Le Chélif 07
Le Chélif 07
Le Chélif 07
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Des milliers de gens continuent de se ruer sur des boutiques transformes en pharmacies parallles,
et prennent tout ce que leur enseigne le commerant pour argent comptant. Notre socit est-elle en train de faire le grand
saut vers le pass en s'attachant tout ce qui a t et en refusant catgoriquement tous les produits de la modernit ?
LE JOUEUR SE REMET PEINE D'UNE MCHANTE BLESSURE LE GROUPE FTE SES 15 ANS
Messaoud honor par
les supporters de lASO
GMI-Algrie,
un investissement
russi
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Pages 12 et 13
MOKRANE AHMED DIT BENNACEUR,
CONDAMN MORT PAR L'ARME
COLONIALE :
La France a guillotin
de valeureux fils
de l'Algrie
L'ALGRIE, UNE PLAGE QUI FIGE
LE REGARD D'IZDIHAR BOUCHAKOUR
Un cri de dsespoir
contre le pillage
de nos vestiges
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MEROUANE ZERROUKI, PRSIDENT DE L'ASSOCIATION
CULTURE ET ARCHOLOGIE DE TNS :
La clbration du Mawlid
a t dvoye par l'APC
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SES PARTISANS SE RECRUTENT PARMI TOUTES LES COUCHES DE LA SOCIT
Quand la phytothrapie
se substitue la mdecine
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Lexprience
acquise
au Canada
nous sert
beaucoup
M. et Mme Klouch,
couple d'opticiens,
diplms de l'universit
Laval (Canada)
nous relatent
leur parcours
professionnel et les
pripties qui les ont
conduits sinstaller de
faon dfinitive Chlef,
aprs avoir exerc le
mtier au Canada.
M. ET M
ME
KLOUCH,
OPTICIENS CHLEF
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SAUVEGARDE DU PATRIMOINE
CULTUREL IMMATRIEL
Plaidoyer pour
la reconnaissance
du burnous
louabri
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Du 22 au 28 jan. 2014
LACTUALITE
Q
ui de nous n'a pas t tent, ne
serait-ce qu'une seule fois dans sa
vie, de se dbarrasser des
antibiotiques prescrits par le mdecin et de se
contenter des seules infusions base de
plantes dites mdicinales ? La menthe, le
gingembre, le thym, la sauge et bien d'autres
plantes ne sont-elles pas en passe de
remplacer progressivement les anti-
inflammatoires et les corticodes qui, il faut
quand mme le dire, ne sont parfois d'aucun
effet si bien que le malade regrette et l'argent
jet par la fentre et le temps perdu chez le
mdecin ? Le bouche--oreille fait des
miracles et l'on est amen, sans se rendre
compte, ingurgiter des liquides, des
mixtures et des compotes dont on ignore
mme l'origine mais dont l'efficacit, croit-
on, n'est plus prouver. De plus, chose trs
importante, cela vite d'aller chaque fois
voir le mme mdecin pour qu'il nous
prescrive inutilement le mme traitement.
Notre socit est-elle en train de faire le
grand saut vers le pass en s'attachant tout
ce qui a t et en refusant catgoriquement
tous les produits de la modernit ? La
nostalgie pourrait certes expliquer certains
comportements mais elle ne saurait nous
clairer sur ce phnomne qui prend de plus
en plus de l'ampleur jusqu' atteindre des
proportions alarmantes. Sinon comment
expliquer le fait que des gens instruits se
laissent docilement envoter par les propos
de certains commerants qui il arrive
d'oublier leur vraie vocation en
s'autoproclamant mdecins multi-spcialistes
sans qu'ils n'aient suivi un seul cours en la
matire ? Leur pouvoir de persuasion est si
grand qu'ils peuvent facilement vous vendre
du poison la place du paractamol et si
jamais un mal vous arrive, a sera srement
cause de votre non respect du mode d'emploi
et de la posologie que le fameux herboriste
vous a indiqus !
Seuls les pharmaciens
habilits vendre
des plantes mdicinales
Si la phytothrapie a de tout temps exist,
elle a toujours t exerce par des spcialistes
dans la mesure o ne peuvent comprendre les
pharmacopes, qu'elles soient
contemporaines ou traditionnelles, que ceux
qui sont bien forms en pharmacologie,
autrement dit, les initis. Et quand on sait
qu'en France, par exemple, on ne dlivre plus
le diplme d'herboriste depuis 1941 et que,
lgalement, seuls les pharmaciens sont
autoriss vendre les plantes mdicinales, on
mesure mieux les risques que comporte un tel
mtier en ce sens que des vies humaines sont
en jeu, et qu'une seule fausse prparation
pourrait engendrer des dgts irrparables.
Cependant, ce qui demeure intriguant, c'est
de savoir que des milliers, voire des millions
de gens, continuent de se ruer sur ces
boutiques transformes en pharmacies
parallles, et prennent tout ce que leur
"enseigne" le commerant pour argent
comptant. Outre les pices omniprsentes
dans presque tous les plats algriens, le client
s'achte l'occasion toutes sortes de produits
susceptibles de le gurir d'une maladie que
les mdecins se sont montrs incapables de
soigner. Les arguments du pseudo-
pharmacien sont massues, et les preuves
fournies irrfutables. En effet, en plus des
hadiths qu'il convoque et rcite
maladroitement, il vous raconte des faits
rels et des anecdotes faisant tat de cas
dsesprs qui n'ont d leur salut qu' cette
plante sacre pour avoir t cite dans le
Coran, ou cette lotion magique dont les effets
sont spectaculaires. Peu de gens alors
peuvent rsister la tentation car si la raison
est toujours en veil, la maladie, elle, vous
somme de ne pas en faire cas, et rclame avec
insistance le traitement providentiel.
Ainsi, le dsespoir est souvent derrire des
actes que ni la religion ni moins la science ne
peuvent justifier. Lorsque les mdecins le
condamnent soit par incomptence, soit par
inlgance, le malade ne cherche pas
comprendre si celui qui le conseille est
pharmacien, commerant, muphti ou
simplement un minable charlatan.
S'accrocher la vie est un instinct que ni les
leons de morale ni les traits scientifiques
ne peuvent domestiquer. Quand bien mme
vous auriez fait les plus grandes universits
du monde, un petit mal persistant que les
mdecins n'arrivent pas radiquer vous
ferait oublier le raisonnement scientifique et
vous jetterait dans les bras d'un de ces
"gurisseurs" dont la rputation ne laisse
planer aucun doute sur leur comptence.
Incomptence,
pouvoir d'achat en dclin
et atavismes
Mais, tout cela s'ajoutent des raisons
objectives, incontestables, ayant trait la
qualit de la prise en charge sanitaire dans
notre pays. Il n'est d'ailleurs un secret pour
personne que la mdecine en Algrie ne cesse
de rgresser ces dernires annes, et que les
patients perdent souvent leur patience aprs
avoir suivi de faon draconienne des
traitements interminables qui n'auront servi,
dans le meilleur des cas, qu' calmer une
douleur sans pour autant en extirper les
racines.
Le ttonnement mdical fait que des
diagnostics errons sont souvent tablis et,
par voie de consquence, la maladie profonde
n'est jamais traite. Comment dans ces
conditions le malade en perte d'espoir ne se
laisse pas subjuguer par tous ces discours qui
vantent le savoir- faire, le don ou la "hikma"
d'un tel qui, sans avoir t l'cole, matrise
mieux que n'importe quel mdecin l'art de
prparer les remdes les plus efficaces tout en
faisant accompagner son acte par des
formules tmoignant de sa dvotion, sa pit
et sa foi inbranlable en Dieu! La
disponibilit des mdicaments et leur marque
ne sont pas non plus trangres au
phnomne.
En fait, vous aurez beau expliquer un
client que la molcule qui a servi la
prparation du mdicament d'origine est
exactement la mme que celle du gnrique,
vous n'arriverez jamais le convaincre qu'ils
sont tous deux d'gale efficacit. Si
maintenant en plus du fait qu'il est gnrique,
le produit est local, le rflexe est vite
dclench et le "fabriqu Oued Fodda"
n'aura aucune chance de dtrner le clbre
et non moins majestueux "made in France" !
Il suffit d'ailleurs de comparer les deux
emballages pour se rendre compte de la
diffrence apparente entre ce qui est import
de "l-bas" et sa version locale.
Les prix ne sont pas en reste car, tout en
considrant les efforts consentis en matire
de scurit sociale, le mdicament reste tout
de mme hors de porte des petites bourses.
Et quand on sait que la liste des mdicaments
non remboursables ne cesse de s'largir, on
ne s'tonne pas que l'Algrien moyen se
rabatte sur ces boutiques o le "remde
naturel" est vendu quelques dinars
drisoires. Le pouvoir d'achat des citoyens
leur dicte souvent des comportements et des
choix qu'ils n'admettraient jamais s'ils taient
financirement aiss. Mais le besoin a bien
ses raisons, et la pauvret ses arguments si
bien que des catgories sociales entires
prfrent ne plus entendre parler de mdecins
et pharmaciens.
Bigoterie et arnaque,
un bon mnage
Enfin, le fait religieux y est pour beaucoup
dans la naissance du phnomne en question
et sa persistance. S'il est vrai que les
croyances des uns et des autres sont
indiscutables dans la mesure o cela relve
de l'intime, il n'en demeure pas moins qu'
l'chelle de la socit, des drapages doivent
tre dnoncs surtout lorsque c'est la foi des
fidles qui est exploite des fins purement
et vilement lucratives. Vendre ou ne pas a
vendre, telle est la question que tout
commerant doit se poser, que son activit
soit lgale ou pas.
Quant fourrer son nez dans un domaine
qui lui est totalement tranger en essayant de
jouer sur la fibre religieuse du client, cela
porte un nom : L'ARNAQUE. Si maintenant
des remdes trouvent une origine dans la
tradition du Prophte, personne ne nous
empche non plus de consulter un mdecin
pour savoir quoi cela sert et dans quel cas
on peut ou on ne peut pas l'utiliser.
Cela dit, en dpit de toutes les carences
constates dans le secteur de la sant, il serait
indispensable que l'Ordre des mdecins
prenne clairement position, non pas par
rapport la commercialisation de ces
produits dont la majorit nous provient de
Chine (cela ne relve pas de son ressort),
mais en initiant une campagne nationale de
sensibilisation visant expliquer d'abord que
la mdecine, de mme que la pharmacologie
sont des sciences part entire et, qu'elles ne
peuvent par consquent tre exerces que par
des spcialises.
Les plantes mdicinales ont comme tout
autre mdicament des effets secondaires
pouvant tre fatales pour le malade. Autant
consulter son mdecin avant de les faire
passer dans son organisme car vouloir tout
vendre, non seulement nos herboristes-
commerants versent dans la publicit
mensongre, mais ils ne prviennent jamais
des complications qu'engendre une
consommation abusive de leurs produits.
S'ils ne le savent pas, ce sont des ignorants,
auquel cas ils doivent abandonner ce mtier.
Si, au contraire, ils le savent bien, ce ne sont
alors que des arnaqueurs qui nuisent la
socit et que celle-ci doit combattre en
faisant triompher rsolument la science pour
mettre notre avenir l'abri des drives.
Mokrane At Djida
LE PHENOMENE NE CESSE DE PRENDRE DE L'AMPLEUR
Malades sans espoir,
herboristes sans frontires !
A des moments prcis de son Histoire, une socit peut soit faire un saut qualitatif qui la hissera au rang des Grands,
soit se projeter dans le pass et se condamner revivre les mmes checs, donc la mme dcadence.
Ce type de commerce
fleurit partout
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Numro 7
Du 22 au 28 jan. 2014
LACTUALITE
D
es malades, et ils sont
nombreux, se tournent vers
la mdication alternative,
c'est--dire, la mdication par les
herbes, chez des herboristes qui
n'ont gnralement aucune ide de
la valeur mdicinale des plantes et
leurs composants chimiques
naturels. A ce sujet, nous avons
questionn un herboriste parmi les
plus connus Chlef pour
comprendre le pourquoi cette
affluence vers ces commerces.
Notre interlocuteur n'est autre que
M. Bederar Bensahnoun, herboriste
et vendeur d'pices qui s'est prt au
jeu et nous a confi tout ce qu'il sait
sur la mdecine traditionnelle. M.
Bederar nous nous dit d'emble que
la phytothrapie existe depuis la
nuit des temps, dans la majorit des
pays d'Asie, surtout en Chine, en
Inde, en Perse et dans bien d'autres
pays travers le monde.
Cancers, rhumatismes,
hpatite
tout a un remde !
Avant l'avnement des
laboratoires de recherche
pharmaceutique modernes, la
phytothrapie a t la seule source
de mdication, dit M. Bederar.
Pourquoi le malade se tourne-t-il
vers la mdication par les plantes ?
Il rpond : "Lorsque ce dernier
n'arrive pas trouver une gurison
avec les mdicaments vendus en
pharmacie, il se tourne vers la
phytothrapie ", affirme
l'herboriste, prcisant que " lorsque
le malade se prsente, nous devons
avoir un diagnostic plus ou moins
de la maladie dont il souffre, cela
nous permet de personnaliser le
remde lui donner." Actuellement,
explique notre interlocuteur, tous
les citoyens dans le monde entier se
tournent vers ce qui est "bio." Mais
avec tout cela, ajoute-t-il, "il n'y a
pas mieux que la prvention dans
tous les domaines et encore plus
dans le domaine de la sant de
l'individu." Et de nous montrer des
chantillons des diffrents
ingrdients utiliss dans la
composition de mdication contre
certaines maladies. Pour les
maladies respiratoires, M. Bederar
explique qu'il prescrit la graine de
lin, le "fourmous" (le lupin) pour le
diabte, "hab el aziz" pour la prise
de poids et le manque d'apptit, le
soja pour le cholestrol,
"elkourkadia" pour l'hypertension
artrielle, "el khouzama" (la
lavande) pour le colon et "elsan el
mekki" pour la constipation. "Il ne
faut pas en abuser", signale notre
interlocuteur. Il poursuit : "Nous
avons aussi la camomille
(babounadj) qui est un calmant et
un aprs-shampoing pour les
cheveux, "beroustoum" qu'on
prescrit pour les maladies de
l'estomac et aussi dans le traitement
des cancers, "kantarone essaghir"
(la petite centaure) utilis pour le
traitement de l'ascaris et du diabte,
"fatate el hadjar" utilis pour
dissoudre les calculs rnaux ",
numre M. Bederar qui, propos
de cette dernire plante, conseille
au malade de prendre beaucoup
d'eau pour faire vacuer les calculs.
" Nous avons aussi "m'liless" en
feuilles ou en corce qui est utilis
pour combattre l'hpatite, les fleurs
de figues de barbarie qui sont
utilises dans le traitement des
diarrhes, l'corce de chne pour les
brlures d'estomac, le thym sauvage
pour le traitement du rhume et
"tigantass" pour le traitement des
rhumatismes ", ajoute notre
herboriste qui conseille au malade
de prendre ses prcautions en
matire de prvention et utiliser le
mdicament comme remde
complmentaire.
Mohamed Boudia
Par Dr Ahmed Benkhaled
L
a mdecine conventionnelle, ou tout
simplement celle enseigne dans les
instituts de sciences mdicales, serait
le domaine des sciences modernes qui a eu le
plus grand impact sur la socit humaine.
L'autorit et la prcellence de la mdecine
moderne sont irrcusables. Cette science
fonde sur l'objectivisme rigoureux et le
rationalisme absolu compte beaucoup sur les
moyens d'investigation mis sa disposition
suite aux progrs raliss dans le domaine de
la technologie moderne.
Ses armes thrapeutiques sont galement
de plus en plus afftes. Les espoirs
(thrapies gniques.etc.) qu'elle suscite
sont normes. C'est une mdecine qui
s'enrichit constamment. Tous les systmes
sont explors. Le champ de la pathologie
dans sa grande diversit est inlassablement
parcouru et retourn. Aucun aspect n'est
nglig. Le moindre indice est finement
analys car susceptible d'ouvrir la voie une
recherche. On se spcialise dans des sous-
spcialits.
Cependant, cette mdecine domine par
l'empirisme des grandes sries de malades
traits donne pour certains l'impression d'tre
une machine de plus en plus lourde et
puissante, et la fin crasante car qui dit
machine sous-entend absence de tout tat
d'me ou de considration pour tout ce qui est
intime, personnel, motionnel
D'o le besoin pour ces patients-l d'aller
chercher ailleurs une mdecine alternative,
plus "douce", susceptible de prendre en
charge leur problme de sant dans toutes ses
dimensions, somatiques et psychiques.
Beaucoup de malades de notre poque ont
davantage besoin de communiquer, d'tre
entendus, d'tre regard avec attention par
autrui, d'tre considr en tant qu'individu
avec toutes ses particularits que de radios
et de prise de sang. Qui mieux que les
systmes mdicaux fonds sur des thories
ou des doctrines philosophiques -et qui par
consquent favorisent l'change d'ides et la
communication-va leur permettre de
satisfaire cette ncessit ?
Et effectivement, ces mdecines
alternatives font de plus en plus d'adeptes
travers le monde. Dans certaines contres, le
recours celles-ci est devenu un vritable
phnomne social. Et il ne faut pas le nier
encore, "si ces trucs marchent, c'est que a
marche !" Et on est en droit de se demander :
est-ce que la main de l'acupuncteur ou
l'ostopathe porte plus la baraka que celle du
mdecin, moins souverain dans le traitement
de la douleur par exemple ?
Phytothrapie : l'universalit
Thrapeutique millnaire, les plantes ont
servi de premiers remdes aux hommes
originels, sous forme de pansement pour
soigner leurs blessures ou de cataplasme pour
soulager leurs douleurs. Leur utilisation
remonterait la prhistoire,
vraisemblablement l'homme de Neandertal.
Les plantes mdicinales ont accompagn
l'humanit tout au long de son histoire, ce qui
nous fait dire qu'il n'existe pas une
civilisation ou un peuple sur Terre qui n'en ait
pas fait usage, plus ou moins large chelle.
Le savoir en la matire ayant t le plus
souvent le territoire de chasse garde de
marabouts, d'exorcistes et d'autres individus
verss dans l'sotrisme, il est naturel que le
sort de cette discipline souffre aujourd'hui
encore de l'amalgame qui la juxtapose aux
pratiques obscurantistes et charlatanesques
des temps passs.
Par ailleurs, les vertus des plantes n'ont pas
t les mmes partout o elles ont t
utilises et toutes les poques. Dans telle
rgion du monde, les proprits d'une espce
vgtale sont voues jusqu' l'exagration.
Ailleurs, la tradition locale dnie la mme
plante tout effet ou la destine une autre
indication (cart s'expliquant en fait par la
nature du sol du terrain de culture, de
l'intensit de l'ensoleillement et des mthodes
de rcolte et de conservation).
C'est essentiellement pour ces raisons que
la phytothrapie est demeure une discipline
scientifique relativement peu dveloppe
malgr le recours "trs populaire" aux vertus
mdicinales des plantes, constat l'chelle
plantaire.
Cela ne veut pas dire que les plantes
dissimulent encore de grands secrets pour la
science moderne. La pharmacope dispose de
toutes les informations vrifies et dtailles
sur toutes les plantes susceptibles de
prsenter un intrt thrapeutique.
L'intrt de grands laboratoires
pharmaceutiques pour le dveloppement de
cette discipline est affirm. C'est partir du
principe actif naturel pris dans une plante que
des produits similaires de synthse ont t
conus (exemple : les rserpiniques drivs
de l'alcalode de la rauwolfia, utiliss pour
leur proprit hypotensive).
Ces deux dernires raisons sont invoques
prcisment par les opposants au recours
gnralis la phytothrapie pour en freiner
l'expansion. Pour ces derniers, il serait plus
judicieux de recourir aux mdicaments qui
ont une activit plus constante, une plus
grande scurit d'emploi et les contre-
indications bien dfinies. Par contre,
certaines doses ou chez des sujets
prdisposs, les plantes seraient susceptibles
de provoquer des effets secondaires plus ou
moins graves, des accidents nerveux
(convulsions, crises pileptiques, etc.),
parfois le coma et la mort.
En tout cas, la vigilance doit tre de mise
lorsqu'il s'agit d'utiliser toute mdication,
quelle soit d'origine vgtale ou autre.
La phytothrapie est parfaitement indique
dans les maladies bnignes. Etant donn que
certaines plantes renferment des principes
actifs puissants, il est formellement
dconseill de pratiquer l'automdication
dans ce domaine.
DE PLUS EN PLUS DE MALADES Y ONT RECOURS
La mdication alternative
fait des mules
ELLES ONT DE NOMBREUX ADEPTES TRAVERS LE MONDE
Les mdecines alternatives sont-elles efficaces ?
Le mdicament est un produit chimique, qui plus est nocif plus d'un titre lorsqu'il n'est pas utilis bon escient et un peu n'importe
comment par le malade. Qu'en est-il alors de toutes ces mdications parallles vendues dans des commerces qui ont tendance se
gnraliser travers le pays et qui suggrent qu'ils coulent des produits semblables aux mdicaments vendus dans les pharmacies ?
Ce marchand conseille
ses patients des prparations
pour de nombreuses maladies
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Numro 7
Du 22 au 28 jan. 2014
LACTUALIT
E
ntre tradition et modernit, entre
prparations chimiques et
prparations naturelles, entre roqya,
pratique de voyance et antibiothrapie de
pointe, le citoyen algrien ne sait que choisir
: les vertus supposes de certaines
prparations de la mdecine traditionnelle
(aux prix abordables) ou la chert des soins
mdicaux modernes ? Le citoyen lambda,
non inform ou dsargent, se trouve
contraint de recourir aux herboristes et autres
prtendus gurisseurs au dtriment de sa
sant.
Une tourne travers la ville nous donne
une ide de l'opinion qu'ont les Chlifiens sur
les pseudo-pharmaciens et les herboristes
bonimenteurs. Nombreuses ont t les
rponses sur la nocivit et les complications
induites par l'utilisation des produits qu'ils
coulent, lesquels sont dans la plupart des cas
non contrls. Un grand nombre des produits
que proposent les herboristes et les boutiques
de mdecine traditionnelle sont cancrignes
et ce, de l'avis des spcialistes en oncologie.
Malgr tous les bienfaits des plantes
mdicinales, il reste que la mdecine
traditionnelle n'est aujourd'hui soumise
aucun contrle en Algrie et plus
particulirement dans la wilaya de Chlef.
Quelles sont donc les raisons du rush vers les
centres d'herboristes et de gurisseurs ?
Chettia, Ouled Fars et d'autres
communes de la wilaya de Chlef, les
pratiques traditionnelles privilgiant la
phytothrapie comme remde pour certaines
maladies ou douleurs, ont toujours eu leurs
adeptes tant dans les milieux ruraux que
citadins. Ce sont les vieilles femmes, les
mres, les grand-mres qui sont les
dpositaires de ces pratiques hrites d'un
savoir-faire ancestral. Ds l'apparition d'un
mal quelconque, elles mijotent une des
recettes "miraculeuses" afin d'apaiser la
douleur. Cela donne le plus souvent des
rsultats positifs en dpit des effets
secondaires que pourraient provoquer ces
produits par la suite. Ainsi, elles utilisent des
plantes ou des onguents l'effet immdiat, ou
des infusions de mlanges d'herbes naturelles
pour soigner un rhume, une toux, une colique
etc. Mais quand il s'agit d'autres maladies
plus srieuses, ces femmes voire leurs
hommes recourent aux connaisseurs qui ne
sont autres que les herboristes (appel
communment " aachabine " ou "aakarine").
Ces "spcialistes", ayant pignon sur rue,
utilisent plusieurs espces de plantes
poussant l'tat sauvage dans les rgions
montagneuses l'image de la lavande, la
verveine, le thym sauvage, le laurier,
l'eucalyptus, la marjolaine, la sauge et autres
plantes dont l'effet sdatif est confirm. Un
habitu des plantes mdicinales cite, titre
illustratif, l'huile de graine de nigelle, connue
communment par "El-habba saouda " (la
graine noire), qui constitue dsormais son
remde "ftiche. Selon lui, elle est compose
d'lments actifs effets miraculeux qui
traitent tous les maux.
Quels sont les miracles
de la phytothrapie ?
Le nombre de boutiques qui se spcialisent
dans la vente de plantes mdicinales a accru
ces dernires annes, ce qui n'a rien de bien
original sauf que, lentement mais srement,
la simple opration de vente des produits
cde la place des "consultations" et
pratiques proches, s'y mprendre, de l'acte
mdical en vigueur chez les mdecins ou en
milieu hospitalier. Certes, l'activit de vente
d'herbes mdicinales relve de la pratique
commerciale normale. Or, la transformation
de ces commerces en cliniques mdicales est
illgale ! La vente de ces plantes ne se fait
plus comme avant : tisanes, extraits de ces
plantes, poudres, pommades et liquides sont
actuellement vendues dans des emballages
bien conus, ressemblant s'y mprendre aux
boites de mdicaments. On y trouve mme
des notices sur les composants, la posologie,
etc. Ces produits sont dans la plus part des
cas fabriqus en Egypte, Syrie, Inde ou
Chine...
En dehors de l'effet sdatif qui est confirm
et prouv, le risque rside le mode
d'utilisation ou la posologie (quantit de
mdicament administrer un malade). Le
commerce des herbes mdicinales emballes
n'est plus propre aux herboristes, on trouve
ces produits de toutes les couleurs tales sur
les tagres et les comptoirs des officines
pharmaceutiques. Rencontr dans une
officine pharmaceutique Chettia lors de
l'laboration de ce reportage, un vieil homme
nous a dit ceci : "Le problme ne se pose pas
au niveau de la nature de plantes mais plutt
dans l'usage et les dose que prend le malade.
En l'absence d'efficacit, le malade recourt
l'augmentation de la dose, c'est l o la plante
devient un poison plutt qu'un mdicament."
Boutiques d'herboristes
ou cliniques ?
l'image du reste du pays, plusieurs
tablissements de soins par les herbes, sous
forme de succursales des " laboratoires
orientaux ", ont ouvert travers le pays. Ils
proposent des traitements pour des maladies
chroniques et des pathologies graves. Est-ce
que les malades peuvent tre rellement
soulags par cette mdecine alternative ?
Dans un petit sondage effectu sur un
chantillon des habitants de Chlef, nombreux
ceux qui croient la vertu de cette "pratique
mdicale traditionnelle", affirmant "les
mlanges d'herbes et de fruits que proposent
ces tablissements sont efficients, il y a
mme des cancers qui ont guri."
D'autres personnes s'opposent ces
pratiques et l'accusent mme d'tre la cause
principale de la complication de maladies,
l'instar des herbes utiliss dans la gurison
des allergies. Parfois, le patient souffre d'une
allergie aux herbes et aux graines de pollens
alors que ces pseudo-mdecins, ignorant
l'origine de l'allergie, administrent aux
patients des mlanges contenant des
allergisants. "Une lgre allergie se
dveloppe en bronchite ou en asthme
chronique ", nous indique-t-on.
C'est aux pouvoirs publics de dfinir les
rgles de l'exercice de la phytothrapie et lui
donner contenance lgale, et surtout mettre
fin l'arnaque et la triche de prtendus
gurisseurs qui se jouent de la bonne foi des
gens, notamment les femmes au foyer et les
sujets gs.
Zakarya Mahfoud
"Celui qui l'hernie
discale, les hmorrodes,
les rhumatismes, les
problmes d'estomac, celui
qui a l la migraine, celui
qui souffre de l'allergie,
des varices, ceux qui
n'arrivent pas se retenir
et mme ceux qui souffrent
des chutes de cheveux!
Venez ! Approchez ! Et
dites adieu la maladie en
un laps de temps.". Qui
d'entre-nous n'a pas
entendu la voix nasillarde
diffuse par le moyen de
haut-parleurs des
gurisseurs qui, chaque
week-end, prennent place
dans les marchs
hebdomadaires (souks)
afin d'couler herbes,
huiles, onguents, poudres
et autres graines aux vertus
miraculeuses.
Installs gnralement
l'entre du souk, ces
"mdecins-pharmaciens"
ambulants font talage de
produits provenant
d'horizons divers. Avec
leurs haut-parleurs, ils
ameutent la foule pour
l'intresser leurs produits
miracles.
les entendre vanter
leurs recettes et leurs
mdicaments, les esprits
simples finissent par les
croire. Parmi les clients de
ces arnaqueurs -qui ne sont
visiblement pas inquits-,
on trouve des gens bien
instruits qui croient aux
vertus des remdes
proposs. Parmi la foule de
curieux, on trouve toujours
deux ou trois personnes
pour certifier et confirmer
les vertus des produits
proposs.
Ce sont les complices du
vendeur qui se prsentent
comme clients ordinaires
et se portent tmoins de
l'efficacit des produits. Ils
jouent pratiquement le rle
de "dlgus mdicaux."
Ces complices jurent
devant Dieu que rien ne
peut remplacer les produits
proposs par le vendeur et
rien n'est aussi efficace
que les mlanges qu'il
propose.
Z. M.
L
a ralisation de notre article a
concid avec l'arrestation d'un
crivain public de fonction qui s'est
converti en herboriste en transformant sa
petite boutique sise la zone 09 dans la
commune de Chettia en "un cabinet
mdical." Ses clients sont majoritairement
des femmes. Elles ne se rendaient pas chez
lui pour demander des herbes mdicinales
mais plutt pour des actes de sorcellerie et
de voyance que pratique l'crivain public
dans l'arrire-boutique de son commerce.
Agissant sur des informations sres
provenant de quelques citoyens, les
lments de la deuxime sret de Chettia
ont procd une enqute minutieuse afin
d'lucider les pratiques suspectes du mis en
cause. Munis d'un ordre de perquisition
dlivr par le procureur de la rpublique de
Chlef, les lments de la sret se sont
rendus l'intrieur du magasin o ils ont
surpris l'accus en compagnie de trois
femmes en flagrant dlit en train de
pratiquer la voyance et la sorcellerie. Parmi
les objets saisis, on cite des feuilles sur
lesquels sont crits des versets coraniques
au moyen de l'encre traditionnel, des bouts
de papiers sur lesquels sont notes des
expressions manuscrites incomprhensibles
ainsi qu'une somme d'argent estime 58
000 DA. Aprs son arrestation et son
audition par les services de police, le
voyant prsum a t prsent sitt devant
le procureur de la rpublique de Chlef. Ce
dernier l'a plac sous mandat dpt en
attendant son jugement sous les chefs
d'inculpation d'escroquerie et pratique de la
divination et de la voyance. Voil ce que
cache derrire les vitrines de ce genre de
pratiques commerciales qui ne suscite
malheureusement pas de ractions.
Z. M.
SES PARTISANS SE RECRUTENT PARMI TOUTES LES COUCHES DE LA SOCIT
La phytothrapie peut-elle se substituer
la mdecine moderne ?
La gurison par les herbes ou les produits dont ils sont drivs, l'image des poudres et des eaux, est l'une des plus anciennes pratiques
de la mdecine traditionnelle en l'absence du matriel sophistique et du savoir-faire fond. Toutes les civilisations, tous les peuples se
sont servis de cette mdecine avant l'apparition de mdecine scientifique et traditionnelle. Les vaccins de Pasteurs, les dcouvertes de
Pierre et Marie Curie ont rvolutionn le domaine mdical et l'ont modernis au fil du XIXe et au XXe sicle.
Marchands d'herbes,
mdecins ou pharmaciens ?
CHETTIA
Un crivain public se convertit
en herboriste puis en voyant
Ces commerces proposent
la fois des mdications base
dherbe, des livres religieux et
des habits traditionnels.
5
Numro 7
Du 22 au 28 jan. 2014
LACTUALITE
A
la question de savoir si cette
activit relve des activits
commerciales ordinaires, M.
Chennah a expliqu la vente et d'achat des
herbes mdicinales, qu'elles soient pour
l'usage domestique culinaire ou pour l'usage
mdical, est soumise la rglementation
des pratiques commerciales en vigueur. La
loi requiert ces herboristes l'ouverture d'un
registre de commerce auprs du centre
national des registres de commerce (CNRS)
ou de procder l'acquisition d'une carte
d'artisan pour pouvoir pratiquer ce type
d'activits commerciales.
Concernant les units de transformation
des herbes et de leur mise sous emballage,
l'activit elle ne peut tre pratique que si
elle est autorise par le ministre de la
Sant, de la Population et de la Rforme
hospitalire qui dlivre, cet effet, un
agrment.
Pour l'instant, ajoute M. Chennah, il n y a
aucune unit de transformation de ce genre
dans la wilaya de Chlef. De mme, dit-il,
"nous n'avons entendu parler d'aucune
demande ou d'ambition pour qu'une unit
ou une usine soit implante sur le territoire
de la wilaya se spcialisant dans la
transformation des herbes mdicinales."
Notre interlocuteur rappelle que sur
instruction du ministre de tutelle, le
ministre du commerce en l'occurrence, les
services de la direction du commerce de
Chlef ont procd une vaste opration de
contrle des boutiques spcialises dans la
vente des herbes mdicinales et drivs.
Cette opration remonte 7 mois.
L'initiative a t mene sur tout le territoire
national aprs que des citoyens se sont
plaints de la composition de ces produits.
Les analyses des laboratoires du contrle de
la qualit dans quelques wilayas ont
confirm que des matires dangereuses ont
compos nombreux produits
commercialiss dans des boutiques du
genre. "Heureusement, aucune infraction du
genre n'a t releve au niveau de nos
services", indique M. Chennah qui prcise
que les agents relevant de la direction du
contrle et des prix effectuent des contrles
de routine par deux types de brigade. La
premire est spcialise dans le contrle des
pratiques commerciales, la seconde
s'intresse au contrle de la qualit des
produits proposs la vente.
A propos d'ventuels dpassements dans
les commerces en question, notre
interlocuteur est affirmatif : " Jusque-l,
nous n'avons enregistr que des infractions
relatives aux pratiques commerciales,
l'exemple de la non-dtention de registre de
commerce ou de la carte d'artisan autorisant
l'exercice de l'activit de vente des herbes
mdicinales. Les infractions releves ne
dpassent pas dizaine en tout.
Concernant les mesures que doivent
prendre les services de contrle en cas
d'infraction la loi, M. Chennah rpond en
ces termes : "Dans le cas o le commerant
ne prsente aucun document lui autorisant
d'exerce la fonction, nos services procdent
l'tablissement d'un procs-verbal et la
fermeture administrative du commerce.
Parfois, il y a mme poursuites judiciaires."
Z. Mahfoud
D
r
Mehdi Megherbi,
mdecin :
"La phytothrapie
est une science, elle
est tudie
l'universit. C'est la
formation qui est
ncessaire de prime
abord. Sans
formation, on ne
peut pas se
permettre d'utiliser
les plantes comme
produit de
mdication sans
avoir au pralable
fait des tudes. Il
faut connatre les posologies ncessaires pour
chaque malade et chaque maladie. Cela peut
tre efficace lorsque le mdecin a fait une
formation en ce sens. Une toxicit est
toujours prsente dans ces plantes et afin
d'viter ses effets toxiques, il faut tre form
et capable de pouvoir utiliser la mdication
alternative par la phytothrapie. Comme tout
mdicament, la phytothrapie a ses avantages
et ses inconvnients surtout lorsque le
diagnostic est difficile cerner. On ne peut
pas l'utiliser la lgre. Gnralement, les
malades qui n'ont plus d'espoir de gurison
(les cancreux) se tournent vers la
phytothrapie et les herboristes. Par
moments, ils trouvent des gens srieux qui
les orientent comme il faut, et a peut donner
des rsultats. Sinon"
D
r
Djilali Metmati,
mdecin :
"Act uel l ement ,
les gens se
t o u r n e n t
beaucoup plus
vers la
phyt ot hr api e,
c'est--dire la
mdication par
les plantes. Dans
le temps, nos
mres et grand-
mres nous
soignaient avec
des plantes
c o m m e
"maghress-gress " qui tait utilis pour les
diffrentes blessures, "timerriouet" (marrube)
pour les migraines, "kezmir" (chiendent)
utilis comme anti-inflammatoire. Ainsi,
beaucoup de plantes sont utilises dans le
traitement de plusieurs maladies. Mais il faut
tre mme de pouvoir diagnostiquer la
maladie et en mme temps savoir le dosage
ncessaire sinon, un mdicament quel qu'il
soit, peut tre nocif plus d'un titre et au lieu
de gurir, peut attenter la vie de celui qui
l'emploie. Actuellement, on extrait les
principes actifs qui sont utiliss en
pharmacologie. Mais avant tout, nous
pouvons dire une chose : c'est qu'il faut tre
au courant des composants chimiques des
plantes pour pouvoir les utiliser bon escient
et ne pas porter atteinte la sant d'autrui."
D
r
Ahmed Brahmia,
mdecin retrait :
"Il y a un autre
problme, c'est
que les gens,
actuellement, ont
des tabous vis--
vis de tout ce qui
est produit par
les grandes
f i r m e s
pharmaceutiques
(laboratoires de
recherche). Les
gens, arrivs en
fin de course et
non satisfaits de
la mdication,
ont tendance se
tourner vers la consommation bio dans tous
les domaines de la vie courante et par
moments, c'est pour cela qu'ils se tournent
vers les herbes mdicinales. N'oublions pas
que depuis des sicles, la mdication se
faisait partir de la nature, partir des
plantes. La naturopathie est une filire dans
les universits de Chine et elle est
sanctionne par un diplme. Le diplme en
herboristerie est dlivr par la seule facult
de mdecine de Marseille. Dans l'arrire-
pays, avec toute la lavande qu'ils ont, ils en
font du parfum et bien d'autres utilisations.
Pour ma part, j'ai travaill dans les Hautes-
Alpes en tant mdecin radiologue et je sais de
quoi je parle."
D
r
Ahmed Benkhaled,
mdecin :
"La mdecine
actuellement s'est
d v e l o p p e
normment ; le
mot impossible
n'existe presque
plus dans le lexique
de la mdecine car
cette dernire a fait
de trs grands pas
dans le domaine de
la recherche, Des
choses qui taient inaccessibles sont
actuellement la porte des patients. On va
au fond des choses et on est en train de
dtecter les lments qu'on mesure par
microns et c'est la nanotechnologie qui nous
permet d'aller au fin fond de la recherche. La
mdecine est incontournable. On ne peut pas
dire que la mdecine a chou, bien au
contraire. Mais nous ne pouvons ignorer la
mdication parallle car depuis les temps les
plus reculs, l'homme a toujours utilis les
mtaux, les plantes, ainsi que beaucoup
d'autres procds et dans cette perspective,
on ne peut renier les acquis de l'humanit
dans le domaine de la naturopathie. La
mdecine alternative ou parallle s'est
dveloppe elle aussi. Les plantes taient
utilises l'tat brut mais maintenant on en
fait sortir les principes actifs pour en faire un
mdicament fiable et sans danger pour
l'utilisateur.4
S
e soigner par les plantes est de
tradition dans les communauts.
Transmise de gnration en
gnration, la mdecine dite naturelle a de
beaux jours devant elle en ce 21me sicle.
Ici, chez nous Chlef, nous avions nos
herboristes ambulants qui allaient de souk en
souk et ceux qui tenaient place en ville,
toujours disponibles et bienveillants.
Qui ne se souvient d'El Hadj Mansour, qui
tenait boutique juste derrire le caf de
Ammi Tabal au Monoprix ? Que d'armes
lorsque l'on franchissait le pas de porte :
cannelle de Ceylan, clou de girofle de
Zanzibar, lavande, noix de muscade, feuilles
d'eucalyptus, estragon, fenouil, etc. El Hadj
Mansour prescrivait surtout des traitements
pour nourrissons contre les coliques, les
allergies bnignes, les rhumes, la
constipation, la migraine, enfin, large tait
son champ de connaissances. Il pratiquait la
mdecine traditionnelle par excellence, fruit
d'une longue pratique et d'une attention
toujours en veil. Qui ne se souvient du
docteur en pharmacie, Chahit, le
scientifique, l'aise dans la pharmacope
traditionnelle et moderne. De ses longues
randonnes dans l'Ouarsenis la recherche
de plantes, il apportait quelques trouvailles
pour exprimentation. A la Ferme, nous
avions El Hadj Ben Tragou, aussi docte que
sage. On venait de loin pour le consulter
pour toutes sortes de dsagrments, fatigue
nerveuse, maladies de tous les jours,
insomnies, etc. El Hadj Ben Tragou coutait
puis prescrivait. Que l'on vive en campagne
ou en ville, que l'on soit homme ou femme,
jeune ou vieux, riche ou pauvre, instruit ou
ignorant, on venait tous chez El Hadj Be
Tragou qui soulageait tout le monde. A la
Bocca Sahnoun, on avait les Meddahi,
herboristes de pre en fils. Dans sa petite
choppe, le pre Meddahi nous accueillait
avec son large sourire et quand nous lui
tendions la prescription, il s'excutait, allant
de rayon en rayon et de boite en boite,
prparer notre remde. Une fois la
prparation termine, il ne manquait pas de
nous adresser un vu de prompt
rtablissement en nous tendant notre paquet.
Quant Si Ali, herboriste ambulant, il ne
se reposait jamais, allant de march en
march, du samedi au vendredi. C'est en car
Mory qu'il se dplaait avec ses grosses
valises avec son voisin le parfumeur. Ils
taient connus de tous les villages
environnants car en plus de son mtier
d'herboriste, Si Ali tait aussi arracheur de
dents. Aujourd'hui, les phytothrapeutes ont
pignon sur rue, beaucoup de personnes y ont
recours. C'est une mdecine qui a ses
adeptes, mais beaucoup de citoyens restent
sceptiques quant son efficience.
Baroudi Kiouar
VENTE DES HERBES MDICINALES EN MAGASIN
Seul un registre du commerce est exig
ILS ONT DIT
Mohammed Chennah, chef de service des pratiques commerciales au niveau de la direction du commerce de Chlef,
nous a entretenus de l'activit d'herboristerie qui se dveloppe de manire fulgurante dans la wilaya de Chlef.
Qui se souvient de Hadj Mansour ?...
Lemballage suggre
quil sagit de mdicaments
semblables ceux
vendus en pharmacie
6
Numro 7
Du 22 au 28 jan. 2014
LACTUALIT
DES RESPONSABLES DINSTANCES ORDINALES SEXPRIMENT :
A dfaut de mesures prventives,
un contrle de la qualit des plantes
ILS ACCUSENT LEURS LUS DE FAVORITISME
Les habitants dEl-Hmyate Harchoune
interpellent le wali
Un simple coup
de vent a suffi
Voici des photos pour le moins rvlatrices des conditions de ra-
lisations par un certain entrepreneur de la barrire mtallique de-
vant cerner le nouveau parc des loisirs du Radar que les autorits
en charge de sa ralisation ont prvu dinaugurer cette anne. Re-
vendiqu par des gnrations de Chlifiens qui ont tout fait pour la
superbe fort du Radar ne tombe pas sous la coupe de la mafia du
foncier et, subsquemment, transforme en lotissements abritant
des villas cossues et somptueuses de quelques riches fortuns, la
fort a finalement t restitue la population par les autorits de
wilaya qui ont promis son amnagement et sa transformation en
parce de loisirs digne de ce nom. Lex-wali avait dailleurs annonc
de manire solennelle le lancement des travaux, et cet acte coura-
geux mais nanmoins citoyen, digne dun reprsentant de lEtat, lui
a valu la reconnaissance de la population et des notables de la ville.
Mais voil qu'un vent, pas trs terrible somme toute, vient balayer
dun coup plusieurs mois de travaux. Ce qu'on croyait tre du so-
lide sest avr finalement du travail bcl. Imaginons un seul ins-
tant que le parc ait t ouvert et que des familles avec enfants aient
pris la peine de sy aventurer Sans autre commentaire.
M. G.
L
es habitants de la localit rurale dEl-
Hmyate, situe dans la commune de
Harchoune une trentaine de kilom-
tres au sud-est du chef-lieu de la wilaya de
Chlef, rclament plus de considration, de di-
gnit et de commodits. Ensemble, ils dnon-
cent les mauvaises conditions de vie quils ne
cessent daffronter et dplorent, ainsi,
lnorme retard accus notamment en matire
de dveloppement local dans leur village.
Rien ne va plus entre les citoyens dEl-
Hmyate et leurs lus sur lesquels ils tirent
dailleurs boulets rouges, estimant quils ne
leur accordent, daprs leurs tmoignages, au-
cune attention particulire contrairement aux
autres localits de la commune. Malgr nos
multiples dolances adresses aux responsa-
bles de notre commune et de notre dara aussi,
notamment propos de ce que nous endurons
depuis des annes, nos proccupations nont
jamais t prises en charge , soulignent de
nombreux citoyens El-Hmyate qui souffrent
le calvaire au quotidien, presque tous les ni-
veaux. Rencontrs, ces derniers voquent avec
peine le problme relatif lalimentation en
eau potable. Cest parce que nos foyers res-
pectifs ne sont toujours pas raccords au r-
servoir principal du village, que nos robinets
sont sec depuis plus de quatre ans. Bien que
saisis officiellement et maintes fois au sujet de
cette situation que nous vivons pniblement,
les lus de notre commune continuent toujours
de nous ignorer , affirment regrettablement
nos interlocuteurs. A El-Hmyate ce nest pas
uniquement lAEP qui manque. Les routes et
les ruelles de cette localit se trouvent gale-
ment dans un tat lamentable. Cest le cas du
tronon routier reliant le douar El-Kouachehia
Harchoune 2. Cette route qui reste la prin-
cipale entre les deux localits, ne rpond plus
aux exigences des transporteurs et des auto-
mobilistes. Devenue totalement impraticable
en raison de sa dgradation nettement avan-
ce, la route en question est lorigine de fr-
quentes pannes des vhicules qui y circulent
, rvlent encore plusieurs transporteurs et
usagers de cette route qui souhaitent linter-
vention des responsables concerns par ce
secteur pour que des travaux de ramnage-
ment soient, enfin, engags. En plus de lab-
sence totale de lclairage public travers
toute cette localit, problme que les mmes
habitants ont galement rappel, lcole pri-
maire Mhamed Hamidi manque elle aussi de
tout. Le toit et les murs de sparation entre
les classes de cette cole sont tous fissurs et
dgrads. Cest pourquoi, les infiltrations
deaux pluviales pendant les priodes hiver-
nales sont quasiment frquentes. Cet tablis-
sement qui ne dispose toujours pas de
chauffages, ncessite de grands travaux de r-
amnagement afin que nos lves puissent y
tudier dans de bonnes conditions. Cest notre
ultime SOS que nous lanons au wali afin
dtre entendus, concluent enfin des citoyens
dEl-Hmyate qui rvent dune salle de soins,
dun CEM et dun lyce dans leur localit.
A. Hakim
ILS ONT DIT :
D
r
Henni Chebra, service de la prvention
mdicale la direction de la Sant de wilaya :
D
r
Belaid, dlgu de la section
lordre des mdecins de Chlef :
Ce secteur ne dpend pas du ministre de la
Sant, de la Population et de la Rforme hospi-
talire. Par consquent, ces vendeurs de plantes
ne sont soumis aucune rglementation du sec-
teur sanitaire. Un simple registre de commerce
qui leur est dlivr par la direction du com-
merce leur permet de vendre ces herbes aux
conditions de prservation et dentretien qui
pourraient prsenter des risques pour la sant
du citoyen quand elles ne sont pas soumises
aux normes indispensables de soins et de traite-
ments particuliers, suivre scrupuleusement.
Le commerce des plantes mdicinales ou
prsentes comme telles nest pas du ressort
des services de la sant, cest une affaire qui
concerne la direction du commerce. Il faut en
plus prciser quun herboriste qui se respecte
et qui peut prescrire des mdications base de
plante devrait tre un diplm en principe et
un fin connaisseur de ce domaine familier de
la phytothrapie, ce qui nest pas vident un
peu partout en Algrie.
Questionn propos des herboristes et des plantes mdicinales, en gnral, le dlgu de la section ordinale rgionale des
pharmaciens de la wilaya de Chlef, Omar Karrad, est du mme avis que ses confrres : le commerce des plantes mdicinales
relve des attributions des services du commerce. Mais...
T
outefois, note-t-il, des cas deffets se-
condaires nocifs chez des acqureurs
de remdes base de plantes acquis
chez des herboristes aux locaux et produits ex-
poss dans des conditions manquant visible-
ment daration, de tempratures adquates,
etc, ont t signals. Le Dr Karrad tient faire
observer la responsabilit du consommateur
qui est engage car ce dernier doit de se mon-
trer vigilant vis--vis de produits de surcroit
thrapeutiques mais dont il na aucune garan-
tie. A ce propos, le dlgu de la Section Or-
dinale Rgionale des Pharmaciens de la
wilaya de Chlef a soutenu ses assertions en
exposant sous nos yeux des donnes dordre
mdical, se rfrant notamment au chapitre
particulier sur la mdicamentation base de
plantes du volume Pharmacie, documenta-
tion juridique du Ministre de la Sant et de
la population, (ENAG, Alger 1997). Ouvrage
o il est nonc, en premier lieu, le principe
du contrle des plantes non traites en des
lieux de stockage ventils, disposant dun
quipement de protection afin dviter la p-
ntration dinsectes, danimaux et notamment
les rongeurs, de limiter la prolifration de
micro-organismes introduits avec les plantes
non traites pour viter les contaminations
croises. Le Dr Karrad devait nous signaler
aussi les conditions sanitaires strictes qui se
doivent dtre observes, en principe, en ma-
tire de stockage des plantes mdicinales
dans des rcipients disposs de faon per-
mettre lair de circuler et pouvant rclamer
des conditions particulires dhumidit, de
temprature et de protection contre la lumire
assurer et contrler. Pour rcapituler, le d-
lgu de la SORP de Chlef attire lattention
des instances responsables concernes, sur le
fait -en labsence dune rglementation de ce
commerce de mdecine traditionnelle aux
consquences parfois tragiques- denvisager,
dfaut de mesures prventives, un contrle
de la qualit des plantes commercialises et
des conditions de leur traitement, de leur
stockage dans des rcipients et locaux prsen-
tant de bonnes conditions dhygine, dara-
tion, etc. Cela, explique-t-il, pour ne pas avoir
ragir en catastrophe ds quune victime de
ces pratiques inconsquences est signale et
que les instances de la Justice soient saisies
pour trainer devant les tribunaux tel ou tel ap-
prenti-gurisseur qui sest improvis un jour
mdecin ou pharmacien de fortune. Tant
il est vrai que parmi ce beau monde dherbo-
ristes, ceux qui peuvent se targuer davoir reu
ou suivi une formation dans le domaine de la
phytothrapie traditionnelle se comptent sur
les doigts dune main dans notre contre.
Mohamed Ghriss
La barrire
sest effondre
en plusieurs
endroits
7
Numro 7
Du 22 au 28 jan. 2014
LACTUALITE
E
n effet, ce secteur qui disposait de 9
tablissements et d'un institut en
1999 est pass en 2010 15
tablissements et un institut pour se retrouver
la fin 2013 avec 26 tablissements et un
institut. Des efforts d'anne en anne pour
accrotre les capacits de formation qui ont
vu durant la rentre d'octobre 2013 la
rception d'un centre de formation avec 6
spcialits au niveau de la commune de Beni
Rached. La politique suivie dans ce secteur
rpond aux orientations des pouvoirs publics
en matire de priorit la formation dans les
mtiers manuels au niveau des secteurs
d'activit identifis comme tant le socle du
programme de dveloppement conomique
du gouvernement, en l'occurrence le
btiment, l'agriculture, l'artisanat et le
tourisme. Dans ce contexte, il sera livr en
cette anne 2014, trois grands instituts dont
un institut de l'hydraulique Oued Fodda, un
institut des travaux publics au niveau du
chef-lieu de wilaya et un autre institut du
tourisme et de l'htellerie Tns.
A ces trois instituts viendront s'ajouter
deux centres de formation qui sont en cours
de ralisation, l'un au niveau de la commune
de Dahra dont les travaux de ralisation sont
80 % et l'autre dans la commune de Tadjena
dont les travaux de ralisation ont atteint 40
%. En plein essor, le secteur de la formation
professionnelle verra en cette anne le
nombre de ses tablissements de formation
passer 28 centres et 4 instituts au niveau de
la wilaya.
S
uite la parution d'un article
intitul "Existe-t-il des
normes de constructions
Chlef ", dans le n 6 du journal "Le
Chlif", nous avons t contacts
par M. Lahmar Sman au sujet de la
photo de son magasin qui suggre
que le propritaire a empit sur la
voie publique. Ce qui n'est pas le
cas puisque c'est la route qui est
venue lui et non l'inverse, le
commerce existant depuis l'anne
1955 alors que les btiments ont t
rigs la fin des annes 1990 et au
dbut des annes 2000. M. Lahmar
Sman donn ici des prcisions
afin, dit-il, de faire prvaloir ses
droits et que justice lui soit rendue.
Dont acte.
" Lorsque j'ai vu l'article et la
photo, cela m'a compltement
chamboul car je venais tout juste
de perdre mon pre (le jeudi d'avant
la parution du journal). Nous
sommes depuis trois gnrations
cet endroit. Nous sommes parmi les
plus connus El Asnam. Qui ne
connat Hadj Larbi Lahmar ? Nous
avons ce magasin depuis plus de
cinquante cinq ans et toujours, nous
demandons qu'on nous rgularise
notre situation. Nous avons dpos
un dossier au niveau de l'APC et
nous avons saisi les services de la
wilaya qui nous ont rassurs pour
que notre situation puisse tre
rgularise en un rien de temps.
Nous ne recherchons que la
solution qui mette d'accord toutes
les parties. N'oublions pas que nous
avons t lss par rapport aux
autres depuis le sisme du 10
octobre 1980. Nous avons des
documents qui prouvent que nous
sommes cet endroit depuis plus
55 ans. Nous tions ici, avant que la
Caisse d'assurances ne construise
ces logements ct de nous. Nous
existions dj. Nous ne sommes pas
contre. Du moment qu'on dit que
nous sommes sur une aire de rue,
mais nous avons le plan cadastral
qui est pass et qui prouve que
notre magasin existait avant la
construction de ces btiments
mitoyens.
Nous avons aussi notre registre
de commerce qui porte la mention "
Orlansville, El Asnam, et
maintenant Chlef ". L'ancien
prsident d'APC, en l'occurrence,
M. B. Djazouli nous avait avanc
que personne ne pourrait nous
toucher jusqu' cet article qui met
en doute notre droit sur cette aire de
commerce. Cette caisse d'assurance
aurait pu nous proposer une
alternative avant de construire ses
btiments. Trois gnrations ont
bnfici de ce commerce et tous
nos voisins qu'on connat jusqu'au
dernier-n sont nos clients et nous
ne demandons que justice nous soit
rendue.
Si on avait nous dplacer pour
librer la voie vers ces btiments,
nous ne sommes pas contre, mais
que l'on ne nous fasse pas perdre
notre clientle acquise au cours des
55 annes passes cet endroit.
Nous suggrons de nous dplacer et
je suis pour le terrain mitoyen de
notre magasin qui se trouve tout
juste quelques mtres et qui
pourrait recevoir l'assiette de notre
magasin.
Avec l'aide de l'Etat ou des
collectivits locales, nous
pourrions facilement dlocaliser
notre commerce sur cette parcelle
de terrain nu.
Nous ne demandons que justice.
Nous sommes trois gnrations qui
vivent de ce commerce. Qu'on nous
aide pour la construction de notre
commerce qui nous assure notre
pain quotidien plus de trois
gnrations. Nous esprons voir la
rgularisation de notre situation au
plus vite afin de sortir de cette
hantise qui nous guette tout coin
de rue.
Nous ne cherchons que la
solution qui puisse mettre d'accord
tout le monde. Notre cri de douleur
la suite de la perte de notre pre
s'associe au cri de "rendez-nous
justice.". Vous trouverez ci-joint
une photo de la parcelle de terre qui
pourrait servir d'assiette notre
magasin."
I
l semble que la panne
d'lectricit n'est plus
l'exception mais plutt
la rgle Breira puisque les
coupures sont rcurrentes et
intempestives, notamment
pendant l'hiver. En effet, les
habitants de cette commune
taient privs dimanche
dernier de cette nergie
combien utile surtout lors
des ces longues nuits de
l'hiver. Pour la plupart des
familles, la tlvision est le
seul compagnon autour de
laquelle elles se rassemblent
qui pour suivre les
informations, qui pour
regarder un film ou un
feuilleton.
Cette coupure de l'lectricit
les en a privs. Par ailleurs,
ces pannes rptitives
portent de srieux prjudices
aux commerants de
l'alimentation gnrale dont
la plupart de produits sont
prissables tels que le lait,
les yaourts et autre
conserves. Si les
administrations publiques
sont dotes de groupes
lectrognes pour parer aux
inconvnients de ces
coupures, ce n'est pas le cas
pour les kiosques
multiservices qui offrent
diffrentes prestations aux
citoyens tels que la
photocopie et autres
documents dont il a besoin
pour diffrents dossiers.
Mme les moyens de
communication sont affects
par ce problme puisque le
rseau tlphonique est
coup chaque panne
d'lectricit cause des
antennes dont les batteries
sont dfectueuses. Pour
remdier ces dficiences,
les services de la Sonelgaz
sont appels jouer le jeu.
H. Boukhalfa
RENFORCEMENT DES STRUCTURES DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE CHLEF
Trois instituts et de centres
de formation en chantier
Droit de rponse
Le secteur de la formation professionnelle qui, depuis 1999, ne cesse de se renforcer en
infrastructures d'accueil, verra en cette anne plusieurs centres de formation venir s'ajouter
aux 26 centres dj existant travers les 35 communes que compte la wilaya de Chlef.
RFORME DU SERVICE PUBLIC
Les premiers fruits
apparaissent Chlef
A
u grand bonheur des citoyens de la
wilaya de Chlef, il a t cr dans
un premier temps 6 annexes
administratives au niveau de la commune du
chef-lieu de wilaya qui sont dj
oprationnelles en relation directe par
intranet entre le service central de l'tat civil
du chef-lieu de commune de Chlef, Dans le
but de rapprocher l'administration des
administrs. Un service qui a permis aux
citoyens de se faire dlivrer leurs documents
au niveau de n'importe quelle annexe parmi
les six sans se dplacer vers l'tat civil o se
trouvent les registres officiels, six annexes
administratives qui ont vu le jour sur ordre
du wali qui insiste pour tendre l'opration
au sein de six grandes communes qui sont
Oued Fodda, Boukadir, Tns, An Merane,
Ouled Fars et Chettia au niveau desquelles
Algrie Tlcom, apprend-on, est en train
d'oprer pour permettre la relation par
intranet entre les sept communes cites, une
opration qui va se poursuivre travers le
territoire de la wilaya de Chlef qui verra, en
cette anne 2014, un total de 74 annexes
administratives relies entre elles par
intranet, chose qui mettra fin au supplment
bureaucratique communment dsign sous
le signe de service comptent.
Nadjib Fawzi
Breira dans le noir
Lventail des formations
est trs large
Le commerce de feu Si Larbi Lahmar a exist avant la
construction de la cit. Les concepteurs du projet ont failli...
8
Numro 7
Du 22 au 28 jan. 2014
LACTUALIT
L
e gisement marin et la diversit
biologique existants au niveau du
littoral et des zones protges font de la
wilaya de Chlef, qui possde galement des
zones favorables l'levage halieutique
(barrage de Sidi Yacoub, Oued Fodda), un
leader potentiel dans ce domaine. La richesse
de ce gisement provient de son renouvellement
constant, bien que la ressource soit exploite
sans interruption depuis des lustres.
Malgr l'existence d'une importante
ressource biologique, ressource dont le
recensement par type de poisson et par zone, a
t effectu par le biais du navire de recherche
scientifique "Grine Belkacem", la production
demeure infime par rapport aux objectifs
tracs. Cette production n'est que de 3 500
tonnes, 163 tonnes de poisson de fond (rouget
de roche, sole, raie, pagre), 3119 tonnes de
poisson d'eau peu profonde (sardine, bogue,
anchois, surelle), 39 tonnes de poisson pch
en eau profonde (thon, bonite, espadon), 57
tonnes galement de crustacs (crevette rouge,
crevette blanche et langouste), et 112 tonnes de
mollusques (poulpe, spia, calamar).
Les statistiques de la direction de la pche et
des ressources halieutiques font tat d'une
production avoisinant les 7 500 tonnes en 2007
contre 3 300 tonnes toutes espces confondues
en 2012, soit une baisse de plus de 50 %. La
production de poisson demeure en de de
toute attente si nous prenons en compte la
longueur du littoral et la richesse du gisement
existant.
Il est vrai que la particularit du plateau
marin dont les fonds sont rocheux rend
difficile la pche au filet par les sardiniers. La
cte chlifienne, rocheuse, en de des trois
miles marins, ne permet pas aux chalutiers
d'utiliser leurs filets, si bien que la pche ne
peut y tre effectue que par des petits mtiers.
Les sardiniers quant eux sont obligs de
pcher au-del des trois miles marins.
Autrement dit, on ne peut augmenter la
production avec la flotte actuelle. Quant la
pche continentale et malgr les efforts
consentis, elle est inexistante, faute de
moyens.
Les deux ports de pche de Tns et El
Marsa et les deux abris de pche Bni Haoua
et Sidi Abderrahmane abritent une flotte
compose de 21 chalutiers, 81 sardiniers et 271
petites embarcations avec un effectif compos
de 1 811 marins qualifis, 455 patrons
pcheurs et 134 lectromcaniciens.
Le manque de moyens de levage et de pice
de rechange oblige les pcheurs se dplacer
dans des ports hors wilaya pour effectuer la
maintenance de leurs bateaux.
Le secteur dispose galement de trois
chambres froides, d'un tunnel de conglation,
et quatre fabriques de glace (10 tonnes/jour) et
une station de 40 000 litres de gasoil. Mme
les diffrents ateliers au niveau du port ont
disparu. Il ne subsiste qu'un seul atelier,
"Cartena Construction Navale", qui a dmarr
ses activits en 2003 en louant les locaux de
l'entreprise "SONARIC", locaux qu'il a
galement quitts et qui se heurte de
multiples problmes dont le foncier. Il a un
effectif de 120 employs et produit douze
sardiniers de 14,30 mtres par an. Il
ambitionne de produire des bateaux de 30
mtres ainsi que des yachts de plaisance.
Concernant l'aquaculture, 11 sites marins
ont t choisis et quatre autres en milieu
terrestre dont un Sidi Abderrahmane. Huit
oprateurs ont prsent des dossiers ce sujet
avec la technologie dite des cages flottantes.
Quant l'levage intgr des poissons, il a
connu un dbut timide et demeure limit
cause de la mconnaissance du sujet par les
fellahs. En ce qui concerne les projets de
dveloppement, une pcherie de type 4 a t
ralise par le port de Tns et demeure ce
jour inutilise. Une deuxime, de type 1, est en
cours de ralisation El Marsa et l'tude d'une
troisime Sidi Abderrahmane est en cours.
La formation, un atout
La formation, qui demeure un facteur
incontournable pour le dveloppement de la
production et la prservation de la ressource, a
bnfici d'un intrt particulier avec la mise
en place en 2006 El Marsa, d'une annexe de
l'institut national de la pche et de
l'aquaculture qui comprend 4 classes et 3
ateliers pouvant accueillir 160 places, un
emplacement pdagogique pour la rgion de
Tns pouvant accueillir 60 places, un
emplacement pdagogique pour la rgion de
Sidi Abderrahmane pouvant accueillir 60
places, un emplacement pdagogique pour la
rgion de Boughalem en cours de ralisation et
pouvant accueillir 40 places.
L'annexe souffre d'un dficit en cadres de
gestion et d'quipements pour les ateliers et de
matriel pdagogique pour la formation des
diffrentes spcialits. La commission, dans
ses conclusions, a mis une srie de
recommandations ayant trait aux insuffisances
cites plus haut et dont les principales ont trait
l'amlioration des conditions de travail de la
profession, l'largissement des abris de pche,
la mise en place de stations de gasoil Bni
Haoua et Sidi Abderrahmane, la mise sur pied
de moyens de levage pour la maintenance des
bateaux et l'autonomie l'annexe de
formation d'El Marsa. La mise en place d'un
march de gros la crie du poisson n'est pas
oublie ainsi que la ncessit d'ouvrir la
poissonnerie de Tns et de lancer les travaux
de celle de Sidi Abderrahmane. Il faut
galement assurer la scurit dans les ports
d'El Marsa et les abris de pche de Bni Haoua
et Sidi Abderrahmane et mettre en place une
unit oprationnelle des gardes-ctes El
Marsa le plus rapidement possible. Trs
important, il faut doter les bateaux en
quipements pour la pche en haute mer.
Le directeur de la pche, Abderrahmane
Abed, qui a t interpell par les interventions
des membres de l'APW, a affirm que 5 000
citoyens vivent de la pche. Il y a 2400 marins
pcheurs inscrits. Un seul pcheur peut crer 3
emplois indirects, ce qui revient dire,
souligne-t-il, que 40% de la population ctire
vivent de la pche. Il ajoute que cette anne, la
campagne de la pche la sardine a permis la
cration de 8 associations. Pour le prix lev, il
explique que la sardine est accessible de juin
septembre avec des prix abordable et que le
prix actuel est un prix hors-saison.
Des prix hors de porte
Le prsident par intrim de l'APW, Hadj
Zorgui, nous apprend qu'une partie
importantes des prises de pche sont vendues
hors de la wilaya, qu'il y a des dpassements et
qu'il n'y pas de contrle. La flotte existante
peut suffire Chlef et aux wilayas
avoisinantes. "Le problme, a-t-il dit, c'est que
nous n'avons pas accord suffisamment
d'importance ce dossier qui participe au
dveloppement et rduit le chmage. La
sardine tait consomme par les couches au
faible revenu, mais 400,00 DA, elle leur est
devenue inaccessible." Hadj Zorgui a soulign
que ce dossier a t ouvert afin que le directeur
de la pche accorde une grande importance et
aide les jeunes investir. Il a ajout qu'avec
l'largissement du port de Tns et l'ouverture
de l'autoroute Tns-Tissemsilt, la situation va
changer. L'APW, a-t-il expliqu, maintiendra
un suivi et un contrle permanent grce la
mise sur pieds de commissions permanentes.
"Il y a des pays qui vivent uniquement de la
mer et c'est notre faute si nous n'avons pas
accord d'importance ce dossier ", devait-il
conclure.
Le wali de Chlef s'est interrog pour sa part,
suite l'intervention du directeur de la pche,
sur le nombre insuffisant de dossiers
d'investissement (on ne compte 26 uniquement
dans une wilaya qui dispose de 129 kms de
cte. M. Boucetta a fait remarquer que les
chiffres au niveau de la direction de la pche et
de l'ANSEJ ne sont pas les mmes. La wali a
appuy les recommandations et les suggestions
des membres de l'APW pour la prise en charge
du secteur, notamment en ce qui concerne la
mise en place des moyens de levage El Marsa
et de centres de maintenance. A propos de la
convention avec l'ANGEM pour la livraison de
mobylettes pourvue d'un caisson Isotherme, le
wali propose d'aider les jeunes commerants
avec une cinquantaine de mobylettes afin
d'impulser une dynamique qui pourrait avoir
un effet d'entranement.
A. Cherifi
SESSION D'HIVER ORDINAIRE DE L'APW DE CHLEF
La pche passe au cribble
La troisime et dernire journe de l'Assemble populaire de la wilaya (APW) a t consacre la pche. La commission de
l'hydraulique, de l'agriculture, des forts et de la pche a prsent un dossier exhaustif sur le sujet. Nous apprenons que son
littoral, qui s'tale sur une longueur de 129 kilomtres, lui offre un immense gisement exploiter et protger. Cette mer
territoriale comprend les eaux ctires (sur une distance de 12 miles marins, soit 22 224 mtres) et les zones protges qui
s'tendent sur une distance de 52 miles l'est et 32 miles l'ouest de Tns.
Le port de pche dEl Marsa
ncessite dtre quip.
Les marins
doivent
bnficier
de cycles
de formation
9
Numro 7
Du 22 au 28 jan. 2014
LES HOMMES DU CHLIF
Radouane Klouch , tout d'abord
prsentez-vous nos lecteurs.
Je suis n le 13 dcembre 1975 Chlef, j'ai
eu mon BAC en 1993, et aprs deux annes
d'tudes Bab Ezzouar, je nourrissais le projet
de me spcialiser dans le domaine de
l'astronomie qui me passionnait mais, un
concours des circonstances, je me suis
retrouv orient dans la spcialit de l'optique,
qui, soit dit au passage, me convenait
galement. A l'issue d'une initiative dans le
cadre de l'ANSEJ, j'ai pu ouvrir une lunetterie
dans l'ex-garage Slimani et exercer ainsi le
mtier d'opticien. Quelque temps aprs, mon
pouse et moi sommes partis au Qubec,
Canada, o nous avons suivi des tudes de
perfectionnement en optique tout en travaillant
chez "Les opticiens Associs", "Luc Doyle",
"Farhat" etc. Ainsi s'enchainrent les postes et,
avec, une exprience que nous n'avions cess
de cumuler. Je tiens souligner le courage de
Salima, ma femme, qui m'paulait et grce
qui nous avons pu accomplir tout ce que nous
avons fait et dcrocher nos diplmes
d'opticiens ainsi que nos diplmes
universitaires de spcialit, quelques annes
plus tard, en "valuation des amtropies et
fonctions visuelles" l'universit Laval de
Qubec ; c'tait une exprience acadmique
trs enrichissante. Aprs l'obtention de nos
diplmes, nous avions en ligne de mire le
retour au pays o nous voulions que nos deux
enfants, Yassine et Wissam, grandissent. Nous
sommes rentrs finalement au bercail, avec
cette ambition de pouvoir apporter toute notre
exprience et notre know-how acquis au
service de nos concitoyens algriens.
Puisqu'on vient de vous voquer, votre
tour de vous prsenter aux lecteurs Mme
Klouch.
Volontiers. Je me nomme Embarka Salima
Assal, pouse Radouane Klouch. A l'issue de
mes tudes secondaires, j'ai accd
l'universit d'Es Senia d'Oran o j'ai suivi des
tudes de licence d'anglais en 1997. Ma
passion pour le domaine de l'optique a fait que
je roriente ma carrire. Aprs avoir obtenu
mon diplme d'optique, j'ai ouvert ma
premire lunetterie en 2000, Hay Meddahi.
La suite du parcours au Canada est quasi-
similaire celle de Radouane, Les Opticiens
Associs, notre premier employeur, Le
Lunetier, Greiche & Scaff etc., le tout en
parallle avec nos tudes d'quivalences au
dbut, et les tudes universitaires par la suite.
Tous deux, aussi avions la mme ide en tte,
celle de renter au pays pour ramener un plus
dans ce domaine o il y a beaucoup de travail
faire dans l'intrt de la population et du pays
en gnral.
Mme, comment se sont oprs vos
retrouvailles avec le milieu du travail en
Algrie, plus prcisment Chlef ?
Au dbut, ce la n'a pas t du tout ais : c'est
en septembre 2012 que nous nous sommes
retrouvs Radouane et moi dans notre ancien
local. Il nous a fallu 6 mois de laborieux
travaux de ramnagements, affronter des
lourdeurs administratives considrables,
acqurir les quipements adquats ainsi que le
matriel performant et de prcision qu'il fallait,
bref, toute une srie de dfis que nous avions
d relever, sans jamais baisser les bras. Dieu
merci, nous sommes parvenus force de
volont et d'amour du mtier aplanir les
difficults et affirmer le label "Optique
Assal" pour lequel nous avons uvr main
dans la main. Ce que je dplore, c'est que nous
avons des difficults nous faire dlivrer par
les instances comptentes les quivalences de
nos titres dlivrs par l'universit canadienne.
Car, et pour vous l'apprendre, ce jour, nos
diplmes ne sont pas homologus. Ce qui nous
laisse cette fcheuse impression d'un mtier
dvaloris chez nous et cette dplorable non
reconnaissance de comptences que nous
mettons au service de notre pays.
Vous offrez des produits et des services
aux normes nord-amricaines qui, dit-on,
parmi les exigeantes au monde. En quoi
diffrent-elles de ce qui est offert chez
nous, M. Klouch ?
On peut dire cela, en ce sens que nos
mthodes de prises de mesures, d'ajustement et
d'excution des ordonnances s'inspirent des
acquis scientifiques au Canada et des
expriences accumules dans le domaine de
l'optique, et se rfrant notamment au know-
how anglo-saxon en la matire. Concernant
notre cas, dans notre pays, il reste beaucoup
faire, en commenant d'abord par sensibiliser
l'environnement aux nouvelles modalits et
normes prescriptives relatives aux dlivrances
des lentilles et verres de lunetterie, prenant en
ligne de compte la qualit des matriaux, des
surfaces et des traitements, mais aussi la
qualit des verres (progressifs, intermdiaires,
double foyers etc.). Bien entendu, le matriau
adquat fait souvent dfaut, au mme titre que
plusieurs corrections indispensables,
indisponibles localement et qui sont imports
sporadiquement dans un but lucratif et non
utilitaire de la chose. Ce qui nous a incits
nous rapprocher de laboratoires Canadiens et
Corens pour l'importation de verres de qualit
ayant fait leurs preuves, entre autres, dans la
protection contre les ultra-violets. Il faut dire
que, chez nous, o le soleil est quasi prsent
durant toute l'anne, les gens devraient se
soucier de l'tat ophtalmique de leurs yeux. Le
plus gros du travail reste faire, la
sensibilisation du consommateur. Je
mentionnerai au passage, la participation
occasionnelle de Salima l'mission
hebdomadaire la radio locale de Chlef,
intitule "Nesmet Es-Sabah", (lundi de 10h
11h), qui nous offre une tribune et qui a eu
beaucoup d'chos auprs des auditeurs.
En d'autres termes, l'Algrie serait-elle
devenue auto-suffisante en matire de
savoir, pour pouvoir se passer dsormais
des apports scientifiques dans ce contexte,
Radouane ?
C'est se le demander vraiment ! Combien
de fois n'a-t-on pleur la fuite de cerveaux
algriens et continu observer la saigne,
incapables d'en arrter le flux ou de le ralentir.
Et ce qui nous doit profondment, c'est
comment se fait-il qu'un pays de l'Amrique du
Nord, le Canada , membre du G8 et parmi les
conomies les plus prospres au monde, a pu et
su prendre deux diplms algriens, les
intgrer au march du travail, au grand
bnfice de la socit canadienne, et leur
ouvrir, par la suite, la voie des tudes
universitaires dans la prestigieuse universit
Laval de Qubec, tout cela, pour puiser encore
plus dans les potentialits et talents de toute
personne dsireuse de faire de sa vie une qute
de savoir. Alors que l'Algrie n'est pas en
mesure de faire de mme avec deux de ses
enfants, qui ont pourtant t trs
enthousiasms la limite de la navet, l'ide
de pouvoir offrir quelque chose leur pays?
C'est se demander si l'Algrie est subitement
devenue auto-suffisante en terme de savoir.
N'avons-nous plus besoin d'aller chercher le
savoir jusqu'en Chine ?
En mettant le vu que votre appel soit
entendu pour la reconnaissance de vos
mrites et comptences comme ceux de
beaucoup d'autres dans votre cas, que
pouviez-vous nous dire propos de vos
actions et projets ?
Nous avons des ambitions de pouvoir
produire un jour localement ce que nous
importons aujourd'hui. Le chemin est long
mais nous y croyons fort. Nous participons
aussi rgulirement des sminaires et
confrences internationales de formation
continue dans le but de rester jour et
d'acqurir de nouvelles comptences. Nous
prenons part des actions et manifestations
caritatives au profit de populations de rgions
dshrites. Comme c'est le cas pour la
prochaine mission ophtalmologique suisse
Timimoun, au mois de mars 2014 et laquelle
nous souhaitons plein succs. Je ne clos pas cet
entretien sans prodiguer des encouragements
pour l'hebdomadaire Le Chlif qui je
souhaite longue vie au grand bonheur des
concitoyens chlifiens. Et pour le dire au
passage, cette initiative louable me rappelle
l'exprience des journaux de proximit au
Qubec dont je peux vous montrer un
exemplaire, en l'occurrence "Le Messager de
Verdun", du dimanche 20 janvier 2008 o je
figure aux cots de collgues opticiens dans un
article publi durant mon sjour de formation
au Canada.
Ces publications sont videmment fortement
soutenues par les apports publicitaires et c'est
ce que je souhaite au journal Le Chlif afin
qu'il puisse continuer sa noble mission
d'information rgionale de proximit et qui
n'est pas sans apporter une lueur de
rayonnement culturel et mdiatique dans notre
wilaya qui en a tant besoin.
Propos recueillis par Mohamed Ghriss
M. ET M
ME
KLOUCH, OPTICIENS CHLEF, GRANTS DE LA LUNETTERIE "OPTIQUE ASSAL" :
Lexprience acquise au
Canada nous sert beaucoup
M. et Mme Klouch, jeune couple d'opticiens, diplms de l'universit Laval de Qubec (Canada) occupent la remarquable lunetterie "Optique
Assal", sise 17, rue des martyrs, au centre-ville de Chlef. Dans cet entretien, ils nous relatent leur parcours professionnel et les pripties qui les
ont conduits opter pour une installation dfinitive dans leur ville d'origine, aprs avoir exerc le mtier l'tranger, au Canada prcisment.
Mais l'appel du bled tait plus fort, et le couple s'est rinstall, par pur concours de circonstances, dans la mme lunetterie qu'il a exploite avant
son dpart au pays de l'rable. Contre vents et mares, le couple Klouch veut se faire une petite place au soleil, dans un environnement qui
n'offre pas, apparemment, les possibilits pour dployer toutes ses potentialits. Et pour ce faire, les deux opticiens se sont dots d'instruments et
appareils de dernire gnration l'effet de satisfaire une clientle de plus en plus regardante sur tout ce qui touche sa sant.
Radouane
et Salima Klouch
Des instruments
pour tout type
dexamen
optomtrique
10
Numro 7
Du 22 au 28 jan. 2014
NATION
PROGRAMME NATIONAL DU LOGEMENT PROMOTIONNEL PUBLIC (LPP) :
Le paiement de la premire tranche
dbutera le 15 fvrier prochain
DVELOPPEMENT DU SECTEUR DES TRANSPORTS :
Les rsultats des assises nationales
connus cette semaine
LEntreprise nationale de promotion immobilire (ENPI) envisage dentamer la rception des souscripteurs au programme du
logement promotionnel public (LPP) partir du 15 fvrier prochain en vue de leur livrer lordre de virement de la premire
tranche, a rvl un responsable de cette entreprise.
L
a mme source a indiqu lAPS que
lentreprise a entam mercredi dernier
la convocation, par courrier, des sous-
cripteurs retenus au programme et ils seront
reus partir du 15 fvrier pour retirer lordre
du virement de la premire tranche estime un
million DA (1.000.000 DA).
LENPI recevra les souscripteurs convoqus
dans les mmes locaux o a t effectu leur
inscription avec une capacit de rception entre
600 et 800 souscripteurs par jour travers le ter-
ritoire national. LENPI a enregistr jusqu
janvier 2014 prs de 32.000 demandes de LPP,
dont 15.000 demandes Alger, a soulign la
mme source, ajoutant que les inscriptions
taient toujours ouvertes.
La plupart des dossiers dposs ont t ac-
cepts lexception de quelque 3000 dossiers,
a soulign la mme source, indiquant que les
souscripteurs dont les dossiers nont pas t ac-
cepts, ont le droit de faire un recours dans un
dlai dun mois.Laffluence des citoyens sur ce
programme a connu un niveau "trs acceptable"
au regard de la nature de la catgorie laquelle
il est destin et dont les revenus sont suprieurs
108.000 et infrieurs 216.000, a estim le
responsable qui prvoit laugmentation de la
demande au fur et mesure de lavancement de
la ralisation des projets.
Concernant les souscripteurs au programme
de logement de location-vente de lAADL
(Agence nationale de lamlioration et du d-
veloppement du logement) transfrs vers la
formule LPP, le mme responsable a indiqu
que tous les dossiers ont t examins et lENPI
avait convoqu au cours de la premire quin-
zaine de dcembre tous les souscripteurs
concerns, plus de 5000 postulants.
Les souscripteurs au programme LPP devront
verser la premire tranche du prix du logement,
estime un million de dinars dans un dlai de
deux mois compter de la date de la rception
de lordre de virement.
Les dcisions
de pr-affectation remises
partir de fvrier 2015
Une anne aprs cette premire tape (la r-
ception de lordre de virement), le souscripteur
recevra la dcision de pr-affectation qui dfi-
nira le site du logement, le nombre des cham-
bres et ltage, selon la mme source qui
affirme que loctroi des logements se fait selon
des critres prcis aprs un examen approfondi
par une commission spcialise afin de garantir
une distribution "mthodique et quitable".
Grce cette dcision de pr-affectation le
souscripteur peut bnficier dun crdit ban-
caire pour couvrir le reste du prix du logement.
Le souscripteur peut se contenter de verser la
premire tranche (1.000.000 da) et le reste sera
pay avant la remise des clefs, par mensualits
aprs lobtention dun crdit bancaire dans ce
cas galement. Les prix dachat des logements
dans le cadre du LPP sont de 6,4 millions DA
pour les F3 (80 m2), de 8 millions DA pour les
F4 (100 m2) et de 9 millions DA pour les F5
(125 m2). En 2013, LENPI a mis en chantier
des projets pour raliser 150000 logements et
compte raliser le reste des projets en 2014 en
fonction des demandes. A Alger, la ralisation
de 8000 units a t lance notamment Sidi
Abdellah, Semrouni (Ouled Fayet), Birkha-
dem, Ain Beniane, Bordj El Kifane, Re-
ghaia, Rouba, Ain Taya et Zeralda.
La ralisation de ces projets est prise en
charge par des entreprises choisies partir
dune liste limite. Prs de 10.000 logements
sont raliss par ces entreprises ainsi que par
des entreprises nationales publiques, des entre-
prises mixtes et des entreprises algriennes pri-
ves qui se chargeront de raliser les projets ne
dpassant pas 250 units. Outre leur grande su-
perficie, les logements raliss dans le cadre de
ce programme seront construits avec des mat-
riaux de construction de haute qualit et seront
dots de toutes les commodits ncessaires,
dquipements de proximit, et despaces verts
ainsi que des aires de jeux et de loisirs.
L
e ministre des Transports, Amar Ghoul,
a annonc lundi que les rsultats des as-
sises nationales sur les transports qui se
sont tenues en dcembre dernier seront prsen-
ts la semaine prochaine. Rpondant une
question orale au Conseil de la Nation, M.
Ghoul a prcis quune rencontre associant tous
les partenaires sociaux et conomiques ainsi
que les reprsentants des secteurs concerns
sera organise la semaine prochaine pour pr-
senter les recommandations issues des assises.
Ces recommandations permettront, selon lui,
de prendre une srie de mesures organisation-
nelles et structurelles qui prvoient notamment
linterdiction doctroi de permis dexploitation
de lignes urbaines satures, la mise en place
dun systme de permanence entre les transpor-
teurs et llargissement du mtro, du tramway
et du rseau ferroviaire.
M. Ghoul a par ailleurs soulign que son d-
partement ministriel tendait acclrer le pro-
jet de transport urbain des voyageurs et des
marchandises par voie maritime en examinant
les mcanismes de sa ralisation notamment
Alger.
Il a rvl que cet espace sera ouvert "dans
peu de temps" aux investisseurs publics et pri-
vs nationaux et trangers.
Une autorit de rgulation des transports et
une autre de contrle seront galement cres.
Le ministre a soulign la "ncessit" den-
courager le transport par train des voyageurs et
des marchandises pour pallier lencombrement
des routes.
Il a indiqu ce propos que 97 % des opra-
tions de transport en Algrie se font par voie
routire, rappelant que les villes algriennes ne
sont pas amnages cet effet. "La capacit
daccueil des routes dAlger titre dexemple
ne dpasse pas 100.000 vhicules mais la capi-
tale accueille quotidiennement 4 millions de
voitures environ", a-t-il dit.
Encourager le transport collectif compte ga-
lement parmi les grandes orientations du sec-
teur, le gouvernement ayant dcid cet effet
de relever les capacits du transport scolaire et
universitaire et de moderniser la gestion des sta-
tions routires.
Selon M. Ghoul, le parc automobile passera
de 8 millions de vhicules actuellement plus
de 20 millions lhorizon 2025.
"Si nous ne trouvons pas, ds prsent, des
solutions pratiques pour dsengorger les routes,
le problme va saggraver et touchera les autres
villes", a dclar le ministre.
Pour faire face "cette problmatique", le
ministre des Transports sappuie sur son pro-
gramme dlargissement du rseau ferroviaire
o 2.000 km sont en cours de ralisation outre
les 6.500 km en tude. Le rseau qui devra
stendre lavenir sur 12.500 km contre 4.000
km actuellement connatra par ailleurs le lance-
ment de plusieurs projets de dveloppement no-
tamment en matire dclairage,
dlectrification des lignes et de formation des
travailleurs du secteur dans le domaine de ges-
tion et de maintenance.
Le ministre a annonc en outre la restructu-
ration de lentreprise nationale de transport fer-
roviaire.
Concernant le retard accus dans la dli-
vrance des permis points, M. Ghoul a affirm
que la dmarche exigeait du temps pour adapter
ce document aux normes internationales.
Il a annonc par ailleurs le lancement dun
numro vert au profit des citoyens qui leur per-
mettra de signaler tout manquement pour mieux
les associer au contrle de ce secteur.
Le logement LPP cotera
entre 6,4 et 9 millions
de dinars
Comment rguler
la circulation
dans nos villes ?
11
Numro 7
Du 22 au 28 jan. 2014
MONDE
ALORS QUE LES POURPARLERS SONT ENGAGS ENTRE PUISSANCE POUR RUSSIR GENVE II
LIran invit officiellement par lONU
LE SOUDAN DU SUD EN GUERRE PERMANENTE
Viols, meurtres et pillages Bor
RESTRICTIONS ISRALIENNES AUX FAMILLES
PALESTINIENNES DE GHAZA ET DE CISPORDANIE
Le dchirement
LE SPECTRE DE LA GUERRE PLANE SUR LE LIBAN
Quatre morts dans de nouvelles
violences Tripoli
L
es restrictions israliennes la circula-
tion des Palestiniens entre la Cisjorda-
nie occupe et la bande de Ghaza
dchirent des milliers de familles et aggravent
la division entre les deux territoires, indiquent
lundi dans un rapport deux ONG israliennes
de dfense des droits de lhomme. Plus de
20.000 Palestiniens vivant en Cisjordanie oc-
cupe sont recenss comme rsidents de Ghaza,
contrle par le Hamas depuis 2007, prcise ce
rapport conjoint de BTselem et Hamoked
(Centre de Dfense des individus). La poli-
tique affiche dIsral disolement de la bande
de Ghaza viole le droit une vie familiale de
dizaines de milliers de Palestiniens vivant dans
des familles clates, divises entre la bande de
Ghaza et la Cisjordanie ou entre la bande de
Ghaza et Isral, soulignent les deux ONG dans
un communiqu. Actuellement, les Palesti-
niens peuvent aller de Cisjordanie Ghaza (
condition de sengager y rester) mais les de-
mandes de passer de Ghaza la Cisjordanie
sont gnralement refuses sans autre forme de
procs, expliquent-elles. Pour prsenter Is-
ral une demande de changement permanent
dadresse de Ghaza en Cisjordanie, les habi-
tants de lenclave palestinienne doivent souffrir
dune maladie chronique ou de vieillesse sans
avoir de famille directe Ghaza capable de
soccuper deux, ou tre des mineurs de mois
de 16 ans ayant perdu un parent, indique le rap-
port. Les accords dOslo de 1993 considrent
que la Cisjordanie et la bande de Ghaza forment
une seule unit territoriale, rappellent les
ONG, soulignant que depuis 2007, la politique
isralienne a pourtant chang, traitant dsor-
mais les deux territoires comme deux zones
spares et diffrentes.
Q
uatre personnes ont t tues dans des
affrontements nocturnes Tripoli, la
grande ville du nord du Liban rguli-
rement touche par des violences lies au
conflit en Syrie, selon un nouveau bilan fourni
lundi par un responsable des services de scu-
rit. "Trois personnes, une femme et deux
hommes, ont t tues dans la nuit dans de vio-
lents affrontements au cours desquels l'artillerie
et des roquettes ont t utilises", a dit cette
source, ajoutant que 32 autres ont t blesses.
Les trois victimes taient originaires de Bab
el-Tebbaneh, un quartier sunnite de cette
deuxime ville du Liban. Une quatrime per-
sonne a t abattue par un tireur embusqu
Jabal Mohsen, selon cette source. Des violences
meurtrires opposent rgulirement Bab el-
Tebbaneh, partisan de la rbellion en Syrie,
celui de Jabal Mohsen, quartier alaouite soute-
nant le rgime de Bachar al-Assad.
Avant mme le conflit syrien, les flambes
de violences taient frquentes entre ces deux
quartiers et ont fait depuis 2008 plus de 200
morts et 3.000 blesss.
Le Liban est profondment divis sur le
conflit syrien, qui a exacerb les tensions com-
munautaires entre sunnites, emmens par l'ex-
Premier ministre Saad Hariri, et chiites,
emmens par le puissant parti chiite Hezbollah.
Cette division n'a fait qu'empirer avec la dci-
sion de ce mouvement de combattre en Syrie
o il soutient l'arme contre une rbellion en
majorit sunnite.
Vendredi, huit personnes dont cinq enfants
sont mortes dans la chute d'obus tirs de Syrie
sur la ville frontalire d'Aarsal, au Liban, le plus
lourd bilan dans ce genre d'attaque depuis le
dbut du conflit syrien.
LIran a t officiellement invit par lONU participer la confrence de paix sur la Syrie, dite Genve II, dont la premire priorit doit
tre, selon le prsident syrien Bachar al-Assad, la lutte contre le terrorisme. Ce rendez-vous diplomatique, lanc linitiative des Etats-
Unis et de la Russie, doit runir tous les pays cls lis au conflit syrien pour trouver une solution politique cette crise qui a fait plus de
130.000 morts en prs de trois ans.
A
insi, le secrtaire gnral de lONU, Ban Ki-moon, a
lanc une invitation Thran, un acteur cl sur la scne
rgionale, affirmant "croire fermement que lIran doit
faire partie de la solution la crise syrienne".
Washington, Paris et Londres, ont estim que, pour pouvoir
participer Genve II, Thran devait accepter le communiqu
adopt Genve le 30 juin 2012 appelant un gouvernement de
transition en Syrie. La Russie considre pour sa part que lab-
sence de lIran la confrence Genve II serait une "erreur im-
pardonnable".
Lopposition syrienne avait accept samedi Istanbul de par-
ticiper aux pourparlers de paix aprs des semaines datermoie-
ments et de pression occidentales et arabes.
Genve II vise amener les dlgations du gouvernement et
de lopposition syriens la table des ngociations en vue de met-
tre fin leur conflit et de commencer la transition politique par
le biais de la mise en uvre intgrale du communiqu de Genve
de juin 2012. Mais, les objectifs des deux camps semblent in-
conciliables, lopposition exigeant au pralable le dpart du pr-
sident al Assad, ce que rejette catgoriquement Damas.
Pour M. al-Assad qui considre que "rien nempche" quil se
porte candidat "si lopinion le souhaite", la premire priorit de
la confrence internationale sur la Syrie doit tre la lutte contre
le terrorisme. Paralllement, le prsident de la Coalition de lop-
position, Ahmad Jarba, qui a soulign que "la participation la
confrence ne signifiait pas la fin des oprations menes par sa
branche arme, lArme syrienne libre (ASL) contre les forces
du gouvernement du prsident Al-Assad", a insist que les dis-
cussions prvues Genve avaient "comme unique but de satis-
faire les demandes de la rvolution (...) et avant tout de retirer
au boucher (le prsident al Assad) tous ses pouvoirs".
Sagissant de la situation sur le terrain, le prsident syrien a
affirm que larme syrienne avait accompli des progrs face aux
insurgs, avertissant toutefois que "si la Syrie perd la bataille, le
chaos sinstallera dans tout le Moyen-Orient". Selon le ministre
syrien des Administrations locales, Omar Ghalawanji, les dgts
causs durant presque trois ans de guerre en Syrie slvent
21,6 milliards de dollars.
D
e la ville de Bor, qui comptait plus d'un
million d'habitants avant le dbut du
conflit au Soudan du Sud mi-dcem-
bre, ne restent que des btiments calcins et
l'odeur tenace des cadavres en dcomposition.
Assises sous une moustiquaire, dans un coin de
l'hpital de Bor (200 km au nord de Juba),
Achin Mapio et Mary Yar font partie des rares
ne pas avoir fui la ville. Elles racontent le sup-
plice endur aux mains des rebelles sud-souda-
nais, lorsqu'ils ont occup la localit durant les
trois premires semaines de janvier. Dj hos-
pitalises quand les rebelles ont pris la ville,
elles disent avoir t violes, prives de nourri-
ture et avoir vu d'autres patients trans hors du
btiment pour tre excuts.
Situe sur les rives du Nil Blanc, Bor, capi-
tale de l'Etat du Jonglei, a t l'un des princi-
paux foyers du conflit qui oppose depuis
mi-dcembre les troupes rgulires sud-souda-
naises, loyales au prsident Salva Kiir, aux
forces favorables son ancien vice-prsident
Riek Machar. Aprs avoir chang plusieurs fois
de mains, la ville est repasse le 18 janvier sous
le contrle de l'arme, aprs des semaines de
combats qui ont pouss plus d'une centaine de
milliers de personnes fuir, certaines franchis-
sant au pril de leur vie le Nil Blanc infest de
crocodiles.
Je me suis cass la jambe, c'est pourquoi
j'tais ici, explique Achin Mapio, 39 ans et
mre de sept enfants, coince dans l'hpital lors
des plus rcents combats. Les rebelles sont
venus plusieurs fois pour nous. Nous avons
peur que ces gens reviennent nous violer. Plu-
sieurs sont venus pour nous. Ils nous ont mme
mordus, ils voulaient nous tuer, raconte-t-elle
sans autre dtail. Sa voisine, Mary Yar, la qua-
rantaine, visiblement traumatise, confirme
qu'Achin Mapio a t viole, sans rien dire sur
son propre sort.
Au conflit politique entre l'arme sud-souda-
naise -soutenue par des troupes ougandaises- et
les soldats rebelles allis une milice tribale
connue sous le nom d'Arme blanche, se super-
pose un antagonisme ethnique entre les peuples
Dinka -dont est issu le prsident Kiir- et Nuer -
auquel appartient M. Machar.
Les massacres entre tribus se multiplient de-
puis le dbut du conflit. Dinka coince dans une
zone sous contrle de rebelles majoritairement
Nuer, Achin Mapio s'estime chanceuse d'tre
encore en vie. Beaucoup de gens ont t tus
ici, les rebelles ont mme tu des malades,
poursuit-elle, j'ai vu des gens tre tus, je
priais Dieu de me permettre de vivre. Dans
l'aile des hommes, dont il se dit le seul survi-
vant, Ayor Garang, 59 ans, croit devoir la vie
sa ccit qui a suscit la piti des rebelles. Ils
ont vu que je suis aveugle et que je ne peux rien
faire, explique-t-il. Tous ceux qui ne sont pas
aveugles sont parvenus s'enfuir o ils pou-
vaient - travers le Nil ou aux Nations unies,
dont la base locale accueille 10.000 personnes.
Selon lui, les rebelles ont vol la nourriture
de patients, abattus sans merci. Ces deux per-
sonnes tues dehors ont t sorties de leur lit
(...) l'un tait paralys d'une jambe, dit-il,
propos de deux corps dcomposs gisant devant
le btiment. A ct de l'un d'eux repose une
paire de bquilles.
A l'extrieur de l'hpital, un nombre incalcu-
lable de cadavres parsment les rues et pourris-
sent sous la chaleur et l'humidit intenses,
certains depuis fin dcembre aprs une pre-
mire reconqute de Bor par l'arme. Les admi-
nistrations, les magasins, le principal march et
des vhicules ont t incendis. Des panaches
de fumes continuent de s'lever. Des choppes,
des bureaux, des agences humanitaires et des
banques ont visiblement t pills.
Les rebelles ont minimis la perte de Bor,
d'o ils menaaient pourtant de marcher sur
Juba, n'voquant qu'un retrait tactique. Ce
n'est pas un gros problme, a affirm un porte-
parole rebelle, Lul Koang, depuis un htel de
luxe de la capitale thiopienne Addis Abeba, o
il participe des pourparlers de paix. Pourquoi
perdre notre temps sur simplement un petit can-
ton, qui n'a mme pas d'habitants?, a-t-il lanc.
Il n'y a pas d'habitants Bor. Toute la popula-
tion a fui.
La folie des djihadistes
a cot 21,6 milliards
de dollars de perte
la Syrie
13 12
Numro 7
Du 22 au 28 jan. 2014
Numro 7
Du 22 au 28 jan. 2014
REPORTAGE PROMOTIONNEL
DE LA SIMPLE USINE DE MONTAGE
AU COMPLEXE INTGR
Quand le rve du fondateur
de Gmi devient ralit
Djelloul Hamidi est lheureux patron dun groupe industriel qui ne cesse daffirmer sa prsence en Algrie et
ltranger. Parti de lide de simplanter dans sa rgion natale pour contribuer, entre autres, attnuer un
tant soit peu le dficit observ en matire de disponibilit de moyens mobiles de production dnergie,
lhomme est, de nos jours, la tte dun vritable complexe intgr tel quil la imagin dans ses rves :
construire dabord une premire unit avec une ligne de montage, ensuite une seconde, toute neuve, qui en
comprend trois, un centre de maintenance de niveau international et, enfin, un institut de formation dans la
maintenance et linstallation des gnrateurs lectriques de dernire technologie.
D
jelloul Hamidi, dont lentreprise
ftera ce jeudi, avec faste, ses
quinze annes dexistence, a russi
le pari de sadapter la mutation
technologique de sa branche dactivits, en
loccurrence la fabrication et le montage de
groupes lectrognes de puissance variant de 2
2500 Kva, soit des engins capables de
fournir en nergie lectrique aussi bien la simple
maisonnette de campagne que les usines et les
installations les plus nergtivores, notamment
les gros chantiers de prospection, de forage et
dexploitation dhydrocarbures dans les champs
ptrolifres extrmes.
Il nous faut arriver utiliser de faon optimale
les capacits installes, dautant que les
quipements que nous avons acquis dans le
cadre de lexpansion de notre entreprise, outre
leur certification, ne sont utilises que dans
quelques usines similaires travers le monde,
explique M. Hamidi, affirmant que la
technologie utilise dans son usine de Oued Sly
est unique en Afrique et au Moyen-Orient. Fort
de cet atout, le patron de GMI entend, avec
laide de ses collaborateurs tout le monde est
ici embarqu dans la mme galre, tient-il
souligner- accrotre sensiblement les cadences
de production. Lobjectif est non seulement de se
placer durablement sur le march national en se
positionnant parmi les plus grands fabricants du
pays, mais aussi et surtout pntrer avec force
les marchs extrieurs, que ce soit en Afrique, en
Asie, en Amrique ou en Europe.
Pari difficile mais nanmoins possible relever,
pense M. Hamidi dont le souci premier est de
former des personnels capables de rivaliser
dadresse et de comptences avec la main-
duvre de pays autrement plus outills que
lAlgrie. Nous pouvons y arriver pour peu que
soit inculque la culture du mtier bien fait et du
challenge, estime-t-il, rappelant que le monde
bouge et volue une vitesse fulgurante do,
selon lui, la ncessit plus que vitale de
saccrocher au train de la mondialisation.
Voyageur infatigable, ayant sillonn tous les
continents la recherche de marchs et
dinnovations, se dplaant de foires en
expositions, le premier responsable de
lentreprise GMI sait de quoi il parle lorsquil
cite lexemple de pays du Golfe qui ont su se
donner les moyens de leur politique de
domination conomique plantaire. Daprs M.
Hamidi, de simples investissements dans le
secteur des services sont susceptibles ses yeux,
de faire changer les comportements hrits de
lconomie dirige et planifie par les
producteurs et les travailleurs algriens. Le
dveloppement des services en parallle avec la
cration de lemploi participent booster la
consommation, cette dernire tant pour sa part
un indicateur conomique prcieux pour
lvaluation des performances de tout pays. Ace
propos, M. Hamidi na pas tari dloges sur la
ralisation de lautoroute A1 (est-ouest) qui,
aujourdhui, met son usine de Oued Sly deux
pas dAlger et dOran. Le dveloppement des
services, cest aussi la rhabilitation de
laroport de Chlef qui, aprs une embellie de
quelques annes aprs son inauguration, semble
aujourdhui marquer le pas.
Trs occup par la prparation de lvnement
quil attend depuis quil a mis les pieds dans la
zone industrielle de Oued Sly, savoir traiter des
oprations durables de coopration et de
partenariat avec les grands constructeurs
mondiaux, notre interlocuteur nous entrane
pour une visite des installations ultramodernes
de sa nouvelle usine.
Premire tape, la ligne de production sur
laquelle il a tout mis et qui, bientt, produira
des gnrateurs compacts, silencieux, conus
base de matriaux anticorrosion et dont le
gabarit, sans asprits, permet leur
conteneurisation. Lobjectif avou est dexporter
une partie de la production, en allant conqurir
de nouveaux marchs internationaux avec des
produits innovants, de qualit et, surtout, plus
comptitifs en matire de prix. Mais pour ce
faire, obligation est faite aux gestionnaires de
GMI de booster la cadence de production. Et
cest ce niveau quil faut livrer bataille, relve
le patron de lentreprise. On ne peut prtendre en
effet exporter vers ltranger lorsque les
capacits de production nvoluent pas, ou le
font lentement. Des marchs lexport, il en
existe partout dans le monde, et pas
ncessairement dans les seuls pays africains,
explique M. Hamidi, indiquant que tout le
monde est preneur, mme l o les politiques
nergtiques sont orientes vers le
dveloppement des nergies alternatives et
durables. Alors, bon vent pour GMI qui rcolte,
aujourdhui les fruits dune politique
dinvestissement mesure et dun marketing
sinspirant de ce qui se fait de mieux dans le
monde.
Jaurai pu minstaller
ailleurs mais...
Trs attach la ville qui la vu natre, le propritaire de lentreprise
Gmi, acronyme de Groupe Moteur International - Algrie, Djelloul
Hamidi affirme quil na jamais t tent par sinstaller dans une
autre rgion du pays. Et ce nest pas par manque daudace ou
dopportunits, bien au contraire. Le choix de Chlef sest impos de
lui-mme car, pour Djelloul, les commodits existent, qui pourraient
tre dcuples pour permettre aux investisseurs de sy installer.
Jaurai pu faire comme beaucoup, minstaller Alger, ouvrir un
registre de commerce, et activer dans limport-export. Mais mon
ide moi tait dtre matre de ce que je fais, de produire et de
participer lmergence de mon pays sur la scne international.
Dieu merci, ce ne sont pas les comptences qui manquent en
Algrie. La preuve, GMI... et toutes les units industrielles que vous
voyez merger travers le territoire national.
GMI-Algrie, un investissement russi
Le Groupe Moteur International Algrie, est une entreprise
unique responsabilit limite, dote dun capital social de 120
millions de dinars.
Situe dans lenceinte de la zone industrielle de Oued Sly,
quelques kilomtres louest de Chlef, elle a t cre
officiellement le 25 mai 1999 et est entre en production le 1er
septembre de la mme anne. Lunit qui a cot la bagatelle de
250 millions de dinars a centre son activit sur la fabrication et
le montage des quipements lectriques, groupes lectrognes,
groupes de soudage et groupes gaz. Elle fabrique des
quipements lectriques, essentiellement des armoires
lectriques, des groupes lectrognes de 2 2500 KVA et des
coffrets darmoires lectriques.
Grce une politique agressive de pntration du march national,
Gmi a pu se frayer une place de choix dans le pays puisque sa
part de march se situe aux environs de 15%.
Lusine ou, plus exactement, le complexe Gmi stend sur une
superficie totale de 24 000 m2 dont 15 000 m2 btis.
Les capacits de production installes sont en mesure de
permettre la fabrication de 2 500 groupes lectrognes toutes
puissances confondues. Il faut prciser quen s qualit
dentreprise citoyenne,
Lactivit de Gmi sintgre dans la politique de respect de
lenvironnement du fait quelle ne gnre aucun dchet. Tous les
produits entrant dans la composition des produits du complexe
sont recyclables. Fonctionnant avec un effectif de 105 employs
dont 8 cadres suprieurs, 20 cadres de matrise et 77 ouvriers
hautement qualifis. Avec lextension de ses capacits, le
complexe se fixe comme objectif de recruter une trentaine
demploys toutes spcialits confondues.
Certifi ISO 9001/version 2008 par LABEL QUALITE
SYSTEME, France, Gmi cible le march national et
international. En perspective, il est prvu lextension des
infrastructures et donc des capacits de production et
dlargissement de la gamme de production.
Plus important, le complexe cible galement le recrutement de
60 agents toutes spcialits confondues. Lobjectif tant de
dvelopper le rseau commercial par lagrment dagents
distributeurs-Installateurs sur tout le territoire national.
Montage
des composants
lectriques
Des groupes
lectrognes
de diffrentes
puissances
Des personnels
hautement
qualifis
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Numro 7
Du 22 au 28 jan. 2014
SOCIT
L
e bilan note que durant l'anne 2013,
les units de la Protection civile de la
wilaya de Chlef ont effectu 2 833
interventions dans des accidents de la
circulation ayant caus la mort de 50
personnes, et 2050 blesss avec une
augmentation considrable de 846
interventions soit 449 accidents de plus.
D'aprs le capitaine Ahmed Meddah,
responsable de la cellule de communication,
65% de ces accidents se sont produits sur les
routes nationales ; les chemins de wilayas et
les chemins communaux venant en seconde
position. noter que le plus grand nombre
d'accidents a t enregistr durant la priode
estivale, de juin aot, notamment durant le
mois sacr de ramadhan. Les accidents les plus
graves et les plus dramatiques ont eu lieu sur
les routes nationales n 4 et n 19, lit-on dans
le mme document.
Concernant les vacuations sanitaires, le
bilan fait tat de 15 744 interventions. Le bilan
relve 61 morts, de 1 229 personnes blesses
dans les accidents survenus sur les routes et
axes routiers de Chlef et de 14 632 personnes
malades. En comparaison des chiffres de 2013
avec ceux de l'anne 2012, une baisse sensible
du nombre d'interventions, mais en parallle le
nombre de morts est pass de 43 en 2012 61
en 2013, apprend-on. Par ailleurs, les units de
la protection civile de la wilaya de Chlef ont
effectu pas moins d'une centaine
d'intervention dans le cadre de la lutte contre
les incendies et ce, grce la colonne mobile
installe Abou El-Hassan, prs de la cte.
Les feux ont provoqu des pertes de rcolte
estimes 46 quintaux de bl, 12 900 bottes de
foin et 1 758 autres d'avoine ainsi que 2 025
arbres fruitiers.
Les forts n'ont pas t pargnes par le feu.
La protection a effectu 45 interventions
durant la priode du 1er juin au 31 octobre
2013 pour lutter contre les foyers d'incendie
qui ont ravag 117,14 ha de pins d'Alep, et
20,5 ha de broussailles. Dans le mme bilan, il
est fait tat de 5223 interventions dans des
oprations diverses. Pour les inondations, le
bilan parle de 88 interventions, la plupart
relatives l'infiltration des eaux l'intrieur
des habitations. De plus, 13 interventions ont
eu lieu dans des retenues d'eau o 7 personnes
se sont noyes et une autre a t sauve in-
extremis et vacue vers un centre de sant.
Concernant les noyades dans des puits, on
compte 7 interventions au cours desquelles 5
personnes ont t vacus vers les
tablissements sanitaires. Quant aux accidents
domestiques, il a t recens 5 cas d'asphyxies
par gaz, de mme que l'vacuation sanitaire de
32 personnes (sur 38) victimes d'intoxications
alimentaires. En comparaison avec l'anne
2012, on constate une hausse des accidents de
circulations durant l'anne 2013. De mme, il
faut note qu'une rgression du nombre
d'interventions en matire de lutte contre les
feux et incendies, particulirement les feux de
forts. Le bilan cite plusieurs actions de
sensibilisation et de prvention organises
avec d'autres institutions relatives la
circulation routire, les dangers de la baignade
en mer et dans les retenues collinaires et
barrages, les accidents domestiques,
essentiellement ceux en rapport avec
l'utilisation du gaz et de l'lectricit. "La
sensibilisation permet de rduire sensiblement
les accidents de tous genre. Tout au long de ces
dernires cinq annes, nous ciblons les coliers
pour bien faire passer le message aux adultes,
les rsultats obtenus sur le terrain en
tmoignent. Les accidents domestiques ont
baiss d'ailleurs de plus de 50 %, cela signifie
videmment que les campagnes de
sensibilisation qu'organise la protection civile
avec les autres partenaires, l'instar de la
Sonelgaz ont donn leurs fruits en peu de
temps", tient prciser le capitaine Ahmed
Meddah.
Z. M.
V
oici le genre dinformations auxquelles nous ont ha-
bitus les communiqus des services de la sret na-
tionale, de la gendarmerie nationale et de la protection
civile, qui montre la persistance dun phnomne quaucune
mesure coercitive na pu endiguer :
Soixante-deux (62) personnes ont trouv la mort et 729 au-
tres ont t blesses dans 423 accidents de la circulation sur-
venus dans plusieurs wilayas entre le 7 et le 13 janvier, a
indiqu mercredi (15 janvier) un bilan des services de la Gen-
darmerie nationale. Le bilan le plus lourd a t enregistr dans
les wilayas de Boumerds et Tipasa avec cinq morts chacune
suivies de Blida, Bejaia et Khenchela avec 4 morts chacune.
Pour ce qui est des blesss, le plus grand nombre a t enre-
gistr Oran (38 blesss), Chlef (32), Batna (31) et Alger (29).
() Les principales causes lorigine de ces accidents sont
lexcs de vitesse (164 accidents), les dpassements dangereux
(48) et le non-respect de la distance de scurit (32).
Une semaine auparavant, la Protection civile faisait tat,
dans un communiqu, de 51 morts et 1049 blesss durant la
priode allant du 29 dcembre 2013 au 4 janvier 2014. Et le
dcompte macabre continue travers des communiqus qui se
suivent et se ressemblent parce qu lvidence, il ne se passe
un seul jour o il ny a pas de morts et de blesss sur nos
routes.
Que faire pour contenir lhcatombe ? Les spcialistes se
sont essays proposer des solutions qui, malheureusement
pour leurs concepteurs, nont pas abouti aux rsultats esprs.
Les morts se comptent toujours par milliers chaque anne (en-
viron 4000 dcs sont enregistrs sur nos routes), et ceux qui
en rchappent, sils ne sont pas handicaps vie, dpendent
pour leur mobilit de la seule aide de membres de leur fa-
mille ou de la sollicitude de bnvoles de quelques associa-
tions caritatives, sinon dune ridicule prise en charge par des
services sociaux inadapts, mal quips et sous-budgtiss.
Ni la svrit des nouvelles dispositions du code de la route,
ni les retraits excessifs de permis de conduire, ni les amendes
de plus en plus consistantes nont pu freiner ce phnomne,
certainement li une crise profonde qui mine la socit alg-
rienne.
Longtemps, on a pens combattre le mal en traquant les
conducteurs en tat divresse, lalcool tant devenu, un certain
temps, la cause principale des accidents de la route. Le lgis-
lateur a mme dcid lincarcration de tout conducteur pris
en flagrant dlit de conduite en tat divresse, quil soit ou non
impliqu dans un accident. On a impos le port obligatoire de
la ceinture de scurit, puis dcid le retrait de permis pour des
priodes plus ou moins longues pour un ensemble dinfractions
allant du franchissement de la ligne continue au dpassement
dangereux en passant par le non-respect des feux de signalisa-
tion ou de la limitation de vitesse etc. Peine perdue puisque les
accidents se font toujours nombreux et meurtriers, impliquant
des conducteurs de tous ges.
Les moutons de Panurge
Des amis sociologues nous ont fait part d effet de mim-
tisme, dattitude ostentatoire propre aux parvenus, de re-
vanche sur la socit et dun ensemble dautres
comportements lis une transition socioconomique mal as-
sume. En fait, les conducteurs Algriens se comportent
comme de vritables moutons de Panurge : la tte recouverte
dune casquette visire, les yeux rivs sur leur compteur et
le pied enfonc sur lacclrateur, ils foncent toute vitesse
vers leur destin funbre.
Le libralisme dbrid a engendr un effondrement des re-
pres, la consommation outrance a pris le pas sur la modra-
tion, les fantasmes sur la ralit, lirresponsabilit sur la libert.
A lexemple de ces conducteurs qui roulent en zigzaguant dans
des bolides dpassant les 250 km/h et de ces chauffeurs de
poids-lourds qui croient tre au volant dune voiture de For-
mule 1. A propos de ces derniers, les statistiques indiquent
quils sont mls la majorit des accidents survenant sur lau-
toroute est-ouest et sur certaines routes nationales haute den-
sit de circulation. Rien que la semaine dernire, avons t
tmoins de la conduite dbride dun de ces chauffeurs de ces
mastodontes routiers. Sa manire de conduire, qui a terroris
les automobilistes sur son parcours, en dit long sur son com-
portement pathologique.
Malheureusement, il nest pas le seul sadonner ce jeu
de la mort. De jeunes conducteurs de min-truck chinois, ail-
leurs non homologus, se plaisent coudre les files de voi-
tures, sincrustant dans le moindre espace entre vhicule, pour
finir souvent contre une barrire de protection Que faire
contre ce genre dindividus ? La question reste pose.
Ab. Kader
BILAN ANNUEL DE LA PROTECTION CIVILE DE CHLEF
Les accidents de la route en hausse,
les accidents domestiques en baisse
PLUS D'UNE CENTAINE DE MORTS RECENSS EN DEUX SEMAINES
Les assassins circulent librement sur nos routes
La protection civile de Chlef vient de rendre public le bilan annuel de ses interventions et de ses diverses activits tout au long de l'anne coule.
Les accidents
de la route
en hausse
Que faire contre ces assassins ?
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Numro 7
Du 22 au 28 jan. 2014
HISTOIRE
P
our faire revivre nos lecteurs cet pi-
sode vieux de plus de 160 ans, nous
avons jug utile de les plonger dans
des crits de lpoque qui ont couvert lex-
cution capitale de deux valeureux rsistants
algriens en plein march arabe dOrlans-
ville, le dimanche 29 juillet 1845, jour de mar-
ch qui se tenait prs de la place de Miliana
(lieu situ aujourdhui sur lassiette ayant
servi ldification de lhtel et caftria El
Hadef et Hammam Saouyah et autres terrains
mitoyens).
Le premier article publi dans le Journal des
Dbats Politiques et Littraires du vendredi 21
mars 1845 la page 3 concerne larrestation,
et deux autres dans la Presse n 3353 jeudi 03
juillet 1845, p. 03 et Journal des Dbats du 11
juillet 1845, p.03, relatent lexcution.
On crit de Tenez (Algrie),
le 5 mars :
Des vols et des assassinats qui s'taient
commis du ct d'Orlansville et leurs auteurs
taient demeurs impunis. Aujourd'hui, grce
l'activit et l'intelligence de M. le colonel
de Saint-Arnaud notre commandant suprieur,
toute la bande des individus auteurs de ces
crimes est arrte sauf un seul, le nomm Ya-
huaya-el-Amah. En tte figure un cad,
Mamar-ben-Fegroul, dont la destitution tait
demande cause des correspondances qu'il
entretenait avec Abd-el-Kader et Bil-Gobsil.
Ce chef est accus non seulement d'avoir pro-
tg les actes de brigandage mais encore de
s'y tre personnellement associ. Il a, dit-on,
recel les effets des hommes assassins, et les
brls de sa main, pour faire disparatre la
trace des crimes commis. On assure que lors
des perquisitions faites dans sa tente, on a
trouv des bretelles et une gourde en argent;
ce dernier objet avait t vol au colonel Ca-
vaignac par le cad lui-mme.
Cette capture nous a rendus matres des
assassins d'un charretier, d'un sergent-major
du 5e bataillon des chasseurs d'Orlans, d'un
sergent-major du 6e lger, et d'une femme qui
a t frappe de deux coups de poignard
Tenez. On s'est empar en outre d'individus
qui avaient vol des bufs et des moutons.
Ces importantes et difficiles arrestations
ont t faites la faveur d'un temps affreux,
durant lequel les coupables ne pouvaient
gure s'attendre une sortie de nos troupes,
par M. le capitaine Richard, charg des af-
faires arabes Orlansville, et par M. Beatrix.
M. Troyon, lieutenant de zouaves, s'est em-
par de son ct des quatre plus dtermins
brigands de cette bande. L'intelligence et la
bravoure des officiers chargs de cette difficile
et prilleuse mission ont triomph de tous les
obstacles. On continue poursuivre active-
ment le petit nombre de malfaiteurs qui ont
chapp aux recherches. Des douars, dont les
chefs rpondent de la sret des voyageurs,
ont t espacs entre Orlansville et Tenez. En
outre, onze postes ont t placs pour surveil-
ler les ravins et les passages dangereux. Avec
toutes ces intelligentes prcautions prises par
M. le colonel de Saint-Arnaud, il est probable
qu'on n'aura plus d'accidents dplorer, sur-
tout si les voyageurs veulent bien faire usage
de la prudence la plus vulgaire et ne pas se ha-
sarder seuls sur les routes pendant la nuit,
comme l'ont fait les victimes des assassinats
commis dans les subdivisions d'Orlans-
ville..
Excution de ben feghoul
et Yahia Ben Assa
Le premier conseil de guerre d'Alger pro-
nona, dans sa sance du 5 avril dernier, la
peine capitale contre dix Arabes convaincus
de brigandages main arme, aprs avoir de-
mand et obtenu l'aman du gouvernement
franais. Un recours en grce fut adress au
roi qui, usant de sa prrogative, commua la
peine, pour quatre d'entre eux, 20 annes de
travaux forcs, et, pour quatre autres, aux tra-
vaux forcs perptuit. Sa majest dcida
que la justice aurait son libre cours l'gard
des deux principaux chefs de cette bande. Ma-
hamar-Ben-Freghoul, kad des Heumis, et
Yahhia-Ben-Assa, un de ses principaux ser-
viteurs. Ce sont ces deux criminels incorrigi-
bles, sur lesquels la clmence n'a pu avoir
d'effet, qui vont payer de leurs ttes les forfaits
dont ils ont t les auteurs, ou les complices,
ou les instigateurs.
Un juge du premier conseil de guerre, le ca-
pitaine rapporteur et le greffier, se sont embar-
qus Alger pour Tenez, le 18 juin au soir
bord du Sphynx, o les deux condamns
avaient t conduits dans la journe. Pendant
la traverse, leur attitude fut loin d'tre rsi-
gne, mais ils taient soutenus par l'esprance
de rencontrer M. le gouverneur-gnral et d'en
obtenir leur grce. Au moment de s'embarquer
Tenez, et alors qu'ils descendaient l'chelle
du btiment au bas de laquelle un chaland les
attendait, ils se prcipitrent dans la mer o ils
auraient entrain le gendarme qui les tenait par
derrire si celui-ci n'avait t promptement re-
tenu. On les retira de l'eau avec beaucoup de
difficult, car ils s'aidaient tous deux de leurs
pieds et du chaland, comme point d'appui,
pour rester au fond de la mer. Amens sur le
rivage, ils sollicitrent instamment la permis-
sion de se noyer. On les conduisit dans un silo,
o ils resteront jusqu'au moment fatal de leur
excution. Enfouis dans cette horrible prison,
ils demeurrent les deux premiers jours en
proie un dsespoir tel qu'ils refusrent le
boire et le manger. Puis ils se sont raviss et
ont accept les alimens. Ils ont offert au com-
mandant de la place une somme de 15,000 fr.
en change de leur vasion.
Voici pourquoi ces deux condamns sont
soumis une aussi lente agonie. C'est M. le
gnral de Saint-Arnaud, commandant sup-
rieur de la subdivision, qui doit dsigner le
lieu de leur supplice. A l'arrive Tenez des
prisonniers, M. de Saint-Arnaud se trouvait,
avec sa colonne, loign d'une douzaine de
lieues sur la droite; on lui a immdiatement
envoy un exprs qui n'a pas encore apport
sa rponse. On attend ses ordres. Ce sera d'un
bon exemple d'excuter la sentence dans la
tribu mme des condamns ; mais il y a
craindre une vive attaque que l'on dit devoir
tre tente pour les enlever par les tribus frac-
tionnes sur la route d'Orlansville, et qui, pr-
venues par leurs missaires de l'arrive de
Ben-Frgoul et de Ben-Assa, se sont runies
du ct des rochers. Ce coup de main pourrait
russir, car il est rest peu dhommes Tenez.
La colonne L'Admirault se trouve heureuse-
ment dans ces parages, mais elle ne compte
que 600 hommes occups en ce moment
chtier des tribus rebelles.
On crit dAlger, le 5 juillet :
Le 29 juin dernier a eu lieu, sur la place du
march arabe auprs dOrlansville, la double
excution capitale de Lancien kaid des Heu-
mis, Mehmet-ben-frgoul, et de son principal
complice Yahia-ben Assa, condamns mort
par le 1er conseil de guerre dAlger, le 5 avril
dernier ainsi que huit autres arabes, leurs
complices. Le roi a commu la peine de ces
derniers aux travaux forcs perptuit pour
quatre dentre eux, et vingt-ans de la mme
peine pour les quatre autres. Quant aux deux
dont il sagit, ils taient auteurs dune srie de
crimes trop grands et leur endurcissement tait
trop incurable pour mriter la clmence
royale. il fallait du reste un exemple frappant
pour rprimer les brigandages trop frquens
dans ces contres Cet exemple vient dtre
donn, et pour quil soit plus efficace, lex-
cution des coupables a eu lieu sur un des th-
tres de leur crimes, Mahmet-ben-frgoul et
Yahia-ben-Assa ont t fusills en prsence
dune grande quantit dArabes. Aucune ten-
tative na t faite pour les enlever, ainsi quon
en avait la crainte lors de larrive des
condamns Tenez. Ce projet avait t conu,
mais les mesures prises par M. le colonel de
saint Arnaud ont empch son accomplisse-
ment .
Tenez : Tns, lantique Cartenna
Yahuaya-el-Amah : Yahia Lama (le Borgne)
Mamar-ben-Fegroul : Mamar ben Feghoul
Bil-Gobsil : Ben Kobsili
Le capitaine Richard : chef du bureau arabe
dOrlansville,
Beatrix : lancienne rue qui passait prs de
la SNTV portait son nom (lactuelle rue
Chettitah Mohamed Chlef). Il fut tu par la
rsistance algrienne prs de Tns aprs
1845.
Runies du ct des rochers : les gorges de
loued Allala, prs de Sidi Akkacha.
La colonne L'Admirault : Dirig par Louis
Ren Paul De LAdmirault, colonel franais
(1808-1898).
Propos par Mohamed TIAB
LUVRE CIVILISATRICE DE LA FRANCE DANS LA RGION DU CHLIF
Lexcution des cads Ben Feghoul
et Ben Kobzili
CELA SEST PASS LE 23 JANVIER 1876
Rvolte dans le pnitencier
de Lalla Aouda
Nous avons relat dans notre prcdent numro que lors de la fte, organise Orlansville loccasion de linauguration du pont de la
Ferme, dit pont lamricaine, que la tribu des Heumis, fut reprsente par MamarBen-Feghoul, ce farouche cad qui quelques mois
aprs fut pass par les armes pour avoir assassin un sergent-major du 5me bataillon de chasseurs.
L
e pnitencier de LallaAouda, prs Or-
lansville, a t le thtre d'une sorte de
rvolte qui a t nergiquement et
promptement rprime. Cet tablissement ne ren-
ferme que des indignes condamns la prison.
Il y a peu de jours ils sortaient deux par deux de
la prison pour se rendre au travail des champs,
accompagns de leurs gardiens, porteurs de b-
tons seulement, et du zouave de service arm de
son fusil. Tout d'un coup, ils les entourrent
comme pour leur enlever la libert de leurs mou-
vements et trois d'entre eux prirent la fuite. Le
zouave fit feu sur l'un d'eux, le blessa grivement
et courut aprs les fugitifs. Au dtour du btiment
il en aperu un second, fit feu de nouveau et le
tua. Le troisime, tmoin de cette rpression, ren-
tra de lui-mme l'tablissement.
(Cf Le XIXesicle n 1510 du mercredi 26
janvier 1876.P.03).
Mohamed Tiab
Ce quil reste
du pnitencier
de Lalla Aouda
March arabe au dbut
du sicle
S O L U T I O N S D E S J E U X
MOTS FLCHS
HORIZONTALEMENT
1 - Etat de fleuve
2 - Enoncerais successivement
3 - Numral - Oseille - Habitudes
4 - Indication de rythme libre - Valeur nulle
5 - Saillies du corps - Exclamation
6 - Note - Jupette - Partie d'oeuvre
7 - Volaille engraisser - Petit poisson
8 - Bottes de crales - Se rendra
9 - Sans variation - Bruits - Largeurs
10 - Sculpteur franais - Ecorces lgres
VERTICALEMENT
A - Spcialiste mdical
B - Invalidaient
C - En considrant - Symbole chimique - Un des
lacs
D - Effet
E - Bousiers
F - Intrieur des terres bretonnes - Pays
G - Fils arabe - Bigarra - Ngation
H - Principe odorant - Sable mouvant
I - Commune du Morbihan
J - Deux pour les romains - Forme de ballon
K - Vague sismique - Prposition
L - Anciennes units de force
S
O
D
U
K
U
Au 18me sicle, un riche anglais possdait de trs grands
domaines en Irlande.
Comme il vivait en Angleterre, il avait dlgu tous ses pou-
voirs son rgisseur : Charles Boycott. Ce dernier tait svre,
trs dur avec les travailleurs. Il nhsitait pas sermonner ou
renvoyer sur le champ, tout travailleur qui manquait son de-
voir. Un jour, il surprit un ouvrier qui se reposait au milieu du
champ. Il la aussitt renvoy. Ce dernier la suppli, la im-
plor de lui pardonner et de le laisser travailler et que sil se re-
posait, ctait uniquement cause de la fatigue. Mais le
rgisseur ne voulait rien savoir et il a maintenu sa dcision.
Il faut dire que la scne ntait pas passe inaperue et quelle
a mu tout le monde. Le lendemain, et en signe de solidarit
avec leur ami, tous les ouvriers agricoles refusrent de travail-
ler. La nouvelle se rpandit dans toute la rgion comme une
traine de poudre. Quelques jours aprs ce fut ou tour des com-
merants de la ville dentrer en action. Aucun dentre eux ne
voulait traiter avec le terrible rgisseur. Les produits agricoles
du domaine furent dlaisss au profit de ceux venus dautres
rgions. Aucun commerant ne voulait vendre (ou acheter) au
rgisseur. Ayant eu vent de ce fcheux vnement, le riche pro-
pritaire anglais a dcid de mettre fin aux fonctionx de son r-
gisseur et de se dbarrasser de son encombrant reprsentant.
Depuis ce jour, le mot boycott est utilis quand il y a un refus
de travailler, de traiter avec une personne et par extension une
socit ou mme un tat.
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Numro 7
Du 22 au 28 jan. 2014
DETENTE
Lorigine du mot boycott
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Numro 7
Du 22 au 28 jan. 2014
LES GENS
D
ieu m'est tmoin que je ne
saurais mentir mon ge. Je me
nomme Mokrane Ahmed dit
Bennaceur, fils de cheikh El Mokrani. Mon
arrire grand-pre, Cheikh Mokrane, tait
cadi dans l'Etat de l'mir Abdelkader
Medjadjas. Nous avons t des fidas mais
nous n'avons fait que notre devoir. Par
rapport aux sommits de la rvolution, nous
ne sommes rien du tout. Trs jeunes, nous
tions courageux et nous voulions, cote que
cote, reprendre notre libert. Nous tions
une poigne de jeunes qui avaient t
contacts par le FLN pour participer la
rvolution en organisant des attentats contre
les forces coloniales et les tratres.
Aprs avoir commis quelques attentats, nous
fmes arrts et condamns mort par un
tribunal militaire des forces armes
franaises et nous fmes transfrs la
prison Barberousse Alger. Ceux qui
purgeaient des petites peines taient dirigs
ensuite vers la prison d'El Harrach. Nous
tions plusieurs d'El Asnam. Notre transfert
de la Maison d'Arrt d'Orlansville vers la
prison de Serkadji (Alger) a dur plus de six
ou sept heures sous la garde des militaires
(parachutistes). Nous sommes arrivs la
nuit tombante Barberousse. La guillotine
tait dj place dans la cour car ils devaient
excuter un frre cette nuit-l. Ils ne nous ont
ouvert les portes blindes du GMC (camion
de transport de militaires). Lorsque nous
sommes entrs dans la pnombre des
cellules, j'avais demand, en passant devant
celles-ci, qui tait derrire les barreaux ?
Quelqu'un m'avait rpondu : "C'est moi
Abdellali, et toi qui es-tu ? Je lui rpondis :
"C'est moi Bennaceur, ton frre bon sang !"
Je lui ai demand encore s'il y avait des gens
d'El Asnam avec lu ? Il me rpondit qu'il y
avait Mekkaoui Abdelkader et Sahli ainsi que
plusieurs autres condamns d'El Asnam.
Comme disent tous les condamns, le jour,
on est avec les vivants et la nuit, on est avec
les morts. Quelques heures peine depuis
notre arrive, nous entendmes hurler "Allah
Akbar ! Tahia El Djazar ! " (Dieu est grand !
Vive l'Algrie !).
Un frisson nous glaait le sang car nous
savions que c'tait un de nos frres qu'on
allait passer la guillotine. Que pourrais-je
vous raconter sinon que j'ai, jusqu' prsent,
la chair de poule quand je me remmore tous
ces instants de torture morale. La mort ne
nous faisait pas peur, ni d'ailleurs les gardiens
mais c'est cette torture psychologique que
nous vivions qui nous dtruisait dans l'me.
Nous avons perdu de valeureux fils de
l'Algrie qui ont t guillotins. Si nous
avons chapp la guillotine, c'est grce
Dieu qui nous a allongs la vie. C'est grce
nos chouhadas "Allah Yarhamhoum" (Que
Dieu aie leur me) que nous vivons
actuellement libres dans notre pays
indpendant, libr du joug du colonialisme.
Vous m'excuserez, je ne vous en dirais pas
plus pour aujourd'hui car je suis un peu
fatigu.
Propos recueillis par M. Boudia
MOKRANE AHMED DIT BENNACEUR, CONDAMN MORT PAR L'ARME COLONIALE :
La France a guillotin
de valeureux fils de l'Algrie
IL EST UN PERSONNAGE INCONTOURNABLE DANS LA VILLE DE CHLEF
Mustapha Ameur, ancien comdien
et passionn de boxe
A
62 ans, Mustapha Ameur voque toujours avec une
note de nostalgie son activit thtrale durant les
annes soixante du sicle coul dans l'enceinte de
l'ex-Centre Albert Camus (aujourd'hui Centre Larbi Tebessi)
de la ville El Asnam, aujourd'hui Chlef. Personnage
incontournable de la ville, connu pour son caractre affable,
Muspatha tait membre alors d'une troupe thtrale dirige par
le cooprant franais Ren Laforgue. Cet ancien comdien a
en effet activ au sein d'une jeune troupe thtrale au
lendemain de l'indpendance jusqu'en 1969. Parmi les
comdiens qui faisaient partie de sa troupe , Mustapha Ameur
cite, entre autres, les frres Kanniche, les dfunts M'hamed
Djellid, Mohamed Benmokhtar, Halim Senouci, Ali Aichouba,
Maamar Benberrou, Djellouli, Djelly, et bien d'autres
talentueux jeunes de sa gnration. La voix enroue, contenant
difficilement son motion l'vocation de ses amis disparus, il
dit retenir Je retiens de cette priode une intense exprience
dans le campement de rles dans certaines pices thtrales,
comme celle de "Mohamed prends ta valise", adaptation de
l'uvre de Kateb Yacine. En 1968, Mustapha, l'instar d'autres
comdiens amateurs, effectue un stage l'institut des Arts
dramatiques de Bordj El Kiffan nouvellement cr avant de se
retrouver dans un groupe thtral au TNA d'Alger en 1970 o,
se souvient-il, il a ctoy en sa qualit de comdien sur la voie
du professionnalisme, le grand acteur et comdien Sid Ahmed
Agoumi. Les deux hommes joueront ensemble dans la pice
"Es Sou'al" (La question), mise en scne par Dahmane.
Comme il dit avoir connu au TNA feu Hadj Abderrahmane qui
allait devenir clbre plus tard dans son rle idal de
"l'inspecteur Tahar." "Pour ma part, j'ai eu camper plusieurs
rles dans notamment la pice "El Moustaqbel", nous apprend
Mustapha qui explique par ailleurs que son exprience
thtrale El Asnam s'est poursuivie avec la troupe "El Faiza"
au Centre Larbi Tebessi en 1970. "D'autres jeunes lments
sont venus renforcer notre groupe thtral l'instar des
Benaboura, Aichouba, Khaled Ghriss, Khelloufi, etc, avec
notre actif, entre autres, la pice "Errabie" (Le Printemps) qui
remporta le premier prix au Festival National du Thtre de
1970", nous rvle notre interlocuteur. " Il faut dire, poursuit
M. Ameur, que la priode tait propice dans notre wilaya aux
activits culturelles et mme sportives de masse o on voyait
la prolifration de groupes de jeunes pratiquant le judo, la
gymnastique, l'haltrophilie et surtout la boxe qui, de nos
jours, a compltement priclit, ce qui est dommage. Nous
souhaitons vivement que notre wilaya puisse renouer avec
l'esprit d'mulation culturelle et sportive qui l'animait tant
hier"
M. G.
Le Chlif, hebdomadaire
rgional dinformations
de proximit dit Chlef
LE CHLIF est publi par
Les Presses du Chlif, eurl - Zone
diffre Bt F n 10 - Chlef 02 000
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Ahmed dit
Bennaceur
Mustapha
Ameur
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Numro 7
Du 22 au 28 jan. 2014
CULTURE
I
l est vrai que la partie ne sera pas des plus
simples lorsqu'un pays le fait en singleton,
autrement dit sans association avec un ou
plusieurs autres pays partageant avec lui le
mme dossier. Comme cela a t le cas pour
l'Imzad qui rassemble de nombreux pays
africains ou Yennayer qui va suivre, commun
lui aussi plusieurs pays Magrbins.
Nanmoins, force est tout de mme de saluer
l'effort algrien qui a abouti
l'accomplissement dj de la prouesse d'avoir
obtenu le classement de trois lments du
patrimoine immatriel algrien dans le
rpertoire de l'Unesco, savoir le costume
nuptial de Tlemcen, le Rakb de Ouled Sidi
Cheikh et l'Ahellil. D'autres dossiers seraient
l'tude en Algrie au Centre national de
recherche en prhistoire, anthropologie et
histoire (CNRPAH) en vue d'tre prsents au
cours des sessions venir du comit
intergouvernemental pour la sauvegarde du
patrimoine culturel immatriel. Cela, sans
compter celui de la fte de la Sbeiba de Djanet
qui a t dj prsent et qui sera examin lors
de la prochaine session qui se droulera Paris
en novembre 2014.
Le burnous louabri :
une tradition sculaire,
un processus complexe
Mais il est galement une autre couleur
nationale non des moindres laquelle il ne
serait pas vain d'y songer, en l'occurrence le
burnous. En particulier le burnous louabri en
rfrence "loubar", la matire premire avec
laquelle il est tiss et qui exprime dans le
langage du terroir, prcisment les hauts
plateaux du centre et de l'ouest, la laine de
dromadaire. Cet habit, dsign en arabe par
"bernous" et en tamazigh par "avernous", ne
dmrite jamais lorsqu' chaque fois il ravit la
vedette aux produits de maroquinerie et autres
articles exposs l'occasion des salons annuels
de l'habillement traditionnel.
Conu pour les hommes partir de la laine
brune de camelin, une fibre paisse, douce et
frise obtenue une fois par saison aprs la tonte
des btes, ce manteau avec capuche est tiss la
main par des femmes mrites aux mains
expertes. Lger et d'une extrme finesse, le
burnous louabri est une spcialit inconteste de
l'oasis de Messad, bien que d'autres contres de
l'Atlas saharien soient aussi considres comme
des ateliers sculaires de confection de cette
houppelande.
Sa production, sur un mtier tisser
traditionnel, obit un processus de fabrication
complexe comportant une srie d'oprations
fastidieuses : l'extraction des impurets de la
laine brute, le lavage, le schage, le dmlage et
l'allgement des poils; le tout la main. Et ce,
afin d'obtenir une filature propre et brillante,
prte pour le tissage selon une armature
spcifique comportant plusieurs modes
d'entrecroisement des fils. En somme, sa
confection qui exige du grand art explique
juste titre sa chert, certains produits peuvent
aller chercher jusqu' 400 000DA l'unit (aux
alentours de 3500 euros). Ce faisant, il serait
erron de verser dans l'image d'Epinal selon
laquelle le burnous serait un habit ringard. Sans
complexe, il a pu rsister aux soubresauts de la
mode dont les effets sont pourtant
particulirement phmres, bravant mme de
prestigieuses marques de manteaux. Symbole de
l'aura ainsi que du pouvoir et de la bourgeoisie
en gnral, le burnous a depuis longtemps
acquis ses lettres de noblesse dans les sphres de
l'Etat et de la haute socit. Habillant avec
prestance ce jour et vraisemblablement pour
longtemps les grands noms de la politique, le
burnous spcialement "louabri" demeure
galement et sans commune mesure avec les
autres couleurs locales, le prsent par
excellence. Voil pourquoi l'on devrait songer
l'lever au rang de valeur authentique de la
culture algrienne. La kachabia dite aussi la
djellaba dans ses diffrentes versions de laine ou
de poils de chameaux, la gandoura, les souliers
toabi et autres aisssaoui, les chaussures en cuir
noir..., autant de richesses traditionnelles qui
connaissent aussi un succs particulier lors des
expositions nationales et qui peuvent emboiter
le pas au burnous, toutefois si ce dernier tait
apprci sa juste valeur par les experts du
CNRPAH.
Abdelkader Zighem
L
e roman de Melle Izdahar Bouchakour
va au-del de la simple description des
lieux de son enfance. C'est un vritable
plaidoyer pour la sauvegarde du patrimoine
matriel et immatriel de la rgion de Tns
dont elle nous dcrit quelques originalits.
Ecrit dans une langue pure, sans fioritures, le
texte dvoile la sensibilit de l'auteure en
mme temps que son engagement citoyen pour
la prservation de ce qui fonde notre
personnalit.
"El Djazair, chatie yastaoukif ennadhar"
(L'Algrie, une plage qui fige le regard) est
une fiction, crite en arabe classique par
Izdihar Bouchakour, professeur de lettres
arabes Chlef. Ce roman qui vient juste de
paraitre raconte une amiti entre deux enfants
de sexes opposs l'ge adulte, l'homme part
en France et la femme, qui est une battante,
reste en Algrie o elle fonde sa propre socit.
Elle volue dans un milieu machiste et son
entreprise bat de l'aile. Son ami Brahim, par
contre, est devenu professeur d'conomie
respect Montpellier. Par le plus heureux des
hasards, il revoit Nadia au cours de ses
vacances Alger. Elle le met au courant de ses
dboires. Brahim, par amiti, remet la socit
flots car en Europe, ce genre de situation est
courant. Quelques mois plus tard, Nadia reoit
l'unique fils de Brahim, Nadir qui dcouvre ses
racines grce l'amie de son pre qui se
propose de faire le guide. En mme temps, le
lecteur peut dcouvrir la beaut de l'Algrie
travers Tns qui est la ville natale de Nadia.
Cette dernire, tout en faisant connaitre les
diffrents vestiges l'migr, nous livre ses
critiques l'endroit des dcideurs, qui ne
protgent pas assez notre patrimoine matriel.
Elle cite le toit de la fameuse mosque Sidi
Maza dont le toit menace de s'effondrer. Elle
parle aussi de Bab el Bhar , imposante porte
difie l'poque ottomane. Ces difices se
trouvent dans la casbah de Tns comme la
mosque de Lalla Aziza, le seul lieu de prire
qui porte le nom d'une femme. L'auteure nous
apprend qu'Aziza a t gravement malade et,
sa mort, son pre lui fit construire cet difice.
Il plaa deux jarres dans sa tombe, l'une prs
de sa tte et l'autre ses pieds. Ces dernires
furent vides de leur or par des archologues
franais puis dtruites lors de travaux
d'vacuation d'eaux uses. Elle se dsole aussi
de voir les tombeaux phniciens devenir des
dpotoirs o des estivants indlicats jettent
toutes sortes d'ordures. Quand la citadelle
romaine de Timiki (actuellement Sidi Aissa ou
Ouled Abdellah), elle est compltement livre
elle6mme, bien qu'elle soit classe par le
ministre de la culture au patrimoine national.
Les habitants utilisent ses pierres pour leurs
cltures ou exploitent des champs dans son
enceinte. Elle se rjouit toutefois du projet de
petit muse maritime dans les grottes qui se
trouvent sous le phare. Aprs avoir dress ce
constat amer, elle parle de noms
emblmatiques de cette rgion comme isabelle
Eberhart, une journaliste russe, qui est venu
Tns en 1902 et a pous un officier indigne,
Henni, natif de cette ville ctire. Il y a aussi
Mama Binette, cette none hollandaise
naufrage du Baunel en 1802, ce btiment
battant pavillon franais qui a chou Beni
Haoua. Cette religieuse a contribu a amliorer
le sort des autochtones. sa mort, cette
"mrabta" a t enterre dans un mausole qui
existe toujours. Nanmoins, on ne sait toujours
pas si elle est reste chrtienne ou si elle est
devenue musulmane en pousant Mokrane, le
cad de Beni Haoua.
Melle Bouchakour crit quelques lignes
propos de Moncef Bey, dirigeant tunisien qui
fut exil Tns en 1943 car souponn
d'avoir t contre les vichystes et d'avoir
soutenu les nationalistes. L'autre sujet qu'elle
aborde est "le printemps arabe" dont elle tente
d'expliquer les tenants et les aboutissants.
En rsum, on comprend que c'est un plan
labor par les amricains et les sionistes dans
leurs "laboratoires" avec la complicit des
pays du golfe pour faire basculer le Maghreb
dans l'anarchie et piller ses richesses.
Ali Medjdoub
SAUVEGARDE DU PATRIMOINE CULTUREL IMMATRIEL
Plaidoyer pour la reconnaissance
du burnous louabri
L'ALGRIE, UNE PLAGE QUI FIGE LE REGARD D'IZDIHAR BOUCHAKOUR
Un cri de dsespoir contre
le pillage de nos vestiges
La prochaine session du Comit intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatriel se tiendra Paris en
novembre 2014. Cette rencontre sera incontestablement l'occasion saisir pour l'Algrie dont ceux qui prsident aux destines de la
culture seront soumis la dure preuve de convaincre ledit comit de la prsentation d'au moins un dossier algrien aux fins de
classement parmi les fleurons du patrimoine culturel mondial.
Exposition de burnous louabri
au palais de la Culture Alger
Izdihar Bouchakour
19
Numro 7
Du 22 au 28 jan. 2014
CULTURE
J
eunes et moins jeunes se sont rassembls
autour de la barque pour prendre des
photos-souvenir. La barque a t dcore
au sige de l'office du tourisme de Tns, ce
qui n'a pas t du got des habitus qui ont
dnonc cette hrsie, contraire la tradition.
Habituellement, la dcoration de la barque
s'effectuait partir de la prire du Asr, en
mme temps que la lecture de versets du Coran
et la rcitation de louanges au Crateur partir
de la mosque antique de Sidi Maza.
Le comit d'organisation a prfr cette
anne droger la rgle, ce qui a valu les
critiques acerbes de la population. N'empche,
la fte a eu lieu et c'est ce qui importait pour les
Tnsiens, soucieux de prserver leurs
traditions sculaires.
La "flouka" a t dcore et orne de
l'emblme national, de fanions et de bougies.
Un homme de la troupe portait un brasero en
terre cuite pour brler l'encens et le b'khour
dont l'odeur embaumait l'atmosphre.
La barque est balade depuis le cur de la
Mdina Tns; l'immense cortge traverse
plusieurs rues, la grande joie des habitants de
la ville. La procession se rend la place de la
Marine (El Marina), puis prend la route du port
et revient Tns o elle s'arrte devant le
sige de l'office du tourisme. La halte a dur un
long moment du fait qu'il tait impossible la
procession d'avancer ; le cortge de voitures
voulant l'accompagner grossissant vue d'il
et paralysant pratiquement la circulation. Les
familles Tnsiennes ne voulaient pas rater la
crmonie qui a disparu quelques temps avant
de revenir avec force grce au dvouement des
habitants de la ville et de leur tnacit faire
revivre la tradition. Les youyous n'ont pas
arrt de fuser durant toute une partie de la
nuit, et la ville a veill tardivement aux sons
des percussions de la troupe des Assaoua de
Cheikh Ben Othmane, de la musique savante
d'El Ohtmania et de la troupe de musique de la
commune. Au bruit des ptards aussi dont les
dflagrations impromptues ont quelque peu
gn les participants. La mosque " Es Salem
" (la paix) a abrit de son ct une soire
ddie la "Sira Ennabaouia" (la conduite de
notre bien-aim Prophte) et la lecture et la
psalmodie de sourates du Coran. A cette
occasion, des rcitants et des rcitantes du
Livre saint ont t prims. Les festivits du
Mawlid se sont poursuivies durant la journe
de mardi avec l'organisation de deux soires
musicales, l'une anime par la troupe "Naghma
Division", l'autre par l'association artistique
"El Kawakib." Rappelons que les lments des
services de scurit et ceux de la protection
civile ont dploy des efforts louables pour
assurer la quitude et la scurit aux familles,
trs nombreuses avoir assist la crmonie
de la "flouka."
E. Zaikha
PROCESSION DE LA FLOUKA, RCITATION DU CORAN ET SOIRES MUSICALES
Le Mawlid clbr avec faste Tns
MEROUANE ZERROUKI, PRSIDENT DE L'ASSOCIATION "CULTURE ET ARCHOLOGIE" DE TNS :
L'vnement a t dvoy par l'APC
H'mida Toualbia, natif du Vieux Tns :
"Avant, la barque sortait du
Vieux Tns, elle y tait
apprte dans la vieille ville
et ne sortait qu'aprs la
prire du crpuscule,
accompagne par les fidles
de Sidi Maza. La
clbration du Mawlid se
faisait l'intrieur de cette
mosque millnaire, nous
invitions plein de talebs et
de vieux sages qui viennent
lire et psalmodier le Coran.
Aujourd'hui, on a chang
cette coutume. Nous avons
les bras lis, nous ne
pouvons rien faire contre
l'Administration. Il y a un
clan en ville qui ne veut
plus entendre parler du
Vieux Tns. Certains
pensent mme le
dtruire "
Celia Benaboura, avocate :
"Je frquente depuis 10 ans le Vieux Tns,
et je sais que c'est la mosque de cette
Mdina qui doit abriter les festivits du
Mawlid Ennabaoui. On ne peut pas lui
substituer une nouvelle mosque, qui a moins
de 20 ans d'existence, pour clbrer un
vnement d'aussi grande importance que
l'anniversaire de la naissance du Prophte.
Cette clbration participe redonner vie au
Vieux Tns qui est marginalis depuis de
nombreuses annes. Si on continue sur cette
voie, on va certainement faire perdre la
population ses rites et coutumes. Je considre
que le changement de programme effectu
par l'APC est une atteinte grave au patrimoine
culturel immatriel de la rgion."
M
embre fondateur de l'association
nationale " Hritages Algrie ",
Kam de la mosque de Sidi Maza,
prsident de l'association "Culture et
archologie" de Tns, Merouane Zerrouki.
En principe, nous avons nos traditions et nos
cultures en ce qui concerne la clbration du
Mawlid Ennabaoui. De coutume, nous
clbrons cet vnement au vieux Tns, dans
la vieille mosque qui date de l'an 900 du
calendrier grgorien. Malheureusement, et je
ne peux exprimer ma dception, je ne peux
m'exprimer convenablement Je suis l,
devant la mosque, seul En attendant
l'arrive de la "flouka" la "rahba" (la place du
village). En principe, l'vnement du Mawlid
Ennabaoui se droule dans la mosque de Sidi
Maza. Comme d'habitude. Comme chaque
anne. L'vnement a t dtourn Tns,
dans la mosque Es Salam. Et ce hold-up dure
depuis l'anne dernire. Ils n'ont pas le droit de
nous faire a, la clbration du Mawlid doit se
faire Sidi Maza, dans la vieille Mdina. Le
responsable de tout cela, c'est l'assemble
populaire communale qui a failli la tradition.
Pourtant, on avait tenu une runion avec le
maire, il y avait l'imam de Tns, il y avait des
reprsentants d'autres associations, et nous
avons discut des grandes lignes du
programme de clbration de cet vnement
religieux qui nous tient cur. En tant que
prsident de l'association " Culture et
Archologie ", j'ai demand ce que la
clbration du Mawlid se droule au Vieux
Tns, comme elle l'a t de tout temps. Ma
proposition n'a pas t prise en considration,
sous prtexte que le Vieux Tns est isol, que
les gens ont des difficults s'y rendre C'est
un prtexte fallacieux car avant que l'APC s'en
mle, on avait clbr l'vnement dans la
Mdina, et cela n'a pos aucun problme aux
gens. D'ailleurs, M. le wali y a assist deux
reprises. Dans la tradition, je rpte, on fte le
Mawlid dans la mosque de Sidi Maza par o
tout commence. Le programme comprend la
rcitation du Coran, le "Dhikr", les louanges
au Prophte, le "dars", la distribution de prix
aux jeunes apprenants du Livre saint. A la
sortie de la mosque, on entame la "jalala"
jusqu' l'cole de garons. L, il est offert une
collation tous les participants, le prsident de
l'APC et l'imam souhaitent cette occasion la
bienvenue aux visiteurs, les prsidents de
comit de quartier veillent ce que tout se
droule dans l'ordre et la bonne humeur
Hlas, a ne se passe plus comme a depuis
deux ans, le Vieux Tns qui dprit vue
d'il n'a plus droit au chapitre
Avant, la "flouka" sortait de la "mossala"
(oratoire) de Sidi Ben Assa, o elle tait
apprte pour la procession. On y accrochait
des fanions, des rubans, des guirlandes, des
emblmes et des "menara" (lampions). C'est
aprs la prire du " maghreb " que s'branle la
procession de la flouka et non comme il a t
fait cette anne. La barque est fabrique au
Vieux Tns, elle n'est pas ramene du port.
Avant, les Tnsiens faisaient une parade
avec leurs bateaux en mer. Puis, on a cess de
faire a, on s'est content du symbole de la
barque, laquelle, trane par un vhicule, va
sillonner les artres de la ville. Derrire, c'est
la troupe des Assaoua qui suit avec ses chants
en l'honneur du Prophte.
Dommage que les traditions et les coutumes
du Vieux Tns soient en voie de disparition. Il
y a des gens qui sont l en train de tourner
autour de cette clbration qui participent la
disparition des coutumes. Je ne suis pas
content de ce qui se fait. Je suis vraiment du.
Le Mawlid, je le rpte, doit tre clbr
partir de cette mosque qui a 11 sicles.
(Construite en l'an 367 de l'Hgire). C'est la
deuxime mosque d'Algrie aprs celle de
Sidi Khaled, Biskra. La population du Vieux
Tns est mcontente. Clbrer le Mawlid
Tns, mais que vont dire de nous les gens ?
On est la rise de tous, cause des dcisions du
maire de Tns.
La population de Tns a clbr le Mawlid Ennaaoui dans l'allgresse et les chants de la troupe Assaoua du cheikh
Benothmane qui a accompagn la barque de la rahba (place) du Vieux Tns, o se sont rassembls des centaines de citoyens
de la rgion, jusqu'au port de ville.
La troupe des Assaouas
et les youyous des
femmes accompagnent
la barque Tns
Sidi Khelifa Charef aussi
Des citoyens de Souala, Sobha, An
Merane, Ouled Fares et diffrentes
communes de la wilaya et de Chlef ont
assist lundi 13 janvier dernier la veille du
Mawlid, une crmonie organise
traditionnellement par les serviteurs du saint
homme de Dieu, le Cheikh Khelifa Charef,
dont le mausole est situ dans le village
ponyme.
Les natifs de ce petit village, aujourd'hui
dsert par ses habitants lesquels ont trouv
refuge au chef-lieu de commune Sobha, ont
prpar un repas traditionnel qu'ils ont offert
leurs nombreux htes. Des talebs, des
imams ainsi que de nombreux lecteurs du
Coran ont anim une soire consacre la
conduite du Prophte et l'vocation du
message qu'il a transmis l'humanit.
Les participants ont veill trs tard dans la
nuit, des groupes lectrognes ont t
spcialement ramens pour illuminer le
mausole et ses dpendances (il abrite une
cole coranique et une bibliothque ainsi que
d'autres servitudes), l'occasion pour certains
prsents d'voquer la ncessit du retour des
familles fuyant l'inscurit dans leurs
hameaux et douars d'origine. La crmonie
s'est termine avec la promesse de la
renouveler chaque vnement religieux.
R. L.
La Flouka devant le sige de lAPC de Tns
Merouane
Zerrouki devant
la mosque
de Sidi Maza
20
Numro 7
Du 22 au 28 jan. 2014
CULTURE
D
r
MOHAMED GUETARNI, ENSEIGNANT LUNIVERSIT DE CHLEF :
Le chiffre 19 est la cl
de code du Coran
3
D
aprs une recherche que jai
faite, il mest apparu opportun
de mettre mon savoir au
service de mes semblables et surtout ce thme
qui a retenu toute mon attention en tant que
musulman. En effet, bien des miracles sont
contenus dans le Livre Saint du Coran. Parmi
ces miracles, jai choisi le nombre 19 qui est
une ralit mathmatique incontournable dans
la cration du Coran par Dieu le Tout Puissant
et Misricordieux.
Pourquoi ce nombre 19 cest parce quil est
cit dans le Coran dans la sourate 74 Verset 30
Ils sont dix-neuf y veiller de mme quil
est encod dans diffrents versets du Coran
parmi les exemples suivants : en premier lieu,
nous trouvons exactement 19 lettres dans la
besmalla.
Deuximement, le Coran est compos de
114 sourates (cest--dire : 19 x 6 = 114
Troisimement, la premire sourate rvle est
celle qui porte le n 96 et elle occupe la 19me
place partir de la fin du Coran. Les 5
premiers versets de cette sourate 96
comportent exactement 19 mots .
Nous avons effectivement 19 mots les
particules et ne sont pas prises en compte
car considrs comme lettres et comme mots.
Dun autre ct, la premire sourate rvle
comporte exactement 19 versets et de 285
lettres (19 x 15)
Par ailleurs, la dernire sourate rvle
sourate An-Nasr comprend 19 mots :
De mme, le premier verset de cette sourate
comporte exactement 19 lettres :
Encore une preuve irrfutable de la
codification divine du Coran : le Coran
contient 114 formules de Bismillah, cest--
dire 19 X 6 = 114
Sur les 114 sourates seulement 113
commencent par cette formule. La seule
sourate qui ne dbute pas par Bismillah est
Sourate Et-Tawba (9). Dun autre ct, seule
sourate An-Naml (27) contient deux fois la
formule Bismillah (la premire se situe au
dbut et la seconde au verset 30 de la mme
sourate. A partir de sourate At-Tawba (9), la
sourate An-Naml (27) est situe 19 sourates
aprs sourate At-Tawba (9).
La formule Bismillah contenue dans le
verset 30 complte le nombre de 114 formules
et si nous additionnons le numro de la sourate
(27) et le numro du verset de cette dernire
nous obtenons : 27 + 30 = 57 = 19 x 3.
Dans le mme ordre dides : Si nous
calculons les positions des sourates de sourate
At-Tawba (9) jusqu sourate An-Naml
(27) nous avons aussi un multiple de 19
(9+10+11+12+13+14+15+16+17+18+19+20+
21+22+23+24+25+26+27 = 342 = 19 x 18)
Le total du nombre de fois o le mot Dieu
apparat dans tous les versets et dont les
nombres sont multiples de 19 (ex. : versets 19,
38, 57, 76, etc.) est gal 133 ou 19 x 7
La valeur abcdaire du mot wahd,
signifiant un (e) est de 19. Il est utilis 19 fois
avec le nom de Dieu. Nous constatons par
ailleurs que la somme des sourates et du
nombre des versets o le mot wahd apparat 19
fois est de 361 = 19 x19.
Le nombre de versets (lettres initiales Alif
Lam Mim de sourate Al Baqarah V.1) et les
dernires lettres initiales (Noun : sourate Al
Qalam, V.1) est de 5.263 cest--dire : 19 x 277
Nous avons aussi 38 (19 x 2) sourates entre
les sourates initiales. Le mot
Rahman est utilis 57 fois dans le Coran (19
x 3)
La somme des 30 chiffres et nombres
mentionns dans le Coran est de
(1+2+3+4+5+6+7+8+9+10+11+12+19+20+3
0+40+50+60+70+80+99+100+200+300+1000
+2000+3000+5000+50000+100000 = 162.146
soit : 19 x 8.534. Dans le Coran, il est fait
rfrence des fractions : 1/10, 1/8, 1/6, 1/5,
, 1/3, , 2/3. Donc, si lon additionne ces
nombres, nous trouverons exactement : 38 (19
x 2)
La sourate Al Infitar contient 19 versets.
Elle se termine par Dieu Cest la 19me
apparition du nom de Dieu partir de la fin du
Coran.
La lettre Qaf commence la 50me sourate
est au nombre de 57 (19 x 3) et contient 45
versets. En commun la 42me sourate
commenant avec la lettre Qaf contient 57 fois
cette lettre Qaf et contient 53 versets. Dans les
deux sourates, en additionnant le nombre de
versets et le nombre de lettres nous trouvons le
nombre 95 (45 + 50) pour la 1re et (53 + 42)
pour la 2me.
La valeur abcdaire du mot Majid, en
parlant du Coran dans le premier verset de la
sourate Qaf est de 57
Dans le Coran, la lettre Qaf est utilise 798
fois, nombre qui est multiple de 19 x 42. Ce
nombre est le numro dune autre sourate o la
lettre Qaf fait partie des premires lettres.
La lettre Noun se trouve au dbut de la
68me sourate et elle apparat 133 fois (19 x
7). Lorsquon fait laddition des nombre de
versets en incluant la formule, nous trouvons
un nombre qui est aussi multiple de 19 :
19 x 1 - 19me sourate - 99 versets
19 x 2 - 38me sourate - 89 versets
19 x 3 - 57me sourate - 30 versets
19 x 4 - 76me sourate - 32 versets
19 x 5 - 95me sourate - 09 versets
19 x 6 - 114me sourate - 07 versets
Total = 266 (19 x 14)
M. Guetarni devait continuer donner moult
exemples dans le Coran o il est prouv que le
nombre 19 est la cl de code du Coran. Il
devait en outre dire que les nombres de fois de
sorties de toutes les lettres alphabtiques dans
le Coran est toujours un multiple de 19.
Pour tayer encore plus ses dires, M.
Guetarni devait avancer que le soleil, la lune
et la terre salignent sur la mme position tous
les 19 ans. Quant la comte de Halley, elle
passe ct de la terre tous les 76 ans (19 x 4)
En dernier lieu, le Dr Guetarni devait citer
trois versets du Coran pour clore sa
communication : Ceci (le Coran) nest quun
rappel lunivers. Et certainement vous en
aurez des nouvelles bientt (S.38 V.87, 88).
A LUI appartient la souverainet des cieux
et de la terre. IL fait vivre et IL fait mourir et
IL est Omnipotent (S. 57 V. 2).
Cest LUI Le Premier et le Dernier,
LApparent et Le Cach et IL est Omniscient
(S. 57 V. 3).
M. Ait Djida Mokrane devait poser une
question ou plutt faire une remarque au
confrencier pour dire : Pourquoi doit-on
prouver la vracit du Coran et lunicit de
Dieu par le biais des mathmatiques alors que
les sciences exactes ne le sont pas tellement
comme nous avons pu le constater pour le cas
de la terre qui tait plate puis est devenue
ronde avec les nouvelles thories et lavance
des sciences ?
Le sujet tant tellement dactualit et de
spiritualit exemplaire que les dbats furent
trs chauds. Lassistance ayant t entrane
dans le sillage du thme qui la accapare a
demand au confrencier de bien vouloir
reprendre cette communication une autre fois
afin de len clairer davantage.
Mohamed Boudia
21
Numro 7
Du 22 au 28 jan. 2014
CULTURE
C
es " Mandarins " sont tous fiers de
cadenasser ces merveilleux campus,
"Ces universits, ces inventions (),
qui se mettent la mode de Columbia,
Harvard, et Berkeley : Grenoble, Toulouse
et Caen, ces nouveaux btiments (qui)
encadrent de vastes pelouses vertes que l'on
baptise, sans plus de faon, campus."
(L'Express, 24-30 juillet. 1967).
Mon campus campe sur ses "us" et refuse
sciemment sa "mue" urbanistique, son
verdoiement se ternit, jaunit. Sa population
frtille dans un ultime mouvement de survie
intellectuelle, elle agonise, meurt pour
s'teindre dans "() un rle caverneux, qui
monte d'en dessous des murs; toujours le
"Han ! Han" prolong en plainte
dchirante : quelqu'un qui meurt." (LOTI,
Figures et Choses, "Trois journes de
guerre ", III).
Hagards et gars, les esprits des sentiers
lumineux s'interrogeaient, gesticulaient,
vocifraient parfois contre cette atmosphre
insoutenable. J'entends dire et rpter tout ce
que nous imaginons ne peut tre form que
de ce qui est; mais nous rvons, comme nous
imaginons, des choses nouvelles.
Je vois dans mon songe cauchemardesque
ces choses nouvelles, ressurgissant dans mon
esprit, et des silhouettes se bousculent dans
tintamarre assourdissant Dans mon
cauchemar, j'essaie de me battre, contre qui ?
Un homme vint, mon salut.
Je vois dans mon illusion un homme
avancer d'un pas assur, portant une tenue du
dix neuvime sicle, coiff d'un chapeau
melon, engonc dans sa veste de majordome
accompagn d'un jeune adolescent Etienne
Lantier, mineur, le visage plein de houille. Il
venait de sortir du Coron et s'esclaffa: " Oye
! Oyez ! Oyez !"
Et de sa main hle, pleine de taches
rousses noircies par ce rsidu solide de la
carbonisation ou de la distillation de
certaines houilles grasses, Il demande aux
tudiants qui ont dsert le campus et qui ont
chang leur us de se mettre en cercle. Ils
s'excutrent. Dans mon utopie je vis
l'homme avancer, orientant son regard vers le
temple universitaire. Anxieux et ptrifis, les
tudiants tentent d'viter ce regard qui
capture toute la tragdie de cette jeunesse.
Calme et imposant, la chemise raye, les
bottes cires et la redingote du grand-pre,
l'homme fit tournoyer sa canne pour avoir
plus d'loquence :
"O allez-vous, jeunes gens, o allez-vous,
tudiants, qui courez en bandes par les rues,
manifestant au nom de vos colres et de vos
enthousiasmes, prouvant l'imprieux besoin
de jeter publiquement le cri de vos
consciences indignes ?" (ZOLA, Emile
(1840-1902) : Lettre la jeunesse, (Paris : E.
Fasquelle, 1897)
L'homme venu d'un ailleurs lointain, de sa
voix froide, mlodieuse et timbre, martelait
les esprits d'une jeunesse qui coutait dans un
calme ineffable et une olympienne srnit.
Le tumultueux cliquetis des bruits s'est tu,
cdant la place un bahissement et un
irrsistible envotement. Ils tendent les
oreilles, coutent la parole de celui qui fut
longtemps le dfenseur des opprims. Son
"j'accuse" se retourne contre cette masse
juvnile qu'il accuse de "crime contre la
connaissance et la science" : "Allez-vous
protester contre quelque abus (), a-t-on
offens le besoin de vrit et d'quit, brlant
encore dans vos mes neuves, ignorante des
accommodements politiques et des lchets
quotidiennes de la vie ?" ZOLA E. (Op.cit)
J'ai fait un rve. Je sortis de ma torpeur
pour revivre mon rve, un rve plein de
fascination : de jeunes tudiants, allaient en
file indienne, des livres dans leurs mains, ils
lisaient. "Ils cultivaient leurs jardins." Des
roses s'panouissaient, librant des senteurs
dont la symphonie savante des mots
transcendait ces moments de dlire littraire.
Tout au long des chemins des lauriers, des
groupuscules rptaient des pices de thtre
sur une scne improvise. Le gnie de cette
jeunesse est ingalable. L'homme du
cauchemar refait son apparition, il dcida
d'aller vers ces dramaturges novices pour leur
proposer des indications scniques. D'autres
badauds intellectuels se joignirent au groupe.
Des filles au large sourire et la beaut
fascinante, embellissaient le dcor. Brecht,
lui aussi s'associa la jeunesse avide de jeu
pour leur inculquer "l'effet de distanciation."
"Brecht a voulu crer un thtre () qui ne
cherche plus provoquer l'motion, mais
dvelopper l'esprit critique des spectateurs.
D'abord par le texte mme, qui doit tre
"pique" () ensuite par le travail du metteur
en scne et de l'acteur sur lui-mme : il ne
doit pas s'identifier entirement son
personnage, mais le juger, le critiquer, en
observant un effet de distanciation." Guy
DUMUR, le Thtre contemporain, in
Encycl. Pl., Hist. des spectacles, p. 1343.
Il (Brecht) leur apprit cette technique. Une
distance qui les loignerait de la mdiocratie,
des grves, des reflexes spontans de
"fermeture" d'amphithtres. Le respect de
l'autre est une qualit universelle, elle tend
harmoniser ces diffrences qui nous
rapprochent.
Avant de quitter les acteurs, les deux
artistes dcidrent de visiter ce campus. Ils
virent un autre groupe, du ct de
l'auditorium. C'taient de jeunes musiciens.
Une lyre fredonnait tristement des airs de
"Carmen et du Torador." Moment sublime et
intense, car apparurent dans mon esprits les
neuf Muses qui, dans la mythologie antique,
prsidaient aux arts libraux. Cette "lyre
exprime en effet cet tat presque surnaturel,
cette intensit de la vie o l'me chante ()
comme l'arbre, l'oiseau et la mer."
BAUDELAIRE, l'Art romantique, XXII, VII.
Etienne Lantier, jusque-l effac, ressurgit
dans mon rve. Toujours noirci par la houille,
il s'attela aux deux hommes. Il paraissait
fatigu du dur labeur qu'il effectuait dans la
mine. Il chappa par deux fois au grisou,
cette mofette qui ne pardonne que rarement.
Retrouv vanoui, il ne dt son salut qu'au
chariot qui passait par l. Le jeune mineur
susurra des mots amphigouriques l'oreille
de celui qui fut longtemps, l'homme du
sicle. Ses yeux s'carquillrent. Il est
comme quelqu'un qui se serait fix une
mission, une prophtie. Il se met face la
troupe musicale, la lyre se tut, coutant, elle
aussi, le tribun, alternant pass, avenir et de
sa tessiture caressante et timbre pour le
choix des mots, et avec une grce sensuelle,
son de sa parole enveloppe ces tudiants
comme s'ils avaient faim de l'entendre, elle
pntrait en eux comme une friandise :
"Jeunesse, jeunesse ! Souviens-toi des
souffrances que tes pres ont endures, des
terribles batailles o ils ont d vaincre, pour
conqurir la libert dont tu jouis cette
heure." Zola E. (Op.cit)
Je revis l'amre ralit.
Tantt rveur, tantt dlirant, je refais
surface et je dcouvre l'amre ralit du vingt
et unime sicle. Brecht, Lantier et L'homme
au chapeau melon ont disparu comme des
volutes de fume. Seul, m'est rest en
mmoire son appel, cette incitation
convaincre une population jeune, prise dans
la bourrasque de la vindicte universitaire et
qui la rend insociable, menaante. Cette
exhortation est pleine de rhtorique exalte
que de vertu rvolutionnaire. Assagir tout un
public passionn et chacun avec sa propre
dolance relve du dfi, une bravade mme.
Il est impratif de trouver des arguments
nouveaux, des rvlations subites, pour que
cette attitude de dfi agressif, cette
expression de provocante ironie puisse
aboutir un heureux dnouement.
Las d'attendre, la jeunesse intellectuelle
s'interroge sur son avenir, son devenir.
Comment ces grands penseurs de demain
vont-ils pouvoir s'attaquer aux racines du
mal ? Du mcontentement ? La longue et
continuelle lthargie dont laquelle ils (les
tudiants) se sentent suspendus les mne tout
droit vers le nant, l'obscurantisme. Cette
pathologie "intellectuelle" est la sur jumelle
de la catalepsie. Une mort artificielle surtout
que les neurones ont, depuis longtemps,
perdu leur fonction.
La ralit est amre. Elle fait mal. Tout Bel
tre a perdu ses belles lettres et plonge, tte
en avant, dans le gouffre de l'ignorance. Et,
acrimonieusement, le Temps vide son
existence. Et Baudelaire ne peut qu'appuyer
ma thse : "Souviens-toi que le Temps est un
joueur avide, il gagne, sans tricher, tout
coup, c'est la loi !".
Jeunesse du vingt et unime sicle !
Apprciez intelligemment, l'lgance du
verbe de celui qui a t un modle, un guide,
un illustre prcepteur :
" Jeunesse, jeunesse ! Sois humaine, sois
gnreuse. Si mme nous nous trompons,
sois avec nous, lorsque nous disons qu'un
innocent subit une peine effroyable, et que
notre cur rvolt s'en brise d'angoisse. Que
l'on admette un seul instant l'erreur possible,
en face d'un chtiment ce point dmesur,
et la poitrine se serre, les larmes coulent des
yeux. Certes, les gardes-chiourme restent
insensibles, mais toi, toi, qui pleures encore,
qui dois tre acquise toutes les misres,
toutes les pitis ! Comment ne fais-tu pas ce
rve chevaleresque, s'il est quelque part un
martyr succombant sous la haine, de dfendre
sa cause et de le dlivrer ? Qui donc, si ce
n'est toi, tentera la sublime aventure, se
lancera dans une cause dangereuse et
superbe, tiendra tte un peuple, au nom de
l'idale justice ? Et n'es-tu pas honteuse,
enfin, que ce soient des ans, des vieux, qui
se passionnent, qui fassent aujourd'hui ta
besogne de gnreuse folie? " ZOLA E.
(Op.cit)
M. K.
CE CAMPUS QUI CAMPE SUR SES US.
J'ai fait un cauchemar
Par Mohamed Kassoul
J'ai vu dans mon songe des tudiants geler les activits de l'institution de l'illumination. Ils allaient en procession
vers les entres de l'enceinte du campus riger des barricades, interdire l'accs toute une population qui venait
des horizons lointains, la foule avanait vers le portique de la fac, menaante. Certains (es) les visages froisss, la
mine patibulaire, pareils aux mourants, ricanent d'une manire mprisante et montrent leur arrogance.
22
Numro 7
Du 22 au 28 jan. 2014
SPORT
Q
uand le CROM, le club local,
dispute une rencontre, c'est
presque tout le village qui se
dplace au stade pour supporter les
locaux. Les sportifs qui ont fait les
beaux jours du club d'Oum Drou
demeurent inoubliables. Leurs
prestations durant les belles
rencontres de foot font partie de
l'histoire du charmant village. Parmi
eux, feu Dakka, un footballeur trs
populaire, adul par ses admirateurs.
Abrous Abdelkader, ex-joueur et
secrtaire gnral du CROM, nous
parle de son club.
Le Chlif : Que peut-on avoir du
club local depuis sa fondation
nos jours ?
Abdelkader Abrous : Le club a t
fond en 1965 sous la dnomination
JSOP (jeunesse sportive olympique de
Pontba) sous la houlette de quelques
anciens (Dakka, A. Guenfoud,
Cherbel, M. Ameur). La direction
technique cette poque a t confie
au joueur Dakka qui faisait la fonction
d'entraineur-joueur. Le club a opr en
4me division durant les annes 1965-
1970 et tait affili la ligue d'Alger. Toute la
formation sportive tait domicilie Oum
Drou et se composait gnralement de joueurs
issus de mmes familles. On avait les frres
Faradji, les frres Abrous, les frres
Rahmouni, les frres Saib, les frres Gourine,
les frres Toumi, les frres Cherbel..ainsi
que d'autres joueurs tels que Belaid,
Chahraoui, Boualili et Tairi. En 1970, le club
change de dnomination et devient (CROM).
En 1976, le club se restructure dans le cadre
de la reforme sportive sous la nouvelle
appellation du CROM (Chabab Riadhi d'Oum
Drou). En 1981, le club (CROM) est affili la
ligue de football de Chlef.
Quels sont les vnements qui ont
marqus le club ?
L'anne1969, c'est l'accession de notre club
en premire division. Une rencontre phare au
stade Maamar Sahli a oppos la JSOP au club
sportif des Attafs que nous avons battu par 2
buts 1. Le deuxime vnement marquant
pour le club est le match qui s'est droul en
1984 Tns. C'tait un match pour le
maintien de notre club en premire division.
Le club tait en bas du tableau et nous avons
fait match nul (2 buts 2). Le troisime
vnement est l'accession en pr-honneur en
1992 pour la J.S.B.O.D.
Un joueur s'est distingu dans votre club,
il s'agit du regrett Dakka. Que pouvez-
vous dire ce brillant lment ?
Le dfunt Tairi Abdelkader dit Dakka
est n en 1926 Oum Drou. C'tait un
joueur hors du commun, un trs bon
footballeur qui avait du talent et de la
simplicit, qui a jou dans des clubs de
l'algrois dans les annes 1950 et qui a
termin toute sa carrire footballistique
ici Oum Drou. Il a travaill comme
agent l'APC et il tait trs populaire
dans la wilaya et en dehors de la wilaya.
On l'aimait pour sa sympathie, sa
bont et sa bonne humeur. L o il
passait, tout le monde se retournait pour
le saluer et changer quelques mots
avec lui. Il a tout donn sa ville natale.
En 2005, l'APC et l'association des
anciens joueurs ont organis la
mmoire du dfunt un tournoi de
football pour la reconnaissance.
Un dernier mot sur votre club.
Nous souhaitons beaucoup que notre
APC se penche sur nos dolances,
notamment l'octroi d'un local pour le
rendez-vous des sportifs. Beaucoup de
joueurs de l'ancienne poque sont
dcds aujourd'hui et n'ont pas fait
l'objet d'un jubil titre posthume.
Nous sollicitons les responsables locaux pour
nous aider organiser un jubil au profit de
l'ex-joueur Cherbel pour crer et maintenir
une tradition, celle de rendre hommage aux
joueurs qui ont honor le club local. Je cite
parmi eux les joueurs dcds tels Cherbel
Mohamed, tomb au champ d'onneur (le stade
d'Oum Drou porte son nom, Gourine,
Benyamina, A. Saib, Djilali et M'hamed
Rahmouni, dcds aprs l'indpendance.
H. Dahmani
A
ncienne gloire sportive des annes
1950, "Nini", le talentueux
footballeur qui a fait ses preuves et
s'est impos parmi l'lite de l'poque, est n le
3 juin 1919 Orlansville (Chlef
actuellement). De son vrai nom M'hamed
Nasri, "Nini" est assassin par les tueurs de la
Main Rouge le 8 dcembre 1958, soit quatre
jours aprs qu'il a t relch du pnitencier de
la ville. Nasri paie ainsi son engagement pour
la cause nationale. Evocation.
Le chahid M'hamed Nasri, dit Nini, est n le
3 juin 1919 Chlef, au sein d'une trs modeste
famille. M'hamed eut la chance d'accder
l'cole franaise et, comme beaucoup d'autres
lves indignes, ses tudes primaires furent
brillantes. Grand de taille, assidu, mais aussi
malicieux comme les enfants de son ge, Nini
tait trs attir par le football. Ce sport se
pratiquait dans les cours d'cole la
rcration, dans les terrains vagues pendant
les jours fris. Nini jouait avec beaucoup
d'entrain, mme si les balles de l'poque, en
particulier celles qu'utilisaient les indignes
n'taient pas aux normes puisque faites de
bout de chiffon, de papier crabouill entour
de lanires de chambres air
La passion pour le football l'a pouss,
l'exemple de nombreux autres jeunes de la
ville, assister avec assiduit aux rencontres
qui se droulaient au stade Joseph Robert,
l'actuel stade Sahli de Hay El Houria. Il lui
arrivait mme de s'amuser sur ce terrain avec
ses camarades.
Les ballons dgonfls, les peaux dchires,
les va-et-vient incessants chez le cordonnier
n'ont pas dcourag Nini qui, un jour, s'est fait
remarquer sur le terrain par l'entraneur du
GSO, l'hongrois Struaka. Contact pour faire
partie du GSO, il accepte parce que c'tait
l'poque la seule quipe de la ville. Il signe sa
premire licence avec le club en 1940.
Les annes passaient et Nasri devenait une
clbrit Orlansville. Au GSO, il a toujours
occup le poste d'avant-centre. Son jeu
s'amliorait mais l'homme ne se sentait pas
l'aise dans son club, cause du paternalisme
hypocrite des pieds-noirs et l'attitude des
dirigeants du GSO qui avait de l'affection pour
Nini qui joue bien au foot, qui marque des
buts et qu'on aime bien sans toutefois se
soucier de sa terrible condition sociale.
A l'cole du football
et du nationalisme
Profitant de son passage Orlansville,
Missoum, l'excellent joueur du MCA, prend
contact avec Nasri et lui proposa d'voluer
sous les couleurs du MCA.
Malgr les menaces des dirigeants du GSO,
Nasri accepta la proposition avec
empressement car il vivait dans une
atmosphre insupportable et un climat
d'oppression. Auparavant, Nini effectua fort
remarqu dans les rangs de l'USMA, entre
19444 et 1945.
Le choix de M'hamed Nasri pour le MCA a
t bien accueilli par la population
musulmane d'Orlansville. A Alger, il est
adopt par les supporters et les dirigeants. A
l'poque, le MCA tait class toujours parmi
les champions de la ligue d'Alger. Nini
participait tous les matchs officiels et son jeu
exaltant soulevait les foules d'enthousiasme
grce ses dribbles droutants, ses tirs
foudroyants et imparables.
Pour son plaisant et ses qualits d'athlte
hors-pair, Nini tait trs sollicit par les
quipes d'Algrie et de France. Mais,
nationaliste jusqu'au bout des ongles, il
prfra rester fidle au Mouloudia d'Alger
malgr les avantages qu'on lui faisait miroiter.
Au Mouloudia, Nasri avait beaucoup d'amis
qui militaient avec lui au sein du Parti du
peuple algrien (PPA) clandestin. C'tait entre
1945 et 1948. Nini retourne sa ville natale et
signe nouveau avec le GSO, club au sein
duquel il volua de 1949 1953.
Les sicaires de la Main
rouge
Trs absorb par ses activits politiques au
sein du parti, le Mouvement pour le triomphe
des liberts dmocratiques (MTLD) qui
succde au PPA, Nini dcroche avec le sport
pour ne se consacrer qu' ses activits
partisanes. Nasri, disent de lui ses anciens
camarades, avait un comportement
exxemplaire. Bon musulman, il dfendait ses
congnres contre les vexations et l'injustice,
il n'acceptait pas qu'ils soient humilis et
maltraits par les colons racistes. Il tait trs
dvou et aidait quiconque de ses semblables
dans le besoin.
Aprs le dclenchement de la guerre de
libration nationale, M'hamed Nasri s'intgra
compltement dans l'organisation du FLN.
Durant cette priode et suite des
vnements et grves, de nombreuses
militants et sympathisants du FLN, de mme
que des centaines, pour ne pas dire des
milliers de simples Algriens, sont arrts,
torturs, assassins Nasri fut pris dans une
de ces innombrables rafles opres par les
forces coloniales.
Il est dirig alors vers un des sinistres
camps qui essaimaient travers la rgion
d'Orlansville : "Jubie", la ferme "Beaufils",
le camp "Garcia", le camp "Rollaz", ou le
camp de Lalla Aouda. Nasri t intern dans
ce dernier camp avant d'tre transfr la
prison centrale de la ville sous l'inculpation
d'atteinte la sret de l'Etat et d'association
de malfaiteurs. Inutile de dcrire les longues
sances de torture qu'on lui a fait subir, la
pratique tant institutionnalise par les
autorits coloniales dans toute l'Algrie.
Quatre jours aprs avoir quitt la prison
centrale, soit le 8 dcembre 1958, Nini est
lchement assassin par les lments de la
Main Rouge et de la DOP qui sont venus le
chercher chez lui. L'excution eut lieu aux
environs de 18h 30 au carrefour qui mne au
cimetire de Sidi Ameur, quelques
kilomtres de La Ferme, l'actuel Hay El
Houria.
Sources : Direction de la jeunesse
et des spots de la wilaya de Chlef.
LE CLUB DE LA VILLE A EU SES HEURES DE GLOIRES
Du talent et de l'humilit
chez les joueurs du CROM
A Oum Drou, le football est une affaire de famille et les habitants du village n'ont pas chang d'un iota leurs habitudes. Depuis
longtemps, quand les seniors tapaient sur le ballon, les petits frres sont toujours la pour jouer aux ramasseurs de balles. Dans
ce village situ 10 kms l'est du chef-lieu de wilaya, le football passionne les jeunes et les moins jeunes.
L'quipe du CROM (saison 1975-1976).
De gauche droite :
Debouts : Abrous, Gourine, Ferradji, Boualili, Dakka, Saib, Cherbal, Bouzidi.
Accroupis : Abrous, Bentayeb, Belaid, Rahmouni, Abrous,Toumi.
LE CHAHID M'HAMED NASRI A T ASSASSIN PAR LES TUEURS DE LA MAIN ROUGE
Qui se souvient de Nini le footballeur ?
23
Numro 7
Du 22 au 28 jan. 2014
SPORTS
S
on unique but a suffi pour l'ASO pour
monter sur le podium. Six annes
aprs, ce sera encore lui, avec une
armada de bons joueurs, qui offrira son club
le premier titre de champion professionnel en
Algrie.
Suite la mchante blessure qu'il a subie,
l'enfant chri des lions de Chliff a t
contraint de quitter la comptition pour
bnficier d'une convalescence de plus de 3
mois. Messaoud qui s'est fait opr du genou
en novembre dernier a pu reprendre le jeu
l'occasion de la premire journe de la phase
retour, laquelle a eu lieu le vendredi pass sur
la pelouse du stade de Mohamed Boumezrag
de Chlef. Les nouveaux membres du bureau
du comit des supporters, frachement lus,
ont donc dcid d'honorer et surtout de
soutenir l'attaquant de pointe du club suite la
blessure et l'intervention subies. En se rendant
chez lui, dans la soire du mercredi pass,
Messaoud a accueilli les jeunes supporters
bras ouverts dans son appartement sis au
centre-ville de Chlef.
Le fils de Tiaret a beaucoup apprci
l'initiative. Pour lui, c'tait plus qu'une belle
surprise, c'est plutt un grand moment
d'extase. l'occasion, le vice-prsident du
comit a tenu remercier Messaoud et a salu
tous les efforts que ce dernier a fournis au
club.
Prenant la parole, Mohamed Bourouina a
dclar profiter de cette occasion pour
remercier le frre et ami Mohamed Messaoud
pour tout ce qu'il a donn au club depuis son
recrutement par l'ASO. "Vous avez beaucoup
donn ce club, on vous considre comme un
enfant du club. Il est temps donc de vous
honorer non seulement en tant que joueur
mais galement en tant que joueur modle
pour les futures gnrations ", a-t-il ajout
l'adresse de Messaoud en lui souhaitant que
sa blessure ne soit qu'un mauvais souvenir et
qu'il reprenne du service sur le terrain.
"Franchement, on ne saurait jamais vous
remercier autant que vous avez offert ce
club qui nous est cher", devait galement dire
M. Bourouina. Contenant difficilement son
motion, Mohamed Messaoud a tenu
fliciter Abdelkrim Aouak pour son lection
la tte du comit des supporters et remercier
ses fans pour l'initiative prise envers sa
personne. "J'espre et j'uvre avec toute mon
me rien que pour tre la hauteur des
esprances de ces fidle supporters dans les
prochains matchs ", dira Messaoud qui a
estim que mme si la reprise ne va pas tre
facile, les joueurs du club sauront surmonter
les difficults grce l'exprience qu'on a
acquise au fil du temps. "Je tiens galement
remercier les supporters qui m'ont soutenu
durant ma convalescence ; une telle initiative
mon gard ne me fera que redoubler
d'efforts pour satisfaire tous ceux qui ont
particip de prs ou de loin cette initiative ",
a indiqu la coqueluche des supporters,
souhaitant galement qu'une telle initiative
profite d'autres joueurs du club pour leur
remonter le moral, sachant dit-il qu' "un
joueur qui se trouve en convalescence ne se
porte pas bien psychiquement."
Zakarya Mahfoud
LE JOUEUR SE REMET PEINE D'UNE MCHANTE BLESSURE
Messaoud honor par
le comit de supporters
P
our ce match avanc comptant pour la 16me journe
de ligue 1, les lions ont rugi. Les rouges et blancs ont
russi vaincre le signe indien qui les poursuivait
depuis le nul face Ain Fekroune, et de fort belle manire. Ds
le coup de sifflet, les poulains d'Ighil essayent de surprendre
leurs adversaires mais l a prcipitation et le mauvais contrle
du ballon ne leur permettent pas de concrtiser. la 17' Tedjar
sert Daham qui envoie un tir puissant qui bute sur la barre et
rebondit 50 cm de la ligne de but. Le MCO porte le danger
dans le camp adverse par Benyettou qui manque de scorer.
Badarou intervient et sauve son quipe la 32'. L'ASO est
dstabilise par la dfense adverse et n'arrive pas retrouver
ses marques pour construire un jeu. La 2me priode, les
visiteurs marquent le pas mais les attaquants de Chlef
multiplient les maladresses l'image de Haddouche (53') et
Boussaid (58') qui ratent leurs tirs, seuls face au gardien
belarbi. La dfense timore des Hamraouas permet Farhi,
bouscul par l'oranais Djadane, d'obtenir un penalty, qui est
admirablement transform par Tedjar la 78'revigors par ce
but et par la rentre de Messaoud, les locaux accentuent la
pression. Ces derniers arrivent concrtiser leur domination.
En effet, Daham trs bien servi par le stratge Messaoud signe
le 2me but une minute aprs le temps rglementaire. Les fans
de l'ASO sont soulags. La rencontre s'est droule sous haute
surveillance policire. Malgr cela, on dplore le caillassage
du bus des joueurs oranais par un groupe de supporters de
Chlef.
L'entraineur Ighil s'est dit trs satisfait de cette victoire mais se
montre prudent quant un quelconque pronostic. Il flicite ses
joueurs qui se sont donns fond et bien suivi les consignes.
Le terrain a t dcri pour sa dangerosit. Deux joueurs ont
t blesss Salah et Badarou.
Ali Medjdoub
Louable initiative que celle prise par la nouvelle composante du comit des supporters de l'ASO Chlef pour honorer un joueur qui a fait
les beaux jours du club des Rouge et Blanc. Le choix port sur l'attaquant emblmatique de l'ASO Mohammed Messaoud n'est pas le fait
du hasard puisque ce mme joueur a particip tous les grands vnements du club, notamment en arrachant la coupe d'Algrie en 2005.
LE SIGNE INDIEN ENFIN BRIS
L'ASO renoue avec la victoire
MESSAOUD
AVEC BOUROUINA
KARIM AOUAK
LORS DE
LA REMISE
DU CADEAU
MESSAOUD
MESSAOUD
AVEC SON
FILS ET LES
SUPPORTERS
LE CHIFFRE DE LA SEMAINE
Exode mdical
ou euthanasie
S
il y a des damns dans ce
monde, ce sont bien les
mdecins algriens, alors
que partout ailleurs, un mdecin est
une autorit en soi. Il jouit de la
confiance, de lestime et de la recon-
naissance de ses compatriotes. Chez
nous il na aucune considration au-
prs du pouvoir qui lui prfre les
praticiens des cliniques trangres,
franaises en loccurrence. Un vrai
camouflet pour nos comptences na-
tionales qui, par ailleurs, sont jets en
pture aux citoyens qui, assomms
par les pnuries de mdicaments et le
dlabrement des hpitaux publics,
sen prennent eux tout en sachant
quils ne sont nullement responsable
de leurs malheurs.
Il y a des nations qui soffrent le
luxe de parler deuthanasie. Chez
nous, la question ne se pose pas
puisque les patients trouvent seuls le
moyen de mourir juste par manque de
moyens. a dsole les professionnels
de la sant et endeuille les familles
mais soulage tout le monde de la
haute sphre puisque la responsabi-
lit est dilue et quil nest nul besoin
de recourir la justice pour lucider
les circonstances du dcs dun pre,
dune mre ou dun grand-pre. Il
mordu sa langue dans le couloir des
urgences, cest donc une mort natu-
relle.
Pourtant, il ny a pas si longtemps
que a, le systme sanitaire algrien
tait regard avec admiration par
toute lAfrique et les pays arabes. Un
grand dfi fut gagn en 1973 par Le
prsident Boumediene qui instaure la
mdecine gratuite. La totalit du peu-
ple algrien bnficie de la gratuit
des soins, les structures sanitaires
laisses par le systme colonial fran-
ais sont rhabilites et quipes, des
contrats de coopration sont signs
avec des pays amis pour pallier le
manque de personnel mdical. Tout
cela est accompagn par une dmo-
cratisation de lenseignement et len-
couragement des lycens des filires
scientifiques poursuivre des tudes
suprieures pour devenir mdecin,
pharmacien, chirurgien-dentiste ou
ingnieurs. Pour des raisons idolo-
giques, cet effort est stopp net et
mme la maintenance sest faite d-
sire dans un seul objectif : libraliser
au plus tt ces activits juteuses
quitte saper le secteur public. Au-
tant laisser le peuple crever sur le
trottoir que dtre traits de socia-
listes !
Aujourdhui, le dlabrement trs
avanc des structures sanitaires qui
sajoutent aux grandes disparits r-
gionales tant du point de vue des
quipements que des ressources hu-
maines ne suscite pas dinquitude
particulire au ministre de la Sant.
Aucun plan dinvestissement den-
vergure depuis une vingtaine dan-
ne. Pas deffort de couverture
sanitaire des wilayas du sud non plus.
Face la dmographie en augmenta-
tion constante, il y a une dcadence
galopante, seuls les professionnels de
la sant, dmunis de tout, font face
une population effare devant les
choix de nos dirigeants qui, non seu-
lement, ne font rien pour amliorer
leur sort sanitaire mais pitinent la
comptence reconnue internationale-
ment de nos mdecins et bafouent
leur dignit en payant au prix fort de
simples consultations de routine.
Qua fait le ministre de la Sant
pour stopper la fuite des cadres du
secteur vers les pays europens. Rien
quen France, il est recens 8 000 m-
decins algriens auxquels il faut ajou-
ter les sages-femmes, les infirmires,
les pharmaciens et autres. Il est no-
toire, pour des raisons politiques pro-
pres lEtat franais, quils exercent
dans des conditions calamiteuses fri-
sant lhumiliation alors que les prati-
ciens Tunisiens et Marocains ont
obtenu un meilleur statut. Les autori-
ts ont compltement dmissionn
face cette ralit amre et ce sont
les autres pays qui bnficient de
toutes ces comptences bien formes
avec les deniers publics algriens en
change de rien du tout.
Ce nest pas vrai, ce nest pas seu-
lement une question de salaire entre
les deux rives de la Mditerrane.
Cest labsence de cadre qui rgle-
mente ce flux migratoire laiss pour
compte et le manque de volont poli-
tique de ngocier une meilleure ad-
quation qui puisse redonner un peu
de dignit nos compatriotes et faire
profiter le pays de cette manne ines-
pre puisquelle sest impose hors
de tout contrle de lEtat algrien.
Pourquoi Cuba, ce petit pays ami,
qui a form bon escient un excdent
de mdecins, est arriv matriser
leur export et en a mme fait une
industrie qui lui rapporte presque au-
tant de devises trangres que le sec-
teur touristique. Quel continent na
pas vu dbarquer un jour chez lui des
mdecins cubains ? Les autorits cu-
baines ont atteint un degr dexcel-
lence en la matire tel point quelles
en font leur point fort : dans la plupart
des catastrophes naturelles mon-
diales, Cuba fournit elle seule plus
de mdecins que tous les pays de
lOuest runis. Cela nest jamais sou-
lign par la presse amricaine ou eu-
ropenne, mais ceci est un autre
problme.
A lextrieur de ses frontires na-
tionales, la mdecine algrienne
brille par sa comptence et son pro-
fessionnalisme, en croire lAtlas na-
tional de la dmographie mdicale,
publi le 4 juin par le Conseil natio-
nal de la dmographie nationale fran-
ais. Cest une reconnaissance
raliste puisque depuis des annes les
praticiens algriens en France font
preuve quotidiennement de leur apti-
tude prodiguer des soins de qualit
dans toutes les situations mdicales.
Il suffit de leur donner les moyens
dexercer leur art dans des conditions
raisonnables.
Maintenant, si la haute classe ne
veut plus se soigner dans nos hpi-
taux publics, lhpital militaire tant
son tour plus ou moins engorg,
rien nempche de consolider le sec-
teur priv national en construisant des
cliniques de qualit ou, mieux, un
ple dexcellence priv-public bien
quip, performant et de trs haute
qualit. Les moyens humains tant
disponibles, il suffit dinvestir un bon
coup et la plus grande et plus belle
clinique dAfrique est ne. Pourquoi
le Qatar a construit Sidra Medical
and Research Center, un centre qui se
veut haut de gamme et pas lAlgrie
puisque les ressources financires
existent ? L, nos dirigeants seront
fiers dtre soigns chez eux, par
leurs compatriotes et en toute discr-
tion.
E. D.
130.000
Cest le chiffre
d'affaires
que ralise
Amazon
chaque minute. US dollars
Le tournoi qualificatif africain
pour le mondial italien Chlef
La wilaya de Chlef vient d tre choisie par
la fdration algrienne de volley-ball pour
abriter le tournoi fminin qualificatif pour le
mondial italien est ce, entre le 23 fvrier et le
2 mars 2014. Sous l'gide de M. le wali de
Chlef, une commission d'organisation a t
installe pour permettre le droulement de
cette manifestation selon les normes sportives
recuises par les instances internationales. Le
tournoi regroupera, outre le pays hte, l'Alg-
rie, les quipes d'Egypte, de la RDC (Congo),
Nigeria, Ghana, Botswana et Cameroun.
La salle Nasri Mohammed accueillera les
rencontres qualificatifs, et les entrainements
des quipes participantes auront lieu dans les
salles du centre national de regroupements de
llite sportive Chlef et celle de la commune
de Oued Sly. Ibrahim B.
LECTION PRSIDENTIELLE 2014
Sellal installe la commission nationale
de prparation des lections
Le Premier ministre, Ab-
delmalek Sellal, a procd
ce lundi linstallation de la
commission nationale de
prparation de llection
prsidentielle. La commis-
sion nationale de prparation
des lections prsidentielles,
qui est prside par le Pre-
mier ministre, a pour mis-
sion de vieller la runion
de lensemble des condi-
tions matrielles et hu-
maines en vue du bon
droulement et la russite de
cette importante chance
lectorale. Par ailleurs, 27
candidats ont retir les for-
mulaires de souscription de
signatures individuelles, a
annonc ce lundi Alger le
ministre dEtat, ministre de
lIntrieur et des Collectivi-
ts locales, Tayeb Belaiz.
Par Embarek Djaballah