SESSION 2012

Concours commun Centrale

MATHMATIQUES 2. FILIERE MP
Partie I - Suites rcurrentes linaires
I.A - Ordre (et polynme) minimal dune suite rcurrente linaire
Soit x une suite rcurrente linaire.
Par dnition, il existe un polynme A non nul tel que A(sigma)(x) = 0 et donc J
x
,= {0} et aussi J
x
,= .
Soit (A, B) (J
x
)
2
. Alors (AB)()(x) = A()(x) B()(x) = 0 et donc A B J
x
.
Soit (A, P) J
x
K[X]. PA()(x) = (P() (A())(x) = P()(A()(x)) = P()(0) = 0 (car P() est un endomorphisme
de K
N
).
On a montr que J
x
est un idal non rduit {0} de K[X].
I.B - Quelques exemples
I.B.1) Une suite rcurrente dordre 0 est une suite x telle que
a
0
K\ {0}/ n N, a
0
x
n
= 0.
Cette galit sont quivalentes x = 0 et donc, il existe une et une seule suite rcurrente dordre 0 savoir la suite nulle.
Soit x K
N
.
x est une SRL dordre 1 x nest pas une SRL dordre 0 et (a
0
, a
1
) K\ {0} K/ n N, a
1
x
n+1
+a
0
x
n
= 0
x ,= 0 et q K/ n N, x
n+1
= qx
n
.
Les SRL dordre 1 sont les suites gomtriques non nulles.
Soit x K
N
.
( Id)
2
(x) = 0 n N, x
n+2
2x
n+1
+x
n
= 0 (a, b) K
2
/ n N, x
n
= an +b
x est une suite arithmtique.
Maintenant, les suites prcdentes ont un polynme minimal qui est un diviseur unitaire de (X 1)
2
et donc admettent
pour polynme minimal 1, X 1, (X 1)
2
. De plus,
- il y a une et une seule suite arithmtique admettant 1 pour polynme minimal savoir la suite nulle,
- les suites admettant X 1 pour polynme minimal sont les suites constantes et non nulles.
Donc, les suites admettant (X 1)
2
pour polynme minimal sont les suites arithmtiques de raison non nulle.
I.B.2) Le polynme caractristique de la rcurrence est X
3
+3X
2
+3X +1 = (X +1)
3
. Donc, le polynme minimal B
x
de
x est lun des quatre polynmes 1, X +1, (X +1)
2
ou (X +1)
3
.
x ,= 0 car x
1
= 1 et donc B ,= 1 puis x
0
+x
1
= 1 ,= 0 et donc B ,= X + 1 car (x
n
+x
n+1
)
nN
nest pas la suite nulle.
Montrons par rcurrence que n N, x
n+2
+2x
n+1
+ x
n
= 0.
x
0
+2x
1
+ x
2
= 0 2 +2 = 0 et donc lgalit est vraie pour n = 0.
Soit n 0. Supposons que x
n+2
+ 2x
n+1
+x
n
= 0. Alors
x
n+3
+ 2x
n+2
+x
n+1
= (3x
n+2
3x
n+1
x
n
) +2x
n+2
+ x
n+1
= x
n+2
2x
n+1
x
n
= 0.
http ://www.maths-france.fr 1 c Jean-Louis Rouget, 2012. Tous droits rservs.
Le rsultat est dmontr par rcurrence. Ainsi, (X +1)
2
()(x) = 0 et donc le polynme minimal de x est (X +1)
2
.
I.C - Lespace vectoriel !
A
(K) et deux cas partoiculiers
I.C.1) !
A
(K) est le noyau de lendomorphisme A() de K
N
et donc !
A
(K) est un sous-espace vectoriel de K
N
.
Soit x K
N
.
x !A(x) A()(x) = 0 (A()(x)) = 0 (car /
_
K
N
_
)
( A())(x) = 0 (A() )(x) ( commute avec tout polynme en )
A()((x)) = 0 (x) !
A
(K).
Donc !
A
(K) est un sous-espace vectoriel de K
N
stable par .
Montrons que !
A
(K) est de dimension p. Soit : !
A
(K) K
p
x (x
0
, x
1
, . . . , x
p1
)
. Montrons que est un isomor-
phisme despaces vectoriels.
- est une application de !
A
(K) dans K
p
, clairement linaire.
- Soit = (
k
)
0kp1
. Soit x la suite dnie par : k 0, p 1, x
k
=
k
et n N, x
n+p
=
p1

k=0
a
k
a
p
x
n+k
.
x est un lment de !
A
(K) tel que (x) = . Ceci montre que est surjective.
- Soit x !
A
(K). Si x Ker(),
k 0, p 1, x
k
= 0 et n N, x
n+p
=
p1

k=0
a
k
a
p
x
n+k
.
Mais alors, x
0
= x
1
= . . . = x
p1
= 0 et si pour n 0, x
n
= x
n+1
= . . . = x
n+p1
alors x
n+p
= 0. On a montr par
rcurrence que n N, x
n
= 0 et donc x = 0. Par suite, Ker() = {0} et donc est injective.
Finalement, est un isomorphisme.
Puisque est un isomorphisme despaces vectoriels, dim(!
A
(K)) = dim(K
p
) = p.
I.C.2) Soit x K
N
. x !
A
(K) n N, x
n+p
= 0 n p, x
n
= 0.
Pour k 0, p 1, soit e
k
la suite dnie par : n N, (e
k
)
n
=
n,k
. Chaque e
k
, 0 k p 1 est un lment de
!
A
(K). De plus, la famille (e
k
)
0kp1
est limage de la base canonique de K
p
par lisomorphisme
1
(o a t dni
la question prcdente). Donc, la famille (e
k
)
0kp1
est une base de !
A
(K).
I.C.3) a) E
A
(K) = Vect
_
_
n
k

n
_
nN
_
0kp1
et donc E
A
(K) est un sous-espace vectoriel de K
N
de dimension infrieure
ou gale p.
Montrons que la famille
_
_
n
k

n
_
nN
_
0kp1
est libre. Soit (
k
)
0kp1
K
p
. Posons Q =
p1

k=0

k
X
k
.
p1

k=0

k
_
n
k

n
_
nN
= 0 n N,
p1

k=0

k
n
k

n
= 0 n N, Q(n)
n
= 0
n N, Q(n) = 0 (car ,= 0)
Q = 0 (polynme ayant une innit de racines)
k 0, p 1,
k
= 0.
Donc la famille
_
_
n
k

n
_
nN
_
0kp1
est libre et nalement, la famille
_
_
n
k

n
_
nN
_
0kp1
est une base de E
A
(K).
On en dduit que E
A
(K) est un sous-espace vectoriel de K
N
de dimension p.
b) Soient Q K
p1
[X] puis x = (Q(n)
n
)
nN
.
(X )()(x) = ( Id)(x) =
_
Q(n +1)
n+1
Q(n)
n
_
nN
= ((Q(n +1) Q(n))
n
)
nN
.
Donc ( Id)
1
(x) = (Q
1
(n)
n
)
nN
o Q
1
= (Q(X +1) Q(x)). On note alors que deg(Q
1
) deg(Q) 1 p 2.
Par rcurrence descendante, k 1, p, (Id)
k
(x) = (Q
k
(n)
n
)
nN
o Q
k
est un polynme tel que deg(Q
k
) pk1.
En particulier, pour k = p, (Id)
p
(x) = (Q
p
(n)
n
)
nN
o Q
p
est un polynme tel que deg(Q
p
) 1 et donc Q
p
= 0.
http ://www.maths-france.fr 2 c Jean-Louis Rouget, 2012. Tous droits rservs.
Ceci montre que ( Id)
p
(x) = 0 et donc que x !
A
(K). On a montr que E
A
(K) est contenu dans !
A
(K).
Puisque E
A
(K) est un sous-espace de !
A
(K) et que dim(E
A
(K)) = p = dim(!
A
(K)) < +, on a montr que
!
A
(K) = E
A
(K).
I.D - Etude de !
A
(K) quand A est scind sur K
Si d = 0, le rsultat tablir la t la question I.C.2). On suppose dornavant que d 1.
Les polynmes X
m
0
et (X
k
)
m
k
, 1 k d, sont deux deux premiers entre eux (car sans racine commune dans C).
Daprs la thorme de dcomposition des noyaux et les questions 1.C.2) et I.C.3),
!
A
[X] = KerA() = Ker (
m
0
)
_

1kd
Ker (
k
Id)
m
k
)
_
=
_
(x
n
) K
N
/ n m
0
, x
n
= 0
_

_

1kd
_
(Q
k
(n)
n
k
)
nN
, Q
k
K
m
k
1
[X]
_
_
=
_
(x
n
) K
N
/ n m
0
, x
n
= 0
_

_
d

k=1
Q
k
(n)
n
k
, k 1, d, Q
k
K
m
k
1
[X]
_
.
Si x est de la forme ci-dessus, alors n m
0
, x
n
=
d

k=1
Q
k
(n)
n
k
o k 1, d, Q
k
K
m
k
1
[X].
Rciproquement, soit x une suite de la forme prcdente. Soit x

la suite dnie par n N, x

n
=
d

k=1
Q
k
(n)
n
k
. Alors
x = (x x

) +x

o la suite x x

sannule partir du rang m

0
. Donc x est dans !
A
[X].
On a montr que
!
A
[X] =
_
(x
n
)
nN
K
N
/ k 1, d, Q
k
K
m
k
1
[X]/ n m
0
, x
n
=
d

k=1
Q
k
(n)
n
k
_
.
Partie II - Matrices de Hankel associes une suite rcurrente linaire
II.A - Calcul du rang de H
n
(x) quand x est une suite rcurrente linaire
II.A.1) Par dnition, x est un lment de !
B
(K). Daprs la question I.C.1), !
B
(K) est stable par . Donc, k N,

k
(x) !
B
(K).
Ainsi,
_

k
(x)
_
0kp1
est une famille de !
B
(K) de cardinal p = dim(!
B
(K)) < +. Pour montrer que la famille
_

k
(x)
_
0kp1
est une base de !
B
(K), il sut de vrier que la famille
_

k
(x)
_
0kp1
est libre.
Soient (
k
)
0kp1
K
p
puis P =
p1

k=0

k
X
k
.
p1

k=0

k
(x) = 0 P()(x) = 0
P = 0 (car deg(P) < deg(B) et par dnition du polynme minimal)
k 0, p 1,
k
= 0.
Ainsi, la famille
_

k
(x)
_
0kp1
est libre et donc la famille
_

k
(x)
_
0kp1
est est une base de !
B
(K).
Soit n N

.
Si n p, la famille
_

k
(x)
_
0kn1
est une sous-famille de la famille libre
_

k
(x)
_
0kp1
. On en dduit que la
famille
_

k
(x)
_
0kn1
est libre et donc de rang n.
Si n > p, alors k p, n 1,
k
(x) !
B
(K) = Vect
_

k
(x)
_
0kp1
. Par suite,
rg
_

k
(x)
_
0kn1
= rg
_

k
(x)
_
0kp1
= p.
http ://www.maths-france.fr 3 c Jean-Louis Rouget, 2012. Tous droits rservs.
n N

, rg
_

k
(x)
_
0kn1
=
_
n si n < p
p si n p
.
II.A.2) Soit n N

. Comme la question I.C.1), n p,

n
est (linaire) injective.
Soit n p. On note que H
n
(x) =
_
(
j1
(x))
i1
_
1i,jn
. On note C
1
, . . . , C
n
, les colonnes de la matrice H
n
(x).
Puisque k p,
k
(x) Vect
_
x, (x), . . . ,
p1
(x)
_
, on a encore j p + 1, C
j
Vect(C
1
, . . . , C
p
) et donc
rg(H
n
(x)) = rg
_
(
j1
(x))
i1
_
1in,1jp
= rg(C
1
, . . . , C
p
).
Vrions alors que la famille (C
1
, . . . , C
p
) est libre. Soit (
k
)
0kp1
K
p
.
p

k=1

k1
C
k
= 0 j 0, n
1
,
p1

k=0

k
(
k
(x))
j
= 0

n
_
p1

k=0

k
(
k
(x))
_
= 0

p1

k=0

k
(x) = 0 (car
n
est injective)
k 0, p 1,
k
= 0 (car la famille (
k
(x))
0kp1
est libre.).
Ainsi, la famille (C
1
, . . . , C
p
) est libre et donc
rg(H
n
(x)) = rg(C
1
, . . . , C
p
) = p.
II.B - Dtermination de la rcurrence minimale dune suite rcurrente linaire
II.B.1) Puisque p = rg(H
m
(x)), on a m p puis n p, rg(H
n
(x)) = p.
Puisque rg(H
p
(x)) = p, les p colonnes de H
p
(x) constituent une famille libre. Notons C

1
, . . . , C

p
, les p colonnes de H
p
(x)
et C
1
, . . . , C
p
, C
p+1
, les p +1 colonnes de H
p+1
(x). Les colonnes C
1
, . . . , C
p
, sont linairement indpendantes car
p

k=1

k
C
k
= 0
p

k=1

k
C

k
= 0 k 1, p,
k
= 0.
Puisque rgH
p+1
(x) = p et que (C
1
, . . . , C
p
) est libre, on en dduit que C
p+1
Vect(C
1
, . . . , C
p
). Par suite, il existe
(b
k
)
0kp1
K
p
tel que C
p+1
= b
0
C
1
. . . b
p1
C
p
. Mais alors, le vecteur (b
0
, . . . , b
p1
, 1) est un vecteur non nul
du noyau de H
p+1
(x).
Dautre part, le thorme du rang permet darmer que
dim(Ker(H
p+1
(x))) = p +1 rg(H
p+1
(x)) = p +1 p = 1,
Par suite, Ker(H
p+1
(x)) est la droite vectorielle engendre par le vecteur (b
0
, . . . , b
p1
, 1).
II.B.2) Lgalit b
0
C
1
+. . . +b
p1
C
p
+C
p+1
= 0 fournit b
0
x +b
1
(x) +. . . +b
p1

p1
(x) +
p
(x) = 0 (par injectivit
de
p+1
) et donc x !
B
(K) o B = X
p
+b
p1
X
p1
+. . . +b
1
X +b
0
.
Puisque x est dordre minimal p et que B est unitaire de degr p, B est le polynme minimal de x.
II.C - Etude dun exemple
II.C.1)
II.C.2) x est dordre au plus 4. x
4
= x
3
2x
1
= 2, x
5
= x
4
2x
2
= 4 et x
6
= x
5
2x
3
= 4.
x nest ni nulle, ni gomtrique et donc p ,= 0 et p ,= 1.
rg(H
1
(x)) = rg((1)) = 1.
rg(H
2
(x)) =
_
1 1
1 1
_
= 1 ,= 2. Donc p ,= 2 puis p {3, 4}.
rg(H
3
(x)) =
_
_
1 1 1
1 1 0
1 0 2
_
_
2 puis det(H
3
(x)) = 1 ,= 0. Donc rg(H
3
(x) = 3.
H
4
(x) =
_
_
_
_
1 1 1 0
1 1 0 2
1 0 2 4
0 2 4 4
_
_
_
_
. Puisque rg(H
3
(x)) = 3, rg(H
4
(x)) 3 puis
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(a, b, c, d) Ker(H
4
(x)
_

_
a +b +c = 0
a +b 2d = 0
a 2c 4d = 0
2b 4c 4d = 0

_
a + b = c
2d = c
a = 0
b = 2d

_
a = 0
b = c = 2d
(0, 2, 2, 1) est un vecteur non nul du noyau de H
4
(x). Donc rg(H
4
(x)) = 3 ,= 4 puis p = 3. Mais alors, n 3,
rg(H
n
(x)) = 3.
II.C.3) Daprs la question II.B.2), le polynme minimal de x est X
3
2X
2
+2X et donc la rcurrence minimale de x est :
n N, x
n+3
= 2x
n+2
2x
n+1
.
II.C.4) Puisque X
3
2X
2
+2X = X(X (1 +i)) (X (1 i)), la question I.D- permet darmer quil existe (a, b) C
2
tel que n 1, x
n
= a(1 +i)
n
+b(1 i)
n
. Puis
_
x
1
= 1
x
2
= 1

_
a(1 +i) +b(1 i) = 1
a(1 +i)
2
+b(1 i)
2
= 1

_
a(1 + i) +b(1 i) = 1
2i(a b) = 1

_

_
a +b =
1
2
a b =
i
2

_
a =
1 i
4
b =
1 +i
4
.
Donc, pour tout n 1, x
n
=
1 i
4
(1 +i)
n
+
1 + i
4
(1 i)
n
=
1
2
((1 +i)
n1
+ (1 i)
n1
).
n 1, x
n
=
1
2
((1 +i)
n1
+ (1 i)
n1
).
II.C.5) De nouveau, p {2, 3, 4} et x
4
= 2 puis x
5
= x
6
= 4.
rg(H
2
(x)) =
_
1/2 1
1 1
_
= 2.
rg(H
3
(x)) =
_
_
1/2 1 1
1 1 0
1 0 2
_
_
2 puis det(H
3
(x)) = 1 +2 1 = 0. Donc rg(H
3
(x)) = 2 et p ,= 3.
H
4
(x) =
_
_
_
_
1/2 1 1 0
1 1 0 2
1 0 2 4
0 2 4 4
_
_
_
_
. En dveloppant suivant la dernire ligne, on obtient
det(H
4
(x)) = 2

1/2 1 0
1 0 2
1 2 4

+4

1/2 1 0
1 1 2
1 0 4

1/2 1 1
1 1 0
1 0 2

2(2 +2) + 4(2 +4) 4(1 +2) = 4 ,= 0.

Donc, rg(H
4
(x)) = 4 puis p = 4. Par suite, n 4, rg(H
n
(x)) = 4 et la relation de rcurrence minimale de x est donc
celle de lnonc.
Partie III - Valeurs propres des matrices de Hankel relles
III.A - Prliminaires
III.A.1) Si M est une matrice de Hankel de taille n, M est en particulier une matrice symtrique relle. Le thorme
spectral permet darmer que M est orthogonalement semblable une matrice diagonales et en particulier que le polynme
caractristique de M est scind sur R.
III.A.2) Si Spo(M) = (, . . . , ) pour un certain R

, alors, M tant diagonalisable, M est semblable I

n
puis
M = I
n
.
Mais puisque n 3, ligne 3, colonne 1, de M on lit a
2
= 0 et ligne 2, colonne 2, de M, on lit a
2
= ,= 0. Ceci est une
contradiction et donc on ne peut avoir Spo(M) = (, . . . , ) pour un certain R

.
III.B - Une premire condition ncessaire
III.B.1) On sait que
n

i=1

i
= Tr(M) =
n1

k=0
a
2k
puis que
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n

i=1

2
i
= Tr(A
2
) =
n

i=1
_
_
n

j=1
M
i,j
M
j,i
_
_
=
n

i=1
_
_
n

j=1
M
2
i,j
_
_
=
2n

k=2
_
_
_
_

1i,jn
i+j=k
M
2
i,j
_
_
_
_
(sommation en diagonale)
=
2n

k=2
_
_
_
_

1i,jn
i+j=k
a
2
i+j2
_
_
_
_
=
2n2

k=0
_
_
_
_

0i,jn1
i+j=k
a
2
i+j
_
_
_
_
=
n1

k=0
_
k

i=0
a
2
k
_
+
2n1

k=n
_
_
n1

i=k(n1)
a
2
k
_
_
=
n1

k=0
(k +1)a
2
k
+
2n1

k=n
((n 1) (k (n 1)) +1)a
2
k
=
n1

k=0
(k +1)a
2
k
+
2n1

k=n
(2n k 1)a
2
k
.
III.B.2)
v, w =
p

i=1

2i 1a
2(i1)

1

2i 1
+
n

i=p+1

2n 2i +1a
2(i1)

1

2n 2i +1
=
n

i=1
a
2(i1)
=
n1

k=0
a
2k
=
n

i=1

i
.
et
|v|
2
=
p

i=1
(2(i 1) 1)a
2
2(i1)
+
n

i=p+1
(2n 2(i 1) 1)a
2
2(i1)

2p2

k=0
(k +1)a
2
k
+
2n2

k=2p
(2n k 1)a
2
k
(car k 2p n, 2n k 1 n 1 0)

n1

k=0
(k +1)a
2
k
+
2n2

k=n
(2n k 1)a
2
k
(car n {2p 1, 2p})
=
n

i=1

2
i
.
III.B.3)

1i<jn
(
i

j
)
2
=

1i<jn

2
i
2

1i<jn

j
+

1i<jn

2
j
=

1i<jn

2
i
2

1i<jn

j
+

1j<in

2
i
=

1i,jn

2
i

n

i=1

2
i
2

1i<jn

j
=
n

j=1
_
n

i=1

2
i
_

_
n

i=1

i
_
2
=
n

i=1

2
i
v, w
2
,
puis, daprs lingalit de Cauchy-Schwarz, v, w
2
|v|
2
|w|
2
= |w|
2
n

i=1

2
i
et donc

1i<jn
(
i

j
)
2
= n
n

i=1

2
i
v, w
2
(n |w|
2
)
n

i=1

2
i
= K
n
n

i=1

2
i
.
http ://www.maths-france.fr 6 c Jean-Louis Rouget, 2012. Tous droits rservs.
III.B.4) Si de plus n = 3, alors p = 2 puis |w|
2
= 1 +
1
3
+1 =
7
3
et donc K
3
=
2
3
. Do
(III.1) (
2

1
)
2
+ (
3

1
)
2
+ (
3

2
)
2

2
3
_

2
1
+
2
2
+
2
3
_
2
_

2
1
+
2
2
+
2
3
_
2 (
1

2
+
1

3
+
2

3
)
2
3
_

2
1
+
2
2
+
2
3
_

4
3
_

2
1
+
2
2
+
2
3
_
2 (
1

2
+
1

3
+
2

3
)
2
_

2
1
+
2
2
+
2
3
_
3 (
1

2
+
1

3
+
2

3
) .
III.C - Dautres conditions ncessaires
III.C.1) B est symtrique relle et donc B est diagonalisable. Par suite, lordre de multiplicit de chaque valeur propre de
B est gal la dimension du sous-espace propre correspondant.
Notons C
1
, . . . , C
n
les colonnes de B. La famille (C
1
, C
p
, C
n
) est clairement libre et donc rg(B) 3. Mais les autres
colonnes sont nulles et donc rg(B) 3. Finalement, rg(B) = 3. Mais alors, 0 est valeur propre de B dordre n3 (et donc
0 nest pas valeur propre de B quand n = 3. Il manque encore trois valeurs propres de B.
Notons (e
i
)
1in
la base canonique de /
n,1
(R).
B(e
1
+e
n
) = e
1
+ e
n
. Donc 1 est valeur propre de B.
B(e
1
e
n
) = (e
1
e
n
). Donc 1 est valeur propre de B.
Be
p
= 2e
p
. Donc 2 est valeur propre de B
Finalement,
Spo(B) = (1, 0, . . . , 0
. .
n3
, 1, 2).
III.C.2) Daprs le rsultat admis par lnonc, puisque M et B sont symtriques relles,

1
(2) +
2
(1) +
n1

i=3

i
0 +
n
1 Tr(MH)
1
1 +
n2

i=2

i
0 +
n1
(1) +
n
(2),
ou encore 2
1
+
2

n
Tr(MH) et
1

n1
2
n
Tr(MH).
Maintenant, Tr(MH) = 1 a
1+(2p1)
2a
p+p
+ a
(2p1)+1
= (1 2 + 1)a
2p
= 0 et on a donc montr que
2
1
+
2

n
0 et
1

n1
2
n
0.
III.D - Cas n = 3
III.D.1) M(e
1
e
3
) = (a c)(e
1
e
3
) et donc a c est valeur propre de M. Ensuite,

M
=

a X b c
b c X b
c b a X

= (a X)(X
2
(a + c)X +ac b
2
) b(bX +ab bc) +c(cX +b
2
c
2
)
= X
3
+ (2a + c)X
2
+X(2ac +2b
2
a
2
+ c
2
) + a
2
c 2ab
2
+2b
2
c c
3
= (X (a c))(X
2
(a +2c)X 2b
2
+c(a +c))
Les trois valeurs propres de M(distinctes ou confondues) sont donc ac,
1
2
_
a +2c +

a
2
+8b
2
_
et
1
2
_
a +2c

a
2
+8b
2
_
.
III.D.2) Soient
1
,
2
et
3
trois rels donns tels que
1

2

3
et
1

2
2
3
0 et 2
1
+
2

3
0. On
cherche trois rels a, b et c tels que Spo(M) = (
1
,
2
,
3
).
Il y a priori 3 possibilits :
1r cas.
1
=
1
2
_
a +2c +

a
2
+8b
2
_
,
2
=
1
2
_
a +2c

a
2
+8b
2
_
et
3
= a c. Dans ce cas,
http ://www.maths-france.fr 7 c Jean-Louis Rouget, 2012. Tous droits rservs.
_

_
1
2
_
a + 2c +

a
2
+8b
2
_
=
1
1
2
_
a + 2c

a
2
+8b
2
_
=
2
a c =
3

_
_
_
a +2c =
1
+
2

a
2
+8b
2
=
1

2
a c =
3

_
a =
1
3
(
1
+
2
+2
3
)
c =
1
3
(
1
+
2

3
)
b
2
=
1
8
_
(
1

2
)
2

1
9
(
1
+
2
+2
3
)
2
_
(car
1

2
)

_
a =
1
3
(
1
+
2
+2
3
)
c =
1
3
(
1
+
2

3
)
b
2
=
1
18
(
1
2
2

3
)(2
1

2
+
3
)
2me cas.
1
=
1
2
_
a +2c +

a
2
+8b
2
_
,
2
= a c et
3
=
1
2
_
a +2c

a
2
+8b
2
_
.
_

_
1
2
_
a + 2c +

a
2
+8b
2
_
=
1
a c =
2
1
2
_
a + 2c

a
2
+8b
2
_
=
3

_
_
_
a +2c =
1
+
3

a
2
+8b
2
=
1

3
a c =
2

_
a =
1
3
(
1
+ 2
2
+
3
)
c =
1
3
(
1

2
+
3
)
b
2
=
1
8
_
(
1

3
)
2

1
9
(
1
+2
2
+
3
)
2
_
(car
1

3
)

_
a =
1
3
(
1
+2
2
+
3
)
c =
1
3
(
1

2
+
3
)
b
2
=
1
18
(
1

2
2
3
)(2
1
+
2

3
)
3me.
1
= a c,
2
=
1
2
_
a +2c +

a
2
+8b
2
_
, et
3
=
1
2
_
a +2c

a
2
+8b
2
_
.
_

_
a c =
1
1
2
_
a + 2c +

a
2
+8b
2
_
=
2
1
2
_
a + 2c

a
2
+8b
2
_
=
3

_
_
_
a c =
1
a +2c =
2
+
3

a
2
+8b
2
=
2

3

_
a =
1
3
(2
1
+
2
+
3
)
c =
1
3
(
1
+
2
+
3
)
b
2
=
1
8
_
(
2

3
)
2

1
9
(2
1
+
2
+
3
)
2
_
(car
2

3
)

_
a =
1
3
(
1
+2
2
+
3
)
c =
1
3
(
1

2
+
3
)
b
2
=
1
18
(
1
+
2
2
3
)(
1
+2
2

3
)
Dans le deuxime cas, le systme propos a toujours une solution puisque (
1

2
2
3
)(2
1
+
2

3
) 0 savoir
a =
1
3
(
1
+2
2
+
3
), b =
1
3

2
_
(
1

2
2
3
)(2
1
+
2

3
) et c =
1
3
(
1

2
+
3
).
Pour ces trois rels a, b et c, on a Spo(M) = (
1
,
2
,
3
).
III.D.3) Ainsi, si n = 3 et si un triplet ordonn vrie les conditions (III.3), il existe une matrice de Hankel M telle que
Spo(M) = (
1
,
2
,
3
). Donc, dans le cas n = 3, (III.3) est une condition ncessaire et susante dexistence dune matrice
de Hankel M telle que Spo(M) = (
1
,
2
,
3
).
Soit 1. Pour le triplet ordonn (, 1, 1),
(III.1) 2(
2
+2) 3(2 +1) 2
2
6 +1 0

__
,
3

7
2
_

_
3 +

7
2
, +[
__
[1, +[

3 +

7
2
= 2, 8 . . .
http ://www.maths-france.fr 8 c Jean-Louis Rouget, 2012. Tous droits rservs.
La deuxime des conditions (III.3) scrit quant elle 3 0. Donc si on prend =
3 +

7
2
, (, 1, 1) est un triplet
ordonne tel que les conditions (III.3) ne sont pas vries. Il nexiste donc pas de de matrice de Hankel M telle que
Spo(M) = (, 1, 1).
Nanmoins, la condition (III.1) est vrie par le triplet ordonn (, 1, 1) et donc la condition (III.1) nest pas une condition
susante dexistence.
http ://www.maths-france.fr 9 c Jean-Louis Rouget, 2012. Tous droits rservs.