Dettes Publiques
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DIRECTEUR DE THESE Monsieur Luc SADJ, Professeur Emrite lUniversit Jean Moulin Lyon III
MEMBRES DU JURY
Monsieur Jean-luc ALBERT, Professeur lUniversit Jean Moulin Lyon III, Monsieur Njib BELAID, Professeur lUniversit de Sousse- Tunisie, Monsieur Alain EUZEBY, Professeur lInstitut dEtudes Politiques de Grenoble, Monsieur Gilbert ORSONI, Professeur et Doyen de la facult de Droit Aix-Marseille III, Monsieur Luc SADJ, Professeur Emrite lUniversit Jean Moulin Lyon III.
L'Universit Jean Moulin Lyon III n'entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions mises dans les thses : ces opinions doivent tre considres comme propres leurs auteurs.
Remerciements
Cette thse est le fruit dune rflexion de sept annes durant lesquelles jai pu bnficier de la culture provenant du milieu universitaire. Evidemment, bien que ce travail soit personnel, beaucoup de personnes y ont largement contribu que ce soit directement ou indirectement. Je tiens exprimer ma reconnaissance et ma profonde gratitude mon directeur de recherche Monsieur Le Doyen Luc SADJ, professeur mrite lUniversit Jean Moulin Lyon III. Je voudrais aussi le remercier pour la disponibilit et la patience quil ma accorde tout au long de ces annes. Les conseils quil ma prodigus tout au long de la rdaction, ont toujours t pour moi clairs, prcis et concis, me facilitant grandement la tche et me permettant daboutir la ralisation de cette thse. Ma reconnaissance va galement Monsieur Njib BELAD, Professeur lUniversit de Sousse en Tunisie, pour le vif intrt quil a constamment manifest lgard de mon travail. Ma gratitude sadresse tous les membres du jury qui ont bien voulu accepter de lire ce travail et y apporter leurs prcieuses remarques. Je manifeste ma profonde gratitude Madame Hedia Allouche professeur de franais pour sa prcieuse relecture. Je remercie galement le professeur Ezzedine Zouari, directeur de lInstitut Suprieur de Finances et de fiscalit de Sousse pour ses encouragements et sa gnrosit. Je remercie tout particulirement mon pre pour avoir toujours t prsent et mavoir soutenue et, surtout, ma mre qui, avec infiniment de patience, de comprhension et de tendresse ma aide surmonter toutes les difficults de mon parcours. La confiance et le soutien de mes parents ne mont jamais fait dfaut. Je voudrais remercier galement mon frre, ma sur et son mari pour leur aide qui ma t prcieuse. Je remercie galement ma belle famille, particulirement mes beaux parents pour mavoir encourag. Ma profonde gratitude va galement mon poux et ma fille en reconnaissance de tous les sacrifices quils ont consentis et dont je suis jamais redevable. Les encouragements de mes proches mont t trs prcieux. Je leur dois tout. Ce travail leur appartient.
Sommaire
Chapitre 1 : Le dveloppement de la dette . 21 Section I : Les facteurs explicatifs de la dette ..21 Section II : La structure et le poids de la dette 48 Chapitre 2 : Les politiques de la dette ... 85 Section I : La soutenabilit de la dette .... 86 Section II : La rduction de la dette .. 120
Chapitre 1 : La cration de la dette . 138 Section I : Le cadrage de lemprunt .. 139 Section II : La dcision dmettre un emprunt . 152 Chapitre 2: La gestion de la dette ... 163 Section I : La gestion sur le plan interne ... 163 Section II : La gestion sur le plan international ... 189 Conclusion gnrale : ..... 213
Introductiongnrale
Un Etat sans dette ou bien ne fait pas assez pour son avenir ou exige trop de son prsent20. Dans la mesure o les Etats ont un besoin de financement, ils utilisent largement les oprations de crdit21. Lendettement est un phnomne universel que lon retrouve dans tous les pays. En consquence, le caractre inluctable de la dette publique est reconnu dautant. Lemprunt est une des principales composantes des finances publiques modernes. Il est considr comme une ressource temporaire mais aussi complexe. En effet, cette variable est troitement lie au dficit budgtaire. Pour remplir ses missions, lEtat effectue des dpenses, peroit des impts, emprunte, accumule et gre une dette plus ou moins considrable22 . Les conomies qui sont au stade initial de leur dveloppement disposent dun stock de capital limit et offrent souvent des possibilits dinvestissement plus rentables que les conomies matures. Ce qui menace de dette ces pays. En effet, en se lanant dans une stratgie dendettement extrieur grande envergure il serait difficile aux pays en voie de dveloppement dchapper lengrenage de la dette. La majorit de ces pays se trouvent, depuis de longues annes, dans le cercle vicieux de lendettement. Les finances publiques influencent, dune manire dterminante, lconomie nationale travers les composantes de la politique budgtaire. En effet, La politique budgtaire, comme les autres composantes de la politique conomique, a pour objectif de permettre une croissance conomique aussi forte et quilibre que possible. Sa spcificit tient aux instruments quelle utilise : la variation des soldes et/ou des masses budgtaires, les
20 GROSCLAUDE (Jacques), La dette publique en Rpublique Fdrale dAllemagne, in Robert HERTZOG (dir), la dette publique en France, dition Economica, 1990, p 93-109. 21 Le mot crdit exprime la confiance dans la solvabilit dune personne : le crdit public signifie la confiance dans la solvabilit de lEtat qui, par linfluence quil inspire, va disposer des fonds par le procd de lemprunt public. 22 LANDAIS (Bernard), Leons de politiques budgtaires, ditions Balises, 1998.
modalits de financement des dficits publics (cration montaire ou recours aux diffrents types demprunts), lallgement ou lalourdissement des prlvements obligatoires23. Ltat de dsquilibre chronique entre le volume des recettes et celui des dpenses rend lendettement ncessaire. Il existe deux types de relations entre dette publique et dficit budgtaire : une relation causale entre une cause (le dficit budgtaire) et un effet (la dette publique) et une relation daccompagnement dans lvolution ; un tat de dficit soutenable correspond une dette soutenable ; un tat de dficit structurel et rigide correspond une dette insupportable. Les modes de financement du dficit budgtaire sont multiples. En revanche, plusieurs contraintes simposent, tant donn que lobjectif de financement des gouvernements est la mobilisation des ressources financires en tenant compte des lments de cot et de risque des implications macro-conomique et montaire. Historiquement, lendettement extrieur a constitu un important stimulateur de la croissance conomique et un moyen pour quilibrer le budget. Dailleurs, la dette publique, particulirement la dette publique extrieure, a une existence propre en dehors du budget et des finances publiques. Cest un phnomne essentiel de lconomie gnrale du pays, tant par le rle quil joue sur le march financier et montaire que par ses effets de rpartition ou de redistribution des capitaux et revenus24. La dette extrieure est considre comme un instrument privilgi de financement de la croissance conomique des pays en voie de dveloppement. Pour que lconomie profite des avantages de cet instrument, des modles plus ou moins formaliss ont t dvelopps par la mise en vidence de la qualit de la contribution de la dette la ralisation des objectifs macroconomiques. Nanmoins, aucune des formes classiques de financements, dont la dette, na pu suivre lvolution des dficits budgtaires des pays en voie de dveloppement. La majorit des pays en voie de dveloppement ont contract des emprunts dpassant leur capacit relle de remboursement. Ils ont galement plac les fonds emprunts dans des investissements qui ne gnrent pas des excdents montaires. Pour la plupart, les emprunts octroys ont servi les dpenses courantes. Do une mauvaise allocation des ressources ainsi
SPINDLER (Jacques), Lvolution de la conception thoriques et des instruments de la politique budgtaire, Revue Franaise de Finances Publiques n46, 1994 page 29. 24 TROTABAS (Louis), Droit budgtaire et comptabilit publique, 5ime dition, Dalloz, 1995, p145.
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quun environnement international hostile ont contrecarr la solvabilit des pays en voie de dveloppement. Daprs les rapports des institutions financires mondiales que sont le FMI et la BM les pays en voie de dveloppement sont les plus sensibles face au phnomne daccumulation de la dette extrieure. En 2007 le volume global de la dette publique extrieure des PVD est de 1350 milliards de dollar. Elle reprsente 40% du volume global de la dette extrieure de cette catgorie de pays. Il est noter quen 1990 le volume de la dette extrieure globale, prive et publique, des PVD tait de 1330 milliards de dollars25. En Tunisie, linsuffisance de lpargne nationale et le dficit public justifient le recours de lEtat aux sources de financements extrieurs. Durant les cinq dernires annes lpargne nationale na pas dpass 25% du revenu national disponible brut. Le besoin de financement a reprsent la fin de lanne 2008 une valeur ngative de 2.7% par rapport au revenu national disponible brut. Cela sexplique par ladoption par la Tunisie dune politique dinvestissement qui dpasse sa capacit de financement26. Daprs le rapport du FMI27 lpargne nationale brute par rapport au PIB est passe de 21.9% en 2004 23.3% en 2008. Alors que linvestissement brut par rapport au PIB il sest stabilis autour de 24.5% entre 2004 et 2008. Ces pourcentages expliquent que linvestissement brut en Tunisie croit plus rapidement que lpargne nationale. Do un dficit pargne- investissements qui passe de -2.9% en 2004 1.1% en 2008. Particulirement, lpargne nationale brute consolide de lEtat est stabilise 4% entre 2004 et 2008. Durant cette mme priode linvestissement brut consolid par lEtat connait une moyenne de 6.5%. Cela explique le besoin de lEtat de sources de financement externe, traduit par un dficit pargne-investissement consolid de lEtat dune moyenne de 2% pendant la mme priode tudie. En effet, les recettes dexportation, ayant connue une croissance considrable entre 2004 et 2008 (0.1% en 2004 et 4.1% en 2008), et lpargne domestique gnre ne suffisent pas pour financer les investissements productifs susceptibles dassurer un dveloppement conomique et social. Face cette insuffisance, la Tunisie doit faire appel aux sources de financement externe.
25 La dette du Tiers Monde ?, Rapport de C.A.D.T.M, mise en ligne le 2 dcembre 2006, page 4, http://www.cadtm.org. 26 Rapport de la Banque Centrale de la Tunisie pour lanne 2007. 27 Fonds Montaire International, Consultation s de 2006 au titre de larticle IV- rapport des services ; note dinformation au public sur la discussion du Conseil dadministration, Rapport n 06/207, mai 2006, http://imf.org.
Le prsent travail est ax sur la problmatique de la dette publique extrieure des pays en voie de dveloppement avec comme cas dapplication la Tunisie. Lobjectif recherch est ltude de la question de lendettement extrieur public sous ses aspects conomique et institutionnel. Il convient au pralable de dlimiter le concept de la dette publique extrieure (I), de le distinguer des notions qui lui sont voisines (II), de prsenter un aperu historique de la dette tunisienne (III) et enfin, de rappeler lintrt de ltude (IV). I. La dlimitation de la notion de dette publique extrieure La dfinition de la notion de dette implique une mise en vidence de certains prolgomnes : la notion de la dette, ses raisons et sa perception par les autres disciplines. 1 La notion de dette Pour les civilistes, la dette est lobligation pour une personne dbitrice lgard dune autre crancire de faire ou de ne pas faire quelque chose, et spcialement de payer une somme dargent ou encore un engagement rembourser une somme dargent prte un certain moment et un prix convenus lavance28. Ainsi, la dette est lobligation juridique du dbiteur (priv ou public) de verser une certaine somme dargent un crancier. En Droit civil, elle est galement une obligation pcuniaire portant sur une somme fixe lavance, mais sur une valeur estime au moment de lexigibilit, en vue de parer aux fluctuations montaires29. Sagissant de lemprunt public, il est dfini comme un contrat caractre administratif en raison de sa soumission un rgime exorbitant ; il est autoris par la loi de finances et ses conditions sont fixes par dcrets ; ses modalits techniques sont dfinies par arrts30. La dette est aussi, un acte ou un fait juridique gnrateur dobligation pour lEtat, les collectivits territoriales et les autres organismes publics31. La dfinition du dictionnaire de finances publiques32 est la suivante : la dette publique est lensemble de lendettement des personnes publiques cest--dire des engagements publics
CORNU (Grard), Vocabulaire juridique, Association Henri Capitant, dition Presses Universitaires de France, 5ime dition, 1996, page 267. 29 Lexique des termes juridiques, ditions Dalloz, p236. 30 CHOUVEL (Franois), Lessentiel des finances publiques, dition Gualino, 2005, p 63. 31 PAUL (Michel), Les finances publiques de A Z, dictionnaire de droit budgtaire et de comptabilit publique, ditions ESKA, 1998, p87. 32 PERCEBOIS (Jacques), ABEN (Jacques) et EUZEBY (Alain), Le dictionnaire de finances publiques, dition Armand Colin, 1995, p 63.
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contracts lgard de divers cranciers. Dune manire plus restreinte, la dette de lEtat est lensemble des emprunts contracts par lEtat. Il peut sagir dun flux dendettement au cours dune anne, ou dun stock de lencours de la dette une date donne ou dune somme cumule des flux non rembourss. La dette se dfinit, aussi, par la somme des emprunts contracts et le dcouvert en compte courant du Trsor la banque centrale33. Le Lexique dconomie dfinit la dette publique comme tant lensemble des engagements financiers contracts par lEtat nets des remboursements effectus34. Dans la terminologie financire, la dette dsigne lensemble des obligations juridiques de lEtat un moment donn. Ainsi la dette publique correspond au montant global des obligations pcuniaires contractes par lEtat titre demprunt. En dautres termes, la dette publique est lensemble des engagements internes ou externes de lEtat titre demprunt et non encore rembourss. En rsum la dette publique est lensemble de ce qui est d par lEtat tant lintrieur qu lextrieur. Ces dfinitions tmoignent donc, de la complexit de la dette tant au niveau des sources comptables utilises quau niveau des lments constitutifs retenus. Traditionnellement, la dette publique dont lencours est valu et suivi par la comptabilit publique se compose de la dette moyen et long terme contracte par lEtat sous forme dmission demprunt sur le march financier et de la dette court terme, compose des bons de Trsor mis et la dette vue. Au sens du Trait de Maastricht, la dette des administrations publiques mesure lensemble des engagements financiers bruts des administrations publiques (lEtat, les organismes dadministration centrale, les administrations publiques locales et les administrations de la scurit sociale) lexception des crdits commerciaux et des dcalages comptables. Il sagit dune dette brute, les avoirs financiers des administrations publiques ne viennent pas en dduction de celle-ci. La dette au sens de Maastricht est mesure en valeur nominale et non en valeur de march. Elle est consolide, ce qui signifie quelle exclut les dettes entre administrations publiques, notamment les dpts des collectivits locales auprs du Trsor public.
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2 La classification de la dette La Tunisie a fait un usage frquent de lemprunt sous toutes ses formes pour financer le dsquilibre de son budget. En effet, elle a eu recours aussi bien lpargne nationale qu lemprunt tranger. Afin de dgager les principales classifications de la dette publique, lon se placera deux points de vue : lorigine des fonds et la dure de lengagement pris par lEtat. Si on tient compte de la classification selon lorigine des fonds, la dette intrieure est constitue par les prts contracts par lEtat et provenant des rsidents. Sa principale caractristique est que dune part son rgime est soumis la lgislation nationale, dautre part, son remboursement seffectue exclusivement par la monnaie nationale. Le recours lemprunt interne est frquent, et ses formes sont variables. Lemprunt interne est en principe libre mais peut exceptionnellement tre forc. En ce qui concerne lemprunt forc, la Tunisie a fait appel cette modalit pendant trois fois. La particularit de cet emprunt est quil doit tre souscrit par toute personne nationale, physique ou morale, le manquement tant passible de diverses sanctions, dont une pnalit de 10% du montant de la souscription due par mois ou fraction de mois de retard, en cas de retard dans la souscription, sans prjudice dune amende fiscale dfinitive correspond deux fois le montant de la souscription due. Pour lemprunt libre, la souscription nest pas obligatoire, cest ce qui le distingue de limpt. Cet emprunt est rmunr par des intrts court ou moyen terme et plus rarement long terme. Sur le plan international, la Tunisie a eu recours des Etats trangers (relations bilatrales) et aussi des organisations internationales (relations multilatrales) afin dobtenir des prts. Les institutions financires internationales telles que la Banque Mondiale et le Fonds Montaire International ainsi que la Banque Europenne dInvestissement jouent un rle important dans le domaine de laide au dveloppement. A lorigine, des prts globaux taient souvent accords, mais de nos jours, on soriente de plus en plus vers des mcanismes demprunts affects, ce qui rassure la fois linstitution ou lEtat crancier et garantit un usage effectif et efficace de largent prt. La dette extrieure de la Tunisie est la dette court, moyen et long terme contracte par lEtat auprs de lextrieur. Cette dette est destine satisfaire des besoins en ressources extrieures, au financement des projets et des programmes ainsi que les projets des entreprises publiques et du secteur financier. La dette extrieure de la Tunisie est gnralement sous forme
daccords bilatraux, et particulirement sous forme de crdits affects et dmissions sur les places financires internationales. Globalement, elle est de moyen et long terme. 3 Les raisons de lendettement public Pour les pays ayant une insuffisance de moyens propres, lendettement public savre indispensable. Ces Etats sorientent vers cette forme de financement pour atteindre les objectifs fixs par leur processus de dveloppement. Par consquent, la dette publique joue au moins deux rles principaux savoir quilibrer le budget et rembourser les dettes prcdentes. quilibrer le budget de ltat : Connaissant la relation de causalit entre la dette et le dficit, et la relation daccompagnement dans lvolution, il est important de faire la distinction entre dficit ou dsquilibre financier public (dficit budgtaire) et la dette publique. En droit financier et fiscal, le dficit budgtaire est le dcouvert : cest lexcdent ventuel de lensemble des charges inscrites dans une loi des finances sur lensemble de ses ressources35. En comptabilit budgtaire publique franaise, le dficit rsulte dune insuffisance des recettes du budget par rapport aux dpenses de ce budget. Le rsultat varie selon que lon y inclut ou non le solde des oprations avec le Fonds Montaire International et des oprations du Fonds de stabilisation des Changes. En comptabilit conomique franaise, europenne et internationale, le besoin de financement est la variation ngative du patrimoine financier qui apparait lorsque, sur une priode dtermine, le flux net des dettes est suprieur aux flux nets de crances36. Daprs une premire approximation, le dficit budgtaire est gal au produit de lemprunt. Lappel la dette publique extrieure est la consquence de linsuffisance des ressources pour couvrir les dpenses. Seulement, un problme se pose lors du calcul de ce dficit. Va-t-on prendre en considration le produit net ou le produit brut de lemprunt ?
Depuis la disparition, partir de 2006, de la distinction entre charges budgtaires dfinitives et temporaires, cette expression ne comporte plus de contenu technique ; dans Lexiques des termes juridiques, dition Dalloz, 2007, p215. 36 ALBERT (Jean-Luc) et SADJ (Luc), Finances publiques, 5ime dition Dalloz, 2007, p 192.
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En effet, il existe deux positions doctrinales. Selon la premire, applique en Tunisie, le dficit budgtaire est gal au produit net de lemprunt. Les dpenses damortissement du principal de la dette en sont exclues. Dficit budgtaire = dpenses globales service de la dette recettes propres Selon la seconde position doctrinale, le dficit budgtaire est gal la diffrence entre les dpenses globales et les recettes propres. Dficit budgtaire = dpenses globales recettes propres Le dficit budgtaire tunisien est un dficit la fois structurel et chronique. Il est d, notamment, lincapacit des ressources propres couvrir les dpenses en raison de lvolution du rle de lEtat et de linsuffisance des recettes fiscales. Rembourser les dettes prcdentes : En effet, pour financer le remboursement des emprunts contracts dans le pass, soit le service de la dette37, les pouvoirs publics sont obligs de lancer de nouveaux emprunts. On finance lemprunt par lemprunt. Cela constitue un cercle vicieux et confronte le pays endett des difficults de liquidits qui peuvent entrainer une faillite virtuelle. 4 La perception de la dette publique par les autres disciplines La notion de la dette est une notion qui constitue le point de rencontre de plusieurs disciplines scientifiques. Outre son lien avec le droit, elle a des liens troits, galement, avec les finances, les sciences conomiques et la psychosociologie. Cela apparait particulirement lors de lapparition des phnomnes de boule de neige, de leffet dviction et de la solidarit entre les gnrations lors du remboursement de la dette. En sciences conomiques, toute extension de la dette publique dpend ncessairement dune extension du besoin financier de lEtat. La dette est alors un instrument daction des politiques conomiques la fois structurel et conjoncturel. Elle sert au financement des dpenses dinvestissement public. Elle constitue galement un moyen dponger le pouvoir dachat excdentaire. La dette reprsente un instrument efficace dans une panoplie de mesures antiinflationnistes. Toutefois, les pays les plus endetts reprsentent souvent les meilleurs risques
Si dans le secteur priv, le service de la dette est entendu comme ne correspondant qu la charge dintrt de la dette, et doit par consquent tre imput sur le budget de fonctionnement de lentreprise ; en finances publiques, le service de la dette se dfinit comme la charge annuelle de remboursement du principal (amortissement des emprunts) et le paiement des intrts sur ces emprunts.
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pour la communaut bancaire. Ce sont ceux dont la croissance conomique est la pus rapide, ou ceux qui disposent de ressources naturelles importantes. Leur dveloppement peut leur permettre terme de raliser des excdents commerciaux qui serviront rembourser leur dette. Seulement si lextension de la dette comporte des avantages conomiques certains, elle nentrane pas moins des effets conomiques nfastes tels que leffet de boule de neige et leffet dviction. En matire dendettement, on parle deffet de boule de neige pernicieux. En effet, lendettement qui oblige emprunter pour rembourser saggrave par les intrts du nouvel emprunt qui obligera emprunter davantage plus tard. Autrement, cest un endettement cumulatif de lEtat rsultant de laccroissement continu des charges dintrt de la dette publique. Un dficit budgtaire financ par emprunt provoque un effet boule de neige si le taux dintrt rel du remboursement est suprieur au taux daccroissement rel de lactivit conomique dans la mesure o, un dficit budgtaire hors intrt constant, le financement des charges dintrt provoque, long terme, une croissance explosive du ratio de la dette publique par rapport au produit intrieur brut. Laccumulation des dficits budgtaires implique laccroissement simultan de la dette ainsi que ses charges dintrt. De plus, un taux dintrt de la dette suprieur au taux de croissance du produit intrieur brut provoque laugmentation exponentielle du ratio de la dette par rapport au produit intrieur brut. Un accroissement des intrts de la dette sous forme de boule de neige entraine son explosion et une crise de confiance quant la capacit des Etats payer le service de la dette. Leffet dviction : Stricto sensu, leffet dviction dsigne le phnomne qui conduit lactivit conomique du secteur public prendre de plus en plus dimportance par rapport celle du secteur priv, lanalyse portant sur les incidences dune progression de la dpense publique finance par un volume accru de titres se soldant par une augmentation des taux dintrt38. Selon la thse montariste, laccroissement de la richesse des agents conomiques39 agit sur leur demande de monnaie. Lmission dobligation destine financer le dficit accrot la richesse des agents dont la demande nominale est stimule. Cet accroissement de la demande
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SEMEDO (Gervasio), Economie des finances publiques, dition Ellipses, 2001, p 265. La richesse des agents conomique est lensemble des actifs dtenus, dduction faite de lendettement.
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provoque de nouvelles hausses de taux dintrt qui finissent par provoquer une importante rduction de cette demande. Le phnomne se poursuit tant quil existe un dficit budgtaire. Leffet dviction, considr comme un risque conomique support par le secteur priv sur le march financier, est li laccroissement des dpenses publiques finances par lemprunt au moment o lpargne prive est accapare par les missions demprunt de lEtat. En psychosociologie, lextension de la dette ainsi que ses composantes est fonction du comportement des agents conomiques quant au placement de leur pargne. La souscription un emprunt a un effet diffrent de celui dun prlvement fiscal. Limpt, prestation pcuniaire requise auprs des contribuables par voie dautorit et sans contrepartie en vue de la couverture des charges publiques est considr comme une amputation dfinitive du revenu. Le contribuable paye son impt mme si cela est contre sa volont. En revanche, lorsquun agent conomique souscrit un emprunt sans y tre oblig, il naura pas besoin de restreindre ses dpenses de consommation et de procder un nouveau calcul conomique de la rpartition de son revenu. Par consquent, la dette publique reprsente une imposition diffre dans le temps. Cest un moyen de reporter la charge des impts de la gnration prsente aux gnrations futures. Il convient de reconnatre que lEtat ne peut pas souvent lever limpt, rduire ses dpenses pour assurer son quilibre budgtaire. Son recours la dette est invitable. Dans le cas de la dette extrieure leffet psychologique sera plus important, lEtat a contract un emprunt auprs des trangers. Les agents conomiques nationaux peroivent le service de la dette comme tant une charge qui leur incombe ainsi quaux gnrations futures. LEtat contraint par lchancier de sa dette extrieure fera appel limpt et rduira, probablement, ses dpenses afin de respecter les dlais fixs au pralable. Socialement, le remboursement rgulier ralise une quit et une justice sociale entre les gnrations prsentes et futures. Si la gnration prsente supporte toute seule les charges dune dpense finance par lemprunt, les considrations dquit et de justice exigent le remboursement rapide. Ainsi, la dette extrieure des pays en dveloppement se rpartit entre dette publique extrieure et dette extrieure prive. La premire est contracte par les pouvoirs publics reprsents par lEtat, les collectivits locales ou les organismes publics, ou bien reprsents par les
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organismes privs dont la dette est garantie par lEtat. Tandis que la dette extrieure prive est contracte par des entreprises et nest pas garantie par lEtat. La dette extrieure rsulte demprunts auprs des Etats trangers, dorganismes internationaux et des banques trangres. Celle-ci prsente un triple inconvnient : elle met le pays
emprunteur sous une certaine dpendance du pays ou lorganisme prteur, son service obre la balance des paiements et conduit des sorties de devises et ne bnficie pas de lallgement automatique d la dprciation de la monnaie nationale la diffrence de la dette intrieure. Certaines tudes ont apprci les fluctuations de lendettement public. Dans un environnement incertain, le remboursement dpend du risque de dfaillance de lEtat
dbiteur. Toutefois, les tudes ayant port sur la question de lendettement se rfrent aux cadres thoriques traditionnels. Pour les keynsiens le dficit budgtaire permet la stimulation de la demande qui, par consquent, va favoriser le dveloppement dune capacit relle de remboursement et contribuera ainsi lallgement de la dette publique. La dtermination de la dette publique dpend dune part, du risque de change lchance et des conditions fixes dans les clauses du contrat de la dette, dautre part, de lincertitude de la ralisation des dpenses publiques prvisionnelles dont la consquence principale est laugmentation du dficit public40.
Il existe deux notions proches de la dette publique, la garantie et lavance. 1La dette publique se distingue de la garantie demprunt En droit financier et fiscal, la garantie demprunt est un engagement par lequel lEtat ou une autre personne publique accorde sa caution un organisme dont il veut faciliter les oprations demprunt, en garantissant aux prteurs le service des intrts et le remboursement du capital en cas de dfaillance de leur dbiteur41. En dautres termes, la
40 BARRO (J.Robert), On the Determination of Public Debt, The Journal of political Economy, octobre, 1979.
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garantie de lEtat est un contrat par lequel il sengage envers le prteur (le bailleur de fonds) satisfaire lobligation de lemprunteur (dbiteur) si celui ci ne la satisfait pas de lui-mme. Une dette garantie par lEtat signale la garantie tatique des emprunts contracts par des organismes publics ou privs. Si lchance le bnficiaire narrive pas rembourser, lEtat se substitue celui-ci pour honorer lengagement. La garantie de lEtat est effective. Elle se concrtise par le versement des dotations budgtaires dfinitives ou de subventions simputant sur les dpenses en capital du budget de lEtat aux tablissements dfaillants pour leurs permettre de rembourser. La garantie de lEtat est octroye par une autorisation gnrale dcide chaque exercice budgtaire pour permettre le contrle des ressources accordes aux parties garanties par lEtat. Cependant, il ne sagit pas rellement dune autorisation de dpenser puisquelle ne correspond pas une vritable opration de dcaissement. Il sagit, plutt, dune attribution de la garantie de lEtat certains organismes ncessitant des ressources externes. Dans le cas dune insolvabilit de la personne publique dbitrice, la garantie est mise en jeu et limputation des sommes dues sur le budget de lEtat est obligatoire. La technique de la garantie correspond un engagement ventuel de lEtat qui ne provoque lendettement que si ce dernier est amen se substituer au dbiteur dfaillant. Dans lhypothse de la mise en jeu de la garantie suite la dfaillance ultrieure de crdit, lEtat assure le service de la dette pour le compte du dbiteur. Dans ce cas, cette dpense qui tait ventuelle lors de loctroi de la garantie deviendra une charge effective et simputera par consquent sur les budgets futurs. Le dbiteur principal qui narrive pas honorer son engagement nest pas dgag de sa responsabilit envers son prteur. En effet, lEtat se rserve le droit de se retourner contre lui pour obtenir le remboursement. Toutefois, une difficult majeure se pose dans le cas o lEtat aprs avoir accord sa garantie ne procde aucun dcaissement de fonds. Comment analyser la valeur et lintrt de cette charge ?
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Mme si la garantie ne prsente aucune valeur, elle est bien assortie deffets juridiques. Dune part, cest une technique permettant son bnficiaire le droit de tirer lavantage du crdit public auprs de lorganisme prteur. Dautre part, elle octroi lEtat un droit de contrle sur lactivit de lorganisme. En outre, la garantie peut tre solidaire cest--dire un engagement ferme dont la mise en jeu est automatique ou simple. En Tunisie, la garantie de lEtat peut prendre trois formes ; une convention ou un contrat de garantie, une lettre de garantie et un arrt de garantie. La garantie de lEtat concerne la fois la dette interne et la dette externe. La loi des finances fixe annuellement le montant annuel dans la limite duquel le ministre des finances est autoris octroyer la garantie. Dans le cadre de la promotion du dveloppement et du maintien de la croissance conomique, lEtat peut donner sa garantie des entreprises prives pour le financement de leurs projets dinvestissement. Selon la circulaire de la Banque Centrale relative aux intermdiaires agres n 93-16 du 7 octobre 1993 modifie par la circulaire n 2005-03 du 04 janvier 2005, les tablissements de crdit et les autres entreprises prives, peuvent contracter des crdits auprs des institutions financires trangres condition quelles se soumettent une valuation volontaire pralable auprs dun des organismes de notation ou quelles soient cotes en bouse. Cependant, loctroi de la garantie de lEtat est subordonn au paiement dune commission calcule sur la base du montant du crdit objet de la garantie ; cette commission est gale 0.5% lorsquil sagit dune institution financire et 1.5% dans le cas dune institution non financire. En 2008, la dette extrieure garantie par lEtat a reprsent 9.6% du PIB, les bnficiaires sont le secteur financier, le secteur de lnergie et le secteur de tlcommunication. 2 La dette publique se distingue de lavance En ce qui concerne lavance, cette technique est utilise pour ajuster quotidiennement les fluctuations de la trsorerie ainsi que pour apporter une tentative dquilibre financier. LEtat peut obtenir de la Banque Centrale de Tunisie des avances qui doivent tre fixes par des conventions passes entre le gouverneur de la banque et le ministre des finances. Bien que les avances sapparentent juridiquement des emprunts, elles en diffrent car le recours ce moyen se traduit par une cration de monnaie puisque la Banque Centrale de Tunisie ne prte
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pas les fonds quelle possde dj. Lavance est une technique utilise lorsquon tudie la dette publique interne. Dans le cadre de notre travail, concernant la dette publique extrieure, ltude de lavance ne sera pas traite.
Lhistoire de la dette est troitement lie lhistoire du pays, notamment, au cours de la seconde moiti du 19ime sicle marque par la mauvaise gestion des finances publiques et par un endettement excessif qui en tait la consquence. En effet, pour faire face au manque de liquidit Mohamed Sadok Bey avait cr des bons de trsor court terme. Le paiement des fonctionnaires et des fournisseurs ne seffectuaient que par ce moyen. Ainsi, ces derniers se trouvaient souscripteurs de la premire dette publique interne de la Tunisie. Le ministre Khaznadar opta alors pour la politique des emprunts. Jusqu la promulgation de la premire constitution tunisienne en avril 1861, il navait fait appel quaux cranciers locaux savoir les fournisseurs traditionnels de la Cour. Mais les possibilits demprunts locaux tant puises, labsence dtablissement de crdit dans la rgence rendit ncessaire llargissement du champ des crances, par lappel aux organismes bancaires europens42. Cest ainsi que Khaznadar eut ses premiers emprunts extrieurs auprs des nations occidentales. Nnamoins, les prteurs locaux ainsi que les banques trangres avaient devin la banqueroute de lEtat tunisien et ont dpos des demandes en nomination de squestre sur les recettes fiscales de la Tunisie auprs des tribunaux franais. Ce qui a men linstallation de la commission financire internationale. Cette commission a tabli le bilan de la dette de lEtat. Cependant, la Tunisie na pas pu sortir de cette situation par ses propres moyens et la France sest engage garantir la dette de la Tunisie. Evidemment, la Tunisie na pas honor ses engagements et la France sest substitue lEtat tunisien vis--vis de ses prteurs ; en contrepartie le protectorat franais sest mis en place en Tunisie. Il faut noter que durant toute la priode coloniale, les autorits protectrices ont vis lassainissement des finances publiques tunisiennes des charges de la dette par sa liquidation et laffectation des nouveaux emprunts contracts des oprations dinvestissement et de
42 GUELLOUZ (Ezzdine), MASMOUDI (Ahmed) et SMIDA (Mohamed), Histoire de la Tunisie : les temps modernes, dition de la Socit tunisienne de diffusion, 1983, p350.
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dveloppement conomique. Enfin, daprs MECHICHI43 la dette publique tunisienne est une constante de la politique financire coloniale, car lindpendance elle avait une valeur ngligeable. Les propos de MECHICHI confortent le choix de la priode que nous avons fait pour ltude de la dette cest--dire la dette publique de la Tunisie depuis son indpendance.
La fragilit des conomies mergentes, traduite par la volatilit de leur PIB et le caractre alatoire des recettes publiques, est la principale cause du dsquilibre budgtaire des tats qui se trouvent face un besoin de financement important et un excdent primaire faible44. Le fardeau de la dette publique extrieure prend de lampleur avec la coexistence de plusieurs facteurs dterminants tels que la faiblesse du niveau de lpargne et la situation critique de la balance courante. Le problme de lendettement public quil soit interne ou externe est le premier souci des Etats dbiteurs. Il est important pour ltat de bien grer sa dette sous peine davoir une dette explosive, de courir le risque de dfaut associ la dette publique voire tre en situation de faillite virtuelle. Le problme majeur des Etats est de trouver la meilleure combinaison afin de se procurer des ressources et de les grer, au regard des multiples contraintes, dordre national et international qui simposent eux. Dans les pays en voie de dveloppement, lextension du rle de lEtat se traduit par la prise en charge du dveloppement conomique et social. Cependant, depuis une vingtaine danne, on remarque un dsengagement progressif de lEtat du secteur conomique au profit des investisseurs privs. Ce dsengagement stablit par un assouplissement des rgles trop rigides de la priode prcdente et un retour au libre change et des lois de march, souvent
MECHICHI (Lotfi), Le budget de lEtat en Tunisie, Thse de doctorat en droit public, Facult de droit et de sciences politiques de Tunis, 1993, p35. 44 BESANCENOT (Damien), HUYNH (Kim) et VRANCEANU (Radu), Dette Publique, du risque dinsoutenabilit au risque dilliquidit, Revue conomique, volume 54, n4, 2003.
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linstigation des institutions financires internationales qui prnent des solutions dans un souci de recouvrement de leurs crances auprs des pays endetts. En Tunisie, ce retour au libralisme se manifeste par des tentatives de rduction des dpenses publiques et de promotion des exportations et du secteur priv en vue de diminuer le poids de la dette publique et dassainir les finances. Nanmoins, quel que soit le dsengagement observ, la plupart des Etats conservent des fonctions trs diversifies qui ncessitent des moyens financiers adquats. De plus, ct des diverses exigences dordre interne, les Etats doivent galement faire face de nombreuses contraintes dordre international car aucun Etat ne vit en autarcie et cela se traduit en termes financiers. Ainsi, les changes extrieurs au titre des importations et des exportations ont une influence directe sur les ressources des Etats, qui doivent tenir compte des fluctuations susceptibles de les affecter au moment de la prise des dcisions financires. De mme, il convient de se proccuper des fluctuations des taux de changes, de la baisse des cours des monnaies internationales car cela dtermine la hausse ou la baisse du fardeau de la dette ou du montant des recettes au titre des emprunts internationaux. Le rle diversifi mais important de lEtat dans la vie conomique et sociale, exige une tude approfondie de sa situation financire. Celle-ci est lensemble des engagements de lEtat, notamment sa dette extrieure. La dette publique extrieure tunisienne apparat comme une institution pluridisciplinaire. Elle intresse les sciences juridiques, dans la mesure o le droit budgtaire rglemente finances publiques dans lobjectif dassurer une gestion rigoureuse de celle-ci. Dun point de vue conomique, il sagit dune technique permettant le financement des diffrents secteurs qui contribuent lvolution du processus de dveloppement gnral du pays. Il en rsulte que ltude de la dette publique extrieure tunisienne na pas un intrt purement thorique. Lanalyse de cette variable selon ses aspects institutionnel, conomique et financier est indispensable pour une meilleure gestion de celle-ci.
La varit de la dette publique ainsi que son volume amnent ltude de sa soutenabilit.
les
Or, lestimation de la totalit de la dette publique (dette interne majore de la dette extrieure) pourrait altrer la solvabilit de lEtat, mme si sa dette est soutenable.
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En consquence, une recherche approfondie sur la situation de la dette publique extrieure tunisienne permettrait de dceler les anomalies ventuelles en matire de gestion et de traitement de ce fardeau. Le contexte actuel exige une matrise plus efficace des quilibres conomiques et financiers cause de la mutation des caractristiques de la dette publique extrieure. Notre champ dtude portera sur la dette publique extrieure de lEtat, la dette des autres administrations publiques ne sera pas aborde. Cette dlimitation nous semble tre justifie par le fait que lEtat est un acteur dterminant dans la politique budgtaire et conomique. Lampleur de la tche ainsi que notre intention de saisir la relation de la Tunisie avec ses partenaires extrieurs nous ont conduit ne retenir que la dette publique extrieure. En ralit, il faudra analyser la dette publique extrieure selon diffrents points de vue. Les approches peuvent varier en fonction de la nature des questions poses. Une premire approche serait dtablir une analyse synthtique de la dette. Mais faut-il encore examiner la charge que constitue son service pour connatre son influence relle sur lconomie. Notre souci est de mener une tude des divers aspects de la dette, cest pour cela que nous opteront pour une approche chronologique, ce qui nous parat indispensable pour une tude concrte de la dette. Nous allons essayer de rpondre notre problmatique selon un plan deux parties. La premire partie est consacre lconomie de la dette, la seconde analyse le rgime de la dette. Le choix de ce plan se justifie du moment que malgr la pluralit dapproches tudiant la dette, aucune nest suffisante en elle-mme, le problme de la dette touche aussi bien le droit que lconomie. A notre avis, ltude de toutes les approches du sujet exige quon choisisse un plan qui englobe tous les aspects de cette variable.
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PremirePartie:Lconomiedeladette
PremirePartie Lconomiedeladette
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Introductionpremirepartie
La dette extrieure publique est le montant des engagements contractuels ayant donn lieu un versement de fonds un Etat montrant un besoin de financement. Cet engagement traduit la volont du dbiteur de se procurer un emprunt et par la suite de le rembourser et la volont du crancier de bien vouloir fournir le prt selon des conditions fixes au pralable. Le recours ce moyen de financement doit tre rationnel pour viter les alas de laccumulation de la dette. Les pays en voie de dveloppement sont les plus sensibles aux fluctuations de la dette extrieure publique. Laccroissement de cette dernire sans surveillance pourra avoir des consquences sur lconomie de ces Etats. Plusieurs raisons font de la dette un moyen de financement trs onreux pour les pays en voie de dveloppement. La majorit de ces Etats ont cumul des dettes quils ne sont plus en mesure de rembourser. Ces constats ont marqu lconomie mondiale et ont incit les parties concernes trouver des solutions. Ainsi, de nombreux travaux se sont focaliss sur la dtermination des critres de classement des pays endetts et lvaluation de ce fardeau pour essayer de le rduire. La dette extrieure publique est la fois une cause et un rsultat des diffrentes crises mondiales qui ont marqu lhistoire. Partant de cette logique, une analyse du dveloppement de la dette des pays en voie de dveloppement, particulirement la Tunisie (Chapitre I) est ncessaire pour trouver les politiques adquates la rduction de ce fardeau (Chapitre II).
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Chapitre1:Ledveloppementdeladette
Lendettement extrieur des pays pauvres et trs endetts est la consquence directe de la dtrioration des termes de lchange due aux fluctuations dfavorables des cours des principales matires premires. Les pays dont les exportations sont les moins diversifies ont t les plus touchs par les crises internationales. Labsence de suivi des Programmes dAjustement Structurels (PAS) ainsi que le manque de cohrence dans lapplication des rformes macro-conomiques ont bloqu la capacit des pays pour assurer le service de leur dette et ont engendr par consquent un norme besoin de financement. La gestion peu attentive de la dette extrieure et les variations du taux de change des principales monnaies ont contribu lalourdissement des crises de la dette. Enfin, les facteurs politiques, notamment les guerres civiles dans les pays de lAfrique Noire durant les annes quatre-vingt, peuvent tre lorigine de ces crises. Comme tous les pays en dveloppement, la Tunisie a subi les effets des crises internationales et a eu une dette extrieure volutive et ingrable. Nanmoins, la dette extrieure tunisienne est caractrise par une grande diversit.
SectionI:Lesfacteursexplicatifsdeladette
Au XIXme sicle il y avait des priodes de mobilit internationale intense de capitaux, tels que le transfert des capitaux de Londres vers les mines en Amrique Latine et le transfert des capitaux franais, vers la fin du sicle, en vue de la dcouverte des mines en Amrique du Nord et en Russie. Nanmoins, les crises les plus importantes sont celles du XXme sicle. Gnralement, une crise internationale a un effet sur les finances publiques du pays endett en rduisant la base de ses recettes budgtaires. Ainsi, dans le cas des crises jumelles asiatiques de 1997-1998, les crises bancaires ont entran pour lEtat des cots importants lis au sauvetage du systme bancaire, tandis que les crises de changes alourdissent le poids de la
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dette publique en devises. Ainsi, le phnomne de lendettement public sexplique par des facteurs exognes au pays endett et dautres facteurs qui lui sont endognes.
Paragraphe1:Lesfacteursexognes
La fragilit des pays en voie de dveloppement dbiteurs justifie limpact des crises et des conjonctures internationales sur la structure et le dveloppement de leur dette publique extrieure. Ainsi, des phnomnes extrieurs voulus, tels que les crises internationales peuvent avoir un effet direct sur lalourdissement du volume de la dette. Outre ces facteurs, la conjoncture internationale agit sur le remboursement de la dette antrieure et sur les relations entre pays dbiteurs et cranciers. EICHENGREEN et FISHLOW45 identifient quatre priodes des crises financires extrieures des pays en voie de dveloppement. La premire priode est celle entre 1924 et 1929, elle est domine par des prts internationaux sous forme dobligations mises sur diffrentes places financires. La deuxime priode est celle du recyclage des ptrodollars de 1976 1981 suite au choc ptrolier de 1973. La troisime priode est reprsente par la vague dintermdiation financire internationale qui sest produite entre 1996 et 1997. Cette priode est marque par le dbut de la pratique des fonds communs de placements et dinvestissement dans les titres bousiers de socits prives dans plusieurs pays mergents et en monnaies locales, ce qui a dclench la crise financire asiatique de 1997 et 1998. Lanne 1999 (quatrime priode) est marque par la crise brsilienne provoque par la hausse du taux dinflation et lchec de plan Real de 1994. Les relations conomiques entre le Brsil et lArgentine ont favoris la crise argentine des annes 2001 et 2002.
A/Lescrisesinternationales
La crise de la dette extrieure de la majorit des pays endetts a introduit une refonte des relations conomiques internationales. Celle-ci a galement class les pays par rfrence leurs niveaux dendettement, leurs degrs de solvabilit et leurs capacits relles de
45 EICHENGREEN (Barry) et FISHLOW (Albert), Contending with capital Flows : What is different about the 1990s? Cornell University Press 1998.
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remboursement. Cette crise sest traduite par une prise de conscience politico-conomique. Elle tait le centre dintrt des diffrents sommets des chefs dEtats les plus industrialiss et les consultations des bailleurs de fonds en ont fait une proccupation majeure46. Les crises financires et conomiques les plus importantes ont eu lieu partir des annes soixante-dix, sans oublier la crise de 1929. Les deux chocs ptroliers taient annoncs par une rcession des changes commerciaux et une inflation accrue due au drglement du Gold Exchange Standard47et la crise industrielle. A la fin des annes soixante, le dficit extrieur des Etats-Unis dAmrique a considrablement augment. Le produit des exportations amricaines ne suffisait par la couverture de ce dficit, ce qui a oblig lEtat amricain, en 1971, suspendre la convertibilit du dollar en or. Cette politique a entran la dvaluation du dollar et labandon du systme des parits fixes en 1973. Ainsi, les drglementations montaires conscutives aux Etats Unis dAmrique ont perturb lconomie mondiale. Les variations imprvisibles du taux de change du dollar amricain ont frein le dveloppement des changes commerciaux et de linvestissement dans le monde. La fin des annes soixante-dix a t marque par une dtrioration des conditions financires des entreprises cause de la politique montaire amricaine marque par une hausse des taux dintrt et une contraction des liquidits. Cependant, la crise industrielle remonte la deuxime moiti des annes soixante. Cette crise a t marque par un ralentissement du taux de croissance de lindustrie et une baisse dans le niveau du dveloppement conomique et de linvestissement rsultant dune mauvaise allocation des ressources savoir le capital et le volume de production souhait et dun taux de rentabilit de capital faible par rapport au profit ralisable et finalement le choix des secteurs dactivits est souvent arbitraire. En outre, la crise Est-Asiatique qui a dbut en Thalande par une srie dattaques spculatives sur le bath (la monnaie de la Thalande) est remarquable plusieurs gards. Elle a touch les pays la plus forte croissance du monde et a engag des montants financiers importants dans lhistoire des crises financires mondiales. Il ne sagissait plus dune crise typique des pays mergents qui rsultait de mauvaises politiques macroconomiques et reprable travers une dtrioration dune grandeur fondamentale. A partir de 1995, la
ALLAIS (Maurice), La crise mondiale daujourdhui, dition Clment Juglar, 1999. Le 15 aot 1971, le prsident amricain Richard NIXON a dcid, unilatralement, de mettre fin au systme de Gold Exchange Standard. Le dollar amricain nest plus convertible en or.
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croissance des flux de capitaux privs dorigine bancaire tait lune des consquences majeures de la crise mexicaine. Ces flux de capitaux ont servi des systmes drglements et ont incit les investisseurs trangers, nayant plus confiance au Mexique, retirer leurs capitaux.
a Survoldesprincipalescrisesinternationales
Lhistoire a principalement enregistr trois crises financires internationales ayant un effet sur le phnomne de lendettement des pays dvelopps et en voie dveloppement. Nanmoins, une nouvelle crise financire ne pourra ne pas tre voque, cest la crise des Etats Unis amricains qui a touch lensemble de lconomie mondiale la fin de lanne 2008. Cette crise de limmobilier en Amrique sest propage au monde entier, ses consquences sont dpendent de la fragilit du pays et de ses relations conomiques internationales. A la diffrence des prcdentes crises, les consquences de celle-ci sont plus envisageables aux pays dvelopps que ceux en voie de dveloppement. Jusqu la moiti de lanne 2009, des solutions radicales cette crise ne sont pas mises en place.
1Lacrisemexicaine19941995
La perte de confiance dans le potentiel conomique et la capacit de remboursement du Mexique aussi bien que linterruption brutale des entres de capitaux provoques par la dvaluation du peso (la monnaie du Mexique) en dcembre 1994 ont plong lconomie mexicaine dans une crise financire. Par la suite, les stratgies vulnrables de gestion de la dette ont menac les finances publiques du pays. Il semble que les gestionnaires de la dette naient pas intgr correctement la situation conomique fragilise dans leur stratgie. Le gouvernement mexicain avait amorc des changements conomiques profonds au milieu des annes 1980 tels que la libralisation du secteur commercial, ladoption dun plan de stabilisation conomique et le lancement de politiques axes sur le march. Aprs ces rformes, la situation financire du gouvernement a commenc samliorer, la croissance a progress de faon marque, linflation a chut et lconomie a bnfici dimportants apports de capitaux trangers. Les investisseurs croyaient que la situation conomique tait solide et viable. Une part importante des entres tait constitue de capital-actions et de titres demprunt liquides court terme par opposition des immobilisations. Le dficit grandissant du compte courant national tait financ par des apports massifs de capitaux trangers.
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Des attentes conomiques amliores, une dette publique intrieure moindre, une disponibilit phnomnale de titres demprunt garanti sur les marchs trangers et un boom du march de limmobilier ont tous contribu la surabondance des capitaux. Au dbut de 1994, aux premiers signes de ralentissement conomique, des prts non productifs ont commenc apparatre. Le secteur bancaire, privatis, tait tout simplement incapable de supporter lexpansion du crdit et ntait pas dot de politiques adquates pour rgir les prts. Ainsi, une surveillance lacunaire du secteur bancaire semble avoir exacerb les faiblesses du march. En 1994, le soulvement qui a eu lieu dans le Chiapas en janvier, lassassinat dun candidat prsidentiel en mars, et dautres faits marquant une instabilit politique ont min la confiance des investisseurs. De plus, lescalade ininterrompue des taux dintrt rels aux tats-Unis a exerc une pression la baisse sur le peso et a fait perdre leur attrait aux titres demprunts mexicains. Plutt que de diminuer les dpenses, de dvaluer le peso ou daccrotre les taux dintrt afin de continuer attirer des investissements, le gouvernement a augment les missions de titres obligataires en vue de financer le dficit du compte courant, et cela malgr la viabilit douteuse de la politique de change. Tout au long de lanne, les taux dintrt amricains ont poursuivi une forte course ascendante, dtournant de plus en plus les investisseurs. En dcembre 1994, le peso a t fortement survalu et le gouvernement a annonc que le dficit du compte courant dpasserait les prvisions en 1995. Les rserves en devises du Mexique avaient chut 12,5 milliards de dollars amricains, tandis que 30 milliards de dollars amricains de tesobonos arrivaient chance en 1995. Tandis que la confiance des investisseurs samenuisait les rserves en devises du Mexique diminuaient de plus en plus. Le gouvernement a renonc la fourchette de fluctuation du peso par rapport au dollar amricain. On craignait de plus en plus que le gouvernement manque ses engagements lgard de sa dette indexe au dollar et libelle en dollars. Tandis quaugmentait la cadence du rachat des tesobonos, les investisseurs, mexicains et trangers, commenaient se rendre compte que les rserves en devises seraient peut-tre insuffisantes. La crise financire qui couvrait le Mexique tait invitable. La chute de confiance et la crise financire qui ont suivi la dvaluation du peso ont dclench une flambe de linflation et des taux dintrt. La crise sest propage dautres marchs mergents (notamment ceux du Brsil et de lArgentine) alors que les entres de capitaux diminuent en Amrique latine. Les primes de risque sur les obligations des pays en
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dveloppement ont augment, la bourse a dclin et des pressions montaires se sont fait sentir. Tandis que lconomie du Mexique seffondrait, les frais de service de la dette publique libelle en peso et en devises augmentaient. De plus, le gouvernement tait aux prises avec des difficults de refinancement causes par lexode des investisseurs trangers inquiets dtenant une part importante de la dette court terme. Il est possible que linformation transparente et crdible et quun examen rigoureux de la situation conomique fragilise par les gestionnaires de la dette ont pu rduire la vulnrabilit financire du gouvernement. Les dcideurs auraient pu utiliser ces renseignements pour mieux protger sa situation financire. Les gestionnaires avaient la possibilit, grce des pratiques de gestion des risques solides et bien adaptes, de concevoir une stratgie plus solide de gestion de la dette qui aurait pu limiter la vulnrabilit du gouvernement.
2LacrisedelAsiedusudestde1997
La crise du systme financier qui a dbut en Asie du Sud-est (surtout en Core du Sud, en Indonsie et en Thalande, et qui sest tendue la Malaisie et aux Philippines (CITMP)) sest rpandue pour devenir une crise plantaire. Elle a percut la communaut financire mondiale sans pravis. Un renversement massif des flux de capitaux a plong lconomie de la rgion dans une crise profonde. Par suite dune libralisation rapide du secteur financier la fin des annes 1980 et au dbut des annes 1990, la rgion avait profit dune croissance conomique considrable. Les entres nettes de capitaux en CITMP avaient fait un bond, passant de 38 milliards de dollars amricain en 1994 97 milliards de dollars amricains en 1996. Ces importants apports de capitaux se justifient par la volont des partenaires financiers des pays dAsie de matriser des taux de rendements levs et de poursuivre les plans de dveloppement conomique pralablement fixs par les dirigeants asiatiques. Toutefois, dans le nouveau contexte des services financiers axs sur le march, le CITMP na pas acquis les moyens ncessaires pour sadapter et grer correctement les entres de capitaux. Des rgles bancaires primes, une faible gestion des risques et une surveillance insuffisante ont fait que ces conomies soient incapables de tenir bon face au dluge de capitaux. Les institutions financires taient peu exprimentes dans la gestion des actifs. Nombre dentre elles ont commis la mme erreur en recourant des positions en devises non
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couvertes. Les fonds de placement taient mal rpartis et les institutions se sont retrouves face un risque de change excessif et des chances asymtriques. La corruption semble avoir accentu les faiblesses du systme bancaire et la multiplication de tous ces facteurs sest rvle fatale. Les premiers signes de la dtrioration de la situation conomique ont t perus en 1995, au moment o la concurrence trangre qui sest intensifie, a touch des secteurs dexportations particuliers dAsie de lEst. Lapprciation du dollar amricain et des monnaies europennes a entran la chute des prix lexportation et a alourdi le fardeau de la dette. Dautres dsquilibres financiers sont apparus fin 1997. Des cranciers trangers offraient des prts court terme pour financer linfrastructure long terme, ainsi que des projets industriels et immobiliers. Pendant des annes, les cranciers avaient consenti des prts sans valuer correctement le risque de crdit. La vulnrabilit des conomies dAsie sest accrue lorsque les marchs des capitaux ont constat laccumulation dexcs la suite de mauvaises dcisions de placement. Lasymtrie des chances des actifs et des passifs est devenue intolrable. linstar de ce qui stait pass au Mexique deux ans plus tt, la dette extrieure court terme dpassait vingt huit fois les rserves en devises. Les cranciers trangers, saisis par le doute et constatant la dtrioration rapide de la qualit des actifs, ont quitt le pays en annulant des lignes de crdit court terme, tandis que les investisseurs internes transfraient leurs capitaux ltranger. Comme le soutenait GEITHNER [traduction] : Les faiblesses au bilan des emprunteurs souverains ntaient pas la cause centrale de la vulnrabilit. [...] Celle-ci dcoulait des divers passifs court terme en devises, non couverts, des banques, des entreprises de financement et des socits particulires. Lorsque les taux de change se sont mis chuter, les entreprises ont toutes cherch la porte de sortie et leur mouvement gnral a eu un effet cumulatif49 . Les entres se sont mues en sorties, les apports de capitaux privs nets stant transforms en retraits de 12 milliards de dollars amricains. RADELET et SACHS50ont expliqu ainsi le renversement subit des entres de capitaux : [traduction] Une raison qui explique pourquoi
GEITHNER (Timothy), Sovereign risk management in an integrated world, Confrence de la banque mondiale sur la gestion de la dette, 1999. 50 RADELET (Steven) et SACHS (Jeffrey), What have we learned, so far, from the asian financial crisis?, Washington, USAID le 4 janvier, 1999.
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un volume si important de capitaux a pu tre retir si rapidement tient au fait quune bonne part tait assortie dchances trs court terme. Dans chacune des conomies durement frappes, le passif en devises court terme de lconomie dpassait lactif en devises court terme, de sorte que les conomies taient exposes des problmes de liquidit en cas de retrait subi de capitaux trangers. [...] Des cranciers trangers avaient consenti des prts court terme en supposant quils les refinanceraient dans le cours normal des affaires. En retirant leurs capitaux, les cranciers trangers ont alourdi les pressions qui pesaient sur les rserves en devises. tant donn que ces conomies pratiquaient des taux de change par rfrence, le mouvement de panique des investisseurs intrieurs et trangers sest acclr et a approfondi lpuisement des rserves, plongeant les conomies rgionales dans une crise financire. La crise du sud-est asiatique illustre loquemment la faon dont des faiblesses au bilan du secteur priv peuvent se rpercuter sur le bilan dun emprunteur souverain. titre dexemple, le gouvernement de la Core du Sud a t contraint de garantir le passif en devises des banques. Sous leffet de lescalade du cot du soutien offert au secteur bancaire, les retraits massifs des banques se sont transforms en retraits massifs des rserves de la Core. Le phnomne sest rpt en Thalande, o le gouvernement est intervenu. La crise financire asiatique montre bien pourquoi le gestionnaire de la dette publique ne doit pas sen tenir simplement aux obligations et aux actifs du gouvernement. Comme le montre cette crise, dans des conomies mergentes et en dveloppement, la dtrioration du bilan du secteur priv peut se rpercuter sur les rsultats nets du gouvernement et accrotre sa vulnrabilit financire.
3LacrisedelaRussiede1998
Aprs le dmantlement de lUnion Sovitique en 1991, le gouvernement russe a entrepris de transformer lconomie. Il devait alors faire face de nombreux dfis, notamment les faibles recettes de lEtat, le rgime de perception fiscale inefficace et les dpenses leves. De plus, les conditions conomiques ntaient pas trs favorables : taux dinflation lev, croissance ngative, chmage lev et productivit faible. Afin de rduire linflation, la banque centrale a fix la valeur du rouble par rfrence au dollar amricain. la suite de la crise du Sud-est asiatique en 1997, le recul des cours des produits de base et de lnergie a nui la balance commerciale de la Russie et la situation financire
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du gouvernement. Afin de financer son dficit budgtaire, le gouvernement a contract des emprunts sur les marchs intrieurs et trangers, sans trop se soucier damliorer sa situation financire. Ainsi, il a augment ses emprunts sous forme deuro-obligations libelles en dollars amricains afin de financer son activit, augmentant ainsi les risques de change. Les frais de service de la dette taient quivalents la moiti des recettes fiscales. De plus, la dure de lchancier de la dette intrieure et le risque pos par les capitaux trangers faisaient de la Russie une conomie extrmement vulnrable. Les caractristiques court terme du portefeuille des titres demprunt exposaient le gouvernement des risques de taux dintrt. En comparaison avec dautres pays, la dette de la Russie, na pas t trs leve par rapport au PIB. Sa structure sest rvle dfavorable cause de la proportion leve de titres court terme. La contagion provoque par leffondrement du systme financier en Asie du Sud-est a augment la sensibilit au risque des investisseurs. La Russie a commenc perdre des capitaux trangers au profit de nouveaux htes. Ainsi, le rouble a t lobjet dattaques spculatives suite la renonciation de la banque centrale la rvaluation de la monnaie par rfrence. Suite cette crise, les difficults financires russes ont augment. Au mois daot de lanne 1998, le gouvernement a annonc son incapacit rembourser sa dette intrieure court terme du Trsor, ainsi que les emprunts contracts auprs du Club de Paris et du Club de Londres. De ce fait, le gouvernement a cess de rembourser la dette libelle en roubles, car une majeure partie de celle-ci est dtenue par des trangers. Les dcisions du gouvernement russe ont eu de lourdes consquences. cause de son manquement, la Russie sest retire subitement des marchs financiers intrieurs et extrieurs. Le gouvernement a donc paralys lconomie relle, provoqu dintenses pressions inflationnistes et augment de faon marque le risque de non-remboursement de sa dette en devises51. Les stratgies de gestion de la dette semblaient tre incapables de protger le gouvernement contre les risques de march, de refinancement et de liquidit.
51 STANDARD & POORS, Global financial system stress : leading indicators signal pressure in 16 countries, publication S&P, CrditWeek, 1998.
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b Limpactdescrisesinternationalessurladette
Certains conomistes, notamment, BASTIDON52, ont analys les crises financires par des modles qualifis de premire et de deuxime gnration. Selon lauteur, la distinction entre les modles de crises financires de premire et deuxime gnrations peut tre critique. Ainsi, pour GARBER53 les deux types de modles sont quivalents dans tous les cas de modifications des anticipations induites dvnements non observables ou non observs par lconomtre. Dans les modles de premire gnration dont la logique est fondamentaliste, AGENOR, BHANDARI et FLOOD54, lattaque spculative est dune part, une sanction anticipe dune politique conomique incohrente et dautre part, un dcalage entre lobjectif de change nominal de lautorit publique par le biais des politiques montaires et budgtaires. En revanche, la difficult didentification des conflits sous-jacents aux crises constates remet en question la validit de ces modles. Certains auteurs, tel que KRUGMAN55 prconisent une interprtation plus large et introduisent des fondamentaux plus large par exemple le chmage qui constitue pour les pays industrialiss un objectif de la politique conomique. Selon la thorie de KRUGMAN un classement des crises des dettes souveraines des pays en dveloppement est possible dans la catgorie des crises de premire gnration. Dans ce cas AGLIETTA et De BOISSIEU56 remarquent que, lomniprsence de phnomnes dala moral altre le caractre dterministe des modles de premire gnration. Il existe un ala moral lorsquen fournissant une assurance contre un risque donn, on encourage des comportements qui rendent la concrtisation de ce risque plus probable. Dans ce cadre, si les acteurs sont partiellement assurs contre les risques, ils sont incits tirer davantage partie de linformation asymtrique existante en prenant des risques excessifs sur leurs projets et leurs politiques.
BASTIDON (Ccile), Financement extrieur des pays en dveloppement : une revue de la littrature des modles de dettes et des crises financires, Document de travail CNRS n 6126, Universit de la Mditerrane ; revue Rgion et Dveloppement n15, 2002. 53 GARBER (Peter), Discussion, NBER Macroeconomics annual, volume 11. 54 AGENOR (Pierre-Richard), BHANDARI (Jagdeep) et FLOOD (Robert), speculative attacks and models of balance of payement crisies, IMF Staff papers, volume 39, 1992. 55 KRUGMAN (Paul), Are currency crisies self-fulfilling ?, NBER Macroeconomics annual, volume 11, 1996. 56 AGLIETTA (Michel) et De BOISSIEU (Christian), Le prteur international en dernier ressort, dans Architecture financire internationale. Les rapports du conseil danalyses conomique n18, la documentation franaise, 1999.
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En partant des mmes fondamentaux que ceux dans les cas de modles de premire gnration, la modification des anticipations des agents privs, dclenche une crise de la dette de deuxime gnration. Toute crise dite auto ralisatrice est qualifie de crise de deuxime gnration, traduisant un problme de liquidit des Etats endetts. Dans ce cas, la crise survient suite un ventuel comportement dasschement des acteurs : cest par dfinition un problme dquilibres multiples. Prenant comme justificatif les crises financires asiatiques, certains auteurs proposent une troisime catgorie de crise qui se base sur le rle explicatif de la fragilit financire du secteur bancaire de ces pays. En effet, dans un univers dquilibres multiples, la crise de troisime gnration prend place, mais avec des traits sous-jacents qualifis des fondamentaux dgrads, dcoulant eux-mmes des comportements des agents privs. Lapprhension du dfaut dans les modles de crises financires fonde la complmentarit entre les logiques respectives des modles de dettes extrieures et ceux de crises financires. Il semble en effet, douteux que la dichotomie entre modles de dettes, destins lanalyse de crises de dettes souveraines des annes quatre-vingt et dont le pouvoir explicatif serait limit aux pays pauvres et trs endetts et modles de crises financires adapts aux pays mergents, soit pertinente. Cela sexplique par une raison pratique et une autre thorique. La raison pratique tient la prdominance dune logique financire, domine par lala moral, sur une logique conomique dans lallocation des flux internationaux de capitaux. La capacit de dstabilisation de lconomie mondiale par un emprunteur dfaillant peut constituer une caractristique conjoncturelle de son conomie comme dans le cas de formation de coalitions des dbiteurs. La raison thorique rside dans la complmentarit des objectifs et des mthodes des deux approches. La premire approche des modles de la dette pose le problme de transfert internationaux des capitaux et dcrit le comportement des agents face ce phnomne. La seconde, des modles des crises financires, intgre le mcanisme dterminant du surendettement comme une consquence de comportement des prteurs.
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B/Laconjonctureinternationale
Lconomie mondiale a poursuivi son redressement en 2003 et ce en dpit de laggravation des tensions gopolitiques avec le dclenchement de la guerre en Irak et lapparition de lpidmie du syndrome respiratoire aigu svre (SRAS) en Asie. Ces vnements ont affect profondment les indicateurs de lconomie mondiale durant la premire moiti de lanne. Amorce ds le dbut du deuxime semestre, suite lattnuation des incertitudes et la vigueur des politiques macroconomiques engages dans la majorit des pays industrialiss, la reprise a permis de compenser les contre-performances du premier semestre et favoriser, pour lensemble de lanne 2003, la ralisation dun taux de croissance conomique suprieur celui de lanne prcdente. En consquence, le taux de chmage dans le monde sest lgrement contract par rapport son niveau en 2002. Nanmoins, les politiques macroconomiques expansionnistes engages par plusieurs pays ont suscit un regain de linflation et parfois mme un alourdissement des dficits budgtaires dans les principales zones. Quant aux les marchs de capitaux, ils ont affich une reprise gnrale en 2003 avec de fortes fluctuations releves tout au long de lanne. En revanche, les marchs des changes ont t marqus par lapprciation continue de leuro par rapport au dollar amricain. Sur le march mondial des produits de base, les cours du ptrole ont augment, en moyenne annuelle, sous leffet conjugu de laccroissement de la demande mondiale, favorise par la constitution de stocks stratgiques et la limitation de la capacit de production dans plusieurs pays. De plus, lconomie mondiale a enregistr en 2003 un taux de croissance affermi, soit 3.9% contre 3% en 2002 et 2.4% en 2001. Cette volution favorable a concern aussi bien les pays dvelopps que ceux en dveloppement avec des taux de progression respectifs de 2.1% et 6.1% en 2003 contre 1.7% et 4.6% en 2002. Aux Etats-Unis dAmrique, le rythme de la croissance sest situ 3.1% en 2003 contre 2.2% en 2002 et ce en dpit du flchissement de lactivit conomique durant le premier trimestre de lanne. La fin du conflit militaire en Irak et le renforcement de la politique macroconomique expansionniste depuis fin juin 2003 ont permis de relancer fermement les principales composantes de la demande finale. Ainsi, laccroissement des dpenses publiques,
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la rduction du principal taux directeur de la FED et les allgements fiscaux ont permis de stimuler aussi bien les investissements que la consommation finale. Par ailleurs, la dprciation du dollar par rapport aux principales autres devises a t un autre lment favorisant le renforcement de la comptitivit des entreprises amricaines. Au Japon, la situation conomique sest galement amliore. Le taux de croissance sest en effet lev 2.7% en 2003 contre une rgression de 0.3% en 2002. Ce redressement sexplique, dune part, par la hausse de la demande intrieure soutenue, principalement, par les dpenses dinvestissement et, dautre part, par laccroissement des exportations qui ont tir profit de la reprise graduelle de lconomie mondiale durant le second semestre de 2003. Les plans de rformes des socits financires et non financires engags au cours des annes passes ont certes contribu notablement la ralisation de ces rsultats. En revanche, lactivit conomique na progress dans la zone euro que de 0.4% en 2003 contre 0.9% en 2002. Ce ralentissement est d, principalement, la rgression des investissements qui nont pu reprendre leur tendance la hausse en dpit de la baisse deux reprises du taux de refinancement et ladoption par la communaut europenne, en dcembre 2003, de programmes dinvestissement dans linfrastructure. Rcemment, le taux de croissance mondial a connu des ventilations considrables. En 2003, celui-ci tait de lordre 4% contre 4.8% en 2005. Cette croissance modre a t ralise malgr laggravation des dsquilibres macro-conomiques lchelle mondiale tels que la hausse des prix de matires premires, les incertitudes gopolitiques et les catastrophes naturelles. Les politiques montaires ont connu, dans les pays industrialiss, un resserrement progressif en vue de contrecarrer les tensions inflationnistes dues, notamment, au renchrissement des matires premires et en particulier les prix du ptrole. Au cours de 2005, aux Etats-Unis dAmrique, la Rserve Fdrale a augment, huit reprises, de 25 points de bases chaque fois son principal taux directeur pour le porter 4,25% la fin de lanne. Quant la Banque Centrale Europenne (BCE), la faiblesse du rythme de lactivit conomique dans la zone Euro la oblige relever son taux directeur de 25 points de base pour le porter 2.25% pour la premire fois depuis 2003.
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Au cours de cette mme anne, les marchs internationaux des changes ont t caractriss par une hausse du dollar amricain par rapport toutes les devises et ce aprs trois annes de baisse. Cette hausse est due, principalement, llargissement des diffrentiels des taux dintrt au profit du dollar. De plus, le dollar a profit des faibles perspectives de croissance dans la zone Euro. Ainsi, le rapport euro/dollar a oscill entre 1.3558 et 1.1884 et le rapport dollar/yen est pass dans le mme intervalle de 102.45 117.24, soit une apprciation de 14.4% par rapport au Yen contre seulement 14% par rapport lEuro. Sur les marchs obligataires, les politiques montaires restrictives se sont traduites par une lgre hausse des taux longs amricains, alors que les taux longs sur leuro ont enregistr une baisse par rapport leur niveau fin 2004. Malgr le resserrement montaire, les taux longs amricains ont gard au mois de janvier leur tendance baissire qui peut tre explique par le surplus de lpargne mondiale investi dans les titres amricains. A la fin du mois de mars de lanne 2005, un rebondissement des taux longs a t enregistr. A cette mme date, on a constat une baisse de lindice de confiance des consommateurs due la baisse des rendements des titres amricains. Dans la zone euro, lexcs de liquidits investir, en dbut de lanne, dans les titres obligataires long terme a conduit une baisse des taux de rendements des titres chances longues. A la fin du deuxime trimestre de 2005, les anticipations dune baisse des taux directeurs de la BCE ont renforc cette tendance baissire ramenant ce taux 3.13%. Au dbut du quatrime trimestre, sous leffet dune tendance la hausse des pressions inflationnistes, la courbe des rendements de leuro sest aplatie. En revanche, le niveau bas des taux directeurs a empch une inversion de la courbe des taux qui a cltur lanne 3.3% cest--dire 39 points de base en moins par rapport son niveau du dbut de lanne. Au Japon, les taux du march montaire sont rests inchangs et les rendements obligataires ont cltur lanne 1.47%, un niveau quasiment inchang par rapport celui du dbut de lanne. Cette situation a donn lieu des anticipations croissantes sur la hausse des prix en 2006 et sur une politique montaire plus restrictive, mais les dclarations de la Banque du Japon en septembre 2006 et en octobre 2006 ont montr que la politique du taux zro ne sera abandonne quaprs lanne budgtaire suivante. La situation de ces trois devises permet davoir une ide primaire sur la ventilation de lintrt de la dette libelle en dollar amricain, euro et yen japonais. Une variation du taux de change de lune de ces devises peut avoir un effet nfaste sur la capacit de remboursement de la
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Tunisie. Etant donn que les orientations du pays sont axes vers les marchs financiers, les situations conomiques et montaires de ces pays peuvent prsenter tantt une faveur la Tunisie, tantt un risque majeur prendre en considration.
C/Lesautresfacteursdterminantsdeladette
Les dterminants du phnomne de lendettement extrieur des pays sont nombreux et varis. Ainsi certaines tudes font la diffrence entre dterminants conjoncturels et dterminants structurels. Les phnomnes conjoncturels sont des phnomnes transitoires. Quant aux dterminants structurels, ils sont traduits par les diffrentes crises internationales. Selon MILLET et TOUSSAINT57 il sagit de cinq principaux facteurs dterminants de la dette.
a Lesprincipauxpromoteursdelendettement
Avec le premier choc ptrolier en 1973, laugmentation du prix du ptrole a t bnfique pour les pays producteurs, qui ont vu leurs ressources augmenter. Suite cette situation, les banques occidentales ont propos leurs ptrodollars aux pays du sud, des faibles taux dintrt pour les inciter emprunter. A la fin de la seconde guerre mondiale, les pays du Nord avaient du mal couler leurs marchandises cause de la rcession et du dbut du chmage massif. La distribution dun pouvoir dachat aux pays du Sud, sous forme de crdit dexportation, tait la seule solution pour ces Etats pour chapper cette situation. Ainsi, la naissance de la dette extrieure publique bilatrale a eu lieu. De 1968 1973, la Banque Mondiale, a incit les pays du Sud emprunter massivement afin de financer la modernisation de leur appareil dexportation et faire face la mondialisation. Ces moyens ont constitu la partie multilatrale de la dette extrieure publique.
57 MILLET (Damien) et TOUSSAINT (Eric), 50 questions, 50 rponses sur la dette, le Fonds Montaire International et la Banque Mondiale, dition Syllepse, 2002.
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Nanmoins, les pays du Sud ont suivi cette vague de promotions offertes par les pays du Nord et les Banque internationales et se sont engages sur une voie de forte augmentation dendettement extrieur public. Jusqu la fin des annes soixante-dix, la dette extrieure publique des pays du Sud est reste supportable car les taux dintrt pratiqus taient faibles. Ces dettes leurs permettaient de produire davantage pour lexportation et la rcupration de la devise pour rembourser et investir.
b Lecontextegopolitiqueetlephnomnedesurendettement
Toutefois, les donnes gopolitiques sont fondatrices du processus dendettement des pays du Sud. Cest aprs 1945 que les deux puissances, savoir les Etats-Unis et lex-URSS, essayent chacune de leur ct de prserver et daccrotre leur zone dinfluence. Dun autre ct, les pays dAsie, puis dAfrique parviennent avoir leurs indpendances. Certains de ces pays voulaient mener leurs propres politiques de dveloppement et prendre leurs distances par rapport aux ex-puissances. Cette volont ntant pas elle seule suffisante, le manque de fonds pour investir dans ces pays a ncessit le recours la Banque Mondiale. Laction de la Banque Mondiale, se situait sur le plan financier. Contrecarrer linfluence sovitique et les diffrentes tentatives nationalistes et anti-imprialistes tait lobjectif primaire des Etats-Unis via la Banque Mondiale. La Banque mondiale avait un double rle dans cette stratgie. Celle-ci soutenait les allis stratgiques des Etats-Unis pour renforcer la zone dinfluence amricaine. Elle octroyait des prts conditionnels au pays du Sud pour soutenir leurs productions lexportation dont bnficieront les Etats-Unis. Ainsi, la Banque mondiale acquiert le contrle des politiques conomiques des pays du sud et bloque le dveloppement des politiques indpendantes de certains de ces pays. Dans le cas o un dirigeant de lun des pays concerns refuse la coopration, les puissances du Nord ne tardent pas mettre sa place une dictature, ou encore faire appel une intervention militaire. Cest ainsi que lenvironnement gopolitique fut dterminant dans la naissance et laccroissement de la dette publique extrieure des pays en dveloppement.
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c Leffetdeladollarisationetlescaladedestauxdintrt
Pendant les annes soixante, le dollar a trn sur une sorte de pidestal reposant sur la stabilit et la solidit de lconomie amricaine qui a illustre un taux dinflation qui na pas dpass, pendant la premire moiti des annes soixante, 1%. Le dollar sest quelque peu affaibli suite la srie des dvaluations adoptes au dbut des annes soixante-dix. Au dbut des annes quatre-vingt, la situation change sous leffet de la politique dinspiration montariste
particulirement restrictive mene aux Etats-Unis depuis 1979, dont les premiers effets se font sentir partir de mars 1980. Ce changement de cap de la politique montaire des Etats-Unis traduit parfaitement la volont de combattre linflation pour mieux matriser les anticipations inflationnistes, ces dernires tant dterminantes dans lvolution des taux dintrt. Dans ce contexte de rigueur en matire montaire et de forte rduction du taux dinflation, lnorme dficit budgtaire fdral a, lui aussi, engendr des taux dintrt levs aussi bien nominaux que rels. Cette collision entre le dficit budgtaire, trs lev aux Etats-Unis, et la dsinflation a eu pour consquence des taux dintrt rels levs. Loffre du dollar est matrise par la croissance de la masse montaire de la rserve fdrale. Nanmoins, les banques commerciales veulent rduire leurs prts ltranger car le pays devient de plus en plus risqu. Dun autre ct, la demande globale du dollar est alimente par lexpansion des crdits demands par les amricains, le besoin de financement du secteur public ainsi que le souhait des investisseurs internationaux dacqurir des actifs financiers en dollars. Les pays touchs par la baisse du prix du ptrole sont obligs de demander des crdits pour financer leur manque gagner. Les pays endetts nont subi qu demi les consquences de la politique montaire des EtatsUnis, ils ont emprunt plus cher, mais ils ont continu demprunter autant. A partir de 1980, la hausse des taux aux Etats-Unis dAmrique a conduit une hausse des taux dintrt dans certains pays dvelopps et sur le march financier international. La persistance dun niveau lev des taux dintrt risque de rendre plus frquents les problmes de solvabilit des pays en voie de dveloppement touchs par la rcession. Les difficults de ces pays saggravent, aussi, cause dun taux dintrt rel lev du dollar, monnaie en laquelle est libelle la majeure partie de la dette. En effet, le pourcentage du total de la dette long terme libell en dollars des Etats-Unis na cess de crotre. Le dollar constitue la principale devise dans laquelle est libelle une grande partie de la dette extrieure et la monnaie amricaine sert de rfrence dautres devises demprunt. Dans ce contexte, il a fallu consacrer pour une part de
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plus en plus grande des apports de capitaux extrieurs pour sacquitter des chances de la dette. La majeure partie de la dette tunisienne tant contracte en devises est remboursable en dollar amricain. La Tunisie est affecte par les mouvements de la devise amricaine qui stait apprcie dune manire quasi-instantane au cours des annes 1981 1984 entranant des remboursements supplmentaires. Cette dollarisation de la dette tunisienne et ce phnomne de privatisation quillustrent des emprunts de plus en plus importants des taux variables nont fait quaggraver les tendances dj existantes, la hausse du service de la dette et qui a t essentiellement le fruit de la combinaison de facteurs endognes propres lconomie tunisienne.
d Ladtriorationdestermesdelchange
Dans un environnement international en croissance modre et marque par la lutte contre linflation, le comportement des termes de lchange serait un facteur limitatif prpondrant de la croissance des zones endettes. En effet, lentre dans la rcession est alle de pair avec une srie de mesures de lutte contre linflation : conditions montaires nettement plus restrictives, contrle des prix, encadrement de crdit, etc. La rcession a entrain une dtente marque sur les marchs mondiaux de la plupart des produits, provoquant des baisses de prix impressionnantes pour certains dentre eux (lnergie, mais aussi les mtaux, les denres agricoles, etc), baisses qui ont permis de soutenir le mouvement de dsinflation. Cette volont de matriser linflation dans les pays de lOCDE sest traduite par un redoublement des efforts des entreprises pour contrler les cots et en particulier les prix des produits imports. Dans cette lutte difficile, le pouvoir de march semble pour beaucoup de produits appartenir aux pays dvelopps, et la situation fragile des zones endettes risque de rendre la dfense en termes de lchange particulirement difficile. Aussi le vritable ala qui existe sur lvolution des termes de lchange tient-il donc la plus ou moins grande facilit quauront les pays dvelopps maitriser les prix sans reporter sur les PVD la contrainte que font peser sur eux les politiques montaires restrictives.
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Entre 1975 et 1976, grce aux conditions climatiques favorables qui prvalaient cette poque, le cycle agricole poursuivait une phase ascendante. Les rcoltes ont atteint des niveaux suprieurs la moyenne habituelle et certaines dentre elles ont mme enregistr des niveaux records notamment celles des crales et des agrumes. Cette volution a t soutenue par les encouragements que les pouvoirs publics nont cess de dispenser lactivit agricole. Toutefois lclat de ce rsultat fut terni par les difficults dexportations notamment vers les pays de la CEE. En effet, aprs leuphorie enregistre en 1974 par suite de la hausse gnralise des prix des matires qui a permis un accroissement des termes de lchange de 8 points environ et une rduction du dficit commercial ; le commerce des matires premires traversa en 1975 une vritable crise suite la rcession mondiale qui, dclenche en mai 1974, sest poursuivie jusque vers le milieu de 1975. Si les cours ont remont la pente pendant le second semestre de 1975, ils nont gure pu retrouver, pour la quasi-totalit des produits, les niveaux levs enregistrs en 1973. Aprs une anne faste, le commerce extrieur de la Tunisie a volu sous le signe de la rcession qui traversa lconomie mondiale. Aussi les exportations ont-elles, pour la premire fois depuis 1961, accus une rgression sous leffet de la mvente dun certains nombre de produits de base dont les prix se sont inscrits en baisse. De mme, les importations ont continu saccrotre un rythme moins rapide quauparavant.
e Lesacteursdelendettementetlutilisationdeladette
Le financement des rgimes dictatoriaux et les alliances stratgiques avec les pays du Nord sont les deux raisons majeures de laccroissement massif de la dette des pays en dveloppement. Les populations des pays du Sud ont faiblement bnfici des emprunts contracts par leurs chefs dEtats car ces derniers ont contract ces dettes pour accrotre leurs richesses personnelles et celles de leurs proches. Les banques du Nord ont encourag ce processus puisque, dune part les crdits accords sont court terme ce qui a permis grand nombre de pays den bnficier. Dautre part, les chefs dEtat se portent personnellement garants pour les crdits accords leurs pays. Ainsi, la corruption et les dtournements de largent du peuple ont jou un rle important dans laccroissement de la dette extrieure publique et prive des pays du Sud.
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Par ailleurs, les dettes octroyes par les banques du Nord, ont t affectes dans la majorit des pays en dveloppement dans des projets bien cibls dont les rsultats profiteront aux pays du Nord. Prenons comme exemple, le barrage dInga au Zare. Il a permis, en 1972, dalimenter en nergie les mines de Katanga, dont les richesses vont revenir aux pays du Nord, sans que les villages par lesquels passe la ligne de haute tension tire puissent bnficier de llectricit. Lachat darmes ou de matriel militaire a aussi particip dans laccroissement de lendettement extrieur public des nations. Nanmoins, linvestissement en armes par les dictatures tait souvent encourag par les pays du Nord qui vendaient crdit aux pays du Sud en contre partie des chances futures fixes la volont des cranciers. En outre, les prts vont aussi en priorit laide lie. Ils servent acheter des produits, qui ne sont pas gnralement adapts aux besoins des populations du sud, fabriqus par les entreprises des Etats cranciers, contribuant au redressement de leurs balances commerciales.
Paragraphe2:Lesfacteursendognes
Les principaux facteurs internes ayant jou un rle dterminant dans la gense et laggravation de la crise dendettement de la Tunisie sont la conjoncture nationale et linsuffisance des politiques intrieures dencouragement de lpargne et de linvestissement. En effet, les politiques montaires et fiscales, les politiques des prix, des taux dintrt et des taux de change ont eu tendance rduire la propension pargner et la propension investir, rduire lefficacit des investissements, encourager lappel aux capitaux tranger et la fuite des capitaux nationaux, dcourager les exportations etc. ce qui na pas manqu davoir des rpercussions financires. La fuite des capitaux nationaux est un autre facteur important de cration et daggravation de la crise dendettement dans les pays en voie de dveloppement. En effet, la fuite des capitaux a un double effet ngatif : elle rduit la capacit dinvestissement intrieure partir des capitaux nationaux et oblige souvent les pays en voie de dveloppement faire appel aux capitaux trangers pour remplacer les capitaux nationaux qui ont fui. Lvaluation de ce phnomne varie souvent dune source lautre et dpend de la mthode utilise. Les politiques de gestion de la dette elle-mme sont souvent inefficaces : recours des crdits de source prive plutt quofficielle, recours des crdits de court terme plutt que des crdits long terme, recours des prts non concessionnels au lieu de prts
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concessionnels et certains pays en voie de dveloppement ignorent les effets de laccumulation des dettes sur lconomie nationale.
A/Laconjoncturenationale
Lvolution de la dette est cerne par nombreux facteurs dterminants de lconomie nationale tels que le taux de croissance de lconomie, le produit intrieur brut, le taux de croissance de lpargne nationale, la valeur de la monnaie nationale par rapport aux monnaies trangres, etc. Ces facteurs ne sont pas invariables. Leurs variations agissent sur lensemble des agrgats. Lanalyse de la dette en tant que variable macro-conomique exige une tude de la ralit de la dette extrieure publique qui doit tre prcde dune tude de lenvironnement international comme facteur ayant une influence majeure sur la conjoncture nationale et par la suite sur lvolution de la dette. En dpit dun environnement international dfavorable, lconomie tunisienne a pu raliser un taux de croissance du PIB, exprim en terme rel, de 6.3% en 2007 contre 5.4% en 2006. Cette variation est induite par la diversification des outputs et laffermissement des exportations. Mais aussi par les effets positifs des rformes structurelles sur la consolidation de la comptitivit et des secteurs prometteurs58 et haute valeur ajoute. Quelles que annes auparavant, en 2003, le taux de croissance conomique, exprim en terme rel, sest acclr pour se situer 5.6% contre 1.7% en 2002. Ce rebond sexplique par laffermissement de la valeur ajoute du secteur de lagriculture et de pche59 qui sest accru de 21.5% contre une baisse de 11% en 2002. Ainsi, lactivit conomique en Tunisie sest nettement redresse en 2003 bnficiant, en particulier, de lamlioration des conditions climatiques, aprs quatre annes conscutives de scheresse. Par ailleurs, lattnuation des incertitudes politiques et conomiques dans le monde ds le dbut de la seconde moiti de lanne a permis de stimuler les exportations et les importations de biens et services durant cette priode. Ces deux
Il sagit du secteur des industries manufacturires qui a enregistr 6.8% du taux global de croissance. Il sagit principalement du secteur dindustrie mcanique et lectrique (15.1%), des hydrocarbures (22.5%), des services marchands (8.2%) mais surtout du secteur des communications (20%). 59 Le dynamisme du secteur agricole sest concrtis, en particulier, par une rcolte cralire record et par un accroissement notable de la production dhuile dolive. Le regain de lactivit a t favoris par lexpansion affermie des industries mcaniques et lectriques (5.1% contre 3.5% en 2002) et la reprise des industries agroalimentaires (3% contre une baisse de 0.5% en 2002).
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variables nont cess de saccroitre pour lanne 2007 elles ont compt respectivement 24.8% et 22.2% contre 12.8% et 15.7% en 2006. En ce qui concerne linflation, ces dernires annes son taux a t maintenu un niveau souhaitable des autorits nationales. Ainsi, lenvole des prix mondiaux des produits de base na pas atteint linflation en Tunisie60. Nanmoins, la maitrise de linflation est loin dtre parfaite car le taux dinflation en 2003 tait de lordre de 2.7%61. En matire de finances publiques, la crise de limmobilier aux Etats-Unis dAmrique a entrain la rvision des quilibres initiaux et ladoption dune loi de finances complmentaire au titre de lexercice 2007 afin de faire face un besoin supplmentaire au titre des subventions des produits de consommation de base. De ce fait lexcution du budget de lEtat de 2007 a t solde par un dficit budgtaire hors privatisation62 et dons de 3% du PIB, alors que lencours de la dette publique a t ramen 53.9% en 2006 50.9% en 2007 et ce malgr laugmentation des cours des principales devises surtout leuro qui a reprsent, en 2007, 59% de la dette extrieure. Sur un autre plan, en 2007, lpargne nationale a connu une dclration de son rythme dexpansion qui sest limit 12.3% contre 16% en 2006.Nanmoins, cet agrgat na rellement pas baiss car en 2003 lpargne tait de lordre de 9.9%. Cette reprise qui traduit la lgre diminution de la propension marginale consommer est imputable laffermissement de lactivit conomique. Ainsi, en 2007, le taux dpargne exprim en pourcentage du revenu national disponible brut sest lgrement amlior pour slever 22.5% contre 23.1% en 2006. Quant aux investissements, en 2007, ils se sont accrus mais un rythme infrieur celui des annes passes. En terme courant la formation brute du capital fixe a volu de 12.7% contre 15.3% en 2006. Le manque gagner en investissement a une influence directe sur les entres de ressources qui serviront la dette de lEtat. Au cours de la mme anne, laugmentation des transferts effectus par les socits ptrolires au titre des revenus dinvestissements directs a aggrav le dficit commercial global qui a atteint 13.1%.
En 2007 le taux tait de 3.1% et en 2006 il tait de 4.5%. Le maintien du taux dinflation ce niveau sexplique par une compensation entre la hausse des cots du transport, de soins, de lhabitat et la baisse des prix des denres alimentaires, dhabillement et de loisir. 62 Le dficit budgtaire hors privatisation est maintenu stable car en 2003 il tait de lordre de 3.2%.
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Les avoirs nets en devises, en 2007, ont enregistr une dclration ; ils taient de lordre de 141 jours dimportation par rapport 157 jours en 2006. Toutefois, cette baisse est sans grand effet car en 2005 et 2004 les avoirs ont enregistr respectivement 124 et 107 jours dimportation. Par consquent, en 2007, le taux dendettement total compar au PIB au prix courant est pass dune anne lautre de 123.6%, en 2006, 119.7%. Cette rgression est justifie par une variation plus importante des valeurs ajoutes que par celle de lendettement. Nanmoins, entre 2005 et 2004 ce taux est pass de 141.6% 136.5% ; cette baisse est explique par une volution de la croissance conomique un rythme plus important que celui de lendettement extrieur. Au cours de cette mme anne, le stock sous forme dendettement extrieur sest lgrement accru en 2007 suite lapprciation de leuro. En 2007, la position de la dette extrieure brute, a enregistr une baisse de 2% par rapport 2006. Tandis quen 2005 elle connu une hausse de 4.2% par rapport 2004. Quant aux
engagements de la Tunisie, en 2007, ils ont reprsent 54.8% du RNDB et 54.7% du PIB, contre 66.9% du RNDB et 66.5% du PIB en 2006.
Dficitbudgtaire(MD)
400,0 200,0 0,0
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B/Lafragilitdesfinancespubliques
La Tunisie, comme la majorit des pays en dveloppement, souffre des finances publiques fragilises. Cependant, depuis son indpendance la Tunisie sest lance dans des stratgies de dveloppement conomique bases sur le processus de substitution des importations.
a Lapolitiquedinvestissement
La mauvaise allocation des ressources externes attribues la politique dinvestissement a contourn lobjectif principal de celle-ci qui est la cration dun excdent financier pouvant servir la dette extrieure. Depuis son indpendance la Tunisie a concentr ses efforts dans les politiques dinvestissements. Entre 1960 et 1970 le pays a pu constituer une infrastructure et le taux moyen dinvestissement brut par rapport au PIB a atteint 23%. Ce taux tait considr comme lun des plus forts au monde. Daprs les archives du ministre des finances, entre 1960 et 1970, les investissements publics, qui sont productivit diffre, ont reprsent en moyenne 70.1% du volume global des investissements. Cela a une interprtation controverse ; dune part le choix stratgique dune politique dinvestissement non gnrateur de profit immdiat, pour un pays nayant pas de ressources suffisantes, avait des risques de remboursement des emprunts contracts auprs de ltranger. Dautre part le pays navait pas assez de libert choisir ses projets car il sagissait dun pays nouvellement indpendant et dmuni de moyens financiers. Entre 1970 et 1985, le tournant conomique et politique rsultant de lchec de lexprience de socialisation ont oblig la Tunisie sengager dans une nouvelle voie de dveloppement industriel axe sur laide linitiative prive et louverture sur les forces du march plutt que sur limportance du secteur public. Dans cette nouvelle stratgie, les pouvoirs publics ont jou un rle de coordination permettant le dveloppement de linitiative prive. Nanmoins, les statistiques montrent que le taux dinvestissement durant cette priode tait de lordre de 26.7%. Une baisse remarquable du taux dinvestissement est enregistre au cours de la phase de stabilisation qui stale de 1987 1991. Ce taux est alors de 21.6% contre 28.4% pendant la priode de pr-ajustement (1982-1986). Entre 1992 et 1995 le taux a connu un net redressement en atteignant 26.6%. A partir de 1996 ce taux a enregistr un flchissement qui est imput la raction du secteur priv la suite de la promulgation en
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1994 du code dincitation aux investissements et la signature de laccord dassociation avec lUnion europenne. La tendance la baisse concerne tous les secteurs y compris le secteur manufacturier. Jusqu lan 2000 le taux sest stabilis au voisinage de 25%. Outre les incitations du secteur priv, depuis 2002 la Tunisie a choisi dattirer les trangers investir dans des projets nationaux en contre partie du droit dusufruits pendant une priode prdfinie. Ce choix a permis la Tunisie dpargner une majeure partie des cots des projets mais aussi dassurer une baisse du chmage des jeunes. Depuis 2002 le taux moyen dinvestissement est de lordre de 23%.
b Linsuffisancedelpargnenationale
A cause de la faiblesse du revenu moyen par tte et dautres facteurs conjoncturels, lpargne nationale a durablement stagn un niveau bas par rapport aux investissements et au produit intrieur brut. Ainsi lpargne interne na pas t en mesure de soutenir leffort de linvestissement. A partir de 1957, lpargne nationale tunisienne a pu jouer son rle dans le dveloppement de linvestissement. En revanche, elle sest avre insuffisante et le recours au capital tranger sest avr obligatoire. Ainsi, partir de 1960 les autorits tunisiennes ont opt pour le financement externe dans le but de combler le dficit, le dficit interne portant sur linsuffisance de lpargne interne libelle en monnaie locale et le dficit externe portant sur linsuffisance de lpargne interne libelle en devises soutenir leffort des dpenses dinvestissement libelles en devises extrieures. Gnralement, le volume de lpargne interne est incapable de satisfaire les dpenses dinvestissement libelles en monnaie locale ce qui a rendu ncessaire le recours aux apports extrieurs pour la couverture des dpenses dinvestissements. Cependant, entre 1970 et 1980, le besoin de financement ntait pas assez important car 80% des investissements taient financs par lpargne nationale et 20% uniquement provenaient des emprunts extrieurs. Toutefois, lorientation de lEtat vers une politique dendettement extrieur est visiblement en faveur de laccumulation de lpargne nationale. Entre 2004 et 2008 lpargne nationale est passe de 7962.2 MDT 11103.2 MDT. Lpargne reprsente donc 23% du revenu national disponible brut.
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Selon GURLEY et SHAW63, la part importante quoccupe lpargne dans la politique dinvestissement peut parvenir de lune des techniques de mobilisation de lpargne, savoir la technique financire ou de centralisation, la technique fiscale et linflation. La technique de centralisation se base sur un procd qui sexplique par la collecte des ressources excdentaires et leur affectation aux entreprises de lEtat qui les utilisent des fins dinvestissement dans le but dacclrer le processus daccumulation qui est la base de tout dveloppement conomique et social. Une politique dexpansion montaire des pressions inflationnistes constitue une forme de taxe sur les dtenteurs dencaisses relles et prsente une autre forme de transfert de ressources du secteur public. Cette technique prsente toutefois certains inconvnients. En effet, une politique dexpansion montaire un rythme lev et continu entrane une inflation galopante. Celle-ci fait perdre la confiance dans la valeur de la monnaie et cre un climat dinscurit dfavorable linvestissement. De mme, une inflation leve entrane une dtrioration de la balance des paiements dj dficitaire. En outre, mme si elle est anticipe dans tous les secteurs de lconomie, une inflation importante induit une redistribution des revenus au profit des autorits qui crent de la monnaie dont la valeur relle se dprcie, lsant ainsi les dtenteurs dencaissement montaires. Ceci dcourage la dtention dencaisses montaires et incite le public acheter des biens immobiliers, phnomne frquemment observ dans les pays en dveloppement. Ainsi un taux dinflation lev engendre une mauvaise allocation des ressources. La technique fiscale permet, au moyen dune politique fiscale expansive, de transfrer des ressources du secteur priv vers le secteur public pour encourager linvestissement.
c Ledficitbudgtaire
Le principe de lquilibre budgtaire est un principe rationnel qui traduit une galit entre les recettes et les dpenses. Cette affirmation sapplique de faon stricte au budget des collectivits locales. La situation idale est celle dune adquation entre les recettes et les dpenses. Lexcs dans un sens ou lautre est ngatif. Lexcdent des dpenses sur les ressources signifie limpossibilit pour lEtat de raliser certaines actions sous rserve de
63 GURLEY (John) et SHAW (Edward), Financial structure and economic development, Economic development and cultural change; volume 15 n3, avril 1967.
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combler lcart entre les ressources et les besoins par le recours diffrents moyens et notamment travers lemprunt. Cependant, le recours lemprunt est critiqu par les
classiques qui considrent que cest un moyen de rejeter les charges publiques sur les gnrations futures. Mais comme il y a toujours des dpenses assurer avec des moyens propres souvent insuffisants, les finances publiques modernes admettent que lquilibre budgtaire de lEtat doit tre replac dans le cadre de lquilibre macroconomique global qui saccommode avec un dsquilibre modr. De ce fait lquilibre budgtaire consiste plus une quivalence arithmtique entre recettes propres et dpenses de lEtat, mais permet de maintenir dans certaines limites lventuel dsquilibre budgtaire. Lanalyse des donnes relatives au budget met en vidence un dficit budgtaire par rapport au PIB de moins en moins important. Ainsi, cet agrgat connait, depuis le milieu des annes quatre-vingt, une baisse remarquable. Nanmoins, son volution se caractrise par trois phases dominantes. La premire phase, (1986-1991) une phase ascendante, est caractrise par un dficit budgtaire en augmentation continue pour atteindre en 1991 la valeur de 6.3% du PIB64. Cette hausse est due aux retombes ngatives du soutien de lEtat tunisien aux entreprises publiques en difficult et aux effets de la baisse continue des revenus provenant du secteur ptrolier, de la scheresse des annes 1988 et 1989 et de la crise du moyen orient. La deuxime phase (1991-2000) est caractrise par une dclration gnrale du dficit budgtaire. Durant cette priode le dficit budgtaire par rapport au PIB est pass de 6.3% 2.4%. Cette priode reflte les rsultats des mesures densemble que le gouvernement a prises pour la rforme globale de lconomie tunisienne. Ces rformes ont contribu des rsultats plus favorables lconomie. En matire de finances publiques, les autorits tunisiennes ont introduit, dans le cadre du processus dajustement structurel, une srie de changements en matire de politique fiscale et budgtaire. Dune part, a t instaure une politique fiscale, elle vise la transformation des taxes sur le chiffre daffaire en taxe sur la valeur ajoute et lintroduction dun impt unique sur le revenu et la simplification des impts sur les socits.
Il est prciser quen 1987 le dficit budgtaire a baiss de 5 point par rapport lanne 1986 o il a atteint 7.1% par rapport au PIB. Cette baisse est due principalement une masse de crdits extrieurs octroys par la Tunisie dans le cadre de la signature de la premire partie des Plans dAjustements Structurels.
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Dautre part, une srie de mesures ont t prises pour limiter laccroissement des dpenses et diminuer le ratio des dpenses publiques rapportes au PIB en vue de rduire le dficit budgtaire. Mais le rsultat na pas t immdiat ; en effet, le dficit par rapport au PIB a gard une tendance haussire jusqu 1993 ; au-del de cette date le dficit budgtaire a connu une tendance flottante. Linstabilit de cet agrgat est due principalement aux conditions nfastes de la scheresse. La troisime phase (2001-2008) est plutt stable pour cet agrgat car au cours de ces dernires annes lEtat a poursuivi certaines politiques de stabilisations telles que la privatisation et laccumulation de lpargne nationale qui ont permis lEtat davoir des ressources supplmentaire lui permettant de rduire son dficit.
SectionII:Lastructureetlepoidsdeladette
Les annes quatre-vingt ont t marques par plusieurs conjonctures conomiques lchelle internationale, principalement une aggravation du dficit de la balance des paiements et une croissance non matrise de la dette extrieure lchelle nationale. Ces dernires ont conduit la Tunisie vers une situation financire critique au niveau de la capacit relle de son conomie faire face la demande du financement externe. Outre linsuffisance de lpargne nationale et la croissance continuelle du dficit de la balance courante, les recettes dexportation ne suffisent pas couvrir totalement les besoins courants de la Tunisie pour financer les investissements productifs susceptibles de lui assurer un dveloppement conomique et social quilibr. Par consquent, la Tunisie est oblige de recourir aux ressources extrieures pour raliser ses projets dinvestissement afin daccder un niveau suprieur de dveloppement conomique et social. En dautres termes, louverture de la Tunisie sur son environnement extrieur est une ncessit dans le cas dune ouverture consacre promouvoir et dvelopper la coopration dans les domaines industriels et commerciaux. De plus la collaboration financire de la Tunisie, notamment avec les parties prteuses de fonds permet de satisfaire le besoin de financement de lconomie tunisienne par lemprunt extrieur. Lendettement extrieur tunisien sinscrit ainsi dans le cadre de diffrentes formes de cooprations financires internationales. Au dbut des annes quatre-vingt, les ressources
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redressement conomique tels que les Plans dAjustements Structurels65. Les exigences de la mondialisation et les conditions dendettement ont incit la Tunisie adapter ses orientations ses besoins. Ainsi, les aides publiques au dveloppement ont t remplaces par deux formes dendettements savoir un endettement dorigine publique form principalement par les emprunts provenant des cooprations intertatiques et via des organismes publics internationaux ainsi quun endettement dorigine prive form essentiellement des prts octroys auprs des marchs financiers trangers et les institutions internationales prives. Il en rsulte une diversit des sources dendettement pour la Tunisie. Ltude de lencours de la dette extrieure tunisienne issue de ces diffrentes sources et sa contribution dans llaboration de ltat de la dette publique est trs importante car elle permet de nous renseigner sur les caractristiques de celle-ci et de son amortissement.
Paragraphe1:Ladiversitdessourcesdendettementextrieurtunisien
Les sources dendettement interne tunisien qui comblent les besoins de lEtat restent globalement insuffisantes. Pour cette raison, un recours additionnel aux sources extrieures de financements temporaires savre utile. Le financement extrieur est aussi ncessaire pour un soutien des diffrents programmes dinvestissements fixs par la Tunisie. Les modes de financements sont multiples mais on peut distinguer ceux dorigine publique et ceux dorigine prive. Le choix dun mode de financement dpend de lvolution progressive de la dette dans le temps.
A/Lvolutiondeladette
Dans les annes soixante, les ressources propres de la Tunisie taient insuffisantes pour la modernisation de linfrastructure et la mise en place dun systme conomique productif. Face un besoin constat par les autorits, le refuge tait la dette extrieure. Durant cette priode, le niveau de la dette extrieure tait jug supportable. En effet, en 1961 le rapport du service
65 BOUBAKRI (Omar), Les emprunts publics de lEtat, thse de doctorat en Droit Public, Universit de Sousse, 2007.
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de la dette aux exportations tait de lordre de 1.6% ; quant au taux dendettement, il tait de 22.2%. A la fin des annes soixante et face la conjoncture mondiale qui tait provoque par la hausse du prix des matires premires, la Tunisie, comme tous les pays en voie de dveloppement et nouvellement indpendants, a t touche par cette crise, dautant que la majorit de ses emprunts taient dorigine prive. Etant donn, les conditions svres dans lesquelles ils sont contracts, ces demprunts reprsentent un fardeau en matire de remboursement. La dette extrieure constitue alors une source financire qui vient combler le dficit tatique en matire dpargne nationale. Le recours ce moyen de financement tait rentable pour la Tunisie jusqu lanne 1984. A partir de 1985, le poids de la dette a commenc peser lourd sur le budget de lEtat puisque celui-ci a commenc servir les dettes antrieures chues et non encore rembourses. Ainsi la dette extrieure publique a connu une volution sans prcdent et son niveau global est devenu ingrable par lEtat. En effet, cest partir de 1984, et suite la crise financire de 1982, que la majorit des agrgats conomiques ont connu un recul considrable. Lpargne brute a baiss de 5.3% entre 1982 et 1986 sur la mme priode, le niveau des exportations est pass de 21% 16%. De plus, face une dtrioration des paramtres de la dette, le dficit courant a atteint 10.9% du PIB. En 1986, et devant la gravit de la situation, le Fonds Montaire International a prconis ladoption dune srie de Plans dAjustements Structurels pour la Tunisie. Suite cette initiative et la modernisation de la gestion de la dette tunisienne, une lgre amlioration des indicateurs lis la dette extrieure a t constate. Lendettement extrieur, qui avait une moyenne de 75% du total de la dette publique depuis lindpendance, a baiss la fin des annes quatre-vingt de 15% environ. Nanmoins, la fluctuation de la dette extrieure pendant toutes ces annes est due aux changements conomiques et politiques qu connus la Tunisie depuis cinquante ans.
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Entre 1990 et 2004, la dette extrieure a connu une baisse denviron 38% du volume global de la dette ; cela est d au changement dorientations tatiques vers la privatisation de certaines entreprises publiques et louverture de leurs capitaux aux investisseurs trangers. En effet, entre 2000 et 2004 le taux dendettement extrieur66 est pass de 51.7% 54.2% ; toutefois, ce taux a marqu une baisse depuis 2005 pour atteindre 42.8% en 200867. En revanche, laugmentation considrable du taux dendettement extrieur ne se traduit gure par une dominance de la dette extrieure dans lensemble de la dette publique tunisienne.
Graphique 2 : Lvolution du taux dendettement extrieur par rapport au Revenu National Disponible Brut68
56 54 52 50 48 46 44 42 40
Tauxd'endettement(%)
En outre, le constat de la baisse de la dette extrieure par rapport au volume global de la dette et son augmentation continuelle suggre lexamen des conditions dendettement. En effet, lvolution de la dette dpend de deux paramtres : la nature et le niveau du taux dintrt et la dure de remboursement. De plus, la structure de la dette extrieure et, en particulier, lencours de la dette sont ventils par tranche de taux dintrt. En 2004 lencours de la dette taux variable a connu une baisse
66 67
Le taux dendettement extrieur est le rapport de lencours de la dette sur le revenu national disponible brut. Les statistiques Financires de la Banque Centrale Tunisienne, anne 2006. 68 Les donnes sont extraites du Site de lInstitut National des Statistiques Tunisien et traites par lauteur.
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de 4.3% par rapport 2003. En revanche, la mme anne, la part dans le total de la dette contracte taux fixe a gagn 4.4% par rapport celle en 2003. Tableau 1 : Encours de la Dette Extrieure par tranche de taux dintrt
Dsignation Taux fixes ] 0%,5%] ] 5%,7%] ] 7%,10%] Plus de 10% Taux variables 2001 62.9 38.4 11.4 11.8 0.4 37.1 2002 61.7 36.3 9.7 14.9 0.1 38.3 2003 66.9 36.9 16.7 12.6 0.1 33.1 2004 71.2 45.2 14 11.3 0.1 28.8 2005 72.6 47.9 12.6 11 0.1 27.4 2006 73.6 50.4 12 10.1 0.1 26.4 2007 76.7 56 11.6 7.9 0.1 23.3
Source BCT69 La structure des taux dintrts par laquelle la Tunisie rembourse sa dette extrieure est varie. Sur la priode 2001- 2007, environ 70% du volume global de la dette extrieure est rembours taux fixe. Cependant, depuis 2003 une volution du poids de la dette taux variable,] 0% ; 5%], est enregistre. A partir de 2004, cette hausse est due lmission de lemprunt obligataire de 450 M au taux de 4.75%, lmission de lemprunt Samurai VII de 30 milliards de yens un taux de 3.28%. Sur la mme priode, une baisse est constate dans lintervalle] 7% ; 10%] ; celle-ci est due au remboursement intgral de lemprunt Yankee dont le taux dintrt slve 7.5%. Graphique 3 : Evolution de la dette par type de taux d'intrt
120 100 80 60 40 20 0
Tauxvariables Tauxfixes
69 Ces donnes sont extraites des rapports de la dette extrieure des annes 2004 et 2007, Publications de la Banque Centrale Tunisienne, septembre 2005 et septembre 2008.
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Lvolution de la dette sexplique par la dure de remboursement des emprunts extrieurs. Tableau 2 : Encours de la dette extrieure par dure de remboursement Dsignation ] 1,5 ans] ] 5, 10 ans] ] 10, 15 ans] ] 15, 20 ans] Plus de 20 ans Total 2001 6.8 27.1 42.2 13.5 10.4 100 2002 5.4 31.1 39.4 14.9 9.2 100 2003 5.1 33.9 36.7 13.6 10.7 100 2004 6.2 34.6 36.1 13.2 9.9 100 2005 5.4 32.4 38.4 14.6 9.2 100 2006 4.6 29.9 40.8 15.5 9.2 100 2007 4.2 27.3 43.1 16.5 8.9 100 Source BCT
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Daprs le tableau 2 et le graphique 5, la variation de la dette par dure de remboursement montre quen 2007, 27.3% des emprunts contracts ont une maturation moyenne comprise entre dix et quinze annes et 43.1% entre cinq et dix annes. Il en rsulte une dure moyenne de remboursement des emprunts moyen et long terme comprise entre douze et treize annes. Nanmoins, le taux et la dure de remboursement de la dette ne sont pas les seuls facteurs dterminant de la structure de la dette. La composition de la dette et lidentit des parties prteuses joue un rle important dans la dtermination de sa structure.
B/Lacompositiondeladette
Au cours des annes soixante la dette extrieure a t principalement une dette bilatrale souvent dorigine publique. Vers le milieu des annes quatre-vingt, la Tunisie sest oriente vers la dette multilatrale dorigine prive en raison des avantages quelle prsente.
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a Lesdettesbilatralesetlescrditsdesfournisseurs
Pour les pays en voie de dveloppement, appels aussi, selon les tudes du Fonds Montaire International70, les pays revenu intermdiaire, dont la Tunisie fait partie, laide bilatrale en provenance des pays riches prenait la forme de prts concessionnels conditions favorables. Suite au dveloppement international, ces dernires sont devenues de plus en plus svres et moins adaptes la situation de la Tunisie ce qui a pouss lEtat sorienter vers dautres solutions. Par exemple, en 1995, les principaux prteurs de la Tunisie taient la France, les Etats-Unis, lItalie, le Japon et lAllemagne. Les dettes bilatrales octroyes par la France taient des dettes moyen et long terme destines ladministration et aux entreprises publiques. Celles provenant de lItalie et des Etats-Unis amricains prenaient la forme de participation directe dans le cadre de programmes dinvestissement direct tranger. Toutefois, les pays arabes avaient eux aussi une part dans le financement de lconomie tunisienne. Suite la hausse du prix du ptrole au dbut des annes soixante-dix, la trsorerie des pays du Golfe devait se placer et la Tunisie tait lEtat hte de cet excdent des conditions trs favorables. En revanche, la crise du Golfe des annes quatre-vingt a entran une hausse du cot de la dette propose la Tunisie, do la baisse de la part des pays arabes au cours de cette priode. Cette baisse est traduite par un remboursement dune partie des dettes antrieures et labsence de nouveau contrat. Cette forme dendettement a connu son apoge durant les annes soixante pour le financement de linvestissement et le dveloppement de lconomie de la Tunisie juste aprs son indpendance. Ainsi entre 1966 et 1975 le taux de la dette extrieure a atteint 86.7%, tandis quentre 1976 et 1994 le taux a atteint 51.7%. Depuis 1995 et jusqu 2007 ce paramtre a baiss denviron de la moiti pour atteindre 27.2%. Cette baisse nest pas due au recul de cette forme dendettement mais lorientation de la Tunisie vers dautres sources de financement.
70 DEBLOCK (Christian) et KAZI-AOUL (Samia), La dette extrieure des pays en voie de dveloppement,
presses de l'universit du Qubec, 2001.
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Par les conventions internationales, la Tunisie et ses partenaires tablissent les clauses des contrats et fixent le montant des dettes bilatrales. Ainsi, les principaux prteurs de la Tunisie sont les pays riches et les tablissements financiers internationaux.
1 Ladettebilatraletatique
Vers la fin des annes soixante-dix, les dettes contractes auprs des Etats trangers a continu voluer. Ainsi, entre la priode stalant de 1966 1989, la part de ces dettes tait de 87.5% du volume global de la dette extrieure publique. Cependant, en 2007, cette part na atteint que 29.8%. Cette baisse est justifie par lorientation de la Tunisie vers dautres sources de financement. Tableau 3 : Dette auprs des Etats Anne 1966 1967 1968 1969 1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 En milliers de Dinars 18990.1 38743.9 24009.8 30290 25252.3 14364.7 41593.6 21987.9 39777.6 33503.6 52666.4 63964.4 68457.9 62277.8 77744.9 99822.2 112181 371528 En pourcentage 83.7 68.7 67.1 58.1 89.3 92 93.6 81.8 90.7 92.2 80.4 99.7 100 95.6 100 100 93.4 91.2
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1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
205225 277100 326637 355921 505955 338927 513914.1 421613.6 316831.6 580315.9 418760.3 243023.4 181203.2 395511.1 299062.6 616506.6 487736.8 398510 320682.2 432656.2 6038000 6119000 6035000 5882000
77.7 92.3 86.8 98.6 90 76.8 67.3 45.2 66.6 47.4 52.4 60.8 29.6 37.4 42.6 41.9 44.6 29.9 50 44.6 45.1 44.2 44 42.5
Source Ministre des Finances : Service de la Dette Loctroi de ces crdits nest pas arbitraire mais dpend de la relation de la Tunisie avec ses prteurs trangers. Pour avoir des relations internationales saines, la Tunisie a veill renforcer ses relations stratgiques internationales avec la plupart des pays tels que la France, les Etats-Unis amricains et le Japon. Suite au renforcement des relations tuniso-japonaise ce dernier possde la plus grande part dans la dette extrieure tunisienne. Le tableau 3 montre une hausse des pourcentages de la dette auprs des Etats ce qui rend utile lanalyse de la composition de la forme de celle-ci sachant que les principaux partenaires de la
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Tunisie en cette forme de coopration sont les pays de lUnion europenne, les pays de lAmrique du nord et les pays arabes.
LescrditsdespaysdelUnioneuropenne
Durant la priode 1966-2003, la moyenne des crdits avancs par ces pays est de lordre de 51.2% du volume global de la dette extrieure. En revanche, au dbut de la priode, les pays de lAmrique du Nord avaient une part plus importante que les pays europens. En 1966, la dette tuniso-amricaine tait de 73% du volume global de la dette extrieure par rapport la dette tuniso-europenne qui tait de 10.4% du volume global de la dette extrieure. A partir de 1970, les pays europens ont commenc avoir une part de plus en plus importante dans la dette extrieure tunisienne par rapport aux autres partenaires financiers de la Tunisie. En revanche, tout au long de cette priode, le volume de celle-ci a connu un recul ponctuel: 41.2% en 1972, 25.3% en 1984 et 25.1% en 1989 en comparaison avec 89% en 1971 et 75.6% en 1987. Cette baisse sexplique par une amlioration de la rigueur des politiques dallocation de ressources extrieures. En analysant la structure de la dette auprs des pays de lEurope de lOuest, il est clair que la France tient la part la plus importante de cette dette. Cela est d au lien historique de la Tunisie avec la France et au soutien de cette dernire la politique conomique de dveloppement tunisienne. Toutefois, certains vnements ont dcourag la France au dbut des annes soixante-dix continuer financer la Tunisie. Ce qui a orient la Tunisie vers dautres sources de financements. Cette situation na pas perdur et la dette extrieure contracte auprs de lEtat franais reprsente plus que la moiti du volume total de la dette extrieure publique durant les sept dernires annes. Depuis 1990, les crdits italiens reprsentent environ 50.8% de lensemble de la dette contracte auprs des pays europens. En outre, lItalie est classe depuis 1990 parmi les partenaires solides de la Tunisie en matire daccord de crdits. Ainsi la crance italienne a atteint 50.8% en 1990 par rapport lensemble des crances des pays europens et durant ces cinq dernires annes la crance italienne a connu une croissance moyenne de 8% entre la priode 1996-2003.
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De plus, les crdits espagnols ne cessent dvoluer. Ainsi le premier crdit espagnol a t accord pour la Tunisie en 1975. A cette poque, la part des crdits espagnols, dans lensemble des crdits europens, tait de 11.8% avec une moyenne de 3.8% tout au long de la priode 1975-2003. La part de lEspagne est de 7.6% entre 1996 et 2003. Depuis 2004, la Tunisie na pas obtenu de prts de lEspagne71. Pour le reste des pays europens prteurs de la Tunisie, un recul considrable est constater. Prenons comme exemple le cas de lAllemagne qui a vu sa part atteindre 9.4% du volume global durant les cinq dernires annes aprs avoir eu la moyenne de 28% durant la priode 1966-2007. En 2007, les crdits allemands reprsentent 1.6% de lensemble des crdits europens.
LescrditsdespaysdeLAmriqueduNord
La part des crdits provenant des pays de lAmrique du Nord reprsente 27% du volume global de la dette extrieure publique. Les trois-quarts de cette proportion sont dtenus par les Etats-Unis dAmrique raison de 72.3%, ce qui fait de ce pays le second prteur de la Tunisie aprs la France. Ainsi, la dette amricaine reprsente environ 19% de la totalit de la dette tatique bilatrale de la Tunisie. Limportance de cette part sexplique par les relations stratgiques saines de la Tunisie avec les Etats-Unis amricains et ce depuis lindpendance. Lopposition de la Tunisie la guerre du Golfe au dbut des annes quatre-vingt-dix a dcourag les Etats-Unis poursuivre le financement de la Tunisie.
71
Rapport sur la dette extrieure tunisienne de 2007, Banque Centrale de Tunisie septembre 2008.
59
Dette(mD)
Le second pays ayant prt la Tunisie est le Canada. Pendant la priode 1971-1982 le pourcentage de la crance canadienne a atteint 60% de lensemble de la dette contracte auprs des pays de lAmrique du Nord. A partir de 1986, ce taux na cess de baisser et la moyenne de la crance canadienne na pas dpass les 11%. Ainsi, une baisse denviron 50% est due aux conditions de plus en plus rigides pour les contrats de dette canadiens. Depuis 2003, la baisse de la part des emprunts canadiens se justifie par une absence de nouveaux contrats de dettes entre la Tunisie et ce pays.
Lescrditsdespaysarabes
En troisime position, les pays arabes tiennent la part la plus faible dans la dette extrieure publique tunisienne raison de 4.3% entre la priode 2003-2007. Ce faible taux est d la conjoncture qui a touch la globalit des pays arabes, suite aux fluctuations du prix du ptrole. De plus, la crise du Golfe a entran une dstabilisation des situations conomiques et politiques de lensemble des pays du Golfe, ce qui a affect les relations financires de ces Etats avec le reste du monde et surtout avec leurs cranciers. Les principaux prteurs arabes de la Tunisie sont le Kowet, lArabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis.
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Le volume de la crance kowetienne, pendant la priode 1966-2005 a atteint la moyenne de 45% par rapport au volume de la dette extrieure provenant des pays arabes. La dette auprs du Kowet a eu son apoge au dbut des annes quatre-vingt. A partir de 1991, la guerre entre lIrak et le Kowet, tait la cause du recul du volume des dettes contractes auprs du Kowet mais cela na pas dur car le volume a atteint 45.7% en 1996. Cependant, durant la priode 2003-2007 la dette kowetienne est passe de 81 millions de dinars 41 millions de dinars.
Dette(mD)
Le volume de la dette constitue auprs de lArabie Saoudite prend le second rang par rapport la dette kowetienne. Entre 1980 et 1989, le volume de la dette saoudienne tait de lordre de 44.7% du volume global de la dette extrieure auprs des pays arabes. Ce pourcentage na cess de baisser cause de la conjoncture conomique par laquelle est passe lArabie Saoudite depuis 1990 suite la crise de la guerre du Golfe. En 2003, le montant de la dette saoudienne tait de 20 millions de dinars, en 2007 il est pass 16 millions de dinars. Cette baisse remarquable est justifie par les difficults lies la fluctuation du prix de ptrole et linstabilit politique que rencontrent certains pays du Golfe.
61
Dette(mD)
Bien que les relations financires entre la Tunisie et les Emirats Arabes Unis ne soient pas assez solides, le taux dendettement auprs de ce pays a atteint 93.7% du volume global en 1976 et 74.8% en 2003 avec une moyenne globale du taux dendettement de lordre de 11% tout au long de la priode 1976-2005. Daprs le rapport de la banque centrale de la Tunisie, relatif la dette extrieure pour lanne 2007, la Tunisie est en cours de remboursement de la dette miratie. Graphique 9 : Evolution de la dette auprs des Emirats Arabes
10000 9000 8000 7000 6000 5000 4000 3000 2000 1000 0
Dette(mD)
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Lescrditsdespaysasiatiques
Les pays asiatiques sont au quatrime rang. Contrairement ceux contracts auprs des pays prcdemment cits, les crdits asiatiques ont commenc au milieu des annes soixante-dix mais leur volution a t irrgulire et ponctuelle. Le japon est considr comme principal partenaire financier asiatique. Lencours de sa crance a reprsent la fin de lanne 2007 14.3% du volume global de lencours de la dette extrieure.
LescrditsauprslEuropedelEst
Les crdits auprs des pays de lEurope de lEst viennent au dernier rang car, sur la priode allant de 1966 2007, leur taux de croissance na pas dpass 3% du volume global des dettes bilatrales de la Tunisie. La faiblesse de ce taux est due aux changements au sein des pays de lEurope de lEst, tels que ltablissement de la Rpublique russe au lieu de lUnion des Rpubliques Socialistes et Sovitiques (URSS).
2 Lesdettesauprsdesbanquesprivsetlescrditsdefournisseurs
Le changement des orientations de la Tunisie vers les crdits auprs des banques prives a commenc prendre de lampleur la fin des annes quatre-vingt-dix et ces dernires annes. Les conditions favorables de ces crdits ont encourag la Tunisie sorienter vers ces solutions. Quant aux crdits des fournisseurs, ils nont cess de baisser partir de 1985. La stabilit de la Tunisie et ses relations internationales solides ainsi que son faible risque politique sont les atouts du pays pour essayer de rduire ces crdits et tenter de les annuler dans le temps. Cest partir du neuvime Plan de Dveloppement que lobjectif de lEtat sest orient vers la mobilisation de ressources de financement dans le cadre de la coopration multilatrale.
63
b Lacooprationmultilatrale
Les organismes financiers internationaux sont gnralement des organismes caractre rgional ou universel. Les prts en provenance de ces organismes se caractrisent par laffectation des projets prdfinis, do le caractre spcifique de ces crdits. Il sagit de financements du secteur conomique pour la croissance du dveloppement ou de projets gnrateurs de profit. Depuis 1966, le volume de la dette contracte par les conventions internationales na cess daugmenter. Il reprsente 22% du volume total de la dette extrieure. A la fin de 2007, lencours de la dette multilatrale a reprsent 40.3% du volume global de lencours de la dette. Sagissant des dettes bilatrales, elles sont principalement contractes par lintermdiaire de conventions auprs des Etats et des tablissements financiers trangers. Au cours des annes soixante, cette forme de crdit a jou un rle important dans le financement de linvestissement. Durant la priode entre 1966 et 1975, lensemble de ces dettes a atteint 86.7% du volume total de la dette extrieure ; cest entre 1976 et 1994 que son pourcentage a baiss pour atteindre 52%. Ce volume a t rduit environ 27% depuis 1995. Pour mieux analyser lvolution de la dette multilatrale une distinction entre trois priodes saillantes sera faite. Entre 1966 et 1974, le volume des dettes provenant de ces cooprations tait de lordre de 6% du volume global de la dette extrieure. Ces dettes provenaient essentiellement des tablissements rattachs aux Nations Unies et la Banque Africaine de Dveloppement. Au cours de la priode stalant entre 1975 et 1985, le volume de celle-ci a atteint environ 12% par rapport la premire priode. Cela est d la diversification des organismes prteurs. En revanche, entre 1986 et 2005, le taux dendettement multilatral est pass de 52.9% 23.1%. Cette baisse est due principalement lorientation de la Tunisie vers les places financires internationales. Cependant, en 2007 ce taux a enregistr une variation positive de 3% par rapport lanne 2006
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Toutefois, les principaux prteurs de la Tunisie sont soit dorigine publique ou encore dorigine prive.
1 Unedettedoriginepublique
La Banque Mondiale comprend la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Dveloppement et lAssociation Internationale de dveloppement. Daprs les rapports de la Banque Mondiale, celle-ci a pu financer plus de 100 projets de 1966 1995 en Tunisie. Toutefois, loctroi de nouveaux emprunts auprs de cette institution est soumis deux conditions : Lencours total de la dette auprs de cette institution est limit 25% de lencours total de la dette extrieure tunisienne. Le service de la dette ne doit pas dpasser 25% du service global de la totalit de la dette extrieure. Depuis 1962, la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Dveloppement (BIRD) est le fournisseur financier majoritaire des projets de la Tunisie. En effet, les crdits provenant de cet organisme taient suprieurs 50% de lensemble des ressources externes provenant des cooprations multilatrales. En faveur des pays en voie de dveloppement, la BIRD a labor des techniques de financements spcifiques tels que le Programme de Cofinancement Elargi72. La Tunisie faisait partie des pays ayant bnfici de cette technique. Cette technique na pas connu son apoge car le dveloppement des nouveaux prts destination de notre pays est rest limit par la politique gnrale de la BIRD. Cela ne sexplique pas par une incapacit de la Tunisie honorer ses engagements car elle a pu garantir une mobilisation annuelle denviron 300Mdt au profit de cet organisme prteur. Etant donn que le rle de cette institution tait de promouvoir le dveloppement conomique via le financement de certains projets, les oprations tablies par la BIRD ont ncessit la prise en compte de certaines exigences.
72 Cette technique consiste subvenir aux besoins des pays bnficiant dun accs aux marchs de capitaux et qui nont pas t sujet dun rchelonnement de leurs dettes extrieures pendant cinq annes successives.
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Selon GARGOURI et de PASTOR73 les prts de la BIRD sont loin de constituer un financement gnral de la politique de dveloppement dun pays. Chaque crdit accord rsulte dune prsentation dun projet bancable faisant apparatre les aspects conomiques et les contraintes financires de linvestissement projet. La rigidit de cette forme dendettement a pouss la Tunisie sorienter vers dautres prteurs et dautres formes de coopration multilatrale. LAssociation Internationale pour le Dveloppement (AID), a permis la Tunisie de financer une partie de son conomie. Cette institution a pour vocation la promotion de lconomie des pays en voie de dveloppement et ce des conditions moins rigides et mieux adaptes que celles de la BIRD. LAID a permis la Tunisie de bnficier de son premier crdit en provenance du groupe de la Banque Mondiale. Quand au Fonds Montaire International (FMI), il intervient pour recommander aux pays en voie de dveloppement la politique suivre afin de rduire leurs dficits budgtaires, mobiliser lpargne interne, attirer les investissements trangers et libraliser les changes et les prix. Le FMI a tabli des Programmes dAjustements Structurels (PAS) que les pays endetts devaient adopter en contre partie des prts qui leur permettent de financer ces programmes. Le PAS, adopt par la Tunisie en 1986, reposait sur lacclration du processus de libralisation de lconomie nationale et lintgration des pays prteurs dans lconomie du march du pays dbiteur. Le Programme des Nations Unies pour le Dveloppement (PNUD) est spcialis dans les domaines de pr-investissement et de la coopration technique. Ce programme a assist la Tunisie pendant les annes soixante-dix dans la ralisation de certains projets conomiques et sociaux. Le groupe de la Banque Mondiale reprsente le fournisseur financier le plus important de la Tunisie. Depuis le premier crdit accord pour la Tunisie en 1966, la dette auprs de ce groupe tient les trois quart du volume global de la dette multilatrale. Toutefois, entre 1995 et 2005, il y a eu un recul du taux dendettement auprs de ce groupe de 40% du volume
73 GARGOURI (Moncef) et De PASTOR (Pierre), Les relations de la Tunisie avec les institutions financires internationales, Revue Tunisienne de lENA, Servir, n11, 1972.
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global. Cela ne doit pas se traduire par une absence de crdits octroys durant cette priode, mais par une orientation de la Tunisie vers dautres cooprations multilatrales.
Dette(mD)
Face la rigidit de certaines conditions doctroi de prts et la ponctualit daffectation dautres, la Tunisie sest roriente vers de nouvelles cooprations multilatrales caractre rgional. La Banque Africaine de Dveloppement (BAD) reprsente le second prteur de la Tunisie. La dette tunisienne auprs de cette institution financire reprsente 15% du volume global de la dette venant des cooprations multilatrales de la Tunisie. Le cot lev de ces prts, appels aussi prts-projets, na pas t un obstacle au dveloppement de cette coopration. Ainsi entre 1988-2005 le taux dendettement a atteint 28% du volume global de la dette extrieure. En 2007, le taux de lencours de cette dette a reprsent 11.2% du volume global de la dette extrieure. En 2007 le taux dendettement auprs de la BAD a connu une volution ngative de -4.4% par rapport 2006 ; celui de la Banque Mondiale a connu une volution positive de 2.1%.
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Dette(mD)
Quant la Banque Europenne dInvestissement (BEI), elle a constitu une des plus importantes sources dassistance la Tunisie. Cette institution appartenant la Communaut Economique Europenne (CEE) a mis la disposition de la Tunisie plus de 58% des ressources provenant des pays de la CEE. Depuis la fin des annes soixante-dix et suite la signature de laccord de partenariat entre la Tunisie et les pays de CEE, les contributions de la BEI ont financ plusieurs projets en Tunisie et ce pour faire voluer lconomie tunisienne. Entre 1980 et 2005, le taux dendettement auprs da la BEI a t de lordre de 12.4% du volume global de la dette auprs des institutions financires internationales. Toutefois, ce taux a connu un recul de 3.7% entre 1985 et 1993. Par la suite, il sest rapidement tabli suite la signature de laccord dassociation entre la Tunisie et lUnion Europenne portant sur la coopration financire et en 2007 la variation de lencours de cette dette tait de 14.1% par rapport 2006.
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Dette(mD)
Le financement extrieur multilatral de la Tunisie provenait aussi du Fonds Arabe pour le Dveloppement Economique et Social (FADES). Entre 1982 et 2005 le taux des prts provenant de cette institution est de 9% du volume total de la dette provenant des institutions financires internationales. Cette institution cre par lOrganisation des Pays Arabes en 1968 a pour objectif de financer les projets de dveloppement conomiques des pays arabes.
Dette(mD)
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Le reliquat de la dette extrieure multilatrale provient, un taux faible, des autres institutions financires internationales telles que la Banque Islamique de Dveloppement et la Banque du Nord. Entre 1975 et 1985, outre ces institutions financires, le Fonds de lOPEP tait considr comme lun des principaux prteurs de la Tunisie. Nanmoins, depuis 1986 et suite la baisse du prix du ptrole et les diffrentes crises financires qui ont touch la rgion du Golfe, le montant de ces crdits na cess de reculer pour avoir une moyenne de 2% du volume global de la dette provenant de la coopration multilatrale durant la priode 1979-2005.
2 Ladettedorigineprive
Le dixime Plan de Dveloppement74, 2002-2006, a annonc les nouvelles orientations de la Tunisie vers une nouvelle forme de coopration, savoir le march financier international. Durant la priode de ce plan, la Tunisie a renforc son endettement extrieur vers les marchs financiers trangers qui reprsentent des conditions dendettements profitables aux pays dbiteurs. Depuis les annes soixante, la valeur globale de la dette extrieure a connu une baisse. Daprs les rapports de la Banque Centrale tunisienne, cette rduction nest que partielle et elle touche principalement la dette bilatrale et la dette multilatrale. Ces dernires ont laiss leur place aux dettes contractes auprs des marchs financiers. Tableau 4 : Pourcentage de lencours de la dette auprs des marchs financiers75 anne 2002 2003 2004 2005 2006 2007 42.3 40.9 9.8 7 57.2 28.7 8 6.1 62.5 23.6 8.3 5.6 66.7 18 8.8 6.5 66.4 23.6 3.1 6.9
March financier international 31.7 March domestique japonais March amricain March financier europen
70
Lobservation du tableau 4 montre, qu la fin de 2007, lencours de la dette auprs des marchs financiers a atteint 66.4% du volume global. Cette augmentation denviron la moiti, par rapport 2002, sexplique principalement par lamplification des mobilisations bnficiant aux entreprises. A la fin de 2007, le volume de la dette provenant des marchs financiers reprsentait 30% du volume total de la dette extrieure compar 28.5% en 2003. Pour mieux comprendre lamplification du volume de cette forme dendettement, il serait utile de cerner les raisons de lorientation de la Tunisie vers les marchs financiers. La Tunisie a fait appel aux marchs financiers en 1977 pour une valeur de 54 MDT. En revanche, la mauvaise allocation de cette forme de ressource a fait que le taux des emprunts auprs des marchs financiers ne dpassait pas 11.4% de lensemble de la dette extrieure en 1993. La baisse des taux dintrt, la dure de remboursement des crdits ainsi que la disponibilit de la liquidit sur les places financires constituent lune des raisons qui incitent la Tunisie sorienter vers ce financement. A cela sajoutent les conditions rigides des crdits proposs par les institutions financires internationales telles que la Banque Mondiale et la Banque Africaine de Dveloppement. Nanmoins la principale raison est que depuis le premier emprunt octroy dans les annes soixante-dix la Tunisie a su affecter cette forme dendettement aux projets de dveloppement conomiques gnrateurs de profit. Toutes ces raisons ont encourag la Tunisie se concentrer sur cette forme particulire. Ainsi entre 1994 et 2004 le montant de la dette extrieure contracte auprs des marchs financiers a atteint le tiers du montant global de la dette extrieure. La Tunisie sest concentre respectivement sur le march japonais SAMOURAI , le march financier europen et le march amricain. La souplesse des conditions offertes par le march japonais fait quil se place au premier rang pour cette catgorie de dette pour la Tunisie. Daprs les donnes de la BCT la Tunisie sest engage depuis 1996 dans des emprunts obligataires raison de 93% du volume total de la dette extrieure. Le march japonais tient environ 50% du montant de ces emprunts, le reste est rparti entre le march europen et le march amricain. Le recours au march financier international a confr plusieurs avantages la Tunisie mais le risque dexposer le pays aux alas de ce march persiste. Ces alas sont dus, dune part,
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linstabilit des mouvements de capitaux et, dautre part, la vulnrabilit des variations des taux de change. La majorit des pays mergents ont vu leurs dettes extrieures salourdir. Outre cette consquence, ces alas peuvent aussi avoir de fortes incidences budgtaires et risquent de compromettre la politique macro-conomique du pays. Ces alas peuvent tre aggravs par un taux dpargne intrieure faible et un taux dendettement extrieur lev.
Paragraphe2:Unevisionconomiquedeladetteextrieuretunisienne
La dette extrieure publique est un facteur qui trouve sa justification dans la gense de diffrentes mutations tant sur le plan national quinternational. Nanmoins, depuis ladoption des politiques nationales de dveloppement, la Tunisie na cess de faire appel aux moyens de financements extrieurs sans se soucier rellement de dterminer sa capacit dendettement et danalyser le paramtre de la dette extrieure par rapport aux autres agrgats conomiques dterminants de la politique conomique, ce qui a cr des difficults de gestion et de matrise de ce phnomne.
A/LacapacitdendettementdelaTunisie
La capacit dendettement dun pays mesure la facilit daccs aux marchs financiers pour acqurir les fonds ncessaires moindre cot. Ainsi cette notion se rattache directement la capacit de remboursement. En effet, la capacit dendettement dun pays est explique par le transfert maximum quun pays puisse raliser dans lanne. Pour KEYNES76 cette capacit dendettement est mesure par le surplus exportable. Ceci est d au fait que les monnaies des pays en voie de dveloppement sont non convertibles et les paiements quils doivent effectuer sont obligatoirement en devises trangres. Ces avoirs en devises sont acquis par le surplus ralis cest--dire la capacit de transfert dun pays nest autre que le surplus exportable77 (X-M)78. En revanche, POULON79 considre que lide de
KEYNES (John Maynard), The collected writings, volume XXIX, London, edition Macmillan, 1979. Le surplus exportable est le maximum de revenus que le pays peut transfrer ltranger sans porter atteinte au niveau de vie de sa population.
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Keynes est imparfaite et que la capacit dendettement dun pays ne peut se limiter au surplus exportable. La diffrence entre le revenu global (R) et le revenu disponible (Y), soit (R-Y), reprsente le profit des entrepreneurs.
R Y = I (S L) = (I S ) + L = (I S ) + ( X M )
Cette nouvelle dfinition de la capacit dendettement englobe le surplus exportable du dficit ou lexcs interne mesur par la diffrence entre linvestissement et lpargne nationale. Nanmoins, cette dfinition de la capacit dendettement ne permet en aucun cas de mesurer la capacit dun pays quelconque honorer ses engagements dans le futur. La variable qui renseigne sur la capacit du pays rembourser ses engagements est lallocation des fonds acquis. En effet, en se basant sur les rflexions de KEYNES, plusieurs thoriciens ont rattach la gestion de la dette extrieure la capacit dendettement. La majorit des conomistes, notamment POULON, pensent que linvestissement joue un rle fondamental dans lactivit conomique et la rduction de la dette extrieure ainsi que le financement du dficit budgtaire via le dficit courant. Lensemble des travaux mens au cours des annes soixante et au dbut des annes soixante-dix a confirm lide selon laquelle les capitaux constituent un appoint net des ressources dpargne interne pour accrotre linvestissement. Ces travaux partent de lide quil existe un cart entre les besoins de financement de lconomie et ses capacits internes dpargne. Le recours la dette
extrieure permet de suppler ces insuffisances ; CHENERY et STROUT80 considrent que, sur la base dune politique volontariste, le financement externe contribue acclrer la croissance en permettant de desserrer les
contraintes structurelles des conomies mergentes. Le financement extrieur est alors la variable instrumentale qui permet au systme dvoluer terme vers plus dautonomie et ce en dveloppant son investissement.
Avec X les exportations et M les importations. POULON (Frderic), le circuit en conomie ouverte et la capacit dendettement international, Economie et Socit, Tome XXII, n6-7, 1988. 80 CHENERY (Hollis. B) et STROUT (Alan. M), foreign assistance and economic development, American Economic Review, September, 1966.
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Les auteurs considrent que lendettement permet de combler linsuffisance de lpargne et de financer les importations ncessaires laccumulation du capital. Lemprunt extrieur vient donc complter les ressources disponibles et insuffisantes. Plus la dette extrieure finance une part de la croissance des investissements, plus le pays retrouve le chemin de lexpansion. CHENERY et STROUT ont spcifi le modle de double cart ; lcart dpargne (I-S) et lcart commercial (X-M). Ils considrent que lallocation des apports extrieurs doit tre affecte soit pour stimuler lpargne qui constitue la ressource qui permet de rpondre aux besoins des investisseurs, soit pour stimuler lexportation qui permet au pays en question de constituer les rserves ncessaires afin dhonorer ses engagements auprs de ces cranciers. Lallocation optimale des fonds permet de constituer le gage du pays ses cranciers dans lamlioration de sa capacit future dendettement. Ainsi, plusieurs facteurs viennent sajouter aux dterminants traditionnels. Ceux-ci conditionnent la capacit de remboursement du pays et influencent le volume des emprunts accords par les autorits internationales, ce qui reflte la conjoncture conomique et politique du pays dbiteur. La capacit demprunt peut tre dfinie comme tant le niveau maximum du versement en pourcentage des exportations qui peut tre indfiniment maintenu sans que le taux de service de la dette dpasse un plafond dfini par les autorits nationales grant la dette de lEtat. Ds lors, il ressort que la capacit de lemprunt dpend fortement du taux de croissance des exportations82.A partir de cette dfinition, la capacit demprunt dpend du plafond dendettement. Le niveau des emprunts crot proportionnellement avec le plafond dendettement qui lui est compatible. Pour un plafond dendettement donn, deux autres variables sont essentielles : les modalits financires de lemprunt et la variation des exportations. Dans le mme contexte, le maintien dun plafond nest respect que si les charges augmentent au mme rythme que les exportations, ce qui suppose aussi que les versements croissent ce mme rythme et ce avec le principe de la stabilit des conditions financires.
82 DEBLOCK (Christian) et KAZI AOUL (Samia), La dette extrieure des pays en voie de dveloppement, Presses de lUniversit du Qubec, 2001.
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Ds lors, il existe une relation structurelle entre le taux de versement et le taux de service de la dette (ou taux de refinancement83). La capacit demprunt est aussi dtermine par le rapport entre le plafond dendettement et le taux de refinancement. Les conditions de prt jouent un rle important qui peut contribuer, avec le taux de croissance des exportations, lgalisation internationale des capacits demprunt.
B/Ladetteextrieureetlesdiffrentsagrgatsconomiques
Dans la littrature financire, lendettement est li un dsquilibre dpargneinvestissement, au dficit budgtaire ou au dficit de la balance courante. Les raisons sont presque similaires. Les recettes de lexportation domestique gnres par la Tunisie ne suffisent pas pour couvrir totalement ses besoins courants et pour financer les investissements productifs susceptibles de lui assurer un dveloppement conomique et social harmonieux et quilibr. De ce fait, lEtat est oblig de recourir aux ressources extrieures pour raliser ses objectifs. Face aux besoins accrus en capitaux extrieurs, le souci de la Tunisie est de maintenir les paramtres de la dette extrieure dans les limites compatibles avec la prservation de sa solvabilit et de sa crdibilit sur les marchs financiers. Lendettement extrieur constitue une source financire permettant de combler linsuffisance de lpargne nationale. Le recours du gouvernement tunisien lextrieur a t intressant jusqu 1984 et ce nest qu partir de 1985 que son poids a commenc dcliner srieusement et servir principalement rembourser le service de la dette, alors que la croissance conomique est finance par des ressources dpargne nationale.
En revanche, avec ladoption du PAS (Plan dAjustement Structurel) dans la fin des annes quatre-vingt, les indicateurs lis lendettement ont enregistr une amlioration sensible. Lendettement qui a t longtemps de plus de 75% du financement extrieur a atteint vers la fin annes quatre-vingt, un pourcentage de 60%.
83 Le rapport entre le plafond dendettement et le taux de refinancement nest autre que la part des nouveaux prts qui est absorbe par le rglement des charges manant des dettes antrieures.
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En effet, durant les annes 60, la Tunisie sest trouve dans lobligation de moderniser son infrastructure conomique. Ainsi, face son besoin de financement et linsuffisance de lpargne nationale, la Tunisie a fait appel lextrieur pour le financement de ses projets prvus par les plans de dveloppement conomique. Son volution a t juge supportable le rapport service de la dette lexportation tait de lordre de 1.64% en 1961, le taux dendettement tait de 22.2% en 1961 alors quen 1969 son volution a atteint son niveau le plus important, soit 45.1%. Les crdits dorigine prive ont jou un rle aussi important que les crdits publics, ce qui est de nature obrer la capacit de remboursement de la Tunisie, puisquil sagit de crdits accords des conditions dfavorables (courte dure de remboursement, taux dintrt lev, absence de dlai de grce). Pour la structure de la dette par terme, les crdits long terme ont t consolids, passant de 38.8% en 1961 72.7% en 1971, ce qui a allg la charge de la dette. Pour la priode des annes 1970, lEtat sest dsengag de plus en plus du recours aux emprunts extrieurs et ce au profit du secteur priv qui, pour combler ses besoins, a fait appel aux marchs financiers. Par ailleurs, la conjoncture internationale favorable et les conditions financires relativement aises ont encourag la Tunisie sendetter davantage sans chercher se prmunir contre les risques lis lenvironnement international. Lendettement sest accru, lencours de la dette est pass de 79 MD en 1961 1152.5MD en 1979, auquel correspond un taux de service de la dette aux exportations de 12.4%. Ltude de lvolution de lendettement de la Tunisie au dbut des annes 80 a montr une acclration accrue du taux dendettement qui est pass de 33.2% du PIB en 1981 57.9% du PIB en 1986, soit une valeur respective de 1593MD et 4150MD. Ceci justifie laggravation de la situation de la dette suite la survaluation du dollar et de laccroissement des taux dintrt. Paralllement, en 1985 le service de la dette publique a dpass les recettes demprunt. Lanalyse de la structure de la dette par terme fait apparatre que la majorit des emprunts contracts ont t long terme malgr limportance de la perte de change qui lui est lie de lordre de 39% du service de la dette en 1986. Quant la ventilation de la dette entre dette publique et dette prive, elle fait ressortir limportance de la dette publique et son poids dans le budget de lEtat pour promouvoir la croissance conomique du pays face des ressources
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intrieures insuffisantes. En terme de pourcentage, lencours de la dette publique extrieure reprsentait 64.7% de lencours total et le service de la dette sarticulait autour de 47.5%. Depuis 1984, et la suite de la crise financire en 1982, la conjoncture conomique a connu un retournement manifeste. Le niveau de lpargne brute a baiss de 5.3% entre 1982 et 1986, celui des exportations a baiss de 6%, les paramtres de la dette se sont dtriors et le dficit courant a atteint son maximum de 10.9% en 1984. Malgr cette situation, la Tunisie na pas rchelonn sa dette. Elle na ni dclar son illiquidit ou insolvabilit ni rpudi ses engagements extrieurs. Son recours au PAS en 1986 lui a permis de surmonter la crise de la dette et dassurer son quilibre macro-conomique. Il comprend non seulement des mesures court terme pour rsoudre les difficults ponctuelles, mais galement de profondes rformes. Ces mesures prises visent grer le recours au financement extrieur et allger le poids de la dette do une volution favorable des paramtres de celle-ci il nen demeure pas moins que la dette a subi progressivement des transformations substantielles au niveau de ses origines et de sa rmunration84. En effet, les rformes sarticulent principalement sur la libralisation et louverture de lconomie sur les marchs internationaux ; elles visent lincitation aux investissements, la libralisation du libre change et le dsengagement progressif du rle oprateur de lEtat dans le secteur priv. Ces mesures prises rtablissent un nouvel environnement et des nouvelles potentialits, mais crent aussi des contraintes pour les sources de financement extrieur. Cette rglementation en vigueur est une rglementation passive car elle a pour objectif dviter la fuite des capitaux vers ltranger et dessayer dassurer la capacit de remboursement de la dette extrieure et le soutien de la croissance du PIB, dont lessor des exportations des biens et services est devenu la principale force motrice aprs 1986, lamlioration nette des taux dinflation et le ralentissement de la croissance de la dette ont pour effet la baisse du taux dendettement. La structure de lendettement par organisme prteur sest modifie en faveur de la coopration multilatrale ce qui sest traduit par les dlais moyens de remboursement plus longs. De mme, lanalyse de lendettement fait ressortir que les conditions restent en faveur des
84 LAKHOUA (Fayal), Impact du PAS sur le financement extrieur dans les mesures de libralisation et leurs impacts sur les quilibres Macro-conomiques, Revue Tunisienne dEconomie avril, 1994, n5.
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emprunts long terme celui-ci 72% en 1989 et que la majeure partie de la dette est constitue par la dette publique et ce malgr les prvisions relatives au dsengagement de lEtat dans le financement des diffrents investissements. La part de lEtat dans lencours total slve 3690MD en 1989, soit 69%. En somme, depuis 1987, le recours au financement extrieur est devenu de moins en moins important et ne permet en ralit que de grer le service de la dette du pays. La dette de la Tunisie a enregistr un allgement significatif et une capacit de remboursement caractrise par une solvabilit maintenue. Le taux dendettement est pass de 58.3% en 1987 52% en 1992 et le ratio de service de la dette aux exportations est pass respectivement de 48.5% 32.6%85. En 1992, la Tunisie est revenue sur les marchs financiers internationaux pour la premire fois depuis 1986 et a obtenu un crdit de 110 Millions de dollars en 1994 pour la premire fois, une mission obligataire de 270 Millions de dollars a t place sur le march Samoura. Laccroissement des besoins de financement, le recours lendettement extrieur et la crise du Golfe au dbut des annes 90 ont contribu un accroissement des taux dintrt, une fluctuation des taux de change et une difficult daccs aux capitaux extrieurs ; cependant, les indicateurs de la dette ont connu des amliorations continues. En effet, le taux dendettement a baiss de 53.2% du revenu national disponible en 1991 51.4% en 1996 et le coefficient du service de la dette sest limit 17.2% des recettes courantes en 1996 contre 21.9% en 1991. La dette extrieure a connu galement une modification remarquable du fait du renforcement progressif de la part de la dette au titre des crdits commerciaux et financiers qui passe de 22.5% en 1991 32.7% en 1996. Nanmoins, en 2007 les crdits publics sont prpondrants par rapport aux crdits commerciaux et ladministration publique a bnfici denviron 57% du volume global de la dette extrieure. En 2000, lvolution des principales monnaies dendettement sur les marchs des changes internationaux, essentiellement le dollar amricain et le yen japonais, dune part, et les variations des flux nets de capitaux sous forme demprunts moyen et long terme, dautre part, ont modifi la structure de la dette de la Tunisie.
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19408 20373 19683 19728 54.6 2662 54.2 2716 12.8 47.4 3881 16.4 43.4 3334 11.7
Source : BCT Cette amlioration des indicateurs de la dette tunisienne est la rsultante dune stratgie de dveloppement sur lconomie axe sur lvolution de la croissance conomique ainsi que sur la balance commerciale. Lconomie tunisienne a atteint des niveaux de croissance levs, dpassant 4.6% par an aux prix constants pour la priode 1987-2000 contre 2.4% au cours de la priode 1982-1986. Ce rythme de croissance satisfaisant est favoris par une performance du secteur agricole et de pche ; une poursuite de croissance des industries manufacturire et une volution du secteur touristique. En effet, malgr les conditions climatiques dfavorables pendant les dernires annes et les retombes des vnements du 11 septembre dont les effets ont t ngatifs aussi bien sur le secteur touristique (2.5% en 2001 contre 3.5% en 2000) et du transport arien (4% en 2001 contre 4.9% en 2000) que sur les exportations du mois de dcembre 2001, lactivit conomique tunisienne a connu une volution remarquable. Le taux de croissance conomique a atteint 5% en 2001 en termes rels contre 4.7% en 200086. Cette situation est dautant plus satisfaisante quelle sest accompagne de la reprise des intentions dinvestissement, de lamlioration de lquilibre de la balance commerciale et de la poursuite de la matrise de la hausse des prix. Il est admissible que la Tunisie prserve les quilibres globaux87 travers la matrise du dficit courant, du dficit budgtaire, de lendettement et du service de la dette.
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Source lInstitut National de statistique. Revue de la Balance des paiements de la Tunisie publie par la Banque Centrale de Tunisie , 2001.
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La balance des paiements a enregistr un excdent de 374MDT en 2001 contre un dficit de 333MDT en 2000 suite lamlioration remarquable de lexcdent de la balance des capitaux et au maintien du solde dficitaire de la balance courante son niveau de lanne 2000 (4,2% du PIB) malgr une conjoncture intrieure et extrieure difficile. Entre 1986 et 1999, les changes commerciaux ont jou un rle primordial dans le dveloppement conomique de la Tunisie. En effet, ils ont connu une augmentation rapide passant de 3730MD en 1986 7913.8 en 1990 puis 17026.9MD en 1999, soit une progression annuelle moyenne de 16.6%. Ceci se traduit par un renforcement de louverture de lconomie sur lextrieur surtout au cours des dernires annes 90. Cette progression est due lamlioration de la structure des exportations, provenant de lvolution de la part des exportations des produits manufacturiers qui a atteint 82% en 1998 contre 62% en 1986. Le solde de la balance des oprations financires a connu une acclration excdentaire de 747MDT en 2000 pour stablir 1582MDT en 2001. Cette volution est attribue, dune part, lexcdent de la balance du compte capital de la valeur de 70 MDT passant ; cela est d au dblocage de la deuxime tranche du don accord par lUnion Europenne dans le cadre du programme dappui la comptitivit de lconomie, au redressement du solde de la balance des prts-emprunts et la baisse de lexcdent de la balance des investissements trangers. En somme, ces rsultats ont eu des effets fluctuants sur les paramtres de la dette extrieure tunisienne. Le taux dendettement a enregistr une baisse passant de 59.7% en 1986 42.9% en 2008. Cette variation rsulte la fois du ralentissement de la croissance de la dette et de lacclration de la croissance du PIB. En 2001, le taux dendettement a diminu pour atteindre environ 40.9% du revenu national disponible. En 2008 ce taux a baiss de 12.21 points par rapport 2004. Il est signaler que lencours de la dette extrieure est extrmement sensible aux fluctuations du cours du dollar amricain, du yen japonais ainsi que celui de leuro. En consquence, lendettement extrieur a connu, en 2000, une progression pour compenser le besoin de financement du pays. En effet, lencours de la dette extrieure moyen et long terme sest accru de 7% et a atteint 12.795MD en 1999 et 13.691MD en 2000. Cette progression a conduit une volution du taux dendettement extrieur par rapport au revenu national disponible brut (RNDB) vers un niveau trs proche de celui atteint en 1999, soit respectivement 51.8% et 51.7%. Cette stabilit rsulte dun accroissement similaire entre le
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taux de RNDB et le taux de lencours de la dette, soit respectivement 7.4% et 7%. Cependant, ces dernires annes le taux dendettement par rapport au RNDB a connu une baisse due aux changements des orientations stratgiques de financements. Quant au stock de la dette totale de la Tunisie, il sest accru denviron 6% entre 1999-2008. Cet accroissement sexplique dune part, par lvolution de lencours de la dette moyen et long terme de plus de 50% et dautre part, par la baisse des engagements court terme qui taient de lordre de4.2% en 2007. En comparant ces pourcentages ceux raliss en 1999, soit respectivement 91.2% et 8.8%, la hausse remarquable des engagements court terme est due lvolution importante des engagements financiers provenant essentiellement des dpts des non-rsidents. En ce qui concerne la coopration bilatrale, lencours de la dette na pas connu de grandes variations. Il tait de 5899 MDT en 2003 contre 5882 MDT en 2007. En revanche, sa part dans le total de la dette publique extrieure poursuit sa tendance la baisse sous leffet de la mobilisation sur le march financier et des fluctuations des principales monnaies dendettement. Tableau 6 : Evolution du service de la dette et de son ratio
Dsignation Service de la dette en MD Coefficient du service de la dette (en % des recettes courantes)
2003 2004 2005 2006 2007 2122 2662 2716 3881 3334 13.3 14.3 12.8 16.4 11.7
Source : les statistiques financires de la BCT. La fluctuation du ratio du service de la dette est partiellement justifie pendant les cinq dernires annes par lapprciation des principales monnaies de rglement notamment le dollar amricain et le yen japonais qui accaparent plus de la moiti du total rembours. Lvolution du service de la dette est relativement stable. Il sen suit que le solde des transferts nets sest considrablement attnu. En effet, lexprience de la crise dendettement international a t utile. Etant conscients du fardeau de la dette extrieure et de ses implications pervers sur les conomies des pays en
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voie de dveloppement, certains conomistes ont essay de cerner les indicateurs pertinents de la dette dans des fourchettes juges soutenables88. La dette tunisienne a connu deux priodes remarquables, la premire avant ladoption des plans dajustement structurels et la seconde aprs la mise en place de ces plans.
aLadetteavantladoptionduPAS(19751986)
Il sagit de la priode 1975-1986. Elle se distinguait par linterventionnisme de lEtat dans la vie conomique aprs environ vingt ans dEtat gendarme. Cette politique sest concrtise par laugmentation du nombre des entreprises publiques et le financement de celles-ci par des subventions budgtaires. Durant la premire moiti des annes quatre-vingt laggravation du dficit de la balance des paiements et lacclration de laccroissement de la dette extrieure ont t leur apoge. Cette priode sest aussi caractrise par la progression de la part des emprunts de source publique sous formes daides-projets pour quilibrer le budget ou daidesprogrammes pour lquilibre de la balance des paiements. Laccroissement de la dette extrieure publique et de son service taient constants malgr la hausse des prix du ptrole et la baisse du dficit de la balance des paiements. Cet accroissement tait le rsultat des nouveaux emprunts destins financer le dficit courant qui provenait essentiellement des administrations et des entreprises publiques. Cette hausse sans prcdent de la dette extrieure en Tunisie avait des effets dfavorables sur la situation gnrale du pays. En 1984 et 1985 cette hausse a conduit la Tunisie dans une phase trs difficile grer en raison de la fragilit de lconomie tunisienne face aux engagements internes et extrieurs du pays. Le ratio dettes/exportations est autour dune moyenne de 238.4%. En 1986 la Tunisie est lourdement endette avec un taux de 299%. Par rfrence au ratio service de la dette/exportations, la Tunisie est trop endette. En effet, ce ratio a connu une volution annuelle remarquable pour atteindre en 1987 48.5%, ce qui constitue le pourcentage le plus lev de la priode (1983-1987). Ce ratio tait de 28.3% en 1983. Par adjonction au ratio intrt/exportations, la Tunisie est modrment endette. La valeur moyenne du ratio est de 15.3%. Cette situation est juge acceptable malgr son volution
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continuelle dune anne lautre. En 1983, la situation est bonne avec un taux de 11.3% cest-dire que la Tunisie est peu endette. En 1986, le ratio atteint son niveau le plus lev de 18.6% et en 1987, il est de 18.3%. Le ratio dette/PNB, indique que la Tunisie est lourdement endette sauf en 1983 et en 1985. Cette situation persiste jusqu 2000 en marquant des volutions annuelles la hausse et la baisse sans atteindre le niveau souhait. Partant de ces donnes, ladoption du Plan dAjustement Structurel (PAS) simpose. Lobjectif de ce plan est de ractiver la comptitivit de la Tunisie. Ce plan sintresse la dvaluation du Dinar tunisien, la libralisation des prix par le dmantlement tarifaire douanier, la mise en place dune rforme fiscale et au dsengagement progressif de lEtat des activits de production et de commercialisation. Ces mesures ont port leurs fruits quelques annes aprs leurs adoption et ce comme suit : En premier lieu, le taux dendettement a connu une baisse de 7% entre 1986 et 1989 et le service de la dette a baiss de 3% sur la mme priode par rapport aux recettes courantes. En second lieu, la balance commerciale qui na t excdentaire quune seule fois en 1974, suite la hausse du ptrole, lest devenue suite la dvaluation du dinar en 1986 et la mise en place des autres mesure du PAS. Quant la dette extrieure, elle na enregistr quune lgre augmentation malgr les conditions svres des contrats de dettes de la Tunisie. Globalement, la situation conomique et financire reste proccupante pour lEtat ainsi que pour ses prteurs. Mais cela ne va pas perdurer. Aprs ladoption du PAS des amliorations prcises ont t constates en ce qui concerne la dette, le dficit et lconomie en gnral.
bLadetteaprsladoptionduPAS
Entre 1987 et 1989, le taux dendettement extrieur avait considrablement baiss. Cette baisse rsulte de la combinaison de plusieurs facteurs tels que le ralentissement de la croissance de la dette, lacclration de la croissance du PIB, le dveloppement des exportations.
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Cependant, entre 1990 et 1994, le dficit a t couvert raison de 54% par la dette extrieure et le reste 46% par des dons et des participations directes. La dette extrieure tait de lordre de 57% du PIB. Le fait quune majeure partie de la dette couvre le dficit, une sortie dargent sans contre partie, explique la hausse de cet agrgat par rapport au PIB. A cette priode, la Tunisie sendettait pour combler son dficit ou encore pour payer ses dettes chues et non encore payes. Ce qui a rapidement conduit la Tunisie vers le phnomne invitable de boule de neige. Ainsi, au dbut de cette priode aprs PAS, lendettement extrieur na cess de prendre de lampleur malgr quelques priodes de stabilit grce des conjonctures nationales et internationales favorables. A partir du neuvime plan de dveloppement conomique tunisien, une amlioration de la situation des paiements extrieurs est constate. Les principaux agrgats macro-conomiques ont connu une amlioration. Par exemple, le ratio dette/exportation a enregistr une moyenne de 180%. Ce qui est quivalent un dlai de rsorption de la dette tunisienne de 1.8 environ 2 annes et ce en utilisant uniquement les recettes des exportations. Ainsi, la Tunisie est considre comme modrment endette et lvolution de sa dette est la baisse. Quant au ratio service de la dette/exportations, une dclration est constate89. Dune faon gnrale, et par rfrence ces constats, on remarque que les indices dendettement de la Tunisie se sont amliors depuis ladoption du PAS et rpondent toujours aux conditions tolrables, ce qui doit aboutir une certaine facilit pour ngocier de nouveaux crdits. Donc, leffort doit tre accentu pour amliorer encore plus la situation dendettement de la Tunisie.
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Daprs lInstitut National des Statistiques de Tunis, ce ratio est pass de de15.9 en 2004 11.1 en 2008.
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Chapitre2:Lespolitiquesdeladette
Malgr
dveloppement a t marginalis dans la littrature conomique90. Mais la crise mexicaine des annes quatre-vingt-dix a permis la communaut internationale de prendre conscience des risques de catastrophe qui la menacent en cas de gnralisation de la crise. La ncessit de faire appel lendettement extrieur pour le financement du dveloppement des pays mergents a trouv sa justification dans la majorit des travaux scientifiques qui ont trait laspect thorique de ce phnomne. La majorit des conomistes ont dmontr la ncessit de faire appel aux ressources extrieures pour relancer lconomie des pays en voie de dveloppement (COHEN91, ARTUS92 et BASTIDON93). Ainsi, le fardeau de la dette extrieure prend de lampleur avec la coexistence de plusieurs facteurs comme la faiblesse du niveau dpargne, le faible dveloppement du march financier, la situation critique de la balance courante, la dgradation des termes de lchange et le poids de la dette extrieure. Les tudes labores sur la question de lendettement extrieur se rfrent aux cadres thoriques traditionnels. Cest ainsi que pour les keynsiens le dficit budgtaire permet la stimulation de la demande qui va favoriser le dveloppement dune capacit relle de remboursement et contribuera de ce fait lallgement de la dette extrieure.
Daprs LABIDI (Moez) : Les auteurs classiques (RICARDO, SMITH) ont accord peu dintrt la dette extrieure. Ceci peut se comprendre si lon tient compte de quatre lments : Leur aversion pour la dette publique Lhypothse de limmobilit des facteurs de production Le principe dune relation de contrainte entre le niveau de revenu et la dpense tant chez le consommateur que chez le producteur Et leur hostilit aux conqutes coloniales ; Dans Des modles dendettement aux stratgies de dsendettement , thse de Doctorat en sciences conomiques, Universit de Nice Sophia-Antipolis, 1992. 91 COHEN (Daniel), How to evaluate the solvency of an indebted Nation, Economic Policy, 1985. 92 ARTUS (Patrick), Le financement de la croissance par endettement extrieur, Revue Economique, Vol 49, N1, janvier, 1998. 93 BASTIDON (Ccile), Financement extrieur des pays en dveloppement : Une revue de la littrature des modles de dette et de crises financires, Revue Rgion et Dveloppement, N15,2002.
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Les classiques se basent dans leurs analyses sur le fait que lendettement est synonyme dimpt futur et imputent lEtat une connotation ngative. Ricardo avance la thse que le comportement des agents conomiques est guid par une anticipation la hausse des impts. Toutefois, une rserve peut tre introduite selon la nature ou la qualit des dpenses : dpenses de transfert ou dinvestissement finances par lemprunt. Lanalyse de lendettement a t effectue encore par dautres conomistes tels que
BARRO94. Il montre quune politique de dficit budgtaire finance par lemprunt reste sans effet sur lactivit conomique puisque les agents pargnent un montant quivalent lendettement lorsquils anticipent une hausse des impts destine rembourser lemprunt. Cette interprtation constitue le thorme de lEquivalence ricardienne. DITTUS95 sintresse la relation thorique entre la pression fiscale et le remboursement de la dette. Il a dfini laccroissement de lendettement comme tant un phnomne de croissance artificielle entranant
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terme
une
phase
de
rcession.
Les
tudes
dEICHENGREEN et PORTE
de paiement tend rduire le taux de croissance rel et la crdibilit de lEtat. Dans le mme contexte, SACHS97a mis en vidence laccroissement de lendettement et de son service qui constitue une taxe sur la production future et dcourage linvestissement par leffet dviction.
SectionI:Lasoutenabilitdeladette
Toutefois, un pays choisissant le recours lendettement extrieur doit dfinir un niveau optimal dendettement. Ce niveau permettra lEtat destimer les risques quil pourra subir suite un surendettement. Nanmoins, le surendettement peut tre le rsultat soit dune insolvabilit de lEtat soit dune insoutenabilit de sa dette. Malgr la complexit de la distinction entre ces deux notions, leur tude est indispensable pour la dtermination de la capacit dendettement optimal tunisien.
BARRO (J. Robert), The ricardian appraoch to budget dificits, Journal of economic perspectives, American economic association, vol 3, n 2, 1989. 95 DITTUS (Peter), The budgetary dimension of the debt crisis in low-income sub-saharan countries, Journal of institutional and theoritical economics, n 145, 1989. 96 EICHENGREEN (Barry) et PORTES (Richard), Debt and default in the 1930s, European Economic Review, Vol 30, n 3, 1986. 97 SACHS (Jeffrey), Efficient debt reduction, in international debt and developing countries, A World Bank Symposium, 1989.
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Paragraphe1:Lanotiondesoutenabilit
Selon Mc-DONALD98, l'endettement des pays en voie de dveloppement est analys en termes de capacit de remboursement. La dette extrieure pour un pays ayant un besoin de financement semble tre une solution efficace. Elle servira relancer directement l'conomie nationale d'une manire directe et constituera indirectement une promesse de remboursement des dettes antrieures ou encore de celles nouvellement contractes. Bien que la terminologie ne soit pas prcise dans la littrature thorique, il est utile de distinguer entre les deux notions de solvabilit et de soutenabilit99. La confusion entre les deux notions nest pas une similitude. Ainsi, la majorit des travaux scientifiques thoriques ont tudi la notion de solvabilit car celle-ci ne peut pas avoir de valeur chiffre. En revanche, les travaux empiriques ont tous test la soutenabilit de la dette publique des pays dvelopps ou en dveloppement. Ainsi, il serait intressant de dterminer dans quelle mesure la dette extrieure dun pays est juge soutenable en tenant compte de la solvabilit du pays et des dterminants de la capacit dendettement.
A/Lephnomnedeladetteselonlapprochethoriquedelasolvabilit
Un pays est dclar solvable si le fruit de sa croissance future lui permet de s'acquitter de sa dette100. D'aprs RAFFINOT101, la notion de solvabilit signifie que la dette d'un pays doit finir par s'annuler. Pratiquement, il importe que le pays endett puisse continuer recevoir des financements extrieurs et payer rgulirement les intrts sur l'encours de ses dettes. Ainsi, la solvabilit dtermine la capacit de l'Etat assurer dans le temps le service de sa dette sans emprunt supplmentaire et met en exergue le fardeau de la dette. Le problme de capacit de remboursement de la dette que connaissent les pays dbiteurs relve du niveau lev de leur dette extrieure et de son service ; cela ne reflte pas un
Mc. DONALD (Calvin), Debt capacity and developing country borrowing: a Survey of literature, IMF Staff Papers, Vol 29, Dcembre, 1982. n4. 99 RAFFINOT (Marc), Soutenabilit de la dette extrieure, de la thorie aux modles dvaluation pour les pays faible revenu, Document de travail n98/01 ; Universit Paris Dauphine, 1998. 100 AYACHI (Fayal), Rflexions analytiques sur le financement et la gestion de la dette des pays en voie de dveloppement, Thse de Doctorat en sciences conomiques, Universit de Nice- Sophia-Antipolis, 1991. 101 Op. Cit.
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problme de liquidit mais plutt un problme de solvabilit. Ce phnomne signifie que la valeur actuelle du revenu courant et futur d'un pays est infrieure ses obligations de dette. EATON, GERSOVITZ et STIGLITZ103, ont propos une approche diffrente de la
solvabilit. Ils considrent que le remboursement de la dette est analys comme le rsultat d'une volont de payer correspondant la maximisation de lintrt du dbiteur, en l'absence de toute possibilit de saisie de garanties par le crancier. Ainsi, le dbiteur ne paye que dans le cas o il a intrt le faire, ce qui ramne la thse de surendettement (debt overhang). Dans ce cas, la dette est juge explosive et il y aura un dfaut de paiement. La condition sine qua non pour qu'un pays soit solvable est qu'il dgage les ressources ncessaires au paiement des intrts de sa dette104, ou encore lorsque la valeur de ses actifs dpasse celle de ses passifs, et il est de ce fait capable d'honorer le service de sa dette. La modlisation de la solvabilit se prsente selon deux approches. Une approche traditionnelle dtermine le niveau optimal d'endettement. Une approche moderne analyse la solvabilit selon une approche dynamique.
a Lapprocheclassiquedelasolvabilit
Un pays incapable de rembourser sa dette est un pays insolvable. En effet, la solvabilit d'un pays est dfinie par sa capacit de gnrer les facteurs futurs de croissance lui permettant de s'acquitter de sa dette. De plus, la capacit d'endettement d'un pays dtermine sa facilit d'accs au march financier pour acqurir les fonds ncessaires moindre cot. Ainsi, la notion de solvabilit est rattache directement la capacit de remboursement. Cette dernire dpend de la croissance conomique du pays. Certains conomistes se sont intresss la dtermination des causes de dfaut de remboursement des pays. LEWIS105 avait dmontr par la formule de Domar qu long
103 EATON (Jonathan), GERSOVITZ (Marc) et STIGLITZ (Joseph), The pure theory of country risk, European economic review, vol 30, 1986. 104 Le paiement annuel des intrts et le refinancement du principal sans contribuer la baisse du niveau de vie de la population. 105 LEWIS (Arthur. W.), Ordre conomique international fondements et volution, traduit par BARONRENAULT (Bruno), dition Economica, 1980.
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terme, le taux de refinancement de la dette106 peut expliquer les problmes de solvabilit des pays ainsi que les problmes de la charge de la dette.
Lim = t SD a + i = E a+r
a= le taux annuel damortissement, i= le taux dintrt, r = le taux de croissance de la dette, SD = le service de la dette, E = lencours de la dette. Un pays peut emprunter pour un taux r a . Nanmoins, un certain seuil du taux dintrt, lvolution du revenu est proportionnelle celle de la charge de la dette. Pour quun pays puisse rembourser ses dettes, il faut que le taux de croissance de lconomie soit suprieur au taux dintrt
ra
(AVRAMOVIC107).
Daprs
KESSLER
et
ULLMO
[1985]108lamplification de la dette peut diminuer le taux de croissance suite une mauvaise allocation de la dette ou encore parce que les capitaux extrieurs vincent les capitaux nationaux. Ainsi, le volume de la dette agit directement sur lenvironnement macroconomique du pays crditeur. La premire dfaillance du modle dAVRAMOVIC est quil considre le taux de croissance comme une variable exogne au phnomne de solvabilit alors quelle est en ralit une variable endogne. La seconde dfaillance t souleve par Le CACHEUX et VASSEUR109. Ils ont analys leffet de la variation du taux de croissance de lconomie par rapport la variation du taux dintrt sur la duration de la dette. Dans le cas o les deux taux sgalisent, lquilibre commercial assure la stabilit de la dette dans le temps. Dans le cas o le taux dintrt excde le taux de croissance, il en rsulte un dficit structurel du compte courant. Ce dernier ne met pas en doute la solvabilit du pays dbiteur.
Ce taux est le rapport de la charge de la dette au montant annuel des nouveaux emprunts. AVRAMOVIC (Dragoslav) et alii, Economic growth and external debt, Baltimore, the Johns Hopkins Press, 1964. 108 KESSLER (Denis), Endettement, pargne et croissance dans les pays en voie de dveloppement, in D.KESSLER et P-A. ULLMO, Epargne et devloppement, dition Economica, 1985. 109 Le CACHEUX (Jacques) et VASSEUR (Christian), Endettement extrieur et politique conomique, publication de lObservatoire franais des conjonctures conomiques, Vol 13, n13, 1985.
107 106
89
Enfin, si le taux de croissance excde le taux dintrt, le volume excessif du dficit du compte courant entrane linsolvabilit du pays110. Les exemples de modles cits reposent sur une srie dhypothses explicitant la faon dont va crotre lconomie du pays crditeur. La majorit des modles dendettement partent dun taux de croissance exogne et testent la sensibilit de la soutenabilit diffrents niveaux de taux. Pour prendre en considration le caractre endogne des variables, considres prcdemment comme tant exognes, une analyse dynamique simpose. Cette analyse sintresse la croissance du capital en vue dun remboursement de la dette.
b Lapprocheentermesdestockdecapitalcritique
La quasi-totalit des modles traitant le stock de capital est construite autour du modle de croissance la mthode Harrod-Domar. En mettant laccent sur le processus daccumulation de capital li la dette extrieure, KHARAS111, analyse les critres de solvabilit dun pays dbiteur. Ainsi, la solvabilit dpend dun stock de capital critique pour assurer le paiement du service de la dette qui ne doit pas dpasser le produit national, en tenant compte des flux bruts attendus et de lencours de la dette existant. Dans cette optique, le gouvernement est contraint daugmenter ses ressources pour assurer sa solvabilit. Selon KHARAS, une pargne prive insuffisante pourrait dclencher les problmes de la dette. Dans le cas o lpargne interne savre insuffisante pour investir, lEtat fera appel la dette extrieure et la variation de linvestissement dpendra aussi du cot de la dette. Daprs KHARAS, dans le cas o le produit de capital est suprieur la somme des dpenses de consommation, de lamortissement et des intrts de la dette, le pays dbiteur est considr comme solvable. Par consquent, il nexiste aucun risque dpuisement des ressources extrieures, ce qui met en vidence limportance du capital tranger et du produit national dans la dtermination de la solvabilit dun pays. A long terme, un pays peut perdre sa crdibilit et passe de la solvabilit linsolvabilit. Do la ncessit dun seuil de capital
Cest la situation de la majorit des pays en voie de dveloppement des annes quatre-vingt. Le transfert vers ces pays tait ngatif. Ils prsentaient une dette explosive ce qui a entran leur insolvabilit. 111 KHARAS (Homi), The long-run creditworthiness of developing countries: theory and practice, Quarterly journal of economic perspectives, Vol 2, n2, 1988.
110
90
critique pour lequel un pays est declar solvable. Ce capital critique est la base imposable qui permet lEtat de servir sa dette. En laborant la notion du capital critique, KHARAS a formul la thorie de rchelonnement et a essay de fixer un seuil partir duquel la dette devient explosive. A la diffrence de FEDER112, KHARAS considre que le problme dendettement peut surgir mme si les flux nets de capitaux extrieurs sont utiliss dans linvestissement et que la productivit marginale du stock du capital est suprieure au taux dintrt rel. Comme dans la plupart des modles conomiques, KHARAS estime que la propension marginale pargner est un pourcentage fixe du PIB et justifie le recours la dette extrieure par linsuffisance de lpargne nationale. La notion de solvabilit possde des similitudes terminologiques avec la notion de liquidits. Nanmoins, ces notions prsentent certaines divergences.
c Lesnotionsdesolvabilitetdeliquidit
Les deux notions liquidit et solvabilit sont proches lune de lautre tout en tant diffrentes. La notion de liquidit traduit une situation o le pays dispose des revenus officiels de change suffisants pour honorer ses engagements courants. Dans ce contexte, tout dsquilibre court terme entre les revenus de change et les engagements courants peut tre aisment corrig dans le temps. La solvabilit dun pays est dfinie par le fait que la valeur des actifs dpasse celle des passifs : cest la capacit dassurer le service de la dette. La seule condition requise pour quun pays soit dclar solvable est quil dgage les ressources ncessaires au paiement des intrts sans tre contraint de baisser le niveau de vie de la population. Dans ce contexte, KHARAS considre que la solvabilit dun pays dpend des revenus des impts : plus la recette fiscale est leve plus le pays est solvable. La solvabilit extrieure signifie que le ratio courant des engagements nets extrieurs la production est infrieur ou gal au niveau maximum de la dette qui peut tre soutenu par des surplus extrieurs nets attendus.
112 FEDER (Gershon), Economic growth foreign loans and debt servicing capacity of developing countries, Journal of development, vol.16, 1980.
91
Si un pays est solvable, les prteurs devraient toujours avoir la volont de lui prter les ressources ncessaires pour les remboursements courants. Ces derniers peuvent refuser le financement dans le cas o ils estiment que le pays dbiteur rpudiera sa dette. Selon RAFFINOT, une crise dendettement peut renvoyer deux situations, une situation
dilliquidit o le dbiteur connat une difficult de trsorerie passagre mais pourra payer son service de la dette dans le futur, pourvu quon lui laisse le temps ; Inversement une situation dinsolvabilit est une situation o le remboursement nest possible ni aujourdhui ni dans le futur 113.
Daprs cette citation, un pays illiquide est confront des difficults de trsorerie et se trouve incapable de payer sa dette lchance mais pourra rembourser dans le cas o le prteur lui accorde un allongement des dlais de paiement ou sil lui accorde dautres crdits. Un pays est insolvable sil na pas de ressources suffisantes et ncessaires pour rembourser sa dette, dans ce cas le pays prteur se trouve oblig darrter les prts et dutiliser les garanties disponibles des emprunts antrieurs. Dautres conomistes font le lien entre la solvabilit et la soutenabilit de la dette. Pour SACHS [1984] un pays "rationnel" doit emprunter selon sa capacit de remboursement. Ainsi, tout pays possde un endettement optimal remboursable pour un horizon plus ou moins lointain : un pays rationnel doit maintenir une dette soutenable dans un avenir certain.
B/Ledilemmedelasoutenabilitetdelacapacitdemprunt
La littrature thorique de la dette aborde deux approches de la notion de soutenabilit ou de remboursement de la dette. Lapproche traditionnelle considre quun pays peut rembourser lorsquil dispose des ressources suffisantes mais trouve quil nest pas optimal de rembourser. Une approche plus rcente se rfre une situation dans laquelle un pays est incapable de faire face ses obligations courantes, de servir sa dette directement ou travers des emprunts supplmentaires.
113
92
Nanmoins, la soutenabilit de la dette consiste exiger que le ratio de la dette (encours ou valeur actualise nette des flux futurs) rapport la population du pays, son produit intrieur brut, ses recettes dexportations ou ses recettes intrieures, reste un niveau jug acceptable. La solvabilit dfinit la capacit dun pays assurer dans le temps le service de la dette sans emprunt supplmentaire et met en exergue le fardeau de la dette. Ainsi, il ressort que ltude de la soutenabilit renvoie celle de la capacit de rembourser et lanalyse de ses dterminants.
a Lesconditionsthoriquesdesoutenabilit
Pour affirmer linsoutenabilit dune dette extrieure publique dun pays, il faudra que les conditions thoriques de soutenabili de celle-ci ne soient pas vrifies. Daprs FEVE et HENIN114, la prise en compte de contraintes additionnelles sur les ressources susceptibles de financer le service de la dette permet de passer dune soutenabilit actuarielle une soutenabilit effective et ce en exposant deux conditions vrifiant la soutenabilit de la dette extrieure. Le point de dpart de la soutenabilit de la dette est la contrainte budgtaire de la nation. Pour mieux expliquer ce constat les auteurs sont partis du processus daccumulation de la dette extrieure note Bt libelle en devise amricaine un taux dintrt i constant. En prenant en considration le solde commercial not NX t et le compte courant not CAt , ils ont pu dterminer lquation de laccumulation de la dette
Bt +1 = (1 + i )Bt NX t +1 = Bt CAt
[1].
Dans le cas o il y a des recettes nettes dexportation et un taux dintrt nominal positif, lquation [1] implique une dynamique la fois cumulative et instable de la dette : Il sagit de leffet de la boule de neige. En revanche, dans un avenir certain, cette quation se stabilisera.
114 FEVE (Patrick) et HENIN (Pierre-Yves), Une valuation conomtrique de la soutenabilit de la dette extrieure des pays en dveloppement , Revue Economique, Vol 49, n1, 1998.
93
On dit que lquation possde une solution stable vers lavant115. La premire condition est appele condition de stabilisation ou encore condition standard de transversalit. Elle obit la vrification de lgalit entre la valeur courante de la dette et la valeur anticipe des surplus primaires des exportations disponibles permettant le financement du service de la dette. En pratique, lanticipation prsente de la valeur actualise future sannule lorsque j . Ainsi la dette crot moins vite que le taux dintrt. Si le taux dintrt est suprieur au taux de croissance, la premire condition de soutenabilit actuarielle est vrifie. A long terme cette condition savre insuffisante, car la charge de la dette crot plus vite que les ressources totales et la dette sera donc suprieure aux ressources. Pour cette raison, il est utile de considrer la seconde condition savoir la notion de soutenabilit effective. Daprs cette condition long terme, le rapport de la dette au volume de ressource doit tendre vers zro pour assurer un quilibre long terme entre le volume de la dette rembourser et les ressources disponibles pour ce remboursement. Cela sexplique par le fait qu long terme la variable de la dette normalise suit un processus stationnaire. Or daprs Beveridge et Nelson116, mme si le ratio dette extrieure / exportation est non stationnaire, il possde une valeur optimale dont la tendance stochastique suit une marche alatoire et lvaluation de la soutenabilit ne doit pas se baser que sur la vrification des conditions prcites.
b Lacapacitderembourser
De point de vue terminologie, les notions de soutenabilit et de solvabilit se distinguent du point de vue thorique et pratique. En revanche, ces deux notions se contredisent dun ct et convergent dans lautre. Les diffrentes tudes thoriques et pratiques ont dmontr que linsoutenabilit de la dette provoque linsolvabilit du pays.
Etant donn que lquation [1] est vrifie pour toutes les priodes et comme i f 0 , la rsolution vers lavant permet dexprimer le valeur courante de la dette extrieure en terme de la valeur rsiduelle actualise de la dette linfini. 116 BEVERIDGE (Stephen) et NELSON (Charles), A new approach to decomposition of economic time series into permanent and transitory components with particular attention to measurement of the business cycle, Journal of Monetary Economic ; n7, 1981.
115
94
Thoriquement, la solvabilit signifie que la dette finit par sannuler. Pratiquement, il importe que le pays puisse continuer recevoir des financements extrieurs et payer rgulirement les intrts sur lencours de sa dette. Cette condition parat plus logique que la premire car elle prend le critre de la dette volutif dans le temps, contrairement la premire qui considre que le volume de la dette est statique depuis la date de signature du contrat. En outre, la traduction chiffre de la notion de solvabilit nous renvoie au critre de soutenabilit qui se rsume en un ensemble de ratios dont le plus important est :
D avec Q
(D est lencours de la dette ; Q est le PIB et est une limite finie). Thoriquement, ce ratio est considr suffisant car les ratios dendettement ne connaissent pas une tendance insupportable. En revanche, sur le plan pratique, il nest pas possible de se contenter de ce ratio car le plafond atteint en cas de soutenabilit peut tre trs lev voir insupportable face un niveau minimal de dpenses publiques assurer. Ce niveau minimal dpend de la volont et de la capacit des Etats persuader les citoyens dune baisse de leur niveau de vie. La mesure de la soutenabilit de la position extrieure dun pays stablit par lexamen de lvolution des ratios de dette et de service de la dette par rapport plusieurs indicateurs de performance conomique tels que la croissance, les dpenses publiques, les taux de chmage, la production nationale etc. Les rsultats tirs du calcul de ces ratios montrent que lorsquils sont trs levs, le pays dbiteur se heurte lincapacit de remboursement du service de sa dette. Cette position lincite tenter de rchelonner ses engagements et par consquent davoir une dette insoutenable. Dans ses tudes, la Banque Mondiale a souvent jug la soutenabilit des dettes extrieures de ses dbiteurs par lanalyse du rapport de la valeur prsente des paiements futurs du service de la dette aux exportations courantes. Ainsi, pour que ce ratio reflte une image fidle de la soutenabilit de la dette il ne faut pas quil dpasse 200%. Mais deux limites sont constater. La premire est que lapplication dun taux suprieur au taux dintrt initial dun emprunt entrane une valeur prsente plus faible que la valeur faciale de celui-ci, ce qui sous estime la
95
charge courante de la dette des pays dbiteurs. La seconde est que le ratio est global et ne permet pas davoir une ide sur le volume du service de la dette. Ainsi, les fourchettes des ratios mesurant la soutenabilit de lendettement extrieur doivent tre rvises. Cest le point de dpart des rflexions de la majorit des conomistes ayant travaill sur le phnomne de la dette extrieure. La majorit des ces conomistes propose une application du ratio de la dette aux exportations en valeur actuelle nette et du ratio du service de la dette aux recettes budgtaires. Les fourchettes retenues pour le ratio de la dette aux exportations, dans le cadre de se sont avres
linitiative dallgement de la dette des pays pauvres et trs endetts, imprcises pour lestimation du phnomne de surendettement.
Au mois de dcembre 1999 le G7 avait dcid de confrer ce ratio une valeur plus raliste et ce en le ramenant 150%, ce qui prsuppose un largissement de lensemble des pays pouvant bnficier de la dite initiative pour esprer un niveau dendettement plus tolrable. Dans le mme contexte, la majorit des tudes du Fonds Montaire International ont envisag des fourchettes plus basses pour les cas exceptionnels117. Outre la baisse des fourchettes, le FMI propose une multitude dindicateurs de la soutenabilit de la dette. Les diffrentes initiatives pour lallgement de la dette de certains pays dans la prsentation des indicateurs de soutenabilit de la dette se rsument ainsi :
La valeur actualise du service total de la dette (STD) / exportations des biens et services (EBS). Ce ratio mesure le cot du service de la dette paye en termes de remboursement par
les exportations. Daprs le sommet de Cologne en 1989 la valeur critique de ce ratio est de 150%.
La valeur actualise de STD/ Recettes budgtaires (RB). Ce ratio value le cot du service de
la dette paye en termes de remboursement par les ressources propres tatiques. Dprs le sommet de Cologne en 1989 la valeur critique de ce ratio est de 250%.
La valeur actualise de STD/PIB. Ce ratio mesure le service de la dette paye par rapport
lvolution de lconomie. Pour ce ratio le sommet le Cologne en 1989 na pas tabli de seuil.
117 Notamment le Honduras et le Nicaragua ; le 9 dcembre 1998, les cranciers du Club de Paris ont dcid de suspendre pendant trois annes tous les paiements du service de la dette de ces deux pays. Le principal et le service de la dette taient rchelonns compter de 2002. Ltude de la soutenabilit de la dette et la solvabilit de lEtat en question durant les annes de suspension, que ce soit pour le ratio de la VAN de la dette ou concernant le ratio de liquidit, continuent tre analys, mme si la procdure dallgement a t dj mise en place.
96
Selon RAFFINOT118, lillustration graphique du ratio dendettement permet de montrer, grce la prise en considration de lhorizon temporel, les diffrentes dynamiques possibles de la dette extrieure dun pays. En limitant lobservation la date t, la lecture des diffrentes trajectoires ne sera pas fiable. Ainsi, une projection dans le temps vers un horizon T simpose. A la date T, le remboursement de la totalit du stock de la dette est tabli par la trajectoire C qui traduit la solvabilit du pays dbiteur. En revanche, cette trajectoire ne correspond pas rellement la ralit des pays endetts qui se traduit par une volution irrgulire de leurs dettes extrieures. Ceci dit, lorsque les dettes antrieures interfrent avec les conditions nouvelles de lendettement, il y a une alternance de phases croissantes et dcroissantes. La trajectoire D justifie cette situation et une volution irrgulire de lendettement peut mener terme une difficult de remboursement.
118
M. RAFFINOT (Marc), Soutenabilit de la dette extrieure, de la thorie aux modles dvaluations pour les pays faible revenu, Document de travail nDT/98/01, 1998.
97
Quant la trajectoire B, elle montre que le ratio dendettement marque une volution jusqu la date t pour se stabiliser autour dune valeur finie suppose supportable la date T. La trajectoire B traduit lidal pour un Etat endett qui est davoir une dette soutenable. En revanche, la trajectoire A traduit une volution explosive du ratio dendettement ds la priode de projection de la dette, lvolution de ce ratio est illimite court terme, elle est moins proportionnelle qu moyen et long terme. La dette est explosive et terme le dbiteur ne pourra pas fuir un dfaut de paiement. Toutefois, la dtermination du seuil de soutenabilit travers lvolution de ratio dendettement est trs alatoire, surtout on se basant sur des valeurs nominales du stock de la dette. Ainsi pour mieux prciser les analyses dans ce domaine, le FMI utilise, dans ses exercices de debt sustainability assessment, des ratios qui font intervenir le stock de dette actualis120et qui permettent de prendre en considration la qualit et les conditions dendettement. La multitude des ratios est venue, dune part, prciser le seuil de lendettement supportable ou soutenable des pays et dautre part, rendre uniformes, les diffrents dbiteurs pour pouvoir les juger objectivement. En ce qui concerne lvaluation de la soutenabilit, la pratique financire a montr que linsolvabilit dun pays entraine son illiquidit. Le pays est dclar risqu.
c Lanotiondurisquepays
Ce risque peut tre dfini comme tant un fait alatoire qui peut entraner des dommages. En effet, un risque entrane une perte. Selon COUSSERGUES122, le risque est la rsultante de linstabilit politique, conomique et financire affectant la conjoncture conomique dun pays et qui se traduit par lincapacit du pays en question honorer ses engagements envers lextrieur et en particulier sa capacit rembourser ses dettes.
Le stock de dette actualis subi une application des diffrents taux de march observs pour chaque flux de devise. 122 De COUSSERGUES (Sylvie), La gestion de la banque du diagnostic la stratgie, 5ime dition DUNOD, 2007.
120
98
1Lerisqueconomique
Ce risque est dfini comme un changement significatif dans la structure conomique ou du taux de croissance de lconomie qui affecte le rendement attendu des investissements. Il provient essentiellement dun changement fondamental dans les orientations stratgiques du pays, en particulier dans sa politique fiscale, montaire, ses relations conomiques internationales ou encore sa politique de distribution et de cration de la richesse ou enfin le niveau de lavantage comptitif du pays. La mesure de ce risque se base sur les indicateurs traditionnels de la politique fiscale et montaire du pays savoir le niveau et la composition des dpenses publiques, le niveau dendettement, la politique de taxation ou encore la nature de la politique montaire.
2Lerisquedetransfert
Ce risque est la rsultante de la limitation ou de linterdiction des mouvements des capitaux. Ces restrictions peuvent provoquer des difficults dans les programmes de rpartition des bnfices. Etant donn quune telle tche relve de la comptence tatique, la mesure de ce risque peut tre un peu difficile. Nanmoins, certains ratios, tels que Service de la
dette/Exportations ou Service de la dette/Exportation+Investissement direct tranger, et les
avoirs en rserve dun pays par catgorie de devises, permettent de dtecter si le pays en question est capable de limiter voire dexclure le flux de capital en question.
3Lerisquedechange
Ce risque rsulte dun mouvement non attendu du taux de change, d un changement du rgime de ngociation comme une dvaluation ou une rvaluation de la monnaie nationale ou encore le passage dun taux de change fixe un autre flottant.
123
MELDRUM (Ducan), Country risk and foreign direct investment, Business Economics, vol 35, n1, 2000.
99
4Lerisquegographique
Ce risque est souvent matrialis par leffet de contagion. Leffet de contagion est le fait quun problme rgional affecte un des pays partenaires et se traduit par un effet gnrateur sur le pays dorigine ou mme sur les pays ayant les mme caractristiques que le pays atteint en question, tel est le cas de la crise des pays asiatiques de 1997 et 1998.
5Lerisquesouverain
Cest lincapacit du pays honorer ses engagements vis--vis des diffrents cranciers. Ce risque peut provenir du risque de transfert suite un dveloppement dfavorable de la balance des paiements dun pays, ou encore du risque politique suite une dcision gouvernementale de ne pas rembourser sa dette. La mesure de ce risque se base sur la rputation du pays en matire de respect des dlais de paiements, ainsi que sur lanalyse du cot de la rpudiation de la dette.
6Lerisquepolitique
Cest le risque encouru en cas de changement des institutions politiques suite un changement dans la structure du pouvoir. Le changement se traduit par laccentuation du risque dexpropriation suite lapparition de conflits. La dcomposition du risque pays dmontre que lvaluation de cette composante doit intgrer tous les aspects qui peuvent conditionner le degr de risque subi par les emprunteurs. Par consquent la relation peut tre prcise entre le crancier et le dbiteur. Daprs EATON et alii124, le degr de risque pays auquel le crancier est expos guide ses actions de prvention. Il permet de trancher, lors de ltablissement du contrat de dette ou du blocage du crdit en fonction de lvolution dans la ralisation des projets ou du renouvellement des crdits court terme pour des financements moyen et long terme.
EATON (Jonathan), GERSOVITZ (Marc) et STIGLITZ (Joseph), The pure theory of country risk, European economic review, vol 30, 1986.
124
100
En outre, le risque pays permet de classer les pays selon leur degr de risque pendant les dcisions daccord de crdits. Ainsi, EDWARDS125trouve que les pays les plus risqus courent deux risques. Dune part, les investisseurs vont exiger une prime de risque qui peut alourdir la charge du pays en question. Dautre part, il y a le risque de se faire exclure des marchs financiers car les obligations mises par les gouvernements sur les places financires internationales dpendent du degr de risque pays auquel le crancier est expos126. Toutefois, juger un pays par diffrentes composantes peut aboutir une valuation nuance. Cest pour cette raison que la combinaison de tous les aspects du risque pays en une seule composante a t adopte par les diffrentes agences de rating (dites galement agences de notations). Ces agences dterminent un score pour chaque pays. Ce score reflte le degr de risque probable auquel les cranciers peuvent tre confronts. Le principe de base des mthodes dvaluations du risque pays part de la dtermination dune liste reprsentative des critres qui permettent dapprcier et de reflter les six aspects du risque. Par la suite, un groupe dexperts procde la classification et la notification des critres collects pour enfin tablir une pondration selon le degr de chaque critre et calculer le score de chaque pays tudi. En revanche, certains financiers trouvent que lvaluation de lenvironnement conomique reste guide par des impressions superficielles et subjectives127. Ceci explique, lvidence, que ltude du risque pays dun dbiteur ne peut pas tre dterminante pour quun pays maintienne ternellement sa dette un niveau soutenable. Le moindre changement, quil soit voulu ou subi par le dbiteur, peut carter linsoutenabilit de la dette extrieure et peut faire voquer la notion dilliquidit gnralis du pays en question. Pour chapper aux risques dilliquidit, dinsolvabilit et de soutenabilit, la dtermination de la capacit dendettement optimal prsente une assurance pour le dbiteur et le crancier.
125 EDWARDS (Sebastien), LDCs foreign borrowing and default risk, American Economic Review, Vol 74, n4. 126 ERB (Claude) et VISKANTA (Tadas), New perspectives on emerging market bonds, Journal of Portfolio Management, 1999. 127 JENNIFER (M. Oetzel), RICHARD (A. Bettis) et MARC (Zenner), Country risk measures: How risk are they?, Journal World Business, Vol 36, n2, 2001.
101
Paragraphe2:Lvaluationdelacapacitdendettementoptimaltunisien
La capacit demprunt peut tre dfinie comme le niveau maximum du versement en pourcentage des exportations qui peut tre indfiniment maintenu sans que le taux de service de la dette dpasse un plafond dfini par les autorits nationales grant la dette de lEtat. Ds lors, il ressort que la capacit de lemprunt dpend fortement du taux de croissance des exportations128.A partir de cette dfinition, la capacit demprunt dpend du plafond dendettement. Il sagit dune condition vidente : le niveau des emprunts crot proportionnellement avec le plafond dendettement qui est compatible avec lui. Pour un plafond dendettement donn, deux autres variables sont essentielles : les modalits financires de lemprunt et la variation des exportations. Dans le mme contexte, le maintien dun plafond nest respect que si les charges augmentent au mme rythme que les exportations, ce qui suppose aussi que les versements croissent ce mme rythme et ce avec le principe de la stabilit des conditions financires. Il existe une relation structurelle entre le taux de versement et le taux de service de la dette (ou taux de refinancement). La capacit demprunt est aussi dtermine par le rapport entre le plafond dendettement et le taux de refinancement129. Les conditions de prt jouent un rle important qui peut contribuer avec le taux de croissance des exportations, lgalisation internationale des capacits demprunt. Le niveau dendettement optimal est fix par une validation empirique des diffrents modles qui ont tudi ce phnomne.
A/Lesmodlesdendettementoptimal
La dtermination dun niveau optimal de la dette extrieure est fonde sur les versions plus ou moins complexes du modle standard. Lanalyse de ce niveau va porter tout dabord sur le
DEBLOCK (Christian) et KAZI AOUL (Samia), La dette extrieure des pays en voie de dveloppement, Presses de lUniversit du Qubec, 2001. 129 Le rapport entre le plafond dendettement et le taux de refinancement nest autre que la part des nouveaux prts qui est absorbe par le rglement des charges manant des dettes antrieures.
128
102
modle standard de Harrod-Domar130 ou lapproche traditionnelle (thorique), puis sur la thorie de double cart, ensuite sur le modle de stock du capital critique, lapproche de capacit de transfert de KEYNES adopte par MAMA.
a Lapprochetraditionnelle:lemodledeHarrodDomar[1950]
Le modle de Harrod-Domar met en uvre une quation reliant le taux de croissance du produit national g au taux dintrt rel de lemprunt i. Cette quation se place dans loptique dun pays dvelopp. Nanmoins son interprtation peut tre reprise dans la perspective dendettement des pays en voie de dveloppement. Lobjectif est dtablir une relation entre les sorties de fonds du pays dbiteur et ceux des cranciers. Le ratio des sorties de fonds se formule comme suit :
RL =
a+i a+g
de croissance des nouveaux emprunts. Ltude de ce ratio fait apparatre trois critiques. La premire porte sur le taux damortissement qui, malgr son importance considrable pour le dbiteur, ne modifie pas fondamentalement le profil des rsultats. La deuxime sintresse la ralit de la situation du pays emprunteur. On considre que, lorsque le taux de croissance des nouveaux emprunts nets du service de la dette augmente un rythme plus rapide que le taux dintrt moyen, le dbiteur ne pourra plus rembourser sa dette. La troisime porte sur la comparaison entre le taux de croissance du PIB et le taux dintrt rel. Le modle de Harrod-Domar se rfre au PNB, il considre une fonction de production facteurs complmentaires (travail et capital). Le seul facteur limitatif est le capital alors que loffre de main duvre est toujours suppose excdentaire dans les pays en dveloppement, quelle que soit la catgorie de main duvre considre.
DOMAR (Evsey), The effects of foreign investment on the balance of payments, American Economic Review, 1950, pp 805-825.
130
103
Les anuits suivent une loi dvolution exponentielle dans un rgime permanent et les versements seront :
V (t ) = V (0)e gt
V (t ) = V (0)e gt = e gt avec V (0) = 1 : cest la variation de la dette par unit de temps est :
A(t ) dD (t ) = e gt aD (t ) avec le taux damortissement= a = D(t ) dt
Soit D(t ) =
1 e gt e at a+g
)
a + i gt e e at a+g
)
( )
SD(t ) a + i e gt e at = V (t ) a + g e gt
lim r (t ) =
t
104
Premier cas : g i ; le ratio de sortie de fonds du pays emprunteur est en dessus de lunit
(a + i ) 1 log a+g ig
( )
( )
( )
1 log(a + i i + g ) . a+g
Lquation de Domar se veut une rgle postulant que pour quun pays emprunteur assure le transfert ncessaire au service de sa dette, il doit raliser une croissance rapide et ne pas supporter des taux dintrt trop levs. Ce modle nintgre pas des variables stratgiques dans la problmatique de la dette extrieure telles que les exportations et les importations.
b Lathoriededeuxcarts:lemodledeuxdisparits
Lhypothse de base de ce modle est que les entres des fonds dans le pays emprunteur reviennent combler un des deux carts131 possibles dans une conomie.
131 Les deux carts sont : la diffrence entre les importations (M) et les exportations (X) de biens et services et la diffrence entre linvestissement (I) et lpargne (S).
105
Toute insuffisance des exportations financer les importations oblige lEtat avoir recours lendettement extrieur auprs des organismes et banques. Lendettement supplmentaire entran par les entres de fonds extrieurs est gal :
dD = iD + M X dt
Avec,
D montant de lendettement un instant donn,
dD lvolution de ce montant par unit de temps, dt
Soit, a =
dD = iD + M X dt
( )
g x D = iD + M X avec M X = aX g x D = iD + aX donc
D a = X gx i
Pour un cart donn a de devise, il existe un taux quilibr dendettement par rapport aux exportations. Si g x i le solde est positif, le pays peut continuer avoir recours lendettement, puisque le revenu provenant des exportations couvre les obligations de
106
paiement et amortir sa dette sans augmenter le ratio de son endettement par rapport ses exportations. En effet, pour raliser un endettement supportable en subissant les contraintes imposes par les devises trangres, un dbiteur doit tre capable daffecter directement ses ressources supplmentaires des emplois productifs dans le secteur dexportation. A long terme, la crdibilit dun pays se mesure par rfrence au ratio D X que ce taux soit lev ou faible. Dans cette optique, la soutenabilit de la dette peut tre juge.
Pour atteindre un taux de croissance objectif, il faut que les niveaux dinvestissement et dpargne locale soient suffisants. Soit : dD = Avec : I : investissement, S : pargne, v : Part des investissements dans le PNB (Y), s : Propension pargner du PNB (Y). Soit g y taux de croissance aussi bien de lendettement que le PNB.
iD + I S = iD + vY sY = iD + (v s )Y dt
D vs = Y gy i
Cette fonction du taux dendettement tient compte de lcart entre linvestissement et lpargne rapport la diffrence entre le taux de croissance de PNB et le taux dintrt moyen.
107
Dans le cas o g y i , le pays endett peut honorer ses engagements sans augmenter le ratio dendettement par rapport son PNB. Do le fait quune gestion parfaite de lendettement passe par linvestissement des fonds trangers dans des projets gnrateurs de devises suffisants pour permettre le transfert en monnaies trangres des intrts et du capital pay.
c LemodledeKharas
Les limites de lanalyse par les ratios ont amen KHARAS la formulation de son approche pour aboutir une valuation plus performante du degr de crdibilit des pays. Cette approche repose sur une relation entre laccumulation du capital productif et la dette extrieure. Elle dcrit le dveloppement de lconomie par des quations dynamiques au cours du temps. Nanmoins, le modle de KHARAS ne peut pas tre appliqu aux pays en voie de dveloppement puisque la notion de capital critique ny est pas oprationnelle et ne peut pas renseigner sur la balance des paiements. La formulation de ce modle travers un systme exprimant la croissance du capital et la croissance de la dette extrieure permet de dgager le concept du stock de capital critique. Selon KHARAS132, le stock de capital critique est celui qui serait juste suffisant pour
maintenir la crdibilit dun pays nimporte quel niveau de flux du capital brut attendu et de lencours existant de la dette.
[1]
dD = F D dt
[2]
132 KHARAS (Homi), The long-run creditworthiness of developing countries: theory and practice, Quarterly journal of economic perspectives, Vol 2, n2, 1988.
108
Kc =
Tel que : K c le stock de capital critique, D lencours de la dette extrieure, a1 propension pargner du revenu et la productivit du capital, a2 fraction de flux des capitaux disponibles,
a3 un terme constant, F flux du capital extrieur et le taux damortissement qui est constant.
Lobjectif de ce modle est dtablir un sentier demprunt critique long terme et de juger la crdibilit dun pays suite la comparaison entre le stock de capital critique K c et le stock de capital effectif K e . Dans ce contexte si K c K e pour un pays donn, la crdibilit de ce pays est mise en cause et il y aurait une perte gnrale de la confiance des investisseurs dans la capacit long terme du pays honorer le service de la dette. A la suite de cette quation, toute variation de lun de ces paramtres affecte automatiquement le ratio K c K e et peut provoquer le rchelonnement de la dette. Si ce ratio est suprieur 1 il y aura donc une perte gnrale de confiance des cranciers justifie par lincapacit du dbiteur honorer ses engagements.
d Lapprocheentermedecapacitdendettement
Cette approche porte sur la capacit de transfert qui sert dterminer le seuil dendettement supportable par un pays. Cette analyse sinspire de la thorie keynsienne. Suite aux problmes de rparations allemandes cette thorie considre que la capacit de transfert se traduit par tout surplus de production quun pays ne saurait livrer ltranger sans dommage sur son conomie. Si tout surplus dune unit, lui est enlev, son rendement et son application vont diminuer. Dans ce contexte, MAMA133 se base sur un modle simplifi de fonctionnement de lconomie des pays en voie de dveloppement ayant quatre ples du circuit keynsien : les
133 MAMA (Touna), Dette extrieure et seuil dendettement supportable, Revue conomique et socit, n6/7, 1988.
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mnages (M), les administrations (A), les entreprises (E), les institutions financires (B) et le reste du monde (RDM), en dterminant le solde. La formulation du modle pour dterminer le seuil dendettement supportable est dfinie comme la capacit keynsienne de transfert largi. Soit, R le revenu global, Y le revenu disponible, I e les investissements nets des entreprises,
I p linvestissement public, X les exportations, M les importations, D le dficit budgtaire, T
les impt, W les salaires des mnages+ les dividendes reus des mnages+ le traitement des mnages, C la consommation, S lpargne, F lendettement des entreprises auprs des institutions financires, L le solde de la balance commerciale avec RDM et la dette assur par le pays. Comme en conomie ouverte, le revenu global (R) est dfini comme lexcdent des recettes tires de la vente des produits propres des entreprises sur le cot dusage.
R = C + (I e + I p ) + ( X M ) avec C = W S T et I = I e + I p
S D le service de
S = F +DL
X M = SD L
Do R = Y + (I e F ) + (I p D ) + S D Daprs cette quation, le revenu global de la communaut se dcompose du revenu disponible des mnages nots y, du revenu des entrepreneurs (ou profit net ou pargne nette ou autofinancement net) = (I e F ) , de lautofinancement brut de ladministration = (I p D ), du service de la dette assur. Selon Keynes la capacit de transfert se dfinit par : R Y = (I e F ) + (I p D ) + S D
110
Lintgration de lautofinancement brut dans la capacit de transfert nest pas possible car elle signifie le transfert de la souverainet de lEtat concernant la proprit. Le seuil dendettement supportable est constitu alors par I e F + S D La capacit de transfert largie par la combinaison des comptes des institutions financires et du RDM donne : I e F + S D = (I e S ) + ( X M ) + D Tout dpassement du seuil dendettement supportable entrane une incapacit dassurer le service de la dette par le pays dbiteur. Ainsi, il rsulte une relation entre le service de la dette et le seuil dendettement. Ltude du seuil dendettement supportable constitu par le profit net des entrepreneurs et le service de la dette (I e F + S D ) fait apparatre trois cas : Premier cas : Si I e F 0 le profit net des entreprises est positif, le service de la dette est infrieur la capacit de transfert du pays (S D (I e S ) + ( X M ) + D ) . Le pays endett assure aisment le service de sa dette. Deuxime cas : Si I e F = 0 le service de la dette correspond la capacit de transfert du pays (S D = (I e S ) + ( X M ) + D ) , le pays assure le service de sa dette. Troisime cas : Si I e F 0 le profit net des entreprises est ngatif et le service de la dette excde la capacit de transfert du pays (S D (I e S ) + ( X M ) + D ) . Le pays endett ne peut pas assurer le service de sa dette et risque dtre insolvable. Toute augmentation du service de la dette provoque une dgradation de lcart
(I e F )
servant lvaluation de la condition de crise. Cette dgradation est symtrique laugmentation du service de la dette pour une valeur donne de ((I e S ) + ( X M ) + D ) . Do une relation inverse entre le revenu des entrepreneurs et le service de la dette. Selon Keynes, il est ncessaire de comparer le service de la dette effectivement assur S D , et
le service de la dette requis S D , sous peine que le pays nassure pas un service de la dette qui
111
Pour faire face ce risque, certains pays soucieux de sauvegarder leur rputation de solvabilit recourent aux nouveaux emprunts, dautres optent pour le non remboursement.
B/leniveaudendettementoptimal:Uneanalyseparlesratios
Lestimation du niveau dendettement optimal par les ratios a connu deux approches : une dynamique et une autre statique. La majorit des tudes financires se sont bases sur les critres de soutenabilit fixs par le Fonds Montaire International et le groupe de la Banque Mondiale. Ces critres se basent sur un ensemble de ratios statiques. Nanmoins, RAFFINOT [2004]134 considre que ces critres, outre leur caractre statique, manquent de prcision. Il propose ainsi une tude dynamique et souple des ratios en partant de la dynamique des ressources et des emplois.
a Lapprochestatiquedesratiosdendettement
Les critres de soutenabilit de la dette extrieure sont dfinis par quatre ratios. Selon, les tudes de la Banque Mondiale, la vrification de trois de ces critres justifie la soutenabilit de la dette extrieure dun pays.
30%< dette extrieure/Produit National Brut<50%
Ce ratio estime la proportion de la dette extrieure par rapport au produit national brut (PNB). La comparaison de ces deux variables se justifie par le rle que joue le PNB dans le financement de lamortissement de la dette.
134 RAFFINOT (Marc), Soutenabilit des pays pauvres trs endetts, Document de travail n2004-05, Universit Paris Dauphine, 2004.
112
Tableau 7 : Ratio DE/PNB Anne 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 DE/PNB 59,4 61,911 63,14 67,34 56,04 63,21 54,71 57,83 63,24 54,52 50,71 51,1 48,31 50,67 71,19 48,52 51,09 45,23 57,19 57,47 51,66
113
DExt/PNB
Lanalyse du tableau 7 et du graphique 15 montre que, globalement, la dette extrieure tunisienne est insoutenable puisque le ratio de la dette extrieure par rapport au PNB dpasse la limite de 50%. Nanmoins, celle-ci est considre comme soutenable pendant trois annes. En 1998, le ratio tait de lordre de 48.31% infrieur 50%. Cette baisse est due ladoption des politiques dajustement structurel dans le cadre de la sant publique. Vers la fin des annes quatre-vingt-dix, la Tunisie a opt pour la rforme du rgime de la scurit sociale et la modernisation des tablissements hospitaliers tatiques. Ces nouvelles orientations tatiques ont permis la rduction du dficit des tablissements publics et la ralisation de profits. Ainsi, les fonds extrieurs destins financer ces organismes ont pu tre placs dans des projets gnrateurs de profits. En 2001, le ratio a atteint la valeur de 48.52%. Une anne auparavant, en 2000, ce mme ratio avait dpass la limite fixe denviron 20 points. Ce paradoxe est expliqu par le fait quen 2000 la Tunisie a contract des dettes de lordre de 20 Mdt auprs des tablissements financiers arabes pour la rnovation de la ville de Tunis. Le ratio prend en considration le montant global de la dette sans tenir compte de la date de son chance. Cela justifie lcart entre la valeur du ratio en 2000 et en 2001. En 2001, la Tunisie a continu lapplication des politiques dajustement. En cette mme anne, lEtat a privatis une partie de ses entreprises publiques. Laccs aux capitaux trangers a facilit lentre de devises trangres en Tunisie en vue du remboursement des arrirs des dettes extrieures publiques. En 2003, la seconde partie des privatisations des entreprises publiques a t envisage. Le capital des cimenteries
114
dEnfidha a t ouvert aux entrepreneurs espagnols raisons de 60% environ. Cela explique la baisse considrable du ratio dendettement par rapport au PNB qui est pass de 51.09% en 2002 45.23% en 2003. Les raisons qui ont favoris les baisses ponctuelles de ce ratio sont occasionnelles et elles ne permettent en aucun cas daffirmer la soutenabilit de la dette. Ainsi, entre 1986 et 2006, ce ratio a connu une moyenne de 56.4%.
165%< dette extrieure/Exportations<275%
Ce ratio valorise lcart entre le volume de la dette extrieure et celui des exportations. Ce rapport permet destimer lexistence dun dficit de la balance commerciale face aux engagements extrieurs de la Tunisie.
Tableau 8 : Ratio Dette/ Exportation Anne 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 D/X 301,33 344,3 268,63 235,04 190,06 213,03 201,57 212,09 200,91 171,38 170,44 167,32 160,24 172,05 225,84 139,654 149,73 134,81 159,58 150,17 129,77
115
D/X
Lanalyse de ce ratio montre que depuis 1988 la dette extrieure tunisienne est soutenable. Le ratio est infrieur 275%. Cela se justifie par le soutien financier des organismes
internationaux suite aux mutations financires, conomiques et politiques du milieu des annes quatre-vingt. En outre, ladhsion aux accords du GATT en 1990, la mise en place dun programme de mise niveau industriel et la signature de laccord tablissant une zone de libre change avec lUnion Europenne en 1995, ainsi que les mauvaises conditions conomiques, notamment la crise financire et la rcession dans certains pays dAsie, crise conomique et financire en Russie et les rpercussions de ces crises en Amrique Latine en 1997 et 1998 ont incit la Tunisie sorienter vers les investisseurs trangers. La dette extrieure publique est soutenable et le ratio du rapport de la dette par rapport aux exportations a connu entre 1986 et 2006 une moyenne de 195.14%.
Ce ratio vient prciser les rsultats trouvs par le ratio prcdent. Il mesure la proportion du service de la dette par rapport aux entres des exportations.
116
Tableau 9 : Ratio service de la dette/ Exportation Anne 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 SD/X 30,1 34,43 26,86 23,5 19 21,3 20,15 21,2 20,09 17,13 17,04 16,73 16,02 17,2 22,58 13,96 14,97 13,48 14 14,5 18,5
117
Lanalyse de ce ratio montre que la dette extrieure est insoutenable jusqu 1987. Cela est justifi par les difficults financires qua connues la Tunisie pendant les annes quatre-vingt. A partir de 1988, ce ratio a connu une tendance baissire ce qui renforce la russite de la politique dencouragement des investisseurs trangers adopte par la Tunisie. De plus, la Tunisie a choisi de diversifier dune part ses investisseurs en vue dchapper aux risques de monopole que peut courir le pays et dautre part ses investissements afin de privilgier des projets plus productifs.
Ce ratio reprsente la part des exportations qui servira, en cas dexcdent de la balance commerciale, au remboursement des intrts de la dette extrieure.
Tableau 10 : Ratio Intrt de la dette/ Exportations Anne 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 iD/X 11,65 13,16 10,47 8,53 7,81 7,2 6,92 7,46 6,82 6,66 6,51 6,56 6,59 6,45 6,14 5,12 5,48 5,27
118
iD/X
Ltude de ce ratio voque les conditions dendettement proposes la Tunisie lors de ltablissement des contrats de dettes. De plus, la structure varie de la dette extrieure tunisienne permet lEtat dassurer les intrts annuels. Cela est justifi par le fait que la Tunisie na pas subi une rpudiation de sa dette. Depuis 1986, ce ratio est infrieur la limite de 20%. Il connat une moyenne de 7.48%. Daprs lanalyse de ces ratios, la dette extrieure tunisienne est soutenable. De plus, une tude labore par lInstitut des Etudes Quantitatives de Tunis en 1995135 a montr, par un test du modle de solvabilit de COHEN136, que la Tunisie est un pays solvable. En revanche, ltude par les ratios prsente deux limites. La premire est quelle analyse la dette en sa globalit et nvalue pas les relations de la Tunisie avec ses partenaires financiers savoir les pays cranciers. La seconde est le caractre statique de ces ratios, une tude temporelle donnera plus de prcision ltude de la soutenabilit.
Etude stratgique n3, schma global de dveloppement de lconomie tunisienne lhorizon 2010, volume V ; Institut des Etudes Quantitatives, Tunis, 1995. 136 COHEN (Daniel), Monnaie, richesse et dettes des nations, CNQS 167-200, Edition du CNRS, 1986.
135
119
SectionII:Larductiondeladette
La plupart des pays en voie de dveloppement ont eu recours lendettement extrieur pour financer leur croissance, amliorer leur situation conomique et atteindre des niveaux levs de dveloppement. Laccumulation de cette dette extrieure a conduit une crise dendettement. Pour viter ces crises et converger vers une situation de consolidation budgtaire, lEtat doit recourir des mcanismes correcteurs pour amliorer sa position budgtaire, et trouver dautres moyens pour financer le dveloppement. Ces mcanismes correcteurs se prsentent sous la forme dune rduction des dpenses publiques ou bien dune augmentation des recettes donc lEtat recourt plusieurs moyens pour tablir son quilibre. Cependant lattnuation de la dette demeure un objectif atteindre, mais par quels moyens ?
Paragraphe1:Ladetteextrieureetlacroissanceconomique
La recherche des diffrentes formes de financement du dficit budgtaire constitue lobjectif principal pour pouvoir mobiliser des ressources financires en tenant compte de diffrents facteurs qui peuvent en rsulter.
A/larelationpositiveentreladetteextrieureetlacroissanceconomique
La justification de lendettement comme acclrateur du dveloppement repose sur la vision historique de CHENERY et STROUT. La logique des auteurs ne dcrit pas le rle de lendettement en tant que tel, mais celui du transfert net des ressources. Un pays qui engage la transformation de son conomie sans assistance extrieure doit satisfaire toutes les exigences dune croissance acclre au moyen de ses propres ressources ou dimportations payes par ses exportations. Le succs suppose donc un accroissement simultan des
120
comptences, de lpargne intrieure et des recettes dexportations. Il suppose aussi laffectation des ressources accrues de manire satisfaire lvolution de la demande qui accompagne la hausse des revenus. Laccroissement de la production peut tre compromis pars un chec dans les domaines prcdemment cits. Lorsque la croissance nest pas favorise, il est probable que les autres facteurs de production soient sous-utiliss137. En cartant ces contraintes, lassistance trangre peut permettre une utilisation plus complte des ressources intrieures, et par consquent acclrer la croissance. Certains facteurs, notamment lpargne, peuvent tre temporairement relchs en introduisant des ressources extrieures dont le paiement peut tre diffr. Un usage des autres ressources peut sembler plus efficace de sorte que la croissance de la production totale peut crotre un rythme plus proportionnel que le facteur limitatif. Sans moyens de financement externes, la croissance de la production est limite par une pargne insuffisante. Une augmentation de la production favorise une augmentation de lpargne et, donc, une hausse du taux dinvestissement. Inversement, lorsque linvestissement augmente un rythme important, la production acclrera mais moins proportionnellement. En revanche, si les apports de capitaux extrieurs permettent de porter demble le taux dinvestissement au niveau requis, pour assurer la croissance de la production, un gain de temps serait possible. Pour cela, il nest pas ncessaire que les capitaux extrieurs soient engags indfiniment : si la propension marginale pargner excde le taux dinvestissement requis par lobjectif de croissance, celle-ci finira par donner un taux dpargne attendu et le pays atteindra une situation de croissance autonome. Les pays en dveloppement ont souvent besoin de lextrieur pour maintenir leur croissance qui nest pas souvent bien dfinie dans le temps et suivant les secteurs ; cest un besoin pluriel et alatoire. Dans les modles thoriques, les niveaux raisonnables des flux courants, comme la dette, ont un effet positif sur la croissance conomique. Dans les modles noclassiques, on tient compte de la mobilit du capital ou de la capacit dun pays emprunter et prter, ce qui augmente la croissance transitoire. Le phnomne de la mobilit parfaite des capitaux semble tre dfendable pour les pays en dveloppement ; le risque de rpudiation peut constituer un
137
CHENERY (Hollis. B) et STROUT (Alan. M), foreign assistance and economic development, American Economic Review, September, 1966.
121
frein leur accs aux marchs financiers internationaux do la rduction de linvestissement et de la croissance conomique. Dans son modle de croissance endogne COHEN considre que laccumulation du capital est la forme unique qui conduit la croissance. Laccs des pays aux marchs financiers internationaux dpend du risque de rpudiation de la dette. La croissance leve, dans un premier lieu, lorsque le pays emprunte et investit ; plus tard, la croissance tombe un niveau plus bas et ce nouveau niveau serait plus important en cas dabsence demprunt. Dans le cas de mise en place de politiques de rchelonnement favorable, la dette sera la faveur de linvestissement ; inversement, le scnario de surendettement simpose et linvestissement ne pourra pas favoriser la croissance. Le besoins de ressources trangres dans les pays en dveloppement a t, galement, justifi par CHENERY et STROUT. Les auteurs ont conclu qu court terme, lefficacit des ressources externes dpend de leur utilisation pour rduire linsuffisance de lpargne et de limportation. Laugmentation de la production pourra favoriser le dveloppement dans le cas de lutilisation convenable des capitaux emprunts. Les diffrentes thories conomiques suggrent que lemprunt extrieur, dans des limites raisonnables, peut aider les pays en dveloppement affermir leur croissance. Cependant, la ralit est diffrente car la majorit des pays en dveloppement endurent une mauvaise allocation des ressources externes.
B/larelationngativeentreladetteextrieureetlacroissanceconomique
Le surendettement des pays en dveloppement est lune des proccupations de la communaut internationale. Lavnement de la crise de la dette au dbut des annes quatre-vingt a entrain une baisse considrable du volume des prts volontaires aux conomies les plus endettes. Cette volution traduit un changement radical de lide quon se faisait de la capacit des secteurs publics de ces pays assurer le service de leur dette aux conditions du march. De ce fait, de nombreux pays en dveloppement endetts ont enregistr une baisse de la croissance conomique, de linvestissement et de lpargne intrieure. Laugmentation des fuites de capitaux a aussi aggrav les effets nfastes du surendettement sur linvestissement et la croissance. Les besoins du service de la dette alourdissent le budget
122
de lEtat, dtournent les ressources dinvestissement, menacent la confiance du secteur priv et drobent les perspectives dune croissance durable. Les consquences prcites ont constitu lune des questions sensibles dans les programmes de dveloppement international, puisque la plupart des pays nont cess de chercher obtenir une assistance extrieure pour trouver des solutions leurs problmes de dettes. Mais pourquoi laccumulation de la dette freine-t-elle la croissance ? Lexplication la plus connue est avance dans les thories de surendettement ; si lon peut penser que la dette future dpassera les capacits de remboursement des pays dbiteurs, le cot de son service dcouragera les investissements intrieurs et extrieurs, pnalisant ainsi la croissance. Craignant une production taxe au fur et mesure par les cranciers au titre du service de la dette, les investisseurs potentiels hsiteront supporter des cots immdiats pour accroitre la production future.
La courbe de Laffer montre que, plus lencours de la dette est lev plus la probabilit de son remboursement devient faible. Sur la partie ascendante de la courbe, la hausse de la valeur nominale de la dette correspond aux augmentations des anticipations de remboursement, alors que son accroissement rduit ces anticipations sur la partie descendante de la courbe. Bien que les modles nanalysent pas explicitement limpact du surendettement sur la croissance,
123
on peut dduire que laccumulation du fardeau de la dette ralentit lexpansion et freine linvestissement. Le niveau de la dette tend aussi diminuer les gains attendus des rformes qui sont supposes, initialement, renforcer lefficience et la croissance. Il semble quune volution raisonnable de la dette devrait tre bnfique la croissance tandis que laccumulation de la dette risque dentraver lexpansion. La forte probabilit de cessation de paiement et laccumulation des arrirs dans certains pays dfaillants sont des consquences du phnomne de surendettement. Le surendettement peut aussi accroitre la vulnrabilit des pays aux chocs extrieurs. Par exemple une augmentation subite des taux dintrts pourrait se traduire par une pression inattendue sur le service de la dette. Cette situation se produit lorsque les prts sont assortis de taux dintrts variables. En outre, leffet du surendettement sur linvestissement ne peut pas t tre expliqu que par la taxation, il est aussi d linstabilit macroconomique. Une dette extrieure importante a une influence ngative sur les principaux indicateurs macro-conomiques tels que le dficit budgtaire, le taux de change et le taux dinflation. Elle porte atteinte lavenir des investissements. CALVO138 relie le problme de la dette et de la croissance la fuite des capitaux. Il montre quun niveau lev de la dette est associ une faible croissance. De plus, limposition du capital incitera la fuite de celui-ci et donc laugmentation du besoin de la dette externe comme tant de largent perdu pour linvestissement domestique. Des engagements externes levs peuvent mener une instabilit conomique ; ce qui rduit le taux de croissance conomique travers les ressources perdues comme la rduction du revenu global par lvasion de lassiette dimpt et la redistribution progressive des revenus. Cependant, en admettant que le recours au capital tranger soit efficace, ny aurait-il pas de limite ? On se fixant un taux de croissance atteindre, on dtermine alors ce qui manque comme ressource dpargne ou de devises pour raliser lobjectif fix au pralable ; sauf que ces ressources ne sont pas gratuites : un taux dintrt en est le prix. On ne peut donc emprunter que dans la mesure o leur rendement marginal est suprieur au taux dintrt car dans le cas contraire, le pays sappauvrit.
138 CALVO (Guilermo), Capital flows and capital-market crises: the simple economics of sudden stops, Journal
of Applied Economics, vol. 1, n1, 1998.
124
Il est possible daccepter le niveau dendettement correspondant lquilibre de rendement marginal des ressources empruntes et des intrts payer, ce qui est conforme aux accords de Bretton Woods. Le financement par emprunt suppose que lon prte une grande attention au facteur temps car la dette extrieure est trs sensible aux conjonctures internationales. Une dette insoutenable va contrecarrer la situation financire dun pays et va dgager une croissance conomique ngative.
C/Larductiondeladettepeutellepromouvoirlacroissanceconomique?
Selon SACHS, la notion de la rduction de la dette peut crer des incitations favorables dans un pays endett. Son analyse repose sur lide quun service de la dette important impliquerait que tous les efforts dinvestissement et de rformes pour amliorer les revenus futurs ne feraient quaccroitre les remboursements futurs aux cranciers. Par consquent, une consommation immdiate de tous les revenus disponibles est prfre aux efforts dajustement. La rduction de la dette a un impact positif sur les dcisions gouvernementales dajustement en matire de politique de croissance et de mise en place dun dispositif dallocation optimale des ressources. Cependant, le cot dajustement correspond au cot de linvestissement qui permettra daccrotre la production future ; cela sajoute une charge leve du service de la dette. Le tout dfavorisera lefficience de la production qui servira, contrairement ce qui est normal, au remboursement de la dette. Inversement, en labsence dajustement, la production restera faible et il y aura une augmentation des arrirs du service de la dette. Dans ces circonstances, les charges de la dette constituent un impt implicite sur les recettes provenant des investissements. En consquence, si les politiques dajustements ne sont pas mises en place le pays aura une dette ingrable. Cependant, si on rduit les charges lies au service de la dette, une partie des revenus sera libre pour linvestissement. Une rduction de la dette peut donc crer des incitations favorisant la mise en place de politiques dajustement et de rformes. Ce qui est favorable aux pays endetts peut galement profiter aux cranciers, dans la mesure o les politiques dajustements, par la croissance conomique, amliorent la capacit future des pays endetts rembourser le service de leur dette.
125
Paragraphe2:Lesmoyensderductiondeladette
Le dveloppement conomique passe par le financement de dficit budgtaire et lattnuation de la dette extrieure par la politique fiscale qui joue le rle de rgulateur de lconomie nationale de tout Etat. De mme que laugmentation des investissements trangers et le recours au programme de la privatisation qui reprsente un double avantage pour les finances publiques. A court terme, il tend diminuer le dficit budgtaire. A moyen terme il peut permettre de rduire le poids de la dette extrieure publique et la contrainte de solvabilit de lEtat. Si les recettes de privatisation sont affectes au dsendettement et/ou aux dpenses dinvestissement et si la politique dendettement finance, dune part, la politique dinvestissement et de dveloppement du pays et, dautre part, le dficit permanent du Budget de lEtat, la dette sera soutenable. Le choix de la politique la plus convenable pour le financement du dficit budgtaire dpend gnralement du volume de ce dernier ainsi que de ses diffrents facteurs.
A/lesrecettestatiques
Bien que tous les pays dvelopps ou en dveloppement, soient endetts, seuls les pays fragiles subissent les consquences de ce fardeau. Ainsi, ils sont toujours la recherche de moyens dallgement de leurs dettes extrieures. La Tunisie a essay par ses propres moyens rduire le service de la dette. Ainsi, la politique fiscale et quelques oprations ponctuelles de privatisation ont aid lEtat faire face son endettement.
a Lapolitiquefiscale
La fiscalit occupe une place importante dans la vie politique, conomique et sociale dun pays. Les finances publiques permettent lEtat de fonctionner par le financement des services publics fondamentaux, telles que la dfense du territoire et la justice. Dans le cas des pays en voie de dveloppement comme la Tunisie, la fiscalit peut constituer un facteur dterminant dans la mobilisation des ressources, en vue daccrotre les possibilits de financement de son dficit budgtaire et de confrer au march interne un rle plus dynamique.
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En Tunisie, la fiscalit prsente une ressource permanente pour lEtat. Les recettes fiscales qui sont le rsultat des prlvements dimpt directs et indirects font partie des ressources stables de lEtat en plus des recettes non fiscales et des emprunts extrieurs. Elle prsente ainsi un procd idal pour lexploitation des normes fiscales, mais surtout pour la comprhension des dcisions politiques sachant quelle prsente une technique juridique applique sur une activit conomique. Daprs le rapport annuel de la banque centrale tunisienne de lanne 2007, les recettes fiscales ont progress de 12.4% par rapport 7.2% une anne auparavant. Cette hausse est due la vigueur de lactivit conomique et aux impts sur les socits ptrolires qui ont augment de 62.5% ; mais aussi la hausse du prix du carburant. En 2007, les recettes fiscales ont consolid leur part de 83.2% dans le total des ressources propres du budget de lEtat.
Depuis 1994139, la croissance des recettes fiscales est de lordre de 9.1% par anne140. Les recettes fiscales ont prserv une part prpondrante dans le total des ressources propres du budget, 80.3% en 2006 contre 85.2% en 2005 et ce malgr la nette augmentation des recettes non fiscales qui sont principalement constitues dimpts directs et de taxes indirectes. En 2006 les impts directs ont progress mais un rythme moins rapide quen 2007, soit 7,6% contre 21%, en raison de la dclration des impts sur les socits. En effet, ils nont augment que de 2% en 2006 contre 43,6% lanne prcdente suite la promulgation de la loi n2006-25 du 15 mai 2006 portant amnistie fiscale. Pour un accroissement des recettes fiscales, la plupart des pays africains ont, vers le milieu des annes quatre-vingt, entrepris de procder une rforme structurelle de leur fiscalit. Daprs une tude du Fonds Montaire International, portant sur 23 pays africains, les rsultats sont dcevants. Cela tient en partie des dfauts dans la conception, lapplication ou lordonnancement des rformes fiscales. Lexprience de ces pays montre quil convient dtre prudent lorsque lon fixe des objectifs de recettes fiscales et quil faut en gnral du temps pour les accrotre sensiblement141.
Il sagit de la date de promulgation du code dincitations aux investissements. Les donnes sont retires des rapports de la banque centrale tunisienne pour lanne 2007, du document relatif au budget conomique de lanne 2008. 141 Cit dans le Bulletin du Fonds Montaire International du 29 juin 1992 la page 194.
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Le Xme plan de dveloppement conomique, pour la priode 2002-2006, sest concentr sur le souci de gnrer de nouvelles ressources financires ; ce qui a ncessit la rforme du systme fiscal tunisien. Au cours des premires annes dexcution du Xme plan, les reformes fiscales se sont poursuivies massivement. Elles ont largi de lassiette de limpt, lamlioration de son rendement et de son recouvrement, travers la restructuration de lorganisme charg de couvrir la dette publique.
Le dmantlement tarifaire engag par la Tunisie ne sera pas sans influence sur le budget de lEtat, rduction des taxes douanires oblige. Il a fallu identifier dautres voies afin daider lEtat faire face ses engagements.
Limpt est un moyen important pour alimenter les caisses publiques. En dpit de laugmentation ralise, cette technique se rvle insuffisante et ne couvre pas la totalit des dpenses de lEtat. Ce qui explique le recours lemprunt extrieur. Pour attnuer sa dette publique extrieure, la Tunisie a fait des oprations ponctuelles de privatisation.
b Laprivatisation
En Tunisie, le concept de la privatisation sintgre dans le cadre dune vision de complmentarit et de partenariat entre le secteur public et le secteur priv. La Tunisie a entam depuis 1987 un vaste programme de reformes conomiques visant la restructuration des mcanismes de march et louverture accrue de son conomie sur lextrieur pour dvelopper linitiative prive et atteindre de nouveaux paliers de croissance permettant de majorer la cration demplois, damliorer le niveau de vie et pouvoir sacquitter du fardeau de sa dette extrieure publique. La crise des finances publiques par laquelle est passe la Tunisie au dbut des annes quatrevingt a impos une redfinition du rle de lEtat. La dcision de privatiser est donc le rsultat direct de la limitation des moyens financiers des Etats, de ce fait, lobjectif principal assign aux privatisations est la rduction des dficits budgtaires courants et lallgement de la dette publique. Pour les tenants de privatisations, lamlioration de lefficacit conomique des entreprises publiques, dpend principalement de la nature de droit de proprit. Ainsi, cest dans cette optique que sinscrit lengagement de la plupart des pays endetts dans des programmes des
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privatisations ambitieux. Les dfis relevs par la Tunisie pour attnuer sa dette extrieure ont ncessit un lancement audacieux dans lexprience de privatisation. La Tunisie a opt pour une libralisation de son conomie nationale et son intgration dans le nouveau systme conomique international. Ainsi, elle a pris toutes les dispositions pour faciliter son insertion dans la mondialisation et relever les dfis quelle sest poss. Le programme de privatisation des entreprises publiques a dmarr au cours du septime plan de dveloppement conomique. Dabord, cette poque, ont sest content des tablissements souffrant de difficults financires par la cession de leurs lments dactif. Ensuite, il y a eu un largissement du programme pour englober des entreprises situation financire quilibre par la vente en blocs de contrle sur la base de cahiers de charges.
Cependant, au cours des dernires annes, les oprations de privatisation ont t consolides tant par limportance que par la diversit et ce par : louverture de nouveaux secteurs prsentant le monopole de lEtat, linitiative prive, et lintroduction de la concession de service public. Il est noter que dans lexcution du programme de privatisation, la Tunisie a adopt une dmarche distingue par la transparence dans toutes les tapes. Le programme de privatisation lanc en 1987, dans le cadre du programme dajustement structurel a t men de faon cohrente, et continue. A travers les rformes mises en place la Tunisie essaye de soutenir ses programmes de dveloppements et de maintenir son quilibre avec les diverses rforme mises en uvre, tout au long de la dcennie coule, dans les diffrents domaines. Ce qui a favoris lintroduction dune nouvelle dynamique de concurrence et linstallation dune conomie plus librale, ouverte sur lextrieur et base sur la promotion et le dveloppement de linitiative prive. Lapproche tunisienne adopte en matire de privatisation a suscit ladhsion des parties concernes dans le processus en favorisant une acclration du rythme de la privatisation ainsi quun largissement de son champ. Le programme de privatisation est construit grce leffort financier de lEtat dans le cadre dune politique volontariste faisant de lEtat linstrument essentiel de luvre de dveloppement. La privatisation vise principalement consolider lquilibre des finances publiques en rduisant les dpenses prises en charge par le budget de lEtat gnrer des revenus supplmentaires pour lEtat afin de rduire le dficit budgtaire et bien servir sa dette. Elle tend, galement, sauvegarder des quilibres financiers travers la rationalisation des
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dpenses publiques et la limitation du dficit budgtaire. La privatisation convoite lamlioration des indicateurs de la dette et lallgement des charges du service de celle-ci. La privatisation reprsente un double avantage pour les finances publiques, court terme elle tend diminuer le dficit budgtaire. A moyen terme les recettes des oprations de privatisation servent attnuer le service de la dette publique extrieure et rduire le risque dinsolvabilit de lEtat. Conformment aux directives du fonds Montaire International, une partie des recettes de privatisation doit- tre mobilise pour le remboursement des dettes publiques extrieures qui psent sur la Tunisie afin datteindre une part de 55% du PIB la fin de lanne 2006 pour arriver au seuil de 46.5% du PIB lhorizon 2009142. Le suivi des oprations de privatisations ralises dmontre que la quasi-totalit des entreprises et des units privatises ont russi amliorer leurs performances au niveau du chiffre daffaires, de la productivit et de linvestissement ralis. Grce la bonne renomme de la Tunisie auprs des investisseurs internationaux et sa notation de plus en plus positive sur les marchs financiers internationaux, le financement du dficit des comptes courants du pays et lamortissement de sa dette extrieure ont pu tre raliss sans trop de difficults. La Tunisie a pu en effet rassembler des fonds auprs des marchs financiers internationaux des taux parmi les plus bas accords aux conomies naissantes. Ceci a permis de complter les fonds mobiliss auprs des sources officielles traditionnelles et grce dimportants investissements directs trangers. Le nouvel environnement externe de la Tunisie, rsultat dun choix stratgique pour lintgration du pays lconomie mondiale et des forces extrieure de la mondialisation, offre de meilleures perspectives de dveloppement social et conomique long terme. Laccord dassociation avec lUnion Europenne comporte une libralisation progressive des importations des produits manufacturs en provenance des pays membres de lUnion Europenne. Cette libralisation permettra aux entreprises tunisiennes dacqurir les produits manufacturs aux prix mondiaux et contribuera la productivit et la croissance conomique du pays. En outre, la libralisation du commerce avec les partenaires arabes consolidera ces avantages.
Ladhsion prcoce de la Tunisie lorganisation mondiale du commerce indique clairement la dtermination des autorits en faveur de la libralisation de lconomie et de la mise en uvre de rformes favorables un environnement plus comptitif des affaires. Le nouvel environnement pourrait nanmoins constituer un dfi pour la Tunisie. En effet les rductions peuvent dune part rendre difficile la consolidation fiscale et dautre part intensifier la comptition laquelle sont confronts les producteurs nationaux, puis causer la substitution de biens domestiques au profit de produits dimportation. La privatisation est prcisment un moyen de faire des synergies en effet, la Tunisie est dautant plus conforte dans cette attitude que non seulement elle matrise parfaitement le processus, la faveur dune solide exprience dans ce domaine, mais aussi que ses performances en la matire ont eu un large cho auprs des bailleurs de fonds. Donc une srie de synergies qui permettent au pays darracher un bon grade dinvestissement et dattirer davantage dinvestissements privs trangers et de favoriser ainsi le partenariat entre les oprateurs tunisiens et leurs homologues trangers. La Tunisie a consolid sa position extrieure grce des remboursements anticips financs par les ressources de privatisation, rduisant ainsi sa dette extrieure totale, y compris la dette court terme, de 58.3% du PIB en 2006 55.6%en 2007, la dette publique de 53.9%du PIB en 2006 51.5% en 2007, et un dficit budgtaire qui est rest globalement identique celui de 2006, 3% du PIB143. Enfin, il est ncessaire de librer les entreprises publiques de lintervention et des contraintes imposes par les autorits de lEtat pour quelles deviennent conscientes du fait que leur survie ne dpend que de leur efficacit. Par consquent, la privatisation est la seule alternative valable afin de rompre ce cercle vicieux et responsabiliser ces entreprises aux consquences de leurs actes, en leurs accordant la possibilit de choisir librement leurs lignes de conduite. Donc, le recours la privatisation est invitable pour rduire les dpenses de subventions et de transfert, pour russir matriser la croissance de la dette extrieure et pour allger le poids de son service
143 Dclaration effectue par les reprsentants de Fonds Montaire International, visites Officielles. 131
B/Lesinvestissementsdirectstrangers
Si lendettement extrieur reprsente un fardeau pour les conomies des pays en dveloppement, il importe de freiner son accumulation et de modrer sa consommation prsente. Sachant les avantages quil prsente, linvestissement direct tranger constitue une source de financement fortement convoite par les investisseurs et les pays htes. Cette source de financement prsente le mrite dtre un moyen pertinent non gnrateur dendettement ; bien au contraire, les flux financiers dgags pourront servir une partie de la charge de la dette extrieure : la relation entre linvestissement direct tranger et la dette sera-t-elle au profit de la croissance conomique ? La nouvelle dynamique dinsertion de la Tunisie lconomie internationale sest traduite par une ouverture croissante sur le capital international. Depuis 1972, la lgislation fiscale a t largement remanie et sest inscrite dans un contexte libral tenant compte des mutations de lenvironnement international. En outre depuis ladoption des plans dajustement structurel, un ensemble de mesure visant le recul de linterventionnisme tatique et la libralisation de lconomie, il y a eu, un remarquable dsengagement de lEtat dans divers domaines. Ce dsengagement sinscrit dans la logique de renforcement de lconomie de march, de louverture des changes et de la libert des mouvements de capitaux. Aprs avoir t marginalis dans les annes soixante, les annes quatre-vingt ont t le point dinflexion pour ce mode de financement. En 2007, il y eu la promulgation de la loi sur linitiative conomique qui a assoupli et modernis le cadre lgal relatif lencouragement de linitiative prive. Cette loi vient dans le but de dynamiser les investissements et de
consolider la croissance conomique. Cette importante rforme est venue renforcer le dispositif dj existant en matire dencouragement des investissements, en particulier les avantages fiscaux et financiers accords par lEtat aux entreprises et aux nouveaux promoteurs. A cela sajoute les incitations au profit des investissements trangers et les larges possibilits daccs de sources de financements.
a LattractivitdesinvestissementstrangersenTunisie
La raret des moyens a incit la Tunisie crer un climat attractif aux investisseurs trangers. Certes, plusieurs facteurs lont aid mieux raliser cet objectif. La stabilit politique et
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sociale constitue un atout pour le pays. Grce au climat de confiance qui rgne, la Tunisie a pu accomplir des pas srs et dcisifs sur la voie de louverture de son conomie. De plus, la stabilit conomique, assure depuis ladoption des plans dajustements structurels, a permis la Tunisie damliorer lensemble des ses agrgats macroconomiques. Enfin, la position gographique du pays est un lment attractif pour des investisseurs bien diversifis. La Tunisie na pas pargn ses efforts et a ajust son systme fiscal pour quil require plus de souplesse. Ainsi, on a rduit le taux dimposition sur les socits 30% tunisiennes. En ce qui concerne les socits totalement ou partiellement exportatrices, nayant plus le droit lexonration, un taux de 10% dimpt sur les socits a t mis en place. Ajoutons cela la main duvre qualifie, et surtout moins chre quailleurs, dont dispose la Tunisie et par laquelle elle peut bien attirer les trangers so installer. Cependant, ces avantages sont apparemment en faveur des investissements trangers et lencontre des recettes tatiques, car un rabattement des taux dimposition constitue un manque gagner direct aux ressources tatiques ; or, suite ces mesures lEtat a enregistr des ressources plus importantes provenant des investissements trangers qui ont pu en partie combler le manque gagner des recettes fiscales.
b Lvolutiondesfluxdinvestissementtranger
Stimuls par un rythme de croissance conomique soutenu, en 2007, les investissements ont continu connatre une progression importante. En effet, la formation brute de capital fixe (FBCF) tait de 28.2% contre 15,3% en 2006. Ainsi, le taux dinvestissement sest amlior passant, de 23,5%, en 2006, 24,4% du PIB, en 2007. Cette volution, conforme aux objectifs tracs par les autorits nationales, a t favorise par lamlioration du climat des affaires, le renforcement des structures dappui et daccompagnement des promoteurs et la mobilisation des ressources de financement ncessaires, ainsi quune meilleure exploitation des opportunits dinvestissements quoffre une conomie dynamique et diversifie.
Laccroissement des investissements a t soutenu galement par la consolidation de la part du secteur priv dans linvestissement global, qui sest leve 58,7% en 2007 contre 56,5% en 2006.
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La stratgie dploye pour lacclration du rythme de la croissance conomique est alle de pair avec lobjectif de consolidation des investissements dans les rgions de lintrieur du pays afin dimpulser davantage le dveloppement rgional et dassurer lexploitation optimale des avantages comparatifs de chaque rgion. Dans ce cadre, lanne 2007 a connu une intensification des confrences rgionales sur la cration des entreprises et le financement des projets. Par ailleurs, en 2007, les flux des investissements directs trangers ont continu connatre une progression apprciable, soit environ 45%. Cependant, depuis 1990, lvolution des flux dgags des investissements directs trangers reste irrgulire. Ils ont enregistr une croissance moyenne denviron 13% et une part moyenne dans le total des oprations financires de lordre de 20%. Nanmoins, la dette extrieure moyen et long terme est en moyenne de lordre de 16% avec une part moyenne denviron 59% de la dette extrieure totale. Cela permet de conclure que la Tunisie nest pas arrive substituer sa dette extrieure, mme en partie, par les investissements directs trangers.
En effet, ltat de dsquilibre chronique entre le volume des recettes et celui des dpenses rend, de toute vidence, lendettement comme une ncessit. Dailleurs la dette publique a une existence propre en dehors du budget et des finances publiques cest un phnomne essentiel de lconomie gnrale du pays, tant par le rle quil joue sur le march financier ou montaire que par ses effets de rpartition ou de redistribution des capitaux et des revenus. Ainsi, dans la majorit des pays en voie de dveloppement le volume de la dette publique reprsente un dilemme pour les gouvernements. La rduction de celle-ci est lun des principaux objectifs pour ces tats. Lendettement public est un problme qui touche directement aux finances publiques tatiques. Il engage lEtat dans les oprations financires de trs grande envergure qui peuvent tre dcisives pour la dtermination de lquilibre conomico-financier du pays. Ces importantes oprations consistent en des engagements financiers qui incombent au budget de lEtat. Il sagit dengager des dpenses budgtaires pour le rglement de la dette publique extrieure. Face limportance croissante de cette catgorie de charges budgtaires et compte tenue de linsuffisance des ressources propres de la Tunisie une action dorganisation et de planification parat utile, voire ncessaire, pour prvoir les interventions ventuelles de lEtat
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dans le cadre de la dtermination de ses possibilits dendettement. Nanmoins, la dette extrieure est en progression continue ce qui rend utile ladoption dun performant systme de gestion de celle-ci. Plusieurs volutions ont t enregistres au niveau de la gestion, tant internationale quinterne, vers la modernisation et la rationalisation des moyens utiliss. Ceci, pour garantir encore plus defficacit et de rapidit au niveau du traitement priodique des engagements financiers extrieurs de lEtat.
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SecondePartie:Lergimedeladette
SecondePartie Lergimedeladette
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Introductiondelasecondepartie
Les dpenses publiques144 sont en principe couvertes par les ressources propres de lEtat savoir les ressources fiscales, les revenus du domaine et les revenus des participations financires. Cependant, le rythme de lvolution des dpenses dpasse la capacit contributive de lEtat qui se trouve oblig demprunter pour couvrir lintgralit des charges qui lui incombent. De plus la dette extrieure est un phnomne essentiel dans lconomie dun pays, tant par le rle quil joue sur le march financier ou montaire que par les effets de rpartition ou de redistribution des capitaux et des revenus. Ce phnomne engage lEtat dans des oprations financires importantes pour assurer un quilibre conomique et financier. Ainsi, laccumulation de la dette des PVD reprsente un dfi pour les dbiteurs et les cranciers. Dans la majorit des pays endetts les implications du fardeau de la dette
extrieure publique sur les finances de lEtat ont incit les dcideurs maitriser leurs dettes. Le processus dlaboration et dadoption de la dette extrieure publique tunisienne est caractris par une srie dtapes par lesquelles les donnes relatives lendettement public doivent passer (Chapitre I). En outre, pour garantir lefficacit et la rapidit du traitement priodique des engagements financiers extrieurs de lEtat, une rationalisation de la gestion de la dette savre indispensable (Chapitre II).
144 Selon larticle 3 (nouveau) de la loi organique du 25 novembre 1996, modifiant la loi organique du budget du 8 dcembre 1967, les dpenses de lEtat comprennent : - Les dpenses de gestion et les dpenses des intrts de la dette publique qui constituent le titre I, - Les dpenses de dveloppement et de remboursement du principal de la dette publique qui constituent le titre II du budget, - Les dpenses des fonds Trsor.
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Chapitre1:Lacrationdeladette
Le rgime juridique des emprunts publics est compos par toute rgle juridique organisant la matire dendettement et ce de la dcision lexcution de lemprunt. Ces rgles juridiques sont nonces dans la constitution, les conventions internationales, les lois fondamentales du budget, les lois des finances et les arrts de la force excutive de lEtat. Etant donn que le contrat de dette est un accord entre les parties emprunteuse et prteuses, il est logique que les clauses de ce contrat ainsi que son mode dexcution soient soumis la volont des parties contractantes. Ltude des diffrentes sources juridiques en matire dendettement public montre lvolution continue dans les dcisions demprunts ainsi que les modalits dexcution. De plus lendettement public est un problme qui touche directement aux finances publiques tatiques. Il engage lEtat dans des oprations financires de trs grande envergure qui peuvent tre dcisives pour la dtermination de lquilibre conomique et financier du pays. Ces importantes oprations constituent des engagements financiers qui incombent au budget de lEtat. Face limportance croissante de ce type de charges budgtaires et compte tenu de linsuffisance des ressources propres dun Etat en dveloppement, notamment la Tunisie, une action dorganisation et de planification financire apparat utile pour prvoir les interventions ventuelles de lEtat dans le cadre de la dtermination des possibilits de sendetter. Le processus dlaboration commence par ltablissement de la planification. Celle-ci consiste en ltablissement dune projection moyen et court terme dans le cadre du plan de dveloppement et du budget conomique, elle sachve par linsertion de ces prvisions dans le cadre de la loi de finances annuelles avant leur rpartition, leur excution finale et leur consolidation dans la Loi de rglement. Nanmoins, ce processus ncessite lintervention obligatoire du pouvoir lgislatif. Cette intervention sert lgitimer laction entame par le
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pouvoir excutif. Il sagit dautoriser le gouvernement effectuer les oprations faisant natre la dette publique. En effet, toute action mene par le pouvoir excutif dans le but de faire engager lEtat dans lendettement public, interne ou extrieur, ou pour le faire dsengager travers le rglement de ces dettes dans le cadre de la loi de Finances ncessite loctroi obligatoire dune autorisation de la part des reprsentants de la nation. Cette obligation trouve ses fondements dans la constitution de 1959 et dans dimportants textes qui rglementent le domaine des finances publiques en Tunisie. Ces diffrents textes ont instaur ce principe pour la majorit les oprations budgtaires et non budgtaires qui touchent, directement ou indirectement, la dette publique tunisienne. En revanche, la planification ou lorganisation financire ne traduisent pas ltablissement de projections qui soient uniquement indicatives et dpourvues de tout caractre impratif. Une telle organisation doit tre caractre prospectif et caractre impratif, surtout en dcidant dinclure ces projections tablies moyen ou court terme dans les prvisions de la loi de Finances annuelle et den faire lexcution. Le processus dlaboration et dadoption budgtaires de la dette publique apparat comme un processus complexe. Toutefois, cette complexit ne doit pas induire le dsordre ou lincohrence ; Lors de ce processus les donnes relatives la dette passent par une multitude de phase, allant de la dcision jusqu lexcution. La complexit de llaboration et de ladoption budgtaire de la dette publique est vrifiable sur plusieurs niveaux. Cependant, elle est invitable tant donn limportance du phnomne de lendettement et la ncessit de son encadrement depuis les premires phases de planification conomique et financire.
SectionI:Lecadragedelemprunt
Lune des caractristiques des pays en dveloppement est la fragilit conomique. Cela est d leur besoin continuel de moyens financiers afin de pouvoir instituer un processus de dveloppement gnral. Une telle action ncessite que des projections soient faites sur une priode relativement longue, en raison de linsuffisance des moyens propres tatiques. Do linvitable recours laction de planification pour bien grer les ressources disponibles et
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mieux prvoir le recours ventuel aux sources de financement trangres. Cest la raison pour laquelle cette action de planification apparat trs opportune et trs utile, notamment, lorsquelle a pour objet le recours tatique ces ressources temporaires entrainant un endettement public qui pourrait avoir de graves rpercussions pour lEtat. Par ailleurs, lexistence dune documentation conue pour laction de planification financire apparat, aussi, ncessaire et utile la fois. Elle peut avoir la forme de documents prospectifs et de documents caractre impratif. qui complteraient les documents prospectifs qui auraient pour rle ladaptation de ces projections aux prvisions budgtaires, telle que la loi de Finances annuelles et de garantir leur application. En ralit, il existe en droit tunisien deux types de documents qui intressent le domaine des finances publiques. Des domaines de nature administratives qui servent la prparation de la loi de finances qui ont un caractre non contraignant et dautres de nature lgislative ou rglementaire, sur lesquels se fonde lexcution du budget de lEtat et ayant une valeur obligatoire145. Les donnes que contiennent ces diffrents types de documents ont des implications financires trs importantes, dans la mesure o, pour mettre en uvre la politique gnrale de lEtat relative aux diffrents domaines, il est indispensable de parvenir trouver les moyens ncessaires une telle action afin de pouvoir mener bien les objectifs fixs. Ainsi, ces donnes de mme nature mais dorigines diffrentes ont tendance affecter, aussi et dune manire directe, la situation de la dette publique du pays puisque cette situation est lie ltat des finances publiques. Elles sont alors prises en considration lors de llaboration des documents budgtaires. Les documents servant la prparation de la loi de finances sont caractre prvisionnel et prospectif de type conomique et social, mais les plus importants ce sont les donnes conomiques et financires qui servent de base aux prvisions concernant lenvironnement gnral dans lequel sinscrit le budget de lEtat. Il sagit principalement du plan de dveloppement et du budget conomique. Les documents servant lexcution du budget de lEtat sont, pour leur part, des documents valeur juridique complte. Ce sont des actes obligatoires dont la finalit est de prvoir et dappliquer les dispositions prdtermines au niveau des documents prospectifs, y compris celles qui touchent lquilibre conomique et financier de lEtat.
145 MECHICHI. L. [1993] : Le budget de lEtat en Tunisie , thse de doctorat en Droit public, Universit de Tunis.
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Paragraphe1:Linsertiondeladettedansleprocessusdeplanificationfinancire
La documentation financire non obligatoire est trs varie en droit tunisien. Elle se prsente sous diverse formes. La plus importante est, sans doute, la documentation prvisionnelle de type conomique dont le but est dtablir une planification moyen ou court terme indispensable pour un pays en dveloppement. En effet, la Loi Organique du Budget prvoit que la prparation du budget doit tre faite dans le cadre dune planification pralable. Une telle disposition permet de raliser une liaison tangible et relle entre le budget de lEtat, le budget conomique et le plan de dveloppement. Le budget de lEtat est donc un instrument dexcution de la politique gnrale de lEtat. La planification budgtaire et financire, quelle soit annuelle (budget conomique) ou pluriannuelle (plan de dveloppement) permet dadapter les ralisations aux prvisions. Toutefois, il existe une multitude dautres documents dorigine administrative et de nature diffrente qui contiennent un ensemble dinformations caractre conomique et financier et qui servent de support fiable ltude de la situation financire et conomique du pays146. Ce type de documents est trs important car il permet dtablir, dune manire priodique, un tat dcrivant la sant financire du pays. Ceci pour mieux connatre les capacits de lEtat en matire de recours aux ressources exceptionnelles gnratrices dun endettement public. Ainsi que pour prvoir, de manire au moins approximative, les moyens ncessaires qui serviront pour faire face aux engagements de lEtat lorsquil sagit de rgler ses dettes. Ces informations fournies par ce type de document sont importantes pour le pouvoir excutif qui sen sert pour tablir ses prvisions dans le projet de loi de finances, tout en prenant en compte le poids des oprations financires tatiques, tant au niveau des recettes de dveloppement provenant de lemprunt quau niveau des dpenses relatives au remboursement des dettes de lEtat.
Parmi les documents pouvant tre prsents par le parlement, les rapports annuels de la Cour des Comptes, les rapports de la Banque Centrale de Tunisie, la balance des paiements (cest un document qui retrace lensemble des transactions effectues par la Tunisie avec lextrieur. Faisant partie de ces documents, un tat dtaill de la situation des mouvements cest--dire des entres et sortie des capitaux, en particulier les prts long, moyen ou court terme contracts auprs des organismes publics ou privs ltranger, ainsi que le paiement du principal de la dette extrieure. On trouve aussi un tat descriptif sur la situation de la balance des transferts, y compris ceux effectus au titre de paiements des intrts de la dette extrieure, le rapport conomique densemble qui est un document explicatif destin aux parlementaires et tabli sur la base des comptes conomiques de la nation, il constitue un prolongement du budget conomique. Il y a aussi les diffrentes fiches et notes explicatives (elles servent expliquer les diffrentes dotations budgtaires).
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Lide principale qui se dgage de lexistence de ces diffrents documents est limportance que donnent les autorits publiques des pays en dveloppement la notion de planification. Gnralement, planifier cest fixer un objectif atteindre et essayer de dfinir les moyens qui vont permettre de concrtiser les choix politiques et conomiques faits pour le moyen et le court terme. Une telle planification financire ncessite lintervention de lautorit publique pour mesurer le cot de la politique de dveloppement. Elle traduit une doctrine interventionniste et constitue le cadre gnral dans lequel sinscrivent les programmes dinvestissements qui sont financs par des ressources non dfinitives. A ce titre, elle dfinit la nature et lampleur des investissements publics (et privs) effectuer dans les divers secteurs ainsi que leurs charges financires incombant au budget de lEtat. Les donnes que contiennent les documents de planification permettent danalyser la situation gnrale des finances publiques du pays relatives la dette publique. Cette analyse permet de mieux prvoir et planifier pour essayer de limiter les risques lis une mauvaise estimation des capacits financires de lEtat relatives au rglement des ces engagements envers ces cranciers. Dun ct, il est considrable que le plan de Dveloppement constitue une chelle pluriannuelle qui permet de faire une prvision moyen terme par rapport laquelle les autorits publiques pourront mesurer les possibilits de lEtat en matire de gestion de ses finances. Dun autre ct, le Budget Economique permet dactualiser, sur une chelle plus courte, les choix et les objectifs du plan, tout en les adaptant la conjoncture conomique nationale et internationale. Cette adaptation couvre les prvisions financires dont fait partie la prospective relative lvolution de ltat de lendettement public tunisien.
A/Leplandedveloppementconomiquedansllaborationdeladette
Le plan de dveloppement est essentiellement147 une norme conomique. Il suppose la mobilisation de toutes les ressources publiques ainsi que leur utilisation optimale en vue datteindre les objectifs de dveloppement. Il sintresse tous les domaines relevant des diffrents agents conomiques. Il fixe, pour plusieurs annes, la politique en matire dinvestissements publics et peut avoir aussi des implications financires trs importantes.
147 Le plan de dveloppement est un acte multisectoriel dans la mesure o il ne sintresse pas uniquement au secteur conomique mais aussi tous les autres secteurs culturel, social, industriel, agricole, etc.
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Ainsi, il constitue le cadre gnral dans lequel sont inscrits les diffrents programmes dinvestissements effectuer dans les diffrents secteurs et qui sont projets par le gouvernement sur une chelle pluriannuelle. Il dtermine, en consquence, les objectifs conomiques et sociaux ainsi que les moyens daction qui permettent de les atteindre. Il sagit plus particulirement des diffrentes catgories de recettes et de dpenses se rapportant aux activits des autorits financires. A ce niveau, la question principale est celle de savoir de quelle manire le plan de dveloppement rend compte de ces diffrentes catgories et de dpenses qui affectent la situation des finances publiques, en gnral, et celle de la dette publique, en particulier. Ou encore, travers ses dispositions savoir quelles sont celles qui permettent de faire les prvisions et de fixer les objectifs en matire dendettement public. Pour rpondre ces questions, une tude du processus dlaboration du plan de dveloppement simpose car cette phase passe aussi par ltablissement dune projection financire, dont celle relative lendettement public. De plus lexamen du document luimme est ncessaire car parmi toutes ses dispositions plusieurs sintressent la dette publique.
a Laprojectionfinanciredeladette
La planification financire se fait en mme temps que la planification conomique et sociale. En effet, un plan pour les finances publiques est adopt pour toute la dure du celui-ci, puis, la fin de la priode de son excution, un bilan financier est tabli pour mesurer les carts entre les prvisions et les ralisations. Ces rsultats serviront de base pour tablir les projections du plan de lanne daprs. Lors du processus de dtermination des orientations gnrales du plan, des commissions nationales sectorielles, telles que la commission des finances charge dlaborer les grandes orientations en matire de finances publiques, se chargent de dfinir les objectifs des diffrents secteurs de lconomie. Une telle planification sectorielle sert faire apparatre les dsquilibres ventuels qui risqueraient dentraver la manuvre des finances publiques. Elle permet de donner une ide claire sur la situation des principaux agrgats conomiques et de dterminer la politique budgtaire suivre pour viter les impasses. Ainsi, il sera plus simple de mesurer les limites des moyens financiers tatiques qui vont permettre la ralisation des objectifs fixs. Do la possibilit et lopportunit de prvoir la part des
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moyens ncessaires qui ne seront pas fournis au moyen des ressources propres de lEtat mais par un concours financier interne ou externe remboursable ultrieurement. Il sagit dtablir une prospective purement financire qui sera valable pour toute la priode du plan et qui sera confronte lvolution des masses budgtaires annuelles. Une telle perspective est utile surtout lorsquil sagit de mesurer les limites dans lesquelles lconomie nationale peut soutenir le recours de lEtat aux sources de financement engendrant un endettement public. Ce type de financement est pris en compte par les planificateurs dans la mesure o lEtat envisage encore de recourir ses ressources pour financer ces diffrents projets de dveloppement. En revanche, il faudra que ces projets soient productifs et rentables moyen ou long terme pour quils puissent produire et dgager un surplus permettant le rglement de ces dettes. A ce niveau, plusieurs contraintes sont prises en compte par lautorit planificatrice. Ces contraintes peuvent avoir trait aux diffrents types de problmes pouvant influencer les prvisions faites en matire de recours aux ressources temporaires demprunt. Gnralement, elles sont dordre conomique et financier et ce sur le plan national et international. Il peut sagit, par exemple, de contraintes relatives la ralisation des projets en cours, lvolution et au taux de croissance de lconomie nationale, au volume global de la dette publique de lEtat, au taux de change de la monnaie nationale, la situation conomique gnrale, la conjoncture nationale et internationale, au volume gnral des investissements publics, aux possibilits tatiques de recourir lemprunt et la capacit de remboursement du pays. Toutes ces proccupations ont pour finalit dviter que le pays sombre dans une crise conomique et financire, car un recours accru au march international risquerait dengendrer des rpercussions sur le budget de lEtat et porterait la charge de la dette publique au-del des limites tolrables148.
1lintroductiondesprojetsdendettementdanslesorientationsduplandedveloppement
Ltude des plans de dveloppement permet de dgager les donnes essentielles qui permettent de se faire une ide complte sur le contexte national et international dans lequel se situe le problme dendettement public tunisien. Cette tude permet aussi de dgager les ralisations opres durant la priode du plan prcdent ainsi que les objectifs tracs pour la
148 JENAYAH (Ridha), Budget de et Plan : recherche sur les instruments budgtaires dexcution du plan. Approche du droit conomique, thse de doctorat en Droit, Universit de Tunis, 1982.
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priode du prochain plan et qui peuvent avoir des rpercussions directes ou indirectes sur ce problme. Pour le contexte gnral, le IXme plan de dveloppement a prvu que luvre de
dveloppement devait sinscrire dans le cadre des mutations qua connues la scne internationale ainsi que les volutions enregistres au niveau national. Au niveau international, la politique tatique est profondment sensible aux grands changements internationaux et une multipolarit fonde sur la puissance conomique et sur les facteurs commerciaux et financiers. Sur le plan national, le plan de dveloppement rappelle les acquis et fixe les objectifs caractre politique, social et essentiellement conomique et financier. Il sagit de dterminer les lments essentiels pour un dveloppement durable. Ainsi, il a fallu trouver les moyens qui permettent de latteindre. Ceci, explique les diffrentes actions menes par lEtat pour la ralisation de cet objectif. La disponibilit de ces moyens devient lenjeu majeur dont dpend la russite de la politique de dveloppement des pays endetts, notamment la Tunisie. Pour toutes ces raisons, les Etats cherchent adopter les solutions les plus adquates leurs problmes dendettement et ce en essayant dadopter des stratgies plus efficaces. Pour y parvenir il faudra trouver les ressources ncessaires pour raliser les actions tatiques de dveloppement et adapter ces ressources aux projections tablies. Cette proccupation a t srieusement prise en compte dans les diffrents plans de dveloppement tunisiens, car, comme tous les pays endetts, la Tunisie a un besoin de fonds propres pour bien mener sa politique de dveloppement. Laction de planification est lance pour la premire fois en Tunisie par le IXme plan. Avant dtablir de schma de dveloppement pour la priode concerne, le IXme plan expose les rsultats de celui qui prcde et en tire les enseignements. Pour ltape suivante, le IXme plan prvoit la consolidation des acquis enregistrs, ce qui ncessite le renforcement de lpargne nationale et davantage de rigueur au niveau des finances publiques tant par la mobilisation des ressources propres que par une meilleure affectation de ces ressources selon la priorit du plan. Cela permettra dassurer le financement de la part la plus importante des investissements aux moyens de ressources intrieures et limitera par consquent, le recours aux ressources extrieures. Le IXme plan de dveloppement prvoit aussi lamlioration de la situation des paiements extrieurs ainsi que la rgression du dficit courant grce la croissance des exportations. Il
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envisage lintensification des efforts afin de mobiliser des ressources de financement dans le cadre de la coopration bilatrale et multilatrale. Dans le cadre du Xme plan de dveloppement, le dsendettement tait lun des objectifs stratgiques de la Tunisie. En 2006, les recettes issues de la privatisation de Tunisie Tlcom ont t affectes la dette extrieure. Cependant, cet objectif ne sera pas dlaiss par le XIIme plan. Dans cette perspective le besoin de financement de lEtat sera couvert par un recours des financements internes et externes dans une proportion de 2/3 et 1/3.
B/Laprojectioncourttermeetlinsertiondeladettedanslebudgetconomique
Lorganisation dune planification court terme doit passer par ltablissement dune projection financire. Cette projection financire, procd systmatique de prvision de lvolution des finances publiques, traduit un souci de la part des autorits publiques de bien matriser les quilibres macro-conomiques. En effet, depuis 1965 la Tunisie assiste un ajustement de son plan pour le faire correspondre au cadre des prvisions annuelles. Cette actualisation reprise dans le cadre de la loi organique de 1967, a permis linstitution de larticulation budget conomique/ budget de lEtat. Elle apparat, ainsi, comme une solution efficace pour tablir le lien entre deux documents de nature diffrente car les difficults peuvent surgir, au niveau du budget de lEtat, loccasion de lapplication des dispositions du plan de dveloppement. En revanche, le budget conomique est un acte prvisionnel gnral dpourvu de toute nature obligatoire, qui accompagne, chaque anne, le projet de loi des finances. Il permet de fournir les informations sur les comptes de lanne prcdente et aide la prise de dcision pour lanne venir. Il couvre, au mme titre que le plan de dveloppement, lensemble des activits conomiques et il sintresse, plus particulirement, aux aspects financiers des investissements programms dans le cadre du budget dquipement, qui est le principal instrument de ralisation des objectifs de planification. Cest ainsi quil est dfini comme un ensemble de prvisions portant sur toute lactivit conomique du pays et tabli par le pouvoir excutif. Il constitue un compte prospectif court terme donnant une prvision cohrente de lensemble dune conomie nationale. Son avantage est quil permet de fournir un cadre plus prcis et mieux adapts la conjoncture du budget de lEtat. Il permet dadapter les
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changements qui peuvent surgir et modifier les hypothses dj tablies puisque dans les pays en dveloppement de telles adaptations sont frquentes et ncessaires. Le budget conomique fournit, donc, des renseignements actualiss sur ltat des ressources et des prvisions de dpenses, notamment en ce qui concerne le budget en capital et ralise le lien plan/ budget. Le budget conomique tunisien est dcrit comme une norme fondamentale dans le cadre de laquelle doivent tre tablies les prvisions de recettes et de dpenses de lEtat dont les prvisions relatives aux ressources et charges du budget dquipement et plus particulirement, celles des recettes non dfinitives et des dpenses affrentes leur remboursement. Il sagit dactualiser les projections et les recommandations tablies en matire de rglement du dficit et de politique dinvestissement par le plan de dveloppement au niveau des prvisions budgtaires annuelles. Pour cela, le budget trace la politique conomique et financire suivre par le gouvernement pour atteindre cet objectif en ladaptant aux orientations gnrales dfinies par le plan. Cette politique conomique et financire gnrale prend en considration les projections tablies en matire de stratgies dendettement. Pour cela, le budget conomique, comme le plan de dveloppement, commence par situer les donnes conomiques et financires dans leur contexte national et international, puis tablit une sorte dtude analytique de ces donnes en se basant sur des donnes statistiques trs labores. Cest ainsi quil permet de se faire une ide plus au moins prcise sur les possibilits, court terme, du pays recourir aux ressources temporaires de financement, sur les capacits budgtaires annuelles de remboursement des dettes de lEtat, sur limpact de lendettement au niveau de lquilibre conomique et financier.
Paragraphe2:Latranscriptiondeladettedanslesdocumentsbudgtaires
Le droit tunisien en matire des finances publiques se caractrise par lexistence dune multitude dactes budgtaires de sources lgislatives et rglementaires organiss et rglements par la loi organique du budget. Lorigine de ces actes revient dune part lautorit lgislative lorsquil sagit de lois des finances ou lois de rglement, dautre part lautorit gouvernementale lorsquil sagit dactes rglementaires tels que les dcrets dexcution ou de rpartition des crdits ouverts par les lois de finances.
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Tous ces actes sont donc ncessaires pour complter lorganisation entame dans le cadre des documents prvisionnels. Llaboration budgtaire de la dette est complexe dans la mesure o ladoption des actes rglementaires ncessite, galement, lintervention lgislative et rglementaire pour matrialiser les choix et les projections tablis pralablement et leur confrer la valeur juridique et excutoire. De plus, les actes obligatoires dexcution budgtaires ont connu une volution travers les diffrentes rformes budgtaires introduites en droit public tunisien. Ces rformes concernent la prise en compte des dispositions relatives lendettement public. Gnralement, les textes dorigine lgislative servent en principe149 prvoir lensemble des charges et des ressources du budget de lEtat, y compris celles relatives la dette publique. Ces dernires sont insres dans la loi des finances au mme titre que lensemble des autres prvisions budgtaires annuelles et consolides par une loi de rglement qui vient les arrter. Pour mettre en uvre ces mmes prvisions, il est indispensable que le gouvernement prenne les actes rglementaires ncessaires prvus par la loi de finances. Ces actes revtent la forme de dcrets, ou darrts, le cas chant, portant excution des dispositions budgtaires, en gnral, et des dispositions touchant la dette publique, en particulier.
A/Laloidesfinancesetlintroductiondeladettepubliquedanslesprvisionsbudgtaires annuelles
La loi organique du budget a tabli dune manire imprative, un lien juridique entre les documents de planification budgtaire et le budget de lEtat proprement dit, pour que ce dernier devienne, dsormais, le principal instrument de mise en uvre de la politique conomique et sociale du gouvernement telle que dfinie dans le plan de dveloppement et le budget conomique. Ce lien juridique met en exergue limportance des prvisions et des indications prdtermines qui tiennent compte des impratifs conomiques et financiers. Les prvisions relatives la dette publique doivent tre prises en compte loccasion de llaboration du budget de lEtat dans le cadre de la loi de finances annuelle. Elles doivent tre consolides, la fin de lexercice budgtaire, dans le cadre de la loi de rglement qui sert dgager les carts entre les prvisions initiales et les ralisations finales effectives.
149 Les actes rglementaires peuvent galement apporter des modifications pour complter ou recomposer la loi des finances en cours dexercice, ce qui dpasse dans quelques cas le principe de lunit budgtaire.
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a Linscriptiondeladettedanslaloidefinances
Chaque anne, les ressources et les charges publiques sont prsentes dans le budget de lEtat pour tre autorises par le parlement. Une fois vot, le projet de la loi des finances acquiert la qualit dune loi obligatoire. La loi des finances est, donc, un acte juridique de prvision et dautorisation qui tient compte de la conjoncture conomique densemble. Cest un acte financier dans la mesure o il sapplique aux recettes et aux dpenses de lEtat y compris celles qui composent la dette publique. Pour les recettes et les charges tatiques qui constituent les composantes de la dette publique, elles figurent, la fois, au niveau des dispositions de la premire partie et au niveau des tableaux annexes de la deuxime partie de la loi des finances. De quelle manire sont classes, dans la loi des finances annuelle, les recettes qui constituent une dette pour lEtat et les dpenses affrentes son rglement ? La structure budgtaire qui apparat travers la loi de finances permet de classer les recettes et les dpenses pour former le document du budget de lEtat qui comporte deux titres : le titre I relatif au budget de fonctionnement et le titre II relatif au budget dquipement. La loi des finances donne au budget de lEtat son caractre juridique. Cette structure est prsente de manire distinguer, dune part, les ressources dfinitives de celles ayant le caractre temporaire : les ressources demprunt, dautre part, les charges tatiques en dissociant celles relatives au remboursement des dettes de lEtat des autres formes de dpenses publiques. Au niveau de la premire partie de la loi de finances, plusieurs dispositions, prsentes sous formes darticles, font rfrence aux recettes et aux dpenses de lEtat150. Dautres dispositions, caractre occasionnel, interviennent de faon ponctuelle et non priodique et peuvent avoir rfrence des pratiques budgtaires gnratrices dendettement public telle que la garantie de lEtat ou la prise en charge de certaines dettes publiques ou prives. La seconde partie se prsente sous forme de tableaux servant dtailler les dispositions de la premire partie, y compris celles relatives la dette publique. Elle permet de mieux valuer les dpenses et les recettes publiques en suivant une nomenclature dfinie par larticle 29 de la loi organique du budget.
Parmi ces dispositions, celles qui intressent les ressources et les charges affrentes aux diffrentes composantes de la dette, tels que les ressources temporaires demprunt extrieur et les charges budgtaires affectes pour le rglement des dettes tatiques.
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b Laconsolidationdeladettedanslaloiderglement
Pour chaque loi de finances, le parlement intervient aprs la fin de lexercice, afin de voter et approuver les rsultats enregistrs. Cest le contrle a postriori qui permet aux parlementaires de prendre connaissance des carts apparus entre les prvisions initiales et les ralisations finales. En dfinitive, le parlement arrte le montant total des recettes et dpenses et conclut le budget excut. Le parlement tablit les rsultats dfinitifs et annule les crdits non utiliss. Toutes ces interventions sappliquent en matire doprations budgtaires relatives la dette publique. Toutefois, on remarque que la loi de rglement nest vote que plusieurs annes aprs lexcution du budget de lEtat. Un tel retard ne permet pas de contrler efficacement laction gouvernementale en matire doprations budgtaires telles que lendettement extrieur public. Nanmoins, en matire de dette publique, la loi de rglement est lacunaire, dans la mesure o elle ne fait apparatre aucune information utile qui permettrait davoir une ide prcise sur les carts ventuels entre les prvisions et les ralisations. Elle ne contient aucune information concernant la diffrence par rapport aux prvisions de crdits allous au titre de dpenses de remboursement de la dette publique. En revanche, la seule information utile est celle relative aux emprunts extrieurs. En effet, dans la loi de rglement la seconde partie (B) du
paragraphe 2 relatif au budget de capital de lEtat (Titre II) retrace le montant des prvisions des ressources provenant des emprunts extrieurs et les disparits ventuelles par rapport aux prvisions initiales. Cette situation est critiquable en droit budgtaire tunisien puisque les lois de rglement ont pour rle de contrler laction gouvernementale la lumire des autorisations octroyes pralablement par le parlement. Ceci est approuvable puisque les recettes et les dpenses qui composent la dette publique sont, par dfinition, caractre valuatif. Elles ncessitent, souvent, lintervention en cours dexercice pour apporter des complments de crdits. Ainsi, lintervention du parlement travers une loi de rglement qui soit suffisamment dtaille apparat extrmement utile et opportune pour ne pas laisser au gouvernement une marge de libert trop tendue dans sa gestion des ressources gnratrice de lendettement public. De plus, depuis la rforme de 1996, le nouvel article 11 (alina 2) de la Loi organique du budget prvoit que les dpenses (du chapitre ouvert pour la dette
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publique) ont un caractre valuatif et les dpenses supplmentaires sont payes sur les ressources du Trsor public. Elles seront prises en considration par la loi de rglement du budget. Dans ce cas, la loi de rglement servirait consolider les ralisations opres en matire de dette publique et ce pour les oprations de recettes et de dpenses effectues dans le cadre des prvisions initiales de la loi de finances et modifies par les augmentations ventuelles des dotations travers le recours aux crdits additionnels auprs du Trsor public. Cependant, la rforme de 1996 pousse sinterroger sur la manire dont seront labores les lois de finances en cas de recours au Trsor public. Les actes rglementaires et laffectation de la dette travers les documents dexcutions budgtaires.
B/Lesactesrglementairesetlaffectationdeladettetraverslesdocumentsbudgtaires dexcution
Les documents budgtaires dexcution constituent une tape ncessaire dans la procdure incombant au pouvoir excutif qui consiste rpartir ou, parfois, remanier les oprations budgtaires prvues par la loi de finances de lanne, dont celles touchant directement ou indirectement la dette publique. Il sagit, principalement, des actes rglementaires pris par lexcutif (le prsident de la rpublique ou le ministre des finances dans certains cas) sous forme de dcrets ou darrts dans le cadre de la mise en uvre des dites oprations. Les actes dorigine rglementaire ont pour vocation de rpartir les crdits ouverts par la loi de finances ou dapporter des modifications aux prvisions initiales. De plus, dans la pratique budgtaire et avant la loi de finances pour lanne 1995, les dcrets de rpartition ne contenaient pas de tableaux annexes dtaillant les crdits au niveau duquel devraient figurer ceux dploys pour le rglement du principal de la dette publique. Une telle observation est utile lorsquon prend en considration le fait que les dcrets de rpartition salignent sur la nomenclature suivie au niveau des tableaux annexes de la loi de finances, et quau niveau de ces tableaux on trouve celui indiquant les crdits dploys au titre de rglement du principal de la dette publique alors quon ne retrouve pas ce mme tableau au niveau des dcrets rpartissant ces crdits. En plus, des dcrets peuvent aussi intervenir pour apporter des modifications aux rpartitions initiales des crdits budgtaires. Ces modifications seffectuent travers les techniques dinterventions budgtaires telles que les lois de finances complmentaires.
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Dans le cadre des actes budgtaires dorigine rglementaire, on remarque que lautorit gouvernementale est en mesure de prendre des dcrets qui ont pour objet de modifier dautres dcrets intervenus pralablement. Cela est, surtout, intressant en matire de la dette
publique. En effet, les dcrets peuvent tre pris dans le but dapporter une modification dautres dcrets antrieurs portant rpartition des crdits des emprunts extrieurs ouverts par la loi de finances. Les actes rglementaires peuvent avoir, aussi, la forme darrts (du ministre des finances) portant augmentation des dpenses provenant des ressources extrieures affectes, dans la mesure o ces dpenses ayant un caractre valuatif, elles peuvent se rvler insuffisantes en cours dexercice budgtaire. Ainsi ldition de textes complmentaires trouve sa justification.
SectionII:Ladcisiondmettreunemprunt
autorises par les parlementaires dans le cadre du budget annuel de lEtat. Cette autorisation est lexpression du pouvoir financier du parlement et son application au niveau du droit budgtaire. Pour cela, elle doit tre dtaille et prcise. Elle apparat ainsi comme un acte politique comportant des consquences juridiques simposant au gouvernement. Lautorisation parlementaire correspond au principe du consentement limpt. Dune part, ce principe permet aux parlementaires de consentir aux prlvements des recettes. Dautre part, il assure un contrle du pouvoir excutif en matire de dpenses publique. En dfinitive, lautorisation parlementaire a pour objet de limiter la libert daction financire du gouvernement. Celui-ci ne peut dpenser que dans la limite des crdits fixs au budget et doit obligatoirement percevoir les recettes qui y sont inscrites151. En Tunisie, le principe budgtaire de lautorisation parlementaire est dtermin par larticle 32 de la Constitution tunisienne du 1er juin 1959, par la Loi organique du budget n 67-53 du 8 dcembre 1967 modifie et complte par la loi n2004-42 du 13 mai 2004, par la loi n7381 du 13 dcembre 1973 portant promulgation du code de la comptabilit publique modifie par la loi de finances pour la gestion de 2007. Ces textes constituent les fondements lgaux sur la base desquels les parlementaires peuvent exiger lexercice de leur pouvoir de contrle
151
CHIKHAOUI (Leila), Prcis de finances publiques, tome I droit budgtaire, dition CPU, 2005.
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sur les diffrentes composantes des finances publiques tatiques y compris les lments constituant la dette publique. La dcision dadoption des projets des lois de finances relve de la comptence du parlement. Elle est pralable et ncessaire lexcution effective de ces lois. Par consquent, lexcution des oprations, dans le cadre des lois de finances, susceptibles dengager une dette publique ou procder son rglement, ncessite loctroi dune autorisation parlementaire. Cependant, en Droit budgtaire tunisien, cette autorisation des limites, dans la mesure o laction des parlementaires est de plus en plus restreinte, affaiblit manifestement leur pouvoir financier. De telles restrictions sattachent, principalement, lautorisation donne en matire de dpenses et de recettes affectant la situation de la dette publique. Ainsi, la dcision dmission dun emprunt est partag entre le gouvernement et le parlement. Le partage des comptences en matire dmission demprunt fait apparatre la prminence de lexcutif152 malgr le fait que depuis la Rvolution franaise, ce sont les parlementaires qui sont comptents pour rendre les principales dcisions en matire financire en gnral, du fait que lvolution a t dans le sens dune restriction du pouvoir financier du parlement.. Ainsi, le rle du parlement en matire budgtaire semble se rduire celui dune chambre denregistrement153. En outre, la mme volution a t dans le sens de llargissement des pouvoirs du Gouvernement. La majorit des auteurs nvoquent le pouvoir du gouvernement en la matire quune fois lautorisation parlementaire est prise alors que le vritable pouvoir dont jouit le gouvernement rside dans la phase de la prparation du projet de la loi des finances qui est de la comptence du pouvoir excutif. En outre le pouvoir rglementaire interviendra de nouveau aprs ltablissement du budget pour fixer les modalits dmission et de remboursement des emprunts.
152 153
Cette supriorit de lexcutif concerne toute la matire budgtaire. DERUEL (Franois), Finances publiques budget et pouvoir financier, dition Dalloz, 2007.
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Paragraphe1:Leprincipedelacomptenceenmatiredautorisationdendettement public
En matire dautorisation relative aux oprations financires en matire dendettement public affectant le budget de lEtat, la comptence est attribue par principe, lautorit lgislative. Elle lui est assigne par la constitution tunisienne du 1er juin 1959. En effet, larticle 28 alina 8 prcise que la chambre des dputs vote les projets de lois de finances et de rglement du
budget dans les conditions prvues par la loi organique du budget. Larticle 34 alina 9
prvoit que sont pris sous forme de lois les textes relatifs aux emprunts et engagements
financiers de lEtat. Larticle 36 alina 2 stipule que la loi autorise les recettes et les dpenses de lEtat dans les conditions prvues par la loi organique du budget.
Cette comptence est aussi attribue par la loi organique du budget de 1967, telle que modifie par les lois organiques du 26 dcembre 1989 et du 25 novembre 1996154, dont larticle premier dispose que la loi de finance prvoit et autorise, pour chaque anne,
lensemble des charges et des ressources de lEtat. Cette comptence englobe les
oprations financires ayant pour objet dengager lEtat dans un endettement public. Une rgle fondamentale du droit budgtaire tunisien fait que le droit de voter le budget de lEtat reste toujours une comptence exclusive du parlement. En effet, cest la loi qui prvoit et autorise lensemble des charges et des ressources de lEtat y compris celles qui composent la dette publique du pays. En dautres termes, cest la loi de finances de lanne qui prvoit et autorise la perception de recettes non dfinitives du budget de lEtat ainsi que lexcution des dpenses affrentes au rglement des dettes de lEtat. Mais, la comptence parlementaire en matire dautorisation dendettement public stend galement aux oprations financires de la mme catgorie, mais qui sont faites en dehors du cadre strict de la loi de finances de lanne. Il sagit, plus prcisment, des diffrentes oprations effectues de manire indpendante par rapport au budget de lEtat et qui ont des rpercussions sur ce dernier dans la mesure o elles permettent de lui procurer des ressources non dfinitive mais certaines. Cest le cas chaque fois que le parlement se prononce pour voter les conventions de prts ou discuter avec les membres du gouvernement des problmes touchant lquilibre budgtaire.
154
154
Le pouvoir excutif exerce son pouvoir de proposition lors de la prparation du projet de la loi des finances et plus prcisment au moment de llaboration des prvisions des ressources en procdant leur valuation. Dans le cadre de la loi de finances annuelle, lautorisation parlementaire relative la dette publique est exprime loccasion de vote de lensemble des recettes et des dpenses du budget de lEtat. Cette autorisation est lexpression du pouvoir financier du parlement en matire de contrle des deniers publics. En effet, les engagements de lEtat donnant lieu une constitution de dette nont le caractre de dette publique que sils bnficient dune autorisation lgislative155. Le code de la comptabilit publique de 1973 dispose, dans son article 65, quaucune dette de
lEtat ou dun tablissement public ne peut tre contracte sous forme dmission de titre de long, moyen ou court terme, sous forme de prise en charge demprunts mis ou dengagements payables terme ou par anuits, aucune opration de conversion de la dette publique ne peut tre opre que dans les limites de lautorisation donne par la loi de finances. Les conditions applicables ces oprations sont fixes par dcrets.
Au niveau de sa composition, la loi de finances comporte deux parties. La premire rcapitule lensemble des dispositions qui intressent lexcution des recettes et des dpenses Ces dispositions sont prsentes sous forme darticles. La seconde concerne les tableaux annexes au niveau desquels sont dtaills les recettes et les dpenses des diffrents cadres budgtaires156. Toutes ces dispositions sont rglementes par larticle 29 de la loi organique du budget de 1967 telle que modifie par la loi n 96-103 du 25 novembre 1996157. Avant de discuter et voter les dispositions de ces deux parties, les parlementaires consacrent une sance pour examiner la situation gnrale et annuelle de la dette et ce loccasion des discussions gnrales tablies au niveau des sances relatives ltablissement des prvisions de recettes et de dpenses des diffrents ministres. En ce qui concerne la seconde partie de la loi de finances, elle se prsente sous forme de tableaux annexes dtaillant les dispositions de la premire partie dont celles relatives aux dispositions concernant la dette publique. Les dispositions de la premire partie constituent les vritables autorisations budgtaires prsentes sous forme darticles dterminant les autorisations de recettes et de dpenses.
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R. HERZOG (Robert), La dette publique en France, coll. Finances publiques, dition conomica, 1990. HADDAR (Mohamed), Introduction aux finances publiques, dition ENA, CREA, 1997. 157 J.O.R.T n 96 du 29 novembre 1996 p 2391-2392.
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Elles sont votes, daprs larticle 30 de la loi organique du budget, dans les mmes conditions que les autres lois. Il sagit des diffrentes dispositions travers lesquelles le parlement autorise ( travers la loi de finances) la perception des ressources publiques et en
dtermine le montant global, fixe des voies et moyens applicables aux dpenses de dveloppement et arrte le plafond des crdits ouverts au profit du budget gnral158. Ces
dispositions englobent celles se rapportant lendettement public. Dans chaque loi de finances, la premire partie comprend des dispositions qui dterminent le montant des crdits de lEtat, la situation de la dette globale et celle des emprunts extrieurs affects.
A/Lesprvisionsetlecadredesressourcesdemprunts
Si le budget est acte de prvision, il est logique que les chiffres de recettes quil contient ne soient pas certains et irrmdiables, ce sont des chiffres probables. Il rsulte de ceci que la principale difficult de la prparation du projet de la loi des finances et de prvoir scrupuleusement la somme des recettes raliser. Cette comptence de prvision de lensemble des ressources incombe en Tunisie au ministre des finances : elle est son apanage159. En effet, lalina 2 de larticle 25 de la Loi organique du budget de 1967 dispose que le ministre des finances examine ces propositions, y ajoute les prvisions de recettes et labore le projet de la loi des finances. Comme celle de dpenses, les prvisions de ressources sappliquent sur une anne seulement. Ce qui nest pas le cas pour la prvision macro-conomique relative aux structures et aux faits conomiques globaux qui est introduite dans le plan de dveloppement conomique et social. La prvision permet dclairer la politique conomique future. Elle sert aussi corriger les dcisions (prises ou prendre) en fonction des objectifs poursuivis Elle adopte des mthodes diffrentes en fonctions des buts atteindre (prvision globale, prvision sectorielle)160.
Article 29 nouveau de la loi organique du budget. Larticle 29 de la loi organique du budget de 1967, avant la rforme de 1996, prvoyait que le projet de la loi de finances autorise la perception des ressources publiques et en dtermine le montant global. Il fixe les voies applicables aux dpenses en capital. Il arrte le plafond des crdits ouverts au profit du budget gnral 159 Les prvisions de dpenses sont tablies chaque anne par tous les ministres, chaque ministre dresse le budget des dpenses de son dpartement. 160 MUSTAPHA (Ely), Finances publiques, dition CPU, 1995, p85.
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Conformment larticle premier de la loi organique du budget, la prvision des ressources demprunt, ainsi que la prvision budgtaire en gnral, sinscrivent dans un cadre bien dtermin. La loi organique du budget n 67-53 du 8 dcembre 1967, telle que modifie et complte par la loi n 2004-42 du 13 mai 2004, dispose que les ressources demprunts et le service de la dette publique, intrt et principal, font partie respectivement des recettes et des dpenses du budget de lEtat. Un chapitre spcifique est ouvert pour la dette, principal et intrt. Les dpenses de ce chapitre ont un caractre valuatif. Les additionnelles sont payes, le cas chant, sur les ressources du Trsor et elles sont prises en considration par la loi du rglement du budget. Un chapitre spcifique est ouvert pour les dpenses imprvues et les dpenses dont la rpartition peut tre au moment du vote. La rpartition des crdits affrents ces dpenses seffectue en cours danne par dcret. En France, la loi organique relative aux lois de finances du 1er aot 2001, ayant remplac lordonnance organique du 2 janvier 1959, qui disposait dans son article premier que les lois
de finances dterminent la nature, le montant et laffectation des ressources et des charges de lEtat compte tenu dun quilibre conomique et financier quelles dfinissent.
Cependant, larticle premier de la LOLF 2001 dispose que : Dans les conditions et sous les
rserves prvues par la prsente loi organique, les lois de finances dterminent, pour un exercice, la nature, le montant et laffectation des ressources et des charges de lEtat, ainsi que lquilibre budgtaire et financier qui en rsulte. Elles tiennent compte dun quilibre conomique dfini, ainsi que des objectifs et des rsultats des programmes quelles dterminent.
Ainsi, cet article est venu largir la marge de libert pour la dfinition de cet quilibre budgtaire. Cependant, il ne faut pas exagrer la valeur imprative du budget conomique par rapport aux lois de finances dans le droit budgtaire tunisien puisquil nexiste pas de mcanisme qui sanctionne la non-conformit des prvisions et des autorisations budgtaires aux constations et aux recommandations des budgets conomiques.
B/Lvaluationdesprvisionsdesrecettes
Lvolution en matire dvaluation des prvisions des recettes a t dans le sens de labandon des mthodes forfaitaires et de lavnement de lvaluation directe. Avec une vision plus moderne au budget, la mthode dite de la pnultime anne a cd la place la mthode dvaluation directe. Cette mthode est pose par la loi organique du
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budget dans son article 24 (nouveau)161 qui dispose que les prvisions des recettes, figurant
au projet de loi de finances son values dune faon directe par le ministre des finances, compte tenu des prvisions du plan de dveloppement et de la conjoncture conomique gnrale. La mthode de lvaluation directe ne repose plus sur lautomatisme comme stait
le cas avec la mthode abandonne, elle utilise des agrgats tirs de la comptabilit nationale, des procds mathmatiques, des prvisions conomiques et elle prend en considration lvolution de la conjoncture. En Tunisie, lvaluation de toutes les recettes relve de la comptence du ministre des finances avec ses diffrentes administrations ; Notamment, la direction gnrale du budget de fonctionnement et la direction gnrale de la comptabilit publique et du recouvrement. Principalement, ces sous directions du ministre de finances sont charges de lvaluation et du suivi de la dette publique extrieure et de la collecte des recettes fiscales auprs du contribuable. Or limpt est une prestation pcuniaire requise par voie dautorit auprs du contribuable sans contrepartie en vue de la couverture des charges publiques. Le caractre risqu de la dette extrieure publique la place en premire position par rapport aux autres charges tatiques. Ce qui signifie quune grande proportion des recettes fiscales sera au service de la dette extrieure publique.
Paragraphe2:Lecaractrerduitdelacomptenceparlementaireenmatire dautorisationdendettementpublic
Le rle interventionniste de lEtat a compliqu lobtention, par les parlementaires, des donnes caractre conomique et financier, relatives aux oprations demprunt public. Cette complexit a constitu une entrave au pouvoir financier du parlement pour que ce dernier puisse suivre, autoriser et contrler laction du pouvoir excutif, spcialement, en matire dengagement financier. Cependant la restriction du pouvoir lgislatif juridique est effective. Ainsi, le parlement na pas le pouvoir de contracter un emprunt, pas plus quil a le pouvoir de fixer les clauses de contrats de dette de la Tunisie avec ses partenaires financiers trangers. De plus il est incomptent quant la fixation du montant de lemprunt demand. De ce fait, le rle du
161 Article 24 (nouveau) de la Loi organique du budget n 2004-42 du 13 mai 2004 portant modification et compltant la loi organique du budget n 67-53 du 8 dcembre 1967.
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parlement se rduit la simple permission quil attribue au pouvoir excutif en matire dendettement. Cette restriction na pas de fondement constitutionnel. Le pouvoir du parlement en matire de dcision demprunt est limit deux niveaux. Il sagit dune part, dune limitation au niveau des propositions parlementaires ayant des incidences sur le niveau des charges et des ressources publiques. Dautre part, dune limitation au niveau des initiatives parlementaires en matire dendettement. Ainsi, le parlement peut autoriser le recours aux diffrentes formes demprunts extrieurs contractes auprs des multiples bailleurs de fonds trangers. Il le fait loccasion du vote des multiples conventions de prts. Cette intervention parlementaire en la matire peut avoir plusieurs formes. Il peut sagir dune approbation dun accord de garantie de dettes contractes par des organismes publics ou privs autre que lEtat. Il peut sagir aussi dune simple approbation dun accord ou dune convention de prts ou de coopration financire internationale. Il peut galement sagir, dun vote relatif un protocole financier ou concernant un change de lettre entre deux gouvernements au sujet dune convention de prt. En dehors du cadre des votes budgtaires annuels, les formes dinterventions parlementaires relatives la dette publique sont multiples. Mais une autre forme particulire dintervention parlementaire, en matire dendettement public, est observer loccasion du contrle gnral effectu par le parlement tunisien sur lactivit financire du gouvernement. Cette forme particulire du pouvoir financier du lgislatif ne correspond pas une vritable autorisation budgtaire de sendetter, mais elle tmoigne, dune manire trs nette, de limportance et de ltendue du pouvoir du parlement en la matire, et ce, en dehors du cadre mme de la loi de finances. Le pouvoir parlementaire se manifeste travers lobligation mise la charge du gouvernement de fournir les informations ncessaires pour permettre un tel contrle. Ces informations sont prsentes au parlement sous forme de rapports ou de questions, orales ou crites, adresses par les reprsentants de la nation et au gouvernement. Par exemple la sance du premier juillet 1998 a t consacre spcialement aux questions poses au Ministre des finances sur la situation gnrale relative la dette publique, ainsi quaux quilibres financiers en gnral. A cette occasion, plusieurs questions relatives la dette publique tunisienne ont t adresses au ministre des finances. Ces questions portent sur plusieurs aspects qui touchent dune manire ou dune autre au problme de lendettement en
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gnral. Elles portent sur les conditions dans lesquelles lEtat tunisien demande loctroi dun prt auprs dun Etat, dun organisme financier ou du march financier international, c'est-dire les critres de dtermination de ces besoins en financement extrieur et les critres de choix du bailleur de fonds. Elles portent aussi sur lefficacit de la manire avec laquelle est gre la dette publique tunisienne cest--dire lefficacit des moyens employs pour suivre et traiter la dette du pays, surtout, depuis la cration, en 1994, de la base de donnes pour la modernisation et le traitement de la dette publique extrieure. Elles portent, galement, sur le volume exact des dettes accumules par les entreprises publiques qui napparaissent pas au niveau du budget de lEtat. Ces questions concernent la situation gnrale de lendettement public tunisien, ainsi que les rpercussions que peuvent avoir les accords conclus avec des organismes financiers, rgionaux ou internationaux, ou encore avec la communaut conomique europenne, notamment suite au dmantlement des tarifs douaniers et la diminution des recettes qui alimentent le budget de lEtat. Elles concernent le rle que peut jouer lEtat pour encourager davantage linvestissement priv afin de rduire le poids de la dette publique et promouvoir la croissance conomique. Elles concernent enfin la politique conomique gnrale que lEtat compte suivre pour encourager le recours aux ressources propres et internes pour dvelopper davantage lpargne nationale et rduire au maximum le recours aux formes dendettement extrieur, source de plusieurs problmes au niveau des quilibres gnraux. En revanche, le parlement est en mesure de grer la matire dendettement extrieur (voire interne) public par la loi de finances annuelle, les lois spcifiques quelques conventions de dettes internationales ainsi que de rares lois spcifiques certains contrats de dettes. En ce qui concerne la loi de finances annuelle, larticle 36 de la constitution tunisienne dispose que les ressources tatiques sont dfinies dans la loi de finances annuelle. Etant donn que la dette extrieure fait partie des ressources tatiques, elle obit la rglementation de la loi de finances. Ainsi larticle 3 de la loi n 2006-85 du 25 dcembre 2006 portant promulgation de la loi de finances pour lanne 2007, dans son alina 3, annonce que, le budget de lEtat se divise en cinq parties principales dont la seconde numre le montant global des intrts de la dette publique, sans toutefois, faire la distinction entre les dlais dchances de celles-ci. Le principe dannualit budgtaire prsente une souplesse en matire dendettement. Ainsi, il serait possible daligner le budget de lEtat la conjoncture internationale. Ce mme principe
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permet au parlement dexercer un contrle permanent sur le pouvoir excutif en matire dendettement. Nanmoins, le dpassement du principe dannualit budgtaire na pas atteint le contrle cyclique du parlement. Daprs larticle 32 nouveau162 de la constitution tunisienne, le parlement na que la comptence dacceptation demprunt ; cet article dvoue le parlement de sa comptence dtablir les contrats de dette. Ainsi, le pouvoir excutif, appuy par la ratification du prsident de la rpublique, est en mesure de contracter des emprunts extrieurs publics. Larticle 32 (nouveau) donne, galement, les conventions de dettes extrieures ncessitant lapprobation du parlement des autres conventions. Ainsi, lautorisation parlementaire est de porte limite pour les oprations de la dette publique. Il en est ainsi, dune part, parce que le parlement nest pas suffisamment inform sur les conditions gnrales dmission de ces ressources non dfinitives et, dautre part, parce que les recettes demprunt sont autorises par groupe de recettes (emprunt intrieur/ emprunt extrieur) et non pas recette par recette. De plus les recettes temporaires demprunts extrieurs taient classes, avant 1996, de faon contracte, au niveau du tableau relatif aux recettes en capital (chapitre II) avec dautres ressources dfinitives provenant des dons et aides extrieurs dans un mme chapitre, ce qui empchait davoir une ide prcise et dtaille sur le volume exact des ressources non dfinitives. Aprs la rforme de 1996, ces ressources temporaires ont t classes dans un chapitre part au niveau du tableau relatif aux recettes de lEtat. Ce chapitre permet de distinguer entre les ressources demprunts intrieurs, celles demprunts extrieurs et celles demprunts extrieurs affects et ce sans aucune autre prcision qui permettrait daffirmer que la nouvelle classification a apport des originalits en matire dinformations utiles pour le parlement. Pour ce qui est des ressources temporaires demprunts intrieurs, lautorisation parlementaire est de porte rduite. Pour les dpenses de remboursement de la dette par exemple, elles sont classes au niveau des charges ordinaires du titre I pour les dpenses des intrts de la dette publique et au niveau des charges de dveloppement du titre II pour celles relatives au remboursement du principal.
162 Daprs lajustement constitutionnel du premier juin 2002, le texte utilise le terme convention et ne propose pas de distinction.
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Ainsi, prsentes au niveau du tableau B annex la loi de finances, elles ne sont pas suffisamment dtailles. En effet, les crdits relatifs ce type de dpenses ne sont arrts que pour leur montant total sans aucune autre prcision complmentaire. En revanche, larticle 29 de la Loi organique du budget, dispose que les tableaux annexes de la deuxime partie de la loi de finances servent dtailler les autorisations de recettes et de dpenses accordes au niveau de la premire partie163 et qui parviennent de faon, souvent, assez synthtique. Cette prsentation imparfaite semble tre la particularit de lensemble des oprations de dpenses en capital qui doivent fournir des informations plus substantielles. Mais ce caractre limit en matire dautorisation dendettement public en gnral est vrifiable sur plusieurs niveaux de votes des autres oprations budgtaires. Cela est aussi vrifiable lorsque le gouvernement intervient lors de la prparation ou de lexcution des dispositions budgtaires pour simmiscer dans certaines comptences lgislatives relatives lendettement public.
163 Dans le cadre de la premire partie de la Loi de finances, le parlement peut voter des dispositions budgtaires caractre rtroactif.
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Chapitre2:Lagestiondeladette
La gestion de la dette publique se modernise, elle volue, rgulirement des techniques perfectionnes et internationalises. Ce tmoignage, dcrivant lvolution de ltat de la gestion de la dette publique dans les pays dvelopps, peut tre transpos, quoique dune ampleur moindre, la gestion de la dette tunisienne. En effet, en France, la gestion de la dette publique est une activit administrative trs ancienne. Elle connat, sans cesse, de nouvelles formes de modernisation exprimant, par la mme occasion, une volont politique qui se traduit par ladoption des mesures visant rationaliser les modalits de gestion des dettes de lEtat et, surtout, par lutilisation de linformatique comme instrument daide cette gestion. En Tunisie, devant limportance accrue des problmes relatifs lendettement de lEtat et les implications dangereuses quils pourraient avoir sur les finances du pays et sur son quilibre conomique, il est devenu indispensable, voire urgent, de trouver les moyens qui permettent de cerner ces problmes et de les matriser. Plusieurs volutions, sur le plan national et international, ont t enregistres au niveau de la gestion de la dette tunisienne. Elles attestent de la progression de cette gestion vers la modernisation et la rationalisation des moyens utiliss. Ceci pour garantir encore plus defficacit et de rapidit au niveau du traitement priodique des engagements financiers de lEtat, notamment ceux constats avec les diffrents bailleurs du fonds trangers.
SectionI:Lagestionsurleplaninterne
Au niveau interne, la gestion est dabord une opration administrative. Il sagit dorganiser les modes permettant de suivre et de contrler les diffrents engagements financiers de lEtat. Pour cela, un arbitrage des multiples intervenants en la matire ainsi quun outil efficace, rapide, sont ncessaires pour pouvoir suivre et rgler les dettes la charge de lEtat.
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Cest ensuite une opration comptable qui consiste, principalement, rgler les engagements de lEtat par lacquittement des sommes dues en les imputant au budget de lEtat. En revanche, en dehors du paiement, le rglement des dettes tatiques peut seffectuer par dautres moyens qui consistent en lextinction, purement et simplement, de ces dettes.
Paragraphe1:Lagestionadministrativedeladette
Toutes les stratgies de rforme en matire de gestion de la dette publique, aussi bien dans les conomies dveloppes que celles en dveloppement, mettent laccent sur limportance fondamentale de laxe institutionnel. Une gestion moderne et rationnelle du problme de la dette publique doit passer, ncessairement, par le suivi permanent de la situation gnrale des engagements financiers de lEtat. Un tel suivi ne peut tre opr que lorsque toutes les informations se rapportant lendettement sont disponibles, dtailles et fiables .Elle doivent tre aussi constamment actualises de telle manire que des interventions et des prises de dcisions en la matire soient possibles en temps utile et opportun. Ces informations exigent, leur tour, une collaboration troite et sans quivoque entre les principaux intervenants en matire de gestion de la dette publique. Ces intervenants sont chargs de collecter les informations et les renseignements ncessaires et de les mettre la disposition des autorits comptentes en la matire afin de pouvoir traiter ce problme. En effet, pour pouvoir bien matriser lvolution de la situation financire du pays lEtat doit mettre en place un systme de contrle et de suivi de la dette. Ce systme lui permettra de recenser, de saisir et de collecter les informations relatives la dette et, surtout, de juger de lopportunit de recourir aux ressources temporaires et de dboucher sur des choix et sur la dfinition dune politique judicieuse de lendettement165. Au niveau de ladministration publique tunisienne et en labsence dun organe central autonome charg du suivi, de la coordination et de la centralisation des donnes relatives la gestion de lensemble des engagements financiers de lEtat, ce rle incombe encore aux diffrents dpartements
ministriels concerns par cette gestion : le Ministre des Finances qui revient la tche la
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EL OUERTANI (Sami), La gestion de la dette extrieure en Tunisie, Rapport de fin de stage (Banque Centrale de Tunisie), IFID, 1984 ;
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plus importante, et la Banque Centrale de la Tunisie166. En revanche, une gestion efficace et rationnelle ncessite, galement, ladoption de mthodes efficaces et modernes qui aideraient suivre lvolution de la dette. Pour cela lutilisation de loutil informatique apparat comme le moyen le plus rapide et le plus performant pour atteindre les objectifs recherchs en matire de gestion.
A/Ladministrationdeladettepublique
Il sagit du cadre institutionnel et administratif dans lequel sopre la fonction de gestion de la dette publique tunisienne. Cette gestion ncessite limplication des diffrents dpartements ministriels concerns directement par le traitement de ce problme. Cest le cas, essentiellement, du Ministre des Affaires Etrangres, de lInvestissement Extrieur, du Ministre de la coopration Internationale qui est comptent pour le financement bilatral et multilatral en provenance des institutions internationales. Le rle prpondrant en la matire est confi, principalement, aux directions situes au niveau du Ministre des Finances et concernes par la gestion des dettes de lEtat. Une telle gestion ncessite, galement, lintervention de la principale institution financire savoir la Banque Centrale de Tunisie, qui est habilite en matire demprunt sur les marchs internationaux. La banque centrale demeure la banque de lEtat et le responsable des payements en monnaie trangre du service de la dette que ce soit avant la conclusion des engagements financiers de lEtat ou aprs, c'est-dire, au niveau de leur suivi. Ainsi, le Fonds Montaire International et la Banque Mondiale, dans leur rapports de la dette des pays en voie de dveloppement, soutiennent la ncessit dune coordination efficace et efficiente entre trois partenaires diffrents, savoir les gestionnaires de la dette publique, les conseillers en matire de politique budgtaire et les responsables de la politiques de la banque centrale. Cette coordination se justifie par linterdpendance des instruments de la politique conomique gre par ces diffrents intervenants. Le conflit dintrt entre politique montaire et budgtaire dune part et politique de gestion de la dette dautre part provient galement dune divergence dobjectifs. Alors que la gestion de la dette se proccupe principalement de larbitrage cot/ risque, les politiques montaires et budgtaires sorientent vers la stabilit du prix.
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Dans certains cas, la banque centrale incite le gouvernement lmission de la dette indexe sur linflation ou lemprunt en monnaie trangre pour renforcer la crdibilit de la politique montaire. Les gestionnaires de la dette peuvent sopposer ce choix en soutenant que le march est peu dvelopp pour absorber la dette indexe et que lendettement en monnaie trangre expose les comptes de lEtat un plus grand risque. En outre, le conflit dintrt peut galement rsulter de lchancier de dcaissement. Dans le cas dune dette zro coupon, les dcaissements allgent les obligations de lEtat en courte priode et donnent donc la politique montaire une plus grande marge de manuvre. La dette coupon zro, reporte toutefois, la charge de lendettement aux gnrations futures. En consquence, il importe de sensibiliser les dcideurs en matire de politique conomique la manire avec laquelle les trois instruments fonctionnent. Ces dcideurs doivent en effet tre conscients que les instruments de la politique conomique peuvent se soutenir mutuellement comme ils peuvent se heurter.
a LerledesdiffrentsMinistres
Plusieurs ministres interviennent pour assurer la fonction de la gestion de la dette publique. Leur intervention sexplique par le fait que la dette tunisienne est le fait essentiellement du secteur public, c'est--dire de lEtat avec ses diffrents dmembrements. Dune manire gnrale, la gestion de la dette publique tunisienne est une activit qui incombe, principalement, au Ministre des Finances. Le Ministre des Affaires Etrangres, ou encore celui de lInvestissement Extrieur et la Coopration Internationale, ninterviennent, gnralement, que lorsquil sagit de ngocier ou de conclure des accords de prts. Au niveau du Ministre des Finances, le dcret du 23 Avril 1991167 prvoit les principales fonctions des diffrentes directions concernes par une telle gestion. Dabord, au niveau de la direction laquelle revient la tche du contrle gnral des finances. Daprs larticle 6 de la loi de finances pour lanne 1999, cette direction est charge de linspection financire des services de lEtat, des tablissements publics administratifs, des collectivits publiques locales et dune faon gnrale des organismes de toute nature faisant appel, directement ou indirectement, au concours financier de lEtat ou des collectivits locales sous forme dapport au capital, de
167 Dcret n556 du 23 Avril 1991 portant organisation du Ministre des Finances, JORT n30 du 3 Mai 1991p925 et ss.
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subventions, de prts, davances ou de garantie. La gestion de la dette sopre dans les conditions rcemment professionnalises mais dj efficaces. Elle est effectue par un personnel bien form la Direction Gnrale du Trsor. Une gestion active de la dette a dj t initie avec une rorientation de lencours vers des titres de long terme. Lenjeu de cette gestion est son institutionnalisation au sein du Ministre des Finances en vue de rduire les inconvnients lis la multiplicit des intervenants et den amliorer le reporting168. Daprs larticle 13 alina 2 de la loi de finances pour lanne 1993, cette direction participe llaboration et la mise en uvre de la politique conomique et financire de lEtat dans le cadre du plan de Dveloppement Economique et Social, du Budget Economique et de la Loi de Finances. Daprs le mme article, dans ses alinas 3et 5, la direction gre les liquidits du Trsor, suit particulirement lvolution de la dette nationale extrieure et assure la gestion de la dette publique, prpare les conventions entre le Trsor tunisien et les Trsors trangers et suit leur application. Daprs larticle 13 alinas 6 et 9 de la loi de finances de la mme anne, cette mme direction veille la mobilisation des ressources intrieures et extrieures ncessaires lexcution des engagements du Trsor et participe la prparation des accords de coopration internationale en matire conomique et financire ainsi qu leur mise en uvre. Du point de vue structurel, la direction gnrale du Trsor comprend des sous directions charges, chacune dans sa comptence, de grer les finances de lEtat, y compris celles concernant lendettement public. A titre dexemple, daprs larticle 13 alina I, de la loi de finances de lanne 1993, la direction des tudes et de la synthse se charge, ct de ses fonctions parallles, dtudier les projets de textes lgislatifs et rglementaires et les projets de convention entre le Trsor tunisien et les Trsors trangers, dlaborer le rapport de synthse concernant lexcution de la loi de finances et des oprations du Trsor ainsi que les
statistiques des finances publiques destins aux organismes nationaux et internationaux et de suivre les critures du Trsor et de veiller lamlioration des excutions de ces engagements. Ce mme article, dans son deuxime alina, dispose que la direction de la gestion des
ressources est charge de suivre et danalyser la ralisation des ressources publiques en fonction de la conjoncture conomique nationale et internationale de proposer les mesures
AJILI (Wissem), La gestion de la dette publique selon les approches conomique, institutionnelle et financire application une petite conomie en dveloppement : la Tunisie, thse de doctorat en sciences conomiques, Universit Paris IX- Dauphine, 2007.
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correctives adquates. Elle est charge de suivre les mouvements des fonds du Trsor et dassurer la gestion de leurs liquidits.
Quant la direction de la dette publique et des accords de coopration financiers, elle a la charge la plus importante. Elle assure la fonction de la gestion de lensemble des dettes de lEtat inscrites au livre de la dette.169 Cette direction se subdivise en une premire sous direction pour les accords de coopration financiers avec deux services : le service des accords bilatraux et celui des accords multilatraux. Une deuxime sous direction est charge des tudes de la projection de la dette publique qui comprend un service pour les tudes et les conventions et un autre pour la projection et le suivi de la dette garantie. Une troisime sous direction, comprend un service pour les ordres de paiement et un autre pour les rgularisations et le livre de la dette ncessaire pour la gestion de la dette publique. Cette direction se charge essentiellement, de participer aux ngociations des accords de convention en matire de coopration conomique et financire. Elle se charge galement de la programmation, du suivi et de lutilisation des ressources extrieures conformment aux accords de convention ainsi que du suivi de la dette publique extrieure. Elle se charge aussi, de procder ladministration, ltude et la projection de la dette publique, de dterminer les emprunts intrieurs en fonction des besoins du Trsor, de viser et de suivre les tirages des prts extrieurs publics non budgtiss , ainsi que de centraliser et de suivre la dette extrieure des entreprises publiques garantie par lEtat. A ce niveau, un dcret en date du 14 juin 1999170 a t promulgu pour complter celui du 23 avril 1991. Ce dcret ajoute un paragraphe IV (nouveau) larticle 13 et apporte de nouvelles attributions la direction des applications informatiques de gestion de la dette publique. Les nouvelles attributions en question sont relatives, dune manire gnrale, aux diffrentes fonctions concernant llaboration et lorganisation des applications informatiques de la base de donnes pour la gestion de la dette extrieure. Cette direction comprend, elle aussi, plusieurs sous directions qui sont divises, leur tour, par diffrents services.
Le Grand livre de la dette est un document au niveau duquel est retraces lensemble des donnes concernant des oprations relatives aux engagements financires de lEtat qui constituent la dette publique du pays . 170 Dcret n99-13du 14 Juin 1999, compltant le dcret n 916556 du 23 Avril 1991 portant organisation du Ministre des Finances. JORT n51 du 25 Juin 1991 p 1019.
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Toutes ces fonctions sont assures par les seules directions appartenant au ministre de Finances. Elles constituent un ensemble de services tatiques non autonomes qui ne garantissent pas souvent une gestion trs efficace. Dans ce cadre, il est remarquable que la situation nest pas la mme dans certains autres Etats o la fonction de la gestion de la dette publique est confie un organisme qui a une certaine indpendance par rapport aux pouvoirs publics et dont les fonctions se caractrisent par lefficacit, la rapidit et la comptence171. En Europe, les agences disposant de la plus grande autonomie sont lagence autrichienne, lagence irlandaise et lagence sudoise. Lagence autrichienne est reconnue par lOCDE comme tant trs indpendante du pouvoir politique. En Irlande, le National Management Treasury Agency est libre de mener de faon discrtionnaire la gestion de la dette nationale, et de formuler les stratgies qui lui semblent les plus appropries pour rduire autant que possible le cot de lemprunt, sous rserve du respect des directives ministrielles annuelles. Enfin en Sude, lagence est trs indpendante hormis ce qui concerne le volume demprunt en devises trangres, pour lequel le ministre des finances est comptent. Durant quelques annes la France a prfr lattribution de cette fonction lancienne Agence France Trsor intgre directement au ministre172. En effet, la capacit grer efficacement la dette publique dpend de la libert des intervenants concerns par cette gestion, notamment lorsqu'il sagit de prendre des initiatives dans ce domaine. De plus, le rle du Ministre des Finances se limite souvent lenregistrement des informations qui lui sont communiques. Les donnes qui ne parviennent pas aux services de ce dpartement ne sont pas ncessairement enregistres dans le Livre de la dette et napparaissent pas au niveau de la situation des engagements relatifs la mme anne. Ces quelques drglements dans la gestion administrative ont tendance avoir de mauvaises rpercussions sur la situation gnrale de la dette du pays, surtout au niveau de la dette extrieure. Daprs des tudes labores par les oprateurs en matire de traitement de la dette publique tunisienne plusieurs anomalies ont t dceles. Elles sont relatives aux retards trs frquents dans lintervention pour le suivi et le traitement des diffrents engagements financiers de lEtat, ce qui cause, souvent, de grandes pertes, en argent, pour lEtat au titre des commissions de retard payes suite au non remboursement des prts leurs chances ou
La modernisation de la gestion administrative de la dette publique. La Revue du Trsor, Juillet 1993, n7, p438-441. 172 DUMAS (Nicolas), Modles dorganisation de la gestion de la dette et de la trsorerie des Etats souverains et aide la dfinition dun schma stratgique pour la coopration technique de lAgence France Trsor, Rapport de Stage doption scientifique, Ecole polytechnique de Paris, page 14, 1999.
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suite la non utilisation, aprs un certain laps de temps, des sommes mises la disposition de lEtat par le bailleur de fonds. Elles sont, aussi, relatives au manque de srieux observ loccasion des tudes effectues sur les projets financs par des ressources demprunts extrieurs affects ou au retard lors de leur ralisation, ce qui engendre, dans la plupart des cas, un large dpassement des sommes initialement prvues et, donc, un alourdissement des charges de la dette publique. Elles sont galement relatives au manque de coordination entre les diffrents intervenants dans la gestion de la dette (les Ministres concerns et la Banque Centrale de Tunisie) remarqu lors de suivi informatique ; dabord cause de la non performance des matriaux utiliss, ensuite cause du manque du personnel hautement qualifi en la matire. En ce qui concerne la qualification du personnel gestionnaire de la dette, le Fonds Montaire International et la Banque Mondiale suggrent une polyvalence. Les gestionnaires de la dette doivent tre en mesure de mener efficacement des transactions financires sur les marchs, tout en tenant compte de la spcificit des titres quils sont en train de grer et de ltendu des risques qui leurs sont associs. Nanmoins, le recrutement des gestionnaires avec un profil pareil savre trs couteux. Lexprience de nombreux pays montre quil est difficile dattirer et de maintenir ces comptences cause de leur raret et la concurrence que prsente le secteur priv en motivation salariale.
b Lerledesinstitutionsfinancires
En matire de gestion de la dette publique tunisienne, le rle des institutions financires ne manque pas dimportance. Ce rle revient essentiellement linstitution financire la plus importante du pays, c'est--dire la Banque Centrale de Tunisie qui intervient sur le niveau de liquidit au march montaire travers des oprations dinjection ou de ponction. Le march montaire constitue un lieu de rencontre entre la demande et loffre de liquidits cours terme. Jusquen 2005, ce march tait rserv exclusivement aux banques et aux entreprises personne morales. A partir de la mme date les personnes physiques peuvent intervenir sur ce march. Les changes de liquidit interbancaires seffectuent au moyen des lignes de crdit que les banques ouvrent successivement ; par contre les emprunts des tablissements de crdits auprs des personnes morales ou des personnes physiques seffectuent au moyen de certificat de dpt qui sont mis par les banques et les organismes de leasing et qui ne peuvent ni tre rembourss par anticipation, ni comporter de prime de remboursement. Les changes de liquidits entre les entreprises ou avec les personnes physiques qui ne peuvent avoir lieu
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qua travers les tablissement bancaires seffectuent par transfert de compte en compte au moyen de billets de trsorerie qui se sont rmunrs taux fixe dtermin lors de lmission et ne peuvent comporter de prime de remboursement. La Banque Centrale de Tunisie peut, effectivement, prendre part la ngociation et la conclusion des accords financiers liant la Tunisie aux autres Etats ou organismes financiers internationaux. Mais, elle peut intervenir galement au niveau de lexcution et du suivi des oprations financires relatives lendettement public, en particulier lendettement public extrieur. En effet, lorsque lEtat tunisien exprime sa volont de demander des moyens financiers sous forme demprunts pour financer ses diffrents projets de dveloppement et lorsque le bailleur de fonds sollicit est intress, une commission entre la Tunisie et ce prteur se runit. Au cours de cette commission, on fixe le montant approximatif de lemprunt ainsi que les conditions doctroi et de remboursement. Un accord de principe est alors tabli. Le bailleur de fonds expdie, par la suite, une dlgation spcialise pour tudier la possibilit de mettre en place un crdit, tudier les besoins de lemprunteur et faire des visites aux entreprises qui oprent au niveau du secteur qui bnficiera du prt demand. Un projet daccord de crdit, tabli par les deux parties, fixe, par la suite, les modalits et les procdures dutilisation et de remboursement des fonds avant la signature finale de la convention de prt. A ce stade, et lorsquelle intervient pour lexcution de tels accords, notamment ceux relatifs au financement de projets bien particuliers, la Banque Centrale de Tunisie informe les banques qui oprent avec les entreprises ou les entrepreneurs concerns, et ce par des circulaires ou des conventions de rtrocession signes conjointement par des reprsentants, de la Banque Centrale, du Ministre des Finances et de la banque concerne. Ces documents fixent les modalits dimputation, dutilisation, de remboursement du montant du prt. Les banques concernes sont tenues de prsenter la Banque Centrale de Tunisie un dossier dtaillant les conditions et modalits de financement du projet en question, pour que cette dernire puisse dbloquer les fonds demands sous forme davances quelle rclamera, par la suite, auprs du bailleur de fonds. La Banque Centrale de Tunisie peut, aussi, procder louverture dun compte spcial comportant une partie du crdit global allou par le bailleur de fonds et relatif chaque entrepreneur, pour viter la lenteur dans les dlais de financement. Ce compte sert au bailleur verser une partie des sommes prvues sans justifications pour permettre au bnficiaire de financer ses dpenses courantes ou urgentes. Ensuite, il pourra prsenter les pices justifiant de telles dpenses. La Banque Centrale de Tunisie, lorsquelle
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verse les sommes prvues par la convention de prt la banque commerciale de lentrepreneur, tabli un chancier qui permet de suivre lavancement financier du projet.
B/Lintroductiondelinformatiqueetlamodernisationdelagestiondeladettepublique
Un systme dinformation performant est dune importance vitale dans le processus de gestion de la dette. Le Fonds Montaire International et la Banque Mondiale prcisent que le systme dinformation de gestion de la dette doit tre prcis, comprhensible et dot de moyen de sauvegarde. Ce systme est dun intrt minent pour les pays qui ne possdent pas dunit indpendante de gestion de la dette. Pour ces pays les instances recommandent une reproduction de donnes et des statistiques ainsi quun suivi de lchancier de paiement du service de la dette mais galement une amlioration de la qualit des rapports budgtaires et de la transparence des comptes financiers de lEtat. Pour faire face aux nouveaux enjeux et dfis auxquels est confronte la stratgie tunisienne dendettement public, les pistes de rforme recenses aussi bien par les autorits tunisiennes que par les experts des institutions internationales sont dveloppes. Durant les dernires annes, de nombreux experts de la Banque Mondiale et du Fonds Montaire International se sont intresss la problmatique de lendettement public en Tunisie. Les rapports et documents officiels tablis soulignent les forces du processus de gestion de la dette tunisienne dont notamment un cadre institutionnel relativement simple et bien structur. En Tunisie, plusieurs mesures ont t adoptes pour moderniser et amliorer la gestion des finances publiques dans la mesure o au cours des ces dernires annes, on a assist une volution nette du volume des oprations financires de l'Etat. Cette modernisation s'est manifeste, par exemple, dans l'organisation et la mise en place d'un systme informatique de gestion de la dette. En effet, une mauvaise gestion et un contrle inefficace de lendettement public peut provoquer des crises financires et conomiques ingrables. Cest la raison qui a incit plusieurs dpartements concerns mettre en place des systmes informatiss afin d'assurer, dans les meilleures conditions, les fonctions de gestion de la dette publique tunisienne. Cette informatisation est devenue une ncessit compte tenu de la masse importante d'informations traiter ainsi que de la diversit et de la multitude des intervenants en matire d'endettement. Elle est ncessaire vu l'importance et la complexit des
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problmes relatifs la dette, notamment ceux relatifs sa masse globale et son service. Par ailleurs, la simple erreur d'valuation peut engendrer de graves problmes sur la situation
financire du pays, en l'engageant dans un endettement excessif qui dpasserait ses capacits de remboursement174.
Au niveau international, plusieurs Etats, qu'ils soient en voie de dveloppement ou dvelopps, ont pris conscience de l'importance du problme surtout aprs la crise connue par plusieurs Etats dAmrique Latine en 1982. Ils se sont rendus compte quil est ncessaire, de parvenir trouver les moyens adquats et efficaces pour bien grer leur dette, en particulier leur dette extrieure, afin de pouvoir matriser son volution. Cest pour cette raison, par exemple, que 37 pays et 23 organisations publiques et prives se sont runis Paris du 29 au 31 Mai 1985 dans les locaux de la Banque Mondiale pour un sminaire international sur les systmes de gestion de la dette publique des pays en voie de dveloppement.175 Les pays industrialiss ont eu, eux aussi, recours linformatique pour pouvoir contrler et grer leur dette. Ctait le cas de la France, par exemple, o on a introduit le systme informatique depuis 1970 lorsquon a informatis la gestion des rentes et lapplication du suivi informatique de la dette lancienne Agence France Trsor. On a galement informatis le secteur du contentieux relatif la dette publique. Les problmes de la dette ont tendance devenir de plus en plus proccupants, notamment, pour les pays en voie de dveloppement. Cest pourquoi, il est ncessaire de disposer dun outil efficace de gestion. Cet outil ne peut mieux tre que linformatique. Cette procdure dinformatisation permet de porter une aide lutilisateur car elle donne en permanence une situation actualise des oprations financires en matire de dette. Pour toutes ses raisons, on a procd la ralisation dun projet dautomatisation de la gestion de la dette publique tunisienne travers la mise en place dun
TRIKI (Abdelhamid), Gestion de la dette extrieure de la Tunisie, Servir, (Revue Tunisienne dAdministration), n5, 1er Trimestre, 1992, p167. 175 A travers ce sminaire, les Etats ont pu prsenter leurs divers systmes informatiques appliqus la gestion des oprations de la dette. Ces systmes (logiciels) ont plus ou moins les mmes fonctions : -Le recensement des conventions et de leurs modifications, c'est--dire le recensement de tous les renseignements gnraux relatifs un prt (dtermination du crancier, du dbiteurs, de lobjet du prt, du montant du prt, du taux dintrts) et qui permettent dtablir des tats statistiques. - La gestion des conventions, c'est--dire lenregistrement des tirages (qui sont des oprations qui consistent pour le bailleur de fonds, oprer un crdit sur le compte du bnficire) et les remboursements affectant chacun des prts pour dterminer laide de lordinateur un encours propre prt et un encours global propre lensemble des prts. - la gestion de lenvironnement gnral de la dette publique qui correspond la constitution des tableaux relative aux taux dintrts, aux devises, aux fournisseurs. - la gestion des statistiques et des projections en se rfrant aux informations collectes et stocks dans cadre des fonctions prsidentes.
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ensemble de systmes informatiques chargs de contrler et de suivre lvolution de la dette. Linstitution dun tel systme par la cration dune base de donnes a t luvre de plusieurs dpartements. Ces dpartements relvent, en particulier, du ministre des finances, du ministre de dveloppement conomique (ancien ministre du dveloppement rgional et du plan) et de la Banque Centrale de Tunisie. Lorganisation institutionnelle traditionnelle de processus de gestion de la dette publique par produit contribue une qualit dinformation relativement bonne, notamment par type de produit ou dinstrument. Cette information demeure nanmoins fragmente. Le recours une approche fonctionnelle permet une nette amlioration de systme dinformation. La rforme institutionnelle devrait mettre laccent sur lamlioration de la performance du systme dinformation et le dveloppement dapproches analytiques pour la gestion du risque, qui constitue aujourdhui la priorit de toute stratgie de gestion active de la dette. Par opposition la gestion traditionnelle, qui privilgie lobjectif de rduction du cot de financement de lEtat, la nouvelle approche de gestion active de la dette met laccent sur le cot, certes, mais introduit galement le risque tolrable.
a Lescaractristiquesetlesfonctionsdessystmesmisenplace
Les diffrentes formes de modernisation de gestion de la dette publique traduisent une volont de progrs indispensable lamlioration de la gestion des finances publiques en gnral. Cette modernisation se manifeste, en Tunisie, aussi bien au niveau des mthodes de travail et moyens techniques utiliss quau niveau de ladaptation des mesures rglementaires. Ces deux niveaux se retrouvent galement, travers le dcret176 du17 octobre 1994 qui a permis linstitution de tels moyens en les entourant du cadre rglementaire ncessaire leur mise en place dautant que ce dcret, promulgu sur proposition du Ministre des Finances, est excut par les chefs des dpartements concerns. Le systme de gestion informatise de la dette publique est compos de plusieurs sous- systmes. Ils ont pour fonction de traiter, dabord, la dette extrieure de lEtat depuis la signature jusquau remboursement dfinitif, ensuite, la dette des entreprises publiques, et enfin, la dette garantie par lEtat. Il est mis en exploitation
Ces caractristiques et ces fonctions son dduites partir du dcret n94-214/du 7 Octobre 1994, portant cration de la base de donnes pour la gestion de la dette extrieure et fixation du mode de son exploitation JORT n85 du 28 Octobre 1994 p 1735-1736.
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depuis le premier janvier 1995 et concerne la gestion de la dette extrieure publique et prive. Il correspond, dune part, au systme de la dette de Ministre des Finances, et dautre part, celui de la Banque Centrale de Tunisie (ainsi quau systme du Ministre du Dveloppement Economique). Ces dpartements, qui taient chargs de crer cette base de donnes unifie, ont pour mission de dlimiter et grer lensemble des besoins pour les prts quils traitent. Ils ont, pour cela, accs aux donnes relatives aux prts grs par chacun de ces dpartements. Dans chaque systme, le dpartement concern effectue les oprations de saisie et de mise jour des donnes dont il a la responsabilit, et il peut aussi consulter lensemble de la base de donnes forme par les trois autres systmes. Daprs le dcret du 17 octobre 1994, prcit, la base de donnes institue est place au niveau des centres informatiques du Ministre des Finances et de la Banque Centrale de Tunisie. Elle est constitue de deux units similaires et interconnectes dune manire permanente de faon ce que toute mise jour des donnes dans une unit entrane automatiquement la mme mise jour dans lautre unit. Sa mise en place, son suivi, ainsi que son exploitation son confis un comit prsid par le Ministre des Finances ou son reprsentant. Ce comit est compos des reprsentants du Premier Ministre, du Ministre des Affaires Etrangres, du Ministre de la Coopration Internationale et de lInvestissement Extrieur, du Ministre des Finances, du Ministre du Dveloppement Economique et de la Banque Centrale de Tunisie. Il peut consulter, en cas de besoin, des experts en matire de gestion de la dette extrieure. La Banque Centrale de Tunisie, ainsi que tous les ministres chargs de conclure des accords de prts extrieurs et leurs contrats dapplication au profit de lEtat, doivent inscrire ces accords et ces conventions dans la base de donnes, et ce ds leur signature. Les tirages aux titres des prts extrieurs constats par lEtat doivent tre faits au moyen des demandes de tirage dictes, dune manire automatique, par la mme base de donnes. Les avis de dbit affrents ces demandes doivent tre introduits dans la dite base ds leur rception des bailleurs de fonds. Une copie doit tre, alors, transmise au Ministre des Finances. Dans la base de donnes, sont inscrits les tableaux damortissement qui permettent deffectuer les ordres de paiement mis pour le remboursement des prts extrieurs contracts par lEtat suivant les termes des accords de prts conclus. La Banque Centrale de Tunisie y introduit, galement, les paiements affrents aux ordres prcits. Les contrats de prts et les tirages conclus galement par les entreprises et les socits, ou conclus par celles-ci et garanties par lEtat, ainsi que les tableaux damortissement et les remboursements y affrents, sont introduits dans la base de donnes
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par le Ministre des Finances ou par la Banque Centrale de Tunisie. Toutes ces fonctions informatises pour la ralisation des objectifs de gestion de la dette publique consistent, au niveau pratique, dans laffichage de plusieurs images sur cran sous forme de menus successifs comportant chacun plusieurs transactions ncessaires lexploitation des soussystmes. Chaque sous-systme est organis, son tour, autour de plusieurs fichiers de base, ainsi que des fichiers annexes crs au fur et mesure des besoins. Les informations saisies sont introduites et contrles en temps rel. En cas danomalie, des messages derreurs sont affichs sur lcran, ce qui permet loprateur de rectifier et de mettre jour, immdiatement, les donnes errones ce qui permet dobtenir, en permanence, une situation actualise.177
b Lesavantagesetlesobjectifsdessystmesmisenplace
Lobjectif essentiel travers linstitution des systmes informatiques est de pouvoir contrler et matriser lvolution de la dette publique et prive de la Tunisie. Ces oprations de contrle et de gestion sont ncessaires dans la mesure o les problmes concernant lendettement ont tendance devenir de plus en plus complexes et difficiles grer vu la masse importante des intervenants dans les oprations de prt et demprunt de lEtat. Elles sont, galement, ncessaires car toute erreur, dans un sens ou dans un autre, risquerait de faire perdre au pays
des opportunits dinvestissement ou de le faire engager dans un endettement excessif qui dpasserait ses capacits relles de remboursement.178
Trouver les outils efficaces de gestion de la dette publique est, par consquent, une exigence. Lintroduction de linformatique dans ce domaine permet datteindre les objectifs recherchs dans un contexte meilleur. Linformatisation de la gestion permet la ralisation dobjectifs fondamentaux savoir assurer une gestion automatique des prts et emprunts, raliser des tudes rtrospectives sur la dette et tablir des projections court, moyen, et long terme. En revanche, linformatisation offre, concrtement, dautres avantages qui sont trs utiles dans le travail de gestion quotidien. Elle permet, en effet, dobtenir en permanence des informations (ou modifications) actualises sur les diffrentes donnes mmorises relatives ou
BRAHAM (Samir), Le systme de la dette nationale, Servir, (Revue Tunisienne dAdministration), n5(numro spcial), 1er trimestre, 1992, p162. 178 TRIKI (Abdelhamid), Gestion de la dette extrieure de la Tunisie, Servir, (Revue Tunisienne dAdministration), n5(numro spcial), 1er trimestre, 1992, p167.
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conventions de prts (sources, affectation, devises, taux dintrts, chance, amortissement), leurs tats statistiques tablis auparavant et, dune faon gnrale, lenvironnement global de la dette publique. Elle facilite, galement, laccs aux domaines et volumes dinformations importantes, ainsi que leur transmission et leur change entre les utilisateurs, dans les conditions de plus grande scurit et moindre cot. Elle permet, aussi, dassurer le suivi comptable de la dette en dtectant les chances rgler sur une date prcise pour pouvoir mettre tous les ordres de paiement et minimiser, le cas chant, les risques dintrts de retard. Elle offre, galement, la possibilit aux utilisateurs et gestionnaires de participer directement et simultanment la consultation et au contrle des donnes stockes, et ce en temps rel, ou bien elle leur permet dinterdire laccs par linsertion, par exemple, dun mot de passe. Linformation permet, surtout, de matriser et de rduire les dlais dans lesquels est traite la dette, en ce sens que lordinateur peut tre considr dans ce cas comme une formidable
horloge capable de rythmer la ralisation de lensemble des actes de gestion179.
Linformatisation de la gestion permet, ainsi, de prsenter des rsultats pouvant servir, chaque anne, dans la prparation des lois de finances. Llaboration du budget implique, en effet, que la charge de remboursement de la dette publique et prive soit estime avec le maximum de rigueur en fonction des hypothses et des donnes collectes par lordinateur. Cependant, et en se rfrant la pratique dans dautres Etats, comme la France, qui ont plus dexprience en matire de gestion informatique de la dette publique, on peut esprer quune telle gestion soit davantage amliore en Tunisie. On pourrait, aussi, concevoir un systme ou un site informatique servi par une quipe dinformaticiens trs comptents chargs uniquement de recueillir et de collecter les informations, aussi bien lintrieur du pays auprs des emprunteurs, qu lextrieur auprs des cranciers et des bailleurs de fonds ; puis vrifier et dtecter les erreurs et les incohrences avant la saisie. On pourrait, enfin, envisager lorganisation dun cadre lgislatif et rglementaire plus labor qui fonderait et justifierait toute action de gestion de dette publique tunisienne. Une telle organisation lgale reprsenterait un lment trs important parce quil est essentiel davoir un cadre appropri permettant au pays dencadrer lensemble des informations traiter.
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BOUBAKRI (Omar), les emprunts de lEtat, thse de doctorat en droit public, Universit de Sousse, 2007.
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Paragraphe2:Lagestioncomptabledeladette
La gestion comptable de la dette publique sinscrit dans le cadre de la gestion des finances publiques. Lintrt que porte cette forme de gestion la dette publique ncessite, forcment une mise en uvre de rgles de la comptabilit publique. Des rgles de la comptabilit publique rgissent certaines situations sinscrivant dans le cadre de lexcution de la loi de finances telles que le rglement ou lextinction des dettes la charge de lEtat. Il sagit, plus prcisment, des oprations financires relatives aux dpenses qui sinscrivent dans un cadre dterminant les modes de paiement, le principe de lacquittement chance ou la dchance quadriennale. En revanche, ces mmes principes de la comptabilit publique exigent, dune part, lexistence vritable et lgale de la charge publique et dautre part, son rglement au compte de son vritable bnficiaire (ou cranciers). En effet, le code de la comptabilit publique181 de 1973 prvoit dans son article 41 quaucun paiement ne peut tre effectu quau vritable crancier
justifiant de ses droits et pour lacquittement dun service fait. Larticle 42 prvoit que lacquittement de toute dette ne peut intervenir qu son chance. Ces deux articles
dfinissent donc les rgles gnrales en matire de rglement des dettes de lEtat. Toutefois, il existe des drogations aux rgles gnrales en introduisant des rgimes particuliers certaines oprations financires de lEtat. Nanmoins, la loi organique du budget n2004-42 a modifi et complt la loi organique n67-53 du 8 dcembre 1967. Cette loi dispose que les ressources demprunts et le service de la dette publique font partie respectivement des recettes et dpenses du budget de lEtat. Un chapitre spcifique est ouvert pour la dette en principal et en intrt, les dpenses de ce chapitre ont un caractre valuatif. Les dpenses additionnelles sont payes, le cas chant, sur les ressources du Trsor et elles sont prises en considration par la loi du rglement du budget. Un chapitre spcifique est ouvert pour les dpenses imprvues et les dpenses dont la rpartition ne peut tre dtermine au moment du vote. La rpartition des crdits affrents ces dpenses seffectue en cours danne par dcret. Dune manire gnrale, les principes qui sinscrivent dans le cadre de lexcution de la loi de finances doivent prendre en compte les rgles traditionnelles et les rgles spcifiques du rgime juridique appliqu la dette publique. Ces principes traditionnels sont ceux qui
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Le code de la comptabilit publique est promulgu par la loi n73-81 du 31 dcembre 1973.
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concernent les procdures relatives aux rglements des dettes la charge de lEtat. En revanche, toutes les dpenses publiques ne sont pas soumises aux mmes rgles. Il existe des rgles spcifiques182 appliques ces dettes, qui consistent par exemple tablir les modes permettant lextinction en dehors du paiement des dettes de lEtat.
A/Lerglementdeladettepublique
En matire de rglement des dettes de lEtat, la tche financire incombe, en dfinitive, au Trsor public en tant que banquier de lEtat, charg de lencaissement de lensemble des recettes de lEtat et du rglement de toutes ses dpenses dont celles affrentes au remboursement de la dette publique. Le rglement ou lacquittement de la dette publique intrieure et extrieure, sopre par le paiement, cest--dire par le remboursement des sommes par lEtat. Il seffectue sur les crdits ouverts au niveau du budget de lEtat : le titre I pour les intrts et le titre II pour le principal. En revanche, les crdits inscrits au niveau des titres I et II du budget de lEtat au titre de dpenses affrentes au remboursement de la dette publique ne traduisent pas rellement toutes les oprations effectivement opres pour rgler les dettes de lEtat. Il existe, en ralit, certaines oprations de rglement de dettes qui soprent en dehors du cadre du budget de lEtat ou de la loi de finances annuelle, dans la mesure ou ces paiements directs, raliss chaque anne interviennent, soit au titre de remboursement de crdit fournisseurs, soit au titre demprunts directs contracts par les entreprises publiques sans que lEtat intervienne. Une telle situation ne permet pas de prsenter toutes les dettes la charge de lEtat sur un pied dgalit pour pouvoir les traiter efficacement. Elle ne donne pas, galement, la possibilit, notamment aux reprsentants de la Nation et lopinion publique, de suivre et de contrler les comptes de lEtat. Le Trsor Public est lorganisme charg des missions sur le march domestique, il contrle les payements du service de la dette ainsi que tous les engagements de lEtat de la mise en uvre et de lexcution, par lintermdiaire dun ensemble de services tatiques, de dispositions budgtaires relatives lendettement public. Il adopte les mesures prvues par les principes de la comptabilit publique. Les oprations de trsorerie sont, en effet, celles relatives lmission, gestion et remboursement des emprunts court terme et, dune faon gnrale,
Les rgles spcifiques sont celles relatives, par exemple labsence de contraintes et de voies dexcution forcs contre lEtat ou aux modes dextinction des dettes de lEtat, propres au droit public telles que la dchance quadriennale ou la compensation entre crance et dettes publiques.
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toutes les oprations intressant les comptes de crances et de dettes non budgtaires183. A ce niveau, le compte courant du Trsor la banque centrale de Tunisie peut tre dbit doffice, aprs autorisation du Ministre des Finances, pour le rglement des dpenses affrentes la dette publique184. Le trsorier gnral effectue les contrles, les perceptions, les
encaissements et toutes les oprations directes qui lui sont confies par la lgislation et la rglementation en vigueur185. Cest le comptable payeur des dpenses publiques engages et ordonnances et imputables sur les fonds du trsor186. A ce titre, il excute les oprations relatives aux missions et aux remboursements des emprunts contracts par lEtat187. Dune manire gnrale, les oprations financires de rglement des dettes de lEtat sont soumises des conditions prvues par le code de la comptabilit publique et doivent passer, priori, par les phases188 rgissant les oprations de dpense. Daprs larticle 40, alina 5 du mme code
sont pays sans ordonnancement pralable les arrrages damortissement et dintrt de la dette publique. Depuis la rforme de 1989,189les dpenses affrentes aux paiements directs
sont rgularises par lmission dordonnance tablie par lordonnateur gestionnaire direct du projet. Ces ordonnances sont libelles au nom impersonnel du comptable charg de lencaissement des ressources extrieures190. Ce dernier garantit la conformit de la dpense la recette correspondante. Ainsi chaque demande de tirage faite par lordonnateur concern est une ordonnance de paiement. Daprs la loi n96-86 du 6 novembre 1996191 les dpenses finances par des emprunts extrieurs affects et contracts par lEtat, sont soumises aux rgles du prsent code. Toutefois, des drogations ce principe, nonces par le premier alina, existent. Elles sappliquent lorsque le rglement de ces dpenses est effectu par le prteurs sur la base dune demande de tirage manant du gestionnaire du projet dment habilit cet effet. Cette demande, qui tient lieu dordonnance de paiement, doit tre appuye par des pices justificatives attestant ces dpenses. Les dispositions du prsent article sappliquent dans le cas des programmes et des projets raliss directement par les ministres et financs par des ressources demprunts extrieurs affects. Elle sapplique aussi dans le cas des programmes
Art 52 du Code de la Comptabilit Publique de 1973. Art 184 (alina 2) du Code de la Comptabilit Publique de 1973. 185 Art 117 du Code de la Comptabilit Publique de 1973. 186 Art 178 du Code de la Comptabilit Publique de 1973. (Modifi par la loi n96 86 du 6 Novembre 1996). 187 Art 183 du Code de la Comptabilit Publique de 1973. 188 Il sagit de lengagement, de la liquidation, de lordonnancement et du paiement. 189 Rforme de larticle 16 de la loi organique du budget et la loi de finances pour lanne 1990 en complment de larticle 15 (alinas 2, 3, 4 et 5) du code de la comptabilit publique. 190 HADDAR (Mohamed), Introduction aux finances publiques, ENA, CREA, 1997, p 66. 191 La loi n96-86 du 6 novembre 1996 a modifi larticle 151 du code de la comptabilit publique de 1973.
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et projets raliss par des entreprises et tablissements publics, et financs par des ressources demprunts extrieurs affects, dont lEtat garantit le remboursement. Tous ces programmes et projets sont financs grce des crdits ouverts cet effet dans le budget de lEtat. La rpartition du crdit dengagement et de paiement au niveau de ces programmes et projets se fait par dcision de la part du ministre des finances sur demande des ministres concerns, et ce selon la nomenclature tablie au niveau du budget de lEtat. En cas de besoin le Ministre des finances peut, par arrt, augmenter le montant de ces crdits. Toujours dans le cadre du rglement de la dette publique, les crdits globaux constituent une technique budgtaire particulire prvue par la Loi Organique du Budget. Elle permet de faire face aux dpassements ventuels des crdits initialement prvus et autoriss par la loi de finances et dont le montant ne peut pas tre arrt de faon limitative mais simplement valuative, telles que les dpenses autorises au titre des crdits de remboursement des dettes de lEtat. Il sagit de crdits pouvant tre ouverts pour des dpenses dont la rpartition est dtermine au moment o ils sont vots192. Ces crdits sont dploys pour faire face, soit des charges communes, soit dpenses imprvues; dans les deux cas, lautorit rglementaire procde, par dcret, laugmentation de ces dotations initiales. Le caractre valuatif est donc la caractristique principale des dpenses affrente au remboursement de la dette publique. Ces dpenses ne peuvent pas tre dtermines de manire limitative et exacte lors du vote de la loi de finances initiale car ceci dpend, de lvolution relle du taux des changes, des taux dintrts et des rythmes des tirages effectus193. Cest pourquoi des crdits supplmentaires seraient, chaque fois, ncessaires pour un dpassement en cours danne en raison du caractre contraignant de ces dpenses et des spcificits de leur rgles de liquidation, et ce, pour parvenir rgler, dans leurs dlais, les diffrents engagements financiers de lEtat. Avant 1996, le gouvernement pouvait recourir la technique des crdits globaux en matire de dette publique en prlevant les sommes requises sur les ressources du chapitre des dpenses imprvues. Larticle 11 nouveau de la loi organique du budget n 2004-42 prvoit que la loi de finances ouvre les crdits par partie et par chapitre pour les dpenses de gestion. Un chapitre spcifique est ouvert pour la dette publique en principal et en intrt. Les dpenses additionnelles sont payes le cas chant sur les ressources du trsor public et elles sont prises en considration par la loi du rglement du budget.
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Article 12 de la Loi Organique du Budget n 67-53 du 8 dcembre 1967. HADDAR (Mohamed), Introduction aux finances publiques, ENA, CREA, 1997, p85.
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B/Lextinctiondeladette
Les rgles gnrales qui permettent lEtat de sacquitter de ses dettes sont, elles aussi, dfinies par le Code de la comptabilit Publique de 1973. Elles sont relatives, galement, aux oprations de dpenses et concernent, entre autres, les modalits particulires dextinction des dettes publiques telle que la dchance quadriennale des dettes de lEtat. Mais elles peuvent tre, aussi, relatives la compensation entre certaines dettes de lEtat avec dautres crances.
a LadchancequadriennaledesdettesdelEtat
Daprs larticle 40 du code de la comptabilit publique, avant dtre payes les dpenses sont engages, liquides et ordonnances. Toutefois, les arrrages damortissements et dintrts de la dette publique sont pays sans ordonnancement pralable194. De plus, lacquittement de toute dette ne peut intervenir qu son chance195. Pour viter des chanciers qui peuvent perdurer. Le principe de la dchance quadriennale a aid la gestion de la dette. Il sagit dune prescription spciale des crances de lEtat, des collectivits locales et des tablissements publics administratifs196. La dchance quadriennale des dettes de lEtat est une prescription spcifique de quatre annes appliques aux dettes de personnes publiques pour permettre leur liquidation rapide197. En Tunisie ce principe est annonc dans le cadre du chapitre IV du code de la comptabilit publique, organisant les oprations de dpenses de lEtat. Larticle 46 dispose : sous rserve des dispositions spciales rgissant la dette
publique et les pensions servies par la caisse nationale de retraite et autres dispositions dictant des dchances particulires, sont prescrites et dfinitivement teintes au profit de lEtat, des tablissements publics ou des collectivits publiques locales intresss, toutes crances, quelles quelles soient, et nayant pas t acquittes avant la clture de la gestion laquelle elles appartiennent, non pas t ordonnances et payes dans un dlai de quatre annes partir du premier jour de lanne suivant celle au cours de laquelle elle ont pris
Article 40 du code de la comptabilit publique. Article 42 du mme code. 196 CORNU (Grard), Vocabulaire juridique, Association Henri Capitant ; dition des presses universitaires de France, 1996. 197 JENAAH (Ridha), Budget et plan, recherches sur les instruments budgtaires dexcution du plan : une approche de droit conomique, thse de doctorat en droit, Facult des sciences politiques et conomiques de Tunis, 1981.
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naissance pour les cranciers domicilis en Tunisie et de cinq annes pour les cranciers rsidant hors du territoire tunisien . Les cranciers des personnes publiques peuvent ne pas
faire valoir leurs droits en temps utiles et subir la prescription propre aux dettes publiques savoir la dchance quadriennale198. La dchance quadriennale199 des dettes de lEtat est une prescription spcifique de quatre ans applique aux dettes des personnes publiques, au sens large du terme, pour permettre leur liquidation rapide. Elle est prvue par le Code de la Comptabilit publique de 1973. Cette rgle spcifique au Droit public est mentionne dans larticle 46200 du code. Daprs cet article : sont prescrites et dfinitivement teintes au profit de l Etat, des tablissements publics ou des collectivits publiques locales intresses, toutes les crances nayant pas t acquittes avant la clture de la gestion la quelle elles appartiennent, nont pas t liquides, ordonnances et payes dans un dlai de quatre annes partir du premier jour de lanne suivant celle au cours de laquelle ont pris naissance pour les cranciers rsidant hors du territoire tunisien. Les cranciers des personnes publiques peuvent ne pas faire valoir leurs droits en temps utiles et tomber sous le coup dune prescription propre aux dettes publiques portant le nom de dchance quadriennale.201 Larticle 46 et suivants, du Code de la Comptabilit Publique de 1973, dterminent les conditions gnrales dans lesquelles la rgle de prescription est applique aux dettes de lEtat. Cependant, le code de la comptabilit ne prcise en aucun article une dmarche spcifique la dette extrieure. Daprs larticle 47202 du Code de la Comptabilit Publique de 1973, la prescription est interrompue par simple demande du crancier pour rglement, par action en justice, par une
198 199
LALUMIERE (Pierre), les finances publiques, 8me dition Armand Colin, 1986. JENAAH (Ridha), Budget et plan, recherches sur les instruments budgtaires dexcution du plan : une approche de droit conomique, thse de doctorat en droit, Facult des sciences politiques et conomiques de Tunis, 1981.
Larticle 46 du Code de la Comptabilit publique dispose que : Sous rserve de dispositions spciales rgissant la dette publique et les pensions servies par la caisse nationale de retraite et autres dispositions dictant des dchances particulires, sont prescrites et dfinitivement teintes au profit de lEtat, des tablissements publics, ou des collectivits publiques locales intresses, toutes les crances, quelles quelles soient, qui nayant pas tait acquittes avant la clture de la gestion laquelle elles appartiennent, nont pas t liquides, ordonnances et payes dans un dlais de quatre annes partir du premier jour de lanne suivant celle au cours de laquelle elles ont pris naissance pour les cranciers domicilis en Tunisie et de cinq annes pour les cranciers rsidant hors du territoire tunisien . 201 LALUMIERE (Pierre), les finances publiques, 8me dition Armand Colin p341. 202 Larticle 47 du Code de la comptabilit publique dispose que : la prescription est interrompue par :
200
183
communication de ladministration par paiement, ou par rglement partiel de la crance, et un nouveau dlai commence courir partir du premier jour de la gestion suivant celle au cours de laquelle a lieu linterruption ou suivant celle, au cours de laquelle la dcision sera excute. Daprs larticle 48203 du Code de la Comptabilit Publique la prescription ne court pas si le crancier (ou son reprsentant lgal) est lgitimement regard comme ignorant lexistence de la crance ou sil se trouve dans limpossibilit dagir contre son dbiteur, personne publique. Daprs larticle 49 du Code de la Comptabilit Publique de 1973, La prescription est
suspendue par toute opposition au paiement de la crance faite entre les mains du comptable public assignataire.
Le juge ne peut pas la soulever doffice; cependant, la prescription peut tre invoque, moins quune juridiction ne se prononce par un jugement. Le point de dpart du dlai de quatre ans est le 1er Janvier de lanne qui suit celle au cours de laquelle le droit a t acquis. Toutes ces rgles rgissent les cas o un crancier aurait la possibilit de rclamer ses crances ou droits ventuels envers lEtat ou toutes autres personnes publiques. En se qui concerne ce dtail, larticle 46 prcise que lextinction de la dette publique par prescription est rglemente par des dispositions spciales. De telles dispositions spciales font quen matire de dettes publiques, au sens des finances publiques, sont rgies par dautres rgles qui drogent celles prvues par le Code de la Comptabilit Publique. Nanmoins, le code est imprcis en matire de dette extrieure de lEtat. Etant donn que la dette extrieure publique est un contrat, tabli entre lEtat et un pays tranger ou un
organisme tranger ; la rglementation de cette forme dengagement sera soumises aux propos
1 : toute demande de paiement ou rclamation crite relative la cration, adresse par le crancier lautorit administrative. Dans ce cas, le crancier a le droit de se faire dlivrer par le chef dadministration comptent un bulletin nonant la date de sa demande ou rclamation est les pices conduites lappui. 2 : Tout recours form devant une juridiction, relatif au fait gnrateur, l'existence, au montant ou au paiement de la crance quel que soit l'auteur du recours. 3 : Toute communication crite, relative la crance, faite par une administration intresse. 4 : Le rglement partiel de la crance. Un nouveau dlai de quatre ou cinq annes court compter du premier jour de la gestion suivant celle au cours de laquelle a eu lieu l'interruption. Toutefois, si l'interruption rsulte d'un recours juridictionnel, le nouveau dlai court partir du premier jour de la gestion suivant celle au cours de laquelle la dcision est passe en force de chose juge.
203
Larticle 48 du code de la comptabilit publique dispose que: La prescription ne court pas contre le crancier ou son reprsentant lgal qui se trouve dans l'impossibilit d'agir ou qui peut tre lgitimement regard comme ignorant l'existence de la crance .
184
de conventions internationales. Cependant, notre connaissance, le cas ne sest pas prsent et la Tunisie na pas eu de prescription spciale pour lextinction de sa dette extrieure. Les seuls moyens suivis ont pour objectif lattnuation de la dette et non son extinction.
b LacompensationentrecrancesetdettesdelEtat
En droit budgtaire, le principe de luniversalit est un principe fondamental. Il permet recueillir lensemble des recettes pour couvrir lensemble des dpenses de lEtat. Ces recettes sont comptabilises pour leur montant global sans possibilit daffecter une recette donne pour la couverture dune dpense prcise. De ce principe dcoulent deux rgles : la rgle du produit brut et la rgle daffectation. En vertu de la rgle du produit brut, toutes les recettes, ainsi que toutes les dpenses, doivent figurer au budget pour leur montant intgral, sans compensation entre elles. Autrement dit, conformment cette rgle, le gouvernement doit faire apparatre dans le budget qu'il soumet au vote de lorgane lgislatif l'ensemble de ses recettes d'un ct et l'ensemble de ses dpenses de l'autre, sans tablir de compensation entre les deux catgories, qui aboutirait n'inscrire que le solde de certaines oprations. C'est ainsi que l'article 15 de la loi n 67-53 du 8 dcembre 1967 portant LOB - dont le contenu ni la numrotation ne changent en 2004 - dispose que : Si cette rgle est si souvent
consacre et maintenue, c'est parce qu'elle prsente l'avantage de permettre un contrle budgtaire efficace, car aucune dissimulation de recettes ou de dpenses n'est possible.
La rgle du produit brut a pour complment la rgle de non-affectation des recettes aux dpenses, car, partir du moment o l'on inscrit les recettes pour leur montant global, cela signifie qu'elles devront servir la couverture de toutes les charges de l'Etat, de manire indiffrencie. Cette rgle vient complter la prcdente, et la renforcer, car partir du moment o l'ensemble des recettes sert couvrir la masse globale des dpenses, cela empche forcment la contraction entre elles. L'article 16 de la loi n 67-53 du 8 dcembre 1967 portant LOB dispose ainsi que : L'ensemble
des recettes est utilis pour faire face l'ensemble des dpenses.
185
Cette premire phrase de larticle 16 de la LOB na subi aucune modification, ni en 1996, ni en 2004, et pose un principe qui va galement dans le sens de l'unit budgtaire, en prvoyant que toutes les ressources et toutes les charges de l'Etat doivent tre runies dans un document unique, car, conformment la rgle de l'universalit, cette runion doit se faire sous la forme d'une masse globale de ressources servant couvrir une masse globale de charges. Cela signifie que toutes les recettes de l'Etat sont verses dans une caisse unique pour faire face l'ensemble de ses dpenses. Au contraire, les recettes perues par un service administratif ne servent pas, selon la rgle de non-affectation, la couverture des dpenses de ce mme service, mais sont verses dans la caisse gnrale de l'Etat : aucun service administratif ne peut ainsi dcider, au moment de la prparation du budget, quune recette particulire sera affecte la couverture dune dpense prcise. Le fondement de cette rgle est en premier lieu de permettre une information correcte du lgislatif, afin de faciliter son contrle. En effet, la rgle de non-affectation oblige le gouvernement tablir d'abord une prvision de l'ensemble des recettes, et ensuite rpartir ces recettes selon les priorits fixes en les affectant l'ensemble des dpenses, ce qui conduit oprer une chelle des dpenses prioritaires indpendamment des recettes ralises par tel ou tel service. Luniversalit budgtaire consiste interdire la compensation entre les recettes et les dpenses (rgle du produit brut, de la non compensation ou de la non contraction) ; et aussi viter laffectation de recettes particulires au financement de dpenses spcifiques (rgle de la non affectation des recettes aux dpenses). Or, si ces consquences sont gnralement appliques, elles connaissent certains assouplissements, aussi bien en ce qui concerne la compensation, qui est parfois permise par la Loi Organique du Budget elle-mme quen ce qui concerne laffectation, que la LOB aussi organise dans certains cas. L'article 39 du code de la comptabilit publique nonce clairement que :
Aucune compensation ne peut tre faite entre les crances et les dettes publiques, sauf drogation par dcret, ce qui pose la rgle de la non-compensation, tout en envisageant la possibilit d'une
drogation par dcret. Cest le cas, notamment, du dcret du 14 Septembre 1992 autorisant la compensation entre les crances et les dettes publiques204.
204
186
Lexigence dun tel dcret impliquant lintervention de lautorit rglementaire serait lquivalent dune nouvelle forme dautorisation, affirm par MECHICHI205, aprs celle octroye au niveau de la loi de finances pour les deux oprations budgtaires rsultant de la compensation ; c'est--dire celle relative la perception dune recette et lautre la
consommation dun crdit. Toutefois, ladoption dun tel avis critique envers cette deuxime forme dautorisation peut tre relativise si on admet lide selon laquelle, la compensation entre une crance prive et une dette publique, a pour objet la cession dun patrimoine public qualifi par le droit lui-mme dinsaisissable. En effet, lintervention dun tel acte engageant la plus haute autorit du pays permet dans une certaine mesure de garantir dune part, un minimum de contrle sur ce type doprations et de laisser dautre part, une marge de libert pour lautorit charge dexcuter les oprations budgtaires pou quelle ne soit pas oblige de recourir, chaque fois, au Parlement pour solliciter une nouvelle autorisation, mme sil sagit, parfois de renoncer un patrimoine public contre une crance prive sur lEtat par le simple jeu de la compensation. Cependant, on rejoint, sans aucun problme, ce mme avis lorsquil soutient que lintervention de lautorit rglementaire est ncessaire partir du moment o la compensation, opre au niveau de la dette de lEtat, serait lorigine dune contraction budgtaire, pour reprendre le mme terme employ par MECHICHI, et ce lorsque la dette de lEtat nat avant louverture du crdit budgtaire qui en permettra lextinction , ou lorsque le mme crdit budgtaire apparat insuffisant obligeant lintervention par dcret pour ouvrir des crdits supplmentaires et couvrir, ainsi, un ventuel dpassement des crdits ouverts par la loi de finances, car dans ces cas, la compensation constitue une vritable atteinte la rgle de luniversalit budgtaire, contrairement aux cas ou cette compensation ne cause la contraction que sur le plan comptable, c'est--dire lorsque la dette de l Etat oppose en compensation est autorise pour son montant intgral par la Loi de Finances. Mais, mme dans cette situation on pourrait penser que lintervention dun dcret ne nous empche pas de dire que des atteintes la rgle du produit brut subsisteraient. En effet, les crdits dj autoriss par la loi de Finances et dploys pour servir au titre dune compensation de la dette avec une crance sur lEtat peuvent se rvler insuffisants. Dans ce cas la contraction aurait lieu raison de la diffrence entre la dette effective de lEtat et celui du crdit ouvert par la loi de Finances qui fera le sujet dune autorisation par dcret. Ces crdits peuvent tre, galement non encore, prvus par la loi de Finances dans ce cas la contraction serait valable pour toute dette tatique sujet de la compensation et dont le Dcret autoriserait pour son montant total.
205 MECHICHI (Lotfi), Le Budget de lEtat en Tunisie, thse de doctorat en droit, facult de droit et de sciences politiques de Tunis, 1993.
187
Quelques autres remarques peuvent aussi tre avances propos de cette solution prvue titre exceptionnel par le Code de la Comptabilit Publique. Dabord, on peut noter que cette drogation nest profitable selon larticle 39 du mme Code quaux personnes publiques dbitrices envers un crancier priv. Elle nest pas possible pour les personnes prives qui sont dbitrices lgard dune personne publique. En effet, lalina deuxime du mme article dit clairement que nonobstant lexistence leur profit de
crances, mme rsultant de titres excutoires, les dbiteurs dimpts ou autres sommes quelconques envers lEtat, les tablissements publics administratifs ou les collectivits
publiques locales peuvent tre contraints par toutes les voies de droit et sans pouvoir opposer aucune compensation ou confusion, au paiement des dits impts ou autres sommes. Ensuite,
on peut remarquer que lArticle 39 du Code de la Comptabilit Publique, utilise le terme autres sommes quelconques pour dsigner la nature possible de la dette de la personne prive sujet de la compensation. Cependant, le texte reste ambigu concernant la dette externe. Certes, les dispositions du code de la comptabilit publique, larticle 39, annoncent indirectement la possibilit de compensation de la dette publique par les crances mais les conditions ncessaires la ralisation de ce fait juridique sont nuances en matire de dette publique extrieure. Partant du fait que la compensation de la dette extrieure publique par les crances est possible la privatisation de certaines entreprises tatiques peut tre considre comme une forme spciale de compensation de la dette extrieure par les crances. Si on envisage le cas inverse, c'est--dire le cas dans lequel la compensation serait envisageable entre une personne publique qui serait dbitrice lgard dune personne prive, ce mme terme, de larticle 39 du code, autres sommes quelconques engloberait, toute sorte de crances possibles que peut avoir une personne prive envers lEtat, et ce, sans aucune distinction. Il pourrait sagir, par exemple, dune dette ayant pour origine des titres demprunts intrieurs souscrits par des personnes prives ou encore dautre types de crances que lEtat doit certains tablissements financiers suite une opration demprunt ou de garantie demprunt. Enfin, on peut constater que la compensation nest envisage quentre crances et dettes sappliquant sur des oprations du budget de lEtat, c'est--dire que la compensation, dans les cas ou elle est applique, nest quune excution dun acte budgtaire. Tout se passe comme
si lEtat peroit de telle recette autorise et laffecte, du seul point de vue comptable, en tout
188
prsume que la dette de lEtat soit liquide et ordonnance par imputation sur crdit
budgtaire pralablement ouvert, et pour la crance de lEtat quelle est liquide et mise en recouvrement sur la base de lautorisation de perception209. Les compensations entre crance
et dette publique non budgtises ne seraient pas prises en compte du moment o elles ne concernent pas les dettes tatiques qui apparaissent travers le budget de lEtat
SectionII:Lagestionsurleplaninternational
Par forme internationale on a voulu dcrire un procd, bien particulier, de gestion de la dette publique tunisienne. Cest une forme originale dans la mesure o elle permet lEtat, non seulement de rgler une partie de sa dette extrieure, mais aussi de profiter des avantages que prsentent certaines mthodes particulires, tel que le recyclage pour raliser des promotions internes dans diffrents secteurs, consolidant, ainsi, le processus de dveloppement dans le pays. Pour aboutir au mme objectif, le droit international ainsi que les rapports tatiques ont mis en uvre plusieurs formes et procds de gestion des dettes tatiques. Ces mthodes ont tendance ne sappliquer quaux seules dettes publiques extrieures. Parmi ces techniques on voquera quelques unes des plus importantes et des plus rpandues.
Paragraphe1:LesstratgiesdegestionselonlesdirectivesdelaBMetduFMI
Les objectifs propres la politique de gestion de la dette publique se caractrisent par un objectif principal dans la stratgie dendettement public, qui garantit que les besoins en financement de lEtat soient satisfaits au cot le plus bas, sur le moyen et le long terme avec un niveau tolrable de risque.
208 209
CHIKHAOUI (Leila), Prcis de finances publiques, dition CPU, 2005, p94. Idem
189
A/Lesobjectifsetlesinstrumentsdegestion
Avant didentifier la gestion des cots pour le contribuable en tant quobjectif principal de la gestion de la dette publique extrieure, les prcisions quant la notion de gestion de la dette publique sont ncessaires. La gestion de la dette publique est dfinie comme tant, le
processus de mise en uvre et dexcution de la stratgie de gestion de la dette de lEtat afin de mobiliser les fonds qui lui sont ncessaire et de raliser ses objectifs en termes de risque et de cot. Et pour faire face tout autre objectif en matire de management de la dette souveraine, LEtat doit avoir mis en place, dvelopp et maintenu un march efficient pour ses titres.210
La dfinition du processus de gestion de la dette publique ainsi prsente soulve les trois objectifs suivants : 1- La gestion de la dette publique est un processus intgr qui couvre ainsi bien les oprations de conception, de dfinition et de mise en uvre de la stratgie de gestion de la dette de lEtat que des activits caractre purement oprationnel permettant de mener bien la stratgie pr tablie. En dautres termes, lapproche prconise par les deux institutions internationales pour la gestion de la dette est plutt une approche globale et intgre o laspect conception ne peut tre dissoci de laspect excution. En effet, le processus de gestion de la dette intgre des activits dvaluation des besoins, de dfinition des objectifs et de slection des moyens. Le processus couvre galement les oprations dmission de la dette et de gestion au quotidien des liquidits et des engagements financiers de lEtat ainsi que les oprations daudit et de contrle de ce qui a t ralis. Finalement, le processus de gestion de la dette sinscrit dans un horizon de long, moyen et court terme. Il associe des orientations stratgiques des activits oprationnelles. 2- Le processus de gestion de la dette publique fonctionne dans un unique objectif : mobiliser les fonds ncessaires au financement de lEtat au moindre cot tout en respectant un certain niveau de risque jug tolrable. 3- La dfinition met laccent sur un objectif de moyen et de long terme, celui de la mise en place et de la consolidation des mcanismes de march pour les titres de lEtat. Ce dernier
AJILI (Wissem), La gestion de la dette publique selon les approches conomique, institutionnelle et financire, application une petite conomie en dveloppement : la Tunisie, thse de Doctorat en sciences conomiques, Universit de Paris Dauphine, 2007.
210
190
lment traduit plutt lengagement des institutions internationales dans la logique du march et lincitation de lEtat opter pour cette voie. Lobjectif se justifie, gnralement, par lefficacit et lefficience du march dans la rduction des cots et la minimisation des risques. Le rapport de la BM et du FMI insiste sur limportance relative des objectifs dans la stratgie de gestion de la dette publique, la prise de conscience de limportance de la stratgie de gestion de la dette de lEtat en tant quinstrument part entire de la politique conomique. Cette recommandation est galement un rappel lordre de certains Etats qui ont mal exploit leurs dettes. Les instruments de la gestion de la dette publique sont prsents en fonction des objectifs de la minimisation des cots de la gestion du risque qui sont : La maturit de la dette, La liquidit et lutilisation des drives. Pour analyser limpact de la maturit sur les cots et sur les risques de la dette, on peut citer deux approches diffrentes. La premire approche est base sur la courbe des taux dintrt, la deuxime sur le risque de refinancement.
B/Lacourbedestauxdintrt
Une courbe des taux dintrt normale augmente en fonction du temps car le taux dintrt idal pour les investisseurs dans les titres dEtat long terme est suprieur au taux dintrt demand court terme. La forme normale de la courbe des taux dintrt sexplique notamment par la prfrence pour la liquidit selon HICKS.211 La prfrence pour la liquidit des investisseurs est base sur leur aversion au risque.212 Des maturits diffrentes impliquent un risque diffrent pour les investisseurs quant au rendement attendu. La thorie de prfrence pour la liquidit garantit que laversion au risque influencera le choix des investisseurs pour le court terme et celui des emprunteurs pour le long terme.214 Etant donn que le taux de risque saccrot avec la maturit, les investisseurs prfreraient, si les rendements taient gaux sur toutes les maturits, les titres court terme. Par consquent, pour que le march tienne des titres dEtat long terme, le rendement attendu sur les titres long terme doit excder le rendement attendu des titres court terme par une prime de risque ou de liquidit.215
211 212
HIKS (John. R), Value and Capital, 2me edition Oxford, 1946. COX- INGERSOLL (John) et al. A theory of the term structure of interest rates, Econometrica 1985, p385. 214 Idem p385. 215 Ibidem p.182-183.
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C/Lerisquederefinancement
Cependant une diminution de la maturit de la dette a comme consquence laugmentation du risque de refinancement. A chaque fois que le principal de la dette arrive son chance et que le Trsor ne veut pas rembourser la dette mais la financer par une nouvelle mission de titres dEtat, la question se pose de savoir quelles conditions lEtat peut se financer avec de nouvelles missions. Dans cette perspective, la duration est effectivement une mesure du risque. En outre, la liquidit peut tre dfinie comme la possibilit soit dutiliser des actifs comme moyen de paiement, soit de les transformer plus ou moins facilement en des moyens de paiement. Un produit liquide se caractrise donc par un volume de transaction lev de ce produit dans les marchs pertinents, ce qui rend facile sa ngociation sur le march. Une importance de liquidits peut contribuer lobjectif de la minimisation des cots de plusieurs manires : 217tout dabord des marchs secondaires efficients peuvent permettre aux responsables de fixer plus facilement des condition dmission de faon parvenir au meilleur compromis possible entre fixer un prix dmission trop rigoureux au risque de faire chouer lopration du point de vue quantitatif, et fixer un prix gnreux et ne pas obtenir les meilleurs conditions dmission possible. Ensuite lexistence de march secondaire des titres dEtat liquides peut aider assurer la continuit de laccs de lEtat au march, notamment sil est possible dattirer une importante clientle dinvestisseurs internationaux. Des produits liquides sont plus attractifs pour les investisseurs, de telle faon que le rendement demand sera infrieur au rendement demand pour un produit moins liquide. A partir des annes soixante-dix, les fortes variations des taux dintrt ltranger ont engendr des risques importants pour les prteurs et pour les emprunteurs de capitaux.218Dans cette perspective, la cration du March terme dinstruments financiers (MATIF) a rpondu lobjectif de permettre aux agents conomiques- les prteurs comme les metteurs de se protger contre les risques financiers et plus prcisment contre les variations de taux
BROKER, Government securities and debt management in the 1990s, Paris. Organisation for Economicooperation and developement, 1993, p 18-19 et p 45-46 218 PONS (Jean-Franois), Emission et gestion de la dette de lEtat, 1990, p 342.
217
192
dintrt. Afin de grer le risque du taux dintrt, le Trsor franais a autoris lutilisation des swaps de taux dintrt sur le MATIF. Lutilisation des drivs dans le cadre de la gestion de la dette publique est cependant trs rare et ponctuelle : le seul exemple dutilisation des drivs par Trsor sest situ pendant la guerre du Golfe, quand les taux dintrt court terme augmentaient. Dans ce contexte, lintention de Trsor en mettant des drivs ntait pourtant mme pas une mesure de gestion du risque mais la provocation dun effet de signalling : le Trsor franais voulait dmontrer aux marchs, par cette opration, qui il considrait la raction des taux dintrt aux vnements politiques comme exagre et qui il croyait en une correction de cette raction. Il existe notamment deux raisons pour lesquelles le Trsor nutilise quasiment pas les produits drivs dans la gestion de la dette publique : premirement, le recours ces produits nest pas considr comme ncessaire parce que les responsable estiment qui ils napportent pas de valeur ajoute par rapport aux possibilits de gestion de risque dont le Trsor dispose, mme en renonant aux drivs .Lutilisation des produits drivs voque une scurit irrelle. De plus, le cot politique en cas de perte suite une opration avec des produits drivs est estim comme trs lev, de telle sorte que les gains potentiels dans la gestion des risques ne compensent pas les pertes potentielles.
Paragraphe2:Lesmthodesdegestiondeladette
Laccroissement continu du volume et la diversit de la structure de la dette extrieure des pays en voie de dveloppement ont incit les organisations mondiales mettre en place un bouquet de mthodes de gestion de la dette appropries et adaptables chaque pays endett. Lenvironnement socio-conomique et politique du pays endetts est dterminant de la mise en place dun procd de gestion de la dette particulier.
A/Lannulationdeladette
vise, simplement,
annuler la part
insoutenable de la dette de ces pays sans chercher, toutefois, librer leur dveloppement.
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Ces pays dbiteurs continuent rembourser des sommes considrables, au vu du dnuement de leurs populations. En complment de cette initiative largement insuffisante, certains pays riches ont dcid l'annulation des crances d'aide publique au dveloppement220 (APD). Il suffit quun prt soit consenti un taux infrieur celui du march pour quil soit considr comme une aide.les prts bilatraux lis et les annulations de la dette font aussi partie de laide publique au dveloppement. Parmi les diffrentes catgories daides, laide hors projet qui a pour vocation le financement des dficits budgtaires ou de la balance des paiements. Cette aide est conditionne par la rduction du dficit public, la privatisation, la bonne conduite cologique, etc. Toute ces conditions sont dfinies par les principaux gouvernements du Nord, la Banque Mondiale et Fonds Montaire International. Cependant, lannulation de la dette est traduite par la signature d'un contrat de dsendettement dveloppement pour une dure de trois ans avec les gouvernements des pays bnficiaires. Il s'agit de dcider o seront investies les sommes libres par les annulations de dette publique extrieure. Une fois le contrt est sign, le pays bnficiaire rembourse le service de sa dette au Trsor qui transfre alors une somme quivalente au Trsor du pays bnficiaire, destine financer les projets dcids conjointement. Ainsi, il ne s'agit pas d'une annulation de dette car le lien entre crancier et dbiteur n'est pas rompu. Au contraire, de nouvelles conditions sont dfinies, entranant la mise sous tutelle d'une partie du budget des pays dbiteurs. La dette extrieure est alors dguise sous la forme dannulation. Le pays endett peut rencontrer de difficults plus graves suite cet engagement car il se lance dans une stratgie de dveloppement planifie par des organisations internationales ayant, gnralement, une connaissance superficielle des conditions de mise en place des dites stratgies.
B/Lerchelonnementdeladette
Cest la modification des termes d'une dette, par exemple en modifiant les chances ou en reportant les paiements du service de la dette. Le but de cette technique est, en gnral, de prolonger la priode de remboursement pour en diminuer le montant ou pour accorder une priode de grce pour le paiement des intrts. En aucun cas on ne peut avoir un dlai de grce pour le montant de la dette.
220 On appelle aide publique au dveloppement les dons ou les prts consentis des conditions financires privilgies accords par des organismes publics de pays industrialiss.
194
Cette notion dcrit la prpondrance nouvelle des missions de titres (obligations internationales classiques mises pour le compte d'un emprunteur tranger sur la place financire et dans la monnaie du pays prteur, euro-obligations libelles dans une monnaie diffrente de celle de la place o elles sont mises dans l'activit des marchs. A quoi s'ajoute la transformation d'anciennes crances bancaires en titres ngociables, techniques qui ont permis aux banques d'acclrer leur dsengagement l'gard des pays en voie de dveloppement aprs l'irruption de la crise de la dette. FIREFOX
Paragraphe3:LesdirectivesduFondsMontaireInternationaletlaBanqueMondiale
Le FMI et la BM ont labor des directives portant sur les pratiques de gestion de la dette souveraine et de la liquidit saine, afin daider les gouvernements et les autorits responsables de la dette instaurer des stratgies solides de gestion de celle-ci. Les deux organismes ont conjugu leurs efforts en vue de dfinir les principes gnraux qui aideront les gouvernements se doter de politiques amliores de gestion de la dette et rduire leur vulnrabilit financire. La formule propose par le FMI na pas dapplication universelle. Il sagit dun recueil de pratiques agres de gestion de la dette extrieure publique largement considres comme prudentes et souhaitables, notamment ltablissement dobjectifs clairs de gestion de la dette publique , la sparation et la coordination de la gestion de la dette et gestion montaire, une dlgation, une transparence et une responsabilit nettement dfinies. Le rapport de la BM et Du FMI, relatif aux rgles de gestion de la dette publique extrieure a t labor afin de satisfaire un certain nombre dobjectifs. Principalement le rapport vise assister les dcideurs en matire de politique conomique, pour mener bien les reformes entreprises au cours des dernires annes en matire dendettement public afin de rduire la vulnrabilit face aux chocs conomiques et financiers internationaux. De plus, il tend dfinir des rgles et des principes de gestion en matire dendettement public applicable un large ventail de pays, ses diffrents stades de dveloppement et avec diffrentes structures institutionnelles en charge de la dette souveraine. Ces rgles et principes ne doivent pas pour autant devenir des pratiques contraignantes ou des standards caractre obligatoire. Enfin, le rapport assiste les dcideurs et les conseillers impliqus dans la rforme de la stratgie de la gestion de la dette publique extrieure, en tenant compte des circonstances propres chaque
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pays. En effet, les besoins de chaque conomie en matire dendettement public, diffrent en fonction des contraintes qui lui sont imposes sur les marchs de capitaux, de son rgime de taux de change, de la qualit de ses politiques macroconomique et de rgulation, ainsi que de sa capacit institutionnelle sadapter aux reformes. De ces objectifs recherchs il ressort que les directives de la BM et du FMI nont pas la force contraignante de la loi. Il sagit plutt dun cadre de rflexion portant sur des questions touchant de prs ou de loin la gestion de la dette publique. De plus, la gestion de la dette publique extrieure est un concept dynamique qui dpend de plusieurs paramtres dont le stade de dveloppement atteint par le pays en question, ses caractristiques Enfin, la
gestion de la dette publique demeure une question dordre national. Les institutions internationales ne peuvent jouer quun rle de conseil et dassistance dans le management de la dette publique. Le rapport de la BM et du FMI semble se dcharger de toute responsabilit dimposer aux Etats, des rgles et des normes en la matire. En effet, le rapport est assez explicite sur ce point. Le rle des institutions internationales, en matire de gestion de la dette souveraine, est un rle exclusivement de conseil et dassistance. En consquence, les directives portant sur la gestion de la dette, doivent tre prises en considration pour leur juste valeur et ne doivent tre interprtes. Ainsi, les rapports de la BM et le FMI traduisent la volont des deux institutions de placer demble la gestion de la dette publique extrieure, en tant quinstrument de politique conomique, dons son cadre gnral. Ainsi, ce point semble lever toute ambigut quant la manire dont lendettement public peut tre apprhend. Dans leur approche de gestion de la dette, la BM et le FMI tiennent compte de la double nature de lendettement public: Un instrument autonome avec des objectifs propres dune part, une composante dune politique conomique plus complexe ne pouvant oprer efficacement sans mcanisme de coordination dautre part. Le rapport de la BM et de FMI fait preuve dune certaine flexibilit en ce qui concerne la coordination. En effet, bien quil insiste sur la ncessite de mettre en place le mcanisme de coordination entre les diffrentes composantes de la politique conomique, le rapport prconise une autonomie progressive de la gestion de la dette vis--vis des politiques montaire et budgtaire avec le dveloppement conomique et financiers du pays considr. Celui de lanne 2002-2003 incite la mise en place dun processus transparent de gestion de
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la dette de lEtat. Cette transparence doit se manifester au niveau des structures, dans le rapport hirarchique et lors de la dfinition et la dlimitation des autorits et responsabilits. Elle est galement prsente au niveau du systme informatique dinformation aussi bien dans sa composante interne quau niveau de la stratgie de communication avec lextrieur. Dun autre ct, le rapport de la BM et du FMI sest intress au cadre institutionnel de gestion de la dette trois niveaux diffrents. Le premier est dordre stratgique et touche aux problmes de gouvernance. Le deuxime est oprationnel et concerne la gestion au quotidien de la dette publique. Le troisime, porte sur llaboration et la mise en application dun code dontologique en matire de gestion de la dette publique. Le meilleur garant dune bonne gouvernance en matire de gestion de la dette de lEtat est le recours la loi pour la dsignation des structures en charge de cette mission. Cette premire condition, bien que ncessaire, est insuffisante. En effet, le rle et le mandat de chacun des intervenants dans le processus de gestion de la dette doivent tre dlimits avec la plus importante prcision. Le rapport met laccent sur la ncessit dun contrle oprationnel des activits de gestion de la dette publique extrieure. La gestion oprationnelle couvre aussi bien la dfinition et la dlimitation de la responsabilit de chaque membre du personnel que la mise en uvre de politique de contrle. Par ailleurs, la gestion de la dette doit tre associe un systme dinformation efficace et comprhensible avec des mesures appropries de sauvegarde. Le rapport incite galement, au niveau du cadre institutionnel, llaboration et la mise en application dun code de dontologie pour les gestionnaires de la dette. En effet, la fixation des rgles de bonnes murs en matire de gestion de la dette et leur consignation dans un code de dontologie peuvent apporter des solutions efficaces, notamment certains problmes de conflit dintrts. Au niveau de la dfinition de la stratgie de gestion de la dette publique extrieure, le rapport de la BM et du FMI met laccent sur un aspect cl savoir la gestion des risques, il semble mme ramener toute la stratgie de gestion de la dette souveraine cet aspect. Tout en demeurant relativement gnrique, le rapport tient prciser quune gestion des risques associs au portefeuille de lEtat ne doit se limiter au risque fiscal explicite. Le rapport met en relief la gestion du porte feuille de la dette souveraine notamment sur la dette de court terme (le risque de refinancement), sur la dette taux flottant (le risque de taux dintrt) et sur la dette en monnaie trangre (le risque de taux de change).
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Le paragraphe prcdent consacr la stratgie de gestion de la dette a mis laccent sur le principe dune gestion prudente des risques. Ce paragraphe explicite en dtail ce mme principe. Il se distingue nanmoins du prcdent, notamment par son caractre technique. En effet, ce paragraphe du rapport rappelle quil est primordial de dvelopper et de mettre en place un cadre permettant aux gestionnaires de la dette publique extrieure de grer les diffrents arbitrages possibles entre le cot anticip et le risque associ au portefeuille de lEtat. Pour identifier et valuer les risques associs au portefeuille de lEtat, les gestionnaires de la dette doivent tre en mesure de conduire rgulirement des tests dits de stress, sur la base de chocs conomiques et financiers auxquels lconomie est potentiellement expose. Il sagit du dveloppement et du maintien dun march efficient pour les titres dEtat. La recommandation retenue pour le moyen et long terme, en matire de gestion de la dette publique extrieure, est celle de la mise en place des mcanismes de march. En effet, la seule alternative permettant de rduire les risques et les cots associs la dette publique est celle de la dynamisation de loffre et de la demande pour les titres dEtat. Ainsi, le rapport rappelle que les politiques adoptes par les gestionnaires de la dette publique extrieure doivent tre en comptabilit avec lobjectif de dveloppement dun march efficient pour les titres de lEtat. En ce qui concerne les plans d'ajustement structurel ils ont t imposs au dbut des annes quatre-vingt en contrepartie de 1'octroi de nouveaux prts ou de l'chelonnement d'anciens prts par le FMI et la Banque mondiale. Ce type d'ajustement a pour finalit d'assurer que le pays pourra reprendre le service de sa dette extrieure (paiement des intrts et remboursement des prts). L'ajustement structurel repose habituellement sur le dosage des lments suivants : dvaluation de la monnaie nationale (afin de rduire les prix des produits exports et de rcolter des devises fortes pour rembourser la dette), hausse des taux d'intrt (pour attirer le capital international), rduction des dpenses publiques (licenciements dans la fonction publique, rduction des budgets de sant et d'ducation.), privatisations massives, rduction des subventions publiques de fonctionnement certaines entreprises ou certains produits, blocage des salaires pour viter que la dvaluation ne provoque un enchanement inflationniste. Non seulement les programmes d'ajustement ont abouti un endettement sans cesse accru, mais ils ont en outre simultanment entran une baisse des revenus des populations locales
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suite aux licenciements, la suppression de services publics et une hausse des prix suite une TVA leve et la libralisation des prix.
Paragraphe4:LaformedegestiondeladetteapproprielaTunisie
Dans le souci de parvenir trouver les solutions adquates pour rsoudre et matriser les problmes lis lendettement extrieur et pour renforcer la coopration internationale en matire de financement des diffrents projets de dveloppement, la Tunisie a adopt le recyclage de la dette, un moyen trs efficace qui permet datteindre les deux objectifs la fois. La technique la plus favorable pour les Etats endetts est celle relative la remise ou lannulation, pure et simple, de leurs dettes. Elle consiste affranchir et dispenser lEtat dbiteur du remboursement de sommes dues au bailleur de fonds. Cette technique a permis, par exemple, aux pays de lAfrique subsaharienne, entre 1994 et 1995, de bnficier dune remise dune partie de leurs dettes. Le rchelonnement ou la restructuration de la dette est une technique trs rpandue. Elle permet lEtat endett de bnficier dune nouvelle rpartition et dun rchelonnement de la priode de remboursement. Elle est souvent assortie de certaines conditions. Les ngociations pour un tel rchelonnement se font au niveau du Club de Paris221 ou du Club de Londres222, qui sont deux institutions au niveau desquelles les Etats qui souffrent de difficults majeures de paiement peuvent demander une formule qui permet dtaler leurs dettes. Cest ainsi, par exemple, que le Maroc a demand la fin de 1993 le rchelonnement de sa dette estime, lpoque, 21 Milliards de dollars.
Il sagit du groupe dEtats cranciers cre en 1956 et spcialis dans le traitement des dfauts de paiement des pays en dveloppement. Le Club de Paris distingue deux types de crances ; les crdits aides publique au dveloppement accord des taux infrieurs ceux du march et en principe destins favoriser le dveloppement et les crdits non APD qui sont les seuls tre concerns par un ventuel allgement. Pour la majorit des pays en dveloppement en difficults de paiement, le Club de Paris ne rpond que par les rchelonnements de dettes, les problmes tant alors simplement repousss dans le temps. 222 Ce Club runit les banques privs qui dtiennent des crances sur les Etats et les entreprises des pays en dveloppement. Lorsque la crise de la dette a clat en 1982, le club de Londres sest tourn vers le FMI pour trouver un soutien. Aujourdhui ces groupes de banque de dpt se rencontrent pour coordonner le rchelonnement de la dette des pays emprunteurs. Ce groupe est qualifi de commissions consultatives.
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La conversion de la dette dun pays en nouvelles valeurs juridiques ou financires, ou en participation dans le capital dentreprises publiques ou, enfin, en titres obligataires constitue aussi une mthode de gestion de la dette. Toutes ces techniques reprsentent un effort certain pour allger le problme de la dette extrieure des Etats. Toutefois leurs effets restent limits .Pour lannulation de la dette, par exemple, elle constitue une solution ponctuelle qui ne produit pas ses effets long terme car les montants annuls ne sont pas, en gnral, trs importants par rapport au volume global de la dette. Le rchelonnement, pour sa part, ne fait que reporter lchance de remboursement sans, pour autant annuler lobligation du dbiteur. Quant la conversion de la dette, telle quelle a t expose, elle permet des investisseurs trangers davoir la possibilit de dtenir des participations dans des entreprises publiques nationales et, par la mme occasion, davoir un certain pouvoir de dcision dans des secteurs quon peut qualifier de stratgiques touchant lintrt de toute la Notion. Dans le mme contexte,
le recyclage de la dette, dit aussi Debt For Nature, dont
lapparition remonte aux annes 1980 apparat quant lui comme une technique originale et particulire de gestion du problme de la dette publique dans la mesure o il permet dassurer des conomies financires dune importance non ngligeable. Le premier accord de ce genre a t conclu en 1987, entre les Etats-Unis dAmrique et la Bolivie et prvoit le recyclage de 650.000 Dollars de dettes envers des Banques privs amricaines en projets visant la protection de 135.000 hectares de fort amazonienne. Puis cette technique a t tendue plusieurs autres Etats dAmrique Latine (Costa Rica), dAsie (Philippines), dAfrique (Madagascar). Pour la Tunisie, la technique de recyclage de la dette a permis, galement, la conversion dune partie de la dette publique extrieure tunisienne en des projets nationaux. En effet, travers les ngociations portant sur le recyclage, lEtat endett (en loccurrence lEtat tunisien) sengage, en change de lannulation dune partie de sa dette envers ltranger, crer des fonds en monnaie locale qui serviront financer des programmes de protection de lenvironnement . Ainsi, il parat que le recyclage, qui ne constitue pas lunique mthode, de la dette extrieure tunisienne a pour finalit la ralisation de projet de lenvironnement ou, ventuellement, de la promotion de la femme. Ces projets ont pu tre concrtiss grce aux accords conclus avec des Etats cranciers trs attachs aux problmes relatifs lenvironnement et trs soucieux de trouver les moyens qui permettent de les rsoudre.
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A/Lerecyclagedeladettetunisienne
Modalit originale de financement internationale, le recyclage de la dette est un arrangement par lequel un pays endett sengage, en change de lannulation dune partie de sa dette envers ltranger, crer des fonds en monnaies nationales qui serviront financer des actions locales de protection de lenvironnement223.Cest une forme particulire de coopration internationale qui permet dtablir lchange dette contre nature. Mais, le lien entre les problmes relatifs lenvironnement (ou la promotion de la femme) et ceux relatifs la dette publique extrieure peut ne pas paratre, premire vue, trs vident. Cependant, il existe une vritable interdpendance entre les deux phnomnes. En ralit, nous pouvons trs bien comprendre ce lien si nous avons lesprit le fait que les pays dbiteurs cherchent, continuellement, instaurer une balance de paiement positive pour dgager un surplus en devises leur permettant de rembourser leurs dettes. Pour cela, ils cherchent continuellement gagner davantage en exportant par exemple, toujours plus, leurs ressources naturelles ou en recourant encore aux sources extrieures demprunt pour financer dnorme projets tels que les barrages gants, les usines mtallurgiques, etc. De ce point de vue on peut tablir le lien entre lendettement public extrieur et quelques uns des problmes intrieurs qui constituent le sujet des accords de recyclage. Opter pour le recyclage de la dette permet aux pays endetts de profiter des multiples avantages quoffre cette technique de gestion de la dette publique extrieure. Cependant, pour parvenir la ralisation de ces avantages, encore faut-il remplir les conditions ncessaires la conclusion dun accord de recyclage permettant datteindre les objectifs poursuivis par cette technique de gestion, dans la mesure o plusieurs lments sont ncessaires pour aboutir la concrtisation de ces accords et produire les intrts poursuivis.
a Lesavantagesdurecyclage
Le recours au recyclage, comme moyen de gestion de la dette extrieure, permet de raliser plusieurs avantages car les consquences lies aux problmes relatifs lendettement peuvent tre catastrophiques pour le pays dbiteur dautant plus que les diffrentes autres formes de gestion ne permettent pas, souvent, daboutir des solutions dfinitives. Le recyclage
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CHKHAOUI (Leila), LEtat de lenvironnement 1961-1991, Paris, publications de lOCDE, 1991 p298.
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apparat, ainsi, comme tant la solution la plus intressante et la plus utile. Elle permet de raliser plusieurs intrts, et ce, sur plusieurs plans. Sur le plan social le recyclage de la dette pourrait relancer la politique de lemploi et rduire les problmes sociaux. En effet, il est certain que cette technique de gestion de la dette puisse diminuer le chmage et garantir une cration demplois nouveaux garantissant la main duvre, un revenu lui permettant de contribuer, de manire positive, au dveloppement des rgions ou elle rside. On pourra, ainsi, matriser le double phnomne de lexode rural et de lmigration, assurer lquilibre, la stabilit et le dveloppement interne.224 Sur le plan politique, galement, le recyclage de la dette a des avantages non ngligeables. Il permet de dsamorcer les tensions et les pressions causes par les crises dendettement entre les pays dvelopps et en dveloppement. Il permet galement dviter les ventuels sentiments de frustration chez les populations des pays endetts qui voient leurs efforts profiter aux populations des pays dvelopps. (Il permet, en consquence, de) contribuer consolider la stabilit et la paix dans le monde225. Sur le plan conomique, le recyclage sert, en premier lieu, rduire le poids de la dette publique extrieure. Il permet, en outre, la ralisation dun certain nombre davantages dont le plus important serait, notre avis, lamlioration de la situation de la balance des paiements. En effet, le montant qui devrait tre dploy pour rembourser le principal et les intrts de la dette publique sera vers, en monnaie locale, pour financer des projets nationaux ce qui permet, surtout, dviter la sortie des devises et le transfert improductif des capitaux vers lextrieur. Ces devises, employes pour le rglement des engagements financiers de lEtat avec ltranger constituent, des recettes dexportations de biens et services. Le recyclage de la dette extrieure tunisienne, par sa reconversion en projets nationaux financs en monnaie locale, permet, donc, de contourner ce problme dans la mesure ou lEtat tunisien va pouvoir pargner ces devises pour le remboursement dautres dettes non recyclables ou pour le rglement doprations dimportations, ce qui permettra dinvestir dans dautres projets productifs et rentables et promouvoir ainsi lconomie.
Extrait du discours du prsident de la Rpublique prononc Alger le 22 Juillet 1990 loccasion de louverture du sommet de lunion du Maghreb Arabe (traduction de lauteur). 225 Extrait du discours douverture de la confrence de Bone sur le dveloppement dans les pays en voie de dveloppement, le 16 Juillet 1990.
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A partir de l, le recyclage permet dempcher et dviter, pour la part de la dette qui le concerne, quun tel endettement puisse continuer peser sur les finances publiques travers les dpenses trs importantes quil cause au titre des remboursements du principal et des intrts des engagements financiers de lEtat. Il permet doprer une sorte de transfert des fonds destins initialement financer les conomies des pays riches vers les pays pauvres ou en voie de dveloppement ce qui est de nature encourager le dveloppement et freiner la fuite des capitaux. Ces derniers vont donc profiter de cette situation pour promouvoir
linvestissement interne et raliser des projets pour le dveloppement national. Il sagit de projets qui touchent la promotion de la femme ou la protection de lenvironnement.
b Lesconditionsdurecyclage
Il sagit, dans ce cadre, de dterminer les conditions dans lesquelles sont ralises les oprations de recyclage de la dette publique tunisienne. En effet, pour pouvoir bnficier dun arrangement qui permettrait le rglement dune partie de leur dette dans les conditions les plus favorables, les Etats en situation dendettement et en collaboration avec leurs Etats cranciers, cherchent instituer un cadre institutionnel et lgal leur permettant de sassurer de la juste affectation des fonds correspondant aux dettes recycles, et de suivre lavancement et lvolution des projets. Linstitution dun tel cadre correspond aux diffrentes conditions qui doivent exister pour aboutir la mise en uvre effective des objectifs atteindre. La premire condition est relative la ralit de lopportunit de loctroi dun tel avantage un pays dbiteur, en loccurrence la Tunisie. Ceci suppose, en effet, que lEtat dbiteur ou endett a un rel besoin de procder au rglement dune partie de sa dette extrieure pour pouvoir solliciter une autre forme de financement extrieur afin de mettre en place ou de poursuivre un processus de dveloppement ou faire face une situation de dficit budgtaire. En ce qui concerne la Tunisie, lopportunit pour les Etats cranciers sapprcie par rapport au rel besoin qua la Tunisie pour financer des projets relatifs la protection de lenvironnement ou la promotion de la femme. De ce point de vue, ces Etats ont estim que notre pays peut tre considr comme un Etat ayant un rel besoin financier, ce qui lui a permis, effectivement, de bnficier dune forme daide leur permettant le financement de ces secteurs.
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Une deuxime condition intresse la dtermination de la nature des projets qui doivent tre financs par la banque du recyclage de la dette. En ralit, ces projets sont dtermins par laccord liant le pays endetts avec lEtat ou les Etats cranciers. A titre dexemple, lobjectif de la Sude et de la Hollande, cranciers de la Tunisie, tait de ne financer que les projets environnementaux caractre prioritaire226 ou, ventuellement, ceux visant la promotion de la femme tunisienne. La troisime condition est relative la signature dun accord de recyclage. Un tel accord doit mentionner le montant de la dette recycle, le taux de change prendre en considration pour effectuer la conversion, le type de projets financer, etc. La quatrime condition concerne la forme de la mise disposition des fonds qui vont faire lobjet du recyclage. Si par exemple, lEtat crancier compte employer les ressources provenant du remboursement du prt en tant que dons, lEtat bnficiaire doit les inscrire en tant que tels au Budget de lEtat, sinon, le recyclage ne peut avoir lieu. En ce qui concerne les accords liant la Tunisie avec la Sude et la Hollande, plusieurs formules ont t proposes. Les parties ont hsit entre linstitution dun compte bancaire ordinaire, louverture dun compte la Banque Centrale de Tunisie, la cration dun fonds spcial de Trsor ou dun fonds de concours mais la formule qui a t, finalement, retenue est celle du fonds de concours. Les autres formules ont t cartes parce quelles ne permettent pas lexercice dun contrle efficace parce quelles manquent de souplesse dans les rgles mmes de leur gestion. La formule du fonds de concours a t retenue pour plusieurs raisons. Dabord, parce quelle permet de placer les fonds qui proviennent du recyclage dans un compte part, ce qui permet aux pays crditeurs de suivre laffectation de ces sommes. Ensuite, parce que le fonds de concours obit des rgles de gestion trs souples dans la mesure ou il peut tre cre ou supprim simplement par arrt ministriel sans passer, ncessairement, par le vote du Parlement. Enfin, parce quil prsente des garanties de bonne gestion puisquil est soumis aux rgles budgtaires227.
Pour la Sude, les secteurs prioritaires sont inscrits au programme dAction National pour lenvironnement de Septembre 1990. Selon ce programme, les projets doivent porter sur la lutte contre la pollution et linsalubrit des communes, la protection de la nature et des espces biologiques menaces, la protection des milieux marins, la conservation des ressources, la lutte contre la dsertification. 227 Laccord tuniso-sudois de 1991 a donn lieu la cration dun fonds de Concours appel : Fonds Sudo-tunisien pour la protection de lenvironnement en Tunisie dont lordonnateur est le ministre du dveloppement Economique. Le Fonds de concours relatif laccord tuniso-hollandais est appel : Compte de
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A ce niveau, une remarque peut tre faite propos de la mise en uvre du fonds tunisohollandais pour le recyclage dune partie de la dette extrieure tunisienne. En effet, le mcanisme de fonctionnement de ce fonds est un peu complexe car les accords qui ont t conclus avec la Hollande ne sont intervenus quaprs que la Tunisie eut rembours le service de sa dette envers les Pays-Bas228. La dernire condition est relative la cration dun comit de suivi. Un tel comit est institu pour garantir une gestion transparente et efficace de ces fonds. Ces attributions sont tablies dans les accords conclus avec les pays crditeurs. Dans le cadre de laccord tuniso-sudois, larticle 2 prvoit la dsignation dun comit de six reprsentants dsigns, trois de chaque partie, par leurs Gouvernements respectifs. Le comit ne peut dlibrer quen prsence dau moins quatre de ses membres. Ces dcisions sont prises lunanimit et il se runit au moins une fois par an. Il est charg de la gestion du fonds et de lapprobation des projets ainsi que de leur suivi et de leur excution. Dans le cadre de laccord tuniso-hollandais, larticle 4 prvoit, galement, la cration dun comit de suivi compos de reprsentants des ambassades de la Hollande et de la Tunisie, et des reprsentants des diffrents ministres concerns, en loccurrence les Ministres des Affaires Etrangres, de la Coopration Internationale et de lInvestissement extrieur, du Plan et du Dveloppement Rgional (actuel Ministre du Dveloppement Economique), des Finances et, enfin, de lEnvironnement et de l Amnagement du Territoire. Ce comit se runit trois fois par an .Il est charg dexaminer les projets, prsents par la Tunisie et transmis lambassade des Pays-Bas par la voie diplomatique, au moins six semaines avant la runion du comit. Il est charg, aussi, darrter les choix et les priorits concernant ces projets et dexaminer les rapports relatifs leur tat davancement et des phases ultrieurs dexcution, et ce, dun commun accord entre les deux parties. Lorganisme charg de raliser le projet est sollicit, par la suite, pour faire des propositions sur la manire dont le projet sera excut. Ces propositions sont soumises lapprobation dune commission tunisienne, puis passent lexamen du comit de suivi qui arrtera la liste finale des projets. Une fois approuv, le projet commence a tre excut. Lexcution commence par une demande faite par lordonnateur au Ministre des Finances pour le dblocage des fonds
recyclage de la dette hollandais pour la protection de lenvironnement en Tunisie et ayant comme ordonnateur le Ministre de lEnvironnement et de lamnagement du Territoire. 228 Ce mcanisme se prsente de la manire suivante : la Tunisie, par lintermdiaire de la banque Centrale de Tunisie, paie le service de la dette en intrts et principale. Ensuite, la Nederlandse Investestingsbank Voor Ontwikkelingslanden (NIVO) remboursera, la Tunisie, la partie du service de la dette paye en Florin. Puis la Tunisie verse la contrepartie de la somme en Dinars tunisiens dans le fonds de concours.
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ncessaires au financement de la premire tranche du projet. Le Ministre procde alors louverture, par arrt, des crdits demands qui seront verss dans un compte ouvert au nom du matre douvrage pour lui permettre de les consommer pour la ralisation des travaux. Dautres demandes sont, par la suite, faites pour louverture dautres crdits au fur et mesure que ces travaux avancent. La ralisation des projets est soumise un contrle rgulier de la part du comit de suivi. Ces conditions sont reconduites, chaque anne, pour tous les projets entams dans le cadre du recyclage de la dette publique extrieure tunisienne.
B/Lerecyclagedeladetteextrieuretunisienneenprojetsnationaux
La protection de lenvironnement constitue lobjectif principal poursuivi par cette forme particulire de traitement de la dette publique tunisienne. En effet, les projets jusquici raliss laide dun financement provenant des produits du recyclage ont tous le caractre cologique229. Cest la raison essentielle qui a amen certains Etats cranciers accorder la Tunisie le privilge de la gestion de sa dette extrieure par son recyclage, car ces Etats sont parfaitement conscients du fait que la protection de lenvironnement est loin dtre une simple affaire nationale mais une affaire qui touche lhumanit tout entire dans la mesure o les consquences sattachent une pollution de lair ou de la mer, par exemple, ne se limiteront pas aux seules frontires du pays. Les accords visant le recyclage de la dette extrieure tunisienne sinscrivent dans le cadre des efforts dploys pour trouver de nouvelles techniques et de nouvelles solutions qui permettent la fois de traiter le problme de la dette extrieure tunisienne tout en permettant la ralisation et la poursuite du processus de dveloppement sur des bases qui soient saines et durables. Ces solutions ne doivent pas tre, donc, court terme et doivent prendre en considration tous les facteurs relatifs lallgement de la dette et aux autres intrts du pays. Dans ce contexte, plusieurs propositions ont dj t faites plusieurs niveaux. Cest le cas, par exemple, de la proposition faite par les pays en voie de dveloppement loccasion de la confrence des nations unis sur lenvironnement et le dveloppement tenue du 3 au 14 juin 1992 ( CNUED). Un des principes labors lors de cette confrence prvoit quil faut trouver
229 Les projets raliss dans le cadre des accords de recyclage de la dette extrieure sont des projets visant la lutte contre la pollution, la sauvegarde des ressources naturelles, la lutte contre la dsertification.
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des solutions durables aux problmes de la dette des pays en dveloppement faible revenu et revenu intermdiaire afin de leur donner des moyens dont ils ont besoin pour instaurer un dveloppement durable. Il faudrait maintenir ltude ladoption de mesures visant attnuer les problmes dendettement (de ces pays). Il faudrait continuer examiner la question de savoir si des mesures dallgement de la dette peuvent tre prises fin dattnuer les difficults de ces pays. Dans ce cadre dallgement, le FMI et la Banque mondiale ont engag linitiative PPTE en 1996 afin dassurer quaucun pays ne soit confront une charge dendettement intolrable. Cette initiative suppose une action concerte de la communaut financire internationale, y compris les institutions multilatrales et les autorits nationales, en vue de ramener un niveau supportable la charge de lendettement extrieur de la plupart des pays pauvres trs endetts. Aprs un examen exhaustif de linitiative en 1999, un certains nombre de modifications ont t approuves, afin doctroyer un allgement plus substantiel un plus grand nombre de pays et plus rapidement, ainsi que de renforcer les liens entre lallgement de la dette, la rduction de la pauvret et la politique sociale. En 2005, en vue dacclrer les progrs dans la voie des objectifs du millnaire pour le dveloppement (O M D) des Nations Unies, linitiative dallgement de la dette multilatrale(IADM) est venue sajouter linitiative PPTE. LIADM vise lannulation de la totalit des crances admissibles dtenues par trois institutions multilatrales (le FMI, lAssociation Internationale de dveloppement (IDA) de la Banque Mondiale et le Fonds Africain de Dveloppement (FAD) sur les pays ayant atteint le point dachvement de linitiative PPTE. En 2007, la Banque Interamricaine de Dveloppement (BID) a galement dcid daccorder un allgement de dette cinq pays de lhmisphre occidental pauvres et trs endetts. Linitiative PPTE, mme complte par lIADM, nest pas pour autant la panace. Mme si la dette extrieure de ces pays tait entirement efface, la plupart dentre eux auraient encore besoins dune aide extrieure concessionnelle importante puisque, depuis plusieurs annes, laide quils reoivent est largement suprieure au paiement effectu au titre des services de leurs dettes. Compte tenu de la nature volontaire de la participation linitiative, le FMI et la banque mondiale continueront dexercer une pression morale sur les cranciers pour les encourager y participer et octroyer pleinement .Ils continueront galement e recueillir plus dinformations pour mieux valuer et suivre les allgements accords. Le FMI traitera des questions lies la participation dans le cadre de ses consultations rgulires et autres consultations avec les pays cranciers.
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La Tunisie, pour sa part, a propos plusieurs solutions qui vont dans le mme sens. Elle la fait par lintermdiaire du prsident de la rpublique qui a insist, dans un discours quil a prononc loccasion de louverture du sommet de lUnion du Maghreb Arabe tenu Alger le 22 Juillet 1990, sur la ncessit de dpasser les mesure partielles ou conjoncturelles et de concevoir des solutions globale pour le problme de lendettement. Parmi ces solutions, la Tunisie a propos la cration dun fonds de dveloppement des pays de lUnion du Maghreb Arabe qui serait financ par le service de leur dette contracte auprs des pays de lUnion Europenne, ou encore, le recyclage de la dette pour promouvoir lenvironnement. A ce propos, le Prsident de la Rpublique a dit je voudrais, galement, exhorter les institutions
financires internationales rexaminer la question de la dette en lpongeant en partie ou en totalit ou en la rutilisant au profit des projets de dveloppement et de protection de lenvironnement.230
Les propos de la Banque mondiale, une source capitale dappui financier et technique pour lensemble des pays en dveloppement, se rsument en ce qui suit : nous aidons les gouvernements de ces pays lutter contre la pauvret en leur apportant les fonds et les services spcialiss dont ils ont besoin pour entreprendre des projets dans les domaines les plus divers : ducation, sant, infrastructure, communication, rforme administrative. Quant au FMI, la formule propose par celui-ci nest pas dapplication universelle, il sagit dun recueil de pratiques agres de gestion de la dette extrieure publique largement considres comme prudentes et souhaitables. Le rapport de la BM et de la FMI relatif aux rgles de gestion de la dette extrieure publique, a t labor afin dassister les dcideurs en matire de politique conomique, a bien mener les rformes entreprises ou cours des dernires annes en matire dendettement publics extrieur pour attnuer la vulnrabilit des conomies face aux chocs conomiques et financiers internationaux. Les rapports dfinissent des rgles et des principes de gestion en matire dendettement public applicables une multitude de pays deux diffrents stades de dveloppement et avec diffrentes structures institutionnelles en charge de la dette souveraine. Ils assistent les dcideurs et les conseillers impliqus dans la rforme de la stratgie de gestion de la dette, en tenant compte des circonstances propres chaque pays. En effet, les besoins de chaque conomie en matire dendettement public diffrent en fonction des contraintes qui lui sont imposes sur les marchs de capitaux, de son rgime de taux dchange, de la qualit de ses politiques macroconomiques et de rgulation
Extrait du discours prononc par le Prsident de la Rpublique Tunisienne le 13 Juin 1994 loccasion de louverture de la 30me session ordinaire de la confrence des chefs dEtats et de Gouvernements de lOrganisation de lUnion Africaine.
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ainsi que de sa capacit institutionnelle sadapter aux rformes. Cette dernire proposition a eu des rponses favorables pour la Tunisie puisquelle a fini par trouver une mesure permettant de rgler la dette qui leur est due tout en lui assurant les moyens ncessaires pour instituer un procd de dveloppement. Alors elle a conclu avec eux, des accords visant recycler une partie de sa dette extrieure. Dans ces accords, plusieurs objectifs ont t fixs pour finaliser et terminer les lments ncessaires du dveloppement.
a Laconclusiondesaccordsderecyclagedeladettetunisienne
Pour un Etat en dveloppement comme la Tunisie, le recyclage de la dette constitue une opportunit trs intressante et trs avantageuse. Il permet de raliser le rglement dune partie de sa dette extrieure tout en profitant des possibilits quil offre pour promouvoir linvestissement et le dveloppement dans le pays. Pour cette raison la Tunisie a appel, ds le dbut des annes 1990, les Etats cranciers opter pour cette nouvelle technique et faire profiter les pays endetts des avantages quelle prsente. Elle la fait pour la premire fois en avril 1991 loccasion de la confrence de prparation du sommet de Rio tenue Tunis et runissant des reprsentants et des ministres de lenvironnement des pays francophones. En effet, lors de cette confrence, la Tunisie a demand llargissement du recours la technique de recyclage de la dette tatique extrieure tous les pays en dveloppement. Une dclaration dite de Tunis a t, alors, rdige posant, notamment, les principes dun dveloppement durable et dune ventuelle reconversion de la dette en projets environnementaux.231 A la suite de cette demande, la Tunisie a pu conclure des accords internationaux de recyclage dune partie de sa dette extrieure avec quelques uns de ces Etats cranciers. Le premier accord de recyclage a t sign avec la Sude, Stockholm, le 11 janvier 1991. Il sagit dun protocole de coopration avec la Tunisie suivi par la signature, le 14Juin de la mme anne, dun accord ayant pour objet le recyclage de la dette publique tunisienne envers la Sude. Dans le cadre ce premier accord, un fonds de recyclage de la dette publique tunisienne envers la Sude pour la priode stendant entre le 30 juin 1990 et le 31 dcembre 1994 a t cre en vue dy affecter les produits de remboursement des prts publics sudois afin de financer, en Tunisie, des projets de protection de lenvironnement. Cet accord prvoit la ralisation de plusieurs projets dont certains relatifs la construction de stations
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dpuration de moyenne dimension, lamnagement et lquipement de 3 parcs naturels, au nettoyage et lquipement des plages municipales, la rdaction de 2 tudes relatives aux dchets solides, la construction du Centre International des Technologies de lenvironnement (CITE).232 Un deuxime accord du mme type a t sign le 24 mars 1995. Il envisage toujours le recyclage dune partie de la dette extrieure tunisienne envers la Sude, mais avec une particularit par rapport au premier qui consiste, en plus de la ralisation des projets prvus pour la protection de lenvironnement, dans lengagement de lEtat tunisien pour affecter une partie de la dette recycle pour la promotion de femme. Les fonds verss cet gard peuvent tre utiliss pour le financement dactivits visant assurer une meilleure coordination entre les organismes tunisiens responsables dans les deux domaines et renforcer leurs comptences par des actions de formation, de recherche et dtude. Toutefois, ces fonds ne peuvent pas servir couvrir les frais gnraux de fonctionnement des organismes concerns. Un troisime accord ayant le mme objectif a t sign, La Haye en 1992, avec la Hollande. Il prvoit, aussi, le recyclage dune partie de la dette publique extrieure tunisienne. Il sagit de transformer une partie de la dette remise pour la ralisation dun projet-pilote de lutte cologique contre lrosion des ctes, accompagn dune tude dvaluation de ltat denvasement des barrages. 233 Actuellement, plusieurs autres accords de mme type seraient en cours de ngociation avec certains Etats de lUnion Europenne. Ainsi, nous pouvons dire quest ne une doctrine permettant le traitement du problme de lendettement public par la technique de recyclage. Elle concerne, pour le moment, des secteurs bien dtermins comme la protection de lenvironnement ou la promotion de la femme, mais rien ne semble exclure un largissement ventuel de cette solution dautres secteurs.
b Ladterminationdesobjectifsdurecyclage
Le recyclage de la dette publique tunisienne est peru comme une forme de financement de la politique de dveloppement de lEtat. Sa particularit est de permettre le financement des
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la protection de
lenvironnement. Les objectifs du recyclage de la dette extrieure tunisienne sont essentiellement caractre environnemental et cologique. Ils sont dtermins et individualiss au niveau des accords conclus entre la Tunisie et ses Etats cranciers qui tablissent, en commun accord, le type et la nature des projets raliser laide des moyens financiers provenant de lopration de recyclage. Les priorits concernant les projets raliser sont pralablement fixes. Laccord conclu avec la Sude, sentendant du 30 Juin 1990 au 31 Dcembre 1994, a t reconduit le 24 Mars 1995 pour couvrir la priode du 1 Janvier 1995 au 31 Dcembre 1998. Le premier accord a permis la cration en 1991 dun fonds tuniso-sudois de 5.4 MD qui a servi financer divers projets cologiques. A loccasion du second accord 3.5 MD sont verss dans le mme fonds pour financer des projets relatifs la promotion de la femme et des projets environnementaux. Laccord conclu avec les Pays-Bas, sest tendu du 21 Dcembre 1992, date de sa signature, jusqu novembre 1996.Il a t complt par dautres traits intervenus le 14 Dcembre 1994 et le 30 Novembre 1995. Le fonds de concours cr depuis 1992 loccasion de cet accord de recyclage de la dette tunisienne envers la Hollande a permis de financer plusieurs projets environnementaux. La premire anne (1992) il a atteint la somme de 3.397 MD et au 31 Dcembre 1996, il a gal la somme de 15.554 MD. Ces sommes ont t affectes au financement de projets relatifs la rhabilitation des rseaux dassainissement dans diffrentes zones urbaines pour un montant total de 2.1MD, la ralisation dun centre de tri des ordures mnagres Sousse pour un montant de 1.8MD. Ce dernier projet entre dans le cadre du programme national de gestion des dchets solides et vise amliorer le systme de collecte de transfert et le traitement des dchets mnagers. En 1994, le montant de la dette recycle a atteint 5MD. La part recycle a t affecte pour financer dautre projets tels que : la contribution au financement dun missaire en mer dans les rgions de Nabeul et Hammamet pour 1.5 MD, la rnovation du centre des dchets solides Sousse Sud pour un montant de 0.075MD. En 1995, ce montant a atteint 6.374MD pour le financement de projets de lutte contre la dsertification. Le premier vise protger les activits agricoles, les infrastructures et les agglomrations contre lensablement et diminuer lrosion. Le deuxime est relatif la
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rutilisation des eaux pures (1 MD) et entre dans le cadre de la valorisation des ressources en eaux uses et purs. Il consiste dmontrer aux agriculteurs les applications, ainsi que lamlioration du taux, de rutilisation de ces eaux en agriculture. Un troisime vise la rhabilitation de la dcharge de Sousse dans le but de son ramnagement de manire arrter toutes sortes de pollution (pour 0.420MD). Et enfin un quatrime prvoit lamnagement de certaines zones, dites zones de lintrieur, dans le but darrter la dgradation continuelle du sol, de prvenir les inondations qui endommagent les infrastructures routires, les agglomrations et dutiliser de faon optimale les ressources hydrauliques.
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Conclusiongnrale
Notre tude se veut une contribution la problmatique de lendettement extrieur public tunisien. Elle est articule autour de deux approches. La premire, est conomique la seconde est institutionnelle. Les deux approches sont lies par leur nature et par leur cadre dapplication. Les enseignements auxquels nous sommes parvenus portent sur une synthse de la dette extrieure publique de la Tunisie ainsi que sur les diffrentes modalits de sa gestion. Notre tude permet daboutir aux quatre conclusions suivantes. I. En premier lieu, devant le besoin de financement important des pays en voie de dveloppement laccumulation de la dette publique extrieure sest avre invitable. Lendettement peut constituer un lment essentiel au processus de dveloppement national condition quil soit focalis sur les activits productives et gnratrices dexcdents montaires. La majorit des pays en voie de dveloppement ne respectent pas cette condition, leurs dettes servent des dpenses courantes. Ladoption de cette alternative expose les pays en voie de dveloppement au phnomne de boule de neige, ces pays ont, en effet contract des dettes dans le seul objectif de rembourser leurs engagements chus. Cest ainsi que les principales crises mondiales de la dette ont eu lieu. En ce qui concerne la Tunisie la crise de la dette des annes quatre-vingt est une consquence de linsuffisance de lpargne nationale, de laccumulation des arrirs de la dette et de limportance de son dficit budgtaire du une politique de dveloppement non adquate avec la situation du pays dans la priode indique. La dette extrieure tunisienne a atteint son apoge et le risque de dfaillance tait assez important. Durant cette mme priode la structure de la dette publique extrieure tunisienne a concouru la crise qui a dvast le pays. La dette tatique tait principalement bilatrale contracte selon des conditions favorables aux prteurs et rigides pour la Tunisie. Cette situation na pas perdur car la Tunisie a mtamorphos sa politique dendettement en sorientant vers la dette multilatrale et les marchs financiers internationaux. Dans lobjectif dattnuer sa dette lEtat tunisien a adopt une srie de PAS avec lassistance du la BM et du FMI.
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II. En deuxime lieu, le poids de la dette a t le point de dpart de diverses tudes conomiques portant sur les pays en voie de dveloppement endetts. Ainsi, le fardeau de la dette a t explor selon plusieurs approches dont principalement ltude du critre de la soutenabilit. Ce critre se rcapitule en un ensemble de ratios mesurant limportance de la dette par rapport dautres variables macroconomiques. Cependant, ce critre manque de prcision car les limites des ratios sont larges. Pour donner plus de prcision la situation de la dette des PVD, dautres tudes ont ajout la notion de la capacit de remboursement dun pays afin de cerner la capacit relle demprunt dun Etat voulant des fonds auprs de ltranger. En Tunisie, mme si depuis 1986, la dette publique extrieure est juge soutenable ltude par les ratios prsente deux limites : dune part, ces derniers sont statiques : ils ne prennent pas en considration lvolution de la dette dans le temps. Dautre part, ces ratios ne discernent pas la relation de la Tunisie avec ses partenaires financiers ; cette relation est dterminante dans laccord des emprunts quils soient bilatraux, multilatraux ou des crdits fournisseurs. LEtat tunisien ne pouvant pas se confier sa solvabilit et la soutenabilit de sa dette extrieure, il a essay de la rduire et de mettre en place des mesures dallgement. La Tunisie a opt pour une rforme de sa politique fiscale, un encouragement de linvestissement direct tranger, et certaines oprations ponctuelles de privatisation. III. En troisime lieu, tant donn que le contrat de la dette est un accord entre le dbiteur et le crancier, il est logique que les clauses de ce contrat ainsi que son mode dexcution soient soumis la volont des parties contractantes. La dette publique extrieure engage lEtat des oprations financires importantes pouvant affecter lquilibre conomique et financier du pays. Limportance de cette charge ncessite une action dorganisation et de planification financire pour prvoir les possibilits dendettement de lEtat. Le processus dlaboration de la dette commence par ltablissement dune prvision dans le cadre du plan du dveloppement et du budget conomique. Ce processus sachve par linsertion de ces prvisions dans le cadre de la loi des finances annuelle avant leurs rpartitions et excutions finales puis leurs consolidations dans la loi de rglement. Ce processus est complexe mais il est vrifiable depuis la dcision demprunt jusqu lexcution de cette dcision. La dcision demprunt slabore dans le cadre de lautorisation parlementaire des dpenses et des recettes publiques. Cette autorisation est lexpression du pouvoir financier du Parlement et de son
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application au niveau du droit budgtaire. Cette autorisation assure un contrle du pouvoir excutif en matire de dpenses publiques. Par consquent, lexcution des oprations dendettement public ncessite lautorisation parlementaire. En Tunisie, le pouvoir parlementaire est restreint car la fixation des modalits dmission et de remboursement des emprunts relve de la comptence gouvernementale. Le pouvoir parlementaire en ce qui concerne les dcisions demprunts est limit deux niveaux, dune part au niveau des propositions parlementaires pour les dpenses et les recettes. Dautre part, au niveau des initiatives en matire dendettement public. En Tunisie, lautorisation en matire dendettement public affectant le budget de lEtat relve de la comptence de lautorit lgislative. IV. En quatrime lieu, tant une charge pour lEtat la dette extrieure publique doit tre suivie et gre selon des normes internes et internationales. La gestion de la dette publique se modernise, elle volue rgulirement. Elle est porte par des techniques perfectionnes et internationalises. Partant de cette citation nous avons essay dvaluer le systme de gestion de la dette extrieure publique tunisienne. Cette charge tatique est suivie sur le plan interne et international. Cette gestion partie double se justifie par la prsence des cranciers trangers voulant sassurer du remboursement de leurs fonds prts la Tunisie. Sur le plan interne la gestion de la dette a une double connotation. Dabord cest une opration administrative traduite par lorganisation des modes permettant le suivi et le
contrle des diffrents engagements financiers de lEtat. Ensuite, cest une opration comptable qui consiste rgler les engagements de lEtat par lacquittement des sommes dues en les imputant au budget. La gestion interne de la dette extrieure publique tunisienne est suivie par des administrations centrales : il sagit du cadre institutionnel et administratif dans lequel sopre cette opration. En Tunisie, la fonction de gestion relve principalement de la comptence du ministre des finances, du ministre de dveloppement conomique et de la Banque Centrale de Tunisie. Cette fonction a t modernise par linformatisation du systme de contrle et de suivi de la dette tatique. Lobjectif de cette modernisation est dassurer une gestion automatique des prts et des emprunts, raliser des tudes rtrospectives et tablir des projections futures sur la situation de la dette. Sur le plan international, la gestion est un procd permettant la Tunisie de rgler une partie de sa dette extrieure publique et de profiter des avantages que prsentent certaines mesures particulires. Lapplication des normes internationales de gestion de la dette en Tunisie
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reprsente une assurance pour les prteurs car elle permet le suivi de laffectation des emprunts allous la Tunisie. Sous un autre angle, la gestion internationale est considre comme une solution propice aux problmes de la dette qui ont touch la Tunisie aux annes quatre-vingt. Durant ces annes, La BM et le FMI ont propos la Tunisie une srie de mesures d'attnuation de sa dette extrieure publique. Nayant pas la force de la loi les directives de ces institutions internationales jouent le rle dassistant de gestion de la dette des PVD. Ils proposent un ensemble de mesures adopter en vue de rduire la charge de la dette et assurer le dveloppement conomique des pays endetts. Les mesures sont multiples mais ils ne peuvent pas tre homognes pour tous les pays dbiteurs. En Tunisie, les rapports de la BM et du FMI ont montr que la forme internationale la plus approprie est le recyclage de la dette. Il sagit dun arrangement par lequel la Tunisie sengage financer des projets nationaux par cration montaire en contre partie dune annulation dune partie de sa dette extrieure. Cependant, il est signaler que le choix des projets nationaux ne relve pas de lunique volont de la Tunisie. La particularit du recyclage de la dette est de permettre le financement des diffrents projets nationaux ayant pour objectif la protection de lenvironnement. Le choix de la mesure de rduction de la dette extrieure publique des pays en voie de dveloppement notamment la Tunisie est contrari par la volont des cranciers.
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232
Tabledesmatires
Sommaire ................................................................................................................................... 1 Introduction gnrale.................................................................................................................. 2 Premire Partie : Lconomie de la dette ................................................................................. 19 Introduction premire partie ..................................................................................................... 20 Chapitre 1 : Le dveloppement de la dette ............................................................................... 21 Section I : Les facteurs explicatifs de la dette ...................................................................... 21 Paragraphe 1 : Les facteurs exognes ............................................................................... 22 A/ Les crises internationales ........................................................................................ 22 a- Survol des principales crises internationales ...................................................... 24 1 La crise mexicaine 1994-1995 .......................................................................... 24 2 La crise de lAsie du sud-est de 1997............................................................... 26 3 La crise de la Russie de 1998 ............................................................................ 28 b- Limpact des crises internationales sur la dette .................................................. 30 B/ La conjoncture internationale ................................................................................. 32 C/ Les autres facteurs dterminants de la dette .......................................................... 35 a- Les principaux promoteurs de lendettement ..................................................... 35 b- Le contexte gopolitique et le phnomne de surendettement ........................... 36 c- Leffet de la dollarisation et lescalade des taux dintrt ................................. 37 d- La dtrioration des termes de lchange ........................................................... 38 e- Les acteurs de lendettement et lutilisation de la dette ..................................... 39 Paragraphe 2 : Les facteurs endognes ............................................................................. 40 A/ La conjoncture nationale......................................................................................... 41 B/ La fragilit des finances publiques ........................................................................ 44 a- La politique dinvestissement............................................................................. 44 b- Linsuffisance de lpargne nationale ................................................................ 45 c- Le dficit budgtaire........................................................................................... 46 Section II : La structure et le poids de la dette ..................................................................... 48 Paragraphe 1: La diversit des sources dendettement extrieur tunisien ........................ 49 A/ Lvolution de la dette ............................................................................................ 49 B/ La composition de la dette ...................................................................................... 54
233
a- Les dettes bilatrales et les crdits des fournisseurs .......................................... 55 1- La dette bilatrale tatique .............................................................................. 56 Les crdits des pays de lUnion europenne ...................................................... 58 Les crdits des pays de LAmrique du Nord .................................................... 59 Les crdits des pays arabes................................................................................. 60 Les crdits des pays asiatiques ........................................................................... 63 Les crdits auprs lEurope de lEst ................................................................... 63 2- Les dettes auprs des banques privs et les crdits de fournisseurs ............... 63 b- La coopration multilatrale............................................................................... 64 1- Une dette dorigine publique .......................................................................... 65 2- La dette dorigine prive................................................................................. 70 Paragraphe 2 : Une vision conomique de la dette extrieure tunisienne......................... 72 A/ La capacit dendettement de la Tunisie ................................................................ 72 B/ La dette extrieure et les diffrents agrgats conomiques ................................... 75 a- La dette avant ladoption du PAS (1975 - 1986) ................................................... 82 b- La dette aprs ladoption du PAS ......................................................................... 83 Chapitre 2 : Les politiques de la dette ...................................................................................... 85 Section I : La soutenabilit de la dette .................................................................................. 86 Paragraphe 1 : La notion de soutenabilit ......................................................................... 87 A/ Le phnomne de la dette selon lapproche thorique de la solvabilit ................. 87 a- Lapproche classique de la solvabilit ............................................................... 88 b- Lapproche en termes de stock de capital critique ............................................. 90 c- Les notions de solvabilit et de liquidit ............................................................ 91 B/ Le dilemme de la soutenabilit et de la capacit demprunt ................................... 92 a- Les conditions thoriques de soutenabilit......................................................... 93 b- La capacit de rembourser.................................................................................. 94 c- La notion du risque pays .................................................................................... 98 1 Le risque conomique ....................................................................................... 99 2 Le risque de transfert ......................................................................................... 99 3 Le risque de change ........................................................................................... 99 4 Le risque gographique ................................................................................... 100 5 Le risque souverain ......................................................................................... 100
234
6 Le risque politique ........................................................................................... 100 Paragraphe 2: Lvaluation de la capacit dendettement optimal tunisien ................... 102 A/ Les modles dendettement optimal .................................................................... 102 a- Lapproche traditionnelle : le modle de Harrod-Domar [1950] ..................... 103 b- La thorie de deux carts : le modle deux disparits ................................... 105 1 Financement du dficit en devises................................................................... 106 2 Financement de la diffrence entre Investissement et Epargne ...................... 107 c- Le modle de Kharas ........................................................................................ 108 d- Lapproche en terme de capacit dendettement .............................................. 109 B/ le niveau dendettement optimal : Une analyse par les ratios .............................. 112 a- Lapproche statique des ratios dendettement .................................................. 112 Section II : La rduction de la dette .................................................................................... 120 Paragraphe 1 : La dette extrieure et la croissance conomique..................................... 120 A/ la relation positive entre la dette extrieure et la croissance conomique ............ 120 B/ la relation ngative entre la dette extrieure et la croissance conomique ........... 122 C/ La rduction de la dette peut-elle promouvoir la croissance conomique ? ......... 125 Paragraphe 2 : Les moyens de rduction de la dette ....................................................... 126 A/ les recettes tatiques ............................................................................................. 126 a- La politique fiscale ........................................................................................... 126 b- La privatisation ................................................................................................. 128 B/ Les investissements directs trangers ................................................................... 132 a- Lattractivit des investissements trangers en Tunisie ................................... 132 b- Lvolution des flux dinvestissement tranger ............................................... 133 Seconde Partie : Le rgime de la dette ................................................................................... 136 Introduction de la seconde partie ........................................................................................... 137 Chapitre 1 : La cration de la dette ........................................................................................ 138 Section I : Le cadrage de lemprunt.................................................................................... 139 Paragraphe 1 : Linsertion de la dette dans le processus de planification financire...... 141 A/ Le plan de dveloppement conomique dans llaboration de la dette ................ 142 a- La projection financire de la dette .................................................................. 143
235
1 lintroduction des projets dendettement dans les orientations du plan de dveloppement ..................................................................................................... 144 B/ La projection court terme et linsertion de la dette dans le budget conomique 146 Paragraphe 2 : La transcription de la dette dans les documents budgtaires .................. 147 A/ La loi des finances et lintroduction de la dette publique dans les prvisions budgtaires annuelles .................................................................................................. 148 a- Linscription de la dette dans la loi de finances .............................................. 149 b- La consolidation de la dette dans la loi de rglement ...................................... 150 B/ Les actes rglementaires et laffectation de la dette travers les documents budgtaires dexcution............................................................................................... 151 Section II: La dcision dmettre un emprunt .................................................................... 152 Paragraphe 1 : Le principe de la comptence en matire dautorisation dendettement public............................................................................................................................... 154 A/ Les prvisions et le cadre des ressources demprunts .......................................... 156 B/ Lvaluation des prvisions des recettes .............................................................. 157 Paragraphe 2 : Le caractre rduit de la comptence parlementaire en matire dautorisation dendettement public ............................................................................... 158 Chapitre 2 : La gestion de la dette .......................................................................................... 163 SectionI:Lagestionsurleplaninterne ............................................................................. 163 Paragraphe 1 : La gestion administrative de la dette .................................................... 164 A/ Ladministration de la dette publique ................................................................... 165 a- Le rle des diffrents Ministres ...................................................................... 166 b- Le rle des institutions financires ................................................................... 170 B/ Lintroduction de linformatique et la modernisation de la gestion de la dette publique ....................................................................................................................... 172 a- Les caractristiques et les fonctions des systmes mis en place ...................... 174 b- Les avantages et les objectifs des systmes mis en place ............................... 176 Paragraphe 2 : La gestion comptable de la dette............................................................. 178 A/ Le rglement de la dette publique......................................................................... 179 B/ Lextinction de la dette ......................................................................................... 182 a- La dchance quadriennale des dettes de lEtat ............................................... 182 b- La compensation entre crances et dettes de lEtat .......................................... 185 Section II : La gestion sur le plan international .................................................................. 189
236
Paragraphe 1 : Les stratgies de gestion selon les directives de la BM et du FMI ......... 189 A/ Les objectifs et les instruments de gestion .......................................................... 190 B/ La courbe des taux dintrt .................................................................................. 191 C/ Le risque de refinancement ................................................................................... 192 Paragraphe 2: Les mthodes de gestion de la dette......................................................... 193 A/ Lannulation de la dette ........................................................................................ 193 B/ Le rchelonnement de la dette............................................................................. 194 Paragraphe 3 : Les directives du Fonds Montaire International et la Banque Mondiale ......................................................................................................................................... 195 Paragraphe 4 : La forme de gestion de la dette approprie la Tunisie ........................ 199 A/ Le recyclage de la dette tunisienne ....................................................................... 201 a- Les avantages du recyclage .............................................................................. 201 b- Les conditions du recyclage ............................................................................. 203 B/ Le recyclage de la dette extrieure tunisienne en projets nationaux ..................... 206 a- La conclusion des accords de recyclage de la dette tunisienne ........................ 209 b- La dtermination des objectifs du recyclage ................................................... 210 Conclusion gnrale ............................................................................................................... 213 Bibliographie .......................................................................................................................... 217 Ouvrages ............................................................................................................................. 217 Articles et documents de travail ......................................................................................... 222 Thses et mmoires ............................................................................................................ 231 Rapports et bases des donnes ............................................................................................ 232
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