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Partie 1: La Crise des Subprimes
Chapitre I: Dclenchement de la crise des subprimes Chapitre II: Amplification de la crise Chapitre III: Le rle des banques centrales face la crise Partie II : La finance islamique face la crise Chapitre I: Potentialits de la Finance Islamique Chapitre II: Les dfis de la finance islamique Chapitre III: Les principes de juste milieu au secours de la finance mondiale.
Introduction : Le XX e sicle marquera sans doute lhistoire conomique moderne en raison des importantes et frquentes crises dans le systme financier international, la plus importante tant certainement celle que nous vivons aujourdhui. Celle-ci se caractrise par son aspect systmique et gnralis d labolition des barrires nationales et linterdpendance des marchs financiers lchelle internationale En effet, la crise financire, tout en samplifiant, a mut dune crise des crdits immobiliers, dite encore la crise des subprimes (limite en 2005 certaines institutions exerant leurs activits essentiellement dans le secteur de limmobilier), une crise financire frappant, en 2007, les institutions financires de grande notorit. Depuis 2008, la crise sest transforme en crise de liquidit o les institutions financires se sont recroquevilles sur elles-mmes dans une vritable crise de confiance exacerbe par le manque de la liquidit bancaire, ce qui a port un coup fatal au financement de lconomie et au capitalisme financier. Aujourdhui, la ncessit dune rforme du systme financier international est une vidence afin quune crise comme celle qui est en cours ne se reproduise plus. Au cur de cette crise, on entend beaucoup parler de la finance islamique, on lui donnant le crdit davoir su rsister la crise de lautomne 2008.
Partie 1: La Crise des Subprimes
Chapitre I: Dclenchement de la crise des subprimes
Cest une crise financire due au fort endettement des mnages moyens auprs des institutions financires. Afin de soutenir la croissance conomique la banque centrale a fait baisser les taux dintrt pour encourager les gens semprunter. Ces taux bas ont t essentiellement appliqus sur le crdit de logement. Les mnages qui ne prsentaient pas des garanties suffisantes bnficiaient dun taux moins prfrentiel quon appelle en anglais prime rate. En plus de ces taux qui taient extrmement bas les crdits taient rechargeables cela veut dire que le prix des logements augmentait en prenant en compte la hausse de leur valeur (survaluation) ce qui poussait les individus se r endetter. La thorie de base des subprimes a t base sur un taux dintrt variable. Bas au dbut mais qui n a cess daugmenter au bout de 2 3 ans. De ce fait les emprunteurs se trouvaient incapables de rembourser. Ce qui a engendr une baisse des prix de limmobilier jusqu ce que la valeur des habitations devint infrieure la valeur des crdits octroys au dpart. A dfaut de paiement la solution tait de vendre les logements. Reprsentation graphique (1) de la thorie des Subprimes :
La reprsentation graphique (2) de la crise des subprimes :
Chapitre II: Amplification de la crise 1) La titrisation Les banques mettrices des crances ont cre des titre de crances (obligations) en fonction des crdits octroys. Les investisseurs peuvent les acheter et vendre tout moment. Les socits mettrices des crdits ont cr des socits quon appelle vhicule spcial dont lactif est constitu actifs corporels et incorporels des personnes physiques et morales et le passif des obligations. Les intrts et les remboursements des crdits servaient au paiement des intrts et remboursement des obligations. 2) Les avantages de la titrisation - Les banques Elles pouvaient sortir des crdits de leur bilan. Et navaient pas constituer une rserve pour les cas de non remboursement avec une possibilit de consentir de nouveaux crdits. - Les investisseurs Un bon couplage rendement risque. - Lconomie gnrale Le risque pris pourrait tre tal sur plusieurs acteurs. Donc il tait facile de labsorber en cas de choc.la titrisation a permis aussi la croissance conomique des Etas unis ainsi de quelques pays du monde. Cela nous insisterait sans doute de se demander pourquoi la crise s est propage au reste du monde ?
3) Les raisons de la propagation de la crise ! - 1 re raison lala moral : Avec la titrisation les banques et les courtiers dimmobilier se comportaient dune manire moins vigilent face aux demandeurs des crdits. Du fait quelles sont assures. Elles se rmunrent sur les commissions et revendent les crdits. Cest ce quon appelle lala moral. Cest lorsque une personne assure se comporte de la faon la plus risque parce quelle est sure dtre rembourse en cas de perte. Partant du fait quelles ne seront pas pnalises en cas dimprudence dans lexcution des oprations bancaires, les banques samuser en octroyant des crdits. Mais la rglementation bancaire empche un tel mcanisme. Nonobstant le systme bancaire veille empcher toute crise pouvant provenir de la faillite des banque. Encore autre fois les banque avec une telle garantie nationalisation des pertes peut donner lieu un ala moral. - 2me raison : La titrisation opaque Les banques daffaires constituent des paquets quelles mettent dans lactif des vhicules comportant gnralement les subprimes avec des crdits hypothcaires et dautres crdits de financement gnralement les LBO. Les LBO (leverage but-Out) dsignent le rachat une socit qui comporte un effet de levier par endettement. Cest simple les repreneurs constituent dans un premier lieu une socit dite holding dont ils devront tre majoritaires puis ils achtent la majorit dune socit cible une petite partie finance par les fond propres et le reste doit tre obligatoirement couvert par un crdit contract auprs dune banque quon appelle crdit snior . Dans le cas des grosses sommes le financement se fait par lmission des obligations par la socit holding ce quon appelle crdit junior Le remboursement du crdit snior doit venir en premier lieu ensuite le crdit junior. Les charges financires sont payes par la remonte des dividendes de la socit cible. Aprs 2 ou 3 ans la socit cible est revendue ou introduite en bourse ce qui donne lieu dans la majorit du temps une plus value importante. Leffet de levier rvait deux aspects: Un effet de levier financier ce qui veut dire lemprunt du holding est totalement rembours par la socit cible. Puisquelle est suppose rentable. Leffet de levier fiscal : le holding peut dduire de limpt sur les socits les intrts de lemprunt sil devient fortement majoritaire dans la socit cible. Le risque de dfaillance de ces crdits tait suppos tre infrieur celui des crdits pris un par un. Or que les crdits dans un paquet taient interdpendants car tout est li au march immobilier. La baisse des prix de limmobilier a engendr une chute brutale de lactif des vhicules. - 3me raison : les tranches Les paquets dactifs ont t dcoups en tranches fort rendement mais risque lev en suite des tranches intermdiaires puis en dernier lieu des tranches scurises appeles senior puisque leur dprciation tait lie la dprciation totale de lactif des vhicules. Mais cela na pas t vrai puisque lactif des vhicules a subit un effondrement sans alerte progressive ce qui a rsult une dvalorisation des obligations qui le composaient. - 4me raison : lachat crdit Les investisseurs achetaient les obligations crdit pour bnficier de leffet de levier dendettement taux bas. Les investisseurs, les banques ont constituaient de nouveaux vhicules de second degr dont lactif est constitu des vhicules du premier degr et le passif du papier commercial court terme quon appelle Asset Backed Commercial Paper or ABCP. On assiste donc un mcanisme bancaire dont les ressources court terme sont utilises pour effectuer des crdits long terme. La rgulation bancaire et notamment les rgle de constitution dun capital prudentiel en fonction des crdits distribus visent protger les pargnants et lconomie de la transformation bancaire. Or quici la transformation bancaire seffectuait dans le march et non pas dans les banques. Ce qui frein le contrle et lapplication des rgles de prudence aux vhicules de titrisation, puisquils taient en principe inscrits hors bilan. Leffondrement des obligations : Leffondrement des obligations a t caractris par le retrait massif vis--vis du papier commercial. Les banques ont mobilises toutes leurs ressources pour elles. Elles ont refus de se prter court terme mme trs court terme entre elles (crise de confiance). Ce choc a touch tout le systme bancaire amricain ainsi que le systme bancaire europen du fait de la mondialisation financire. Pour viter une crise bancaire systmique les banques centrales des Etats Unis, de lEurope et du Japon ont inject de la liquidit maintes de reprises dans le march de crdits interbancaires.
Chapitre III: Le rle des banques centrales face la crise Du moment o la valeur boursire des titres a chut. Ceux qui acceptent encore de prter le font contre des garanties. La quantit des titres a diminu puisque lmission de nouvelle dactif issu de la titrisation a t stoppe. Et les actifs titriss qui restent sur le march et y compris ceux qui ont t considrs en temps normal comme sains ont vu leur valeur chute. En ce moment que pouvaient faire les banques centrales ? Elles ne pouvaient rien faire ni court ni long terme. Parce que la crise des Subprimes a largement dpass leur primtre daction. Mais par contre elles pouvaient toujours agir sur le march montaire travers les outils de rgulation afin dallger un peu la situation.
Partie II : La finance islamique face la crise Chapitre I: Potentialits de la Finance Islamique Pourquoi la Finance Islamique ? La Charia, la loi islamique qui sappuie notamment sur les critures du Coran et les paroles du Prophte, apporte un cadre normatif diffrents aspects de la vie des musulmans. En particulier, elle dicte cinq grands principes sur le rapport des musulmans largent : Linterdiction de lintrt (riba) Le partage des profits et pertes entre le prteur et lemprunteur Linterdiction de lincertitude et du hasard (gharar), notamment la spculation Lexistence dun actif sous-jacent, soit lobligation dadosser tout placement un actif rel Linterdiction des actifs illicites (haram), dtermins comme tels par le secteur dactivit et la situation financire de lentreprise cela, on peut ajouter lun des cinq piliers de lislam qui est laumne (zakat). Elle consiste donner aux uvres caritatives un quarantime (2.5%) de sa fortune annuelle. Linterdiction de lintrt, le principe fondamental et le plus connu quand on parle de finance islamique, nest pas une spcificit de lislam puisquelle tait galement prne par le pass par le christianisme et le judasme. Ceci tant, il est clair que le systme financier "classique" entre en contradiction avec cette interdiction et avec plusieurs de ces principes. Do la ncessit de mettre en place un systme permettant aux croyants laccs aux services financiers usuels tout en garantissant leur adquation aux prceptes de lislam. Pour ce faire, certains mcanismes assez complexes sont mis en place auxquels sajoute une certaine marge dinterprtation autour de ce qui est acceptable (halal) et ce qui est proscrit linvestissement (haram). Cest pourquoi chaque institution financire islamique est dote dun conseil de la Charia (Charia board) compos de personnalits indpendantes expertes (rudits, juristes, conomistes spcialiss) qui rend des avis sur les produits mis sur le march. De plus, des audits internes et externes rguliers se chargent de valider le respect des principes islamiques. Enfin, dans le cas o une prsomption de gense dintrt ou dactivit juge illicite est dtecte, des dispositifs de purification sont organiss, notamment sous la forme de donations aux pauvres. I) La finance islamique: une finance thique : La finance islamique est un systme qui se veut quitable et qui a pour objectif lamlioration de la qualit de vie. Deux fondements moraux se cachent derrire la proscription de lintrt : Ladoption dun taux dintrt fixe est considre comme un systme injuste et discriminant. Dune part, il empche laccs au crdit aux personnes les plus dfavorises de la socit. Dautre part, dans le cas dun investissement, il consacre une rpartition ingale du risque et des profits : linvestisseur reoit une rmunration fixe dcorrle du succs ou de lchec de lactivit, alors que lentrepreneur en supporte tout le risque ; inversement, en cas de profits importants, linvestisseur reoit une part insignifiante des bnfices alors que lentrepreneur sarroge la plus grosse part du gteau. En dautres termes, le profit attribu au capital est fixe, celui attribu au travail est variable et entach dincertitude. La rmunration par lintrt est par dfinition dcorrle de lactivit elle-mme. Or cela contrevient au principe que la cration de richesse sappuie sur un actif rel et que largent lui-mme ne peut pas tre source de valeur ajoute. Un autre principe moral qui connecte la finance lconomie relle est celui de ne pas vendre ce que lon ne possde pas. Cela vise en particulier la spculation, et explique en partie pourquoi les banques islamiques ont t relativement pargnes par la crise, ntant pas exposes aux crdits hypothcaires (subprimes). Enfin, le principe de la Zakat est lui aussi un vecteur dquit sociale. En engageant les fidles reverser une part de leur fortune (2,5%) aux uvres caritatives destination des plus dmunis, la Zakat permet une redistribution de la richesse et une attnuation des ingalits.
II) Le systme de partage des pertes et des profits : La finance islamique est souvent qualifie de participative , partir du fonctionnement des contrats de participation. Elle a mis en place un systme bas sur le Partage des Pertes et des Profits (appel communment le principe des 3P ). Ce systme permet dassocier le capital financier au capital humain, et exige que la participation doit tre fixe dans une proportion et non par un bnfice la signature du contrat. Plus concrtement, un investisseur doit confier ses fonds un entrepreneur avec qui il partagera les bnfices en fonction de la performance de lactif sous-jacent, il devra galement partager toute perte ventuelle avec cet entrepreneur si celle-ci nest pas due une ngligence ou une faute grave de ce dernier. Ainsi le client dune banque Islamique a pratiquement un statut dactionnaire dans les investissements lis ses contrats et son revenu prend la forme de dividende. Cest dans ce sens que la finance islamique est considre comme tant lie au capital-risque et au private equity La lgitimit du systme de partage des pertes et des profits Le systme de partage du profit peut constituer un modle viable et solution de remplacement au systme usuraire. Il est la fois une occasion de dveloppement durable et une responsabilit pour tous. Il prsente les aspects suivants : Rpartition plus juste du risque dinvestissement ; Meilleure prise en compte des facteurs de production dans la rpartition du profit ; Meilleure coopration au sein du circuit financier (entrepreneur, investisseur, client, dposant); Baisse du cot de production : lintrt pay par le projet aux banques est limin ; Hausse du niveau dinvestissement : une hausse du niveau de linvestissement est prvisible en raison dun meilleur environnement conomique ; Hausse du niveau de production : une hausse du niveau de production est prvisible pour trois raisons : - Le niveau de linvestissement est structurellement plus lev ; - Le partage de la valeur ajoute est plus quitable, favorisant laugmentation de la propension consommer moyenne de la population ; - Le climat des affaires est favoris par une plus grande stabilit systmique du systme financier ; Baisse du chmage : une baisse du chmage est prvisible pour deux raisons : Le niveau gnral de linvestissement est plus lev ; La structure de lentreprise en environnement non usuraire implique une gestion du personnel souple et inspire des structures de projet ; Baisse de lindice gnral des prix : la suppression de lactivit financire usuraire (spculation, multiplication des intermdiaires financiers, primes de risque, assurances) et de la tendance inflationniste structurelle dun systme financier usuraire favorise une baisse de lindice des prix ; Hausse du niveau de vie : la suite dun partage plus quitable de la valeur ajoute produite, la structure dpargne, dinvestissement et de consommation favorise une lvation gnrale du niveau de vie, tendant la formation dune puissante classe moyenne ; Matrise accrue de linflation : en liminant le facteur principal suppos de linflation dans le systme financier, la structure montaire du systme de partage du profit laisse prvoir que linflation sera jugule en majeure partie ; Acceptation populaire du systme financier ; Efficacit accrue de la libre concurrence ; Amlioration qualitative des projets dinvestissements : la prise en compte de critres qualitatifs dans llaboration du projet et dans la dcision de financement peut favoriser une amlioration qualitative des projets dinvestissement.
III) La spculation La crise actuelle des subprimes sexplique aussi par le mme comportement spculatif et haut risque des banques qui ont trouv dans la titrisation un moyen dchapper aux contraintes de financement par le crdit en vendant sur le march des drivs les titres crs partir des crdits hypothcaires d'une valeur douteuse. La consquence fut un transfert du risque de ces crances douteuses sur les banques acqureuses de ces actifs, un accroissement du risque systmique et une fragilisation des systmes financiers de plusieurs pays. Il apparat ainsi que le cadre institutionnel dans lequel opre la finance conventionnelle stimule la spculation foncirement dstabilisatrice et rduit la capacit des marchs financiers soutenir efficacement et dans la stabilit les investissements et le dveloppement. Lapproche de la question du risque en finance islamique est fondamentalement diffrente ; elle rcuse la spculation et ne permet pas le financement des spculateurs, rduisant ainsi dans une large mesure lexposition de lconomie aux crises financires. En effet, la finance islamique diffuse la prise solidaire du risque tous les intervenants sur le march au lieu de confier la prise de risque une catgorie particulire dagents, les spculateurs. Les dposants, les banques et les bnficiaires du financement bancaire sont tous uns dans une mme chane de risque et partagent solidairement les consquences. Cela conduit un systme conomique jouissant dun degr lev dintgrit et dune forte rsilience aux chocs.
IV) Exemples Malaisie : Depuis les annes 2000, la Malaisie axe son dveloppement sur la promotion de lconomie de la connaissance et de linnovation : en 2008, elle a annonc la cration dun vaccin halal. Elle est galement pionnire dans plusieurs secteurs phares comme le transport arien low cost : elle a cr la premire compagnie de vol bas cots dAsie du Sud-Est (Air Asia) . Elle a aussi t le premier pays de la rgion dvelopper lindustrie financire et bancaire islamique (1963). Dabord de taille rduite, ce secteur a connu une expansion rapide dans les annes 2000 : il se classe aujourdhui troisime au niveau mondial, derrire lIran et lArabie Saoudite. Par ailleurs, la Malaisie est le plus grand metteur mondial de sukuk: il sagit du produit de base de la finance islamique, ce sont des titres financiers dont la rmunration et le capital sont indexs sur la performance dun ou plusieurs actifs dtenus par lmetteur . Le march financier malaisien est lun des plus importants dAsie du Sud-Est (le troisime aprs la Chine et la Core) : cest un march dual o la finance islamique cohabite avec la finance traditionnelle. Les deux systmes offrent des produits financiers et des services similaires, et sont prsents dans tous les segments de la finance (banques, assurances, gestion de fonds, march des capitaux) et, selon le FMI (Fonds montaire International), la rentabilit des actifs financiers islamiques est quasiment identique celle des actifs traditionnels. Actuellement, il existe 17 banques islamiques en Malaisie, contre 24 banques commerciales : les banques islamiques possdent plus de 20 % des parts de march du secteur (contre 12 % en 2006).
Royaume-Uni En Europe, c'est au Royaume-Uni que s'est dveloppe la premire industrie de la finance islamique. La lgislation britannique tient compte de la taxation des oprations de financement islamiques afin dviter un effet de double taxation. Les montages de financements des banques islamiques sont gnralement structurs de telle manire que plusieurs transferts de proprit sont ncessaires (la banque ou sa filiale achte un bien quelle revend avec une marge ou loue avec une option dachat), chaque transfert de proprit supposant un droit de mutation (une taxation). L'autorit financire britannique FSA (Financial Services Authority) a facilit l'intgration de banques islamiques en Grande-Bretagne. En 2004, lIslamic Bank of Britain a t agre par les autorits britanniques (voir le site de la Financial Service Authority Le systme bancaire britannique compte, en 2008, trois banques pleinement islamiques: lIslamic bank of Britain, lEuropean Islamic Investment Bank et la Bank of London and Middle East. En 2006, le Royaume-Uni a lanc un projet de sukuk anglais. Favorablement accueillie par le march, une telle initiative est pionnire au sein du monde occidental. Nanmoins, en 2011, suite aux turbulences financires europennes, le projet a t suspendu. Quoi qu'il en soit, une telle initiative est en 2011 unique en occident.
Chapitre II: Les dfis de la finance islamique Malgr lengouement quont montr plusieurs chercheures de la finance islamique et ses potentiels face dventuelles crises, ils ont tous tent de relativiser ce succs en le plaant dans son contexte dune industrie relativement jeune. En effet, bien avant la crise des subprimes, la finance islamique a dj t confronte quelques crises financires graves comme celles de Duba Islamic Bank en 1998 et de Ihlas Finans en Turquie en 2001. Mais cest la rcente crise qui, paradoxalement en permettant une meilleure exposition de la finance islamique dans le monde, a mis en vidence un ensemble de limites et quant la capacit de la finance islamique supporter sa monte en puissance tout en gardant son authenticit et en restant fidle aux principes qui ont fait son succs jusque l . 1. Dfi socioculturel : Le premier obstacle qui freine lexpansion de la finance islamique, comme solution de la crise actuelle, vient de sa propre appellation. En effet, si pour une partie des musulmans le mot Islamique pourrait tre un facteur qui les attire dans le choix de lorientation des dcisions financires, une autre partie de musulmans et des non musulmans refusent de lier la religion des transactions commerciales que la perversit de largent pourrait salir, et nacceptent pas lutilisation de lIslam comme un argument publicitaire permettant de promouvoir un produit. Hors la question qui subsite est la suivante : est ce la finance islamique est vraiment islamique ou bien est ce justement une composante de faade grce un mcanisme revu et corrig dun marketing occidental islamis pour loccasion . la russite de la finance islamique est le fruit dune savante ingnierie financire qui a pu trouver des produits conformes aux principes de lIslam pour remplacer tous les instruments de placement classique. Mais sans la dimension thique qutait cense revtir la finance islamique, toutes les valeurs prnes par la Sharia auront perdu tout leur sens. 2. labsence de rgles et standards universels : En effet, en labsence de rgles et standards universels, la finance islamique continuerait prsenter un risque supplmentaire li aux avis religieux de membres de Sharia Boards qui ne sont gnralement pas originaires de ces pays et qui peuvent ignorent la ralit du contexte conomique occidental. NB : La finance islamique est aussi soumise des risques spcifiques lis la nature de ses activits : Les produits proposs sont peu liquides. Les banques islamiques ne disposent pas de prteur en dernier ressort. Le portefeuille d'actifs des banques islamiques se concentrent sur seulement quelques secteurs. En cas de crise de l'un d'eux, les pertes seraient considrables.
Les tentatives dhomognisation des rgles de conformit la Sharia sont dautant plus importantes quactuellement le cadre rglementaire des banques islamiques est diffrent dun pays lautre Il est galement urgent de statuer sur les normes internationales lies la gestion de la liquidit dans les institutions financires Islamiques. il sagit sans doute dune des plus importantes faiblesses des banques islamiques. La raison est que les instruments de gestion de la liquidit sont gnralement des instruments de taux, donc Haram selon la Sharia. De ce fait plusieurs institutions internationales, tels que lAAOIFI, lIFSB, lIIFM ou lAgence internationale de notation islamique, se consacrent la dfinition de normes de conformit la Sharia et leur harmonisation entre les rgions. Mais cest la Banque Islamique de Dveloppement qui garde un rle central dans la cration de normes et de procdures prcises, immuables et internationalement acceptables. De telles normes offriront aux contrleurs une meilleure visibilit sur la solidit, la stabilit et lintgrit des banques islamiques. 3. Dficit en ressources humaines :
Un dfi majeur de la finance li la raret du capital humain. Il sagit dun enjeu important pour les banques islamiques qui risquent dtre dpasss par leur propre croissance sans avoir les personnes qualifies pour accompagner cet accroissement. En fait, le seul march retail concentre la majorit des emplois du secteur. Cest la raison pour laquelle quune diversification des emplois est ncessaire en particulier au sein du secteur des Corporates. Cependant, le plus gros problme que connaissent les institutions financires Islamiques, est le manque norme en Oulmas qualifis pour faire partie des comits de conformits de la Sharia. En effet, par la nature de leurs activits, les Oulmas des Sharia Board doivent avoir une exprience significative pour pouvoir veiller la juste interprtation des termes employs afin de dfinir correctement les instruments financiers Islamiques. Malgr les programmes de formation lancs un peu partout dans le monde pour former les futurs oulmas capables dexercer dans le monde de la finance islamique, la demande reste largement suprieure loffre. En effet, il y a moins dune centaine doulmas musulmans dans le monde suffisamment forms et comptents pour siger dans des Sharia Boards. Pour contourner cette difficult, les oulmas les plus reconnus multiplient les mandats dans diffrents comits islamiques des institutions financires. Cela permet, certes, dassurer, de manire indirecte, une plus grande homognit dans les dcisions des diffrents Sharia Boards. Mais cela ne peut tre quune solution temporaire et risque par ailleurs dengendrer des situations de conflits dintrts. Ce problme est particulirement constat en France, o la finance islamique en est ses premiers pas. Lors dun sminaire en France qui runissait les plus grands oulmas de la plante, aucun ntait francophone. Pour pallier ce manque, des organismes, comme Acerfi et Coffis, se sont lancs dans des programmes de formation doulmas franais` juniors qui pourront tre encadrs par des oulmas plus expriments. De mme, le manque de comptences hautement qualifies dans les modes de financement islamique risque de miner la confiance du grand public.
4. Rputation et Crdibilit :
La finance islamique ne gagnera une forme de reconnaissance internationale quen palliant aux insuffisances des institutions financires Islamiques en termes de transparence, de gouvernance, et de gestion de risque. Ces aspects constituent des faiblesses qui risquent de nuire la crdibilit du secteur, en particulier en priode de crise. En ce qui concerne la transparence : la lecture des comptes des banques islamiques est un exercice difficile tant les concepts et les termes employs sont trangers au jargon financier standard. Ainsi que le contenu informationnel des tats financiers comme tant souvent pauvre en lments cls. De plus, cause du manque de donnes suffisantes, il est presque impossible de comparer les fonctionnements et les performances des banques islamiques dune rgion lautre. Ce nest que dernirement que quelques banques centrales, comme en Malaisie ou au Bahren, ont commenc inclure dans leurs reportings annuels des donnes agrges relatives aux performances des institutions financires Islamiques dans ces pays. De telles informations donneraient une image plus claire de ltat financier du secteur de la finance islamique dans ces pays, et encouragerait les clients et les investisseurs se lancer dans le secteur de la finance islamique. Quant au manque de gouvernance, cela vient principalement du fait que les banques islamiques sont souvent actives dans des conomies mergentes qui valorisent assez peu les bonnes pratiques de gouvernance. Dailleurs, les rgles appliques par les banques islamiques sont issues de principes souvent juges contradictoires relevant des thories anglo-saxonnes des organisations, dune part, et de la loi islamique, dautre part. Les dirigeants de ces tablissements sont en fait soumis des rgles de gouvernance la fois actionnariale, partenariale et religieuse ( La gouvernance de la banque islamique , C. Zied & J.J. Pluchart, 2006). Ces contradictions peuvent avoir des effets ngatifs sur quelques processus de gestion aux seins des banques. Les failles de gouvernance peuvent atteindre parfois quelques processus vitaux du fonctionnement de celles-ci, tel que le processus de validation des produits financiers. Dailleurs, un rcent vnement a mis en vidence de graves disfonctionnements internes dans des institutions financires Islamique, comme ce fut le cas pour la socit de gestion Koweitienne Dar Investment . En effet, la haute cour dAngleterre a jug, en Avril dernier, de lannulation dune dcision du Sharia Board la demande mme des avocats de la socit (Une premire qui risque de compromettre la crdibilit des banques Islamiques, financialislam.com, 05/18/2010). Un tel jugement remet en cause la crdibilit et lindpendance des Sharia Boards qui sont censes rassurer les investisseurs sur la licit de leur investissements. Cest pour cela quil devient urgent de rformer les modles de gouvernance dans ces institutions pour les munir dventuelles dfaillances et offrir une meilleure protection aux investisseurs privs. Mme si la finance islamique na pas connu encore de crises graves, la bonne gouvernance et la gestion efficace des risques demeurent des impratifs lheure de lintensification de la mondialisation financire et de la diversification des instruments et vhicules de placement des fonds. Nb : La mondialisation financire reprsente un dfi majeur pour la finance islamique puisque les institutions financires islamiques sont tenues de respecter certaines rgles islamiques alors que les institutions financires classiques ne connaissent pas de restriction, ce qui a des rper- cussions nfastes sur la comptitivit des tablissements bancaires islamiques. La mise en place de la finance islamique ncessite des amnagements de la loi bancaire, ce qui ne plat pas certaines autorits montaires et de rgulation au sein mme de pays musulmans De plus, la faible capitalisation de la plupart des institutions financires islamiques ncessite la cration de nouvelles institutions financires islamiques fortement capitalises, do la ncessit de procder des fusions et des acquisitions au sein mme des institutions dj en place pour pouvoir souvrir lconomie de march et consolider davantage ce nouveau segment dactivit. 5. Absence dun march financier Un autre facteur concerne labsence dun march financier islamique. Les efforts sont multiplier en vue de favoriser le dveloppement des banques islamiques.
Chapitre III: Les principes de juste milieu au secours de la finance mondiale. Principe (1) Freiner la vitesse excessive de cration des crdits, leur vente, leur scurisation et leur mise disposition Dvelopper les contrles de la cration des dettes, leur affectation et leur mise disposition de faon ne pas transformer ces dettes en produits changeables dont on se dbarrasse ainsi que du risque qui leur est associ, mais den faire des moyens efficaces sur le march pour redistribuer les portfolios au fil du temps, et ce sans occasionner une rupture entre secteur financier et les secteurs de lconomie relle. Principe (2) Crer un quilibre entre les modes de financement qui sont bass sur le principe de partage des pertes et profits et ceux bass sur le crdit qui na aucune relation avec la gnration relle de la richesse et de sa croissance. Promulguer des lois et offrir les services et les primes qui sont susceptibles dencourager le partenariat en financement sous toutes ses formes. De telles initiatives limiteraient la forme de crdit favorise par le lenvironnement actuel, notamment le financement bas sur le crdit ; ce type de financement encourage les entits conomiques sengager de faon excessive dans les emprunts, ce qui les rend vulnrables aux chocs financiers. Principe (3) Etablir un systme montaire avec des mcanismes de paiement plus justes et plus stables. Crer un systme montaire international dont les fondations et les institutions devraient tre construites par les parties concernes lchelle mondiale. Il faut imposer des contrles sur lassurance de toutes les formes dargent de manire faciliter lchanges des biens et services et de raliser un degr raisonnable de stabilit et de justice parmi les milieux qui conduisent les transactions. Principe (4) Utiliser le mcanisme de participation bas sur le taux de profit la place de celui base sur le taux dintrt. Crer des mcanismes alternatifs appropris celui du taux dintrt qui a prouv son inefficacit quant une allocation optimale des ressources, et qui a eu un effet ngatif sur la distribution du revenu national. Parmi ces mcanismes alternatifs, on peut citer lutilisation de taux du profit la place du taux dintrt. Principe (5) Dvelopper des instruments efficaces et justes pour la bonne gestion du risque et sa rpartition en vitant de commercialiser ce risque, de le transfrer ou en faire lobjet de spculation. Concevoir mcanismes et instruments pour grer le risque et sa rpartition, en vitant daugmenter un tel risque or de le commercialiser. Ceci pourrait tre fait en assurant, travers la conception mticuleuse de tels instruments, que leurs avantages psent plus que leurs inconvnients. Leurs modes de circulation devraient tre contrls de faon si stricte quelle garantisse que toute la socit en bnficie et pas seulement ceux qui y travaillent. Principe (6) Construire un systme bancaire plus efficace, plus juste et plus stable strictement li lconomie relle. Construire un systme financier efficace et multi fonctionnel pour transfrer les ressources financires entre les entits conomiques efficacement, en se basant sur lintermdiation de linvestissement et non lintermdiation financire. Ceci contribuerait raliser un degr suffisant dquit et de stabilit conduisant atteindre des buts conomiques tels que offrir une prosprit matrielle et un bien tre la socit entire. Principe (7) uvrer pour tablir des mcanismes justes qui garantissent les droits financiers des prteurs, sans lser les dbiteurs. Chercher garantir les droits des prteurs en crant des instruments et des moyens qui pourraient aider atteindre cet objectif, mais sans porter atteinte aux dbiteurs, ceci afin renouer des liens de confiance entre les institutions financires et les entits conomiques. Principe (8) Rectifier le rle des marchs financiers et tablir un systme de contrle pour rationaliser le comportement de tous les acteurs sur ces marches. Concentrer sur la conception des organismes, des programmes et des statuts du march financier de faon avoir un contrle, un trs haut niveau de fiabilit, honntet et quit, de lexcution des transactions. Ces organismes, programmes et statuts doivent tre conues avec une orientation vers les activits rellement productives et en vitant les spculations et les transactions fictives, les risques et toutes autres transactions similaires. Principe (9) Favoriser la bonne gouvernance et la transparence dans la conduite des affaires des institutions financires et leurs relations avec les parties concernes. Mettre en uvre et appliquer les principes de la transparence et la bonne gouvernance aux institutions financires. Etablir les contrles ncessaires qui pourraient garantir les droits de toutes les parties impliques dans ces institutions financires afin denraciner et de promouvoir la confiance entre elles et dans le rle quelles jouent. Ceci peut aussi contribuer minimiser le conflit dintrts susceptible de se trouver dans le fonctionnement de quelques institutions importantes, comme les agences de cote des crdits et les compagnies de comptabilit publique.
Principe (10) Ractiver le rle des gouvernements dans la prservation et la protection de lordre montaire et financier et limposition de contrles sur les transactions et les marchs afin de raliser une croissance quilibre. Le gouvernement doit jouer un rle principal et non juste auxiliaire en surveillant de prs le systme montaire et financier ainsi que les transactions et les marchs. Il devrait aussi fournir un environnement appropri pour le secteur priv afin de le rendre capable de contribuer effectivement cet objectif, ceci travers les initiatives et les innovations qui profiteraient ceux qui les initieraient, et pourvu que cela ne se fasse pas au dpens de lintrt de lconomie publique et de la socit.
Conclusion En guise de conclusion on peut dire que le fait que la finance islamique pourrait tre une solution pour la crise actuelle reste le sujet de diffrents colloques, sminaires et tables rondes ,qui visent dans leur globalit dtudier les piliers de ce systme . Au Maroc les produits alternatifs de la finance islamique nont t introduits que rcemment .Toutefois on peut se demander, linstar des autres pays qui lont adopt est ce que la finance islamique prsente un moyen supplmentaire qui pourrait contribuer financer notre conomie ?