PNUD Madagascar en Action - Octobre 2013

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PNUD Madagasc ar en ac tion

Bulletin dinformation - N : 002 Octobre 2013

LUTTE CONTRE LA PAUVRETE :

Moins de 1000 jours daction pour tenir la promesse du Millnaire !


GOUVERNANCE :

Jamais sans mes jumeaux ! Le Programme des Nations Unies pour le dveloppement appuie le processus lectoral Madagascar

SOMMAIRE
DITORIAL LUTTE CONTRE LA PAUVRET
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Moins de 1000 jours daction pour tenir la promesse du Millnaire ! Faire de la commune de Saint-Augustin, un ple de croissance conomique Alphabtisation, un moyen dautonomisation et dintgration socio-conomique des habitants de Saint-Augustin et de Milenaka. Crdit avec ducation : un concept qui a transform la vie de Hanisoa

Editorial

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es valuations du Plan Cadre des Nations unies pour lAssistance au Dveloppement (UNDAF) 2008- 2011 ont mis en vidence une baisse significative de lefficacit de laide et une dgradation sans prcdent des conditions de vie de la population malgache. En effet, depuis 2009, outre les impacts ngatifs de la crise financire internationale, Madagascar est confront une crise politique marque particulirement par labsence de croissance conomique, la diminution du pouvoir dachat, laggravation de la pauvret, linscurit alimentaire, laccs de plus en plus limit aux services sociaux de base et la mauvaise gouvernance. Cette crise sest traduite par une nette dtrioration des indicateurs humains et socio-conomiques. Madagascar fait partie des pays les plus pauvres au monde avec un PIB par habitant ne dpassant pas les 230 USD et o plus de la moiti des enfants de moins de cinq ans enregistrent un retard de croissance. Plus de 80 % des Malgaches vivent en dessous du seuil de pauvret, 9 sur 10 ne mangent pas leur faim et prs dun million denfants ne vont pas lcole, faute de moyens. Depuis lavnement de la crise, plus de 300 000 Malgaches ont perdu leur emploi, suite la fermeture de leurs units de fabrication et dix femmes en couche meurent tous les jours, faute de structures de sant de qualit. Aujourdhui, les chances de Madagascar datteindre les Objectifs du Millnaire pour le dveloppement (OMD) dici 2015 samenuisent au fur et mesure que le pays senlise dans la crise la plus longue de son histoire politique rcente. En dpit de ce constat affligeant, Madagascar a prouv au cours de son histoire politique tumultueuse quil tait possible daller dun taux de croissance conomique ngatif un taux de +5 % en lespace de deux trois annes. En effet, la Grande Ile dispose de potentialits humaines non ngligeables - plus de 50 % de la population ayant moins de 25 ans-, de richesses naturelles incomparables et dune biodiversit exceptionnelle. Il est donc encore possible dinverser les tendances observes dans la dgradation des indicateurs de dveloppement humain si le sursaut gnral tant attendu se ralise. La conduite des affaires de ltat tant incompatible avec une gestion improvise, le Gouvernement a lobligation de prvoir. En effet, les dsquilibres sectoriels et territoriaux constats aujourdhui peuvent engendrer, demain, des risques encore plus grands, voire dramatiques pour le pays. Que lon soit Partenaire Technique et Financier (PTF), acteur de la socit civile, homme ou femme politique, parlementaire ou snateur, fonctionnaire ou oprateur conomique, lobligation de faire converger nos points de vue vers lessentiel est imprieuse. savoir (i) contribuer dans le court terme aux efforts de sortie de crise travers lorganisation dlections libres, crdibles et transparentes, (ii) accompagner les autorits malgaches forger une socit plus juste, plus galitaire o le travail et le mrite sont reconnus et o les maux qui gangrnent la socit malgache et qui ont pour noms corruption, dtournement de deniers publics, trafics illicites, pillage des ressources naturelles sont fermement combattus, travers llaboration dune Stratgie Intrimaire de Relance du Dveloppement, le Madagascar Action Plan (MAP), considr comme le seul document de rfrence, tant caduc depuis la fin de 2012. Afin de pallier cette carence, le Gouvernement a pris les dispositions en mettant en place un dispositif institutionnel auprs du Premier ministre, Chef du Gouvernement, en vue de coordonner la prparation de ladite Stratgie. Ce dispositif comprend notamment le Conseil National pour le Dveloppement (CND), le Comit Interministriel Technique (CIT) et le Secrtariat Excutif (SE). Il est possible travers ce processus de dvelopper une vision commune et un plan daction capable de sortir Madagascar de limpasse dans laquelle il se trouve, mais ce plan daction ne pourra engendrer des rsultats tangibles et des changements en profondeur que si les partenaires au dveloppement russissent appuyer Madagascar asseoir les fondements dun tat moderne, fort et o la dmocratie, manation de la volont populaire, est durablement construite et o la voix de chaque citoyen compte. Mme si elles ne sont pas une fin en soi, les lections rpondant aux normes et standards internationaux devraient permettre la mise en place de mcanismes de renforcement de la paix et de la dmocratie. Pour un pays qui dpend 40 % de laide au dveloppement pour la consolidation de ses institutions, le rengagement des partenaires au dveloppement est primordial. Snque disait, je cite, il ny a pas de vent favorable pour celui qui ne sait o il va , de mme, je suis davis quil nest pas possible denvisager des progrs en matire de dveloppement humain si on ne sait pas comment les raliser, dans quelle direction sorienter et pire encore si on dcide dy aller seul. Madagascar a autant besoin de ses partenaires au dveloppement que dun leadership fort et capable dinsuffler une dynamique de dveloppement durable. Cest la seule attente quexpriment aujourdhui les partenaires techniques et financiers (PTF) pour une reprise totale de la coopration et de laide au dveloppement. Cette attente est en parfaite harmonie avec celle du peuple malgache qui na dautres aspirations que de vouloir profiter pleinement des richesses de son pays et de pouvoir y vivre librement dans la paix et dans le respect des institutions.

Avec un sursaut national, lespoir est permis

PNUD Madagascar en ac tion


Directeur de publication : Fatma SAMOURA

Reprsentante rsidente du PNUD

Ralisation : Unit Communication PNUD Madagascar Rdacteur : Solange NYAMULISA Nanou FIANKINANA Degaulle MUNEZERO Fanny BORDARIER Adresse :
Maison Commune des Nations Unies, Rue Dr Raseta Andraharo Route de Majunga BP 1348 101 Antananarivo Madagascar Tel: +261 20 23 300 92 Fax: +261 20 23 300 42 Email: [email protected]

GOUVERNANCE
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Jamais sans mes jumeaux !

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Les proccupations des jeunes malgaches dvoiles par une enqute de lINJ et du PNUD Une stratgie nationale plus efficace contre le VIH et le SIDA Nelson Mandela, une icne qui inspire Le Programme des Nations Unies pour le dveloppement appuie le processus lectoral Madagascar Lgalit des chances en politique, un pari ambitieux RanjaRamampy : Mieux forme pour affronter les lections

www.mg.undp.org

ENVIRONNEMENT
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Anja Miray, un an aprs RIO +20!

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Stabiliser les dunes pour prserver les moyens de subsistance de la population de Lanirano

VNU
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Le volontariat, plus quun engagement, une conviction !

Fatma SAMOURA
Reprsentante rsidente du PNUD

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Le mois davril a marqu un important tournant dans le calendrier de la Dclaration du millnaire. Un compte rebours plantaire a t lanc durant la semaine du 5 au 12 avril 2013 : 1000 jours pour agir .

Lutte contre la pauvret

Lutte contre la pauvret

Confrence de presse pour lancer la campagne 1000 jours dactions pour tenir la promesse du Millnaire !

Photo PNUD

Moins de 1000 jours daction pour tenir la promesse du Millnaire !


contre le VIH/SIDA, le paludisme et la tuberculose. Madagascar se rapprochera de ses engagements si des mesures nergiques et immdiates sont prises . Ce constat, plutt sombre, permet dinitier un dbat et dencourager lensemble des acteurs rflchir aux priorits et engagements Madagascar. Durant la confrencedbat organise le 19 avril lhtel Panorama, les partenaires au dveloppement, la socit civile et le gouvernement malgache ont particip aux changes portant sur les enjeux, les dfis relever et les perspectives. Les participants ont appel plus de responsabilit et defforts communs. Ils ont insist sur

la gouvernance dmocratique et la promotion de ltat de droit, une meilleure gestion des ressources naturelles et le renforcement des capacits institutionnelles du secteur public. Il ressort clairement de ltat des lieux sur les OMD que la premire cible, savoir la rduction de lextrme pauvret et de la faim, ne sera pas atteinte. Le combat est beaucoup plus ardu quon ne le croit Madagascar, car la pauvret est un problme structurel. La stratgie intrimaire de dveloppement tant labore, nous cherchons utiliser cette stratgie de manire optimale pour mieux lutter contre lextrme pauvret et atteindre les autres cibles des OMD dici 1000

jours , a dclar Monsieur Jean Gabriel Randrianarison, Secrtaire gnral de la Vice-Primature charge de lconomie et de lIndustrie (VPEI). Les pistes dacclration des OMD proposes saccordent toutes sur lurgence de disposer dune stratgie nationale de dveloppement pour limiter la dgradation de la situation sociale et mobiliser les ressources afin de relancer lconomie ds le retour du pays lordre constitutionnel. La prise de conscience populaire, renforce par un marathon de 1 000 minutes sur Twitter

et un dbat sur la lutte contre la pauvret sur Facebook, se poursuivra tout au long de ces 1000 jours. Le Systme des Nations unies et ses partenaires proposeront une srie de manifestations afin dinformer le public sur les avances sur les OMD, approfondir les pistes de rflexion, mobiliser les ressources ncessaires et soutenir toute initiative favorisant latteinte des OMD.

ans ce contexte, le Secrtaire Gnral des Nations unies, Ban Ki-Moon, rappelle que les Objectifs du Millnaire pour le dveloppement (OMD) ont aid fixer des priorits mondiales et nationales, mobiliser les nergies et obtenir des rsultats remarquables. Cependant dans certains domaines, les efforts fournir restent trs importants et limplication de la communaut internationale demeure primordiale pour lacclration de la ralisation de ces objectifs.

diverses activits aux cts de ses partenaires. Cette campagne a t introduite par un message de rappel de la coordinatrice rsidente du SNU lors dun caf de presse le lundi 15 avril. Dans son message, Fatma Samoura rappelle les huit objectifs du Millnaire et les progrs raliss dans leur atteinte. Bien que Madagascar ne soit pas en mesure datteindre la majorit des cibles des OMD, il peut toutefois se rapprocher sensiblement de ses engagements en 2015 pour ce qui concerne luniversalisation de lcole primaire, la promotion de lgalit des sexes Pour clbrer cette campagne, le et lautonomisation des femmes, la Systme des Nations unies (SNU) rduction de la mortalit infantile Madagascar sest engag organiser et infanto-juvnile et la lutte

Confrence dbat dans le cadre de la campagne 1000 jours dactions pour tenir la promesse du Millnaire ! Photo PNUD

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Lutte contre la pauvret

Faire de la commune de Saint-Augustin, un ple de croissance conomique

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vec Avec ses 15000 mes, la commune rurale de Saint-Augustin, situe dans la province de Toliara au sud-ouest de Madagascar, ne disposait jusquici daucune infrastructure de transformation des crales. La fourniture par le PNUD en fvrier 2013 dune plateforme multifonctionnelle (PTFM) capable de dcortiquer, broyer et piler le mas, le riz et les provendes vient de mettre fin la corve de transformation des crales. Avant linstallation de cette machine multifonctionnelle, les femmes passaient plus de 35 % de leur temps la mouture du riz et du mas la main. Elles devaient aussi assurer les travaux champtres et vaquer aux travaux domestiques. Avec la mise en place de la plateforme, les femmes peuvent dsormais passer plus de temps avec leur famille. Jai maintenant le temps de faire de la couture, daller au centre dalphabtisation et de moccuper de lducation de mes enfants qui auparavant massistaient dans les travaux champtres au lieu daller lcole , explique Harinia, 56 ans, agricultrice Antanambao, un des villages de la commune rurale de Saint-Augustin. Avant que la PTMF ne vienne transformer sa vie,Harinia navait dautre choix que daller faire piler son riz dans le village voisin possdant une dcortiqueuse. Outre les deux heures quelle passait sur la route, les risques scuritaires - en nette augmentation depuis deux ans -reprsentaient un rel danger. Par ailleurs, Harinia dpensait jusqu 14 000 MGA lquivalent de 6.3 dollars US, pour la location de la charrette ncessaire au transport allerretour du sac de riz et 40 MGA par kilo de crales moudre. La PTFM, rcemment installe proximit de son domicile, lui a permis de raliser des conomies substantielles dans son commerce, car les services offerts ne lui cotent maintenant que 30 MGA le kilo, toutes charges comprises. Le programme Moyens de Subsistance Durables et Lutte contre la Pauvret (MSDLCP) du PNUD, aprs avoir dot les habitants de la commune de SaintAugustin dun centre dinformation, dorientation et daccompagnement socio-conomique, leur a offert cette plateforme multifonctionnelle quipe dun moteur diesel capable de faire fonctionner diffrents outils permettant de moudre, broyer, dcortiquer, vanner et blanchir les crales, notamment le mas
Les bnficiaires de la plate forme multifonctionnelle se prparent pour moudre le mas. Photo PNUD

et le riz. Grce lalternateur dot dun poste soudure intgr, les habitants peuvent, moyennant un cot modique, recharger les batteries de tlphones portables et accomplir de petits travaux de soudure. moyen terme, la plateforme multifonctionnelle

vise faciliter linstallation de lclairage public et la production de petits outillages agricoles. Pour prenniser linstallation et loprationnalisation de la PTFM, le projet a mis en place un comit local de gestion. Les usagers de la plateforme contribuent aux frais de fonctionnement, dentretien, dutilisation rationnelle et de protection des machines. Avec les gains ainsi obtenus, la commune finance dsormais dautres initiatives communautaires visant assurer le dveloppement intgr de Saint-Augustin. Le projet de PTFM profite 35 associations, dont 10 composes, uniquement de femmes. Environ 1043 femmes originaires des 11 Fokontany (villages) de la commune bnficient directement des retombes de la plateforme multifonctionnelle, ce qui contribue redorer limage des femmes, accrotre leur rle conomique et en consquence amliorer la perception ngative quont les hommes sur le statut de la femme. Trs rticents au

dbut du projet, certains hommes incitent aujourdhui leurs pouses rejoindre la PTFM. Ils les aident dans le fonctionnement technique et la maintenance, tout en les encourageant sinvestir dans les activits gnratrices de revenus. La commune rurale de SaintAugustin, de par sa position gographique privilgie, offre la population de forts potentiels de diversification de leur source de revenus. Outre les nombreux sites balnaires qui proposent plusieurs itinraires touristiques, les habitants ont la possibilit de sadonner la pche, lagriculture et llevage. En partenariat avec dautres projets initialement implants dans la commune travers les institutions de microfinance, la promotion des activits de marachage et de fumage du poisson, la PTFM reprsente une opportunit supplmentaire de faire de la commune de Saint-Augustin un ple de croissance conomique dans la rgion du sud-ouest de Madagascar.

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Lutte contre la pauvret

Alphabtisation, un moyen dautonomisation et dintgration socio-conomique des habitants de Saint-Augustin et de Milenaka


Il y a sept mois, Zana, 20 ans, commerante et mre de quatre enfants, ne savait ni lire ni crire. Elle faisait appel ses clients pour quils lui lisent son courrier. Elle tait oblige de leur demander dinscrire leurs noms et le montant de leurs crdits sur les fiches clientles. Jtais motive suivre un cours dalphabtisation pour ne plus me faire arnaquer par mes propres clients et pouvoir grer toute seule ma comptabilit. Depuis jassiste galement ma belle-mre dans ses comptes, car elle est analphabte. Je possde maintenant une signature que je peux apposer sur un document , raconte Zana qui fait partie des 340 femmes sur les 740 personnes bnficiaires du programme dalphabtisation des adultes dans les communes rurales de Milenaka et de Saint-Augustin, toutes deux situes dans la rgion dAtsimo Andrefana, dans le Grand Sud de Madagascar.

Crdit avec ducation : un concept qui a transform la vie de Hanisoa


animateurs. Le CAE sert habituellement financer des activits court terme et gnratrices de revenus selon un systme bas sur la caution solidaire. Chaque cycle de crdit dure entre 4 6 mois et les montants voluent en fonction de lactivit exerce. Pour son premier cycle, Hanisoa a reu 60 000 MGA, lquivalent de 27 dollars US. Elle a pu pargner 1000 ariary (50 centimes de dollars US) par semaine et cette pargne lui a permis de constituer un pcule assez consistante. Jai appris faire la diffrence entre mon prix de revient et mon bnfice et comprendre lutilit de lpargne et du crdit , confiet-elle. Comme toutes les autres femmes de son association, Hanisoa rembourse le prt dOTIV chaque semaine lors des runions hebdomadaires encadres par une animatrice. Lencadrement ma beaucoup aid, car elle ma permis de toujours conserver mes fonds propres, chose qui mtait difficile, voire impossible de faire auparavant. En suivant la lettre les conseils dOTIV, Hanisoa a pu, ds le premier crdit, remplacer la terre battue de sa gargote par du carrelage. Elle a par la suite agrandi son commerce, achet un rfrigrateur et rduit considrablement ses cots de production. Aprs cinq ans de partenariat avec les institutions de microfinance, Hanisoa est aujourdhui son 10e cycle de crdit. Elle a reu 440 000 MGA, un peu plus de 200 dollars US quelle compte rembourser en huit mois. Tous les gains tirs de son CAE sont rinvestis en acquisition de nouvelles marchandises. Grce son pargne, elle a pu terminer sa maison et ouvrir une deuxime gargote dont la gestion est assure

Lutte contre la pauvret

l est midi, nous sommes Ambanitsena, un paisible village situ 26 km de la capitale Antananarivo. Sous un soleil peu clment, plusieurs individus entrent dans la gargote de Hanisoa Ravalison ; cest lheure du sakafo atoandro , le repas de midi, compos gnralement de quelques saucisses et du fameux bol de vary ou riz malgache. Avec son large sourire, Hanisoa sert ses clients avec beaucoup de chaleur. En suivant ses mains qui vont de limposante marmite contenant le riz aux petits bols destins ses clients, un rituel bien rod, on en oublie limage de la timide jeune femme qui se cachait, il y a quelques annes, derrire sa machine coudre. En 2005 que Hanisoa ouvrit sa gargote avec les maigres conomies gnres par la broderie qui dailleurs, selon elle, lui rapportait juste de quoi se nourrir. Hanisoa dcida alors de se lancer dans une activit plus lucrative. Le bonheur ne vint lui sourire quen 2007, lorsque par le plus heureux des hasards, son chemin croisa celui des experts de linstitution de la microfinance du rseau OTIV Tana, la faveur dune opration de sensibilisation des commerants sur la notion du Crdit avec ducation ou CAE, un tout nouveau concept pour Hanisoa. Aujourdhui, grce ce nouveau concept introduit dans son village, elle et plusieurs autres femmes ont pu amliorer leurs conditions de vie. Pour Hanisoa, le rseau OTIV a engendr des changements profonds dans sa vie, puisque son commerce a pris une nouvelle dimension. Hanisoa avoue avec enthousiasme : Depuis que je collabore avec OTIV, ma faon de faire le commerce a profondment chang. Je le fais maintenant dune manire trs professionnelle. Ma vie sest nettement amliore . Le Projet dAppui la Finance Inclusive de Madagascar (PAFIM), conjointement financ par le Fonds dquipement des Nations unies (UNCDF) et le PNUD, en partenariat avec plusieurs institutions de microfinance, comme le rseau OTIV Antananarivo, le rseau CECAM, Volamahasoa, a pu dvelopper depuis 2004 un service financier ddi aux femmes vulnrables, dont le CAE. Ce service cible spcifiquement les femmes en situation de prcarit conomique. Paralllement laccs au crdit, les femmes bnficient de conseils, de formations et dun suivi rapproch des agents

e projet, men dans le cadre aux cours, 6 heures par jour pour les courante. Selon Azimo, cette formation du partenariat entre la Vice uns, 4 heures par jour pour les autres, lui a permis de sensibiliser les gens qui Primature en charge de six jours par semaine. La premire taient dans la mme situation que lui lEconomie et de lIndustrie formation a dur 3 mois. afin quils sortent de lignorance. (VPEI), le Programme des Nations Unies pour le dveloppement (PNUD) et Jtais oblig de fournir des efforts Aprs avoir complt la formation sur lONG Malagasy Mahomby, contribue pour tre comme tout le monde, pour lalphabtisation initiale et la formation linsertion socio-conomique des y arriver, car lalphabtisation est un complmentaire de base, les anciens personnes analphabtes apprenants dAFI-D, ainsi travers lAlphabtisation que dautres personnes fonctionnelle intensive de la localit, suivent pour le dveloppement une formation technique (AFI-D). Les personnes professionnelle de base. qui en bnficient sont Cette nouvelle formation sollicites pour leur a pour objectif doptimiser esprit critique et leur les comptences acquises facilit communiquer en lecture et en criture et se prendre en charge. pour accder de nouvelles Non seulement, le taux comptences techniques danalphabtisme a et professionnelles. baiss Saint-Augustin et Milenaka, mais Une personne dpourvue grce la formation des comptences de base complmentaire en lecture et en criture de base dispense na que rarement loccasion dans le programme, de simpliquer rellement un changement de Les apprenants du centre dalphabtisation de Namakia Ankilibe. Photo PNUD dans les institutions comportements est not. dmocratiques, de faire Ces changements sont rapides et hritage que lon ne pourra pas mter des choix clairs, dexercer ses droits visibles , tmoigne Azimo Zilibera, confie Azimo. Par ailleurs, je suis de citoyennet et dagir en faveur de ce 31 ans, pre de 4 enfants. Javais une satisfait du rsultat de ma formation qui est peru comme lintrt collectif pitre opinion de moi-mme, jtais de 6 mois, qui ma compltement explique Louisette Ranorovololona, comme une personne ayant la facult transform . administrateur du Programme lutte de regarder sans voir ; une personne qui contre la pauvret du PNUD. Ces ne reoit rien alors quelle a des mains. Aujourdhui, mme si la situation objectifs justifient eux seuls lintrt De ne savoir ni lire ni crire contribuait conomique de Azimo peut encore dun tel projet du PNUD dans la rgion accentuer ma pauvret poursuit-il. tre amliore, moralement il est dAstimo Andrefana. Cette ignorance a pouss Azimo, tout satisfait, car il sait prsent lire, crire et comme les autres apprenants sinscrire assimile mieux certains aspects de la vie

par son poux. Son taurant lui rapporte resdsormais 80 000 MGA soit 36 dollars US par jour raison de 30 plats vendus par jour. Hanisoa compte aujourdhui chercher un espace encore plus grand pour lancer un commerce en denres alimentaires. Le succs connu par le Crdit avec Education a encourag le PNUD et ses partenaires rpliquer cette exprience au niveau dautres institutions de microfinance dans la Grande Ile. ce jour, 14 548 femmes sont membres de 1 250 associations CAE, au sein des 3 IMFs partenaires du PAFIM que sont le rseau CECAM, le rseau OTIV Tana et linstitution Volamahasoa. Lencours pargne globale slve de 225 000 dollars US et lencours de crdit environ 865 000 dollars US. Chacune de ces femmes mne une activit gnratrice de revenus qui contribue aussi bien lamlioration des conditions de vie de sa famille qu son panouissement personnel.

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aux anctres par les parents qui gardent leurs jumeaux, plutt que de sen dbarrasser en les abandonnant dans un champ de caf, le long des berges du canal des Pangalanes ou dans un des nombreux centres pour jumeaux abandonns de Mananjary. Jusqu son arrive au foyer communautaire construit en 2012 par le PNUD avec laide de ses partenaires, le sort de Voahangy et de ses jumeaux tait peu enviable. Livre elle-mme, errant dans les rues de cette petite ville avec ses deux enfants dans ses bras, elle sadonnait la mendicit, lexercice de mtiers indcents et adoptait des comportements de survie extrme, dont la privation de repas vitaux pour ses enfants. Lors dun sminaire Mananjary sur la protection des jumeaux abandonns, nous lavons crois pour la premire fois, livre elle-mme, puise par des mois derrance et dsespre. Elle montrait des signes perceptibles danmie et ses jumeaux souffraient de malnutrition svre.

Gouvernance

Gouvernance

Le foyer communautaire construit pour les membres de lassociation Tsy manary zaza Photo PNUD

Jamais sans mes jumeaux !


Fille dun Ampanjaka , chef de ligne pour les Malgaches, Voahangy, 32 ans, cache sous un physique plutt frle, un caractre bien tremp. La dtermination quelle affiche est la hauteur du combat social quelle mne depuis quelle a manifest sa ferme intention de garder les jumeaux quelle a mis au monde il y a quelques mois. Ici Mananjary, une commune urbaine du sud-est de Madagascar, situe 600 km de la capitale Antananarivo, une telle dcision est considre comme un affront. En effet, selon la tradition, les jumeaux ns de parents de lethnie Antambahoaka doivent tre abandonns ds leur naissance.

ne croyance, dont lorigine remonte la nuit des temps, considre comme malfiques les naissances gmellaires. Refuser de respecter ce fady ou tabou en gardant ses jumeaux signifie pour les parents biologiques lex-communion et une mort sociale inexorable. Des parents et quelques mres ayant prfr boire ce bouillon de crocodile ont t exclus de leur communaut dorigine, bannis du Tranobe la grande maison o se prennent les dcisions importantes rgissant les relations entre les membres de la communaut. Ils sont par ailleurs interdits dinvoquer les esprits des anctres dans leurs prires. Le Rom-boay est le terme employ par les Antambahoaka pour qualifier laffront fait

Je suis trs heureuse parce que les gens nous regardent diffremment aujourdhui. Grce ce foyer, nous nous sentons dignes comme des tres humains et les droits de nos Lors de latelier organis conjointe- enfants sont protgs. Nous avons ment par le PNUD et les agences galement des activits qui nous perdu Systme des Nations unies, dont mettent de bien vivre , dclare VoalUNICEF et le PAM, sur la situation des hangy. jumeaux de Mananjary, Voahangy et les parents opposs la pratique Nous nous sentons intgrs dans dabandon des jumeaux ont trouv la communaut. Le fait que les gens suffisamment dnergie pour parler viennent acheter nos lgumes est un de leur drame, malgr la dtresse signal fort pour nous. Avant, je gagmorale et la dchance physique. nais 1 500 MGA (0.6 de dollars US) en vendant du charbon. Aujourdhui Cet atelier faisait suite des annes grce la vente de mes lgumes, je defforts de sensibilisation et de plaid- parviens gagner jusqu 10 000 oyer auprs des diffrentes parties MGA (4.6 de dollars US) par jour , concernes pour radiquer ce flau nous confie-t-elle. Le plus spectacudabandon des enfants jumeaux. laire est le fait que ma mre, qui ne voulait plus entendre parler de moi, Afin de restaurer la dignit hu- est venue vivre avec moi au foyer. Elle, maine, ces familles ont t en- qui navait jamais rien voulu savoir de cadres par la direction rgionale mes jumeaux, a accept il y a une sede la population, la commune de maine de quitter le village pour venir Mananjary, le PNUD et lUNICEF pour prendre soin de ses petits-enfants. crer lassociation Tsymanaryzaza Elle prpare mme leur repas, un vrai ou Ceux qui nabandonnent pas leurs miracle enfants . En attendant de mobiliser les La cration de ce foyer rapproche financements pour la construction des les familles. Quatre mres denfants cases lattention des membres de jumeaux, membres de lassociation, lassociation, le PNUD a fait riger une ont t rintgres dans leurs dizaine de tentes pour les familles familles grce au plaidoyer men sans-abri et un foyer communautaire. auprs des leaders communautaires. Aides par des formateurs, ces mres Nos familles ont pris conscience pourront dsormais mener des ac- quon ne peut pas jeter nos enfants tivits gnratrices de revenus pour parce que la coutume lexige. Elles amliorer leur situation conomique, apprennent et comprennent maintout en faisant valoir leurs droits fon- tenant les droits des enfants travers damentaux pour une vie dcente. les missions de sensibilisation faites

la radio, la tlvision. Cest pourquoi elles nous acceptent , renchrit Voahangy. La maman de Voahangy regrette de lavoir rejete. Aujourdhui, elle essaie de se rattraper. Jtais furieuse lorsque ma fille a eu des jumeaux. Jai t, malgr moi, oblige de la renvoyer de la maison parce que la coutume lexigeait. Aujourdhui, je reviens vers elle nous confie-t-elle, le regard fuyant. Toutes ces annes passes loin de sa fille ont t dures. Jtais malheureuse, cest la vrit, je nen pouvais plus, et je nai plus rien voulu savoir de cette tradition dun autre ge. Entre la communaut et ma fille, jai prfr ma fille et je ne regrette pas ma dcision. Ma fille est ma vie et mon avenir, cest elle qui sest toujours occupe de moi confie-t-elle dune voix remplie dmotion. Voahangy, comme les autres membres de son association, a confiance en lavenir. Elle ne se sent plus seule dsormais. Elle souhaite que cette pratique soit bannie par les Ampanjaka, les rois traditionnels, pour que les futures mamans de jumeaux ne vivent plus le mme calvaire quelle a vcu des annes durant.

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Gouvernance

En bouclant au mois davril 2013 lenqute traditionnelle auprs des jeunes de 62 communes des zones Nord-Est, Nord-Ouest, Centre Haut, Centre Bas, Sud Est et SudOuest de Madagascar, lInstitut National de la Jeunesse (INJ) et le Programme des Nations Unies pour le dveloppement (PNUD) ont cern le niveau de connaissances des 15 24 ans sur leurs droits civiques, conomiques, sociaux, culturels et politiques.

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Les proccupations des jeunes malgaches dvoiles par une enqute de lINJ et du PNUD
prcoces, le phnomne des mres clibataires constituent les sujets principaux de proccupation de nos jeunes de 15 24 ans , rapporte Jacky Rakotoarison, directeur national du projet auprs de lINJ. Cette situation interpelle quand on connat le poids de la jeunesse dans le dveloppement Madagascar. Il faut que des mesures soient prises pour rpondre au mieux aux besoins de nos jeunes , poursuit-il. aussi la culture, la tradition, la timidit ainsi que le manque de volont constituent par ordre dimportance, les freins la participation des jeunes la vie sociale. La participation la collecte des proccupations des jeunes tait une aventure passionnante , confie Nirina Andriamalala, superviseur denqute dans la rgion de Vakinakaratra. Je nai pas personnellement trait les donnes, en revanche les changes avec les jeunes enquteurs mont permis dapprhender ce que vivent les jeunes dans la rgion. Nous avons

Les jeunes enquteurs ont fait du porte porte pour collecter les procupations des jeunes de 15 24 ans. Photo PNUD

peur de nous exprimer, nous naimons pas trop les paperasses, mais nous nous attendons des changements aprs ce genre de consultation , ajoute-t-elle. Lenqute traditionnelle ralise par le consortium national pour la participation citoyenne du 15 mars au 5 avril 2013 reprsente la premire tape de la collecte des proccupations des jeunes. Une enqute faisant appel aux nouvelles technologies de linformation et de la communication, notamment une consultation par message tlphonique (SMS) et par les rseaux sociaux, ainsi que des ateliers rgionaux seront organiss afin de cerner

ls ont pu ainsi avoir un aperu national, rgional et par tranche dges des proccupations quotidiennes des jeunes Malgaches. Lenqute sest intresse la perception quont les jeunes de la vie nationale, de la conduite des affaires publiques, ainsi qu leur centre dintrt concernant lducation, lemploi, la sant et lenvironnement.

Selon les rsultats de lenqute, quils habitent la campagne ou en ville, lalcoolisme, la drogue, Toujours selon cette consultation, lavortement, les cas de grossesses les lacunes en information, mais

davantage les proccupations mieux les intgrer dans leurs des jeunes malgaches et de mieux stratgies labores en faveur de cadrer les initiatives en faveur des la jeunesse malgache. jeunes. LINJ, avec lappui du PNUD, a Un atelier de renforcement des galement fait ltat des lieux sur capacits des institutions et des les mcanismes pour la collecte acteurs de dveloppement en davis, lcoute des jeunes et des matire de suivi et valuation projets orients jeunes , afin des programmes de promotion de mieux informer la stratgie de la jeunesse a t galement nationale de promotion de la organis cette anne. LINJ et le jeunesse malgache. La Grande PNUD visaient doter doutils Ile compte actuellement plus de les institutions et les acteurs, 21 millions dhabitants dont la travaillant et voluant dans moyenne dge est de 18 ans. Plus les secteurs de lemploi et du de 5,7 millions de jeunes du pays renforcement de capacit des sont gs de 10 24 ans. Selon jeunes afin de mieux prendre une tude de lObservatoire des en considration les rsultats droits de lenfant de la rgion des consultations sur les Ocan indien, ce nombre sera proccupations des jeunes et multipli par deux en 2025.

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volontaires auprs des services mdicaux, la stratgie 2013-2017 vise concentrer les actions sur les populations-cl les plus exposes aux risques dans les zones de forte vulnrabilit , explique Dr Andry Rakotomanana, chef dunit coordination et appui technique auprs du SE-CNLS. Llaboration du nouveau plan stratgique national sur la riposte au VIH et au SIDA Madagascar pour 2013 2017 a t effective grce lappui du PNUD. Notre contribution la rponse au VIH touche les aspects lis la gouvernance et au respect des droits humains , prcise Deleau Razafimanantsoa, assistant du reprsentant rsidant et point focal VIH et du SIDA du PNUD. Grce au soutien du forum des partenaires et du comit technique multisectoriel sous la responsabilit du SE/CNLS, il a t possible dassurer une coordination stratgique et oprationnelle nationale et de renforcer la gestion au niveau rgional du problme du VIH. Tous les dpartements ministrielscl disposent actuellement dun point focal VIH/Sida form et la majorit a intgr la lutte contre le VIH dans son plan daction; plus de 130.000 fonctionnaires de ltat malgache en sont bnficiaires. Depuis le dbut de lanne, le SE/CNLS avec lappui du PNUD travaille sur ce programme dans 6 rgions dont Vakinakaratra,

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Visite des Stands lors de la journe mondiale de la lutte contre le SIDA 2012 Digo. Photo PNUD

Une stratgie nationale plus efficace contre le VIH et le SIDA


Mme si le taux de prvalence du VIH et du Sida reste trs bas -sous la barre de 1 %-, selon une tude finalise au mois de mai 2013 par le Secrtariat Excutif du Comit National de Lutte contre le Sida (SE-CNLS) avec lappui du PNUD, Madagascar fait actuellement face une pidmie concentre du VIH/SIDA.
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Haute Matsiatra, Ihorombe, VatovavyFitovinany, Sofia et Sava et 35 communes assez vulnrables pour mriter un suivi oprationnel local face au VIH et la mise en place dun paquet de rponsesintgres face au VIH. Ce suivi inclut les mesures de prvention et de prise en charge avec la collaboration de comit local de lutte contre le SIDA. Le SE/CNLS avec lappui du PNUD collabore galement avec le rseau Fikambanana MIarony Zonny Rehetra (FIMIZORE) dans la campagne de lutte contre le VIH/Sida. Un audit organisationnel du rseau a t effectu pour lappuyer coordonner ses interventions auprs des

professionnels du sexe. Grce son rseau, laccompagnement des professionnels du sexe a pu tre amlior. Une base de donnes des associations uvrant pour et auprs des professionnels du sexe est dsormais disponible. Nous sommes maintenant prsents dans dix rgions de Madagascar et notamment Diana, BoenyAnalanjirofo, Atsinanana, Vakinakaratra, Analamanga, AtsimoAndrefana, Haute Matsiatra, Ihorombe, Ihosy. Notre rseau travaille non seulement dans la sensibilisation des professionnels du sexe sur la prise en charge et le suivi de leur statut, mais aussi en matire de plaidoyer pour le respect de leurs droits et la lutte contre la discrimination explique BalouRasoanaivo, transsexuel, prsidente du rseau FIMIZORE. Enfin, le PNUD soutient le SE/CNLS dans la redynamisation de son site web et la diffusion des bulletins pidmiologiques semestriels. Lance il y a 3 mois, la nouvelle interface du site web du Secrtariat Excutif du Comit National de Lutte contre le Sida http://www.aidsmada.mg enregistrait la fin du mois de juillet 2013 plus de 25 000 visiteurs.

uelque 178 communes ont t identifies comme tant fortement vulnrables face aux IST et au VIH. Selon les donnes de lenqute de surveillance biologique du VIH de 2010, la prvalence du VIH est 0,09 chez les femmes enceintes ges de 15 ans ou plus, taux relativement plus faible que la moyenne nationale. En revanche, la prvalence du VIH est de lordre de 14,7 % en 2010 chez les hommes ayant des rapports sexuels avec dautres hommes. Les tudes que nous avons ralises avec lappui de nos partenaires nous ont permis de cerner la situation Madagascar pour mieux adapter la stratgie. Si auparavant, nous avons focalis nos actions sur une stratgie de masse pour un renforcement de la prise de conscience et les dpistages
journe mondiale lutte contre le SIDA 2012 Digo. Photo PNUD

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Nelson Mandela, une icne qui inspire.

En 1947, lorsque les Malgaches se rvoltrent contre les colons franais, Jean de la Croix avait t arrt, tortur puis jet en prison. Pendant 18 mois, il vcut dans une cellule sans fentre. Un trou de quelques centimtres creus sur le plafond de sa cellule lui permettait de respirer. Mahajanga, ville situe au Nord-ouest de Madagascar, je faisais partie de ceux qui soutenaient lide de ne pas accepter lindpendance de Madagascar au sein de lunion franaise , se remmore-t-il. Lorsquil quitta la prison par le plus heureux des hasards, il commena sintresser lhistoire de Mandela. Jai compris quil y avait un lien qui me liait cet homme, un destin commun, une histoire commune. Nous avons tous deux souffert pour notre patrie . Jean de la Croix nest pas prs doublier linjustice quil a subie. Lorsque vous tes venus clbrer avec nous le 18 juillet, tous les souvenirs de Nelson Mandela me sont revenus en mmoire. Cest trs symbolique que vous ayez pens nous aujourdhui parce que la plupart de ceux qui sont dans ce foyer ont presque son ge , nous confie-t-il. Agis !Inspire le changement , tel tait le thme mondial choisi pour la clbration de la journe Nelson Mandela pour lanne 2013. Nous devrons vivre chaque jour comme si ctait la journe de Mandela. Une journe qui nous inspire le changement , a soulign pour sa part Claire Mulanga, reprsentante du coordonnateur rsident du systme des Nations unies devant les pensionnaires du foyer des vies. En novembre 2009, lassemble gnrale des Nations unies dclarait le 18 juillet Journe internationale Nelson Mandela avec pour objectif principal dinspirer les individus prendre des mesures pour aider changer le monde et construire un mouvement mondial et responsabiliser toutes les communauts du monde. Chacun dentre nous est vivement encourag prendre 67 minutes de son temps pour aider les autres ce jour-l. Une faon pour chaque habitant de la plante terre daccomplir un simple geste de solidarit avec le reste de lhumanit et de faire un pas en avant en direction du mouvement mondial pour le bien. Dans le cadre de cette initiative, lambassade dAfrique du Sud Madagascar et le Systme des Nations unies en partenariat avec lhtel Ibis et WaterAid ont men plusieurs actions en faveur des enfants et des personnes ges. Outre la visite au foyer des vies, des vivres ont t distribues aux personnes ges de MasoandroMody et aux enfants dmunis de lcole primaire publique dAnkorondrano. Des kits dhygine, des fournitures scolaires et des vivres ont aussi t distribus aux lves de lcole primaire publique dIvandry, ainsi quaux enfants des Fokontany dAndraharo et dAnkorondrano. Un match de football opposant les enfants des Fokontany dAndraharo (o se trouve le bureau des Nations unies) ceux dAnkorondrano (o se trouve lambassade dAfrique du Sud)a cltur cette belle journe. mu par toutes ces actions de bonne volont organises pour rendre hommage licne de la paix et de la dmocratie, M. Gert Johannes Grobler, Ambassadeur dAfrique du Sud Madagascar, a indiqu que cette journe marquait la clbration de la vie dun leader exceptionnel, dun remarquable humanitaire, dun grand Africain qui a incarn la dignit humaine et la compassion. Mandela possde les plus grandes ides et les valeurs les plus nobles qui vont encore continuer inspirer lhumanit tout entire.

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Jean de la Croix raconte lhistoire de Nelson Mandela Photo PNUD

Distribution des vivres aux enfants dmunis des Fokontany dAndraharo et dAnkorondrano et de lEPP dIvandry. Photo PNUD

Le regard dirig vers une seule personne, tous coutent dans un silence religieux lhistoire de Nelson Mandela comme sils lentendaient pour la premire fois.

Mandela sest sacrifi pour sa patrie.

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est par cette phrase que Jean de la Croix termine son mot de remerciement adress aux personnels des agences du systme des Nations unies et de lambassade dAfrique du Sud Madagascar. Ces dernierstaient venus nombreux ce 18 juillet 2013 au foyer des vies , une pension pour personnes ges, pour y distribuer des chaussures, des couvertures et de la nourriture. Jean de la Croix raconte lhistoire de Nelson Mandela avec beaucoup de passion et dmotion. lentendre, on le prendrait volontiers pour un ancien compagnon du vieux combattant antiapartheid. Plus jeune de 4 ans que son idole, Jean de la Croix se rappelle les dtails de la vie de Madiba. Sa mmoire des dates ayant marqu le parcours de Mandela est reste intacte. Jean de la Croix a vcu une histoire particulire qui lui rappelle toujours Nelson Mandela.

Remise de trophe par lAmbassadeur de lAfrique du Sud et le reprsentant du coordonateur du SNU aux gagnants du match de Foot-ball. Photo PNUD

Lequipe de foot-ball des fokontany dAndraharo et dAnkorondrano immortalisent le moment de partage de la journe Nelson Mandela Photo CINU

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Une mission dvaluation des besoins lectoraux Madagascar a t conduite par le Dpartement des Affaires Politiques (DPA) de lOrganisation des Nations unies, du 22 avril au 8 mai 2012 Madagascar. Les recommandations issues de cette mission ont t approuves par le Secrtaire Gnral de lONU, do la mise en place par le Programme des Nations Unies pour le dveloppement (PNUD) et ses partenaires du Projet dAppui au Cycle Electoral 2012-2014 Madagascar (PACEM) en octobre 2012.

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lectoral ont t dploys sur le terrain. Le projet a mis la priorit sur le renforcement des capacits du personnel de la CENI-T tous les niveaux du processus lectoral. Dautres acteurs du processus lectoral, tels que la socit civile ont t forms sur des thmatiques relatives la promotion et lgalit des genres dans le processus lectoral et la prvention des conflits. Les professionnels des mdias ont suivi une srie de formation sur lthique et la dontologie journalistiques en priode lectorale

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Rcensement des lecteurs Antsirabe Photo PNUD

juin 2013 slvent environ 26 millions de dollars US. Les contributions reues sont rparties en pourcentage comme suit : 15,5 % par le PNUD, 68 % par lUnion europenne, 4,5 % par la Norvge, 0,8 % par la Suisse, 4 % par le Japon et 4 % par la Commission de locan Indien.

Le Programme des Nations unies pour le dveloppement appuie le processus lectoral Madagascar

Des supports ont t produits pour linduction et la formation du personnel de la CENI-T ainsi que pour la sensibilisation et lducation lectorale. Un recueil des textes lgislatifs relatifs aux lections a t produit afin de faciliter laccs Le matriel et les quipements et vulgariser le contenu pour une (matriels informatiques, groupes meilleure appropriation et appliAu titre des ralisations, le projet a lectrognes, papier listing pour cation par les usagers. recrut 38 experts, qui disposent limpression de la liste lectorale dune exprience antrieure dans dfinitive, imprims des cartes lorganisation russie dlections dlecteur, urnes, encre indlbile, dans dautres pays, pour appuyer isoloirs, kits bureautiques pour le la CENI-T dans la conduite des fonctionnement des bureaux de oprations lectorales. Il a gale- vote, etc.) destins au processus

ment mis en place un Centre National de Traitement des Donnes Informatique (CNTDI) permettant la fiabilisation du fichier lectoral lchelle nationale grce aux divers croisements de donnes.

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e PACEM appuie les efforts du gouvernement malgache dans lorganisation dlections transparentes et crdibles, tape indispensable dans le processus de sortie de crise. La stratgie dintervention du projet sinscrit dans le cadre de lobjectif global du PNUD en matire de gouvernance dmocratique.

Lenveloppe globale du projet slve 60 millions de dollars US pour lensemble du processus lectoral. Les Partenaires Techniques et Financiers (PTF) de Madagascar contribuent hauteur de 26 millions de dollars US et le gouvernement prend en En plus des ressources propres du charge 34 millions de dollars US PNUD, dautres partenaires inter- directement mis disposition de nationaux contribuent au finance- la CENI-T. ment du projet travers un fonds La mise en uvre des activits du commun dit Basket Fund , plac Les engagements financiers pris projet sarticule autour de deux sous la gestion du PNUD. par les bailleurs de fonds au 30

axes dintervention, focaliss court terme, sur lappui technique et financier la CENI-T et aux autres acteurs du processus lectoral et long terme, sur les activits de consolidation de la dmocratie et de la gouvernance participatives.

Equipements et matriels lectoraux remis la CENIT Photo PNUD

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Lgalit des chances en politique, un pari ambitieux


Le commun des Malgaches considre la politique comme la chasse garde des hommes. Rares sont les femmes qui osent saffranchir de cette barrire culturelle invisible pour se jeter dans larne politique. Le niveau de reprsentativit des femmes malgaches dans les institutions politiques reste faible, voire drisoire.

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ar rapport aux autres pays de la sous-rgion, la Grande-le reste dans le peloton de queue en matire de reprsentativit des femmes en politique. Pourtant, le pays a ratifi le pacte international relatif aux droits civils et politiques et la convention sur llimination de toutes les formes de discrimination lgard des femmes, ainsi que la Charte Africaine des Droits de lHomme et des Peuples. En 2008, Madagascar a sign le protocole de la SADC sur le genre et le dveloppement qui fixe lobjectif de voir 50 % des postes de dcision occups par les femmes lhorizon 2015.

Bien que la Constitution malgache spcifie en son article 6 que la loi favorise lgal accs et la participation des femmes et des hommes aux emplois publics et fonctions dans le domaine de la vie politique, conomique et sociale , labsence de mesures daccompagnement concrtes de cette disposition en rduit lapplication. Faut-il rappeler que les femmes ne reprsentent que 18 % des membres du Congrs de la transition alors quil sagit des postes nominatifs ? Au niveau des communes, elles noccupent que 4 % des postes de maires et 6 % de ceux de conseillers municipaux/communaux.

Atelier de planification stratgique pour lintgration du Genre dans le processus lectoral dans un contexte post conflit Photo PNUD

Pour appuyer les efforts du gouvernement malgache dans sa politique de promotion du genre en politique, le Programme des Nations Unies pour le dveloppement (PNUD), travers son projet dappui au cycle lectoral 2012-2014 Madagascar (PACEM), a organis une srie dactivits visant promouvoir lgalit du genre dans le processus lectoral. En partenariat avec la Commission Electorale Nationale Indpendante pour la Transition (CENI-T) et le Conseil National des Femmes de Madagascar (CNFM), le PACEM ambitionne de favoriser lintroduction de la question de lgalit entre hommes et femmes dans les programmes des candidats llection prsidentielle.

parit homme- femme est encore long, mais la dtermination de la socit civile a laiss entrevoir une possibilit dinverser les tendances. Aujourdhui, nous assistons un tournant dcisif dans lvolution de la question de lgalit entre les sexes Madagascar. Il aura fallu 51 ans pour passer de zro femme au gouvernement au moment de lindpendance en 1960, 9 femmes sur 34 ministres dans le gouvernement actuel ; 51 ans pour passer dune Assemble Nationale o les femmes de Madagascar ntaient pas du tout reprsentes, sous le premier rgime aprs lIndpendance, une moyenne denviron 15 % de femmes membres au niveau des deux chambres du Parlement de la Transition. Un demi-sicle, cest beaucoup trop, pour aboutir au niveau actuel de reprsenDans ce cadre, un atelier dchange sur lgalit entre tation des femmes , a affirm Noro Ravaozanany, hommes et femmes sest tenu le 4 juin 2013 lhtel Prsidente du CNFM. Carlton Antananarivo. Vingt-neuf partis politiques, dont 13 candidats llection prsidentielle ont par- Pour amliorer la reprsentativit des femmes, des ticip cet atelier. Les changes ont permis dtablir supports de communication seront dvelopps. Une le dialogue entre les principaux responsables des par- srie de dbats tlviss avec les candidats sera ortis politiques et introduire la question du genre dans ganise pour sensibiliser les lecteurs et les politiciens le dbat public. Cet atelier est un appel aux hommes malgaches sur limportance de lgalit des genres. encore rticents et vous les femmes. Levez-vous, Avec lespoir que cette initiative puisse contribuer montrez vos diffrences, enlevez vos complexes si rduire sensiblement les discriminations lgard des vous en avez encore. Venez enrichir votre socit [] femmes malgaches et jeter les bases dune socit Nous avons plus gagner qu perdre dans une soci- plus juste, plus galitaire et plus dmocratique. t avec des femmes plus volues. Car il sagit ni plus, ni moins de nos filles, de nos surs, de nos femmes, de nos mres et de nos grand-mres a dclar un des candidats prsents cet atelier. Le chemin qui reste parcourir pour une vritable

Atelier de validation de la stratgie sur le genre et les lections Majunga. Photo PFOI

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Ranja Ramampy :

contribuer un processus de sortie de crise apais au moment o Madagascar sapprte tourner une page douloureuse de son histoire politique rcente, travers la tenue dlections libres, transparentes et crdibles . Je possde maintenant plus daptitudes pour pouvoir affronter lactualit parce que la deuxime srie a abord des sujets plus pratiques comme le monitoring des mdias, lanalyse des faits, la recherche des sources de conflits, etc. Nous avons dsormais un avantage par rapport notre audience et cest dj un pas vers la gestion des opinions , indique-t-elle dun air satisfait. Ranja a mis ses connaissances au service de son employeur et en retour, son rdacteur en chef a dcid de crer une rubrique spciale ddie aux lections. Ranja est dcide lutter contre lobscurantisme. Si quelquun essaie intentionnellement de manipuler lopinion publique et de la mettre dans lobscurit, moi, je trouverai les moyens de len dissuader en recherchant l o il faut la bonne information. Auparavant, javais lintention de bien informer mes auditeurs, prsent je possde les comptences pour bien faire mon travail , conclut-elle. Son souhait est de voir tous les journalistes politiques bnficier de cette formation afin de contribuer par leur plume ou leur voix linstauration dun climat lectoral serein et apais.

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Mieux forme pour affronter les lections


Lesprit vif, RanjaRamampy, la trentaine, projette limage dune jeune femme dtermine. Cette jeune Malgache, journaliste de profession, est debout aux aurores . Munie de sa camra, elle se rend son lieu de travail, la Radiotlvision de Sofia Fianarantsoa, une ville situe 400 km de la capitale, Antananarivo. Habituellement, Ranja fait son entre sur le plateau vers 8 h 30. Le programme de sa journe lui est communiqu la veille au cours de la runion de rdaction. Aprs le reportage et le traitement des informations collectes sur le terrain, Ranja passe le reste de sa journe lantenne de la radio.

ille de ralisateur, Ranja a obtenu son diplme en communication au dpartement dtudes franaises de luniversit dAntananarivo. Elle sest prise de passion pour le journalisme ds son jeune ge. Mais la crise post-lectorale de 2002 navait pas pargn ce mtier quelle exercait depuis prs dune douzaine dannes. Elle a d pendant cette priode trouble arrter sa carrire pendant sept longues annes. Jtais lantenne ce jour-l, lorsque jai appris que la station radio voisine avait t brle par les manifestants qui se dirigeaient vers la ntre , raconte-elle. En quelques minutes, jai d ranger tout mon matriel et me mettre labri . cette poque, les formations en matire de communication lectorale ne profitaient qu quelques journalistes travaillant dans la capitale. Ceux de Fianarantsoa navaient pas eu lopportunit den bnficier pour faire face des meutes. Lenchanement des crises politiques Madagascar nous prouvait physiquement et psychologiquement et nous navions aucune emprise sur les drames qui se nouaient devant nos yeux. De plus, la pression des patrons de presse tait telle que, sans le vouloir nous, les journalistes, contribuions exacerber les tensions au lieu de les dissiper et tout cela a fortement contribu mon repli. Aujourdhui, nombreux sont les

journalistes qui ne jouent pas leur rle dinformateur. Ils prfrent jeter de lhuile sur le feu plutt que de contribuer lapaisement des tensions, car les organes pour lesquels ils travaillent appartiennent des politiques . Le Programme des Nations Unies pour le dveloppement (PNUD), a organis, en collaboration avec le Centre dInformation des Nations unies (CINU), lUNESCO et la Commission Electorale Nationale Indpendante de la Transition (CENI-T), lAgence nationale de presse Malagasy (ANTA), Gender links et PACTE, deux sries de formation, lances partir doctobre 2012, lattention des journalistes sur le thme lections et journalisme : matrise des oprations repres professionnels et dontologiques . Lobjectif tait de diffuser auprs des professionnels des mdias les rgles essentielles dontologiques et thiques dans un contexte lectoral au travers dune charte dengagement pour la couverture de la priode lectorale. Ranja fait partie des 105 journalistes forms par le PNUD et se sent mieux arme pour affronter les Remise de Certificat Ranja Ramampy aprs latelier national de prochaines chances lectorales. Participer renforcement des capacits des professionnels des mdias dans lae ces sries de formations permettra aux journalistes cadre du processus lectoral. Photo PNUD de travailler avec plus de professionnalisme et de

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Victor Samul Rahaovalahy, prsident de lassociation Anja Miray

Jai remarqu quaprs Rio, grce aux mdias, nous avons bnfici dune bonne image lextrieur du pays. Le nombre de touristes trangers et nationaux a augment Anj. Des encouragements nous sont parvenus de la famille et des amis, qui nous ont vus la tlvision lors de la remise de trophe Ambalavao. PNUD : Quelles sont les rsolutions que vous avez trouves importantes pour les communauts et pour Madagascar pendant ces confrences ? Victor : Jai compris que les gens et les institutions du monde entier dploient beaucoup defforts pour la protection de lenvironnement, cest donc une cause trs importante faire connatre et dfendre. Alors que les autres prennent cur la question de lenvironnement, ils adoptent et appliquent dj des lois sur lenvironnement, chez nous, ce nest pas encore le cas, surtout au niveau local. Les communauts locales qui sont en contact direct avec les ressources naturelles dans leur vie quotidienne jouent un rle trs important dans la protection et la promotion de lenvironnement. Il faut donc les aider. Nous avons alors dcid Darwin de mettre en place le rseau des communauts locales pour la gestion de lenvironnement et le dveloppement durable. Cependant, un rseau mondial ne suffit pas, il faut dabord et

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aussi un rseau local et national comme TAFO MIHAAVO. PNUD : Avec qui avez-vous partag les acquis des confrences (Rio et Darwin) ? Comment les avez-vous partags ? Et que suggrez-vous pour optimiser les acquis de telles rencontres ? Victor : Jusquici, ce sont nos proches du district dAmbalavao qui en ont bnfici, mais lidal serait daller dans toutes les rgions, tous les districts et communauts pour partager cette exprience avec les fokonolona et les VOI (Vondrona OlonaIfotony). Le meilleur moyen de partager ces acquis est de montrer de bonnes expriences pratiques, comme ce que nous avons fait avec lapiculture et lartisanat. Je peux le faire, mais on pourrait aussi organiser les changes dexpriences entre les membres de Tafo Mihaavo dans chaque localit. Lors des confrences, chacun pouvait partager ses expriences et chacun sest dbrouill de son ct pour partager et pratiquer ce quil a acquis pour faire avancer chaque communaut. Cela dpend en partie du budget disponible. PNUD : Quel est votre souhait pour laprs RIO+ 20 ? Victor : Jaimerais pouvoir partager, mme avec les plus petits, mes quelques connaissances, aller dans les coles primaires et enseigner aux enfants limportance de la protection

de lenvironnement, les raisons de la gestion durable des ressources naturelles et comment en prendre soin. Je voudrais que la propret et le comportement environnemental soient introduits dans les programmes scolaires des coliers. Jaimerais aussi quil y ait plus dchanges dexpriences pratiques et applicables entre les fokonolona et les VOI. Pour lapplication des lois, il faudrait tre un peu plus svre, car par rapport dautres pays, surtout le Brsil, on est bien loin du compte. Dici 2020, jaimerais bien quil y ait des changements concrets ds quon entre dans une ville ou un village de Madagascar, notamment en matire de respect de la propret et de la verdure, que ce changement soit luvre des citoyens, jeunes et adultes, des communauts locales, et que lapplication des rgles sociales ne relve pas uniquement de la volont du gouvernement. PNUD : Quest-ce qui ne vous a pas plu lors des confrences (Rio et Darwin) ? Victor : Rien ne ma dplu lors des confrences. Elles mont beaucoup aid et maintenant, jai beaucoup plus dexpriences partager et appliquer.

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Anja Miray, un an aprs RIO +20!

ictor Samul Rahaovalahy, prsident de lassociation Anja Miray, communaut de base qui gre le parc national Anja situ Ambalavao, partage avec nous les changements oprs dans sa communaut un an aprs la confrence des Nations unies sur le dveloppement durable Rio +20 qui a eu lieu Rio de Janeiro au Brsil.
PNUD : En 2012, vous avez particip au sommet de la terre RIO+20. Quest-ce qui vous a marqu lors de ce sommet ? Victor : Rio a t ma premire sortie en dehors de Madagascar. Cest comme si jtais dans un rve. La propret et les arbres qui poussaient dans presque toutes les cours mont beaucoup marqu. Nous tions 25 laurats provenant de communauts de base de diffrents pays la confrence de Rio+20. Nous avons discut de nos expriences pratiques sur la gestion de lenvironnement et du dveloppement local : cotourisme, pche, agriculture, levage, artisanat. La barrire linguistique ntait pas un obstacle. Nous nous comprenions. Certaines expriences partages mont mme inspir pour amliorer Anj. Aprs Rio, jai encore t invit Darwin, en Australie, pour la premire runion de WIN [NDLR World Indigenous Network] et jy ai retrouv dix des laurats rencontrs Rio. Rio ntait donc pas un vnement ponctuel, mais un effort continu pour valoriser les pratiques de gestion de lenvironnement et le dveloppement par le communauts locales Jtais particulirement impressionn et fier pendant notre sjour Darwin. Helen Clark, la premire personnalit du PNUD, a djeun tous les jours avec nous et sest occupe de nous, communauts locales, comme si elle tait notre mre ! Nous sommes rassurs parce quil y a des gens qui nous coutent et nous soutiennent. PNUD : Un an aprs ce sommet, quest-ce qui a chang dans la vie de lassociation Anj Miray et de la population dAnja ? Victor : Nous avons capitalis les acquis de la confrence en les mettant tout de suite en pratique. Par exemple, nous y avons appris comment produire plusieurs caisses de ruches et nous avons appliqu cette technique chez nous. Avant Rio, nous comptions beaucoup sur les techniciens pour les ides damnagement ou damlioration de notre site et leur application. Maintenant, jai beaucoup plus dides partager et appliquer pour amliorer Anja. Je voudrais par exemple mettre des chalets aux normes cologiques durables autour des lacs dAnja pour les touristes. Jai montr aux femmes la qualit de lartisanat des autres pays, elles pourront sen inspirer pour amliorer les produits prsenter aux touristes. De plus, une Opration latrines est en cours. Imaginez quactuellement, moins de 10 % des foyers ont des latrines alors quon est dans un village touristique ! Jai pris la photo des latrines dun foyer o je suis all pendant mon voyage et je lai montre la famille et aux villageois pour que nous puissions nous en inspirer. Nous avons demand au conseil dadministration dAnj Miray daider chaque foyer construire ses propres latrines. La famille prendra en charge le creusage des trous et lassociation les murs et les toits. Nous avons aussi dans notre plan daction la mise en place de points deau potable.

Vue du parc Anja Miray Photo CINU

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Stabiliser les dunes pour prserver les moyens de subsistance de la population de Lanirano
Vorike

La rgion du sud de Madagascar se caractrise par un climat de type semi-aride, avec une saison sche relativement longue - neuf mois par an -, et une saison des pluies trs courte avec des prcipitations faibles et souvent irrgulires. Cette situation expose en permanence la population locale aux problmes daccs leau potable. Par ailleurs, le tarissement des lits de rivire et la formation de dunes y deviennent des phnomnes quasi-permanents.

est un pcheur originaire de la rgion Atsimo Andrefana chez qui lvocation du mot dunes rveille de douloureux souvenirs. En 1968, alors quil navait que 5 ans, les mangroves qui reprsentaient pour les habitants de son village natal et pour sa famille en particulier, le principal gagne-pain furent envahies par les dunes, obligeant les habitants dAndroka se dplacer loin des berges du canal de Mozambique. Trentesept annes plus tard, en 2005, suite aux ravages causs par le cyclone Ernest , tout le village a d migrer de nouveau lintrieur des terres, abandonnant dfinitivement les mangroves. Aujourdhui, Vorike et sa famille vivent trs loin du littoral, Lanirano, une des communes du sud-ouest de Madagascar les plus touches par la migration en raison de la dgradation des terres.

e regard perdu sur les rares paltuviers de Lanirano qui rsistent encore aux dunes meurtrires stendant sur une surface grande comme cinq terrains de football, Vorike raconte : Ma famille vivait cet endroit prcis. Nous y menions une existence simple et heureuse. Il suffisait de se pencher pour ramasser crabes et crevettes la pelle. Depuis que la rivire Linta est envahie par le sable, leau ne remonte plus jusquaux mangroves et le cours de notre vie en est boulevers . Aujourdhui, nos enfants arrtent lcole lge de 14 ans, car nous sommes incapables de payer leur scolarit , nous confie Vorike.

augmentant la productivit des terres, notamment travers la prservation de lenvironnement et la rduction des conflits lis laccs aux ressources naturelles. En troite collaboration avec le dpartement des Sciences de la Terre de luniversit dAntananarivo, le projet a ralis une tude permettant de planifier les actions mettre en uvre pour endiguer lavance des dunes. Depuis 2011, le centre alimente rgulirement en donnes la direction gnrale de la Les pcheurs de Lanirano sont mtorologie lui permettant soit obligs de marcher cinq deffectuer les projections kilomtres tous les jours pour climatiques de la zone avec sauvegarder leurs moyens plus de prcision. de subsistance, et de se reconvertir dans dautres Cette anne, des terres activits. Vorike a abandonn, abandonnes dans les comme la plupart de ses zones sablonneuses ont t voisins, la pche pour pratiquer rcupres pour y planter une agriculture peu intensive et des ricins, associs des un levage extensif. Le recours cultures fertilisantes pour la ce mode dlevage entrane restauration du sol. Ds la pourtant le surpturage. Les restauration de la qualit du effets combins de la coupe du sol, des cultures vivrires y bois de chauffe pour les besoins seront menes. Le projet a domestiques, la fabrication ainsi test plusieurs options de charbon de bois destin agricoles. De plus, le projet la vente et la construction des accompagne la population et cases accentuent par ailleurs le les autorits locales tablir phnomne de dforestation des schmas damnagement de la zone. Une grande partie de des terroirs qui tiennent la vgtation originelle ayant compte des ralits locales. t dfriche, le mouvement Un centre dchanges est des dunes de sable est devenu en train de voir le jour dans une menace permanente pour la commune dAndroka la maigre vgtation et une pour permettre le partage proccupation majeure pour dexpriences, et diffuser les les habitants de la commune. informations sur les pratiques Sous limpulsion du ministre agricoles qui ont donn de de lEnvironnement, des Eaux bons rsultats ailleurs et enfin et forts et de World Wide Fund accder des informations et (WWF) et avec lappui financier formations touchant la gestion du PNUD et du Fonds mondial et lexploitation durable des pour lenvironnement (GEF), terres. le projet SLM Sustainable Land Management est men Avec laction du PNUD et de ses dans lextrme Sud du pays. partenaires, la famille de Vorike Il permet de dvelopper un et toute la population de modle de gestion durable des Lanirano peuvent dsormais terres, test en milieu rel pour envisager lavenir sous de une ventuelle rplication meilleurs auspices. dans des contextes similaires. Lapproche consiste amliorer durablement les conditions de vie de la population locale en

Environnement

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La fort des mangroves envahie par les dunes. Photo PNUD

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Le volontariat, plus quun engagement, une conviction !


Herman Rakotomala, citoyen malgache (28 ans)

VNU

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st volontaire des Nations unies dans le cadre du programme Moyens de subsistance durable et lutte contre la pauvret . Ce programme financ par le PNUD a pour objectif de contribuer une amlioration durable des conditions de vie des groupes les plus vulnrables. De la gestion de projet, en passant par lencadrement associatif et lentrepreneuriat, Herman participe activement lorganisation socioconomique et au dveloppement communautaire de la commune rurale de Saint Augustin, situe au sud-ouest de Madagascar. Pour assurer un service de proximit aux populations dune quinzaine de villages, il a impuls une dynamique locale en mettant en place une fdration dassociations, visant coordonner les initiatives communautaires de Saint-Augustin. Cette coordination nest possible que par limplication dHerman dans le dveloppement de synergies avec les autres structures mises en place par le programme, telles que le Centre dInformation, dOrientation et dAccompagnement (CIOA) ou ivotoerana Tantsoroka ho aminny Fampivoarana (iTaFa) et la Plateforme multifonctionnelle (PTFM) en vue damliorer la situation so-

ciale et conomique des villageois. Lducation des adultes par la mthode lalphabtisation fonctionnelle intensive pour le dveloppement , suivie de linsertion professionnelle des jeunes, hommes et femmes, est prennise par louverture de huit centres dalphabtisation, actuellement en phase dautonomisation, qui ont accueilli, form et orient prs de 280 personnes bnficiaires. Auparavant, les villageois devaient faire appel une tierce personne pour lire et comprendre les courriers de la commune, aujourdhui ils le font de manire autonome et sont en mesure de suivre leurs propres comptes , affirme Herman. Les capacits techniques et oprationnelles du comit de gestion de la PTFM sont renforces pour qu terme la communaut prenne en mains le projet et le gre de manire autonome. La plateforme multifonctionnelle, constitue doutils de transformation agricole, vise accrotre les revenus des agriculteurs, allger les tches, celles des femmes en particulier et galement soutenir des initiatives locales pour subvenir aux besoins communautaires. Cette installation, peu consommatrice dnergie,

multiplie le rendement par trois. Cependant, Herman constate que la communaut ne sest pas encore approprie totalement le projet. Pour quil y ait appropriation du projet, les populations veulent percevoir les avantages immdiats de ce nouvel outil. Une telle appropriation stablira au fur et mesure du dveloppement des PTFM , explique-t-il. Herman admet que les conditions de terrain ne sont pas faciles et que les enjeux sont nombreux : un enjeu social carac-

tris par le regroupement familial, lindividualisme entrepreneurial et la mfiance des villageois quant lutilit et lefficacit dun nouveau projet, un enjeu politique rythm par une course au pouvoir omniprsente (lections communales), un enjeu conomique avec une baisse du pouvoir dachat d aux contraintes climatiques. Aprs le cyclone Haruna, notre action a t de renforcer les capacits techniques des paysans dans lagro-levage , affirme-t-il.

Daprs Herman, les dfis lis linscurit dans les zones priphriques de la commune, dites sensibles et difficiles daccs sont un autre paramtre grer, mais il reste malgr tout optimiste et confie qu tre volontaire est un vritable dfi quil se plait relever .

Le volantaire Herman en train de sensibiliser les femmes de lassociation Miandry ny Hoavy de Saint Augustin sur la bonne pratique de lagriculture. Photo PNUD

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Pnud Madagascar en ac tion

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LE PROGRAMME DES NATIONS Unies POUR LE DEVELOPPEMENT (PNUD)


Le Programme des Nations Unies pour le dveloppement (PNUD) est le rseau mondial de dveloppement des Nations Unies. Il prne le changement et relie les pays aux connaissances, expriences et ressources ncessaires pour amliorer la vie de leurs citoyens. Prsent Madagascar depuis laccession du pays lindpendance, le PNUD accompagne les efforts de Madagascar pour atteindre les Objectifs du Millnaire pour le dveloppement, visant rduire de moiti la pauvret dici 2015. Actuellement, le PNUD est prsent dans 177 pays et territoires. Il aide les gouvernements et les populations identifier leurs propres solutions aux dfis nationaux et mondiaux du dveloppement. Pour renforcer leurs capacits, ces pays peuvent sappuyer sur le personnel du PNUD ainsi que les partenaires de lorganisation

Les domaines de comptence du PNUD


Le rseau du PNUD relie et coordonne les efforts faits aux niveaux mondial et national en vue de combattre la pauvret et datteindre les Objectifs du Millnaire pour le dveloppement. Nous nous attachons aider les pays laborer des stratgies de dveloppement et partager des solutions aux problmes touchant aux questions suivantes: Gouvernance dmocratique Rduction de la pauvret Prvention des crises et relvement Environnement et nergie VIH/sida

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Maison Commune des Nations Unies, Rue Dr Raseta Andraharo Route de Majunga BP 1348 101 Antananarivo Madagascar Tel: +261 20 23 300 92 Fax: +261 20 23 300 42 Email: [email protected] Web: www.mg.undp.org

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