2011 Dessales Denis These

Acadmie de Poitiers
U n i v e r s i t d e P o i t i e r s
Sciences Fondamentales et Appliques
THSE
pour lobtention du Grade de
DOCTEUR DE LUNIVERSIT DE POITIERS
(Facult des Sciences Fondamentales et Appliques)
(Diplme National - Arrt du 7 Aot 2006)
cole Doctorale : Sciences et Ingnierie pour lInformation
Secteur de Recherche : Optolectronique, micro-ondes
prsente par
Denis Dessales
Conception dun rseau de capteurs sans l,
faible consommation,
ddi au diagnostic in-situ des performances
des btiments en exploitation
Directeur de thse : R.Vauzelle
Co-encadrants : A-M. Poussard, N. Richard
Soutenue le 8 Dcembre 2011 devant la Commission dExamen compose de :
Laurent Clavier, Professeur, IEMN, Universit de Lille . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Rapporteur
Jean-Marie Gorce, Professeur, CITI, Universit de Lyon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Rapporteur
Olivier Berder, Matre de Confrences, IRISA, Universit de Rennes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Examinateur
Alain Guillot, Ingnieur, Schneider Electric, Isle dEspagnac . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Examinateur
Christophe Martinsons, Docteur ingnieur, CSTB, Grenoble . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Examinateur
Fabien Ndagijimana, Professeur, IMEP, Universit Joseph Fourier, Grenoble . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Examinateur
Nol Richard, Matre de Confrences, XLIM-SIC, Universit Poitiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Examinateur
Rodolphe Vauzelle, Professeur, XLIM-SIC, Universit Poitiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Directeur de Thse
A mes parents, mon frre, mes soeurs et Christelle
Celui qui trouve sans chercher est celui qui a longtemps cherch sans trouver.
Gaston Bachelard (1884-1962)
Remerciements
Les travaux prsents dans ce mmoire sinscrivent dans le cadre dune convention CIFRE
(Convention Industrielle de la Formation par la REcherche) et ont t eectus pour moiti
lUniversit de Poitiers, au sein du dpartement SIC (Signal-Image-Communication) de
linstitut XLIM, UMR CNRS 6172 et, pour lautre moiti, au Centre Scientique et Technique
du Btiment (Grenoble) au sein du dpartement DAE (Acoustique et Eclairage).
Je tiens avant tout exprimer ma plus profonde reconnaissance lensemble de mes enca-
drants pour leurs disponibilits, leurs conseils aviss et le soutien permanent dont ils ont fait
preuve durant ces trois annes de thse. Dans ce sens, mes premiers remerciements sadressent
M. Rodolphe Vauzelle, professeur lUniversit de Poitiers, qui malgr de lourdes responsa-
bilits administratives, denseignement et de recherche, a toujours trouv le temps de maider
et me soutenir pour mener bien ces travaux de thse. Je tiens galement remercier Mme.
Anne-Marie Poussard, matre de confrences lUniversit de Poitiers, pour sa disponibilit
et ses conseils aviss pour la rdaction des publications scientiques mais galement pour
son aide lencadrement dtudiants en projet ou en stage. Je noublie pas M. Nol Richard,
matre de confrences lUniversit de Poitiers, pour sa grande disponibilit et les discussions
enrichissantes tant dun point de vue scientique quhumain. Je tiens plus particulirement
les remercier pour leur patience et leur soutien pendant la rdaction de ce mmoire. Pour tout
cela, je voudrais quils acceptent lexpression de tout mon respect, ma gratitude et mon amiti.
Je garde galement un excellent souvenir de mon passage dans les locaux du CSTB, et je
tiens remercier particulirement M. Christophe Martinsons, Docteur et responsable du ple
3
E
Grenoble, et M. Franois Gaudaire, Docteur, pour leur aide prcieuse dans les dmarches
administratives et logistiques ainsi que leur soutien et leur intrt quils ont accord ces
travaux.
Jexprime ma sincre gratitude envers lensemble des membres du jury. Tout dabord,
je remercie M. Laurent Clavier, professeur lUniversit de Lille, et M. Jean-Marie Gorce,
professeur LUniversit de Lyon, pour avoir bien voulu accepter la charge de rapporteur.
8 Remerciements
Jaimerai galement tmoigner ma gratitude M. Fabien Ndagijimana, professeur lUni-
versit Joseph Fourier de Grenoble, pour avoir endoss la charge de prsident du jury. Enn,
je remercie M. Olivier Berder, matre de confrences lUniversit de Rennes, ainsi que M.
Alain Guillot, ingnieur et responsable du dpartement Anticipation de Schneider Electric
lIsle dEspagnac pour lattention quils ont accord ces travaux en acceptant la charge
dexaminateur.
Je tiens aussi exprimer toute ma reconnaissance envers lensemble du personnel
XLIM-SIC pour laccueil, laide et la sympathie quil mont apport durant ces trois annes.
En particulier, je tiens remercier Mme. Franoise Perrain pour sa disponibilit et son
soutien dans les dmarches administratives, sans oublier nos amicales discussions.
Cest avec une grande joie que je remercie sincrement tous les doctorants que jai
rencontr durant ces annes de thse commencer par Olivier Kihl et Olivier Dromer avec
qui jai eu la chance de partager mon bureau pendant mon sjour au laboratoire et avec qui
une grande amiti est ne. Je noublie pas non plus les autres doctorants du dpartement
XLIM-SIC, mais je mabstiendrai de les citer par peur den oublier.
De plus, je tiens remercier trs sincrement M. Christian Chatellier, aujourdhui
responsable de lentreprise Wytek, pour sa conance et son soutien pendant mes tudes de
master, et sans qui je naurai sans doute jamais eu la chance davoir mener une thse de
doctorat.
Jaimerais enn tmoigner de toute ma gratitude ma compagne Christelle et toute ma
famille pour leur soutien, sans oublier dexprimer toute mon amiti mon ami Vincent pour
avoir toujours t prsent.
Table des matires
Introduction gnrale 1
1 Etat de lart des rseaux de capteurs sans l 7
1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.2 Les rseaux de capteurs sans l . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.2.1 Gnralits . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.2.2 Modle OSI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.2.3 QoS et ecacit nergtique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.3 Architecture matrielle dun capteur sans l . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.3.1 Alimentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.3.2 Contrleur et mmoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.3.2.1 Contrleur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.3.2.2 Consommation des microcontrleurs . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.3.2.3 Mmoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
1.3.3 Chane RF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
1.3.4 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1.4 La couche physique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1.4.1 Le canal de transmission . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
1.4.1.1 Gnralits . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
1.4.1.2 Propagation en espace libre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
1.4.1.3 Propagation multi-trajets . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
1.4.1.4 Modlisation mathmatique dun canal multi-trajets . . . . . . 21
1.4.1.4.1 Canal de propagation invariant . . . . . . . . . . . . . . . 21
1.4.1.4.2 Variations du canal de propagation . . . . . . . . . . . . . 21
1.4.2 Les modulations numriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
1.4.2.1 Dnitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
1.4.2.2 Performances vis--vis des perturbations du canal de propagation 23
1.4.2.3 Ecacit nergtique des modulations . . . . . . . . . . . . . . 25
1.4.2.4 Dmodulation et synchronisation . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
10 Table des matires
1.4.2.4.1 Synchronisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
1.4.2.4.2 Dmodulation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
1.4.3 Le codage canal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
1.4.3.1 Les codes convolutifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
1.4.3.2 Lentrelacement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
1.4.3.3 Performances et ecacit nergtique . . . . . . . . . . . . . . 31
1.5 La couche liaison . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
1.5.1 Rle de la sous-couche MAC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
1.5.2 Critres de performances des mcanismes daccs au canal . . . . . . . . 33
1.5.3 Condition decacit des stratgies de mise en veille . . . . . . . . . . . 34
1.6 La couche rseau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
1.7 Approche "cross-layer" . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
1.8 Positionnement de la thse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
2 Modlisation des variations temporelles du canal de propagation indoor 43
2.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
2.2 Modles existants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
2.2.1 Modles dterministes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
2.2.1.1 Modles formulation rigoureuse . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
2.2.1.2 Modles asymptotiques en frquence . . . . . . . . . . . . . . . 46
2.2.2 Modles empiriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
2.2.2.1 Le modle de Motley-Keenan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
2.2.2.2 Le modle MWF (Multi-Wall and Floor) . . . . . . . . . . . . 48
2.2.2.3 Le modle Multi-Wall et Multi-frquences . . . . . . . . . . . . 48
2.2.3 Modles statistiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
2.2.3.1 Le modle de Rayleigh . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
2.2.3.2 Le modle de Rice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
2.2.3.3 Le modle Log-normale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
2.2.3.4 Le modle de Weibull . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
2.2.3.5 Le modle de Nakagami . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
2.2.4 Modles tenant compte de leet des personnes . . . . . . . . . . . . . . 51
2.3 Objectif et principe de la modlisation propose . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
2.3.1 Principe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
2.3.2 Choix du modle statique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
2.3.2.1 Modles considrs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
2.3.2.2 Evaluation des performances . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
2.3.3 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
2.4 Campagne de mesures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
2.4.1 Caractristiques des mesures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
2.4.2 Scnarii des mesures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
2.4.2.1 Scnario n1 : "Franchissement du trajet direct" . . . . . . . . 57
2.4.2.2 Scnario n2 : "Mouvements alatoires" . . . . . . . . . . . . . 58
2.4.3 Analyse des signaux obtenus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
2.4.3.1 1 personne coupe le trajet direct 433 MHz . . . . . . . . . . 59
2.4.3.2 1 personne coupe le trajet direct 868 MHz . . . . . . . . . . 59
2.4.3.3 1 personne eectue des mouvements alatoires 433 MHz . . . 60
11
2.4.3.4 Conclusion sur lanalyse des signaux . . . . . . . . . . . . . . . 61
2.4.4 Evolution des attnuations en fonction du nombre de personnes . . . . . 62
2.5 Mthode de modlisation statistique et application . . . . . . . . . . . . . . . . 62
2.5.1 Description de la mthode didentication statistique . . . . . . . . . . . 62
2.5.2 Reprsentation sous la forme dune fonction de rpartition . . . . . . . . 64
2.5.3 Estimation paramtrique des lois candidates . . . . . . . . . . . . . . . . 65
2.5.3.1 Mthode du maximum de vraisemblance (MV) . . . . . . . . . 65
2.5.3.2 Estimation des paramtres des lois statistiques retenues . . . . 65
2.5.4 Qualit de lestimation par la mthode de Kolmogorov-Smirnov (KS) . . 66
2.5.5 Exemple dapplication de la procdure didentication statistique . . . . 67
2.5.6 Rsultats de la modlisation sur lensemble des signaux mesurs . . . . . 68
2.5.6.1 Rsultats de la modlisation pour le scnario n1 . . . . . . . . 68
2.5.6.2 Rsultats de la modlisation pour le scnario n2 . . . . . . . . 71
2.6 Reconstruction de la rponse temporelle du canal . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
2.6.1 Reconstruction dun vanouissement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
2.6.2 Reconstruction temporelle sur 24 heures . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
2.6.2.1 Processus de Poisson . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
2.6.2.2 Taux doccupation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
2.6.3 Rsultats de la reconstruction de la rponse temporelle du canal . . . . 74
2.6.4 Conclusion sur la modlisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
2.7 Impact du mouvement des personnes sur les erreurs de transmission . . . . . . 76
2.7.1 Estimation du TEB . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
2.7.2 Impact de la modlisation temporelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
2.7.3 Impact du nombre de personnes suivant la fentre destimation . . . . . 78
2.8 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
3 Optimisation nergtique de la couche physique 83
3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
3.2 Modlisation de la consommation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
3.2.1 Consommation de lamplicateur de puissance . . . . . . . . . . . . . . . 85
3.2.2 Modles existants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
3.2.2.1 Modle de Shih et al. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
3.2.2.2 Modle de Wang et al. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
3.2.2.3 Modle de Cui et al. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
3.2.2.4 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
3.2.3 Modle nergtique retenu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
3.2.3.1 Dnition du modle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
3.2.3.2 Analyse paramtrique du modle . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
3.2.3.2.1 Inuence de la puissance de transmission . . . . . . . . . . 90
3.2.3.2.2 Inuence de la longueur de trame . . . . . . . . . . . . . . 91
3.2.3.2.3 Inuence du dbit binaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
3.2.3.3 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
3.3 Simulation de transmission et analyse nergtique . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
3.3.1 Principe de ltude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
3.3.2 Estimation raliste du TEB . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
3.3.2.1 Chanes de transmission . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
3.3.2.2 Congurations des simulations . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
3.3.3 Rsultats et analyses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
3.3.3.1 Rsultats de la conguration n1.1 . . . . . . . . . . . . . . . . 98
3.3.3.2 Rsultats de la conguration n1.2 . . . . . . . . . . . . . . . . 100
3.3.3.3 Rsultats de la conguration n2 . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
3.3.4 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104
3.4 Adaptation de la puissance dmission en fonction de la longueur du message . 105
3.4.1 Approche gnrale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
3.4.2 Simulation et rsultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106
3.4.2.1 Puissances dmission moyennes . . . . . . . . . . . . . . . . . 106
3.4.3 Impact sur la dure de vie dun capteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108
3.4.4 Mise en oeuvre pratique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111
3.4.5 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111
3.5 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
4 Optimisation conjointe des couches physique et MAC 113
4.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114
4.2 Etat de lart des protocoles MAC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114
4.2.1 Les principales techniques daccs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114
4.2.1.1 Les techniques daccs par rpartition . . . . . . . . . . . . . . 114
4.2.1.2 Les techniques daccs par comptition . . . . . . . . . . . . . 115
4.2.2 Les protocoles issus de la communaut sans l . . . . . . . . . . . . . . . 116
4.2.2.1 Les protocoles ordonnancs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116
4.2.2.2 Les protocoles bass sur la comptition daccs . . . . . . . . . 117
4.2.2.3 Les protocoles bass sur lchantillonnage de prambule . . . . 117
4.2.2.4 Les protocoles bass sur un rveil la demande . . . . . . . . . 117
4.2.3 Les protocoles issus des standards IEEE . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118
4.2.3.1 IEEE 802.11 (WiFi) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118
4.2.3.2 IEEE 802.15.3 (Bluetooth) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119
4.2.3.3 IEEE 802.15.4 (Zigbee) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119
4.2.3.4 Synthse sur les standards IEEE . . . . . . . . . . . . . . . . . 120
4.2.4 Les protocoles issus des rseaux locaux industriels . . . . . . . . . . . . 121
4.2.4.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
4.2.4.2 Dnition et classication standard . . . . . . . . . . . . . . . 121
4.2.4.3 La classication propose par Vasques . . . . . . . . . . . . . . 122
4.2.5 Comparaison prliminaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124
4.2.6 Synthse de ltat de lart . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126
4.3 Analyse et optimisation nergtique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
4.3.1 Interdpendance et optimisation conjointe . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
4.3.2 Objectifs de lanalyse nergtique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129
4.3.3 Evaluation sans prise en compte des erreurs . . . . . . . . . . . . . . . . 130
4.3.3.1 Protocole idal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130
4.3.3.2 Le protocole IEEE 802.15.4, Zigbee . . . . . . . . . . . . . . . 132
4.3.3.3 Le protocole WorldFIP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133
4.3.3.4 Rsultats en termes de dures de vie . . . . . . . . . . . . . . . 134
4.3.4 Prise en compte du volume de trac dans le rseau . . . . . . . . . . . . 136
13
4.3.4.1 Prise en compte du phnomne de collision . . . . . . . . . . . 136
4.3.4.2 Introduction sur la mthode . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137
4.3.4.3 Estimation de la priode moyenne o le canal est libre . . . . . 137
4.3.4.4 Estimation de la priode moyenne o le canal est occup . . . 138
4.3.4.5 Estimation de la puissance moyenne consomme . . . . . . . . 138
4.3.4.6 Rsultats en termes de dure de vie . . . . . . . . . . . . . . . 139
4.3.5 Prise en compte des performances de la couche physique . . . . . . . . . 140
4.3.6 Prise en compte des pertes de synchronisation . . . . . . . . . . . . . . . 141
4.3.6.1 Synchronisation des changes et compensation des drives
dhorloge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141
4.3.7 Conclusion sur lanalyse nergtique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 144
4.4 Proposition et valuation de la solution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145
4.4.1 Proposition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145
4.4.2 Dnition du schma dchange . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147
4.4.3 Dnition des structures de trames . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148
4.4.3.1 Trame dinterrogation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148
4.4.3.2 Trame de donnes et accus de rception . . . . . . . . . . . . 149
4.4.4 Evaluation de la solution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 150
4.4.5 Conclusion sur la solution propose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 152
4.5 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153
5 Ralisation exprimentale et valuation 155
5.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156
5.2 Plateforme exprimentale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156
5.2.1 Plateformes existantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156
5.2.2 Plateforme retenue pour le dmonstrateur . . . . . . . . . . . . . . . . . 158
5.2.2.1 Le composant CC1110 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158
5.2.2.2 Description des blocs fonctionnels utiliss . . . . . . . . . . . . 159
5.2.2.3 Kits de dveloppement associs . . . . . . . . . . . . . . . . . . 160
5.2.2.4 Capteurs du dmonstrateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161
5.3 Installation et conguration du dmonstrateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162
5.3.1 Environnement dinstallation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163
5.3.2 Phase dinitialisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164
5.3.3 Structures des trames de communication . . . . . . . . . . . . . . . . . . 165
5.3.4 Utilisation mmoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 165
5.4 Mesures des performances avant installation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166
5.4.1 Consommations statiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166
5.4.2 Consommations dynamiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167
5.4.3 Extrapolation des dures de vie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 172
5.4.4 Encombrement spectral . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 175
5.5 Premires mesures in-situ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177
5.5.1 Mesures RSSI et analyses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177
5.5.2 Mesures des paramtres physiques et dusage . . . . . . . . . . . . . . . 180
5.6 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 182
Conclusion gnrale et perspectives 183
Bibliographie 187
Publications personnelles 199
Liste des gures 204
Liste des tableaux 205
A Rglementation sur lutilisation des bandes de frquences ISM 207
B Calcul de la divergence de Kullback-Leibler 209
B.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 209
B.2 Histogramme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 209
B.3 Calcul de la divergence de Kullback-Leibler (D
KL
) . . . . . . . . . . . . . . . . 210
B.4 Exemple dapplication du test de Kullback-Leibler . . . . . . . . . . . . . . . . 211
C Evaluation de lintrt dun systme de transmission MIMO coopratif 213
C.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 213
C.2 Les techniques MIMO coopratives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 213
C.2.1 Performances des STBC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 214
C.2.2 Principe de transmission retenu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 215
C.3 Rsultats de simulation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 216
C.3.1 433 MHz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 216
C.3.2 868 MHz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 218
C.4 Conclusion sur lintrt dun systme MIMO coopratif . . . . . . . . . . . . . . 219
Liste des acronymes et abrviations
AFB Amplicateur Faible Bruit
AFI Amplicateur de Frquence Intermdiaire
AP Amplicateur de Puissance
ASK Amplitude Shift Keying
BBAG Bruit Blanc Additif Gaussien
BO Beacon Order
CAG Contrle Automatique de Gain
CAN Convertisseur Analogique Numrique
CAP Contention Access Period
CCA Clear Channel Assessment
CFP Contention Free Period
CI Check Interval
CNA Convertisseur Numrique Analogique
CPU Central Processing Unit
CRC Cyclic Redundancy Check
CSMA/CA Carrier Sense Multiple Access / Collision Avoidance
CTAP Channel Time Allocation Period
CTS Clear To Send
DCF Distributed Coordination Function
ddp densit de probabilit
DVS Dynamic Voltage Scaling
FDMA Frequency Division Multiple Access
FSK Frequency Shift Keying
GSM Global System for Mobile communications
GTS Guaranteed Time Slot
IESB Institute of Superior Education of Brasilia
ISM Industriel Scientique et Mdical
16 Liste des acronymes et abrviations
ISO International Standards Organisation
KL Kullback-Leibler
KS Kolmogorov-Smirnov
LBT Listen Before Talk
LLC Logical Link Control
LOS Line of Sight
MAC Medium Access Control
MIMO Multiple Input Multiple Output
MSK Minimum Shift Keying
NLOS Non Line Of Sight
OFDM Orthogonal Drequency Division Multiplexing
OOK On O Keying
OSI Open Systems Interconnection
PAR Puissance Antenne Rayonne
PCF Point Coordination Function
PLL Phase Locked Loop
PNC Piconet Network Controller
ppm partie par million
QoS Quality of Service
RAM Random Access Memory
RFID Radio Frequency IDentication
ROM Read Only Memory
RT 2012 Rglementation Thermique 2012
RTS Request To Send
SBR Shooting and Bouncing Rays
SFD Start Frame Delimiter
SISO Single Input Single Output
SO Superframe Order
SoC System on Chip
STBC Space Time Block Codes
TDMA Time Division Multiple Access
TEB Taux dErreur Binaire
TET Taux dErreur Trame
UMTS Universal Mobile Telecommunications System
VCO Voltage Control Output
Introduction gnrale
La communaut internationale sest xe comme objectif de diviser par deux les missions
de gaz eet de serre avant 2050 lchelle de la plante. Les pays industrialiss devront
pour leur part consentir un eort particulier et diviser par quatre leurs missions en moins
de 50 ans. En France, les consommations engendres par lutilisation des btiments repr-
sentent actuellement 40% de la consommation nergtique totale. La nouvelle rglementation
thermique (RT 2012) initie par le grenelle de lenvironnement reprsente donc le chantier
majeur du gouvernement franais pour rduire signicativement la contribution des habitats
au changement climatique. Dans cet objectif, des mthodes ecaces pour le diagnostic des
performances des btiments sont essentielles. Elles doivent permettre lvaluation des perfor-
mances des btiments existants pour que dans un deuxime temps, les acteurs professionnels
du secteur puissent mener les oprations de maintenance prventive ou curative, ou encore
procder une rhabilitation lourde. Prcisons tout de mme que le terme de performance
pour un btiment englobe gnralement 3 types de performances :
Le confort (thermique, acoustique, visuel ...)
La consommation dnergie (electricit, gaz, oul)
Le bilan environnemental (rejets, gestion des dchets, transports ...)
A lheure actuelle, les mthodes qui permettent dvaluer ces performances nergtiques
sont la plupart du temps bases sur des modles thoriques [1] en considrant de nouveaux
matriaux de construction, une implmentation idale, des phnomnes physiques simplis,
ou encore des mthodes dapproximation numrique... Dautres mthodes sont bases sur des
analyses exprimentales obtenues dans des conditions relles mais souvent de courte dure
et/ou limites certains aspects (analyse des consommations lectriques, recherche des dper-
ditions de chaleur par thermographie ...). En ralit, les performances dun btiment sont trs
variables et dpendent de plusieurs facteurs (gure 1) :
Lusage eectif et lamnagement intrieur des locaux
Le comportement des occupants
Le vieillissement des matriaux et des quipements
La maintenance du btiment
2 Introduction gnrale
Linuence de lenvironnement (constructions voisines, trac automobile, variations cli-
matiques ...)
Figure 1 : Diagnostic des performances des btiments.
Dans ce contexte, pour prendre en compte ces paramtres dans lvaluation ou les mthodes
de diagnostic des performances des btiments, il est ncessaire de mesurer les performances
du btiment pendant quil fonctionne. Il est galement primordial de mener une valuation
de longue dure (plusieurs annes) avec une rsolution temporelle ne et adapte videmment
chaque grandeur physique tudie (prsence/absence, nombre doccupants, ...). La prise en
compte de lutilisation eective des quipements installs (chauage, climatisation, ventilation,
air conditionn, clairage articiel, tat des ouvrants ...) nest pas ngliger. Le systme de
mesure doit donc tre non-intrusif an de ne pas perturber le comportement des occupants ni
le fonctionnement des procds de contrle et de rgulation du btiment.
Lapplication vise terme par les travaux de cette thse peut se dcouper en direntes
phases illustres par le synoptique de la gure 2.
Figure 2 : Les direntes tapes de lapplication vise.
Etude pralable : A partir de la demande dun client (gestionnaire de parc, exploitant de
btiment, propritaire ...), un ensemble de performances valuer est identi : clairage,
acoustique, thermique, qualit de lair, ... Ensuite, une tude pralable du btiment est
ncessaire en prenant par exemple en considration larchitecture du btiment (plans) et
en eectuant une liste des quipements et de laectation des locaux sans oublier dexa-
miner les rsultats daudits, DPE
1
et expertises dja eectus. Cette tude pralable
1. Diagnostic Performances Energtiques
devra aboutir un chantillonnage du btiment en quelques zones reprsentatives pour
limiter linstrumentation.
Installation : Cette phase devra comprendre linstallation et le paramtrage des rseaux
de capteurs locaux dans chaque zone de test, mais galement linstallation ventuelle
dune station de mesures extrieure (mto, qualit de lair, bruit, ...). Dans un avenir
proche, linterfaage ventuel avec des compteurs lectriques "intelligents" est mme
envisageable. Une fois ce premier niveau dinstallation eectu, il sera ncessaire de
naliser linstallation avec le paramtrage du systme central et du concentrateur de
donnes.
Mesures in-situ : Dans cette troisime phase, le rseau de capteurs fonctionnera de manire
autonome. Cette phase comprendra donc la rception des messages de supervision (d-
tection de dfauts, anomalies, ...), la rception et le stockage des donnes mesures, le
traitement des donnes en temps rel et enn arbitrairement ltablissement des bilans
nergtiques sur la priode considre.
Exploitation des donnes : Cette phase comprendra une analyse des bilans et devra per-
mettre une identication des dysfonctionnements survenus (panne des mcanismes de
rgulation, ...) et de la conformit avec les normes et les rglementations en vigueur dans
le btiment. Cette analyse devra aboutir une identication de mesures doptimisation
du btiment (modication de lenveloppe ou des quipements, plan de maintenance, op-
timisation des automatismes ...) et permettre la mise en oeuvre des mesures correctrices.
Mesures in-situ : Une nouvelle phase de mesures in-situ pourra ventuellement permettre
dtablir des bilans an de valider les progrs constats et chirer les gains raliss.
Figure 3 : Exemples dindicateurs pouvant caractriser des performances dun btiment.
Finalement, lvaluation du btiment devra permettre lexploitation dun grand nombre din-
formations. Des bilans annuels, statistiques, voire la demande, pourront tre raliss partir
des indicateurs relevs sur la gure 3 et il sera alors possible de connatre par exemple :
Le niveau de bruit moyen avec fentre ferme et ventilation en fonctionnement.
Les variations journalires de temprature en t.
Le nombre dheures dutilisation de lclairage lectrique.
Le bilan annuel dclairage naturel.
4 Introduction gnrale
La corrlation entre le fonctionnement du chauage et la qualit de lair.
Pour rpondre la problmatique industrielle pose, il est ncessaire denvisager le d-
ploiement de plusieurs capteurs capables de remonter un serveur de donnes les direntes
informations acquises. Pour valider le respect des normes environnementales, les mesures
eectuer portent essentiellement sur les dix premires annes du btiment. Ds lors, ce rseau
de capteurs phmre face la dure de vie du btiment, doit gnrer un cot dinfrastructure
minimum. La solution naturelle cette question repose donc sur la mise en oeuvre dun rseau
de capteurs sans l et autonomes en nergie.
Cependant, la principale problmatique rencontre par ce type de rseau, savoir la
consommation nergtique, ajoute celle de lapplication vise qui exige une dure de vie de
plusieurs annes, impose une grande ecacit nergtique des transmissions sans l. Dans la
littrature scientique, les avances rcentes sur lecacit nergtique des rseaux de capteurs
sont essentiellement organises autour de loptimisation des couches basses du modle OSI.
De nombreuses tudes montrent en eet, que la mise en place dun systme multi-sauts
li une stratgie de routage optimise permet la fois de rduire la puissance dmission
et dallonger les portes de transmission. En contre partie, les noeuds du rseau doivent tre
plus souvent lcoute des autres pour recevoir les paquets retransmettre et le surcot
nergtique li au traitement du routage peut dans certains cas compromettre les avantages
nergtiques acquis.
Au niveau de la sous-couche MAC, la conception dun protocole adapt aux besoins ap-
plicatifs permet de rguler laccs au canal an de limiter le risque de collision et lnergie
dpense par le phnomne dcoute passive, mais galement de mettre en place des mca-
nismes de mise en veille an dteindre les capteurs entre deux mesures.
Toutefois, lecacit nergtique dun rseau de capteurs est avant tout conditionne par
les performances de la couche physique. Les travaux rcents sur cette couche reposent essen-
tiellement sur la recherche du meilleur compromis entre la qualit des transmissions et leur
ecacit nergtique. Nanmoins, les contraintes svres (consommation, capacit de calcul,
ressources mmoire ...) associs aux rseaux de capteurs ne permettent pas de mettre en oeuvre
les techniques de traitement du signal (modulations M-aire, MIMO, OFDM), habituellement
utilises par les rseaux dits "traditionnels" comme les rseaux adhoc, pour amliorer la qua-
lit des transmissions. Cest pourquoi, dans la plupart des cas, les stratgies proposes sont
bases sur lamlioration du TEB (Taux dErreur Binaire) via des mcanismes de contrle de
la puissance de transmission ou des techniques MIMO coopratives.
Par ailleurs, en raison de linterdpendance des dirents paramtres qui aectent la
consommation, une approche de type "cross-layer" semble ncessaire pour optimiser la
consommation globale. Lide gnrale tant quavec cette approche, loptimisation globale
du systme de communication est suprieure celle obtenue en optimisant chaque couche
sparment. Son principe consiste donc prendre en compte les performances conjointes des
couches basses du modle OSI pour ensuite dnir une stratgie doptimisation commune.
Enn, dans la plupart des tudes, les modles de propagation utiliss pour valuer ces
optimisations ne sont gnralement pas ralistes et ne tiennent pas compte des variations
temporelles causes par le dplacement dtres humains dans lenvironnement de propagation.
De plus, lvaluation des propositions est gnralement base sur un critre de TEB seul,
alors que la longueur du message transmettre ou recevoir va conditionner le nombre de
retransmission.
Dans le cadre de cette thse, nous proposons damliorer lecacit nergtique des trans-
missions sans l en consacrant nos eorts sur loptimisation spare puis conjointe des couches
physique et MAC. Dans cet objectif, cinq chapitres composent ce mmoire de thse.
Dans le premier chapitre, un tat de lart sur les rseaux de capteurs sans l est ra-
lis an didentier et danalyser linuence des direntes couches du modle OSI sur la
consommation dnergie. Plus prcisment, une description de larchitecture matrielle, suivie
de lanalyse des performances nergtiques des dirents lments constitutifs de la couche
physique, est prsente. Ensuite, nous montrons limportance de lecacit nergtique de la
sous-couche MAC, travers la dnition des critres de performances des mcanismes daccs
au canal et des conditions decacit des mcanismes de mise en veille. Enn, aprs avoir
expliqu limportance dentreprendre une dmarche de type "cross-layer" pour amliorer la
consommation, nous exprimons, dans la dernire partie de ce chapitre, les hypothses associes
ce travail de thse et positionnons nos eorts de recherche.
Le deuxime chapitre est entirement consacr la modlisation du canal de propagation
indoor et plus particulirement la modlisation des variations temporelles causes par le
dplacement des personnes. Aprs un tat de lart sur les modles de canaux existants, nous
dcrivons dans un premier temps la campagne de mesures ralise pendant la thse, puis nous
dtaillons la mthode didentication statistique applique sur les donnes exprimentales pour
modliser leet des personnes sur le comportement du canal. Finalement, la modlisation
propose permet de qualier limpact du nombre de personnes sur la qualit de transmission
travers un critre de TEB moyen.
Le troisime chapitre est quant lui ddi loptimisation de la couche physique. Aprs
avoir introduit quelques modles de consommation existants, une analyse paramtrique du
modle retenu permet de proposer une stratgie dadaptation de la puissance dmission en
fonction des conditions de transmission et de la longueur du message transmettre.
Lobjet du quatrime chapitre est consacr ltude de la sous-couche MAC. Aprs un tat
de lart sur les direntes catgories de protocoles MAC issues des direntes communauts
scientiques, une valuation nergtique "cross-layer", ralise sur trois protocoles dirents,
permet de proposer, dans la dernire partie du chapitre, un protocole MAC adapt lappli-
cation vise et ecace nergtiquement.
Une validation exprimentale travers la ralisation dun dmonstrateur est dcrite dans le
cinquime et dernier chapitre. Aprs avoir dcrit larchitecture matrielle utilise, les mesures
exprimentales ralises permettent de valider les propos thoriques dvelopps pendant la
thse et ensuite dintroduire des perspectives doptimisation.
Enn, la conclusion gnrale rcapitulera les rsultats obtenus et permettra dintroduire
les perspectives de ce travail de thse.
Chapitre 1
Etat de lart des rseaux de capteurs
sans l
Sommaire
1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.2 Les rseaux de capteurs sans l . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.2.1 Gnralits . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.2.2 Modle OSI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.2.3 QoS et ecacit nergtique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.3 Architecture matrielle dun capteur sans l . . . . . . . . . . . . 12
1.3.1 Alimentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.3.2 Contrleur et mmoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.3.3 Chane RF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
1.3.4 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1.4 La couche physique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1.4.1 Le canal de transmission . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
1.4.2 Les modulations numriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
1.4.3 Le codage canal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
1.5 La couche liaison . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
1.5.1 Rle de la sous-couche MAC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
1.5.2 Critres de performances des mcanismes daccs au canal . . . . . . 33
1.5.3 Condition decacit des stratgies de mise en veille . . . . . . . . . 34
1.6 La couche rseau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
1.7 Approche "cross-layer" . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
1.8 Positionnement de la thse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
8 Chapitre 1 : Etat de lart des rseaux de capteurs sans l
1.1 Introduction
Lobjet de ce premier chapitre est de raliser un tat de lart gnral sur les rseaux de
capteurs sans l en axant particulirement notre rexion sur limpact des direntes couches
du modle OSI sur la consommation nergtique globale de ce type de rseau. De cette manire,
nous essayons didentier linuence des lments de chaque couche an de proposer dans la
suite du manuscrit des stratgies doptimisation nergtique.
Dans cet objectif, nous prsenterons dans un premier temps les caractristiques principales
dun rseau de capteurs sans l. Puis, nous introduirons la problmatique de la consommation
nergtique. Ensuite, aprs avoir prsent larchitecture matrielle dun capteur sans l, nous
tudierons limpact des dirents lements dune chane de transmission numrique sur la
consommation dnergie de la couche physique. Nous montrerons ensuite que la sous-couche
MAC
1
possde galement un rle important sur la consommation globale du rseau. Elle sera
dailleurs traite plus prcisment dans le quatrime chapitre. Enn, dans la dernire partie,
nous prsenterons la stratgie retenue dans cette thse et nous positionnerons notre travail
par rapport lexistant.
1.2 Les rseaux de capteurs sans l
1.2.1 Gnralits
Figure 1.1 : Rseau de capteurs sans l.
Les nouveaux systmes dacquisition bass sur des rseaux de capteurs sans l (gure 1.1),
sont le fruit du dveloppement conjoint des technologies sans l de ces dernires annes et de
la miniaturisation des architectures lectroniques. Avant cette volution, lacheminement des
informations releves par un capteur tait ralis via un support de transmission laire, en-
combrant et coteux, et son installation devait justier de perspectives de prots conomiques
importants. A prsent, chaque capteur galement appel "noeud" est dot dun circuit radio
lui permettant de transmettre et de recevoir des informations via un mdium sans l.
1. MAC : Medium Access Control
1.2 Les rseaux de capteurs sans l 9
Par consquent, les possibilits en termes dapplication sont trs vastes. Elles stendent
du domaine mdical au domaine militaire, en passant par celui du btiment et du contrle
industriel. Nanmoins, il est impossible lheure actuelle de concevoir un rseau de capteurs
gnrique qui soit capable de rpondre toutes les exigences de toutes les applications de
manire ecace. En eet, les contraintes de conception (alimentation lectrique, niveau de
prcision, cot unitaire par noeud, dimensions dun noeud ...) sont la plupart du temps
fonction de lapplication vise. Pour cette raison, les solutions envisages pour rpondre
aux exigences de lapplication sont conditionnes par ces contraintes. Elles peuvent donc
tre plus ou moins ecaces selon lapplication. En dautres termes, lapplication ou le type
dapplication reste donc llment le plus inuent pour la conception des protocoles du rseau.
Toutefois, certaines exigences demandes un rseau de capteurs sont communes plu-
sieurs applications [2, 3, 4, 5, 6] :
Dure de vie importante : Cest la caractristique fondamentale dun rseau de capteurs.
Elle dpend bien entendu du type dapplication et donc de la dure et de lchantillon-
nage des mesures. Les contraintes lies au changement (ou rechargement) des batteries
peuvent tre pnibles selon le dploiement des noeuds, et le cot de maintenance asso-
ci consquent. Il est donc essentiel davoir une dure de vie du rseau la plus longue
possible.
Echelle du rseau : La plupart des rseaux de capteurs sont composs de quelques dizaines
de noeuds, mais certaines applications peuvent exiger lutilisation de rseaux de capteurs
composs de centaines ou de milliers de noeuds. La zone que doit couvrir le rseau est
galement dterminante dans son dimensionnement.
Faible cot : Les rseaux de capteurs peuvent contenir un nombre important de noeuds. Il
est donc ncessaire davoir un cot unitaire par noeud le plus faible possible sous peine
dobtenir un cot global du rseau trop lev.
Scalabilit : Dans le cas dun noeud corrompu ou endommag (pour une raison nergtique
ou autre), le rseau doit tre capable de prendre en considration cette modication
tout en assurant une qualit de service gale. La redondance des capteurs peut tre un
moyen dassurer cette fonction. La notion de scalabilit est alors utilise pour dire que
larchitecture et les protocoles de communications du rseau doivent sadapter et prendre
en compte lentre ou la perte de noeuds dans le rseau.
Les exigences numres ci-dessus conduisent ce quun rseau de capteurs prsente les
caractristiques suivantes :
Faible consommation : Une dure de vie la plus longue possible traduit lexigence la plus
importante de la plupart des applications. Par consquent, pour atteindre cette au-
tonomie, il est crucial de minimiser la consommation moyenne des capteurs. Une des
alternatives explores aujourdhui par les chercheurs consiste extraire lnergie de len-
vironnement (lumire intrieure ou extrieure, vibrations mcaniques, bruit acoustique
[7, 8]). Ces techniques peuvent grandement amliorer la dure de vie, mais comme la
production dnergie est trs faible, une consommation dnergie rduite des capteurs
reste de la plus haute importance.
Faible complexit matrielle et logicielle : Les fonctionalits mises en oeuvre par la par-
tie matrielle se doivent dtre aussi simples que possible, car laugmentation de la com-
plexit de cette dernire peut conduire une augmentation de la consommation dner-
gie. La complexit de la partie logicielle doit galement tre faible sous peine daugmenter
les consommations lies aux accs mmoire.
Auto-conguration : Un rseau de capteurs doit pouvoir congurer tous ses paramtres
indpendamment de son environnement dinstallation. Selon le nombre de noeuds, et
selon leur dploiement, une conguration manuelle nest pas du tout envisageable. Le
rseau doit par exemple tre capable didentier les positions des noeuds, ce qui lui
permet didentier et de tolrer dventuelles pannes (problme de batterie) ou bien
encore dintgrer de nouveaux noeuds.
A travers toutes ces caractristiques, il apparait clairement que le principal d rencontr
dans la conception dun rseau de capteurs sans l concerne lautonomie et la dure de vie du
rseau. Pour rpondre cette problmatique, il est important dimplmenter des mcanismes
visant minimiser la consommation nergtique, en particulier en adaptant les protocoles
de communication radio lapplication. De plus, la dure entre deux mesures dun capteur
peut tre importante (de lordre de la minute). Lutilisation de mcanismes de mise en veille
est donc primordiale pour teindre un capteur entre deux mesures. Enn, il est important
que tous les eorts de rduction de la consommation nergtique maintiennent un niveau
de qualit de service acceptable pour les communications radio, en particulier vis--vis des
diverses sources dinterfrences possibles (continues, intermittentes, bande troite ou large
...). Lecacit nergtique dun rseau dpend alors de plusieurs paramtres situs plusieurs
niveaux dans larchitecture du rseau. Dans cet objectif, nous dcrivons dans le paragraphe
suivant le modle OSI
2
qui permet de dcomposer le processus de communication dun rseau
par une structuration en couches.
1.2.2 Modle OSI
Pour faciliter linterconnexion des systmes issus de dirents constructeurs, lorganisme
ISO
3
[9] propose un dcoupage fonctionnel de lensemble du processus communicant dun
rseau. Ce dcoupage fonctionnel est dcrit dans le modle OSI avec une structuration en 7
couches. Le synoptique du modle est reprsent sur la gure 1.2.
Dans cette modlisation, une couche correspond un ensemble de fonctions ou de processus
cohrents entre eux et assure une fonction prcise globale. Deux couches adjacentes sont gn-
ralement indpendantes dans leurs fonctions mais les changes dinformations seectuent au
niveau des interfaces. Les protocoles correspondent limplmentation donne dune couche.
Enn, lensemble des couches et protocoles forment larchitecture du rseau. Plus prcisment
les couches basses (physique, liaison, rseau) du modle sont ncessaires lacheminement des
informations entre les extrmits concernes et dpendent du support physique. Les couches
hautes (session, prsentation, application) sont responsables du traitement de linformation
relatif la gestion des changes entre les systmes informatiques. La couche transport et les
couches hautes ninterviennent quentre htes distants.
Pour les rseaux de capteurs, le modle OSI apparait en ralit trop complet voire trop
complexe. En eet, trs peu dapplications ont besoin dun dcoupage en 7 couches, et en
ralit pour les rseaux de capteurs, 4 couches sont susantes [6] pour modliser le dcoupage
2. Open Systems Interconnection
3. International Standards Organisation
1.2 Les rseaux de capteurs sans l 11
Figure 1.2 : Modle OSI et modle rduit 4 couches.
fonctionnel (gure 1.2). Dans cette nouvelle modlisation, la couche application sert de point
de contact entre lutilisateur et le rseau et doit entre autre apporter lutilisateur les services
de base oerts par le rseau. Typiquement, dans les applications des rseaux de capteurs,
les services sont principalement rduits lachage et la visualisation des rsultats, ou des
requtes de mesures/contrle/commande. La couche rseau, quant elle, met en oeuvre les
protocoles de routage en utilisant comme unit dinformation le paquet. Elle permet de dnir
les moyens et mcanismes dacheminement des informations par le routage des paquets dans
le rseau. La couche liaison de donnes est en pratique dcompose en deux sous-couches : la
sous-couche MAC et la sous-couche LLC
4
, et lunit dinformation est formate en trames.
Lobjectif de cette couche est donc double. La tche fondamentale de la sous-couche MAC
consiste permettre un accs quitable aux direntes entits communicantes en rgulant
laccs des dirents noeuds du rseau au support de transmission. De plus, elle gre les
retransmissions et les acquittements si ncessaire. La sous-couche LLC a pour fonction de
dtecter et corriger les erreurs issues de la couche physique. Enn, la couche physique utilise
comme unit dinformation le bit et doit permettre, travers des techniques de traitement du
signal, dadapter linformation transmettre au canal de propagation radiolectrique.
1.2.3 QoS et ecacit nergtique
Dans les rseaux informatiques "traditionnels", la Qualit de Service (QoS) traduit la
capacit du systme de communication garantir les performances exiges par lapplication
(dbit, dlai de transmission des paquets de bout en bout, taux de perte de paquets). Les
garanties oertes en termes de QoS sont donc dpendantes de lapplication vise en raison des
direntes exigences et des caractristiques spciques de chaque type de trac de donnes.
Par exemple, sil sagit de la diusion en continu de contenus multimdias (qui ncessitent
un transport sur des intervalles de temps plus longs [10]), la QoS est garantie par la bande
4. Logical Link Control
passante, le retard moyen des paquets et la gigue de retard. Au contraire, dans des applications
de contrle/commande, les exigences en termes de QoS concernent la prcision, la abilit et
le retard maximum pour la transmission/rception dun paquet [11].
Par opposition au paradigme de bout-en-bout rencontr dans les rseaux traditionnels, le
paradigme dvnement--observateur est plutt utilis dans les rseaux de capteurs [12]. De
ce fait, les mtriques utilises pour garantir de la QoS, comme la latence, le taux de perte
de paquets, la bande passante et le dbit dinformations, sont exploites dun point de vue
collectif. En dautres termes, ce nest pas la QoS dun noeud particulier qui est pertinente,
mais, du fait de la redondance des capteurs, plutt la QoS de lensemble des noeuds assigns
la mme tche.
Dans la littrature, on distingue principalement deux approches direntes pour le support
de la QoS dans les rseaux de capteurs. La premire approche est lie la couche MAC qui
exploite ses mcanismes de contrle daccs, de rservation de canal et dordonnancement des
transmissions de donnes pour fournir la QoS dsire [13]. La seconde approche exploite la
variabilit temporelle du canal au niveau de la couche physique pour amliorer la QoS. Par
exemple, lapproche retenue dans [14] permet de faire une allocation des ressources nergtiques
pour garantir un temps born selon les conditions de transmission. Alors que dans [15], la
modulation est ajuste pour augmenter le dbit de faon dterminer, selon les contraintes
de QoS, le meilleur compromis dlai/nergie consomme.
Alors que la plupart des travaux de recherche sur les rseaux de capteurs sont axs sur
lecacit energtique, il parat donc essentiel de trouver le bon compromis entre QoS et
ecacit nergtique sous peine de rduire la abilit des transmissions et donc en ralit
diminuer lecacit nergtique par laugmentation des retransmissions de paquets.
1.3 Architecture matrielle dun capteur sans l
Un capteur sans l permet de mesurer des grandeurs physiques ou des paramtres dusage
(dtection) an dvaluer ou contrler lenvironnement, mais galement de communiquer avec
dautres entits via un mdium radio. Larchitecture matrielle dun noeud est alors constitue
de plusieurs blocs fonctionnels qui sont reprsents sur la gure 1.3.
Figure 1.3 : Architecture matrielle typique dun capteur sans l.
La base de cette architecture repose sur une alimentation autonome permettant dassurer
le fonctionnement des dirents blocs. Ensuite, le convertisseur analogique numrique (CAN)
1.3 Architecture matrielle dun capteur sans l 13
permet de convertir les donnes analogiques mesures par le capteur en donnes numriques
an quelles soient exploitables par la partie logicielle du noeud. Cette partie logicielle est
constitue dun contrleur et dune partie mmoire pour le stockage. Enn, linterface radio
permet de communiquer les informations acquises par le capteur un autre capteur ou une
station de base. Intressons nous maintenant de faon plus prcise chacune de ces parties.
1.3.1 Alimentation
Lalimentation des capteurs est gnralement assure par une batterie. Elle doit prsenter
une grande capacit avec un poids minimum et une taille rduite. Sa capacit en charge doit
rsister dirents usages car un noeud peut consommer dirents niveaux de puissance et
avoir besoin dun courant dirent selon son mode de fonctionnement. Son auto-dcharge
doit bien entendu tre la plus lente possible pour esprer une dure de vie la plus longue
possible. En complment, des systmes de rcupration dnergie peuvent tre utiliss pour
prolonger ltat de charge de la batterie [7, 8]. Ces systmes sont gnralement bass sur des
cellules photovoltaques, des systmes de variations de pression ou encore sur des gradients de
temprature.
La conversion continu-continu (DC-DC) fait galement partie du bloc dalimentation. Les
batteries seules ne sont pas susantes pour alimenter un capteur puisque la tension dali-
mentation provenant de la batterie peut diminuer selon sa charge. Par consquent, moins de
puissance est dlivre aux circuits internes ce qui peut avoir des consquences immdiates
sur la frquence doscillation et la puissance de transmission radio. Un convertisseur DC-DC
est donc couramment utilis pour rsoudre ce problme en rgulant la tension dalimentation
provenant de la batterie [16, 17]. Il permet ainsi de fournir une tension constante aux circuits
lectriques dun capteur.
Dans la littrature scientique, il existe de nombreux modles de batterie [18, 19, 20, 21]
qui permettent de prendre en compte le comportement de cette dernire dans lestimation de
la dure de vie dun systme portable. Ils dpendent du type de batterie (Alkaline, Lithium-
ion, Ni-Cd, Ni-Mh ...) et du degr de prcision de la modlisation des phnomnes physiques
lis sa technologie. En eet, la dure de charge dune batterie ou dune pile dpend de ses
proprits intrinsques comme la capacit, la temprature, la rsistance de fuite, la tension
de rupture, mais galement de son mode dutilisation : dcharge courant constant ou inter-
mittent, amplitude du courant de dcharge. Ltude exprimentale mene dans [22] eectue
sur des chantillons de piles et de batteries de direntes technologies rvle que la dure de
dcharge dun lment peut varier jusqu 30% entre un mode de dcharge continu et intermit-
tent. Ces dirences sont essentiellement justies par les caractristiques de non linarit des
batteries. Autre phnomne : leet de relaxation implique une rcupration partielle de lner-
gie. Ltude thorique mene dans [23] indique que leet de relaxation lors dune dcharge
discontinue apporte une amlioration de la dure de vie dune batterie.
Toutefois, la caractristique essentielle prendre en compte concerne lauto-dcharge de
la batterie. Les piles alcalines prsentent une auto-dcharge par an de quelques pourcents
de leur capacit totale, alors que les batteries au lithium perdent environ 1% ou moins [24].
Par exemple, une pile alcaline de chez Duracell perd 5% de sa capacit la premire anne et
2% au cours des annes suivantes [25]. En revanche, une batterie du mme constructeur au
lithium/manganse perd 3% de sa capacit aprs 5 ans, donnant une auto-dcharge de 0,6%
par an [26]. Bien que les batteries au lithium/manganse possdent de meilleures performances
(tension stable et courant de fuite plus faible), nous considrons dans cette thse lutilisation de
piles alcalines en raison de leur faible prix et de leur plus simple modlisation mathmatique.
Le modle utilis dans la suite du manuscrit est dcrit dans ce paragraphe. Il permet
destimer la dure de vie dun capteur en prenant en compte le phnomne dauto-dcharge,
mais pas des lments suivants :
La rsistance interne de la batterie est suppose constante durant la dcharge et ne varie
pas avec lamplitude du courant.
Leet caus par la temprature nest pas pris en compte.
Leet Peukert nest pas pris en compte [27], autrement dit la capacit de la batterie
nvolue pas avec lamplitude du courant.
Le modle considr a t dvelopp dans [28]. Il sagit dun modle simple qui permet de
prendre en compte leet dauto-dcharge en considrant une perte de puissance gale 10%
de lnergie totale E pour une anne. Soit P
fuite
= (0.1 E)/(24 365). Linstant T
vide
o la
batterie est considre puise est alors donn par lquation suivante :
T
vide
=
E
P +P
fuite
=
E
24 365 P + 0.1 E
[en annes] (1.1)
P reprsente la puissance moyenne consomme (P = U I
moy
avec U = 3V la tension dali-
mentation et I
moy
le courant moyen consomm), E correspond lnergie totale de la batterie
en Wh. On considrera dans la suite de notre tude E = 2.1 Wh [29].
0.00001 0.0001 0.001 0.01 0.1 1 10
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
Courant moyen consomm en mA
D
u
r
e

d
e

v
i
e

e
n

a
n
n
e
s
Figure 1.4 : Dure de vie en fonction du courant moyen consomm.
La gure 1.4 permet dillustrer la dure de vie obtenue avec ce modle de batterie en
fonction du courant moyen consomm par un capteur. On note alors que malgr les eorts
de rduction de la consommation moyenne, le courant de fuite de la batterie (eet dauto-
dcharge) impose une dure de vie maximum de 10 ans.
1.3 Architecture matrielle dun capteur sans l 15
1.3.2 Contrleur et mmoire
1.3.2.1 Contrleur
Le contrleur dun capteur sans l se situe au coeur de larchitecture matrielle. Il gre
les parties acquisition (capteurs) et radio, et permet ainsi la mise en oeuvre des protocoles
de communication. Il collecte les donnes provenant du capteur, les traite et dcide quand
et qui les transmettre. Il traite galement les donnes reues par les autres noeuds et met
en oeuvre les algorithmes de la couche MAC. Cette fonction est la plupart du temps ralise
avec des microcontrleurs qui prsentent une faible consommation, une bonne exibilit et la
capacit fonctionner dans des modes de consommation rduit.
1.3.2.2 Consommation des microcontrleurs
Les principales sources de dissipation de puissance [30] dans un circuit numrique sont
rsumes via lexpression de la puissance moyenne consomme dans lquation 1.2.
P
moy
= P
dyn
+P
stat
+P
cc
+P
fuite
(1.2)
o P
moy
est la puissance moyenne dissipe par le circuit, P
dyn
la puissance dynamique cause
par la charge et la dcharge de la capacit du circuit CMOS, et P
stat
la puissance statique.
Enn P
cc
et P
fuite
retent la puissance dissipe due aux courants de court-circuit et de fuite
(I
cc
et I
f
).
Si on peut ngliger les puissances dissipes par les courants de court-circuit et de fuite, ce
nest pas le cas de la puissance statique et de la puissance dynamique. Les travaux mens dans
[31] mettent en vidence que les volutions technologiques des circuits numriques impliquent
une importance de plus en plus prdominante de lnergie statique dans la consommation
nergtique globale. Qui plus est, dans le cas dun rseau de capteurs, le taux dactivit est trs
faible, la puissance statique P
stat
tient donc une part non ngligeable dans la consommation
nergtique globale. Lecacit des stratgies de mise en veille est galement conditionne
par le niveau de consommation en veille du microcontrleur et donc de la puissance statique
consomme :
P
stat
= .A
op
.N
operateurs
(1.3)
correspond un coecient de consommation statique par unit de surface, A
op
la surface
de loprateur (bascule, porte logique ...), et N
operateurs
au nombre doprateurs. Les micro-
contrleurs embarqus implmentent communment plusieurs modes de fonctionnement basse
consommation [32]. Le principe repose donc sur lextinction du plus grand nombre possible
doprateurs. Par exemple, le processeur MSP 430 de chez Texas Instruments possde un mode
de fonctionnement rduit (mode standby) dans lequel une seule horloge reste active pour auto-
riser le rveil complet du contrleur en mode actif [33]. De cette manire, la puissance statique
consomme est rduite.
En plus de la puissance statique, la puissance dynamique dissipe reprsente la part la plus
importante dans la puissance moyenne consomme par un circuit numrique. Cest la puissance
qui est consomme lorsquun traitement est en cours. Elle est donc fortement dpendante du
traitement excuter et peut sexprimer selon lquation suivante :
P
dyn
= a.C.V
dd
2
.f
a
(1.4)
Dans cette quation, a reprsente le facteur dactivit du circuit et correspond au nombre
moyen de transitions 0 1 pendant une priode dhorloge, V
dd
correspond la tension
dalimentation, f
a
la frquence de fonctionnement et enn C la capacit physique du
circuit.
Lquation 1.4 fait apparatre plusieurs faons de rduire la consommation dun systme.
Tout dabord, lintervention quadratique de la tension dalimentation permet denvisager un
gain important doptimisation par sa rduction. Cependant, il est ncessaire de limiter cette
rduction avec V
dd
> 2.V
t
, avec V
t
la tension de seuil, pour viter une augmentation exponen-
tielle du temps de propagation et donc un eet nfaste sur la frquence de fonctionnement
f
a
[34]. On trouvera dans la littrature des techniques dadaptation aussi appeles techniques
DVS (Dynamic Voltage Scaling). Ces techniques sophistiques reposent sur une mthode de
couplage entre fonctionnalit et adaptation de puissance, en adaptant la vitesse de fonctionne-
ment avec un contrleur dopration. Lide est de choisir la vitesse optimale pour une tche
accomplir [35]. La rduction de la capacit physique doit mettre en oeuvre des techniques
principalement au niveau physique de la conception (taille des transistors, placement / rou-
tage). Une autre mthode consiste amliorer la frquence dhorloge en mettant en oeuvre
des techniques doptimisations du chemin critique logique [36], ou bien des mthodes (paral-
llisme, pipeline, ...) aux niveaux algorithmique et architectural [37, 38, 39]. Enn, la dernire
mthode pour rduire la consommation lie la puissance dynamique consiste rduire lac-
tivit de commutation du circuit a. On cherchera donc principalement diminuer le nombre
doprations logiques en rduisant les traitements ncessaires.
1.3.2.3 Mmoire
Plusieurs types de mmoires sont ncessaires au fonctionnement dun noeud. Une mmoire
de type RAM (Random Access Memory) est ncessaire pour stocker les donnes temporaires
acquises par le capteur, mais galement les paquets issus des autres noeuds. Malgr sa rapi-
dit, ce type de mmoire possde linconvnient de perdre son contenu si lalimentation est
interrompue. Une mmoire de type ROM (Read Only Memory) est ncessaire pour stocker
le code des programmes. La mmoire FLASH peut galement servir pour stocker temporai-
rement les donnes provenant de la RAM en cas despace insusant de cette dernire ou en
cas de coupure dalimentation. Malgr leur grand intrt, les mmoires FLASH, du fait de
leurs temps daccs en criture ou en lecture, sont des sources de consommation lectrique
assez importantes [40]. Le bon dimensionnement des tailles mmoire, et spcialement de la
RAM, est essentiel pour ne pas engendrer des cots et des consommations trop importants.
Ce dimensionnement reste cependant dicile faire et dpend directement de lapplication.
1.3.3 Chane RF
Il sagit du bloc de communication sans l. Il permet de transmettre les donnes acquises
par le capteur aux autres entits communicantes. Ses performances sont conditionnes par
la couche physique implmente. Elles dpendent donc de la bande de frquence utilise, du
niveau de puissance dmission, de la porte de transmission, du type de modulation, de
la prsence ou non de codes correcteurs derreurs, et enn du niveau de consommation. En
rception, le seuil de sensibilit de larchitecture lectronique spcie la puissance minimum
ncessaire un rcepteur pour direncier son entre un signal du bruit ambiant. Avec une
1.4 La couche physique 17
bonne sensibilit du rcepteur, il est possible daugmenter les portes de transmission ou bien
encore damliorer la qualit des transmissions. La porte de transmission est quant elle
dpendante de la puissance maximale de transmission, des caractristiques de lantenne et
de lattnuation cause par lenvironnement. La partie antenne nest pas traite en dtails
dans ce manuscrit. Cependant, on considrera des antennes de faible dimension et les plus
omnidirectionnelles possibles de faon garantir un bilan de liaison correct quel que soit la
direction de transmission.
En pratique, la conception du bloc de communication radio est ralise suivant trois types
darchitecture lectronique : superhtrodyne, homodyne ou faible-FI
5
(low-IF). Pour les r-
seaux de capteurs, cest essentiellement la troisime architecture qui est adopte car elle pr-
sente des caractristiques intressantes en matire dintgration et de consommation. Elle
permet, par rapport larchitecture superhtrodyne, de rduire le nombre dtages inter-
mdiaires, et, par rapport larchitecture homodyne, dliminer la composante continue in-
dsirable car le signal nest plus centr autour dune frquence nulle. Nanmoins, avec cette
architecture, le problme de la frquence image nest pas entirement rsolu.
1.3.4 Conclusion
La partie matrielle qui consomme le plus est le bloc de communication radio. Ses perfor-
mances dpendent du dbit, de la bande de frquence, de la modulation et de la puissance
dmission. Plus prcisment, on sait que plus la puissance dmission est leve, plus un
metteur radio consomme, cette consommation tant due celle de lamplicateur de puis-
sance. Cependant, en moyenne, une radio consomme environ 20 mA sous 3V, soit 60 mW.
Comparativement un microcontrleur, une radio consomme donc entre 3 4 fois plus [41].
Cependant, un microcontrleur est plus lent pour traiter les donnes (dcodage, mise en oeuvre
des protocoles rseaux) que la radio pour recevoir une trame. On estime donc le rapport de
consommation de la radio environ 2 fois celle dun microcontrleur. Bien que la partie radio
soit la plus gourmande en nergie, il est donc important davoir un contrleur qui consomme
le moins possible.
1.4 La couche physique
Aprs avoir trait larchitecture matrielle, il est ncessaire pour comprendre le fonctionne-
ment dun systme de communication radio et amliorer sa consommation, de sintresser aux
techniques de traitement du signal associes la mise en oeuvre de la couche physique. Ces
techniques doivent notamment permettre dadapter le signal radio au milieu de propagation et
damliorer la qualit des transmissions en diminuant le nombre de bits errons en rception,
travers par exemple des schmas de modulation ou de codage canal.
Une chane de transmission numrique permet de transporter une information entre deux
entits communicantes travers un support physique. Elle est en gnral dnie selon la
gure 1.5. Les blocs fonctionnels qui la composent (la squence binaire, le codage de canal,
la modulation numrique et le canal de transmission) se positionnent au niveau de la couche
physique. Le signal original est trait sparment par les dirents blocs de la chane de
5. Frquence Intermdiaire
communication an de le restituer aussi dlement que possible la destination. Les oprations
eectues au niveau de chaque bloc sont dcrites dans les paragraphes suivants.
Figure 1.5 : Synoptique simpli dune chane de transmission numrique.
1.4.1 Le canal de transmission
1.4.1.1 Gnralits
Le canal de propagation correspond lenvironnement travers par les ondes lectroma-
gntiques lors dune transmission dinformation entre un metteur et un rcepteur. Son tude
est ncessaire pour la dnition et le dimensionnement des systmes de communications sans
l. Plus prcisment, on distingue le canal de propagation qui ne tient compte que des di-
rentes interactions subies par les ondes lectromagntiques dans lenvironnement, du canal de
transmission qui ajoute en plus les caractristiques des antennes dmission et de rception.
Figure 1.6 : Canal de propagation et canal de transmission.
La bande de frquence du canal de transmission dtermine les caractristiques de
propagation, comme par exemple lattnuation en espace libre ou les proprits lectriques
des matriaux rencontrs par les ondes radio. Nanmoins, son choix ne doit pas sarrter
aux performances physiques, mais doit tenir compte des rglementations [42]. En France, on
distingue 3 bandes ISM
6
appropries pour notre application :
La bande 433 MHz : La largeur de cette bande est gale 1,74 MHz (433,050 MHz
434,790 MHz), mais il ny a pas de canaux imposs. De plus, elle nest pas harmonise
au niveau europen. Nanmoins, la PAR
7
est limite 10 mW maximum. Elle permet
6. Industrielle, Scientique et Mdicale
7. Puissance Antenne Rayonne
une longue porte mais reste nanmoins plus encombre que la bande des 868 MHz,
notamment avec lutilisation des appareils radios amateur, des alarmes sans l et toute
la catgorie des tlcommandes. Cependant, cette frquence, il ny a pas dapplication
multimdia, donc un risque minimum de brouillage en continu.
La bande 868 MHz : La largeur de cette bande est de 12 MHz (868 MHz 870 MHz).
Elle est harmonise au niveau europen et permet une moyenne porte. Les rgles
observer sont plus complexes, notamment en termes de temps doccupation du spectre
(plus de prcisions sont donnes dans le tableau des rglementations dans lannexe A).
La bande 2,4 GHz : Elle est harmonise au niveau mondial. Elle est cepen-
dant de courte porte mais permet de plus gros dbits. Enn, elle devient de plus
en plus encombre avec lessor des systmes multimdia tels que le WiFi et le Bluetooth.
Malgr la rglementation, il est dicile de quantier loccupation spectrale des bandes
libres. Pourtant, avant la mise en place dun systme de communication sans l, il est essentiel
de prvoir cette occupation an de dnir certaines rgles dutilisation pour minimiser lim-
pact des interfrences provenant des systmes fonctionnant sur la mme bande de frquence.
Toutefois, limpact de ces interfrences dpend de deux paramtres : leur puissance et leur du-
re. Une analyse temps-frquence permet destimer grossirement loccupation spectrale dune
bande de frquence en visualisant les puissances maximales reues pendant un certain temps.
Cette analyse reste cependant limite puisquelle nindique pas la dure de ces interfrences.
Une analyse temps-frquence de la bande 433 MHz a t ralise dans [43] en utilisant un
banc de mesure particulier mettant en oeuvre des algorithmes de traitement du signal et per-
mettant ainsi de dterminer la dure des brouilleurs ainsi que leur localisation sur le spectre.
Les rsultats montrent alors que plus de 95% des brouilleurs ont une dure infrieure une
seconde et sont proches de la frquence centrale.
Au nal, dans loptique de maximiser la qualit de la transmission radio en bande ISM,
il est conseill de raliser une tude prliminaire sur le site dinstallation du systme an
didentier les canaux perturbs qui peuvent varier dun emplacement lautre, mme si la
plupart du temps, la frquence centrale et les frquences adjacentes sont viter.
1.4.1.2 Propagation en espace libre
Le cas idal o il ny a pas dobstacles traverser correspond la propagation en espace
libre. La puissance P
recue
au niveau du rcepteur sexprime selon lquation de FRIIS [44] :
P
recue
= P
TX
.G
T
G
R
.

4d
2
= P
TX
.G
T
G
R
.
c
4fd
2
(1.5)
P
TX
correspond la puissance de transmission, G
T
et G
R
sont les gains des antennes metteur
et rcepteur, d la distance entre lmetteur et le rcepteur et enn la longueur donde. Il
parat alors vident que le niveau de puissance reue pour une transmission donne dpend non
seulement de la distance sparant lmetteur et le rcepteur mais galement de la frquence
de transmission, comme illustr sur la gure 1.7.
0 10 20 30 40 50
80
70
60
50
40
30
20
10
Distance en mtres
A
t
t
n
u
a
t
i
o
n

e
n

e
s
p
a
c
e

l
i
b
r
e

e
n

d
B
433 MHz
868 MHz
2.4 GHz
Figure 1.7 : Attnuation en espace libre en fonction de la distance et de la frquence.
1.4.1.3 Propagation multi-trajets
Dans la plupart des cas, un rcepteur nest pas en visibilit directe de lmetteur. Toutes
les ondes quil reoit proviennent donc de dirents trajets issus des interactions du signal mis
avec lenvironnement. Le signal reu est gal la somme vectorielle des chos du signal mis
arrivant au rcepteur, chacun tant caractris notamment par une attnuation, un dphasage
et un retard. Dans le cas o lmetteur et le rcepteur sont en visibilit directe, on parle de
situation LOS (Line Of Sight) et, dans le cas contraire, de situation NLOS (Non Line Of
Sight). Les dirents mcanismes qui permettent londe de se propager sont illustrs sur la
gure 1.8 :
Figure 1.8 : Les interactions possibles dune onde radio dans un environnement indoor.
Rexion : ce phnomne se produit lorsque londe rencontre un obstacle de grande dimen-
sion par rapport la longueur donde. On distingue deux types de rexion : la rexion
spculaire et la rexion diuse. Si la surface rchissante est lisse, cest--dire que la
taille des irrgularits la surface de lobstacle est petite devant la longueur donde, on
parlera de rexion spculaire. A linverse, si la surface rchissante est irrgulire ou
rugueuse, on parlera de rexion diuse.
Transmission : ce phnomne permet aux ondes de traverser un obstacle. Sa contribution
peut tre prpondrante dans le cas de propagation indoor. Pour chaque lment tra-
vers, londe subit une attnuation et un dphasage directement lis aux caractristiques
lectriques (permittivit relative
r
et conductivit ) du matriau considr, mais gale-
ment dautres paramtres tels que lpaisseur de la paroi traverse et langle dincidence
de londe.
Diraction : ce phnomne apparat lorsque londe rencontre larte dun obstacle dont les
dimensions sont grandes par rapport la longueur donde. Cest un des facteurs de
propagation les plus importants et qui permet aux ondes radiolectriques de se propager
mme en cas de non visibilit entre la source dmission et la rception.
Diusion : ce phnomne apparat lorsquune onde radiolectrique rencontre une surface
rugueuse. Londe est alors rchie plusieurs fois et diuse dans plusieurs directions.
1.4.1.4 Modlisation mathmatique dun canal multi-trajets
1.4.1.4.1 Canal de propagation invariant
Le canal de propagation instantan peut tre reprsent par un ltre linaire qui traduit
la correspondance entre lamplitude, la phase et le retard de propagation des dirents trajets
eectus par londe radio. La rponse impulsionnelle complexe h() de ce ltre sexprime alors
par :
h() =
N
T
n=1
a
n
e
jn
(
n
) (1.6)
o reprsente limpulsion de dirac, N
T
le nombre de trajets existants, a
n
lamplitude de
chaque trajet,
n
le retard de propagation li essentiellement la longueur de chaque trajet,
et enn une phase
n
lie la frquence, la longueur du trajet et aux interactions lectro-
magntiques.
1.4.1.4.2 Variations du canal de propagation
Comme nous lavons vu prcdemment, la propagation des ondes obit une multitude de
phnomnes qui dpendent essentiellement de lenvironnement de propagation, de la frquence
utilise, de la nature des obstacles rencontrs et du dplacement de lmetteur et/ou du r-
cepteur. Ces phnomnes entranent une variation du canal de propagation quil est souvent
important de modliser pour en considrer les impacts sur le signal reu.
90
85
80
75
70
65
60
55
50
Distance (echelle logarithmique)
P
u
i
s
s
a
n
c
e

e
n

d
B
m
Variations rapides
Effets de masque
Variations grand chelle
Figure 1.9 : Illustration des variations de la puissance reue en fonction de la distance.
A travers la gure 1.9, on distingue alors trois chelles de variation du signal :
Les variations grande chelle (path loss) reprsentent laaiblissement li la
distance sparant lmetteur et le rcepteur.
Leet de masquage (shadowing) reprsente les variations lentes du signal dues aux
direntes interactions avec les obstacles prsents dans lenvironnement. Il est gnralement
modlis par une loi Log-normale.
Les variations petite chelle (fading) reprsentent les uctuations rapides du signal
lies aux interfrences constructives et destructives entre les dirents trajets. Le signal reu
peut alors varier de plusieurs dizaines de dB autour du signal moyen. Ce type de phnomne
est la consquence directe du phnomne de multi-trajets et de la variabilit spatio-temporelle
du canal de propagation :
La variabilit spatiale est due au dplacement de lmetteur, du rcepteur ou des deux
simultans. Elle est indpendante des mouvements de lenvironnement.
La variabilit temporelle est due exclusivement aux mouvements des lments dyna-
miques dans lenvironnement. On retiendra notamment linuence du dplacement de
personnes qui peuvent entraner lapparition et/ou la disparition de trajets et modient
les proprits (attnuation, dphasage) des trajets existants.
Les deux variabilits vont agir sur les conditions de transmission entre un metteur et un
rcepteur, et ainsi provoquer des vanouissements petite chelle (fading). Lamplitude des
vanouissements peut alors tre modlise par une loi de Rayleigh dans le cas dune transmis-
sion NLOS (les puissances de tous les trajets sont assez proches), ou bien alors par une loi de
Rice dans le cas dune transmission LOS (un trajet prdomine en termes de puissance parmi
tous les autres) [45]. Ces variabilits entranent alors une dpendance spatio-temporelle du
canal de propagation qui, par consquent, modie lexpression de la rponse impulsionnelle
complexe du canal radiolectrique par :
h(t,,r) =
N
T
n=1
a
n
(t,r)e
jn(t,r)
(
n
(t,r)) (1.7)
avec r =

V .t, o t reprsente le temps, r le vecteur position de lentit en mouvement et

V le
vecteur vitesse de cette mme entit.
Tous ces phnomnes dcrits dans cette section sont importants considrer ds lors que
lon veut mettre en place un systme de communication sans l. Dans cette thse, lobjectif est
dutiliser une modlisation ne du canal de propagation an dvaluer son impact sur les trans-
missions. De cette manire, il sera possible de dnir et spcier une couche physique et, plus
particulirement une chane de communication numrique, adapte direntes conditions de
transmission de faon maximiser la dure de vie globale du rseau.
1.4.2 Les modulations numriques
Aprs avoir introduit les direntes notions lies au canal de propagation, nous nous intres-
sons dans cette section aux techniques de modulations et leur inuence sur les performances
dun systme de communication sans l.
1.4.2.1 Dnitions
La modulation permet dadapter linformation transmettre au canal de transmission.
Son choix est crucial et dterminant pour optimiser la robustesse et la consommation induite
par la couche physique dun systme de communication sans l. La forme la plus commune
de modulation est la transmission sur porteuse dont le principe repose sur la modulation dun
signal lintrieur dun signal priodique sinusodal. Plus prcisment, elle consiste modier
plusieurs paramtres dun onde porteuse dexpression gnrale :
s(t) = A(t).cos(w(t) +(t)) (1.8)
o A(t) reprsente lamplitude du signal modul, f(t) =
w(t)
2
sa frquence et (t) sa phase.
Dans les procds de modulation binaire, linformation est transmise laide dun pa-
ramtre qui ne prend que deux valeurs possibles. Dans les procds de modulation M-aire,
linformation est transmise laide dun paramtre qui prend M valeurs. Le nombre dtats
est donc gal M = 2
n
b
et permet dassocier un tat de modulation un mot de n
b
bits.
En supposant une transmission binaire toutes les T
b
secondes, on peut exprimer le dbit
binaire par deb =
1
T
b
et dnir dans le cas dune modulation M-aire la priode symbole
T
s
= n
b
.T
b
. Dans ce cas, la rapidit de modulation R se dnit comme tant le nombre de
changements dtats par seconde dun ou de plusieurs paramtres modis simultanment, et
sexprime par R =
1
Ts
=
deb
log
2
M
. Un changement de phase du signal porteur, une excursion de
frquence ou une variation damplitude sont par dnition des changements dtats.
Enn, lecacit spectrale dune modulation se dnit par le paramtre =
deb
B
et sex-
prime en bit/seconde/Hz avec B la largeur de la bande occupe par le signal modul. Dans
le cas dune modulation M-aire, lecacit spectrale augmente en fonction du nombre de bits
par symbole n
b
= log
2
M et devient gale =
1
Ts.B
log
2
M bit/sec/Hz.
1.4.2.2 Performances vis--vis des perturbations du canal de propagation
En raison des perturbations lies aux uctuations du canal radiolectrique, donc des eets
dattnuation et dinterfrence, le signal reu est une version distordue du signal mis. Le r-
cepteur ne peut alors pas dterminer systmatiquement les symboles transmis correctement. Il
eectue donc un choix avec une certaine probabilit derreur. On parle alors de Taux dErreur
Symbole (TES) ou de Taux dErreur Binaire (TEB) dans le cas dune modulation binaire.
Plus prcisment, le TEB exprime le nombre de bits errons en fonction du nombre de bits
transmis. Dun point de vue statistique, on notera tout de mme une dirence entre la pro-
babilit derreur P
e
et le TEB, en admettant que la probabilit derreur est gale lesprance
mathmatique du TEB, P
e
= E[TEB], ou autrement dit que le TEB P
e
lorsque le nombre
de bits transmis tend vers linni.
An de comparer les performances des direntes modulations entre elles, il est dusage
dexprimer la probabilit derreur en fonction du rapport
E
b
N
0
dans lequel E
b
reprsente lnergie
mise par bit et N
0
la densit spectrale de puissance du bruit. Les expressions thoriques de
ces dirents TEB sont drives dans [46] en fonction du rapport signal sur bruit
E
b
N
0
pour une
transmission sur un canal avec Bruit Blanc Additif Gaussien (BBAG) et un canal de Rayleigh.
Elles sont illustres sur les gures 1.10(a) et 1.10(b).
0 5 10 15 20
10
7
10
6
10
5
10
4
10
3
10
2
10
1
10
0
Eb/No en dB
T
E
B
2ASK
2FSK
MSK
(a)
0 5 10 15 20 25 30 35
10
4
10
3
10
2
10
1
10
0
Eb/No en dB
T
E
B
2ASK
2FSK
MSK
(b)
Figure 1.10 : TEB thorique obtenu en fonction du rapport
E
b
N
0
pour un canal BBAG (a) et
pour un canal de Rayleigh (b).
On remarque logiquement que lorsque le rapport
E
b
N
0
augmente la probabilit derreur
diminue puisque la puissance du signal en rception devient de plus en plus importante devant
celle du bruit. Pour ce qui est des performances de chaque modulation, nous observons que
la modulation ASK est la modulation qui prsente le meilleur TEB quel que soit le rapport
E
b
N
0
. Les performances obtenues pour la modulation MSK sont tout de mme proches de celle
de la modulation ASK. En revanche, avec la modulation FSK, il est ncessaire daugmenter
le rapport signal sur bruit de prs de 3 dB pour obtenir un TEB = 10
3
.
Une transmission sur un canal de Rayleigh reprsente le pire cas de transmission. Les TEB
obtenus sur la gure 1.10(b) sont dailleurs signicatifs par rapport ceux obtenus sur un
canal BBAG. Si les modulations ASK et MSK prsentent des performances similaires, on note
une dirence de prs de 3 dB en faveur de la modulation ASK par rapport la FSK. Enn,
dans le cas dune modulation ASK, il faut 18 dB supplmentaires pour obtenir un TEB = 10
3
sur un canal de Rayleigh, compar un canal BBAG.
A travers lillustration de ces performances, il apparat nettement que la modulation ASK
est meilleure. Nanmoins, la modulation MSK prsente des performances trs proches avec en
prime une meilleure ecacit spectrale [47]. Ces deux modulations sont donc les plus robustes,
mais nous ne pouvons pas encore conclure quelles sont les plus ecaces dun point de vue
nergtique.
1.4.2.3 Ecacit nergtique des modulations
Dans un contexte de rseau de capteurs, le schma de modulation est dterminant pour
optimiser la fois la robustesse des communications et la consommation induite par la couche
physique. En eet, il permet sous dirents angles de minimiser la consommation globale. Il
peut aider diminuer le temps de transmission en orant un dbit plus lev. Mais, il peut
galement, selon les conditions de transmission, amliorer le TEB et permettre ainsi de rduire
la puissance dmission pour un mme TEB cibl. Nanmoins, ces gains sont contrebalancer
avec laugmentation de la consommation matrielle lie la complexit de limplmentation.
Plus prcisment, on sait que pour diminuer signicativement la consommation nerg-
tique, il est ncessaire de minimiser le temps de transmission. Plus une modulation ore un
dbit lev, plus le temps transmettre les donnes est court et, par consquent, plus on
rduit la consommation dnergie. Le dsir davoir de forts dbits de donnes implique donc
la plupart du temps le choix de modulations M-aire. Mais, dans ce cas prcis, il est ncessaire
de faire des compromis :
Les modulations M-aire requirent des circuits analogiques et numriques plus complexes
que les modulations binaires, ne serait-ce que pour parallliser les bits dans des symboles.
Laugmentation de lindice de modulation m implique une augmentation du rapport
signal sur bruit
E
b
N
0
pour obtenir le mme TEB. Il est par consquent ncessaire daug-
menter la puissance dmission et donc la consommation nergtique globale.
Dans la plupart des applications bases sur des rseaux de capteurs sans l, les paquets
sont de faible taille, de lordre de 10 100 bits. Pour de tels paquets, le temps de
dmarrage domine aisment la consommation dnergie, rendant tous les eorts de
rduction des temps de transmission par le choix de modulations M-aire inecace [48].
La consommation dun metteur a t modlise dans [49]. Cette modlisation inclut
lnergie au dmarrage et la transmission. Il est suppos quau dmarrage cest essentiel-
lement la frquence du synthtiseur qui est active, alors que la puissance consomme par
le signal de transmission provient du synthtiseur de frquence, du modulateur et enn de
la puissance de transmission (amplicateur de puissance). Les rsultats montrent alors que,
pour des paquets de petite taille, les modulations binaires apparaissent plus ecaces que les
modulations M-aire parce que les cots en nergie sont domins par le temps de dmarrage.
En supposant quil ny a pas de consommation supplmentaire de la part du synthtiseur
de frquence du fait de laugmentation de lindice de modulation m, les modulations M-aire
seraient alors vraiment meilleures que les modulations binaires. Enn, en concordance avec
les rsultats prsents dans [48], les auteurs montrent que plus le temps de dmarrage dcrot
et plus les modulations M-aire sont performantes.
Enn, mme sil est possible de dterminer le schma optimal pour une combinaison donne
entre un TEB cibl et des tailles de paquets, il arrive parfois que les contraintes voluent
au cours du temps (latence exige, conditions de transmission...). Dans ce cas, il est donc
ncessaire de changer de schma de modulation pour respecter ces nouvelles contraintes. Il est
donc intressant de considrer des schmas de modulations dynamiques qui sadaptent la
situation courante [50].
1.4.2.4 Dmodulation et synchronisation
Avant daborder les tages de traitement ncessaires en rception pour dmoduler correc-
tement le signal reu, nous abordons les problmes de synchronisation couramment observs
dans les systmes de communication sans l. Dans le cas dun rseau de capteurs, ils peuvent
induire une augmentation signicative de la consommation nergtique globale.
1.4.2.4.1 Synchronisation
Les techniques de modulation et de dmodulation reposent sur la gnration de porteuses
sinusodales et dhorloges locales qui ncessitent des oscillateurs fonctionnant une certaine
frquence nominale. Les oscillateurs tant sensibles aux changements de temprature et de
pression, la frquence nominale gnre peut subir des dviations plus ou moins importantes
qui peuvent mettre en pril la synchronisation de lecture des rcepteurs. Pour compenser
cette dviation, un rcepteur doit apprendre la frquence ou la base de temps de lmetteur
pour extraire les informations de synchronisation du signal reu. On distingue principalement
deux phases dans lapprentissage du rcepteur : une phase dacquisition et une phase de
"tracking". Pour cela, les trames issues de la sous-couche MAC sont constitues de squences
connues qui permettent au rcepteur de connatre des paramtres dtaills de lmetteur
comme par exemple son horloge. Cette squence est gnralement place en dbut de trame,
cest pourquoi on la qualie de prambule. Une fois que le rcepteur sest synchronis
correctement via cette squence dacquisition, il entre alors en mode "tracking" en rajustant
continuellement son oscillateur local.
En pratique, les problmes de synchronisation que lon peut rencontrer sont les suivants :
Synchronisation frquence porteuse : Le rcepteur doit connatre la frquence et, dans le
cas dune dtection cohrente, galement la phase du signal. Une dviation de frquence
peut tre cause par les oscillateurs ou par des eets Doppler dans le cas de noeuds
mobiles. Une manire dobtenir une synchronisation de frquence est de laisser la possi-
bilit lmetteur denvoyer des paquets avec une forme spectrale connue et de laisser
le rcepteur scanner cette portion du spectre autour de la bande de frquence nominale.
Par exemple, dans le cas du GSM, des rafales spciales de corrections de frquences sont
utilises. De plus, la phase varie gnralement plus rapidement que la frquence. De ce
fait, la correction sur la synchronisation de phase doit tre eectue plus souvent que
pour la synchronisation de frquence. On peut viter la correction de synchronisation de
phase avec des schmas de dtection non cohrents, au prix cependant dun TEB plus
important, qui conduit alors augmenter la puissance de transmission et par la mme
occasion la consommation dnergie.
Synchronisation bit / symbole : Aprs avoir obtenu la synchronisation de la frquence
porteuse, le rcepteur doit dterminer la dure dun symbole ainsi que les instants de
dbut et de n dans loptique de les dmoduler correctement. Le rajustement continu
pendant la phase de "tracking" requiert un stimuli susant pour indiquer les limites
des symboles. Par exemple, dans le cas dune modulation OOK, o les zros logiques
sont moduls par labscence de porteuse, si une longue srie de zro apparat dans les
donnes, lhorloge du rcepteur na pas de stimuli pour tre rajuste et peut alors dvier.
On peut enrayer ce phnomne en utilisant des bits de bourrage (bit-stung) ou des
techniques de brouillage o le ux de donnes est modi via un registre dcalage.
Si la synchronisation symbole est perdue, les informations binaires reues deviennent
inexploitables et conduisent le rcepteur rclamer une transmission supplmentaire,
conduisant ainsi laugmentation de la consommation dnergie la fois de lmetteur
(retransmission) et du rcepteur (relecture).
Synchronisation trame : Le rcepteur doit tre capable de dtecter le dbut et la n dune
trame. Une synchronisation de trame suppose que la synchronisation de bits ou de
symboles est dja obtenue. Il existe plusieurs techniques de synchronisation de trames,
comme les techniques de dcalage temporel, de longueur de champs ou lutilisation de
drapeaux (ags). Une des techniques les plus rpandues et retenue par le standard IEEE
802.15.4, consiste marquer le dbut de la trame juste aprs le prambule avec un
dlimiteur : cest le Start Frame Delimiter (SFD).
Les performances nergtiques dun dmodulateur dpendent donc la fois de ses capacits
et de sa rapidit corriger ces erreurs de synchronisation. Autrement dit, il doit pouvoir
corriger ce type derreurs en utilisant un prambule de longueur faible de faon rduire la
consommation dnergie associe aux dures de transmission et de rception.
1.4.2.4.2 Dmodulation
Pour rpondre ces problmatiques de synchronisation, lacquisition dun signal dans
un systme de communication numrique ncessite la convergence de plusieurs algorithmes
de traitement du signal avant que le rcepteur puisse disposer de donnes signicatives.
Ces algorithmes sont de nature adaptative et ncessitent lutilisation de plusieurs tages de
traitement. En raison de la nature adaptative de ces algorithmes, les direntes tages de
traitement en rception sont souvent dsigns comme des boucles qui sont parfois dpendantes
les unes des autres. Selon lalgorithme mis en oeuvre, il est possible quune boucle donne ne
puisse converger si une ou plusieurs boucles prcdentes nont pas susamment converges.
Nous prsentons dans cette section les dirents tages de traitement en rception dans
lordre o ils ont gnralement besoin de converger, mme si cet ordre peut parfois varier en
fonction de la mise en oeuvre.
Contrle automatique de gain (CAG)
Cette tape consiste lever le signal reu un niveau de puissance signicatif pour quil
puisse tre trait par les autres blocs de traitement. Il est gnralement ncessaire de raliser
cette tape sur le signal analogique de faon le corriger proprement avant sa conversion
numrique, car les Convertisseurs Numrique-Analogique (CNA) prsentent la plupart du
temps une dynamique limite. Du fait de cette dynamique, si lamplitude du signal reu est
trop leve, le processus de conversion numrique peut introduire un crtage de ce dernier.
Dans le cas contraire, si lamplitude du signal est trop faible, ses variations seront trop diciles
quantier correctement de manire numrique.
En plus de ces besoins, la convergence de la boucle de CAG est galement ncessaire avant
le traitement des autres blocs du rcepteur. Certains paramtres des dirents algorithmes
adaptatifs, comme les niveaux de puissance pour la dcision symbole, sont gnralement bass
sur le niveau de puissance du signal reu.
Rcupration du rythme binaire
Le but de la boucle de rcupration du rythme binaire est dobtenir la synchronisation
binaire. Deux paramtres doivent tre dtermins par le rcepteur pour raliser cette synchro-
nisation. Le premier concerne la frquence dchantillonnage. Le verrouillage de la frquence
dchantillonnage ncessite au pralable lestimation du temps binaire pour que les chantillons
puissent tre rcuprs la bonne vitesse. Bien que ce temps doit tre connu grce au dbit
binaire, les drives des oscillateurs (discuts dans la section prcdente) peuvent introduire
des carts par rapport au temps binaire attendu.
Lautre paramtre dterminer concerne la phase dchantillonnage. Son verrouillage
consiste dterminer linstant exact dans un temps binaire pour relever un chantillon. Les
formes dimpulsion binaires prsentent gnralement un pic au centre du temps binaire qui
permettent idalement dchantillonner le bit pour esprer le meilleur rapport signal sur bruit
et liminer le phnomne dinterfrence entre symboles.
Rcupration de la frquence porteuse
En raison des drives dhorloges, loscillateur prsent lmission et ncessaire la cration
de la porteuse de transmission peut prsenter une dviation par rapport la valeur idale. En
rception, la frquence de loscillateur local peut galement direr de celle de lmetteur. La
dmodulation en rception peut sen trouver perturbe, entraner une rotation de la constel-
lation des modulations et dgrader la prcision des dcisions binaires. Le but de la boucle de
rcupration de la frquence porteuse consiste donc supprimer le dcalage de frquence de
sorte que le signal puisse tre correctement dmodul et ramen en bande de base.
Une technique couramment utilise consiste asservir une porteuse gnre localement sur
celle du signal modul. Le dispositif cl pour ce type dopration est la boucle verrouillage
de phase (PLL : Phase Locked Loop) dont la reprsentation est donne sur la gure 1.11. Il
permet dasservir loscillateur contrl en tension (VCO) utilis par le dmodulateur sur les
variations de la porteuse mise.
Figure 1.11 : Asservissement de frquence par une PLL.
A laide du mlangeur, le signal multipli de frquence n.f
0
issu du signal modul,
est compar avec la porteuse gnre par le VCO, qui elle-mme est multiplie par n. La
comparaison de ces deux frquences gnre aprs le ltre de boucle une tension qui, applique
au VCO, va imposer des variations de frquences la porteuse locale de faon annuler la
dirence de phase entre les deux porteuses. Si la frquence du signal de rfrence augmente,
le signal appliqu au VCO impose daugmenter f
0
. Si la frquence du signal de rfrence
diminue, le signal ltr par le ltre de boucle impose au VCO de rduire f
0
. On asservit
ainsi la phase de la porteuse locale sur celle reue. Le point dlicat concerne le verrouillage
de la boucle. En eet, si le signal de rfrence varie trop rapidement ou avec une dviation
de frquence trop grande, ou lors dune interruption de la liaison, le VCO peut ne plus tre
command par le signal de contrle issu du ltre de boucle. Il faut alors un certain temps
pour verrouiller nouveau.
La boucle de Costas
La boucle de Costas est couramment employe en tant que dmodulateur (gure 1.12). Sa
structure est du type cohrente : cest dire que le dmodulateur ncessite une rcupration
de la porteuse (par asservissement dune PLL) an de suivre les dviations de frquences de
la porteuse mise. La rcupration des symboles dans une boucle de Costas est donc ralise
par une dmodulation sur deux voies en quadrature.
Figure 1.12 : Boucle de Costas.
La prise en compte des performances du rcepteur et surtout du dmodulateur vis--vis
des problmatiques de synchronisation est essentielle sous peine dobserver une dgradation
signicative du TEB et une impossibilit utiliser les donnes reues.
La rapidit de convergence de la boucle verrouillage de phase est galement dterminante
dans les performances dun rcepteur. Elle conditionne gnralement limplmentation de la
sous-couche MAC au niveau de la dnition des structures de trames, avec notamment la
longueur du prambule voire du champ de synchronisation. En utilisant une PLL rapide, il
est possible de diminuer la longueur du prambule et donc de diminuer les consommations
la fois en mission et en rception. Nanmoins, il faut trouver le juste compromis entre une
bonne correction des erreurs (frquence, phase) et un temps dacquisition rapide.
Enn, une autre problmatique de synchronisation est prendre en considration dans les
rseaux de capteurs, cest la synchronisation des changes. Cette problmatique fait lobjet
dune tude approfondie dans le 4
me
chapitre.
1.4.3 Le codage canal
Le codage canal a pour rle de protger linformation mise contre les perturbations du
canal de transmission susceptibles de modier son contenu. Il sagit donc de rajouter de la
redondance de manire dtecter et ventuellement corriger les erreurs lors de la rception
si la stratgie adopte le permet. Il existe plusieurs stratgies de codage canal [51, 52] tels
que les codes en blocs, les codes convolutifs et les turbo-codes. Dans le cadre de cette thse,
et parce quils sont les plus adapts aux rseaux de capteurs sans l [53, 54], seuls les codes
convolutifs seront tudis.
1.4.3.1 Les codes convolutifs
Le principe du codage convolutif est reprsent sur la gure 1.13 et consiste calculer la
redondance partir du bloc dinformation courant de taille k et des m blocs prcdents. Les
n bits en sortie sont calculs par une combinaison linaire entre les k bits en entre et les m
blocs prcdents. Les codeurs convolutifs sont des systmes k entres et n sorties spcis
par nk polynmes gnrateurs. Le codeur contient k registres dcalage qui correspondent
chacun une entre. Si m
i
est la taille du registre dcalage associ lentre i, la taille totale
m de la mmoire du codeur est gale :
m =
k1
i=0
m
i
(1.9)
Le nombre maximum de bits associs une sortie pouvant tre aects par un bit quel-
conque lentre est appel longueur de contrainte k
c
du codeur avec k
c
= m + 1. Son
rendement peut lui sexprimer par R =
k
n
.
Figure 1.13 : Synoptique du principe de fonctionnement dun code convolutif.
Si les k lments binaires dinformation prsents lentre du codeur se retrouvent expli-
citement dans le bloc de n lments binaires en sortie du codeur, le code convolutif est dit
systmatique.
La contrainte principale du dcodage convolutif rside dans le fait que le mot de code
est trs long, ce qui a tendance compliquer le circuit dcodeur. Les reprsentations les
plus usuelles et les mieux adaptes pour llaboration des algorithmes de dcodage sont :
le diagramme dtat, la structure en arbre et la reprsentation en treillis. Lalgorithme de
Viterbi, propos en 1967 par A. J. Viterbi dans [55], est bas sur le principe du maximum de
vraisemblance et utilise la reprsentation en treillis. Cet algorithme est une mthode optimale
de dcodage pour les codes convolutifs, mme si ses performances dpendent naturellement de
la qualit du canal de transmission. Il est particulrement bien adapt pour le dcodage des
codes de longueur de contrainte peu leve (typiquement infrieure 7). Dans le cas contraire,
la complexit des systmes de dcodage utilisant cet algorithme augmentent exponentiellement
avec la longueur de contrainte du code utilis.
1.4.3.2 Lentrelacement
Lentrelacement consiste changer selon lapplication lordre des symboles du mot dinfor-
mation ou du code de manire dterministe an de pouvoir les remettre dans lordre lors du
dcodage. La rorganisation des bits permet dtaler les erreurs qui surviennent par paquets
lors dune transmission. Lutilisation par exemple dun entrelacement avec un code convolutif
diminue sa susceptibilit aux paquets derreurs.
Lentrelacement priodique engendre des permutations selon une fonction priodique du
temps. On peut le raliser soit par de la mmoire vive (entrelacement par blocs), technique
utilise dans tous les standards de tlphonie de deuxime gnration, soit par des registres
dcalage (entrelacement convolutionnel). Lentrelacement pseudo-alatoire consiste crire la
squence aux adresses successives dune mmoire vive, puis deectuer la lecture suivant un
ordre donn par un gnrateur pseudo-alatoire. Lopration inverse consiste crire dans la
mmoire suivant le mme ordre pseudo-alatoire, et ensuite de lire la squence suivant lordre
croissant des adresses de la mmoire.
1.4.3.3 Performances et ecacit nergtique
Lutilisation dun code convolutif coupl un entrelaceur permet damliorer considrable-
ment la qualit de transmission et par consquent le TEB. A titre dexemple, les performances
dun code convolutif (de rendement 1/2 et dune longueur de contrainte gale 4) coupl un
entrelaceur lignes-colonnes, sont illustres sur les gures 1.14(a) et (b) pour les modulations
binaires ASK et FSK et une transmission sur un canal de Rayleigh.
Les performances obtenues sont signicativement amliores quand un codage canal est
associ aux schmas de modulation. Toutefois, quel que soit le type de modulation, on observe
le mme comportement. Pour de faibles rapports signal sur bruit, le TEB obtenu est plus
important que sans lutilisation de code correcteur derreur. Ce phnomne sexplique par
le rendement du code correcteur car, avec un rendement du code de 1/2, le nombre de bits
errons augmente lorsque le rapport
E
b
N
0
nest pas susant. Ensuite, pour des rapports
E
b
N
0
plus
importants, lapport du code convolutif est signicatif. Pour la modulation ASK, lamlioration
du TEB par rapport une transmission sans codage est obtenue partir dun rapport
E
b
N
0
de
1 dB, contre 4 dB pour une modulation FSK.
Malgr lamlioration du TEB, il est cependant dicile destimer le gain nergtique ap-
port par lutilisation de codes correcteurs. La diminution du TEB pour un rapport
E
b
N
0
donn
permet de diminuer la puissance dmission et donc la consommation nergtique de la partie
radio. Nanmoins, si on peut ngliger la consommation des circuits lectroniques pour le co-
dage lmission, il est dicile de quantier la consommation supplmentaire engendre par le
dcodage en rception. Les travaux mens dans [56] mettent en vidence lnergie consomme
par les codes correcteurs en ralisant une approximation de la puissance consomme partir
5 0 5 10 15 20 25
10
4
10
3
10
2
10
1
10
0
Eb/No en dB
T
E
B
2ASK CCE
2ASK BBAG
2ASK Rayleigh
(a)
5 0 5 10 15 20 25
10
4
10
3
10
2
10
1
10
0
Eb/No en dB
T
E
B
2FSK CCE
2FSK BBAG
2FSK Rayleigh
(b)
Figure 1.14 : TEB obtenu pour une modulation ASK (a) et une modulation FSK (b), asso-
cies un code convolutif de rendement 1/2.
de mesures exprimentales. Les auteurs analysent ensuite plusieurs techniques de codage canal
en utilisant un modle de propagation bas simplement sur laaiblissement de parcours. Il
apparat alors que lutilisation de codes correcteurs derreurs nest ecace dun point de vue
nergtique que dans le cas de congurations NLOS. Dans les cas LOS, ils napportent pas
de gains signicatifs. Enn, les dcodeurs analogiques semblent tre les plus performants en
terme de consommation.
1.5 La couche liaison
La couche liaison est compose de deux sous-couches : les sous-couches MAC et LLC. La
sous-couche LLC a pour rle de dtecter les erreurs des donnes binaires issues de la couche
physique. En pratique, il est courant dutiliser un code cyclique redondant (CRC) pour vrier
lintgrit des donnes reues. Son analyse nest pas traite dans cette thse. En revanche, la
sous-couche MAC a un impact considrable sur la consommation nergtique globale dun
rseau de capteurs, notamment via la mise en oeuvre des stratgies dallocation du canal et
de mise en veille.
1.5.1 Rle de la sous-couche MAC
La sous-couche MAC a pour rle de mettre en oeuvre trois types de mcanismes :
Les mcanismes daccs au canal doivent permettre de grer le contrle de laccs et du
partage du canal entre les dirents noeuds qui dsirent communiquer dans un rseau.
Nous verrons par la suite que cette gestion de laccs au canal peut tre ralise de
manire centralise ou distribue.
Les stratgies de mise en veille des capteurs ont pour objectif de rduire la consomma-
tion dnergie. Il est en eet essentiel quentre deux communications un capteur soit mis
en veille an de prserver ltat de charge de sa batterie. De plus, ces stratgies sont
1.5 La couche liaison 33
indissociables des mcanismes daccs au canal. Leur dnition impacte directement le
comportement des mcanismes daccs et rciproquement.
Les trames de communications dnissent la mise en forme syntaxique des donnes issues
de la couche physique. Elles permettent entre autre dinitier les communications entre
les entits, de grer les modes de communications ou encore de dtecter les ventuelles
erreurs introduites par le canal de propagation. Leur mise en oeuvre passe gnralement
par linsertion de diverses informations (bits additionnels, enttes, somme de contrle
...) ncessaires au rcepteur pour dterminer le dbut et la n dune trame ou chaque
champ utile qui la compose (adresse, donnes, champs de synchronisation). La dtection
des erreurs introduites par le canal est quant elle gnralement ralise via une somme
de contrle (checksum en anglais) qui est insre par lmetteur et ensuite vrie par
le rcepteur via la couche LLC.
A travers la description des dirents mcanismes mis en oeuvre par la couche MAC,
il apparat clairement que les protocoles MAC jouent un rle central sur la consommation
nergtique globale dun rseau et plus particulirement dans un rseau de capteurs.
1.5.2 Critres de performances des mcanismes daccs au canal
Dans un contexte de rseau de capteurs, les protocoles MAC ont lobligation dtre ef-
caces dun point de vue nergtique. Ils doivent pour cela prendre en considration tous
les vnements possibles rencontrs lors dune communication radio et qui peuvent tre des
sources de consommation supplmentaire. Lecacit dun protocole MAC repose donc sur la
minimisation des principales sources de dpense dnergie que sont :
Lcoute passive : Cest un phnomne qui intervient lorsquun noeud coute le canal et
se trouve en attente de rception. Dans le cas dune allocation dynamique du canal,
ce phnomne sera gnralement mitig en ajustant les modes de fonctionnement (et
donc de consommation) des capteurs. Ce phnomne est encore mieux gr avec une
allocation statique du canal. Dans ce cas prcis, la bande alloue (frquence, temps,
code) au capteur garantit une transmission utile.
Les collisions : Elles apparassent lorsquau moins deux noeuds voisins ( porte de trans-
mission) dsirent transmettre simultanment. Dans ce cas prcis, les noeuds sont dans
lobligation de retransmettre leurs donnes ce qui induit une consommation nergtique
supplmentaire. Les protocoles MAC bass sur une allocation dynamique du canal sont
susceptibles de subir ce phnomne alors quil est inexistant dans le cas dune allocation
statique du canal.
Le surcot dcoute : Il reprsente la consommation supplmentaire dun noeud lors de la
rception de paquets qui ne lui sont pas destins (mode multi-sauts) ou redondants (type
broadcast). Ce phnomne intervient principalement dans les rseaux adhoc. Lors dune
allocation dynamique du canal, les noeuds peuvent teindre leur radio durant le temps
restant de la transmission si le paquet ne leur est pas destin. Une allocation statique
du canal limine totalement ce problme puisque les noeuds coutent le canal dans des
intervalles de temps ou de frquence spciques.
Le surcot li au protocole : Il reprsente la consommation lie lutilisation des di-
rentes trames de contrle pour rserver le canal, conrmer une bonne rception, ou
encore synchroniser les noeuds du rseaux. Elles sont ncessaires la gestion du rseau
mais ne contiennent aucune donne utile et peuvent dans certains cas augmenter consi-
drablement le trac et la latence. Ltude mene dans [57] montre que lutilisation de
trames RTS/CTS
8
ncessite une augmentation de la capacit du canal hauteur de
40% 75%. Dans loptique de rduire la consommation, il est ncessaire de minimiser
ces mcanismes de gestion du rseau.
La synchronisation dvnements : Cest un phnomne qui peut tre considr comme
source de dpense dnergie. En eet, lorsquun vnement se produit dans une rgion du
rseau, les noeuds proches de cette rgion vont dtecter cet vnement pratiquement en
mme temps et, par la mme occasion, seront tents dmettre simultanment, augmen-
tant ainsi le risque probable de collisions. Ce phnomne nest cependant un problme
que pour les protocoles bass sur une allocation dynamique du canal et peut tre mi-
tig par lutilisation de mcanismes daggrgation ou de suppression de corrlation des
donnes.
1.5.3 Condition decacit des stratgies de mise en veille
Grce aux progrs technologiques de ces dernires annes, les puces radio et les microcon-
trleurs possdent plusieurs modes de fonctionnement avec plusieurs modes de consommation.
La plupart du temps (entre deux mesures) un rseau de capteurs na rien faire. Il est donc
ncessaire dteindre les noeuds pour rduire leur consommation nergtique moyenne. On
parle alors de rapport cyclique. En pratique, le rveil dun noeud peut se faire partir dun
stimuli externe ou par rapport une base de temps. Mais en raison du besoin de cette rfrence
de temps, il est impossible dteindre compltement un noeud. Il restera donc toujours une
consommation rsiduelle en mode veille.
La gure 1.15 permet dillustrer limpact dune mise en veille sur la consommation dun
capteur.
Figure 1.15 : Impact dune mise en veille sur la consommation dun capteur sans l [58].
8. Request To Send/Clear To Send
1.6 La couche rseau 35
A linstant t
1
, la dcision de passer en mode veille est prise. La consommation chute donc
de P
active
P
Sleep
. A linstant t
2
, il y a apparition dun vnement et la dcision de remettre
le noeud complet en mode actif. Lnergie totale consomme en mode veille est donc gale :
E
active
= P
active
(t
2
t
1
) (1.10)
Il faut un temps T
down
pour mettre le capteur en mode veille. Durant cette phase de chan-
gement de mode et pour simplier la dmonstration, on suppose que la puissance consomme
est gale P =
P
active
+P
Sleep
2
. Ensuite, P
Sleep
est consomme jusqu t
2
. Au total, lnergie en
mode veille est donc gale :
E
Sleep
=
P
active
+P
Sleep
2
T
down
+ (t
2
t
1
T
down
)P
Sleep
(1.11)
Lnergie sauvegarde sexprime donc par lquation :
E
sauvegarde
= P
active
(t
2
t
1
)
P
active
+P
Sleep
2
T
down
+ ((t
2
t
1
T
down
)P
Sleep
) (1.12)
Par contre, une quantit dnergie supplmentaire est consomme lors du rveil du capteur :
E
surcout
= T
up
P
active
+P
Sleep
2
(1.13)
Pour que lutilisation de ce type de mode de fonctionnement soit ecace, il faut donc
que lnergie dpense pour le rveil soit infrieure lnergie sauvegarde, soit E
surcout
<
E
sauvegarde
ou bien alors que le temps avant loccurence dun vnement soit gal lquation
suivante :
(t
2
t
1
) >
1
2
(T
down
+
P
active
+P
Sleep
P
active
P
Sleep
T
up
) (1.14)
En ralit, on sait que pour sactiver depuis ltat de veille, larchitecture radio passe par
ces direntes tapes :
Dmarrage de loscillateur externe
Polarisation des tages HF de la radio
Dmarrage du synthtiseur de frquence (PLL)
Passage en mode mission ou rception
Chaque tape prend un temps non ngligeable et donc une consommation non ngligeable
chaque rveil. Lnergie de surcot dpendra donc des nergies consommes par chaque bloc
lectronique allum lors de lactivation de la partie radio. Par exemple, avec lutilisation du
chip radio CC1110 de Texas instruments [32], la priode de temps ncessaire entre loccurence
de deux vnements devra tre suprieure 1 ms pour que lutilisation dun mcanisme de
mise en veille soit ecace dun point de vue nergtique.
1.6 La couche rseau
La participation de la couche rseau sur lecacit nergtique est prendre en consi-
dration. En eet, on sait que la mthode la plus ecace pour diminuer signicativement
la consommation nergtique est de rduire la puissance dmission et donc celle de lampli-
cateur de puissance. Lutilisation dun systme de communication multi-sauts prend alors
tout son sens. En relayant les transmissions de paquets entre les divers noeuds pour atteindre
le collecteur, on peut diminuer nettement la puissance dmission. Nanmoins, ce mode de
communication est plus gourmand en termes dintelligence et de puissance de calcul puisquil
entrane limplmentation de mcanismes de routage. De plus, si dans ce cas on minimise
la consommation lie la transmission, on augmente en revanche celle lie la rception.
Dans ce type de conguration, un rcepteur est rveill plus souvent pour tre lcoute
du canal et recevoir les paquets dinformations relayer. Qui plus est, malgr le gain ner-
gtique ventuellement apport, laugmentation de la complexit du systme en termes de
consommation reste dicilement quantiable. Ltude mene dans [59] propose une analyse
des performances nergtiques des couches physique, liaison et rseau de manire analytique.
Leur analyse "cross-layer" dmontre que lutilisation dun systme de communication un
seul saut peut consommer jusqu 40% en moins quun systme multi-sauts. Dans [60], un
modle de consommation raliste ddi aux rseaux de capteurs sans l est prsent. Et mme
si le modle de propagation est basique, il est dmontr une nouvelle fois quun systme un
seul saut est plus ecace nergtiquement.
De part la nature de notre application, lutilisation dun systme entirement distribu
nest pas forcment ncessaire. En optant pour une architecture centralise et un mode de
communication un seul saut vers le noeud central qui gre et collecte les donnes provenant
des capteurs, puis en les envoyant via une liaison ethernet vers un serveur de stockage, nous
dportons entirement le poids de lecacit nergtique sur les couches basses (physique et
sous-couche MAC).
1.7 Approche "cross-layer"
Pour optimiser la dure de vie du rseau, il est ncessaire de rchir une architecture
globale o la matrise de lnergie est au centre des proccupations. Il nest en eet pas
souhaitable dtudier une architecture de noeuds ou de rseaux sans tenir compte de ses
performances, de lenvironnement et de son impact sur lapplication. Loptimisation globale
de la consommation nergtique se dcline alors tous les niveaux :
Au niveau de la couche physique et notamment sur la partie radio qui est la partie
dun noeud qui consomme le plus dnergie.
Au niveau des protocoles MAC qui sont garants de laccs au canal des capteurs et
donc de la gestion des changes dinformations. Une gestion coordonne des changes
dinformations permet dviter les phnomnes de collisions et donc le gaspillage dner-
gie caus par dventuelles retransmissions.
Au niveau du routage des messages, soit par la mise en place dun systme de com-
munication indirecte (multi-sauts) minimisant ainsi la puissance dmission et donc la
consommation nergtique ; soit par un systme de communication directe (1 seul saut)
avec lutilisation de routeurs (points daccs) permettant de diminuer le surcot engendr
par une couche de routage (couche rseau).
Au niveau de lauto-organisation du rseau qui, dans le cas dun systme distribu,
permet dadapter le systme aux changements de topologie en structurant son organi-
sation de manire logique (et non physique) an de rendre plus ecaces les protocoles
rseau (applicatif et routage).
1.7 Approche "cross-layer" 37
Enn au niveau "Application" par le traitement collaboratif des donnes via des
algorithmes de dissmination ou daggrgation de donnes [61, 62].
Figure 1.16 : Interdpendance des couches basses aectant la consommation dnergie.
En raison de linterdpendance des paramtres aectant la consommation (gure 1.16), la
structuration en couches du modle OSI nest pas la plus adapte pour un rseau de capteurs.
Plusieurs tudes [63, 64, 65] pensent quune approche de type "cross-layer" est essentielle
pour optimiser la consommation globale. Lecacit dune telle approche repose alors sur la
rduction des cots nergtiques occasionns par le partage des informations entre les couches
protocolaires. Toutefois, on distingue deux approches de type "cross-layer". La premire ap-
proche consiste prserver la structure en couche traditionnelle du modle OSI, chaque couche
tant informe sur les conditions des autres couches et chacune delles prservant leur mca-
nisme de fonctionnement. Tandis que la deuxime approche consiste ne plus considrer des
couches individuelles, mais un systme complet englobant toute la pile protocolaire de faon
fournir un seul noyau de communication. Si cette dernire approche tend tre la plus ecace,
elle empche cependant la facilit de dveloppement et dvolution dun composant rseau. De
plus, elle annule toutes les garanties de service oertes par chaque couche. Cest pourquoi
lheure actuelle, la plupart des travaux de recherche portent sur une approche traditionnelle en
prservant la structuration en couches. Les stratgies "cross-layer" trouves dans la littrature
peuvent tre classes selon linteraction inter-couches concerne :
PHY + MAC : Les travaux mens dans [59] reposent sur une analyse "cross-layer" de la
consommation nergtique entre la couche MAC et la couche physique en utilisant trois
protocoles MAC dirents. Cette tude leur permet de conclure quun rseau un seul
saut est plus ecace que les rseaux multi-sauts si des modles radio ralistes sont utiliss
lors de lanalyse. Nanmoins, le modle de rseau utilis est linaire et ne reprsente donc
pas un scnario pratique raliste.
MAC + routage : Dans [66], loptimisation propose concerne les couches MAC et rseau.
Elle converge vers la dnition dun protocole de routage ddi au trac de nature prio-
dique. Ce protocole ne dpend plus seulement dune mtrique de distance ou de qualit
de lien radio, mais galement de ltat dans lequel se trouve le noeud rcepteur (sommeil,
veill). La dnition dun mcanisme de routage combin une stratgie dordonnan-
cement de rveil des capteurs est galement tudie dans [67]. Dans ces travaux, le
protocole de routage exploite galement les informations du protocole MAC (bas sur
une rpartition du temps daccs) pour construire sa table de routage.
PHY + routage : Une optimisation "cross-layer" du dbit dans un rseau multi-sauts est
prsente dans [68]. Lanalyse est divise en deux parties en considrant une optimisation
du dbit au niveau du routage des messages et une autre au niveau de la couche physique.
3 couches : En plus des travaux portant sur les interactions entre seulement deux couches, il
existe dans la littrature des optimisations "cross-layer" sur trois couches de protocoles.
Dans [69], les auteurs proposent une optimisation conjointe de la puissance de trans-
mission, du dbit et du routage des messages dans un rseau bas sur une rpartition
en temps daccs (TDMA). Dans [70], une optimisation conjointe des couches rseau,
MAC et physique est propose. Les rsultats montrent que des conomies dnergie im-
portantes sont possibles par rapport un schma traditionnel bas sur une approche
en couche. De plus, les auteurs montrent que lorsque le circuit lectronique radio est
inclus dans la modlisation de lnergie, les transmissions un seul saut peuvent tre
plus ecaces que les transmissions multi-sauts.
Il apparait donc clairement travers ces travaux de recherche que loptimisation ner-
gtique dun rseau de capteurs ncessite une approche cross-layer. Ce type dapproche est
ncessaire au niveau de lvaluation des performances des couches protocolaires (analyse cross-
layer) pour identier les paramtres optimiser. Mais, elle est galement importante au niveau
de la dnition des stratgies doptimisation mener.
1.8 Positionnement de la thse
Ce chapitre dtat de lart a permis dintroduire les notions de base sur les rseaux de
capteurs en structurant la problmatique de la consommation dnergie au niveau des couches
basses du modle OSI et plus particulirement sur les couches physique et MAC.
Ainsi, nous nous sommes particulirement intresss aux travaux dj raliss sur limpact
de la couche physique sur la consommation dun rseau de capteurs. Tout dabord, lanalyse
de larchitecture matrielle ddie un rseau de capteurs nous a permis de souligner que
la partie radio tait la partie matrielle qui consommait le plus. Ensuite, nous avons dni
et analys les dirents lments constitutifs (canal, modulation, codage canal) de la couche
physique pour dnir leur impact sur la consommation.
Aprs cette analyse de la couche physique, nous avons soulign limpact de la sous-couche
MAC sur la consommation dnergie. A travers ces mcanismes daccs au canal, de mise
en veille et de structuration des trames, nous avons montr que ses performances bien que
dpendantes de lapplication vise, avaient un rle essentiel sur lecacit nergtique dun
rseau de capteurs.
De plus, en raison de linterdpendance des performances de ces deux couches, nous pen-
sons quune approche cross-layer est essentielle pour rduire signicativement la consommation
dnergie. En eet, la consommation dnergie dun rseau de capteurs au niveau des couches
physique et MAC dpend essentiellement du temps de transmission, du nombre de retrans-
mission et enn de la puissance dmission. Ces trois critres sont directement lis au TEB et
1.8 Positionnement de la thse 39
la longueur des trames. On peut donc modliser linterdpendance entre les deux couches
travers la gure 1.17, en considrant le TET comme le critre central de la consommation
dnergie.
Figure 1.17 : Interdpendance entre la couche physique et la couche MAC.
Plus prcisment, nous savons, dune part, que le TEB est fortement tributaire de la couche
physique. Nous avons vu dans ce chapitre quil dpend la fois des conditions de transmission
et donc de la modlisation du canal de propagation, du schma de modulation et des techniques
de codage canal. De plus, il aecte galement les performances de la couche MAC travers
le nombre de retransmissions en impactant le Taux dErreur par Trame (TET). Cependant,
les longueurs de trames, qui aectent galement le TET, sont elles aussi dpendantes des
techniques de modulation et de codage canal. Les trames de grande taille pour un mme
TEB et sans lutilisation de mcanismes de corrections derreurs entranent la plupart du
temps une hausse des pertes de trames, ce qui conduit des retransmissions qui annulent tous
les avantages acquis en terme nergtique par des modulations M-aire et laugmentation du
nombre dtats. Le choix du type de modulation ne peut donc pas se faire sans prendre en
considration les performances conjointes avec les schmas de correction derreur. Le choix de
la modulation dpend alors de plusieurs aspects : la taille des informations transmettre, le
TEB cibl et la modlisation des erreurs dues au canal radiolectrique. La dcision optimale
doit donc tre proprement considre en mettant en balance les techniques de modulation et
les codes correcteurs derreurs :
Avec des retransmissions, ce sont des paquets entiers qui sont transmis une nouvelle fois.
Avec lutilisation de codes correcteurs derreurs, plus de bits peuvent tre envoys mais
il y a une augmentation de la consommation due au codage et au dcodage. La plupart
du temps, lnergie requise pour coder peut tre nglige, alors que celle pour dcoder
est signicative ; ceci peut savrer tre une srieuse contrainte nergtique au niveau
des rcepteurs.
Pour tre ecace, le cot nergtique engendr par lutilisation de codes correcteurs
derreurs doit tre infrieur celui dune retransmission.
Dans ces conditions et pour rpondre au mieux lapplication vise, nous avons opt dans
le cadre de cette thse, pour une architecture du rseau hirarchise, comme illustre sur la
gure 1.18.
Figure 1.18 : Topologie et architecture retenue.
Cette architecture est compose de trois tages assurant chacun une fonction bien prcise.
La fonction du premier tage est dassurer lacquisition des mesures au niveau de chaque
pice laide de plusieurs capteurs et dtecteurs. Ces derniers aliments par une
batterie ont deux fonctions assurer. Ils doivent tout dabord mesurer les paramtres
physiques (temprature, humidit, luminosit) et dusage (ouverture/fermeture des ou-
vrants, prsence de personnes) avant de les transmettre par liaison radio au deuxime
tage.
La fonction du deuxime tage est dassurer linterconnexion entre les capteurs de chaque
pice instrumente et le concentrateur. Cette fonction de passerelle est assure par un
noeud central aliment sur le secteur appel aussi gateway.
Enn, au dernier tage de larchitecture se situe le concentrateur qui doit servir pour le
stockage et le traitement des donnes. Il sagit typiquement dun PC avec de la mmoire
embarque qui doit tre accessible distance par navigateur web.
Dans cette architecture, la solution retenue pour les communications entre les dirents types
de capteurs et le gateway est une transmission sans l, 1 seul saut, de type SISO
9
et ralise
sur les bandes ISM : 433 ou 868 MHz. En revanche, les communications entre le gateway et
le concentrateur seectuent laide dune connexion cble suivant le protocole Ethernet.
De cette manire, le poids de lecacit nergtique du rseau est essentiellement dport sur
les couches basses du modle OSI (couches physique et MAC). En conclusion, le cahier des
charges initial impose les spcications suivantes :
Pas de routage multi-saut.
Taille du rseau : 200 capteurs maximum.
Environ 10 capteurs par pice.
Frquence radio : 433 / 868 MHz.
Porte 25 - 30 mtres.
9. Single Input Single Output
1.8 Positionnement de la thse 41
A partir de cette architecture, il semble ensuite primordial dtudier et de proposer des stra-
tgies damliorations conjointes entre les couches physique et MAC. Cest pourquoi, dans la
suite du document, nous focaliserons nos eorts, notamment travers le critre de TEB/TET,
sur les dirents mcanismes de chacune de ces couches qui impactent la consommation. Dans
cet objectif, nous proposons tout dabord dans le second chapitre, une modlisation prcise du
canal de propagation indoor travers une modlisation statistique des variations temporelles
causes par le dplacement dtre humains dans lenvironnement. Dans le troisime chapitre,
partir de ce modle et dune estimation raliste du TEB, nous analysons et proposons une
stratgie doptimisation de la couche physique en fonction de la longueur du message trans-
mettre. Dans le quatrime chapitre, une analyse conjointe des performances nergtiques des
couches physique et MAC est ralise de manire cross-layer et aboutit la proposition dun
protocole MAC ecace pour une application de diagnostic du btiment. Dans le cinquime et
dernier chapitre, une tude exprimentale travers la ralisation dun dmonstrateur permet
de valider les propos thoriques dvelopps dans les chapitres prcdents. Enn, lintrt et
lecacit nergtique dune solution MIMO
10
cooprative pour les transmissions sans l du
rseau sera traite dans lannexe C de cette thse.
10. Multiple Input Multiple Output
Chapitre 2
Modlisation des variations
temporelles du canal de propagation
indoor
Sommaire
2.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
2.2 Modles existants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
2.2.1 Modles dterministes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
2.2.2 Modles empiriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
2.2.3 Modles statistiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
2.2.4 Modles tenant compte de leet des personnes . . . . . . . . . . . . 51
2.3 Objectif et principe de la modlisation propose . . . . . . . . . . 52
2.3.1 Principe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
2.3.2 Choix du modle statique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
2.3.3 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
2.4 Campagne de mesures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
2.4.1 Caractristiques des mesures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
2.4.2 Scnarii des mesures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
2.4.3 Analyse des signaux obtenus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
2.4.4 Evolution des attnuations en fonction du nombre de personnes . . . 62
2.5 Mthode de modlisation statistique et application . . . . . . . . 62
2.5.1 Description de la mthode didentication statistique . . . . . . . . . 62
2.5.2 Reprsentation sous la forme dune fonction de rpartition . . . . . . 64
2.5.3 Estimation paramtrique des lois candidates . . . . . . . . . . . . . . 65
2.5.4 Qualit de lestimation par la mthode de Kolmogorov-Smirnov (KS) 66
2.5.5 Exemple dapplication de la procdure didentication statistique . . 67
2.5.6 Rsultats de la modlisation sur lensemble des signaux mesurs . . 68
2.6 Reconstruction de la rponse temporelle du canal . . . . . . . . . 71
2.6.1 Reconstruction dun vanouissement . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
2.6.2 Reconstruction temporelle sur 24 heures . . . . . . . . . . . . . . . . 72
2.6.3 Rsultats de la reconstruction de la rponse temporelle du canal . . 74
2.6.4 Conclusion sur la modlisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
44 Chapitre 2 : Modlisation des variations temporelles du canal de propagation indoor
2.7 Impact du mouvement des personnes sur les erreurs de trans-
mission . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
2.7.1 Estimation du TEB . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
2.7.2 Impact de la modlisation temporelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
2.7.3 Impact du nombre de personnes suivant la fentre destimation . . . 78
2.8 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
2.1 Introduction 45
2.1 Introduction
Les performances dun systme de communication sans l sont largement tributaires de
lenvironnement de propagation associ. Dans ces conditions, la modlisation du canal de
propagation devient indispensable la fois pour comprendre le comportement de ce dernier,
mais galement pour amliorer les techniques de transmission.
Ce chapitre de thse est ainsi consacr ltude et la modlisation du canal de propaga-
tion indoor. Il a pour objectif de prsenter de manire non exhaustive dirents modles de
canaux indoor qui sont couramment employs par la communaut scientique et dont nous
nous servirons dans la suite du manuscrit. Ces modles reproduisent le comportement du canal
de propagation dans direntes congurations (type denvironnement, position des lments
communiquants ...) et sont complmentaires aux campagnes de mesure parfois dlicates et
coteuses. Dans le cadre de cette thse, les modles de canaux doivent permettre danalyser
les performances nergtiques de chaque bloc fonctionnel mis en oeuvre par la chane de trans-
mission an de proposer des solutions doptimisation selon le type de conguration rencontre.
Plus particulirement, nous cherchons dans ce chapitre modliser les variations temporelles
du canal causes par le dplacement dtre humains dans lenvironnement de propagation de
faon qualier limpact des personnes sur les performances dun systme de transmission.
Dans cet objectif, lorganisation de ce chapitre est la suivante : dans un premier temps,
nous dcrirons dirents modles de canaux indoor qui peuvent tre utiliss dans un contexte
de rseau de capteurs. Puis, nous dtaillerons lapproche retenue pour prendre en compte
linuence des personnes sur le comportement du canal. Lide principale repose sur lasso-
ciation de deux modles de canaux : un modle statique existant pour dterminer le niveau
moyen de puissance reue et un modle statistique pour modliser les variations temporelles.
Le modle statistique propos est bas sur une campagne de mesures en bande troite et sur
une mthode didentication statistique. Ensuite, partir de cette estimation statistique, nous
mettrons en vidence les raisons pour lesquelles il est important de procder une recons-
truction de la rponse temporelle du canal. Enn, dans la dernire partie de ce chapitre, nous
valuerons travers la modlisation temporelle propose, limpact des personnes sur les erreurs
de transmission avec une estimation du TEB moyen en fonction du nombre de personnes en
mouvement.
2.2 Modles existants
Parmi les modles de canaux indoor existants dans la littrature scientique, on distingue
principalement deux types de modlisation : les modles scalaires et les modles vectoriels.
Les modles scalaires prdisent le comportement du canal de propagation en bande troite
(BE), en exprimant lattnuation de la puissance reue. Au contraire, les modles vectoriels
comme les modles dterministes prdisent le comportement du canal aussi bien en bande
troite quen bande large (BL) en exprimant lattnuation de chaque composante de londe
reue. En dautres termes, ces modles tiennent compte de laspect multi-trajets du canal et
expriment lattnuation, le retard et la phase lis chaque trajet (ie. Rponse Impulsionnelle).
2.2.1 Modles dterministes
Les modles dterministes sont bass sur les quations de Maxwell. Ils modlisent len-
semble de la liaison et ncessitent une description complte de lenvironnement, des antennes
et du champ mis. Ils peuvent tre dcomposs en deux catgories : les modles formulation
rigoureuse (ou exacts) et les modles asymptotiques en frquence.
2.2.1.1 Modles formulation rigoureuse
Les modles formulation rigoureuse prsentent lavantage de fournir des rsultats trs
prcis mais se basent sur une discrtisation gomtrique de lespace. Ce maillage gomtrique
suppose une discrtisation dun pas minimum de /10 [71] et nest donc pas appropri pour la
simulation de la propagation grande chelle. Nous ne dtaillerons pas davantage ce type de
modle dans ce manuscrit puisque leur champ daction est limit la propagation des ondes
dans un environnement o les volumes sont relativement restreints. Nanmoins, le lecteur
intress trouvera des complments dinformations sur les mthodes temporelles dans [72, 73,
74, 75] et sur les mthodes frquentielles dans [76, 77].
2.2.1.2 Modles asymptotiques en frquence
Dans un contexte de propagation indoor, les dimensions des lments gomtriques par
rapport la longueur donde conduisent notre attention sur les modles asymptotiques en
frquence qui sont bass sur une approximation asymptotique des solutions des quations de
Maxwell. On distingue principalement deux approches dans ce type de modlisation :
Une approche physique, qui est fonde sur lOptique Physique [78, 79, 80] et la Thorie
Physique de la Diraction [81, 82], pour dterminer tous les champs lectromagntiques
rayonns dans lespace. Plus prcisment, cette approche repose sur la connaissance des
courants surfaciques circulant sur les objets clairs par une onde lectromagntique.
Une approche gomtrique, reposant sur lOptique Gomtrique [83] et la Thorie
Uniforme de la Diraction [84] qui dcrivent les champs directs, rchis, transmis et
diracts. Ces thories constituent une approche gomtrique qui assimile la propaga-
tion des ondes lectromagntiques des rayons.
Le modle de propagation dvelopp au sein du dpartement SIC du laboratoire XLIM
est bas sur une approche gomtrique. Pour cette raison, nous naborderons pas davantage
les modles bass sur une approche physique.
Les modles bass sur une approche gomtrique distinguent principalement deux
techniques : le lancer et le trac de rayons. Le lancer de rayons consiste tirer des rayons
selon un pas angulaire constant depuis lmetteur an quils interceptent le rcepteur.
Le trac de rayons est lui plus prcis car il prend en compte tous les trajets de propaga-
tion possibles entre un metteur et un rcepteur pour un nombre dinteractions maximum x.
Modle lancer de rayons : le principe de la mthode lancer de rayons est bas
sur lalgorithme SBR
1
[85]. Il consiste dans un premier temps inonder lenvironnement de
1. Shooting and Bouncing Rays
2.2 Modles existants 47
rayons partant de lmetteur. Ensuite, selon le parcours de chaque rayon et en considrant
la gomtrie et les proprits lectriques des matriaux rencontrs, lalgorithme dtermine
les direntes interactions lectromagntiques (transmission, rection, transmission) entre
les rayons et les obstacles de lenvironnement. Dans le calcul des trajets, seuls les trajets
passants proximit du rcepteur sont retenus (sphre de rception). De cette manire, une
seule simulation permet de produire des rsultats valables pour une innit de positions de
rcepteurs. La prcision des rsultats de ce modle dpend alors du nombre de rayons lancer
et du pas angulaire choisi pour couvrir lenvironnement.
Modle trac de rayons : ce type de modle [86, 87] se distingue par un calcul
dterministe des trajets entre un metteur et un rcepteur. La recherche des rayons qui
peuvent se propager dun metteur vers un rcepteur est base sur la mthode des images et
celle du pliage [88]. De plus, en prenant en compte les proprits lectriques des matriaux
et lattnuation en espace libre (calcule par la loi de Friis), ce type de modle permet de
dterminer lattnuation de chacun des trajets par la somme vectorielle des attnuations
causes par les interactions de londe avec les obstacles. Cependant et contrairement au
modle lancer de rayons, lutilisation de ce type de modle ncessite de recourir une
simulation pour chaque conguration dmetteur-rcepteur.
Les modles asymptotiques et particulirement ceux bass sur une approche gomtrique
sont trs prcis. Nanmoins leur temps de calcul devient rapidement lourd si la conguration
de lenvironnement est complexe. Cependant, ils orent une description complte des signaux
reus en tenant compte de laspect multi-trajets du canal et en caractrisant simultanment
les direntes proprits de londe (lattnuation, le retard et la phase, la polarisation ...).
Finalement, ils permettent de modliser directement les variations grande, moyenne et petite
chelle du signal reu.
2.2.2 Modles empiriques
Les modles empiriques, moins prcis que les modles dterministes, prsentent lavantage
dtre beaucoup plus rapides en temps de calcul. Nanmoins, contrairement aux modles statis-
tiques, les modles empiriques prdisent les variations grande chelle du canal de propagation
mais ne tiennent pas compte de sa variabilit spatio-temporelle et donc des vanouissements
petite chelle.
2.2.2.1 Le modle de Motley-Keenan
Ce modle [89] sapplique pour les cas NLOS dans des environnements de type bureau.
Laaiblissement de parcours sexprime alors en fonction dun terme en espace libre auquel on
ajoute les pertes dues aux obstacles (dalles, murs, portes, fentres ...) traverss par le rayon
direct.
L = 38 + 10..log(d) +
Nm
m=1
P
m
+
Nn
n=1
P
n
(2.1)
o correspond au coecient daaiblissement de puissance avec = 2 dans le cas de
lespace libre, d est la distance sparant lmetteur du rcepteur, P
m
est la perte lie la
transmission du m
ime
mur en dB, P
n
est la perte lie la transmission de la n
ime
dalle en
dB, enn N
m
et N
n
reprsentent respectivement le nombre de murs et le nombre de dalles.
Dans [90] ltude mene par lIESB (Institute of Superior Education of Brasilia) propose
un ajustement du modle Motley-Keenan en prenant en compte lpaisseur des murs dans le
calcul de laaiblissement de parcours.
P = P
r
+ 10..log(d) +
N
i
i=1
K
i
L
0i
2
log
3
(
e
i
e
0i
)
(2.2)
o P
r
correspond laaiblissement de rfrence lorsque d = 1 m, est le coecient daai-
blissement en puissance, d la distance sparant lmetteur du rcepteur, K
i
le nombre de murs
de type i, L
0i
la perte lie la traverse du mur de type i en dB, e
i
lpaisseur du mur de
type i, e
0i
lpaisseur du mur de rfrence de type i et enn N
i
le nombre de types de murs
traverss.
Les auteurs ont montr que laaiblissement li la traverse dun mur ntait pas linaire
avec lpaisseur du mur. Il sut alors de disposer de la valeur dattnuation dun mur de
rfrence et de son paisseur de rfrence pour en dduire la contribution totale dun mur quel
que soit son paisseur.
2.2.2.2 Le modle MWF (Multi-Wall and Floor)
A partir des modles introduits par le COST 231 [91] et le COST 259 [92], I. Lott et M.
Forkel ont propos une criture pour laaiblissement de parcours an de tenir compte de la
propagation non linaire avec le nombre dobstacles pour les murs et les tages. Le modle
dcrit dans [93] prend alors la forme suivante :
L
MWF
= P
L0
+ 10..log(d) +
N
i
i=1
K
Wi
k=1
L
Wik
+
N
j
j=1
K
Fj
k=1
L
Fjk
(2.3)
o P
L0
correspond laaiblissement la distance de 1 mtre, le coecient daaiblissement
de la puissance, d la distance entre lmetteur et le rcepteur, K
Wi
le nombre de murs traverss
de type i, L
Wik
laaiblissement li la traverse du k
ime
mur de type i, K
Fj
le nombre
dtages traverss de type j, L
Fjk
laaiblissement li la traverse du k
ime
tage de type j,
N
i
le nombre de types de murs traverss et N
j
le nombre de types dtages traverss.
2.2.2.3 Le modle Multi-Wall et Multi-frquences
Le modle dcrit dans [94] est une amlioration du modle MWF. Lestimation de lat-
tnuation large bande des murs a t ralise exprimentalement puis modlise pour faire
apparatre une dpendance frquentielle.
L
MWF
= P
L0
+ 10..log(d) +
N
i
i=1
K
Wi
k=1
L
Wik
(2.4)
avec N
i
le nombre de types de murs traverss et K
Wi
le nombre de murs traverss provoquant
une attnuation L
Wik
dpendant de la frquence.
Ces pertes pour lensemble des matriaux mesurs peuvent alors sexprimer sous la forme
dune quation linaire dpendant de la frquence f en GHz (tableau 2.1). Cest pourquoi le
modle est dit multi-frquences.
Matriau Epaisseur (cm) Pertes (dB)
mur porteur 50 16,5 + 1,21f
cloison ne 6 1,36 + 0,44f
porte 4,5 2,15 + 0,22f
verre 0,5 2,41 + 0,06f
placopltre 13 mm 0,48 + 0,04f
parpaing 10 9,76 + 0,10f
Tableau 2.1 : Pertes en dB pour le modle Multi-Wall et Multi-frquences
Il existe bien dautres modles empiriques. De la mme faon, ces types de modles sont
bass sur des prols metteur-rcepteur dont les phnomnes lis aux caractristiques multi-
trajets du canal de propagation sont trs peu reprsents. Ils prsentent linconvnient dtre
optimiss pour un environnement spcique et pour une bande de frquence unique ce qui
oblige de nouveau dterminer les paramtres du modle pour chaque nouvelle frquence
et chaque conguration. De plus, les mesures disponibles ont souvent t ralises dans des
conditions varies et les carts types trouvs sont souvent importants.
2.2.3 Modles statistiques
Les modles statistiques [95] sont souvent utiliss dans ltude des variations petite chelle
du canal de propagation. Ils prdisent de manire stochastique le comportement de ce dernier.
Leur principe repose sur lassociation dune loi statistique un ensemble denvironnements
ou de congurations qui partagent les mmes spcicits. Ils sont gnralement moins prcis
que les modles dterministes mais prsentent lavantage dtre simples et rapides en temps de
calcul. Les modles prsents par la suite sont des modles statistiques couramment employs
dans le domaine des tlcommunications et adapts pour ltude des systmes de transmission
indoor.
2.2.3.1 Le modle de Rayleigh
Le modle de Rayleigh modlise laide de la distribution de Rayleigh les variations
rapides de lamplitude du signal reu. Ce modle est gnralement utilis dans le cas dun
environnement de propagation riche en multi-trajets, mais dans lequel aucun des trajet ne
prdomine en termes de puissance. Plus prcisment, lorsque le signal reu est la somme dun
grand nombre de trajets avec des amplitudes de mme ordre de grandeur, et que la valeur de
la phase de chaque trajet est uniformment rpartie sur lintervalle [, ]. Lamplitude z du
signal reu peut tre dcrite par la densit de probabilit (ddp) de Rayleigh [95] :
P
Z
(z) =
z
2
exp
z
2
2
2
(2.5)
avec 2
2
la puissance moyenne ecace du signal reu.
2.2.3.2 Le modle de Rice
Le modle de Rice est utilis lorsque dans lenvironnement un trajet parmi les autres
prdomine en termes de puissance. Dans cette conguration, les statistiques de lamplitude et
de la phase ne correspondent plus au cas prcdent. On peut alors montrer que dans de telles
conditions la ddp de lamplitude z du signal reu suit une ddp de Rice [95] :
P
Z
(z) =
z
2
exp
z
2
+A
2
2
2
I
0
z.A
(2.6)
avec I
0
(x) la fonction de Bessel modie de 1
re
espce dordre 0 et A lamplitude du trajet
prdominant. Cette modlisation du canal est paramtre selon le facteur de Rice K qui
exprime le rapport entre la puissance du trajet prdominant et celles des multitrajets : K =
A
2
2
2
. Il reprsente donc le degr dvanouissement. On constate galement que lorque K = 0,
on retrouve la ddp de Rayleigh, et que lorsque K une distribution Gaussienne.
2.2.3.3 Le modle Log-normale
Le modle Log-normale se distingue des autres modles car, en plus dinclure la moyenne
du signal, il permet de modliser les variations du canal sur une plus grande chelle [96] et sa
densit de probabilit sexprime par :
P
Z
(z) =
1
z
n
2
exp
(ln.z )
2
2
n
2
(2.7)
o correspond la moyenne de la loi log-normale en dB et
n
2
sa variance. La valeur de la
moyenne correspond lattnuation moyenne du signal reu et peut tre calcule par des
modles dattnuation grande chelle. La variance
n
2
est quant elle gnralement xe
de faon empirique selon le type denvironnement que lon veut modliser [96].
2.2.3.4 Le modle de Weibull
La distribution de Weibull est un modle statistique adaptable qui permet de dcrire les
vanouissements petite chelle du canal la fois pour des environnements de propagation
outdoor et indoor. Il ny a pas dexplications thoriques prcises, mais cette distribution mo-
dlise assez bien le comportement statistique des mesures exprimentales releves [97, 98]
notamment lors de la prsence de personnes en mouvement dans lenvironnement [99]. Sa
densit de probabilit sexprime de la manire suivante :
P
Z
(z) =
k
l
z
l
k1
exp
z
l
k
(2.8)
avec k > 0 et l > 0 qui sont respectivement les paramtres de forme et dchelle. De plus,
lorsque k = 2, le modle se rduit un modle de Rayleigh, et, lorsque k = 1, il correspond
une distribution exponentielle.
2.2.3.5 Le modle de Nakagami
Le modle de Nakagami est comme le modle de Weibull un modle gnral qui peut
tre paramtr suivant les conditions de transmission et lenvironnement de propagation. Les
variations de lamplitude z du signal reu suivant la distribution de Nakagami sont donnes
par la formule suivante :
P
Z
(z) =
2m
m
z
2m1
(m)
m
exp
mz
2
, m > 0,5 (2.9)

avec = E[z
2
] la puissance moyenne reue, la fonction Gamma et m le degr dvanouis-
sement. Selon la valeur de m, il est alors possible dapprocher dautres lois statistiques. Pour
m = 1, la distribution de Nakagami est rduite une distribution de Rayleigh, alors que pour
m = 0,5, elle approxime la partie positive de la loi log-normale. Enn pour m =
(K+1)
2
2K+1
elle
approche le modle de Rice [95].
2.2.4 Modles tenant compte de leet des personnes
Linuence des personnes sur les performances dune communication radio est importante
considrer ds lors quon cherche minimiser la puissance de transmission des ns ner-
gtiques. Dans ces conditions, les variations temporelles du canal de propagation dues au
mouvement des personnes ne peuvent tre ngliges.
Dans la littrature scientique, limpact des personnes sur les variations du canal de pro-
pagation est principalement considr pour des frquences de transmission leves lorsque la
longueur donde est faible par rapport aux dimensions dun corps humain. Il est dailleurs
signicative dans le cas de transmissions 60 GHz [100, 101, 102]. Nanmoins, les contraintes
de consommation dans les rseaux de capteurs impliquent une politique de minimisation de la
puissance dmission. Cette politique conduit alors une prise en compte prcise de limpact
du mouvement des personnes notamment dans un contexte indoor. Dans un tel contexte, le
trajet direct dune liaison radio peut facilement tre obstru par un tre humain. Dans ce cas,
si lajustement de la puissance dmission ne tient pas compte de cet eet, une hausse des
pertes de paquets/trames est invitable. Notons que cette consquence est dautant plus vraie
si le dbit est important [103].
Dans la plupart de ces tudes, lapproche retenue est statistique car il est dicile de
modliser de manire dterministe le mouvement dune ou plusieurs personnes. Toutefois,
ltude mene dans [104] propose une tentative dapproche dterministe en modlisant un tre
humain par un cylindre rempli deau sale. Les rsultats proposs ne tiennent pas compte du
phnomne de diraction et aboutissent un comportement statistique similaire une loi
de probabilit de Nakagami. Nanmoins, les limites de cette approche sont videntes sachant
quon ne connait pas le comportement rel des ondes lectromagntiques vis--vis du corps
humain, et quil est dicile de reprsenter ce dernier de manire dterministe et raliste.
Plusieurs tudes [105, 106, 107] proposent des modlisations statistiques de laaiblissement
du signal en prsence de personnes. Pour autant, seule lattnuation relative est modlise. Les
paramtres lis chaque trajet (dphasage, retard et attnuation), tout comme le phnomne
de diraction induit par des personnes qui se dplacent ne sont pas explicitement considrs.
Lide retenue est dapprocher le comportement statistique du canal par lintermdiaire du
comportement de laaiblissement de puissance. Cependant, une approche statistique de laf-
faiblissement de puissance prsente des variations signicatives notamment lorsquon modie
la nature du mouvement des personnes. En eet, lorsquune personne se dplace proximit
des antennes, lattnuation provoque est plus importante que lorsquelle se dplace au milieu
de la liaison [108]. Au contraire, lattnuation cause par une personne est moins importante
lorsquelle sajoute une autre attnuation (par exemple celle dun mur) [109]. Les variables
dintrt sont donc multiples. Cest pourquoi, la plupart du temps, les modlisations statis-
tiques prennent en compte ces multiples variables dans leur globalit. Elles ne sintressent
pas indpendamment lune ou lautre, mais tablissent, dans un environnement donn, le
comportement du canal de propagation en prsence de personnes.
Ltude mene dans [110] prsente lintrt de prendre en compte le nombre de personnes
qui se dplacent dans la modlisation. La frquence de transmission est xe 5,2 GHz. Len-
vironnement utilis pour la campagne de mesure est un couloir duniversit. La modlisation
de leet des personnes sur le comportement du canal de propagation aboutit principalement
un modle statistique de Rice mais, dans quelques cas, des distributions plus proches de
celles de Weibull et Nakagami sont observes.
Dans [107], lanalyse est mene dans un environnement de type bureau autour dune fr-
quence de 2,45 GHz. Nanmoins ltude propose se limite la constatation de la loi de pro-
babilit qui modlise le mieux les mesures et ne propose pas une modlisation paramtrique
des distributions.
A la connaissance de lauteur, il nexiste donc pas dtude complte mettant en relation
les caractristiques statistiques de laaiblissement caus par le nombre de personnes en mou-
vement dans lenvironnement. La plupart des travaux voquent le fait que les attnuations
observes suivent une distribution statistique (Rice, Nakagami ...), mais aucun paramtrage
de ces distributions en fonction du nombre de personnes nest propos. Pourtant, dans un
objectif de modlisation, ce paramtrage est indispensable pour prdire le comportement du
canal de propagation en prsence dtres humains. Qui plus est, la plupart des modlisations
proposes le sont pour des frquences de transmission suprieures 1 GHz.
Pour toutes ces raisons, nous proposons dans la suite de ce manuscrit, une modlisation
statistique du comportement du canal de propagation en prsence de personnes en mouve-
ments. Lapproche retenue repose sur une identication statistique base sur une campagne
de mesures en bande troite dans un environnement indoor.
2.3 Objectif et principe de la modlisation propose
2.3.1 Principe
Pour rduire la consommation dnergie de la couche physique dun rseau de capteurs,
il est essentiel que la dnition des variations du canal de propagation soient connues. Dans
le cas contraire, les lments de la chane de transmission peuvent tre sous-dimensionns ou
surdimensionns, occasionnant une diminution de leurs performances vis--vis des erreurs de
transmission lies au canal. Pour cette raison, il est important que la dnition du canal de
propagation indoor tienne compte de tous les types de variations possibles. Dans le contexte de
cette thse, les noeuds communicants ntant pas mobiles, ce sont les variations temporelles
causes par le dplacement dtres humains dans lenvironnement qui sont importantes
modliser, en plus de lattnuation du canal en situation statique.
2.3 Objectif et principe de la modlisation propose 53
La gure 2.1 reprsente la rponse temporelle dun canal de propagation indoor. Le niveau
moyen est un niveau de puissance statique qui rsulte de lattnuation cause par les obstacles
prsents dans lenvironnement de propagation. Les variations temporelles autour de ce niveau
moyen sont quant elles causes par le dplacement des personnes dans ce mme environne-
ment. Pour cet exemple, ces variations peuvent atteindre jusqu 6 dB. Il est donc essentiel
de les prendre en considration.
0 5 10 15 20 25 30
52
51
50
49
48
47
46
45
44
43
Temps en secondes
A
t
t
n
u
a
t
i
o
n

e
n

d
B
Niveau moyen
statique
Variations temporelles
Figure 2.1 : Rponse temporelle dun canal de propagation.
Lide retenue par la suite pour la modlisation complte du canal repose sur lassociation
de deux modles de propagation dirents comme illustre sur la gure 2.2.
Figure 2.2 : Association de deux modles de propagation pour tenir compte des variations
temporelles causes par le dplacement dtre humains.
Le modle statique (bas sur un modle existant) doit permettre de dterminer le niveau
de puissance moyen (statique) tandis que le modle statistique doit permettre de caractriser
les variations temporelles du canal de propagation. De cette manire, le modle dans son
ensemble tient compte la fois des attnuations causes par la gomtrie de lenvironnement
(murs, portes ...) selon la position des metteurs/rcepteurs et des vanouissement rapides
causs par le dplacement dtres humains.
Notre contribution porte essentiellement sur la modlisation statistique de leet des per-
sonnes. A partir dune campagne de mesures ralise en bande troite, nous proposons dappli-
quer une mthode didentication statistique qui permet destimer le comportement stochas-
tique du canal de propagation. Ensuite, la reconstruction temporelle de la rponse du canal est
ralise partir dun diagramme de taux doccupation et dun processus alatoire de Poisson.
De cette manire, notre modlisation est indpendante du modle statique.
Le choix du modle statique quant lui doit se faire selon les contraintes de ltude
raliser et rsulter dun compromis entre la prcision souhaite et le temps de calcul. Dans
cette optique, une valuation entre deux modles statiques est ralise dans le paragraphe
suivant.
2.3.2 Choix du modle statique
An de dterminer le modle statique le plus adapt pour ce travail de thse, nous propo-
sons dvaluer les performances dun modle de propagation dterministe et celles dun modle
de propagation empirique. Plus prcisment, nous cherchons estimer la prcision et le temps
de calcul de ces deux modles pour calculer la zone de couverture de lenvironnement de pro-
pagation reprsent sur la gure 2.3. Dans cet objectif, un rcepteur est plac tous les 0,5
mtre dans lenvironnement et les bandes de frquence tudies sont les bandes 433 MHz et
868 MHz.
Figure 2.3 : Environnement tudi.
2.3.2.1 Modles considrs
Le modle dterministe retenu est un modle asymptotique en frquence. Il sagit plus
prcisment dun simulateur 3D de propagation dondes radio dvelopp au laboratoire XLIM-
SIC [111] et qui repose sur une mthode optimise de trac de rayons. Son application dans un
contexte indoor a t valide dans la thse de F. Escarieu [112]. Nanmoins, sachant que les
2.3 Objectif et principe de la modlisation propose 55
attnuations causes par les direntes interactions avec lenvironnement sont dpendantes de
la frquence de transmission, il est ncessaire, avant dutiliser ce modle, dajuster les proprits
lectriques des matriaux composant lenvironnement de propagation. Cet ajustement est
ralis partir des mesures et des modles thoriques dvelopps dans la thse de F. Gaudaire
[113] qui permettent de dterminer les valeurs moyennes quivalentes de la permittivit relative
r
et de la conductivit lectrique des matriaux.
Pour le modle empirique, nous avons choisi le modle Multi-Wall Multi-frquences dve-
lopp dans la thse de G. Tesserault [94] et dcrit dans la section 2.2.2.3. Il permet, dune part,
de prendre en considration le nombre et le type de parois traverss par les ondes lectroma-
gntiques et ainsi de dcrire les vanouissements grande chelle du canal, mais galement,
dautre part, de tenir compte de la variation de lattnuation moyenne en fonction de la fr-
quence. Il est donc appropri pour les bandes de frquence tudies.
2.3.2.2 Evaluation des performances
Lobjectif de ce paragraphe consiste comparer les performances du modle empirique
vis--vis du modle dterministe en termes de prcision et de temps de calcul. Les rsultats de
lvaluation sont prsents sous forme de cartographies de couvertures. Lchelle de couleur
correspond la variation de lattnuation, avec pour la couleur rouge une attnuation de 0
dB et pour la couleur bleu une attnuation de -180 dB.
Les rsultats des deux modlisations sont prsents sur la gure 2.4 pour une frquence de
433 MHz. La gure 2.4(a) reprsente la cartographie des attnuations rsultantes du modle
trac de rayons, et la gure 2.4(b) la cartographie obtenue avec le modle empirique.
(a) (b)
Figure 2.4 : Attnuations 433 MHz avec le modle trac de rayons (a) ; avec le modle
empirique multi-frquences (b).
A cette frquence, les deux modles prsentent une mme allure globale mais on observe
nettement que les variations causes par le phnomne de multi-trajets nest pas reprsent
avec le modle empirique. Cette dirence tait prvisible puisque compar au modle
empirique, le modle trac de rayons permet de prendre en compte les phnomnes de
rexion et de diraction, et de cette manire les puissances reues par les autres trajets de
manire constructive ou destructive.
De la mme faon que prcdemment, les cartographies de couverture 868 MHz sont
reprsentes sur la gure 2.5.
(a) (b)
Figure 2.5 : Attnuations 868 MHz avec le modle trac de rayons (a) ; avec le modle
empirique multi-frquences (b).
A premire vue, nous pouvons constater que la modlisation empirique est moins bonne
cette frquence qu 433 MHz. Nanmoins il est dicile de se faire une ide prcise des per-
formances du modle. A cette frquence, les dirences entre les modles sont essentiellement
visibles lextrieur du btiment et au nord du couloir principal. La couverture des bureaux
est cependant cohrente puisque pour ces distances de transmission, il y a moins de parois
traverser et la contribution du multi-trajets est plus faible. Lcart observ peut sexpliquer
par la faible porte de propagation de cette frquence porteuse. En eet, la porte 433 MHz
tant plus importante, il y a moins de contributions des rayons rchis ou diracts, et ce
sont les trajets issus de la rfraction qui apportent gnralement le plus de puissance au rcep-
teur. Inversement, 868 MHz, la contribution des trajets indirects est plus importante mais
nglige avec un modle empirique.
2.3.3 Conclusion
Comme nous lavons vu prcdemment, les modles de propagation empiriques sont g-
nralement moins prcis que les modles dterministes. Nanmoins, en reprsentant de faon
gnrale les caractristiques de propagation dans lenvironnement, ce type de modle prsente
lavantage de modliser les vanouissement lents du canal indoor tout en tant beaucoup plus
rapide que les modles dterministes. Le temps de calcul ncessaire au modle dterministe,
pour estimer les cartographies prcdentes est gal 1h30. En revanche, pour le modle em-
pirique, le temps de calcul est de lordre de la minute. Ceci prsente un gain non ngligeable,
notamment pour planier rapidement un systme sans l comme un rseau de capteurs. Fi-
nalement, le choix du modle doit donc rsulter dun compromis entre le temps de calcul et
la prcision souhaite. Dans le cadre de cette thse et dans une perspective doptimisation
nergtique de la couche physique, les contraintes de prcision lemportent sur celles du temps
de calcul. Nous avons donc retenu le modle dterministe pour estimer le niveau de puissance
2.4 Campagne de mesures 57
statique. Nanmoins, rappelons que notre modlisation des variations temporelles du canal,
dcrite plus prcisment dans la suite du chapitre, reste indpendante du modle statique.
2.4 Campagne de mesures
An de qualier linuence du mouvement de personnes dans un contexte indoor, une
campagne de mesures en bande troite a t ralise au sein des locaux de la Facult des
Sciences de Poitiers. Lobjectif de cette campagne de mesures est de raliser une base de
donnes exprimentales qui servira modliser le comportement statistique des uctuations
du canal radiolectrique lors de la prsence de personnes en mouvement proximit dun
systme de communication radio.
2.4.1 Caractristiques des mesures
Le matriel utilis pour mener bien cette campagne de mesures en bande troite est
compos dun analyseur de rseau vectoriel, dun PC et enn de deux antennes quart donde.
Lanalyseur de rseau sert la fois dmetteur et de rcepteur et permet de mesurer la rponse
frquentielle du canal radiolectrique sur une bande de 6 MHz entre les antennes mettrice
et rceptrice. Le PC est quant lui ddi la gestion du dclenchement et au stockage des
acquisitions (puissances reues). Les principaux paramtres de mesures sont repertoris dans
le tableau 2.2.
Bandes de frquence [430,436] MHz et [865,871] MHz
Pas frquentiel 30 kHz
Puissance dmission 0 dBm
Dure dacquisition 30 50 secondes
Pas dacquisition 100 ms
Tableau 2.2 : Paramtres essentiels de mesures.
2.4.2 Scnarii des mesures
Lenvironnement o se sont droules les mesures est reprsent sur les gures 2.6 et
2.7. Il sagit du niveau zro du btiment SP2MI de la Facult des Sciences de Poitiers. La
conguration choisie pour le placement de lmetteur et du rcepteur (gure 2.6) a pour but
de sapprocher dune conguration typique des installations sans l dans des btiments de type
tertiaire, savoir une station de base localise dans un couloir et les direntes stations ou
capteurs dans les bureaux. Qui plus est, la distance metteur-rcepteur est gale 10 mtres.
2.4.2.1 Scnario n1 : "Franchissement du trajet direct"
Dans cette conguration et au dbut de lacquisition, les personnes sont localises en bas
des escaliers puis marchent en direction du couloir oppos. De cette manire, ils passent au
(a) (b)
Figure 2.6 : Photo de lenvironnement vue Est (a) ; Photo de lenvironnement vue Ouest (b).
Figure 2.7 : Environnement schmatis.
milieu de la liaison metteur-rcepteur et coupent ainsi le trajet direct. Pour ce scnario, le
nombre de personnes varie de 1 8.
2.4.2.2 Scnario n2 : "Mouvements alatoires"
Pour cette deuxime conguration, les personnes se dplacent de manire alatoire dans
lenvironnement en coupant le trajet direct de temps autre. Lide ici est de reproduire le
comportement le plus raliste possible du mouvement des personnes dans lenvironnement. De
cette manire, nous leur avons impos des zones de dplacement (zones bleues sur la gure
2.7) et des zones de stagnation (zones rouge et verte sur la gure 2.7). Enn, dans cette
conguration, le nombre de personnes varie de 1 5.
2.4.3 Analyse des signaux obtenus
Nous proposons dans ce paragraphe de dcrire quelques signaux mesurs reprsentatifs de
leet des personnes sur les uctuations du canal de propagation.
2.4.3.1 1 personne coupe le trajet direct 433 MHz
La gure 2.8 reprsente lvolution temporelle de la rponse du canal de propagation
433 MHz lorsquune personne traverse le trajet direct. Elle peut tre dcompose en cinq
intervalles de temps :
0 5 10 15 20 25 30
52
51
50
49
48
47
46
45
44
43
Temps en secondes
A
t
t
n
u
a
t
i
o
n

e
n

d
B
2 3 4 5 1
Figure 2.8 : 1 personne coupe le trajet direct 10 secondes 433 MHz.
Durant les intervalles 1 et 5, le signal mesur correspond la rponse du canal lorsquil
ny a pas dinuence de la personne. Ce sont donc des zones non perturbes o la
puissance moyenne reue est environ gale -46 dB et qui peut sexpliquer thoriquement
par laaiblissement en espace libre une frquence de 433 MHz.
Les intervalles 2 et 4 reprsentent les zones o la personne se trouve trs proche du
premier ellipsode de Fresnel sans pour autant couper le trajet direct. Les uctuations
du canal dans ces intervalles de temps sont plus prononces et peuvent atteindre jusqu
3 dB. Notons qu une frquence de 433 MHz et une distance de 10 mtres, le rayon de
lellipsode est gal 1,31 mtres.
Enn, lintervalle 3 illustre le masquage complet de la liaison radio caus par le passage
de la personne entre les sources dmission et de rception. Ce masquage provoque dans
cette conguration une attnuation de 6 dB. La dure de ce masquage est denviron
deux secondes et elle est lie la vitesse de dplacement de la personne.
2.4.3.2 1 personne coupe le trajet direct 868 MHz
La gure 2.9 reprsente cette fois-ci lvolution temporelle de la rponse du canal de pro-
pagation 868 MHz lorsquune personne traverse le trajet direct. De la mme manire que
prcdemment, le signal peut tre dcompos en cinq intervalles de temps.
0 5 10 15 20 25 30
65
60
55
50
Temps en secondes
A
t
t
n
u
a
t
i
o
n

e
n

d
B
1 2 4 3 5
Figure 2.9 : 1 personne coupe le trajet direct 10 secondes 868 MHz.
Comme pour le signal 433 MHz, on retrouve durant les intervalles de temps 1 et 5,
des zones non perturbes par la prsence de personnes. La puissance moyenne reue est
environ gale -53 dB et correspond lattnuation supplmentaire lie laugmentation
de la frquence (433 868 MHz), soit 7 dB au lieu des 6 dB prvus par le modle de
Friis en espace libre.
Pendant les intervalles de temps 2 et 4, la personne se trouve trs proche du premier
ellipsode de Fresnel (rayon = 92 cm pour une frquence de 868 MHz et une distance de
10 mtres) mais ne coupe pas encore le trajet direct. On note qu cette frquence, les
perturbations prsentent beaucoup moins de dynamique qu 433 MHz. Ce phnomne
sexplique par la grandeur de la longueur donde et, par consquent, par le rayon de
lellipsode de Fresnel qui est moins important. Pour cette raison, les perturbations sont
moins prononces cette frquence lorsque la personne se trouve proximit du trajet
direct.
Enn, lintervalle 3 reprsente lvanouissement du canal lorsque la personne obstrue le
trajet direct. A cette frquence lattnuation provoque est plus importante : elle est
environ gale 11 dB. La vitesse de dplacement de la personne tant sensiblement la
mme que prcdemment, la dure de ce masquage est gale deux secondes comme
433 MHz.
2.4.3.3 1 personne eectue des mouvements alatoires 433 MHz
Sur la gure 2.10 est reprsente la rponse temporelle du canal de propagation 433 MHz
en prsence dun mouvement alatoire dune personne dans le voisinage des antennes.
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
56
54
52
50
48
46
44
Temps en secondes
A
t
t
n
u
a
t
i
o
n

e
n

d
B
13s
31s
34s
Dplacement
Figure 2.10 : Dplacement alatoire dune personne 433 MHz.
A la 13
me
seconde, la personne se trouve juste devant lmetteur et provoque ainsi un
masquage complet de la liaison ce qui explique laugmentation brutale de lattnuation
de lordre de 6 dB.
Entre la 13
me
et la 29
me
seconde, la personne se dplace le long de laxe metteur-
rcepteur proximit du premier ellipsode de Fresnel sans obstruer la liaison. Ce dpla-
cement provoque des variations du canal de propagation qui entrainent des attnuations
maximales de 4 dB. Dans cette conguration, on peut considrer le mouvement de la
personne comme un masquage partiel de liaison radio.
A la 31
me
seconde, la personne se trouve au centre de la liaison metteur-rcepteur
provoquant nouveau un vanouissement du canal mais cette fois-ci plus important que
le premier observ avec un niveau de lordre de 9 dB.
A la 34
me
seconde, la personne obstrue le trajet direct mais en se trouvant cette fois-
ci proche du rcepteur. Lvanouissement est alors plus profond et atteint presque 10 dB.
2.4.3.4 Conclusion sur lanalyse des signaux
Lanalyse des signaux mesurs a permis de souligner linuence du dplacement dune
personne et de sa position par rapport aux extrmits de la liaison sur les variations temporelles
du canal de propagation indoor. Le niveau des dgradations observes (entre 3 et 11 dB) est
typiquement li limportance du masquage de la liaison radio par la personne en mouvement
et la bande frquentielle. En dautres termes, lorsque le masquage de la liaison est partiel,
les dgradations observes sont logiquement moins importantes (3 dB 433 MHz) que lors
dun masquage complet de la liaison (6 dB 433 MHz). De plus, elles augmentent avec
laugmentation de la frquence (11 dB pour un masquage complet 868 MHz). Enn, le
masquage complet de la liaison intervient lorsque la personne en mouvement entre dans le
premier ellipsode de Fresnel. Ainsi, pour les bandes de frquences tudies, les uctuations
rapides commencent apparatre lorsque la personne se trouve grossirement prs dun
mtre de liaison metteur-rcepteur. En dehors, les variations observes sont assez faibles.
2.4.4 Evolution des attnuations en fonction du nombre de personnes
Pour rsumer les rsultats de mesures observs, nous avons trac sur la gure 2.11, lvo-
lution moyenne de la profondeur de lvanouissement (caus par lobstruction du trajet direct
par une ou plusieurs personnes) en fonction du nombre de personnes et pour les deux bandes
de frquences tudies.
1 2 3 4 5 6 7 8
5
10
15
20
25
30
35
A
t
t
n
u
a
t
i
o
n

e
n

d
B
Nombre de personnes
433 MHz
868 MHz
Figure 2.11 : Attnuation moyenne en fonction du nombre de personnes 433 et 868 MHz.
A 868 MHz, la profondeur de lvanouissement pour une seule personne est gale 11 dB
contre 31 dB pour 8 personnes. A 433 MHz, les profondeurs des vanouissements sont plus
faibles, soit environ 5 dB pour une personne contre 17 dB pour 8 personnes. Si cet indicateur
permet de montrer la ncessit de prendre en compte leet des personnes sur la modlisation
du canal de propagation, il montre galement lintrt dune modlisation plus ne. En eet,
lattnuation seule ne sut pas exprimer le comportement rel du canal de propagation. Les
variations visibles sur le signal temporel ont besoin dtre exprimes. Si ceci est vrai pour des
systmes haut-dbit, cest aussi le cas pour un rseau de capteurs o la transmission dune
information peut compltement tre perdue. Dans la suite de ce chapitre, nous proposons donc
destimer plus prcisment le comportement du canal de propagation en utilisant une mthode
didentication statistique.
2.5 Mthode de modlisation statistique et application
2.5.1 Description de la mthode didentication statistique
Lobjectif de la modlisation statistique de leet des personnes sur le canal de propaga-
tion consiste tablir un modle de prdiction de lattnuation partir des conditions de
2.5 Mthode de modlisation statistique et application 63
transmission (type denvironnement, nombre de personnes en mouvement... ). Son principe
dvelopp en partie dans [114] et dans [115], puis utilis dans [116], repose sur lidentication
dune loi de probabilit partir de donnes exprimentales. Cette estimation consiste plus
prcisment identier parmi plusieurs lois candidates, celle qui traduit le plus ecacement
le comportement statistique des donnes qui, dans notre cas, correspondent au comportement
du canal de propagation.
Le synoptique de la mthode destimation utilise par la suite est represent sur la gure
2.12. Il dcrit la mthode globale didentication statistique.
Figure 2.12 : Synoptique de la procdure de modlisation.
Dans un premier temps, il est essentiel de mettre en forme les donnes mesures de faon
pouvoir les analyser statistiquement par la suite. Il sagit donc de les reprsenter sous la
forme de reprsentations statistiques discrtes, autrement dit sous forme dune fonction de
rpartition empirique ou dun histogramme.
Ensuite, en supposant que ces donnes suivent une loi de probabilit, il est ncessaire
destimer les paramtres de chaque loi candidate. Le processus destimation statistique retenu
repose sur la mthode du maximum de vraisemblance.
Une fois les paramtres de chaque loi candidate estims, il est ncessaire dvaluer la qualit
de cette estimation. Cette valuation repose sur une mesure de distance entre la fonction de
rpartition empirique et chaque fonction de rpartition des lois candidates. Dans ce cas prcis,
la similarit est alors quantie par la divergence de Kolmogorov-Smirnov (KS). En revanche,
lorsque lvaluation repose sur une mesure de distance entre lhistogramme des donnes et les
densits de probabilits produites par les direntes lois statistiques, la similarit est quantie
par la divergence de Kullback-Leibler (KL). Dans le cadre de cette thse, les deux mthodes
dvaluation (KS et KL) ont t utilises pour conforter nos estimations. Toutefois dans ce
chapitre, seule la mthode de KS est dtaille. Le principe de calcul de la divergence de KL
est quant lui dcrit dans lannexe B.
Chaque tape de la procdure didentication statistique est dcrite prcisment dans la
suite de chapitre, puis nalement un exemple de son application est propose.
2.5.2 Reprsentation sous la forme dune fonction de rpartition
An de rendre les donnes exprimentales exploitables et par la mme occasion analyser
leur comportement statistique, il est tout dabord ncessaire dorganiser les donnes expri-
mentales sous forme de fonctions de rpartition empirique. De cette faon, il sera alors possible
dutiliser le test dadquation KS qui permet de valider lidentication statistique.
La fonction de rpartition dune variable alatoire relle X associe une valeur x la pro-
babilit quune ralisation de X soit plus petite que x :
F(x) = Prob(X x) (2.10)
Dans ce cas, une fonction de rpartition empirique F
n
(x) est une fonction de rpartition
F(x) pour laquelle est donne la probabilit 1/n chacune des n ralisations dune variable
alatoire. Soit X
1
,...,X
n
des variables indpendantes et identiquement distribues valeur
dans R dont la fonction de rpartition est F(x), la fonction de rpartition empirique F
n
(x)
est une fonction discrte qui scrit :
F
n
(x) =
1
n
n
i=1
I(X
i
x) (2.11)
avec I(A) la fonction indicatrice de lvnement A.
Si on reprend le signal mesur lors du passage dune personne qui coupe le trajet direct
de la transmission 433 MHz, on obtient la fonction de rpartition empirique suivante sur la
gure 2.13(b) :
0 5 10 15 20 25 30
52
51
50
49
48
47
46
45
44
43
Temps en secondes
A
t
t
n
u
a
t
i
o
n

e
n

d
B
(a)
52 51 50 49 48 47 46 45 44 43
0
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
0.7
0.8
0.9
1
Attnuation en dB
P
r
o
b
a
b
i
l
i
t

c
u
m
u
l
e
(b)
Figure 2.13 : Signal mesur lorsquune personne est en mouvement 433 MHz (a) ; La fonc-
tion de rpartition associe (b).
On observe alors 3 intervalles sur la fonction de rpartition. Un premier intervalle entre
-52 dB et -47 dB qui contient environ 10% des donnes. Il correspond au masquage complet
de la liaison lors du passage de la personne. Un deuxime intervalle qui concentre plus de
valeurs, et correspond aux zones non perturbes par la personne. Enn, un troisime intervalle
correspondant aux petites uctuations autour du signal moyen statique.
2.5.3 Estimation paramtrique des lois candidates
Lestimation a pour but de trouver les valeurs possibles des paramtres des lois candidates
de telle manire que leurs densits de probabilit ou leurs fonctions de rpartition sajustent
le mieux possible aux donnes disponibles.
2.5.3.1 Mthode du maximum de vraisemblance (MV)
Lestimation par la mthode du maximum de vraisemblance (MV) propose dans [117] est
une mthode statistique gnrale qui permet de calculer les paramtres dun modle statis-
tique partir de donnes empiriques. Cette mthode est robuste pour la plupart des modles
statistiques et pour dirents types de donnes (continues ou discrtes) [118].
En considrant une variable alatoire X et en admettant lhypothse que X suive une loi
discrte A
avec un paramtrage , il est possible de dnir une fonction f telle que :

f(x; ) = P
(X = x) (2.12)
avec P
(X = x) la probabilit discrte.
La fonction de vraisemblance L de peut tre dnie partir des n observations (x
1
,...,x
n
)
distribues selon la loi A
, comme :
L(x; ) = f(x
1
; ) f(x
2
; ) ... f(x
n
; ) =
n
i=1
f(x
i
; ) (2.13)
Lestimateur du maximum de vraisemblance de correspond la valeur de qui maximise
la fonction de vraisemblance L(x; ). Le plus souvent, on a recours la drive de L. Dans
ce cas, si L admet un maximum global en un point =

, la drive premire sannule en
ce point et la drive seconde est ngative. En pratique, il est souvent plus simple dutiliser
le logarithme naturel pour lequel le produit se transforme en somme, et ensuite chercher la
valeur de qui annule la drive premire soit :
lnL(x; )
= 0 (2.14)
2.5.3.2 Estimation des paramtres des lois statistiques retenues
Les lois de probabilit retenues pour lidentication statistique du comportement du canal
en prsence de personnes ont t abordes en dbut de chapitre. Il sagit des lois de Rayleigh,
Rice, Log-normale, Nakagami et Weibull. Pour les lois de Rayleigh et Log-normale, cest la
mthode du maximum de vraisemblance qui a t utilise pour estimer les paramtres.
En revanche, la distribution de Nakagami est trop complexe pour tre rsolue analyti-
quement. Dans la littrature scientique, il existe une multitude destimateurs pour la loi de
Nakagami qui se basent soit sur la mthode des moments, soit sur la mthode du maximum
de vraisemblance. Dans [114], lauteur procde une comparaison des performances de ces
estimateurs. A partir des variables gnres, il calcule le paramtre m de la loi de Nakagami
avec les estimateurs candidats, puis en rptant la procdure 30 fois, trace lvolution de ler-
reur moyenne quadratique pour comparer les estimateurs. En conclusion de cette tude, cest
lestimateur de Greenwood-Durant bas sur la mthode du maximum de vraisemblance qui
apparat le plus performant. Cest donc cet estimateur qui est utilis dans cette thse.
Tout comme la loi de Nakagami, les vraisemblances des lois de Rice et Weibull sont trop
complexes rsoudre analytiquement. Plusieurs travaux [119, 120], proposent de la rsoudre
numriquement ou asymptotyquement, mais les rsultats obtenus pour ces estimateurs sont
la plupart du temps biaiss. Cest pourquoi, dans le cadre de cette thse, nous avons choisi la
mthode des moments [121] pour estimer les paramtres de la loi de Rice et lestimateur du
logiciel MATLAB pour la loi de Weibull.
2.5.4 Qualit de lestimation par la mthode de Kolmogorov-Smirnov (KS)
Aprs avoir calcul le paramtrage de la loi A
, il est ncessaire dvaluer la qualit de

lestimation statistique. Pour cela, les tests dadquation galement nomms tests dajustement
permettent de valider lestimation. En dautres termes, ils permettent de comparer lvolution
thorique de la loi A
avec la prsentation statistique de la donne X. Deux mthodes sont

utilises en tant que test dadquation : la mthode de Kolmogorov-Smirnov si la comparaison
est eectue sur les courbes de fonctions de rpartition et la mthode de Kullback-Keibler
pour comparer lhistogramme de X avec la densit de probabilit thorique de A
.
Cette mthode [118, 122] est un test non paramtrique qui permet de dterminer si deux
fonctions de rpartition sont semblables. Dans cet objectif, une estimation de la distance
maximale note D
KS
est ralise entre la fonction de rpartition thorique F(x) de A
et la
fonction de rpartition empirique F
n
(x) de la donne X :
D
KS
= sup
x
|F
n
(x) F(x)| (2.15)
avec sup S la borne suprieure de lensemble S.
Le choix de la loi de probabilit adquate parmi les lois candidates est alors ralis par mi-
nimisation de la distance D
KS
entre la fonction de rpartition empirique et les direntes fonc-
tions de rpartition thoriques en comptition. Cependant, pour que le test de Kolmogorov-
Smirnov soit valide, il faut que la valeur de distance D
KS
soit infrieure une valeur critique
suivant un seuil de probabilit . La correspondance entre et la valeur critique est donne par
un tableau dit de Kolmogorov-Smirnov. En pratique, pour que le rsultat soit statistiquement
signicatif, est x 5%. En dautres termes, si la probabilit dobtenir un faux rsultat
est infrieure 5%, le rsultat est jug signicatif, et dans ce cas lestimation statistique du
paramtrage de la loi candidate est valide par la mthode de Kolmogorov-Smirnov.
Dans la littrature, plusieurs tableaux de valeurs critiques de Kolmogorov-Smirnov existent
pour un nombre dchantillons n infrieur ou gal 35. Dans le cas o n > 35 et pour un seuil
= 5%, la valeur critique est donne daprs [123] par la relation suvante :
D =
1,358
n
(2.16)
Cependant, lorsque le nombre dchantillons augmente, la valeur critique diminue condui-
sant un test de KS de plus en plus svre et par la mme occasion souvent rejet. Dans
ce cas, il est alors possible demployer un autre critre appel "valeur p" [124]. Ce nouveau
critre correspond la probabilit que la distance D
KS
calcule en chaque point soit infrieure
la valeur critique D. Cette valeur traduit alors la qualit globale du test. Nous supposons
ensuite que si :
p > 0,5 la probabilit est excellente.
0,3 p < 0,5 la probabilit est trs satisfaisante.
0,2 p < 0,3 la probabilit est satisfaisante.
0,1 p < 0,2 la probabilit est moyenne.
p < 0,1 la probabilit est mdiocre.
2.5.5 Exemple dapplication de la procdure didentication statistique
Dans ce paragraphe, nous appliquons la procdure didentication statistique dcrite au-
paravant, sur le signal mesur 433 MHz dans la conguration o une personne eectue des
mouvements alatoires proximit de la liaison metteur-rcepteur (signal gure 2.10). La
mise en forme des donnes ainsi que les fonctions de rpartition des lois candidates (obtenues
aprs estimation des paramtres) sont reprsentes sur la gure 2.14.
55 54 53 52 51 50 49 48 47 46 45
0
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
0.7
0.8
0.9
1
Attnuation en dB
P
r
o
b
a
b
i
l
i
t

c
u
m
u
l
e
Mesure
Rayleigh
Lognormale
Rice
Weibull
Nakagami
Figure 2.14 : Fonctions de rpartition du signal et des lois statistiques candidates.
Visuellement, nous pouvons observer que les lois de Rice et de Weibull sont les lois qui
modlisent le mieux le comportement statistique du signal tudi. Nanmoins, le choix entre
ces deux lois reste dicile faire. Nous appliquons alors la mthode de Kolmogorov-Smirnov
sur les fonctions de rpartition pour dterminer la qualit de de notre estimation statistique.
Les rsultats de ce test sont rpertoris dans le tableau 2.3.
Test Rayleigh Log-Normale Rice Weibull Nakagami
D
KS
0,3065 0,1555 0,1481 0,1273 0,1506
"Valeur p" 0,1581 0,2940 0,6615 0,7127 0,3987
Tableau 2.3 : Rsultats des tests dadquation D
KS
et "valeur p".
A la lecture de ce tableau, il apparait que la loi de Weibull est la loi statistique qui minimise
la divergence KS avec une probabilit excellente (P > 0.6). En dautres termes, la probabilit
que la distance KS calcule en chaque point de la fonction de rpartition de Weibull soit
infrieure la valeur critique D est gale 0.71.
2.5.6 Rsultats de la modlisation sur lensemble des signaux mesurs
Les rsultats de la modlisation sont prsents pour le scnario n1 : "Franchissement du
trajet direct" et le scnario n2 :"Mouvements alatoires", en fonction du nombre de personnes
en mouvement et de la bande de frquence tudie.
2.5.6.1 Rsultats de la modlisation pour le scnario n1
Les rsultats de lidentication statistique sur les signaux mesurs lors du scnario n1
aboutissent une distribution de Weibull quel que soit le nombre de personnes qui coupe le
trajet direct. Pour rappel, la distribution de Weibull possde deux paramtres : le paramtre
k correspondant la svrit des vanouissements et le paramtre dchelle correspondant
au niveau moyen du signal. Cependant, ce dernier paramtre nest pas pris en compte pour
notre modlisation car nous avons opt pour un modle statique pour dterminer le niveau
moyen dattnuation.
La gure 2.15 montre lvolution du paramtre k de la loi de Weibull obtenu en fonction
du nombre de personnes lorsque lestimation statistique est ralise sur lensemble du signal
temporel et sur les deux bandes de frquence 433 et 868 MHz.
1 2 3 4 5 6 7 8
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
P
a
r
a
m
t
r
e

k
Nombre de personnes
433 MHz
868 MHz
Figure 2.15 : Evolution du paramtre k en fonction du nombre de personnes, 433 et 868
MHz, avec une estimation statistique ralise sur le signal mesur complet.
Tout dabord, il est intressant de remarquer que plus le nombre de personnes augmente
et plus la profondeur des vanouissements devient importante (paramtre k dcrot). On
retrouve alors le comportement initial de lattnuation en fonction du nombre de personnes
illustre sur la gure 2.11. Dans un deuxime temps, nous pouvons observer que le paramtre
k est moins important 868 MHz qu 433 MHz. En dautres termes, linuence des personnes
sur la profondeur des vanouissements est plus importante 868 MHz qu 433 MHz comme
prvu thoriquement. Enn, notons tout de mme que lordre de grandeur du paramtre k est
assez important et que la dirence entre les deux frquences nest pas agrante, surtout pour
un nombre de personnes compris entre 3 et 4. Ce phnomne peut sexpliquer par le fait que
lestimation statistique est ralise sur lensemble du signal temporel et non pas seulement
sur lvanouissement occasionn par les personnes en mouvement. De ce fait, la contribution
des zones non perturbes du signal (situes avant et aprs lvanouissement) peuvent aecter
la qualit de la modlisation.
An de vrier la cohrence de notre modlisation, nous proposons de gnrer une distri-
bution de Weibull avec le paramtre k correspondant au franchissement du trajet direct dune
personne, soit k = 13 433 MHz. Les rsultats obtenus sur la gure 2.16(a) ne correspondent
pas lvolution relle de la rponse temporelle mesure du canal lorsquune personne coupe
nettement le trajet direct reprsente sur la gure 2.16(b).
0 5 10 15 20 25 30
50
49
48
47
46
45
44
temps en secondes
a
t
t
e
n
u
a
t
i
o
n

e
n

d
B
(a)
0 5 10 15 20 25 30
52
51
50
49
48
47
46
45
44
43
Temps en secondes
A
t
t
n
u
a
t
i
o
n

e
n

d
B
1
1
2
(b)
Figure 2.16 : Distribution de Weibull gnre avec k = 13 (a) ; Rponse temporelle mesure
du canal lorsquune personne coupe le trajet direct une frquence de 433
MHz (b).
Dans ces conditions, il est ncessaire damliorer la modlisation du canal lorsquune ou
plusieurs personnes coupe(nt) le trajet direct de manire franche (scnario n1). Dans cet
objectif, nous proposons de segmenter le signal initial mesur en deux parties (gure 2.16(b)),
pour ensuite appliquer notre procdure destimation statistique indpendamment sur chacune
de ces deux parties du signal. Pour ce signal, lestimation statistique ralise sur lvanouisse-
ment (intervalle numro 2 de la gure 2.16(b)) indique que ce dernier peut tre modlis par
une loi de Weibull, tandis que lestimation sur les intervalles nots 1, indique un comportement
statistique de Rice. En ralit, la rponse temporelle est donc compose de deux distributions,
ce qui explique lordre de grandeur du paramtre k dtermine prcdemment sur la gure 2.15.
Nous proposons alors dtendre ce raisonnement sur tous les signaux mesurs lors du
scnario n1. Les rsultats sont prsents sur la gure 2.17 et montre lvolution du paramtre
k de la loi de Weibull en fonction du nombre de personnes lorsque lestimation statistique est
ralise seulement sur lvanouissement.
1 2 3 4 5 6 7 8
2
3
4
5
6
7
8
P
a
r
a
m
t
r
e

k
Nombre de personnes
433 MHz
868 MHz
Figure 2.17 : Evolution du paramtre k en fonction du nombre de personnes, 433 et 868
MHz, avec une estimation statistique ralise sur lvanouissement uniquement.
Pour cette estimation, les ordres de grandeur du paramtre k sont plus cohrents avec
ceux des attnuations dus aux vanouissements. De mme, son volution traduit mieux la
profondeur des vanouissements mesurs par rapport au nombre de personnes coupant le
trajet direct. Enn, 433 MHz, le paramtre k est plus important qu 868 MHz, comme
prvu thoriquement et illustr sur les gures 2.18(a) et 2.18(b).
5 10 15 20 25
58
56
54
52
50
48
46
Temps en secondes
A
t
t
n
u
a
t
i
o
n

e
n

d
B
(a)
5 10 15 20 25
72
70
68
66
64
62
60
58
56
54
52
Temps en secondes
A
t
t
n
u
a
t
i
o
n

e
n

d
B
(b)
Figure 2.18 : Signal mesur lorsque le trajet direct est franchi par 4 personnes 433 MHz
(a) et 868 MHz (b).
2.6 Reconstruction de la rponse temporelle du canal 71
2.5.6.2 Rsultats de la modlisation pour le scnario n2
La gure 2.19 montre lvolution du paramtre k de la loi de Weibull en fonction du nombre
de personnes lorsque lestimation statistique est ralise partir des signaux temporels obtenus
dans le cas du scnario "mouvements alatoires".
1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5 5
2
2.5
3
3.5
4
4.5
5
5.5
6
6.5
P
a
r
a
m
t
r
e

k
Nombre de personnes
433 MHz
868 MHz
Figure 2.19 : Evolution du paramtre k en fonction du nombre de personnes, pour les bandes
433 et 868 MHz, estimation sur les signaux issus du scnario n2 "Mouvements
alatoires".
A nouveau dans cette conguration, la distribution de Weibull modlise le mieux le com-
portement statistique du canal de propagation. Quelle que soit la frquence de transmission,
on observe que lordre de grandeur du paramtre k est plus faible quauparavant. Cette dimi-
nution du paramtre k traduit une augmentation de la profondeur des vanouissements ainsi
quune dispersion des uctuations plus importantes. La hirarchie entre les deux frquences
est respecte. Notons tout de mme qu partir de 4 personnes et pour une frquence de 868
MHz, le paramtre k est gal 2, ce qui signie que, dans ce cas, la distribution de Weibull
peut tre assimile une distribution de Rayleigh. En dautres termes, partir de 4 per-
sonnes en mouvement 868 MHz, la rponse temporelle du canal de propagation tend vers
une distribution de Rayleigh. On se trouve alors dans le pire cas de transmission.
2.6 Reconstruction de la rponse temporelle du canal
A ce stade, nous disposons donc dune modlisation statistique du canal qui tient compte de
la prsence de personnes en mouvement dans lenvironnement. Pour un mouvement de nature
alatoire, la gnration dune distribution de Weibull paramtre en fonction du nombre de
personnes est satisfaisante. En revanche, la nature du mouvement rencontr dans le scnario
n1, ncessite de procder une reconstruction temporelle de la rponse du canal et plus
particulirement de lvanouissement, pour que la modlisation propose soit satisfaisante.
A partir de la nature des mouvements rencontrs dans un environnement, et de la mthode
de reconstruction des vanouissements, nous proposons dans cette partie du chapitre une
modlisation temporelle du canal sur 24 heures qui repose sur un processus de Poisson coupl
un diagramme de taux doccupation.
2.6.1 Reconstruction dun vanouissement
Comme dtaill dans le paragraphe prcdent (section 2.5.6.1), la nature du mouvement
rencontr dans le scnario n1 ncessite de modliser la rponse temporelle du canal travers
la gnration de deux distributions : une distribution de Weibull et une de Rice. La dure du
masquage, quant elle, est toujours xe puisque la vitesse de dplacement des personnes est
toujours la mme. Dans ces conditions, elle sera toujours xe 2 secondes. Le rsultat de la
reconstruction propose dans le cas du franchissement du trajet direct par une personne est
illustre sur la gure 2.20.
0 5 10 15 20 25 30
52
51
50
49
48
47
46
45
44
43
Temps en secondes
A
t
t
n
u
a
t
i
o
n

e
n

d
B
(a)
0 5 10 15 20 25 30
52
51
50
49
48
47
46
45
44
43
temps en secondes
a
t
t
e
n
u
a
t
i
o
n

e
n

d
B
(b)
Figure 2.20 : Signal mesur lorsquune personne est en mouvement 433 MHz (a) ; Signal
modlis statistiquement (b).
Nous remarquons alors que cette mthode de reconstruction permet de gnrer un signal
plus conforme statistiquement au signal mesur. Nous retrouvons lvanouissement profond
provoqu par le passage de la personne entre les deux antennes avec une attnuation de 52
dB. Cette mthode de reconstruction semble donc convenable pour la suite de notre tude.
2.6.2 Reconstruction temporelle sur 24 heures
Le scnario mis en place pour la modlisation temporelle du canal sur 24 heures consiste
dnir la nature du mouvement des personnes (alatoire ou franchissement du trajet direct) en
fonction dun diagramme de taux doccupation ddi un environnement de type bureau. Plus
prcisment, un processus de Poisson permet de dnir les instants darrives des personnes,
puis en fonction de la tranche horaire et du taux doccupation, le comportement temporel du
canal pendant 24 heures est modlis en reconstruisant son volution sur la base de la mthode
prsente prcdemment.
2.6.2.1 Processus de Poisson
La ralisation dun gnrateur darrives via un processus de Poisson consiste gnrer des
instants darrives de telle sorte que les priodes de temps entre chaque arrive suivent une
loi exponentielle. Dans ces conditions, les instants darrive nots x doivent suivre la fonction
de rpartition dune loi exponentielle :
F(x) = 1 e
x
si x 0 (2.17)
Sachant que cette dernire est dnie dans lintervalle [0,1[, lide consiste tirer alatoirement
des F(x) dans cet intervalle. Ensuite, en calculant la fonction de rpartition inverse pour
chaque valeur tire alatoirement, on dtermine les instants darrives x tels que :
x =
ln(1 F(x))
(2.18)
2.6.2.2 Taux doccupation
La gure 2.21 reprsente le taux doccupation moyen dans un environnement de type
bureau pendant une journe. Ce diagramme est issu de la mthode de calcul dveloppe pour
la mise en oeuvre de la nouvelle rglementation thermique 2012 [125].
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 23
0
0.2
0.4
0.6
0.8
1
1.2
Heures
T
a
u
x

d
o
c
c
u
p
a
t
i
o
n
Figure 2.21 : Taux doccupation dans un environnement de type bureau.
Finalement, le comportement du canal durant 24 heures (86 400 secondes) est modlis sur
86 400 chantillons en se basant sur une description du canal par tranche horaire en fonction
du taux doccupation :
Un taux doccupation gal 0,57 correspond aux priodes de pointe de la journe, cest-
-dire les tranches horaires pendant lesquelles le trac est le plus important. On suppose
alors arbitrairement un franchissement du trajet direct toutes les 8 minutes. Le taux
darrive du processus de Poisson pendant ces intervalles de temps est donc gal
1
860
.
Toutefois, ce paramtre pourra tre modi dans le cas dun autre environnement o la
frquence darrive est plus ou moins grande. De plus, par rapport aux mesures releves
lors de la campagne de mesures, la dure du masquage complet provoqu par le passage
des personnes est xe 2 secondes. Enn, en supposant que les personnes arrivent par
groupe de 2 au maximum, le paramtre k de la loi de Weibull est x k = 4,5 pour
868 MHz, et k = 6 pour 433 MHz.
Les crneaux horaires pour lesquels le taux doccupation est gal 1 correspondent
aux heures de travail, des heures o la mobilit des personnes est cense tre moins
importante. Pour ces tranches horaires, on considrera deux scnarii dirents pour
dcrire la nature des mouvements des personnes durant ces intervalles de temps :
Scnario A : On suppose que les personnes nobstruent pas le trajet direct lin-
trieur des bureaux quand elles sont assises, mais se dplacent toutes les 15 minutes
en provoquant un vanouissement du canal. Dans ces conditions, le taux darrive du
processus de Poisson est x
1
1560
durant ces intervalles de temps. En revanche, les
valeurs de k et la dure du masquage seront identiques celles utilises pour un taux
doccupation de 0,57.
Scnario B : La nature du mouvement des personnes pendant les heures de travail
est compltement alatoire. Dans ce cas, une distribution de Weibull est utilise en
fonction du paramtre k estim lors du scnario n2 de la campagne de mesures et en
fonction du nombre de personnes considres en mouvement.
Enn, lorsque le taux doccupation est gal 0, les bureaux sont considrs vides et il
ny a, par consquent, pas de perturbations lies aux personnes. Le signal durant ces
intervalles de temps est donc gnr laide dune distribution de Rice comme nous
lavons expliqu lors de la segmentation du signal.
2.6.3 Rsultats de la reconstruction de la rponse temporelle du canal
Les rsultats de la reconstruction du comportement temporel du canal sur 24 heures 433
MHz sont reprsents pour le scnario A sur les gures 2.22 et 2.23.
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 23 23
54
52
50
48
46
44
temps en heures
P
u
i
s
s
a
n
c
e

r
e
u
e

e
n

d
B
Figure 2.22 : Modlisation du canal sur 24 h pour le scnario A.
En labsence de personnes en mouvement, lattnuation moyenne est denviron 46 dB
comme relev lors de la campagne de mesures. La rpartition des vanouissements, quant
10.53 10.535 10.54 10.545 10.55 10.555 10.56 10.565
50
49
48
47
46
45
temps en heures
P
u
i
s
s
a
n
c
e

r
e
u
e

e
n

d
B
Figure 2.23 : Grossissement de la gure 2.22.
elle, suit bien un processus de Poisson et leur profondeur est cohrente (cf. gure 2.23).
La modlisation du comportement temporel du canal sur 24 heures semble donc convenable.
Nanmoins, cette modlisation tient seulement compte du franchissement du trajet direct par
une ou plusieurs personnes. Il semble donc important de prendre galement en considration
les mouvements alatoires des personnes, notamment lorsquelles se dplacent proximit de
lenvironnement de transmission.
Les gures 2.24 et 2.25 reprsentent lvolution du canal sur 24 heures en considrant cette
fois ci le scnario B, cest--dire des mouvements alatoires (distribution de Weibull simple)
lorsque le taux doccupation est gal 1. Le reste du temps, on observe des simples coupures
alatoires du trajet direct.
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 23 23
64
62
60
58
56
54
52
50
48
46
44
temps en heures
P
u
i
s
s
a
n
c
e

r
e
u
e

e
n

d
B
Figure 2.24 : Modlisation du canal sur 24 h pour le scnario B.
9.14 9.145 9.15 9.155 9.16 9.165 9.17 9.175 9.18 9.185
58
56
54
52
50
48
46
44
temps en heures
P
u
i
s
s
a
n
c
e

r
e
u
e

e
n

d
B
Figure 2.25 : Grossissement de la gure 2.24.
Lactivit humaine qui se droule dans lenvironnement pendant les heures de travail pro-
voque des perturbations du canal plus importantes avec des pertes sur la liaison pouvant
atteindre 20 dB dans cette conguration.
2.6.4 Conclusion sur la modlisation
A ce stade, nous disposons dune modlisation du canal sur 24 heures qui tient compte
de leet des personnes. Cette modlisation est indpendante du modle statique ncessaire
lestimation du niveau moyen. Elle est de plus paramtrable suivant le nombre de personnes
en mouvement, le taux doccupation de lenvironnement de propagation et le taux darrive
des personnes (taux de Poisson). A partir de ce modle, il est dsormais possible destimer
le taux derreur binaire en fonction du scnario considr pendant les heures de travail (taux
doccupation de 1), du nombre de personnes en mouvement et de la chane de transmission
numrique.
2.7 Impact du mouvement des personnes sur les erreurs de
transmission
Lobjectif principal de ltude suivante consiste partir du modle de canal propos,
estimer trs prcisment le TEB et, par consquent, leet des personnes sur la qualit des
transmissions. Dans cet objectif, nous proposons dans ce paragraphe dincorporer notre mo-
dle statistique de canal dans une chane de transmission numrique typique dun rseau de
capteurs. De cette manire, nous pourrons analyser les consquences des perturbations dues
aux personnes sur les erreurs de transmission.
2.7 Impact du mouvement des personnes sur les erreurs de transmission 77
2.7.1 Estimation du TEB
Lide retenue pour cette estimation consiste calculer le TEB moyen sur une journe
entire en utilisant la modlisation temporelle du canal dcrite dans le paragraphe prcdent.
En considrant s(t) le signal mis la sortie du bloc de transmission et c(t) la rponse
temporelle du canal correspondant lun des deux modles reconstruits : "modle avec scnario
A" et "modle avec scnario B". Le signal reu y(t) en rception est gale :
y(t) = s(t).c(t) +n(t) (2.19)
o n(t) correspond au bruit blanc gaussien modlisant notamment le bruit thermique des
composants lectroniques.
Cette quation montre bien que le signal reu est une version distordue du signal mis
et que les symboles binaires en rception sont modis par les perturbations du canal de
transmission. Dans ces conditions, lestimation du TEB moyen correspond au rapport entre
le nombre de bits errons mesurs la rception et le nombre de bits total transmis. Dans cet
objectif, le dbit est x 250 kBps, lintervalle de transmission des capteurs 30 secondes
et enn la longueur des trames 6 octets, avec 2 octets pour le prambule, 2 octets pour le
champ de donnes et 2 octets pour le CRC (voir chapitres suivants pour la justication du
choix de ces paramtres).
2.7.2 Impact de la modlisation temporelle
Lobjectif de cette premire comparaison est de montrer limpact de la modlisation tem-
porelle et, par consquent, limpact du scnario propos (A ou B) sur lestimation du TEB.
Dans cet objectif, on suppose une seule personne en mouvement. En dautres termes, pour le
"modle sans mouvement alatoire" (scnario A), une personne coupe le trajet direct toutes les
8 minutes pendant les heures de pointe et toutes les 15 minutes pendant les heures de travail.
En revanche, pour le "modle avec mouvements alatoires" (scnario B), une personne coupe
le trajet direct toutes les 8 minutes pendant les heures de pointe mais se dplace alatoirement
durant les heures de travail.
Les gures 2.26 et 2.27 montrent lvolution du TEB respectivement pour le scnario A
et le scnario B en fonction du rapport signal sur bruit, de la frquence tudie (433 et 868
MHz.) ainsi que pour un canal gaussien et un canal de Rayleigh.
Pour le scnario A, on observe que les courbes de TEB obtenues sont trs proches de
celle obtenue pour un canal gaussien quel que soit la frquence. En eet, en sappuyant sur
la rponse temporelle sur 24h du canal (gure 2.22), on saperoit que les vanouissements du
canal sont trs peu reprsentatifs par rapport aux zones o le canal nest pas perturb. Dans
ces conditions, le TEB moyen est principalement aect par le bruit gaussien.
Pour le scnario B, les rsultats obtenus montrent une augmentation plus importante des
erreurs de transmission. Cependant, 433 MHz, le TEB moyen reste trs proche du TEB
thorique sur un canal gaussien. Ce rsultat est logique puisque dans le cas dun mouvement
dune personne et cette frquence, les vanouissements du canal sont moins consquents.
A 868 MHz en revanche, les dgradations du signal sont plus importantes et il parat dja
important de prendre en considration le mouvement dune personne dans lenvironnement
de transmission. Enn, notons par exemple qu cette frquence, il est ncessaire daugmenter
0 5 10 15 20 25 30 35
10
5
10
4
10
3
10
2
10
1
T
E
B
RSB
BBAG
Rayleigh
433 MHz
868 MHz
Figure 2.26 : TEB moyen obtenus dans le cas du scnario A.
0 5 10 15 20 25 30 35
10
5
10
4
10
3
10
2
10
1
T
E
B
RSB
BBAG
Rayleigh
433 MHz
868 MHz
Figure 2.27 : TEB moyen obtenus dans le cas du scnario B.
le rapport signal sur bruit dau moins 6 dB pour garantir un TEB = 10
3
compar une
transmission 433 MHz.
2.7.3 Impact du nombre de personnes suivant la fentre destimation
Le but de cette deuxime comparaison est de montrer limpact du nombre de personnes en
mouvement sur les erreurs de transmission, mais galement destimer le TEB moyen lorsque
lon considre des transmissions radio uniquement pendant la journe de travail ou bien alors
sur une journe entire (24 h). Le scnario retenu est le scnario B. Autrement dit, on suppose
des mouvements alatoires de personnes pendant les heures de travail.
2.7 Impact du mouvement des personnes sur les erreurs de transmission 79
La gure 2.28 reprsente le TEB moyen obtenu en fonction du nombre de personnes consi-
dres en mouvement dans le cas dun scnario avec mouvements alatoires de 24 heures, et
la gure 2.29 le TEB moyen pendant les priodes horaires de travail de 9h 19h.
0 5 10 15 20 25 30 35
10
5
10
4
10
3
10
2
10
1
T
E
B
RSB
BBAG
Rayleigh
433 MHz, 1 personne
433 MHz, 3 personnes
868 MHz, 1 personne
Figure 2.28 : TEB moyen obtenus pour une transmission sur 24 h avec le scnario B.
0 5 10 15 20 25 30 35
10
5
10
4
10
3
10
2
10
1
T
E
B
RSB
BBAG
Rayleigh
433 MHz, 1 personne
868 MHz, 1 personne
Figure 2.29 : TEB moyen pour une transmission entre 9 h et 19 h avec le scnario B.
Logiquement, on remarque, dans un premier temps, que plus le nombre de personnes en
mouvement augmente et plus le canal est dgrad, conduisant une nette augmentation du
TEB moyen. On note par exemple pour une transmission sur 24 heures, quil est ncessaire
daugmenter le rapport signal sur bruit entre 2 et 3 dB pour conserver un TEB = 10
3
pour
3 personnes en mouvement compar 1 seule personne, ceci quelle que soit la frquence de
transmission. Ensuite, nous observons que les dgradations sont plus importantes 868 MHz
qu 433 MHz. En eet, le rapport signal sur bruit ncessaire lobtention dun TEB = 10
3
est gal 9 dB 433 MHz contre 16 dB 868 MHz, soit un cart de 7 dB.
En modiant la priode destimation du TEB (gure 2.29), on observe galement que les
valeurs du TEB augmentent avec laugmentation du nombre de personnes en mouvement.
Nanmoins, les rsultats obtenus 433 MHz sont peu prs similaires. En dautres termes, en
raison de la faible dgradation du signal cette frquence, la fentre destimation du TEB na
pas dinuence sur le rsultat nal. En revanche, 868 MHz, les vanouissements provoqus
par le mouvement des personnes sont plus profonds. Dans ces conditions, le comportement
du canal sur une fentre de transmission comprise entre 9 h et 19 h est plus dgradant en
moyenne que pour une fentre de transmission sur 24 heures. La dirence entre les fentres
destimation a donc un rel impact sur les TEB obtenus. On remarque par exemple que, pour
3 personnes en mouvement, le rapport signal sur bruit pour obtenir un TEB = 10
3
est gal
19 dB pour une fentre de transmission entre 9 h et 19 h, contre 16 dB pour une fentre de
24 heures.
2.8 Conclusion
Aprs un tat de lart sur les modles de canaux indoor existants et appropris pour les
rseaux de capteurs, nous avons montr quen raison de la nature spcique des environnements
intrieurs de type bureau, il tait ncessaire de tenir compte du mouvement des personnes
dans la modlisation du canal. Ce type de mouvement reprsente la seule cause des variations
temporelles du canal dans le contexte dun rseau de capteurs. Par consquent, elles ne peuvent
tre ngliges a priori pour optimiser lecacit nergtique de la couche physique.
Nous avons montr quil tait dicile dintgrer leet des personnes dans les modles de
canaux dterministes, notamment en raison du manque de matrise des phnomnes dus
linteraction de londe lectromagntique avec le corps humain. Notre choix sest donc port
sur la combinaison dun modle statique pour dterminer le niveau moyen de la puissance reue
et dun modle statistique pour qualier les uctuations petite chelle du canal engendres
par le mouvement des personnes.
En sappuyant sur des donnes exprimentales issues dune campagne de mesures ralise
pendant la thse, nous avons mis en place une procdure didentication statistique an de
modliser les vanouissements rapides du canal de propagation. Lapplication de cette proc-
dure didentication toutes les congurations tudies a montr que la loi de Weibull tait
celle qui modlisait le mieux le comportement stochastique du canal en prsence de personnes.
Nanmoins, dans le cas dun franchissement du trajet direct, nous avons estim que pour re-
prsenter le comportement temporel rel du canal, il tait ncessaire de segmenter le signal
en deux zones et dappliquer la procdure didentication statistique sur ces deux zones. La
modlisation nale conduit alors la gnration et lassociation dune distribution de Rice
pour modliser les trs faibles variations autour du niveau moyen et dune distribution de
Weibull pour les variations causes par leet des personnes.
Ensuite, une fois la reconstruction temporelle du canal eectue et en sappuyant sur le
diagramme de taux doccupation dun bureau, nous avons dcrit le comportement des per-
sonnes lintrieur de lenvironnement an de modliser le comportement temporel du canal
pendant 24 heures. Ce scnario a permis de gnrer un prol de variation de lattnuation
et de raliser une estimation prcise du TEB qui tient compte du nombre de personnes en
2.8 Conclusion 81
mouvement. Les rsultats obtenus ont montr que les dgradations du TEB dues au mouve-
ment des personnes taient moins importantes par rapport une transmission sur un canal
de Rayleigh thorique. De plus, comme prvu thoriquement, nous avons montr que cette
dgradation tait plus importante 868 MHz que celle 433 MHz.
Nous disposons dsormais dune modlisation statistique du canal qui tient compte du
mouvement des personnes dans lenvironnement de transmission. Ce modle permettra dans
le prochain chapitre damliorer lecacit nergtique de la couche physique dun rseau de
capteurs en prenant en considration les perturbations relles du canal de propagation et
notamment celles dues aux tre humains.
Chapitre 3
Optimisation nergtique de la couche
physique
Sommaire
3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
3.2 Modlisation de la consommation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
3.2.1 Consommation de lamplicateur de puissance . . . . . . . . . . . . 85
3.2.2 Modles existants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
3.2.3 Modle nergtique retenu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
3.3 Simulation de transmission et analyse nergtique . . . . . . . . 94
3.3.1 Principe de ltude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
3.3.2 Estimation raliste du TEB . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
3.3.3 Rsultats et analyses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
3.3.4 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104
3.4 Adaptation de la puissance dmission en fonction de la longueur
du message . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
3.4.1 Approche gnrale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
3.4.2 Simulation et rsultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106
3.4.3 Impact sur la dure de vie dun capteur . . . . . . . . . . . . . . . . 108
3.4.4 Mise en oeuvre pratique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111
3.4.5 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111
3.5 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
84 Chapitre 3 : Optimisation nergtique de la couche physique
3.1 Introduction
Nous avons vu travers les deux premiers chapitres que la consommation dnergie re-
presentait une contrainte forte dans les rseaux de capteurs sans l. Au niveau de la couche
physique, la consommation est troitement lie dune part larchitecture matrielle, mais
galement aux techniques de traitement du signal utilises pour abiliser les communications
vis--vis des perturbations du canal de propagation. En eet, selon la mise en oeuvre de la
chane de transmission numrique (puissance dmission, schma de modulation, codage canal
...), le TEB peut signicativement tre aect, et ensuite impacter les temps de transmis-
sion par laugmentation du nombre de retransmissions. Lecacit nergtique dun rseau de
capteurs est donc conditionne avant tout par les performances de la couche physique.
Dans cette optique, ce chapitre de thse est consacr lanalyse et loptimisation ner-
gtique de la couche physique dans les rseaux de capteurs sans l. Dans un premier temps
et travers la description de modles existants, nous aborderons les notions de base concer-
nant la modlisation de la consommation nergtique lie la transmission ou la rception
radio. Ensuite, en se basant sur lamlioration dun modle dnergie existant par un modle
de canal raliste, nous proposerons une mthode permettant de dnir la puissance de trans-
mission minimum ncessaire pour garantir la fois une qualit de transmission acceptable et
une consommation maitrise. La puissance de transmission minimum obtenue avec le modle
dnergie servira ensuite de critre pour valuer les performances nergtiques de direntes
chanes de transmission. La dernire partie de ce chapitre portera sur une stratgie dadapta-
tion de la puissance dmission en fonction des conditions de transmissions et de la longueur du
message transmettre. Nous montrerons notamment limpact de cette stratgie sur la dure
de vie moyenne dun capteur.
3.2 Modlisation de la consommation
La modlisation de la consommation nergtique dun capteur sans l est ncessaire en vue
de son optimisation. Il est en eet important de modliser, dans un premier temps, le compor-
tement et la consommation dun capteur pour ensuite proposer des stratgies damlioration
quelles soient comportementales, algorithmiques ou encore architecturales.
A travers le premier chapitre, nous avons vu que lnergie consomme par un capteur
tait principalement lie la gnration du signal RF. De plus, nous avons galement vu que
pour un capteur sans l, larchitecture radio la plus adapte tait larchitecture faible-FI. Ce
type darchitecture est gnralement compos des blocs fonctionnels illustrs sur la gure 3.1.
Son principe consiste transposer le signal RF en une frquence intermdiaire trs faible de
lordre de deux ou trois fois la largeur de la bande utile [126, 127]. En mission, aprs conver-
sion des donnes numriques par le CNA, le signal analogique est transpos la frquence
de transmission via un mlangeur de frquence puis ltr et ampli par lamplicateur de
puissance (AP). Le processus est invers en rception : aprs ltrage, un amplicateur faible
bruit (AFB) vient amplier le signal reu. Ensuite, un mlangeur vient transposer le signal
RF une frquence intermdiaire trs faible. Linconvnient de ce mcanisme de transposition
de frquence concerne lajout dun signal non dsirable la frquence image de la frquence
de transposition. Il est donc ncessaire dajouter en n de chane, un ltre de rjection de
la frquence image avec un amplicateur de frquence intermdiaire (AFI). Le choix de la
3.2 Modlisation de la consommation 85
Figure 3.1 : Architecture radio low-IF.
frquence intermdiaire est important puisquil impacte directement les performances de lar-
chitecture et peut inuencer fortement les performances de rjection des interfreurs [128]. Il
faut donc la choisir assez faible pour que le ltre de rjection puisse correctement rejeter le
signal la frquence image, mais il faut galement la choisir susamment leve pour viter
que des canaux adjacents (ou interfreurs) ne deviennent le signal traiter.
En conclusion, les architectures radio faible-FI utilisent des procds de modulation bande
troite qui ncessitent des oscillateurs, mlangeurs, ltres, autrement dit des circuits linaires
qui requirent des courants de polarisation constants mme si le circuit nmet ou ne reoit
pas. Finalement, on peut, dune manire gnrale, diviser la puissance totale consomme en
deux composantes principales [16] :
la puissance consomme par lamplicateur de puissance P
amp
,
et celle des autres circuits lectroniques radios P
C
.
3.2.1 Consommation de lamplicateur de puissance
La puissance consomme par lamplicateur de puissance P
amp
reprsente la part la plus
importante dans la consommation nergtique globale dun capteur. Elle dpend de larchitec-
ture de lamplicateur mais galement de la puissance de transmission P
out
. Dans ces condi-
tions, elle est gnralement approxime selon lquation suivante :
P
amp
= (1 +)P
out
(3.1)
o = (/) 1 avec le rendement de lamplicateur de puissance et le facteur de crte
(PAR pour Peak-to-Average Ratio) qui dpend de la modulation utilise et de la taille de
constellation associe.
Le rendement dun amplicateur de puissance est quant lui dni comme le rapport
entre la puissance du signal de sortie P
out
et celle de lamplicateur P
amp
:
=
P
out
P
amp
=
1
1 +
(3.2)
En raison de sa caractristique de non-linarit, un amplicateur de puissance RF prsente
un rendement plus lev pour des niveaux de puissance de sortie importants, mais son
ecacit chute pour des niveaux de puissance faibles. Les courbes decacit en fonction des
niveaux de puissance de sortie varient selon les technologies de lamplicateur. Sur la base
des courbes issues de [129] et [130], elles sont la plupart du temps considres exponentielles.
Cette modlisation implique alors que lecacit de lamplicateur de puissance est meilleure
pour des puissances de transmission leves. Or, P
out
maximum nest la plupart du temps
pas utilis pour des raisons de consommation nergtique videntes.
A travers la puissance de transmission P
out
, il est possible de montrer que la puissance
consomme par lamplicateur de puissance dpend galement de la distance de transmission
et du TEB cibl [131]. En considrant en premire approximation, que lattnuation du canal
suit une loi carre et en tablissant le bilan de liaison, P
out
peut tre calcul selon lquation
suivante :
P
out
=
E
b
N
0
.deb
(4d)
2
G
t
G
r
2
M
l
N
r
(3.3)
o E
b
/N
0
reprsente le rapport signal sur bruit requis pour garantir un TEB moyen donn, deb
le dbit binaire, d la distance de transmission, G
t
et G
r
les gains dantennes respectivement
lmission et la rception, la longueur donde de la porteuse, M
l
la marge de liaison qui
permet de compenser les variations de bruit de fond et dinterfrences, N
r
la densit spectrale
de puissance du bruit total eectif lentre du rcepteur, et enn N
0
la densit de bruit
thermique.
30 25 20 15 10 5 0 5 10
40
50
60
70
80
90
100
110
Puissance de transmission en dBm
P
u
i
s
s
a
n
c
e

i
n
s
t
a
n
t
a
n
e

c
o
n
s
o
m
m
e

e
n

m
W
433 MHz
868 MHz
Figure 3.2 : Consommation de la puce radio CC1110 de Texas Instruments en fonction de
la puissance dmission pour les bandes de frquence 433 et 868 MHz.
La gure 3.2 permet dillustrer notre propos en montrant linuence de la puissance dmis-
sion sur la consommation nergtique du composant radio CC1110 de Texas Instruments [32]
qui sera utilis pour raliser le dmonstrateur prsent dans le chapitre 5. On observe alors
une frquence de 868 MHz, que pour une puissance de transmission maximale de 10 dBm, la
consommation instantane de la puce est environ gale 110 mW, tandis que pour une puis-
sance de transmission minimum de -30 dBm, elle ne consomme plus que 50 mW. On observe
donc clairement que des gains nergtiques importants peuvent tre obtenus, en menant une
politique dadaptation de la puissance de transmission partir des conditions de transmission.
3.2.2 Modles existants
Bien que la part de lamplicateur de puissance soit dominante dans la consommation
globale, il est ncessaire de considrer galement la consommation des autres circuits lectro-
niques radios. Selon le prol de fonctionnement dun capteur, les autres lments consomma-
teurs peuvent avoir une inuence non ngligeable. Cest pourquoi, dans la littrature, plusieurs
modlisations visent prdire la consommation dun capteur sans l selon son architecture
lectronique et son comportement.
3.2.2.1 Modle de Shih et al.
Le modle propos dans [49] prend en compte toutes les puissances mises en jeu par le
processus dmission soit : P
C
+P
amp
, mais galement la puissance consomme au dmarrage
du capteur P
start
. Lnergie E
T
X
pour transmettre un paquet de l
T
bits dpend alors de la
longueur du paquet et du temps pour le transmettre, soit plus prcisment du dbit symbole
D
s
, du taux de codage R
code
et bien entendu de la puissance totale consomme pendant la
transmission :
E
T
X
= T
start
P
start
+
l
T
D
s
.R
code
(P
C
+P
amp
) (3.4)
En rception, le principe reste le mme. La puissance consomme au dmarrage et lie au
rveil du rcepteur est gale comme dans le cas dun metteur T
start
.P
start
. Elle est ncessaire
entre autre lalimentation de lamplicateur faible bruit (AFB). Lnergie dpense pour le
dcodage dpendra quant elle des codes correcteurs implments au pralable.
Si cette modlisation est prcise car elle ne tient pas seulement compte de lnergie consom-
me par lamplicateur de puissance, lnergie dpense pour le codage ou le dcodage reste
complexe modliser. Elle dpend du nombre de circuits analogiques et des paramtres du
systme. En eet, lnergie requise lors de lutilisation dun dcodeur de type analogique (d-
codeur de Viterbi) ou via un algorithme sur microcontrleur, dpend la fois de la tension
dalimentation et du temps de dcodage par bit.
3.2.2.2 Modle de Wang et al.
Dans [48], les auteurs ont an le modle prcdent en prcisant que lnergie consom-
me au dmarrage dun capteur est induite essentiellement par le synthtiseur de frquence.
Lobjectif initial de cette modlisation est de comparer lecacit nergtique des modula-
tions binaires et M-aire. Pour cela, il est suppos quau dmarrage cest essentiellement le
synthtiseur de frquence qui est actif consommant une puissance P
FS
, alors que la puissance
consomme par le signal de transmission provient la fois du synthtiseur de frquence, du
modulateur consommant P
MOD
et enn de lamplicateur de puissance consommant P
amp
.
Dans le cas dune transmission dun paquet de l
T
bits et dun dbit symbole D
s
, on admet
alors pour une modulation binaire le modle nergtique suivant :
E
binaire
= P
FS
.T
start
+ (P
MOD
+P
FS
+P
amp
).
l
T
D
s
(3.5)
Dans le cas dune modulation M-aire (avec M le nombre dtats), on suppose que les consom-
mations de puissance du modulateur et du synthtiseur de frquence sont augmentes via les
facteurs : 1, 1 de telle manire que :
E
Maire
= .P
FS
.T
start
+ (.P
MOD
+.P
FS
+P
amp
).
l
T
D
s
.log
2
M
(3.6)
Ce modle savre donc plus prcis que le premier. Nanmoins, les facteurs et , qui d-
pendent du type de modulation et de larchitecture lectronique associe, sont dicilement
quantiables et limitent lutilisation de ce modle.
3.2.2.3 Modle de Cui et al.
Le modle utilis dans [131] est similaire aux deux prcdents mais exprime en ralit lner-
gie totale consomme pour un bit. Plus prcisment, il exprime la fois lnergie consomme
pour la transmission et la rception dun bit. Qui plus est, sa dnition est plus prcise, car
elle met en avant toutes les direntes puissances consommes par chaque bloc lectronique
(cf. gure 3.1).
P
C
= 2.P
mix
+ 2.P
Syn
+P
AFB
+P
Filtres
+P
AFI
(3.7)
P
mix
correspond la puissance consomme par le mlangeur de frquence, P
Syn
celle consom-
me par le synthtiseur de frquence, P
AFB
celle de lamplicateur faible bruit, P
Filtres

celle des dirents ltres de la chane de communication numrique et enn P
AFI
la puis-
sance consomme par lamplicateur de frquence intermdiaire. Au nal lnergie totale pour
transmettre et recevoir un bit sexprime en fonction du dbit binaire deb et des puissances
consommes par lamplicateur de puissance P
amp
et des autres circuits P
C
:
E
b
=
P
amp
+P
C
deb
(3.8)
3.2.2.4 Conclusion
Les dirents modles dcrits sont assez similaires et se distinguent essentiellement par
leur niveau de prcision. Toutefois, leurs paramtres sont diciles identier sans mesure
exprimentale ou lutilisation de donnes constructeurs. En ralit, il est donc compliqu
de connatre sparment les consommations lies chaque circuit qui compose la chane de
transmission radio. De plus, avec ces modles, le seul moyen de prendre en compte la qualit des
transmissions dans le calcul de lnergie se situe au niveau de la modlisation de la puissance
consomme par lamplicateur de puissance P
amp
. A travers la dnition de la puissance de
transmission P
out
comme dans lquation 3.3, il est en eet possible de dterminer lnergie
requise pour un TEB moyen cibl, et ensuite prdire la consommation associe lamplicateur
de puissance. Cette faon de procder nest pourtant pas la plus ecace dun point de vue
nergtique. Nous verrons par la suite quen ralit, le choix du TEB cibl doit lui mme
rsulter dun compromis entre le nombre de retransmissions et la longueur des paquets/trames
transmettre. Dans un souci doptimisation cross-layer, il est donc important que le modle
retenu prenne en compte des paramtres provenant aussi bien de la couche physique (SNR,
TEB) que de la sous-couche MAC (longueur de trame, retransmissions).
3.2.3 Modle nergtique retenu
3.2.3.1 Dnition du modle
Le modle nergtique propos dans [132] est le modle retenu dans la suite de ce manuscrit.
Il permet dexprimer lnergie E
b
consomme pour transmettre un bit avec succs :
E
b
=
P
deb(1 TEB)
l
T
(3.9)
o P = P
amp
+ P
C
reprsente la puissance totale consomme, deb le dbit binaire, l
T
la
longueur dune trame et enn TEB le taux derreur binaire.
En exprimant lnergie par bit transmis avec succs en fonction du TEB, ce modle permet
de prendre en compte les performances de tous les lments de la chaine de transmission
numrique (modulation, codes correcteurs derreurs ...) vis--vis du canal de propagation.
De plus, il permet galement de tenir compte du cot nergtique associ aux ventuelles
retransmissions de paquets/trames . En eet, si on reprend la dmonstration faite dans [133]
pour la construction du modle et sachant quune retransmission est ncessaire lorsquune
trame prsente au moins une erreur, il est possible de mettre en vidence le cot nergtique
associ aux retransmissions en exprimant la probabilit derreur par trame (TET) qui dpend
la fois de la longueur de la trame l
T
et du TEB :
TET = 1 prob(erreur = 0) = 1 (1 TEB)
l
T
(3.10)
De plus, nous savons que le temps idal pour transmettre une trame correspond une trans-
mission russie ds la premire tentative. Il dpend donc la fois de la longueur de la trame
et du dbit binaire deb :
T
ideal
=
l
T
deb
(3.11)
Le temps rel de transmission doit en ralit tenir compte du temps additionnel li aux re-
transmissions. Il dpend donc du TET et peut sexprimer selon lquation 3.12.
T
reel
= T
ideal
+TET T
ideal
+TET
2
T
ideal
+... = T
ideal
+
i=0
TET
i
(3.12)
Il sagit donc dune srie entire gomtrique qui converge puisque |TET| 1. Il est donc
possible de lapproximer selon lquation suivante :
T
reel
=
T
ideal
1 TET
(3.13)
Finalement, le temps rel de transmission dpend de la longueur de trame l
T
, du dbit de
donnes deb et enn du TEB. A partir de lquation 3.10 on obtient donc :
T
reel
=
l
T
deb(1 TEB)
l
T
(3.14)
Lnergie par bit transmis avec succs peut alors sexprimer nalement par :
E
b
=
P.T
reel
l
T
=
P
deb(1 TEB)
l
T
(3.15)
A partir de cette dmonstration, il apparat donc clairement qu travers le TEB, ce modle
permet de prendre en compte la fois la qualit des transmissions mais galement lnergie
consomme par dventuelles retransmissions.
3.2.3.2 Analyse paramtrique du modle
An de comprendre de quelle manire les paramtres interagissent sur la consommation
dnergie, nous proposons dans ce paragraphe dtudier indpendamment linuence de la
puissance de transmission, de la longueur de trame et du dbit binaire.
3.2.3.2.1 Inuence de la puissance de transmission
Tout dabord, nous cherchons observer linuence de la puissance de transmission. Pour
cela, nous la faisons varier suivant les limites technologiques du chip radio CC1110 de Texas
Instruments [32] entre -30 et 10 dBm, puis nous traons, sur la gure 3.3, lvolution de
lnergie par bit transmis avec succs une frquence de 433 MHz pour une distance de 20
mtres, une puissance du bruit gale -105 dBm, un dbit gal 250 kBps, une longueur de
trame de 80 bits et une modulation ASK.
15 10 5 0 5 10
2.4
2.6
2.8
3
3.2
3.4
3.6
3.8
x 10
7
Puissance de transmission(dBm)
E
n
e
r
g
i
e

p
a
r

b
i
t

t
r
a
n
s
m
i
s

a
v
e
c

s
u
c
c
s

(
J
)
E
b
transmis avec succs
E
b
minimum
Figure 3.3 : Energie par bit transmis avec succs en fonction de la puissance dmission.
Dune manire globale, on observe que lnergie ncessaire pour transmettre un bit correc-
tement nest pas strictement monotone et prsente un point de fonctionnement optimal. Pour
des puissances dmission faibles (entre -15 et -5 dBm), lnergie par bit dcrot. Dans cette
zone, la probabilit de retransmission est importante et le cot nergtique associ est prin-
cipalement d laugmentation des dures de transmission. Pour des puissances dmission
plus importantes (entre -5 et 10 dBm), lnergie par bit augmente. Dans cette zone, lampli-
cateur de puissance doit dlivrer plus de puissance et impacte donc lnergie ncessaire pour
transmettre un bit. Dans ces conditions, la puissance dmission optimale se situe au mini-
mum de la courbe (triangle rouge sur la gure 3.3) et permet de trouver le bon compromis
entre le nombre de retransmissions et la consommation de lamplicateur de puissance. De
cette manire, le critre nergtique retenu nest plus seulement fond sur le TEB, mais sur
un compromis entre tous les paramtres de transmission : dbit, longueur de trame, TEB et
puissances consommes.
3.2.3.2.2 Inuence de la longueur de trame
Nous nous intressons dsormais linuence de la longueur de trame sur la consommation
dun capteur. Dans cette optique, nous traons, sur la gure 3.4, lvolution de lnergie par bit
transmis avec succs en fonction de la puissance de transmission et la longueur de trame. Ce
rseau de courbes est obtenu avec les mmes paramtres de transmission que prcdemment,
mais pour direntes longueurs de trame. Ces longueurs de trame ont t choisies en sinspirant
du standard IEEE 802.15.4 [134] qui spcie une longueur de trame de 90 bits pour un accus
de rception (ACK) et une longueur maximale de 1000 bits pour une trame de donnes. Sur
la gure 3.4, chaque courbe reprsente donc lvolution de lnergie par bit pour une longueur
de trame particulire (90 1000 bits).
15 10 5 0 5 10
2.4
2.6
2.8
3
3.2
3.4
3.6
3.8
x 10
7
Puissance de transmission(dBm)
E
n
e
r
g
i
e

p
a
r

b
i
t

t
r
a
n
s
m
i
s

a
v
e
c

s
u
c
c
s

(
J
)
l
T
= 1000 bits
l
T
= 90 bits
800
bits
600
bits
400
bits
200
bits
100
bits
Figure 3.4 : Energie par bit transmis avec succs en fonction de la puissance dmission et
de la longueur de la trame.
On observe alors que toutes les courbes obtenues prsentent la mme volution en fonction
de la puissance dmission. De plus, elles prsentent toutes un minimum qui comme expli-
qu prcdemment, permet de dterminer la puissance dmission optimale de faon obtenir
lnergie par bit minimum (triangles rouges sur chaque courbe). La courbe verte reprsente
lvolution de lnergie par bit pour une longueur de trame gale 90 bits. Dans cette congu-
ration, la puissance dmission optimale est daprs le minimum de la courbe gale -5 dBm.
La courbe rouge reprsente lnergie par bit pour une longueur de trame de 1000 bits, et dans
ce cas, la puissance dmission optimale est gale 3 dBm.
La gure 3.5 est dduite des triangles rouges de la gure 3.4. Elle permet dillustrer lvo-
lution de lnergie par bit minimum en fonction de la longueur de trame. On observe alors
clairement que laugmentation de lnergie par bit minimum est lie celle des longueurs de
trame. Ce comportement sexplique thoriquement par lquation 3.10, qui montre que laug-
mentation de la longueur de trame impacte la probabilit derreur par trame (TET) et donc
au nal lnergie par bit minimum.
100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
2.2
2.4
2.6
2.8
3
3.2
3.4
x 10
7
E
n
e
r
g
i
e

p
a
r

b
i
t

m
i
n
i
m
u
m

(
J
)
Longueur de trame : l
T
(bits)
100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
8
6
4
2
0
2
4
P
u
i
s
s
a
n
c
e

d
e

t
r
a
n
s
m
i
s
s
i
o
n
(
d
B
m
)
Figure 3.5 : Energie par bit et puissance de transmission minimum en fonction de la longueur
de trame.
Sur cette mme gure, nous avons trac la puissance dmission associe lobtention
dune nergie par bit minimum (courbe noire). A travers cette illustration, nous montrons,
une nouvelle fois, que lnergie par bit nest pas seulement lie la puissance de transmission
mais galement aux retransmissions associes au TEB et la longueur de trame. On observe
ainsi que mme si la puissance dmission optimale est la mme pour deux longueurs de
trames direntes, lnergie consomme pour transmettre un bit correctement est quant elle
dirente puisquelle est aecte par les retransmissions.
Finalement, nous voyons travers ces illustrations quune stratgie dadaptation de la
puissance dmission suivant la longueur de trame semble tre une stratgie ecace pour
diminuer signicativement la consommation dnergie.
3.2.3.2.3 Inuence du dbit binaire
Le dernier paramtre tudi, qui peut aecter la consommation dun capteur, concerne le
dbit binaire. Pour illustrer son inuence, nous gardons les mmes paramtres de transmission
que prcdmment et faisons varier le dbit entre 1,2 kBps et 500 kBps en sinspirant des
possibilits technologiques du CC1110. Lvolution de lnergie par bit transmis avec succs
en fonction de la puissance dmission et du dbit est trace sur la gure 3.6.
Si on observe que le dbit impacte le niveau de lnergie par bit, on remarque en revanche,
quil naecte pas le point de fonctionnement optimal. On observe en eet que quel que soit le
dbit, la puissance de transmission optimale est gale 3 dBm dans cette conguration. En
dautres termes, laugmentation du dbit permet de diminuer les temps de transmission (et
donc lnergie par bit), mais naecte pas le choix de la puissance de transmission optimale.
Ce comportement est galement observ sur la gure 3.7 qui illustre lvolution de lnergie
par bit minimum en fonction de la longueur de trame et du dbit.
Comme prcdemment, on observe que lnergie par bit minimum augmente lorsque la
longueur des trames augmente (lecture horizontale des courbes), et quelle diminue quand le
15 10 5 0 5 10
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
x 10
5
Puissance de transmission (dBm)
E
n
e
r
g
i
e

p
a
r

b
i
t

t
r
a
n
s
m
i
s

a
v
e
c

s
u
c
c
s

(
J
)
1.2 kBps
38 kBps
250 kBps
500 kBps
3 dBm
Figure 3.6 : Energie par bit en fonction du dbit et de la puissance de transmission.
100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
0
1
2
3
4
5
6
7
x 10
5
Longueur de trame (bits)
E
n
e
r
g
i
e

p
a
r

b
i
t

m
i
n
i
m
u
m

(
J
)
1.2 kBps
38 kBps
250 kBps
500 kBps
(a)
100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
0
0.5
1
1.5
2
2.5
x 10
6
Longueur de trame (bits)
E
n
e
r
g
i
e

p
a
r

b
i
t

m
i
n
i
m
u
m

(
J
)
38 kBps
250 kBps
500 kBps
(b)
Figure 3.7 : Energie par bit minimum pour transmettre un bit correctement en fonction du
dbit et de la longueur de trame (a) ; Grossissement (b).
dbit augmente (lecture verticale des courbes). Plus prcisment, si le dbit augmente, alors
le temps pour transmettre un bit T
b
= 1/deb diminue. Dans ces conditions, lnergie pour
transmettre un bit diminue galement : E
b
= P.T
b
. Lnergie par bit E
b
diminue donc parce que
le temps binaire T
b
diminue. En revanche, contrairement linuence de la puissance dmission
(gure 3.2), la consommation instantane nest pas aecte avec le dbit. Au nal, ladaptation
du dbit la longueur de trame ne prsente pas dintrt, les meilleures performances tant
obtenues avec le dbit maximum possible.
3.2.3.3 Conclusion
Le modle dnergie retenu est intressant, dune part, puisquil permet danalyser et com-
prendre linterdpendance des paramtres de transmission sur la consommation de la partie
radio dun capteur sans l, et, dautre part, car il permet de dterminer le meilleur compromis
entre la robustesse et lecacit nergtique des communications radios. Lanalyse param-
trique de ce modle nous a aussi permis dillustrer de direntes manires comment diminuer
la consommation globale (gure 3.8).
Figure 3.8 : Mthodes de rduction de la consommation globale.
Pour rsumer, nous retenons trois faons de rduire signicativement la consommation
globale dun capteur sans l. Tout dabord, nous avons vu que ladaptation de la puissance
de transmission en fonction des conditions de transmission (TEB, dbit, longueur de trames)
tait un moyen pertinent de rduire la consommation de puissance instantane et conduisait
diminuer lnergie ncessaire pour transmettre un bit correctement. Ensuite, en faisant varier
la longueur des trames, nous avons montr que ladaptation de la puissance de transmission
en fonction de la ces longueurs permettait galement de diminuer la consommation globale en
diminuant la fois la consommation de puissance instantane, mais galement la probabilit
de retransmission. Finalement, laugmentation du dbit permet de diminuer la consommation
globale en rduisant les temps de transmission.
3.3 Simulation de transmission et analyse nergtique
A partir du modle dnergie dcrit prcdemment, nous proposons dans cette partie du
chapitre, deectuer une analyse nergtique de direntes couches physique adaptes pour les
rseaux de capteurs sans l. Le critre decacit retenu reposera sur la capacit de la couche
physique rduire la puissance de transmission dun capteur, et devra permettre au nal de
spcier une couche physique la fois robuste et ecace nergtiquement pour lapplication
vise. Par la suite, nous augmenterons le niveau de dnition du canal de propagation pour
aner notre optimisation. Nous utiliserons pour cela, le modle dvelopp dans le deuxime
chapitre qui tient compte de leet des personnes sur la qualit de transmission.
3.3 Simulation de transmission et analyse nergtique 95
3.3.1 Principe de ltude
Lapproche retenue pour analyser et optimiser les performances nergtiques de la couche
physique est reprsente par le synoptique de la gure 3.9. Plus prcisment, cette approche
consiste tout dabord reconstruire la chane de transmission dun rseau de capteurs sans
l partir des paramtres dentre de la couche physique (bande de frquence, modle de
propagation, modulation, codage canal). A partir de cette chane de transmission, dune mo-
dlisation raliste du canal de propagation et pour un environnement de propagation donn,
nous estimons les TEB associs chaque position des capteurs dans lenvironnement. Le mo-
dle dnergie retenu est ensuite appliqu pour chaque capteur an de dterminer la puissance
dmission optimale en fonction du TEB, de la longueur des trames et du taux de retransmis-
sion. La puissance dmission obtenue sert ensuite de critre dvaluation an de trouver la
conguration de la couche physique la plus ecace dun point de vue nergtique. Cest dire,
la chane de transmission la plus adapte selon les conditions de transmission et qui permet de
garantir le meilleur compromis entre lecacit nergtique et la robustesse des transmissions.
Figure 3.9 : Mthode danalyse et doptimisation de la couche physique.
3.3.2 Estimation raliste du TEB
3.3.2.1 Chanes de transmission
Les dirents blocs fonctionnels prsents dans les chanes de transmission tudies sont
issus de la puce radio slectionne pour le prototypage de lapplication vise (CC1110) [32]. Les
modulations utilises sont donc binaires et le codage canal optionnel. La chane de transmission
complte est illustre sur la gure 3.10 :
Figure 3.10 : Chane de transmission modlise.
Cette chane de transmission est compose de 3 blocs principaux :
Un bloc de transmission contenant lui-mme divers lments : linformation trans-
mettre en utilisant direntes modulations (ASK, FSK, MSK) ; un codeur convolutif
optionnel ; un entrelaceur optionnel (lignes - colonnes) qui permet de rpartir les er-
reurs introduites par le canal de propagation sur la squence binaire entire an dviter
les paquets derreur et faciliter la correction des erreurs en rception par le dcodeur
convolutif.
Un bloc correspondant au canal de transmission.
Et enn un bloc de rception contenant rciproquement les mmes lments que le bloc
de transmission pour dcoder le message binaire.
3.3.2.2 Congurations des simulations
Lenvironnement indoor choisi pour ltude est illustr sur la gure 3.11. Il sagit un
btiment de type tertiaire constitu de quatre bureaux et deux couloirs. Larchitecture
retenue pour la simulation des liens radio est une architecture centralise o le noeud central
sert de collecteur de donnes des capteurs. Il est situ dans un des bureaux. Ltude consiste
tout dabord simuler la transmission entre le noeud central et plusieurs rcepteurs localiss
sur une grille rgulire tous les 0,5 mtres le long de la scne, puis ensuite de dterminer la
puissance dmission minimum qui garantit un TEB 10
3
. Dans cet objectif, les paramtres
de simulation, rpertoris dans le tableau 3.1, sont conditionns par les contraintes de
lapplication vise et les possibilits technologiques du CC1110.
Ltude paramtrique ncessaire pour dterminer la conguration optimale de la couche
physique nous conduit mener notre tude dans les congurations de simulation suivantes :
sur les deux bandes de frquence ISM : 433 et 868 MHz,
Figure 3.11 : Environnement tudi.
Dbit 250 kBps
Longueur de trame 80 bits
Puissance du bruit -105 dBm
Antennes quart donde
Tableau 3.1 : Paramtres de simulation.
avec les trois modulations implmentes par le CC1110 : ASK, FSK et MSK,
et enn, avec la prsence ou non dun codeur convolutif de rendement 1/2 coupl un
entrelaceur.
De plus, la modlisation statistique du canal propose dans le chapitre 2 permet dadapter les
conditions de transmission en fonction du nombre de personnes en mouvement dans lenviron-
nement :
Une distribution de Rayleigh permet de modliser le pire cas de transmission soit lqui-
valent dau moins 4 personnes en mouvement dans lenvironnement.
Et la modlisation temporelle sur 24 heures permet dtudier linuence dune et trois
personnes en mouvement en sappuyant sur la distribution de Weibull.
Tous ces paramtres conduisent lanalyse des performances de la couche physique dans
deux congurations typiques :
Conguration n1
Dans cette conguration, ltude sera mene sur les deux bandes de frquences, le modle de
canal utilis reprsentera le pire cas de transmission (distribution des variations temporelles du
canal par une loi de Rayleigh) et les chanes de transmissions se distingueront par la prsence
ou non de codes correcteurs derreurs :
Conguration n1.1 : Pas de codage canal,
Conguration n1.2 : Code convolutif de rendement 1/2 et entrelaceur lignes-colonnes.
Conguration n2
Dans cette conguration, ltude sera galement mene sur les deux bandes de frquences,
mais limpact du dplacement des personnes dans lenvironnement sera pris en compte pour
seulement 1 et 3 personnes en mouvement. De plus, la chane de transmission numrique sera
uniquement compose dun modulateur ASK sans code correcteur derreurs.
3.3.3 Rsultats et analyses
3.3.3.1 Rsultats de la conguration n1.1
Les rsultats de cette tude sont prsents sous 3 formes pour 3 niveaux danalyses dif-
frents. Les cartes de puissance dmission souligneront linuence de lenvironnement sur la
qualit de transmission et lecacit nergtique. Les tableaux permetteront une analyse quan-
titative des couvertures obtenues. Enn les fonctions de rpartition permetteront danalyser
les distributions des puissances dmission.
A cette position, lmetteur est plac dans un des bureaux. 6180 rcepteurs sur un total de
6340 sont en conguration NLOS. La gure 3.12 montre lvolution de la puissance dmission
en fonction du type de modulation et de la bande de frquence.
(a) (b)
(c) (d)
Figure 3.12 : Cartographies des puissances dmission sans codage canal : Modulation ASK,
433 MHz (a) ; Modulation FSK, 433 MHz (b) ; Modulation ASK, 868 MHz (c) ;
Modulation FSK, 868 MHz (d).
Tout dabord, il est important de remarquer que les valeurs de la puissance dmission
natteignent jamais la valeur maximale (10 dBm). En dautres termes, mme en ajustant
la puissance dmission au maximum, il est impossible de garantir un TEB 10
3
(zones
blanches sur les cartographies). De ce fait, en ajustant la puissance dmission au maximum
0 dBm, on obtiendra le mme pourcentage de couverture qu la puissance maximum. Ensuite,
il est possible dobserver visuellement que les rcepteurs placs dans le mme bureau que
lmetteur peuvent tre atteints avec le niveau minimum de la puissance dmission, soit -
30 dBm. A 433 MHz, les 4 bureaux sont entirement couverts. A 868 MHz en revanche, les
bureaux en face de lmetteur sont trs peu dsservis. Le couloir principal est galement trs
mal couvert au sud.
Positions 433 MHz 868 MHz
NLOS ASK FSK ASK FSK
[0, -10] dBm 38% 47% 74% 75%
[-11, -20] dBm 50% 45% 20% 19%
[-21, -30] dBm 12% 8% 6% 6%
NLOS + LOS 73% 67% 24% 17%
Tableau 3.2 : Pourcentages de positions garantissant un TEB < 10
3
.
Le tableau 3.2 nous permet de quantier les couvertures obtenues en fonction du rglage
de la puissance dmission. Ainsi, il conrme que la couverture 433 MHz est bien meilleure
qu 868 MHz. La couverture obtenue est denviron 73% 433 MHz contre 24% 868 MHz,
soit presque trois fois moins. La dirence de rsultats entre les modulations est moins nette.
Un gain de 5% est obtenu avec la modulation ASK par rapport la modulation FSK quelle
que soit la bande de frquence. De plus, du fait des portes 433 MHz, il est possible de
diminuer la puissance dmission beaucoup plus qu 868 MHz. En eet, on notera que pour
une modulation ASK, 12% des positions peuvent tre couvertes avec une puissance dmission
comprise entre -20 et -30 dBm contre 6% 868 MHz.
25 20 15 10 5 0
0
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
0.7
0.8
0.9
1
P
r
o
b
a
b
i
l
i
t

c
u
m
u
l
e
ASK, 433 MHz
ASK, 868 MHz
FSK, 433 MHz
FSK, 868 MHz
Figure 3.13 : Fonctions de rpartition des puissances dmissions obtenues sans codage canal.
Pour les positions NLOS, les fonctions de rpartition de la puissance dmission reprsen-
tes sur la gure 3.13 permettent de souligner linuence du type de modulation sur lajuste-
ment de la puissance dmission. On note plus prcisment 433 MHz que prs de 50% des
positions peuvent tre atteintes avec une puissance dmission de -14 dBm pour une modula-
tion ASK, contre -12 dBm pour une modulation FSK. En revanche 868 MHz, la dirence
entre les modulations est ngligeable en termes de distribution. Autrement dit 868 MHz,
le type de modulation a trs peu dinuence sur lajustement de la puissance dmission,
contrairement la distance de transmission et implicitement au nombre de parois traverses.
3.3.3.2 Rsultats de la conguration n1.2
Dans cette partie, nous reprenons ltude prcdente en conservant le mme modle de
propagation, mais en ajoutant la chane de transmission un bloc de codage canal. Ce dernier
consiste tout dabord entrelacer les donnes (lignes colonnes), puis ajouter de la redon-
dance via un code convolutif de rendement 1/2. Ainsi en rception, aprs dsentrelacement,
il est plus facile de corriger les erreurs engendres par le canal de transmission et le TEB est
nettement amlior.
A cette position, lmetteur est plac dans un des bureaux. 6180 rcepteurs sur un total
de 6340 sont en conguration NLOS.
(a) (b)
(c) (d)
Figure 3.14 : Cartographies des puissances dmission avec codage canal : Modulation ASK,
433 MHz (a) ; Modulation FSK, 433 MHz (b) ; Modulation ASK, 868 MHz (c) ;
Modulation FSK, 868 MHz (d).
A 433 MHz, la couverture est quasi-totale. Trs peu de zones blanches sont observes sur la
gure 3.14. De plus, les bureaux et couloirs sont quasiment tous couverts avec une puissance
dmission minimum de -30 dBm. A 868 MHz en revanche, il est ncessaire dutiliser une
puissance dmission plus importante pour couvrir les bureaux opposs celui o est plac
lmetteur.
NLOS ASK FSK ASK FSK
[10, 0[ dBm 4% 6% 14% 17%
[0, -10] dBm 22% 23% 36% 41%
[-11, -20] dBm 26% 31% 33% 29%
[-21, -30] dBm 48% 40% 17% 13%
NLOS + LOS 98% 97% 65% 61%
3
avec lutilisation dun
codage canal.
En observant le tableau 3.3, on remarque que la couverture est nettement meilleure 433
MHz lorsque des codes correcteurs derreurs sont utiliss. En eet, une couverture de 98% est
atteinte, soit un gain de plus de 20% par rapport une chane de transmission sans codage
canal. A 868 MHz, le gain est encore plus important : il est gal environ 40%.
Comparativement la premire chane de transmission, il est alors possible de rduire de
manire plus consquente la puissance dmission. Par exemple, 433 MHz, il est possible
dajuster la puissance entre -21 et -30 dBm pour 48% des positions pour une modulation
ASK contre 12% sans codage canal. Nanmoins, dans cette conguration certaines positions
ncessitent une puissance dmission pouvant atteindre jusqu 10 dBm.
25 20 15 10 5 0 5 10
0
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
0.7
0.8
0.9
1
P
r
o
b
a
b
i
l
i
t

c
u
m
u
l
e
ASK, 433 MHz
ASK, 868 MHz
FSK, 433 MHz
FSK, 868 MHz
Figure 3.15 : Fonctions de rpartition des puissances dmissions obtenues avec lutilisation
dun codage canal.
Les fonctions de rpartition associes sont traces sur la gure 3.15 et conrment que
la dirence entre les modulations est trs faible (1 ou 2 dB pour 50% des positions). En
revanche, on observe que pour couvrir 50% des positions de lenvironnement, la puissance
dmission ncessaire est gale environ -20 dBm 433 MHz contre -10 dBm 868 MHz, soit
une dirence de prs de 10 dB entre les deux frquences porteuses.
3.3.3.3 Rsultats de la conguration n2
Dans cette conguration, le modle de propagation est celui dvelopp dans le deuxime
chapitre et seule la modulation ASK est utilise. Les cartographies de puissance dmission
sont illustres sur la gure 3.16 pour 1 et 3 personnes en mouvement, et aux deux frquences
de transmission : 433 et 868 MHz.
(a) (b)
(c) (d)
Figure 3.16 : Cartographies de puissances dmission : Modulation ASK, 433 MHz, 1 per-
sonne (a) ; Modulation ASK, 433 MHz, 3 personnes (b) ; Modulation ASK, 868
MHz, 1 personne (c) ; Modulation ASK, 868 MHz, 3 personnes (d).
Tout dabord, nous observons visuellement que les rsultats obtenus sur la gure 3.16 sont
bien meilleurs que pour la conguration n1.1. A 433 MHz, les couvertures obtenues sont
quasiment totales. En revanche, 868 MHz, plusieurs zones blanches o il est impossible de
garantir un TEB < 10
3
sont observes. Ces bonnes performances obtenues et qui contrastent
avec lautre conguration sexpliquent simplement par le modle de propagation utilis. Dans
les premires congurations, les variations temporelles du canal sont dcrites par une loi de
Rayleigh, et dans cette partie avec une loi de Weibull (cf. chapitre 2). Comme nous lavons
expliqu prcdemment, un canal de Rayleigh reprsente le pire cas de transmission. Ainsi,
en se basant sur la campagne de mesures ralise dans le chapitre 2, nous avons vu que les
variations temporelles du canal causes par le dplacement dune ou trois personnes, taient
moins importantes que dans un canal de Rayleigh. Dans ces conditions, le TEB est moins
dgrad et nous permet en ralit de diminuer de faon plus signicative la puissance de
transmission.
NLOS 1 personne 3 personnes 1 personne 3 personnes
[10, 0[ dBm 2% 0% 0% 0%
[0, -10] dBm 14% 19% 46% 62%
[-11, -20] dBm 22% 33% 37% 23%
[-21, -30] dBm 62% 48% 17% 15%
NLOS + LOS 97% 95% 50% 29%
3
en fonction du nombre
de personnes en mouvement.
Le tableau 3.4 permet de conrmer notre premire observation et montre que 97% des
rcepteurs sont couverts 433 MHz lorsquune seule personne est en mouvement dans len-
vironnement, contre 95% pour 3 personnes en mouvement. En dautres termes, cette fr-
quence, linuence du nombre de personnes est quasiment ngligeable. A 868 MHz par contre,
nous observons que la couverture est fortement rduite avec une couverture gale 50% pour
une personne en mouvement, contre 29% pour 3 personnes. A cette frquence, linuence du
nombre de personnes en mouvement a donc une forte inuence, et la stratgie dadaptation
de la puissance dmission doit ncessairement prendre en considration cet lment.
Si on compare dsormais ces rsultats avec ceux obtenus dans la conguration n1, on
observe alors une amlioration de la couverture totale de plus de 20% 433 MHz, et 25%
868 MHz. De mme, on remarque que dans cette conguration, il est possible de diminuer la
puissance dmission entre -21 et -30 dBm pour plus de 60% des positions contre 12% dans
la conguration n1.1. Finalement, cette analyse dmontre bien quune modlisation raliste
et prcise du canal de propagation est importante pour valuer les performances relles dune
stratgie doptimisation. Dans notre cas, la modlisation prcise des variations temporelles du
canal de propagation causes par le mouvement des personnes dans lenvironnement permet
de souligner quil est possible de diminuer nettement la puissance dmission selon le nombre
de personnes pris en considration.
Toutes ces observations sont galement visibles sur les fonctions de rpartitions empiriques
traces sur la gure 3.17. Toutefois, si la couverture totale est quasi-identique 433 MHz quel
que soit le nombre de personnes en mouvement, on notera logiquement quil est possible de
diminuer plus fortement la puissance dmission lorsquune seule personne est en mouvement.
En eet, 50% des rcepteurs peuvent tre couverts avec une puissance dmission comprise
entre -30 et -21 dBm, alors quil faut une puissance dmission allant jusqu -21 dBm pour
3 personnes en mouvement. A 868 MHz, on observe le mme phnomne, mais on note une
plus grande disparit des distributions.
25 20 15 10 5 0 5 10
0
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
0.7
0.8
0.9
1
P
r
o
b
a
b
i
l
i
t

c
u
m
u
l
e
1 personne, 868 MHz
3 personnes, 868 MHz
1 personne, 433 MHz
3 personnes, 433 MHz
Figure 3.17 : Fonctions de rpartition des puissances dmissions obtenues.
3.3.4 Conclusion
En proposant une volution du modle nergtique propos dans [133] par une estimation
raliste du TEB bas sur une modlisation raliste du canal et direntes chanes de trans-
mission, nous avons montr quil tait possible dajuster la puissance de transmission et, par
consquent, doptimiser la consommation dun capteur.
Cette tude nous a galement permis de montrer linuence du modle de propagation et
notamment du nombre de personnes en mouvement sur lajustement de la puissance de trans-
mission. Nous avons notamment dmontr que lorsque les noeuds ne sont pas en mouvement
et que le canal de propagation nest aect que par une variabilit temporelle, la modlisa-
tion des variations du canal par une distribution de Rayleigh, sois lquivalent dau moins 4
personnes en mouvement, reprsentait le pire cas de transmission. A travers une distribution
de Weibull, et un paramtrage correspondant au dplacement dune et trois personnes dans
lenvironnement, il est possible de diminuer plus fortement la puissance de transmission. De
plus, nous avons montr que le nombre de personnes en mouvement dans lenvironnement
avait logiquement plus dimpact 868 MHz qu 433 MHz. A cette frquence, la stratgie
dadaptation de puissance devra alors forcment tenir compte de ce paramtre.
En conclusion de cette tude, nous pouvons dire que llment principal qui aecte le
rglage de la puissance dmission est la bande de frquence utilise. Ensuite interviennent le
schma de modulation et le codage canal. Les rsultats obtenus avec une modulation MSK
nont pas t prsents dans cette analyse car les rsultats observs taient similaires ceux
obtenus avec une modulation ASK. Toutefois, nous savons que la modulation MSK prsente
une meilleure ecacit spectrale. Cest donc une caractristique intressante qui intervient au
niveau des modalits de partage et daccs au canal orchestrs par la sous-couche MAC. Dans
3.4 Adaptation de la puissance dmission en fonction de la longueur du message 105
ces conditions, nous pouvons conclure que la couche physique la plus ecace doit comprendre
une modulation MSK une frquence de 433 MHz.
Lintrt des techniques de codage canal est quant lui moins prononc. En eet, malgr
les bons rsultats obtenus, il est ncessaire de prendre en considration le poids nergtique
supplmentaire engendr par son utilisation. En eet, un code convolutif de rendement 1/2
ncessite une bande spectrale plus importante pour obtenir le mme dbit utile. De plus, la
consommation en courant supplmentaire est dicilement quantiable sans mesure expri-
mentale. Son utilisation entrane galement quelques contraintes. Avec le composant CC1110,
la taille minimale des donnes doit obligatoirement tre de 2 octets. Qui plus est, il faut quelle
soit paire pour que lentrelaceur eectue correctement son travail. Enn, il semble que la sen-
sibilit du rcepteur soit moins bonne avec son utilisation [32]. En dautres termes, pour que
les gains apports par lutilisation dun codage canal soit vraiment bnque, il faut que la
consommation de 2 trames sans codage canal (transmission + retransmission) soit suprieure
la consommation dune seule trame avec lutilisation du codage canal.
3.4 Adaptation de la puissance dmission en fonction de la
longueur du message
Les rsultats de ltude prcdente ont permis daboutir la spcication dune couche
physique robuste et ecace nergtiquement. Plus prcisment, nos conclusions ont soulign
limportance de la prise en compte du canal et de ses variations spatio-temporelles, avant
de mettre en oeuvre une chane de transmission contenant une modulation binaire de type
MSK et de rduire la puissance dmission pour minimiser la consommation de lamplicateur
de puissance. Dans cette partie, nous proposons une stratgie dadaptation de la puissance
dmission complmentaire qui tienne compte non plus seulement des conditions de trans-
mission, mais galement de la longueur du message transmettre. Cette stratgie cross-layer
repose comme prcdemment sur le modle dnergie dcrit dans la section 3.2.3.
3.4.1 Approche gnrale
Comme nous lavons abord prcdemment, lecacit nergtique dun capteur sans l
dpend principalement de la puissance consomme pour la gnration du signal RF, et no-
tamment de celle consomme par lamplicateur de puissance. Par consquent, elle dpend
galement de la puissance dmission.
Cependant, lecacit nergtique dun capteur dpend aussi de la qualit des transmis-
sions radio. En eet, les variations spatio-temporelles du canal de propagation peuvent induire
des erreurs sur les dcisions binaires en rception, et ces erreurs peuvent conduire des re-
transmissions de trames qui augmentent la consommation dnergie globale. Lexpression de
la probabilit derreur par trame (TET) est rappele ici via lquation 3.16 :
TET = 1 (1 TEB)
l
T
(3.16)
avec l
T
la longueur de trame et TEB le Taux dErreur Binaire. A travers cette expression,
il apparait clairement que pour un TEB constant, la probabilit que le message transmis
contienne une erreur est plus faible si le message est court. Ainsi, la consommation dnergie
dun capteur est donc aussi dpendante de la longueur du message. Cest dailleurs ce que
nous avions relev dans lanalyse paramtrique du modle dnergie dans la section 3.2.3.2.2.
En rsum, lecacit nergtique dun capteur sans l dpend de trois critres : la puis-
sance dmission (et par consquent la distance de transmission), la qualit des liaisons radio
(TEB) et enn la longueur du message. La stratgie propose dans la suite de ce chapitre
vise rduire la consommation globale dun capteur en adaptant la puissance dmission selon
ces trois critres. Dans cet objectif, le modle dnergie retenu est idal. Dans un premier
temps, nous proposons de raliser une estimation raliste du TEB partir du modle de canal
reprsentant le pire cas de transmission (ie. Rayleigh) et une chane de transmission incluant
une modulation MSK. Ensuite, une adaptation de la puissance dmission partir du modle
dnergie est ralise pour direntes longueurs de trame (90 1000 bits). Enn, partir de
lanalyse des puissances dmissions moyennes obtenues en fonction des distances de trans-
mission, nous proposons dvaluer limpact de cette stratgie dadaptation de puissance sur la
dure de vie dun capteur en fonction de son intervalle de transmission et de la longueur du
message transmettre. Nous montrerons notamment, les dirences obtenues lorsque ladap-
tation de puissance est ralise simplement avec un critre de TEB et lorsquelle est ralise
seulement partir des longueurs de trame les plus importantes (trame de donnes).
3.4.2 Simulation et rsultats
Lenvironnement indoor et les paramtres de simulation utiliss sont les mmes que dans
ltude prcdente (section 3.3.2.2). Le modle de canal utilis correspond au pire cas de
transmission, cest dire, via une distribution de Rayleigh lquivalent dau moins 4 personnes
en mouvement dans lenvironnement. La chane de transmission utilise rsulte des conclusions
de ltude prcdente. Elle est donc compose dune modulation MSK 433 MHz avec un
dbit de donnes gal 250 kbps et une puissance du bruit xe -105 dBm. Dans le cas
de congurations LOS, linuence de la longueur de trame nest pas signicative parce que la
puissance dmission est dj fortement rduite en prenant seulement en compte le TEB. Dans
ces conditions, nous nous intresserons donc principalement aux congurations NLOS. Ltude
propose consiste ensuite adapter la puissance de transmission de tous les rcepteurs placs
dans lenvironnement pour quils atteignent le noeud collecteur situ dans un des bureaux
(gure 3.11), tout en garantissant une qualit de transmission acceptable (TEB 10
3
) et
une consommation minimum.
3.4.2.1 Puissances dmission moyennes
La gure 3.18 illustre la puissance dmission moyenne obtenue aprs ajustement en fonc-
tion de la distance de transmission, des conditions de transmission (TEB) et pour direntes
longueurs de trame (90 1000 bits). Comme dans lanalyse paramtrique eectues dans la
section 3.2.3.2, ces longueurs de trames sont inspires du standard IEEE 802.15.4 [134].
Les rsultats obtenus montrent que ladaptation de la puissance dmission est propor-
tionnelle la distance de transmission. Pour des distances de transmission infrieures 3
mtres (premire ligne verticale en pointills), les puissances dmission obtenues sont faibles
et trs similaires. Pour des distances comprises entre 3 et 13 mtres (seconde ligne verticale
en pointills), les puissances dmission augmentent fortement. Enn, pour des distances de
transmission suprieures 13 mtres, les puissances dmission obtenues sont assez stables.
5 10 15 20 25 1.5
30
25
20
15
10
5
0
5
Distance de transmission (mtres)
P
u
i
s
s
a
n
c
e

d
e

t
r
a
n
s
m
i
s
s
i
o
n

(
d
B
m
)
Ajustement en
fonction
du TEB seulement
l
T
= 90 bits
l
T
= 1000 bits
Figure 3.18 : Evolution de la puissance de transmission en fonction de la distance de trans-
mission et pour direntes longueurs de trames (90 1000 bits comme sur la
gure 3.4.a), 433 MHz avec une modulation MSK.
Cependant, on observe des carts signicatifs selon la longueur de trame. Par exemple un cart
de prs de 10 dB est constat entre une longueur de trame de 1000 et 90 bits.
Sur cette gure, la courbe bleue reprsente la puissance dmission moyenne ajuste en
fonction du TEB seulement, cest dire sans prendre prendre en compte la longueur de
trame dans lajustement. Pour une distance infrieure 10 mtres, la puissance dmission
obtenue est infrieure aux puissances dmission obtenues en fonction des longueurs de trame.
Pour des distances suprieures 10 mtres, elle est galement plus faible, excepte pour des
longueurs de trame de 90 et 100 bits. Cependant, contrairement ce quon pourrait penser
en visualisant la puissance dmission moyenne obtenue, cette mthode dajustement est en
ralit moins conome en nergie. Elle ne prend pas en compte la longueur de trame et les
possibles retransmissions associes. Par exemple, avec une trame de 1000 bits et un TEB gal
10
3
, il est ncessaire de retransmettre cette trame chaque fois. Les consommations induites
par ces retransmissions sont donc signicatives et ne peuvent tre ngliges. Au contraire, il
est donc prfrable daugmenter un peu plus la puissance dmission an de rduire le nombre
de retransmissions. Notre mthode dadaptation de la puissance dmission en fonction de la
longueur de trame savre donc tre le compromis optimal entre le cot nergtique de la
puissance dmission et le cot nergtique des retransmissions.
Les fonctions de rpartition traces sur la gure 3.19 permettent danalyser les dirences
de rglage de la puissance dmission entre une trame de donnes (pouvant varier jusqu
1000 bits) et une trame ACK de 90 bits. Pour 50% des positions dans lenvironnement, lcart
moyen entre une trame de donnes de 1000 bits et une trame ACK de 90 bits est gale
10 dB. En revanche, lcart moyen entre une trame de 100 bits et une trame de 90 bits est
infrieur 1 dB
0 2 4 6 8 10 12 14 16
0
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
0.7
0.8
0.9
1
P
r
o
b
a
b
i
l
i
t

c
u
m
u
l
e
Ecart :
100 bits 90 bits
Ecart :
1000 bits 90 bits
Figure 3.19 : Fonctions de rpartition des carts de puissance obtenus entre un accus de
rception (ACK) de 90 bits et les autres longueurs de trames testes (100 et
1000 bits), 433 MHz avec une modulation MSK.
3.4.3 Impact sur la dure de vie dun capteur
Maintenant que nous disposons des puissances dmission moyennes en fonction des lon-
gueurs de trame, il est possible dvaluer, en termes de dure de vie, lintrt dadapter la
puissance dmission en fonction de la longueur de trames. Dans un premier temps, nous esti-
mons la dure de vie dun capteur lorsque la puissance dmission est rgle avec la longueur
de trame la plus grande (trame de donnes). En prenant en compte les retransmissions dans le
calcul de la dure de vie dun capteur, nous montrons galement lcart obtenu lorsque le r-
glage est uniquement ralis avec un critre de TEB. Dans un deuxime temps, nous montrons
le gain en termes de dure vie lorsque la puissance dmission est non plus seulement adapte
la longueur de la trame de donnes, mais galement adapte la longueur de laccus de
rception (ACK). Pour ces calculs de dure de vie dun capteur, nous utilisons le modle de
batterie dcrit dans le premier chapitre et propos dans [28].
Avant toute chose, il est ncessaire de dnir le prol de fonctionnement dun capteur.
Dans cette tude, nous supposons une architecture centralise o le coordinateur des changes
interroge au moyen dune scrutation priodique chaque capteur particulier. De plus, nous
considrons que chaque capteur est parfaitement synchronis avec son coordinateur, bien quen
ralit, les erreurs de synchronisation peuvent impacter la coordination des cycles de rveil /
sommeil des capteurs ou encore la longueur du prambule des trames, pour nalement conduire
augmenter la consommation dnergie globale [135].
Pour estimer le courant moyen consomm par un capteur et par la mme occasion valuer
sa dure de vie, nous considrons donc le principe de fonctionnement illustr sur la gure 3.20.
Dans un premier temps, le capteur reoit une trame de polling (pendant T
POLL
) permettant
de le synchroniser. Ensuite, il transmet ses donnes (pendant T
DATA
= l
T
/deb), puis reoit
un accus de rception (pendant T
ACK
= 90 bits/deb) pour conrmer la bonne rception des
donnes par le coordinateur. Une fois que la transaction est termine, il passe en mode veille
pendant T
sleep
et consomme un courant gal I
stby
= 0.5 A (mode PM2 du CC1110 [32],
voir chapitre 5). Pour simplier les calculs, les priodes de temps o le capteur bascule dun
Figure 3.20 : Principe de fonctionnement dun capteur dans un rseau centralis.
tat lautre T
set.Tx
= T
set.Rx
sont considres ngligeables comparativement aux priodes de
transmission. Par la suite, on considrera galement que la dure T
POLL
= T
DATA
, autrement
dit que la longueur dune trame de donnes est gale la longueur dune trame de polling. Par
ailleurs, le courant consomm lors dune transmission est suppos gal au courant consomm
la rception : I
radio
= (E
b
.deb)/U. Finalement, le courant moyen I
moy
consomm peut donc
sexprimer par lquation suivante :
I
moy
=
I
radio
.T
POLL
+I
radio
.T
DATA
+I
radio
.T
ACK
+I
Stby
.T
Sleep
T
(3.17)
Sur la gure 3.21, nous avons trac la dure de vie dun capteur selon lintervalle de
transmission T et la longueur de la trame de donnes. Dans cette conguration, la stratgie
dadaptation de la puissance dmission est ralise uniquement sur la trame de donnes. En
dautres termes, la puissance ncessaire lmission dune trame de donnes est gale la
puissance dmission pour une trame ACK. Les rsultats sont donns pour une distance de
transmission de 20 mtres (lorsque la puissance dmission moyenne obtenue est stable, cf.
gure 3.18) et pour plusieurs longueurs de trame de donnes (100 1000 bits).
Comme nous pouvons le voir, plus lintervalle de transmission est lev et plus la dure
de vie dun capteur est importante. Par ailleurs, elle est dautant plus importante pour des
trames de donnes de faible longueur. Pour un intervalle de transmission T gal 10 secondes,
la dure de vie dun capteur est gale 7 ans pour une longueur de trame de 100 bits, contre 3
ans pour une trame de 1000 bits. Enn, pour une trame de 1000 bits, on observe que la dure
de vie dun capteur est meilleure lorsque notre stratgie dadaptation est eectue compar
une adaptation base simplement sur un critre de TEB. En eet, une amlioration de prs
dun an est constate quel que soit lintervalle de transmission.
Sur la gure 3.22, nous avons trac le gain en termes de dure de vie obtenu lorsque
ladaptation de la puissance dmission est la fois ralise sur une trame de donnes et sur
une trame ACK.
Dans cette conguration, la puissance ncessaire pour transmettre une trame de donnes
nest plus gale la puissance ncessaire pour transmettre une trame ACK. Dans un premier
temps, nous pouvons observer que le gain en dure de vie maximum dpend de lintervalle de
transmission T. En eet, plus la longueur de trame est grande, et plus le gain est obtenu pour
des intervalles de transmission importants. Ce phnomne sexplique logiquement puisque, plus
la longueur de trame est importante, et moins le capteur passe de temps en mode sommeil.
10
1
10
0
10
1
10
2
10
3
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
Intervalle de transmission (s)
D
u
r
e

d
e

v
i
e

e
n

a
n
n
e
s
l
T
= 100 bits
l
T
= 200 bits
l
T
= 400 bits
l
T
= 600 bits
l
T
= 800 bits
l
T
= 1000 bits
l
T
= 1000 bits
Ajustement en fonction
du TEB seulement
Figure 3.21 : Dure de vie en fonction de lintervalle de transmission T, pour direntes
longueurs de trames (100 1000 bits).
10
1
10
0
10
1
10
2
10
3
0
2
4
6
8
10
12
14
16
18
20
22
Intervalle de transmission (s)
G
a
i
n

e
n

d
u
r
e

d
e

v
i
e

(
e
n

j
o
u
r
s
)
l
T
= 100 bits
l
T
= 200 bits
l
T
= 400 bits
l
T
= 600 bits
l
T
= 800 bits
l
T
= 1000 bits
Figure 3.22 : Gain en dure de vie en fonction de lintervalle de transmission T lorsque la
stratgie dadaptation de la puissance dmission est eectue la fois sur la
trame de donnes et la trame ACK.
De plus, nous pouvons remarquer que les gains maximums en dure de vie de chaque courbe
(chaque longueur de trame) nvoluent pas de manire croissante en fonction de la longueur
de la trame de donnes. En ralit, le gain maximum est obtenu pour une trame de donnes
gale 400 bits (courbe mauve) et est gale 20 jours. Avant ce maximum, le gain en dure
de vie est croissant. Aprs, pour des longueurs de trame de donnes suprieures 400 bits, le
gain maximum possible diminue. Dans ce cas prcis, la consommation est alors domine par
la dure de transmission T
DATA
et non plus par la valeur du courant consomm I
radio
.
3.4.4 Mise en oeuvre pratique
Le principe dadaptation de la puissance dmission en fonction de la longueur de trame
est illustr sur la gure 3.23.
Figure 3.23 : Mise en oeuvre pratique.
Lobjectif nal est dajuster la puissance de transmission en fonction de la longueur de
trame avec le modle nergtique dcrit prcdemment. Dans ce manuscrit, nous considrons
que la transmission de puissance est dnie lavance avant linstallation du rseau de cap-
teurs. Dans ce cas, une analyse prliminaire des conditions de transmission est ncessaire an
dvaluer les puissances dmission optimales en fonction de la qualit de transmission de-
mande (TEB). Aprs linstallation termine, la couche physique de chaque capteur prend en
compte la longueur de trame fournie par la couche MAC et choisit sa puissance dmission
(pralablement dnie avec lanalyse prliminaire). Dans le cas o les conditions de transmis-
sion sont invariantes dans le temps, cette mthode rduit considrablement la consommation
du protocole de communication. En revanche, si les conditions de transmission varient, il est
prfrable dajuster la puissance dmission pendant que le rseau est en fonctionnement en
utilisant le modle dnergie de manire adaptative comme les mcanismes automatiques de
contrle de la puissance dmission : ATPC [136] ou de contrle du dbit : ARF [137]. En
revanche, lnergie consomme pour estimer le TEB ncessite la transmission dun nombre im-
portant de trames. Cette estimation peut donc signicativement rduire le budget nergtique
des capteurs.
3.4.5 Conclusion
Lapproche adopte dans cette tude consiste prendre en compte la fois la qualit du
lien radio et la longueur du message transmettre pour ensuite eectuer une adaptation de
la puissance dmission en fonction de ces deux critres. Les rsultats obtenus ont permis de
montrer linuence des conditions de transmission sur lajustement de la puissance dmission
et sur lnergie consomme. Les rsultats des simulations montrent clairement que ladaptation
de la puissance dmission en fonction de la longueur de trame est meilleure quune approche
base sur un simple critre de TEB, et a un impact rel sur la dure de vie dun capteur.
Toujours dans un objectif de rduction de la consommation globale du rseau, nous pensons
quune tude prliminaire des conditions de transmission avant linstallation du systme est
ncessaire.
3.5 Conclusion
Aprs avoir introduit quelques modles dnergie adapts pour les rseaux de capteurs,
nous nous sommmes intresss dans ce chapitre au modle dnergie dvelopp dans [132]. A
partir de son analyse paramtrique, nous avons montr linuence de la longueur de trame,
du dbit et enn du TEB sur la consommation globale dun capteur sans l.
Ensuite, dans la deuxime partie de ce chapitre, nous avons analys lecacit nergtique
de direntes couches physiques dans lobjectif de dterminer la plus performante pour notre
application. Dans ce sens, nous avons propos damliorer le modle dnergie retenu par une
estimation raliste du TEB en sappuyant sur la dnition des variations spatio-temporelles
du canal de propagation. De cette manire et partir de la dtermination de la puissance
de transmission optimale dtermine en fonction des conditions de transmission, nous avons
montr quune couche physique fonctionnant 433 MHz et constitue dune modulation bi-
naire de type MSK tait la plus performante. Lamlioration de lestimation du TEB avec
lutilisation dun modle de propagation semi-dterministe qui tient compte des spcicits de
lenvironnement et du dplacement des personnes (modle dvelopp dans le chapitre 2) nous
a galement permis de souligner linuence des variations temporelles du canal de propagation
sur la consommation dun capteur. Nous avons notamment dmontr qu 868 MHz, linuence
du nombre de personnes en mouvement dans lenvironnement ntait pas ngligeable, et quil
fallait en tenir compte avant de mettre en place une stratgie de gestion de la puissance de
transmission.
La deuxime tude ralise dans ce chapitre, a permis de montrer limportance de prendre
aussi en compte la longueur du message transmettre dans lajustement de la puissance de
transmission et les consquences sur la dure de vie dun capteur. En eet, la latence dans
un rseau de capteurs est beaucoup plus acceptable que dans dautres types de rseaux et il
nest pas primordial dexiger un TEB trs faible. Par exemple, pour une longueur de trame
de 100 bits, un TEB < 10
6
nest pas utile ; au contraire, un TEB maximum de 10
3
est
fortement acceptable puisque dans ce cas une retransmission ninterviendra quaprs lenvoi
de 10 trames. Dun point de vue nergtique, il est donc prfrable de raisonner dans ce sens
et de trouver le juste compromis entre la probabilit de retransmission, la longueur des trames
et le TEB. Le modle dnergie utilis dans ce chapitre est donc tout fait appropri cette
dmarche.
Finalement, sachant que les longueurs de trames qui interviennent dans le calcul de le-
cacit nergtique de la couche physique sont dtermines par la sous-couche MAC du rseau,
que leur format est dni en fonction des besoins de synchronisation, de dtection derreurs et
de lapplication, une analyse complte de dirents protocoles MAC ainsi que la proposition
dun protocole adapt lapplication vise, sont tudis dans le chapitre suivant.
Chapitre 4
Optimisation conjointe des couches
physique et MAC
Sommaire
4.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114
4.2 Etat de lart des protocoles MAC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114
4.2.1 Les principales techniques daccs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114
4.2.2 Les protocoles issus de la communaut sans l . . . . . . . . . . . . 116
4.2.3 Les protocoles issus des standards IEEE . . . . . . . . . . . . . . . . 118
4.2.4 Les protocoles issus des rseaux locaux industriels . . . . . . . . . . 121
4.2.5 Comparaison prliminaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124
4.2.6 Synthse de ltat de lart . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126
4.3 Analyse et optimisation nergtique . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
4.3.1 Interdpendance et optimisation conjointe . . . . . . . . . . . . . . . 128
4.3.2 Objectifs de lanalyse nergtique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129
4.3.3 Evaluation sans prise en compte des erreurs . . . . . . . . . . . . . . 130
4.3.4 Prise en compte du volume de trac dans le rseau . . . . . . . . . . 136
4.3.5 Prise en compte des performances de la couche physique . . . . . . . 140
4.3.6 Prise en compte des pertes de synchronisation . . . . . . . . . . . . . 141
4.3.7 Conclusion sur lanalyse nergtique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 144
4.4 Proposition et valuation de la solution . . . . . . . . . . . . . . . 145
4.4.1 Proposition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145
4.4.2 Dnition du schma dchange . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147
4.4.3 Dnition des structures de trames . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148
4.4.4 Evaluation de la solution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 150
4.4.5 Conclusion sur la solution propose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 152
4.5 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153
114 Chapitre 4 : Optimisation conjointe des couches physique et MAC
4.1 Introduction
Lobjet de ce chapitre est de prsenter, dune part, les notions de base concernant le rle
de la couche MAC dans un rseau de capteurs, et, dautre part, de mener une analyse nerg-
tique sur dirents protocoles MAC de faon proposer une solution adapte lapplication
de diagnostic des performances des btiments. Il sagit plus prcisment de trouver le juste
compromis entre une bonne abilit des communications, une exibilit du rseau susante
pour lintgration future de nouveaux types de capteurs et une grande ecacit nergtique.
Dans ce sens et comme abord dans le premier chapitre, une optimisation conjointe entre la
couche physique et la couche MAC est essentielle pour rpondre aux exigences nergtiques
sans sacrier la robustesse des transmissions radio.
Le dveloppement de toutes ces notions est organis dans ce chapitre de la manire sui-
vante : dans un premier temps, un tat de lart sur les dirents types de protocoles MAC sera
prsent an dtudier les dirents mcanismes daccs et de partage du canal des familles
de protocoles issues des direntes communauts scientiques. Nous proposerons ensuite une
valuation nergtique "cross-layer" ralise de faon analytique sur direntes couches MAC
pour identier les points critiques amliorer dans le cadre de lapplication vise. Enn, cette
analyse nergtique conduira dans la dernire partie du chapitre une proposition et une
spcication dun protocole MAC rpondant toutes les contraintes de lapplication.
4.2 Etat de lart des protocoles MAC
Nous proposons dans ce chapitre de raliser un tat de lart des direntes familles de
protocoles MAC an de comprendre leur fonctionnement, et par la suite valuer leurs perfor-
mances vis--vis de lapplication. Dans un premier temps, les techniques daccs principales
sont prsentes. Ensuite, nous comparerons les performances des protocoles MAC issus des
direntes communauts scientiques.
4.2.1 Les principales techniques daccs
Dans cette section, nous faisons un bref rappel sur les principales techniques daccs qui
sont la base de conception de pratiquement tous les protocoles MAC issus des communauts
scientique et industrielle. Ces techniques daccs sont classes en deux catgories selon que
lallocation du canal est statique ou dynamique. Les techniques daccs y exploitent donc des
approches par rpartition en intervalles (temps, frquence, code) et par comptition daccs
o chaque noeud dsirant mettre doit gagner le droit daccder au canal.
4.2.1.1 Les techniques daccs par rpartition
Les techniques daccs par rpartition en temps, en frquence ou en codes (gure 4.1)
sont les techniques de bases utilises dans les mcanismes daccs au canal. On les retrouve
notamment dans les rseaux cellulaires de tlphonie mobile avec lutilisation du TDMA
1
dans
le cas des rseaux GSM et lutilisation du CDMA
2
depuis lavnement des ux numriques
dans les rseaux UMTS.
1. TDMA : Time Division Multiple Access
2. CDMA : Code Division Multiple Access
4.2 Etat de lart des protocoles MAC 115
Figure 4.1 : Techniques daccs par rpartition en temps, en frquence et en code.
Le TDMA est une technique daccs dont le principe consiste faire une division du temps
en intervalles. Chaque noeud du rseau se voit assigner un intervalle de temps dans
lequel il est autoris communiquer. Cette technique permet de prvenir le risque de
collision.
Le FDMA
3
est une technique daccs base sur le mme principe que le TDMA, mais qui
divise cette fois-ci la frquence en plusieurs canaux.
Le CDMA partage laccs au canal avec lutilisation de codes orthogonaux autorisant ainsi
dirents signaux tre mis au mme instant et la mme frquence. Nanmoins, sa
mise en oeuvre est plus complexe et ncessite des capacits de calcul suprieures aux
ressources gnralement disponibles dans un capteur sans l.
Lavantage de ces direntes techniques daccs rside dans la prvention du risque de collision
par leur approche dterministe, lallocation du canal tant statique. En contrepartie, elles sont
moins adaptes aux ux de donnes de trac variable.
4.2.1.2 Les techniques daccs par comptition
Les techniques daccs fondamentales bases sur la comptition fournissent une allocation
dynamique du canal. Il existe deux types de protocoles : le protocole ALOHA et le CSMA
4
qui drive du premier.
Le protocole ALOHA est un protocole MAC o chaque noeud entre en comptition pour
accder au support de communication, cest dire, pour un systme sans l, le canal de
propagation. Dans le cas de lmission simultane dau moins deux noeuds, il y aura donc
collision. Avec le protocole "ALOHA slotted", les messages ne peuvent tre envoys que dans
des fentres temporelles de tailles xes ce qui amliore nettement son ecacit.
Le protocole CSMA est plus sophistiqu car les noeuds coutent le canal pour vrier
sil est libre avant dmettre. Si au contraire le canal est occup, les noeuds retentent une
mission aprs une priode alatoire de backo. Cet algorithme calcule un temps alatoire de
retransmission selon le nombre de tentatives de transmission executes.
4. Carrier Sense Multiple Access
4.2.2 Les protocoles issus de la communaut sans l
Les protocoles MAC issus de la communaut sans l peuvent tre classs en trois catgories
comme sur la gure 4.2 :
Les protocoles ordonnancs ou bass sur la rservation du canal
Les protocoles bass sur la comptition daccs
Les protocoles bass sur lchantillonnage de prambule
Deux approches se distinguent pour la rgulation daccs sur un canal sans l partag : les
protocoles ordonnancs et ceux bass sur la comptition daccs. Tout autre protocole est
gnralement driv dune de ces techniques ou de leur combinaison.
Figure 4.2 : Classication des protocoles MAC issus de la communaut sans l.
4.2.2.1 Les protocoles ordonnancs
Les rseaux dont le trac est dense ou de nature priodique sont gnralement mieux grs
avec les protocoles ordonnancs. Les protocoles de ce type construisent un ordonnancement
que tous les noeuds du rseau doivent suivre. Un ordonnancement est constitu gnralement
dune srie dintervalles qui peut tre gnralise pour partager le canal en temps (TDMA),
en frquence (FDMA) ou en code (CDMA). Lorsquun noeud a besoin denvoyer un message,
il attend alors lintervalle qui lui est ddi sachant pertinement quaucun autre noeud ne peut
mettre dans son espace rserv. Cette approche est intressante puisquune fois la squence
construite, elle limine le risque de collision et diminue la quantit dcoute passive et de
surcot dcoute. Elle permet en plus de dlimiter le rseau en termes de latence, dquit
des noeuds et de dbit dans des conditions de trac charg. Nanmoins, ce type de protocole
ne prsente gnralement pas une bonne adaptabilit aux ux de donnes de trac variable.
Qui plus est, lallocation du canal tant statique, la connaissance de la topologie du rseau
(nombre de noeuds) est ncessaire pour la construction initiale de lordonnancement. Dans la
littrature, il existe principalement deux modes de gestion de lordonnancement : une gestion
centralise comme dans [138, 139, 140, 141] ou bien distribue comme dans [142, 143].
4.2.2.2 Les protocoles bass sur la comptition daccs
Cette catgorie de protocoles [144, 145] utilise des priodes communes dactivits et de som-
meil. Les priodes actives sont ddies aux communications alors que les priodes de sommeil
permettent de basculer un metteur/rcepteur en tat de veille pour rduire sa consommation.
Durant les priodes dactivit, les noeuds entrent en comptition pour accder au canal en
utilisant des mcanismes dcoute de porteuse de type CSMA/CA. Dans cette famille de pro-
tocoles, lallocation du canal est donc ralise de faon dynamique, autrement dit elle possde
une bonne adaptabilit un trac variable. Cette caractristique prsente lavantage de per-
mettre un dploiement alatoire du rseau, mais en contrepartie le risque de collision augmente
fortement avec le nombre dentits communicantes. Enn, il est important de noter quavec
ce type de protocole, il est ncessaire de maintenir un certain niveau de synchronisation pour
conserver les priodes dactivits et de sommeil communes tous les noeuds du rseau.
4.2.2.3 Les protocoles bass sur lchantillonnage de prambule
Contrairement aux deux familles prcdentes de protocoles MAC, les protocoles fonction-
nant sur le principe de lchantillonnage de prambule nont pas besoin que les noeuds soient
synchroniss (synchronisation des changes) pour communiquer. Cette catgorie de protocoles
[146, 147] na pas besoin dutiliser de priodes communes dactivits et de sommeil. A la place,
chaque noeud est laiss libre de choisir son cadencement indpendamment des autres noeuds
du rseau. Les noeuds coutent priodiquement le canal pendant un laps de temps trs court
not CCA
5
an de vrier si une transmission radio est en cours. Le temps dattente dun
noeud entre deux CCA correspond lintervalle de vrication not CI
6
. Avant dmettre
ses donnes, un metteur doit tre sr que le destinataire est veill. Pour cela, la dure du
prambule de trame doit ncessairement tre aussi longue que lintervalle de vrication CI
du rcepteur. Ainsi, lmetteur est certain que le rcepteur sera veill pour rceptionner les
donnes.
4.2.2.4 Les protocoles bass sur un rveil la demande
Ces protocoles ne sont pas reprsents sur la classication de la gure 4.2 parce que les
techniques daccs associes ces protocoles peuvent tre issues de nimporte quelle catgorie.
Nanmoins, ils font tout de mme partie des protocoles issus de la communaut de recherche
sans l.
Lorigine du dveloppement de ce type de protocole est lie lobservation des sources de
dissipation dnergie dans les rseaux de capteurs. Plusieurs tudes [148, 149] portent sur le
fait que lnergie dissipe pour lcoute passive reprsente la principale source de gaspillage
dnergie. Pour rpondre cette problmatique, des solutions comme dans [150] ont choisi
dintroduire une partie matrielle supplmentaire pour liminer le phnomne dcoute passive.
Cette partie matrielle est ddie la mise en oeuvre dune deuxime radio qui, avant le dbut
du processus de transmission de donnes, permet de rveiller le capteur avec lequel on dsire
communiquer. De cette manire, le capteur peut tre compltement endormi, ce qui nest pas
le cas dans les protocoles ordonnancs. Dans les protocoles ordonnancs, un capteur consomme
5. Clear Channel Assessment
6. Check Interval
de lnergie pour se maintenir prt se rveiller la date prvue. Cette consommation est
due celle de loscillateur et du timer qui dcomptent le temps restant avant de rveiller
le microcontrleur. Lecacit de lutilisation de cette deuxime radio repose alors sur la
consommation de cette partie matrielle supplmentaire [151, 152, 153]. Pour tre ecace, elle
doit donc tre infrieure la consommation initiale du capteur en mode veille.
Une autre solution propose notamment dans [154] rside dans le couplage de la tech-
nologie RFID
7
avec la technologie des rseaux de capteurs. Lajout de tags RFID passifs
chaque capteur permet de fournir un mcanisme de rveil pour le microcontrleur et la partie
radio peut alors tre allume sur demande. Cette approche limine compltement lnergie
consomme pour lcoute passive et nintroduit pas de consommation supplmentaire puisque
les tags RFID passifs ne sont pas aliments. Loriginalit de cette approche repose galement
sur lidentication dja prsente sur les puces RFID ce qui permet de rveiller un capteur
indpendamment des autres (mode unicast). Cependant avec cette technologie, les portes de
transmission sont rduites (dizaine de mtres) et lutilisation dun mode de communication
multi-sauts devient ncessaire. De plus, lheure actuelle, cette implmentation est dicile car
les puces RFID du march sont entirement fermes et ne possdent pas de broche de sortie
pour venir rveiller le microcontrleur via une interruption externe. Ce type dtiquette RFID
est encore en dveloppement mais pourrait savrer tre une solution technologique ecace
dans un futur proche.
4.2.3 Les protocoles issus des standards IEEE
Les protocoles MAC issus des standards IEEE sont le fruit de la combinaison des direntes
familles de protocoles dcrites auparavant. Ils essaient de combiner les avantages de chaque
type de protocole pour obtenir de bonnes performances sous direntes conditions de trac.
Ces protocoles sont qualis dhybrides et prsentent gnralement une structure de trame
exible.
4.2.3.1 IEEE 802.11 (WiFi)
La couche MAC du standard IEEE 802.11 spcie dans [155] dnit deux modes dirents
pour la gestion de laccs au canal : un mode DCF
8
et un mode PCF
9
.
Le mode DCF est bas sur le protocole CSMA/CA. Les stations 802.11 entrent en comp-
tition pour accder au canal et tentent de transmettre leurs donnes si aucune autre station
nest en cours de transmission. Si le canal est occup au moment de la tentative de trans-
mission, la station est dans lobligation dattendre une priode alatoire de backo avant de
retenter daccder au canal. Ce dlai dattente alatoire est une caractristique importante du
standard puisquil permet de diminuer le risque de collision lies aux retransmissions.
Dans lobjectif de fournir une meilleure qualit de service, la couche MAC du standard
802.11 spcie lutilisation dun mode daccs optionnel, le mode PCF, dans lequel les points
daccs garantissent individuellement laccs au canal chaque station. La mthode employe
est une mthode de scrutation priodique o chaque station est interroge tour de rle.
Dans ce mode, la gestion de laccs au canal est donc centralise et les stations ne peuvent
7. Radio Frequency IDentication
8. Distributed Coordination Function
9. Point Coordination Function
transmettre sans lautorisation du point daccs. En pratique, ce mode nest jamais utilis seul
et la priode de temps ddie au trac PCF (sil est activ) intervient alors alternativement
entre les priodes de comptition (DCF).
Ce fonctionnement hybride implique lutilisation alternative des deux modes de gestion
daccs au canal et permet au rseau de supporter la fois un mode de fonctionnement
synchrone (par exemple pour les applications multimdia) et asynchrone (par exemple pour
les applications web).
4.2.3.2 IEEE 802.15.3 (Bluetooth)
Le protocole IEEE 802.15.3 dni dans [156] utilise un modle matre/esclaves dans lequel
un priphrique matre, appel contrleur piconet (PNC
10
), gre et contrle le rseau. Le PNC
coordonne les accs au canal en mettant des balises qui marquent le dbut dune supertrame.
Cette supertrame est compose de deux priodes : une priode de comptition daccs CAP
11
optionnelle et une priode CTAP
12
. Les priphriques dpendant dun piconet se synchronisent
avec le PNC aprs avoir reu la balise, puis transmettent leurs donnes dans la priode CAP ou
CTAP. Pour transmettre dans la priode CTAP, un priphrique met une requte pour obtenir
des intervalles de temps. Si le PNC rpond la requte du priphrique, ce dernier obtient
le droit exclusif de transmettre dans les intervalles de temps qui lui sont ddis. Durant leur
intervalle respectif, chaque priphrique peut immdiatement transmettre nimporte quelle
trame sans avoir le besoin dentrer en comptition pour accder au canal.
4.2.3.3 IEEE 802.15.4 (Zigbee)
La couche MAC propose dans le standard IEEE 802.15.4 et dnie dans [134] se veut
exible en autorisant deux modes de communication : le mode balis et non balis. Le second
mode de fonctionnement est en ralit un simple protocole CSMA/CA. Les caractristiques
les plus ecaces dun point de vue nergtique sont fournies par le mode balis. Dans ce mode,
le standard spcie lutilisation dune supertrame (gure 4.3) spare en deux priodes : une
priode active et une inactive. La dure de ces deux priodes est rglable ce qui permet dajus-
ter selon lapplication le rapport cyclique
13
dun capteur. Chaque priode active est prcde
par une trame balise qui est transmise par le coordinateur du rseau et dnie par son in-
tervalle BO
14
. La longueur de la priode active est quant elle dtermine par le paramtre
SO
15
. Ainsi, le rapport cyclique dun capteur peut sexprimer par lexpression 2
SO
/2
BO
. De
plus, la priode active divise en 16 intervalles de temps est constitue de trois lments :
une balise, une priode de contention CAP
16
et dune priode CFP
17
. Durant la priode de
contention CAP, les noeuds entrent en comptition pour accder au canal selon un mcanisme
"CSMA/CA slotted". De cette manire, lcoute de porteuse eectue avant toute tentative de
transmission est borne dans des intervalles ddis. Cette mthode permet de limiter le risque
10. Piconet Network Controller
11. Contention Access Period
12. Channel Time Allocation Period
13. le rapport entre les priodes o le capteur est allum ou teint
14. Beacon Order
15. Superframe Order
16. Contention Access Period
17. Collision Free Period
de collision en vitant les priodes de vulnrabilit qui peuvent apparatre lorsquun noeud
croit que le canal est libre alors quun autre noeud est en ralit en train de basculer en mode
mission. La priode CFP nest quant elle disponible que si des intervalles temporels ddis
pour de la qualit de service dnomms GTS
18
sont allous par le coordinateur. Chaque GTS
peut occuper plusieurs intervalles de temps parmi les 16 disponibles, mais seulement 7 GTS
sont autoriss dans la priode CFP. Les allocations de GTS sont un moyen de fournir une
qualit de service suprieure, notamment dans le cas dun transfert de contenu multimdia.
Ainsi, un noeud coute la balise en premier pour savoir si un GTS lui a t rserv ou non.
Si cest le cas, il teint sa partie radio jusqu larrive de son GTS et transmet alors ses
donnes. Si aucun GTS na t rserv, il utilise le mode CSMA/CA pendant la priode CAP
pour accder au canal o des procdures typiques de backo exponentielles sont appliques.
Le mode balis ore donc une gestion de laccs au canal la plus ecace dun point de vue
nergtique puisque la gestion des changes est ralise par le coordinateur du rseau. Cepen-
dant, le coordinateur dsign est plus fortement sollicit que les autres noeuds du rseau. Par
consquent, il ne doit pas tre contraint nergtiquement ou doit alors possder une capacit
de batterie suprieure celle des autres noeuds du rseau.
0 1 2 3 4 5 6 7 8 99 15
Priode inactive
t
CAP CFP
Priode active
Intervalle entre balises
Balise Balise
Figure 4.3 : Structure dune supertrame dans le standard IEEE 802.15.4.
Lintervalle BI exprime lintervalle de temps entre deux balises. Il est x grce au para-
mtre BO :
BI = aBaseSuperframeDuration.2
BO
(4.1)
Le paramtre BO est born entre 1 BO 14. Le terme aBaseSuperframeDuration est
dni dans la norme [134] et reprsente le nombre de symboles formant une supertrame.
aBaseSuperframeDuration = aBaseSlotDuration aNumSuperframeSlots (4.2)
aNumSuperframeSlots est gal 16 et reprsente le nombre dintervalles dune supertrame.
aBaseSlotDuration est x par le standard 60 et correspond au nombre de symboles qui
forme un intervalle dune supertrame. Dans le cas dune modulation binaire et un dbit gal
250 kBps, lintervalle maximum entre les balises est donc gal 62 secondes.
4.2.3.4 Synthse sur les standards IEEE
Les protocoles MAC provenant des standards IEEE prsentent le mme type de structure.
Ils sont qualis dhybrides car leurs mcanismes daccs au canal sont bass sur deux fentres
18. Guaranteed Time Slots
temporelles priodiques. Une fentre dans laquelle les noeuds entrent en comptition pour
accder au canal (modes DCF pour WiFi, non balis pour Zigbee) et une fentre dans laquelle
un espace temporel est rserv pour fournir une meilleure qualit de service (modes PCF pour
WiFi, balis pour Zigbee). Le mode DCF est le plus utilis en pratique par le standard IEEE
802.11 car ce dernier est plutt ddi aux applications avec des ux de trac non-priodiques
comme les applications web. Toutefois, malgr leur bonne exibilit, les protocoles hybrides
(tout comme les protocoles ordonnancs) ont besoin dune synchronisation de lensemble du
rseau ainsi que le maintien de cette synchronisation. Dans le standard IEEE 802.15.4, deux
mthodes sont envisages : le mode suivi de balise et le mode non-suivi. Dans le premier
cas, les noeuds se synchronisent la premire balise, puis utilisent les informations insres
pour allumer leur partie radio juste avant la balise suivante en prenant en compte les drives
dhorloge. Dans lautre cas, la synchronisation nest eectue quune seule fois lorsque certaines
donnes doivent tre transfres. Dans ce dernier cas, selon la frquence des changes de
donnes, la dure de synchronisation peut tre importante. Cette mthode dpend linairement
de la vitesse de transmission et de la frquence des changes dinformations.
4.2.4 Les protocoles issus des rseaux locaux industriels
4.2.4.1 Introduction
A lorigine, le dveloppement des protocoles MAC dans le monde industriel avait pour
objectif damliorer les performances des rseaux locaux et de diminuer les cots de produc-
tion en rduisant le nombre de cbles et en utilisant un seul support de transmission. Les
applications vises dans le monde industriel ont exig le dveloppement de protocoles temps-
rels o les contraintes temporelles sont bien plus strictes que pour les rseaux de capteurs.
Contrairement aux rseaux de capteurs, ces protocoles nont pas de contraintes nergtiques.
Nanmoins, les performances atteintes notamment en termes decacit du rseau mritent
que lon sintresse leur fonctionnement. Cette famille de protocole prsente des caractris-
tiques temporelles qui sont dterministes et qui, par consquent, facilitent la synchronisation
des changes entre capteurs tout en prvenant les phnomnes de collision et dcoute passive.
4.2.4.2 Dnition et classication standard
Comme introduit prcdemment, les protocoles MAC issus du monde industriel se d-
marquent par des contraintes temps-rel fortes qui ncessitent la dnition prcise des mca-
nismes dordonnancement utiliss.
Par dnition, un ordonnancement est conditionn selon son algorithme. On distingue les
algorithmes hors-ligne o les paramtres temporels sont connus lavance, et les algorithmes
en ligne o les paramtres temporels un instant prcis susent pour gnrer la squence
dordonnancement appliquer sur les instants suivants.
Un protocole ordonnancement hors-ligne est donc, par dnition, toujours plus robuste
quun protocole ordonnancement en-ligne. En eet, lordonnancement tant eectu au pra-
lable, la squence de transfert des messages nest pas perturbe par la violation des spcica-
tions temporelles dautres ux. Par exemple, si un ux augmente sa cadence de production, il
ne pourra pas transmettre tous les messages quil produit (seule une squence correspondante
lordonnancement pr-dni est transmise) mais les autres ux ne sen aperoivent pas (seul
le ux fautif est pnalis).
Dans le cas dun protocole ordonnancement en-ligne, lensemble des ux de messages
temps-rel reste ordonnanable tant que le test dordonnanabilit est respect. Dans le cas
dune violation par un ux des spcications temporelles, il peut y avoir des chances dautres
ux non respectes.
En plus de son type dalgorithme, un ordonnancement est gnralement dni sous langle
dune squence de deux processus :
Un processus darbitrage daccs qui dtermine quand la station a le droit dutiliser le
support de transmission.
Un processus de contrle de transmission qui dtermine combien de temps la station a
le droit dutiliser le support de transmission.
La classication standard (gure 4.4) est base sur cette dnition en prenant en compte
la prpondrance de lun des processus. Pourtant, la problmatique vidente associe cette
classication rside dans le cas o aucun des deux processus nest prpondrant.
Accs
Non contrI
(AIatoire)
ContrI
RsoIution
de coIIision
ContrIe
centraIis
ContrIe
distribu
Distribution d'un
droit de paroIe
Distribution d'un
droit de paroIe
Par envoi de
message
Par attribution
d'un intervalle
de temps
Par circulation de
jeton priorit
Par partage du
temps global
Par circulation
d'un jeton
temporis
Avec forage Sans forage
Type d'accs
Type de contrle
Technique d'accs
Figure 4.4 : Classication standard.
4.2.4.3 La classication propose par Vasques
La classication propose par F.Vasques dans sa thse [157] permet de palier la problma-
tique de la classication standard en dnissant deux classes de protocoles direntes selon
que lordonnancement est bas sur une assignation de priorits aux ux de messages ou sur
une garantie du temps daccs born aux stations (gure 4.5).
Les protocoles de classe 1 ont par dnition un processus darbitrage daccs constitu de
deux mcanismes : un mcanisme dassignation de priorits chaque ux de message
(assignation statique) ou chaque message individuel (assignation dynamique) ; et un
mcanisme global darbitrage de priorits qui dtermine, en ligne ou hors-ligne, le ux
de message ou le message qui accde au mdium. Larbitrage daccs en-ligne eectue
simultanment la mise en oeuvre de larbitrage daccs et la mise en oeuvre eective du
transfert. Larbitrage daccs hors-ligne distingue ces deux activits. Il value en premier
Techniques
d'ordonnancement
CIasse 1
Ordonnancement bas sur une assignation
de priorit aux flux de messages
CIasse 2
Ordonnancement bas sur une garantie
de temps d'accs born aux stations
Figure 4.5 : Classication des mcanismes dordonnancement selon Vasques.
Accs
Non contrI
(AIatoire)
ContrI
RsoIution
de coIIision
ContrIe
centraIis
ContrIe
distribu
Distribution d'un
droit de paroIe
Distribution d'un
droit de paroIe
Par envoi de
message
Par attribution
d'un intervalle
de temps
Par circulation de
jeton priorit
Par partage du
temps global
Par circulation
d'un jeton
temporis
Type d'accs
Type de contrle
Technique d'accs
CAN IEEE 802.3,
CSMA/CD
WorldFIP DQDB IEEE 802.5 TTP PROFIBUS,
FDDI,
IEEE 802.4
Figure 4.6 : Rcriture de la classication propose par Vasques.
la squence des ux de messages transfrer partir des connaissances des priorits, puis
eectue la mise en oeuvre du transfert de la squence des ux de messages. Dans cette
classe, le contrle de la dure de transmission est quant lui eectu simplement par
le transfert dun message par accs arbitr. Par exemple, dans le standard IEEE 802.5
(passage de jeton en anneau), le jeton est donn pour un seul message et permet de
connatre le temps maximum de transmission. On retrouve galement dans cette classe
de protocole, les protocoles CAN, WorldFIP et DQDB (gure 4.6).
Les protocoles de classe 2 dnissent un processus darbitrage daccs qui a pour objectif
de permettre un temps daccs minimum aux direntes stations. Le contrle de la dure
de transmission peut tre lmentaire avec un message transmis par station, ou alors plus
sophistiqu en eectuant une allocation de bande passante. Cette allocation de bande
est eectue par lintermdiaire de deux mcanismes : un mcanisme de gestion globale
qui prend en compte le temps dutilisation du rseau en fonction des besoins temps-rel
de chaque station ; et un mcanisme de gestion locale qui value dabord les besoins de
chaque station pour en informer la gestion globale qui gre ensuite lallocation de bande
parmi les ux de messages appartenant la station an de respecter les contraintes
temporelles. On retrouve dans cette classe, les protocoles passage de jeton temporis
comme Probus, ou encore les protocoles TTP et 802.3 (gure 4.6).
Les principales dirences entre la classe 1 et la classe 2 se situent au niveau de la propa-
gation des fautes temporelles.
Dans un protocole de classe 1, si lalgorithme dassignation de priorit est dynamique, la
propagation dune faute temporelle est imprvisible, cest--dire que les ux qui peuvent voir
leurs chances non respectes ne sont pas connus au pralable. Par contre, si lalgorithme est
statique, la propagation des fautes temporelles est prvisible car elle aecte dabord les ux
de messages qui ont les priorits les plus basses dans le systme.
Dans un protocole de classe 2, la violation des spcications temporelles naecte que les
ux de la station concerne car la dure pendant laquelle chaque station peut utiliser le rseau
est limite par la bande passante alloue (partage du temps global, cycle dun jeton temporis).
4.2.5 Comparaison prliminaire
Lobjectif de cette comparaison prliminaire entre les protocoles MAC consiste orienter
nos choix vers une famille de protocole adapte lapplication notre rseau de capteurs. A
premire vue, il existe une dirence notable entre les protocoles MAC temps-rel et les autres
familles de protocoles. Comme abord prcdemment, cette dirence se situe essentiellement
sur la dnition des mcanismes dordonnancement. Dans les autres familles de protocoles, ces
mcanismes sont plus ou moins bien dnis. An davoir un lment de comparaison commun,
nous proposons dinclure ces protocoles dans la classication initiale de Vasques (gure 4.7).
La premire remarque que nous pouvons faire concerne les protocoles issus des standards
IEEE sans l. Comme dcrit dans cet tat de lart, ces derniers prsentent une structure
hybride. Ils apparaissent donc dans les deux classes de protocoles. Les modes bass sur la
comptition daccs sont classs en tant que protocoles de classe 1. Ils prsentent, en eet, un
mcanisme dordonnancement bas sur une assignation de priorit aux ux de messages. Les
autres modes des protocoles IEEE entrent dans la deuxime classe, puisque les intervalles de
temps ddis correspondent un ordonnancement bas sur une garantie du temps daccs. Ils
sont, pour les trois, contrls de manire centralise.
On observe, pour les protocoles issus de la communaut sans l, un classement des pro-
tocoles bas sur la comptition daccs et sur lchantillonnage de prambule dans la classe
1. Les protocoles ordonnancs se situent quant eux dans la deuxime classe, seul le type de
contrle daccs les direncie.
Malgr tout, cet lment de comparaison nest pas susant pour orienter nos choix de
conception. En eet, dans le cadre de notre application, il est important de prendre en consi-
dration les moyens de gestion des dirents types de trac (priodique et apriodique). Pour
cette raison, nous introduisons donc un tableau comparatif (tab.4.1) qui inclut les normes
IEEE sans l et les protocoles MAC temps-rel. Selon la nature du trac, on observe alors
direntes techniques de gestion de laccs au canal. Les spcications de lapplication discu-
tes la n du premier chapitre imposent en ralit une gestion des ux de trac priodique
et apriodique.
Pour les tracs de nature priodique, nous observons trois mcanismes : une rpartition
par intervalle de temps (TDMA), un mcanisme de scrutation priodique ou encore un mca-
Accs
Non contrI
(AIatoire)
ContrI
RsoIution
de coIIision
ContrIe
centraIis
ContrIe
distribu
Distribution d'un
droit de paroIe
Distribution d'un
droit de paroIe
Par envoi de
message
Par attribution
d'un intervalle
de temps
Par circulation de
jeton priorit
Par partage du
temps global
Par circulation
d'un jeton
temporis
Type d'accs
Type de contrle
Technique d'accs
CAN
IEEE 802.3
CSMA/CD
WorldFIP DQDB IEEE 802.5 TTP
PROFIBUS,
FDDI,
IEEE 802.4
Standards IEEE
802.11 : DCF
802.15.3 : CAP
802.15.4 : CAP
Standards IEEE
802.11 : PCF
802.15.3 : CTAP
802.15.4 : CFP
Ordonnancs
SMACS
TRAMA
EMAC
Ordonnancs
BitMAC
PEDAMACS
TSMP
EchantiIIonnage
de prambuIe
B-MAC
STEM
X-MAC
WiseMAC
Comptition
d'accs
S-MAC
NanoMAC
T-MAC
Communaut industrielle
Communaut sans fil
Standards IEEE
Figure 4.7 : Classication propose.
nisme de passage de jeton (802.5 ou Probus). Les deux premiers mcanismes sont galement
prsents dans les protocoles issus de la communaut sans l et rpondent gnralement assez
bien aux problmatiques de gestion du trac priodique. Toutefois, ces mcanismes de gestion
prsentent un inconvnient majeur. Ils ne fournissent aucun moyen aux capteurs de communi-
quer dans une autre fourchette de temps pour avertir leur matre (coordinateur des changes)
dun problme potentiel. Par consquent, en particulier dans les normes IEEE, les protocoles
tant hybrides, une partie du temps est consacre la circulation du trac non-priodique et
peut servir pour avertir dun problme potentiel.
En ce qui concerne la gestion du trac non-priodique, la principale solution rpertorie
dans le tableau est une technique classique de type CSMA/CA permettant ainsi une plus
grande exibilit du rseau. Toutefois, cette solution nest pas optimale car, mme si elle
rpond la gestion des communications sporadiques, elle rduit considrablement la robustesse
du rseau. En eet, selon la taille du rseau et la frquence des changes dinformations, les
collisions inhrentes cette gestion daccs au canal impliquent des retransmissions qui sont
des sources de consommation supplmentaire. De plus, cette mthode augmente la plupart
Protocole Trac priodique Trac apriodique Inconvnients
802.11 Scrutation priodique CSMA/CA RTS/CTS
802.15.3 Allocation temporelle CSMA/CA RTS/CTS
802.15.4 Scrutation priodique CSMA/CA Pas de RTS/CTS
CAN CSMA/CA RTS/CTS
DQDB Stratgie FIFO Scalabilit
WorldFIP Scrutation priodique Requtes
802.5 Passage dun jeton en anneau Pas de garantie
temps daccs jeton
802.3 CSMA/CD
TTP TDMA Pas de scalabilit
Probus Passage dun jeton temporis Rserve bande passante
AS Interface Scrutation priodique
Flexray FTDMA, segment statique Segment dynamique
Tableau 4.1 : Tableau comparatif de dirents protocoles MAC.
du temps considrablement la surcharge du rseau par lutilisation de trames de contrle
RTS/CTS ncessaires pour contrer le phnomne des stations caches. La deuxime solution
utilise pour la gestion du trac non-priodique est une rserve de bande passante. Au niveau
des protocoles passage de jeton temporis, il sagit du temps restant aprs lordonnancement
du trac priodique.
4.2.6 Synthse de ltat de lart
Lecacit dun protocole MAC dpend essentiellement de lapplication envisage, de lar-
chitecture du rseau et de la exibilit souhaite.
Les solutions apportes par la communaut sans l mettent principalement laccent sur
les mthodes daccs au canal et les stratgies de mise en veille. Elles mettent gnralement
de ct la dnition des services demands et fournis par les autres couches du modle OSI.
Toutefois, dans le cadre de llaboration dun composant rseau et an dassurer une bonne
interoprabilit entre les direntes entits communicantes, le respect du modle OSI (mme
rduit 3 couches) est essentiel.
Les solutions adoptes dans les normes IEEE sont des solutions hybrides qui peuvent
tre susamment volutives pour rpondre un grand nombre dapplications. Le standard
802.11 est plutt ddi aux applications multimdia et internet, le standard 802.15.3 pour les
appareils informatiques et les transmissions audio de faible porte, et le standard 802.15.4 pour
les rseaux de capteurs sans l et les applications industrielles. Toutefois, les piles protocolaires
se voulant exibles, elles sont la plupart du temps plus consquentes et donc moins ecaces
dun point de vue nergtique quun protocole spciquement ddi une seule application.
A travers cet tat de lart, nous avons pu voir que les eorts de recherche se concentrent
essentiellement sur loptimisation de systmes entirement distribus. Il existe, en eet, un
nombre impressionnant de protocoles MAC et il devient trs dicile de faire un choix optimal
compte tenu des dirents critres. Pour cette raison, de nombreux dveloppements concernent
la ralisation de plateformes exprimentales [158]. Ces plateformes ont pour objectif daider le
dveloppement dapplications, mais galement de valider la abilit et lecacit nergtique
des protocoles de communication dvelopps.
Dans le cadre de notre application, les besoins ncessaires ne justient pas lutilisation
dun rseau de capteurs sans infrastructure. Qui plus est, de bien meilleures performances
sont obtenues lorsque larchitecture du rseau est organise de faon centralise. A partir de
l, lecacit du protocole dpend essentiellement de lecacit de lordonnancement. En se
basant alors sur la classication des protocoles dnie dans cet tat de lart, la combinaison
dun protocole de classe 2 et dun algorithme dordonnancement hors-ligne se trouve tre la
solution adquate pour notre application. Nous avons en eet soulign dans les paragraphes
prcdents, les performances dun algorithme dordonnancement hors-ligne compar un al-
gorithme en-ligne. Lordonnancement hors-ligne est plus comptitif notamment pour les ux
de tracs priodiques. Son implmentation permet un taux dutilisation lev du rseau, une
prdiction de la squence temporelle du trac et une garantie de non surcharge du rseau.
Enn, dans le cas dun changement de topologie d la perte de noeuds ou lintgration
de nouveaux capteurs, la propagation des fautes temporelles est limite. Dans notre cas, le
critre principal ne concerne pas les fautes temporelles, mais les consquences nergtiques
dues aux retransmissions. Les tracs de nature non-priodiques quant eux ne peuvent tre
pris en compte dans le cas dun arbitrage hors-ligne que par des mcanismes de rservation de
bande passante. Ce type de mcanismes peut tre contraignant pour des rseaux de grande
taille, mais savre tre la solution la moins coteuse en termes de nombre dchanges (donc
de consommation) pour notre application. Cette solution est en eet prfre lutilisation
de techniques de type CSMA/CA qui peuvent rduire considrablement la robustesse des
changes radio.
Pour conclure, cet tat de lart nous permet dorienter plus prcisment nos choix vers
un protocole MAC en se basant sur les performances des mcanismes daccs et de partage
du canal. Par rapport aux contraintes du cahier des charges initial, un protocole de classe 2
bas sur une garantie du temps daccs aux stations dont le contrle daccs est centralis et
lordonnancement ralis de faon hors-ligne, parait le plus performant.
Nanmoins, il est important de rappeler que les performances dun protocole sont troi-
tement lies la mise en oeuvre des trames de communications. Cette mise en oeuvre est
essentielle car, en plus dassurer lintgrit des donnes issues de la couche physique, elle va
calibrer les performances nergtiques du protocole en dnissant les dures de transmission et
de rception pour chaque entit. Cette mise en oeuvre est trs peu couverte dans la dnition
des protocoles prsents dans ltat de lart. En pratique, ce sont les besoins applicatifs qui
dterminent les solutions implmentes dans les structures syntaxiques des trames, mais dun
point de vue nergtique cette dmarche nest pas ecace.
Dans cette optique et parce quil est dicile de quantier les performances nergtiques
dun protocole, nous proposons dans la suite de ce chapitre, une analyse nrgtique com-
plmentaire sur dirents protocoles MAC. Notre dmarche se distingue par une approche
conjointe avec la prise en compte de la couche physique dans lanalyse des performances de la
couche MAC.
4.3 Analyse et optimisation nergtique
Aprs avoir introduit un tat de lart sur les direntes familles de protocoles MAC, nous
proposons dans cette partie danalyser plus prcisment les performances nergtiques de
dirents protocoles MAC. Dans un premier temps, nous soulignons pourquoi il est important
de prendre en compte les performances de la couche physique dans lvaluation de la couche
MAC. Ensuite, nous proposons danalyser dirents protocoles MAC en prenant en compte
conjointement dans lvaluation : le volume de trac dans le rseau, les performances de la
couche physique via un critre de TEB et enn les pertes de synchronisation.
4.3.1 Interdpendance et optimisation conjointe
A travers ltat de lart des protocoles MAC, nous avons soulign que les performances
nergtiques de chaque couche du modle OSI taient inter-dpendantes les unes des autres.
Autrement dit, les performances dun protocole MAC dpendent directement des performances
de la couche physique, dune part, et des demandes de services de la couche application, dautre
part. La gure 4.8 permet dillustrer les niveaux dinteractions sur lesquels une optimisation
conjointe est ncessaire pour amliorer lecacit nergtique de la couche MAC dun rseau
de capteurs.
Couche
Application
Couche MAC
Couche Physique
Echanges
Trames
Bits
Optimisation conjointe
Figure 4.8 : Niveaux dinteractions et optimisation conjointe.
Les interactions entre les couches du modle sont dcomposables suivant le format
dchange des informations :
Le format binaire est utilis au niveau de la couche physique pour numriser les donnes
analogiques acquises et adapter linformation transmettre au support de transmission
(modulation).
Le format trame est utilis au niveau de la couche MAC pour encapsuler les informations
binaires de faon structurer les changes dinformations.
Enn les informations sont interprtes en termes dchanges ou de messages au niveau
de la couche application.
Ces trois formats contribuent aux interactions inter-couches. On retrouve plus prcisment
deux interactions (ches vertes) : une entre la couche physique et la couche MAC note par
la suite PHYMAC, et une autre entre la couche MAC et la couche application que lon
notera MACAPP. Linteraction PHYMAC reprsente le train binaire issu de la couche
physique et qui devient la cargaison de donnes lintrieur dune trame MAC. Linteraction
4.3 Analyse et optimisation nergtique 129
MACAPP reprsente les trames fournies par la couche MAC selon les services demands
par la couche application.
Daprs cette illustration, la mise en forme syntaxique des trames se trouve au centre
des interactions entre les couches. Les structures et les longueurs de trames sont aectes
par les performances des couches physique et application, et conditionnent les performances
nergtiques de la couche MAC. En eet, si la longueur de trame augmente, les dures de
transmission et de rception augmentent, impactant directement la consommation globale du
rseau.
Plus prcisment, limpact de la couche physique sur la dnition des trames de commu-
nication est li aux performances de la couche physique vis--vis du canal de propagation
(modulation, codes correcteurs derreurs). Selon la robustesse de la couche physique, la d-
tection et la correction derreurs au niveau trame peuvent tre plus ou moins importantes
(champ CRC
19
). De la mme manire, le type de modulation utilis et larchitecture mat-
rielle ddie la rception pour la dmodulation (rcupration de porteuse, rcupration du
rythme binaire) vont entrainer des prambules de trame plus ou moins consquents (champs
de synchronisation).
Limpact de la couche application se situe au niveau des besoins applicatifs, de maintenance
et des services demands. Ces besoins conditionnent le nombre dchanges dinformations dans
le rseau, mais galement la structure des trames avec linsertion de champs supplmentaires
(prcision du type de service par exemple).
Les clefs de loptimisation nergtique globale de la couche MAC reposent alors sur une
optimisation conjointe des deux niveaux dinteractions :
Entre les couches MAC et application, loptimisation consiste rduire le nombre de
services de faon ne pas augmenter le nombre et la longueur des trames de services.
De cette manire, le nombre dchanges dinformations est rduit au minimum et, par
consquent, le nombre de transmissions aussi.
Loptimisation conjointe des couches physique et MAC repose dans ce manuscrit sur
une adaptation de la puissance dmission en fonction de la longueur de la trame (voir
chapitre 3). Toutefois, il est essentiel de prendre en considration les performances de la
couche physique dans lvaluation des performances de la couche MAC. Cest lanalyse
nergtique propose dans la suite de ce chapitre.
4.3.2 Objectifs de lanalyse nergtique
Lobjectif principal de cette analyse nergtique consiste qualier les performances de
plusieurs protocoles MAC en termes de dure de vie. Cette analyse ajoute celle de ltat de
lart a pour but dorienter nos choix pour la couche MAC vers une solution ecace pour notre
application. Lanalyse propose dans cette section repose sur lvaluation nergtique de trois
protocoles MAC :
Un protocole idal qui servira de rfrence en tant que dure de vie maximale.
Le standard IEEE 802.15.4 car tant le plus rcent, il est prconis dans les domaines
industriel et domotique [159].
19. Cyclic Redundancy Code
Le protocole WorldFIP issu du dveloppement des rseaux locaux industriels et qui
prsente des techniques dordonnancement permettant dobtenir des communications
dterministes et qui ,par consquent, permet de prvenir le risque de collision.
Qui plus est, cette analyse sera mene avec quatre niveaux de prcision an dvaluer
limpact de la couche physique sur les performances relles dun protocole MAC. Tout dabord,
une valuation sans prise en compte des erreurs sera aborde. Ensuite, lvaluation sera mene
conjointement en prenant en considration le volume de trac et le nombre de noeuds dans
le rseau. Dans un troisime temps, les performances de la couche physique via un critre de
TEB seront prises en compte. Finalement, les drives dhorloges et les pertes de synchronisation
induites seront abordes dans lvaluation nale.
Les performances des dirents protocoles sont qualies en termes de dure de vie via
lexpression analytique de leur consommation de puissance. Le calcul de la dure de vie est
bas sur le modle de batterie prsent dans le premier chapitre et sur les consommations
de la puce radio choisie pour ltude exprimentale (chapitre 5) [32]. Dans lestimation des
dures de vie, on considrera les consommations de puissance les plus leves qui sont lies
la puissance dmission maximum soit 0 dBm. Le dbit de donnes est x 250 kBps. Les
dures dmission et de rception (T) mises en jeu pour chaque protocole sexpriment selon la
longueur des trames (l
T
) et le dbit deb considr, soit T =
l
T
deb
.
4.3.3 Evaluation sans prise en compte des erreurs
Il sagit dans cette partie de raliser une premire valuation sans prendre en compte les
erreurs introduites par la couche physique ou les pertes de synchronisation. Cette premire
valuation est donc un moyen de fournir une estimation grossire des performances et une
rfrence par rapport aux dgradations relles dues aux performances de la couche physique.
4.3.3.1 Protocole idal
Comme expliqu prcdemment, an davoir une rfrence en termes de performances, nous
dnissons dans cette section un protocole dont le fonctionnement est idal car il minimise
le nombre dchanges dinformations pour une communication donne. Le fonctionnement de
ce protocole est reprsent sur la gure 4.9. Notons, que pour plus de lisibilit les dcalages
temporels lis aux temps de propagation ne sont pas reprsents.
Aprs acquisition de la grandeur physique mesure, le capteur dcide de lui mme dinitier
une transmission vers le gateway pendant une dure T
DATA
. Le Gateway quant lui est
dja prt en mode rception recevoir les donnes. Il transmet ensuite un accus de rception
(ACK) au capteur pour valider la transaction. Lintervalle de temps entre chaque transmission
est not L.
La puissance moyenne consomme au niveau du capteur peut sexprimer alors de manire
analytique par lquation suivante :
P
ideal
= P
sleep
+
P
T
.T
DATA
+

P
set
.T
set
+

P
R
.T
ACK
L
(4.3)
Dans cette quation,

P
T
,

P
R
,

P
set
reprsentent respectivement laugmentation de la consom-
mation dnergie par rapport un tat de veille (consommant P
sleep
) pour une transmission,
une rception et un changement de mode. T
DATA
exprime la dure dmission ou de rception
Figure 4.9 : Principe de fonctionnement du protocole idal.
dune trame de donnes. T
set
= T
SetRx
= T
SetTx
correspond la dure pour basculer du mode
rception au mode mission (et rciproquement). Enn T
ACK
correspond la dure dmission
ou de rception dun accus de rception.
Prambule CRC Donnes Horodate @
1 octet 4 octets 2 octets 2 octets 4 octets
Figure 4.10 : Trame de donnes utilise pour le protocole idal.
Pour ce protocole, la longueur dune trame de donnes est xe 13 octets (gure 4.10).
Cette longueur a t choisie en adquation avec les contraintes technologiques de la puce
radio et les besoins en termes dapplication. An davoir une synchronisation des changes
et une rcupration du rythme binaire correcte, le prambule est donc x 4 octets. Un
champ dadressage x 1 octet permet une gestion du rseau jusqu 256 capteurs. Dans
le cadre de lapplication nale visant dresser les bilans statistiques des direntes mesures,
un estampillage temporelle des donnes est ncessaire. Un champ dhorodate x 4 octets
vient donc complter la trame. Les champs de donnes et CRC sont xs 2 octets chacun.
Notons tout de mme que le choix de la longueur du CRC est x par rapport aux contraintes
technologiques de la puce et que pour 7 octets utiles, il savre en ralit coteux. Enn, la
longueur dun accus de rception est quant lui x 7 octets. Il sagit en ralit dune
trame dont le champ horodate et le champ de donnes ont t supprims. Toutefois, notons
que selon lintervalle de rponse le prambule nest pas ncessaire pour ce type de trame.
A partir de lestimation des performances nergtiques de ce protocole dit "idal", il est
alors possible dvaluer le surcot des mcanismes daccs au canal des autres protocoles. De
plus, il est possible dvaluer le surcot nergtique li la longueur des trames. Dans lobjectif
davoir un lment de comparaison commun, le champ de donnes sera x pour les autres
protocoles 6 octets de manire reprsenter les champs horodate et donnes combins.
4.3.3.2 Le protocole IEEE 802.15.4, Zigbee
Aprs le protocole idal, notre choix sest port sur lvaluation du standard 802.15.4. Son
fonctionnement est illustr sur la gure 4.11.
Figure 4.11 : Principe de fonctionnement du protocole IEEE 802.15.4.
Une trame balise est envoye par le gateway tous les intervalles de temps T
B
. Chaque
capteur coute cette trame pour se synchroniser, puis entre en comptition selon un processus
CSMA/CA slotted pour accder au canal. Lcoute de porteuse pour vrier si le canal est
libre avant dmettre seectue pendant une priode de temps gale 2 T
CCA
. Le premier qui
accde au canal transmet alors ses donnes et attend laccus de rception.
La puissance moyenne consomme par un capteur qui gagne laccs au canal sexprime
alors par lquation suivante :
P
zigbee
= P
sleep
+
P
R
T
BALISE
T
B
+
P
T
.T
DATA
+ 2.

P
set
.T
set
+

P
R
.T
ACK
+ 2.

P
R
.T
CCA
L
(4.4)
Comme dans le cas du protocole idal,

P
T
,

P
R
,

P
set
utilisent les mmes dnitions. La
dure T
CCA
reprsente la dure dcoute dun capteur pour vrier si le canal est libre avant
dessayer de transmettre. La dure T
BALISE
correspond la dure dcoute dune trame
balise. Dans cette illustration, les consommations supplmentaires lies au volume de trac et
loccupation du canal ne sont pas prises en compte.
Daprs le standard IEEE 802.15.4, une trame balise est compose de 19 octets et un accus
de rception de 11 octets. En considrant un champ de donnes gal 6 octets et un champ
dadressage dun octet, la longueur dune trame de donnes est xe selon les spcications
du standard 18 octets.
En observant plus prcisment lexpression analytique de la puissance moyenne consom-
me par le standard 802.15.4 (eq.4.4), on saperoit que cette dernire est compose de trois
termes. Le premier terme correspond la puissance consomme en tat de veille P
sleep
. Le
deuxime terme correspond la puissance consomme pour lcoute des trames balises. Enn,
le dernier terme correspond aux diverses consommations lorsquune communication du cap-
teur est eective. Le protocole est donc le plus performant lorsque ces trois termes sont les
plus faibles possibles. Ces trois termes sont la fois dpendants des puissances consommes
(mission, rception ...) et des priodes de temps mises en jeu. Autrement dit, pour que la
consommation moyenne du protocole soit faible, il est ncessaire que lintervalle de temps entre
les transmissions soit grand. De cette manire, le troisime terme de lquation diminue. De
la mme manire, il est ncessaire que lintervalle de temps entre les transmissions de balise
soit grand pour diminuer linuence du second terme. Toutefois, lintervalle de transmission
des balises nest pas seulement dpendant du type de capteur, mais galement des capacits
de synchronisation du protocole et de larchitecture lectronique du capteur.
4.3.3.3 Le protocole WorldFIP
Figure 4.12 : Principe de fonctionnement du protocole WorldFIP.
Le fonctionnement du protocole WorldFIP est illustr sur la gure 4.12. Son principe de
fonctionnement repose sur la gestion des changes par le coordinateur du rseau via une m-
thode de scrutation priodique (polling en anglais). Dans notre cas, cest le gateway qui a
le rle du coordinateur. Au dbut dune communication, il met en premier une trame din-
terrogation (trame de polling) pour rveiller le capteur avec lequel il dsire communiquer. Si
le capteur se reconnait (via son identiant) et possde des donnes en attente, il met une
requte pour demander une autorisation de transmission. Ensuite, si le gateway est daccord,
il lui transmet une trame dautorisation. Le capteur transmet alors ses donnes et attend un
accus de rception pour valider la transaction. La communication se termine par un mes-
sage de n. Le droulement de ce schma dchange est ralis pendant un cycle lmentaire.
Lintervalle de temps entre les trames dinterrogation est not T
I
.
A partir de ce fonctionnement, la puissance moyenne consomme par un capteur utilisant
ce protocole sexprime par :
P
WorldFIP
= P
sleep
+
P
R
T
Poll
T
I
(4.5)
+
5.

P
set
.T
set
+

P
R
.(T
ACK
+T
Auto
) +

P
T
.(T
Req
+T
DATA
+T
FIN
)
L
Les priodes de temps T
ACK
, T
Auto
, T
Req
, T
DATA
, T
FIN
reprsentent respectivement les
dures dmission ou de rception pour un accus de rception, une trame dautorisation, une
trame de requte, de donnes et de n. La dure T
Poll
correspond la dure dcoute dune
trame dinterrogation.
Les structures de trames spcies dans la norme imposent une longueur de 9 octets pour
une trame dinterrogation et dautorisation. Les trames de requte, daccus de rception et
de n sont xes 7 octets. Enn, la longueur dune trame de donnes est gale 19 octets.
Comme dans le cas du standard 802.15.4, lexpression analytique de la puissance consom-
me par le protocole WorldFIP est constitue de trois termes. Les performances nergtiques
du protocole sont donc fortement conditionnes par limportance des intervalles de temps entre
les transmissions et des intervalles de temps entre les trames dinterrogation.
4.3.3.4 Rsultats en termes de dures de vie
Maintenant que nous avons exprim les puissances moyennes consommes de manire ana-
lytique, il est possible destimer les dures de vie thoriques pour chaque protocole avec le
modle de batterie prsent dans le premier chapitre. Rappelons dailleurs que ce dernier
conditionne indpendamment des intervalles de transmission, la dure de vie maximum pos-
sible, soit 10 ans (cf. section 1.3.1 du premier chapitre).
La premire estimation thorique est obtenue dans le cas idal o T
I
= T
B
= L. Dans
cette conguration, les intervalles de temps entre balises (pour Zigbee) ou entre les trames
dinterrogation (pour WorldFIP) sont identiques aux intervalles de temps entre les transmis-
sions. En pratique, et notamment pour le standard 802.15.4, cet intervalle de temps est x
lavance pour tout le rseau en concordance avec les besoins applicatifs et la frquence des
changes dinformation des capteurs. Typiquement, la priode de scrutation est xe en fonc-
tion de la priode de scrutation minimum impose par le capteur devant tre interroge le
plus frquemment. Cette conguration se trouve donc tre un cas idal.
Les dures de vie obtenues dans cette conguration idale sont illustres sur la gure 4.13
en fonction de lintervalle de temps L entre deux transmissions.
10
1
10
0
10
1
10
2
10
3
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
Intervalle de transmission L (s)
D
u
r
e

d
e

v
i
e

(
a
n
n
e
s
)
Ideal
Zigbee
WorldFIP
Figure 4.13 : Dures de vie des trois protocoles en fonction de lintervalle de transmission L
avec T
I
= T
B
= L.
En premier lieu, nous pouvons observer que les dures de vie obtenues sont bien lies
la frquence de transmission. Le protocole idal est le protocole qui prsente les meilleures
performances avec une dure de vie maximale de plus de 9 ans lorque L devient suprieur
100 s. Les performances obtenues pour le protocole 802.15.4 et WorldFIP sont trs similaires.
Lcart maximum des deux protocoles vis--vis du protocole idal est gal environ 3 ans
pour un intervalle de transmission gal 3 secondes. Le protocole 802.15.4 apparat lgrement
plus performant avec une dure de vie suprieure une demi-anne au maximum lorsque L
est compris entre 1 et 10 secondes. A partir de 100 secondes, WorldFIP devient son tour
lgrement plus ecace.
Il est important de rappeler que les performances obtenues sont relativement satisfaisantes
et conditionnes par le fait que T
I
= T
B
= L. Il est donc primordial de visualiser limpact
de lintervalle de transmission des balises (ou des trames de polling) sur les performances
nergtiques globales.
Les gures 4.14, 4.15 et 4.16 sont obtenues en xant lintervalle de transmission L et en
faisant varier lintervalle entre les balises (T
I
ou T
B
).
10
2
10
1
10
0
10
1
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
Intervalle de polling (s)
D
u
r
e

d
e

v
i
e

(
a
n
n
e
s
)
Idal
Zigbee
WorldFIP
Figure 4.14 : Dures de vie en fonction de lintervalle de transmission des balises pour L =
600 s.
La gure 4.14 est obtenue pour L = 600 s. La dure de vie obtenue pour le protocole idal
est constant puisquil ne dpend pas de lintervalle entre balises. Dans cette conguration, le
protocole WorldFIP est toujours plus performant que le protocole 802.15.4.
Les gures 4.15 et 4.16 sont obtenues respectivement pour L = 10 s et L = 1 s. Le protocole
idal reste bien entendu toujours le plus ecace. Pour les deux autres protocoles, le constat
est dirent. Les performances du protocole WorldFIP se dgradent plus vite que celles du
protocole 802.15.4. Plus lintervalle de transmission L diminue, et plus le protocole Zigbee
devient performant vis--vis du protocole WorldFIP. Ce phnomne sexplique en raison du
nombre dchanges ncessaire chaque protocole pour eectuer un transfert de donnes. Pour
des intervalles de transmission importants, la consommation est domine par la consommation
en veille et la consommation dcoute des trames dinterrogation. Dans ce cas de gure, le
protocole 802.15.4 est donc moins performant vis--vis de WorldFIP puisque la dure dcoute
10
2
10
1
10
0
10
1
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
D
u
r
e

d
e

v
i
e

(
a
n
n
e
s
)
Idal
Zigbee
WorldFIP
Figure 4.15 : L = 10 s
10
2
10
1
10
0
10
1
0
0.5
1
1.5
2
2.5
3
3.5
4
4.5
5
D
u
r
e

d
e

v
i
e

(
a
n
n
e
s
)
Idal
Zigbee
WorldFIP
Figure 4.16 : L = 1 s
dune trame balise est plus importante. Ceci se justie par le fait que les trames balises sont
plus longues. En contrepartie, dans le cas dintervalles de transmission plus courts, le nombre
dchanges a plus dimpact sur la consommation globale et, dans ce cas prcis, le protocole
802.15.4 devient plus performant.
4.3.4 Prise en compte du volume de trac dans le rseau
4.3.4.1 Prise en compte du phnomne de collision
Dans loptique daner lvaluation nergtique des trois protocoles MAC prsents, il
devient important de prendre en considration limpact du phnomne de collision sur les per-
formances nergtiques des protocoles. Cet impact nintervient en ralit que pour le standard
802.15.4 car ce dernier utilise un mcanisme de comptition daccs au canal. Dans les autres
protocoles, le phnomne de collision napparat pas puisque les communications sont bornes
des intervalles de temps spciques o un seul capteur est autoris communiquer.
Une des mthodes privilgies pour limiter ce phnomne consiste scanner le canal avant
dmettre. Cette mthode permet de limiter les collisions mais pas de les empcher. En eet, si
un capteur trouve le canal libre linstant t alors quun autre capteur est en train de basculer
en mode mission (autrement dit que T
CCA
T
SetTx
), il y aura collision. On dnit alors la
priode de vulnrabilit comme tant gale 2.T
vuln
partir de t avec T
vuln
= T
SetTx
+T
CCA
.
Lutilisation dun algorithme CSMA/CA "slotted" comme dans le standard 802.15.4 per-
met dempcher ce phnomne. Avec cet algorithme, les noeuds sont amens aligner leur
priodes de backo avec les intervalles de temps de la supertrame. De cette faon, lorsquun
noeud coute le canal, il est certain de ne pas le faire pendant la priode de vulnrabilit.
Une autre source de collision possible est due au phnomne des stations caches. Ce
phnomne est observ lorque deux noeuds, qui ne sont pas porte de transmission lun
de lautre, veulent transmettre au mme destinataire. Ce phnomne peut tre annihil par
lutilisation de trames RTS/CTS. Elles ne sont cependant pas implmentes dans le standard
802.15.4. Ce type de collision est dicile prendre en compte de faon analytique. Cest
pourquoi pour simplication dans la suite de notre tude, on considrera que chaque capteur
est porte de transmission des autres.
Enn, le temps de basculement entre le mode mission et le mode rception ncessaire
entre lenvoi des donnes et la rception de laccus de rception peut galement induire des
collision. Il sut alors de mettre en place des intervalles de garde entre les trames pour viter
ce phnomne.
Dans le cadre de lvaluation du standard 802.15.4, le phnomne de collision nest donc
pas pris en compte. Nanmoins, le volume de trac qui amne chaque noeud couter le canal
alors que ce dernier est occup, est pris en considration.
4.3.4.2 Introduction sur la mthode
La mthode utilise pour prendre en compte le volume de trac dans le calcul de la puis-
sance consomme moyenne est base sur lanalyse mene par Kleinrock & Tobagi dans [160]
sur la latence engendre par lutilisation du CSMA/CA. De la mme manire que dans [28],
nous drivons cette mthode pour analyser la consommation dnergie du standard 802.15.4.
Lobjectif de cette mthode consiste exprimer de faon analytique les proportions de
temps o le canal est occup cause des transmissions des autres capteurs et den dduire les
priodes de temps o le canal est libre de toutes transmissions. En connaissant ses proportions
de temps, il est alors possible dexprimer la puissance consomme lorquun capteur coute le
canal alors quil est occup.
On considre dans un premier temps les hypothses suivantes :
Le rseau est constitu de N noeuds.
Le trac dinformation (ou les tentatives de transmission) de chaque noeud suit une
loi de poisson de taux g = 1/L (avec L lintervalle de temps entre deux tentatives de
transmission).
Le taux de tentatives de transmission total est alors gal Ng.
4.3.4.3 Estimation de la priode moyenne o le canal est libre
La priode o le canal est libre dbute la n de la transmission dune trame et se termine
au dbut de la transmission suivante. Sa dure peut donc sexprimer par une variable alatoire
I = T
vuln
+X, avec X le temps alatoire entre la n dune transmission et le dbut dune autre.
La dure moyenne dune priode o le canal est libre peut alors sexprimer laide dune loi
exponentielle de paramtre Ng dont la fonction de rpartition sexprime par lquation 4.6 :
P(X x) = 1 P(X x) = 1 e
Ngx
(4.6)
Son esprance mathmatique est donc gale :
E[X] =
1
Ng
(4.7)
La dure moyenne dune priode o le canal est libre sexprime donc par :
E[I] =
1
Ng
+T
vuln
(4.8)
4.3.4.4 Estimation de la priode moyenne o le canal est occup
Cette priode commence quand une transmission dbute et se termine lorsque la dernire
trame est transmise. Sa dure peut donc sexprimer par une variable alatoire Z = Y +T
DATA
,
avec Y le temps alatoire entre la premire trame et la dernire, et T
DATA
la dure pour
transmettre une trame de donnes. Loccupation du canal par les accuss de rception est
nglige pour la lisibilit de la dmonstration, mais peut sintgrer aux dures de transmissions
des trames de donnes. La dure moyenne dune priode o le canal est occup peut sexprimer
laide dune loi exponentielle de paramtre Ng dont la fonction de rpartition sexprime :
P(Y y) = P(pas de transmission pdt T
vuln
y) (4.9)
= 1 e
(N1)g(T
vuln
y)
Son esprance mathmatique est donc gale :
E[Y ] = T
vuln
1 e
(N1)g(T
vuln
)
(N 1)g
(4.10)
La dure moyenne dune priode o le canal est occup sexprime donc par :
E[Z] = T
DATA
+T
vuln
1 e
(N1)g(T
vuln
)
(N 1)g
(4.11)
4.3.4.5 Estimation de la puissance moyenne consomme
Une fois lestimation des dures moyennes de chaque tat du canal (libre et occup) ralise,
il est possible dexprimer la proportion de temps b o le canal est occup :
b =
E[Z]
E[I] +E[Z]
(4.12)
Plus prcisment :
b =
T
DATA
+T
vuln
1e
(N1)g(T
vuln
)
(N1)g
1
Ng
+T
vuln
+T
DATA
+T
vuln
1e
(N1)g(T
vuln
)
(N1)g
(4.13)
En suivant la mme dmarche, on sait quune transmission sera eective seulement si le
canal est libre, cest dire avec une probabilit de (1 b). Les transmissions russies suivent
donc un processus de poisson de taux gal g(1 b) et la dure moyenne doccupation lie
ces transmissions sexprime simplement par la dure denvoi dune trame E[Z1] = T
DATA
.
La dure moyenne o le canal est libre au niveau dun metteur sexprime donc par E[I1] =
1
(1b)g
+T
vuln
. La proportion de temps b1 o un metteur est en train de transmettre sexprime
donc par :
b1 =
E[Z1]
E[I1] +E[Z1]
=
T
DATA
1
(1b)g
+T
vuln
+T
DATA
(4.14)
En suivant les direntes proportions de temps, il devient possible dexprimer la puissance
moyenne consomme par :
P
Zigbee
= P
sleep
+
P
R
T
BALISE
T
B
+b1 P
T
+ (b b1) P
R
(4.15)
avec (b b1) la proportion de temps o le canal est occup cause des transmissions dues aux
autres capteurs.
Lexpression 4.15 de la puissance moyenne consomme est compose de quatre termes
correspondant : la puissance consomme en tat de veille, celle consomme par la rception
des balises, la consommation en transmission et enn la consommation due lcoute de canal
alors que les autres noeuds du rseau sont en transmission.
4.3.4.6 Rsultats en termes de dure de vie
Les consquences en termes de dure de vie sont illustres sur la gure 4.17 pour un rseau
constitu de N = 10, 20 et 30 noeuds. Cette conguration se trouve tre un cas pratique
conditionn par les besoins applicatifs qui xent quun gateway naura pas plus de 30 noeuds
grer soit 3 pices dun btiment composes de 10 capteurs.
10
1
10
0
10
1
10
2
10
3
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
D
u
r
e

d
e

v
i
e

(
a
n
n
e
s
)
Ideal
Zigbee
Zigbee (10 noeuds)
Zigbee (20 noeuds)
Zigbee (30 noeuds)
Figure 4.17 : Dure de vie en fonction de lintervalle de transmission ou de tentatives de
transmission.
Logiquement, on observe que laugmentation du nombre de noeuds dans le rseau diminue
la dure de vie dun capteur. En eet, laccs au canal tant bas sur une comptition daccs,
plus il y a de noeuds et plus un capteur coute le canal alors que ce dernier est occup. Pour des
intervalles de transmission importants, les performances se rejoignent puisque le temps de veille
domine la consommation globale. De plus, on observe une translation vers la droite des courbes
de dure de vie si le nombre de noeuds du rseau augmente. Cette translation montre lintrt
essentiel dallonger les intervalles de transmission pour obtenir les mmes performances que
dans le cas idal. En eet, plus il y a de noeuds prsents dans le rseau et plus les intervalles de
transmission doivent tre importants pour viter que deux noeuds nmettent en mme temps,
et du coup coutent le canal sans pouvoir mettre ensuite. Plus prcisment, on obtient un
cart maximum entre un rseau constitu de 30 noeuds et un rseau sans prise en compte du
volume de trac, gal 4 ans lorsque lintervalle de transmission L = 10 s. Cette dgradation
de la dure de vie est importante et souligne lintrt dun protocole MAC dterministe dont
les performances ne sont pas dpendantes du volume de trac.
4.3.5 Prise en compte des performances de la couche physique
Dans ce paragraphe, lide principale est de poursuivre lvaluation nergtique des di-
rents protocoles en prenant en compte cette fois-ci les performances de la couche physique. En
eet, comme soulign prcdemment, les performances de la couche physique conditionnent
les performances de la couche MAC. Selon sa robustesse et donc sa capacit sadapter aux
erreurs inhrentes au canal de propagation (TEB), elle peut entraner des retransmissions de
trames au niveau de la couche MAC.
Comme pour la construction du modle dnergie utilis dans le troisime chapitre, nous
savons quune retransmission de trame est ncessaire lorsquelle prsente au moins une erreur.
La probabilit davoir au moins une erreur dans une trame correspond donc au Taux dErreur
par Trame (TET) et dpend la fois de la longueur de la trame l
T
et du taux derreur binaire
TEB. Il sexprime alors selon lquation suivante :
TET = 1 (1 TEB)
l
T
(4.16)
Ainsi, en sachant que le temps idal pour transmettre une trame sexprime par T
ideal
=
l
T
deb
, le temps rel de transmission qui tient compte des retransmissions sexprime alors par
T
reel
=
T
ideal
1TET
. Finalement, il dpend donc de la longueur de trame l
T
, du dbit de donnes
deb et enn du TEB. A partir de lquation 4.16, on obtient donc :
T
reel
=
l
T
deb(1 TEB)
l
T
(4.17)
Dans la suite de notre tude, lvaluation des protocoles tiendra compte des temps rels
de transmission suivant le modle prcis par lquation 4.17.
Limpact des performances de la couche physique sur la dure de vie des protocoles est
illustre sur la gure 4.18. Nous avons choisi dillustrer les performances des protocoles 802.15.4
et WorldFIP dans le cas dun rseau constitu de 30 noeuds par rapport aux contraintes
associes notre application.
Les courbes rouge et bleu en gras reprsentent les dures de vie pour un TEB nul obtenues
respectivement pour le protocole WorldFIP et le protocole 802.15.4. On observe alors pour
les deux protocoles que les performances obtenues lorsque le TEB = 10
3
sont trs proches
des performances obtenues lorsque le TEB est nul. Ce phnomne sexplique en raison des
longueurs de trames mises en jeu par chaque protocole. Pour ce niveau derreur, le nombre de
retransmissions est assez faible. Par contre, lorsque le TEB 10
3
, les dures de vie obtenues
chutent considrablement. On note une rduction de la dure de vie de 2 ans pour WorldFIP
et jusqu 3 ans pour le 802.15.4. Dans ce cas, le TEB entrane dimportantes retransmissions.
10
1
10
0
10
1
10
2
10
3
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
D
u
r
e

d
e

v
i
e

(
a
n
n
e
s
)
WorldFIP (TEB=0)
WorldFIP (TEB=10
3
)
WorldFIP (10
2
)
Zigbee (TEB=0)
Zigbee (TEB=10
3
)
Zigbee (TEB=10
2
)
Figure 4.18 : Dure de vie en fonction de lintervalle de transmission L.
Malgr tout, les performances aches par le protocole WorldFIP sont bien meilleures vis--
vis du TEB, encore une fois parce que les longueurs de trames implmentes dans ce protocole
sont plus faibles que celles implmentes dans le standard 802.15.4.
Cette prise en considration de la couche physique est intressante sur deux points de vue.
Elle permet tout dabord de qualier limpact de la couche physique sur les performances dun
protocole MAC. De plus, elle permet dans un deuxime temps, de montrer limportance des
longueurs de trames sur la dure de vie moyenne dun capteur.
4.3.6 Prise en compte des pertes de synchronisation
4.3.6.1 Synchronisation des changes et compensation des drives dhorloge
Dans un rseau, et notamment dans un rseau de capteurs, le terme de synchronisation
exprime deux notions direntes. Plus prcisment dans ce paragraphe, la synchronisation
des changes permet dassurer le dialogue entre un metteur et un rcepteur de faon ce
quil stablisse correctement. En eet, avant de dbuter une communication, lmetteur et
le rcepteur doivent tre synchroniss. Le rcepteur doit sortir de son mode de rveil pour
tre rveill au bon moment et ainsi couter le message de lmetteur. La deuxime notion de
synchronisation concerne la rcupration du rythme binaire. Elle est ncessaire pour dmoduler
correctement les donnes en rception et xer le seuil de dcision pour sassurer dtre centr
au milieu dun bit.
En pratique, les drives dhorloges dues aux changements de pression et de temprature
impliquent lutilisation de mcanismes de resynchronisation entre metteur et rcepteur. Ces
mcanismes sont ncessaires sur les deux niveaux de synchronisation (changes et rythme).
En principe, la resynchronisation est ralise partir des champs de synchronisation prsents
dans les enttes de trames. Le prambule permet de synchroniser les changes tandis que le
mot de synchronisation permet de rcuprer le rythme binaire (cf. section 1.4.2.4.1 du chapitre
1).
Dans cette partie, nous nous intressons la priode de temps ncessaire la synchro-
nisation des changes. Les drives dhorloges dues aux imprcisions des quartz sont notes
et sexpriment en ppm
20
. La gure 4.19 permet dillustrer le problme de synchronisation au
niveau des changes entre un metteur et un rcepteur. Pour mettre linstant T
Source
, le
microcontrleur de lmetteur compte le nombre de cycles n
c
en fonction de la frquence de
son horloge : n
c
= T
Source
.f
Quartz
. Les drives dhorloge dues limprcision du quartz ont
pour consquence dinduire une variation de la frquence entre f
Quartz
(1) et f
Quartz
(1+).
Si un metteur veut mettre linstant T
Source
et cause des drives dhorloge, il peut tre en
avance par rapport T
Source
et mettre T
S1
=
nc
f
Quartz
(1+)
=
T
Source
1+
. De la mme manire,
il peut mettre en retard T
S2
=
nc
f
Quartz
(1)
=
T
Source
1
. En rception, il est ncessaire que
Figure 4.19 : Pertes de synchronisation.
lcoute seectue entre les bornes de temps T
S1
et T
S2
. En eet, si lmetteur est en avance
et met T
S1
, il faut tre sr de ne pas manquer la transmission. Le rcepteur doit donc viser
tre rveill au plus tard T
S1
donc pour T
Dest
T
S1
. De la mme manire que du ct
de lmetteur, la variation de frquence due aux drives dhorloge peut entraner le rveil du
rcepteur en avance (T
D1
) ou en retard (T
D2
) par rapport T
Dest
.
Le pire cas pouvant se prsenter pour la synchronisation des changes apparat alors lorsque
le destinataire se rveille en avance et que lmetteur met en retard. An destimer la du-
re de synchronisation T
Sync
, on cherche alors exprimer la dure des dirents intervalles.
Lintervalle [T
S1
; T
Source
] sexprime donc de la manire suivante :
[T
S1
; T
Source
] = T
Source
T
S1
=
T
Source
1 +
(4.18)
Son dveloppement limit entrane :
[T
S1
; T
Source
] = T
Source
(1 +
2
...) T
Source
pour << 1 (4.19)
Dans le pire des cas, la dure totale ncessaire pour la priode de synchronisation est donc
gale T
Sync
= 4T
Source
. Par la suite, on admettra lhypothse que les drives dhorloges
sont uniformment rparties sur [; +]. On obtiendra alors en moyenne une priode de
synchronisation T
Sync
= 2T
Source
.
20. partie par million
Comme soulign prcdemment, un rcepteur doit tre rveill en avance pour rceptionner
les balises ou les trames dinterrogation pour tre sr de ne pas manquer la transmission selon
limportance des drives dhorloge. Cette priode de temps ncessaire la synchronisation
des changes est proportionnelle au temps depuis la dernire resynchronisation. En consid-
rant une resynchronisation des horloges chaque rception de balise, la priode ncessaire
pour compenser les drives dhorloge devient gale T
Sync
= 2T
B
, avec T
B
lintervalle de
transmission des balises.
Figure 4.20 : Fonctionnement du protocole 802.15.4 avec prise en compte des pertes de syn-
chronisation.
On observe sur la gure 4.20, un cot nergtique supplmentaire correspondant au rveil
du rcepteur en avance pour compenser les drives dhorloge de lmetteur. La puissance
moyenne consomme par le standard 802.15.4 est donc modie et devient gale :
P
zigbee
= P
sleep
+
P
R
T
BALISE
T
B
+
P
T
.T
DATA
+ 2.

P
set
.T
set
+

P
R
.T
ACK
+ 2.

P
R
.T
CCA
L
+2..

P
R
(4.20)
De la mme manire, on obtient une nouvelle expression analytique pour la puissance
moyenne consomme par le protocole WorldFIP :
P
WorldFIP
= P
sleep
+
P
R
T
Poll
T
I
(4.21)
+
5.

P
set
.T
set
+

P
R
.(T
ACK
+T
Auto
) +

P
T
.(T
Req
+T
DATA
+T
FIN
)
L
+ 2..

P
R
Quel que soit le protocole, le surcot nergtique ncessaire la compensation des drives
dhorloges est gal 2..

P
R
. En termes de dure de vie, cette compensation des drives est
illustre sur la gure 4.21.
10
1
10
0
10
1
10
2
10
3
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
D
u
r
e

d
e

v
i
e

(
a
n
n
e
s
)
Ideal
Zigbee
WorldFIP
(a)
10
1
10
0
10
1
10
2
10
3
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
D
u
r
e

d
e

v
i
e

(
a
n
n
e
s
)
Ideal
Zigbee
WorldFIP
(b)
Figure 4.21 : Dure de vie sans perte de synchronisation (a) ; Dure de vie avec pertes de
synchronisation (b).
On observe trs nettement que les performances sont dgrades lorsque lintervalle de trans-
mission devient important (L 10 s), avec une diminution de la dure de vie de plus dune
anne. Les performances observes lorsque L 10 s sont trs proches des performances obte-
nues sans prise en compte des erreurs. Dans cette conguration, la frquence de transmission
est assez leve ce qui entrane des drives dhorloge faibles et donc un surcot nergtique
quasiment ngligeable.
4.3.7 Conclusion sur lanalyse nergtique
Ltude mene dans cette partie du chapitre a permis dvaluer de manire analytique
dirents protocoles MAC avec dirents niveaux de prcision. Tout dabord, une valuation
nergtique a t ralise sans prendre en compte limpact de la couche physique dans les per-
formances relles des protocoles MAC. Ensuite, nous avons an la prcision des performances
en amliorant la description de limpact de la couche physique, des pertes de synchronisation
et du volume de trac dans le rseau.
Finalement, les dures de vie obtenues en fonction de lintervalle de transmission sont
reprsentes sur la gure 4.22 pour un rseau constitu de 30 noeuds.
Les rsultats montrent clairement limpact des conditions de transmission sur les perfor-
mances nergtiques. De plus, il apparait trs nettement que le protocole 802.15.4 est le moins
performant, avec une dirence de prs de 6 ans pour un intervalle de transmission L = 10 s
entre ce protocole et le protocole idal. Pour des intervalles de transmission plus important
(L 100 s), la dirence nest plus que dune anne et demi (16%). Le protocole WorldFIP,
quant lui, montre de bien meilleures performances. Pour L = 10 s, la dirence avec le
protocole idal nest plus que de trois ans. Pour des intervalles de transmission plus impor-
tants, les performances obtenues sont trs proches des performances obtenues avec le protocole
802.15.4. Toutefois, il est ncessaire dtre prudent dans linterprtation des rsultats du pro-
tocole WorldFIP. En eet, les performances obtenues sont conditionnes par la faible longueur
de trame spcie par ce protocole. Cependant, si ces longueurs de trames sont valables sur
4.4 Proposition et valuation de la solution 145
10
1
10
0
10
1
10
2
10
3
0
1
2
3
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9
10
D
u
r
e

d
e

v
i
e

(
a
n
n
e
s
)
Idal
WorldFIP
Zigbee
un support de transmission cbl, il en est autrement pour un mdium sans l. Les enttes
de trames ncessaires la rcupration du rythme binaire sont plus faibles car les erreurs
inhrentes au support de transmission laire sont moins nombreuses que dans le cas dun
support de transmission sans l. Toutefois, les rsultats obtenus soulignent une importance
accrue des longueurs de trames vis--vis du nombre dchanges ncessaires pour la ralisation
dune transaction.
4.4 Proposition et valuation de la solution
Lobjet de cette dernire partie de chapitre concerne la proposition dun protocole MAC
rpondant toutes les contraintes de notre application. Ce protocole doit en eet rpondre
la gestion des communications priodiques et non-priodiques tout en restant assez exible et
volutif pour faciliter lintgration de nouveaux types de capteurs dans le rseau. La dernire
contrainte concerne lautonomie importante vise par lapplication. Pour cela, le protocole
doit tre trs ecace dun point de vue nergtique pour autoriser un dploiement de longue
dure (plusieurs annes) mais galement pour limiter les interventions humaines ncessaires
au changement ventuel des batteries.
4.4.1 Proposition
Les rsultats obtenus lors de lanalyse nergtique prcdente nous permettent de souli-
gner que limpact de la longueur des trames est important dans les performances nales du
protocole. Cet impact a notamment t soulign avec le protocole WorldFIP qui, malgr un
nombre dchanges important, obtient de bonnes performances grce ses faibles longueurs de
trames. Le d principal de conception pour le protocole MAC rside alors sur la minimisation
conjointe des longueurs de trames et du nombre dchanges, tout en respectant les contraintes
de lapplication vise.
Lide retenue par la suite repose sur une allocation statique du canal ralise de faon
centralise avec un partage temporel de la bande passante (principe du TDMA). La solution
choisie pour la gestion de laccs au canal par le coordinateur des changes est illustre sur la
gure 4.23.
Figure 4.23 : Partage temporel de la bande passante.
Pendant la dure dun cycle primaire, le gateway interroge un par un chaque capteur et
leur demande de transmettre leurs donnes. Cette priode de temps est ddie la gestion du
trac priodique. Ce trac concerne tous les capteurs (temprature, humidit, luminosit ...).
Le cycle secondaire est quant lui ddi la gestion du trac non-priodique et concerne la
gestion des dtecteurs (dtecteurs de prsences, dtat des ouvrants ...), lide initiale tant
dallouer un intervalle de temps spcique pour la gestion de ce type de trac. Cependant, la
vue des besoins applicatifs et des spcications temporelles (temps de rponse du systme), la
solution envisage pour la gestion des dtecteurs est similaire la gestion du trac priodique.
Finalement, notre proposition est intgralement base sur un protocole TDMA car le volume
de trac non-priodique ne justie pas lutilisation dune approche par comptition daccs.
A la place, chaque dtecteur est interrog un par un pour savoir sil a dtect un vnement
depuis la dernire scrutation priodique. Cet chantillonnage des dtecteurs doit toutefois tre
ralis avec une frquence correcte de faon ne pas manquer dvnements. Son ecacit
dpend donc du nombre de capteurs priodiques et du temps consacr T
ech
chacun pour
raliser une communication. Dans loptique de garantir un accs quitable et born chaque
capteur et dtecteur, les dures des cycles primaire et secondaire sont donc bornes. Une
fois linterrogation de tous les capteurs et dtecteurs ralise, le temps restant est allou la
gestion du rseau. Cette priode de temps permet de prendre en compte lintroduction dun
capteur dans la zone couverte par le gateway ou bien encore lintroduction dun ordinateur de
maintenance.
La construction de lordonnancement est base sur un algorithme hors-ligne et sa rsolution
temporelle dpend du nombre de capteurs grer par le gateway. La dure dun cycle quil
soit primaire ou secondaire correspond donc au nombre de capteurs/dtecteurs multipli par
la dure dun change dinformation.
T
Cycle
= N
Capt
T
ech
(4.22)
T
ech
correspond la dure totale du schma dchange pour une communication entre un
capteur et son gateway. N
Capt
correspond au nombre de capteurs que doit grer le gateway.
Dans notre cas, N
Capt
sera au maximum gal 30 capteurs.
Le temps restant allou la gestion du rseau sexprimera donc par :
T
Gestion
= T
Cycle
N
Capt
T
ech
(4.23)
De cette manire, le mode de gestion retenu est dterministe : chaque capteur se voit
allouer une tranche de temps et connat les priodes de temps dans lesquelles il est autoris
communiquer. Le risque de collision est de ce fait annul. De plus, une voie de retour en cas
de panne est possible durant la priode de gestion rseau.
Pour naliser la construction de lordonnancement temporel, lassignation et larbitrage de
priorit des messages pourront tre raliss simplement en prenant en compte lordre dallu-
mage des capteurs lors de la phase dinitialisation.
4.4.2 Dnition du schma dchange
Le schma dchange retenu pour un dialogue entre le gateway et un capteur est prsent
sur la gure 4.24.
Figure 4.24 : Schma dchange de la solution retenue.
Ce schma dchange est minimaliste. Il sagit dun mcanisme simple de scrutation p-
riodique par lenvoi de trames dinterrogation (POLL) an dinitier la communication. Une
fois les donnes transmises par le capteur, un accus de rception est envoy par le gateway
pour valider la transaction. A partir de ce principe, la puissance moyenne consomme peut
sexprimer analytiquement par :
P
Solution
= P
Sleep
+
P
R
T
POLL
T
P
+
P
T
.T
DATA
+ 2.

P
set
.T
set
+

P
R
.T
ACK
L
(4.24)
Lintervalle de transmission des trames de polling est not T
P
. Suivant lordonnancement
temporel dterministe choisi, cet intervalle T
P
sera toujours gal lintervalle de transmission
L. Autrement dit, chaque rveil dun capteur par les trames de polling garantit une transmis-
sion dinformation.
Dans un premier temps, la dure de synchronisation des changes T
sync
nest pas exprime
dans lquation 4.24. Nous montrerons par la suite que cette dure ncessaire la compensation
des drives dhorloges est prise en compte par lintermdiaire de la trame de polling, donc par
lintermdiaire de la dure T
POLL
.
4.4.3 Dnition des structures de trames
Les structures de trames doivent rpondre aux besoins applicatifs, dune part, et aux
contraintes nergtiques, dautre part. La solution choisie pour rpondre aux besoins appli-
catifs repose sur la dnition dun champ supplmentaire indiquant le type de trame ou de
service demand. La rponse lecacit nergtique repose sur la minimisation des lon-
gueurs de trames en cherchant diminuer la longueur dune trame de donnes pour minimiser
la consommation en transmission et, de la mme manire, en cherchant diminuer la longueur
dune trame dinterrogation pour minimiser la consommation en rception.
4.4.3.1 Trame dinterrogation
La structure nale choisie pour une trame dinterrogation est reprsente sur la gure 4.25.
Figure 4.25 : Structure de la trame dinterrogation mise par le gateway.
Ce type de trame est compose de 5 champs :
Un prambule : il est ncessaire pour les dirents niveaux de synchronisation en rception
(cf. section 1.4.2.4.1 du chapitre 1). Le prambule choisi est compos de deux parties.
Une partie est ddie la compensation des drives dhorloges pour la synchronisation
des changes entre le gateway et un capteur, cest le champ not CDH sur la gure 4.25.
En se rfrant au paragraphe sur les pertes de synchronisation dans lanalyse nerg-
tique, nous savons quil est ncessaire de compenser les drives dues aux imprcisions
du quartz pour assurer une bonne synchronisation des changes lorsque lune des deux
entits communicantes est en avance ou en retard sa prvision. Dans le pire des cas, on
observera alors une dsynchronisation gale T
Sync
= 4..L. Pour viter cette dsynchro-
nisation, la premire partie du prambule permet de compenser les drives dhorloges.
Sa longueur est donc xe 4..L. En pratique, on cherchera centrer le prambule sur
linstant de rveil du rcepteur en visant une mission T
x
= L CDH/2 (gure 4.26).
Lautre partie du prambule concerne la rcupration de porteuse et du rythme binaire
ncessaire pour dmoduler correctement les donnes en rception. Il sagit du mot de
synchronisation. La longueur du mot de synchronisation est xe selon larchitecture
matrielle utilise. En pratique, le matriel ddi la rcupration de porteuse et du
rythme binaire est ralis par une PLL numrique (cf. gure 1.11). Pour xer la longueur
du mot de synchronisation, il est donc ncessaire de connatre les performances en termes
Figure 4.26 : Compensation des drives dhorloge via le prambule CDH.
de temps dacquisition de cette PLL. Ce paramtre est gnralement dicile quantier
car il dpend des erreurs initiales sur la phase et la frquence, mais galement du motif
choisi pour le mot de synchronisation. En se basant sur les tudes menes dans [161, 162],
on admettra lutilisation dune PLL numrique dont les performances en termes de temps
dacquisition ncessite lutilisation dun mot de synchronisation de 2 octets.
Un champ type de trame et un champ ID : ils permettent respectivement didentier
le type de service demand et dindiquer le destinataire du message. Les champs type de
trame et ID combins sont de longueur maximum d1 octet, ce qui autorise la gestion
de plus de 200 capteurs avec plus dune dizaine de types de trame.
Un champ CRC : il est ncessaire en rception pour vrier lintgrit des donnes. Son
ecacit est la fois dpendante de la longueur du polynme et de la longueur du champ
de donnes. En se basant sur ltude mene dans [163] et par rapport la longueur du
champ de donnes souhaite dans notre application, un CRC dun octet est susant.
La particularit de cette trame rside dans la dnition de son prambule. Ce dernier
est adaptatif pour compenser les drives dhorloges et assurer une bonne synchronisation des
changes entre le gateway et les capteurs. La longueur totale dune trame dinterrogation
dpend donc de la frquence de transmission 1/L mais contient une partie xe toujours gale
4 octets.
4.4.3.2 Trame de donnes et accus de rception
La structure dune trame de donnes est reprsente sur la gure 4.27. Pour ce type de
trame, le prambule adaptatif nest plus ncessaire puisque le temps entre la rception de la
trame dinterrogation et lenvoi des donnes est assez court pour conserver la synchronisation.
De plus, lobjectif tant de diminuer la taille dune trame de donnes, le champ horodate a
t supprim. Avec le niveau de prcision dsir, linstant darrive des messages au niveau du
gateway sut horodater les donnes. Au nal, la longueur totale dune trame de donnes
est de 6 octets.
Figure 4.27 : Structure dune trame de donnes.
Un accus de rception prsente la mme structure quune trame de donnes. Cependant,
son champ type de trame est modi et le champ de donnes est supprim. La longueur nale
dune trame ACK est donc xe 4 octets.
4.4.4 Evaluation de la solution
Lobjectif consiste dsormais valuer notre proposition par rapport aux autres protocoles
MAC. Pour cela, nous utilisons la mme description analytique que prcdemment. Dans un
premier temps, les performances de la couche physique ne sont pas prises en considration, par
contre, le volume de trac (N = 30 noeuds) ainsi que les drives dhorloge sont intgres dans
lvaluation. Qui plus est, lintervalle de transmission des balises ou des trames dinterrogation
est gal lintervalle de transmission des capteurs, soit T
I
= T
B
= T
P
= L. La gure 4.28
reprsente les dures de vie obtenues en fonction de lintervalle de transmission L.
10
1
10
0
10
1
10
2
10
3
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
D
u
r
e

d
e

v
i
e

e
n

a
n
n
e
s
Ideal
WorldFIP
Zigbee
Proposition
On observe tout dabord que le protocole idal reste le plus performant, mais que notre
proposition est bien meilleure que les protocoles 802.15.4 et WorldFIP quel que soit lintervalle
de transmission L. Pour des frquences de transmission leves, notre proposition prsente des
performances proches de celles du protocole idal. Ensuite, pour L = 10 s, on obtient une
dure de vie de 7 ans contre 2 ans et demi pour Zigbee et 5 ans et demi pour WorldFIP. Enn,
pour des intervalles de transmission important lorsque L 100 s, les dures de vie obtenues
sont trs proches des autres protocoles.
Ces premiers rsultats semblent encourageants. Cependant, les performances de la couche
physique ne sont pas considres. Il est donc primordial de visualiser limpact de la couche
physique sur les performances du protocole que nous proposons. Ces rsultats sont obtenus
sur la gure 4.29 pour un TEB = 10
3
.
10
1
10
0
10
1
10
2
10
3
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
D
u
r
e

d
e

v
i
e

e
n

a
n
n
e
s
Idal
WorldFIP
Zigbee
Proposition
Proposition (TEB=10
3
)
Figure 4.29 : Dure de vie en fonction de lintervalle de transmission L avec un TEB = 10
3
.
On observe alors deux comportements sur la dure de vie de notre protocole. Tout dabord,
lorsque la frquence de transmission est leve (lintervalle de transmission L est faible), la
dure de vie obtenue est similaire aux rsultats observs sans prise en compte de la couche
physique (gure prcdente). Dans cette conguration, le prambule CDH de compensation
des drives dhorloges est de faible longueur puisque L est faible. De ce fait, le temps rel
de transmission des trames dinterrogation est similaire au temps idal, autrement dit sans
retransmission. A partir de L = 11 s, la dure de vie se met chuter jusqu devenir com-
pltement nulle. En fait, partir de cet intervalle de transmission, la dsynchronisation entre
le gateway et un capteur peut devenir trop importante entranant un prambule CDH trop
consquent. Ainsi, le nombre de retransmissions pour un TEB = 10
3
devient lui mme trop
consquent, ceci impactant directement la dure de vie dun capteur.
Ces rsultats dmontrent une nouvelle fois limportance de prendre en compte les per-
formances de la couche physique dans lvaluation dun protocole MAC. Pour rsoudre cette
problmatique de prambule CDH trop consquent, il faut rduire le temps de dsynchronisa-
tion. Lide retenue repose alors sur une resynchronisation priodique via les trames dinterro-
gations. Plus prcisment, pour des intervalles de transmissions levs, les drives dhorloges
tant faibles, les trames dinterrogation sont envoyes au mme rythme que lintervalle de
transmission des capteurs, soit T
P
= L. Ensuite, pour des intervalles de transmission plus
importants, lintervalle de transmission des trames dinterrogation est xe de faon resyn-
chroniser priodiquement le gateway avec ses capteurs et de faon diminuer la longueur du
prambule CDH.
Dans cette optique, pour un TEB = 10
3
, lintervalle de transmission des trames dinter-
rogation est x T
P
= L pour 0.1 s L 11 s, et ensuite, pour L 11 s, lintervalle est
x T
P
= 11 s. Les rsultats obtenus sont reprsents sur la gure 4.30.
10
1
10
0
10
1
10
2
10
3
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
D
u
r
e

d
e

v
i
e

e
n

a
n
n
e
s
Idal
WorldFIP
Zigbee
Proposition (TEB=10
3
)
Proposition avec resynchro
Figure 4.30 : Dure de vie en fonction de lintervalle de transmission L avec un TEB = 10
3
en modiant lintervalle de resynchronisation.
Malgr laddition de consommations supplmentaires causes par lenvoi priodique de
trames dinterrogation pour viter les prambules trop longs, les rsultats observs sont int-
ressants. Par lintermdiaire de cette resynchronisation priodique, les performances obtenues
se rapprochent des rsultats initiaux obtenus sur la gure 4.28. Nanmoins, la dure de vie
observe est lgrement moins performante. On perd environ une demi-anne lorsque linter-
valle de transmission L 11 s. Malgr tout, les rsultats restent bons vis--vis des protocoles
802.15.4 et WorldFIP. Notre proposition reste plus performante que le protocole 802.15.4 jus-
qu L = 300 s. Ensuite, le protocole 802.15.4 est lgrement meilleur. Le gain en terme de
dure de vie peut mme atteindre jusqu 4 ans lorsque L = 10 s. Par rapport au protocole
WorldFIP, les performances sont moins prononces mais restent tout de mme trs correctes.
Jusqu L = 40 s, notre protocole MAC est le plus performant. On note ensuite une dirence
denviron une demi-anne. Qui plus est, il est important de rappeler que les performances des
protocoles WorldFIP et 802.15.4 sont gnralement encore moins bonnes que celles prsentes
dans ce document. Comme nous lavons soulign prcdemment, le protocole WorldFIP nest
pas conu lorigine pour rpondre aux exigences dune transmission sans l. De ce fait, les
prambules de synchronisation, bien quils soient faibles, ne sont srement pas adapts. En
ce qui concerne le protocole 802.15.4, il est ncessaire de rappeler que les importantes drives
dhorloge qui peuvent apparatre lorsque lintervalle de transmission est important, ne sont pas
compenses. Le protocole MAC propos prsente donc des rsultats la hauteur des besoins
fonctionnels de lapplication.
4.4.5 Conclusion sur la solution propose
La couche MAC propose dans ce chapitre rpond toutes les attentes de lapplication
vise. Les performances obtenues en termes de dure de vie sont bonnes et, dans la plupart
des cas, meilleures que celles obtenues avec le protocole 802.15.4. Cependant, il est important
de noter que, dans le cas dun protocole centralis (dans notre cas par le gateway), les perfor-
mances sont conditionnes par les capacits du gateway (alimentation et capacits de calcul).
4.5 Conclusion 153
En dautres termes, lecacit nergtique repose sur une seule entit : le coordinateur des
changes. En cas de panne de ce dernier, cest le fonctionnement du rseau entier qui peut
tre interrompu. Il est donc primordial de prvoir une batterie de secours dans le cas dun
problme dalimentation du secteur.
Qui plus est, lecacit de notre proposition repose en partie sur la dnition dun pr-
ambule adaptatif la frquence de transmission pour assurer une bonne synchronisation des
changes. Dans le cas dintervalles de transmission importants, la longueur du prambule
peut tre consquente. Cest pourquoi une resynchronisation priodique est ncessaire. Dans
la perspective de minimiser cette longueur de prambule, il est possible dutiliser des mca-
nismes dapprentissage des drives dhorloges. Cette solution nest cependant pas traite dans
cette thse.
Enn le poids de lecacit de notre proposition est dport sur linitialisation du rseau
et lallocation des tranches de temps en prservant une bonne exibilit dans le cas de lint-
gration de nouveaux types de capteurs. Cette phase dinitialisation est donc primordiale pour
garantir de bonnes performances.
4.5 Conclusion
Dans un premier temps, un tat de lart sur les couches MAC issues des direntes com-
munauts de recherche a t prsent.
Dans un deuxime temps, nous avons ralis une analyse nergtique de faon analytique
sur trois protocoles MAC dirents et montr limpact des performances des autres couches sur
les performances dun protocole MAC. Nous avons pour cela men notre tude avec plusieurs
niveaux de prcision, comprenant une analyse sans prise en compte des erreurs, avec prise en
compte du volume de trac dans le rseau, puis en tenant compte des performances de la couche
physique et enn de la consommation supplmentaire lie aux drives dhorloges. En plus de
montrer limpact de chaque niveau de prcision sur les performances relles dun protocole,
cette tude nergtique a permis didentier les points critiques et les niveaux dinteractions
sur lesquels une optimisation conjointe permet damliorer lecacit dun protocole MAC.
La dernire partie du chapitre a t consacre la proposition dune couche MAC adapte
notre application et qui prsente des performances nergtiques statisfaisantes. Lide prin-
cipale repose sur un ordonnancement temporel bas sur un algorithme hors-ligne. Le schma
dchange propos pour une communication entre le gateway et un capteur rsulte de ltude
nergtique. Le principe repose sur la minimisation conjointe du nombre dchanges et des
dures de transmission et rception par la rduction de la longueur des trames de communi-
cations. Les rsultats observs dans la dernire partie du chapitre ont montr des rsultats
prometteurs.
Lobjet du dernier chapitre concernera donc la validation exprimentale des propos tho-
riques dvelopps dans les prcdents chapitres.
Chapitre 5
Ralisation exprimentale et
valuation
Sommaire
5.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156
5.2 Plateforme exprimentale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156
5.2.1 Plateformes existantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156
5.2.2 Plateforme retenue pour le dmonstrateur . . . . . . . . . . . . . . . 158
5.3 Installation et conguration du dmonstrateur . . . . . . . . . . . 162
5.3.1 Environnement dinstallation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163
5.3.2 Phase dinitialisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164
5.3.3 Structures des trames de communication . . . . . . . . . . . . . . . . 165
5.3.4 Utilisation mmoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 165
5.4 Mesures des performances avant installation . . . . . . . . . . . . 166
5.4.1 Consommations statiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166
5.4.2 Consommations dynamiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167
5.4.3 Extrapolation des dures de vie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 172
5.4.4 Encombrement spectral . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 175
5.5 Premires mesures in-situ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177
5.5.1 Mesures RSSI et analyses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177
5.5.2 Mesures des paramtres physiques et dusage . . . . . . . . . . . . . 180
5.6 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 182
156 Chapitre 5 : Ralisation exprimentale et valuation
5.1 Introduction
Ce dernier chapitre est consacr la validation exprimentale des propos dvelopps pen-
dant la thse. Dans cet objectif, un dmonstrateur autonome et portable a t dvelopp.
Il est compos de plusieurs capteurs qui permettent de mesurer aussi bien des paramtres
physiques (temprature), que des paramtres dusages (dtection de prsence, dtection dou-
verture/fermeture de porte). Il peut galement fonctionner sur les deux bandes de frquences
ISM tudies dans ce manuscrit savoir les bandes 433 et 868 MHz.
Lorganisation du chapitre est donc la suivante : dans un premier temps, nous prsente-
rons la plateforme matrielle retenue pour la ralisation de ce dmonstrateur. Ensuite, nous
dtaillerons la mise en oeuvre de la partie logicielle, et notamment celle concernant le protocole
MAC dvelopp dans le quatrime chapitre. Enn, dans la dernire partie, nous analyserons
les mesures exprimentales ralises et les comparerons aux prvisions thoriques.
5.2 Plateforme exprimentale
Le choix de la plateforme matrielle est dcisif dans les performances nales dun rseau
de capteurs. Il est gnralement bas sur la couche physique propose par le matriel (bande
de frquence, type de modulation, amplicateur de puissance sortie ajustable), la capacit
de ce dernier mettre en oeuvre le protocole MAC (microcontrleur, capacit mmoire), et
enn ses possibilits fonctionner dans des modes de consommation rduit an de maximiser
la dure de vie dun noeud.
Aprs avoir prsent quelques plateformes matrielles existantes qui permettent de faciliter
le dveloppement dapplications bases sur des rseaux de capteurs sans l, nous expliquerons
le choix que nous avons fait pour ce travail de thse et dtaillerons ensuite plus prcisment
larchitecture matrielle retenue.
5.2.1 Plateformes existantes
Les divergences parfois observes entre les prvisions thoriques (calculs, simulations) et
les mises en oeuvre exprimentales conduisent de plus en plus dingnieurs/chercheurs tester
leurs systmes de transmissions sans l dans des environnements ralistes et avec des architec-
tures matrielles typiques. Nanmoins, ce type dexprimentation peut savrer coteux selon
lchelle du rseau et parfois contraignant si lenvironnement nest pas reproductible (appli-
cations dangereuses, mesures dans une centrale nuclaire ...). Cest pourquoi ces dernires
annes un intrt croissant sest port sur la ralisation et la mise disposition de plateformes
exprimentales ddies aux applications de rseaux de capteurs.
Voici quelques exemples de plateformes matrielles et logicielles ddies aux rseaux de
capteurs sans l :
MoteLab : est un rseau de capteurs sans l public, dploy par le laboratoire Maxwell
Dworkin au sein des btiments de lUniversit dHarvard [164]. Cette plateforme est
compose dun ensemble de capteurs connects un serveur central qui gre la repro-
grammation et lenregistrement des donnes. Une interface web permet aux utilisateurs
locaux ou distants daccder au banc dessai et dordonnancer les tches excuter sur
5.2 Plateforme exprimentale 157
la plateforme. Enn, un systme de quotas permet dassurer le juste partage des res-
sources entre les utilisateurs. Les noeuds qui composent cette plateforme matrielle sont
constitus dun microcontrleur MSP430 et dun transcepteur CC2420 fonctionnant
2,4 GHz. Ils permettent galement de mesurer plusieurs paramtres physiques grce
lutilisation de dirents capteurs : lumire, temprature, humidit. Lenvironnement
logiciel repose quant lui sur le systme dexploitation TinyOS [165].
CitySense : est un banc dessai qui a t dvelopp par des chercheurs de lUniversit dHar-
vard [166]. Cette plateforme permet de couvrir la ville de Cambridge avec une centaine
de capteurs sans l monts sur des poteaux tlphoniques an de localiser et de dter-
miner les instants prcis de la journe o apparaissent des pics de pollution. Dans cet
objectif, chaque noeud est compos dun PC embarqu, dun systme de transmission
802.11 a/b/g, et de dirents types de capteurs pour surveiller les conditions mtoro-
logiques et la pollution atmosphrique. De plus, CitySense est libre daccs et permet
ainsi dvaluer des applications bases sur des systmes sans l dans un environnement
urbain grande chelle.
Orbitlab : est une plateforme ouverte ddie aux activits de recherche sur les systmes de
transmissions sans l de nouvelle gnration (incluant les rseaux de capteurs) [167]. Elle
permet de mener des tudes exprimentales sur une large gamme dapplications sans l
avec direntes topologies de rseaux et dirents protocoles de routage. Elle permet en
plus de tester des applications o les noeuds sont mobiles.
SensLAB : est un rseau de capteurs ouvert qui a pour vocation de fournir un outil scienti-
que ecace pour le dveloppement, la conception, les rglages et lexprimentation des
applications bases sur des rseaux de capteurs de grande chelle [168]. Cette plateforme
matrielle est compose de dirents types de capteurs (temprature, luminosit am-
biante, acoustique, acclromtre, GPS), dun microcontrleur MPS430F1611 de chez
Texas Instruments, et comme pour la plateforme Motelab, dune puce radio CC2420
fonctionnant 2,4 GHz. Elle peut cependant fonctionner 868 MHz et utilise dans ce
cas le composant CC1101.
PowWow : est une plateforme matrielle et logicielle conome en nergie et ddie pour
les rseaux de capteurs sans l [169]. An de rduire lactivit de la partie radio, la
couche MAC est base sur un mcanisme asynchrone de "rendez-vous" entre les noeuds
mais initis par le rcepteur. Cette plateforme ore en plus la possibilit dajouter des
FPGA de co-traitement. La partie logicielle est quant elle drive de la bibliothque
du systme dexploitation Contiki [170] et ore la mme exibilit et la mme compacit
quavec une programmation de type vnementielle (TinyOS).
Les architectures matrielles prsentes reposent toutes sur le mme principe avec lasso-
ciation dun microcontrleur de faible consommation et dun metteur-rcepteur radio. Elles
permettent ainsi de fournir un utilisateur le matriel et toute linstrumentation ncessaire
pour eectuer divers tests exprimentaux en limitant les contraintes gnralement associes
(dploiement, cot, maintenance). A partir de ces outils scientiques, il donc possible de r-
duire les carts gnralement observs entre la simulation et le dploiement rel des dispositifs
et au nal damliorer linnovation et la recherche productive.
5.2.2 Plateforme retenue pour le dmonstrateur
Malgr les avantages des plateformes existantes prcdentes, il reste dicile de matriser
larchitecture matrielle associe de manire distante, sans avoir pleinement accs au mat-
riel. De plus, trs peu de ces plateformes fonctionnent sur les bandes de frquence qui nous
concernent (433 et 868 MHz). Dans le cadre de cette thse, les architectures matrielles qui pr-
sentent une couche physique paramtrable sont essentielles pour tester les dirents lements
de la couche physique et analyser leur impact sur la consommation dnergie. Finalement, notre
choix sest donc port sur le SoC
1
CC1110 de Texas Instruments car ce dernier prsente, dune
part, une consommation instantane en courant intressante, et permet, dautre part, de tester
direntes chanes de transmissions numriques et notamment dirents schmas de modula-
tion. De plus, les kits de dveloppement associs permettent de raliser plus rapidement un
prototype fonctionnel tout en diminuant les contraintes et les cots de conception associs
gnralement la ralisation des circuits intgrs RF.
5.2.2.1 Le composant CC1110
La puce radio CC1110 est un metteur-rcepteur radio coupl un microcontrleur 8051
pouvant fonctionner sur les bandes de frquences 315/433/868/915 MHz. Il embarque jusqu
32 ko de mmoire ash et 4 ko de RAM. Il possde de plus une bonne sensibilit en rception
(-110 dBm) et peut fonctionner jusqu 500 kBps. Par ailleurs, il est possible de diminuer
la consommation dnergie en rglant la puissance de sortie de lamplicateur de puissance.
Enn, il est particulirement adapt pour les applications sans l de faible puissance grce
ses cinq dirents modes de fonctionnement :
Mode actif : est un mode entirement fonctionnel o le rgulateur de tension de la par-
tie numrique est actif et les dirents oscillateurs en marche. Les oscillateurs faibles
consommation peuvent galement tre activs. Dans ce mode, la consommation ins-
tantane en courant dpend du rglage de la puissance de sortie de lamplicateur de
puissance et peut consommer jusqu 30 mA.
Mode PM0 : correspond au mode de fonctionnement o le CPU
2
est en repos de telle sorte
quaucun code nest excut par ce dernier. Dans ce mode, la consommation instantane
en courant est environ gale 4 mA.
Mode PM1 : correspond au mode dans lequel le rgulateur de tension de la partie numrique
est actif mais o seuls les oscillateurs faible consommation peuvent fonctionner. De cette
manire, le systme ne peut retourner en mode actif qu partir dune remise zro du
systme, dune interruption externe ou lors de lexpiration dun timer. Il est gnralement
utilis lorsque les priodes de mise en veille sont courtes car il permet de retourner en
mode actif plus rapidement qu partir des autres modes. Dans ce mode, la consommation
instantane en courant est gale 220 A.
Mode PM2 : correspond au mode de fonctionnement dans lequel le rgulateur de tension est
teint et o seuls les oscillateurs faibles consommation peuvent fonctionner. Comme pour
le mode PM1, le systme ne peut retourner en mode actif quaprs une remise zro,
une interruption externe ou lorsque le timer expire. Le contenu de la RAM est cependant
1. System On Chip
2. Central Processing Unit
prserv. Nanmoins, avant de retourner en mode actif, un intervalle de garde dpendant
de la frquence de fonctionnement doit tre observ. Dans ce mode, la consommation
instantane en courant est gale 0,5 A.
Mode PM3 : est le mode de fonctionnement le plus conome en nergie dans lequel le r-
gulateur de tension et tous les oscillateurs sont teints. A partir de ce mode, le systme
ne peut retourner en mode actif quaprs une remise zro ou une interruption ex-
terne. Le contenu de la RAM est tout de mme prserv. Ce mode de fonctionnement
est gnralement utilis pour atteindre une trs faible consommation nergtique lors de
lattente dun vnement extrieur (bouton poussoir, wake-up radio). Dans ce mode, la
consommation instantane en courant est gale 0,3 A.
Remise zro (Reset) : permet de retourner en mode actif depuis nimporte quel mode de
fonctionnement, mais lexcution du code redmarre au dbut du programme principal.
5.2.2.2 Description des blocs fonctionnels utiliss
Les fonctionnalits prsentes et utilises par le dmonstrateur sont illustres avec le schma
bloc simpli du CC1110 sur la gure 5.1.
Figure 5.1 : Schma bloc simpli du CC1110.
On distingue alors trois catgories de fonctionnalits : celles relevant du CPU (8051 core),
celles de la partie radio et enn celles concernant lalimentation, la gestion des modes et la
gnration des signaux dhorloge.
Le CPU : est le processeur du CC1110. Son architecture est base sur un microcontrleur
8051, 8 bits. Il sert entre autre extraire, dcoder et excuter les instructions places en
mmoire.
Le bloc radio : regroupe toutes les fonctionnalits ncessaires la couche physique pour
assurer les transmissions radio (chane de transmission, puissance dmission, frquence
de transmission ...).
Le bloc Clock : regroupe tous les types dhorloges utiliss par la partie radio, le CPU et
ses priphriques. Ces horloges servent cadencer les instructions du CPU, mais ga-
lement stabiliser les frquences des metteurs/rcepteurs de la partie radio. La plage
de fonctionnement de lhorloge utilise par notre application est comprise entre 24 et 27
MHz.
Le bloc DMA (Direct Memory Access) : est un mcanisme daccs mmoire avec lequel
il est possible de transfrer directement des donnes depuis la mmoire physique vers un
priphrique (ou inversement), ce qui dcharge le microcontrleur dune grande partie du
travail de gestion et de contrle des accs mmoire. Dans notre application, lutilisation
du DMA est trs importante car, sans lui, le CPU peut tre bloqu pendant les transferts
des donnes vers le bloc radio.
Le bloc Timers : regroupe tous les compteurs qui permettent de gnrer une interruption
la n de leur comptage/dcomptage. Ils sont utiliss dans notre application pour grer
les cycles de sommeil et de rveil des noeuds. Plus prcisment, le Timer 2, appel aussi
"MAC Timer", est utilis pour grer les dirents cycles de fonctionnement du gateway.
En revanche, pour rveiller les capteurs de leur phase de sommeil (mode PM2), seul le
"Sleep Timer" peut tre utilis. Il na besoin que de trs peu dnergie pour fonctionner
et, la n de son dcompte, il gnre une interruption pour basculer le CC1110 en mode
actif.
Le bloc IRQ controller : permet de grer la priorit des dirents types dinterruptions.
Le bloc ADC : reprsente le Convertisseur Analogique Numrique et permet de convertir
un signal analogique en un signal numrique avec une rsolution maximum de 12 bits. Il
est utilis dans notre application pour mesurer la temprature et convertir les signaux
analogiques issus des capteurs (prsence et ouverture/fermeture des portes).
Le bloc I/O controller : permet de grer et congurer les entres/sorties du composant.
Le bloc Usart (Universal synchronous & asynchronous receiver transmitter) :
permet de crer une communication srie et ainsi denvoyer des informations via un
port RS232 entre le microcontrleur et un PC. Dans notre application, il est utilis
par le gateway du dmonstrateur pour rcuprer les donnes provenant des dirents
capteurs et les stocker sur un PC an de les exploiter.
5.2.2.3 Kits de dveloppement associs
Comme nous lavons soulign prcdemment, les kits de dveloppement facilitent le
prototypage dune application. La carte lectronique SMARTRF04EB, reprsente sur la
gure 5.2(a), permet, via une interface USB, dimplanter le rmware dans le microcontrleur
du CC1110. Elle peut galement faciliter le dveloppement et le dbuggage de lapplication en
servant de "snier" et ainsi capturer les trames/paquets circulant dans le rseau. Le module
dvaluation CC1110EM, reprsent sur la gure 5.2(b), permet quant lui de saranchir
des contraintes lies la ralisation de circuits intgrs RF. Il permet de plus, une fois le
rmware implant, de rendre le systme portable grce son socle prvu pour linstallation
des piles. Enn, le logiciel IAR Embedded Workbench est utilis pour dvelopper le code de
lapplication et limplanter dans la mmoire du microcontrleur 8051.
(a) (b)
Figure 5.2 : Kit de dveloppement (a) ; Module dvaluation (b).
5.2.2.4 Capteurs du dmonstrateur
Pour cette premire version du dmonstrateur, nous avons choisi de mesurer deux types
de paramtres pour illustrer les performances dun btiment en exploitation :
un paramtre physique avec des capteurs de temprature,
et deux paramtres dusage avec des dtecteurs de prsence et des dtecteurs douver-
ture/fermeture des portes.
Capteur de temprature
La puce CC1110 possde un capteur de temprature intgr. Il sagit plus prcisment dune
thermistance dont la rsistance diminue de faon uniforme avec la temprature (CTN
3
). La
lecture de la temprature est ralise travers le convertisseur CAN.
Dtecteur dtat des ouvrants
La dtection dtat des ouvrants (ouverture, fermeture) est ralise simplement laide dun
contact magntique (gure 5.3(a)). Dans le cas dun contact NF (Normalement Ferm), une
ampoule magntique est installe sur la partie xe de louvrant (encadrement de porte) et
laimant est install sur la partie mobile. Ensuite, lorsque ces deux parties sont proximit
(porte ferme), la tension la sortie de lampoule magntique devient nulle puisque le contact
3. Coecient de Temprature Ngatif
devient ouvert.
Dtecteur de prsence
Les dtecteurs de prsence, utiliss et illustrs sur la gure 5.3(b), sont des dtecteurs de
prsence infrarouges passifs. Ils sont constitus :
dun capteur pyrolectrique sensible au rayonnement infrarouge passif,
dune lentille optique dite de Fresnel (parfois associe un miroir) charge de faire
converger les rayons sur le capteur,
dune partie lectronique dont le rle est de traiter le signal issu du capteur.
Pour coupler ce type de dtecteur avec les modules dvaluation du CC1110, nous avons isol le
signal lectrique dja ampli et ltr provenant du capteur pyrolectrique, puis nous lavons
appliqu lentre du convertisseur analogique numrique du CC1110. Ensuite, sachant que
le signal provenant du capteur volue en fonction de la temprature, une moyenne glissante
est eectue au pralable pour dterminer sil y a eu dpassement du niveau moyen et, par
consquent, dtection dune prsence.
(a) (b)
Figure 5.3 : Dtecteur dtat des ouvrants (a) ; Dtecteur de prsence (b).
5.3 Installation et conguration du dmonstrateur
Le dmonstrateur bas sur la plateforme matrielle dcrite prcdemment a plusieurs ob-
jectifs. Tout dabord, il doit rpondre aux contraintes de lapplication vise et ainsi permettre
de mesurer in-situ les performances dun btiment en exploitation. De plus, il doit permettre
de valider les propos thoriques dvelopps dans ce manuscrit. Dans cet objectif, plusieurs
congurations ont t testes pour montrer linuence des paramtres de la couche physique
(puissance dmission, schmas de modulation, dbit) sur la consommation nergtique du
rseau. Le protocole MAC propos dans le quatrime chapitre a quant lui t modi en
raison des contraintes technologiques du composant CC1110.
Aprs la description de lenvironnement dinstallation, nous prsenterons le protocole re-
tenu pour congurer le rseau pendant la phase dinitialisation. Ensuite, nous dcrirons les
structures des trames de communication mises en oeuvre par le dmonstrateur qui, en raison
des contraintes technologiques du SoC CC1110, sont modies par rapport aux spcications
5.3 Installation et conguration du dmonstrateur 163
du chapitre 4. Enn, nous analyserons lutilisation et le stockage mmoire lis au codage de
lapplication.
5.3.1 Environnement dinstallation
An de valider le fonctionnement du dmonstrateur, une premire version a t installe
dans les locaux du CSTB de Grenoble. La couverture du gateway est limite une chelle de
deux bureaux comme illustre sur la gure 5.4.
Figure 5.4 : Environnement des mesures en situation.
Dans cette conguration, le gateway sert la fois de coordinateur des changes et de
serveur pour le stockage des donnes. En pratique, il transmet un PC les donnes rcoltes
travers un bus de communication srie RS232. Les dirents types de capteurs utiliss
servent mesurer les performances du btiment travers la mesure de dirents paramtres
physiques et dusage. Pour cette premire version de dmonstrateur et parce que lobjectif nal
de lapplication est de raliser une valuation sur une longue priode de temps, un intervalle de
collecte des donnes x 10 minutes est susant pour tous les capteurs. En dautres termes,
toutes les 10 minutes, le gateway interroge un par un chaque capteur et le processus dchange
dni par le protocole MAC est suivi. Le rle des dtecteurs est dinformer le gateway si au
moins une prsence a t dtecte depuis la dernire scrutation priodique, mais en aucun cas
de lavertir chaque dtection. Lintervalle de collecte des donnes issues des dtecteurs est
alors x comme pour les capteurs 10 minutes.
5.3.2 Phase dinitialisation
Pour construire son ordonnancement temporel, le gateway doit connatre au pralable
le type et le nombre de capteurs grer. Dans cette optique, une phase dinitialisation est
ncessaire. Elle doit intervenir la mise en place du systme et avant la phase de scrutation
priodique. Cette phase est dcrite par le chronogramme de la gure 5.5.
Figure 5.5 : Phase dinitialisation.
1. Le gateway doit obligatoirement tre allum en premier an de comptabiliser le nombre
de capteurs grer. Cette phase dintgration est appele phase daccueil.
2. Ensuite, lutilisateur doit allumer lun aprs lautre chaque capteur. A sa mise en route,
un capteur envoie une trame de prsence (P
1
ou P
2
) pour indiquer au gateway sa nature
(capteur de temprature, dtecteur de prsence ...). Il bascule ensuite en mode rception
pour recevoir son identiant.
3. Lors de la rception dune trame de prsence, le gateway dtermine lidentiant aecter
en fonction de la nature du capteur, puis lenvoie par transmission radio au capteur
correspondant.
4. Le capteur correspondant enregistre son identiant et reste ensuite lcoute jusqu la
n de la phase daccueil pour recevoir son cadencement temporel.
5. Une fois la phase daccueil termine, le gateway connat le nombre total de capteurs
grer et attribue un cadencement temporel en fonction de la nature du capteur. En
pratique, il envoie chaque capteur les valeurs des registres du "sleep timer" permettant
de grer les cycles de sommeil et de rveil.
6. Une fois cette phase dinitialisation termine, chaque capteur bascule alors en mode
sommeil et se rveille la n du dcomptage du sleep timer. Pour sa part, le gateway
initialise son timer 2 pour cadencer la scrutation priodique de chaque capteur.
Aprs cette phase dinitialisation intervient la phase de fonctionnement autonome qui est
dcrite par la dnition du protocole MAC dans le quatrime chapitre.
5.3 Installation et conguration du dmonstrateur 165
5.3.3 Structures des trames de communication
En raison des contraintes technologiques du CC1110, les longueurs de trames mises en
oeuvre par le dmonstrateur sont direntes de celles spcies dans le chapitre 4. Quatre
types de trames sont ncessaires au fonctionnement du dmonstrateur et suivent le format
indiqu sur la gure 5.6 :
Trame de prsence
Trame dinterrogation
Trame de donnes
Et enn, trame daccus de rception (ACK).
Figure 5.6 : Format des trames utilises.
Quel que soit le type de trame, la longueur du prambule nest plus adaptative mais xe
6 octets comme indique sur la gure 5.6. Le mot de synchronisation est quant lui x 4
octets. Enn, le CRC est x 2 octets conduisant une longueur totale de trame gale 15
octets. Comme nous lavons vu, cette modication de la longueur du prambule peut entrainer
une dsynchronisation importante selon lintervalle de transmission. Il sera donc ncessaire de
resynchroniser priodiquement les capteurs pour assurer les communications entre le gateway
et les dirents capteurs.
5.3.4 Utilisation mmoire
La dnition logicielle du protocole MAC et du paramtrage de la couche physique pour
cette version du dmonstrateur ncessite une taille mmoire de 2,5 ko pour le gateway, contre
3.8 ko pour un capteur de temprature et 4.4 ko pour un dtecteur de prsence. Les dirences
de taille mmoire entre les capteurs et le gateway sont essentiellement causes par lutilisation
du convertisseur analogique numrique. Pour cette premire version, le code implment nest
pas optimis. Toutefois, on notera que la taille mmoire ncessaire est infrieure celle du
standard 802.15.4 qui spcie une taille mmoire pouvant varier de 4 ko 32 ko selon le type
de priphrique (full device ou reduced device) [171, 172].
Pour plus de prcision, les rpartitions mmoires du code source du dmonstrateur associes
chaque fonction implmente sont illustres sur la gure 5.7.
On observe alors que, pour le code source du gateway, la proportion de mmoire ncessaire
la gestion des communications et lutilisation des timers reprsente 47% de la taille totale.
Ensuite, interviennent dans lordre, la gestion des horloges et la conguration des paramtres
radio (dbit, puissance dmission, frquence porteuse ...). Pour un capteur, la taille mmoire
associe la gestion des communications, savoir 55%, reprsente peu prs la mme pro-
portion que pour le gateway. En revanche, lutilisation du convertisseur analogique numrique
reprsente 17% de la taille totale du code source.
2%
47%
13%
18%
4%
< 1%
7%
5%
4%
Programme principal
Communications + Timers
Horloges
Config. radio
Init
UART
DMA
Trames
ACK
(a)
2%
55%
17%
15%
3%
6%
2%
Programme principal
Communications + Timers
CAN
Config. radio
Init
DMA
Trames
(b)
Figure 5.7 : Rpartition mmoire du code du gateway (a) ; Rpartition mmoire du code
pour un capteur ou un dtecteur (b).
5.4 Mesures des performances avant installation
Aprs avoir dcrit la conguration du dmonstrateur, les performances de ce dernier sont
values dans cette section en fonction des paramtres de la couche physique. Des mesures
de consommation statique et dynamique sont ralises en fonction du rglage de la puissance
dmission, du dbit et du schma de modulation utilis. Enn, une analyse spectrale est
eectue pour valuer lencombrement spectral selon la chane de transmission employe. Fi-
nalement, cette analyse devra permettre de valider les propos tayes dans le chapitre 3, et
vrier, par consquent, limpact de chaque lment de la couche physique sur la consommation
globale.
5.4.1 Consommations statiques
Les consommations de courant statique ont t mesures laide dune rsistance de shunt
dun ohm place entre lalimentation et le module dvaluation du CC1110. Ensuite, laide
dun oscilloscope numrique, nous avons mesur la tension aux bornes de la rsistance et, de
cette manire, limage du courant consomm dans dirents modes de fonctionnement. Les
rsultats sont rpertoris dans le tableau 5.1.
A travers ce tableau, il apparait clairement que la consommation du CC1110 est la plus
leve lorsque le bloc de communication radio est actif (rception ou mission). Laugmentation
du dbit a cependant trs peu dinuence sur la consommation. En revanche, on observe
logiquement une plus forte inuence de la puissance dmission sur la consommation. De plus,
on note que cette dernire est plus importante 868 MHz qu 433 MHz. Enn, au cours
des mesures, nous avons observ que la modication du schma de modulation navait pas
dinuence sur la consommation statique.
5.4 Mesures des performances avant installation 167
Mode 433 MHz 868 MHz
Rx (1,2 kBps) 19,8 mA 19,7 mA
Rx (250 kBps) 20,5 mA 20,4 mA
Tx (10 dBm) 33,5 mA 36,2 mA
Tx (0 dBm) 20 mA 21 mA
Actif 4,8 mA
PM0 4,3 mA
PM1 180 A
PM2 0,5 A
PM3 0,3 A
Tableau 5.1 : Consommations statiques releves sur un module CC1110 en fonction du pa-
ramtrage de la couche physique.
5.4.2 Consommations dynamiques
Les mesures de consommations dynamique sont obtenues dans les mmes conditions que
pour les consommations statiques. Elles permettent danalyser, dune part, le fonctionnement
du dmonstrateur travers lanalyse temporelle des chronogrammes, et, dautre part,
dvaluer la consommation moyenne de chaque capteur en vue de lestimation des dures de
vie. Nanmoins, pour faciliter les mesures, lintervalle de transmission des capteurs ainsi que
la phase dinitialisation sont xs 10 secondes, le dbit est x 1,2 kBps et cest la bande
ISM 433 MHz qui est utilise.
Consommations pendant les phases dinitialisation et de scrutation priodique
La gure 5.8 reprsente la consommation du gateway et de deux capteurs de temprature
pendant la phase dinitialisation et pendant la phase de fonctionnement autonome.
1. Le gateway est mis en route et bascule directement en mode rception pour comptabiliser
le nombre de capteurs grer.
2. Le capteur 1 est allum et transmet sa trame de prsence vers le gateway qui la rcep-
tionne et lui aecte son identiant.
3. Le gateway rebascule en mode rception pour intgrer de nouveaux capteurs.
4. Le capteur 2 est allum et la procdure de communication est la mme que pour le
capteur 1.
5. Le gateway rebascule une nouvelle fois en mode rception.
6. La dure de la phase daccueil est termine ; le gateway attribue au premier capteur son
cadencement temporel.
7. Le gateway attribue ensuite le cadencement temporel du deuxime capteur. A ce stade,
la phase dinitialisation est alors termine. Le systme passe donc en phase de scrutation
priodique. En raison du faible dbit utilis et des temps de transmission ncessaires aux
aectations didentiants, la dure de la phase dinitialisation est en ralit augmente
de 4 secondes.
0 5 10 15 20 25 30 35 40
0
10
20
30
G
a
t
e
w
a
y
0 5 10 15 20 25 30 35 40
0
10
20
30
C
a
p
t
e
u
r

1
0 5 10 15 20 25 30 35 40
0
10
20
30
Temps en secondes
C
a
p
t
e
u
r

2
mA
mA
mA
t4
Initialisation Scrutation priodique
t5 t5
t3
t3
t1
t2 1
10
3 5 7 8
4
9
2
6
Figure 5.8 : Chronogrammes des consommations dynamiques et illustration des phases dini-
tialisation et de scrutation priodique.
8. Le gateway interroge le premier capteur qui est dj rveill.
9. Il passe ensuite en mode rception pour rcolter les donnes issues du capteur.
10. Si la trame reue est correcte, il valide la transaction en envoyant un accus de rception.
11. Ce processus est ensuite rpt cycliquement et indniment pour chaque capteur prsent
et identi (pendant la phase dinitialisation) par le gateway.
La mise en oeuvre du protocole MAC est ralise pendant la phase de scrutation priodique.
Dans cette phase, lintervalle de temps entre linterrogation de deux capteurs est not t1.
Lintervalle de scrutation priodique est not t2. La dure des changes radio entre le gateway
et le capteur correspondant est not t3. Nous observons alors quavec le dbit utilis, la dure
ncessaire au gateway pour interroger un capteur, collecter ses donnes et envoyer un accus
de rception est gale t3 = 1,42 s.
Paralllement, nous observons que dans cette conguration, le cadencement temporel des
communications nest pas optimis. Il apparait tout dabord, quau dbut de la phase de
scrutation priodique, la dure dcoute dun capteur est plus faible sa premire interrogation
(t4) quaux suivantes (t5). En eet, ce dbit, les dures dmission et de rception des trames
de donnes et daccus de rception sont importantes (t3). De ce fait, lintervalle de scrutation
priodique est signicativement allong (par une dure gale t3). Ainsi, pour augmenter la
dure de vie des capteurs, il est donc ncessaire de prendre en compte la dure du processus
dchange dans le calcul des intervalles de scrutation de faon diminuer les priodes dcoute
des capteurs. De plus, pour viter les problmes de synchronisation dues aux drives dhorloge,
il est galement ncessaire que chaque capteur rajuste priodiquement son horloge par rapport
celle du gateway.
En observant plus prcisment les niveaux de consommations, nous remarquons alors que
la consommation en rception est plus importante que celle en mode mission. En ralit, ce
phnomne sexplique simplement par la consommation supplmentaire lie lallumage de la
LED qui est utilise pour signaler visuellement que le gateway est en mode rception. Enn,
contrairement au deuxime capteur de temprature, le capteur 1 ne bascule pas en mode
sommeil aprs avoir dialogu avec le gateway. Nous verrons limpact de cette consommation
supplmentaire lors de lextrapolation des dures de vie.
An de vrier les dures des priodes de communication (notes t3), un grossissement est
ralis sur la gure 5.9.
18 18.2 18.4 18.6 18.8 19 19.2 19.4 19.6 19.8 20
0
5
10
15
20
25
30
Temps en secondes
G
a
t
e
w
a
y

(
m
A
)
18 18.2 18.4 18.6 18.8 19 19.2 19.4 19.6 19.8 20
0
5
10
15
20
25
30
Temps en secondes
C
a
p
t
e
u
r

(
m
A
)
1
3 5
4 6
9
2
8 7
Figure 5.9 : Grossissement de la gure 5.8 : consommation lors dune communication entre
le gateway et un capteur.
1. Le capteur est en mode rception prt recevoir la trame dinterrogation lui indiquant
denvoyer ses donnes. Pendant cette priode de temps, sa consommation en courant
est gale 22 mA et correspond la consommation en mode rception laquelle vient
sajouter celle de la LED.
2. Le gateway met sa trame dinterrogation. La consommation du capteur est alors gale
21,2 mA et correspond aux mesures statiques prcdentes.
3. Le capteur traite alors la demande du gateway. La dure de traitement correspond au
temps de basculement entre le mode rception et le mode actif, auquel vient sajouter
la dure dacquisition et de traitement du convertisseur analogique numrique. Pendant
cette dure, le CPU est actif et consomme environ 4,2 mA.
4. Le capteur passe ensuite en mode mission et transmet ses donnes au gateway pendant
100 ms.
5. Il bascule ensuite en mode rception et attend une validation de la transaction.
6. Dans cet objectif, le gateway transmet un accus de rception. Pendant cet intervalle,
la consommation du capteur est gale 20,5 mA et la LED nest pas allume.
7. Le capteur rinitialise son cadencement temporel et peut retourner en phase de sommeil.
Sa consommation en courant chute alors 180 A.
Les dures dmission de rception des trames dinterrogation, de donnes et daccus de
rception, qui correspondent respectivement aux phases 2, 4 et 7, sont toutes gales 100 ms,
ce qui correspond bien une transmission dune trame de 15 octets (comme indiqu dans la
section 5.3.3) avec un dbit de 1,2 kBps (soit un temps binaire T
b
= 83 s).
Inuence du dbit et du codage canal sur la consommation dun capteur
La gure 5.10 permet dillustrer limpact du dbit et du codage canal sur la dure dmission
radio.
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7
0
10
20
30
I

(
m
A
)
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7
0
10
20
30
I

(
m
A
)
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7
0
10
20
30
I

(
m
A
)
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7
0
10
20
30
Temps en secondes
I

(
m
A
)
1,2KBps+CCE
1,2KBps
38,4KBps
250KBps
Tx
Tx
Tx
Tx
Figure 5.10 : Dirences de consommation suivant le dbit et lors de lutilisation du codage
canal.
On observe logiquement, comme discut dans le chapitre 3 section 3.2.3.2.3, que plus
le dbit augmente, plus la dure dmission diminue. Au contraire, lutilisation de codes
correcteurs derreurs allonge la dure de transmission. Pour un dbit de 1,2 kBps, la dure
dmission releve avec lutilisation dun code convolutif de rendement 1/2 et dun entrelaceur
ligne-colonne 4 4 est gale 164,8 ms. La documentation constructeur du CC1110 [32]
indique que le code convolutif est appliqu sur le champ de donnes et le champ CRC de
la trame. En raison du rendement du code correcteur, la trame est alors allonge de 10
octets et devient donc gale 25 octets, ce qui correspond bien une mission de 164,8 ms
(pour un dbit de 1,2 kBps). En conclusion, le surcot nergtique li lallongement de la
dure de transmission est infrieur au cot nergtique dune transmission de deux trames
(transmission + retransmission). Lutilisation dun code convolutif de ce type permet donc de
diminuer nettement le nombre de retransmissions travers la diminution du TEB (chapitres
1 section 1.4.3.3 et chapitre 3 section 3.3.3.2) et donc, par consquent, la consommation
nergtique associe. Il parait alors essentiel de le mettre en oeuvre au sein de la chane de
transmission numrique.
Consommation dynamique du dtecteur de prsence
Comme prcdmment, nous illustrons ici sur la gure 5.11, la consommation de courant
dynamique lie aux communications entre un dtecteur de prsence et le gateway pendant la
phase de scrutation priodique. Dans cette conguration, lintervalle de scrutation est x
5 secondes et le dbit 1,2 kBps.
5 10 15 20 25
0
10
20
30
G
a
t
e
w
a
y

(
m
A
)
5 10 15 20 25
0
10
20
30
D
t
e
c
t
e
u
r

(
m
A
)
5 10 15 20 25
0
0.5
1
Temps en secondes
S
i
g
n
a
l

(
V
)
C C
Absence Prsence Absence
C
V V
Figure 5.11 : Illustration des consommations du dtecteur de prsence pendant la phase de
fonctionnement et volution du signal de dtection.
Sur cette gure, les phases de communication radio entre le dtecteur et le gateway sont
notes C. Pendant ces phases, le principe de fonctionnement est le mme que pour un capteur
de temprature. Aprs interrogation par le gateway, le dtecteur indique par transmission radio
sil a dtect ne serait ce quune seule fois, la prsence de personne depuis la dernire scrutation.
Paralllement, on remarque que, pendant ces phases de communication, le signal analogique
provenant du capteur pyrolectrique est perturb en raison des ressources ncessaires au bloc
radio du CC1110 pour les transmissions. Ensuite, le capteur doit se restabiliser. On observe
galement que lorsquil ne capte pas de rayons infrarouges, il est quasiment stable, et au
contraire variable lors de la dtection dune prsence.
La principale dirence de consommation dun dtecteur de prsence par rapport un
capteur de temprature se situe en dehors des intervalles de scrutation. Cest dire lorsque
le dtecteur de prsence a besoin dtre constamment aliment pour eectuer sa moyenne
glissante an dvaluer le niveau moyen et dtecter une ventuelle prsence. Durant ces in-
tervalles de temps, la consommation engendre par lutilisation du CPU et du convertisseur
analogique numrique est gale 7,27 mA. Les petites variations notes V et observes sur
le chronogramme correspondent lallumage de la LED lorsque le signal analogique issu du
capteur pyrolectrique dpasse le niveau moyen.
5.4.3 Extrapolation des dures de vie
A partir des mesures de consommations dynamiques, il est dsormais possible destimer les
dures de vie des dirents capteurs en fonction du mode de fonctionnement et de lintervalle
de transmission L (cf. chapitre 4 section 4.3.3.4). Pour ces estimations, le modle de batterie est
le mme que celui utilis dans les chapitres 3 et 4, et la puissance dmission est rgle 0 dBm.
Les rsultats de la dure de vie moyenne dun capteur en fonction du dbit et de lintervalle
de transmission L sont reprsents sur la gure 5.12. La gure 5.12(a) reprsente la dure de
vie dun capteur lorsque le mode PM1 (mode veille consommant 220 A) est utilis en dehors
des plages de communication radio. La gure 5.12(b) correspond la dure de vie dun capteur
avec lutilisation du mode PM2 (mode veille consommant 0,5 A).
10
1
10
0
10
1
10
2
10
3
0
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
0.7
Intervalle de transmission en s
D
u
r
e

d
e

v
i
e

e
n

a
n
n
e
s
1.2 kBps
250 kBps
(a)
10
1
10
0
10
1
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2
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3
0
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2
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8
9
10
D
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r
e

d
e

v
i
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e
n

a
n
n
e
s
1.2 kBps
250 kBps
Prvision thorique 1.k KBps
Prvision thorique 250 kBps
(b)
Figure 5.12 : Dure de vie en fonction de lintervalle de transmission et du dbit : avec le
mode PM1 (a) ; avec le mode PM2 (b).
Dans un premier temps et en raison du modle de batterie utilis, on observe, comme dans
le chapitre 3 et 4, le mme comportement asymptotique de la dure de vie lorsque lintervalle
de transmission augmente. Ensuite, on remarque trs nettement quavec laugmentation du
dbit, la dure de vie dun capteur augmente, ce qui sexplique logiquement par la rduction
des temps de transmission et de rception.
De plus, on observe que les rsultats obtenus sont fortement conditionns par le mode de
fonctionnement utilis pendant les phases de repos du capteur. Lorsque cest le mode PM1
qui est utilis, la dure de vie maximum est gale 0,5 an. En revanche, avec le mode PM2,
la dure de vie peut atteindre jusqu 9 ans avec un dbit de 250 kBps, soit un gain de prs
de 94%. Il parait donc essentiel dutiliser le mode PM2 pendant les phases de sommeil dun
capteur.
Les carts observs entres les prvisions thoriques et les extrapolations sont quant eux
essentiellement dus aux consommations lies au CPU et au CAN pendant les priodes de
scrutations priodiques. Ils sont de lordre de 71% pour un dbit de 250 kBps et un intervalle
de transmission de 10 s, et 66% pour un dbit de 1,2 kBps et un intervalle de transmission
de 200 s. Lactivit du microcontrleur a donc un impact non ngligeable sur la dure de vie
moyenne dun capteur. En dautres termes, il est ncessaire de dnir prcisment lactivit
du CPU et du CAN ainsi que les niveaux de consommation associs pour tre prcis dans
lestimation des dures de vie. Nanmoins, cette inuence sera logiquement moins importante
pour des dbits plus faibles car, dans ce cas prcis, la consommation globale dun capteur sera
domine essentiellement par la consommation de la partie radio.
An de comparer les performances du dmonstrateur par rapport au protocole MAC sp-
ci dans la section 4.4.1 du chapitre 4, nous avons trac sur la gure 5.13 la dure de vie
extrapole avec lutilisation du mode PM2 et un dbit de 250 kBps et celle prvue thorique-
ment avec le protocole MAC propos.
10
1
10
0
10
1
10
2
10
3
0
1
2
3
4
5
6
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8
9
10
D
u
r
e

d
e

v
i
e

e
n

a
n
n
e
s
Extrapolation des mesures
Protocole propos
Figure 5.13 : Dure de vie en fonction de lintervalle de transmission L obtenue par extra-
polation des mesures et comparaison avec le protocole MAC propos dans le
chapitre 4.
On remarque alors que les rsultats extrapols sont bien loignes des prvisions attendues
avec le protocole MAC propos. On notera par exemple, pour un intervalle de transmission de
10 s, un cart de prs de 5 annes. En revanche, pour des intervalles de transmissions sup-
rieurs 200 s, les mesures de consommations dynamiques rvlent de meilleures performances
avec un gain en termes de dure de vie de plus dune anne. Dans cette zone, les performances
du dmonstrateur sont meilleures parce que le prambule adaptatif spci avec le protocole
MAC alourdit le bilan nergtique pour des intervalles de transmission importants. En
ralit, les dirences entre les deux dures de vie taient prvisibles, dune part, en raison
de la structure des trames mises en oeuvre, dont la longueur est bien plus importante que
celles spcies et, dautre part, en raison de la part nergtique lie lactivit du CPU.
Plus prcisment, ce sont les contraintes technologiques du SoC CC1110 qui limitent les
performances du dmonstrateur. Pour atteindre les performances prvues dans le chapitre 4
section 4.4.4, il est ncessaire de recourir une architecture matrielle ddie, o la structure
des trames peut entirement tre maitrise. En dautres termes, il est ncessaire de rduire
les champs de synchronisation de la trame (prambule et mot de synchronisation), ainsi que
le champ de dtection derreur (CRC). Ceci passe donc par lutilisation ou le dveloppement
dun dmodulateur performant et lutilisation dune PLL numrique ecace avec laquelle
la rcupration de la synchronisation (frquence, binaire) est rapidement eectue, pour au
nal, limiter les longueurs des champs de synchronisation des trames.
Concernant le dtecteur de prsence, les rsultats de la dure de vie moyenne en fonction
du dbit et de lintervalle de transmission sont reprsents sur la gure 5.14.
10
1
10
0
10
1
10
2
10
3
0
1
2
3
4
5
6
7
D
u
r
e

d
e

v
i
e

e
n

j
o
u
r
s
1.2 KBps
250 KBps
Figure 5.14 : Dure de vie dun dtecteur de prsence en fonction de lintervalle de trans-
mission et du dbit.
Les rsultats observs viennent corroborer le fait que, pour ce type de capteur, la consom-
mation en courant en dehors des phases de transmission/rception radio domine la consomma-
tion globale (ie 7,27 mA sur la gure 5.11). Cette inuence dpend cependant de lintervalle
de transmission et du dbit. Pour un dbit de 1,2 kBps, linuence des consommations lies
aux transmissions radios est plus importante. Dans ce cas de gure, on observe que la dure
de vie volue naturellement en fonction de lintervalle de transmission avec un maximum de 5
jours. Pour un dbit de 250 kBps, les consommations lies aux transmissions radio deviennent
ngligeables et on observe alors que la dure de vie dun dtecteur de prsence diminue avec
laugmentation des intervalles de transmissions. Cette volution est due lallongement des
priodes de temps entre les transmissions radio et, par consquent, une augmentation de la
prdominance de la consommation statique. Enn, on note que la dure de vie obtenue pour
ce type de capteur est trs faible comparativement celle dun capteur de temprature. Il
est donc primordial de diminuer la consommation statique en dehors des transmissions. Cette
diminution passe alors par la rduction de la consommation du dtecteur infrarouge et du
traitement associ au calcul de la moyenne glissante. En conclusion, il savre donc prfrable
pour qualier lutilisation eective du btiment, de procder en lieu et place du dtecteur
de prsence, une extrapolation des autres informations fournies : ouverture/fermeture des
portes, extinction/allumage des appareils lectriques, consommations de courant ...
5.4.4 Encombrement spectral
En plus des mesures de consommation, il est important de vrier lencombrement spec-
tral des transmissions radio. Cette vrication est ncessaire, dune part, an de respecter les
rglementations, mais galement, dautre part, si on dsire partager la bande frquentielle en
plusieurs canaux. Dans cet objectif, nous avons mesur laide dun analyseur de spectre, len-
combrement spectral des transmissions radio 433 MHz pour plusieurs schmas de modulation
et deux dbits dirents : 1,2 et 250 kBps.
Les spectres relevs 433 MHz sont reprsents sur la gure 5.15 et permettent ensuite
destimer lencombrement spectral -20 dB. Les rsultats sont repertoris dans le tableau 5.2.
Modulation 1,2 kBps 250 kBps
ASK 25 kHz 356 kHz
FSK 120 kHz 331 kHz
MSK 22 kHz 336 kHz
Tableau 5.2 : Encombrement spectral -20 dB pour une frquence de 433 MHz.
On observe tout dabord quune meilleure ecacit spectrale est obtenue avec la modula-
tion MSK pour un dbit de 1,2 kBps. En revanche, 250 kBps, cest la modulation FSK qui
est la plus ecace. De plus, comme prvu thoriquement, la bande spectrale occupe est plus
grande lorsque le dbit est augment. On note un largissement du spectre denviron 300 kHz
pour les deux dbits mesurs et les modulations ASK et MSK, contre un largissement de 210
kHz pour la modulation FSK.
Sachant que la largeur de la bande ISM 433 MHz est gale 1,74 MHz, nous savons alors
quavec un dbit de 1,2 kBps, il est possible de la diviser en 69 canaux avec la modulation
ASK, en 14 canaux pour la modulation FSK et en 79 canaux pour la modulation MSK. Par
contre, pour un dbit de 250 kBps, elle ne peut tre divise quen 4 canaux pour la modulation
ASK et 5 canaux pour les modulations FSK et MSK. En conclusion, il apparait donc une fois
de plus que la modulation MSK est la plus ecace.
Enn, notons qu 868 MHz, lencombrement spectral -20 dB est similaire celui obtenu
433 MHz, cest pourquoi les rsultats ne sont pas prsents.
432.5 432.75 433 433.25 433.5
110
100
90
80
70
60
50
40
30
Frquence en MHz
P
u
i
s
s
a
n
c
e

r
e
u
e

(
d
B
m
)
ASK 1.2 KBps
20 dB
Bande 20 dB
(a)
432 432.5 433 433.5 434
110
100
90
80
70
60
50
40
30
Frquence en MHz
P
u
i
s
s
a
n
c
e

r
e
u
e

(
d
B
m
)
ASK 250 KBps
(b)
432.5 432.75 433 433.25 433.5
110
100
90
80
70
60
50
40
30
Frquence en MHz
P
u
i
s
s
a
n
c
e

r
e
u
e

(
d
B
m
)
FSK 1.2 KBps
(c)
432 432.5 433 433.5 434
110
100
90
80
70
60
50
40
30
Frquence en MHz
P
u
i
s
s
a
n
c
e

r
e
u
e

(
d
B
m
)
FSK 250 KBps
(d)
432.5 432.75 433 433.25 433.5
110
100
90
80
70
60
50
40
30
Frquence en MHz
P
u
i
s
s
a
n
c
e

r
e
u
e

(
d
B
m
)
MSK 1.2 KBps
(e)
432 432.5 433 433.5 434
110
100
90
80
70
60
50
40
30
Frquence en MHz
P
u
i
s
s
a
n
c
e

r
e
u
e

(
d
B
m
)
MSK 250 KBps
(f)
Figure 5.15 : Spectres des modulations : ASK 1,2 kBps (a) ; ASK 250 kBps (b) ; FSK
1,2 kBps (c) ; FSK 250 kBps (d) ; MSK 1,2 kBps (e) ; MSK 250 kBps (f).
5.5 Premires mesures in-situ 177
5.5 Premires mesures in-situ
Aprs avoir analys les performances nergtiques du dmonstrateur en fonction du pa-
ramtrage de la couche physique, nous nous intressons, dans cette partie du chapitre, aux
premires mesures ralises in-situ an de valider le fonctionnement applicatif du dmonstra-
teur. Pour ces mesures, linstallation du systme est la mme que celle prsente sur la gure
5.4. Le dmonstrateur est ainsi compos de 6 capteurs qui permettent de relever les dirents
paramtres physiques et dusage pendant une priode de 24 heures. De plus, il est paramtr
pour fonctionner sur la bande ISM 433 MHz en utilisant un schma de modulation MSK, une
puissance dmission 0 dBm et enn un dbit de 250 kBps.
5.5.1 Mesures RSSI et analyses
Dans cette partie, nous nous intressons des premires mesures de RSSI
4
qui permettent
dvaluer la qualit des transmissions radio. Comme nous lavons expliqu tout au long de ce
manuscrit, les variations du canal de propagation sont temporelles et essentiellement causes
par le dplacement des personnes dans lenvironnement. Cest pourquoi, en plus des mesures
de RSSI, nous avons trac, sur les gures 5.16 et 5.17, les dtections releves par les capteurs
de prsence dans lobjectif de montrer la corrlation prvisible entre la prsence de personnes
et les variations temporelles des RSSI mesurs.
Lvolution temporelle du RSSI de chaque capteur est reprsente sur la gure 5.16 pour
le 1
er
bureau et sur la gure 5.17 pour le 2
me
bureau. Les capteurs de temprature sont nots
T1 et T2, les dtecteurs douverture des portes P1 et P2 et enn les dtecteurs de prsence
D1 et D2, respectivement pour les bureaux n1 et 2.
Tout dabord, on note que le niveau moyen observ pour chaque capteur est cohrent par
rapport aux distances les sparant du gateway et lutilisation dune frquence porteuse de 433
MHz. Les principales dirences par rapport une attnuation en espace libre (-45 dBm 10
mtres) sont lies aux parois traverses.
Pour chaque bureau, on observe trois plages horaires sur lesquelles les variations des RSSI
sont direntes. La premire plage horaire stend de 11 h 17 h. Durant cet intervalle de
temps, les RSSI peuvent prsenter des variations importantes de plusieurs dB qui peuvent tre
causes par le dplacement des personnes dans lenvironnement ou leur proximit passagre
des capteurs. Par exemple sur la gure 5.16, on observe un vanouissement prolong du dtec-
teur D1 vers 17 h, alors que le signal mesur par le dtecteur ne dtecte aucune prsence. En
ralit, le dtecteur de prsence infrarouge est un dtecteur de mouvement. Cest pourquoi,
si une personne se trouve proximit du dtecteur mais ne bouge pas, il ny aura pas de
dtection de prsence. En revanche, cette prsence va perturber le champ mis par lantenne
du dtecteur et on observe alors un vanouissement du RSSI mesur. Ensuite, sur la plage
horaire situe entre 18 h et 7 h, on observe que les RSSI sont quasiment stables. Cette priode
de temps se situe en dehors des plages horaires de travail, cest dire lorsquil ny a personne
dans lenvironnement (dtecteurs D1 et D2). Dans ce cas, ils ne prsentent quasiment pas de
variations temporelles. Enn, partir de 7 h du matin, les premires personnes arrivent dans
les locaux et les RSSI mesurs commencent varier de manire plus prononce.
4. Received Signal Strength Indication
11 14 17 20 23 02 05 08 11
0
0.5
1
D
1
11 14 17 20 23 02 05 08 11
55
50
45
40
R
S
S
I

T
1
(
d
B
m
)
11 14 17 20 23 02 05 08 11
55
50
45
R
S
S
I

P
1
(
d
B
m
)
11 14 17 20 23 02 05 08 11
50
45
40
Temps en heures
R
S
S
I

D
1
(
d
B
m
)
Dtecteur de prsence n1
Capteur de temprature n1
Dtecteur porte n1
Figure 5.16 : RSSI relevs par le systme dans le bureau n1.
11 14 17 20 23 02 05 08 11
0
0.5
1
D
2
11 14 17 20 23 02 05 08 11
65
60
55
50
R
S
S
I

T
2
(
d
B
m
)
11 14 17 20 23 02 05 08 11
55
50
45
R
S
S
I

P
2
(
d
B
m
)
11 14 17 20 23 02 05 08 11
70
60
50
Temps en heures
R
S
S
I

D
2
(
d
B
m
)
Dtecteur de porte n2
Figure 5.17 : RSSI relevs par le systme dans le bureau n2.
An dtudier le comportement statistique des RSSI, nous proposons dutiliser la mthode
didentication statistique dcrite dans le deuxime chapitre (section 2.5). Ainsi, en appliquant
cette mthode sur les RSSI de chaque capteur, nous valuons la distribution thorique qui est la
plus semblable celle mesure. Les rsultats de lapplication de cette mthode didentication
statistique sur les RSSI du dtecteur P2 sont illustrs pour exemple sur la gure 5.18 et la
gure 5.19.
56 55 54 53 52 51 50 49 48
0
0.05
0.1
0.15
0.2
0.25
0.3
0.35
0.4
0.45
RSSI en dBm
P
r
o
b
a
b
i
l
i
t
Mesure P2
Rayleigh
Lognormale
Rice
Weibull
Nakagami
Figure 5.18 : Histogrammes empiriques et densits de probabilit des lois candidates pour
les RSSI du dtecteur P2.
56 55 54 53 52 51 50 49 48
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
0.7
0.8
0.9
1
RSSI en dBm
p
r
o
b
a
b
i
l
i
t

c
u
m
u
l
e
Mesure P2
Rayleigh
Lognormale
Rice
Weibull
Nakagami
Figure 5.19 : Fonctions de rpartition empiriques et fonctions de rpartition de probabilit
thoriques des lois candidates pour les RSSI du dtecteur P2.
A travers ces gures, on remarque visuellement que, quelle que soit la mise en forme des
donnes (histogramme ou fonction de rpartition empirique), les distributions statistiques des
RSSI du dtecteur P2 suivent une loi de Weibull. En dautres termes, les variations temporelles
des RSSI peuvent tre modlises partir dune distribution de Weibull. Ces rsultats viennent
donc corroborer ceux prsents dans le deuxime chapitre (section 2.5.6).
Lestimation du paramtre k, reprsentatif de la svrit des variations pour une distribu-
tion de Weibull, est rpertorie pour chaque capteur dans le tableau 5.3.
Capteur T
1
P
1
D
1
T
2
P
2
D
2
k 2,90 4,34 2,8 4,01 3,15 2,42
k moyen 3,79
Tableau 5.3 : Paramtre k estim.
A partir de ce tableau et de lvolution du paramtre k en fonction du nombre de personnes
en mouvement dans lenvironnement (dnie sur la gure 2.19 du chapitre 2), il est alors
possible de conclure que les variations observes des RSSI sont dues au dplacement dau
maximum 3 personnes. Sachant que les bureaux utiliss pour ces mesures in-situ sont occups
par deux personnes, ce rsultat semble donc cohrent.
5.5.2 Mesures des paramtres physiques et dusage
An de valider le fonctionnement applicatif du dmonstrateur, les mesures des dirents
paramtres ncessaires lvaluation des performances dun btiment ont t eectues dans
les deux bureaux dcrits prcdemment pendant une priode dvaluation de 24 heures.
Les mesures releves par le systme dans le 1
er
bureau sont reprsentes sur la gure 5.20.
11 14 17 20 23 02 05 08 11
5
10
15
20
T
1

e
n

C
11 14 17 20 23 02 05 08 11
0
0.5
1
P
1
Dtecteur ouverture porte 1
11 14 17 20 23 02 05 08 11
0
0.5
1
Temps en heures
D
1
Dtecteur prsence n1
Figure 5.20 : Mesures releves par le systme dans le bureau n1.
On observe alors que, pendant cette priode dvaluation, la temprature volue entre 10C
et 14C. Son volution sur 24 h est cohrente avec lvolution de la temprature extrieure
dans la journe. En dautres termes, on observe bien une diminution de la temprature
pendant les heures de nuit. Le dtecteur douverture de porte, not P1, montre que la porte du
bureau est la plupart du temps ouverte. Enn, la dtection de prsence ralise par le capteur
not D1 est cohrente avec loccupation gnralement observe dans ce type denvironnement.
On notera notamment quentre les heures de repas et en dehors de la plage horaire de travail
(entre 18 h et 7 h du matin), D1 ne dtecte aucune prsence. Loccupation du bureau semble
donc cohrente avec le diagramme de taux doccupation (gure 2.21) utilis dans le chapitre
2 pour modliser les variations temporelles du canal de propagation.
Les mesures releves par le systme dans le bureau n2 sont reprsentes sur la gure 5.21.
11 14 17 20 23 02 05 08 11
5
10
15
20
T
2

e
n

C
11 14 17 20 23 02 05 08 11
0
0.5
1
P
2
Dtecteur ouverture porte 2
11 14 17 20 23 02 05 08 11
0
0.5
1
Temps en heures
D
2
Dtecteur prsence n2
Figure 5.21 : Mesures releves par le systme dans le bureau n2.
Lvolution des paramtres relevs dans le deuxime bureau est galement cohrente. On
remarque cependant que la temprature moyenne est lgrement plus leve, malgr la proxi-
mit de lenvironnement avec le premier bureau. On note toutefois une chute de la temprature
vers 9 h du matin et qui sexplique par louverture dune des fentres du bureau. De plus, on
remarque que la porte na jamais t ferme et quil y a eu moins de mouvements de personnes
dans lenvironnement.
A ce stade, ces premires mesures permettent de valider le fonctionnement du dmonstra-
teur et, par la mme occasion, lapplication vise. En revanche, il est ncessaire dallonger la
dure dvaluation pour faire apparaitre clairement des corrlations entre les divers paramtres.
5.6 Conclusion
Aprs un bref tat de lart sur les plateformes matrielles existantes et utilisables pour
des rseaux de capteurs, ce chapitre a prsent le matriel choisi pour la ralisation dun
dmonstrateur autonome, capable de mesurer in-situ les performances des btiments en ex-
ploitation. Larchitecture matrielle de ce dmonstrateur est bas sur le SoC CC1110 de chez
Texas Instruments et la premire version est compose de 6 capteurs et dun gateway.
Les mesures ralises avec ce dmonstrateur ont permis, dune part, de mettre en vidence
linuence de chaque paramtre de la couche physique (bandes de frquence, modulations,
codes correcteurs derreurs, puissance dmission, dbit ...) sur la consommation globale dun
capteur et, dautre part, de valider les propos thoriques tayes dans les chapitres prcdents.
Qui plus est, linuence de lactivit du CPU et du CAN sur la dure de vie dun capteur a t
analyse. Nous avons dailleurs montr que pour un dtecteur de prsence, qui ncessite dtre
aliment en continu, la part du CPU et du CAN dans la consommation globale tait plus
importante que celle dedie aux communications radio. En complment, lanalyse spectrale a
permis de montrer limportance du schma de modulation.
Enn, les mesures in-situ dtailles la n de ce chapitre, en plus de valider le fonctionne-
ment du dmonstrateur, permettent de corroborer les rsultats sur les variations temporelles
du canal de propagation dcrites dans le deuxime chapitre.
Nanmoins, nous avons vu que les performances en termes de dure de vie observes
avec ce dmonstrateur, sont assez loignes des prvisions thoriques. En ralit, la mise en
oeuvre du protocole MAC dvelopp dans le chapitre 4 na pas pu tre ralise de manire
formelle en raison des contraintes technologiques du CC1110. Les modications par rapport
aux spcications concernent notamment la structure des trames et plus particulirement la
longueur du prambule et du mot de synchronisation. Par consquent, le prambule adaptatif
assurant la synchronisation des changes entre le capteur et le gateway na pu tre mis en
oeuvre et les longueurs de trames ncessaires au bon fonctionnement du CC1110 sont plus
importantes que celles spcies avec le protocole MAC conduisant ainsi lallongement des
dures de transmission et de rception. Pour esprer diminuer la consommation nergtique
dun capteur sans l, il parait donc ncessaire de mettre en oeuvre le protocole MAC propos
sur une architecture matrielle ddie.
Conclusion gnrale et perspectives
Ce travail de thse sinscrit dans le cadre de loptimisation nergtique des rseaux de cap-
teurs sans l avec une application ddie au diagnostic in-situ des performances des btiments
en exploitation. Nanmoins, lapproche propose dans cette thse reste valable quelle que soit
lapplication vise.
Dans ce contexte, le premier chapitre introduit les notions de base ncessaires la compr-
hension et ltude nergtique des couches basses du modle OSI. Dans un premier temps,
un tat de lart gnral sur les rseaux de capteurs sans l a permis de montrer linuence
des couches physique et MAC sur lecacit nergtique des transmissions radio. Plus parti-
culirement, nous avons soulign que certaines techniques de traitement du signal associes
la couche physique (schmas de modulation, codage canal) permettaient damliorer le TEB
et, par consquent, de rduire le nombre de retransmissions. Ce chapitre a notamment permis
dexpliquer quen ralit les stratgies doptimisation de la couche physique devaient reposer
sur la recherche du meilleur compromis entre le TEB (pour amliorer la qualit des transmis-
sion), la longueur du message transmettre (pour diminuer les temps dmission/rception et
le nombre de retransmissions) et enn la puissance dmission (pour diminuer la consomma-
tion de lamplicateur de puissance). Aprs lanalyse de la couche physique, une introduction
sur limportance de la couche MAC nous a permis de montrer que cette couche tait dter-
minante dans les performances nales dun rseau de capteurs. En conclusion de ce chapitre,
nous avons identi quune dmarche doptimisation "cross-layer" entre les couches physique
et MAC taient ncessaires pour amliorer signicativement et indpendamment des perfor-
mances des autres couches, la consommation dnergie dun rseau de capteurs.
Le deuxime chapitre a t consacr la modlisation des variations temporelles du canal
de propagation indoor an de prendre en compte limpact du dplacement dtres humains
sur la qualit des transmissions. Dans un premier temps, une synthse bibliographique sur
les modles de canaux indoor a permis de mettre en vidence les direntes approches de
modlisation. Dans cet objectif, nous avons tout dabord prsent les modles asymptotiques
en frquence qui tiennent compte de laspect multi-trajets du canal et permettent de modliser
toutes les proprits de londe (lattnuation, le retard et la phase, la polarisation ...). Ensuite,
les modles empiriques ont t prsents. Ils permettent de modliser la puissance statique
du signal reu mais ne prennent pas en considration laspect multi-trajets du canal. Puis,
184 Conclusion gnrale et perspectives
les modles statistiques souvent utiliss pour modliser les vanouissements petite chelle
du canal ont t introduits. Enn, les modlisations existantes tenant compte de leet des
personnes sur le comportement du canal ont t analyses. Il a notamment t soulign que les
modles proposs ntaient pas adapts aux bandes de frquences choisies dans le cadre de cette
thse, et quils ntaient pas paramtrables selon le nombre de personnes en mouvement dans
lenvironnement de propagation. A partir de cette synthse bibliographique, nous avons expos
le principe retenu pour la modlisation propose. Plus prcisment, il repose sur lassociation
dun modle de canal statique pour dterminer le niveau moyen et dun modle statistique
pour modliser les uctuation temporelles autour de ce niveau moyen. Notre contribution porte
essentiellement sur la modlisation statistique, qui reste indpendante du modle statique
choisi. Pour le dveloppement de ce modle, une campagne de mesures sur les bandes 433 et
868 MHz a t ralise. Elle a notamment permis de faire la distinction entre une personne
qui franchit le trajet direct et des mouvements alatoires dans lenvironnement. Ensuite, aprs
avoir prsent la mthode didentication statistique permettant de modliser le comportement
stochastique du canal partir de donnes exprimentales, nous avons montr la ncessit, dans
le cas dun franchissement net du trajet direct, de recourir une recontruction temporelle de la
rponse du canal. Dans cet objectif et laide dun processus de Poisson coupl un diagramme
de taux doccupation, nous avons propos une modlisation de ces variations. Finalement, dans
la dernire partie de ce chapitre, une estimation du TEB moyen partir de ce modle de canal
nous a permis de souligner limportance du nombre de personnes en mouvement sur la qualit
des transmissions.
Le troisime chapitre porte sur loptimisation nergtique de la couche physique dun rseau
de capteurs. Lapproche retenue est base sur lamlioration dun modle dnergie existant
grce la modlisation temporelle du canal propose dans le deuxime chapitre. Le modle
dnergie ainsi amlior a permis, travers la minimisation de lnergie par bit transmis avec
succs, de dterminer le meilleur compromis entre le niveau de la puissance dmission, le TEB,
le nombre de retransmissions et la longueur des trames. La puissance dmission minimum
ainsi obtenue a ensuite servi de critre dvaluation pour mesurer lecacit nergtique de
plusieurs couches physiques (schmas de modulation, codage canal, bande de frquence). De
cette manire, nous avons montr quune chane de transmission compose dune modulation
MSK avec une frquence porteuse 433 MHz, couple un code convolutif de rendement 1/2,
permettait de rduire signicativement la puissance dmission. Sur cette base, nous avons
propos une stratgie dadaptation de la puissance dmission en fonction des conditions de
transmission et de la longueur du message transmettre. Les rsultats de cette approche ont
montr nalement des gains signicatifs sur la dure de vie dun capteur.
Le quatrime chapitre porte sur loptimisation conjointe des couches physique et MAC.
Aprs un tat de lart sur les protocoles MAC issus de direntes communauts scientiques,
nous avons ralis une analyse nergtique de trois protocoles MAC dirents : un protocole
idal, le standard 802.15.4 (Zigbee) et le protocole WorldFIP. Cette valuation a t mene de
faon prendre en compte la fois les performances de la couche physique, le volume de trac
dans le rseau et les ventuelles pertes de synchronisation. Les rsultats de cette valuation ont
permis didentier les amliorations ncessaires pour optimiser les performances dun protocole
MAC. Il a t montr quune amlioration de lecacit nergtique dun protocole MAC
pouvait tre obtenue en minimisant le nombre dchange, mais galement en rduisant la
longueur des trames et plus particulirement les champs ncessaires en rception pour les
Conclusion gnrale et perspectives 185
dirents niveaux de synchronisation (prambule et mot de synchronisation). Dans la dernire
partie de ce chapitre, un protocole MAC bas sur une allocation temporelle du canal a t
propos. De cette manire, le risque de collision et lnergie dpense pour lcoute passive sont
annuls. Les performances de ce protocole reposent la fois sur la minimisation des changes
pour une transaction donne entre un capteur et le gateway, sur la rduction des longueurs de
trames et enn sur un champ prambule adaptatif selon lintervalle de resynchronisation.
Dans le cinquime et dernier chapitre, les propos thoriques dvelopps tout au long de la
thse ont t valids travers la ralisation dune premire version de prototype. Aprs avoir
prsent larchitecture matrielle retenue pour cette ralisation, le SoC CC1110, des mesures
de consommations statique et dynamique ont t ralises. Elles ont permis, dans un premier
temps, de valider le fonctionnement temporel du protocole implment, puis de souligner lim-
pact des dirents paramtres de la couche physique (dbit, modulation, puissance dmission
...). Ainsi, nous avons soulign limportance de la puissance dmission sur la consommation
instantane et celle du dbit pour rduire les temps de transmission et de rception. De plus,
il a t montr que la consommation associe lutilisation dun codeur convolutif tait in-
frieure la consommation de la transmission de deux trames sans codage canal. A travers
ltude mene dans le troisime chapitre et cette constatation, il semble donc que la dimi-
nution du TEB associ la mise en oeuvre de ce code correcteur derreur permettent des
gains nergtiques signicatifs. Ensuite, partir de la mesure de ces consommations, nous
avons extrapol les dures de vie des dirents capteurs et les avons compar nos prvisions
thoriques. Les rsultats de cette extrapolation ont permis de souligner limportance de la
consommation en veille dun capteur, mais galement la consommation lie lactivit du
CPU et du CAN. Pour un dtecteur de prsence infrarouge, par exemple, cette consommation
domine la consommation de la partie radio. De plus, il a t montr que les performances du
protocole MAC dvelopp dans le quatrime chapitre taient moins bonnes que les prvisions
thoriques et quen raison des contraintes technologiques du SoC (notamment sur les struc-
tures de trames), la mise en oeuvre du protocole sur une architecture matrielle ddie tait
ncessaire. Enn, les dernires mesures exprimentales ont permis de valider le fonctionne-
ment applicatif du dmonstrateur. De plus, les mesures de RSSI associes chaque capteur
ont permis de valider le comportement stochastique des variations temporelles du canal et
donc la modlisation propose dans le deuxime chapitre.
Les perspectives de ce travail de thse sont multiples mais sorientent principalement dans
trois directions.
Dans un premier temps, nous avons constat que les mesures exprimentales eectues
dans le dernier chapitre de ce mmoire ont soulign plusieurs pistes doptimisation ncessaires
pour amliorer la dure de vie du systme. Tout dabord, une gestion ne et prcise des dures
dcoute de chaque capteur avant la rception des trames dinterrogation semble ncessaire.
De plus, la mise en oeuvre dune politique dadaptation de la puissance dmission en fonction
des conditions de transmission, comme propose dans le troisime chapitre, manque dans la
mise en oeuvre de cette version du dmonstrateur. Ensuite, il parat essentiel daugmenter
lchelle du rseau car, avec lagrandissement de ce dernier et du nombre de capteurs grer,
il faudra alors sinterroger sur les capacits de gestion du gateway. Dans ce sens, il est dailleurs
envisag de le remplacer par une carte PC embarque "Gumstix" [173] dont les dimensions et
186 Conclusion gnrale et perspectives
les capacits de calcul sont bien plus importantes. Enn, pour faire apparatre dventuels pro-
blmes de synchronisation, il est ncessaire dallonger la dure dvaluation des mesures in-situ.
Par ailleurs, les contraintes technologiques du composant utilis ne permettent pas dutiliser
des trames avec un prambule adaptatif assez long pour compenser les drives dhorloge. Par
consquent, la synchronisation des changes entre le capteur et le gateway peut tre perturbe
selon lintervalle choisi pour les transmissions et la collecte des donnes. Pour esprer relle-
ment diminuer la consommation nergtique dun capteur sans l, il semble donc ncessaire
de mettre en oeuvre le protocole MAC propos sur une architecture matrielle ddie.
Au niveau de la couche physique, des perspectives de rduction de la puissance dmission
sont encore envisageables travers la rduction du TEB et lexploitation de la diversit spatiale
du canal. Nanmoins, en raison de leur faible dimension, lutilisation des techniques MIMO
ne sont pas directement transposables pour les rseaux de capteurs sans l. En revanche,
lutilisation dun schma de transmission MIMO coopratif est tout fait envisageable. Dans
cette optique, une bauche de lvaluation des performances nergtiques de ces techniques est
illustre dans le cadre de cette thse dans lannexe C. Toutefois, ce type dapproche ncessite
surtout de travailler le lien entre la rpartition spatiale des capteurs, la synchronisation et la
structure des changes. Avec un tel schma de transmission, les besoins en termes de protocole
MAC deviennent alors trs dirents de ceux exprims jusqu prsent.
La dernire perspective logique ce travail de thse concerne lamlioration des mcanismes
de synchronisation an de rduire signicativement les longueurs de trames et notamment les
champs ncessaires la rcupration de la synchronisation en rception. Dans cette optique,
des perspectives doptimisation existent entre la synchronisation frquentielle (porteuse) et
la synchronisation binaire (dbit). Typiquement, un schma de modulation liant ces deux
frquences permettrait au dmodulateur (et la PLL numrique associe) de rcuprer la
fois la frquence porteuse et le rythme binaire rduisant ainsi le nombre de bits ncessaires
lintrieur des champs de synchronisation.
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Communications and Networking, special issue on Green Radio.
Confrences internationales :
[2] D. Dessales, A-M. Poussard, R. Vauzelle, N. Richard, F. Gaudaire, C. Martinsons,
"Transmission Power Adaptation According to the Message Length for Wireless Sen-
sor Networks", in Proceedings of the IEEE International Symposium on Personal,
Indoor and Mobile Radio Communications (PIMRC), Canada, 2011.
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Conference on Wireless Information Technology and Systems (ICWITS), USA, 2010.
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Table des gures
1 Diagnostic des performances des btiments. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
2 Les direntes tapes de lapplication vise. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
3 Exemples dindicateurs pouvant caractriser des performances dun btiment. . 3
1.1 Rseau de capteurs sans l. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.2 Modle OSI et modle rduit 4 couches. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.3 Architecture matrielle typique dun capteur sans l. . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.4 Dure de vie en fonction du courant moyen consomm. . . . . . . . . . . . . . . 14
1.5 Synoptique simpli dune chane de transmission numrique. . . . . . . . . . . 18
1.6 Canal de propagation et canal de transmission. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
1.7 Attnuation en espace libre en fonction de la distance et de la frquence. . . . . 20
1.8 Les interactions possibles dune onde radio dans un environnement indoor. . . . 20
1.9 Illustration des variations de la puissance reue en fonction de la distance. . . . 21
1.11 Asservissement de frquence par une PLL. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
1.12 Boucle de Costas. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
1.13 Synoptique du principe de fonctionnement dun code convolutif. . . . . . . . . . 30
1.15 Impact dune mise en veille sur la consommation dun capteur sans l [58]. . . . 34
1.16 Interdpendance des couches basses aectant la consommation dnergie. . . . . 37
1.17 Interdpendance entre la couche physique et la couche MAC. . . . . . . . . . . 39
1.18 Topologie et architecture retenue. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
2.1 Rponse temporelle dun canal de propagation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
2.2 Association de deux modles de propagation pour tenir compte des variations
temporelles causes par le dplacement dtre humains. . . . . . . . . . . . . . . 53
2.3 Environnement tudi. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
2.7 Environnement schmatis. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
2.8 1 personne coupe le trajet direct 10 secondes 433 MHz. . . . . . . . . . . . 59
2.9 1 personne coupe le trajet direct 10 secondes 868 MHz. . . . . . . . . . . . 60
2.10 Dplacement alatoire dune personne 433 MHz. . . . . . . . . . . . . . . . . 61
2.11 Attnuation moyenne en fonction du nombre de personnes 433 et 868 MHz. . 62
202 Table des gures
2.12 Synoptique de la procdure de modlisation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
2.14 Fonctions de rpartition du signal et des lois statistiques candidates. . . . . . . 67
2.15 Evolution du paramtre k en fonction du nombre de personnes, 433 et 868
MHz, avec une estimation statistique ralise sur le signal mesur complet. . . . 68
2.17 Evolution du paramtre k en fonction du nombre de personnes, 433 et 868
MHz, avec une estimation statistique ralise sur lvanouissement uniquement. 70
2.19 Evolution du paramtre k en fonction du nombre de personnes, pour les bandes
433 et 868 MHz, estimation sur les signaux issus du scnario n2 "Mouvements
alatoires". . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
2.21 Taux doccupation dans un environnement de type bureau. . . . . . . . . . . . . 73
2.22 Modlisation du canal sur 24 h pour le scnario A. . . . . . . . . . . . . . . . . 74
2.23 Grossissement de la gure 2.22. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
2.24 Modlisation du canal sur 24 h pour le scnario B. . . . . . . . . . . . . . . . . 75
2.25 Grossissement de la gure 2.24. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
2.26 TEB moyen obtenus dans le cas du scnario A. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
2.27 TEB moyen obtenus dans le cas du scnario B. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
2.28 TEB moyen obtenus pour une transmission sur 24 h avec le scnario B. . . . . . 79
2.29 TEB moyen pour une transmission entre 9 h et 19 h avec le scnario B. . . . . 79
3.1 Architecture radio low-IF. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
3.2 Consommation de la puce radio CC1110 de Texas Instruments en fonction de
la puissance dmission pour les bandes de frquence 433 et 868 MHz. . . . . . 86
3.3 Energie par bit transmis avec succs en fonction de la puissance dmission. . . 90
3.4 Energie par bit transmis avec succs en fonction de la puissance dmission et
de la longueur de la trame. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
3.5 Energie par bit et puissance de transmission minimum en fonction de la longueur
de trame. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
3.6 Energie par bit en fonction du dbit et de la puissance de transmission. . . . . . 93
3.8 Mthodes de rduction de la consommation globale. . . . . . . . . . . . . . . . . 94
3.9 Mthode danalyse et doptimisation de la couche physique. . . . . . . . . . . . 95
3.10 Chane de transmission modlise. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
3.11 Environnement tudi. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
3.13 Fonctions de rpartition des puissances dmissions obtenues sans codage canal. 99
3.15 Fonctions de rpartition des puissances dmissions obtenues avec lutilisation
dun codage canal. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101
3.17 Fonctions de rpartition des puissances dmissions obtenues. . . . . . . . . . . 104
3.18 Evolution de la puissance de transmission en fonction de la distance de trans-
mission et pour direntes longueurs de trames (90 1000 bits comme sur la
gure 3.4.a), 433 MHz avec une modulation MSK. . . . . . . . . . . . . . . . 107
3.19 Fonctions de rpartition des carts de puissance obtenus entre un accus de
rception (ACK) de 90 bits et les autres longueurs de trames testes (100 et
1000 bits), 433 MHz avec une modulation MSK. . . . . . . . . . . . . . . . . 108
3.20 Principe de fonctionnement dun capteur dans un rseau centralis. . . . . . . . 109
3.21 Dure de vie en fonction de lintervalle de transmission T, pour direntes
longueurs de trames (100 1000 bits). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110
203
3.22 Gain en dure de vie en fonction de lintervalle de transmission T lorsque la
stratgie dadaptation de la puissance dmission est eectue la fois sur la
trame de donnes et la trame ACK. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110
3.23 Mise en oeuvre pratique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111
4.1 Techniques daccs par rpartition en temps, en frquence et en code. . . . . . . 115
4.2 Classication des protocoles MAC issus de la communaut sans l. . . . . . . . 116
4.3 Structure dune supertrame dans le standard IEEE 802.15.4. . . . . . . . . . . . 120
4.4 Classication standard. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122
4.5 Classication des mcanismes dordonnancement selon Vasques. . . . . . . . . . 123
4.6 Rcriture de la classication propose par Vasques. . . . . . . . . . . . . . . . 123
4.7 Classication propose. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125
4.8 Niveaux dinteractions et optimisation conjointe. . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
4.9 Principe de fonctionnement du protocole idal. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131
4.10 Trame de donnes utilise pour le protocole idal. . . . . . . . . . . . . . . . . . 131
4.11 Principe de fonctionnement du protocole IEEE 802.15.4. . . . . . . . . . . . . . 132
4.12 Principe de fonctionnement du protocole WorldFIP. . . . . . . . . . . . . . . . . 133
4.13 Dures de vie des trois protocoles en fonction de lintervalle de transmission L
avec T
I
= T
B
= L. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134
4.14 Dures de vie en fonction de lintervalle de transmission des balises pour L = 600 s.135
4.15 L = 10 s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136
4.16 L = 1 s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136
4.17 Dure de vie en fonction de lintervalle de transmission ou de tentatives de
transmission. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139
4.18 Dure de vie en fonction de lintervalle de transmission L. . . . . . . . . . . . . 141
4.19 Pertes de synchronisation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142
4.20 Fonctionnement du protocole 802.15.4 avec prise en compte des pertes de syn-
chronisation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143
4.23 Partage temporel de la bande passante. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146
4.24 Schma dchange de la solution retenue. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147
4.25 Structure de la trame dinterrogation mise par le gateway. . . . . . . . . . . . . 148
4.26 Compensation des drives dhorloge via le prambule CDH. . . . . . . . . . . . 149
4.27 Structure dune trame de donnes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 150
4.29 Dure de vie en fonction de lintervalle de transmission L avec un TEB = 10
3
. 151
4.30 Dure de vie en fonction de lintervalle de transmission L avec un TEB = 10
3
en modiant lintervalle de resynchronisation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 152
5.1 Schma bloc simpli du CC1110. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 159
5.4 Environnement des mesures en situation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163
5.5 Phase dinitialisation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164
5.6 Format des trames utilises. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 165
5.8 Chronogrammes des consommations dynamiques et illustration des phases dini-
tialisation et de scrutation priodique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 168
204 Table des gures
5.9 Grossissement de la gure 5.8 : consommation lors dune communication entre
le gateway et un capteur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 169
5.10 Dirences de consommation suivant le dbit et lors de lutilisation du codage
canal. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 170
5.11 Illustration des consommations du dtecteur de prsence pendant la phase de
fonctionnement et volution du signal de dtection. . . . . . . . . . . . . . . . . 171
5.13 Dure de vie en fonction de lintervalle de transmission L obtenue par extra-
polation des mesures et comparaison avec le protocole MAC propos dans le
chapitre 4. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 173
5.14 Dure de vie dun dtecteur de prsence en fonction de lintervalle de transmis-
sion et du dbit. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174
5.16 RSSI relevs par le systme dans le bureau n1. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 178
5.17 RSSI relevs par le systme dans le bureau n2. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 178
5.18 Histogrammes empiriques et densits de probabilit des lois candidates pour les
RSSI du dtecteur P2. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 179
5.19 Fonctions de rpartition empiriques et fonctions de rpartition de probabilit
thoriques des lois candidates pour les RSSI du dtecteur P2. . . . . . . . . . . 179
5.20 Mesures releves par le systme dans le bureau n1. . . . . . . . . . . . . . . . . 180
5.21 Mesures releves par le systme dans le bureau n2. . . . . . . . . . . . . . . . . 181
B.2 Calcul de la divergence D
KL
entre un histogramme empirique et une densit
de probabilit continue. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 211
C.1 TEB des STBC avec une modulation binaire MSK, sur un canal de Rayleigh,
et un nombre dantennes N
t
lmission et N
r
la rception. . . . . . . . . . . 214
C.2 Schma de transmission MIMO coopratif. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 215
C.4 Energie totale consomme en fonction de la distance de transmission pour les
schmas SISO et STBC et une longueur de trame de 1000 bits. . . . . . . . . . 217
C.6 Energie totale consomme en fonction de la distance de transmission pour les
schmas SISO et STBC et une longueur de trame de 1000 bits. . . . . . . . . . 218
Liste des tableaux
2.1 Pertes en dB pour le modle Multi-Wall et Multi-frquences . . . . . . . . . . . 49
2.2 Paramtres essentiels de mesures. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
2.3 Rsultats des tests dadquation D
KS
et "valeur p". . . . . . . . . . . . . . . . 67
3.1 Paramtres de simulation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
3.2 Pourcentages de positions garantissant un TEB < 10
3
. . . . . . . . . . . . . . 99
3
avec lutilisation dun
codage canal. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101
3
en fonction du nombre
de personnes en mouvement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103
4.1 Tableau comparatif de dirents protocoles MAC. . . . . . . . . . . . . . . . . . 126
5.1 Consommations statiques releves sur un module CC1110 en fonction du para-
mtrage de la couche physique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167
5.2 Encombrement spectral -20 dB pour une frquence de 433 MHz. . . . . . . . 175
5.3 Paramtre k estim. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 180
B.1 Rsultats du test dadquation KL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 212
Annexe A
Rglementation sur lutilisation des
bandes de frquences ISM
Tableau rglementant lutilisation des bandes de frquence ISM pour les ap-
pareils radio de faible porte
Bande(MHz) Puissance Rapport cyclique
433,05-434,79 10 mW PAR < 10%
868-868,6 25 mW PAR 1% ou LBT
1
868,7-869,2 25 mW PAR 0,1% ou LBT
869,3-869,4 10 mW PAR
869,4-869,65 500 mW PAR 10% ou LBT
869,7-870 5 mW PAR Jusqu 100%
2400-2483,5 10 mW PIRE
2
Pas de restriction
1. Listen Before Talk
2. Puissance Isotrope Rayonne Equivalente
Annexe B
Calcul de la divergence de
Kullback-Leibler
B.1 Introduction
Avant dappliquer la mthode didentication statistique dcrite dans la section 2.5 du
chapitre 2, il est ncessaire de mettre en forme les donnes exprimentales sous la forme dun
histogramme pour que la qualit de lestimation soit mesure avec le calcul de la divergence de
Kullback-Leibler (KL). Aprs cette mise en forme, les paramtres des lois candidates peuvent
tre estims suivant la mthode du maximum de vraisemblance comme dtaill dans le chapitre
2. Ensuite, le test KL peut tre appliqu entre les histogrammes empiriques et les densits de
probabilit thoriques des lois candidates retenues.
B.2 Histogramme
En statistique, un histogramme peut tre considr comme une reprsentation discrte
permettant dapprocher la densit de probabilit continue. La construction dun histogramme
partir dune donne X consiste dcouper lintervalle [min(X), max(X)] en k
cl
intervalles
disjoints appels classes. La hauteur de classe correspond au nombre doccurences des chan-
tillons ayant une valeur comprise dans lintervalle dni par cette classe. Le nombre de classes
k
cl
est un paramtre important pour la construction de lhistogramme. Dans cette thse, nous
nous sommes limit ltude des histogrammes taille de classe xe. De cette manire, plus
ce paramtre est grand, et plus lallure de lhistogramme tend vers la densit de probabilit
continue. En contrepartie, le temps de calcul augmente. Lapproche retenue pour la dtermi-
nation du nombre de classes k
cl
est dcrite dans [174]. Elle permet de dnir le nombre de
classes par :
k
cl
= 2
n 1 (B.1)
o n reprsente le nombre dchantillons.
La gure B.1(b) permet dillustrer la construction de lhistogramme correspondant au
signal mesur lors du passage dune personne coupant le trajet direct de la transmission
210 Annexe B : Calcul de la divergence de Kullback-Leibler
433 MHz. Cette reprsentation permet notamment dillustrer que les valeurs du signal mesur
sont essentiellement concentres autour de -46 dB.
0 5 10 15 20 25 30
52
51
50
49
48
47
46
45
44
43
Temps en secondes
A
t
t
n
u
a
t
i
o
n

e
n

d
B
(a)
52 51 50 49 48 47 46 45 44 43
0
20
40
60
80
100
120
140
Attnuation en dB
O
c
c
u
r
e
n
c
e
s
(b)
Figure B.1 : Signal mesur 433 MHz lorsquune personne coupe le trajet direct (a) ; His-
togramme empirique associ (b).
B.3 Calcul de la divergence de Kullback-Leibler (D
KL
)
Cette mthode est issue des principes de la thorie de linformation. Elle permet de mesurer
la similarit entre deux densits de probabilit continues f
x
et f
y
en calculant la divergence
de Kullback-Leibler D
KL
[175, 176] :
D
KL
(x,y) =
1
2
(f
x
f
y
)log
f
x
f
y
d (B.2)
avec la mesure de Lebesgue [177].
En pratique, dans le cadre de notre procdure destimation statistique, les donnes me-
sures sont reprsentes de faon discrte par lintermdiaire dun histogramme. Le calcul de
D
KL
doit alors se faire entre lhistogramme construit H et la densit de probabilit thorique
f
y
dtermine par les paramtres estims avec la mthode du maximum de vraisemblance
(gure B.2).
En notant H(x) la hauteur de la classe H en un point x, la divergence D
KL
sur cette classe
se calcule via lintgrale de (H(x) f
y
(x))log
H(x)
fy(x)
) sur lintervalle [b
i
, b
s
], avec b
i
et b
s
les
bornes infrieures et suprieures de cette classe. Pour un histogramme k
cl
classes, lquation
B.2 devient alors :
D
KL
(H,y) =
1
2
k
cl
i=1
(H(x) f
y
(x))log
H(x)
f
y
(x)
(B.3)
Remarque : Contrairement la mthode de Kolmogorov-Smirnov, la mthode de
Kullback-Keibler ne permet pas destimer si lestimation du paramtrage de la loi candidate
B.4 Exemple dapplication du test de Kullback-Leibler 211
62 60 58 56 54 52 48 46
0
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
Attnuation en dB
P
r
o
b
a
b
i
l
i
t
Histogramme empirique
Weibull thorique
f
y
(x)
H(x)
b
i
b
s
Figure B.2 : Calcul de la divergence D
KL
entre un histogramme empirique et une densit
de probabilit continue.
est satisfaisante. De plus, la performance de cette mthode est directement lie la mthode
de construction de lhistogramme, cest dire avec un nombre de classe xe ou variable.
B.4 Exemple dapplication du test de Kullback-Leibler
An dillustrer le principe de calcul de la divergence de Kullback-Leibler, nous proposons
ici dappliquer la mthode didentication statistique sur le signal mesur 433 MHz lors du
dplacement alatoire dune personne. La mise en forme des donnes ainsi que les densits
de probabilit thoriques des lois candidates (obtenues aprs estimation des paramtres) sont
reprsentes sur la gure B.3.
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
56
54
52
50
48
46
44
Temps en secondes
A
t
t
n
u
a
t
i
o
n

e
n

d
B
(a)
55 54 53 52 51 50 49 48 47 46 45
0
0.05
0.1
0.15
0.2
0.25
0.3
0.35
Attnuation en dB
P
r
o
b
a
b
i
l
i
t
Mesure
Rayleigh
Lognormale
Rice
Weibull
Nakagami
(b)
Figure B.3 : Signal mesur lors du dplacement alatoire dune personne 433 MHz (a) ;
Histogramme empirique et densits de probabilits des lois candidates (b).
212 Annexe B : Calcul de la divergence de Kullback-Leibler
Visuellement, nous pouvons observer comme avec une reprsentation sous forme de
fonction de rpartition (section 2.5.5), que pour ce signal ce sont les lois de Rice et de Weibull
qui modlisent le mieux son comportement statistique.
Les valeurs du test dadquation donns dans le tableau B.1 permettent de conrmer que
la loi de Weibull minimise la divergence D
KL
.
Test Rayleigh Log-Normale Rice Weibull Nakagami
D
KL
1257 1172 1125 1111 1141
Tableau B.1 : Rsultats du test dadquation KL .
Annexe C
Evaluation de lintrt dun systme
de transmission MIMO coopratif
C.1 Introduction
De nos jours, lintrt port sur les systmes de transmission multi-antennes souligne la
demande toujours croissante daugmenter la qualit de service (diminution du TEB) dans les
rseaux sans l. Lide retenue repose principalement sur lexploitation de la diversit spatiale
des transmissions en utilisant plusieurs antennes lmission et la rception (MIMO). Dans
un environnement riche en multi-trajets, il a t montr quun systme MIMO permet dam-
liorer signicativement la robustesse des transmissions [178]. Cependant, dans un contexte de
rseau de capteurs, les techniques MIMO ne sont pas directement transposables. En eet, en
raison de la faible dimension des noeuds, lutilisation de plusieurs antennes nest pas envi-
sageable. En revanche, en considrant une coopration entre plusieurs capteurs, un systme
MIMO "coopratif" est possible.
C.2 Les techniques MIMO coopratives
Dans notre contexte applicatif, un systme de transmission coopratif est une solution
envisageable pour allonger la porte de transmission des capteurs vers le noeud collecteur
tout en prservant une bonne ecacit nergtique. Le principe dun tel systme repose sur
la coopration entre les capteurs an dexploiter la diversit spatiale de lenvironnement de
transmission pour nalement rduire le TEB. Plus prcisment, le noeud S, qui dsire trans-
mettre ses donnes au noeud collecteur D, change tout dabord localement ses donnes avec
ses capteurs voisins. Ensuite, des techniques MIMO exploitant la diversit spatiale, comme les
codes spatio-temporels en blocs (STBC), peuvent tre utilises pour envoyer simultanment
les donnes au noeud destinataire. Dans cette conguration, chaque capteur cooprant joue
alors le rle dune antenne. En rception, le signal MIMO est dmodul et les dirents signaux
recombins pour rcuprer les informations.
214 Annexe C : Evaluation de lintrt dun systme de transmission MIMO coopratif
C.2.1 Performances des STBC
Les codes spatio-temporels orthogonaux, initis par Alamouti [179] pour deux antennes
lmission et la rception puis gnraliss par Tarokh [180] pour plusieurs antennes
lmission et la rception, semblent tre les systmes les plus adopts pour les transmissions
dans un rseau de capteurs [181, 182, 183]. Les oprations de codage et de recombinaison
des signaux associes ces techniques sont bases sur des traitements linaires et sont donc
facilement ralisables par un capteur sans l. Les performances de ces techniques vis--vis
dun canal vanouissement de Rayleigh sont illustres sur la gure C.1 pour une modulation
binaire de type MSK et un nombre dirent dantennes lmission et la rception.
5 0 5 10 15 20
10
6
10
5
10
4
10
3
10
2
10
1
10
0
Eb/N0 (dB)
T
E
B
Nt=1,Nr=1
Nt=2,Nr=1
Nt=2,Nr=2
Nt=4,Nr=2
Nt=4,Nr=4
Figure C.1 : TEB des STBC avec une modulation binaire MSK, sur un canal de Rayleigh,
et un nombre dantennes N
t
lmission et N
r
la rception.
Le gain de diversit apport par ces techniques montre alors une performance accrue de
ces techniques compare un systme de transmission SISO classique. On note en eet que le
rapport signal sur bruit E
b
/N
0
requis pour garantir un TEB = 10
3
est gal environ -2 dB
pour un systme comprenant 4 antennes lmission et la rception, contre un rapport E
b
/N
0
de 15 dB pour un systme comprenant deux antennes lmission et une en rception.
Toutefois, les gains apports par lutilisation des STBC doivent tenir compte de lner-
gie ncessaire pour lchange local entre les capteurs, du retard induit par cet change local
et nalement des besoins nergtiques pour la connaissance du canal la rception an de
dmoduler correctement les symboles STBC.
Les direntes tudes menes sur lvaluation des performances nergtiques des systmes
de transmission coopratifs dans les rseaux de capteurs [181, 184] montrent que leur utilisation
est surtout bnque pour des distances de transmission suprieures 40 mtres. Nanmoins,
la plupart du temps la dmarche retenue consiste xer le TEB cibl, puis ensuite calculer
le rapport signal sur bruit requis pour ce TEB an den dduire la consommation lie
lamplicateur de puissance.
Comme nous lavons expliqu tout au long du manuscrit, cette mthode nest pas la plus
ecace dun point de vue nergtique. En ralit, le critre de TEB seul nest pas susant.
Il est prfrable au contraire de trouver le meilleur compromis entre le TEB, la longueur des
trames et la probabilit de retransmission. Dans cette optique, nous proposons dans cette
C.2 Les techniques MIMO coopratives 215
annexe dvaluer lecacit nergtique dun schma de transmission coopratif en utilisant la
dmarche adopte tout au long du manuscrit. Notre analyse repose donc sur la dtermination
du compromis entre les trois critres cits prcdemment via le modle dnergie retenu.
C.2.2 Principe de transmission retenu
De faon saranchir de lnergie supplmentaire ncessaire en rception pour lestimation
du canal, ainsi que pour saranchir de celle consomme pour la recombinaison des signaux,
nous considrerons dans cette tude que le noeud collecteur en rception (G
w
) est aliment
sur le secteur et nest donc pas contraint nergtiquement. Le principe de transmission retenu
est illustr sur la gure C.2.
Figure C.2 : Schma de transmission MIMO coopratif.
Sur ce schma, chaque noeud pouvant cooprer se situe une distance d
l
de ses voisins. La
distance de transmission vers le noeud collecteur G
w
est quant elle note d. Enn, le nombre
de noeuds cooprants metteurs est gal N
t
.
1. Dans un premier temps, le noeud S, qui dsire communiquer avec le noeud G
w
, doit
changer localement ses N
b
bits de donnes aux N
t
1 autres noeuds cooprants. Pour cet
change local, le schma de transmission retenu est de type SISO avec lutilisation dune
modulation de type MSK sans codage canal. Ce choix rsulte des conclusions des tudes
prcdentes sur lecacit nergtique de la couche physique. De plus, nous considrons
que les variations du canal de propagation pour ce type de transmission suivent une loi
de Rayleigh. Toutefois, avant de transmettre ses donnes aux autres noeuds cooprants,
le capteur S doit en premier lieu dterminer la puissance de transmission optimale
en fonction de la longueur de la trame transmettre, du dbit binaire deb et enn des
conditions de transmission (TEB). Pour cela, le modle dnergie est utilis et on cherche
minimiser lnergie par bit transmis avec succs :
E
bSISO
= min
P
deb(1 TEB
SISO
)
l
T
(C.1)
avec P = P
C
+P
amp
la puissance totale consomme.
Lnergie requise par les N
t
1 rcepteurs pour cet change local est en revanche gale
:
E
bRx
=
P
Rx
deb(1 TEB)
l
T
(C.2)
avec P
Rx
la puissance consomme en rception et qui est constante [32].
Finalement, lnergie totale consomme pour cet change local sexprime par :
E
loc
= N
b
.E
b
SISO
+ (N
t
1).N
b
.E
bRx
(C.3)
2. Ensuite, aprs avoir reus les N
b
bits de donnes du noeud S, les N
t
metteurs, qui
cooprent, codent et modulent leurs bits en symboles STBC MSK puis transmettent
simultanment les donnes sur un canal de Rayleigh vers le noeud G
w
. De la mme faon
que prcdemment, chaque capteur cherche minimiser sa puissance de transmission par
rapport la longueur du message transmettre et des conditions de transmission :
E
b
STBC
= min
P
deb(1 TEB
STBC
)
l
T
(C.4)
Lnergie totale consomme pour cette transmission cooprative sexprime alors par :
E
STBC
= N
t
.N
b
.E
b
STBC
(C.5)
3. Finalement, lnergie totale consomme pour une transmission du noeud S vers le noeud
G
w
rsulte de lnergie dpense pour la transmission SISO locale plus celle pour la
transmission MIMO cooprative :
E
tot
= E
loc
+E
STBC
(C.6)
C.3 Rsultats de simulation
Tout dabord, nous considrons dans cette tude que la synchronisation des noeuds coop-
rants ainsi que lestimation du canal, sont parfaites. Pour analyser limpact dun systme de
transmission MIMO coopratif tel que nous lavons dcrit prcdemment, nous supposons que
lattnuation du canal de propagation suit une loi dont laaiblissement du milieu K = 3,5.
A partir de l, nous faisons varier la distance de transmission entre le noeud S et le rcepteur
G
w
et observons lecacit nergtique des dirents schmas de transmission. De plus, la
distance locale entre le noeud S et les autres noeuds cooprants est xe d
l
= 5 m. Enn,
trois longueurs de trames (100, 500 et 1000 bits) sont utilises et le nombre total de bits
transmettre N
b
= 10 000.
C.3.1 433 MHz
Les rsultats de simulation obtenus 433 MHz sont illustrs sur les gures C.3 et C.4
en fonction de la longueur de la trame, de la distance de transmission et enn du nombre
dantennes en mission et en rception.
On observe alors que, pour une longueur de trame de 100 bits (gure C.3(a)), lecacit
nergtique dune transmission classique SISO est la plus performante jusqu une distance de
transmission d = 130 m. Aprs cette distance, cest le schma de transmission avec 2 antennes
lmission et 2 la rception qui devient le plus ecace. En fait, avant 140 mtres, le surcot
nergtique engendr par la consommation supplmentaire des noeuds cooprants impliquent
quune transmission SISO est plus ecace. Par contre, pour des distances de transmissions
suprieures, la dgradation du TEB est trop importante dans un schma de transmission SISO
C.3 Rsultats de simulation 217
20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
0
0.01
0.02
0.03
0.04
0.05
0.06
E
n
e
r
g
i
e

t
o
t
a
l
e

e
n

J
SISO
Nt=2,Nr=1
Nt=2,Nr=2
Nt=4,Nr=2
Nt=4,Nr=4
(a)
20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
0
0.01
0.02
0.03
0.04
0.05
0.06
0.07
0.08
E
n
e
r
g
i
e

t
o
t
a
l
e

e
n

J
SISO
Nt=2,Nr=1
Nt=2,Nr=2
Nt=4,Nr=2
Nt=4,Nr=4
(b)
Figure C.3 : Energie totale consomme en fonction de la distance de transmission, pour les
schmas SISO et STBC et : une longueur de trame de 100 bits (a) ; une longueur
de trame de 500 bits (b).
20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
0
0.01
0.02
0.03
0.04
0.05
0.06
0.07
0.08
E
n
e
r
g
i
e

t
o
t
a
l
e

e
n

J
SISO
Nt=2,Nr=1
Nt=2,Nr=2
Nt=4,Nr=2
Nt=4,Nr=4
Figure C.4 : Energie totale consomme en fonction de la distance de transmission pour les
schmas SISO et STBC et une longueur de trame de 1000 bits.
et la diminution du TEB engendre par les techniques STBC permet des gains nergtiques
signicatifs.
En sintressant maintenant limpact de la longueur de trame, on saperoit que lecacit
nergtique des transmissions SISO chute avec laugmentation des longueurs de trame. En eet,
pour une longueur de trame de 500 bits (gure C.3(b)), la distance de transmission maximum
pour laquelle une transmission SISO est la plus ecace est gale d = 80 m, soit une perte
denviron 50 mtres compare une longueur de trame de 100 bits. Enn, pour une longueur
de trame de 1 000 bits (gure C.4), la distance maximum o la transmission SISO est la plus
ecace chute d = 70 m. En dautres termes, plus la longueur de trame augmente, et plus
les transmissions MIMO coopratives deviennent intressantes.
Enn, on remarque galement que, comme le noeud collecteur G
w
nest pas contraint
nergtiquement et donc que les consommations engendres par lutilisation dun rcepteur
multi-antennes ne sont pas considres dans lvaluation nergtique, un systme MIMO co-
opratif comprenant 2 antennes lmission et 2 antennes la rception est toujours plus
ecace quun systme 2 1.
C.3.2 868 MHz
Les rsultats de simulation obtenus 868 MHz sont illustrs sur les gures C.5 et C.6.
20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
0
0.01
0.02
0.03
0.04
0.05
0.06
E
n
e
r
g
i
e

t
o
t
a
l
e

e
n

J
SISO
Nt=2,Nr=1
Nt=2,Nr=2
Nt=4,Nr=2
Nt=4,Nr=4
(a)
20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
0
0.01
0.02
0.03
0.04
0.05
0.06
0.07
0.08
E
n
e
r
g
i
e

t
o
t
a
l
e

e
n

J
SISO
Nt=2,Nr=1
Nt=2,Nr=2
Nt=4,Nr=2
Nt=4,Nr=4
(b)
Figure C.5 : Energie totale consomme en fonction de la distance de transmission, pour les
schmas SISO et STBC et : une longueur de trame de 100 bits (a) ; une longueur
de trame de 500 bits (b).
20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
0
0.01
0.02
0.03
0.04
0.05
0.06
0.07
0.08
E
n
e
r
g
i
e

t
o
t
a
l
e

e
n

J
SISO
Nt=2,Nr=1
Nt=2,Nr=2
Nt=4,Nr=2
Nt=4,Nr=4
Figure C.6 : Energie totale consomme en fonction de la distance de transmission pour les
schmas SISO et STBC et une longueur de trame de 1000 bits.
C.4 Conclusion sur lintrt dun systme MIMO coopratif 219
A cette frquence, on observe le mme phnomne que prcdemment, savoir une chute
de lecacit des transmissions SISO avec laugmentation de la taille des trames. Pour une
longueur de trame de 100 bits (gure C.5(a)), lecacit nergtique dune transmission clas-
sique SISO est la plus performante jusqu une distance de transmission d = 90 m. Aprs cette
distance, cest le schma de transmission 2 2 qui est le plus ecace. Pour des longueurs de
trames de 500 et 1000 bits (gures C.5(b) et C.6), la distance de transmission maximale pour
laquelle la transmission SISO est la plus ecace est infrieure 60 mtres. En conclusion, il
apparait clairement quen augmentant la frquence porteuse, les portes de transmissions di-
minuent et impliquent que les schmas de transmissions MIMO coopratifs deviennent de plus
en plus ecaces dun point de vue nergtique compar aux transmissions SISO classiques.
C.4 Conclusion sur lintrt dun systme MIMO coopratif
Lobjectif de cette tude consistait valuer le potentiel dun systme de transmission
MIMO coopratif dans un contexte de rseau de capteurs comme le ntre. Pour cela, nous
avons retenu les techniques MIMO bases sur les codes spatio-temporels en blocs car ces der-
niers prsentent des besoins en termes de capacit de calcul beaucoup moins consquents que
des techniques de prcodage. Cependant, cette tude a t ralise dans un contexte parti-
culier en supposant que lnergie consomme en rception tait ngligeable si on considrait
le noeud collecteur non contraint nergtiquement. De plus, notre approche dire de celles
menes communment dans la littrature scientique car nous considrons que le choix du
TEB cibl doit rsulter du compromis idal entre la longueur des trames, la probabilit de
retransmission et la consommation nergtique. A travers donc notre modle dnergie, nous
avons exprim la consommation dnergie pour transmettre un bit correctement pour chaque
type de transmission. Au nal, les rsultats observs ont montr plusieurs congurations pour
lesquelles, lutilisation dun schma MIMO coopratif pouvait tre intressante. Nanmoins,
les rsultats observs sont contrebalancer avec la synchronisation trs prcise ncessaire en
mission pour permettre aux noeuds cooprants de transmettre simultanment leurs donnes
sur le canal de transmission. Qui plus est, ce type de systme ncessite une estimation prcise
des coecients du canal pour permettre au rcepteur de dcoder correctement les symboles
STBC.
Conception dun rseau de capteurs sans l, faible consommation, ddi au
diagnostic in-situ des performances des btiments en exploitation
Rsum : Ce travail de thse est le fruit dune collaboration de recherche travers une convention
CIFRE entre le laboratoire XLIM-SIC de luniversit de Poitiers et le Centre Scientique et Technique
du Btiment (CSTB) de Grenoble. Lobjectif principal de cette thse concerne la conception et lop-
timisation nergtique dun rseau de capteurs sans l capable de mesurer in-situ, pendant plusieurs
annes, les performances nergtiques dun btiment (luminosit, acoustique, temprature ...). Dans ce
but, les travaux de recherche se sont principalement ports sur loptimisation nergtique des commu-
nications sans l du rseau travers les couches basses du modle OSI. Sachant que les performances
de la couche physique impactent directement lecacit des autres couches, lapproche dveloppe a
consist modliser de faon raliste la chane de transmission numrique partir du dveloppement
dun modle de canal qui tient compte de linuence des personnes sur la qualit de transmission. En-
suite, partir de cette modlisation de la couche physique et dun modle dnergie existant, la qualit
des liens radio a t value de faon trouver le meilleur compromis entre la robustesse et lecacit
nergtique des transmissions radio. Pour tendre notre raisonnement lchelle dun rseau, la suite
des travaux sest porte sur ltude de la couche MAC. En raison de linterdpendance des paramtres
aectant la consommation, la mthode choisie a consist valuer par une approche "cross-layer" les
performances nergtiques de dirents protocoles MAC, en prenant en compte limpact des perfor-
mances de la couche physique dans lvaluation. Cette tude a ensuite permis daboutir la dnition
dun protocole ecace pour lapplication vise. Enn, la dernire partie des travaux a t consacre
la ralisation dun dmonstrateur exprimental fonctionnant sur les bandes ISM 433 et 868 MHz et a
permis de valider les propos thoriques dvelopps tout au long de la thse.
Mots cls : Couche physique, Couche MAC, Consommation, Energie, Modlisation, Canal de
propagation, Transmissions numriques, Rseaux de capteurs.
Design of a low consumption wireless sensor network, dedicated to the
in-situ diagnostic of buildings performances in operation
Abstract : This PhD thesis is the result of a collaborative research through a CIFRE agree-
ment between the XLIM-SIC laboratory at the University of Poitiers and the Scientic and Technical
Center Building (CSTB) at Grenoble. The main goal of this thesis concerns the design and the energy
optimization of a wireless sensor network able to measure during several years, the building energy
performances (lighting, acoustics, temperature .. .). To this end, research was mainly focused on the
energy optimization of radio communications, through the lower layers of the OSI model. Because
the physical layer performances directly impact the eciency of the other layers, the approach was
to model realistically the digital transmission chain from the development of a channel model which
takes into account the people moving on the transmission quality. Then, from this physical layer mo-
del and an existing energy model, the quality of radio links has been evaluated in order to nd the
best trade-o between the robustness and the energy eciency of radio transmissions. To extend our
reasoning to a network scale, the following work has focused on the MAC layer study. Because of the
interdependence of the parameters aecting consumption, the method chosen was to assess with a
"cross-layer" approach, the energy performances of dierent MAC protocols, by taking into account
the impact of the physical layer performances in the assessment. This study then resulted in the de-
nition of an ecient MAC protocol for the aimed application. The nal part of the work was devoted
to the experimental design of a demonstrator operating on 433 and 868 MHz ISM bands, and allowed
us to validate the theory developed during the thesis.
Keywords : Physical layer, MAC layer, Consumption, Energy, Modeling, Propagation channel,
Numerical transmissions, Wireless sensor networks.

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, m > 0,5 (2.9)

avec un paramtrage , il est possible de dnir une fonction f telle que :

, il est ncessaire dvaluer la qualit de

avec la prsentation statistique de la donne X. Deux mthodes sont

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