Modulations Num
Modulations Num
Modulations Num
PK
- MODULE B3 -
P. Kadionik -1-
PK
4.4 Conclusion sur la MDP __________________________________________________________ 26 4.5 COMPARAISON DE la MDA et la MDP ___________________________________________ 27
6.2 La modulation MDF phase continue MDF-PC _____________________________________ 33 6.3 Les performances _______________________________________________________________ 35 6.4 Conclusion sur la MDF __________________________________________________________ 36
APPLICATIONS___________________________________________________________ 36 -2-
PK
8 9 10
-3-
PK
1 INTRODUCTION
Les systmes de transmission numrique vhiculent de l'information entre une source et un destinataire en utilisant un support physique comme le cble, la fibre optique ou encore, la propagation sur un canal radiolectrique. Les signaux transports peuvent tre soit directement d'origine numrique, comme dans les rseaux de donnes, soit d'origine analogique (parole, image...) mais convertis sous une forme numrique. La tche du systme de transmission est d'acheminer l'information de la source vers le destinataire avec le plus de fiabilit possible.
Le schma synoptique d'un systme de transmission numrique est donn la figure 1 o l'on se limite aux fonctions de base : - La source met un message numrique sous la forme d'une suite d'lments binaires. - Le codeur peut ventuellement supprimer des lments binaires non significatifs (compression de donnes ou codage de source), ou au contraire introduire de la redondance dans l'information en vue de la protger contre le bruit et les perturbations prsentes sur le canal de transmission (codage de canal). Le codage de canal n'est possible que si le dbit de source est infrieure la capacit du canal de transmission (la probabilit d'erreur Pe tend dans ce cas vers 0 d'aprs les travaux de Hartley - Shannon). - La modulation a pour rle d'adapter le spectre du signal au canal (milieu physique) sur lequel il sera mis. - Enfin, du ct rcepteur, les fonctions de dmodulation et de dcodage sont les inverses respectifs des fonctions de modulation et de codage situes du ct metteur.
Source
Codeur
Modulateur
CANAL
Dmodulateur
Dcodeur
Destinataire
Les trois caractristiques principales permettant de comparer entre elles les diffrentes techniques de transmission sont les suivantes: - La probabilit d'erreur Pe par bit transmis permet d'valuer la qualit d'un systme de transmission. Elle est fonction de la technique de transmission utilise, mais aussi du canal sur lequel le signal est transmis. Il est noter que Pe est une valeur thorique dont une estimation non biaise au sens statistique est le Taux d'Erreur par Bit TEB.
-4-
PK
L'occupation spectrale du signal mis doit tre connue pour utiliser efficacement la bande passante du canal de transmission. On est contraint d'utiliser de plus en plus des modulations grande efficacit spectrale. La complexit du rcepteur dont la fonction est de restituer le signal mis est le troisime aspect important d'un systme de transmission
Les types de modulation les plus frquemment rencontrs sont les suivants : - Modulation par Dplacement d'Amplitude MDA. (Amplitude Shift Keying ASK). - Modulation par Dplacement de Phase MDP. (Phase Shift Keying PSK). - Modulation par Dplacement de Phase Diffrentiel MDPD. (Differential Phase Shift Keying DPSK). - Modulation d'amplitude de deux porteuses en quadrature MAQ. (Quadrature Amplitude modulation QAM) - Modulation par Dplacement de Frquence MDF. (Frequency Shift Keying FSK).
-5-
PK
La rapidit de modulation R se dfinit comme tant le nombre de changements d'tats par seconde d'un ou de plusieurs paramtres modifis simultanment. Un changement de phase du signal porteur, une excursion de frquence ou une variation d'amplitude sont par dfinition des changements d'tats. 1 La "rapidit de modulation" R = s'exprime en "bauds". T Le dbit binaire D se dfinit comme tant le nombre de bits transmis par seconde. Il sera gal ou suprieur a la rapidit de modulation selon qu'un changement d'tat reprsentera un bit ou un groupement de bits. 1 Le "dbit binaire" D = s'exprime en "bits par seconde". Tb Pour un alphabet M-aire, on a la relation fondamentale : T = nTb soit D = n R. Il y a galit entre dbit de source et rapidit de modulation uniquement dans le cas d'une source binaire (alphabet binaire). La qualit d'une liaison est lie au taux d'erreur par bit : nombre de bits faux T .E.B = nombre de bits transmis On notera la diffrence entre Pe et TEB. Au sens statistique, on a Pe = E(TEB). TEB tend vers Pe si le nombre de bits transmis tend vers l'infini. L'efficacit spectrale d'une modulation se dfinit par le paramtre =
D et s'exprime en B
"bit/seconde/Hz". La valeur D est le "dbit binaire" et B est la largeur de la bande occupe par le signal modul. Pour un signal utilisant des symboles M-aires, on aura :
augmente, comme on pouvait s'y attendre, avec le nombre de bit/symbole n = log2M. C'est en effet la raison d'tre de la modulation M-aire.
c(t ) = ck .g (t kT ) = ck (t ) = ak (t ) + jbk (t )
k
avec ck = ak + jbk .
La fonction g (t ) est une forme d'onde qui est prise en considration dans l'intervalle [0, T[ puisque t doit vrifier la relation : kT<= t <(k+1)T. Dans les modulations MDA, MDP et MAQ, la modulation transforme ce signal c (t ) en un signal modul m(t) tel que :
-6-
PK
m(t ) = Re ck ( t ).e j ( 0 t + 0 ) k
La frquence f 0 = modulation.
Si les ck (t ) = ak (t ) + jbk (t ) sont rels ( bk (t ) = 0 ), la modulation est dite unidimensionnelle, et s'ils sont complexes la modulation est dite bidimensionnelle. Le signal modul s'crit aussi plus simplement :
a (t ) et b(t ) = b (t )
k k k k
a (t )
k
Dans la plupart des cas les signaux lmentaires ak (t ) et bk (t ) sont identiques un coefficient prs et ils utilisent la mme forme d'impulsion g (t ) appele aussi "formant".
ak (t ) = ak . g (t kT ) et bk (t ) = bk . g (t kT )
Les deux signaux a(t ) et b(t ) sont aussi appels "trains modulants" et s'crivent :
a(t ) = ak . g (t kT ) et b(t ) = bk . g (t kT )
k k
Les symboles ak et bk prennent respectivement leurs valeurs dans l'alphabet (A1, A2, AM) et dans l'alphabet (B1, B2, BM). Le schma thorique du modulateur est reprsent sur la figure 2.
-7-
PK
ak
a(t)
cos( 0t + 0 )
b(t)
m(t)
g(t)
sin ( 0t + 0 )
Oscillateur /2
Figure 2 : Forme gnrale du modulateur Les diffrents types de modulations sont dfinies par les alphabets dcrits ici dessus et par la fonction g(t). A chaque symbole mis correspond un signal lmentaires de la forme :
g (t kT ). sin ( 0t + 0 )
bk mk(t) Ck
g (t kT ). cos( 0t + 0 )
ak Figure 3 : Position d'un symbole dans le plan de Fresnel Le signal modul m(t) vhicule des informations distinctes travers ak (t ) et bk (t ) qui sont deux signaux en bande de base appels respectivement composante en phase (I en anglais) et composante en quadrature (Q en anglais). La rcupration de ak (t ) et bk (t ) sera possible uniquement si ces deux signaux sont de bande limite l'intervalle [-B,B] avec B<f0 (Condition de Rayhley). Une reprsentation dans le plan complexe qui fait correspondre chaque signal lmentaire un point Ck = Ak + jBk permet de diffrencier chaque type de modulation. L'ensemble de ces points associs aux symboles porte le nom de constellation. -8-
PK
Im Bk C2
C3 Ck =Ak+ j Bk C1 = A1 + jB1
E
Re
Ak
Figure 4 : Dfinition d'une constellation numrique Le choix de la rpartition des points dpend des critres suivants : - Pour pouvoir distinguer deux symboles, il faut respecter une distance minimale dmin, entre les points reprsentatifs de ces symboles. Plus cette distance est grande et plus la probabilit d'erreur sera faible. La distance minimale entre tous les symboles est :
Ceci est rapprocher avec la dfinition de la distance de Hamming. - A chaque symbole mis correspond un signal lmentaires mk(t) et par l mme une nergie ncessaire la transmission de ce symbole. Dans la constellation, la distance entre un point et l'origine est proportionnelle la racine carre de l'nergie qu'il faut fournir pendant l'intervalle de temps [kT, (k+1)T[ pour mettre ce symbole. La puissance moyenne d'mission des symboles est assimilable
C
i
2 i
Les deux critres voqus ci-dessus sont antagonistes puisque l'on serait tent d'une part d'loigner les symboles au maximum pour diminuer la probabilit d'erreur et d'autre part, de les rapprocher de l'origine pour minimiser l'nergie ncessaire la transmission.
Les critres de choix d'une modulation sont : - La constellation qui suivant les applications mettra en vidence une faible nergie ncessaire la transmission des symboles ou une faible probabilit d'erreur. L'occupation spectrale du signal modul. La simplicit de ralisation (avec ventuellement une symtrie entre les points de la constellation).
Remarque : Concernant la Densit Spectrale de Puissance (DSP) du signal modul m(t), certaine formules du cours de Thorie du Signal [3] nous rappelle que si m (t ) = xc (t ) + jxs (t ) reprsente le signal en bande de base de m(t ) = Re m (t ).e
( f ) est la densit spectrale de puissance de 1 m (t ) alors la DSP du signal modul m(t) sera : m ( f ) = [m( f f 0) + m( f f 0)] 4
m
j ( 0 t + 0 )
] et si
-9-
PK
m ( f )
f 0
m( f )
f 0 f0
-f0
Figure 5 : Densit spectrale de puissance Lorsque la modulation est linaire, l'opration de modulation a pour effet dans la plupart des cas de translater la densit spectrale de puissance (DSP) du signal modulant. La DSP du signal modul m(t) est aussi lie la forme de l'onde g(t), (qui sera souvent rectangulaire) par sa transforme de Fourier G(f).
m(t ) = ak .g (t kT ). cos( 0t + 0 )
k
La forme de l'onde g(t) est rectangulaire, de dure T et d'amplitude gale 1 si t appartient l'intervalle [0, T[ et gale 0 ailleurs. Rappelons que le symbole ak prend sa valeur dans l'alphabet (A1, A2, AM). Autrement dit, cet n alphabet met en vidence les M = 2 amplitudes possibles du signal, la valeur n dsignant les groupement de n bits ou symboles mettre. Les changements d'amplitude de la porteuse se produiront au rythme R de la transmission des symboles.
- 10 -
PK
Im
Figure 7 : Constellation de la modulation d'amplitude par tout ou rien (OOK) A la rception, cette modulation d'amplitude est souvent dmodule par une dtection d'enveloppe. En l'absence de bruit, l'lvation au carr du signal m(t) donne un terme la frquence 2f0 qui sera limin par filtrage et un terme en bande de base proportionnel de l'information puisqu'il contient ak. Le spectre du signal en bande de base est donn par [2] :
a
k
a 0 2 T sin fT m( f ) = 4 fT
a0 2 + 4 ( f )
Le spectre du signal modul est le mme dcal de f0 et comporte donc une raie aux frquences f0.
3.2.1 LES CONSTELLATIONS "MDA M SYMETRIQUE" On a toujours M = 2 amplitudes possibles du signal, mais ici les valeurs de l'alphabet sont telles que : Ai = (2i M + 1).a0 avec i = 1,2,M.
n
- 11 -
PK
Suivant les valeurs de n on obtient le tableau suivant : n 1 2 3 M 2 4 8 Valeurs de l'alphabet -1a0, 1a0 -3a0, -1a0, 1a0, 3a0 -7a0, -5a0, -3a0, -1a0, 1a0, 3a0, 5a0, 7a0
La constellation de la modulation M tats symtriques est donne figure 8 pour M prenant comme valeurs 2, 4 et 8. MDA 2 Symtrique 0 -a0 MDA 4 Symtrique 00 -3a0 MDA 8 Symtrique 000 -7a0 001 -5a0 011 -3a0 01 -a0 010 -a0 1 a0 11 a0 110 a0 10 3a0 111 3a0 101 5a0 100 Re 7a0 Re Re
Figure 8 : Constellation de la modulation d'amplitude M tats On remarquera que la disposition des symboles met en uvre un code de Gray de telle sorte qu'un seul bit change lorsque l'on passe d'un point un autre.
PK
La figure 9 met en vidence que deux bits sont transmis simultanment chaque priode T. Elle met aussi en vidence qu'il n'est pas question ici de pratiquer une dtection d'enveloppe la rception.
3.2.3 LE SPECTRE DE LA "MDA M SYMETRIQUE" Le spectre du signal en bande de base ne prsente pas de raie et s'crit [2] :
M 2 1 2 sin fT m( f ) = a0 T fT 3
Les figures 10 et 11 montrent respectivement un synoptique simplifi de la modulation et de la dmodulation cohrente sur une seule porteuse.
ak
g(t)
a(t)
m(t)
cos( 0t + 0 )
Figure 10 : Modulation sur une seule porteuse
m(t)
S2(t)
Echantillonnage (Priode T)
ak
cos( 0t + 0 )
Comparateur seuils Rcupration de la porteuse Rcupration du rythme
- 13 -
PK
Cot rcepteur, et en supposant qu'il n'y ait pas de bruit, si on multiplie le signal reu
m(t ) = ak .g (t kT ). cos( 0t + 0 ) par une onde sinuso dale issue d'un oscillateur local Al. cos( 0t + l ) on obtient : S 1(t ) = ak .g (t kT ). cos( 0t + 0 ) . Al cos ( 0t + l )
k k
S 2 (t ) =
Al ak.g (t kT ).cos( 0 l ) 2 k
Donc, si le rcepteur dispose d'un oscillateur local synchronis en frquence et en phase sur celui de l'mission, 0 sera proche de l et, donc cos( 0 l ) sera voisin de 1, et par consquent
Al ak.g (t kT ) . Ainsi, le signal S 2(t ) est une homothtie prs gal au train 2 k modulant a(t ) = ak . g (t kT ) qui est lui mme le signal porteur de l'information. Il reste S 2 (t )
k
encore au rcepteur rcuprer le rythme, de priode T, des symboles transmis, chantillonner le signal S 2 (t ) au milieu de chaque priode, et dcider l'aide d'un comparateur (M-1) seuils de la valeur ak reu.
3.2.5 LES PERFORMANCES DES "MDA M" Pour pouvoir comparer les diffrentes modulations entre elles, il est d'usage d'exprimer la probabilit d'erreur on fonction du rapport
Eb dans lequel : N0
Eb reprsente l'nergie mise par bit, N0 reprsente la densit spectrale de puissance de bruit. En fonction de ce rapport, on trouve en bibliographie [5 p277] que la probabilit d'erreur par symbole est donne par la relation : Ps (e) =
3 log 2 M Eb M 1 erfc M 2 1 . N 0 M
- 14 -
PK
Figure 12 : Probabilit d'erreur par symbole de la MDA Cette probabilit d'erreur par symbole Ps(e) est trace en fonction de
Eb et du paramtre M N0
la figure 12. On peut alors constater que pour conserver une probabilit d'erreur par symbole constante lorsque M augmente, il faut aussi augmenter le rapport augmenter l'nergie mise par bit Eb.
Eb ncessaire une probabilit d'erreur donne est 4 dB plus grand que N0 Eb pour M =2. Pour M grand, le rapport doit tre augment de 6 dB chaque fois que l'on double M N0
Pour M = 4, le rapport c'est--dire chaque fois que l'on ajoute un bit par symbole mis. Du point de vue pratique, c'est la probabilit d'erreur par bit Pb(e) qui est la plus importante dterminer. Si on nglige la probabilit d'erreur entre symboles non voisins et si deux symboles voisins ne diffrent que d'un bit (Code de Gray), alors la probabilit d'erreur par bit Pb(e) peut s'crire : erron.
Pb ( e ) =
Ps ( e ) car avec un symbole erron, seulement un bit sur n=log2 M est log 2 M
Malheureusement, la probabilit d'erreur par symbole Ps(e) augmente aussi, et, pour ne pas la dgrader, il sera ncessaire d'augmenter l'nergie mise par bit Eb.
- 15 -
PK
Finalement, ce type de modulation est simple raliser mais est assez peu employ pour M>2 car ses performances sont moins bonnes que celles d'autres modulations, notamment pour sa rsistance au bruit.
m(t ) = Re ck (t ).e j ( 0 t + 0 ) k
avec ck (t ) = ak (t ) + jbk (t )
Les signaux lmentaires ak (t ) et bk (t ) utilisent la mme forme d'onde g (t ) qui est ici une impulsion rectangulaire, de dure T et d'amplitude gale A si t appartient l'intervalle [0, T[ et gale 0 ailleurs. On a toujours : ak (t ) = ak . g (t kT )
Dans le cas prsent, les symboles ck sont rpartis sur un cercle, et par consquent :
ck = ak + jbk = e jk .
On pourrait imaginer plusieurs MDP-M pour la mme valeur de M o les symboles seraient disposs de faon quelconque sur le cercle ! Pour amliorer les performances par rapport au bruit, on impose aux symboles d'tre rpartis rgulirement sur le cercle (il sera ainsi plus facile de les discerner en moyenne). L'ensemble des phases possibles se traduit alors par les expressions suivantes :
et :
2 +k M M k = 0 ou k =
Remarque : jk Les symboles ck prennent leurs valeurs dans un alphabet de M >2 lments { e }o k est dfini ci-dessus avec k = 0,1,M-1. On peut aussi considrer que ak et bk prennent simultanment leurs valeurs dans l'alphabet { cos(k ) }et { sin (k ) }. Le signal modul devient :
PK
m(t ) = A. cos ( 0t + 0 + k )
Cette dernire expression montre que la phase de la porteuse est module par l'argument k de chaque symbole ce qui explique le nom donn la MDP. Remarquons aussi que la porteuse en phase cos( 0t + 0 ) est module en amplitude par le signal A. cos (k ) et que la porteuse en quadrature sin ( 0t + 0 ) est module en amplitude par le signal A. sin (k ). L'expression de la MDP montre qu'il s'agit d'une modulation enveloppe constante ; l'enveloppe tant le module de l'enveloppe complexe. Cette proprit est intressante pour des transmissions sur des canaux non linaires, ce qui fait de la MDP un outil de choix par exemple pour les transmissions par satellites. L'intrt d'avoir un signal modul enveloppe constante est que cela permet d'employer les amplificateurs dans leur zone de meilleur rendement qui correspond souvent un mode de fonctionnement non linaire. Ainsi, la disposition des symboles sur un cercle se traduit non seulement par enveloppe constante, mais aussi, par une nergie identique mise en uvre pour transmettre chaque symbole, ces deux aspects tant bien entendu intimement lis. On appelle "MDP-M" une modulation par dplacement de phase (MDP) correspondant des symboles M-aires. La figure 13 montre diffrentes constellations de MDP pour M= 2, 4 et 8.
Im Re
Im Re
-1
1 M=2 -j j Im
-1
1 M=4 -j
- 17 -
PK
Ici, la modulation ne s'effectue que sur la porteuse en phase cos( 0t + 0 ) . C'est une modulation mono dimensionnelle. Le signal modul s'crit alors pour t appartenant l'intervalle [0, T[ :
m(t ) = A. cos( 0t + 0 )
La constellation MDP-2 est reprsente figure 2. On remarquera que cette modulation est strictement identique la modulation MDA-2 symtrique.
"0"
Im
"1"
Re
- 18 -
PK
4.1.2 MODULATION ET DEMODULATION Le modulateur reprsent figure 16 est constitu d'un multiplicateur qui effectue le changement de frquence sur un train numrique cod en NRZ.
Train binaire
a (t ) = cos( ) g (t kT )
k k .
Codeur NRZ
m(t)
cos( 0t + 0 )
Figure 16 : Modulateur MDP-2 Le rcepteur requiert l'utilisation d'une dmodulation cohrente : (voir figure 17 le synoptique simplifi du dmodulateur MDP-2). S1(t) Filtrage passe bas Rcupration de la porteuse cos( 0t + 0 ) Figure 17 : Dmodulateur MDP-2 Soit r (t ) = B. cos ( 0t + 0 + k ) le signal non bruit reu par le rcepteur dans l'intervalle de temps [kT, (k+1)T[ . Aprs multiplication avec la porteuse rcupre, on obtient : ak
r(t)
S2(t)
Echantillonnage (Priode T)
Comparateur seuil
B . cos(k ) 2
Le rcepteur doit encore rcuprer le rythme des symboles transmis, puis chantillonner le signal S 2(t ) au milieu de chaque priode. Suivant le symbole mis 1ou 1, k prend la valeur ou 0 et le signe de S2(t) devient ngatif ou positif mettant en vidence la donne binaire reue "0" ou "1".
4.1.3 LE SPECTRE DE LA "MDP-2" Le spectre du signal en bande de base est le spectre de puissance de g (t ) qui est ici une impulsion rectangulaire :
sin fT m( f ) = A T fT
2
PK
k =
+k 4 2
Les bits du train binaire entrant sont groups par deux pour former des symboles correspondant aux jk ck qui prennent alors leurs valeurs dans un alphabet de 4 lments suivant : { e }o 3 5 7 . On peut aussi considrer que ak et bk prennent simultanment leurs valeurs k = , , , 4 4 4 4 dans l'alphabet { cos(k ) }et { sin (k ) }. Le tableau suivant prcise les diffrentes valeurs en fonction du symbole transmettre. Bit pair 0 1 1 0 Bit impair 0 0 1 1 Symbole 00 01 11 10
k 4 3 4 5 4 7 4
ak
2 2
bk
2 2 2 2
ak 2 1
bk 2 1
2 2 2 2 2 2
-1 -1 1
1 -1 -1
2 2 2 2
Ce tableau met en vidence la relation simple qui existe entre les bits pairs et les ak, et entre les bits impairs et les bk. A une homothtie prs et en dsignant par { ik } la suite des valeurs du train T binaire au rythme de Tb = on obtient : ak = 1 2.i2 k et bk = 1 2.i2 k +1 . 2
De faon image, nous pouvons dire que le train binaire entrant { ik } est aiguill en un train binaire { ak } sur la voie en phase pour les bits pairs, et un train binaire { bk } sur la voie en quadrature pour
- 20 -
PK
les bits impairs. La vitesse des trains binaires { ak }et { bk } est deux fois plus lente que la vitesse du train binaire entrant { ik }.
4.2.1 LA CONSTELLATION "MDP-4" La constellation MDP-4 est reprsente figure 18. Elle montre que l'affectation des bits aux points de la constellation se fait en gnral selon un codage de Gray. j "01" Im "00" Re -1 "11" -j Figure 18 : Constellation de la modulation de phase MDP-4 1 "10"
4.2.2 CHRONOGRAMME DE "MDP-4" La figure 19 reprsente un chronogramme de la modulation de phase MDP-4. Elle met en vidence la distribution des bits numrots du train binaire entrant { ik } vers les trains binaires { ak }et { bk } ainsi que le retard introduire sur la voie en phase pour raligner les deux flux de bits. On observe aussi que la phase du signal modul m(t) peut changer de 0, , ou radiants lors du passage d'un 2 symbole un autre ce qui n'a, bien entendu, rien de surprenant lorsque l'on regarde la constellation de la MDP-4.
- 21 -
PK
4.2.3 MODULATION ET DEMODULATION Le schma synoptique du modulateur qui est prsent la figure 20 montre le dmultiplexage du train binaire l'entre du modulateur en deux trains binaires sur les voies en phase et en quadrature. Les deux trains binaires sont alors cods en NRZ. La suite du schma reprsente la relation m(t ) = a (t ). cos ( 0t + 0 ) b(t ). sin ( 0t + 0 ) et fait donc appel deux multiplieurs. {ak}
Codeur NRZ
a(t)
cos( 0t + 0 )
{bk} Impair Codeur NRZ Oscillateur b(t)
m(t)
sin ( 0t + 0 )
/2
Dmultiplexeur
Figure 20 : Modulateur MDP-4 La dmodulation cohrente est applicable lorsque le rcepteur a une connaissance exacte de la frquence et de la phase de la porteuse. Le schma synoptique d'un dmodulateur cohrent pour la MDP-4 est prsent la figure 21.
- 22 -
PK
Sa1(t) Filtrage passe bas r(t) Rcupration de la porteuse cos( 0t + 0 ) /2 Sa1(t) Filtrage passe bas
Sa2(t)
Echantillonnage (Priode T)
{ ak } { ik } Multiplexage
Rcupration du rythme
Sa2(t)
Echantillonnage (Priode T)
{ bk }
Figure 21 : Dmodulateur cohrent MDP-4 Le dmodulateur MDP-4 est essentiellement constitu de deux dmodulateurs MDP-2. En effet, le signal reu (aprs un filtrage passe-bande ventuel) est dmodul dans deux voies parallles par deux porteuses en quadrature. Certaines techniques permettent de synchroniser l'oscillateur local avec la porteuse l'mission. Le signal en quadrature est gnr partir de l'oscillateur local et d'un dphaseur de / 2. Soit r (t ) = ak. cos( 0t + 0 ) bk. sin ( 0t + 0 ) le signal non bruit reu par le rcepteur dans l'intervalle de temps [kT, (k+1)T[ . Pour la voie A et aprs multiplication avec la porteuse rcupre, on obtient :
Donc, aprs filtrage pour liminer la composante la frquence 2f0 : Sa 2(t ) = De la mme manire on obtient pour la voie B: Sb 2 (t ) =
ak . 2
bk . 2
Le rcepteur doit encore rcuprer le rythme des symboles transmis, puis chantillonner les signaux Sa 2(t ) et Sb 2(t ) au milieu de chaque priode. Les trains binaires { ak } et { bk } ainsi rcuprs sont alors multiplexs pour obtenir le train binaire { ik }.
PK
ck = ak + jbk = e jk
avec : et
ak = cos (k ) 2 k = +k M M
bk = sin (k )
Or nous avons montr que ak module en amplitude la porteuse en phase et bk module en amplitude la porteuse en quadrature. Une solution gnrale [4 p144] pour gnrer les ak et les bk partir du train entrant { ik } est de faire intervenir deux convertisseurs N/A ainsi qu'une logique de contrle dans le modulateur (Voir figure 22). {ak} Train binaire {ik} Logique de contrle {bk}
CNA
a(t)
cos( 0t + 0 )
m(t)
CNA
b(t)
sin ( 0t + 0 )
Oscillateur /2 Figure 22 : Modulateur MDP-M De mme le dmodulateur fait intervenir deux convertisseurs A/N ainsi qu'une logique de dcodage pour dterminer les symboles puis rgnrer le train de bits reus (Voir figure 23). Sa1(t) Filtrage passe bas r(t) Rcupration de la porteuse cos( 0t + 0 ) /2 Sa1(t) Filtrage passe bas { ak }
Sa2(t)
CAN
Logique de dcodage { ik }
Rcupration du rythme { bk }
CAN
Sa2(t)
- 24 -
PK
4.3.2 SPECTRE ET EFFICACITE SPECTALE : Pour une mme rapidit de modulation R = identique celui du signal MDP-2. Toujours pour une mme rapidit de modulation, le dbit binaire , D = 1 , le spectre du signal modul de la MDP-M est T
1 , de la MDP-M est Tb multipli par n = log 2 M par rapport celui de la MDP-2. Autrement dit, pour un spectre identique
(et donc largeur de bande B constante), l'efficacit spectrale = M 2 4 8 16 Modulation MDP-2 MDP-4 MDP-8 MDP-16 Dbit Binaire : D D 2.D 3.D 4.D
Efficacit Spectrale : 2. 3. 4.
Le tableau ci-dessus montre le gain obtenu sur le dbit binaire et sur l'efficacit spectrale pour diverses modulation MDP-M, ceci pour une mme rapidit de modulation.
4.3.3 LES PERFORMANCES L'augmentation de M rduit la distance entre symboles adjacents sur la constellation et cela dgrade naturellement les performances. Comme nous l'avions fait pour les MDA, il est possible de comparer les MDP entre elles, en Eb utilisant la probabilit d'erreur par symbole Pe en fonction du rapport . Rappelons que Eb N0 reprsente l'nergie mise par bit, et, N0 reprsente la densit spectrale de puissance de bruit. En fonction de ce rapport, on trouve en bibliographie [5 p265] que la probabilit d'erreur par Eb symbole est donne par la relation : Ps (e) = erfc log 2 M . N 0 . sin M
- 25 -
PK
Figure 24 : Probabilit d'erreur par symbole de la MDP Cette probabilit d'erreur par symbole Ps(e) est trace la figure 24 pour M allant de 2 32 en Eb fonction de . On constate que pour conserver une probabilit d'erreur par symbole constante N0 Eb lorsque M augmente, il faut aussi augmenter le rapport . Autrement dit, il faut augmenter N0 l'nergie mise par bit Eb.
Eb ncessaire une probabilit d'erreur donne est 4 dB plus grand que N0 Eb doit tre augment de 6 dB chaque fois que l'on double M pour M =4. Pour M grand, le rapport N0
Pour M = 8, le rapport c'est--dire chaque fois que l'on ajoute un bit par symbole mis. Dans le cas de l'utilisation d'un code de Gray et en ngligeant la probabilit d'erreur entre symboles non voisins, alors la probabilit d'erreur par bit Pb(e) peut s'crire :
Pb ( e ) =
P s (e ) log 2 M
- 26 -
PK
Nous avons vu que la complexit de l'ensemble mission/rception de la MDP augmente avec M. Cependant cette complexit n'est pas trs leve et fait de la MDP une modulation frquemment utilise pour M allant de 2 16 avec de bonnes performances. Dans les inconvnients de la MDP, citons l'existence de sauts de phase importants de radiants qui font apparatre des discontinuits d'amplitude. Les modulations dcals sont une solution ce problme.
Remarque : La forme rectangulaire de l'impulsion, qui est une condition ncessaire pour le maintien de la proprit d'enveloppe constante, implique que la largeur de bande du signal MDP est infinie. Pour conomiser le spectre un filtrage rduisant la bande occupe par le signal et entranant une dtrioration acceptable de l'enveloppe s'impose donc. Ainsi dans la pratique le signal MDP est un MDP filtr, il perd la forme d'impulsion rectangulaire, mais il conserve la constellation circulaire.
- 27 -
PK
Pour faire cela, nous avons vu que le signal modul m(t) peut s'crire :
a(t ) = ak . g (t kT ) et b(t ) = bk . g (t kT )
Le signal modul m(t) est donc la somme de deux porteuses en quadrature, modules en amplitude par les deux signaux a(t) et b(t).
MAQ-16
MAQ-64
PK
CNA
a(t)
cos( 0t + 0 )
m(t)
CNA
b(t)
sin ( 0t + 0 )
Oscillateur /2 Figure 26 : Modulateur MAQ-M La rception d'un signal MAQ fait appel une dmodulation cohrente et par consquent ncessite l'extraction d'une porteuse synchronise en phase et en frquence avec la porteuse l'mission. Le signal reu est dmodul dans deux branches parall les, sur l'une avec la porteuse en phase et sur l'autre avec la porteuse en quadrature. Les signaux dmoduls sont convertis par deux CAN, puis une logique de dcodage dtermine les symboles et rgnre le train de bits reus. Le synoptique du dmodulateur MAQ-M est trs voisin de celui propos pour la dmodulation MDP.
- 29 -
PK
Le tableau ci-dessus montre le gain obtenu sur le dbit binaire et sur l'efficacit spectrale pour diverses modulations MAQ-M, ceci pour une mme rapidit de modulation. L'intrt d'augmenter M, mme au prix d'une complexit accrue, est vident.
ak 2 + bk 2 et k = arctg (
bk ) ak
Cette criture montre que la modulation MAQ peut tre considre comme une modulation simultane de la phase et de l'amplitude : - Ainsi la modulation de phase MDP peut tre considre comme une modulation MAQ o Ak est constant. - De mme, la modulation d'amplitude MDA peut tre considre comme une modulation MAQ o les bk sont nuls Cette criture justifie aussi l'appellation de "Modulation par Dplacement d'Amplitude et de Phase" (MDAP) parfois donne la MAQ. - La modulation CIR(4,4,4,4) 4 amplitudes et 4 phases, dont la constellation est donne figure 27, en est un exemple et a donn lieu des applications (UIT Avis V29).
CIR(4,4,4,4) ou MDAP16
- 30 -
PK
.e ] Le signal modul m(t) peut s'crire : m(t ) = Re[e Une proprit de la modulation par dplacement de frquence est d'avoir une enveloppe constante : e j (t ) = Cte .
L'expression du signal modul par dplacement de frquence s'crit aussi plus simplement, et en prenant 0 = 0, par : m(t ) = cos( 0t + (t ) ) = cos(2f 0t + (t ) )
j ( t )
j ( 0 t + 0 )
C'est la drive de la phase (t ) qui est relie de faon simple (linaire) la valeur des symboles, le tout constituant une relation non linaire. La frquence instantane
0 , 2
Appelons f la diffrence de la frquence instantane correspondant l'mission de deux symboles adjacents ; Et soit ak un symbole appartenant l'ensemble { 1, 3, (M-1) }. La dviation de frquence s'crit alors, suivant la valeur transmettre :
La phase tant l'intgrale de la frquence, on obtient aprs intgration de l'expression prcdente et pour t appartenant l'intervalle [kT, (k+1)T[ : (t ) = .f .ak.(t kT ) + k o k = ( kT ) est une constante. Cette expression montre que la phase varie linairement sur l'intervalle [kT, (k+1)T[ et que cette variation est de: .f .T .ak En reportant l'expression de (t ) dans la relation f (t ) = f 0 + La frquence instantane : f (t ) = f 0 + L'expression du signal modul :
f ak 2
1 d , on obtient : 2 dt
f m(t ) = cos 2 f 0 + 2 ak t
On peut aussi dfinir l'indice de modulation = f .T qui conditionne la forme de la densit spectrale du signal modul. - 31 -
PK
f 0+
f ( M 1) 2 f 2
Commutateur m(t)
f 0+
f0
f 2
Symbole ak
Figure 28 : Modulateur MDF commutation d'oscillateurs Le modulateur MDF le plus simple, reprsent figure 28, est constitu d'oscillateurs diffrents. La diffrence de frquence entre deux oscillateurs voisins est f . La frquence instantane du signal modul saute d'une valeur l'autre chaque changement de symbole. Ceci ne permet pas de garantir la continuit de phase de m(t) et, par consquent, le spectre occup par ce type de modulation est trs large. En effet, plus un signal est rgulier, (ou plus il est drivable un ordre lev) et plus son spectre dcrot rapidement. L'intrt de la MDF phase discontinue rside dans la simplicit de ralisation du modulateur et dans la possibilit d'une dmodulation non cohrente.
6.1.1 EXEMPLE: MDF BINAIRE A PHASE DISCONTINUE Dans le cas d'une MDF binaire, ak prend sa valeur dans l'alphabet {-1, 1} en fonction de la donne "0" ou "1" transmettre. Un chronogramme est prsent figure 29 o l'on observera les discontinuits de phase.
- 32 -
PK
f ak devient 2
Logique de codage
{ak}
CNA
m(t)
Un synoptique de dmodulateur MDF-M-PC est reprsent figure 31. Il est constitu d'un discriminateur de frquence dont la sortie fournie un signal analogique plusieurs niveaux. Ce signal analogique est envoy dans un convertisseur analogique numrique (CAN) dont la sortie est dcode pour dterminer les symboles et rgnrer le train de bits reus.
- 33 -
PK
r(t)
Discriminateur de frquences
{ ak }
CAN
Logique de dcodage
{ ik }
6.2.1 EXEMPLE: MDF BINAIRE A PHASE CONTINUE Le cas d'une MDF binaire phase continue (MDF-2-PC) o ak prend sa valeur dans l'alphabet {-1, 1} en fonction de la donne "0" ou "1" transmettre, est prsent figure 32. On remarquera la continuit de phase.
Figure 32 : Chronogramme d'une MDF binaire phase continue Nous avons vu que la phase varie linairement de .f .T .ak sur l'intervalle [kT, (k+1)T[ et que l'indice de modulation est = f .T . La variation de la phase pendant une priode T d'mission d'un symbole est donc gale : ..ak . On peut alors reprsenter cette variation de la phase dans le temps pour des symboles binaires ak = 1 . Cette reprsentation, figure 33, porte le nom de "treillis des phases".
- 34 -
PK
2 0
- -2
Figure 34 : Probabilit d'erreur par bit de la MDF Ces courbes montrent que contrairement aux modulations MDA et MDP, les performances sont amliores lorsqu'on augmente M. Cependant l'augmentation de M entrane aussi l'augmentation de l'occupation spectrale.
- 35 -
PK
7 APPLICATIONS
Les domaines d'applications des diverses techniques de transmission numrique que nous venons d'exposer sont trs varis Quelques-uns sont dcrits ci aprs.
Les modems tlphoniques : La transmission de donnes sur le canal tlphonique a t pendant les annes 60 et 70 l'origine du dveloppement d'un grand nombre de techniques de traitement du signal en tlcommunications. La transmission d'un grand dbit sur le canal tlphonique (sur une bande de frquence de 3500 Hz environ) a ncessit la mise en oeuvre de modulations grand nombre d'tats comme la MAQ-16, la MAQ-32 et la MAQ-128. On pensait que le dbit ne pourrait pas dpasser les 9,6 kbit/s cause du rapport S/B limit des liaisons. En fait certaines techniques de codage, de filtrage et l'utilisation de constellations de type treillis ont permis de franchir un saut spectaculaire en matire de qualit et de dbit que l'on peut atteindre. On assiste aujourd'hui au dveloppement de modems "VFast" dont le dbit atteint 28 kbit/s voir 56 kbit/s sur des liaisons de bonne qualit.
- 36 -
PK
Les faisceaux hertziens : Au dbut de la numrisation, les faisceaux hertziens faisaient usage de modulations simples comme la MDP-4 mais l'utilisation efficace du spectre radiolectrique disponible a ncessit le dveloppement de faisceaux hertziens utilisant des modulations a grand nombre d'tats comme la MAQ-16 et la MAQ-64. C'est la modulation MAQ-16 qui a permis la transmission d'un dbit de 140 Mbit/s dans la bande 6,4-7,1 GHz pour des canaux espacs de 40 MHz. Aujourd'hui, des faisceaux hertziens utilisent la modulation MAQ-256 qui offre un dbit de 280 Mbit/s pour des canaux espacs de 30 MHz. Notons que l'metteur doit avoir une bonne linarit pour transmettre ce type de modulations. Le problme principal dans les faisceaux hertziens numriques est la propagation par trajets multiples qui dgrade srieusement la qualit et limite la possibilit de liaisons grande capacit. Ce phnomne s'accentue lorsque le nombre d'tats de la modulation augmente. A l'oppos des faisceaux hertziens grande capacit se trouvent les faisceaux faible dbit (2 Mbit/s) et faible cot dans lesquels l'efficacit spectrale n'est pas primordiale. Les modulations utilises sont en gnral des MDF-PC deux ou quatre tats qui permettent d'utiliser une amplification non linaire dans l'metteur.
Les transmissions par satellite: Les transmissions par satellite sont caractrises par une forte attnuation de l'espace et une puissance limite de l'metteur bord du satellite. Ces considrations privilgient l'efficacit en puissance (l'immunit au bruit) contre l'efficacit spectrale des liaisons. Les modulations les plus souvent utilises sont la MDP-2, la MDP-4 et la MDP-8 Avec ces modulations, l'amplificateur de puissance bord du satellite peut tre utilis proche de sa saturation, ce qui permet d'employer efficacement la puissance disponible. Toutefois, on assiste aujourd'hui un intrt croissant utiliser les modulations MDP-16 et MAQ-16 associes un codage puissant. Le standard en Europe pour la radiodiffusion de la tlvision numrique par satellite est bas sur une MDP-4.
Les radiocommunications avec les mobiles : Les systmes de radiocommunications numriques se rpandent trs rapidement dans le monde entier. Les systmes cellulaires amricains et japonais utilisent une modulation diffrente de celle employe dans le systme europen. La modulation utilise aux Etats-Unis et au Japon est la /4-DQPSK qui est une MDP-4 dont on tourne les axes d'un angle de /4 d'un symbole au suivant. Les rotations de phase de qui se produisent en sont ainsi interdites dans cette modulation. Cela limine les passages par zro de l'enveloppe du signal et rduit considrablement les fluctuations temporelles de celle-ci. La modulation utilise dans le systme cellulaire europen, appel GSM (Groupe Spcial Mobile), est une modulation enveloppe constante connue sous le nom GMSK (Gaussian Minimum Shift Keying). C'est une variante de la modulation MSK dont les impulsions l'entre du modulateur sont de forme gaussienne. Cette mise en forme temporelle et spectrale lisse la trajectoire de phase du signal et rduit son occupation spectrale par rapport la modulation MSK d'origine. Le critre de Nyquist est aussi respect.
- 37 -
PK
Le train de donnes mis dans une bande de 200 kHz est un multiplex de 8 canaux tlphoniques. Compte tenu du codage correcteur d'erreurs, des bits de synchronisation et d'identification du canal ainsi que des autres donnes auxiliaires, le dbit global est de 270 kbit/s environ. Systmes Cellulaires Standard Gamme de frquences Nombre de canaux Nombre d'utilisateurs par canal Espacement des canaux Modulation Dbit binaire Amricain IS-54/-56 Rx :869-894 Tx:824-849 832 3 30 kHz /4 -DQPSK 48,6 kbit/s Japonais PDC Rx:810-826 Tx:940-956 1600 3 25 kHz /4 -DQPSK 42 kbit/s Europen GSM Rx:925-960 Tx :880-915 124 8 200 kHz GMSK 270 kbit/s
La radiodiffusion : La technique retenue pour la radiodiffusion numrique sonore est le COFDM (Coded Orthogonal Frequency Division Multiplexing) qui est une technique de transmission multiporteuse associe du codage de canal et de l'entrelacement. Elle permettra par exemple d'offrir 16 canaux stro dans une bande de frquence radiolectrique de 4 MHz environ. La radiodiffusion de la tlvision numrique par voie terrestre est base sur la technique COFDM. Elle ncessite une modulation grande efficacit spectrale comme la MAQ-64 pour diffuser une chane de tlvision haute dfinition ou 3 4 chanes de tlvision standards dans une bande de frquence de 8 MHz.
8 CONCLUSION.
L'extraordinaire varit des applications que nous venons d'exposer met en vidence l'importance capitale des diffrentes techniques de transmission numrique sur porteuse. Un intrt majeur des transmissions numriques rside dans la possibilit de leur insertion harmonieuse dans les rseaux intgrs numriques qui se dveloppent de jour en jour. Un autre avantage rside dans la possibilit de conserver l'intgrit de l'information transmettre, ce qui est tout fait impossible avec une transmission analogique. Cependant, la simplicit d'utilisation des modulations analogiques traditionnelles fait qu'elles ne sont pas encore relgues au muse des techniques dsutes. Les systmes modernes de communication numrique sont complexes et requirent des circuits de modulation et de dmodulation de plus en plus sophistiqus. Nous avons examin un certain nombre de modulations qui sont aujourd'hui utilises. Il s'avre que le choix d'un type de modulation est toujours dtermin par les contraintes de l'application. Le dveloppement des transmissions numriques s'est appuy sur les progrs rapides raliss dans le domaine des circuits intgrs de traitement des signaux. Ainsi, l'utilisation de solutions intgres devient indispensable au fur et mesure que le niveau de complexit des systmes s'accro t et que le prix consenti par le consommateur diminue.
- 38 -
PK
- MDA
- MDAP - MDF
- MDP
- MDPD
- 39 -
PK
10 BIBLIOGRAPHIE
[1] GLAVIEUX Alain / JOINDOT Michel, Communications numriques, Paris, Masson, 1996. BIC J.C. / DUPONTEIL D. / IMBEAUX J.C., Elments de communications numriques, Transmission sur frquence porteuses, Paris, Dunod, 1986. F.de COULON, Thorie et traitement des signaux, Paris, Dunod, 1984. LAWRENCE E. LARSON, RF and Microwave Circuit Design for Wireless Communications, Boston London, Artech House, 1996 John G. PROAKIS, Digital communications, USA, McGraw-Hill 1989
[2]
[3] [4]
[5]
[6] Michel DEGAUQUE, Transmission numrique sur porteuse : ASK, FSK et PSK. Probatoire du CNAM de Bordeaux, juillet 1998.
- 40 -