Eaux Usees
Eaux Usees
Eaux Usees
qui a pour fonction de les transformer en eau potable, et l'assainissement des eaux usées rejetées
par le consommateur après utilisation.
L'assainissement des eaux usées a pour objectif de collecter puis d'épurer les eaux usées avant de
les rejeter dans le milieu naturel, afin de les débarrasser de la pollution dont elles sont chargées.
On distingue trois grandes catégories d'eaux usées : les eaux domestiques, les eaux
industrielles, les eaux pluviales.
Les cours d'eau ont une capacité naturelle d'épuration. Mais cette capacité a pour effet de
consommer l'oxygène de la rivière et n'est pas sans conséquences sur la faune et la flore
aquatiques. Lorsque l'importance du rejet excède la capacité d'auto-épuration de la rivière, la
détérioration de l'environnement peut être durable. Les zones privées d'oxygène par la pollution
entrainent la mort de la faune et de la flore ou créent des barrières infranchissables empêchant
notamment la migration des poissons. La présence excessive de phosphates, en particulier,
favorise le phénomène d'eutrophisation, c'est-à-dire la prolifération d'algues qui nuisent à la faune
aquatique, peuvent rendre la baignade dangereuse et perturbent la production d'eau potable.
Elles proviennent des différents usages domestiques de l'eau. Elles sont essentiellement porteuses
de pollution organique. Elles se répartissent en eaux ménagères, qui ont pour origine les salles de
bains et les cuisines, et sont généralement chargées de détergents, de graisses, de solvants, de
débris organiques, etc. et en eaux "vannes" ; il s'agit des rejets des toilettes, chargés de diverses
matières organiques azotées et de germes fécaux.
La pollution journalière produite par une personne utilisant de 150 à 200 litres d'eau est
évaluée à :
- de 70 à 90 grammes de matières en suspension
- de 60 à 70 grammes de matières organiques
- de 15 à 17 grammes de matières azotées
- 4 grammes de phosphore
- plusieurs milliards de germes pour 100 ml.
Elles sont très différentes des eaux usées domestiques. Leurs caractéristiques varient d'une
industrie à l'autre. En plus de matières organiques, azotées ou phosphorées, elles peuvent
également contenir des produits toxiques, des solvants, des métaux lourds, des micropolluants
organiques, des hydrocarbures. Certaines d'entre elles doivent faire l'objet d'un prétraitement de la
part des industriels avant d'être rejetées dans les réseaux de collecte. Elles sont mêlées aux eaux
domestiques que lorsqu'elles ne présentent plus de danger pour les réseaux de collecte et ne
perturbent pas le fonctionnement des usines de dépollution.
L'assainissement des eaux usées est devenu un impératif pour nos sociétés modernes. En effet, le
développement des activités humaines s'accompagne inévitablement d'une production croissante
de rejets polluants. Les ressources en eau ne sont pas inépuisables. Leur dégradation, sous l'effet
des rejets d'eaux polluées, peut non seulement détériorer gravement l'environnement, mais aussi
entraîner des risques de pénurie. Les Français sont d'ailleurs tout à fait conscients de cet enjeu,
puisque 95 % d'entre eux jugent le nettoyage des eaux usées indispensable pour protéger la
nature (baromètre SOFRES-C.I.EAU 2002). La France dispose de ressources en eau suffisantes
pour satisfaire nos besoins en quantité. C'est dans la détérioration de leur qualité que réside le
risque. Trop polluées, nos réserves d'eau pourraient ne plus être utilisables pour produire de l'eau
potable, sinon à des coûts très élevés, du fait de la sophistication et de la complexité des
techniques à mettre en œuvre pour en restaurer la qualité. C'est pourquoi il faut "nettoyer" les
eaux usées pour limiter le plus possible la pollution de nos réserves en eau : rivières, lacs et
nappes souterraines. Le grand chantier de l'après- guerre a consisté à mettre l'eau potable à la
disposition de tous. Le grand défi contemporain est celui de l'assainissement. D'ici à la fin de 2005,
dans toutes les agglomérations de plus de 2 000 habitants, les eaux usées rejetées par les
utilisateurs devront être traitées dans des stations d'épuration. Tout le monde est concerné,
puisque même ceux qui ne dépendront pas d'un réseau d'assainissement collectif devront disposer
d'un système d'assainissement autonome.
Préserver la ressource
Aujourd'hui, beaucoup de gens prennent conscience que l'eau ne constitue pas une ressource
inépuisable. Il est vrai qu'en France, du point de vue quantitatif, l'approvisionnement en eau
(précipitations, notamment) écarte tout risque majeur de pénurie. Mais la qualité de la ressource
doit faire l'objet d'une surveillance constante. Les ressources en eau sont classées en catégories de
qualité, et celles qui ne répondent pas à certaines normes sont exclues de la production d'eau
potable. La pollution peut par ailleurs perturber la production d'eau potable et en augmenter
considérablement le prix de revient.
Le consommateur qui paie le service d'assainissement dans sa facture d'eau n'a pas toujours
conscience de ce que cette contribution lui apporte directement. Pourtant, l'assainissement a pour
fonction de préserver la qualité de la vie sur les lieux mêmes où nous vivons. D'abord, parce qu'il
joue un rôle important dans la protection sanitaire des populations. Grâce au traitement des eaux
usées, les rivières ne se transforment pas en égouts. Avec des traitements encore plus complets,
les eaux de baignade sont protégées de la présence de virus ou de bactéries qui peuvent propager
des maladies. Ensuite, parce qu'il contribue d'une façon décisive à maintenir la qualité de
l'environnement et des activités liées à l'eau, qu'il s'agisse de tourisme (sites, rivières, plans d'eau,
lieux de baignades, de pêche, etc.) ou de pisciculture..., sans oublier que l'agriculture et l'industrie
ont également besoin d'eau pour assurer leur développement. Un assainissement des eaux usées
efficace contribue à la qualité de notre vie dans tous ses aspects.
La collecte s'effectue par l'évacuation des eaux usées domestiques, (et éventuellement industrielles
ou pluviales) dans les canalisations d'un réseau d'assainissement appelés aussi collecteurs. Le
transport des eaux usées dans les collecteurs se fait en général par gravité, c'est-à-dire sous l'effet
de leur poids. Il peut parfois s'effectuer par refoulement, sous pression ou sous dépression. Les
canalisations sont en ciment, parfois en fonte ou en PVC, plus rarement en grès ou en acier.
Lorsque la configuration du terrain ne permet pas un écoulement satisfaisant des eaux collectées,
on a recours à différents procédés (pompage et stations de relèvement) pour faciliter leur
acheminement. La protection du réseau contre l'encrassement et la corrosion est assurée en
premier lieu par le prétraitement de certaines eaux industrielles avant leur rejet dans le réseau.
Divers ouvrages, en amont, le protègent contre l'intrusion de matières indésirables : citons les
"boîtes à graisse" sur les branchements des restaurants ou les séparateurs à hydrocarbures dans
les stations-service ou dans les aéroports. La régulation du flux, lorsque les eaux usées et les eaux
pluviales sont mélangées, est assurée par des équipements destinés à retenir temporairement des
arrivées d'eau importantes et soudaines. Elle permet de ne pas perturber le bon fonctionnement
des stations d'épuration et de limiter les risques d'inondation.
La France possède 180 000 kilomètres de canalisations et 21 500 communes ont un réseau de
collecte des eaux usées. Ce dispositif permet aujourd'hui de raccorder à l'égout 79 % de la
population française, 19 % des Français sont parallèlement munis de dipositifs d'assainissement
autonome, les 2 % restant n'étant ni raccordés ni équipés d'installations autonomes (IFEN-2001).
Cependant, notre "taux de collecte" (proportion de la pollution brute effectivement amenée jusqu'à
une station d'épuration) ne s'élève qu'à 68 %. Ce constat s'explique par plusieurs facteurs :
- la vétusté de certains réseaux qui entraîne des fuites ;
- les erreurs de branchements, en zone de collecte séparative ;
- les efforts qui restent à faire en matière de collecte.
L'entretien du réseau
Les canalisations transportant en permanence des eaux chargées de pollution, il est inévitable
qu'elles s'encrassent. Elles sont également menacées par l'érosion et la corrosion. Elles font donc
l'objet de visites et de curages périodiques. L'entretien des ouvrages annexes comprend
notamment le curage des bouches d'égout, l'entretien des bassins de retenue, des déversoirs
d'orage, des postes de relèvement des eaux usées et des branchements. Une exploitation efficace
du réseau suppose un travail d'entretien rigoureux et permanent du personnel qualifié du service
d'assainissement.
Collectées par le réseau d'assainissement d'une agglomération, les eaux usées urbaines
contiennent de nombreux éléments polluants, provenant de la population (eaux ménagères, rejets
des toilettes - eaux "vannes", etc.) et des activités commerciales et industrielles. Elles sont
acheminées vers une station d'épuration où elles subissent plusieurs phases de traitement.
Trois principaux paramètres mesurent les matières polluantes des eaux usées domestiques :
Les matières en suspension (MES) exprimées en mg par litre. Ce sont les matières non dissoutes
contenues dans l'eau. Elles comportent à la fois des éléments minéraux et organiques ;
La demande biochimique en oxygène (DBO), exprimée en mg d'oxygène par litre. Elle exprime la
quantité de matières organiques biodégradables présente dans l'eau. Plus précisément, ce
paramètre mesure la quantité d'oxygène nécessaire à la destruction des matières organiques grâce
aux phénomènes d'oxydation par voie aérobie. Pour mesurer ce paramètre, on prend comme
référence la quantité d'oxygène consommé au bout de cinq jours. C'est la DBO5, demande
biochimique en oxygène sur cinq jours ;
La demande chimique en oxygène (DCO), exprimée en mg d'oxygène par litre. Elle représente la
teneur totale de l'eau en matières oxydables. Ce paramètre correspond à la quantité d'oxygène
qu'il faut fournir pour oxyder par voie chimique ces matières.
Les teneurs en azote et en phosphore sont également des paramètres très importants. Les rejets
excessifs de phosphore et d'azote contribuent à l'eutrophisation des lacs et des cours d'eau. Ce
phénomène se caractérise par la prolifération d'algues et la diminution de l'oxygène dissous, ce qui
appauvrit la faune et la flore des eaux superficielles (cours d'eau, lacs, etc.). Cette fragilité du
milieu naturel a été prise en compte par la réglementation avec la notion de "zones sensibles".
Les eaux usées contenant aussi des contaminants microbiologiques, bactéries, virus pathogènes et
parasites, le rejet des eaux usées à proximité de lieux de baignade ou de zone d'élevage de
coquillages fait courir un risque pour la santé. Il doit faire l'objet de précautions particulières.
Pour quantifier globalement les matières polluantes contenues dans les eaux usées domestiques
(et assimilées), on utilise comme unité de mesure l' "équivalent-habitant". La notion d'équivalent-
habitant est utilisée pour quantifier la pollution émise par une agglomération à partir de la
population qui y réside et des autres activités non domestiques. Selon la définition de la directive
européenne du 21 mai 1991"relative au traitement des eaux urbaines résiduaires", un équivalent-
habitant représente une DBO5 de 60 g d'oxygène par jour.
A titre d'illustration, la quantité de matières polluantes produite par Paris représente 13,4 millions
d'équivalents-habitants par jour. Cette notion sert aussi à déterminer la capacité de traitement
d'une station d'épuration urbaine.
Après les traitements opérés au sein de la station d'épuration, les eaux usées ne doivent plus
contenir qu'une quantité réduite de matières polluantes. La proportion de ces matières éliminée par
la station d'épuration est appelée "rendement de l'épuration". Un rendement minimum, les
exigences épuratoires, est fixé par la réglementation, conformément à la directive européenne du
21 mai 1991.
Pour les stations d'épuration traitant plus de 2 000 équivalents-habitants, les exigences épuratoires
sont définies par l'arrêté du 22 décembre 1994, en termes de rendement ou de concentration
maximum dans l'eau épurée. Plusieurs niveaux d'objectifs sont fixés en fonction des
caractéristiques du milieu dans lequel l'eau dépolluée est renvoyée. On distingue ainsi des "zones
normales" et des "zones sensibles".
Pour les "zones normales", c'est-à-dire les zones ne posant pas de problème particulier sur le
plan écologique, 90 % des matières en suspension doivent notamment être éliminés. Les trois
quarts des matières organiques sont détruits. Pour les matières organiques biodégradables, le
rendement de l'épuration est de 70 % pour les stations d'une capacité comprise entre 2 000 et
10 000 équivalents-habitants et de 80 % pour les installations pouvant traiter plus de 10 000
équivalents-habitants. Le tableau ci-dessous récapitule l'ensemble des exigences épuratoires
réglementaires.
Dans les "zones sensibles", l'eau doit en plus être débarrassée de 70 % de l'azote et de 80 % du
phosphore. Les zones sensibles comprennent tous les milieux aquatiques menacés par des
phénomènes d'eutrophisation, mais aussi les eaux douces superficielles qui doivent être
spécialement protégées pour demeurer aptes à la production d'eau potable et les zones pour
lesquelles un traitement est nécessaire pour des raisons sanitaires (élevage de coquillage, lieux de
baignade). Une carte de ces zones a été établie en 1994 par le ministère de l'Environnement et a
été révisée en 1999.
- Pour les stations d'épuration traitant moins de 2 000 équivalents-habitants, celles des petites
agglomérations, les exigences épuratoires sont déterminées par l'arrêté du 21 juin 1996. Les
ouvrages de traitement physico-chimique doivent éliminer 30 % des matières organiques
biodégradables et 50 % des matières en suspension. Les ouvrages de traitement biologique
doivent atteindre un rendement épuratoire d'au moins 60 % des matières organiques. Comme pour
les stations de dimension plus importante, les milieux fragiles exigent des traitements plus
poussés.
Lorsque l'eau épurée est rejetée dans des zones de baignade, de pêche à pied ou d'élevage de
coquillages, le préfet peut instaurer des normes de rejets spécifiques, plus sévères que les
minimums exigés dans les zones normales et incluant notamment des traitements de désinfection.
En tout état de cause, au-delà de ces niveaux d'épuration minimaux, l'arrêté préfectoral
d'autorisation de rejet peut imposer, en fonction des conditions locales, un renforcement des
exigences épuratoires que devra respecter la station concernée.
Matières en 35 mg/l
suspension 90 %
en moyenne journalière