de soufre ont deuxorigines
diffrentes :
une fraction importante d'origine marine
une
fraction
beaucoup
plus
restreinte
d'origine
continentale,
qui
augmente lorsque la distance entre le littoral marin et les points de mesure
s'accrot (Fig. 75).

III - DISCUSSION
Ces rsultats analytiques sont-ils plausibles en fonction
de l'environnement ? Une
confrontation entre les conditions naturelles locales et les donnes analytiques s'impose.

Arguments en faveur d'une origine marine :


Les rapports isotopiques du soufre indiquent une origine marine
du gypse, alors
que les vertisols gypse n'ont que trs rarement subi une quelconque influence directe
de
la mer. La seule voie d'accs possible des sulfates marinspour parvenir dans les sols

193
trs diverses (paragraphe
serait la voie olienne. Le soufre olien peut avoir des origines
1.3). Les embruns sont gnrateurs d'arosols et l'ion sulfate est un composant majeur
des eaux de pluie recueillies proximit des zones ctires(BERNER et BERNER, 1985,
Tab. XLI). Les teneurs en sels des eaux de pluie sont galement dpendantes de
l'loignement des pointsde mesure la mer, de l'nergie locale des vagues
et de laforce
et de la direction des vents dominants
(ISBELL et al, 1983).

En Nouvelle Caldonie, ces paramtres sont vrifis : quel que soit l'endroit o
l'on se situe sur la Grande Terre, la mer est
moins de 20 km ; les vents alizs soufflent
rgulirement d'une direction comprise entre I'ENE et le SE Nouma : plus de 200
jours par an avec une vitesse de 4 8 m/s (BAUDUIN et BRUNEL, 1981 ; Fig. 76) ; les
vagues se brisentde faon rgulire sur le rcif barrire ceinturant de manire continue la
Grande Terre. Le frquent passage de dpressions cycloniques o des vents violents
tournants sont associs une mer trs forte favorisent galement la formation d'arosols
.
La direction des vents alizs duSSE n'a pas beaucoup vari durantle Quaternaire
1983). Cette affirmation, valablepourla cte NE australienne, est
galement confirme en Nouvelle Caldonie parCABIOCH (1988). Ce dernier note une
opposition dans l'altration des rcifs coralliens mergs lors de la rgression
du :
Wiirm
les rcifs coralliens dela cte est "au vent" sont alors beaucoup plus altrs que
de ceux
la
cte ouest ''sous le vent". De plus, les carottages effectus dans la calotte glaciaire de
l'Antarctique montrent que durant la dernire glaciation, le resserrement des diffrentes
zones climatiques (entre les zones quatoriale et polaire),
d l'augmentation de l'tendue
de la calotte glaciaire, a provoquun reforcement considrable des vents. En effet, les
carottes de glace dates de cette priode glaciaire contiennentcinq fois plus de sels et
vingt fois plus de particules solides que
les glaces actuelles (LORIUS et al., 1979 ; PETIT
et al., 1981). Cette priode, durant laquelle se sont forms les vertisols,
tait donc tout
fait propice l'accumulation des sels.
(BECKMANN,

Pour une pluviomtrie oscillant entre400 et 800 mm/an, et une concentration en


sulfates pouvant varier entre
1et 2 mg/l, les quantits de sulfates dposes par la sur
pluie
une rgion ctirese situent entre4 et 16 kg/ha/an (soit entre0,4 et 1,6 kg/m2/1000ans),
ce qui correspond parfaitement la valeur moyenne de15 k a/an releve sur la bordure
ctire du SW australien (HINGSTON et GAILITIS, 1976 des valeurs trs rcentes
provenant de la zone tudie renforcent encore les quantits prcdemment annonces
:
19 kg/ha/an pour l'archipel des Tonga(MANU et al., 1990) et entre1,5 et 45 kg pour la
Nouvelle Zlande, les valeurs les plus
fortes tant enregistres prs desctes (LEDGARD
et UPSDELL, 1991).

f?

Tableau XLI : Composition ionique des prcipitations sur mer ou dans la bordure ctire de diffrents
points du globe.

* Sources : BERNER et BERNER, 1985

194
Les rapports ioniques des eaux de pluie releves lors du cyclone Lili
voisins
sont
des valeurs enregistres dans le Pacifique Nord en gnral et Hawa en particulier
(Tab.XLII).
Tableau XLII : Rapport molkulaire, en fonction de Cl-, des ions contenus dans l'eaude mer et de l'eau de
pluie sur la mer ou les les.

I1 n'y a pasde fractionnement chimique entre l'eaude mer et les arosols(BERNER


et BERNER,1985). Les rapports isotopiques des cristaux de gypse sont toujours
infrieuns celui de l'eau de mer, meme s'ilss'en rapprochent parfois d'assez pres. Seule
une partie du sulfate olien en excks (uniquement celui d'origine biologique durant la
phase de rduction par &sukwibrio sp.) et une source continentale font baisser ce
rapport isotopique.
L'ion sulfate est plus abondant dans les e m b m s que l'ion calcium (Tableau
XLI) ; inversement les flyschset les basaltes ne contiennent qu'une faible partde soufre
(moins de 0,1% de S02, Cf 9 2). Les cristallisations de gypse seront facilites par la
prsence d'une source abondantede calcium. Ce dernier est lib& massivement lors de
l'altration de roches basiques (les basaltes contiennent
en moyenne de 8 10% de Ca0 :
PARIS, 1981).

Les valeurs du 634S des gypses dans les vertisols de toposquences dcroit dans
les sitesde prlvement situs en altitude
ou loigns de la mer. SelonISBELL et al (1983)
et LEDGARD et UPSDELL (1991), les teneurs en sels des eaux de pluie chutent tres
en sels.
rapidement en s'doignant du littoral et ce, d'autant plus que ces eaux sont riches
Les enregistrements effectus dans le SE australien montrent que, si les teneurs en
chlorures chutent fortementen fonction de I'loignement des stations
la mer, les teneurs
en sulfates baissentde fqon beaucoup moins brutale(BLACKBURN et M C LEOD, 1983).
LEDGARD et UPSDELL (1991) ont galement montr que
80% des sulfates contenusdans
les eauxde pluie de la bordure ctiere no-zlandaise provenaient
de l'eau de mer contre
10% 6 l'intrieur desteres. Si les quantites absolues de soufre importes les
pare m b m s
$&missent vers l'intrieur des terres, la part relative du soufre d'origine continentale
provenant de il'sxydatiion de sulfures augmente. Cette augmentation reste limite
pour les sols situssur une roche-mere homogene contenant peu de sulfures.
En effet, en
Nouvelle Caldonie, les roches fournissant la fois des ions calcium et des sulfates
ncessaires ii la nofonnationde cristaux de gypse sontpeu frquentes (Inventaire minier
du BRGM). La "formation des basaltes'' contient des traces de sulfures pouvant se
concentrer trs localement (exemple du gypse continental dePoya), mais les
concentrations en soufre (< 0,1%) semblent gnralement insuffisantes pour gnrer
tout
le gypse contenu dans les vertisols. Les rapports isotopiques des gypses localissdans
les squences desols sur basalteou flysch volcano-sdimentaire drivantde la formation
des basaltes ne sont jamais infrieurs
16.
Les rapports isotopiques les plusbasont t enregistrs dans les terrasses
alluviales anciennes.Dans ces terrasses alluviales, les mlanges de matriaux d'origines
diverses permettent d'envisager des sources diffrentes pour
les composants du gypse :

195

- Le soufre roviendrait des "formations charbon", du Snonien riches en pyrites


(PARIS,19tJ.Ces formations siliceuses sont par contre pauvres en calcium.
- L'ion calcium provient de l'altration des basaltes
ou des roches volcano-sdimentaires.
Par ailleurs, dans ces zones, les quantits absolues de gypse sont souvent faibles et les
cristaux de gypse sont localiss dans les franges de battement d'anciennes nappes
aquifres qui ont sans doute facilit
le brassage des ions issus
de sources diffrentes.

IV - CONCLUSION
La composition isotopique du soufre des cristaux de gypse contenus dans les
vertisols de Nouvelle Caldonie rvle une double origine
:
- Les gypses situs dans les squences de solssur pente, en particulieren bord de mer,
ont un 6% lev (entre 16 et 20%0), proche de celuide l'eau de mer (+21%0),alors que
pour le soufre d'origine continentale les valeurs de 634S sont proches de 0 % ~Les
.
rapports isotopiques des gypses des vertisols sur toposquence dcrossent vers
l'intrieur des terres, renforant l'ide d'une baisse relative de l'influence marine. La
source de soufre ne peut provenir que des embruns qui sont abondantsen raison de la
proximit de la mer, du vent constant, de la frquence des cyclones. L'intensit du vent
tait encore plus forte durant la dernire priode glaciaire, lors de la formation des
vertisols. Les apports de sulfates peuvent tre estims actuellement
plus de 10 kg/ha/an.
- Les valeurs du634Sdes gypses dcrossent lorsque l'on s'loigne du
littoral marin. La
part marine reste largement dominante, toutefois l'influence continentale abaisse les
valeurs du 634S,qui atteignent un minimum (entre 14 et 16%0),pour les sols situs dans
les terrasses alluviales anciennes bien loignes de
la mer. La fraction continentaledes
sulfures a souvent une origine complexe : certaines roches comme les formations
charbons de 1'Anisien ou du Snonien librent des sulfates par oxydation des sulfures,
d'autres, comme les basaltes, librent des ions calcium par hydrolyse des minraux
primaires. Les mlanges de matriaux constituant les terrasses alluviales facilitent
l'association des ions ncessaires la noformation du gypse, en particulier dans des
anciens niveauxde battement de nappeaquifre.

t-

197

198

Les veptisok lithorzeorphes


Les vertisols lithomorphes, au sens strict, se dveloppant excluvivement sur un
matkmau basique, s m Muence colluviale, ontme profondeur gknralernent infrieure
1,0m, limite inf6rieure de
la @doplasmation. Ces vertisols ne contiennent pasde
La diffrenciation entre les vertisols lithomorphessens
au strict et les vertisols drivantde
colluvions de roches basiques est impossible
dterminer en raison du brassagedes sols
occasionn par les mouvements internes ou "self mulching" des vertisols. Seule la
prsence de Lithoreliques ou l'kpaisseuranomale des vertisols pernet de conclure leur
dveloppement partir dedluvions.

Les vertisols sur cslkuvions


Les vertisols de la rgion de Tiar sont compossde plusieurs mhtres d'argiles
gypse. Les klments grossiers relictuels soulignent la nature colluviale du matriau
originel. Une @doplasmation s'oprant 6 partir de l'altrite soumise un drainage
oblique, puis un approfondissement du sol, avec une "invasion remontante de la
montmorillonite" (BOCQUIER,
1971) est peu probable une si petite &chelle,sur des
pentes aussifortes et dans un laps de temps assez court.Le mcanisme le plus simple et
le plus satisfaisant pour expliquer la formation de ces sols, serait une succession de
dpts peu &pais,dcals dans le temps, selon une dure suffisante pour permettre
chacun de ces dp6ts successifs d'kvoluer en vertisols. Ces dpts peuvent provenir de
l'krosion de sols bruns d g bien volut%, comme il s'en produit actuellement sur la

plupart des versants abrupts des collines basaltiques (rosion en "pied de vache", 0
chapitre 2.1). En effet, la pdoplasmation n'est active que dans le mtre supikieur des
vertisols et dans m e moindre mesure l'interface sol-altrite; de plus, les mouvements
des vertisols en dec de 1,20 m sont trh rduits (ZEIN EL ABEDINE et ROBINSON, 1971a).
La prsencede faces de glissement li des profondeurs suprieures 5,00 m montre que
les processus de brassage, propresa w vertisols, sont intervenus entre chaque phasede
dfit. L'ensemble du profil est ensuite homognis
e4 les horizons vertiquesont ainsi
pu atteindre une kpaisseur de plusieurs m&tres. Le piegeagedu gypse intervient durant
toutes les phases successives
de colluvionnement.

Les ver$isols sur alluvions


La formation des vertissls sur alluvions peut
&e tout fait comparable celle des
vertisols colluviaw : une pdoplasmation pousse affecte chacun des dpts successifs.
Nanmoins, p
u
r les vertisols alluviaux,une accumulation d'argile hrite, bien que
fort
peu probable, est cependant possible. En envisageant un dpt argileux raison d'un
millimtre par an, il ne faut guere que 1000
ans pour former un vertisol de type alluvial.
Mais, ce matriau proviendraitde l'amont des bassins versantso la pluviomtrie leve
favorise pluttla noformation de kaolinite et non pas cellede smectites. Seules quelques
traces de kaolinite recenses parmi les argiles de la terrasse suprieure de la Tamoa
attestent cet. hritage.
Comme dans toutes les valles alluviales, la granulomtrie des dp8ts diminue
depuis la rivire vers les borduresde la valle alluviale et de la basevers le sommetdes
dpts. Ainsila pdoplasmation affecte en premier lieu les matriaux
fins de subsurface,
d'o leur volution rapide en vertisols, sous climat contrast : c'est le cas des vertisols
'Vopomorphes" sur alluvions dans l'Est australien (HUBBLE et ISBELL, 1983 ; BUTLER et
al. 1983) ; c'est egalement le casde la plupart des vertisols duSoudan (BLOCMHUISet al.,

199
1964) et de ceuxdu nord Cameroun comme dans la vallede la &nou (GAVAUD et al.,
1976). En Nouvelle Caldonie, il semblerait plutt que, contrairement aux vertisols
de la
cuvette tchadienneou de la valle du Nil, qui se sont forms durant une priode
pluies
fines et rgulires, partir d'un matriau fin loessique (MALEY, 1982, 1983),les dpts
alluviaux sont plus grossiers, composs de matriaux plus sableux et qui se sont dposs
l'occasion de crues violentes, caractristiques d'un climat plus aride et plus contrast.

II - MECANISME DE LA MISE EN PLACE DU GYPSE


Dans le chapitre prcdent, il a t dmontr quela source principale dessulfates
tait contenue dans les eaux
de pluie. Aprs lixiviation des sels dposs sur
les reliefs, la
concentration des sulfates et leur pigeage sous
forme de gypse s'effectue dansles zones
o le drainage externe est le plus rduit : en aval des squences sur pente ou dans des
terrasses alluviales trs planes(STOOPS et WWI,1981).Mais ces eauxde pluie charges
de sels tombent indiffremment sur d'autres typesde sols qui, pourtant, ne contiennent
pas de gypse. Comment le gypse a-t-il pu se concentrer dans les seuls vertisols calcimagnsiens ?
Une partie de la rponse est dj apparente dans les conclusions de l'tude des
vertisols de l'lot Leprdour : les vertisols sur calcaire dur, qui font partie d'un milieu
confin hydrat, contiennentpeu de sels, les cristaux de gypse sontrares et trs altrs,
alors que les vertisols se dveloppant sur des calcaires grseux gnrent un milieu
hydromorphe, favorable l'accumulation des sels, et en particulier du gypse sur une
grande paisseur.La premire condition ncessaire la concentration des sels doit tre
ou
une trsfaiblepermabilit du sol. Pourtant, il existe bien des solonetz solodiss des
planosols trs peu permables qui ne contiennent pas
de sels, tout comme certains
vertisols magnsiens ou hypermagnsiens. Cette premire condition n'est donc pas
suffisante.

2.1

- LES PROPRIETES DE GONFLEMENT-RETRAIT DES VERTISOLS

condition :

Zonerhumidte

humtctat ion

arrlchrmrnt

aprbr i n f i l t r a t i o n

Figure 77 : Diagramme schmatiquemontrant les effets de l'humectation-dessiccation des sols argiles


gonflantes (BOUMA et LOVEDAY, 1988)

Ce sontles proprits spcifiques des vertisols qui permettent le pigeage des sels.
Les argiles dominantes des vertisols sontdes smectites qui ont la proprit de gonfler
durant la saison des pluieset de se rtracter durant la saison sche en formant
de larges
fentes de retrait depuis la suface du profil jusqu' une profondeur pouvant atteindre
1,OO m. Durant la saison humide, les eaux de pluie charges de sels pntrent la
surface des agrgats (Fig77, il), et ds que la microporosit des agrgats estsature, les
eaux vont pntrer plus profondment dans le sol par la macroporosit soulignelespar
fentes de retrait (Fig 77, i2). Ainsi, l'eaupntre directement 60 ou 80 cm de
profondeur, la limite infrieure des fentesde retrait (TALSMA et VAN DER LELY, 1976 ;
BOUMA et LOVEDAY, 1988).La conductivit hydraulique des smectites tantquasi-nulle,

200

vrns()

MER72 horizon humifere

MER72 infrasol

QJ/

O$I

Vms(1)
0.9

Vmsll)
03

TOM4 I horizon humifere

0.8

0.8

0.7

0.7

0,6

0.8

0.5

0.00

TOM4 1 infrasol

0.5

0.10

Figure 78

0.20

0.60

0.50

W(l)

0.00

0.10

0.20

0.30

0.40

201
de l'ordre de 10-7cm/jour, (JOUANY,
1981),dans les vertisols, l'essentiel des circulations
d'eaux et de solutions s'effectue rapidementparla
macroporosit, reprsente
principalement par une porosit planaire comme les fentes de retrait (BOUMA et al.,
1977). Mais, lorsque le sol se rhumecte, les smectites gonflent, la taille de la
macroporosit dcrot rapidement,et le systme devient impermable.

2.2 LA MESURE DU GONFLEMENT-RETRAIT DES VERTISOLS DE


NOUVELLECALDONIE

Ces propritsde gonflement retrait des smectites ontfait l'objet de nombreuses


recherches, tant dans le domaine minralogique, comme celles de TESSIER et PEDRO
(1980), TESSIER (1984) ou WILDING et TESSIER (19881, que dans des domaines plus
appliqus commela diffusion de l'eau dans les vertisols pour l'agriculture, ou comme
les
proprits mcaniques de ces matriaux pour le gnie civil. Pour mieux connatre les
proprits de gonflement-retrait des vertisols de Nouvelle Caldonie, quelques
chantillons de sols ont t tudis l'aide du rtractomtre exprimental de Bondy. Cet
appareil enre istre en continu la courbe de retrait des sols(TESSIER, 1980 ; BRAUDEAU,
1988a, 1988b . Un palpeur mesure la rtraction linaire
de l'chantillon, etune balance
mesure une perte de poids
en eau. En supposant que le sol soit un milieu isotrope
et que
rtraction de l'chantillon soit homogne,on peut en dduire une rtraction volumique,
exprime parle dplacement de l'chantillon Vms(1) ou volume massiqueen cm3/100g
lorsque le volume d'eau(w(1) en cm3/100g) contenu dansle sol diminue.

Quatre profils diffrentsde vertisols ont t tests:

- un vertisol calci-magnsien gypse de la squence de la basse Tamoa,


- un vertisol magnsien, du milieu de la terrasse alluviale de la basse Tamoa
- un vertisol acide et sodique
gypse de la terrasse moyennede la Oua-Tom
- un vertisol hypennagnsien sur serpentinite de la rgion
Lade
Foa.

Ce sontles premires mesures jamais effectues par cet appareilsur des vertisols, et le
nombre de rptitions des mesures demeure trs insuffisant pour tablir des conclusions
dfinitives. Narnmoins, les courbes de retrait ainsi obtenues nous renseignent sur
certaines proprits des vertisols. Le retrait global estfonction du taux d'argile et sans
doute de leur degr de cristallinit(Fig. 78, Tab. XLIII).
Ce retrait est plusfaible (23 et
37%) dans l'horizon humifre appauvri en argile du vertisol acide et sodique (TOM 11,
raphe E), ou dans l'infrasol argilo-sableux du vertisol magnsiende la basse Tamoa
$424O - MER 72, graphe D), que dans les horizons trs argileuxo il oscille entre 47et
57% (graphesB, C, F). Les retraits les plus importants sont obtenus pourdes teneurs en
Figure 78 : courbe de retrait de certains horizons caractristiques de vertisols
A : horizon humifre dun vertisol calci-magnsien gypse ; horizon de surface lgrement appauvri en
argiles. MER 70 # MER 63 ou MER 54.
B : infrasol : horizon vertique dun vertisol calci-magnsien 1gypse
C : horizon humifre dun vertisol magnsien
D : infrasol : horizon vertique dun vertisol magnsien argilo-sableux
E :horizon humifre d'un vertisol acide et sodique gypse ; horizon de surface appauvri en argiles
F : infrasol : horizon vertique dun vertisol acide et sodique gypse

La courbe de retrait est exprime par un volume d'eau contenu dans l'chantillon ou w (I) exprim en
cm3/100g, en fonction du volume massique de l'chantillon ou VU),exprim en cm3/lOOg.
Les points caractristiques de la courbe sont :
- A : limite de retrait
- B : point d'entre d'air micro
- C : point sec macro
- E : dbut du retrait micro
- O : point d'entre d'air macro

203
eau du sol oscillant entre15 et 30%. Les teneurs en eau mesuresdans les vertisols de la
basse Tamoa varient gnralement entre
15 et 25%, avec quelques valeursde 30% aprs
une priode pluvieuse. Ces teneurs en eau sont souvent infrieures
la teneuren eau pF
4,2 marquant le dficit hydrique de ces sols et sont trs loin d'atteindre les teneurs
eau en
la capacit au champ pF 2,5, environ40% (Fig. 79).

2.3

- LA CIRCULATIONDE

L'EAU DANSLESVERTISOLS

Les mesures du rtractomtre ne se font que dans


un sens, celui de l'asschement.
Jusqu' prsent, aucun essai n'a t faitpour mesurer la vitesse de gonflement d'un sol
par hydratation progressive, comme ce qui s'observe
en cas de forte pluie par exemple.
Cependant, TESSIER et PEDRO (19801, estiment que le gonflement des smectites est
d'autant plus important en pourcentage que le taux d'humidit
de dpart est faible. Cette
alternance gonflement-rtraction est videmment trs sensible
aux variations climatiques
et on peut penser que l'asschement des vertisols tait sans doute sans doute bien
plus
important durantla pride sche de la dernire glaciation.
Lorsque la porosit se referme lors de l'humidification, les macroporosits des
structures non lisses des horizons humifres de surface (structure anguclode polydrique
prismoclode) demeurent encore efficaces
;par contre, les structures lisses des
faces de
glissement se referment de faon relativement tanche, d'o une diffusion horizontale
moindre ( B O U M A et al., 1977 ; B O U M A et W O S T E N , 1979). C'estpourquoi
1'augmentation dela teneur en sels solubles augmente brutalement lorsque le drainage
interne dcrot, c'est--dire lorsque la structure prismatique passe une structure
vertique, entre 0,60 et 0,SO m . Le maximum est atteint vers1,OO m de profondeur avec
la structure vertique au sens strict,o les faces des agrgats sont toutes lisses. A partir
de cette profondeur, la quasi-totalit dela circulation d'eau gravitaire s'effectue
exclusivement le long des faces structurales, qui souvent se dcolorent ou adoptent une
teinte vert ple due au fer rduit. C'est galement au niveau de ces fentes que sont
observes les cristallisations de gypse les plus en aval, et
les plus en profondeur de la
squence de La Tamoa. ADAMS et al. (1969) et SELIM et DON KIRKHAM (1970) ont
mesur, de manire exprimentale au laboratoire, dans des vertisols des teneurs en
eau
constantes tout aulong de l'anne 0,60 m de profondeur. Cette profondeur est
d'environ 1,OO m pour certains vertisols de Nouvelle Caldonie(DENIS, 1979). Dans les
chapitres prcdents, il a t dmontr que cette limite infrieure, qui correspond la
prsence du gypse, tait galement une limite d'altration: les minraux lourds tels les
enstatites taientpeu altres au-del de cette profondeur.
Aprs la pntration des sels, l'asschement du sol s'effectue galement grce
la
prsence des fentes. D'aprs la premire loi de FICK1, cet asschement est fonction du
diffrentiel de pression partielle de vapeur d'eau entre la lame d'eau vapore
et le milieu
extrieur, mais dans le cas de la prsence de fentes de retrait qui font office de "chemine"
ou de l'sifflet'' (JOUANY,1981), cet asschement dpend surtout du vent, de la tailledeet
la profondeur des fentes (ADAMS et HANKS, 1964 ; ADAMS et al., 1969 ; SELIM et DON
KIRKHAM, 1970 ; JOUANY, 1981).

IPremire loi de Fick : q = -D

(Pl-Po)
X

q = flux
D = coefficient de diffusion dansl'air
pl = pression partielle de vapeur saturante
po = pression partielle de vapeur dans l'air
x = distance

264
MER 63
10

MER 55

teneur en eau(%)

20

30

50

40

teneur en eau (%)

60

10

20

30

40

50

60
I

0
P

50

50

I 00

100

150

150

200

200

profondeur (cm)

profondeur (ern)

250

250

MER71
0

10

20

teneur eneau (%I


40
50
60

30

MER72
10

20

30

teneur en eau (Sa)


50
60

40

9
\

+
8:
\

50

50

9/

1O0

100

150

150

200

200

profondeur (cm)

profondeur (cm)
250

250
L
.

- -Js

Figure 79

......*..

humidit du sol 105C


eau du sol B pF 2.5
eau du sol pF 4.2

Profils hydriques dediffrents vertisols dela basse Tamoa la fin de la saison humide
MER 63 : vertisol calcimagnsien gypse
MER 55 : vertisol magnsien
MER 71 et 72 vertisol hypmagnsien

205
Deux conditions essentielles sont donc ncessaires
l'accumulation de sels dans
les
sols par l'intermdiaire des fentes de retrait : des conditions minralogiques car
seules les smectites peuventse rtracter et crer dansle sol des fentes de retrait aptes
piger leur base, de l'eau charge de sels, et des conditions climatiques favorables
la fois un cartement maximal des fentes etune vaporation rapide de l'eau. Grce

cette mthode de pigeage, le gypse dans les vertisols n'apparat pas seulement dans
les
bas-fonds grce au battement d'une nappe sale comme dans les aridisols (STOOPS et
ILAIWI, 1981) ; mais il apparat aussi dans la partie aval des squences,sur
et des pentes
pouvant dpasser10% comme dans la rgion de Tiar. Cela pourrait expliquer galement
le faible taux de sels rencontrsen Nouvelle Caldonie dansles planosols et les solonetz
solodiss. Compares aux vertisols, ces formations pdologiquesne disposent pas de
trs faible
fentes de retrait depuis la surface,
la porosit planaire des horizons argileux est
et l'eau de pluie se contente de ruisseler en surface et n'arrive pas gagner l'infrasol
(KALOGA, 1970 ; BOCQUIER, 1971 ; WILLIAMS, 1983).

2.4
RAISONS DE L'ABSENCE DE GYPSE DANS LES VERTISOLS
HYPERMAGNSIENS
De nombreuses raisons concourent
l'absence de gypseen milieu magnsien :
- Le milieu est dpourvu d'ions Ca++ ncessaires la cristallisation du gypse, de
plus, les eaux des pluies ctires contiennent environ 2,5 fois plus d'ions SO42- que
d'ions Ca++.
- Les ions Ca++ sont retenus prfrentiellement les
parplantes puis restitus au sol
dans les horizons de surface provoquant un enrichissement relatif descations
changeables Na+ et Mg++ dans l'infrasol(ISBELL et al., 1983).
- Le rapport Mg++/Ca++ changeable est trs lev,
les ions Ca++ d'une solution
faiblement concentre sont en partie adsorbs sur les smectites au dtrimentde Mg++
pour que la solution soit en quilibre avec la fraction adsorbe. De plus, il existe une
lgre slectivit d'change en faveur de Ca++qui aura tendance tre adsorb
prfrentiellement (HUNSAKER et PRATT, 1971 ; SPOSITO et al., 1983 ; SUAREZ et
ZAHOW, 1989).
- Les eaux carbonates magnsiennes qui circulent dans les rivires ou dans la
nappe ou qui envahissent la terrasse alluviale lors des inondations durant les cyclones
dissolvent rapidement le gypse en formant un sulfate de magnsium soluble plus de
2 5 0 g et du carbonate de calcium, de la faon suivante
:
MgC03 + CaS04(H20)2 + CaC03 + MgS04 (trs soluble)+ 2 H20
Nous reviendrons sur ce comportement dans un paragraphe ultrieur consacr
l'volution actuelle des vertisols.
- Les vertisols hypermagnsiens sont aussi plus pauvres
en sels solubles que leurs
homologues calci-magnsiens. Deux raisons sont possibles
pour expliquer cet tat: soit
une plus forte porosit planaire due une teneur plus leve en argileet la meilleure
cristallinit des minraux argileux,qui permet une circulation plus rapidede l'eau etdes
solutions, soit leur ge plus jeune
(Cf 0 5 : ge relatif des solsde la basse Tamoa) ne leur
a pas permis d'accumulerles sels durant une longue priode.

2.5

CONCLUSION

L'accumulation dessels d'origine mtorique dansles sols ncessite la fois une


pntration de l'eau dans l'infrasol et le pigeage de cette eau par une absence de drainage
interne. Les vertisols, grce leurs fentes de retrait offrent des voies de circulation
privilgies de l'eau de pluie qui se retrouve pige
la limite entre les fentes verticales
et
les fentes obliques, lorsquele sol a gonfl. Les vertisols de Nouvelle Caldonie grce
un pourcentage de retrait volumique variant entre 30 et 55% environ, offrent des

206

caractristiques idales pour le pikgeage des sels. Les vertisols magnsiens sont peu
favorables la prcipitation de gypse, l'ion calcium tant trop peu abondant, adsorb
prefrentiellement par les argiles, concentre prs de la surface du sol par la matiere
organique ou immobilis6 sousfome de carbonates.
Les conditions climatiques optimales p u r un tel comportement ncessitent m
contraste pluviomtrique le plusaccentu possible, des vents forts et une faible
hygromet~eambiante. La pkiode glaciaire &che &tait donc particulirement favorable
8 la
cristallisation des sels.

Actuellement, les principaux facteurs de la morphogense sont les dpressions


cycloniques dont le potentiel
&osif trs fort, mme sur les versants recouverts d'une fort
dense, est encore augment par l'action anthropique : dforestation, feux de brousse,
surpturage,exploitations
minires. Durant un cyclone,l'alluvionnementest
particulirement intense dansles rivires dont le bassin versant draine des dblais miniers
genralement anthrieurs ii 1970.* (BALTZER et TBESCASES, 1971 ; ILTIS, 1979 ; BIRD et
DUBOIS, 1984).
A l'occasion du passage d'un cyclone, la terrasse rcente constitue de fluvisols
peut tre fortement rode dans certains endroits alors que dansd'autres endroits, elle
peut &re alimente en alluvions. La terrasse ancienne, compose de vertisols et/ou de
solonetz solodiss, est peu affectepar l'erosion mcanique, car l'nergie des eaux de
debordement est gn6ralement insuffisante pour roderla couverture pdologiquetrs
argileuse. Une partie de cette terrasse, gnralement situe8 faible altitude en aval des
cours d'eau, peut tre recouverte d'une lame d'eau, de faible dynamique, quiva mme
pouvoir stagner dansles zones de contre-pente (chapitre
4.1).
Les effets des feux se font principalement sentir sur les plites siliceuses ou
"formations i charbons" du Snonien, tandis que le surpturage provoque une rosion en
"pied devacheIf (chapitre 2.1) sur %es versants des collines
de basalte ou de flysch. Ces
collines subissent une rosion localiske dans les zones conve es pente forte (chapitre
3.1), qui donne naissance i un pimont colluvial de texture sableuse, recouvrant les
anciens sols argileux.

PHOEOGIQUE ACTUELL
Alors que TERCINIEW (1962) avait d&j envisagla ncessit6 d'un paloclimat sec
pour les formations
8 cro6te calcaire, de la mme faon p
u
r les vertkuk, nous pouvons
d'ores-et-d@aff h e r , ii la seule interpretation des observations macro-morphologiques,
que la pluviomtrie actuelle est beaucoup plus leve que lors de leur formation.
Bans le
schma de d'volution des vertisols prsent par DUDAL et ESWARAN (1988), les
vertisols de Nouvelle Caldonie sont au stade mature (Fig. 80) : les fentes de retrait
apparaissent rarement 8 la surface du sol. Ces fentes verticales sont relictuelles et se
situent gnralement entre20 et 50 cm de profondeur. Elles atteignent occasionnellement
la profondeur de 60 cm, alors que les anciennes "descentes verticales'' de matire
organique dpassent largement ce niveau (chapitre 2.1). Dans les vertisols de la haute
valle de La Foa, de superficie trs limite (BLAVET et BOURDON, 19861, o la

* PostCrieurement cette

date, les exploitants ont commenc stabiliser les dblais et rendre les
exploitations moins susceptibles I'rosion.

207

pluviomtrie actuelle est suprieure 1100 mm/an, des volumes durcis** carbonats
noforms revtent entirement les faces de glissement.
Le processus vertiquede ces sols
- gonflement - retrait - cisaillement - n'est donc plus fonctionnel. Dans la basse valle de
La Tamoa, les horizons carbonats texture "alvolaire" et aragonite ne sont pas
affects par des phnomnes de cisaillement, contrairement aux horizons gypse ou
nodules carbonats anciens.Les processus de gonflement-retrait sont donc antrieurs
la
noformation des alvoles d'aragonite.

SEC

PLU I E

CYCLES
Structuresubanguieuse
polyidrique rnoyanne
P r i a m a sg r o s r ~ r r s
Agrdgalrpolyddriquar,
ongulrux,grorrierr .
Agr4gotr rhomboddriques
L grand 0x1 oriantd
Facasdaglirrarnant

A r g i l e humide frciquemment
proche de la limite deIo liquiditi

STADE 1
Maturation

STADE 2
Chanprrnmt da w h o

STADE 3
Ditormat ion

STADE 4
Sol matura

Figure 80 : Transformations morphologiques associes la formation des vertisols (D'aprs DUDAL et


ESWARAN, 1988).

L'horizon de surface acquiertune teinte grise, sa structure anguclode polydrique


moyenne se dgrade, il devient plus sableux et sa macroporosit moins grande. Le
vettisol volue en planosol ou en solonetz solodis (PAQUET et al., 1966 ; KALOGA,
1966, 1970 ; BOCQUIER, 1971 ; GAVAUD et al., 1976 ; ROSSIGNOL, 1981). Ce processus
est plus marqu dans les zones les plus hydromorphes (comme dans la Oua-Tom), o
sous l'effet des eauxsuperficielles,on assiste une phase no-illuviale(PAQUET et al.,
1966 ; GAVAUD et al., 1976 ; ROSSIGNOL, 1981) avecfonte des structures et accentuation
de l'impermabilisation, souligne par l'abondance des nodules de manganse ou
"plombs de chasse" dans l'horizon de surface.

**Ces carbonates n'ayant past dats, il est impossible de dterminer avec prcisionsi leur noformation
est contemporaine du climatglaciaire sec ou d'unerorganisation durant la priode pluviale de la
transgression flandrienne.

210

3.3 EVOLUTHON
SOLS.

INRALSGIQUE ET CHI

UE ACTUELLE B E

L'volution des vertisols en solonetz solodiss


est galement observable au point
de
vue malytique. La cristallinite des smectites dcro?t fortement
vers le haut des profils ; la
desorganisation du rseau cristallin des argiles dans la partie su@rieure du sol est le
propre de la "solodisation" (PAQUET et al. 1966) ou de la plmosolisation des ve~-tisols
(ROSSIGNOL, 1981). La formation de produits amorphes est particuli&rement
nette dms
les vertisols acides de la vallke de la Bua-Tom, mais se manifeste galement dans la
plupart des autres profils. Cette degradation pourrait &e lie ii la desaturation des
horizons de surface dont le pH est souvent infrieur 21 6,0, comme dans la plupart des
vertitisols en voie de solodisation (PAQUET et al., 1966 ;
1966). Dms la doline
de l'ilot Lepredour, oii le complexe adsorbant est gn ment satur en ions Ca++, la
degradation des horizonsde surface est plus faible, mais la cristallinitedes ar iles y est
bien moindre que dans les horizons vertiques de profondeur. PAQUET (197'0 a estime
que la pluviomtrie limite,au-deli de laquelle les smectites perdentl e u stabilite, se situe
'
actuelles et despaleoclimatsayanteu
vers 1000 mmlan. En tenantcompte d
c o w depuis la
formationdes vertisols,
diduire plusieursfaits :
- Les vertisols de la rgion de LA Foa, o la pluviomtrie actuelle depasse 1200
mm/an, sont en train de se dstabiliser.
- Les vertisols les plus acides et les plus anciens ont 6volu ensolonetz solodis,
comme dans la terrasse su@rieure de la Bua-Tom. L'horizon sup6rieur est trs sableux,
les argiles de l'infrasol ont voluen interstratifis smectite-chlorite caractristiquesd'un
pH bas (BORCHARDT, 1989).
- Les vertisols i gypse de la terrasse moyenne ainsique les vertisols hydromorphes
ont un horizon de surface moins argileuxque l'infrasol. De plus, cesderniers possdent
des argiles interstratifikes smectites -kaolinite
ii 40% de smectites. Ces interstratifis sont
uneetape intermdiaire dans l'evolution des smectites en kaolinite en milieu
moyennement drain (HERBILEON et al., 1981 ; YERIMA et al., 1985) ; des argiles
composes exclusivement d'interstratifiks smectites -kaolinite ont, par ailleurs, t
observes dans des altkrations de basalteen Austmlie (NBRRISH et ]PICKERIN@,1983).
- Un interstratifik smectites-kaolinite ii 60% de smectites caracterise le sol peu
vslu6 d'apport alluvial de la Bua-Tom, argument en faveur d'une miseen place de ces
sols sous un climat un peu plus humide que l'actuel, durant la dernire transgression
flandrienne.
- Dans les vertisolsde la Tamoa, il sembleraitque les vertisols calcimagnsiensii
gypse, loignks de la riviere, soient marqus par une destabilisation des argiles en
surface, alors que cette degradation est moindre dans les parties les plusfrquemment
envahies par les eaux de debordement de la Tamoa durantl
a cyclones. En effet, dms ces
sols magnsiens et hyperrnagnsiens, un apport regulierd'eauxcarbonatkes
magnesiennes, riches en silice dissoute, entretient la noformation de smectites
trioctadriques (@ACet al., 1977).
L'volution des elmentsfigures est observable en micromorphologie: le gypse a
tendance se dissoudre. Cette dissolution est observable sous divers aspects dans
toutes les squences tudies.
- Dans la squence sur colluvions de Tiare, les cristaux de gypse presentent de
nettes tracesde dissolution au contact des pores(Photos A, ByCyplanche III).
- Dans la squence des calcaires dursde Leprdour, on observe de trs fortes traces
de dissolution du gypseet leur pignieen calcite. De telles pigniesont t dcrites par
GUMUZZIO et CASAS (1988) et SULLIVAN (1990), mais de mani&-etrs succinte. Une
hydromorphie temporaire provoquant une augmentation de pC02suivie d'une
augmentation du drainage internea favoris l'pigniedu gypse en carbonate de calcium
?).
(calci te

211
- Dans la squence de la basse Tamoa, on note galement une pignie nette de
gypse en calcite (Photos D,
E, F, planche III). Cette pignie, plus nette que
celle de l'le
Leprdour, est accentue par l'influence des cations Mg++ prsents dansle milieu. En
effet, Mg++est le cation changeable dominant et les eaux d'inondation
La Tamoa
de
sont
carbonates magnsiennes. Le gypse se transforme selon la raction cite dans le
paragraphe prcdent : CaS04(H20)2 + MgC03 + CaC03 + MgS04 (trs soluble)+ 2
H20.

3.32

Modlisation

Les programmes de simulation EVAPOR et DISSOL (FRITZ, 1975,1981) nous ont


permis de modliser d'une part l'vaporation des eaux de la Tamoa et d'autre part la
dissolution du gypse par ces mmes eaux
Lade
Tamoa.
Tableau XLIV : Composition chimique moyennedes eaux de La Tamoa (en millimles/l)
Na+
0,21

Ca++
0,055

Mg++
1,45

Si
0,565

SO^-0,03

~ ~ 0 3 CI2,95
0,39

PH
794

Grce au modle EVAPOR, nous avons simul l'vaporation des eaux de La


Tamoa. Le premier minral prcipiter est un silicate de magnsium (le talc est
effectivement prsent parmiles minraux argileux dtects parDRX), mais puisque le
rapport molculaire Si/Mg des silicates nofonns est tou'ours largement suprieur
1,la
solution en s'vaporant se concentre en magnsium GAC et al, 1977, 1978) qui va
prcipiter sous forme de magnsite.

Grce au modle DISSOL, nous avons simul l'action des eaux de crue de La
Tamoasur la dissolution de cristaux degypsedes vertisols calcimagnsiens. La
dissolution de ce gypse va permettre la prcipitation de la calcite l'quilibre (Fig.81) ;
les constantes d'quilibre ncessaires la noformation de l'aragonite sonttrs proches
de celles de la calcite.
Mais, la calcite ou l'aragonite ne sont donc qu'une tape transitoire dans le
processus global de dissolution- prcipitation. Les eaux de La Tamoa vont poursuivre
leur action de dissolution sur cette mme calcite (ou aragonite) noforme aux dpens du
gypse. Le modle DISSOL montre que lorsque l'on dissout la calcite avec les eaux
de La
Tamoa, on prcipite de la dolomite (Fig. 82). Or c'est prcisment ce quise passe dans
les vertisols magnsiens de cette basse valle. Pour cette simulation, la solution solide
carbonate Ca-Mg n'a past prise en compte. En effet, cette solution solide admetun
pourcentage quelconque dans le rapport Mg/Ca, alors que les carbonates de calcium
de
ou
magnsium ont un rapport MdCa bien dfini, comme la calcite qui n'admet que de
O
20% d'atomes de Mg dans son rseau, la dolomite environ 50%, la huntite 75% et la
magnsite prsde 100%.
Cependant, il convient de faire denombreuses remarques propos de ces
simulations. II ne nous a pas t possible de prlever la solution du sol cause des
proprits de rtention d'eau des vertisols, l'eau extraite ne devant pas
tre une eau de
constitution des argiles, ce qui limite le champ d'exprimentation de la modlisation.
Le
second problmepos consiste dans le rle tampon jou par les smectites et les quilibres
entre les cations adsorbs par ces argileset la solution du sol. Or, il ne nous a pas t
et Mg++,
possible de mener bien la dtermination dela slectivit d'change entre Ca++
des diffrentstypes de smectites composant les vertisols de cette terrasse alluviale.

212

-3

4l
-5

'

-9

-3" 8

(*

e.

.......*......-.a,.

..............
......../--........
..........

I"
x--

-*--

_---

-O--&

_e--

-8

-7

-6

-5

log

- 3

-4

Figure 81 :dissolution simule du gypse par les a


u
x de la Tmoa

......*.....

gypse

+ micite

-.-*.-

- -

magnbsite
dolomite

- 8

-7

-6

-5

log

Fiyre 82 : dissolution simule de calcite par les eaux de La Tmoa

213

Dans les sols vertiques et les sols associs, la tendance actuelle serait une
carbonatation discrte. Cette carbonatation fait suite aux fluctuations de nappe et aux
dpts de manganse qui dateraient dela transgression flandrienne. Cette carbonatation
discrte est observable dans
un bon nombre de profils.
- Sur l'lot Leprdour, les aiguilles carbonates envahissent
les pores des fersialsols
; en contrebas des flancsde l'le, les horizons suprieurs des fluvisols
et colluvisols sont
envahis par des aiguilles
de carbonate de calcium*.
- Dans les fluvisols de la valle de la Oua-Tom,
la carbonatation se manifeste sous
la forme de granules millimtriques plus de 80 cm de profondeur. Cette zone du
Territoire est particulirement sche. Aucune autre trace de carbonates dans les fluvisols
de la terrasse alluviale rcente n'avaientt observs jusqu' prsent (comm. pers. deJ.
ILTIS).

- Dans les vertisols calci-magnsiens gypse de basse valle de la Tamoa, la


carbonatation prsente unaspectoriginal sous la forme d'aiguilles d'aragonite
dont la stabilit est entretenue par la prsence de Mg++(cf : 8 4.2).Les noformations
d'aragonite sont postrieures aux phases de gonflement-retrait actif dans l'infrasoldes
vertisols magnsiens., elles sont galement postrieures aux dpts des cutanes d'oxyde
de manganse comme dans les sols de l'lot Leprdour. Dans les vertisols magnsiens et
hypennagnsiens, les noformations carbonates sont
la de
dolomite, en totale conformit
avec les prvisionsdu modle.

IV - CONCLUSION
Les vertisols drivant directement de l'altration de flysch
ou de basalte, appels
vertisols lithomorphes, sontpeu pais et ne contiennent gnralement pasde gypse, au
contraire des vertisols calcimagnsiens topomorphes situs
l'aval des reliefsde basalte
ou de flysch ou dans les niveaux alluviaux. Ces vertisols gypse trs pais, sont
constitus d'apports successifs, dcals dans le temps, ce
qui a permis la pdogense
d'homogniser le sol entre chaque dpt.
Les concentrations importantes de gypse dans les seuls vertisols calcimagnsiens
rsultent de la concentration des sulfates contenus dans les eaux de pluie aprs leur
pntration directe jusqu' une profondeur suprieure 60 cm par l'intermdiaire des
fentes de retrait. Puis les fentes de retrait se referment et pigent les solutions
; l'infrasol
partir de 1,00 m de profondeur,
tant impermable, les solutions peuvent se concentrer
limite infrieure de pntration des eaux de surface. En milieu magnsien ou
hypermagnsien, le manque de calcium et l'importante solubilit du sulfate de magnsium
inhibent la noformationde gypse.
Les vertisols sont des sols "jeunes" quise sont forms durantla dernire @riode
glaciaire (entre 120 O00 et 15 O00 B.P. environ), mais sont plus anciens que leurs
homologues africains de la valle du Nil et du lac Tchad qui n'ont que 10 O00 ans
environ. Durant la priode plus humide de la transgression
flandrienne (vers -5000
B.P.), les argiles de l'horizon de surface se sont dsatureset dgrades. Les vertisols
ont volu peu peu en planosols et en solonetz solodiss avec une dissolution partielle
de.certains cristaux de gypse. Actuellement, les vertisols de Nouvelle Caldonie ont
atteint leur stade mature ; les phnomnes de brassage sontpeu actifs. L'volutionvers
les planosols ou les solonetz solodiss est sans doute ralentie par la baisse de la
pluviomtrie depuisla transgression flandrienne. Les sols (y compris les fluvisols etles
brunisols de la cte ouest) sont gagns par une carbonatation discrte (aragonite, calcite,
dolomite). Les cristaux de gypse ne sont pas en quilibre avec les conditions hydrodynamiques de surface,
et sedissolvent ou sont pseudomorphoss par des carbonates,

* Il n'a pas t possible de dterminer la naturedes carbonates - calcite ou aragonite- prsents dans ces sols
enraisondelaquantitinsuffisante
d'chantillons disponible. Danslecasdel'ileLeprdour,
l'environnement pdologique tant faiblement magnsien, il sembleraitque cesoit plutt dela calcite.

PHOTOA
La Tamoa : MER 53
Vertisolcalcimagnsien
carbonates.

a p s e et

PHOTO C
Collines basaltiques dans la region de
Beaupr - Poya.
Manifestation de l'rosion gc'nralise
en "pied de vachel'

.....

PHOTO B
La Tamoa : MER 55
Vertisol magnsien avec un niveau
continu M n 8 2 , volumes
pulvrulents carbonats, surfaces
de glissementde teinte verdtre.

La Foa,
amont
de
la
rivire
Vertisol dont les faces de glissement
par des carbonates.

PHOTO E
Amont du bassin versantde la h a - T o m

1 : bassin en amont dela chaine siliceuse, grauwackes et schistes;


2 : chaine de plites siliceuses (sillon crtac-i.ocne),
3 :glacis colluvial (dmantlement de la crte siliceuse) et terrasse alluviale suprieure;
4 : terrasse alluviale moyenne gypse et terrasse rcente -souligne par la fort galerie.

215

216

La couverture pdologique des zones planes de la c6te ouest de la Nouvelle


Caldonie est caractriske par les "argiles noires" dont une grande partie contient du
gypseEn s'appuyant sur 1'6tude morphop6dologique dtaillede trois topos6quences au
sud-ouest de la Grande Terre l'origine et l'volution de ces formations sont i prsent
mieux connues.

se nesont pas des dp& sCdimen res 6vaporitiques.


Une origine marine de type kvaporitique des "argiles noiresgypsifres"
supposerait l'existence d'un haut niveau marin, 1% des phnomnes d'eustatisme ou
des mouvements notectoniques. Or, lesvertisols 5 gypse sont situsB une altitude trop
leviie, et de surcrot sur des panneaux subsidents, pour tre la fois marins et
quaternaires. Certains auteurs ont alors affirm qu'ils taient ante-plistocnes.
Cependant, cette hypothese est en totale contradiction avec des datations
antrieures qui
situent au Quaternaire rcentla formation de terrasses alluviales auxquelles peuventse
rattacher les terrasses constituees exclusivement de vertisols gypse ; Ces dernieres
sont donc du Quaternaire rcent, et une origine marine de type vaporitique de ces
matriaux est ainsi fortement improbable.

Les argiles gypse sont des vertisols : sols profonds, de teinte sombreen surface,
riches en argiles gonflanteset presentant des faces de glissement trs nettes partir de
60 cm de profondeur. Ces sols sont lis A I'altiiration d'uneroehe basique de type flysch,
calcaire ou basalte. Les squences de Tiar montrentqu'il n'y a pas de vertisols 5 gypse
B l'aval de roches acides commeles phtmites ou les piilites siliceuses,ce qui contredit Pa
notion de niveau continu utilisepour qualifier les niveaux "d'argiles noires".
qui conditionne le pigeage des sels. Les
accumulations de gypse
se
produis
lement
lorsque
l'kpaisseur
des niveaux
argileux susjacents diipasse1,00 m. Ainsi, les vertisols ditsZ ~ ~ ~ u pr
~ Q ~ ~ e s
paisseur gnkralement infrieure ii 1," m et contiennent rarement du
veftisols dits tupumurphes, issus de l'6volution pidologique de diip6ts colluviaux ou
alluviaux, sont plus pais et, comme le montre la toposquence de Tiar, peuvent
atteindre plusde 6,00 m d'epaisseur et contiennent jusqu'30% de leur poids en gypse.

II - LES L~~MENTS
F1GUR.S

2.6. LES SULFATES


Le gypse
L'origine du gypse a pu tre retrace grce aux mthodes de dtermination des
isotopes du soufre. Les sulfates sont en grande partie d'origine marine,transports par
les embruns et dposs par les pluies. Cette part marinedu soufre dcrotvers l'intrieur
des terres au profit d'une fraction Continentale provenant de l'oxydation de sulfures,
mais qui demeure nanmoins minoritaire. Cette fraction continentale est assez

217

importante dans les gypses situs dans


les alluvions ancienneset provient de l'oxydation
des formations pyriteuses
de 1'Anisien et du Snonien.
Le gypse a pu pntrer dans les seuls vertisols par l'intenndiaire des fentes de
retrait. Les eaux de pluie charges de sels pntrent profondment dansle profil, puis,
le sol s'asschant rapidement, les sels au moment de leur prcipitation se retrouvent
pigs dansdes horizons trs argileux, drainage internetrs faible. Le gypse peut ainsi
se concentrer durant toute la dure de la mise en place des vertisols. La prsence de
gypse une profondeur gnralement suprieure 1,OO m, indique une limite de
saturation en sulfate de calcium.
Le gypse ne se forme pas dans les vertisols trs magnsiens en raison d u n
manque de calcium disponibleet aussi parce queles sulfates s'associent au magnsium
et constituent un sel trs soluble qui s'exporte facilement hors du paysage.

La barytine
Dans certaines plaines alluviales, existent des micro-cristaux automorphes de
barytine qui se sont nofonns partir de solutions, dans un environnement acide et
hydromorphe. La source de baryum provient des formations dtritiques
'l charbons" de
1'Anisien etdu Snonien.

2.2 LES CARBONATES


Les carbonates sont moins bien mobiliss dans le paysage que les sulfates et
s'accumulent gnralement sur lesflancs des reliefs une altitude suprieure celle o
l'on trouve des sulfates. Dans les vertisols, ils ne sontjamais associs directement au
gypse. Ils s'accumulent massivement la base des profils l'interface entreles horizons
vertiques trs argileux et l'isalttite indure, dans une allotrite grande porosit,
permettant la circulationdes solutions.
Dans les terrasses alluviales, les carbonates apparaissent soit sous la forme de
nodules arrondis, vraisemblablement allochtones, soit sous forme de volumes
pulvrulents forms partir du battementde la nappe aquifre.

La nature des carbonates dpend de l'environnement gochimique.


Dans le site de
la basse valle de la Tamoa, le milieu tant de plus en plus magnsien de l'amont vers
l'aval, on observe de l'amont vers l'aval une cristallisation successive de calcite
magnsienne, &aragonite, de dolomite et de magnsite.

2.3 LES OXYDES


Les oxydesde
manganse etdefer
sont d'excellentsindicateurs
du
fonctionnement hydrique des sols.
Les oxyhydroxydes ou oxydes de manganse apparaissentsous forme de nodules
millimtriques la surface des vertisols
trs faible drainage interne et externe.
Au sein
des profils, leur prsence est lie
une dynamique anciennede nappe aquifre; dans la
zone de battement de nappe, les concentrations peuvent
tre fortes et l'horizon se colore
en noir, alors que les oxydes de manganse ne constituent que des cutanes
la surface
des faces de glissement. Sous cet horizon, les accumulations prennent la forme de
concrtions millimtriques en auroleso alternent les oxydes de feret de manganse.
Lorsque le drainage externe est rapide et qu'aucun battement
de nappe n'affecteles sols
comme dans la squence
de Tiar, les oxydes de manganse sont
trs peu visibles.
Sur calcaire gris, les fersialsols peu pais trs drainants contiennent la fois de
l'hmatite et de la goethiteet ont une teinte rouge, domine par la couleur
de l'hmatite ;
lorsque les conditions de drainage se rduisent, en milieu confin et hydrat, le sol se
colorie en jaune, du fait de la seule disparitionde l'hmatite. Sur calcaire grseux, les
vertisols brun-rouge de la partie amont contiennent surtout de l'hmatite et un peu de
goethite ; dans la partie aval, le milieu devient confin et hydromorphe, les horizons

bariols traduisent une diminution 8 la fois de l'hmatite et de la goethite, signe de la


dissolution des oxydes de fer.
Dans la plaine alluviale de la Tamoa, les couleurs verdtres caractristiques
fer du
&duit affectent essentiellement les surfaces de glissement mais il n'y a pas de traces
importantes d'oxydesde fer.

L'ECHELLE DU PA

Dans la Oua-Torn, la terrasse alluviale constituke de vertisols B gypse se trouve en


position mdiane. Elle s'est forme durant une saison skche et est insre entre deux
niveaux forms sous climat plus humide. Les niveaux suprieurs sont forms de
luvisols acideset planosols kaolinite, de solonetz solodiss
interstratifis smectiteschlorites. A leur base s'est constituke une cuirasse de nappe, signe d'un paloclimat
humide. Dms la terrasse plus rcente, datee du
Fhntkien, s'observent des interstratifis
kaolinite-smectite, signe de conditions de drainageplus favorables que dans les
vertisols B smectites.
Dans la basse valle dela Tamoa, les dpts sdimentairesayant donn naissance
aux vertisols se sont tags dans le temps. L'apport des matriaux
s'est dcal depuis la
cte vers la chane centrale. Ceci est sans doute la preuve d'une modification de la
couverture vgtale affectant d'abord les zones ctires, lessensibles,
plus
puis gagnant
progressivement l'intrieur des terres. Les vertisols calci-magnsiens B gypse SUP
colluvions sont antrieurs aux vertisols hypemagnsiens alluviaux.

L'ECHELLE DU PROFIL
L'abondance de gypse dans les sols traduit
un paloclimat sec, contrast, avec des
vents forts, qui soufflaient dans la m6me direction queles vents actuels. Ces
phmmhes sont caractkristiquesde la @riode seehe allant de 126 666 B 18 000 B.P.,
avec une lgreintemption entre 85 666 et 80 O66 B.P. ; l'accumulation de gypse s'est
tale dans le temps, en& n t simplement legrement postrieure B la mise en place des
vertisols.
Les carbonates se sont mis en place en meme temps que le gypse, mais les
carbonatations massives, peu affectes par l'rosion ravinante, se sont produites plutt
en fin de priode glaciaire, vers 15 O06 B.P., sous climat de type mditemanen, peu
contrast, forte pluviosit hivernale.
Vers 6606 B.P., durant la transgression flandrienne, le climat devient plus
humide, le niveaude base remonte quelquepeu et les vertisols situsdans les bas-fonds
de valles alluviales (Tamoa) ou des dolines (Leprdour) sont soumises la prsence
d'une nappe aquifre dont le battement mobilise principalement les oxydes de
manganse, qui s'accumulent sous la forme d'un horizon noir vers 1,50 m de
profondeur. A l'le Leprdour ce niveau spare les horizons bariols et hydromorphes
de la partie suprieure des profils gypse, de la partie infrieure qui conserve une
couleur brun-rouge.
La nappe remobilise galement les sulfates : au-dessus de l'horizon noir, les
cristaux de gypse sont individualiss et lenticulaires ; au sein de cet horizon et sous
celui-ci, les cristaux sont agglomrs en amas sphrodaux. Les cristauxde gypse ont
enregistr les modifications du milieu ambiant : dans les niveaux accumulations de
manganse, ils sont recouverts d'une pellicule noire ; dans les sols i gypse de l'le

219

Leprdour, ils sont beige coeur rouge dans les horizons bariols. Ces phnomnes
soulignent l'antriorit de la formation des cristaux de gypse aux phnomnes
d'hydromorphie pouvant marquer ces milieux.
Dans la valle alluviale de la Tamoa, la nappe remobilise galement les
carbonates qui prcipitent sous la forme de volumes pulvrulents. Leur datation
radiomtrique confirme leur contemporanit la priode plus humide du Flandrien.
Ces amas carbonatsne semblent pas affects par les mouvementsde cisaillement des
vertisols tandis que, dans les vertisols situs dans les zones les plus arroses, les
carbonates fossilisent les anciennes
faces de glissement.
L'antriorit des vertisols calcimagnsiens sur colluvions, sur les vertisols
hypermagnsiens alluviaux est marque parune dgradation plus importante de
l'horizon humifre chez les premiers cits. Le haut du profil s'acidifie,
la cristallinit des
argiles dcrot, et la proportion de sables et de limons augmente. Les vertisols
hypermagnsiens situs l'aval des cours d'eau drainant des pridotites sont plus
jeunes ; l'altration hydrolysante s'est effectue sur un laps de temps plus rduit que
leurs homologues. Ceux-ci subissent galement des apports rguliers de silice et de
magnsium solubles, durant les crues cycloniques, qui favorisent la stabilit des
smectites.

3.3 A L'ECHELLE DU MINRAL


A la priode sche dela dernire glaciation correspond la cristallisation massive
de gypse et de carbonates. La formation de ces derniers atteint
son paroxysme enfin de
priode glaciaire.
Durant la phase la plus humide du Flandrien, les gypses et les carbonates sont
corrods. Ils sont remobiliss ou recouverts d'une pellicule d'argile ou d'oxydes de
manganse.
Actuellement, il semblerait que la priode soit favorable une carbonatation
discrte, calcitique ou aragonitique et dolomitique en milieu magnsien. Le pigeage
des sels parat moins effectif en raison de l'absencede fentes de retrait la surface du
sol. Les vertisols ont atteint leurstade mature.
Des marques de dissolution et despseudomorphoses calcitiques du gypse
indiquent que ce minral n'est pas
en quilibre chimique avec le milieu environnant. Le
gypse rside souvent au sein d'une matrice smectitique sature principalement par du
magnsium changeable.
Les pseudomorphoses calcitiques se forment d'autant plus facilement que les
eaux de surface carbonates et magnsiennes provenant des cours d'eau drainant des
pridotites envahissent rgulirement les plaines alluviales durant les dpressions
cycloniques. Au contact du gypse, il se forme alors du sulfate de magnsium trs
soluble, qui s'exporte facilement hors du paysage, et du carbonate de calcium qui
peudomorphose le gypse. La calcite ou l'aragonite se transforment elles aussi en
dolomite.

IV - PLACE DES VERTISOLS A GYPSE DANS LA PEDOGENESE


TROPICALE
Pour caractriser les vertisolsde Nouvelle Caldonie,on peut citer une expression
emprunte D. MC GARRY* "Thej)are all the same but different" :ils sont tous pareils,
mais diffrents.
Ces vertisols sont semblables aux autres vertisols car situs dans une rgion
climat contrast, forte vapotranspiration, dans des zones drainage externe souvent

* Pdologue au CSIRO, Brisbane, Australie.

limit : au contrebas des reliefs ou dans des plaines alluviales, l'aval de roches
basiques et recouverts par me savane herbace. Tousces sols sont profonds, richesen
argiles gonflantes et prsentent des faces de glissementtrs nettes partir de 60 cm de
profondeur.
car Pes trois principaux facteurs conditionnant
leur
leoriginel
matriau
sont spcifiques cette
rgion, voire chaque squence. Les vertisols
sont des sols jeunes ; ils ontune dur& de
vie brve, mais riche ; ils ont enregistr la chronologie des kvnements climatiques
ayant affect6 la Nouvelle Caldonie, la fois au niveau du paysage, du profil et des
minraux qu'ils contiennent. En conservant des tmoins de leur propre histoire, ils se
distinguent des autres vertimls dans le monde.

Le fait que les vertisols gypse aient toujours t observs en bord de mer et
*
&re confondus
avec
ations
marines
tient
i ces facteurs
germ& des ventisols i
de la c6te ouest que le climat est le plus sec, le plus contrast et
l'vapo-transpiration la plus leve. C'est donc le lieu le plus favorable la formation
des vertisols, l'eartement des fentes de retrait et aussi la stabiliti:des sels.
C'est gdement dans cette zone c6titk-e que les d6nivelessont les moins abruptes
permettant aux sols de s'approfondir, h la bisiallitisation d'etre active sur une longue
p&iSde, et de servir de pige a sels ; dams cette aire, le drainage externe est limit, et
iviation des sels.
C'est enfin dans la zonec6tiere que les vents sont les plus forts,les plus constants
et les embruns, source principale de sels,les plus abondants.

La premire perspective concerne l'utilisation agronomique de ces sols. Les


qualits des matires organiques de ces diffrents vertisols sont encore mconnus, la
fois pour leurs rdes respectifs dans les processus d'appauvrissement et de lessivage,
dans les slectivits d'ikhange, dans la stabilit structurale ou dans le maintien des
potentiels de fertilitcomme le montrentde trs rcentes 6tudes menespar le CSIRB
en Australie.
Si, ds 5 pr6sent on amende avec succ&s les vertisolshyprmapsien 5 Plaide de
gypse, on ne connait pas encore l'volution long terne du complexe d'chan
sels solubles, en particulier avec des eaux d'irrigation tr6s riches en carbonates de
magnsium.
ctive concerne l'tudedes palkwlimats de toute la zone du Sudntencoremconnus. Elle pumait e liquer la prsence de
vertisols monaux, comme ceux observs fi Vanuatu sur la c6te ouest de
Maleula et qui
sont situ& dans m e rgion plus humide quecelle de la Nouvelle Caldonie.Pl est fort
probable que les mmes cause engendrant les mgmes effets,
ils soient contemporainsde
leurs homologues nocal&oniens, malgr
un contexte g6omorphologiqueet gologique
diffrent.
I1 serait galement int6ressant de dterminer
si les modifications intervenues dans
les associations vg6tales en relation avec la nature et les proprits des sols d'une
rgion sont lefait de la seule activitt5 humaine ou au contraires'ils'agit
de
l'aboutissement d'une variation climatique.

222

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'I

235

Cartes geologiques et pedologiques de Nouvelle Caledonie qui ont contribue 51 la meilleure


connaissance des sols 51 gypse :
CARTES GEOLOGIQUES : (le numero figurant sur la carte prkbde les noms d'auteurs).

TABLEAU D'ASSEMBLAGE DES CARTES GEOLOGIQUES ( B.R.G.M. 1

6 - ESPIRAT J.J., 1971. - Carte et notice explicative de la cartegeologique


Nouvelle-Caledonie B I'6chelle du 1/50 O00 : feuille Koumac. B.R.G.M.

de la

9 - CARROUE J.P., 1972. - Carte et notice explicative de la carte geologique de la


Nouvelle-Caledonie B I'khelle du 1/50 O00 :feuille Voh-Ouaco. B.R.G.M.
13- CARROUE J.P., 1972. - Carte et notice explicative de la carte geologique de la
Nouvelle-Caledonie a I'Bchelle du 1/50 O00 : feuille Pouembout B.R.G.M.
17- CARROUE J.P., ESPIRAT J.J., 1967. - Carte et noticeexplicative dela carte
geologique de la Nouvelle-Caledonie B I'echelle du 1/50 O00 : feuille Poya-Plaine
des Gaacs. B.R.G.M.
1 8 - FAURE P., GUERANGE B., LOZES J., TlBURZlO D., 1979. - Carteetnotice
explicative de la carte geologique de la Nouvelle-Caledonie I'6chelle du 1/50 O00 :
feuille M6 Maoya. MinuteB.R.G.M.

21 - ESPIRAT J.J., 1971. Carte et notice explicative de la carte geologique de la


Nouvelle-Caledonie B I'Bchelle du 1/50 O00 : feuille Bourail. B.R.G.M.
22- PARIS J.P., JEGAT P., FONQUERNIE M., DOUMENGE J.P., 1977. - Carte et notice
explicative de la carte geologique de la Nouvelle-Caledonie 51 I'&helle du 1/50 O00 :
feuille Moindou. B.R.G.M.
23-PARIS J.P., GUY B., DOUMENGE J.P., JEGAT P., 1979. - Carteetnotice
explicative de la carte g6ologique de la Nouvelle-Caledonie 51 I'rkhelle du 1/50 O00 :
feuille Canala-LaFoa. Minute B.R.G.M.

26-ESPIRAT J.J., 1971. - Carte et notice explicative de lacarte geologique de la


Nouvelle-Caledonie B 1'6chelle du 1/50 O00 : feuille Oua-Tom. B.R.G.M.

236

27- NOESMBEN A., 1970 - Carte et notice explicative de la cartegeologique


Nouvelle-Caledonie 8 I'&helle du 1/50 000 : feuille Bouloupari. B.R.G.M.

de la

30-FAURE P., PARIS J.P., 1979. - Carte geologique et notice explicative de la carte
geologique de la Nouvelle-Cal6donie B I'6chelle du 1/50 O00 : feuille Tontouta. Minute
B.R.G.M.

31 - MOESMOEN A., TISSOT B., 1970 - Carte et noticeexplicative


de la carte
geologique de la Nouvelle-Cal6donie 8 I'echelle du 1/50 000 : feuille Nournea.

B.R.G.M.
CARTES

PEDQLBGI UES : (le numers figurant sur la carteprecede

les noms

d'auteurs).

1 - TERCINIER G., 1956 - Carte pedologique de la Nouvelle-Cal6donie A 1/40 O00 :


feuille Bourail-Moindou, region representative du versant sud-ouest de l'le. Rapport
ORSTOM, 117 p. dactylo., 28 p. annexe, 2 cartes, Noumea.

M., MERCKY P., 1979 - Etude des sols de Is region de Ouaco. Nournea
ORSTOM, 37 p., multigr. + 2 cartes au 1/50600.

3 - LATHAM M., MERCKY P., 1979 - Etude p6dologique de l'agrandissement de la reserve


d'Uni%. Noumea: ORSTOM, 18 p., multigr. + 1 carteau 1/10 060.
ERCKY P., 1979

Etudepedologique

de la propriet

Noum8a : ORSTOM, 18 p., rnultigr. + 1 carte BU 1/10 060.


5 - DENIS B., 1979 - Etude pedologique de la basse wallbe de la Oua Menie. DBterrnination
des caracteristiques hydrodynarniques des principaux types de sols en vue de leur
irrigation. Noumea : ORSTOM, 67 p. + 2 cartes $I 1/25 000.

6 - PODWOJEWSKI P., 1981 - Etude pedologique de la basse vall6e de la Oua Tom.


Elements de p6dogenese sake et gypseuse. Noum6a : ORSTOM. MBmoire de stage.
97 p. multigr., 2 cartes au 1/25 000.
7 - PODWOJEWSKI P., LATHAM M., BOURDON E.,1983 - Etude des sols de la region de
Kaala Gomen. Noumea : ORSTOM, 54 p. multigr., + 2 cartes au 1/50000.

8 - DENIS B., MERCKY P.,

1982 - Notice de la carte geologique de Pouernbout. Torne '1 /


Texte et figures, 150 p., Torne 2 : Profils et cartes, 109 p. + 3 cartes au 1/50 000.
Noumea : ORSTOM.

237
9 - BEAUDOU A. G., FROMAGET M., PODWOJEWSKIP., BOURDON E., 1983 - Etude
morpho-pdologiquede la rgion de La Tontouta. Nouma: ORSTOM 31 p. + 2 cartes
au 1/50 O00 + 2 lgendes.
10- FROMAGET M., BEAUDOU A. G., LE MARTRET H., 1983 - Carte morpho-pdologique
de Canala-Nakety. Nouma: ORSTOM 29p. 1 carteau 1/50 O00 + 2 lgendes.
11- BLAVET D., BOURDON E., 1985 - Etude pdologique du plateau de Tango Nouma :
ORSTOM. 1OOp. Notice des caracteres edaphiqueset carte au111O 000.

12- PODWOJEWSKI P., BOURDON E., 1984 Etude morpho-pdologique de la valle de la


Tiwaka. Nouma : ORSTOM. 47p. Notice des caracteres daphiques et carte au 1/25
000.
13- PODWOJEWSKI P., BOURDON E., 1984 - Etude morpho-pdologique des valles de
la Tchamba-Yahou. Nouma : ORSTOM. 44p. Notice des caracteres daphiques et
carte au 1/25 000.
14- BLAVET D., BOURDON E., 1984 - Etude morpho-pdologique de la valle de la
Ponrihouen. Nouma: ORSTOM. 47p. Notice des caracteres daphiques etcarte au
1/25 000.
15- LATHAM M., 1985 - Notice de la carte pkdologique de Pam Ouegoa. Carte pdologique
et carte d'aptitude culturale et forestiereau 1/50 000. ORSTOM : Paris, 36p.
16- BLAVET D., BOURDON E., 1987 - Etude Pdologique de la vallee de La Foa. Notice
Nouma : ORSTOM 244 p. + 2 cartes au 1/25 O00 + 2 lgendes.
Cartes gnrales:
LATHAM M., QUANTIN P., AUBERT G., 1978 - Etude des sols de la Nouvelle Caldonie.
Nouvel essaisur la classification,la caractrisation, la pkdogenese et les aptitudes des
sols de Nouvelle Caldonie. Paris : ORSTOM. Notice explicative, 78, 138 p. + 2 cartes
au 1/1 O00 000.
PODWOJEWSKI P., BEAUDOU A.G., 1987 - Carte morpho-pdologique de la Nouvelle
Caldonie au 1/200 000. Nouma : ORSTOM. Tome 1 : Avant-propos et prsentation
gnrale, 15 p. multigr., tome 2 : lgende de la carte, 18 feuillets multigr., tome 3 :
possibilits d'utilisationdu milieu, 5 feuillets multigr.

239

Ce lexique a et6 &labor&,en tri% grande partie,par Didier BLAVET en 1986. Les
lignes qui suivent ne sauraient expliciter compl6tement certains termes techniques
recouvrant des notions complexes.
Pour plus de d6tails, on poma se reporter aux ouvrages traitant de Sciences du
Sol, et notamment a m suivants, qui nous ont servi de base pour tenter de clarifier la
signification des termesutilises :
BONNEAU (M.), SOUCHIER (B.), et al., 1979 - Pdologie. Tome 2 : Constituants et Proprits du sol.
Masson, Paris. 459 p.
C.P.C.S., 1967 - Classification des sols; travaux CPCS. Doe. rnultigr., Grignon, 87 p.
DUCHAUFOUR (Ph.), 1977. Pdologie. Tome 1 : Pdogense et Classification. Masson, Paris. 477 p.
LOZET (J.),MATHIEU (C.),
1986 - Dictionnaire de Sciencedu Sol. Lavoisier, Paris. 269 p.
R.P.F., 1990 - Rfrentiel Pdologique Franais, 3me proposition, AFES : Plaisir, 279p.

Pour les termes de typologie


BEAUDOU AG., CHATELIN Y., 1977 - Mthdologie dela reprsentation des volumes pklologiques.
Typologie en domaine ferrallitique. Cah. ORSTOM, srie Bdol., XV, 1, 3-18.
BEAUDOU A G . ; FROMAGET M.; PODWOJEWSKI P.; BOURDON E.,LEMARTRET
H.,
BLAVET D., 1983b - Cartographie typologique des sols, mthodologie. Nouma : ORSTOM. 30
p. multigr.
BEAUBOU A.@., 1988 - Recherche dun systme d'information pour le milieu physique. Thse Doc.
dtat, Univ. Paris I, 566p.

Pour les analyses chimiques

En ce qui concerne les termes exprimant les resultats d'analyses physicochimiques, nous ne dbvelopperonspas ici leur signification que l'on trouvera dans tout
trait6 d'analyse dessols .
PELEOUX P., DABIN B, FILLMANN G., GOMEZ P., 1971 - Mthodes de dtermination des cations
changeables et de la capacit d'change dans les sols. Init. Doc.Techn. n"17, ORSTOM : Paris,
117p.
PETARD J., 1991 - Les mthodes d'analyse employes au centre ORSTOM de Nouma, Nouvelle
Caldonie. Note Techn. N"4, ORSTOM : Nouma, 24p.
PODWOJEWSKI P., PETARDJ., 1988 - Expression des sels solubles et des bases changeablessur un
vertisol calcimagnsique gypse et carbonates (La Tamoa, Nouvelle Caldonie). Nouma :
ORSTOM, notetechnique (pdologie), 2, 75p.

241

A
ACIDIFIE (SOL ...I [adj.] : Sol dont les horizons possdent un pH infrieur 6 5 .
AGREGAT tn.rn.1 : Dans le sol, unit naturelle tridimensionnelle d'un assemblage cohrent et dfini
form partir de particules lmen taires, ces particules lmentaires tant souvent microscopiques.Les
agrgats visibles l'oeil nu (sur le terrain notamment) peuvent&e de formesvaries (anguleux, arrondis,
etc..). La forme desagrgats visibles l'oeil nu et leur mode d'organisationdfinis sent la "Structure".
ALLOTERITE [n.f.] ; <du grec allos =autre> : Variante majeure de l'altrite, o les traits principaux de
la structure et de l'organisation de la roche ont compltement disparu.
ALTERATION in.f.1 : Transformation partielle ou complte dun mat iau originel (roche, sdiment).
Cette transformation correspond une disparition et/ou une transformation partielle ou complte des
minraux du matriau et s'accompagne dechangements de sa couleur, de sa duret, de sa texture, de sa
forme. Les principaux agents responsablesde l'altration sont les eaux circulant dans le matriau (et les
diversions et autres substances dissoutes ou transports par ces eaux), et le gaz carbonique. Le type
d'altration est du reste fonction du climat.
ALTERITE [n. f.] ; <du franais altration> : Matriau meuble ou cohrent rsultant dune premire
altration des roches couleurs et texture souvent htrognes. Mme lorsqu'il est parfaitement meuble,
l'altrite n'acquiert jamais d'organisation de type pdologique (en particulier il n'apparat jamais
d'agrgats). (Voir les variantes "Altrite" et "Isaltrite").
AMERODE (STRUCTURE ...) [adj.] ; <du grec amros = non divis> : Synonyme de "Structure
massive" : assemblage continuet cohrent des particules lmentaires du sol, sans faces de dissociation
marques (parfois de rares fissures).
ANAPEXOL [n.m.] : Profil ne comportant pas d'apexol. Voir APEXOL.
ANGUCLODE (STRUCTURE ...I [adj.] ; <du latin angulus = angle et de l'anglais clod : motte> :
Synonyme de "Structure Polydrique Anguleuse" Structure fragmentaire en agrgats anguleux bien
dlimits, irrguliers, de taille variable, faces planes multipleset crtes anguleuses.
ANGULEUSE (STRUCTURE ...) [adj.] :Voir ANGUCLODE.
APEXOL [n.m.] : partie suprieure du profil comportant les horizons appumiques (*) et structurichrome
(*I. Si ce dernier a un grand dveloppement, on limite l'apexol, en Nouvelle Caldonie, 1,5 m
dpaisseur, c'est dire la partie lie aux phnomnes biologiques et la fertilit.
(*) - les horizons appumiquessont les horizons constituantla partie suprieure des sols, qui comprennent
les horizons humifres et la zone appauvrie par le lessivageen argile et sesquioxydes.
- les horizons structurichromes sont des horizonsminrauxmeublespossdantuneorganisation
structurale proprement pdolo gique (cf "structure pdologique") sans rapport avec celle du matriau
d'origine. (CHATELIN).
ARENITES [n.f.pl.] ; <du lat. arena = sable> : Classe granulomt rique (50 p - 2 mm). On distingue dans
cette classe les Microarnites (50 p - 1 mm) et les Macroarnites (1 mm - 2 mm).

B
BIOFERON [n.m.] ; <du grec bios = vie et pher = transporter> : Organisations particulires le plus
souvent bien individualises et relativement faciles identifier, rsultant de l'activit de la faune
l'intrieur du sol (boulettes fcales de vers par exemple).
Ces "remaniements biologiques"affectent diffrents pdotypes, gnralement "meubles"ou pouvant se
morceler, se fractionner sans beaucoup de difficults. Parmi ces pdotypes, on peut citer l'humite, le
ncrumite, le structichron, l'altrite, l'oxydon, le leuciton, l'entafron lutique et/ou arnique (ainsi que
leurs intergrades).
BRUNIR (SOL ...) [adj.] : voir 1 BRUNISOL.
BRUT (SOL MINERAL ...) [adj.] : voir LITHOSOL ou REGOSOL.

242

CALCIMAGNESIEN(SOL ...) [adj.] : Soldont le rapportMagnsiumechangeable


/ Calcium
changeable est compris entre0,s et 2 dans l'horizon de surface et peut atteindre 3 dans I'infrasol.
CALCIQUE [adj.] : Qui contient du Calcium (voir aussi RESERVE).
COHERENT [adj.] :Voir COHESION.
COHESION [n.f] : Union ou attraction de substances ayant le mme caractre. Dans lesol B l'tat sec, la
cohsion peut s'apprcier de manire synthtique (et approximative) par l'aptitude du matriau 1 tre
pntrb par unelane de couteau. On distinguera :
- les matriaux "trs meubles'' et "meubles", o la lame s'enfoncera aisment.
- les matriaux "assez cohrents", 06 il faut faire un effort pour enfoncerla lame.
- Les matkriaux "cohrents", o un effort important ne permet i la lame de s'enfoncer que de quelques
centimtres au plus.
- les matriaux "trs cohrents", o un effort important
ne permet la lame des'enfoncer que de quelques millimtres au plus, voire pas du tout.
CBPROPEDE [n.m.] : Synonyme de boulette fcale.

CPCS [abrv.] : Abeviation de "Commission Pour la Classification (fs-anqaise)des Sols".


CUTANE [n.m.] : Trait pdologique correspondant une modification de texture, et/ou de la structure,
et/ou de l'organisation du matriau pdologique, au niveau des surfaces naturelles du sol (surface des
agrgats, des grains du squelette, du lapidon, des paroisdes vides). (BREWER, 1976)
Ce trait se caractrise par une concentrationd'un lment particulier du sol ou par la modification in situ
du plasma. Les cutanes peuvent tre forms de n'importe lequel des lments du sol ou par n'importe
laquelle des substancesprsentes dans le sol.
P m i les cutanes lesplus friquemment observs on peut citer :
- Argillanes :constitus d'argile
- Femmes : composs d'oxydeset d'hydroxydes de fer
- Mangananes : composs d'oxydeset dhydroxydes de manganse
- Orgmanes : composs de p

DENDRITE Ln.f.1 : Concrtion d'oxyde de feret de manganse. Prend des formesfinement arborescentes
laissant croire B des vgtauxfossiliss. (dans notrecas, dimension ne dpassant pas quelquescms).
DEGRAD (SOL ...) [adj.] : Sol dgradation mopphologique ou lessivage des minraux argileux :cas
des luvisols ou sols lessivs ; B dgradation gochimique : cas des planosols;solodisation dans le cas des
sodisols.
DESATU& (SOL ...) [adj.] : S o l dont les horizons possdent un taux de saturation faible.
DRAINAGE (...EXTERNE) [n.m.] : Elimination naturelle dune partie de l'excs d'eau (excs provoqu
par les pluies, voire les inondations) par ruissellement la surface du sol.
DRAINAGE (...INTERNE) Ln.m.1 : Elimination naturelle par infiltration dans le sol d'une partie de
I'excs d'eau (excs provoqu par les pluies ou les innondations).

El
EDAPHIQUE [adj.] : Qui se rapporte au sol. (On parle souventdes exigencesivtaphiques dune culture).
ELEMENT FIGURE In.m.1: voir TRAIT PEDOLOGIQUE
ELUVIATION [n.f.] : Migration descendante ou oblique de substances solubilises ou en suspension
l'intrieur du sol, provoquant la formation d'un horizon appauvri ences substances, dit horizon "luvial".

243
ENTAFERON [n.m.] ; <du grec entha = ici et l et de pher = trans porteo : Matriau d'apport,
morphologiquement reconnaissable, sou vent htrogne, de granulomtrie variable : lutique (argiles et
limons) et/ou arnique (sables) et/ou rudique (graviers, cailloux, blocs, galets...). Sans organisation
pdologique, ou avec une organisation faiblement exprimequi ne masque jamais celle due l'apport.
Parfois stratifi et/ou granoclass. L'origine de ce matriau peut tre variable (alluviale, colluviale,
marine, olienne, volcanique, glaciaire...).
EUTROPHE (SOL ...) [adj.] : Sol dont les horizons possdent un taux de saturation lev, gnralement
su@rieur 75 5% (par opposition aux sols oligotrophes. le terme mesotrophe qualifie, lui, des sols o le
taux de saturation est moyen).
EVOLU [adj.] : Qualifie un fort degr de transformations pdologi ques d'un matriau originel (roche,
alluvions, etc..) ou dun sol (ex : un sol volu prsente un matriau originel trs transform par la
pdogense, paropposition un sol peu volu).
EVOLU (SOL PEU ...) [adj.] : Voir SOL.

F
FERRUGINIS (SOL ...) [adj.] : Sol ayant subi le processus de Ferruginisation,qui est caractris par la
sparation du fer des minraux constitutifs des roches et son individualisation dans les sols sous de
nouvelles formes (hmatite, goethite, etc..). Notamment,et par dfinition, les SOLS SESQUIOXYDES
DE FER sont fer ruginiss.
FERSIALLITIQUE (SOL ...) [adj.] : Voir SOL (...A SEsQUIOXYDES DEFER)
FRAGISTERITE [n.m.] ; <du latin fragilis = fragile, et de strite> : Variante majeure de strite (voir
dfinition), duret faible. Les morceaux defragistrite peuvent se briser plus ou moins facilement la
main.
FRAGMENTAIRE (STRUCTURE ...) [adj.] : Structure caractrise par un rseau prfrentiel de
dissociation dfinissant des agrgats de forme et de dimensions trs variables.

G
GLEY [n.m.] : Matriaucreenconditionsanarobies
(partie du profilenpermanence ou quasi
permanence sous eau). Ce matriau est riche en fer ferreux, donc en fer rduit, ce qui se manifeste par
une couleurvert bleu, gris vert, ou gris bleu.
GROSSIERS(ELEMENTS) [adj.] : Elments ne passantpas au tamis de 2 mm(avantbroyage
mcanique) et reprsents par des pierres, des dbris vgtaux, etc...
GRUMELEUSE (STRUCTURE ...) [adj.] : Voir GRUMOCLODE.
GRUMOCLODE (STRUCTURE ...I [adj.] ;<du latin grumus = monticule et de l'anglais clod = motte> :
Synonymede"StructureGrumeleuse"
: Structurefragmentaireenagrgats
facescourbes,
mamelonnes, formes enveloppantes : l'agrgat caractristique est arrondi. Cette structure est dcrite
essentiellement dansles horizons humifres et au voisinage des chevelus racinaires. Taille gnralement
centimtrique.

H
HORIZON [n.m.] : Couche grossirement parallle la surface du sol, d'paisseur parfois trs irrgulire,
dont l'existence est reconnue lors de l'observation de coupes de sol ou de carottes de sondage. Les
horizons se distinguent les uns des autres par leurs constituants, leur organisation et leur comportement
(on les distingue souvent l'oeil nu par leurs couleurs) : ils sont dus soit des dpets successifs de
matriaux diffrents, soit aux transformations subies par un matriau originel depuis le dbut de son
volution. (BOULAINE).

A : horizon humifre (Humite)


Aca :cxbnat
Aci :calcique

R :roche dure nonou peu fragmente (dgolite)

Ach :chernique
kl : atypique
An :Anmoor
Aa : allophanique
Avi :vittique
Aal : duminique

S :hopimon structural (structichmn)


Sp :S plosolique
Sca :S carbonat
Sci :S calcique
Sal :S duminique
Sa :S allophanique
SJ :S atypique

B : horizon d'accumulation

TH :matriel thioniqueou sulfidique

BT : Dtexturd
BP : B pdzolique
BS : B ferrugineux
C : horizon d'altration (Althrite)

E : horizon luvial (Leuciton)


FE : horizons ferriques
OX :horizon oxydique

RT :horizon rticul
ND :h o h m oxynodulaire
PT : horizon p6tmxyque
FS :horizons fersiallitiques
FSj :horizon fersiallitique jaune
G :horizon rductique (Rducton)

V :horizons vertiques (vertichmn)


Vs :horizon vertique de surface
V : horizon vertiquemCdian
Vv : V typique

Y :hoizon gypsiques
Ym : horizon ptm-gypsique

Yp :horizon gypsique de profondeur

Lettres suffixes
a : albique ou dlophanique
ca : Accumulation de calcaire, remplacepark
cn :concdtimni: ou nodulaire

Accumulationdesulfate
de calcium(gypse),
remplac pargy ou y
fe :Amumulation ferrugineuse
gy : gypse, remplac par y
Hm : H msique
g : heudogley, redoxique
Hs : H saprique
: particuli&ement richeen matire organique
h
Ha : H assch
k : dbut d'accumulation de calcaire. remplaceca
m :Horizon massif, indur, forte cimentation
K :horizon calcarique
p : Horizon labour (ou perturb)
sa :Prsence de selsplus solubles que le sulfatede Ca
L : horizon labour6
3 :riche en sequioxydesou de surface
M :cailloutis nonconsolilds d'une roche meuble non
ou t : illuviation d'argile
v : caractres vertiques
peu fragmente
w : gel
x : Fragipan
O :horizons organiques (nkcrophytim,ncmite)
y
: caractres gypseux, remplace
gy
OL
CS :

H :horizon histique
Hf : Hfibrique

OF

OH
OM

HUMIQUE [adj.] : Danslesensemployici,dsigne


un matriauquicontientuneproportion
relativement leved'humus (synonyme dansce casde "Humifre").

HUMITE [n.m.] ; <driv de humus> : Dsigne un matniau pdologique caractris par la prsence de
matire organique,visuellement ind celable, except par la couleur,associe de la matire minrale.
I1 se caractrise par sa couleur gnralement homogne : (brun, marron, gris plus ou moins fonc...) :
dans le code Munsell, les valeurs varient de 2 5, les chromas deO 3 dans les planches 1O R, 2,5 YR, 5
YR, 7,5 YR, 10 YR, ainsi que dansles planches 2,5 Y et 5 Y .
Autres caractres : la texture (toucher particulier d la matire organique), l'organisation (structure
souvent grumeleuse,enracinement...).
HYDROMORPHE (SOL ...) [adj.] : Voir SOL.
HYDROMORPHIE 1n.f.I : Modification due l'insuffisance ou au dfaut de drainage local du sol.
HYDROPHYSE [n.f.] ; <du grec hydros = eau et phusis = expansion> : Eau libre (de ruissellement,
d'infiltration , etc..). Terme notamment utilisable pour l'eaudes nappes phratiques.

245

HYPERMAGNESIEN (SOL ...I [adj.] : Sol excessivement riche en magnsium. Le rapport Magnsium
changeable / Calcium changeable dpasse 5 dans l'horizon de surface et 10 dans l'infrasol, ce qui se
traduit par une toxicit en magnsiumpour denombreux types de cultures.

I
INFRASOL [n.m.] : Partie profonde du sol qui est le plus souvent accessible l'observation avec les
moyens normaux de prospection : c'est la partie du sol situe sous I'APEXOL (ORSTOM 1979).
INTERGRADE [adj.] : Seditd'un constituant d'horizon, d'unhorizon ou dun sol quipossde,
modrment dveloppes,les caractristiq ues de plusieurs modles de rfrence diffrents. De la sorte,
on ne peutpas rattacher ce constituant, cet horizon ou ce sol exclusive ment l'un de ces modles.
ISALTERITE [n.f.] ; <dugrec isos = mme> : Variantemajeure de l'altrite o lastructure et
l'organisatian de la roche ont t conserves de faon apparente l'oeil nu.

L
LAPIDON [n.m.] ; <du grec lapis = roche> : Matriau discontinu, caractris par une concentration
d'lments grossiers dun diamtre suprieur 2 mm. (rudique) detype et de nature varis (lithorliq ues,
restes de filons, nodules, concrtions, blocs destrites de sesquioxydes, de calcaire, de giobbertite..)
Le plus souvent d'origine non directement reconnaissable(allochtone ou autochtone). En gnral associ
un autre pdotype meuble telle que structichron, humite, rtichron, vertichron, altrite
...
LEUCITON [n.m.] ; <du grec leucos = blanc> : Matriau pdologique blanc, gris ou beige trs clair.
Valeur 7 8, chroma 1 3 dans les planches 5 YR et 10 YR. Valeur 8 et chroma 0 2 dans la planche 7 5
YR. Form principalement d'lments quartzeuxde dimensions varies (arnique, rudique), quelquefois
granoclasss. La porosit intergranulaire est trs leve. La limite avec les autres matriaux est toujours
trs nette. Ce matriau se forme aprs limination de ila plupart des minraux argileux et des substances
colorantes telles que les oxydes de fer et la matire organique. II se rencontre essentiellement dans les
podzols, solonetz solodiss, planosols, sols lessivs...
LITHIQUE (SOL
mme dure.

...I [adj.] : Sol peu evolu, du fait dun dcapement "rcent" de la roche mre, elle

LITHORELIQUE [n.f] ; <du grec lithos = pierre et du franais reli que> : Fraction grossire rocheuse
prsente dans le sol et correspondant un hritage direct du matriel parental sous-jacent. La dimension
des lments decette fraction grossire dpend de la nature de la roche et des conditions d'altration.
LUTITES [n.f.pl.] ; <du latin lutum = boue, terre de potier> : Classe granulomtrique (0-50 p). On
distingue dans cette classe les Microlutites (0-20 p) et les Macrolutites (20-50 p.).

M
MAGNESIEN (SOL ...) [adj.] : Sol riche en Magnsium. Le rapport Magnsium changeable / Calcium
changeable dpasse3 dans l'horizon de surface et varie de 5 10 dansl'infrasol.
MASSIVE (STRUCTURE ...I [adj.] : Voir AMERODE.
MEUBLE [adj.] : Voir "COHESION".
MORPHO-PEDOLOGIQUE [adj.] : Synonyme de Gomorpho-Pdologique. Serapporte 1 des
descriptions liant des caractristiques Gomorphologiques (formes, nature et origine des reliefs, type de
pentes, etc..) des caractristiques Pdologiques (nature et origine des sols, profondeurs, etc...).

246

NECROPHYTION In.m.1 ; <du grec necros = cadavre, et phyton = plante> : Dsigne de la matire
vgtale morte non dcompose. Feuilles, branches, tronc, fruits, graines, ...eoupb, couches, tombessur
le sol.
NECRUMITE [n.m.] ; <du grec necros= cadavre, et de humus> : Dsigne de la matire vgtale morte
et dcompose (ce qui la distingue du necrophytion) - se diffrencie de I'humite, car la matireviigtale
est encore visuellementreconnaissable.
NODULE [n.m.] : Concentration dure, de formes et dimensions varies, le plus souvent sphrique. Le
volume d'un nodule dpasserarement quelques cm3 (RUELLAN).
et chiffres)utiliss,dans
la
NOMENCLATURE (...CP@S) [n.f.] : Ensemble dessigles(lettres
Classification franpise des sols(1967) ou le RPF (1990) pour nommeret caractbriser les diffirents types
d'horizons pdolo giques.

ORGANO-ARGILLANE [n.rn.] ; <de organ0 = prf. driv de organique" et argillane = dpt d'argile> :
Dpt de substances argileuses et organiques sur une surface, (dans notre cas une surface d'agrgat, ou
une fente).
OXYDON [n.m.] <driv de oxyde> : Matriau pdologique meuble colorations vives homognes,
gnralement jaune ou rouge, parfois rouge trs f o n d noir. Valeur 3 1 5, chroma 5 8 dans les plan
ches 10 R et 2,s Mi. Valeur 4 a 6, chroma 6 a 8 dans les planches 5 YR et 7,5 YIP. Teneur en argiles
minralogiques faible ou trs faible (inferieure ou gale a 10 5%). Texture trs fine ou fine. Non plastique
l'tat humide. Structure en gnral amrode. Prsence en tres grande quantit d'oxydes et d'hydroxydes
mtalliques (Fer, Aluminium, Manganese, Nickel, Chrome, Cobalt
...) soit en melange, soit avec une forte
prdominance de l'un d'eux.Souvent associ au rd ucton, en gbnralen juxtaposition.

PAUCICLODE (STRUCTURE ...) [adj] ; <du latin paucus = peu abondant, et de l'anglais clod = motte>
Structure fragmentaire peu nette, dans un matriau prsentant une fissuration peu abondantes. les
agkgats se dissocient mal, et rsultent d'un dCbit en poly6dres.
PEDON In.m.1 : Volume de sol tridimensionnel ncessaire et suffisant pour caractriser un sol. On peut
aborder la description dun pedon par I'tude d'un profil, mais dans notre cas, le pedon reprsente la
plupart du temps la synthse de plusieurs descriptions de profils.
PEDOTYPE[n.ml : D m s les"Descriptionstypologiques"(BEAUDOU)
: Constituantdusol
,
identifiable sur le terrain, et quantifiable. Les pMotypes peuvent tre soit simples (Structichron, Leuciton,
Mumite,Alterite, etc...), soitcompossdeplusieursPdotypessimples(HurnoStructichron,
HumoEeuciton, etc...). On peut dcrire les ptklotypes et les quantifier les uns par rapport aux autres, pour
chaque horizon du profil. (BEAUDBU)
PIERROSIT [n.fl : Synonyme de "Charge enlments grossiers".
POLYPHAS (SOL ...) [adj.] : Sol o l'on observe plus de deux matriaux originels diffrents (en
l'occurence une succes sion de dpts plus ou moins fins d'alluvions). Mais ce terme reste utiliser avec
prudence, car d'autres usages existent. I1 vaudrait peut tre mieux parler de sol "polycompos" OU
simplement, de sols "dpts lits".
PRISMOCLODE (STRUCTURE ...) [adj.] ; <driv du mot prisme, et de l'anglais Clod = motte> :
Variante de la structure anguclode caractrise par des agrgats prismatiques de grandes dimensions,
allonges verticalement et faces plus ou moins planes. Structurefrquente dans les vertichrons.
PSAMMOCLODE (STRUCTURE ...) [adj.] ; <du grec psammos = sable, et de l'anglais Clod = motte> :
Synonyme de "Structure Particulaire particules sableuses" : structure rsultant de l'absence de cohsion
entre les particules sableuses contenues dans le matriau. Cettestructure est caractristique des matriaux

247
sableux ne contenant pas ou peu de "liant" organique ou argileux (pas plus de 15 20 % d'argile
notamment).
PSEUDOGLEY [n.m.l : Matriau pdologique qui ressemble un Gley mais o la rduction du fer est
moins gnrale. Ce matriau possde un aspect panach ou constell zones oxydes rouille ou brun
jauntre et zones kduite gris bleut ou vert bleut.

R
REDUCTON ln.m.1 ; <driv de rduit> : Matriau pdologique meuble rduit, souvent de type "Gley"
(voir ce terme), caractris par des colorations grises, gris-bleutre, gris-verdtre, parfois beige ou
jauntre trs clair. Dans le code Munsell : couleur valeur 4 8, et chroma 0 2 dans les planches 10
YR, 2,5 Y, 5 Y ; couleurs de la planche gley entire. La texture est souvent argileuse ou argilolimoneuse.
La structure est amrode ou anguclode trs grossire. Souventassoci l'oxydon,engnral en
juxtaposition.
REGOSOLIQUE (SOL ...) [adj.] : Sol peu evolu, du fait d'un dcape ment "rcent" de la roche mre,
elle mmefriable.
de trs grandes
REGOLITE [n.m.] ; <du franais scientifique reg> : Dsignelesblocsrocheux
dimensions et la roche mrenon altre, gologiquement en place.
De nombreuses variantes existent selon la nature ptrographiqueet gochimique de laroche.
RUDITES [n.f.pl.] ; <du latin rudus, ruderis = gravats, dcombres> : Classe granulomtrique(> 2 mm).
On distingue dans cette classe les Microrudites (2 mm - 2 cm); les Msorudites (2 cm - 7,5 cm); les
Macrorudites ( 7 3 cm - 20 cm);les Mgarudites (> 20 cm).
RHIZAGE [am.] ; <du grec ridza :racines, et agogos : qui conduit>:
Ensemble vgtal racinaire constitu principalement dlments con ducteurs plus ou moins lignifis.

SATURATION (TAUX DE ...) [n.f.] : En chimie du sol, le taux de saturation en cations mtalliques du
complexe adsorbant est le rapport, exprim en p. cent de la quantit S d'ions mtalliques fixs sur le
complexe adsorbant sur la quantit T d'ions mtalliques fixables. Ce rapport peut varier de O 100 (on
emploie souvent le sigle SAT, pour "satur", lorsqu'il vaut 100).
SEGMENT (...PEDOLOGIQUE) ln.rn.1: Les segments pdologiques sont des volumes qui rassemblent
un certain nombre de pdons marqus par un mme processus d'volution dominant ou par plusieurs
processus agis sant simultanment selon une mme dynamique d'ensemble sur un mme matriau.
(Lorsque l'on parcourt une toposquence, apparaissent souvent plusieurs segments.).
SEMETON [n.m.] ; <du grec semeos = figure, trait> : Ensemble de traits pdologiques ( l'exception des
cutanes,nodulesconcrtionssesquioxydiques
et carbonates)deformes
et naturesvaries :
efflorescences, dendrites, crystallaria (gypse...), pdotubules, biomicro-agrgats
...
SESQUIOXYDES [n.m.pl.l : Dans les sols, Ensemble des oxydes et hydroxydes de Fer, aluminium,
Manganse et Titane, figurant sous forme amorphes ou cristalines insolubles dons trs peu limins par
les eaux. En gochimie, le terme est rserv aux constituants de formule R203 (o R est un lment
mtallique; O est l'oxygne).
SESQUIOXYDES (SOLS A ...) [n.m.pl.] : Voir FERSIALSOL ou FERRALSOLS.
SODIQUE [adj.] : Au sens gnral signifie "qui contient du sodium". Dans le casdes sols, caractrise un
matriau pdologique qui a un taux de saturation en sodium changeable compris entre 8% et 15% pour
les sols faiblement sodiques, plus de 15% pour les sols sodiques au S . S .
SOL [n.m.] : Produit de l'rosion, du remaniement et de l'organisation des couches suprieures de la
crote terrestre sous l'action de la vie, de l'atmosphre et des changes d'energie qui s'y manifestent
(AUBERT et BOULAINE in "LOZET & MATHIEU- Dictionnairede Sciencedu Sol.").

Diff4rents types de sols - Projet IRPF 1990


Sols alluviaux (fluvisols)
hdisols
Arenosols
Brunisols
Calcimagnsiques (solums)
Crgrosllls
Fersialsols
Gypsosols
Histosols
Hydrornorphes (sols caractres)
Lithosols
Euvisols (et apparents)
Orgrnosols
Plssols
Peyrosols
Planosols

Podzosols
Rders
RCgosols
Salsodiques (sols)
Sulfats-acides (Thiosols)
Vertisols

Domaines en discussion
Alocrisols
Domaine Clinohumique
Colluviosopls
Domaine desFmdsols - Oxydisols
Domaine desferrugineux tropicaux
Yermosols

SOLOD [n.m.] :Sol SODIQUE sodium sous f m e changeable, et 1acidification superficielle. C'est le
sol sodique le plus volu ; il rsulte d'un lessivage accomplagn d'une acidification et dune dgradation
superficielle des argiles restant dans les horizons A. La patie infrieure du profil peut aussi&e acidifie.
SOLONETZ in.m.1 : Sol SODIQUE sodium sous forme changeable,et lessivage de surface modr.
Lorsque le lessivage, l'acidification et la dgradation superficielle des argiles dans les horizons se
poursuivent, ce sol sodique volueen solonetz solodis,puis en s o l d .
SPHENOCLODE (STRUCTURE ...) [adj.] ; <du grec sphen = coin, et de l'anglais Clod = motte> :
Structure caractrise par des agrgats bien dlimits , de taille variable, faces planes ou lgrements
incurvees, ayant une forme spcifique "en coins". Cette structure est presque systmatiquement en
relation avec la prsence d'argiles dites "gonflantes". Elle identifie le pdotype vertichrm. Les faces des
ag&?gatspeuvent tre luisantes (luciques) ec/ou stries (luci-strio-sphnique).
STERITE [n.m.] ; <du grec stereos = dur> : Matriau pdologique durci, continu, caractris par la
concentration d'un ou plusieurs lments du sol. Les strites sont rarement homognes et prsentent une
tres grande varit dans les couleurs et les facies.
Les natures sont &alement trs varies (sesquioxydique,cal caire, magnsienne...).
STRUCTICHRON [n.m.] ; <dfiv de structure et du grec chroma = couleun : Matriau pdologique
minral meuble aux colorations vives et franches, homogenes, varies (jaune, rouge, violac, brun, ocre,
beige...). Dans le codeMunsell ; couleur valeur 4 i 6 , chroma 5 a 8. La texture est variable. I1 n'y a pas
d'individualisation recon naissable d'oxydes et/ou d'oxydes mtalliques. La structure est proprement
pdologique sans ressemblance aucune avec le materiau d'origine. Contient au moins 10 '36 d'argiles
mimeralogiques.
STRUCTURE In.f.1 : (dams le contexte d'uneobservation sur le ter rain, donc l'exclusion, notamment,
de l'usage du terme dans "structure fidologique") : type d'assemblage desparticules solides formant des
agrgats visibles l'oeil nu (voir "AGREGAT").
STRUCTURE ( ...PEDOLOGIQUE) [n.f.] : Arrangement spcial des par ticules minrales, organiques ,
ou organo-minrales, visible I'ec helle microscopique et du 1 la pdogense, que l'on ne retrouve pas
dans les roches ou les roches altres.
SULFATO-REDUCTION fn.f.1 ; <de sulfate et rduction> : Rduction des sulfates en sulfures et
accumulation sous forme de sulfures de fer noir.

T
TOPOSEQUENCE [n.f.] : Unitcomplexe de sols qui se succdentconstammentdansun
ordre
dtermin. Ea raison de leur succession rg ulire est l'influence prpondrante et rgulirement rpte
des facteurs topographiques.

I:

249

TRAITS (PEDOLOGIQUES ...) [n.m.pl.] : objets reconnaissables dans un sol, qui se distinguent du
matriau environnantpour une raison quelconque telle que l'origine, la diffrence de concentration dun
ou plusieurs Clment, l'arrangement des constituants (BREWER).
TYPOLOGIQUE DEFINITION DES HORIZONS - DESCRIPTION ...) [adj.] :
Fait rfrence au vocabulaire BEAUDOU-CHATELIN, qui introduit des termes nouveaux pour dfinir
les "Pdotypes" (voir ce terme)de chaque horizon dcrit.

V
VERTICHRON [n.m.] ; <driv devertisol et du grec chroma : couleun : Matriau pdologique meuble,
de coloration homogne, brun, vert-olive, caractre vertique trs net. Dans le code Munsell : couleur
valeur 4 6, chroma 2 6 dans les planches 2,5 Y et 5 Y. La texture est argileuse ou trs argileuse. Les
argiles sont de type
2/1. La structure fragmentaire "en coin", de dimensionsvaries et dutype
sphnoclode.
Ce matriau est caractris par la prsence de faces gauchiesstries et/ou luisantes, parfois de trs grande
dimension. Les individualisations de carbonates (Ca,Mg), de sulfates (Ca...), et d'oxydeset d'hydroxydes
mtalliques (Mn, Fe, ...) sont frhuentes.
VERTIQUE (CARACTERE ...) [adj.] : Proprit caractrisant les hori mns qui possdent des agrgats
des annes, des fentes larges
gauchis faces lisses, et qui prsentent, dans la priode sche de la plupart
de 1 cm ou davantage, pouvant atteindre la surface.

25 1

252

Figure 1 : Carte de localisation de la Nouvelle Caldonie......................................................................

Figure 2 : Carte pluviomtrique dela NouvelleCal&i-dsnie.....................................................................

Figure 3 : C l i m o g r m e des stations de La Tontouta et de Ouacosituees sur la cBte sche de la Grande


Terre ........................................................................................................................................... 8
Figure 4a et b : Variabilit de la pluviomtrie pour la station de Ouaco (a) et La Tontouta (b) ....................

10

Figure 5 : Evaluation de l'kvapo-transpiration sur la c8te ouest de la Grande Terre....................................

11

Figure 6 : Esquisse lithologique de la Nouvelle Caldonie ...................................................................

13

Figure 7 : Carte de localisation des diffrents types de vertisols en Nouvelle Caldonie ............................

15

Figure 8 : Courbe hypsographiquedes deux versants de la


grande Terre..................................................

17

Figure 9 : Carte de localisation des sites d'tude des vertisols calcimagnsiens i gypse..............................

20

Figure 10 : Carte delocalisation gnrale dela rgion de La Tontouta...................................................

22

Figure 11: Dtail de la figure 10. emplacement des profilset des carottages...........................................

24

Figure 12 : Squence des profils TIA . Proximit de Tiar-Naa .............................................................

25

Figure 13: Organisation verticale des profils de la squenceT U..........................................................

26

Figure 14 : Distribution des Clments figurs dans la squence de Tiar .................................................. 33


Figure 15 : Composition granulomtrique des principaux sols de la squenceT U ...................................

36

Figure I6 :Teneurs ensels solubles (extrait au 1/2) etpH des sols de la squence TIA .............................

40

Figure 1'7 : Pourcentage relatif des principaux cations changeablesde la srie T M..................................

46

Figure 18 : Ilot Leprclour .Carte gologique et emplacementdes profils...............................................

50

Figure 19 : Ilot Leprdour .Topographie .emplacement des coupes ......................................................

52

Figure 20 : Coupe transversale de l'lot Leprdour (coupeA de la figure 19)...........................................

53

Figure 21 : Coupe longitudinale de l'ilot Leprdour (coupe B de la figure 19)..........................................

53

Figure 22 : Squence de sols sur calcaire gris .Flanc NW de la doline...................................................

57

Figure 23

: Lgende des figurs

......................................................................................................

55

Figure 24 : Squence de sols sur calcaires gris ..................................................................................

56

Figure 25 : Squence de sols sur calcaire grseux .Flanc NNE de la doline .............................................

61

Figure 26 : Sequence desols sur grs ciment calcaire.......................................................................

60

Figure 27a : Coupe C (fig. 19) .Squence sur grauwackes..................................................................


Figure 2'7b (dtail de la figure 27a) : Squence de sols sur grauwaekes .versant NE..................................

65
65

Figure 28: Squence desols sur grauwackes....................................................................................

64

253
Figure 29 : Composition granulomtrique des sols de la doline de l'lot Leprdour...................................

69

Figure 30 : Distribution des lments majeursaprs attaque triacide dans lesprincipaux sols de l'lot

Leprdour .................................................................................................................................. 76

Figure 31 : Diagrammes diffractomtriques de la fraction argileuse........................................................

78

Figure 32 : Conductivit lectrique de l'extrait des sels solubles (au 1/2. l'eau) des principaux profils de
l'le Leprdour............................................................................................................................ 80
Figure 33 :Distribution des sels solubles. extraits l'eau et au 1/2 dansles principaux sols vertiquesde
l'le Lepdour............................................................................................................................ 82
les profils reprsentatifs de l'le
Figure 34 :Distribution relative des principaux cations changeables dans
Leprdour..................................................................................................................................

84

Figure 35 : Coupe schmatique dela squence sur calcaire dur;Fonctionnement hydrique.........................

87

Figure 36 : Coupe schmatique de la squence sur calcaire grseux


;Fonctionnement hydrique................... 88
Figure 37 a : Dynamique ancienne des anions dans le paysage de l'lot Leprdour.....................................
89
Figure 37 b : Coupe schmatiquede la squence sur grauwackes .Fonctionnement hydriqueactuel .............89
Figure 38 : Emplacement de la zone d'tude de La Tamoa ....................................................................

92

Figure 39 : Esquisse gologique de la rgion tudie..........................................................................

94

Figure 40 : Comparaison de deux formesde model sur flysch.............................................................

95

Figure 41 : Emplacement des profils et des carottages........................................................................

96

Figure 42 : Squence de sols de la basse valle de La Tamoa...............................................................

100

Figure 43 : Squence de carottagesdans la valle alluviale de La Tamoa ................................................

104

Figure 44 :Triangle textural des sols dela partie amont (A) et aval (B) de la squence.............................

106

Figure 45 : Distribution des sols en fonction des rapports molculairesde l'analyse triacide ......................

109

Figure 46 :Attaque triacide :Distribution decertains lments dans les profils de


la squence de la basse
valle de la Tamoa
......................................................................................................................

108

Figure 47 : Transect la microsonde dans une coupe de nodule carbonat polyphas ...............................

115

Figure 48 : Transect la microsonde dans une coupe de nodule ferro.mangansif&-e................................

119

Figure 49 :Distribution de Ni0 en fonction desteneurs en Mn0 des accumulationsferromanganbifres...122


Figure 50 : Calcium. magnsium et sodium changeable sur sol brut et aprs extraction des sels solubles...124
Figure 51 : Courbes en isovaleurs de la conductivit lectrique des extraits de sels solubles ( l'eau. au
1/2) dans la squence de sols de la basse Tamoa depuisle profil MER 50 au profil MER 72.......................

127

Figure 52 :Distribution des sels solubles (extraction l'eau et au 1/2) le long dela squence de la basse
valle de la Tamoa de l'amont (MER 52). vers l'aval (MER 72)............................................................

129

Figure 53 : Distribution relative des trois principaux cations changeablesdepuis l'amont (A) vers l'aval
(B) de la squence
.......................................................................................................................

129

Figure 54 : Evolution de la distribution relative des cations changeables depuis un quilibre calci130
magnsien en amontvers un ple hypermagnsien en aval.................................................................

Figure 55 : Courbes en isovaleurs du pH dans la squence de sols de la basse Tamoa depuis le profilMER
50 au profil MER 72................................................................................................................... 131
Figure 56 : Carte gikmorphologique et tectonique............................................................................

138

Figure 57:Le comportement sp6cifiquede la Grande Terre................................................................

141

Figure 58 : Esquisse gologique du bassin versantde la Oua-Tom .......................................................

146

Figure 59A :Coupe pdologique depuis la crte siliceuse vers la terrasse ancienne..................................

148

ologique dans la terrasses de la Oua-Tom ........................................................

149

Figue 59B : Coupe

Figure 60 : Cartes des formations superficielles de la Bua-Torn

...........................................................

152

.............154
Figure 62 : Coupe schmatique du bassin versant de la Tamoa............................................................ 156
Figure 63 :Datation des diffnmts pisoales ayant affect6les dianites.................................................
162
Figure 64 : Sites d'tude et manifestation des palmlimats quaternaires.................................................
164
Figure 65 : Variations de la pluviomtrie durant le Quaternaire rcent ...................................................
166
Figure 66 : Variations de la tempiratw durant le Quaternaire r h n t ...................................................
A67
Figure 67 :Schma synthtique des diffrents 6v2nements ayantaffect le Pacifique Sud..........................
170
Figure 61 :Mouvements dommt naissance aux co%luvimset alluvions du bassin de la Oua.Tom

Figure 68 : Comparaisons entre deux coupes parallles au littoral sur relief basaltique effectues dansla
r6gion de Poya.Beaupr6. soulignant la p6n6plnation importante en bord de mer. avec
pkpondrance de la
p6dogense sur la morphogense. approfondissement des sols et installation des vertisols5 gypse............. 172
Figure 69 : Relation entre les valeurs de 6I8O SMQW et le rapport CaOlblgB des carbonates.................. 173
Figure 70 :Diffrentes formes de cristallisation du gypse en provenance de diveees origines....................

180

Figure 71:Le cycle atmosphkrique du soufre..................................................................................

182

Figure 72 : Formation du gypse par voie biochimique .......................................................................

184

Figure 73 : Localisation des sites d'tude du gypse. partie nord ............................................................

188

Figure 74 : halisation des sites d'tude du gypse. partie sud.............................................................

188

Figure 75 : Relation entre les valeurs de a3'k des cristaux de gypse et de leur loignement i la mer ..........185
Figure 76 : Emplacement des figures70 et 71 ; localisation des vertisols i gypse en Nouvelle Caldonie ;
direction. intensit et frquence des vents dans la station de Noum6a et de Koumac ..................................
186
Figure 77 : Diagramme schmatique montrant les effets de l'humectation-dessicationdes sols argiles
199
gonflantes .................................................................................................................................
Figure 78 : Courbe de retrait de certains horizons caractristiques de vertisols.........................................

200

Figure 79 : Profils hydriques de diffrents vertisols la fin de la saison humide ......................................

204

Figure 80 : Transformations morphologiques associes la formation des vertisols................................

207

Figure 81 : Dissolution simule du gypse par les eauxde la Tamoa.....................................................

212

Figure 82 : Dissolution simule de la calcite par les eaux de la Tamoa .................................................

212

255

PAGE
Tableau Ia et b :Donnes climatiques mensuelles du poste Mto deOuaco (a) et de La Tontouta (b)...........- 8
Tableau II : Principales formations gologiques de la Grande Terre et grands types de sols qui en
dcoulent .....................................................................................................................................

12

Tableau III : Composition chimique des basaltes .................................................................................

14

Tableau IV : Composition chimique des grauwackes............................................................................

14

Tableau V : Composition chimique des roches ultrabasiques

..................................................................

14

Tableau VI : Tableau rcapitulatif des caractristiques deshorizons humifres............................................

28

Tableau Vn : Tableau rcapitulatif des caractristiques des horizons de transition .......................................

29

Tableau W I : Tableau rcapitulatifdes caractristiques des horizons vertiques...........................................

30

Tableau LX : Tableau descriptifdes caractristiques deshorizons d'altration ..............................................

31

................................
Tableau XI : Teneur en Soufre total(S%) dans les horizons humifres ....................................................
Tableau XII : Teneurs en soufre etgypse dans les hotizons vertiques......................................................

35

43

Tableau XII1 : Relations entre le calcium total et le calcium li au gypse .................................................

43

...........................................

44

Tableau X : Analyse chimique desaltrites (allotrite et isaltrite) de la squence TL4

Tableau XIV : Teneurs en soufre des horizons d'altration de la squence TL4

43

Tableau XV : Capacit d'change ramene la fraction argile (Rl) et la fraction argile + limons fins(R2)
......45
Tableau XVI : Identification des minraux lourds du profilLEP 6 .vertisol jaune surcalcaire dur .et du
profil LEP 25 .vertisol gypse. bariol. sur calcaire grseux................................................................

70

Tableau XW : Comparaison micromorphologique entre l'amont et l'aval de lasquence sur calcaire dur........71
Tableau X W I : Comparaison micromorphologiqueentre l'amont etl'aval de la squence sur calcaire

gr&eux .......................................................................................................................................

72

Tableau XIX : Caractrisationsmicromorphologiques des principaux sols l'aval de la squence sur


grauwackes ..................................................................................................................................

74

Tableau XX :Rsultats analytiques et rapports molculaires(apks attaque triacide) des principaux types
de sols de la doline....................................................................................................................... 77
Tableau XXI : Composition minralogique (R.X.) de la fraction rsiduelle aprs dissolution des diffrentes
fractions Colot-& du gypse (Or = orange. R = rouge. B = beige) .............................................................

79

Tableau XXII : Composition chimique de la fraction rouge et de la fraction blanche rsiduelle aprs
dissolution d'un cristal de gypse de l'horizon LEP 25.4 .........................................................................

79

Tableau XXIII : Tableau rcapitulatif des caractristiques chimiques majeures des principaux sols de l'le
leprdour..................................................................................................................................... 85
Tableau XXIV: Micromorphologie des sols de la squence de la basse Tamoa.........................................

110

: Morphologie des lments


figurs de la basse vallede la T m o a ....................................

112

: Composition chimique de certaines accumulations


cubnates (microsonde)....................

114

I : Composition chimique de quelquesformes du plasma................................................

138

II : Composition chimiqued'lments figurs ferro-mangansifres (microsonde)


.................. 122
: Composition chimique decertaines concentrationscubnates (microsonde)....................

123

: Niveaux observs et corrlation selon ILTIS (1 1)et L (LATHAM. 1986) des diffrentes
surfaces dfinies par D (DAWES. 1925). hl (ROUTHIER. 1953). A (AVUS. 1953). W (WIRTHMANN.
1970) et T (TRESCASES. 1975)...................................................................................................... 1 4 4

Tableau
: Caractristiques malytiquesdes principaux sols des f m a t i o n s superficielles du bassin
versant de la 0ua.Tom .................................................................................................................

I : Minraux lourdsdans la squence de la basse


valle de laTzunoa...................................

158
158

II : Origine probabledes associations de min6raux lourdsdans la s6quence dela Tamoa......... 159


Tableau
:Datationsradiomtriquesde nhformations c a r h a t b s sur la GrandeTerre.classesde
la plus ancienne B la plus rkcente ....................................................................................................

160

: Correspondance e n t r e les pisdes climatiques et les principauxpisdes de

.......................................................................................................................... 169
Tableau

...................................
I : Caract6ristiques des cristaux de gypse d'origine continentale et marine ..........................
: Compositionisotopique de quelquesaccumulationscarbonatkes

173

187

I : Caractiristiques des cristaux de gypseloealids dans les terrasses alluviales anciennes....189

IX : Caractristiques des aistauxde gypse localisksau bas des squences de sols sur roches
basiques ....................................................................................................................................

190

L : diffrences entre les valeurs de $ 4 ~p


u
r des gypses dans des sols derivant de formations
identiques. maisavec des loignemmts diffikents de la mer ................................................. 190
LE : Composition ionique desprcipitations sur mer ou dans la bordurectire de diffrents
points du globe ........................................................................................................................... 193
Tableau X I I : Rapport molculaire. en fonction de Cl.. des ions contenus dansl'eau de mer et de l'eau de
pluie sur la mer ou les les ............................................................................................................

194

LIII :hoprikts physiques de certains vwtisols d'aprks les mesures de lacourbe deretrait ............202
Tableau XLIV : Composition chimique moyenne des eaux de La Tmoa ................................................

211

257

PAGE
INTRODUCTION....................................................................................................................

CHAPITRE PREMIER
Cadre generalde I'tude..........................................................................................................

I .INTRODUCTION .....................................................................................................
1.1 .RAPPEL HISTORIQUE ..................................................................................
DE LA ZONE D'TVDE........................................................
1.2 .PRSENTATION

3
3
3

II .LES VERTISOLS....................................................................................................
2.1 .DFINITION
.................................................................................................
2.2 .LARPARTITION DES VERTISOLS ...............................................................
2.3 .CARACT&EMAJEURS..............................................................................

5
5
5
7

III .CONDITIONS NECESSAIRES A LA MISE EN PLACE DES


VERTISOLS ..................................................................................................................
3.1 .CONDITIONS CLIMATIQUES........................................................................
3.11 .Les variations saisonnires............................................................
3.12 .La pluviomtrie ............................................................................
3.13 .Les tempratures...........................................................................
3.14 .Les vents.......................................................................................
3.15 .L'vapotranspiration.....................................................................
3.16 .Conclusion..................................................................................
3.2 .CONDJTIONS
GOCHIMIQU~s...................................................................
3.21 - Rappel de l'Histoire gologique.................................................
3.22 - Les facis gologiques et gochimiques
....................................
3.3 - CONDITIONS TOPOGRAPHIQUEs...............................................................
3.31 - Orographie..................................................................................
3.32 - Hydrographie..............................................................................
3.33 - Les formations superficielles......................................................
3.4 - CONCLUSION ............................................................................................

7
7
7
9
9
9
9
13
13
13
15
16
16
17
17
18

PREMIERE PARTIE :LES SOLS


Localisation. morphologie. caractres analytiques
...............................................

21

CHAPITRE DEUX
ETUDE MORPHO.PED0.L OGIQUE DE LA REGION DE TIARE

23

..............................

I .LOCALISATION .PRESENTATION ....................................................................

23

II .DESCRIPTION MORPHOLOGIQUE DESSOLS...............................................


2.1 .LE SEGMENT AMONT ................................................................................
2.2 .LE SEGMENT DU PIMONT........................................................................
2.21 .La partie amont...........................................................................
2.22 .La partie aval..............................................................................
2.3 .LE SEGMENT DE LA PLAINE ALLUVIALE ..................................................
2.4 .LES SOLS SUR PHTANITES ........................................................................
2.5 .CONCLUSION ............................................................................................
2.51 .Caractristiques pdologiques des sols
suc flyschs ....................
2.52 .Morphologie des squencesde sols sur flyschs.........................

23
25
27
27
27
32
32
33
33
34

258
III .PROPNETES ANALYTIQUES DES S O U ....................................................... 34
34
3.1 .COMPOSANTS MINRAUX........................................................................
3.11 .Le profil TIA1............................................................................ 34
2 ................................................................................. 37
3 .................................................................................
37
6 ................................................................................. 39
39
3.15 - Profil TIA7 .................................................................................
3.16 - Conclusion ..................................................................................
39
3.2 - AUTRES RfiSULTATs
A N A L ~ Q U E.........................................................
S
41
..
3.21 - La matlere organique..................................................................
41
3.22 - Les sels solubles .........................................................................
41
3.23 - Dtermination du Soufre totalet du gypse ..................................
42
3.24 - Le pH........................................................................................... 44
3.25 - Le comple~e el'ch~~~~ge
.............................................................. 44
3.251 - La capacit6 d'kchange ....................................................
44
3.252 - Les cations changeables...............................................
3.26 - Conclusion..................................................................................
47

IV .CON@ILUS%ON
.....................................................................................................

UE DE L'ILE LEP

.....................................

47

51

I .LOCALISATION .PRESENTATION ....................................................................


1.1 .LA GEOLOGIE ..........................................................................................
1.2 .LA GOMORPHOEOGIE ............................................................................
1.3 .LAVGTATION.L'OCCUPATION
DES SOLS...........................................

51
51

II .DESCRIIPTIQN MORPHOLOGIQUEDES SOLS...............................................


2.1 .LES S O U SUR CALCAIRE GR1S: .................................................................
2.11 - La partie amont (ou ensemble1).................................................
2.12 - La partie 5 mi-pente (ou ensemble2) ..........................................
2.13 - La partie avalde la squence (ou ensemble
3)............................
2.14 - Conclusion..................................................................................
2.2 - LES SOLS SUR CALCAIRE GRSEU ..........................................................
2.21 - La partie amont (ou ensemble
1).................................................
2.22 - La partie B mi- nte (ensemble 2) ...............................................
2.23 - La partie aval Ensemble 3) ........................................................
2.24 - Conclusion..................................................................................
2.3 - LES SOLS SUR GRAUWACKE ......................................................................
2.31 - La partie amont (ou ensemble 1).................................................
2.32 - Ea partie en pimont (ou ensemble2) ........................................
2.33 - La partie aval (ou ensemble 3)....................................................
2.34 - Conclusion..................................................................................
2.4 - CONCLUSION
............................................................................................

54
57
57
58

III .PROPRIETES ANALYTIQUES DES SOLS .......................................................


3.1 .ANALYSES
DES COMPOSANTS ~ I N R A U...............................................
X
3.11 .La texture....................................................................................
3.12 .La micromorphologie.................................................................
3.13 .Les rsultats analytiques
.............................................................
3.2 .AUTRESCARACTRISATIONS ANALYTIQUES ..........................................
3.21 .Les sels solubles .........................................................................
3.22 .Les carbonates............................................................................
3.23 .Le complexe d'echange..............................................................
3.24 .Le pH des sols ............................................................................

68
68
68

IV .CONCLUSION.....................................................................................................

86

p"

53
54

58
58
59
59

61
61
63
65
65

66
66
66
67

70
75
79
79
81
83
85

259

CHAPITRE QUATRE
ETUDE MORPHO-PEDOLOGIQUE DE LA BASSE VALLEE
DE LA
TAMOA ..................................................................................................................................

93

I .LOCALISATION .PRESENTATION ....................................................................

93

97
II .DESCRIPTION DES SOLS...................................................................................
2.1 .SQUENCE PENTE FORTE SUR FLYSCHS................................................ 97
2.2 .SQUENCE RUPTURE DE PENTE PROGRESSIVE SUR FLYSCHS............... 98
2.21 .Le segment amont...................................................................... 99
2.22 .Le segment de pimont
............................................................... 99
2.23 .Le segment de la plaine alluviale
.............................................. 103
2.24 .Conclusion................................................................................
105
III .PROPRIETES ANALYTIQUESDES SOLS .....................................................
3.1 .LES COMPOSANTS MINRAUX................................................................
3.11 .La texture et la minralogie......................................................
3.12 .L'analyse chimique triacide
.......................................................
3.13 .La micromorphologie et l'ultramicroscopie
.............................
3.2 .AUTRES CARACTRISATIONS ANALYTIQUES ........................................
3.21 .Le complexe d'change............................................................
3.22 .Le pH .........................................................................................

106
106
106
107
111
123
123
131

IV CONCLUSION.....................................................................................................

132

DEUXIEME PARTIE
Origine. fonctionnement et volution
des sols ...............................................

135

CHAPITRE CINQ
RECONSTITUTION HISTORIQUE DU PAYSAGEET DES CONSTITUANTS

......137

I .LES VERTISOLS ET L'ORIGINE MARINE


......................................................
1.1 .LES VARIATIONS ABSOLUES DE LA MER DURANT LE
QUATERNAIRE
................................................................................................
1.2 - LES VARIATIONS RELATIVES DU NIVEAU MARIN ..................................
1.21 - Bref rappel de l'histoire tectonique de la Nouvelle
Caldonie ............................................................................................
1.22 - Les diffrents mcanismesde la notectonique........................
1.23 - Conclusion................................................................................
1.3 - PRBENCEDE
GYPSEDANS LES NIVEAUX MARINS ................................
1.4 - CONCLUSION...........................................................................................

137
139
140
140
140
142
142
143

143
II .AGE DES VERTISOLS A GYPSE.....................................................................
............................ 145
2.1 .LES FORMATIONS SUPERFICIELLESDE LA OUA-TOM
..................................................... 145
2.11 .Gomorphologie et gologie
145
2.12 .Les formations superficielles....................................................
2.121 .Le glacis colluvial.......................................................
145
2.122 .Les niveaux de terrasses............................................
147
2.123 .Les formations quaternaires et subactuelles
................155
2. 13 .Datation relative des pisodes gomorphologiques
................ 155
2.2 .LES FORMATIONS SUPERFICIELLESDE LA BASSE PLAINE DE LA
TAMOA
............................................................................................................ 156
2.21 .Datation relative des colluvions et alluvionsde la basse
plaine dela Tamoa ..............................................................................
157
2.22 - Datation radiomtrique des carbonatesde plaine de la
Tamoa .................................................................................................. 159

260
I?lXIQUES ................................................
161
2.31 .Rsultats c
ant le site de la Baie de St Vincent ...............161
2.32 .Corrlations entre datations te~estreset pisodesmarins ........163
2.4 .~ C O N S T I T v n O NPALOGBGRAPHIQUEDE LA COTE OUEST.............. 167
1.Rappel des pricipam mkchsmes de
n&se...........167
2 .La reconstitution des ph6nom6nes pa
ques de
fa c6te Ouest ...................................................................................... 169
UTRES DATATIONS

III .CONCLUSION....................................................................................................

..............................................................................................

176

178

SE.............................
178
1.1.L'ORIGINE C0NTINENT.E .....................................................................
178
1.11 .La voie continentalepar hritage .............................................
178
1.12 .La voie conthenta
~ s s s l ~ t i o n - r e p r ~ i p i t ................
~tion
179
1.13 .La nbfomation
ale .......................
:..............................
179
1.14 .La nbfomation
........................................................... 179
1.2 .L'ORIGINE
.................................................................................. 181
1.3 .L'ORIGINESnTM6SP~WYQUE..................................................................
183
1.4 .LA CONCENTRATION PAR VOIEBIBCHaaIQUE.......................................
183
1.5 .CONCLuSION ..........................................................................................
184

IQUES ISOTOPIQUrn DU SOUFRE DANS LE

...........................................................................................

~ODOEOGIE
.....................................................................................

185
185

III .DISCUSSION .....................................................................................................

191

IV .CONCLUSION...................................................................................................

195

.11 - Exprimentation ....................................................................... 185


2.12 - Les limites de l'interprtation isotopique .................................. 185
2.13 .Application de la mthode au gypse prsentdans les sols ....... 186
2.2 - RsuLTAas .............................................................................................
186
2.21 - Dtermination des modes de formation connus ........................ 186
2.22 - Mesure des rapports isotopiquesdu gypse contenu dans
les vertisols ...........................................................
2.221 - Rappel des diffkrentes formes du
ventisols ...................................................................................
187
2 . 222 - Rksultat des memes ..................................................
189
2.3 - COn\sCLuSIsN .......................................................................................... 191

CHAPITW SEPT
MISE EN PLACE DES VERTISOLS ET DU GYR3E. EVOLUTION
ACTUELLE DESSOLS ......................................................................................................

198

I .MECANISME DE LA MISE EN PLACE DES VERTISOLS .............................

198

II .MECANISME DE LA MISE EN PLACE DU GYPSE ......................................


199
2.1 .LES PROPRITSDE GONFLEMENT-RETRAITDES VERTISO
LS...............199
2.2 .LAMESURE DU GONFLEMENT-RETRAIT DES VERTISOLS DE
NOUVELLE CALBDONIE..................................................................................
201
2.3 .LA CIRCULATION DE L'EAU DANS LES VERTISOLS.................................
203

261
2.4 .RAISONS DE L'ABSENCE DE GYPSE DANS LES VERTISOLS

HYPERMAGN~IENS.........................................................................................

2.5 .CONCLUSION ..........................................................................................

205
205

III .EVOLUTION ACTUELLE DES PAYSAGES ET DES


SOLS ........................
206
3.1 .EVOLUTION DES PAYSAGES ...................................................................
206
3.2 .EVOLUTION MORPHOLOGIQUE ACTUELLEDES SOLS ............................
206
3.3 .EVOLUTION MI&RALOGIQUE ET CHIMIQUE ACTUELLE DES SOLS....... 210
3.31 .Observations.............................................................................. 210
3.32 .Modlisation.............................................................................. 211
IV .CONCLUSION...................................................................................................

CHAPITRE HUIT
CONCLUSION GENERALE.............................................................................................

213

215

I .LES VERTISOLS.................................................................................................. 216


II .LES LMENTSFIGURS ...............................................................................
2.1 .LES SULFATES ........................................................................................
2.2 .LES CARBONATES...................................................................................
2.3 - LES OXYDES ...........................................................................................

216
216
217
217

III .LES VERTISOLS A GYPSE. ENREGISTREURS DES


PALEOCLIMATS.......................................................................................................
3.1 .A L'CHELLE
DU PAYSAGE.....................................................................
3.2 .A L'CHELLE
DU PROFIL.........................................................................
3.3 .A L'CHELLE
DU MINRAL.....................................................................

218
218
218
219

IV .PLACE DES VERTISOLS A GYPSE DANS LA PEDOGENESE


TROPICALE..............................................................................................................

219

...............................................................................................................

BIBLIOGRAPHIE
bibliographie gnrale
. . .........................................................................................................
blbhographie
speclfique
.......................................................................................................

221
222
235

.......................................................................

239

..

ANNEXE :Lexique des termes techniques

.................................................................................................................................

TABLES
Liste des figures .....................................................................................................................
Liste des tableaux .................................................................................................................
Table des maberes................................................................................................................

..

251
252
255
257

LES VERTISOLSh GYPSEDE NOUVELLECALDONIE


DANS LEURENVIRONNEMENT
PDOLOGIQUE

GYPSUM-BEARING VERTlSOlSOF NEW CALEDIONIA


IN THEIR PEDOlOG1CAL ENWRONMENT

Des uargiles noires)) gypse sont localises sur la cote ouest


Gypsum-bearing black clays are located along h e western
de la Nouvelle Caldonie,le long de la bordure littorale sous une coast of New Caledoni, undera rainfall which doesnot exceed
pluviomtrie contraste ne dpassant pas 1O00 mm/an. L'tude
I O00 mm/>. The study of-soilcatenae at hreesites on he SW
de toposquences reparties sur trois sites au SW de la Grande of he uGrande Terre* showshat these black clays are vertisols
des vertisols drivantde that lie on old colluvium or alluvium. These vertisols are derived
Terre a montr que ces argiles noires sont
l'altration de roches basiques et situs
l'aval de toposquences, from the weathering of basic rocks, beneath h e catenae. Only
sur collwions ou alluvions anciennes. Seuls les vertisols calcima- calcimagnesic verfisols contain gypsum. The analysis
of sulfur
gnsiens contiennent du gypse.
l'analyse des isotopesdu soufre a
IWO different origins for
h e gypsum:
isotopes permit to determine
a mainly marine origin, related to
h e sulk contained in rainwapermis de dterminer une double origine du gypse: une origine
marine dominante, provenant des embruns contenus dansde
l'eau ter, and a continenfal origin related tothe oxidation of continen
pluie,etune originecontinentaleprovenantdel'oxydation
de tal sulfur. The continental fraction is greakr in alluvial terraces
sulfures continentaux. Cette part continentale augmente dans les and wih increasing distances towards inland. These vertisols are
terrasses alluviales et lorque l'on s'loigne de la bordure ctire. rich in smectites, which shrink during the dry season.The rain
la proprit de se rtracter en water, rich in dissolved salts, penetrates deeply in the profile.
Ces vertisols riches en smectites ont
saison sche. L'eau de pluie, riche en sels, pntre profondment
These salts are leachedfrom h e upper part of h e profile andare
dans les profils. Ceux-ci sontlixivis de la partie suprieuredu sol ' concenfratedat depths greaterhan I. O0 m, and inhorizons wih
et se concentrent une profondeur suprieure
.1O
, 0m, dans des a very low infernaldrainage. In hypennagnesic verfisols, the
lack
horizons trs peu drainants. Dans les vertisols hypermagnsiens,
of calcium as well as h e high solubiliv of magnesium sulfate
le manque de calcium et
la grande solubilitdu sulfate de magne inhibit the formation of gypsum. Verfisols and heir,pedological
sium ne permettentp o s au gypse de se former. Les vertisols et leurs feafures are reflectinga succession of different climates. Gypsic
a drier climate, more contrasfedand
lments figurs refltent une successionde diffrents climats. les verfisols were formed under
more windyhan actual, first developping alongthe coast, han
vertisols gypsesesontformssousunclimatplussec,plus
la cte, moving towards h e inland. The end of his glacial period has
contrast et plus venteux que l'actuel, affectant d'abord
puis gagnant l'intrieur du pays. l a fin de cette priode glaciaire been followedby a less confrasfed mediterranean climate,wih
a t suivie par un climat de type mdRerranen, moins contrast winfer rainfall, favourable to h e formation of calcretes. During
et pluviomtriehivernale,favorableaudveloppement
des the flandrian fransgression, climate wasagain more humidhan
crotescalcaires.Durant la transgressionflandrienne, le climat actual. Both the level of waterfables and hydromorphic condi
tait nouveau plus humide que l'actuel.II est caractris par une fions increased, whichleadto a parfialdissolution of gypsum and
le dveloppementde
remonte des nappesphratiques,par
carbonates, a degradation of clays in h e topsoil of he verfisols
l'hydromorphie remobilisant le gypse et les carbonates, par une
and a weathering and replacement of gypsum by carbonates.
dgradation des argiles la surface des vertisols, et par unea l 6 Acfual climate is drier han during the landrian transgression,
ration.du gypse et sa pseudomorphose en carbonates. Le climat and a light carbonatation occurs in soils from the west coast.
actuelest nouveauplussecquedurant
la transgression flan
drienne et se traduit par une carbonatation discrte.

MOTS~CLS
Carbonates,Gypse,Magnsium,NouvelleCaldonie,Paloclimats, Quaternaire, Smectites, Vertisols.

KEY WORDS
Carbonates,Gypsum,Magnesium,
New Caldonia, Paleo
climates, QuaternaryJ Smectites, Verfisols.

ISBN : 2-7099-1 166-3


Editions de I'ORSTOM
72, route d'Aulnay
93143 BONDY Cedex

.i

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