Rehabilitation Du Beton Arme
Rehabilitation Du Beton Arme
Rehabilitation Du Beton Arme
AFGC
Novembre 2003
AFGC
Le prsent document a t prpar, la demande du Comit Scientifique et Technique de l'AFGC, par le groupe de travail AFGC / CEFRACOR (Centre Franais de l'AntiCorrosion). L'objectif de ce groupe "Rhabilitation du bton arm dgrad par la corrosion" est d'tablir des recommandations pour guider dans le choix du mode de rhabilitation le mieux adapt pour une structure prsentant de la corrosion, et ceci en fonction de critres tels que le processus de dgradation concern, les caractristiques du bton arm, le milieu environnant, les contraintes et sujtions rencontres, etc. Le document ci-aprs sadresse aux gestionnaires, matres douvrages, matres duvre, architectes, confronts des problmes de corrosion de structure ainsi quaux entreprises de rparation, laboratoires de contrle, applicateurs et fournisseurs de produits concerns par la mise en uvre de mthodes ou produits de rhabilitation. La rdaction du document a t ralise par les membres du groupe : Guy Tach Andr Raharinaivo Ginette Arliguie Alain Bouineau Patrick Charlemagne Emmanuel Courteville Michel Donadio Christelle Ebner Laurent Fontaine Gilbert Grimaldi Olivier Houdusse Philippe Loutrel Brigitte Mahut Bernard Malric Elisabeth Marie-Victoire Philippe Merrien Isabelle Moulin Daniel Poineau Annick Texier Christian Tourneur Andr Vincens (CEBTP), animateur (LCPC), co-animateur (LMDC) (Rincent BTP) (Effiscience) (Ananeo) (Sika) (Sika) (Ananeo) (CETMEF) (LERM) (Rnofors) (LCPC) (MFP SA) (LRMH) (Gaz de France, CEOS DESPC) (LERM) (SETRA) (LRMH) (Freyssinet) (CEBTP)
La coordination a t assure par Jocelyne Jacob (SETRA), Responsable des publications au sein de lAFGC et Guy Tach (CEBTP), Animateur du groupe de travail.
SOMMAIRE
1. DONNEES CONCERNANT LOUVRAGE
1.1. 1.2. 1.3. 1.4. 1.5. Introduction Types de dgradations du bton arm Origines et mcanismes des dsordres dus la corrosion Consquences des dsordres Cas des ouvrages en bton prcontraint
4
4 11 12 14 15
2.
CARACTERISATION, DIAGNOSTIC
2.1. 2.2. 2.3. 2.4. 2.5. 2.6. Introduction. Objectifs du diagnostic Visite prliminaire Inspection dtaille Investigations in situ Analyses et essais de laboratoire Rapport de diagnostic
16
16 18 19 20 26 29
3.
CONTRAINTES ET EXIGENCES
3.1. 3.2. 3.3. 3.4. Contraintes structurelles Contraintes de site et dexploitation Exigences prendre en compte pour les rparations Durabilit
31
31 34 37 38
4.
39
39 47 51 55 65 73 83
5.
87
88 89 91
92 106
AFGC
1.
1.1.
Ce document traite dune part, des dgradations par corrosion des ouvrages en bton arm en service et, dautre part, des techniques de prvention ou de rparations de ces dsordres. Les ouvrages et lments concerns par la corrosion des armatures sont les suivants : Btiments : acrotres et balcons, dans toutes les atmosphres, lments verticaux et terrasses, en milieux industriel et maritime. Ce sont bien sr les lments les plus sensibles des btiments, du fait soit de leur minceur, soit de la difficult maintenir des enrobages suffisants.
photo 1.1 : Eclats en formation Btiments industriels : poteaux et dalles. Ces lments sont en effet soumis assez souvent des expositions d'agents chimiques. Les poutres sont galement des lments particulirement sensibles des constructions industrielles, car supportant parfois les dalles de plancher. Certaines dentre elles sont parfois dans des tats assez surprenants.
photo 1.2 : Poutre support de rservoir Parkings : poutres et dalles, en milieu maritime ou montagneux. Cela est li dans les deux cas la prsence des chlorures (provenant respectivement de l'eau de mer et des sels de dverglaage).
AFGC
Composants de structures prfabriques : il ne semble pas que des problmes importants soient signaler dans cette rubrique, du fait probablement que les btons sont mieux soigns et mieux mis en uvre. Toutefois, les poteaux de lignes lectriques par exemple semblent tre un objet de proccupation. Il existe galement une importante pathologie touchant divers lments de construction, due lutilisation dans les annes 60-80 dacclrateurs de prise base de chlorures de calcium. Cela concerne des panneaux de faade, des acrotres, jardinires, etc. Ponts et ouvrages d'art : dans cette catgorie douvrages, il apparat que les zones les plus sensibles soient les tabliers, les appuis en superstructures, et les quipements de tablier o l'influence des sels de dverglaage est importante.
photo 1.5 : Pile de pont Rservoirs (enterrs, au sol, ariens) : le principal problme de ces structures est li aux circulations deau dues soit la prsence de fissures dorigines diverses (thermiques, mcaniques,.) ou de dfauts denrobages des armatures, notamment si le milieu contient des sels agressifs (chlorures notamment). Sur les structures existantes souffrant de fissures, ou de fuites diffuses, les rparations consistent colmater les dfauts ou installer une tanchit.
Silos : les silos pour le stockage des matriaux granuleux ou poudreux (crales, ciments,.) sont soumis de fortes contraintes, notamment pendant les priodes de chargement et de dchargement. Ces contraintes induisent des fissures, verticales ou horizontales. Celles-ci peuvent tre lorigine de pntration deau, engendrant une corrosion des armatures. Arorfrigrants industriels, de centrale nuclaire : ces structures sont soumises un environnement svre (brouillard deau sous forme de vapeur ou de gouttelettes entranes lintrieur, soleil, pluie ou gel lextrieur) engendrant des contraintes amorant des fissures. Par ailleurs le fort gradient hydrique est lorigine dun transfert de vapeur deau pouvant tre la source daltration du bton.
photo 1.6 : Paroi d'arorfrigrant Chemines : les chemines (industrielles notamment) sont soumises un environnement trs svre, acide particulirement (acide sulfurique et acide chlorhydrique).
AFGC
Structures portuaires : celles situes en bord de mer souffrent de lagression due aux chlorures. Lintensit de la corrosion est lie lagressivit du milieu (zone de marnage, dclaboussures, dembruns). Des dfauts denrobage ou de qualit du bton sont alors immdiatement mis en vidence.
photo 1.9 : Quai en zone de marnage Canalisations en bton arm et prcontraint : la plupart sont enterres, et des ruptures surviennent lorsque la protection du bton nest plus suffisante (dfauts locaux d'enrobage, prsence de chlorures).
AFGC
Il faut galement signaler les monuments historiques protgs (glises ou autres ouvrages des architectes tels que A. Perret ou Le Corbusier), en bton arm, de plus en plus nombreux, qui possdent leurs contraintes propres, notamment en termes de rparation.
photo 1.11 : Parement en bton arm dans un monastre class Certaines structures sont au contact de latmosphre : il sagit, par exemple, des piles et tabliers de ponts, des silos ou des rservoirs. Dautres sont au contact avec le sol et ventuellement de leau : il sagit, par exemple, de canalisations ou de pieux pour fondations. Enfin certaines structures sont au contact la fois du sol et de leau ou de latmosphre et de leau. Il sagit, par exemple, de cules de ponts, de quais (fluviaux ou maritimes), de tunnels ou de murs de soutnement. Les milieux naturels que sont latmosphre, les sols ou les eaux, peuvent galement contenir des produits qui sont agressifs vis--vis du bton arm, par exemple, des engrais ou des sels de dverglaage. Il convient aussi de remarquer que le bton lui-mme peut tre dgrad de diverses faons. Mais, le processus de corrosion des armatures dpend en fait assez peu de son origine.
10
1.2.
1.2.1.
La dgradation du bton arm comporte deux phases successives : une phase dincubation ou de latence (dite parfois damorage) qui correspond laltration lente du bton, sans quil ne se produise encore des effets visibles, une phase de dveloppement (dite parfois de croissance) des dgradations du matriau.
La phase dincubation sarrte : soit lorsque les produits forms par les ractions internes du ciment atteignent un volume critique provoquant un gonflement nfaste du bton (par exemple, par raction sulfatique), soit lorsque lenrobage de bton ne protge plus les aciers contre la corrosion (par exemple, si lenrobage est carbonat).
La phase de dveloppement est celle o les dgradations sont visibles. A ce stade les rparations deviennent lourdes et coteuses. 1.2.2. Les dgradations dues la corrosion des armatures
Les corps dissous dans le milieu qui environne louvrage, peuvent pntrer progressivement dans le bton. Certains dentre eux sont agressifs, par exemple le dioxyde de carbone (CO2), les acides (engrais, etc.) et les chlorures. Un acier mis au contact dun bton qui a une forte basicit (pH de lordre de 12 ) et qui nest pas pollu par des chlorures, se recouvre doxydes protecteurs. Si son enrobage est chimiquement modifi, cet acier se recouvre de produits intermdiaires qui ne sont pas stables en prsence doxygne dissous dans le bton. Ils se transforment en des produits finaux non protecteurs, ce qui conduit la dissolution et lenrouillement continus de lacier. Cest pourquoi, les dgradations par corrosion des armatures produisent des dfauts qui ne deviennent visibles quaprs un certain dlai. Les dfauts invisibles sont des modifications chimiques et parfois physiques (lis la microstructure) de lenrobage de bton. Il sagit aussi du dbut dun clatement (dlaminage) de cet enrobage ou de la formation dune fine couche de rouille sur lacier. Dans certains cas, la dissolution des armatures se produit, sans aucune trace visible sur le parement. Les dgradations mises en vidence sont des clatements, des paufrures et des fissures du bton denrobage. Dautres mcanismes peuvent galement tre lorigine de ce type de dsordres. Lorsque la corrosion est trs avance, des traces de rouille sont visibles, les armatures peuvent tre mises nu et leur dissolution (perte de section) constate.
11
AFGC
1.3.
1.3.1.
Les btons arms sont au contact dun milieu naturel : atmosphre, eaux ou sols. Ces milieux contiennent souvent des produits qui sont agressifs vis--vis du bton ou des armatures. Ainsi, les sulfates contenus par exemple dans leau de mer et les eaux slniteuses peuvent provoquer le gonflement du bton, sils sont en quantit suffisante. Mais les agents qui sont lorigine de la corrosion des armatures sont surtout le dioxyde de carbone et les chlorures. Le dioxyde de carbone CO2 pntre sous forme gazeuse dans le bton. Il provoque une raction, dite de carbonatation, avec leau interstitielle. Le front de carbonatation avance progressivement partir du parement. Il transforme les hydroxydes [surtout, la chaux Ca(OH)2] en carbonate (CaCO3) et abaisse le pH de la solution interstitielle depuis environ 13 jusqu environ 9. Ceci dgrade la passivation des armatures. Les chlorures dissous dans leau (eau de mer, sels de dverglaage, etc.) pntrent partir de la surface du bton. Ainsi, la teneur en chlorure dans le bton a un certain profil. Il sagit dune courbe concentration-profondeur qui est strictement dcroissante, si les cycles humidification-schage sont ngligeables. Dans le cas contraire, ce profil nest dcroissant qu partir dune profondeur o le bton est, de faon permanente, satur deau (leau interstitielle ne svaporant pas). 1.3.2. Les stades de corrosion
Le stade dincubation de la corrosion correspond la dure pendant laquelle les agents agressifs (dioxyde de carbone, chlorures) pntrent dans lenrobage de bton, sans corroder les armatures. Il sarrte lorsquau niveau des armatures, la teneur en agent agressif atteint un certain seuil. La figure ci-aprs illustre ces stades de dgradation par corrosion due des agents agressifs venant du milieu environnant. Dans le cas de la carbonatation, ce seuil correspond au fait que les armatures se trouvent dans un bton carbonat et suffisamment humide. Dans le cas des chlorures, le bton tant alors gnralement humide et oxygn, le seuil correspond trs approximativement un taux de 0,4% par rapport au poids de ciment. Cette valeur correspond un rapport de concentrations [Cl-]/[OH-] compris entre 0,6 et 1, suivant les ciments. Pendant le stade de dveloppement de la rouille, la vitesse de dissolution (corrosion) de lacier est significative. La rouille forme est le plus souvent gonflante et provoque une dsagrgation de lenrobage, par paufrure, clatement ou fissuration.
12
Dgradation due la corrosion. Cette dgradation procde par tape : dans le bton sain (1), un agent agressif pntre progressivement (2), lorsque sa teneur est assez forte, larmature commence se corroder (3) et la rouille peut faire clater lenrobage (4) Lapparition des fissures dpend fortement des caractristiques de lenrobage : paisseur, rsistance mcanique, etc. Plus prcisment, une fois que larmature a commenc se corroder, les fissures apparaissent trs tt mme dans un bton de bonne rsistance mcanique. Les produits de corrosion diffusent facilement dans un bton poreux et tachent le parement.
13
AFGC
1.4.
1.4.1.
Les efflorescences et les taches de rouille consquence de la pntration dagents agressifs dans lenrobage de bton, altrent laspect de louvrage. Ce point est parfois considr comme tant de peu dimportance, par le gestionnaire des ouvrages. Par contre, ce sont les fissurations et les fracturations du bton qui commencent inquiter le gestionnaire, car des clats de bton peuvent se produire. 1.4.2. La scurit vis--vis des usagers
Les clats de bton prsentent un risque pour les personnes qui circulent prs de louvrage. Leur prvention et leur limination doivent donc tre traites avec soin. 1.4.3. La stabilit de la construction
Des essais effectus sur des prouvettes ont permis destimer les valeurs des forces d'adhrence pour des lments en bton dont les armatures sont corrodes. Il est apparu que ni la qualit du bton, ni le rapport enrobage/diamtre d'armature ninfluent sur la force rsiduelle d'adhrence, mme si l'enrobage est fissur par la corrosion de l'armature sans quil ne soit dtruit par clatement. En ce qui concerne les moments flchissants et les efforts tranchants, une recherche exprimentale a port sur leffet de la corrosion sur ces grandeurs mcaniques. Elle a montr que pour prvoir de faon conservatrice la tenue des lments en bton arm, il suffit dappliquer les modles de calculs classiques, en considrant la section rduite des armatures ainsi que la section rduite de bton. Ainsi, tant que les diminutions de section des armatures restent faibles et que lenrobage reste cohsif, la corrosion de ces armatures ne modifie pas significativement la tenue au moment flchissant ou aux efforts tranchants. Mais lorsque la corrosion a atteint un stade avanc, des calculs plus prcis doivent tre faits pour valuer la tenue rsiduelle de louvrage. Ce document ne traite que du matriau et laisse de ct les problmes de structures.
14
1.5.
Les aciers de prcontrainte du bton sont soit directement noys dans le bton (prcontrainte par pr-tension), soit placs dans des gaines qui sont ensuite remplies dun coulis dinjection, de cire ou de graisse (prcontrainte par post-tension) . Les aciers tendus et directement au contact du bton, risquent la corrosion avec dissolution et formation de rouille, comme les aciers de bton arm classique. En outre tous les aciers de prcontrainte tendus sont aussi soumis au risque de la corrosion fissurante, sans formation systmatique de rouille. La ruine de la structure est alors difficile prvoir. Le cas spcifique des ouvrages en bton prcontraint nest pas dtaill dans ce document.
15
AFGC
2.
2.1.
2.1.1.
CARACTERISATION, DIAGNOSTIC
INTRODUCTION. OBJECTIFS DU DIAGNOSTIC
Place du diagnostic
Le guide technique "Choix et application des produits de rparation et de protection des ouvrages en bton" dfinit six tapes dans le processus conduisant une action de rparation. Le diagnostic intervient dans les deux premires tapes de ce processus. La premire tape, appele tape de mise en vidence de la dgradation , peut tre dclenche par une opration de surveillance (cas des ouvrages dart par exemple), une opration d'entretien, ou la suite d'un vnement accidentel (chute de morceaux de bton par exemple). Elle dbouche sur le transfert de l'information vers les responsables qui sont ainsi sensibiliss au problme observ. La deuxime tape est le diagnostic proprement dit, ou recherche d'une pathologie partir des symptmes. Il est demand dans le cadre : dune tude spcifique, de travaux de rfection ou de rnovation, de renforcement, dune inspection rgulire mettant en vidence des dsordres, dune expertise, ou dune dmarche prventive...
Il est noter que ce texte ne remplace pas "l'Instruction technique pour la surveillance et lentretien des ouvrages dart , qui constitue un document de rfrence pour les ouvrages routiers, et qui dcrit les modalits de cette surveillance. 2.1.2. Cas particulier de la corrosion des armatures
La corrosion des armatures a souvent pour consquences des symptmes visibles sur le parement, tels que des clats, paufrures, taches de rouille. Dans certaines circonstances, toutefois, une dlamination dans le lit des armatures peut se produire, sans signes apparents de corrosion. La forme, l'tendue des dsordres, leur intensit dpendent la fois de la position des armatures (enrobage, et espacement), de la qualit du bton d'enrobage (compacit et homognit), et de lenvironnement (nature de l'agent agressif : chlorures). Ainsi, lorsqu'une corrosion se manifeste, il est raisonnable de s'attendre ce que le processus de dgradation s'tende au del de la dgradation visible. La plupart des mthodes d'investigation sont donc orientes vers la dtermination de caractristiques lies ces paramtres.
16
2.1.3.
Les objectifs d'un diagnostic de corrosion sont : lidentification de l'origine (carbonatation, chlorures externes ou internes, autres), l'valuation de ltendue dans l'espace, la prdiction de lvolution probable, dans le temps ou dans lespace, lestimation des consquences sur la scurit de louvrage ou des personnes, la dfinition des suites donner et entre autres le principe des solutions de rparation.
Des considrations dordre esthtique sont par ailleurs prendre en compte dans de nombreux cas : btiments, monuments historiques, du fait de la nature des matriaux de base, de leur texture, de leur couleur et de la nature du ciment. Ceci est prendre en compte dans ltablissement du programme d'investigations. 2.1.4. Procdure suivre
La procdure suivre pour un diagnostic, sintgre dans une dmarche globale qui peut mener jusqu des travaux de rparation. La dcouverte des dsordres sur une structure entrane gnralement : la mise en uvre de mesures de sauvegarde si ncessaire (purges, filet de protection...), la ralisation d'une visite prliminaire et de certaines autres oprations dans le but d'tablir un pr-diagnostic, la mise au point d'un programme d'investigation, le lancement des oprations lies au diagnostic...
L'ingnieur charg des oprations de diagnostic doit avoir des comptences sur la physico-chimie des matriaux, l'instrumentation, les mthodes de rparation et de traitement. Dans les cas dlicats, il devra s'associer avec un ingnieur spcialiste des structures (pour les problmes d'ordre mcanique), ou un ingnieur chimiste de laboratoire (pour les problmes lis aux gonflements du bton, etc.).
17
AFGC
2.2.
VISITE PRELIMINAIRE
La visite prliminaire a pour objet damliorer la comprhension de ltat et du fonctionnement de la structure, de prciser les conditions environnementales, les dsordres visibles, laccessibilit des parties dgrades. Cette inspection dbouche sur un pr-diagnostic et sur un programme d'investigations. Elle comprend : la collecte des informations ncessaires la comprhension de louvrage : historique, documents, dossiers, rapports, implantation, orientation, date de construction, plans de coffrage et de ferraillage, environnement (nature chimique, vents dominants), matriaux (ciment, agrgats, dosage), etc. un examen succinct de l'intgralit de la structure, et le relev de tous les symptmes avec prise de photographies. On utilisera les moyens d'accs les plus adapts : il est ncessaire de voir de prs les surfaces dgrades. Quelques tests simples (profondeur de carbonatation, prsence de chlorures , alcali-raction) pourront tre envisags cette tape, afin dorienter le programme danalyse futur).
Aprs cette visite, lingnieur doit tre capable : d'mettre un pr-diagnostic sur les causes probables des dsordres, deffectuer la mise au point du programme des investigations. Ce dernier tiendra compte de toutes les sujtions relatives laccs, lenvironnement, la prsence dnergie lectrique etc., d'valuer si la mise en jeu des responsabilits et garanties est ncessaire, et de faire voluer les mesures de sauvegarde (limitation du trafic, mise sous surveillance renforce...).
l doit galement estimer le cot probable et la dure des investigations, si celles-ci sont raisonnables au vu de la valeur vnale de l'ouvrage...
18
2.3.
INSPECTION DETAILLEE
Linspection visuelle de la totalit de la structure est mise en uvre afin de dtecter tous les signes de dtrioration, et didentifier toutes les sources potentielles de dsordres. Elle comprend les deux phases suivantes : 2.3.1. Prparation de linspection
Il sagit tout dabord de vrifier et complter les informations recueillies lors de la visite prliminaire, de rechercher des documents de synthse dj tablis, tels que les prcdents rapports dexpertise, etc. Les moyens daccs seront recenss et dfinis au pralable, et toutes les dispositions prises (scurit, accs, nettoyage, etc.). 2.3.2. Inspection
Linspection proprement dite comprend le relev, ventuellement sur plans, de tous les dsordres visibles, et de tous renseignements utiles quant laspect du parement : la prsence danciens revtements, ou de produits d'imprgnation, lapparence de la surface du bton, stalactites, efflorescences, traces de rouille, la prsence de fissures, (ouverture, rseau), la dtrioration de la peau du bton, les armatures apparentes et les paufrures, la dformation de la structure, la dtection des zones sonnant creux, les traces dhumidit.
19
AFGC
2.4.
INVESTIGATIONS IN SITU
Le programme des investigations est tabli en tenant compte des contraintes et impratifs suivants : 2.4.1. limportance de la structure, la nature, la gravit et l'intensit des phnomnes, la scurit des personnes, les dlais et les cots, laccessibilit, lenvironnement, etc. Mesures relatives aux armatures
2.4.1.1. Mesure de l'enrobage des armatures L'enrobage des armatures est un paramtre dterminant dans les phnomnes de corrosion. La technique de mesure de l'enrobage fait appel de nombreux appareils disponibles sur le march, bass sur des principes magntiques ou rflectomtriques (radar gophysique). Toutefois, les prcisions et sensibilits varient fortement d'une technique l'autre, notamment en fonction de la densit du ferraillage. Ces techniques, dont les performances sont fonction de leur principe de base, permettent d'accder aux informations suivantes : enrobage (profondeur), estimation du diamtre des armatures, prsence d'armatures adjacentes, reconnaissance du profil de l'acier.