Revue - Remacoop 2
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Revue - Remacoop 2
Revue Marocaine des Coopratives Edite par lOffice du Dveloppement de la Coopration (ODCO)
Pour une reforme du cadre juridique des coopratives au Maroc Les coopratives au service de lenvironnement et la prservation de la nature La cooprative dArgane : valorisation de la ressource et la promotion de la Femme rurale
Edition 2012
Sommaire
EDITIO
Dr. Mohamed Najib Boulif est Ministre dlgu auprs du Chef de Gouvernement Charg des Affaires Gnrales et de la Gouvernance Les coopratives dans le Programme Gouvernemental
Entretien
Entretien avec Monsieur Felice Scalvini
De tout horizon
Les principaux vnements pour les coopratives italiennes en 2011 Eclairage sur les coopratives en Malaisie Loi 5/2011 dconomie Sociale : une loi pionnire dans la reconnaissance juridique de lconomie Sociale en Espagne LAnne Internationale des Coopratives: Reconnaissance Mondiale dun modle alternatif en contexte de crise
Statistiques Adresses
Editorial
es coopratives font partie des entreprises inspires des valeurs nobles de lIslam et de la tradition marocaine .Elles sont considres comme la colonne vertbrale de lconomie sociale solidaire et constituent le cadre adquat pour accrotre les opportunits de lauto emploi .Elles reprsentent galement un outil efficient pour la cration et le dveloppement de projets gnrateurs de revenus dans les diffrents domaines et la lutte contre le chmage ,la pauvret et lexclusion; ce qui les situe au cur des stratgies nationales de dveloppement. Depuis sa cration en 1962, lOffice du Dveloppement de la Coopration(ODCO) uvre, en partenariat avec les dpartements concerns, pour la gnralisation des valeurs coopratives et lappui de laction de coopration. A travers ses interventions, il est devenu un outil efficace, dune part, de sensibilisation limportance de la cration et ladhsion aux coopratives par les producteurs, les professionnels et autres, et dautre part, dencadrement des coopratives existantes et de renforcement de leurs capacits en matire de bonne gouvernance et de bonne gestion dans le cadre de la loi rgissant le secteur. Et en parfait accord avec la dcision de lONU de faire de lanne 2012 Anne Internationale des Coopratives, lODCO est appel dployer un effort particulier durant cette anne. Un effort au niveau de la sensibilisation afin dlargir le champ dintrt et de
mobilisation pour accroitre le taux de participation de la population active aux coopratives et pour renforcer lconomie solidaire. Lconomie qui participe au renforcement de la cohsion sociale et au dveloppement quilibr au moment o plusieurs expriences ont prouv la capacit des entreprises coopratives affronter la crise conomique que connaissent diffrentes rgions du monde. Il y a , galement cette meilleure concidence qui fait que lanne 2012 est lanne de commmoration du 50me anniversaire de lODCO ; 50 annes dactions et de services en faveur du secteur coopratif , de sa structuration et de son dveloppement en tant que secteur productif et gnrateur demplois. Un bilan dun demi-sicle de prsence active quil est souhaitable dvaluer pour dceler les points saillants et les dfauts et prospecter lavenir travers des objectifs stratgiques. Reste quune telle valuation, pour quelle puisse tre constructive, devrait tre opre par les parties concernes par laction cooprative au Maroc ; do notre souhait de faire de la revue REMACOOP un espace de discussions et de dbats qui favoriseraient une bonne diffusion et une vulgarisation assez large des valeurs coopratives. Ces valeurs qui dterminent et consolident la pertinence de laction cooprative dans lamlioration des conditions de vie des membres et ldification dune socit solidaire Abdelkader ALAMI Directeur de lODCo
Dr. Mohamed Najib Boulif est Ministre dlgu auprs du Chef de Gouvernement Charg des Affaires Gnrales et de la Gouvernance
Mohamed Najib Boulif que S.M. le Roi Mohammed VI a nomm Le 3janvier2012, ministre dlgu auprs du Chef de Gouvernement charg des Affaires Gnrales et de la Gouvernance dans le gouvernement du monsieur Benkirane est n Tanger le 1erjanvier1964, est un homme politique marocain, dput depuis 2002 de sa ville natale, sous ltiquette du Parti de la justice et du dveloppement. Actuellement Il est en charge du secteur de lEconomie Sociale et prsident du Conseil dAdministration de lOffice du Dveloppement de la Coopration (ODCO). Mohamed Najib Boulif est docteur en sciences conomiques de lUniversit Paris II Panthon-Assas. Egalement titulaire dun Doctorat dEtat en sciences conomiques de lUniversit Sidi Mohamed Ben Abdellah Fs en 1996, il est professeur luniversit de droit de Tanger. M. Boulif est titulaire dune matrise en gestion des entreprises et dune autre en conomtrie de lUniversit de Dijon (France), en 1985. Laurat de lInstitut franais de ptrole, spcialis en conomie de lnergie (1986). Vice-prsident de la Commission charge des questions conomiques la Chambre des reprsentants depuis 2002 et prsident du groupe damiti maroco-turque, il est aussi membre de lAssemble parlementaire de la francophonie et membre fondateur du Forum mondial des parlementaires islamiques. Expert en conomie du Parti de la justice et du dveloppement, il est galement membre fondateur du Forum international dAl Qods, membre de lOrganisation pour la scurit et la coopration de lEurope et de lOrganisation mondiale des parlementaires contre la corruption. Najib Boulif est aussi un auteur prolifique qui compte son actif des dizaines darticles et de nombreux ouvrages, dont Le Monde arabe: entre le dfi de la mondialisation et lobligation du dveloppement humain (2003), Une vision conomique de la troisime guerre du Golfe (2003) et Les alternatives participatives au micro-crdit (2000).
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cadre institutionnel et juridique de lEconomie Sociale et ce par lassouplissement de la cration des coopratives, la valorisation de leurs produits et la recherche de nouveaux mcanismes de financement des institutions de lEconomie Sociale dans le cadre du financement solidaire. Le Gouvernement procdera aussi lappui des capacits des institutions de lEconomie Sociale en facilitant la participation des coopratives aux marchs publics, lamlioration de laccs des institutions de lEconomie Sociale la couverture sanitaire, laccompagnement de ces institutions, notamment les coopratives, rcemment constitues, par lencadrement et la formation et llargissement du produit solidaire sur tout le territoire national et lappui de son accs aux marchs internationaux.
ans
le domaine du dveloppement de
Le projet de loi n02-11 relatif aux coopratives a t adopt par le conseil de gouvernement le 07 septembre 2011
temps la destine de lentreprise. Le cadre juridique des coopratives a, en effet, connu une volution apparente qui a marqu le secteur coopratif au Maroc durant plus dun demi sicle. Le premier texte relatif lorganisation de coopratives fut le Dahir de 1922 autorisant la cration de coopratives de consommation entre les colons, suivi en 1935 par un Dahir relatif au crdit mutuel et la coopration agricole pour la constitution de coopratives agricoles galement en faveur des colons et du Dahir de 1937 autorisant la constitution de coopratives agricoles marocaines dans le secteur cralier, ouvertes, cette fois-ci, la participation des marocains que ladministration coloniale dsignait par le terme indignes .
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Et cest en 1938 quun Dahir a t publi, autorisant la cration de coopratives par les marocains dans les secteurs de lagriculture et de lartisanat. Les autres secteurs devaient attendre lre post-coloniale pour connatre des textes de lois ou des dcrets autorisant et organisant la constitution de coopratives: les banques populaires rgionales (1961), le commerce en dtail (1963), la pche artisanale et lhabitat (1968) et la rforme agraire (1966 et 1972). Tous ces textes, promulgus, soit dans la priode coloniale ou post-coloniale, prsentaient un aspect restrictif, limitatif et dfaillant plusieurs niveaux; car ils ne permettaient pas la cration de coopratives dans dautres secteurs, ni la structuration des activits au sein du mme secteur, ni encore la prcision des liens et des rapports entre les diffrents intervenants administratifs et la cooprative. Autant de limites pour voir merger un mouvement coopratif intgr, cohrent et ouvert, capable de rpondre aux attentes des diffrentes catgories de la socit et plus particulirement celles aux moyens trs limits. Ayant pris conscience de ces lacunes et ces limites, le lgislateur marocain a promulgu une loi cadre et organique pour un secteur coopratif ouvert sur toutes les activits humaines et intgrant toutes les catgories de la soci-
t.. Cest la loi n24-83 fixant le statut gnral des coopratives et les missions de lOffice du Dveloppement de la Coopration promulgue en Octobre 1984. La loi qui est actuellement en vigueur. Cette loi, malgr le retard de sa mise en application( le texte dapplication na t dcrt qu en Septembre 1993) et certaines lacunes ou inadaptations dcouvertes aprs cette mise en application, elle a ouvert au secteur coopratif de larges perspectives et lui a offert une dynamique daction sans prcdent. Des activits ont t distinctement marques et de nouveaux crneaux ont vu le jour. Des activits et des crneaux qui ne cessent dattirer les porteurs de projets des deux sexes et des deux milieux urbain et rural dont voici quelques exemples : les coopratives de lhuile dargan, les coopratives dducation et dalphabtisation, les coopratives de plantes mdicinales et aromatiques, les coopratives des diffrents produits de terroir (cactus, safran, fromage de chvres, couscous, confiture, miel), les coopratives dart culinaire, de communication, de conseil en gestion et en comptabilit. Cette loi a, galement, permis au secteur coopratif de se positionner au sein du tissu socio-conomique du pays avec un nombre de cration en croissance soutenue, une perce remarquable des coopratives spcifiquement fminines (12,5%) et lmergence de coopratives de grande performance .
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Et comme toute uvre lgislative humaine, tablie pour organiser les rapports de productions et dchanges entre des personnes ayant des intrts particuliers quelles sont obliges satisfaire en communaut, il est incontestablement logique quelle soit imparfaite et fasse constamment appelle des rvisions. Nous allons dans les limites des connaissances et des expriences vcues de prsenter les imperfections dcouvertes pendant une quinzaine dannes de mise en pratique de la loi n 24-83.
beaucoup de drives et a suscit un bon nombre de tentions lintrieur des coopratives condamnant, ainsi, leur croissance et la ralisation de lobjectif pour lequel elles ont t cres. Enfin, il y a galement dautres dispositions qui sont devenues vtustes et compltement inadaptes au nouvel environnement coopratif et aux nouvelles attentes des porteurs de projets. En ce qui suit, nous nous arrtons sur les dfaillances les plus apparentes. Celles qui se dressent devant toute initiative dassainissement et toute action permettant lpanouissement et le dveloppement du secteur coopratif.
A- Lacunes de procdures
1- procdure de cration:
a- larticle premier du texte dapplication de la loi n 24-83 fixe lODCO le dlai de trente(30) jours, partir de la date de rception de la dclaration de cration prvue par larticle 7 de la loi, pour quil transmette, pour avis, cette dclaration au gouverneur de la province ou la prfecture concerne et lautorit gouvernementale responsable du secteur dactivit de la cooprative. Mais, de retour, il ne fixe aucun dlai ces autorits pour donner leurs avis sur la constitution projete. Ce mutisme laisse celles-ci, notamment aux autorits territoriales, la libert de choisir la priode dmettre leurs avis. Un avis qui exprime, beaucoup
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plus, un jugement de comportement quune opinion sur la viabilit du projet. Et lexprience a dmontr que cette priode peut durer, selon les cas, entre un et dix mois et parfois plus. Plusieurs projets de cration de coopratives nont pas pu se concrtiser car lattente injustifie pousse beaucoup de porteurs de projets, dcourags pour ne pas dire frustrs, au renoncement. Un renoncement qui laisse disparaitre chaque anne plus de la moiti des projets coopratifs. b- larticle 9 de la loi fixe un dlai de trente (30) jours aprs la date de la tenue de lassemble constitutive pour que le conseil dadministration de la cooprative adresse ou dpose, lODCO, pour agrment, le dossier constitutif. Mais il reste muet sur la dcision prendre si ce dlai na pas t respect. On laccepte ou on le rejette ? La dcision est laisse au choix et la volont de la personne en charge de la rception des dossiers en question. c- larticle 10 de la loi, relatif au dpt obligatoire ne rpond pas certaines situations lies au dlai dpass (trente jours aprs la publication de la dcision dagrment au Bulletin Officiel). Quel est le sort rserv la cooprative dpassant ce dlai ? Egalement, il ny a aucune indication sur le registre du tribunal o les coopratives sont consignes; sagit-il de celui des associations ou celui du commerce? Car certaines coopratives sont admises participer
aux marchs publics tandis que dautres ne le sont pas, par dfaut denregistrement au registre de commerce.
2- activit et profession:
Tous les articles faisant mention de lactivit de la cooprative ou de la profession des adhrents ( 9, 10, 13, 16, 17) ne clarifient pas tellement les liens possibles ou exigibles entre lactivit de la coopratives et la profession de ladhrent , comme cest le cas dans les coopratives agricoles de lait, de production de miel et dautres, o cohabitent des agriculteurs avec des mdecins, des enseignants, des avocats, Egalement, ces articles ne se prononcent aucunement propos des cas o les membres sont des diplms nayant jamais exerc et qui se trouvent amens crer une cooprative dans un secteur ne correspondant pas aux spcialits ou aux qualifications obtenues ;( coopratives agricoles ou artisanales avec des diplms en droit, en lettres ou en philosophie).
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sonnes morales. Le cas des unions coopratives ou des groupements dintrt conomique(GIE) constitus de coopratives en est bien lexemple.
clair sur la participation du membre suspendu, au vote dans lassemble gnral statuant sur son cas et encore sur laquelle des assembles: annuelle ou ordinaire tenue nimporte quelle priode de lanne. Dans plusieurs cas dexclusion, les membres exclus ne rcuprent pas facilement leurs parts du capital de la cooprative. Larticle 21 relatif au remboursement laisse au conseil dadministration lapprciation du moment de ce remboursement. Evoquant une insuffisance de capitaux, ce remboursement est, le plus souvent, repouss aux extrmes du dlai prvu par la loi ( cinq ans) . Ce dlai, jug trop long, narrange pas les ayants droit qui, une fois exclus et privs des services de la cooprative, cherchent ces services ailleurs pour continuer travailler et gagner leur vie ou profiter des opportunits du march en cas des coopratives dhabitat
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quaprs le moment opportun et se trouvent en perte doccasion attendue. Cest le cas des coopratives cralires et huilires en priode de rcolte.
soit leur taille ou leur chiffre daffaires au moment o il a fallu la rendre obligatoire pour celles dont ce dernier dpassent un seuil donn. Beaucoup de coopratives de tailles apprciables et ralisant un chiffre daffaires important au niveau du march o elles oprent, nont pas de directeur et se contentent de la gestion du conseil dadministration, tout en indemnisant ses membres de manire systmatique comme sil sagit de salaris. Ce qui est contraire aux dispositions de larticle 49 de la loi relatif la gratuit des fonctions.
7- responsabilit limite:
Larticle 31 limitant la responsabilit des membres au montant des parts quils souscrivent nencourage pas lvolution du capital propre de la cooprative et la prive de plusieurs avantages et des possibilits daccder aux services des banques.
9- nomination du directeur:
La nomination du directeur prvue par larticle 65 de la loi reste facultative pour toutes les coopratives quelque
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B Limites de gouvernance
1- principe de lexclusivisme:
Un trs grand nombre de conseils dadministration de coopratives font des transactions commerciales avec des tierces personnes, soit pour leurs propres comptes, ce qui est trs frquent, ou pour le compte de la cooprative. Cela se fait souvent sans que les membres de la cooprative ne le sachent. Larticle 90 sanctionnant ces infractions ne dtaille pas clairement sur ce type de comportements, car lusage des pouvoirs des administrateurs, contrairement lintrt de la cooprative, laisse le champ grand ouvert beaucoup dinterprtations.
La plupart des coopratives ne respectent pas ces dlais. Les raisons avances, le plus souvent, par les conseils dadministration voquent les retards dans la prparation des rapports (ce qui ne peut tre vrai que pour certaines coopratives connues par leur srieux), tandis que les raisons occultes sont les craintes des administrateurs de prsenter des rapports non convainquants et de se faire secous dune manire ou dune autre. Ils essaient de se donner toute la marge de manuvre ncessaire pour se prparer une telle ventualit. Etant donn que la loi ne prvoit pas de sanctions fermes et dissuasives, les administrateurs de la cooprative ne se pressent jamais et attendent le moment opportun pour convoquer lassemble gnrale.
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noms, adresses, professions, ainsi que lindication du capital souscrit et du capital libr de chacun des cooprateurs. En labsence de sanctions contre toute ngligence dans ce sens, peu de coopratives respectent cette disposition. Dautres tiennent leurs registres, mais souvent incomplets ou sans mise jour.
7- rglement intrieur:
Larticle 66 souligne limportance du rglement intrieur pour le fonctionnement de la cooprative et dont les dispositions sont obligatoires pour tous les cooprateurs au mme titre que les statuts. Par contre il ninsiste pas fermement et avec un dlai bien fix pour sa modification fur et mesure de lvolution de lactivit, la taille ou le chiffre daffaires de la cooprative. Plusieurs coopratives gardent le mme rglement intrieur, tabli la cration, malgr leur volution et les changements oprs au niveau de leurs structures productive et commerciale. Toutes ces enfreintes aux dispositions juridiques et les ngligences des rglementations en vigueur ont t lorigine des difficults et des limites dune bonne gouvernance au sein des coopratives. Par contre, celles, parmi elles, qui ralisent de bons rsultats et confirment leur prsence sur le march sont les plus respectueuses des rgles. Ces mmes rgles qui nont t tablies que
5- dpt obligatoire:
Il sagit du dpt des documents comptables, aprs approbation de lassemble gnrale annuelle et du procs-verbal de celle-ci au tribunal de premire instance, lODCO et aux administrations concernes, selon les dispositions de larticle 68. Ce dpt ne se fait que rarement et par peu de coopratives cause de labsence de force coercitive qui limpose.
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Paralllement cela, lEtat doit, galement, mener des actions daccompagnement et de mise niveau du cadre juridique en question ; car le texte rgissant le secteur coopratif exonrait les coopratives de plusieurs taxes tout en leur imposants des exigences et des services remplir 87 et 88 de la loi n 24-83 ). Actuellement, les grandes coopratives sont soumises aux mmes impts que les socits prives et supportaient des charges que ces dernires nont pas; do, il est imprativement ncessaire de revoir les textes en vigueur pour une quit fiscale. Dautre part , le lancement de lINDH en Mai 2005, en tant que projet de socit dimportance majeure pour une mise niveau de laction sociale et solidaire contre la pauvret, la prcarit et lexclusion, a dclench une dynamique sans prcdent au niveau du secteur coopratif. Le secteur qui prsente, travers ses entreprises coopratives, tous les lments de mobilisation des synergies et tous les aspects dadaptabilit son environnement. Cest un incubateur de projets gnrateurs de revenus, qui font lune des principales composantes du projet de lINDH. Cette dynamique et cet engouement des porteurs de projets pour la constitution de coopratives, aussi bien dans (art.
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les secteurs classiques que dans de nouveaux crneaux, ont, malheureusement, t ralentis, pour ne pas dire bloqus, par la lourdeur de la procdure de cration et la multiplicit dintervenants ce niveau. Cette entrave est concrtise par le nombre total des dclarations de cration adresses lODCO entre 2005 et 2010 qui est de 7597 contre un total des crations effectives la mme priode qui est de 3220. Ceci explique, bien clairement, linadaptation de toutes les dispositions juridiques relatives la procdure de cration des coopratives. Egalement, nous sommes en train dassister la mise en place de projets stratgiques au niveau de secteurs sensiblement importants pour la scurit alimentaire et la sdentarisation des populations. Ce sont des projets caractriss par de grands chantiers de dveloppement avec une ouverture exceptionnelle sur lapproche participative des populations concernes. Une participation, sans laquelle les rsultats seraient, videmment, en de des efforts investis et les projets risqueraient de perdre toutes leurs chances de prennit. Certains de ces grands projets (Maroc vert, Ibhar) insistent beaucoup sur la formule cooprative pour faire participer les populations cibles dans la ralisation de leurs objectifs. Cela constitue une nouvelle priorit pour le secteur coopratif et appelle
la ncessit dune rvision urgente des textes en vigueur, qui devrait tenir en compte les spcificits des projets et leur futur impact moyen et long terme. Ce sont l, brivement, quelques rponses la question pose au dbut de cet essai: pourquoi une rforme du cadre juridique du secteur coopratif au Maroc?
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ment et de lorganisation des petits producteurs. Les principaux amendements du nouveau projet de loi ont concern essentiellement les dispositions suivantes :
du chiffre daffaires ralis avec les membres fournis par leurs coopratives des produits ou services ; de la masse salariale pour les coopratives offrant une activit salarie au profit de leurs membres.
a- La constitution:
Pour simplifier la procdure de la constitution des coopratives ainsi que la rduction du dlai au maximum, le nombre des adhrents et les documents prconiss, il sen suit: la suppression de lagrment pr alable lexercice via limma triculation au registre des coopratives auprs du tribunal de premire instance (le registre des coopratives); le nombre des pices du dos sier constitutif limit de 10 6 documents; le nombre dadhrents dcroit du 7 5; la constitution de la cooprative par des personnes physiques et morales; la cession de la circonscription territoriale.
d- Le capital:
Fixer le capital de la cooprative dun minimum de 1 000 dirhams, constitu de parts nominatives indivisibles dune valeur nominale minimale de 100 dirhams pour chacune des parts, libres lors de la souscription au moins du quart de leur valeur nominative. Fixer la quotit maximum des parts que peuvent dtenir les membres cooprateurs personnes morales dans un plafond de 35% du capital de la cooprative.
b- Le principe dexclusivisme:
Le projet de loi octroie aux coopratives le droit de raliser des oprations avec des tiers dune valeur de 30%: des produits ou services fournis aux coopratives travers ces membres;
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La convocation des reprsentants de ladministration lassemble gnrale nest plus obligatoire. La convocation des membres doit tre accompagne de documents comptables et rapports avec lobligation de la rvision de la liste des adhrents au Secr tariat-greffe du tribunal de 1re instance avant la convocation lassemble gnrale. Dterminer le nombre des sec tions pour quil ne soit pas inf rieur au double du nombre des membres du conseil dadminis tration et que lcart du nombre des membres entre les sections nexcde pas 10%.
contrles et donner son opinion sur la gestion travers un rapport adress lAssemble Gnrale sans toutefois se mler ou intervenir au niveau de la gestion de la cooprative.
f- La gestion:
La cooprative est gre par un ou plusieurs grants ou par un conseil dadministration, Le conseil dadministration est obligatoire pour les coopratives dont le chiffre daffaire annuel dpasse 5 millions de Dirhams dans deux exercices successifs et pour les coopratives de plus de 50 membres.
g- La commission de contrle :
Il est possible dinstaller une commission de contrle compose de 3 5 membres lus par lAssemble Gnrale pour une dure de 2 ans. La commission est appele faire des diagnostics, des
k- Le Reliquat de liquidation:
Le reliquat de liquidation dune cooprative dissoute, revient aprs paie-
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ment de dettes et remboursement des parts, une autre cooprative ou lunion laquelle appartient la cooprative dissoute ou la Fdration Nationale des Coopratives.
Respect les dispositions rela tives aux oprations exiges par le registre des coopra tives : enregistrements, modifi cations et effacements; Tenu, selon les dispositions de la loi, les registres des membres , des PV des assembles gn rales et des PV des conseils dadministration; Respect les dispositions de la loi en ce qui concerne la convocation de lassemble gnrale; Envoy les documents et rap ports chaque membre ayant t convoqu participer lassemble gnrale; Respect les dlais rglemen taires du dpt des documents ou actes au registre des coo pratives; Respect les engagements comptables relatifs au prin cipe de lexclusivisme ou refu sant de mettre les documents ( rapports , PV ,registres ) de la cooprative la dispo sition de chaque membre les demandant . Seront punis demprisonnement de 1 mois 6 mois et dune amende de 20000 60000 dh ou par lune des deux: celui ayant , volontairement ou involontairement, empch un
m- Dispositions pnales:
Seront punis dune amende de 2000 10000 dh ceux qui em ploient le terme cooprative ou union cooprative dans leur dnomination, publicit, marque, emballage ou autre document sans quils en portent la qualit et quils soient inscrits au registre des coopratives. En cas de rcidive , une peine demprisonnement de 1 mois 1 an peut tre prononce. Seront punis selon le code pnal les membres du conseil dadmi nistration , les grants ou direc teurs ayant fait de leurs pouvoirs un usage contraire lintrt de la cooprative . Seront punis dune amende de 8000 40000 dh les membres du conseil dadministration ou les grants nayant pas:
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membre de participer lune des assembles gnrales ou assembles de sections; celui ayant usurp la qualit de propritaire de parts ou par ticiper en cette qualit, per sonnellement ou en se faisant reprsenter, au vote lors de lassemble gnrale; celui ayant obtenu des profits ou garanties ou layant promis pour dtournement de voix ou omission lors des votes . Seront punis demprisonnement de 6 mois 1 an et dune amende de 50000 100000 ou lune des deux celui ayant entrav lexer cice des fonctions de commis saires aux comptes ou la ra lisation de la mission denqute
engage, selon la loi , par ladmi nistration ou lOffice de Dvelop pement de la Coopration . Seront punis de la mme punition les membres du conseil dadmi nistration ou les grants ou di recteurs refusant de quitter leurs postes en fin de leurs mandats ou refusant, pour nimporte quelle cause, de remettre les docu ments de la cooprative et docu ments comptables aux membres dsigns leur place. Sera puni demprisonnement de 1 an 2 an et dune amende de 50000 100000 dh celui qui dtruit volontairement des docu ments de la cooperative. Ces punitions seront doubles en cas de rcidive .
Le fondamentalisme du march impose une conomie qui privilgie lintrt priv au dtriment de lintrt gnral; une conomie qui nest pas innovatrice mais, au contraire, fait obstacle linnovation et lefficacit, pour maximiser les bnfices court terme de quelques uns . Une conomie quilibre, avec un secteur priv traditionnel, un secteur public efficace et une conomie sociale en progression est le modle davenir .
Joseph Stiglitz, Prix Nobel dconomie au Congrs international du CIRIEC en septembre 2008, Sville.
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cologique et dans la prservation de la biodiversit. Grce son systme racinaire puissant, il contribue au maintien du sol et permet de lutter contre lrosion qui menace de dsertification une bonne partie de la rgion.
Larganier prsente galement un grand intrt conomique grce ses usages multiples. En effet, chaque partie de larbre est utilisable et constitue une source de revenus ou de nourriture pour lusager : le bois est utilis comme combustible, les feuilles et les fruits sont un fourrage pour les caprins et camelins,
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et lhuile extraite de lamande est utilise pour lalimentation humaine et, en mdecine traditionnelle et cosmtique.
et lenvironnement. LUNESCO et ltat marocain lont class rserve de biosphre (RBA) en 1998. Or, ces multiples usages ont galement constitu les sources de son malheur car larganier se meurt; et cela ne pose pas uniquement de srieux problmes cologiques mais galement sociaux et conomiques: Larganeraie marocaine rgresse en termes de superficie et surtout en densit : En moins dun demi sicle, sa densit moyenne est passe de 100 arbres / Ha 30 arbres / Ha, tandis que les super ficies couvertes rgressaient en moyenne de 600 Ha par an. Laire de lArganier se dgrade danne en anne sous leffet conjugu de laccroissement de la
Larganeraie assure la subsistance de prs de 2 millions de personnes, dont approximativement la moiti rside en milieu rural. Les diffrentes productions de larganeraie fournissent plus de 20 millions de journes de travail, dont 7,5 millions de journes essentiellement fminines pour la seule extraction de lhuile dargane. Larganeraie joue donc un rle socioconomique et environnemental de premire importance. Son statut lgislatif particulier (dahir du 4 mars 1925 et cahier des charges relatif aux pratiques agraires sous larganier du 20 juillet 1983) en fait une fort domaniale dont le droit dusage ddi aux populations locales est trs tendu:droit de cueillette des fruits et de ramassage de bois usage domestique, droit de parcours, droit de plantation sous les arbres. Les vertus de larganeraie sont donc nombreuses et bnfiques aussi bien pour la population que pour le cheptel
population et du cheptel, de lapparition des cultures intensives (notamment le marachage sous serre),
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avec comme corollaire le dboisement, les surpturages, une dsertification accrue, un exode accentu des populations rurales vers les villes de la rgion. Cest alors que les cris dalarme en faveur de lArganier se sont multiplis ces dernires dcennies non seulement pour sa protection en tant que patrimoine naturel, mais galement comme ressource conomique rhabiliter. Ainsi, depuis les annes 80 diffrentes instances internes ou internationales nont cess dattirer lattention sur cette imminente problmatique. Des colloques et sminaires ont t organiss par des universits marocaines ou travers des actions cibles dans le cadre de la collaboration bilatrale ou multilatrale.
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par une Action Intgre pour des missions, stages et bourses dtudes. Cette initiative avait permis de jeunes chercheurs marocains de raliser des travaux de recherches dans les laboratoires de leurs partenaires franais; ce qui sajoutait aux moyens fournis par les services de coopration de lAmbassade de France. Cet aspect formation associ aux travaux de recherche mrite dtre soulign. Ainsi, le programme de coopration franco-marocain a non seulement apport des connaissances nouvelles sur lArganier, mais il a aussi et surtout permis la formation de chercheurs de haut niveau plusieurs jeunes marocains. Ainsi, entre 1994 et 1998, des thses dEtat sur lArganier et larganeraie ont t soutenues au Maroc, grce laide initiale de la coopration franaise.
A partir de ces rseaux, des programmes dintrt mutuel ont t mis en place et se sont concrtiss par exemple par la soumission de projets finanables par lUnion Europenne.
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E. la Coopration belge
Il sagit dun programme entre la Belgique et lAdministration des Eaux et Forts marocaine Lobjectif visait la mise en place dune gestion informatise et centralise de larganeraie, en recueillant un maximum de donnes socio-conomiques sur ce milieu, dont il est ncessaire damliorer la connaissance pour orienter valablement son dveloppement. Si nous navons fait ici quvoquer les actions de type international, il faudrait souligner le rle primordial des actions purement nationales.
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La cration de ces units avait pour objectif de sauvegarder larganeraie par la sensibilisation de la population, notamment fminine limportance de la richesse de ce patrimoine naturel; sa formation sur la production et la commercialisation commune. Elle visait galement lamlioration du statut social des femmes en leur assurant revenu et emploi.
sure de cette vulgarisation; les femmes activaient leur insertion au sein de ces structures. La cooprative Tissaliouine fut la premire cooprative cre dans le cadre de ce projet en 1997 dans la province dEssaouira. Et depuis, dautres coopratives ont vu le jour dans la zone gographique arganire. Il est signaler que la cration de la premire union des coopratives de femmes dargan manait de lappui de la GTZ.
B. La Coopration Allemande
Le projet (PCDA) a t lanc en 1995 dans le cadre de la coopration Maroco-Allemande portant sur le dveloppement de la zone de l argan par lamlioration des conditions des femmes et la prservation des ressources naturelles. Ainsi, ds 1995 ; une campagne de sensibilisation des femmes appartenant aux diffrents douars a t lance. Il
C. LUnion Europenne :
Lunion europenne a lanc en 2003 le Projet intgr pour le dveloppement de la rgion et intitul : Programme dAppui lamlioration de la Situation de lemploi de la femme rurale et la gestion durable de larganeraie dans le sud ouest du Maroc communment appel projet arganier. Ce projet entre dans le cadre du programme indicatif national (PIN) prvu dans le cadre du programme MEDA de lUE avec le Maroc et portant sur la promotion du rle conomique et social de la femme, La rduction des disparits rgionales et la protection et la gestion durable des ressources naturelles ainsi que la lutte contre la dsertification. Ce Projet gr par lAgence du Dveloppement Social (ADS), sest intress lexploitation de larganeraie pour la
sagissait de leur montrer des diffrents douars qui travaillaient sur largan de manire informelle les avantages que les coopratives leur offraient sur le plan social, conomique, culturel, environnemental... Ainsi, au fur et me-
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production dhuile de qualit lgalement protge et contrle, dont la valeur ajoute procurera, particulirement aux femmes de la zone, des revenus attractifs pour quelles prennent elles mme conscience de la valeur reprsente par lcosystme. Les objectifs du projet qui est le premier projet genre financ par lUE en zone mditerranenne consistait : 1. Appuyer les femmes rurales pour amliorer des techniques dextraction et de commercialisation dhuile dargan et la prservation et la gestion durable de la matire premire: Amlioration de la production de lhuile dargan dans la pers pective damlioration des reve nus des femmes par le biais des emplois qui seraient cres, ce qui sest effectivement rpercut sur laugmentation de la production. Mise en place des programmes de formation par lalphabtisa tion des populations locales; sur tout les femmes. les formations portaient sur : le systme coop ratif, Les contraintes de qualit et suivi imposs par la Commercia lisation ; la prservation des res sources naturelles (foret darga nier), lmergence de nouveaux produits extraits de larganier et les techniques modernes de pro motion et de vente.
2. Instaurer une lgislation protgeant le produit et permettant la prservation de larganier et la lutte contre la dsertification. Le projet vise galement enregistrer le produit en tant que produit dappellation dorigine contrle AOC, et travailler sur la qualification BIO des huiles cosmtiques. 3. Appuyer la recherche pour une meilleure valorisation des produits de larganeraie et pour amliorer les qualits de la matire premire. Il sagissait damliorer le processus de production de lhuile, la valorisation des sous produits et la promotion des recherches sur larbre. 4. Appui aux associations de dveloppement local par la mise en place dactions facilitatrices pour lexcution du projet et le soutien la cration dautres activits gnratrices de revenu. Les mthodes dintervention faisaient rfrence des approches adaptes aux spcificits du projet, notamment lapproche participative qui soutient et accompagne les projets manant des populations, et lapproche genre qui met laccent sur la participation des femmes lors de llaboration et la mise en oeuvre des projets, et sur leur rle comme bnficiaires et actrices du dveloppement.
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par le btail, quand la population gnre des revenus directs de lexploitation de larganeraie ; elle est plus scurise et investi plus naturellement dans ces arbres qui rapportent. Ceci ne peut se faire que dans un cadre organis, avec limplication directe de cette population gageant ainsi la prservation de ce patrimoine .Le cadre coopratif est alors apparu le plus adquat pour la ralisation dun tel objectif. Les premires coopratives dargane commenaient se constituer partir des annes 90 dans le cadre de la Loi 24-83 fixant le statut gnral des coopratives et les missions de lOffice de
Comme nous lavons sus signal, avec notamment lapport de luniversit Mohammed V de Rabat et celui de lUnion Europenne, ces coopratives sont le fruit dun partenariat judicieux entre plusieurs autres intervenants : organisations gouvernementales ou non gouvernementales, associations de dveloppement locales, Ambassades et collectivits locales ont tous contribu ce travail par leurs appuis notamment matriel et technique . Les coopratives dargane sont en majorit fminines et travaillent sur la production de lhuile dargane et de ses drives. Elles ont eu le mrite de crer et dvelopper des activits autour de larganeraie dans un cadre structur, ce qui a permis aux adhrentes de disposer, au meilleur des circonstances, dune entreprise conomique, sociale et culturelle o elles y apprennent produire, commercialiser, et lutter contre leur analphabtisme de manire collective.
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Ces coopratives sont actuellement (Aot 2011) de lordre de 200 units dont la majorit (93%), soit 186 sont constitues entre femmes. Ainsi elles reprsentent 17% de lensemble des coopratives de femmes et 2.17% de lensemble des institutions coopratives marocaines. Leffectif des adhrentes aux coopratives de femmes dargan est de lordre de5377, soit 22.5% de lensemble des adhrentes aux coopratives de femmes. A lchelle rgionale ; les coopratives de femmes dargan sont en majorit concentres dans deux rgions : Souss Massa Draa et Marrakech Ten-
sift- El Haouz .En effet 180 des 186 de ces coopratives sont cres dans ces deux rgions. Les autres coopratives sont cres Doukkala Abda (1), Guelmim Smara (3), lOriental (1) et Rabat Sal Zemmour Zaer(1). Il est donc vident de constater la concentration des coopratives de femmes dargane dans les rgions de Souss-Massa-Dara et Marrakech Tensift Haouz, qui sont les fiefs des forts darganier dans notre pays. Ceux sont ces mmes rgions qui ont drain les recherches scientifiques, les investissements locaux, rgionaux, nationaux et interna-
Tableau N1: Rpartition des coopratives de femmes dargan par rgion Rgions Marrakech Tensift Al Haouz Souss-Massa-Dara Autres TOTAL Nombre 46 134 06 186 % 25 72 03 100 Adhrentes 1221 4053 103 5377 % 23 75 02 100
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tionaux que nous avons relevs ci haut. Concernant la rgion de Marrakech Tensift Al Haouz, toutes les coopratives sont implantes dans la province dEssaouira : 46 coopratives et ladhsion de 1221 femmes, lexception dune seule cooprative situe dans la province de chichaoua. Les coopratives de femmes dargan reprsentent 40% de lensemble des coopratives de femmes de cette rgion. Contrairement cette rgion, toutes les provinces de la rgion de SoussMassa-Dara abritent ces coopratives. Les coopratives de femmes dargan dans cette rgion reprsentent 56% de lensemble des coopratives de femmes que comporte cette rgion. Les provinces dEssaouira, Agadir et Taroudante concentrent elles seules 121 coopratives dargan, soit 65% de lensemble de ces structures. Cest dire limportance que reprsentent ces coopratives sur le plan conomique et social dans ces rgions respectives.
dantesqui sont cres par des femmes appartenant gnralement un mme douar avec laide dassociations et collectivits locales. Tout le travail de concassage des noix se fait manuellement mais, lextraction et le filtrage sont effectus laide de petites presses hydrauliques. Gnralement, les femmes travaillent ensemble au sige de leurs coopratives respectives sur lextraction de lhuile dargane en effectuant toutes les tapes pralables. Les coopratives soccupent par la suite de la commercialisation de la production. Viennent ensuite les coopratives qui se sont regroupes au sein dune union appele tissaliouine des coopratives de femmes dargan. Ces coopratives sont en majorit implantes en milieu rural. Cette structure a t cre en 1999 Agadir dabord par 13 coopratives exploitant largan grce lappui de lorganisation gouvernementale Allemande (GTZ). La finalit tait de valoriser au mieux et de faon durable larganeraie pour gnrer des sources de revenus en faveur des femmes rurales en regroupant ces structures pour les positionner sur les marches nationaux et internationaux. En principe, les femmes qui sapprovisionnent en matires premires par
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Tableau n2: Rpartition des coopratives de femmes dargan dans la rgion de SoussMassa-Dara. Province Agadir Ida Outanane Chtouka Ait Baha Inezgane Ait Melloul Sidi Ifni Taroudante Tiznit TOTAL Nbe de coopratives 31 22 6 5 45 25 134 % 23 16 04 04 34 19 100 Adhrentes 992 568 212 171 1529 581 4053 % 25 14 05 04 38 14 100
leurs coopratives respectives travaillent chez elles avec les outils traditionnels, lhuile est alors extraite manuellement et achemine au local de la cooprative. Ainsi, toute la production des coopratives est collecte par lunion qui en contrle la qualit et soccupe de la commercialisation. Tous les produits de lunion sont vendus sous la marque tissaliouine qui est certifie produit biologique .Cette union commercialise vers deux principaux marchs: un march national reprsent par une chane de supermarch, et un march international et (France-Allemagnelunion Angleterre Canada).Ainsi,
En 2008, la structuration des coopratives dargan sest consolide par la constitution dune deuxime union tifaout nougadir galement Agadir entre 10 coopratives de femmes. Soucieuses de prospecter et conqurir de nouveaux marchs, des coopratives se sont galement fdres en en groupement dintrt conomique (GIE). Ces derniers, composs par les prsidentes des coopratives, assurent galement les achats groups; le label qualit et la formation du personnel.
assure aux coopratives une meilleure rtribution au march local et une possibilit de commercialisation garantie du moment que cette dernire se fait sur commande.
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dveloppement conomique et social local. Par rapport aux autres filires de transformation de lhuile dargane existantes : les productions industrielles implantes soit dans les rgions de larganeraie soit dans dautres villes du royaume, et les productions familiales, les coopratives offrent une certaine transparence quand la valorisation des productions. Ainsi, grce aux projets qui ont t raliss par les diffrents intervenants en faveur de larganeraie, et que nous avons ci haut cits, la cration des coopratives de femmes de production dhuile dargane a eu des impacts positifs tant sur les femmes que sur leur environnement. Ces projets ont dvelopp 1) La professionnalisation du secteur coopratif notamment par laccroissement du nombre et de la taille des coopratives ; le renforcement de leurs comptences techniques et commerciales avec lalphabtisation des femmes et par l lamlioration du statut conomique des femmes ; et la structuration de la filire par la cration dunions, groupements dintrt conomique et associations. 2) Les activits des coopratives ont connu une amlioration remarquable : augmentation de la production de lhuile darganqui a eu un impact positif sur les chiffres daffaire raliss.
3) les coopratives contribuent la prservation de lcosystme par lexploitation rationnelle de larganier. Conscientes que larganier est une source de leurs revenus, elles loignent le troupeau des arbres, ne prennent que du bois mort et procdent au reboisement ce qui lutte contre la dsertification. Ces dernires annes, les reboisements de larganier ont augment de surface 4) Lautonomie financire qui offre aux femmes la possibilit de faire des conomies et subvenir convenablement leurs besoins ; ce qui sest rpercut sur lamlioration de leur niveau de vie et celui de leurs familles sur le plan de la scolarisation des enfants, la sant, . 5) Lorganisation de la production et la commercialisation de lhuile dargan dans le cadre coopratif a permis laccs aux marchs de lexportation (Japon, Etats-Unis, Europe, Canada); qui sont plus rmunrateurs que le march local. 6) Lamlioration du niveau de gestion des coopratives qui sappliquent aux tenues de la comptabilit, des assembles gnrales et davantage de transparence dans la gestion des coopratives, 7) la contribution progressive des coopratives au dveloppement de leur communegrce lafflt des touristes qui y font des escales tant pour
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apprcier le paysage que pour se procurer par loccasion des produits arganiers et leurs drives cosmtiques qui sont trs priss. Ce qui favorise la promotion du tourisme rgional comme cest le cas notamment de la commune de Tamanar. Nanmoins, en dpit de ces avances apprciables, les coopratives dargan de femmes connaissent des limites qui entravent leur essor, en particulier: Linsuffisance de la sensibilisation - formation des femmes sur leurs droits et obligations aussi bien lgard de la cooprative de la cooprative que vis vis de lar ganeraie, La commercialisation de la pro duction des coopratives nest pas de tout temps quitable aux efforts fournis par les femmes car, malgr tout, il ya toujours des in termdiaires qui tirent profit des circonstances. La structuration de ces coop ratives reste en de des esp rances ; avec seulement deux unions pour 186 coopratives. Ce qui reprsente un manque ga gner en matire de valorisation de leurs production (diminution des cots de production, labelli sation.) Cest pour ces raisons et tant dautres, que tous les intervenants qui ont uvr en faveur de limplication des femmes
dans la vie active par lexercice dactivits gnratrices de revenus lies larganeraie et son dveloppement devraient fournir davantage defforts pour pallier ces faiblesses mme de rendre ces coopratives des entreprises conomiques, sociales et culturelles. Le transfert de la matire premire loin de sa rgion pourrait susciter un tat dinsuffisance et compromettre ainsi la durabilit (prennit) des coopratives fminines dargan et compromettre le dveloppement du secteur.
Rfrences:
- 20 ans de recherche-action pour faire de larganeraie un levier de dveloppement durable en milieu rural marocain. Pr Zoubida Charrouf - Problmatique de la conservation et du dveloppement de larganeraie:Benhammoi Benzemouri - Cooprative dhuile dargane: activits et impact sur le dveloppement durable. Khadija Ibnou ElKadi - Etude de capitalisation et dvaluation du projet arganier:programme dappui lamlioration de la situation de lemploi de la femme rurale et gestion durable de larganeraie dans le sud ouest du maroc. Mai 2010
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Tout mnage souhaite et aspire tre propritaire de son logement, qui soit conu des normes dhabitabilit et de confort. La possession du logement est incontestablement la meilleure solution et la plus souhaite face au problme de logement. Mme si le logement locatif offre exibilit, mobilit et investissement limit. Ces mnages peroivent lappropriation du logement comme un moyen dinvestissement et une marque de russite sociale. De ce fait, lune des proccupations majeures des mnages marocains, comme partout ailleurs, est lacquisition dun logement. Les dpenses y affrentes absorbent une grande part de leur revenus. Laccs au logement se concrtise soit par le biais de location, de construction ou dachat dun produit fini. Lachat dun logement se fait gnralement directement sur le
march de limmobilier, ou par lintermdiaire dune socit civile immobilire ou dune cooprative dhabitation .Cette dernire prsente dnormes avantages. Quels sont les atouts des coopratives dhabitation, leur volution au sein du tissu coopratif Marocain ,les principaux limites et les mesures prendre pour en tirer profit et du coup les faire lever au rang des promoteurs immobiliers privs uvrant dans la production du logement , et de ce fait contribuer la rsorption du dficit en logement .
A. Aspects juridiques:
A linstar des autres coopratives au Maroc, la cooprative dhabitation est rgie par la loi 24-83 fixant
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le statut gnral des coopratives et les missions de lOffice du dveloppement de la coopration, mais aussi par les dispositions du Dcret Royal du 17 dcembre 1968 relatif au crdit foncier, au crdit la construction et au crdit lhtellerie. De ce fait ,ladhsion une cooprative dhabitation constitue dans le cadre de la rglementation prcite , exige que les adhrents doivent tre des personnes physiques, domicilies au Maroc et y rsidant, la condition quelles ne possdent pas dans la ville o est constitue ladite cooprative une habitation susceptible de convenir leur logement et quelles ne fassent pas dj partie dune autre cooprative dhabitation, alors que pour les autres types de coopratives ,nul ne peut en faire partie si, dans le ressort territorial de celle-ci, il ne peut justifier dune activit entrant dans son champ daction , en plus nul ne peut tre adhrent plusieurs coopratives ayant le mme objet moins quune partie de ses activits ne sexerce en dehors du ressort territorial de la cooprative laquelle il appartient dj. Le capital dune cooprative dhabitation, linstar des autres coopratives, est constitu par des parts nominatives et indivisibles souscrites par chacun des membres, elles sont non ngociables et insaisissables, dont la valeur nominale des parts est identique pour tous les membres. Elle est fixe au moins de
200,00 dirhams, contre 100,00 dirhams pour les autres types de coopratives. Alors que le montant du capital des coopratives , en gnral ,est fix obligatoirement dans les statuts ,par laddition du nombre de parts souscrire par chaque cooprateur en fonction soit des oprations ou des services quil sengage effectuer avec la cooprative ou lui rendre, soit de limportance de son exploitation ou de son entreprise, du cot des coopratives dhabitation ,le capital ne peut tre infrieur 20.000 dirhams et, dans tous les cas, est au moins gal la valeur immobilire totale des constructions projetes. Ce capital doit tre libr dau moins un dixime (1/ 10) la souscription. En revanche, et pour les autres types de coopratives, les statuts peuvent autoriser le versement du quart (1 / 4) lors de la souscription. les coopratives dhabitation ont aussi la possibilit de se grouper en union de coopratives pour la ralisation des oprations de crdit , lachat ou la fabrication en commun des matriaux et quipements ncessaires la construction et dune faon gnrale la gestion de leurs intrts communs. par contre ,sagissant des entits similaires aux coopratives dhabitation ,en loccurrence les socits civiles immobilires, elles sont rgies par le code des obligations et contrats; quant aux amicales , assimiles par mconnaissance aux coopratives dhabitation ,elles sont rgies par la loi de 15 novembre
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adhrents ,ou recourir aux organismes financiers, aux fonds spciaux ou aux associations des uvres sociales. Des prts hypothcaires taux rduit pouvant atteindre au maximum 90 % de la valeur immobilire totale des constructions difier peuvent tre consentis par des tablissements de crdit agres, pour le compte de lEtat et avec sa garantie, aux coopratives agres. La dure damortissement de ces prts ne peut tre suprieure vingt cinq ans. Laccs aux prts est subordonne la mobilisation dune partie du capital souscrit au moins gale au montant du prt accord. Cette mobilisation se fait, le cas chant, par versements mensuels, trimestriels chelonns sur une dure qui ne peut dpasser la dure damortissement du prt correspondant. Ainsi, la charge financire des emprunts contracts sera obligatoirement incorpore dans le prix de revient des constructions. Les adhrents la cooprative agre sont solidairement responsables du remboursement de ces prts. Quant es locaux dhabitation sont achevs, ils ne peuvent tre cds quaux membres possdant un nombre de parts reprsentant une valeur nominale au moins gale au prix de cession du local.
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Si les parts nont pas t entirement libres, la cession ne peut se faire que par voie de location - vente, la vente ne pouvant devenir dfinitive quaprs libration des parts souscrites. Les locaux difis ne peuvent tre lous quaux adhrents de la cooprative agre, et en fonction du prix de revient de limmeuble lou. Cette disposition nest pas applicable aux locaux commerciaux, lesquels ne pourront occuper que le sous-sol ou le rez -dechausse. La cession en pleine proprit des locaux dhabitation ne peut intervenir quaprs la libration intgrale des parts souscrites par lensemble des membres bnficiaires dun programme de construction commun excut au moyen dun mme prt . La cooprative cesse dexister, lorsque sa dissolution est prononce par lassemble gnrale extraordinaire, une fois lobjectif est ralis, les adhrents requirent distinctement leurs titres de proprit. De plus et conformment aux dispositions de la loi n 18-00 relative au statut de la coproprit des immeubles btis, la cooprative dhabitation est tenue dlaborer un rglement de coproprit. Mais en cas de dissolution de la cooprative, selon les dispositions de la loi n 18-00 prcite, un syndicat compos conformment des membres de la cooprative est cr de plein droit, en
raison de lexistence des parties communes affectes lusage commun. Sont considres comme parties communes des immeubles, les parties bties ou non bties destines lusage et la jouissance de lensemble des copropritaires.
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dcision de son agrment date du 24 janvier 1955, ensuite a vu le jour la cooprative (ALWIFAK) Tanger en 1978 . Lafflux des crations a pris une allure importante surtout aprs lorganisation des sminaires tenu Ifrane en 1979 , et Tanger en 1982. Le tableau ci-dessous retrace lvolution des coopratives dhabitation durant les trois dernires dcennies:
dhabitation les privent de leur droit au logement alors que le march de limmobilier offre une multitude de choix de produit fini ,dans des emplacements satisfaisantes et adquates comme pour le lieu de travail , les coles des enfants ou autres. De plus le mnage est plutt rassurer que le logement ira, en cas de dcs, aux hritiers, grce lassurance vie contract lors de lobtention du crdit.
Tableau 1 rcapulatif de lvolution des coopratives dhabitation. Anne 1979 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010
Source: Odco.
Daprs le tableau ci-dessus, le nombre des coopratives dhabitation agres, a enregistr une rgression importante durant la dernire dcennie .Ce repli sexplique par plusieurs raisons parmi lesquelles ,la crainte dtre victime dune ventuelle arnaque, l inquitude concernant la dure de ralisation du projet , la peur dexclure les hritiers de ladhrent en cas de son dcs ,puisque certaines coopratives
Actuellement le nombre des coopratives dhabitation occupent la seconde place, aprs celles de lagriculture et avant celles de lartisanat, comme le montre le schma ci-dessous mais vu le rythme de cration reste en dessous des aspirations :
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lments sui-
A la fin de lanne 2010 le tissu coopratif Marocain a enregistr la constitution de trois (3) unions des coopratives dhabitation, soit 5.77 % de lensemble des unions coopratives. Evolution des coopratives dhabitation depuis lan 2000
rents dans le choix, moindre cot et une meilleure qualit, de lemplacement, des plans, des matriaux de construction
loi n24.83 Les coopratives dhabitation jouissent en plus des: Exonration des oprations de crdit foncier et de crdit la construction se rapportant au logement conomique vis au titre 6 du dcret Royal portant loi n 552-67 du 26 ramadan 1388 ( 17 dcembre 1968) relatif au crdit foncier, au crdit la construction et au crdit lhtellerie . Exonration des oprations de
construction des logements raliss par les coopratives dhabitation pour le compte de leurs adhrents.
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Tableau 2 rcapulatif de lvolution des coopratives dhabitation selon les rgions Rgion anne Chaouia- Ouardigha Doukkla Abda Fes Boulmane Gharb-cherarda-Bni hssen Guelmim Es smara Loriental Laayoune-Boujdour Sakia al hamra Grand Casablanca Marakech-Tensift- El haouz Meknes- Tafilalt Rabat - Sal- Zemmour-Zaeer Souss - Massa - Daraa Tadla-Azilal Tanger - Tetouan Taza - Alhouceima-Taounat
Source: ODCO
3- 3 - Avantages sociaux:
Les coopratives dhabitation offrent aux mnages dtre propritaires de leur propre logement, conjugu de linstauration du bon voisinage, la gestion et lexploitation des espaces collectifs.
ment sa gestion, en instaurant une gouvernance collective o chaque personne na quune seule voix dans les assembles gnrales. Par ailleurs les coopratives dhabitation contribuent la prservation de lidentit culturelle lchelle locale rgionale ou nationale, et elles prservent galement les spcificits architecturales .
3. 5. Avantages environnementaux:
Etant des entits citoyennes, les coopratives dhabitation
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lenvi -
En matrisant la consommation dnergie dans les logements. En adoptant des nergies non polluantes. En favorisant la construction dans une dmarche de haute qualit environnementale, et lusage des matriaux respec tant lenvironnement. En amnageant verts. des espaces
4. 1. Problmes internes:
La mise en revue de lensemble des problmes et litiges propres aux coopratives dhabitation , vire la conclusion que les coopratives dhabitation sont seules responsables du dysfonctionnement de leur projet , elles encaissent lentire responsabilit . Les principales causes rsident gnralement dans les points suivants : La mauvaise foi dun ou plusieurs dirigeants de la cooprative, est la cause principale des pro blmes , et la source des litiges pour la plus grande majorit des coopratives dhabitation en difficult, les dirigeants usent de leurs pouvoirs pour leur propre compte , en labsence des adh rents conscients de leurs droits. Abus de confiance de quelques dirigeants par des pratiques frau duleuses lors de lexcution de certaines oprations concernant lachat du terrain, le choix des entrepreneurs, acquisition des matriaux de construction,Aussi certains dirigeants font acheter le terrain par un ou plusieurs de leur proches , pour augmenter le prix dachat, alors que dautres crent loccasion des socits de construction ou attribuent illi citement les uvres de construc -
Et dune faon gnrale, les coopratives dhabitation peuvent tre des instruments parfaits pour construire en vert, pour des logements cologiques,
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tion des particuliers sans soumis sion ni cahier des charges. Le manque de transparence dans la gestion du projet, et labsence totale de communication ou de contrle dans lavancement du projet, certaines coopratives dhabitation ne convoquent pas leurs assembles gnrales annuelles la fin de chaque exercice pour se prononcer valablement sur toutes les questions en relation avec la gestion de la cooprative, et pour statuer sur les comptes de son exercice. La mconnaissance des droits et des obligations des adhrents au sein de la cooprative, nombreux ont t victimes des actes de certains dirigeants malhonntes, et ont t dmunis de leurs droits au logement. Le dfaut dexprience de certains conseils dadministration dans les domaines foncier et immobilier, surtout lors de la constitution. Le perfectionnent des connaissances ne stablit quau bout de lexcution du projet, puisque son terme, quelques prsidents ont quitt leurs fonctions pour se convertir en promoteurs immobiliers. Le non respect de la lgislation en vigueur, essentiellement les dispositions relatives la frquence et la rgularit de la tenue des assembles gnrales annuelles, et la dsignation du commissaire aux comptes
Lincidence dune telle situation sur lavenir de la cooprative est irrvocablement nfaste et dsastreuse, Lirrgularit des apports priodiques ou exceptionnels, par les adhrents, due principalement, au manque de confiance ou dirresponsabilit ; ce qui implique un alourdissement des charges financires de la cooprative, surtout si la cooprative a contract un crdit ou si elle a des obligations financires envers autrui. Lengagement de la cooprative fournir divers types de logement leurs adhrents, ce qui fait surgir des complications dans la gestion du projet, en relation avec les charges correspondantes chaque type de logement, ou de reprsentativit au sein des organes internes de la cooprative. Le nombre trs lev des adhrents; do la formation des tranches lorsque la superficie du terrain acquise, ne peut suffire aux engagements de la cooprative envers ses adhrents. Le calcul aventureux lors de lacquisition du terrain, condamne le dmarrage du projet, lorsque le terrain se situe hors primtre urbain, ou ne convient pas la ralisation du type de logement projet par les adhrents (zone villas, immeubles). Linstauration par le prsident ou lensemble des membres de conseil
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dadministration, de droits dadhsion injustifiables pour les nouvelles adhsions et dont le montant des versements nest pas comptabilis pour le compte de la cooprative; ce qui dclenche des diffrends au sein de la cooprative. Labsence de dispositions lies au mode daffectation des logements gnre dnormes problmes entre les adhrents lorsque lattribution se fait subjectivement. Lirrespect des conditions dadhsion, lorsque le conseil dadministration nexige pas des attestations de non proprit pour les nouveaux adhrents, qui favorise lexpansion de lesprit de la spculation immobilire et, en contrepartie, une baisse de lesprit de lappartenance la cooprative, puisque quelques adhrents ont dj leur propre habitat et ne se sentent pas concerns directement par les soucis quencours la cooprative, la diffrence des vrais cooprateurs dont le principale souci rside dans laccs au logement dans les plus brefs dlais. La dconfiture dun ou de plusieurs adhrents affecte la cooprative, puisque tous les adhrents sont solidairement responsables du remboursement de prts envers linstitution de crdit. La jouissance du cessionnaire du logement seulement et non des lo-
caux commerciaux, car on manque de mentionner les dtails lis la cession des parts
4. 2. problmes externes:
Il sagit des facteurs environnants des coopratives dhabitation, qui influencent ngativement leur bon fonctionnement. Ces lments sont aussi bien dordre foncier, financier, fiscal, rglementaire quadministratif.
A. Niveau foncier:
Le foncier reprsente llment capital pour toutes les coopratives dhabitation, il hante ces dernires par: La monte de la spculation foncire, et le renchrissement du prix des terrains, des valeurs foncires, et de lamnagement foncier, Linsuffisance des lots quips
constructibles et le manque dassiettes foncires amnages, Des problmes lis la nature et ltat du foncier acquis par les coopratives dhabitation, causes des litiges entres hritiers, occupation du terrain par autrui, emplacement du terrain hors primtre urbain, cette situation contraint certaines coopratives dhabitation bloquer ou renoncer leur projet, et lapparition de diffrends entres cooprateurs,
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B. Niveau financier:
Si les coopratives dhabitation permettent leurs adhrents de constituer une pargne plus au moins importante par leurs apports, elles leur permettent aussi laccs aux crdits auprs des institutions financires, seulement quelques remarques perdurent : Persistance de difficults daccs au financement car les crdits sont dtermins par tranche de revenu, Difficult daccs aux crdits pour une large faible revenu. population
D. Niveau rglementaire:
Les coopratives dhabitation subissent elles aussi la complexit et la diversit des textes rglementaires rgissant le foncier au Maroc.
E. Niveau administratif:
La relation des coopratives dhabitation, avec lOffice de dveloppement de la Coopration et les administrations concernes, ne soulve aucune remarque vue que les coopratives dhabitation sont automatiquement agres sous condition de prsenter un dossier complet .Lensemble de ces administrations restent leur disposition puisquelles sont des entits indpendantes selon la loi. Quant la relation avec dautres intervenants, les coopratives dhabitation se plaignent de la lourdeur et le retard administratif en matire doctroi et de dlivrance dautorisations de lotir, de morceler, de construire, de modifier, dlivrer les permis dhabiter,
C. Niveau fiscal:
La fiscalit immobilire est considre comme un levier dencouragement et dincitation investissement dans le foncier, par la diminution des charges financires. Nanmoins pour les coopratives dhabitation cette fiscalit se caractrise par: Lambigit sur lexonration des coopratives dhabitation, Lexistence de plus dinterprtation des dites exonrations, Linadquation des mesures incitatives, qui restent en dessous des esprances, en regard avec lobjet et les valeurs nobles des coopratives dhabitation,
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au 27 dcembre 1985 ) , des journes dtudes (Casablanca 28 juin 1986 , Agadir 10 octobre 1995 , Marrakech 20 octobre 1995 ,Settat 3 avril 2001 ), sans oublier lenqute exhaustive sur les coopratives dhabitation au Maroc ,la premire dans son genre ,qui a t tablie en juin 1985 , en plus de nombreuses rencontres, tenues lchelle locale ou rgionale, o il a t question de penser et rflchir aux coopratives dhabitation . Tous les partenaires de lensemble de ces vnements, ont t unanimes sur plusieurs points, qui visent le dveloppement et le soutien de la performance des coopratives dhabitation. Les plus importantes de leurs recommandations et propositions concernant le financement, la fiscalit, la formation et sensibilisation, la lgislation, le foncier Certains souhaits ont t raliss, savoir la rvision des dispositions lgislatives par larrt du ministre de lconomie et des finances n 861-10 du 23 rabii I 1431 (10 mars 2010) compltant larrt du ministre des finances et de la privatisation n 1938-03 du 25 chaabane 1424 (22 octobre 2003) modifiant larrt du ministre des finances n 35567 du 26 ramadan 1388 (17 dcembre 1968) pris en application du dcret royal portant loi n 552-67 du 26 ramadan 1388 (17 dcembre 1968) relatif au crdit foncier, au crdit la construction et au crdit lhtellerie, et lentre
en vigueur en 1993, dune importante rforme du systme bancaire marocain avec la promulgation du dahir portant loi n 1-93-147 du 15 moharrem 1414 (6 juillet 1993) relatif lexercice de lactivit des tablissements de crdit et de leur contrle... et sa rvision par la nouvelle loi n 34-03 du 14 fvrier 2006 stipulant le dcloisonnement de lactivit bancaire , ce qui a permis une amlioration du financement de limmobilier par les banques commerciales. Alors que le ministre de lhabitat a mis des circulaires en faveur des coopratives dhabitation. La premier porte le numro 79/522 du 29 janvier 1996 concernant la rservation dun quota de lots de terrains en faveur des coopratives, seulement reste savoir la porte de lapplication de ces directives concrtement. En parallle des fonds de garantie ont t cres lintention dune population non ligible au crdit bancaire cause de lirrgularit de ses revenus, il sagit du Fogarim, Fogaloge Fogalef et le Fonds Hassan II pour le dveloppement conomique et social pour inciter linvestissement dans lhabitat social. Le premier est destin aux personnes revenu modeste et irrgulier, quant au second, il vise la couverture des prts bancaires accords au personnel du secteur public pour lacquisition ou la construction du logement social, alors que le troisime concerne les adh-
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lisation pour certains, et le non-respect des normes de construction, de confort et de scurit pour dautres. Il est donc primordial dadopter, opter et intgrer les coopratives dhabitation parmi les autres oprateurs (privs et publics) , et de ce fait, leur permettre de bnficier des politiques incitatives , et des mesures daccompagnement, par lamlioration des possibilits daccs au financement et aux terrains viabiliss, libres de toutes contraintes et des prix prfrentiels . Dautre part, du cot institutionnel, lODCO doit bnficier dun grand soutien, pour pouvoir accompagner les coopratives dhabitation, et encourager la constitution des unions de coopratives dhabitation afin de rpondre aux difficults dont elles souffrent. Quant au cot rglementaire, une
Conclusion:
De nos jours, le droit au logement fait partie intgrante des droits de lHomme. Seulement malgr les efforts dploys, on assiste un important dficit en logement caus par une croissance dmographique soutenue. Aussi les pouvoirs publics au Maroc ne mnagent aucun effort pour encourager et appuyer le secteur de lhabitat , qui est incontestablement une locomotive de dveloppement durable pour lconomie, dans la mesure o il cre de la richesse, gnre de lemploi, mobilise lpargne et stimule dautres secteurs par le biais des effets dentranement, tels que les cimenteries , la mtallurgie, pour lindustrie de la cramique, le plastique, le bois, le verre, lartisanat dune part et dautre par fait augmenter loffre de logement en gnral ,et rpond linsuffisance du produit accessible aux mnages faible revenu . A cet effet, les coopratives dhabitation reprsentent dsormais une solution idale et pratique pour une large population ,qui cherche un logement de plus grande qualit, de meilleur confort qui rpond aux exigences qualitatives et quantitatives . Le produit de certains acteurs immobiliers, souffre dun prolongement des dlais de ra-
rvision relative au fonctionnement des coopratives dhabitation simpose. Elle doit combler les lacunes dtectes par lODCO, en sinspirant des expriences trangres o les coopratives dhabitation sont propritaires de logements, alors que les adhrents sont de simples locataires qui peuvent sacquitter de leurs parts lors dun ventuel dpart. Reste conclure, que les coopratives dhabitation au Maroc ont besoin dun rel appui en bton.
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Le Maroc est parmi les premiers pays choisis pour bnficier du financement de la Socit du Compte du millnaire en tant que mcanisme de financement gouvernemental mis en place par les tats-Unis lors du Sommet de Monterrey (Mexique) en 2004.dans ce cadre le Partenariat avec le Gouvernement des Etats-Unis dAmrique travers le Millenium Challenge Corporation a donn lieu la signature du Compact en prsence de Sa Majest le Roi Mohamed VI le 31 aot 2007; en vertu duquel une enveloppe de 116,2 M$ a t octroye au secteur de la pche maritime . le programme a dbut le 15 septembre 2008 pour une dure de 5 ans et vise la mise niveau de la pche artisanale. la gestion a t dvolue lAgence du Partenariat pour le Progrs (APP) cre la mme anne. Ce projet ouvre de nouvelles perspectives pour le dveloppement des coopratives, qui sont appeles la rescousse pour mobiliser les bnficiaires en raison de leur caractre dmocratique et de leur capacit
sadapter aux projets caractre socio-conomiques. Quelle est donc la consistance de ce projet? quelles sont ses consquences? et quelles sont les perspectives quil ouvre pour le dveloppement des coopratives?
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Cependant, la richesse gnre par ce secteur se trouve concentre dans les zones urbaines dotes dinfrastructures portuaires. Cette richesse est essentiellement, produite par les segments de la pche industrielle et de la pche ctire qui sont relativement bien organiss et qui ont bnfici dun encadrement de ltat durant les dernires dcennies.(1) Le segment artisanal, est quant lui, minoritaire, malgr les efforts dploys dans le cadre du plan damnagement du littoral (PNAL) qui marque la volont politique de dvelopper le secteur,ou dans le cadre de la coopration Maroco-japonaise pour la construction et lamnagement des villages de pche. Cette politique a pourtant donn des rsultats satisfaisants par la construction et lamnagement dune trentaine de point de dbarquement (PDA) et la mise niveau dun certain nombre de port. dautres infrastructures non de moindre importance ,sont encours damnagement dans les zones sahariennes non couvertes par la coopration internationale, mais largement prises en charge dans le cadre du (PNAL). Ces amnagements ont eu un impact positif sur lorganisation des pcheurs en coopratives dont le nombre ne cesse daugmenter pour atteindre actuellement plus de 55 units . Lactivit de pche artisanale gnre prs de 100 000 emplois. Elle est exerce sur tout le littoral marocain en
dehors des zones urbaines et dont la production est dbarque sur les plages ou au niveau des abris naturels. Ces sites de dbarquement sont situs dans leur majorit dans des zones de cotes sinueuses difficiles daccs sans infrastructures de base, rendant lactivit de pche difficile voire mme dangereuse. La population qui en dpend, se trouve ainsi dans une situation de prcarit et de pauvret malgr la richesse potentielle qui pourrait tre gnre par une exploitation optimale des ressources halieutiques, ciblant des produits nobles forte valeur commerciale dont les pcheurs ne profitent pas en raison de leur dpendance des intermdiaires qui prfinancent lactivit de pche et fixent les prix des produits en dehors de toute rgle de march(2)
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linstaller dans une logique de croissance durable. il se propose de remdier cette situation par lorganisation et lamlioration de toute la chaine des valeurs de cette filire. Chaque maillon de cette chaine reprsente une opportunit de dveloppement des coopratives qui ont fait leur preuve dans lorganisation des activits similaires. le projet ne vise pas seulement la ralisation dun certain nombre dinfrastructures dans les points de dbarquement, et la mise niveau de certains ports de pche mais galement lorganisation du march intrieur par le biais dune mise niveau des circuits de distribution et la professionnalisation de leur gestion; ainsi que la prennisation de lemploi de tous les intervenants dans la filire pche artisanale et laccroissement de leur revenu. Il sinscrit dans une logique de filire intgre et dans le but doptimiser la commercialisation des produits, transparence du march, recherche scientifique applique, la formation des bnficiaires, et la prservation de la ressource halieutique pour assurer les conditions dun dveloppement durable de la filire pche artisanale. Le projet se propose de toucher la population la plus dfavorise et la plus vulnrable des filires de la pche artisanale et du commerce ambulant de poisson, en Crant les conditions du dveloppement humain de ces franges , travers la croissance conomique en Finanant des projets rentables, por-
teurs demplois, permettant daccrotre le revenu de la population cible et en consolidant les emplois existants menacs par la mise en place de normes de qualit de plus en plus contraignantes.
CONSISTANCE DU PROJET
Lobjectif global consiste transformer les sites de dbarquements viss en micro-ples de dveloppement travers la mise en place dinfrastructures de base ncessaires au dbarquement et la commercialisation des produits, lencadrement et la formation des diffrents intervenants ainsi quau transfert des meilleures pratiques existantes vers la filire de pche artisanales. Dans une logique de transparence et de traabilit , le projet vise lorganisation du march intrieur par le biais dune mise niveau des circuits de distribution ainsi que la professionnalisation de leur ges-
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tion, dans le but doptimiser la commercialisation des produits .Pour atteindre ces objectifs le projet se propose lamnagement de 11 points de dbarquement, la mise niveau de 10 ports, la construction de 6 marchs de gros, la rorganisation du commerce ambulant et lintgration de la femme dans la filire pche artisanale .
des cots des intrants et de transport travers la ralisation dconomies dchelle. Elle permettra galement une intgration socio-conomique des populations concernes par laugmentation de leur revenu et en leur donnant
de suivi de la ressource ainsi que des constructions socio-collectives (caftria, salle de prire,..) Cette activit contribuera, galement, au regroupement des pcheurs en coopratives leur permettant ainsi dobtenir des rductions au niveau
la possibilit dadhrer des systmes dassurance maladie, de couverture sociale et de retraite appropris. Chaque site amnag va se traduire ncessairement par la cration dune cooprative qui se chargera de grer en partenariat avec lONP dun certain nombre dinstallation lis ses activits. Tel tait le cas dans les PDA cres auparavant il en sera certainement de mme dans le cadre de ce projet en raison des rsultats positifs obtenus dans le cadre des partenariats nous dans les autres sites. La mobilisation des pcheurs en cooprative a permis une meilleure organisation des rapports, une meilleure exploitation de la ressource et une meilleure valorisation des dbarquements par la mise en place dune chaine de froid continue et par le recours une vente concurrentielle dans les halles au poisson. En effet, la gestion professionnelle de ces halles par lOffice National des
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Pches, renforce la transparence du march et amliore les prix de vente obtenus sous enchres. Cependant la constitution de la cooprative nest pas le seul gage de russite. Un accompagnement pour sa gestion est ncessaire au dpart pour viter les problmes de blocage qui peuvent surgir. En effet dans certaines expriences prcdentes les infrastructures cdes ont t perues comme des dons gratuits de lETAT ouvertes toute la population du site sans distinction entre adhrent et non adhrent la cooprative. Cette situation peut crer des conflits dintrt entre les pcheurs eux mme ainsi quentre lassociation dj en place et la cooprative. Tel tait le cas dans certains sites pour la gestion de la fabrique de glace, du gasoil, et des magasins dont le nombre sest avr infrieur au nombre de pcheurs recenss initialement. Le refus total dutilisation des installations et du passage la halle t mme constat dans plusieurs rgions. Le cot global du projet slve 476 millions de DH. Le MCC apportera un financement hauteur 446 millions de DH. Le supplment de 30 millions qui reprsentent les cots dacquisition du terrain et dattnuation des impacts probables sur lenvironnement sera pris en charge par le gouvernement marocain. Cette activit touchera 1 858 barques, soit une population cible de 7 432 artisans pcheurs dans les sites suivant:
TIFNIT, SIDI ABED, TAFDNA ,BHIBEH, Akhfenir, kaa srass , ksar sghir, Sale,Targa, Amtar, Belyounech
PORT DE PCHE
Cette activit consiste faire bnficier les pcheurs artisanaux exerant dans les ports de pches des mmes avantages que ceux exerant dans les PDA. En effet, linadaptation des infrastructures portuaires existantes ce type dactivit et labsence dquipements de hissage et de manutention adquat empchent les pcheurs artisans de tirer profit de ces infrastructures et des structures de commercialisation existantes, ce qui handicape srieusement les performances conomiques de cette activit. Les actions envisages consistent en lquipement des ports de pche par des quipements ddis la pche artisanale (quais flottants, magasins, atelier mcanique, dpt pour le stockage du carburant, fabrique de glace, chambre froide, bureaux pour la cooprative, etc.). Ces quipements auront pour objectif damliorer les conditions de vie des marins pcheurs et laugmentation des performances conomiques du secteur de
La pche artisanale.
La ralisation de ces infrastructures, encouragera les pcheurs se regrouper dans le cadre dune cooprative ,mais son dmarrage restera tributaire non de la bonne volont des adh-
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rents ,mais de la clarification des rapports avec la multitude dintervenants (lagence des ports, lONP,l a dlgation du dpartement des pches, les douanes) qui exigent des autorisations spciales pour certaines activits (comme le gasoil, loccupation temporaire). lambigut des rapports et le manque de communication peuvent pnaliser et bloquer les activits de la cooprative qui ne pourra assurer aucun service ses membres qui se lasseront et seront difficiles convaincre par la suite. la continuit du projet ne dpend pas seulement des infrastructures ralises, mais galement et surtout de la bonne conviction des hommes qui vont les utiliser .le doute et le dcouragement qui sest instaur dans le port de Tanger et celui de Mehdia peuvent tre vits, avec un peu deffort, dans le prsent projet qui doit viter les embuches de lincohrence entre les promesses et les difficults de leur ralisation . Le cot global de cette activit est soumis en totalit au financement du MCA soit 86 MDH. Cette activit bnficiera 3 670 barques, soit une population cible de 14 680 artisans pcheurs. Cette activit concerne 10ports : RasKebdana Alhoceima, ElJebha Larache, Mehdia Mohammedia
MARCHE DE GROS
Le projet soumis au financement du MCC comporte la ralisation de 6 marchs de gros parmi les 10 du rseau national : La reconstruction de 4 marchs de gros existants (Rabat, Ttouan, Marrakech et Mekns), La construction de 2 nouveaux marchs de gros (Taza et Bni-Mellal). La ralisation des 6 marchs de gros ncessitera un investissement global de 287 MDH, dont 86 %, soit 249 MDH, sont soumis au financement du MCC. Cette activit permettra dassurer la disponibilit du poisson dans les meilleures conditions dhygine et de salubrit une population de consommateurs de 6.6 millions soit 22 % de la population marocaine.(source site de lAPP) Cette activit concerne les villes suivantes : Marrakech ; Rabat ; Teteouan ; Taza ; Beni mellal; Meknes
La mise en place de ce rseau de marchs de gros permettra daugmenter la consommation nationale en stimulant et en favorisant la destination
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consommation pour la production halieutique nationale. Elle amliorera la valorisation des produits en assurant la continuit de la chaine du froid et en permettant un meilleur contrle des conditions dhygine et de salubrit grce linstauration dun systme de traabilit, gage de scurit pour le consommateur marocain. Cette activit sera mene en partenariat avec les villes concernes. qui leur permettra de prenniser et de dvelopper davantage leur activit Le financement de cette activit dun montant de 60 MDH est soumis hauteur de 30%, soit 18 MDH, au MCC. Les 70% restant seront couverts par des apports en fonds propres des bnficiaires et des micro-crdits. Cette activit bnficiera directement 2000 marchands ambulants.(source site de lAPP) Le schma de financement et le niveau de la subvention sont calculs de telle sorte que laccroissement du revenu aprs projet permette dune part, de rembourser les mensualits du micro-crdit, dpargner lquivalent de lamortissement et dautre part, de faire un minimum de gain qui rend le projet attractif pour les futurs bnficiaires. Seulement ces bnficiaires, ont
t considrs individuellement, sans penser les organiser dans un cadre coopratif qui peut leur ouvrir dautres possibilits de dveloppement. leur regroupement dans une cooprative de
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service peut faciliter leur adhsion la scurit sociale, au crdit bancaire, llargissement de leurs activits (livraison domicile et au restaurant )et des horizons de partenariat avec des coopratives de pche pour une meilleure traabilit du produit . Cette activit touche les rgions suivantes : LOriental Taza Taounate Al Hoceima Fs Boulmane Tanger Ttouan Mekns Tafilalet Tadla Azilal El Gharb Chrarda pche artisanale Cette activit consiste en la ralisation dau moins 8 projets pilote visant lintgration de la femme dans le secteur de la pche artisanale en parallle avec lamnagement de 20 sites de pche amnags. Ce programme aura pour objectifs de crer des activits durables et gnratrices de revenu pour les femmes et les filles des marins pcheurs. Beni Hssen Rabat Sal Zemmour Zaer Grand Casablanca Doukkala Abda Marrakech Tensift El Haouz Sousse MassaDraa.
Le financement de cette activit est soumis en totalit au financement du MCA soit 17 MDH. Cette activit bnficiera priori plus de 400 femmes raison dune cinquantaine de femmes par projet. (souce site de lAPP) Lorganisation de ces femmes en cooprative peut avoir des effets encourageant non seulement sur leur situation conomique mais galement psychologique, en valorisant leur participation positive la promotion de la communaut. les activits peuvent tre complmentaires celle des hommes (rparation des filets ,gestion des magasins des produits de la pche et des produits alimentaires, nettoyage des locaux, restauration.etc.) les veuves des marins qui ont perdu la vie en mer peuvent parfaitement tres prises en charge dans se genre de structures .
CONCLUSION
Ce projet ouvre de nouvelles potentialits de dveloppement des coopratives dans le secteur de la pche artisanale longtemps dsorganis et press entre lenclume des conditions climatiques et gographiques et le marteau des intermdiaires qui ne pensent qu leurs intrts .les conditions de russite dune telle entreprise sont belle et bien reunies: - le march national et celui de lexport sont demandeurs et offrent des
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opportunits de croissance certaines; - les espces cibles qui correspondent aux catgories commerciales les plus recherches; - les faibles investissements exigs en raison de la technologie simple, peu coteuse et moins consommatrice en nergie par rapport aux autres segments de la flotte, - les infrastructures de base au dbarquement et lorganisation du march sont installes ou en cours de ralisation, des efforts supplmentaires doivent cependant tres dploys pour que les objectifs escompts soient atteints pleinement , dont notamment: - laccompagnement au niveau des infrastructures de base au dbarquement et au niveau de la distribution ainsi quau niveau de lencadrement des oprateurs et de lorganisation de la filire . - Clarification des rapports avec les associations dj existantes dans certains sites qui voient dun mauvaisil la constitution de la cooprative qui me-
nace les intrts des mareyeurs et des intermdiaires qui dominent souvent ces institutions . - organisation des relations dans le cadre dun partenariat positif en vertu dun cahier des charges stipulant les droits et les obligations de chacun - organisation des relations avec les autres partenaires notamment dans les ports ou il ya beaucoup plus dintervenants (en plus de lONP, lagence des ports, les douanes ,la gendarmerie ,la policeetc. ) - Accorder plus dimportance la formation en gestion des coopratives pour viter un certains nombre de blocages .Elle est certes prvue par le programme mais tarde dmarrer. Source:sitedelAPP(www.app); www. domiciliation-casblanca.com; MAP: 15 janvier, 27 janvier, 14 fevrier 24 octobre 2011;LE MATIN 6mars,10 mars 2011, lOPINION 20 avril 2011, exposs power point des cadres de lONP et de lAPP: Mer EL BASRI prsentation du projet pche Mer ZOURGANI politique de lONP en matire de pche artisanale
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Au Tafilalet, le palmier dattier forme incontestablement lune de ces principales richesses, ceci grce aux divers rles quil joue au niveau social, conomique, environnemental et culturel. Il est considr comme arbre providence du Tafilalet. Toutefois, cette culture ancestrale est srieusement menace de disparition cause de nombreux facteurs entre autres : la redoutable maladie connue sous le nom du BAYOUD, la scheresse, lasschement de certaines ressources en eau telle les Khettara, etc. Face ceci, les pouvoirs publics ne cessent dintervenir et dagir au niveau des palmeraies. Tout cela dans la perspective de la sauvegarde, la reconstitution, la rhabilitation et lextension de ce patrimoine national. Plus explicitement, les efforts colossaux des pouvoirs publics locaux en matire de la phoniciculture apparaissent clairement en se rfrant au plan national pour le dveloppement des palmeraies du sud marocain, ce plan qui a dmarr
en 1986 et actualis en 1998 sarticule autour des orientations de la reconstitution et la rhabilitation des palmeraies. Sans oublier les programmes du dveloppement que le Plan Maroc vert a initi pour le dveloppement de la filire dattes. En dpit des efforts et encouragements offerts aux agriculteurs de la zone par les services publiques (ORMVA, Chambre dagriculture, INRA, ONG trangres, etc.), les rsultats obtenus jusqu prsent en matire de la rhabilitation ou la reconstitution de la palmeraie restent en de des rsultats esprs. La production nationale de dattes est value 100 000 tonnes, soit environ 3 % de la production moyenne mondiale, situant le pays seulement au 8e rang lchelle mondiale, aprs lArabie Saoudite (540 000), lgypte (530 000), lIrak (500 000), lAlgrie (220 000) et les mirats arabes unis (150 000). Sagissant du nombre de dattiers existant au Maroc, il est valu 4,4 millions de pieds, occupant ainsi le 8e rang au niveau mon-
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dial, aprs lIraq (21,5 millions), lArabie Saoudite (12 millions), lgypte (11 millions), Oman (8 millions), lAlgrie (7,5 millions), la Libye (7 millions) et le Soudan (4,7 millions). Selon lOffice rgional de mise en valeur agricole du Tafilalet/Er-Rachidia (ORMVATF), les dattes occupent une place importante parmi les productions fruitires sur le plan national travers une valeur brute moyenne de lordre de 500 millions de dirhams. Enfin, la consommation nationale de cette denre 3 kg par habitant et par an reste largement en de du niveau enregistr dans les zones de production et qui est de 15 kg par habitant. Au niveau de cette analyse, on va aborder les points suivants: Les problmes que rencontrent les agriculteurs dans le secteur dattier.
Le rle que jouent les coopra tives oprant dans le secteur dat tier afin de faire face ces pro blmes. Les dfis que rencontrent les coo pratives concernes. La scheresse, le Bayoud (maladie des dattes), lindisponibilit des plants rejets, le manque de ressources financires, la mauvaise gestion et le manque de valorisation sont les facteurs qui impactent ngativement ce secteur. Si le facteur naturel reste alatoire, et le facteur humain est perfectible, le Bayoud exige plutt une attitude rationnelle. Les agriculteurs classent les facteurs entravant le dveloppement de phoniciculture dans la zone du tafilalet comme suit: Les coopratives jouent un rle important pour le rassemblement des agriculteurs et travers eux, on dcouvre les diffrents problmes que ces derniers affrontent. Lextension et la reconstitution des palmerais se ralise grce la distribution des rejets et des vitro-plants. Au niveau de la plaine de Tafilalet: - 94,77 % des agriculteurs optent aux rejets, il sagit des drageons produits par les anciennes plantations dattires.
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- 4,48 % des agriculteurs se sont rfrs aux vitro plants distribus par loffice rgional de mise en valeur agricole du tafilalet (ORMVA). - Et 0,75 % des agriculteurs continuent pratiquer le semis pour la production des plants de dattier.
collectifs la disposition des coopratives permettra daccentuer la plantation de palmiers, davoir une superficie plus tendue en palmiers dattiers, afin damliorer la productivit en dattes. Sachant que la production nationale de dattes est value 100.000 tonnes, une production qui reste relativement faible par rapport aux autres pays et le Maroc importe environ 1.500 tonnes par an. La consolidation financire se fait par lintermdiaire des coopratives o chaque adhrent participe avec un apport financier. Cependant on constate que le capital de dmarrage de la majorit des coopratives demeure insuffisant face aux divers besoins du secteur. LEtat,
Une distribution rationnelle et une plantation de rejets et de vitro-plants en quantit et en varits demandes suffisantes incitent les phoniciculteurs se regrouper en Coopratives afin daider la rhabilitation du patrimoine phonicicole tout en mettant la disposition de ces coopratives du matriel et des fournitures ncessaires lamlioration des conditions de rcolte. Le nombre de pieds de palmiers dattiers est de 4,4 millions dont environ 45% productifs et la superficie plante en palmiers au niveau national est environ 48.000 hectares. Malgr les conditions contraignantes, les agriculteurs ont tendance planter davantage.la mise en place de terrains
conscient de ces difficults, octroie des subventions (INDH, ORMVA) aux coopratives concernes. Les dattes se commercialisent essentiellement au niveau des marchs collectifs et partir de la vision de larbre dattier. Au niveau de lexposition du produit: Les lieux dexposition des dattes restent inappropris et ne rpondent pas aux conditions dhygine Lexposition nest pas allchante. Lemballage est inadquat. Au niveau de la concurrence, il y a une faible concurrence envers les dattes importes (rapport qualit/ prix).
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et des groupements dintrt professionnel. Afin de prserver et dassurer une meilleure commercialisation des dattes, il est ncessaire que les coopratives soient quipes de rservoirs pour le refroidissement, dunits de stockage, de traitement, de conditionnement et de conversion. Sur le terrain, la structuration du secteur phonicicole savre tre fragile. En effet, on a affaire un tissu producteur compos de coopratives et autres regroupements familiaux parpills, donc faible niveau conomique. Or il sagit dornavant de promouvoir dautres formes de groupes de producteurs, plus solides, tels que de grandes coopratives, de grandes unions de producteurs. Ce qui leur donnerait une certaine force sur le march. Les coopratives oprant dans le secteur dattier au niveau de la zone
Les imperfections de la commercialisation ne permettent pas de satisfaire les consommateurs marocains: Conditionnement en gros. Non valorisation de lemballage des dattes. Dficit au niveau du dpistage avant la mise en emballage. F ragi l i t d e s e m b a lla g e s p r a ti qu s qu i s ont s ouv e nt d j u t i l i s s. Faible qualit des dattes de aux conditions de stockage inappro pries. Prolongation de la dure de stockage chez les sp culateurs, rsultant ainsi une hausse des prix avec une qualit faible. Parmi les programmes initis pour amliorer la commercialisation des dattes : le plan Ma roc vert, lINDH ; lorganisation professionnelle par lincitation la cration des coopratives
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Si le palmier dattier est lactivit principale de ses 20 coopratives, on retrouve dans la zone de tafilalet, des cooprarents qui slve 210 comme le dtives agricoles productrices de plusieurs montre le tableau ci-aprs: espces et varits darbres fruitiers et qui exercent aussi Nom Adhrents Capital Annakhil 14 4200,00 DH lactivit de la production et la commercialisation des Toumour Al Maadid 16 209342,00 DH dattes tant donn que le Sijilmassa 16 59400,00 DH palmier dattier est llment Al Fath 17 10200,00 DH cl de lactivit agricole des Attoumour Addahabia 7 24500,00 DH oasis et les dattes constiAzrikate 14 35000,00 DH tuent 20 60 % des revenus Assidk 7 21000,00 DH des exploitations agricoles. Al Waha 9 43500,00 DH Le redressement de lactiDchira 7 42000,00 DH vit relative aux dattes peut Sakiat El Wad 14 14000,00 DH tre plus lucratif si la gestion Boubernouss 12 6000,00 DH de la cooprative est bien Jnane Arfoud 7 7000,00 DH assure, de lamont jusqu Lalla Maymouna 9 3600,00 DH laval: choix de bonnes variAl Azhar Al Issaouia 10 10000,00 DH ts, conduite technique adWahat Ennour 9 90000,00 DH quate jusquau conditionneArressat Annakhil 10 10000,00 DH ment, emballage de qualit, Touzghi 7 1400,00 DH et commercialisation. 31/12/2011) avec un nombre dadhIl est important aussi aux coopratives dinnover Al Fajer 7 50000,00 DH dans le conditionnement Source: Office du dveloppement de la coopration Mekns - et dans les modes de commercialisation. Les dattes mises en botes en carton sont autant Ses coopratives se situent au niveau dinnovations qui donnent de la valeur des oasis: Errachidia, Oufouss, Boudnib, aux produits et permettent den largir Rissani, Arfoud, Al jorf. les marchs. La qualit du packaging La majorit de ses coopratives ont un est un point toujours important. Des capital faible ce qui handicape le finansites web et des maisons de terroirs sont cement de leurs activits et la mise en dautres innovations utiles. Un des points amliorer pour la mise en march est uvre des programmes denvergure. Annakhil Aferdou II 11 34000,00 DH Fouzna 7 4900,00 DH
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souvent la logistique (organisation de la chane de froid, transports). Les actions de valorisation par certaines coopratives ont permis pour leur part la mise au point de nouveaux produits base de dattes (confitures, nectar, pte tartiner).
en raison de lanalphabtisme et le manque de matrise des mthodes de gestion et de gouvernance. Certes, au niveau de la superficie le Maroc reste class parmi les premiers, mais sa productivit laisse toujours dsirer, ce qui requiert davantage defforts en la matire. Les dattes marocaines sont connues pour leur diversit jusqu atteindre 250 espces, toutefois le secteur souffre dune mauvaise gestion. Pour ceci lobjectif majeur du plan vert rgional vise riger la filire des dattes en un levier de dveloppement, les indicateurs statistiques tendent doubler la production dattire de 26.000 tonnes en moyenne actuellement, 53.000 vers 2020 et tendre la superficie de 15 25.000ha. Cet objectif ambitieux, ne sera concrtis, selon le Plan vert rgional, quune fois le taux de professionnalisation des producteurs atteindra 15%, que la production brute se hissera de 104,5 574.000 DH/ha et que le taux dexportation arrive constituer 2% de la production globale. Si actuellement le taux demballage et de traitement des dattes ne dpasse pas les 11%, le Plan Vert rgional prvoit dici 2020 de passer 50%, soit une augmentation de plus de 350%. Moins de 5 millions de pieds de palmiers dattiers, au lieu de 15 millions il y a un sicle, Cest lun des chiffres signi-
Le dfi relever pour les coopratives est galement social. Dans un contexte dabsence de politique volontariste durant de nombreuses annes, conjugue la dgradation des conditions environnementales, la dchance du palmier dattier a accentu lexode rural et, partant, la difficult trouver des personnes qualifies pour le travail phonicicole. Environ un million et demi de personnes vivraient aujourdhui de cette activit. Autre contrainte : les alas de la nature (scheresse, maladies vgtales, etc.). Ces coopratives doivent aussi surmonter la difficult de la mauvaise gestion et la faiblesse dorganisation interne
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ficatifs du recul de la phoniciculture marocaine. Le Salon international des dattes est lun des maillons conu pour redresser la filire. Le salon international des dattes du Maroc est un vnement qui a t organis pour la premire fois dans la ville dErfoud. Le but tait de doter le programme de dveloppement global, voulu par sa Majest le Roi et qui sintgre dans le cadre du Plan Maroc vert, dun outil mme daccompagner ce dveloppement et de le scuriser un niveau suprieur, cest pour cela que nous lavons mis au niveau international pour que les paramtres dorganisation et les critres de rpartition et de distribution soient conformes aux normes internationales ,affirme Bachir Saoud,directeur de lAgence nationale pour le dveloppement des zones oasiennes et de larganier (ANDZOA). Pour cette anne 2011, le meilleur exposant des produits de dattes et le meilleur producteur est revenu la cooprative Wahet Annour qui a t fonde en Avril 2010 Erfoud province dErrachidia. Les varits de dattes proposes par la cooprative sont : Majehoule, Feggous , Bouzekeri, Bouselikhene,Khalet et Nejeda. Cette dernire constitue lune des espces rsistant au phnomne Bayoud daprs les recherches de lInstitut national pour la recherche agricole (INRA).
Selon Tawefik Cherradi le prsident de la cooprative wahet Annour, il y a un grand avantage la cration de cette cooprative qui dispose dun sige, des terres agricoles, du matriel de production des ptes de dattes et de frigos. La commercialisation est assure dans toutes les rgions du Maroc. Et leur participation aux foires constitue une opportunit pour faire connatre la cooprative, ses divers produits et afin de nouer des contacts. Si lun des fondements du plan vert rgional est lamnagement du systme oasien, notamment lextension des oasis sur des terrains collectifs. Le prsident de la cooprative Wahet Annour souligne la lenteur des procdures dacquisition et dexploitation de ses terrains collectifs. Il atteste aussi un manque de soutien et dassistance leurs besoins et linsuffisance des subventions accordes par lEtat (Acquisition dautres units frigorifiques, exploitation des terrains collectifs). Pour conclure, la rhabilitation et la sauvegarde du secteur dattier passe, entre autres, par lvolution et le progrs du degr du professionnalisme: sensibilisation et incitation la cration de coopratives et dunions de coopratives. Cependant, la structuration professionnelle du secteur dattier, dont les coopratives sont la principale composante, demeure fragile. Et, Il est important aux coopratives dassurer une bonne gestion de lamont jusqu laval pour que leur activit dattire soit plus rentable.
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1. INTRODUCTION
Lconomie sociale, occupe aujourdhui une place importante dans les pays dvelopps. Son poids nest pas non plus ngligeable dans ceux qui le sont moins. Elle sest en effet considrablement dveloppe depuis 2 ou 3 dcennies dans de trs nombreux domaines : la formidable croissance des coopratives est des associations dans plusieurs pays en est une illustration. Les proccupations, le questionnement autour du dveloppement conomique des structures de lconomie sociale et des moyens pour le susciter sont devenues trs prgnantes. Est-ce dire quavant cette priode cette proccupation nexistait pas? Non bien sr. Mais elle nexistait pas au mme degr et ne faisait pas lobjet vritablement dune rflexion collective, comme cest le cas aujourdhui, mme si celle - ci est dcline de faon diffrente selon les activits concernes. Il faut en effet se rappeler que lconomie
sociale je me rfre en particulier aux coopratives et aux dfense. La volont de toute une srie dacteurs conomiques de ne pas tre limins des circuits conomiques, davoir accs aux marchs, au crdit, un minimum de protection de leurs personnes et de leurs biens, celle de prserver leur autonomie individuelle par laction collective a jou un rle moteur. Le dveloppement de ces structures les coopratives agricoles trs certainement sest souvent produit sous limpulsion et en tous cas avec lappui des pouvoirs publics. Pour continuer se dvelopper, elles ont en effet besoin de surmonter un certain nombre dobstacles qui rsultent pour partie de modes de gouvernance qui sont les leurs : problmes de gestion administra tive, dorganisation interne et de structuration du secteur mutuelles sest cre initialement sur des rflexes de
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rmunration limite du capital, faibles excdents raliss, faible capacit dautofinancement, absence de politique de r-inves tissement des excdents, rserves faibles et quasi absente (cas du MAROC: rserves lgales et dducation respectivement 10% et 2%) Quelles souhaitent prserver tout en les adaptant aux volutions de lconomie et de la socit. Cette problmatique du dveloppement et des moyens financiers pour ce faire est relativement nouvelle. Elle est apparue, au point doccuper aujourdhui le devant de la scne, depuis 2 ou 3 dcennies. Ce qui sexplique assez bien. Pour prendre lexemple des coopratives, celles-ci se sont cres initialement dans des secteurs peu capitalistiques avec des besoins en fonds de roulement modestes et dans un environnement conomique, relative stable, avec un taux dinflation faible permettant le maintien de la valeur des actifs. Dans un tel contexte : une rmunration faible, voire inexistante des capitaux investis et le remboursement des parts sociales leur valeur nominale, tempr il est vrai par la perception dune ristourne, elle -mme rarement r -investie dans lacquisition de parts sociales, navait rien de trs choquant
Cest moins le cas aujourdhui o des placements autrement rmunrateurs viennent concurrencer ceux quoffrent les coopratives. Les mcanismes traditionnels de formation de fonds propres : souscriptions de parts sociales, mise en rserve des rsultats, sont devenus insuffisants. Do la ncessit de mettre en place des dispositifs juridiques, fiscaux et financiers susceptibles de lever ces obstacles.
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conduites se doter de leurs propres instruments, cest lorigine des banques coopratives en France (Crdit Agricole, Crdit Coopratif, Banques Populaires, Crdit Mutuel), et en Allemagne (Caisses RAIFFAISEN). Ces rseaux bancaires se sont vus confier souvent des missions de service public pas seulement au profit des entreprises de lconomie sociale, mais plus gnralement pour lensemble des entreprises relevant de tel ou tel champ dactivit (Crdit Agricole pour lagriculture, Banques Populaires pour les PME). Cette spcialisation voulue par les pouvoirs publics a aujourdhui trs largement disparu. Les banques coopratives sont aujourdhui des banques gnralistes, des banques universelles. A noter quand mme en France loccasion de ladoption par les Caisses dEpargne du statut coopratif en 1999, la loi a confirm leur mission dintrt gnral et leur a confi une mission spcifique pour le dveloppement de lconomie locale et sociale avec obligation dy affecter une partie de leurs rsultats. Les autres types de coopratives sont toujours confronts- plus ou moins selon la nature de leurs activits et leur taille- des problmes daccs au crdit et de financement de leurs investissements,
Au MAROC par exemple on a dvelopp en consquence toute une srie doutils financiers spcifiques avec lappui de lEtat (INDH: Initiative Nationale de Dveloppement Humain, ADS: Agence de Dveloppement Social )
rserves ne permet pas au cooprant de bnficier de la valorisation de son apport financier la cooprative.
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Il y a donc l une situation qui, si elle prsente lavantage de permettre au cooprateur de valoriser au mieux sa production (cas dune cooprative agricole) par la rmunration que lui verse la cooprative, ne lincite pas ncessairement souscrire au capital au-del de ses obligations statutaires. Les bouleversements technologiques qui se traduisent par une volution rapide des produits, les modifications profondes des conditions de production et de commercialisation exigent dans de nombreux secteurs cest le cas dans celui de lagriculture des investissements importants. En regard, les mcanismes traditionnels de formation de fonds propres, souscription de parts sociales, mises en rserve de rsultat ,sont devenus insuffisants.
patible et raisonnable avec le projet coopratif, cette augmentation doit galement concerner aussi le nombre minimum de parts sociales que doit dtenir chaque adhrent ou chaque nouveau souscripteur. Le projet coopratif doit faire lobjet dune tude financire srieuse, exhaustive et dtaille tout en tenant compte de toutes les ventualits locales, nationales, conomiques et financires court, moyen et long terme.
4.1 Les outils fonds propres des coopratives 4.1.1 Capital social:
Faire augmenter la valeur nominale des parts sociales un niveau com-
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Une comptabilit bien tenue servira non seulement la prise de dcisions internes mais aussi la base de gestion et danalyse financire trs souhaites au sein de la cooprative. Elle est aussi exige par les bailleurs de fonds et par les banques en cas de demande des crdits que dont on en a souvent besoin.
4.2 Tenue de comptabilit et cration des cellules comptables au sein des coopratives
Pour amliorer les performances des coopratives, il est vivement recommand de veiller lapplication intgrale du plan comptable spcifique aux coopratives. La comptabilit non seulement revt un caractre obligatoire mais aussi un outil de gestion efficace si elle est bien tenue. La comptabilit est cense reflter limage fidle de la situation financire et du patrimoine de la cooprative. Pour se faire, celle-ci devrait squiper de matriel informatique ncessaire, recourir au recrutement des cadres qualifis et crer des cellules charges de la tenue de comptabilit au sein de leur organigramme.
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(Certains paragraphes ont t tirs, et lgrement modifis, du document prpar par lquipe du projet compose de la DELC au MAEG et de lODCO)
Introduction
Au 31 dcembre 2004 , quatre mois avant le lancement du grand chantier de lInitiative Nationale du Dveloppement Humain (INDH), les statistiques coopratives affichent un total de 4827 coopratives avec 317.289 adhrents dont 376 exclusivement fminines regroupant 10.618 femmes en majorit dans le milieu rural* . Six ans et demi aprs, en Juillet 2011, ces effectifs ont enregistr une croissance phnomnale passant 8532 coopratives avec 390.622 membres dont 1102 coopratives fminines totalisant 23.907 adhrentes. Cette croissance dune moyenne annuelle denviron 618 coopratives a, selon les donnes disponibles lOffice du=Dveloppement de la Coopration (ODCO), t inversement sanctionne
* Donnes statistiques: ODCO
par un taux dinactivit ou de dfaut de dcollage de 25%. Ce sont, souvent des coopratives oprant dans des domaines lis, soit au x secteurs dapiculture, de cuniculture, de sylviculture, soit au secteur de services de maintenance artisanale. Des coopratives dont les membres constitutifs navaient pas suffisamment de connaissances ou de savoir faire et sont en dfaut de moyens financiers ncessaires au dmarrage de leur projet. 65% des ces coopratives nouvellement cres peinent trouver une place sur le march et comptent beaucoup sur lappui des pouvoirs publics ou des ONG. Elles souffrent en particulier dinsuffisance de capitaux propres, de contraintes lies aux marchs et de difficults daccs aux crdits bancaires. Seulement 15% environ qui arrivent, par leurs propres moyens, se frayer un
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chemin et assurer un dcollage et une garantie de russite leurs projets. Nous avons, ainsi, constat, lODCO et au Ministre de tutelle que, pour la plupart des coopratives, cest au bout des deux premires annes de constitution que se dcide lavenir de leurs projets; soit un bon dcollage ou une marche rebondissements, soit une inertie partielle ou totale. Une constatation qui a fait lobjet danalyse et de reconsidration de laction entreprise et entreprendre pour soutenir les units en souffrance; do la dcision de mettre en place un programme daccompagnement et dappui. Cest le programme Mourafaka conu et labor par le Ministre des Affaires Economiques et Gnrales (MAEG) en partenariat avec lODCO et lanc officiellement par Mr. Le Ministre Nizar Baraka, Rabat le 13 Juin 2011. Ce programme est ax, principalement, sur laccompagnement et le renforcement des capacits techniques et managriales des coopratives en mettant leur disposition des services de soutien et de conseil durant les deux premires annes de leur existence. Le programme a t conu pour une dure de 5 ans visant le renforcement des capacits de 2500 coopratives nouvellement cres (500 par an),ce qui permettra damliorer et de prenniser les revenus denviron 200000 bnficiaires directs et indirects .
Objectifs du programme
le programme Mourafaka vise principalement trois objectifs: Laccompagnement des coo pratives nouvellement cres souffrant de problmes de d marrage, lis essentiellement une dficience de savoir faire et lignorance des mcanismes dintgration du march, suscep tibles dhandicaper leur volution ou faire avorter leur projet. Lappui de laction et des objec tifs des programmes mis en place par les diffrents intervenants publics ou la socit civile ( INDH ,Maroc vert), dans un esprit de convergence et de complmen tarit . Le soutien des initiatives porteuses de projets conomiques viables permettant la cration demplois, la lutte contre lexclusion et la sauvegarde de lenvironnement. Approche stratgique de Mourafaka Le programme Mourafaka, premier de son genre pour le secteur coopratif marocain, a t conu selon une approche innovante qui sinscrit dans la dynamique que connat le secteur. Une approche susceptible dapporter la rponse aux attentes des porteurs de projets. Enfin, une approche qui concorde avec la volont et les initiatives engages par les pouvoirs publics en vue de
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faire du secteur coopratif un outil de promotion des activits gnratrices de revenus et de lemploi , de lutte contre la prcarit et lexclusion et de responsabilisation des acteurs et des populations concernes. Lapproche stratgique de Mourafaka est axe sur des dimensions dont la prise en considration permet aux projets bnficiaires de pouvoir assurer leur intgrit, continuit et pertinence socioconomique. Ces dimensions sont: Linnovation; Lapproche territoriale; Lapproche participative et lap propriation des projets; Lapproche genre; La convergence avec les autres programmes de financement; La dimension environnementale; Le suivi et lvaluation. linnovation : le programme met laccent sur les activits nova trices tenant compte de lap proche filire axe sur le march et ayant des retombes cono miques et sociales sur les condi tions de vie des populations. Des projets qui visent crer des nou velles gnrations de coopra tives, capables de relever les d fis demploi et de rpondre aux nouveaux besoins collectifs. lapproche territoriale : le pro gramme favorise les projets qui
se caractrisent par leur ancrage territorial qui tiennent compte des potentialits et des spcifici ts territoriales. Lapproche participative et lap propriation des projets Le programme favorise les projets qui tiennent compte de limpli cation des bnficiaires dans le choix et la mise en uvre de leur activits et de les responsabiliser en tant quacteurs de leur propre dveloppement. lapproche genre: le programme favorise les activits qui donnent plus dopportunits la femme pour simpliquer dans la vie ac tive par exercice dune activit gnratrice de revenus. la convergence avec les autres programmes publics: le pro gramme est en convergence avec diffrents programmes des tins appuyer le secteur coop ratif en particulier avec lInitiative Nationale pour le Dveloppe ment Humain (INDH). la dimension environnementale : le programme favorise les acti vits qui tiennent compte de la protection de lenvironnement. le suivi et lvaluation : le pro gramme considre que le suivi et lvaluation sont des conditions ncessaires la russite et la p rennit des projets. Le programme mettra de ce fait, laccent sur les
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coopratives qui sinscrivent dans une dmarche dvaluation par tage, en mettant en place des systmes de suivi et dvaluation.
Activits du programme
Tenant compte des diffrentes phases de la vie dun projet coopratif, ainsi que des contraintes susceptibles dimpacter son fonctionnement, le programme met la disposition des bnficiaires des services en matire de diagnostic stratgique (DS), de formations groupes (FG) et de coaching individuel. Le dispositif du programme a pour objet la prise en charge des prestations suivantes: a). diagnostic stratgique de la cooprative: ce diagnostic permet didentifier les besoins de la cooprative et dlaborer un plan stratgique pour son dveloppement. Deux catgories de besoins seront prises en charge dans le cadre de ce programme: les besoins en formation et en coaching des gestionnaires de la cooprative; les besoins en assistance tech nique, en conseil et en promotion commerciale des produits/ser vices de la cooprative. b). formation groupe des gestionnaires: le renforcement des capacits constitue une condition ncessaire la performance conomique et sociale des coopratives, ainsi qu leur durabilit. Le programme Mourafaka se
propose dorganiser des sessions de formation groupe aux niveaux des diffrentes rgions du Royaume. Ces formations permettront aux gestionnaires des coopratives de renforcer leurs capacits dans le domaine de la gestion et de la gouvernance de la cooprative. Ces formations porteront particulirement sur: La gestion et le management des coopratives notamment en matire de gouvernance, des aspects juridiques, de compta bilit, de gestion des ressources, des techniques danimation de groupes, de prparation des as sembles gnrales, etc ; Les techniques de marketing et de promotion commerciale. c). coaching individuel: accompagnement de proximit des coopratives pendant deux ans pour la mise en application de leur plan de dveloppement notammentdans les domaines de : La gestion : cet accompagne ment, qui aura lieu au sein de la cooprative, consiste amliorer et professionnaliser la gestion de la cooprative travers le ren forcement des capacits mana griales des gestionnaires. Il est ax sur le conseil, lorientation et lencadrement des gestionnaires dans les domaines juridique, fi nancier, de communication.etc. Lassistance technique : fournir un conseil adapt en fonction
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des besoins spcifiques de chaque cooprative. Cette assistance permettra la cooprative de sinscrire dans une dmarche damlioration continue. Elle concerne tous les aspects techniques qui touchent lapprovisionnement, la production et au marketing dont limpact est damliorer la rentabilit conomique de la cooprative.
Sont ligibles au programme Mourafaka, les coopratives nouvellement cres porteuses des projets qui: 1. ont des retombes positives sur la communaut; 2. valorisent les ressources et les potentialits locales; 3. sinscrivent dans le dveloppement dune filireporteuse; 4. sont ports par des jeunes diplms et/ou des femmes; 5. bnficient dun financement accord dans le cadre des programmes nationaux notamment lINDH, ADS et programmes sectoriels (agriculture solidaire, Ibhar, stratgie 2015 de lartisanat, etc.); 6. sont innovants; 7. et ports par des coopratives en situation lgale. Ces critres ont t labors en parfaite concordance avec les dimensions de lapproche stratgique du programme. Leur application permet de slectionner les coopratives aptes accueillir les services du programme et intgrer ses options et ses dmarches.
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Les femmes de la commune Brikcha surmontent les contraintes de la nature et valorisent le sel dans le cadre de la cooprative EL WIFAQ
Par: Hakima Khaless [email protected]
La cooprative EL WIFAQ a t cre en 1997 par 12 braves femmes de la commune rurale de Brikcha (province dOuezzane), afin de parer aux contraintes de la vie... Leur but est de valoriser la source naturelle rpute pour son eau sale et donner au douar Zerdoune (localit de la cooprative), une dimension de la commercialisation de son sel ; en loccurrence le sel de table, le sel de table au cumin, le sel de bain pour les pieds et le sel de bain basique. Cette activit a t une source de revenu pour un grand nombre de familles et a permis ces membres damliorer leur situation et surmonter les obstacles de la vie. Son activit journalire dpasse les 100 kilogrammes. Des formations dans le domaine ont t offertes par lAssociation Marocaine dAppui pour la Promotion de la Petite Entreprise (Amappe) aux membres de la cooprative EL WIFAQ et elles sen re-
poussent des avantages que leur procure leur travail. Avec la volont, on peut faire limpossible, le cas de la cooprative fminine de sel EL WIFAQ illustre cet adage. Cette cooprative est situe en pleine montagne au nord de Ouezzane. Le village de Zeradoune qui abrite la cooprative, a la particularit de possder une source naturelle rpute par son eau sale. Grce lappui dun certain nombre dorganismes de dveloppement, les femmes ont valoris cette saline naturelle et la commercialisent actuellement non seulement en tant que sel de table mais aussi en tant que sel cosmtique. Jai eu la chance de visiter le sige de cette cooprative et dapprcier le mode de travail des 20 femmes adhrentes cette entreprise deconomie sociale et solidaire. Ces femmes travaillent dans des conditions certes, difficiles mais avec enthousiasme et dtermination, dans le cadre dun
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rglement intrieur quelles respectent scrupuleusement. Elles collectent leau minrale sale qui se trouve en haut de montagne, dans des lacs fabrique partir de la terre en le laissant svaporer sous une temprature leve. Vient alors la phase demballage et dtiquetage qui est mene au sige de la cooprative, construit par lASSOCIATION CIRA dEspagne. Les femmes adhrentes ont beaucoup dire concernant les avantages que leur procure leur travail, Les femmes, avant la cration de leur entreprise cooprative, taient toutes analphabtes et vivaient dans des conditions conomiques et sociales trs prcaires, elles ont russi surmonter la contrainte dan alphabtisation et ont constitu la cooprative de production et de commercialisation du sel en 1997. Ainsi, elles ont fait de cette activit une source essentielle de revenu pour leurs familles. Le revenu moyen tir actuellement de lactivit de sel dans le cadre de la cooprative oscille autour de 2000 DHS par mois. En plus de la gnration dun revenu important, ces femmes ont acquis des connaissances dans divers domaines de la vie quotidienne, et certaines dentre elles ont mme bnfici de sessions dalphabtisation et commencent lire et crire. Elles ont galement appris les bases de la comptabilit, ce qui les a beaucoup aids dans la gestion de leur cooprative.
Dailleurs, pour grer la cooprative dans le cadre de la transparence totale, les adhrentes tiennent leur assemble gnrale temps et veillent, selon la prsidente, sur le respect de la loi rgissant les coopratives, la cooprative recrute aussi des femmes salaries qui bnficient de plusieurs sessions de formations de par lAssociation Marocaine dAppui pour la Promotion de la Petite Entreprise (AMAPPE) dans le domaine de la tenue de la comptabilit gnrale et analytique, la gestion de la cooprative et la commercialisation du sel. La responsable de commercialisation nous a prsent des claircissements propos de diverses productions de sel et de ses utilisations varies. Nous produisons, prcise - elle: le Sel de table: sel de saveur agrable et riche en minraux sans amertume, il rehausse les plats en conservant la saveur des aliments. Le Sel de table au cumin : Sel chawnia- sel de table aromatis, russit combiner lexigence du gout celle de la sant grce ses valeurs nutritionnelles sales au cumin et sans amertume, il rehausse le gout en permettant de mieux apprcier la saveur ori ginelle des aliments. Le Sel de bain pour les pieds: une formule originale base dhuiles essentielles et de sels minraux.
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Ce sel agit contre la transpiration, rafraichit et empche les callosi ts et fendillements des talons grce ces actifs hydratants et les maladies des pieds ( Eczema). Le Sel de bain basique: Le sel de bain naturel est riche en huiles essentielles de la Menthe et fleurs dorangers, il offre un bain puri fiant, hydratant et apaisant. Ce produit est idal pour combattre les tensions nerveuses et troubles de sommeil. Aprs 30 minutes dans le bain, les pores de peau souvrent et librent lacidit du corps. Le Sel de gommage corporel: Un exfoliant aux huiles essentielles deucalyptus et aux huiles de la menthe. Interroge sur les contraintes qui entravent le dveloppement de la cooprative, la prsidente affirme que le problme principal confront est celui de la commercialisation .En plus des formations offertes dans ce domaine, notamment en matire demballage, dtiquetage et de traabilit du produit , la prsidente de la cooprative sollicite encore plus de session ,afin de pouvoir maitriser ces domaines.
La vie de lhomme dpend de sa volont; sans volont, elle serait abandonne au hasard Le proverbe dit vrai : Les femmes de WIFAK ont surmont beaucoup dobstacles pour raliser leur rve. Elles ont particip plusieurs foires internationales : En Italie avec lappui de lONG ISLIFOOD, et en Espagne. Elles ont en plus effectu une visite de terrain dune cooprative de sel en France. Bnficiant de son exprience au niveau international, la cooprative a eu facilit de vente de ses produits auprs de quelques clients et dans certaines boutiques du commerce quitable (Rabat, Chaouen) Les adhrentes sont confiantes en de leur avenir et celui de la cooprative. Elles comptent sur lappui des acteurs locaux en loccurrence lODCO, lAMAPPE, le Ministre de lAgriculture et le Ministre des Affaires Economiques et Gnrales pour trouver des clients permanents leurs produits. Cela va leur permettre dexploiter une quantit plus importante de lacs passants de 40 lacs 100 lacs actuellement et par consquent amliorer leurs revenus.
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Considr comme un moyen pour assurer un dveloppement soutenu au niveau conomique et social, le style coopratif a ouvert divers horizons pour la constitution de projets conomiques et sociaux qui contribuent de manire effective la cration de projets gnrateurs de revenus, la lutte contre la pauvret, lexclusion, la rsorption du chmage, la contribution lorganisation des secteurs informels et lintgration des petits producteurs au sein du march. Le genre et leffectif des coopratives au Maroc ont connu un lan non ngligeable dans le tissu socio-conomique national, dans la mesure o il joue un rle prdominant dans le dveloppement durable. En effet le nombre des coopratives a atteint 9.046 units rAnne Nb de coopratives agres Taux daccroissement
Source : ODCO
parties entre divers secteurs et rgions avec 399.558 adhrents la fin du mois de dcembre 2011. Ci-aprs des indicateurs concernant les coopratives au niveau national:
Coopratives agres
Selon les donnes cites auparavant, le taux daccroissement des projets coopratifs agrs durant les cinq dernires annes dpasse 156% entre 2007 et 2011.
2008 547 12% 2009 610 11,5% 2010 909 49% 2011 1248 37% Total 3801 156%
2007 487 --
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Daprs ces statistiques, les coopratives agricoles sapproprient environ 65% de leffectif total du tissu coopratif Effectif 5 871 1 173 1 058 205 193 112 103 87 76 59 31 27 14 8 8 6 4 3 3 2 2 1 9 046 Adhrents 294 044 24 008 48 030 5 676 8 238 1 231 4 661 2 303 1 690 522 971 6 723 871 78 128 78 39 206 21 18 14 8 399 558
Secteur Agriculture Artisanat Habitat Argane Fort Denres alimentaires Pche Plantes mdicinales Transport Alphabtisation Commerce de dtail Consommation Exploitation des carrires Centres de gestion Main duvre Traitement de dchets Art et culture Mines Tourisme Tlcommunication Imprimerie-Papeterie Commerce lectronique Total
Source : ODCO
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au niveau national suivies par des coopratives artisanales avec 13% puis des coopratives dhabitat avec 11,7%, les autres secteurs dpartagent les 10,4% restantes.
- Effectif des coopratives et leurs adhrents par Rgions (Dcembre 2011) Selon les chiffres ci-dessus, la rgion du Souss-Massa-Dara saccapare la premire place avec 11,11% de lensemble des coopratives suivie par la rgion de Tanger-Ttouan avec 9,78% puis la rgion Doukkala-Abda avec 8,96%. Rgion Oued Eddahab-Lagouira Layoune-Boujdoure Guelmim-Es-smara Souss-Massa-Dara Gharb-Chrarda-Bni Hssen Chaouia-Ouardigha Marrakech-Tansift-Al Haouz La rgion de lOriental Le Grand Casablanca Rabat-Sal-Zemmour-Zar Doukkala-Abda Tadla-Azilal Mekns-Tafilalet Fs-Boulmane Taza-Al Houceima-Taounate Tanger-Ttouan Total
Source : ODCO
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tisanat reprsente 38% du total des coopratives fminines, suivi de lagriculture avec 36,20%.
dans toutes les branches de lactivit humaine (Dahir de 1984 portant promulgation de la Loi n24-83 tel quil a t modifi et complt ) et cherchent essentiellement amliorer la situation conomique et sociale de leurs adhrents, leurs familles et leur environnement, les coopratives sont considres Adhrents 461 439 191 86 19 6 5 3 1 1 1 1 213 8 954 9 055 5 491 1 002 505 43 142 31 7 8 14 25 252
- Rpartition des coopratives de femmes par Rgions (Dcembre 2011) Sur le plan rgional, la rgion de SoussMassa-Dara prdomine avec 20,4%, Secteur Artisanat Agriculture Argane Denres alimentaires Plantes mdicinales Alphabtisation Collecte de Coquillages Main duvre Imprimeries-Papeteries Consommation Art et culture Total
Source : ODCO
Effectif
suivie de Layoune-Boujdour-Assakia Al Hamrae avec 10,3%, puis de MarrakechTansift-Al Haouz avec 9,9%. Entant quinstitutions conomiques
comme un des principaux moyens pour la cration des activits gnratrices de revenus (AGR), lesquelles sont considres parmi les priorits de lInitiative Nationale du Dveloppement Humain (INDH), ), et ce, dans un souci de partici-
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Rgion Oued Eddahab-Lagouira Layoune-Boujdoure Guelmim-Es-smara Souss-Massa-Dara Gharb-Chrarda-Bni Hssen Chaouia-Ouardigha Marrakech-Tansift-Al Haouz La rgion de lOriental Le Grand Casablanca Rabat-Sal-Zemmour-Zar Doukkala-Abda Tadla-Azilal Mekns-Tafilalet Fs-Boulmane Taza-Al Houceima-Taounate Tanger-Ttouan Total
Source : ODCO
Adhrents 116 1 376 1 600 7 938 131 304 2 874 1 135 85 593 1 366 790 2 785 1 332 976 1 851 25 252
per la rsorption de la pauvret, faire face au chmage des jeunes, lexclusion, la prcarit, lan alphabtisation et la contribution pour faire face aux difficults que connat des couches importantes de la socit marocaine. Ainsi, il convient que les actions de lINDH prtent main forte aux coopratives pour encourager lauto-emploi travers la cration des AGR au dtriment des associations dont les objets et les buts sont purement dordre social et moral dans la mesure o elles
ne doivent pas raliser des bnfices fortiori les partager entre leurs membres (Dahir de 1958 sur les liberts publiques tel quil a t modifi et complt). Dans ce cadre, les diffrents intervenants dans le secteur coopratif et lINDH doivent assister les coopratives matriellement et moralement et faire leur suivi dans le but dassurer lauto-emploi et la prennit de leurs projets travers la mise niveau du capital humain et la bonne gouvernance.
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Bien que tardivement, la protection de lenvironnement est devenue une des principales proccupations de toutes les instances et tous les niveaux. Un arsenal juridique et des instances ont t mis en place par les pouvoirs publics afin de rglementer ce secteur. le Maroc a connu une avance qualitative importante du systme juridique relatif lenvironnement, la loi n28.00 relative la gestion des dchets et leur limination et le dcret n2.09.284 du 8 dcembre 2009 fixant les procdures administratives et les prescriptions techniques relatives aux dcharges contrles ont t promulgus en vue de prvenir et de protger la sant de lhomme, la faune, la flore, les eaux, lair, le
sol, les cosystmes, les sites et paysages contre les effets nocifs des dchets. La dite loi prescrit lorganisation de la collecte, du transport, du stockage, du traitement des dchets et de leurs liminations de faon cologiquement rationnelle, la prvention de la nocivit de dchets, leurs valorisation par le remploi et le recyclage. A cet effet plusieurs acteurs uvrent en ce sens, parmi eux les coopratives, dont le cadre juridique savoir la loi n 24.83 fixant le statut gnral des coopratives et les missions de loffice de dveloppement de la coopration, a permis la cration de projets coopratifs dans toutes les branches de lactivit humaine.
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tant tait organique et biodgradable rapidement et servait dans les campagnes comme complment dengrais ou daliment du btail, alors que dans
plusieurs activits, entre autre la rcupration de dchets, et la participation la prservation de lenvironnement. Il est donc vident que le cadre coopratif est le plus appropri au contexte, aussi quaux besoins des rcuprateurs. Ds lors, la cooprative Attawafoksise Oum Aazza cercle Ain Aouda province de Skhirate Temara, nest que lexemple concret dune exprience insolite, qui mrite dtre partage dans toute sa grandeur. Quen est-il donc des circonstances de cration de cette jeune entit? Son apport envers ces membres? Ces aspirations futures?
les villes des aires les rceptionnaient, ctait le systme des dcharges. Une dcharge, ou dcharge publique ou terrain de dcharge, est un lieu public o lon dverse et on stocke les dchets, il est situ gnralement loin des habitations et des grandes villes. Mais au fil des annes, ce systme, et avec lexplosion dmographique, sest vu dfaillant envers lenvironnement (la pollution du sol, de leau, de lair, la dgradation du paysage, la diffusion de germes pathognes etc...), conjugu la difficult croissante de trouver des sites de dcharges et la mont grandissante de dchets, lincinration sest dvelopp comme technique partir
1. Gestion de dchets:
1.1. Aperu gnral:
Aujourdhui au niveau mondial il existe diffrentes techniques de gesconsiste dans des tion des dchets. Elle la rutilisation ou
la collecte, le transport, le traitement, llimination dchets. Il sagit donc de diminuer le volume de dchets et rduire limpact ngatif sur lenvironnement. Leur traitement a longtemps t une opration spontane des populations, certains rsidus tait rcuprs, le res-
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des annes 1960, et qui consiste brler les dchets collects. Apparemment, ce procd dincinration rsout pleinement le problme de traitement de dchets, car tous les dchets semblent disparatre, seulement la ralit a t autre, car sachant que pour 10 tonnes de dchets mnagers traits dans un incinrateur, en ressortent encore 3 tonnes de dchets solides quil faut encore retraiter, sans oublier que les incinrateurs produisent chappent. Cest pourquoi le recyclage de dchets, sest prsent comme une solution prodigieuse, face aux problmes prcits, car il permet de rcuprer les dchets non biodgradables, diminuer des dioxines et autres substances nocives qui sen
Le tri et la rcupration des dchets est une importante activit conomique, prdit depuis 1884 par le Franais Eugene Rne Poubelle, prfet de la seine, inventeur de la poubelle, qui a dj prvu la collecte slective .Selon sa conception, trois boites dchets sont obligatoires, une pour les matires putrescible, une autre pour les papiers et les chiffons et une dernire pour les verres, la faencemais il a fallu attendre prs dun sicle pour que le tri slectif soit mis en place. Le tri slectif consiste sparer et rcuprer les dchets selon leur nature, alors que recycler, signifie rutiliser un matriau qui aurait tait jet au rebut. Le sens courant du recyclage, dans la plupart des pays dvelopps, fait rfrence la rcupration et la rutilisation des divers dchets mnagers. Ceux-ci sont collects et tris en diffrentes catgories pour que les matires premires qui les composent soient rutilises (recycles).
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Cas du Maroc:
Au Maroc, lactivit du tri et la rcupration des dchets est particulirement informelle, et les conditions de travail sont difficiles aussi bien sur le plan sanitaire que les dchets mis en dcharge en volume et automatiquement engendrer des emplois. sur le plan technique. Plusieurs acteurs sont concerns par cette activit, il sagit des intermdiaires grossistes, des
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grossistes broyeurs , des rcuprateurs ambulants et sur dcharge. Les rcuprateurs ambulants tra-
sance dmographique, lexode rural et de laugmentation des besoins en consommation. Il tait temps dadhrer, au processus dinterdiction des dcharges sauvages au profit des centres denfouissement techniques (CET). La dcharge dAakrach en tait une ,et prsentait plusieurs inconvnients sur lenvironnement, savoir la dtrioration de lair ,du paysage par lparpillement des dchets par le vent ou leur entassement , prolifration des vermines et les prjudices ports la terre ,aux nappes phratiques et la rivire cause de linfiltration du lixiviat ,il sagit dun liquide rsiduel qui provient de la lixiviation de leau travers les dchets.
vaillent dans les rues et les boulevards de la ville, gnralement pendant la nuit. Ils parcourent la ville avec une charrette et rcuprent les dchets recyclables dans les poubelles et bennes ordures avant le passage des camions de ramassage. Quant aux rcuprateurs sur la dcharge, ils attendent la venue et le vidage des camions ordure pour se lancer sur les sommets de dchets, et procder au tri mains nues, munies de fourches et de sac pour rcuprer les dchets recyclables. Cette image au Maroc reste toujours la mme dans toutes les dcharges, o se mlent les mains des trieurs (hommes, femmes et enfants), occasionnellement avec ceux des bergers, qui se bousculent pour fouiner au fonds de la dcharge afin de saccaparer du butin, devanc des fois par les becs des golands sociables en qute de la nourriture. Les conditions du travail sur ces dcharges sauvages sont dsorganises, pleines de risque, et refltent de faon flagrante ltat de misre, dexclusion, de ces trieurs. Limpact ngatif de ces dcharges, sest rpercut ngativement sur lenvironnement cause de la crois-
sort des familles bidonvilliss proximit de la dcharge, qui avaient besoin du travail, car elles doivent sacquitter des versements pour leurs nouveaux
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logements qui slvent 500 dirhams mensuellement. En somme 278 familles gnralement des trieurs et rcuprateurs ont t relogs, proximit dOum Aazza. Ils sont devenus propritaires des logements neufs, sur un prt sans intrt un prix de vente au-dessous de celui du march, et sur un dlai de remboursement de plus de 25 ans. Quant la rhabilitation et lintgration professionnelle et sociale de ces rcuprateurs informels sur le nouveau centre de tri au site dOum Aazza. Leur avenir tait li au contrat de gestion dlgue. Il sagit selon la loi dune conces-
entre autre, llimination des dchets (Collecte et nettoyage, transports et traitement de dchets, nettoyage urbain et propret des plages, etc...) . Ledit contrat porte sur la gestion de la dcharge publique dOum Aazza ct de Rabat, tale sur 80 hectares entirement contrle, pour une dure de 20 ans, et sur un montant global de 1,3 milliard DH. Le Groupe Pizzorno travers sa filiale Teodem, dans le but damliorer les conditions du travail et de vie des trieurs informels de lancienne dcharge de Rabat, a ralis un partenariat avec lONG Care Maroc . Il est signaler que Care Maroc est une association qui renforcer intervient pour les capacits dautonomie,
sion qui est un contrat par lequel une personne morale de droit public dnomme concdent ou dlgant dlgue, pour une dure limite, la gestion dun service public de nature conomique dont elle a la responsabilit une personne morale de droit public ou priv, dnomme concessionnaire ou dlgataire en lui reconnaissant le droit de percevoir une rmunration ou de raliser des bnfices sur ladite gestion . Cette concession a t confie la socit SEGEDEMA (Service Environnement pour la Gestion des Dchets au Maroc), filiale du groupe franais PIZZORNO qui depuis 1974 sest spcialis dans les actions de lenvironnement,
crer des opportunits conomiques, amliorer laccs aux services de base, contribuer aux prises de dcisions stratgiques tous niveaux Ce projet daccompagnement la structuration professionnelle des trieurs men par Care Maroc, a t prvu pour trois phases. Sa mise en uvre en 24 mois, avec un dmarrage effectif des activits partir du 01 fvrier 2008 jusquau 30 juin 2010: 1- Phase prliminaire qui stalera sur 5 mois, et qui aura comme objectif le diagnostic des pratiques actuelles et la dfinition des possibilits dimpli-
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cation des trieurs dans le fonctionnement du nouveau centre de tri. 2- Phase de lancement qui stendra sur 6 mois afin de suivre et valuer lintgration progressive des trieurs et initier un appui spcifique aux femmes et aux enfants. 3- Phase de mise en uvre en 13 mois pour mobiliser et accompagner les trieurs sur les possibilits dvolution de leur statut. En parallle TEODEM sest engag, fournir toute linformation ncessaire Care Maroc, et mettre sa disposition les moyens de fonctionnement (transport, carburant, matriel bureautique, outil de communication).
mande dagrment auprs de lOffice de dveloppement de la coopration. Le capital souscrit de cette cooprative tait de 2700 DH entirement libr, dont la part sociale a t dtermine 100 DH la part. Elle sest fixe comme objet le tri des dchets, la valorisation des produits tris, leur lavage, le broyage ,le pressage et lamlioration des conditions sociale des trieurs travers laugmentation de la production. Elle activit na entam effectivement son que trs rcemment en fin
juillet 2011, avec un conseil dadministration compose de 9 membres (sept hommes et deux femmes), et dont la prsidence revient un jeune universitaire ambitieux qui sest trouv contraint de travailler comme trieur informel dans lancienne dcharge de Aakrach , et finalement avec louverture de celle dOum Aazza, le cumul de lexprience acquise, conjugu lesprit dappartenance un projet concrtis par la cration dune cooprative, ont fait de lui un gestionnaire disposant dun esprit entrepreneurial. La cooprative comprenait 27 membres parmi eux 9 femmes la constitution, actuellement sa base sest renforce pour embrasser 156 cooprateurs, avec 27 femmes dont 10 sont veuves.
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La rpartition des taches na t possible que grce aux efforts fournis lors de diffrentes phases du projet .Ainsi il y a eu la formation de quatre groupes de 35 personnes , est dirige par un chef , dsign selon le critre de rigueur et de respectabilit, pour assurer le travail au sien du centre de tri au nouveau centre denfouissement technique dOum Aazza . Ces quatre groupes se commutent
plus de valeur laluminium rcupr. Les infrastructures du centre de tri, sont composes dun quai de dchargement, dun hangar de rception de dchet, de deux lignes de tri, une chaine manuelle alimente par un tapis roulant, des boxes de stockage des dchets tris. Les adhrents de la cooprative doivent trier quotidiennement 500 tonnes de dchets assure par le groupe PIZZORNO, qui collecte prs de 12000 tonnes par jour, auprs des 13 communes ,qui sont celles de Rabat, Sal, Temara, Sabbah, Bouknadel, Harhoura ,El Menzeh, Skhirate, Ain Atig, Ain Aouda ,Sidi Yahia Zar, Mers Alkheir, Oum Aazza. Plus de 19 heures de travail quotidiennement, permettent de faire ressusciter une montagne de produits recyclables de diffrent produits et matires, dont le prix est dtermin par une bourse. Cette allure de travail peut dpasser ce seuil (19 heures) lorsque des problmes techniques surgissent tel que les coupures dlectricit ou les pannes des machines. Ces produits recyclables peuvent tre catgoriss comme tant un groupe de matriaux, savoir le cuivre, laluminium, le verre, les lments ferreux, le plastique lexception du papier et du carton qui ne font pas partie des pro-
sur la ligne de tri de 6 heures du matin jusqu minuit. Une alternance qui seffectue de 6heures 11 heures du matin, de 11 heures du matin 16heures 30 de laprs-midi, de 16heures 30 8 heures du soir, et de 8 heures jusquau minuit.
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duits tris vu le degr lev dhumidit des dchets achemins la dcharge qui les rend inexploitables. Le prix des matriaux prcits diffre selon leur nature, et connait une fluctuation plus au moins instable. Le prix le plus lev est celui du cuivre rouge qui est gale ou suprieur 40 DH/ kg, laluminium entre 8 et 12 DH/ kg(selon la nature des produits:cannettes ou ustensiles de cuissons),la ferraille entre1.5 et 2.4 DH/ kg, le verre entre 0.2 4.5 DH/ kg(selon la couleur ou ltat du verre ,cest--dire intacts ou casss) , le plastique entre 1.5 2.7 DH/ kg( selon la nature du plastique PE-PEHD-PVC). Lensemble des matires tries sont stockes pour tre ensuite vendues soit aux intermdiaires, soit aux clients, il est souligner que les oprations de vente sont soumises un accord pralable de la part de la socit charge de la dcharge, pour autoriser la sortie de la marchandise. Cette dernire ne subit actuellement aucune opration de valorisation lie au lavage, broyage ou pressage.
5. lapport de la cooprativeAttawafok:
La cration de la cooprative Attawafok, a t devance par trois autres entits qui uvrent dans le domaine de traitement des dchets au Maroc, mais dont les circonstances de constitution diffrent. Elle a rapproch
entre deux composantes essentielles aussi bien au niveau de la prservation de lenvironnement par la nature de son objectif et sa contribution en des la cration des emplois nomms vert, quau niveau socio-conomique cooprateurs/ trieurs. La cooprative a pu apporter un
changement crucial dans la vie des trieurs, issus des bidonvilles du douar El Khaoui-Oued Aakrach, actuellement
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propritaires
de
logements neufs au
La cooprative a permis donc ces adhrents davoir un revenu de 2500 DH par mois au dmarrage, qui constituera une source pour sacquitter des traites mensuelles de leur les cooprateurs logement, dun des services sociaux, bien que sobres, bnficient moyen de transport ,qui leur a permis dtre temps sur le lieu de travail ,de plus qu ils jouissent dun jour de repos hebdomadaire ct des autres jours frie dont bnficie tous les salaris dans le secteur priv, il en est de mme pour le cong de maternit pour les cooprateurs trieuses, des services dhygines en loccurrence des douches, des uniformes de travail unifis portant la dnomination de la cooprative ATTAWAFOK. Le cooprateur /trieur, ne se proccupe point de la commercialisation des produis tris, dornavant cette besogne est du ressort de la cooprative, qui doit conclure et ngocier avec les clients.
quartier Attadamoun Ain Aouda. En effet les conditions de travail au sein de lancienne dcharge sauvage dAakrach, taient extrmement pnibles, et menaaient directement la sant des trieurs, qui travaillaient sans cesse, tout au long de lanne (pluie, vent, soleil), en ctoyant un danger permanent manant des camions ordures ou des dchets elles-mmes. De surcroit pas lactivit de trieur nest
trieurs travaillent seuls et bien quils se connaissent entres eux, ils restaient mconnaissables pour tous. Et si il arrive que les circonstances de la vie amnent quelquun parmi eux sabsenter, personne ne se souciera de son sort. Alors quactuellement avec la cration de la cooprative il y a une reconnaissance du statut professionnel du trieur, dsormais plus formel, reconnu et organis, le mode de travail seffectue maintenant sur un tapis roulant, aprs le criblage des dchets et llimination des petites particules, au lieu dun tri sur une colline de dcharge. Le travail au centre de tri, a fond un lieu plus scuris, labri des alas climatiques et des autres dangers potentiels, que les trieurs rencontraient auparavant lancienne dcharge.
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Co-prsident de Coopratives Europe (Rgion Europe de lAlliance Cooprative Internationale), vice-prsident de lAlliance Cooprative Internationale et Prsident de la Confdration europenne des coopratives de production et de travail associ, des coopratives sociales et des entreprises sociales et participatives; Mr Scalvini nous dlivre dans cette interview exclusive ses penses et ses impressions sur le devenir des coopratives; dans lenvironnement mondial en crise,sur ladaptation ou non des principes et valeurs coopratifs lconomie de march et de concurrence ,sur lconomie sociale en Italie et bien dautres sujets dactualit de lconomie sociale et solidaire. H.K: Le monde soriente probablement vers une crise aige; et certains experts coopratifs pensent que les coopratives vont se dvelopper en comparaison avec les socits de capitaux, comment pouvez vous expliquer ce dveloppement de coopratives durant les crises? F.S: Cest vrai dans un moment de crise il y a une capacit de rsistance chez lentreprise cooprative qui est suprieure celle de lentreprise capitaliste; justement parce que cest une formule qui compte, non pas sur les capitaux qui deviennent rares, mais plutt sur les efforts des individus pour surmonter leurs difficul-
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ts dans le cadre dune solidarit agissante. Lorsque nous disposons de capitaux; nous ne crons pas de cooprativesmais plutt des socits capital. Les personnes crent des coopratives parce quelles nont pas dargent. Elles ont du savoir-faire et une capacit de partenariat et daction collective. Elles sorganisent en coopratives pour amliorer leurs conditions sociales, conomiques. H.K: Est-ce quil ya des secteurs ou les coopratives ont t places au-devant de la bataille contre les faillites des entreprises aux moments de crises? F.S:Le secteur le plus marquant cest celui des coopratives ouvrires de production. Les salaris dune socit en faillite la transforment en cooprative et doublent defforts du fait quils sont patrons et en mme temps salaris pour
surmonter les difficults et on peut relever dans ce cadre des russites extraordinaires en France en Angleterre etc. H.K: Parmi les objectifs de lAlliance Cooprative Internationale (ACI) la promotion des principes coopratifs. LACI a adopt en 1995 Manchester en Angleterre un certain nombre de principes et valeurs qui font loriginalit du secteur coopratif a l gard aux socits de capitaux. Dans un monde en pleine mutation et ou la concurrence se mondialise, est ce quon se dirige au sein de lAlliance cooprative vers la modification des principes coopratifs pour que les coopratives puissent disposer de moyens financiers suffisants en vue de rsister la concurrence des socits dans une conomie de march mondialise? F.S: Oui. En ce moment on a eu des discussions Cancun au Mexique, et je vous ne cache pas que les discussions ont dessin deux positions: il y a ceux qui disent qu il faut tre trs attentif quant la modification mme dune partie des principes fondamentaux des coopratives au risque de dnaturer la formule cooprative et lui ter sa spcificit .Dautres dfendent la proposition de modification pour que les coopratives puissent sintgrer dans lconomie de march et de concurrence .
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H.K: Est-ce que vous pouvez nous donn une ide sur le poids des coopratives dans le monde? F.S: Du point de vue quantitatif; deux milliards de personnes sont associes aux coopratives et dj un tel chiffre est significatif du poids des coopratives dans le monde . Le poids de la participation des coopratives dans le PIB et lconomie est faible par rapport celui des socits mais la participation des coopratives est plutt qualitative. Toutes les organisations internationales: Banque mondiale, lONU nont cess de souligner limportance et contributions des coopratives dans la cration des emplois dun type nouveau qui est celui des femmes et des jeunes en chmage et des personnes pauvres ou revenus faibles ; en plus de leur contribution positive dans la satisfaction des besoins des communauts locales H.K: Comment lAlliance compte faire pour promouvoir les coopratives dans les pays en dveloppement?
F.S: LAlliance veut avoir la capacit, travers le mcanisme dinstituts rgionaux , de soutenir les organisations coopratives de chaque pays;en particulier par lagrgation des expriences coopratives et autres . H.K: Je suis une femme et jai longtemps milit au sein des associations pour intgrer les femmes dans la vie active et assurer leur indpendance financire par le biais des coopratives. Est-ce que vous pouvez nous donner une ide sur les coopratives fminines dans le monde?
F.S : La contribution des coopratives de femmes est trs importante au monde, surtout dans le monde rural .
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Maintenant nous somme est fiers davoir une prsidente de l ACI , cest une femme fantastique. On a aussi dautres femmes dans le monde. A Cancun on a beaucoup travaill avec le comite spcialis de la femme .Moi-mme, je suis charg de comite de la femme Cancun. Jai contribu largir la participation fminine dans lACI.Je suis trs optimiste, car je rencontre des femmes fantastiques ; des dirigeantes dentreprises coopratives .. H.K: Vos impressions sur la dclaration par lACI: Anne 2012 comme lanne des coopratives? F.S : Oui 2012 cest lanne de lorgueildes coopratives.Il faut tre bien conscient que le partenariat coopratif prsente des perspectives prometteuses. Il faut tre fier de participer cette exprience de partenariat et lhistoire le prouvera. H.K: Vous tes italien, vous connaissez bien lconomie sociale italienne que nous dfinissons au Maroc par ses trois composantes savoir les coopratives, les associations et les mutuelles; que pouvez vous nous dire de ce mouvement? F.S : Le concept dconomie sociale en Italie trouve son origine dans la pen-
se de Giuseppe Toniolo (1845-1918), sociologue et conomiste, professeur aux universits de Venise. Si on analyse lconomie sociale en Italie selon les composantes juridiques qui la dfinissent pour lUnion Europenne (coopratives, mutuelles, associations et fondations), on saperoit quil y a peu de liens internes entre ces composantes (ce lien dailleurs nexiste quen France, en Espagne et, depuis peu, en Pologne). Par consquent, il ny a pas de reconnaissance de lconomie sociale en tant quentit de la part des pouvoirs publics ou de lopinion publique. Mais on peut examiner chacune de ses composantes, qui sont nanmoins prsentes en Italie. Le mouvement coopratif Le mouvement coopratif en Italie compte environ 75 000 coopratives, leur apport lconomie italienne reprsente environ 7 % du produit intrieur brut (PIB). Aujourdhui, le mouvement coopratif italien est globalement dans une phase de croissance et dinnovation, comme en tmoigne, entre autres, lextraordinaire essor des coopratives sociales italiennes. Le monde associatif ou tiers secteur Le monde associatif est plus connu en
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Italie sous le terme de non-profit ( but non lucratif) ou terzo settore (tiers secteur). Le tiers secteur est constitu des organisations de volontariat, des associations, des organisations non lucratives dutilit sociale, des coopratives sociales et autres formes juridiques qui poursuivent des objectifs sociaux en intgrant, compltant ou remplaant parfois le secteur lucratif. Selon une dfinition assez vague, toutes les structures socitaires qui ont une stabilit dorganisation, qui ne sont pas publiques et qui ne distribuent pas de profits en font partie. LInstitut National de Statistiques Italien (Istat) a ralis une photographie du secteur non-profit italien. En 2003, parmi les 235 000 organisations non-profit, les formes juridiques prdominantes taient les associations de fait (66 %), les associations dclares (26 %), les coopratives sociales de type A et B (3 %), les fondations (2 %), et dautres formes (3 %). Le chiffre daffaires engendr par le secteur slve environ 38 milliards deuros, ce qui reprsente une contribution de 2,7 % au PIB national. 60 % des recettes totales se concentrent dans les
services sociaux, la sant, la culture, le sport et les loisirs. Le non-profit mobilise 4 millions de personnes. Les travailleurs rtribus sont au nombre denviron 700 000, dont 67 % sont des femmes. La reprsentation politique du secteur et la coordination de ses acteurs est assure par le Forum permanent du tiers secteur. Il sest officiellement constitu le 19 juin 1997 et plus de 100 des principales organisations du monde du volontariat, des associations, de la coopration sociale, de la solidarit internationale et de la mutualit complmentaire volontaire y adhrent. Cest un rseau multiforme dexpriences et dactivits, dans lequel sont impliqus 14 millions de citoyens (usagers, salaris et bnvoles). Le mutualisme est lune des plus anciennes racines de lconomie sociale, mais il na pas connu en Italie le mme dveloppement que dans dautres pays europens. Cependant, au cours de ces dernires annes, suite la crise du systme de protection sociale publique, on a assist la naissance de quelques dizaines de nouvelles expriences mutualistes dans le secteur de la sant.
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le Secteur Cooperatif au Maroc
Au cours de lanne 2011 qui vient de scouler parmi les nombreux vnements qui ont intress le mouvement coopratif italien il y en a trois de porte majeur que je voudrais rapidement dcrire.
de : Alliance des coopratives italiennes. Cest un vnement historique qui, conjointement un signal similaire en provenance des organisations de lartisanat et du commerce, qui en mai 2010 avaient constitu Rete Imprese Italia (Rseau Entreprises Italie) runissant les cinq organisations de lartisanat et du commerce2, montre une envie de simplification et de cohsion de lassociationnisme entrepreneurial italien, ainsi que le tmoignage dune responsabilit majeure assume dans un contexte conomique et politique trs complexe. Les chiffres de lAlliance sont considrables (tableau 1) : lAlliance regroupe 43 500 entre2- Il sagit de Casartigiani, CNA Confederazione nazionale dellartigianato, Confartigianato, Confcommercio et Confesercenti ; voir www.reteimpreseitalia.
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prises coopratives avec 12 millions de membres, 1,1 millions demplois et un chiffre daffaires global environ de 127milliards deuro.
libraux, socialistes, catholiques qui arrivrent faire la synthse des diffrentes sensibilits et conceptions de la coopration. En 1919 la composante catho-
Tableau 1 lAlliance cooprative italienne en chiffres Coopratives Confcooperative Legacoop AGCI 21000 14500 8000 Membres 3000000 8500000 350000 Emplois 520000 480000 80000 Chiffre daffaires (milliards deuros) 62 56,6 8
Cet ensemble dentreprises coopratives contribuent au Produit intrieur brut national pour 7,3%. Elles reprsentent pour le pays la moiti de lagroalimentaire, un tiers de la grande distribution commerciale, 12,9% des guichets bancaires (la quatrime force bancaire) et 90% de la coopration engage dans le secteur social. Le mouvement coopratif italien a ses origines dans la moiti du 19 sicle, la premire cooprative est identifie Turin en 1854, la cooprative de consommation promue par lAssociation gnrale des ouvriers de Turin. En quelques annes, le nombre grandit et en 1886 Milan fut constitue la Fdration nationale des coopratives italiennes(FNCI). Elle devint la Ligue nationale des coopratives italiennes en 1893( Legacoop). Instance unitaire qui rassemble les diffrentes mouvances inspiratrices:
lique constitua une organisation autonome, la Confdration cooprative italienne(Confcooprative) qui, avec les autres organisations, fut, de force intgr dans lorganisation fasciste des coopratives en 1926. Confcooperative et Legacoop renaissent en mai 1945. En 1952 la composante rpublicaine et social-dmocrate sort de Legacoop et constitue lAGCI. Deux autres organisations mineures sont aussi reconnues, en 1975 un groupe issu de la Confcooperative donne vie UNCI (Union nationale coopratives italiennes, www.unci.eu) et en 2004, nait Unicoop (Union italienne des coopratives, www.unicoop.it). Dans le mouvement coopratif italien on retrouve certaines caractristiques assez originales: - la rfrence aux cultures et traditions idologiques qui est particulire dans le contexte coopratif international. En
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Italie ce nest pas le cas seulement des coopratives, le mme pluralisme se retrouve dans les autres organisations entrepreneuriales (artisans, commerants ou producteurs agricoles) et dans le monde syndical, sur base de clivages idologiques et politiques typiques du sicle pass; - lorganisation en Centrales coopratives qui regroupent en leur sein des coopratives de secteurs diffrents (agriculture, crdit, consommation, production, etc.), la diffrence des organisations des autres pays dEurope qui regroupent gnralement un seul type de coopratives; - la coopration italienne bnficie dune attention lgislative, qui repose sur larticle 45 de la Constitution : La Rpublique reconnat la fonction sociale de la coopration caractre de mutualit et sans fins de spculation prive. La loi en promeut et en favorise laccroissement avec les moyens les plus appropris et en assure, avec les opportuns contrles, le caractre et les finalits; - les Centrales coopratives italiennes font enfin lobjet dune reconnaissance de leur utilit publique3 qui leur dlgue lexercice du contrle priodique des organisations associes, la rvision cooprative.
3- Art. 4 du Dcret Lgislatif du Chef provisoire de lEtat du 14 dcembre 1947, n1577.
La cration de lAlliance des coopratives italiennes narrive pas limproviste, elle a t prcde par plusieurs expriences de collaboration entre les trois centrales au fils des annes. Elles se sont concrtises tout dabord par une approche commune des relations industrielles et par 15 conventions collectives nationales de travail et divers organismes bilatraux avec le mouvement syndical. De nombreux instruments oprationnels communs ont vu le jour, comme : Cooperfidi Italie, le consortium national de garantie en faveur des coopratives, qui leur facilite laccs au crdit ; trois fonds de prvoyance complmentaire; Fon.Coop (www.foncoop.coop) ; le fond paritaire interprofessionnel pour la formation continue dans les entreprises coopratives; Coopration finance entreprise (CFI, www.cfi.it), la socit financire cre il y a 25ans pour la participation temporaire au capital de risque; trois mutuelles de complmentaire sant qui comptent environ 110000 inscrits ; CoopForm (www.coop-form.it), organisme bilatral national ddi aux thmatiques de la formation professionnelle et de lenvironnement, sant et scurit dans les lieux de travail. Les objectifs de lAlliance sont tout dabord de donner un signal fort de changement, sans vouloir effacer lhistoire, mme si les raisons qui ont dtermin dans le pass des divisions du mouvement coopratif sont dpasses,
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ni mettre en discussion lidentit et lautonomie des trois centrales, qui restent distinctes dans la gouvernance interne et dans les patrimoines. Il y a ensuite la volont exprime avec force que la coopration joue un rle significatif dans la construction dune socit et dun march capables dtablir la juste harmonie entre travail, conomie et bien-tre. Enfin la dtermination de faire vivre le principe dautonomie de la coopration lgard de la politique et des institutions, car les choix de la coopration ne peuvent pas tre dlgus. Il a t galement exprim le dsir de contribuer au dpassement de la pense unique, pour affirmer lide que le pluralisme des formes dentreprise est un bien pour la socit et pour le march. Du point de vue entrepreneurial, lespoir est que les coopratives pourront tirer dun meilleur climat associatif une impulsion promouvoir des projets dans les territoires et dans les filires productives capables damliorer leurs activits. Que la spcificit cooprative sexprime dune seule voix est le dfi principal qui a t relev, afin quelle puisse mieux tre considre et coute : de ce point de vue, le modle italien, encore renforc avec la cration de lAlliance, peut tre une rfrence intressante pour dautres mouvements, comme celui du Maroc o une analyse
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penne une demande de dcision prjudicielle portant sur linterprtation de larticle 87 du trait de la Communaut europenne (rgles de concurrence et aides dEtat ) et du principe de labus de droit en matire fiscale. Ces demandes ont t prsentes dans le cadre de trois litiges opposant le Ministre de lEconomie et de Finance et trois coopratives au sujet de demandes visant obtenir lexonration des diffrents impts dont bnficiaient (il faut bien utiliser le pass puisque la situation a fortement chang depuis) les socits coopratives de production et de travail en application du droit fiscal italien. Le dossier tait fort sensible parce quau cours de ces dernires annes le rgime fiscal des coopratives avait reu plusieurs attaques travers des plaintes dposes auprs de la Commission Europenne, touchant aux secteurs de la coopration agricole, des consommateurs et du crdit de France, Espagne et Italie. Les plaignants taient lexpression des organisations concurrentes des coopratives, spcialement dans la grande distribution commerciale. Les longues procdures et ngociations avec les trois Etats membres concerns avaient aussi pris du retard pour attendre lavis de la Cour de Justice de lUnion Europenne ( juridiction suprme pour le droit europen). Lattente tait donc charge dapprhen-
sion parce quun ventuel jugement dfavorable, aurait orient le sort des autres cas encore ouverts. Cest donc avec une grande satisfaction que larrt a t accueilli par les coopratives italiennes mais aussi par ensemble du mouvement coopratif europen.
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debnvolat et de lengagement des organisations coopratives dans le domaine des services sociaux. La coopration sociale italienne a obtenu une reconnaissance lgislative spcifique en novembre 1991 avec la loi 381 qui a confr un statut lgal, avec quelques ajustements, une exprience ne de manire spontane.7 Selon la loi n 381, les coopratives sociales ont comme objectif lintrt gnral de la communaut pour la promotion humaine et lintgration sociale des citoyens travers: a. la gestion des services sociaux, sanitaires et ducatifs; b. le droulement dactivits diverses agricoles, industrielles, commerciales ou de services - ayant pour but linsertion dans le monde du travail de personnes dfavorises.
7- Sur les coopratives sociales, lire notamment Borzaga C, 1997, Lvolution rcente de la coopration sociale en Italie, Recma n266. Borzaga, C. (1998). Limpressionnant dveloppement des coopratives sociales. In Defourny, J., Favreau, L., et Laville, J.-L. (dir.). Insertion et nouvelle conomie sociale. Un bilan international. Paris : Descle de Brouwer. 99-126. Zandonai F., 2002, La coopration sociale en Italie, entre consolidation et transformation, Recma n286; Pezzini E. (2008) Les coopratives sociales italiennes : contexte et caractristiques dans LAction Nationale volume XCVIII numro 2, Fvrier 2008, Montral Pezzini E. et Zandonai F.(2010) Le dveloppement du multisocitariat dans la coopration sociale en Italie, dans Revue de lUniversit de Moncton, vol. 41, n 1, 2010, p. 5-24.
Cette exprience italienne a inspir les cooprateurs dans plusieurs autres pays, on a assist un renouveau lgislatif pour consolider ou stimuler des nouveaux champs dactivit pour les coopratives dans une vaste gamme dinitiatives normalement en lien avec linsertion professionnelle et les services aux personnes, en appliquant des modalits de fonctionnement qui prvoient des formes de multisocitariat. Cest le cas du Portugal qui, en 1996, a modifi le code coopratif en ajoutant le secteur des coopratives de solidarit sociale avec la Loi 51/1996 du 7 septembre 1996. LEspagne a introduit les coopratives dinitiative sociale avec la loi nationale 27/1999. En France, le 28 juin 2001, avec ladoption de la loi 624/2001 par lAssemble Nationale ; on a introduit, grce son article 36, la Socit cooprative dintrt collectif (SCIC). Mais aussi la Grce, le Royaume Uni, la Finlande et la Lituanie; au moins 11 des 27 tats membres de lUnion Europenne ont, au cours de ces dernires annes, approuv des lgislations qui configurent de nouvelles formes dentreprise cooprative ou dentreprise finalit sociale.8
8- Voir : Noya, A. (dir.) (2009). The Changing Boundaries of SocialEnterprises. Paris : OCDE publishing. Roelants, B. (dir.) (2009). Coopratives et entreprises sociales.Gouvernance et cadre normatifs. Bruxelles : Cecop publications
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Daprs les dernires donnes disponibles, en septembre 2011 il y avait, en Italie, 11.808 coopratives sociales. Sur base historique, ce chiffre na pas vraiment chang lors des deux dernires annes, mais il a progress normment entre 2005 et 2009 : de 7.489 11.732, soit une augmentation de 57,7%. Sur base annuelle, la progression a t de presque 10%. Dans ce Anne 2011 2010 2009 2008 2007 2006
teint plus de 5,4 milliards deuros. Les coopratives sont rpandues sur tout le territoire italien ; il y a 9,1 entreprises pour 100.000 habitants. Au niveau territorial, elles sont regroupes dans 256 consortiums. Le 16 novembre 2011 donc il y avait bien matire pour commmorer le 20 ans de la loi et fter ce long parcours dj accomVariation sur 12 mois -0,2% +0,8% +2,8% +13,4% +14,6% +17,2% pli. 1700 personnes se sont rassembles Rome non seulement pour (une regarretrosder le pass pection), mais galement pour essayer
contexte, Federsolida riet - Confcooperative reprsente plus de 5.700 coopratives sociales; nombre qui a constamment
progress. Deux tiers des entreprises oprent dans le domaine des services socio-sanitaires et ducatifs tandis que lautre tiers soccupe de linsertion par le travail des personnes dfavorises. Ces coopratives regroupent 212.000 membres et emploient plus de 210.000 personnes. Le chiffre daffaires total at-
de tracer les orientations pour le futur afin de continuer assumer un rle de protagonistes dans les politiques sociales du pays. 2011 est, donc, une anne avec des vnements significatifs, prmices encourageante pour 2012 anne internationale des coopratives.
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Le
mouvement
coopratif
Malai-
Jusqu 1970, toutes les coopratives en Malaisie relevaient de la direction de dveloppement des coopratives mais ; partir de cette date cest la direction des organisations agricoles qui en est devenu le responsable, lexception des coopratives de rforme des terres, et des coopratives de pche maritime, ces dernires relvent de la direction de dveloppement de la pche maritime. Actuellement, les coopratives en malaise sont cres dans les 9 secteurs suivants: Banque, crdit et financement, plantation, logement, industrie, consommation, construction, transport et services. Ces coopratives ont la spcifit davoir un nombre dadhrents qui se chiffre en millions. Ainsi, en 2009: 6.678.000 de personnes taient membres aux coopratives malaisiennes, soit 27% de la population.
sien remonte au 19me sicle. Ainsi, en 1884, des coopratives dpargne et de crdits ont t cres essentiellement dans le secteur agricole et ce, dans le but de faire face aux intermdiaires qui profitaient des faibles capacits de financement des agriculteurs. Mais, les coopratives de lre moderne remontent 1922, la Malaisie fut encore sous colonisation Anglaise. Depuis, des coopratives ont t cres dans plusieurs secteurs avec particulirement la cration de la premire cooprative dpargne et de crdit en 1951 et le lancement de lexprience des coopratives scolaires en 1969. Ces dernires jouissent dune importance primordiale de la part du gouvernement malaisien car elles inculquent aux lves la formation cooprative, lesprit de lpargne et la prise de dcisions. Lvolution du systme coopratif a conquis dautres secteurs, comme le secteur bancaire, le transport, lhabitat, la consommation, les services industriels.
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Lvolution de ces structures et de leurs membres peut tre constate comme suit: - En 1990, 3028 coopratives comptaient 3.500.000 adhrents; - En 1995, 3554 coopratives comptaient 4.250.000 adhrents; - En 2000, 4154 coopratives comptaient 4.500.000 adhrents; - En 2003, 4500 coopratives comptaient plus de 5 millions dadhrents; - En 2007, 5170 coopratives comptaient 6.320.000 adhrents. La rpartition des coopratives par secteur illustre la prdominance des coopratives de consommation avec 60% ; suivies des coopratives de services avec 10% et les coopratives de crdits et celles de transport avoisinants les 9%. Lessor conomique qua connu la Malaisie durant les dernires dcennies a concouru au dveloppement de plusieurs secteurs dont le secteur coopratif. Ce dernier a drain une bonne manne des capitaux issus des salaires appartenants aux couches dmunies et par la suite son injection dans lconomie sous forme dinvestissement, prts et consommation. A titre dexemple, le secteur des crdits a connu un grand succs en Malaisie ; les membres des
coopratives ont bnfici de 25% de lensemble des crdits octroys en 1995 par les institutions financires du pays.
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supervis par le directeur gnral de cet tablissement. La limitation du nombre minimum dadhrents 100 par coopra tives. La possibilit de traiter avec les non adhrents. Lexonration des coopratives des impts pendant les cinq pre mires annes de leurs exercices. A terme de ce dlai, les coopra tives dont le capital est infrieur ou gal 500.000 ringits ; restent exonres. La possibilit pour les coopra tives dinvestir une partie de leurs excdents dans diffrents sec teurs (foncier, constructions) La certification des comptes des coopratives incombe au comi t de contrle interne lu par les membres. La rmunration des tches ef fectues par les membres des conseils dadministration et les contrleurs internes. La tenue des assembles gn rales dans un dlai qui ne peut dpasser 6 mois de la clture de lexercice. Les dons, aides, subventions qui sont accordes aux coopratives doivent avoir laval de la direc tion du dveloppement des coo pratives.
La rpartition des excdents se fait comme suit: 15% pour les rserves lgales 2% pour le collge coopratif malaisien travers la direction de dveloppement des coop ratives 1% pour lunion nationale tra vers la direction de dveloppe ment des coopratives. Le reste se repartit comme suit: Rmunration du capital dans la limite de 10%, autrement la cooprative est tenue de lautorisation de ladministration de tutelle. Paye des salaires des membres du conseil dadministration et du comit de contrle interne dans les limites fixes par ladministration de tutelle Dotation de 10% aux activits sociales.
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Assemble Gnrale
Le conseil dadministration
Les comits
Les dirigents
lagrment, lorganisation ; lappui et laide aux coopratives ; la vulgarisation et la supervision de ces dernires en sassurant quelles respectent la lgislation en vigueur ; comme elle joue le rle de consultant auprs du ministre de tutelle. Elle aide ces structures pallier aux problmes de financement dont elles souffrent, notamment dans le monde rural travers laccord de crdits.Cette
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dans ce domaine. Depuis 1984, cet institut a procd la cration dun programme spcifique aux participants trangers. Un cursus de cinq semaines est sanctionn par un diplme dans la gestion et ladministration des coopratives. Mais aussi en matire de laudit interne des coopratives, la gestion des ressources humaines et la ralisation technique et artistique des ditions.
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Ministre de lagriculture
Ses attributions sont alloues aux organisations maritimes dont les coopratives de pche savoir la formation au sein de ces structures, dveloppement des systmes de gestion dans les techniques de commercialisation des produits halieutiques ainsi que la supervision des oprations de crdits affectes ces structures. Les coopratives en Malaisie sont structures dans un cadre organis, elles sont intgres au sein de trois grandes unions: union ANGKASA: est lunion des coopratives malaisiennes qui a t cre en 1971 et qui comptait en 2002 plus de 2653 coopratives dont les coopratives scolaires, et ladhsion de plus de 3 millions membres cooprateurs. Ses principales attributions ont trait lorganisa-
tion des campagnes de formation au profit des adhrents des coopratives membres lunion dans les domaines juridiques, comptable, contrle interne; lorganisation des manifestations coopratives locales, rgionales et nationales; ldition de la revue cooprative (pelancar). Union NEKMAT des coopratives
de pche offre divers services ses membres dont : lapprovisionnement en matires premires, lorganisation de la commercialisation du poisson et son transport. Union NAFAS dont les principales attributions est limportation dengins agricoles au profit des coopratives et la production des fertilisants.
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Loi 5/2011 dconomie Sociale : une loi pionnire dans la reconnaissance juridique de lconomie Sociale en Espagne
Par: Carlos LOZANO Coordinateur de relations internationales la Confdration Espagnole des Entreprises de lconomie Sociale (CEPES) Coordinateur Rseau Euro-mditerranen de lconomie Sociale ( ESMED ) Lapprobation par le Parlement espagnol en mars de lanne dernire de la Loi 5/2011 dconomie Sociale constitue un avancement. LEspagne est le premier tat membre de lUnion Europenne qui dispose dun texte lgislatif qui reconnat et rgle un cadre commun lensemble des entreprises dconomie Sociale. Cette Loi clarifie cette autre forme dentreprendre et vite lindtermination juridique qui portait prjudice sur la visibilit de lconomie sociale. Ainsi, elle est dfinie par lensemble des activits conomiques et commerciales ralises par des entits qui, dans le secteur priv, poursuivent lintrt commun de leurs membres, lintrt gnral conomique ou social ou, lensemble de ces intrts, conformment aux principes suivants: a) Prminence des personnes et de la finalit sociale sur le capital, qui se traduit par une gestion autonome et transparente, dmocratique et participative, impliquant de privilgier davantage ladoption des dcisions en fonction des personnes et de leurs apports en travail et services prts lentit ou en fonction de la finalit sociale quen fonction de leurs apports au capital social. b) Application des rsultats obtenus par lactivit conomique principalement en fonction du travail apport et du service ou activit ralis par les associs membres ou, le cas chant, de la finalit sociale objet de lentit. c) Promotion de la solidarit interne et de la solidarit avec la socit favorisant lengagement vis--vis du dveloppement local, de lgalit des chances entre hommes et femmes, de la cohsion sociale, de linsertion des personnes en situation de risque dexclusion sociale, de la cration demplois stables et de qualit, de la conciliation de la vie personnelle, familiale et professionnelle et du dveloppement durable. d) Indpendance lgard des pouvoirs publics.
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De cette faon, ces principes acquirent force lgale grce une Loi qui identifie les valeurs distinctives de lconomie Sociale par rapport dautres formes dentreprise. En Espagne, les formes dconomie Sociale qui accomplissent ces principes sont les quatre familles traditionnelles: les coopratives, les mutualits, les fondations et les associations qui mnent bien des activits conomiques. Il faut ajouter aussi dautres formes spcifiques espagnoles dconomie Sociale qui sont aussi encadrs par la Loi : Socits de travailleurs: Dans ces entreprises la majorit du capital appartient aux membres travail leurs. Personne ne peut possder la majorit du capital de lentre prise, faisant lobjet de laccord entre les membres pour toute d cision stratgique de lentreprise. Entreprises dInsertion: ce sont des entreprises qui dveloppent des activits conomiques dont lobjet social est dintgrer so cio-professionnellement des per sonnes en situation dexclusion sociale. Centres Spciaux dEmploi des personnes handicapes: ce sont des entreprises productives dans le march dont le but est dassu rer lemploi et la prestation de services aux travailleurs ayant des besoins spciaux.
Confrries de Pcheurs : ce sont des corporations de droit public, sans but lucratif, reprsentatives dintrts conomiques de p cheurs, qui agissent comme or ganes de consultation et de col laboration avec les Administra tions comptentes en matire de pche maritime et damnage ment du secteur de pche, dont la gestion est dveloppe afin de satisfaire les besoins et les intrts des membres, avec le compromis de contribuer au dveloppement local et la cohsion sociale. Les socits agricoles de trans formation. La Loi ouvre aussi la porte dautres organismes crs selon des normes spcifiques, qui sont rgies par les principes de lconomie Sociale. La Loi tablit un cadre juridique commun toutes ces familles de lconomie Sociale, en respectant la lgislation spcifique de chacune (coopratives, socits de travailleurs, mutualits, etc.). Toutefois, la valeur ajoute de la Loi est celle de donner un mandat aux pouvoirs publics de favoriser ces entreprises et leurs organisations reprsentatives, pour leur contribution la cration demploi, avec lesprit dentreprises et linsertion de groupes en exclusion. Lexprience dmontre ce propos par lconomie sociale pendant les dernires annes a fait quil existait un consensus de toutes les tendances politiques en faveur de la Loi pour donner
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un mandat aux pouvoirs publics afin de dvelopper des mesures, savoir : a) liminer les obstacles la mise en uvre et au dveloppement dune activit conomique des entits de lconomie sociale. cet gard, une attention particulire sera attache la simplification des dmarches administratives de cration des entits de lconomie sociale. b) Faciliter les diverses initiatives de lconomie sociale. c) Promouvoir les principes et valeurs de lconomie sociale. d) Promouvoir la formation et la reconversion professionnelle dans le domaine des entits de lconomie sociale. e) Faciliter aux crateurs dentits de lconomie sociale laccs aux processus dinnovation technologique et dorganisation. f) Crer un environnement encourageant le dveloppement des initiatives conomiques et sociales dans le cadre de lconomie sociale. g) Impliquer les entits de lconomie sociale dans les politiques actives demploi, en particulier en faveur des secteurs les plus atteints par le chmage, celui des femmes, des jeunes et des chmeurs de longue dure. h) Introduire des rfrences lconomie sociale dans les programmes dtudes des diffrents degrs denseignement.
i) Encourager le dveloppement de lconomie sociale dans des domaines tels que le dveloppement rural, la dpendance et lintgration sociale. Un autre aspect significatif est celui de limportance des Pouvoirs publics de construire des mcanismes de dialogue avec les entreprises dconomie Sociale. En Espagne ce rle est jou par la CEPES, qui rassemble 29 membres1,
1- 15 ORGANISATIONS NATIONALES : Coopratives Agroalimentaires, COCETA : Confdration des Coopratives de Travail Associ, CONCOVI : Confdration des Coopratives dHabitation, HISPACOOP : Confdration des Coopratives de Consommateurs et usagers; UCOTRANS : Union des Coopratives du Transport, UECOE : Union Espagnole des Coopratives dEnseignement. UNACOMAR : Union Nationale des coopratives de la mer, AFEM : Association FEAPS pour lEmploi, CERMI : Comit Espagnol des reprsentants des personnes handicapes, ONCE : Organisation Nationale des Aveugles Espagnols FAEDEI : Fdration Espagnole des Entits des Entreprises dInsertion, REAS : Rseau dconomie Alternative et Solidaire, CNEPS: Confdration Espagnole des Mutuelles, CONFESAL : Confdration des Socits de Travailleurs, FDRATION NATIONALE DES ASSOCIATIONS DES PECHEURS. 7 ORGANISATIONS RGIONALES: CCC : Confdration des Coopratives de la Catalogne, CCE: Confdration des Coopratives du Pays Basque, CCV: Confdration des Coopratives de Valence, FECOMA: Fdration des Coopratives de Madrid, CEPES-ANDALUCIA, CEPES EXTREMADURA et CEPES NAVARRA 7 GROUPEMENTS DE LCONOMIE SOICALE: MONDRAGN: Corporacin Mondragn, GRUPO ASCES: Association pour la Coopra-
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organisations reprsentatives des diffrentes formes dconomie sociale, avec plus de 200 structures dappui dans toute lEspagne. Cette structure associative fait de la CEPES le porte-parole unique et fdrateur de toutes les organisations confdres et, en dfinitive, de lensemble de lconomie sociale espagnole qui reprsente presque 45.000 entreprises, 2.350.000 emplois (12.5% de lemploi), 90.000 millions deuros en chiffre daffaires ; ce qui suppose 10% du PIB et presque 12.000.000 des personnes associes aux entits de lconomie sociale. De toute faon, la Loi dconomie Sociale inclut une srie de conditions pour quune organisation de niveau tatique soit reprsentative de lconomie Sociale elle doit: a) Regrouper au moins la majorit des catgories dentits prvues par la loi. b) Reprsenter, au moins, vingt-cinq pour cent de la totalit des entreprises ou entits associes directement ou par le biais dorganisations intermdiaires vis--vis des confdrations intersectorielles participant la procdure de reprsentativit. c) Reprsenter, dans la proportion minimum de la majorit des catgories dentits prvues regroupes au sein de
tion dans lconomie Sociale, GRUPO CLADE, FUNDOSA GRUPO, GRUPO ATLANTIS, FUNDACIN ESPRIU et UNIDE: Union de Dtaillants Espagnols
la confdration correspondante, au minimum quinze pour cent de la totalit des entits ou entreprises de chaque catgorie qui sont associes aux confdrations intersectorielles participant la procdure de reprsentativit, sous rserve, pour leur inclusion auxdites confdrations. Cet amnagement de la Reprsentativit du secteur, permet dordonner le dialogue du secteur avec les Administrations publiques, renforant ainsi la prsence du secteur autour des tables de dialogue o les politiques publiques tatiques sont discutes; la CEPES tant lorganisation qui reprsente lconomie Sociale auprs des Institutions publiques. Lconomie Sociale est ainsi un acteur conomique part entire, diffrent du modle dentreprise traditionnelle dirige maximiser la rentabilit conomique court terme. Cest la primaut de la rentabilit sociale qui fait des entreprises dconomie sociale un levier pour surmonter la crise conomique dont souffre lEspagne. Bien que ces entreprises ont t aussi frappes par la situation conomique, elles dmontrent une plus grande rsistance et une plus grande capacit dadaptation cette situation. Le Parlement Europen a montr dans son rapport sur lconomie sociale de 2009 limportant rle de lconomie sociale face la crise, spcialement par sa capacit de rectifier trois dsquilibres du march du travail: chmage, instabilit dans lemploi et lexclusion des chmeurs.
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La Loi 5/2011 met en vidence lintrt pour lconomie Sociale comme un acteur cl de la solution la situation conomique. Plusieurs Gouvernements, organisations Internationales comme lOrganisation Internationale du Travail (OIT) , les Nations Unies, les Prix Nobel Stiglitz ou Ostrom ou les Institutions Europennes, ont dj adopt des nombreux documents qui mettent en vidence la ncessit de parier sur ce modle dentreprise. ct de lEspagne, le Mexique dispose depuis le mois septembre de lanne 2011 dune Loi similaire. En outre, le secteur de lconomie Sociale de la France, organis autour du CEGES (Conseil des Entreprises, Employeurs et Groupements de lconomie Sociale), analyse aussi la possibilit de lancer une initiative pour tablir une Loi franaise de lconomie Social. Pour ce faire le CEGES est en train dorganiser des vnements de rflexion, comme celui organis le denier mois de Dcembre 2011 Paris au sige de lAssemble Nationale o la CEPES a prsenter lexprience espagnole. Il est important donc de construire lconomie sociale au niveau global avec un agenda commun de travail. Tenant compte de cet objectif, la CEPES ses implique avec ses partenaires des diffrentes rgions du Monde. Dabord, avec lEurope travers sa participation ECONOMY SOCIALE EUROPE, plateforme europenne de lconomie Sociale et rfrentiel auprs des Institutions
Europennes..Ensuite LAmrique latine qui est lune des priorits daction de la CEPES depuis sa cration en 2000. Cette coopration lui permet de maintenir des contacts avec les organisations coopratives et dconomie Sociale du continent amricain et travailler dans le cadre de la Fondation Ibro-amricaine de lEconomie Sociale (FUNDIBES). La Mditerrane est une des rgions prioritaires du travail au niveau international. La CEPES, coordonne le Rseau Euro-mditerranen de lconomie Sociale dont lODCo et lUNCAM reprsentent le Maroc ct des reprsentants de lItalie, la France, le Portugal, lAlgrie et la Tunisie dans le but de faire de lconomie Sociale un acteur qui contribue la coopration politique, conomique et sociale parmi les pays du sud et du nord de la Mditerrane. La proclamation par les Nations Unies de 2012 comme lAnne Internationale des Coopratives offre une grande occasion de mettre en marche un agenda international pour lconomie Sociale et pour donner une plus grande visibilit au niveau mondial aux coopratives et aux autres formes dentreprise de lconomie Sociale. Lconomie sociale espagnole y sera toujours la disposition des partenaires dautres pays dans ce sens.
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LAnne Internationale des Coopratives: Reconnaissance Mondiale dun modle alternatif en contexte de crise
Par: Hanane Miri [email protected]
La crise conomique mondiale est un phnomne conjoncturel auquel nous ne pouvons rarement chapper. Depuis une dcennie, nous avons vcu des priodes de rcessions conomiques qui ont eu dimportantes rpercussions au niveau mondial. De nombreux facteurs ont contribu la crise conomique actuelle, mais trois semblent primaires: la drglementation de lindustrie de la finance, les banques qui octroient des prts extrmement risqus et le dsir des consommateurs de souscrire ces prts payer pour de grandes maisons et / ou dacqurir dautres biens. Cette crise nest plus perue sous un angle strictement financier et conomique, mais plusieurs niveaux de penses et danalyses, elle est galement une crise de valeurs : des valeurs dthique, de socit et encore plus des valeurs dhumanisme. Tant que les valeurs matrialistes continuent dominer nos systmes politicoconomiques et nos vies personnelles, nous pouvons nous attendre des crises similaires qui se reproduisent. Ce qui, par
consquent, ncessite la rorganisation des systmes culturels et des modes de vie autour des valeurs de socit solidaire. Des valeurs qui permettent aux individus davoir une rfrence et une identit ; symboles suprmes dune pleine intgration sociale et dune citoyennet pleinement affirme. La recherche sur les valeurs donne penser que les objectifs dans la vie qui sopposent au matrialisme comprennent la croissance personnelle, dtroites relations interpersonnelles, et de contribuer lensemble de la communaut. Ces intrinsque des valeurs sont galement connus pour favoriser le mieuxtre, un comportement plus pro social, et des niveaux plus levs de la durabilit cologique. Ainsi, toute rorganisation ferait bien de se former autour de ces valeurs intrinsques1. Depuis longtemps, on parle dune crise des valeurs humaines. Nous serions, dans le cadre de notre socit capita1- Tim Kasser Valeurs matrialistes et la crise conomique actuelle le 24 dcembre 2008 The Psychologists for Social Responsibility: http:// www.psysr.org/blog
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liste et librale, en manque de valeurs collectives. Il ne subsisterait dans notre esprit que la volont de russir en crasant son prochain dans un lan incontrlable dgosme, dgocentrisme et dindividualisme. Mais ces nouvelles valeurs inhumaines pourraient tre lorigine mme de la grave crise conomique qui secoue actuellement la valeur des biens comme celle des socits. On assisterait alors une crise o notre faon de penser la relation lautre serait compltement remettre en cause. Dans ce sens les organisateurs de Davos eux-mmes admettent que le capitalisme et le libralisme tout crin ont montr leurs limites. Pour preuve, le thme de ce Davos millsime 2012 a t: La grande transformation, trouver de nouveaux modles de leadership et de capitalisme. Klaus Schwab, le fondateur du World Economic Forum, a luimme reconnu que le capitalisme ne pouvait plus continuer ainsi. Cette anne devrait tre celle du changement, dune conomie dans laquelle lhumain retrouvera sa place2. Le sommet de Davos de cette anne, a publi galement les rsultats dun sondage dopinion montrant que les deux tiers des personnes interroges estiment que la crise conomique actuelle est aussi une crise des valeurs. Presque autant distingu daffaires que le sec2- LE HUFFINGTON POST en association avec le groupe LE MONDE le 7 mars 2012 .
teur qui devrait insister sur des valeurs plus de favoriser un monde meilleur. Lancien modle tait le capitalisme, le nouveau est le talent. () Le capitalisme, sous sa forme actuelle, na plus sa place dans le monde qui nous entoure. Nous avons chou retenir les leons de la crise financire de 2009. Une transformation mondiale doit avoir lieu durgence et cela doit commencer en rtablissant une notion de responsabilit sociale, a poursuivi Klaus Schwab3. La crise que traverse aujourdhui le capitalisme a redonn de lactualit la recherche dalternatives lentreprise prive classique. Parmi les candidats, les organisations de lconomie sociale et solidaire (ESS). Lconomie sociale rassemble les associations, les coopratives et les mutuelles. Elles ont en commun dtre gouvernes par un mode dmocratique (une personne = une voix) et de ne pas avoir pour objectif de maximiser les revenus de leur capital. Lconomie solidaire, pour sa part, regroupe les organisations qui produisent des biens et des services forte utilit sociale et qui dcident dembaucher en priorit des personnes en difficult, de dvelopper des activits soutenables sur le plan cologique, ou encore de pratiquer des formes dchange respectant des normes sociales et environnementales leves, comme le fait le commerce quitable.
3- The World Economic Forum: http://www.weforum.org/.
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En dpit de son dveloppement et sa croissance - lESS rassemblerait aujourdhui plus de 200 000 organisations employant 2,1 millions de salaris(OIT)ce secteur peine saffirmer comme une relle alternative lconomie dominante pour faute dunit, faute dapparatre comme un vritable mouvement de transformation sociale, faute aussi dtre mme de mobiliser - ou de vouloir le faire - ses adhrents, ses socitaires ou ses associs, tant donn que les 300 premires coopratives dans le monde en termes de chiffre daffaires sont, ensemble, de la taille du PIB du Canada. En Colombie, Saludcoop, une cooprative de sant, fournit des services de soins de sant pour 15,5 pour cent de la population. En Ethiopie, 900.000 personnes dans le secteur de lagriculture sont estims gnrer une partie de leur revenu travers des coopratives. En France, 9 agriculteurs sur 10 sont membres de coopratives agricoles; banques coopratives grer 60 pour cent du total des dpts et 25 pour cent de tous les dtaillants dans le pays sont des coopratives, tandis quau Japon 9,1 millions de familles dagriculteurs sont membres de coopratives qui fournissent 257.000 emplois. En Inde, les besoins de 67 pour cent des mnages ruraux sont couverts par des coopratives, et en Suisse, le plus important dtaillant et le plus grand employeur priv est une cooprative4.
4- Selon le BIT en ligne/OIT.
Allant de petite chelle pour les entreprises multi-millions de dollars travers le monde, les coopratives oprent dans tous les secteurs de lconomie. Elles comptent plus de 800 millions de membres et fournissent 100 millions demplois travers le monde ; 20 pour cent de plus que les entreprises multinationales. Cest pour ces multiples raisons que 2012 est dclare par lOrganisation des Nations Unies Anne Internationale des Coopratives. Cest une excellente occasion de faire passer le message que les coopratives sont des entreprises prospres, prtes
rpondre aux besoins dune conomie moderne. Cette anne va reprsenter une excellente occasion pour les coopratives du monde entier pour clbrer leur modle business unique. Un modle dentreprise qui contribue activement la rduction de la pauvret dans mondiale, la cration demplois et lintgration sociale.
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Cest Cancun (Mexique), lors de lAssemble gnrale de lAlliance cooprative internationale (ACI), le 14 novembre 2011, que les cooprateurs du monde entier ont t runis pour lancer lAnne Internationale des Coopratives. Au nom de la diversit des entreprises, cette occasion lACI a invit les chefs dEtats et de gouvernements du G20, dans sa Lettre ouverte au nom dun milliard de cooprateurs le 2 novembre, prendre en compte les spcificits des coopratives dans la mise en uvre des politiques publiques, tant par les Etats que par les organisations internationales. LAnne internationale des coopratives fera donc la promotion de ces entreprises dotes dun mode de gouvernance pas comme les autres. Participant une conomie plus solidaire,
elles sont gres dmocratiquement par leurs propres membres. Pour le slogan de lAnne Internationale des Coopratives, lOrganisation des Nations Unies a choisi: Les coopratives, des entreprises pour un monde meilleur. Ce slogan met en vidence la contribution des coopratives au dveloppement socio-conomique et reconnaissant en particulier leur impact sur la rduction de la pauvret, la cration demplois et lintgration sociale : Les coopratives rappellent la communaut internationale quil est possible dallier la viabilit conomique la responsabilit sociale a dclar Ban Ki-moon, secrtaire gnral de Nations unies. Le Dpartement des Affaires Economiques et Sociales (DESA) et le Dpartement de lInformation des Nations Unies
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ont publi le logo de lAIC sur la base du slogan de lAnne: Les entreprises coopratives construisent un monde meilleur. Le logo a pour but de dmontrer comment les membres des coopratives peuvent combiner les efforts afin de raliser des objectifs quils ne pourraient atteindre individuellement. Ce logo met parfaitement en vidence la motivation qui sous-tend la dclaration de lAnne Internationale des Coopratives , a dclar Sha Zukang, le Secrtaire Gnral Adjoint charg du DESA, avant dajouter:Les entreprises coopratives sont fondes sur laction collective et le principe de participation. Elles incarnent lidal selon lequel en travaillant ensemble, nous pouvons accomplir mieux quen faisant cavalier seul. Cette approche de lentreprise sociale et conomique est un bon modle de la socit inclusive que le DESA et les Nations Unies travaillent btir >>. Le logo choisi pour cette anne internationale est une illustration des personnes essentielles au modle coopratif qui travaillent ensemble pour soulever un grand cube qui reprsente les dfis du dveloppement. Les sept figures reprsentent les sept principes du mouvement coopratif, savoir: ladhsion volontaire et ouverte tous; le contrle dmocratique par les membres de la cooprative ; la participation conomique des membres ; lautonomie et lindpendance ; lducation, la formation et linformation; la coopration entre les coopratives et la proccupation quelles ont pour le bien-tre de la communaut (ONU).
Comme il a t signal auparavant, les coopratives affichent une forme pertinemment viable au regard de la dgradation du contexte conomique observe depuis lautomne 2008. Les coopratives sont une ralit importante dans le monde, avec plus dun milliard de socitaires et plus de 100 millions demplois, selon les Nations-Unies. La moiti de la population de la plante, soit 3 milliards de personnes, dpend significativement des entreprises coopratives, selon la mme source. Ce modle constitue donc une vritable alternative au modle capitaliste bas sur la priorit du profit face aux valeurs, et cela a t mentionn par le message du Secrtaire Gnral de lONU, loccasion de la clbration de la journe internationale des coopratives le 3 juillet 2011: Se fondant tout particulirement sur la notion de valeurs, les coopratives ont montr quelles constituaient un modle commercial, robuste et viable, susceptible de prosprer mme pendant les priodes difficiles. Ce succs a contribu empcher de nombreuses familles et communauts de sombrer dans la pauvret. Dautre cot Lanne mettra aussi en vidence les points forts du modle dentreprise cooprative comme un moyen alternatif de faire des affaires et de favoriser le dveloppement socioconomique ont annonc le Secrtaire gnral de lOrganisation des Nations Unies Mr. Ban Ki-moon, et le prsident de lAssemble gnrale de lONU Mr. Nassir Abdul Aziz Al-Nasser, lors
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de la dclaration du 2012, Anne Internationale des Coopratives, au sige social de lONU New York cette occasion toujours, Pervenche Bers la prsidente du Comit Emploi et Affaires sociales du Parlement europen a soulign que les objectifs des coopratives en termes demploi contrastent avec les mesures court terme qui ont t responsables de la crise. Elle a aussi mis en vidence la modernit des coopratives en esprant que cela sera reconnu comme tel pendant cette Anne Internationale5. Dans ce sens la stratgie de Europe 2020 adopte par lUnion Europenne pour la dcennie venir : LEurope 2020 veut faire de lUE une Economie intelligente, durable et inclusive avec des niveaux demploi, de productivit et de cohsion sociale levs cest pour cette raison la stratgie a mentionn la pertinence du modle coopratif et sa contribution aux objectifs de la stratgie de croissance. Les coopratives agissent dj dans ce sens en plaant les personnes au cur de leurs activits tout en crant de la richesse long terme pour les communauts6. CECOP-CICOPA Europe, son tour, a insist sur le long terme caractristique des emplois au sein des coopratives et sur la richesse quelles ont cre dans leur territoire. Les coopratives de son rseau furent gnralement plus rsistantes la crise que les entreprises conventionnelles, ce qui est un bon indicateur de leur capacit prenni5- http://www.cecop.coop 6- http://www.coopseurope.coo, Bruxelles.
ser leurs activits conomiques et leurs emplois7. Les coopratives ont donc un norme potentiel pour traiter des problmes de dveloppement socio-conomique et aider la ralisation des objectifs de dveloppement convenus au niveau international, y compris les Objectifs du Millnaire pour le Dveloppement. Les entreprises coopratives apportent une contribution inestimable la rduction de la pauvret, la cration de lemploi et lintgration sociale. Et parmi les objectifs de lAnne Internationale des Coopratives la sensibilisation de lopinion publique sur les coopratives et leur contribution au dveloppement socio-conomique, la promotion de la formation et la croissance des coopratives, et lincitation des gouvernements mettre en uvre des politiques, des lois et des rglements favorables la formation, la croissance et la stabilit des coopratives. La rsolution de LONU qui a proclam cette anne internationale des coopratives invite tous les tats membres agir en tablissant des mcanismes nationaux, comme des comits nationaux, pour se prparer, observer et suivre lanne internationale des coopratives.
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Tableau n1 : Rpartition des coopratives par secteur Situation au 31 Dcembre 2011
Secteur Agriculture Artisanat Habitat Argane Fort Denres alimentaires Pche Plantes mdicinales Transport Alphabtisation Commerce de dtail Consommation Exploitation des carrires Centres de gestion Main duvre Traitement de dchets Art et culture Mines Tourisme Tlcommunication Imprimerie-Papeterie Commerce lectronique Total Effectif 5 871 1 173 1 058 205 193 112 103 87 76 59 31 27 14 8 8 6 4 3 3 2 2 1 9 046 Adhrents 294 044 24 008 48 030 5 676 8 238 1 231 4 661 2 303 1 690 522 971 6 723 871 78 128 78 39 206 21 18 14 8 399 558 Capital en dh 1 525 389 699 119 745 331 4 682 421 048 1 524 100 7 982 541 482 601 6 837 118 3 027 618 6 900 438 1 078 884 5 608 825 11 767 200 738 400 205 000 68 900 131 100 60 500 979 000 19 200 32 500 16 700 5 600 6 375 022 303
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Tableau n2 : Rpartition des coopratives de femmes par secteur Situation au 31 Dcembre 2011
Secteur Artisanat Agriculture Argane Denres alimentaires Plantes mdicinales Alphabtisation Collecte de Coquillages Main duvre Imprimeries-Papeteries Consommation Art et culture Total Effectif 461 439 191 86 19 6 5 3 1 1 1 1 213 Adhrents 8 954 9 055 5 491 1 002 505 43 142 31 7 8 14 25 252 Capital en dh 5 778 562 5 250 144 1 131 900 375 401 100 300 101 100 39 300 9 300 700 7 500 7 000 12 801 207
Tableau n3 : Rpartition des coopratives des laurats diplms par secteur Situation au 31 Dcembre 2011
Secteur
Agriculture Alphabtisation Fort Artisanat Transport Plantes mdicinales Centres de gestion Denres alimentaires Commerce de dtail Autres secteurs
Effectif
140 59 21 20 15 9 8 5 3 9
Adhrents
1 721 522 391 182 58 88 78 113 16 83
Capital en dh
39 477 875 1 078 884 248 400 761 223 908 000 1 470 471 205 000 39 450 275 000 180 400
Total
289
3 252
44 644 703
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Statistiques
Tableau n5 : Rpartition des coopratives de femmes par rgion Situation au 31 Dcembre 2011
Rgion Oued Eddahab-Lagouira Layoune-Boujdoure Guelmim-Es-smara Souss-Massa-Dara Gharb-Chrarda-Bni Hssen Chaouia-Ouardigha Effectif 15 125 104 247 10 21 Adhrents 116 1 376 1 600 7 938 131 304 Capital en dh 82 200 746 500 333 087 2 103 017 130 500 215 300
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Statistiques
Marrakech-Tansift-Al Haouz La rgion de lOriental Le Grand Casablanca Rabat-Sal-Zemmour-Zar Doukkala-Abda Tadla-Azilal Mekns-Tafilalet Fs-Boulmane Taza-Al Houceima-Taounate Tanger-Ttouan Total
2 874 1 135 85 593 1 366 790 2 785 1 332 976 1 851 25 252
1 189 843 451 963 304 940 667 542 532 650 1 038 345 1 141 705 1 533 181 975 450 1 354 985 12 801 207
Tableau n6 : Rpartition des coopratives des laurats diplms par rgion Situation au 31 Dcembre 2011
Rgion Layoune-Boujdoure Guelmim-Es-smara Souss-Massa-Dara Gharb-Chrarda-Bni Hssen Chaouia-Ouardigha Marrakech-Tansift-Al Haouz La rgion de lOriental Le Grand Casablanca Rabat-Sal-Zemmour-Zar Doukkala-Abda Tadla-Azilal Mekns-Tafilalet Fs-Boulmane Taza-Al Houceima-Taounate Tanger-Ttouan Total Effectif 6 6 19 20 2 12 56 5 21 3 13 48 29 12 37 289 Adhrents 48 53 242 827 16 110 337 111 246 22 126 429 287 118 280 3 252 Capital en dh 50 400 27 200 1 008 873 29 687 436 125 000 148 700 1 190 400 465 627 489 600 11 300 1 256 350 5 916 205 1 295 912 872 200 2 099 500 44 644 703
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Statistiques
Tableau n7 : Rpartition des coopratives agricoles par branche dactivit Situation au 31 Dcembre 2011
Branche dactivit COLLECTE & COMMERCIALISATION DU LAIT ELEVAGE APICOLE APPROVISIONNEMENT CUMA OLEICOLE (OLIVIERS) MARACHERE AVICOLE POMPAGE CUNICULTURE DATTIERS CACTUS (ASSABBAR) EXPLOITATION DES TERRES MULTI-FONCTIONNELLE SAFRAN TRANSFORMATION DU LAIT AGRUME ARBORICULTURE CMA Effectif 1 718 1 603 997 463 202 184 126 121 112 69 51 38 28 26 20 19 16 14 13 Adhrents 132 794 48 904 11 929 23 818 4 042 9 179 2 629 1 663 7 647 1 011 2 409 484 497 682 1 191 20 152 1 356 368 21 192
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Statistiques
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Statistiques
Tableau n8 : Rpartition des coopratives artisanales par branche dactivit Situation au 31 Dcembre 2011
Branche dactivit TEXTILES-TAPIS TAILLEURS-CONFECTION TRAVAUX BATIMENTS COUTURE - BRODERIE BOIS-MENUISERIE BOULANGERIE ET PATISSERIE APPROVISIONNEMENT ET COMMERCIALISATION POTERIE ET CERAMIQUE ART ET DECOR FORGERONS ET FERRONIERS MOZAIQUE-ZELLIGEURS MAROQUINIERS TRAITEURS FABRICATION DE CHAUX ET PLATRE CORDERIES VANERIES CHAUSSURES MARQUETERIE-SCULPTURE SUR PLATRE TISSERANDS METAUX-BIJOUX
Adhrents 4 829 2 272 2 191 2 792 1 567 620 1 357 1 067 405 503 334 535 232 447 405 303 395 792 533
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Statistiques
THUYA (AL ARR) REPARATION ET MECANIQUE SCULPTURE SUR PIERRES PRODUITS DESTHETIQUE DINANDIERS CUIR TANNEURS BABOUCHIERS-CORDONNIERS COIFFEURS DELAINEURS NATTIERS COMMERCIALISATION DES PIERRES DE MARBRE SCULPTURE SUR BOIS RESTAURATION MONUMENTS REP.APPAREILS FRIGORIFIQUES CARTONNAGE ARTISANTS DE SOUFLEURS Total
13 12 11 11 10 10 9 7 5 5 4 3 2 2 1 1 1 173
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Statistiques
Tableau n9 : Rpartition des coopratives agricoles de femmes par branche dactivit Situation au 31 Dcembre 2011
Branche dactivit ELEVAGE APICOLE AVICOLE CUNICULTURE COLLECTE & COMMERCIALISATION DU LAIT APPROVISIONNEMENT OLEICOLE (OLIVIERS) CACTUS (ASSABBAR) PEPINIERE SAFRAN DATTIERS TRANSFORMATION DU LAIT EXPLOITATION DES TERRES COOP DES ROSES HELICICULTURE MARACHERE PRODUCTION DES HENNE ARBORICULTURE SERICICULTURE EXPLOITATION DES AMMANDES Total
Adhrents 5 415 921 745 679 413 154 239 129 55 99 27 68 15 12 13 7 29 7 16 12 9 055
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Tableau n10 : Rpartition des coopratives artisanales de femmes par branche dactivit Situation au 31 Dcembre 2011
Branche dactivit TEXTILES-TAPIS COUTURE - BRODERIE TAILLEURS-CONFECTION ART ET DECOR BOULANGERIE ET PATISSERIE TRAITEURS MAROQUINIERS PRODUITS DESTHETIQUE APPROVISIONNEMENT ET COMMERCIALISATION POTERIE ET CERAMIQUE COIFFEURS CORDERIES VANERIES TISSERANDS DELAINEURS CHAUSSURES METAUX-BIJOUX MOZAIQUE-ZELLIGEURS NATTIERS SCULPTURE SUR BOIS FORGERONS ET FERRONIERS Total
Adhrents 3 701 2 466 1 305 276 149 121 244 84 181 106 44 55 138 29 7 11 9 7 9 12 8 954
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Adresses
LAdministration Centrale:
Office du Dveloppement de la Coopration 13, Rue Dayet Aoua, Agdal , Rabat - Maroc Tel: 05.37.77.10.33/34/ Fax: 05.37.77.10.05 E-mail: [email protected] - Site web: www.odco.gov.ma
Les Dlgations:
Fs: 60, Avenue Zerktouni Atlas BP 2039 TEL/FAX: 05.35.65.43.62 E-mail : [email protected] Mekns: 6, Rue Antsirab N1 Etage 1.BP49 TEL/FAX: 05.35.51.49.80 E-mail: [email protected] Oujda: Avenue Mohamed V, Imm Al Bourssa 3me Etage N5 BP 49 TEL/FAX: 05.36.68.28.33 E-mail : [email protected] Tanger: Avenue Youssef Ben Tachfine,Imm Fraihi,BP 1134 TEL/FAX: 05.39.94.67.85 E-mail : [email protected] Agadir: Avenue Hassan 1er Imm Amal Souss BP 532 TEL/FAX: 05.28.23.33.97 E-mail : [email protected] Laayoune: Immeuble 87 Avenue 24 novembre Appt N 1 Hay Saada BP: 493 TEL/FAX: 05.28.89.29.48 E-mail : [email protected] Marrakech: 82,Avenue Yougoslavie Imm Mellak BP 2209 TEL/FAX: 05.24.43.77.88 E-mail : [email protected] Al Houceima : 3,Avenu Al Andalous BP 259 TEL/FAX: 05.39.84.14.75 E-mail : [email protected] Guelmima BAB SAHARA : 840,Hay Al Kods, BP 415 TEL/FAX: 05.28.87.30.38 E-mail : [email protected] Beni Mellal : Rue Chabbi BP 1750 Oulad hemdan TEL/FAX: 05.23.42.04.31 E-mail: [email protected] Safi : Plateau N 6, 3me Etage Lot Bouzobaa Avenue Ibn Zaidane N.V Safi BP 366 TEL/FAX: 05.24.62.10.95 E-mail : [email protected] Settat: Avenue Hassan II Imm 20 Appt 6,2eme Etage BP 813 TEL/FAX: 05.23.40.51.45 E-mail: [email protected] Kenitra: Angle Avenue Mohammed Diouri et Avenue Lyarmog, BP 249 TEL/FAX: 05.37.37.56.31 E-mail : [email protected]
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