Les Afriques 229

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DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : ABDERRAZZAK SITAIL

DITION INTERNATIONALE : Afrique Zone CFA 1700 F CFA France 3,50 France DOM 4 Maroc 23 DH Algrie 170 DA Tunisie 3,30 DT
Mauritanie 1100 MRO Belgique 3,50 Italie 4 Canada 5,95 $ CAN Luxembourg 3,50 Suisse CHF 5,9

ALGRIE, UN 4 ME MANDAT POUR BOUTEFLIKA ?


N 229 - 31 janvier au 6 fvrier 2013

Hebdomadaire international

POURQUOI
LAFRIQUE
NE DCOLLE PAS

lesafriques.com

2 Les Afriques .

31 janvier 2013

SOMMAIRE

05

EDITORIAL
Ne jeter pas ATT avec leau du th

06

BAROMTRE
Cte dIvoire : Bl Goud la case prison

08

BRUITS DE MARCH
LAfrique du Sud accuse Anglo
American de lui voler de largent

Emerging Capital Partners,


leader en Afrique
Aprs Nairobi en 2011, Emerging
Capital Partners (ECP), fonds
dinvestissement ddi lAfrique, a
organis son sminaire annuel au
Mazagan Beach Resort, quelques
encablures d'El Jadida.
16-17

Mauritanie : vers la mise


en place de Sukuks
La Banque Centrale de Mauritanie
(BCM), a fait commanditer et
raliser une tude visant la mise en
place dun march de titres
conformes la Charia (loi
islamique-Sukuk).
22-23

12

VERBATIM

14

ARRT SUR IMAGE


Parade dun contingent mont pour
la clbration de la fte nationale
le 26 janvier

16

BANQUES & ASSURANCES


Emerging Capital Partners,
leader en Afrique

18

Notre primtre, cest lAfrique

22

Mauritanie : vers la mise en place


dun march financier conforme
la Charia (Sukuk)

24

BNP Paribas, vers une restructuration


mondiale

25

Tchad : Joseph Djimrangar Dadnadji,


un apparatchik la Primature

26

Le diktat des banques au Cameroun

28

BOURSES & FONDS


Quand une Bourse sintresse
la scurit alimentaire

29

Le patron de la Commercial Bank


of Cameroun sort le chquier

30

ENTREPRISES ET MARCHS
Afrique : pourquoi tant de commerce
informel transfrontalier ?

BNP Paribas, vers une


restructuration mondiale
Pour simplifier son organisation, la
1re banque franaise BNP Paribas
va investir un milliard deuros dici
2015. Les effets de la crise financire
qui sestompe dclenchent la chasse
aux frais superflus.
24

32

Le Tramway de Casablanca,
un mois plus tard

34

POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE


France-Cameroun :
le temps de loffensive conomique

Tchad : Joseph Djimrangar


Dadnadji la Primature
Sa nomination tait trs attendue
Ndjamna. L'inamovible directeur
de cabinet du prsident Idriss Deby,
Djimrangar Dadnadji, quitte l'espace
prsidentiel pour la Primature. Une
srie de chantiers, en urgence. 25

Le Tramway de Casablanca, un mois plus tard


Depuis sa mise en service le
12/12/2012, le tramway de
Casablanca a transport 1,2 million
de personnes. Malgr quelques
problmes et incidents, les
responsables de Casa-Tram prvoient
une monte en puissance.
32-33

France-Cameroun : le temps
de loffensive conomique
La visite du prsident Paul Biya,
hte du patronat franais, Medef, ce
31 janvier Paris, leur permettra
certainement de dvelopper leurs
activits, de sinformer de
lavancement des projets
34-35
structurants.
31 janvier 2013 Les Afriques

.3

SOMMAIRE

CAN : ballons et chiffres


ronds du footbusiness
Depuis le 19 janvier et jusqu au 10
fvrier, le match entre le football
et le business se droule en Afrique
du Sud. Une enveloppe de 41
millions d'euros a t alloue pour
la CAN2013.
36-37

36

CAN : ballons et chiffres


ronds du footbusiness

38

Algrie : lventuel 4me mandat


de Bouteflika divise le FLN

42

Maroc : pourquoi les provinces du sud


ne dcollent-elles pas conomiquement ?

44

ARRT SUR IMAGE


Prire dun jeune malien sous les yeux de
soldats tenant un pont stratgique.

46

DOSSIER
Pourquoi lAfrique ne dcolle pas

62

GRAND ANGLE
La rforme foncire au Zimbabwe
est-elle lgitime ?

68

RELATIONS INTERNATIONALES
Les MRE, une chevrire-ouvrire
de lconomie

Lventuel 4me mandat de


Bouteflika divise le FLN
Chef du groupe parlementaire du
FLN, Tahar Khaoua est au centre
dun conflit entre A. Belkhadem, SG
du parti, et 8 ministres, tous de la
mme formation. Un ventuel 4me
mandat du prsident divise. 38-41

72

ARCHIVES DAFRIQUE
53 ans de foot et de politique

74

PIED DE LETTRE
Les raisons dune assistance

Rdacteur en chef Walid Kefi, Maghreb.


Grand reporter : Rodrigue Fenelon Massala.

La rforme foncire au Zimbabwe est-elle lgitime ?


Abderrahmane Ngaid, Enseignantchercheur de nationalit
mauritanienne, qui officie au
Dpartement dhistoire de lUCAD,
rpond nos questions
62-67

Les MRE, une chevrireouvrire de lconomie


Les MRE reprsentent 3 millions de
personnes, soit presque 10% de la
population. Vu limportance de leurs
transferts, le royaume a voulu crer
un mcanisme dencouragement de
linvestissement.
68-71

Directeur Dveloppement et Marketing


Libasse Ka
[email protected]

Secrtaire de Rdaction : Daouda Mbaye.


Groupe Les Afriques Edition & Communication S.A.
Socit anonyme au capital de 2657600.- CHF
Sige Social : Rue du Cendrier 24 - 1201 Genve Suisse
Prsident administrateur dlgu

Abderrazzak Sital
Filiale France : Editeur
Editions Financires du Sud SARL
Filiale 100% de Les Afriques
149, rue Saint Honor 75001 Paris France
Filiale Maroc
Les Afriques Communication & Edition SARL
219 bis, bd Zerktouni, Casablanca 20330 - Maroc
Tl : +212 522 233 477 - Fax : +212 522 233 501
Directeur de la Publication
Abderrazzak Sital

Responsable e-Marketing :
Rdaction :
Walid Kefi, Tunis, Ismala Aidara, Paris, Dakar, Louis
Amde, UEMOA, Achille Mbog Pibasso, CEMAC,
Franois Bambou, Yaound, Bndicte Chatel, Paris, Anne
Guillaume-Gentil, Paris, Adama Wade, Casablanca,
Mohamed Baba Fall, Casablanca, Khalid Berrada,
Casablanca, Sanae Taleb, Casablanca, Daouda Mbaye,
Casablanca, Olivier Tovor, Lom, Willy Kamdem, Yaound,
Amadou Seck, Nouakchott, Mohamedou Ndiaye, Dakar.
Comit Scientifique :
Guy Gweth, Paris. Intelligence conomique.
Franois Konan, New York. Politiques conomiques.
Philippe Bourgeois, Paris. Matires premires et coton.
Responsable Artistique : Mouhcine El Gareh
Maquettiste : El Mahfoud Ait Boukroum

[email protected]

Edition Internet en franais


Adama Wade, Casablanca.
Ismala Aidara, Dakar.
Mohamedou Ndiaye, Dakar

Rdacteur en chef dlgu Ismala Aidara, Paris, Dakar.


Rdacteur en chef Louis Amde, UEMOA.
Rdacteur en chef Achille Mbog Pibasso, CEMAC.

Chroniqueurs
Franois Konan, New York. Economie.
Philippe Bourgeois, Paris. Matires premires et coton.

Directeur de la Rdaction
Adama Wade

Khalid Essajidi
Responsable Abonnement et Distribution

Nada Benayad
Commercial,
[email protected]
[email protected]
Diffusion
Presstalis, Sochepress,
Royal Air Maroc, SN Brussel.
Impression
Rotimpres, Aiguaviva (Spain).
Dpt lgal : novembre 2010
Edition internationale
Commission paritaire : 1012 C 89135
Edition Maroc
B.O.N5618-26 rabii 1429 (3-4-2008)
Crdit photos
AFP, DR

4 Les Afriques .

31 janvier 2013

Reproduction interdite sans laccord crit


de lditeur

DITORIAL

Ne jeter pas ATT


avec leau du th

Il ne faut pas jeter ATT avec leau du T. Cest


le plus spcialiste de lAfrique des journalistes
franais qui a eu le bonheur de la formule.
Auteur de Sorciers Blancs, livre rfrence
dans lequel, il dnonce les collisions quasimafieuses de certains intermdiaires et grands
journalistes de lHexagone avec les palais africains,
Vincent Higueux appelle relever le niveau
danalyse sur le Mali. Expliquer la faillite de cet Etat
par la seule forme dautisme de lancien prsident
Amadou Toumani Tour, renvers en mars 2012,
arrange certainement une classe politico-militaire
compromise. Mais cela revient noyer le poisson.
Cest trahir un secret de polichinelle que de dire,
linstar de la plupart des Etats de la Cdao et des
membres de lUnion Africaine, que le Mali est un
Etat la souverainet politique symbolique.
Dpendant des bailleurs de fonds pour boucler son
budget, cet immense pays du Sahel consacre, bon
an mal an, 13% de son budget pour une arme
mexicaine de gnraux affairistes. Nallons pas plus
loin. Le Mali, son budget, son arme, son lite civile
et militaire, sont limage de la plupart des pays
africains. La lente intervention des forces de la
Cedeao suspendues une hypothtique runion des
donateurs, rvle labsence de vision politique forte
et lasservissement politique et diplomatique du
continent au dsiderata des bailleurs. Est-ce donc
cela la fameuse solution africaine ?
Aussi, lintervention militaire franaise, que
daucuns dnoncent avec force prose, ne doit pas
servir de cache-sexe pour vacuer la responsabilit
non assume des Etats de la rgion, de lUnion
Africaine et de certains grands pays comme
lEgypte qui nont pas pip mot quand
Tombouctou, ville historique, tait livre au pillage
des monuments, la profanation des tombeaux et
la lapidation. Nous le disions lanne dernire, la
non ingrence ne doit pas se fonder sur le droit de
disposer des peuples son bon vouloir mais sur
celui des peuples disposer deux-mmes. Sans

Adama Wade
Directeur de la Rdaction

tomber dans le manichisme Bushiste du choix


entre le bien et le mal, serait-il dplac de dire que
ce qui se passe dans les sables mouvants du Nord
Mali est un combat entre les valeurs, entre la
civilisation et la barbarie ? Un affrontement
entendu, non pas au sens du clash des civilisations
de Samuel Huntington, mais sur la guerre entre un
obscurantisme qui sent la poudre au propre et au
figur et un modle de socit islamique o
lindividu, protg par la loi, a le choix daller ou
pas la mosque ?
Que la question Touareg soit la trame de fond de ce
dossier malien, personne nen doute. Que le lac
MNLA ait flirt avec les terroristes dAnsar Dine,
personne nen doute aussi. Seules les ngociations
qui souvriront la fin des oprations de ratissage
permettront au Mali de repartir du bon pied.
LUnion africaine et les grands pays africains
(Nigria, Egypte, Algrie, Afrique du Sud) ont eu
tort de ne pas prendre le lead dun dossier o sa
force en attente, thorique en partie, aurait eu
loccasion de sillustrer.
En abandonnant le lead la France, les dirigeants
africains se condamnent aux rles de spectateurs du
retour des grandes puissances dans la rgion. Qui
oserait dsormais contester la ncessit dune
prsence durable de bases franco-amricaines dans
la zone Sahlo-saharienne ? Mme pas les signataires
des accords dEvian, prouvs aujourdhui par
laffaire de la prise dotages du site dIn Amenas, une
sanglante opration qui rvle les failles inquitantes
de lappareil scuritaro-militaire algrien.
Bref, au-del de leurs statuts, dexportateurs
ptroliers ou pas, beaucoup de pays africains ont en
partage la corruption avance de leurs systmes, la
faiblesse de leurs moyens de renseignements,
laffairisme de leurs lites militaires et civiles et, in
fine, la dmission de lEtat de ses responsabilits
rgaliennes de dfenseur de lintrt gnral, du
territoire national et du monopole de la violence
lgitime. Aprs le Mali, qui le tour ?
31 janvier 2013 Les Afriques

.5

BAROMTRE

Chiffres

258
Carlos Lopes pour la restructuration
Le nouveau secrtaire excutif de la Commission
conomique pour lAfrique (ECA), Carlos Lopes
annonce la restructuration du bureau des Nations Unies pour lAfrique. Pour, dclare-t-il,
mieux coller aux nouvelles ralits africaines. De
nouvelles divisions devraient renforcer le centre
Addis-Abeba en Ethiopie.

MILLIARDS
DE F CFA
Cumul des oprations
interbancaires Uemoa

760
MILLIARDS
DE F CFA

Erythre : Issayas Afeworki


a eu chaud
Le prsident Issayas Afeworki de lErythre (lun
des pays les plus ferms au monde aux cts de
la Core du Nord) a essuy une mutinerie, il y a
quelques jours. Des soldats sont venus occuper
pacifiquement le ministre de linformation.
Etait-ce juste pour rappeler la longue liste des
prisonniers dopinion enferms depuis 2001 ?

Maroc : Amina Benkhadra en


offshore profond
La directrice gnrale de lOffice marocain des
hydrocarbures et des mines, Amina Benkhadra,
poursuit une politique dintensification de la
prospection ptrolire. Trois accords ptroliers
viennent dtre signs dans ce cadre avec lamricain Chevron, portant sur les zones dites
Cap Cantin deep offshore, Cap Rhir deep
offshore et CapWalidia deep offshore.

21
MILLIARDS
DE F CFA
Convention de
financement entre UE et
Ceeac pour lnergie
propre.

Togo : Agbyom Kodjo en rade


L'ex-Premier ministre et leader de l'opposition
togolaise Agbyom Kodjo a t interpell, mercredi 16 janvier 2013, pour tre entendu dans
une affaire d'incendies ayant ravag, la semaine
dernire, les principaux btiments de 2 grands
marchs du pays. Lundi, le gouvernement a
qualifi d'actes criminels ces incendies ...

80
MILLIARDS
DEUROS
Montant de la fraude
fiscale en France.
RCA : Nicolas Tiangaye monte
au filet
Nomm Premier ministre le jeudi 17 janvier
2013 au terme des accords de Libreville entre
le pouvoir et la rbellion de la Seleka, NicolasTiangaye devrait, aprs la formation du
gouvernement, conduire une transition dun
an, devant mener son pays jusquaux lgislatives. Une tche difficile face une rbellion
qui ne dsarme pas.
6 Les Afriques .

31 janvier 2013

8
MILLIONS DE
DOLLARS
Que Gangnam Style a
rapport You Tube.

Cte dIvoire : Bl Goud


la case prison
Arrt au Ghana et transfr en Cte dIvoire,
il y a deux semaines, le Gnral de la rue, Bl
Goud, a t inculp pour crimes de guerre, assassinat et vols en runion. En raction cette
arrestation, lancien prsident ivoirien, Laurent
Gbagbo, sest exclam depuis sa prison de la
Haye, il faut laisser Bl Goud tranquille !.

EN PANNE

EN FORME

A mobiliser, courant 2013,


par le Trsor public
ivoirien

La conjoncture fauche le cours du bl


Le boisseau se ngociait la semaine dernire 8 $ contre moins de 7,5 $
au dbut de lanne. En 6 mois, le cours de la denre a perdu 20%. Mais
le bl regorge dun potentiel haussier important ne serait-ce quen raison des prvisions de rcoltes, abaisses de 38 millions
de boisseaux dbut janvier. Les intempries ont pouss lArgentine et la Russie
revoir leur production la baisse.

Bousculades sur les tiges de riz


La Thalande a perdu son titre de premier exportateur mondial de riz dtenu depuis trente ans. En 2012, le
pays a export seulement 6,9 millions
de tonnes de riz en recul de 35%. La
premire place est dsormais occupe
par lInde qui a inject 9,5 millions de
tonnes sur le march, suivi par le
Vietnam (7,8 millions). Parmi les raisons expliquant ce recul, le choix du gouvernement Thalandais
dacheter la production des 800 000 riziculteurs du pays un
prix suprieur 50% celui du march.

Le sucre a fondu en 2012


En 2012, le cours de sucre a chut de 15% Londres et New York.
A la mi-dcembre, la tonne se ngociait 495 dollars la tonne
Londres et 18,31 cents la livre outre-Atlantique. De tels niveaux
aussi bas navaient jamais t atteints depuis 2010. Principaux facteurs conduisant une telle situation : le march demeure largement impact par la bonne sant de la rcolte 2012-2013 au Brsil,
premier producteur mondial, les quantits produites pouvant atteindre un niveau record. Comme quoi, encore une fois, le bonheur
des uns fait le malheur des autres.

Cours des monnaies et devises


100 Dinar algrien (DZD) = 1,28 $
100 Rand Af. du Sud (ZAR) =11,15$
100 Kwanza Angola (AON) = 1,04 $
100 Livre Egypte (EGP) = 15,08 $
100 Birr Ethiopie (ETB) = 5,46 $
100 Cedi Ghana (GHS) = 52,38 $
100 Shilling Kenya (KES) = 1,14$
100 Dollar Libria (LRD) = 1,35 $
100 Dirham Maroc (MAD) = 11,95$
100 Ariary Madag (MGA) = 0,045 $
100 Ouguiya Maurit (MRO) = 0,335 $
100 Roupie Maurice (MUR) = 3,32 $
100 Kwacha Malawi (MWK) = 0,286 $
100 Kwacha Zambie (ZMK) = 0,0192 $
100 Dinar Libye (LYD) = 79,36 $

100 Dollar Namibie (NAD) = 11,15 $


100 Naira Nigria (NGN)= 0,635 $
100 Shilling Somalie (SOS) = 0,063 $
100 Leone S. Leone (SLL) = 0,023 $
100 Dinar Tunisie (TND) = 64,22 $
100 Shilling Tanzanie (TZS) = 0,062 $
100 Shilling Ougan (UGX) = 0,037 $
100 Franc Zone CFA = 0,2033 $

Agenda
Le Salon Batibouw du 20 au 24
fvrier
La Chambre de Commerce Belgo-Luxembourgeoise au Maroc organise un voyage
daffaires loccasion du salon professionnel BATIBOUW, un des plus grands
salons de construction de rnovation et
de dcoration Bruxelles. Du 20 au 24 fvrier 2013, des produits originaires de 35
pays seront exposs. Dernier dlai des
inscriptions le 5 fvrier 2013.
Contact : +212 522.20.00.61

Journes Mondiales de la Jeunesse


du 23 au 28 juillet Rio
Les Journes mondiales de la jeunesse
2013 sont les 28e Journes Mondiales de la
Jeunesse, elles auront lieu Rio de Janeiro au Brsil et se drouleront du 23 au
28 juillet 2013. Le thme choisi pour ces
JMJ 2013 est Allez ! De toutes les Nations, faites des disciples. Avec la Coupe
du Monde de football de 2014 et les Jeux
Olympiques d't de 2016, les JMJ 2013
seront le troisime vnement majeur
dont l'organisation a t confie au Brsil.

3me dition Africa Telecom Forum


les 14 et 15 mars Marrakech
La 3me dition de lAfrica Telecom Forum
(ATF), le rendez-vous majeur des professionnels des tlcoms en Afrique du Nord du Centre et de lOuest, sera organise par
i-confrences en partenariat avec Maroc Telecom et Microsoft Maroc et ce les 14 et 15
mars prochains Marrakech. Contact Lamiaa
Bassim, Responsable Marketing au +212 522
36 95 15 ou par mail sur [email protected]

Ouagadougou clbre les Arts de


la rue du 7 au 17 fvrier
Festival international des arts de la rue aura
lieu du 7 au 17 fvrier Ouagadougou Burkina Faso. Organis par l'association Acmur
(Arts Clowns, Marionnettes et Musiques dans
Nos Rues), le festival et lassociation consacrent les activits lies aux Arts de la Rue.
Des activits qui s'inscrivent long terme
dans le cadre du Projet de dveloppement
des Arts de la rue en Afrique de l'Ouest.
31 janvier 2013 Les Afriques

.7

BRUITS DE MARCH

LAfrique du Sud accuse Anglo American


de lui voler de largent
Le secrtaire gnral de lANC ? Gwede Mantashe, est
catgorique : ils ont vol notre argent, dclare-t-il dans
une radio locale en faisant allusion Anglo American
Platinum, un groupe sud-africain contrl par le londonien Anglo-American. Le dignitaire de lANC faisait
partie aux dividendes perus, soit 400 000 onces (7% du
bnfice total) qui est revers la maison-mre. Lannonce de la suppression de 14 000 emplois, suite la restructuration annonce nest pas pour faciliter les
relations entre Anglo American et Pretoria.

Le port de Gabs renoue avec la


croissance
Comparativement lanne 2011, les activits commerciales dans le port de Gabs ont enregistr une
hausse de 28% en 2012. Noureddine Khemakhem,
directeur du port, qui a confirm cette tendance, a
prcis que quelque 458 navires de commerce ont
t quai lanne dernire, contre 359 en 2011. Il a
aussi fait tat dun volume global des marchandises
importes et exportes, estim 3,039 millions
tonnes contre peine 2,355 millions de tonnes.

Runion des donateurs Addis-Abeba


Suite la rsolution 2085 du Conseil de scurit sur lintervention militaire au Nord-Mali, ce 29 janvier devait voir la
runion des donateurs Addis-Abeba. Cette rencontre qui
intervient juste la clture de
lUnion Africaine tait cruciale
pour la mise en uvre de la Misma
et lquipement des forces maliennes. Outre lUnion Africaine, la
runion des donateurs enregistre
la participation de la Cedeao, et
des partenaires internationaux.

Mauritanie : le groupe Bouamatou sous


le viseur
Les entreprises du groupe Bouamatou du nom de lun des
hommes daffaires les pluss riche de la Mauritanie sont sous
le viseur du fisc. Le groupe comprend plusieurs filiales, dans
la tlphonie (Mattel), la Banque (GBM), les matriaux de
construction (BSA Ciment), mais aussi lassurance et la distribution de
gaz. A elle seule, BSA sest
vu notifie un redressement de 1,3 milliard
douguiyas (1 euro = 340
ouguiyas). Laffaire risque
de prendre des tournures
judiciaires.
8 Les Afriques .

31 janvier 2013

Maroc : paratonnerre
contre le contreplaqu
chinois
Le Maroc a institu par circulaire du 31
mai 2012 confirm par un arrt ministriel de lEconomie et des Finances
du 21 dcembre, un droit anti-dumping de 25% sur les importations de
contre-plaques originaires de Chine.

Cte d'Ivoire : La Suisse lve ses mesures


l'encontre de 79 personnes
La Suisse a dcid d'allger considrablement ses mesures de blocage
l'encontre de personnes originaires de la Cte d'Ivoire. Berne considre
que la situation dans ce pays s'est apaise et permet de biffer de sa liste
tablie en janvier 2011 les noms de 79 personnes. Pour rappel, dbut
2011, le Conseil fdral a dcid le
blocage avec effet immdiat des ventuels avoirs en Suisse de Laurent
Gbagbo, qui refusait d'accepter les rsultats des lections prsidentielles, et
de son entourage. Berne estimait alors
que la place financire helvtique ne
devait pas servir de coffre-fort pour
les fonds potentiellement acquis de
manire illgale par ces personnes.

LIle Maurice en non double


imposition avec lAfrique

Tunis-Banque mondiale : Jim


Yong Kim au pays du jasmin

Positionne en plateforme dinvestissement ddi au continent, lIle Maurice compte ce jour pas moins de 17
traits de non double imposition avec

Le prsident du groupe de la Banque


mondiale, Jim Yong Kim, devait se rendre en Tunisie les 23 et 24 janvier courant pour ce qui constitue sa premire
visite officielle dans la rgion MoyenOrient et Afrique du Nord depuis quil
a pris ses fonctions, en juillet 2012.
Dans le menu, rencontre avec des organisations politiques, la socit civile, le
monde des affaires et les syndicats. Le
prsident de la Banque mondiale devait tre accompagn lors de sa visite
par Inger Andersen, vice-prsident de
la Banque mondiale charg de la rgion Moyen-Orient et Afrique du Nord,
Dimitris Tsitsiragos, vice-prsident de
la Socit financire internationale
pour lEurope orientale et mridionale,
l'Asie centrale, et le Moyen-Orient et
lAfrique du Nord, Simon Gray, directeur-pays pour le Maghreb, Eileen Murray, responsable du bureau de la
Banque mondiale en Tunisie
et Antoine Courcelle-Labrousse,
reprsentant rsident pour la
Socit Financire InternatioJim Yong Kim
nale Tunis.

des pays africains, dont 3 sont en attente de ratification (Congo, Kenya et


Nigeria). Par ailleurs, 7 autres traits
sont en cours de signature avec divers
pays du continent. Jouant sa proximit avec lInde et son statut de plateforme de lEurope vers le continent,
Maurice jouit dune bonne rputation
auprs des investisseurs.

Et Ecobank Zimbabwe devient


indigne
En visite au Zimbabwe aprs que la filiale locale de sa banque ait cd 51%
de son capital des entrepreneurs locaux, Thierry Tanoh, le directeur gnral dEcobank est optimiste, misant sur
une augmentation de parts de march.
Les actionnaires du groupe ont rcemment inject 15 millions dans Ecobank
Zimbabwe pour lui permettre de se
conformer aux exigences rglementaires. Pour rappel, toute banque exerant au Zimbabwe, devait disposer dun
capital minimum de 25 millions de dollars la date butoir du 31 dcembre
2012. Pas sr en tout cas que Barclays,
Stanbic ou encore Standard Chartered
se plient la rgle dindignisation.
31 janvier 2013 Les Afriques

.9

BRUITS DE MARCH

Tractafric Equipment et Caterpillar :


80 ans de partenariat sans ride
Tractafric Equipement, spcialis dans lquipement industriel en Afrique centrale et au Maroc, lance un nouveau service de location en partenariat avec Caterpillar : Tractafric
Location - The Cat Rental Store. Le groupe rpond des
besoins ponctuels ou structurels en matriel industriel
(nergie, terrassement, manutention ...). Tractafric Equipment, qui fte cette anne ses 80 ans de partenariat avec Caterpillar, complte ainsi son panel de services, en
complment de ses activits traditionnelles. Le groupe de
distribution spcialise Optorg confirme ainsi sa volont de
positionner ses filiales.
(Source : Cian)

Afrique du Sud :cache-moi cette


publicit que je ne saurais voir
L'ANC, au pouvoir en Afrique du Sud, s'est offusqu le 20
janvier d'une publicit de FNB, l'une des principales
banques du pays, dans laquelle une lycenne numre
des problmes qu'affrontent les Sud-Africains : la cupidit, le faible niveau de scolarit et l'inscurit. La campagne publicitaire de First National Bank (FNB), qui
reprend son slogan Comment peut-on vous aider ?, a
pour vedette une lycenne de 17 ans, qui, dans d'un discours prononc devant toute son cole Soweto, fait la
liste de tous les problmes qui continuent de miner le
pays, prs de dix-neuf ans aprs la fin de l'apartheid.
Pour le parti du prsident Jacob Zuma, cette campagne
publicitaire est une attaque directe contre le gouvernement qui n'a pas lieu dtre. La ligue pour la Jeunesse de
l'ANC, qui a ses dernires annes adopt un discours plus
radical, a accus FNB de trahison perfide, tandis que
les femmes du parti ont exig explications et excuses.
Face ces accusations, la banque a fermement ni toute
intention malveillante et a assur avoir pens la campagne pour qu'elle ait
un impact positif dans
le pays. L'Alliance dmocratique (DA),
principal parti de l'opposition, a pour sa
part estim que la
vive raction du parti
dominant rappelait
les annes de censure
durant le rgime de
Jacob Zuma
l'apartheid.
10 Les Afriques .

31 janvier 2013

Orange ouvre en RDC


Le groupe franais, 3me oprateur en Afrique, a ouvert sa filiale RDC le 5 dcembre dernier. Cette offensive dans le plus
grand pays dAfrique francophone sest faite par le biais
dun investissement de 87, 4 milliards
de Francs Congolais (95 millions de
dollars). Orange, dj oprationnel
Kinshasa, Lubumbashi et Matadi, a dploy son rseau 3G dentre. Le rseau de 22 boutiques gres en direct
et 22 000 points de vente indirects
contribuera la croissance rapide des
activits du groupe.
(Source CIAN)

La Cte dIvoire allge limpt


sur les socits
La baisse de lIS (Impt sur les socits), pass de 35
25% couronne une srie de rformes destine redonner
la Cte dIvoire son lustre dantan. Une mesure apprcie par la communaut des hommes daffaires, en particulier par le CIAN
(Conseil franais des
investisseurs en
Afrique), qui note dans
sa dernire lettre que le
temps o la Cte
dIvoire tait championne du harclement
fiscal est rvolu.

Assurance : Ascoma
change de tte en Guine Conakry

Tanzanie : baisse des tarifs dinterconnexion

Florentin Kouame est le nouveau directeur gnral dAscoma Guine


Conakry. Titulaire dun diplme
dtude suprieure en Assurance de
lInstitut national dAbidjan, ce cadre a
exerc pendant 13 ans en Cte dIvoire
o il a fait le tour du courtage dassurance, aussi bien dans les fonctions
techniques que les fonctions commerciales. Son expertise contribuera
mieux fidliser une clientle dentreprises de plus en plus exigeante.
(Source Cian)

Le gouvernement Tanzanien va baisser de 69% les tarifs dinterconnexion. La mesure, qui sera effective en mars prochain, permettra de
booster la concurrence dans un pays qui compte 46,8 tlphones pour
100 personnes contre 61,6
pour 100 au Kenya ou encore 100,5 tlphones
pour 100 habitants en
Afrique du Sud. Les concitoyens du prsident Kikwete passent chaque mois
environ 57 minutes au tlphone, soit beaucoup
moins que les Kenyans
(84,4 minutes) et les sudafricains (137,9 minutes).

Nigria : UBA oblige de


se conformer

Nicolas Sarkozy rebondit dans les


fonds dinvestissement ?

Gabon : Etienne Ngoubou audite


le secteur ptrolier

Oblige de sadapter la nouvelle rglementation bancaire nigriane, qui


nadmet plus le modle de banque
universelle, UBA sera cote la

Lex-prsident franais serait en train


de crer un fonds dinvestissement
dot dun milliard deuros avec laide
dAlain Minc. Selon le site Mediapart
qui a rvl linformation, le fonds
sera log Londres. L'entourage de
l'ex-prsident a toutefois qualifi ces
informations de constructions intellectuelles. Il a mille contacts et n'a
rien dcid de ce qu'il allait faire, indique Alain Minc, il est absurde d'imaginer qu'il pourrait s'installer
Londres et cesser de payer ses impts
en France. Il est certain que ce projet serait incompatible avec un potentiel retour en politique de la part dun
ancien prsident, particulirement attentif aux sondages d'opinion.

Le ministre gabonais du ptrole, de


lnergie et des ressources hydrauliques, Etienne Ngoubou, a confi un
audit global du secteur ptrolier de
son pays lamricain Alex Stewart.
Objectif, cerner les flux financiers de
lindustrie ptrolire et renforcer sa
bonne gouvernance. Ce zeste de
transparence intervient lheure des
grandes rformes consignes dans le
projet Gabon mergent. En 2010, le
Gabon avait produit 12,2 millions de
tonnes de ptrole.

Bourse de Lagos travers deux entits distinctes. UBA sera porte par la
partie banque commerciale qui interviendra en tant que navire amiral. En
tout, le groupe comprend les entits
suivantes : UBAP plc, UBA Capital Plc,
African Prudential Registrars Plc et
Afriland Properties Plc

Nicolas Sarkozy
31 janvier 2013 Les Afriques

. 11

VERBATIM

Sparation
Nous nacceptons en aucun
cas lintervention militaire
au Mali (...) qui est de nature
alimenter le conflit dans la
rgion () Ce que nous rejetons totalement, cest la sparation du nord arabe du cur
de lAfrique
Mohamed Morsi, prsident de lEgypte

Corridor
La Tunisie est stratgique pour les
jihadistes maliens. Elle sert de corridor, pour acheminer des armes venues de Libye via l'Algrie. Ces
armes transitent d'abord par les
montagnes du nord, o 2 cellules
appartenant Aqmi ont t dmanteles en dcembre, mais aussi par l'extrme sud dsertique, aux portes du Sahara
Moncef Marzouki, prsident tunisien

Plaidoyer

Taxation
Vu les quantits dalcool
consommes par nos concitoyens, laugmentation de
leurs prix et leur taxation
rptition constituent en effet
une menace pour le pouvoir
dachat des marocains
Mohamed Didaa, prsident de lquipe fdrale la
chambre des conseillers (Maroc)

Mon plaidoyer va lendroit dune


plus grande bienveillance des institutions de Bretton Woods vis--vis
du continent africain. Notre pays a
besoin dun vrai Plan Marshall pour
relever le dfi de la croissance et se
hisser au niveau des pays mergents
Guillaume Soro, prsident de lAssemble ivoirienne

Combat
Mentalit
Nous ne pouvons pas autant
changer la mentalit des britanniques que nous ne pouvons asscher la Manche
David Cameron, premier ministre britannique

A propos du mariage gay, je suis


cohrente par rapport mon combat
sur l'galit des droits (...) J'y suis
donc favorable ce que je considre
comme une volution naturelle dans
les pays occidentaux
Rama Yade, ancienne ministre franaise des droits de lhomme.

Menace

Paix

Si pour certains pays la menace terroriste est des milliers de kilomtres des domiciles de leurs citoyens,
nous en Isral sommes habitus au
terrorisme mondial quelques centaines de mtres de chez nous
Benyamin Netanyahu, Premier mi-

Personne n'a plus intrt


un monde en paix que le
pays le plus puissant
Barack Obama

nistre dIsral

Question
On a commenc par dire
qu'on venait stopper une
avance. Ensuite, il a t question de vaincre les islamistes.
Et finalement, on nous dit
qu'il s'agit de reconqurir tout
le Nord-Mali
Jean-Luc Mlenchon, leader du Front de Gauche,
France

12 Les Afriques .

31 janvier 2013

Globale
Aujourd'hui, il s'agit de mobiliser la communaut internationale
tout entire pour venir en aide
notre pays, mais aussi pour venir
en aide toute la sous-rgion, car
ce qui se passe au Mali est une menace globale
Tieman Coulibaly, ministre malien des affaires trangres.

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ARRT SUR IMAGE

Inde
Le 20 janvier 2013. Parade
dun contingent mont pour
la clbration de la fte
nationale le 26 janvier.

14 Les Afriques .

31 janvier 2013

31 janvier 2013 Les Afriques

. 15

BANQUES & ASSURANCES

Emerging Capital Partners,


leader en Afrique

Injonction du MES
Chypre pour

Aprs Nairobi en 2011, Emerging Capital Partners


(ECP), fonds dinvestissement ddi lAfrique, a
organis son sminaire annuel au Mazagan Beach
Resort, quelques encablures d'El Jadida (80 km
de Casablanca) au Maroc.

Wolfgang Schuble, ministre allemand des finances, vient de signifier


que la lutte contre le blanchiment
dargent doit figurer parmi les rformes demandes Chypre en
change dune ventuelle aide internationale. Laide tait subordonne
la vrification du danger que
constitue ce pays pour la zone euro.
Une condition pralable pour que le
Mcanisme europen de stabilit
(MES) puisse tre utilis.

Truffle Capital :
550 millions d
sous gestion

es potentialits de l'Afrique ne
demandent qu' tre saisies
pour tre transformes. Ses
atouts ont trait sa croissance, une
des plus fortes au monde, selon le
FMI, un march sous-exploit de
prs d'un milliard d'individus, une
demande accrue de ressources naturelles dont elle regorge, ou encore
un risque, peru comme suprieur
au risque rel, mais lorigine dune
faible concurrence et de valorisations intressantes. Riche de toutes
ces certitudes, Emerging Capital
Partners, (ECP) s'est trs tt focalis
sur le continent. Actuellement, il fait
partie des fonds d'investissement qui
y prennent le plus de participations.
Prsent travers 7 fonds, il a lev
plus de 1,8 milliards de dollars en faveur du continent. Avec des bureaux
Paris et Washington, ECP n'en est
pas moins implant dans 7 grandes
capitales de pays africains, aussi bien
16 Les Afriques .

31 janvier 2013

anglophones que francophones. Le


fonds, qui affiche un effectif compos 70% de ressortissants d'une
douzaine de pays africains, est revenu encore une fois en Afrique, sur
ses terres de prdilection, pour un
think tank avec ses quipes et ses
partenaires. En dcembre 2012, les
managers taient au grand complet
la station balnaire d'El Jadida, 80
km de Casablanca, pour rflchir
autour du renforcement d'un primtre dinvestissement qui couvre
tout le continent et tous les secteurs
d'activits. En effet, aujourd'hui, la
base dinvestisseurs des fonds grs
par ECP va au-del des institutions
de financement du dveloppement
parraines par les Etats (DFIs), et intgre dsormais des fonds souverains, des fonds de fonds, des family
offices, des fonds de pension europens et africains et des socits dassurance. A l'occasion de ce

Focus sur lAfrique

Le fonds est
revenu encore
une fois en
Afrique, sur
ses terres de
prdilection,
pour un think
tank avec ses
quipes et ses
partenaires.

Truffle Capital a russi lever 50


millions deuros via ses offres FCPI
(Fonds commun de placement dans
linnovation, des OPCVM de droit
franais) en 2012, soit 25% de plus
quen 2011. Cette performance est
dautant plus remarquable, quelle a
t ralise dans un march peu reluisant, avec des conditions de march difficiles. Dsormais Truffle
Capital revendique 550 millions d
sous gestion et sous conseil. Pour
mmoire, le premier FCPI a t liquid en 2012 et a rendu 114% du
nominal, net aux souscripteurs.

Kenya : la Banque
mondiale prvoit
4,9% de croissance

Dans ses perspectives conomiques


mondiales rcemment publies, la
Banque mondiale prvoit que la
croissance conomique du Kenya
restera modre et devra se situer
autour de 4,9%. Cette prospective a
t donne, compte tenu dune croissance mondiale atone. Dans une rgion o les tendances de croissance
se situent autour de 6,1%, le taux de
croissance de ce pays sera bien ende de celui de ses pairs dans la rgion de lAfrique subsaharienne.

sminaire, Ghislaine El Alami, VicePrsidente du groupe ECP Private


Equity, base Paris, et les directeurs
des bureaux d'Abidjan, Brice F. Lodugnon, de Tunis, Nayel-Georges
Vidal, ou encore de Douala, Ferdinand Ngon Kemoum, ont tour
tour, confirm que contrairement
certaines ides reues, les fonds d'investissement sont bien prsents dans
les pays francophones d'Afrique.

Un partenaire avant tout


En l'espace de 12 ans, les prises de
participations vont des tlcommunications aux services publics, en
passant par les services financiers, les
ressources naturelles, l'agriculture,
etc, nous a-t-on assur. Un engagement qui va croissant. D'ailleurs,
ECP Africa Fund III, cltur en
2010, reste lun des plus gros fonds
de capital-investissement spcialis
sur le continent africain. ECP, qui a
jusqu' prsent privilgi des modles de dveloppement durables et
transparents, apporte son soutien
aux socits en portefeuille dans leur
dmarche de mise aux normes environnementales et scuritaires. Ainsi
en 2010, le fonds sest engag aux
Principes pour lInvestissement Responsable de lOrganisation des Nations Unies (UNPRI), indiquent les
responsables. Last but not least, en
2011, le groupe a annonc tre la

premire socit de private equity


participer au programme Private
Equity Africa Climate Change Investment Support de la Socit financire internationale, filiale de la
Banque mondiale.
Aujourd'hui, la saga se poursuit avec
des participations actuelles dans
IHS, socit panafricaine, fournisseur de solutions dinfrastructure en
tlcommunications, la Socit
d'articles hyginiques (SAH), leader
tunisien de lhygine personnelle et
principal producteur de produits
dhygine absorbants, ou encore
dans Nairobi Java House, premier
oprateur de cafs et de restauration
rapide au Kenya.
En termes de sorties, ECP qui revendique un taux de russite et une
exprience ingale en Afrique, cite
Celtel, oprateur cd MTC en
mai 2005, Orascom, cd Gulf Investor en mars 2006, ou encore
SIPH, entreprise liste sur Euronext-Paris, sur la priode allant de
janvier mai 2007, Starcomms, socit liste sur le Nigerian Stock Exchange, en juillet 2008. Les
co-fondateurs confirment ces succs, tout en ayant l'esprit de rares
cas de contre-performances sur des
marchs non encore matures pour
certains types de services, notamment en Afrique du Sud.
Daouda MBaye, El Jadida

Prime Bank,

ECP Africa
hors course
Fund III,
Parce que la Prime Bank na pas
russi augmenter son capital,
cltur en
aux nouvelles exi2010, reste lun conformment
gences, tablies par la Banque cendes plus gros trale de Gambie (CBG), lchance
du 31 dcembre 2012, ses clients ont
fonds de
alors reu l'ordre de retirer leurs dcapitalpts. Dsormais la Premier Bank
investissement Ltd nest plus oprationnelle selon
spcialis sur la juridiction de la rpublique de
Gambie.
le continent
africain.

Vers lintroduction
de Bank of Windhoek la Bourse

Mark Spth, directeur gnral


dIJG Securities Group, et Brian
van Rensburg, PDG de Konsult
PSG, ont confirm lintroduction
trs prochaine de Bank of Windhoek la Bourse de Namibie. En
effet, IJG Securities va agir titre
de commanditaire principal et coconseiller, tandis que le PSG
Wealth Management Konsult a
t dsign conseiller principal et
co-sponsor.

Des oprations
cibles

La BDE soutient les


nergies propres
La Banque de dveloppement
dEthiopie (DBE) dispose de 20
millions de $, soit 370 millions de
birr, destins accompagner entreprises prives, singulirement
celles qui sactivent dans les nergies renouvelables et les produits
nergtiques. Ces fonds provenant de la Banque mondiale, font
partie d'une ligne de financement
de 200 millions de $, accord par
linstitution de Bretton Woods, en
mai 2012, au ministre thiopien
des finances et du dveloppement
conomique. A noter que les de
ce montant ira vers des chantiers
de la Ethiopian Electric Power
Corporation.
31 janvier 2013 Les Afriques

. 17

BANQUES & ASSURANCES

Vincent Le Guennou,
prsident et co-fondateur ECP

18 Les Afriques .

31 janvier 2013

Heritage Bank
prend le relais de la
Socit gnrale

Notre primtre,
cest lAfrique
Hurley Doddy et Vincent Le Guennou,
co-fondateurs du groupe ont rpondu
nos questions en marge de la
rencontre dEl Jadida.

es Afriques : Aujourdhui avec


7 fonds et plus de 1,8 milliards de dollars dencours
sous gestion, soit 50 participations
dans 40 pays, ECP se positionne
parmi les leaders de la gestion de
fonds d'investissement ddis
l'Afrique. Quels ont t vos plus
grands succs ?
Vincent Le Guennou : Il y a eu
beaucoup de trs belles participations. C'est toujours difficile d'en
faire ressortir une par rapport aux
autres. Mais parmi celles qui ont
jalonn notre parcours, on peut
compter Orascom en Algrie, de
2002 2006, devenu Djezzy. Ce fut
une participation marquante dans
la mesure o, il y avait un risque
important. Il s'agissait d'un des
tout premiers investissements de
ce cette ampleur ralis par un
groupe tranger en Algrie, un
pays qui sortait d'une priode difficile de 10 ans,
Un peu plus au Sud, nous avons
ralis une trs belle opration,
SIPH, pour ne pas la nommer, cote
la Bourse de Paris et spcialise
dans la plantation d'hvas en Cte
d'Ivoire, au Ghana et au Nigria.

LA : Existerait-il un secteur plus investi que les autres par vos fonds ?
V.L.G. : Non. Les secteurs sont intressants pour nous que par leur
volution dans le temps. L'exemple
d'Orascom montre que nous avons
investi au dbut dans la tlphonie

mobile au sens marketing du


terme. Aujourd'hui, nous nous intressons toujours aux tlcommunications, mais dans la partie
infrastructures. IHS est une de nos
rcentes participations qui va dans
ce sens. C'est une entreprise implante au Nigria, mais qui vient
de crer une filiale en Cte d'Ivoire
et au Cameroun. Nous avons pu
obtenir le rachat des tours de tlcommunications de MTN dans ces
deux pays.
D'autres secteurs vont maintenant
merger, notamment la formation
professionnelle et l'enseignement
suprieur priv. Nous constatons
qu'au Maroc, il y a une effervescence sur ce crneau que nous allons trs probablement cibler. Mais
aussi, des secteurs, tels que ceux de
l'nergie, et des produits de grande
consommation sont dans notre
ligne de mire. Justement, nous
avons investi dans une socit qui
s'appelle Nairobi Java House, qui
est en fait le premier oprateur de
cafs et de restauration rapide au
Kenya. A l'achat, la socit n'avait
que dix-huit points de vente. Nous
comptons assurer sa croissance
dans la rgion, au Kenya, en Ouganda, ... pour en faire une chaine
de restauration rapide.
Hurley Doddy : Nous ratissons
large sur un spectre d'activits allant des services financiers l'agriculture, en passant par la

Heritage Bank entame son exercice en tant que banque commerciale, en engrangeant tous les
titulaires de compte de lex-Socit Gnrale Bank of Nigeria
Ltd (SGBN). Ds que la Banque
centrale du Nigeria (CBN) a accord l'agrment de banque commerciale la Heritage Banking
Company, elle a en effet, ainsi dmarr ses activits.

Plus de 40 milliards
de $ de recettes
ptrolires (Nigria)
Pendant les 11 premiers mois de
lanne 2012, la Banque centrale
du Nigeria a dclar que le pays a
enregistr 6,24 trillion de naira,
soit environ 40 milliards de $ de
recettes ptrolires. Pendant ce
temps, linstitut dmission a
conserv sa politique de resserrement de l'offre de l'argent, portant 12% son taux directeur.

Rcupration record
de billets usags
Bank of Zambia
D'autres
secteurs vont
maintenant
merger,
notamment la
formation
professionnelle
et l'enseignement suprieur
priv.

Bank of Zambia, banque centrale


de Zambie, vient de rvler avoir
recueilli jusqu' 500 milliards de
kwanza de billets de banque usags. Michael Gondwe, gouverneur
de cette institution, a not quen
gal montant de billets de
banque, suivant le nouveau
Kwanza, a t remplac, notamment en collaboration avec Zampost, socit zambienne des
services postaux, et de banques
commerciales agissant en tant
qu'agents de change du programme.
31 janvier 2013 Les Afriques

. 19

BANQUES & ASSURANCES

Hurley Doddy,
co-fondateur ECP

20 Les Afriques .

31 janvier 2013

tlphonie mobile, la grande


consommation, les infrastructures,
Nous nous soucions vraiment
de la satisfaction de cette classe
moyenne mergente en Afrique.
LA : Au-del de lentreprenariat
social, vous ciblez des socits
rentables, des ides innovantes ou
le domaine des infrastructures.
Avez-vous dj vcu le phnomne doctroi abusif de crdits et
t exposs des actifs pollus ?
V.L.G. : Non. Il est tout de mme
arriv qu'on ait voulu import des
concepts qui avaient bien fonctionn sur d'autres continents,
mais en avance sur des marchs locaux. TV Africa en Afrique du Sud
a voulu fonctionner, dans les annes 2002-2003, sur le modle des
Network amricains, tels que CBS,
NBC, pour arroser toute la sousrgion en programmes achets ou
conus et redistribuer, . malheureusement cela n'avait pas
march.
H.D. : Nous sommes un fonds d'investissement qui ne compte pas ce
type de contretemps. Nous travaillons effectivement avec des entreprises qui ont un fort potentiel
de croissance. Nous les aidons
vraiment dcoller. Jusqu' prsent
nous avons russi la quasi-totalit
de nos oprations, avec des sorties
remarquables.
LA : Quels rapports entretenezvous avec les fonds dinvestissement locaux qui commencent
tre crs, dans le continent ?
V.L.G. : Il y a bien sr parfois de la
comptition. Cependant, nous avons
la chance de faire partie des plus gros
groupes et nous intervenons sur tout
le continent, singulirement dans des
zones gographiques que peu de
fonds couvrent et des investissements qui peuvent aller jusqu' 40
voire 50 millions de dollars.
LA : Le groupe ECP dtient des
parts dans Orabank, et dans une

compagnie d'assurance en Cte


d'ivoire NSIA Va-t-on dans les
jours ou semaines venir vers la
cration d'une grande banque,
sous un label unique ?
V.L.G. : Non. Nous grons dj un
portefeuille large et diversifi. Pour
le moment nous nous en tenons
cela.
LA : Votre couverture de l'Afrique
anglophone est relle. Quid de
l'Afrique francophone ?
H.D. : ECP fait partie des plus
grands investisseurs en Afrique
francophone. Il ne faut pas perdre
de vue que les grandes entreprises
sud-africaines ont aussi pignon sur
rue en Afrique francophone. Dans
ce mme sillage, nous avons des bureaux Abidjan, Douala, Tunis,
et investissons dans cette partie de
l'Afrique, qui est loin d'tre nglige. Nous y comptons dj une
vingtaine de participations. Dans
les secteurs de l'nergie, du traitement de l'eau, dans la tlphonie
mobile, les assurances nous
sommes rcemment intervenus en
Cte d'Ivoire. Au Maroc, nous
sommes aussi prsents dans des
branches similaires. Nous sommes
trs optimistes pour l'avenir.
LA : Justement que retenir de cette
tape marocaine ?
H.D. : Cette semaine marocaine a
permis aux investisseurs du monde
entier de venir faire le point sur les
opportunits en Afrique l'occasion de cette rencontre, tenue El
Jadida. Cette anne, nous sommes
plus nombreux, en termes de participations que l'anne dernire
Nairobi. Ne serait-ce qu'en termes
de regain d'intrts pour l'Afrique,
c'est trs positif. C'est d'autant plus
juste que le continent doit se dvelopper. La ractivit des investisseurs, tels que la Banque africaine
de dveloppement (Ndlr : BAD), la
SFI (Socit financire internationale), est alle dans ce sens.
Propos recueillis par
Daouda MBaye

Appel de Trust
Bank aux investisseurs trangers
Afin de satisfaire aux exigences de
capital minimum requis de 100 millions $ de la Reserve bank of Zimbabwe, Trust Holdings vient de
rvler tre aux termes de ngociations avec dventuels investisseurs
trangers pour une participation de
20 millions de $, mme de permettre sa principale filiale, Trust Bank
dtre aux normes. Pour mmoire, la
banque centrale du Zimbabwe ordonnait aux banques commerciales
daccrotre leur capital minimum de
25 millions de $, fin dcembre
2012. Une seconde phase de 50 millions de $ en juin 2013, ...

Emission obligataire
de KBC sursouscrite
Organise la mi-janvier en Europe
et en Asie, lmission obligataire
pour un milliard de $ du bancassureur belge KBC a t un franc-succs. Lopration, qui tait rserve
des investisseurs institutionnels et
des particuliers fortuns, a t sursouscrite plus de 8 fois. Les obligations taient proposes en coupures
de 200 000 $ minimum, avec un coupon de 8% lan, sur une dure de 10
ans, et avec possibilit de rachat anticip aprs 5 ans.

Nous sommes Emission obligataire


de KBC sursouscrite
rcemment
Organise
la mi-janvier en Euintervenus en
rope et en Asie, lmission obligaCte d'Ivoire. taire pour un milliard de $ du
Au Maroc,
bancassureur belge KBC a t un
nous sommes franc-succs. Lopration, qui tait
des investisseurs instiaussi prsents rserve
tutionnels et des particuliers fordans des
tuns, a t sursouscrite plus de 8
fois. Les obligations taient propobranches
ses en coupures de 200 000 $ misimilaires.
nimum, avec un coupon de 8%
lan, sur une dure de 10 ans.
31 janvier 2013 Les Afriques

. 21

BANQUES & ASSURANCES

Mauritanie Vers la mise en place dun march


financier conforme la Charia (Sukuk).

Rush sur la
couverture contre
les risques politiques

La Banque Centrale de Mauritanie (BCM), a fait


commanditer et raliser une tude visant la mise en
place dun march de titres conformes la Charia (loi
islamique-Sukuk). Il sagit dune stratgie visant le
dveloppement de la finance islamique.

A la veille des lections gnrales


que sapprte vivre la classe politique kenyane, la couverture du
risque politique par la communaut d'affaires a augment. Au
cours des 12 derniers mois, celle-ci
a grimp de 50%. Les oprateurs se
prmunissent surtout contre des
risques politiques et souscrivent
des polices pour des couvertures
d'assurance terrorisme. Les statistiques du secteur confirment ces
donnes.

LOffice du fonds
dassurance devient
une Agence

n document dont les principales conclusions ont fait


lobjet dune restitution,
donne dimportantes indications
sur les opportunits tirer dune
mise en route de Sukuk. Ltude
prsente un tat des lieux du march des capitaux en Mauritanie (typologie, potentiel et impact
prvisible de lintroduction du
Sukuk sur le march bancaire national). Elle englobe la rglementation,
savoir les contraintes rglementaires, le rgime fiscal et les amnagements indispensables pour le
dveloppement de la finance islamique. Cette tude fournit galement un aperu sur lindustrie
financire islamique, avec un focus
sur le march des Sukuk dans le
monde (type de rpartition gogra22 Les Afriques .

31 janvier 2013

phique, rpartition sectorielle et


monnaie dimpression).

Nouakchott dans le
sillage de Kuala
Lumpur (ci-dessus)

Pour une modification


graduelle de la
rglementation
Dans lobjectif de la mise en place du
nouveau march il faut une modification progressive de la rglementation en procdant par tapes afin
dviter de perturber le fonctionnement du march montaire existant.
Cette priode sera mise profit pour
sensibiliser les oprateurs locaux sur
les produits de la finance islamique
prconise ltude. Par ailleurs, il recommander de distinguer 2 types de
Sukuks : les titres de proprit (Sukuk
Al Ijara, Moushara, Moudharaba,
Wakala) et les titres de crances
(Mourabaha, Salam et Istisnaa).

LInsurance Fund Office dEthiopie


(IFO) ou Bureau du Fonds d'assurance, cr en 2010, est sur le point
d'tre restructure pour devenir une
Agence. Cette refonte aura lieu, une
fois que lamendement relatif lassurance sur la responsabilit civile,
deviendra une loi. De sources
proches de ce dossier notent que
cette restructuration est ncessaire,
vu quelle permettra cette organe
dtre doter de plus de pouvoirs rglementaires.

LOffice du fonds
dassurance devient
une Agence
Il faut une
modification
progressive de
la rglementation en
procdant par
tapes.

LInsurance Fund Office dEthiopie


(IFO) ou Bureau du Fonds d'assurance, cr en 2010, est sur le point
d'tre restructure pour devenir une
Agence. Cette refonte aura lieu, une
fois que lamendement relatif lassurance sur la responsabilit civile,
deviendra une loi. De sources
proches de ce dossier notent que
cette restructuration est ncessaire,
vu quelle permettra cette organe
dtre doter de plus de pouvoirs rglementaires.

Barrage de Foum
Gleita dans la
rgion du Gordgol
(Sud de la Mauritanie)

Les banques
marocaines cotes
ignorent la crise
Avec un profit de 9,2 milliards de
dirhams en 2012, les banques cotes se frottent les mains. Pour
Upline Securities, le secteur devra
enregistrer une hausse de 6% de
leurs bnfices. Important mais
on est loin des croissances deux
chiffres de la priode 2003-2007.
Les banques marocaines font face
par ailleurs, un cot du risque
en hausse de 33%.

Le sous-jacent de la premire catgorie est un actif gnrateur de revenus, le rendement est variable.
Cette catgorie reprsente des titres
de crances ngociables.
Dans le cas de la 2me catgorie il
sagit de crances rsultant de la vente
dun actif, son rendement est fixe. Elle
ne reprsente un titre de crances ngociables. La 3me tape du processus de
cration dun march de la finance en
conformit avec la Charia islamique
devrait consister identifier et valuer le patrimoine de ltat qui servira
de support pour les missions de Sukuks
de la catgorie des titres de proprit.
Dans la 4me tape du processus, il sera
mis en place un Spcial Purpose Vhicule (SPV), gr par la Banque Centrale de Mauritanie (BCM), pour le
compte de lEtat afin dmettre les titres, collecter les souscriptions, dacheter
les actifs de ltat et de les dtenir pour
le compte des souscripteurs. Ces actifs
dtenus par le SPV seront hors du patrimoine de la BCM.
En attendant la mise en chantier des
conditions ncessaires lmission
des titres de proprit conformes la
Charia (Ijara, Mousharaka, Moudharaba et Wakala) la BCM lancera des
instruments financiers islamiques
bass sur la Mourabaha en collaboration avec la Bourse de Malaisie
Souk Al Silaa. Ces modifications
ncessaires pour ces titres sont minimes, lmission et la gestion sont
faciles et ralisables court terme es-

time ltude ralise par la Banque


Centrale de Mauritanie (BCM).

Egypte : Bill Gates


investira 1 milliard
de dollars

Aperu du march
bancaire en Mauritanie
Encore modeste au dbut des annes
2000, le march bancaire mauritanien est en pleine expansion avec
larrive progressive doprateurs
non nationaux attirs par les nombreuses opportunits dinvestissements, notamment dans le domaine
des industries extractives (fer, or), de
la pche et lagro business.

Les banques capitaux


majoritairement nationaux
La Banque Mauritanienne pour le
Commerce International (BMCI), la
Gnrale de Banque de Mauritanie
(GBM), la Banque Nationale de
Mauritanie (BNM), la Banque pour
le Commerce et lIndustrie (BCI), la
Banque Al Wava Mauritanienne Islamique (BAMIS), la Banque El
Amana (BEA) et la Chinguitty Bank.

Le fondateur de Microsoft, Bill


Gates, s'est mis la tte d'un
groupe de socits amricaines
qui investira 1 milliard de dollars
dans la socit gyptienne OCI
NV. Il s'agit du plus gros investissement priv dans l'conomie
gyptienne depuis la rvolution
de fvrier 2011. OCI NV a succd
Orascom Construction Industries, la plus grande entreprise
gyptienne dans le domaine de
l'infrastructure.

La BCM lancera
des instruments
financiers
islamiques
bass sur la
Mourabaha
en collaboration avec la
Soutien du MCA
Bourse de
Malaisie Souk aux fermiers
namibiens
Al Silaa.
Grce lassistance du Millenium

Amadou Seck, Nouakchott

Les banques capitaux majoritairement trangers prsents sur le


march mauritanien
Attijari Wafa Bank Mauritanie (ABM-Maroc), la Socit Gnrale de Mauritanie (SGM-France), Qatar
National Bank (QNB-Qatar) et depuis prs dune anne ORABANK (qui a repris lancienne BACIM Bank).

Challenge Account (MCA), de


nombreux exploitants agricoles
dans le nord de la Namibie, vont
disposer de 17 forages sur des
sites prioritaires. Ces ralisations
coordonnes par la Direction des
services ruraux d'approvisionnement en eau (DRWSS concernent
9 zones de pturage. Des infrastructures hydrauliques mme
de rpondre aux besoins des troupeaux de bovins.
31 janvier 2013 Les Afriques

. 23

BANQUES & ASSURANCES

BNP Paribas,
vers une restructuration mondiale

Financement indien
dans le secteur
agricole tanzanien

Pour simplifier son organisation, la 1re banque


franaise BNP Paribas va investir un milliard deuros
dici 2015. Les effets de la crise financire qui
sestompe dclenchent la chasse aux frais superflus.

Dans le souci de renforcer lInitiative Kilimo Kwanza, le gouvernement indien vient daccorder un
prt 40 millions de $ la Tanzanie.
Avec un tel financement, des quipements, tels que des tracteurs
(1846) seront acquis. A terme, le
but est de renforcer lInitiative Kilimo Kwanza, ddie la promotion du dveloppement agricole,
mais qui na pas beaucoup progress depuis son lancement en
aot 2009

Acquisition de Chai
Bora par Catalyst
Principal Partners

lusieurs sources concordantes font tat dune rorganisation en profondeur de


BNP Paribas lchelle mondiale.
En effet, il est ressorti, du dernier
Comit central dentreprise, tenu le
16 janvier un Plan, baptis Simple &
Efficient 2015. Entre autres analystes, le site financier lAgefi rapportait une confirmation de
Jean-Laurent Bonnaf, directeur gnral de BNP Paribas et relative ce
nouveau systme devant entrer en
vigueur au sein de ltablissement.
Compte tenu du fait que les mesures envisages doivent sappliquer
lensemble des activits de la
banque dans le monde, les implantations de cette banque en Afrique
seront ncessairement concernes.

24 Les Afriques .

31 janvier 2013

Rduire les dbours


Les oprations envisages de rduction et/ou de stabilisations des
dpenses annonces, via la suppression de doublons et de tches
inutiles, vont directement tre ressenties Dakar, Abidjan, Casablanca ou Libreville. Si peu de
dtails ont filtr sur les derniers
contours du Plan Simple & Efficient 2015, des responsables ont
fait allusion une mutualisation
des moyens au sein du groupe, en
simplifiant les processus de dcisions. Il faudra sattendre plus de
prcisions, partir du jeudi 14 fvrier prochain, au moment de la
publication des rsultats en
France.
D.M.

Chai Bora Ltd, entreprise tanzanienne de conditionnement de th,


vient dtre acquise par Catalyst
Principal Partners, socit mauricienne. Dans un communiqu, Catalyst rvle avoir achet la totalit
des actions de Chai Bora, socit
d'investissement cote au Kenya.
Avec cette acquisition, Catalyst devient le deuxime plus gros investisseur en Tanzanie, en seulement deux
ans, notamment suite sa participation en 2011 ChemiCotex, premier
fabricant soins bucco-dentaires et
de pte dentifrice. Dixit Rajal Upadhyaya, DG de Catalyst.

Des responsa- First Quantum sacbles ont fait


quitte dun milliard
allusion une de $ de taxes
mutualisation La Zambie devra recevoir plus
des moyens au dun milliard de $ de taxes, une fois
que la mine Sentinel sera mise en
sein du
place en 2014 Trident. La mise en
groupe, et en route de cette exploitation de First
simplifiant les Quantum Minerals (FQM) a
processus de pouss John Gladstone, directeur
des ressources FQM, dexprimer
dcisions.
cet engagement en faveur du gouvernement zambien.

Tchad Joseph Djimrangar Dadnadji,


un apparatchik la Primature

Rue vers lOr


Rivercess au
Libria

Sa nomination tait trs attendue Ndjamna.


L'inamovible directeur de cabinet du prsident Idriss
Deby, Djimrangar Dadnadji, quitte l'espace prsidentiel
pour la Primature. Une srie de priorits et de
chantiers mettre en uvre, durgence.

Rivercess County, un des 15 comts du Libria, a t cr en 1984.


Situ dans le centre-sud du pays, il
fait lobjet ces derniers jours dune
rue vers lor sans prcdent dans
la rgion, depuis la dcouverte
dune certaine quantit du mtal
jaune dans le canton de Doemon
Fen River District. Le rush a t tel
que plusieurs dizaines dtudiants
ont d abandonner leurs tudes
pour se muer en orpailleurs. Pour
se rendre compte de cet afflux de
populations, Cestos, capitale du
comt, a vu sa population saccrotre de faon exponentielle, depuis
le 23 dcembre 2012.

Accord-cadre entre
le gouvernement du
Maroc et Masdar

lu pour un 3me bail la tte


du pays, le chef de l'Etat, Idriss
Deby sait que le temps presse.
La fronde syndicale qui rchauffe depuis plusieurs mois le climat politique du pays et l'arrogance
financire de certains dignitaires de la
rpublique clabousse par les mdias et la socit civile ont pouss au
finish la sortie, le chef du gouvernement, Emmanuel Nadingar, lequel a
dmissionn ce lundi. Dsormais, le
trs convoit fauteuil est occup par
Joseph Djimrangar Dadnadji, un fidle serviteur et proche du prsident
Deby. Sa nomination s'explique selon
plusieurs sources, par une soif du
prsident tchadien mettre en uvre
les chantiers politiques et conomiques du gouvernement. Accul par
une forte pression des organisations
syndicales qui rclament le paiement
immdiat des arrirs de salaire, le
chef de l'Etat cherchait une pice de
rechange la tte de l'attelage gouvernemental. Un nouveau casting
s'imposait lui. Pouss la sortie, sa

tte est mise prix par des barons du


rgime.
En fait, Emmanuel Nadingar savait
que son sort tait scell dans les couloirs du palais de Ndjamna. Il a d
lui mme dbarrasser le plancher
avant que la foudre Deby ne tombe
sur sa tte. Aprs sa priode de gloire,
c'est maintenant la descente aux enfers, mme si d'aucuns estiment que
son dlai de grce la tte de la primature (2 ans et quelques mois) a
trop dur.
Docteur en droit, puissant cacique du
parti au pouvoir et inamovible directeur de cabinet du chef de lEtat,
plusieurs fois ministre, il a pour mission de mettre en musique le programme politique appel Les
Chantiers du Renouveau Economique du prsident Idriss Dby. Le
temps presse et le nouveau chef du
gouvernement sait qu'il joue ses dernires cartes dans un lanterneau politique qui ressemble des vagues de
haute mare.
Ismal Aidara

Joseph Djimrangar
Dadnadji, nouveau
PM du Tchad

Le nouveau
chef du
gouvernement
sait qu'il joue
ses dernires
cartes dans un
lanterneau
politique qui
ressemble
des vagues de
haute mare.

Fouad Douiri, ministre marocain


de lnergie, des mines, de leau et
de lenvironnement, et Dr. Sultan
Ahmed Al Jaber, PDG de Masdar,
entreprise miratie spcialise
dans les nergies renouvelables,
ont sign la semaine dernire un
accord-cadre portant sur une
coopration approfondie dans le
domaine des nergies renouvelables. Les deux parties ont profit
du sixime Sommet mondial
pour l'avenir de l'nergie (WFES),
une plateforme mondiale qui
traite de l'avenir des nergies renouvelables et du dveloppement
durable dans le Moyen-Orient et
dans le monde, pour ratifier cette
entente. Lobjectif est daccompagner le Maroc, un des pays de la
zone MENA (Moyen-Orient et
Afrique du Nord) les plus prometteurs du march de l'nergie
propre, avec notamment cet ambitieux plan 2020 visant atteindre 42% de sa capacit de
puissance totale installe de
sources renouvelables.
31 janvier 2013 Les Afriques

. 25

BANQUES & ASSURANCES

Le diktat des banques au Cameroun


Les banques oprant au Cameroun, refusent
dappliquer une dcision du gouvernement
instituant la gratuit de certains services, une
option des pouvoirs publics visant encourager la
bancarisation.

GGI invite Jonathan


placer lnergie en
priorit
Lorganisation non gouvernementale, Initiative de la bonne gouvernance (GGI), a exhort Goodluck
Jonathan, prsident du Nigria driger le secteur de lnergie en priorit
en 2013, afin de fournir une puissance suffisante. LONG dplore que
ce pays soit devenu une sorte de dpotoir pour toutes sortes de groupes
lectrognes
sous-standards.
Chaque anne, quelque 17,9 milliards de naira sont dpenss pour ce
type dquipements, regrette-t-on.

Siemens remet en
selle le projet dune
mga-centrale

rs de deux ans aprs la dcision gouvernementale instituant la gratuit du Service


bancaire
minimum
garanti
(SBMG), les banques oprant au
Cameroun ont du mal se conformer cette disposition rglementaire. Mieux, elles refusent
carrment dappliquer cette dcision du gouvernement, foulant par
l mme, les lois et rglements du
pays. Pour ne pas tre totalement
en porte--faux avec la loi, certaines
banques ont appliquent la gratuit
des services les plus simples, et
continuent de prlever les frais sur
lessentiel des services, tmoignent
des usagers. Le 13 janvier 2011, le
ministre camerounais des finances
(Minfi) qui venait davoir une srie
dchanges avec les institutions
bancaires, avait rendu publique une
dcision instituant la gratuit de
quinze services bancaires, donnant
26 Les Afriques .

31 janvier 2013

six mois celles-ci, pour se conformer aux nouvelles dispositions.


Une prorogation accorde la demande des banques, le temps pour
elles dassurer une priode transitoire, indiquait-on.
Dans la pratique, les banques devraient ds le 1er juillet 2011, instaurer la gratuit desdits services,
sans aucune autre forme de procs.
Prs de deux annes plus tard, la situation na gure volu, nonobstant le rappel lordre des autorits.
Une situation paradoxalement critique au sein mme de lAssociation
professionnelle
des
tablissements du crdit du Cameroun (Apeccam) et dont les
banques qui la constituent continuent dans leur fonctionnement
quotidien, de prlever des frais sur
les services gratuits. Pour sen dfendre, des responsables de cette organisation estiment que les taux

Afriland First Bank

Siemens Nigeria Limited a raffirm son engagement la mise en


uvre du protocole d'accord
(MoU) sign, l'anne dernire, avec
le gouvernement fdral du Nigria
pour la construction dune centrale
gante de 10 000 MW. Michael Lakota, le tout nouveau directeur gnral de cette compagnie, vient de
confirmer que lentreprise pourrait
contribuer la construction de
cette infrastructure, dans laquelle,
elle participerait hauteur de 15%.

Chute des recettes


dexportations
rwandaises de caf
Prs de deux
annes plus
tard, la
situation na
gure volu,
nonobstant le
rappel
lordre des
autorits.

Il ressort des derniers chiffres de la


Commission nationale des exportations agricoles (NAEB), ainsi que de
celles du Conseil du dveloppement
du Rwanda (RDB) quentre la priode allant de janvier octobre
2012, les recettes de caf se sont levs 44,723 millions de $ contre
prs de 62 millions de $ sur la mme
priode en 2011. Toutefois, les recettes d'exportation du Rwanda en
2012 ont connu une hausse, sauves
par les ventes ltranger de th.

pratiqus au Cameroun sont les plus


faibles comparativement ceux pratiqus dans la sous-rgion, ce qui
est une fuite en avant, tant donn
quil est question ici de mettre en
pratique, une dcision gouvernementale laquelle doivent se soumettre, toutes les banques oprant
en territoire camerounais.

Le dilatoire des banques


Par ailleurs, les banques soutiennent que dans un march ouvert,
chaque usager est libre douvrir un
compte dans la banque mme de
rpondre au mieux ses aspirations. Et pour cause, lApeccam
soutient les Camerounais doivent
apprendre mettre en concurrence
les banques pour choisir celles qui offrent les meilleurs tarifs, car la facturation des prestations bancaires qui
ne font pas partie du SBMG est
libre. Tout au plus, cette association affirme que les banques sont
tenues dafficher leurs conditions
de banques aux guichets et les publier une fois par trimestre dans la
presse. Non seulement ces dispositions sont loin dtre respectes,
mais, lon se rend lvidence que
les banques veulent brouiller la piste
en dplaant le dbat, corroborent
des analystes financiers et des associations de dfense des droits des
consommateurs. Certaines parmi
elles entendent du reste lancer une

srie de manifestations de protestations, courant fvrier pour


contraindre les banques se
conformer la loi.
Depuis linstauration de cette disposition, les pouvoirs publics ne se
montrent pas trop regardants quant
lapplicabilit et lapplication de
cette disposition. Pour certains, cest
une preuve de complicit entre les
pouvoirs publics et les banques. Et
pourtant objectait le gouvernement,
nous avons introduit ce texte principalement pour allger le poids que reprsente la possession dun compte en
banques pour que les Camerounais
qui ne pouvaient pargner le fassent
dsormais, lune des finalits tant de
promouvoir la bancarisation. Mme
si le taux de bancarisation tournerait selon de fiables sources autour
de 17 % contre 30 % souhaits par
les pouvoirs publics, il est clair que
les banques continuent dafficher
une surliquidit importante, soit
600 milliards de f CFA, alors quun
mme temps, les PME qui reprsentent plus de 90 % du potentiel conomique du pays ont difficilement
accs un financement bancaire.
Traduction, dans cette relation
client-banque, cest la banque qui
est le principal bnficiaire dans un
pays, o le taux dintrt des
banques est encore trs lev, en
moyenne, 20%.

Cette associa- Reprise du transtion affirme


port ferroviaire
que les
(Nord-sud)
banques sont Aprs 10 ans dinterruption, la NiRailway Corporation a
tenues daffi- gerian
remis en route le transport de marcher leurs
chandises du sud au nord. Le preconditions de mier convoi a transport 675
banques aux tonnes de ciment de lEtat dOgun
celui du Niger, aprs 2 jours de
guichets et les cheminement.
Abdulraouf Akinpublier une
wuye, porte-parole de la Northwest, la confirm, larrive du
fois par
train la gare de Minna.
trimestre.

Achille Mbog Pibasso, Douala

Les 15 Services gratuits en banque


1- Louverture de compte
2- La dlivrance du relev bancaire
3- La dlivrance des chquiers
4- La dlivrance au guichet des formulaires
de retrait despces au profit du titulaire
du compte
5- La dlivrance des livrets dpargne
6- Le paiement par carte bancaire auprs
dun commerce au Cameroun
7- La consultation du compte sur place
8- La dlivrance dattestation de non
redevance
9- Le paiement par chque

10- Le versement des espces dans


les agences dune mme banque
11- Le retrait des espces sur la mme
place bancaire
12- Le virement de compte compte
dans une mme banque
13- Le retrait des billets dans les guichets
automatiques bancaires de la banque
du porteur de la carte
14- Le changement dadresse
15- La dlivrance du relev de compte
mensuel.
(Source : Ministre des finances)

Gamcel lance un
site cellulaire
Jalokoto
Basiru Darbo, directeur du service
la clientle de Gamcel, a prcis
que loprateur de tlphonie mobile en Gambie, vient de lancer un
site pour couvrir la rgion de Jalokoto et ses environs. Cette nouvelle
implantation est inscrire selon
les responsables dans le cadre des
efforts pour atteindre une couverture nationale en 2013.

Accroissement des
appels mobile au
Kenya
Aprs prs de deux annes de baisse
constante, le nombre d'appels vocaux mobiles ainsi que les dures
d'appels ont affich une augmentation, pour la premire fois entre juillet et septembre 2012. En effet, les
derniers chiffres de la Commission
de Communication du Kenya ont
montr une augmentation de 10,5 %
dans le trafic vocal pour une dure
globale de 7 milliards de minutes,
contre 6,3 milliards minutes enregistres pendant la priode prcdente. Aussi, le temps d'utilisation
par abonn par mois a augment de
7,7%, passant de 71,2 minutes 76,7
minutes, contre une baisse de 14,2%.
31 janvier 2013 Les Afriques

. 27

BOURSES & FONDS

Quand une Bourse sintresse


la scurit alimentaire

Karim Hajji dfend


son bilan

Sur le continent, lEthiopias Commodity Exchange


(ECX), cr par Eleni Gabre-Madhin en 2008, fait
figure de pionnier. Ctait la vedette de Davos.

ne fois nest pas coutume,


la petite station suisse de
Davos, qui a accueilli le
gratin des dcideurs de ce monde,
la semaine dernire, sest intresse
la scurit alimentaire en
Afrique. Une nouvelle vision du
World Economique Forum (WEF)
qui marque le retour la ralit et
aux choses basiques comme linvestissement agricole en Afrique,
en Asie et en Amrique Latine. Sur
le continent, lEthiopias Commodity Exchange (ECX), cr par
Eleni Gabre-Madhin en 2008, fait
figure de pionnier. Fonde en 2008,
cette Bourse a une taille de 1,2 milliardsde $ aujourdhui. Linitiatrice
de ce modle voudrait dsormais le
reproduire dans dautres pays en
dveloppement, notamment en
Afrique. Lors de la runion de
Davos, Eleni Gabre-Madhin a annonc le lancement dun nouveau
vhicule financier, Eleni Exchanges, destin faciliter cette
duplication
dexpriences.
Lquipe managriale a dj reu
lengagement de Morgan Stanley
(1 200 bureaux dans 43 pays) et de
la SFI (filiale de la Banque mondiale, qui a investi 20 milliards de
dollars depuis son lancement)
pour un investissement de 5 millions de dollars. Dautres investisseurs se sont fait annoncer. Il sagit
de la Banque africaine de dveloppement et du 8 Mile Fund de Bob
Geldof. Le fonds Eleni LLC sera
bas Nairobi, o il se dploiera
travers tout le continent. Aux cts
de Keith Thomas et de Jawad Ali,
la nouvelle structure sera donc un
concepteur des Bourses agricoles
dans les pays en dveloppement,

28 Les Afriques .

31 janvier 2013

dsignes sous le vocable anglosaxons de Frontier Markets. Le


mode de collaboration retenu sera
le Public Private Partenership
(PPP) qui offre une collaboration
optimale entre les entits tatiques
et les privs. Des projets sont prvus courant de 2013. LAfrique est
la dernire frontire agricole, avec
seulement un quart de son potentiel
de rendement assure et 70% de ses
terres inutilises, dclare-t-elle. Et
dajouter : Notre compagnie est
fonde sur la passion, linnovation,
lexcellence et lintgrit. Le rcipiendaire du Yaya Price for Agricultural Transformation in Africa
(dcern par African Banker) parviendra-t-elle transcender les
frontires et initier des changes
accrus entre pays africains ?
Franois Minc, la City Londres

Eleni
Gabre-Madhin,
fondatrice de la
Ethiopias
Commodity
Exchange

Lors dune confrence de presse organise mercredi 23 janvier Casablanca, le directeur de la Bourse des
valeurs de Casablanca (BVC), Karim
Hajji, a admis la baisse de 15,3% de
lIndice Composite de la Bourse de
Casablanca en 2012. Malgr cette
atonie due de nombreux facteurs
dont la publication des rsultats des
socits cotes, en-de des attentes,
la Bourse de Casablanca continue,
en dpit de la conjoncture, jouer
son rle dans le financement des entreprises. Ainsi en 2012, 16 oprations (introduction, augmentation
de capital et mission obligataire)
ont t ralises, totalisant des leves
de fonds de plus de 16,7 milliards de
dirhams. Parmi les zones dombre,
une faible animation du march.
Ainsi, avec 32,9 milliards de dirhams de volume de transactions, la
Bourse, en baisse de 18% par rapport 2011, est revenue son niveau de 2006. Cette baisse, indique
Hajji, est comprable dautres
places boursires qui ont, pour certaines, enregistr des reculs de 33%.
Ce nest certainement pas le cas des
Bourses du Caire, de Lagos, dAccra
et Johannesburg qui ont crev les
plafonds en 2012 avec des croissances suprieures 20%.

Un htel du Cap
parmi les meilleurs
au monde

Le fonds Eleni
LLC sera bas
Nairobi, o il
se dploiera
travers tout le
continent.

L'htel Cape Grace V&A Waterfront vient dtre nomm


deuxime Meilleur htel de sa catgorie au monde par Choice
Awards 2013 daprs le verdict des
voyageurs de TripAdvisor. Il a aussi
t reconnu comme le Meilleur
Htel de Luxe en Afrique et le 6me
sur le continent pour le service.
Rappelons que TripAdvisor est le
plus grand site de voyages. Aussi,
les Travelers Choice Awards sont
bases sur des millions de votes,

Pavillon Egypte au
Global Village

Echos des marchs


LE PATRON DE LA COMMERCIAL
BANK OF CAMEROUN SORT LE
CHQUIER

Emprisonn pour 25 ans de prison pour dtournements, le principal actionnaire de la


Commercial Bank Cameroun, Yves Fotso, a
rembours environ 1 milliard de f CFA la
date du 18 janvier 2012. Les avocats de
lhomme daffaires sollicitent larrt des
poursuites.

Lors dun djeuner de presse organis le


10 janvier 2013, Bertrand Vignes, directeur
gnral de Sifca (groupe agroalimentaire
prsent dans le sucre, lhuile de palme et
le caoutchouc) a dnonc un taux dimposition lev et la concurrence des produits
de contrebande. Le sucre et lhuile de
Palme supportent une TVA de 18%. Le
caoutchouc supporte quant lui une taxe
de 5% sur le chiffre daffaires. Fort de
20 000 employs et, en amont, de 30 000
planteurs, le groupe Sifca a produit
93 000 tonnes de sucre, 285 000 tonnes
dhuile de palme et commercialis
300 000 tonnes doline.

A LAGOS, LES BANQUES VICTIMES


DES TITRES RENDEMENT FIXE

CASABLANCA RELVE LE PLAFOND DES VARIATIONS


Cest une mesure qui tait trs attendue par
les brokers de la Bourse de Casablanca. Le
plafond de variation dune valeur mobilire,
la hausse ou la baisse, qui tait de plus ou
moins 6% vient dtre porte +/- 10%.
Ainsi en a dcid le Conseil dontologique
des valeurs mobilires. En fait, les 10%
concernent les valeurs cotes en mode
continu. Celles qui sont cotes en mode fixing
restent sur un plafond de 6%. Idem pour les
cours de rfrence pour les titres de crance.
La dcision qui annule une disposition datant
de 2005 prend effet partir du 4 fvrier
2013. Pour les professionnels, cela permettra
de booster la place casablancaise en mal de
liquidit.

A ABIDJAN, LA SIFCA DNONCE


LA PRESSION FISCALE

En 2012, les banques nigrianes cotes


avaient enregistr une hausse de 82% de
leurs chiffres daffaires conscutifs lenvole des instruments obligataires rendements fixe. Le rendement de ces
produits a baiss de 18 12% entre 2011 et
2012. Lexercice 2013 sera celui de la matrise des cots et de lefficience, dclarent
les leaders du secteur En 2012 , lindice
du secteur bancaire avait surperform
lIndice composite local par une hausse de
44% contre 35%.

A ACCRA, UNE BANQUE


AGRICOLE CANDIDATE LA COTE
La Banque de dveloppement agricole
(ADB) compte sintroduire la Bourse
dAccra. Louverture au march permettra
cette institution tatique de se privatiser. Linstitution est dtenue hauteur de
52% par lEtat ghanen qui en a fait lun de
ses principaux instruments de financement du secteur agricole. Le reste des
parts est dtenu par Financial Investment
Trust (Bank of Ghana).

Depuis la semaine dernire, le Global Village de Duba a accueilli son


Pavillon Egypte. Mohamed Ibrahim, ministre gyptien des antiquits, Mohamed el-Orabi, ex-ministre
des affaires trangres et Sherif elBedewi, Consul de lEgypte, ont procd son inauguration. Cet espace,
qui comprend un muse qui expose
des rpliques de monuments gyptiens, vise soutenir le tourisme en
Egypte, et par ricochet la sauvegarde
de son conomie chancelante.

Le FFR parmi les


fonds top en Afrique
Libyan Investment Authority,
juste devant le Fonds de rgulation des recettes (FRR) algrien,
respectivement 65 milliards de $
et 56,7 milliards de $ dactifs, sont
les plus importants fonds souverains en Afrique. Cest ce qui est
ressorti dune rcente tude publie par la BAD, traitant de lvolution des fonds souverains dans
le monde. Toutefois, Mthuli
Ncube, Vice-prsident de la BAD,
relativiser leur poids comparativement aux fonds de pensions
norvgien (656 milliards $ dactifs), ou Abu Dhabi Investment
Authority (627 milliards $).

Mission Angola
du FMI Luanda
Une dlgation de 5 conomistes du
Fonds Montaire International
(FMI), a ralis du 16 au 29 janvier
une visite de travail dnomme
Mission Angola. Mauro Macagni,
qui a dirig cette dlgation, a rvl
que, destine valuer lengagement conomique, la mission de 13
jours, sest droule dans le cadre
du Post- Program Monitoring, un
processus d'valuation modle
d'engagement conomique.
31 janvier 2013 Les Afriques

. 29

ENTREPRISES ET MARCHS

Afrique Pourquoi tant de commerce informel


transfrontalier ?

LANC contre
les nationalisations
de mines

Linformalit est une caractristique majeure des


conomies africaines. A lintrieur comme entre
pays. Ainsi, du point de vue transfrontalier, le
commerce formel reste galement insuffisant en
Afrique sub-saharienne (cf le Nigria et le Bnin).
Gwede Mantashe, secrtaire gnral de lANC (Congrs national
africain), a soutenu la semaine dernire que le parti a prsent au ministre des mines une proposition
pour mettre aux enchres les
mines en difficult ou manquant
de viabilit. Des propos, en raction l'appel pressant dun syndicat au gouvernement sud-africain
pour nationaliser Anglo American
Platinum (AMPLATS) qui compte
licencier 14 000 employs.

Clbration de la
Journe nationale
de lenvironnement
en Angola

elon les estimations de


Golub (2012), le commerce
informel bninois reprsente
environ 52% de son produit intrieur brut (moyenne tablie sur la
priode de 2006 2008). Plus de
80% de lessence consomme au
Bnin arrive du Nigria en contrebande, limitant de fait les ventes
sur le march officiel et le nombre
de stations-services. Comment
peut-on expliquer un tel comportement pour des pays aussi proches
gographiquement ?
On trouve en jeu principalement
les politiques commerciales diffrentes entre les deux pays, mais

30 Les Afriques .

31 janvier 2013

surtout des politiques commerciales problmatiques. En matire


de restrictions, lconomie nigriane se distingue fortement. Dans
ce pays, actuellement, limportation dune trentaine de produits
est interdite, et les droits dentre
frappant les biens de consommation, en particulier le riz et le sucre,
sont de lordre de 50% en
moyenne. Dautres dcisions gouvernementales, notamment une
forte subvention des produits ptroliers, accentuent les effets pervers, encourageant lexportation
en contrebande grande chelle de
produits ptroliers du Nigria vers

Trafic informel de
bois

Plus de 80%
de lessence
consomme au
Bnin arrive
du Nigria en
contrebande.

LAngola commmore ce 31 janvier


la Journe nationale de lenvironnement. Lorganisation de cet vnement, place sous la responsabilit
du ministre de tutelle, a t axe sur
le dveloppement dattitudes pour
venir bout de lacunes constates
dans le traitement des rsidus solides produits quotidiennement par
les populations et les entreprises.
Les actions de bases pour attnuer
les problmes lis la protection du
milieu, mais aussi l'laboration et
l'excution de dcrets pour les promouvoir, notamment dans le cadre
du Plan stratgique de gestion des
rsidus urbains (Pesgru) ont t
voques. A noter que les festivits
ont t centres dans le Kwanza-Sul
o le projet Maisons cologiques
a t lanc, il ya un an et appuy par
les banques Espirito Santo et Planeta Terra.

le Bnin. Ce nest donc pas une


surprise si ce pays est trs mal ct
dans les diffrents indicateurs de
degr de protection commerciale.
A titre dexemple, selon lindice de
la libert conomique de la Heritage Foundation et du Wall Street
Journal, le Nigria na pas une note
suprieure 5 sur 100 en matire
de commerce international.
Signalons que les biens frapps de
droits levs au Nigria (riz, sucre
et cigarettes) imports au Bnin
reprsentent 170 milliards de
francs CFA. Les marchandises dont
limportation est interdite au Nigria (voitures, tissus de coton,
poulets congels, vtements doccasion, mdicaments, huile de
palme et huile vgtale) reprsentent, quant elles, 1 046 milliards
de francs CFA.
Ces diffrentes politiques de restrictions commerciales imposes
de part et dautre constituent naturellement des puissantes incitations
pour les populations procder
des changes informels. Car, tout
dcalage important entre loffre et
la demande, surtout port par des
restrictions inefficaces, cre un vide
quil faut combler. Le comblement
se fait logiquement par lexpansion
de linformel entre pays.
Selon le FMI, ce commerce infor-

mel a dimportantes rpercussions,


que ce soit au Nigria ou au Bnin.
LEtat [bninois] affiche un
manque percevoir d limportation illgale de produits ptroliers en provenance du Nigria, qui
selon les estimations, reprsente
entre 0,1% et 0,3% du PIB. En janvier 2012, la rduction de moiti
des subventions des produits ptroliers au Nigria a t immdiatement
et
intgralement
rpercute sur le march informel
de lessence au Bnin, le renchrissement des produits ptroliers, qui
sen est suivi au Bnin, a provoqu
une acclration de linflation,
dont le taux moyen est pass de
1,8% au dernier trimestre de 2011
6,5%, au premier trimestre de
2012, et une contraction de la demande intrieure par suite de
lajustement de la consommation
des mnages. Sans parler de la difficult pour le processus concurrentiel instaurer ou faire
progresser des normes de qualit
dans ce cadre informel.
En dfinitive, il est clair que lexpansion du commerce informel tant
lintrieur quentre pays sexplique
trs souvent, en Afrique sub-saharienne, par des politiques commerciales restrictives inefficaces.

Bio-express
Oasis Kodila
Tedika,
conomiste
lUniversit
de Kinshasa,
analyste pour :
libreafrique.org
Rfrences : FMI,
Afrique sub-saharienne :
prserver la
croissance
dans un monde
incertain,
FMI/Perspectives
conomiques
rgionales,
octobre 2012.
Golub, S. (2012),
Entrepot Trade
and Smuggling in
West Africa :
Benin, Togo and
Nigeria, The
World Economy,
Vol. 35, No 9.
Publi en collaboration avec :
libreafrique.org

Oasis Kodila Tedika

Ouverture de la
runion du Comit
des reprsentants
permanents de lUA

Nkosazana Dlamini Zuma

La 20me Session ordinaire du Comit des reprsentants permanents (CRP) des pays membres
de lUnion africaine, sest ouverte
lundi 21 janvier Addis-Abeba.
Les projets, prvus lordre du
jour de la runion du Conseil
Excutif de l'Union Africaine
(UA), ont t analyss par les ambassadeurs permanents des Etats
membres qui se runissent annuellement avant la runion des
ministres des affaires trangres.
Aprs le discours de Nkosazana
Dlamini-Zuma, chef de la Commission de l'Union Africaine
(CUA), plusieurs questions relatives notamment au conflit du
Mali, de la Somalie, du Darfour,
de la Rpublique dmocratique
du Congo,

Fortes intempries
au Botswana

Des routes
transfrontalires
crer

Les fortes prcipitations (de 196


mm 217 mm), qui se sont abattues la semaine dernire sur le
Botswana, ont fait de gros dgts.
En effet, lOffice de gestion des
catastrophes naturelles (NDMO)
a fait tat de plusieurs maisons
endommages et dinfrastructures publiques, comme des
routes et des ponts, dtruites. Des
quipes avaient t dployes
pour la fois dterminer ltendue des dgts et fournir les premiers secours aux personnes
affectes.
31 janvier 2013 Les Afriques

. 31

ENTREPRISES ET MARCHS

Le Tramway de Casablanca, un mois plus tard


Depuis sa mise en service le 12/12/2012, le tramway
de Casablanca a transport un million 200 000
personnes. Malgr quelques problmes et incidents,
les responsables de Casa-Tram sont optimistes et
prvoient une monte en puissance.

irecteur gnral de la socit


Casa Tram, charge de lexploitation du tramway de
Casablanca, Khalid Rahmouni est
confiant : la monte en puissance du
systme aura lieu la fin du premier
semestre 2013, cela permettra damliorer davantage les temps de parcours
et la rgularit du tramway. Commentes comme tant, moyennes,
les recettes encaisses par le tramway
ont atteint les 250 000 dirhams par
jour, raison de 40 000 entres par
jour. Au-del des objectifs de rsultats, le souci est aussi qualitatif
comme le rappelait en marge dune
confrence de presse, le 22 janvier,
Youssef Draiss, directeur gnral de
Casa Transport, lentreprise publique charge de la gestion du
transport en commun du Grand Casablanca. CASA Tram veille au
transport des voyageurs dans les meilleures conditions de qualit, de confort
et de scurit. Pour avoir son niveau de performance actuelle, la socit a suivi une phase prparatoire
lexploitation, au recrutement et la
formation de prs de 660 collaborateurs et effectu diffrents essais
techniques durant la marche blanc.
Pour lheure, le rle de Casa Transport se limite au suivi de lexploitation de la ligne T1 du tramway de
Casablanca, conformment aux orientations de la commune urbaine de Casablanca, assure Draiss. A noter que
cette premire ligne de tramway a
gnr 4 000 nouveaux emplois dont
2 000 directs. Pour la logistique et les
diffrents services, Casa Tram a fait
appel 61 socits marocaines.
Sur le volet incidents et perturbations, Khalid Rahmouni, le DG de
Casa Tram, a soulign que 77% des
32 Les Afriques .

31 janvier 2013

Entame de lexploitation du diamant


au Cameroun

Emmanuel Bond, ministre camerounais en charge des mines, vient


de rvler que son pays se lance
dans lexploitation industrielle et
la commercialisation du diamant.
Il a profit de la crmonie officielle doctroi du tout premier certificat pour commercialiser le
diamant brut Cameroon and
Korea Mining Incorporation
(C&K Mining Inc), pour lannoncer. C&K Mining est, qui sactive
dans lEst du Cameroun, est depuis dcembre 2010, lunique dtenteur d'un permis d'exploitation
de diamants au Cameroun.
incidents sont lis aux vhicules ne
respectant pas le code de la route. En
un mois et demi de service, le tramway de Casablanca a enregistr 14
accidents avec les vhicules dune
gravit lgre dont 3 avec dgts corporels et un avec piton sans gravit.
Cette rencontre avec les journalistes
a t une occasion aussi dannoncer
le lancement des abonnements et

Tramway de
Casablanca

Un cargo battant
pavillon panamen
dtourn au large
dAbidjan

Mots-cls
RATP ou la Rgie autonome des transports parisiens
- RATP Dev assure lexploitation et la maintenance
de rseaux de transports urbains et interurbains
(bus, cars, tramways, rseaux ferrs et mtros)
dans 12 pays en Europe, Amrique, Asie et Afrique,
et dans plus de 30 villes, agglomrations et dpartements en France.
CDG ou la Caisse de dpt et de Gestion
- La CDG, Caisse de dpt et de Gestion, est Implique dans les principaux projets structurants du
Maroc. Le groupe CDG est aujourdhui le premier investisseur institutionnel du Royaume et un acteur
majeur de l'conomie nationale.

Les autorits du port autonome


dAbidjan, capitale conomique de
Cte d'Ivoire, ont annonc en
dbut de semaine dernire que les
pirates ont dtourn un ptrolier
battant pavillon panamen au
large. Attaqu en pleine nuit, le btiment, toujours sous le contrle
dindividus arms, se trouvait au
large du Ghana, au moment o
nous mettions sous presse.

des cartes rechargeables et qui seront mise la disposition des casablancais, ds le dbut du mois de
fvrier.

Alstom, un sous-traitant
la hauteur
Cette ligne de tramway de Casablanca
est l'aboutissement d'un contrat attribu en 2009 Alstom par Casa
Transports pour la fourniture de 74
rames de tramways Citadis. En plus
de deux autres contrats signs, plus
tard, en 2010 et qui portaient sur
linstallation par Alstom des systmes
de signalisation et de lalimentation
lectrique de la ligne. Cette ligne de
31 km, la plus longue jamais
construite en une fois, relie les quartiers Est et Sud-ouest de Casablanca
en passant par le centre-ville, elle dessert 48 stations. Les rames Citadis,
longues de 65 mtres en unit double, peuvent accueillir jusqu 606
voyageurs et peuvent transporter
jusqu 250 000 personnes par jour.
Selon les fiches techniques de Casa
Tram, les rames sont dotes de 12
portes latrales et dun plancher bas
intgral qui permettent un accs ais
et facilitent les flux de voyageurs. Le
design du Citadis, personnalis de

manire sintgrer larchitecture


de la ville, prsente une forme arrondie et rgulire de bout en bout. Les
motifs et les teintes utiliss lintrieur sont de style marocain. La climatisation, les grandes fentres
teintes, les larges couloirs, laffichage
dinformations en arabe et en franais ont t conus pour offrir les
meilleures conditions de voyage. Actuellement, CASA Tram SA est le
groupement en charge de lexploitation et de la maintenance du tramway
de Casablanca pour une dure de
cinq ans. Le groupement men par
RATP Dev, filiale du groupe RATP
comprend galement la CDG et la
Holding Transinvest. Le groupement
men par RATP Dev a sign en juillet 2012 un contrat de sous-traitance
avec Alstom pour la maintenance de
la flotte et des infrastructures. Par
ailleurs, une quarantaine demploys
dAlstom effectueront chaque jour
les oprations de maintenance prventives et correctives des rames,
ainsi que leur nettoyage extrieur et
intrieur dans le Centre dexploitation et de maintenance du Tramway,
situ Sidi Moumen, dans la priphrie de Casablanca.

Cette 1re ligne Vers un report


de tramway a des lections
gnr 4 000 en Guine-Bissau
nouveaux
emplois dont
2 000 directs.

Sanae Taleb

Les lections gnrales, prvues


en mai 2013, correspondant la
fin de la priode de transition
suite au coup d'Etat du moi
davril 2012, risquent de ne pas
avoir lieu. Lannonce a t faite
par Manuel Serifo Nhamadjo,
prsident bissau-guinen par intrim, soulevant des difficults
techniques. Les dirigeants de la
Communaut conomique des
Etats de l'Afrique de l'Ouest auraient approuv un report.

Rajoelina, candidat
la prsidentielle
malgache en 2018

RATP Dev, un meneur de tram au Maghreb


Casa Transports, autorit communale organisatrice des transports de Casablanca, a
confi lexploitation et la maintenance de
la premire ligne de tramway de Casablanca pour une dure de cinq ans au groupement men par RATP Dev (filiale du
groupe RATP), aux cts de la Caisse de Dpt et de Gestion (CDG, institutionnel marocain) et de Transinvest. Lexploitation et
la maintenance de la ligne, ainsi que la
phase prparatoire lexploitation (recrutement et formation de prs de 670 salaris en local, essais techniques et marche
blanc) ont t assures par Casa Tram,
socit dexploitation cre par le groupement men par RATP Dev, aux cts de la
Caisse de Dpt et de Gestion du Maroc et
de Transinvest. Jean-Marc Janaillac, Prsi-

dent du Directoire de RATP Dev, avait dclar quil t trs fier que le groupement
men par RATP Dev se soit vu confier lexploitation de cette ligne trs attendue par
la population de Casablanca, et dajouter
quavec lattribution de ce contrat, RATP
Dev poursuit son dveloppement au Maghreb aprs stre vu confi lexploitation des tramways dAlger, dOran et de
Constantine. Le Groupe RATP, qui ambitionne de devenir un leader mondial en
matire de tramway, dispose dun savoirfaire internationalement reconnu sur ce
mode de transport, oprant avec succs
sur les lignes de tramway Paris et dans sa
rgion, Manchester, Alger, Florence ou
encore Hong-Kong, au sein de rseaux
multimodaux.

Aprs avoir renonc une candidature en 2013, Andry Rajoelina


prsident de la Transition malgache, vient dannoncer son intention de se prsenter la
magistrature suprme de son
pays en 2018. Dores et dj, il a
lanc un appel ses concitoyens
pour voter pour lui. Pour mmoire, son principal rival, Marc
Ravalomanana, ex-prsident renvers par la rvolution de 2009,
avait dj renonc se prsenter,
il y a un mois de cela.
31 janvier 2013 Les Afriques

. 33

POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE

France-Cameroun
Le temps de loffensive conomique

Hausse de lIPC
au Maroc

La visite du prsident Paul Biya, hte du patronat


franais, Mouvement des entrepreneurs franais
(Medef), ce 31 janvier Paris, leur permettra
certainement de dvelopper leurs activits, de
sinformer de lavancement des projets structurants.
Le Haut Commissariat au Plan du
Maroc (HCP) vient dans un dernier rapport dindiquer que lindice des prix la consommation
(IPC) au Maroc a enregistr une
hausse de 0,4% en dcembre
2012, comparativement au mois
prcdent. A noter que les prix
ont essentiellement t tirs vers
le haut par ceux des produits alimentaires (+0,9%), notamment
les lgumes avec 15,3%.

ongtemps principale partenaire


conomique du Cameroun, la
France est train de voir son leadership se fondre, consquence dune
effroyable monte en puissance de la
Chine au cours des dernires annes.
Dans le mme ordre dide, lUnion
europenne qui a toujours t premier partenaire conomique du Cameroun sur le plan multilatral, a
perdu cette premire place depuis
quelque temps au profit des pays du
BRICS, (Brsil, Russie, Inde, Chine et
Afrique du Sud), sous limpulsion de
lEmpire du Milieu, occupent dsormais le peloton de tte des partenaires du Cameroun sur le plan
multilatral, avec plus de 700 milliards de f CFA dinvestissement en
2012.
Conscient de la place quoccupe le
Cameroun dans le pr-carr et au
sein de la Communaut conomique
34 Les Afriques .

31 janvier 2013

et montaire de lAfrique centrale


(Cemac), la France dont plusieurs
multinationales ont leurs filiales au
Cameroun, serait dtermine revenir aux avant-postes, question de
conforter un leadership de plus en
plus contest. Aussi, linvitation du
Mouvement des entrepreneurs de
France (MEDEF), le Chef de lEtat camerounais Paul Biya se rendra fin janvier-dbut fvrier en France. Un
voyage fort connotation conomique, o le Prsident camerounais
sera notamment lhte des milieux
daffaires franais le 31 janvier 2013
au sige du MEDEF, Paris en France.
Selon toute vraisemblance, mme si
Paul Biya devrait avoir des entretiens
lElyse avec le Prsident franais
Franois Hollande, tout laisse croire
que cest lconomie qui sera au centre du dplacement prsidentiel.
Selon des informations proches de la

Paul Biya Paris,


lors dune
prcdente visite

Les BRICS,
sous limpulsion de
lEmpire du
Milieu, occupent
dsormais le
peloton de tte
des partenaires du
Cameroun,
avec + de 700
Mrds de f CFA.

Appel de Ouattara
pour un soutien au
Mali

Pour en finir avec ce quil a qualifi de forces terroristes au nord


Mali, Alassane Ouattara, prsident ivoirien appelle la Mauritanie et lAlgrie prendre part,
aux cts des forces de la Communaut conomique des tats
de lAfrique de louest (Cedeao),
la guerre de libration du Mali.
De son avis, la prise dotages sur
le site dAn Amenas justifie une
telle intervention, si elle ne la
rend pas ncessaire.

Hpitaux financs
par la BIA au
Mozambique

prsidence de la Rpublique, outre les


ministres caractre conomique qui
feront partie de la suite prsidentielle,
les milieux daffaires seront galement
bien reprsents. Un savant dosage
public-priv qui devrait favoriser les
joint-ventures entre les investisseurs
des deux pays.
Une prsence conomique diversifie
A en croire la prsidente du MEDEF,
Laurence Parisot, cette rencontre permettra aux entreprises implantes au
Cameroun et celles qui souhaitent y
dvelopper leurs activits, de sinformer
de lavancement des projets structurants, de lvolution du cadre des affaires, des rformes venir, des priorits
du gouvernement en termes de dveloppement conomique y compris
lchelle rgionale ; de raffirmer leur
volont de participer au dveloppement conomique du pays et didentifier les formes de partenariat adaptes ;
de prsenter leurs projets et les conditions de la russite; de faire part des
ventuelles difficults quelles peuvent
rencontrer dans leur dveloppement.
Lconomie camerounaise est lune des
plus diversifies de la rgion. Un tissu
conomique qui repose sur une richesse nergtique et minire, lexportation des produits forestiers et
agricole, mme si 80% des exportations sont encore constitues de produits non transforms.

Toujours est-il que la visite du prsident camerounais intervient dans un


contexte o le pays est train de lancer
certains projets structurants, et que
lmergence conomique fixe par les
autorits lhorizon 2035 constitue
lobjectif des Grandes ralisations,
projet de socit sur lequel Paul Biya
a t rlu pour un mandat de sept
ans la tte du pays en 2011. Du
coup, des observateurs pensent que
les changes entre les milieux daffaires franais et camerounais porteront, entre autres, sur les transports,
la logistique et le commerce, sans oublier les tlcommunications, lagroindustrie et les infrastructures. Bien
que le pays ait opt ces dernires annes pour une diversification dans ses
changes, les principaux partenaires
commerciaux du Cameroun sont
lUnion europenne, la Chine, le Nigria et les pays de la Cemac.
Avec une centaine de filiales et environ 200 entreprises appartenant des
ressortissants franais, la France
compte parmi les premiers investisseurs trangers au Cameroun. Cette
prsence conomique est diversifie et
en adquation avec les principales
composantes de lconomie camerounaise. Elle tmoigne dune relation conomique et commerciale dynamique,
souligne le MEDEF.
Achille Mbog Pibasso, Douala

Laurence Parisot,
prsidente du
MEDEF

Au cours de lanne 2013 en


cours, la Banque islamique africaine (BIA) financera 2 hpitaux
dans la province mridionale
d'Inhambane au Mozambique.
Une ligne de 61 millions de $ sera
dgage pour ces tablissements
de sant, situs dans le district de
Jangamo. Avec ce projet, le
manque dinfrastructures sanitaires dans cette partie du territoire sera attnu, notent des
reprsentants du gouvernement.

Lmir de Kano
(Nigria) attaqu

La visite du
prsident
camerounais
intervient dans
un contexte o
le pays est
train de lancer
certains
projets
structurants.

Lattaque, survenue la semaine


dernire, contre le convoi de
l'mir de Kano, Ado Bayero, g
82 ans, l'un des plus hauts dignitaires musulmans du Nigeria,
sest alourdi. Elle sest finalement
solde par 5 morts et 14 personnes blesses. Cette agression a
t impute des hommes arms
bord de motos et de voitures
qui ont tir sur le convoi du chef
religieux. Si celui-ci en est sorti
indemne, ses 2 fils ont t blesss
et 3 de ses gardes du corps ont t
abattus.
31 janvier 2013 Les Afriques

. 35

POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE

CAN Ballons et chiffres


ronds du footbusiness

Le MLD se prpare
pour les lections
en RCA

Depuis le 19 janvier et jusqu au 10 fvrier, le match


entre le football et le business se droule en Afrique
du Sud. Une enveloppe de 41 millions d'euros a t
alloue par le gouvernement sud-africain pour organiser la messe africaine du ballon rond, la CAN 2013.

Au moment o le peuple centrafricain travers une priode de


troubles, les leaders du Mouvement de libration dmocratique(MLD) ont lanc, depuis
Paris, un appel afin doccuper le
terrain politique. Ils ont soutenu
que lobjectif reste de partager
des aspirations lgitimes face la
dsintgration de leur nation, depuis prs d'une dcennie. Parmi
les signataires, Michel Dorokouma, prsident fdral France,
Sylvain Patass, Vice-prsident
Fdral France et Guy Simplice
Kodegue, membre Fondateur,
Rapporteur fdral de ce parti.

Vers un Plan de
scurit nuclaire
intgr au Sngal

vant le coup denvoi de cette


29me dition de la CAN, le
directeur rgional sud-africain charg du tourisme, Phumi
Dhlomo, avait rvl la presse des
estimations favorables. Nous nous
attendons ce que les fans de la CAN
apportent lconomie Sud Africaine,
environ 154 millions de dollars,
quand ils viendront en janvier de
lanne prochaine, avait dclar
Phumi Dhlomo.
Pour sa part le Comit dorganisation locale estime que lvnement
va crer environ 16 100 emplois. La
majorit de ces postes demplois
temporaires ont t engendrs dans
le secteur de la scurit, de lorganisation et de ladministration. Dans
ce cadre, il faut souligner que plus
de 2500 sud-africains ont travaill
bnvolement la CAN, gagnant
une exprience inestimable en matire dorganisation des grands vnements.
36 Les Afriques .

31 janvier 2013

Quelques jours avant le dbut de la


CAN, le Vice-ministre des Finances
sud-africain, Nhlanhla Nene avait
tenu une confrence de presse dans
laquelle il dclarait que lAfrique du
Sud va dpenser 41 millions deuros
dans le cadre de la comptition. Un
cot faible qui sexplique par le fait
que les infrastructures existaient dj,
puisque lAfrique du Sud a organis
la Coupe du Monde 2010, a apport
lAFP. Nous faisons tout pour viter
toute extravagance, a expliqu le
vice-ministre des Finances lors de
cette mme confrence. Le fait que
lAfrique du Sud ait construit des
stades pour la Coupe du Monde
FIFA 2010 a allg lorganisation de
la CAN.

Al Jazzera Sport et Canal +


ont pour la CAN les yeux de
Lagardre
Volet important de lorganisation de
tout vnement sportif, la retrans-

La fte du
football africain
du 19 janvier au
10 fvrier ... une
success-story ?

Nous nous
attendons
ce que les
fans de la CAN
apportent
lconomie
Sud Africaine,
environ 154
millions de
dollars.

Afin de disposer dun document


devant lui permettre de faire face
des actions terroristes, le Sngal est en train de travailler
l'laboration d'un Plan de gestion de la scurit nuclaire. Information, relaye par APS
mane du Dr Ndye Arame Boye
Faye, directrice gnrale de l'Autorit de radioprotection et de
sret nuclaire (ARSN). Elle
sest ainsi exprime au cours
dun sminaire organis par l'Autorit de radioprotection et de
sret nuclaire (ARSN), en collaboration avec lAgence internationale de lnergie atomique
(AIEA).

LAfrique du Sud
invite lUA au
sommet des BRICS

mission satellitaire de la CAN a t


sujet de rivalits. Finalement cest
Canal+ du groupe franais Vivendi
qui a rcupr la diffusion des CAN
2013 et 2015 grce la somme 2,7
millions deuros par dition et lensemble des comptitions officielles
organises par la CAF : matchs qualificatifs pour la CAN 2013 et 2015,
Ligue des Champions africaine de
2013 et 2016, Championnats
dAfrique des Nations des joueurs locaux de 2014 et 2016. Le tout pour 3
millions deuros supplmentaires.
Une source de la Fdration Royale
Marocaine de Football nous a confi
que ce contrat sign avec Canal+ sest
effectu par lintermdiaire de Sportfive. Sportfive est la socit de Lagardre Unlimited, leader europen et
africain dans la gestion des droits
marketing et audiovisuels sportifs. Le
groupe Lagardre est le groupe de
mdias dirig par Arnaud Lagardre.
De fait, Lagardre est le numro
trois mondial des droits sportifs
avec Lagardre Unlimited, connu
sous lappellation Sportfive. Connu
dans le milieu du business sportif,
Arnaud Lagardre contrle la socit EADS (European Aeronautic
Defence and Space company), dont
il dtient une participation de 7,5%.

En dcembre 2011, Qatar Holding,


filiale du fond souverain de l'mirat
du Qatar, est devenu l'actionnaire
principal du groupe Lagardre. Dj
dtenteur de 7,58 % du capital social, il augmente ses parts jusqu'
10,14%. Il ressort donc que le Qatar
est devenu officiellement en dcembre 2011 actionnaire de Lagardre.
Un groupe de mdias dirig par Arnaud Lagardre et qui est implant
dans une trentaine de pays. Il se
structure autour de 4 branches d'activits distinctes et complmentaires
: Lagardre Publishing, Lagardre
Active, Lagardre Services, Lagardre Unlimited.
Opration trs mdiatise
lpoque, lacquisition par la socit
d'investissement Qatar Holding de
plus de 10 % du capital du groupe
franais a fait couler beaucoup dencre. Le fonds souverain qatari avait
multipli ses prises de participations
dans le capital de grandes entreprises europennes, telles que
Hochtief (9,1 %) ou Volkswagen
(17%), l'espagnol Iberdrola (6.16%)
ou les franais Veolia Environnement (5%) et Vinci (10%). Pas
tonnant quAl Jazzera Sport rgne
en Afrique et dans le monde arabe.
Sanae Taleb

Dallchants
droits de
retransmission

Pour la pour la premire fois, le


gouvernement sud- africain a invit, la semaine dernire, l'Union
africaine (UA) et les conomies rgionales africaines participer au
5me sommet des BRICS. De leur
avis, une telle participation contribuera promouvoir l'intgration
rgionale. Ebrahim Ebrahim, Viceministre sud-africain de la coopration et des relations internationales,
soutenait Pretoria quau menu du
sommet un premier dialogue entre
les dirigeants des BRICS et les chefs
d'Etat et de gouvernement des 8
Communauts conomiques rgionales (CER) et de l'Initiative prsidentielle pour les infrastructures
(PICI) dans le cadre du Nouveau
partenariat pour le dveloppement
de l'Afrique (NEPAD).

Emmanuel Miburo,
adoub chef de
lopposition
Lagardre est
le numro
trois mondial
des droits
sportifs avec
Lagardre
Unlimited,
connu sous
lappellation
Sportfive.

Quelque 14 partis politiques burundais ont dsign Emmanuel Miburo,


prsident du parti Forces Nationales
de Libration (FNL), comme chef de
file de lopposition. Outre les 14 partis signataires de cette dclaration, il
faut souligner que le Burundi
compte 3 autres groupes de partis
politiques, savoir ceux affilis au
pouvoir CNDD FDD, UPRONA,
FRODEBU et Nyakuri, lopposition avec les partis de l'Alliance des
dmocrates pour le changement
(ADC-Ikibiri), et les formations
runies au sein du Forum de Dialogue des Partis Politiques.
31 janvier 2013 Les Afriques

. 37

POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE

Abdelaziz Bouteflika,
prsident de lAlgrie

38 Les Afriques .

31 janvier 2013

me

Algrie Lventuel 4 mandat


de
Bouteflika
divise
le
FLN
Chef du groupe parlementaire du Front de

Manifestations
discontinues en
Egypte

Libration Nationale (FLN), Tahar Khaoua est au


centre dun conflit entre A. Belkhadem, SG du
parti, et 8 ministres, tous de la mme formation.
Un ventuel 4me mandat du prsident divise.

es Afriques : Les 8 ministres


lorigine du mouvement
de redressement au sein
de FLN disent que vous les avez
dups, lors de la dernire runion du Comit central en les invitant une rencontre autour du
projet de loi sur les hydrocarbures, alors quen ralit vous
les avez fait venir pour faire
compagne en faveur d Abdelaziz
Belkhadem, lactuel SG de FLN ?
Tahar Khaoua : Il faut dire que
lorsquon a envoy le message qui
informe de la runion, on na pas
prcis le sujet. Je dmenti catgoriquement ce qui a t avanc.
Normalement, on communique
pour les runions du Comit central par lenvoi de messages tlphoniques. Et je rpte que cette
runion a t consacre au projet
de loi sur les hydrocarbures.

LA : Vous avez dclar peu aprs


les protestations formules par
ce mouvement quil sagit dune
conspiration. Qui complote
contre votre parti ?
T.K. : Des militants affils notre
parti, le FLN. Pour aller droit au
but et pour tre prcis, je dirai que
le dput de Constantine, Ahmed
Kharchi, sme la discorde. Il
contredit notre volont qui sest
traduite en une proposition au

A la veille du second anniversaire


de la rvolte qui a renvers Hosni
Moubarak, ex-ras, la police a fait
usage jeudi de gaz lacrymogne
pour disperser des manifestants
non loin de la place Tahrir au
Caire. Des jeunes ont tent de dmanteler les murs rigs, l'an dernier dans certaines rues proches
de la place Tahrir, prs de laquelle
se trouvent de nombreux btiments du gouvernement et des
services de scurit, aprs une
srie d'affrontements avec des
manifestants.

prsident Abdelaziz Bouteflika


pour quil se prsente un quatrime mandat. Il dit, clairement
quil soutient notre candidat et
quon na pas le droit dvoquer ce
point lors de nos runions. Ainsi,
pour lui cette demande faite au
prsident transgresse les bonnes
murs du parti. En effet, les ministres savent quils dfendent une
cause perdue.
LA : Abdelaziz Belkhadem, SG
du FLN, soutient lui aussi, un
quatrime mandat du prsident
Abdelaziz Bouteflika. Serait-il
prt mettre en jeu son poste
pour apaiser les esprits, le 31
janvier, lors de la session du Comit central ?
T.K. : Je ne suis pas un membre du
Bureau politique, mais je suis un
membre du Comit central. Il faut
savoir que le Comit central se
compose de 351 membres et nous
sommes tous gaux. Personne na
le droit de dicter aux membres
leurs actes. Maintenant, selon larticle 39 du statut du parti, lactuel
secrtaire gnral a toute la lgitimit de prendre des dcisions.
Mais avant tout, il est rappeler
que Belkhadem a t dsign par
un congrs. Et du moment quil a
lu lgalement secrtaire gnral
du Front de Libration nationale,

Amlioration de la
prise en charge des
malgaches dficients
mentaux

Personne na
le droit de
dicter aux
membres leurs
actes.

Cest par une convention de partenariat avec le secteur priv que


le ministre malgache de la sant
publique malgache veut tenter
damliorer la prise en charge des
personnes souffrant de troubles
mentaux et d'pilepsie. Notons
que plusieurs indicateurs font
ressortir que les troubles mentaux et l'pilepsie reprsentent un
problme de sant publique Madagascar. Un pays o les malades
et leurs parents sont confronts
de relles difficults pour assumer leur situation et pour accder
des soins de qualit.
31 janvier 2013 Les Afriques

. 39

POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE

Saisie record de
drogue Maurice

je ne vois pas pourquoi il doit


cder sa place. En plus, lhomme
na pas tard uvrer pour le bien
du parti. Si on compare son rendement celui de ses prdcesseurs
trs vite on est convaincu des ralisations. Cest entre autres grce
lui que le FLN a une majorit
lAssemble Populaire Nationale
(APN) et que le parti a russi une
belle performance dans les localits. A mon avis Abdelaziz Belkhadem mne parfaitement sa
mission. Ce groupe que vous appelez mouvement de redressement a
tout simplement des ambitions
malsaines.
LA : Justement votre avis quel
est lintrt recherch par ce
groupe de protestants ?
T.K. : Il sagit dun phnomne
normal. Dmocratiquement parlant, ils ont le droit de protester. Et
ce nest certes pas une premire au
sein de notre parti. Doit-je rappeler, cet effet, que lorsque Belkhadem a t lu SG du FLN, le parti
t fracass en mille morceaux. Je
peux vous dire que le bois qui alimente ce feu vient de lextrieur
du parti. Le FLN a toujours eu des
ennemis lintrieur et lextrieur du pays. Ce mouvement ne
roule que pour les intrts person40 Les Afriques .

31 janvier 2013

nels. Parmi les protestants se


trouve un dput qui veut devenir
secrtaire gnral du FLN et se
prsenter par la suite aux prsidentielles de 2013. Comme le SG et
le prsident vont terminer bientt
leur mandat, ce groupe qui sme la
polmique cherche une place au
soleil. Ils cartent dun geste toutes
les ralisations du prsident du
FLN et de lAlgrie, Abdelaziz Bouteflika. Aujourdhui, des institutions internationales, comme le
Fonds Montaire international ou
autres, font confiance lAlgrie,
grce notamment aux efforts du
prsident Abdelaziz Bouteflika.
Selon les articles 35 et 37 du statut
du parti, la haute instance entre
deux congrs, cest le Comit central. Cest cette instance que revient la dcision le 31 janvier, les
membres du Comit central dcideront.
LA : Est-ce quon peut dire que le
refus exprim contre Abdelaziz
Belkhadem nest que larbre qui
cache la fort ?
T.K. : Il y a quelques jours, le 13
janvier exactement, lors dune runion, le Bureau politique a labor
un communiqu dans lequel il appelle le prsident de la rpublique,
Abdelaziz Bouteflika, se prsen-

Le secrtaire
gnral actuel du
FLN, Abdelaziz
Belkhadem

Au cours de lanne 2012 coule,


la Mauritius Revenue Authority
(MRA) et le Bureau mauricien des
douanes, viennent dannoncer
avoir saisi des quantits de
drogues d'une valeur totale de
1,495 millions $. Si comparativement lanne 2011 (2,22 millions de $), cela reprsente une
baisse, la prdominance dhrone qui reste la drogue la plus
importe par les dealers locaux
inquite les autorits.

Appel une force


africaine substitut de
la Monusco en RDC

Le FLN a
toujours eu
des ennemis
lintrieur et
lextrieur du
pays.

Le remplacement de la Mission des


Nations Unies pour la stabilisation
en RDC (MONUSCO) par une
force africaine dans lEst de la
RDC a t recommand par les
chefs d'tat-major des pays de
l'Afrique australe et des Grands
Lacs. Sexprimant la semaine dernire Kampala, le gnral
Aronda Nyakairima, chef d'tatmajor ougandais, a confirm, en
marge de la Confrence internationale sur la rgion des Grands
Lacs (CIRGL), que ses pairs, qui
ont constat l'chec des casquesbleus de lONU, pourraient mieux
faire, tant du terroir.

ter pour un 4me mandat. Justement


pour continuer raliser son programme quinquennal. Dailleurs,
Belkhadem a dclar hautement et
dans tous les supports mdiatiques
quil soutient la candidature dAbdelaziz Bouteflika pour un nouveau mandat.
LA : Lors du discours de Stif, le
8 mai 2012, le prsident algrien
avait pourtant annonc que les
jeunes allaient pouvoir enfin reprendre le flambeau. La gnration de lindpendance (toujours
au pouvoir) devait se retirer au
profit dune nouvelle gnration.
Si Abdelaziz Bouteflika se reprsente en 2014, ne pensez vous
pas que cela sonnerait comme un
pas en arrire ?
T.K. : Il ne sagit pas dune volont
personnelle mais plutt dune demande, une sollicitation. Il est
souligner que lactuel prsident de
lAlgrie a fourni dnormes efforts
pour amliorer la vie des algriens.
Cest un grand homme. LAlgrie a
besoin de lui. Abdelaziz Bouteflika a
russit un grand projet qui est celui
de la rconciliation. Il faut voir le
cumul positif des projets mens, depuis des annes. Et cest grce la
sagesse du prsident quon a vit
des bouleversements qui allaient

basculer le pays dans le gouffre.


LA : Sous cet angle, comment
imaginez-vous le futur du FLN,
suite au rejet catgorique de la
candidature de Belkhadem par 8
ministres de votre parti ?
T.K. : Il faut faire la distinction entre
ministre au nom du FLN et membre du Comit central. Sur les bancs
du parti, on est tous pareils. Laction
des huit membres du Comit central entre dans lvidence. Le dernier
mot revient aux 351 membres du
Comit. Le FLN fait parti de lidentit de lAlgrie. Chaque jour tout
citoyen algrien quil soit islamiste, dmocrate, ou indpendant, rpte travers lhymne
national : Front Nationale, on ta
jure fidlit. Le FLN appartient
tous les algriens. Les mcontents, pour une raison ou une
autre, mnent un combat inutile.

Les mcontents, pour une


raison ou une
autre, mnent
un combat
inutile.

LA : Vous avez essayez dtablir


dialogue avec ces mcontents ?
T.K. : Le secrtaire gnral les appelle chaque jour pour venir dialoguer. Belkhadem excutera les
conclusions de la prochaine session du Comit central. Il prne le
dialogue pour devise.
Propos recueillis par
Sanae Taleb, casablanca

Une visite place


sous la concorde

Appel du prsident
Dby contre la
monte de
lintgrisme au Sahel

Face la rsurgence de l'intgrisme religieux dans le Sahel,


Idriss Dby, prsident tchadien
Itno a lanc un appel en direction
de ses concitoyens pour plus de
vigilance. Celui qui a pris la dcision d'envoyer au Mali 2000 militaires au nom du combat pour la
libert et pour la dmocratie, valeurs sacres et inalinables pour
les Etats africains, sest particulirement adress aux populations du Hadjer Lamis, du
Kanem, du Barh El Ghazal et du
Lac (4 rgions du nord-ouest du
Tchad, frontalires avec le Niger
et le Nigeria o svit la secte islamique Boko Haram. Il a notamment soutenu que si les
Tchadiens tolrent parmi eux la
prsence des fanatiques, des narcotrafiquants et des terroristes,
cela quivaut accepter leur autodestruction, avaliser un suicide collectif, perdre leurs
valeurs laques et rpublicaines et
faire disparatre leur pays considr comme le berceau de Touma
et de l'Humanit.
31 janvier 2013 Les Afriques

. 41

POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE

Maroc Pourquoi les provinces du sud


ne dcollent-elles pas conomiquement ?

Soutien chinois
au bitumage des
routes tchadiennes

Le Conseil conomique social et environnemental


(CESE) vient de prsenter sa note de cadrage
portant sur le modle de dveloppement des
provinces du Sud. Malgr des investissements
publics colossaux, elles tardent dcoller.

e Conseil conomique social


et environnemental (CESE)
vient de prsenter sa note de
cadrage portant sur le modle de dveloppement des provinces du Sud.
Celles-ci, quoique bnficiant dinvestissements publics colossaux, de
subventions la consommation,
dexonrations fiscales, voient leur
dcollage conomique se faire toujours attendre. En tmoigne leur
taux de chmage chronique et inquitant, 17%, soit prs du double
de la moyenne nationale. Comment
expliquer un tel paradoxe ?
Depuis 1975, ltat a pris en charge le
dveloppement des provinces du sud
en adoptant le modle jacobin, centralis, selon lequel il sest rig
comme le principal investisseur et
employeur, cot du secteur de la
pche, via une politique dinvestissements publics et de recrutement dans
lappareil tatique. Ladministration
publique contribue ainsi 36% au
PIB rgional et 27% des emplois.
Ce modle de dveloppement a,
dune part, vinc linvestissement
priv, et dautre part, distordu lallocation des investissements qui
ntait gure guide par une logique defficience conomique,
mais par une logique politique et
scuritaire. Do linvestissement
dans des infrastructures inadaptes ou dpassant largement les besoins des populations ou encore
dans des projets non rentables. En
tmoigne la centrale de dessalement de leau de mer Tarfaya qui
a t installe, avec la perspective
de pouvoir alimenter prs de
42 Les Afriques .

31 janvier 2013

40 000 foyers, alors que la ville ne


compte que 2000 foyers.
De plus, la centralisation des investissements a empch la diversification de lconomie sahraouie, et a
fait clore une conomie de rente.
En effet, la prdominance de linvestissement tatique a cr une polarisation, cest--dire une dpendance
des entreprises aux commandes publiques, comme dans le BTP, crant
une dsaffection lgard dautres
secteurs productifs. Par ailleurs, la
gestion administrative et bureaucratique des ressources naturelles, notamment halieutiques et minires,
est entache de corruption, de clientlisme et de copinage. Cela a donn
lieu lmergence dun secteur rentier profitant de ses accointances
avec ceux en charge de lattribution
des marchs publics et des licences
dexploitation des ressources naturelles. Tout cela au dtriment des petits et moyens entrepreneurs, mais

Chakib
Benmoussa,
prsident du
Conseil
conomique
social et
environnemental
(CESE) du Maroc

La centralisation des
investissements a
empch la
diversification
de lconomie
sahraouie.

Les travaux de bitumage de plusieurs tronons routiers (625


km), desservant 4 rgions du
Tchad, ont t officiellement lancs mercredi dernier par Idriss
Dby Itno, prsident du Tchad. Le
financement dun cot global de
302 milliards f CFA, soit plus de
600 millions de $, contient une
participation chinoise (EximBank de Chine) de 58 milliards de
f CFA, quivalent environ 120
millions de $. Gata Ngoulou, ministre tchadien dlgu la prsidence de la Rpublique, charg
des infrastructures, a indiqu que
le premier tronon, long de 135
km, sera celui reliant Massakory
Moussoro dans le nord.

Sud-Soudan : Accord
avec des compagnies
ptrolires

Dhieu Dau, ministre sud-soudanais du ptrole et de la mine,


vient de dvoiler un accord entre
son pays et des compagnies ptrolires israliennes. Il a fait ces
rvlations son retour de Tel
Aviv o plusieurs compagnies
ont exprim leur dsir d investir
dans son pays. Les investissements attendus iraient aussi dans
le secteur des mines,

aussi des investisseurs trangers.


Par ailleurs, ce modle jacobin, avec
un tat dirigiste et trop interventionniste, a cr des monopoles et
orient les investissements vers des
secteurs faible capacit de cration
demplois, empchant ainsi la diversification et encourageant la diffusion du comportement de recherche
de rente. Il nest pas tonnant alors
que les opportunits demplois se
fassent rares. Ceci est dautant plus
vrai que mme les diffrentes exonrations de lIS, de TVA et de taxes
locales, censes attirer des investisseurs privs, nont russi qu crer
un effet daubaine plutt quune dynamique entrepreneuriale.

Paradis fiscal
Une majorit dentreprises viennent
y enregistrer leur sige social, mais
gardent leurs activits dans le nord,
pour profiter du paradis fiscal, tandis que les citoyens, surtout les
jeunes et les femmes, continuent de
croupir dans lenfer du chmage.
Si travers ce modle de dveloppement jacobin, ltat a perverti les incitations des entrepreneurs en les
transformant en rentiers, il a, travers son paternalisme, perverti aussi
celles des travailleurs en les rendant
assists. En effet, ltat a mis en place
une politique de redistribution trop
gnreuse au profit de ces populations. Dune part, elles profitent de
subventions rendant les produits de
premire ncessit beaucoup moins
chers que dans le reste du royaume,
et dautre part, elles bnficient
dexonrations fiscales ainsi que
dune carte leur permettant de recevoir un revenu mensuel. Une sorte
dallocation de chmage dguise.
En faisant le cumul des aides directes
et indirectes, il ny a plus un grand
cart avec le revenu que pourrait
leur procurer le travail. Alors, une
grande partie de sahraouis prfrent
rester dans lassistanat, do le chmage volontaire.
Leldorado sahraoui est ainsi devenu
un lourd fardeau pour les finances
publiques, dj assez pondres de

Appui de la BM
lconomie
tunisienne

subventions et, surtout, une menace


pour la paix sociale et la cohsion nationale. En consquence, pour russir le dcollage conomique de ces
provinces, lutter contre le chmage
et attnuer les tensions sociales et
lexclusion en rsultant, il va falloir
changer de modle. Ltat doit changer de rle pour favoriser lmergence dun secteur priv productif et
non rentier et accompagner son dveloppement en lui fournissant linfrastructure
physique
et
institutionnelle ncessaire son panouissement. Il est besoin aussi de
rhabiliter les valeurs du travail et de
leffort productif en luttant contre
lconomie de rente par une rforme
de la gouvernance locale, pour une
meilleure transparence et une garantie de lgalit de chances conomique. Les aides doivent tre
redfinies et cibles de faon ce que,
dune part, elles bnficient ceux
qui les mritent, et, dautre part, ce
quelles demeurent des palliatifs et
non pas des alternatives se substituant aux revenus du travail.
Pour un vrai dcollage conomique
des provinces du sud, le gouvernement marocain ferait bien dadopter
le fameux proverbe chinois : Apprends-moi pcher au lieu de me
donner du poisson tous les jours.
Hicham El Moussaoui,
Matre de confrences
l'Universit Sultan Moulay
Slimane et analyste pour
www.libreafrique.org
Publi en collaboration
avec LibreAfrique.org

Des cartes
dallocation
chmage
dguises,
dans les provinces
du sud

Riadh Bettaieb, ministre tunisien de


linvestissement et de la coopration internationale, vient de confirmer que la Banque mondiale vient
de renouveler son appui l'exprience tunisienne de transition. Il a
indiqu que linstitution internationale a donn son aval pour l'octroi d'un prt d'une valeur de 500
millions $, sous forme d'appui budgtaire pour 2013. Il sagit dun prt
qui sera accord des conditions
avantageuses, avec un remboursement sur une longue priode et un
dlai de grce de 5 ans.

Ouverture des
travaux de la
concertation
politique au Gabon

Ce modle
jacobin, avec
un tat
dirigiste et
trop interventionniste, a
cr des
monopoles.

Ali Bongo Ondimba chef de l'Etat


gabonais, a procd mardi 22 janvier Libreville, au lancement des
travaux de la Concertation politique gabonaise. Les discussions
ont tourn autour du renforcement
de la dmocratie et des voies et
moyens pour russir des lections
sans contestations. L'pilogue de
ces travaux sera connu le 15 fvrier
prochain avec la transmission des
conclusions au chef de l'Etat.
A noter que plusieurs acteurs politiques de la majorit et de l'opposition gabonaise ont rpondu
favorable cet appel des autorits
en place, afin de dbattre du
Conseil national de la Dmocratie
(CND) et de la mise en place de la
biomtrie dans le fichier lectoral.
31 janvier 2013 Les Afriques

. 43

ARRT SUR IMAGE

Mali
Le 22 janvier 2013. Prire dun jeune
malien sous les yeux de soldats
maliens tenant un pont stratgique.

44 Les Afriques .

31 janvier 2013

31 janvier 2013 Les Afriques

. 45

DOSSIER

Pourquoi lAfrique
ne dcolle pas
La trop lente intervention des pays africains au Mali a
rvl lincapacit des Etats du continent assurer
leurs missions rgaliennes de dfense et de scurit.
Et si le rveil politique et conomique de lAfrique,
clbr depuis quelques annes, ntait quun leurre.

D
Cependant, si les
recettes dexportation ont
augment depuis
2000, lAfrique
reste encore un
exportateur brut
de matires 1res
et un quasiimportateur net
de produits finis
et de services.
46 Les Afriques .

31 janvier 2013

epuis 2003, il est question dans les cercles conomiques occidentaux de


lveil de lAfrique. Des prestigieuses
revues anglo-saxonnes comme The
Economist et The Time ou franaise
comme Les Echos ont succomb lafro-optimisme,
influences par les rapports logieux de cabinets qui
font rfrence linstar de McKinsey, de Boston
Consulting Group ou encore dOxford Group.
Quen est-il exactement ?
Sommes-nous la veille dun dcollage de lAfrique ?
Cest limpression que donne en tout cas lextraordinaire boum des matires premires, conscutif la
monte en puissance des BRICS, et qui a entran
dans son sillage le cours des mtaux et des hydrocarbures. Que lAfrique en soit montairement gagnante
ne pose aucun doute.
Les recettes dexportation des matires premires ont
augment tout au long de la dcennie 2000-2010. Les
pays exportateurs de ptrole et de mtaux comme
lAngola, lAlgrie et la Guine Equatoriale disposent
dimportantes rserves de change. Cest tout fait significatif que le FMI fasse appel lAlgrie et ses 200
milliards de dollars de rserves de changes pour laider se renflouer.
Cependant, si les recettes dexportation ont augment
depuis 2000, lAfrique reste encore un exportateur
brut de matires premires et un quasi-importateur
net de produits finis et de services.
Comme en 1960, la Cte dIvoire exporte de la fve
de cacao et importe des barres de chocolat. Le Cameroun exporte son ptrole brut et importe du light. La

raffinerie mise en place par le pays de Paul Biya dans


les annes 80 avec laide de Total sest avre un gouffre financier, ne pouvant pas techniquement traiter
du ptrole camerounais et devant, par consquent,
importer du ptrole par lentremise de Total. Au Nigeria, sixime producteur mondial de lor noir, les pnuries sont frquentes causes par une sous capacit
de raffinage endmique.
Bref, dans tous les pays africains, subsiste le mme paradoxe : riches en matires premires et pauvres en
capacits industrielles. Pourquoi en cinquante ans, ce
partage des rles na quasiment pas boug en Afrique
subsaharienne ?
Ce paradoxe africain repose sur un schma conomique colonial en renouvellement constant, qui na
pas disparu avec leffondrement des empires britanniques et franais.
Ainsi, nous fournissons des matires premires en
gnral aux entreprises de nos ex puissances coloniales et nous en importons des produits finis en
gnral. Lvolution des prix de ces produits finis
allant beaucoup plus vite que celle des matires
premires, il est raisonnable den dduire quavec
un tel schma conomique, la balance commerciale
des pays africains voluera perptuellement en
creusant son dficit.
De mme, notre rle part dans la production des
matires premires se rduisant au gr des rformes, lon peut, sans conteste, avancer que la
quote part des Etats africains dans les recettes des
matires premires est en diminution, compare
celle des multinationales. En effet, la vague de pri-

Le verdict des urnes,


ncessaire mais pas suffisant

31 janvier 2013 Les Afriques

. 47

DOSSIER

Les OMD une rponse


humanitaire un problme
conomique

Tant quil n y aura


pas de grands
groupes privs
africains, toute
privatisation
profitera ces
entreprises
trangres.
48 Les Afriques .

31 janvier 2013

vatisations des annes 90 et la rforme des codes


miniers sest faite au bnfice des multinationales.
Tant quil n y aura pas de grands groupes privs
africains, toute privatisation profitera ces entreprises trangres. Lexemple le plus frappant est la
Cte dIvoire. Du temps de la Caistab, sous feu
Houphout Boigny, le cacao produit dans les
champs de plantation est achemin jusquau port
par les moyens ivoiriens. Aujourdhui, les multinationales qui ont repris le port (privatisation) achtent le cacao bord du champ. A lavenir, les
paysans qui ont vu leurs revenus seffondrer de
50% sous la houlette de la libralisation dcide par
la Banque mondiale, rsisteront-ils la tentation de
cder leurs plantations ?
Alors que les multinationales reprenaient les entreprises tatiques en faillite, lEtat africain se retirait de
lespace public partir des annes 80, dans la foule
des politiques nolibrales imposes lchelle de la
plante. Ce recul a provoqu la faillite des services sociaux de base (sant, ducation), sacrifi sur lautel
des doctrines du Consensus de Washington. Le bilan
est dsastreux. De 1980 2000, lAfrique a enregistr
la plus grave crise sociale de son histoire. Aujourdhui,
il semble que les doctrinaires de la Banque Mondiale
et du FMI aient chang de fusil dpaule.
Les Objectifs du Millnaire, mis en place grands renforts de publicit, ressemblent cet effet une sorte de
mea culpa tardif. Il en est de mme des initiatives
PPTE, destines allger les services de la dette des
pays pauvres trs endetts. De tels dispositifs, dicts
par les partenaires internationaux et les bailleurs de
fonds, sont les consquences de la faillite des Etats

africains, qui ont perdu une bonne partie de leurs attributs de souverainet.
Mais, en voulant rduire la mortalit infantile, lutter
contre le paludisme et les grandes pandmies, les
OMD se prsentent comme un programme humanitaire. Une politique dassistance laquelle contribuent
les multinationales, les fondations, les ONG et les professionnels du show biz. Or, le problme primordial
de lAfrique est celui dune conomie non comptitive et bloque au stade premier de lvolution. Les
OMD constituent de ce fait une rponse humanitaire
un problme conomique. Mme si les objectifs
sont atteints en 2015, leur soutenabilit ne sera possible que dans un contexte conomique performant.
Disons que les OMD est une opration de communication destine la consommation des opinions publique occidentales sensibles au dsastre de lAfrique.
Autre dispositif qui traduit la faillite des Etats africains, linitiative PPTE destine annuler des dettes
qui sont largement payes. Certes, ces programmes
rduisent le service de la dette, mais ils sont assortis de
conditionnalits et de clauses favorisant la pntration des entreprises des pays cranciers. Ces divers instruments participent au verrouillage de lAfrique par
lOccident face aux apptits des pays mergents.

PPTE, un instrument de dpendance ?


Les conditionnalits imposes aux signataires des
deux programmes traduisent le souci des pays donateurs dtre prsents dans le nouveau partage de
lAfrique qui se dessine lhorizon. Dans les rivalits entre les pays industrialiss et les pays mergents
autour des rserves minires africaines, une seule

Le problme
primordial de
lAfrique est
celui dune
conomie non
comptitive et
bloque au
stade premier
de lvolution.

voix manque lappel : celle de lAfrique. Balkanise et profondment occupe par ses antagonismes
internes, ce sont plusieurs Afriques qui se prsentent face une seule Chine, une seule Amrique et
une seule Union Europenne. Do des ngociations asymtriques dans les domaines de la pche,
de lagriculture et dans les politiques dassociation
avec la rive sud de la Mditerrane. Bien que plus
ambitieuse que la dfunte OUA, lUnion Africaine
et son budget de 40 millions dollars (financ en partie par les Europens, loge dans un beau building
Addis Abeba, cadeau de la Chine) peine faire
poids face une Union Europenne (budget de 1,2
milliards) dote dune stratgie conomique commune, vis--vis de lAfrique.
Le fait que les nouveaux accords de partenariat, les
fameux APE, entre lEurope et lAfrique soient ngocis travers des blocs rgionaux ou de manire
individuelle avec certains pays montrent bien cette
situation de balkanisation. En plus de retarder lindustrialisation, la division de lAfrique en micromarchs minore son potentiel dmographique. Si
les frontires hrites de la colonisation ne posent
pas problme, lusage qui en est fait est loin de correspondre aux aspirations dunit et lintrt gnral. Ce ne sont pas les frontires hrites de la
colonisation qui posent problme, cest ce que nous en
avons fait. Quand les pres-fondateurs ont proclam
linviolabilit des frontires hrites de la colonisation
et lont consacre dans la Charte de lex-Organisation
de lUnit africaine et de lactuelle Union Africaine,
ctait pour viter de rouvrir une page douloureuse de

lhistoire du continent et qui laurait sinon entraner


dans des conflits incessants. Ctait donc sage de leur
part. Par contre ce quon a fait de ces frontires plus
tard est questionnable, nous dclarait le camerounais Elong Mbassi, secrtaire gnral du CGLUA
(Cits et Gouvernements Locaux dAfrique), dans
un entretien Les Afriques.

Faillite, rsultat dun systme dchange


dsquilibrs
La faillite de lEtat africain post-colonial est donc le
rsultat dun systme dchanges dsquilibrs avec
les ex-puissances coloniales. Larrive des pays
mergents sur le march des matires premires na
pour lheure introduit quun changement quantitatif : un plus grand volume de matires premires est
export, de plus grandes recettes sont engranges.
Mais au final, nos pays africains jouent le mme rle
de fournisseurs des usines situes au-del des
Ocans. Le changement qualitatif viendra de
lAfrique et de la capacit de lEtat africain dfendre lintrt gnral pour asseoir une politique de
dveloppement, ncessairement en rupture avec les
conceptions des bailleurs. Ceci suppose une rvolution dans la notion de lEtat et du pouvoir, une dmocratisation relle et la mise en minorit de llite
nocolonialiste au pouvoir depuis 1960.
Aussi, reconnaissons le, il y a plus de facteurs qui militent pour le maintien du systme dasservissement
actuel que pour son abandon. Les grandes multinationales, qui ont construit des empires dans des situations de non droit auront tendance soutenir leurs

Sige de lUA, un cadeau


de la Chine

31 janvier 2013 Les Afriques

. 49

DOSSIER

Visa asymtrique

prcieux partenaires. LEurope politique contribue


consciemment ou inconsciemment secrter des rapports dsquilibrs avec lAfrique. La faillite de lEtat
africain face aux intrts des bailleurs de fonds et de
groupuscules affairistes locaux ont accentu les rapports de domination qui aboutissent une double
sous valorisation de lAfricain et des matires premires africaines.

Le visa, lexemple final de lasymtrie

Dans les rivalits


entre les pays
industrialiss et
les pays mergents autour des
rserves minires
africaines, une
seule voix
manque lappel:
celle de lAfrique.
50 Les Afriques .

31 janvier 2013

Des milliers dAfricains font la queue tous les jours


devant les consulats trangers, dans lespoir de se
rendre en Europe et en Amrique. Le mme dsir
daller en Afrique anime des milliers dEuropens et
dAmricains. Mais les conditions de ce dplacement des flux humains ne sont pas symtriques.
LAfricain ordinaire qui veut se rendre en Europe
ou en Amrique doit dabord comparatre devant
un Consulat (cest le terme retenu par le site du quai
dOrsay), avec un dossier justifiant de ses revenus,
de ses bulletins de salaires, des bordereaux de la scurit sociale o il est affilie, dune attestation daccueil dment signe par la mairie de sa destination,
dune assurance. Le candidat devra aussi prsenter
une attestation de congs, un ordre de mission. Les
frais du dossier varient au dessus dun plancher allant de 60 90 euros selon que lon demande un
visa de court ou long sjour. Selon le rseau de solidarit des migrants Cimade, la dmarche de visa
cote en moyenne 220 euros dans un pays comme
le Mali o le salaire moyen est de 61 euros.
En dpit de ces coteuses formalits, le voyageur afri-

cain na aucune garantie lgale darriver destination, la police des frontires pouvant invalider son visa
tout moment. Ce qui frappe ici cest moins le traitement inflig aux africains que labsence de lapplication du principe de la rciprocit de la part de leurs
Etats. La diffrence de la dmarche, du temps de traitement et des cots de formalits, fausse les rgles de
libre concurrence et ajoute aux dsquilibres des
changes entre lAfrique et le monde dvelopp. Un
entrepreneur sngalais doit, aprs avoir saut toutes
les barrires non tarifaires qui compliquent laccs au
march europen, dpenser une deux semaines en
moyenne pour runir et justifier toutes les garanties
ncessaires dans lobtention dun visa Schengen.
Par contre, un entrepreneur europen a un accs facilit au march africain, o la plupart des programmes dassistance de la Banque mondiale sont
accompagns de lobligation dun appel doffres international ouvert et transparent.
Alors que le chemin de linvestissement en Afrique est
internationalis, mondialis et soumis lapprciation de la Banque mondiale (Doing Business), celui
menant en Europe est rgi par une forte tendance au
protectionnisme. Cest une autre rgle asymtrique
qui vient fausser lgalit des chances entre entrepreneurs africains et europens. Nos appels doffres sont
ouvert car tous nos projets de dveloppement et dinfrastructures sont financs par des bailleurs internationaux
avec les garanties dorganisme comme lAFD ou la BEI
qui cherchent naturellement faire gagner des marchs
aux entreprises de leurs pays ou zone, explique un conomiste africain, longtemps en poste chez Arthur An-

Le changement
qualitatif viendra
de lAfrique et de
la capacit de
lEtat africain
dfendre lintrt
gnral pour
asseoir une
politique de
dveloppement,
ncessairement
en rupture avec
les conceptions
des bailleurs.

derson et qui ne semble soffusquer outre mesure de


cette asymtrie dans les appels doffres.
Alors que la crise financire internationale acclre
et exacerbe les tentations protectionnistes en Amrique et en Europe, nous assistons en Afrique, la
poursuite du recul de lEtat dans ltablissement des
rgles et des normes. Lencadrement des flux commerciaux et financiers sont dsormais dicts par des
partenaires internationaux.

Le matre et le vassal
De telles pratiques, qui napparaissent pas dans les
statistiques conomiques, constituent une variante
de la panoplie des cots cachs des relations ingales
entre lEurope et lAfrique, modle gnral de commerce que sont entrain de reproduire la Chine et les
pays mergents. Ces rapports ingaux reproduisent
sous des formes symboliques les liens entre le matre et le vassal. Une relation asymtrique qui a tendance dsavantager le continent. Ce nest pas tant
cette ralit que nous dnonons ici que lacceptation qui en est faite par les africains. Obligs des
bailleurs de fonds et rduits lapplication des programmes de dveloppement prconiss de lextrieur, lEtat africain, a entrin les relations
asymtriques avec nos partenaires trangers.
Ainsi, pendant que lEurope se barricade double
tour, multiplient des mesures protectionnistes,
lAfrique poursuit ouvrir son march, vendre son
sous sol, ses terres arables et cder ses entreprises les
plus rentables aux multinationales. Cette fermeture
de lautre ct, ouverture du ntre, gnre une balance

de paiement de plus en plus dsquilibre entre


lAfrique et le reste du monde. En effet, lEurope, dans
la dfense de ses intrts, est plus ouverte aux importations des matires premires provenant de lAfrique
qu des produits industriels ou semi-industriels africains. Sous leurs dehors sociaux nobles, la gnration
des normes RSE ne vise-t-elle pas maintenir
lAfrique dans son rle de fournisseur des matires
premires ? Nous constatons que lappel dans certains
milieux conomiques europens au durcissement des
normes sociales et au relvement des barrires tarifaires ne concerne en gnral que les produits industriels ou semi industriels.

Le nouveau systme colonial


LEurope a tout intrt au maintien du statu-quo actuel, c'est--dire au visa unilatral et louverture de
son march aux seuls produits agricoles et aux matires premires africaines. En contrlant les flux des
africains, le vieux continent avance le prtexte de la
lutte contre le terrorisme. Les barrires non tarifaires
sont justifies en gnral par la protection du
consommateur europen. Les deux mesures aboutissent incontestablement recrer le systme colonial. Le visa unilatral induit une diffrence de
traitement entre ex-colons et ex-coloniss, et mme,
entre blancs et noirs. En effet, des 44 dont les citoyens ne sont pas soumis au visa europens, seuls
deux sont non blancs, en loccurrence le Japon et le
Singapour. La plupart des pays africains sont soumis
au visa. Quant au maintien des pays africains dans
un rle dexportateur brut de matires premires,

Flux commerciaux dicts


par les partenaires
internationaux

31 janvier 2013 Les Afriques

. 51

DOSSIER

Une survivance du systme


colonial

Le maintien de
telles situations,
intactes 50 ans
aprs les indpendances,
montre que si le
systme colonial
a disparu juridiquement et
politiquement,
son modle
dexploitation
conomique de la
priphrie par le
centre a largement survcu.
52 Les Afriques .

31 janvier 2013

cela rappelle le systme de lchange exclusif qui interdisait aux colonies de transformer leurs matires
premires ou dchanger entre elles. Le maintien de
telles situations, intactes 50 ans aprs les indpendances, montre que si le systme colonial a disparu
juridiquement et politiquement, son modle dexploitation conomique de la priphrie par le centre a largement survcu. Pourquoi ?

Le certificat daffranchissement
LEuropen ou lAmricain nont souvent besoin
que dun passeport en cours de validit ou, dans le
cas des fausses rciprocits appliques par certains
pays, du paiement dun impt visa au consulat ou
laroport dentre. Le visa induit une sous valorisation de lAfricain, moins libre pour se dplacer et
pour habiter. La condition de lAfricain induit un
empchement, un cot.
Cest pour contourner ce cot que les lites africaines investissement dans lacquisition des papiers
europens ou amricains. Alors que le jeune tudiant europen ou amricain se prpare pour le
march du travail, son homologue du continent
africain doit dabord acheter sa libert de circuler
dans le monde.
Face la dmission des Etats africains qui ont renonc faire prvaloir lintrt gnral de leurs citoyens, le droit la dignit et la
non-discrimination, cest le chacun pour soi qui
lemporte. Do les biens mal acquis, les transferts
faramineux des moyens de nos Etats vers les

banques Suisses et lachat de biens immobiliers.


Les classes aises investissent plusieurs millions dans
lachat des biens immeubles, les tudes de leurs enfants pour entre autres, accder la citoyennet des
pays du Nord et pouvoir circuler librement dans le
monde. LEtat africain, en faillite, ne pouvant pas garantir le rapport rciproque, les lites qui ont les
moyens acquirent ce droit avec leur porte-monnaie.
Ainsi, ce qui devait tre trait au niveau des Etats est
ainsi privatis. En considrant lexigence de justifications de revenu demand par les consultants occidentaux, lon peut dire que lafricain pauvre na pas le
droit de circuler, moins de se saisir dune embarcation. Cependant, riches et pauvres, vivent la mme
ralit : la sous-infriorisation. Lun et lautre sont en
qute de laffranchissement pour circuler librement.
Lun et lautre contournent un Etat plus proche de
lintrt des bailleurs, des partenaires internationaux
que de celui des citoyens ordinaires. Linvestissement
dans une embarcation ou dans un appartement parisien renvoient au mme objectif : saffranchir.

Une diffrence de traitement qui


rappelle de mauvais souvenirs
En acceptant le visa unilatral, nos Etats ont entrin
la diffrence de traitements entre nous africains et le
reste du monde. Deux catgories dindividus existent
dsormais : ceux qui peuvent se dplacer sans visas et
ceux qui sont soumis cette disposition. Pourquoi
donc devrons-nous accepter des rgles dsquilibres
notre dsavantage ? Nos lites qui investissent des

Ce chemin court
sappelle
rciprocit.
Cest un principe
qui rtablit
lquilibre et
ferme la porte
ce qui rassemble
une certaine
discrimination
raciale.

millions pour saffranchir de la citoyennet africaine


et obtenir la double nationalit pour leurs prognitures ignorent sans doute quil y a un chemin court,
plus valorisant pour pouvoir aller et venir dans le
monde avec dignit et la tte haute. Ce chemin court
sappelle rciprocit. Cest un principe qui rtablit
lquilibre et ferme la porte ce qui rassemble une
certaine discrimination raciale. En cdant la doxa
qui clame que la rciprocit des visas portera prjudice lindustrie touristique africaine, nos lites minimisent le combat gagn il y a 40 ans par Rosa Park
qui a obtenu de lAmrique labrogation de la discrimination raciale dans les transports en commun. En
ayant le nez trop coll au guidon des statistiques de
lconomie, notre lite oublie quil y a peine 22 ans,
Nelson Mandela venait bout du systme de lapartheid. Si ce rgime ignoble tait lexpression brutale
et physique de la thorie de lingalit des races, le visa
unilatral et ses procdures, revt la violence symbolique de lapartheid.
Les consquences de telles mesures ne se limitent pas
aux dsagrments individuels et lhumiliation quotidienne dans les consulats vcus par les candidats
limmigration. Il y a aussi une dimension conomique
occulte. Une entrave qui bien entendu ne figure nulle
part dans la comparaison des conditions dinvestissements entre les pays. La docilit des lites africaines
face ce systme ingalitaire fait que ni dans les classements de la Banque mondiale (type Doing Business) ni au Forum de Davos, o il est question de
classement de pays en fonction du traitement rserv
aux investisseurs, il nest question de visas et de condi-

tions dtablissements dans les pays du Nord.


Appliquer la rciprocit ne revient pas fermer son
territoire ou renoncer la lhospitalit africaine.
Non, il sagit seulement de refuser la barbarie de
lapplication, infime soit-elle, dune forme pratique
de la thorie de lingalit des races. Nous devons
honorer le long combat de lhumanit pour la dignit et lgalit. Le dveloppement nest pas une
histoire de volumes et de quantits exportes. Les
statistiques racontent le mouvement des flux commerciaux et financiers. Le dveloppement se fait
dans un cadre permettant lpanouissement de
lhomme en lui garantissant la libert de choix et
lgalit des chances. Or, la course au dveloppement dans laquelle nous sommes engags depuis les
annes 60 se fait uniquement sur le terrain des
quantits exportes ou reues. En entrinant le visa
unilatral, on renonce aux principes cardinaux
dgalit et de dignit. Que valent toutes les aides au
dveloppement et tous les projets dassistance si ces
deux principes sont fouls au pied ?
Pouvons-nous, nous africains, nous dvelopper dans
une re de mondialisation marque par la mobilit
des capitaux et des opportunits en tant parmi ceux
qui soient obligs douvrir leurs ressources, leurs marchs industriels, agricoles et leur march de travail au
reste du monde sans garantie de rciprocit ? Cette
question fondamentale du droit la circulation et au
droit dtablissement est minore dans les ngociations lOMC. Interpell par nos soins loccasion
dun entretien en Chine, le franais Pascal Lamy, Directeur de lOrganisation mondiale du commerce,

Une icne pour lAfrique

31 janvier 2013 Les Afriques

. 53

DOSSIER

Le retour aux sources


passe par la valorisation
de la culture

Les europens
justifient le visa
par la ncessit
de contrler les
flux entrants.
Cela permet
dviter laccueil
de toutes les
misres du
monde. De leur
ct, les africains
justifient la nonapplication de la
rciprocit par
cette phrase :
cest nous qui
avons besoin
deux.
54 Les Afriques .

31 janvier 2013

nous avait dclar que la question de la circulation des


personnes nentrait pas dans les prrogatives de
lOMC. Il sagit pourtant dune barrire non tarifaire
que nos lites africaines ne connaissent pas. Il sagit
dune mesure protectionniste globale que nos gouvernants acceptent sans broncher. Comme le disait
Pierre Bourdieu, la relation de domination est une
complicit entre le dominant et le domin. Nous
avons la longue entrin cette diffrence de traitement par un argumentaire que nous avons trouv :
cest nous qui avons besoin deux.

Cest nous qui avons besoin deux


Cette diffrence de traitement entre africains se rendant en Europe et europens se rendant en Afrique
est communment accepte par tous. Les europens
justifient le visa par la ncessit de contrler les flux
entrants. Cela permet dviter laccueil de toutes les
misres du monde. De leur ct, les africains justifient
la non-application de la rciprocit par cette phrase :
cest nous qui avons besoin deux. Voil rsum le
mythe de Tarzan que nous avons eu constater en de
nombreuses circonstances dans la sphre des relations
politiques, conomiques et commerciales entre africains, europens et amricains.
Ce mythe reproduit lide dominante vhicule par
lune des bandes dessines les plus clbres depuis les
annes 30. Le blanc Tarzan est le super hros de la jungle qui met sa bont humaine au service des tribus
africaines primitives. Derrire les prouesses du personnage, lon entend le discours colonial. Le scnario

de Tarzan semble sortir de la thse de Luc Ferry de


1885sur la ncessit des races suprieures de civiliser
les races infrieures. Cest le moule de la justification
morale du colonialisme. Ce rgime qui a eu cours la
fin du 19e sicle et pendant une bonne partie du 20e
reposait sur la diffrence de traitements entre colons
et autochtones, blancs et noirs.
Une sorte de dshumanisation ne sur le terrain philosophique (Hegel) et expdie sur le terrain juridique
et pratique travers le Code noir, le Code indigne,
les rgimes du travail forc, les prlvements forcs et
les contributions leffort de guerre. Le colonialisme
tait donc un processus de dshumanisation progressive (alination) qui permettait de faire main basse
sur les richesses africaines. Sa cause et sa raison sont
purement conomiques.
Le Congrs de Berlin de 1884-1885 qui consacre le
partage de lAfrique intervient environ un sicle aprs
la rvolution industrielle et lheure o lEurope tait
la recherche de colonies de peuplement et de matires premires pour ses usines. Derrire le paravent
moralisateur de la ncessit de civiliser les races infrieures, sorganisait lexploitation des matires premires africaines en des termes et conditions fixes
par lacqureur. Ces richesses taient sous-valorises.
Egalement sous valorises, le cot du travail en
Afrique, la culture africain, ses rgles et ses codes. Les
grandes fortunes coloniales se sont difies sur la double sous valorisation du travail et des matires premires. Les conditions juridiques de la colonie, qui va
des codes noirs et indigne lchange exclusif (in-

La contestation
africaine du
colonialisme na
pas pris
naissance en
1945 comme
tendent le
dmontrer
certains manuels
mais bien au-del
travers la
rsistance.

terdiction de transformation des matires premires


par la colonie) rendaient lentreprise coloniale particulirement comptitive.
Pourtant depuis la fin de la colonisation dans les annes 60, cest la thse inverse qui prend de lampleur
dans un pays comme la France. Ainsi, le colonialisme
aura cot beaucoup la mtropole. Les cartristes,
qui vhiculent cette thse, numrent les infrastructures apportes, le poids de ladministration coloniale
et les aides accordes aux colonies dans le cadre de
lUnion Franaise. La contribution des colonies, assez
visible du reste dans le secteur des matires premires,
du ptrole, du bois, ou la contribution humaine aux
deux guerres mondiales et la guerre dIndochine, est
minore. Ceux qui vhiculent cette thse dune colonisation coteuse pour la mtropole nont sans doute
pas remarqu que toutes les infrastructures ferroviaires et routires du temps de la colonisation taient
conues pour faciliter lvacuation des matires premires vers la mtropole. Cest le cas du chemin de fer
Dakar-Bamako. En minorant lapport de la colonie,
lon contribue aussi apporter une dimension dsintresse au colonialisme. La bont de Tarzan lemporte sur sa cupidit. Il a apport aux tribus de la
civilisation, leur a permis damliorer leurs techniques
usuelles sans rien en retour.
De nos jours encore, il est fortement question de
bilan de la colonisation et de ses apports. La loi franaise sur les bienfaits de la colonisation rtablit une
justification morale au colonialisme. Lon est ainsi
pass de la brutale assertion de la ncessit des
races suprieures de civiliser les races infrieures

de 1885 une timide dclaration de 2007 sur les


bienfaits de la colonisation. Il sagit de la mme
justification de la colonisation en des formes diffrentes, chacune tant adapte son poque. Du
temps de Ferry, la thse de Gobineau dveloppe
dans son essai sur les ingalits des races rgnait
sur la France intellectuelle et politique. Il a fallu attendre la deuxime guerre mondiale et lusage par
les Nazis de largument de la supriorit de la race
aryenne sur les races franaises et mditerranennes en gnral pour voir les lignes bouger. Le
recul du discours colonial est n plus du traumatisme de loccupation de Paris que dune rcompense de leffort de guerre des tirailleurs sngalais.
La contestation africaine du colonialisme na pas
pris naissance en 1945 comme tendent le dmontrer certains manuels mais bien au-del travers la
rsistance. Seulement, la fin de la guerre, lopinion
publique franaise sest rveille de sa torpeur en
dcouvrant linjustice du discours sur lingalit des
races. Tous les processus de dcolonisation se sont
acclrs partir de l.

Aprs lindpendance
Ne perdons pas de vue une chose : la colonisation tait
un rgime dexpansion conomique dict par des ncessits conomiques. Lindpendance politique accorde aux Etats africains dans les annes 60 venait en
concurrence des intrts conomiques et stratgiques
des mtropoles. Cette indpendance a t favorise
par la naissance de lONU qui proclame la ncessit
des peuples de disposer deux-mmes. La deuxime

Un axe de pntration,
avant tout

31 janvier 2013 Les Afriques

. 55

DOSSIER

ONU, Assemble gnrale

Savez-vous que
sans lAfrique,
Total perdrait
plus de la
moiti de ses
actifs ?
56 Les Afriques .

31 janvier 2013

guerre mondiale a fait reculer les discours racistes sur


leugnisme, la supriorit de la race blanche et ouvert les yeux certains intellectuels occidentaux sur
liniquit du systme colonial.
En labsence de vritables ngociations entre les excoloniss et les ex-colons, les Etats indpendants ont
eu tendance reproduire la situation des ex-colonies.
Les changes commerciaux sous forme de matires
premires non transformes orients vers la mtropole ont tendance reproduire le systme de
lchange exclusif. Ne manquait plus que la diffrence
de traitement entre europen et africain, ex-colon et
ex-colonis. Le visa unilatral nest-t-il pas lexpression la plus forte de cette diffrence de traitement ?
Ainsi, aprs cinquante ans dindpendance, voici en
rsum quelques faits et situations qui rappellent fortement la colonisation :
1- Exportation des matires premires non transformes vers les ex-mtropoles et quasi-absence
dchanges entre Etats africains (reproduction de
lchange exclusif)
2- Application du visa unilatral de lEurope-Amrique vers lAfrique, soit, une nouvelle forme du code
indigne.
Il sagit l de deux situations qui conduisent des
sous valorisations entre lAfrique et le monde.

Une domination accepte


En Afrique, les conditions dexportation des matires
premires brutes induisent une sous valorisation systmatiques depuis les annes 60. En parallle, la diff-

rence de traitement entre africains et europens induit aussi la sous valorisation de celui-ci au profit de
son interlocuteur. La sous valorisation de lafricain est
accepte par llite africaine qui se justifie en invoquant la realpolitik. Cest nous qui avons besoin
deux. Lors dun colloque organis en Malaisie, un
haut cadre africain form dans les coles franaises
dlite a rpt son auditoire afro-asiatique : La
France peut se passer de lAfrique. Ce haut cadre na
pas pli face aux rappels de lvidence : savez-vous
que plus dun tiers des ampoules qui clairent la France
le sont grce luranium du Niger ? Savez-vous que sans
lAfrique, Total perdrait plus de la moiti de ses actifs ?
Que les entreprises du CAC 40 perdraient lun de leurs
avantages comparatifs les plus tablis face leurs
concurrents ?
Bref, cest une telle attitude qui domine en gnral
chez les dirigeants africains. Ds quon parle de visa,
certains experts avancent aussi un argument massue :
nos htels ont besoin de touristes europens. Un
argument certainement justifi par certaines
croyances (dont le mythe de Tarzan), mais qui ne rsiste pas sur le terrain de la ralit. Au dbut des annes 2000, les pays et territoires qui ont appliqu une
taxe co-touristique (cas des Balares) nont pas vu
leur attractivit se fondre et ont continu enregistrer un flux haussier darrives touristiques leurs
frontires. La France de lespace Schengen qui applique un visa contraignant, nen reste pas moins premire destination touristique au monde avec plus de
83 millions de touristes enregistrs en 2010.

Nous, africains,
avons en 50 ans
dchecs dvelopp des
attitudes dautojustifications de
ce qui ne repose
que sur le mythe
de Tarzan.

A linverse, les pays dAfrique du Nord, engags


dans la course aux touristes, ont assoupli les conditions daccs et de sjour des citoyens de certains
pays europens dans leur territoire. Une simple
pice didentit tait suffisante aux citoyens du Benelux. Cela na pas permis damliorer leurs recettes touristiques, ni de dtourner des touristes
qui se rendaient dans dautres destinations. Car
rien ne permet daffirmer que le premier critre du
choix dune destination par un touriste est la formalit administrative. Autrement, la Statue de la
Libert naccueillera pas tous les ans des millions
de visiteurs. Sur ce chapitre touristique, lon notera volontiers que les europens sont mieux traits dans les pays africains que les touristes
africains. Les deux sont senss pourtant sacquitter
des mmes prestations pour entrer dans un htel
Marrakech, Hammamet, Mombassa ou Dakar.
Dailleurs, lindustrialisation du secteur des
voyages a tendance faire pays moins cher au touriste venant dEurope. Ainsi, un parisien venant
Hammamet paye en moyenne 300 euros la semaine en All inclusive (tout inclus). Venant de
Dakar, ce mme touriste paye en moyenne 600
euros. Pourquoi ? Parce que le touriste europen
achte son package via un tour oprateur de son
pays. Ce grossiste achte des chambres dhtels et
des siges davion en gros, disposant ainsi du loisir
de baisser les prix ou de les faire monter. Venant
de lAfrique, le touriste achte en individuel son
billet davion et son htel des tarifs levs. Alors
que le touriste europen emprunte sa compagnie

arienne, lafricain ne peut venir qu bord de Tunisair. Au final, lequel de ces deux touristes a le
plus contribu lapport de devises ? Cest pourtant le touriste europen qui bnficie du meilleur
traitement administratif et du meilleur service sur
les berges de Hammamet ou en Casamance. Comment justifier cette situation ? Nous, africains,
avons en cinquante ans dchecs dvelopp des attitudes dautojustifications de ce qui ne repose que
sur le mythe de Tarzan : cette sensation de croire
que leuropen nous apporte tout.
Lautre argument que nous avanons volontiers pour
justifier lapplication du principe de la rciprocit est
la recherche des investissements directs trangers. Si
on le soumet au visa, linvestisseur tranger prendra
ses jambes au cou. Soutenir une telle assertion revient
fouler au pied le principe de lintrt. Comme tout
agent conomique, linvestisseur valuera une situation dinvestissements en fonction dun certain nombre de critres. Si son investissement savre rentable
et lui permet de rmunrer correctement son capital,
il choisira votre pays. Mme sous embargo de lONU,
lIrak de Saddam Hussein a continu enregistr lafflux des investisseurs. Par contre, rien ne permet aujourdhui daffirmer que la Tunisie de Ben Ali qui
appliquait un dumping social, fiscal, foncier et juridique pour garantir sa comptitive en tant que plateforme doffshoring en est sortie gagnante. Une vraie
valuation des cots induits par de tels investissements et de leurs apports rels permettrait srement
nos Etats africains de rajuster leurs stratgies.
Ces diffrents arguments que nous avanons pour

Un tourisme ax dabord
sur leuropen

31 janvier 2013 Les Afriques

. 57

DOSSIER

Mine de fer de Zourate,


Mauritanie

justifier la non application de la rciprocit ne rsistent pas lanalyse. Cest le reflet que nous avons de
leuropen, considr comme un tre suprieur et de
nous mme, tre infrieur. La sparation races suprieures, races infrieures sest efface dans les discours mais demeure dans les faits et les attitudes. La
modernisation de lAfrique passe par la valorisation
de ses ressources naturelles et humaines vis--vis de
ses interlocuteurs. En traitant juste prix et en se dplaant dans les mmes conditions que nimporte lequel citoyen du monde, lAfricain aura cr les
conditions de son panouissement en Afrique. De ce
fait, il naura plus besoin dinvestir des millions pour
lmigration au Canada ou en Amrique pour acqurir des papiers qui lui permettront enfin dtre un citoyen du monde. LAfricain a besoin de vendre au
juste prix et daccder au march mondial dans les
mmes conditions que leuropen et lamricain. Mais
comment y parvenir ?

Les produits
exports ne
sont en gnral
pess quune
fois
destination.
58 Les Afriques .

31 janvier 2013

Vendre au juste prix


La question du prix reste un lment central dans
les changes commerciaux. Mais pour vendre, il
faut dabord connatre ce quon exporte. Or, lequel
des pays africains peut valuer aujourdhui les
quantits exportes de ces ports ? Comment sont
estimes les quantits de cacao exportes par la
Cte dIvoire ? De mme, le Gabon a-t-il les
moyens de mesurer les quantits de ptrole qui
sont exportes de son sous sol ? Quid de luranium
du Niger ? Quid du fer en Mauritanie ? Les esti-

mations de poids sont dans la plupart des cas thoriques. Les produits exports ne sont en gnral
pess quune fois destination. Aussi, il serait difficile destimer avec exactitude ce que lAfrique exporte. Lobstacle est politique. De nombreuses
lites africaines vivent de la diffrence entre les
poids rels et les poids estims et nont de ce fait
aucun intrt la matrise de leurs exportations.
Dans un rapport rcent (juillet 2012), lUnion
Africaine estime 1 500 milliards de dollars par an
les transferts illicites de capitaux par les multinationales. Quand on sait quentre 1960 et 2000,
lconomiste zambienne estime la totalit de laide
au dveloppement 1000 milliards de dollars, lon
mesure lampleur du dsastre. Le systme dexploitation actuel des ressources minires du continent sapparente un dsastre sans prcdent.
Aussi, lon ne peut que saluer la loi Dodd Franck
prise sous ladministration Obama en 2012 et qui
oblige toutes les entreprises amricaines dclarer
leurs paiements aux Etats africains au-del des 100
000 dollars. Il sagit dune pousse timide qui, on
lespre, gagnera les europens et rformeront
lInitiative pour la transparence des industries extractives. Celle se focalise sur les Etats alors que
les multinationales constituent le maillon le plus
important de la chane. Selon les conomistes du
bureau des Nations pour lAfrique, bas Addis
Abeba, les Etats africains reprsentent peine 6%
des dtournements constats. Un tel niveau de pillage rend bien difficile la recherche du juste prix.

En cinquante ans,
lindustrialisation
du continent
nest pas
effective.

Lon ne peut laborder sans toucher la structure


de rente qui sest constitue depuis 1960 dans lindustrie minire africaine, avec des complicits
fortes entre les multinationales et les grandes familles au pouvoir. Le dtournement des ressources
minires du champ de lintrt gnral vers lintrt particulier retarde la marche du continent vers
le dveloppement. A la diffrence des dictatures
asiatiques qui ont russi lindustrialisation de leurs
pays et amorc des cycles de dveloppement, les
Etats africains aux mains des lites corrompues
sont rests emptrs dans des logiques dexportation des matires premires. En cinquante ans,
lindustrialisation du continent nest pas effective.
Pendant ce temps, les besoins se sont accrus et la
socit sest structure en deux tribus : celle qui est
au pouvoir et celle qui est dans lopposition. Les
logiques de pouvoir lont emport sur les logiques
de dveloppement.

LEurope lchera-t-elle ses privilges ?


Le dveloppement nest pas une course de quantits.
La courbe des PIB raconte les fluctuations dun systme qui ne permet pas lafricain de sortir dun
systme colonial qui lui dpossde ses richesses et
le dvalorise aux yeux du reste du monde. Le visa
nest que la manifestation la plus visible dun systme hrit des annes de domination de lAfrique.
Le sommet Euro-africain de Lisbonne de 2007 a justement chou de refonder les relations entre les
deux parties sur de nouvelles bases. LEurope tient
consciemment ou inconsciemment ses privilges

et ses droits historiques sur lAfrique et, de ce fait,


nentend pas rester sans rien faire face larrive des
asiatiques. LAfrique pour sa part veut se librer de
cette dpendance dsquilibre, en demandant un
traitement dgal gal. Seul hic, cet affranchissement de lesclave pose problme au matre. Cest
pourquoi les APE sont dangereux non pas par leur
contenu mais par leur forme. En imposant des ngociations par blocs rgionaux et des ngociations
individuelles, les technocrates de Bruxelles maintiennent stratgiquement la division du continent.
De mme, travers les APE et les accords bilatraux,
lEurope retarde lmancipation du continent africain. La dfense des privilges europens passera
par diffrentes mesures prises pour dune part fausser la concurrence par rapport aux entreprises asiatiques et, dautre part, retarder lindustrialisation de
lAfrique. Ainsi des fameux labels et certificats que
tout produit industriel doit remplir pour franchir
la frontire europenne. Le maintien de telles relations dsquilibres ncessite beaucoup dinvestissements de la part des multinationales et des lobbys
europens. Dans les annes 80, les lobbys finanaient les gouvernements africains. Dsormais, les
lobbys font des coups dEtat et imposent leurs propres gouvernements.
Lintrt stratgique de lAfrique, devenue une zone
de lutte dinfluences entre les pays occidentaux et
les pays mergents, ne devrait pas faire oublier aux
africains leur principale lutte : le dveloppement.
Celui-ci suppose tout au moins la dfense des intrts africains. Chinois, Brsiliens, et Franais, quim-

Une industrialisation
chimrique

31 janvier 2013 Les Afriques

. 59

DOSSIER

Sunire pour renoncer


lritage de la colonisation
(Ethnie Ew, partage entre
le Togo et le Ghana)

porte. Limportant ce nest pas la nationalit de linvestisseur, cest le contenu juridique du contrat
conclu, son apport, etc.

Vaincre le mythe de Tarzan

En appliquant le
principe de
rciprocit,
lAfrique aidera
les europens
faire reculer la
monte de
lextrme droite.
60 Les Afriques .

31 janvier 2013

Vaincre le mythe de Tarzan est dabord une dmarche qualitative. Lapplication de la rciprocit,
principe de base du droit international, gnrera
court terme dimportants revenus pour les Trsors
africains. Autant que les visas qui assurent lessentiel des cots des consulats europens en Afrique. A
moyen et long terme, les effets de ce principe de rciprocit sensibiliseront le citoyen Europen et
amricain de la ncessit de disposer dun monde
o lon circule librement, sans entraves. Aujourdhui, peu deuropens dfendent cette ide.
Comment le feraient-ils puisquils ont dj le privilge de circuler librement partout. Nous sommes
convaincus quen appliquant le principe de rciprocit, lAfrique aidera les europens faire reculer la monte -actuellement inluctable- de
lextrme droite. Confins dans leur territoire, obligs justifier dun revenu, avoir un garant, obtenir un hbergement de leurs correspondants en
Afrique dment signs par la mairie, les europens
se rvolteront vite contre les lourdeurs dun systme
de visas quils connaissent bien mal.
Paralllement lapplication du principe de rciprocit, lAfrique doit faire tomber une barrire en
vigueur depuis les annes 60 : les frontires hrites
de la colonisation, pas en les dplaant mais en fai-

sant delles des espaces dchanges. Pour lheure,


nos frontires sont des Murs de Berlin. En garantissant la libert de circuler et le droit dtablissement
du Caire au Cap ou entre grands blocs rgionaux,
nous crons les conditions dune industrialisation.
Les frontires actuelles correspondent des subdivisions coloniales pour lexploitation des matires
premires et la gestion administrative des grandes
fermes. Rappelons-nous quil tait interdit dchanger entre colonies du temps de la colonisation. En
ouvrant les frontires, on acclre lchange interafricain et on cr de grands marchs attractifs pour
les investissements. La conscience africaine prendra
le pied sur la conscience Burkinab, Sngalaise ou
Rwandaise. On le voit, vaincre le mythe de Tarzan
passe par le renoncement lhritage issu de la colonisation. Le renoncement la balkanisation et aux
frontires artificielles qui nen finissent pas de provoquer des dsastres. La structure conomique africaine actuelle est une structure de colonie, avec un
Etat-administration, un secteur des matires premires et une agriculture de rente tourne vers lexport. Pour nourrir le milliard dafricains, un saut
qualitatif est ncessaire.
A long terme, le tour de verrou africain favorisera
lmergence de mouvements mondiaux pour la libre
circulation des personnes. Un jour toutes les Nations
dcideront douvrir leurs frontires. Mais elles ne le
feront pas tant quil sera possible certains de se dplacer lexclusion de tous les autres.
Adama Wade et Mohamed B Fall

GRAND ANGLE

Abderrahmane Ngaid,
Enseignant-chercheur mauritanien au
Dpartement dhistoire de luniversit
Cheikh Anta Diop du Sngal.
62 Les Afriques .

31 janvier 2013

La rforme foncire au
Zimbabwe est-elle lgitime ?
Pour rpondre cette question complexe, nous nous
sommes adresss Abderrahmane Ngaid, historien,
pote, crivain, polyglotte ... Cet enseignant-chercheur
de nationalit mauritanienne officie au dpartement
dhistoire de luniversit Cheikh Anta Diop du Sngal

es Afriques : Vous venez de sjourner au Zimbabwe, pays qui a occup le devant de la


scne de l'actualit mondiale avec l'Indignisation Law et une rforme du foncier agricole dfavorable aux fermiers blancs. Quel constat
faites-vous aujourd'hui de la situation ?
Abderrahmane Ngaid : Merci de me donner loccasion de parler dabord de ce rseau avec lequel
je travaille depuis deux ans. LAIAS (African Institute for Agrarian Studies, Harare) dirig par le
professeur Sam Moyo, organise chaque mois de
janvier, un Summer School qui rassemble des
chercheurs venus de lInde, de la Tanzanie,
dAfrique du Sud, du Zimbabwe, de Zambie, du
Brsil, du Mali, du Sngal, ... Lanne dernire le
thme tournait autour de laccaparement des
terres en Afrique. Cette anne, nous avons dbattu
de la question de la scurit alimentaire (Food Sovereignity in the Global South : Prospects and
Contexts). Je pense que ce sont l des questions
importantes auxquelles lensemble des pays du sud
et plus particulirement les pays africains sont
confronts. Du nord au sud et dEst en ouest des
investisseurs arrivent et ngocient pour lachat,
la location ou par le bail, lexploitation de nos
terres agricoles ou lextraction de nos ressources
naturelles. Cette rue du capitalisme mondial inquite lensemble des acteurs et les chercheurs ne
sont pas en reste. Ils essaient, au-del des dbats

autour des thories daccumulation et du nolibralisme triomphant, de comprendre : comment


ces capitaux arrivent ? Qui sont les gens qui sont
derrire ? Quels types daccords signent-ils avec les
gouvernements et quelles sont les ractions des populations victimes, par rapport cette ralit qui
est devenue si proccupante ?
Donc, comme je le disais tantt, cette anne nous
avons abord la question de la souverainet alimentaire. Encore un autre concept forg et reforg
selon des critres qui ne relvent que peu des ralits africaines. Mais passons rapidement sur ce dbat
conceptuel, qui est pourtant important, car il dtermine lensemble des lments qui structurent les
politiques du capitalisme actuel.

Beaucoup de
bruits ont rendu
inaudibles les
fondements rels
de la rforme
foncire dans
ce pays.

LA : LOccident juge la rforme foncire au Zimbabwe inadapte ? Etait-elle vitable ?


A.N. : Je dirais que beaucoup de bruits ont rendu
inaudibles les fondements rels de la rforme foncire dans ce pays. Les Occidentaux ont agi selon
leurs visions des choses et selon des canons qui dpassent, trs souvent, notre entendement au point
que le commun des mortels ny comprend absolument rien. Depuis deux ans que je visite le Zimbabwe et que je mintresse la question du foncier
dans cette partie de lAfrique, je puis vous dire que
la rforme simposait. Elle a permis aux indignes
(les citoyens du Zimbabwen) daccder aux terres
31 janvier 2013 Les Afriques

. 63

GRAND ANGLE

Ferme-Zimbabw

Quelque 4500
fermiers blancs
concen-traient
entre leurs mains
environ 30% des
terres cultivables.
64 Les Afriques .

31 janvier 2013

longtemps accapares par les fermiers blancs. Il ne


faut pas oublier que le Zimbabwe tait une colonie
de peuplement avec tout ce que cela sous-entend
comme agression, organisation spare, accaparement de tout, racisme et stigmatisations. Il fallait
rompre avec cette ralit qui tranait quelques tares
hrites de la colonisation et de lapartheid. Il nest
pas inutile de rappeler aussi que 4500 fermiers
blancs concentraient entre leurs mains environ 30%
des terres cultivables. Il fallait donc procder une
rupture radicale pour permettre aux Zimbabwens
noirs daccder leurs terres parce que tout simplement en visitant les fermes vous vous rendez
compte de la ralit que vivait ce peuple sur ses propres terres natales. Je ne vais pas tomber dans le versant nationaliste de cette rforme, mais je puis vous
dire quelle simposait. Il fallait oser le faire et lentriner avec la poigne quelle exige et les consquences qui en dcoulent.
Dailleurs, beaucoup de fermiers blancs ont accept
la rforme en rtrocdant quelques arpents des
terres quils occupaient, dautres ont rsist ou sont
partis soit en Zambie, soit en Afrique du sud. Audel des droits humains bafous -que je condamne
bien sr- par le rgime de Mugabe, les massacres des
deux cts, les Zimbabwens jugent la rforme russie, mme si par ailleurs nous pouvons constater
dnormes irrgularits dans la redistribution des
terres prises aux Blancs. Beaucoup de fermiers noirs

rencontrs dplorent aussi le peu dargent quils


peuvent avoir pour renforcer leur assise. Les paysans
qui exploitent des surfaces moins importantes se
plaignent de la raret des crdits. Mais tout cela peut
tre mis sur le compte des consquences des sanctions conomiques et de la dvaluation de la monnaie nationale, au point que cest le Dollar
amricain qui circule aujourdhui.
Mais je pense bien que la situation est stable. Et en
visitant quelques fermes et quelques parcelles, on se
rend compte, malgr les sanctions conomiques de
la communaut internationale, lagriculture est en
train de revivre, les productions suivent et quelques
nouveaux jeunes capitalistes apparaissent. Beaucoup de choses restent, certainement, faire mais
on voit poindre une satisfaction.
LA : Comment expliquez-vous que le Zimbabwe
soit autosuffisant et que l'Afrique de l'Ouest ne le
soit pas ?
A.N. : Il faut rappeler dabord quavant la rforme
foncire et surtout avant les sanctions conomiques, le Zimbabwe tait considr comme le
grenier bl de lAfrique. L, je me hasarde dire
que les sanctions conomiques contre le rgime de
Mugabe sont lorigine de cette situation qui a
plong le pays dans une rcession sans prcdent
au dbut des annes 2000. Ensuite, de par mes
constats, je vois que lagriculture est trs diversi-

Malgr les
sanctions
conomiques,
lagriculture
reprend de plus
belle et les
rcoltes couvrent
les besoins.

fie. On navigue entre les fleurs pour lexportation,


le tabac, le mas (aliment de base), le sorgho tout
ce qui peut tre nous manque chez nous. Un autre
phnomne intressant cest, aussi, que lagriculture est fortement associe llevage (Poulets et
bufs). Lagro-business local est une ralit et les
fermes que jai pu visiter allient lagriculture commerciale, vivrire et les produits dabattoirs pour
lalimentation du march local et des marchs des
pays environnants. Cest extraordinaire comme situation. Rappelons aussi que la nature est bien clmente dans cette partie du continent. Jai parcouru
une centaine de kilomtres de Harare au district
de Gouroumzi : jai t frapp par le paysage. Les
champs (petites exploitations, moyennes et
fermes) de mas se succdent perte de vue. On
est en janvier, mais il pleut. Je me suis mme dlect en revoyant larc-en-ciel.
Un autre phnomne important souligner cest
que les Zimbabwens mangent ce quils produisent. Des restaurants modernes proposent les
plats du pays base de mas, de feuilles et de la
viande made in Zimbabwe. Donc, malgr les sanctions conomiques, lagriculture reprend de plus
belle et les rcoltes couvrent les besoins. La Zambie
vit le mme paradis au point dexporter sont
surplus dans les pays de la rgion.
En Afrique de louest, il est inquitant de constater
que pendant que la production des crales volue,
des pays comme le Mali (second producteur aprs le

Nigeria), la Mauritanie, le Niger et le Sngal puisent dans leur budget pour assister les populations.
Et pourtant la production nest pas si dficitaire.
Mais un srieux problme se pose dans cette zone :
laccessibilit des produits de la rcolte. Un dficit
de politique et de vision stratgique se pose. En
effet, si les pays de lAfrique de louest appliquaient
la lettre les accords sur la circulation des biens et
des produits, le mal ne serait pas si fatal au point de
demander encore de laide. Il est inconcevable que
les statistiques agricoles affichent une augmentation
de la production pendant que les populations souffrent la famine. Cest totalement aberrant, injustifiable, voire impardonnable. Aussi, chez nous nous
prfrons le riz import coup de milliards toutes
ces crales qui disparaissent de nos greniers. Le
choix du riz est un mauvais choix, car nous nen
produisons pas assez pour couvrir nos besoins alimentaires. Comme je viens de le dire, il se pose un
rel problme de choix stratgique, de vision et de
clarification de nos politiques agricoles et de la solidarit qui devait tre la base de la lutte commune
contre tous les flaux qui nous assaillent. Il est indispensable que les tats mutualisent leur politique
et quils pensent lavenir dans plus de solidarit.
LA : La question de l'accaparement des terres est
l'un des enjeux actuels en Afrique. Y-a-t-il une
alternative pour la mise en valeur des terres
agricoles ?

Zimbabwe, nagure
grenier de lAfrique

31 janvier 2013 Les Afriques

. 65

GRAND ANGLE

Inquitante rue vers les


terres arables

Il est indispensable que les tats


mutualisent leur
politique et quils
pensent lavenir
dans plus de
solidarit.
66 Les Afriques .

31 janvier 2013

A.N. : Comme vous le constatez vous-mme, il ny


a pas un seul jour en Afrique, o on ne vous parlera
pas de tel ou tel autre investisseur arriv dans un
pays africain pour ngocier des milliers dhectares
pour ses propres besoins. Un vnement important
sest droul en Mauritanie en 2009. En effet, un investisseur saoudien sest vu octroy 10 500 ha dans
les environs de la commune de Darel Barka (Moughataa de Bogh). Cette zone est occupe par plus
de 50 villages qui voient une grande partie de leurs
terres, de leur zone de pturage jusqu laccs au
fleuve accapars. Et cela sest fait en violation flagrante de la loi et en contradiction avec le rle fondamental que doit jouer un Etat pour scuriser sa
population. La seule raction possible tait dcrire
une longue dclaration argumentant lillgalit de
cette attribution foncire et la dangerosit qui la
sous-tend. Et ceci est valable aussi pour les autres
zones (Rosso et Kadi), o les terres les plus arables
du pays se trouvent. Certes que cette situation nest
pas spcifique la Mauritanie, mais elle y prend
dautres dimensions.
Au Sngal, par exemple, des investisseurs saoudiens
souhaitaient ngocier en 2009 plus de 120 000 ha
dans la valle du fleuve Sngal en promettant des
centaines de millions de dollars.
Les Saoudiens avaient un grand projet de se faire
octroyer en Mauritanie, au Mali et au Sngal environ 700 000 ha pour produire un million de tonnes

de riz dont 70% sont destins leur propre march


et 30% seulement au march local. Ils avaient utilis
la voie de lislam pour arriver leurs fins, car tout
cela est coach par la Chambre islamique de commerce et dindustrie. Les deux principaux actionnaires de la structure dinvestissement sont le
prsident de la chambre lui-mme et la 40me fortune mondiale qui se trouve tre un saoudien. Aussi,
dautres investisseurs viennent dun peu partout,
des brsiliens, des indiens, des chinois pour le biocarburant
Cette rue vers nos ressources en termes de demande de terres est trs inquitante dautant plus
que les ngociations se font huis-clos. Les accords
sont dfavorables non seulement lEtat, mais plus
grave aux populations, dont les terres sont directement vises. En regardant de prs la situation chez
nous, je peux vous dire que les paysans de la valle
du Sngal subissent une double pression, car ils
sont concerns et par ce qui se passe avec les investisseurs en Mauritanie et par ce qui se passe avec les
investisseurs au Sngal. Il ne faut jamais oublier
que ce sont les mmes familles qui se retrouvent audel des deux rives du fleuve Sngal. Les intrts et
les droits des populations dpassent les ordres tatiques. Cest une situation difficile, et qui est aussi
partage par plusieurs peuples de lAfrique qui vivent la priphrie des Etats qui, trs souvent, ne
sintressent que peu leur fournir les infrastruc-

A ce rythme nous
risquons tous de
devenir des
ouvriers
agricoles et des
trangers sur nos
propres terres.

tures de base ncessaires leur scurit dans tous


les domaines. A ce rythme nous risquons tous de
devenir des ouvriers agricoles et des trangers sur
nos propres terres.
Que faire ? Lalternative laquelle tout le monde
pense est de rveiller les mouvements paysans partout en Afrique et de crer un vritable forum
contre ces investisseurs et leurs pendants locaux
qui sont seulement anims par le gain. Pour ce faire,
il nous faut une vritable campagne de conscientisation des paysans africains pour quils se soulvent
contre ce capital qui veut nous exproprier. Il est trs
urgent que les pays africains pensent ces populations transfrontalires et quils les prennent en
charge quand ils dessinent leur droit et les lois qui
les organisent.
Pour conclure, disons que nous faisons face une
ralit qui risque fort de nous conduire vers des dsarticulations sociales porteuses de dsordres et de
dsolation. Il faut donc que les populations rurales
se rveillent pour dfendre leur droit et quelles
soient accompagnes par des organisations de socit civile fortes, solidaires et engages rellement
lutter contre lordre capitalistique.
LA : Comment expliquez-vous aujourd'hui la persistance de la famine dans le monde avec des productions capables de nourrir plus de 9 milliards de
personnes ?
A.N. : Lune des rponses que jai en tte cest que

la famine est peut tre entretenue. Jai souvent peur


de soutenir quelle rsulte dun complot. Ce serait
facile dincriminer les autres, mais y voir de prs
on a limpression que pour faire mourir son
chien, il faut bien laccuser de rage. Les Africains
sont fautifs. Ils ont des terres quils nexploitent pas.
Les occidentaux nous critiquent longueur danne, tout en fixant les prix sur le march, en exigeant la traabilit des produits et finalement en
cherchant nous aligner un rgime alimentaire
qui nest point conforme nos habitudes. Nous
sommes obligs de suivre une chelle de valeurs caloriques pense par dautres notre place pour sortir de la grille des malnutris. Vous voyez bien que
quelques marques de bouffes envahissent les carrefours de nos villes et que les supermarchs commencent se construire toutes les priphries de
nos villes. Il faut seulement parcourir quelques pays
africains pour sen rendre compte. Nous sommes
dans la globalisation ou pour mieux exprimer lide
que jen ai on est la surface sur laquelle se joue la
comptition entre les diffrents investisseurs qui
souhaitent senrichir.
Au final, je pense que les politiques agricoles de nos
pays doivent tre revues en fonction de nos propres
exigences alimentaires, car il est impossible de
croire encore que quelque peuple, dans le monde,
puisse souffrir de famine au 21me sicle.
Propos recueillis par
Adama Wade

Sortir de cette autre chelle


de valeurs calorifiques

31 janvier 2013 Les Afriques

. 67

RELATIONS INTERNATIONALES

Les MRE, une chevrireouvrire de lconomie


La Communaut Marocaine rsidant ltranger
(MRE) reprsente 3 millions de personnes, soit
presque 10% de la population. Vu limportance de
leurs transferts, le royaume a voulu crer un
mcanisme dencouragement de linvestissement.

anc en 2009, le projet FACE Maroc,


(Faciliter la Cration dEntreprises au
Maroc), cofinanc par l'Union europenne, et quatre partenaires stratgiques : la fondation IntEnt aux
Pays-Bas, lAfD (lAgence Franaise de Dveloppement) en France, le CIM (Centrum fr inter68 Les Afriques . 31 janvier 2013

nationale Migration und Entwicklung) en Allemagne et IntEnt Maroc au Maroc a pour objectif
principal de contribuer au dveloppement conomique durable et la cration demploi au Maroc.
En effet, le projet sest donn pour mission dencourager la diaspora marocaine installe en Europe transfrer son savoir faire acquis dans les

pays daccueil, vers son pays dorigine en appuyant le montage de projets conomiques, notamment la cration de PME et de TPE. Cest
avant tout pour pallier le manque daccompagnement et soutenir les promoteurs de la diaspora
marocaine dans leurs dmarches de cration dentreprises avant, pendant et aprs le dmarrage des

oprations, que le projet FACE Maroc a vu le jour.


Aujourdhui en janvier 2013, aprs 48 mois de travail, et que le projet touche sa fin.
La communaut marocaine rsidant ltranger
reprsente 3 millions de personnes, soit presque
10% de la population du pays dorigine, 85%
dentre eux tant installs en Europe. A la fin du
31 janvier 2013 Les Afriques

. 69

RELATIONS INTERNATIONALES

Rcoltes de fruits en France

Le Maroc souhaite
que les MRE
interviennent plus
directement dans
le dveloppement
du Royaume.
70 Les Afriques . 31 janvier 2013

mois de juin 2012, les Marocains Rsidant


lEtranger (MRE) avaient transfr 27,07 milliards
de dirhams au Maroc, contre 26,96 milliards de
dirhams durant la mme priode de lanne prcdente, soit une hausse de 0,4%. Les recettes des
MRE ont galement connu une progression de
20,79% sur la mme priode, stablissant plus
de 27,07 milliards de dirhams contre 22,41 milliards. De plus, les transferts de fonds des MRE
vers le Maroc reprsentent environ 9 % du PIB du
pays. Fort de ce constat conomique et de cette
participation grandissante, le Maroc souhaite que
les MRE interviennent plus directement dans le
dveloppement du Royaume. Globalement au
cours des vingt dernires annes, laction du gouvernement a vis impliquer davantage la diaspora marocaine dans le dveloppement du secteur
priv et la cration demplois.

Des efforts et des obstacles


Ce processus douverture conomique du Maroc,
accordant au secteur priv un rle central, eut
pour but dattirer les investisseurs internationaux,
y compris les MRE. Malheureusement, ces investisseurs taient systmatiquement confronts
des dfis lis aux ralits culturelles du pays, ainsi

qu une certaine rigidit administrative. De ce


fait, le gouvernement souhaita mettre en place un
systme daccompagnement viable et prenne au
Maroc, en fournissant aux investisseurs trangers
des outils et mthodes leur permettant de faire
face aux difficults locales et de renforcer leur capacit de gestion dentreprise travers un accompagnement dans les diffrentes phases du
montage et de la mise en uvre de leur projet.
Deux grandes institutions financires furent donc
cres en 1989 : la Bank Al Amal et le fonds de garantie Dar Ad-Damane. La Bank Al Amal est un
tablissement de crdit, cr linitiative des
banques marocaines pour accorder des financements sous forme de prt participatif, tandis que
Dar Ad-Damane, une socit anonyme, a pour
principale mission dencourager les MRE investir au Maroc en garantissant les prts accords par
Bank Al Amal.
En 2009, ltat marocain fonda le MDM Invest, un
fonds daide linvestissement des Marocains vivant ltranger, qui tablit encore une fois une
volont claire dinciter la diaspora garder
contact et investir au Maroc, sachant que les
transferts des migrants contribuent directement
la rduction de la pauvret des populations

Les rsultats
quantitatifs
attendus sont la
cration de 225
entreprises TPE
et PME prives au
Maroc et de 1350
emplois durables.

concernes et ont un effet favorable sur lquilibre financier extrieur du Maroc. Nanmoins,
jusque l, les investissements taient surtout
orients vers la construction dhabitations et une
faible proportion des transferts tait utilise pour
des investissements productifs durables.
Par ailleurs, le dficit qualitatif des investissements
venus de ltranger est d au manque persistant
dencadrement dans les phases prliminaires du
montage de projet conomique. Ainsi, peu de promoteurs parvenaient faire aboutir leur dmarche.
Ainsi, les difficults rencontres peuvent tre de plusieurs ordres : un environnement peu favorable
linvestissement, de lourdes contraintes administratives, des problmes daccs au crdit ou des financements externes, ainsi que labsence de
structures daccompagnement la cration dentreprise. Outre laccs difficile au financement, les
MRE sont aussi habitus une culture de travail et
daffaires plus organise et structure. A cela peut
sajouter un manque de connaissance du march et
de lenvironnement des affaires marocains.
Lenjeu pour le Maroc est de faire davantage bnficier la fois les MRE, leurs communauts
dorigine et le pays de ces transferts en facilitant
laugmentation du niveau dinvestissement productif et en appuyant le montage de projets allant
dans ce sens, sachant quil existe aussi un risque
de dclin des transferts dargent avec la seconde
vague dimmigrs, moins habitue envoyer de
largent dans le pays dorigine. La cl est lapport
de moyens permettant de canaliser et daugmen-

ter leur contribution vers linvestissement productif et la cration dentreprises.


De nombreuses contraintes ont t identifies et
doivent tre prises en compte. Tout dabord, la
connaissance de lenvironnement commercial, des
rgles et des contraintes juridiques et fiscales en
vigueur au Maroc est essentielle. Ensuite, les MRE
dsirant investir au Maroc ont parfois de faibles
capacits de gestion dentreprise, dlaboration de
plan daffaires, de recherche de marchs ou de financement et ne bnficient pas dun rseau de
contacts locaux ou internationaux suffisamment
tendu. Il faut galement noter la dfaillance des
services daccompagnement des porteurs de projet, les MRE tant parfois trs loigns des ralits
marocaines. De manire gnrale, les structures
marocaines dappui aux promoteurs de la diaspora narrivent pas bien cibler et attirer cette
communaut pour crer un pont entre les cultures professionnelles et commerciales europennes et marocaines.
Le projet Face Maroc vise au renforcement des institutions dappui aux PME au Maroc et la cration
dun rseau en Europe et au Maroc dorganismes
focaliss sur la promotion de la cration dentreprises. Les rsultats quantitatifs attendus sont la
cration de 225 entreprises TPE et PME prives au
Maroc et de 1350 emplois durables. La diffusion
avre des mthodologies pour une rplication sur
les diffrentes zones du monde constitue galement
une mesure de rsultats pour ce projet.
Sanae Taleb avec FaceMaroc

Bilan dtape FACE Maroc


Dans le cadre du projet FACE Maroc, les partenaires stratgiques - la fondation IntEnt, CIM, AfD
et IntEnt Maroc - se sont engags atteindre 225
crations dentreprises gnrant 1350 emplois directs sur une dure de 4 ans. Entre avril 2009 et
fin novembre 2012, les partenaires ont pu raliser
236 crations dentreprises, avec un investissement total de 85.126.220 Dirhams. Ces entreprises ont gnr 844 emplois directs (y compris
lentrepreneur) lors du dbut de leur activit. La
rpartition des profils, pays de rsidence et secteurs dactivits stablit comme suit: 15% des
entreprises appartiennent des femmes, contre
85% cres par des hommes. LItalie reprsente
28% des crations, la France 25%, les Pays-Bas
16%, lEspagne 15%, lAllemagne 7%, la Belgique
4%, lAngleterre 3% et les autres pays europens
(Suisse, Portugal, Pologne) 1%. Le secteur ter-

tiaire reprsente 16% du total des entreprises


cres (50% dans la rgion de Casablanca et 23%
dans la rgion de Rabat). Le secteur conomique
du btiment et des travaux publics reprsente
16% (53% dans la rgion TadlaAzilal et 17% dans
la rgion de Marrakech). Le secteur de la restauration et de lhtellerie reprsente 15% (31% dans
la rgion de Tadla-Azilal, 23% dans le grand Casablanca et 15% Marrakech et dans le Sud). Limport et la distribution reprsentent 12%, la
logistique et les transports 11% et lindustrie 3%.
Il est important de noter que 89 % des entreprises cres en 2009 sont encore vivantes au
dernier trimestre 2012, ce qui montre une
construction adquate des projets. En effet, les
nouvelles entreprises sont particulirement fragiles dans les premires semaines et mois suivant
leur cration.

31 janvier 2013 Les Afriques

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ARCHIVES D'AFRIQUE

53 ans de foot et de politique


et Vava. Deux ans plus tard, en 1965, les Black Stars iront Tunis dfendre leur titre quils ramneront Accra au terme dune finale
pique contre la Tunisie (3-2). Trois ans plus tard, en 1968, se sont
les Lopards du Zare (actuelle RDC) qui simposeront en finale
contre les Black Star, privs in-extrmis dun troisime titre daffile.
Huit quipes africaines avaient particip cette phase finale joue
Addis Abeba et Asmara. En 1970, le Soudan, lun des fondateurs de
la CAN, brandit enfin le trophe sur le sol natal face au Ghana (1-0).
Remonts contre larbitrage, les ghanens boycotteront la crmonie
de remise du trophe. En 1972, le Congo Brazzaville djoue tous les
pronostics lors dune CAN de toute beaut organise au Cameroun.
Les Diables rouges disposeront des Aigles du Mali par un score de 32. En 1974, le Zare remporte le titre pour la deuxime fois. Le pays
qui reprsentera lAfrique la Coupe du monde essuiera une dfaite
de 9 buts zro face la Yougoslavie. En 1976, le Maroc trenne le
trophe grce Baba. Disput sous forme de championnat, le tournoi se termina par un match dcisif Maroc Guine (4 points contre
3). Les lions de lAtlas ont tenu jusqu la dernire minute.

En 1957, des pays africains indpendants organisent la premire


dition de la Coupe dAfrique des Nations. En labsence de
lAfrique du Sud, bannie cause de lapartheid, les pharaons remportent le trophe devant le Soudan et lEthiopie. Deux ans plus
tard, la Nation dOum Kheltoum rdite son exploit face la mme
quipe du Soudan, grce un but de Mahmoud El Gohary qui est
ce jour le seul africain remporter la CAN en tant que joueur et
slectionneur (la CAN-1998 au Burkina Faso).

En 1962, alors que lempereur Hail Slassi travaille dj la cration de lOrganisation de lUnion Africaine, lEthiopie accueille le
tournoi. Les enfants du Plateau vont disposer de leurs rivaux gyptiens en finale par le score de 4 buts 2, aprs prolongation. Une
anne plus tard, en 1963, cest au tour des Black Star du prsident
Nkuam Krumah de soulever le trophe africain. Le Ghana jouait
alors avec la mme tactique (4-2-4) que le Brsil de Pel, Garincha
72 Les Afriques .

31 janvier 2013

En 1978 le Ghana dcroche son troisime sacre la maison


contre lOuganda, invit surprise la finale. Les Green Eagles
imiteront les Black Stars deux ans plus tard en remportant le trophe domicile. En 1982, le Ghana domine la Libye aux tirs aux
buts, en finale Tripoli. Abedi Pel faisait ses tout premiers dbuts.

En 1984, les Lions indomptables du Cameroun disposeront du Nigeria Abidjan, au terme dun match pique. Alors que les deux
quipes taient galit, le docteur Abga et Roger Milla dbloqueront le match dans les 28 dernires minutes. En 1986, lEgypte arrache le trophe au Cameroun devant 120 000 spectateurs, au terme
dune prouvante sance de tirs au but. Les Lions reviennent en 1988
au sommet pour dabord liminer le pays hte (le Maroc) en demifinale, puis simposer face au Nigeria. Les Fennecs algriens inscriront leur nom sur le trophe domicile, en 1990. Deux ans plus tard,
le Sngal qui accueille la comptition ne peut que suivre des yeux
la finale Ghana-Cte dIvoire qui voit la victoire du deuxime au
terme de la sance des tirs aux buts. Amre dsillusion aussi pour la
Tunisie qui accueille le trophe en 1994 pour le donner un Nigeria irrsistible en finale face une courageuse Zambie. Deux ans plus
tard, lAfrique entier clbre la victoire des Bafana Bafana aux cts
de Nelson Mandela, vritable hros de la finale.

En 1998, les pharaons rattrapent les Black Stars en inscrivant


leur nom sur le trophe pour la quatrime fois. Le Burkina Faso,
qui a accueilli le tournoi, en profite pour amliorer ses infrastructures conomiques. En 2000, le Cameroun simpose pour la troisime fois lors dune CAN organise conjointement au Nigria et
au Ghana. Deux ans plus tard, le Sngal arrive en finale pour la
premire fois de son histoire mais sincline face aux Lions Indomptables, lors de lultime sance des tirs au but. En 2004, les Aigles de Carthage dcrochent enfin le trophe face des Lions de
lAtlas retrouvs. En 2006, lEgypte remporte son cinquime sacre
continental, domicile, face une quipe ivoirienne spectaculaire.
Les pharaons simposent de nouveau en 2008, puis en 2010, accdant au temple mythique des dieux du football face des ghanens
malheureux. En 2012, la Cte dIvoire choue de quelques centimtres lors dune ultime sance de tirs aux buts face une Zambie
tonnante. Organisateur du tournoi, le Gabon a fait rver les
amoureux du football.
31 janvier 2013 Les Afriques

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PIED DE LETTRE

Les freins de la balkanisation


dun continent

Les raisons dune assistance

u nord Mali, le conflit


sinternationalise. Aprs que la
France ait agi en fer de lance,
intervenant avant toutes les autres
nations sur le terrain, voila que les
autres, qui avaient bien exprim
leurs intentions de participer la
libration dun Etat souverain envahi par des
bandes armes, entrent en lice. La guerre mene
au Mali, auraient pu tre entame et gagne par
les Maliens eux-mmes. Ces Maliens seraient les
habitants de la Fdration du Mali, un Etat qui a
runi aux lendemains des indpendances, le
Sngal et le Mali, deux pays qui gardent
toujours, du reste, la mme devise : Un peuple,
un but, une foi. Un pays qui senorgueillirait
aujourdhui davoir une population de plus de 30
millions dhabitants et stendrait sur une
superficie de plus de prs de 1,5 million de km,
et des moyens plus adquats pour se dfendre
dune quelconque agression. Le morcellement
dun continent, avec un Sngal, amput de sa
partie centrale par lenclave de 10 000 km de la
Gambie. La colonisation a russi lentourloupe de
raliser, dans cette partie du continent, deux Etats
avec des langues nationales (franais et anglais

74 Les Afriques .

31 janvier 2013

Daouda MBaye,
Secrtaire de Rdaction.

exognes) pour un seul et unique peuple, Quel


gchis ! Et le Cap Vert, seulement 400 km au
large de Dakar, chef-lieu de la rgion du mme
nom ? Entre le Togo et le Ghana, le peuple Ew,
toujours divis, na pas encore cess de panser ses
blessures, Les exemples ne manquent pas.
Comme si cet miettement ne suffisait pas,
lErythre, un autre micro-Etat, d peine 120 000
km, qui barre lEthiopie toute la faade sur la
Mer Rouge (sur + de 2000 km), vient de
raffirmer ses contradictions internes,
intrinsques ces pouvoirs imposs. En effet, la
semaine dernire, le rgime dIssias Afeworki a
essuy une mutinerie. Jugez-en vous-mmes, sur
une population de 5 millions dhabitants, larme
compte 550 000 lments (actifs et rservistes). Il
sagit dun pays hyper-militaris ! Pourtant,
larme y est frustre ! Ce sont des soldats mutins
qui ont occup, pendant une bonne partie de la
journe, le ministre de linformation, avant de le
librer,
Avec une telle kyrielle de contradictions, il est
impossible dagrger assez de moyens pour aspirer
lmergence. Des solutions passeraient par rendre
poreuse les frontires, dfaut de les effacer, sans
sacrifier une fermet de lEtat-Nation.

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