Le Désidératif

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mes parents

Page laisse blanche intentionnellement

AVANT-PROPOS
Ce livre est une version considrablement largie et modifie de ma thse
de doctorat, crite principalement sous la direction de HEINER EICHNER et
CHLODWIG H. WERBA, et dfendue Vienne le 28 juin 2002. Mes recherches
sur le dsidratif vdique ont commenc en 1992 sous limpulsion de
JOCHEM SCHINDLER, mon premier parrain de thse, auquel je dois
normment de connaissances dans le domaine de la grammaire compare, et
qui ma rellement fait comprendre limportance de lesprit critique pour une
recherche en linguistique.
Je tiens galement exprimer toute ma gratitude mes autres professeurs
de luniversit de Vienne, HEINER EICHNER, MARTIN PETERS, et aussi
particulirement CHLODWIG H. WERBA, qui non seulement ma assist de
faon trs efficace durant la rdaction de la partie monographique, mais qui
ma galement toujours accord une grande attention lorsque je lui faisais
part de mes opinions sur les problmes de smantique. Son esprit
pragmatique et raliste a eu une influence dterminante sur ce travail, ainsi
que sur moi-mme en tant que chercheur.
Cest grce aux encouragements de ALEXANDER M. LUBOTSKY que mes
recherches ont continu aprs la dfense de thse. Je lui suis infiniment
reconnaissant pour la confiance quil ma accorde, ainsi que pour ses
nombreuses corrections, remarques, et critiques constructives, notamment
aprs la confrence Leiden en octobre 2005, laquelle il mavait invit.
Je dois aussi sincrement remercier LEONID KULIKOV qui a galement
relu le manuscrit final et qui mavait dj fait auparavant plusieurs remarques
intressantes concernant la fonction du dsidratif.
Il faut galement signaler que la mise en page de ce livre doit beaucoup
mon ami ROBERT G UILLEMETTE qui ma aid morienter dans la jungle
informatique.
Finalement je tiens remercier tous les auditeurs de ma confrence
Leiden pour leurs questions et remarques stimulantes ; les professeurs
luniversit dIslande JRUNDUR HILMARSSON et JN GUNNARSSON qui
mont fait dcouvrir cette branche passionnante de la linguistique quest la
grammaire compare ; ma femme et mes trois filles, sans lamour desquelles
rien ne mest possible.
Il va de soi que je porte seul la responsabilit dventuelles erreurs ou
inexactitudes dans ce volume.

Page laisse blanche intentionnellement

TABLE DES MATIRES

I. Introduction
II. Aperu gnral de la catgorie
II.1 Frquence des exemples
II.2 Les thmes
II.2.1 Division par priodes littraires
II.2.2 Les thmes du RV
II.2.3 Les thmes du SV
II.2.4 Les thmes de lAV
II.2.5 Les thmes des YVm
II.2.6 Les thmes de la prose brahmanique
II.2.7 Les thmes des r
II.2.8 Les thmes des Up
II.2.9 Les thmes des S
II.3 Rapport des thmes dsidratifs et de leurs bases de drivation
II.3.1 Rapport de diathse
II.3.1.1 Les thmes uniquement actif ou moyen
II.3.1.2 Les thmes galement moyen quactif
II.3.1.3 Les thmes plus souvent moyen quactif
II.3.1.4 Les thmes plus souvent actif que moyen
II.3.2 Rapport smantique
II.4 Les racines secondaires anciens thmes dsidratifs
III. La formation des thmes dsidratifs secondaires
III.1. tude prcdente
III.2. Mthode
III.3. Le degr radical
III.3.1. Le degr zro
II.3.1.1. Le degr zro des racines CR (R = i,u,r)
III.3.1.2. Le degr zro des racines CRC
III.3.1.3. Le degr zro des racines CaN
III.3.1.4. Le degr zero des racines C
III.3.2. Le degr zro -i- ; les thmes monosyllabiques
III.3.2.1. Les thmes monosyllabiques de racine (C)C
III.3.2.2. Les thmes monosyllabiques de racines RC
III.3.2.3. Les thmes monosyllabiques de racines C
III.3.3. Le degr plein
III.3.3.1. Le degr plein des racines C

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26
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29
30

III.3.3.2. Le degr plein des racines dautres structures


III.3.4. Le degr allong
III.4. Le suffixe
III.5. Le redoublement
III.5.1. La voyelle longue de redoublement
III.5.2. Le redoublement invers
III.6. Conclusions

31
31
33
33
34
34
35

IV. La fonction du dsidratif


IV.1. Problmes poss par linterprtation classique
IV.1.1. Le dsir de lagent nest pas toujours la notion
la plus pertinente du contexte
IV.1.2. claircissement sur linterprtation des
traducteurs et des commentateurs indiens
IV.2. Mthodes de lanalyse
IV.3. Analyse smantique du dsidratif vdique
par le biais des explicitations
IV.3.1. Les explicitations
IV.3.1.1. Leffort, la tentative
IV.3.1.2. Le dsir, lobsession, la dcision, lintention
IV.3.1.3. Conclusions au sujet des explicitations
du dsidratif
IV.3.2. Analyse de la valeur pragmatique du dsidratif
par le biais des implicititations
IV.3.3. Conclusions et dfinition de la fonction
pragmatique et smantique du dsidratif
IV.4. Comparaison du dsidratif avec le prospectif
IV.5. tymologies des sens lexicaliss
IV.6. La reconstruction de la fonction des morphmes
du dsidratif
IV.6.1. La valeur smantique du redoublement
IV.6.2. La valeur smantique du suffixe -saIV.7. Au sujet de lorigine du dsidratif

36
36

68
68
70
72

V. Monographie
V.1. Remarque sur les mthodes et la structure
aii...

74
74
76

Textes cits en abrg


Bibliographie de la littrature secondaire
Abrviations
Index des passages

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41
42
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48
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248
250
262
265

I. Introduction
Cet ouvrage est le compte rendu dune recherche sur la formation et la
fonction du dsidratif (= ds.) vdique. Seuls ont trait auparavant cette
catgorie de faon systmatique larticle de HERMANN GNTERT Zur Bildung
der altindischen Desiderativa, publi en 1912 dans IF 30 (1912) 80-137, et le
trait de JARL CHARPENTIER, Die Desiderativbildungen der indoiranischen
Sprachen, publi aprs GNTERT galement en 1912.
Le premier est une analyse morphologique synchronique du matriel
indien et avestique divis en trois couches, lteste/jngere/jngste Schicht.
Cette division repose en fait sur une ide prconue sur lanciennet
dcroissante des diffrents types de formation. Pour GNTERT, tant donn
laccent invariablement fix sur la syllabe de redoublement, la syllabe
radicale ne pouvait originellement afficher que le degr zro. Ainsi tous les
thmes degr zro, y compris les monosyllabiques tels que ik1 ou ps,
quils apparaissent ds le RV, ou quils soient seulement cits par les
grammairiens indiens, sont considrs comme faisant partie de lancienne
couche. Ceux avec le degr plein se retrouvent dans la couche intermdiaire
et ceux avec la voyelle -i- devant le suffixe -s- sont dans la troisime. tant
donn donc que selon GNTERT, les deux couches postrieures ne
contiennent que des innovations, seul un inventaire partiel en est donn. Pour
la couche ancienne par contre, tous les thmes sont mentionns, diviss selon
leurs bases. La citation des passages est trs sporadique, ainsi que les
informations concernant lattestation du ds. dans diffrentes catgories
grammaticales tel le moy., les diffrents modes ou les formes nominales. la
fin de cet inventaire, GNTERT inclut un expos sur les principes analogiques propres cette catgorie. Selon lui il y a deux types productifs dj en
action dans le RV: selon le premier les racines se terminant par une voyelle
forment le thme avec allongement de cette voyelle devant le suffixe -s-,
selon le second une racine termine par une consonne donnera un thme avec
une voyelle radicale courte. Aucun principe analogique nest formul pour
expliquer la venue du degr plein dans la seconde couche, et pour celle de la
voyelle -i- devant -s- GNTERT se contente de nommer le fut. et laor. comme
bases analogiques potentielles. Un chapitre supplmentaire traite de la
syllabe de redoublement et en particulier des formations redoublement

1 Les formes non-accentues et sans voyelle thmatique reprsentent les thmes ds.

comme des bases de drivation pour toutes les formes y compris les nominales.

invers telle que aii de a. La dernire partie est consacre la recherche


de restes de formations similaires dans dautres langues indo-europennes.
Dune faon gnrale on peut dire que lanalyse de GNTERT sert
essentiellement expliciter, plutt qu dmontrer, la vision de dpart selon
laquelle le ds. est primairement caractris par le degr radical zro et le
suffixe -s-. Le point fort de larticle est de mener des discussions ouvertes et
argumentes sur ltymologie de certains thmes controverss comme iyak
ou dk.
Louvrage de CHARPENTIER est constitu dun inventaire des thmes
indiens et avestiques. Ceux-ci sont diviss primairement selon la structure
phonologique de leurs racines, et secondairement selon la forme de leur
thmes. Les citations de passages restent trs sporadiques mais plus de dtails
sont fournis concernant les attestations en catgories grammaticales, sans
quon puisse parler dinventaire complet. Comme dans larticle de GNTERT,
ltymologie de quelques thmes est ouvertement discute. Le chapitre
suivant Stellung des Desiderativa innerhalb des indischen Verbalsystems, est
un expos sur lorigine du ds. indo-iranien. Selon CHARPENTIER le ds. est
un Volontativus (cf. 107) caractris par le suffixe -s-, comme le fut., originellement form partir de prs. redoubls du type grec oi, mais
analogiquement influenc par laor. redoubl.
Les ouvrages ultrieurs qui traitent du ds. se contentent dexprimer des
opinions concernant divers problmes morphologiques laide dexemples
cibls, et non plus en considration dun matriel objectivement organis.
Parmi ceux-ci il faut citer MANU LEUMANN Die Prototypen der indoiranischen Desiderativa dans Morphologische Neuerungen im altindischen
Verbalsystem, paru en 1952. Pour LEUMANN, le ds. est une innovation de
lindo-iranien. Ceci serait particulirement notable dans la double caractrisation morphologique, redoublement et suffixe -s-. LEUMANN veut
reconstruire les thmes ds. comme danciens prs. avec suffixe -sa-, forms
sur une ancienne flexion prs. redouble. Ainsi sur un prs. *dd-ti/*dd-mas
de d donner (le vrai thme prs. sappelle ddti/ddmas), un autre est
cr, dd-sa-ti/dt-sa-nti, qui aurait gnr les deux thmes attests du ds.
de d, dids et dits. De la mme faon didhi de dh, viendrait de * dhdhsa-ti, prs. en -sa- form sur *dhdh-ti. Plus tard un parallle aurait t cr
entre dits et le nouveau thme prs. dad-, crant ainsi le schma dune
drivation monosyllabique partir de la racine. Sur ce modle on cre pits
sur pad, lips sur labh et ik sur ak. De mme ps de p serait calqu sur lips
de labh, au lieu de provenir phontiquement de *i-p-s-, comme le
soutenaient GNTERT et dautres. Quant aux ds. degr plein de racines C,
tels jijs, pips etc., ils auraient t crs partir de dids.
Un autre article prominent est celui de STANLEY INSLER Sanskrit psati
and rtsati dans IF 73 (1968[69]) 57-66. Celui-ci considre ps comme un

degr zro analogiquement form sur le pf. pur, aprs quun lien eut t cr
entre des formes pf. monosyllabiques quivalentes ek-r, debh-r et les
thmes ds. hrits ik et dips. De la mme faon sk et dk auraient t
fonds sur shvs et dvs. Les racines C par contre au lieu dtre
galement influences par leur pf. monosyllabiques jaj-r, pap-r etc.
modlent leurs ds. sur ladj. verb., sous linfluence des racines CRC qui
adoptent invariablement ce modle (p.ex. tp-t 5 titps). Donc sur jt- de
j se forme jijs, et sur (d)hit-, didhi, etc. Quant rts, selon certains le
ds. de dh selon dautres celui de rdh, INSLER lexplique comme form sur
le prs. rdh-n-ti, selon le schma p-n-ti : p-sa-ti.
La ncessit de refaire une analyse dcoule avant tout de linsuffisance du
matriel recens dans les ouvrages de GNTERT et de CHARPENTIER. Il faut
tenir en effet compte, que dune part lpoque de leurs rdactions de
nombreux textes vdiques navaient pas encore t standardiss, tel le
Paippaldasahit, le Jaiminyabrhmaa ou lAvalyanarautastra, et
que dautre part de nombreux ouvrages ultrieurs ont considrablement
amlior la comprhension des textes anciens, en particulier lindex du
vocabulaire vdique Vaidika-padnukrama-koas. Pour ces mmes raisons,
un grand nombre de formes ds. mentionnes par WHITNEY dans RVD ne
sont pas correctes ou sont incertaines. Une condition ncessaire avant
dentamer la collecte dexemples est de dlimiter un tat de langue comme
base du matriel. Le fait de mlanger des formes de Sanskrit classique avec
des formes vdiques, comme le font GNTERT et CHARPENTIER, nuit la
clart de lanalyse de synthse, tant donn la distance qui spare ces deux
priodes littraires.
L'objectif de la recherche est de faire apparatre grce une analyse
essentiellement synchronique un maximum de faits manant de la langue
vdique qui serviront de base toutes discussions concernant le dsidratif
indo-europen.
Cet ouvrage comporte quatre parties principales: un aperu gnral de la
catgorie, un chapitre traitant spcialement de sa formation, un autre consacr
la fonction smantique et pragmatique, et finalement la partie
monographique avec linventaire complet des attestations de chaque thme.

II. Aperu gnral de la catgorie


II.1. Frquence des exemples
En dehors de ceux de k, , dk, bhik et ik, qui sont devenus des
racines secondaires, on compte du RV aux plus anciens S environ 1750
exemples de thmes ds. Contrairement lint. (cf. SCHAEFER 15), la priode
la plus productive est la prose brahmanique, tant pour la frquence des
exemples, que pour la production de nouveaux thmes.
La rpartition morphologique indique que le ds. est principalement une
formation du systme prs., les exemples aor. et pf. priphrastiques tant
peine plus de 50. Il y a tonnamment peu dexemples la 1p., soit peine
6%, ce qui peut tre une simple consquence du mode dexpression des
auteurs vdiques. part cela, il ny aucune restriction grammaticale
particulire, le ds. est relativement frquent limpf., il est compatible avec
les deux diathses et avec tous les modes. Les formes nominales drives
sont assez rares, lexception des adj. en -u- qui sont fortement apprcis par
les potes du RV.

II.2. Les thmes


On compte 148 thmes diffrents dont seulement 24 sont attests par plus
de 10 exemples et il ny pas moins de 50 hapax legomena. La priode la plus
prolifique est la prose brahmanique (YVpr et Br) durant laquelle on voit
apparatre 64 thmes nouveaux. Suivent ensuite lAV avec 17 thmes
nouveaux, les S avec 13, les Up avec 4, les r avec 3 et les YVm avec 2.
Les thmes se rpartissent daprs leurs types de formation respectifs. Il y
a dabord les secondaires redoubls, subdiviss selon 3 critres: le degr
vocalique de la racine, zro, plein ou allong, la forme du suffixe, -s- ou -i-,
et la quantit de la voyelle de redoublement, brve ou allonge. Ensuite
viennent les thmes secondaires monosyllabiques qui affichent invariablement
le suffixe -s-, et en dernier lieu les tertiaires. Les thmes jighs, mms,
jigs, +yiys et +tits sont dans un premier temps considrs noninterprtativement comme comportant un degr allong de la racine. U n e
analyse divergente est propose dans le chapitre gnral sur la formation du
ds. (v. p. 31).
On trouve ainsi en vdique 10 types de formations diffrents, trs
variablement productifs. Le tableau ci-dessous indique la rpartition des
thmes entre ces types de formations, en fonction des critres phonologiques
et morphologiques imposs par la racine : racines de structure phonologique

C, RC (R = , , r), CR, CRC, CaN, NaC, C, CC ou CaNC, racines


Gua/Vddhi, Saprasraa, racines sans degr vocalique ou racines
secondaires, racines Ani, Se ou Ve.

R(z)/(a) = thmes degr zro ou plein de la racine, -s-/-i- = suffixe -s- ou -i-, V =
voyelle de redoublement longue, Mon. = thmes monosyllabiques, Terti. = thmes
tertiaires, G/V = racines Gua/Vddhi, Sap. = racines Saprasraa, s.d.v. = racines
sans degr vocalique, Sec. = racines secondaires, Ani = racines Ani, Se = racines
Se, Ve = racines Ve.

Le type redoubl avec degr radical zro et suffixe -s- est de loin le plus
rpandu. Il correspond tous les types morphologiques de racine, bien quil
soit minoritaire lorsque celle-ci est Saprasraa. Il est moins utilis que le
type degr allong lorsque la racine est CaN, et que le type degr plein
lorsquelle est C, et il n'est jamais utilis avec une racine CC. On lui
prfre galement le degr plein, sisak de saj, seul exemple vdique de
ds. dune racine CaNC. Lusage du degr zro avec suffixe -i-, qui nest
attest qu partir de la prose brahmanique, se limite 6 exemples de racines

CRC, dont 3 sont Se ou Ve, et 3 thmes tertiaires. Le degr zro avec


voyelle de redoublement longue nest rencontr que dans ttr, de la racine
sans degr vocalique tur.
Le type redoubl avec degr plein correspond principalement aux racines
C ds le RV, et CC partir de lAV. Dans le premier cas il est nettement
majoritaire, dans le second il nest concurrenc que par le type monosyllabique. Il est de loin la formation la plus frquente lorsque la racine est
Saprasraa. Le degr plein avec suffixe -i-, qui apparat dabord dans
lAV, est utilis, lexception de jigami, uniquement pour des racines Se ou
Ve, se terminant par une consonne. Le degr plein avec voyelle de redoublement longue se trouve dans yyaps, attest dans les S, et dans bbhats de la
racine sans degr vocalique bdh.
Le degr allong, pour le RV attest uniquement par jighs, nest utilis
que pour 3 racines CaN Ani, et une Ve, au dtriment du type avec degr
zro. Sa variante avec voyelle de redoublement longue ne concerne que
mms de man, thme trs bien attest ds lAV, mais avec un sens
entirement lexicalis.
Le type monosyllabique est attest pour les racines du type CC
Gua/Vddhi Ani, ds le RV. Il ny a que deux exemples partir de racines
C, dits de d et dhits de dh.
Les formations tertiaires sont abondantes en prose brahmanique et dans
les S, mais 13 dentre elles sur 22 sont des hapax legomena, et 2 autres ne
sont attestes que dans un seul passage indpendant. Elles sont presque
exclusivement formes partir de thmes caus.
Pour 9 racines, ces diffrents types de formation se font concurrence.

Les thmes degr zro, didhi de dh et pip de p, sont attests dans


les livres des familles du RV, la diffrence de leur doublet respectif, le
monosyllabique dhits et le degr plein pips, qui ne sont attests que dans des
Maalas plus rcents. Il faut galement prciser que didhi ne doit ses
attestations post-rigvdiques, 20 exemples sur les 36, qu ladj. didhi- qui
est entirement lexicalis et ne connat aucune variante.
On remarquera galement pits de pad hapax dans B, en face de pipats,
lui-mme hapax dans BK, et la paire yiyaps, yyaps de yabh tous deux
attests dans S.
Sur le plan smantique, on remarque que dhits et bibdhi ne sont jamais
utiliss avec un sens lexicalis, contrairement leur doublets didhi et bbhats.
En dehors de cela, ces variations morphologiques nentranent aucune
variation de sens.

II.2.1. Division par priodes littraires


Les caractres gras indiquent, pour le RV, les thmes qui apparaissent en
dehors des livres des familles. Ailleurs ils indiquent les nouveaux thmes, par
rapport la / aux priode(s) littraire(s) prcdente(s).

II.2.2. Les thmes du RV


45 thmes. Les chiffres romains entre parenthses indiquent le/les Maalas
des attestations:
Redoubls, degr zro et suffixe -s- (31)
Racines CR Gua/Vddhi Ani: cik(1) (VIII), jig(1), yuy(2), ur Se:
nin, pipr, bubh (I) Ve: yuy(1).
Racines CRC Gua/Vddhi Ani: cikits, juguk (VIII), titts (X), didk,
duduk, ninits, bibhits (X), mumuk (I, X), yuyuts, ririk, ruruk(1) (VIII),
vivts, uuk, sisps (VIII) Ve: ruruk(2) (IX) Saprasraa Ani: titik
(1)
sans degr vocalique Ani: titps (X).
Racines CaN Gua/Vddhi Ani: vivs Se sis.
Racines NaC Saprasraa Ani: inak (I, IX, X), iyak(1).
Racines C Gua/Vddhi Se: didhi, pip.
Redoubl avec voyelle longue, degr zro et suffixe -s- (1)
Racine CRC secondaire: ttr (X).

Redoubls, degr plein et suffixe -s- (3)


Racines C Gua/Vddhi Se: dids (X), pips (VIII) Saprasraa Se:
jijys (X).
Redoubl avec voyelle longue, degr plein et suffixe -s- (1)
Racine CC sans degr vocalique Ve: bbhats (I, X).
Redoubl, degr allong et suffixe -s- (1)
Racine CaN Gua/Vddhi Ani: jighs.
Monosyllabiques et suffixe -s- (8)
Racine C Gua/Vddhi Ani: k (I, IX, X).
Racine RC Gua/Vddhi Ani: .
Racine C Gua/Vddhi Se: dits, dhits (I, X).
Racines CC Gua/Vddhi Ani: dips, bhik, ik, sk.
Le RV ne connat que 6 types de formations. On remarquera spcialement
labsence de thmes avec suffixe -i-.
k, , titik, bbhats, bhik, ik, sont entirement lexicaliss, cikits est
semi-lexicalis.
Il y a 6 hapax legomena, juguk, titps(1), ttr, yuy(2), ruruk(2), uuk
(ces deux derniers tant uniquement des adj.: ruruki- et uuki-) et 3
thmes, duduk, ririk, yuy(1), qui napparaissent plus aprs le RV. Les
thmes pipr et bibhits sont attests seulement une fois en vdique dans le
RV, mais apparaissent aussi ultrieurement.
Le type le plus productif est celui avec degr zro qui est seul moyen de
drivation pour les racines Ci/u (il ny a aucun ds. de racine C dans le RV)
et CRC. Il fournit deux thmes de racines CaN, vivs de van gagner, vaincre
et sis de san gagner, obtenir, et galement deux de racines C, pip de p
boire et didhi de dh mettre.
En dehors de bbhats, qui provient dune racine sans degr vocalique, les
thmes degr plein, absents des livres des familles, se limitent aux
formations de racines C. Deux dentre eux connaissent un doublet mieux
attest et mieux rparti, pip (3x dans I, VI et VII) en face de pips (1x dans
VIII) et dits (12x dans I, II, IV, VI, VII, VIII et IX) en face de dids (1x dans
X). Le troisime jijys nest galement attest dans le RV quune seule fois,
dans le livre X.
Comme exemple de thme avec degr allong, le RV ne connat que
jighs de han frapper, tuer, un des thmes par ailleurs les mieux attests.

II.2.3. Les thmes des SV


3 thmes:
Redoubl, degr allong et suffixe -s- (1)
Racines CaN Gua/Vddhi Ani: jighs.
Monosyllabiques et suffixe -s- (2)
Racine C Gua/Vddhi Ani: k.
Racine CC Gua/Vddhi Ani: ik.
Seul jighs a une valeur ds. Il ny a aucun nouveau thme tant donn
que la plupart des exemples se trouvent dans des rptitions du RV. Il faut
signaler une forme incertaine, didhk, ventuellement ds. de dh attacher
ou de dh oser, et un exemple incertain de ps ou de rts (sampsati JS 2.2.6
5 SV 3.3.7 samrtsati)

II.2.4. Les thmes de lAV


36 thmes dont 17 nouveaux.
Redoubls, degr zro et suffixe -s- (15) (+5)
Racines CR Gua/Vddhi Ani: cikr, jig(1), jihr Se: nin.
Racines CRC Gua/Vddhi Ani: cikits, titps(2), yuyuts, vivits, vivts
Saprasraa Ani: titik secondaire: dudhr.
Racines CaN Gua/Vddhi Ani: vivs Se sis.
Racine NaC Saprasraa Ani: iyak(1).
Racine C Gua/Vddhi Se: didhi.
Redoubls, degr plein et suffixe -s- (4) (+4)
Racine C Saprasraa Se: jij~ns.
Racines CC Gua/Vddhi Ani: jighats, +yiyaps Saprasraa Ani:
vivak.
Redoubl avec voyelle longue, degr plein et suffixe -s- (1)
Racine CC sans degr vocalique Ve: bbhats.
Redoubl, degr plein et suffixe -i- (1) (+1)
Racine CC Gua/Vddhi Se: pipati.
Redoubls, degr allong et suffixe -s- (2) (+1)

10

Racines CaN Gua/Vddhi Ani: jigs, jighs.


Redoubl avec voyelle longue, degr allong et suffixe -s- (1) (+1)
Racine CaN Gua/Vddhi Ani: mms
Monosyllabiques et suffixe -s- (12) (+5)
Racines C Gua/Vddhi Ani: k, ps
Racines RC Gua/Vddhi Ani: rts,
Racines C Gua/Vddhi Se: dits, dhits
Racines CC Gua/Vddhi Ani: dk, dips, bhik, lips, lps, ik
k, , titik, didhi, dk, bhik, mms, ik sont entirement lexicaliss,
cikits semi-lexicalis.
Parmi les nouveaux thmes, pipati de pat tomber, voler, dudhr de
dh/ur(v) endommager, blesser, vivak de vac parler, lps de labh prendre
et +yiyaps de yabh coter napparaissent pas dans la version de Paippalda,
alors que titps(2) de tp consommer et vivits de vid trouver napparaissent
pas dans celle de aunaka. Seulement 102 exemples sur 187 sont communs
aux deux versions atharvavdiques. Les autres appartiennent majoritairement
AVP, dans des passages qui ne font pas partie de la version de aunaka. Le
seul hapax legomenos est titps(2) dans AVP 13.10.5b.
Comme innovations par rapport au RV, on remarque le premier exemple
de ds. de racine C (jihr de la racine Ani h prendre, retirer), le degr
plein dans les thmes de racine CC Ani (jighats, vivak et +yiyaps), le
premier exemple de formation avec suffixe -i- (pipati de la racine Se pat),
deux thmes de plus avec le degr allong (jigs de gam alleret mms
de man penser), et quatre nouveaux monosyllabiques (dk de d rendre
hommage, lips de labh prendre, ps de p obteniret rts de dh prosprer
(ou de rdh russir [v. p. 95]).

II.2.5. Les thmes des YVm


18 thmes dont 2 nouveaux:
Redoubls, degr zro et suffixe -s- (7) (+1)
Racines CR Gua/Vddhi Ani: cik(1), ur Se: titr.
Racine CRC Gua/Vddhi Ani: cikits.
Racine NaC Saprasraa Ani: iyak(1).
Racine CaN Gua/Vddhi Ani: vivs.
Racine C Gua/Vddhi Se: didhi.

11

Redoubls, degr plein et suffixe -s- (1)


Racine CC Saprasraa Ani: vivak.
Redoubls avec voyelle longue, degr plein et suffixe -s- (1)
Racine CC sans degr vocalique Ve: bbhats.
Redoubls, degr allong et suffixe -s- (1)
Racine CaN Gua/Vddhi Ani: jighs.
Monosyllabiques et suffixe -s- (8) (+1)
Racine aC Gua/Vddhi Ani: k.
Racine RC Gua/Vddhi Ani: .
Racine C Gua/Vddhi Se: dits.
Racines CC Gua/Vddhi Ani: dips, dk, dhips, bhik, ik.
7 thmes sur les 18 attests sont lexicaliss, k, , cikits, didhi, dk,
bhik et ik.
La seule formation nouvelle est un thme degr zro de racine C, titr
de la racine Se t traverser, dans un mantra isol de MS. Lautre nouveaut,
le thme dhips, est une variante mantrique de dips, atteste dans VS(K). Les
deux sont encore attests ultrieurement.

II.2.6. Les thmes de la prose brahmanique


107 thmes dont 64 nouveaux:
Redoubls, degr zro et suffixe -s- (37) (+19)
Racines CR Gua/Vddhi Ani: cikr, cik(2), +cuk, jig(1), jihr, tistr,
tustr, didhr, bubhr, sisr, ur Se: titr, nin, bubh Ve:
cik.
Racines CRC Gua/Vddhi Ani: cikits, cicchits, dudruk, didk, mumuk,
ruruk(1), ruruts, vivits, vivk, vivts, sisk, sisps Saprasraa Ani:
titik Se: jighk Ve: suups secondaires: jijy, jugups, jujy,
dudhr.
Racine CaN Gua/Vddhi Se: sis.
Racines C Gua/Vddhi Se: jig(2), didhi.
Redoubls, degr zro et suffixe -i- (5) (+5)
Racines CRC Gua/Vddhi Ani: tiighi Ve: vividi secondaires: jijvi,
didki, jihisi.

12

Redoubls, degr plein et suffixe -s- (14) (+8)


Racines C Gua/Vddhi Se: jigs, jighrs, jihs, tihs, dids, pips
Saprasraa Se: jijys, jij~ns.
Racines CC Gua/Vddhi Ani: jighats, pipats Saprasraa Ani: iyak(2),
vivak Ve: vivats.
Racine CaNC Gua/Vddhi Ani: sisak.
Redoubl avec voyelle longue, degr plein et suffixe -s- (1)
Racine CC sans degr vocalique Ve: bbhats.
Redoubls, degr plein et suffixe -i- (11) (+10)
Racine aC Gua/Vddhi Se: aii.
Racine CR Gua/Vddhi Se: cicari.
Racine CRC Saprasraa Se: +jigrah.
Racines CaN Gua/Vddhi Ani: jigami Se: cikrami, jijani.
Racine NaC Gua/Vddhi Se: mimathi.
Racines CC Gua/Vddhi Se: pipati Ve: +iasi Sprasraa Se:
vivadi sans degr vocalique Ve: bibdhi.
Redoubls, degr allong et suffixe -s- (4) (+2)
Racine CaN Gua/Vddhi Ani: jigs, jighs, +yiys Ve +tits.
Redoubl avec voyelle longue, degr allong et suffixe -s- (1)
Racine CaN Gua/Vddhi Ani: mms.
Monosyllabiques et suffixe -s- (19) (+5)
Racines C Gua/Vddhi Ani: k, ps.
Racines RC Gua/Vddhi Ani: rts, .
Racines C Gua/Vddhi Se: dits, dhits.
Racines CC Gua/Vddhi Ani: dips, sk, dk, dhips, dhk, dhps, pits,
bhik, rips , lips, lps, ik secondaire j~nps.
Tertiaires (15) (+15)
pipayi, +cikalpayi, jijanayi, titarpayi, +tihpayi, didrpayi, piptayi,
pipdayi, pipyayi, bibhvayi, mumodayi, rirdhayi, lilpayi,
lulobhayi, vivrayi.
En prose brahmanique (YVpr et Br), k, , cikits, titik, didhi, dk,
bbhats, bhik, mms sont entirement lexicaliss. Il en est de mme pour
ik si on fait exception de deux exemples marginaux o kati est associ
aknti comme son ds. (v. p. 235). Les thmes aii, pips, sont
partiellement lexicaliss.

13

Parmi les nouveaux thmes on remarque que le type de formation le plus


productif reste celui avec degr zro. Vient ensuite la nouvelle catgorie des
formations tertiaires, puis les formations degr plein et suffixe -i-, ensuite
seulement les thmes degr plein et suffixe -s-, et en dernier lieu les thmes
monosyllabiques.
Un trs grand nombre de ces nouveaux thmes ne sont plus attests aprs
la prose brahmanique. On remarque spcialement que 4 napparaissent que
dans KS (+tits, dudruk, pipyayi, +yiys), 2 que dans MS (tiighi,
didhr), 14 que dans B ou BK (cik, jig [2], jujy, jighrs, jihs,
jihisi, dhk, pits, pipats, piptayi, bibdhi, rirdhayi, vivats, siak) 9
que dans JB (+cuks, jigs, jijanayi, titarpayi, dhps, pipdayi, mimathi,
lilpayi, vivrayi), 4 que dans AB (jijy, didki, bibhvayi, lulobhayi),
2 uniquement dans KB (+jigrah, +tihpayi). Cest ainsi que lon compte
17 hapax legomena (cik, +cuks, jig [2], +jigrah, jighrs, +tits,
tiighi, didki, pipyayi, pipats, piptayi, bibhvayi, mimathi, +yiys,
lilpayi, lulobhayi, vivats), et 4 thmes, jihs, didhr, pipdayi et pits qui
ne sont encore attests quaprs la priode vdique.
Parmi les thmes degr zro on notera jig(2) driv de g aller,
comme pip de p, et didhi de dh. On trouve galement le premier exemple
de racine CRC Se, jighk de gra(b)h attraper (sans -i- devant le suffixe,
loppos des doublets jigrah et jigh) et le second dune racine Ve, suups
de svap dormir.
Une nouvelle formation fait son apparition, celle des degrs zro avec
suffixe -i-, avec trois thmes de racines secondaires jijvi, jihisi et
didki, un dune racine Ve, vividi de vid connatre, savoir, et un dune
racine Ani tiighi de stigh .
Les formations degr plein prennent un essor particulier. Celles avec le
suffixe -s- saccordent aux racines C et CaC. Celles avec le suffixe -i-,
lexception de jigami de gam aller, sont uniquement drives de racine Se
ou Ve. Parmi ces formations bibdhi est manifestement une cration
secondaire de la racine bdh (re)pousser, tant donn le sens entirement
lexicalis de bbhats. Le thme +iasi de as couper, est un amendement de
isi, la longueur de la voyelle radicale tant due un allongement
mtrique.
Il existe deux autres thmes de plus de racines CaN avec degr allong, un
hapax legomenos dans KS, +yiys de yam tenir, tirer, et tits de tan
tendre/tirer, attest dans un passage commun KS et KpS.
Parmi les formations monosyllabiques, on remarque pits dans B 11.1.1.3
de pad en face du redoubl pipats dans BK 3.1.11.5. Quant dhps, attest
seulement dans JB 1.98, il sagit avec dhips dune autre variante consonne
initiale aspire de dips. dhk dans B 3.2.2.30 5 BK 4.2.2.30, nest pas une

14

variante de dk, mais bien une forme probablement artificielle du ds. de dah
brler.
Les thmes ds. tertiaires sont une nouvelle catgorie. Parmi les quinze il
y a sept hapax legomena. Ils sont invariablement drivs de thmes caus.,
dont ils gardent la morphologie, degr plein ou allong et suffixe -ay-, et le
sens factitif.

II.2.7. Les thmes des AR


28 thmes dont 3 nouveaux.
Redoubls, degr zro et suffixe -s- (8) (+1)
Racine CR Gua/Vddhi Ani: ur.
Racine CRC Gua/Vddhi Ani: cikits, titts, bubhuk, ruruts Saprasraa
Ani: titik Se: jighk secondaire jugups.
Redoubls, degr zro et suffixe -i- (3) (+1)
Racine CRC Gua/Vddhi Ve: ruruci, vividi secondaire jijvi.
Redoubl avec voyelle longue, degr zro et suffixe -s- (1)
Racine CC sans degr vocalique Ve: bbhats.
Redoubls, degr plein et suffixe -s- (3)
Racines C Gua/Vddhi Se: pips Saprasraa Se: jij~ns, didhys.
Redoubl, degr plein et suffixe -i- (1)
Racine CaN Gua/Vddhi Ani: jigami.
Redoubls, degr allong et suffixe -s- (2)
Racines CaN Gua/Vddhi Ani: jigs, jighs.
Redoubls avec voyelle longue, degr allong et suffixe -s- (1)
Racine CaN Gua/Vddhi Ani: mms.
Monosyllabiques et suffixe -s- (8)
Racines C Gua/Vddhi Ani: k, ps.
Racines C Gua/Vddhi Se: dits, dhits.
Racines CC Gua/Vddhi Ani: dk, dhits, bhik, ik.
Tertiaires (1) (+1)
cikrtayi.

15

Dans les r, comme dans les Up, une grande partie des thmes, soit 10
sur 22, sont entirement lexicaliss : k, , cikits, titik, dk, bubhuk, bhik,
pips, bbhats, ik.
Le type degr zro produit encore un thme de racine CRC, bubhuk de
bhuj consommer. Les deux autres nouveauts sont des hapax legomena : un
thme avec degr zro et suffixe -i-, ruruci de la racine Ve ruc briller, et
un thme tertiaire, cikrtayi de krtaya- mentionner, le seul exemple
vdique de ds. driv dun thme dnominatif.

II.2.8. Les thmes des Up


33 thmes dont 4 nouveaux.
Redoubls, degr zro et suffixe -s- (13)
Racines CR Gua/Vddhi Ani: jig(1), jihr, bubhr, ur Se: titr,
nin, bubh.
Racines CRC Gua/Vddhi Ani: cikits, didk, mumuk Saprasraa Ani:
titik Se: jighk secondaire: jugups.
Redoubls, degr zro et suffixe -i- (2)
Racines CRC Gua/Vddhi Ve: vividi Secondaire jijvi.
Redoubls, degr plein et suffixe -s- (7) (+3)
Racine CRC Saprasraa Ani: vivyats.
Racines C Gua/Vddhi Se: tihs, pips Saprasraa Se: jij~ns,
didhys, yiys.
Racine CaC Gua/Vddhi Ani: jighats.
Redoubls, degr plein et suffixe -i- (3)
Racine C Gua/Vddhi Se: aii.
Racines CaN Gua/Vddhi Ani: jigami Se cikrami.
Redoubl avec voyelle longue, degr allong et suffixe -s- (1)
Racine CaN Gua/Vddhi Ani: mms.
Monosyllabiques et suffixe -s- (6) (+1)
Racines C Gua/Vddhi Ani k, ps.
Racines CC Gua/Vddhi Ani dk, bhik, ik, k.
Tertiaires (1)
pipayi.

16

Dans les Up, presque un tiers des thmes, soit 10 sur 33, sont entirement
lexicaliss : aii, k, cikits, titik, dk, pips, bhik, mms, ik et k. Le
type de formation avec degr plein produit encore trois thmes de racines
Saprasraa yiys, didhys et vivyats de y aller, dhy penseret vyadh
percer. Le seul hapax legomenos est un n.a. k de k, mais aucun des
trois nouveaux thmes nest attest en dehors des Up.

II.2.9. Les thmes des S


58 thmes dont 13 nouveaux.
Redoubls, degr zro et suffixe -s- (21) (+2)
Racines CR Gua/Vddhi Ani: cik(2), cikr, jig(1), jihr, tistr, tustr,
mumr, ur Se: titr, nin, pup, bubh.
Racines CRC Gua/Vddhi Ani: cikits, didk, bubhuk, mumuk, yuyuts,
ruruts Saprasraa Ve suups Secondaire jugups, dudhr.
Redoubls, degr zro et suffixe -i- (2) (+1)
Racines CRC Saprasraa Se: jigh Secondaire jijvi.
Redoubl avec voyelle longue, degr zro, suffixe -s- (1)
Racine CC sans degr vocalique Ve: bbhats.
Redoubls, degr plein et suffixe -s- (8) (+3)
Racines CC Gua/Vddhi Ani +yiyaps Saprasraa Ani: iyak, yiyak.
Racines C Gua/Vddhi Se: titrs, dids, pips Saprasraa Se
cikhys, jij~ns.
Redoubls, degr plein et suffixe -i- (3)
Racine C Gua/Vddhi Se: aii.
Racine CaN Gua/Vddhi Ani: jigami.
Racine CC Gua/Vddhi Ve: +iasi.
Redoubls avec voyelle longue, degr plein, suffixe -s- (1) (+1)
Racine CC Gua/Vddhi Ani: yyaps.
Redoubls, degr allong et suffixe -s- (2)
Racine CaN Gua/Vddhi Ani: jigs, jighs.
Redoubl avec voyelle longue, degr allong et suffixe -s- (1)

17

Racine CaN Gua/Vddhi Ani: mms.


Monosyllabiques et suffixe -s- (12)
Racines C Gua/Vddhi Ani: k, ps.
Racines RC Gua/Vddhi Ani: rts, .
Racines CC Gua/Vddhi Ani: dk, bhik, lips, ik, sk
Racines C Gua/Vddhi Se: dits, dhits.
Tertiaires (8) (+6)
cikalpayi, tihpayi, didhrayi, +puprayi, bibhakayi, vivcayi,
vivarayi, sisdhayi
Dans les S, 10 des 58 thmes, k, , cikits, pips, bbhats, bubhuk,
dk, bhik, mms, ik sont entirement lexicaliss. Pas moins de 8 des 13
nouveauts sont des hapax legomena: jigh, titrs, +puprayi, pup,
yiyak, vivcayi, vivarayi, sisdhayi, et 3, cikhys, didhrayi et
bibhakayi, sont encore attests aprs la priode vdique.

II.3. Rapport des thmes dsidratifs et de leur bases de drivation


Les thmes ds. ont en vdique deux origines : secondaires, drivs dune
racine, ou tertiaires, drivs dun autre thme secondaire.

II.3.1. Rapport de diathse.


Il y a 142 thmes ds. attests par des formes verbales. Ils sont classs cidessous en fonction de leur usage de la diathse. Pour 118 dentre eux,
compte tenu quil y a moins de 10 exemples, cet usage peut tre ou ne pas tre
reprsentatif.

II.3.1.1 Les thmes uniquement actif ou moyen


act.:
aii, pipayi, inak, ps, rts, +cikalpayi, cikrtayi, cikrami, cik,
cikhys, cicari, +cuks, jigami, jigs, jigs, jig(2) de g aller, jigh,
+
jigrah, jighats, jighk, jighrs, jijanayi, jijvi, jijys, jihs, jihisi,
juguk, jujy, j~nps, titarpayi, tits, titik, titts, titps(1) de tp voler,
titps(2) de tp consommer, tihpayi, tiighi, ttr, dids, didrpayi,
didhr, dips, duduk, dudruk, dudhr, dhips, dhps, ninits, pipati, pipats,

18

piptayi, pipdayi, pipyayi, pip, pipr, +puprayi, bibhakayi,


bibhvayi, bibhits, bubhr, bubh, mumr, mumodayi, +yiys, +yiyaps,
yiys, yyaps, yuy(1) de yu/y tirer vers soi, yuy(2) de yu loigner,
rirdhayi, ririk, ruruk(1) de ruh monter, lulobhayi, vivak, vivats, vivadi,
vivarayi, vivcayi, vivrayi, vividi, vivyats, +iasi, sis, sisak,
sisdhayi, sisr, sisps, suups

moy.:
iyak(2) de yaj sacrifier, cik(2) de ci entasser, jijani, jij~ns, titrs, tistr,
didki, didk, didhrayi, didhys, dhk, pits, pup, bibdhi, bbhats,
bubhuk, mimathi, mumuk, yiyak, rips, ruruci, ruruts, lips, lilpayi, lps,
vivk, ur
89 thmes sont uniquement attests lact. et 29 uniquement au moy.
Parmi eux titik, jijs, didk et ur sont Medium tantum sans valeur
particulire alors que leurs racines respectives, tyaj, j, d et ru, alternent
les deux diathses, et que les moy. de d, ru, et selon GOT (PIV 168 et s.)
galement celui de tyaj, sont pass.
Exemple plus isol, il faut aussi noter didhys de dhy, attest uniquement
au moy. avec ni+, dans des passages parallles entre BUM, BUK et ,
avec une valeur affective plausible, alors que dhy est essentiellement act.
On notera galement, bien quils soient peu attests, deux thmes qui
linverse de leurs racines ne montrent aucune variation dans la diathse : inak
de na/a, seulement act., et mumuk de muc librer, dont le sens se librer
avec abl. est quivalent celui du prs. fientif mcya-/ mucy-, en opposition
au sens facientif transitif librer du prs. infixe nasale muc-. Ce mme
sens passif se retrouve dans le gdf. mumukitavya- et ladj. mumuk-.

II.3.1.2. Les thmes galement moyen quactif


cicchits, didhi, vivits de vid trouver
Sur ces trois thmes, cicchits de chid couper et vivits ne sont attests que
deux fois. Pour ce premier, lexemple moy. est avec ava+ alors que ava+chid
nest quact. ou pass. Par contre pour vivits, le moy. acqurir est conforme
celui de vid. De mme lusage du moy. de didhi, de dh mettre, avec le
sens prendre, obtenir est identique celui de dh.

19

II.3.1.3. Les thmes plus souvent moyen quactif


cik(1) de ci percevoir, jugups, tustr, mms, sisk, sk
Lusage de la diathse de sisk (moy. faire sortir de soi + ds. contre
act. lcher + ds.) est conforme celui de sj, laspect minoritaire de lact.
ne pouvant tre d quau hasard des attestations. Pour sk la seule forme act.
est un part. skant- RV 6.14.3d, paralllement des exemples similaires de
part. act. de sah (v. PiV 325), lui aussi majoritairement moy. Pour tustr, tout
comme pour son doublet tistr, il y a conformit avec la racine st
renverser, dans lusage dominant du moy. Le seul exemple act. dans BK
3.1.2.12, est peut-tre analogique par rapport une autre forme act. dans le
mme passage.
Lusage moy. dominant de cik(1), et de jugups, soppose lact. de leurs
racines ci percevoir et gup protger. Pour mms de man penser, les
deux seuls exemples act., contre 78 moy., se limitent au pf. pr. 3pl.
mmsm cakrur dans JB 3.350 et ChU.5.11.1, et le thme peut tre
considr comme un Medium tantum.

II.3.1.4. Les thmes plus souvent actif que moyen


iyak(1) de a/na atteindre, obtenir, cikits, cikr, jig(1) de ji vaincre,
jighs, jihr, titr, tihs, dits, dhits, nin, pips, yuyuts, vivs, vivts
iyak(1) a une valeur affective comme a/na; les composs apa+jighs,
upa+jihr, vi+tihs, +dits, +dhits sont moy. comme leur correspondants
radicaux apa+han, upa+h, vi+sht, +d, +dh, et abhi+dhits (abhidhtsate
RV 10.85.30d) a un sens rflexif direct se couvrir comme souvent avec dh
(cf. WRV 661a,1).
Certaines formes moy., nont par contre pas ou trs peu de correspondances dans le paradigme de la racine, tel que (ud/vi+)nin de n mener,
dans KauU 3.8 et S 17.17.3, ou pipsete de p boire dans VaikhS
15.31: 209,20. Dautres se distinguent par leur moy. sans valeur particulire
alors que leurs racines ont un moy. contrastif. Cest le cas de titr attest dans
GB 2.6.14: 269,2 et BhS 6.10.8 (contre lact. 4x), sans valeur affective
justifiable alors que le moy. de t (v. PiV 160 et s.) est soit affectif soit
rflexif.
Dans le cas de vivts, cest lact. majoritaire, qui na pratiquement aucune
correspondance dans le paradigme de vt.
Pour le moy. de cikits, jig et vivs il faut envisager un usage affectif
particulier du thme ds., sans rapport direct avec lusage de la diathse des

20

racines correspondantes, cit, ji et van. Lunique forme moy. cikitsate dans MS


3.7.5: 81,14-15, est une variante affective du sens act. lexicalis se
concentrer, rflchir. Le moy. du simplex jig, dans RV 1.163.7b, AVP
6.14.4a et BauS.18.50: 410,9 se distingue non seulement par la diathse mais
gale-ment par le sens gagner + ds. loppos de lact. qui signifie vaincre
+ ds.. Pour vivs, le moy. principalement reprsent par la forme 1sg.
vivse (8x dans RV), a la plupart du temps une valeur affective justifiable.

II.3.2. Rapport smantique


Dans limmense majorit des exemples, le sens de base du thme ds. est
un de ceux attests par la racine correspondante. Ce lien smantique est
prouv par les trs nombreuses associations contextuelles entre la forme ds.
et une autre de la mme racine :
aii (B 3.1.2.1, VdhS 14.3.10 et 14.3.19), inak (RV 9.73.9c),
iyak(2) (BauS 23.17: 176,12), ps (KS 8.7: 91,5; AB 4.26.2; TB 1.4.10.3,
2.7.14.1-2 et 3.8.16.1; B 10.1.2.1; BK 2.4.1.8 et 7.3.3.8), rts (KS 13.3:
182,9 et TS 3.4.6.1), cikr (MS 2.4.3: 40,6; B 5.2.3.4 et 5.2.5.4/8/12),
cikrami (B 8.5.3.1; JB 3.184), cicchits (JB 2.238), +cuk (JB 2.156),
jigami (TS 2.3.4.2; JB 1.67 et 2.113; GB 1.3.21: 71,13; LS 2.6.17), jigs
(JB 1.103), jig(1) (TS 6.2.3.1; JB 1.235 et 3.271; B 5.4.3.8), jig(2) (B
1.4.1.21 = BK 2.3.4.17), jighs (MS 1.6.9: 100,5 et 4.5.8: 75,1; TS 6.1.8.3;
KB 24.4.3), jij~ns (JB 2.329; BUM 1.5.15), jihr (B 3.8.1.2), titarpayi
(JB 3.313), titr (MSm 1.5.1: 67,8), titts (KS 13.3: 181,20-2 l), tihs (B
11.1.6.5; BK.5.8.3.5), tistr (JB 2.73), tiighi (MS 1.6.3: 89,9), tustr
(MS 1.8.3: 118,11-13; KB 4.5.9; B 2.2.2.14), dits (RV 4.32.20; AV 3.20.8),
dids (RV 10.151.2b; AB 8.21.10m), didrpayi (B 9.1.1.24), didhrayi
(VdhS 14.4.25), dips (11 associations, p.ex. RV 7.104.20b), dudhr (B
1.4.1.40), dhits (B 11.5.8.6 ; A 3.1.4), pipati (B 1.2.4.18 et 10.2.1.1;
BK 2.2.2.10), piptayi (BK 4.6.4.5), pips (KS 13.5: 185,14 et 14.5:
204,16), bubh (AB 4.18.8), mumuk (RV 10.111.9c), ririk (RV 1.129.10g
et 8.18.13a), ruruts (AB.1.12.3; JB 2.374 et 3.2; TB 2.1.2.1), lips (B
3.2.1.36, 4.5.10.7 et 6.2.1.6; BK 4.2.1.26), vivak (B 4.6.7.2), vivarayi
(VdhS 14.4.13), vivits (TB 3.12.2.9), vividi (BUM 4.4.25), vivk (JB
1.65 5 B 12.4.4.3), sisr (TS 2.2.4.6 = MS 2.1.10: 12,4), sisk (JB 1.73; KS
13.7: 189,16), sk (TS 2.2.3.4).
Comme discordances smantiques on relvera les sens factitifs de
pary/sam+vivts faire tourner + ds., jigami (AB 3.24.13 et TS 1.5.2.3), et
jigs (TS 6.5.8.2) faire aller + ds., pour lesquelles on se serait attendu

21

des thmes tertiaires *vivartayi et *jigamayi. Le compos vi+rts est


galement factitif faire chouer + ds. ce qui incite plutt rapporcher rts
de dh que de rdh (v. p. 95).
jig au moy., au n.a. jig- et son adj. jig-, signifie gagner + ds.,
diffrent de vaincre de la racine ji. vivs a le sens gagner + ds. trs
rarement utilis dans un contexte combatif, linverse de van- dominer.
Il y a galement une tendance certaine la lexicalisation, entranant
presque toujours la venue dun nouveau lexme. Elle peut tre partielle: aii
avoir faim en face de manger + ds., iyak dsirer avidement en face
obtenir, atteindre + ds., cikits veiller, lorgner, soigner, rflchir,
douter en face de divers sens ds. des composs de cit remarquer, pips
avoir soif en face de boire + ds., ur obir en face de entendre +
ds.. Certains exemples de lexicalisations partielles sont confins dans des
formes nominales, comme le n.a. jighats- la faim ct de consommer,
manger + ds., les adj. jugupsu- pointilleux ct de surveiller + ds., et
didhi- prtendant ct de prendre + ds.. Ce dernier exemple est le seul
o la lexicalisation sest effectue partir dun sens moy. Dautres cas
similaires de lexicalisations partielles sont proposs par les traducteurs, tels
que upajijsya- unintelligible daprs EGGELING pour B 3.2.1.24, didkuneugierig daprs GELDNER pour RV 7.86.3a, sans quil y ait vraiment de
preuve contextuelle vidente. Les seuls thmes qui sont parfois attests sans
valeur ds. et avec le mme sens de base que celui de la racine, sont lips de
labh (p.ex. dans AVP 5.34.2) et sa variante lps (p.ex. AB 2.3.12).
Les lexicalisations totales sont titik endurer, supporter de tyaj
repousser, bbhats tre dgot de bdh carter, et mms rflchir,
mditer, contester/critiquer, avoir des doutes de man penser. Ces 4
thmes figurent parmi les mieux attests.

II.4. Les racines secondaires anciens thmes dsidratifs


Cinq anciens thmes ds., tous monosyllabiques, k, , dk, bhik et ik
sont considrs par les grammairiens indiens comme des racines. Durant la
priode vdique ceci se constate dj pour k et dk par le fait que leurs paradigmes comportent des formations secondaires telles que le caus. (kya-,
dkya-) et le ds. (didki). Pour les autres la distinction est plutt due au
sentiment linguistique qui ne peroit aucun lien smantique entre ces racines
et leur anciennes bases de drivations *ak, i, *da/d, bhaj et ak. Une
exception cependant concerne ik pour lequel deux exemples en prose
yajurvdique attestent une valeur ds. et font supposer la perception dun lien
morphologique avec ak: TS 2.6.2.6 et MS 4.2.9: 30,12 (v. p. 235)

22

La masse dexemples constitue par ces 5 racines est largement aussi


grande que celle des thmes ds., spcialement si on compte ceux des formes
nominales.
Quatre de ces racines sont attestes ds le RV, k, , bhik et ik, seul
dk napparat qu partir de lAV, comme n.a. et comme adj. verb,. et en
prose brahmanique en tant que formes verbales. La rpartition entre
catgories drivationnelles napporte videmment aucune information
concernant le ds. puisque ces racines nattestent plus de valeur ds.
En ce qui concerne le rapport historique de diathse avec les racines
correspondantes on remarquera que trois de ces anciens ds. sont des Medium
tantum: k, bhik et dk. Pour k il y a bien 4 exemples act. tout fait
secondaires (v. p. 88). On ne peut savoir si cet usage du moy. a une quivalence dans la racine *ak voir, faute dexemple de formes aux modes
personnelles de cette dernire. Par contre il est clair que bhik demander, a
simplement conserv la diathse de bhaj avec le sens recevoir une part, dont
son sens fut anciennement driv (*dsirer recevoir une part). Quant dk,
il se distancie totalement de d uniquement act. (cf. AIS 231). Lusage partiel
du moy. de , le ds. de i aller, avec le sens particulier reculer doit tre un
dveloppement spcifique du ds. Pour ik le sens moy. pratiquer a d tre
dvelopp partir dun usage affectif sefforcer pour soi-mme.

III. La formation des thmes dsidratifs secondaires

III.1. tude prcdente


Une description de la formation des thmes ds. en vieil indien est offerte
par GNTERT (114 et s.). Celui-ci considre qutant donn laccent
invariablement fix sur la syllabe de redoublement, la syllabe radicale doit
selon la rgle comporter le degr zro. Lusage de cette rgle est daprs lui
particulirement exemplifi dans les thmes monosyllabiques k < *i-ik <
*i-k-s- de *ak voir, ps < *i-ip-s- < * i-p-s- de p obtenir, atteindre, ditsa
< *di-d-sa- de d donner, dhitsa < * dhi-dh-s-a- de dh mettre, et dans les
ds. de racines C, tel pipa de p boire. Le RV connat cependant lusage
du degr plein pour les racines C. Quant aux racines consonnes finales,
elles utilisent soit le degr zro comme ni-nit-sa- de nid reprocher, soit le
degr plein comme vi-vak-a- de vac parler(analogiquement aux racines C)
lorsque le degr zro aurait entran une dformation trop grande de la syllabe
radicale.
GNTERT met en contraste la voyelle longue des racines Ci/u, p.ex. ci-ka de ci empiler, avec la courte des thmes de racines C]C, p.ex. di-dk-ade d voir. Il explique ce contraste historiquement: les racines (ou bases)
qui se terminent par une voyelle ont une longue devant -s-, celles qui sont
fermes par une consonne ont une courte (seule exception di-dhi-a-). La
mme explication est adopte pour les racines C, dont lallongement *ti-t-a- serait justifi par une forme de base *ter.
Lusage du suffixe -i- est considr par GNTERT comme secondaire,
ayant pour but de sauvegarder laspect radical devant le suffixe et tant le plus
souvent suscit par une analogie avec le fut. ou laor.

III.2. Mthode
Le but de linvestigation est dobtenir un schma de base pour la
formation des thmes ds. en vdique. Comme il a t indiqu dans le chapitre
II.2, les trois grands critres de variations formelles des thmes sont:
a) le degr radical,
b) le suffixe,
c) le redoublement.

24

Dans les chapitres qui suivent, chacun de ces critres sera analys
individuellement. Parmi les diffrents modles de ralisation de ces 3
composantes il faut distinguer les productifs des isols, et dans le premier cas
lucider les contraintes morpho-phonologiques qui les ont produits.

III.3. Le degr radical


Les thmes ds. prsentent trois degrs radicaux diffrents, degr zro
comme dans titps de tp, plein p.ex. jighats de ghas, ou allong pour
certaines racines CaN, tel que gam qui donne jigs.

III.3.1. Le degr zro


inak et iyak(1) de a/na atteindre, obtenir, cikits de cit remarquer,
reconnatre, cikr de k faire, cik(1) de ci remarquer, cik(2) de ci
empiler, cik de k dtruire, cicchits de chid arracher, +cuks de k
ternuer, jig(1) de ji vaincre, jig(2) de g aller, jigh et jighk, de
g(b)h attraper, jijvi jujy et jijy de jv vivre, jihisi de his abmer,
blesser, jihr de h prendre, juguk de guh cacher, jugups de gup
protger, titik de tyaj abandonner, titts de td percer, titps(1) de tp
voler, titps(2) de tp se rassasier, titr de t traverser, tiighi de stigh
slever, tistr et tustr de st renverser, ttr de tur avancer vite,
didki de dk se consacrer, didk de d voir, didhi de dh mettre,
didhr de dh tenir, duduk de duh traire, dudruk de druh tromper,
dudhr de dh/ur(v) endommager, ninits de nid reprocher, nin de n
mener, pip de p boire, pipr de pr rjouir, pup de p (se) purifier,
bibhits de bhid fendre, bubhuk de bhuj consommer, bubhr de bh
porter, bubh de bh tre, devenir, mumuk de muc enlever, librer,
mumr de m mourir, yuyuts de yudh combattre, yuy(1) de yu/y tirer
vers soi, yuy(2) de yu loigner, ririk de ri (se)blesser, ruruk(1) de ruh
monter, ruruk(2) de ruj casser, ruruci de ruc briller, ruruts de rudh
freiner, vivs de van gagner, vivits de vid trouver, vividi de vid
connatre, vivts de vt se tourner, rouler, vivk de vj (re)tourner,
uuk de uc luire, ur de ru entendre, sis de san gagner, sisr de
s courir, se dpcher, sisk de sj lcher, sisps de sp ramper, suups
de svap dormir

25

III.3.1.1. Le degr zro des racines CR (R = i,u,r)


A la seule exception de car, toutes les racines CR affichent le degr zro.
La raison pour cette exception est la raret des exemples degr zro de cette
racine (v. VIA I/286) et linfluence gnrale du fut., au moment de la cration
du thme, en prose brahmanique.
Les racines Se C/ affichent la voyelle longue devant le suffixe, et les
C, une voyelle anaptyctique -- devant -r-, -- si la consonne qui prcde est
labiale.
Les racines Ani se comportent exactement de la mme manire. Leur
thmes ds., cikr, cik(1)(2), jig(1), jihr, ti/ust/r, didhr, bubhr,
mumr, yuy(2), ur et sisr, contrastent avec leurs adj. verb. kt-, cit-,
jit-, ht-, stt-, dht-, bht-, mt-, yut-, rut- et st-. Uniquement
pour jig(1) on aurait pu imaginer une contamination de jy, comparable par
exemple celle du pf. part. jigvs- (RV+), et pour cik(1) de ci remarquer,
un allongement analogique par rapport au prs. acrostatique cya-. Mais pour
les autres thmes il ny a aucun analogisme possible. Il est donc invitable de
considrer quil sagit dans tous ces thmes de formes spcifiquement lies
la catgorie du ds. Cet allongement nest pas comparable celui observ au
pass. devant le suffixe -ya- (p.ex. ry-), puisque celui-ci ninfluence pas le
-- (cf. pass. hriy- de h). tant donn la maintenance du -i- bref dans didhi
de dh, la condition ne peut pas tre la position devant le suffixe ds. -s-.
En contradiction avec la rgle concernant la qualit de la voyelle anaptyctique devant -r-, on remarquera pour la racine primairement Ani st, le thme
tustr (MS, KB, B[K], VB, pS), variante mieux atteste que tistr (JB,
pS) (v. ce sujet CALAND 87)

III.3.1.2. Le degr zro des racines CRC


Toutes les racines CRC forment un thme avec degr zro. Dans titps,
cicchits, jigh, jijvi, jugups, didki, didk, duduk, dudruk, bibhits,
bubhuk, yuyuts, ririk, ruruk(2), ruruts, ruruci, vivits, vividi, vivts, vivk,
sisk et suups, la forme du degr zro correspond celle des adj. verb.
tpt-, chitt-, ght-, jivt-, gupt-, dkit-, d-, dugdh-, drugdh-,
bhinn-, bhukt-, yuddh-, ri-, rugn-, ruddh-, rucit-, vitt-, vidit-,
vtt-, vkt-, s- et supt-. Pour les racines Saprasraa on voit la mme
correspondance entre iy/nak de a/na et ladj. verb. a-, par contre titik de
tyaj se diffrencie de tyakt-, mais cette dernire forme nest atteste qu
partir des Br, alors que le thme ds. apparat ds le RV.

26

Pour jijy, jujy, la forme du degr zro, est manifestement accorde


celle des adj. verb. dautres racines en -iv telles dyt- de dv ou syt- de sv
(v. AiG I/91).
Dans la syllabe radicale de ttr la voyelle est longue parce que le
suffixe a une consonne linitiale, en accord avec la rpartition habituelle des
deux allomorphes de la racine secondaire tur.
Dans jighk de g(b)h, on observe le rejet de laspiration sur la consonne
radicale initiale, comme cest le cas dans de nombreuses formes devant
suffixe -s- (cf. AiG I/127 et s.). Ce phnomne fait exception dans deux
thmes uniquement attests dans le RV: juguk de guh, qui est un hapax
legomenos (RV 8.31.7b) et duduk de duh, attest seulement trois fois. Ces
formes ds. contrastent avec dautres des mmes racines devant suffixe -s-,
telles les thmes aor. aghuka-, dhuk- et dhuka-.

III.3.1.3. Le degr zro des racines CaN


Il ny a que deux thmes ds. degr zro de racines CaN, lun est dune
racine Se, sis < *ssH-sa- de san (cf. ladj. verb. st- < *sH-t-), et
lautre dune Ani vivs de van, dont la forme peut sexpliquer par lanalogie
avec san bas sur une similitude smantique, les deux racines signifiant
gagner (cf. VIA I/232).
Ce type de formation est largement minoritaire par rapport celui avec
degr allong, et celui avec degr plein et suffixe -i-.

III.3.1.4. Le degr zro des racines C


Seulement 3 racines C affichent le degr zro au ds. contre 12 avec
degr plein. La forme du degr zro correspond celle de ladj. verb. pour
didhi de dh 5 (d)hit- et pip de p 5 pt-. Pour jig de g aller, qui est
seulement attest dans un passage commun B et BK, on a un parallle
dans les formes -s- aor. moy. adhyaghs, adhyagata, mentionnes par
NARTEN (AiV 108).

III.3.2. Le degr zro -i-; les thmes monosyllabiques


k de *ak voir, ps de *ap/p obtenir, atteindre, rts de dh prosprer (ou
de rdh [v. p. 95]), de i aller, j~nps de jp faire savoir, dits de d
donner, dips de dabh tromper, faire du mal, dk de *da/d rendre
hommage, dhits de dh mettre, dhips et dhps de dabh tromper, faire du

27

mal, dhk de dah brler, pits de pad marcher, tomber, bhik de bhaj
partager, rips de rabh attraper, lips et lps de labh attraper, ik et k de
ak pouvoir, sk de sah venir bout, dominer

III.3.2.1. Les thmes monosyllabiques de racine (C)C


Mme si elle est, avec 16 thmes, numriquement suprieure au type
degr plein, la formation monosyllabique est marginale pour les racines CC,
comme dailleurs pour les autres types. Les thmes post-rigvdiques sont
principalement ps, dk et lips, tous attests dans lAV. Les autres sont soit
des variantes de thmes existants telles lps (AV et Br), dhips (YVm) dhps
(Br) et rips (Br), ou bien ils sont trs isols, jps (VB 530,1-5; VdhS
11.1.18), dhk (B 3.2.2.30 = BK 4.2.2.30), pits (B 11.1.1.3).
Quelle que soit leur anciennet, ces thmes sont en vdique tous ressentis
comme forms directement sur la racine avec substitution du a radical par un
pseudo-degr zro i. Les thmes ik et dips, tant donn leurs quivalents
avestiques sixa- et dia-, doivent forcment tre des hritages indoiraniens, *c'ka- et *dbz[a- gnralement interprts comme des formes
dissimiles de thmes redoubls *c'c'ka- et *ddbz[a-. Quant k,
puisquil provient dune racine initiale laryngale, I-Ir. *Hak (I-E *#ek cf.
EWA I/203), il sexplique logiquement comme un thme redoubl *HHka-.
Il ny a aucune raison de douter que ps ait une origine similaire (*HHpsa-).
Lanciennet des autres thmes nest pas directement prouvable. Il faut
constater quil nexiste dans le RV et lAV aucun autre modle de drivation
pour les racines du type CaC, le seul exemple de degr plein tant bbhatsqui a un sens lexicalis et est manifestement influenc par son int. Donc soit
on considre que les racines de cette structure ne formaient pas en vdique de
ds. avant la priode productive du degr plein, ce qui signifierait que tous les
monosyllabiques attests jusque l seraient des thmes plus anciens, soit il
faut considrer un modle analogique, trs peu productif.
La premire ventualit ne pose pas de problme phonologique pour bhik
< I-Ir. *bgha- (? < *bbgha-). Concernant dk et sk se pose le problme
de la quantit du . Pour le premier, celle-ci ne peut en tout cas pas provenir
dun allongement compensatoire aprs une dissimilation I-Ir. de *ddc'a-,
car le mme phnomne aurait donn **dps et **bhk2. Il ny a donc que
linfluence analogique du prs. d(a)- qui offre une explication plausible.
Pour sk, on peut imaginer 2 explications. Selon la premire, une forme I-Ir.
2

On pourrait nanmoins justifier la voyelle longue de dk comme le rsultat du


dveloppement particulier de *d" en *" que LUBOTSKY (1994: 204) propose pour
expliquer, entre autre, lancien part. pf. dvs- (<*de"-uos < *ded"-uos-).

28

dissimile *sj'a- ou mme vdique *sik, sallonge analogiquement par


rapport au part. pf. act. shvs-. Selon la seconde, une forme I-Ir. non
dissimile *sj'zha- survit jusquen vdique et se transforme en *sj'ha-,
avant la dsonorisation de h en .
Pour la seconde ventualit, INSLER (1968) propose un schma productif
analogique proportionnel, adopt en vdique, bas sur des formes nonredoubles du pf. Ainsi, un rapprochement pf. ek-r : ds. k-ati et debh-r:
dp-sati aurait incit crer sur les formes pf. act. 3pl. pr, et part. dvs-, shvs-, les ds. ps, dk et sk. La principale objection est quil ny
a aucun lien smantique clair entre le pf. et le ds., et ces thmes pf. ne sont
pas des morphmes autonomes mais des allomorphes (de *akr, dadbhr
etc.) limits aux du., pl., moy. et part. De plus le degr zro pour , comme
ladmet INSLER est historiquement secondaire et analogique par rapport i
pour a.
Dautre part, il ne fait pas de doute que ps a cr un modle productif
pour certaines racines se terminant par une labiale. Avec lips, lps et rips de
r/labh3, il y a galement une similitude smantique, les lexmes attraper et
obtenir tant communs avec ps. Dans jps de jp cette influence est plus
forte que celle de la formation redouble avec degr plein, malgr laor.
redoubl jijipa- (cf. TS 2.1.11.3).
Les thmes pits de pad et dhk de dah ne peuvent en aucun cas dmontrer
un modle productif pour la prose brahmanique. Lexistence du premier ne
tient qu une seule attestation en vdique. Le second a de grandes chances
dtre une forme artificielle, ct du thme redoubl didhak attest en
sanskrit pique.

III.3.2.2. Les thmes monosyllabiques de racines RC


Les deux seuls exemples de ds. de racines RC sont monosyllabiques:
de i aller et rts, si on soutient l'tymologie avec dh prosprer plutt
qu'avec rdh (v. p. 95).
Historiquement ces thmes comportaient le degr zro de leur racine et
une syllabe de redoublement, < *HHia- et rts < *HHdz[a-. Le monosyllabisme napparat que secondairement aprs la chute des laryngales, *-i
> , *- > *r > *r. Les formes sont inanalysables en vdique, ce qui

3 La forme originelle du ds. de l/rabh tait peut-tre *rrps syncop en *rips (cf.

GNTERT [97] qui signale des cas similaires en vdique comme tric-, tccontenant trois vers, de *trirc-) mais le substantif uttararka- (BauS 20.7: 18,7),
indique quun groupe -rVrTs- peut aussi se maintenir.

29

explique labsence totale de modle avant la productivit du type redoublement invers en Sanskrit classique (v. RVD 234).

III.3.2.3. Les thmes monosyllabiques de racines C


Il y a seulement deux monosyllabiques de racines C, dhits de dh et dits
de d, en face de 12 thmes redoubls avec degr plein. Ces formes ne
peuvent que sanalyser comme des thmes redoubls di-t-s et dhi-t-s, avec
comme degrs zro radicaux les morphmes asyllabiques d et dh. Cette forme
asyllabique peut sexpliquer synchroniquement pour d, si on considre
quelle tait la seule existante dans le RV. Elle est atteste non seulement dans
toutes les formes avec degr zro du prs. ()dd-4, sans exception, mais
galement dans la forme compose tta de ladj. verb. (cf. AiG II/2/561), en
face duquel aucune forme simplex nest atteste en dehors de datt- secondairement form sur le thme prs. Il ny a par contre aucun exemple dune
forme di, ni simplex ni compos, attest dans le RV5. Pour dh, par contre,
ct de dh on trouve de nombreux exemples du degr zro dhi tels limp.
moy. 2sg. dadhiva, linj. moy. 2pl. dadhidhvam, les formes aor. moy.
adhiths adhita, adhmahi, dhiv, le pass. dhya- et ladj. verb. (d)hit-, qui
ont d contribuer former le ds. didhi, nettement mieux attest que son
doublet dhits. Labsence totale du -i- dans le degr zro de d, et sa prsence
partielle dans celui de dh peuvent sexpliquer comme deux moyens
dintroduire une diffrence phonologique supplmentaire entre les deux
racines. Un contraste dits : didhi aurait donc t synchroniquement tout fait
rgulier. Le thme dhits a d tre ultrieurement cr analogiquement par
rapport dits. En conclusion rien nempche de croire que ces deux thmes
sont des formations tardives, sans relation historique avec le problme de la
chute des H en position entre phonmes asyllabiques.

III.3.3. Le degr plein


aii de a manger, consommer, iyak(2) de yaj sacrifier, cikrami de kram
marcher, cikhys de khy regarder, cicari de car se bouger, jigami de
gam aller, venir, jigs de g chanter, jighrs de ghr sentir, +jigrah de
4 cf. pour d: datts, datte, datse, dadmahe, dadvahe, adatta, adattm, daddh,

dattm, dattm, datsva, dattm, datta, dattana, dadyt.


5 Les seuls exemples dans les Sahita, sont laor. sigmatique moy. 1sg. dii (AV [v.

AiV 136], en remplacement de laor. radical di [KSm 16.14: 237,7 = 20.4: 21,17 =
MSm 2.7.14: 85,8]) et le pass. ()dy- (SV 1x; AV+ [cf. KULIKOV 85]).

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gra(b)h attraper, jijani de jan natre, jihs de quitter, jighats de ghas


manger, consommer, jij~ns de j connatre, jijys de jy dvaliser,
violenter, titrs de tr protger, tihs de sth se tenir, sarrter, dids de
d donner, didhys de dhy penser, pipati de pat voler, tomber, pipats
de pad marcher,tomber, pips de p boire, bibdhi de bdh repousser,
bbhats de bdh repousser, mimathi de math arracher, voler, yiyak de yaj
sacrifier, +yiyaps et yyaps de yabh coter, yiys de y aller, vivak de vac
parler, vivats de vas passer la nuit, vivadi de vad parler, vivyats de vyadh
percer, +iasi de as dpecer, sisak de saj accrocher, pendre

III.3.3.1. Le degr plein des racines C


Avec 12 thmes contre 5 degr zro (3 polysyllabiques didhi, pip,
jig et 2 monosyllabiques dits et dhits), le degr plein reprsente le mode de
formation rgulier des thmes ds. de racines C.
Dans le RV, il sagit pourtant encore dune formation marginale, les trois
thmes, jijys, dids et pips ntant attests quune seule fois et seulement en
dehors des livres des familles, et deux dentre eux possdant un doublet
degr zro radical, dits et pip, mieux attest et mieux rparti. Le thme dids
sexplique comme une forme claircie de dits, le ds. rgulier de d donner,
comme on remarque que tvdta- (RV+), et havydti- (RV+) contiennent
comme second membre des formes claircies de ladj. verb. tta et du n.a. tti
(v. AiG II/1/98).
Parmi les 12 thmes cits, 5 sont de racines pour lesquelles le degr zro
est normalement C- et non C-, cikhys, jighrs, jijs, titrs, didhys (cf. les
adj. verb. khyt-, ghrt-, jt-, trt, dhyt-). Par contre le degr plein de
jijys, jigs, tihs, et pips contraste avec le degr zro de leurs adj. verb.
jt-, gt- sthit- et pt-. Lutilisation du degr plein en lieu du degr zro a
d tre suscite dune part par ces formations de racines C qui nattestent pas
de degr zro C, et dautre part par sis, un des thmes ds. les mieux
attests dans le RV, quon aurait interprt comme le ds. de la variante
radicale s de san (v. VIA I/323 avec litt.). Avec le degr plein se cre
galement un lien formel avec une autre catgorie grammaticale qui prend
aussi particulirement son essor en prose, le fut., qui entrane toute une srie
de formations analogiques telles que p.ex. jsy- : jijs hsy- : x (x =
jihs).
i

31

III.3.3.2. Le degr plein des racines dautres structures (CR, CRC, CaN, NaC,
CaC et CaNC)
Dans le RV il ny a que bbhats de bdh. La voyelle radicale courte na
aucun parallle except dans lint. bbadh-, o elle saccorde avec dautres
formes int. de racines CC telles cka- de k, ppaj- de pj etc. (v.
SCHAEFER 26). Lautre point commun entre les deux thmes est la voyelle de
redoublement longue. Comme le constate SCHAEFER (156), le thme int. a
dans 2 exemples rigvdiques, 4.19.8 et 4.22.7, un sens patientif tre
ltroit/serr, en contraste avec le sens invariablement factitif du prs.
bdha-. De mme le ds. bbhats est caractris par un sens lexicalis
intransitif fientif tre dgot. Il est donc probable que la forme du ds.,
anciennement *bibhts a t accorde celle de lint. en bbhats, tant donn
cette similitude smantique.
Pour la priode post-rigvdique, le lien formel avec le fut. des racines C,
se propage parmi les racines dautres structures et en particulier dans les
racines CaC pour lequel il est le seul moyen productif. Donc sur le fut.
patiy- (AV+) est form pipati (AV+), sur yaky- (Br+), (y)iyak (Br+),
sur vatsy- (Br+), vivats (Br), sur vaky- (RV), vivak (AV+), sur vadiy(AV+), vivadi (Br+), sur asiya (Br+), +iasi. De mme pour la racine
CaNC, sur sakya- on cre sisak. Par contre vivyats (Up) est diffrent du
fut. post-vdique vetsya- (v. VIA I/399). Avec la venue de pipati de pat, un
nouveau thme pipats a t cr pour pad, selon le schma oppositionnel SeAni (v. PiV 204 et s.). Le thme bibdhi, qui a une valeur ds. alors que
bbhats est compltement lexicalis, na aucun fut. comme modle, mais
sexplique par le fait que bdh est une racine sans degr vocalique. Pour
expliquer jighats (AV+), on peut concevoir une influence du fut. atsy- de ad
manger.
ct des ds. degr plein de racine CaC, on trouve, toujours sous
linfluence du fut., des thmes de racines dautres structures phonologiques,
aii, cikrami, cicari, jigrah, jigami, jijani correspondant respectivement aiy-, kramiy-, cariy-, grahy-, janiy-, tous forms dans la
priode de la prose brahmanique.

III.3.4. Le degr allong


Ce modle qui est rserv aux racines du type CaN est relativement
productif, jighs de han frapper, +tits de tan tendre, tirer, mms de
man penser, jigs de gam alleret +yiys de yam tenir, tirer, en face
du degr zro (2x, vivs et sis), ou du degr plein (3x, jigami, jijani et
cikrami). Le RV ne connat que jighs. jigs (AV) est synonyme de

32

jigami. mms est trs bien attest mais compltement lexicalis, alors que
+
tits et +yiys sont respectivement un hapax et un thme attest dans deux
passages parallles de la prose yajurvdique.
Un degr allong na aucune raison dtre pour le ds., catgorie o le
degr zro est la norme. Un usage analogique par rapport laor. sigmatique,
na pas de sens puisque le degr long y est reprsentatif de lact. par rapport
au moy; or parmi ces thmes ds., mms est un Medium tantum. Les
quelques variantes isoles inj. moy avec degr allong (p.ex. msta AV
11.2.8) signales par NARTEN (AiV 189), nont certainement pas pu
contaminer le ds. Le seul aor. qui est rgulirement attest lact. est celui
de yam, ys-, et on trouve galement quelques formes act. ts- ou
tsi-, de tan. Mais ces deux thmes sigmatiques sont secondaires par
rapport aux aor. radicaux, yamur, tan. De plus, en face de jighs, le thme
le mieux attest, il ny a aucun aor. sigmatique.
Expliquer ces formes partir de thmes degr plein, *jighans etc.,
allongs secondairement, est galement compliqu. La formation ds. avec
degr plein a son origine principalement dans les ds. de racines qui
naffichent pas de degr vocalique zro, or toutes les racines correspondantes
de ces thmes laffichent rgulirement: adj. verb. hat-, yat-, tat-, abs.
gatv, n.a. mat-. Cette formation degr plein a t propulse par une
analogie formelle avec le fut., mais si ces thmes en question avaient ts
crs selon ce modle, on stonnerait que le suffixe soit invariablement -s- et
jamais -i-, comme cest souvent le cas avec les racines CaN, p.ex. gamiy-.
De toute manire, les exemples dallongement devant -N- sont, selon
WACKERNAGEL (AiG I/43), des provincialismes isols.
En consquence, il faut bien considrer -- comme un degr zro --,
identique celui de sis de la racine Se san, suivi de --. Le traitement
identique des racines Can et Cani au ds. est donc parallle celui des racines
du type CR et CRi.
MCCONE (156) considrant que *-- et *--, lorsquils sont secondaires,
cest--dire non-issus de *-H- et *-H-, deviennent rgulirement -n- et
-m-, explique le thme jigs comme issu de *jigs. Cette reconstruction
repose sur son assomption gnrale que le comportement Se des racines
CR/N au ds. est secondaire et rsulte dun allongement sans rapport avec les
laryngales.
La restitution de la consonne nasale dans les formes degr zro de
racines CaN est un phnomne courant en vdique. On peut p.ex. supposer
une influence provenant des formes aor. subj. telles que masate, yasate (v.
AiV 102).

33

III.4. Le suffixe
Le suffixe -s- qui devient rgulirement -- selon la loi de ruki (AiG
I/230 et s.), saccorde principalement avec les thmes de racines Ani et les
thmes degr zro radical de racines Se ou Ve de type CR ou CaN, et avec
tous les thmes de racine C.
Le suffixe -i-, absent du RV, est attest dans 18 thmes: aii, cikrami,
cicari, jigami, jigh, +jigrah, jijani, jihisi, jijvi, tiighi, didki,
pipati, bibdhi, mimathi, ruruci, vivadi, vividi, +iasi. Dans tous les
thmes avec le degr plein, donc forms sous linfluence du fut., le suffixe -is'accorde avec celui-ci. Cest pour cela que lon a p.ex. jigami, de la racine
Ani gam, sous linfluence du fut. gamiy-. Pour jigh de g(b)h attraper,
la forme du suffixe sexplique par le caractre Se de la racine (v. AiV 110).
Pour ruruci de ruc luire, briller et vividi de vid connatre, le suffixe a une
fonction dissimilatrice puisquil diffrencie ces thmes de ruruk de ruj
casser et de vivits de vid trouver. Les thmes jijvi et didki des racines
secondaires jv, dk, saccordent aux adj. verb. jvit- et dkit-. Pour
tiighi de stigh le suffixe doit servir prserver laspiration de locclusive
finale de la syllabe radicale.
Le suffixe -s- dans jighk de la racine Se de g(b)h et dans bbhats de la
racine Ve bdh (cf. aor. bdhi-, ladj. verb. bdhit-, et lautre ds.
bibdhi), sont des preuves indirectes du caractre secondaire du suffixe -i-6.

III.5. Le redoublement
A lexception des thmes monosyllabiques, tous les thmes ds. sont
redoubls. La syllabe de redoublement se forme en reproduisant la premire
consonne de la syllabe radicale, la seconde si la racine commence par -sC- (cf.
tihs de sth), suivie de -i/-; ou de -u/- seulement si cette voyelle se trouve
dans la syllabe radicale (p.ex. jig : juguk). Une occlusive gutturale est sans
exception, comme au pf., reproduite comme une palatale (v. AiG I/146), et
une aspire comme une non-aspire, selon la loi de GRASSMANN (cf. AiG
I/123 et s.). Le thme iyak de a/na provient rgulirement de *HHc'(cf. EWA I/27).

6 Pour suups de svap, autre racine Ve, il faut tenir compte de ladj. verb. supt-,

pour vivats du fut. vatsy-, et pour ruruk de ladj. verb. rugn-.

34

III.5.1 La voyelle longue de redoublement


La voyelle longue apparat dans 2 thmes de racines anciennement
laryngale initiale, ps < *HHpsa-, k < *HHka-. Il ne fait pas de doute que
le premier dentre eux a influenc la longueur du i dans rts, par le biais d'une
similitude smantique (obtenir qc. 5 avoir du succs vis vis de qc.). Mais
cette variante longue apparat galement dans 4 autres thmes apparemment
sans caractristiques communes: ttr de tur aller vite, bbhats de bdh
repousser, mms de man penser, yyaps de yabh coter. Parmi ces 4,
seul le dernier soppose une variante avec voyelle courte. Deux autres,
bbhats et mms sont bien attests mais entirement lexicaliss, ttr est
un hapax du Maala X du RV et yyaps nest attest que 3x dans S et
S.
En indo-iranien, il devait y avoir plus dexemples tant donn lallongement de la voyelle de redoublement qui a d se produire devant une
laryngale prcdant un phonme non-syllabique, semblable ce que lon
observe au pf. (vvdh- < *H()aHd[-) ou lint. (cf. SCHAEFER 53: le type
de redoublement I, K- < *KH-K). Labsence quasi-totale de voyelle de
redoublement longue, mme dans des thmes o elle serait historiquement
justifie tel que **yyutsa de yudh < *Hadh, doit provenir dune limination systmatique de ces variantes.
Il nest pas impossible que ttr soit le produit dun allongement
mtrique (v. p. 155), et bbhats a manifestement t calqu sur lint. bbadh.
Pour yyaps on peut imaginer quun ds. I-Ir. *H()iHibz[a-7 aurait pu tre
considr comme phontiquement trop semblable *HHpsa- de *Hap, vu la
connotation sexuelle de ce premier, et transform en *HHabz[a- (> *HHabz[a-), sous linfluence du prs. *Hbha-. Le plus difficile est sans
conteste de trouver une explication pour la voyelle longue de mms, mais
on peut p.ex. concevoir un allongement paralllement *HHka- < *HHka- de k regarder/imaginer, vu la similitude smantique des deux
thmes, frquemment utilis pour introduire une phrase avec ti. On pourrait
galement poser une influence tardive du nouveau thme prs. ddhe-/ddhi(RV+8) issu du pf. de dh considrer.

III.5.2. Le redoublement invers


Il napparat en vdique que dans 2 thmes, aii de a consommer et
pipayi du caus. pya-. Un nombre important dautres thmes, qui soit
7 cf. VIA I/221 le degr zro dans le substantif bha-.
8

v. KMMEL 257.

35

apparaissent aprs la priode vdique, soit ne sont mentionns que par les
grammairiens, sont recenss par CHARPENTIER (18). Selon ce dernier, ces
thmes sont constitus dune syllabe redouble avec le degr plein de la
racine et dune radicale avec le degr zro. Dans pipayi, cette description ne
peut pas convenir, parce quaucun thme ds. tertiaire ne modifie le degr
radical, celui-ci tant toujours identique celui du thme secondaire. En
consquence, dans ce thme la premire syllabe p reprsente le radical tel
quil est dans le caus. pya-. La syllabe intermdiaire ip reprsente elle le
redoublement de p, contenant la consonne finale -p- et la voyelle -i- pour le
-- du radical, comme dans bibdhi. De mme, asii contient la syllabe
radicale degr plein a, en concordance avec les formations ds. de racines
CaC en prose brahmanique, qui sont bases sur une analogie avec le fut. (cf.
aiy-) et son redoublement i. Cette analyse convient certainement un
thme post-vdique tel que ubjijia- de ubj o la syllabe intermdiaire ne
contient quune seule des deux consonnes finales du radical comme cest la
rgle pour la syllabe de redoublement. Dans certains thmes post-vdiques, on
a introduit dans la syllabe radicale des rgles spcifiques pour la syllabe de
redoublement telle la dsaspiration dune occlusive comme dans edidhi de
edh prosprer, parce que lusage de ces rgles se justifiait taxinomiquement.
Dautres exemples de cette mthode de redoublement se trouvent dans le
paradigme dautres racines ou thmes, initiale vocalique comme les aor.
pipa- de *ap (v. VIA I/158) et rpipa- du caus. arpaya- (v. JAMISON 80).
Pour le ds. elle remplace la formation monosyllabique atteste dans ps, rts,
k et .

III.6. Conclusions
Redoublement, degr zro et suffixe -s- sont les normes du RV. Pour des
raisons (morpho-)phonologiques, ces caractristiques limitent considrablement la formation partir de racines des types C a C et C, qui sont les
premires adopter le degr plein. Analogiquement, celui-ci sinfiltre, ds
lAV, dans les formations de racines dautres structures. Cette avance
contribue au rapprochement avec le fut., qui en prose brahmanique incite
galement lusage partiel du suffixe -i-, paralllement celui-ci ou dans le
but de prserver laspect radical. Le traitement identique des racines CR/N et
CRi/N i est une caractristique constante du ds. La formation monosyllabique
nest jamais productive sauf ventuellement pour quelques thmes de racines
CaC dans le RV et dautres influencs par ps. Lallongement de la voyelle de
redoublement nest quune variante tout fait marginale et inconditionne.

IV. La fonction du dsidratif


Lanalyse se fixe comme objectif dapporter une rponse aux questions
suivantes:
a) Quels sont les limites dusage de la catgorie?
b) Quel est le sens invariable commun tous les exemples?
c) Quel est lorigine des sens lexicaliss?
d) Quels rles smantiques les composants morphologiques jouentils/ont-ils jou dans ce sens de base?

IV.1. Problmes poss par linterprtation classique


Linterprtation classique de la fonction du ds. est que cette catgorie
exprime le dsir de lagent daccomplir laction exprime par la racine (cf. B.
DELBRCK AiS 227 et s. der Wunsch des Trgers der Handlung den Wurzelbegriff auszufhren)9. Il est ncessaire de clarifier cette dfinition qui nest
pas suffisamment large que pour couvrir le sens de tous les exemples.

IV.1.1. Le dsir de lagent nest pas toujours la notion la plus pertinente du


contexte
Selon la dfinition classique le ds. exprimerait invariablement une action
introvertie dirige sur une conceptualisation de laction de base, or il est
absolument clair dans certains exemples que laction est extravertie et
influence rellement un accomplissement. Il sagit en premier lieu de ceux
dont le contexte est une demande, un encouragement ou une prescription,
exprims par limp.-, le subj.- ou lopt. ds. On se demande dans ces cas-l
quel pourrait tre lusage du ds. tant donn que le dsir, un sentiment en
principe non-influenable de lextrieur, peut difficilement constituer lacte
perlocutif auquel ces formes font appel. En voici deux exemples caractristiques o on remarque par ailleurs des traductions diffrentes de celle
prconise par linterprtation traditionnelle:
RV 10.31.2a-b pri cin mrto drviam mamanyd tsya path
nmas vivset /

9 La mme dfinition se retrouve encore dans LIV (23) pour la catgorie indo-

europenne du mme nom.

37

Herum auch sollte der Sterbliche um den Reichtum denken, auf dem
Pfad der Wahren Ordnung sollte er durch Verehrung [die Gtter] zu
gewinnen suchen (KMMEL [365])
B 3.6.4.12 tho pratyca dkiyai tv vina di
pribibdhietai vi dk pit tsmd ena dkiyai dia
pribibdhieta
But let him take care to keep it from (falling towards) the southern
quarter, for that is the quarter of the Fathers: therefore he must take
care to keep it from the southern quarter (EGGELING)

IV.1.2. claircissement sur linterprtation des traducteurs et des


commentateurs indiens
Dans leur ouvrage Relevance: Communication and Cognition (1995) les
linguistes SPERBER et WILSON mettent en vidence limportance de deux
oprations particulires de dcodage, ncessaires pour linterprtation
smantique et pragmatique du discours: les explicitations et les implicitations10. Les premires en particulier vont nous servir interprter la valeur
smantique des verbes tels que dsirer, sefforcer, essayer par rapport
la fonction grammaticale du ds.
Les explicitations sont des propositions que linterlocuteur assume comme
communiques plus ou moins explicitement par les phrases qui composent le
discours auquel il prend part. Elles lui semblent pertinentes par rapport aux
intentions du locuteur, et servent entre autre dsambiguser certaines parties
du discours, dont le contenu smantique pur ne suffirait pas au dcodage.
Dans leur contenu se combinent des donnes encodes linguistiquement et
dautres qui sont infres du contexte. Moins ce dernier est important pour le
dcodage, plus la proposition sera dite explicite.
Les explicitations sont indispensables aux traducteurs dont la tche est de
reproduire le contenu pragmatique du texte au del de sa reprsentation
smantique.
Pour un traducteur on peut poser les critres suivants pour le choix de ces
propositions:
a) Elles doivent infrer des concepts logiques par rapport au contexte
qui sest dvelopp jusquau moment de linterprtation de la forme
en question.
b) Ces mmes concepts doivent tre compatibles avec le sens suppos
de la forme ambigu.
10 v. SPERBER-WILSON (176-202).

38

Donc lorsque GELDNER ou WHITNEY traduisent une forme ds. avec un


verbe signifiant dsirer ou essayer ils le font pour expliciter ce qui leur
semble contextuellement pertinent et smantiquement compatible avec le sens
de la forme ds., quils ne peuvent sinon rendre directement faute dquivalence grammaticale dans la langue darrive. Deux exemples vont illustrer
comment ce choix sopre avec le ds.:
1) VdhS 14.3.19 sa u cet kram aiiet11
Le thme gnral du passage est la dtermination de ce qui est consommable et inconsommable par le consacr (kaik 1 athaim aannaana).
Le kaik 18 stipule que la consommation du lait nest normalement pas
autorise (na kram anyd dkitas). Aprs la phrase contenant la forme
ds. commence une prescription quil faut appliquer pour que la consommation ait lieu dans les bonnes rgles.
Ce contexte autorise logiquement plusieurs explicitations, p.ex.:
a) le consacr exprimerait lenvie de consommer du lait
b) le consacr ferait la demande de consommer du lait
c) le consacr dsirerait quand mme consommer du lait
Lexpression de lenvie et celle de la demande sont plausibles mais elles
ne sont pas explicites parce quelles vont au del de ce quon suppose tre le
sens propre du ds. La bonne explicitation est donc c. car elle sallie parfaitement au contenu smantique suppos de aiiet (le dsir de consommer) et
nexclut pas lide de lenvie et de la demande qui restent donc plausibles.
2) B 3.6.4.12 tho pratyca dkiyai tv vina di
pribibdhieta12
Le thme est la manire de faire tomber larbre qui servira faire le
poteau sacrificiel. Les kaik prcdents communiquent dabord les cas
dimportance relative, mais 12 met en garde contre une faute grave. La
prescription qui inclut la forme ds. est donc importante.
Ici galement plusieurs explicitations sont plausibles:
a) Le prtre doit tre vigilant pour repousser larbre de la zone sud.
b) Le prtre doit sefforcer de repousser larbre de la zone sud.
Si on considre toujours que le sens de base exprim par le ds. est le
dsir de lagent, on optera plutt pour a., car la vigilance est une action
mentale comme le dsir. La proposition contenant pribibdhieta serait donc
relativement explicite, le contexte aidant seulement faire le lien entre
dsirer et tre vigilant. Nanmoins tre vigilant ne suggre pas particulirement sefforcer, or lexplicitation b. est tout aussi plausible que a. dans le
contexte prsent. Cest donc bien sefforcer qui est la solution la plus
satisfaisante, car cest une action qui est compatible avec dsirer (leffort est
11
12

v. p. 76 analyse et traduction.
v. p. 191 analyse et traduction.

39

aliment par le dsir) et dont on peut dduire toutes sortes dactions aussi bien
physiques que mentales.
Ici donc le rle du contexte serait plus important, encore une fois considrant le sens de base du ds. comme tant le dsir de lagent de raliser
laction.
Lanalyse des commentateurs indiens reflte galement cette opration de
dcodage. La raison pour laquelle leur interprtation est invariablement
dsirer + inf., quel que soit le contexte de lattestation, est que la proposition
selon laquelle lagent dsire laction est toujours vraie, que le contexte
communique un effort, une tentative, ou un autre type de comportement
agentif stimul de lintrieur. En dautres termes i est adopt par les
commentateurs indiens parce que cette racine exprime un concept commun
toutes les propositions communiques par le ds. et elle est par consquent la
plus apte reprsenter la constance de la fonction de la catgorie.
On comprend ds lors que les actions dsirer, essayer, sefforcer ou
autres ne traduisent pas la vritable fonction grammaticale du ds. mais
reprsentent diffrentes valeurs contextuelles. Leur inventaire complet est
cependant indispensable pour lanalyse fonctionnelle.

IV.2. Mthodes de lanalyse


Pour dterminer la fonction dune catgorie verbale il est indispensable
dans un premier temps de dlimiter ce que DAHL (1985: 9) appelle de faon
gnrale the extension of a term, cest--dire dans le cas prsent lextension
maximale du champ smantique des sens accords aux formes ds. Pour
raliser cette tape la thorie de la pertinence mentionne dans le chapitre
prcdent a t adopte systmatiquement. En effet, lventail le plus complet
des explicitations causes par les formes ds. doit reprsenter plausiblement le
champ smantique propre de la catgorie, puisque ces propositions sont par
dfinition toutes compatibles avec le sens de chacune de ses formes. Le
champ couvert par ces sens ne va cependant pas inclure de centre puisque ces
propositions servent seulement dsambiguser les formes ds. Aucune nest
vraiment le sens de base. Il va nanmoins laisser apparatre un focus, cest-dire une tendance reflter une ou plusieurs valeurs centrales. Ainsi les
contenus de toutes les explicitations du ds. vont prsenter une ou un certain
nombre de caractristiques communes, quon utilisera alors pour dcrire le
sens de base.

40

Lautre opration de dcodage appele par SPERBER et WILSON les


implicitations13 servira, elle, analyser la fonction pragmatique du ds.
Les implicitations sont dautres propositions, suggres, soit par le
contexte, soit par la prsence dun mot particulier dans le discours. Elles
claircissent linterlocuteur sur lintention et lattitude du locuteur en
procurant des ides supplmentaires qui ne sont pas directement encodes.
AB 3.30.2 bhavo vai deveu tapas somaptham abhyajayas
tebhya prtasavane +vcikalpayian
Les ]bhus, en vrit, par voie daustrit obtinrent le droit la
consommation du Soma parmi les dieux. Ils (= les dieux) dsirrent
leur arranger (une place) dans la crmonie du matin
Limplicitation provoque par le ds. avcikalpayian est que lachvement de laction arranger est une chose concevable pour la suite du rcit.
De ce fait le lecteur sattend interprter des lments supplmentaires pour
confirmer ou infirmer cette hypothse.
Il y a deux types dimplicitations: les conventionnelles qui sont lies
linterprtation particulire dun mot ou dune catgorie grammaticale, et les
contextuelles qui sont gnres par le contexte.

IV.3. Analyse smantique du dsidratif vdique par le biais des explicitations


Les grammairiens indiens utilisent toujours la racine i dsirer suivie
dun inf. pour expliciter le sens de chaque forme ds. Comme argument plus
haut, il est probable que cette analyse invariable serve une double cause. Elle
reprsente un sens qui est toujours compatible avec le contexte des exemples,
mme sil nest pas toujours le plus pertinent, et elle est de plus un symbole
pour lunit fonctionnelle de la catgorie.
Dans le cadre de lanalyse prsente il tait ncessaire dinfrer dans les
explicitations de chaque exemple les concepts les plus directement marqus
par le contexte afin de faire ressortir du matriel linventaire le plus complet
et le plus nuanc possible des propositions compatibles au sens de base du
ds.

13 Le terme implicature vient originellement de GRICE (1976). La faon dont SPERBER

et WILSON lutilise est en fait trs proche de celle de DAHL dans son introduction de
Tense and Aspect Systems (1985: 11) I use the term implicature to mean something
that can be inferred from a use of certain linguistic category or type of expression,
although it cannot be regarded as belonging to its meaning.

41

IV.3.1. Les explicitations


Les explicitations offertes par le matriel se divisent et subdivisent de la
manire suivante:
A. Le sujet cherche raliser une action.
Il sefforce sur laction.
Il tente laction.
B. Le sujet est stimul pour raliser laction
Il est dsireux, proccup, obsd, engou de faire
laction.
Il est dcid, il a lintention de faire laction.
Dans le premier groupe dexemples on se reprsente lagent comme aux
prises avec laction, alors que dans le second il est peru avant tout comme
dans un tat mental particulier qui le stimule vers laccomplissement de cette
action. Voici deux exemples, caractristiques pour les deux groupes:
RV 9.3.4 e vvni vry ro ynn iva stvabhis / pvamna
sisati //
Celui-ci (= le Soma), en se purifiant, sefforce de gagner tout ce qui
est dsirable, comme un hros allant, accompagn de ses soldats
Si le Soma est comme un hros allant ou marchant lorsquil excute
laction de vvni vry... sisati, cela signifie quil est dj en train
daccomplir une phase de son objectif. La comparaison avec ro yn impose
donc comme valeur contextuelle pour sis une action physique comme p.ex.
courir pour gagner. Lide dun mouvement est de surcrot suggre par
laction fientive dynamique du part. moy. nom. sg. pvamnas.
RV 10.111.9 sj sndhr hin jagrasn d d et pr vivijre
javna / mmukam ut y mumucr dhd et n ramante
ntikts //
Frei liesst/lsst du die Strme, die von der Schlange verschlungen
waren. Da sind diese (Flsse) wirklich losgestrzt in Eile, die
freikommen wollten und die freigekommen sind; nun ruhen diese
wirklich nicht (mehr), die erregten. (KMMEL [491])
Dans cette strophe qui dpeint la libration des eaux par Indra, le part.
ds. nom. pl. mmukams ne reprsente pas une tentative ou un effort des
eaux. Il caractrise leur dsir intense de se librer de lemprise de Vtra, en
contraste avec ltat serein de laction accomplie exprim par le pf. mumucr.

42

IV.3.1.1. Leffort, la tentative


Dans ces deux types dexplicitations lagent est vu comme aux prises avec
une action qui reprsente pour lui une difficult particulire. La diffrence
entre les deux est cependant que leffort est un engagement positif qui met en
valeur des qualits de caractre du sujet, alors que la tentative est interprte
lorsque laction semble dune issue incertaine. On peut illustrer cette
diffrence avec les deux passages suivants:
RV 10.75.4c-d rjeva ydhv nayasi tvm t scau yd sm gra
pravtm nakasi //
Toi (= Sindhu), tu mnes (les fleuves), comme un roi belliqueux
(mne) deux ailes darme, lorsque tu tefforces datteindre le
sommet de ces (fleuves) ports vers lavant
JB 3.313 vg vai yaja sasjn sanyat spipsat t dev
arvg yajhutytitarpayian t ntarpayan
Vc, en vrit, ayant produit le sacrifice eut faim et soif. Les dieux
ds lors tentrent de la rassasier laide du Yajhuti. Ils ne la
rassasirent pas
Parmi les exemples o on interprte laction comme un effort on
remarque plusieurs types de contextes caractristiques:
a) Un humain, qui est souvent le pote lui-mme, se distingue en sefforant
pour accomplir un acte pieux:
RV 4.4.7 sd agne astu subhga sudnur ys tv ntyena hav y
ukthis / pprati sv yui duro vvd asmai sudn ssad is //
Quil soit heureux, riche en offrandes, Agni, celui qui, dans sa
demeure, durant sa vie, sefforce par des chants, par des offrandes
continues, de te satisfaire. Que tous les jours lui soient bons, doit tre
le voeu
RV 8.31.15c-d devn y n mno yjamna yakaty abhd
yajvano bhuvat //
Celui qui, en sacrifiant, sefforce dobtenir lesprit des dieux, il
dominera les non-adeptes du sacrifice
b) Une dit fait un effort, surtout de volont, pour accomplir une action
symboliquement importante:
RV 1.74.9 ut dyumt suvrya bhd agne vivsasi / devbhyo deva
de //

43

Et tu (= Agni) tefforces dobtenir des dieux une brillante et grande


supriorit pour le sacrifiant14
RV 6.73.3c-d ap ssan svr pratto bhasptir hnty amtram
arkis //
Lorsquil sefforce de gagner le soleil et les eaux, Bhaspati est
irrsistible, il frappe lennemi grce aux chants
RV 8.103.4 pr y ry nnasi mrto ys te vaso dat / s vr
dhatte agna ukthaasna tmn sahasrapoam //
Le mortel qui thonore, Trsor, que tu te donnes la peine de
mener jusqu la richesse, celui-l obtient un fils qui rcite des
pomes, qui prospre de mille boeufs
RV 8.50.10 yth kve maghavan mdhe adhvar drghnthe
dmnasi / yth garye siso adrivo myi gotr hariryam //
Wie du fr Kava, o Freigebiger, bei Opfer (und) Gottesdienst, fr
Drghantha, den Hausherrn, wie du fr Goarya, du Herr des
Pressteins, (den Preis) zu gewinnen trachtetest, (so gewinne) fr
mich die Rinderherde, die durch falbe Rosse verschnert wird!
(GELDNER)
Dans certains exemples cet effort de volont ou de coopration de la dit
est command par le pote avec limp.:
RV 3.8.6d prajvad asm didhiantu rtnam //
Puissent-ils (= les poteaux sacrificiels) sefforcer de nous procurer
un trsor riche en descendances
RV 6.47.20c-d bhaspate prcikits gviv itth sat jaritr indra
pnthm //
Bhaspati, efforce-toi de reconnatre le chemin pour le chanteur
ainsi occup la recherche de butins, Indra15.
c) Un effort particulier est prescrit pour accomplir un acte important dans le
cadre dun rituel ou dune crmonie de sacrifice:
KB 25.9.2 saprtaranuvkena sapatnsayjenaitenhn
purdityasystam ayt sampseyus
They should seek to complete with this day including its morning
litany and the offerings to the wives (with the gods) before the setting
of the sun (KEITH)
B 2.3.2.8 navvasit vainam hareyu tsmin paceyus td
brhma anyur ydy u tn n vindt yd pced pi gr ev
dugdhm dhirayitavi bryt tsmin brhman pyayitavi bryt

14

Pour ce passage v. p. 71 lanalyse de la valeur fut. du ds.

15 Daprs OBERLIES (462).

44

ppyso ha v asya saptn bhavanti ysyaiv vida ev


kurvnti tsmd evm ev cikret
Or they may also take it16 over to a new dwelling; and let them then
cook on it food (...) for the priests to eat. And should he not be able to
procure anything to cook, let him order the milk of a cow to be put
thereon and let the priests be asked to drink it. And his enemies will
indeed fare ill, for whomsoever, knowing this, they do so: let him
therefore, endeavour by all means to do so (EGGELING)
Parmi les exemples o on interprte laction du ds. comme une tentative,
on remarque galement des genres spcifiques de contextes:
a) Un ennemi tente une action hostile contre laquelle le pote demande
protection ou reprsailles:
RV 10.87.17c-d pyam agne yatams ttpst t pratycam
arc vidhya mrman //
Quiconque tentera de voler du lait, Agni, frappe-le par-derrire
avec ta flamme, sur un point sensible
AV 8.6.16c-d va bheaja pdaya y im savvtsaty patih
svapat stryam //
make to fall down, O remedy, him who, not her husband, tries to
approach this woman that has a husband(WHITNEY)
B 1.6.1.15 s ydy ena purstt asurarakny ssakanty agnr
ev tny pahanti
And if the Asuras and Rakas try to attack him (the sacrificer) in
front, Agni repels them (EGGELING)
Dans ces trois exemples, vu les interventions demandes par le pote,
frapper par derrire, faire tomber et repousser, il est clair que les agents
des actions ds. sont reprsents comme dj agissant et non pas seulement
comme complotant leur mfaits. Dautres exemples du mme genre de
contexte peuvent galement tre explicits aussi bien par le fait que lagent
dsire laction.
b) Une personne essaie de terminer une action qui na pourtant aucune chance
daboutir:
B 12.5.1.13 ythnysy ynau rta sikt td anysy
prajjanayiet
as if he were to seek to cause the seed implanted in one womb to be
born forth from another womb (EGGELING)

16 Il sagit du dakign.

45
BK 4.2.1.26 yth y jghket tm atis jynulpsamno
nnulbheta nnvapnuyd ev ha s yaj nnvpnoti
Comme (quelquun qui) sefforce de saisir quelquun (dautre), et
(qui) ayant (pourtant) rattrap (cette personne), (et) tant sur le point
de lobtenir, narrive ni la saisir ni lobtenir, cest exactement de
la mme manire quil nobtient pas le sacrifice

IV.3.1.2. Le dsir, lobsession, la dcision, lintention


Lexplicitation dans tous les exemples de ce groupe est que le sujet de la
forme ds. a lesprit tourn vers laccomplissement de laction.
Dans certains exemples cette attitude prcde manifestement toute
entreprise physique:
KS 13.7: 189,14-15 prajpatir vai prajs siskamas sa dvityam
mithuna nvindata
Prajpati being desirous of creating offspring, he did not find a
second, a (fit object for) copulation (OERTEL [1926: 23])
B 9.5.1.64 kathm agn cetvyo glymo ha
savatsarbhtygnm u cikmaha ti
how is Agni to be built? For, indeed, we are loth to carry him for a
year, and yet we wish to build him (EGGELING)
Dans dautres exemples il nest pas exclu que lagent ait dj ralis une
phase physique, mais le contexte met surtout en vidence son besoin pour le
produit de laction. Lusage du ds. en prose dans le contexte des prescriptions pour des actions de rituel illustre bien ce type dexemples. Lagent est le
plus souvent un sacrifiant auquel on recommande une offrande particulire
pour quil puisse exaucer son voeu daccomplir une action:
B 12.4.4.3 y dviat bhrtvyt savvketa ttkma ety yajeta
s haivsmd vkte
And if any one desire to despoil his spiteful enemy, let him, with
that object in view, perform this offering, and he verily will despoil
him. (EGGELING)
KB 4.5.9 sa ea tustramasya yaja sa ya icched dvianta
bhtvya stvyeti sa etena yajate stute hi
Ce sacrifice (le srvaseniyaja) est rserv celui qui dsire
renverser (un ennemi). Un qui dsire: puis-je renverser mon ennemi
hassant, un tel doit sacrifier avec ce sacrifice et il renverse (son
ennemi)
Dans certains exemples on interprte lattitude de lagent comme un dsir
particulirement intense, une obsession, ou un engouement, lorsque le

46

contexte met en vidence un besoin personnel insistant pour le produit ou


lobjet de laction:
KS 21.6: 44,18-45,1 etrhi v e jyate yrhi cyte yth vats jts
stna prpsaty ev v e etrhi bhgadhya prpsati s
yjamna caivdhvryu ca dhyyati yc chatarudrya juhti
bhgadhyenaivina amayati
En vrit, celui-ci (= Agni) nat ds le moment o il (= lautel du feu)
est empil. Comme un veau qui vient de natre dsire vite obtenir la
mamelle, de la mme faon, en vrit, celui-ci (= Agni) dsire ce
moment-l obtenir tout de suite sa part. Il suce le Yajamna et
lAdhvaryu. En offrant ( Agni) loffrande du atarudrya, il lapaise
avec sa propre part
Sm 16.4.6 +yiyapsata iva te mano hotar m tva vado bahu
Ta pense est comme si tu tais obnubil par lenvie de faire
lamour, Hotar. Arrte de parler tant !
RV 3.30.13 ddkanta uso ymann aktr vivsvaty mhi citrm
nkam / vve jnanti mahin yd gd ndrasya krma skt puri
//
Sie verlangen beim kommen der Morgenrte aus dem Dunkel (der
Nacht) das grosse, prchtige Anlitz der Aufleuchtenden zu sehen.
Alle erkennen, wenn sie in ihrer Herrlichkeit gekommen ist: Des Indra
viele Werke sind wohlgetan (GELDNER)
Dans dautres exemples cette aversion pour laccomplissement de laction
est la cause ou lorigine dune autre action. Cest un des usages les plus caractristiques du part. ds. Lattitude concentre de lagent est dans ce cas une
circonstance secondaire de la phrase et il est plus difficile den analyser son
intensit. travers cet usage circonstanciel on interprte donc surtout une
intention:
RV 4.23.7a-b drha jghsan dhvarsam anindr ttikte tigm
tujse nk /
Ayant en tte de frapper la fausset qui trompe, et ne connat pas
Indra, il (= Indra) aiguise encore mieux17 les pointes aigus, en vue
dune offensive
pS 20.6.7 dakienhavanya hot hirayakaipv upa viati
priplava bhauvanyava ccikhysan
Au sud de lAhavanya lHotar sinstalle sur un coussin dor, ayant
lintention de rciter le Pariplva Bhauvanyava

17 cf. GELDNER I/450n. 7b citant Syaa, et SCHAEFER 128.

47

IV.3.1.3. Conclusions au sujet des explicitations du dsidratif


Les explicitations exposes dans ce chapitre refltent donc deux types
dusage de la catgorie. Dans lun, lagent est aux prises avec laction, dans
lautre, il a lesprit tourn vers son accomplissement. Cette diffrence est
cre par le contexte qui favorise lune ou lautre interprtation.
Lexplicitation selon laquelle lagent dsire laction simpose lorsquon
interprte le besoin de cet agent pour le rsultat de laction (cf. les exemples
du type B 12.4.4.3 p. 45). Leffort est par contre ressenti lorsque ce rsultat
est interprt comme une ncessit, un devoir ou une obligation (cf. RV 4.4.7
v. p. 42 ou B 3.6.4.12 v. p. 38).
Dans une grande partie des exemples le contexte ne favorise aucune de
ces images en particulier. Ceci est p.ex. le cas lorsque le sujet est une
personne indtermine. Il y a deux catgories importantes de ce genre
dexemples: ceux qui dpeignent, laide dune forme ds., et dune non-ds.,
le dnouement positif dune action entreprise, et ceux o un ennemi anonyme
menace avec une action hostile contre laquelle le pote demande protection.
Les diverses possibilits de traduction de la forme ds., reprises ici dans
chaque exemple, illustrent le peu dimpact du contexte qui autorise aussi bien
lexplicitation dsire..., que tente..., ou sefforce....
KB 25.12.21 +cicaria carati

dsirant/sefforant/essayant de dambuler, il dambule


B 12.4.1.10 ym dhvna sampsati t smanute

Il termine la route quil sefforce de/tente/dsire terminer


JB 2.73 ta stute ya tistrate

il renverse celui quil dsire/tente/sefforce de renverser


RV 1.129.10f-g anym asmd ririe k cid adrivo rrikanta cid
adriva //
A tout autre que nous, Adrivas, tu dois nuire, quiconque qui
tente de/entreprend/convoite de (nous) nuire, Adrivas
RV 7.104.11c-d prti uyatu yo asya dev y no dv dpsati y ca
nktam
Que sa gloire ternisse, dieux, qui de jour et de nuit
tente/convoite/entreprend de nous nuire
AV 11.10.26 marmvdha rruvata +suparr adantu ducta
mdit ynam / y imm pratcm hutim amtro no yuyutsati
Puissent les aigles dvorer le mal-pensant, qui gt cras, perc un
point vital, lennemi qui tente de/entreprend/convoite de combattre
notre offrande de riposte

48

IV.3.2. Analyse de la valeur pragmatique du dsidratif par le biais des


implicitations
Le matriel fait ressortir un type dimplicitation que lon pourrait nommer
conventionnel parce quil tient directement de la prsence dune forme ds.
dans le discours. Il sagit de faire concevoir laccomplissement ou laboutissement de laction.
Quelle soit explicite comme un effort, une tentative, un dsir, ou une
intention, une forme ds. provoque toujours une vue indtermine et
incertaine de la fin de son action. Linterlocuteur cherche la clarifier en y
associant tel ou tel lment pertinent du contexte:
RV 8.31.15c-d devn y n mno yjamna yakaty abhd
yajvano bhuvat //
Celui qui, en sacrifiant, sefforce dobtenir lesprit des dieux, il
dominera les non-adeptes du sacrifice
La vision future de la domination des non-adeptes glorifie limage de
lagent de yakati dont on suppose alors un effort fructueux.
B 1.6.1.15 s ydy ena purstt asurarakny ssakanty agnr
ev tny pahanti
And if the Asuras and Rakas try to attack him (the sacrificer) in
front, Agni repels them (EGGELING)
La demande dintervention fait comprendre que lachvement de
ssakanti est de lordre du possible. Laction est un danger.
B 11.1.1.3 tha y nkatra dhatt ythpihity dvry dvr
pra +praptseta s jihm pur syd eva td y nkatra dhatt
Et maintenant concernant celui qui instaure (les feux) durant un
astrisme: comme tentant de rentrer par la porte dans une citadelle,
un endroit sans porte, il serait ct (= exclu) de la citadelle, cest
exactement cela lorsquil instaure (les feux) durant un astrisme
Les circonstances font comprendre un impossible aboutissement, un
manque de succs.
Dans certains rcits lgendaires, aucun lment dterminant ne permet de
concevoir tout de suite laboutissement ou laccomplissement de laction.
Dans ces cas limplicitation reste pour ainsi dire en suspens et constitue un
topique:
JB 1.193-194 indro vai vtram ajighsat sa prajpatim updhvad
dhanni vtram iti tasm eta oaina vajra pryacchad yad
asya vryam st tad dya akvarya ta naknod dhantu ta
punar updhvad dhanny eva vtram iti tasmai akvarya
pryacchat tato v indro vtram ahan
Indra wished to slay Vtra. Saying (...) I will slay Vtra he resorted
to Prajpati. He gave to him this oain as a thunderbolt after

49

having taken away its force, namely the akvar verses. He could not
slay him. He resorted again to him saying: I really want to slay
Vtra. He gave to him the akvar verses. Then Indra slayed Vtra
(BODEWITZ)

IV.3.3. Conclusions et dfinition de la fonction pragmatique et smantique du


dsidratif
Le fait de faire concevoir laccomplissement ou laboutissement dune
action, constitue sans aucun doute une fonction pragmatique particulire au
ds., dont les auteurs vdiques savaient se servir. Dans un exemple tel que RV
8.31.15d (v. p. 48) limage volontairement cre dun effort fructueux
contribue lloge du sacrifiant et de son pouse ce qui est le thme gnral
de lhymne.
Cette fonction doit certainement sexpliquer travers une caractristique
smantique particulire de cette catgorie. Laction du ds. est telle quelle
provoque limage du sujet en train de lachever, sans exprimer pour autant de
modalit, cest--dire sans prciser si cet achvement doit ou peut avoir lieu.
Il ny a donc aucun point de vue particulier du locuteur inclus dans son sens
de base. Par consquent cette implicitation ne peut que rsulter dun aspect
grammatical particulier de laction quil faut maintenant identifier en fonction
des diffrentes explicitations.
Toutes les explicitations du ds. mettent en vidence des oprations
(sefforcer..., tenter..., dsirer..., entreprendre...) qui marquent un
progrs relatif dune action vers son rsultat. Laspect verbal quelles
refltent, celui du ds., est un dveloppement imperfectif, intermdiaire entre
le stade totalement initial et le stade totalement final dun vnement18.
18 Un vnement est par dfinition une action transitoire limite par un tat initial et
un tat final diffrent de linitial (cf. BINNICK 188 developing from an initial state to a
terminal state). Lvnement est donc toujours une action tlique (cf. BINNICK 181).
Dans toutes les situations des exemples du matriel, laction exprime par le ds. est
effectivement le dveloppement dune action tlique, cest--dire limite par un
rsultat final. Les quelques exemples o laction de base semble premire vue avoir
laspect dune simple activit sont les suivants:
B 10.3.5.9 ath y evitm anubhvati y vi tm nu bhryn bbhrati
s haivla bhryebhyo bhavati
but indeed, only he satisfies his dependants, who is faithfull to that one and
who, along with him, strives to support his dependants (EGGELING)
Linterprtation atlique provient du caractre gnralisant du discours. Mais
laction supporter/apporter son support peut tre limite par les besoins dassistance
de la personne concerne.

50

Lampleur de ce dveloppement est variable et dpend de linterprtation


du contexte. Il peut tre adjacent au stade initial (dveloppement initial),
adjacent au stade final (dveloppement final), ou il peut tre mdian
(dveloppement interne).
1) Dveloppement initial:
VdhS 14.3.19 sa u cet kram aiiet ...
Mais si par contre il (= le consacr) dsirait consommer du lait ...
Le dsir du consacr est la premire progression partir dun stade
totalement initial caractris par linterdiction de consommer19. Vu le
contexte on nimagine pas quil puisse lui seul porter ses fruits.
Lampleur du dveloppement est donc limite cette phase initiale.
2) Dveloppement final:
RV 1.17.8 ndrvarua n n v ssantu dhv / asmbhya
rma yachatam //
Indra, Varua, maintenant vraiment que les pomes sefforcent
/sapprtent vous gagner, accordez-nous votre protection
Il est clair quici le dveloppement a lieu juste avant laboutissement final
de lvnement gagner.
3) Dveloppement interne:
RV 10.100.12c-d rjihay rjy pav gs ttrati pry gra
duvasys //
In geradester Linie bestrebt sich der Huldiger, die Spitze der
Rinderherde zu berholen (GELDNER)
ttrati exprime une longue transition jusqu un stade bien avanc soit
disant proche de larrive mais nanmoins encore indtermin. Le point de
dpart de cette transition ne joue aucun rle particulier dans linterprtation.

RV 1.33.6 yuyutsann anavadysya snm ... /


Sie wollten die Wehr des Untadeligen bekmpfen (GELDNER)
combattre est de prime abord une simple activit, mais avec un objet direct
dlimit (une arme) celle-ci peut nanmoins tre une transition vers un rsultat (vers
la fin du combat, la victoire). La mme interprtation vaut pour les autres exemples du
ds. de yudh galement avec des complments dfinis.
Le rsultat qui est la limite extrme du dveloppement exprim par le ds. est
souvent explicit, soit avec une forme pf., ou prs.:
RV 8.95.6c-d pury asya pusy ssanto vanmahe //
Lorsque nous nous efforons de gagner sa grande force virile, nous
gagnons
RV 9.73.9c dhr cit tt samnakanta ata
Auch nur die Sachkundigen, die das zu erreichen suchen, haben es erreicht
(GELDNER)
RV 10.111.9c mmukam ut y mumucr
die freikommen wollten und die freigekommen sind (GELDNER).
19
v. p. 76 analyse plus complte du contexte

51

Quelle que soit lampleur quon interprte pour le dveloppement, le ds.


reste toujours non-terminatif: la phase culminante nest jamais exprime.
Cest la raison pour laquelle on peut aussi considrer laction du ds. ngativement, comme si le dveloppement quil exprimait restait bloqu sans
atteindre sa maturit complte (cf. B 11.1.1.3 v. p. 48).
Limplicitation conventionnelle du ds. a donc bien son origine dans cet
aspect particulier. En interprtant une forme ds., un interlocuteur imagine
automatiquement lvnement global dans lequel le dveloppement est
imbriqu. Et afin de se rendre compte de limportance de cet vnement pour
la suite du discours, il essaie den valuer les chances daboutissement.
Cette dfinition de la fonction grammaticale du ds. comme celle du
dveloppement intermdiaire dun vnement permet maintenant de faire un
rapprochement avec une catgorie atteste dans dautres langues, en
loccurrence le prospectif.

IV.4. Comparaison du ds. avec le prospectif


La formation be going to + inf. en Anglais, et par corrlation ses
quivalents dans les langues latines tels que le fut. proche franais aller + inf.,
sont considrs par COMRIE (1976: 64-65) comme exprimant une catgorie
fut. particulire quil nomme le prospectif. La fonction de ce dernier est
dfinie comme un fait prsent li un vnement futur. Le prospectif de
COMRIE est encore cit par DAHL (1985: 111-112) et BINNICK (382)20.
Cette dfinition sadapte bien la fonction du ds. puisque le dveloppement intermdiaire dun vnement est bien un fait relat sa ralisation
future. Comme expos dans le dernier chapitre IV.3.2. sur les implicitations
(v. p. 48), un lien cognitif entre le dveloppement qui est rellement en train

20

Il est cependant remis en doute, mais sans relle contre-argumentation, par DAHL.
(2000: 319) qui parle de de-andative construction pour tous les usages de be going to
+ inf., et de ses quivalents ouest-europens.
Il est un fait quen franais le fut. proche est souvent utilis pour communiquer une
intention ou une prdiction:
Laissez! Je vais m'en occuper
La patronne va arriver d'un instant l'autre.
Le temps va s'amliorer. Ne vous en faites pas!
Il va comprendre. J'en suis sr
Il y a donc souvent un point de vue du sujet parlant quil faut interprter pour
comprendre le lien entre laction prsente et laction future. Mais la dfinition de
COMRIE correspond bien lusage en phrase subordonne:
Il parat que Julie va se marier.

52

de se passer et limage dun vnement stablit systmatiquement avec


linterprtation dune forme ds.
Une autre catgorie sadapte trs bien la dfinition de COMRIE. Il sagit
de la construction tre sur le point de + inf. ou son quivalent anglais to be
about to + inf. Considrons deux exemples et comparons les au ds.
a) Il est sur le point de changer davis
La phrase communique que le sujet il a un comportement tel que laction
changer davis est en train de germer. Si les conditions restent favorables, si
personne nessaie de le faire revenir sur sa premire intention, cette action
deviendra un fait accompli. Il sagit donc bien dun dveloppement en cours
qui peut sexpliciter dune faon trs similaire au ds. Lagent peut en effet
tre considr comme pris par le doute, ou comme pensant subitement un
lment nouveau.
b) Il tait sur le point de signer laccord quand il changea
soudainement davis.
Dans cet exemple on voit que la juxtaposition de tait sur le point de
signer et de changea davis sert ici dpeindre une situation frustrante: le
sujet faisait exactement ce quil fallait faire et brusquement les conditions ont
chang, empchant laction daboutir. Lemploi contextuel de la priphrase
tre sur le point de est tout fait similaire ici celui du ds. dans des
exemples tels que BK 4.2.1.26 (v. p. 45)
La diffrence cependant entre le ds. vdique et la priphrase tre sur le
point de + inf. est quon interprte en gnral laction de cette dernire
comme dans une stade de dveloppement final, cest--dire presque acheve.
Ceci sillustre bien dans ces quelques exemples de titres de journaux o la
priphrase sert annoncer un vnement imminent:
a) La tlvision sur le point d'entamer sa rvolution
b) La Russie sur le point d'achever les ngociations bilatrales
c) Google serait sur le point d'annoncer Google PC
Cette limite dusage ne vaut pas pour le ds. vdique qui peut reprsenter
nimporte quelle stade du dveloppement dune action (v. p. 50).
En conclusion, bien quil reste une catgorie part, avec ses propres
particularits morphologiques et smantiques, le ds. est associable au
prospectif tel quil est dfini par COMRIE.
La sous-catgorie du prospectif avec laquelle il a le plus de caractres
communs est la priphrase tre sur le point de + inf., qui se diffrencie
nanmoins par sa fonction pragmatique de faire concevoir le moment proche
de laccomplissement.

53

IV.5. tymologies des sens lexicaliss


Les sens lexicaliss ds. taient initialement des propositions qui servaient
systmatiquement interprter des sens contextuels particuliers de formes
ds. Ils reprsentent des actions concrtes qui dans ces contextes etaient
compatibles lide de laction en train de se dvelopper.
On peut imaginer un exemple similaire, mais fictif, en franais avec la
priphrase tre sur le point de. Un locuteur interprtera plutt une phrase
telle que il est sur le point de comprendre travers lexplicitation il fait un
effort pour comprendre. Mais si lusage de cette priphrase devient strotyp cette explicitation pourrait devenir une action concrte. Imaginons p.ex.
que ce contexte soit celui o le sujet sefforce de comprendre une tromperie,
laction concrte pourrait tre douter ou souponner, sil sagit de comprendre rtrospectivement le mal fait quelquun, laction pourrait tre se
rendre compte ou raliser.
Cest exactement de cette manire que lon pourra p.ex. rinterprter le
sens tre dgot du ds. bbhats de la racine bdh signifiant au moy. se
repousser. Initialement il/elle est dgot(e) tait une action concrte qui
faisait comprendre que se repousser de + abl. tait en train de se dvelopper. Il nest pas difficile dimaginer un contexte o une telle interprtation
simpose. tant donn le sens lexicalis prude de ladj. bbhats- ce contexte
devait tre celui dbats sexuels: un des acteurs est pris de dgot pour lautre
ce qui fait penser quil va se dtacher de son partenaire pour mettre fin aux
bats.
La lexicalisation se produit lorsque le sens concret de la proposition
explicitante est utilis dans un contexte o le sens de base nest plus
ncessaire. Donc si un locuteur veut communiquer le sens concret tre
dgot avec bbhats dans le contexte o lobjet du dgot est p.ex. un
aliment, linterlocuteur ne va plus tenir compte de laction se repousser de
qui nest certes pas ncessaire linterprtation.
Pour expliquer lorigine ds. dun sens lexicalis il faut trouver dans quel
contexte ce sens pouvait avoir la valeur smantique et pragmatique de cette
catgorie. Il doit sagir dun contexte dans lequel laction en question tait
considre comme une phase de dveloppement de laction de la racine.
Dans la grande majorit des cas le contexte recherch reste courant dans
les exemples du sens lexicalis.

54

aii
Le ds. de a se nourrir, manger, consommer est un de ceux qui apparat
comme soit exprimant une valeur ds., soit comme lexicalis avec le sens
avoir faim. Dans lunique exemple non-lexicalis VdhS 14.3.19 aii
reprsente le dsir du consacr de boire du lait, une action quil lui est
impossible de raliser sans une prescription particulire.
Mme si elle nest pas lexplicitation la plus pertinente dans cet exemple
prcis, la proposition le sujet a faim sinterprte aisment comme une action
qui en se dveloppant entrane la consommation daliment. On peut p.ex.
imaginer un contexte, similaire celui de pips/pip (v. p. 188), o une
personne rclame manger.
Lusage de aii dans un contexte o laction manger/consommer nest
pas importante pour linterprtation gnrale du passage, se constate dans B
10.4.1.18 qui parle de la faim en tant que souffrance et non plus en tant
quincitation la consommation:
B 10.4.1.18 tsmd u haitd iiatas tprm iva bhavati prir
adymnasya
hence he who is hungry here, feels very restless, consumed as he is
by his vital airs (EGGELING)

Pour de i aller, il est remarquable de constater quel point ce thme


est souvent utilis dans des contextes caractristiques pour la catgorie du
ds.:
RV 5.67.5 k n vm mitrstuto vruo v tannm / tt s vm ate
matr tribhya ate mats //
Wer von euch ist noch ungepriesen, o Mitra, oder ist es Varua unter
(euren) Personen? Darum wendet sich das Gedicht gerade an euch,
wendet sich das Gedicht von Seiten der Atris (an euch) (GELDNER)
Le pote craignant un oubli, assure une dit quune pense se dirige vers
elle. Une connotation deffort fructueux est clairement mise en valeur par le
contexte. Quant au mouvement il pourrait aussi bien sagir de se dpcher
que de aller tout droit.
Dans une grande partie des exemples du moy., la catgorie la plus
rpandue pour , o le sens est toujours se reculer, on remarque que le
contexte met souvent en vidence la peur de lagent comme un stimulus du
mouvement:

55
RV 4.58.6c-d et aranty rmyo ghtsya mg iva kipar
amns //
Die Wogen der Ghta, fliessen eilend wie Gazellen, die sich vor dem
Jger flchten (GELDNER)
RV 8.96.7a-b vtrsya tv vasthd am vve dev ajahur y
skhya /
Vor dem Schnauben des Vtra weichend verliessen dich alle Gtter,
deine Kameraden (GELDNER)
RV 1.124.6c-d areps tanv adn nrbhd ate n mah
vibht //
Stolz auf ihren makellosen Leib zieht sie sich nicht von Klein une
Gross zurck, wenn sie erstrahlt (GELDNER)
Ce passage met le courage dUas en exergue. Ici ate pourrait galement
reprsenter une tendance effectuer un mouvement de recul caus par la peur,
plutt quun mouvement rel.

Dune manire gnrale la gense des sens lexicaliss de a d soprer


en plusieurs tapes, et partir de plusieurs types de contextes.
Les sens act. se dpcher et aller tout droit sinterprtent sans problme
comme des efforts intermdiaires pour raliser laction arriver . Le contexte
caractristique devait tre celui o lachvement du trajet tait pour une raison
ou pour une autre difficile (cf. ce genre de contexte dans AB 3.24.13
jigamiati). En franais il se dpche est une explicitation facilement
concevable pour clarifier une phrase telle que il est sur le point darriver.
Lexemple RV 5.67.5 est peut-tre une relique de ce type dusage. Avec la
lexicalisation, i a pu tre utilis dans des contextes o seule lide dun
mouvement htif, ou en ligne droite tait pertinente sans celle de larrive
entrane par ce mouvement. Il ne sagit plus dun effort spcialement
effectu pour terminer une course difficile mais dun mouvement
dlibrment excut avec hte ou sans dtour. Ainsi dans TSm 1.1.11.1
lagent est un attaquant qui va droit sur sa victime, stimul par la haine:
TSm 1.1.11.1 gandharv si vivvasur vvasmd atas yjamnasya
paridhr i it
Thou art the Gandharva Vivvasu (...), the fence of the sacrificer
from every attacker, praised and to be praised (KEITH)
Tenant compte de lusage attest dans les exemples du moy., on peut
imaginer que ctait avoir peur qui tait originellement lexplicitation
concrte de ate et que laction imagine comme se dveloppant tait se
reculer. Ce sens est, il faut prciser, non-attest pour la racine i, mais il a pu
se dvelopper isolment avec le thme ds. Ici galement on peut faire un
parallle avec la priphrase tre sur le point de en franais, qui dans une

56

phrase telle que il est sur le point de reculer sinterprterait bien avec la
proposition il a peur, p.ex. dans le contexte dune confrontation.
Ce sens se reculer peut expliquer lusage du moyen du ds., puisquil
sagit dun mouvement rtrograd sur les traces mmes de lagent qui devient
galement but.
Pour expliquer maintenant que ate a retrouv le sens de base se reculer
on peut supposer que lusage de ce thme ds. moy. soit dabord devenu
caractrisant pour lagent. Cette volution a peut-tre dbut avec le part. qui
aurait pris le sens pjoratif (qui est) toujours prt(e) reculer devant la peur.
partir de l un aspect frquentatif aurait contamin toutes les autres formes.
Dans un dernier stade cet aspect frquentatif aurait disparu et le thme se
serait mis exprimer laction reculer telle quelle.

k
Lancien thme ds. k a deux sens de base, regarder et se faire une
rflexion, imaginer. Ils varient sensiblement avec lusage de prverbes21. Le
premier dentre eux est une action physique trs peu caractrise et sans
connotation deffort particulire sur un objet rel.
Un indice contextuel important pour ltymologie ressort des commentaires brahmaniques sur les crmonies de sacrifice o k indique un acte
visuel, sur un ustensile ou un participant, qui a comme effet de susciter une
pense:
TS 1.7.1.2 yrhi htm upahvyeta trhi yjamno htram
kamo vym mnas dhyyet
Lorsque lHotar annonce lI, le Yajamna regardant alors lHotar
doit avec sa pense imaginer Vyu
MS 4.6.9: 93,5 yd kamo juhuyt pradhymnnm em
upadra syd anytrkamena hotavym nupadraai
bhavati
Wenn man (den Becher mit Milch fr die dityas) beim Opferguss
anshe, wrde man den (Khen) bei der bergabe (...) zusehen. Mann
soll beim Opferguss anderswohin sehen; so sieht man ihnen (...) nicht
zu (TICHY [1995: 345])
Un autre exemple important pour la reconstruction tymologique est AB
3.21.4, un passage lgendaire o le regard exprim par k remplace la parole.
AB 3.21.4 ta dev abruvan sarva v avocath api no trstv iti sa
nety abravt katha vo piyd iti tam abruvann apy eva no stu
maghavann iti tn kataiva
21 Pour le rejet de la signification apercevoir v. p. 89.

57

To him the gods said: All hast thou asked; let us have a share here
also. No, he replied, how can you have a share also?. They
answered: Let us have a share also, O bounteous one. He merely
looked at them (KEITH)
Dans aucun exemple de ce premier sens, la vue nest entrave dune
manire quelconque. Au contraire le sujet et le complment dobjet direct de
k sont typiquement reprsents dans une situation qui les confronte dj
visuellement, ce qui exclut lide dun effort physique du sujet pour la vision.
Le second sens de k est lui rserv aux exemples o lobjet direct est
interne. Laction suscite une rflexion qui est la plupart du temps explicite
dans une phrase avec ti. Voici un exemple caractristique galement dans un
passage lgendaire:
B 3.2.1.19 t dev yajm abruvan y v iy vg
pamantrayasva hvayiyte vi tvti svay v haivikata y v
iy vg pamantrayai hvayiyte vi mti tm pmantrayata
Les dieux dirent Yaja (le sacrifice): Vc (la parole) en vrit est
une femme. Fais-lui un signe ! Elle t'invitera srement jusqu elle !.
Ou alors, (ce fut Yaja) lui-mme (qui) se fit la rflexion : Vc, en
vrit est une femme. Je vais lui faire un signe. Elle minvitera
srement prs delle. Il lui fit un signe
Tout comme avec , il est ncessaire pour expliquer les sens lexicaliss
de k dimaginer un sens de base indit pour la racine, en loccurrence se
reprsenter. Ce ds. aurait t utilis systmatiquement dans deux types de
contexte. Le premier aurait impos comme explicitation limage dun effort
particulier pour se reprsenter mentalement un objet rel. Exactement le type
de contexte quon retrouve p.ex. dans MS 4.6.9: 93,5 (v. p. 56). Concrtement
cet effort aurait t gal avec laction regarder, qui est bien ce que lon fait
lorsquon cherche se donner une vision subjective dun objet ou dune
personne. Dans le second contexte laction de base aurait t se reprsenter
un objet interne, et le sens de k- aurait t concrtement explicit comme
imaginer, laction qui entrane, ou peut entraner la vision analytique dune
chose ou dune personne. Ce sens de base se reprsenter, en tant quaction
rflexive indirecte (voir pour soi/ sa faon) pourrait de surcrot offrir une
explication pour la diathse uniformment moyenne de k.

cikits
Pour cikits ce sont principalement les formes simplex qui se sont
lexicalises, alors que celles des composs avec apa+, + et pra+ ont gard

58

une valeur ds. (v. p. 103). Seul le compos avec vi+ atteste secondairement la
lexicalisation tre dans le doute/douter, en prose brahmanique. Cette action
peut dans certains cas tre considre comme le premier stade de dveloppement de laction distinguer de vi+cit. Une personne qui doute entame un
effort de rflexion qui peut en effet aboutir une vision claire. Le contexte
devait bien sr tre systmatiquement celui o la distinction entre deux ou
plusieurs phnomnes tait problmatique. Cest exactement celui de
lexemple non-lexicalis RV 4.16.10d ou le sujet de v...cikitsat est lpouse
dIndra cherchant distinguer son mari de Kutsa (v. p. 104). Dans un exemple
lexicalis tel que TS 6.5.9.1 la difficult est similaire et concerne la distinction
entre deux options:
TS 6.5.9.1 t vy cikitsaj juhvn3 m hau3m ti s manyata
yd dhoymy m hoymi yn n hoymi yajaveas
kariymti tm adhriyata htum
Il (= Indra) eu un doute son (= le Soma) sujet: Vais-je loffrir ou
ne vais-je pas loffrir. Il pensa: Si je (l)offre, (cest) du (Soma) cru
(que) je vais offrir; si je ne (l)offre pas, je vais troubler le sacrifice.
Il opta pour loffrande.
Les sens lexicaliss du simplex sont veiller (RV, AV et YVm), lorgner,
comploter (AV et MS), soigner (YVpr+) et se concentrer, rflchir
(YVpr+). Tous les quatre sont des actions ralises alors que le sujet est
attentif ou montre de lattention lgard dune chose ou dune personne. Ils
doivent donc tous avoir t drivs dun sens lexicalis primaire se montrer
attentif qui est lui aisment interprtable comme un dveloppement
susceptible dentraner laction remarquer.
De ces quatre sens, seul se concentrer, rflchir conserve encore des
traces dun contexte caractristique du ds. o laccent est mis sur un effort de
laction:
KS 10.10: 137,4 devca v asurca sayatt sas te sur
bhyso + jitamanasa22 san kanysa parjitamanastar iva
devs te dev abruva cikitsata yo no vryvattamas tam
anusamrabhmah iti ta indram abruvas tva vai no vryvattamo
Les Devas et les Asuras furent en comptition. Les Asuras plus
anciens avaient lesprit proccup par la victoire. Les Devas plus
jeunes taient rellement plus proccups par la dfaite. Les dieux
dirent: Concentrez-vous: Celui qui de nous a le plus de force virile,
nous nous raccrocherons lui. Ils dirent Indra, toi, en vrit tu es le
plus viril de nous.

22 v. AzI I/219n. 1.

59

Lusage du ds. imp. dans une telle situation pourrait faire penser quil
sagirait ici dun exemple non-lexicalis de cikits, semblable p.ex. prcikits
dans RV 6.47.20c (v. p. 103), mais ceci est mis en doute par labsence de
complment direct qui nest pas compatible avec remarquer.
Dans des contextes diffrents, cette action se montrer attentif est
devenue veiller ou lorgner, avec des connotations opposes, comme
lindiquent les deux exemples suivants:
RV 1.123.1 pth rtho dkiy ayojy ina devso amtso
asthu / kd d asthd ary vhy ckitsant mnuya kyya
//
Der breite Wagen der Daki ist geschirrt; ihn haben die
unsterblichen Gtter jetzt bestiegen. Die Herrin ist in voller Kraft dem
Dunkel entstiegen fr den menschlichen Wohnsitz sorgend
(GELDNER)
AV 5.11.1 pni varua dki dadvn +punarmaghatv
mnascikitss //
nachdem du, Varua, die gefleckte Kuh als Opferlohn gegeben hast,
hast du mit deinem Denken es auf die Rckerstattung abgesehen
gehabt (HOFFMANN [AzI III/793])
La connotation ngative du ds. aor. acikitss sinterprte par la nature du
complment direct qui est la reprise dune donation. Il sagit donc bien dune
simple variante contextuelle de se montrer attentif .
Le sens soigner/gurir est manifestement une volution de veiller,
postrieure donc la lexicalisation originelle du thme:
MS 4.8.1: 106,8 t abruvs cikitsata n ti
(The rest of the Asuras) said to these two (Asuric Brahmans), Heal
us! (JAMISON [1996: 188])
Les Asuras sont menacs par le bruit du cognement des bols de Manu. Ils
demandent deux Brhman, t et vrutr, de les gurir de ce mal. Le sens
du ds. imp. cikitsatam pourrait galement tre occupe-toi de ou prendssoin de ce qui serait dans les deux cas un stade intermdiaire plausible entre
veiller et gurir.

titik
GOT (PiV 165n. 268) considre titik comme le ds. tir du sens moy.
repousser quil reconstruit pour la racine tyaj. Le thme sest lexicalis et est
uniquement attest avec la valeur concrte endurer. Le contexte des exemples est caractris par la nature du complment direct qui reprsente le plus
souvent un objet menaant ou agressif. Ceci est illustr dans RV 3.30.1c o

60

les sujets sont les chanteurs et les prtres sadressant Indra. La strophe met
en vidence leur endurance vis vis des attaques des concurrents:
RV 3.30.1 icchnti tv somysa skhya sunvnti sma ddhati
prysi / ttikante abhasti jnnm
Nach dir verlangen die somawrdigen Freunde; sie pressen Soma
aus, sie bereiten das Opfermahl. Sie trotzen die blen Nachrede der
Leute (GELDNER).
Laction repousser (la mdisance) nest pas ncessaire linterprtation
de ce passage qui met surtout en vidence lendurance comme une attitude
gnrale caractristique du sujet et non comme une action relle.
Mais dans le contexte dune action particulire o sujet et objet taient
vus en train de se confronter, endurer a bien pu servir dexplicitation
concrte au ds. de tyaj, car cest une action qui permet effectivement le
dveloppement de repousser son adversaire. Une personne qui endure ne
saffaiblit pas et est par consquent susceptible par la suite de repousser
lattaque.
Certains exemples affichent un contexte diffrent des autres car lobjet
direct de titik est une chose non pas agressive, mais plutt insuportable:
AV 8.6.12a y srya n ttikante
Ceux qui ne supportent pas le soleil
Il doit sagir dun usage caractrisant de endurer pouvant donc signifier
tre endurant (vis vis de) et aussi supporter.

dk
La racine secondaire dk se consacrer, ancien ds. de d (= *da)
rendre hommage, reprsente les actes qui constituent la conscration du
sacrifiant, comme la coupe des cheveux et des ongles, ou la prise dun bain
purificateur, avant dentreprendre un sacrifice somique.
Il y a plusieurs explications possibles pour la lexicalisation du ds. de d.
La premire est dadmettre que se consacrer ait bien t interprt
originellement comme un dveloppement prliminaire rendre hommage
aux dieux. Avec la conscration germe effectivement cet hommage qui
continuera de se dvelopper favorablement si toutes les observances sont
respectes.
Mais le thme ds. dk a peut-tre t form une poque o d avait un
autre sens de base. Pour rappel, HARARSON (63 et s.) propose pour la racine
I-E *de" lvolution smantique accueillir (un invit) > souhaiter la
bienvenue > rendre hommage.

61

Considrant, partir de ce schma, que dk tait lorigine le ds. du


sens accueillir un dieu comme un invit, lexplicitation concrte quon lui
accordait tait peut-tre laccomplissement de divers actes prparatoires
laccueil. Avec la lexicalisation dk aurait t utilis pour dsigner uniquement ces actes particuliers sans que la vision de laccueil soit encore contextuellement importante. Dans un stade ultrieur le thme aurait pris le sens
gnralis de faire un rituel prparatoire.

pips
Comme aii, le ds. de p est attest soit avec le sens ds., cest--dire
exprimant une action susceptible daboutir lachvement de boire, soit
avec le sens concret avoir soif. Voici deux exemples qui illustrent ces deux
valeurs:
RV 8.4.11 dhvaryo drvy tv smam ndra pipsati / pa
nn yuyuje va hr ca jagma vtrah //
Toi Adhvaryu, fais couler le Soma: Indra dsire boire. Maintenant, il
a harnach ses talons couleur fauve, et il est arriv, le tueur de Vtra
JB 1.252 na ha v aanyati na pipsati
He (the sun) is not hungry or thirsty (BODEWITZ)
Comme pour aii avoir faim vis vis de manger, il est clair que
avoir soif est un tat physique qui peut entraner laction boire si les
conditions le permettent. Cest exactement le contexte pour une telle
explicitation dans RV 8.4.11: Indra dsire boire et lAdhvaryu est pri dagir
en prvision de la consommation du Soma. Dans lautre exemple pipsati
exprime seulement la soif, sans rapport avec la consommation.

bbhats
Comme discut dans le chapitre dintroduction ces analyses tymologiques (v. p. 53), bbhats ds. du sens moy. se repousser de bdh, est
uniquement attest avec un sens lexicalis trs spcifique, tre dgot.
Celui-ci sexplique logiquement comme une attitude caractristique pour une
personne qui va se repousser de quelquun dautre, en particulier dans le
contexte dun rapport sexuel. La lexicalisation a commenc lorsque ce sens
concret tait exprim dans dautre types de contextes o se repousser ne
jouait plus aucun rle. Cest le cas p.ex. dans JB 1.55 o le complment abl.
est un aliment, situation qui suggre plutt le refus de la consommation que le
rejet du consommateur:

62
JB 1.55 tad hur yad etasya drghasatrio gnihotra juhvato
agnihotra duhyamnam amedhyam padyeta ki tatra karma k
pryacittir iti tad u haike hotavyam eva manyante na vai dev
kasmc cana bbhatsanta iti vadantas
Now they say: If into the agnihotra milk of this performer of a long
sacrificial session, viz. the offerer of the agnihotra, something impure
should fall while it is being milked, what rite and what expiation
would there be in that case? Some opine that nevertheless it should
be offered arguing: Surely the gods have no loathing for anything
(BODEWITZ)

Dans les trois exemples de bbhats avec prverbe le contexte pourrait


justifier linterprtation dun sens ds. non-lexicalis. Le sujet est dgot par
quelque chose, ou quelquun, et la suite du texte le reprsente comme stant
effectivement repouss ou enfui de cette chose ou personne. Ce qui favorise
encore plus linterprtation du sens grammatical du ds. est que le sens des
prverbes semblent correspondre aux directions vers lesquelles les sujets
effectueraient ces mouvements sur eux-mmes. Les deux interprtations,
possibles pour chaque passage, sont proposes ci-dessous:
KS 23.5: 80,15-17 anna vai manuyebhya udabbhatsata tad dev
+
ayiysan t po bruvann upvartasva vaya ta etn svadayiyma
iti
a) La nourriture tait compltement dgote par les hommes. Les
dieux tentrent de la retenir. Les eaux dirent, approche23! Nous allons
les assaisonner pour toi
b) La nourriture dgote dsirait se repousser vers le haut lcart
des hommes Les dieux tentrent de la retenir...
tant donn lappel des dieux, upvartasva approche, il faut comprendre
que la nourriture sest effectivement loigne des hommes et donc logiquement vers le haut, par la bouche. Mais lide dloignement peut aussi tre
infre du fait que les dieux essaient de la retenir. Dans le second cas la
fonction du prverbe ud+ serait emphatique (compltement dgote), et
non directionnelle.
MS 4.5.8: 75,5 tto vi dev smam aghnant s hat pyat tsmd
dev dabbhatsanta s vyr abravd ah va et sma
svadayiymi
a) Ensuite vraiment les dieux turent Soma. Celui-ci, tu, pourrit. Les
dieux furent compltement dgots de lui. Vyu dit, Moi, je vais
assaisonner ce Soma
b)...Les dieux dgots dsirrent se repousser de lui...
23 cf. le sens de pa na vartasva dans TS 2.6.6.2.

63

La situation est trs similaire celle de lexemple prcdent et suggre


galement deux interprtations: dabbhatsanta peut simplement indiquer un
dgot profond (usage emphatique de ud+), ou un dgot qui entrane
lachvement de se repousser vers le haut24.
AB 3.30.4 tebhyo vai dev apaivbbhatsanta manuyagandht ta ete
dhyye antaradadhata
a) Vraiment les dieux furent dgots par eux (= les ]bhus), cause
de leur odeur humaine. Ils mirent entre (eux et les ]bhus) ces deux
dhyya.
b) Vraiment les dieux dgots dsirrent scarter deux,...
Des trois exemples celui-ci semble moins convainquant pour
linterprtation du sens grammatical du ds. Lide la plus importante est le
dgot des dieux. Laction se repousser nest pas forcment ncessaire
linterprtation globale. Lusage du prverbe apa+ est cependant difficilement
justifiable pour emphatiser lide du dgot.
Lexplication pour ces exemples particuliers est peut-tre une conservation uniquement de lusage contextuel de bbhats tre dgot, dans une
situation qui favorise lide dun mouvement dcart du sujet, sans que celuici soit rellement exprim.

bhik
Ce ds. tir du sens moy. recevoir une part de bhaj apparat uniquement avec le sens concret demander. Entre les deux actions il est ais
dinterprter un lien de cause effet. On peut dire quune personne qui
demande avec une certaine insistance est susceptible de faire aboutir recevoir
une part. Les exemples de bhik nattestent cependant aucune valeur
particulire dinsistance pour la demande. La seule caractristique notoire
dans le cadre du RV est le nombre dexemples o le sujet est un humain et la
personne sollicite une dit:
RV 2.28.1 id kavr ditysya svarjo vvni snty abhy stu
mahn / ti y mandr yajthya dev sukrt bhike vruasya
bhres //
Dies (Lied) auf den weisen, selbherrlichen Aditisohn soll alle
vorhandenen an Grsse bertreffen, der als Gott beraus angenehm zu
verehren ist. Ich bitte um guten Ruhm vor dem reichen Varua
(GELDNER)

24 Le mouvement a lieu vers le haut si on imagine les dieux baisss auprs du Soma
gisant.

64

mms
Les sens lexicaliss de mms, le ds. de man penser, sont rflchir,
mditer (AV+), contester / critiquer (simplex AV et MS, avec upa+ Br) et
avoir des doutes (YVpr). Jamais ce thme nest attest avec une valeur ds.
Le premier de ces sens, rflchir sexplique facilement comme une
action dont le dveloppement peut faire aboutir laction penser , variante
lexicale de la racine man, caractristique du prs. moy. manu-t. Un contexte
courant devait tre celui o lobjet de la pense tait, pour une raison ou pour
une autre, difficile saisir, ou faire revenir la mmoire. Ce type de
situation o laction de mms est ressentie comme un effort est encore
caractristique pour de nombreux exemples en prose brahmanique, comme
ces deux-ci:
KS 8.3: 86,7-8 na vai su vidur iva manuy nakatram mmsanta
iva
Die Menschen wissen gleichsam nicht genau das Gestirn (...). Denn
sie stellen darber berlegungen an. (KRICK [300]).
Le thme de ce passage est le moment adquat pour ltablissement du feu
sacr. Laction laquelle mmsante fait rfrence est bien un cheminement
de pense vers une ide concrte, en loccurrence lidentification du Nakatra25
KS 8.12: 95,15-16 dhyo gn3r ndhy3 ti mmsante v gnm
dhsymnen3 ti
Ist das Feuer anzulegen oder ist es nicht anzulegen von dem, der
sich am nchsten Morgen das Feuer grnden wird ? So berlegt
man. (KRICK [275])
Dans ces deux exemples linterprtation de laboutissement penser
nest pas ncessaire pour la comprhension gnrale, le passage servant
seulement introduire un thme de rflexion.
Dautre part il est important de constater quil ny a pas de synonymie
entre k et mms, qui se diffrencient par la nature de leur complment
direct: un objet ou une personne du monde rel pour le premier, mais une
vision de la pense pour le second.
Thoriquement, le sens douter de mms qui nest attest que dans
quelques exemples, pourrait sexpliquer comme une action qui en se dveloppant entranerait penser, sens qui caractrise lui une autre partie du paradigme de man, en particulier le prs. moy. mnyate. Mais ce sens pourrait
galement sexpliquer comme une variante contextuelle de rflchir/mditer.
Un exemple caractristique est celui-ci:

25 Pour des exemples de sens similaire avec le prs. manu-t v. JOACHIM 121 et s.

65
KS 25.3: 105,8-9 yatrpa prcr havanyt pratcr garhapatyd
vyavadraveyus tasmin yjayed yam udake v ptre v vivhe v
mmseran ppman v eo nuakto yam udake v ptre v vivhe
v mmsante ppmanaivaina vyvartayati
L o les eaux courent dans des directions diffrentes, (les unes)
lest de lhavanya, (les autres) louest du Garhapatya, cet endroit
il doit laisser sacrifier un au sujet duquel ils ont des doutes
concernant les crmonies doffrande deau aux morts, concernant les
repas, ou les noces. En vrit le malheur reste accroch celui au sujet
duquel ils ont des doutes concernant les crmonies doffrandes aux
morts, les repas, ou les noces. (En le laissant sacrifier cet endroit) il
le dbarrasse du mal
La notion de doute est surtout suggre par le contexte, en particulier par
le caractre ngatif de la personne qui constitue lobjet direct de mms et
indirectement aussi par limportance symbolique des crmonies dans
lesquelles le sujet de mms visualise cette personne.
Il est certain en tout cas que critiquer est une variante de mditer,
rflchir, dans un contexte o la pense est considre par le sujet parlant
comme nfaste. Lexemple suivant dans un discours direct illustre bien cette
caractristique de lusage de mms
MS 3.8.1: 92,13-14 navm ka canum astm mmst ti
tsmd etsyur ast n +mmsitavysapthm26 Niemand soll
einen von mir abgeschossenen Pfeil beanstanden Deshalb soll ein
von ihm abgeschossener Pfeil bis zum siebenten Tag nicht
beanstandet werden, so sage mann. (CALAND [245])
Le contexte est le voeu de Rudra de pouvoir lancer ses flches mortelles,
pendant 7 jours, sans subir de critiques27.

ik
Les sens lexicaliss de ik, ancien ds. de ak, sont sefforcer et
donner lact., ainsi que pratiquer et apprendre au moy. En plus de cela
il y a un sens particulier avec upa+, sefforcer dobtenir/de contenter.

26 cf. MITTWEDE 1986: 129.


27 Dans le passage quivalent TS 6.2.3.2 Rudra exige de devenir, durant la mme

priode de 7 jours, le matre des animaux. La flche mentionne par Rudra dans le
passage de MS est donc bien celle quil lance sur les animaux rests dehors (cf.
MACDONELL 1897: 75).

66

lexception de quelques exemples isols (v. p. 234) o elle est peut-tre


secondairement rinstaure, ik nest jamais attest avec sa fonction ds.
Le premier sens sefforcer sexplique tymologiquement comme un
dveloppement intermdiaire de devenir capable ou venir bout28. La
lexicalisation sest opre dans des contextes o la capacit ntait pas
considre comme un objectif de leffort. ik reprsente ainsi la plupart du
temps un effort entirement dpendant de son agent pour qui la question de la
capacit ne se pose pas:
RV 8.51.6a-b ysmai tv vaso dnya kasi s rys pam anute
/
Il accde la richesse, Vasu, pour qui tu t'efforces de donner
RV 10.27.1 sat s me jarita sbhiveg yt sunvat yjamanya
kam / nrdm ahm asmi prahant satyadhvta vjinyntam
bhm //
(Indra:) Dass soll fein mein Bestreben sein, o Snger, dass ich dem
Somapressenden Opferer von Nutzen sei (GELDNER)
Lobjectif, devenir capable ou venir bout, nest jamais une composante contextuelle indispensable et est mme inadapt aux nombreux
exemples imp. o le sujet est un dieu. Le pote ne demande pas celui-ci de
devenir capable dun acte, il sintresse seulement son effort de volont.
RV 8.66.14c-d tv na ut tva citry dhiy k aciha gtuvt //
Efforce-toi pour nous, toi le plus capable, le connaisseur de chemin,
par ton assistance et tes intentions brillantes
La prsence dans la mme strophe du superlatif ciha- atteste bien le
fait quIndra na pas lui-mme besoin de leffort pour devenir capable.
La traduction de ik avec se rendre/tre utile reflte seulement une
variante contextuelle de sefforcer dans les situations o lavantage de
leffort est particulirement suggr par le fait que le complment indirect
reprsente un bnficiaire de laction.
RV 7.87.4c-d vidvn padsya ghy n vocad yugya vpra parya
kan //
Le sage connaissant la trace des mots, la transmettra comme un
secret, se rendant utile aux gnrations futures
Le compos avec upa+ qui rgit un acc. de la personne a quant lui le
sens attirer:
RV 3.52.6c-d bhumnta vjavanta tv kave pryasvanta pa
ikema dhtbhi //

28 Sens originel de cette racine, cf. KMMEL 511.

67

Wir mchten dich, o Weiser, in Gesellschaft des ]bhus und Vja bei
guter Bekstigung mit Dichtungen anlocken (GELDNER)
Ce sens sexplique comme une volution secondaire de sefforcer auprs
de, o lide de proximit, et le complment acc. qui en dcoule, sont
communiqus par le prverbe upa+.
Dans une autre catgorie dexemples avec un complment acc. ou gn.,
ik signifie sefforcer sur quelque chose, sens qui, avec le complment
indirect au dat. volue en donner:
RV 3.43.5d kuvn me vsvo amtasya ks //
Assurment tu vas t'efforcer pour moi sur des biens immortels
RV 1.27.5c k vsvo ntamasya //
Gib uns Anteil an den hchsten Siegerpreis (GELDNER)
Il sagit probablement dun usage analogique par rapport ak, qui atteste
rgulirement la mme construction avec un acc. ou un gn.:
RV 3.16.6a-b agdh vjasya subhaga prajvat gne bhat adhvar
/

Erwirk (uns) kinderreiche hohe Belohnung bei dem Opfer, du holder


Agni! (GELDNER).
Au moy., le sens lexicalis sefforcer a pris une valeur rflexive
indirecte sefforcer pour son propre compte qui a volu en pratiquer et
ensuite apprendre. Ce dveloppement oppos de lact. et du moy. est
spcifique au vdique puisquen iranien apprendre est secondairement
devenu le sens des deux diathses. Un exemple rigvdique de pratiquer est
1.28.3:
RV 1.28.3 ytra nry apacyavm upacyav ca kate /
ulkhalasutnm vd v indra jalgula
Wo die Frau das Hinstossen und Herstossen einbt, da mgest du
Indra den im Mrser ausgeschlagenenen Soma Hinunterschlingen
(GELDNER)

ur
Comme aii et pips, le ds. de ru est attest soit comme une action
ds., soit comme exprimant une action concrte en loccurrence obir. Ce
sens sexplique aisment comme un dveloppement dans lattitude du sujet
susceptible de faire aboutir laction entendre.
Dans un exemple comme BauS 15.4: 208,7 on remarque que entendre
ne fait plus partie du contexte o seul obir est exprim par ur:

68
BauS 15.4: 208,7 sa ha brhma ca rjnacdhvaryur dvau
savatsarau rj bhaviyati tasya uradhva yo hsya na
uriyate sarvasva ta jysyantti
Il (= le Yajamna) proclame: rois et Brhmans, lAdhvaryu sera roi
pendant deux ans. Obissez lui. Celui-qui ne lui obira pas, ils le
rprimeront totalement.

IV.6. La reconstruction de la fonction des morphmes du dsidratif


La dfinition de la fonction grammaticale du ds. expose dans le chapitre
IV.3.3.1, grce laquelle il est donc possible dexpliquer lensemble du
matriel, y compris les tymologies des sens lexicaliss, doit maintenant tre
confronte une analyse morpho-smantique de la catgorie.
Comme le chapitre sur la formation la fait clairement ressortir, les
morphmes caractristiques du ds. sont les suivants:
a) le redoublement de la syllabe radicale avec la voyelle -i/ub) le suffixe -saLexpos suivant va tenter de reconstruire lhistoire de la formation du
ds. vdique en cherchant des rapports smantiques possibles entre des
valeurs supposes de ces morphmes et le sens de base de la catgorie.

IV.6.1. La valeur smantique du redoublement


Morphologiquement parlant le redoublement du ds. na aucune correspondance exacte en vdique. Par rapport celui du prs. et du pf. il se
diffrencie par labsence totale dexemples avec la voyelle de redoublement a
(p.ex. pf. vavrdh-, prs. dd-), par rapport celui de laor. caus. il nest pas
systmatiquement sujet lallongement rythmique (p.ex. aor. jjana-), et en
comparaison de lint. il nest que partiel (p.ex. int. yayam-). cause de ce
manque de correspondance parfaite on ne peut tablir de lien smantique
direct entre ces catgories et le ds. Au lieu de cela il faut tester la valeur
fondamentale gnralement attribue au redoublement verbal qui est
dexprimer un aspect rptitif de laction de base.
Dans certains exemples, la situation dans laquelle laction du ds. prend
place suggre limage dun dveloppement progressif graduel. Le sujet
excute des efforts rpts qui convergent vers un rsultat. Cette image est
galement marque dans quelques exemples par des complments instrumentaux multiples:

69
RV 2.35.5a-b asmi tisr avyathyya nrr devya devr didhianty

nnam /
Trois femmes, desses, sefforcent de lui (= Apm Napt) mettre
des aliments, lui, le dieu, quon ne peut pas laisser vaciller29
Limage est celle du feu, aliment progressivement jusqu ce quil ne
vacille plus, et brle droit.
RV 2.35.12a-b s snu mrjmi ddhimi blmair ddhmy nnai
pri vanda gbh /
Ich reibe den Rcken (der Feuersttte), suche (ihn) mit Spnen
aufzufangen, versehe ihn mit Nahrung, schmeichele ihm mit Versen
(GELDNER)
Ici il sagirait du lancement rpt de copeaux pour arriver fixer
dfinitivement le feu naissant.
RV 4.4.7 sd agne astu subhga sudnur ys tv ntyena hav y
ukthis / pprati sv yui duro vvd asmai sudn ssad is //
Quil soit heureux, riche en offrandes, Agni, celui qui, dans sa
demeure, durant sa vie, sefforce par des chants, par des offrandes
continues, de te satisfaire. Que tous les jours lui soient bons, doit tre
le voeu
AV 8.5.15 ys tv ktybhir ys tv dkbhir yajir ys tv
jghsati / pratyk tvm indra t jahi vjrea atparva //
Qui par magie, qui par la conscration, qui par le sacrifice, tente de
te frapper, toi Indra, frappe-le par derrire, avec la foudre aux cent
jointures
BUM 4.4.25 tm et vednuvacanna vividianti brahmacryea
tpas raddhy yajnnakena
Ils sefforcent par rcitations des Veda de connatre celui-l (=
ltman), par convertissement au Brahmanisme, par asctisme, par la
foi, par le sacrifice et par le jene
Ces exemples constituent peut-tre la relique dune ancienne fonction du
redoublement qui aurait t dindiquer un dveloppement graduel de laction:
une progression qui pouvait tre soit linaire, sous forme dactions successives oprant sur un seul axe, soit diversifie avec des actions diverses ayant
une mme finalit. Cette image aurait t ensuite simplifie en celle dun
dveloppement: au lieu de progresser pas pas, laction volue de faon
continue.
Dans cet aspect rptitif exprim originellement par le redoublement du
ds., les rptitions auraient donc t considres comme sadditionnant, et
par consquent comme marquant une progression. On peut qualifier cette
fonction daspect progressif graduel.
29 pour a-vyathy- de vyath

70

Cest un autre aspect qui devait caractriser les prs. redoubls du type de
bbhar-ti, et de ddh-ti, puisque la fonction de ces thmes devient atlique
ou frquentative (v. KULIKOV 2005: 442 et s.). On peut supposer que les
rptitions de laction de base quils exprimaient taient vues comme se
succdant lune lautre sans marquer de progression.
Quant lint. il se distinguerait du ds. par le fait que ses rptitions
constituent les squences inhrentes dun seul phnomne (v. SCHAEFER 97 et
PRAUST 56).

IV.6.2. La valeur smantique du suffixe -saDans le systme verbal du vdique comme dans celui de la langue mre
indo-europenne, le suffixe -s- est considr comme le morphme de laor.
dont la fonction est laspect grammatical perfectif.
La voyelle thmatique -a- < I-E *e/o, a peut-tre gr plusieurs fonctions
dans le systme verbal indo-europen, mais la seule qui est discernable en
vdique est lexpression du mode subj.
La combinaison de ces deux suffixes a d en I-E comme en Vd., servir
exprimer le subj. aor., cest--dire une action perfective dans le cadre dun
discours bas sur un point de vue momentan du locuteur, volontatif ou
dsidratif30.
Tous les thmes subj. y compris celui daor. peuvent exercer la fonction
dun fut. Ceci est constat, p.ex. pour le vdique et le grec ancien, par
DELBRCK qui nomme cet usage particulier Der Conjunctiv der Erwartung
(1871: 122-128). Dans des ouvrages plus rcents on utilise plutt le terme
mode prospectif (v. p.ex. KMMEL 89 et n. 24).
Le ds. vdique ne peut lui ni signifier laspect perfectif, puisque son
action ne saccomplit jamais compltement, ni le mode subj., puisquil est luimme combinable tous les modes. Le seul lien smantique plausible entre
son morphme -sa- et la combinaison -s-a- du subj. aor. est dadmettre son
affinit smantique avec le mode prospectif.
Pour examiner un tel lien il faut comparer des exemples des deux
catgories dans des contextes similaires.
Comme exemple de subj. avec une valeur fut., on peut considrer RV
2.38.1, un des exemples cits par DELBRCK:

30 Un discours non-factif n'engage pas la responsabilit du locuteur concernant la


vrit ou la fausset du discours (cf. LYONS I/796).

71
RV 2.38.1 d u y dev savit savya avattam tdap vhnir
astht / nn devbhyo v h dhti rtnam thbhajad vthotra
svastu //
Dieser Gott Savit hat sich zum vielten Male aufgemacht, um die
Weisung zu geben, der Wagenfahrer, dessen Werk dies ist, denn jetzt
verteilt er den Gttern sein Kleinod, und dem Opfereifrigen gewhrte
er Anteil am Glck (GELDNER)
La strophe renferme un acte illocutif expressif-indirect: elle communique
un voeu (celui du partage des trsors de Savit) sous la forme dune assertion.
Celle-ci a deux parties. Le pote exprime dabord dans a-b. une action accomplie par rapport au moment de la parole (aor. d...astht) et enchane dans c.
avec le subj. pour exprimer son image mentale dune autre action qui ds lors
(nnm maintenant) va logiquement sachever. Pour raliser cette interprtation il faut bien sr savoir ou accepter le fait que la premire action est un
signe prcurseur de la seconde (Savitar sest lev (donc) il va distribuer aux
dieux...). Dans un tel exemple aucun point de vue particulier du locuteur, ni
volontatif, ni dsidratif, nest ncessaire pour comprendre lorigine du
discours non-factif. Cest en ralisant ce lien cognitif entre les deux actions
que linterlocuteur accepte le fait que laction va rellement se passer.31
Un exemple de ds. tel que RV 1.74.9 renferme galement un acte
illocutif-indirect:
RV 1.74.9 ut dyumt suvryam bhd agne vivsasi / devbhyo deva
de //
Et tu (= Agni) tefforces/es sur le point dobtenir des dieux une
brillante et grande supriorit pour le sacrifiant
Il sagit en effet dans cette strophe finale dexprimer un voeu (obtenir
des dieux une grande supriorit) sous la forme dune assertion (tu
tefforces dobtenir). Ce nest pas un hasard si le ds. vivsasi intervient
dans la strophe finale. Le pote lutilise manifestement pour crer un
parallle entre lvolution positive de lhymne et celle de l'action dAgni:
Agni se sentant dj presque totalement satisfait par les formules du pote
considre son effort de procurer un trsor comme tant galement sur le point
daboutir. Donc comme avec lexemple de subj. linterprtation du sens futur
est fonde sur un lien cognitif. Il sagit ici du lien entre le dveloppement
dune situation relle, celle de lhymne qui sachve brillamment, et celui
dune action que lon considre comme un aboutissement parallle ce
dveloppement, lobtention de la rcompense pour lhymne.

Quelques rares exemples dans le matriel attestent une situation similaire


o le dveloppement exprim par la forme ds. est mis en parallle avec un
dveloppement rel sur le point daboutir:
31 Un exemple similaire daor. subj. est RV 4.51.1.

72
TB 1.4.10.3 savatsar v e psatty hu y cturmsyir

yjata ti e ha tvi savatsarm pnoti y ev vidvs


cturmsyir yjate
En vrit il est sur le point dobtenir lanne, disent-ils, celui qui
sacrifie avec les Cturmsyas. Celui-l obtient bien (?tvi) lanne,
qui sachant ainsi sacrifie avec les Cturmsyas
Un parallle est manifestement fait ici entre le dveloppement fructueux
des sacrifices saisonniers et celui de lobtention du but ultime, lanne. Il est
par consquent clair que le ds. psati exprime lobtention de ce rsultat
comme un vnement sur le point daboutir.
En extrapolant maintenant sur ces exemples, on peut imaginer que cette
valeur fut. du ds. tait relativement courante dans des situations spcifiques
du langage parl o le dveloppement d'une action exprim par le ds. tait
associable un dveloppement extra-linguistique considr comme
aboutissant.
La conclusion de ce chapitre est donc que le ds., tout comme le subj.
aor., peut dans certains contextes exprimer une action comme sur le point
daboutir ou de se raliser. Il est donc possible de dterminer pour le suffixe
-sa- du ds. une origine commune celui du subj. aor.
Pour comprendre la fonction de ce suffixe par rapport au sens de base de
la catgorie, il faut maintenant envisager un schma historique dans lequel sa
contribution est compare et value par rapport celle de la syllabe de
redoublement.

IV.7. Au sujet de lorigine du dsidratif


A ce stade final de lanalyse il est possible de formuler une explication
concernant la gense du ds. vdique.
En prliminaire, il est important de constater que la fonction de laspect
progressif-graduel que lon peut reconstruire pour le redoublement (v. p. 68)
est compatible tous les exemples, alors que celle du fut. ne lest que pour un
groupe restreint, car dans nombre dexemples il est exclu que laction soit
considre comme rellement aboutissant. Ceci suggre que le redoublement
tait bien le morphme originel de la catgorie et que le suffixe -sa- serait
apparu ultrieurement lorsquun parallle avec le subj. aor. aurait t
secondairement tabli.
Donc les thmes ds., dabord uniquement constitus du redoublement de
la racine, exprimaient la progression graduelle dune action.
Dans des contextes dtermins, comparables ceux discuts dans le
chapitre prcdent, ces thmes communiquaient laboutissement fut. de cette

73

progression. Pour clarifier cet usage le suffixe -sa- du subj. aor. aurait t
adjoint au thme pour exprimer la vue mentale de laction ralise. Cette
valeur aurait t dduite du sens des aor. subj. dans des contextes, comme
celui de RV 2.38.1 (v. p. 70), o aucun point de vue particulier du locuteur,
volontatif ou autre, ne jouait de rle dans linterprtation. Cest la raison pour
laquelle ce suffixe napporte aucune valeur modale dans le sens du ds.
Dans les autres contextes du ds., qui ne favorisaient pas particulirement
un sens fut., le suffixe -sa- aurait galement exprim la vision mentale de
laboutissement. Cest de l que viendrait limplicitation conventionnelle de
faire concevoir lachvement de laction.
Avec la multiplication des usages, limage dun dveloppement se serait
petit petit substitu celle de la progression graduelle; le redoublement et le
suffixe -sa- auraient perdu leur fonctions initiales.
Cependant le problme reste encore de comprendre par quel moyen
morphologique lopposition smantique actions rptes convergentes des
thmes ds. redoubls avant laddition du suffixe -sa-, et actions rptes32
des prs. redoubls du type de bbhar-, tait exprime. Il est probable que
ctait la place du ton sur la syllabe de redoublement qui marquait laspect
particulier du ds., alors que les autres thmes avaient un accent mobile et des
degrs vocaliques varis.

32

v. p. 69.

V. Monographie

V.1. Remarques sur les mthodes et la structure


Le matriel englobe tous les ouvrages des Sahits, et des Brhmaas,
ainsi que les plus anciens Upaniad, Arayaks et rautastrs: (par ordre de
citation) RV, RVKh, JS, SV, AV, AVP, VS, VSK, KS, KpS, TS, MS, AB,
KB, JB, PB, B, TB, VB, B, BK, GB, A, , T, AU, KauU, ChU,
KeU, KU, TU, MaiU, BUM, BUK, U, vetU, S, S, LS, DrS,
BauS, BhS, pS, HiS, VaiS, VdhS, MS, VrS et KS. Pour
tous les exemples de mantras except ceux de VS(K), le sigle est caractris
par le symbole m, mais seuls ceux des textes Sahits des Yajurvedas noirs,
KS, KpS, TS et MS, sont classifis sparment des exemples de prose, entre
AVP et VS.
Les thmes sont classifis par ordre alphabtique sanskrit, quil soit
secondaires ou tertiaires, et indiqus dans leurs formes drivationnelles
primaires sans accentuation et sans voyelle thmatique.
Linventaire formel indique toutes les formes verbales et nominales du
thme, attestes dans le matriel de recherche, et la citation complte de leurs
attestations, la seule exception de celles de dkit- et dk- qui sarrtent
lAV.
Le chiffre droite de la racine (p.ex. v. p. 130 De han248) indique la
correspondance dans VIA I.
Linventaire smantique prsente seulement une slection des sens
attests et des indications sur la syntaxe qui les accompagnent. La numrotation est ralise selon lordre suivant : dabord les sens des formes
simplex, subdiviss en catgories grammaticales et sous-subdiviss daprs la
priode littraire du premier exemple, puis les sens des formes composes
diviss et subdiviss selon les mme critres. Les sens des formes composes
qui contiennent inchangs des lexmes de forme simplex dj cits ne sont
pas indiqus. Entre les parenthses qui prcdent apparaissent les critres de
classification, avec ventuellement une liste complte de tous les exemples et
ainsi que les prverbes avec les sens desquels le sens est galement attest.

75

Le symbole + ds. sert caractriser les sens de base attests avec la


fonction grammaticale du ds. Son absence signifie donc un sens sans cette
fonction, cest--dire un sens lexicalis.
Les commentaires visent seulement rendre compte de la valeur
smantique contextuelle des formes ds.: ce quelles servent reprsenter,
marquer ou mettre en vidence, travers le contexte aussi bien immdiat que
gnral. Le sens de base de la catgorie, que ces formes expriment
invariablement, nest discut que dans le chapitre IV.
De mme, les explications tymologiques des sens lexicaliss, qui sont
principalement fondes sur linterprtation du sens de base de la catgorie,
sont reportes dans le mme chapitre IV.

76

aii
prs. ind. act. 3sg. aiiati ChU 3.17.1 et 6.8.3
opt. prs. act. 3sg. iiet B 3.1.2.133; VdhS 14.3.10 et 14.3.19
part. act. iiant- B 10.4.1.18
6x simplex act. (2x Br; 2x Up; 2x S)
De a259 se nourrir, se rassasier, manger (cf. associations avec anyt dans
B 3.1.2.1, VdhS 14.3.10 et 14.3.19)
Litt.: GNTERT 129, CHARPENTIER 18
1) (B 10.4.1.18 et Up) avoir faim 2) (VdhS 14.3.1934) consommer +
ds., avec acc.
asii est un des thmes ds. qui se prsente soit comme lexicalis, avec le
sens avoir faim, soit comme assumant sa fonction ds. Le seul exemple nonlexicalis certain est VdhS 14.3.19 tant donn le complment direct kram
qui ne serait pas justifi avec le sens avoir faim:
VdhS 14.3.19 sa u cet kram aiien mahat kraptrea
maitrvarua graha rhty adhvaryur yajrpt kma
paryudaktasya drapsam avadhya dadhti vadann anyt
Mais si par contre il (= le consacr) dsire consommer du lait,
lAdhvaryu (disant) Cuis la puise de Mitra et Varua daprs le
yajrpa- (?), il doit pour son dsir en consommer avec une grande
coupe de lait, disant (Ceci est du) petit lait, aprs avoir vers par
terre une goutte de (la coupe) leve
Dans le kaik prcdent il est stipul que la consommation du lait par le
consacr ne peut normalement pas avoir lieu. Le ds. aiiet dans la phrase
conditionnelle est utilis pour faire allusion au dsir du consacr de faire (tout
de mme) cette consommation, action qui ncessite une prescription
particulire.
Pour linterprtation du sens lexicalis avoir faim v. p. 54
33 5 BK 4.1.2.1 +jghatset ( jighats).
34 Pour lautre passage, VdhS 14.3.10 sa u ced odanam anyd aiiet, les deux

sens sont possibles. Avec la restitution du complment odanam pour aiiet, on


obtient si maintenant il consommait/mangeait du riz, (ou) sil dsirait (en)
consommer/manger. On stonnerait dans ce cas de ne pas trouver la particule v
aprs les deux verbes. Sans restitution de complment, le passage pourrait signifier si
maintenant il consommait/mangeait du riz, il aurait faim, ce qui signifierait en
substance quun dkita qui enfreindrait la rgle de ne pas manger de riz connatrait la
faim.

77

pipayi
prs. ind. act. 3pl. pipayianti B 2.6.3.11 (v. OERTEL II/905) 5 BK
1.6.3.8 (v. CALAND 1926: 63 et OERTEL II/905 et s.) et B 10.4.3.21
opt. prs. act. 3sg. (sm+)pipayiet B 2.6.3.11 5 BK 1.6.3.8; BUM
1.5.34 (sm +) = BUK 1.5.23
7x act. (5x Br; 2x Up) dont 5x simplex (Br) et 2x sam+ (Up)
Du caus. pya- de p (= *ap5) ( ps) obtenir, atteindre
Litt.: VIA I/158
(simplex et sam+) rendre achev, achever, complter35 + ds., avec simple
acc.36.
Le ds. opt. valeur prescriptive dans BUM 1.5.34 met en vidence un
effort de persvrance pour lexcution dune action astreignante:
BUM 1.5.34 ydy u cret sampipayiet
Sil suit (un voeu) il doit sefforcer de laccomplir jusquau bout.
Dans B 2.6.3.11 les ds. pipayianti et pipayiet servent
communiquer le dsir de certains prtres de terminer un rituel dtermin. La
prescription qui suit indique la dmarche suivre pour que ce dsir se
concrtise:
B 2.6.3.11 td hike rtrr pipayianti s ydi rtrr pipayied
yd ad purstt phlgunyi pauramsy dda tc
chunsrya yajeta
Ici certains dsirent achever les nuits. Sil dsire achever les nuits,
il doit sacrifier avec le unsrya lorsque, avant la pleine lune de
Phlgun, dans le (ciel) dalors, (la nouvelle lune) est devenue
visible37

35 cf. le Nag. payit TS 7.1.5.6 (v. TICHY 1995: 214) et sampaya- dans JB 1.3,
2.160, 2.299, 2.374, 2.381 et 3.3, et galement abh+pya- accomplir, achever dans
B 1.1.1.15 5 9.5.2.3 5 10.1.3.10 5 10.1.3.8, 10.4.3.6 et 1.1.1.21.
36 Pour cet usage du causatif de verbe transitif avec acc. simple v. TICHY 1980: 10.
37
Le thme est linterruption du cycle des sacrifices saisonniers, adopte par certains
afin de se faire consacrer prtre somique (cf. EGGELING I/447n. 2). Les nuits tant une
forme auxiliaire de lanne comme les jours, les saisons ou les heures (cf. B
10.4.3.21), leur achvement reprsente une substitution adquate de lachvement du
cycle entier. De mme BK 1.6.3.8 rtribhir hika pipayianti sinterprte comme
Ici certains prfrent achever (lanne [cf. CALAND 1926: 63 et OERTEL II/905 et s.])
grce aux nuits.

78

inak
prs. ind. act. 2sg. nakasi RV 10.75.4d
inj. prs. act. 3sg. nakat RV 1.132.6e (= YVm; v. GELDNER I/186)
part. act. (d[...])/sam)nakant- RV 1.51.9c, 9.73.9c (sam+), 10.8.9a (d+) et
10.45.7d (d... [= YVm])
6x act. (RV) dont 3x simplex, 2x ud+ et 1x sam+
De na/a486 ( iyak) atteindre, obtenir (cf. association avec ata dans RV
9.73.9c)
Litt.: CHARPENTIER 21, 22, GNTERT 90, 120, 30
(simplex et avec les sens de ud+ et sam+) atteindre, obtenir + ds., avec acc.
La similitude de sens, le fait que les attestations soient limites aux livres
adjacents du RV, et labsence du n initial dans la syllabe de redoublement,
indiquent bien que ce thme est une forme secondairement claircie de
iyak38. On remarque cependant, la diffrence de celui-ci, labsence
dexemples moy. mme l o il serait justifi, comme dans RV 9.73.9c o il
contraste avec laor. moy. ata:
RV 9.73.9c dhr cit tt samnakanta ata
Auch nur die Sachkundigen, die das zu erreichen suchen, haben es
erreicht (GELDNER)
En ce qui concerne la valeur smantique, nakasi dans RV 10.75.4d qui
caractrise la course du fleuve Sindhu, vu la comparaison avec lavance dun
chef darme et le caractre logieux de lhymne, sert bien reprsenter une
action volontaire progressant directement vers le succs:
RV 10.75.4c-d rjeva ydhv nayasi tvm t scau yd sm gra
pravtm nakasi //
Toi (= Sindhu), tu mnes (les fleuves39), comme un roi belliqueux
(mne) deux ailes darme, lorsque tu tefforces datteindre le
sommet de ces (fleuves) ports vers lavant
Dans un contexte diffrent, nakat dans RV 1.132.6 dpeint la tentative
dune personne hostile datteindre une cachette aprs son mfait:
RV 1.132.6 yuv tm indrparvat puroydh y na ptanyd pa
t-tam d dhata / vjrea t-tam d dhata / dr cattya

38 Autres exemples de n analogique dans le paradigme de na/a dans AzI II/361.


39

cf. GELDNER n. 4ab citant Syaa. Ces fleuves sont probablement les affluents que
Sindhu emmne travers ses propres torrents.

79

chantsad ghana yd nakat / asmka trn pri ra vivto


darm dara vivtas //
Indra und Parvata, schlaget ihr beide als Vorkmpfer jeden weg, der
uns anfeinden sollte, mit der Keule erschlaget jeden! Dem in die Ferne
Geflohenen soll sie wie der Schlupfwinkel erscheinen, den er zu
erreichen strebt. Unsere Feinde soll er, o Held, vollstndig, soll der
Zersprenger vollstndig zersprengen. (GELDNER)
Lusage est manifestement de reprsenter ce sujet hostile comme frustr
du fruit de sa tentative grce lintervention dIndra et Parvata.

iyak(1)(2)
prs. ind. act. 2sg. (pr...)yakasi RV 6.49.4d (= YVm), 8.45.31b (pr...) et
8.46.17d (v. GELDNER II/365n. 17) 3sg. (abh...)yakati RV 8.31.15d-18d
(= YVm; v. GELDNER II/342n. 15c), RV 9.78.1b (abh...) et 10.11.6b (= AV
18.1.23a) 3pl. yakanti RV 9.64.21b moy. 3sg. +iyakate BauS 17.49:
329,13 (+iyakate pour lopt. iyakyeta, tant donn lind. nirvapati de la
phrase principale ; la forme du suffixe est conforme la lecture de CALAND
pour le passage quivalent BauS 23.17: 176,12 [v. opt.])
subj. prs. act. 3pl. yakn RV 10.50.3c
opt. prs. moy. 3sg. iyaketa BauS 23.17: 176,12 (lecture du Vivaraa
[commentaires] adopte par CALAND pour diffrentes v.l. yiyaketa, iyajyeta,
yajeta et yaketa; 5 ind. +iyakate BauS 17.49: 329,13)
part. act. (abh...)yakant- RV 1.153.2d, 2.20.1d, 6.21.3d, 9.11.1c (abh...; =
YVm), 9.22.4c, 9.66.14b et 10.74.1a (v. GELDNER III/n. 1a) moy.
yakama- RV 1.123.10b (v. EVP III/60n. 10b); AV 4.14.5c = AVP 3.38.3c
= KSm 18.4: 21,9 = KpSm 48.16 = TSm 4.6.5.2 = VS 17.69 = VSK 18.69 =
Bm 9.2.3.28 5 MSm 2.10.6: 138,5 5 MSm 3.3.9: 41,20; KS 7.15: 79,8 = KpS
6.5 5 MS 1.6.12: 105,8
pf. pr. moy. 3sg. iyak cakre JB 2.113 5 2.126 5 2.303
adj. iyak- RV 10.4.1d (= TSm 2.5.12.4; v. CHARPENTIER 114, GELDNER
III/125)
35x (17x RV; 2x AV; 7x YVm; 3x YVpr; 4x Br; 2x S) dont 12x simplex act.
(RV), 19x simplex moy. (RV; AV; YVm/pr; Br; S), 1x simplex adj. (RV), 2x
abhi+ act. (RV) et 1x pra+ act. (RV)
iyak(1) de na/a486 ( inak) atteindre, obtenir et iyak(2) de yaj494 (
yiyak) sacrifier (cf. association avec yajeta dans BauS 23.17: 176,12)
Litt.: CHARPENTIER 62, 109, 112, GNTERT 118, 119, 120, 121

80

1) (simplex act. et moy., et avec les sens de abhi+ et pra+, dans RV, AV et
YVm/pr) atteindre, obtenir + ds., avec acc. 2) (simplex dans RV 1.123.10b,
6.21.3d 8.45.31, 8.46.17d, 9.64.21b, 9.66.14b et 10.74.1a) dsirer
avidement, sans complment 3) (simplex moy. dans Br et S) sacrifier +
ds.
Les 34 exemples cits ici appartiennent deux thmes diffrents: dune
part iyak de na/a obtenir, atteindre, essentiellement attest dans le RV, et
dautre part iyak de yaj vnrer, sacrifier, attest partir des Br. La
premire drivation est une formation avec degr radical zro, *HHc'a(cf. EWA I/27) de la racine indo-iranienne *Hnac', la deuxime est forme
avec le degr radical plein, labsence du y initial tant rglemente par la
position devant -i- (cf. AiG I/1/262).
La distinction entre les deux thmes repose bien sr sur lanalyse
smantique seule. On remarquera les complments sumnm (RV 1.153.2d,
2.20.1d, 10.50.3c)40, kavm (6.49.4d), gs (9.78.1b), paths (9.22.4c), bhgam
(10.11.6b), et mnas (8.31.15c), qui sont bien attests avec na/a.
Dans la majorit des exemples iyak sert dpeindre un effort de volont
ou dassiduit, de la part des adeptes du sacrifice, obtenir la faveur dun
dieu. Dans le contexte de lauto-loge qui caractrise ces exemples, le pote
sidentifiant lui-mme cette classe de sacrifiants volontaires, on interprte
leffort comme vou au succs:
RV 8.31.15c-d devn y n mno yjamna yakaty abhd
yajvano bhuvat //
Celui qui, en sacrifiant, sefforce dobtenir lesprit des dieux, il
dominera les non-adeptes du sacrifice
La strophe reprend le thme du dbut de lhymne, cest--dire la rcompense du prtre et de son pouse pour la bonne ralisation du pressage du
Soma. La valeur positive de leffort vou au succs est particulirement
souligne par la mention dune autre action qui se ralisera en consquence,
en loccurrence la victoire sur les non-adeptes du sacrifice.
RV 10.50.3a-b k t nra indra y ta i y te sumn sadhanym
yakn /

40 Il y a bien des exemples du complment sumnm avec yaj que GELDNER traduit par
"erbitten": RV 8.19.4d s no mitrsya vruasya s apm sumn yakate div "Er
mge uns des Mitra, des Varua, er der Gewsser Gunst im Himmel erbitten". GOT
(PiV 254) cite un exemple avec un complment smantiquement similaire sumnm,
en loccurrence drviam, RV 3.1.22 = 10.80.7 gne mhi drviam yajasva,
Agni, opfere dir grossen Besitz herbei!, pour exemplifier une valeur particulire du
moy. affectif de yaj.

81

Qui sont ces hommes, Indra, qui (sont vous) ta force, et vont
sefforcer dobtenir ta faveur qui procure des butins41
Comme le note GELDNER dans son commentaire la rponse cette
question est nous, cest--dire le pote et sa communaut religieuse. Le ds.
subj. 3pl. iyakn souligne particulirement leffort de volont ou de courage
de cette catgorie de prtres privilgis par Indra.
Dans RV 6.49.4d, on reconnat lusage particulier du ds. pour reprsenter
laction volontaire et bnfique dun dieu:
RV 6.49.4 pr vym ch bhat man bhdrayi vivvra
rathaprm / dyutdym niyta ptyamna kav kavm iyakasi
prayajyo //
Ma haute pense (se dirige) vers Vyu au grandes richesses, qui
possde tout ce qui est dsirable, qui a une voiture pleine. Par une
route clatante, dominant les Niyuts, (tel un) sage tu fais leffort
datteindre le sage, adorable
Pour justifier le sens lexicalis concret tre avide dobtenir, rclamer, on
se basera en particulier sur labsence de complment direct qui ne convient
pas une action comme atteindre, obtenir:
RV 8.45.31 yd dadhi manasysi mandn prd yakasi / m tt
kar indra mrya //
Alors que tu as dj reu (un sacrifice), tant ivre, tu tobstines, et
rclames (encore). Ne fais pas cela Indra, sois charitable
Dans certains exemples, labsence de complment nest peut-tre que
superficielle, lobjet de lobtention tant interprtable contextuellement:
RV 1.123.10 kanyva tanv adn i devi devm yakamam
/ sasmyamn yuvat purstd vr vksi kue vibht //
Telle une jeune femme, paradant avec son corps, desse, tu vas
vers le dieu avide (/ qui dsire (t')atteindre). Jeune, brillant vers
lEst, tu dvoiles, souriante, ta poitrine
Deux autres exemples, o on pourrait aisment restituer un complment et
interprter un ds. non-lexicalis, sont AV 4.14.5c42 et KS 7.15: 79,7-843

41 sadhanym daprs GELDNER Beute gewhrende.


42 AV 4.14.5c yakam bhgubhi saj sur yantu yjamn svast, o

daprs le contexte de la strophe on peut poser Agni comme complment sousentendu: Sefforant de (l [= Agni]) atteindre, unis dans la pense avec les Bghus,
puissent-ils en sacrifiant aller jusquau soleil, pour le bien-tre.
43 KS 7.15: 79,7-8 dity v ita uttam amu lokam yas te pathirakayas ta
iyakama pratinudante, o il faut restituer amu lokam comme complment
pour iyakamm, Dici, les dityas arrivrent les derniers lautre monde. Ils sont
les gardiens du chemin. Ils repoussent celui qui essaye de (l [= lautre monde])
atteindre.

82

En tous cas la possibilit quil sagisse dans tous ces exemples du ds. de
yaj sacrifier, vnrer nest pas supporte par le contexte44..
Comme ds. de yaj sacrifier, iyak reprsente le dsir daccomplir une
crmonie de sacrifice particulire pour laquelle une prescription est
ncessaire:
BauS 17.49: 329 ngatarr mahendra yajeta trayo vai gatariya
uruvn grma rjanyas te mahendro devateti sa yo nya
etebhyo mahendram iyakate sa savatsaram indram ivgnaye
vratapataye puroam akapla nirvapati
Un non-Gatar ne doit pas offrir le Mahendra. Trois, en vrit, sont
les Gatars: le uruvn, le Grma et le Rjanya. Pour ceux-l le
Mahendra est la dit. Un autre que ceux-l souhaitant offrir le
Mahendra, offre des gteaux de riz sur huit tessons Agni le matre
des ordonnances, aprs avoir sacrifi Indra pendant un an...

k
prs. ind. act. 3pl. kanti MaiU 7.1-6 moy. 1sg. KSm 1.4: 2,13 (pr+) =
31.3: 4,11 = KpSm 1.4 = TSm 1.1.4.1 = TBm 3.2.4.5 = BauSm 1.5: 7,9-182x =
BhSm 1.19.9 = pSm 1.17.9 = pSm 3.19.5 = HiSm 2.8.19 5 VSK 2.22
(prti+) 5 KBm 6.9.5 (prati+) 5 Sm 1.13.1 5 (prati+) 5 Sm 8.14.17
(prati+ et sam+) 5 Sm 4.7.4 (prati+) 5 MSm 5.2.15.15 (anu+) 5 KSm
2.2.15 (prati+); TSm 1.1.10.345 (va+) = BauSm 1.12: 18,5 = BhSm 2.6.6
(ava+) = pSm 3.19.7 = pSm 6.6.6 = VaiS 4.8: 47,13-14 = MSm
1.2.5.12 5 MSm 1.1.11: 7,1; MSm 1.1.5: 3,3 (pr+) = 4.1.5: 6,16 = MS
1.2.1.29 et MSm 1.1.7: 4,6 (va+) = 4.1.7: 9,13 = MSm 1.2.2.31; VS 36.18
(sm+) = VSK 36.18; JB 1.249 (abhivi+) et 3.368; GBm 2.1.2: 145,646
(prati+); Tm 4.3.3 (nu+) = 5.3.7 = BauSm 9.4: 270,2 = BhSm 11.4.6 =
pSm 15.4.7 = HiSm 24.1.22 = VaiS 13.5: 13 et Tm 4.38.1 (pra+);
Sm 8.14.18 (anuvi+); Sm 2.8.9 (ava+)47 et 7.4.4 (prati+); BauSm 3.25:
4 (ava+) = MSm 5.2.15.17 (anu+); pSm 1.21.7 (ava+) = HiSm 1.5.90 et
pS 6.10.11 (prati+); MSm 2.3.7.1 (ava+) 2sg. kase AVP 17.14.1d
3sg. ati/va/anv/anuv/anvava/abhyva/d/upa/upva/par/pr/prti/pratisam/pratypa/pratyava/v/vyava/sam+)kate AV 9.6.3 (pr+) = AVP
44 Seule exception peut-tre, 6.21.3d, o daprs GELDNER (II/120n. 5a) le thme
serait une question concernant le moment propice du sacrifice.
45 5 avapaymi KS 1.10: 5,9-10 / VS 1.30 / VSK 1.47 / B 1.3.1.19 / S 4.8.1.
46 5 prtipaymi TS 2.6.8.5 / pS 3.19.6.
47 5 avapaymi PB 1.5.3.

83

16.111.3 et AV 9.6.18 (pr+) 5 AVP 16.112.5 (va+); KS 6.7: 56,18 (va+)


= KpS 4.6, KS 22.8: 64,22 (va+) = KpS 35.2, KS 26.5: 128,11-122x (ud+) =
KpS 41.32x, KS 28.4: 158,7 (pra+) = KpS 44.5, KS 29.2: 169,18 = 170,2
(ava+) = KpS 45.32x, KS 31.9: 11,6 (va+) = KpS 47.9 = MS 4.1.12: 15,7, KS
31.9: 11,8-92x (ava+) = KpS 47.92x, KS 31.9: 11,12 (ava+) = KpS 47.9; TS
2.3.11.2 (va+) et 3.2.9.52x (prati+ et prti+); MS 1.8.5: 122,3-112x (prti+),
3.2.7: 26,12 (ava+) et 3.3.4: 37,5 (pr+); AB 1.22 (ava+) et 6.1 (ava+); KB
6.9.5 (prati+); JB 1.82x, 1.174 (pratisam+), 1.205 (ava+), 1.247 (pratyava+),
1.329, 2.502x (vi+), 2.56, 2.118 (vi+), 2.121 (vi+) et 3.346 (vyava+); PB 7.9.16
(upa+) et 12.13.32 (ava+); B 1.7.2 (ava+); TB 2.1.4.3 (prati+) et 3.11.7.42x
(pratypa+) 5 B 2.3.3.12 (upva+) 5 BK 3.1.9.3 (pratyava+) 5 BK
3.2.6.3 (pratyava+); B 1.1.2.14 (pra+), 1.1.2.21 (pra+), 1.3.1.13 (va+) 5
BK 2.2.4.10 (va+), B 1.3.1.182x (va+) 5 BK 2.2.4.15 (va+), B
1.3.1.19 (va+) = BK 2.2.4.16, B 1.3.1.26 (va+) = BK 2.2.4.18, B
1.3.1.27 (va+) = BK 2.2.4.20, B 1.3.1.28 (va+) = BK 2.2.4.21, B
1.6.3.41 (vi+) = BK 2.6.1.28, B 1.9.3.132x (pra+) = BK 2.8.4.8, B
1.9.3.14 (pra+) = BK 2.8.4.9, B 1.9.3.152x (d+) = BK 2.8.4.9, B
1.9.3.16 (d+) = BK 2.8.4.10, B 3.7.1.18 (d+), B 4.3.4.18 (pra+) = BK
5.4.1.14, B 6.3.3.4 = 6.4.4.14, 6.7.2.16 (v+), 11.1.5.1 (abhyva+), 14.2.2.35
(pra+) et 14.2.2.38 (pra+); BK 2.1.2.12 (pra+), 2.1.2.15 (v+), 3.2.6.3
(pratyava+) et 4.7.1.17 (d+); KauU 2.15 (anvava+); S1.13.1; S
2.14.1 (sam+), 4.8.1 (ava+) et 8.1.7 (anu+); BauS 1.5: 7,9 (pra+), 1.5: 7,18
(pra+), 1.7: 10,18 (anvava+) = VdhS 2.6.31, BauS 3.23: 95,5 (sam+),
3.27: 99,10 (vi+), 3.28: 100,14 (sam+), 6.13: 170,7 et 9.4: 270,1 (anu+);
BhS 1.20.3 (abhivi+); pS 1.18.4 (anuvi+), 2.3.10 (anuvi+), 2.11.10
(prati+), 4.4.9 (anuvi+), 6.10.2 (abhivi+), 11.18.2 (anuvi+), 12.20.10 (par+),
13.5.14 (anuvi+), 15.3.7 (anuvi+), 15.4.7 (anuvi+) et 22.28.24 (anuvi+);
VdhS 1.3.31 (prati+) = 1.12.15, 1.16.17 (pratyava+), 1.18.20 (anuvi+),
1.20.3 (par+), 2.1.17 (pratyava+), 2.3.3 (prati+), 2.4.31 (anu+), 2.6.32
(anvava+), 2.7.16 (pratyava+), 2.7.24 (pratyava+), 2.8.35 (ava+), 2.11.22
(par+), 3.14.2 (prati+), 3.16.7 (sam+), 4.1.48 (prati+), 4.1.55 (prati+),
4.5.19 (pra+) et 6.3.5 (ati+); MS 1.2.1.40 (abhibi+) et 2.2.4.40 (abhivi+);
KS 2.2.13 (prati+) et 2.7.8 (ava+) 3du. ava/par/sam+kete BauS 7.11:
216,9 (sam+) et 7.11: 216,10 (par+); BhS 2.6.11 (ava+); pS 2.3.6
(ava+) et 7.17.2 (ava+); HiS 13.6.15 (ava+); VaiS 5.4: 4 (ava+) 1pl.
upapra/sm+kmahe AVP 16.132.12b (upapra+) = 19.28.12; MSm 4.9.27:
140,7 (sm+) = VS 36.18 = VSK 36.18 3pl.
(nv/pa/va/ud/udvi/nir/par/prti/sam+kante AV 4.14.4a (pa+) = AVP
3.38.4a = KSm 18.4: 268,9 = KSm 21.9: 48,15 = KpSm 28.4 = TSm 4.6.5.2 et
5.4.7.1 = MSm 2.10.6: 138,8 = VS 17.68 = VSK 18.68 = Bm 9.2.3.27 = Tm
1.27.5 et AV 14.1.39d (prti+) 5 AVP 18.4.8d (prati+); AVP 15.19.6a
(udvi+) et 15.19 7c (va+); TS 6.6.7.2 (va+); JB 1.247 et 2.52; B 3.1.1.11,

84

6.3.3.5(nu+) et 9.2.3.27 (pa+); BK 2.6.2.12 et 4.1.1.1; T 1.27.5 (pa+),


5.3.10 (va+), 5.6.113x (va+) et 5.6.12 (va+); GB 1.2.2: 34,7-8 (nir+);
BauS 7.11: 216,16 (sam+), 7.11: 216,17 (par+), 7.11: 217,52x (par+ et
sam+) et 10.52: 54,12 (apa+); pS 12.18.16 (ava+) et 21.10.10 (sam+)
impf. moy. 3sg. (anuv/nv/abhi...ava/abhivy/va/pari/praty/pratyanv/pratyava/vy+)ikata AV 13.3.6e; KS 7.9: 70,21 (anu+), 10.5: 130,5 (va+),
13.4: 184,17 (pratyava+) = 23.4: 79,2 = KpS 36.1 et KS 31.9: 11,11 (va+) =
KpS 47.9; MS 1.6.12: 104,13-1448, 2.1.11: 13,5 (va+) et 3.7.8: 85,14; AB
2.16.1; KB 12.9.19; JB 1.78, 1.108 (abhi...ava+), 1.113, 1.1172x, 2.26, 2.1252x,
1.288 (pratyanu+), 2.3692x (simplex et vi+), 2.399 (anu+), 3.346 (pratyava+),
3.349 (pratyava+) et 3.365 (vi+); PB 18.1.3; TB 3.3.5.1 (va+); B 1.7.3.3,
2.2.4.1 = 2.5.1.1, 2.2.4.3 = 2.5.1.2, 2.5.1.13, 3.2.1.19, 3.9.1.2, 3.9.1.3, 6.2.1.595x, 6.2.2.6 (anuv+), 10.4.2.21 (+pryaikata pour pryaikat), 10.4.2.22,
11.1.6.12, 11.1.6.13, 11.2.3.3, 12.7.1.10 et 13.7.1.1; VB 437,10 (pari+); GB
1.1.1: 1,2, 1.1.3: 2,13 (anu+), 1.1.10: 8,9 (anu+), 1.1.11: 9,9 (anu+), 1.1.34:
27,8, 2.1.2: 144,8 (prati+) et 2.2 15: 181,12 (ava+); A 2.4.3 (abhivi+); T
1.4.3 (nu+); KU 4.1c (+aikat pour aikad 49); ChU 6.2.32x et 6.3.2;
BUM 1.2.5 = BUK 1.2.5; S 14.27-28.1 kata (rsulte dune scission
rrone, dans la langue liturgique, de *saikata [forme courante de sa aikata]
en sa kata, et, dans le cas de AB 3.21.4 5 3.45.8, dune dissimilation
kataiva de *aikataiva [v. IiV 108]) AB 3.21.4 5 3.45.8; AU 1.1,1.3 et
3,1.112x 3du. (abhy/pary)iketm RV 10.121.6b (abhi+ [= YVm]; v.
GELDNER III/348n. 6b); JB 1.134 (pari+) et 2.230; PB 13.7.12 3pl.
(anv/abhy/ava/pary+)ikanta AV 2.34.3b (anu+) = AVP 3.32.4b = KSm
30.8: 190,3 (anu+) = MSm 1.2.15: 25.5 (v.l. anvaicchanta) = MS 3.9.7: 125,16
5 TSm 3.1.4.2 (abhi+); JB 1.97 (pari+) et 2.291 = 3.187; B 1.7.2 (ava+); VB
423,19; KeU 3.1; ChU 6.2.4
inj. prs. moy. 2sg. pr+kaths B 4.6.7.9 5 4.6.7.10 5 BK 5.8.4.10;
KS 8.4.26
imp. prs. moy. 2sg. (nv/anuv/abhi...ava/pr+)kasva MSm 2.7.16: 100,5
(anuv+) = VS 13.30 = VSK 14.32 = Bm 7.5.1.8; JB 1.108 (abhi...ava+),
2.399 (anu+) et 2.400 (anu+); B 3.6.2.3 (pr+) et 7.5.1.8 (anuvi+); BK
2.5.2.1 5 5.3.4.1 2du. avekethm ChU 8.8.2 2pl. (sm)kadhvam MSm
4.9.27: 140,7 (sm+); VS 5.34; BauS 14.14: 177,12-13 3pl. smkantm
VS 36.18 = VSK 36.1.18
subj. prs. moy. 1sg. avkai B 7.1.1.40; JB 3.271
48 5 KS 11.6: 151,6 et TS 6.5.6.1 amanyata.
49 Lact. aikat dans le pda c. ka cid dhra pratyagtmnam aikat semble avoir

t introduit afin de rtablir un Triubh, comme dans le pda d. vttacakur


antatvam icchan, en lieu dun jagat originel ka cid dhra pratyagtmnam
+
aikata.

85

opt. prs. act. 3sg. ket pS 15.20.19 moy. 3sg. (ati/nu/va/upa/upva/nis/pr/pari/paryava/pra/prativi/pratisam/pratyanv/pratyava/vyava+


)keta KS 6.7: 56,16 (va+) = KpS 4.6 5 MS 1.8.4: 119,12 (ava+), KS 28.6:
161,9 = KpS 44.6, KS 29.2: 169,17 (va+) = KpS 45.3, KS 34.18: 48,16
(pari+) et 34.18: 48,20 (ati+); TS 3.2.3.32x (va+), 3.2.3.4 (va+), 3.2.4.5
(pr+) = BauS 7.10: 216,2, TS 6.5.6.52x (nu+ et anu+) et 6.6.7.22x (va+);
MS 3.2.7: 26,12 (ava+) et 4.6.9: 92,12 (va+); AB 3.32.5-62x (ava+), 6.26.7 et
8.10.4 (anu+); JB 1.1672x (ava+ et paryava+), 1.174 (pratisam+), 1.247
(pratyava+), 1.288 (pratyanu+), 3.4, 3.346 (vyava+) et 3.3572x (pratyava+);
PB 7.7.15 (prativi+); TB 3.3.5.2 (va+); B 1.3.1.26 (va+) = BK 2.2.4.19,
B 2.3.3.12 (upva+) 5 BK 3.1.9.3 (pratyava+) 5 BK 3.2.6.3 (pratyava+),
B 7.1.1.40 (va+) et 14.1.1.31 (pra+); BK 5.8.4.102x (pra+); GB 1.2.2: 34,6
et 2.2.15: 181,7 (ava+; 5 atketa KS 34.18: 48,20); A 2.2.42x (upa+) et 3.2.4
(upa+); 3.42x (paryava+); T 5.6.122x (va+) et 5.8.92x (nu+); MaiU 6.21
(nis+); S 2.5.2; S 8.10.1 (sam+); BauS 10.22: 20,3 (ava+), 22.1:
118,1 (sam+) et 25.1: 228,4-5 (pra+); BhS 6.11.6 (abhivi+); pS 6.17.11
(anu+) et 13.10.4 (anu+); HiS 3.7.85 (abhivi+); VdhS 3.7.22 et 14.1.29314x 3pl. (ava/par+)keran JB 2.52; S 6.12.4 (ava+); LS 1.12.4
(ava+) et 5.7.2 (ava+); DrS 3.4.19 (ava+) et 14.3.3 (ava+); HiS 8.5.38
(par+)
part. moy (anuv/anv/apa/ava/ud/upa/upva/pra/prati/pratyava/vi/sam+)kama- AV 9.7.23 5 AVP 16.139.24, AV 12.5.19 (apa+) 5 AVP
16.142.6 (apa+) et AV 12.5.20 = AVP 16.142.7; KS 28.1: 153,13 (prati+) =
KpS 44.1, KS 28.6: 161,8 = KpS 44.6 5 MS 4.6.9: 93,5-62x, KS 36.7: 75,8
(anapekams) = MS 1.10.13: 153,14, KS 36.14: 81,15 (anapekams) =
MS 1.10.20: 161,1 et KS 41.10: 154,12-13 (vi+) = TS 7.1.19.3 = MS 3.12.3:
161,5; TS 1.7.1.2; MS 3.2.4: 20,10 (napekams) et 4.8.5: 113,14
(napekams); VS 22.8; VSK 24.3.6; AB 1.29.15; KB post 26.2: 130,27;
JB 1.197 (sam+), 2.46, 2.254 (apratkams), 2.357, 2.398 (ava+) et 3.3442x
(anu+ et upa+); B 1.5.1.26, 1.6.3.41 (vi+), 2.3.4.35, 2.6.1.28 (vi+), 4.6.7.1
(pra+), 4.6.7.10 (pra+), 5.2.1.152x (anuvi+), 5.2.1.18 (upva+), 5.4.3.20
(pratyava+) 5 BK 6.2.2.15 (pratyava+), B 6.5.4.5, 11.5.4.14 (sam+),
13.6.2.20 (napa+), 13.8.3.4 (napa+), 14.2.2.35 et 14.2.2.38; BK 1.4.1.25,
1.6.2.8 (napa+), 2.1.1.2, 4.2.2.6, 7.1.1.4 (napa+) et 7.3.3.18 (pratyava+);
GB 1.1.3: 2,14; MaiU 1.2 (ud+); S 1.1.23, 2.3.27 et 2.5.17 (anuvi+); S
6.12.2; LS 4.2.9; DrS 11,2,10; BauS 2.8: 46,5 (ava+), 3.27: 99,10
(pra+), 9.20: 298,2 (pra+) et 10.22: 20,4 (ava+); BhS 7.13.4 (ava+); pS
7.17.1 (ava+), 12.17.5 (ava+) et 15.21.8 (pra+); MS 1.1.2.23 (anu+),
1.1.2.25 (anu+) et 2.3.7.3 (pra+); KS 6.3.12, 8.4.24 (pra+), 21.1.17
(anapekams) et 26.4.15
fut. moy. 1sg. abhyavekiye JB 1.108

86

part. fut. act. vi+kiynt- KSm 5.1.10: 154,12 = TSm 7.1.19.2 moy.
avekiym B 1.3.1.13; BK 2.2.4.10
aor. act. 1sg. +ava+aikiam GB 1.3.12: 79,6 (+avaikiam pour avekiam50)
moy. 1sg. pa/sm+aikii RVKh 1.1.1a (sm+); B 11.5.3.6 (pa+) 2sg.
ava/pa/abhyava+aikihs JB 1.1082x (abhyava+); B 11.5.3.3 (pa+); GB
1.3.11: 77,13 (+avaikih pour avekih)
pf. per. moy. 3sg. (abhyava/ava+)k cakre AB 6.18.2, 6.30.7 et 7.16.3; JB
1.42, 1.152, 1.196 et 3.2703x (ava+); B 1.6.3.7 5 BK 2.6.1.4, B 1.7.4.6
(ava+) = BK 2.7.2.5 (ava+), B 2.1.2.14, 2.2.1.13 = BK 1.2.1.9, B
2.5.1.3, 2.5.2.26 = BK 1.5.1.24, B 3.2.1.22, 3.2.1.26, 3.2.1.27 = BK
4.2.1.20, B 3.6.1.26 (samanu+), 3.9.4.12 = BK 4.9.4.9, B 3.9.4.22,
4.1.3.11 = BK 5.1.3.8, B 4.1.5.4 = BK 5.1.5.3, B 4.3.4.23 = BK
5.4.1.19, B 4.5.3.2 = BK 5.6.1.2, B 5.5.4.8, 7.3.2.14 (abhyava+), 9.5.1.14,
9.5.1.15, 10.4.2.3, 11.5.1.4, 11.8.1.2; BK 1.2.4.1 (5 impf. aikata B
2.2.4.1), 1.4.3.1 (5 impf. aikata B 2.5.1.1), 1.4.3.2 (5 impf. aikata B
2.5.1.2), 1.4.3.11 (5 impf. aikata B 2.5.1.13), 2.7.1.3 (5 impf. aikata B
1.7.3.3), 2.7.1.1751, 3.1.12.9, 3.1.12.12 (5 impf. aikata B 11.1.6.12),
3.1.12.13 (5 impf. aikata B 11.1.6.13), 3.2.5.2 (5 impf. aikata B
11.2.3.3), 4.2.3.2, 4.9.1.2 (5 impf. aikata B 3.9.1.2) et 7.5.1.3; GB 2.6.1:
242,12 et 2.6.9: 256,16; BUM 1.4.3 = BUK 1.4.2, BUM 1.4.6 = BUK
1.4.4 et BUM 6.4.2 = BUK 6.4.2; BauS 18.13: 357,10, 18.28: 376,2,
18.44: 396,7, 18.45: 397,14 et 18.47: 403,10 km sa52 S 15.21.1
3du. (ava+)k cakrte JB 2.299; ChU 8.8.1 (ava+) et 8.8.2 (ava+) 3pl.
k cakrire JB 1.296; B 3.2.1.22; BK 2.6.4.1853 et 5.4.2.354
abs. (ava+)kitv JB 1.108; BauS 20.10: 23,15 (ava+)
anv/anuvi/anusam/anvava/ava/ud/upa/par/pari/paryava/pra/prati/vi/sam/sa
manv+kya KB 16.5. 32 (paryava+); JB 1.126 et 3.271 (ava+); PB 6.7.242x
(ava+) et 7.6.17; B 2.2.4.12 (ud+) = BK 1.2.4.9, B 2.4.1.6 (par+),
2.4.1.12 (par+), 3.6.1.26 (samanu+) = BK 4.6.1.26, B 3.8.2.25 (anvava+),
4.5.7.6 (samanu+) 5 BK 5.7.4.8 (anusam+), B 12.2.1.9 (upa+), 12.4.4.6
(ava+), 12.4.4.7 (ava+) et 12.6.1.2 (anusam+); GB 1.5.2: 115,3 (ud+);
11.42x (pari+ et vi+); ChU 8.8.4 (anu+); BUM 1.4.1 (anuvi+) = BUK 1.4.1
et 6.1.1 (ud+) = BUK 6.2.1; S 3.9.4 (ava+) et 4.7.4 (ava+); S 1.6.11
(pra+), 4.7.4 (prati+), 4.16.6 (sam+), 7.4.4 (prati+) et 6.12.24 (anuvi+)
(anusam/apa+/prati+)kam MS 1.5.7: 75,13 (napekam); TS 5.2.4.4
50 Une autre possibilit serait que la forme avekiam nappartienne pas ava+k
mais vi.
51 5 parimame B 1.7.3.19.
52 sa forme act. pour le moy., v. GS 490.
53 5 akmayanta B 1.7.2.23.
54 5 cur B 4.3.5.3.

87

(pratkam) = TB 1.6.1.4, TS 6.6.3.5 (id.) = TB 1.6.5.6; TB 1.6.10.5 (id.) =


1.7.1.9; B 2.6.2.18 (pratkam 5 part. moy. napekams BK 1.6.2.8),
5.2.3.4 (pratkam 5 part. moy. napakemnas BK 7.1.1.4), 5.2.4.20
(pratkam), 5.6.5.10 (anusam+), 7.1.3.17 (pratkam ), 9.1.2.122x
(pratkam ), 12.5.2.15 (napekam), 12.9.2.8 (napekam) et 14.3.1.28
(napekam); KS 5.10.20 (anapekam)
adj. verb. (v+)kita- KSm 5.1.10: 154,13 (v+) = TSm 7.1.19.3 = MSm 3.12.3
5 VS 22.82x (simplex et vi+) 5 VSK 24.122x (id.); JB 2.52 = VB 423,20; S
2.19.15;
inf. kitum BK 4.1.1.355
gdf. anv/upa+kya- TS 6.5.6.5 (anu+); AB 3.2.2 (upekyatamam); T 5.8.10
(anu+) anvkitavy B 8.1.3.3 kenysas RV 9.77.3c
n.a. (prati/vyapa/sam+)k- AVP 20.14.4b; TB 3.4.19.1 (prati+); GB 2.2.5:
169,1 (vyapa+); pS 15.6: 13 (sam+); HiS 24.2.10; VaiS 13.8: 162,5
(sam+)
adj. = n.ag. (pra+)kaka- B 7.1.2.11; MaiU 2.7 (prekakavat); LS
1.12.15 = DrS 3.4.29
caus. ind. act. 3sg. (ava/par/pra/sam+)kayati DrS 5.4.8; BauS 1.12:
18,2, 4.4: 114,11 (par+), 6.2: 158,15, 6.13: 170,6 (sam+) et 8.6: 242,4; KS
2.7.4 (ava+), 9.7.8 (ava+), 10.7.3 (sam+) et 19.2.30 (pra+) 3pl.
pra/sam+kayanti AVP 5.7.2a (sam+); JB 1.282 (pra+) moy. 1sg.
ava+ikaye AVP 20.53.8 (5 prs. 1sg. pratke GBm 1.2.2: 145,6 etc.) 3sg.
samkayate MS 2.1.3.47
caus. inj. act. 3sg. sam...kyat RV 1.132.5a
caus. imp. act. 3pl. smkayantu AV 4.15.2a (v. WHITNEY I/172, JAMISON
123n. 35) moy. 2sg. smkayasva AV 4.15.3a (5 samkayati AVP 5.7.2a)
caus. opt. act. 3sg. (anv/ava+)kayet S 8.14.17; BauS 20.10: 22,1523,13x (ava+) et 20.28: 63,8 (ava+); DrS 5.4.8 (anu+)
caus. part. act. samkyant- AV 11.9.6 et 11.9.9 = 11.9.11 = 11.9.25
caus. abs. avekayitv BauS 25.11: 240,1
? (va/pra)ke RV 8.79.9ab (va...; v. GELDNER II/406n. 9ab); AV 12.1.58b
5 AVP 17.6.5b; KS 2.3.16 (pra+), 1sg. moy. de ()k ou 2sg. moy. de ()
(= *i541)
? samkyamm KS 7.6.26, caus. pass. part. daprs KULIKOV 582 et s.
Plus de 600 exemples (3x RV; 1x RVKh; 31x AV; 60x YVm; 80x YVpr; plus
de 300x Br; 20x r; 23x Up; 151x S) simplex (AV; YVmpr; Br; Up; r; S)
ou avec ati+ (YVpr; S), (praty/sam)anu+ (AV; YVm/pr, Br; S),
(praty/vy)apa+ (AV; YVm/pr; Br; r), abhi+ (RV; YVm),
55 5 jayitum B 3.1.1.4.

88

(anv/abhy/upa/pary/praty/vy)ava+ (AV; YVm/pr; Br; r; Up; S), ud+ (YVpr;


Br; Up), upa+ (Br; S), nir+ (Br; Up), par+ (YVpr; Br; r; S), pari+ (YVpr;
Br; r), (upa)pra+ (AV; YVm/pr; Br; S), prati+ (AV; YVm/pr; Br; S),
(anu/abhi/ud/prati)vi+ (YVm/pr; Br; r; S), (anu/prati)sam+ (RV; RVKh;
YVm; Br; S) dont 4x act., 510x moy., 52 abs., 10x adj. verb., 1x inf., 5x gdf.,
6x Na, 5x adj. = n.ag., 23x caus. act., 3x caus. moy. et 1x caus. abs.
De *ak/ac1 voir
Litt.: AiV 142, CHARPENTIER 14, 108, EMENEAU 192, GNTERT 107, 110, 111,
115, 119, 128, JAMISON 123 et s., NEISSER 172 et s., PiV 77, STRUNCK 1977:
982 et s.
1) (simplex et combin avec les sens des prverbes mentionns dans
linventaire formel, RV+) regarder, avec acc. 2) (simplex, YVpr+) imaginer
/ se faire une rflexion, particulirement frquent avec une phrase avec ti,
sinon avec acc.
Pour ce qui est de la diathse, il est clair quk est un Medium tantum, les
4 exemples act. tant tout fait marginaux, et sans contraste smantique
particulier par rapport au moy. Pour kanti de MaiU 7.1-6, il faut tenir
compte du fait que dans la langue de ce texte, la distinction entre lact. et le
moy. nest plus constante. Dans KSm 5.1.10: 154,12 (= TSm 7.1.19.2), le part.
fut. act. dat. sg. vkiyate est analogique par rapport toute une srie de part.
fut. act. qui prcdent dans le mme passage (p.ex. jgariyate, prabhotsyate,
psyate ...). Dans +avaikiam GB 1.3.12: 79,6, la dsinence act., tant donne
celle du moy. dans +avaikihs GB 1.3.11: 77,13, ne peut tre que
secondaire (cf. pour dk dans 1.3.20: 90,8 la forme corrompue dkiyati en
face, dans le mme passage, des formes moy. dkiyamn et dkiyadhve).
En ce qui concerne ke, les passages cits dans linventaire formel
attestent sans quivoque la premire personne de k et non la seconde au
moy. de semparer de. Ceci se constate par la prsence du complment
instrumental cku avec les yeux (p.ex. VS 5.34 mitrsya m cku
kadhvam regardez-moi avec les yeux de Mitra), ou par lvidence de la
premire personne (p.ex. JB 1.249 yad aha dviantam abhivadmi yad
abhiprimi yad abhivke lorque je madresse une personne hassante,
lorsque je souffle [vers lui], lorsque je [le] regarde).
Laction exprime par k est bien laction visuelle physique regarder56,
ou mentale se faire une rflexion, imaginer, ce deuxime sens tant particu56 Daprs AV 2.34.3a-b y vadhymnam nu ddhyn anvikanta mnas
cku ca they who, giving attention to the one being bound, looked after (him)
with mind and with eye (KEITH), celle-ci peut galement tre assiste par lesprit.

89

lirement attest avec une phrase avec ti. Deux exemples caractristiques
sont TS 1.7.1.2 et B 3.2.1.19:
TS 1.7.1.2 yrhi htm upahvyeta trhi yjamno htram
kamo vym mnas dhyyet
Lorsque lHotar annonce lI, le Yajamna regardant alors lHotar
doit avec sa pense imaginer Vyu
B 3.2.1.19 t dev yajm abruvan y v iy vg
pamantrayasva hvayiyte vi tvti svay v haivikata y v
iy vg pamantrayai hvayiyte vi mti tm pmantrayata
Les dieux dirent Yaja (le sacrifice): Vc (la parole) en vrit est
une femme. Fais-lui un signe ! Elle tinvitera srement jusqu elle !.
Ou alors, (ce fut Yaja) lui-mme (qui) se fit la rflexion : Vc, en
vrit est une femme. Je vais lui faire un signe. Elle minvitera
srement prs delle. Il lui fit un signe.
Le sens percevoir, apercevoir, quon lui accorde souvent (cf. EWA
I/203) est inconcevable pour plusieurs raisons. Son aspect ponctuel ne se
justifie dans aucun exemple simplex. Il est incompatible avec les contextes o
le sujet de k et son complment direct sont interprts comme dj
confronts visuellement, comme p.ex. ceux o un prtre regarde un ustensile,
ou un lieu particulier de laire du sacrifice57. Il ne convient pas non plus aux
exemples sans complment direct tels quAV 13.3.6d-e y antar rdas
kruddh ckuikata Who, angered, looked with his eyes between the two
firmaments (WHITNEY).
Pour lanalyse tymologique des sens de k v. p. 56

ps
prs. ind. act. 3sg. (av/pa/pari/pr/sm+)psati KS 8.7: 91,5 = KpS 7.4 et
KS 21.6: 44,19 (pr+) = KpS 31.21 = TS 5.4.3.1 = BauS 17.23: 303,2-3; MS
3.6.8: 70,9 (pr+); JB 1.96 (+prepsati pour prepsyat [v. BODEWITZ 1990:
229n. 41 qui soutient la lecture de CALAND]), 2.371, 3.247 (+prepsati pour
prepsyat[v. CALAND 1919: 285]); AB 4.26.2; KB 11.7.11 (upa+); TB
1.4.10.3, 3.8.4.2 = B 13.1.2.9, TB 3.8.16.1 et 3.8.23.1; B 1.4.2.13
(+prpsati pour prpsy [WEBER 1191 ad 39,7]) = BK 2.4.1.8 et B 12.4.1.10

57 galement dans AB 3.21.4 o la phrase tn kataiva he merely looked at them


(KEITH) se situe fin dun dialogue entre le sujet et le complment.
Un autre type dexemple o le sens apercevoir convient mal est ceux o laction est
pralable voir ou comprendre: p.ex. B 2.5.1.3 prajpatir k cakre...s
haitd ev dadara Prajpati se fit la rflexion...Et ainsi il vit (cf. NEISSER [172]).

90

(sam+); BK 3.1.9.12x (ava+) et 7.3.3.8 = 7.3.3.9; GB 1.2.3: 35,3 (pari); A


2.3.2; VdhS 2.10.3 (pari+) 5 4.13.33 (pari+) 5 6.12.25 (pari+) 3pl.
(pa/pr+)psanti JB 1.241 (pra+), 2.44, 2.335 = 2.339 = 2.341 = 2.346 =
2.353 = 2.355 = 2.361 et 2.385 (+prepsanti pour prepsya); KB 18.6.7 5
25.9.16; B 4.1.1.21 (pr+) = BK 5.1.1.16, B 12.1.1.1; BK 1.1.2.11
(pa+)
impf. act. 3sg. (pra+)aipsat AB 8.22.7 (pra+); B 10.1.2.1 3pl.
(pa/pr+)ipsan MS 2.1.11: 13,11 (pa+); TS 3.5.1.2 (pr+); AB 6.24.1
(yajenaivepsas dissimilation de +aivai [v. IiV 108]); TB 1.3.2.3
imp. prs. act. 2sg. ps TB 2.7.14.1-23x = PB 20.3.23x 2pl. psata AVP
16.10.8a58; TB 2.7.14.2 = PB 20.3.2
opt. prs. act. 3sg. upa/pra+pset JB 1.241 (pra+) et 1.344 (pra+); KB 4.8.8
(upa+); VdhS 3.1.262x (upa+) 3pl. sampseyur KB 25.9.2
part. act. (abhi/upa/pari/sam/[abhi]pra+)psant- AV 9.5.12a 5 AVP 16.97.2c
5 AVP 16.98.1a, AV 10.7.4a-c3x (pra+) = AVP 17.7.5a-c3x, AV 10.7.6a-c2x
(pra+) = AVP 17.7.6a-c2x et AV 10.7.37c (pra+) = AVP 17.10.8c; KS 8.15:
98,15-162x (pra+) = KpS 8.32x = MS 1.7.2: 110,7 et KS 27.1: 139,9 (abhi+) =
KpS 42.1 5 TS 6.4.5.6 (pra+); TS 2.3.1.4 (pra+) = BauS 13.22: 133,3; AB
4.27.8 (upepsanta indiqu rronment comme prs. moy. 3pl. dans VPK
II/1/474c); KB 21.1.1 et 22.6.4 (abhipra+); JB 1.233 5 B 1.6.1, JB 2.427 et
3.114 (abhi+); PB 25.6.5 (sam+); BK 5.3.3.8 (upa+); VB 330,4 (pari+); A
1.1.1: 77,6; BUM 4.4.25
aor. act. 3sg. (pa+)ipst TB 1.7.9.3; B 11.1.4.42x (pa+) = BK 3.2.3.32x
n.a. upa+ps- MS 2.4.4: 42,3; B 13.8.1.16 (magalopepsay)
n.ag. abhi+psin- KathU 2.4c (vidybhpsinam)
adj. (pari+)psu- VB 331,26 (pari+); KS 22.5.8
? sampsati dans JS 2.2.6 5 SV 3.3.7 samrtsati
? psamnas dans MSm 4.14.17: 245,14 nmna nvn psamnas59 pour
lequel MITTWEDE (1986: 203) propose la lecture nn na +d vn
psamno. La forme est incertaine tant donn le caractre altr de la strophe,
et contrasterait singulirement dans le paradigme de ps sinon uniquement act.
? abhpsitam MaiU 7.9 (vidybhpsitam ), le passage tant une citation de
KathU 2.4 qui atteste vidybhpsinam, la forme est incertaine.
113x (16x AV; 18x YVpr; 65x Br; 2x r; 2x Up; 8x S) dont 44x simplex act.
(AV; YVpr; Br; r; Up), 1x simplex adj. (S), 3x abhi+ act. (YVpr; Br), 1x
abhi+ n.ag. (Up), 1x abhipra+ act. (Br), 2x ava+ act. (Br), 12x upa+ act.
58 5 AV 8.4.18a icchta.
59 5 rtsamnas ( rts) AV 6.118.2c, yacchamnas AVP 16.50.4c, +rtsamnas (

rts) T 2.4.1 (pour ts), icchamnas KB 126,11.

91

(YVpr; Br; S), 2x upa+ n.a. (YVpr; Br), 5x pari+ act. (Br; S), 1x pari+ adj.
(Br), 36x pra+ act. (AV; YVpr; Br) et 4x sam+ act. (SV; Br)
Cl.
De p (= *ap5) ( pipayi) obtenir, atteindre (cf. associations avec
()pnoti dans KS 8.7: 91,5, AB 4.26.2, TB 1.4.10.3 et 3.8.16.1, BK 2.4.1.8
et 7.3.3.8, avec prpya dans KS 8.15: 98,16, pnuvan dans JB 1.233 et pnot
dans TB 2.7.14.1-2 et B 10.1.2.1)
Litt.: AiG I/103, AiG II/2/575, CHARPENTIER 15, 108, 111, GNTERT 81, 110,
115, INSLER 1969, LEUMANN 119, VIA I/157 et s.
1) (simplex dans AVP 16.10.8a, KS 8.7: 91,5, TB 2.7.14.1-2 2, et avec le sens
de upa+ dans MS 2.1.11: 13,11) attraper, mettre la main sur + ds., avec acc.
2) (simplex dans YVpr+ et avec les sens de abhi+ dans KS 27.1: 139,9,
upa+60, pari+ dans VB 330,4 et VB 331,26 [v. KLAUS 1989: 19] et pra+ dans
YVpr et Br) obtenir+ ds., avec acc.61 3) (abhi+ dans JB 3.114 et [abhi]pra+
dans AV) atteindre + ds.62, avec acc. 4) (ava+) sapproprier + ds.63 5)
(pari+ dans VdhS 4.13.33 et 6.12.25 et sam+) conclure + ds., avec acc. .
De linventaire des formes il ressort principalement que ps est
uniquement act. et est bien attest ds lAV. Sa frquente association avec
diffrentes formes de p prouve le sentiment du lien morphologique et
smantique avec la racine :
KS 8.7: 91,5 nainam pnoti ya psati ya eva veda
Qui tente de/dsire (l)attraper nattrape pas celui qui sait ainsi
On remarque dautre part lassociation purement smantique avec
smanute de na/a atteindre:
B 12.4.1.10 ym dhvna sampsati t smanute
Il termine la route quil sefforce de terminer.
Il y a 3 cas o une forme de ps est parallle dans un passage quivalent
une de i dsirer: psata (AVP 16.10.8a) 5 icchata (RV 7.104.18a; AV
60 Le Na. upepsyai dans MS 2.4.4: 42,3 est un dat. finalis pour le dsir dobtenir
compltement, trirtrsya v upepsyai traidhtavy hriyate yvad vi
trirtroppnti tvat traidhtavyay varunddhe Vraiment cest pour le dsir
dobtenir le sacrifice somique de trois jours que loffrande tripartite est offerte.
Vraiment, autant quil obtient avec le sacrifice somique de trois jours, voil ce quil
obtient avec loffrande tripartite.
61Parmi les acc. rei on notera spcialement savatsar- lanne (TB 1.4.10.3, JB 2.
335 et 2.427, A 1.1.1: 77,6 [cf. pour p avec savatsarm OERTEL 1926: 33]). Un
acc. personae est dautre part attest dans TB 3.8.16.1 et JB 2.371.
62 cf. le sens de abhypnoti dans B 9.1.2.16.
63 cf. PW ava+p in Besitz nehmen.

92

8.4.18a), prpsati (KS 21.6: 44,19) 5 icchati (MS 3.3.4: 37,4-5), psantas
(BUM 4.4.25) 5 icchantas (BUK 4.4.22). Ce paralllisme peut sexpliquer
par la similitude entre obtenir + ds. et les sens dsirer ou chercher de i,
qui dans certains contextes font ressentir laction obtenir comme latente. Il y
a galement un cas de paralllisme avec rts, ds. de dh prosprer ou de
rdh russir64: pepsanti (BK 1.1.2.11) 5 pertset (B 2.1.2.17), qui doit
sexpliquer par la similitude smantique entre les actions obtenir quelque
chose et avoir du succs par rapport quelque chose.
Pour ce qui est de la valeur smantique et pragmatique, dans TB 1.4.10.3
psati sert manifestement reprsenter un effort fructueux, qui mne
latteinte dun objectif exigeant:
TB 1.4.10.3 savatsar v e psatty hu y cturmsyir
yjata ti e ha tvi savatsarm pnoti y ev vidvs
cturmsyir yjate
En vrit il sefforce/est sur le point dobtenir lanne, disent-ils,
celui qui sacrifie avec les Cturmsyas. Celui-l obtient bien (?tvi)
lanne, qui sachant ainsi sacrifie avec les Cturmsyas
Le ds. caractrise ici le sujet comme un excuteur, proche du succs de
son entreprise, image qui contribue mettre en vidence le bnfice qui
dcoule de laccomplissement des Cturmsyas. Linterprtation dune valeur
fut. dans cet exemple est discute dans le chapitre IV.6.2 (v. p. 71).
Dans les exemples dopt. prescriptif (KB 25.9.2), et dimp. 2sg./pl. (AVP
16.10.8a et TB 2.7.14.1-2) laction communique est un effort de volont ou
de persvrance qui assure lobtention ou lachvement:
KB 25.9.2 saprtaranuvkena sapatnsayjenaitenhn
purdityasystam ayt sampseyus
They should seek to complete with this day including its morning
litany and the offerings to the wives (with the gods) before the setting
of the sun (KEITH)
TB 2.7.14.1-2 prajpati pan asjata t smt s prca yan
tn agniomna npnot ... s gnm abravt imn ma psti
Prajpati produisit le btail. Le btail produit senfuit de lui. Il ne
lobtint pas avec lAgnitoma ... Il dit Agni: Tche de les obtenir
pour moi
Dans cet exemple il est clair que Prajpati demande Agni de faire
rellement de telle sorte quil obtienne le btail, puisquil est bnficiaire de
laction. Il ne sagit donc pas dune tentative phmre.
Linterprtation est difficile pour les exemples comme AV 10.7.4, o le
part. nom. sg. prpsan semble indiquer un effort vers un objectif inconnu:

64

v. p. 95 discussion sur ltymologie dans le lemma de rts.

93
AV 10.7.4a-b kv1 prpsan dpyata rdhv agn kv1 prpsan

pavate mtarc /
Jusquo sefforce-t-il datteindre, le feu qui flambe dress?
Jusquo sefforce-t-il datteindre, Mtarivan qui se purifie?
Ou peut-tre sagit-il dun usage caractrisant du part. signifiant dsireux
datteindre, le pronom interrogatif reprsentant alors un complment de but
pour dpyate (Jusquo flambe le feu avide dobtenir,...)
Dans KS 21.6 le thme gnral est lattribution immdiate de loffrande
Agni aprs lempilage de lautel. La phrase avec les deux exemples de
prpsati sert caractriser le dieu comme proccup, mme obsd par le
dsir dobtention de cette offre:
KS 21.6: 44,18-45,1 etrhi v e jyate yrhi cyte yth vats jts
stna prpsaty ev v e etrhi bhgadhya prpsati s
yjamna caivdhvryu ca dhyyati yc chatarudrya juhti
bhgadhyenaivina amayati
En vrit, celui-ci (= Agni) nat ds le moment o il (= lautel du feu)
est empil. Comme un veau qui vient de natre dsire obtenir la
mamelle, de la mme faon, en vrit, celui-ci (= Agni) dsire ce
moment-l obtenir sa part. Il suce le Yajamna et lAdhvaryu. En
offrant ( Agni) loffrande du atarudrya, il lapaise avec sa propre
part.
Le mme type dusage et de contexte se retrouve dans KS 8.15: Agni est
dsireux dobtenir son offre, et aussi longtemps quil reste dans cet tat
dattente, il provoque lchec de lAdhvaryu:
KS 8.15: 98,15 agner vai bhga punardheya ta bhga prepsan
vyardhayati
En vrit, la part dAgni consiste en sa rinstauration. Aussi
longtemps quil reste dsirer sa part il le (= lAdhvaryu) laisse
chouer
Le passage continue en expliquant comment Agni obtenant sa part grce
laction de lAdhvaryu cesse de faire chouer celui-ci.
Enfin dans les passages lgendaires TS 3.5.1.2 et MS 2.1.11 le ds.
marque respectivement le dsir et la tentative de raliser une obtention:
TS 3.5.1.2 dityc cgirasa cgnn dadhata t darapramsu
pripsan
Die dityas und die Agirasen grndeten sich beide die Feuer. Sie
wollten (...) das Neu- und Vollmondopfer (...) erlangen (KRICK
[490])
MS 2.1.11: 13,11-12 t nmnpaipsan dbhi ty sur hvayan
vvakarman ti dev s nnyatar canpvartata

94

Ils essayrent de lattraper par son nom: Dbh, appelrent les


Asuras, Vivakarman appelrent les Devas. Elle ne se dirigea ni
vers les uns ni mme vers les autres

rts
prs. ind. act. 3pl. +rtsanti JB 2.335 (pour tsanti [v. FRENZ 1966: 4]) =
2.339 (id.) = 2.341 (id.) = 2.346 (id.) = 2.353 (id.) = 2.355 (id.) = 2.361 (id.)
opt. prs. act. 3sg. (pa+)rtset KS 13.3: 182,7 et 29.7: 175,15 = KpS 45.8;
MS 1.6.5: 94,1, 1.6.8: 99,3, 1.6.9: 100,8, 1.6.10: 102,4. et 1.7.3: 112,6; TS
3.4.6.1 = BauS 14.16: 181,9; B 2.1.2.1765 (pa+) et 2.3.2.14 (pa+);
BauS 14.16: 181,10; pS 6.29.9 et 19.17.20;
part. act. vi+rtsant- AV 5.7.8c (INSLER 1968: 65) = AVP 7.9.5c
aor. inj. act. 2sg. v+rtss AV 5.7.6a (v. IiV 63 et INSLER ib.) = AVP 7.9.8a;
AVP 7.9.3c
n.a. vi+rts- AV 5.7.1d (INSLER ib.) = AVP 7.9.1d
? samrtsati dans SV 3.3.7 5 sampsati JS 2.2.6
? rtsamnas AV 6.118.2c n no nram rtsamnas66 (v. WHITNEY I/368,
GNTERT 112, INSLER 1969: 65n. 10) desiring to win from us debt from debt
(WHITNEY), forme incertaine tant donn le caractre altr de la strophe. Le
moy. est peut-tre analogique par rapport upalpsamns (1b) et ycamnas
(3b).
29x (7x AV; 9x YVpr; 9x Br; 4x S) dont 20x simplex act. (YVpr; Br; S), 2x
upa+ act. (Br), 5x vi+ act. (AV), 2x vi+ Na (AV)
S
Pour ltymologie v. discussion ci-dessous: de dh24 prosprer (cf. PW I/440
et s., EMENEAU, GNTERT, HOFFMANN IiV 63 et 287; associations avec
dhnoti dans KS 13.3: 182,9 et TS 3.4.6.1) ou de rdh (= rdh/rdh497)
parvenir, russir (cf. INSLER, VIA)
Litt.: CHARPENTIER 16, 117, 111, EMENEAU 191 et s., GNTERT 111, 112,
128, 132, INSLER 1969: 65 , VIA I/396

65 B 2.1.2.17 nkatram pertset BK 1.1.2.11 etd ... pepsanti.


66 5 yacchamnas AVP 16.50.4c, psamnas MSm 4.14.17: 245,14 ( ps),

icchamnas KB 126,11, +rtsamnas T 2.4.1 (pour ts). Il faut noter que le


Padaptha ne dcompose pas rts en rts.

95

1) (simplex et upa+) avoir du succs + ds., acc. de contenu67 au simplex


dans JB 2.335 et avec upa+ 2) (vi+) faire chouer + ds., avec acc.
Comme ps, rts nest attest qu partir de AV, et est exclusivement act.
Ltymologie est dispute. Selon certains, rts appartiendrait dh et selon
dautres rdh. Un argument pour le rattachement avec dh rside dans les
exemples dassociations avec dhnoti:
TS 3.4.6.1 yna krmartset ttra hotavy dhnty ev tna
krma
If he is desirous of prospering in a rite, then should he offer them68,
and in that rite he prospers (KEITH)
Ce lien peut cependant tre secondaire, avoir du succs tant un
smantme commun aux deux racines (cf. pour dh, p.ex. dhnti TS 1.5.1.4
et 5.4.10.5 et pour rdh, p.ex. rtsur TS 7.4.8.3).
On remarque d'autre part que le sens du compos avec vi+ est factifif
faire chouer + ds.. En tenant compte de l'usage antonymique du prfixe on
peut considrer que ce sens est bas sur un mme usage factifif du simplex
faire russir. Un tel usage est attest sans contexte avec la racine dh dans un
exemple comme RV 1.17.9:
RV 1.17.9 pr vm anotu suutr ndrvarua y huv ym
dhthe sadhstutim
Euch soll das Loblied erreichen, Indra und Varua, das ich
hinausrufe der gemeinsame Lobpreis, den ihr erfolgreich machen
sollet (GELDNER)
Pour rdh par contre il n'y a aucun exemple irrfutable d'usage factitif69,
l'acc. qui est 3x attest avec l'aor. subj. 1pl. rdhma pouvant aussi bien tre
de contenu:
RV 1.41.7a kath rdhma sakhya stmam mitrsyryams
Wie knnen wir, o Genosen, das Loblied auf Mitra und Aryaman
richtig treffen (GELDNER)
GELDNER adopte la mme inteprtation pour 8.70.13b et 10.63.6a, alors
que ETTER (83) suggre pour 1.41.7 un sens factitif vollbringen.
Mais on ne peut de toute faon exclure que vi+rts reprsente le ds. dun
caus. (v+)rdhya- (comme vivts par rapport vt [v. p. 229]) mme si
celui-ci est peu attest dans les Sahitas70.

67 cf. p.ex. B 2.3.2.14 etm ka savatsarm pertset Durant lanne, il doit

sappliquer/efforcer obtenir du succs par rapport un seul de ces (? dsir/dieux/


stades du feu [cf. kaik 11-13]).
68
= abhytns.
69 WRV et VIA I/397 "zu Stande bringen".

96

En rsum il ny a aucun argument intransigeant pour dfendre le rapprochement avec dh plutt quavec rdh, mme si la balance penche dans ce
sens.
En ce qui concerne la valeur smantique, lopt. rtset dans MS 1.6.5, et
dautres exemples similaires, sinterprte comme une action stimule par le
dsir ou la volont du sujet:
MS 1.6.5: 94,1 ysyrtsed yavamyam ev tsya pacpsyed
vrhimya purs
Fr wen71 er (der Adhvaryu) Gedeihen Wnscht, fr den soll er den
Gerstenkuchen nur im Westen und den Reiskuchen nur im Osten
hinwerfen (KRICK [268]).
Le contexte ne permet pas de comprendre avec certitude si laction de
rtset est incontrlable (lAdhvaryu narrive pas avoir du succs), auquel cas
la prescription serait comme un remde, ou si cette prescription offre
seulement un moyen damliorer le succs de lAdhvaryu, qui serait dj en
bonne voie. En tout cas il est clair que lusage du ds. est de mettre en
vidence le besoin de lagent pour le rsultat de laction.
Lexemple B 2.1.2.17 est intressant puisquil combine 3 formes ds.
diffrentes, pertset, jghsati et v...jigate:
B 2.1.2.17 tsmd ett katrya ev nkatram pertsej
jghsatva hy saptnn vva jigate
Cest pourquoi un membre de la classe des Katriyas doit
spcialement sefforcer davoir du succs par rapport ce Nakatra,
puisque pour ainsi dire un tel (Katriya) aspire tuer (et) vaincre
compltement ses ennemis
Les deux formes ind. jghsati et v...jigate communiquent que les
Katriyas ont lesprit tourn vers llimination de leurs ennemis. Quils aient
ou non dj t aux prises avec ces actions est un lment secondaire pour
linterprtation du contexte. Cest leur besoin pour le rsultat qui compte,
parce quil justifie la prescription avec lopt. pertset. Dans la prescription
mme, travers la valeur symbolique positive du complment nkatram, on
comprend que le ds. met laccent sur leffort fructueux pour accomplir plus
particulirement laction de prosprer au moment propice du Nakatra.

70 avec vi+ dans le part. compos virdhayant AV 2.36.4d, avec sam+ AV 3.30.5

sardhyantas et simplex 11.1.10 rdhaymi.


71 Pour traduire le gn. commodi de ysya DELBRCK (AiS 10) mentionne, un passage
similaire, MS 1.6.9: 100,8 td ysyrtset phalgunprams ev tsydadhyt,
comme exemple dellipse du groupe loc. beim Opfer, le pron. ysya tant alors gn.
poss.: Bei wessen Opfer er nun gut vorwrts zu kommen wnscht, bei dessen Opfer
lege er das Feuer am Phalgun-Vollmond an.

97

Un autre exemple o le ds. sert mettre en vidence un effort qui mne


un accomplissement est JB 2.335 qui rappelle TB 1.4.10.3 (v. p. 92):
JB 2.335 savatsara v etad rtsanti savatsaram psanti yad
yajante yat sattram sate
En vrit, de cette manire, lorsquils sacrifient pour eux-mmes (et)
lorsquils sappliquent sur le Sattra, ils sefforcent dobtenir du
succs par rapport cette anne, ils sefforcent dobtenir cette anne
Pour les exemples du compos avec vi+ WHITNEY (I/232) et HOFFMANN
(IiV 63) interprtent sans raison un sens lexicalis djouer. Le contexte, un
esprit nfaste tente une action destructrice, est parallle celui de nombreux
exemples de jighs, dips ou ninits:
AV 5.7.6 m van m vca no vrtsr ubhv indrgn bharat
no vsni / srve no ady dtsant rti prti haryata
Nessaie pas de faire chouer notre parole, notre dsir. QuIndra et
Agni, eux deux, nous apportent des bonnes choses. Tous, aujourdhui,
qui sont enclins donner, accueillez le radin

prs. ind. act. 3sg. /ud+ati RV 9.71.6b (+ [= AB 1.30.22 (v. PiV 109n.
84)]); KS 36.7: 74,4 (ud+) moy. 1sg. +e RV 5.49.1a 3sg.
([...]/prti...+)ate RV 1.39.8b (...), 1.84.17a, 1.124.6d, 1.141.8b,
1.149.1a (+) = 10.93.6c, 5.34.4b-d2x, 5.67.5c-d2x (+), 5.83.2c, 5.86.3d
(prti...+), 6.42.3d (+ [= JS 2.792]), 8.45.37c (= T 1.3.1), 8.78.9c (+)
3pl. ante RV 6.66.4a
impf. act. 3sg. d/vy/smaiat KS 13.3: 181,20 (sam+) = MS 2.5.3: 50,18, KS
13.3: 182,1 (v+) = MS 2.5.3: 51,2; MS 1.6.3: 90,14-162x (d+), 1.10.12: 152,9
(d+); JB 1.144 (ud+), 3.354 (sam+), 3.360 (sam+) 3du. sameatm JB
3.163 3pl. ti+aian KS 36.8: 75,15 = MS 1.10.14: 154,1 (v. AzI I/211n. 5)
moy. 3pl. ianta RV 1.126.5d
inj. prs. moy. 3pl. +anta RV 8.96.3d
imp. act. 2sg. pea KSm 3.3: 24,18 = KSm 26.6: 126,4 = KpSm 2.10 = KpSm
41.4 = MSm 1.2.14: 24,672 = MSm 1.8.2.28 3sg. /pa/ud+atu AV
6.67.3c-d2x (+ et pa+; v. PiV 109) = AVP 19.6.152x 5 RVKh 5.2.32x, AV
11.9.21b (ud+)

72 SCHROEDER (I/24n. 2) spare snpea en snu pa ia supposant erronment un

thme prs. *i- de i dsirer.

98

part. act. (/upa/sam+)ant- RV 10.89.14b (+ [v. PiV 109n. 84 avec litt.);


AV 8.6.17a (pa+; v. PiV 109) = AVP 16.80.8; TSm 1.1.11.173 = KSm 1.11:
6,3 = BauSm 1,13: 20,8; PB 3.11.4 (sam+)74 moy. ama- RV 1.171.4a,
4.58.6d (= AV/YVm), 8.96.7a (= AV/SV/YVm); RVKh 5.8.2 = AV 20.127.2 =
S 12.14.2; MSm 1.1.12: 7,10 (nom. sg. amas 5 part. act. abl. sg. atas
TSm 1.1.11.1 [v. VV I/31]); KS 23.8: 83,11 = 28.2: 154,1 = 28.3: 156,9 = 28,6:
160,6 = KpS 36.5 = KpS 44.2 = KpS 44,3 = KpS 44,6
adj. verb. (d/prati/v/sm+)it- RV 10.119.12b (d+); KS 13.3: 181,21
(pratitagrvas), 13.3: 181,21 (sm+) = TS 2.1.5.2 = MS 2.5.3: 50,18, KS
13.3: 182,1 (v+) = MS 2.5.3: 51,2; JB 3.354 (ud+) et 3.355 (ud+)
adj. ya- JB 3.322x = 3.1472x 5 3.229
exclure de cet inventaire sont RV 10.89.3d et ir AV 5.19.3b = AVP
7.8.7b et AV 19.26.2b, pf. moy. de i12 dsirer (cf. KMMEL 126 et s.),
faussement indiqus sous dans VPK I/2/858b. De mme pa...aiye RV
5.2.8a, ppf. de i aller (cf. KMMEL 99).
? it-, Tm 4.31 = BauSm 9.18: 293,4 5 BhSm 11.19.12, est incertain, le
groupe sadhi ydit, pouvant galement tre dcompos en ydi + iit, ce
dernier tant alors ladj. verb. de i mettre en marche.
84x (25x RV; 3x RVKh; 8x AV; 9x YVm; 24 YVpr; 12x Br; 3x S) dont 3x
simplex act. (YVm), 24x simplex moy. (RV; RVKh; YVm/pr; AV; S), 2x
simplex adj. verb. (S), 5x simplex adj. (Br), 2x ati+ act. (YVpr), 6x + act.
(RV; RVKh; AV), 9x + moy. (RV), 6x ud+ act. (RV; AV; YVpr), 3x ud+ adj.
verb. (RV; Br), 11x upa+ act. (AV; YVm), 1x prati+ adj. verb. (YVpr), 1x
praty+ moy. (RV), 2x vi+ act. (YVpr), 2x vi+ adj. verb. (YVpr), 6x sam+ act.
(YVpr; Br), 3x sam+ adj. verb. (YVpr)
De i9 aller (cf. WRV 237, PiV 77), et non prs. secondaire de i mettre en
marche (cf. JOACHIM 43 et EWA [v. litt.]).
5 Av. ia- (ind. ia- Y 45.1; part. iat-) de i aller
Litt.: AzI I/211n. 5, EWA I/271 et s., GOT 1993: 122, KELLENS 1984: 196,
PINAULT 1994: 310, PiV 77
1) (simplex act. et avec les sens de [praty]+ act./moy. et de upa+) aller
directement ou se dpcherou se diriger, acc. avec +, loc. avec praty+

73 5 atas KpS 1.11 de enfoncer, pousser.


74 Du part. act. de est galement issu ladv. t peu prs, environ trs courant
dans les S (v. VPK IV/1/622c et s.), les premiers exemples tant PB 6.7.19 et B
2.5.2.14; v. EWA I/208.

99

2) (simplex moy.) reculer, avec abl. 3) (ati+) passer ct, viter4) (ud+)
slever, acc. dans RV 10.119.12b 6) (vi+) stendre 7) (sam+) stirer
Le rattachement avec i mettre en marche est dmenti dabord par des
donnes syntaxiques, puisque est sans complment direct, le seul acc. tant
un acc. de but avec () et ud+, et aussi par la smantique puisque natteste
que les sens dun verbe de mouvement. Le lien morphologique entre i aller
et est confirm historiquement par le lien avestique quivalent entre i et
ia-.
Le sens se dpcher gnralement considr comme celui de base pour
(cf. WRV, PW), est en fait peu attest. Les composs avec ati+, ud+, vi+ et
sam+ en particulier expriment des mouvements dirigs, sans aucune connotation de vitesse. De mme le compos avec + peut tre rendu aussi bien par
aller droit vers que par se dpcher vers:
RV 5.67.5 k n vm mitrstuto vruo v tannm / tt s vm ate
matr tribhya ate mats
Wer von euch ist noch ungepriesen, o Mitra, oder ist es Varua unter
(euren) Personen? Darum wendet sich das Gedicht gerade an euch,
wendet sich das Gedicht von Seiten der Atris (an euch) (GELDNER).
Pour le simplex moy., la catgorie la mieux atteste, le sens de base est
bien scarter, reculer, et non fuir:
RV 1.124.6c-d areps tanv adn nrbhd ate n mah
vibht //
Stolz auf ihren makellosen Leib zieht sie sich nicht von Klein und
Gross zurck, wenn sie erstrahlt (GELDNER)
RV 1.84.17a k ate tujyte...
Wer weicht, wer flieht75 (GELDNER).
Le contexte de la peur comme cause du mouvement de recul est
caractristique dans presque tous les exemples.
Comme exemple du sens aller tout droit on a p.ex. RV 1.39.8 et TSm
1.1.11.1 :
RV 1.39.8b y no bhva ate
(Wenn ein)...Drohnis auf uns losgeht (GELDNER)76
TSm 1.1.11.1 gandharv si vivvasur vvasmd atas yjamnasya
paridhr i it

75

KULIKOV (82) interprte pour tujyte ... is put to panic flight.

76 Un autre exemple est peut-tre RV 5.49.1a-b dev vo ady savitram e bhga

ca rtna vibhjantam y Aujourd'hui je vais directement vers vous, dieu Savitar,


et Bhaga qui distribue le trsor pour yu, o on a limpression que le pote prcise
dans cette premire strophe de cet hymne tous les dieux, quil va sadresser
directement aux dits Savitar et Bhaga.

100

Thou art the Gandharva Vivvasu (...), the fence of the sacrificer
from every attacker, praised and to be praised (KEITH)
Lattaquant est une personne qui menace parce quelle se dirige droit sur
sa victime.
Pour ltymologie de ces divers sens lexicaliss de v. p. 54

?edidhi
edidhiupatm dans VS 30.9 = VSK 34.9 rddhy edidhiupatm
quivalent TB 3.4.4.1 rddhyai didhiptim ... pour lchec, lpoux
dune femme marie avant sa soeur ane. Les commentaires respectifs de
chaque passage attribuent edidhiu- et didhi- un sens identique : femme
marie, alors que la fille ane (de sa famille) (est encore) non-marie. Telle
quelle, la forme semble tre un adj. dsireux de saccrotre, du thme ds.
edidhi de edh prosprer. En supposant une dsinence originelle dat. sg. en
-aye (cf. sandhye au dbut du mme kaik) pour rddhi- on obtient
+
rddhaye didhiupatm qui aurait t dans un premier temps corrig en
*rddhyaiyedhiupatm sous linfluence des dat. nrtyai et nktyai et
ranalys ensuite en rddhy ed. En tout cas la probablilit quil sagisse
dune forme secondaire est renforce par la prsence du Visarjanya dans
upatm qui ne peut tre, lui, que secondaire par rapport patm, et atteste
ainsi le caractre rcent du passage.
Litt.: AiG II/1/265, CHARPENTIER 18 et s., GNTERT 127 et s.

cikalpayi

impf. act. 3pl. +ava+acikalpayian AB 3.30.23x (+vcikalpayias pour


vcikalp [v. PW II/170, CALAND 185, KEITH 1920: 183n. 1, IndSt IX/264])
opt. prs. act. 3sg. +cikalpayiet JB 1.300 (+cikalpayiet pour cikalpiet [v.
BODEWITZ 1990: 306n. 8]); BauS 24.1: 185,7
5x act. (4x Br; 1x S) dont 2x simplex (Br; S) et 3x ava+ (Br)
Du caus. kalpya- de kp tre adapt
(simplex et ava+) arranger, tablir + ds., avec acc.

101

lopt. prescriptif (JB 1.300 et BauS 24.1: 185,7) cikalpayiet met


laccent sur un effort particulier pour produire une variation continue dans le
chant des Smans:
JB 1.300 sa yo haiva vidvn jmi kalpayaty ajmy evsya tat klpta
bhavati tat tpary upary ajmy eva +cikalpayiet amithuna tad
aprajanana yaj jmi yath +pumsau77 v saha +ayytm78
striyau v
He who knowing thus produces sameness, by him thereby variation is
produced. One should however wish to produce this variation
continuously. Sameness does not lead to pairing and offspring, just as
when two men or two women would lie together (BODEWITZ)
Le degr de difficult dans laction est difficile valuer. Il semble sagir
avant tout dun effort dattention pour viter la faute qui est illustre par la
mtaphore.
Dans le passage lgendaire AB 3.30.2, limpf. 3pl. avcikalpayian sert
communiquer lintention ou le dsir des dieux darranger une place pour les
]bhus dans une crmonie du Soma:
AB 3.30.2 bhavo vai deveu tapas somaptham abhyajayas
tebhya prtasavane +vcikalpayias tn agnir vasubhi
prtasavand anudata
Les ]bhus, en vrit, par voie daustrit obtinrent le droit la
consommation du Soma parmi les dieux. Ils (= les dieux) dsirrent
leur arranger (une place) dans la crmonie du matin. Agni
accompagn des Vasus les repoussrent de la crmonie du matin
Le passage continue de la mme manire, relatant ensuite le projet
darranger une place pour les ]bhus dans les deux autres crmonies, laction
tant chaque fois contrecarre par un groupe de dits sopposant leur
prsence. Il se termine par lintervention de Prajpati qui, lui, accepte de
consommer le Soma en leur compagnie.

cikits
prs. ind. act. 3sg. (pa.../v)ckitsati AV 13.2.15b (pa+ [v. WHITNEY
II/722]) = AVP 18.21.9b; AVP 7.7.2d = 7.7.4d = 10.12.8d et 8.15.10b; KS
11.8: 154,20; VS 40.679 (v+) 5 BUM 4.4.18 (v+); TB 2.1.2.2 (vi+) 5 B
2.2.4.9 (vi+) 1pl. ...cikitsmas RV 8.91.3a (= AVP 4.26.4 / JB 1.220; v.
77 v. BODEWITZ 1990: 306n. 9.
78 v. BODEWITZ 1990: 306n. 9.
79 5 vijugupsate U.6 (= VSK 40.6) = BUK 4.4.15 5 KU 2.1.5/12 ( jugups).

102

CHARPENTIER 84) 3pl. ckitsanti KS 11.8: 154,16-17 = MS 2.3.5: 33,3


moy. 3sg. ckitsate MS 3.7.5: 81,14-15
impf. act. 3sg. vycikitsat TS 6.5.9.1; TB 2.1.2.2 5 B 2.2.4.6 5 BK 1.2.4.5;
B 2.2.4.9 5 BK 1.2.4.7 3pl. cikitsan TB 3.7.6.12 = BhS 4.12.1 =
ApS 4.8.3 = HiS 6.2.19
inj. prs. act. 3sg. v...cikitsat RV 4.16.10d (v. IiV 188 et s.)
imp. prs. act. 2sg. pr...cikits RV 1.91.23d (= VS 34.23 / VSK 33.16) et
6.47.20c 3sg. ckitsatu AV 6.68.2c, 6.141.1c = AVP 19.22.7c et AV 10.6.5c
= AVP 16.42.5c 2du. ckitsatam MS 4.8.1: 106,8 (v. JAMISON 1996: 188);
JB 1.151 2pl. cikitsata TSm 3.2.8.4 = pSm 13.10.10; KS 10.10: 137,4
subj. prs. act. 3sg. ckitst AV 9.2.3d = AVP 16.76.3d
opt. prs. act. 3sg. (vi)ckitset MS 1.6.11: 103,9-10 (v. AzI III/792 et s.); AB
8.15.3 (vi+); A 3.2.6 (vi+); 8.112x (vi+); KS 25.13.19
part. act. (vi)ckitsant- RV 1.123.1d (v. GELDNER I/170); B 2.2.4.9 (vi+) 5
BK 1.2.4.7 (vi+), B 4.3.4.20 (vicikitsan) = BK 5.4.1.15; VB 530,2 (vi+)
aor. act. 2sg. acikits AV 5.11.1d (v. WHITNEY I/237, AzI III/792 et s.) =
AVP 8.1.1d; BU 23d
adj. verb. (vi)cikitsita- KU 1.1.21-222x (vi+); HiS 14.1.252x
n.a. vicikits- KB post 26.2: 130,25 et post 26.2: 131,13 ; TB 2.1.2.2 5 B
2.2.4.9 5 BK 1.2.4.7; B 10.6.3.2 = ChU 3.14.4; BUM 1.5.9 = BUK
1.5.3 = MaiU 6.30; KU 1.1.20
adj. cikits- AV 10.1.1b = AVP 16.35.1b
71x (5x RV; 17x AV; 2x YVm; 7x YVpr; 21 Br; 3x r; 9x Up; 7x S) dont
28x simplex act. (RV; AV; YVm/pr; Br; Up; S), 1x simplex moy. (YVpr), 2x
simplex adj. verb. (S), 2x simplex adj. (AV), 1x apa+ act. (AV), 1x + (RV),
2x pra+ (RV), 20 vi+ act. (RV; YVpr; Br; Up; r), 2x vi+ adj. verb. (Up) et
11x vi+ n.a. (Br; Up)
Cl.
De cit58 remarquer, reconnatre
Litt.: AzI III/792 et s., CHARPENTIER 45, GNTERT 86, INSLER 1969: 58, 61,
64n. 9, LEUMANN 119, VIA I/183
1) (simplex dans RV 1.123.1d, AV et YVm) veiller, avec dat. commodi dans
RV 1.123.1d, dat. finalis dans AV 6.68.2c, AV 6.141.1c et TSm 3.2.8.4, dat.
commodi et acc. de contenu dans AV 10.6.5c 2) (simplex dans AV 5.11.1d,
7.7.2d, 9.2.3d et MS 1.6.11: 103,9-10) lorgner, comploter80, sans
complment dans MS 1.6.11: 103,9-10, avec acc. et dat. incommodi dans AV
9.2.3d, AVP 7.7.2d, avec simplement acc. dans AV 5.11.1d 3) (simplex,
80 v. AzI III/792.

103

YVpr+) soigner, gurir, avec dat. dans KS 11.8: 154,2081, MS 4.8.1: 106,8,
TB 3.7.6.12, avec acc. dans JB 1.151 4) (simplex act. dans KS 10.10: 137,4, et
MS 3.7.5: 81,14-15 au moy.) se concentrer, rflchir 5) (apa+) dtourner
son attention + ds.82, avec abl. 6) (+) comprendre + ds.83, +acc. 7)
(pra+) reconnatre + ds., acc. seulement dans RV 6.47.20c 8) (vi+ dans RV
4.16.10d) dissocier, distinguer + ds.84, avec acc. 9) (vi+ dans YVpr+)
douter, le plus souvent avec phrase avec ti et avec en plus un acc.
dextension dans TS 6.5.9.1, usage absolu, peut-tre dans VS 40.6 (v. cidessous), sinon dans AB 8.15.3, VB 530,2 et B 4.3.4.2085
Le thme ds. presquentirement lexicalis cikits, attest ds le RV,
appartient cit5 8 remarquer, connatre et non cit59 briller, se distinguer,
comme le dmontrent les smantmes mentionns dans linventaire
smantique.
Seuls quelques exemples attestent un sens non-lexicalis, tous avec
prverbes: RV 1.91.23d, 4.16.10d, 6.47.20c, 8.91.3a-b et AV 13.2.15.
Parmi eux les deux imp. ds. de RV 1.91.23d et 6.47.20c reprsentent la
demande, respectivement Soma et Bhaspati/Indra, dun effort de
coopration pour lexcution de laction reconnatre le chemin:
RV 6.47.20c-d bhaspate prcikits gviv itth sat jaritr indra
pnthm //
Bhaspati, efforce-toi de reconnatre le chemin pour le chanteur
ainsi occup la recherche de butins, Indra86.
Linterprtation reconnatre comme sens de base dans ces exemples
maintient le lien avec la racine cit remarquer, connatre, mme si le compos
pra+cit nest attest quau caus. prs. ou laor. redoubl avec le sens faire
apparatre de cit briller, se distinguer87 (p.ex. prcetayati RV 1.3.12b;
prcikitat RV 7.80.2d88).

81 En face de cikitsati et cikitsanti de KS 11.8: 154,16-17/20 correspondent


respectivement bhiajyanti dansTS 2.3.11.4 et yur dadhti dans MS 2.3.5: 33.2.
82 cf. le sens de apacetytai dans KSm 1.12: 7,15.
83 cf. le sens de ciketa dans RV 8.2.14b.
84 cf. vi+cit WRV kennen, erkennen, p.ex. vciketat RV 1.152.2a.
85 Le compos privatif vicikitsant- sans rflchir peut sinterprter galement
comme sans hsiter comme le fait EGGELING pour B 4.3.4.20 y vi rtman
vicikitsan dki ddti for whatever sacrificial gift he gives unhesitatingly,....
86 Daprs OBERLIES (462).
87 Daprs WRV pra+cit signifie erscheinenou sich auszeichnen, mais PW
mentionne galement un sens kennen, sur seule base de tv soma pr cikito
man dans RV 1.91.1a, quil faut bien pourtant traduire (cf. linterpretation de
GELDNER I/91) en Toi, Soma, tu te manifestes par le recueillement. PW cite

104

Les deux exemples RV 8.91.3 et AV 13.2.15 ont comme point commun


dutiliser un ds. avec ngation:
RV 8.91.3a-b can tv cikitsm dhi can tv nmasi /
Wir mchten dich zwar nicht verstehen und doch missverstehen wir
dich nicht (GELDNER) 89
AV 13.2.15 t smpnoti jtbhis tto npa cikitsati / tnmtasya
bhak devn nva rundhate //
Avec sa vlocit il (= Srya) l(= le chemin) accomplit totalement. Il
ne veut pas en relcher son attention. Par-l (= par ce chemin) ils (?=
les hommes) nobtiennent pas de part de limmortalit des dieux
Il sagit manifestement dans les deux cas de marquer un manque de
volont ou de coopration de la part du sujet. Dans AV 13.2.15 ont comprend
galement que la rcalcitrance de Srya relcher son attention, constitue
lobstacle qui empche les humains dobtenir une part dimmortalit. En
dautres termes il y a une contre-implicitation interprtable sur base du ds.
avec ngation comme quoi cette action naura pas lieu.
Lusage de v...cikitsat dans RV 4.16.10 est difficile dterminer avec
certitude:
RV 4.16.10d v v cikitsad tacd dha nr //
Elle fait ce quelle peut (5 sefforce) pour vous distinguer; (ta)
femme (est) bien celle qui voit juste90
Le sujet est lpouse dIndra qui sapplique pour distinguer Indra de
Kutsa, identiques dapparence. Le ds. sert en tout cas manifestement
exprimer cette action sans phase finale, ce qui laisse un certain suspens,
relch ensuite par le sens du compos tact qui connat la vrit.
Dans tous les autres exemples, du simplex et de vi+, y compris celui du
simplex RV 1.123.1d et ceux de lAV, on ne rencontre que les diffrents sens
lexicaliss, veiller, lorgner, comploter, soigner et se concentrer,
rflchir.
Le seul exemple mantrique susceptible de conserver une valeur ds. est
VS 40.6:
VS 40.6 ys t srvi bhtni tmnn evnupyati sarvabhtu
ctmna tto n vcikitsati

galement un sens kund machen, verkndigen, mais l encore il ny a aucune


vidence : dans 8.39.3c s devu pr cikiddhi le complment loc. suggre plutt le
sens se manifester, dans 7.80.2d prcikitat srya yajm agnm (Agni), annonce
le soleil, le sacrifice, le feu, il sagit dune forme aor. caus.
88 cf. KMMEL 176n. 189.
89 Pour des dtails concernant le mythe dpala, v. JAMISON 1996: 240 et s.
90 cf. IiV 188.

105

Celui qui suit des yeux toutes les cratures dans ltman et ltman
dans toutes les cratures ne veut plus en relcher son attention
Lexemple rappelle AV 13.2.15. Une autre possibilit serait dinterprter
pour ttas une valeur temporelle ds lors, et pour vcikitsati le sens lexicalis
douter: Qui voit toutes les cratures dans ltman et ltman dans toutes
les cratures, ds lors ne doute plus
Pour lanalyse tymologique des sens lexicaliss de cikits v. p. 57

cikrtayi
opt. prs. act. 3sg. cikrtayiet A 5.3.3 (v. KEITH 1909: 304n. 22)
Du dnom. krtaya- mentionner
mentionner + ds.
A 5.3.3 meghe partau vare trirtra vaidekendhyyenntariyn

nsmin kath vadeta nsya rtrau cana cikrtayiet


And when rain falls out of season he should stop his study of the
Veda for three nights, nor in this time should he tell tales, nor even at
night at this time be fain to set them forth (KEITH)
Le ds. opt. cikrtayiet reprsente une intention ou un effort inutile.

cikr
prs. ind. act. 3sg. (ni)ckrati RVKh 4.5.38 et 4.5.39; AV 5.8.3b = AVP
7.18.3b, AV 11.2.13 (ni+) = AVP 16.105.3b et AV 12.4.19d = AVP 17.17.8d;
B 2.2.3.16, 5.2.3.4 = BK 7.1.1.4 = BK 7.1.3.1, B 5.2.5.4, 5.2.5.8 = BK
7.1.3.2 et B 5 2.5.12; pS 6.6.8
impf. act. 3sg. cikrat MS 2.4.3: 40,6 (v. AiS 520) 3pl. (pary+)acikran
TS 6.5.2.2 (pary+); JB1.124
subj. prs. act. 3sg. cikrt JB1.98
opt. prs. act. 3sg. ckret JB 1.49 et 2.259; B 1.9.2.23, 1.9.3.10, 2.3.2.8,
3.6.2.14, 3.7.3.7 et 4.4.5.19; BK 1.1.4.3; BhS 11.15.1 3pl. moy.
cikreran S 8.13.22
part. act. cikrant- pS 10.13.9; KS 25.8.7
aor. act. 2sg. cikrs B 3.4.3.6 3sg. acikrt JB 1.54
adj. verb. cikrita- BauS 25.16: 247,7

106

37x (2x RVKh; 6x AV; 2x YVpr; 21x Br, 6x S) dont 32x simplex act.
(RVKh; AV, YVpr; Br; S), 1x simplex moy. (S), 1x simplex adj. verb. (S),
2x ni+ act. (AV), 1x pary+ act. (YVpr)
Cl.
De k28 faire (cf. associations avec akarot dans MS 2.4.3: 40,6 et aknti
krtum dans B 5.2.3.4 et 5.2.5.4/8/12)
Litt.: CHARPENTIER 37, INSLER 1969: 62n. 6, LEUMANN 116
1) (simplex dans AV et Br+) faire, raliser + ds., avec acc. 2) (simplex dans
MS 2.4.3: 40,6; BK 1.1.4.3; BhS 11.15.1) rendre / transformer + ds.,
avec acc., double acc. dans MS 2.4.3 3) (simplex dans Br) agir + ds.4)
(simplex dans B 3.4.3.6) faire du mal + ds.91, avec acc. 5) (ni+) faire
tomber, vaincre + ds.92, avec acc. 6) (pary+) retourner + ds.93, avec acc.
Le paralllisme entre cikr et la racine k se constate dans lventail des
lexmes qui sont tous dans le champ smantique de cette dernire. La forme
-kr- de la syllabe radicale contraste avec celle de ladj. verbal k-t-.
On remarquera 3 cas de discordances entre B et BK, chaque fois lun
attestant le ds. opt. et lautre lopt.:
B 1.9.2.23 ydi yju ckred etnaiv kuryt
Si elle (= lpouse du sacrifiant) dsire le (= dfaire le Veda) faire
avec un Yaju, elle doit le faire avec celui-ci...
5 BK 2.8.3.18 ydi yju kuryt
Si elle agit avec un Yaju...
B 1.9.3.10 parstt tv vrv krmeta y it nusana ckret
Now he who wishes to give instructions from hence, should come
hitherwards from above. (EGGELING)
5 BK 2.8.4.6 amtas tv vrvk krameta y to nusana kuryt
Mais qui, partir dici, donnerait une directive doit partir dici
marcher en avant
B 3.6.2.14 sgupta cikret
Il doit sappliquer faire une bonne garde
5 BK 4.6.2.6 sguptam gopyeyur
Ils doivent veiller une bonne surveillance.
Pour ce qui est de la valeur smantique, dans le contexte des prescriptions
(JB 1.49, 2.259; B 2.3.2.8, 3.6.2.14 et 3.7.3.7), le ds. opt. ckret met en

91 cf. asmn kavat RV 8.43.3c, VIA I/169 et PW jmd Etwas anhaben.


92 cf. ni+k PW berwinden.
93 cf. pary+k PW berwenden.

107

vidence un effort dattention ou de persvrance sur des actions


particulirement importantes:
B 2.3.2.8 navvasit vainam hareyu tsmin paceyus td
brhma anyur ydy u tn n vindt yt pced pi gr ev
dugdhm dhirayitavi bryt tsmin brhman pyayitavi bryt
ppyso ha v asya saptn bhavanti ysyaiv vida ev
kurvnti tsmd evm ev cikret
Or they may also take it94 over to a new dwelling; and let them then
cook on it food (...) for the priests to eat. And should he not be able to
procure anything to cook, let him order the milk of a cow to be put
thereon and let the priests be asked to drink it. And his enemies will
indeed fare ill, for whomsoever, knowing this, they do so: let him
therefore, endeavour by all means to do so (EGGELING)
Avec le ds. cikret, lauteur recherche manifestement un effet amplificateur pour la prescription, soulign galement par le groupe adverbial evm
ev. Cette prescription ritre globalement les prcdentes qui contiennent les
opt. hareyur, paceyur et bryt.
JB 2.259 sa satyam eva vadet satya caret satya cikret
Il doit uniquement dire la vrit, accomplir la vrit, sefforcer de
produire la vrit
Lusage du ds. pour produire la vrit souligne probablement un degr
de difficult suprieur par rapport aux autres actions.
Un autre exemple, ct de JB 2.259, o un ds. apparat juste aprs une
forme non-ds. reprsentant la mme action de base, est BK 1.1.4.3:
BK 1.1.4.3 yth yna vhanena syantsyn syd ti tt shita
kuryt tt shita cikred evm etd ti
Comme lattelage avec lequel il serait sur le point de partir, disentils, On le rendrait satisfait (= bien nourri), on sefforcerait de le
rendre satisfait. Ainsi est cela disent-ils.
Le thme est la ncessit de cuire un riz au lait pour quatre Brahmans lors
du rituel du Brahmaudana (v. KRICK 276 pour le passage quivalent sans
forme ds. B 2.1.4.4), afin de satisfaire les mtres. Les phrases contenant
kuryt et ckret servent dargument en faveur de cette technique, opinion
ensuite critique par le rdacteur du B. Par rapport au passage quivalent B
2.1.4.4, la forme ds. est un pur rajout. Elle doit servir marquer encore plus
la bonne intention du prtre, shita cikret connotant alors leffort de bonne
volont durant laction de satisfaire.
Dans AV 12.4.19, avec ckrati qui nexprime pas la phase finale de
laction sinon terminative raliser ses dsirs, lauteur peut dpeindre limage
dun effort ou dune entreprise frustre:
94 Il sagit du Dakingn.

108
AV 12.4.19c-d nsmai km smdhante yn dattv ckrati //

Les dsirs quil sefforce/entreprend de raliser, sans avoir donn


(la vache au Brhman), ne se ralisent pas
Un exemple similaire est JB 1.54:
JB 1.54 yad anengnihotrecikrn nyavtat
Ce quil sest efforc/a entrepris de faire avec lAgnihotra,
maintenant lui tourne le dos
Le schma contextuel de ces deux derniers exemples est le mme: une
action aurait pu aboutir, mais choue sous leffet de circonstances nfastes.
B 3.4.3.6 est un des rares exemples de ds. dans une interpellation en
discours direct:
B 3.4.3.6 ti vai m tvm cikrr ti mjighsr ti
Alors tu as essay de me faire du mal et de me frapper!
Enfin il faut signaler dautres exemples dans des passages lgendaires qui
utilisent le ds. pour indiquer une entreprise ou une tentative:
TS 6.5.2.2 sur v uttarat pthiv pary cikran t dev
dhruvdhan
Les Asuras, en vrit, entreprirent/essayrent den haut de
retourner la terre. Les dieux la maintinrent grce au Dhruva
Vu lenchanement des propositions dans ce passage on interprte plutt
laction de parycikran comme une tentative, comme si les Asuras en
avaient ralis une partie au moment o les dieux les stopprent.
B 5.2.5.4 tha yd vaiav trkaplo v puroo bhvati carr
v yn evsm agnr dt prun ddti tv evitad antat
prtitihati yd vi pruavn krma ckrati aknti vai tt krtum
And as to why there is either a cake on three potsherds, or a pap, for
Viu: whatever men Agni, the giver, gives him, among them he
thereby finally establishes him (the King); and whatever work he
wishes to do with his men, that he is able to do (EGGELING)
La juxtaposition du ds. ckrati et de la priphrase valeur perfective
aknti...krtum, sert illustrer le dnouement couronn de succs dune
action dsire ou entreprise

cik(1)
prs. ind. act. 3sg. ncikati MSm 2.7.2: 75,12 Med. 3sg. (n)cikate RV
8.78.6b-c2x (n+ et simplex); KSm 16.2: 221,23 (ni+; 5 act. 3sg. ati MSm
2.7.2: 75,12) = TSm 4.1.2.3 = VS 11.18 = VSK 12.18 = Bm 6.3.3.8
(+ncikate pour ncika [v. VPK II/1/803n. g])

109

8x (2x RV; 5x YVm; 1x Br) dont 1x simplex moy. (RV), 1x ni+ act. (YVm), 6x
ni+ moy. (RV; YVm; Br)
De ci56 percevoir/faire attention
Litt.: CHARPENTIER 25, GNTERT 116
S
(simplex et ni+ act./moy.) percevoir + ds., avec acc.
Ce thme ds., attest dans seulement deux passages indpendants, RV
8.78.6b et KSm 16.2: 221,23 etc., se distingue de sa racine par lusage du
moy.95. Une valeur affective nest pas exclue dans RV 8.78.6b96:
RV 8.78.6 s manym mrtynm dabdho ncikate / pur nid
cikate //
Non-dupe, il (= Indra) veut percevoir (? pour son propre compte)
lesprit des mortels. Avant (les paroles) mdisantes il veut percevoir
(? pour son propre compte)
Dans cet exemple cik marque particulirement un effort la fois
courageux et volontaire dIndra pour lachvement de percevoir lesprit des
mortels, une action en partie protectrice puisquelle permet dcarter des
concurrents mdisants. Un sens lexicalis concret dans cet exemple, comme
suggre GELDNER avec erforscht (v. galement PW, WRV, WSD beschauen,
beobachten, berwachen), est contredit par B 6.3.3.8 o le commentaire
mantrique de ce mme passage reprend nicikate par didkate, ds. de d
voir.
Lautre exemple, le mantra KSm 16.2: 221,23, ne permet aucune analyse
prcise. Il sagit en tout cas dun exemple rare o le sujet de la forme ds.
nest pas un tre humain:
KSm 16.2: 221,23 agni sadhaste mahati caku nicikate
Il (= le cheval) dsire avec ces yeux percevoir Agni dans sa grande
demeure.

95 Au moy. on a le pf. n...cikethe RV 5.66.4 (v. KMMEL 170), et cikite KSm 37.9:

90,14 pour lequel il existe des variantes actives (cf. pour la variation des diathses
avec ci VV I/35). La forme cidhvam indique dans GONDA 1979: 63 appartient cit
remarquer, cf. +ciddhvam LIV 383n. 2.
96 cf. GONDA 1979: 195.

110

cik(2)
prs. ind. moy. 1pl. cikmahe B 9.5.1.64 (v. AiS 227)
part. moy. cikama- KS 16.1.5
De ci55 entasser
Litt.: CHARPENTIER 25, GNTERT 116, INSLER 1969: 57
empiler + ds., avec acc.
Dans les deux exemples, le ds. sert communiquer le dsir du sujet pour
lachvement de empiler lautel du feu:

B
9.5.1.64
kathm agn cetvyo glymo ha
savatsarbhtygnm u cikmaha ti
how is Agni to be built? For, indeed, we are loth to carry him for a
year, and yet we wish to build him (EGGELING)
Lexemple est remarquable parce quil montre clairement que le ds. peut
tre utilis dans un contexte o laction nest pas encore dans une phase
dynamique.

cikrami
prs. ind. act. 3sg. pa/sacikramiati JB 3.184 (sam+); B 4.6.9.3 (pa+) =
BK 5.8.3.2, B 4.6.9.5 (pa+) 5 BK 5.8.3.3 et B 4.6.9.16 (pa+) 3pl.
pa/ccikramianti B 4.6.9.3 (pa+) = BK 5.8.3.2 (+anti pour ati) et
7.5.2.5 (d+)
impf. act. 3sg. pa/d+acikramiat B 4.6.9.1 (pa+), 7.5.1.16-183x (d+) 5
8.5.3.1 (d+) 3du. dacikramiatm B 7.5.1.19 3pl. pa/d+acikramian
B 4.6.9.1 (pa+), 7.5.2.4 (d+; AiS 227)
part. act. uccikramiant- ChU 5.1.12
pf. pr. act. 3sg. apacikrami cakra B 4.6.9.16; BK 5.8.3.1 3pl.
apacikrami cakrur BK 5.8.3.1
21x act. (20x Br, 1x Up) dont 12x apa+ (Br), 8x ud+ (Br; Up) et 1x sam+ (Br)
De kram266 marcher (cf. associations avec tkrmasi dans B 8.5.3.1 et
sakrmati dans JB 3.184)
Litt.: CHARPENTIER 76, GNTERT 124, VIA I/278

111

1) (apa/ud+) sen aller loin de + ds., avec abl. 2) (sam+) passer dun
endroit un autre + ds.97, avec abl. et acc.
Sur le plan de la formation, on remarque le degr plein de la racine, en
face du degr zro dans ladj. verb. krnt-. Le a bref du radical contraste
avec le degr exclusivement allong dans les prs. act. pa+krma-ti,
d+krma-ti et sm+krma-ti, des Br. (v. PiV 116 et s.). Le i du suffixe
correspond au caractre se de la racine.
A lexception de JB 3.184, ce thme est exclusivement utilis dans des
rcits lgendaires pour communiquer le dsir du sujet pour lachvement de
laction fuir. Dans lexemple qui suit ce comportement rsulte de la peur de
subir des souffrances:
B 4.6.9.1 dev ha vi sattrm sata rya gacchema ya
symnnd symti tbhya etd anndyam abhjitam pcikramiat
pavo v nna pavo haivibhyas td pcikramian yd vi na
im rnt n hisy kathm iva svin na sakyanta ti
Now, once on a time, the gods were sitting in a sacrificial session,
thinking, May we attain excellence, may we be glorious, may we be
eaters of food! That same food, gained by them, wished to go away
from them, - and, food being cattle, it was the cattle that wished to go
away from them, It is to be feared lest they being exhausted may hurt
us: how, indeed, will they deal with us? (EGGELING)
Dans JB 3.184, sacikramiati est utilis pour dpeindre une tentative
frustre. La mme action couronne de succs est exprime avec le prs.
sakrmati:
JB 3.184 yo vai mld agra sacikramiati na sa aknoty atha yo
grd agra sakrmati sa aknoti
Qui essaie de passer de la base au sommet ny arrive pas mais qui
passe du sommet un (autre) sommet y arrive.

cik
prs. ind. act. 3pl. vickanti B 9.1.1.23
De ki397 dtruire (cf. association avec vkinanti)
Litt.: CHARPENTIER 24, 110
(avec vi+) dtruire compltement + ds.
97 cf. PW bergehen von auf.

112

B 9.1.1.23 et vi t vkianti y vicksanti


Ces (dieux), en vrit, dtruisent compltement celui quils dsirent
dtruire compltement
La combinaison du ds. dans la phrase relative et du prs. non-ds. dans la
principale sert illustrer lvolution fructueuse dune action dsire ou tente.

cikhys
part. act. cikhysant- pS 20.6.7
Cl. (adj. verb. et adj.)
De khy regarder
Litt.: CHARPENTIER 24, 109
(avec +) rciter + ds.+ acc.
Sur le plan morphologique il faut remarquer que le degr plein a un
parallle dans ladj. verb. khyt- et le pass. khyy-:
Le part. ds. nom. sg. cikhysan communique lintention du sujet
dachever laction rciter:
pS 20.6.7 dakienhavanya hot hirayakaipv upa viati
priplava bhauvanyava ccikhysan
Au sud de lhavanya lhotar sinstalle sur un coussin dor, ayant
lintention de rciter le Pariplva Bhauvanyava
Le part. ds. met simplement laccent sur le fait que lagent a lesprit
tourn vers une action dtermine au moment o il en accomplit une autre.

cicari
prs. ind. act. 3sg. cicariati B 6.4.4.19 (v. AiS 227)
prs. opt. act. 3sg. cicariet B 11.1.8.4
part. act. +cicariant- KB 25.12.21 = 30.6.4 (+cicaria pour cicara)98
98 nykhamnaka iva vai prathama cicara carati La lecture adopte par
SREEKRISHNA SARMA, cicaracarati (cf. le deuxime thme ds. cicar indiqu par
CHARPENTIER [37] et WHITNEY [RVD 45] qui na aucune autre source), est une forme

113

De car284 se bouger
Litt.: CHARPENTIER 76, GNTERT 124
1) (B 11.1.8.4) passer + ds., avec acc. 2) (B 6.4.4.19) coucher, avoir un
rapport sexuel99 + ds. avec instr. 3) (KB 25.12.21) se bouger
Ce thme est le seul exemple de ds. avec degr radical plein dune racine
CR, le degr zro de car ntant quexceptionnellement attest dans lint. part.
acc. sg. masc. carcrymam (v. SCHAEFER 111) dans RV 9.124.8c (= A
2.3.5), ou dans ladj. cir dans RV+.
Dans B 6.4.4.19 cicariati marque particulirement un effort de volont
ou dassiduit pour le respect dune rgle gnrale de la vie:
B 6.4.4.19 tsmd pi svy jyy tir ivaiv cicariati
Cest pourquoi galement avec sa propre femme on sefforce davoir
un rapport sexuel pour ainsi dire uniquement lcart.
Le part. ds. nom. sg. cicarian dans KB 25.12.21 est juxtapos au prs.
ind. carati pour illustrer le dnouement positif dune action dsire ou
entreprise:
KB 25.12.21 nykhamnaka iva vai prathama +cicaria carati
En vrit, disant haute voix o (?/bredouillant), pour ainsi dire,
aspirant /sefforant de dambuler, il dambule

cicchits
prs. opt. act. 3sg. +cicchitset JB 1.1002x (+cicchitset pour sat )
part. moy. avacicchitsamna- JB 2.238
Cl. (adj. cicchitsu-)
De chid64 arracher, couper, dtruire (cf. association avec acchintta dans JB
2.238)
Litt.: CHARPENTIER 46, GNTERT 87

inconcevable tant donn le suffixe i- du fut. cariy- qui doit ncessairement se


retrouver dans le ds., vu linfluence dterminante de cette catgorie sur les
formations ds. avec le degr plein (v. p. 31). Parmi les v.l. on trouve cicariuca,
adopte par LINDNER, qui atteste la forme correcte du thme ds., mais la prsence de
ladv. prathamam incite la corriger en un part. +cicaria.
99 cf. VIA I/287 le mme sens avec adhi+.

114

1) (simplex act.) dtruire, liminer +ds., avec acc. 2) (ava+ moy.) liminer
+ ds.100, avec acc.
Sur le plan morphologique, le moy. de ava+cicchits attest dans JB 2.238
na aucune correspondance dans le paradigme de ava+chid. Une valeur
affective est conforme au contexte qui met en vidence les souhaits
personnels du sujet101:
JB 2.238 rj prajkma ca khalat ca daivovt
avacicchitsamnas...
Le roi dsirant une descendance et aspirant pour son propre compte
liminer Khalati et Daivovati ...
La traduction de CALAND (1919: 185 et s.) als er ... sich von Khalati
(Khalkpfigkeit ?) und Daivovti (?) zu befreien suchte semble se baser sur
le sens du pass. se librer de, prendre ses distances avec abl., qui est trs
frquent dans JB.
Le simplex cicchits reprsente le dsir de lagent daccomplir laction
dtruire:
JB 1.100 sa yo bhrtvyaloka cicchitsed dvyudsm eva gyet
He who wishes to annihilate the world of the rival should sing the
verse with two raisings (BODEWITZ)

cuks

prs. ind. act. 1sg. +cukmi JB 2.156 (+cuk pour cuku)


De ku38 ternuer (cf. lassociation avec kutv, kuhi et cukuvsam )
Litt.: CHARPENTIER 24, 110, GNTERT 83
ternuer + ds.
JB 2.156 +cukmi v iti atha ha sma tata pur kutvaiva mriyante

ta hocu kuhi jveti vakyma iti sa ha +cukva102 ta ha jvety


cur103 sa ha jijva

100 cf. le sens de lact. loigner, liminer p.ex. avaciccheda dans JB 2.123.
101 Le moyen du simplex est galement trs peu attest.
102
103

cf. OERTEL I/305, amend pour kuvva.


amend pour ocur.

115

Jai besoin dternuer dit-il (= ?Indra). Et cest justement, aprs


avoir ternu quon meurt. Ils (= les dieux) lui dirent, ternue et nous
te dirons: Vis!. Il ternua et ils lui dirent Vis!. Il vcut
Bien que non-corrige par OERTEL I/305 et FRENZ 9, la voyelle radicale
brve sest manifestement analogiquement introduite ici daprs kutv, kuhi
et cukuvsam. Lexemple est intressant car laction du ds. est ncessaire
mais non dsire puisquelle entrane la mort.

jigami
prs. ind. act. 3sg. (anusam/)jgamiati TS 1.5.2.3 (v. GNTERT 124) et
2.3.4.2; AB 2.36.5 (anusam+) et 3.24.13 (+) = GB 2.3.22: 136,10; JB1.67 =
2.99 = 2.289 = 2.293
opt. prs. act. 3sg. jigamiet JB 2.113 5 2.420; GB 1.3.21: 71,13; ChU 5.2.4
= 9.8; A 5.1.4; 2.11 et 4.4; LS 2.6.17 = DrS 5.2.24
part. act. samjigamiant- BauS 18.40: 390,11
20x act. (2x YVpr; 10x Br; 4x r; 1x Up; 3x S) dont 17x simplex (YVpr; Br;
Up; r; S), 1x anusam+ (Br), 1x + (Br) et 1x sam+ (S)
Cl.
De gam45 ( jigs) aller, venir (cf. associations avec gamayati, dans TS
2.3.4.2, gacchati dans JB 1.67 et gacchet dans JB 2.113, GB 1.3.21: 71,13 et
LS 2.6.17)
Litt.: CHARPENTIER 76, GNTERT 124, LEUMANN 116
1) (simplex dans YVpr+) aller + ds.2) (peut-tre dans simplex TS 1.5.2.3 et
srement + dans AB 3.24.13) faire parvenir, ramener + ds., avec double
acc. 3) (anusam+) suivre + ds.4) (sam+) arriver ensemble + ds..
Sur le plan morphologique on remarque le degr radical plein en face du
degr zro, p.ex., dans le thme prs. gccha-, ou ladj. verb. gat-.
De linventaire smantique on retiendra dabord la valeur caus. faire
arriver dans quelques exemples, pour laquelle on se serait attendu un caus.
ds. *jigamayi.
Dans les deux exemples qui suivent jigami est associ, via une
mtaphore, une manire particulire de rciter certains vers:
AB 3.24.13 gh vai pratih skta tat pratihitatamay vc
astavya tasmd yady api dra iva pan labhate ghn evainn
jigamiati gh hi pan pratih

116

En vrit le Skta est une maison, un support. Alors il faut rciter


avec la voix la plus supporte (5 soutenue). Cest pourquoi mme sil
obtient le btail un endroit qui semble tre loin, il sefforce de le
ramener jusquaux maisons. Car les maisons sont le support du
btail.
Le thme est la faon dont il faut rciter lhymne RV 1.32 qui relate des
exploits dIndra. Il semble y avoir un parallle entre laction exigeante de
rciter avec une voix soutenue pour atteindre Indra, et celle de faire faire une
longue marche au btail jusquaux maisons. Dans ce cas jigami mettrait
particulirement en vidence la progression difficile et exigeante du troupeau.
TS 1.5.2.3 yth vm vsu vividn prak jgamiati tdg
ev td
Comme quelquun qui aprs avoir trouv un beau trsor, sefforce de
(le)104 faire parvenir jusqu la clart du jour. Ainsi est-ce comme
a105
La phrase sert de comparaison avec la rcitation haute voix dun Yaju
Agni Sviakt. Elle contraste avec une des phrases prcdentes o la rcitation voix basse est compare lacte dune personne cachant le trsor quil
vient de trouver (yth vm vsu vividn ghati). Lquivalence
topographique avec ghati il cache et la comparaison smantique avec
prti...nrha il parle voix haute font plutt penser que jgamiati
reprsente comme elles-deux une action dynamique et physique. Mais quelle
est la justification du ds. pour lexpression de cette action? Il doit galement
sagir de marquer un effort, en loccurrence celui de hausser la voix, de faire
ouvertement un loge devant un tre divin, comparable lauto-dtermination
dune personne rvlant sa richesse au public.
Un usage diffrent du ds. est attest dans AB 2.36.5 o anusajigamiati reprsente le dsir intense et frustr de lAcchvka de ramper
derrire les autres prtres:
AB 2.36.5-6 tasmd u purastd anye hotrak sadah prasarpanti
pacchvka paceva hi hno nusajigamiati
Cest pourquoi les autres Hotrakas rampent vers le Sadas devant, (et)
lAchvakas derrire. Car tant pour ainsi dire laiss derrire il est
impatient de les suivre
Enfin dans TS 2.3.4.2 la juxtaposition du ds. jgamiati et du prs. caus.
(non-ds.) gamayati sert simplement illustrer lachvement complet dune
action dsire ou entreprise:
104 cf. la mme restitution du complment direct pour ghati dans le mme Kaik.
105 KEITH traduit avec hsitation par it is as if one who has found a rich treasure is

fain to go openly, lencontre de linterprtation des commentateurs qui dterminent


pour jgamiati un sens caus.

117

TS 2.3.4.2 aryam car nrvaped y kmyeta svast jantm


iym ty asu v dity ryam ryamam ev svna
bhgadheyenpa dhvati s evina td gamayati ytra jgamiati
He should offer an oblation to Aryaman who desires May I go
prosperously among men; Aryaman is yonder sun; verily he has
recourse to Aryaman with his own share; verily he makes him go
whether he is fain to go (KEITH).

jigs
prs. ind. act. 3sg. (abhy)jigsati AV 12.4.29b-30b2x 5 AVP 17.18.9d10b2x (+jgsati amendement par WHITNEY pour ghs [v. II/698 et 1881:
95b])106; JB 2.383 (abhy+); B 1.4.1.21 (v. WEBER 132 et EGGELING I/106n.
3)107 = BK 2.3.4.17
impf. act. 3sg. (aty)ajigsat B 10.2.1.1; A 2.4.3 (+atyajigsat
amendement par O. BTHLINGK pour ghs [KEITH 1909 229n. 3]108) 3pl.
(anvva/anv+)ajigsan TS 3.2.2.3 (anvva+) = BauS 14.8: 135,2, TS
5.5.5.4 et 6.5.8.2; JB 1.120 5 1.136; B 11.2.7.26 (anv+)
opt. prs. act. 3sg. abhisaprajigset JB 2.240
part. act. pari/prajigsant- S 16.22.10 (pra+); BauS 16.29: 275,5
(pari+)
19x act. (4x AV; 3x YVpr; 8x Br; 1x r; 3x S) dont 11x simplex (AV; YVpr,
Br),1x ati+ (r), 1x abhisam+ (Br), 1x anvava+ (YVpr), 1x anv+ (Br), 1x
abhy+ (Br), 1x pari+ (S), 1x pra+ (S) et 1x sampra+ (Br)
Cl.
De gam 45 ( jigami) aller,venir
Litt.: CHARPENTIER 41, GNTERT 84, INSLER 1969: 62n. 6

106 AV 12.4.29b yad sthma +jgsati when she desires to go (?) to her station

(WHITNEY), le sujet tant la vache. Lamendement, qui est dailleurs soutenu par
linterprtation de lAtharvavedaprtikhya (v. Ca. 1.86), est vident tant donn que
jghsati dsire frapper naurait pratiquement aucun sens avec un complment
comme sthma.
107 B 1.4.1.21 s h devn jgati s h devn jgsati since he whishes to
approach the gods, to go to the gods (EGGELING). Syaa adopte pourtant la lecture
jighsati, en affirmant un sens aller pour han (v. EGGELING I/107).
108 A 2.4.3 tad enat sa par atyajigsat (The food) when created sought to
go away (Keith).

118

1) (simplex dans AV+ et avec le sens de ati+) aller + ds., avec acc. 2)
(simplex dans TS 6.5.8.2) laisser aller + ds., avec double acc. 3) (anvava+
TS 3.2.2.3) comprendre + ds.109 4) (+ et pari+) arriver + ds. 5)
([]pra+) partir + ds., avec abl.
Alors que jigami napparat qu partir de la prose yajurvdique, jigs
est attest ds lAV. Une autre diffrence est que jigs nest jamais associ
contextuellement avec gam, mais lest par contre avec i aller (TS 3.2.2.3 et
B 11.2.7.26)110. Sinon les deux thmes ne se distinguent ni dans la flexion ni
par leur sens de base. Comme pour jigami, on trouve un exemple attestant
sans quivoque une valeur caus.:
TS 6.5.8.1-2 dev v itta ptn svarg lokm ajigsan
Assurment, dici les dieux dsirrent laisser leurs pouses aller
jusquau monde cleste
jigs est principalement attest dans les rcits lgendaires de la prose
brahmanique pour reprsenter laction aller jusquau monde cleste
(svarg lokm) comme dsire ou entreprise par son sujet (TS 5.5.5.4,
6.5.8.2; JB 1.120 et 1.136; B 10.2.1.1). Dans aucun exemple la forme ds.
nindique explicitement un stade particulier de lachvement de cette action.
Celle-ci peut-tre interprte, soit comme tente, soit comme seulement
planifie ou dsire:
B 10.2.1.1 prajpati svarg lokm ajigsat srve vi pava
prajpati pru vo gur vir aj s etir rpir naknot ...
Prajpati was desirous of going up to the world of heaven; but
Prajpati, indeed, is all the (sacrificial) animals man, horse, bull,
ram, and he-goat by means of all these forms he could not do so ...
(EGGELING)
Le reste du passage explique comment il arriva ses fins en contractant et
dployant les ailes de lautel du feu en forme doiseau.
TS 5.5.5.4 agnn vi dev svarg lokm ajigsan tna ptitu
naknuvan...
By Agni the gods sought to go to the world of heaven, with him they
could not fly (KEITH)
Le passage continue en expliquant que grce lusage de la brique
poreuse (svayamt) pour la construction de lautel du feu, les dieux
arrivrent jusquau monde cleste. Le mme succs est ensuite prdit au prtre
qui pose quatre briques poreuses.

109 cf. VIA I/177 ava+gam verstehen.


110 cf. lusage suppltif de gam pour i Paiis 2.4.46 et s.

119
TS 6.5.8.1-2 dev v itta ptn svarg lokm ajigsan t
svarg lok n prjnan t et ptnvatm apaya tm
aghata tto vi t svarg lok prjnan
The gods desired that the wives should go to the world of heaven.
They could not discern the world of heaven, they saw this (cup) for
the wives, they drew it; then indeed did they discern the world of
heaven (KEITH)
Le Ptnvata est donc adopt pour latteinte du monde cleste par les
femmes, mais dautres incidents interviennent qui compliquent encore
lachvement de cette action. En dbut de passage le ds. semble servir
marquer particulirement lentreprise de laction.
Dans lexemple suivant le contexte impose plutt limage dune tentative
pour cette mme action aller jusquau monde cleste:
B 11.2.7.26 prayjir vi dev svarg lokm yas tn sur
anvjigsan tn anuyji pratyauhan td yd anuyj jynte
ppmnam ev td dvinta bhrtvya yjamna prtyhati
A laide de loffrande prliminaire, en vrit, les dieux allrent
jusquau monde cleste. Les Asuras tentrent de les suivre. laide
des offrandes annexes ils (= les dieux) les repoussrent. Donc lorsque
les offrandes annexes sont offertes, le Yajamna en vrit repousse
alors son rival hassant et mauvais
Le ds. marque la fois leffort des Asuras pour laction suivre et en
mme temps permet le parallle avec la tentative menaante de lennemi du
Yajamna.
Dautre part B 1.4.1.21 est un des rares exemples dusage du ds. dans
une interprtation de mantra:
B 1.4.1.21 devn jigti sumnayr ti yjamno vi sumnay s h
devn jgati s h devn +jgsati tsmd ha devn jigti
sumnayr ti
Il sapproche des dieux bien pensant. Le Yajamna est (ce) bien
pensant, puisquil dsire/sefforce de sapprocher des dieux, (cest-dire) puisquil dsire/sefforce daller vers les dieux. Cest pourquoi
il dit: Il sapproche des dieux bien pensant
Ainsi laction devn jigati/jigsati est sense expliquer pourquoi le
Yajamna est qualifi de sumnays bien pensant, dans le mantra. Peut-tre
ce lien rfrentiel se justifie-t-il par le biais de laction man penser dont sumna-y- est driv, ce qui voudrait dire que lauteur interprte jigati
/jigsati concrtement comme une action mentale. Mais une personne
dsirante nest pas forcment bien dsirante/pensante. Donc lexplication
repose galement sur le lien avec le sme bien exprim par le prfixe su(bien pensant 5 allant vers les dieux en tant bien pensant 5 ...de bonne
volont).

120

jigs
prs. ind. act. 3sg. jigsati JB 1.320
part. act. vijigsant- JB 1.103
De g/g278 chanter (cf. association avec aknoti vigtum dans JB 1.103)
Litt.: CHARPENTIER 25, 109, GNTERT 119, INSLER 1969: 62
1) (simplex) chanter + ds. 2) (vi+) chanter avec diffrents mtres + ds.111
Le degr plein contraste avec le degr zro dans ladj. verb. gt- ou le
pass. gy-.
Dans les deux exemples, JB 1.103 et 1.320, le ds. de g reprsente une
intention du sujet de raliser laction chanter de deux faons diffrentes, avec
des mtres diffrents. Cet aspect multiple de laction est rendu dans JB 1.320
par lAdv. dvedh de deux faons diffrentes, et dans JB 1.103 par le
prverbe vi+:
JB 1.320 yas samne yajakratau dvedh jigsati viikt ime ras
ytaymno bhavanti
If one wants to sing in one and the same sacrifice in two ways, these
essences become spilt and exhausted (BODEWITZ)

jig(1)(2)
prs. ind. act. 3sg. jgati AV 11.5.18d (v.l. jigrati [v. WHITNEY II/639]; v.
NARTEN 1986: 122); KS 10.9: 135,17; MS 1.5.8: 76,5 et 2.1.10: 12,4 = TS
2.2.4.6; JB 1.235; B 1.4.1.21 (v. EGGELING I/106n. 3 et NARTEN 1986: 123n.
150) = BK 2.3.4.17 (id.) et B 5.4.3.8 = BK 7.3.3.8 1pl. +jigmas JB
3.270 (+mo pour ma cf. CALAND 1919: 293n. 1) moy. 2sg. jgase RV
10.4.3d (v. CHARPENTIER 82, et NARTEN 1986: 121) 3sg. v...jigate B
2.1.2.17 3pl. +v...jgante BK 1.1.2.11 (+jganta eva amend pour act.
ianty112; 5 3sg. v...jigate B 2.1.2.17)

111 cf. p.ex. vi ... gyet et aknoti vigtum du mme passage ou vigyati dans JB

1.266.
112 BK 1.1.2.11 tsmd py etd rjnyabandhava pepsanti t ha jghsanti vva
+

jgante. La terminaison active, tout fait irrgulire pour vi+ji, sest manifestement
introduite sous linfluence des deux autres formes ds. act. pepsanti et jghsanti .

121

impf. act. 3pl. ajigan TS 6.2.3.1 moy. 3sg. v+ajigata B 4.3.3.6 = BK


5.3.4.4 = BK 5.3.4.8
subj. prs. act. 3sg. jigt AVP 2.65.3b 1pl. jigma JB 1.125x (v.
BODEWITZ 1973: 46n. 2), 1.13 et 3.270 (BODEWITZ id.) moy. 1pl.
vijgmahai B 1.5.4.6 = BK 2.5.2.6
opt. prs. act. 3sg. (uj)jget MS 2.1.3: 4,16; JB 1.344 (ud+) (v. BODEWITZ
1990: 315n. 19)
part. act. (abhi/ava/ud/prati)jigant- KB 23.7.6 (prati+); S 14.42.15
(abhi+), 14.42.16, 14.43-48.113x, 14.49.12x (ud+) et 14.50.1 (ava+); MS
5.1.8.17 moy. (vi)jgama- RV 1.163.7b (= YVm [v. CHARPENTIER 83,
NARTEN 1986: 121]); AVP 6.14.4a; JB 2.1392x (vi+); S 9.7.30 (vi+),
10.6.1 (vi+) et 11.3.11 (vi+); BauS.18.50: 410,9
adj. verb. jigita- KB 23.7.8
adj. jig- RV 2.38.6a (= AV; v. CHARPENTIER 114, NARTEN 1986: 122)
n.a. jig- RV 1.171.3d (v. NARTEN 1986: 22) et 1.186.4a (v. NARTEN 1986:
122); GB 1.1.31: 23,5 (vijigas); MaiU 3.5
? jigati dans AVP 16.102.5b yatas srya udety asta yatra jigati, tant
donn ladv. de lieu yatra ne peut tre ds. de ji. On aurait pu voir ici un
exemple du ds. g mais la connotation ds. pour une action tel que le coucher
du soleil (stam i) est plus que surprenante et lquivalence avec gcchati
dans AV 10.8.16b fait plutt pencher pour une erreur de transmission. En
effet dans les manuscrits apparat la forme jigitsati dont ts peut tre une
altration de ch, cf. VVII/96 et s.
? jigam SV 1.372; JS 1.39.3
54x (5x RV; 3x AV; 6x YVpr; 26x Br; 1x Up; 13x S) dont 27x simplex act.
(AV; YVpr; Br; S), 4x simplex moy. (RV; AV; S), 1x simplex adj. verb.
(Br), 1x simplex adj. (RV), 4x simplex n.a. (RV; Br; Up), 1x abhi+ act. (S),
1x ava+ act. (S), 3x ud+ act. (Br), 1x prati+ act. (Br), 11x vi+ moy. (Br; S).
Cl.
jig(1) de ji69 vaincre (cf. associations avec jtum naknuvan dans TS
6.2.3.1, jayati dans JB 1.235 et B 5.4.3.8, avec jayeta dans JB 3.271) et
jig(2) de g/g277 aller (cf. associations avec jigti dans B 1.4.1.21 = BK
2.3.4.17)
5 Av. jjia- gagner (ind. prs. 3pl. jjit YH 39,1; imp. moy. 2sg.
jjiaha V15,13.14; n.a. jji- YH 35,8)
Litt., pour jig de ji vaincre, CHARPENTIER 25, 112, 114, GNTERT 82, 117,
INSLER 1969: 58, KELLENS 1984: 196, LEUMANN 116, NARTEN 1986: 121 et
s.

122

Litt., pour jig de g aller, CHARPENTIER 25, EGGELING I/106n. 3, GNTERT


85, INSLER 1969: 63
1) (simplex moy., peut-tre Na et adj. [v. ci-dessous], dans RV et
BauS.18.50: 410,9) gagner pour soi + ds., avec ou sans acc. 2) (simplex
act. dans B 1.4.1.21 = BK 2.3.4.17) aller + ds., avec acc. 3) (simplex act.
et avec les sens de ud+113, vi+114 et prati, dans AV 11.5.18d, YVpr et Br)
triompher, vaincre + ds. avec acc.
Pour le ds. de g il ny a que B 1.4.1.21 = BK 2.3.4.17:
B 1.4.1.21 devn jigti sumnayr ti yjamno vi sumnay s h
devn jgati s h devn +jgsati tsmd ha devn jigti
sumnayr ti
Il sapproche des dieux bien pensant. Le Yajamna est (ce) bien
pensant, puisquil dsire/sefforce de sapprocher des dieux, (cest-dire) puisquil dsire/sefforce daller vers les dieux. Cest pourquoi
il dit: Il sapproche des dieux bien pensant115.
EGGELING (I/106n. 3) linterprte comme le ds. de g, mais NARTEN
(1986: 123n. 150) nexclut pas quil sagisse de celui de ji et suggre la
traduction, denn er wnscht die Gtter zu besiegen, denn er wnscht zu den
Gttern hinzugehen. Laction devn ji nest certainement pas couramment
exprime en vdique mais pourrait ventuellement faire allusion au fait qu
lorigine le sacrifice aux dieux tait une course. Nanmoins il semble plus
vident que jgsati en tant que ds. dun verbe de mouvement ait justement
dans cet exemple la fonction de clarifier le sens de jgati comme le ds. de
g et non de ji.
Par contre dans BauS 18.50 il faut bien opter pour le ds. de ji:
BauS 18.50: 410,8-9 agni ca ditya ca samnaloka jigamau
Agni et les dityas dsirant gagner un monde/espace commun
Il y aurait pourtant la possibilit de faire un rapprochement dans le mme
passage avec samna lokam aitm (410,10-11), samna lokam iym
(410,11-12), samna lokam eti (410,13), ce qui suggrerait un ds. de g.
Mais pour suppler la racine i on sattendrait jigs de gam (cf. Pini
2.4.46 et s. et VIA I/160), et de toute faon le moy. est non-attest avec g (v.
AiS 231).
113 cf. la valeur de ud+ avec ji, PiV 149.
114 cf. la valeur de vi+ avec ji, PiV 149.
115 On pourrait mme supposer que lerreur de transmission jghsati ds. de han

frapper, dans le passage parallle BK 2.3.4.1, quil faut bien sr corriger en


+
jgsati ( jigs), aurait eu pour but de clarifier erronment jgati comme le
ds. de ji.

123

De mme dans AV 11.5.18c-d anavn brahmacryevo ghs


jigati, vu le paralllisme avec vindate du Pda b, il faut bien voir le ds. de ji
(cf. NARTEN [1986: 122] Durch Brahmanwandel wnscht der Zugochse, das
Pferd, Futter zu gewinnen), et non de g comme le suppose OLDENBERG, en
se basant sur RV 2.34.15d vrva sumatr jigtu et 9.71.5c jgd pa
jrayati gr apcym, deux exemples difficilement comparables avec AV
11.5.18c-d puisquils sont sans complments, alors quici il y a ghsm.
Dans deux exemples simplex RV 1.163.7b et BauS 18.50: 410,9, les
complments - rafrachissement, revitalisantet samnaloka- monde/espace
commun, se diffrencient de ceux habituels de ji en ce sens quils ne
reprsentent pas un objet affect par laction comme cest le cas avec la valeur
vaincre. De mme dans RV 10.4.3d, le contexte tel quanalys par NARTEN,
suggre comme complment sous-entendu la notion abstraite moyen de
subsistance. tant donn la nature de ces complments que lon pourrait
qualifier deffectus (effiziert), en ce sens quils expriment le produit dune
action, on attribuerait jig un autre lexme que vaincre, en loccurrence
gagner. Une seconde particularit caractrise ces exemples par rapport ji,
lusage du moy., alors quau simplex ji est uniquement act. (v. PiV 149). Si on
rapproche ces deux lments, il faut conclure que le ds. jig a
indpendamment de sa racine ji, dvelopp un usage particulier du moy. avec
le sens gagner.
De mme, dans le RV, les deux exemples du n.a. et celui de ladj., qui
prsentent des difficults dinterprtation particulires cause de labsence de
complment, sont, daprs lanalyse de NARTEN, caractriss par un contexte
non-combatif, ce qui suggrerait galement ici le lexme gagner la place
de vaincre.
Lattribution du lexme gagner jig rejoint lopinion de NARTEN
(1986), la diffrence prs que celle-ci ne conoit pas la survivance de ce
sens aprs la priode atharvavdique, or lexemple cit plus haut, BauS
18.50: 410,9, prouve le contraire. NARTEN veut dautre part voir dans cette
caractristique un archasme indo-iranien tant donn que les exemples
avestiques affichent eux aussi labsence de contexte combatif.
En ce qui concerne la valeur smantique et lusage, les exemples du RV et
de lAV sont tous caractriss par la mme action de base obtenir son moyen
de subsistance. Une autre particularit est que le sujet est dans presque tous
les exemples (tous sauf celui de ladj. en -u-), un animal symbolique:
RV 1.163.7a-b tr te rpm uttamm apaya jgamam i
pad gs /
dort sah ich deine hchste Gestalt, die Labungen zu gewinnen
wnscht in der Spur der Kuh (NARTEN)
Dans cet hymne tout entier adress au cheval, les strophes 6 et 7 voquent
daprs GELDNER (I/226 n.6-7) lidentification avec le cheval-solaire, une

124

image symbolique du cheval idal, tant dans les combats que dans les courses.
NARTEN ne pense pas quil sagisse dune vraie scne de combat, laquelle
jgiamam fait allusion, mais interprte plutt dans cette mtaphore laction
symbolique dassurer un moyen de subsistance. De toute manire il est
vident que ce part. ds. sert au pote caractriser positivement le cheval
solaire, en mettant en vidence son effort dassiduit et de volont
commettre cette action symboliquement fondamentale.
RV 10.4.3c-d dhnor dhi pravt ysi hrya jgase par
ivvasa //
(venant) du dsert, (et) dsirant, tu (= Agni) chemines par les voies
abruptes. Comme un animal lch tu t'efforces de gagner (tes
aliments)
Cette traduction se rattache linterprtation de NARTEN qui, comme pour
les autres exemples rigvdiques, interprte ici laction de gagner son/un
moyen de subsistance. Selon elle encore, limage laquelle il est fait allusion
est celle du feu manant des btons dallumage, et se ruant sur le combustible.
Le choix du pote pour le thme ds., doit certainement reposer sur la volont
de conserver dans cette action laspect duratif exprim par le thme prs. ysi. Une autre forme de la racine ji aurait forcment pos le focus sur la phase
terminale de cette action. Sinon, travers limage dun animal lch, on
comprend que jgase fait rfrence une action intense, puisque conduite
par un agent avide, et irrversiblement tourne vers son achvement.
Les exemples de lAtharvaveda sont particulirement difficiles
interprter, pour diffrentes raisons: sens de base obscur, ou syntaxe
inhabituelle:
AV 11.5.18 brahmacryea kany3 yvna vindate ptim / anavn
brahmacryevo ghs jigati //
By Vedic-studentship a girl wins a young husband; by Vedicstudentship a draft-ox, a horse strives to gain food (WHITNEY)
Il est difficile de savoir quoi jigati fait rfrence dans cet exemple.
Celui-ci fait en tous cas partie de ceux o une forme ds. contraste dans une
srie de propositions de constructions similaires, avec des formes non-ds. On
peut supposer quil se justifie pour marquer un effort particulier dans la
ralisation de laction.
En prose, lopt. prescriptif (JB 1.344) ou limp. cohortatif (JB 1.12 et B
1.5.4.6) jig marque clairement un effort de volont ou de persvrance:
JB 1.344 tad u v hur +imam evgre manas yajakratum +kuveta
+
tam evojjiget
As to this they also say: One should intend this sacrifice in mind
ahead of (the others). One should strive to win it (BODEWITZ)
Dans dautres exemples le ds. reprsente sans aucun doute une action
dsire:

125
KS 10.9: 135,16-17 vtram ea jighsati yas sagrma jigati

Qui dsire tre vainqueur dun combat, dsire tuer Vtra


La combinaison de jighsati et jigati dans cet exemple est galement
atteste dans B 2.1.2.17 (v. p. 96).
JB 2.139 tasmd rjani vijigame via pradnam icchante
tasmd u rj vijigamo via eva pradna prayacchati
Cest pourquoi les villageois, lgard dun roi qui dsire vaincre,
souhaitent une donnation. Cest pourquoi le roi qui dsire vaincre
octroie aux villageois une donnation.

jigh
prs. opt. act. 3sg. jighet VdhS 3.3.4
De gra(b)h506 attraper ( jigrah, jighk).
attraper + ds., avec acc.
Le thme est conforme au fait que seules les formes gutturale de la
racine gra(b)h restent attestes dans les Br. Le se retrouve p.ex. dans ladj.
verb. gbht- ou laor. act. 1pl. grabhma (v. AiV 110).
Pour ce qui est de la valeur smantique, le ds. opt. jighet dans VdhS
3.3.4 sert reprsenter une tentative sans espoir pour attraper:
VdhS 3.3.4 yathngatytithya kuryd yathngata jighet
Comme quelquun qui ferait de lhospitalit pour un (invit) qui ne
serait pas encore arriv, comme quelquun qui essaierait dattraper
(quelque chose / quelquun) qui ne serait pas arriv

jigrah

part. act. +parijigrahant- KB 2.8.26 (+han pour hyan; v. KEITH 1920:


356n. 4 et AzI II/572n. 22)
De gra(b)h506 attraper ( jigh, jighk).
Litt.: CHARPENTIER 76, GNTERT 124
(pari+) entourer + ds., sans complment.

126

Deux amendements sont proposes par KEITH pour la forme errone


parijigrahyan: un part. fut. act. parigrahyan ou un part. ds. act.
parijigrahan. Des deux erreurs de transmission, le rajout du y aprs , ou
celui dune syllabe de redoublement, la premire est de loin la plus frquente.
Elle a pu tre encourage par le degr plein de la racine qui morphologiquement caractrise le fut. Ce degr plein dailleurs contraste avec le degr zro
dans jigh et jighk, les allomorphes ds. de la racine g(b)h.
En ce qui concerne la valeur smantique, comme pour jighet dans
VdhS 3.3.4 ( jigh), le part. sert reprsenter un effort ou une tentative
dsespre, image dont se sert lauteur pour illustrer un rituel dconseill:
KB 2.8.26-27 tad yath virjabhubhy + parijigrahann
antaretimucyeta tdk tat yat sadhau juhoti
Wie einer, der mit den beiden Einpferchungsarmen umschliessen
mchte, durch den Zwischenraum vermieden werden drfte (d.h. wie
man einem, der ... umscliessen mchte, entkommen drfte), so ist das,
wenn man bei der Dmmerung opfert (HOFFMANN [AzI II/572n. 22])

?jigrhayi
opt. prs. act. 3sg. jigrhayiet JB 1.342 prvo vasatvarr jigrhayiet (v.
BODEWITZ 1990: 314 [VI.1] n. 3). Ce thme serait issu du caus. grhaya- de
gra(b)h506 attraper ( jigh, jigrah, jighk). La traduction de BODEWITZ
he should try to be the first to draw up the waters left standing overnight.,
sans accorder de valeur caus., comme on sy attendrait avec jigrhayiet , est
un compromis avec celle de MYLLIUS (cit dans BODEWITZ id.) Als erste
mge man die bernachtungswasser schpfen, qui ne rend ni de valeur caus.
ni de valeur ds. Labsence de valeur ds. na aucune justification, les
exemples de ds. lopt. prescriptif tant nombreux et incluant tous une
valeur dtermine. Pour ce qui est de la valeur caus., daprs BODEWITZ,
citant dautres sources, ce serait lAdhvaryu mme, le sujet de jigrhayiet,
qui accomplirait laction. Dans ce cas, il faudrait accorder jigrhayiet un
sens quivalent pipayiet, bas sur un usage passif, rendre pris de
grhaya-, sans complment dagent : Il (= Adhvaryu) doit sefforcer dtre le
premier prendre (= rendre prises) les eaux restes durant la nuit. Daprs les
sens indiqus dans PW, et les attestations en prose brahmanique, grhayati a
effectivement le sens rendre pris mais toujours accompagn de deux
complments, acc. et instr.: p.ex. TS 3.4.8.5 nrtighta evina nrty
grhayati Dans un lieu saisi par la ruine, il le rend saisi par la ruine.
En consquence de tout cela le thme doit tre considr comme incertain.
Il pourrait sagir dune forme corrompue de +jigrah. On pourrait p.ex.

127

imaginer une premire corruption en *jigrhet erronment corrige ensuite


en jigrhayiet.

jighats
prs. ind. act. 3sg. jghatsati AV 5.19.6b; BK 5.8.3.5 3du. jghatsatas AV
6.140.1b = AVP 19.49.9b 3pl. jighatsanti AVP 17.14.5b; B 1.9.2.12
(EGGELING I/259n. 1) = BK 2.8.3.11
inj. act. 2sg. jighatsas AV 5.18.1d (v. IiV 87) = AVP 9.17.1d
opt. act. 3sg. jghatset KS 10.3: 127,1; BK 4.1.2.12x (+jghats pour jights
[cf. CALAND 202n. 2])116
n.a. jighats- BUM 4.4.28 (vijighatsas117) 5 ChU 8.1.5 (id.) 5 8.7.1 (id.) 5
8.7 3 (id.)
adj. (sa)jighats- AV 2.14.1b = AVP 2.4.1d, AV 8.2.20c = AVP 16.4.10c;
AVP 2.91.2a et 5.27.7b (sam+)
22x (12x AV; 1x YVpr; 5x Br; 4x Up) dont 12x simplex act. (AV; YVpr; Br),
5x simplex adj. (AV), 4x simplex Na (Up) et 1x sam+ adj. (AV)
Cl.
De ghas49 manger, consommer, bouffer.
Litt.: CHARPENTIER 57, 109, GNTERT 109, 121
1) (simplex dans AV, YVpr118, B 1.9.2.12119 = BK 2.8.3.11) consommer,
manger + ds., avec ou sans acc.120 2) (adj. simplex et avec sam121) dvorer
+ ds.122 3) (n.a.123) la faim

116 5 iiet ( aii) B 3.1.2.1.


117 Compos possessif avec comme premier membre le prverbe vi+ (v. AIG II/I/285)

cf. vijiga-.
118 KS 10.3: 127,1 yo nannam adyd yo v jighatset celui qui mange de la nonnourriture ou celui qui dsire (en) manger 5 MS 2.1.2: 2,16 anannm atsyn celui
qui sapprte manger de la non-nourriture.
119 EGGELING ne rend aucune valeur ds. dans B 1.9.2.12 tsmd im mnuy
stryas tir ivaiv pus jighatsanti Whenever human women here eat (they do so)
apart from men., prcisant curieusement dans une notice en bas de page pour
jighatsanti un sens intensif eat greedily, swallow their food (I/259n. 1), qui ne
semble pas ncessaire dans le contexte.
120 galement avec un sens figur manger = dtruire avec le complment pitra
mtra ca pre et mre AV 6.140.1b, ou brhmam AV 5.19.6b ugr rj

128

AV 5.18.1 contient un des rares exemples de ds. dans une phrase


prohibitive:
AV 5.18.1 nat te dev adadus tbhya npate ttave / m
brhmasya rjanya gm jighatso andym
Nicht haben dir die Gtter diese (Kuh) gegeben, damit du Knig, sie
verzehrest. Begehre nicht (mehr), o Rjanya, des Brahmanen Kuh zu
verspeisen, die man nicht essen darf. (HOFFMANN [IiV 87]).
Dans AV 5.19.6, jghatsati reprsente une intention menaante:
AV 5.19.6 ugr rj mnyamno brhma y jghatsati / pr tt
sicyate rhr brhman ytra jyte //
A king who thinks himself formidable, (and) who desires to devour
a Brahman - that kingdom is poured away, where a Brahman is
scathed (WHITNEY)
Le contexte est totalement diffrent dans lexemple de prose B 1.9.2.12
o jighatsanti marque un effort de persvrance pour maintenir un rgle
gnrale de la vie sociale:
B 1.9.2.12 tsmd im mnuy stryas tir ivaiv pus jighatsanti
Deshalb suchen auch die menschlichen Weiber so zu sagen
verborgen vor ihrem Mann zu essen (DELBRCK [AiS : 477])
Enfin KS 10.3 est un exemple particulier, car laction en question est
fondamentalement non-dsirable, en loccurrence manger de la nonnourriture:
KS 10.3: 127,1-2 agnaye vaivnarya dvdaakapla nirvaped yo
nannam adyd yo v jighatset
Il doit offrir un gteau sur douze tessons Agni Vaivnara, celui-qui
mangerait de la non-nourriture, ou qui serait tent d(en) manger

jighs
prs. ind. act. 2sg. jighsasi RV 1.170.2a (v. CHARPENTIER 84) et 7.86.4b
(v. CHARPENTIER 84) 3sg. (abhi...)jghsati RV 2.23.12b (= KSm 4.16:

mnyamno brhma y jghatsati Lorsquun roi, se considrant puissant, dsire


bouffer/dtruire un brhman,....
121 Dans cet usage, le prverbe sam+ rappelle sam+ps mordre travers, casser avec
les dents (cf. AiS 468).
122 cf. pour ghas PW et WRV verschlingen.
123 Le sens avoir faim nest sinon pas assur pour jighats. Dans BK 4.1.2.1 ydy u
n +jghatsed pi nnyt et BK 5.8.3.5 s tihate y vithsate nti s y
jghatsat, le sens pourrait tout aussi bien tre dsirer manger.

129

42,5), 6.16.32c, 6.75.19b (= A/SV; CHARPENTIER 84), 7.59.8b (abhi... [=


A/YVm]), 10.133.3d (= A/SV), 10.162.3c, 10.162.5c et 10.162.6c; RVKh
4.5.37; JS 4.1.6; AV 4.18.3b = AVP 5.24.3b, AV 8.5.15b = AVP 16.28.5b et
AV 20.96.13 5 20.96.15-16; AVP 1.20.3b124, 5.4.13b, 10.2.4b, 10.11.1b-9b9x,
10.12.1b-2b2x, 10.12.4b, 19.36.11d et 20.52.1a; KSm 5.4: 162,15 = TSm
7.4.15.1 = MSm 3.12.1: 160,7 = VS 22.5 = VSK 24.5 = TBm 3.8.4.1 = BauSm
15.6: 210,3; KS 10.9: 135,16; MS 1.6.9: 100,5; JB 3.1702x; TB 3.8.4.1 et TBm
2.4.1.1 = T 2.5.2; B 2.1.2.17; VrS 3.4.1.24 3pl. jghsanti AVP
10.12.11 (+jighsanti pour jighsantu); KS 19.3: 3,15 = 20.5: 23,17 = TS
5.1.3.4 = TS 5.2.7.5, KS 24.6: 97,1, 25.8: 114,6 5 TS 6.2.9.2 5 TS 6.6.3.1, KS
26.2: 122,19 = MS 3.9.7: 126,3 = MS 3.10.1: 129,14 et KS 26.8: 132,1; KpS
30.1, 31.7, 40.1, 40.5, 41.6; TS 6.1.4.5 et 6.1.7.3 5 6.1.8.3 5 6.2.10.1; MS
3.1.3: 4,9; JB 3.73; B 3.4.3.6; BK 1.1.2.11; T 5.9.4
impf. act. 3sg. ajighsat RV 4.18.12b; JB 1.193 = 1.203 = 3.134 = 3.189;
B 4.3.3.6 = BK 5.3.4.4 3pl. (abhy)ajighsan KS 19.10: 11,18 = KpS
30.8 5 TS 5.1.10.2 5 MS 3.1.9: 12,14, KS 22.7: 63,2, 22.11: 67,8 = 29.8:
176,13 = MS 3.2.6: 24,4 = MS 3.3.7: 40,9 = GB 2.1.18: 155,16 5 KpS 35.5
(abhi+), KS 24.8: 99,16 = KpS 38.1 5 MS 3.3.5: 38,8, KS 31.7: 8,13 = MS
4.1.9: 11,13 = TB 3.2.8.6 et KS 37.8: 88,16; KpS 35.1 et 47.7; TS 2.6.1.5,
6.3.2.1 et 6.5.8.4; MS 3.7.4: 80,13, 4.5.8: 75,1 et 4.5.8: 75,12; AB 1.30.8; JB
3.31 et 3.98; PB 6.7.1 et 14.12.7; B 1.2.1 et 3.1.9; TB 1.3.4.4, 1.7.1.5,
3.2.8.6, 3.8.15.1 et 3.8.18.6; B 2.5.2.10 et 7.3.2.5 = 9.2.3.2; GB 2.3.23:
210,4
subj. prs. act. 3sg. jghst AVP 20.31.5b = TSm 4.3.13.4 1pl.
apajighsma B 2.4.3.3
part. act. (apa/par)jghsant- RV 1.36.15c, 1.80.13c, 4.23.7a (v.
CHARPENTIER 84), 8.67.11b, 10.102.3a (= S 18.11.2); AV 6.99.2b = AVP
19.16.6b 5 AVP 19.13.2b; AVP 4.20.7d (par+); KSm 17.12: 255,21 = KpSm
27.2 = TSm 4.5.3.1 = MSm 2.9.3: 123,5 = VS 16.21 = VSK 17.21; JB 2.155;
KB 24.4.2 (apa+) moy. apajighsamna- KB 21.1.1; S 14.22.23 5
14.39.8 5 14.39.10 et 14.27.1
aor. act. 2sg. ajighss B 3.4.3.6
pf. pr. act. 3sg. jighs cakra BK 7.5.3.1 3pl. jighs cakrur JB
3.31; BK 1.5.1.8 et 4.4.3.6
adj. apa/abhijighsu- AB 4.4.5 (apa+); GB 1.1.22: 15,8-9 (abhi+)
159x (16x RV; 1x RVkh; 1x SV; 29x AV; 12x YVm; 48x YVpr, 43x Br; 2x r;
6x S) dont 147x simplex act. (RV; SV; AV; YVm/pr; Br; r; S), 2x apa+
act. (Br), 5x apa+ moy. (Br; S), 1x apa+ adj. (Br), 2x abhi+ act. (RV; YVpr;
Br), 1x abhi+ adj. (Br) et 1x par+ act. (AV)
124 5 AV 1.19.3b abhidsati.

130

Cl.
De han248 frapper (cf. associations avec hnti dans RV 10.162.3ab, ahan
dans MS 1.6.9: 100,5, aaknuvan hntum dans 4.5.8: 75,1, ghnanti dans TS
6.1.8.3 et apajaghnur dans KB 24.4.3)
Litt.: CHARPENTIER 44, GNTERT 84, 107, INSLER 1969: 62n. 6
1) (simplex et abhi+, RV+) frapper/abattre par coups + ds., avec acc. 125,
sans complment seulement dans quelques exemples du part.126 2) (simplex,
YVpr+) troubler + ds.127, avec acc.128 3) (apa+ act. et moy.) chasser +
ds.129, avec acc. 4) (par+) caresser + ds.130
Ce thme est un des mieux attests en vdique, plus particulirement dans
lAV et en prose yajurvdique. La forme radicale avec une voyelle longue et
une consonne nasale, contraste avec le degr zro notamment dans ladj.
verbal ha-t-.
Contrairement ceux des autres thmes de la racine han, la majorit des
exemples du ds. jighs reprsentent une action malfaisante qui menace
directement ou indirectement le sujet parlant et sa communaut. Cette action
peut tre contextuellement interprte comme une intention ou une tentative.
Dans les exemples o la forme est un part. ou se trouve dans une subordonne relative, lusage est avant tout de caractriser un individu par ce type
dagissement:
RV 6.16.32 tv t deva jihvy pri bdhasva duktam / mrto
y no jghsati //
Diesen beltter halte du, o Gott, mit der Zunge ab, wenn uns ein
Sterblicher nach dem Leben trachtet (GELDNER)

125 Les complment les plus frquents sont le pronom personnel 1pl. nas (9x) ou

vtr- (5x).
126 Seule exception, le prs. 3sg. sans complment dans RV 2.23.12b devena

mnas y riayti sm ugr mnyamno jghsati Wer mit gottlosem Sinne


Schaden stiften will, (wer) unter den Gebietern sich fr gewaltig hlt und mordlustig
ist (GELDNER) puisque sm est Gen. pl. de s- Gebot, Rat, Befehl.
Linterprtation dun acc. exigerait un thme inexistant **s-, pourtant revendiqu
dans WRV qui en dehors de cet exemple, indique ss pour RV 7.48.6a malgr
linterprtation s, instr. de s-, du Padapha.
127 cf. pour han VIA I/269 zerstren.
128 Avec le plus frquemment comme sujet rakas- (18x), et comme complment
yaj- (11x).
129 moy. affectif comme pour apa+han (cf. AiS 259).
130 v. AzI III/823 et cf. CALAND 388 act. 3pl. parhanti betasten.

131

Cette strophe reprend le thme de la prcdente: RV 6.16.31 y no agne


durva mrto vadhya dati / tsmn na phy hasas Le mortel, port
sur le mal qui vnre le crime contre nous, Agni, protge nous contre cette
oppression. Il sagit donc de demandes de protection et de reprsailles, contre
des agissements non seulement menaants, mais aussi susceptibles de
sachever.
RV 10.162.3 ys te hnti patyanta niatsn y sarspm /
jt ys te jghsati tm it naymasi //
Der dir die einfallende, die empfangene, die sich regende
(Leibesfrucht) ttet, der dir die geborene tten will, den treiben wir
von hinnen (GELDNER)
Lhymne 10.62 a comme thme la protection contre les tentatives
daggression sur le foetus. Dans cette strophe on remarque en particulier le
contraste entre le prs. non-ds. hnti et le ds. jghsati, qu premire vue
rien ne justifie. Peut-tre le choix du ds. est-il conditionn par le mtre,
jghsati formant une cadence iambique de prdilection, comme lint.
sarspm dans b. et aymasi dans d.
AV 8.5.15 ys tv ktybhir ys tv dkbhir yajir ys tv
jghsati / pratyk tvm indra t jahi vjrea atparva //
Qui par magie, qui par la conscration, qui par le sacrifice, tente de
te frapper, toi Indra, frappe-le par derrire, avec la foudre au cent
jointures
La strophe est adresse Indra, et larme en question est lamulette qui
protge contre la magie. On ne ressent aucune implication que les actions vont
aboutir, toute lemphase de la strophe reposant sur lexpression des
reprsailles. Sur une personne telle quIndra ces actions semblent de toutes
manires vaines ou dbiles.
Dans RV 7.86.4, une action menaante a comme agent le dieu Varua
dont le pote craint la colre131:
RV 7.86.4a-b km ga sa varua jyha yt stotra jghsasi
skhyam /
Quest donc cette faute majeure, Varua, qui fait que tu menaces de
frapper le chanteur, ton compagnon?.
ct de ces exemples, quelques-uns attestent lusage de jighs pour
reprsenter une action positive frapper un ennemi, qui est sinon le plus
frquent pour les autres thmes de han. Dans les deux qui suivent le dsir
dIndra de frapper mort le laisse accomplir des actions prparatives:
RV 4.23.7a-b drha jghsan dhvarsam anindr ttikte tigm
tujse nk /
131 Un exemple trs similaire est la phrase interrogative RV 1.170.2a k na indra
jighsasi Pourquoi menaces-tu de nous frapper, Indra, adresse par les Maruts.

132

Ayant en tte de frapper la fausset, qui trompe et ne connat pas


Indra, il (= Indra) aiguise encore mieux132 les pointes aigues, en vue
dune offensive
RV 1.80.13c-d him indra jghsato div te badbadhe vas
Dsirant frapper le serpent, Indra, ta force se mit pousser et
pousser dans le ciel
galement dans quelques passages lgendaires de prose jighs
reprsente lintention ou le dsir de frapper un enemi:
KB 21.1.1 dev vai mtyu ppmnam apajighsamn
brahmaa salokat syujyam psanta etam abhiplava aaham
apayan ta etenbhiplavenbhiplutya mtyu ppmnam apahatya
brahmaa salokat syujyam pu
Les dieux en vrit dsirant chasser la mort, le mal, et dsirant
obtenir lunification, la cohabitation avec le Brahman, aperurent ce
(rituel) Abhiplava de six jours. Stant rapproch grce cet
Abhiplava, aprs avoir chass la mort, le mal, il obtinrent
lunification, la cohabitation avec le Brahman
JB 1.193 indro vai vtram ajighsat sa prajpatim updhvad
dhanni vtram iti
Indra wished to slay Vtra. Saying (...) I will slay Vtra he resorted
to Prajpati (BODEWITZ).
Pour lexemple en discours direct B 3.4.3.6 ti vai mm tvm cikrr ti
mjighsr ti Alors tu as essay de me faire du mal et de me frapper! v.
p. 108

jighk
impf. act. 3sg. ajighkat A 2.4.38x = AU 3.3108x
opt. prs. act. 3sg. jghket BK 4.2.1.26
part. act. jighkant- JB 1.161 moy. abhijighkama- MaiU 6.12
19x (2x Br; 8x r; 9x Up) dont 18x simplex act. (Br; Ar; Up) et 1x abhi+
moy. (Up)
Cl.
De g(b)h506 attraper ( jigh, jigrah)
Litt.: AiG I/255, CHARPENTIER 57, 109, 110, GNTERT 90, 132, VIA I/402

132 cf. GELDNER I/450n. 7b citant Syaa, et SCHAEFER 128.

133

1) (simplex) attraper+ ds.2) (abhi+ moy.) gagner pour soi + ds.133


Ce thme contraste avec jigh et jigrah par labsence de devant le
suffixe -s-, et dune manire gnrale avec le paradigme de g(b)h, racine
rgulirement Se (prs. gbhn-, adj. Verb. gbht- etc.).
Dans tous ses exemples, jighk marque particulirement un effort du sujet
pour rattraper une personne qui senfuit (A 2.4.3) ou attraper une personne
insaisissable (BK 4.2.1.26; JB 1.161):
BK 4.2.1.26 yth y jghket tm atis jynulpsamno
nnulbheta nnvapnuyd ev ha s yaj nnvpnoti
Comme (quelquun qui) sefforce de saisir quelquun (dautre), et
(qui) ayant (pourtant) rattrap (cette personne), (et) tant sur le point
de lobtenir, narrive ni la saisir ni lobtenir, cest exactement de la
mme manire quil nobtient pas le sacrifice
Ce genre dutilisation du ds., pour reprsenter un effort dsespr qui
naboutit pas, et illustrer ainsi comment le sacrifice chouerait cause dun
mauvais rituel, est galement atteste dans les exemples des autres thmesvariantes du ds. de g(b)h. Dans un tel contexte limage dun effort intense
simpose. Cette image correspond aussi indirectement tous les efforts
produits jusque-l par le prtre pour obtenir le sacrifice.

jighrs
prs. opt. act. 3sg. jighrset BK 5.1.3.6
De ghr282 sentir, renifler
renifler + ds., avec gn.
Le degr plein est parallle celui de ladj. verb. ghrt- (YV+). Lusage
du complment gn. gandhsya contraste, par contre, avec lacc., habituellement rgi par ghr.
Lopt. ds. jighrset valeur prescriptive marque particulirement un
effort de volont, ncessit par la nature rpulsive de laction:
BK 5.1.3.6 tsmd y sakta iva mnyetaivitsya gandhsya
jighrset
Cest pourquoi, qui se sentirait pour ainsi dire comme indispos, doit
particulirement sefforcer de renifler cette odeur
133 cf. pour le moy. affectif de g(b)h AiS 241.

134

jijanayi
impf. act. 3sg. +prjijanayiat JB 1.357 (+nayiat pour niata)
opt. prs. act. 3sg. prajjanayiet B 12.5.1.13
gdf. prajijaniyiitavy- B 7.3.1.12

134

Du caus. janaya- de jan286 natre ( jijani)


Litt.: CHARPENTIER 77, GNTERT 124
faire natre + ds.
Dans le passage lgendaire JB 1.357, le ds. impf. +prjijanayiat
reprsente un dsir stimulant, pralable lachvement rel de procrer:
JB 1.357 atha prajpati +prjijanayiat sa tapo tapyata sa aikata
hanta nu pratihm +janayai tato y prajs +srakye tm etad eva
pratihsyanti npratihit carant pradarpiyanta iti sa ima
lokam ajanayad antarikalokam amu lokam iti
Prajpati desired to procreate. He practised austerity. He wished:
Come, let me create a firm foundation. Then the creatures, who I
will create, will here have a firm footing and they will not, walking
around without a firm foothold, become confused. He created this
world (BODEWITZ)
Etant donn lagencement du rcit et la chane dactions qui le suit,
prajijanayiat ne peut que faire rfrence une action pr-dynamique qui
prcde toute tentative physique de lachvement de procrer.
Lautre exemple un mode personnel, prajjanayiet dans B 12.5.1.13,
illustre lusage du ds. pour reprsenter un tentative sur laction faire natre,
qui na aucune chance daboutir:
B 12.5.1.13 ythnysy ynau rta sikt td anyy
prajjanayiet
as if he were to seek to cause the seed implanted in one womb to be
born forth from another womb (EGGELING)

jijani
part. moy. prajjaniama- B 7.4.1.14
134 JB 1.357 atha prajpati +prjijanayiat (autres amendements dans le mme

passage +janayai pour ye, et +srakye pour sk cf. BODEWITZ 1990: 320).

135

De jan286 natre ( jijanayi)


(pra+) natre + ds.
Il sagit dune formation degr plein, en face du degr zro, p.ex. dans
ladj. verb. jt-. Le i devant s est quant lui conforme au caractre Se de la
racine.
Le ds. de jan est attest dans une interprtation mantrique pour expliquer
ladj. vens dans le mantra v smat surco ven var from the summit he,
the longing, overspread the shining (EGGELING). Lexemple illustre on ne
peut mieux que le ds. sert reprsenter un agent dsirant ou aspirant
accomplir une action:
B 7.4.1.14 asv dity ven yd vi prajjaniam venat
he is the longing one inasmuch as he longed to be born (EGGELING)

jijvi
prs. ind. act. 3sg. jijviati JB 1.69
prs. imp. act. 2sg. +jjvia U 2b (v. THIEME I/231a qui subdivise la scripto
continua jijivid en jjvia d )
opt. act. 3sg. jijviet A 5.3.1; LS 8.8.41; KS 22.6.20
5x simplex act. (1x Br; 1x r; 1x Up; 2x S)
Cl.
De jv vivre ( jijy et jujy)
Litt.: CHARPENTIER 77, 111, GNTERT 123, 124
1) (r, Up et S) vivre + ds. 2) (Br) vivre de + ds., avec instr.
Le ds. jijviati dans JB 1.69 marque un effort de volont pour
laccomplissement dun objectif li la vie sociale:
JB 1.69 tasmd u pdvanejyenaiva jijviati
Cest pourquoi il (= un membre de la caste des dras) sefforce de
vivre en lavant les pieds

136

jij~ns
prs. ind. moy. 1sg. (vi)jij~nse AV 14.1.56b = AVP 18.6.4b; ChU 7.16-23.17x
(vi+) 3pl. (vi)jij~nsante JB 2.1; PB 8.7.7; BauS 16.13: 260,8 (vi+)
impf. moy. 1sg. vyajijnse JB 2.329 3pl. anupra/upa/pra+ajij~nsanta KS
21.2: 38,15 (anupra+) = KpS 31.17 et KS 23.8: 83,14 (anupra+) = KpS 36.5;
AB 2.22.10 (pra+) et 3.27.1 (pra+); BK 4.2.1.18 (pa+)
imp. prs. moy. 2sg. vjij~nsasva T 9.1-5.15x; TU 3.1-5.15x
opt. prs. moy. 3sg. pr/vi/sajij~nseta MS 2.5.5: 53,19 (pr+); BauS
13.20: 131,14 (+sajijseta, pour sta135) et 24.6: 189,16 (+prajijseta, v.l.,
pour sta); KauU 3.810x (vijijseta pour sta cf. AzI II/371)
part. moy. vijij~nsamna- BauS 14.13: 176,6 et 16.13: 260,4
aor. moy. 1sg. vyajij~nsii S 16.29.8
gdf. upa/vijij~nsya- B 3.2.1.24 (upa+); BUM 1.5.15-163x (vi+) = BUK
1.5.8-93x vijij~nsitavya- ChU 7.16-23.17x, 8.1.1-22x et 8.7.1 = 8.7.3; MaiU 6.8
+upajij~nsnya- BK 4.2.1.18 (+jijnsny pour upajijnseny; 5
upajijsym B 3.2.1.24)
n.a. +vijij~ns- BUM 3.1.1 (+s pour s) = BUK 3.1.1; BauS.23.8:
160,10
69x (2x AV; 5x YVpr; 8x Br; 5x r; 42x Up; 7x S) dont 4x simplex moy.
(AV; Br), 4x anupra+ moy. (YVpr), 1x upa+ moy. (Br), 2x upa+ gdf. (Br), 4x
pra+ moy. (YVpr; Br; S), 32x vi+ moy. (Br; r; Up; S), 18x vi+ gdf. (Up);
3x vi+ n.a. (Up; S) et 1x sam+ moy. (S)
Cl.
De j508 connatre (cf. associations avec avijta dans JB 2.329 et BUM
1.5.15)
5 Av. zixnha (part. moy. zixnhmna Yt 14.21) de zan connatre
Litt.: CHARPENTIER 26, 111, 119, GNTERT 119, INSLER 1969: 61, 62,
KELLENS 1986: 196 et s., LEUMANN 116
1) (simplex) connatre + ds., avec acc. 2) (upa+) inventer + ds.136, avec
acc. 3) (pra+ et vi+) reconnatre, comprendre + ds., avec acc. sauf dans AB
2.22.10 4) (sam+ moy.) sentendre + ds.137.

135La forme athmatique ne repose que sur un seul ms., les autres tant corrompus

(v. CALAND 1904: 131n. 1). Dautres exemples de terminaison -ta la place de -eta
ont ts relevs par K. HOFFMANN (AzI II/371).
136 cf. pajnta B 1.6.4.7 et 3.5.1.14. EGGELING traduit le gdf. dans B 3.2.1.24 par
unintelligible (vcam...upajijsym) ce qui se justifie si on considre que ce sens a
volu partir de quil faut sefforcer dinventer.

137

Le ds. jijs, dont le degr plein de la syllabe radicale est parallle


celui de ladj. verb. jt-, de labs. jtv, et du pass. jy-., est un Medium
tantum alors que la racine j alterne elle lact. et le moy. Labsence de valeur
particulire du moy. se constate en particulier dans KS 23.8 o il contraste
sans nuance smantique avec lact. dun thme non-ds.:
KS 23.8: 83,13-14 t ime vare dev anuprjijsanta t na prjnan
Les dieux suivants dsirrent /sefforcrent de les (= points
cardinaux) reconnatre nouveau. Il ne les reconnurent pas138.
Sur le plan morphologique il faut galement signaler que jijs est le seul
thme non-lexicalis qui est rgulirement attest la 1p.
En ce qui concerne la valeur smantique on remarque que les complments de jijs reprsentent des objets, des lieux ou des personnes difficiles
reconnatre ou imaginer, ce qui confre au ds. la connotation dun effort ou
dune tentative. Voici deux exemples caractristiques:
AV 14.1.56 id td rp yd vasta y jy jijse mnas
crantm / tm anvartiye skhibhir nvagvai k imn vidvn iva
cacarta pn //
139
Ceci est la forme
revtue par la jeune femme. Par la pense je
mefforce de connatre la femme bougeante. Je la suivrai140
accompagn des Navagvas. Qui sachant, a dli ces liens?
Cet unique exemple atharvavdique fait partie de lhymne pour les
crmonies de mariage. La strophe fait manifestement rfrence au rituel
durant lequel la marie est tenue par des liens141 avant dtre livre son
poux. Avec le complment instrumental mnas, le ds. jijse reprsente
manifestement leffort dimagination du mari aliment par lattirance
sexuelle, pour connatre son pouse. Le part. prs. acc. sg. crantm peut
signifier bougeante, au sens premier du terme, libre des liens, mais
galement avec une connotation rotique, aimante.
JB 2.1 s caturtham aha prpya vir bhavati t niadyam etad
dha vai vairjya vco yat tm niadya ym im rehinas
tm snasyaiva jijsante
Une fois le quatrime jour accompli, elle (= Vc) devient le Virj,
labaissement silencieux (de la voix). En vrit cet aspect du Virj de
137 cf. sam+j moy. VIA I/404.
138 cf. une variation act.-moy. similaire mentionne par NARTEN (AiV 122) pour laor.

js-.
139
rpm doit tre la parure de sry (prototype de la marie) discute dans la
strophe prcdente.
140 nvartiye < nuvartiye cf. WHITNEY II/751.
141
Des liens de Varua cf. strophe 57.

138

la voix cest cet abaissement silencieux, cest la (voix) silencieuse


dune personne de haut rang assise, quils sefforcent de reconnatre
Dautres exemples illustrent galement cet usage de jijs comme KS
23.8: 83,14 o les dieux sefforcent de retrouver les points cardinaux brouills
par les Asuras, ou AB 2.22.10 o les mmes dieux tentent de trouver un
moyen pour gurir une femme Asura malade dune intoxication.

jijys
opt. prs. act. 3sg. jjyset MS 2.1.3: 4,16 et 2.1.8: 10,7-8
part. act. jjysant- RV 10.152.5b (= AV / YVm)
De jy509 dvaliser, violenter
Litt.: CHARPENTIER 26, 109, GNTERT 118, 119, INSLER 1969: 62
1) (RV) dvaliser + ds., sans complment 2) (YVpr) rprimer142 + ds.,
avec acc.
Le degr plein de la syllabe radicale contraste avec le degr zro dans le
pass. / prs. fientif jy-/jya-143 et dans ladj. verb. jt-.
Le sens de base du part. ds. gn. sg. jjysatas dans RV 10.152.5 peut
bien tre dvaliser, sens primaire de la racine jy, avec une connotation
daction violente suggre par vadhm arme de crime. Le ds. caractrise
sinon ici une action tente:
RV 10.152.5a-b pendra dviat mn pa jjysato vadhm
carte, Indra, lintention du hassant. carte larme de celui qui
essaie de (nous) dvaliser!
Pour les deux exemples ds. opt. dans MS 2.1.3 et 2.1.8, le sens de base
semble plutt tre rprimer comme cest souvent le cas dans les Br. Le ds.
y sert caractriser un sujet comme dsirant laccomplissement dune action.
Dans ce genre dexemples llment contextuel le plus important est que
lagent a besoin du rsultat de laction, quil en ait ou non dj ralis une
partie:
MS 2.1.3: 4,14-16 gneym akapla nrvaped agnomyam
kdaakapla dyvpthivya dvkapla y sagrm
jgen +njyya144 v jjyset

142
143

cf. PW berwltigen, unterdrcken.


v. KULIKOV 282 et s.

139

Il doit offrir un gteau sur huit tessons Agni, sur onze tessons
Agni-Soma, sur deux tessons Dyava-Pthivi, celui qui dsire vaincre
au combat, ou qui dsire rprimer la rpression des hommes

jijy
adj. verb. jijyita- AB 7.29.2-43x
De jv ( jijvi et jujy)
Litt.: CHARPENTIER 36
vivre de + ds., avec instr.
AB 7.29.2 varo hsmd dvityo v ttyo v brhmaatm
abhyupaito sa brahmabandhavena jijyitas
Le second ou le troisime fils aprs lui est succeptible de se diriger
vers le brhmanisme. Il est souhait de vivre (5 on lui souhaite de
vivre) dune charge nominale de Brahman.
Il sagit dun des rares exemples dadj. verb. de ds. non-lexicalis.

jihs
part. act. vijhsant- B 10.4.4.1
Cl.
De h374 quitter
Litt.: CHARPENTIER 33, 109, INSLER 1969: 63
quitter +ds., avec acc.
Dans cet unique exemple, le ds. part. nom. sg. vijhsan reprsente le
dsir intense du sujet daccomplir une action:
B 10.4.4.1 prajpati vi praj sjmna ppm mtyr
abhiprijaghna s tpo tapyata sahsra savatsarn ppmna
vijhsan
144

pour yy cf. AIG II/1: 224 et MITTWEDE 1986: 75.

140

En vrit lorsque Prajpati tait en train de produire les cratures, la


mort, le mal, prit pouvoir de lui. Aspirant se dbarrasser du mal, il
pratiqua laustrit durant mille annes
Lintensit de ce dsir se reflte particulirement dans laction principale
quelle suscite.

jihisi
prs. ind. act. 3pl. jhisianti B 9.1.1.35-373x (v. AiS 228)
opt. prs. act. 3sg. jhisiet B 9.2.1.2
De his abmer, blesser
blesser + ds., avec acc.
B 9.1.1.35 vara ha t hisanti ym jhisianti
Avec la pluie ils blessent celui quils dsirent blesser
Il sagit du mme contexte et de la mme valeur smantique que pour
vicksanti dans le kaik 23 ( ciks).

jihr
prs. ind. act. 3sg. (sm...//vy)jhrati AV 2.25.3b = AVP 4.13.6b, AV
5.29.15d; AVP 16.154.8d145, 19.21.6d et 19.21.7d; JB 1.922x (+); B 11.1.6.3
(vy+) = BK 3.1.12.4 et B 3.8.1.2 (sm...) 2pl. jihratha B 12.7.3.1
3pl. jihranti HiS 3.8.4 moy. 3sg. upajihrate JB 1.2654x
impf. act. 3sg. vy+ajihrat B 11.1.6.3 = BK 3.1.12.4 2pl. +ajihrata
JB 2.442
opt. prs. act. 3sg. udjihret BauS 24.36: 223,1
adj. verb. parijihrita- GB 1.3.19: 89,11
n.a. jihr- MaiU 3.5
23x (6x AV; 14x Br; 1x Up; 2x S) dont 7x simplex act. (AV; S), 1x
simplex n.a. (Up), 4x + act. (Br), 1x ud+ act. (S), 4x upa+ moy. (Br), 1x
pari+ adj. verb. (Br), 4x vy+ act. (Br) et 1x sam+ act. (Br)
Cl.
145 5 AV 11.5.18d jigati.

141

De h252prendre, retirer
Litt.: CHARPENTIER 40, GNTERT 116
1) (simplex) prendre + ds., avec acc. 2) (+ dans JB 1.92) capturer + ds.
3) (+ dans B 12.7.3.1) rapporter + ds. 4) (ud+) rajouter + ds. 5)
(upa+ moy.) recevoir + ds.146 6) (pari+) viter + ds. 7) (vy+)
sexprimer + ds. 8) (sam+) agencer + ds.
Sur le plan morphologique, le degr de la syllabe radicale contraste avec
celui de ladj. verb. ht-.
Tous les lexmes font partie de ceux couramment attests par la racine h
et la valeur ds. ne fait jamais dfaut.
Pour lanalyse smantique de la valeur ds., parmi les exemples atharvavdiques, on retiendra surtout ceux o jihr reprsente une tentative ou un
dsir de voler:
AV 2.25.3 aryam askvna y ca spht jhrati / garbhd
kva naya pnipri shasva ca //
The blood-drinking wizard, and whoso wants to take away fatness,
the embryo-eating kva do thou make disappear, O spotted-leaf, and
overpower (WHITNEY)
Laction peut aussi bien tre considre comme un stade prparatoire,
une convoitise, ou comme une phase dynamique.
Le contexte est trs diffrent dans B 3.8.1.2, o en association avec le
prs. non-ds. smbharati, sm...jihrati marque un effort de volont:
B 3.8.1.2 srveeva v e a mnas srvetmn yaj
smbharati s ca jihrati y dkate
With his whole mind, with his whole self, forsooth, he who
consecrates himself prepares and endeavours to prepare the
sacrifice (EGGELING)
Limage de leffort est en accord avec celle de lengagement total,
suggre par les groupes adjectivaux srvea...mnas et srvetmn.
Un autre exemple deffort positif est attest par la forme ds. imp. 2pl.
jihratha dans B 12.7.3.1 idm ma jihrathti seek ye to bring me back
these things! (EGGELING), o Indra fait appel la coopration des Avins et
de Sarasvat pour lui ramener ce qui lui fut vol par Namuci. Cet usage du
ds. dans une commande adresse une dit rappelle certains exemples
similaires dans le RV (cf. p.ex. limp. prcikits dans RV 6.47.20c, v. p. 103)
Un usage encore diffrent se trouve dans B 11.1.6.3 o la juxtaposition
de vyjihrat et de vyharat sert reprsenter une tentative fructueuse:
B 11.1.6.3 s savatsar vyjihrat s bhr ti vyharat
146 cf. paharate TS 5.2.6.2.

142

At the end of a year he tried to speak. He said bh (EGGELING)

?jih
Le prs. ind. moy. 3sg. +njihate nest seulement attest que daprs une
correction +njihate ... +mas propose par ROTH-WHITNEY pour AV
20.127.2 njihate div ms = RVKh 5.8.2 (avec le part. ds.
correctement accentu ams) 5 S 12.14.2 nijihlate (forme incertaine
daprs CALAND 1953: 335), probablement suscite par le fait que le prverbe
ni+ est bien attest avec h374 se bouger mais pas avec h tre en colre.
La dsinence sg. -ate, ainsi que le nom. sg. -as, saccorde mal dans le contexte
o lacteur principal est le pl. trs

juguk
prs. ind. act. 3du. jugukatas RV 8.31.7b
De guh46 cacher
Litt.: CHARPENTIER 45, GNTERT 88, OLDENBERG 1916: 176
dissimuler + ds.
Labsence daspiration du g dans la syllabe radicale contraste avec
dautres formes suffixe sigmatique tel que laor. ghuka-.
Dans cet hymne RV 8.31 qui est une louange du sacrifiant et de son
pouse, sont attestes trois formes ds.: vivsatas (7c) et yakati (15d), toutes
deux servant reprsenter leffort de volont du sacrifiant (et de son pouse),
et cette forme du ds. de guh, jugukatas (7b):
RV 8.31.7 n devnm pi hnuta sumat n jugukatas / rvo
bhd vivsatas //
Nicht verleugnen sie der Gtter Gunst, noch suchen sie sie zu
verheimlichen; hohen Ruhm suchen sie zu gewinnen. (GELDNER).
Cette forme est certainement bien adapte au mtre, en parfait parallle
avec vivsatas. Par rapport nier (la faveur) exprim par le prs. non-ds.
pi hnutas, le ds. jugukatas met peut-tre laccent sur la difficult
suprieure de dissimuler (la faveur). Laction reprsente semble donc tre
une tentative (cf. GELDNER suchen...), une action entreprise, que le pote
prcise quelle narrivera pas.

143

jugups
prs. ind. moy. 3sg. (vi+)jugupsate U.6147 (vi+ [= VSK 40.6]) = BUK
4.4.15 5 KU 2.1.5-122x; BhS 4.4.5
opt. prs. act. 3sg. jugupset JB 1.17 (v. BODEWITZ 1973: 55n. 4); T 10.9.1;
pS 8.4.8; VdhS 14.1.16 moy. 3sg. jugupseta ChU 5.10.8; T 2.8.1
3pl. jugupseran DrS 3.3.14
adj. jugupsu- S 3.20.5
13x (1x Br; 2x r; 5x Up; 5x S) dont 3x simplex act. (Br; r; S), 5x
simplex moy. (Up; r; S), 1x simplex adj. (S) et 4x vi+ moy. (Up; S)
Cl.
De gup protger
Litt.: CHARPENTIER 44, GNTERT 89, 125, 132
1) (simplex act.) (sur)veiller + ds., avec acc. seulement dans JB 1.17 2)
(simplex moy. et vi+ moy.) se protger de + ds., avec abl. 3) (adj.) ?
pointilleux
Comme caractristique du ds. par rapport aux autres thmes de la racine
gup on notera lusage du prverbe vi+, et galement celui du moy., alors que
la racine est presque exclusivement act.148.
Parmi les exemples, on retiendra surtout les opt. valeur prescriptive (JB
1.17; ChU 5.10.8; VdhS 14.1.16) ou le ds. sert clairement marquer un
effort dattention sur laction (se) surveiller:
JB 1.17 s y manuyayonir manuyaloka eva sa tat striyai
prajananam ato dhi praj prajyante tasmd u kaly jym
icchet kalye ma tm sabhavd iti tasmd u jy jugupsen nen
mama yonau mama loke nyas sabhavd iti
The human womb is (related to) the human world. It is the generative
organ of the women. Out of that progeny is born. Therefore one
should desire a good wife (thinking): Let my Self come into
existence in something good. Therefore also one should seek to

147 5 vcikitsati VS 40.6 et BUM 4.4.18 ( cikits).


148 Les seuls exemples moy. sont gopyte TB 2.2.10.4, gopyasva T 6.8.1,

gopyadhvam KS 25.13.25.

144

watch over one's wife (thinking) Lest in my womb, in my world


somebody else come into existence (BODEWITZ)
Le sens lexicalis et expressif pointilleux de ladj. (S 3.20.5 yad
brhmano jugupsur na bhakayed etad duasya lakaam The criterion by
which to know a certain sacrificial substance as defiled is this, that a
fastidious brhmana would not partake of it [CALAND]), sil est vraiment
justifi, a d tre attribu par le biais dune quivalence valeur subjective
ngative de sefforant de surveiller.

jujy
prs. ind. act. 3pl. jjyanti B 3.2.4.16149 = 3.5.3.11
De jv vivre ( jijvi, jijy)
Litt.: CHARPENTIER 36, 111, GNTERT 113, WACKERNAGEL I/361
vivre de, gagner sa vie + ds.
Cet unique attestation de jujy rappelle, par son contexte et son usage du
ds., JB 1.69 lunique exemple de jijivi, une autre variante du ds. de jv. Ici
galement le ds. met spcialement en vidence un effort dassiduit pour
laccomplissement dun devoir social, en loccurrence gagner sa vie:
B 3.2.4.16 dhr asi dkiti dhiydhiy hy ty manuy
jjyanti nkteneva prakmdyeneva gthbhir iva tsmd ha
dhr asti
Thou art intelligence, thou art the Daki, for it is by means of
their respective intellingence that people seek to make their living,
either by reciting (the Veda), or by readiness of speech, or by songs:
therefore he says, Thou art intellingence (EGGELING)
Les multiples complments instr., en premier lieu le compos intensif
dhiydhiy, contribuent crer limage dun effort diversifi.

j~nps
prs. ind. act. 3sg. j~npsati VdhS 11.1.18150 3pl. j~npsanti VB 530,1-52x

149 5 BK 4.2.4.13 jvanti.

145

p.
De jp faire connatre
Litt.: CHARPENTIER 74, GNTERT 102
faire connatre + ds.
tant donn le sens qui on veut faire connatre/apprendre accord par
Pini au ds. part. pass. jpsyama-, et la valeur invariablement causative
de jp, on ne peut que mettre en doute le sens non-causatif erfahren
wnschen que CALAND (1919: 531) attribue jps dans VB 529,32-530.2
t haiva kurupcln rotriy vedair jpsanttth3m itth3m iti net tu
ha sma sa ha Dieses Wissen wnschten die gelehrten Brahmanen unter den
Kurupclas durch die Vedas zu erfahren, (indem sie fragten): Ist es s ? Ist
es s ? Er aber teilt es nicht mit.. Un certain nombre de corrections sont
envisageables, et permettraient de faire la modification smantique souhaite.
Dabord on stonne de ne pas trouver la particule sma au dbut de la
premire phrase comme dans tu ha sma sa ha, tant donn quil sagit du
mme contexte. On pourrait ainsi poser ha +sma pour haiva. Pour le pron.
fm. tm (= pauravidym [529,32] le savoir concernant la tte de lanimal
[ sacrifier]), la lecture +tam existe galement (= kururja- [id.] le roi des
Kuru) permettant, puisque le complment de jps serait alors un tre vivant,
de poser le sens causatif adquat faire savoir/instruire. Dautre part le Pluti
dans itth3m itth3m au lieu dindiquer une question disjonctive, pourrait
simplement avoir une valeur emphatique. Si on rajoute la correction
supplmentaire +neti pour net on arriverait finalement +ta ha +sma
kurupacaln rotriy vedair jpsanttth3m itth3m iti net tu ha sma sa
ha les rudits des Kurupacala par lintermdiaire de leur savoir
sefforaient de linstruire: comme a (tu dois le faire), comme a !. Non
! rpondait-il. Dans une telle conjoncture, la rponse du Roi se justifierait
par le fait que celui-ci tait plus savant que ces rudits puisquil avait t
instruit par Agni (cf. 229,32 kururjya haikasm agni pauravidy
provca Agni explica la science concernant la tte de lanimal ( sacrifier)
un seul roi des Kuru).
Lautre exemple VdhS 11.1.17-18 ya na prsah jeyan manyata upa
dna tasm aharanti svasra v duhitara v dadhnena vainam jpsati,
pour des raisons contextuelles ne permet aucune analyse ni du lexme ni de la
150 La forme *abhijpsati indique dans lindex de WITZEL (CALAND 724a) est
proprement introuvable.

146

valeur ds. La traduction de CALAND (1919: 357) attribue comme souhait


une valeur causative : wenn er aber nicht zu bemeistern hofft und nicht mit
Gewalt besiegen zu knnen meint, dem schickt er eine Gabe zu, seine Tochter
oder seine Schwester, oder er sucht ihn durch ... zu belehren.

titarpayi
impf. act. 3pl. atitarpayian JB 3.3132x
Du caus. tarpaya- de tp84 ( titps) se rassasier, apprcier, tre satisfait (cf.
association avec atarpayan)
rassasier + ds., avec acc.
Dans cet exemple unique, le thme tertiaire titarpayi, driv du caus.
tarpya-, sert reprsenter une tentative:
JB 3.313 vg vai yaja sasjn sanyat spipsat t dev
arvg yajhutytitarpayian tm ntarpayan
Vc, en vrit, ayant produit le sacrifice eut faim et soif. Les dieux
ds lors tentrent de la rassasier laide du Yajhuti. Ils ne la
rassasirent pas

tits
prs. ind. act. 3sg. satitsati KS 8.1: 83,8-9 (+ts pour tas [v.
MITTWEDE 1989: 62]) = KpS 6.6 (+satit pour sacit [v. OERTEL I/681])
De tan407 tendre, tirer
Litt.: GNTERT 122
(sam+) se relier avec + ds., avec instr.
Lunique exemple du ds. de tan est attest dans le cadre du mythe de
Citr qui raconte comment Indra laide dune brique fit tomber du monde
cleste les Asuras nomms Klakajas. La phrase en question mentionne une
consquence nfaste de la chute pour lun des Asuras qui dgnra en se
transformant en araigne:

147
KS 8.1: 83,8-9 yo vyavhyata so yam ravbhis svair ntrais
+

satitasati
Wer auseinandergerissen wurde, der ist zur Spinne geworden. Sie
will sich immer mit ihren eigenen Eingeweiden wieder
zusammenspinnen (KRICK [35]).
Sans aucun doute le ds. contribue ici crer limage dun effort perptuel
qui naboutit jamais.

titik
prs. ind. moy. 1sg. titike B 2.3.3.2 3sg. ttikate RV 2.13.3c; B 3.1.2.15
5 BK 4.1.2.9; VB 308,15 3pl. ttikante RV 3.30.1c (= VS 34.18 / VSK
33.1; v. GNTERT 85); AV 8.6.12a ( v. GNTERT 85) = AVP 16.80.3a
part. moy. titikama- B 2.3.3.1
fut. moy. 3sg. titikiyte B 3.1.2.14 5 BK 4.1.2.9
adj. titik- AV 12.1.48b 5 AVP 17.5.6b; BUM 4.4.28 = BUK 4.4.23;
13.1
n.a. titik- VB 308,22
17x simplex (2x RV; 4x AV; 8x Br; 1x r; 2x Up) dont 11x moy. (RV; AV;
Br), 5x adj. (AV; Up; r) et 1x n.a. (Br)
Cl.
De tyaj485 repousser, abandonner et non tij78 tre tranchant
Litt.: AiS 228, CHARPENTIER 46, 111, GNTERT 85, 86, 132, OERTEL I/682,
PiV 166n. 268 et 169n. 277, VIA I/389
supporter/endurer, avec acc.
titik na plus aucune valeur dsidrative. Lancienne tymologie le reliait
tij tre aiguis, aiguiser, en posant pour celui-ci un sens *saiguiser
contre (cf. PW sich scharf zu machen suchen gegen). Elle est rejete par
GOT (PiV 165n. 268) qui de toute faon naccepte pour tij que le sens factitif
scharf machen. sa place celui-ci propose le lien avec tyaj et comme sens
primaire *etw. von sich fernzuhalten suchen, abwehren. Ce lien avec tyaj
avait par ailleurs dj t mentionn par OERTEL (I/682), aprs que celui-ci
eut prouv lexistence de forme degr zro de cette racine (cf. galement
ce sujet VIA I/388). La racine tyaj est mal atteste en vdique ; daprs GOT
(id. 168 et s.), son sens act. serait abandonner, transitif facientif, et son moy.
serait rflexif sabandonner, deux sens diffrents du lexme repousser dont

148

il se sert pour reconstruire le ds. Ce dernier peut cependant tre apparent


abandonner, considrant que les deux ont en commun la notion de
sparation.
Pour une analyse tymologique du sens de titik v. p. 59

titr
part. act. ttrant- MSm 1.5.1: 67,8; KU 1.3.2; HiS 2.6.51 (+titr pour
titri) et 3.7.33 moy. titrama- GB 2.6.14: 269,2; BhS 6.10.8
n.a. titr- HiS 17.1.26
7x simplex (1x YVm; 1x Br; 1x Up; 4x S) dont 4x act. (YVm; Up; S), 2x
moy. (Br; S) et 1x n.a. (S)
Cl.
De t291 traverser (cf. association avec laor. 3sg. trt dans MSm 1.5.1: 67,8)
Litt.: CHARPENTIER 38, 109, 110, GNTERT 83, 115
1) (act. dans MSm 1.5.1: 67,8 et moy.) surpasser, vaincre + ds.151 2) (act.
dans KU 1.3.2) traverser + ds., avec acc.
Sur le plan morphologique on remarque lusage partiel du moyen sans
valeur particulire alors que celui de t est rciproque ou affectif (v. PiV 160
et s.)
Pour ce qui est de la valeur smantique et de lusage, le part. dans GB
2.6.14 marque un dsir intense pour raliser la victoire des dieux sur les
Asuras:
GB 2.6.14: 269,2 asurn ha vai dev anna secire bhtena bhtena
jighsantas titrams
En vrit, les dieux suivirent la nourriture de cratures en cratures,
dsireux de frapper, et de vaincre les Asuras
Le moy. contraste singulirement avec lact. de lautre part. ds.
jighsantas.
Dans le mantra MSm 1.5.1, le part. ds. nom. sg. titran reprsente une
intention ou une action menaante, ce qui occasionne la formulation dune
phrase prohibitive pour la stopper:
MSm 1.5.1: 67,8 m m ttran trt
Ayant lintention de me surpasser, quil ne (me) surpasse pas
151 cf. pour t p.ex. trt RV 9.14.4c.

149

Enfin dans KU 1.3.2 le ds. part. moy. met laccent sur un effort de
volont pour laccomplissement dune action juste:
KU 1.3.2 ya setur jnnm akara brahma yat param abhaya
titrat pra nciketa akemahi
Puissions-nous (raliser) le feu de Naciketa, le pont de ceux qui
vnrent le Brahman indestructible et suprme, (le pont) de ceux qui
veulent passer sur lautre rive sre

titts
prs. ind. act. 3sg. abhitittsati A 1.3.1: 87,6
subj. prs. act. 3pl. abh...tttsn RV 10.74.4b (= VS 33.28 / VSK 32.28)
part. act. uttittsant- KS 13.3: 181,20-2 l
p., Cl.
De td83 percer (cf. association avec udatat dans KS 13.3: 181,20-2 l et
abhi..tatti dans A 1.3.1: 87,6)
Litt.: CHARPENTIER 57, GNTERT 90
(avec les sens de abhi+ et ud+) percer, ouvrir + ds., avec acc. sauf dans KS
13.3: 181,20-21152
Lexemple rigvdique se trouve dans une brve allusion au mythe de
Vala:
RV 10.74.4a-b tt ta indryva panantbh y rv gmanta
tttsn /
Les yus sen merveillent, Indra, qui vont vouloir percer la
cachette riche en btail
Le thme de la strophe est la rcompense du sacrifice (= td) escompte
par les yus (humains au service des dieux) et qui leur donne (symboliquement parlant) la volont de percer la caverne de Vala, riche en btail. Il est
clair que le ds. subj. 3pl. tttsn fait rfrence un effort intense de volont,
suscit par lmerveillement pour la rcompense.
Dans KS 13.3, un passage galement li au mythe de Vala, le part. ds.
nom. sg. tttsan fait rfrence leffort de la premire vache libre par
Indra, pour percer la cachette:

152 cf. udatat sans complment dans KS 9.11: 112,14 et 13.3: 181,20.

150
KS 13.3: 181,19-2l aindram utpim labheta paukma indro vai
valam apvot ta sahasram andait tasyaio grata udatat sa
samaiad uttittsann imn lokn payas tasmd ea samita
pratitagrvas
Un qui dsire obtenir du btail doit sacrifier une bte bossue (?
utpim 5 unnat-) Indra. En vrit Indra ouvrit (la caverne) de
Vala. Un millier (de btes) le suivirent. En tte de ce (millier de btes)
cette (bte bossue) pera (la sortie de la caverne). Elle stira en
sefforant de percer, en voyant ces mondes. Cest pourquoi cette
(bte bossue) est tire et a le cou tir

titps(1)
subj. prs. act. 3sg. ttpst RV 10.87.17c (= AV 8.3.17c / AVP 16.7.7c; v.
CHARPENTIER 85, GELDNER III/279n. 17c)
De tp550 voler (cf. GELDNER III/279n. 17c, EWA I/635, VIA I427)
Litt.: CHARPENTIER 57, 85, 109, GNTERT 90, INSLER 1969: 57, 58, 61, VIA
I/427
voler + ds., avec acc.
Cet unique exemple du ds. de tp voler fait rfrence une tentative
menaante pour laquelle le pote exige une intervention:
RV 10.87.17c-d pyam agne yatams ttpst tm pratycam
arc vidhya mrman //
Quiconque tentera de voler du lait, Agni, frappe-le par-derrire
avec ta flamme, sur un point sensible

titps(2)
part. act. titpsant- AVP 13.10.5b

151

De tp84 se rassasier, consommer

consommer + ds., avec gn.

titrs
prs. ind. moy. 3sg. parititrsate VdhS 11.25.22 (v. CALAND 371)
De tr292 sauver, protger
(pari+) protger + ds.avec acc.
Sur le plan morphologique le degr plein de la syllabe radicale est
parallle celui de ladj. verb. trt-. Le ds. caractrise lAdhvaryu comme
concern par la dfense de certaines personnes:
VdhS 11.25.22 atha yn adhvaryu parititrsate...
Et maintenant, concernant ceux que lAdhvaryu dsire protger
(contre le dpouillement)...

tiighi
part. act. +atitighiant- MS 1.6.3: 89,9 (+atiti pour atitigh [v. VIA
I/259])
De stigh227 slever (cf. association avec atiigh nknot)
Litt.: GNTERT 125, VIA I/259
(ati+) slever au-dessus de, avec acc.
MS 1.6.3: 89,8-9 prajpatir v idm gra st t vrdho
bhyrohann asury v et yd adhayas t +atitighiann
atiigh nknot s ocat s tapyata tto gnr asjyata tm agn
s vrdhm tjo gacchat t auyan
Prajpati war diese (Erdenwelt) am Anfang. Ihn berwuchsen die
Pflanzen. Asura-artig (...) sind ja die Kruter. So sehr er sich auch aus
ihnen herauskmpfen wollte, war er doch nicht fhig, ber sie
hinauszusteigen. Schmerz durchglhte ihn, er geriet in Hitze. Daraus

152

entsprang das Feuer. In dieses geschaffenen Feuer (...) ging die


Glutkraft der Pflanzen ein (KRICK [42]):
Dans ce passage lgendaire de la prose brahmanique le ds. part. caractrise leffort la fois physique et volontaire de Prajpati pour parvenir se
sortir des plantes. Le malaise dcrit dans la phrase suivante est compris
comme rsultant la fois de laction des plantes, mais galement de ces
efforts vains les vaincre. Aucun lment du texte ne communique
directement que laction connote par atitighian soit rpte, mais cette
ventualit correspond bien au contexte.

tihpayi
opt. prs. act. 3sg. satihpayiet BauS 21.7: 80,8-9 et 21.25: 115,2-3
3pl. +satihpayieyur KB 25.8.22 (+satih pour sasth)
Du caus. sthpaya- de sth369 ( tihs, sthpayi) se tenir, sarrter
(avec sam+) accomplir, terminer + ds., avec simple acc.
KB 25.8.22-9.2 purdityasystamayd etad aha +satihpayieyus
saprtaranuvkam etad ahar divkrtyam bhavati saprtaranuvkena
sapatnsayjenaitenhn purdityasystamayt sampseyus
Before the setting of the sun should they seek to complete (the rite
of) this day; the day has its morning litany, to be recited by day. They
should seek to complete with this day including its morning litany and
the offering to the wives (with the gods) before the setting of the sun.
(KEITH)
La forme non-redouble du thme ds. sest peut-tre introduite sous
linfluence du ds. monosyllabique sampseyus de sam+p. Une correction
similaire est ncessaire dans BauS 24.7: 190,9 (+abhipupr pour abhipr
[ puprayi]).
Laction reprsente par ce ds. opt. valeur prescriptive est un effort
pour se hter de terminer le rituel en question en temps voulu.

tihs
prs. ind. act. 3sg. ttihsati B 11.1.6.5 (v. AiS 227) = BK 3.1.12.4
moy. 3sg. vithsate BK.5.8.3.5
opt. prs. act. 3sg. tihset BUM 3.4.1 = BUK 3.5.1

153

5x (3x Br; 2x Up) dont 2x simplex act. (Up), 2x ut+ act. (Br) et 1x vi+ moy.
(Br)
Cl.
De sth369 ( tihpayi) se tenir, sarrter (cf. associations avec
abhydatihat dans B 11.1.6.5 et v...tihate dans BK.5.8.3.5)
Litt.: CHARPENTIER 32, 109, GNTERT 81, 119, INSLER 1969: 62
1) (simplex) rester, sen tenir + ds., avec instr. 2) (ud+) se lever + ds.
3) (vi+) se disperser + ds.
B 11.1.6.5 savatsar prajpatir abhydatihat tsmd u
savatsar ev kumr ttihsati
Aprs un an Prajpati se leva. Cest pourquoi aprs un an un enfant
essaie/entreprend de se lever
Le ds. met en vidence la tentative ou leffort de volont de raliser une
action difficile.

tistr
prs. ind. moy. 3sg. tistrate JB 2.73
subj. prs. moy. 3sg. tistrtai JB 2.73
n.a. bhrtvyatistr- pS 22.2.9 (v. CALAND 87)
De st230 ( tustr) renverser (cf. association avec stute et stavai
dans JB 2.73)
Litt.: CALAND 87, CHARPENTIER 40, GNTERT 83, INSLER 1969: 62n. 6
renverser + ds., avec acc.
JB 2.73 manuyasenay vva nu ta stute ya tistrate
Vraiment, maintenant, avec larme des hommes, il renverse celui
quil dsire renverser
La juxtaposition dun thme ds. et dun autre non-ds. de la mme racine
sert globalement reprsenter lachvement positif dune action dsire ou
entreprise.

154

tustr
prs. ind. act. 3sg. tstrati BK 3.1.12.12 moy. 3sg. tstrate MS 1.8.3:
118,13 = pS 6.6.4; PB 12.13.6
part. moy. tstrama- MS 1.8.3: 118,11; KB 4.5.9; B 2.2.2.14 (v. AiS
228) = BK 1.2.2.9; VB 520,25
9x simplex (2x YVpr; 6x Br; 1x S) dont 1x act. (Br) et 8x moy. (YVpr; Br;
S)
De st230 ( tistr) renverser (cf. associations avec stut dans MS 1.8.3:
118,11-13 et B 2.2.2.14, avec stvya dans KB 4.5.9)
Litt.: CALAND 87, GNTERT 83
(act. et moy.) renverser + ds..
Parmi les exemples on retiendra BK 3.1.12.12 dont la particularit est la
forme act., ce qui est inhabituel pour la racine st, essentiellement atteste au
moy.:
BK 3.1.12.12 tha y s tsrati y tstraty abh haivina
bhavati
Et il domine celui quil approche furtivement, celui quil tente de
renverser.
Peut-tre y-a-t-il un analogisme de diathse par rapport tsrati. En tout
cas, sur le plan smantique, le parallle entre ces deux formes est intressant
puisquil suggre pour le ds. la connotation dune tentative qui approche
lentement vers son but.
Le part. sert dans le cadre dune prescription de rituel caractriser un
sujet comme dsireux ou proccup par lachvement de laction renverser
un ennemi:
KB 4.5.9 sa ea tustramasya yaja sa ya icched dvianta
bhtvya stvyeti sa etena yajate stute hi
Ce sacrifice (= le srvaseniyaja) est rserv celui qui aspire
renverser (un ennemi). Un qui dsire: puis-je renverser mon ennemi
hassant. Un tel doit sacrifier avec ce sacrifice et il renverse (son
ennemi)

ttr
prs. ind. act. 3sg. ttrati RV 10.100.12d (v. GNTERT 94)

155

De tur avancer vite.


Litt.: CHARPENTIER 105, 110, GNTERT 83, 94, 95
avancer vite/devancer + ds.
RV 10.100.12 citrs te bhn kratupr abhi snti spdho

jaraipr dhs / rjihay rjy pav gs ttrati pry


gra duvasys //
Ausgezeichnet ist dein Glanz die gedanken erfllend deine
berlegenheit. Es sind Nebenbuhler da, die unangefochten das volle
Alter erreichen. In geradester Linie bestrebt sich der Huldiger, die
Spitze der Rinderherde zu berholen (GELDNER)
Le pda final ttrati pry gra duvasy, de lunique strophe Triubh
de ce skta, correspond au refrain final sarvttim diti vrmahe, des 11
strophes Jagat prcdentes. Peut-tre la quantit de la voyelle de
redoublement a-t-elle t analogiquement allonge paralllement , syllabe
initiale de ce refrain.
Sur le plan smantique, le ds. est utilis pour marquer leffort fructueux
et valorisant du pote pour atteindre lobjectif de son pome, en contraste
avec la victoire facile des concurrents dcrite dans b.

dits
prs. ind. act. 2sg. dtsasi RV 1.170.3d (CHARPENTIER 85), 4.32.8b = 8.14.4c
(CHARPENTIER 85; 5 AV 20.27.4c), RV 4.32.20c (CHARPENTIER 85) et
8.88.3c 3sg. dtsati AV 12.4.2d = 12.4.12b = AVP 17.16.2b = AVP
17.17.2b et AV 12.4.13d 5 12.4.19 5 AVP 17.17.3b 5 AVP 17.17.8b; AVP
10.12.3a; JB 1.2664x 3pl. ditsanti JB 2.75 moy. 3sg. ditsate JB 1.2654x (v.
OERTEL I/322; rronment indiqu dans VPK II/77 comme compos privatif
aditsatas 153 )

153 Linterprtation To someone who wants to take something from him he is willing
to give it. de BODEWITZ (1990: 150) pour JB 1.265 so syditsata upajihrate semble
se baser sur un part. act. dat. sg. *ditsate, bien que +d soit exclusivement moy., et
sur un sens donner pour upajihrate alors que upa+h moy. signifie recevoir,
receptionner (v. PW empfangen). Pour ce passage VPK II/77a indique un compos
privatif aditsatas non dsireux de donnerqui ne convient pas non plus parce quil
contredit le contexte gnral, dans lequel aucun participant nest contre le fait de
donner. Seule interprtation possible donc, un Ind. moy. 3sg. ditsate, ce qui oblige

156

impf. act. 3du. aditsatm PB 13.7.12 moy. 3pl. ditsanta TS 1.5.1.1; MS


3.9.1: 112,12; PB 7.5.6; JB 3.117 (v. OERTEL II/1489)
opt. prs. act. 1sg. dtseyam RV 8.14.2a (= S/AV) 3sg. ditset BauS.3.29:
103,3; HiS 17.6.42
part. act. dtsant- RV 2.14.10d, 6.53.3a (ditsantam), 7.32.5a 5 9.61.27b (=
SV), et 8.81.3b (= SV); AV 3.20.8c (ditsantam) = AVP 3.34.4c = KSm 14.2:
201,16 = TSm 1.7.10.1 = MSm 1.11.4: 165,6 = VS 9.24 = VSK 10.34 (corrig
pour ditsantam), AV 5.7.6c = AVP 7.9.8c; AVP 7.9.3d; MSm 4.14.17: 245,7
(+ditsan pour dhpsyam [v. MITTWEDE 1986: 202])154 5 T 2.4.1 (ditsan)
pass. ditsyamna- JB 3.117 (v. OERTEL II/1489 et s.)
adj. dits- RV 5.39.3a (v. CHARPENTIER 114)
51x (12x RV; 15x AV; 6x YVm; 2x YVpr; 13x Br; 1x r; 2x S) dont 41x
simplex act. (RV; AV; YVm; Br; r; S), 1x simplex adj. (RV), 8x + moy.
(YVpr; Br) et 1x + pass. (Br)
Mbh
De d294 ( dids) donner (cf. associations avec dehi dans RV 4.32.20, avec
dpayatu dans AV 3.20.8)
Litt.: CHARPENTIER 68, 109, 114, GNTERT 102, 118, INSLER 1969: 61, 62,
64, LEUMANN 117 et s.
1) (simplex) donner, offrir + ds., avec ou sans acc. 2) (+) prendre + ds.,
avec acc., mais gn. dans JB 1.265.
Ce thme, vu lventail et le nombre des attestations, doit tre considr
comme la formation ds. rgulire de la racine d. Les deux lexmes sont
parfaitement en accord avec les sens habituels de la racine et on ne relve
aucune tendance la lexicalisation.
Dans la grande majorit des exemples, dits marque leffort de volont de
donner. Dans ceux du RV le sujet est soit Indra prt donner au mortels, soit
le mortel enclin offrir aux dieux:
RV 8.81.3 nah tv ra dev n mrtso dtsantam / bhm n g
vryante //
Wenn du geben willst, halten dich ja weder Gtter noch Sterbliche
auf so wenig wie einen furchtbaren Stier o Held (GELDNER)
Leffort de volont est expressivement caractris par la mtaphore avec
un taureau que lon ne peut arrter.
considrer so syditsata upajihrate comme deux phrases distinctes, Il (le chanteur)
dsire prendre de cette (part). Il (le Brahman) dsire recevoir (de cette part).
154 5 dsyan AV 6.119.1b et TB 3.7.12.3.

157
RV 4.32.8 n tv varante anyth yd dtsasi stut maghm /

stotbhya indra girvaa //


Nicht halten sie dich auf andere Weise ab, wann du gepriesen den
Sngern eine Gabe schenken willst, du Lobbegehrender (GELDNER)
Mme image dans cet exemple, Indra est incoercible lorsquil est agent de
dits. Son geste gnreux ne peut que saccomplir jusquau bout.
RV 2.14.10 dhvaryava pyasdhar yth g smebhir m pat
bhojm ndram / vdhm asya nbhtam ma etd dtsanta bhyo
yajat ciketa
Adhvaryus! Fllet den gastfreien Indra mit Soma an wie das Euter
der Kuh mit Milch! Ich kenne ihn; das steht fr mich fest: Der
Vehrungswrdige beachtet den, der mehr geben will (GELDNER)
Dans les exemples atharvavdiques dits est le plus souvent utilis avec
ngation pour faire rfrence labsence de volont donner ce qui devrait
justement ltre:
AV 12.4.13c-d hste datt prua ycitm ca n dtsati //
she, ungiven, harms a man, if he is not willing to give her when
asked for (WHITNEY).
Le compos +dits est quant lui attest en prose dans diffrents passages
lgendaires pour faire rfrence une tentative de prendre un objet contre la
volont de quelquun dautre:
TS 1.5.1.1 devsr syatt san t dev vijay upaynto gna
vmm vsu snydadhatedm u no bhaviyati ydi no jeyntti td
agnr nykmayata tnpkrmat td dev vijtyvarrutsamn
nvyan td asy shasditsanta s rodt...
The gods and the Asuras were in conflict; the gods, in anticipation of
the contest, deposited in Agni their desirable riches (thinking), This
will still be ours, if they defeat us. Agni desired it and went away
with it. The gods having defeated ( the Asuras) pursued (Agni)
desirous of recovering it. They sought violently to take it from him.
He wept... (KEITH)

dids
part. act. ddsant- RV 10.151.2b (= TB.2.8.8.6)
pf. act. 2sg. didsitha ABm 8.21.10 = S 16.16.3
De d294 ( dits) donner (cf. association avec ddatas dans RV 10.151.2b et
dtum arhati dans AB 8.21.10m)

158

Litt.: CHARPENTIER 26, 109, 111, EWA I/715, GNTERT 118, INSLER 1969: 62,
64, LEUMANN 117, 118, 119
donner, offrir + ds., avec acc. dans AB 8.21.10m
Cet autre thme ds. de d est marginal par rapport dits. Ltrange forme
pf. non-priphrastique 2sg. didsitha dans le mantra ABm 8.21.10 na de
parallle que dans sistur (RV 9.47.5a) de san gagner ( sis):
ABm 8.21.10 na m martya ka cana dtum arhati vivakarman
bhauvana m didsitha
No man whatsoever ought to give me, O Vivakarman Bhauvana,
thou hast been fain to give me155 (KEITH)
Le mantra est prononc par la terre, cest--dire le sol qui (cf. EGGELING
V/421 n.1, pour B 13.7.1.15) fut laiss pour compte par Vivakarman
Bhauvana comme honoraire dun sacrifice. Le ds. fait manifestement
rfrence la volont de donner.

didki
prs. opt. moy. 3sg. didkieta AB 4.25.3
De dk se consacrer ( dk)
se consacrer + ds.
AB 4.25.3 tasmd eva vidvn dkameu prva prva eva

didkieta
Cest pourquoi un qui sait cela doit sefforcer de se consacrer le
tout premier parmi ceux qui se consacrent.
Le ds. reprsente un effort dempressement pour laction se consacrer:

didk
prs. ind. moy. 3sg. didkate B 6.3.3.8 3pl. ddkante RV 3.30.13a (v.
GONDA 1979: 196); JB 1.2492x, 2.66 et 3.2032x; B 3.1.2.16 = BK 4.1.2.9;
BUM 1.3.27 = BUK 1.3.25
155 5 B 13.7.1.15 ...mand sitha ...tu tais fou.

159

impf. moy. 3pl. adidkanta KS 20.5: 23,15 (v. SCHROEDER 1900 II/23n.5) =
KpS 31.7
opt. prs. moy. 3sg. didketa JB 1.104
part. moy. didkam- JB 1.2492x
fut. pr. moy. didkitras B 11.2.7.12 (v. AiG II/2: 678 et TICHY 1995: 37
et s.)
gdf. didknya- RV 1.146.5a et 5.55.4b (v. GONDA 1959: 84); KS 37.1: 85,8
= TB 2.7.9.4; pS 22.26.19; HiS 23.4.33 didkya- RV 3.1.12b
adj. didku- RV 7.86.3a (v. ci-dessous)
25x simplex (5x RV; 3x YVpr; 13x Br; 2x Up; 2x S) dont 17x moy. (RV;
YVpr; Br; Up), 7x gdf. (RV; YVpr; Br; S), 1x adj. (RV)
Cl.
De d97 voir.
Litt.: CHARPENTIER 58, 110, 114, 115, 119, GNTERT 89, 132, LEUMANN 116,
OLDENBERG 1916: 176
voir + ds., avec acc.
Une particularit du thme ds. didk est dtre un Medium tantum sans
valeur particulire156, alors que le moy. de d est passif.
La forme paroxytonise de ladj., didku, dans RV 7.86.3a pch td no
varua didku Ich frage mich neugierig nach der Snde (GELDNER), ne
peut sexpliquer que drivationnellement comme un retrait daccent pour
caractriser lusage adverbial de la forme nt. de ladj. *didk -, comme le
suggre LANMAN (405 et s.), repris par OLDENBERG (1912: 59) mme si,
comme le remarque WACKERNAGEL (AIG II/2/468), il ny a aucun parallle
pour une telle accentuation157.
Il ny a aucune association contextuelle avec une forme de la racine d,
on notera par contre celle avec payma de pa voir dans JB 3.203, ce qui
confirme lusage suppltif de d pour cette racine.
En ce qui concerne lusage et la valeur smantique, le ds. de d
reprsente caractristiquement un engouement, un emballement, pour voir un

156 J. GONDA (1979: 196) justifie nanmoins le moy. dans RV 3.30.13a comme

lexpression du dsir personnel des humains de revoir le soleil aprs chaque nuit.
157 Pour argumenter son opinion, OLDENBERG mentionne suhntu dans RV 7.19.4d,
un soit-disant autre exemple de formation adverbiale drive dadj. La comparaison
nest cependant pas correcte puisqu linverse de didku laccentuation radicale de
suhntu est totalement rgulire, par rapport aux exemples de composs similaires (cf.
AIG II/2/651), tel suyntubhis dans RV 5.44.4c.

160

objet, un phnomne, ou une personne dtermine. Laction concrte pourrait


tre interprte comme un acte visuel duratif, ou frquentatif, accompli avec
une certaine intensit, ce qui na cependant rien voir avec une difficult
quelconque qui entraverait la vue, mais provient bien de cette affection de
lagent pour la chose, la personne, ou le phnomne en question. Voici deux
exemples qui illustrent cette valeur smantique particulire:
RV 3.30.13 ddkanta uso ymann aktr vivsvaty mhi citrm
nkam / vve jnanti mahin yd gd ndrasya krma skt puri
//
Sie verlangen beim Kommen der Morgenrte aus dem Dunkel (der
Nacht) das grosse, prchtige Anlitz der Aufleuchtenden zu sehen.
Alle erkennen, wenn sie in ihrer Herrlichkeit gekommen ist: Des Indra
viele Werke sind wohlgetan (GELDNER)
Dans la strophe prcdente le pote dcrit la course du soleil comme
dirige par Indra. Le mme thme est conserv dans cette strophe 13 en
mettant en vidence lagrment que cette action dIndra apporte aux humains.
Vu le caractre rptitif de la course du soleil, on interprte de la mme
manire un action frquentative pour ddkanta (chaque jour) regardant avec
enthousiasme...
B 3.1.2.16 tsmd u suvs ev bubhet svy tvac smdhy ti
tsmd py all suvsasa didkante svy h tvac smddho
bhvati
Hence also one should take care to be properly clad, so that he may
be completely endued with his own skin. Hence also people like to
see even an ugly person properly clad, since he is indued with his own
skin (EGGELING)
Les deux ds. bubhet et didkante saccordent respectivement deux
contextes diffrents: le premier marque un effort de volont et dattention
pour le respect dune rgle gnrale de la vie sociale, le second fait rfrence
lagrment qui accompagne la vue dune personne bien habille.

didrpayi
prs. ind. act. 3sg. ddrpayiati B 9.1.1.24
Du caus. drpaya- de dr302 courir (cf. association avec drpayati)

faire courir + ds., avec simple acc.


B 9.1.1.24 e vi t drpayati y ddrpayiati

161

Vraiment il fait courir celui quil dsire faire courir


Il sagit du mme usage que pour vicksanti dans le kaik prcdent
( cik)

didhrayi
opt. prs. moy. 3sg. didhrayieta VdhS 14.4.25
S
Du prs. dhraya- de dh104 ( didhr) tenir (cf. association avec linf.
dhrayitum)
retenir + ds.
Le moy. semble plutt tre rflexif indirect que direct158 et il faut restituer
un complment direct :
VdhS 14.4.25 na chardayeta / tam u cec chardik vindyd
yathka didhrayieta / atha yadi aknuyd dhrayitum ctvla
v jaghanena grhapatya v paridhi ktv chardayeta
Il ne doit pas vomir. Si le vomissement lui survient, il doit sefforcer
de (le) retenir comme il peut. Sil peut (le) retenir, aprs avoir fait
une clture derrire le ctvala- ou le grhapatya-, il doit vomir.
Le ds. met laccent sur leffort ncessaire pour raliser laction en
question.

didhi
prs. ind. act. 1sg. ddhimi RV 2.35.12c (au sujet de lventuelle tmsis
sm... v. GELDNER I/322n. 12cd et EVP XIV/34n. 104) 3pl. didhianti RV
2.35.5b (v. EVP XIV/34n. 104) moy. 1pl. ddhimahe RV 10.132.3a (v.
EVP VII/63n. 3ab) 3pl. ddhiante RV 4.18.7b (ind. didhiante ou
inj./subj.didhianta [v. IiV 246n. 262), 10.63.1a (= AB 5.2.11 / KB 22.6.11;
ind. ddhiante ou part. act. nom. pl. ddhiantas [v. GELDNER III/223n. 1a et
EVP IV/116n. 1a])
158 Pour le moy. de dhraya-, par contre, PW indique les sens se tenir avec acc. et

appartenir avec dat.

162

inj. prs. moy. 3pl. didhianta RV 1.132.5f


imp. prs. act. 3pl. didhiantu RV 3.8.6d (v. EVP X/113)
opt. prs. act. 1pl. didhiema RV 8.96.6c moy. 1sg. didhieya RV 7.32.18c
(= AV 20.82.1c)
part. moy. ddhina- RV 10.114.1c
gdf. didhiyya- RV 1.73.2d et 2.4.1c (= KSm 39.14: 131,13) +didhieyam
JB 3.302x (+didhi pour dadhi, la forme correcte est indique sous dhi dans
VPK II/780)
adj. didhi- RV 1.71.3b (v. CHARPENTIER 115, EVP XII/90), 6.55.5a (v.
CHARPENTIER 115), 10.18.8c (= AV 18.3.2c / T 6.1.3c; v. CHARPENTIER
115, WHITNEY II/849, EVP XVI/127 et THIEME: 453 et s.) et 10.78.5b (v.
CHARPENTIER 115, GELDNER et EVP X/113); AVP 1.70.1b (daidhiavyam),
1.70.2d (id.), 1.70.4a (didhipatis159) et 9.22.18 (+didhi pour didi); KSm
18.21: 282,11 = MSm 4.13.7: 209,2 (+didhi pour dadhi [v. MITTWEDE
1986: 200]) = TBm 3.6.12.1; TSm 3.2.4.4 (daidhiavya) = S 1.3.30; KS
31.7: 9,8-92x (agredidhiu- ) = KpS 47.72x et KS 31.7: 9,92x (didhipati-) =
KpS 47.72x; TB 3.4.4.1 (didhiptim)
36x simplex (16x RV; 4x AV; 5x YVm; 8x YVpr; 3x Br) dont 4 (?5)x act.
(RV), 6x moy. (RV), 4x gdf. (RV; Br), 22x adj. (RV; AV; YVm/pr; Br)
Cl. (adj. didhiu- )
De dh307 ( dhits) mettre
Litt. (au sujet de didhi- v. ci-dessous): AIG I/103, CHARPENTIER 27, 110,
115, GNTERT 85, 116, 124, 127, INSLER 1969: 61, 63, 64n. 8, LEUMANN 118
1) (act. dans RV 2.35.12c et 8.96.6c) fixer + ds.160, avec acc. et instr. 2)
(act. dans RV 3.8.6d) gagner + ds.161, avec acc. et dat. 3) (moy.162, et adj.
dans 1.71.3b) prendre, obtenir + ds.163, avec acc.164 4) (adj. substantivis
159 5 AV 6.112.3a privittas frre an devanc en mariage par un plus jeune (v.

PW).
160 cf. p.ex. le sens de dadhma dans RV 10.108.3c.
161 cf. p.ex. le sens de ddhsi dans RV 1.94.14c.
162 v. GONDA 1979:194 et s.
163 Il faut relever deux traductions qui ne tiennent compte daucune valeur affective

du moy.: RV 4.18.7b ndrasyvady didhianta pas beabsichtigen sie (= les eaux)


Indras Schande darzulegen (HOFFMANN [IiV 246]; le sens noncer tant
habituellement rserv au compos avec abhi+ [v. VIA I/298]) et RV 1.132.5f ndra
oky didhianta dhtyas Indra, die [formulierten] Gedanken wollen [dir]
Behagen bereiten (OBERLIES [1998: 400n. 37]).
164 acc. person dans RV 7.32.18c et 10.132.3a (cf. pour dh RV 10.10.1c nptam
dadhta ).

163

dans RV 6.55.5a et 10.78.5b)165 prtendant5) (adj. fm. substantivis


premier membre de compos dterminatif dans AVP 1.70.4a et 9.22.18, KS
31.7: 9,9 et TB 3.4.4.1) femme marie avant sa soeur ane 6) (adj. fm
substantivis, dans le driv patronymique daidhiavya-, AVP 1.70.1b,
1.70.2d et TSm 3.2.4.4 = S 1.3.30) femme remarie 7) (adj. masc.
substantivis second membre de compos dterminatif dans KS 31.7: 9,8)
homme mari une veuve
Ce thme est nettement mieux attest que son doublet dhits, mais les
formes aux modes personnelles se limitent au RV. Seul ladj. didhi- est
partiellement lexicalis.
Au moy., didhi est surtout utilis pour marquer un effort de dtermination de la part des humains dans laccomplissement dune action symboliquement importante qui engage galement la participation dun dieu:
RV 8.96.6 tm u avma y im jajna vv jtny vary asmt /
ndrea mitr didhiema grbhr po nmobhir vrabh viema //
Ihn wollen wir preisen der alle diese Geschpfe erzeugt hat die nach
ihm kommen. Mit Indra mchten wir Freundschaft schliessen durch
Lobesworte; wir wollen uns unter Verbeugungen zu dem Bullen
setzen (GELDNER)
Ces paroles sont celles des prtres, impressionns par Indra qui, arme la
main, est sur le point dabattre Vtra (cf. GELDNER II/422n. 6). On remarque
le contraste entre ce thme ds. opt. 1pl. didhiema et le prs. opt. non-ds.
viema. Ce contraste se justifie par le fait que sceller lamiti est une action
qui ne dpend pas uniquement de la volont du sujet parlant. Le ds. marque
donc leffort des prtres accompli dans ce sens.
RV 10.132.3 dh cin n yd ddhimahe vm abh priy rka
ptyamn / dadvn v yt pyati rka s v ran nkir asya
maghni //
Maintenant dautant plus, que nous nous efforons de vous gagner,
prenant possession de la chre part dhritage, ou (maintenant) que le
donneur doffrande laisse crotre la part dhritage; et personne na
encore constitu son cadeau166
Lhymne 10.132 prsente dans son ensemble beaucoup de problmes
dinterprtation, mais la valeur smantique du ds. ddhimahe est relativement facile justifier. Le pote exprime Mitra et Varua (= v m) un

165 v. EWA I/725, EVP X/113 et XV/150, THIEME 453 et s., ZEHNDER 1993: 121.
166 cf. GELDNER Noch keiner hat dessen Geschenke aufgebracht et le commentaire
en bas de page, plutt que KMMEL (238) und nicht sind dessen Gaben
zusammengekommen (...). Quelle que soit linterprtation de sm...ran le sens
gnral du pda est que loffre en question reste disponible.

164

argument afin quils assurent aux prtres leur amiti durant les combats contre
leurs ennemis, un thme introduit dans la strophe prcdente. En substance,
cet argument fait rfrence leurs efforts pour gagner les dits, qui consiste
leur prsenter une offrande exceptionnelle.
RV 1.132.5f ndra oky didhianta dhtyas
Indra, die (formulierten) Gedanken wollen (dir) Behagen167
bereiten (...) (OBERLIES [400n. 37])
Le thme de lhymne tant la concurrence entre le pote et ses rivaux, il
est clair que dans cette phrase le ds. sert mettre en vidence leffort positif
et fructueux des bonnes penses (du pote mme) accomplir une action qui
plat aux dieux, en contraste avec les actions des concurrents avides, dcrites
au dbut de cette stophe, qui agissent seulement dans leur propre intrt.
Les deux exemples ind. act. sont dans un mme hymne adress Apm
Napt et prsentent la particularit que les actions auxquelles ils font
rfrence sont manifestement rptitives:
RV 2.35.5a-b asmi tisr avyathyya nrr devya devr didhianty
nnam /
Trois femmes, desses, sefforcent de lui (= Apm Napt) mettre
des aliments, lui, le dieu, quon ne peut pas laisser vaciller
Daprs GELDNER (I/321n. 5ab) les trois nourricires sont les mres
dApm Napt. Vu le complment avyathyya quon ne peut laisser vaciller
(a-vyathy- avec comme second membre le gdf. du caus. vyathya- de vyath
chanceler, vaciller), laction reprsente par le ds. ind. 3pl. didhianti doit
tre la maintenance du feu par le posage rpt de combustibles. Le ds. se
justifie donc pour mettre en vidence leffort quune telle action exige.
RV 2.35.12 asmi bahn avamya skhye yajir vidhema nmas
havrbhi / s snu mrjmi ddhimi blmair ddhmy nnai pri
vanda gbh //
Ihm als dem untersten (nchsten) Freunde der vielen wollen wir mit
Anbetung, mit Verbeugung, mit Opferspenden aufwarten. Ich reibe
den Rcken (der Feuersttte), suche (ihn) mit Spnen aufzufangen,
versehe ihn mit Nahrung, schmeichele ihm mit Versen (GELDNER)
Des trois actions mentionnes dans les pdas c et d, une seule est
exprime avec un ds., en loccurrence le captage du feu laide de copeaux.
Ce choix se justifie par la difficult objective de laction dont le succs
dpend de lhabilet de lagent. Comme dans lexemple prcdent laction
semble tre rptitive: le captage progressif par jets de copeaux.

167 Pour okym le sens plaisir (cf. RV 10.44.9c) est plus adapt au contexte que

foyer interprt par GELDNER (Die frommem Gedanken mchten sich bei Indra eine
Heimsttte bereiten).

165

Parmi les autres exemples caractristiques on note limp. 3pl. didhiantu


dans RV 3.8.6, qui est une demande pour un effort de volont de la part des
poteaux de sacrifice afin de raliser une action au bnfice des humains. Ce
genre dappel la coopration dun dieu, exprim avec une forme ds. est
relativement frquent dans le RV:
RV 3.8.6d prajvad asm didhiantu rtnam //
Puissent-ils (les poteaux sacrificiels) sefforcer de nous procurer un
trsor riche en descendances
Enfin il faut signaler un exemple de ds. dans une phrase interrogative:
RV 4.18.7a-b km u vid asmai nivdo bhanantndrasyvady
didhianta pas /
Reden sie ihm einladende Worte nach, (oder) beabsichtigen die
Gewsser Indras schande? (GELDNER).
Le ds. sy justifie pour mettre laccent sur une action seulement
intentionne.
En ce qui concerne ladj. didhi-, dont le sens de base est manifestement
driv du moy. affectif prendre son compte + ds., il faut noter dans RV
1.71.3b quil sagit dune action efforce, contre-nature et anime par une
mauvaise pense168:
RV 1.71.3 ddhann t dhanyann asya dhtm d d ary didhiv
vbhtr / tyantr apso yanty ch dev jnma pryas
vardhyant //
Sie stellten das Gesetz fest, sie brachten die Erkenntnis dieses in
Umlauf. Seitdem sind die begehrlichen (Gedanken) des
Nebenbuhlers (wie) Kinder, die noch getragen werden. Nur die
Gierlosen (Gedanken) des geschickten (Sngers) gehen zu (ihnen),
indem sie das Geschlecht der Gtter mir Labsal strken (GELDNER)
Ladj. ds. didhivas qualifie les penses avides des concurrents en
contraste avec tyants du pda c pour les penses non-assoiffes des prtres
de la secte du pote.
Cette valeur ngative se spcialise dans le contexte matrimonial, pour
dsigner ceux ou celles qui dsirent se prendre illgalement un conjoint. La
substantivisation de ladj. partir de ce sens commence ds le RV p.ex.
6.55.5a, mtr didhim abravam, o il reprsente Pan comme le
prtendant de sa mre (cf. MACDONELL 1897: 35 et OBERLIES 203 et s.)169.

168 cf. THIEME (455) didhiu ist begleitet von der Konnotation, dass der so
bezeichnete etwas tun will was natrlicherweise nicht mglich scheint.
169 Mme valeur de substantif probablement dans 10.78.5b didhivo n rathy (5
po n...jigatnvas, vso n...jyhsas dans a et c, o la particule n suit
directement un substantif de comparaison) qui qualifie les Maruts comme prtendants
ou courtisans (cf. MACDONELL 1897: 79).

166

Dans AV et les Br, didhi- nest plus que substantif et possde des sens
spcialiss. Le compos agredidhiu-, dont la seule attestation vdique, KS
31.7: 9,8-9 = KpS 47.7 agredidhi agredidhius ne permet pas danalyse
prcise, signifie selon le Dharmastra de GAUTAMA (15.6) homme mari en
premires noces une veuve170. Le compos didhipti-, attest ds lAVP,
dsigne, selon les commentaires (p.ex. celui de TB 3.4.4.1), lpoux dune
femme marie avant sa soeur ane. Le driv vddhi daidhiavya- signifie
selon PW, et KEITH pour TS 3.2.4.4, fils dune femme remarie. Le sens du
voc. sg. didhio adress Vanaspati est obscur dans KSm 18.21: 282,11 =
MSm 4.13.7: 209,2 = TB 3.6.12.1, le commentaire de TB linterprte comme
dhraakuala (toi) apte tenir.

didhr
impf. act. 3pl. adidhran MS 3.6.9: 72,10171
Cl. (adj. didhru-, Na didhr-)
De dh104 ( didhrayi) tenir
5 Av. ddara- (inj. 3sg. ddarat Y 46,7) de dar tenir
Litt.: CHARPENTIER 38, GNTERT 83, 116, KELLENS 1984: 196 et s.
maintenir + ds.
Sur le plan morphologique, la forme du degr zro radical contraste avec celle
de ladj. verb. dht-. En ce qui concerne le sens et lusage, il est clair que le choix
du ds. dans cet unique exemple se justifie pour marquer une tentative dlicate:
MS 3.6.9: 72,9-10 nna vi manuybhy dabbhatsata td dev
manuyv adidhran td po bruvan vay +ta +etn
ndhmthopvartasvti tto nna manuyn +upvartata172
La nourriture fut dgote par les hommes. Les dieux essayrent de la
maintenir prs des hommes. Les eaux lui dirent: Nous allons les purifier
pour toi. Alors reviens!. Aprs cela la nourriture revint jusquaux
hommes

170 Pour la construction de ce compos cf AiG II/1/249.


171 5 +ayiysan KS 23.5: 80,16 ( +yiys).
172 v. MITTWEDE 1986: 123.

167

?didhk
SV 3.1.1173 = JS 2.4.10 indra jyeha na bhara ojitha pupuri ravas / yad
didhkema vajrahast rodas ubhe suipra paprs 5 RV 6.46.5c (= AV
20.80.1c) ndra jyha na bharan jiham ppuri rvas / ynem citra
vajrahasta rdas bh suipra prs // Indra, bring uns den hchtsten,
strksten, (alles) erfllenden Ruhm, mit dem du wunderbarer Keulentrger
diese beiden Welthlften erfllest, du Schnlippiger (GELDNER). La forme
pourrait tre un ds. prs. opt. act. 1pl. de dh98 attacherou de dh418 se jeter
sur, oser.

didhys
imp. prs. moy. 2sg. ndidhysasva BUM 2.4.4 5 4.5.5 = BUK 2.4.4 =
BUK 4.5.5
gdf. nididhysitavy- BUM 2.4.5 = 4.5.6 = BUK 2.4.5 = BUK 4.5.6 =
13.1
9x ni+ (1x r; 8x Up) dont 4x moy. (Up) et 5x gdf. (r; Up)
Cl. (ni+ n.a. et ni+ adj.)
De dhy593 penser
Litt.: CHARPENTIER 28, 111, GNTERT 119, INSLER 1969: 62
(ni+) remarquer + ds., avec acc.174
Le moy. de ce thme ds. est isol dans le paradigme de dhy. Les seules
autres formes moy. sont dhyyate KS 24.3: 92,1175, dhyyate GB 1.1.25:
17,15-17/18,2-4, dhyyeta JB 1.323, +abhidhyyeta pour yyta KauU 3.8
(AzI II/371) et S 10.21.14, +dhyyeta idem pour dhyyta. Il napparat
rgulirement qu partir des Upaniad rcents176.

173 Arayamka livre 6, chap. 3.


174 Dans BUM 2.4.4 vycaksya t me ndidhysasvti il faut sous-entendre

vcam (cf. OERTEL I/510 et s.).


175 5 dhyyati MS 3.7.5: 81,16-17.
176 cette liste il faut encore ajouter dhyyante pour KB 27.11.3 indiqu dans VPK

II/788a qui est une v.l. pour dhyyanti.

168

Toujours sur le plan morphologique, le compos avec ni+ nest attest


quune seule fois dans VdhS 14.1.31 I nain nidhytam keta il (= le
consacr) ne doit pas la (= femme) regarder attentivement.
Pour ce qui est de la valeur smantique, dans BUM 2.4.4, le seul
exemple un mode personnel, laction est un effort dattention prolong
durant une action verbale:
BUM 2.4.4 hi sva vykhysymi te vycaksya t me
ndidhysasvti
Viens ici, assieds-toi ! Je vais texpliquer. Mais efforce-toi de faire
attention ma (voix), lorsque je serai en train dexpliquer
Lautre exemple indpendant, B U M 2.4.5, laisse singulirement
contraster le ds. gdf. nom. sg. nididhysitavys avec deux autres gdf. de
thmes non-ds., probablement pour marquer un effort productif sur une
action considre comme plus difficile que les deux autres:
BUM 2.4.5 tm v are draavy rotavy mantavy
nididhysitavys
Ltman, en vrit, are, doit tre vu, entendu, pens et dsir quon
le remarque

dips
prs. ind. act. 3sg. dpsati RV 2.28.10c (= MSm 4.14.9: 229,4; v. NARTEN
1992: 147 et s.), 7.104.10a (= AV 8.4.10a / AVP 16.9.10; v. NARTEN 1992:
149), 7.104.11d (= AV 8.4.11d / AVP 16.10.1d; v. CHARPENTIER 86, NARTEN
1992: 148); AV 4.36.2b 5 AVP 10.12.7b, AV 5.14.2c = AVP 7.1.2c et AV
7.108.1a; AVP 10.12.6d; KSm 1.9: 4,13-173x177 = KpSm 1.93x 1pl. dipsmas
KSm 1.9: 4,133x178 = KpSm 1.93x 3pl. dpsanti RV 1.25.14c (v. EVP VII/14n.
14a) et 7.104.20b (= AV 8.4.20b / AVP 16.10.9b); AV 10.3.16c = AVP
16.64.6c, AV 19.49.7b et AV 19.65.1b = AVP 16.150.4b; KS 37.16: 96,5
imp. act. 2sg. dpsa AV 5.14.1b = AVP 7.1.1b
subj. prs. act. 3sg. dpst AV 4.36.1c et 4.36.2b; KSm 16.7: 228,16 = KpSm
16.7 = MSm 2.7.7: 84,3 = TSm 4.1.10.3 = Tm 2.5.2
part. act. dpsant- RV 1.147.3d (= YVm) = 4.4.13d, 2.27.3b (v. GELDNER
I/309 et EVP VI/89); AV 4.36.2a = AVP 10.12.7a (dipsatas), AV 4.36.2b 5
AVP 10.12.7b, AV 4.36.3c et 5.14.1c = AVP 7.1.1c; AVP 2.72.5; KS 32.1:
18,17

177 5 dvti TSm 1.1 1.1.9.1 et MSm 1.1.10: 5,15.


178 5 dvims TSm 1.1 1.1.9.1 et MSm 1.1.10: 5,15.

169

adj. (abhi)dips- RV 1.25.14c (v. CHARPENTIER 86, 115, EVP VII/14n. 14a),
2.23.10c (abhi+; v. CHARPENTIER 116), 2.23.13c (abhi+) et 7.104.20b (v.
CHARPENTIER 116); AV 10.3.16d = AVP 16.64.6d (rradipsvas)
56x (12x RV; 25x AV; 16x YVm; 2x YVpr; 1x r) dont 50x simplex act. (RV;
AV; YVm/pr; r), 4x simplex adj. (RV; AV) et 2x abhi+ adj. (RV)
De dabh88 tromper, faire du mal (cf. 11 associations, soit entre plusieurs
formes de dips prs., adj. ou part. [p.ex. AV 4.36.2a-b y no dpsd dipsato
dpsato y ca dpsati], soit entre une ou plusieurs formes de dips et avec une
de dabh [p.ex. RV 7.104.20b ndra dipsanti dipsv dbhyam]).
5 Av. dia- (inf. diaidiii- Y 45,4) de dab tromper
Litt.: CHARPENTIER 66, 115, 119, GNTERT 96, 97, INSLER 1969: 58, 59, 64,
KELLENS 1984: 197, LEUMANN 116, NARTEN 1992, VIA I/193
(simplex et abhi+) ?nuire, faire du mal ou dtriorer/altrer (v. ci-dessous) +
ds. avec acc., loc. de concernement dans AV 10.3.16d, ou sans complment
dans RV 1.147.3d et 2.27.3b.
En ce qui concerne la valeur smantique de dips, il faut dabord faire
quelques remarques concernant le sens de base du thme. Contre linterprtation vouloir du mal (NARTEN anhaben), celle-ci devrait plutt tre
dtriorer/altrer dans un exemple tel que RV 7.104.10a y no rsa dpsati
pitv agne Qui essaye de dtriorer lessence de notre nourriture, Agni,
vu le complment concret et inanim rsam...pitvs. Dans les exemples o le
complment est un tre vivant cette action pourrait bien tre une dtrioration
sur le plan moral p.ex. tromper, trahir ou djouer (cf. WRV pour dabh
p.ex. le sens n.4 jemand in Stich lassen). Pour RV 2.28.10 y me rjan yjyo
v skh v svpne bhaym bhrve mhyam ha / sten v y dpsati no vko
v tv tsmd varua phy asmn //, il pourrait sagir de troubler (la
quitude de) qq., une action qui convient galement bien aux loups et aux
voleurs: Toi, Varua, protge nous de celui-ci, voleur ou loup qui tente de
nous troubler, (de celui) qui, mon alli ou ami, meffraye, me (rend) craintif
dans le sommeil.
Quel que soit son sens de base exact, le ds. dips reprsente une action
convoite ou tente. Lagent est la plupart du temps une personne hostile au
sujet parlant ou sa communaut. La mention de cette action occasionne une
demande de protection, de punition ou de reprsailles:
RV 7.104.11d par s astu tanv tn ca tisr prthivr adh astu
vv / prti uyatu yo asya dev y no dv dpsati y ca nktam

170

Der soll um Leib und Kinder kommen; er soll unter alle drei
Erdrume versinken. Sein Ansehen soll verdorren , ihr Gtter, wer uns
am Tag und wer uns bei Nacht zu schdigen sucht! (GELDNER)
AV 4.36.1 tn satyuj pr dahatv agnr vaivnar v / y no
durasyd dpsc ctho y no artiyt //
Them let him of real force burn forth, Agni Vaivnara, the bull; who
so shall abuse and seek to harm us, likewise who so shall play the
niggard toward us (WHITNEY)
Avec le ds. part. dpsant- un personnage est caractris de faon
intemporelle par lhabitude dtre agent dune telle action. Lexemple qui suit
est lun des rares o le sujet est une dit qui agit contre le mal et pour le bien
des mortels. Laction doit tre leffort de volont du dieu, qui se donne la
peine dagir ainsi:
RV 2.27.3 t ditysa urvo gabhr dabdhso dpsanto bhryak
/ ant payanti vjint sdh srva rjabhya param cid nti //
Die ditya's, in die Weite und Tiefe reichend, (selbst) unbetrt,
whrend sie zu betren suchen, mit vielen Augen durchschauen sie
das Bse und Gute im Innern. Alles auch die fernsten Dinge sind den
Knigen nahe (GELDNER)
Laction de dips nest pas ncessairement perue comme dangereuse.
Dans certains exemples la tentative est contextuellement reprsente comme
vaine ou sans succs possible:
RV 7.104.20b et u ty patayanti vytava ndra dipsanti dipsv
dbhyam / te akr punebhyo vadh nn sjad ani
ytumdbhya //
Diese fliegen als Werwlfe umher. Den vor Schdigung sicheren
Indra suchen die Schadenschtigen zu schdigen. akra schrft fr
die Verleumder die Waffe. Mge er jetzt den Stein gegen die Zauberer
schleudern. (GELDNER)

dk
prs. ind. moy. 1sg. (anu)dke JBm 2.52 (anu+) = 3.359, 2.534x; 7.1, 9.1;
pS 10.10.65x; HiS 10.2.14 3sg. (abhi)dkate KS 9.15: 118,4-62x, 22.13:
69,1-2 (abhi+), 23.1: 73,9 = KpS 35.7, KS 23.3: 76,20-77,12x, 23.6: 81,7-173x,
23.7: 83,6 = KpS 36.4, KS 24.7: 97,14 = KpS 37.8, KS 34.9: 43,22-44,22x; TS
6.1.1.3, 6.1.1.4; MS 3.6.1: 59,13-60,66x, 3.6.2: 61,13, 3.6.3: 63,13, 3.6.4:
64,20, 3.6.7: 69,10, 3.7.3: 77,11, 3.7.8: 87,12-192x, 3.7.10: 91,10, 3.9.1:
113,20, 4.3.9: 48,17-182x; AB 2.3.9, 4.26.3, 4.28.72x, 7.20.5, 7.22.4, 7.23.4,
8.5.1; KB 7.1.2, 7.1.12, 7.3.13, 7.3.18 (abhi+), 7.6.31, 7.6.35 (abhi+), 10.5.1;

171

JB 2.64, 3.298; PB 9.3.1; TB 2.3.5.4; B 3.1.1.1, 3.1.1.8 = 3.1.1.10 = BK


4.1.1.4 = BK 4.1.1.5, B 3.1.2.1 = BK 4.1.2.1, B 3.1.4.1 = BK 4.1.4.1,
B 3.2.1.6 5 BK 4.2.1.3, B 3.6.3.12x (abh+ et simplex) = BK 4.6.3.1, B
5.3.2.2, 5.3.2.4, 6.2.2.26, 6.2.2.27, 10.1.5.1, 12.1.1.11; BK 4.1.2.1,
4.1.3.152x, 4.1.3.19; GB 1.4.1: 93,8; S 15.12.12 3pl. dkante TS 7.4.8.124x; KB 7.2.3, 7.5.13, 7.5.16; JB 1.345, 2.26; PB 5.9.2, 5.4.52x, 5.4.8, 5.4.11,
25.10.1, 25.18.42x, B 4.6.2; B 1.1.4.3, 4.6.8.5, 5.8.3.20, 12.1.1.1 = GB
1.4.1: 93,8-112x, B 12.1.1.10, 12.3.3.1, 12.3.5.1, 12.3.5.3-10; BK 4.4.2.9;
GB 1.4.6: 95,14-96,12x, 1.5.2: 114,1, 1.5.9: 123,12; S 10.1.1
impf. moy. 3sg. adkata KS 34.13: 45,9; JB 2.372; VB 423,13, 423,17-18
1pl. adkmahi AB 4.17.2 3pl. adkanta KS 34.13: 45,11-173x; MS 3.6.10:
74,7; AB 4.25.32x; KB 6.1.5; JB 1.165; 2.1582x; PB 16.12.1; B 3.6.2.10 =
BK 4.6.2.5, B 6.1.3.7; VB 427,3
imp. moy. 3sg. dkatm KBm 7.6.3 = 7.6.14 5 JBm 2.65 = Sm 5.4.1 5
pSm 10.8.7 5 10.10.6, KBm 7.6.4 = 7.6.15 5 JBm 2.65 = Sm 5.4.1 5
pSm 10.8.7 5 pSm 10.10.6, KBm 7.6.5 = 7.6.16 5 JBm 2.64 = Sm 5.4.1
5 pSm 10.10.6 5 pSm 10.8.7, KBm 7.6.8 = 7.6.19 5 JBm 2.65 = Sm
5.4.1 5 pSm 10.10.6 5 pSm 10.8.7, KBm 7.6.9 = 7.6.20 = Sm 5.4.1 5
pSm 10.10.6 5 pSm 10.8.7 5 pSm 10.10.6 2pl. dkadhvam AB
4.25.3; JB 3.3 3pl. (anu)dkantm TBm 3.7.7.86x (anu+) = pSm 10.11.1 et
TBm 3.7.7.9 = pSm 10.11.1; HiS 10.2.14
subj. prs. moy. 1sg. dkai B 3.1.2.2 = B 3.1.2.102x = BK 4.1.2.2 = BK
4.1.2.62x 5 GB 1.3.20: 90,7 (+dk pour dik), B 3.1.3.1 = BK 4.1.3.1,
3.1.3.182x = BK 4.1.3.14; GB 1.5.2: 115,3
opt. prs. moy. 3sg. dketa KS 34.9: 42,19, 34.13: 45,20, 35.16: 62,9 = KpS
48.14; TS 6.1.4.7; AB 1.1.12, 4.26.2; JB 1.355, 2.53, 3.359; PB 9.5.12,
9.9.152x, 10.3.3, 10.3.4; B 2.6.3.12 5 BK 1.6.3.8, 3.1.2.1 (5 ind. dkate
BK 4.1.2.1), 3.4.2.15, 4.5.10.6, 4.5.10.7, 12.1.1.2-5; pS 10.7.11 3pl.
dkeran KS 34.9: 4312x; TS 7.4.8.1-24x; AB 4.26.12; KB 19.1.21; JB 2.3724x,
2.373; PB 5.9.1, 9.3.1, 10.3.32x; B 3.4.2.15 (5 ind. dkante BK 4.4.2),
12.1.1.11; pS 12.6.2, 12.6.15
fut. moy. 1sg. dkiye JB 2.43, 2.552x; B 12.2.1.9 3sg. dikiyate GB
1.3.20: 90,8 (+dkiyata iti pour dkiyatti179) 1pl. dkiymahe JB 2.55;
B 3.1.2.3 2pl. dkiyadhve GB 1.3.20: 90,8-143x
part. moy. (upa)dkama- KS 22.13: 69,5; AB 7.232x; KB 7.2.5, 7.3.18,
7.6.35; JB 2.232x, 2.38, 2.522x, 2.63, 2.642x, 2.66, 3.3593x; TBm 3.7.7.87x =
pSm 10.11.11 et TBm 3.7.7.9 = pSm 10.11.11; B 6.7.4.13, 12.1.1.10;

179 GB 1.3.20: 90,8 ko hd avijyamnena saha +dkiyata iti qui se consacrerait

avec une personne qui (lui) est inconnue ?. tant donn que dans le mme passage on
trouve les formes moy. dkiyamn et dkiyadhve, lact. du fut. ne peut se
justifier.

172

BK 4.6.3.1; BauS 25.29: 263,3; pS 12.3.7 (upa+); HiS 10.2.14,


16.1.39
fut. part. moy. dkiyma- KS 9.16: 118,16; TS 5.5.1.4, 7.2.5.1, 7.4.8.1;
AB 7.20.1, 7.20.2; KB 9.1.12, 19.1.1, 19.1.19; JB 2.52, 2.177, 3.359; TB
2.2.2.5; B 4.6.8.3, 4.6.8.5, 4.6.8.10, 4.6.8.15; BK 4.1.1.42x; GB 1.3.20:
90,5-6, 1.4.6: 95,14; LS 3.3.6; BauS 16.31: 277,14, 23.13: 170,1; pS
21.2.14, 21.15.4, 22.23.16; HiS 7.1.15, 17.8.31
aor. moy. 3sg. dkiwa TSm 6.1.4.3 = pSm 10.11.5; KS 23.5: 80,4 = KpS
36.2; MS 3.6.1: 59,14; AB 2.19.1, 7.25.1, 7.25.2; B 3.2.2.4 = BK 4.2.2.4;
BK 4.2.1.27 3du. adkitm JUB 3.7.8 3pl. adkiata TB 3.10.11.2
pf. moy. 1sg. didk TB 3.7.14.1; JB 2.53; ApS 13.21.3 3pl. didkire
PB 24.18.2 ; B 12.3.3.1; GB 1.5.10: 125,1
pf. moy. didkas PB 10.3.2
adj. verb. (sa)dkit- AV 10.10.12d = 10.10.17c et 11.5.6c ...
gdf. dkyam PB 5.1.6
adj. upadkin- KS 25.14.3 (upa+)180
abs. dkitv KB 7.1.10; B 6.2.2.28, 6.2.2.29, 9.5.1.22x, 9.5.1.82x; 9.8;
ChU 5.2.4; S 4.1.8 upadkya KS 25.13.27
n.a. dk- AV 8.5.15a = AVP 16.28.5a, AV 8.9.17d = AVP 16.19.7d, AV
9.6.4a = AVP 16.111.4a, AV 11.7.8a, 12.1.1a = AVP 17.1.1a, AV 14.2.52c =
AVP 18.12.1c, AV 15.16.5, 12.5.3 = AVP 16.140.3, AV 19.40.3a = AVP
20.57.4a, AV 19.41.1b = AVP 1.53.3b, AV 19.43.1; AVP 2.52.2b, 2.52.5c,
9.4.6a, 9.23.20b, 16.82.8b, 17.29.14, 19.28.11a, 20.54.4b ...
caus. prs. act. 1sg. dkaymi KSm 5.1.9: 153,10-185x = TS 7.1.18.1-25x; TBm
3.7.7.52x (5 prs. ind. moy. dke JB 2.534x) = pSm 10.11.1, TBm 3.7.7.63x =
pSm 10.11.1 et TBm 3.7.7.72x = pSm 10.11.1 3sg. dkyati KS 19.10:
10,16-182x = KpS 30.82x, KS 23.7: 83,7 = KpS 36.4; TS 5.1.9.14x, 6.1.1.3-43x,
6.1.2.5-76x, 6.1.3.22x, 6.1.3.5, 6.1.9.14x; KB 7.6.21; JB 2.65; B 3.2.1.12x = BK
4.2.1.13x, 5.4.5.14 = BK 7.4.1.12, 12.1.1.2; BK 4.2.1.2, 7.4.1.123x; GB
1.4.2: 93,12, 1.4.3: 94,3, 1.4.4: 94,9, 1.4.5: 94,14, 1.4.6: 95,4-137x; KS
12.2.15 3pl. dkayanti KS 22.13: 68,7; TS 1.8.18.1, 5.2.4.2, 6.1.2.5; MS
3.6.6: 66,18, 3.6.7: 68,8; AB 1.3.1, 1.3.3, 1.3.7, 1.3.9; TB 1.8.2.1; pS
18.20.122x
caus. impf. act. 3pl. adkayan KS 23.7: 82,20 = KpS 36.4; AB 3.45.1; PB
10.3.2
caus. imp. act. 2sg. dkayatu pS 10.10.65x; HiS 10.2.148x 2pl.
dkayata JB 1.234 3pl. dkayantu TBm 3.7.7.10 = pSm 10.3.8
180 Les autres exemples de dkin- sont manifestement drivs de dk- (cf. les

drivs en -in- de thmes en - AIG II/2/329): AB 1.3 212x (prvadkias et


aparadkias); PB 10.3.6 (sahadkias), 10.3.7 (sahadkias); KS 7.5.11
(ekadk); DrS 8.4.25 (ekakdkias); LS (ekakdkias).

173

caus. opt. act. 3sg. dkyet KS 23.5: 79,19; MS 3.6.8: 71,13; JB 2.66; KS
25.11.19 3du. dkayetm AB 1.4.10 3pl. dkayeyur S 6.10.25,
12.8.25; VB 388,29
caus. part. act. dkyant- MS 3.6.7: 68,8-102x
caus. fut. act. 2pl. dkayiyatha GB 1.3.20: 90,10-112x
caus. pf. per. act. 3sg dkay cakra JB 1.234 3pl. dkay cakrur JB
1.234
caus. aor. act. 2sg. adidkas B 11.7.2.6; VB 338,3, 338,21
caus. abs. dkayitv KS 20.1: 20.1 = KpS 31.3; TS 5.2.4.2; AB 4.25.1; JB
1.345; PB 9.8.1; S 13.11.1
ds. didk
519x (29x AV; 84 YV; 101x YV; 254x Br; 2x r; 1x Up; 28 S) dont 320x
simplex moy. (YVm/pr; Br; r; Up; S), 10x simplex abs. (Br; r; Up; S),
23x simplex adj. verb. dans AV et YVm/pr, 27x simplex n.a. dans AV, 115x
simplex caus. act. (YVm/pr; Br; S), 7x simplex caus. abs. (YVpr; Br; S), 3x
abhi+ moy. (YVpr; Br), 14x moy. anu+ (YVm), 1x upa+ moy. (S) et 1x upa+
adj. (S)
Dsidratif de *da89 rendre hommage (cf. GNTERT 98, MINARD II/263 et s.,
OLDENBERG 1895: 176, VIA I/194) et non de dah90 brler (cf. CHARPENTIER
67, HILLDEBRANDT 482 et s.), ou dak tre adroit (cf. OLDENBERG 1923:
397n. 1, PW III/642).
Litt.: CHARPENTIER 67, 105, 109, 111, EWA III/44, GNTERT 98, 124, , INSLER
1968: 59 et n. 3, MINARD II/263 et s., OLDENBERG 1895: 176 et 1923: 397n. 1,
VIA I/194

1) (simplex et galement avec les sens de abhi+ et anu+) se consacrer 2)


(caus.) consacrer, avec acc.
Le thme dk nest attest qu partir de lAV comme adj. verb. et n.a.
partir des YVm il se prsente comme un Medium tantum. Le sens ne comporte
aucune trace de la valeur ds.
En ce qui concerne le problme de ltymologie, on relvera les points
suivants. linverse de chauffer de tap, dont le driv nominal tpas est
clairement associ au dk (cf. p.ex. VS 4.7 dkyai tpase gnye svha),
laction brler exprime par dah ne joue aucun rle et na aucune valeur
idologique, ni dans le cadre particulier de cette crmonie, ni dans la
tradition du rituel vdique en gnral, alors que rendre hommage le lexme
de *da se justifie puisque le dk a comme fonction de prparer le sacrifiant
au sacrifice somique, qui est un hommage adress aux dieux. Ces (contre-)
arguments extra-linguistiques, dj mentionns par OLDENBERG (1895: 176),

174

nont bien sr quune valeur relative, dans la mesure o il sont bass sur des
donnes qui sont peut-tre bien antrieures et diffrentes de celles qui
correspondent lpoque de la constitution de ce thme ds. Comme
argument linguistique, sur le plan morpho-phonologique, et toujours contre
dah, on notera bien sr labsence totale dexemple de dk occlusive initiale
aspire, linverse de nombreuses formes de dah, tels p.ex. laor. part.
d(h)kat (dkat RV 1.130.8 : dhkat RV 6.3.4d). L encore on peut
rtorquer que dk aurait t form une poque o le maintien de la loi de
GRASSMANN tait de rgle pour la formation du ds., et quune fois lexicalis
ce thme aurait dfinitivement chapp toute modification analogique.
Deuxime argument morpho-phonologique, la voyelle longue a dans le
paradigme de *da, un modle analogique en loccurrence le prs. acrostatique di (v. PiV 75 avec litt.).
Pour une explication tymologique de dk et son rapport smantique avec
la racine v. p. 60

duduk
inj. prs. act. 3pl. ddukan RV 10.61.10d et 10.74.4d (= YVm)
part. act. ddukant- RV 7.18.4b
De duh95 traire
Litt.: CHARPENTIER 47, GNTERT 88, LEUMANN 118
traire + ds.avec acc.
Comme particularit morphologique on notera labsence daspiration
initiale, tout comme dans juguk- de guh, en contraste avec les thmes aor.
dhuk- et dhuka-.
Pour lanalyse smantique, seuls deux des trois exemples sont
relativement clairs:
RV 7.18.4a-b dhen n tv syvase ddukann pa brhmi
sasje vsihas /
Vasihas, ayant en tte de te traire comme une vache sur un riche
pturage, a lch sa parole sacre (comme un veau)
Selon les commentaires de GELDNER (I/195n. 4ab), le pote mythique
Vasihas laisse les paroles sacres se ruer vers Indra (= tv) afin de le
prparer donner les choses dsirables, comme on laisse des veaux tter une
vache pour faire venir son lait. Dans cet exemple donc le part. ds. marque
lintention de traire.

175
RV 10.74.4 tt ta indryva panantbh y rv gmanta
tttsn / saktsv y puruputrm mah sahsradhr bhat
ddukan //
Les yus sen merveillent, Indra, qui vont vouloir percer la
cachette riche en btail, (eux) qui sefforcent de traire la grande
(vache), riche en fils, qui porte mille courants, et qui une seule fois fut
pleine
Le contexte est lmerveillement des yus pour la rcompense du
sacrifice ( titts). La deuxime phrase relative contenant linj. 3pl.
dudukan mentionne une action caractrisante des yus, en loccurrence
leffort pour traire la vache mythique, la source des plus grandes richesses.

dudruk
opt. prs. act. 3sg. abhidudruket KS 10.3: 127,4181 = 13.1: 180,2
De druh101 tromper
Lit.: CHARPENTIER 47, GNTERT 89, OLDENBERG 1916: 176
tromper + ds.
KS 10.3: 127,3-4 agnaye vaivnarya dvdaakapla nirvaped yas

samntam abhidruhyed yo vbhidudruket


Pour Agni de tous les hommes il offre un gteau sur douze tessons,
celui qui tromperait un semblable, ou qui dsirerait tromper (un
semblable)
Dans une relative fonction restrictive comme celle-ci, le ds. sert
caractriser une personne comme dsireuse ou concerne par lachvement
dune action. Peut-tre le sujet en a-t-il dj ralis une phase dynamique (il
sefforce, ou peine raliser...) mais le seul point pertinent pour
linterprtation du contexte est quil a besoin du rsultat.

181 5 fut. part. abhidhrokyant- MS 2.1.2: 2,8.

176

dudhr
prs. ind. act. 3sg. dudhrati AV 20.128.2b = S 12.20.2.3b
part. act. ddhrant- B 1.4.1.402x = BK 2.3.4.302x
pf. pr. act. 3pl. dudhr cakrur B 1.4.1.40 = BK 2.3.4.30
8x simplex act. (1x AV; 6x Br; 1x S)
De dh/ur(v) endommager, blesser (cf. association avec linf. dhrvitum
dans B 1.4.1.40)
Litt.: CHARPENTIER 39, GNTERT 116, PiV 191n. 355
faire du tort + ds.
B 1.4.1.40 devn ha vi yajna yjamns saptn sur
dudhr cakrus t ddhranta ev n ekur dhrvitum
Les Asuras, en vrit, essayrent de faire du tort aux dieux, alors
que ceux-ci taient occups sacrifier avec un sacrifice. Mme
sefforant de (leur) faire du tort, ils ne purent (leur) faire du tort
Lexemple rappelle MS 1.6.3: 89,8-9 ( tiighi). Ici galement la
juxtaposition du ds. part. nom. pl. ddhrantas et de la priphrase n ekur
dhrvitum sert crer limage dune action ralise avec effort mais qui
naboutit pas.

dhits
prs. ind. act. 1sg. apadhitsmi AVP 16.50.7d182 2du. dhitsathas RV
1.46.9c (v. GELDNER I/57) moy. 3sg. abhidhtsate RV 10.85.30d
(CHARPENTIER 85)
impf. moy. 3pl. dhitsanta TB 1.1.2.2
prs. opt. act. 3sg. (ni/sa)dhtset AB 1.17.14; B 11.5.8.6 (sam+); JB 2.240
(ni+) moy. 3sg. nidhitseta BauS 3.29: 103,4
aor. act. 1sg. samadhitsiam A 3.1.4 = 7.10 2sg. samadhitss 7.9 5
A 3.1.4 et 7.10
inf. sadhitsitum 7.10

182 5 pasuvmi AV 6.119.3d.

177

14x (2x RV; 1x AV; 4x Br; 6x r; 1x S) dont 2x simplex act. (RV; Br), 1x
apa+ act. (AV), 1x abhi+ moy. (RV), 1x + moy. (TB), 1x ni+ act. (Br), 1x
ni+ moy. (S), 6x sam+ act. (Br; r) et 1x sam+ inf. (r)
Cl.
De dh307 ( didhi) mettre (cf. associations avec sadadhyt dans B
11.5.8.6 et sadhm dans A 3.1.4)
Litt.: CHARPENTIER 68, 106, 109, GNTERT 85, 102, 116, 131, INSLER 1969:
63, LEUMANN 118
1) (simplex) poser, mettre + ds., avec acc. 2) (apa+) retirer, liminer +
ds., avec acc. 3) (abhi+ moy.) se couvrir + ds.183 avec acc. et instr. 4) (+
moy.) instaurer (le feu) pour soi-mme, avec acc. 5) (ni+ act./moy. affectif)
mettre de ct+ ds.184 6) (sam+) assembler + ds., avec acc. et instr.
La comparaison des deux thmes ds. de dh, met en vidence la
rpartition littraire diffrente, puisque didhi est plus frquent et mieux
rparti que dhits dans le RV, mais, linverse de ce dernier, presque absent de
la prose en dehors de didhi-. On constate galement la prfrence pour
dhits- lorsquon utilise un prverbe. Sur le plan mtrique il y a encore le fait
que didhi est utilis le plus souvent dans des vers de 11 syllabes, dhits- par
contre dans ceux de 8 syllabes. Les deux thmes ne se chevauchent pas
smantiquement puisque dans la liste ci-dessus ne figurent pas fixer + ds. et
prendre + ds., les deux seuls sens exprims par didhi. Dernire divergence,
contrairement didhi dont le sens de ladj. didhi- tend se lexicaliser,
dhits ne perd jamais sa valeur ds.
Lusage et la valeur smantique des deux exemples qui suivent sont
difficiles justifier:
RV 1.46.9 divs kavsa ndavo vsu sndhnm pad / sv vavr
kha dhitsathas //
Les gouttes (du Soma) sont aux (portes) du ciel, O Kavas. Le bon
(Soma) est au pied des fleuves. Votre vritable apparence, quel
endroit avez-vous lintention de la prendre185?
La question formule aux Avins dans le pda c. est certainement en
rapport avec leur particularit dtre les dits de lentre-deux-zones (v.
OBERLIES 178 et s.), ce qui leur confre une personnalit ambigue. Le contenu
pragmatique de cette question est en fait O serez-vous avec votre vraie
183 cf. le sens de lact. abhi+dh WRV belegen .
184 cf. ni+dh anlegen VIA I/299.
185 Comme le remarque GELDNER (I/57n. 9c) il faut selon cette inteprtation de
dhitsathas accorder un sens moyen mettre sur soi mme si la forme est act.

178

nature (sv vavrm)?. Le ds. doit sy justifier pour mettre laccent sur
lintention des Avins de prendre leur vritable apparence. Le pote les
imagine sur le point de raliser cette action et sinterroge sur la phase finale,
la seule qui compte vraiment.
Lautre exemple rigvdique, dans lhymne RV 10.85 pour les crmonies
de mariage, sert peut-tre reprsenter une tentative maladroite:
RV 10.85.30 arr tanr bhavati rat ppymuy / ptir yd
vadhv vsas svm gam abhidhtsate /
Unschn wird der Leib, der blendenweisse, gar so hasslich, wenn der
Gatte mit dem Kleide der jungen Frau seinen eigenen Krper
bedecken will (GELDNER)
Lusage du ds. est encore plus obscur que dans lexemple prcdent.
Nanmoins, dans le contexte labor par les pdas a et b, qui met en vidence
le caractre souill voire honteux du dpucelage, le ds. moy. 3sg. abhidhtsate pourrait sinterprter comme une tentative maladroite de lpoux de
couvrir son membre viril.
Un exemple plus clair est B 11.5.8.6 o limage dune personne essayant
sans succs de recoller des pices casses, illustre une mauvais moyen de
remdier une sance de sacrifice interrompue:
B 11.5.8.6 s yth prva prva sadadhyd ev haiv
sdadhti y etbhir bhiajyati tha y hto nyna bhiajyti yth
rna r sadhtsed yth v r garm abhinidadhyd ev
td
even as one would put together joint with joint, so does he put
together (the broken part of the sacrifice) whoever heals it by means
of these (three sacred words). But if he heals it in any other way than
this, it would be just as if one tried to put together something that is
broken with something else that is broken, or as if one were to apply
some poison as lotion to a broken part (EGGELING)
Un exemple trs diffrent est AVP 16.50.7d, un des rares o le sujet est la
premire personne. Il ne fait aucun doute que laction laquelle il est fait
rfrence est un sentiment interne qui stimule le sujet accomplir laction:
AVP 16.50.7 vaivnara pvay(n) nas pavitrair yat sagaram
abhidhvmy m / anjnan manas ycamno yat tatraino pa
dhitsmi //
Puisse Vaivnara me purifier avec ses moyens de purification,
lorsque je vais lencontre dun accord, dune attente; sans avoir pris
connaissance, en mendiant dans ma tte. Le crime qui est inclu dans
cela, je dsire lliminer.

179

dhips
prs. subj. act. 3sg. dhpst VS 11.80 = VSK 12.81 = Bm 6.6.3.10
De dabh88 ( dips, dhps) endommager, nuire.
Litt.: CHARPENTIER 67, INSLER 1969: 60n. 4, VIA I/193
nuire + ds.
Sur le plan smantique le ds. de dhips est utilis pour marquer lintention ou la tentative menaante dune personne, contre laquelle le mantra
exprime une intervention:
VS 11.80 y asmbhyam artyd y ca no dvate jnas / nndd y
asmn dhpsc ca srva t masmas kuru
La personne qui nous sera hostile, nous hara, celle qui nous dira des
paroles mdisantes et celle qui dsirera/tentera de nous nuire,
rduis-la toute entire en poussire
Il sagit dune variante de dpst dans KSm 16.7: 228,16 = KpSm 16.7 =
m
MS 2.7.7: 84,3 = TSm 4.1.10.3 = T 2.5.2

dhk
prs. ind. moy. 3sg. dhkate B 3.2.2.303x (v. EGGELING II/47n. 1,
OLDENBERG 1916: 176n. 6) = BK 4.2.2.303x
adj. verb. dhkit- B 3.2.2.302x = BK 4.2.2.302x;
? ladj. verb. dhkitam dans GB 1.3.19: 88,6 reh dhiya kiyatti ta v
eta dhkita santa +dkita iti cakate parokea il demeure dans la
plus forte rflexiondisent-ils. Vraiment il caractrise secrtement le dkita
pour ainsi dire comme celui qui est possesseur dune rflexion habite,
semble bien tre un compos possessif dh-kita- qui possde une rflexion
habite= qui demeure dans sa rflexion, avec comme second membre ladj.
verb. kit- de ki habiter, demeurer.
10x simplex (Br.) dont 6x moy. et 4x adj. verb.
De dah90 brler (cf. OLDENBERG 1916: 176n. 6) .
Litt.: CHARPENTIER 105, 111, EWA I/727, EGGELING II/47n. 1, GNTERT 98,
99, 100, 119, 122, MINARD II/263 et s., OLDENBERG 1916: 176n. 6
(moy.) ?brler + ds., avec dat.

180

B 3.2.2.30 s vi dhkate vc h dhkate yajya h dhkate yaj


h vg dhkit ha vi nmaitd yd dkit ti

Le rapprochement avec dih9 2 enduire (cf. EGGELING II/47n. 1, MINARD


II/263 et s., et PW), est morphologiquement impossible, le ds. des racines
CRC tant toujours bisyllabique. Lassociation dans ce passage avec ladj.
verb. dkits de dk a certainement une fonction dtymologie populaire
laquelle on ne peut pas accorder de valeur linguistique. Laspiration de
locclusive initiale impose que la racine de dhk soit occlusive finale
aspire, ce qui exclut le rapprochement avec *da. Par limination il ne reste
que dah brler, comme possibilit bien que cette racine ne soit atteste que
3x au moy. en vdique (v. PiV 175) et que les complments dat. vc et
yajya ne saccordent pas avec sa valeur transitive. Il est par consquent
pratiquement certain que cette forme soit artificielle, tant donn la faible
productivit du type ds. monosyllabique. En pique on trouve pour dah le
thme didhak qui correspond la formation rgulire de ds. de racines du
type CaC.

dhps
prs. ind. act. 3sg. dhpsati JB 1.98 3pl. dhpsanti JB 1.98
imp. prs. act. 2sg. dhpsatt JB 1.98
De dabh88 ( dips, dhips) endommager, nuire.
Litt.: CHARPENTIER 67, 105, GNTERT 97, 100, INSLER 1969: 60n. 4
abmer, gcher + ds.
Ce thme est la troisime variante du ds. de dabh, atteste dans
seulement un seul exemple de la prose brahmanique:
JB 1.98 ya etad agne trtvsmin loke sdhu cikrt tat tvam asmin
loke dhpsatd iti
If someone will overcome this and will try to do some good in this
world, Agni, then you shall try to destroy it in this world
(BODEWITZ)
Le du thme est peut-tre analogique par rapport trtv et cikrati, ou
alors il sagit dune influence de ps, le ds. de p, tant donn la similitude
smantique entre attraper + ds., qui dans un contexte ngatif peut tre
quivalent arrter ou stopper, ce qui se rapproche de gcher.

181

Le ds. sert indiquer la bonne volont dAgni de raliser cette action


juste.

ninits
prs. ind. act. 2sg. nnitsasi RVKh 5.15.4 3sg. nnitsati RVKh 5.12.2
subj. prs. act. 3sg. nnitst RV 6.52.2b186
adj. ninits- (v. CHARPENTIER 116) RV 1.189.6c, 7.25.2c, 7.34.12b et
8.68.19b
? opt. prs. moy. 3sg. nintseta S 9.11.1. Le commentaire ptum icchet
fait supposer *pset. La terminaison moy. serait de toute faon irrgulire pour
nid, presque exclusivement act. (seule forme moy. nindante GB 2.3.20:
206,12).
7x simplex (5x RV; 2x RVKh) dont 3x act. (RV; RVKh) et 4x adj. (RV)
De nid112 ( nints) reprocher, injurier
Litt.: CHARPENTIER 48, 109, 116, GNTERT 86
injurier, salir + ds.
Le ds. de nid marque invariablement une tentative ou une intention de
dire du mal, contre laquelle le pote exige une reprsaille:
RV 6.52.2 ti v y maruto mnyate no brhma v y kriyma
nnitst / tpi tsmai vjinni santu brahmadvam abh t
ocatu dyu //
Oder wer sich mehr dnkt als wir, ihr Marut, oder wer die (von uns)
getane feierliche Rede schmhen will, dem mgen seine Falschheiten
zu Feuerflammen werden. Den Feind der feierlichen Rede soll der
Himmel verbrennen! (GELDNER)

186 5 nndiat AV 2.12.6b (v. AiV 162).

182

nin
prs. ind. act. 1sg. ninmi AB 6.30.11 = GB 2.6.9: 257,6 2sg.
(pr+)nnasi RV 8.103.4a (pr... [= SV 1.58 / JS 1.6.4]); AB 6.30.10 = GB
2.6.9: 257,5 3sg. nnati AV 19.50.5d (?pa+ v. WHITNEY II: 984) = AVP
14.4.15d moy. 3sg. (un)ninate KauU 3.82x (ud+ et simplex; = 5.82x)
opt. prs. act. 3sg. vininet BauS 18.45: 401,2
part. act. apaninant- VB 495,14 moy. vininama- S 17.17.3
gdf. praineya- JB 3.13 = 3.162x = 3.58 = 3.174 = 3.177 5 PB 11.5.1 5
14.3.4
20x (1x RV; 2x AV; 13x Br; 2x Up; 2x S) dont 6x simplex act. (AV; Br), 1x
simplex moy. (Up), 1x apa+ act. (Br), 1x ud+ moy. (Up), 1x pra+ act. (RV),
8x pra+ gdf. (Br), 1x vi+ act. (S) et 1x vi+ moy. (S).
Cl.
De n311 guider, mener
Litt.: CHARPENTIER 29, 110, GNTERT 82, INSLER 1969: 63
1) (simplex act. et moy. et galement avec le sens de ud+) (em)mener +
ds.187 2) (apa+ et vi+ act./moy.) chasser + ds.188 3) (pra+ dans RV
8.103.4a) conduire + ds.avec acc. et dat. finalis 4) (pra+ dans Br)
accomplir + ds.189
Le ds. de n reflte les diffrents usages du ds. Il sert marquer un
effort de volont dune dit, une tentative menaante dun ennemi, ou une
intention:
RV 8.103.4 pr y ry nnasi mrto ys te vaso dat / s vra
dhatte agna ukthaasna tmn sahasrapoam //
Le mortel qui thonore, Trsor, que tu te donnes la peine de
mener jusqu la richesse, celui-l obtient un fils qui rcite des
pomes, qui lui-mme fait prosprer mille boeufs
Lexemple est caractristique pour le RV. Le pote choisit une forme ds.
afin de pouvoir mettre en vidence la (bonne) volont dun dieu, ici Agni,
excuter une action au bnfice des humains. Ces bnfices mentionns dans
c et d font comprendre que laction mener vers la richesse est sense aboutir.

187 pour n emmenercf. PW abfhren, wegfhren.


188 cf. apanaymasi dans AVP 1.26.4, apanyet p S 9.4.8, 9.4.11 et vi+n

austreibenVIA I/301.
189 cf. ()pra+n ausfhren, vollbringenVIA I/301.

183
AV 19.50.5d pa stenm avsayo gr jam ut tskaram / tho y

rvata ro bhidhya nnati //


Thou didst make the thief stay away, and the kine-driving robber,
also him who haltering the coursers head, tries to lead it (away)
(WHITNEY)
Dans la phrase relative le ds. caractrise un individu comme dsireux de
commettre une action hostile.
KauU 3.8 ea hy evaina sdhu karma krayati ta yam ebhyo
lokebhya unninata ea u evainam asdhu karma krayati ta yam
adho ninate
Car celui-ci (= ltman) laisse accomplir de bonnes actions celui
quil a lintention dlever de ces mondes. Celui-ci (id.) laisse aussi
accomplir de mauvaises actions celui quil a lintention de mener
vers le bas
Le moy., rare sinon avec n (cf. PiV 197) ne semble en tout cas pas avoir
de valeur particulire dans cet exemple.
On remarque galement un exemple dans une phrase interrogative AB
6.30.10, o le ds. reprsente une action tente:
AB 6.30.10 sa hovcaindro vai madhyandina kathendra
madhyandinn ninasti
Il dit: En vrit la crmonie de midi est connecte Indra. Pourquoi
essayes-tu dloigner Indra de la crmonie de midi

pits
opt. prs. moy. 3sg. +praptseta B 11.1.1.3 (+praptseta sa pour ptsetsa190)
Cl.
De pad116 ( pipats, pipdayi) marcher, tomber
Litt.: CHARPENTIER 70, GNTERT 100, 101, LEUMANN 116, 119
(pra+) rentrer + ds.

190 Lact. ne peut se justifier, tant donn le moy. prapdyeta dans le mme Kaik,
yth vvty dvr dvr pra prapdyeta Comme celui qui, la porte tant
ouverte, entrerait dans une citadelle par la porte. Le moy. est attest par lautre
exemple ds. de pad, prappatseta, dans BK 3.1.11.5. La racine pad nest
pratiquement jamais act., le seul exemple vdique tant prapadymi T 20.43.1.

184

Dans cet exemple unique du ds. de pad, laction est une tentative. Vu la
description des circonstances, on comprend que celle-ci est vaine et sans
espoir daboutir. Cette image ngative est utilise pour illustrer un rituel
dconseill
B 11.1.1.3 tha y nkatra dhatt ythpihity dvry dvr
pra +praptseta s jihm pur syd eva td y nkatra dhatt
Et maintenant concernant celui qui instaure (les feux) durant un
astrisme: comme tentant de rentrer par la porte dans une citadelle,
un endroit sans porte, il serait ct (= exclu) de la citadelle, cest
exactement cela lorsquil instaure (les feux) durant un astrisme

pipati
prs. ind. act. 3sg. pr...pipatiati AV 12.2.52a191 (v. WHITNEY II/682)
impf. act. 3sg. (d+)apipatiat B 1.2.4.18 et 10.2.1.1 (d+)
pf. pr. act. 3sg. pipati cakra BK 2.2.2.10 (5 impf. apipatiat B
1.2.4.18 )
4x act. (1x AV; 3x Br) dont 2x simplex (Br), 1x ud+ (Br) et 1x pra+ (AV)
De pat312 ( piptayi) voler, tomber (cf. associations avec papta dans B
1.2.4.18 et BK 2.2.2.10, avec dapatat dans B 10.2.1.1)
Litt.: CHARPENTIER 77, GNTERT 124, LEUMANN 116
1) (simplex) voler + ds., avec acc. de but 2) (pra+) se ruer vers lavant +
ds., sans complment 3) (ud+) senvoler + ds.
Sur le plan morphologique, le degr plein de la racine est conforme
celui de ladj. verb. patit- (AV+). La voyelle i devant le suffixe s correspond
au caractre secondairement (cf. PiV 205) se de la racine (cf. adj. verb.
patit-, inf. ptitum, fut. patiy-, labs. patitv).
En ce qui concerne lusage et la valeur smantique, le ds. dans AV
12.2.52a marque le dsir ou la dcision dune action:
AV 12.2.52a-b prva pipatiati mnas mhur vartate pna /
Dcid mentalement semble-t-il (= Agni le mangeur de chair) voler
vers lavant, il retourne subitement en arrire
En interprtant la phrase dans son ensemble on peut rtrospectivement
imaginer pour pr...pipatiati une action de va-et-vient, donc rptitive.
191 5 pra...patati AVP 17.34.11a.

185

Dans B 1.2.4.18 et 10.2.1.1 pipati reprsente des actions intentionnes


ou tentes:
B 1.2.4.18 ytra vi dev arrum asurarakasm apghnata s
dvam apipatiat tm agnr abhinydadhd raro dvam mpapta ti
En vrit, lorsque les dieux chassrent Araru lAsura-Rakas, celui-ci
tenta de voler jusquau ciel. Agni le repoussa vers le bas en disant
Arura, tu ne voles pas jusquau ciel

pipats
opt. prs. moy. 3sg. prappatseta BK 3.1.11.5
De pad116 ( pits, pipdayi) marcher, tomber
rentrer + ds.
BK 3.1.11.5 tha yd dha dakiat upsta +ythdvrea192

prappatsetaiv ha td
Et maintenant, sil attendait (pour monter dans le bateau193) au sud :
comme quelquun qui voudrait entrer par (un endroit) o il ny a pas
de porte, voil comment ce serait (sil attendait au sud)194.
Lexemple reflte le mme type dusage du ds. que pits lautre thme
ds. hapax de pad ( pits)

piptayi
opt. prs. act. 3sg. piptayiet BK 4.6.4.5195

192 pour yth dv.


193 cf. BK 3.1.11.3 e vi nu svrgy yd agnihotrm Dasselbe, frwahr, ist ein

zum himmlischen Bereich gehriges Boot, nmlich das Agnihotra(opfer). (KLAUS


14).
194 5 B 2.3.3.16 y dakiat tyste yth prtrym gcchet s vihyta s tta
ev barhidh syd v td Qui attend (le bateau), aprs tre entr par le sud:
comme quelquun qui arriverait, (le bateau) tant parti, serait laiss derrire, et
resterait lextrieur du (monde cleste), ainsi serait-ce (sil attendait aprs tre entr
par le sud).
195 5 ptayet B 3.6.4.12.

186

Du caus. ptaya- de pat312 ( pipati) voler, tomber (cf. association avec


ptayet)
(caus.) faire tomber + ds., avec acc.
BK 4.6.4.5 t prca piptayiet prc h devn dk

Il doit sefforcer de le (= larbre) faire tomber tourn vers lEst, car


lEst est la zone des dieux
Dans le mme passage se trouve galement pribibdhieta ds. de bdh
( bibdhi). Lobjet de la prescription est la direction dans laquelle il est
opportun de faire tomber larbre qui servira ensuite confectionner le poteau
sacrificiel. Ici le rdacteur insiste laide du ds. sur leffort, la fois
physique et leffort dattention, que lon est suppos produire pour faire
tomber cet arbre dans une zone privilgie, en loccurrence celle des dieux.

pipdayi
part. act. sampipdayiant- JB 1.233
S
Du caus. pdaya- de pad116 ( pipats, pits) marcher, tomber
Litt.: CHARPENTIER 70
(caus.) faire correspondre196 + ds., avec simple acc.
JB 1.233 vir ntiyaavyeti hu yo ha vai virjam atiyajate punar

ha so mumin loke yajamna ste rka purua virja


sapipdayiann psann anpnuvann ste kva hi tad psyati yad ito
nptv praiti
Il ne faut pas sacrifier au-del du Virj, disent-ils. Celui-qui sacrifie
au-del du Virj, reste encore sacrifier dans ce monde de lau-del.
Tel un homme affaibli il reste essayant de faire correspondre le
Virj (et) essayant de lobtenir sans (l) obtenir. Car o obtiendra-t-il
ce quil quitte sans lavoir obtenu ici
Les deux part. ds. sapipdyayian et psan, combins au part. prs.
non-ds. anpnuvan, servent reprsenter limage dune tentative,

196 v. sur le sens de virjam sapadyate BODEWITZ 1990: 212n. 4 post I.1.1.1.

187

ventuellement rpte, qui naboutit pas, afin dillustrer la consquence


nfaste dun acte de rituel dconseill.

pipyayi
opt. prs. act. 3sg. pipyayiet KS 13.6: 187,11-12197
Du caus. pyaya- de p316 ( pip, pips) boire
(caus.) laisser boire + ds., avec double acc.
vina dhmralalmam labheta yo
durbrhmaa soma pipyayiet
Il doit offrir un (boeuf) gris ple aux Avins, celui qui dsire faire
boire du Soma un mauvais Brhman
Il sagit dun exemple de lusage caractristique du ds. dans les
prescriptions de rituels, pour dsigner une personne comme dsireuse ou
proccupe par lachvement dune action.
KS 13.6: 187,11-12

pips
prs. ind. act. 3sg. ppsati RV 8.4.11b (= SV 1.308 / JS 1.32.6); KS 14.5:
204,16 = MS 1.11.5: 166,18; TS 2.1.10.1; JB 1.2522x = 2.6 = 2.384; ChU
3.17.1 et 6.8.5; HiS 23.3.45 3pl. pipsanti JB 1.2822x moy. 3du. pipsete
VaikhS 15.31: 209,20
impf. act. 3sg. apipsat JB 3.313
opt. prs. act. 3sg. ppset TS 2.1.10.1; KS 13.5: 185,14; HiS 8.7.43
part. act. pipsant- AB 6.8.7 = GB 2.6.5: 249,15; GB.2.5.10: 237,4-82x
n.a. pips- AB 2.19.12x; JB 1.184 et 3.3442x; TB 1.5.9.5-62x (aanaypips)
et 3.4.16.1; B 10.2.6.19, 12.2.3.12; BK 2.7.1.23; VB 471,21
(aanaypipse); GB 1.4.23: 111,7 (aanpipse); A 2.4.23x (aanpips-);
11.1 (aanypipsbhym) = KU 1.1.12; T 4.22.1; ChU 6.8.3
(aanpipse); AU 2.1 (aanpipsbhym) et 2.52x (aanpipse); BUM
3.4.1 (aanypips) = BUK 3.5.1 et BUM 4.4.28 (+pipsas pour

197 5 ppset TS 2.1.10.1.

188

apipss198) = ChU 8.1.5 = ChU 8.7.1= ChU 8.7.3; ChU 3.17.6.; MaiU 3.5;
S 2.8.6 (aanypipse), 2.8.8 (aanypipsyena), 2.8.16
(aanypipsyena) et 2.8.22 (aanypipsyena); BauS 2.5: 36,2;
58x simplex (1x RV; 5x YVpr; 24x Br; 15x Up; 5x r; 8x S) dont 21x act.
(RV; YVpr; Br; Up; S), 1x moy. (S) et 36x n.a. (Br; Up; r; S)
Cl.
De p316 ( pip, pipyayi) boire (cf. associations avec pibet dans KS
13.5: 185,14 et pibati dans KS 14.5: 204,16)
Litt.: CHARPENTIER 30, 109, GNTERT 118, INSLER 1969: 62, LEUMANN 116
1) (RV, YVpr et JB 1.282) boire + ds., avec acc. dans RV 8.4.11b 2) (Br+)
avoir soif.
Le degr plein radical ne correspond pas au degr zro p dans ladj. verb.
pt-, labs. ptv, le pass. py.
Le moy. dans VaikhS 15.31: 209,20 tau yadi pipsete est apparemment
sans valeur particulire.199 et contraste avec lact. bhakayatas qui prcde
dans le mme passage.
Dans lunique exemple rigvdique le ds. pips contribue crer limage
dIndra ayant lenvie de boire, pour tancher sa soif, ou pour se fortifier avant
de tuer Vtra. Il est sur le point de boire ce qui suscite les ordres donns
lAdhvaryu:
RV 8.4.11 dhvaryo drvy tv smam ndra pipsati / pa
nn yuyuje va hr ca jagma vtrah //
Toi Adhvaryu, fais couler le Soma: Indra dsire boire. Maintenant il a
harnach ses talons couleur fauve, et il est arriv, le tueur de Vtra
galement en prose, laction de pips est invariablement lenvie de boire:
KS 13.5: 185,14 aindrgnam etam anusam labheta yasya pit
pitmahas soma na pibed atha sa pipset
Il doit offrir Indra et Agni (une bte) qui a t relche200, celui
dont le pre ou le grand-pre naurait pas consomm de soma, et qui
dsire (lui-mme) (en) boire

198 Laccent sur la syllabe finale a d tre analogique par rapport vijars et

vijighatss qui prcdent directement.


199 Il ny a pas de possibilit de voir un sens pass. comme GELDNER le fait pour le

part. papns getrunkendans RV 6.44.7b. Sinon, les exemples moy. de p boire


sont trs rares. La forme pibeta indique dans VPK I/4/1985b pour AVP 8.95.5 est
atteste comme pibet dans ldition de D. BHATTACHARYA.
200 anuam 5 punar utsm TS 2.1.5.5.

189

Le passage continue en expliquant que celui dont le pre ou le grand-pre


ne boit pas de soma, est priv de sa force virile et exclu de la consommation
de soma. Lenvie de boire laquelle le ds. pipset fait rfrence est donc
frustre.
Pour une explication tymologique du sens lexicalis avoir soif v. p. 61

pip
prs. ind. act. 3sg. pipati RV 1.15.9a (= VS 26.22; v. CHARPENTIER 82)
part. act. ppant- RV 6.42.1a (= S/YV; v. CHARPENTIER 82)
adj. pip- RV 7.59.4d (v. CHARPENTIER117)
De p316 ( pips, pipyayi) boire
Litt.: CHARPENTIER 29, 108, 111, 117, GNTERT 81, 118, INSLER 1969: 61,
62, 63, LEUMANN 116
boire + ds., sans complment ou avec complment sous-entendu.
Sur le plan smantique pip est utilis pour reprsenter, exactement
comme pips, Indra ayant envie de boire et suscitant les ractions adquates
des prtres:
RV 1.15.9 draviod pipati juhta pr ca tihata / nerd tbhir
iyata //
Le donneur de richesse dsire boire. Sacrifiez et mettez vous
lavant. Dpchez temps (le Soma) de la coupe de Ne

pipr
prs. ind. act. 3sg. pprati RV 4.4.7c (= YVm; v. CHARPENTIER 82)
Cl. (n.a. et adj.)
De pr320 rjouir, amadouer, pacifier
Litt.: CHARPENTIER 30, 109, 111, GNTERT 81, INSLER 1969: 63

rjouir + ds.

190

Le ds. pprati dans cet exemple unique marque particulirement leffort


dassiduit et de volont pour satisfaite Agni:
RV 4.4.7 sd agne astu subhga sudnur ys tv ntyena hav y
ukthis / pprati sv yui duro vvd asmai sudn ssad is //
Quil soit heureux, riche en offrandes, Agni, celui qui, dans sa
demeure, durant sa vie, sefforce par des chants, par des offrandes
continues, de te satisfaire. Que tous les jours lui soient bons, doit tre
le voeu
Le pote utilisant cette image pour formuler un loge personnel, on
comprend que cet effort est fructueux, cest--dire que le pote fait tout son
possible pour satisfaire Agni.

pup
part. moy. pupma- BauS 14.13: 175,14
De p318 (se) purifier
Litt.: CHARPENTIER 30
se purifier + ds.
Dans cet exemple le part. ds. nom. sg. pupamas sert caractriser
un vieillard comme dsireux ou dcid se purifier:
BauS 14.13: 175,14 sntaka pupamo raye pradvya
dahantam updhigamyjalinopastrbhighritn saktn pradvye
juhoti
Un vieillard dsirant se purifier, aprs tre arriv dans la fort prs
dun feu de fort en train de brler, offre dans le feu de fort avec les
deux mains jointes des grains rchauffs et parpills

puprayi

prs. opt. act. +abhipuprayiet BauS 24.7: 190,9 (+bhipuprayied pour


bhipray)
Du prs. praya- de pr remplir
remplir + ds., avec acc. et instr.

191

Le passage est contextuellement obscur, na prakrnta karma t


karmabhipuprayied iti Il ne doit pas sefforcer/essayer
silencieusement de complter un rituel (dj) entam avec un rituel. Dans le
contexte le ds. sert reprsenter une intention inutile.
La lecture abhiprayiet est adopte telle quelle par CALAND201 et
maintenue par ALBINO (v. 5-19). Elle ne peut cependant se justifier tant
donn la constante rgularit des autres formations ds. tertiaires qui
prsentent invariablement une syllabe de redoublement ( +tihpayi pour
une correction semblable).
+

bibdhi
opt. prs. moy. 3sg. pribibdhieta B 3.6.4.12 = BK 4.6.4.5 et B
4.2.5.10 = BK 5.3.1.8
4x pri+ moy. (Br)
De bdh640 ( bbhats) pousser
Litt.: CHAPENTIER 78, 112, GNTERT 125
repousser lcart de + ds., +acc. et abl.
Sur le plan morphologique le degr allong de la syllabe radicale
correspond au fait que la racine bdh est sans degr vocalique. Le i devant
s provient du caractre Ve de la racine et se retrouve dans ladj. verb.
bdhita-, labs. bdhitv, linf. bdhitum La formation est rcente et a d tre
suscite par le fait que lautre variante du ds. de bdh, bbhats, navait plus
de fonction ds.
Le ds. dans cet exemple unique sert marquer leffort ncessaire pour
assurer le rsultat dune action particulirement importante et difficile:
B 3.6.4.12 tho pratyca dkiyai tv vina di
pribibdhietai vi dk pit tsmd ena dkiyai dia
pribibdhieta
But let him take care to keep it from (falling towards) the southern
quarter, for that is the quarter of the Fathers: therefore he must take
care to keep it from the southen quarter (EGGELING)

201

v. CALAND 1903: abhiprayiet, ... von bis jetzt unbekannter Bildung.

192

bibhakayi
prs. opt. act. 3sg. bibhakayiet pS 12.24.5
p. (MBh I 139,22c)
Du Denom. bhakaya- consommer
Litt.: GNTERT 125
consommer + ds.

bibhvayi
prs. ind. act. 3pl. prabibhvayianti AB 5.3.4 (v. KEITH 1920: 226n. 3)
Du caus. bhvaya- de bh325 ( bubh) tre, devenir, grandir
(caus.) renforcer + ds.202
Dans cet unique exemple du ds. de bhvaya-, la forme prabibhvayianti vient aprs deux autres formes verbales non-ds. qui comme elle
insistent sur une faon dtermine de prononcer le son o. Comme dans
quelques exemples similaires o thmes ds. et non-ds. se ctoient dans un
mme discours, on comprend que prabibhvayianti sert marquer un effort
particulier pour laccomplissement dune action juge plus primordiale ou
plus dlicate que les autres:
AB 5.3.4 tad yac caturtham ahar nykhayanty etad eva tad akaram
abhyyacchanty etad vardhayanty etat prabibhvayianti
caturthasyhna udyatyai
Le quatrime jour, ils prononcent haute voix le son o, ils prolongent
cette syllabe, ils la font crotre, il sefforcent de la renforcer, pour le
support de cette quatrime journe

202 cf. prabhvayma AB 6.14.4.

193

bibhits
inj. prs. act. 3pl. bibhitsan RV 10.61.13b (v. GELDNER III/229n. 13ab)
MBh.
De bhid130 fendre
Litt.: CHARPENTIER 49, GNTERT 86, LEUMANN 116
dtruire + ds.
RV 10.61.13b td n nv sya paridvno agman pur sdanto

nradm bibhitsan
Da kamen noch dessen Belagerer; viele (Burgen) belagernd wollten
sie den Nrada zerspalten. (GELDNER)
Un hymne obscur, riche en expressions rares et en ellipses. Le sujet de
bibhitsan nest pas clairement tabli, ce qui ne permet pas danalyse prcise
de lusage du ds.

bbhats
prs. ind. moy. 3sg. bbhatsate JB 1.55; TB 1.1.3.8 3pl. bbhatsante AB
3.46.4; JB 1.552x (+bbhatsanta pour bbhatsa iti et bbhatsant3i [v.
BODEWITZ 1973: 176n. 2 et 3]) 5 B 12.4.2.2 5 12.4.2.9 5 KS 25.5.25; B
11.1.6.30 = BK 3.1.12.28
impf. moy. 3sg. dabbhatsata KS 23.5: 80,16 = MS 3.6.9: 72,10 3pl.
(apa..../d)abbhatsanta MS 4.5.8: 75,5 (d+); AB 3.30.4 (apa...); B
12.7.3.4
opt. prs. moy. 3sg. bbhatseta A 2.3.7: 116,102x; KS 25.4.9 3du.
bbhatseytm LS 2.4.12; DrS 4.4.21
part. moy. bbhatsamna- JB 1.73, 1.164 = 3.268 = 3.296 = PB 8.4.5 = PB
8.5.11; B 7.2.3.2
pf. Per. moy. 3pl. bbhats cakrire B 1.1.3.5 = BK 2.1.3.2
gdf. bbhatseya- JB 1.55 bbhatsya- BauS 19.10: 434,11
n.a. bbhats- VS 30.17 = VSK 34.17 = TBm 3.4.14.1; TB 1.1.3.9
(bbhatsyai);
adj. bbhats- RV 1.164.8c (= AV; v. CHARPENTIER 117), 10.124.8d et
10.124.9a (v. CHARPENTIER 117); AV 11.8.28 = AVP 16.87.9 bbhatsa- KB
3.6.11; S 3.10.20 et 3.11.21; BauS 28.9: 359,2 = pS 10.14.1 = VaiS
21.2: 323,15 = KS 25.11.26

194

48x (3x RV; 2x AV; 2x YVm; 4x YVpr; 24x Br; 2x r; 11x S) dont 26x
simplex moy. (Br; r; S), 2x simplex gdf. (Br; S), 12x simplex adj. (RV;
AV; Br; S), 4x simplex n.a. (YVm; Br), 1x apa+ moy. (Br) et 3x ud+ moy.
(YVpr)
Cl.
De bdh640 ( bibdhi) (re)pousser, carter
Litt.: AiS 228, CHARPENTIER 60, 105, 106, 117, EWA II/222, GNTERT 94, 95,
100, 121, 122, MINARD II/336, PiV 217n. 450, VIA I/465
1) (simplex) tre dgot, avec abl. ?2) (apa+ et ud+) se repousser + ds.
De linventaire formel on retiendra que, dune part que le RV et lAV ne
connaissent que ladj. et les YVm le n.a., et dautre part le Medium tantum
partir des YVpr. Le sens ne comporte aucune trace de la valeur ds. GOT (PiV
217n. 450), constatant lusage constant de labl., pose comme tymologie
*dsirer se repousser de qc., et postule ainsi pour bdh un ancien usage
contrastif du moy.
Pour lanalyse tymologique de bbhats, ainsi que la possibilit
d'interprter un sens ds. dans les formes composes, v. p. 61

bubhuk
part. moy. bubhukama- VrS 1.5.5.1
n.a. bubhuk- T 1.28
p.
De bhuj131 consommer
Litt.: CHARPENTIER 49, GNTERT 89, VIA I/212
avoir faim

bubhr
prs. ind. act. 3sg. bbhrati B 10.3.5.9 = BUM 1.3.20 = BUK 1.3.19

195

Cl.
De bh133 porter
Litt.: CHARPENTIER 110, GNTERT 115, 116
soutenir + ds.203
B 10.3.5.9 y u haivavda svu pratipratr bbhati n
haivla bhryebhyo bhavati ath y evitm anubhvati y vi tm
nu bhryn bbhrati s haivla bhryebhyo bhavati
And if any one strives to become a rival among his own people to
one who knows this, he does not satisfy his dependants; but indeed,
only he satisfies his dependants, who is faithfull to that one and who,
along with him, strives to support his dependants (EGGELING)
Cette strophe et la prcdente servent commenter tout le mrite du prtre
qui connat la valeur dun certain Yaju, discut en dtail depuis le dbut du
chapitre 5. Les deux formes ds., bbhati de bh devenir ( bubh) et
bbhrati reprsentent des actions efforces sur la personne de ce prtre qui
ont des rpercussions diffrentes sur la communaut.

bubh
prs. ind. act. 3sg. bbhati KS 12.10:173,3 = MS 2.4.1: 38,23 et KS 13.6:
187,15; MS 1.5.8: 76,6 et 4.8.2: 108,6; AB 4.18.8; JB 2.22; B 11.2.3.5 (v.
AiS 228); BUM 1.3.202x (v. AiS 227) = BUK 1.3.192x, BUM 6.2.1 =
BUK 6.1.1 = 6.1.2 1pl. bubhmas KB 9.1.14
impf. act. 3sg. vr abubhat B 10.5.3.3-107x
opt. prs. act. 3sg. bbhet AB 2.20.21; TB 2.1.8.1 = BauS.3.4: 73,3; B
3.1.2.16 = BK 4.1.2.9, B 3.1.2.17; B 1.5.6; 4.4; BhS 6.9.1 5 pS
2.19.4; pS 6.4.1; HiS 3.7.19
part. act. (abhi/sa)bbhant- RV 1.32.7c (= AVP 13.6.7c; v.
CHARPENTIER 83); KS 10.2: 126,9, 10.4: 128,15, 10.8: 134,10, 10.10: 136,18,
11.1: 144,18, 11.4: 148,5, 11.6: 151,5, 12.1: 163,5, 12.5: 166,22, 12.10: 173,1,
12.13: 176,2-3, 13.2: 181,3-4, 13.3: 182,13, 13.4: 172,13, 13.5: 176,12, 13.8:
190,18, 13.12: 193,18, 19.10: 11,2 = KpS 30.8, KS 25.3: 105,11-12 = KpS
38.6, KS 29.6: 174,5-6 et 34.9: 42,16; KpS 45.7; TS 3.2.3.3 = pS 12.19.3;
MS 1.6.9: 100,5; JB 1.134, 2.44 (abubhantas), 2.952x et 3.2873x; B
203 cf. pour bh PW unterhalten.

196

9.3.4.142x et 10.2.2.3; PB 20.2.2; S 10.1.5, 10.3.12 et 10.5.12; S 4.13.2


(sam+) et 14.23.1(abhi+); BhS 13.20.11; pS 2.19.14, 12.8.12, 22.13.17
et 22.13.22; HiS 8.5.22 et17.5.36; VaiS 15.22:14; VrS 3.2.5.18
gdf. bubhitavya- JB 1.282
Na bubh- KB 25.14.11
adj. bubhu- KS 18.5.10
91x (1x RV; 31x YVpr; 31x Br, 1x r; 7x Up; 20x S) dont 79x simplex act.
(RV; AV; YVpr; Br; Up; S), 1x simplex gdf. (Br), 1x simplex adj. (S), 1x
simplex n.a. (Br), 1x abhi+ act. (S), 7x avec l Adv. vs+ act. (Br) et 1x
sam+ act. (S)
Cl.
De bh325 tre, devenir, grandir (cf. association avec bhavati dans AB
4.18.8)
Litt.: CHARPENTIER 30, GNTERT 82, INSLER 1969: 62n. 6
1) (simplex, RV+) devenir + ds., le plus souvent avec nom. appos, sinon
avec pratimnam et gn. dans RV 1.32.7c204, avec inf. -tos dans AB
2.20.21205 2) (simplex dans KS 34.9: 42,15 et KB 25.14.11) exister + ds. 3)
(simplex dans B 3.1.2.16) tre + ds.206 avec adj. 4) (simplex et sam+,
YVpr+) prosprer + ds. 5) (abhi+) dominer + ds., avec acc. 6) (avec
lAdv. vs) se manifester + ds.
Dans RV 1.32.7c, lunique exemple rigvdique le ds. part. a une valeur
caractrisante. Il reprsente lavidit de Vtra de devenir lgal dIndra, alors
quil est dfait par ce dernier, ne peut plus accomplir quoi que ce soit et na
mme plus la force de dsirer vaincre:
RV 1.32.7c-d vo vdhri pratimna bbhan purutr vtr
aayad vysta //
Dcoup, celui qui est avide de devenir lgal du taureau, Vtra,
gisait clat en maints endroits
En prose, dans son usage le plus courant, bubh sert caractriser, le
plus souvent comme part. ou dans une phrase relative, une personne comme

204 cf. bh avec pratimnam RV 1.52.13a et 2.12.9c.


205 AB 2.20.21 yo madhavyo yao rtor bubhet who being without taste of the

honey drink desires to win fame. Peut-tre faut-il restituer varas ... dsire pouvoir
acqurir la gloire (cf. lellipse de varas OERTEL I/477 et s.).
206 JB 1.282 tasmd u ha brhmaena uddhenaiva ucin bubhitavyam Therefore
also the Brahmin should wish to be pure and clean (BODEWITZ) cf. pour bhavitavym
+ instr. AiS 399.

197

cherchant avec difficult atteindre la prosprit. Dans lexemple suivant on


constate quil est en opposition smantique avec le compos gatri/parvenu:
TB 2.1.8.1 prvau duhyj jyehsya jyaihineysya y v gatrs
syt parau duhyt kanihsya knihineysya y v bbhet
Il doit traire les deux (trayons) de devant pour un (Yajamna) qui
serait un fils an n de la plus ancienne pouse207, ou (pour un
Yajamna) qui aurait atteint la prosprit. Il doit traire les deux
trayons de derrire pour un (Yajamna) qui serait un fils cadet n de la
dernire pouse ou (pour un Yajamna) qui cherche prosprer.
On compte 49 exemples du part. bbhant- avec ce sens, dont une
grande partie dans KS. Il est ainsi synonyme du compos possessif
bhtikma- qui dsire la prosprit, comme lattestent quelques exemples de
formes parallles, notamment KS 10.2: 126,9 5 MS 2.1.4: 5,16 ou KS 12.5:
166,22 5 MS 2.3.7: 34,16.:
Avec dautres sens de base bubh reprsente galement le plus souvent
une action tente qui est mme parfois contre la normale:
KS 13.6:187:15 styad iva yajeta styad iva hi durbrhmao
brhmao bubhati
Il offre comme si ctait en secret. Car cest comme en secret que le
mauvais Brhman essaye de devenir un Brhman
AB 4.18.8 yasmd uttaro bubhati tasmd uttaro bhavati ya eva
veda
Thus he becomes who knows thus higher than he than whom he
desires to be higher (KEITH)
B 10.3.5.9 y u haivavda svu pratipratr bbhati n
haivla bhryebhyo bhavati
And if any one strives to become a rival among his own people to
one who knows this, he does not satisfy his dependants (EGGELING)
Le gdf. de JB 1.282 et lopt. prescriptif de B 3.1.2.16 sont les seules
formes utilises pour marquer laction volontaire daccomplir un objectif
important:
JB 1.282 tasmd u ha brhmaena uddhenaiva ucin
bubhitavyam
Therefore also the Brahmin should wish to be pure and clean
(BODEWITZ)
B 3.1.2.16 tsmd u suvs ev bubhet
Hence also one should take care to be properly clad (EGGELING)

207 5 cf. KRICK 331n. 871 et PW.

198

bhik
prs. ind. moy. 1sg. bhike RV 1.171.1b et 2.28.1d 3sg. bhkate RV
7.32.17d; B 11.3.3.5; BhS 10.12.4
inj. prs. moy. 3pl. bhikanta RV 3.56.7d
opt. prs. moy. 3sg. bhiketa RV 1.152.6c, 8.7.15b (v. EVP X/105n. 15) et
8.18.1b; B 11.3.3.7
subj. prs. moy. 1sg. bhikai GB 1.2.6: 36,7
part. moy. bhkama- RV 1.73.6c, 1.73.7a (= TB 2.7.12.5; CHARPENTIER
85), 3.33.2, 3.61.6, 4.41.9 (CHARPENTIER 86), 7.6.6, 7.10.3b (= MSm 4.14.3:
218,7 / TB 2.8.2.4), 7.90.7a = 7.91.7a, 9.70.2a et 10.31.5c; VS 30.18 = VSK
34.18 5 TBm 3.4.16.1
pf. moy. 3sg. bibhike ChU 1.10.2 et 4.3.5; JUB 3.2.1
adj. verb. bhikit- B 11.3.3.7
gdf. bhikitavy- B 11.3.3.7
abs. bhikitv 4.1: 2 = KauU 2.1: 2
n.a. bhik- RV 1.162.12c (msabhikm [= YVm]; v. AIG II/2/190) et
6.50.1c (abhikadm [v. GELDNER II/151n. 1b]); AV 11.5.9b = AVP
16.153.8b; B 11.3.3.7; GB 1.2.3: 35,3 et 1.2.6: 38,10; ChU 4.3.7 et 8.8.5;
BUM 3.4.1 (bhikcryam) = BUM 4.4.26 = BUK 3.5.1 = BUK
4.4.22; BauS 17.39: 319,3; HiS 10.3.2 (bhikcaryam)
? durbhikam T 1.4.3. Daprx PW il sagit du substantif neutre
Hungersnot. Syaa par contre linterprte comme un adj. (bhikitum api
durlabham)
47x simplex (20x RV; 2x AV; 2x YVm; 9x Br; 1x r; 10x Up, 3x S) dont
28x moy. (RV; YVm; Br; Up; S), 1x adj. verb. (Br), 1x gdf. (Br), 2x abs. (Ar;
Up) et 15x n.a. (RV; AV; Up; S)
Cl.
De bhaj127 partager, donner/recevoir une part
Litt.: CHARPENTIER 70, 109, GNTERT 98, INSLER 1969: 59, 60
1) (RV et AV) demander, supplier, avec acc. ou gn. partitif rei208. Dans RV
10.31.5c, la personne sollicite est reprsente par un abl., dans RV 1.73.7a

208 En gnral le complment direct reprsente une chose matrielle (p.ex. drviam,

pitvs) ou une entit abstraite (p.ex. sumatm, sumnm). Moins clair est le sens exact
de RV 7.32.17c-d tvy vva puruhta prthivo avasyr nma bhikate, Deinen
Namen fleht jeder schutzbedrftige Erdenbewohner an, du Vielgerufener (GELDNER).

199

par un loc. 2) (VS 30.18 et Br) mendier, avec facultativement un acc.


person.
bhik est un ancien thme ds. entirement lexicalis, exprimant
uniquement des actions concrtes dont la plus frquente est demander.
partir des YVm on observe une spcialisation de ce sens en mendier, avec
galement un changement syntaxique puisque lacc., lorsquil est prsent, au
lieu de reprsenter le complment dobjet direct, reprsente la personne
sollicite. De ce sens sont tirs le gdf. mendiable et ladj. verb. mendi. Le
n.a. bhik- signifie mendicit dans B 11.3.3.7, mais aumne dans AV
11.5.9b, ChU 4.3.7 et 8.8.5. Le compos msabhik-, dans RV 1.162.12c
y crvato msabhikm upsata, reprsente probablement une squence
rituelle de lAvamedh, la demande de viandeou laumne de viande.
Lautre compos abhikad- (RV 6.50.1c), doit bien sanalyser en abhikad-, le premier membre tant un compos privatif adjectival *a-bhik- sans
demande, non attest en dehors de cet exemple. Ce premier membre peut,
soit avoir une valeur adverbiale qui donne sans demande/spontanment (cf.
les composs du type satya-yj- wahrhaft opfernd[AIG II/1/66]), soit
reprsenter le complment indirect de -d-, qui donne un qui est sans
demande. La forme se distingue spcialement par rapport aux nombreux
autres composs avec -d- o le premier membre dsigne lobjet direct
(dhanad-, draviod-, vasud- etc.).
Pour une analyse tymologique du sens lexicalis de bhik v. p. 63

mimathi
impf. moy. 3pl. vyamimathianta JB 2.231 (+anta pour +ata [v. OERTEL
I/344 et s., NARTEN 1960: 125n. 16])
De math 328 arracher, voler
Litt.: GNTERT 91
i

(vi+) voler + ds.


Degr plein et i, paralllement ladj. verb. mathit JB 2.231 t asya praj varuaght maruto randhry anvavaptino
+
vyamimathianta
Diese von Varua ergriffenen Geschpfe des Prajpati, wollten die
hinterherstrmenden Maruts rauben (NARTEN [1960: 125n. 16]).
Le ds. marque une intention ou une tentative hostile.

200

mms
prs. ind. moy. 3sg. (upa)mmsate JB 1.141 (upa+) et 3.384 1pl.
mmsmahe JB 3.384 3pl. mmsante KS 8.3: 86,8 = KpS 6.8, KS 8.12:
95,15, 19.8: 9,19 = KpS 7.7, KS 23.9: 85,16 = KpS 36.6 = MS 3.7.9: 89,9 5
KS 30.1: 182,12 5 KpS 46.4 , KS 25.3: 105,10 = KpS 38.6 5 TS 6.2.6.4 5 MS
3.8.4: 97,18, KS 27.5: 144 ,1 = KpS 42.5, KS 29.2: 169,8 = KpS 45.3, KS
33.7: 32,10 = TS 7.5.7.1 et KS 37.1: 85,9; MS 1.6.10: 103,1, 1.8.5: 122,8,
1.8.7: 125,13, 1.10.20: 159,18, et 3.10.5: 136,8; JB 1.71, 1.116, 1.176, 1.291,
1.315, et 2.393; KB 2.7.16 et post 26.2: 130,27; A 3.2.3: 135,4; 8.4
impf. moy. 3pl. ammsanta AV 12.4.42a = AVP 17.20.2a; PB 12.10.15
subj. prs. moy. 3sg. (upa+)mmstai MS 3.8.1: 92,14; VdhS 3.13.8
(upa+)
opt. prs. moy. 3sg. (upa)mmseta KS 27.2: 139,15 (v. OERTEL II/992) =
KpS 42.2 = MS 3.8.5: 101,14 = MS 4.5.5: 70,12 = PB 6.5.9; JB 1.141 (upa+)
= 1.302 et 3.359 (upa+); GB 1.3.8: 72,14-73,1; VB 322,13 (upa+) = 435,13 =
444,19 = 484,25 = 493,31 = 495,28 3pl. mmseran KS 25.3: 105,9 = KpS
38.6 = TS 6.2.6.4 = MS 3.8.4:97,17 = PB 23.4.2
part. moy. mmsamna- AV 9.1.3b = AVP 16.32.2b; AB 4.27.9; JB 1.246
et 1.273 pass. mmsymnasya- AV 9.6.24 (+symnasya pour sm [v.
VIA I/215]) = AVP 16.113.1; S 11.2.6 (+mmsyamn pour samn [v.
VIA id.])
aor. moy. 2sg. ammsihs B 11.6.2.4
pf. pr. act. 3pl. mmsm cakrur JB 3.350; ChU.5.11.1 moy. 3sg.
mmsm cakre B 4.2.1.7 = BK 5.2.1.5; T 1.12.5
adj. verb. mmsit- AV 9.6.24 (v. CHARPENTIER 113) = AVP 16.113.1;
KB 11.5.5 et 12.9.17; BUM 1.4.29 = BUK 1.4.16
inf. mmsitum JB 3.159
abs. mmsitv KS 26.9: 134,8 = KpS 41.7
gdf. mmsitavy- MS 3.8.1: 92,14 mmsya- KenaU 2.1
n.a. (upa)mms- KB 7.4.16; TB 3.3.4.6, 3.3.8.5 et 3.10.9.2 5 B 1.3.5.12;
B 4.1.1.16 5 4.5.3.8 5 4.5.4.7 5 BK 2.3.3.8 5 BK 4.1.4.15 5 BK 4.5.1.2
5 BK 5.1.1.13 5 BK 5.2.2.11 5 BK 5.6.1.7; B 8.7.4.12 5 9.5.1.12 5
10.2.5.9, 11.2.4.4, 11.4.2.2 (upa+) = 11.4.2.12 = 11.4.2.15 ; T 8.8.1 = TU
2.8.1; ChU 5.11.1; S 18.24.34; BauS 2.12: 53,13; pS 15.18.12 =
19.16.7; VdhS 1.1.9, 3.5.4 et 3.6.16
121x (8x AV; 39x YVpr; 53x Br; 4x r; 6x Up; 9x S; 1x GS; 1x DhS) dont
2x simplex act. (Br; Up), 62x simplex moy. (AV; YVpr; Br; Up; r; S), 3x
simplex pass. (AV; S), 6x simplex adj. verb. (AV; Br; Up), 2x simplex abs.

201

(YVpr), 4x simplex gdf. (YVpr; Up; GS; DhS), 1x simplex inf. (Br), 28x
simplex n.a. (Br; Up; r; S), 10x upa+ moy. (Br) et 3x upa+ n.a. (Br)
Cl.
De man137 penser
Litt.: AiG II/2/575, AiS 228, CHARPENTIER 41, 105, 106, 111, 112, GNTERT
84, 94, 95, 100, VIA I/137
1) (simplex dans AV+) rflchir, mditer, souvent avec acc. de contenu,
avec loc. de concernement dans JB 1.246, gn. dans B 11.6.2.4209, sans
complment dans AV 9.1.3b, KS 8.3: 86,8 et 26.9: 134,8, sinon trs frquent
aprs une phrase avec ti partir des YVpr 2) (simplex dans AV 9.6.24 et MS
3.8.1: 92,14 et upa+) contester / critiquer, acc. avec upa+ dans VB 322,13,
sinon sans acc. ou avec phrase avec ti 3) (simplex dans KS 25.3: 105,10 et
27.2: 139,15, A 3.2.3: 135,4) avoir des doutes, avec acc. et loc.
Les exemples act. se limitant au pf. pr. 3pl. mmsm cakrur dans JB
3.350 et ChU 5.11.1 (cf. une variation moy./act. similaire au pf. pour s tre
assis, v. VIA I/450), mms peut tre considr comme un Medium tantum,
comme la racine man. Le thme est compltement lexicalis et nexprime que
des actions concrtes: rflchir, mditer, contester / critiquer et avoir des
doutes. Pour ltymologie des diffrents sens de mms v. p. 64

mumuk
prs. ind. moy. 3sg. mumukate Sm 4.11.6
part. moy. mmukama- RV 10.111.9c (CHARPENTIER 84)
gdf. mumukitavya- JB 1.330
adj. mumuk- RV 1.140.4a (v. CHARPENTIER 117); vetU6.18; VaiS 2.9:
28.3
6x simplex (2x RV; 1x Br; 1x Up; 2x S) dont 2x moy. (RV; S), 1x gdf. (Br)
et 3x adj. (RV; Up; S)
Cl.
De muc141 enlever, librer (cf. association avec mumucr dans RV 10.111.9c)
Litt.: CHARPENTIER 53, 117, GNTERT 88, LEUMANN 116

209 B 11.6.2.4 tv ndiha yjavalkygnihotrsymmsihs Thou, O


Yjavalkya, hast inquired most closely into the nature of the Agnihotra (EGGELING).

202

(moy., adj. et gdf.) se librer + ds., avec abl. dans JB 1.330, sinon sans
complment.
Le lexme de toutes les formes, y compris les nominales, correspond au
sens du prs. moy. mcya- et non celui de muc- qui est transitif.
Sur le plan smantique il faut admettre que ni lunique exemple un mode
personnel, Sm 4.11.6, ni RV 1.140.4a pour ladj. en -u-, ne permettent
danalyses pertinentes. Lexemple le plus clair est RV 10.111.9 avec le part.
ds. moy. nom. pl. mmukams:
RV 10.111.9 sj sndhr hin jagrasn d d et pr vivijre
javna / mmukam ut y mumucr dhd et n ramante
ntikts //
Frei liesst/lsst du die Strme, die von der Schlange verschlungen
waren. Da sind diese (Flsse) wirklich losgestrzt in Eile, die
freikommen wollten und die freigekommen sind; nun ruhen diese
wirklich nicht (mehr), die erregten. (KMMEL [491])
Le part. ds. ne reprsente ni une tentative ni un effort, mais caractrise le
dsir pressant des eaux se librer de lemprise de Vtra.
En dehors de cet exemple, on notera que le gdf. dans JB 1.330 tasmt
kipram mumukitavyam Il faut sefforcer de sen librer rapidement qui
marque un effort surtout physique pour laction se dbarasser du chant
Rathantara, cest--dire le chanter rapidement.

mumr
opt. prs. act. 3sg. mumret LS 8.8.40; KS 22.6.19
Cl.
De m143 mourir
Litt.: CHARPENTIER 39, GNTERT 116, LEUMANN 116

mourir + ds.

mumodayi
prs. ind. act. 3sg. prmumodayiati B 3.3.4.18 = BK 4.3.4.13
part. act. prammodayiant- BK 1.4.1.9 = 1.4.1.12

203

4x pra+ act. (Br)


Du caus. modya- de mud435 se rjouir/amuser
(Avec caus.) rjouir + ds.
Le ds. mumodayi, dans ces deux exemples, met laccent sur un effort
dloquence pour satisfaire un dieu:
BK 1.4.1.9 thgnr mrdh div kakt pti pthivy ayam ap
rtsi jinvatti yth ycan kalya vded muyya vi tvm
asy la vi tvm etsm asti prammodayiann pastuyd ev
vvai
(Il rcite) Agni est la tte, le sommet du ciel. Le matre de la terre
anime la semence des eaux. Comme une personne suppliante
parlerait poliment, (disant) En vrit tu es le descendant duntel et
untel. Tu es capable de a. Sefforant de le satisfaire, il lui ferait
des louanges. De cette manire en vrit est ce (vers)

yiys

impf. act. 3pl. ayiysan KS 23.5: 80,16210 (+ayiysas pour


ayiyasas)
De yam150 tenir, tirer
Litt.: CHARPENTIER 42211, GNTERT 122
retenir + ds..

KS 23.5: 80,15-16 anna vai manuyebhya udabbhatsata tad dev

ayiyasan
La nourriture, en vrit, fut dgote par les humains. Les dieux
dsirrent/essayrent de la retenir
210 5 MS 3.6.9: 72,10 adidhran ( didhr).
211

CHARPENTIER mentionne un Ger. abhyyasnya dans RV 1.34.1d


abhyyasny bhavatam manbhi quil traduit von den Opferpriestern lasst ihr
(= Avinen) Euch herlenken. Daprs lui il faudrait lire +abhyiyasnya, ce qui
donnerait un thme ds. *iyas de yam. La forme est traite par WACKERNAGEL (AIG
II/2/503) comme un Ger. driv dun aor. sigmatique, mais elle nest pas mentionne
dans AiV. La restitution de la syllabe i est contre lexigence du mtre, le Pda tant un
Jagat, et contenant dj 12 syllabes.

204

Mme valeur smantique que pour adidhran dans le passage parallle


MS 3.6.9: 72,9-10 ( didhr), et mme amendement que pour +satitasati
galement dans KS ( tits).

yiyak
prs. opt. moy. 3sg. yiyaketa BhS 1.15.14212
De yaj494 ( iyak) sacrifier
Litt.: CHARPENTIER 62, GNTERT 121
sacrifier + ds.
Sur le plan morphologique on remarque que le degr de la racine est plein
alors que le degr zro est attest dans le pass. ijya-, ladj. verb. i-, labs.
iv.
Du point de vue smantique lunique exemple reflte un des usages les
plus courants du ds. en prose brahmanique, puisquil sert caractriser une
personne comme dsireuse ou concerne par lachvement dune action:
BhS 1.15.14 sa ya indrayj mahendra yiyaketa savatsaram
indram ivgnaye vratapataye puroam akapl nirvapet
Qui, tant un indrayj (?), dsirerait sacrifier avec le Mahendra
doit, aprs avoir sacrifi pour Indra pendant une anne, offrir Agni,
patron des observances, un gteau sur douze tessons

yiyaps

part. act. +yiyapsant- Sm 16.4.6 (+psata pour psyata; v. AzI II/573)213


pass. *yiyapsymna- AV 20.135.5 (daprs HOFFMANN [AzI II/573 et s.] qui
adopte cette forme part. pass. ds., tant donnes les formes parallles
passives yyapsyamn et yyapsyate respectivement dans Sm 12.23.5 et
Sm 8.3.24 [ yyaps], la place du part. fut. moy./pass. +yapsyamn, luimme amendement pour ykyam)
De yabh149 ( yyaps) coter
212 5 BauS 23.17: 176,12 iyaketa.
213 5 yyapsyatas Sm 10.8.11.

205

Litt.: CHARPENTIER 62, 109, GNTERT 119


coter + ds.
Cette forme voyelle de redoublement brve du ds. de yabh nest donc
atteste que par deux exemples. Le premier est une amendement, le second
une forme reconstruite. Dans les deux cas le ds. caractrise particulirement
le dsir intense de rapport sexuel:
Sm 16.4.6 +yiyapsata iva te mano hotar m tva vado bahu
Ta pense est comme si tu brlais denvie de coter, Hotar. Arrte
de parler tant !
Lexemple est intressant car il indique un parallle entre laction ds. et
une action exubrante: le prtre parlant beaucoup a une pense quivalente
celle dune personne dsirant coter/avoir un rapport sexuel. Bien sr il y a
plusieurs faons dinterprter ce lien mais on peut supposer que lallusion soit
faite un dsir trs intense dacte sexuel, exactement comme une personne
parlant trop qui semble surexcite.
AV 20.135.5 patn *yiyapsymn
Lpouse dsire pour le cot (approche)
Lpouse est patiente ou rcipient dune action suppose mener au cot. Il
doit sagir dun tat stimulant aussi bien physique que mental dun partenaire
potentiel. Si cette interprtation se rvle incompatible au contexte il faut
rejeter le dernier amendement de HOFFMANN et conserver le part. fut.
yapsymn qui permet la traduction die Gattin (kommt) in der Absicht sich
zu begatten (begattet zu werden).

yiys
part. act. +prayysant- BUM 4.3.44 = BUK 4.3.38 (+yysantam pour
yiysntam)
De y514 aller
Litt.: CHARPENTIER 31, GNTERT 119
(pra+) partir + ds.
Le degr plein de la voyelle radicale peut sexpliquer comme tant
parallle celui de ladj. verb. yt-, labs. ytv, le pass. yy-.

206
BUM 4.3.44 td yth rjna +prayysantam gr prtyenasa

stagrmay upasamynti ev haivavda srve pr


upasamyanti ytraitd rdhvocchvs bhvati
Comme des hritiers froces, le hraut et le chef, se rassemblent
autour dun roi qui tente de partir, ainsi se rassemblent les souffles
autour de celui qui sait ainsi lorsquil souffle pour la dernire fois
Laction semble plutt tre une tentative de partir, qui daprs le
contexte ne peut sachever vu le rassemblement humain autour du sujet.

yyaps
pass. 3sg. yyapsyate Sm 8.3.24 (v. AzI II/573)
part. act. yyapsant- Sm 10.8.11 (+psata pour psyata; v. AzI II/572)214
pass. yyapsyamna- Sm 12.23.5 (5 3sg. syate Sm 8.3.24; v. AzI
II/573)
De yabh149 ( yiyaps) coter
coter + ds.
Tous les exemples de yyaps connaissent des variantes avec voyelle de
redoublement courte, amendes ou reconstruites: Sm 8.3.24 et Sm
12.23.5 sont apparents AV 20.135.5 *yiyapsymn, Sm 10.8.11 est
une variante de Sm 16.4.6 +yiyapsatas.
Pour Sm 8.3.24 il faut conserver la mme interprtation que pour AV
20.135.5: lpouse est patiente, ou plutt rcipient de signes annonciateurs de
lacte sexuel, en loccurrence lrection de lHotar215:
Sm 8.3.24 patn yyapsyate jaritar oth modaiva hot vimena
jaritar otha modaiva
Lpouse est desire dtre pntre chanteur. Oth modaiva.
LHotar (le fera) avec son membre en rection. Oth modaiva
Si cette interprtation savrait, pour une raison ou pour une autre,
inacceptable, il faudrait amender yyapsyate en un fut. yapsyate qui se
traduirait par a lintention de se faire pntrer.

214 5 yiyapsyatas Sm 16.4.6.


215 cf. KULIKOV 368 et s.

207

yuyuts
prs. ind. act. 3sg. yyutsati AV 11.10.26d
impf. act. 3pl. yuyutsan RV 1.33.6a (CHARPENTIER 84)
part. act. yyutsant- RV 5.32.5d et 10.48.10c (v. CHARPENTIER 84) moy.
yuyutsamna- HiS 22.2.25
5x simplex (3x RV; 1x AV; 1x S) dont 4x act. (RV; AV) et 1x moy. (S)
Cl.
De yudh153 combattre
Litt.: CHARPENTIER 53, GNTERT 88, INSLER 1969: 58, 61
combattre + ds., avec acc. sauf au part.
Dans les trois exemples rigvdiques, le ds. de yudh reprsente le dsir ou
la tentative phmre de combattre un opposant trop puissant, en loccurrence
Indra:
RV 1.33.6 yuyutsann anavadysya snm ytayanta kityo
nvagvs / vydho n vdhrayo nra pravdbhir ndrc
cityanta yan //
Sie wollten die Wehr des Untadeligen bekmpfen; die Navagvastmme bten Vergeltung. Wie verschnittene (Stiere), die mit einem
Bulen kmpfen, flohen sie gezeichnet in eiligem Laufe vor Indra, zur
Einsicht Kommend (GELDNER)
Dans lhymne 1.33 les strophes de 4 7 relatent un acte hroque dIndra
et de ses allis dans le cadre dun mythe indit. Le sujet de limpf. 3pl.
yuyutsan sont des ennemis non-adeptes du sacrifice, appels les Sanaks (cf.
str. 4).
RV 5.32.5 ty cid asya krtubhir nattam amarmo vidd d asya
mrma / yd sukatra prbht mdasya yyutsanta tmasi
harmy dh /
Selbst diesen, da er infolge seiner Absichten sich niedergeduckt hatte,
(erschlug er); er fand seine, des Unverwundbaren, verwundbare Stelle,
als du trefflicher Herrscher, nach der Darbringung des Rauschtrankes,
den kampfbegierigem im das Dunkel, im das feste Haus brachtest
(GELDNER)
Le dmon en question est Vtra (cf. GELDNER II/31n. 5a).
RV 10.48.10c-d s tigmga vabh yyutsan druhs tasthau
bahul baddh ant //

208

cherchant (= le gardien du Soma) combattre le taureau aux cornes


aiguises (= Indra), il reste attach dans lpais (mandre216) du mal.
Vu les circonstances dcrites, laction du part. yyutsan semble plutt une
tentative physique quune incitation mentale.
Enfin dans lunique exemple atharvavdique le ds. sert marquer un
dsir, ou lintention hostile dun ennemi contre lequel le pote demande une
reprsaille:
AV 11.10.26 marmvdha rruvata +suparr217 adantu ductam
mdit ynam / y im pratcm hutim amtro no yuyutsati
Puissent les aigles dvorer le mal-pensant, qui gt cras, perc un
point vital, lennemi qui aspire /essaie de combattre notre offrande
de riposte

yuy(1)
prs. ind. act. 3du. yyatas RV 1.144.3a
part. act. yyant- RV 4.16.11c (v. CHARPENTIER 83)
De yu/y442 tirer vers soi, (main)tenir, unir
Litt.: CHARPENTIER 31, GNTERT 82, INSLER 1969: 62n. 6
maintenir + ds.
Le ds. de yu tirer, maintenir marque dans les deux exemples un effort
physique pour contrler une chose instable ou bougeante:
RV 1.144.3a-b yyata svayas td d vpu samnm rtha
vitritrat218 miths /
Avec la mme vigueur, ils (= les bras) sefforcent de conserver cette
merveille, accomplissant tour de rle le mme but219
Le ds. marque leffort physique et lhabilet des deux bras pour contrler
lallumage du feu.
RV 4.16.11c jr vja n gdhya yyan
T(= Indra)efforant de maintenir les deux (chevaux) rougesbrillants comme un prix de victoire maintenir220
216

cf. GELDNER n. 10c et 10d.

217 cf. WHITNEY II/659.


218 v. SCHAEFER 131 durchdringen.
219 samnm rtham complment direct du part. int. Nom. du. vitritrat plutt

quacc. adverbial.

209

yuy(2)
prs. ind. act. 3du. yyatas RV 6.62.1d (v. GELDNER II/164n. 1d)
De yu151 loigner
repousser + ds., avec acc.
RV 6.62.1 stu nr div asy prasntvn huve jramo arki /
y sady usr vyi jm ntn yyata pry ur vrsi
Je mapprte louer les deux prominents matres de ce ciel. (Les)
rveillant j'appelle les Avins par des chants. Eux qui, ds la naissance
du jour, dans la clart de laurore, sefforcent dcarter les frontires
de la terre au-del des grands espaces
Ce second thme yuy appartient sans aucun doute la racine yu (se)
maintenir lcart.
La traduction de GELDNER die sogleich bei Aufgang der Morgenrte die
Grenzen der Erde, die Weiten Rume zu umspannen suchen attribue pourtant
yyatas un compos non attest sinon en vdique *pari+yu, de yu tirer
vers soi, (main)tenir, unir. Dans cette interprtation, ce nest pas tant la
composition de pri autour avec yu maintenir, unir qui pose des
problmes, les deux smantmes tant facilement compatibles, mais bien
plutt la question de savoir ce que le pote aurait voulu entendre par jm
ntn ... ur vrsi frontires de la terre ... grands espaces, une quivalence incomprhensible tant donn lincompatibilit smantique entre ntafrontire, bord et vras- espace.
Lautre interprtation de GELDNER (v. n. 1d) Die die Grenzen der Erde
ber weite Strecken fortzurcken suchen, selon laquelle vrsi est un acc.
de distance, attribue yyata yu (se) maintenir lcart et considre pri
comme une prposition. Elle se rallie linterprtation de Syaa qui interprte yyatas comme pthak kurutas (de k pthak sparer) ou comme
vistrayatas (de vi+straya- carter). Elle est galement, supporte par un
argument philologique, savoir que les Avins ont comme fonction dliminer les conflits qui se produisent dans les zones intermdiaires telles les
frontires (concrtes ou abstraites) ou les bords de territoires221 (OBERLIES
1998: 179).

220 Mythe dIndra prenant lapparence de Kutsa. Dans le vers prcdent se trouve

dj le ds. v ...cikitsat.
221 GELDNER dans ses commentaires cite RV 7.69.3c-d v v rtho vadhv

ydamn ntn div bdhate vartanbhym Euer Wagen, der von der jungen Frau

210

Dans le paradigme de yu (se) maintenir lcart, ce thme ds.


sinscrirait donc aux cts du thme redoubl yyo-, sporadiquement attest
surtout au forme modales (cf. IiV 90), et du caus. y/avya- (v. JAMISON 1983:
174 et s.), comme forme transitive, ct du prs. yccha- intransitif.
Sur le plan smantique ce ds. sert mettre en vidence un effort
fructueux des Avins raliser cette action fondamentale.

rips
part. moy. ripsamna- GB 2.1.12: 152,3-4222
Cl.
De rabh157 attraper
Litt.: VIA I/225
(avec +) entamer + ds.
Pour cette variante du ds. de rabh avec le i bref il ny a en vdique quun
seul exemple:
GB 2.1.12: 152,3-4 gnvaiavam ekdaakapla nivaped
darapramsv ripsamas
Il doit offrir un gteau sur onze tessons Agni de tous les hommes
celui qui dsire entamer le sacrifice de la nouvelle et de la pleine
lune
Selon un usage courant en prose, le ds. sert ici caractriser une
personne comme dsireuse ou concerne par laccomplissement dune action,
et qui sapplique une prescription dtermine.

rps
prs. ind. moy. 3pl. +anvrpsante VB 435,6 (pour anvrirps)
opt. prs. moy. 3sg. +anvrpseta VB 435,5 (pour anvrirps)

begleitet wird, drngt durch beide Radspuren, die Enden des Himmels auseinander,
qui offre une image similaire celle de 6.62.1d.
222 5 rapsyamnas MS 1.5.6 et lapsyamnas MS 1.4.14: 63,14.

211

Cl.
De rabh157 attraper
Litt.: GNTERT 97, VIA I/225
(avec anv+) rattraper + ds.
Ces deux formes du ds. de rabh avec le long sont des amendements de
formes aberrantes, anvrirpseta et anvrirpsante sans correspondance
morphologique pour la catgorie du ds., qui indiqueraient un thme
anciennement monosyllabique, secondairement redoubl.
Sur le plan smantique elles servent reprsenter des efforts ou des
tentatives sur des actions impossibles et illustrent ainsi les consquences
nfastes dune mauvaise action dans une crmonie de sacrifice:
VB 435,4-7 tan nu haitad eke prvha eva dkante sa yath
vraa nga hastinam raya uddrutam +anvrpsetaiva ha v
eta et devatm uddrutm +anvrpsante ye prvhe dkante t
npnuvanty uddruteva hy e devat tad sml lokd bhavati
Einige nun weihen sich dan am Vormittag. Wie man einen wilden
Elefante, der davongelaufen ist, wrde packen wollen, so wollen die,
die sich am Vormittage weihen, diese Gottheit (d.h. die Sonne), wenn
sie emporgegangen ist, ergreifen, erreichen nicht, denn diese Gottheit
ist dann von diesem Raume emporgegangen. (CALAND)

rirdhayi
prs. ind. act. 3sg. (abhi)rrdhayiati B 2.3.4.6 (abhi+) 5 BK 1.4.1.5
Du caus. rdhaya- de rdh497 ( rts) parvenir, russir
(caus. simplex et abhi+) contenter + ds., avec simple acc.
B 2.3.4.6 y vi brhma v samno nucrati katrya
vy me dsyati aym me ghn kariyatti y vi t vdyena v
krma vbhirrdhayiati tsmai vi s dyam manyat
Whosoever follows either a Brhman or Katriya, praising him,
thinking, He will give me gifts, he will build me a house, to him, if
he strives to please him both in speech and deed, that (master of his)
will think himself bound to give gifts (EGGELING)

212

Lusage et la valeur smantique ressemblent trs fort ceux du ds. de


modya- dans BK 1.4.1.9 (v. p. 203). Ici galement laccent est clairement
mis sur un effort dengagement pour avoir du succs auprs dune personne
dont on attend quelque-chose dimportant.

ririk
prs. ind. act. 3sg. rrikati RV 8.18.13a (v. CHARPENTIER 84)
part. act. rrikant- RV 1.129.10g et 7.36.4c (v. CHARPENTIER 84)
adj. ririk- RV 1.189.6c223
4x simplex (RV) dont 3x act. et 1x adj.
De ri165 (se)blesser (cf. associations dans RV 8.18.13a avec riria et dans
1.129.10g avec riries).
Litt.: CHARPENTIER 54, 86
lser + ds., avec acc. seulement dans 8.18.13a.
En ce qui concerne le sens de base on constate quaucun des 4 exemples
natteste le sens intransitif se blesser qui est le plus courant pour le prs.
rya-, et qui est galement attest par laor. aria- (cf. KULIKOV 456).
Comme lillustre lexemple ci-dessous, le ds. de ri reprsente une
tentative ou un dsir de la part dun tre hostile de lser ou de faire du mal la
communaut du pote, action contre laquelle ce dernier demande une
reprsaille:
RV 1.129.10f-g anym asmd ririe224 k cid adrivo rrikanta
cid adriva //
Tout autre que nous tu dois lser, Adrivas, quiconque qui tente
de/dsire (nous) lser, Adrivas

223 Associ ninitsos ds. de nid ( ninits).


224 riries aor. redoubl irrgulier selon JAMISON 144n. 79a. qui suggre linfluence

du ds. rrik pour expliquer la voyelle redouble brve. Autre possibilit, lexigence
du mtre, tant donn que les deux formes sont dans une csure de vers 12 syllabes
exigeant une brve.

213

ruruk(1)
part. act. rrukant- RV 8.14.14b (= AV 20.29.4a)
pf. pr. 3pl. act. samruruk cakrur B 2.1.2.13 = BK 1.1.2.9
Cl.
De ruh170 monter, crotre
Litt.: CHARPENTIER 54, GNTERT 88, 89, OLDENBERG 1916: 176
(avec [sam]+) monter + ds., avec acc.
Dans lexemple rigvdique le ds. part. gn. sg. rrukatas, reprsente
une tentative qui est arrte par laction dIndra:
RV 8.14.14 mybhir utsspsata ndra dym rrukatas / va
dsyr adhnuths //
Indra tu fis tomber les Dasyus qui tentaient par la magie de
ramper vers le haut (et) datteindre le ciel
Dans le cadre du passage lgendaire B 2.1.2.13 le ds. pf. priphrastique marque lintention des dieux et des Asuras de monter jusquau
monde cleste. Cette action ds. prcde manifestement toutes tentatives
relles dachvement:
B 2.1.2.13 dev ca v surcobhye prjpaty paspdhire t
ubhya evmu lok samruruk cakrur
Now the gods and the Asuras, both of them sprung from Prajpati,
were contending for superiority. Both parties were desirous of rising
to yonder world, the sky (EGGELING)

ruruk(2)
adj. rurukni- RV 9.48.2c (= SV)
De ruj455 casser, mettre en pice
Litt.: CHARPENTIER 54
dtruire + ds.
Aucune analyse smantique prcise de ce ds. adj. nest possible. Il sert
probablement caractriser le Soma comme volontaire pour laction de
dtruire des villes:

214
RV 9.48.2c at pro rurukim //
(toi) qui a la volont de dtruire cent villes

ruruci
opt. prs. moy. 3sg. virurucieta A 3.2.5: 138,9 (v. KEITH 255n.4)
De ruc454 briller
Litt.: CHARPENTIER 78, 119, GNTERT 124
(vi+) se distinguer + ds.
A 3.2.5: 138,9 yasym sasady adhyno v bhamno v na
virurucieta tatraitm cam japet
une assemble dans laquelle, parlant, ou rcitant, il ne dsire pas
se distinguer, il doit chuchoter ce vers
Le ds. sert simplement marquer une intention du sujet.

ruruts
impf. moy. 3sg. ava+arurutsata JB 3.2 3pl. va+arurutsanta AB 1.12.3; TB
1.1.6.2
part. moy. ava+rrutsamna- KS 12.5: 166,20; TS 1.5.1.1 (5 impf. moy. 3pl.
santa TB 1.1.6.2); JB 2.374; TB 2.1.2.1; B 10.4.3.6; T 5.1.2; S
11.2.18 (+avarurutsa pour avarurutsya225); BauS 16.28: 273,13 = 16.28:
274,4 pass. aparurutsyamna- KS 10.9: 134,21 5 11.6: 151,3 et 37.11:
91,21
15x (5x YVpr; 6x Br; 1x r; 3x S) dont 3x apa+ pass. (YVpr), 12x ava+ moy.
(YVpr; Br; r; S)
p. et Cl. (adj.)

225 S 11.2.18 grmyrayan pan +avarurutsamn Diejenigen, die sich der


zahmen wie auch der wilden Tiere bemchitigen wollen (MYLIUS 1994: 442). Le
complment direct pan rend linterprtation passive impossible.

215

De rudh168 freiner, arrter (cf. associations avec avarundhata dans


AB.1.12.3, avarotsyase dans JB 3.2, avrutsmahi dans JB 2.374 et
avardha...aaknot dans TB 2.1.2.1)
Litt.: CHARPENTIER 54, GNTERT 89
1) (apa+) repousser + ds.2) (ava+) obtenir + ds.
Dans KS 10.9 le ds. part. pass. reprsente une tentative de repousser
subie par une personne:
KS 10.9: 134,21 indrya sutrma ekdaakapla nirvaped
aparuddho vparurutsyamnas
Il offre un gteau sur onze tessons Indra le bon protecteur, celui qui
est repouss, ou celui que lon tente de repousser
Dans lautre exemple KS 12.5 le ds. part. moy. marque une intention,
circonstance de laction principale:
KS 12.5: 166,20-21 tnndro varurutsamno nvacarat sa etam
aindram apayad dvdaakapla tena vai sa tnndriyi vryy
avrunddha
Ayant lintention de les (= forces viriles) obtenir, Indra (les) suivit.
Il vit cette oblation Indra sur douze tessons. Grce elle, en vrit il
obtint ces forces viriles

lips
prs. ind. moy. 1sg. lipse B 6.2.1.6 3sg. lipsate JB 1.265 et 2.395 2pl.
lipsadhve JB 1.296 3pl. (anu/v)lipsante JB 2.395; B 2.6.2.16226 = BK
1.6.2.8 (v. CALAND 1926: 65n. 3), B 4.4.3.9 (v+) = BK 5.5.1.9 et B
4.4.3.10 (v+) 5 BK 5.5.1.9; BauS 5.16: 152,6 = 5.16: 152,25; KS
25.12.24 (anu+)
impf. moy. 3sg. +alipsata B 6.2.1.5 et 7.5.2.4 = 7.5.2.28 3pl.
(+)alipsanta VB 417,5 (+), 417,15 et 417,18 (+)
imp. prs. moy. 2sg. lipsasva AVP 5.34.2c (v. LUBOTSKY 153n. c) 2pl.
nulipsadhvam Bm 4.5.10.7 = KSm.25.12.23
subj. prs. moy. 1pl. lipsmahai JB 2.75

226 B 2.6.2.16 tn vlipsanta paspanti daprs EGGELING (I/442n. 2), se basant sur

Syaa, vilipsanta serait, malgr laccentuation, part. act. nom. pl. (cf. VPK II/1356),
alors que labh est exclusivement moy. (v. IiV 262). Lanalyse en moy. 3pl., la seule
possible, est note dans CALAND 1926: 65n. 3.

216

opt. prs. moy. 3sg. (anu)lpseta B 3.2.1.36 (anu+); BK 5.5.1.10; JB 1.353


et 2.299 (v. OERTEL I/491); S 8.8.7; BauS 24.12: 196,5 et 24.33: 219,13
part. moy. anu/abhi//upalpsamna- AV 6.118.1b (upa+; v. WHITNEY I/367
et s.) 5 AVP 16.50.3b (abhi+)227; BK 4.2.1.26 (anu+); KS 8.2.7 (+)
pass. lipsymnas B 7.5.2.4 = 7.5.2.28
abs. lipsitv LS5.3.9; DrS 13.3.6
38x (2x AV228; 26x Br; 10x S) dont 16x simplex moy. (Br; S), 2x simplex
abs. (S), 5x anu+ moy. (Br; S), 1x abhi+ moy. (AV), 6x + moy. (Br; S),
2x + pass. (Br), 1x upa+ moy. (AV) et 5x vi+ moy. (Br)
Cl.
De labh ( lps) attraper (cf. associations avec anulbheta dans B 3.2.1.36
et BK 4.2.1.26, anulbheran dans B 4.5.10.7, albhai dans 6.2.1.6)
Litt.: CHARPENTIER 72, GNTERT 97, 100, INSLER 1969: 57, 58, 59, LEUMANN
119
1) (simplex dans JB 1.296, 2.395) attraper, prendre + ds. avec acc. 2)
(simplex dans AVP 5.34.2c, et avec abhi+, upa+) saisir 3) (simplex dans JB
1.353, 2.75 et 2.299 et BK 5.5.1.10 lipseta) prendre/obtenir une part ?+
ds. avec gn. partitif229 4) (anu+) rattraper + ds., avec acc. 5) (+)
prendre pour sacrifier + ds., avec acc. 6) (vi+) partager, rpartir ?+ ds.230
avec acc.
La valeur ds. de lips est difficile justifier dans plusieurs exemples o
laction semble saccomplir directement, sans aucune circonstance
particulire. Lexemple le plus flagrant est certainement limp. moy. 2sg.
lipsasva dans AVP 5.34.2c
AVP 5.34.2 krandayolul kuru vcam dhehy apriym / iro
lipsasva hastabhy kes te abhiocanam //
Shout out, wail, raise your unpleasant voice. Grasp your head with
your hands. Hair is your tornment. (LUBOTSKY [152])

227 5 upajghnamnas TB 3.7.12.3 et

avajghnamnas MS 4.17: 245,11 (v.


MITTWEDE 1986: 202).
228 Ne sont pas inclus ici les trois exemples avlipsyas dans AVP 1.69.1-3 daprs
ZEHNDER (1993: 120), qui dans ldition de D. BHATTACHARYA apparaissent tous
comme avlapsyas.
229 cf. labh avec gn. partitif OERTEL I/490.
230 cf. v i+labh PW auseinandernehmen, wegziehen. Ce sens vaut galement pour
B 2.6.2.16 tn vlipsanta paspanti Ils dsirent les (miettes de gteaux) partager,
(et) (les) touchent.

217

Les seuls exemples o la valeur ds. est vraiment claire sont ceux o
lobjet direct reprsente une chose ou une personne inaccessible. Dans ces
cas-l le ds. indique manifestement une tentative ou une intention
dachvement:
JB 1.296 rui ha yntam udcy pariprajighnyur rua rue
kiyat bhadrathantare prajs prajanayanta kiyat devayaasam
nate iti tad dha na pratyuvca sa hovca vedham etad yan me
brahma lipsadhve tad v evha yumabhya na vakymti
When Aruni was travelling (in their country) the Northerners fom all sides
rushed on to him (saying) Aruni, by how much do the Bhat and the
Rathantara create the creatures? By how much do they attain the glory of the
gods ?. He did not answer their question (but said) : I know this namely that
you want to obtain my esoteric knowledge. Therefore I shall not answer you
(BODEWITZ)
BK 4.2.1.26 yth y jghket tm atis jynulpsamno
nnulbheta nnvapnuyd ev ha s yaj nnvpnoti
Comme (quelquun qui) sefforce de saisir quelquun (dautre), et
(qui) ayant (pourtant) rattrap (cette personne), (et) tant sur le point
de lobtenir, narrive ni la saisir ni lobtenir, cest exactement de la
mme manire quil nobtient pas le sacrifice
B 7.5.2.4 etd vi ytraitn prajpati pan lipsata t
lipsymn dacikramian
De la mme manire, en vrit, alors que Prajpati avait lintention
de sacrifier les btes, celles-ci menaes dtre sacrifies voulurent
senfuir

lilpayi
imp. prs. moy. 2sg. lilpayiasva JB 1.162 (v. BODEWITZ 1990: 265n. 5)
Du caus. lpaya- de l se plier, shumilier
Litt.: FRENZ 1966: 35, OERTEL I/360, PiV 279n. 648 et s.
(caus.) tromper, humilier + ds.231
JB 1.162 atha ha sumitra kautso daranya sa sa ta hovca

sumitra daranyo v asi sulp vai daranyena striya im


drghajihv lilpayiasveti
231 cf. lpaya- VIA I/315 tauschen, demtigen.

218

Now there was a handsome man called Sumitra (...), the son of Kutsa.
To him he said: Sumitra, you are handsome ; women can easily be
fooled by handsome man. Try to fool, this Lady Long-tongue
(BODEWITZ).
Le ds. marque spcialement un effort de volont et de coopration pour
raliser une action incertaine.

lps
prs. ind. moy. 3pl. lpsante TB 1.6.10.5 (v. OERTEL I/490)
opt. moy. 2sg. +lpseths AV 20.134.5 (amendement de ROTH et WHITNEY)
gdf. lpsitavya- AB 2.3.12 (v. OERTEL I/490)
De labh ( lips) attraper
Litt.: CHARPENTIER 72, 105, 111, INSLER 1969: 60
(TB 1.6.10.5) prendre/obtenir une part + ds., avec gn. partitif
Dans TB 1.6.10.5 lps marque clairement un effort pour raliser une
action difficile:
TB 1.6.10.5 tkiranti bhgasya lpsante
Sie werfen (die Kchen) in die Hhe, (indem sie diese
wiederauffangen) suchen sie das Glck zu ergreifen (CALAND232)
La valeur ds. est par contre difficile justifier pour le gdf. lpsitavyam
dans AB 2.3.12 tant donn que laction est directement achevable sans phase
prparatoire quelconque.
AB 2.3.12 tasmt tasyitavya caiva lpsitavya ca
Cest pour cette raison quil faut en (de lanimal de sacrifice) manger,
et quil faut en prendre
Le thme est la consommation dune partie de lanimal qui sert doffrande
Agni et Soma dans le cadre du sacrifice somique. Le passage commence par
lopinion selon laquelle il nest pas conseill de manger de cet animal.
laide dune explication mythologique le rdacteur de AB exprime lopinion
contraire. Si lpsitavyam indiquait un dsir ou une volont de prendre une part
on sattendrait galement un ds. gdf. pour a consommer. La seule
explication pour la prsence dun ds. dans ce passage est quil sert
reprsenter une action apprcie, il faut aimer en prendre...

232 Dans OERTEL I/490.

219

lulobhayi
prs. subj. act. 3sg. lulobhayit AB 1.24.5
Du caus. lulobhaya- de lubh461 devenir fou
dranger + ds.
AB 1.24.5 te bruvan hant y eva na im priyatams tanvas t asya

varuasya rajo grhe sanidadhmahai tbhir eva na sa na


sagachtai yo na etad atikrmd ya lulobhayid iti
...they said, Come, our dearest bodies let us deposit in the house of
king Varua; with them may he not be united who shall transgress
this, who shall seek to cause trouble (KEITH)
Le ds. reprsente une tentative hostile.

vivak
opt. prs. act. 3sg. nuvivaket B 1.3.5.14 moy. 3sg. nu...vivaketa B
4.6.7.2
part. act. (anu)vvakant- VS 23.23 (v. AzI II/572n. 23) = VSK 25.25 et VS
23.25 = VSK 25.27; B 1.3.5.14 (anu+)
adj. vivak- AV 2.30.3a-b2x
? v...vvakase dans le refrain de Vimada RV 10.21, 10.24... Selon GELDNER
et OLDENBERG (repris par LUBOTSKY [RWC II/1218a]), il sagit dun ds. ind.
1sg. de vac, alors que KIEHNLE (179 et s.) voit une forme dlibrment
ambigu, la fois prs. ind. moy. 2sg. de vi+vak du wchst auseinander /
wchst du auseinander (malgr le fait que vak forme sinon un prs. VI ka[v. PiV 74]), et ds. ind. moy. 2sg. de vah du wnscht zu fhren, fahrenou
willst du ... fahren (cf. le thme ds. post-vdique vivaka- VIA I/398).
Dautre part NEISSER (149n. 9) inclut la forme comme exemple dimp. en -se,
et la rattache vah conduire, fllet den Bauch bei Vimada. Finalement
GOT (1993: 135n. 98) pense un inf., ide reprise par TICHY (1995: 184) qui
traduit par um...zu erstarken, mais qui avait dj t auparavant rejete
catgoriquement par KIEHNLE (179).
9x (2x AV; 4x YVm; 3x Br) dont 4x simplex act. (YVm), 2x simplex adj. (AV)
et 2x anu+ act. (Br) et 1x anu+ moy. (Br)
Cl.

220

De vac498 ( vivcayi) parler (cf. association avec nkt dans B 4.6.7.2)


Litt.: CHARPENTIER 62, 109, VIA I/417
1) (simplex) parler + ds., sans complment 2) (anu+ act.) rciter + ds.,
sans complment 3) (anu+ moy.) tudier + ds., avec acc.
La formation est caractrise par le degr plein dans la syllabe radicale
alors que le degr zro est attest p.ex. dans le pass. ucy-, ladj. verb. ukt-.
Les deux exemples ds. opt. avec valeur prescriptive, B 1.3.5.14 et B
4.6.7.2, mettent laccent sur des efforts personnels du sujet pour raliser des
prescriptions exigeantes:
B 1.3.5.14 s yvad asya vca syt evm evnuvivaket tsyaitsya
paricakt smy vnyd navnann anuvvakas tt krma
vvhyeta s paricak
He (the Hot) should endeavour to recite thus (uninterruptedly) as
long as his strength lasts. If, on the other hand, he were to take breath
in the middle (of the verse), it would be a slight on this very
(sacrifice): by reciting this (holy) composition without taking breath,
that slight will be avoided (WHITNEY)
Dans VS 23.25 le ds. part. est daprs K. Hoffmann (AzI II/572) un
euphmisme pour le part. *yi/yapsant- ds. de yabh coter attest dans
Sm 16.4.6 et Sm 10.8.11. Comme dans ces exemples il faut donc
inteprter le ds. comme un dsir intense de raliser une action:
VS 23.25 vvakata iva te mukhm
Ton visage est comme celui dune personne qui dsire ardemment
parler

vivats
opt. prs. act. 3sg. vvatset B 13.6.2.20
De vas536 passer la nuit
Litt.: CHARPENTIER 63, 109, GNTERT 121, VIA I/420
habiter, vivre + ds.
Ce thme ds. prsente le degr plein de la syllabe radicale, le degr zro
ntant que marginalement attest p.ex. dans ladj. verb. uit-.

221

La dissimilation ss en ts caractrise galement laor. vts- (v. AiV


239).
Dans cet exemple unique le ds. indique simplement le dsir ou
lintention de raliser une action:
B 13.6.2.20 napekamo raym abhipryt td ev
manuybhyas tir bhavati ydy u grme vvatset ... ghu
pratyvasyet
...let him betake himself to the forest without looking round; and that
(place), indeed, is apart from men. But should he wish to live in the
village ... let him dwell at his home ... (EGGELING)

vivadi
opt. prs. act. 3sg. vivadiet BK 1.2.2.16 et 2.1.1.4; JB 3.77; VB 333,31 =
489,13-14
5x simplex act. (Br)
De vad 518 hausser la voix.
Litt.: CHARPENTIER 78, GNTERT 124
i

dire + ds., avec acc.


Le thme a le degr radical plein en face du degr zro de ladj. verb.
udit-. Quant la voyelle i devant s, elle correspond au caractre se de la
racine.
Dans tous les exemples le complment est satym la vrit, et le ds.
marque leffort de volont ou de courage qui caractrise une personne qui ne
dit que la vrit:
BK 2.1.1.4 s yvad asya va syt tvat satym ev vivadiet etd
dha v ka dev vrat caranti ys satyam
Aussi longtemps que dure son voeu, il doit sefforcer de ne dire que
la vrit. En effet cest seulement ce serment-l, (dire) la vrit, que
tiennent les dieux

vivarayi
opt. prs. act. 3sg. abhivivarayiet VdhS 14.4.13

222

Du caus. varya- de v184 pleuvoir (cf. association abhivaret dans les


Kaiks 11 et 12)
(abhi+ caus.) faire pleuvoir, arroser + ds., avec simple acc..
VdhS 14.4.13 atha yady enam abhivivarayiet svedaparto v

drghasatre rajas v pariplutas...


Et maintenant le cas o il dsire l (= le consacr) arroser. (Quil
soit) couvert de sueur durant une longue session, ou tapiss de
poussire...
Dans le kaik 11 il est spcifi que le consacr ne peut pas se faire
mouiller. Ce kaik-ci indique la prescription au cas o lAdhvaryu
dsirerait tout de mme larroser afin de le laver de sa sueur ou de le
dbarasser de la poussire environnante. Le ds. se justifie donc pour
prsenter laction arroser comme dsire ou intentionne, pralablement
toute action relle.

vivcayi
opt. prs. act. 3sg. vivcayiet VrS 1.7.2.28
Du caus. vcya- de vac498 ( vivak) parler
(caus.) laisser parler + ds.

vivrayi
impf. moy. 3sg. avivrayiata JB 2.1103x 5 3.153 5 3.155
Du caus. vrya- de v180 couvrir, empcher

retenir + ds. (cf. avrayata JB 1.172)


Le ds. de vraya- indique une tentative malaise, en loccurrence celle de
Prajpati de retenir les btes senfuyant:
JB 2.110 prajpati pan asjata te smt s prdravan tn
agniomenvivrayiata te tad atydravan

223

Prajpati produisit les btes. Celles-ci produites coururent loin de lui.


Il essaya de les retenir avec lAgnioma. Elles coururent en
lvitant

vivs
prs. ind. act. 2sg. ()vvsasi RV 1.31.5d (+), 1.74.9b, 6.16.12b (= SV /
YVm) et 10.64.5b (+) 3sg. ([...])vvsati RV 1.12.9b (+ [= SV / YVm]),
1.58.1d (...), 1.84.9b (+ [= A/SV]), 2.26.3c (+ [= YVm]), 5.74.1c (...),
6.60.11a (+ [= SV]), 8.19.13b (+), 8.69.1d (+ [= SV]), 8.97.4 (+ [= SV]),
9.44.4c (+), 9.86.14d (+), 9.98.4d, 10.93.2c (+) 2du. vivsathas RV
1.119.9c (v. IiV 111) 3du. vvsatas RV 8.31.7c 3pl. ...vivsanti RV
3.51.7d (= YVm), 4.11.5c, 8.60.5d (= SV); TSm 2.3.14.6 moy. 1sg. vivse
RV 1.41.8c, 6.51.8a, 6.51.8d (v. GELDNER II/154), 6.52.17b, 6.62.5b,
6.66.11b, 7.6.2c, 7.58.5a et 8.16.3 (= AV 20.44.3a) 3sg. (...)vvsate RV
1.117.1b (...) et 8.19.24c
impf. act. 3sg. vvsat AV 7.21.1c = AVP 20.5.2c
imp. prs. act. 2sg. vivsa RV 5.83.1b (= YVm; v. CHARPENTIER 83),
8.96.12b (v. CHARPENTIER 84) et 10.63.5c 2pl. /pa...vivsata RV 8.15.1c
(+ [= A/SV]) et 6.15.6c (pa...) 3pl. vivsantu AVP 5.2.8b (5 ind.
...vivsanti TSm 2.3.14.6)
subj. prs. act. 3sg. vvst RV 7.20.6a et 7.100.1d (= TB 2.4.3.5) 3pl.
...vvsn RV 1.173.1 et 2.11.16
opt. prs. act. 1sg. vivseyam RV 2.33.6d (v. CHARPENTIER 83) 3sg.
vivset RV 6.16.46b et 10.31.2b (JOACHIM 122) 1pl. vivsema RV
6.38.5d et 6.61.2d (= YVm)
part. act. (abhy)vvsant- RV 1.152.6c, 5.45.3d (v. GELDNER II/50),
5.45.4d, 5.47.1c, 7.72.3c, 7.94.11c (vvsata [= VS(K) 33.76(32.6.7)]; part.
gn. sg. et non prs. ind. 3du. [v. GELDNER II/264n. 11c]), 7.104.21b (abhy+
[= AV 8.4.21 / AVP 16.11.1]; v. CHARPENTIER 84) et 9.39.5a (= SV)
59x (55x RV; 3x AV; 1x YVm) dont 4x simplex act. (RV), 1x simplex moy.
(RV), 1x abhy+ act. (RV), 42x + act. (RV; AV; YVm), 10x + Med (RV) et
1x upa+ act. (RV)
De van174 gagner
5 Av. vuugha-233 (imp. vuughat Y 53,5) de van vaincre
233 La forme iranienne peut reprsenter le degr plein ou long de la racine (v.

KELLENS 1984: 197n. 9).

224

Litt.: CHARPENTIER 43, GNTERT 82, 84, 95, INSLER 1969: 62, KELLENS 1984:
196 et 197n. 9, VIA I/232
(simplex, + et upa+, act./moy.) gagner + ds., avec acc. et dat. dans
1.74.9b, 6.16.12b et 9.98.4d, dat. finalis (...gagner pour) dans 6.61.2d,
10.63.5c, usage absolu dans 7.94.11c, 9.39.5a et 9.44.4c, sinon avec
seulement acc.
tant donn le lexme de base gagner, vivs appartient uniquement la
racine Ani van. Lact. est largement majoritaire. Une valeur possessive du
moy. est en tout cas vidente dans RV 6.51.8a kt cid no nmas vivse
Par la dvotion, je mefforce de gagner sur moi (= de mattribuer) le pch
dj commis234, elle pourrait galement se justifier dans 6.62.5b, 6.66.11b,
7.58.5a et 7.6.2c. Pour ce qui est du moy. avec +, on notera la grande
frquence de vivse (9 exemples sur 10). Ces formes sont toujours situes en
fin de pda. NEISSER (64) considre le moyen de vivs comme une
irrgularit, et interprte cette forme comme un imp. en -se235 (cf. la mme
explication pour v...vvake [ vivak]), donc comme neutre sur le plan de la
diathse et celui de la personne. Dans 1.41.8c, pourtant le sujet de vivse est
bien le mme que celui de prtivoce du Pda b, cest--dire le pote luimme.
Le sens de base gagner de vivs se diffrencie de celui de sis parce
quil sagit dune action qui affecte lobjet direct dune manire ou dune
autre. Ainsi +vivs, dont le complment est toujours une dit, a comme sens
de base non pas gagner le bon vouloir de la dit mais plutt gagner la
prsence, faire venir une dit236.
RV 5.74.1a,d kho devv avindy div manvas / ... trir vm
vivsati
O tes-vous aujourdhui, les Avins, (fils) du ciel, riches en ides ...
Atri sefforce de vous gagner237.
Il ny a par contre quun seul exemple ou laffectation exprime par vivs
est une aggression ou une domination:
RV 1.31.5d kyur gre va vvsasi //

234 cf. LUDWIG IV: 219


235 Daprs lui encore, ce serait sur ces exemples que la 3sg. vivsate (RV 8.19.24c)

aurait t secondairement construite.


236 Sens sinon assez rare pour van mais nanmoins attest, galement avec +, au pf.
moy. dans 5.74.7b.
237 Pour la difficult daccder aux Avin, et leur ambigut spatiale cf. OBERLIES
1998: 179.

225

Depuis le dbut, ayant yu toi seul238, tu (= Agni) tefforces de


vaincre les clans.
Lide de lutte, gagner contre qq., est sinon alatoire pour vivs.
Le ds. vivs marque invariablement un effort de volont fructueux pour
gagner une chose ou une personne symboliquement importante:
RV 1.74.9 ut dyumt suvrya bhd agne vivsasi / devbhyo deva
de //
Et tu (= Agni) tefforces d/va obtenir des dieux une brillante et
grande supriorit pour le sacrifiant
Dans cette strophe finale le ds. sert mettre en vidence la bonne
volont du dieu raliser laction que le pote espre le plus. Cest un des
rares exemples o la valeur pragmatique est manifestement dexprimer une
action comme sur le point de sachever (v. analyse p. 71).
RV 1.12.9 y agn devvtaye havmn vvsati / tsmai pvaka
maya //
Sois clment purificateur, pour celui qui par une oblation,
sefforce de gagner Agni en vue de linvitation des dieux.
Ici le pote met en vidence son effort personnel pour tenter de convaincre
la dit.
RV 8.96.12a-b td vivihi yt ta ndro jjoat stuh suut nmas
vivsa /
Prpare quelque chose de ta part quIndra apprciera. Chante une
louange. Efforce-toi de (l)obtenir avec une rvrence.
Dans cette chane dactions, le ds. se justifie par le fait que obtenir
Indra est une action symboliquement plus fondamentale que les autres.
RV 10.31.2a-b pri cin mrto drviam mamanyd tsya path
nmas vivset /
Herum auch sollte der Sterbliche um den Reichtum denken, auf dem
Pfad der Wahren Ordnung sollte er durch Verehrung (die Gtter) zu
gewinnen suchen (KMMEL [365])
Ici laccent est spcialement mis sur leffort engag pour raliser une
action laborieuse.
Le pote utilise souvent vivs pour insister sur le fait quil se comporte
prudemment et a seulement lintention de gagner la dit. Cest souvent le cas
aprs quil ait cit une caractristique prominente, aspect ou force
redoutable, qualit guerrire (RV 2.33.6d, 4.11.5c, 7.58.5, 8.15.1c, 8.60.5d),
de cette dit:
RV 2.33.6 n m mamanda vabh martvn tvkyas vyas
ndhamnam / ghva chy arap ay vivseya rudrsya
sumnm //
238 cf. GELDNER I/34n. 5d.

226

Begeistert hat mich der Bulle mit der Marutschar durch seine starke
Kraft, mich den Schutzbedrftigen. Ohne Gebreste mchte ich (sie)
wie den Schatten in der Sonnenglut erreichen: des Rudra Gnade
mchte ich zu gewinnen suchen. (GELDNER).
La valeur positive de leffort est parfois sous-entendue par la mention
dactes bnfiques attribus lagent de vivs:
RV 7.20.6 n cit s bhreate jno n rean mno y asya ghorm
vvst / yajir y ndre ddhate dvsi kyat s ry tap
tej //
Jamais il ne se blessera, ni ne subira de dommage, lhumain qui
sefforcera de gagner son esprit cruel, qui par des sacrifices offrrira
Indra. Il vivra (?)239 de richesse, gardien de lordre, n dans lordre.
Un sens lexicalis prier (une dit) de venir comme GELDNER interprte
souvent pour +vivs, est dune manire gnrale injustifi, et mme
impossible dans RV 1.31.5d (v. p. 224).

vivits
prs. ind. act. 2sg. nuvivitsasi TB 3.12.2.9
part. moy. vivitsamna- AVP 4.20.7b240
De vid176 trouver (cf. association avec nu...vetsyasi dans TB 3.12.2.9)
Litt.: CHARPENTIER 55, GNTERT 136

1) (simplex moy.) obtenir/?marier241 + ds.avec acc. 2) (anu+) trouver,


dcouvrir + ds., avec acc.
TB 3.12.2.9 tm nuvittir abravt prjpate svarg vi lokm
nuvivitsasi ahm u v nuvittir asmi m n yajasva tha te
242satynuvittir bhaviyati nu svarg lok vetsysti

239 prs. subj. de ki habiter bien que le gn. rys richesse impliquerait plutt le

prs. thmatique kya- de k possder.


240 AVP 4.20.7b any vivitsamnas, lecture de D. BHATTACHARYYA, adopte par
HOFFMANN ( AzI III/823). La lecture any vivitsa m indique par DH.
BHATTACHARYA, est impossible, le pronom enclitique 1sg. m devant, daprs la loi
de WACKERNAGEL, se trouver en seconde position.
241 cf. VIA I/234 pour B 11.5.1.1.
242 ? Edition A. Mahadeva Sastri saty nuv.

227

Anuvitti lui (= Prajpati) parla: Prajpati, en vrit tu dsires


dcouvrir le monde cleste. Moi, en vrit, je suis Anuvitti (la
dcouverte). Sacrifie pour moi maintenant et la vraie dcouverte sera
pour toi. Tu dcouvriras le monde cleste
Dans le cadre de ce dialogue il est clair que nuvivitsasi reprsente la
disposition mentale, dsir ou envie, de Prajpati, plutt quune tentative
physique dachvement de sa part.
Lautre attestation de vivits, le part. nom. sg. vivitsamnas dans AVP
4.20.7 marque le dsir du membre viril recevoir des femmes. La lecture
adopte ci-dessous, ainsi que la traduction sont celles de HOFFMANN (AzI
III/823):
AVP 4.20.7 ago nu mod iva vaso ago nu mod iva stana / any
vivitsamno any parjighsan
wohlan aber nun schnaube nicht, sozusagen, heraus. Wohlan aber nu
brlle nicht sozusagen, heraus, indem du wnscht andere (Frauen) zu
bekommen, indem du wnscht, andere (Frauen) zu ttscheln

vividi
prs. ind. act. 1sg. vividimi B 11.5.3.1 3pl. vividianti BUM 4.4.25 =
BUK 4.4.22 = 13.1
prs. subj. act. 1sg. vividini ChU 1.11.1; VB 337,20
6x simplex act. (2x Br; 3x Up; 1x r)
Cl.
De vid463 connatre, savoir (cf. association avec viditv dans BUM 4.4.25)
Litt.: CHARPENTIER 79, GNTERT 81, 125, INSLER 1969: 64n. 8, LEUMANN
116
connatre + ds., avec acc.
Sur le plan morphologique, le i du suffixe sexplique par le caractre
secondairement Se de la racine (cf. VIA I/377).
Pour lanalyse smantique on retiendra les exemples suivants:
B 11.5.3.1 aucey ha prcnayogya uddlakam ruim jagma
brahmdyam agnihotr vividimti
auceya Prcnayogya came to Uddlaka Arui for a disputation on
spiritual matters, thinking, I desire to know the Agnihotra
(EGGELING)

228

Laction de vividimi, un des rares exemples la 1sg., sexplique


clairement comme un sentiment stimulateur, dsir ou volont, pour
lachvement de laction connatre.

BUM 4.4.25
tm et vednuvacanna vividianti
brahmacryeatpas raddhy yajnnakena
Ils sefforcent par rcitations des Vedas de connatre celui-l (=
ltman), par conversion au Brahmanisme, par asctisme, par la foi,
par le sacrifice et par le jene
Ici par contre, les multiples complments instrumentaux imposent comme
rfrence pour le ds. limage dun effort diversifi et fructueux pour achever
une action juste.

vivk
opt. prs. moy. 3sg. savvketa JB 1.65 5 B 12.4.4.3
De vj181 (re)tourner (cf. association dans les deux passages avec
sam...vkte)
Litt.: CHARPENTIER 62
(sam+) sapproprier + ds.243, sans acc. mais avec abl. de provenance dans
B 12.4.4.3, gn. possessif dans JB 1.65 (cf. pour des exemples similaires
dquivalence gn. 5 abl. avec vj , OERTEL II/795 et s.)
B 12.4.4.3 tho ha y dviat bhrtvyt savvketa ttkma

ety yajeta s haivsmd vkte etd ev ttra krma


And if any one desire to despoil his spiteful enemy, let him, with
that object in view, perform this offering, and he verily will despoil
him (EGGELING)
Dans cette phrase relative le ds. sert caractriser une personne comme
dsirant ou tant proccupe par lachvement dune action.

243 cf. pour sa+vj VIA I/236 sich aneignen, an sich ziehen.

229

vivts
prs. ind. act. 3sg. savvtsati AV 8.6.16d = AVP 16.80.7d
prs. opt. moy. 3sg. vyvvtseta B 12.4.4.2
part. act. paryvvtsant- RV 7.63.2c (CHARPENTIER 84)
4x (1x RV; 2x AV; 1x Br) dont 1x pary+ act. (RV), 1x vy+ moy. (Br), et 2x
sam+ act. (AV)
Cl (adj.)
De vt182 se tourner, rouler
Litt.: CHARPENTIER 62, GNTERT 89
1) (pary+) faire tourner + ds., avec acc. 2) (vy+) se dtourner + ds.,
avec abl. 3) (sam+) sapprocher avec acc. de but
Lexemple rigvdique a la particularit dtre transitif:
RV 7.63.2 d v eti prasavt jnnm mahn ketr arav sryasya
/ samn cakr paryvvtsan yd eta vhati dhr yukts //
Es geht der Wecker der Menschen das grosse, wallende Banner des
Srya auf, um das (stets) gleiche Rad ins Rollen zu bringen, das der
ins Joch gespannte Etaa zieht. (GELDNER)
Avec cette interprtation de GELDNER, paryvvtsan est transitif ayant
comme complment direct cakrm. Ceci serait un exemple isol dans le
paradigme essentiellement intransitif et moy. de vt. Si on amendait cette
forme en un inj. 3sg. +tsad elle pourrait avoir un sens intransitif en se
rapportant la roue: La mme roue dsire tourner, que tire Etaas attel au
joug. Cet amendement clarifierait galement le contenu du vers, car on
comprend difficilement que ce soit la clart du soleil qui mette en branle ce
mme soleil. Mais une forme act. intransitive serait galement une anomalie
morphologique. Il est par consquent ncessaire dinteprter paryvvtsan
comme ayant le sens dun ds. causatif faire tourner + ds., tout en gardant
la forme dun thme secondaire, comme le font jigami et jigs.
Pour ce qui est de la valeur smantique, il est clair que le ds. sert dans cet
exemple marquer leffort de Srya perptuer cette action ternelle et
fondamentale.
Dans AV 8.6.16 le ds. reprsente la tentative dun tre hostile, et contre
laquelle une intervention est demande:
AV 8.6.16c-d va bheaja pdaya y im savvtsaty patih
svapat stryam //

230

make to fall down, O remedy, him who, not her husband, tries to
approach this woman that has a husband. (WHITNEY)
Lusage du ds. opt. vyvvrtseta dans B 12.4.4.2 est identique celui de
savvketa dans la strophe suivante ( vivk).

vivyats
impf. act. 3pl. avivyatsan BUM 1.3.8 = BUK 1.3.7
De vyadh502 percer
Litt.: CHARPENTIER 63, GNTERT 122

blesser, frapper + ds.


Sur le plan morphologique, on remarque que le degr de la syllabe
radicale est plein alors que le degr zro est attest dans le pass. vidhy- et
ladj. verb. viddh-.
Dans cet exemple le ds. sert reprsenter une tentative:
BUM 1.3.8 ath hemm sany prm cu tv na dgyti
tthti tbhyo e pr dagyat t vidu anna v na
udgtrtyeyantti tm abhidrtya ppmnvivyatsan
Alors ils (= les dieux) dirent ce souffle dans la bouche : toi, chante
pour nous!, Daccord! dit (le souffle). Ce souffle chanta pour eux.
Ils (= les dmons) dirent : Grce ce chanteur ils vont nous
dominer. Aprs stre rus sur lui, il tentrent de le blesser par le
mal.

iasi

part. act. +vi+iasiant- S 15.25.1 (+viisian nom. masc. pour le nt.


siat)
adj. +viiasiu- AB 7.17.5
De as468 dcouper, trancher.
Litt.: CHARPENTIER 79
dpecer, tuer +ds..

231

Les deux passages sont parallles et font partie de la lgende de


unaepa:
AB 7.17.5 bhma eva sauyavasih sena +viiasius /
Effrayant, vraiment, tait Sauyavasi prt tuer, avec son couteau.
Lusage est manifestement de reprsenter une intention menaante.
Le degr allong de la racine, qui na aucune justification sur le plan de la
formation ds., est certainement conditionn par le mtre. La forme tant dans
une cadence dAnuubh, la syllabe antpnultime doit ncessairement tre
longue. Lallongement est de plus favoris par le substantif instr. sena dans
la mme phrase.

ik
prs. ind. act. 1sg. (pa...)ikmi RV 10.95.17b (pa....); AV 7.109.1c et
9.2.1b = AVP 16.76.1b 2sg. kasi RV 1.81.2d (= A/SV), 8.51.6a et 8.52.8b
(= RVKh 3.4.8b); SV 1.296c = JS 1.2.2.7.4c 3sg. (upa)kati RV 3.59.2b (=
TSm 3.4.11.5 / MSm 4.10.2: 146,13), 6.28.2a (= TB 2.8.8.11) et 8.49.1d (=
A/SV); RVKh 3.1.1d; TS 2.6.2.6; MS 4.2.9: 30,12; PB 14.2-5 (upa+);
VdhS 1.4.9 2du. kathas RV 8.59.1d (= RVKh 1.6.1d) 3pl.
pa..../pratikanti RV 1.173.10d (pa...) et 10.29.5d (prati+ [= AV
20.76.5d]) moy. 3sg. kate RV 1.28.3b (CHARPENTIER 86); AV 4.21.2a244
(5 act. ati dans RV 6.28.2a); KSm 23.12: 88,20 (5 act. 3sg. ati RV
3.59.2b); AB 1.13.27; JB 3.104
impf. act. 2sg. ikas RV 6.31.4c et 10.54.1d 3sg. upikat KS 10.6:
130,16 2du. (....)aikatam RV 1.112.19b (... [v. EVP XVI/11n. 19]) et
7.83.8b 3pl. (pa+/...)ikan AV 11.8.17a (pa+) = AVP 16.86.7a; TS
2.6.2.6; PB 10.12.2 (upa...)
inj. prs. act. 1sg. kam RV 10.27.1b
imp. prs. act. 2sg. (anu/.../pa)k RV 1.27.5c (= SV 2.849c;
CHARPENTIER 87), 1.62.12d (CHARPENTIER 87), 2.11.21c = 2.15.10c = 2.1620.9c3x, 3.19.3b (= TSm 1.3.14.16 / MSm 4.14.15: 240,9; CHARPENTIER 87),
3.30.15b, 7.27.2b (= TB 2.8.5.7; CHARPENTIER 87), 7.32.26c (= A/SV/YVm),
8.2.15c (= SV), 8.2.41a, 8.4.15c, 8.66.14d, 8.92.9a (...245 [= SV]), 9.19.6a
(pa+ [= SV]), 9.81.3c, 9.87.9d (v. EVP IX/100n. 9), 10.42.2 (pa+ [= AV
20.89.2a]), 10.65.5a, 10.81.5c (= YVm) et 10.133.7a; RVKh 5.4.1c; SV 4.1; JS
244 AV 4.21.2a ndro yjvane gat ca kata pd dadti n sv muyati Indra
sefforce pour le sacrifiant, chantant, et offre, il ne vole pas ce qui lui appartient:
laccentuation de kate est un cas daccentuation dintonation (cf. KLEIN 1992: 43).
245 RV 8.92.9a k a indra ry .

232

1.27.7, 2.7.1, 3.11.7, 4.12.1, 4.27.3 et 4.30.6; AVP 5.27.6b (anu+); Am 4.1.1
3sg. ikatu RV 1.81.6c 2du. katam RV 1.34.4b, 1.109.7a (= YVm;
CHARPENTIER 87), 1.109.8a, 8.26.12c, 8.59.4d (= RVKh 1.6.4) et 10.39.6b
2pl. paikata TB 2.5.1.1
subj. prs. act. 1sg. iki AVP 4.9.2c (5 ind. mi AV 7.109.1c) 2sg.
ks RV 3.43.5d 3sg. (pa...)ikt RV 1.68.6a; AV 7.12.1c (pa...) 5
AVP 20.20.9c (upa...) 3pl. kn AV 6.122.2d = AVP 16.51.6d (v.
WHITNEY I/372)
opt. prs. act. 1sg. (?...)keyam RV 7.32.19a (?... 246[= A/SV et YVm]),
8.14.2a (= A/SV) 3sg. ket BUM 5.2.4 (+ket pour ikt) = BUK
5.2.3 1pl. (pa)ikema RV 3.52.6d (pa+); AVP 1.96.1d (upa+ [= YVm]) et
1.96.2d (= YVm); HiS 11.8.15 3pl. upakeyur TB 2.3.2.2 = pS 14.15.1
= HiS 10.7.17 moy. 3sg. upaiketa KB 23.9.6
part. act. (/upa)kant- RV 1.132.4c, 5.40.8b (upa+), 6.20.10d, 6.27.5b,
6.27.7, 7.19.2d (= AV 20.37.2c), 7.20.7a, 7.87.4d (CHARPENTIER 87), 9.72.8b,
10.27.22d, 10.48.2d et 10.102.7b (CHARPENTIER 85); AV 6.114.2d 5 AVP
16.49.2d 5 TBm 2.4.4.9 (+), AV 6.114.3d = AVP 16.49.3d = TBm 2.4.4.9,
AV 9.4.1c = AVP 16.24.1c, AV 12.3.27 = AVP 17.38.7; AVP 16.151.1; MSm
4.14.15: 242:6; JB 1.2752x (simplex et upa+) moy. kama- RV 7.103.5b
et 8.42.3a (= YVm; CHARPENTIER 87)
pf. act. 3pl. iikur KB 30.5.13
adj. verb. ikit- VS 28.15-173x = VSK 30.15-173x = TB 2.6.10.2-43x
inf. ikitum KB 7.7.37
abs. upaikya pS. 20.13.8
adj. ik- RV 3.19.3b (= YVm; v. CHARPENTIER id. et GELDNER I/354 n. 3b)
et 8.52.8b247 (= RVKh 3.4.8b; v. CHARPENTIER id.)
gdf. ikeya- VaiS 37.2 ikyas MS 2.5.3.10
n.a. (/upa)ik - AVP 4.10.3b (upa+); VS 30.102x (+ et upa+) = VSK
34.102x = TB 3.4.6.12x; KB 12.8.14; T 7.2.1; MuU 1.1.5
nom verbal premier membre dun compos EDKXYUKL iknars RV
1.53.2c (= AV 20.21.2c) et 4.20.8c
? imp. prs. act. 2sg. vika RV 4.35.3b et adj. nom. sg. vikus248 RV
2.1.10d (v. CHARPENTIER 118). Ni v+ak ni v+ik ne sont attests, et de plus
on voit difficilement quelle pourrait tre la fonction smantique de v+ avec
leurs lexmes. La possibilit quil sagisse du ds. de as couper (cf. vi+ik
PW et WRV austeilen), trs bien attest avec vi+, nest pas exclue. Dans les
246 RV 7.32.19a keyam n mahayat div-dive ry kuhacidvde.
247 RV 8.52.8b girvaa ko... double voc. en dbut de Pda.
248 Laccentuation radicale, certainement analogique par rapport lautre nomen

agentis tnis dans le mme Pda, tv vikur asi yajm tni.

233

deux passages la forme se rapporte Agni, or il est mentionn dans AB


2.7.12, dans le cadre du sacrifice animalier, quAgni, le Hot des dieux, a
dpec (lanimal) avec sa voix (agnir vai devn hotst sa ena vc
vyat).
151x (73x RV; 2x RVKh; 9x SV; 24x AV, 13x YVm, 4x YVpr; 14x Br; 2x r;
3x Up; 7x S) dont 91x simplex act. (RV; RVKh; SV; YVpr; Br; Up; S), 7x
simplex moy. (RV; YVm; Br), 9x simplex adj. verb. (YVm), 1x simplex inf.
(Br), 2x simplex gdf. (S), 2x simplex adj. (RV), 3x simplex n.a. (Br; Ar;
Up), 1x anu+ act. (AV), 5x + act. (RV; Br), 3x + Na (YVm), 17x upa+ act.
(RV; AV; YVpr; Br; S), 1x upa+ moy. (Br), 3x upa+ n.a. (AV; YVm), 1x
prati+ act. (RV), 1x vi+ act. (RV) et 1x vi+ adj. (RV)
Cl.
De ak189 ( k) venir bout de, russir, pouvoir, tre capable (cf.
associations avec aknoti dans TS 2.6.2.6 et MS 4.2.9: 30,12)
5 Av. sixa- apprendre (impf. sixat Y 19,10; part. act. sixat- part.
moy. sixmna Y 55,6) de sac sy connatre
Litt.: AiG I/270, AiG II/2/575, CHARPENTIER 72, 73, 112, 118, GNTERT 96,
105, INSLER 1969: 58, 59, 64, KELLENS 1984: 197, KUIPER 1976: 242n. 1,
LEUMANN 116, 118, NARTEN 1986: 123n. 151, THIEME 1929: 58.
1) (simplex act. ou secondairement moy.249 et adj. dans RV+ et avec + dans
TB 2.4.4.9) sefforcer pour qq., rendre service qq., tre utile qq.250,
avec dat. commodi251, et, en plus, instr. daccompagnement dans RV
1.62.12d, 3.59.2b, 8.66.14d, 8.49.1d, ou datifs finaux RV 8.4.15c et RV
8.51.6a. 2) (simplex act., RV+, et avec le sens de prati+252) donner253,
surtout avec acc., gn. partitif dans RV 1.27.5c, 3.19.3b, 3.43.5d et 8.92.9a et
partout avec dat. commodi sauf dans RV 1.112.19b 3) (simplex act. dans RV

249 AV 4.21.2a, KSm 23.12: 88,20 variantes de lact. dans RV 6.28.2a et 3.59.2b.
250 Avec ce sens le sujet est en gnral une dit et le complment au dat. un humain,

mais linverse est galement attest dans RV 1.68.6a, 3.59.2b, 7.20.7a, 7.87.4d et
8.14.2a.
251 Sans dat., quelques exemples de part. tels AV 12.3.27 et JB 1.275.
252 RV 10.29.5d gra ca y te tuvijta prvr nra indra pratikanty nnai Et
(ces hommes) qui, Indra fort de naissance, en change, toffrent (leurs) nombreuses
louanges, accompagnes de nourritures.
253 ikati interprt comme dnakarmas dans Ngh. 33.20. Il faut galement noter
lquivalence entre kasi dans SV 1.296c = JS 1.2.2.7.4c et dtsasi dans RV 8.88.3c.

234

1.34.4b, 1.109.7a, 1.109.8a, 8.2.15c, 9.81.3c et avec le sens danu+254)


sefforcer, sans dat. commodi, acc. seulement avec anu+255 4) (simplex act.
dans TS 2.6.2.6 et MS 4.2.9: 30,12) raliser + ds., avec acc. 5) (simplex
moy.256 p. ex. dans RV 1.28.3b257 et JB 3.104 [v. ci-dessous], dans linf. de
KB 7.7.37, et upa+ moy. dans KB 23.9.6) pratiquer258, avec acc. 6) (simplex
moy. dans RV 7.103.5b, n.a., inf., gdf. et adj. verb. et dans les Na avec + et
upa+) apprendre259 7) (upa+ act.) sefforcer dobtenir/de contenter qq.,
avec acc. person (dit), et instr. de moyen.
Sur le plan smantique, il y a au simplex principalement deux sens
lact., sefforcer, en usage absolu ou avec dat. commodi (sefforcer pour
quelquun > tre utile, etc.) et donner, et deux au moy. pratiqueret
apprendre. En plus de cela il y a un smantme particulier avec upa+,
sefforcer dobtenir/de contenter qq. qui rgit lacc.
Le sens dans certains exemples du simplex act. nest pas clair, notamment dans AV 7.109.1c et 9.2.1, AVP 1.96.2c et 4.9.2c, KB 30.5.13, o le
complment acc. reprsente une dit, p.ex. AV 7.109.1c ghtna kli
ikmi. Dans cet exemple sefforcer pour, rendre service semble exclu
cause du rgime direct acc., moins quil ne sagisse dune volution
similaire cikits soigner, gurir dabord construit avec dat. et ensuite avec
acc. Un autre lment qui ne favorise pas ce sens dans ces exemples, est la
nature des complments instr., ght- (3x) ou ndu-, des instruments qui
servent plutt contenter et non rendre service aux dieux. En consquence il

254 Peut-tre galement avec upa+ dans AV 11.8.17a sarv dev pikan pour

lequel WHITNEY traduit avec hsitation All the gods assisted malgr labsence de
dat. commodi.
255 AVP 5.27.6b asunvantam ayajamnam iccha stenasyety taskarasynu ika.
cherche le non-pressant, le non-sacrifiant, efforce-toi sur la course du voleur et du
bandit (5 nvei TSm 4.2.5.4 et nvihi KSm 16.12: 234,3 = MSm 2.7.11: 90,15 = VS
12.62 = VSK 13.5.1 = B 7.2.1.9).
256 Peut-tre avec ce mme sens, mais act., dans AV 6.122.2d dtu cchkn sils
pratiquent laction de donner (mais WHITNEY ... able to give), et dans BUM 5.2.4
td ett tray iket dma dna daym ti il faut pratiquer cette triade:
contrainte-donation-compassion.
257 Interprtations diverses pour RV 8.42.3a im dhya kamasya deva krtu
dka varua s idhi: Schrfe, Gott Varua, berlegung und Willenkraft,
wenn ich es mit dieser Dichtung versuche (GELDNER) diffrente de KEITH pour AB
1.13.27 ikamnasya deveti ikate v ea yo yajate Of thy suppliant, O god ( he
says); he who sacrifices is a suppliant. La diathse et le rgime acc. font pencher
pour pratiquer mais le contexte dans RV 8.42.3 favorise plutt sefforcer.
258 v. NEISSER 304.
259 v. AiG II/2/575 et NEISSER 304.

235

semble plus probable quil faille accorder ici le sens sefforcer dobtenir/de
contenter identique celui du compos avec upa+.
Quelques exemples de combinaisons avec une forme non-ds. de ak,
semblent indiquer une valeur ds.:
TS 2.6.2.6 yd v ety dev ikan td aaknuvan y ev vda
aknty ev yc chkati
Whatever the gods were fain to do by it (the cakvar) that they were
able to do , he who knows thus can do whatever he is fain to do
(KEITH).
On ne voit pas quel sens lexicalis de ik pourrait correspondre
syntactiquement. Lacc. nest attest au simplex quavec donner ou
pratiquer, des sens qui ne saccordent pas avec le contexte.
MS 4.2.9: 30,12 y vi akt vda s t aknoti y kati
Il russit ce quil dsire/tente de russir, celui qui en vrit connait
ce pouvoir.
Dans trois exemples, AV 6.114.2d , AV 6.114.3d et TB 2.4.4.9, ik est
associ au pf. monosyllabique ek-. Ici cependant le sens lexicalis
sefforcerpeut aussi convenir:
AV 6.114.2 tsya tndity yjatr mucateha nas / yajn yd
yajnavhasa kanto npaekim //
Par la justice pour ce qui est juste, vnrables ditya, dlivreznous, lorsque, conducteurs de sacrifices, bien que nous efforant,
nous ne russissons pas le sacrifice
AV 6.114.3 mdasvat yjamn srucjyni jhvatas / akm vive
vo dev kanto npa ekima
Sacrifiant avec ce qui est gras et faisant, sans dsir, des oblations de
beurre avec la cuillre de sacrifice, tous les dieux, bien que nous
efforant, nous navons pas russi pour vous le sacrifice260
TB 2.4.4.9 yajir vo yajavhasa kanto n ekima
Lorsque, conducteurs de sacrifices, nous efforant pour vous par
(nos) sacrifices, nous chouons
Une autre association secondaire et purement morphologique se trouve
dans JB 3.104 aknoti yac chikate, o le moy. ikate ne peut pas tre le ds.
de lact. aknoti. Le sens est donc bien pratiquer: il peut/arrive (faire) ce
quil pratique.
La frquence de limp., 41 exemples, en fait un des contextes les plus
caractristiques de ik . Dans un tel contexte, le pote requiert la force dun
dieu, le plus souvent Indra, p.ex. RV 8.2.15c k acva cbhi Strenge
dich nach deiner Macht an, du Mchtiger! (GELDNER).
Pour une explication tymologique des sens lexicaliss de ik v. p. 65
260 KMMEL 510 nhsite pas rendre une valeur ds.: ...wir es bewltigt wollten.

236

?ilik
prs. ind. moy. 3sg. ilikate AV 20.134.6b et adj. ailiku- de li se
pendre, saccrocher, daprs une lecture +iliku +ilikate de WHITNEY
1881: 39a/297b et VC 125a pour AV 20.134.6b aklal pcchlyate (?) 5
S 12. 23.1 chlilpu chlilate 5 RVKh 5.17.4 silpuccho vilyate, sans
indications de ldition de VISHVA BANDHU, qui ne mentionne que la phrase
initiale, contenue dans chaque Pdas de ce Skta, ihtth prg apg udg
adhrg.
Litt.: CHARPENTIER 56, GNTERT 87

k
n.a. k- TU 1.2
Up. mineurs (v. VPK III/822a)
ds. de ak189 pouvoir, tre capable ( ik)
Litt.: AiG I/43
(Na) prononciation

uuk
adj. uuki- RV 2.1.1a (= RVKhi / YVm; v. GELDNER I/275)
De uc196 luire
Litt.: CHARPENTIER 56, 119, GNTERT 89
(+) luire, briller ?+ds.
RV 2.1.1a tvm uukis

du als Brennlustiger (GELDNER),


Pour linterprtation du sens de base on peut se baser sur dautres
exemples de +uc, RV 7.8.1d gnr gra usm aoci Agni sest enflamm
avant toutes les Aurores, RV 1.97.1b gne uugdhy raym Agni, brille

237

sur la richesse. Comme linterprte avec justesse GELDNER, cet adj. ds. sert
caractriser Agni comme particulirement enclin briller.

ur
prs. ind. moy. 3sg. upa...urate AB 3.2.7 3pl. urante MS 4.2.1:
22,6; KB 7.7.39; JB 1.267; 8.9; ChU 7.5.2
impf. moy. 3sg. aurata MS 4.2.1: 22,5
imp. prs. moy. 2pl. uradhvam BauS 15.4: 208,7
opt. prs. moy. 3sg. rureta JB 1.104
fut. moy. 3sg. uriyate BauS 15.4: 208,7
part. moy. rama- RV 4.38.7b (= AV 20.37.2b) et 7.19.2d; KSm
5.1.10: 154,11-12261 = MSm 3.12.3: 161,4 = TSm 7.1.19.2 = VS 22.8 = VSK
24.11
adj. verb.. urita- BUM 6.4.17 = BUK 6.4.18
adj. ur- TB 2.3.11.4; JB 1.261
gdf. urya- TSm 3.3.2.2 = Tm 4.1.1 = Sm 1.4.5 = BauSm 3.27:13 =
pSm 24.11.2
26x (2x RV; 6x YVm; 2x YVpr; 6x Br; 2x r; 3x Up; 5x S) dont 16x simplex
moy. (RV; YVm/pr; Br; Ar; Up; S), 2x simplex adj. verb. (Up), 2x simplex
adj. (Br), 5x simplex gdf. (YVm; r; S) et 1x upa+ moy. (Br)
Cl.
De ru203 entendre
5 Av. susra- (part. moy. susrmna Yt 14,21) de sru entendre
Litt.: CHARPENTIER 31, 111, 119, GNTERT 116, KELLENS 1984: 196,
LEUMANN 116
1) (simplex et upa+) entendre, couter + ds., avec acc. ou gn., dat. dans
ChU 7.5.2, ou sans complment 2) (simplex p.ex. dans BauS 15.4: 208,7 et
adj. dans TB 2.3.11.4) obir
Comme pour didk, le Medium tantum de ur est sans valeur
particulire, loppos de celui de la racine ru qui donne un sens passif.
Sur le plan smantique il faut noter que comme aii et pips, le ds. de
ru est attest soit avec la valeur smantique grammaticale caractristique du
261 uramya svh quivaut dans le mme passage des part. fut. svapsyate
svh (154,9), prabhotsyate svh (154,10), jgariyate svh (154,11).

238

ds., soit avec comme sens premier une ancienne valeur concrte de laction
ds. en loccurrence obir.
Parmi les usages du sens non-lexicalis, on remarque dans les deux
exemples rigvdiques le mme syntagme ramas tanv samary (toi
qui) en personne262 as la volont dcouter au combat263, dans 4.38.7b pour
caractriser le cheval de combat Dadhikr, et dans 7.19.2d pour Indra. Dans
les deux cas laction est manifestement leffort de volont et de coopration
dun tre hroque pour accomplir une action qui est bnfique lgard des
humains.
Un autre usage est attest dans JB 1.267, KB 7.7.39 et ChU 7.5.2 o le
ds. met laccent sur un engouement pour entendre une personne que lon
apprcie (v. p. 159 le mme type dusage pour didk):
JB 1.267 tasmd u jrasya vca urante
Cest pourquoi dailleurs on aime/prfre couter la voix dun
vieillard
Pour une explication tymologique du sens concret obir v. p. 67

sisak
prs. ind. act. 3pl. ssakanti B 1.6.1.153x
impf. act. 3pl. +sisakan B 1.6.1.123x
6x + act. (Br)
De saj210 accrocher, pendre
Litt.: CHARPENTIER 63, GNTERT 121, 130, VIA I/249

saccrocher + ds., avec acc.


Sur le plan morphologique on remarque le degr plein dans la syllabe
radicale, alors que la racine saj atteste le degr zro dans le pass. saj-y- et
ladj. verb. sak-t-.
B 1.6.1.15 s ydy ena purstt asurarakasny ssakanty
agnr ev tny pahanti

262 tanv en personne cf. RV 8.100.1 ay ta emi tanv purstd Ich hier gehe in

eigener Person dir voran (GELDNER).


263 GELDNER ignore sans raison la valeur ds. dans ces deux passages et traduit de

faon diffrente : der mit seinem Leib in der Schlacht gehorcht pour 4.38.7b et (du)
... mit deiner Person dich im Kampf (ihm) zur Verfgung stellend pour 7.19.2d.

239

And if the Asuras and Rakas try to attack him (the sacrificer) in
front, Agni repels them (EGGELING)
Le ds. reprsente une action tente par un tre hostile contre laquelle il
est demand une intervention.

sis
prs. ind. act. 2sg. ssasi RV 8.95.9d (= SV 2.754), 9.23.6c et 10.102.12c
3sg. ssati RV 1.133.7d (= AV 20.67.1d), 7.32.14 (= SV 1.280; v.
CHARPENTIER 83), 7.32.20a (= S/YVm), 8.62.3b, 9.3.4c (= SV 2.608; v.
CHARPENTIER 83), 9.7.4c, 9.74.1b et 9.74.7a; SV 2.1032; JS 1.25.6, 1.29.6,
3.19.12, 3.26.5, 3.49.7, 4.27.7; AV 13.2.14b = AVP 18.21.8b 2pl. sisatha
AV 6.21.3b = AVP 1.38.3b
impf. act. 2sg. sisas RV 8.50.10c (= RVKh 3.2.10c) 3sg. asisat RV
8.51.2c 3pl. sisan RV 3.31.9d (v. CHARPENTIER 83)
imp. act. 2du. ssatam RV 10.143.3b
pf. act. 3du. sistur RV 9.47.5a264
part. act. ssant- RV 1.17.8b, 1.112.5c, 1.123.4c, 1.130.3e, 1.146.4c,
2.32.1b, 5.31.1d (= AVP 15.12.2d), 5.62.9c (= YVm), 6.73.3c = A/YVm),
8.3.11, 8.3.12b, 8.95.6d = 9.61.11c (= S/YVm), 8.103.11d, 9.35.4b, 9.76.2b (=
SV), 9.90.4c (= SV 2.579), 9.96.18c (= SV 2.526 / JB 3.205), 10.102.4d; SV
3.1.8; JS 2.5.5, 3.3.3, 3.20.19, 3.41.2, 3.47.5; AVP 19.45.14; KS 33.1: 27,1 =
TS 7.5.2.1 5 AB 4.17.2; JB 3.2832x
adj. sis- RV 1.102.6d; AV 6.21.3b = AVP 1.38.3b; AB 6.7.5= GB 2.5.13:
239,7 sisni- RV 10.53.11d
? sisathas AV 20.49.1b (5 AVP 19.45.14b ssantas)
64x simplex (37x RV; 13x SV; 7x AV; 2x YVpr; 5x Br) dont 58x act. (RV;
SV; AV; YVpr; Br) et 6x adj. (RV; AV; Br)
De san360 gagner, obtenir
5 Av. iha (opt. ihata Yt 19,53) de han conqurir

264 sist ray Beide haben Reichtmer zu gewinnen gesucht (GELDNER [=

OBERLIES 1998: 537]). La seule autre forme pf. non-priphrastique est didsitha AB
8.21. Peut-tre sagit-il dans RV 9.47.5 dun usage ad hoc de la terminaison pf. en lieu
et place de la terminaison du prs. -ts (cf. VIA I/256), comme pour sisratur RV
8.59.2c.

240

Litt.: CHARPENTIER 43, 119, GNTERT 82, 131, INSLER 1969: 62, KELLENS
1984: 196, VIA I/196 et s.
obtenir, gagner + ds., le plus souvent avec acc. rei, person seul dans RV
1.17.8b, avec un gn. seul dans RV 9.47.5a, 8x sans complment.
Le ds. de san est avec celui de van un des mieux attests dans le RV.
Smantiquement, le thme correspond entirement la racine et la valeur ds.
ne fait jamais dfaut.
lexception de quelques exemples en prose, sis marque toujours un
effort de volont et de force physique du sujet vers une victoire. Cet effort
nest pas du tout phmre, mais au contraire le plus souvent ressenti comme
vou au succs de laction. En particulier le part. ssant- est utilis pour
caractriser une personne ou une dit comme agissant de faon efficace ou
intransigeante pour la victoire:
RV 6.73.3c-d ap ssan svr pratto bhasptir hnty amtram
arkis //
Lorsquil sefforce de gagner le soleil et les eaux, Bhaspatis est
irrsistible, il frappe mort lennemi grce aux chants
RV 8.103.11c-d dur ysya prava nrmyo dhiy vja
ssatas //
De qui (= Agni) (les intentions /?les vagues265) sont intraversables,
comme les vagues dans des rapides, lorsquil sefforce avec la pense
de gagner le prix de la course266
RV 1.130.3d-g vraj vajr gvm iva ssann girastamas /
pvod a ndra prvt dvra a prvts //
Indra le premier des Agiras, le porteur de lclair, la manire de
quelquun qui sefforce de gagner un enclos de vaches, a dcouvert
les rafrachissements squestrs, (il a ouvert) les portes, (il a
dcouvert) les rafrachissements squestrs
RV 1.17.8 ndrvarua n n v ssantu dhv / asmbhya
rma yachatam //
Indra, Varua, maintenant vraiment que les pomes sefforcent
/?sapprtent vous gagner, accordez-nous votre protection
Il y a deux faons dinterprter le ds. dans cet exemple. Selon la premire
le pote estime que leffort fourni par les penses justifie loctroi de la

265 v. GELDNER II/435n. 11c.


266 Peut-tre une allusion au caractre combatif dAgni (cf. OBERLIES 356), bien que

le dbut de la stophe semble plutt faire allusion la course pour apporter les
sacrifices aux dieux.

241

protection. Ou alors les penses ont presque gagn les deux dits et se basant
sur cela le pote exprime prmaturment sa demande.
RV 8.50.10 yth kve maghavan mdhe adhvar drghnthe
dmnasi / yth garye siso adrivo myi gotr hariryam //
Wie du fr Kava, o Freigebiger, bei Opfer (und) Gottesdienst, fr
Drghantha, den Hausherrn, wie du fr Goarya, du Herr des
Pressteins, (den Preis) zu gewinnen trachtetest, (so gewinne) fr
mich die Rinderherde, die durch falbe Rosse verschnert wird!
(GELDNER)
Dans cette strophe finale le pote rappelle Indra leffort quil consentit
Kava et extrapole sur le mme acte ralis son gard.
Le part. peut galement servir caractriser le dsir intense de gagner qui
incite laccomplissement dautres actions:
RV 1.123.4a-c gh-gham ahan yty ch div-dive dhi nm
ddhn / ssant dyotan vad gt
Dans chaque demeure elle vient ahan (?267), chaque jour portant
son nom. Stimule par le dsir de gagner (cette course), la brillante
(Uas) est revenue encore et toujours
Dans deux exemples le ds. de san et une forme non-ds. dune racine
signifiant galement gagner sont juxtaposes. Lusage pragmatique de cette
juxtaposition est cependant diffrent dans chacun dentre eux:
RV 8.95.6c-d pury asya pasy ssanto vanmahe //
Lorsque nous nous efforons de gagner sa grande force virile, nous
gagnons
Dans cet exemple le part. marque bien un effort fructueux puisquil
constitue lantcdent de gagner (vanmahe)
RV 5.62.9d ssanto jigvsa syma //
Lorsque nous nous efforons de gagner puissions-nous tre
vainqueurs
Ici par contre le souhait de victoire exprim lopt. fait bien comprendre
que laction de ssantas nest quune tentative ou une entreprise au succs
incertain.
Parmi les contextes frquents de
sis dans le RV on remarque en
particulier 11 exemples du maala IX, o laction durative de la purification
du soma est compare celle dun coureur se dirigeant vers un but ultime268:
RV 9.3.4 e vvni vry ro ynn iva stvabhis / pvamna
sisati //
Celui-ci (= le Soma), en se purifiant, sefforce de gagner tout ce qui
est dsirable, comme un hros allant accompagn de ses soldats
267

v. EWA I/154.

268 Pour la comparaison de la purification du soma une course v. OBERLIES 459 et s.

242

Les rares exemples post-rigvdiques indpendants confirment ces mmes


usages de sis. Dans un exemple comme TS 7.5.2.1 le part. caractrise un
acteur comme dsirant, ou ayant comme intention, la ralisation dune action:
TS 7.5.2.1 gvo v ett sattrm satg sat gi ssants
Les vaches, en vrit, accomplirent ce fameux Sattra, tant sans
cornes et dsirant obtenir des cornes

?sisik
imp. act. 2 sg. sisik AVP 20.49.7c tena sisik varcas svayambhuy
samajanam. Daprs VPK I/5/3376b il sagirait du ds. de sic217 verser, se
dverser. On stonnera que la forme ne soit pas *siika-. tant donn que la
fricative dentale serait phonologiquement correcte devant un [r] ou un [], on
serait tent de voir ici une forme de sj2 2 2 lcher. Pour linterprtation du
passage le substantif varcas- pose des problmes. On le conoit mal comme
sujet de sisik comme la lecture de RAGHU VIRA le suggre. Avec sam+sj
par contre, un instr. associatif vrcas est attest, ce qui rejoint la correction
propose dans VPK I/5/2764n. w. On en arriverait ainsi +sasj(y)e +varcas
Je munis au Varcas, au dtriment de la forme ds.
Litt.: GNTERT 130

sisdhayi
prs. opt. act. sisdhayiet BauS 18.45: 400,13
Du caus. sdhaya- de sdh/sidh215 russir

(caus.) faire prosprer + ds., avec simple acc.


BauS 18.45: 400,13 sa yo vitta sisdhayiet ta adena yjayet

Il doit faire sacrifier avec le ada, un qui dsire faire prosprer sa


proprit
Le ds. dans cette phrase relative sert caractriser une personne comme
dsireuse ou proccupe par laccomplissement dune action, afin de lui
attribuer une prescription de rituel.

243

sisr
prs. ind. act. 3sg. sisrati TS 2.2.4.6269 = MS 2.1.10: 12,4
De s220 courir, se dpcher (cf. associations au compos vjast)
Litt.: CHARPENTIER 40, GNTERT 83
courir + ds., avec acc. de contenu vjam course
TS 2.2.4.5-6 agnye vajaste puroam akapla nrvapet

sagrm syatte vja v e sisrati y sagrm jgati


agn khlu vi devn vjas d agnm ev vjas ta svna
bhgadhyenpa dhvati dhvati vja hnti vtr jyati ta
sagrmm
Agni le coureur de courses il doit offrir un gteau sur huit tessons
au moment ou la bataille est sur le point dtre engage. En vrit il
dsire faire une course celui qui dsire gagner une bataille. De fait
Agni en vrit est le coureur de courses des dieux. Cest Agni le
coureur de courses, quil a recours avec sa propre part. Il court jusqu
la course (et) il frappe son ennemi
Il est clair que les deux ds. sisrati et jgati reprsentent les sentiments
stimulateurs qui engage la personne entreprendre la course et le combat.

sisk
prs. ind. act. 1sg. prasiskmi KBm 27.2.10 (v. KEITH 1920: 508n. 5)
impf. moy. 3sg. asiskata BK 3.1.12.7; JB 1.73
part. moy. siskama- KS 9.17: 120,11 et 13.7: 189,14 5 GB 2.2.1: 135,15
6x (2x YVpr; 4x Br) dont 5 simplex moy. (YVpr; Br) et 1x pra+ act. (Br)
De sj222 lcher (cf. associations avec asjata dans JB 1.73 et KS 13.7:
189,16)
Litt.: CHARPENTIER 63, GNTERT 90
1) (simplex moy.) faire sortir de soi, faire natre, produire + ds. 2) (pra+)
laisser partir + ds.

269 5 dhvati KS 10.5: 129,10.

244

En dehors du mantra KBm 27.2.10, le ds. sisk est attest uniquement


dans des rcits lgendaires en prose pour reprsenter le dsir, leffort, et
ventuellement aussi la tentative de produire la progniture:
KS 9.17: 120,11-12 prajpater vai prajs siskamnasya
tasyendragn praj apghatm
Of Prajpati, desiring to create offspring, of him Indra and Agni hid
away offspring (OERTEL [1926: 101])
Ce bref passage mythologique est cens illustrer lutilit dune offrande
Indra et Agni, pour celui qui est prajkma- cest--dire dsirant une
descendance. En consquence il est clair que le ds. part. sert caractriser
Prajpati de la mme manire que ce compos possessif. Le sens contextuel
est donc comme linterprte OERTEL dsireux de produire.
KS 13.7: 189,14-15 prajpatir vai prajs siskamnas sa dvityam
mithunam nvindata
Prajpati being desirous of creating offspring, he did not find a
second, a (fit object for) copulation (OERTEL [1926: 23])
Ici galement il faut interprter un parallle smantique entre le ds. part.
et le compos prajkma-. Laction de Prajpati se situe avant toute tentative
physique de raliser laction produire puisque les circonstances dcrites
rendent cette action infaisable.
BK 3.1.12.7 s rc chrmyan prajkma cacra s tmny ev
prjtim adhatta s`o siskata s syenaiv devn janay cakre
Priant et peinant, dsirant des descendants, il (Prajpati) erra. Il mit
sur lui le pouvoir de procration. Il seffora dmettre. Par sa
bouche il fit natre les dieux
Dans les strophes prcdentes dautres thmes ds. sont attests, comme
jihr, tihs et tustr. Le ds. impf. 3sg. asiskata qui est un pur rajout par
rapport au passage quivalent B 11.1.6.7, ne peut que mettre laccent sur un
effort particulier durant laction de produire. Cette action doit rellement
tre en train de se produire puisque la phrase suivante explique le rsultat de
cette production.
JB 1.73 prajpati praj asjata so gnim api mukhd asiskata so
agnir mukhd bbhatsamna rdhva uddrutya mastikam
uddhatysjyata
Prajpati produisit les cratures. Agni, cest par la bouche quil
dsira/essaya de le produire. Dgot par la bouche (de Prajpati),
Agni fut produit aprs stre enfui par le haut et aprs avoir frapp sa
(= de Prajpati) mchoire
Par rapport limpf. asjata qui reprsente une action saccomplissant
normalement, le ds. impf. asiskata fait rfrence une action seulement
entreprise, sans quon puisse savoir prcisment sil sagit dun dsir

245

prliminaire (action entreprise mentalement) ou dune tentative (engagement


physique).
Le mantra KBm 27.2.10 no en prasiskmi Je ne veux/dsire pas la
laisser partir ne permet malheureusement aucune interprtation smantique
pertinente. Il sagit pourtant dun des rares exemples du ds. la 1sg. Le
complment enm se rapporte probablement lAnuubh qui daprs le
kaik 3 est relch au dixime jour du sacrifice somique.

sisps
prs. ind. act. 3sg. tisispsati B 4.6.9.16 = BK 5.8.3.15
impf. act. 3sg. tyasispsat B 4.6.9.16
part. act. utsspsant- RV 8.14.14b (= AV 20.29.4a; v. CHARPENTIER 84)
pf. pr. act. 3sg. atisisps cakra BK 5.8.3.14 (5 impf. tyasispsat B
4.6.9.16)
5x act. (1x RV; 4x Br) dont 4x ati+ (Br) et 1x ut+ (RV)
Cl.
De sp223 ramper, se glisser
Litt.: CHARPENTIER 63, GNTERT 89
(avec les sens de ati+ et ud+) ramper + ds., avec acc.
Dans RV 8.14.14 le ds. part. gn. sg. utsspsatas reprsente une action
tente exactement comme rurukatas auquel il est associ ( ruruk). Les
quatre autres exemples sont en fait lis un mme passage lgendaire
racontant comment Vc entreprit de senfuir et tenta de ramper le long de la
terre avant dtre arrte:
B 4.6.9.16 devbhyo h va vc rso bhjito pacikrami cakra
s imm ev pr tyasispsad iy vi vk tsy e rso yd
adhayas yd vnasptayas tm etna smn pnuvan
En vrit lessence de la voix conquise par les dieux entreprit de
senfuir deux. Elle tenta de ramper le long de cette (terre). En vrit
la voix est cette (terre). Son essence, ce sont les plantes et les arbres.
Ils (= les dieux) lobtinrent grce ce Sman

246

sk
prs. ind. moy. 3sg. skate TS 2.2.3.4
inj. moy. 3pl. skanta RV 7.60.11c (HOFFMANN [IiV 258n. 296] hsite entre
inj. ou subj.)
part. act. skant- RV 6.14.3d (CHARPENTIER 85) moy. skamnas TS
2.2.3.4 = BauS 13.5: 122,21
5x simplex (2x RV; 2x YVpr; 1x S) dont 1x act.270 (RV) et 4x moy. (RV;
YVpr; S)
De sah214 venir bout, dominer (cf. association avec sahate dans TS 2.2.3.4)
Litt.: CHARPENTIER 73, 105, GNTERT 100, 105, INSLER 1969: 59, 60,
OLDENBERG 1916: 176
dominer, matriser + ds. avec acc. sauf comme part.
Les deux exemples rigvdiques prsentent des difficults relatives
dinterprtation:
RV 6.14.3c-d trvanto dsyum yvo vrati skanto avratm //
Les yus qui vainquent Dasyu et sefforcent par les serments de
sacrifice de vaincre celui qui ne prte pas serment
Le seul critre qui peut expliquer le choix du ds. pour la seconde action
des yus est quil sagit pour skantas dune action assidue, qui se rpte
continuellement puisque les avratm sont et seront toujours susceptibles de
troubler lordre. En tout cas le complment instr. pl. vratis suggre une
action rpte.
RV 7.60.11 y brhmae sumatm yjte vjasya stu paramsya
ry / skanta manym maghvno ary ur kyya cakrire
sudhtu //
Les donneurs gnreux de celui qui en change dune parole sacre
sacrifie en vue dobtenir la faveur (des dieux), quand il sagit de la
conqute du plus haut prix, (ceux-l) entreprendront / se risqueront
vaincre la mauvaise pense du/des rival/-aux. Ils se sont constitu
une vaste et riche (terre) pour habiter
Cette traduction se rallie linterprtation de GELDNER qui considre
lantcdent sous-entendu de la phrase relative dans a. comme le complment
de maghvnas dans c. Toujours selon GELDNER le sens gnral de la strophe
est que les Maghavans dun tel sacrifiant peuvent sans craindre combattre leur
rivaux: leur victoire est assure par la justesse du sacrifice. Le rle smantique
270 cf. PiV 325 dautres attestations sporadiques de lact. de sah au part.

247

du ds. skanta, qui par ailleurs sinterprte plus facilement si on considre sa


forme comme un subj., doit tre de reprsenter une action entreprise: vu cette
scurit qui rsulte de la bonne conduite du sacrifice ces Maghavan peuvent
entreprendre une telle action sans crainte dchec.
Lexemple unique en prose brahmanique illustre lusage du part. ds. pour
caractriser une personne comme dsireuse ou proccupe par
laccomplissement dune action, afin de lui attribuer une prescription:
TS 2.2.3.4 agnye shantyya puroam akapla nrvapet
skamas
He who seeks to be strong should offer a cake on eight postherds to
Agni, the strong (KEITH)

suups
opt. prs. act. 3sg. suupset VdhS 1.2.26 = 1.11.28
adj. suupsu- GB 1.2.2: 33,12
Cl.
De svap538 dormir
Litt.: CHARPENTIER 64, GNTERT 89
dormir + ds.

TEXTES CITS EN ABRG


Aitareyrayaka, d. A.B. KEITH
Aitareyabrhmaa, d. TH. AUFRECHT
pastambarautastra, d. R. GARBE
valyanarautastra, d. Rmanryaa Vidyratna
Aitareyopaniad, d. V.P. LIMAYE- R. D. VADEKAR (= A 2.46)
AV
aunaky Atharvavedasahit, Kas I-XIX, d. R. ROTHW.D. WHITNEY - M. LINDENAU, Ka XX, d. VISHVA
BANDHU 1963
AVP
(Atharvaveda- )Paippaldasahit, d. DURGAMOHAN
BHATTACHARYYA Kas I-IV, DIPAK BHATTACHARYA Kas
I-XV, RAGHU VIRA Kas I- XX.
BUK
Bhadrayakopaniad, rc. Kva, d. V.P. LIMAYE- R. D.
VADEKAR
BUM
Bhadrayakopaniad, rc. Mdhyandina, d. O BTHLINGK
BauS
Baudhyanarautastra, d. W. CALAND
BhS
Bhradvjarautastra, d. C.G. KASHIKAR
ChU
Chndogyopaniad, d. LIMAYE-VADEKER W. MORGENROTH
DrS
Drhyyaarautastra, d. J.N. REUTER
GB
Gopathabrhmaa, d. D. GAASTRA
HiS
Hirayakeirautastra, d. SG
U
Iopaniad, d. LIMAYE-VADEKAR (= VS 40)
JB
Jaminyabrhmaa, d. RAGHU VIRA -LOKESH CHANDRA
JS
Jaiminyasahit, d. W. CALAND
JUB = KeU Ken/Talavakropaniad (= JUB IV 18-21), d. H. OERTEL
KB
Khabrhmaa, d. Suryakanta
KS
Ktyyanarautastra, d. A. WEBER
KauU
Kautakyupaniad (= III-VI), d. A. FRENZ
KB
Kautakibrhmaa, d. E.R. SREEKRISHNA SARMA
KpS
Kapihalakahasahit, d. RAGHU VIRA
KS
Khaka / Kahakasahit, d. L. VON SCHROEDER
KU
Kah(/Khak)opaniad, d. V.P. LIMAYE - R. D. VADEKAR
LS
Lyayanarautastra, d. A.CH. VEDANTAVAGISA
MaiU
Maitryaya Upaniad, d. J.A.B. VAN BUITENEN
MS
Mnavarautastra, d. J. VAN GELDER
MS
Maitryayasahit, d. L. VON SCHROEDER
PB
Pacaviabrhmaa / Tyamahbrhmaa, d. A.
VHINNASVAMI ASTRI
RV
]gvedasahit, d. T. AUFRECHT
RVKh
]gvedakhila, d. J. SCHEFTELOWITZ
A
AB
pS
S
AU

249

S
B
B
BK
SV
vetU
T
TB
TS
TU
VdhS
VaiS
VrS
VB
VS
VSK

khyarayaka, d. BHIM DEV


khyanarautastra, d. A. HILLEBRANDT
atapathabrhmaa, rc. Mdhyandina, d. A. WEBER,
aviabrhmaa, d. B.R. SHARMA
atapathabrhmaa, rc. Kva, d. W. CALAND
Smavedya-Kauthumasahit, d. T. BENFEY
vetvataropaniad
Taittiryrayaka, d. H.N. APTE
Taittiryabrhmaa, d. A. MAHADEVA SASTRI
Taittiryasahit, d. A. WEBER
Taittiryopaniad (= T VII-IX), d. V.P. LIMAYE-R.D.
VADEKAR
Vdhlarautastra, d. B.B. CHAUBEY
Vaikhnsarautastra, d. W. CALAND
Vrharautastra
Vdhlabrhmaa, d. par W. CALAND
Vjasaneyisahit, rc. Mdhyandina, d. A. WEBER
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p.
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gn.
gdf.
HOS
IF
I-Ir.
imp.
impf.
ind.
inf.

Abhandlungen der Geistes- und sozialwissenschaftlichen


Klasse der Akademie der Wissenschaften und der Literatur,
Mainz
Abhandlungen der kniglichen Gesellschaft der
Wissenschaften zu Gttingen, Philologisch-historische
Klasse
Abhandlungen fr die Kunde des Morgenlandes
ablatif
absolutif
adjectif
Wiener Zeitschrift fr die Kunde
Sdasiens
accusatif
actif
aoriste
American Oriental Series
rayakas
nandramasasktagranthvali
avestique
adjectif verbal
Brhmaas
Consonne
causatif
(sanskrit) classique
datif
dnominatif
dsidratif
duel
(sanskrit) pique
fminin
futur
gnitif
grondif
Harvard Oriental Series
Indogermanische Forschungen
indo-iranien
impratif
imparfait
indicatif
infinitif

263

inj.
instr.
int.
JAOS
KZ
loc.
masc.
moy.
m.i.
N
n.a.
n.ag.
nom.
n.p.
nt.
opt.
part.
pass.
pr.
pf.
pl.
ppf.
prs.
pron.
poss.
R
SBE
SbHAW,
SbAW
sg.
S
S
subj.
SV
Up
V

VKAW

injonctif
instrumental
intensif
Journal of the American Oriental
Society
Kuhns Zeitschrift
locatif
masculin
moyen
moyen indien
/n, m/
nomen actionis
nomen agentis
nominatif
nom propre
neutre
optatif
participe
passif
priphrastique
parfait
pluriel
plus que parfait
prsent
pronom
possessif
/, , r, l/, ou indication particulire
Sacred Books of the East
Sitzungberichte der Heidelberger Akademie der
Wissenschaften
Sitzungsberichte der sterreichischen Akademie der
Wissenschaften, Philosophisch-historische Klasse
singulier
rautastras
Stras
subjonctif
Smavedasahits
Upaniad
Voyelle
Voyelle longue
Verhandelingen der Koninklijke Nederlandse Akademie van
Wetenschappen

264

voc.
YV
YVm
YVpr
ZDMG

vocatif
Yajurvedasahits
Mantra(s) yajurvdique(s)
Prose yajurvdique
Zeitschrift der Deutschen
Morgenlaendische Gesellschaft

INDEX DES PASSAGES


A
2.4.3
3.2.5

117108
214

AB
1.13.27
1.24.5
2.3.12
2.20.21
2.36.5-6
3.21.4
3.24.13
3.30.2
3.30.4
4.18.8
4.25.3
5.3.4
6.30.10
7.17.5
7.29.2
8.21.10

234257
219
218
196205
116
56, 8957
115
40, 101
63
197
158
192
183
231
139
158

pS
20.6.7

46, 112

S
11.2.18
AV
2.25.3
2.34.3
4.14.5
4.21.2
4.36.1
5.7.6
5.11.1
5.18.1
5.19.6
6.114.2
6.114.3
6.118.2
6.122.2
8.5.15
8.6.12
8.6.16
10.7.4
11.5.18
11.10.26

214225
141
8956
8142
231244
170
97
59
128
127120,
128
235
235
94
234256
69, 131
60
44, 229
93
124
47, 208

12.2.52
12.4.13
12.4.19
12.4.29
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14.1.56
19.50.5
20.127.2
20.134.6
20.135.5
AVP
4.20.7
5.34.2
16.50.7
16.102.5
20.49.7
BUM
1.3.8
1.5.34
2.4.4

184
157
108
117106
104
137
183
142
236
205
226240,
227
216
178
121
242

2.4.5
4.3.44
4.4.25
5.2.4

230
77
167174,
168
168
206
69, 228
234256

BauS
14.13: 175,14
15.4: 208,7
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67
82
242
122

BhS
1.15.14

204

GB
1.3.19: 88,6
1.3.20: 90,8
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179
171179
148

JB
1.17
1.54
1.55
1.69

143
108
62
135

1.73
1.98
1.100
1.162
1.193
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1.252
1.265
1.267
1.282
1.296
1.300
1.320
1.342
1.344
1.357
2.1
2.73
2.110
2.139
2.156
2.231
2.238
2.259
2.335
3.184
3.313

244
180
114
217
48, 132
186
61
155153
238
196206,
197
217
101
120
126
124
134
137
47, 153
222
125
114
199
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107
97
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KS
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64
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13.6:187:15
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175
215
125
58
215
150
188
187
197
45, 244
109
46, 93
62, 203
137
65

KU
1.3.2

149

MSm
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148
151
96
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93
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166
65
235
62
56
59
90

10.3: 127,1

RV
1.12.9
1.15.9
1.17.8
1.17.9
1.27.5
1.28.3
1.31.5
1.33.6
1.34.1
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1.46.9

225
189
50, 240
95
67
67
224
5018,
207
203211
99
95
177

1.71.3
1.74.9
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1.84.17
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1.123.4
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1.124.6
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1.130.3
1.132.5
1.132.6
1.144.3
1.163.7
1.170.2
2.1.1
2.14.10
2.23.12
2.27.3
2.28.1
2.33.6
2.35.5
2.35.12
2.38.1
3.1.22
3.8.6
3.16.6
3.30.1
3.30.13
3.43.5
3.52.6
4.4.7
4.16.10
4.16.11
4.18.7
4.23.7
4.32.8
4.38.7
4.58.6
5.32.5
5.49.1
5.62.9
5.67.5
5.74.1
6.14.3
6.16.32
6.47.20

165
42, 71,
225
132
99
10387
59
241
81
55, 99
47, 212
240
164
78
208
123
131131
236
157
130126
170
63
225
68, 164
69, 164
70
8040
43, 165
67
60
46, 160
67
66
42, 69,
190
104
208
162163,
165
46, 131
157
238263
55
207
9976
241
54, 99
224
246
130
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81
181
209
43, 240
174
238263
226
198208
246
229
209221
10487
131
66
47, 169
170
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213
8040
142
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80
10487
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81
43, 241
66
66
109
156
104
5018,
241
163
55
225
238262
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240
41, 241
239264
214
5018, 78
124
66
233252
36, 225
207
80
193

267
10.74.4
10.75.4
10.78.5
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10.111.9
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149,
175
42, 78
165169
178
44, 150
50, 155
41, 5018,
202
163
138
131

SV
3.1.1

167

TB
1.4.10.3
2.4.4.9
2.7.14.1-2

71, 92
235
92

TS
1.1.11.1
1.5.1.1
1.5.2.3
1.7.1.2
2.2.3.4
2.2.4.5-6
2.3.4.2
2.6.2.6
3.4.6.1
3.5.1.2
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7.5.2.1
VdhS
3.3.4
11.1.18
11.25.22
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14.3.19

55, 99
157
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56, 89
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243
117
235
95
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118
108
118,
119
58
242

14.4.13
14.4.25

125
145
151
7634
38, 50,
76
222
161

VB
435,4-7

211

530,1-5

145

VS
11.80
23.25
30.9
40.6

179
220
100
104

S
16.4.6

46

B
1.2.4.18
1.3.5.14
1.4.1.21
1.4.1.40
1.6.1.15
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9.1.1.24
9.1.1.35

185
220
117107,
119,
176
44, 48,
238
127119,
128
106
106
213
96
43, 107
9567
185194
211
215226
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197
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144
108
106
37, 38,
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108
113
135
217
112
160
140

9.5.1.64
10.2.1.1
10.3.5.9
10.4.1.18
10.4.4.1
11.1.1.3
11.1.6.3
11.1.6.5
11.2.7.26
11.5.3.1
11.5.8.6
11.6.2.4
12.4.1.10
12.4.4.3
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13.6.2.20
BK
1.1.2.11
1.1.4.3
1.4.1.9
1.6.3.8
2.1.1.4
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2.8.4.6
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3.1.11.5
3.1.12.7
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4.2.1.26
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45, 110
118
4918,
195,
197
54
139
48, 184
141
153
119
227
178
201209
47, 91
45, 228
44, 134
221
120112
107
203
7737
221
106
106
185193
185
244
154
128123
133,
217, 45
106
186
133
128123

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