DEPARTEMENT D ETAT AMERICAIN Note Du 11 Juin 1965 V12 PDF

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LA RUNION SECRTE DU 11 JUIN 1965

AU DPARTEMENT DTAT AMRICAIN


SUR LUNION MONTAIRE EUROPENNE
par
Franois ASSELINEAU et Franois-Xavier GRISON
Cite par lartcle dAmbrose Evans-Pritchard
dans le Daily Telegraph du 19/09/2000
Tous droits rservs - Date de premire parution : 11 juin 2014
Date de la dernire mise jour : 11 juin 2014
Andrew F. Ensor Thomas C. Mann John R. Schaetzel Deane R. Hinton
Robert Marjolin
Union Populaire Rpublicaine (UPR) - Retrouvez nous sur www.upr.fr
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Date de premire parution du prsent dossier : 11 juin 2014
Date de la dernire mise jour du prsent dossier : 11 juin 2014
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Dans un artcle retentssant du 19 septembre 2000, le journaliste du trs srieux quotdien britannique
Daily Telegraph, Ambrose Evans-Pritchard, a montr que les autorits amricaines ont soutenu le
processus dit de constructon europenne , ainsi que la mise en place, ds les annes 1960, dune
union montaire. LUPR sen est largement fait lcho, la fois dans plusieurs de mes confrences
publiques et par une reprise directe de cet artcle sur notre site : Des fdralistes europens fnancs
par des chefs de lespionnage amricain

Reposant sur lanalyse darchives du Dpartement dtat des annes 1950 et 1960, rendues publiques
( declassifed ) lt 2000, cet artcle, bien que sensatonnel, a t totalement pass sous silence par
les mdias et les parts politques franais.

De fait, en dehors de lUnion Populaire Rpublicaine, aucun part politque et notamment pas le FN,
DLR ou le Front de Gauche nexplique jamais nos concitoyens le rle dterminant des tats-Unis
dAmrique dans la prtendue constructon europenne . Il sagit pourtant de la cl essentelle qui
manque aux Franais pour comprendre les origines relles du dsastre conomique, social, agricole,
industriel, diplomatque, militaire et gopolitque dans lequel leur pays ne cesse de senfoncer.

Au sein de la presse franaise, quelques trs rares artcles ont apport au public des explicatons
fouilles et srieuses ce sujet, essentellement dans un numro dHistoria de 2003, inttul La CIA
fnance la constructon europenne . (texte complet disponible sur htp://www.upr.fr/actualite/europe/
la-cia-fnance-la-constructon-europeenne )

Le contraste entre, d'un ct lomission systmatque de ce sujet stratgique dans les grands mdias et
les autres parts politques franais, et de lautre ct son explicitaton prcise par lUPR, est fagrant.
LUPR sest en efet fait un devoir, depuis sa craton, de prsenter au public les preuves irrfutables que
la constructon europenne ne vise pas le bien-tre des peuples dEurope, mais au contraire leur
asservissement une puissance trangre et une oligarchie fnancire et industrielle prdatrice.

Faute de savoir quoi rpondre sur le fond notre dmarche historique rigoureuse, qui bouleverse les
schmas de pense habituels et qui dbouche sur des solutons totalement nouvelles, quelques
adversaires politques tentent de nous disqualifer avant tout dbat, par le recours la calomnie ou la
drision. Ils appliquent la tactque du Circulez, il n'y a rien voir , en taxant tout bonnement lUPR
d antamricanisme primaire , voire de complotsme . Quelques ofcines se sont mmes risques
insinuer que lartcle dAmbrose Evans-Pritchard qui nest d'ailleurs pas la seule preuve que nous
avanons, trs loin sen faut ! - serait fond sur de fausses informatons.

Seulement voil. LUPR est un mouvement honnte, courageux, responsable et tenace. En partculier,
lUPR ne se laisse jamais impressionner ni soumetre par des manuvres dintmidaton. Pour nous,
seules comptent la recherche de la vrit, sa prsentaton pdagogique et sereine au peuple franais,
et les conclusions logiques quil faut collectvement en trer.

C'est dans cet esprit que lun des responsables de notre mouvement, Franois-Xavier Grison, aprs avoir
chang directement avec les archives du Dpartement dtat amricain Washington, est parvenu
obtenir un scan de la note rendue publique ou dclassife ( declassifed ) en date du 11 juin 1965,
mentonne par Ambrose Evans-Pritchard dans son artcle. Je tens len remercier ici publiquement.
Cite par lartcle dAmbrose Evans-Pritchard dans le Daily Telegraph du 19/09/2000
LA RUNION SECRTE DU 11 JUIN 1965 AU DPARTEMENT
DTAT AMRICAIN SUR LUNION MONTAIRE EUROPENNE
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La note en queston est le rsum dun entreten ( Memorandum of conversaton ) dune runion
tenue le 11 juin 1965 au Dpartement dtat Washington entre 6 personnes :

a) dune part, le Franais Robert Marjolin, Vice-prsident de la Communaut
conomique europenne (CEE) lpoque













Robert Marjolin, n en 1911 dans un milieu modeste, fut repr 20 ans, lors d'un examen universitaire,
par le philosophe Clestn Bougl, fondateur du centre de documentaton sociale et l'un des reprsentants de
la fondaton Rockefeller en France. Avec l'aide de Charles Rist (fondateur de lIRES - Insttut de recherches
conomiques et sociales - fnanc par la mme fondaton Rockefeller), Clestn Bougl dcida d'envoyer
le jeune Marjolin poursuivre sa formaton l'tranger : en juillet 1931 Londres, puis aux tats-Unis grce
une bourse Rockefeller, Yale, o il passera une anne merveill, de 1932 1933.
Revenu en France, Marjolin s'engagea gauche puis fut charg de mission, 25 ans, dans le Front Populaire
de Lon Blum en 1936, tout en se dfnissant, sans complexes, comme tant la fois socialiste et libral .
Devenu bien entendu trs pro-europen et ami de Raymond Aron, Robert Marjolin rejoignit Jean Monnet
Londres en 1940 puis ne le quita plus pendant les annes suivantes. Il le suivit Washington en 1943,
o Monnet s'afairait servir les intrts amricains en Afrique du nord, puis organiser le ravitaillement
de la France aprs la Libraton. Marjolin suivit encore Monnet en 1946 Paris, lorsque celui-ci fut nomm
Commissaire gnral au plan ; il en devint le Commissaire adjoint.
En 1947, Robert Marjolin fut nomm ngociateur franais la confrence de Paris, comme prsident du
groupe de travail du plan Marshall. De 1948 1955, il occupa le poste de Secrtaire gnral de
lOrganisaton europenne de coopraton conomique (OECE), cense rpartr laide de ce plan Marshall,
mais charge par la mme occasion de faire appliquer les mesures librales auxquelles ledit plan tait
conditonn. De 1958 1967, il fut Commissaire europen sous la prsidence de Walter Hallstein, avec le
ttre de Vice-prsident de la Commission, charg de lconomie et des fnances.
En 1962, avec Robert Trifn, conomiste belgo-amricain membre du trs infuent think tank amricain
Council on Foreign Relatons (CFR) largement fnanc par la fondaton Rockefeller, et conseiller conomique
du "Comit dacton pour les tats-Unis dEurope" de Jean Monnet, Robert Marjolin labora un programme
d'acton pour le deuxime tage de la Communaut conomique europenne. Conformment ce que
souhaitait faire Walter Hallstein, ce programme proposait de rformer le trait de Rome dans un sens plus
fdral, en ouvrant la voie la ralisaton d'une union conomique et montaire. Naturellement, Robert
Marjolin dtestait Charles de Gaulle, qui le lui rendait bien.
Robert Marjolin termina sa carrire comme membre du Conseil d'administraton de la compagnie ptrolire
Royal Dutch Shell. Il fut lu, en 1984, membre de l'Acadmie des sciences morales et politques, au fauteuil
de Edmond Giscard d'Estaing, pre du prsident et lui-mme ardent promoteur d'une monnaie europenne.
Robert Marjolin ( gauche) avec Jean Monnet
QUI A PARTICIP LA REUNION DU 11 JUIN 1965 WASHINGTON ?
La remarquable carrire de Robert Marjolin
a t lance puis soutenue par la
fondaton Rockefeller
Union
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b) dautre part, cinq Amricains nommment cits :

1) Thomas Clifon Mann, Sous-secrtaire dtat amricain pour les afaires conomiques











Thomas Clifon Mann (1912 - 1999) entra au Dpartement d'tat en 1942 et en gravit rapidement les
chelons pour devenir lun des principaux responsables du ministre. Il eut en partculier une grande infuence
sur la positon amricaine vis--vis de nombreux pays d'Amrique latne. Aprs que Lyndon B. Johnson fut
devenu prsident le 22 novembre 1963, Mann, qui en tait lun des proches, fut considr comme exerant
de facto l'autorit des tats-Unis sur l'Amrique latne. En mars 1964, il prsenta une stratgie cynique (la
doctrine Mann ), en rupture avec l'Alliance pour le Progrs lance par Kennedy. Mann conseillait de
soutenir les dictatures pro-amricaines, de provoquer des changements de rgime dans les tats hostles
Washington, tout en promouvant les intrts conomiques des entreprises amricaines.
Comme le montre cete runion du 11 juin 1965, Mann sintressait cependant aussi aux questons
europennes. On imagine sans peine que le cynisme et le rapport de forces qui guidait son acton en
Amrique latne linspirait aussi vis--vis des tats de la CEE. Il quita le Dpartement d'Etat lanne suivante,
en 1966, pour devenir le porte-parole de l'Associaton des Fabricants dAutomobiles.

2) John Robert Schaetzel, adjoint au Secrtaire dtat
John Robert Schaetzel (1917-2003) tudia l'Universit de Mexico (1940) et de
Harvard (1940-1942). Il entra dans la foncton publique amricaine au Bureau du
Budget (1942-1945), fut ensuite dtach au Dpartement d'tat, puis passa un an
l'Ecole de guerre (1954-1955) pour y faire de la recherche sur l'nergie
atomique. son retour au Dpartement d'Etat, il fut afect auprs du secrtaire
en charge des Afaires de l'nergie atomique puis
devint adjoint au Secrtaire dtat.
Quinze mois aprs cete runion du 11 juin 1965, et
peu de temps aprs la crise de la chaise vide ,
il fut nomm - le 16 septembre 1966 -
reprsentant des tats-Unis auprs des
Communauts europennes, avec le rang
d'ambassadeur extraordinaire et plnipotentaire. Il le resta jusquen 1972.
Aprs sa retraite du Dpartement d'Etat, Schaetzel apporta son souten de
nombreuses organisatons travaillant sur les liens entre les tats-Unis et
lEurope et devint notamment le prsident du Conseil amricain pour les
tudes de Jean Monnet .
Thomas C. Mann Thomas C. Mann en entreten avec le prsident amricain
Lyndon Johnson dans le Bureau ovale de la Maison Blanche
Photo de droite : En septembre 1966, soit quinze mois aprs la runion du 11 juin
1965 laquelle il avait partcip, John Robert Schaetzel fut nomm ambassadeur
des tats-Unis auprs de la CEE. On le voit ici prsenter ses letres de crances au
prsident de la Commission europenne de lpoque, lAllemand Walter Hallstein.
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3) Deane Roesch Hinton, Bureau des afaires europennes, secton des afaires politques
et conomiques atlantques (EUR/RPE)

Deane Roesch Hinton (n en 1923) fut un diplomate et un ambassadeur amricain de carrire.
Diplm de l'Universit de Chicago en 1943 et ayant servi comme 2e lieutenant pendant la Seconde
Guerre mondiale, il suivit des cours Harvard en 1951-52 puis au Natonal War College en 1961-62.
Devenu diplomate de carrire, il fut notamment afect au Kenya (1950-52), et en France (1954-55),
avant de servir ladministraton centrale, la secton des Afaires politques et conomiques
atlantques, dans les annes 60. Afect ensuite au Chili (1969-73), il fut nomm ambassadeur des
tats-Unis au Zare en 1974, mais le prsident Mobutu le dclara persona non grata le 18 juin 1975.
ll fut ensuite nomm ambassadeur des tats-Unis auprs de la CEE Bruxelles de 1976 1979, puis
successivement ambassadeur au Salvador, au Pakistan, au Costa Rica et au Panama.
Il est membre du Council on Foreign Relatons (CFR), largement fnanc par la fondaton Rockefeller.

4) Andrew Fisher Ensor, bureau des afaires conomiques, secton des ressources
internatonales, division des carburants et de lnergie (OR/FSE)
Andrew Fisher Ensor (1918 - 2008), dorigine britannique, fut naturalis
Amricain en 1957 aprs son mariage avec une citoyenne amricaine. Il intgra le
Dpartement d'Etat ofcielle, o il devint - pendant les administratons Kennedy
et Johnson - lun des principaux spcialistes du march des hydrocarbures, et
notamment de la politque ptrolire du Moyen-Orient.
Sa prsence la runion du 11 juin 1965 est un peu mystrieuse, dautant plus
que la note ne fait aucune menton dun sujet concernant son champ dactvits.
C'est un indice qui tend prouver que la note que nous examinons nest quune
synthse, une sorte daide-mmoire ne reftant sans doute pas ncessairement
lensemble des sujets abords, ni le contenu prcis des changes.

5) Stephen C. Schot, assistant.
Il sagit du secrtaire, charg de prendre les notes de la runion, puis de rdiger le
memorandum qui fait lobjet du prsent dossier. Diplm des Universits de Harvard et de
Fordham, parlant franais, allemand, espagnol et nerlandais, il travailla auprs du sous-secrtaire
dtat sous trois administratons prsidentelles successives. Il a ensuite travaill pendant 18 ans
la Banque Mondiale avant de quiter le service public pour rejoindre le priv en 1987.

En 1976, soit onze ans aprs la runion du 11 juin 1965 laquelle il avait partcip, Deane R. Hinton
fut nomm ambassadeur des tats-Unis auprs de la CEE en 1976. On le voit ici prsenter ses letres
de crances au prsident de la Commission europenne de lpoque, le Franais Franois-Xavier Ortoli.
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Au vu de loriginal de la note du 11 juin 1965, deux constats irrfutables simposent demble :
a) La source dAmbrose Evans-Pritchard existe bel et bien
Le premier constat, c'est que la note du Dpartement dtat du 11 juin 1965 quvoque Ambrose
Evans-Pritchard dans son artcle prcit nest pas un fantasme ni un faux, contrairement aux
insinuatons de quelques-uns de nos dtracteurs.
Cete note existe bel et bien, au point que nous en prsentons un scan ci-dessous au public (pages 12
et suivantes).
b) La note, tant non classe ds lorigine, est forcment une synthse dulcore
Le second constat, trs important, c'est que ce document a t publi sous le tmbre
non class ( unclassifed ) ds lorigine. Cest--dire qu'il ntait pas protg par le
Secret Dfense.
Cela signife que, comme tout document administratf, cete note ne pouvait certes pas tre difuse
au grand public - jusqu ce quelle soit dclassife , ce qui a t fait lt 2000 , mais quelle
pouvait nanmoins circuler assez facilement au sein du Dpartement dtat et y tre lue par
de nombreux fonctonnaires.
Cela nest pas sans consquences. Puisque le rdacteur de cete note du 11 juin 1965 (en
loccurrence Stephen C. Schot) ne pouvait pas savoir par avance dans quelles mains elle pouvait
tomber, mais savait quelle serait rendue publique trente ans aprs, il la ncessairement rdige
dans un style synthtque et trs prcautonneux, fait de sous-entendus et deuphmismes, comme
cest lusage dans toutes les administratons du monde.
Ce point est confrm par un dtail intressant. En haut gauche de la 1re page fgurent la menton
du rdacteur de la note SCSchot et, plus bas, la menton Approved in M 6/17/65 .
Or labrviaton M dsigne le Bureau du Sous-secrtaire dtat pour les Afaires politques ( Ofce
of the Under Secretary of State for Politcal Afairs - cf. htp://history.state.gov/historicaldocuments/
frus1964-68v13/terms). Cela signife donc que la note a t approuve avant difusion le 17 juin 1965 -
soit 6 jours aprs la runion - par une autre instance lintrieur du ministre (le Sous-secrtaire
dtat pour les Afaires politques est difrent de celui pour les Afaires conomiques). Ce genre de
contrle avant difusion vise sassurer que la note ne comporte pas dlments trop sensibles,
relevant du Secret Dfense .
Autant dire que cete note na pas le style sans dtours des documents Secret Dfense , dont
seul un nombre infme de personnes peuvent prendre connaissance aprs une habilitaton
spciale. Or les documents Secret Dfense du Dpartement dtat pour les annes 50 et 60 nont
pas, eux, t rendus publics lt 2000. Le souci de transparence des insttutons amricaines a ses
limites

Sitt aprs avoir obtenu le document original, nous lavons bien entendu compar au bref passage que
lui consacre le journaliste Ambrose Evans-Pritchard dans son artcle du Daily Telegraph prcit. Passage
quil est utle de rappeler ici :
Une note manant de la Directon Europe, date du 11 juin 1965, conseille au vice-prsident de la
Communaut conomique Europenne, Robert Marjolin, de poursuivre de faon subreptce
lobjectf dune union montaire. Elle recommande dempcher tout dbat jusquau moment o
ladopton de telles propositons serait devenue pratquement invitable .
EXAMEN CRITIQUE DE LA NOTE DU 11 JUIN 1965
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Cete comparaison entre la note qui fait 4 pages et le rsum de deux phrases quen fait Ambrose
Evans-Pritchard fait ressortr deux points majeurs :
1) Bien quusant dun raccourci, le journaliste britannique traduit bien, en quelques
mots, lesprit et le contenu de la runion du 11 juin 1965
Sans aucun doute crite avec prudence, la note du Dpartement dtat laisse paratre une dmarche un
peu moins explicite que ne le prsente Ambrose Evans-Pritchard lorsquil crit, dans son artcle, que
cete note recommande dempcher tout dbat sur lunion montaire.
Le journaliste britannique use en efet dun raccourci. sen tenir au texte mme de la note, ce serait
d'abord le Franais Robert Marjolin qui, interrog sur lavancement de lunion montaire par ses
interlocuteurs amricains, aurait fait part de ses craintes devant les rsistances face aux
propositons montaires . Il aurait alors indiqu quil lui parait prfrable d'atendre que l'adopton
de ces propositons devienne pratquement invitables , aprs que soient mises en uvre dautres
politques communes, notamment la politque agricole commune.
La note prcise cependant que John Robert Schaetzel, adjoint au Secrtaire dtat amricain pour les
afaires conomiques, aurait aussitt abond dans ce sens, en se flicitant que l'union montaire arrive
dans le droit fl de la dynamique inhrente au trait de Rome. De ce fait, en accord avec ce qui semble
avoir t la politque des rdacteurs du trait de Rome, ces dcisions pourraient tre reportes jusqu' ce
qu'elles soient devenues invitables.
Ainsi donc, Ambrose Evans-Pritchard force trs lgrement le trait en crivant que la note du
Dpartement dtat recommande dempcher tout dbat jusquau moment o ladopton de telles
propositons [sur lunion montaire] serait devenue pratquement invitable . Sans doute aurait-il t
plus conforme au texte prcis de la note dcrire que celle-ci juge prfrable de garder le silence
jusquau moment o ladopton de telles propositons [sur lunion montaire] serait devenue
pratquement invitable .
Il nen reste pas moins que la nuance est tnue et que les ides essentelles exposes par Ambrose Evans
-Pritchard dans son artcle correspondent parfaitement la ralit. savoir que les responsables du
Dpartement dtat amricain et le Vice-prsident de la Communaut conomique europenne (CEE) :
sont d'accord, ds le 11 juin 1965, pour promouvoir une union montaire en Europe,
sont galement d'accord pour ne pas faire de propositons montaires publiques en ce sens
afn de ne pas soulever de rsistances ,
et sont toujours daccord pour estmer quil est plus habile de laisser le cours des vnements se
charger dimposer [sous-entendu : aux peuples dEurope] cete union montaire de faon
invitable ( inescapable ).
2) Le journaliste britannique ne resttue pas la scandaleuse duplicit du Franais Robert
Marjolin, qui semble rsolu satsfaire ses interlocuteurs amricains au lieu dobir
aux gouvernements des tats de la CEE.
Si Ambrose Evans-Prichard a trs lgrement forc le trait quant au silence dont les partcipants
conviennent qu'il faut entourer lavance de lunion montaire, il a en revanche omis de souligner le
caractre intrinsquement scandaleux de cete runion et de lattude du Franais Robert Marjolin.
Il est vrai quil devait se limiter la taille trs contrainte dun artcle de journal et quil a, plus haut dans
lartcle, soulign quel point les dirigeants du Mouvement europen Retnger, le visionnaire Robert
Schuman et lancien premier ministre belge, Paul-Henri Spaak taient tous traits comme des employs
par leurs parrains amricains. Sans doute navait-il pas la place pour reformuler le mme constat au
sujet de Robert Marjolin. Et cest un peu dommage. Car deux constats, accablants pour la cause
europiste, ressortent du document original :
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a) La servitude volontaire du Vice-prsident de la CEE
Robert Marjolin, Vice-prsident de la CEE, apparat comme un homme seul, litralement assailli de
questons par pas moins de cinq reprsentants du Dpartement dtat. Non seulement il accepte dtre
ainsi plac dans une infriorit numrique manifeste, mais il accepte aussi dtre questonn et de
rpondre ! - sur une srie de sujets de la plus haute importance stratgique.
Le sentment qui se dgage de cete note est proprement parler celui dune servitude volontaire :
Robert Marjolin subit une auditon en rgle de la part de responsables dun tat tranger non europen,
et il leur rend compte servilement de ltat davancement dune feuille de route, en livrant tous les
dtails voulus. Le Vice-prsident de la CEE endosse sans broncher le rle d'un domestque qui rend
compte ses matres.

b) La haute trahison du Vice-prsident de la CEE vis--vis des 6 tats de la CEE
Si on lit bien cete note, on prend galement conscience de cete chose incroyable que le Franais
Robert Marjolin confe ses interlocuteurs amricains son souhait de circonvenir la volont des tats et
des peuples europens, en leur imposant de faon subreptce une union montaire, qui nest pas
envisageable dans limmdiat compte tenu des rsistances .
Cete attude duplice du Vice-prsident de la CEE relve de la haute trahison vis--vis des 6 tats
membres lpoque de la CEE, et notamment vis--vis de la France dont il est un ressortssant.
Comment qualifer autrement ses confdences, alors quil ne disposait videmment daucun mandat lui
permetant dchanger sur ce type de sujet avec les reprsentants dun gouvernement tranger ?
En partculier, le Franais Robert Marjolin tait le mieux plac pour savoir que Charles de Gaulle tait
alors en oppositon frontale avec la Commission Europenne, prside par le juriste allemand Walter
Hallstein, proche des autorits nazies pendant les annes 30 et jusquen 1944. Le fondateur de la France
Libre allait d'ailleurs provoquer - moins de trois semaines aprs cete runion de Washington -,
la clbre crise de la chaise vide , qui allait durer du 30 juin 1965 au 30 janvier 1966.

La haute trahison de Robert Marjolin se mesure galement dans
un autre passage de cete note : celui o il dplore l'octroi de
prfrences tarifaires accordes par le trait de Rome crant a
CEE dont il est pourtant le Vice-prsident ! - la demande des
gouvernements des tats-membres et en faveur de certains
pays en voie de dveloppement, notamment des anciennes
colonies dAfrique et des pays du Maghreb.
Son dsir de complaire ses matres amricains le conduisent
dclarer quil ne pense pas que ces accords soient
partculirement souhaitables , regreter qu'ils pourraient
causer des difcults aux tats-Unis en ce qui concerne
l'Amrique latne , mais rassurer Washington en soulignant
qu'ils ont une dure limite et doivent expirer en 1970 .
Peut-on imaginer un responsable politque plus empress
se plier servilement des intrts trangers ? Et peut-on
rellement sen tonner, si l'on pense aux soutens qui ont
promu sa carrire, notamment la fondaton Rockefeller et
Jean Monnet ?
Robert Marjolin,
lpoque de la runion de Washington
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Quaurait pens Charles de Gaulle de ces projets dunion montaire dont Robert Marjolin rend compte
ses interlocuteurs ?

Peut-on imaginer lHomme du 18 juin donnant un mandat Robert Marjolin pour avancer de concert sur
un pareil projet avec les tats-Unis dAmrique ? Ces tats-Unis dont il avait justement dnonc le rle
de chef dorchestre de la constructon europenne dans sa confrence de presse du 15 mai 1962, en
les qualifant de fdrateur qui ne serait pas europen .

La rponse nest pas difcile imaginer puisque de Gaulle lui-mme a indiqu en tte--tte Alain
Peyrefte ce qu'il pensait de Robert Marjolin et de ses collgues. Dtail symptomatque, il a fait cete
confdence son ministre le samedi 12 juin 1965 au matn, c'est--dire quelques heures peine aprs la
runion de Washington de la veille dont il est queston ici, et dont le chef de l'tat franais n'avait
probablement pas connaissance.

Reprenons donc ici cet change combien instructf.
EN JUIN 1965, QUE PENSAIT LE PRSIDENT CHARLES DE GAULLE DE ROBERT MARJOLIN
ET DES PROJETS DE LA COMMISSION EUROPENNE ?
Quant cete Commission, elle doit disparatre. Je ne veux plus d'Hallstein. Je ne veux plus
de Marjolin. Je ne veux plus jamais avoir faire eux. [...] Je ne veux plus que le
gouvernement franais ait afaire ces types-l. [...] Le problme, c'est toute cete mafa
de supranatonalistes, qu'ils soient commissaires, parlementaires ou fonctonnaires.
Ce sont tous des ennemis. Ils ont t mis l par nos ennemis.
Ctait de Gaulle, Alain Peyrefte,
Fayard, ditons de Fallois, Tome II, pp.290-291
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Charles-de-Gaulle : Hallstein a invent une crmonie de letres de crances pour les reprsentants des
tats Bruxelles. Il se prend pour le prsident du Gouvernement supranatonal. Il ne cache
mme par son plan, qui consiste transposer au niveau europen la structure de l'Allemagne
fdrale. La Commission deviendrait le Gouvernement fdral. L'Assemble europenne
serait l'quivalent de ce qu'est aujourd'hui le Bundestag. Le Conseil des ministres deviendrait
le Bundesrat : le Snat, en somme ! C'est drisoire ! Mais ne vous y trompez pas : c'est une
drive insttutonnelle qui fnirait par s'imposer si nous n'y metons pas le hol. Et nous
sommes seuls pouvoir le faire. [...]
Quant la Commission, elle ne l'emportera pas en paradis ! Je lui rglerai son compte !
Hallstein, Marjolin et Mansholt, c'est fni ! Je ne les renouvellerai pas !

Quinze jours aprs, lors d'un nouveau tte--tte avec Peyrefte tenu aprs le conseil des ministres du
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er
juillet 1965, le Fondateur de la France Libre et de la Ve Rpublique laissa de nouveau exploser sa
colre contre la Commission europenne, et notamment contre Walter Hallstein et Robert Marjolin :
Quant cete Commission, elle doit disparatre. Je ne veux plus d'Hallstein. Je ne veux plus
de Marjolin. Je ne veux plus de Mansholt. Je ne veux plus jamais avoir faire eux. [...]
Il faut netoyer tout a. En tout cas, je ne veux plus que le gouvernement franais ait afaire
ces types-l. a, c'est fni pour de bon. [...]
Le problme, c'est toute cete mafa de supranatonalistes, qu'ils soient commissaires,
parlementaires ou fonctonnaires. Ce sont tous des ennemis. Ils ont t mis l par nos
ennemis. Le copinage socialiste, avec quelques otages MRP, quelques copains Flix Gaillard
et Maurice Faure. Alors, ils passent leur temps crer un tat d'esprit hostle la France.
Linformaton la plus importante que rvle la lecture de la note originale du Dpartement dtat du
11 juin 1965 rside dans la totale allgeance politque - et mme la complicit - du Vice-prsident de la
CEE, avec les responsables amricains. Robert Marjolin se livre trs exactement ce que lon appelle
de tout temps une entente avec une puissance trangre et un acte de haute trahison vis--vis
des 6 tats de la CEE pour le compte desquels il est cens travailler, et en partculier vis--vis de sa
propre patrie : la France.
Encore cete note, dun niveau de confdentalit limit, nest-elle que la parte merge de liceberg.
Les documents secrets, rdigs dans un style certainement plus direct et avec un cynisme coup sr
plus net, sont encore maintenus secrets.
Telle quelle, cete note est nanmoins difuser le plus largement possible tous les Franais pris de
vrit, de justce et de dmocrate. C'est pourquoi lUPR publie en totalit ce document, quarante-
neuf ans jour pour jour aprs sa rdacton, ainsi quune traducton en franais.
Je remercie une fois encore Franois-Xavier Grison pour son enqute fructueuse, ainsi que Nicolas Klein,
Elisabeth McCormick et le service de traducton de lUPR pour la traducton de la note en franais.


Franois ASSELINEAU
11 juin 2014
CONCLUSION : LE DOCUMENT ORIGINAL DU DPARTEMENT DTAT VALIDE TOTALEMENT
LARTICLE DU DAILY TELEGRAPH DU 19 SEPTEMBRE 2000 ET LES ANALYSES DE LUPR
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DPARTEMENT D'TAT AMRICAIN - Note du 11 juin 1965
Scan de loriginal en anglais
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OBJET : Dveloppements dans le march commun
PARTICIPANTS :
[Thomas C. Mann], Sous-secrtaire dtat aux Afaires conomiques
Robert Marjolin, Vice-prsident de la CEE
John R. Schaetzel, adjoint au Secrtaire dtat
Deane R. Hinton, bureau des afaires europennes, secton des afaires politques et
militaires atlantques
Andrew F. Ensor, bureau des afaires conomiques, secton des ressources
internatonales, division des carburants et de lnergie
Stephen C. Schot, assistant
COPIES :
M - 2cc S / cc S/P
EUR G cc CIA cc
EUR/RPE E MAISON BLANCHE cc
OR/FSE INR

M. Mann demande quels sont les dveloppements dans le march commun maintenant et pour l'avenir.
M. Marjolin indique qu'il vient tout juste de prparer une confrence sur ce que sera le march commun en 1975.
Tout d'abord, en 1975, il s'agira d'une union douanire part entre. Cependant, il y aura toujours des diversits
entre les lgislatons douanires des difrents pays et leur harmonisaton sera ncessaire. Les droits de douane
sont dj en baisse de 70 % l'intrieur [du march commun] et seront en baisse de 80 % d'ici la fn de l'anne.
Cela rend impratf un tarif extrieur commun. Le taux des droits varie encore selon le point d'entre des produits
de base, puisque le tarif extrieur commun n'en est en ralit qu'aux deux ters.
M. Marjolin parle de l'harmonisaton des taxes sur le chifre d'afaires et dclare que le systme franais de taxe sur
la valeur ajoute sera probablement adopt. Il ajoute par ailleurs qu'en 1975 il y aura une fscalit relatvement
uniforme ; il fait remarquer que mme aux tats-Unis les taxes peuvent varier d'un tat l'autre. Il dclare que le
march commun avance rapidement vers une politque agricole commune. Un accord de prix communs sur les
semences a t trouv et un accord de prix communs sera trouv sur le sucre, la viande et les produits laiters.
l'heure actuelle, le problme majeur/...
DPARTEMENT D'TAT AMRICAIN - Note du 11 juin 1965
Traducton en franais ralise par lUPR
[Deux tampons horodateurs
illisibles]
[Mentions manuscrites en
marge]
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.../... est de travailler un systme de fnancement pour une politque agricole commune. Sur ce
point, M. Mann rplique qu'un fnancement agricole tend avoir un contenu plus social
qu'conomique.
M. Marjolin explique le fnancement du march commun. Tout d'abord, l'agriculture ncessitera
environ les deux ters du budget de la communaut et il y aura d'autres dpenses telles que le
Fonds social, l'Euratom et l'administraton. Les besoins fnanciers totaux avaient t estms
2 milliards de dollars, mais il indique avoir personnellement estm que le chifre serait plus proche
de 2 milliards et demi de dollars ; il explique qu'un objet actuel de dbat est la source des fonds ;
vont-ils provenir des contributons natonales ou des droits de douane [?]. M. Mann demande quel
montant il estme que s'lveront fnalement les recetes douanires totales. M. Marjolin dit
qu'elles devraient tre dans l'horizon des 2 milliards. M. Hinton mentonne qu'environ 700 millions
de dollars proviendront des prlvements agricoles et que les autres droits de douane feront le
reste. Mais, bien sr, comme le fait remarquer M. Marjolin, cela dpendra du niveau des droits.
M. Marjolin souligne ensuite que la queston de la politque fnancire de la Communaut est
galement lie la queston du rle et des pouvoirs du parlement. Il suggre, toutefois, que cete
queston pourra probablement tre lude durant quelques annes.
M. Mann pose la queston de l'union montaire dans le march commun. M Marjolin dclare
qu'on l'envisageait, mais il fait remarquer qu'une fois que la communaut aura une politque
agricole commune les Six formeront une union montaire des fns pratques. M. Mann fait
observer que bien sr ces politques ainsi que l'harmonisaton fscale contribueront ce
dveloppement. M. Marjolin fait rfrence l'unit de compte, qui sera utlise dans les prix
agricoles et qui maintendra la stabilit des prix dans les tats de la Communaut mme si l'un d'eux
vient dvaluer. C'est pourquoi la queston est de savoir s'il doit y avoir des propositons
montaires maintenant ou si l'on doit atendre jusqu' ce que les autres politques entrent en
vigueur. Il dit craindre qu'il n'y ait des rsistances/...



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/ aux propositons montaires prsent. C'est pourquoi il lui parait prfrable d'atendre que
l'adopton de ces propositons devienne pratquement inluctable. M. Schaetzel voque un
document qui avait t mis par le centre de Bologne, dont la thse tait que l'union montaire
arriverait dans le droit fl de la dynamique inhrente au Trait de Rome. De ce fait, en accord avec
ce qui semble avoir t la politque des rdacteurs du trait de Rome, ces dcisions pourraient tre
reportes jusqu' ce qu'elles soient devenues invitables.
M. Marjolin soulve la queston de la balance des paiements amricaine et des liquidits
internatonales et il interroge M. Mann sur ce qu'il pense de ces questons. M. Mann rpond qu'il n'a
pas eu autant de temps qu'il le souhaitait consacrer aux problmes conomiques. Toutefois, il
dclare que le sentment gnral est que des taux d'intrt faibles sont directement lis un niveau
lev d'actvit conomique et qu'une forte liquidit est favorise. Cependant, c'est encore un sujet
de dbat et M. Martn, de la rserve fdrale, semble pencher pour des taux d'intrt plus levs. M.
Marjolin dclare qu'il pense que la balance amricaine devrait tre proche de l'quilibre la fn de
cete anne, mais qu'il est difcile de dire si elle pourra s'y maintenir. Cependant, dans tous les cas,
des restrictons capitales resteront ncessaires pendant une longue priode. Il ajoute que le problme
n'est pas seulement celui de l'augmentaton des taux d'intrt, quoiqu'une augmentaton puisse tre
utle si elle peut tre gre. Il ajoute qu'il y a quelque chose d'anormal avoir des taux long terme
faibles aux tats-Unis (4,5 %) et levs en Europe (7 %).
M. Mann questonne ensuite sur le dveloppement de la politque commerciale extrieure de la
communaut et l'octroi de prfrences tarifaires aux pays associs et aux autres pays. Il demande en
partculier quelle forme les prfrences prendront, que ce soit les quotas, les droits de douane ou les
contngents tarifaires, etc. M. Marjolin rpond que la Communaut n'impose pas de droits de douane
sur les importatons en provenance des pays associs alors que, d'autre part, l'AOC peut imposer des
quotas et augmenter les tarifs sur des produits communautaires. M. Mann demande avec quelle
gnrosit les prfrences seront accordes. M. Marjolin se rfre un accord d'intenton prcisant
que le march commun sera ouvert aux anciennes colonies de langue anglaise.





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ce stade, la queston du Nigria est mise sur le tapis et il est dit que les prfrences accordes au Nigeria
se fonderont sur les contngents tarifaires, alors mme que le Nigeria pourra ofrir la communaut trs
peu de concessions. Il fait aussi observer que les concessions accordes par le Nigria la communaut
passeront outre la positon britannique, tant donn que les Britanniques ne recevront pas les mmes
avantages. M. Marjolin souligne que le trait de Rome prvoit une associaton avec les tats du Maghreb
et qu'en outre l'accord conclu avec le Nigeria sera ouvert aux autres anciennes colonies britanniques. Il
ne pense pas que ces accords soient partculirement souhaitables et il reconnat qu'ils pourraient causer
des difcults aux tats-Unis en ce qui concerne l'Amrique latne. Il fait remarquer, nanmoins, qu'ils
ont une dure limite et doivent expirer en 1970, lorsqu'un systme plus ratonnel pourra tre cr.
M. Mann dclare que les problmes d'associaton et de prfrences ne sont pas uniquement une queston
commerciale, mais sont lis la faon dont les pays dvelopps peuvent contribuer au dveloppement de
pays moins dvelopps, que les pays dvelopps ont acquis certaines disciplines conomiques, alors que
les pays les moins avancs ont de grandes aspiratons, mais peu de disciplines et la queston est de savoir si
ces aspiratons sont possibles sans dtruire les disciplines. M. Marjolin rpond chaleureusement M. Mann
en s'tendant sur le problme et reconnat qu'il s'agit l d'un problme auquel il n'existe aucune rponse
facile.



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