1815 Lcolson

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CULTURE El' I N D U S T R I E

B U li&

CANNE A SUCRE
AUX ILES HAWAI ET ti. LA R ~ U N I O N
_
_
U
-

BIBLIOTIIÈQUI: D'AGRICULTURE COLONIALE


v-
---
--

CANNE A SUCRE
ATJX

I L E S HAWAI
lGT

A L A REUNION

PAR I S
A U C ~ U S TC1-IALLAMEC,
~N @D~TEUR
17,rue J a o o b , 17
Librairie Maritime et Coloniale
-
$1903
L'auteur de 1'Bssai sur lu Politique coloniale sous le preniiel-
Empire (i), un beau livre, qui met en relief le role considérable
joué p a r le capi taiiie-génhal Decaen aux Mascareignes et dans
l a m e r cles Incles, raconle, avec liuinour, cominent uii colo11 cle la
Reunion fut amené cultiver la caiine h sucre. I1 avait cl'abord
créé des caféeries, mais sans succès, ses terres Atant situkes A
une trop grande altitude. Le blé et le mais ne réussirent pas
mieux. Le girofle, introcluit par Poivre, faisait alors Ia fortune
d'un grand noinbre de iamilles; le colon, un sieur Roudic, créa
des girofleries in~portantes,et i1 pouvait lefaire, posséclant cc dix
mille gaulettes de terre et un atelier clc cenl hoinines )L Tout
marchai t a souhait. Les girofliers allaient entrer en .rapport;
l'avenir semblait assuré. Survint le cyclone cle 1806, un des
plus terribles qui aieiit ravagé l'ile. Le pays fut saccage, les
plantations clétruites, les arbres Brisés, une partie de la popu-
latioii se trouva réduite h. se nourrir de raches, en attendant les
arrivages des riz de l'lnde.
Les girofleries cle notre colon n'échappèreiit pas a u desastre.
C'était 1a misòre. Un jour, Roudic remarqua cliez un de ses
voisins des caiines à sucre qui lui semblèrent de bonne mine,
sans doute de ces cannes blaiiches dites du pays, si belles, si
touffues et, en inême temps, riches en vesou. Essayons cle la
canne, dit-il, faisons de l'araclr. Et cette fois, d'lieureux résultats
couronnèrent ses efforts.
Mais l'histoire n'est pas finie. Peu de temps après, Roudic se
voyait soumis a une patente, comme guildivier; et c'est le
mémoire adressé par lui en cette occurrence à l'lidministration,
qui nous conserve le récit plein d'enseignements de ses tenta-
tives et de ses déboires.
Avouons qu'il avait quelque raison d'exposer ses doléances
a u Gouveriiement qui, sJil n'est pas maitre du temps et des
Bvénements, aurait pu encourager les nouvelles cultures et les
nouvelles industries, au lieu de les imposer lourdement ... Mais
te1 est notre système colonial.
M. Prentout raille doucement Houdic - qui semblerai t plutdt
a plaindre - et i1 ajoute :
(c Cette histoire est sans doute celle cle bien des colons des
iles Mascareignes, si prompts clianger de culture. Celui-ci a
tente quatre cultures différentes en dix-neuf ans. I1 est clair qu'il
ne s'est point enriclii, qu'il a toujours subvenu clifficilement
ses dépenses, que sa si tuation, et, partarit, celle de tous ceux qui
ont vécu sur sa terre, a toujours été précaire.! >)
Ce qui est clair, dest que voilk un nouveakb~psocèsinkent6 aux
colons « des Masca~eignesn,,
I1 ne sont pas seulemen t paresseux e t incapables d'ini tintive,
suivant les formules qui ont cours en certains milieux dits
coloniaux. Les voiia qui manquent qncore $e persévbrance!
L'agriculteur qui, ayant exphimente qu'ilbe réussit pas dans
une culture, l'abandonne pour en chercher une autre plus fruc-
tueuse, se livre â des essais successiis lui imposant u n labeur c)\
u n effor t soutenus, celui-18 es t'taxé d'inconstance !
D'autres auteurs, i1 es t vrai, nous révèlent que nos vieilles colo-
nies 'se meurent de la monoculture, et ils encouragent fort les
colons à ne pas compter seulement sur cette canne a sucre qui,
depuis cent ans, est la principale ressource des iles Mascareignes
(( s i promptes a changer de culture !
perte totale du revenune s'est pas bornée une seule année : les
cafeeries et les girofleries détruites laissaieiit les propriétaires
sans espoir de récolte, penclan t plusieurs annees. Aujourd'liui ,
le principal reveiiu de la colonie consiste en Sucre, et si les
caniies ont beaucoup souflert, ln perte se 11oim sculemenl ;i
l'année; vous savez, d'ailleurs, que cles pluies peuvent raniincr
ce roseau clont la vég6tatioxi paraít actuelleiilent arrelée. n
Oui, i1 nous est arriv6 de regretter la teiiips ou notre íleclérou-
Iait, au souifle cles brises dc la iiier, sa c1ieveliii.e embauiiiee.
Partoiil des oileurs floltaicnt dalis l'air : paifuins clu girolle, de ln.
muscatlc, clu cafb et cle ces doux orangers donl lo, sentour
arrivai t aux navires lmssant nu large. Ce l u t l'kge cl'or, l'lieu-
reusc iiikdiocrité, lu vie pntriarcale, l'eiifnnce et ln poi?sie de
l'ile d'Eclen.
TTinreiit les vaclies iiiaigres, les cycloiies, ln il16veiite des
c( denrées coloniales u, Ia surproduction des autres pnys, Ia
coiiourrence, la campagno cles Iiitles, les guerres de l'Einpire,
clurant lesquelles toute lspopulation iut deboutpo~irles coinùats
sur la terre et sur la mei., désertant la culture du sol.
Quaiid on se remit h l'muvre, le h16 et le riz « no poussaiciit
plus N ; et 1'011 a vu ce qu'il advint dii giroflier et cles autres
arbres à epices en 1806.
Avec les plantatioiis de caimes qui présentaient nioins d'aleao
dans les récoltes, la prosperit8 était venue. La population tripla.
Le coinmerceS...Les seules iniportations de riz avnient pass0
de 6.078.000 livres i 33.699.800 livres.
Pour établir l'importance du mouvemcnt maritime, jl suffira
de dire qu'il y avait ti'ente bâtimeiils sur rade aumomeiit clu
cyclone clu 27 inars 1830.

Lorsqu'on va de Saint-Denis, la coquette ville coloniale, à


Sainte-Marie, clont les verdoyants plateaux off rent A. Ia vue
CiJinimensesêtendues de cliainps de cannes, la route fraiiclii t 10s
bras successiis de la rivière cles Pluies. Au fond des gorges,
al3paraissenl les ciiiies bleues des Salazes. Plus près, une belle
cuve violacóe aux flancs ele Ia moiitagne : le Cl~auclron.Deç
cultures vieniient jusclu'à la route, au milieu clesquelles émerge
uiic sorte de tour bnsse e1 lrapuc. C'est u n clébris cle l'ancien
/Znn.gouidn, le priinitil inoulin à cannes qui l~royail,entre des
picrres, le iloseau goiiílk de jus.
011eu1 Liienldt recours au rnoulin liydraulique avec cléféca-
leurs, puis à Ia butlerie Giiiiarcl, qui assurait l'épuration des
(Jesotzs.
l'lus lnrd, Welzel invenlail un procéclé iiouveau. Encouragé
linr le goiiveriioiuenl, i1 livrail aux industriels des appareils 5,
cuire, lcs basscs lcirili~rnlures,(( dr, grandes cliauclières clemi-
cyliiiclriclues, ouvcrlcs par-clessus, qui reçoivent les jus propres
c1 c~uclrnversciil cles luyaux bnignanl dans le liquide et oii
ci i*culela vayeui' iléleiiclue, lmilaiit que dcs ngitateurs remuent
la massc 6vaporcr D. Des turbines - les premières iurent ins-
Li~lllieseri 1851 - servciieiit h sóparer le sucre cles sirops.
151 1es arnéliorations oiil contiiiué. L'iiidustrie est-clle en pro-
g r h , cn Prance ou i l'étranger? Au prix des plus gros sacri-
íices on iait venir L ~ C Sniacliincs nouvelles, on aclopte les procd-
eles nouveaux, on transforme l'outillage. Voici les appareils h,
cuiro clans lc vicle, qui ossureiit la supbriorité des travaux des
ilcuxibine e1 lroisiènie jets. Voici ceux qui augmentent le ren-
clcinenl eles usiiies au inoyen cle la repression de la hagasse.
Mais peiidanl que l'usinier s'in~posaittous ces sacrifices, i1
clevail aussi perieclioniler les métliodes des cultures. La canne
phrielile. Le sol senible devenir inibconcl. L'otni'ti et ln diare iie
cloiiiienl plus ele repousses. Le BorBre se rue sur les chaiiips et les
clétruil. C'esl uii combat corps à corps que le planteur doit
entrcprendre en inéme temps contre le sol fatigue, ot l'iiisecte
clcslructeur 01, quelquefois, la sécheresse. On renouvelle les sou-
cl-ies, que 1'011 fail venir a grands irais cles pays producteurs.
Les terres sont analysees, rnises sous couverture, assolées,
irriguées, e t reçoivent l'eiigrais qui leur convient. En un mo t,
parlo~itsont eiiiploy6s 10s procbdes ralioniiols et scientifiques.
E t ce ne sont pas lii les seules préoccupations. I1 faut compter
avec la main-dJoeuvre,de plus eii plus rare et de plus en plus
chère, avec les cycloiies qui, periodiquemen t, ravagent l1?leet
portent la desolation partout.
I1 faut aussi compter avec l'intolérance d'uii certain piotec-
tionnisme, qui consiste h frapper de droits iniyues nos produits
coloniaux, conime si les colonies irançaises n'étaient pas la
France. Cette doctrine ii'est pas nou~relle.Le Conseil Colonial
protestait coiitre elle c1i.s sa prenii&re rhunioil, le 31 aoíit 1832.
E n piésence rles attaques que la liil~une!ajsse tomber et cpe
les feuilles périocliclues répòtent, il est naturel de coiicevoir
cluelqucs inquiétucles. Les colons, niuets et c l é s ~ i m ~devarit
s la
presse ni4tropolitainc, voient tous les jours leur exislence
ineiiacée. Nous ne i-ious livrons 6. aucun soupçon injurieux
p o u r cette Prnnce, a u nom cle laquelle nos cceurs battent avec
u n e s i vive sympatliie. Nous attendoiis beaucoup de sa protac-
tion ... N
C'est dans l'adresse nu gouvernemen t que j e trouve ces lignes.
J'y lis encore :
L a colonie a supporté, avec une admirable r0solution, les
calamités qui lJontfrappée. Les positions changées, les foitunes
detruites, n'ont point cbranlé lJordre public, et l'action de la loi
n e fut, jamais, plus immédiate et plus respeclée que clepuis que
le rrialheur des temps a dii l'hteiidre aux situatioris qui parais-
snient toujours devoir clemeurer h. l'abri de ses coups. n
R i e n n'est changé a l'anci enne ile Bourbon. C'es t toujours le
m ê m e dévouement sans bornes $t la Mere Patrie, la mêine pas-
sion pour le progrès, le mGme effort pour le renouvelleinent de
la fortune publique et Ia défense des int6rêts particuliers.
Nulle part l a formule : (c Aide-toi 11, iie fut appliquée avec plus
de volonté cl'aboutir et de pe~ievérance.
Le eiel, c'es L-à-djre le Gouvernement, nJaidepas toujours.
11 y aurait unlivre très curieux et très instructif à faire, sur les
fluctuatioiis e t les inodifications qu'a subies la législation des
sucres suivant les évéiiernents politiques. I1 m'a Bté utile et
intéressant de faire ce travail, qui ne saurait trouver sa place ici.
Mais on peut affirmer que le Conseil gineral de notre ile et
les Chainbres consullatives ne se sont jamais désintéressés, non
plus quc la représentalion coloniale au Parlenlent, cl'une ques-
tion qui est vilale pour la Reunion.
Et c'esl: ainsi que, en prévisioii cles dkcisions anticoloniales
de la coiivention de Bruxelles, Ia Clianlbre d'hgriculture fut
aiilenée 5 resliercher conirnent, daiis cerlaiiles colonies étran-
gères, le sucre peut &tre produil h meilleur ninrclié que cliez
nous, et par quels moyens 10 planteur et l'usinier retircnt de la
canne u n renclement plus riclie. I1 s'agjssait, eil uii inot, clc
pousser plus avanl l'étucle scientificlue de la planle snccharifère
et de son traitcment industriel.

Un quesl;ionnaire tris coinplet iut aclressé aux consuls irançais


dos iles Ilawal ol; de Java coiicernaiit lri culkure e t l'jiicluslrie de
la canne B sucre.
Les clocuments, aboiiclaiil;~et prkcjs, envoyks par le coilsul
$1-Ionolulu, furenl; examines par une coii~missionclcla Cliainbre
d'hgriculture, coiliposee do MM. Leon Colsoii, présidcn t-rappor-
teur, J. Adarri de Villiers, A. I-Iugol; el: A. de VillOLe.
Personne ii'était mieux qualXi6 que l'lionorable présid.eilt de
la Cliainbre cl'Agricullure, ancion hlève de l'lihole poly.techiiique,
conseiller du coininerce extérieur de la Prance et conseiller
privé clu gouvernenlei~tde 1s Ráuilioii pour rediger u n travnil
auquel ses éiucles nnl8rieures el; soil experience l'ont si bien
pr6yiai1é.
Le rspport cle M. Colson esl; uil livre qui restem et s e r a u n peu
le vade-mecunz cle l'agriculleur el; d e l'usinier clans les colonies
sucrières.
I1 est divisb en quatre parl;ies :
loLa culkure de Ia canne i sucre eil Hawai;
20La lkbricatioil du sucre cle canne en fIawa7 ;
3 O La culture de la caime sucre B la Reuiiion ;
40 La iabricaLion du sucre de caiine à la RGunion.
XII PIIÉFACE

Chacun de ces points est exposé d'une facon niagistrale, et l'en-


semùle de cet iinportaiit travail constitue un v0ritable traité de
Ia culture et de l'industrie de Ia canne h sucre, traite o6 rien
n'est ouùlie : géograpliie, nature du sol, plantation, rejetons,
engrais, irrigation, labour, assolement, vari8tés de caiines,
renderrient A l'liectare, ferlilisation, inoiadies de Ia canne, main-
d'oeuvre, frais de coupe, mode de transport, prix de revient, etc.
De cette ktude il ressort, notamment, que Ia productioii ùu
sucre a u s iles Haivai a atteint en 1901 :
Pour les plnntations irriguées, 13.900 Icilog. par hectare;
Pour les plantations non irriguees, 7.400 -
Mors que. en 1895, le rentlenient avait 6th seulenient :
Pour les plnntations irriguées, de 8.700 lrilog. par Iiectare;
Pour les plnntations non irrigukes, de (1.000 -
Ce résultat est dfiaux ~ier[ectioiiiierneiitsappories dans ics rnè-
tlioiles de culture et de labricntion. Grtice nu concours d'uiic
Station expérinientale, très libéraleinent dotée par les planteurs
et snvamment dirigée pap d'liabiles oliiniistes, les producleui's
de sucre de l'archiliel ont appris ti Iaire un einploi judicieus des
cngrais cliiniiques et de I'irrigation; ils ont adopté ies instru-
nients aratoi res rnodernes, installk des usines puissantes, pour-
vues rl'un outillage perfectionné. 11s n'oiit point tnrdé h recueillir
les fruits des sacrifices qii'ils s18taientiinposés.
I( Mnlgré tous ces progrès réalisés, dit M.Coison, lesplanteurs

Iiawaiens ont ~lécidéI'envoi de missions lréqiientes h l'étraiiger,


pour étudier I'organisation et les métliodes des pays tropicous
les p l u s réputés et rapporter, en Hawai, ce qui pourrait y Etre
appliqué avec avantoge; on a proposé aussi d'avoir, daiis
L'archipel mênie, un iiigénieur qui visiterait, constamnient, les
usines et tous les champs, donnerait des conseils i cliacuii,
coiitrolerait les causes ùes résultats oùtenus, assisterait 8ux
essais de toute nature, noterait tous les perlectionnements et
ierait, cliaque unnée, un rapport circonstauci6 sur ce qu'il
aurait trouvé de inieux; ou conçoit fncilement tous les avantages
procurés p a r cet esprit Iarge apporte dans leur association. n
Les l~roducteursclc sucre clcs iles HamY ont clu tires le ineil-
leiir parli possible ele la inéthocle scieiltifique, sails laquelle les
cullivnteiirs et usiniers ilini'cheilt h thtons ct aboulisseiit S des
mécoinp les.
I1 a 11éjU.ét6 beaucoup iait, ti Ia Rkuilioil. J<i1 effet, si l'on com-
pare lcs prix cle revient cles caimes reildues & l'usiile, d'uile part,
dans ccttc coloilie c t , cle l'autre, nux iles I-Iawai, 011 constatc que
la cliffdrence est peu seilsible.
Nous nrrivons, clit le rnpport, à cl'aussi bons rbsullnts que
ccus oblenus à Ilamni, inalgrk l'ailciennetit cle nos lerres, et
ilous réuusirions eilcore niieux si ilous leur empruntions le bon
cô té de leurs mklhodes c t si, ayaiil cle la inain-cl'ceuvre en cIuan-
ti td suiíisanle, nous pouvioiis assurer les façons cullui*ales en
lenips voulll. 1,
I A où les Réuiiioiiilnis sonl inIAricurs aux I-iawaieils, c'esl: h
L'iisiile. lCn cl'í'ct, Ics lierles du sucre contenu clails la cniiiic s'Olb-
vniciil, tl'un cú16, 6 35,t;l pour IUO, tanclis quc, de 1';~ulrocale,
ellcs iie sonl que de 15 1)our 100. Ce ii'est pas tout : cl'un c6tO, les
-irais ele fnhricatioil propreiiient clits, par 100 Irilogramiiies de
sucre emballk, sonl cle O fr. 63; cle l'autre, ces riiêines frais soilt
recluits à 4 ir. 7 i . L'outillage, c p i a été prescluc compl6lemeill
rei~ouvclbà 1% clelsl3euiiioii, ilyauiinclunrantaiile d'aiiiihes, esl
devenu i iripai-init : c( Avec ilotrc 1irochelS 5 clouble pression sechc,
Irtit judicieuseineiit reiiiarrper M. Colson, ~ L O U Sn c saurioils, à
inoins c1 I? circoilslniices impi'4vues, soutcniriii lcz coilcurrence de 1s
Iietterave de Frniice et cl'Alleinagiie, ili celle de la uannc clnils
Iieaucoup ele coiilrcies, e1 ln dichéni~uenous alleilcl i hi-ef clálai.
Ave0 unc 1ransPorinalioii cle ilolilc outillnge, nous pourrons
eiicore houver avaiilnges et b6nBlices tlaiis ln ciilturc cic la
cnnne, n i h e Izvec lcs prix cil poi.speclive. 1)
Pciur li: iiionicill c1 sous le rbgiiiic acluel clc la propri616, r i m
i ~ cpeul, ù Ia Ithuilioii, ~mililaccrln cniiric h sucrc. Cerles, les
oiilliircb dites scconrlajws soiil, l)our l'iigricullure, ~ i i 1a p p i n l
iliiportaiit. On cilo Lels propri6laircs cpi, iie planlanl; que l a
vaiiille ct le iiianioc, vive111 dnns l'aisnnce sur leur berilage el;
. en relirciil cles revenus for1 apprdciables, Mais Ia coiisominalion
XIV PRÉFACE

de la vanille est bornée et, cliaque année, laconcurrence se mani-


feste, plus considérable et plus ápre. Quant au manioc, s'il est
employé utilement pour la nourriture du liétail et rnêrne des
bêtes de trait, la fécule que l'on en retire rencontre, sur les mar-
chés métropolitains, les produits de Singapour et du Brésil, à des
prix d'autant plus faibles que, dans ces pays, la main-d'euvre est
plus abondante et moins coíiteuse.
Et c'esl parce que nous sommes voues, forcément, ti la culture
de la caiine à Sucre, qu'il faut louer les chambres consultatives
et les syndicats de planteurs qui recherchent, avec la plus Bner-
gique persévérance, le moyen de lui faire rendre le maximum
au champ et à l'usine.
Comment y parveniil? Par l a concentration du travail et
l'emploi d'uii outillage puissant.
Depuis trente ans, c'est un fait, on a díi restreinclre les planta-
tions; beaucoup de champs sont incultivés, les récoltes ont
diminué de inoitié; le budget c l ~la colonie en patit et tout le
monde en souffre, y compris les industriels ct les commerçants.
M. Colson propose de crker des usines centrsles, en y adap-
tant les plus récents progrès de l a machine.
Autrefois, chaque planteur voulait avoir son usine, sous le
prétexte que cloiiner ses cannes a manipuler & u n autre coíitait
très cher. On comprend aujourd'liui qu'il vaut mieux res treindre
le nomlire cles usines et perfectionner l'outillage. La Chambre
d'hgriculture et son présiclent ont été cles premiem & proclalner
la nécessité d'éta1)lir de vastes fabriques, qui manipuleront,
à moins de frais, les cannes de tous les planleurs.
A ces mêines coiiclusions es t arrivee la Commission qui, après
le violent cyclone des 21-22 mars dernier, a eté nommee par le
Gouverneur pour chercher les moyens de remedier a u mal; et
ces conclusions, elles les a précisées avec une singuliere force
dans le raljyort actuelleinent soumis au Conseil géiiéral.
Enfin, le Gouvernement local, entrant dans les vues de la
Commission, est d'avis de consentir cles avances aux agriculteurs
pour les aider (c iz réparei le déficit cause, à leurs plan tations, par
le cyclone et à ameliorer Ie rendement industriel par la création
d'usines centrales n, mesure qui, dit l'exposk des rnotifs, rie
saurait étre poursuivie saiis l'interventioii d.u Conseil gdnéral.
(( Ce tte iiitervoiition, ajoute le rapport, ne saurai t d'ailleurs

engager Ia gmantie pécuniaire de ln colonie. D


Ne nous iaisons pes cl'illusions : le Gouverneineilt n1átropo-
litain, qu'oil se propose cle pressentir, - c'est-à-dire le Parle-
ment, - iie délibbrera que sur un projet ferine, qu'il y a lieu
de preparei* au plus tôt. A cet egard le DBpartenlent s'esl; déjà
prononch. 011 aurait tort de croire que 1'Elat fera des préts a
l'agriculture par l'intermédiuire de l n colonie : il demandem
Ia colonie cle s'obliger et lui aocorclera peu t-étre alors sa garantie
pour la rfialisatioii d'un ernprunt, destine à ces préts, ce qu'il n'a
Isit,d'ailleurs, iii pour 1'Indo-Chiiie, ni pour M a d q p c a r , qui pos-
sèdent des ressourcos très coiisidérables et ont réussi h con-
tracler leuils einprunts, eii gagean t cles iece ttes de termiii8es.
Aiiisi tout le nioiide est cl'accorù, h la Reunion, pour réclamer
Ia créalion d'usines centrales, comportant los derniers progrès,
et pour proclamer Ia nécessite et l'urgence de prêts d faire h
l'agriculture.
En tout Btat de cause, i1 faut encourager les c( associa-tions
d'usiiiiers et de plunteurs n, preconisées par M.Colson dans la
deriiière partie de son livre.
Ce serait pour nous, dit l'aulour, le point de départ d'un
dcl-iange de nos iilées sur les inesures a prendre, sul*une enteiite
pour la créatioii d'usines ceiitrales, sur Ia reclierclie de clkbou-
clzis iiouveaux, sur l'installation possible d'une raifinerie, sur
le ineilleur système Ioilcier, sur l'envoi a l'btranger d'liommes
coinp~itenl's,cliargés d'bludicr el de con tr6ler l'utili tB et la valeur
des periectionneinen ts apportbs daiis la culture et Ia manipula-
tion de Ia canne k Sucre, sur l'établisseinent des statistiquos de
labricatioil, eLc. Cette association ne Ierait pas doulile ernploi
avec la Chailibre d'Agriculture, dont le role est plus général et
s'applique surtoul aux rapports cle l'agriculture avec 1'Admi-
nistration et les pouvoirs publics. 1)
L'auteur ajoute :
1 nous resterait oncore ti exuminer le côté flnancier des
(( 1
XYI P~EFACE

usines centrales, t m t pour leur création que pour lcur ionction-


nement, mais cela sort des limites de la cpestion a traiter ici ;
l e jour o-ii une entente s'établira entre les usiniers, ce point sera
vite regl4, nous en sommes cnrtain, car les solutions pratiques
et iinmediates i-ie manquenl pas; avant tout, ne,comptons que
s!ir nous-inémes et agissons nu plus vite. 1)
Ces formules sont excellentes. Les usiniers et les planteurs de
l a Reunion, qui oilt jusqu'ici fait preuve d'ini tiative, de courage
et d'énergie, s'iiispireront, poui3arriver aux solutions définitives,
et de leurs propres rechercl-ies et cles enseignements qui résultent
cles clocuments publiés a u nom de la Chambre dlAgriculture.
11s se souviendronl aussi que le clernier mot n'est pas clit des
progres i réalisei..
N'avons-nous pas vu le Journal des Pah-icants de Sucre (1)
coii-ibattre I'application - justement riux iles Hawai - ele la
cliffusion, que néanmoins 1'011 préconiseavec ardeur, lorsqu'elle
est présentee suus d'aulres aspects, avec l'emploi soit du pro-
cedé Naudet, soit du procéclé de diffusion-pression,
T70ici en effet ce que dit ce journal :

A Java, comiiie aussi aux iles Hawai, on na í'ait plus d'insttillation iiouvollc
de dilTusiou, et dans lcs grandes usines, derni8rement inontbes ou perfection-
nèes, on emploie de prèférenc' Ie moulin i neuf cylindres prbcédé d'iin
préparateur.
Les avantages de Ia diíhsion courante sont :
*lo Extraction presque absolue du sucre sous forme chimiquement pliis
piire.
20 Moiiidre complication de rn6oanisme ct par suitc moins de cliances
d'arrbt.
Lcs iiiconvénients :
4 0 Une forte dilution du jus, aussi bieii polir les caiines pauvres que pour
les cannes riches.
'211 La macliiiie B couper Ies cannes demande beaiicoup d'entretien en ce
qui concerne Ies couteaux ; ellc cxige aussi beauooup de vapor.
3" I1 iaut plus d'ouvriers et des ouvriers plus liabiles.
40 L e s y s t h e est trbs g0nant'pour las arrêts.
5011 manque de souplesse si I'on veut augmenter ou diminuer le travail normal.

( I ) Nuinero dii 10 aont 1904. .


60 Eníin, ct par-dessus tout, malgrk un inoulin represseur pour enlever Ia
plus grande partie de l'eau intiboduitc dans Ia liagnsse, il ne doiine qu'un
mauvais combustilile ct, par suite, occasionno Ia dépense d'un combustible
supplPmcntaire
La diiiusion aynnt été essayiie, puis alantlonnéc i Maurice, il n'est pas pi.0-
11nlilc q~1'ony revicnnc jamais.
1,'6crascincnl n'cst lias l'id6:iIl mais il a 6th si Iiien perfectionné dans Ia
pratiquc et il est si ~ltilcincntconiplétb par I'arrosage, que l'on peut s ' j '
tenir.
Nos usinicrs jugcront cux-inbmes de cc qu'il leui- reste encore ?I fairc pour
Btre i Ia liauteur der; progrbs rlalisCs nux ilcs Sandwicli, ílans cetto partic
premihre et esscntielie de Ia fabrica t'ion,

D ' a u l m parl;, un h o i i o r a b l e coloil d e Ia R e u r i i o n , M. d.e V e i l d e -


gies, in'a l o u r n i siir le ~iroc6clbNauciel, Ia note s u i v a i l t e :

Coinnic outillngc supl~lCincnlairc,le lii~ocCí1CNaudctn'cnlraine pas u n e ins-


lallation bien co~ltciisolioiii' les sucrcrics dc l~cllcraves,toutes montkcs h Ia
clill'usion, sui~toulcn r:~ison clos r6sullats avantageux qui cn dCcoulont.
Appliqiiè h Ia cnnne h suorc, Ie pi.ocèrlE est un peu dillerent en ce sens que
Ia dilri~sion n'agit alors que coinme LIII coinpl6nicnt d'extraction du sucre
i8cs1ant dans Ia brigasse.
11 n? s'agit plus, cn cflel, clc In clilrusion directe dc Ia caiine h sucre, ainsi
qu'clle se liratiquc clíins Lrois usincs de Ia Socibtb des sucreries et cle Ia raffi-
nerie ~I'Egyptc;lc mode iiouveau est totalcincnt d i l f h n t .
La cannc conlinuc A etre passde au moulio ; une seule prcssion suflit, car
I'cxtraclion du vcsou n'a lias bcsoin clc dbpasser 65 pour 100 ; ct Ia hagasse
esl envoyiie clans lcs diíi'nscurs rlont Ic noml~rcvarie suivant le trnvnil de
I'usina.
I,e vcsou cst alors \)ris dans cliaque diçfiiseur isoléinent par unc pompe ceu-
trifuge qui lc rci'oulc aux rbchauiroui~s, ct do nouvcau clans Ic d i h s e u r , lui
liiisnnl parcourir pluuicurs Sois lc cyclc Fei~nib;pour I'envoyer enlin au bac
d'attente du triplc clrcl.
Cc nouvc'au procbdè su1il)rimo donc ici toul tmitcnicnt de vcsou e1iti.e Ia
dilrusion c1 lcs alqmleils iivaliorcr ; cctte d i r ~ ~ s i odo
n Ia bagassc est tout h Ia
h i s un conipl~mcntcl'extraction, uno décaiitalion ct une clariíication des jus
qui sont cl'uno bcaulé rcmarquable.
Dans Ia ~iraliquc,soii application cn sticroi-ic de c m i c s orclinairc est assez
onércuse. 11 supliosc, en elikt, rlcux inoulins pouvant travailler shparóment, le
pr'cmier nssez puissant pour bcraser scul Ia quanlité dc canncs liabituelle au
travail quotidien, le second Btant utilisii ali sêcliage d e In bagasse dilliiribc.
11 exige, d'autre p r l , I'installation complL5tc d'une bnttorie de diffusiou avec
XYIII I.RI~AOI~

l'adjonction de# pcr~cctionncincnlsiinagiahs par hl. N:iutli?t, cl qui h 1 I'ohjut I

de brevcts spdcinux.
Enfin, il faut tenir comptr i[u'uiic ccrtiiino qiiniililí! ti'iliiii ost itit~in~itriisnblc,
mbme avec ccltc difrusioti h circulnlion l'orcbc, tiii Ic [ioiir c ~ i i dii t tlilulioii cst
scnsiblement diminu8.
Co serait l i u n bcucil pour noinbro d'usinos dnns uiio colonio coinino
Ia RBunion, oil tout un c0t6 tlc l'ila csl poli Iiivoi'is6 floufl 10 iapliort do I'orili,
Ces inconvknicnts tlippnraisscnl Bviilcminciil s'il s'ngil dt: In corislruclioii o1
do l'instnllation tl'iisincs nouvellcs, ICn oll'ol, 10 prix do liioiililifl puiaennts,
comme ccux utilisds aux ilcs IIawii, cst au moiiis clgnl I\ colui d'uno ililliision
pcrfoctionn6e. I1 scrnit i:icile, d'nulro 1 ~ 1 do , s'iisuuroi. ~iiiot p i i t i l i i d'onu
suiíisanle polir li? clioix judicicux do i'cinplnccii~cnldo l'iisiiio.
Lo procBdi! Naudct iut appliqub pour ln prciriibro his, pondriiil lu cninliagno
1000-1901, nux sucrorics do Vitcy-oii-Arlois ot do Voiiilogios-siir-1i:~aillori.
Plusieurs usincs indigbncs I'ont nionlí! d o p i a c1 I'oxp6rionc!o n'trii cal lilun h
faire. I1 n'cn n'est pns do iilbmo cii sucror9ics do cnnnofl ; 1ii l i r m i h r o liaino
coloniale qui iut 1)ourvuc do cc modo cl'oxli~nalion~ost collo do M R I , IIiiirilon at
rils do l'ilc Mntlbrc, cn 10OL-~l!~Od.I1 y ciil, comrno dtiri~~ouliiiiiiiovtiliciii do
ce genre, une pkriotlo tlo l~tonricinctil,iiinis loa rbsulkils obtoiiu~piiilniil ln
dernicirc caiiil)iigiie oiit ciouivJiinh dc s~iccilslca clliirb do I'invonlaui~ 01 doa
usiniers.
Toutciois, Ia iniac ai1 poinl [lu pi'oci!tlh ntc?8t piis c!iiooi.o coiiilti~to,iiiilai que
I'n dit rbccinmcnt M. Nnutltrt. TI nllcntl aclucllotiionl ICH i ~ l w l l n t stla c~cux
nouvclles inslnilrilioiis, I'uno A Porlo-liico, l'nulrc h In Triniiliid, a pour ildlor.
minei cl'uno lapon ccrlninc lo pour conlinaximuii~tl'oxlractioii o1 lo Iiour caiit
iniiiimum do dilulion (lu vcsciu D.
Malgrb cela, il parnlt corhin, CMR11piSicsoi~l,quu I'on paul coiri])lar a u r uno
pwle innxiinuin do 112 pour 100 c111 In riclicsso eaccliarino do In ctiiino, c'aat-ir-
dire qu'avcc dos caiines roinmo ccllos rbco116o~ h 1ri Ilduiiion, ot donl In
iliclicssc atlcinl g6nbralcmon111/i'pour 100, uno cxtrnclion tlo '13 ii 113 ,I/% ~ o r a i t
un minimum.
Si l'installation tl'un procbclb contluisnnt h un ni bonu rheiilliit om1 cobloueo,
il inut rcconnaltrc, cc~icndnnl,c~u'cllccet nolucllortioril iin dos rriros inoyaiin h
omployer pour relcvcr lu cultiiro o1 l'industrie do Ia cnlunio.

Jc scrnis bicii iinpruclanl, si jo croytiiu l ~ ~ u v o l)oi*l.or


lr uii
jugcmcnt sur da soinblablos quostioiit~,Soulos uiio iiludo um&
cluc ct l'oxp8riciioo, ,ioinles t~uxraiisoigne1iiari1i.rpulsi!~tlans los
clivers lieux de produclion, pouveill íixor Ias iiildrass6s.
Mais Ih ou Loul 10 iiionila poul so grononcor avoc assurancc;,
c'est sur cartains poinls cl6sorinais uccluis :
PI~~I~ACE XIX

Nécessitd de transformer I'outillage et de réduire le nombre


des fabriques, en cenlralisant les cannes dans clivers points du
lit toral.
Abaissemenl cles tariis clu cheinin de ler et augmentation du
nombre cles gares e1 tles haltes.
A quoi servirnit ele dhpenser des inillioiis pour doter t'ilc
cl'usines ~~erfectioiinéessi, d'aiinéc en année, l'on voynit
se reslreindre les plaiitntions de cannes e t, par suite, clécroi tre Ia
quantité de bannes clesliii6es i la fabricntion du sucre?
Cclle BvenlualitY n concluit hl. Colsoii {Lal~ordei.ln queslion ile
Ia inain-el'ceuvre.
Voici l'blnl de la questioii :
L a grande ~uajoritc':cles Iial~itaiilsele la Réunion ayan t pSti-
tioiine pour Ia reprise de l'iinmigrslion hiiidoue, clans de cei-
lilines condi lions, le gouverneinent s'occupe, en ce inoinenl, de
clonner une solution lavornble à cette recluète. C'esl ce qui
rksulle d'une lellre écritc, le 29 juillet 1904, à. l'un des repré-
sei1tants de la Réunion.

Par votre lettrc du 24 de cc inois, voiis nvez bien voulu appeler inon atten-
tion sur l'intérht que présentcraient, poui. notre colonie de Ia Réunion, le
recriiteinent des travailleiirs I~indousdans 1'Inde hnglaise et l'ouve~tui.e,
clans ce but, de nouvellcs nègociations avec le gouvernement Britannique.
J'ni l'honneur de vou8 Saire connaitre que, contraircinent aur indications
que vous avca rccueillies, M. Ie Ministre des Colonies n'a pns encore deniandb
h mon dèliartemenl d'engager des pourparlers avec le cnbinet de Londres afin
d'assurer de nouveau h Ia Réunion I'autorisntion de rccrutcr la main-d'muvrr,
dans 1'Inde.
Lcgouverncmenl Britannique ayant subordonné tout exainen de cette aíTaire(.l)
nu maintien de Ia qunlité de sujets anglais aux fils d'imigrants intliens,
lorqu'ils sont nès i Ia Réunion, mon collègue m'a entrctcnii seulemcntd'une
question préijuclicielle, A savoir d'une interprètation que son administrntion,
pour ontrer clans les vues du Cabine1 de Londres, serait dispoeée A tircr de
la coinbinaison du 5 6 de I'avlicle 8 du code civil, avec une des dispositions
dc I'article 9 dc Ia convention britannique du . I c l , juillct 18GI sur l'jmmigra-
tion indienne aux colonies françaises. L'aWire est actuelleinent soumise 5i

(1) C'esl 19 iine nfílrniation ei'ronee, h lnquclle i1 a CtL! i.epoiidii.


I'enamen du juriscoi~sultede mon département et j c ric tarcierni pas ii fajre
part ii M. D o u m e r g d ~de Ia manière de voir de moii adtninistration ...

Le principe de la reprisc de l'iminigrittion hindoue rencontre


íila Heunion quclques adversaires, qui redoutent une sorte cle
coiicurrence h la inniri-il'suvre locale.
Te ne sais pas pourquoi l'on assimile nos coinpatriotes h des
Hiiidous, en inellant 10suris cn presence des autres. 11 h u t que
nous arrivions, nous nutres créoles, i lravaillcr nohe cliaiiip, 10
lopin cle teri'e hSritê ou pris {i l~ail,ou à nous faire, au moyen
cl'uiie ontentc bien rkglke et I-ioiiorable, les vérilables entrepre-
ncurs cles travaux agricoles.
Ceci est l'avenir, cp'il importe de préparer. Les classes cliles
dirigeanlcs ne saurnient se soustraire a ce devoir. Ta , rnain-
d'ceuvre autoclitone, qui a renclu et rend de si grancls services i1
l'agriculture, merite qu'on s'occupe d'elle autreinenl que pour la
inettrc en parallSle avec cclle des Asiaticpes.
Actuellement, nos piolêtaires, les ouvricrs de la lerre et de
l'usine, ile benkficient d'aucun cles avantages que le Pnrlenicn t
accorile & leurs fròres de France : cela vient de ce que le procluil
iiithgral ilu budget de la colonie n'entre pas dczns les misses cle
1'Etat et sert uniqueinenl h ln colonie elle-mâine. Mais le jour ou
les (( journaliers se grouperont, dans chaque localitd, ils seront
une force pour l'agriculture, cpi pourrcz compter sur eux, ct
auront plus d'autorité pour défendre leurs intérkts.
I1 y a donc licu cl'encourager les ceuvres de mutualité et d e
favoriser les associations do travailleurs. C'est a u prix de sa
clignité et cles' pires souffrances que le prolhtaire, condamné au
repos par Ia fièvre ou la morte-saisoii, se voit iorc8 cle frappcr
a u bureau de bienfaisance. Qu'il puise dans les associations,
soutenues par le Gouvernement, le moyen d'8viter de telles
extren~ités.
En France, on est toujours dispose & surveiller d'un aril
soupçonneux ce qui se passe aux colonies, mkme dans une
vieille colonie coinme la Reuiiion, dont lyeducationpolitique et
morde vaut bien celle cles départements métropolitains. Et les
clioscs vont quelqueiois si loin qu'un ministre ine disait
iiaguère : Les engagements ele trnvail, c'est l'esclavage. 1) I1
jgiiorail les règles salulaires ilc protection qui présiclenl a u x
corilrats de Lravail.
L'ul iiiiiiislration actucllc clc la Réunion ne percl aucuile occa-
s i o n de sc inoiitrer bienveillnntc pour tous ceux c~uisouffrciil, B
quelc~iie cal6gorie sncinlc qulils apparlieniient. ELle tienclra à
honileui. ilc iloiiiier le plein cssor a u mouvemenl inutualisle q u i ,
tlepuis quelque tcmps, se innnifes te cliez nous.
J'ai rciicoiilré avec l~laisir,daiis Ie livre de hi. Colsoii, I'incii-
cíllion ct, PAUL-élrc,I C gcririe il'uiie rkforine kcorioinique que je
ii'ni jamais cessk clc clksirer pour nioii pnys. Les usiiies cenlrnles
coi-1slilu6es, c'esl lc iiiblayagc h b l i et praliqu8 en grailil a u
inoyen clc lraitbs roulanl sur plusieurs exercices, c1es1l'ind6pcn-
ililiice assurúe aux iliOliiycr~,c'est In rhcolte largeiileiil augiiii:n16e
p a r le concours de oeux qui lravnilleront cl0sorniais pour eux-
iii6iiics, dcsl aiissi lieut-Otibc h brcC dblai, Ia moyenne et la
pctite propriété reconsliliiécs et lu mise en culture d e lous les
clomaines cullivnbles cle ln. colonie, dont u n e partie est nctuel-
leiiienl eii Crichc.
Daiis ces coiiditioi~ss'iinl~ose,aiilsi que l'n fort bieii esposé la
coiniilission nclininistrative, la création ele banques agi,icoles,
véliicule clu crédil et ile Ia prospérité pour l'agriculture (i).
Ce i'U10, Ia baiiqui: coloiiinle pourrail 1e reniplir, e n assistarit,
d a n s les ooiidilions ilormales, Ia pclile proprieté aussi bien que
l a graiirle. Ses slaluls ont prévu cette intervention hieniaisaiite.
IZlle poiirrait lout incililer ilaiis le pnys, ln inise en culture clu
sol, le rccrutemeiil iles travailleurs, la coliésioii e1 l'eriiploi
d e s ioroes l)roveiianl de la inain-cl'ceuvre locale, la cróa tion cles
usiiies ccnlrales avec, pour y parvenir, l'emploi cle lu lraction
aniinale e1 cles inoteurs h vapeur. Qu'clle y songe : l'agri-
culture Btanl la inèrc nourricière ilu pays, a clroit à une large
proteclion pouvanl iaciliter son développernent. Et c'esl pour

( i ) Celle coiiiiiiissiori 6Lail coiiiposeo do RIAI. Diirem de Vaiilcomto, Hieul,


IIiigol, Garidarl, A. I)ol&l)srnlx,prcsiilcnt-rapporloiir.
XXII PR~FACR

cela, c'est avant tout dans l'intérêt de I'agriculture - petite et


grande - que les banques coloniales ont été crbées.
Par l'organisation d u crédit agricole, par l'assistance à I'agri-
culture, par l'exonération cles prod ui ts coloniaux qui n'ont pas
de siinilaires en Prance, - en atteiidant, ce qui serail; rigoureu-
seinent juste, I'exon8ration gén6rale et coiriplète - par une pro-
tectian sage accordée a notre tapioca, la colonie peul recouvrer
sa richesse cl'antan.
Le Gouvernernent ceutral a le devoir de lui en fttciliter les
moyens. Les ministres cles Finances et des Colonies l'ont for-
inelleinent reconnu, lorsqu'ils ont ecrit eu préseiltant le récenl;
projet de loi sur les banques coloniales :
(c Aujourd'liui la mise en application de Ia convention de
13ruxelles, clu 5 mars 1902, a eu pour consk~uencederendreplus
aigue eiicore la crise qui sévit sur l'industrie sucrière coloniale
et qui rnenace soii existente in6rne. >)

Lou~sBRUNET.
Dans la séance clu i 4 niai 1902, Ia Cliaiiibre ct'Agricullure de
la l2éunion cleciclai t cl'envoyer au coilsul í'ran~aisdes ilcs Hawai
u n questioilnaire concernailt ln culture e1 l'industrie ele Ia caniie
à sucre clans ces régions (i).
M. COLSON, Président, avant de passer nu vote ele réparlilion
clcs ioncls de réserve, expose les diverses affectations examinées
par le Bureau pour l'emploi ele cette r6serve.
(c i u Envoi azax consuls français des Zles Ilawai' et Java d'un
qzaestionnairs conce~nantlu culture et l'indastrie de lu canne
Zl sucr7e.
Dcs cliirí'res publiés dernièreinent dans la Reviae Agricole et
puisks dt~iisIa li'er~nedes iles IIurcmE, ont paru iiivraisemblal>les
h plusieurs collègues; ils ont cru d'nbortl une crreur de tri~cluc-
Lion eles cliiffres aiiglnis; mais, ~Uriíicalioiifaite avec M. Aug.
ele Villèle, ils ont v u que la. traduolion paraissait cxacte.
A u inoinenl de cleinuilder U nos représentants de soutenir
le principe cl'une dé taxe cle dislaiice, quaild vieildra au Parleinent
ln discussioil de ln Conveiltion cle Bruxelles, i1 ne faut pas qu'oii
nous oppose ces rencleiiionls foriiliclables aux cliainps e1 i l'usiiie,
clonimnl pises de 50.000 Irilogranimes ele sucre ii l'hectare, ce qui
l'erait c l e j i une belle couclie ele sucre répanrlue sur la terre, soit
5 lrilogrammes par mùtre carré, et qu'on se base sur ces chiffres
p o u r nous Irailer de rouliniers et cl'arrierés et nous refuser toute
concession. I1 esl ulile d'aller contrbler ces cliiffres; en effet,

( I ) Cliainbre d'dgriciilliiro do Ia li~iiriiori.Extrai1 dii lirocbs-verbal ofnr.io1 de


la s&me iiu I k iriai 4002,
1
daiis u n a r ticle inti tulé : Des anzélioralions a p p o r l e ~dans
~ les
colonies f ~ n ~ z ç n i s e sb lu czdlzwe de ln canne 21 srrcre, sign6
Gaston Lancles, et paru dans le suppléineiit (lu Joamnl dgs
Ir'nbiicants de Szzci-e du 26 dcce~nùre1901, l'auteur, iiispiré sam
doute par un ralq~ortde M. Vossioil, consul iraiir,ais aux iles
Hnmai, dil quelquo par,rl :
(( L e s fles IIawnl et J m ~ a poz~i~l~nientn p p o ~ t e rszzr Ies nzal3chés
(c d'Ezzrope e1 cles Etnts-Unis, le sizcre d I I Lfinizcs les 1 0 0 kilo-
(c g l m n m e s . 11 Puis cluelrlues lignes erisui te : K Azzx fles Harval
(1 cei.lnines habitations orzt une nzq).enne d e 16 tonnes de suwe
(c ?Ll'hectni+ect l a t o m e de socre i w i e n t i~ I r o J ~ m c s .1)
(( Plus loiii : (c I1 f n ~ r t en oiitre &ire r e m a q u e r pze les
(c pZanteiws des iles IIosvai clépensent envi~-on1.700 fraizcs h
(c l'heclare, p.ès dzz dorzble de ce que l'on dépense che- nous. ))

Tous ces chiffres soiit coiitradictoircs; s'ils dlaieiit exacts, i1


serai t encore plus iiGcessaire de savoir comineiit CBS sucriers
peuvent wriver li prorluire R aussi boii inarcli6 et eii aussi
grande quanlitê par liectíire. Le iiieilleuc serail dviileiiiment
cl'eilvoyer a u s iles I-Inwai ct Javn u n liaùitaiit cnpaùle, coiinais-
sarit Ia fois la culture, la inécniiiquc, la fabricalioii du sucre et
l'aclministrntion, pouvant uussi &iuclicr los syst8iiies ioiiciers,
les rlrieslioils d'iinpbt e1 de inaiti-d'ccuvre. Ces lioinrnos ne
manqueiit pas dans no tre colonie, mais iles raisons personiielles
peuvent les enipêcher cl'accepter une pareille missioii ; cl'nilleurs
le huilgel de la Cl-iambre cl'ilg'riculture iie permcl pas d'allouer
une soinme suffisante ; i1 iaudrai t s'ailresser au Coiiscil GBiiéral,
de 1à uil grand retarcl, et mSiiie, nvanl cle déldguer quelcju'un, i1
vaut iiiieux s'assurer auparavant ile 1'6tat exnct cles clioses; c'est
ce que naus vous proposons de fairc liar l'envoi d'uii cluestioil-
naire coniplet k cbacun cles consuls i r a n ~ a i scles iles Hawai et
Java. Nous inettrons à leur clisposi tion une somme suifisanlo
pour clu'ils puisseill s'adresser h cles pcrsoiliies teclzniques et
conipéteii tes dans chacune des specialités. Nous auroiis rapicle-
iiient une rkponse et nous serrons ce qu'il faudra iaire.
&I. A. DE YILLÈLE. - « J'estiiiie que la somine de 10.000 irancs
proposée par le Bureau est élevie par rapport aux ressources
dont nous clisposons. Ne vaudrai t-il pas niieux s'adresser seule-
ineiit a l'unc de ces deux fies.
- (c Si lil somiiie cst forle par raliporl i, nos
M. LE PI<I~SII~EN'P.
ressources, l'ulililé qu'on pcul relirer clc ces reiiseigileiiients est
si grande, qu'on ne saurnil h4silei1 h voter cette subvention. De
plus, ayaiil pris iios i'eiiseigneiiieilts :i ileiix sourccs, nous
pourrous les contrDler les uns liar les autres.
-N(c .3e reconnnis aussi l'utilite de clemantler ces
M. S ~ P I I A N O
renseigueiiients, imis il'csl-i1 pns à craiilclre que les consuls
soieiil iunl rcusoignks (:I. iie 14poilclent pas exnctcrneilt ã nos
c~ueslions.
M. LE PR~~SIDBNT.--(( ICviileiliriicnt les coiisuls iic sauraieill clre
universcls cl. souvcnl, nin1gi.i: Icur bonne voIonle, ils lie rkpon-
clenl pas cxnutcmenl, sui4out ilnns lcs rpeslioiis leclinicps.
C'esl. pi.i:cisi:,iiieill 1)our ccltr: rnison quo le Burenu n proposY le
vri1.c cle 5.000 rraiics ;i clincriii tles coiisiils. De cetlc façon, jls
pourronl nvoir roto uias í ~ u xhl~#ci:ilisltis, Icur cleliiancler uii
Lravail s6i'ieux a1 1iil:iiio clcs plaiis ot clevis. 011liriera, en oulrc,
nos relirL;sciltnills r,t 1'Ad iiiiirislrntiou siili6rieure cle iious appuyer
p i h clcs coiisuls.
M. STBPIIANON. - (( .r0 suis nbsolunxnl linrtisaii clu principe,
mais j'ai lenu h laire ccllc olisci'valioil aiin de bien fnirc
rsssorlir Ia ilkcessttA clu cr6clil.
c( La Cl~ainbiwootc le cr~hiitde i o . o o o ftvancs ct cliarge
son 13ureau de rnirc le ~ii.,cessnire,lanl pour le c~ueslioiinaire
cluc pouil li1 correspoiiclniice ilvec les coiis~ils.1)
A la suile clc co vol.e, M. le Pr6siclciil de la Cliaml~reil'Agri-
ciillurc: sc 1ni1eil i%li~lionsnvcc M. Vimavona, consul cle Fraiice
ri IIoiioIlil~l.
c( Saiiil-Deliis, lc i 0 juin 1902.

« J'ai l'lionneur cle veiiir, au noiil (Ir, l'agriculture de 1a


R&unioil, lairo appel à vo Lre I~ienveillaiilcoiicours. Par sui lc,
cles coiivontioiis nrrbL0es claiis la Conidreiice Internationale cle
Bruxellcs, ilulrc ile sc lrouvc mciiac6c lrès graveinent dans sa
principule pi30(luctioil,le sucre clc canne.
Uiverses publications lechiiiques, entre aulres The Plante7-s
Hargaian Monlhly et les rapports annuels de la Station Agrono-
mique d'klawai, et l~lusieurshrochures, dont celle de M. L o a
Vosçion, u n de vos préd8cesseurs, nous ont mis a u couranl des
rendemeiits obtenus clans ces iles tant aux cliainps qu'k l'usine,
et deç bas prix de revient de sucre, inalgré la clierté relutive de
la ~iiaiii-cl'ceuvre. Les iles Hawai, par leur constitution volca-
ilirlue, liar la composition dr: leurs terres, par leur climat inari-
tiil-ie, par leur situation cle latitude, présentenl une analogie
frappante avec la Kéunion; tout, a p ~ i o r i ,iious iait espbrer
qu'avec les mêiiies procèdés, nous arrivcrions aux inêmes
resultats si satisfaisants.
(C C'est d a n s cet esprit que le i4 rnai dernier, Ia Cliambre

d'Agriculture de la Réuiiion a décide de s'adresser h vaus pour


avoir des renseignemeiits s u i s e t precis; nous avoiis formule
un questionnaire relntii ii la culture e L a l'inclustrie cio IR cada$
a sucre aux ilcs Hawai, ct iious venons vous prier de vouloir
nous rcndre l'importanl service de nous repondre point par
point et séparément pour chaque paragraphe; il pourra vous
6tre utile de vous adresser à des personnes techniques, aussi la
Chambre met {i votre clisposilioii u n créclit de 5.000 irancs en un
clièquc ci-joinl d'égale soinmc, ?I votre ordre, s u r le Cornptoir
National d'Escompte, i Paris. Nous vous serions obligés de
joincire quelques devis e1 dessins des principales macliines,
telles que n-ioulins, elc., lours ti. bagasse verte, plan sonimaire
rl'installatioil cl'une usine modele, et aussi quelques brocliures
ou livres relatiis aux questions posées. I1 iious reste, Monsieur
le Consul, ?L ilous excuser cl'user ailisi cle votre bienveillance et
à vous remercier d'avancc, en vous prianl cle vouloir bien
agréer l'assurance de ~ i o t r econsicleration la plus clislingu8e.

Léon (JOLSON.
Culture de la Canne à S u o r e
aux iles Hawai

Climatologie.

Saisoiis, tableau deu pluies clans l'mnce, tubleau des teinpé-


ratures au borcl cle la iner. Combien tombe-t-i1 cl'eau clans l'année
d a n s les enclroits les plus isvorisks, et combien da.iis les eiidroits
los moins iavorises ?i
Sol.
Nature.
Goinl~ositionpl-iysique et cl-iimiclue: lodes sols k grancls rende-
iiients ; 2. sols a rendeinents inoyens.

Plantation.

Que!les sont leu operalioi-is pour 111 prdparation clu sol nvant
la plantation?
Mode employe pour la ylantation. Me t-on les cai-ines entibres
o u en plusieurs inorceaux? Les placc-t-on en ligne dans le fond
cl'ui-i sillon ou dans le foncl d'une petite fosse, coi-iiine a la Réu-
nion ct a Maurice ?
nistance enlro les lignes de cannes et cl'une touffe cle cannes
A l'nutre sur une méme ligne ?
Pro[unileur a laquelle sont p1acBs les plants de caniies d m s
le sol 1
Les l~lantsde cailnes soiit-ils n-iis bout h boul ou les croisc-t-on?
Kiiiploie-t-on les sominites de catines ou tou te Ia caiiiir: ?
k l'hectare ?
(2uantite cle Cum ier eii~~iloy~':
Kature des eilgrais einployés, quanlile h l'liectare, leurs com-
positions e1 leurs prix vendus aux iles I-ilzwiii?
l)e yuelles béteç provieiil lc luniier ? L'eiiiploie-1-011 vert, a
nioitié fnit ou coriiplètenient fait l Quniid a lieu Ia n i s e clu
[umier! Avant ln plailtatiotl ! Sous ou sur le plnil ? Ou ~ p r è sIa
liousse cles jeuiies lilants ! Coiiiinent se i n i t ccltc misc de iurnier,
h liroximi tG du plnnt ou eil épantlnge avcc eniouissonieiit 7
Mêiiies reilseigilcmerits pour Ies engrais : A qiiellr, í4poquc
plante-t-on ?
Soins donilhs après Ia plantatinn jusc~ii'aunionienl de ln coul,e 2
Epoque de Ia coupc ?
Au bout de conil~iende tcrnps ooupe-t-oii les caiiiies viergey%?

Rejetons.

Soiiis doni-iAs aux rejetoiis?


Eiigrais eniploy6s, nalure, coi-i~liosilioii;
qusiitite par licctnre?
d u bout de combien de tenips coiipe-1-011 les rcjelons?
Conibieii de coupes fsit-oii avec les mèiiies souclios clu çailnes !
Dans tous les cl-iamps plantes conserve-t-on toujours iles rcja-
tons ou airache-t-on les soucl-ies de canncs clnns ccux cpi oilE
clonne de iiiauvais resultats h ln coupc ?

ProcédBs génkraux de c u l t u r e .

Si: sert-on cle l'irrigatioii et quels soiit lesprocècl6s d'irrigatioii?


Quantité d'eau i l'l-iectare.
Après combien cle teiiil~srevient-on irriguer le même clininp 8
Eri~ploie-t-on des instruinents, charrues, graiteuses, etc.,
attelés ou nnis mecaniquement (vapeui ou é1ectricite)t
Détail sur leur einploi.
A quelle profondeur laboure-t-o11 : 10 avec les ùêtes; 2. avec
les macliines ?
Quelle superficie Iai t-on en clix l-ieuies ?
QUESTIONNAIRE 7

Y joint-011 cles fouilleuscs! - A cliielle profonileur les lnit-o11


l i ~ ~ v n i l l ?e r
Prix clcí rcvieiit par lieclare des clivcr'; iiiocles de lal~ourage;
l e i ~ r sa v a n t a g e s e1 leurs iiicoiivéiiients conipares.

Coiiserve-1-on lcs paillcs cle cannes aux clianips ou les briile-


1-011 r l a m les foyers alirbs la coupe ?
Mode ~l'assolementiicloli ti: eii fii!néi.al.
Reme 1;- on les 1errai ~ I Se11 cultuce cle cannes aiissi tòt après
l ' i ~ r ~ i ~ ~ lcles
l n gancicnnes
e souclies ; nti~éliore-i-oiile terrain par
la ,jai:lièrc ou ia plantation de legumiiicuscs; pratique-t-011 Ia
siclbration; comùien tle lemps s'ecoule entre la dernière coupe
dcs tiiiciennes soiichcs e1 la preriiièrc., cles nouvellcs souches;
i~iicllcss o n l lcs 18gilmiiieuses cliiployées; coiiil~ieliestime-t-on
li? poicls eiiioui h l'licctare liour les principales sortes de légumi-
iieuscs, h c o n ~ b i e nLIAfuniiel' lait et h colnbien de principes
iniii8raux ce t eiilouisseiiient corrcsponcl-t-i1 par hectare ?

VariétBs de Cannes.

í)iii:lles sou1 les variétés ele caiines eniploy&es; nvanlages et


renclcliieiits coiiiparés ; composition clcs cannee.
(liillive-t-on les cnnnes provenant ele graine; y a-t-i1 fisité
nl)rhs 1, Lusieurs pousses e1 rotalioiis?

Rendements a l'hectare.

Siir l e s ineilleures propriétds, que1 est le poids n2oyen obtenu


U l'lioclnre :
l o( t o s uaniies vierges ;
%I ilcs premiers rejotons ;
31,i l c s tleuxibiries rejetoiis ;
Mi:nies renscigneineiits pour cles prol~riétesa rendenients
nrtliiiai r e s .
8 QUESTIONNAIRE

Quels sont les iravailleurs employés à Ia gulture 'i


Prix de la journée sans nourriture.
Pour ceux qui sont attachés S Ia propriété avec contrat, donner
tous les irais : recrutement, engagement, salaires mensuels,
iiourri ture, logemen t, vê temen ts, soins médicaux, etc. Rensei-
gnements génkraux sur ce cliapi tre.
Le régime de contrat des travailleurs é trangers tlvec sanctions
spdciales p6nales ou autres existe-t-i1toujours?
Dans l'affirmative envoyer un modCle de contrat.
Dans quelles contrées recrute-t-oii les travailleurs 1
Dans cl-iaquelaçon culturale (preparation du terrain, trouajson,
plantation, mise cle funiier ou d'engrais, sarclages, etc.,) quelle
est la superficie travaillée par un liomme dans sa journée? UB
coinbien l'heure e t la journée?
Frais de coupe.
Conibien paie-t-on pour la coupe cle 1.000 kilograinmes de
caiines portées au cliemili charretable ? Combien un liomnie
peut-i1 couper et porter en dix lleures?
Modes de transports.
Quels sont les rnodes cle transporls le plus gè~iéraleinent
adoptés ; leui prix de revient par tonne kilométrique de cannas?
Quelles sont 10s ylus grandes Ciistances des cannes aux uSines
où elles sont travaillécs ?
Prix de revient.
Prix de revient cles 1.000 lrilogrammes de canne à l'usine,
détails par clzapitre :
Main-d'ceuvre ;
Engrais ;
Coupe ;
Transport ;
Frais généraux ;
lnterbts du capital.
Renseignements g8nkraux.

Y a-1-i1 un cliaiige'sur la monnaie avec laquelle on p i e les


Iravai lleurs ?
Prix inoyen cle L'acliat cl'un licctare cle terrain & grands rende-
inenls ?
Prix rnoyeii de l'acl-iat cl'un hectare de terrain i rendements
nioyeils ?
Y a-t-i1 des usiiies uiliquemeilt industriellcs, c'est-A-clire ne
travaillant que des cannes non cultiyées par h société proprid-
laire cle l'usine? ou cles usines mixtes?
Y a-t-i1 des usines appartenant à des sociétes de plaiiteurs?
Donner un modele lppe de contrat d'uile usine avec uil graild
planteur pouvant iourair de 3 B 20.000 toiliies de cannes.
L n petile propribtk existe-t-elle (c'est-k-dire : y a-t-jl des plan-
teurs fournissaill,à. partir da quatorze â vingt charrettes de cannes
et plus) ?
Coininenl les règle-t-on ? Tient-ou coinp te de la densité et alors
comment ?
Si on paje eil sucre, coniùien de lrilograinmes de sucre par
, 1000 Ir ilograinines de cannes ?

Si cn argent, coriirnent 6tabliL-on Le prjx cle la lonne de caniles


par rapporl nu cours (lu sucre 11ord I-Iawai í!
Combien le taux des eiiiprunts sur r8colte? Coinbien l'intk-
ré1 legal clcs deltas civiles ? Conibieil le taux des préts s u r pre-
miere liypothiipe foncière ?
Y a-t-i1 du ferinage ou clu coloiiage partiaire? - Modeles de
contr~l.
L'expérionce signalèe pai. M. Vossion (page 73) & la ylaiitalion
cl'Il:wa, ile dJ0ahu, R-belle r6ussi t Dire les causes cle succès ou
rl'insucchs.
Rcnseigiiements g6n6raux sur Ia propri8tè foilcière.
organisation Bnaiicière et technique cle Ia Station il'Experience,
et clu Laboraloire il'Ii.lssais.
F a b ~ i o a t i o ndu S u o r e de Cannes
aux 110s Haw.aL

11. ICiitrc 10 l)ieoiriiorc 1 10 il(tiixiiiiiio, (i1 Iii iIniixiiwcr trl; la lilOi-


sièiiio laí t-on de I'nrilosngc! ou d o Iri iiinc:cíilnlioii 7
Par qucls iiioyom I (Doniioi* lous lcs iliilnils,)
Combien iiiol,-on t170nii onr 1.000 Itilogrtliiimos &i oaiiiios i!
E11 oas d o iiiacbfalion, coii~l)Ieniliiro ln ititi~:Ornlio~i 1
(hniiirent s o u l b ~ - 1 - o n l?. ) ' ~ i i ~iuc;oiz
u aoiiliriuri o u tlItiuonlii~u~Z
11 rluolle dcnsild, O l i i n L cloiirib la doziaitti i i i i l i i h dii.,iiis 1
A cluallc lcilili8raliiro e s l L'ciau tl'ari*iimgo uu da ii~ttodrnllc~n ?
Densi ti: c t comliasi liou tlujus,ol qiiniili 16 o u li tiBnslitli' 1,000 Ir1 la.
graiiiiiics do eaniios, LLU lironiirrr, ali doiixiimio, s l nu truisidnie
nioriliii, dans Ics divc:rs procOdi'!s.
Iiijcclc-1-011 cii i i i D i i ~ o loiiilts d o IR vuy>uu~* B iL
G A c ~ ~ 1Ii o r i i ~ ~
Sous quells pressloii d
MOiiles rcnseignemenls pour lesusiiies nioyeiiiienient outillées.
Eil cluoi clil'Çi:i.en 1 ces usiiies cl'avec lcs preniièi~s!

IV. ~iiil<loic-t-o11
tles cltlíibrcurs ou nutres machiiies p u s pril-
l i a i w la caunc avmt rlii'elle soil eilvoyee aux inoulins?
Appliqqc-t-on la ~~ressiori ligrl raiilique (ou une au tre pression)
s u r les coiissiiicls rles cyliiiclres dos inoulins !
Prcssiou par ceilliii>èlrecni.1~6 applir~ii8esur lespistoiisl-iydrau-
liguss, surface clc ceus-ci.
8.
Qlwèlre et longueur eles l~ort&+ clcs axcs eles cyliiidres iles
inoulins les plus einployt~s.
1Xaini:lre o1 loilgucur c l t x cyliiitlres clcs iiiouliiis corres~ioiiclant
niix prcssioils c1 nses ci-dessus.
Noinbre tle Lours clc ces t:y li iitli~rseiz i~iarulie.
P~iissniiccrlc lo. iiiaoliiiic iikolrice, tlinirièlre ele soii cy1indi.r:
liloleur, 1c)iiguciir ~ l cceliii-c!, luiigucur ilc l'adiriissioii d e 1%
va.peur, ou tlt5lieiise c1 LiiiiLrc de vnpcur s'il y a delciite pcrfec-
lionilbc.
Noiiil~roilc lours do ces iiinolii~iesiiiolrices.
Jliaiilhlre OA iles cgliilclrcs cnrrrslioiirlaiil. au crcirpis.
Jjisiaiice A13 sui3 la ligiie das contrcs ciitre les suriaces clcs
cyliilclrcs tl'eiltrck e1u liloi11ii-i; ideni. polir les cyliiiclres de sortie
DC ; i d e m tlisl;iiii!o PG.
Soli6ma i assoz grniicle ~cliollcclc la posi Lio;~clr2 la servniitc ou
bagassi0re MN, sur lac~ucllcglisse ln bagnssc entre le cylinclre
caimes c1 le oylinilre i ùag'asso,
ELant doiiii~iin mouliii ou uii systòmc cle iiioulins clc tlimen-
sions ilétermiii0es, q~ieiir:csl la cliiailLit~ide cilniies travaillbcs h
l'lieure l
'i'olls ces wiiseigncmeiils l)our Ics usiiies les plus perfec-
Lionilbes ct, rl'un aulre cOtE, pour la geiléi1ali16tles usiiies.
Uc cpeiles ii?;ines d o constructioii lirovienneiit ces nioulins?
Lour prix d'aclial ii l'usiiie d e conr;trucliuii !
IJour prix de revieiil (luai 1-la-cvai. 1)rix d u inonlage avec les
fo1ldnlioi1s.
Difjpsion d e la Canne.

Henseignements s u r les coupe-cannes, diffuseurs, construction


et fonctionnement.
Quantite d'eau employée par 1.000 kilogrammes de caniies.
Quantité de jus soutiré par 1.000 Irilogrammes de cannes.
Mode de soutirage.
Jusqu'A que1 clegre pousse-t-on le chauffage dans chacun des
calorisateurs placés entre les diffuseurs?
Chaule-t-on clans les diffuseurs ?
Quantité de chaux employée.
Densi té des j ~ s ~ s o u t i r e s .
Emploie-t-on les cossettes au cl-iauffage des générateurs, les
passe-t-on a un moulin avant de Ics envoyer au generateur, ou
les dessèche-t-oii ?
Mode de dessiccation.
Si oii n'empboie plus Ia diffusion de la canne, dire pourquoi
l'on y a renoncè.

Diffusion de l a Bagasse.

Epuration des Vesous.

Décrire les divers inodes d'épuration employés, ddfdcation


simple i la chaux, acide phospliorique, carbonatation, sulfi-
tation, etc.
Proportion des rknctifs par hectolitre de vesou.
Description des procedes et des appareils employes.
Fil tre-t-on ou laisse-t-on decanter ?
Appareils de decantation.
Quels sont les appareils de filtration employés, détails sur
leur emphi et description des appareils.
Chauffe-t-onavant la filtration et à quelle température ?
Pression sur les filtres,
QUESTIONNAIRE 13

Ecumes.

Renseignements sur la séparation de3 Scurnes cl'avec les jus


clairs,
Appareils einployés daiis ce but.
Lnve-t-on les écumes ?
Utilisation des écurnes.
Composition cles 8cumes.
Leur quanti te par 1.000 lcilograrnrries de cannes.

Concentration.

Emploie-t-on cles triples, quadruples ou cpintuples effets.


Met-on de la vapeur a hautc pression dans 1s pretiiikre caisse
et quelle pression '2
Prelève-t-on des vapeurs sur une ou deux caisses e1 lesquelles,
pour les cliiférenls chauflages de l'usine '2
Détails généraux sur le lonctionnement et I& conslruction de
ces apparejls.
Teinpérature et tensioii de la vapeur ti. I'entrée et aussi au
manomètre de cliacune des caisses.
TemliSralure cles eaux clc sortie.
Densile du jus (ramen6 ii 15 centigr.) à l2eiitrtI?e.
Densilé à, la sortie.
Quanti lk d'eau froicle (tenipkrnture do cellc cau) injeclée par
100 litres de jus a I'entrbe.
Puissaiice d'bvaporatioil par lleure e1 rilhtre carre de suriace
de cliauffe.
Dinmhtre des Luyaux ele prisc de vapeur A ln preriiihre caisse,
des tuyaux ele sortie (h chticpc cnisse) de la vapeur cl'évaporation
de jus.
Diametro des luyuux d'8vacualion de la vapeur conclensée li
cliaquo caisse.
Cominerit extrai\-on 10s eaux de conclensation cles différeiites
caisses 4
A quoi ulilise-1-011 oes eaux l
Quelles opbrations lail-oil subir ,2 ces sirops avant de les
eiivoyer LS l'appareil à cuire !

Turbinage.

Quclles prkparalioi~sinil-oii subir aux iiiasses cuites nvant de


les eiivoyer aux turbiiies 1
Mocles cle lranspoi'l pour porter les niasses cuiles aux turbilies.
Moclcs clr, chçlrgement ct de d8chargerilanl cles turbiiies.
Genre cle lurbiiies eii?ploy6cs le plus g6n8raleiiieiit.
Ciciirc cle lurbiiies le plus porfecliorink.
'L'riivail ol.>l.eilupar heiire e1 par lurbiiie.
Moclc iIe lraiispurl clu sucre lurhirii? ;i l'eiillxilllzge.
Travail clu sucrr, ~laiisla lui'biiio.
lliiiiploic-1-011 clr, l'eau, ele lu vnpciir pour claircer lcs suores;
eles lirocluils pour les colorer?
Poicls clu sucre S R C oblciiu par Iicclolilre clc rnasse cuite, lcl'
jet.
- - - 2 jcl.
- - 3c jet.

Ref onte.

Expi?ilie-1-011 lcs suci'cs cleiixih-i~ee1 lroisibinc jels, ou les


ielond-on tlans les vesous, iiprhs clue cem-ci oilt & t M Bpuri?s ou
nvsnt Opurntion
Reilvoie-t-oii les sirops ~l'dgoutclans les appareils ci cuire le
preinier jet e1 cluel iiiomeiil?
C)~icllcsopúratioiis Sail-oii clails cc cas subir iiu prkalable aux
sirops cl'hgoul e1 h quellr, cleilsil6 les i.cnvoie-1-on ?
A que1 degrt: cl'iinpuileli: cessa-1-on (I(? rerivoyer les sii.011~
~l'bgoutd m s l1a1)pnreilii cuirc !

Rendement en Sucre.

Quels sonl les poicls tla sucre premies jet, deuxième jel et
troisièm~j e l obleriuç par 1.000 Irilogran~iiiesde cannes clans les
16 QUESTIONNAIRE

usines les inieux outill&es?(Donner la coinposi tio11 moyeilile du


Sucre travaillé correspondant.)
Mêmes renseignen~entspour usines inoyennement oulillées.
Composition et tirage de chacun de ces sucres.

Quanti té de mélasses par 100 lrilos cle cannes trnvnillées, leur


composi tion ; emploi de ces mélasses :
10 Chaufiiige; 2" alimentation ; 30 engrais ; 4° ilistillation.
Détails pratiques et résultats obtenus finnncikremenl par les
divers emplois.
Si on distille, que1 est le rendement en nluool pai1 litrc? cl'une
mélasse de composi tion ilonnée en saccharose, glucose, cendres,
chaux et divers ?
Emploie-t-on les levures puros? Quel systbme? A yuoi ost
utilisé l'alcool? Quel est son prix de vente?

Systèmes de gknérateurs employés ; Irilograiliines d'cnu


haporée par lrilogramme de houille ùrUlée ou lrilograiiinie de
bagasse sèche à 25 pour 100 d'eau ou Irilogramnlc de ùngasse
verte; puissance d'évaporntion des générateurs par in&e carrd
de surface de chaufie.
(luantité nécessaire de inblrcs carrés cle surface de chauffe des
générateurs pai tonile de cannes passce ii l'lieure aux inoulins.
Surface cle grille corresponilante avec les iliSlBronts combus-
tibles.
Section et lmuteur de cheinin6e avec les différents coinbus-
tibles.
Einploie-t-on deux séries de générateurs? une mnrolianl:
basse pression, l'autre B liaute pression, suivant les usages
qu'on veut en faire.
Mode de chauffage. Bagnsse sScliée au soloil ou clans les
appareils?
Appareils einployés pour le séchage.
I)lbcmlro uiic pi~~liriillhc1 uiic usiiir! clcs plus ílririssaiites ;
cloiiiii:~'loils los iItllttils gt':ii6raiix ( l u I'ex~iloilaLioiirlc Ia propridté
o1 clu Cciiiolioiiiic:iiici~tile I'iisina.
Cout iliiliiillê tlc Ia inliricnlioii clcs 100 Irilograiiiiiins d a Sucre,
y coiiipris l'eiiil~nllage(sui!rc 1ii'i:l ii sortir clo l'iisiiii1) :
18 QUESTIONNAIRE

Prjx rnoyen de vente, peildailt ces derilières anilées, des sucreç


d7Ha$vai,franco borcl Hawni.
De q u ~ traiteineilt
1 jouissent les sucres hawaieils à leur entrie
aux @tais-Unis; i d e m pour les sucres étrangers ii leur entrée
aux h t s - ~ a i s .
Y a-t-i1 encore u n trai t6 avcc le Sugar-Trust dos htats-~ilis,
comme jusqu'en 1901.
A-1-on Atabli une raffiilerii:; clans l'affirmative, quelle est sa
puissailce, quels sont ses cléboucl-iés, ii que1 prix vend-elle sol1
Sucre raffiné borcl Hawai'?

Saint-Denis, le i 4 juin 1900.

Le 1 Iévrier clernier, aprbs avoir reçu les docunlents de


M. Vizzanova, Ia Chambro rl'ilgriculture noiiiinait une conirnis-
sion cliargke cl'examiner les poinls les plus intéressnnts et cle
prepares un travail, clevanl Otre imprimé e1 clislribu8 à tous les
~neinbres,aíin de pouvoir dans une r8union ullérieure eil
discuter les c:oiiclusions eil toute conilaissance de cause.

Meinbres cle Ia Commission :


MM. Léon COLSON, prksi ílcn t-rappor teui.;
J. h n ~ n DE
l VILIAEIS ;
A. IIUGOT ;
A. DE VILLBLIF.
Pour répondre i ce v a u , nous arons jug6 utilc íle rkdiger
d'abord la partie FbpondailL a u queslionnaire; nous nvons inter-
cale, en indiquanl leur origine, cles passages tracluits texluel-
lement, coi;cernant les malières trailbes, et provenant du The
Planteils Hawni'an Moi~tiily,cle Z'Eoening Bzzlletin Industrial
d'Honolulu, iluinero spécial cle novembre 1901, clu Iraité rle
1-1.4. IWiisen Geerligs, elc.; iious avoiis aussi annexh B la fi~i
i livers extrai ts (lu Joai*na[des Pabllicants d e Szzcre, c1 e G. Durcau,

pernieltaiit dY4lablir les prix cle revieiit clu sucrc, tant aux
chainps qu'S l'usine, eil Prance, en Alleiiiagne, 21 Java et h Cuba,
c'esl-hdire daiis les pays clui nous iilleresscnt le plus. Dans la
deriliere partie, nous avons essnye de formuler rluelques conclu-
sioils que ilous vous souiilcttons, esperant cp'une discussioii
approfonclie iious l)eilnieltrn de voir ce c p l , dans les conditions
particulibres cle Ia Reunioii, p u t @treretenu pour le perfection-
ilemeilt de nos procédds de culturc et de fabricalion. ATin de
facililer Ia leclure clu rapporl, claiis loute la partie relative a u
questioimaire, les iiicsures anglaises ont, sans exceplion, 6th
tracluiles en mcsui'es frnnçaises; nilisi cloilc daiis cclte partie, Ia
tome cst bien Ia lonnc Iraiiçaisc dc 1.000 lrilograinmes; lc
lableau qui a servi aux conversioiis esl. celui qui a d.6 indiyuk.
par le consul. E n parliculier, le clollar a CLé c014 ri 5 ir. 18, sn
valeur est, d'ailleurs peu variable par rnpport à nolre franc
eii or.
Dans les citalions cle textes, nu coritrnire, nous avons oon-
scrvé excliisivetrieiit les cliiffres niiglais. Les testes originam
sont dbposés h Ia b i l ~ l i o t l i ~ q ude
e In Chainbrc íl'Agricullu~cet
roslcilt k Ia disposilioii tlr: lous ceux de nos c o l l ~ g u e scpi t18si-
reraienl les.consulloi..
Des mesures employ6es aux Ples Hawaf.
-

588
Mille cari-i! . ............ ~"lll"

Acre. . . . . . . . . . . . . . . . 011h1.io4~;
Yard oarrG . . . . . . . . . . . . . O1I4'1 i()
Piei1 carre . . . . . . . . . . . . . 0""'
O!)C!)
Pouce carre. . . . . . . . . . . . . oll~clOO(i(;%

Pied cube. . . . .......... 01n"'0'?X3


Gallon americaili .......... 785
:i111
Gallon inipérial. . . . . . . . . . . /Llit,r
*hv)

Dollnr . . . . . . . . . ...... VI. 1 X


Cent = le 10Ue de ilollar. ...... O''*.05 1x

Poids.
Grsin . . . . . . . . . . . . . . . 01~~~0000(\5
Once . . . . . . . . . . . . . . . . 011u.0!2X:G
Livre. . . . . . . . . . . . . . . . U1@45:i>9
Cental ou 100 livres. . . . . . . . . WL.*359
Tonne courante ou 2.000 livres ..
, 9071.r.18
CULrrURE DE L A C A N N E

A U X ILES I - 1 ~ 1 ~ 7 ~ 1
CULTURE DE L A C A N N E
AUX ILES HAWAI

Climatologie

L'arcl-iipel l-iatvaien compreiicl huit iles si tuees clai-is l'l-iémi-


spligre nord, entre les 1805.5 et 220 1 G de latitude, et les 15/to40
et 160030 de longitude h I'ouest de Greiitvicl-i.

TABLEAU I
Superficie et Population de l'archipel Hawaien
=
AUTEUII SUCHE PRODUIT
des
NOEiIS POPULATION
i01111110k ONNES PIlANíjAISES
cs plus
DES ILES BlcvBs

-
nmàlrrs

I1 amn'i ....... Q.157


hlaiiai ....... 11.000
O3 llii. . . . . . . . 4.206
I<nun i . . . . . . . 1 .$&O
Rlololtai . . . . . . 1 .h87
I.nnai . . . . . . . 1 .o20
Niihaii . . . . . . . 240
Knhoolawc. .... 428

'l'01'~\L ..,,.
Reiinioii. .....

Sucre exporte par hectare de la superíicie tokale en 1901 :


Hnwai. .
. . . . . . . . 108 lrilogramiiies.
.
Reui-iion, . . . . . , . IGL -
CULTURE DE LA CANRE

TABLEAU 11

DBcomposition du n o m b r e des Habitants.

Me tis l~a.ivaicns . . . . . . . . . . .
Race caucassierinc . . . . . . . . . .
Cbjoois . . . . . . . . . . . . . .
Japonnis. . . . . . . . . . . . . . .
Indighnes des riiers d i ~sud. . . . .
NBgres. ...............
Divers . ...............

Grâce A son climat 8 lieu près égal, loulc celle coiilrEi: csl i ~ i i
das pays les plus iavorisbs de la terre; elle jouil tl'iiil prii~ti!iiilis
continuel, avec une chaleur teihperke yar lcs vcnls ilu 1iortI
pendant piesque tou te l'anilée. Le therinoii~i?lrcn' y (1 t!sci:lli l
jamais nu-dessous de 13"(550 Pnreiiheil).
Les tableaux ci-après indiquent las qua~iliths clc liluic, t o i l i l h ~ s
a Iioilolulu, ainsi que la tcmpkralure, d'après les ol~set'valiuiis
faites B la résidence d e M. TV.-R. Castle (altituclc c10 15 iiii11iv:h).
D'nprès les renseignemenls iournis par la statiisn iiii~ti!i~~~olo-
gique cl'EIo~~olulu,la cpailtiti! d'eau loixbee varie 1)ciaiit:oiqi
suivant les localitês : s u r le bord de la iner, ellc est tlo 800 iiiilli-
mètres par ali; elle atteint jusqu'a 2 mètrcs ct 2 m.90 daiis 111s

vallees et s u r les montagnes ; les pluics aux iles Iliiwai hoiil,


rarement torrentielles comine clails I'Incle, Jour r8parlili1,ii (,si
favorable Ia végetation ; i1 pleut en Loules saisons, iiiiiis (:li
quantité plus ou moins grande.
Pluies, en millim&tres,tombées a Honolulu.
(Altitwlc de i 5 iuhtrcs,)

Moyennes mci~sucllesdes t.empérakures a Honolulu


p o w 19CD/B.
(,iIli111de 1): i11i:Lr1!5.)
CULTURE DE I A C A N N E AUX 1LES H A W A ~

M o y e n n e s annuelles des tempkratures Zt Honolulu


pendant les treize dernihres annbes.
Sol

Toutes les iles 11'1-Iawai sont il'origiile volcaiiquc et les terres


se composent entièreinent de laves basaltiques ; suivant leur
couleur, leur composition physicpc et chi~ilique,on peut lcs
ranger eil trois classes :
lo Sols cl'uil rouge loncé, provenailt de la simple dkcoinpo-
sition de Ia lave sous l'action du t e m p ;
2°Sols jaunes et rouge clair, cl'une origine marc~ueecl'influcnces
pliysiques ct chimiques sphciales et tliíErant iles precéclents, iian
~souleilientpar la couleur, mais aussi p a r leur composilion;
3" Sols sédimentaires, résultant de la décomposition de lci lave
à une grande altitucle, les mati6res decoinposees ayant C t c ciitrai-
nkcs p a r les pluies et déposées h iles niveaux inoins elévés. Los
sols sedimentaires couvreill les ljarties platcs borclant la m e r ;
ils lorinent aussi les surlaoes qui repoivent les alluvions ilcs
gorges iles montngnes ct des vall8es. Ces sols sont, p r c s c p sans
esception, très fertiles, et h causc clc leur grmile p r o i o i ~ d e usur
~
des éteadues considérables, leur iertilitk sem de grande durée.
Les sols rouge ioncé sonl sui~toutcoiifinés ilans les regions
plncées immécliateinenl: au-dessus Cies terrains plals, clans Ia
yarlie des iles situees Sous le Vcnt. Ces sols, cl'une grande
prol'ondeur ct de coinposition uniiorine, sont ausui Iertiles que
les terres silubcs plus bas. Li:s terrains plus élevés, de 00 i
150 m è l r e ~ !jusrlu'a 600 inèlres cl'altilucln, sont extrêmernent
cliilbrenls cle natuve e1 d e coiiiposition. P ~ suite
T rlr, I'entraiile-
ment eles inalibres par les pliiies, ils son t pcu proloncls; ils 0111
pertlu, en grandc partie, les dlemenls soluliles 11écessaires i Ia
vdgblation, ce qui les rencl inoins Cerliles e t facilement epui-
snbles.
C:ULTUHE DE LA CAXPI'E ATJX ILES ITAWA'I'

Composition chimique des sols d'Hawaf.

IJc,tnbloau VI ~loiiilellz coiiiposilioli iiioyeilne d e s temes ele


diffkreiites iles.

Composition moyenne des ,temes des q u a t r e iles.

On cultive nux ilrs 1-Iawai li1 riz, Ir? calú e1 Ia b a n a m , m a i s ln


seillt! griiiirlc culture cst cellc ile l n canile à Sucre, qui a pris
ponclant ces clc1mi6rcs niiiibes un cl6veioppement coiisirlerable,
graac a la iertiliti: dii sul, à Ia perfectioti de l'outillage, h
l'c,sen~l,tion cles tlroi ts ile tlouailc? clont joiiissenl les sucres
Iiíl\~iiif~ilsa lcur entrik alix Elnts-1Tilis ct A l'ani~nageiiieiiteles
r:aLix pour l'irrigation; la li~oilwlioil,c p i e t o i t cle 133.300 t o m e s
en 1801, a. atteiiit 32G.ti00 tonnes c n 1001 e t 322.539 eii I902.
Plantation

L'6porlui: de l a plontntioii iIc 1%c:~iiiievnrii! avec lns loi:iililrk.


Dans lc clis1rii:t ilc Ililii (SIa.\wL) oii Ics liliiics sont lc l i l i i h nlmii-
claiitcs, la l~líitilnlioii,siir les lilnlenux Glevi':~,sr! inil ciii Li:vitiec
e1 eii iiiars ct s e li:ibiiliiio de Iiiqoii rlii'n~i~ii t l'nrri v6c i l ~ g~iliiili!~
s
l)luies, Ia caiiiic liuisse ELre i1cj;i ioi.11: e1 vigoiiri:usc. Ali cnii-
trdirc, claiis 10s t e r r c s irriguiks nrlificit:Ili~ii~cill,qiti occiipoiil
prescpe toujours ln pnrtie ],asse iles iles, oii plaiiln Ia enniii!
plus tartl q u e claiis les nutres rhgioiis.
E n @n6ral, oii fnit d e u s rUcoltes d'uiic s e d e lilítiitiilioii : lii
--. . --- i
4

caniie vierge plaiit crop 11 et les i ' e j e t o ~ ~«sri~tooiicroli I ) . L e s


boutures provieiiiient clcs somini t0s tles rclinusses o u 11 11 corps
do lacanne vierge; elles soilt c1ivisL;es eil iiiorccnux cl'iiiic longiiour
ele 20 k 25 ceilti~ili:tres, syaiit Clliicuii de trois ii c i n i ~milletoiis.
Ces inorccsux s o n t iiiis ali foiitl d'uii silloii de O 111. 45 nu-iles5ous
clii iiivenu dii s o l prOpaisk, clniis u m Lci.iscc2g'a~tri!qu ilriis coulis
ele lnl~oui* oii croix a l l m l j u s q u ' i ~60 ceiitiiiictres clc l~roí'ciil~lnui~;
les milleloiis sont placds s u r le cbtd ilcs sixlioiis; oii ri!c:ouvic
eiisuilo les l ~ o u t u r e scl'uiic uouulir! c10 11:r1~(1~:25 i 50 inilliii~i~tces;
clnns 16s ~)lniil;ilioiisi ~ r i g u 6 c s ,l'ii'rignliciii siiit; iiiiinSilinli:ii~i:iil.
C'ost ln iiidlliotlr, lii. lilus ailiplo yUc ; quclqiic:iuis, siirlou L tlniis
les ilistricls liluvieux, ( ~ u u ~ ~ clnI cniiiie n n1li:iiil iiii c:crlaiii tlirvc-
loppeineiit ct qu'ellc n'a plus Liesoiii i1'i:lro S ~ ignoi~, J oii oi~il)loi e
le syslkiiie a l ~ p e k(:i1 aiiglsis « Iiilliiig 111) u, qiii l)ouri3aiL se
lraduire eii I r i ~ n ( ~ a par
i s Ir: v w b c ninoiicelcr; o11 niiioiicc!llr? li1
terre qui sc irouve dc clinrlue chlb ilc la I ~ o u l u r eplacdr: ilans le
silloii e1 niiisi l a csiiiio w o i l s u r irii iiloilliciilc.
Dans les plantnlioiis iri'igutlcs, lc itihiie lirocdil& esL eiiipioy6
pour lcs repousscs.
30 CULTURE DE I A CANNE AUX ILES IIAWA'~

Le tableau suivan t clonne l a diif6rence ele rericlemeilt coilslalé


la statioil lia~vai'ennesuivaiit les diverses methodes de plaii-
tation.
TARL@AU v11

1110 611illAlllS SUCRIC KILOGIIAMPIIS


OlS'l'ANCIS EN'rRlC CTCS SILLONS D E L:\NNPS ~I:II' 100 k i l o g r d l n i ~ t ~ ~ IIIC SIII:III$
pnr Iicclare r)it C ~ N N I E S pnr IICCL:LPO

1 in. 20 ............ 230.146 18,OO 34.724


1 111. 80............ 301.888 1'1,5:1 ri3.8ili
1 rii. 80 . . . . . . . , , . . . "3k.883 13,14 32.177
2 ni. 80 ............ 24'3.326 11,m 28.010

On laisse ordiilairemoiil: uil espacc clc .InT 50 ciilrc les ~illoiis,


J

e1 les plants clc cnnne sonl placbs b a u l à boul dnns 10s sillons
on une raligh conliilue.
Les inauvaises licrbcs s o n t soigaeusemeill cillcvdos h l'nicle
cl'instruments araloires, traiiii:~par eles chevaux ou dcs mulcs,
Lels que la (( lielile chsrruc )), le (c cultivntor Horncr N c1 le
c< I-Tuller N; l'irrigatioli a lieu tous les hui t ou clix jours; o11 Sai 1
en gdn8ral deux bpaillages; l'eiigrais est iuis eil trais lois
pendant la vCg0tation cle la caiinc, qui esl iécollkc nl)ri:s dix-liuit
viiigt inois de croissrince, cntre janvier ct juillel.
Rejetons

Pour los repousses en terre irriguée, oii les laisse croilre


dans un sillon, comme Ia canile vierge; clans les autres terres,
on remue h iond le sol autour des souches i l'aiclo cl'i ilstruinents
nratoires; puis, avec une cllarrue de labour, oii rejette la lerre
ti clroite et a gauchc sur les souches.
A Hawai, on classe les rejetoas en deux espùces : quanil la
canne vierge est recoltée de bonne lieure et le sol trnvaillé
aussitdt après, on coupe quolquei'ois ílCs le mois de janvier
ou 1évrier suivant, les repousses sont appelees alors (( sliort
ratoons D.
Si la canne vierge est récoltke au comineiicement de l'année
et si l'on veut produirc de longues repousscs, ces dernihres
sont recoupées jusqu'en juin ou juillet, Bpoque a partir cle
laquelle on les laisse croitre et murir; ces repousses sont alors
appelees (( long ratoons N.
Orclinairement,
-. -. une plantation de crimes clonae cleux rbcoltos.
Les repousses sont détruites peildailt la prkparalioil clu lerrciiil
pour une autre plailt~tioiide caime vierge.
CULTURE DE LA CANNE AUX 1LES I I A W A ~ 33
La cliaux esl mise sous lorrile de coraux d'Hoiiolulu, de chaux
caustique cles Etals-Unis ou d'engr'ais de commerce tels que le
phosphczte ele chaux e1 le gypse. Lti potasse, qui entrc générale-
menl pour une proportion élevee dans les mklanges (20 pour 100
pwlois) est presque loujours citilisee sous forme cle sullate de
po tasse.
Dans les rkgions pluvieuses, on n'emploie pas Ie clilorure de
potassium parce quc, sous l'olrol des pluies, i1 iorrnerait rlu
clilorure de chaux, produit soluùle qui serail vite entrainS,
tnnclis qu'au coiltrnirc! le sulí'ate de ehaux résullanl de l'emploi
d u sullate ele polnsse csl bieii inoins soluùle.
On tend de plus e11 plus R no se servir que i l ' i i ~ i pliosplio-
~l~
rique soluble clans l'enu ou clnns ic cilrntc d'ainrnoriiaque. On
ulilise Ognlcinet~llcs dsiclus d'usine, tels que les ócumes, les
pdlassos e t Les ccriclres cles iournenus.

TABLI3XU 1X
Diffkrents pourcentages des Bldments
dans le mt5lange d'engrais.
Report o11 fwlilization, par M. i?. ECICART,
1001, page 25.

Formulo
In pliis einploy bo
h llawai.
I

1ibunloii
(ioriniilo dii C. 17. C.) o,ns
910 ltilogi'aiiinics
pnc Iioclnro.
Le prix cles engrais composés, rendus aux iles Hawai', varie
de 170 i 340 francs les 1.000 lcilograii~ri~es; on en eniploie
généralement de 340 a SOO ltilogrammes par hectare, mais cette
quantité est for temeiit clépassée dans certaines plan tations e1
atteint jusqu'U 1.700 lcilogrammes ;enparliculier, tiEwa(i1e Oaliu)
où la dépense pour les engrais qui, en 1894, était dc 50 I'rancs
par hectare, s'est élevée, en 1900, i 538 iraucs.
En somnle, par suite de la grande variété cles sols e1 des
diffèrences climal;ologic~ues,i1 est très cliificilc dr, trai ter ln
question de fertilisation cl'une maniire ghérale. Lc sol est
soigneusement analysé, les conditions n~éthorologic~uessont
attentivement observées et de l'enseinble cle ces etucles, nvec
l'airle de la Station clYExpériences,on déduit Ia composilioii rlu
mélange le niieux approprié.
Fertilisation des Terres à Cannes

Evening Bulletin induslrial (1'1-Ia~vni,ilovembre 1901, page 29,


pai J.-'i'. CIIAWLEY,Direcleur.a~ljoinle1 Chiriiiste de EIawaiari
Experiment Station.
« On sai t généraleinent quc les nlelliocles cle fertilisation aux
$les Hawai soiit aussi bonnes que celles pratiquees partout
ailleurs et iridme qu'elles sont peut-êtrc supkrieures ù celles
adoptbes dans tous les autres pays tropicaux sucriers ; aussi
semble-t-jl intéressant pour les lecteurs du Looisnnn Planter,
de c ~ n a l t r eces méthodes et leurs résultats pratiques.
« ~a disoussion de ces mètliodes ost il'autant plus opportune
que nous venons de preiiclre possessioii de noin'hreuses iles
tropicales ou l'industrie suerière a une Irbs grande importance.
Le prinoipal interét cle Ia queslion iie consiste pas dans l'appli-
cation cl'un prockclé uiiiclue de iertilisatioii des lerres B cannes,
quelles que soient les circoilstances, mais plutôt clans ce fait
que, lios terras etant très difl'erentes Ics unes cles autres et les
condi tions climatériques très varices cl'uii clistric t & l'au tre, i1 n
fallu Btudicr separement tous les cas particuliers, comme au ta11t
de problèmes, d'une inanikre scieiilifique. L'industrie des engrais
a pris un rapide developpement pemlant ces deriiieres annkes et
les inatières employees, ainsi que les niocles d'application, oiit
changb dans 1s pratique.
« Avant ces dix dernières aiinees, on se servait de grandes
quantités d'os pulvbrises et de matihres animales, avec quelques
additions de potasse suivant les besoins; ces os pulverises,
quoiqu'en beaucoup de cas trop grossiers pour la canne, élaient
36 C U L T U R E DE LA CANNB

n8anmoins e~ilployéssans tenir compte des conditions météoro-


logiques, aussi bien dans les districts ou la pluie donne par an
150 pouces (3 111. 70) que dans d'au tres ou on ne compte pas plus de
20 pouces (500 mm.). On objectait hien que dans plusieurs cle ces
localit8s, les os pulvérisés eliricliissaient coiistaiiiment le sol,
mais cela n'est rien moins quc certain, car on affirme avoir
retrouv8 dans le sol ces os pulvérises intacts après trois annkes
et même plus.
(( Beaucoup d'analyses d u sol étaient faites suivani les aiiciens

procédés, par des chiinistes élrangers a ces iles, et, d'après les
rksultats, on recoiiiinnnclait tels ou lels eiigrais qui, eux-mbiiies,
étaient riiroment anulysés. On se trouvait donc daiis la n-ibine
situation cp'aux Etats-Unis avant la crêation des diverses
stations sgronoiniques; naturellement, dans ces coiidilioiis, les
planteurs ne se procuraient pas toujours des engrais siirs et
appropriés i leurs terres.
c< I1 y a six ou sept ans, la Pacific Guano et Pertilizer Co lut
lormée $ Honolulu, ayant pour but la fabrication cles engrais à
hauts titrages; le rloctaur Averdam, un allemand trBs entenilu
dans le commerce cles pliosphates et des engrais, en prit ln
clirection. Telle fu t la première phase iinportan te du cléveloppe-
ment de l'affaire; le docteur A v e ~ d a msuggérn l'iclée des eiigrais
solubles, qui é taient de labrique si courante en Europe et aux
Etats-Unis. Des usines d'aciùe furent crbées, puis on irnporla de
l'ile Layson cles phospl-iates, qui furent transforinhu en plriosphatcs
acitles. Dans beaucoup d'engrais composés vendus par cette
compagnie, l'acide phosphorique soluble dans l'eau provieilt
cles phosphates dissous, lJazote du sulfate d'aminoniaque et l a
potasse du chlorure de potassium et clu sulfate de potasse. E n
1895, fut fonclé le laboratoire d'expériences d'Hawa2, par les soins
de lJAssociation des Planteurs sucriers, et sous la direction ilu
docteur Maxwell, avec l'auteur de cet article comine directeur-
adj oin t e t chirniste. Alors con-imença l'exainen méthodique des
terres s u r place et dans le laboratoire, en prenant la quanlite
des pluies tombées et la température comme bases pour l a
recherche clu meilleur fertilisant. Nous n'avons pau 1s prétention
de clire iii ici, i i i ailleurs, que toutes les ~~inéliorations
en rnatihre
d'engrais, réalisées depuis 1895, sont clues aux recherches du
laboratoire cl'expkriences et 2 ses conscils; c~uelc~ues planlations,
en effet, ii'ont pas cliangk d'cngrais, alors que beaucoup d'autres
oiit n-iodifie leurs procedés sans siinspirei. clu laboratoire; mais
c'est surtout grA.ce S nos recl-ierches concernant les conclitions de
chaque plantation, que tels engrais employés dans i1n tlistrict
difi8rent de ceux utilisés daiis un autre, et qu'il y a m e teiitlance
continue i aclopter des engrais a l-iaul titrage, specinlement
preparés pour telles proprié tés cloniiées.
(( L'usage des eiigrais est bien ancien, mais ccus essaybs tout

cl'abord ne clonnèreiit pas les résullats espéres. On cniployait les


cngrais d'os bruts ou clissous, les clécl-iets de poissoiis et les
engrais contenant une forte quanti to de pliospliates non clissous,
sans teuir coinp te iii ilu sol, iii cles condi tioiis cliniatériques.
hussi, les r8sullals Curciit-i 1s bons dans les régions liuinicles e t
negatifs dans les localit4s sèclies. L& oii ils furent bons, les os
pulvdrisbs prirent favour; on en usa largemei-it; Ia formule de
beaucoup de ces engrajs étai t l : suivante
~ :

(c Acide phospliorique, 12 à 15 pour 100, clont deux tiers


soluble et assiniilable;
Potasse 5 pour 100 sans garantie cl'origiiie;
(c Azote 4 pour 100 sans garczntie cl'origirie.

(( Peu ele l~lanteurs analysent leurs engrais; de plus, les for-


mules ci-clessus laissent une grande niarge i l'incorporation de
matièrcs infkrieures el iinpropres. I1 iie faut donc pas s'étoilner
cle trouver beaucoup ele crin et cle sabots pulv8risds, cle iiitrate
de soude C1 si bon marche A San-Francisco, daiis les engrais
clestinbs i, des propribtk recevanl 150 i, 200 poucos (3 111. 75 B
5 in.) de pluie par an.
(c L'oxemple ele plusieurs clistricls, leurs n-iodes actuels de
fclrlilisalioii et les raisoiis qui IBS oiit fait aclopter forineronl: le
sujet de cct: article,
38 CULTURE DE LA CANWE

u District d'Hilo. - Les pluies y sont abondantes, atteigilailt


200 pouces (5 m.) par an. Les terres, peu proiondes, niesureilt
peine 4 pouces (O in. 10) d'épaisseur sur les hauteurs et reposelll
s u r u n sous-sol impein~éable,dont la couleur varie d u roUge
clair au jaunc. Ce sous-sol est Iroicl et inapte h la vie végétalc,
de sorte qu'cn rernuant lesol, i1 faut procéder doucemeni e1 avec
soin. LJanalyse suivante est la moyeilne de six écliantillons
examines par le laboratoire d'expériences d'Havai.
r( Terres du dis trict de Ililo :

Azole . . . . . . . . . . . 0,633 pour i00


Acirle pliospliorique .... 0,504 -
l'otasse . . . . . . . . . . 0,257 -
Cliaux . . . . . . . . . . . 0,128 -

<c Chaux. - Ces pourcentages, l'exception de Ia cliiiux,


sembleraient satisfaisan ts, mais i1 faut se rappeler que ces terres
sont anciennes et que les pluies torrei1tielles tenclent a enlrainer
les élements solubles et assimilables, et à laisser tous 1es aiililes,
ce qui est surtout le cas dela chaux; ordinaireinent la teneur en
chaux des terres l-iawaiennes est élevée, mais A Ililo la chaux a
e té beaiicoup entrainée.
« Moyenne de la teneur en chaux des terres cles iles I-Inwai' ;

District d'Hilo . . . . . . chaux 0,138 pour 100


- dlHarnakua. . . . - 0,187 -
- de Roala . . . . . - 0,240 -
- deRau. . . ... - 1,090 -
- d'0ahu. . . . . . - 0,380 -
- cleMauai. . . . . -. 0,395 -
- deRauai. . . . . - 0,418 -
c(En examinant la chaux utilisable, déterminée cl'une iaçon
rationnelle, nous trouvons une rlifférence bien marquée entre
Hilo et les districts plus secs. Les annlyscs suivantes furenl:
faites à I'aicle de l'acide aspartique, cl'après les inclicaLioils C ~ U
laboratoire d'analyses rl'Hawai', c t oii rléterinina l'aliment ulili-
snble pour Ia plante :
« Terres cl'Hilo, par acre :

Chíiux. . . . . . . . 174 livres par acre ( 1 % Bg. par licctczre).


Potassc. . . . . . . 78 -- ( 58 kg. - 1.
Acide phosphorique . 29 - ( 32 kg. - 1.

La chaux indique ici les erfets ele Ia culture et tles pluics


abondan tes .
c( Ln. même i~6thoCie appliquée beaucoup ele Lerres (10s
clistricts secs montremi t une teneur en chaux ulilisablo de 2.000
a 5.000 livres par ncre (2.200 a 5.500 Irg. par liectnre). La L W ~ Ca
besoiil de clinux, c p i , dnns plusieurs cas, est iournie sous f o ~ i l l c
de coraux ~ ' ~ o i l o ~ uele
l u ,cl~nuxcauslique clos E ~ a t s - ~ i i i Os U,
d'engrais clc coniiilerce, tels que le pliospl-~aleele cliaux e1 Lo
gypse.
(( Plusieurs planteurs ont applique Ia cbaux saiis en voir les

bons effets; i1 eil est sans doute ainsi parce qu'ils eil all;eiii.lenl
un résultat immédiat, comme dans le cas des engrais cle com-
merce, tniiclis que l'effet ne se fait sentir que graduelleineiil, au
bout d'un certain nombre cl'aiioées.

((Potasse. - Depuis ces deriiiòres czili18es seulcriir,iit, i1 cst


établi que tres souvent la potasse inanque clails les lcrrcs
d'Hawai e t aujourd'hui i1 y a tcnrlance iL I'eiriployer diivnntagc,
particulièrement ílans les clistricts d'I-Iilo eL íl'I-Inmalrua tlc l'ile
d'Hawai, où l n potasse atteint 16 pour 100 et m8ine plus clniis los
engrais composes. Li oii le chlorure clc potassiuiil esl al~l~ljquci,
le chlore se mélange ;i. la chaux, foriiiani u n produil: solublo
balayé par les fortes pluies. O11 arriverai t h épuiser touto la
chaux cles terres, aussi n'einploie-t-oii pas beaucoup le cl-iloruro
de potassiuin d a m les régions pluvjeuses. Le sulfale cle cl-iaux
provenant cle L'einploi du sulratc de potnsso n'cst pas niissi
soluble, c'est pourcluoi son usage est geiiéral.
c( Azote. - Les nitrates, à cause de leur solubilite et de leur
tenclance 6. être entrafilés, ile peuvent évideinment c tre einployés
avec súreté. Le sulfate d'ammoniaque nc prhsente pas lcs nlémes
risclues, mais beaucoup d e planteurs d'Hilo prefòrenl avec raison
tirer des inatières organic~uesle plus d'azote possible. Les
poudres d'os ont été beaucoup employhes penclant ces dcrnibres
anilees, soit seules, soit avec d'autres engrais.
c( L'auteur, avec le docteur Maxwell et certains clirecleurs de
plantations, attribue h l'azote et non à l'acide phospl-ioriclue des
poudres ci'os les bons résultats obtenus pour la canne. Dans cet
ordre d'idées. nous avons recominanclé l'usage das résidus e1
ciéchets d e poissons, c p i contiennent une lorto teileur en azole, à
l a place cle pnuclres d'os. La mélliode la plus ralionnelle de
fertilisation avec ces déchets se~nbleblre la suivnnle :
c( On met dans les sillons, en 1116111e temps que la bouture, des
déchets contenant 10 p o u r 100 d'azote et .10 pour 100 d'aeide
pl-iosplioricpe ou 11 p o u r 100 d'azolo et 8 poiir 100 tl'ncide
phospl-iorjc~ue.Quand la canne a grancli, ou ajoule un engrais
cle liaut titrage, contenan t un iort pourceiitage de potasse, sous
iorrne d e sulfate de potasse et une plus faible clunntité cl'acidc
phosphorique et d'azote iminediatemen t assimilal~le; de celle
façon, Ia partie la plus insoluble de lJengrais (les cldchels)
s'incorpore dans le sol a u x racines mêmes des planles et peut
avoir u n e action efficace. De plus, toutes les parlies d'os clui nc
sont p a s absorbées par l e s cannes vierges le sont ensuile par
les repousses, 11 y a lk avec les racines dc la canile un coiilact
ilc deux ans et plus, peildant lesquels les parlies assimilaliles
sont absorbées. L'engrais soluble R hau t ti trage est enll)loye
seulement lorsque la canne a poiissé. Cette inethoclo, u n 11cu
modifiée, a &te appliquée avec succès sur une propriéte, et dans
d'autres, o11 l'adopte actuellement.

c( District de Hamakua. - Les pluies n'y sont pas seuleiilanb


r a r e s , mais aussi très irrégulières. Certaines ailnbes sonl: lrds
seches ; d'autres sont abondammen t pluvieuses au rnoinan t
favorable. Quelquefois j l survient des pluies torrentielleç qui,
AUX ILES H A W A ~ 41

par sui te de la pernièabilité clu terrairi, balayent toutes ies


parties solu)-iles que le sol ne peut relenir. La canne est plaiitée
prbs clu nivcau cle la mcr, jusqu'i 1.500 et 2.000 piecls (450 A
600 n ~ cl'altitiide;
) les haules terres sont plus arrosées que las
hasses Lerres.
(( Quatorze échaiitiiloiis des terres d'Hamalcua ont :lonn8 la
moyenne suivnnle :
Azo lc . . . . . . . . . . . . . 0,572
Aaiil c phosplioricliie . . . . . . 0,566
Polnsse . . . . . . . . . . . . 0,204
(1lin.u~ . . . . . . . . . . . . 0,187

(( Ln potasse el Ia chnux sont en rnible quaiitité, coinme a


I-Iilo ; peu de l~olasseassirriilable, aussi le pourcentage de potasse
dails ler; engrais coiri posés a Qli: réceiii ii-iciil augmen te. Le suifate
cl'a.mnioniarlue ast prcsqiio oxclusiveinc~itemployé pour fournir
l'azo te ; le iii trate cla soucle, ti cause cle I'i rrégulari ti? cles pluies,
csl: peu einployd e \ n'est pas teiiu en grande estime.
(( Lcs engrais ulilisks clails cc clislrict ont a peu près Ia

composition suivanle :
8 pour 100 d'fmote clu sulialo cl'ainrnoiiiac~ue.
8 - cl'acicle pl-iospliori que soluble e t assitiiilahle.
8h1.5 - cle potasse provenant (lu suliale de potasse.

Quelques plantaliuns 0111 o l h n u cles résultats ~nerveilleus:


dnns cloux cas bien c o i m . ~ ,le ronileineilt en siicre, d'une ou
doux tonncs aiiglaises par acrc (2.300 à 4.600 lcg. par hectare), a
passd à 4 ou 6 loniies par acre (0.200 i1 11.500 kg. par hectare).
11 efit ccrtain quo plusicurs proprièlés cl'Hamalrua ne ieraientpas
lours irais sans l'ernploi eii gra~icldes engrais cle conirnerce.
(( Un problèliie l~articulier so prdseiite daiis ce district. La

plupart des basses lerres bonncs polir la caiine etank occupées,


les plaiztations ne peuvenl s'étenclre que du côt6 des hautes
terros. Cas cleniiOiles sont recouvertes cl'uiic puissante vógêtation
do iougères el: ~l'arbres,et ln teneur du sol en azote est élevée,
gluu de 1 pour 100, La première pousse de la canne est verte et
42 CULTURE DE LA CANNE

vigoureuse, produisant 4 8 5 toniles de s u c r e p a r acre (9.000 j


lF.500 kg. par hectare). Cette production semble épuiser le sol
et la seconcle pousse est très faible; i1 f a u t ensuite plusieurs
années avant quc ce sol produise une coupe ilormaie. Cette
question lut souinise au profesaeur Hilgard (1) par Andi ew
Moore, clirccteur iles plantatioiis de Paauhau, avec quelques
aiialyses coinpletes cles terres. I1 a coiiclu q u e , nialgré Ia teneur
considêrnble en azote, l'sboiidance des matières organiques était
préjudiciable en pratique A la plante et q u e l n premi9re rêcolte
enlevait au sol tout son mole assiinilable. I1 a recominsndé
l'adjoriction cl'une faiblc quanli tê clc ni trate cle soude pour
suppléer A l'aaote assimilable. Ces coilclusions ont êté en partie
jus tifiées, croyoiis-nous, par 10s rhsul tats où tenus, quoique les
planteurs pr6fèrent encore se servir (lu suliate d'animoniaque à
In place du iiitrate clc soude. Le clislricl de Hamalrua il'est pas le
seu1 dos districls A graiido teneur en azote c p i nit besoin d'azote
assiiiiilable. On peul dire, en rCgle générale, que la teneur en
azote des terrcs cl'Hawai est élevêe, comparolivement aux terres
cles autres locali tés, mais que cepenclaii t d a n s la plupart cles cas,
l'acljonctioii cle coniposês azotes ct do matières orgaiiiques d o m e
de ineilleurs et plus prompts résultats q u e tout autre engrais.

(cDistrict de Kohala. - Les pluios, Saibles et plus irrégulibres


que clans lc ICainalrua, ne sont cependant p a s assez abolidantes
8 un nioment clonné pour entrainor les eiigrais solubles.
(t Les terres de Rohala donnent :

hzo te. . . . . . . . . . . . . 0,415


Acide pliosphoriquc . . . . . . 0,470
Potasse . . . . . . . . . . . . 0,518
Chaux. . . . . . . . ..... 0,240
(( Ces terres sont vieilies et pauvres e n éléments assimilables;

Ie tableau suivaiit d o m e la inoyenne probable cl'aliiilents, selon


le procédé par l'acide sspartique :

(1) Professeiir h I'iintvcrsit8 de Relrerley (Californie), aiiteiir d'importants


travaiix sur 18 con~posiliondes sols.
AUX ILES H A W A ~ 43

Chaux . . . . . . . 200 h 300 1. par acre (230 i 310 kg. par Ha.)
.
Potasse. . . . . . 35 h 75 - (40a80 - )
Acicle p1iosl)lloriclue. 15 ti 20 - (17i2.2 - 1
(( Cce cliiffrcs, exLrêinenieil1 fnibles, nlontrent le besoiil urgent

d'engrais solul~lcsh Iiaul litrage. Chose cxtraorilinaire, certains


planleurs emploienl eilcore cles os, aiilsi que dcs engrais A faible
Litrage e1 relativeinenl insolubles; ils croieilt obtcnir d'aussi
bons résultals qu'avec les engraiu de haut titrnge.
(( Les engrais il'oill guere rcussi d Koliala, ii raison surtout

des sécheresses, o1 aussi, croyons-nous, par suite cles genres


d'engrais employes. S'il est un dislricl ou l n science tlevrait
imlioser l'eniploi cl'un eilgrais soluble, c'csl hien B TCohala, o i ~
les pluies i ~ csuffiscnl: pns i ddcoinposcr les engrais d'os et les
substaiices mélaiigdcs. Ilepuis ccs clcrnibres anndes, on eiiiploie
plus en graild 1% polasse et aussi des engrais plus solubles, au
moins sur une propriétd. 011 installe cles poinpes i eau et niil
cloute qu'avec une irrigaLion raisoii~iêe,les engrais soient plus
gdndralomeilt einployés et avec nvantage pour les plailtalioiis.

ILE D'OAHU

« Presque tou.!;es les plantations de cetl-e ile irrigueiit B l'aide


d.e poinpes. Les pluies sont faibles, mais les poiilpes y suppl2.ent.
Sur la iaineuse pl~mtaliond'l{wn, I'nnalyss orclinnirc tle la tetre
no révClc p i ~ s dcs qunnl:it6s coiisicl6rnùles d'azoie, d'acicle
phosphorique, de poLasse et cle chnux ; Le sol esl: paillout.irriguê,
11ieii divish cl; h:& proioild. Le prochdó do Ierlilisation diflere ele
celui aclop-té dans cl'autres eildroits. ]?eu après la pousse, on mct
une doso cl'engrnis coiuposi?,tle lort iitrsge, suivie cl'abord d'une
ou deux doses c10 nilrate de soucle, et enfiii d'une autre dose
d'a11grii.i~coinposi?.
(( I1 y u yuelclilu tcmps, I'engrais coinposé contenait :

8 pour i00 ii'acicle pliospb orique assiinilable ;


i i / 2 pour 100 de potasse provenant cle sulfate cle po'tasse;
i1/2 pour jOO tl.'azole de Lrois sources : nitraLe cle soucle, sulfate
l
d'animoniaque o t iniitières organiques.
44 CULTURE DE LA CANNE

« Ensui te on augmenta la potasse et l'azote, tout en réduisant


l'acicle phosphorique. Actuellemeilt tout l'azolt: provient de
ni trate de soude et du sulfate cl'amrnoniaque, presque tout l'acide
phosphorique de phosphates solul~les dans l'eau. L'cngrais
eomposé doit être soluble dans l'eau d'irrigatiori.
(c L a inain-d'ceuvre sur les plantations est rare et plus cofileuse
qu'autrefois et tout systèine cl'éconoinie sur ce point cloit être
pratique. Cest ainsi que l'engrais cst appliqué dans les trous et
suivi de l'eau d'irrigation qui le dissout et le porle & la r a c h e
de la canne ; de cette façon, pas de niain-d'ceuvre pour couvrir
l'engrais, comme auparavan t. Les énorines rendemen ts cl'Ewa
sont possibles, en raison de la grande proloncleur du sol et des
quantités considkrables d'engrais eimployées. Le clanger de
perdrt: le nitrate de soutle n'existe pns, en raisoii de l'épaisseur
d u sol.
(c S u r cl'autres plantations de l'ile, on emploie les nitrates,
mais pas dans Ia mênie proportion, et les engrais de liaut tilrage,
contenant de l'uote aminoniacal et organique.
« Formule moyenne adoptee pour une planlalion irriguée :

7 a 8 pour 100 d'acicle phosphorique soluble et assiinilaliile;


8 B i 0 pour 100 de potasse provenant clu sulfate cle potasse;
7 h 8 pour 100 d'azote provenant par parties Bgales d u nitrate
de soude, du sulfate d'aminoniaque et de
'9+ substances organiques.
(c L'analyse cliimique des sols revele une faible tencui cn azote
et ces melanges de diverses inatières azotées donnent de très
bons résultats.
ILE D.E MAU1

La plupart cles plantations de Maui sont situees clalls une


vaste plaine qui divise l'ile en deux parties jouissant S pcu près
des niêmes conditions clirnatBriques. Conmie pour cl'autres
districts, on ne peut clonner une formule qui reprksente tom les
sols du pags; cependant pour permettre une comparaison, noiis
donnons la moyenne d'uil certain nombre d'analyses ;
A U S 1LES I I A T V A ~ 45
« Terres ele Maui, prks de TYailulru :
Acicle pliospliorique .... 0,270 pour 100
Chaux. . . . . . . . . . . 0,295 -
P o t ~ s s e. . . . . . . . . . 0,357 -
Azote. . . . . . . . . . . 0,388 -
<( I1 ii'y a r i m cl'extraorclinaire clans ces pourcentages; la

quantité il'azole est inihle, e1 aucun autre pourcentage n'est très


elevb. Toutes lea plantations de l a plaiiie sont irriguées, les
pluies ctant peu abondantes. Ln plupart eles propriktés emploient
l'azote provenaiit clc nitrale, de sulfale et de inatihres organicpes.
Ici encore, l'acicle ljliosplioriquc! claiis les cngrais a 6tB effecti-
ve~nentr8dui t, lantlis qu'oii a nuginen te proportionnellemen t la
potasse et I'azole. A Spreclrelsville, les clireclaurs ernploynient
cl'abord de grandes quantites ilc décliets de poissoiis et iles
engrais contenan t ùeaucoup cl'acicle pliospliorique ; inais clepuis
que la planlalion ri. changé de propriétaire, on a aclopt8 & peu
près les mbmes procédds ele fertilisation yui ont donné ailleurs
de si bons rbsultats.
(( Chacune de presque toutes ces planlations est sous une seule

clireclion, et plus que parloutailleurs les plus intelligents efforts


ont Otk iaits pour les fertiliser cl'une iaçon rationnelle. On a fait
les niialyses des chninps pour clelerniiiier I'aliment favorable í i
1~ plante. Ces irnmenses cliainps klanl comparativenieiit de
composi tioii uniformc, i1 est possible cl'avoir des eclian tillons
repcesontaiil u n cerlain nornùre cl'acres.
(( Les nnalyses perinetlent de recoriiiiiancler clilf8reiits eiigmis

e1 naus rlonnons, avec elIas, les engrnis correspoiidants.


u Torres do Maui, i~lêirieiitsutilisables par acre :
A I3 C D E
Hvros livres livres livres livres
Chaux. .... 5,019 5.040 5.808 4.344 6.618
Potassa . . . . 2.425 1.443 894 2.097 2.193
Aoitle pllospli. . 27 20 136 30 34
« La chaux est abondante, l'aciùe pliospl-iorique est iaible, la
poLasse varie dans de grandes limites. L'azo te, ùien qu'il ne soi t
4G CULTURE DE LA CANNE

pas mentionné, est assez constant; les engrais clevraient alors


être composés comme suit :
-4 et B 8 pour 100 d'acicle pliosphorique soluble et ~ s s i m i l a h l e ;
8 - d'azote (un tiers de nitrate, uii tiers de
a
sulfate et un tiers de matières orgaiiiques);
8 - de po tasse du sulfate de po tasse.
7 pour 100 ct'acide phosphorique soluble et assimilable;
8 - rl'azote comnie ci-dessus ;
i0 - de potasse du sulfate.
9 pour 100 d'acide 1~1iosphoriquesoluble ct assimilable;
8 - dJazotecomine ci-dessus ;
8 - de potasse du sulfnle.
8 pour 100 dJacide pliosphorique soluble e1 assiinilaùle;
8 - d'azo te coinme ci-clessus ;
8 - de potasse du sulfate.
« Une plantation voisine, dont le sol est pnuvre en potasse,
cmploie un engrais contenant 11pour 100 de potasse; occasioil-
nellenient on augrneilte l'azote si les ciroonstances l'exigent. On
ajoute aussi, a part, des doses de nitrate de soude et quelc~uefois
clu ni tra te mblange avec cles coraux p u l v h i s ~ s .

(c Les plantntions, a peu,~l'exceptions près, n'offrent pas


tl'autres problèmes que ceux clèji. examines, Une propri6té
emploie cleux sartes dJengrais, une pour la canne virrge et une
nutre pour les repousses. Dans le preinier cas, on met c11 grande
cpantité de l'engrais ti haut titrage; dans le second, on ulilise
un mélange de potasse, de nitrate de soude et de coraux pulvé-
risés; le sol est pauvre eii chaux, d'ou !'ernploi dii corail; 1e
nitrate pour les repousses sert ti stimuler la végetatioii de Ia
canne; d'après le clirectour, ce que la canne nJabsorbe pas en
une annee est aùsorl-ie I'annee suivante. Thèoriquement, ce
AUX ILES I T A W A ~ 47

procédh est éconondque, mais lJScrivain a reooiiiiiinnde l'cniploi


d'un engrais de liaut titrage pour les repousses; cl'aulres plan-
tatioiis, où le sol clonne des sigiies cl'&puiseineiit, suiveiit ce
procddé.

Remarques ghndrales.

Cas spkciaux. - Ge sont les saisons e1 les condi tions ambiantes


c(
qui cléteriniiieiit le geiire d'engrais h cillployer. Par exemple,
dans un cns, i1 iallait ele l'eiigrais en juillct pour eles cannes
destinées A la coupe suivanlé, on klail à une époquo trop tardive
pour l'emploi des engrais orclinaises, inais les cannes avaienl
besoin d'un stiinulant. Evicleiilinent, 101.11 eiigrais i eniployer
alors devait Otre iinii~éclintcinciilassirnilablc, o11 adol~ta la ioriiiule
suivaille :
12 pour 100 cl'acicle phosphorique soluble et assi~nilal~le
pro-
venant cle superpliospliates cloubles ;
10 - de potasse clu sullate de polasse;
12 - cl'azole (6 pour 100 ele nitrnte, G pour 100 ele
sulfate cl'ariimoniac~ue).

(( Quancl l'engrais doit être appliqu6 aux boutures, on peut

eniployer une iorniulc conlenant plus cl'iiisolubles cpc yunnd i1


s'agit cle cannes déj8 venues. Les engrais einployés au début de
la saison cloivent inêiiie avoir u n peu plus dJinsolublcs que ceux
employds plus tard, puisque la c a m a a le temps dc croilre et
d'absorber l'aliiiieii t.
c( Dos différentes i'oriiies clo polasse, c'est le suliate qui a la
préiérence des planteurs. Pourquoi? je ne puis le dire. Esl-ce un
prejugé ou un rdsultat de la pratique. I1 y n une Ires petite diffe-
rence entre le prjx clu sulfate el clu clilorure, mame ce rlernier a
un ldger avantage ; pour ma par[, je rccoininande ordjnaireiiienl
le sulfnte. Daris plusieurs cas, les pluies abonclnntes i~CcessitenL
l'emploi clu sulfate; quelquefois aussi i1 y a abondance de sol
marin ou d'autres chlorures, soit dans le sol, soit dans l'eau,
48 CULTUREDE LACANNE

soit dans les deux, i1 est plus sage alors d'utiliser le sulfate;
puisqu'il y a tres peu de différence claiis le prix, c'est une bonne
et sage mesure cl'adopter la formule 1a moins clangereuse.

c( Terres sablonneuses. - Beaucoup de lerres de cctte nature,


clont l~lusieurs,de grande élenclue, denianrlent un traitement
spicial. On a souvent présente ce problème kl'écibivaiii, qui s'est
livré à des reclicrches chimiques; 1es r6sultats cii oiiléth publjés
imis lc Har~ai'anPlantem M o n t h l y , tle 18vrier 1901. Ce sable se
compose cle fines particules cle coi'ail, daiis lesquelles sont incor-
porés plus ou inoiiis de terre et tle clibris organiques; le sol esl
très poreux et difficile a irriguei, l'eau passc vile A, Iravers les
trous du corail e1 les canaux d'irrigalion cloivenl Gtre très courls.
L'investigation avait poui' oùjel de cl6leriniiler ln puissniice de
retenue cl'uii te1 sol au point cle vue dc l'eau et des trmliùres
chimiques; à cct effel, oil a employé des lerres coiltenanl iles
quantitks iliffbrentes de corail. 11 a élé klabli, coinme o11 s ' y
attendait, que les terres de 80 pour 100 clc corail sabloimeux onl
uilc très faible puissance cle reteilue de l'eau e1 cles sols; lo
nitrate ele soucle, le chlorure de potassium, et, cinns une certainc
mesure, les sulfates de potasse e1 cl'an~inoniaque,sont eiilraiilks
par les eaux d'irrigation. Les phosl~lialessonl retenus par In.
cliaux du corail sabloaneux. On recoininanilu cl'employer les
pliosphates, le sang, le sulfale cle potasse, et, e n petitc qunnLité,
le sulfate cl'ainmoniaque. Cetle recomiiianclalion est observdn
sur les plantations de l<aliulru et Kiliei c p i emploienl aujourd'hui
deux formules dilféreiltes, l'une pour les temes rouges riches, ct
l'autre pour les terres sablonneuses.
(( Comme coi~clusion,on peut dire que la tericlance g~hikriilo

est cl'eniployer les engrais plus ou moins solubles, benucouli do


potasse et cle composés azotés, et moins cl'acide plios~~lioriquc,
principalement lorsqu'il est sous forme cl'os et de pl-iosplinle n o n
dissous. Le planteur voit que le fr6t d'uae loiine cl'engrais riclic
ou pauvre est le ineine, et, comine i1 est loin cles cenlres tle
production, i1 y a 4coiiomie i eiiiploycr les cngrais lcs lbliis
fortement dosés.
(i On a suivi ces nouveaux procédés qui ont donné de brillants
résultats. I1 est bien avéré que le renclenient du sucre par acre
s'est énorméinent accru clepuis ces dernières années. 11 y a six
aiis, la inoyenne dc ces Iles é tai t de 6.300 livres de sucre par acre
(7.100 kg. par hectare); i1 esl aujourd'liui de 4 tonnes et dcmie
par acre (10.200 lrg. par hectare). Certos, la cullure plus soignée
et de grands perfectioliileinellts dans les ~ s i i l e s0nt ajouté & ces
résultats - sans oublier lu directioii inlelligente e1 active des
plantations, qui a donné aux propriét4s sucrikres leur grande
valeur et perniis ces augiueillalioiis de rencleinent - mais les
eiigrais de conin~e~.ce ont 6th p a y h Inrgement par les resullats
obtenus.

P r o c é d 6 s d ' a n a l y s e du sol.

c( L'linalyse agricole orcliiiairc eilcore en usage, avec un


coritrôle rigoureux, renseigne sur Ics 11esoins du sol. On e~nploie
souvent aussi l'aciclc usparlicpc (lu laboratoire ci'cznalyses
cl'Hawai, qui semble clonner cle Lionnes iiiclications sui. la c p n -
ti té assimilaùla de la polassa e1 cle la chaux. Mais i1 est clouteux
que ce procbdé soit applicsble ?L lJaciclephosphorique. D'apròs Ic
procede, i1 y a cles cpanlitbs lrbs palitcs d'acide pliosplioric~uc,
nssimilable dans loules nos terres, cela t\pguiernit nolre con-
viction clu'il est enferiiié claiis clu litaniuiii, du ler e1 de l'alu~ni-
niurri. Cepenclaill, I'applicalion do l'aciclc pliosplioric~uen'a pas
Até suivic cl'uiia nugmentntion coiisiclérablo de sucre. En vdrité,
comme nous l'avons clil, 1s lcnclance esl de climinuer plutGt que
d'augmenter cet bl6ineiit dans les engrais lu cominerce.
(( La quaiitilé cl'engrais appliquée par acre varie consid6i1a-

blement. La moyenne probable est clc 800 à. 1.000 livres par acre
(900 à 1.100 lcg. par hectare) et, dans certains cas, elle varie de
500 a 1.500 livres par acre (550 B 1.700 lrg. par hectare). Ceci, i1
faul le raypeler, est i. ajouter au nilrate employé coinme
s timulanl.
4
50 CUL'PURE DE LA CANNE

(c Rien n'a &ted i t au sujet des élérnents enleves au sol par les
récoltes, et i1 semblerait que nolre procédé de iertilisation n'en
tient aucun coinpte. Les agriculteurs oilt longtemps préconisé
cette tliéorie qu'il faut rendre a u sol les quanlités exactes
cl'élérnents enlev8s par une récolte, et les cliiiriistes ont eu
grande peiiie et o11t dépensé beaucoup pour analyser tous les
chainps, en vue de composer pour chaque récolte u n engrais
conipensari t le drainage des irialikres. Excep ti onnclleinent, cettc
théorie peut etre juste, mais elle ne sulqorle pas u n exaincn
skrieux; elle ne lient pns compte de ce fait que les dlemenls
contenus dans le sol Iie sont pas utilisaùles claiis la niesure
exncte de leur alisorption par les plantes et que les roclles, on
se clesagrégeant co~ilinuellenient, augmen tent l'alirileiit cles
plantes dans des proportions clifférentes e1 à cles enclroits diffé-
r e ~ i l sA
. l'sppui de cette thkse, on trouve la coinposilioil chimjc~uo
cles laves dlHawaT, d'ou dkrivenl les terres.
c( Chaux dans les laves cl'Hawni (voii' Mnxnrell : Larias nnd
Soils) :
Laves non arrosées . . . . . 9,24 pour 100
Laves arrosées. . . . . . . . S,33 -
TU^ . . . . . . . . . . . . . 1,41 --

(r 11 est évidenl que les terres qui provieiment de ces malibros


hoivent différer dans leur teneur en chaux, et tou t systèmo
d'engrais de cliaux, qui ne tient pas coinpte de ces cliSfei.c?nc?es,
ost Iaux. De même, les quantités de potnsse et cl'acicle pliosplio-
rique vnrienl essenliellement dans ces roches el, par conséquent,
dans les terres. Encore une fois, les pluies, en s'infiltraiit dans
le sol, enlèvenl ces Bléments dans des proportions Ires cliverses.
Maxwell (li t dans Lavas nnd Soils,page 104 : (( Dans ln trans-
u formation des laves en terres, 8 tonnes de chaux (80 pour 100)
c( sont cléplacbes sur 9 ; une demi-tonne ele potasse (33 pour 300)
(( es t déplacée sur une t o m e et cleinic. >i

« Aussi le sol, aHilo, par exemple, où i1 y a par an 200 pouoos


(5 m.) de pluies filtrant h traver-, le sol et enlportnnt la cliaux et'
la potasse, est cljflAren1 de celui d'Ewa, ou i1 y n peu d e pluies o t
oii cliaque injllioi-i de gallons d'eau cl'irrjgations emporte aveo
lui 400 livres de chaux, 80 livres de potasse et 14 livres d'acide
pl-iospliorique. Dans douze ecliantillons differents de terre pré-
leves par le laboratoire, s u r onze proprietés, 1s cliaux assimi-
lable a. varie de 105 h 980 livres par acre, la potasse a varie de
30 i 583 livres par acre, I'acicle pliospliorjc~uea varie de 10 h
86 livres par acre.
« Si ia somine exactr: cle cllaux, d'acide phospliorique et de
potasse qu'une rkcolle enlhve suifit & U sol le plus pauvre, une
plus pelile quaiitité sui'firail au sol le plus i'iche.
« Les pluios sonl uil plus puissant agent de dhperdition, en
einportanl les parlies solubles du sol des clistricts liumides, que
la v6gélntion. N6aniiioins u n exsilieii tles k l h e n t s enleves par
la végélation indiquem quo nos engrais sont orientes dans la
bonne clireclion.
« D'nprbs le Bulletin c2u laboratoire de 1900, la cnniie (< Rose
Bamboo » absorbc chnque annde par tonne clc sucre pi'odui t (I) :
13Ii'%cl'ncic2e pliospliorique;
114, 2 do polasse;
34, 8 de chaux ;
40, 5 tl'azole ;
ou, pour u n e coupe de i 0 tonnes par acre :
136 livres d'acide phospliorique ;
1142 - do polasse;
348 - de cliaux;
405 - i1'~zole.
(( La s o m m e c2e polasse absorbéc esl énorme, et pour Ia rem-

placer i1 iauclrait plus cl'une t o m e de sullate dc commerce.


L'nzote est &alen-iant coiisjd6rablc, tandis qu'il est absorbé
coinparativemenl: peu d'ucicle phospliorique.
u C'est pourcpoi dans les engrais de commerce on a augmenté
la po tasse o1 l'nzole, lout on climinuaiit l'acide phosphorique. ))

(1) En comptant 8 tonnes do cannes pour une tonne de Sucre, ct?tte canne
enlbvo ali sol par 1.000 lcilograri~mosde cnnnos : O lcg. 880 d'acldo pliosplioric~iie;
7 kg. 137 do potasso; 2 ky. 178 de cliniix; 2 kg. 831 d'azote.
Irrigation

P a r suite tles conditions topograpliiqueç l~srliculiòrnsdcs iles


I-Iawai, cJest seulement dans lcs parlios 10s plus ijlevhs c1 clans
celles exposées a u nord (vii~clwaril-side)quJil tonibe dos pluies
en quantite sulrisante pour perineltro à la cnnno ù Sucre de
croitre et so cl6velopper.
Dans les parties basses des iles el: plus spijcialetnent dans
celles situécs sous le venl, ioi'ca os1 d'irriguw. 01-1 tire l'cau
n8cessaire :
i0 Dos cours d'eau B leur etat ilormczl, cle l'exohdoiil eles cruos,
des eaux souterraiiies canaliséeç ;
20Des puits artésiens, h l'aide de puissanles poiil1)os i vul)our
qui Blhvent l'eau à difiérents niveaux.

Lorsque les puits artSsiens iie peuvonl fournir I'onu en yuaii-


ti t6 sufi3sante o u lorsque l'atlitudc du lerraiii à irriguor renclrail
trop dispendieux l'emploi rle iiiachines, on i'otipiil clans elos
r6servoirs artificiels ou naturcls le surplus cles pluics lombdes
dans les parties Blevées, et, quand les torres en onl besoin, on
les irrigue a u iiloyen de longs fossks crcusbs U. inlervallas coiiva-
nables.
L'irrigation est nécessaire & Oaliu, Kauai, Maui, landis que
dans Pile Hawai les pluies sont suffistkles pour 10s besoins de
la carine. I1 y a cli verses m8 tliodes eii usagc pouinla cotislruclion
CULTURE DE LA CANNE AUX ILES H A \ V A ~ 53
des fossBs distribu teurs; elles varient naturellement suivant le
sol et la topographie du terrain. L'une des inéthodes principales
consiste S planter Ia canne dans des sillons traces i angle droi t
avec la pente clu terrain; les fosses latéraux ou distribukeurs
sont au contraire parallèles cette pente et par conséqueat a
angle droi t avec les silloiis.
L'espace entre les sillons étaiit orclinairement de 1 m. 50, Ia
distance entre les fosses 1a.léraux ou rlistributeurs! varie de 18
a 30 mètres ; les sillons sont divises eii deux sections par de
petites digues. Le rlessin ci-clessous doiine une idee exacte de
Ia descrip tion precédente.

Dans certaines plantations, l'irrigation se fait d'un còté seule-


ment. I1 est bien plus avantageux cependaiit clci raccourcir les
parties cles sillons, le l o i ~ gdesquelles coule I'eau provenant des
fossés latersux, car dans les sols perinèables i1 y a iorceinent
une perte d'eau considerable, proportionnelle a la longueur
parcourue, et la terre absorbe une bien plus grande quantité
d'eau avant que le bout d u sillon soit atteint.
Quelquefois les trailchées sont irrégulières et s'élendonl comilic
l'indique le tracé suivant.

Cette methode n'est praticable que sur des terrains presque


plats.
AUX ILES 1 l b 1 V ~ ~ 55
Les quantitós d'cau employees pour l'irrigation vsrient énor-
inément suivant 17exposition,la quantité de pluies et Ia nature
du sol, elles vont de 35.000 à 50.000 inètres cubes par hectare,
depuis Ia plantation jusqu'k Ia récolte, c'est-à-djre peiidant dix-
liuit a vingt inois, soit ii peu près d e i deini-litre a 1 litre par
seconcle e1 par hectare, l'irrigatioii a Iieu habituellenient tom les
huil A clix jours.

TABLEAU X

R e n d e m e n t s e n S u c r e a la S t a t i o n e x p d r i m e n t a l e
a v e c d i f f é r e n t e s quantites d'eau d ' i r r i g a t i o n .

7
LITRICS D'IEAU
pai' tonne
1113

La quaiiti té cl'enu incl icluee dans le tableau ui-dessus comprencl


non seulemeiit l'eau provenant de l'irrigatiori, mais aussi celle
CANNES

101.800

provenant des pluies.


A u point ele vue do l'iníiuence des pluies sur la co~nposition
cles sola, oii a, clnils les districls Ililo et Rau cle l'ile HawaE, un
exeinple lypique; l'un, I-Iilo, est situe dti côté pluvieux de la
iilontagiio ; I'autrc, ~CRLI,cle llautre cote, A l'abri cles pluies.
CULTURE DE LA CANNE

TABLEAU X I

Effet des pluies s u r la composition des sols.

in Hawnz, par Walter MAXIVELL,page 41.


I~*rigation

IOYENNE COLIPOSITION CIIIBIIQUE D&S TERRES


ANSUEI.1.B
ACIIIIE
dcs pliiies ~zomic pliaqlioriiTiin POTASSE (:HAUX

1Cau (sec). . . . .. 1. '100 niiii. 0,505 0,606


...
I-lilo (Iiurnide) i. 500 iiiiii. 0,8QO 0,506 0,287 0,128

L a statiou d'experiences continue l'etude approlonclie de celte


question si iinportante de l'irrigat.ion.

Irrigation.

Tlze Halr)ni'nn
Plaizler.~J4onthly' de decembre 1902, page 815,
par MM. ~'SHAUGHNESSY C. E., M. AM.COD.C. E'S.

Nulle part ailleurs l'irrjgatjoil nJâ ete appliqude avec plus


d'énergie et de succès que sur les plantalions d'Hawa1 pcnclaill;
ces dix dernières ailnées. Des terres ancienileinent aricles c1
jmproductives, recouvertes de l~roussaillesou cl'un inaigrc
páturage, sont devenues, par uiie irrigation cofi teuse et harclie,
des terres a caiines plus fertiles que les plus beaux jardins clu
continent.
c( Chaque propriétaire Btait cependarit si absorbe par Ia créa-
tion de ses plantations, par la recherche de l'eau pour llirriga.-
tion et par l'urgence d'autres travaux, c~u'illui restait peu cle
temps a consacrer a l'étude de la distribution écoilomique de
l'eau; aussi les planteurs m'ont-ils invilé leur exposer mes
idées s u r ce sujet et à leur faire part de mes conclusioils.
(c L'appro~isionnementactue1 tl'enu des iles n deux originrs :
loLes cours d'eau à leur Rtat nurmal, I'escklent ilcs criies.
les eaux souterraines canalisbes ;
(c 9 L'eau cles liuits artesiens estmite (lu ni\-r~íiii de In riler,
au inoyen de poinpes (cliarhon, huilr? ou Blectrivitdi, et coniluite
aux différents niveaux irrigu6ç.
« Les pronioteurs de l'irrigation furent, A de longs intrmdles.
Glaus Sprekels, H.-P. Baldwin et San-i.T. Alesaniler. Le 1,reiiiier
fit construire, en 18'79, i ses frais, 1e canal H. C:. et S.. qui abwrbn
les eours d'eau d u versant nord de Haleakala en Míaui, B partir
d'Honomauu vers l'ouest, pour les transporter au nioyrn d e
canaux d e 30 milles de long (48 km.) et d'un debit journnlier
de 50.000.000 de gallons (55% lit. par seconde) sur sa plantation.
a une altitude de %O piecls (75 111.) au-dessus (lu niveau de la
mer. C'est M. H.-P.-A. Scllussler, de Snn-Francisco, flui installa
cette irrigation remarquable par les grandes longueurs dc
tuyaux a syphon de 40 pouces (1 in.), ~rnploy&pour trarerser
les ravines, et par les pentes rapides des conduits d'eau.
« Depuis deux a n s ce canal est coupe, h Kailua, par un
nouveau canal établi avec une pente de 4 pieds par mille
(O inm. 74 par mètre) sur une longueur de 22 milles, et dehitant
l'eau a une altitude de 450 1~ieds(13.5 iil.), ce qui dispense
d'etablir des pornpes.
« Ces deux ennaux sont coniplètement utilises a l'gpoque des
crues, et on a l'intention d'augmenter leur capacite en construi-
sant iles réservoirs d'alimentation, pour recevoir les eaus des
crues a des endroits convenahles et les débiter dans les canaux
à 1'8poque des ùasses eaux.
[c MM.Baldwin et hlexander ont construit le canal d'Hamakua,
long de 20 milles, parallèle à celui de Spreckels et montant plus
haut, B une altitude de 900 pieds ('270 m.).
« On n'a pas fait de mesurage exact d e la perte d'eau, par
absorption, dans ces canaux, ee qui est regrettaùle ; cependarit
des câlculs approximatifs ont accusk l'an dernier 40 pour 100 de
perte dans le canal d'Hamakua. Depuis, de nombreux canaux
d'irrigation o n t éte construits i Maui, Oahu et Kauai ; le plus
58 CULTURE DE LA CANNE

important est celui d'Hanapepe, avec le coilduit h syplmn


insta116 a Icauai, sous la direction de M. Perry C.-E., pour
portei. les e a u s de la rivière Hanapepe s u r les plantations de
Malraweli.
rt Ce travail coinporte 7.040 pieds (2.112 m.) de tuyaux acier

rivés, de $0 pouces ( i in.); 1.013 pieds (303 m. 9) de tuimels ;


14.618 pieds (4.385 in.) de conduits eii bois, de 5 piecls (1 m. 50)
de large s u r 40 pouces (i m.) cle haut, et i 0 milles ele canaux
(16 lrtn .) avec une pente de 7 pieds par mille (1 inm. 3 par mètre).
Ce canal, qui a un déBi t de 35.000.000 de gallons par vingt-quatre
heures (1.500 lit. par seconcle), iut terminé en 1900, coUtant
250.000 dollars (1.050.000 fr.)
« Le canal de Makaweli , actuellemci~tcn constiuc tion sous
m a direction, cornprend vingt-neui tunnels d'une longueur d e
5 milles (8 km.), de 7 pieds (2 nl. 10) de large el ele 7 piecls de
liaut, creusés dans le roc solide, avec une pente d e 8 pieds par
mille (1 mm. 5 par metre), ce qui donilera un débit journalier
de plus de 60.000.000 de gallons (2.600 lit. par seconde) rluailcl
le niveau des eaux atteindra 4 pieds.
« I1 n'y a pas de conduit en bois ou autre rnatière peu durable
claiis cet ouvrage, et, par suite de la nature de la construction,
il y aura peu de frais d'entretieii. 11 déùi tem l'eau sur ln planta-
tion à une altitude de 1.300 piecls (300 m.), d'où on ktablira une
chute de 225 pieds (67 in. 50) clevnnt servir de iorce inotrice;
a p r h quoi l'eau sera clistriùuée tlans les champs a partir cle
l'altitude de 1.075 pieds (322 m. 50).
(( Le courant de l'eau est trbs régulier sur tout le parcours;

les bords sont protègés par des arbres, qui rendent le canal
inaccessiùle aux animaux. Géographiquement, i1 est a l'ile de
Iiauai ce qu'est la rivière Waihu à Maui, et i1 supporte le choc
des pluies les plus torrentielles.
(( Beaucoup de cours d'eau ont été détournés et heaucoup de

rèservoirs etablis penclant ces cinq dernières années sur les


plantations Wailulru et Pioneer, a Mauj, celles dlOaliu et de
Waialua, à Oahu, et celles de I<oloa,Makee et Mac Brycle, a Kauai.
Dans la plus grande ile, Hawai, on n'a utilise qu'une rivière
AUX ILES I I A W A ~ 59

pour l'irrigalion en deliors des prises d'eau a u moyen de conduits


pour les champs de cannes a Olaa, Paala e1 EIutcliinson. 1511 fai t,
i1 ii'existe pas I-iatvai de cours tl'eau d'uiie certaiile iniportance
sur une etendue cle 200 milles de cates (320lrm .), de Kolisla, vers
le sucl, ti I-Iilo. Le terraiii est si periiiéable et de iorrnntion si
nouvelle, géologiquement parlant, que les pliiies traversent le
sol, comme la ceildre, sans laisser cl'eau t i la surface. Les volcans
en activi té, mjourd'hui encore, montreil t bien que Hawai est Ia
plus récenle des iles dri groupc.
Beaucoup cles dernibres coulèes 0111 donnc des iiiatieres diffè-
renles et conipreiinent cleux variélks ~ l clave : Ia (c I)al~oelioc)I,
lourcle et compacle, il s u r i ~ c eparfois douce et oiitluléc, et 1' Aa n,
plus lég8re coiiime poids spdciliclue; elle flottc i Ia surlace des
mntihes e n lusion ct se brise en menus morceaus quand elle
se refroiùi t.

Les pluies.

La clistributioi~en est IrCs vnriec. Los rhgioils nord et est


clu vent ilec;oivenl cle fortes oilcl8as, allant cle 80 à 200 pouces
(1 m. 50 ò 5 in.) par ali; cellas sous le vent ne reçoivenl pas plus
de 10 h 15 pouces de pluie (260 11.375 tnin.).
(( La iialure tourmenL6e des cliaines de nioiitagne e1 le cou-

vert forestier onl lcur jinporlailce clails la iormation des pluies;


mais Ia folia de dètruire les iorOts esl aujourd'liui trop rbpniidue,
surtout clans les districts de Koliala e1 d'I-Iamalrua (Haw~ii)ou
Ias iiiceixlies de l'an dernicr oiil inflige une cofiteuse ler,on È1
cpelques-uns des clélinyuanls.
« No tro Gouvernemeilt devrait preudre &nergicpeineilt eil
main cette cpestion de proteclion cles i'oréts; car c'est trop
attendre du Gouverilernen t fécl6ral de Wasliiiigton qu'il fasse
attention à une aflaire pusement localc. 011 n'a exprime que de
boiiiles intentions, au sein de cette assemblke, sur la conserva-
tion des forbts, et, & nion avis, elles dovrsient elre aypuyées
d'une nction vigoureuse, e n vue de r6sullats pratiques,
60 CULTURE D E L A CANNE

u Les cours cl'eau et lcs puits artésieils sont alimentés par les
pluies ùes montagnes. L'eau souterraine ne vient pas de la mer,
n i non plus du conlinenl par un long transport sous-marin,
comme le prélendent quelques théories.
<r L'approvisionnemen t artésien d'0al-i~ es t peut-Etre le plus
remarquable et le plus abondant cp'on puisse voir; dkbitant
dans u n espace reslreint 250 S 300 millions cle galloils chaque
jour (1.300 m' par seconcle) sans épuiseincnt apparent de Ia
source, situee à une profontleui de 400 à 800 piecls (i20 in. à
240 m.) au-dessous du niveau de la mer. Le iiive~iustatique cle
l'eau des puits s'élbve a 40 piscls (22 m.) au-clessus d u niveau
cle la rner, a Honolulu, et à 22 piecls ( O in. 60) à Ewa, iG milles h.
l'oues t (26 lcm.).
(( La rclatioii intime entre l'approvisionneinent cl'eau cles
montagnes et iíes puits, est établie par la coloration clc l'eau cles
puits quelques heures aprks les crues, cnusdes par les pluies
dans les montagnes.
(( La, profondeur maxima clc l'abaissement clu nivcau statiquc,

a été experimentée sur chaque propriété. TJ'élévation rapide du


pourcentage du se1 B la suite cl'un poinpage excessif et l'aùais-
sement du niveau de l'eau sont un irein pour tous les directeurs
prudents. Les eaux artésiennes cl'0aliu contiennent de huit h
vingt grains de se1 par gallon (O gr. 137 ti O gi.. 342 par litre) et
i1 faut a la canne de l'eau contenant jusqu'h soixante grains de
se1 (1 gr. par litre), pour bien venir.
(( C'est cependant une grande erreur de conoenlrer dans u n

mème endroit les pompes et d'extraire trop d'eau d'une petite


superficie; on s'expose alors à drainer l'eau de rner dans les
puits si l'on abaisse trop la surface d'epuisement. Le premier
puits artésien fut creusé par feu Jaines Campbell à.1-Ionouliuli
Ewa en 1879.
R81e e t d i s t r i b u t i o n de l'eau.

(I 011s'est tant préoccupé de truuver de l'eau et de i>instalIer


sur les nouvelles plantations, qu'on a consacrk peu de temps j
sa clistribution économiclue. En general, on a accep té qu'un
million de gallons d'eau pour 100 acres cultivés en cannes (i iit. 1
par seconde et par hectare) est le chiffre quotidien n6cessair.e à
une bonne v8gétalion. Celte quanlitk, si elle Btait appliquée
unilormément toute la suriace, formerait une profon~leurde
134 pouces (3 m. 35) par ail, en dehors eles pluies et de 1'8vapo-
ration dont on 6vnlue la part h 50 pouces (im. 20) ilaiis 1s
plupart des enclroils irriguhs. Ce serait encore, pour une
période d'un an el; demi, l'tlpplicalion ele 22.800 tonnes cl'eau par
acre pour produire cle 50 i 80 toniles de cannes (230 0 450 ma
d'eau par 1.000 lrg. de cannes), ce qui peut parailre excessif.
« I1 est hon de dire que les rhservoirs e1 les canaux non
étanches et une distribution iiiegale empkclient d'employer un
tiors cle la quantité il'eau ci-clessus, qui iernit le plus granel bieii
aux racines.
« La perte de l'eau par les luites est clej8 assez clkplorable,
mais les frais excessils de combuslible et de machinerie pour
poinper l'eau A une certaine altitude sont si iinportants qu'il
laudrait s'efforcer de les éviler. Pour Blever journellement
10.000.000 de gallons à 300 piecls (437 lit. par seconde à 90 m.)
avec les pompes ordinaires et un coiiihustible moyeii, i1 faut
chaque jour 15 tonnes de cliarbon (13.500 Irg.) soit h 8 cloll~rsIa
tonne, 120 dollars de combuslible par jour (621 Ir.).
Supposez que celte eau soit concluite clans un canal non
Btanche, ee qui occasionne une perle d'un tiers d'eau, i1 faut
compter une perte cpotidienne de 40 clollars en dehors ele
l'intkrêt et l'amortissement de Ia poinpe, et de la diminution
d'eau aux chan~ps.En deux cents jours cette perte se monte a
8.000 clollars et en six ans zi 60.000 clollars au moins. Ne vaut-i1
pas mieux mettre 10.000 clollars de plus clans u n canal ou une
62 CULTURE DE LA CANNE

conduite de premier o d r e commc placement, que de supportei


constamrrient une telle perte? Sur combieii de plaiitations,
muiiies de poinpes, se prhoccupe-1-011 cle la perte de l'eau et eles
inogeiis de l'arrêter? Un clirecteur ine clisait, eii 1899, qu'il
s'opposait au mesurage de la perle d'eau, parce clu'il l'iiiverse
des engrais, cela n'augnieiitait pas la v6g&lalioiide Ia caniie.
(( Un nouveau canal de 6 milles de long (9.600 111.) que j'ai

moi-même mesurU en 1900, doilnai t a u clepart 3.965.565 gallons


et :L l'arrivée 2.241.000 gallons, soit une perte de 1.724.565
gallons en route, ou 43,5 pour 100. A Maui, deux canaux plus
anciens ont donne I'St6 cleraier, cliacun une perle de 40 pour 100,
lyun sur uii parcours ele 12 inilles (19 lrin.) en bon lerrain, et
l'amtre sur un parcours de 4 inilles ((5 lrin. !too), en terrain
sablonneux et perinéable.
« Dans lJIncle, ou 1'011 pralique l'irrigation depuis cle longues
années, et ou l'on se procure l'eau clirectement, les pertes sonl
jaugées. Aux ~ t a t s - ~ n ion
s , a mesut-8 soigneusement tous les
caiiaux d3rrigation depuis deux ans, et les pertes ont 6th coiis-
tatées dans les canaux, dont aucun n'est ciinenté, saui le canal
Gage B Riverside.
(( Ce canal a une longueur de 20 milles (32 lrm.), 5 a 10 pieds

(I m. 50 h 3 m.) de large au foncls, et 4 piecls (1m. 20) de profon-


cleur, i1 est cimentk a trois quarts cle pouce (19 miii.) cl'epais-
seur. Pendant le parcours, sur 50.000.000 ele galloiis par jour, i1
y a une perte de 1 pour 100 seulement. Ce que l'on lait e n Cali-
fornie pour de l'eau courante peu coateuse, cloit être iai 1 p o u r
l'eau de poinpe si chère. Le bas prix clu sucre et Ia raretk de l a
main-d'ceuvre suffisent pour qu'on s'ef'orce cl'arrêler ces pertcs.
(c J'entends dire de tous cdtés que les conduits e n bois n e
conviennent pas, parce qu'ils pourrissent et ont besoin cl'êlre
renouvelés tous les six ou liuit ans. Si les canaux ne peuveilt
être reiidus etanches, i1 y a plus d'économie & conslruire ele
bons conduits en bois et a les renouveler, qu'a perdre l'eau elas
ponipes, lorsqu'elle passe dans des canaux perméables.
« Une conduite en fer galvanisé cle 3 pie& de cliamèlre (I m. 90)
et semi-circulaire, sur une pente de 11 pieds par inille (2 inm.
A U X ILES H A W A ~ 63
par mètre), débite ssns perle 10.000.000 de galloils (437 lit. par
seconde) par jour sur Ia plantatioil Pioneer, h Maui, en teme
permeable.

Mesurage de l'eau.

(( C'esl une queslion dont cloit s'occuper tout propriétaire de

torres irrigukes; cles trop-pleiils bien coilslruits, iivec cles ùords


en biais, constituent le nioyen le plus co~nnlode.Les instru-
nlents i~ mesurer peuveiit se procurer cliez Leitz ou Sala, h
San-Francisco; ce sont cles instrumenls enregislreurs, dont les
feuilles peuvent être enlevees cliaque seimine, iildiquaiit la
proioncleur de l'eau ii cliaque lieure penclant cette période.
Les trop-pleins peuvent varier de largeur selon Ia grandeur
du canal et la cluantit8 cl'cau qui y est transportee.
. . , . . . . . . . , . . . . . . . . . . . * .. . . . , . ,
Des taùleaux peuvent étre fai ts pour toule largeur cle trop-
plein, ùien qu'il soit bon, si cela est possible, d'avoir cles trop-
pleins de m&ne largeur. Si l'on ne peut 8tablir un trop-plein
convenable, on eniploie des conduits de inesurage; ceux-ci
doivent être longs de 1 2 pieds (3 111. 60) et cleux fois plus larges
que le canal, le fond horizontal, et les p o i s verticules. La
section mêine d u canal et sa pente cloivent &Ireunilornles depuis
100 pieds (30 ni.) en amont cles conduils.
c< Un enregistreur automalique flottant peut Utre employó
oomme ùans les trop-pleins, indiquant Ia prolondeur de l'eau
courante aux diflérentes lieures clans le conduil; par la incsure
de vitesse du courant, on arrive a calculer l'bcoulement aux
différentes profondeurs; ou encore on installe ùes conduits
semùlables h differents endroits et on se rend compto ainsi par
comparaison de la perte cle l'eau, immQdialementet sans calcul.
« I1 y a une limite h lJeconoinie possible cle l'eau sur les ter-
rains ordinaires, principalement avec les systèmes cle clist~iùu-
tio11 à travers les champs de cannes; msis i1 faut, comme je l'ai
dbinontré, plus de conduits e11 bois et en fer et de meilleurs
64 CULTURE DE LI CANNG

canaux. Les travaux entrepris en grand ilornbre sur de tiou-


velles plailtations, pendant ces ciny dernières a n n é e s , et claiis
des condi tions aussi difíioiles qu'urgentec; clonneiit boi1 e s l m i r
par leur excellente confection et Ia confiancc clu'on per1.l a c c o i d e r
aux directeurs.

Réservoirs.

u Je ne puis terminer, sans parler de Ia iitkessite de cOils-


truire de bons r6scrvoirs, 1à OU le lerrain esl appropiii:
Btanche. Les frais cl'eiidiguement, la capacite clu bnseiil, S O I i
étanchéité et le nombre de fois yu'il peut 8l;re r e m p l i p a r (zll
sont autant dJ61énieilts à considerer avant de c o n s t r u i r e u l i
reservoir pour les crues et autres eaux e n exc6dent.
c( On ne doit pas pratiquer l'irrigation ln iluil avec l'cau t l ~ s
pompès; i1 est toujours prudent d'avoir, avec chaquc poiilI)(3,
un réservoir assez grancl pour contenir l'eau extraite p c n t l a n l
le jour. Ce réservoir cloit être étanche; on a bien reussi l'aii (leia-
nier Ia construction de quelques-uns paves et cimeiltbs, sur l a
plantation Pioneer, a Laliaina. Tous Ics Liarruges e n terre ~ o i i l :
composés de lits d'un pied de lmutcur soigneusement damiss,
arroses et roules.
« Les parois intérieures de 2 et demi 1 d'incliriaison sonl;
faites avec de grosses pierres, et les canaux d e sortic s p a c i c u x
seronkaussi en maçonnerie jusqu'assez loin cles b a r r a g c s .
(( 11 y a danger h construire des barrages d e plus cle 50 pictls

de haut (i5m.); lc sous-sol et la formation géologiclue m81no clu


pays sont de nature si permeable e1 si incertaine, que l a f u r l e
pression de l'eau peut faciliter les fuites B travem d e s f i s s u r c s
de laves. On doit donc examiner soigneuseineiil l e s couclios
soutermines avant de se livrer à de grandes coilslructioilr; cle
barrages. n
L'irrigation a Oahu

Evening Uullelin industriul, 11'Hnnoliilu, nciveinl~re IYCII,


page 2 .

(( A Oahu, a& de rendre l'industrie sucrière prospere, permn-


nente et ramunkatrice, i1 iallut repnnclre I'enu en quantile
illimitée paur irriguer les riiilliers d'acres ilestinés à Ia culture
avons extrai1 le prèsent article d u rapport de
distingues, MM. James U. Schuyler et G.-F.
ort intéressant, ainsi que les rdsultats oùtenus,
le systèine des piiits íirtisiens sur les planta-
petites est pratiquement employé de toutes les
ùe nouveau'r puits ne diminue pas le volume
et, cl'après ces messieurs, i1 parnitrait exister
une relation btroitr. entre les puits et IPS iiours cl'enu venant des
rnontagnes.

La découverte de Ia possibilité ù'obte~iirun approvisionne-


nt d'eau cournnte au moyen cle puits artésiens tout autour de
tB d'une importance inapprirciable pour les intérsts
a compens6 dans une cartaine niesure Ia perte causSe
ption constante cles eaux qui toiiibent abondarnruent
o
s u r les iiiontagncs e1 qui clisparriisseiil claiis iiiie lcrrc: l~criiiilalile
c:t ítricle. Le 111Cine sysl61iie coiiilieiisc aussi les enux ljercluos
pendant les oragcs torreiltiels et entraiiiees raliicleinenl tiia iiier.
c( Une pareille coml)eiisation iie se rctrouve claiis aucune au trr,
ilo clu g r o u p e ; ct inême ici la forination géologiclue esl si clii'h:-
iBeiitcde celle de toute autre région du globe où le fornge arlésien
es t praliqiik, qu'aucun lionime t e c h i q u e n'aurni l risclur! s a
rhputation e n prhdisant la possibilite d'assurer des piii ts d'eau
c o i i s t s i ~ kp a r le í'orage des couches de cornil e t de malièras
volcnniques, si le succès ii'avai 1 &ti: cl61iioiiti.ép a r lc: Cai 1 iriOme.
I1 parafl exister uiie relatioil plus ou inoiiis dii%cle ontile l c s
puils e t 1es cours il'eau veiisiit iies iiionlagiies, c1 oii iloiis n
parli: cl'au riioiiis u n puils qui i'ourilit ele l'eau 1)ouciise l)ciltlaiil
quelclues heures, apri:s uii violei11 oi'oge.
(( Les soumas qui aliparaissenl ou iiiveau ele 1ti iiier c1 au-

dessus ile ce niveau aulour de l'ilc, c1 les puils nrldsiciis o n t


s m s iiul doule uiie seule et ri~êmeorigine el'nliiiieillnlioii d a n s
le biissiil intbrieur clui clkl~orclcau nivcnu ou pr&s clu iiiveau i I e
Ia iiieil. Cet appro\lisioiinemeiit d'eau cst inniiilenu griice ii
l'al~sorptionclirecte cles pluies par les laves p o i w m ? s ; ilc iiiíhie
pour les caux cles rivibres. Le iait que l'enu monlc dnns los
tuyaux des puits d quelques piecls plus liaul cluc Ir, iiivcnii oil
nppnrnit ln source, iiiclique que les luyaux ouverls clcs p u i l s
offreril u n e issue plus liùre que les crevasses e1 les ienlus l m r
lesquelles l'eau cles sources se dégage e1 periiieltant ainsi ò. l ' w u
cl'nltcli~clre.pvcsque son iiiveau stalicliie. Lcs l)robabililtls ~ 0 1 1 1
quc l'ile esl eiilouilée de couches épnisses c1 proContlcs cllni.gile
ou de inalieres séclimentaires, accuinul6es pai1 lc c161jirl Icnl,
effectué penclant des sii:cles, des nialiùi'es rlrainhes p a r les c o u r s
il'eau. Ces couclies aboutisseilt soi 1 à fleur ele t e m ? , soi 1 i1 l n
liauleur B laquelle monteiit les enux des puits ; cllcs sui veii t.
l'eshaussemeiit gracluel de l'ile au-ciessus du niveau de In riier ot
enipéclient l'écoulemei~tcles eaux h la mer nu-ilessous d'clles,
L'eqh-ience cl6montre ainsi que l'enu coui>nnte l x u t O l t ~
certaiiicmeiit o11tenue tout autour de l'ile, Ih, o ù Ia siirrace e s l
au-clessous cles liiiii tes inclic~u6esplus liau 1. n
Le Inbourage clcs lerres su fait eil g ~ h é ~à.n I'nirle
l ile charrues
h viilICuil; clnns l'ile I-íiinral ccpei~dniil,oil se sert eiicore rluelyuti-
iois clc oliarrucs ICgims trafiiecs par cles anirnnux.
Suivaiil 1ii tliii.eLé i l i i lerrnii~,on nllelle de lrois B liuit liêles;
ia l~roloiicleurclu sillon esl nlors il'orcliiiilirc clo O 111. 25 sul* une
lnrgeur ile O 111. 30 h O in. 4 0 ; l a oliarruo légkro In plus eiijplogk
as1 In clmrruc h disques ilui periiirl (Ir: Lrrtvniller par jour
envii30ri2 l-icclures ot tleiiii.
Los diai'ruos i\~ ~ a p o iulilisbe?;
ir suiil celles til! Jciliii JJowler ct
(:oiiipngnic de T,coils ( h i l g ~ ~ l ~ l ' r (I'apparcil
>); sc compose cle
cloux liuissaiilt?s 1cicoiiiolivi.ts riiulihi3ns iilunics chacune d'uil
lileuil ot cl'uiic cliar~.iii!à I)ascule liolysot:~; oii plnco ces locoino-
livos a u s exlrdiiii lés (lu si lloii, tle i'at:oii ii liouvoir lravniller
elans les tloiix seiw ; Ia lorw ost il'al~orcllal~ourkeà une profon-
eleur tlr, I) iii. 50 nvoi: une cliurriic a cluntrc socs, puis labouike
ele nouvenu i1 uiic 1)ruiouiluiir (li: O 111, 75 (30 liouces) avec une
oliai1ru<?i1 uii hou1 si)i: ; I t ? lravitil ,jour[inlior p u r cliiirlue Inbour
os1 il'o~iviroiiX lisclacos eu tlis l i i ! u ~ ~ ~ .
I,es silloils tlíiiis lescliiolh 011 lilaiili: IR caiirii: soiil crausds à
I'nidc tl'~i1111c l l í ~ ~ ~Mi iiloul~le
t: soe', Iríiiilik pnr liuil niulels; leur
ljroiorideuil tlijlioiiil tlo lltil)nisst:iir de li1 terrc iirnble; olle ne
tlBpasso lJi1") i i i . 45 ; l'iiilorvnllt: ixilse Itjs sillons cst ele i. 111. 50.
C)~iolqueloEsul)& li1 c l i r ~ r i ~ iti e silloiiiior e1 alin de reiiiuer lo
loil~li111silloii ul ilc pi'i:l~i~'(>~' uii li1 Cavorable à. Ia caime, ori fait
ciricoi~oilopnsser c l i l l h n l s iiulils, lels cluo ln fouilleusc! sous-
$01 >,, C( l)olil(!clinri*iit!)I, lu polito lierse ou (( cultivalor JI, etc.
O11 a o b t e m d e iilervsilleus rthultats il\.(:C Ie lal~ourh grande
l)roroiidt:ur sur Ia plau tti tiuii E w i (Oaliu) ; 1;i i~iiaiiliL6 cli: sucrc:
procluite sur u n lerrniii d o 59 Ila. 2 , liiboure ti O r i i . 70 ~ l c
proiondeur, a éte de 34.012 Itilograiiiiiies par hectare, c.e qui, h
rnisoli de 8 loniies ele cannes pour une toiiiie de sucre, cloiine uil
renclernen t de 272.096 Irilograiniues de caniies par liec tare.

Assolement

Les récoltes de caiiiies se succi!cleiil snns i nLerruplion. Aiissiliil


après la c1eusii:iric coupe, o11I~rCilelcs paillr?s díiiis 113 uliaiill~s,
011 arrache les souçhes, oii prhlmra l u lerraiii e1 011 relil;iiilo, di:
telle sorte que Ia iotation s'cli'ecliio c11 clunlre x i s .

itennnic? .. . .. Deuxibiue coulie et plnin tatioii.


2% - .. . . . Filcr.
3= - .. . .. Preniiere coupr.
A . . ... b'il~~,

Cependsiil, c~uaudln récolte de la cnnue o lieu vers li\ li11 tlc


l'aulonme ou en liiver, la lerre reslc eii [rialie jusqu'aii 1)i-iiitoinps
ou a l'ete suivaiit. La plantatioii clnns les régioiis dlevihs a ticu
plus tSt que clails les régioiis basses; Ia caiiiie alleint aiiisi uii
cerlain C1Bveloppeiiien t availt l'liiver.
Variétés de oannes. - R e n d e m e n t
a l'heotare

On ne cultive pau les caiines proveilaiit de grniiies.


Les cuniles Lalzai'ila, Hose Bainboo e1 Ycllop Galédoilia solli
actuelleinent i peu prhs les trois seulas variktès clc caniies clails
l'archipet Hawni; leur renclement varie tlc 68,000 h 227.000 Itilo-
gramines par liectare.
La caniie Lalmiiia esl prBCerik poliil les terrains Ims ; les deus
autres variétús pour les Lerraiiis élevès; la Yellow Calécloiiia
pousse cncorr, bien clails les plus nncieiiiics plnntatioils, coiiiiiii!
oelles dlHjlo, ou Ia Lnhai'iia iie vieiit plus, elle coilviaiit lmur les
clistricts secs. On einptoie aussi (i)la caiiiie Yellow Bninboo, qui
a iloiiile cle bons r9sultats, surtout coiiiiiie repousses, sur 1a
propriete de Paliala (Ihu), et uil peu la Bainbou blanclic )I, qui
n'est pas encore sortie de la période dJessais.
Nous tloni~oils ci-après des tablenus coilcernanl les trois
varietes, extraits du rapport de la Statioil Experiii~ontalcpour
l'aiiii6e 1902.
Rendements de cannes en kilogrammes obtenus A la
Station ExpBrimentale dans des essais comparatifs,

Composition correspondante du jus.


CULTURE DE LA CAPI'KE

Rendements géndraux p o u r tout 1 ' ~ r c l l i p e l .

Plantations irrigubes p o u r tout l'Arcliipe1,


RoiicXurnoilCs dos cannee on kilogrammos par 1iool;arc.
'I' IG LI Lt A I N S 'I'lCllllAINS
nluivitirs
iiiiirnuils NO3 IILIIII;I:~~S

I 8!R I Ki 1I'i
1:iT
1LY!V 18ii
2'11 117
18!l!l 2liO 1M
11IOO 1:1:1
11101 2lbi I'iil
- - -- - . - - - - .-----e-

coiiiptaiit comino plus lmul 8 lnriim tlc oo,iiiic!s Lioitr u n c ~tonlio


de sucre.
Mainmd'oeuvre employée

Les iiidigèiles lravaillant peu Ia torre, et Ia surlacc pluiit6c eii


oaniles augmciitaill sails cesse, la ques tion de iiiain-cl'ccuvre
rcsle loujours uiie tles plus grnves; elle eu1 1s priiicipale prèoccu-
pntioii clcs aiilorili!~locales, cl'aiilonl 111~1sque le rAgime íles
eoillrats cles trnvailleurs a. 6tH almli dopuis l'annexiou.
Avaiil Ie tritilstt?rl ilc li1 souverainelil: tles ilcs nux Ehls-Unis,
le 1 4 juin 1900, les plniileurs liawaiens recrutnioiit eillihrement
Ia inaiil-d'icuvrc en Cliine e1 nii Japon; l'engageinezil élait bicn
cle ciiiq nns, m a i s crtci bmigr'aills iie lravuillaient geiieraieiiieill
c p c ! lc Le~ilps iikccssnire pour rniilnsser uiie carlnine soiljine
il'argciit, poiivíiiil leur permetlre il'enlilcprciidro iin pelil com-
iilerce ou tle poiirvoir ii Ieii r rapntrioinr?ilt, Aussi 1'Associa tion
tlcs 1'liiiili:ii i.; klni 1-elle ol~ligihtl'ciitrclenii. e11 TCxtritine-Oricnt
[les ngciils periiiniieiils ilc i-ecrulc~iieill,nfiil clYrXablirun courant
i:oilliiiii tl'introtluclion ila ti'nvnilleurs.
I311 ~ ) a s s n n sniis
l Ie l~avilloiiilns Elnls-Uiiis, l'npplicnlioii aux
ilcs I-In~vnii l i i (c Gl~iiiesc!exclusiori acl 1) arrcla, iii~il~AtlinlemeiiI
cettc iiniiiigrnLioii; ais, les Lrn~~nilleurs blailcs tlnns cr: pays
cullivciil surloiit le ilix, In c:aCi~(!I. In hannnn, e1 l t x l ~ l a n l e u r sn e
pouvniit lrouvor IJai'iri i i>ux l'illihcnl i~ticessxii-epour 10s Lravnus
de Ia oailiie, iliiroiil cliwcllar nilleurs. 11s s'aclressèreilt 8 l'ile dc
Por 10-13i ou , iliii seillblai t seule lirbseil ler cles coiiditi 011s favo-
rables, 01 ils cuvoyijrciil sur les lieux cles ngeiils, nvec mandat
ile recriiler le 1 ~ 1 liossible
~s cle trn~~aillaurs, jusqu'h coilcurreiice
ilr: lri~~ili!-ctiiiq iiiillo. Plusieiii's cciilniiies cle porto-i>icniiiseiigagt5s
pour trois ;iiis ;lu lii'ix i1c 75 ;i 95 i'i~iiics pnr ~ilois,R . V ~ Cle loge-
rmn1 e1 10s soi 11s iiii5il ioniis, iurenl ti.ansport(is p a r navi re de
],ti clicrlk elr: la iliaiii-~l'muvru csl cuiiipciisée par le Lravail
csigh, aussi les 1)ris ilt: Ia luclic: iiu soiiibleiit-ils pas sul)érieurs
i\ ceux 1)raliquiis cliez iious; la cuulic a1 le cliargeiiieiit cl'une
toiiiio de caiines su paieiit IA-ùas 1 Ir. 10, i Ia. 13kunioii ele 1ir. 20
h lIr. 40. Aus lioiiiiiies clu conlral coopkratii I), pour la culture
penclniit Lreize à clix-huit nlois, l'irrigatioii tous les liuit jours, la
coupe et la mise sur cliarrettes ou wagons aux champs, i1 est
reg16 de 6 à 7 !r. 50 pai. 1.000 Irilograinnies. Or, h Ia Réunion, un
colon partiaire garcle les trois quarts clu produit de ses cannes
rcndues iI'usiiie, payées ele 16 20 frai~csles 1.000 kilograiilmes
peiiclanl ces clcrnieres caiiipagiies ; i1 n clonc touclie pour sa part
de 1 2 Irancs A 15Iraiics, sur Icsquels i1 iaut d6cluii.e une moyenne
ela 3 kailcs de traiisporl (ce cliifTre n'est pas alleiiit quancl 1e
colon a. sa propre cliarrette 8 bccul) et 2 Irailcs pour Ia prépara-
tioii du lerrai 11 et sa 1jai.t cl'eau d'irriga tion ; i1 lui serai t reste,
avcc Ie (( contrat coopbratil' 11, de G h. 50 h 7 ir. 50, iiloyeiine
7 Craiics, peiiclant que le sucre se venclait ici de 25 à 28 fraiics les
100 kilograinines, eL eii Hawai 41 ir. 97 en 1899, 43 [r. 54 en 1900,
35 ir. Gd en 1901, et 20 fr. 55 eii 1902. Les prix de la main-il'ceuvre
il'I-lawai', k l ~ b l i quancl
s les sucres y étaien t cotes plus de 40 irancs,
ne símziiroiil sans iloute, inalgre tous Ies perii:ctioiliieiiinnts iiiéca-
iiicluas, se inaintciiir nvec les ~ R prix S tles suores que Ia reper-
cussioil iles cours estirieurs iinliosera aux Etats-Unis, répercus-
sion qui, coiiinie on le voit, a coiniiieiicc clbj8 h SE: Iaire sentir;
c'eut 1S uil Ir.& gros souoi pour les Hawaiens, mais ils auronl
toujours le gi'aiicl avaiilage el'avoir su prélever une boiine part
s u r les ùdn6iict:s des aiinées lieureuses l ~ i ~ s'oulillcr
ur aclriiira-
bleineilt a l'usiiie et aux cliainps,
Gdnérnlenieiil, l'entretieii des plaiitations de caniies se fai t
h l'cnti~q~rise pour des superficics tr8s variaùles, suivanl ce
que 1'011 appelle (< le contrat cle travail coopératif ». Eii lirili-
e propriétai i3es s'engagent Ci fouriiir gratui tement ce qui
c i ~ les
siiit :
10 I_)osavances reinhoursables sans interêts, jusclu'h concur-
rencc? d'uiic cerlaine somiiic iiieiisuellc fixée d'avnnce cl'iiprès le
iioiril~rode jourrikes efi'cclives de travail ;
2 ) Uii logurneiil suiAsanL pour le l~iiintour e1 si^ Cnmille, e1
l'enlrelieil (11: cc logariieill;
31) Le coi~ibusliblel~oui.L'usage doiiirsticlue, {L oouper et i
preiiilre par Ic plaii teur h cies end170its cl~signtis;
/I* Les preniiers outils 116cessnires pour les travaus rl'irriga-
tion, l'enlretieii et la réparntion iiicombant au planteur ;
W Dc l'enu ~1'i ri.igcztion dans cles iossP,s nilducleurs, a u mi iieu
(1es cl-iaiiips, liour 6tre ile li^ tlistri1)iike Iiiir le plan teur avec soin
01 í ~ c , o ~ ~ o; ~ i ~ i ~ :
60 I m eiigrais jugCs iidcessaires par lo propriétaii'i: ;
7u Dcs iiioyens tle transport puur les cniiiies h des inlervalles
i i i a s i ~ i ~c10
~m 120 ~iiblres,
Par c o ~ i l r1e~ ,l)laiiluur aucel~teles coritlilioiis suivarilcs :
i"3nLrction e1 culture soigili5e de la caiit-ie, irrigatioli
consoioncieusc ct iSuonoiiiiquc i.elioiivelé(: aussi souvcnt que
possiblc jusqu'h ce cluc lcs cannes soieiit iiiures ; neltoyage (lu
terrain, épnillage deux fois répéte clc Ia canne ; entrelien dos
routes et 1osr;k ; applicatioii soignée iles cngrnis ; noupa e1
cl-iargenienl. cles cnnacs etetées et iieltoykes sur lcs cl~ariolsou
nutres iiioyciis clc transporl; l~aiementdos frais de loute inain-
d'ccuvre Iournie pai1 le proprié taiic pour cultiver el irriguer, si
le plnnleur a néglig8 de le faire; exéculion striclc cles iiistruc-
tions clu propriétaire pour la culturc, I1ii.rigatioiie1 la G O U des ~
cnnnes.
Dans ces conditions, les caniies sur cliariot sont paybes a u
planteur cio (iirancs h 7 Ir. 50 les 1.000 lrilograinines, suivnnt Ir?
sol.
Bien souvent, alirbs quinze ou clix-liuit niois, i1 reste nu
planteur, clécluotioii Caiti: des avances regues, une somme iietlc:
variant de '700 i~ 1.200 Lrancs.
M.Louis Vossion, ancieu consul cle 1Jr5ancci I-Iami', avail,
clans son rnpport de 1900, signalé une experiente intéressanto
faite à l h a . On avait cl-ioisi vingt Pamilles dnns Ia vallrio cle
Snn-Joaquin (Caliioinie), et o n leur avait iait ii peu prùs les
m&mes conditions que celles prevues par le contrat précite;
seulenient le pniement, nu lieu cl'btrc fixh & raison cl'uiic soiniiia
lise liar loiinc dc caniics, cli:vail clrc i'iiit ti raisoii (lu sixiitiiie
net de la valeur clu suwe pruduil; celte csl)&rieiioea cniillilkte-
iiieiit kçliou6 l)ar suite eles uoiiclitions cliiiialérir~uesclu lmys, les
travailleurs blaiics ne poiivanl travailler nvec le solei1 torricle et
l'liunliid i td cles tropirpes.

Rapport sur la main-d'ceuvre.

Noire rnlnin-il'cuuvra nous a doiiné peu tl'eiiniiis soiis le


rapport cles grbvcs, mais Lcs travailleurs soiit loiii il'etre rangés.
I1 y a der; seninines ou i1 y n abonrlaiice ilc inaiii-d'ccuvrc; B
d'autres inomenls, les liomiiies rcstenl clim eux O U visi teu1 leuils
amis des iles ; le lravail esL clonc giiiieraleiiien t irr6gulier ou
négligk. Les Cliiiiois ne valent pas iiiieux que les Japonais.
(( Je suis cepcndaiil salisiail clc conslater que, pour notre
iiiajii-cl'ceuvre ele journnliers, nous aurons L nous adresser
~!ventuelleiiieiilaux races jaunes de l'est, iiialgré les clbceptioiis
qu'elles nous ont cloniiées réceinmeni. Jc i ~ voisc pas que noiis
nyons nvanck cl'un pas clniis ln. solulion tle ce ~ ~ r o b l k m cbien
,
que nous ayons cloiiiie IR grande pnrlie ou Ia lolrilili! tlr! nos
Lerres A tles associations de lrnvaillcuils pour les cultiver. 011
continue ciicore ce sgsth~ie,en usage depuis vingt nns, mais je
nr: conilais pcrsoniie qui en clise clu Liieii, ou qui, propriétaire
ou coiilractant, ait t l é c l ~ 8avoir été IionnCtetiienl traile, tous
çomptes iails; ceei iie s'applique pas aux petits teri.ains de peu
clc vnlcur, et que cleux ou trois cliinois cultivcilt pour jouir cl'un
peu cl'iiiclépeiitlaiice, pnrce qu'ils sonl surs de veiidre leurs
cannes, je 13ai.le plulOt des grantles superficies c~u'on travnille
coiniiic ci-clessus.
cc TV.-L. 13~ss,dnns sou travail sur Ia canne h sucrc, d i l
(pages 4'L-45) : (( Actuellement l'usinier est porte h ncheter les
« cnnnes cles fcrmicrs à cles prix fixes ou va~iables,pnynbles eii
(c suorc ou cil nrgent. G'est uiw iiiauvuisc iiiaiiikrc i l o procEder,
I( 11ialgi.G l'uliiiiion g8ndrtilc... Le lirix liilyk lroiir Ia (;iiiliie dii

(( ierriiicr a une tenclriiice h Ia linussl: c1 1011Li: I1ill'L'ilirces L vi l c


I C désorganisbe 1,ar les salaires e1 I'ii~ilegiilari ti: clu travail. 11 y a
(c lieu, eil outre, de leiiir coiilpte (lu tlegi& de proprote de la
tt canne du ferinier, cliii aHecte le poitls et le reiiclenieiit, e1 seuls

( C ceux qui sont clans ces opêratioiis lieuvent se roililrc comptc

de Ia patience qu'il y faut cltiploy~r.


c< Qiie les plunteurs se phòtrent de colle jclcc que Ia cullure
I< ilc la cannc 11'w.t pas la partie la plus clispenclieiise ilc leur
entreprise ..... Les feriliiers gaspilleiit habiluclleiiiei~lleurs
I ( profits i consacrer les uiis lilus qiie les aulrcs aux l'rnis de

I ( main-d'ceuvre, ct le proprihlairo ou l'usiilier se troiive i u n

I C mornent donni: claiis l'iinpossibilite de coiiliiluer les avances

I < en journees cl'lioiiliiii:~ ou en argeilt; Ia111clue les oirconslances


I( sont lavornliles, le prix [lu sucri: ~$lcvi!et Ia iiiaili-cl'rieuvre à
I( bon marche, Ia prosperitb est apparciite pour Lous, ii~ais
I( qu'une baisse se proiliiise ou que Ics salaires augi~ientent,
I < non seulement le Ceriuier cst ruiiié, iii;~isaussi l'ilsiiiicis ou 1e

i( propriétaire eprouve un déficit sensibie 5 l m f (lklai tlnns sn

i < fabrication totale du sucre.

Se ne puis rksi~terau I)e.;oin cle citcr cii grancl Ia ooiiclusiiia


ile Bass :
K Quand une société clonnc à un I-iomme nclil et econome u n

i( terrain i culliver, avec l'argent et les oulils nécessaires, etç.,


le fermier prosperera jusqu'a ce qu'il se demancle cominent
q( les uns sont olilig'es de travailler pour vivibe, tanilis quc
I( d'autres se contentent d'etrt: propriétaires; une Cois nu courant

i( de ses affaires,i1 prencl jusque sur soii sommeil pour clbcou-

I( vrir tous ses droits; s'il n'y parvient pas, i1 consulte orcliilai-

I( rement u n avocat ou un parasite des tribuiiaux, et s'éloigne

« de plus en plus des propriétaires; de là, un il8saccorcl prolond,


(c beaucoup de dépenses pour les palrons et Ia ruinc pour le
K fermier. Combien de directeurs, en lisant ces ligues, verront

I< qu'il ne s'agit pas de légendes, inais de rbalités de cliaque


« cliaque jour. Si le feriiiier est uii kli?gilnt 5 tlikorie, aux ongles
Modble da coritral de travail coopdratif adopt6
par l e ~ ipropridtafres dans l'lle d'Oahu,
& l'adinettre comme colon partiaire e1 travailleur agricole sur
les plantations d'Honolulu, A Aiea et daiis la région toucliaiit à
E ~ v aile
, de Oalm, et, pour reinplir entièrenient ses engagements,
consen t :
10A autoriser leclit planteur à occuper, pour Ia culture de
canne à Sucre, en prenant comme base Ia. participation aux
bénéfices, ninsi qu'il est stipulé plus bas e1 ce, en cominun avec
d'autres planleurs admis claiis les in8nies conditions par ln
Cornpagnia ..... ce 101 de terrain, clésignd clans les plans des
propribtés dlHonolulu sous le nuinéso.. .. , occupaiit une super-
ficie tolale d'environ ..... acres, actuelleineiit planlés en cannes
par la Cotnpagiiie, e1 clébiteur cl'une d6peilse de main-cl'cmvre
de ..... dollars, inscrite sur les livres ele la Coiiipagnie ; sur laclite
soinnle le planteur accepte cle payer son proraln. La Cotnpagiiie
coiisent aussi à lui preler et avanccr jusrlu'h concurseilce ele .,...
dollars par rnois de viiigt-six jours de travnil réelleinenl exéculds,
s'il remplit les conditioiis du préseiil coiilrnl, en ce qui le
concerne, et ce, pour les besoins de son existeiice, laquelle
soinme sera renlbours8e par le planteur sans inlérêt, coiniiie i1
es t spéoifie oi-clessous.
2° La Coinpagnie accepte en outre de iournir sans aucune
oliarge :
Un logenient suifisant pour l'usage clu planleur e1 l'enlre-
tien de ce logement, A cliarge pour le planleur ele l'occuper
convenablement; le combustible nécessaire ti l'usage clonieslique,
ii couper et à. prendre par le planteur aux endroits clésignés par
la Coinpagnie; les outils nécessaires, a u clbbul, pouil les lravaux
cl'irrigation, outils qui serotit entrctenus et réparés par le plail-
tbur, & ses frais; de l'eau en fosses au milieu cles plaiitations,
destinée A l'irrigation, après quoi elle sera coiiduite par le plan-
teur et & ses frais aux champs de cannes, pour une irrigatiori
soignée et Boonomique ; les eiigrais qui seroilt jug6s nécessaires
pour la culture du terrain et, lorsquc le inoment sera venu d e
couper les cannes, la Compagnie posem cles voies portalives ù.
travers les cliamys W 400 pieds (120 in.) d'intervalle, et amknera
AUX ILES H A W A ~ 83

des fourgons pour conduire des cannes ii l'usirie, ou elle fournira


tout autre moyen de transport siiffisant, dans le même but;
( I Et le planteur par réciprocité accepte, après avis de 1a Com-

pagnie, de se rendre sur les propriétes d'Honolulu, ou i1


s'engage i remplir ficlèlcnicnt et enlièrement les conveiltioils
suivantes :
30 Avec les autres planteurs que la Conipagnie peut désigner,
cultiver complètement et soigneusement, irrjguer convenable-
ment Ia canne en végétatioii et celle nouvellement plantke, pen-
dant Ia clurée clu présenl contrat, sur la portion cle terrain men-
tionnée dans l'article premier, jusclii'ti. ce que lesdites caniies
soient iiiíires e1 que Ia Compagnie orclonne de les couper ; Inire
transportei- et einployer l'cau fournie pour irriguer avec soin et
économie ; nettoycr e1 dépouiller la canne deux fois pendant sa
croissance; tciiir propres e1 libres les routes et iossés; al.ipliquer
soigiieusemeiit ou payer pour faire appliquer les cngrais que la
Coinpagnie peut fournir pour le terrajn ; couper et charger les
cannes dans les fourgons ou aulres inoyeiis cle transpor t; ne pas
y nieltre les cannes feimentees, mortes ou sans valeur ; couper
les cannes tout ti fai t à leur base, près de ln Lerre, e t enlever les
tktes proprement, a u niomenl de Ia coupe; payer en deliors cle Ia
pari d u plan teur si la Cornpagnie fournit la main-d'auvre pour
aiclcr a couper et clmrger les caiines,.... par tonne de cannes;
pnyer tous frais encourus pour séparer à l'usine les cannes
mortes, fermentées ou sans valeur, qui auraienl pu élre cliar-
gées ; rembourser à la Compagnic sur sa par1 cle profit, Loutes
avances a lui faites eii verlu de l'article premier, ainsi que son
proratn de inain-d'ceuvre ou LIC: irais donl le cliarnp esl débil6 ;
suivant le même article, payer Bgalemenl lesfrais cle toule inaiii-
d'ceuv~~e fournie par 1s Compagnio pour cultiver e1 irriguei, si 10
plaiileur a negligé de le faire; se conformei rigoureuseinenl aux
instructions cle la Compagnie pour la culture, I'irrigation et la
coupe dos cannes.
40 I1 est égalerneiit coiivenu que tout travail cle servicc ou de
main-cl'ceuvre a exéculer par le planteur, cl'agres le contrat, sera
controlh et fait a Ia satisiactioii de Ia Compagnie, daiis loutes les
84 CULTURE DE LA CANNE

circonstai~ces; si la Conipagnie juge nécessaire il'eniployer u n e


inain-d'ceuvre supplémentaire pour faire exeeuter ccinveoalile-
n~entle travail, soit de culture, de coupe ou de chargement d e
cannes, la Compagnie peut le faire, et le cofit en sera déduit de
la part du planteur avec un -interBt de 9 pour 100 par an, p o u r
toute main-d'ceuvre ainsi employee à. la culture. Leplanteur sei-a
toujours soumis au controle et sous les ordrcs de ln Compagnie,
et lc volume cl'eau an'ectd ii l'irrigalio~i, coiiirnc la manikrc d e
l'employer, seroiit à la iliscretion et à. I'appréciation de la Coin-
pagnie.
(( 5" Pour les cannes récoliies et livrbes aux cliariots cle la.
Conil,agnie, d'après l'accord, laclite Conipagiiie pili~rít, p o u r
chaque tonne de 2.000 livres, la so[iitiie de ..... dollars e1..... cenls
et ledi t planteur recevra coimne part, pour tous ses services, u n e
par1 proportionnelle S son travail sur l'enseirible de ln niain-
d'ceuvre et des services renclus de concerl avec les aulres plan-
teurs prirticipaiit à la culture dudit lerrain.
<( 6" Cet accord peut prendre fin a ii'iinporte que1 morriont,

pour la Conipagnie et pour le planteur, s u r nvis d o m 6 rleux


mois d'avance. Dans ce cas, le planteur aura droit ti u n règle-
...
ment lui accordant des gages B raison de.. dollars par inois d e
travail accompli, les avances a deduire, comme i1 est clit ù
l'article premier.
« 7" Le planteur n'aura pas le droit de transiérer ou de cldld-
guer sa part, sans le consentement écrit de Ia Compagnie. T o u t
autre transfert ne sera pas reconnu ei les règlements seront [ai ts
avec le planteur en nom, ou ses héritieis ou ayants droit légaux
en cns de décès.
c< 8° Le planteur et ses cotravailleurs auront le droit de con-
tròler en tous temps la peshe des cannes.
c( 90 La Coinliagnie iie sera en aucunc façon responsaùle iles
dommages eprouvés par la récolte, en totalité ou en partie, i.la
suite du feu, des coups de vent, des retards de Jcirce majeure à
l'usíne, ou des grèves sur les propriétés d'Ho~iolulu, et de t o u s
accidents et arr&tsechappant au contrule de l'employeur.
K 100 Dans le cas de décès du planteur au cours de cet accord,
Ia succession pourra être reglee irnmédiatement h raison ile.....
dollars par rnois, loutes avances dkiiuites, ou encore le règle-
ment pourra être ajourné B l a fin de 1a récolte pour être fait, sui-
vant les terines de cc contrat, proportionnellement au temps
iourni par le planteur.
(( Si u n accident ou une maladie empêchait le planteur d'exé-

cuter le travail prevu par le contrat et si le planteur nc pouvait


se faire remplacer, la Conipagnic sera libre de le faire, et une
somme proportionnelle sera, à cet effet, clkduite de Ia part à u
planteiir, p o u r le temps 1)erclu.
c( 110Cet accord, en ce qui conceriie Ia c~rltureet la rkcolte,
prendra fin lorsque les dernikres cannes aux charnps clésignés
paibl'accorrl, auroiit ktk pl8cées sur les iourgnns e1 p(:sées, et le
règleiiit-nt e n sera lai1 daris un dklni de Li'ois inois nu 1)liis. De
plus. i1 est coriveiiii que pendant ce1l.c période clo lrois inois le
lilanteur restera s u r Ia proliriele et exkcutera lout trnvail ilonl la
Compagnie aura besoin.
(( 120 11 est conveiiu, o11 ious cas, que ln Coiriliagnie est rqir6-
sentde par s o n directeiir, clui scra reconnu et traile conime te1
par le planteur.
E n foi d e quoi, lndite Coinpagnie, pnr son clirecteur, ct letlit
planteur 0111 s u r le prksent ct un autre exernplaire de m6mc
teneur et niêrne date, apposé leurs signatures, ce jour o1 niliiée
susdits. n

Par soii ílirrcleiir


Frais d e Coupe

(luand la coupe n'est pas coinl~risedails 1111 coiilral, oii ]mie


i [r. 20 pour 1.000 lrilograinmes de cannes; on a essayé tlepuis
quelque temps de su]jsli tuer iles iiiachilles l a iliain-d7rx?iivrc
humaine, cles prix ont eté votes par le syiidical iles labricnnls de
sucrc pour les appareils qui auront donné loute sali~faclioii;uii
concours a été institui, donl nous n'avoils 11as triicore Ics rBsul-
tats, cependant nous snvons que deux nlacliiiles nln6ricaiilcs,
cellesHerbert,Paul e t J.-A. Sliiilli, essayies au Quecnsland,soroiil
présentées; on cite aussi lcs inoisson~~cusos B canilos do Coclci~ell
et ile Fald t.

Moissonneuses pour canne B sucre.

c( Jusqu'a present, la recolte ~ l eln caimo s'est loujours lailo à,


Ia main, tige par tige, au nioyeri d'unc sorlr: ilc snbiw tl'tibalia h
forte lame, solideineilt emmanch[$ilans uii inaiiolie nssez courl.
(c Ce niode de récolte étant, eii raison iuCine ile I'iilslilurnoiil
employe, assez lent et par conséclueiil couteux, o11 a songU tlopuis
longtemps le remplacer par u n 1~rocédémecailique.
(c I1 ne faut pas cepeildaill que le mot cr iiioissoiinousu 1) Bvucluo
l'idke d'une de ces iilachines nssez coinlilexcu iisilhes lmur

( I )Jol~tmld'Ag&wlturc h v p i c a l c , pulili8 par J. Vilboiialiovllli, ropi.r)diill pur


Ia Reuue Agl'icok dc lu Rétcniote, f ~ v r i c r1003, liage OLO.
CXJLTURE DE LA CANNE AUX ILES H A W A ~ 87
cl'autres plantes, ct en particulier pour le mais; cette dernière
graminée n'a en efLel aucuil rapport avcc Ia canne 6 Sucre a u
point de vuc de la facilite de Ia récoltc. Oulre que clans les régions
ou la ~ n o i s s o i ~ ~ ~ ea umais
s e est einployhe, les plantes sont en
lignes espacées de O m. 75 B 1 inètre, Ia tigc est verte e1 tendre A
la maturi té ; avec la canne, au c011trair?, on se trouve en prèsence
d'une lige ligneuse, très dure. Les clifferents appareils construits
et proposes juscp'à présent sont donc tous des outils portatifs,
d'un faible poitls, et agissailt sur une seule lige 6 la fois: au inoyen
d'unr, scie, d'un disque ou cl'un coutcau inus inécanicpen~eilt.
(( Le premier dont noiis parlerons est absolument portatif ; c'est

celui cle M. Hei'berl, Paul, expérimenté au Queensland, et dont Ia


construction se iai t aux l h a t s - ~ n i s .
c( 11 se compose cle cleux parties; l'oulil coupeur propreilient
clit, ct l'appareil proclucteur cle force motrice. Ici c'est l'air
coinpriinè qui est employé. Aprbs quelques essais, notamrnent
celui cl'un coutcau denté e1 celui cl'une scie circulaire, l'inventeur
se ticnl au couteau simple, anime d'un inouveiiient alternatii.
E n effet, dans les cleux premiem cas, la force néccssaire pour
maintenir l'outil contre la tige h couper étai t l~caucouptrop
consiclerable, ainsi que Ia puissancc exigée pour imprinier le
iilouveinent à l'outil, enfin l'affutage des dents des scies était
trop frérpent, les scies s'émoussanl rapidement au conlact de
la terrc.
La vitesse d u couteau orclinaire adopté est de cinq cents a
inille coups par ininute; S. cette allure, i1 faut deux seconcles
pour couper une tige. L'ouvrier appuie simplement l'outil contrc
le piecl de le caniie et embraie; l'effort nécessaire est très faible,
l'outil ne pesant que G livres (2 kg. 750).
c( La force motrice est fournie par un puissant compresseur
d'air, très rarnassé, qui suit le ou les opérateurs. Ce compresseur
l'eut en efiet être attelè sur deux oulils, dont l'un peut servir à
couper IR canne et i'autre B l'ét8tei3, l'etétage pouvant être fait
avec le même instrument avant ou après la coupe de la tige. 11
est difficile rl'évaluer l'avantage économique de cette moisson-
neuse, rnais on compte qu'il faut environ quatre fois moins de
88 CULTURE .DELA CANNE

temps qu'au sabre d'abatis. De plus, ce travail esl:moins pénible,


et pourrait être plus facileinent accepté pa.r les eiiropéens. Cet
appareil, dAja expérirnen te au Queensland, doi t y Iaire l'objel: de
nouvelles expériences.
(( Cekte machine se trouve au Quaensla.nd en préserice de celle

de M. J.-,4. Sniitli, de Rundaberg, qui semble également avoir


eu un c e r t a i ~ isuccès. Celle-ci ne se porte lias a Ia rnairi ; rlle
doit être montée s u r u n léges hâti, trainé par un cheval. Nous
n'avons s u r cet appareil que très peu de delails; nous pouvoiis
seulement dire que la force motrice peut htre i vo1onl:b la
vapeur ou l18lectricité, ce qui laisse à supposer que I'ayiparoil esl:
me par courroie, et que la machine peut &tre montbe avec un,
deux, trois ou cpatre outils coupeurs; enfin, que clans uli essai
public fait s u r Ia plantation Qunaba, R Ruiidiberg, Ia vitesse du
travail iut de vingt-deiix tiges en dix çecondos, noit cnviron
15 tonnes trois quarts l'lieure. Cette inncliine geriTiel (I(?couper
avec une egale facili té les tiqes dressées ou coiicli8es, nussi près
du sol que l'on peut, et a u bcsoin mOine nu-clessous de In surface
du sol.
(c Nous mentionnerons enfin cleux instruni.ents qui onl; pris
rang recenirnent parmi les moissonneuses de cnnnes, e.l: qui
nous sont révélés par les brevets de James-Augus tus 15clvvartl~,
de Mackay ( ~ u e e n s l a n d )et cle Soren-Ronot-LoreiiIsnii Palil L, ile
Bundaberg (Queensland).
Le premier de ces appareils est l'ceuvre d'un plnnteur de
canne a Sucre. Ici encore c'est un couteau qui agit; i1 ost placa
horizontalement s u r un disque forrnnnl: con'Lre-plaqiic, el: sus-
penùu u n léger bâti mobile. Le résumé clu brevotsigiiale tileux
roues e t deux poignées, ce qui porte à croire que l'eiise~n.l)lea.
l'aspect d'une brouette a deux roues. LR contre-plaque est reliée
à un levier .i portee de l'opérateur. Celui-ci polisse l'appnreil
contre la tige à couper e.tagit sur le lcvier en provoqunnl; 18 diitenle
d'un ressort qui pousse vigoureusemont le coul;ea.uen avanl:,
K Un dispositif accessoire permet l'adaptation d'une c a n ~ c polir
ramener le couteau en arribre lorsqu'on veul: actionnor l'instru-
ment au moteur.
AUX ILES H A W A ~ 89

IIJemploid'un ressort simplifie évidemment Ia machine en


n e renclant pas necessaire Ia production separée de la force
inotrice, commc dans les moissonneuses ci-dessus mentionnees;
mais i L semble que I'effort a vaincre pour bander ce ressort, qui
cloit être très puissant, soit considérable.
Aucun résul ta t cl'cxpérieiices n'ayan t encore etB publ !é, au
moins a notre connaissance, i1 importe de reserver toute appré-
cintion jusquJa nouvel ordre.
L'autre machine, celle de S.-R.-L. Faldt, est plus d i r e c t e m ~ n t
inspire0 par les moissonneuses & cer8ales. Elle est moniee sur
deux roues et poussde par deux chevaux. Sur le báti se fixe 1e
nioteur proprement dit, qui peiit être quelconque. E n nvanl se
trouve une large fourchette qiii ainène les tiges i cles couteaiix
robustea, recourbés, qui tournerit aiitour cl'un axe vertical,
tlwrihre des doigts fixes. Les tigw coup6es sont r e p r i s ~ slmr des
chaines et entrainees Iiorizontalement au-~lessusde Ia machiile,
vers uil couteau ktêteur a axe lxirizontal, qui ooupe Ia partie
supérieure de Ia caime. Avant d'être niises eii gerbes par i ~ n
collecteur rotatif, les tiges ~ ~ a s s e devant
nt un cleuxienie couteau
à axe horizontal clui enleve les tétes des cannes les plus courlas
qui ont échappe ti l'action du pretilier coiiteau. Lorsque le ber-
ceau contient uil certain nombre de tiges, i1 s'abnisse sous leur
poicls et les dépose i terre.
Nous n'avons inalheureusemerit pas pu nous procurer da
clessins d'aucune de ces quatre iiiachi nes; cl'ailleurs i1 est possible
que les deux dernières n'existent eiicore que sur le pnpier. Les
deux premières, au contraire, ont eté cunstruites et fonctionnent.
« I1 est a remarquer que lireyue toiites les recherches réceiltes
faites dtins ce sens, l'oiit etí! en Australie et aux iles Huwai, et
que les Etats-Uiiis seniblent plutôt en retard dansoettevoie. C'est
que Ia cpeslion des ouvriers a infiniment plus dJimportancedans
les tleui premiers pays, où cles causes politiques et économiques
renclerit la niai~i-d'ceuvreextrêinement rare, chère, et surtout
irrégulière. 1)
90 CULTURE DE L A CARNE

La M o i s s o n n e u s e de la canne Cockrell.

(r Les lecteurs assicius clu Plnnter ont saiis doute reinarclué


rlernièreinent, clans nos colonnes, u n rapport spécial sur Ia
macliine destinée par M. Coclrrell G i . à lacoupe, au dépouille~nenl
et a l't%etement de la canne à. Sucre.
t( I1 y a environ six mois, M. Cocltrell arrivn à ln Nouvcllc-

Orlbans avec cles plans de l'appareil qu'il proposail pour le


problème, jusqu'ici nori résolu, de moissonncr la canne, c1 les
soumit à un grancl nombre dc nos proclucteurs ele sucrc ct ilc
notables; ses explicntions et sa coiitiance, oepcnclaiil iiioilC~.kc,
l'cxposé de ce qu'il pei~saitêtre les inciites ele son íil)pareil,
amenèrent bieii iles personncs souscrire les ioiiils i18ccssaires
h 1~ coiistruction d'une macl-iine et une sociele se iorina sous ln
raison tr Tlie Coclrrell Cane Hawestor Company n, c'ast-à-clire :
Moissonneuse de cannes Cocltroll, ayant pour ùut l'exp loi t a 1'1011
du brevet en Louisiane.
K La construction de Ia première machine iut poussee aussi

activeinent que possiùle; mais i1 y eut i vaincre un cartaiii


nombre cle difficultes presqiie insurmontables, et on na pu 1 nvanl
janvier envo yer la machitle s u r une plnn tation sucriàrc, e1
l'essayerréellemeiitclans cles co~iditionspraliques. La Compngiiir!
anonyinc ele tc Plantation Jolm T. Moore 11, les propriélaires dcs
plantatioils Waubun, Saint-Georges et Julien, dans lc dislricl de
Terre-Bonne, donnèient à M. Coclrrell l'autorisation d'experi-
menter sa moissoniieuse sur leurs temes, et lui réservèrenl à cel
effetu n terrain plante en cannes.
(t La inachine fut trouvee déiectueuse sur quelques poinls,

clans sa iorme premiP:re. Cependant, de l'avis de l'invcnlaur,


tous les déiauts pouvaient ilisparailre ; i1 iallail cl'aillcurs
s'attenclre à ce qu'un appareil si nouveau comme cons truc tion
eL destiné h accomplir un travail tiouveau, ne put ionclioniier
A U X ILES HAWAY nI
Pratiquenlent d$s le premier essai. Ceux qui patronnaient
l'affaire et M. Coclrrell lui-même n'avaient jamais compté
réussir du premier coup k construire une machine qui devait
inarcl-ier dans les terres, couper, clépouiller et étêter les cannes ;
mais i 1s espéraieil t arriver à un resul tat rapprochk, quittes
ensuite ti modifier l'appareil jusqu'k réalisation d'un travail
1)arfait.
(( 011 a ílonc perdu beaucoup de teinps h chaiiger les organes
après la premiere épreuve ; presque toutes ces rnodifications ont
éte confiées A deux excellents mecaniciens de 1aNouvelle-Orléans:
MM. C.-P. Alyea et .To1111 Gracia, Jr.
cc Nous diroils en deux mots que la inachine actuelle a, sur la
proprieté cle M. Moore, accompli le travail de coupe, depouille-
iilent e1 életement cles cailiies, mais pas encore de façon a donner
cntihre satisiaction S M. Coclrrell, quoique ce dernier puisse être
fier d'être arrive i5 une solution beaucoup 11111s rapprochée du
problème qu'aucun autre de ses prédecesseurs.
« La inoissonneuse est conduite par un inoteur qui fait mar-
clier aussi tous les autros inécai-iisines servant au dépouillement
ct ii 1'6t6teinent. Le inoteur fait avancer la inoisçonneuse le long
íie la rangée de cannes et le couteau, qui est très bas h I'avant,
coupe la canne :I. fleur de teme ou legerement au-dessous ; cette
partie de Ia coupe de caime est con~parativen-ientsimple. I1 n'y
a aucuae difficulté spéciale en ce qui regarde cette coupe.
h1. Jules Gaussiran aussi l'a faite avec facilité, comme nos
lecteurs s'en souviei-inenl, mais i1 n'a procede à aucun essai
pour clépouiller oii Btêter. Les caimes coupees sont saisies par
une cl-iaine sans fin, ti mclillons (ling-belt chain) qui, nous pou-
vons l'ajouter, les saisit réellement avant que le coiiteau les
atleigne et les inaintient dans une position verticale, de sorte
que l'actioil du couteau est plus efficace ; puis la chaine porte
les caiines coupees, en haut et en arriere, les saisissant par les
tetes et les tenant debout. Arrivées à la partie supérieure, elles
sont prises par cles brosses rnétalliclues qui épluchent et raclent
les Ceuilles et elles sont alors rejetées, par un mouvement rapide
coii-imandé à l'aide d'une roue A engrenages, sur une plate-forme
92 CULTURE DE LA CANNE

mobile, a l'extréniité de laquelle se trouve un couteau tournant


automatiqiiement; les tètes auxquelles les feuilles adhòrent
naturellement sont abatlues d'un coup. Un Izomme (on en met
deux si c'e-tnécessaire) se tieilt debout sur la plate-forme et écarte
les tCtes de cannes, les repoussant en arrière, ou 11,srainenant
en avant suivant les besoins, de laçon que le couteau puisse les
trancher a u point convenable, c'est-b-clire nu dernier nceud
rouge. Cette partie du travail est siml)le, et i1 seinble qu'uil
homrne puisse faire lace a la provisioil de cannes sortant cle la
machine. Du transporteui., les cannes sonl déposees automati-
qiiement en tas sur la terre, pour être ensui te rainassees et inises
dans les wagons, soi t a la main, soit a l'aide des cllargeurs méoa-
niques ~ctuellementen usage.
« La macl-iine Coclzrell, te1 le qu'elle es t aiijoiird'hui, esl
coriduite par u n inoteur gaz peu convenable pour lc lravail;
o11 doit le reinplacer par un moteur a vapeur tlv plus ~ I ' R I I ~ ~
puissance, s a n s augmentation de poids et même, espère-L-011,
avec une réduction. I1 est aussi question de placer deux rangées
de brosses mbtalliques au lieu d'une seule pour le depouil lemeilt
de la canne, et deux systèmes de cliaines porteuses )I, de fapon
6, enipêcher les cannes courtes, en tombant, de rester engagees ;
cela arrive peut-étre avec la machine actuelle, par suile de Ia
hauteur de Ia chaine de transmission. Une aulro inodification
apporter est l'adaptation de roues ayant une 11ande de 12 pouces
(O m. 30) de largeur, pour empécher I'enIonceineiit dane la terre.
La nouvelle machine, en construction, s e m probabieinent
prête les derniers jours de juillet; on pourra l'essayer sur la
presente récolte de cannes et voir s'il iie iaudra pas encore
apporter d'iiutres modifications qui seraient terminées pour la.
recolte suivante.
c( M. Cockrell a tout le tempérament voulu pour exécuter u n
travail aussi délicat ; i1 est convaincu du succès de sn machine
depuis qu'il i'a lancée, et i1 a poursuivi ses essais, sans clecou-
ragement, malgré cluelques incidents Mcheux qui auraient SUE
A décourager m8me l'inventeur le plus hardi, Quoique d'une
modestie remarquable a l'egard de son projet, i1 a le plus vif
desir d'amener son appareil au plus liaut degré de períection;
i1 est súr de pouvoir, a brel delai, presenter une iiiaciiine qui
coupers, depouillera et ktêtera Ia canne a sucre très facilement
et avec une notable kconornie sur les niethodes coiiteuses
actiielles.
(r A11rbs ce que nous avons vu clc l'appareil. iious ii'hésitoris
pas a le recommancler A nos lecteurs et B appeler leur sttentioii
sur les chances certaines de reussile; les augrrieiiter de lout son
pouvoir, lel est le devoir quc M. Coclcrell s'iriipoue ri lui-tnêliie. ,,
Modes d e Transport

Les tr<ziispo~tsde ln canne se font par cliarrettes, par cl-ieinins


de fer à. voie fixo ou porlalive, donl ln tibactions'eflectue B l'aicle
de locoinotives ou de mules, par tles rigoles (flurnes) ou canaux
fixes ou portatiis, et cles cables nhriens ou c( tvire-rope D.
rAescliarrettes sont employées dans les petiles exploitations.
Leç rigoles, sortes de couloltes ílans lesc~uell~s les cannes sont
entrainées par I'enu, sont uliliskes quand l'eau est en abondance;
elles sonl co~~sliluees avcc cles plandies cle pin d'une kpaisseur
e milliiilktres sur une largeur de O m . 35, servnnt h iaçonner
~ l 25
des sections porlatives clc 4 in8lres de long, de iaçoii qu'un
holnme puisse lcs transporter iaciienicnt. Ccs canaux peuvenl
atteinclre jiisqu'à unc clistance rlc 1% à 13 lriloiiiktres. Lc coul de
la manutention, ílu clitirgcmcnt, d u lransporl, y coniliris lous
les Prais d'aniinaux, de traiiieaux, dont i1 sora queslioiz plus
loin, de gardiciinage, cl'enlretien e1 de mise eii plnce, peul klre
évalué, d'après M. Moir, R environ 3 ir. 30par 1,000ltilogrnmiiies
ele cannes renclucs à l'usine.
Le système de clmnins ele Cer s u r voie fixe et iiiobile est
surtout ernployk dans les tcrrains plals ou U 1)entc douce; son
prix de revienl, toul compris, moins le chnrgemeiit des camies
sur le wagon, esl cl'environ dc 2 h. 50 par 1.000 lcilogramri~esde
cannes sur une voie fixe de loiigueur moyenne de 10 Irilombtres,
suivant les cl-iiffres donnés par M. Ewarl ele ln 1~lantnlio1iele
Rilauea (ile de Ihui); le plus long parcours sur voic inobile est
dc 3 lrilom6tres. La lraction sur voie fixe se iail géii4ralemeizl
l'aide d'uile locomotive et sur voie mobile à l'aide d'aniinaux. I1
y aurait U ajouter le prix de 1 ir. 05 par tonno de cannes puur le
C U L T U n E DE LA CANNE AUX ILES ~IAIVA'L' 95

char@ment, ce qui ferait somme toule 3 fr. 55 par 1.000 ]tilo-


gramines de cax-ines.
Ces chibres sont confirmés par ceux obtenus sur la plantation
cl'llonolulu, ou le cofit par 1.000 Irilogrammes de cannes arrive à
3 f r . 59, tous Irais conipris : manutention, chargement, trans-
port, enlretien et réparation cles voies et cles inachines, pose des
voics portatives, liuile, conibustible, etc., etc.
Erifin, pour leç localités très acciclentees, on emploie lo sys-
lèiiie des c8bles adriens ou (c wire-rope D; Ia canne est trans-
portée par paquet ou dans des bei-ines spSciales portt!es par ces
ciibles; les cliarges sont ele 100 jusqu'a 150 ltilogramnies. Le
prix ele revienl pour pacluetage, mnnuteiition et transport par
cClble iiiClalliclue serait, cl'après M. Jolii1 Oriler, dc 2 francs
c!ilviron par loniie, mais i1 y a {i ajouter Ie cout de l'usure et de
l'enlrelien clu systbme sur lesquels nous ii'avons pas de données
pr&cisas. 1311 scliiieltant inBme u n cout plus elevk, le systèine de
ciiblo esl prbcieux, paroe qu'il exige beaucoup moins de niain-
d'ccuvrc qu'aucun des aukes.
l'our apporter ln canne des endroits les plus éloignks des
cliainps jusque pr8s des ckhles, rles voies ferrées ou dos rigoles,
on se sert clo traiileaux tirés par des aniinaux à travem les
rangkes ele cannes; chaque traineau a son élingue qu'oil
óleiicl claiis le ioncl et sur laquelle on empile les canncs. On
arnene ensuite le trnineau a u point voulu et l h , on le clècliarge
ii l'aide d'un Slevateur ou d'une grue munic d'une Courcliette,
coinine celles employées pour le foi11 et se clivisant au milieu
liar le jeu cl'une clétente, quand la palanquke doit étre rejetée
s u r le wagoii. Un trafileau, cleux clievaux et un conducteur
transporlent au c&ble ou B la voie, autant de cannes que qua-
tome hoinmes; on emploic quelquefois aussi h la place de trai-
iienux dos peti ts cl-iaiiots à roues basses. Les distances parcourues
par leu lrafneaux ou cliariots ne doivent pas, pour être Scono-
iiliques, dépasser 250 5, 300 mètres. L'élevnteur est actionné soit
p a r uii cheval, soit par un inoteur à gazoline.
résumé, on peut dire que clans toutes les iles Hawai, le
cafit ]ilo y e ~ içur i es diffhrentes proprietbs pour la manutention,
AUX ILES H A W A ~

Rapport sur la m a n u t e n t i o n et le t r a n s p o r t
de la canne.

i'he liacuni'an Plnnteps A l o n t f ~ l y IJar


, Janies-A. Low, decembre
l901, page 536 :

Comme President du Conii té de la nianutention et du trans-


port de Ia canne, j'ai I'lioiiiieur de vous iiiformer que j'ai eu le
concours cle M. Jol-in-T. Moir, de Ia compagnie sucrière cl'0no-
mea; de M. .Tolin-M. Horner, rle Ia pliintation de ICuBaiau (ile
cl'Hawnia), et cle M. George-R. Ewart, cles plan tations ICilauea
(ile d e ICauai), tous inernbres clu Comité. J'entreprendrai de citer
c~uelques-uns des faits et des cliirfres que in'ont fournis
MM. Moir et Ewart. Je donne eri entier Ia cominunication de
M. I-lormer, si coinpetenl en cetle rnatière, sur les cábles aériens
(( wire-rope D, qui sorit actuellernent pour beaucoup de nous

clJun intérêt particulier.


c( La question d u transpor1 de Ia caiine a éte l'objet de beaucoup
d'bcri 1s et de discussioils, de la part des différents mernbres de
I'hssociation, et i1 reste peu ti ajouter. On a fait des progrès
rlepuis longtenips, et les rapports ilémontrent que pratiquement
1Jeu ou pas ii'ami;,liorations n'ont été réalisées s u r les anciens
procédés; les méthodes employées i1 y a dix-huit ans dans les
plus grandes proprietés, sont toujours en usage. Le c013 moyen
liar tonne de sucre labriquée, pour i~ianutention,chargement,
lraiisport cle Ia canne, tout compris, varie s u r les différentes
proprietes de 3 d. 50 à 5 d. 50 par tonne pour les hui t i dix der-
n i k e s campagnes, le ooiit maximuni étant de 8 dollars et le
minimuin de 3 par tonne de sucre de 2.000 livres. La question
de transport et de inanutentiori de Ia canne a pris, aujourd'hui,
une importante considérable. Beaucoup dJusines pourraient
absorber des quailtités de caniies plus fortes que celles fournies
actuetlement, par suite des dures conditions de la main-d'mvre.
7
98 CULTURE DE LA CANNE

De Ià, aux yeux des planteurs, l'importance actuelle de cette


partie d u travail, en raison des frais supporlés saiis pouvoir
mal@ ccla, approvisionner suffisainiilent l'usine.
c( Devant l'élevation du prix et les dures condi Lions de lravail,
les propriétés, qui jusqu'ici n'assuraieiit économiqueme~itln
inanutention et le lransport de la caniie qu'avec une inain-d'auvre
?L 11on marche, clevront maintenanl reclierclier d'au tws rnoyeiis.
« On a pu apprècier les avantages cle quelques planlalioiis,
dont les terres plates ou en pentes douces ont perinis le systkine
des chemins de fer et des voies trunsportal~les pour cliar-
gement; on a pu les comparcr avec cl'autres plniilations dont
les terrains sont plus nccideiilès, r1 on a vu c~u'íiujoui'd'liui loul
le monde est inis forcément en présence clu p r o b l ( h e de Ia
inain-d'ceuvre.
« On ne s'en occupait gukre qunnd le travnil cntiòreilieiit
effectué ii brns pouvait soutenir la Uoiicurreiice avec les prockles
exigeant moins d'lioinriles, pnr suite de l'ulilisatioii plus ou
moins grande de niacliines.
(c I1 a sernblb I'an dernier i, I'écrivitin qu'une boiine parlie du
trtivail manuel pouvait être remplacee par le travail animal, en
se servnnt des procédés en usage s u r les propriklés h colliiies.
« I1 s'agit douc d'uiie des braiiclies les plus jinportantcs de
notre inclustrie, non seulement A cause clu prixùelaiiiajil-d'muvre,
mais aussi de la r6pugnance des travailleurs U i'airo u n e inanu-
tention généralernent connue sous la déiiomiiialioii de (c I-Iapai
Ro 1). A cela r i m d'étoniiaiit, si l'on songe à lu puissaiice de
transport qiie développe un travailleur pour eiiipaqueler et sou-
lever Ia caiine, soit en chariots, soit e11 nTdgons, coiniiie le
démontre si Iiien h l . Horrner.
a Les iiiodes de transport de la canne soiil les suivnnls : che-
inins de fer fixes ou portatik, dont les wagons sonl tirés liar Ia
vapeur ou cles mules, des rigoles fixes et portatives, charretles
et c( wire-rope D.
i( La ou l'on peut se procurer de l'eau e n quaiililh sulfisaii te

Pour le t r a n s ~ o r tpar rigoles S l'usine, on instnlle ~ l e srigoles


fixes et portatives. Ou les lcrres sont plates ou en pentes clouces,
(( Sur. Iw l,ilnril.n.tion~i tlJ0iiorrir:;~ii I-t;r.\vai', l e pr(sc~?ili>111:sc o i i -
loltes (;:+I; g~;n~~~rcii.Ic:~xi(:~~it (3111ploy-0.Lcs m r . ~ n e sw n t w ~ i s c!::I)~
. u !Wl s h 80 I ~ v I - eI'uI.:L
p ~ ~ ~ [ ~ (I(: ? r:\, porl.kes siir UI.LC dsluict.; dc ~ l O C
ii :l.N picxl:; h. urir: ccii.~l»l.to.O u si: si.iiot.ile tríiiuneaus poitr' Lf:s

Iris, riivilit.!~,I(:.;estr6niit1h,et í i 1 . 1 ~
oi~idroil,i:i:loigilés di:.:s r:lii~nil:i~,
al.~c,ri.lsdc?; [,i?n.los iniilns. Ce-i trairii:;riix soril. nruployes par-ce
qi,~'ilsSncilitcnt Corl; Ir: olia.r:gei-riernl. r!l; li: cléckinr~gcirienatd e lu
l';l111111.

crnploie Ii~earic~ciupclc rnain-il'cxiivrt? A [ai re les tas dil


(311
t;n,r~rlu!s, pr& ( I w c o u l ~ ~ l , l ~p;os i, ~ r1.f: !.r:tvail d u sc~ir.Url IIOI-I~,
11c
100 CULTURE DE LA CANNE

pin de 1 sur 14 pouces sert à faire des seciions portatives de


rigole de 12 pieds de long, de sorte qu'uil liominc puisse Cncile-
ment et promptement démonter et porter une section. Les cnnnos
sontainsi transpor.tées, hl'aide de ces coulottes fixes ou porta-
tives, sur une distance de 7 milles. Le cofit d o ln inanutcnlion,
du chargement, du transport par le syslèiiie cles rigoles, tout
compris, méine les animaux dcs traineaux e t ùes cliarroltes, le
gardiennage des rigoles, leur coiistr.uctioil et leur mise en plnce
est, d'après M. Moir, d'environ 60 cents par t o m e de 2.000 livres
de cannes ou 4 d. 80 par.toiine de sucre sur cliariot, B l'usine.
<( Sur la plantation de Kukaiau, o11 eiiililoie un systhilr, ile

cáble ~nétalliqueoù la canne est chargée duns des beniies syéciales


qui fonctionnent sur ce cáble. M. John-M. Iloriiier iie ilonnr, pns
de chiffres pr6cis pour le coi& mais i1 traite entiòremeill ia
question (objet et méthode) dans son nrticle. I1 renvoie B M. Albcrl
Horner pour les details, et je tieils iiidireclemeiit de lui lc
renseignetnent suivant : le cofit sur la plnntalion clc Rulcaiau d e
la coupe et de la mise en payiiets de Ia canne varie de 30 ti
35 cents par tonne, la inanuteiition ultérieure e1 le traiisport
s'elèvent k27cents par tonne, ce qui ferait une depenso lolale d e
60 cents environ, y conipris la coupe. Mn preiiant poui* cofil;
moyen de la coupe, dans toute l'ile, pendant Ia dernière saison,
le prix cle 22 cents par tonne, i l iaut coinpter 38 cenls par Lonno
pour mise en paquets, nianutention et transpor1 par le c&blc
metallique. Ce cliiffre de 38 cents par t o m e (8 loiinos d e caniic
faisant une tonne de sucre) équivaudrait à 3 ù. 04 par lonne i10
sucre. Ces chiffres sont cepenùaiit approxiinalifs et ne coinliren-
nent probablement pas le cofit d e l'usure et 'do l'eiitretien (lu
systeine. Si l'on envisage le côté éconoiiiique, bien quo Ia8
chiffres ci-dessus soient un peu exagérés, on se rend ooinpte de
l'avantage intbressanl et essentiel presentb par le système, celui
de reduire le travail manuel 5 son iniiiimuin pour la récoltc. Se
d a i pu me procurer une base precise sur ce poini, mais e n
général, on assure que le transport par c$ble exige moins de
main-d'aeuvre, par tonne ùe cannes, que tous les autres systèmes
en usage sur les plus grandes propriétés, cela ressori d u travclil
d(: M.1 - I o m ~ rqili , n expbriiilenté leç divers proc&dés;il trouve
q l l l ~ ltrtl.jll(XLu,
l ( I ~ ~ u llluies
x et deux hoirimes remplacellt quatorze
l l ~ i i l l i i ~ i1 s l l l ~ l i ~ raiissi
e plus loiil qu'on a pu faire cltautres
r i k ~ r i ~ ~tl(? i ~\ al iliaili-il'U3uvi.e.
i~ Ainsi, grâce llemploi actue1 de
i i i i i l ( ' ~i t i i i:haI'~i3lll~ll~, oil peut enoore rclnplacer clouze holnines;
~ ' 0 li:~ (:tili! 1 i i i ~ h ~ ( ~ ~siglialè
s i t l 1 ~ par l'auteur., qui (léinontre ,qu'e1l
l l i ~ ~ i l ~ ~ l lili: L l lh3ilr
~ í 20 l~ 100 le liavai1 1)ar les i~iules,on r&-Juit.de
XO lmiir L00 le Lravnil irianuel.
(( h l W f i l (li: li1 l i l í i i i ~ k n ~et ~~ [lui l lransport ele canne clans
l'ilo tio l < ~ l l i ~SUL' i , l a plí~illalioiide Icilauea, cl'après M. Ewart,
i:Onil)r~:iitlh! (:1i~rg~lili!iilde ia canne, la pose eles voieç porta-
livos, Ia lrnclioii cles carines c1 des wagons sur les voies fixes et
nioliilos, lo coiilbuslil)lc, l'huile, le dechel, lcs reparations et
l'oiiI,i3i!1ioii(Ir! la ligiici, o1 s'hlhve i 56 cenls par toniie de cannes
oii (1. /LX liar loilne (h: SL~(:IW.Le plus long parcours sur la voie
Liso i:sltIc!(i liiillos; I n 1)liis long parcoui-s sur voie mobile est cl'un
iiii lli3 l r o i ~ijiiarls; lo ~)al'coursinoyen sur voie mobile est de

\,ruis (jiiilrl~h! ~iiillo,(!L s u r rnils, ai1 nioyen de locomotive, de


:! iiiilles. I,[! t:liilrg~,nionliles cniincs a 616 fait par contrat, au
lli'ix lot.1~1 irioyc!ii tio 19 çoiils par tonne, graiification coinprise;
M. Il:we,rl iiioiilrr?, l)nr sos cliii'Lres, qu'on a pu tenir la main aux
olilrc:lirc?iioiirn e1 ol)l(:iiir tl'eux u n bon lravail de chargemeilt
siiiis iiiotlilior lJiill.nrvallt~ acl»plA cl'après de vieilles règles pour
li^ 1)11so( 1 v ~o i w iliol~iles. I1 í'ail r m a r q u e r que sur presque
loiilos 1iis ~ l ~ ~ i i l a l i otlo i l l'ile
s ou le chargeinenl clc la canne a lieu
i1 l'iiii lilopriw-?,la iiioyt?nix? r1 ii tonilngc ohargé sur wagoils est
Iiitin i ii Ii\ric!uro ;L collo riZ,Iciiii« auparavant.
l,il (:o111tlo Ia izini~riioi~l.ion (!L clu lransporl de la canne au
ii,Oy(lii,111 syslbliia de vaies lixus (!L portalives sur Ia plantation
t l ~ ~ ~ i l01, i ~oiz~ hli t~, s~u rl ~luutcs
, les plaiilatioils de cette ile, a
&\,ti 1~raliqilc3i1lnillcclui intliquti par M. Ewart. Le système
orrigloy(i nxç~cteineilt seinbln,blo à celui de la plantation
l<ilaiioa, 1Catini ; (0 1rilut;l)orl i1 lieu par h c l i o l l anilnale sur
vaio l,orliLtivo nh par val)eur sur les ligiles priil~il~ales et fixes ;
10 allni.gn,nont sn inil 21. l'onlrel~i'iseilioYeline de 26 cents Par
lotiile <l(jc ~ ~ l i i i o tiwtlis s, que M.Ewaíl W'le de 19 cents Seule-
102 CULTUREDE LA CANNF;

ment. J'ai pu, d'après les chiffres du travail exécuté sur cette
plailtatioii et les plaiitations voisiiles, laire la moyenne clu coíit
de la irianutention et du transport de la canne cles clinnips des
hautes terres accidentées; on arrire a G5 cents par tonrie de
cannes ou 5 cl. 20 par tonne de Sucre. Ces soinmes oomprennent
non seulei-nent la manutention, le chargemen't et le transport,
mais aussi l'eiitretien e t les r8paratioiis des voies fixes et
portatives, avec tous aiitres frais connexes, I'liuile, dkchet,
çonilrius tible, e tc.
c( Comme M. I-Iormer, je suispartisilii dela réduction clu travail
manuel et de l'augmentatiori du travail animal. Tenus cii kveil
par la necessite d'économiser les bras daiis Ia recolte sur les
hautes terres accicIeiit8es, ilous avoiis eiilploy8 1ine grue poilr
extraire la oarine, au inoyen de traiiieaux, des mclroiis les pius
difficiles, economisant ainsi plus de 80 pour 100 de pose de voie
portative, avoc une réduotion de niain-d'auvre ile 40 p0W $00,
grâce a une augmentatioii d u travail par 10. mule cle 25 pour 100;
finalement le cofit actue1 clu cl-iargeiilent et du tra.ilsporL de h
canne depuis ces endroits accidentés, a éte réduit h l'aicle de cC
procddé & 50-54 cents par tonne, touies clépeiises cle vapeur,
cl'entreiien, etc., coinprises. Nous avons imagine u u pnlan a u b
matique, afin d'éviter l'ennui des oordages et les retarils cle I&
mise e n paquets, ce qui a encore ainéliore le systèine. Chaque
traineau a soii élingue, et derrière cbaque grue, plusieurs atte-
lages s e tienneiit prets, afin de ne pns retenir les mules trop
longteilips. L'élingue est éteildue dans la Imite clu Lraineau et les
cannes empilées clessus. A la grue, u11 homme, u n aide et une
mule suffisent. Cette grue ionctionne comme les grues h four-
chettes employées pour le Poiii; elle se sépare a u niilieu par la
jeu d'une ilétente, lorsque la palanquée est rejetée s u r 1~ wagon
par le bras de la grue. Nous avons expériinente ce Lravail, pour
connaitre 1'8tendue du parcours convenable, e t nous avons trouve
qu'il ne fallait pas dépasser 800 a 1.000 piecls. Lorsque lc -1:iragc
se fait s u r une plus grande étendue, les Irais augmen.l;ent, i1 iauL
plus d'attelages de mules ou alors les cliargeurs de traiiiaaux
attendent; si, de cette façoil, on réalise une Bconoinie d e 20 &
A U X ILES H A T V A ~ 103
26 pour 200 en terrnin accidenté, nous ne pensons pas que le
i i l h e ben8fice se produise en tcrrain plat; car nous utilisions
la lIesanleuil en plaçiint la grue de inanière B tircr en descendant.
Eii soinirie, le point intercssant pour nous est l'economie cle
50 pour 100 cle niniii-c1'muvi.c; si le coiit final n'est pss diminue
cri torrnin l)lat, o11 aura réiluit c~uaiidniêine lc travail manuel.
(( L'i~utcurest cepentlnnt il'avis qu'oi-i devra trouver une autre

riiacliilie que la grue, pour éconoiniser la nlain-cl'ceuvre tlans


1es l)laii-ies. Noas avons vu u n avanlage ti charger lcs cannes s u i
(10s lrnii-ieaux a caissons, anienés ei-itre les rangées de cannes
cili])il8es par les coupcurs; travail si facile que tout le monde y
íi 6th employé, nlêiiie les lemn-ies; on payait h la journee ei on
oblciinil un boi1 Lravail, ce qui n'était pas possible h l'enlreprise,
i ? n raison dcs dures c o ~ ~ d i l i o n
des la n-iain-d'ceuvrc.
(( Noiis ii'8vons pns BtL; satisfaits de notre grue, lorsqu'il a
1íi11i1 l'inst~illerdans tles eiidroils a Corte penle ; son déplacement
i!aiisi\il tlcs eiinuis et clcs retards. Nous avons do11c con-iiiiande
61ii1zFow1r.r et Cic, ;L I,eeds (Londres), une grue portative ct i
c01 (Ir, cygne ~ioiivanlêlre mise s u r iin wagon a cani-ies : poids
lole.l, avoc Le wrigoii, 3 a 4.000 livres. L'arii-iature est en ler, avec
iles 1)nrres clc cl-iaque côté, agissant cornnie ètais et p s s a n t sur
Ins 1)oiilies. LG brns de Ia grue decrit un cercle complet d'un
rayoli do 10 l)iecls, c1 sou1P:ve 1.000 livres à une l-iauteur coi-ive-
iiable. Un 1)oicls o n fonli: sc meu1 sur les barres arrière clc la
gruc h c01 d e cygnc el coiltre-balance la grue et son bras. Lagrue
i:sl ;~iissi1)ourviie d'un niâl de cl-iarge a friction automatique,
il'uii frcin ii-idèporiclai-itei de tout I'oulillage le plus perfeclionné
pour m3nler ou descendre cles chargcs. Cette grue peut être
tlbplacóe s a n s aucun préparalil.
Les coi-iditjons clans lesc~uelleso11 trnvaille depuis ces deux
tlcrllii:res annècs onl ameni lc dèsir d'améliorer les procédés
mnnuleillion a t de cl-inrgeinent de la canne, sur moitié dos
planla\ionç ces iles penàanl la dernièrc clin-ipngne. h c u n
planleur ne doit nègiigor une source d'information, une idée qui
jell(+ra plus luinièrc sur la question de manutention et de
cllnrgemenl ou q u i la fera avancer. Les réconlpenses et gratifi-
104 CULTUREDE LA CANNE

cations offertes par I'Association ont engage pas mal do geiis


inventer et construire avec beaucoup cle teinps et de soin cliverses
machines a charger; quelques-uns deu inodèles ne répoilclerlL
pas aux besoins. Beaucoup d'autres sont Ia r8pélitioil cl'ancienli~s,
et peu de nouvelles idées sc sont I'tlit jour. 11 y a deux Uls, on a
beaucoup ecrit et par16 de machincs a recoller, corillrinkos pour
la coupe et le chargement, mais jusqu'ici aucun de ces nlil)ailoils
n'a doilné satisfaction et les efiorls se sont concentres sul' 18
macliine de chargement. Celles-ci, à la connaissance do l'dcrivain,
ressernblent a des grues ou transporteurs de cannes tl'flprès
leurs dessins ou leurs nioclèles. Tou tes on t Imoiii que ia cnnlie
soi t levée a bras et inise sur des portcurs ou cls~isdes beiiiias
ou des I~oftes,sur des tables qu'on Cait i~ionterO U descenclro;
tuutes necessitent l'intervention du travail manuel clans 1s
manutention de la canne, et presque toujours olles sonL Lrop
lourdes et trop massives.
« La plupart des macl-iiiles cn queslion sont actionnees pnr 18
vapeur ou la gazoline, ce qui est très grave à cause des risgues
d'incendie aux champs.
« Presque tous les fabricants perdent clc vue le c6td prn-
tique à réaliser, c'est-à-dire l'economie de la iiinin-cl'ceuvro.
11s paraissent jusqu'ici n'avoir envisagh que l a conslruclion
de machines capables de lever des caimes et de Ics jeler dails
u n cvagon, sans beaucoup se preoccuper de trouyer une ma-
chine qui enleve la canne de teme sans le secours de I'lioiliinc.
E n général, les machines destinees à la inanutentioii o1 le
chargement, sont d'une action liinitee par les conditious clu
terrain, et aucune propriété ne réunit toutes les coiiditions
nécessaires pour le fonctionnement pariait de celles que nous
connaissons.
c( Le principe est d'hviter la manutention de la cnnne p a r
bras ; si Ia canne doit etre manutentioxlnée, eilipaciuat6e o1
e n b é e de t e m , surtout clans les endroits acciùeiltés, o n
trouvera rien de mieux que le systèrne des trafneaux qui
transportent h canne aux wagons des voies portatives, ou aux
câbles aériens, et des grueu.
AUX ILES H A W A ~ 105
(( La macliine icleale est celle qui (( rniiiassera )i la canne
elle-~nême.
(( Beaucoup de inoclèles de machines pour manutention, pré-

senlés & l'auteur, sont dignes cl'bire pris en considération; ct les


inventeurs profiteront de toutes les critiques et suggestions qui
pourront. faire aboutir la question. J'ai donc demande l'exposi-
tion des moclèles et clessins de ces rnachines.

DBchargement de la canne A l'usine.

l'hs IZaronian Pbnriters Monlhly, par James SCOTT, clecem-


brc 1002, page 570.

(( 11 y a queli~uos aiinees, un aliparei1 breveti! de W . 4 . Gregg,


inslallc à. l'usine ù'Ewa, tlonila. da si bons resultats, qu'il fut
atloptk dnns beaucoup de nos usines. Cette nlacliine, depuis son
inlroiluclion ti Ewa e1 ailleurs, était Ia seule einployde lorsque
l a ~oilipagiiie sucrjere d'0laa prit l'initiative d'adopter le
tli~cliargourBodley ai Mallon, qui procura aussi toute satisfac-
lion. Un uulrc clócliargeur tlu iiiêine type a etb insta116 A,
Waialcen au co~nmeiicemantde cottr: annee. Comme nous avons
iiiai~ilo~ii~nt, dans 10s deux usines clernièreinent coustruites, un
tlkchíwgnur Boclley QL Mallon Olaa, e1 un cléchwgeur Gregg i
I'uuiieile, il RGI'U interuesanl de i'nire des ooinparaisons entre ces
iluux appnioils. A I . J.-N.-S. Willistns, le direcleur cle Puunene,
ni'dcri t : (( La nit~nutentioilrlo la canne par le dechargeur Gregg,
c( qui se coniposu do dcux jeux de quatre triangles chacun, a
c( tloriné cnlihre s~i tisraclion pendant ces hui t derniers rnois; les
(( rdparations onl cotite lort peu ct i1 n'y a pas eu, pendant oette

(c periode, tlJacoitlenlç s ~ r i e u x N.
(( La quanlité 11ií~xiniade caiines inanutentionnée par une

inachine, OIL u11 inois, dtsil de 30.000 ioniles (27.210.000 lrg.) et


~ t o m e n 816 de 2 o. 52 (O fr. 13 par 1.000 kg.) ; oe prix
10 C O U par
Renseignements généraux

Suivant l'ancieiine lei hawaienne, la pro\)ri~li? ioncibrfi h h i 1


entre les mains d u chef ou du roi de chaquc ile, al3i.i:~ 13
conquête de l'archipel par Kamehan~eliaI"', elle se IroLlYI'tl 81)li(!-
rement sous la dépendaiice de ce souverain, qui tlistrihíl dns
terrains, sous forme de fiefs, S seç plus fidèles giieri'ioss. l)lll!5
tard, les terres Curent divisees en trais catégories : les Lcrcos do
h Couronne, ies terres du Gouvernement ((ioilt ~ H S roV(?liils
6 taient consacres aux besoins de l'aclniinjstratiori roynlii iI08
iles), et les teri-es cedees aux particuliers soil par (I Royal Grnnt )'
ou (I Royal Patent n, soit par Governinent Palenl )L GOYtwis
divisions existent encore aujourd'l-iui, mais avec cetli! (li CCi:~(>il(!t!
que les terres de Ia Couronne, qui étaieilt cnnsid6rhes coiliiiici
inaliénables et, par conséquent, ne pouvaient être cluilnéas r p ' i l i i
location et avec des baux de iongue durde, sont tlevoilues tlalniis
le translert de la souveraineté de ces iles aux Etats-Unis, 1)i'o-
priétes dii Gouvernement Metropolitain.
Ces terres, dont la rente annuelle est de 13 t i 8!1 irancs par
hectare, se trouvent entre les mains des planteurs qui cullivonl
la canne ?I Sucre, le riz, le café, ou qui s'occupen t de l'kl(tvagt:
d u bétail; uue grande partie dos terres de la deuxième cntbgorio
a éte vendue k des planteurs; le reste a été cédé par 101s h tlw
familles sous le regime de la loi « Hoimstead i ) ; sur cliaciiil tlo
ces lots, I'acquéreur doit batir une maison et rèsitlar pour qtic!
l'acquisition devienoe definitive. I1 y avait clans les iles I - I ~ w t ~ i ,
e n 1899, une superficie totale cultivee de 30.740 hectarcs oilviroii,
dont plus de 75 pour 100 étaient occupées par la canne h sucrtr ;
(:ULTURE 1115 r,A CANNE nux rLirs rr~wni 109
la culture de ln uanrio se h i t clnns cent quatri-vingt-quatre
fernies, dont cent soixunte-ilix se livrent presque exclusiven~ent
ù la culture rle la caime d sucre.
Les iles I-Inwni (i)possbdaient, eri f900, yuarniitc-huit usinas
à sucra dont tronle ne lmvaillaient que leurs propres canncs,
soizo trnvaillaioril eii outro rles cannes achctbes et ileux travail-
lnimt axclusiveiric.nt dos caiioes acha tkos; Ia cluautitd rnoynnnc
r4coltBs par ferino sur lrs conl; .irente-huil: formos veiuianl: leurs
cmrins a btd, en 1800, clo 1.133 tonnes contro 40.753 tomes do
imoyonnc pour 10s quarante-six nutros lormes.
I"a prot1ucl;ioli riiayunile (lu sucre pour toutas 10s usiiies cles
flos I-Inwal n bl;k pckr uuino pour 1902, c10 6.700 torinos, ve,riant de
500 toniies A I'usirie d e Wt~liii.oa(Knui) jusqu'h 35,000 Loiines
à Dwa.
I?rc?sque toutos Ias usines apparliennont ii dos soaibtbs; Iti.
pfltito l)ml~ribtN11'0xisI;opour ainsi dira pas nux flos Hnwai: ; lo
formago ou lo oo'loiingu n'ust point praticluh tlans 1'Arcliipel ; o n
Cail; l'usage soulsmant dos (( contrats coopárn1;iis i),coiiiriio colui
c:i16 plus liaut. Cependanl: Ia Cornpagnie sucrihre c.1'1-Iilo n esmyh
do ilonnoil à ba.il des torres h dos oultivataurs Librus liour plnritor
do la cimne; las prix (1.0 location onl; BtU jusqii'it 100 lrancs 'llliul:-
tara, suivant Iti, valou'r o[: 1'6Poigneinenl;(.leuohairips.
:La prix tl'acl.int do 1 lieotaro de tnrrain nppnrtannnl A dos
particuliers va.cio da 1.000 (1. 1.500 l'rçiiics p u r .lea tarrniris à.
randonientu inayuns ot h graiitls rontloniaixts; i1 s'agit, l.)inri
ontondu, d.o 1.aplaitie oaiiipagrie, car le professeur Stubb rnconl.~
qu'Btniit à lu rocliorcl~od'una yotika suparlicio pour l'htablisse-
rizonl; do la sl;ation ollicidla d'essais, on lui c1oil:innda d'un ter-
rain situt', i). 8 kl1oiiiòl;rns cl'Horiolulu dos prix vai?iniik d o 31.000
ti 3'7.000 í'rancs I'h.octniw,
:L[L saulo rrioiinaio 16galri et usitdo ~1stlit ~riorinniaairi6iticuii~o.
:lias oanims sout acbot6os nux plniileurs, on argent, h. des prix
variublos clJapi:8s uno Bcliollo btahlio, suivant los looalit8s, la

( I ) Volr Jon%nl d o s Fabrlcnnlu dc Sturs, c10 O. Dwii~au,iiiirnhro [lu 3 nep-


~oniùre.iW.
11O CULTURE DE LA CANNE nux ILES I - I A W A ~

qualité de la canne et les cours sur la lilace de New-Yorlr;


quelquefois aussi, on reinei au planteiir u n tant pour cent d u
Sucre brut obteiiu, pourcentage variable suivant la quantité et
la qualité ùes oannes apportées.
L'intérêt legal des dettes oiviles est de G pour 100 par nn; Ie
Laux des grêts siir première hypothèque foncikre et celui des
einprunts sur récolte varient de 8 h 10 pour 100.
S t a t i o n Agronomique e t Laboratoire
d'Essais à Honolulu.

La culture tlc Ia canne i Sucre a é t é clepuis plusieurs ann6es


I'oùjet de perfectioiineinents iiicessants, grâce h ln criation h
frais comniuns, par lous les planteurs, cl'une station agrono-
mique et d'un laboraloire d'essais, clii'igés actuelleinent par
M. Eclrart, clief-cùirniste, avec l'aiile d'un ngronome et deiix
chimistes.
c( 11 est 8quitable (i)cl'ajouter que les planleurs d'Hawai n'ont
S uniqueinent leur succès aux circonstnnces heureiises que
~ R clii
je viens de inentionner; ils oilt certaincment rnontrk plus dJini-
tiative et d'esprit cle suite, que les planteurs ele Demarara, de la
JaninTquc e1 cles autres Antilles. 11s ont été droit L la source en
s'adr~ssanth la science; ils ont cr68 cles laboratoires cl'expe-
ricnces tres reinarquables. Vouloir être son propre savant ))
no rapporte 1x1s plus que dc vouloir être son propre avocat;
combien cle millions onl' Bté gaspillbs cil Ainériclue par l'emploi
inconsicleré cles engrais, avant que le bureau d'agriculture de
Washington ne vint lout rerrietlre a u point, avec une vigilance
adinirublel Ccs plnnteurs savaienl que le prix clu colon dans le
SUL] étnil loinbé s i baa, quc ce n'avait Bté que par l'application
de in6tl-iodcs scieiitifiques, cliknent conlrdlees par les stations
expérirnentnles, que ce giland article d'exportation avait pu
conlinuer B Btre une des sourcas de Ia richesse clans les états de

( i ) Les i l ~ rHnwai o u S m d a v i c l ~ ,pnr Loiiis Vossio~,consul de France k Hono-


lulii, pago 63.
112 C U L T U R E DE L A C A N N E A U X ILES H A \ \ ' A ~

la zone cotonnière amdricaine. De meme pour Ia bellerave, en


Allemagne, en France et en Autriche. Les planteum d'Hawai,
diriges par l'éniinent professeur Walter Maxwell, sont allés
drojt au but, et le succès a répondu i leurs efforts. 11 n'esl que
juste de leur en tenir compte. 11s ont 4th dignes, ti ce point de
vue, de la bonne fortuile que leur valait la situation politique
du pays, choyé par les h t s - ~ n i scoinme un eiifant adoptif,
clestiné. à étre, u n jour, toul B fait de la fanlille, cc qui n'a pas
manqué.
« Les travaux du Laboratoire et de la S tation coiisistent A ana-
lyser les divers engrais, les sucres, les inélasses et les terrains,
à répondre aux clemaildrs de renseigiiements qui leur soiit
adressées par tous les planteurs de ces ilcs, a leur faire connaitre
la quantité et 1a qualité d'engrais i einployer, en tenaiit comp te
de tous les éléments pouvant influencer la production de la
canne dans chaque cas particulier, et à leur communiquer les
résoltats cles études scientifiques, susceptibles de contribuer au
developpement de la production de la caniie h Sucre eii Hawai.
Toutes les expériences de culture, d'irrigation et de fertilisation,
auxyuelles i1 a été procgdé pendant I'année, font l'ohjet cl'un
rapport général publié regulièrement par The Hawai'nn Plantem
Monthly.
Les dépenses qu'entrainent le Laboratoire d'essais et la Station
agronomique, y conipris le traitemenl du directeur et des trois
adjoints, s'élèvent a 75.000 francs par an.
Association das Planteurs suoriers
i14 CULTURE DE LA CANNE

iiinis lss administrateurs ~ ~ e u v e n Al , lour vol01116, iicliiiollru


d'au tres soci6 t6s de ~ ~ l u u t i ~ l iet
o ncles 1)ersoiines ndotinues ii
d'autres travaux agricoles. Les iioiiis dcs nouveaux iilemlires,
apiès adinission par le Bureau des administrnteurs, et aprks
paiement de la cotisation d'une année, seront njoutês la liste
des membres.
La cotisation aniluelle pour chiiclue plantalioii sucr.ii:iSe,usinn
ou socikté, sera de 125 irancs, et, pour les iiiembres in~lividiic?Is,
de 25 irancs.
Les iniposi tions pour déi'rayer les depenses íle cette Associii-
tiori seroiit votées à l'assemblée annuelle, et pour le inoiiieiit
seront prklevées'sur les plantations sucrièrcs ou les uoii~píigliies
cl'usine.
:\RTICLF: 3

Reunion annuelle.

I1 y aura une réunion annuelle íles inembres d e celle Assuciii-


li011 au mois d'octobre ou do noveinbre, d te1 jour o1 t i 4 lieu, ($11
In ville d'Horiolulu, que le pr6sident de 1'Association cl9sigiiern;
le secrétaire donnera avis de Ia réunion, par bcrit, h tous les
rneinbres, en temps opportun; mais d'autres reuiiions l i 1thieu i'es
pourront être lenues toutes les fois que le président jugo ri^
coiivenable ou, sur l'appel du secrêtaire, à la rec~uèled'un quarl
des membres.

Vote.

A une réunion cles inembres d e cette Association, ln inoitií:


clu nornbre cles membres doit Gire représeiltée pour fairo uii
cporum iikcessaire à la délibération des aí'faires. Le votn piir
procuration est aílrnis, mais avis doi t eri Btre clonn6 a u secretnirBe
par kcrit. Une majorité cle tous les votes, dépouill(5s U iirio
réunion, déciclera de toutes les questions, exceptk de celles
p r h u e s dans l'article 9 Chaque inemhre indivi(lue1 nu1.n clroi 1
h u n vote, et chaque plantation ou societd d'usine A u n vole po11i1
l',o (loiisail tl'ailiiiiiiislralion l m l se rhunir toutes les fojs et
h toiza Ias lioux quci li3 prósidont cl~signara,ou sur l'appal clu
sno14liiiiv!, II lit r.oquí!l:ci do Lrois i~ioilibrosou plus clu Conseil.
IJW iiiliiiiiiislilnleurs d\i1igi!ront loulm les afí'airos ile l'hssocinlion
1i6 CULTURE DE L A CANh'E

et nommeront les agents et autres employés nécessaires a u x


affaires concernant 1'Association.
11s peuvent nomnier des comités ou désigner u n ou plusieurs
des l e u r s comnie représentants ou autres délégués pour.l'exécu-
tion d e ce qu'ils jugeront nécessaire; les actes de ces adrninis-
trateurs, représentants ou délégués, seront valables e t engage-
ront 1'Association.

Fonctionnaires.

Président. - I1 sera du devoir du Président cle présicler toutes


les reunioiis des niembres et clu Coiiseil d'adniiiiistratioil, d e
signer tous les contrats ou autres actes liant llAssociation et, e11
général, de surveiller les affaires et les interêts de l'hssocialion.
Vice-président. - I1 sera du devoir d u Vice-PrBsitl~iilde rein-
plir l e s devoirs du Presiderit si ce dernier est absent ou einpé-
ché, et les actes ainsi esécutés seront aussi valahles et lieront
autant lJAssociation que s'ils étaient executes par le Prksiclent
lui-mêine.
Trésorier. - Le Trésorier sera tenu de contresigner tous l e s
contrats ou autres actes liant 1'Associatioii ; de recevoir pour e n
prendre charge toutes les recettes de l'Association, de garcler
en sureté l'argent, les actes de valeur et les lettres de propriéte
appartenant à l'hssociation. I1 gardera les rapports de toutes l c s
transactions financières, et lera des compte rendus niiiiuels clc:
ces inênies transactions pour être gardés dans le Burenu o u l e
siège principal de l'hssuciation, pour le service e1 l'nvantage d e s
membres.
I1 niontrera ses livres, ses rapports, les docunients et les titres
de propriété si on le lui demande à la réunion cles meirihres o u
du Bureau d'administration.
Contrdleur. - Le Controleur exaiilinera annuellemeiit l e s
titres ou les rapports duTrésorier, et à lJaide des clocunients qui
lui seront fournis, après sYGtrerendu compte des balances, e t
conslath les ti tres de propriétb, i1 pourra donner au Trésorier son
certificat d'approbation, qui sera inscrit sur le livre cl'enregis-
trement clu secrbtaire.
Sec~+tnire.- Le Secretaire sera tenu de garrler les minutes
dos procbverbaux du Conseil cl'administration et des réunions
des rrieinbres e1 de les inscrire sur son regislre ; i1 rédigera les
cornpte rendus des réunions rinnuelles et aussi de toutes les
autres réunions des i~ieinbresainsi que du Conseil cl'adminis-
Lration. I1 signeru tous les acles requérant sa signature officielle
e1 (lirigera la correspondance de llAssociation; i1 remplira tous
autres devoirs qui lui seront désignés par le Conseil d'adminis-
tration ou 18s menlbres de 1'Association ti toute réunion spéciale
ou régulière.

Amendements.

Ces statuts peuvent htre chnngés ou aniendds 3, tou te réunion


cles inembres, comme i1 l'a Bté prévu, par deux tiers des votes
de tous les inembres votnnt à une assemblée, pourvu qu'avis
par Bcri t cle ces ameiiclemen ts ou changeinents ait 6th clonné au
secretaire nu rrioins un mois avnilt lii date de la réunion.
Prix de revient

Le pris cle revient ile siicre B l'usiiie par 100 lrilogi'niniiics os1
de 20 a 21 francs sur les 11on1icspropri6tGs (I).
D'après le census aiii8ricain LI(?1900, 10 COUL I I I O ~ ~ Igéildral
I
de fabrication pour la culture e1 la iuanipulatioil de 1.000 lrilo-
grammes ilc cannes, en 1809, se serait devi? A 31 Cr. 18 @), la
rendenient moyen ayaiit ete 12,17 polir 100, le prix ilc revioiil
des 100 Irilograi~~mes de Sucre aurait 618 de 25 Ir. íi2.
Le tableau su ivan t, Courni par nollSr,consul, M. Vi zzailo\~ii,
donne le dktail par article, eil francs, pour les bonilcs l~ropriiilcs:

PrBparation du t e r r a i n e t Plantation.

D6lrii;liage . . . . . . . . . . . . . . . . .
Labour i Ia vapeur . . . . . . . . . . . . .
Labour avec des mulets . . . . . . . . . . .
Prèpnration clu terrain. . . . . . . . . . . .
Coupage des boutures . . . . . . . . . . . .
Charroi des l~outures. . . . . . . . . . . .
Rigoles . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Plantation cle la caime. ...........

(f jVoir armexes, page 171.


(2) Lc dollar comptb à j: fr. 18.
Culture,

.,.. . .
Ii1~~1i~iiilliiii~r!ii111ii
Iit i4riiiiici. , , ,
-
O 2lii
H r m

Transport & l'usino,

Fabrication,
-----
130 CULTURE DE ~ . CANNE
4 AUX ILES I I A W A ~

Assuranee . . . . . . . . . . . . . . . . .
Dépenses occasionnées pour l'introduction des
travailleurs japonais. . . . . . . . . . . .
Ecoles (ICindergarten) . . . . . . . . . . . .
Frais de juçtice . . . . . . . . . . . . . . .
- médicaux. . . . . . . . . . . . . . .
- de quarantaine . . . . . . . . . . . .
Loyer. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Entretien des lititiilieiits . . . . . . . . . . .
Entretien des dbtureç . . . . . . . . . . . .
- des routes et ponts. . . . . . . . .
Papeterie . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Posséç pour l'ecoulement des pluies . . . . .
Arpentage . . . . . . . . . . . . . . . . .
Taxes. . . . . . . . . . .

Nous verrons plus loin que la fabrication de 100 lrilogramines


de sucre revient à 5 ir. 39, i1 reste donc 15 ir. 52 pour la matière
premjère, ou. en admettailt u n rendement de 8 tonnes d o caniles
pour une tonne de sucre, 19 fr. 40 pour les 1.000 Irilogramines
de cannes. Ce prix de revient est celui des bonnes propriét6s ;
pour avoir une moyenne, nous nous en rapporterons au eeilsus
arnéricaiii de 1900 cpi donne, liour la carnpagne 1899, unc dépense
de 9.580.495 dollars pour 2.228.307 tonnes anglaises de cannes,
soit 24 fr. 56 les 1.000 kilogrammes rendus R l'usine (le dollar
compte à 5 fr. 18).
I?ABl~ICATION D U SUCRE
AUX ILES 1-IAWAI
Fabrication d u S u c r e a u x iles H a w a i

Moulins.

Une seulc usine eniploie Ia diffusion clirecte clc la caiirie;


toutcs les autres se scrvent pour I'exlrizclion du jus cl'un double
ou triple iiioulin pr8cec18 cl'un préparateur (broyeur, cléfil~rcur,
couleaux) avec Ia niacésalioii. L'appareil l~royeurle plus perfec-
tioiiiié se compose cl'un clkfibrcur R deux cylindres de ICrajewslci
et cle trois mouliiis ordinaires trois cyliiiclres comniandés par
une seule rnachine motrice qui, souveiit nussi, conduit le defi-
I~reui.;il sei~iblocepeilduiit qu'il vaut inieux avoir pour ce
clernier une iiiacliiiic inotrice speciale, on augiiiente ainsi la
cnpacit0 de lravílil ; iiiais les avis li-dessus sont partagés.
Les caiinos arrivnnt h l'usinc sont cl&cliargtksm6canicpement
s u r un traiispoiLteurnutoniatique qui les conduit au dkfibreur;
ele 18 elles l m s e i i l successiveinent clans les trois n~ouliiis, la
bagasse parcourant en tleux rninutcs environ le trajet d'uri
iiioulin à I'aulre h l'riicle cle transporleurs. L'eau d'arrossge esl
irijcclke sous pressi oii par gravi ti? ou avec 16 moyon d'uiie poinpe,
A la sortie precise d u preniier et clu t l e u x i h e niouliii; cependaiit
aujourd'liui liec~ucouppreliireiit injecler I'eaii après le deuxikiiie
iiiouliii seulenieiit et repreiidre la jus dilue ilu troisième mouliii
Imur l'injecter sui. la bngasse sorlanl d u premiei1. L'eau iiijectee
h Lravers les trous d'un tuyau pcriore clc menie longueur que
les cyliiiclres provieiit en géi~éraldes concleiisatioiis cles appareils
à cuire et atteint une Lemperature ele 71"; quelc~uefoisaussi, elle
est Iroicle; on n'iiljecte pas d e vepeur.
~ t ?defi breur coiisisla g~iikrnleiilent c11 ilous cylindres de
O 111, 80 X 1 111. 05 ou de O in. 65 x 1 111. 80, ilont IPS suriaces
sont creusées de raiilures cn zigxags de O nl. 015 ~ l l~roi'ondeur
e ;
011 applique S L I 10~ cylinclre supèsieur une pressioii d'environ
22.5 tonnes. La vitesse R Ia surface est de 5 h G iiibtres liw nli~iult:
quan~li1 y a une nlacliiile iiiotrice sl)dcinie; son cyliiiilri? h
vnpeui sst (le 0 i11. 40 % O 111. 90, et sa vitesse de rulalioil, ilc
55 h 60 tours k Ia ininute.

Les trois moulins soiit d c y l i i i ~ l ~ c8gaux


s cl; h liiùces iiiler-
chaiigeahles ; ils ont les dimmsioiis suivantes :

Diainètre des cylindres . . .


Longueur - , , .

Diaiii6tre des porties des axes


Loilgiieur
Diametre des pistoils hydrau-
liques . . . . . . . . . .
Pression totalr: nppliqu6e sur
les cgliildres supérieurs. .
Noiilbrede tours des cylind res
Quarid I'eilseinble cles iiioulins et du dbfil~reuresf conrluit p a r
une saule iilacliine, celle-ci, clu type Corliss, a une puissauce de
tmis cent ciilrluailte cllevaux et marche 5. trente-cleux tours ; ie
cyiiildl'c vãl~eura un rliainètre de 0 in. 75 et une longueur d e
1111. 50. íJuailci le defibreur a un iiiolcui. slkoial, lc2 macliiilc qui
ouilcluit les lruis iiiuulins a son diaiiiètre tlc O 111. 70 ct sa longucilr
cle 1111.2 0 a l 111. 50.

1,n liressioil de In vnpcur R snn cirrivbe datn liis ~ i l o u l i ~es1


ls
de 8 lrilogrammes par centiiilhtre carré; & l'iull~pl~eiilciit, iln
O kg. 380.
C:omme ciltróes et sorties, les moulins sont disposbs eoniiilc
I'iilcLicpe le croquis ci-dessous.

Si l'on suppose une rlensite ini tinle de ,077 (19 hrix), nvec Les
pressioils liydrauliques iiiilicpées ci-dessus e t une injection de
124 (:ULTURE DE LA CANNE

45 à 50 li tres d'eau par 100 Itilogrammes de cannes, on arrive


aux résultats suivan ts :

IUS FINAL
JUS JUS
esultsnt d i
ler~IIOULIN 20 arourm X~I,AN~;E
TOTA L

Ueiisit~ii r . . . . . . 1.077,li
Uegres Ilrix. . . . . . . 19
Polarisation. . . . . . . 17
Puibi!le . . . . . . . . . 89,s
Glucose. . . . . . . . . 1,O3
Glucose polir i U 0 da sac-
cliarose . . . . . . . . G
Acidite . . . . . . . . . 0,06

La quantité totale de jus dilui! a 1.051,7es t d'environ 1.140 litres


correspondant EL environ 761 li tres de jus normal, soit 840 ltilo-
gramnies, Ia diffkrence entre les 1.140 litres et les 76.3 représente
l'eau de clilution ; daiis le cas particulier, elle est de 37 lit. 8 par
100 ltilogramnies de cannes.
I1 est intéressant de comparer ces résultats avec ceux que
donne M. I'rinsen Geerligs dans le tableau ci-dessous pour une
triple pression shche. (On Cane Suga12 in Jnva, page 29) :

Demite . . . . . . . . . . . .
B ~ i x .. . . . . . . . . . . . .
Sucrose . . . . . . . . . . . .
GIucose . . . . . . . . . . . .
Gommes et Pecliiie . . . . . .
Alliurnine . . . . . . . . . . .
Sucre . . . . . . . . . . . . .
Proportion de gliicose . . . . .

Le Plantem Hawai'an Monthly, de décembre 1899, donne une


statistique des résultats oùtenus en 1899 dans quatorze usines,
AUX ILES I I A W A ~ 125
1mr l e systònic: cl~ibroynge comliosê cl'uii défibreur e t d'uri triple
n i o u l i n B neuf cylindres avec I'adjoiictioii de l'arrosage :

De ces expkrii?ilces, oii peut d ê d u i r e les v a r i a t i o n s et les


i n o y m i e s suivaliles :
TABLEAU XIX

- - -- - --

I'urelP. dii jiis iioiwnl. ...........


Diliilioii . . . . . . . ...........
Purclc 1111 jiis iii61:iiigo . . . . . . . . . . .
ICilograiiiirios de siici30secxlrnil nii inoiiliri
[isr 100 tlii sucriisc lolnl . . . . . . . . .
liilogrsiiiriie:s de siicre pci'tlii d:ms JUO Itilo.
...........
griliii iiies de I~c~gasse
ICiIogrniiiiries de sucro ~ i o r c l i ii I ; i i i \ li10 kilu
grai~irnesd'tcuuies . . . . . . . . . . . .
Purcte de lil rrielasse . . . . . . . . . . . .
I~crlclolnle daris Ia fiibricalion p u l(O Mo
grsiniiios d c siicic de l n caiiric . . . . . .
(< Clti s'est (I)sou\yiit ilciii;ini16 ;i quelle es1i'ai:tiiiii ( ~ i liouv;iil
i
czrrivcr a\-ec. ies nouvc1;iu.u l l l i ~ l 1 ~ iRi l ni!iif
~ oylinilres 1irkcii~lf:soii
noii d e ~IGfiLrauro u d'iililiii~eil~ ii coutaaiix. I1 esl imliossililo de
reponclre catégoriqueiiieiit h uetle ilueslion , lellemeiit cela
depenci cle la coiistrrietioii ilu iiloulin, ~ l eln clispositioa i-les
cylindres, d e 1a quantitk tl'eau il'arrosage, ele IR pressioil hyclrau-
l i q u e nppliquke, d u pourceiitage de filireç claiis Ia caiiiie, pl
enfin, ce q u i n'est pcis le 1110ins iinporlni-it, (lu iiinclc de cnluuler
l'extraction.
Les auteurs iont vai3ier In vitesse cles cgliiiilres ile 5 111. 40 i
8 ni. 40 p a r miriute, et Ia pressioii liyclrnulique de 258.000
385.000 lrilogrniiiiues pour clcs cyliiulms de O 111. 8 5 x 1 iii. 95, e1
o n a eles h r n i u l e s ~Iií'fiSrentes[iour cn1culr.r l'extraotion clii suci'e,
c e qui uoiicluit forc6inciit ii des r&x~ltatsdifí'érents. Aussi ii'est-i1
p a s juste cle critiquer le rnecanicien el le iiiocle de coiistruclioii
deu divers inoulins s u r rle simples rapports jouriialiers, coiilii~c?
si Ieur travail ktai t souinis à uil contrõle rigoureux de dliiiiisles.
Uii iiiouliii peu t cloniier de plus laibles i&ullats que: le voisin,
mais il peut nussi eftkctiveiiieiit e n clonnor de hieii suliYiieurs si
les conditions dc hon loilctioniieinent sont obscrv4es. Aliii ilc
li1011 trer s u r quels lriiicipes reposent nos nouvenux inouliiis,
nous ilonnoiis les rèsultats suivaiits flui poui~oiit1)ri:scnter
quelque int6rêt.
13strnctioii avec le ilioulin k neuf cyliiitlres :

« Uçine de Walalua. - Rksultats do deux experiencos cli?


liroyngc! clans des cuiiili tions tlifféren tes, avec u11 rnoulin ii rieu C
cylindres rle O m. 85 x 1 m. 95, soliilaire d'un cléfibreur 111:
O 11-1. 8 0 x 1 ni. 95, constriiit p a i l a iiiaisoil Fulton, de Sainl-1,ouis
) . seule iiliichine de O rn. 75 x 1 in. 50 (cliaiiii!ti-c
( ~ j t a t s - ~ i i i sUne
/

e t Iongueur clu cglindre à vapeur) conclui1 les niouliiis et li!


clSIibreiir.
128 DE LA CANNE
C~LTURE

U S I N E D'OA I1U (suile)


- 1.

Ricliesse de la canne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1Ci 81


Siicre extrait a u x mouliiis par 101 Itilograrrirries de carines. . . . 1/1 O6
Mumidite (polir 401) d'eau) de In h a p s s e . . . . . . . . . . . . . 14 3 7
Pression liydraiilique sur le premiei' mouliii (en Itilogi+ainiiles). . 201j.000
- deiixième - ..
- 330.000
- troisiènie - -. . 377.000
Total des toriiies (1.000 kg.) de carines kcrasees. ......... i.iP2
Dii14e de l'exp6rience en Iieiires. . . . . . . . . . . . . . . . '23
Tonnes (1.000 kg.) de caiines pai' Iieilre . . . . . . . . . . . . . 10 6

« Moyenne cl'extraction Ciu inoulin à neui cyliiiclres, hasec


sur le rapport annuel d e Ia canipagne 1900, clans les sepl usiiles
Ewa, Oahu, Pioneer, Waialiea, Pqmilrou, I-Ialralau et Rekalin :
illoyenne d u sucre extrait. par 100 kilogr. de sucrc, lolal , 93,70
Kilogr. de jus nornial extrait par 100 liilogr. cle cannes . K1r,'20
Maxirnuni du premier pourcentage . . . . . . . . . . . !)'i,83
- du rleuxieine - . . . . . . . . . . . 8.5,OL
Minimurn du premiei. - . . . . . . . . . . . 92,íB
- du deuxiènle - . . . . . . . . . . . 8%GR

c( 11 ii'est
point absolument prouvé qu'uii appareil preparatcur
quelconque de la caniie, écraseur, dkfibreur ou coupeur, doime
une extraction de sucre notablement supérieure à cellc rles
rnoulins seuls quancl leur aliriientntion esl bien surveillee, mais
i1 augmente Ia quailtite de cannes 6crasdes d'eilviroil 25 h 30
pour 100, sans récluction, clails le pourccntage tl'extraclion.
(c Avec les inoulins ci-dessus, o11 considere coninie une bonne
estraction, celle de 93 pour 100 du sucre total de Ia canns. Aíin
cle pouvoir apprecier l'influence de la Iibre et d u sucre conleniis
dans Ia canne sur l'extraction, supposons qu'on épuise toujours
l n bngasse rle façon a Inisser cleclans seulement 5 pour 100 d e
sucre et que la bagasse contieilne alors 46 pour 100 clc íihre, on
arrive au tableau suivant (i):
AIJS LLES I I A I V A ' ~ 131

Comparaison entre l'extraction par les moulins


et l'extraction par la diffusion.

A Java, cl'après I-I.-C. Prinscn Geerligs, comme aussi nux iles


IIawai, on ne !ai t plus cl'ins tallation nouvelle de diflusion, soit
dirccte de la canne, soit de la bagasse, et clans les grandes
usines dernibren~entmonti5es ou perfectionnees, on einploie de
pré1érence le nloulin à neuf cylinclres précéclh d'un préparateur.

Lcs avantages de la cliflusioii directe sonl :


Une extraction presclue absolue clu sucre sous l o m c cliinii-
10

quement plus pur ;


20Unc nioinclre complication clc iii&conismcet par suite moins
clc chances cl'arrêt.

Les inconvénients :
1" Une forte clilutioil (lu jus, nussi hien 'pour lcs cnnnes'
pauvres que pour les canncs riclies;
2O La macl-iine h couper 1 ~ 'crtnncs
s clcn~anclebeaucoup d'enlrc-
lien en ce qui concerne les coutcaux; elle exige aussi beaucoup
ele vapeur ;
30 I1 fnut plus d'ouvriers et cles ouvriers plus liabilcs;
40 Lc sys tèmc esl LrCs gbnant pour les arrêts ;
5. I1 manque ele souplesse si l'on veut auginenler ou diminuer
le travail normal;
Cio Eniin et par-dessus lout, malgrb u n mo~ilini'é11i~csseurpour
cnlever la plus grande pcirlie dc l'eau inlrotluile clans la bagnsse,
i1 nc clonnc cp'un mauvais combuslible ct, par' sui Le, occasionne
ln clCpcnse cl'un coinbuslible suppl~inenlairc.

Au-clcssus cu! cléíibrcur c1 cles moulins, se Lrouvent des nppa-


rcils ele lcvage et clcs l~oritsroulanls qui peiinettent une visite
faciIe c t une réparalion ou u n remplncemcnt rapide cles organes.
132 CULTURE DE LA CANNE

Evolution du moulin 5i canne aux iles Hawai.

Extrait du Planters MonthZy, par C. HEDEMANN,


Honolulu,
décembre 1901.
L'article qui va suivre n'est pas écrit pour Ies planteurs,
auxquels i1 n'apprendrait rien de nouveau; I'nuteur a simple-
ment pour but, en répoilse ti une demande qui lui a étb faite, de
mettrc en lumière, pour c e m qui ne s'adoilnent pas ti l'industrie
sucrière, les immenses avantages que la preniière induslric de
ce pays a retirés de l'introduction dans les usines du nouveau
moulin & canne periectionné.
« Les travaux rlc l'usinc se répartissent en cleux bruiiches
priilcipales :
« 10 L'extraction du jus de la canne ;
« 20 La íabrication du sucre avcc ce jus.
( c Le mode d'extraction en usage dans toutes les usines de ce
pays d'Hawai, sauf une seule ou la diffusion est employée, e s l
l'écrasernent plir le nioulin. C'est certainement cle beaucoup
l'opération Ia plus import~7ntede tout le travail clans l'usine,
pour Ia raison bien simple que toute parcelle de sucre reslée
dans la bagasse au sortir rlu moulin s'en va aux foyers, ce qui
constitue une perte absolue. ~ a n toutes
s les phases de ln Inbri-
cation, au contraire, une perte appsreilte peut être rdcupGrbr:
sous une autre forme.
( c L'liistoire des moulins i cnnnes i1 Hawai peut 8tre pnrlagbe
eii trois epoques :
« 10L'emploi d'un seul moulin a trois cylindres, en usnge
jusqu'en 1885 et même après ;
« 20L'addition d'un seul ou de deux moulins U deux cyliilrlres;
(( 3 O L'introduction, en 1895, clu moulin h neul cylindres.

c( Par le fait du manque d e contrdle cliiGicIue, ces liuit ou clis


dernières nniikes, nous ii'avons que peu de données sur lesquelles
établir une comparaison exacte entre l'extraction oblenue par
les moulins a trois cylincll-es de diíK'Srents types. I1 ilous iaut
134 C U L T U R E DE L A CAMNE

moulin ancien systeme í i trois cylindres, broyailt 1.000 toniles


de cannes par jouriiée cle vingt-cluatre heures.
Mais le sucre perdu dails 1a bagasse n'dtait pas la seule
perte. Bn szzs dzz S I Z C ~ la , bagasse contenai t 57 pour 100 de son

poids, soit 199 tonnes d'eau, el, pour éunporer ce Ziqnicle avant
que la bagasse fCit susceplible de brfiler, i1 fallnit clu cl-iarbon de
terre h proportion ~ l ' u n elivre pour une livre e1 demie ou 3 livres
de sucre faùriqué.
c L'auteur de ces ligiles a v u lui-m&mevingt ou trente ouvriers
repaiidant cette l~agassesur le sol, a la sorlie cl'un moulin de
petite diiileilsion, la ianaiit avec les mains pour la faire stcbcr
au solei1 avant de la. railiasser et de la porler ~laiiscles hangars,
ou elle mettait encore deux ou trois jours à séclier avant ele
pouvoir y êtrc brfilée.
« C'est à M. AlexanclreYouilg que revieiit l'hoiincur de l'intro-
duction, rlans les usines cl'EIawai, iles moulins suppliiiilentaircs
4 ileux cylindres. De l'emploi de l'un ou de deux de ces inoulins
clisposés pour achever clc ùroyer la canne dejh écrasbe pai le
preinier mouliil i, trois cylindres, les planteurs ont reliri cles
avantages d'uile importante bien plus grande que ceus oblenus
par tous les perfectioiincments apporlés jusqu'alora.
(( Ces avantages furent de trois sortes :

<( l o L adouble pression produisit une extrac tion bien ineillcurc ;

2" L'liuiiiidi te de la bagasse fut réduite à uii degré lel que cetlc
bagasse put étre envoyée clirectement aux fourneaux à 1a soilie
des moulins et bruler sans Ie sccours d'aucun comlustiùlc, cl'oil
Bconomie enorme de conlbus tible ;
c( 30 L'inibibitien, ou application à la canne écrasée cl'un
courant rl'eau chaude au moment de son passage entre lcs
tnoulins, ~rint en aide a l'extraction mécanique clu jus, cn
enlrainant par lessivage le sucre contenu dans les cellulcs
ouvertes dc la canne, et donna pour résultat une plus Iorlc
extraction de sucre, d6passanl de heaucoup fout ce qu'on avuit
pu obtenir jusque-li.
Les limites forcées de cet article ile nous permettent cgu'un
court exposé de l'extraction obtenue par ce jeu ile moulins, aussi
AUX ILEY H A W A ~ 135
nous contenterons-nous d'indiquer rapidement les nieilleurs
résultats obtenus, h la connaissance de l'auteur.
Avec un jeu de inoulins coinprenant un de trois cylindres
et deux de cleux cylindres, munis de régulaleurs de pression
liydraulique, actioniiant un sys tbiiie da couteaux qui prépareii t,
en coupant 1a canne, un aliment a u premier inoulin, avec une
large imùibition d'eau chaude entre les inoulins, et tous les
moulins par ailleurs donnant leur maxinium de travail, on a
obteiiu dans une série d'épreuves d'écrasemeiit, une extraction
mnxima de 88,s pour 100 du sucre contenu dails la caniie. Si,
par comparaison, nous supposons que les cannes servant à ccs
épreuves avaient cu la niême compositioii que celles ecrasées
par lc moulin h trois cylincltes dont nous avoiis parli! au clebut,
l'emploi des sept cylindres nous aura clonc clonne un gain cle
suc3re supplenientaire de 14,3 pour 100 du sucre total conteiiu
dans la caniie. .Te rèsumd : avec une série de moulins de sept
cylindres, O rn. 85 x 1 111. 95, écrcisant 1.000 Loiiiies de cannes eii
vingt-quatre lieures, 011 oùleiiait une extraction cle 132 t. 75 cle
sucre contenu dans le vesou et 17 t. 25 de sucre seulenient Btaienl
emportés daiis la bagasse. Supposant que ces L7 tonnes de sucre
fusscnt rêcupérées, elles donneraient 14.053 Bilograiiiii~esde
sucro inarchand qui, venclu h raisoii de 34 ir. 43 les 100 lrilos,
vaudrait 4.835 francs.
(c Comme l'emploi cl'un seu1 moulin h trois cylindres, cliicrit
plus liaut, donnait chaque jour unc perte de 10.920 irancs, nous
voyons qu'eii ajoutant les (( deux cylindres n, nous avons en
réalité gagné Ia dirférence, soit 6.085 irancs, valeur du sucre
récupèré en plus.
(( La capacité d'un moulin dépeiid surtout de Ia longueur de

ses cylindres, mais l'extraction sera aussi boiliie dans un inoulin


de petite dimension, dans des limites raisonnables, si la force
de ses arbres et de ses engrenages lui permet de supporter la
pressiùn voulue. Une pression de 65 toniies h 70 Lonnes par piecl
de longueur du cyliiidre (200.000 210.000 lrilogramiiies par
inètre) est la limite génèralement oùservhe pour tous les mou-
liiis, sans égarcl à leur di mension.
(c Un moulin ancieii système de O 111. 75 X 1 m -50, construit
comnie le jeu de moulin sept cylindres cit6 plus liau t, écrase-
rait a peu près 400 tonnes de cannes par vingt-qualre heures e1
produirai t 50 tonnes de sucre dans le niéme tenips. Nous pouvons
donc déduire de ce clui prircède qu'uii te1 iilouliii gaglierait
1.934 francs de sucrc par jour sus un siiiiple inoulin à trois
cylindres de rnêiile dimension et écrnsant Ia inBme sorle de
cannes, et le bénéfice total h la fin de Ia récolle, sur 5.000 lonnes
de sucre procluit en ceiit jours cle manipulatioii, serail de
193.440 francs.
Mais, coiiiine nous l'avons dit cl6,jii, c'est l&un cns c x l r h e ;
des moulins de cinq et sept cylinclres, O In. 75 X 1 111. 50, nc
ùonnaient pas généralernent une extractioii aussi élev6e ct pcu
de moulins travaillaient cbaque jour vingt-quatre licures cluraiil.
Cependaiit, même en iéduisant de beaucoup le gaiii calculé plus
linut, ces exemples approxiiiiatifs foi11 ressorlir ce lail bieii
Stabli que le prix d'un inouliii supl-~léiiieniaireest couvcrl, clès
la preniière canipagiie: par le surplus de sucre clu'il init rEcu-
phrer, saiis parler de la grande écoiiomie ele c o i i ~ ù u s t i ù l ~ .
r( Ce n'est donc pas étoiinant que toutes les usines cllI-Iawai sa
soicnt munies de ces moulins à deux cylinclres, cle l'aiinée 1885
A l'annee 1893.
(( La troisièiiie et grande époque de l'évolulion ilu inouliii aux

iles Hawai lut inaugurée par 1'Eva Plnntation Coinpagnie clunnil,


s u r la reconimandation de M. P. Balclmiii, ces iiidustries lircnl
venir des ateliers de Ia Pulton Iron TYorlis Co, i Saiill-Louis, le
premier niouliil k neuf cylindres.
Le trai t caractéristique de ce plan de iiloulin esl que 10s lrois
cylindres reposent sur un mhne niveau et sonl coriduils par un
engrenage commun qui clonne k cliacun d'eux une vitesse légb-
rement supérieure à celle du mouliii pr6cédent; les trois inoulins
ont iin motezzr unique, du type Corliss, genéraleii~entiliuni cl'un
régulateur autonlatique assurant une vitesse régulièra; chnque
m o u h est pourvu d'une presse hydrauliquc indópendanie, agis-
sant s u r le cylindre supérieur et variant entre 300 et 150 tonnes
de ~ u i s s a n c e .Ce qui donne surtout i ce type cle lnouliil ~ ~ i l e
sup6riorité si grande sur les iiioulins S ciiiq et sept cylindres
préc6dents, c'est que l n d e s s e est nbsolnnzent et oniformérnenl
pr~po?~tionnelle,et, par consequent, son alimentation égalemcnt,
condition ind isl~ensal~lecl'uiie hoiiiie exlractioii. En eí'fet, lorsque
les nioulins sont coininandés par des niotcurs séparés, i1 est, en
pratique, presque iinpossil~lecle régler leur vitesse d'une faço11
constante, les uns par rapport aux nutres. Si uii amas cle caiines

se l ~ i ~ b e nau
l e premicr iiioulin par esciiiple, ce iiiouliii est obligé
de ralciitir sa iiiarclie peiiclant le passage clu bourrelel eii clues-
tioli, tanclis que les aulrcs conlinueiit à rouler avec leur vitcssc
normale, e1 i1 eii résulle une grande inégalilk daiis l'alimon-
lalion et, par suite, danq la pression, tsnt que le preniier inoulin
ii'a pns repris sa marclie liabituelle. Ce cas se pr6sente chaqup,
jour avec lcs n-ioulins séparés et l'extraclion s'en ressent iorcri-
ment; coinnisiiclBs par im seu1 motcur, les rnoulins ralcnlironl
tous eii mêine .leinps e t repreiidroiit Ieur course siniul tanément
sans que l'aliiiientalioii ait 816 interrompuc.
c( En analyaaiit les jus cle cliaquemoulin, en doiinant la pression
138 CULTURE DE L A CANNE

hydraulique voulue et des distances convenables entre les


cylindres, l'ingénieur peut obtenir les meilleurs résultats des
differentes espèces de cannes portées au moulin.
c( Dans tous les grands inoulins B neuf cylindres de O n . . 85
x I m. 95, et dans quelques-uns de O m.80 x 1m. 50, u n difibreur
de cannes est maintenant adjoint, cominanclé par le preinier
moulin. C'est tantôt un accouplemeilt de deux cylinclres rainks
ou caimelés, tels que les fabrique Pulton Iron TYorlrs Co, tantól
u n accouplement de deux cylindres n-iunis de fortes saillies e n
zigzags, s'ei-icl-ievêtrailt les unes dans les autres, tels c~u'eil
construit la Iirajenslri-Pesant Conv., tantót encore ce sonl deux
tambours, animes d'un mouvement de rotation tr8s rapidc et
munis de jantes coniques hacl-iant la cai-ine par inorceaux dans
s a longueur; les macl-iines ont toutes le i-ilêine but, priparer Ia
canne avant qu'elle n'entre au premies inoiilin, en Ia coupant
par petites rondelles ou en Ia dechiquetant, reinplissanl aussi
con-ipleteii-ient l'espace entre les cylindres e1 l1r6venant loute
irrégularité dans l'aliinentation. Lc rksultat ob tenu no se lraduil
pas tant par un progrès, dans l'extraction, que par un accrois-
sement de capacite de 20 a 30 pour 100 et par une extrgine
sécuri té pour la régularite dans l'alimentation, point principal
pour l'écrasenient de la canne.
(( Le moulin moderne se compose donc cle onze cylindres a

travers lesquels passe la canne pour subir sept écrasemenls. Ln


bagasse sort finalement extrêmement divisée et portée auloma-
tiquement aux foyers; elle ne contient plus alors que 43 pour 100
de son poids d'eau et brule librement, en f o u ~ n i s s a n ttanl cle
vnpeur 6, tous les travaux de l'usine qu'elle évapore encore les
17 S 18 pour i00 d'eau chaude dont on imbibe l a canne, penclant
l'ecrasement, pour perlectionner l'extraction.
(( Grlice a u contrc4le chinaiqne nbsolument parfait établi n-~nin-

tennnt dnns toates Ies zrsines a sucre modernes, i-ious pouvons


preciser esacten-ient les resullats obtenus par l'emploi de ccs
mouliils. Le tableau suivant represente Ia inoyeillle des résultats
obtenus dans quelques-unes des plantations cvOallu, ofj l'irriga-
tion artificielle est pratiquée et oii les cannes onl la compositioll
A U X ILES ~ I A J Y A ~ 139
suivante : 11'22 pour 100 de ligneux, 15 pour 100 de sucre,
73,78 pour 100 d'eau et inlpuretés.

EXTRACTION

93,086 pour 100 du sucre total contenu dans Ia canne;


82,4.7 - en jus du poids de la canne;
i3,97 - en s u m du poids de la canne.

BAGASSE

23'46 pour 100 clu poids de Ia canne ;


1,033 - cn sucre pur clu poiils de la canne ;
44,293 - eil eau du poicls de la ùagasse.

c( Voyons ce cpe signifie ce tableau : 13,07 pour 100 en sucre


ct 1,033 de sucre perclu ilnns la bagasse representcnt 15 pour 100
de sucro pur contonu clans la canne. Supposons conmle dans le
cas pr6cédent, que nous ùroyons 1.000 t o m e s clc cnnnes en
vingt-yuatre heures, nous iaisons passer 150 tounes de sucre pur
clans les cannes qui vont au moulin. Nous en recupérons
139 t o m e s dans le vesou, et 10 t. 33 de sucre pur, resté dans 1%
bagasse, va aux ioyers et se trouve lierdu.
Ges lO,t.-33de Sucre, si on pouvait les récupérer, +nneraient,
9 t. 3 -de sucro inarchan&l-gui, A raison de 34 ir. 43 les i00 lcilo-
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h; )p;,, , ,
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grainrnes, représenteraient une perte quo ticlierine de 2.901 fr. 06


sur i00 tonnes clc canne. Comme la perte journalière clans les
sept cylinclres était cle 4.836 irancs, clans les meilleures condi-
tions de travail possibles et clans les mêizies circonstances, nous
avons d o m gagnb 1.934 francs par l'introcluction d u inoulin ti.
à neuf cylindres.
(c Cela élonnera peut-être le lecleur s'intéressant A la produc-
tion du sucre de penser que clans une usjne où 1'011 fait
20.000 tonnes de sucre dans une campagne, 449.748 irailcs de
sucre restent encore perdus clans Ia bagasse et les ioyers, mais
qu'il s'en console en pensant que si la récolle élait operee avec
les ancicns moulins a sept oyliildres, l'on nurait eilcore perdu
en plus 200.832 irancs.
140 CULTURE DE LA CANNE

(c Certains planteurs, en Louisians et a Cuba, ont souvent prd-


tendu i I'azalear qne I'emploi d'un tr.oisidnze nzoizlin ne donnnit
que fa1.t pezz cle bénk$ces, et qzz'npec deu.% ntoalins de trois
cylindres on obtei~ait,i, leur avis, l'extraction de tout ce que les
moiilins pouvaient retirer de sucre de la canne. I1 sera inl;é-
ressant alors de noter le cas suivailt, qui prourrera cle c~uelle
utilité est le troisième moulin.
Sur le clomaine d'Ewa, l'arbre d'un des cyliilclres C ~ U-tiloi-
sième moulin étant venu h se briser, on ne travailla pendant
dix-neuf jours qu'avec deux rnoulins, en attendant i1arriv8e du
nouveau cylindre. Or, lorsque 1'011 travaillail; avec trois ~noulins,
la bagasse ne contenait que 1,053 pour 1.00 en sucre clu poicls
de la canne; et pendant que l'on travaillail: avec cleux mouliils
seulement, la bagasse contenait 1,565 pour 100 en sucre du
poids de la canne. La perte fut clonc de 1,665 - 1,053 = 0,612
pour 100 du poids de la canne, et coinme on écrasa 1.5.000Loilnes
de cannes pendant ces clix-neuf jours, la perte fut cle 91 Loiines
cle sucre pur, qui aurajent dnnné 95.108 kilos de sucre inarchnncl,
soit a 34 fr. 43 les 100 kilos, 32.776 frailcs, soinme représeilLant
la perte occasionnée par l'arret du troisième moulin.
(c Des moulins A neuf cylindres, dans le clistrict de I-Iilo,
broyant des cannes nalurellement arroshes, et d'un liaut clegré de
richesse saccl-iarine, avec une grande pureté de jus, ont doi1116
une extraction moyenne de 94,72 pour 100 clu sucre I;otal contenu
dans la canne, ce qui est encore le résu1l:at le plus élevé cle tous
ceux ci tés plus hau t.
c( En terminant cet nrticle, nous rép6tons que tous les calculs
et tous les tableaux que nous avons cites ne sont que des termes
de coinparaison pour l'etucle de divers I;ypes de moulins et ne
sauraient servir h un autre but. Nous avons pris les résultnts
obtenus par les moulins d e neui cylindres clans les ra.pporl;s
annuels des plantations h90al-iu.
(( Conline 011 pourra le remarquer, en dépit des depenses

énormes de machineries nouvelles et periectioilnées iaites à


Hamai ces quinze derniòres années, et en dkpi l: cle l'liabileté el:
de l'industrie déployées par les experts et les ingbnieurs, dont
AUX ILES H A W A ~ 141

le seu1 bul &ai t de supprinier Ia perte (lu sucre dans la bagasse,


encore subsiste-t-i1 un manque à, gagner iminense qui donnera
matière b. des problèmes plus dilficiles i~ résoudre encore que
ceux qu'il a provoqués déjh, parce qu'il s'agira maintenant
d'extraire les dernières traces de sucre contem dans la canne.

Formules et tableau pour le montage des Bagassières


dans l e s triples Moulins, ayant des cylindres de
26 21 32 pouces de diamètre.

On Cane Sztgar in Jnon, par H.-C. PR~NSEN


GEERLIGS,
page 99.
c(Quand on a choisi la positioii des cylinclres ccjrrespontlanl; d
la ciuantitii! de cannes a passer, la position des bagassières est
exactement clé teriiiinée par une spirale logari tliniique qui peut
Btre renipIacée en pratique par un arc de cercle, i cause de In

iaible longueiir de la courbe. La construction de cct arc se fait


aiséinent a l'aide de la tafile suivante, où :
R = le rayon de l'arc cle ln bagassière ;
S = clistance entre les cylinclres supérieurs et A cnnnes ;
D = ilianiètre des cylindres;
A = angls constant de la spisalc = HAB.
POUR LlCS YALEURS DE S COUIIRISES ENTRE 2 ET 4 IIOUCIZS

D D
D I A ~ I ~ ~ R ED S
IA~\IÈTHES H . POUCES
EV
les cyiindres jes cy lindres
en poiices :n rnillimètre!

La construclion graphique est la suivante :


Dessiner les cplindres suivant leur posi tion, joindre lcs cen ires
des cylindres supkrieur et li cailiies, traces les còtés cle l'anglc
h généralement 830, HAB = 830, tracer AC perpeiidiculaire A
AB, puis HC perpendiculaire i AC, et enfin a u point C coniiiie
cen tre, avec AC comme rayoii, clécrire l'arc de cercle yui doiiiicrn
Ia courhe et Ia posi tion de la Liagassièrc.
Epuration des Vesous

On emploie presque pai'tout unic~ueriier~t la cliaus; cles nioulins,


le jus dilué, aprks avoir pnssé dans plusicurs taiiiis automati-
ques, est concluit par une pornpe sur une balance automatique
situ& au plus liaut point clu bitiinent et directernent au-dessus
iles rkservoirs h chauler, en ~ioriibresulfiçant et d'une capacite
tl'environ chacuri 1.500 li tres ; on prSpare un lai t de cliaux i une
densi td tlonnêe dans des bacs spkciaus à. estinction e t on l'ajuutc
rissez pour que le jus ilevicnne Egèreilieiit alcalin ; gknératemeri t
ln proportion est ile .5O h 7.5 granimes par 100 litres d e jus. Lc
jus cliaulé esl envoyh par une pompe dirccte ri doublc iiction
sousunepression de7kilogrammes, dans un appnreil5 d&ldcation
Deiiiing D, G travers les tuùcs duque1 i1 pasçe ii une vitesse de
1 111. 75 par seconde.
La iiié thode de Deniing i1.t consiste en une delécation h liau t
degré suivie d'un relroiclissement métliodique; le jus chaulS
passe successivement dans trois caisses : i1 est portk d'abord
sous pression nu-dessus dc 110, puis relroidi h environ 100);
iiinsi Ie jus entrS dans l'appareil i Ia température ambiante est
chauffb peiidant environ 45 secondes 5 1100- lioo, puis Ificlie à
9-3- 100"; ces trois caisses consislent en trois solides cylindrcs
en ler contenaiit des tubes de O ni. O5 de diamètre, en conimuni-
cntion entre eux par des cliarnbres si tukes B l'avant et i l'arrière ;
le jus est envoyg par une pornpe afin de passer avec une grande
vi tesse ; d e u de ces cylinilres sont des absorbeurs de 7-apeur,
le Lroisiènie, de grande diinension, cst appelt! le cligtkeur

(1.1 0 1 i C m e Stignr, par 11.-C.Pnisses (;EERLII;S,


page 3.7.
144 CULTURE DE LA CANNE

digestor i).Le jus froid passe dans le premier absorbeur Li


l'ex térieur des tubes, puis dans le second absorbeur A I'inlerieur
des tubes, autour desquels on envoie de 1s vapeui. d'Cchappc-
men t. Ensuite le jus coule dans les tubes du digéreur, oil i1 esl:
porte avec de la vapeur directe h une ternprhture clc 100 -- 1150,
nécessaire dans ce mode de défécation ; fiilalement, i1 passe clans
les tubes du premier absorbeur, d'où i1 va aux bacs i cldcanta-
tion. On utilise ainsi le surplus de clialeur rkcha~iffer le jus
froid qui entoure ces tubes et on porte ce dernier i 40 - 50a.
Grace h ln vitesse du jus ilans ces tubes, i1 n'y a pas 4 craindro
d'entartrage h l'intérieur, cp~ireste eiltièreineil t propre api-ès
quelques mois de fonctionnetnent. L'appareil elemande seulc-
ment de temps en temps un ileltoyage i fone1 avec une solution
cliaucle cl'acide clilorhyclric~ue,pour enlever les salelds provenanl
du jus de cannes et encrassant lJext8rieur des tubes du lireiuier
absorbeur.
Les avantages de cette cléfécation i liaut clegré sonl : les
les écorioinies de vapeur, de inain-cl'ceuvre et ile placc occupke ;
de plus, le jus silrchauffé se coiiserve mieux quc lc jus porlé iL
une inoindre tmpérature. On n'a pu lrouver auounc ciifrérence
au point de vue chiinique dans les jus clarifi8spar les clibérenles
nléthodes utilisant la chaleur, comme le dén~onlrcnllestableaux
suivants ;ces ailalyses ont eté faites avec du jus de cannes pro-
venant du m6me champ, clariíié dans la in6me usiilc, allcriln-
tiveinent un jour avec Ia n~btlioclecle íléfécalion or~linaircc1 lc
jour suivant avec l'appareil Demiilg.
i46 CULTURE DE LA CANNE

DBcantation e t Filtrage.

De l'appareil a deféquer Derning, le jus tombe ilans des d6caii-


teurs, récipients cylindrjques, verticaux, à ciel ouvcr.1, de 2.000 &
4.000 litres chacun de capacite et munis clc robinets à d i W
rents niveaux. On emploie aussi des décanleurs conliilus
(( Deming n, ti fonds coniques et à tubes intérieiirs.

Le jus clair va, en général, directement aux bacs d'atleille


ùes évaporateurs; dans quelques usines i1 passe, ilans 17inLer-
valle, à travers cles fillres à sable dont la descriplion cst tlorin&e
ci-dessous :

Filtres à sables. - 7'he Hawai'an Plantem Munthly, pai'


C. HEDEMANN, déce~nbre1901, page 582.
(< Toutes les sucreries réclameiit de bons appareils do Bltralioil.

La décantation du jus, après l'ancieniie d6I6c~lio11 O U aprùu


le procede Derning, ne doniie pas toute salisfaclion, et la jus
atteint rarenient cet etat de pureté si reclierclié, p t ~ rsuile deu
depôts qui ne sont pas éliminés. Dans quelques usiries les 1ill;res
à poches sont encore employés, et le prix 61evé de leur enlreiticn
est bien connu de tous les directeurs; ces ilása~anln~ges soiit
comniuns a presque tous les filtres en tissus.
(c I1 y a quelques aniiées on a adoptd a Ewa, ainsi qu'à Kaliu,
un système complique de filtres à sable. 11 consisle en un grailcl
nombre de bacs rectangulaires et découverts, munis $une
plaque perforée B. quelque distance du Iond. Sur cello plaqut+
est placée une coualie épaisse de sable, à lravers lailuelle le jufi
passe jusqu'au f o ~ i dd'ou
, i1 est conduit à Ia cuve lillror sui-
vante, au-dessous de la première. Ainsi de suite, les goliiinus a1
autres impuretes du jus obstruent bieiilôt la partie sul~6rieuro
de la couche de sable, ce qui eii necessite le nettoyage afin de
permettre le passage du jus. Cette opéralion exige du lravail e1
de l'attention ; on l'a abandonnbe i Ewa.
« Pendant la dernière campagne, le directeur d'0aliu a irilro-
duit d'hllemagne une batterie de huit fil tres a sahle (( 3tandai.d,,,
aux ILES H A W A ~ 147
construits sur u n principe entièrement different ; ils ont donné
satisfaction.
Chaque filtre consiste en un cylindre fermé, d'environ
28 pouces (O m. 70) de diainètre, et de 6 pieds (1 ni. 80) de
hauteur, à fond conique; dazzs l'axe de ce cylindre est fixe u n
tube perfore de 8 pouces (O m. 20) de diamètre, i fond conique,
en cornnzunication avec le tuyau de vidange. Entre le cy1indi.e
et le tube perioré, est installe u n systèine de bagues coniques,
reposant l'une s u r l'autre, avec, a u fond, une grande bague. Ces
anneaux touclzent le cylindre extérieur, mais laissent suflisam-
ment de place a u jus pour circuler. Le sable se trouve dans
l'intervalle du tuyau perforé et de la paroi du cylindre et forme
une surface filtrarite entre les bagues. Le jus à filtrer penèlre
daris le filtre par un tuyau au fond, remplit le filtre jusqu'au
robinet tl air, passe sous une légère pression & travers le sable
pour aller au tube intérieur perfore, puis sort filtre par le tuyau
ile vid~rigeau iond. La grosseur du sable varie selon le liquide
;i riltrerB,pour u n jus peu dense i1 faut un grain plus petit que
pour un jus concentré. En lous cas, Ia perforation du tube
central est regl6e de iaçon que le snlile ne puisse passer; s'il
s'agit du jus dilue ordiiiaire, les trous clu tube interieur sont
d'environ quatre cents par pouce carré (soixante-cinq par centi-
inètre carre), corrime dans leu turbines.
Quand le sable est satur8 tl'inipureles, on laisse entrer l'eau
pour renvoyer le jus & filtrer contenu; puis, dès qu'il n'en reste
plus, on ouvre le trou de clecharge a u foncl, par ou le sable est
entraine au dehors a l'aide d'une clzasse d'eau. 011 lave alors
IA sable a l'aide tle l'eau courante et d'un injecteur qui ionl
partir rapidement loute l'écume, et le sable as1 prêl pour un
nouvel emploi, B l'état hum ide.
(( Le sable d nettoyer est envoye dans une cuve, munie d'un

tuyau a va.peur perioré et pouvant recevoir de l'eau courante,


par exemple l'eau de, ilécharge des condenseurs. La vapeur agite
le sable et le dhbarrasse des dépâts qui sont rejetks ; le sable
propre est enleve jusqu'à une treinie au-dessus des filtres et
employé de nouveau. L'effioacite de ce filtre est demontrée par
148 CULTURE DE L A CANNE

ce fait que les dépôts des jus se lrouvent non seuleinent dans Ia
partie extérieure, mais dans toute la masse du snble.
c( Les données suivailtes, relatives au travail acluel de ces
filtres, ont été fournies par le chimiste dJOahu :
c( Nos huit filtres à sable ont une capacité sufíisa~itepour tra-
vajller le jus de 1.200 tonnes de cailiies en vingt-quatre lieures
(5.100 lrg. de cannes eiiviron par lieure ct par Iilli'e), ils soiit
lavés toutes les douze lieures, par deux A la b i s . Deux lioiiimes
les manieilt; s'il laut un aide, un honime des liltres-presses les
seconde. Les suriaces de cliauffe de l'évaporaleur e1 cles vides
soiit rkellement plus propres et le travail dcs tucbiiies cst nola-
blement facilité, surtout pour la cuite des seconils jels.
I1 y n. lieu il'ajouter qu'il faut eilviron Irelite iiiinutes 1,our
nettoyer le sable a Oaliu, clix pour vider et reinplir u n Bllre, e1
environ trente minutes pour remplir à nouveau ct le laivo
fonctionner.
(( Plus de cinquante fillres de ce genre sorit e11 roule, venanl

d'illlemagne, pour les diverses sucrcries. Les ateliers ~1'1-Iono-


lulu eii constriiisent dix-huit. La miicliine U. laver le sable
consiste en u n tambour incliné à rolation. Le snble sala eiitrc
par le liaut et s'en va par le ùas, tanilis qu'un cournnl d'enu
passe ii travers le tainbour, dans la direclioii opposke. ))

On laisse le jus déposer pendant cnviron une ileiiii-licure dniis


les décanteurs dont i1 c? eté pnrlé ci-dessus, puis oii ouvro li:
r o b i ~ i e tplacé cle 15 4 20 centiinètres au-dessus du fond clu
décanteur, on laisse couler le jus clair e t , quand apparail
l'écume, on ferme ce robinet et oii ouvre u n a~ztre,l h c é loul
i fajt au fond, par leque1 les écumes et les clép81s sc renclent
dans u n récipient placé en-dessous; de Ià, ce m6lang.e lrouble
est envoyé, à l'aide d'une pompe autbmaliclue, iles filtres-
presses clu type ordinaire et bien connu; les filtros-presses las
plus usi tés ont 18 m P6, 46 ins 5 ou 93 mètres carrbs de surface
AUX ILES H A W A ~ 149
íiltrante; R llusine cl'olaa, i1 y a clix fillres-presses avec uiie sur-
face filtrante de 4G ma 5 cl~acun,pour un travail de 50 tonnes
cle cannes 5 l'lieure. Souvent o11 ajoute de l'eau aux écumes et
aus c16p6ts avant leur passage aux filtres-presses, afin d e reduire
les pertes.
Apres lc fillrage, les gateaux presses toinbent dans un
inalaxour, oii. ils sont delnyes avec de l'eau et envoyk par un
canal incliné dans les eaux d'irrigation.
On a en ghnéral par 100 1ciIogramines de caniies 2 lcilograinmes
iI1écuine ùrutc, ùoiil la composition moyenne en poids est la
suivailte :
ICau.. . . . . . . . 65
13agiissr. . . . . . . 10
r7
l errc. . . . . . . . 16
Concentration.

On emploie ordinairement des quadruples-effets, mais i1


existe aussi uii grand nombre de triples-effets.
Dans les quadruples-effets, la première caisse regoil de la
vapeur à une pression d'environ 360 gramines par centiirièlre
carré; i1 est rarement nécessaire d'aller jusqu'i une pression de
720 grammes; on ne prélève aucune vapeur sur les caisses dos
évaporateurs pour les différents chauffages de l'usine; 011 lle
leur adjoint aucun réchauffeur.
La vapeur de la première caisse ser1 uniquement a chaul'fcr
Ia deuxièrne et ainsi de suite; la vapeur de lã quatrième caisse
est condensée avec de l'eau froide a environ 22- 25" et elle
passe dans les eaux d'irrigation.
Les appareils à bvaporation les plus répaixlus sont les évapo-
rateurs Lilie, dans lesquels Ie jus passe d'une caisse a l'autre
a l'aiùe d'une pompe; on a soin de les prenùre ù'une puissance
largement suffisante au travail a effectuer.
Le jus qui, a l'entrée, pese environ 7 8 Baumé sort i une
densité d'environ 29 a 32 Baumé; ces densités sont données
pour le jus ramené a 15 centigrades.

-
Diamètres des différents tuyaux. Tuyaux de prise et de sorti0
de vapeur de chaque caisse . . . . . . . . . . . . . . Om90
Tuyaux d'injection d'eau . . . . . . . . . . . . . . Oin10
Tuyaux d'évacuation de Ia vapeur condensée à chaque
caisse. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . OmO75
Les eaux de condensation sont extraites avec une pompe
spéciale i chaque caisse; on les utilise pour les générateurs et
CULTURE DE LA CANNE AUX ILES ITAWA~ 151
pour l'arrosage aux moulins; le surplus se dèverse dans les
eaux d'irrigation.
On compte orilinaircment (1) que dans un quadruple effet,
i kilogramme de vapeur evapore 3 kg. 80 d'eau; le Yaryari d e
Malcavhli atteint seulement 60 pour 100 de ce chiffre; o11 compte
encore 30 & 35 lrilograinrnes d'eau èvaporès par heure et par
in8Li.e carré de surface cle chauffe, tandis que Yaryan prècité
clonnr! seulement 20 kilogramines.

TABLEAU XXII

-
R6sultats constat8s dans 118vaporation.

(IPLE-EPPB1
KOLOA

RIBlres c m d s rlo siirlace do c l i a ~ ~ .e .. . . 1.071 395


Lilres do jus trniles par lieure . . . . . . . 97.240 2I.606
ICil ograrninos c1'o;~ii Gvaporbs par 400 It ilo-
grainrnes do j u s . . . . . . . . . . . . . 67,7 67,8
Litrns cl'oaii Gvaporbs par riihlrc de siirlace
.........
rle clisiiflo ot par Iieiire 17,2 &2,4
Norriliro rle l ilres il'eaii qiio devraien t Bva-
Iinror par heiire des appnreils, ù'aprhs Ia
lori~iulodo Dossin, et qiii fisl Bgal : mhtre
carre do surfaco de cliniiITc?x cliule do
.........
rlogres cenligcndos x 9 , s 33.32'1 16.7-29
011par inB1i.o carrè de suriace dc cliaullb o1
par Iieiirc. . . . . . . . . . . . . . . . 31,1
- 42,3

Le netloyage des inulliples el'í'els liorizontaux est beaucoup


plus difficile que celui des appareils verticaux.
On se sert de pompes X air sec, avec condensalion barome-
trique, dans les nouvelles usines, comme a Puunene, construites

( I ) Voir l'kc fInzua%w P1nnlo.s Monthlll, de ùeceiiilire 1888. Rapport H. Nor-


risson, pago 668.
152 CULTURE DE LA C A N N E

en 1901 par Ia Hãwaian Comrnercial el Sugar Cu, et Olaa, de la


Olaa Sugar Co, mais on einploic géiiérãlement les poii-ipes R air
humides mues par la vapeur.
c( 011 a essayé (i) de prevenir les clépòts tlans les caisses
quand les tubes sont verticaux, eii p l a ~ a n tclans l'intérieur de
ceux-ci des baguettes en bois de 8 niilliinetres de tliaiiibtrc; lcs
baguettes possèdeiit le clouble avanlage cle iliniinuer le voluiiie
clu jus passant le long d'une surface de chauffe d o n n é ~ e1 , par
leur rugosité de mieux arrêter les incruslations quc les parois
lisses des tubes en lailon; cela n'exclul c~peiiclaiitpas la neccs-
sité de nettoyer de temps cn temps les caisses en faisanl bouillir
d e la soucle caustique, et, après l'extractioii de celle-ci, de bicn
laver l a caisse avec une solutioii étenclue e1 chaufiée d'ncidc
chlorhyilrique : apres quoi, on peul gcatter efíicacernent lcs
tubes.
TABLEAU SXIII
Analyses du tartre des differentes caisses
d'un quadruple effet. - Composition e n poids.

Phosphste de cliaux. .........


Sul ta te - ..........
Carbonate - ..........
Silicate - .. ........
Oxalate - .. ........
Oxyde de Eer . . . . . ........
Silices. . . . . . . . . ........
Jlatibres cornliustibles. ........

Un quadruple effet Lilie, pouvanl coiiceiitrer 39.000 litws c10


jus h l'heure, coete environ 170.000irancs, acheti: i,l~liilaclelpliii:
chez The Sugar Apparatus Manufactureng e1 C o .
AUX ILES I I A W A ~ 153
u L'apliareil cl'evaporation & quadruple effet de Lilic (1) est e n
usage dans ùeaucoup cl'usiiies inodernes. I1 preseti te dos avaii-
tagcs et des d6savantagcs sur l'aiicien type d o iiiultiple effet.
Sans doute, le iiouvel évaporateur iI ruisselleineiit c o m titue u n
graild progrès et cerlaiiienient i1 ii'y n rieii B dire contre ce
syslème et sol1 ioiictionilen~cntautomatique. La prétention de
l'inventeur ccpeildant, sur la questioii de l'entraiiiement, est à
coup siw exagérée. A certaiiis inoments l'entrainement est lrès
sérieux et l'apparcil, te1 qu'iI est iristallt$, exige sous ce rapport
une ntteiition coiis tante. Nous nvons pu obterii r lc rnaxiinun~de
rencleinent, lorsque le jus était d'une grande pureté et bien
reposB. Te crois néannioins qu'oil peut remedier k toutes ces
clifficultés, et iious projeloiis d'agranclir dans notre usine les
tuynux A vapeur et d'ajouter eii plus une ou deux autr'es plaques
ele chicanes, spécialeineiit clans les deus premiers corps. L'en-
trninemenl moyeii cle l'nppareil, lorsqu'il iiiarclie ZL une pi~esçion
de vapeur de 3 i 4 livres (217 gr. h 289 gr. par clii2) dails Ic
l)i'emicr corp.; ktait cle 0,00001 a 0,0001; avec une pression de
5 livres (3G2 gr.) clans Ie preiiiier corps, ceci étanl 1s coiiclition
exigée de Ia sociélk Lilic, l'entrainement est irioiité cle 0,00025 ii
0,003 dsiis les eaiix percliies; iiotre inoyeilne a ete ci'environ 0,0003.
11 y a ilonihre de pelits cliangements ilui pourraient htre
lacileinent Cai ts claiis l'appareil et qui le rendraienl. beaucoup
1)lus pi3atic[u~.Ln principale inorlificntion rlevrnit porter sur ln
facilite pour lt: déinoiilage des tuùes de cllauí'fe; ln disposition
actuellc comporle une plnclue de têtc d a n s Incluello les tubes
soiit mniidi5iies, cn qui occasionne un contacl lwrmanent et
renrl presque iinpo?.:siblel'enl8veiiieiil l1'~iiltube saizs le ilétruire.
Eii changeant le nioile de fixatioli cle ces tulios claiis Ia plaque
de têle, on pourilnit leu remplncer facileiirciil pai' un autrc jeu
de lubes en cas cl'eiilnrlragc, cc qui csl; le priiicilinl inconvé-
ilienl e1 Ia cause dluii rnlentisseiiieiit de 1'8vnlioi'íltion sans que
les solulioiis de soude o1 cl'iicicle puissent les aettoyer convena-
blelilent. ],e cliangemeil t des tubes clonnerait to11t le tenips

c @laritobs
(1) ~ h Hazoula~~ nfo)~tltlu,
dticombro 1001, par ,rJnrimA . Imv, page Til!).
15G CULTURE DI.:LA CANNE

voulu pour le nettoyage de ceux qu'on a enlevés; ce cl-iange-


ment peut être fait facilement en vingt-quatre heures. Très sou-
venl, une partie des tubes sont en bon état, tandis que certaines
rangkes sont très entartrées. Nous avons constate que pour le
nettoyage, les âcides étaient très iluisibles et nous avons (15
en abandonner l'usage pendant la deriiière campagne. On lmur-
rait encore faire d'autres légères moclilications, par exeilil~lc,
l'installation a I'avant de portes à bascules, comnie a l'arrière, et
le remplacement de la macl-iine Westingl-iouse par une machine
verticale a grande vitesse, type marin. La rnacliinc Wesling-
house qui a étB fournie avec l'apparejl a causé bicn cles ennuis.
La vapeur passait entre le piston et les seginents, entraii-iai-it
l'huile daris l'échappement. Quand nous avons conslalé ces
inconvénients dans la machine, nous avons enleve ia porlc (lu
preinier corps, pensant que peut-@treles luhes etaiciil salis par
l'huile; mais n'ayaiit rien trouve, la liorle iut remise cii place ct
le travail continua jusc~u'a la fiii cle la canipagne. Pendanl le
nettoyage nous constat81nes que l'huile, au lieu de resler ~lails
le premier corps, avait passé au del&pour aller clans le secoiiil
et le troisieme, principalement dans ce clernier, sur tous leu
tubes. Pour cette raison, nous avons l'inlention tl'envoyer
l'échappement au dehors; les fuites de vapeur onl. cl-iaut'le les
huiles et le vilebrecluin occasionnant des ennuis 1)ar Ic n-ielangc
avec le c( babbitt (the babbitt), et causant une grande perlo
d'huile et de vapeur. Une machine destinbe h ce travail davrail
avoir tous ses organes à découvert, permettant ainsi des répa-
rations promptes sans grand arrêt, comme c'es t n6cessoire avec
notre niachine actuelle, par suite de l'échaufiement ile toules sos
parties. Nous avons trouve que M. Lilie a eu tort de signaler
I'avantage de pouvoir conserver les tubes propres on renversanl
le travail de son appareil; i1 n'y a aucun avantago quelcont~ue,
parce que l'évaporation est retardke et que les jus les plus lbgors
dans lesquels devrait se produire la plus grande Ovaporatiotl,
se trouvent dans le corps Ie plus froicl. Nous esp6rons cepon-
dant obtenir un meilleur travail pour Ia campagne procliainc,
en ajoutant des filtres a sable à i1otre:usine pour:ne pas forcer
nobre appareil, comme nous l'avons fait, la saison dernière,
avec nos jus impurs. L'appareil de Lilie, en tant qu'evaporateur,
est en somme satisfaisant. Nous croyons qu'un echange de vues
et une uornparaison des résultats obtenus, entre diverses usines,
pourront aboutir a un type d'évaporateur supérieur.
Le fonctionnement de I'appareil, pendant Ia derniere saison,
doi t e tre uonsidéré comme un essai; l'inventeur devrait iinaginer
un appareil repondant aux conditions precitees et ne pas perdre
de vue qu'il Iaut alors une rnarge de surface de chauffe pour
garantir le travail, ce qui n'existe pas aujourd'hui. 1)

Clarification.

Les jus, apies leur sortie du triple effet, ne subissent aucun


Lraiteinent; i 1s voilt directement au bac d'attente des apparei 1s
à cuire.
Cuite.

Le temps d'uiie cuite de pre~nierjet, depuis le momeilt ou 1'011


comnlence i introduire la clairce jusqu'au moment ou l'on
comnlence la viciaiige, est de trois cpatre heures pour les jus
ordinaires; avec du jus inlérieur, i1 faut jusqu'i six heures; en
pratique, on compte trois cuites en vingt-yuatre lieures.
Beaucoup d'appareils a cuire en usage ont leurs serpentins de
chauffe trop longs, ce qui condense la
vapeur avant qu'elle ait atteint leur
extréniité, et ils sont trop rapproches,
ce yui fait perclre du temps a lavidaiige;
les portes de viciange sont aussi sou-
vent trop etroites; i1 est prélérable de
les avoir a coulisses et non à bascules,
surtoul: quancl o11 veut couper les cuites.
1,es appareils à cuire sont nlunis d'un grancl noinbre de ser-
pentins eri cuivre (de huit i yuatorze) avec u n dianiètre variant
de O m. 055 h O 1x1. 10; leur capacité, dans les usines puissantes,
est de 25 h 35 t o m e s de sucre par cui te; on comp te dc 3 à 4
mètres carrés de surface de chauffe par loiine de sucre et par
cuite. La vapeur est introduite une pression de 3 lcg. 25.
On cuit les premiem jets de deux fuçons, suivaiit que l'on
emploie ou non la cristallisation en mouvement.
Quant aux sirops ci'égouts, on les cuit au filet, puis on les
Inisse cristalliser dans des récipients spéciaux.
158 CULTURE DE L A CAKNE

Onne prend pas note des quantités de iiiasse cuite des dilférents
jets obtenus. On recuit habituellement quatre fois les sirops,
sans leur faire subir de traitement, ii moins qu'ils ne soient
acides ; dans ce dernier cas, on les cliaule de façoii i les randre
légerement alcaliils et on les fait barboter dans une cuve au
moyen d'une injection de vnpeuil provenatit d'un serpenlin perré
cle trous et place au fond, jusqu'a ce qu'ils atlcignent 42 B de
densité.

La Cristallisation en mouvement (Plantation dlOahu)

The Hawazan Plantem Monthb-, par L'.-A.4. MUSSCIIAERT,


decen~brei901, page 590.

(c Faites le plus possible de sucre de preniier jel; si vous ptir-


venez R obtenir un type unique, ce sera pour le mieux.
C< Tel devrait etre IH but de tout fabricanl; cle sucre, te1 ful: le

nôtre clès le début de la Coiripagnie sucrièro dlOaliu, et c'es.t nous


qui nous en sommes rapprocl-iés le plus en Flawai. Dans Ia dar-
nière saison, nous avons obtenu 95,2 pour 100 de proiiiier jet,
liolarisant 98037 au départ de I'usine.
« L'usine de Ia Coiripagnie sucrière cl'0a'hu étíii t une dos plus
belles parmi les clernières construites ùans ce pays, el: on t l
obtenu des résultats satisfaisants par le procedb de cristallis~i-
tion du sucre on mouveinent.
(c Les cristalliseurs introduits ici, bien queprovennnt de clivors
constructeurs, sont tous de mêine forme et bast:s sulu lo mbine
principe. En Europe et a Java, i1 y n presclue une cluuzaine de
systènies differents de cristalliseurs, el: je ne surais pas surpris
d'en voir encore ùientôt prhoniser de nouvoaux. Jo crois doric
qu'il est nécessaire cl'appeler l'alterition sur ln coilstruclion tlo
ces appareils. Toutes les parties de Ia masse cuite cloiverit htre
tenues en mouvement ou tout au moins le moins possible en
repos, a f h d'empêcher tout dép0t sur la paroi int6rieui.e do
l'appareil et afin d'égaliser le refroidissement clans Loute la
m CULTURE DE LA CANNE

rapide B certains moments, i1 est nécessaire que cel te eilveloppe


puisse resister i une prcssion donnée. L e refroidisseinent doit
8tre stricteinent surveillé, no11 seulement pour les raisoils q u e
nous allons iniliquer, mais afin aussi que Ia transinission ele la
chaleur ne soit p s interceptée par l'incrustalion, l'accuiliulalion
cle saletés, eto.
c( On utilise aussi l'enveloppe i r?au pour cliaufí'cr ln 11iciSse
cuite i l'eau chaude ou nvec de la vnpeur, alin de tlissouclre 1~
menu grain r p i pourroits'ktreforinépenilan t le reiroicliss<:iiieilt ;
mais cela ne r6ussit que lorsque la inassc cuile est ti'uiie purcli~
relativenieiit grande et quc ie menu grain csl pcu uboilclnill;
avec cles iiiélasses de faible puiete, i1 esl iinpossible rleclissoutlre
le menu grain, inéme en augmentant forlement l a cliolcur, c@
qui demanderait plusisrirs heures. Nous l'avoils essayh uno iois
saiis grand résultat. Le menu grain ne se Iormera pas, s i l'on o
des vides et cles cristalliseurs bien construils, ct si 011 surveillc
attentjvenlent la cuite.
« Lorsqu'on ne peut réduire la cluanlité ele prciii ibrc masse
cuite qui doit composer chaque cuite, d e iaçon d lui ajoulcr u n e
quanti té suffisante de sirops, sans dérangcr le lravail rbgulier
de l'usine, i1 faut agrandir l'installation.
(( La pureté de la claike et cles sirops cl'égoul varinill cotis-

tanment, i1 en est de m h n c de lours inélanges, les siropil


d'egout entrent pour 30 i 50 pour 100 clms le mélange lolal. I1
est entendu que ces sirops sont ajoutks quantl la cuite i1 (516
convenablemant serree. 011 coiiçoi 1 cloiic lacilemenl quc ias
vicles, qui etaient suffisants avec les anciennes inélliotlos tlc
fal-iricatiori, ne puissent fourriir un plus grailcl lravail, iiloins
de inodifications; i l ne iaut yas employer cles appareils n e
per~riettantqu'une circulation lente de la masse à cuire pnr
suile des serpentins mal compris; car alors la inassc cuito u c
peut être anienée j. une concentration convenable, parco cluc
les sirops introcluits ile se mélangent pas biell, ou si le 11lElaiigr:
cst bon en apparence, i1 faut beaucoup cle teiiips, et cilcoi'e i1 1 1 ~
ser& jamais possiùle d'obtenir une masse i i o ~ ~ ~ o 11g yè ~ a ~10s
~~.
renlèdes Pour améliorer une circulation inlparfai te, p a r exemple
e n ilitroduisant un serpenlin lierforé juste au-dessus du fond ilu
vide, par leque1 de ln vapeur seclie puisse être soultlée directe-
ment d a n s Ia masse cui te (ùrevet Claassen).
(c A u x Hawai, AI. FroLirxse a pris un breve1 pour une invention
r8alisant u n progrks dans cc sens; nous l'avons adopte, ce qui
naus a fait gagner 10 pour 100 sur le tenips de la cuissori.
(c U n tuyau sernblable B celui de Claassen, rirais avec des trous
plus grnnds, e n comrnunication avec le tuyau d'aspiration des
S~~OP arrieliorera
S, la distribution de ceux-ci d m s la rriasse cuite.
11 f a u t juste autant de tenlps pour Iaire unc cuite dans un
g r a n d appareil que dans un petit de niarile construction; un
cuiseur d e sucre peut donc iaire, avec les grancls, lmucoup plus
de sucre avec moins de travail et il'effort, et, en conséquence,
porter toute son attention sul1 un point. CJest pourquoi nous
avolis installe un grand appareil de 50 tonnes.
cc .Te vais incliquer ies avnntages de ce vide et expliquer sn
forine.
« Son grancl diami.tre, I4 pieds 3 pouces (4 111.27), compnrS ii
s a liauteur de ilG pie~ls9 pouces (5 in.), étonne tout d'aùor~l;rien
n e sert de bátir haut pour avojr une grande capacith; plus haut
est le liquide au-dessus de ce qui Iait ùouillir, plus i1 est diificile
pour l e s bulles de vapeur de se forrner et de s'élever A, travers
le liquide. C'est ce qui se passe surtout avec les inasses cuites
d c ùasse puretk. Je liuis renvoyer ceux qui veulent etudier ce
sujet à Der Dampf in der Zuckerfaórili, ùu docteur liarl
S l a m m e r . Cc: n'est pas u n progrès de rapproclier les serpentins
à vapeur nGme dans iin vicle Stroit et SlevS; comrne les serpen-
t i a s supdrieurs fourniront naturellement la vapeur plus facile-
ment que leç serpentins jiiiérieurs, la partie supérieure dc la
m a s s e sera e n hùullition landis que le ùas restem en reyos.
L96crivsiii sai t que si diaque serpentin est pourvu de valves
djentr&e et de sortie, la pression de vapeur peul être rSglde dans
chacun d'eux; i1 sait, en outre, que si le cuiseur peut le laire en
quatre o u c i ~ i qtouclies de la iiiain, i1 peut doiiner plus d'atten-
tion l a ùonne cuisson, que s'il avait k faire les InknlCs 1nani-
pulatioris s u r grand nonibre de soupapes distriùuées hors de
li
163 CULTURE DE LA CANNE

portee. Les neris du pauvre homme seraient, d a m ce derniercns,


ùient6t surmenés s'jl ooulait psnser B lui-inêmc h sol1 travail*
<( Le corps de chauffe, dans le gros vide de la GompWnie
d'oaliu, est parta& en trois sectíons, une dans la ~ a r t i eco~licluo
les deux nutres dans la partic cylindrique ; chacuna dc ccs
sectiolis est aliinentée par de la vapeur clirecte ou d e l a val)eur
cll&happement et réglée au moyen d'uile s e u k SoUPaPe- Clia-
cune d'elles a une issue pour l'eau condensée, qui passe chlls
un ~Sparateurspbcial pour cliaque section, d'06 elle s ' h o ~ l o
libre~nentdans le réservoir ti eau chaude. Tous les sei'pelliins
sont en cuivre et disposés en rangées liorizonlales, l'unc nu-
dessus de l'au tre ; ceux des deux sec tions s u p h i c u r e s o11L
2 pouces (O m. 05) de diamètre et sont distants d e 6 pOUCCS
(O m. 15) l-iorizontalen~entde ceiitrc en centile, vcrticslcnieill à
2 pouces et demi (O 111.082). I1 existe clonc u n cspace de 4 poilccs
entre les serpentins, perrnettant h la masse cuile de se mouvoir
verticalement; i1 y a seulernent une ouverture de u n d e m i - ~ U C U
entre ces tubes inesurés verticalement. La partie coiliquc? 11~1
corps de cl~auffeest construite clans une forinc clirfbrenlo, l n
mnsse cuite y circulant differernment. L&, les s e r p e i l l i i ~olil: u i i
diainètre de 2 pouces et demi (O ni. OG25), et ils son t disLanLs tlct
6 pouces (O m. 15), coinme les tubes supkrieurs, mais inosurant;
3; pouces de ccntre 3 ceiitre, rlans la clirection verlicale, laissnnl:
une ouverture entre eux de :1 P O U C ~ S ,ce qui permel la iilussc:
cui te de se mouvoir plus libremen t vers le cen tre, a u ~iioinc!i i 1
de la vidange. Pour le inème inotif, les serpentins sonl a11
i
moiris íi pouces (O ni. 02) des parois clans l a parlic coniiliiu
et â 4 pouces e t demi (O m. 112) clans la par tie cylinclrique. Ila
ont cllncun de 23 à 30 pieds (9 in.) de long et o n t u n e illclillaison
sur c e h b W u r dc i $ pouces, qui perme t l'eau concleilsljo
de s'en aller librement ; de plus, iis sont relihs enlro e u x a t
s ~ u t e n u spour éviler leur affaisse~nent.
La porta de décharge a 3 pieds 7 pouces de diamhtre (1 111.17)
et le s e ~ e n t i nle plus Blevé est i 9 pieds G pouccs (2 ln. 85) du
fond du vide- Celui de 25 tonnes, que nous posseduilS, cst
construit différeinment, mais d'après le niême principe.
AUX ILES IIA \\'Ai lci3
L e corps chauffe est p h c é le plus bas possible (lu
s o l ~ ~ ~ ~5 ~lJieds e t , 8 Pouces (1 m. 70) [lu foncl de l'apparei], le
~ 6 1 est 1 ~ h u t de 4 piecls 2 pouces (I m. 25), et Ia partie cylin-
cll'ic~uea 11 13ieds 2 1JouccS (3 111. 35) sur uil cliamètre 9 pi&
(i Pouces (-3111. 85). La surlace de chauffe est de 750 piecls carrés
(60 111'. 750) ( ~ ~ L W le Y1)etit appareil, et de 1.500 pi& carrés
(130 iiiP. 500) d n m le grnnd.
La, iilasse cuile tombc cl'une coulolte qui la conduil clans lcs
cristalliseurs.
c( 11 nc faul jamais couper et lhcher que la quantité juste
iiúoossaire c1 suilisnnto pour remplir un cristalliseur, ou 1'011 iie
doi1 jamais iliblanger difC4rentes cuites, sans quoi 1'011 est sfir
r10 fnirt: clu ~ i ~ c i grain lu (frise grain), parce que Ia prcniikre aura
016 rclroiilie nvaill que le reste n c soit l-iien mélangé avec elle.
I1 f a u l niissi clrauflcr nupnravant le cristalliseur 1s m h i c
t e i l i l ~ e ~ a l u rque
e l a rnasse cuite cp'il rloit recevoir, pour h i t e r
l n foriiiatioii clu menu grain, par suite du contact de la masse
cuilc, avcc lcs pnrois clu cristalliseur. Nous avoiis rkussi, surtout
p-licc, [LIa co~istructionp a ~ f a i t eele nos appareils d cuire; Ic grús
ilu travail a ULO inil pai1 cux e1 i 1 ile reslnit pliis qu'une faible
l>ciillio,mais Ia plus clblicnle pour lcs cristalliscurs. Le iliélangc
elo la iilnsso cui le, prcmier jel, rlails l'appareil cuire, avec des
sirops ile faible purclh, se iail cle façon h conserver Ia masse
s o u s uno Coriiie liquitle et h permettrc au sucre de nourrir le
plus possiblc lc pi'ciriier grnin formé. Si ces n~klasses con-
1ic:ilnclll clu sucrc cristallisable, uilc parlic ele ce dernier se
ili:poscrn s u r lcs crislaux exista111 cléjà et pourra être extrait
nvcc ccs crislnux. La irnasse cuitc, e11 quiltant l'appareil, doit
Olre asser: lluiclc lloiir Ctrc y e n ~ u é r8gulièreineilt
e par le nlahxeur
apr& sol1 rcfroiclisseir~eilt; elle s e turbinera alors facilement.
Les quanlilbs ele sirop à mettre dans l'apl~areilclépelideilt
principalcmcilt (]e l a viscosité de l a masse cuitc lnélangée; elles
(loivenl êlre clélerirliilécs prt~tiqueinentpar cliaque fabricant de
Sucre, Notrc clairce est conceiitr6c ellviI'0n 61 brix (32baulllé).
T~~~ sirops h lnélsilger avec 1~1.première masse cuite sollt (lilués
iL (i50 ]jrix (340 B 9) cllauf[és i euviron 155 k ' e n h e i t (68'). Une
164 CULTURE DE LA CANSE

petite quantité de soude caustique doit ajoutée aux égouts


avant leur dilution, de inçori à avoir un nlélange convel1able.
La soude prend la place de la chaux clans d i f h h n t s seis orgalli-
ques, dégage la cllaux et enlève la viscosité des sirolls dails une
certaine mesure. On doit aclmettre des égouts dans l'al313aieil
jusqu'j. ce que le mélange ait environ 70 pour 100 Purelb.
C'est un chiflre que naus avons ~ilaintonu asse2 lollgteli11~s
penclant la dernière canipagne ; si la viscositi: des jus, clui
dépencl entikrement de !a qualité de la caniie, perniet clc ~iletlre
plus d'égout clans l'appareil et cl'abaisser clavantage la puiletc'?,
nous le faisons. Pendant cleux inois de la cainpagne dernière et
seulenmnt un mois de celle-ci, nous avons aineiie la purelh cle
nos sirops d'égout preinier jet aussi bas que 112-1111 ~ J O U ~100;'
pendnnt ln saison, en général, nous l'avons fait desceiidrc
à 52-55 psiir 100. Le travail aux turbines et la qualité rechcrclih
pour le sucre, établissent le travail cles vicles. I1 n'y a aucuna
règle; lapratique seule guide l&coinine cn Loute chose.
Les expériences de Claassen au moyen de solutions conlc-
nant clu sucre ont montré que la viscosité cles masses cuileu
sursaturées augrneiitait rapidement apiès le rcfroiclissemciiL, e1
que les conditions pour la cristallisalioil clu sucie clevoimionl
beaucoup plus dèfavorables, par suite de cette viscosilrl:; o n n
constate de plus qu'en poussailt riloiils loin la conceiilralion, oii
obtenait plus de sucre de ineilleure qualité daiis cles condilioiis
égales de pureté; la grosseur du graiii n nussi une graiicla
influente sur la quantité de sucre obtenu. Les crisliiux tlc
grosseur iiloyenne donnent les meilleurs résultuls. S'ils soiil
cuits gros, i1 y a plus d'espace entre eux, ct les inoliJculcs d o
sucre peuvent fornier un grain nouveau qui s'cn ira nvcc lcs
égouts penclant le turbinage.
(( LorsWe la Capacité et le iiombre rles cristnlliçeurs soiit assca

grancls, i1 est préférable de lficl-ier les cuitos ;L une lempki>a~urc


~ 1 ~ s et n10illS ~Wrée,parce qu'il se produit un relroicljs-
sement ~ l u régulier
s et qu'on obtieilt uiie ineilleuri: crislallisn-
tioli une llal'tie du travail du vide est alors all+$e par lea
cristalliseurs. Toutefois, c'est dans les vicies que se filiL
rnajcure partio clu travail ; lorsque ia niasse cuile tolllbe dalls le
cristalliscur, les ég0uts entre ies cristaux ont cléjk une pureté si
hasw et sont si èpais, quc le sucre qu'iis colltiennent encare en
solutioll, Se cristallisera tr8s lentement. La crjstallisation en
liiouvelnent et un refroiclissenicn t méthodicp peuvent seulç
niiiéliorer et actiwr l'extrnction de ce sucre. Plus les kqouts sont
visc~ucux,plus lenlc est la cristsllisation. Plus puissnnte est
l'installation des cristalliseurs, pIus la masse cuite a de teinps
pour se rcfroidir el; ineillcurs sont les résultats. Nous refroidis-
soiis notre preniière rnasse cuite penclant six lieures, parce que
ilous ne pouvons utiliser pour iiotre premier jet que 45 pour i00
ilc Ia capacité Lolale de nos cristalliseurs. Nous projetons ele
construire un lransporteur coilveiiahle qui iious permettra
cl'eniployer lous lios cristalliseurs 8 la fabrjcation il'un seul jet ;
ccpenclant, nous nc pourrons arriver a un seul jet que si les
vasous 0111 uiic purele mediocre, cnr pour cela i1 faut faire
clcsccilclro d (i7 pour 100 la purelk ele la iunssc cuite cpittnnt
l'appareil. Si 10 mélange a une purete supérieure d G7 pour 100,
je no crois pas que les ilerniers sirops atteindront 40 pour 100,
cliiflre que nous nous soiiimes fixé comrne limite.
(( La capaci Lé ele nos vicles ne nous permet pas ele prendre plus

dc 45 pour 100 clc sirops, lorsque le moulin rend son maxirnurn,


ct comme les sirops quc nous mettons clans les appareils k cuire
sonl supposés avoir une pureté de 43 pour 100, celle de la clairce
ne dbpassera pas 86,B pour 100; si la puretê était plus grande,
nous aurions & adopter la inèthode suivante :
La inasso cuite de clairce seule ayant une pureté de 86,6 ?L
95 pour 100, donne, quand elle est turbinée cliauile, des égouts
d'uile pureté de 70 h 80 pour 100, qui peuvent ètre facilenient
crislnllisés dans le vjdo et traitês comrne c i - ~ ~ S S U S .
1)enilanL Ia yrenlihro saison, nous avoris travaill8 avec nos
cristalliseurs de catte laçon et nous avons pariajtement r h s s i .
Idacolllmunication entre le petit vicle et les cristailjseurs consiste
cl-, un tuyau ele G pouces (O 111. 15) cpi conduit bien les masses
cuiles failes a u filet, mais qui est insuffisant pOur des Inasses
cuiles e11 graiils; nous avons eu ùeaucou~ d'ennuis ~ ~ u a n d ,
166 CG'LTUHE DE I,A CANSE

pariois, nous avons 6th forcés cl'envoyer dc ccs clci*nic'!rcspar lo


tuyau en question aux cristalliseurs. Le sucre de cleuxiCme jol
iiiélangé était d'uil bon grain et polarisait 93 pour 100, c'csl le
titrage inoyen de no tre premier jet actuolleiilent, Iorsqu'i 1 il'csl;
pas claircé. Nous einployoils un excellent apljarcil ii claircer clui
dissout la quantité minimum de sucre eil turbine. DOS~ ~ Y C I I V C S
coinparées prises entre les ègouts, séparés au labosnloirc, d o l a
masse cuite avant le turbinage, et les kgouts aux lurIAiics, oill,
montré une auginentatioil clc 112 pour 100 de pureli5, e1 jniiiriis
plus de 2 pour 100. La tlimiilution dc pureté cles sii.01)~axislíiuis
cntre les cristaux et la première niasse cuite claiiri 11,s crislnlli-
seurs ne dépassait pas 4 clegriis cn six lieurcs, iiiais louli: la
quaiititè clu sucre qui crislallisait alors se clkpi~snil:s u r 10s
cristaux de preinier jet qui étaient cl'uil voluiiic coii~reiii~lilr~; si
la mssse cuite avait eté turbiiiée iiiiii~cclinleilieilI., ln iliiiililili\
cristallisablc peildant le reiroidissemeiit, sc sorail; ]iorcliio tlniis
les égouts et, de inBilie, si la massc cuile avait c16 rciroiilio nu
repos, cetto quantitd cristallisablc so serait eiicoro pimlur? lJnr
sui te des iaibles diiileilsions cles cristaux ioriii6s. L'avíiiitiigo SI10-
cial de Ia cristallisatioil eii iiiouveineill ost de permcltrii nu s iioino
cle nourrir, peildailt le reiroiclissemcill, les graiils dSjh csislnil 1s.
(c Ci-dessous quelques cl-iiffreseiiilwuiltès au iilanucl do l'ri~isuii
Geerligs sur la iabrication clu sucre Java :

TABLEAU XXVII
Composition de masses cuites et de sirops.
A O S ILES I I A W A ~ i67
(( Uans ce tableau, les cliiffres ne conceriieiit pas les bgouts

ol~tcnusau turbinage, mais les sirops interposés entre les


cristaux, la masse cuite relroidie. En comparant les analyses
clc ces sirops ct de la rnasse cuile, on ddtcrrnine le sucre cris-
tallisé, ainsi quc i a c~uantité rlc cristaux obtenus clans les
turbiiles.
Lcs quantilés de sucre cristallisk ne sont pas trbs diffkrentes;
l ' m d y s e chiinique ele Ia niasse cuitc e1 clcs sirops interposés n'a
pas donne no11 plus dc grandes diffkrences, iiiais les quanlitis
de sucre pcrdu par les toiles de la turbinc clonnent d'autres
cliiTCi3es.Du sucre cristallisé en inouvemciit i1 a 6tB obtenu tous
lcs cristaux, taildis que dans los autres cas ou Ia cristallisation
sc, iaisail au q ~ o s o11 , n'a pas perdu inoins de 13 & 50 pour 100
clnils les lurbines, 1)arce que ce sucre se crislallisait h part et
foriileil cle si l ~ e t i l sgrains, qu'ils pnssaieiit avec lcs égouts à
lriivers Ics toiles des turbiiics; le principal est que le sucrc se
crislnllise i une grosseur vouluo. (Voir la dernière colonne clu
1al)lcau .)
c( Notre surplus tlc sirop, kgouls prcinier jet, avec uiic pureté
tle 45-52, a ét&cui t ciu filet, envoyci: dnns uil eles clouze cristalli-
seurs cn2ployés pour nos seconds produits et turbiné après u n
reiroiclissemenl de huit A, neui jours. La 1,ureié du sirop cl'kgout
rleuxibme jcl est descendue i 35-42 pour i00 eL le sucre obtenu
a polarise 8 V , s a proporlion a étd de 4,8 pour 100 rle Ia quantite
tolale ele sucre; iious l'avoils reiondu.
L'iiltroduclion de la cristallisation en mouvemenl demande
aussi qu'on augiiientc l'inslallalioil dos lurbines parce que :
(( i 0 011n à turbiner unc plus grande c1uantitd de masse cuite,

proporlionnelle S Ia quantith d'égouts rentrés dans le vide ;


(( 20 Le turbinago rle ces cuiles mélangées lirend plus cle teinps

par suite de la plus grande viscosité des parties non sucrées de


Ia masse cuilo.
Un aulrc point iniportant esl la c p a l i t ~de conservation du
sucre obtenu par ce prochdé.
(( Cette queçlion ele Ia climinution de la polarisation du Sucre

e11 transit a &t&trai lhe A Ta rhnioii de I'an dernier des sucriers


168 CULTURE D E L A CANNE

de Java, .et j'extrais ce qui suit du rapporl clc ccttc assciii-


blée :
(( Plusieurs cliiiilistes oiit Iait des expérieiices sbrieuscs c1 soiit
« arrivés à des résultats différents, cliacun cl'eux a cléclnré cluo
(( la présence d'une humidité est indispeiisable à cc déoliet elo
(( titrage; elle est iluisible soit par elle-iiihie, soit par sol1
actioii sur d'autres éléments qui, saiis elle, resleraicnl iiidiSlé-
(( rents ; les causes seraient doiic, en adiiiet tant uno liuiiiicl i 16
existante :
c( h-L'influence de l'buiniclité etle-iiiême (Serruricr).
(( I3 - Un acide (TVinter).

c( C -1Ies micro-organisines (Rlax~vell,Sliorcy).

I1 n'est pns évident que l'eau seule ai1 u n effct si iiuisil~li:,


((

car i1 a étC prouvé que les solutioiis ele sucre s18rilisBcs pouvaiil
se coilserver cles années, sans clétérioralion; si dcs soliilioiis
- diluées se conservent, pourvu qu'elles nc conliciliicnl píis tlr:
iiiicro organisnies, n fortiori le sucre qui a sculciiiciil iiilc faiillo
dose cl'l~umiclitédevra conserver sa clualild.
« L'acidité seule ne peut non plus être la cause uiiicluc ; Priiiscil
Geerligs a o b s e ~ équ'un lot cle sucru de canno ralfiiiti vcnniit
de Hong-Kong, eiiiballé en iiattes et conservb dsns u1l ilingnsiii
hiimide, avai t perdu 5 pour 100 cle polarisation en rlunlro iiiois.
L'liu~njditéétait de 2,25 pour 100 et la quantite clc glucoso, (lui
a I'origine devait êlre très petito, etait de 2,35 pour 100. Copen-
clant le sucre donnait une réaclion ncutre : iii l'acidc, rii los
composants des cendres, ni les clérives de glucose n'auraicnl liu
causer l'inversion.
(( Ainsi, pour savoir si pratiqueinent l'eau seule ou avec l'aide

d'acides ou de micro-organismes, amenait la cli~ninulionr a l ~ i d o


de la qualité du sucre, Prinsen Geerligs et cl'autres ont fnil 1,111-
sieurs expériences. Sans en parler cl'uiie façoli coinplblc, jo
donnerai cependant les conclusions clc ses reclicrclics.
« Prjnsen Geerljgs a trouvé que le sucre sec se coiiservc l)ic.!il
en magasin, lnê~ncs'il contient cles ferinents, i~laisque 10 sucra
noli stérilisé s'inverti t tr6s vi te 10rsqu'il est huinida, o t iic
AUX ILES HAWA~' 169
devieilt pas acide dès le debut de l'inversioil. Le Sucre, dans
lequel les microbes sont tués autant qu'il est possihle techni-
quemellt de iaire, diminue aussi eii qualité, mais beaucoup
liloins que Sucre qui contient plus de ferments. L'alcalinité
(lu Sucre llulnicle n'est pas du tout un prhventif suffisant contre
l ' i n v e r s i o ~*ussi longtemps que la réaction est forte (alcalinité
0,2 Pour 100 de soude) l'inversion se fait lenteinent, mais si
l'akalinitb eSt llcutraiisée, fut-ce lnême par des acides formés
par des ferments ou provenant du glucose, il n'y a plus de
dilf'ferenceapparente encre le sucre alcalinish et le sucre neutre.
Bien que lJessai iie soit pas décisif, parce qu'on ne pelit guhre
oblenir un sucre parlaitenient dkbarrassé de tout germe, le
rbsultnt moiltre que l'inversion en magasin est causée par cles
Icr'nleills clont le cleveloppement est rendu possible par la pré-
sonce cle l'liuiilidite. M. Sax n remarque que le sucre perdait posi-
livciiicnl ses qualités de conservation, depuis que la cristallisa-
tion cn inouvemeilt a éle introdui te clans la faùrication dii sucre.
(( Du muscovaclo sec de 9 7 de ~ polarisation, provenant d'égouts
(L ùasse pureté (35 pour 100) perdaib en transit 2 degrés et plus.
Ccltc p r t e rapicle ne peut étre causée par cles ferments pour la
raisari suivante :
(( Lorsque le sucre quitte le séchoir (appareils de Hersey ou de

Coolr) i1 est pra tiquement stérilisé, comme l'amontre hI. Prinsen


Gacrligs. Lorsqu'un sucre séche de même façon et provenant de
très pauvres sirops polarise environ 97 pour 100, cc sucre ne
coiiliciiclra oerlainement pas, a l'état sec, plus d'eau qu'un autre
fniL ave0 des sirops liaute pureté, parce que les cendres et les
composbs noil sucrés du pren~iersont en plus graiide quantite.
Pour le d~veloppementdes ferments, l'humidité neceSSaire fait
dbfaul;clans de tels sucres secs, sans compter que l'on se gare
dc lJliumidité llendant l'emballage. M. Sax conclut que dans des
tas scln],]ables 071 une diiniriutionrapide a lieu au dkbut, d'autres
ngonL$ que ( 1 ~ sferments doivent exjster et i1 croil que ce sont
lcs cl lcs inatières oiganiques non sucres que le Sucre con-
Lielll en l,lus forte quantité, quand i1 est traité avec des s i r o ~ s
tl'AgouL pauvres
« Ce n'est pas seulement une plus grniide quaiitil6 de scls,
niais aussi leur qualité qui peut nvoir une inlluoncc, ct o'cst
leur presente sous une forme concentrée qui peut cnuser Uno
inversion. Quand les cristaux sont petits, ce qui est Bvidemmcnt
l e cas, avec ùes jus mauvais et des Bgouts pauvres, le sucro scra
p l u s locilement affectB par les causes qni Ie détruiscnt. Lcs icr-
iilents existaient duns le sucre autant anciennoinent quo luaili-
enant. Les conclusions de ces messieurs sont des pllls inilior-
tantes, selo11 moi, et je pense que si le sucre est stérilis6 ot
claircé dans les turùines aussi ùien quc possiùle, i1 supliol'tcra
mieux le voyage & San-Francisco ou & New-York.
u 011comprend facileinent qu'une usine qui empioic io W i ~ l a l -
lisation en mouvement doit augmenter et aniBliorcr sol1 inslol-
lation de vide; mon expérience personnelle, ici ct eii ISuurope,
prouve que iacristallisation en inouveinent est autant sup6riaurc
nu procéd6 Iiabituel que celui-ci i l'ancienno coriccnlrntion h
l'air libre. Nous réduisons l'inversion penùant Ia Iabricnlion,
écollomisons Ia inain-á'aeuvre et translorinons en nisgonl nos
produits bruts en moiiis de teinps, et le temps o'est de I'argeiit. 1)
Turbinage

13es appareils h cuire, les iiiasses cuites de lmniier et cleusibme


jels toiiibeiit soit clans un réservoir placP: au-dessous et tout le
Loi~gcles turbiilos, soit tlans cles cristalliseurs en mouven~ent.
Dans le réservoir soiit percées des ouvertures d'aplomb avec
clinrpo iur1)iric liour cloiiner passage h Ia masse cuite pendant
qu'clle est clinucle, dc telle sorte qu'elle n'a pas liesoin rl'être
iiialaxêc. I1 cn est de rnêiilc pour Ia masse cuite cle deuxièine jet.
Cclle ilc troisibme jel toinbc clans des caissons en fer places
sur roucs; o11 la conserve ainsi pendaiit trois seniaines clans
uiic chaimbre chaude et ensuite on fait rouler les charriots jus-
(111% cles cuves placées au-dessus des turùines. La masse cuite
clc quatrièrnc jet passe aussi cles nppareils dans des wagonnets ;
puis elle esl: d8versée clans cle grandes cuves en bois o6 elle
sbjourne cle six h huit mois, de la elle est envoyée dans les cuves
au-clessus tles turbines, ti I'aicle cl'une pompe spéoiale.
Les turbines en usage sont gén6raleinent du systeme centri-
iuge de Weslon, i~iuespar des courroies ou par l'eau, chnque
lurbine de O in. 75 peut doiiner par heure environ 900 kilo-
gramines de sucrc premier jet; une turbine d'uii mètre cloniie
1.350 Irilogramiiies. O11 ii'ajoute ni eau, iii autre cliose dans les
lurliiiies pour lu massc cuite de premier jet; pour celle de
deuxibine jet, on ajoute un lilre cl'eau par charge; on n'emploie
pas cl'eau pour les masses cui tes troisi&meet quatrième jets.
Le .lurbinage clorine environ 60 lrilograinnies de sucre prernier
jel par 100lrilograinmes de inasse cuite premier jet. Des turbines,
cc sucre csl; transpor té, reiroidi, divjsé et inimédiatement inis en
sacs h I'aide cl'installzltions mécaniques, dont l'une des plus
172 ÇUL~CURE
DE 1.A CAKNE

rècentes et des mieux comprises est Celk do ~ ' u u ~ G ~ F (i10 ,


d'Hawai).
« Tout le long des turbines se trouve un tral1sporhJP h ilóh3,
eii forme de pétrin, dans lequcl le sucrc tombo directomciit,
p o u r Btre èlevi ousuite dans uiie cliainc n godcts jiisrju'h un
vciitilateur rotatif yui le projette coiitre une pnroi e11 brisnnt les
gazons, ie mélange at le refroidit ; le sucre va ensuito dmis 1111
g r a n d rdcipient avco fonds en hiais muui de quatro ouvorturcs,
3 proximiti! clesquelles se troiivent les appareils h w s o r ct 3
emùaller. Tout le Ier qui est on contact avcc le Sucre ost gaivn-
nisé ainsi que les talos des parois intériourcs du récipioiil.
Actucllement, il y a un appareil o iiidlangeur ct rcIroiclisseur )I,
par jeu ileliuit turhiiies. Le magasin h sucre, plaoé o11 dessous
ù e s turliines et dcs rêcipieiits i sucre peut oontciiir vingt iiiillo
sacs d e sucre (uu sac contient 120 livres anglaises); Ia protliio-
tion inaxinia nioycune par jour cst de liuit nouf iiiillo
srics; u n hoiime peul emùnller 40 tonncs cn doum licures.
L a locomotive entre dans ce magasin doiit 10 Ianclier os1 h
niveau de cclui des wagons, d e sorte ([u'on peut en une soulc
b i s charger une longueur do 60 mètres do mngons, b I'abri du
bitiment (i).II

T r a v a i l des T u r b i n e s ,

The Hatr~alanPlanterw Monthll., par C . I-IEDEMAXN,


ùbcoiiiùre
1901, page b84.

c< h v e c Ies quelques donnees que nous nvons sur le turiiinago,


il est actuellernent impossible d e savoir si Ies turùiiies nctlon-
n6es par I'eau sont supêrieures i cellcs actioniides par dcs oour-
-
roies, et si les rnachiiies de 42 3 40 pouces (i iii. 05 11n0trc)
s o n t P u n e plus grande puissance proportionnclle que oolles do
30 pouces (O ln. 75). 11 est oependant certain que 10s 1111'1ii1ic~h
e m o n l I'avantage, sur ceiles i oourroies, d'8trc nioiiis coiiipli-
quées dans leur construction, de prendre moins de place, de
n'avoir pas d'entretien de courroies, d'ètre libres dans leur
mouvement, etc.
(( Quand & l'économie de vapeur, le temps qui rn'a été accorcié

pour faire ce rapport, ne m'a pas permis de procéder h des


expériences convenables pour nl'assurer de Ia force en clievaux-
v a ~ e u rdéveloppée par les macliines et les pompes dans les
diverses inslallations de turbines; mais naus crogons qu'unc
pompe inécanique bien proportionnée, de préi8rence du type à
volant et à vilebrequin, clonneraautant d'économie en conduisnnt
eles turbines h courroies. L'eificncite des diverses installations
peul être appréciée par les resultats suivants ob tenus ici pcn-
clailt la dernière campagne; mais nucune coilclusion ne doit
etre tirée cle la comparaison de ces rSsul tats entre eux, puiscluc
Ia quanti té de sucre sec turbinée dépend S clmque instant sur-
tout de la qualité des egouts mélangés i Ia masse cuite. Dans
quelques usines, l'installation des turbines es t si ample qu'on
dispose de beaucoup cle temps pour le turbinage parfait du
sucre, tandis que daiis cl'autres, l'ins tallation est si hsuifisaiite,
qu'il arrive que le sucre est retire de la turbine avant d'être
enti8rement sec, cle faqon à céder la place :Lune nouvelle
cliarge.
E n comparant l'cllicacilk dJune lurbint: de $0 pouces arec
ccl te cl'uiie turljine cle 30 pouces, M. J.-N.3. Williains trai te
théoriquement comme suit cette queslion :
(( Une turbiiie Weston de 30 pouces (O m. 7 5 ) , faisant clouzc

ceilts tours par ininute, donnera environ 150 livres (67 lrg. 9) de
sucre iluméro 1par charge e1 preiidra une moyenne de clouze
cbarges par heure (815 lrg. par heure). La force centrifuge créée
dans cette charge dc sucre, lorsque la rnachine -est 5 son maxi-
iiiuni de vi lesse = 0,00034 x 150 x 1,125 X 1200 = 82.620 livres
(37.426 lrg.).
(c Une turbine Weslon à eau cle 40 pouces, faisant hui t cent-
ciilquante tours par ininute sécàera environ 400 livres ele sucre
(181 lrg. 2) iiumdro 1 par charge, et prendra par lieure une
inoyeilne de liuit charges (1.430 lrg.).
<c La force centrifuge cr84e dans cette cliarge de sucre, nu
rniiximum de vitesse de Ia turbine, égale :
0,00034 x 400 x 1,5 x &%'=147.390 livres ((iG.767kg.)
a Mais o11 doit oonsidérer noii pas In force cciitriiugc crdda
d a n s le sucre, m a i s cello cr88e dnns ies égouls qui quitteiit
le sucre.
i(Poui' coinparer les deux turùines, prenez uiic livre d e

mélasse c t déterminez Ia f o ~ mcentrirugc h Ia périplierio d u


panier comine suit :
(iIlans ia nincliine de 30 pouces, on a :

0,00034 xLX 1,125 x ~ ' = 6 1 2livres, pour Ia Corco ceiltri-


Cuge cré& dans u n e livre d'égout, à Ia surlace do i'eornn rotalil.
« Daiis Ia macliirio de 40 pouces, o11 a :
0,00034 x 1 X 1,GG X
-3
850 - 408 livres.

« h i n s i Ia puissaiice de purge des turùiiies do 30 po~iocs


pai'ait dtre de 40 poiir -100, supéricuie ii cclle dos niacliinas dc
40 lioucos. Si Ia inncliine ~ l 40
c pouces devait développe~Ia ~ O I - n o
puissance ilc purgo, il iui fa~iilraitCnirc
0,00034X i X 1 , W
o u niille (luarante-uii tours p a r iniiiute.

ii Deus cxp6i+mces ont 6tB faites h Waialua (Onliu) avec i105

turliincs n enu ainéricniiies d e 40 X 24 poucos, POUP t u ~ l ~ i n de ur


suoro riuinéro i.
10 l'ression s u r eau, 140- 145 livres pnr poucc cnri.6 (i0 kg.
ii 10,5 par cms). Deux r o ~ l ~ i e t(l'cau
s ouverts 30 sccontles 116s
le début.
Alasse cuite traitbe dons les cristnlliseurs qualre Iieuros avaiit
le turùinage. Un qunrt d'eau (I lit. 23) eniployé ilaiis ciiaqiin
turbine.
Durée cle I'expkrience : une Iicurc.
Nonibre de cliarges : six.
Total du sucre sec : 2.517 livres (1.440 lcg.).
Poicls moyen d'uiie cliarge : 419 livres et clemie (L90 kg.).
Polarisation clu sucre : 97,8.
Temps moyen par cliarge : 10 minutes.
2" Pression s u r eau, i70 - 180 livres par pouce casré (12,0h
i 3 lrg. pai cinx).
Un robinet cl'eau ouvert.
Alasse cuite traitée clans les cristnlliseurs yucitre lieures avarit
lc turbinage.
Une pinte d'eau (O lit. 57) einployée clans cliaque turbiiie.
Duree de l'expérience : uno l~eure.
No~nlireele charges : dix.
Tola1 clu sucrc sec : 4.303 livres (1.949 kg.).
Poids nioyen cl'une charge : 430 liv. 3 (194 lcg. 9).
Polarisation clu sucre : 97,G.
Temps moyen par charge : 5' 9".

Dcux autres essais ont 6tb fails avcc clcs turbines i eau
construites en Ain8rique, 40x24 pouces, pour du sucrc nuii16ro i ,
ri Sprcckelsville (Maui).
10 Duréc ele l'exp6ricnce : une lieure,
Nombre de charges : sept.
Poicls cl'une charge moyennc : 411 liv. 7.
Tol;al clu sucre sec : 2#880liv. 25 (1.305 lrg.).
Temps iiloyen par charge : 8'2".
2" DurBe ele l'épreuve : une lieure.
Nombrc de cliarges : six.
lloicls cl'une charge moyenne : 403 liv. 2.
Total du sucre sec : 2.420 liv. 25 (1.096 lrg.).
Temps moyen par ciiarge : 8'8".

(cTrsvail centriiuge B Oaliu avec des turliines à eau de Watson


e1 Laiclla~vet C0 ele 4 2 x 2 0 pouces.
i76 CULTURE DE L A ÇAKKE

Pression sur eau, 160- 180 livres par pouce carre (11,5 à 13 lrg.
par cm9).
Nombre de cl-iarges en une heure : cinq.
Temps moyen p a r cliarge : 20 ininutes.
Poids moyen d'une cliarge : 330 livres.
Sucre total par l-ieure : 1.650 livres (747 lrg.).
Masse cuite : 71 pour 100 de pureté.
Sucre : 800de polarisation.

Epreuve faite avec des turbines h eau cle Watson, Laidlaiv


et Co, 4 2 x 2 0 pouces, pour sucre numéro I , Waiaiine (Oaliu),
juin 1901.
U n jeu de huit turbines est actionne par une ponipe W01.t-
hington d l-iaute prcssion, diinensioii : 16 x 8 112 x 20, cloilnont
de q u a r a k e il soixante coups par i-i-iinute çous une pression de
vapeur de 75 livres (5 kg. 4).
Pression : 145-150 livres (10,5 h 10 kg. 8 par cn-iz).
Un j e t d'eau de 3 h 8 pouces (0,095 à O m. 20).
" ~ i t e s s cdu panier : 850 tours = 9.341 pieds et demi par niinute
il la circonférence (4G m . 7) pnr seconde).
Charge moyenne par lieurc et par turhiiie : l-iuit.
Temps moyen par cliarge : 7 minutes et demie.
Livres moyennes cle sucre par cliarge : 411.
Sucre total par heure et par turbine : 3.288 livres (1.489 kg.).
Polnrisation : 960,s.
Jus=Brix 18,63-Sucrose 15,63-Puretd 83,S9.
Cloirce=Brix 53,56-Sucrose 45,93-PurotB SE>,S5.

Epreuve faite avec cles turbines cousroies, de 30 pouces


(de 1'Américnn Too1 et Macli Co, Ewa), s u r sucre numéro i.
DurBe de l'epreuve : une lieure.
Kombre de cliarges : dix-neuf.
Tenips ii-ioyeii pour une ol-iarge : 3 minutea un tiers.
Poids moyen d'une charge : i75 liv. 63.
Poids total du sucre turbiné : 3.337 livres (1.511 lrg.).
l k w l t i tlu jus : 8 4 4 .
I)iii.ctlti tla la i:lnirt:c : 8Ci,2.
Nota. - Ch Lrnvnil cxccplioiiilcl tlo lurbinagc s'explique par
ln qunlilti cixool)lioiiiicllo ilos iiiosscs t:uilos qui se purgeaient
t.rùs ais01iiciiil.
178 CULTURE D$ L A CAN& AUX ILES HAWAY
turùines avec un gobelet, en la lançant ~ 0 i l t ri a~ masse en
rnouvement. X Oaliu, on ernploie depuis deux cainpagnes un
système de tuyaux à. pulveriser construits spécialemeilt nd hoc.
L'eau entre dans le tuyau 3 une pression d'environ 150 livres
llar pouce carré (10 kg. 80 par cm2), e1 i l'extréi~iili!clu tuyau est
un ùec qui projette I'eau en éventa,il sous forme cle poussièile
blanche. Le tuyau à bec est abaissé dans la cocbeille d e h
turbine, et l'embrun pénètre eiltièrerneilt la masso cuite e1 le
sucre d'une façon unifornie, ~mpêcl-iantla iormntion de gazoils
de sucre et donnant une uoloration égale. Aprhs l'applicalion de
l'eau, on eilvoie de l'air comprime contre la paroi inlérieure du
sucre pour faciliter le degageinenl de l'eau.
(( Comme conclusion : on peut clire que c'est surlout le turbi-

nage coilvenable et complet qui doime 3 110s sucres les clunlites


de bonne conservation pour de longues travcrsécs ; le sécliage
dans des chaufferies ou par ventilateur ile peut que compléter lc
travail, clans le cas ou on ne l'aurajt pas terrriiné au turbinnge.
Une ùonne installation de turùines est le meilleur placernent
dans une sucrerie. 1)

Refonte.

On expédie seulement les sucres de premier et deuxième jets;


ceux de troisième et quatrièrne sont reiondus d a n s le vesou
avant la détècatiun; 011 s'arrange de façon d faire l a rcfonte au
fur et mesure de 1a fabrication de ces sucres et peti t i+ pelit.
Chaque sirop d'égout est cuit séparément, excepté dsns les
usines oii l'on emploie la cristallisation en inouveiiienl; alors
on injecte une certaine quantité de sirop d'égout de premicr jet,
quand l a cristallisation du sirop vierge a déjd cominence clans
les cristalliseurs, auxquels on imprime un inouvemenl de rola-
tion; la masse cuite se refroidit ainsi lentement. Les sirops
d'égout de premier jet, remis en travail, ne subissenl pas
d'autre traitement que celui déja indiqué plus haut.
On ne recuit pas les sirops d'égouts ayant une purele infé-
rieure a 350.
R e n d e m e n t s e n suore 0)

Toutes les usines employant les appareils récents, qu'ellcs


aient ou non une grosse production, donnent i peu près le
même renclement proportionnel & la richesse de la canne. Ci-
dessous le rapport de l a campagne 1899 pour la grande usine
d'Ewa, qui en 1902 a produit 35.168 tonnes de sucre; ce rapport
peut être consideié comine type.

USINE U'EWA (2), CAMPAGNE 1899

Richesse de la canne. . . . . . . . . . . . . . . . .
Dcnsi tB clu jus normal i 3 150. . . . . . . . . . . . . .
Baum6 . . . . . . . . ...............
Brix. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Vibres daiis la canne. . . . . . . . . . . . . . . . .
Poids clu jus tol;al de la canne. . . . . . . . . . . . .
Nombre dt! lilres de jus . . . . . . . . . . . . . . .
Sucre pnr 100 kilogrammes de jus normal. . . . . . .
Purelb (lu jus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Moulins.

ICilogrammes de sucre extrait par 100 lrilogrammes de


sucre total. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9429 - - - 7);16.
(1) Voir Slatisliqt~ede 1902, page 171.
(2) 1 ' 1 ~1IatoaInn Pla?zters Yo?ithly, ddcembre ,1800, page 880, J.-C. PERIIY,
cliiiniste.
ICilograinmes cle jus normal extraitpar 100 lcilogrtimmes
de cannes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Litres - . . .
Rilogrammes de sucre - . . .
Dilution e n plus clu jus normal. . . . . . . . . . . .
Total litres de jus mélangé par 100 lcilogramines de
cannes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Densité d u jus final . . . . . . . . . . . . . . . . .
Bris - . . . . . . . . . . . . . . . . .
Polarisation - .................
Purete - . . . . . . . . . . . . . . . . .
Pression h?draulique totnle en t o m e s de I . o o o kilogmnznzcs.
Sur le cléfibreur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 225
Sur le premier inoulin. . . . . . . . . . . . . . . . 321
Sur le deuxième mouliii ............... 348
Sur le troisième moulin ............... 370

Bagnsse.
ILilogrammes de bagasse par 100Ic i lograinmes de cann es
ICilogramines de sucre par 100 lcilogrammes de bagasse.
ITilogramines de sucre perdu dails Ia bagasse par 100
lrilogramines d e cannes . . . . . . . . . . . . . .
ICilogrammes cl'eau par 100 lrilogrammes de bagasse
(humi d i te). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Ecumes.
Rilogrammes d'ecume par 100 lcilogrammes de caimes.
ITilograinrnes de sucre par 100 lrilogrammes d'écume .
ICilogrammes de sucre perdu dans les Bcumes par 100
lrilogrammes de cannes . . . . . . . . . . . . . .

Clairce.
Densi té BaumC. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Brix. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Polarisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Jours de manipulation . . . . . . . . . . . . . . . 186
Tonnes cle cannes brassées par jour. . . . . . . . . 850
ICilograinn~esde Sucre bru t - . . . . . . . . 108.622
Sucre brut par 100 ltilogrammes de cannes . . . . . 12,82
Tonnes de cannes par tonnes de sucre brut . . . . . 7,82
Proportion du sucre preili ier jet par 100 ltilograiilmes
du sucre total . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76, 9
La ilensité du jus normal varie aux iles Hawai de 18 A 200Brix
(1073 11 1082) selon les époques et les plantations; dans les
terrains irrigues, la inoyenne de pure te du jus normal varie de
86 a 88, tandis qu'elle atteint jusqu'h 93 dans les terrains li011
irrigues; eil géiiéral, le pourcentage des clif'érents sucres daiis
le rendement total est le suivant, pour la pluparl des usines :
Sucre premier jet., . ... 70 titran t clc 97 h 98,s
- deusièmejet. ... 22 - 02 a 96
- troisieme jet . ... 5 - 86 A 90
- quatrieme jet. ...- 3 - ))

100 95 R 96
Dans son ral~portde 1902 au Syndicat des Fabricants de Sucre
Hawaiens, la Commission technique (MM. T V . Goodale, P.-B.-M.
Stuclrer, E.-I<. Bull, Jas Renton et C.-C. Keilnedy) d o m e comme
perte moyenne, dans les bonnes usines, un total de 15 pour 100
du sucre pur contenu dans la canne, suivant le détail ci-dessous :
Dans la bagasse . . ...... 6,5 pour 100.
Dans les ècuiues. . ...... :I
Dails les mélasses. ...... 5 -
Indèterminées. . . ...... 2,s -
i5
cela sans coinbustible supplèmen taire.
Si o11 part d'une canne conteiiant 1.5,s pour 100 de sucre,
l'estraction serait donc de 13 lrg. i 7 de sucre pur par 100 ltilo-
grammes de cannes, ou de 13 lrg. 72 de sucre polarisant 9@.
0 n comple gènèraleinent par t o m e de caniles de 15 h 25 kilo-
grail-inles de rndlasse, pesant de 40 i 46 B, avec une pureté
variailt ilc 29 A 10 pour 100.
La plu])arL ilu temps elle esl eiivoyée dans les eaux dJirriga-
tion poiir lertiliser 1a Lerre ; cluailil cela ii'est pas possible, on
i'ulilise soil coirirne coml~ustible,en ln inélangeant avec de la
bagasse, soit comine nourri ture pour les animaux en la inélan-
gcanl: avec Ies soininités tenclres de la canne, coupées au hachc-
paille; oii no ilistille pas en I-Iawai.
Pour la fertilisatioii, les melasses doivent etre diluées clans
n u moins cinrluaiite fois leur volume cl'eau, sans yuoi, par leur
acidité ou leur iermeiltatioil, elles peuveilt dctruire les plantes ;
oornrne o11 n'est jamais siir de Ia grande quantité ilJei-igrais
tq)l)liqués par liectare & l'aiile de ce procèclé, on ne les fait pas
eiilror en lignc ile coinple ~ l a n sle total des engrais qu'on a
l'liaùiluilc tl'ciliployer, mais leur effet utile n'en est pas inoins
apprècib.
Pour 10s utiliser comme combustible, on arrose de mélasse la
bagasse sorlanl du dernier inoulin ou on l'injecte d lJaide de
luyaux p r i o r é s dans le loyer i bagasse verte, comme on fait
pour l'liuilc coiriùuslible; on estime qu'il ne faut pas clépasser
1 Irilogramino de rntilasse pour 2 lrilogramrnes de bagasse et
(lu'une lonne ile inélasse vau t , cl'après iles essais sérieux, une
lonne de Isagnsse ù 45 pour 100 il'hun~iclite,soit un tiers de
loimc cle cliczrbon. Gepenilant on n'est pas très satisfait de ces
deus inodes de combustion de la mélasse, parce que si 1'011
conserve clatis 10s foycrs une température uii peu basse, i1 se
184 CULTURE DE LA CANNE AUX ILES IIAWA~'

forme d'énormes inAchefers, e t, avec une forte t e n i p e r a t u r c , l a


cliaux et la potasse de la mélusse se combinent avec la silice de
la bagasse, formant une galette vitreuse qui c o u v r e touto l a
grille et ferme tout accès d i'air. Le Syndicat Hawaien a clen~anclb
ùes renseignements sur un foiir special, donnant de b o n s résul-
tats pour Ia combustion de 1a mélasse au Q u e e n s l a n d ; dnus co
four i1 n'y a pas de grilles; à leur place, une sole porcbe de Lrous
pour laisser passer lJair i tirage forcé ; & l'avant d u four, u n o
plaque en fonte cllauffee pour sécher la mélasse, qui de lh osl:
poussée clans le foyer. En del-iors de la boilile comliuslion, o11
obtient cles cendres fines contenant jusqu'i 35 pour 100 (lu
potasse et ayant, par suite, une grande vaieur ~ n a r c l i a n d o .
100 kilogrammes de melasse donnent environ 12 Irg. 50 de
cendres, soi t 4 kg. 37 de potasse.
Générateurs

Parini les nouveaux générnteurs, les plus employés sont les


génerateurs aquatubulaires Babcoclc et Wilcock, dont les tubes
ont un diainètre intérieur de O m. i0, et les générateurs aquatu-
bulaires Heinc qui, d'après des essais dans l'usine des (( Planln-
tioris (1'1-Ionolulu n, bvaporeraient, avec dos fours bien concli-
tionnés, jusqu'à 3 lrg. 34 cl'eau par lcilograinme de bagasse
contenant de 35 B 40 pour 100 d'hurnidité, et de 3 112 a 4 pour 100
de sucrose ; en gèiièral, o11 coinpte, comme équivalant h une
tonne de charbon, 3 t. 38 de bagasse i 42,5 pour 100 d'humirlile,
ou 4 t. 20 de bagnsse h 51 pour 100 d'humiclité.
On enlploie deux séries cle géi18rateursl l'uile produisant de la
vapeur à liaute pression (9 lcg.), pour les moulins, et l'aufre de
ln vapeur 5, basse pression (4 kg.), pour l'interieur de l'usine.
Beaucoup cl'usines ont conserve les ailciens ghnerateurs i tubcs
à iuriike.
La bagasse v s clirccteineilt du troisieme moulin aux géndra-
teurs, d l'aide d'un transporteur mecanique, el1e constitue Le
seu1 cornbustible eiiiployé pour la marche rle toute l'usine, saiis
aucun coinbustible supplémeiitaire, sauf dans des cas tout h iait
exceptioiliiels; la paille elle-m&mereste aux chainps. Les carac-
téristiques rles lours h bagasse verte comprennent une voute
supérieure horizontale et une grille L graclins a w c cles barreaux
liorizonlau~;clans les ancicns générateurs, la flamme chaufie
d'abord Ia inoiliè iniérieiire de l'extérieur de la chaudière, eii
allant d'svant en arrière, puis elle revient travers des tubes
de O m, 10, e t de la, se rend directement & la cbeminée. Le
186 C U L T U R E DE LA CANNE

cliargement de la bagasse se fait par le liaul: du foyer, B l'aidc


d'urie trérnie placée dans la voute.
Les dimensions de ces chauclières sont géneralemeilt : dia-

lnètre, 2 li]. 10; longueur, 6 inètres; suriace clc c h a u f f ~270


, mhtrcs
carrés.
Da~isl~lusieursusines recentes, on a iiistallé, enlre les gén8-
rnteurç et les cheiiliiiées, des économiseurs de ~lialeur(( Grecn n,
i travers les tul3es desquels passent les gaz de la coiiibuslion;
Les résultats seriiblent Btre satisiaisants.
La quantité de mètres carrés de surface de chauffe necessaire
aux générateurs pour suffire a un travail de calines doniié est
variaùle suivant la quantité d'eau de clilution, I'liumiditb dc 1s
bagasse, le type du générateur, le tiragc, la forme du foyor,
l'emploi ou non d'un écononiiseur ou récupérateur dc clialcur, elc.
A Puunene (Hawaian Coiiiniercial et Sugar Co)pour 3.270 loniies
de cannes en vingl-quatre heures, soit 135 tomes A l'l-ieure, o11
utilise cleux bntleries de cl-iacune dix chaudières i lul~esde
fumée, ayant 21n. 10 de diainètre, 6 mblres cle long ct 270 inblres
carrés de surface de cliauffe, ce qui donne 40 niblres cnrr6s clc
surface de cliauffepar tonnede cannes e1 par heure; pour un tra-
vai1 de 4.5 toniies i l'heure, l'usine cl'0laa (Olaa Sugar C'>)eniploie
sept chaudières du mênie type que Puunene e1 de niêmes climeii-
sions, soit 42 mètres carrés cle surface de cl-iaufk par t o m e e1
par heure ; enfin Piiako (ile Hawai), qui manipule 145 loniics cn
vingt-quatre lieures ou 6 tonnes A l'heure, emploie dcux cllau-
dières du mêine type que les precédentes, mais de 1 m. 80 de
ùianlètre, 5 m. 4 cle long et 158 mètres carres de surface de
chaufle chacune, soit 52 metres cnrrés par tome et par Iieurc.
Dans ces trois sucrerics, le rapport de Ia surlace de griile Ia
surface de chauffe est de i ic 60.
L'angle d'inclinaison d e l a gdlle est d'cnviron 470 avec I'liori-
zontal; on compte aussi que i inètre carré de gisille peut sulfire
h Ia combustion par heure de 350 b 420 Icilogrammes de bagasse
45 POUP 100 d'humidité ; et par suits Ia quantit8 de 1)agassc par
Iieurc, correspondant & i nibtre carrb de surface de chauffe, cst
de G L 7 Icilogrammes; Ia quanli ti: de cendres dépenù beaucoup
de Ia naturc de l'écorce de Ia canne; elle varie de 1,25 b 3pour 100
de laùagasse. Sur ies 280 5 300 ltilogram~nesde bagasse, qu'on
retire d'une tonne de cannes, 250 i 260 kilogramnies su[fisent
poiir alinienter les g é n h t e u r s de teile sorle que, avcc un
système orùinaire ti neul cyiindres et h défibreur, ùroyant
1.000 tcnnes e n vingt-quatrs lieurcs, on a une ieoiiornie de
bagasse jourrlaliore de 30 i 40 tonnes, on conserve un certain
apl>rovisionnen~ent, en cas d'arrèt des iiioulins et on se ser1 du
surplus pour les iiiachiiies iiiotrices en dehors c i ~L'usine. Le
Lirage iIa base ùes cheininées esl de 15 niillirii8lres dc sido et
les gaa dans les ùoites R Iuu~éeont une temperalure de 230
à 280'; Ia teniperature daiis ies Iours hagasse verte est estiniée
A environ 1.200".
I'uunene a deus clieriiinées cii tOle se supportant par leur
p'opre poicls, sans Iiaubans, de 3 ni. 75 deiliainètre et de 51 rniitres
de hauteur ; l'interieur cst bord8 de liriques; l'uako a une
clieminée de 1 ni. 50 de diametre et 33 inètres de hauteur.
L a tonne d e cIiaitùon se vend, bord Hawai, de 40 a 50 francs,
suivant les looalités.

/%e Hnítininn P1nnle1.s AforilhSi.', par Jnnies A. Low, déceinbre


1001, page 546.

Notre chauilerie se compose de six chaudières aquatuhu-


laires de I-Ieine de deux oent cinquante chevaux-vapeur; chacuna
188 CULTURE DE LA CANNE

de 1.804 pieds carres (167 inP) de surfaoe de c h u f f e et 40 llieds


carrés (3 111' 72) de surface de grille, pression de ValJeur de
125 livres (9 lrg.). L'installation se coniposait d'un fourneau
iormé d'une grande voute en briques allant au-dessous das tubes
inférieurs des chaudières jusqu'i 36 pouces (0 m. 90) de la Iame
d'eau arrière. Un gènérateur chauffé au charùon ii'a pas besoin
de cette voute, mais on la reniplace par des chicanes en briques
entre la preiiiière et la dernière rangée inlérieure des tubes.
Nous avons i la fois des générateurs aquatubulaires da I-Ieinc e1
ceux cle Babcock et Wilcox, dans nos stations de poinpage. Nous
ile voyons pas de raison pour que les fourneaux cliauffes avec
dc la bagasse ne soient pas disposes cornine les iourneaux A
cliarbon. Nous avons été forces cl'étudier Ia question rles iours
en même temps que celle de l'installatioil des généraleurs, parce
que nous étions obligés cle bruler d u coniliuslible supplémeil-
taire dans deux foyers, pour fourilir assez de vapeur h l'usine.
Les essais furent faits avec de la bagasse sortanl clu nioulin e1
presentant uiie hunlidité inoyenne de 38 pour 100 avec 3 112 A
4 1/2 de sucrose.
c( Ln preinière installation de gknérateur iut essayBc, e1 celto
épreuve est mentionnee au numéro 2 du tableau suivant, inon-
trant une evaporation d'eau B 2120 Parheneit (lOOn) cle 1 liv. 78
par livre de ùagasse. Bien cp'il y ait une seule coloilnc ùc
rt5sultats dans ce tableau pour la preiniòre installalioil, nous
avons cependant, avant de nous décider A dos changeiiienls, lai t
cl'autres essais qui ont donné des r h l l a t s peu ou pas différenls.
On remarque que les résultats ile Ia colonnc nuniéro 1 provim-
nent de Ia première inodificatioil. Le résultat compare avec ceux
de l'ancienne installation, colonne nuinéro 2, montre un gain do
plus de 80 pour 100.
(( C'était si encourageant, que nous oontinuâilzes ~l'aulrcs
épreuws, afin de vérifier la surface ele grille convcllable par
~~~~~~~~~t k l a surface de chauffe, et de yérifier aussi la llnuteur clc
l'autel clails h ohambre A coinbustion. Naus avonç ù'abord r(?duit
la suriace de la grille, puis nous l'avons augnlentée; et finale-
ment nous avons adopte la première largeur, mais en p0rtan.t
AUX ILES H A W A ~ 189
30 pouces (O m. 75) l'espace entre l'autel et Ia rangée iniérieure
cles tubes. Cela eut pour résultat une évaporation d'eau à 2120
Parlieneit de 3 liv. 34 d'eau par livre de con-ibustible ou une
augmentation de 87 pour 100 sur la première espérieiice.
Ci-dessous les résultats d'épreuves faites avec soin et qui peuvent
être vèiliAées. Nous avons immediatement réinstallè toute notre
batlerie de géndrateurs ; et depuis nous avons pu marcher, sans
le secours cle coinbustiblc supplémentaire, avec cinq chaudières
seulcment, en laissant une cliauclière en reserve, tout eli accu-
niulanl: du combustible :

TABLEAU XXVIII

Essais de fours bagasse verte.

Livres do comliustiùle
( ùngasso ) oiiiployees
daiis l'cpreuvc . . . . 2.00í
Livros d'cau evnporee
pentlant l'cpreuve. .. 5.37;
Teinpernlure d'enu e11
degrbs Falirorilieil. .. 76
ToriipBralure en degrbs
Farlienoit des gaz & la
sorlie. . . . . . . . . 500
Pression de valieiir e11
livres. . . . . . . . . 1%
Evapornlion tl'eaii
de 01 <r 212Tl;ulirenlieit. 3,12
DurOo de l'épreillrc e11
~njliules... . . . . . '

(('Lorsque b u t e l'iiistallation fonctioniie, Ia température monte


(L eiiviron 7000 Palirenheit dans les canaux de sortie, ce qui
dhnloiitre 1'4coiiomie possible par l'addition de surcliauffeurs.
Epreuves d'dvaporation des chaudieres.

(( La première installation de briques Porrnait une voute sur le


foger et la chambre & combustion, s'étenclailt du devant de la
cliaudière & 36 pouces (O m. 90) de l'arrière de la cliaudière.
L'autel laissait une ouverture de 20 pouces (O ni. 50) de liauteur;
le foyer priinitif avait une largeur de 60 pouces (1 ni. 50).
(L On n'a pas placé de chicanes en bric~uesau bas des tiibes.

L'ouverture au-dessus des chicanes supkrieures pour aller à la


cheiniiiSe avait 36 pouces (O m. 90) de long.

G Epreuve no 4. - 26' inai Igor. - Nous avons nlodiíi6


l'installation des briques coinme suit : la voute sur foyer et
chambre A combustion enlevée, chicanes inises sur la rangbe
inférieure des tubes, avec une ouverture i l'extréinité des
chicailes de 36 pouces de long (0 m. 90).
L'ouverture l'extrérniti: des chicanes de Ia rangék supérieure
est reduite à 30 pouces de long.
(( Le mur de l'autel est réduit t i 24 pouces cle distance des

tubes.
(( La largeur primitive du foyer 60 pouces ( i m. 50) est
maintenue.

(( Epreuve no 2. - 26 mai 1901.- Cette épreuve a 8Lé iaite

avec le four arrang8 comme suit, ce qui etait I'installation


primitive.
(( On laisse en place la premibre voúte du foyer et de Ia chambre

i combustion. L'autel n'a pas BtB changé de ses 20 pouces e n


dessous de la voúte; l'ouverture à l'extreini tê des cliicanes
supérieures a 36 pouces de long.
« Le foyer a été laissé avec sa première largeur, 60 pouces.
c( Aucune chicane h la rangée inférieure cles tubes.

(c Epreuve no 3. - 2,jizin 1901. - Faite sans voiite au-desaus


du foyer et de la chambre combustioii.
(( Chicanes sur Ia rangée inféricure des tuhes avec ouverturr,
de 36 l~oucesde longueur. Chicanes sur Ia raiigde siiperieurc?
avec ouverture de 24 pouces de longueur. Autel (i %Ipoucps
au-dessous des tubes.
(c O n a laisse a u foyer sa premikre largeur de GO pouctls.

Epreuve no 4. - 2 juin ~ g I o. - Faite sans voiite au-dessiij


ùu f o y e r e t de l a chambre & coiiil~ustion.
(C Chicanes sur les tubes et autel coiliine clíiris I'tipreiive
n u r n é r o 3.
(C F o y e r rédui t 55 pouces ile largeur, c'est-Mire S 1,3pour 100.

(I Epreuve no 5. - 2 jiiin r g o I . - Sans vocte au-ilessus du

foyer et de la cliamhre de coinùustion. Chicanes sur lês tubes et


autel comme pour l'épreuvc numéro 3. F'oyer rkcluit ii ZU pouces
de l a r g e u r , c'est-h-dire de 16 2/3 pour 100.

c( Epreuve no 6 . - 2 I jizillet I g O I . - Sans voiite au-dessui; du


foyer et de la clianlbre de conibustion. Cliicanes sur les tubes
c o m m e pour l'epreuve numhro 3. Autel R 30 pouces au-dessous
ùes t u b e s . Foyer porté a 7%pouces de large.

« Epreuve no 7. - 2 I juillet Ig o I . - Sans voute au-dessus du


foyer et de la cliamhre a combustion. Chicanes sur tubes comrne
Bpreuve nuriléro 3. Autel a 30 pouces au-dessous des tubes.
F o y e r avec sa largeur priinitive de 60 pouces.

Epreuve no 8. - z I jzzillet 1901. - Sans ~ o U t eau-dessus ùu


f o y e r et de Ia chambre a coinkiustion. Chicanes sur tubes coriirile
d a n s l'kpreuve numéro 3. hutel â 24 pouces de haut en dessous
des t u b e s . Foyer primitif, 60 pouces de large.

c( Epreuve no 9. - 28 jni21et r g o I . - Sans voiite au-dessus ilu


f o y e r et de la chambre â coinbustion. Chicanes s u r tubes comme
d a n s l'epreuve nunléro 3. Autel de 30 pouces de liaut au-
d e s s o u s des tubes. Foyer avec 67 pouces de large, soit une
augnlentation de 7 pouces sur la largeur primitive. IJ
Rapport sur la Machinerie.

The Hawnian P1a1lter.s Monthly, par JAMESSCOTT,cléceiribre


1902, page 573.

c( On emploie avec succès de l'huile combustible dans les


générateurs d'une des stations de pompes de la plantalion rle
Iíihei, depuis le commencement d'octobre. Quatre générateurs
Babcoclr et Wilcox y sont installés, et comme probablement ce
combustible sera adopte bientôt partout à Ia place du charbon,
j'ai pensé qu'il serait intéressant de comparcr le travail moyen
à l'liuile pendaiit une semaine avec le travail au cliarùon pendant
le rnême temps.
En sept jours de vingt-quatre lieures, au mois d'oclobre
dernier, nous avons consommé 23.953 gallons américains
(90.542 lit.) qui divisés par 42, nous d o m e 570,3 11arils et
570,3X 1d. 40 (coút d u baril livré, soit 4 fr. 56 l'hectol.) 798d40
(c 19 tonnes (17.233 g.) de charboii par vingt-quaire
heures, a 9 dollars la ionne (51 fr. 40 les 1.000 lrg.).. 1.197
Différence eii dollarç. ...... .. 398 60
(2.060 fr. 78)
398,GOX 100
OU = 33,3 pour 100 d'économie.
1.197
« L'économie de main-d'ceuvre par I'introduction de l'huile a
Rihei est un peu au-dessous de 30 pour 100, et permet de, net-
toyer les quatre générateurs toutes les cleux semaines, tandis
que le charbon ne permet le iiettoyage que toutes les quatre
seniaines. 1)
Un litre d'huile vaut, cl'après cet essai, comme combustible
1 lrg. 33 de charbon.
Prix de revient de fabrication

Iriterets dii capilal . . . . . . . . . . . . . . . . .


Frais gen6raiix (conibustiùle, huiles, snii'. e:c.j . . .
Employes et main-d'mvre . . . . . . . . . . . . .
Installations nouvelles . . . . . . . . . . . . . . .
Entretien coiirant dii material. . . . . . . . . . . .
Emhallage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Les chiffres doniiés par le Consul français cl'Hawai son t con-


troles et présentés sous une autre forme clans le rapport du
Gouverneur amhricain, clu l e r juin 1900, duque1 nous extrayons
le tableau suivant se rapportant Zi toutes les usines des iles
Hawai penclant 1s canipagne 1899.

Carnpagne 1899.

Gensz~sanzericain du juin 1 9 0 0 .
1 0 ~

Total tonnes cle cannes brasshes en Hawai . . . 2.019.260


Rendemeiit moyen en sucre. . . . . . . . . . 12,17
13
194 CULTURE DE LA CANNE AUX ILES I I A W A ~

Appointements et sakires . . . . . . . . . . .
Comhustible. . . . . . . . . . . . . . . . . .
hlatières consoinniées . . . . . . . . . . . . .
Frais de transport . . . . . . . . . . . . . . .
ImpOts, assiirances, etc. . . . . . . . . . . . .
RBparations, entretien . . . . . . . . . . . . .
Divers. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Dans ce dhcompte, n'entre pas l'iiltki78t clu capital; si on le


porte i O fr. 82? la dépeiise totale moyenne pour I-Iawal serail
7 fr. 43 par tonne de cannes et G fr.20 par 200 lrilogruiiimes de
sucre; le cliiffre de 5 fr. 39 se rapportaiit aux meilleures usines
peut être consideré comnie exact.
Renseignements généraux

On trouvern clans les annexes jointes des descriptions des


l~ropriétéslcs plus florissrll-it~set les mieux organisées, avec
tous les clétails généraux idstiis à l'exploitation des cl-iampç et
de l'usine. Ln i l l ~ l - i i l ~clr,
i ~ circulation e n Hdwai est exclusive-

i-i-ient1s inonnaie aiuéricaine, le change n-ioyen en papier h vuc,


cours sur Paris, a éte penclant ces deux dernières années de
5 fr. 18 pour u n dollar.
Le prix nioyen de vente des sucres d'Ilanlai, franco bord
H ~ v a i LZ, 6th :
Tonne de 2.000 livres anglaises Par 100 kilognriiriies
1898. .... Dollars 67 1) . . . .. Francs 3S,26
1890. .... - 73,50. . ... - 41,97
1900. . . . . - 76,25 . . ... - 43,54
1901. . . .. - 64,20 . . . .. - 36,66
1902. .... 51,75 . . . .. - 29,55
Les sucres hswaiens ne sont soumis à aucun droit leur
sortie des iles, ni h leur entree aux Etats-Unis; dans ce dernier
pays les sucres étrangers non supérieurs en couleur au type
l-iollandais nuniéro 16, les vesous, les sirops de cannes, les
mélasses conceiitrées ne ti trant pas plus de $50 au polarimètre,
sont tarilés A raison de 10 ir. 86 les 100 lriiogramnles (O d. 0095
par livre anglaise) et de 4 irancs (0,35 de cent par livre)
par degré en sus avec les iractions de degré en proportion. Le
contrat passé eiitrc les planteurs et le (c Sugar Trust 1) des Etats-
Unis expire le 31 clecembre 1903; actuellernent, i1 n'existe aucune
raffincrie de Sucre dans l'arcl-iipel, mais i1 est probable quJon en
étnblira une a la fin de ce contrat.
196 CULTURE DE LA CANNE AUX ILES H A W A ~

L'impôt sur la propri&é foncière est de 1 pour 100 de sa


valeur; I'industrie sucrière propremeiit dite n'esl: pas iinpos8e.

TABLEAU XXIX

D e s exportations de Sucre des iles Hawai


(Tonnes anglaises de 907 Irilogrammes.)

A N N ~ ~ S 1893 189L 189; 1896 1897 1898 1899 1!)00 4801 1902
- . -
h ~ a 57.078
i 72.409 61.653 100.299 126.736 91.006 117.239 liS.226 13i,.M8431.205
Naui . 32.670 33.886 47.738 39.007 41.087 Qti.033 5b.389 137.3i.7 1 . 3 ' 1 9 G6.720
Oahu. 19.86i 18.813 17.433 2:,781 38.928 3'1.181 85.820 133.625 00.Ei3B107.870
I f a ~ i . 43.009 Ql.704 42.816 51.650 55.Q16 58.594 Gii.358 G3.3i.8 67.537 68.720
- - - _ . _ _ I _ -

TOTAL432.6% 466.434 119,627 223.828 251.136 229,ki.k 484.807 289.8'1.5 860.038 35U.Gll
Annexes

Census des iles Hawai au lerjuin 1900.

Extrnit clu J o a m a l cles Pabvicants cle Sucre, de G. UUREAU,


iium6ro (lu 3 sepletnbre 1902 :

(c Voici 1s saison des voyages. Peut-être plairait-il nos


lecieurs ele laire en iinagiilatioil un tour aux iles Sandivich? On
s'cst souvenl extasié dans le moncle cles labricants de sucre sur
]C liierveilleux déveluppciiient de l'jndustrje sucrière dans
l'archipel polyilésicn. Cettc achniration est, disons-le tout de
suile, entierement justifiée. Arrivons aux iaits sans plus tarder.
b'npr8s le census américain du lerjuin 1900, qui va nous servir
~ l eguide, sur une superficie totale cultivée de 86.854 arpents
(I arpent = 40 a. 47) aux iles Sandwicl-i, Ia culture de Ia canrie
ri'occupc pris inoins de 65.687 arpmts, c'est-kdire 75,6 pour 100
L ~ P Slerres mises en culture. Comme valeur, les produits de la
canne h sucrc atteignent 87,G pour 100 de Ia valeur totale des
protluits agricoles, laquelle se chiffre h 24.417.516 dollars ou
pliis ele 122 millions cle Irancs.
(c Ln culture de ln canne est assez inégalement répartie entre
le,s diverses iles : Hawai posskde 152 fermes produisant 983.052
loiines ele cannes à sucre .(une tome courte =%O00 livres =
907 kg.); Kauai, 13 fermes produisant 487.898 tonnes de cannes;
Maui, 10 lerincs, avec 398.383 toniles de caniles; Oahu, 8 fernles,
avec 366.742 toimes clc cannes; Lauai, une ferme produisant
enviroll 4.0012 t o m e s ele cannes par an. C'est aU total une Pro-
cluction annuelie de 2.210.000 tonnes de cannes POur 184 kmnes.
Sui ces 184 ferineç, 170 se livrent presque e x c l ~ ~ i ~ e mae n t
198 CULTURE DE LA CANNE

la culturc de 18 canne sucre,, 1 4 ne consacrent qu'une faible


partie de leurs terres cette branche de productjon. 42 grands
propriétaires de fermes possèdent des usines & sucre; parmi
eux, 30 ne travaill~,ntque ieurs propres cannes, 12 travaillent
e n outre des cannes achetées; de p h s , i1 existe aux iles Hawai
q u a t r e grandes plantations avec des usines à sucre en vaie
dlinstallation. Celles-ci n'ayant pas encore ionctjonné lors du
censuç, nsont pas été comprises dans cette opération. A cela i1
f a u t ajouter deux fabriques de sucre ile ,travaillant que des
cannes achetées.
(r Les 138 ferines qui venclent leurs cannes ont, tlans I'anllée
du census, récoltk 172.544 tonnes de cannes, soit 1.250 toililes d e
cannes par ferme; les 4G autres fernles ont récoltd 2.066.832
tonnes de cannes, soit 44.931 tonnes par [ermes. L'iinportance
d e s fermes est donc très variable.
u Dans les i70 ferrnes qui ne cultiveilt g u h ? que de Ia cannc
sucre, ia superficie totale rles propriélès est dc: 1.043.117
arpents. La valeur totale de ces 170 fermes avec leurs dépen-
dances, usines i sucre, etc., est évaluée à 63.708.629 dollars,
soit plus de 318 millions de irancs. La valeur totale brute do
l e u r s produits, sucre compris, sauf ceux provenant des cannes
achetées, est de 19262.031 dollars ou 30,2 pour 100 de la valeur
totale des fermes.
Dans les 46 fermes se livrant à l'extraction d u sucre, le
capital d'installation s'élève a 63.223.458 dollars. Le cout cles
2.226.307 tonnes de cannes qui ont été travaillées en sucre dans
l'année du census est de 9.580.495 dollars, soit 4 d. 30 la tonnc
rendue à l'usine (21 fr. 50 (1) environ la t o m e de 907 lcg.). C'est
l&u n prix relativement Blevé.
i(D m s les 48 fabriques de sucre en activité, les frais de iabrj-

cation, les impôts et autres charges, non compris le coíit de la


c a n n e ~ont & i 2.581.790 dollars, soit 1 d. 16 (5 Ir. 80 environ)
de
P a r tonne de canne (2). Si on ajoute cette clépense le prix de
revient de la canne, soi t 4 d. 30, on voit que le eout ele la tranç-

(I) Lc dollar a ele compte ici ,2 5 francs en chiffres ronds.


AUX ILES H A W A ~ 199
foriliation cl'un lonne (907 lrg.) de canne en sucre est de 5 d. 46
(27 Ir. 30 environ).
« D't~prèsle census, l a valeur moyenne du sucre fabrique aux
iles Hâwai est de 8 cl. 60 par tonne de cannes : i1 y aurait donc
u n excédent de recetles sur les clepenses cle 3 d. 14 par tonne de
caniles pour couvrir I'intéret d u capital et l'amortissement du
inatériel. Eii admettant pour ces derniers postes un taux aussi
eleve que possihle, i1 resterait encore, d'après la remarque du
rédacleur du census, un benefice ilel cc hors de comparaison
svec celui de la, plupart des industries J ) . Mais i cette observa-
tion du docuinent officiel, i1 iaut ajouter que les sucres des iles
I-Iawai étant aclinis e11 i r a n d l i s e ~ d edroit aux k t a t s - ~ n i sbéné-
ficienl de ce cheQde Lous les ~vatitag'esdu tarii. Et ceus-ci sont
loin d'être miniines.
c( Les 40 ierrnes clui se livrent ?L l'extraction du sucre ont,
clans l'annee d u ccnsus, cultivé 60.168 arpents en cannes a
suorc, sojt 35.282 nrpents de cannes de preinière annee, 24.746
de deuxièmc nnnée ou rejetons, et 140 arpents seulement de
troisjèine annee. A u bout de cleux coupes, le planteur hatvaien
trouve plus avanlageux de renouveler le plant.
(( Ln récolle totale de l'annee d u census s'est elevée B 2.066.832

I.onnes8clec a m e s , dont 1.389.152 tonnes de cannes de première


annéo, 675.595 lonnes de cleuxième année, et 2.085 lonnes de
troisième annbe.
(( Pour la reprocluction, on se sert comme boutures des têtes

( 3 ) Ces d6penses lolales se d~coniposentainsi, en dollars :


...........
Appoinlerrieiits e1 salaires 1 .111.776
Cornhisti1)le. . . . . . ............ 57.5?&
Oh,jets de consornmation. ........... 181.690
Irais de transport. . . . ........... 58.983
Irnpdls, assurances, etc. .
........... 79.655
RGparalions, enl~etien. . ........... 561.878
I)ivcrs.. . . . . . . . ........... 552.851
TOTAL.. . . . . . . . . 3.581.790
soit 1 (I. 16 ou 5 fr. 80 eriviron par tonne de cannes. On remarquera le chitrre
dlev8 des appointemenls et salaires; i1 n'atteiot pas moins de O d. 40 ou 9 Ir. 40
oiiviron par tonrie de cannes de 007 kilo,ararnmes.
200 CULTURE DE Lh CANNE

de cannes. Le rendement moyen de la canne aux iles Ha~vay


ressort. & 34 t. 4 par arpent (77.400 kg. par Iiectare). A Hawai,
la moyenne nJest que de 28 tonnes par arpent, tandis qu'h Oahu
elle atteint 53 toiines (118.720 lrg. à l'hectare). Cela tienl h co V e
dans cette dernirire Ile, à l'encontre cle celle de I-Iawai, l'irr'iga-
tion est appliquée d'une façon genérale.
« La production totale de sucre des iles Hawai a 614% clans
IJannée du census, de 271.049 tonnes contre 225.548 l01iile~
l'annéeprec6dente. I1 aété obtenu en outre $98,661 galloils (1gal-
lon = 3 lit. 78) de mélasse, dont 285.661 gallous seulemeiit ollt
61.4 réalisés a u prix de 8.000 doliars e1 la plus grande parlio
utilisèe comme engrais ou comme fourrage pour le ùêtail.
(( Aupoint de vue du rendement quantitatif e1 qualilalif, lcs
I
iles Sandwich sont sensibleinent plus favorisees q u e Cuùa ct
Java : en première coupe, i1 nJest pas rare, eil effel, cl'y r0collcr
60 70 tonnes de cannes par arpent (132.000 h 156.000 Irilo-
grammes par hectare), et en seconrle coupe de 30 i 50 loiiiles.
Quant $ la richesse saccharine i1 a suffi, dans l'année clu census,
de 8,21 de cannes pour obtenir une toime de Sucre (12,17 pour
100 de rendement). Le rendement en sucre par arpcnt n cte eii
moyenne de 4 t. 13 (9.250 kilogrammes par hectare), inais cn
maint endroit on a estrait bien davantage, soit 8 i. 10 et mBnie
14 tonnes de sucre par arpent, soit 31.360 k i l o g r a w m ~ spar
hectare. Ce ehiffre est véritablement fabuleux et i1 faut l'izvoir
vu imprirné dans un document officiel sérieux poiir y croiro. 11
implique des rendements culturaux d'au moins 250.000 lrilo-
grammes de cannes par hectare. On voit par l i ce qiic poul
donner, sons un cliniat favorable, uiie cul ture iiliensive ration-
nelle jointe à une fabricatioli perfectionnde.
(( AU reste, SOUS ce rapport, l'outillage des plantntions ot &s

usines à sucre cles iles Hawai est a la hauteur des derilicrs


progrès de notre industrie.
(c Dans les champs, la culture se fait a la vapeur, l'êtendue eles
propriétés se prêtant d'ailleurs adn~jrablementa l)omllloj ocl
agent. Dans les usines, la canne est traitee de la [açon la plus
rationnelle en vue du rendement inaximulll en Sucre, 1~4~0-
nomie du con~bustible,de la réduction de la main-d'ceuvre, etc.
(( Une cles conditions de succès de Ia culture de la canne aux

iles I-Iawai est l'irrjgation. Eil effet, les pluies y sont inégales et
irrégulières : Ilawai reçoit 120 pouces d'eau par an, et Oahu
42 pouces seulement. De l i , la nécessité pour cette dernière
cl.'irriguer ses cullures. Dans 42,1 pour 100 de la totalité cles
ierines cles iles, i1 existe cles installations d'irrigatioii. h Hawai,
l a proportion ii'est que de 3,8 pour 100; a Hauai, elle atteint
au conlraire 85,7 pour 100; A Lauai, 50 pour 100; a Maui, 37,l
pour 100 ; à Oaliu, 83,4 pour 100. Sur 65.687 arpents en culture
dans les ierines a sucre, 28.488 arpents ou 4 3 4 pour 100 soilt
irrigués. Les h v a u x d'instal1nl;ion exécutés à cet eUet oilt été
souvent c o i h u x ; A Oahu, i1 existe uil réseau de canaux dont
I'établisseirient a entrafile une clépense de 1million trois yuarts
de dollnrs, X Maui, une caiialisation ele 2.2 milles anglais a dU
btre Mtablio 110~iramener dans une des plantatioils l'eau d'irri-
gation nécessajre.
« Grhce k ccs grands travaux, Ia culture ele la canne et la pro-
rluction du sucre ont pu se clévelopper au delà des limites tracées
par Ia nature, En 1875, clans l'année qui pr6cédale traité de réci-
procitb nvec les Etats-Unis, les iles Sanclwich n'avaient procluit
que 25.080.182 livres de sucre. Pour ilonner une iclee des progrès
de l'industrie clu sucre aux iles Hawai sous l'empire du traitéprB-
ci tG, clisoils que laprocluction cle sucre de ces ilesqui n'était encore,
eil 1882, que de 114.177.000 livres, cl'une valeur de 6.320.891 dol-
lars, atteignait eii 1892 le cliibre de 273.656.7.15 livres, d'une
vczleur cle 7.276.549 dollars, et s'élevait en 1901i 690.882.132livres,
d'une valeur de 27.094.155 c2ollars. Ces cliiffres se passent de
com meiitaires, Quan t au développement futur de l'industrie
sucrière riux Ilawai, i1 semble limi tB par la question de l'irriga-
tion et aussi par oelle de la main-d'ocuvre. Eil 1900-1901, le
nonil~reto tal clcs I;ravajIleurs Btai t de 39.587, clont5.470 Hawaiens,
2.417 Portugais, 27.537,Tapoiiais, 4.976 Chinois, 3.187 de nationa-
lit0s autres. L'eléineiit japonais joue, on le vojt, le principal rôle.
Mais la taux iles salnires a beaucoup augmenté et i1 y aura la,
sans ci.outc, dons l'avenir une source cle sGrieuses tlifficult8s. »
Ewa l a Plantation modèle

Eoening Bulleiin Indizsttiai, cl'Honolulu, 9 novernbre NO.1,


page 2.

(c Uans toutcs les iles H a ~ v a i ,il n'y a sans cloutr, pas d'autres
plantntions qui se soient si rapi~leineiltcleveloppées e1 c p i aient
obtcnii par hectare une procluction aussi rorte eu sucre que Ia
SociBté des Plantatioiis d'Ewa, Cetle prol~rible,silu6e ii environ
18 ii~illes(I) cl'Honolulu, est reli& nvec ellc par 1e c l m i i i i de
ler O. H. L., s a superficic totale eht de 7.000 acres ('2.800 lieclai'es)
cle teires louées bnil et yrollres {L la culture de 1 ~ ciinnc;.
actuellcmenl, i1 y a 1.500 acres cultives el coilsncsés h li1 canne
de l'espbce Laliaina.
r( Les preinieres cannes furent plantées par la SocielB e11 1890,
s u r 40 acrcs, afin de fournir des Lioutures; depuis, Ia plnnlalion
s'esl cléveloppde liar Lioncls, non seuleineilt comme superíicie
cul tiv6e en cannes, mais aussi comme renclemenl e n sucre par
hectare. 011 ne clbpasse pas pour Ia caime 1'a.ltitude de 200 pieds
(60 rnètres), tandis q u e s u r les hauts plaleaux, In lcrre esl il'un
rouge léger, elle i~essemble une glnise noire dails lcs terres
basses, et Ir, sol peut être classé commc hon e1 extra bon ; on
fai L rP:g.ulièrement une analyse complète cles terres c16 chaque
charnp, afin cle connaitre Loujours exactcnienl Ia quantiti:
cl'engrais necessaire.
Un init rcrntirqualile de cette plantation est Ir? rendeineilt
nioyeii élevé cles repousses longucs 6t courtes (long nnd short

(I) Toutes les mesures dans 18s texles tratluits sont des mesiires nm6ricaiiies
donl; les valeirrs eii mesures Irnupises ont éI;6 tlonn6es page 20.
CULTURE DE LA CAEFNE AUX ILES IIAWAY 203
rattoons) cornpafe a celui des cannes vierges; cela prouve claire-
meat que le rendement cle 10 à 12 tonnes de sucre par acre n'est
pas dfi seulemenl la qualile du terrain, mais aussi au mode de
culture et de ferlilisation, h Ia honne irrigation et au labourage
profond. Ce laùourage profoncl ct l'abondance des engrais sont
les cleux principaux lacleurs des résultats obteiius. En 1894, on
a dépense par acre 3 cl. 75 d'engrais; en 1900, cette dépense était
portée 5 41 d. 37.
(( Pour l'exécution des labours très profonds, la Société acheta

i John Fowler et Cio (Leeds) Limited London, une charrue


(( Oliver D, qui donna toute satisfaction; aussi uil autre ordre fut

passé pour Ia plantation cle Waialua, dont MM. Castle et Cooke,


d'Hoilolulu, son t aussi les ageilts. A l'aide de Ia charrue ((Olivern,
le sol peut être retourn8 h une profoncleur de 2 pieds (O m. 60)
pleins ; c'es t u n e charrue siinple, dont les parties sont pesantes
et construiles soiiclemeilt, en vue de supporler l'efforl considé-
rable quj Iui est demanclé. Dans les cliamy~s oil le terriùie
(( Lantaila n a pris racine, les charrues Oliver l'arrachent par Ia

racine méme e1 le clétruisent.

Cannes vierges.

« Les renclements moyens du sucre en tonnes (de 2.000 livres)


par acre de cailnes plantées, depuis 1893, ont Ate les suivants :
1894, 8,Ol ; 1895, 6,40; 1896, 8,40; 1897, 9,@2; 1898, 11,26 :
1899, 10,24; 1900, 10,15 (23.000 Irg. cle sucre a l'liectarej.
(( La récolte des cannes vierges pour 1901 sem un peu pllls

importante que celle de I'annee dernière.

Repousses.

Reildemeilt inoyen du sucre par acre : 1894, 2,72; 1895, 6,19;


1896, 7,16 ; 1897, 5,45; 1898, 8,08; 1899, 10,67; 1900, 11,46
(26.000 lrg. de sucre a l'l-iectare).
Le relevé de tous les champs ali lerjuin accusait 12 tonnes
de sucre par acre, ou, d'après la moyenne de 8 tonnes de cannes
204 CULTURE DE LA CANNE

pour une toiiiie de sucre, une inoyenile de 96 toililes cle cailnes


par acre (217.680 kg. de cailnes à l'hectare).
(< Actuellement, la plantation occupe tleux inille deux ceilts

Lravailleurs, dont sept cents sont reinunéri.,~sur la base du


système de béiléfice i la part ou systèine cooperatif, o11 vertu
duque1 Ia Conlpagnie laboure, plante et clonile Ia première
irrigation $I la canne, tandis que le travailleur preilcl Charge de
la terre, la cultive, la nettoie et l'irrigue jusqu'à rnaturite de ia
canne, h raison cle tant par toilile de caililes.
« Pour le labourage rlu terrain, clui est surtout la caracteris-
tique de cette plantation, ori einploie cluatre paires d'appareils ?i
vapeur Fowler (Fowler's Stea~iiTackle). On estiine la coupc
procl-iaine de 1901, íi 30.000 tomes (1) de sucre brul, a1 toul iait
prévoir u n rendeniant plus graild; cepenclaill, aAi1 clc. ne pas
avoir ele cl&ceptioii,on coilserve l'évaluation incliquht:. l h 1902,
s u r plus ele 3.000 acrcs, i1 y aura une plus forte proportiuil de
repousses, mais coinnie suivant toute probabilile çes rcpousses
se comporteroilt aussi bieii que les caiines vjerges de 1901, on
a u r a ainsi un total égal à celrii ele cette a n d e .

A p p r o v i s i o n n e m e n t d'eau.

u On a étutlie avec soin la questioil clu developpernent de


L'approvisionnenieiit de I'eau pour I'irrigation, et aujourd'hui la
Societé a de l'eau en abondance pour tous ses ùesoins; iL y a six
stations ele pompes, eloignées entre elles d'un mille et derili;
elles puisent leur eau dans des nappes souterraiiies. La descrip-
tion suivante sur ce sujet paraitra interess.ailte :

Systèmes d e pompes.

(r La Statioii numero 1 conlpreiid une pompe Reidler ele


10.000.000 cle gallons par vingt-quatro lieures, et une Blalrc

(L) La campsgne 1901 n d o m 6 A Rwa 39.036 toiiiies a n g i a i s ~ s(49.963 68'3 kg.)


- 1902 - 38.775 - (315.i08 925 kg.)
AUX ILES HAWA1' 205
Colnpouncl ele 5.000.000 de gallons ; Ia vapeur est fournie par un
générateur aquatubulaire de Babcock et Wilcox. La SLation
numero 3 comprend d e u x pornpes de Blake, l'une d'une grande
puissance, l'autre pluu Iaiùle, pouvant élever en tout 17.000.000(1)
de gallons en vingt-quatre lieures; la vapeur est lournie par
deux gbnérateurs aquatubulaires Clinlax. La Station numéro 2
compreiid une ponlpe cle Blalre d'une puissance de 3.000.000 de
gallons par jour, la v a p a u r esl fournie par cles générateurs avec
tubes i lu~nhe.La Station numéro 7 corltient une ~nachineB
rlouble action et i triple expansion de Reicller, d'une puissance
norniale de 10.000.000 cle gallons; la vspeur est lournie par des
générateurs aquatubulaires cle Babcock et Wilcox. La Station
numcro 5 possècle des ponipes Reidler ayant une puissance
iiorinale de 10.000.000 de gallons et des générateurs aquatubu-
Iaires de Babcoclr et JY i1 cox.
(( T2eau de ces puits coiltient environ vingt-trois grains de se1

par galloii imperial de 10 livres (O gr. 33 par litre); toutes CeJ


poii-ipes, Ionctionnant ensemble, peuvent donner 67.000.000 de
gallons en vingt-quatre lieures (2.934 lit. a la seconde).

Transport de Cannes.

(c P o u r le Iransport d e s cannes à l'usine, on utilise 31 milles


d e voie fixe et G à 7 m i l l e s de voie portalive, ainsi que six cents
wagons d'une capacité moyenne de 6 à 7 tonnes cliacuii, depas-
Salil:de 2 picds en l o n g u e u i les wagons en usage aux fles Hawai.
L a traction se fait & l'aide de six macliines Baldwin, pesant
chacune environ 25 tonnes ; la pente de la voie est faible, souvent
iiulie ; on n'a pas besoiii de fortes inachines et on réalise par lh
u n e economie de charbon.
(( L'eau d'irrigation est transportée dans des tuyaux dont le

noinbra est eonsiderable : pour les usages journalieis, on


einploie cent soixante $ cent soixante-dix chevaux et mules. On

(i) i.OOO.OOO de gallons americains en vingt-quatre lleures correspond environ


83 lit. 8 par seconde.
206 CULTURE DE LA CANNE

entretient plusieurs milles de route cliarretable sur 1a planta-


tion; l'an dernier, on R construit soixante maisons pour les
employés, ninsi qu'un magniíique liópi tal. Un vaste magasin en
acier de 150 s u r 75 pieds peul i'ecevoir de grandes quantites de
inai'chanclises et aussi I'excéclent de sucre, si cela est n6cessaire;
cette construction a étk exécutée par Millilten Bros, de New-Yorlr.
(< La Societé a dernièrenieilt installi., un second inoulin t i neuf
cylinclres, de 78 s u r 34 pouces. Le mouliii et le brogeur Fulton
ont éti: fournis par les etablissements m é t a l l ~ ~ g i q u de
e s Fulton,
A Saint-Louis. Avec l'autre iiioulin à iieuf cylinclres, déjà en
niarclie clepuis longteinps, i1 pourra clonner uii travail journalier
de 300 tonnes de sucre brut par vingt-qiiatre lieures quancl son
fonctionnement sera assuré. Cette installation cl'un seconcl
iiioulin, jointe a u n iiiatériel cl'usine entièreinent nouveau ct à
jour, constitue la plus recente application des proceclés inéca-
niques pour la production d'iine tonne de sucre brul. La caniie,
en arrivant des cliaiiips, est enlevee des Eourgons l'aide de
l'appnreil automatique (( Gregg Gane Carrier Feeder I ) , qui
consiste en une lourcle cliaine sans fin, munie cle cleiits et
pouvant marcher dans les deux sem, grâcc B un mécailisine
convenable, selon la l-iauteur rles cannes dans les fourgoils&e
-
s p o r t e u r conduit Ia cannc clans le déribreur Fulton, dont le
-
cylindre supérieur subit une pression de 250 toniies (226.700 lg.) ;
s,
s,
répartie comine suit : premier moulin, 320 tonnes; cJeuxième
, tonnes; troisièine inoulin, 400 lonnes. On arrive à
~ n o u l i n 370

a A l'origine, le iiioulin & neuf cyliiiclres 6tait muni de tamis


h jus autoiilatic~ue; le defibreur Fulton etai t actionnc par une
machine Corliss, indépendante, cle sorte que lc rnoulin h u f
-cyliiidres avait sa force prop_. Daiis le iiouveau moulin a neuf
cylindres, le broyeur et le moulin sont actionilés par une inême
---.---. I--

rnaclijnáag. L'usine est pourvue de deux appareils surcliaufIeurs


,--
Deniing, vingt-cluatre bacs L clécaiitation il'une capacite cle
1.000 gallons cliacun , cleux quadruples efIets clont l'un , de
-y.
AUX ILES HAWAE "7

Swenson, c l F (39.000 li tres ele jus


à l'lioure), ot l'autre de 350.000 gallons (54.000 litres A l'lieure),
de cleux appareils h vicle Killiy de 25 toiines de capaci té cliacun,
de cleux vicles des iorges cl'Honolulu, respectivement de 10 et
-
25 Lonnos de capacit4, d e Irente-cleux turbines ile 30 pouces et*
treizo cle 40 pouces, sortant cles ateliers ainéricains Too1 et
Macliines Coinpagnie, de Rostoii,elcle Lieaucoup cl'autres macliines
cmploybes clnns les usiiies itioclernes, cles filtres-presses clont la
sallo de 50 sur 125 piecls cst rnunie cl'un parquct en bélon, les
rksidus loinùeiil clans un dêsagr4geuta (Disiiitcgrntor) il'une
grande capacité, place sur un parque1 cn bctoii; 14, les kcunics
-
s o i ~inaluxhes
l avec de l'env, puis cniporthes en solutioli le long
cl'une rigole qui rejoint les cniinux principaux tl'irrigatioii; e&
sont ainsi ilApnnclues sur ln terre coinine engrais en m h i e temps
I

que l'eau d'irrigalion,


C__--C____+- - ----
c( Aulrc particulnritb clc ces rnoulins h neuC cylinùres; tout Ic
ii~i~canisino os t disposb elo telle sorte, que lc tnecanicieii peut on
contrôler le Conctionneinent onlier d'un seu1 coup d'coil. De
i n h e le cliel usinier peut d'un seu1 endroit surveiller le reste
cles rnacliines penclant Ia labricalion clu sucre. L'installation du
inoulin a 6t6 iaite sur les plails clu Uirecleur de la Socielê e1
monlee par lui, avec l'aide cles employbs orclinaires ele l'usine.
11 y n un grantl espace rêservé ù l'enimagasinage du sucre
(75 X 250 piecls) ilans lo cas oii cela devienclrait 118cessaire
penclant c~uelc~ue temps.
(c Pour les niblasses cles bas procluits, i1 y a huit réservoirs de
50.000 gallons (189.000 lit.) chacuii dans u n bátiment séparb.
(c L'eau pour l'usine c1 les appareils provicnt dc puils arthsiens
ele 500 pieds elo prolonclcur, creusés dans l'usine nibmc; elle
arrive en abondance, g r h c [L cleux doubles poiiipes liejcller et
cl'une de Rhke, d'une puissance chacune de 2.000.000 de gallons;
en plus de loule cette installntion, on coinpte c~uatrecent
cinquanle cliariots reiroidisseurs nionl8s sur roues et reinplnçaiit
les cristalliseurs orclinaires. Contre les bktimenls de l'usine sont
plac6s les ateliers avec les derniers perfeclionnemeilts pour la
Iabrication ot la rhparation cles pibces. I1 y a 1à une machine
208 CULTURE DE LA CANNE

spéciale dont Ia vapeur est fournie par l'usille prjiicipale. Pour


cette dernière, ;oute la vapeur est fournie pa_~.l~u~.,~gé~lésateurs
à tube à-.___
fumée et deux Babcock el; Wilcox;
__-.----..A-- - touies les eaux de
17usinesont seunies et drainées dans un iossi: en béton de 3 piecls.
La cliarpente en acier de l'usine a cite faite par M. Millilcen
Brothers, de New-York, et les travaux dirigés par J.-TV. Hawlce,
q u i avait deja monte la magnificpe usine cl'Oaliu. u.

Rendements et Statistiques (I) de la Socidté des


Plantations d'Ewa pour la campagne 1902.

Actions : 5.ooo.000 d e d0lln7~s.


06ngnlions : 5oo.000 dolla7~s h 6 pourl r o o .

Rendement general des champs.

KILOGILAPIBS TONNES
) a SUCIII
DB S U C R E
par hectare

Cannes vierges . . . . . . . . . . . . 1.76,96


Premières repousses l o n g u e ~. . . . . 720,136
lleuxi8rnes repousses longuos. . . . . 39,81
Repousses courtes . . . . . . . . . . 112,6!~
Plantations d'Ewa . . . . . . . . . . 13ii0,30
Plantations de la Cornpagnie siicrière
d'Apokaa. . . . . . . . . . . . . . 3i ,2%
1381,01

Pour iaciliter la lecture des résultats, i1 nous aparu intéressant


d'établir le rendernent des cannes par hectare, eil partant ílu
resultat genéral obtenu à l'usine, soit 7 t. 85 de cannes pour une
tonne de Sucre ; on arrive alors au tableau suivant :

(1) Toutes les mesures ont ét6 converties en rnesures françaises, suivant le
tableau plac4 en tête de l'ouvrage.
IiILOGIIAUJIES 1% EUNES
PAR HECTARE

Caniies vierges . . . . . . .
........ 208.613 1
........
Premikres repoiisses longiies. 170.016
........
Dcuxibines repousses loiigues 85U.060
Repousses courtcs. . . . . .
........ 135.73k
Plantations d'Ews. ............. 183.156
Plantalions d'Apolcaa. ............. 20 "i012

Rloyenne generale. ..... 183.6S8

Certains cl-iamps ont cloiii-ié cles rhsultats remarquaJ11es; sul1


u n ensemùle cles cl-iamps 'iiuméros 4, 6, 7, 8, comprenant
282 hectares, la inoyenne a été de 30.632 lcilogrammes de sucre
par hectare :

~uii&iOS
UES CIIAMPS PAR HECTARE
II
IíILOGRARIRIES DE SUCHE KILOGRANNES DE CARNE
PAR HECTARE

Tous ces cl-ianips avaient étó labourés h une profondeur de


75 centin-iètres.

Fabrication.

Ricl-iesse de la canse . . . . . . . . . . . . . . . . . -14.27


Brix . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 / .d y 6
1~,3s n
Fibres dans la canne . . . . . . . . . . . . . . . . . 11,iS
Polarjsation clu jus riormal . . . . . . . . . . . . . . 1G,%
Glucose par 100 Itilograi-iirnes de jus normnl . . . . . . 0,96
Pureté
y -
clu-jus. -.................... 88,Sl
14
210 CULTURE DE LA CANNE

Rilogrammes
.-- ____-de jus
- -- normal extrait par 100- kilogramme_s
---e h!-
de cannes. . . . . . . . . . . . . . . .
I
--

83,55 x y & 6
- de Sucre extrait par 100 lrilograinmes . . 13,44
- de sucre extrait par i00 lrilogrammes clu
sucre total . . . . . . . i ,. . 94,iS
__C_

Dilution en plus du jus normal . . . . . . . . . . . . 2418


Brix du jus mèlangé . . . . . . . . . . . . . . . . . 14,76
Polarisation - . . . . . . . . . . . . . . . . . 13,Ol
Gliicose - . . . . . . . . . . . . . . . . . 0,81
Pureté - . . . . . . . . . . . . . . . . . S8,14

Pression hydraulique totale :


Sur le défibreui. . . . . . . . . . . . 134.000 kilograinmes.
Sur le promier ~noulin. . . . . . . . 342.000 -
Sur le cleuxième moulin. . . . . . . . 355.000 -
Sur le troisième nloulin. . . . . . . . 376.000 -

Cinirce.*)e[
Brix . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . G5,15
Polarisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57,71
Glucose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2,77
Pureté . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . S8,58

Brix. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8'2 n
Polarisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60,78
Glucose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7,80
Pureté. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74,12

Mêlnsses f i n d e s .
Brjx. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87 >)
Polarisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 ,SO
Glucose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2d n
Pureté. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 D
Eiitt16 h l'usine :
253.932.Sl4 liilogran~mesde cannes h 14,27 pour 100
de suorose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3G.838.074
344.735 liilogrammes ele Sucre a 80 pour 100 de
sucrose, provenant ele Ia canlpagne 1901 . . . . . 306.815
ICilogrnilimes de sucrose cntrk. . . . . . . 36.514.889

'cF-
a" I(
23.944.902 liilogramnies de sucre i 07,30 de sucrose.
7.691..702 - 06,12 -
23298.398 k a i 0 b
7.303.264 I,
2 - u ,1.038.714 - 80 >) restant à.
l'tisiac (cl'après estirnatioi-i) . . . . . . . . . . . 024.482 li

I~ilog'rammesele sucrose obtenu. . . . . . 31.Gi6.144

Detail des pertos.

Par 100 Mo- TOTAL


Par i00 kilo-
graii,nies en kilogramines
grarnriies du sucre total (1L I
de$?nes de ia canoe siicre perdu

Bngnsse . . . ....... 3.111.063


ICciiiiies . . . . . . . . . . i7i.456
EiIBlassc . . . ....... 1 .76f3.Ol3
Inùèlerininees ....... 891.395
6.928.7bLi

D u cléùut de la imanipulation au 19 avril, on a travaillé avec


u n sgstème de moulins; à partir de cette époque jusqu'd la fin
clc 1a cainpagile, le 10 septembre 1902, on ri utilisé un deuxième
systèine cle moulins en plus clu premier et on a augmenté Ia
clilu tion ; les xnoyennes génkrales iildiquées ci-clessus se répar-
tissent ainsi pendant les deux périocles :
212 CULTURE DE L A CANNE

Dilulion . . . . . . . . . ....... 13,85


Pertes daris Ia bagasse. . . ....... 7,31
- les Bciimes . . ....... 0.46
- les mélasses. . ....... 5,23
- indkterminées. ....... 2,75
-
Iiertes Lotales. ........ 18,76

Noinbre de jours de nmnipulation . . . . # . . . . . 197,76


Tonnes de cannes écrasées par jour. . . . . . . . . . 1284 1)
Iíilogrnnimes de sucre biut obtenu llar 100 l r i l o g r a m ~
decannes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p."- 12 73 i
- -

Tonnes de cannes pour une tonne cle sucre brul;. . . . 7,85

Dèpeiises en francs pour la campagiie 11902.

-
Préparation
et Plantatioii.
Defrichenient ...
Labouragel vapeur.
Labonrage A mules.
Preparation ....
.
Coupe íles plniits.
Transport des plants
.
Plants de cannes.
Plnntation. . . . .
- -
TOTAL..
Culture.
... 285.413 74 80.819 77 365.233 51
--
270 39 11 Fj'

Irrigation . . . . . 912.002 01 7.266 46 919.2'18 67 G80 78 29 11


Snrclage et binnge . 2i7.340 46 77% 85 218.013 11 18%08 7 Si
Fertilisatioii. . . . 117.857 71 708.373 03 826.330 78 li11 88 26 2
Epaillage . . . . . 117.953 85 u u 117.253 85 86 76 37
Ponipes B1evntoires. 130.516 87 813.331 27 653.888 16 483 82 20 7,
Reservoirsrlcanaiix 89.406 91 12.178 0k 41.5.80 95 30 G9
i :1
--
TOTAL.. . . . 1.563.377
--
GI 1.241 .897 65 2.805.278 26 8.077 18 80 O!
AUX ILES I I A W A ~ 213

Coupe des canncs .


Çliargenient . . . .
Cliarroi . . . . . .
TOTAL.. ...
I( Fabrioation.
Frais d'usino . . .
Eritretien rlel'usiric
Emballages . , , .

BAtirnerits. . . . .
CIOtiires. . . . . .
Routes et ponts . .
Tblepliories . . . .
Fosses poiir l'6coii-
lemen t des pluie:
TOTAL.. ...
Divers.
DBpenses mbdicalcs
Frais de l'lidpital .
Propreté des carnps
Bois A Teu. ....
Bor&ts. . . . . . .
Assiirances. ....
Locations .....
Taxes . . . . . . .
Surveillauce. . . .
Intcrets. . . . . .
Cliarroi . . . . . .
Quaranlaines . . .
Imprevus . . . . .
Ecoles d'enfants . .
TOTAL.. ..
Dépréciation. ..
214 CULTURE D E L A CANNE

Pour vois ce que coutent la culture et la inailipulation de


1,000 kilogrammes de cannes, nous nous bascrons sur les
cbiffres donnes comme sendement h l'usine, soit une tonne d e
sucre par 17 t. 85 de cannes :

Prépatation et plantation . . . . . 1'47


Culture . . . . . . . . . . . . . 11 34
Livraison h l'usine . . . . . . . . 3 87
Fabrication . . . . . . . . . . . 3 '16
Taxcs . . . . . . . . . . . . . . 2 50
Locations . . . . . . . . . . . . 1 52
Divers. . . . . . . . . . . . . . O 93
DBpréciation. . . . . . . . . . . O $9

Total. . . . . . . . . . 25 98

Comptes de l'exercice 1902.

Coilt de la prodiiction du sucro . . . 6,829.698 36


A déduire les frais déjaportes en 1901. 186.283 62
6.2k3.896 99
Frais de timsport sur les marcliés A 6 fr. 58 les
100kilogrammes de siicre. . . . . . . . . . . . . 2.01i.606 33
8.268.001 26

Recettes.

Vente locale i 38 fr. 30 les i00 liilo-


grammes de sucre . . . . . . . . 1'10.3V2 77
YcnLe à I'exportation à 38 fr. 32 les
100 kilogramrnes de sucrc. .... 1i.932.77L 89
12.073.117 36
Adediiirerecettesdcj~porLéesen1901 . . . . . . . . 3i0 .02i 66
11.732.192 7%
Solde de inélnsse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.032 37
TOTALDES RECBTTES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11.733.215 09
REVENU HRUT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.873.163 83
AUX ILES IIAWA!

Compte profits et pertes.

Uiil'erence s u r Bvaluatioris de sucres Revenu ùrut du siicre . 3.M5.iG3 83


cio 1901. . . . . . . . 70.983 GG Profits dirers . . . . . 103.719 88
Iri16rbts des oùligatioiis fienericcs sur r6colle
iGpollr100. . . . . 155.hOO n d'dpoltaa. . . . . . . 34.557 75
IiitOri-ts ùes cornptes cou-
raiils. . . . . . . . . 168.611.L 27
I iicome-'hx. . . . . . . 77.499 69
Ari~orlisseiiiciilde la So-
cicle. . . . . . . . . 363.u00 u
Not prodllit . . . . . . 2.778.303 78

Ihlaiice ...... 3.613.431 60

Le revenu brut par 1.000 kilogrammes de caniies a ktd d e


13 ir. (i8 et le revenu net de i 0 Ir. 94.
Compagnie d e s P l a n t a t i o n s d'Honolulu

Evening Bulletin Industrial, d'EIoiiolulu, noveinbro 1901,


page 5.

c( La Societé des Plailtxtions d'Honolulu ayanl; &li:iondbe cl;


emegistrée clans 1'Etat de Caliiornie, est lkgalemeiil: une sociéltl
csliiornienne, bien que beaucoup cl'acLions soieill: ilnns les
Etats de 1'Est ; par contre, il y en a eu peu dans les iles I-Iawai.
Les terres se trouvent principalement dans le dislricl: cl'Ewa
(ile d'0aliu) et s'étend.ent aux confins de la ville d.'Honolulu.
rr IA'liistoricpe de ce domaine est le iiiêinc que celui de 18,
plupart cles autres grandes propriétés; sur ces terres avail: CIO
crbée une cles premières plantations sucrjères des iles, clc 1850
ZL 1860 ; les localites d'Halawa et cle Waiinalu btaient culLiv8es
eii caiines et coiii-iues sous le noin de Plan talioiis Sucriims
de J.-R. Williams 11. La sucrerie se coinposait de grands l-iangars
et d'un hitimeilt B &age en bois, oii se trouvaiei-il:un broyeur A
cleux cylindres, actio~iiiepar la vnpeur, et cles :rEcipients cl6cou-
verts pour la cuissoil des sirops. Cette usine donnail: alors uil
bel bchãntillon des procéclés primitifs pour IELiabrication [lu
sucre. Cependaiit les terres produisaient beaucoup de caniies,
les transports à l'usine se faisaient par charretkes h b a u i s ; on
planlait les hasses terres et les vallhes. Trois fois l'usine brfila,
et finalenient la culture de l a canne sucre iut abancloiinbe.
(C Après avoir servi de paturages penclant vingGciiic1 ails, la

propriéte iut plaiitée de nouveau en cailnes. Le succès des


clomaines cl'Ewa et cl'oahu, les progrès et les améliorations en
inatière cl'irrigalion au moyeii des pompes à vapeur A triple
expailsioil cpi permcttaient d'arroser suffisainment les hautes
terres pour cultiver Ia canne, encouragèrent la forrnation de la
Société rles Plantations cl'Hoiiolulu. Le domaine de cette Compa-
gnie a uilc loilgueur de plus cle 12 inilles, forinant une bande
Ckoi te e t longue ; si luées clans les par ties inférieures des mon-
tagiies, les lerres sont acciclentées et ne sc développent pas eil
clianips larges, une partie de la 11ropriét8 est fortement ravinée;
i~éanmoiiisle sol est de même nature et aussi fertile qu'à Ewa
ct B Oaliu. De lk, Lieaucoup de cliflicultés pour organiser et déve-
lopper les travaux k Ia macl-iiile, mais ce qui a été iait est solicle
e1 cluraljle. La Socièté n'a pas emore atteint toute son extension,
car elle comptait trois annees seuleineilt d'existence en septembre
deinier. TouteCois les amélioratioiis sont pratiquement terminees,
el, en ])arliculier, tout le réseau ferré ; les inachines prévues pour
le plein dévcloppeiiieilt oilt éte rnises en place; l'irrigatioil et les
poinpes, telles qu'elles lorictionnent, peuventaliinenter 5.000acres
cle [erres en caiiiles.

Les terres.

(( La l~roprihk,d'eilviron 9.000 acres (3.600 Ha.) de terre, est

située entre uiic ligne a 650 piecls (195 ni.) d'altitude et de 1a


iner; une grandc partie se trouve de l'autre cote clu clieinin de
fcr cl' c( Oahu et Laiid Compagily's n, qui longe la ligne d'eau du
por1 de Pearl; en oiitre, 1.800 acres enviroil, en cleça du cliemin
ilc ler cl'Oahu, iorrnent une bancle de 25 pieds, qu'oil irrigue
écoiioinic~ueineiit.Près de 6.500 acres de cette superficie totale
pouvanl recevoir la caiine se trouvent ldacées ea dessous de la
ligne, 480 pieds (144 m.), Ia plus grande hauteur que Ia Compa-
gnie se propose cl'atteiildre avec les poinpes. L'élévation rnoyeilne
cles ponipes est de 190 piecls pour les 6.500 acres de terres en
cannes repr6senlailt ce que la Société irrigue ou projette d'irri-
guer; i1 reste 1.500 acres de terre B travailler entre les lignes de
280 & 500 pieds, les terrains cultivés actuellernent se trouvant
2 18 C;ULTURE DE LA CANNE

Les cannes.

(( Ln variei6 dite c( Laliaina n est presque uiliquemeilt la scule

cultivbe, bien que la (( Yellorv Calé~loilia)) fasse l'objet tl'cxpé-


riences dnns les rdgioils élevées, plus sp8cialcmeill clails les
terres des hautes vallbes OU l'on espère que cetle vnriélé lJourra
venir sans irrigation, eii raisoil de l'liumiclild plus ou inoiils
ahondante, et de sa résistaiicc A la séclieresse plus grande que
celle de la (( Laliaina N. 11 y a 3.000 acres cle cannes vierges et de
lireiiiièrcs repousses filées, et 2.000 acres venaiil d'btre plonlkcs.
LU.p~-opriétes'étend surtout autour ele la baie-esl clu port ele
Péarl. La canne atteint sa inaturitd en quinzc à viiig'l-uii niois,
selon l'altitucle des terres; les liautes terres ilemailcleill plus ele
temps que les basseç, la températurc et les autres condilions
variant considérableiiient. Les rendenleiils, cepenclanl', iie sont
pas moindres dans les rbgioiis élevées, i1 faut seulcmenl quatre
inois au moiiis de plus que clans les régions iilférieures pour Ia
récolte de la canne.

Culture.

Sur ce point, les niétl-iodes resseinblent beaucoup h celles


des propriétes voisines, ti part pour le labo~w;car la lerre étailt
vierge, on ne renrerse pas le sol la profondeur usitle SLW lcs
plaiitations anciennes. Le sol est laboure au woyen cies charrues
i vapeur de Fowler et fenclu par un instrument semùlable au
couteau d u (( cultivateur 1) ; cliaque coup le couteau s'enfonce
dans le sol a une profondeur de 36 pouces (O m. 90) e t reniue
ainsi le sous-sol; le terraiii est ensuite laboure et renversé a
une profondeur de 20 a 22 pouces (O m. 50 à O 111. 55) ; la profon-
deur du sol s u r le domaine varje de 3 & 10 piecls (O m. 90 à 3 nl.).
AUX ILES I I A W A ~ 219
Le cailactère clu sol sur les l-iauts plateaux diffère de celui des
bas, qui esl noirktre, tandis que celui des terres élevées et des
collines esl rouge; ce dernier, ldus ricl-ie et conteilant plus
ci'alluvion, est plus facile affeimer et ti cultiver avec moins de
travail que les lerres noires cles bas.
(( La Coml~agnieeinploie, pour le labourage, la vapeur et les

mules ; les charrues S iin-des servent i faire les sillons dans les
lerres labourées préalableilienl à la vapeur. Aussi faut-i1 un
grancl ilombrecle inules, environ cent quatre-vingt, plus cparante
clievaux pour les travaux ele culture en général, de récolte et de
transport. Le mocle ele culture est celui clc toutes les plantations
irrigu6es. J,a cannc, cultivée entièrement au inoyen de l'irriga-
tioil, ne dépeiicl 1x1s cles pluies ; toutes les terres sont irriguées
par uri sy s t h e ele caiialisation compronant de vastes iossés et
clcs acpeclucs, des rigoles e1 cles conduits en acier clégageanl
loulcs lcs ponipes et faisant franchir i l'eau les ravins les plus
profoiicls sous pression par des syplions renversés. Dans les
endroi Ls ou la pressioii es L la plus fail~le,011 einploie les tuyaux
fretles eil bois rougc clc Californie. Le réseau total des fosses,
rigoles et tuyaux coinprend 373 milles solicleinent installés
(5961ciloin.). \,qqzL((d L ! : ! ~ F I ~ & : I I I ! d&&f..~~

Voie ferrke.

c( La Coilipagnie a u n systèine de voie ferrée construit sérieu-


seiilenl et coiilportant beaucoup de ponts sur piliers, destinés a
rclier Ies cliverscs parties de la propriété. Ce travail vaut tout ce
qui a 816 fait de inieux clans les "ies; l'installation a presenté
benucoup ele clifficullés ; à maiiltes reprises on a disposé la voie
d c Sagon à pouvoir cléposer cle gros cllargements de charbon
prhs clcs poinpes, et ameiler (le longs traiiis cle canne dans
l'usiile ; i1 y a en tout 31 inilles (49.600 in.) de voie. Le matériel
roulant se compose ele quatre locomotives Baldwin pesant 20
a 26 tonnes, de cinq cents fourgons à cannes pesant de une
h une tonne et demie et pouvant porter en inoyenne 6 tonnes
l'un ; de plus, enviroi~5 inilles de voie transportable en rails de
20 livres (9 Itilom.) et 1 6 piecls (4 in. 80).011 utilise cette voie
pour la plantation et la récolte; elle esl; placée sur le sol telle
queIle, a travers cliamps, et les iiiules tirent ces -traiils jusqu'nux
voies principales; tout 'transl~ortest iait par voie ferrèe.

Personnel.

(( La main-il'ccuvre sur la. plai.l:atioi.esl: compos~h ele Ja.poniiis,


(:hiiiois, Portugais, Porto-Ricains, Espagnols et ItaIieim
Le lmrsoiiiiol spdcial (Skillecl labor) eil ilehors clu clirectcur
et du coinl~'table,s'élbve à cent viiigt-liuit hommos, .toiicliaiit en
inoyenne si d. 75 pa1- mois et lIar hoinine.
(( La maia-cl'ocuvre comprend mi lle bois cent clustre-vjiigt-
clix-scpt'hommes; la paie inoyenne est ele 20 clollurs par mois
ct par hoinii~e.Le personilel suliérieur, eii 11111sclu traiteinont,
jouit clu logeinent, clu coiilbustiblo el: cplquciois de l'ea,ii. I',(:
pcrsoilnel de ln inniii-d'ccuvre, en outro cles guges moyeiis tle
20 dollars par mois de viiigt-six jours cle travail, jouit clii logo-
ment, clu combustible, de l'eau, iles inCdicamenls, du inédeciu
pour lui et sa famille, c t souvent du clroil: cle cultiver quclques
acres de terre, afin d'avoir cles léguines et dlelever uii porc al; (10
lavolaillc ; en resume, le huitibine de tout le persoimel coiripreiid.
cles einployès spéciaux dontles salaires moyens soill; trbs 6lcvi.i~.

Contrats coopdratifs.

HComme lou tes les aulres, l a Socièlé cultivc les lcrros par la
sysl8me des (( contrats coopératiis n avcc les diflérentes sortcs
do journaliers cmployés; ces conlrats soiil parliculiùrcincnl
connus comme donnant une part clans les bénóiices. Lcs lorros,
une iois labourées et plantbes, soilt divisées en sections c10 50 h
i00 acres e t confiées h de petites associalioils de Iravnillours, qui
les soigneiil jusqu'à la inaturitb dos cannes. Ces contrals soiil
coopératifs, et le travailleur profite cles plnnlalions par lcs
AUX 1LES l l A \ ~ $ l 2.11
rendeinents que lui assurent une culture et une irrigntion
conveiiable. On donne aux travailleurs un petit terrain et une
inaison h proximite de leurs champs, avec eau et conibustible.
11s s'engagcnt a irriguer et a cultiver Ia canne, 5 Ia couper et à
la charger sur wagons; i1 leur est cornpti: 1 tl. 25 & 1d. 40
(6 ir. 47 a 7 fr. 23) par tonne de cannes, selon le sol, et des
avances mensuelles leur sont Inites, pour leur existence, à raison
de 13 clollars par mois de vingt-six jours de travail. A la rnatu-
rité de la caiine, dans u n délai de quinze i dix-liuit moiç, i1 leur
revient souvent des somrnes variant de 150 a 250 dollars (750 &
1.250 Ir.), les avances étant retenues. Cest u n genre cl'engage-
ment que lc travailleur recherche, parce qu'il lui perinel de faire
cles econoniies.
K 11 esiste cpelques petites entreprises iermières, créées par
la Compagnie, mais ce genre de travailler la terre n'est pas aussi
général que le contrat h la part. Ces entreprises fermières
consistent en ce que la Compagnie loue i hail des terres à
certaines iamilles ti courte échdaiice, ces dernières y cultivenl
la canne, et la Compagnie la leur achète à la maturitk, ii tant Ia
tonne, selon la pureté et la polarisation.

Récoltes.

c( Cette plantation vient de terminer sa premiere couye :


10.800 toililes de sucre. On estime la recolte de 1902 de 14.000 L
15.000 tonnes de sucre; celle de 1903 doublera facilement celle
de 1902. La terre qui doit produire cette recolte se conipose de
3.300 acres de cannes vierges et premières repousses. La planta-
tion d'Honolulu continuera & se maintenir annuellement S
30.000 tonnes de Sucre.
« La culture est celle des plantations voisines; i1 est bien
reconnu que les terres nouvelles et vierges deviennent plus
productives par le travail du sol ; I'espérience dYEwaprouve que
le travail continu des terras et leur fertilisation par les engrais
permettent de doubler presclue les premiers rendements obtenus.
C U L T U R E D E L A CAR'NE

Réservoirs.

(( Ln Compagilie a un rescrvoir cl'eau d'une cnpiicilé ele


290.000.000 ile gallons (1.0915.200 m"; cles losstls aclclucteurs
partent aussi des bassiils naturels clans lesquels vienilenl lcs
eaux des montagnes au nloment cles crues ; on Btuclic los nioyens
de developper l'irrigation et d'ameiler l'eau sur les terres llautcs
a l'aide de tunnels et de lranchées clans les inonlagnos. Rien il'a
encore ét6 fait, mais on pense avoir ainsi B clisposer de grandes
qunnti tés cl'oau.

L'usine.

(( L'usine, des plus modernes, situie à Aiea, a sa sLructure cn

ler; les bâtiments sont en betoil, en pierres el: cil lcr, toutes
mati&resnon intlammables, exceptk clans le magasiil ,i. sucrc,
oii quelques parquets sont en bois. Un réservoir de 15.000.000 clc
gallons est situé sur le vorsailt d'une colline, au-clessus de
l'usine, et approvisionné d'eaupar une poinpe plache ii uii rilillo;
c'esl: de ce réservoir que vieilt toute l'eau nécessaire à ln fabrica-
tion clu sucre. En communicalion avec ce rbservoir, sc trouvcnl:
cles bouches d'incendie pour protdger l'usine, les al;eliers, 10s
liâtin-ients voisins, les magasins, les écuries, ln maison ilu
directeur et celles cles employés spéciaux.
(( L'usine est 1s plus récente des iles Hawai, peul-8tre du montlo

entier. Les bktiments el: le nioulin ont 6th construil:~par les


(c Riscloil Iron Worlrs Compaily D, cle San-Francisco. Le moulin
est garanti pour fournir 150 tonnes de sucre par jour ele vingt-
quatre heures. Cette quailtité a été cependanl: d6pass&e, et 1e .- .
,

moulin peut fournir aujourd'hui eiiviron 180 tonnes de sucrc o u /500


vingt-quatre heures. Les plans et l'installation cle ln ri-iacliineric fl('l/l+ifq3
ont été disposés en vue d'un agrailclisseinent ullilrieur. 11 scilfi-
rait de qiielques addihons l'usine pour pioduire 200 tonnes cle
Sucre par vingt-quatre heures. Le moulin propremenl: clil: sc
coinpose c k trois jeux de.trois cylindres chacun de 31X 7811ouces
AUX ILES H A L V A ~ 223
(O 111.85 x I m. 95)' e€ù'une paire de cylindres forinant le broyeur
de 32 r: 78 pouces (O ni. 80 X 1 m. 95), le tout actionné par une
seule macliine siinple de Corliss, avec l'engrenage nécessaire.
Le système cles générateurs se compose de chaudières tubulaires
Heine, B eau et économiseurs ainéricains. Les résultats de ce
système de cliauùière ont dépassé de beaucoup les prévisions
cles ingénieurs qui firent le plan de l'usine ; des nombreux essais
pratiqués pour garantir leur travail, i1 ressort que Ia chaudihe
tubulajre Heine est de 25 pour 100 supérieure à l'ancienne chau-
diere a tubes ti fumée ; en ù'autres terrim, d'après les expériences
faites, i1 ressort que 3 liv. 4 d'eau sont évqorées 8 212 Falirenliei t
(1000) par livre d e bagasse, contenaiit 35 à 40 pour i00 d'eau et
3 112 d 4 pour i00 de sucrose.
(< La force prevue pour une usine de cette importance étant

comptee ti c~uiilzecents chevaux, i1 y a six générateurs chacun


de deux cont cinquante clievaux. Le travail est cepeiiclant limite
à cinq et inême cluatre chaudières. Elles sont pourvues d'alimen-
tateurs automatic~uesde la Compagiiie (( Riston Iron Worlrs )) et
de fours ordiiiaires h bagasse verte avec une grille à gradiils et
barreaux liorizoritaux. Les cailiies anienées sur des wagoils sont
il8charg8es par l'appareil de Gregg directemeiit sur les trans-
porleurs.
c( La bagasse est portée des niouliiis aux générateurs qui sont
aliinentés autoiiiatiqueiiieiit; lc surplus de bagasse ramassé sur
le pla~icheren dessous est inis en sacs pour les pompes; on a
rkservb de la place pour l'installation cl'autres chaudières.
L a partie cle l'usine, consacrée aux geiiérateurs ti Ia fabrica-
tioii clu sucre, est syacieuse, aérée et élevée, avec un apparte-
ment ccillral, eii forino de tour, entouré cle galerjes; c'est
l'iilstallatioii la plus niocleriie, coinine usine. I1 y a cle I'ospace
pour doubler s a puissance saiis toucher aux bátin~ents;ceux-ci
cliffèrent beaucoup de ceux cles autres usines par leur dispo-
sition gbnerale, qui a eu surtout pour but de faire entrer
l a luiniAre, ct d e perinettre au clieE d'usine le cpntrôle imme-
cliat et conslsnt de toules les inacbines. L'usine conlprencl un
quaclruple effet (c Lillie I), des appareils h vide de la (c ICilby
AUX ILES H A W A ~

Pompes.

(( 11 existe trais installatjons de pompes en activité, ùollt (leux

d a n s l a vallée Cl'Walnwa. La pori~pellurllbro .Ise compoje djune


maohine Riscloil, ilouveau type, & triple expansion, avec pompes
à soupape de Corliss, clebitant 20.000.000 de gallons par vingt-
cluatre l-ieures (875 lil'. par seconcle) ti une hauteur de 65 pouces
(19 ln. 50). TA& staLioi1 numero 3, k 500 yardj (475 nl.) ele la
staLioil nuin6l.o i, conq~rend~ l e u xpoinpes à grande puissance,
sysL6nle triple de Coriiss, h soupapes, élevailt l'eau à 300 pieds
(90 in.) el; uiie auLre ti 190 pietls; la liremière debite 9.000.000 de
gallons (393 1i.L. 8 L la seconde) par viilgt-quatre lieures, et la
secoiicle 7.000.000 de gallons par vingt-quatre lieures (306 lit.
p a r seconcle). Ainsj donc celte seule vallée fournit journelle-
lnen-L, par lc. sysLème artésien, 36.000.000 de gallons d'eau
(1.580 li t. ar secontle). A u n e distance de 3 inilles de ces poinpes
(4.800 m.), dans Ia vallhe de SVaimalu se trouve Ia station de
poinpage ilunihro 2, clui consiste eii cleux inscliines triples de
Corliss, l'iinc d e iL500.000 gallons, l'autre cle 7.500.000 gallons;
les d.eux sonl: installees h 40 picds (12 111.) au-dessous clu niveau
clu sol, les générateurs étant S la surface. Ces inachines ont été
aussi construiLes par 1s (( Riscloii Iron WorBs C0 D, de San-
Pranciscso; cc sont des poinpes liorizo~~tales Corliss à grande
puissance, triple expansion, a clistribution à soupapes, avec
tous les moycns cl'économie clc vapeur. Dans les stations 2 et 3,
011 einploie des cliaudières I-Ieine, el dans les numeros i , cles
13iil>coclrot JVilci~ir. (h1'iiisLnlle une autre staLion ílans la vallée
tlc Wairnalu, R une clistaiice de 250 yarcls et la Compagnie doit
y 111e.l;tre 50 pieds au-clessous du l l i ~ e a uclu sol deux ponlpes
Ilorieonkales I;rjplc expai~sioilde 7.500.000 gallons cllacu%
avec d,es cllauclières EIeiile i la surface. Ces st.ations de pompage
clans l a vallée ele Waiinalu, ressemblen~beaucoup aux i*~tal-
latioiis lllinières, cause des gros travaux souterrains et des
Lunnels ll&cessairespour atteindre les puits artésiens. On Y a
15
conduit par la nécessité cl'installer les poinpes clans les vallhes
de façon B reduire autant que possible les coilduits. Les poinpes
sont ainsi placées dans des puits en dessous du iliveau (lu sol,
de telle sorte c1u7elles communiquent avec les puits artésiens en
dessous du niveau s tatique de ces puits, soit B une nloyeilne de
20 pieds (6 in.) au-dessus du niveau de la mer.
Les inoteurs des propriétés de la Compagnie d'Roilolulu oiil:
donc 6th concentres en trois endroits : l'usine sucri&roe.t les
ateliers à Aiea, et les poinpes dans la vnll0e cl'Hnluwa eL dai18
celle'ile Waimalu. De ces deux vallees sortei~tles etiux d'irrign-
tioli. Les poiiipes en coilstruclioil iouriliroill: cliiicime 7,500.000
galloris d'eau, ce qui, à 17aclièveinent, foi'iiiera un .tol;nl dc
70.000.000 de galloils par vingt-quatre lieures @O62 lit. part
seconde). Actuelleineilt, on dispose de 55.000.000 de galloils par
viiigt-quatre lieures.
Les terres de la Compagilie sont ù bail oilhreux pour qua-
raiite-deux aiis; les installatioils d'irrigatioil, des innchines el;
d'usine sans reclevance (in fee simple holdings).
c( L'eau de pluie, coinine sur les plai~tatioiisvoisines, donnu
50 pouces par an (i in. 25), mais elle s76coule plus vito par suite
des pentes des inontagnes.
Pour la commodite des travailleurs et autrcs einploybs du
lã plantation, la Compagnie tient un inagasiil gbn6ra1, d'uno
valeur de 20.000 dollars environ. Les inarchanilisos sont ci?dBes
aux prix cle fac'ture, plus le .ir&, la innnuteiltion c l 10s u.utras:
frais. Le règleinent n'einpêclie pas les coininerçants du clehors
de pénétrer dnns les camps et les i~iaisonspour placar leurs
marchandises.
« Une très grancle propreté est inainteilue clans les inaisoils ot
les camps, qui ont Bté établis suivant les règles les plus striotes
de l'liygiène.
c( Le directeur de cette Lielle propriété, depuis son origino
remontant 5i. trois ans, est M. Jaines-A. Low qui, clepuis dix ails,
a appl'is & foilcl l'industrie sucrière aux iles Hamray.,,
Description générale d'une usine à s u o r e
installée e n 1901

Y'hc Iinualan Planlew Monlhb-, 1)arCli. HEDEJIAN,


clécenilire 1901,
pago 556.

Piiissance maxima = eiiviron 3.600 toiines (3.Y55.000 kg.) tlti


caiiiles pnr viiigt-quatre heures.

Bâtiments.

Les b&tinieilts son t lous en acier; les parois et la toiture en


l6lc gnlvaniske oiidul8e. Le rez-de-chaussee en beton, les par-
cluuls clc l'eitage en l ~ o i sT. G. sur poutres en acier; celui des
Luibines c11 bdloii s u r voiites eii cinient armé, celui de la
cliriiiibre do cliaulle a bagasse en placlues d'acier rivees S des
l.ioul,ras il'ncior4 cii 1, l'uuiile os1 eii fait a l'abri de l'incendie.
'l'ous les bbtimeixts soiil réuiiis et occupeilt une surface d'en-
viron 108.000pieds carrks (i hectare) ou près de 2acres et demie.
Los dimeiisjons genèrales sont les suivantes :
Trois bAtimenls poui les moulins, en tout 1 1 4 183 ~ pieds
(34 Ir). 20 x 54 m. 90) e1 30 piecls (9 m.) de haut aux travées.
Trois h a n g a r s chacuii de 36 x 120 pieds (10 m. 80 X 36 nl.) et
2O p i d s ((5 m.) ELLIXtravbes.
228 CULTURE DE LA CANNE

Batiments de chauffe, 133 x 183 pieds (39 m. 90 x 5 4 nl. 90) et


30 pieds (9 m.) aux travées.
BAtiments de Ia défecation et de l'évaporation 6. cleux btages,
75 % 209 piecls (22 111. 30 x 62 m. 70) et 70 pierls (81 m.) aux
travées.
Bâtiments des turbines, cristalliseurs et vides, A trois b t a g e ~ ,
75 X 209 pierls (22 m. 5 0 x 62 in. 70) et 70 pie& (Li in.) aux
travées.
Batiments des filtres-pr,?sses u n Blage, 5 5 X 123 pieds
(1G m. 50 x 36 m 90) e t 28 pieils (8 in. 40) nux trnvées.
Magasin d'emballage, 30 x 208 pi eds (9 m. x 64 11-1 .) e1 36 pied s
(10 m. 80) aux travées.
Bangar d'embarqueineiil pour chcinin de ler, 21 X 208 piecls
(G m.30 x 62 m. 40) et 20 pieds (6 111.) aux Iravées.
Poste d'observatioil, 18 x 18 pieds (5 in. 4 x 5 m . 4) c1 i10
pieds de haut (33 m.).
(( L'usine est si tuée à une altitude suffisari te pour permetlre i

l'eau des condenseurs, S leur sortie, d'irriguer les terres basses


plantkes en cannes; cette eau clonne de 6 S 12 millions de galloiis
américainspar vingt-quatre lieures (262 li t. a 524 li t. par secoude),
et emporte avec elle tous les résidus de l'usine.

Machines.

(< Moulins. - Il y aura trois jeux de broyeurs, se composant

chacun d'un neuf-cylindres, avec des cylinclres de 34x78 poiices


(O m. 85 x 1m. 95), et d'un défibreur Rrajewski-Pesant av0c cles
cylindres de 2f3x 72 pouces (O 111. 65 x 1 iii. 80); daris l'un deu
jeux, le neuf-cylinrlres et le ddfibreur seroiil actionilés par deux
inachines iiidépendailtes, et daiis le deuxidme, par une seule
machine Corliss de 30 x 60 pouces (O iii. 75 x 1 nl. 50), au moyon
d'engrenages solitlaires. 011 ne sait encore celui des deux
systèmes qu'on acloptera pour le troisieine jeu de b m y c u r s ,
Tous Ies engrenages sont des engrenages a rouets, avec jantes
et pigiions en acier, et les niachines inotrices, type Corliss, onl
ull cylindre de 30 pouces de diamètre avec une course de
60 Pouces. Chaque inoulin est muni d'un rkgulateur hydrau-
lique k pistons, de 11 pouces (O m. ZJ75), et d'un accumulateur
jndkpendant avec une pompe puissante. La pression appliquhe
variern de 370 a 385 tonnes (335.000 3 350.000 kg.) sur le premier
llloulin, et de 4i0 h 425 tonnes (372.000 385.000 kg.) sur le koi-
sième, a cliaque moiilin est adapte u n filtre à jus automatique
clui conduit le jus filtre à une pompe indépendante. Une grue
mobile en acier, de 15 tonnes, au-dessus de chaque jeu de
moulins, peut se déplacer tout le long du htdiiilent de l'usine,
desservsnt loute la inachinerie.
(( Chaque transporteur cle canoes est muni d'un dêchargeur

automaticpe, qui prend la canne des magons pour ia mettre sur


les transporteurs, des deux côtés; tous les wagons chargés
passent sur une balance avant leur entrée dans l'usine et aussi
une fois vides A leur sortie. Le système de voies, dans l a cour,
est parfait ; i1 y a place pour 2.000 tonnes de cannes sur voies
pczrallèles, Iégèrement jnclinées d u c6tb de l'usine.

(c Génkrateurs.- Uans Ia chaufferie çont jnstallées deux batte-


ries, chacune de dix chaudières, entre lescpelles se trouve une
platc-forme h bagasse de 80 pieds de large et 133 pieds de long
(18 m. x 39 m. 90), contre les rnoulins et au inême niveau que
leurs planchars. Le type de génerateur est celui ordinaire, a
tubc a luinbe, d'un diamètre de 7 pieds et de 20 pieds de long
(D.=2 m. 10, L. =6 m.); cliaque chauclière a environ 2.900 pieds
carres de surface de chauffe (270 ni9). La g i l l e est ÈL gradins avec
cles barreaux horizontaux, et la proportion de la grille à Ia sur-
face de chauffe est d'environ u n A soixante; le tirage n'est pas
force, les foyers sont construits assez loin de la iaçade pour
permettre a la flamme bien claire d'atteindre toule la moitié
inférieure des chaudières ; Ia flamnie revient ensuite a travers
cles tuùes de 4 pouces (O nl. 10) clans une boite (uptalíe), rivée
à llavant et pourvue d'un registre; ces boites ont leur extremite
supéyjeure riv& a la partie inferieure d'un canal en ler ordi-
naire, pla& le long de l'avant des chaudières, pour conduire le
230 CULTURE DE L A cANNE

gaz de combustion cle cllacune des batteries de dix chaudikres


aux cheminees.
(c I1 y a deux cheminiies, une pour chaque batterie cle
chaudières; elles sont faites en plaques d'acier e1 borcl6es de
briques à l'intérieur; le diainètre est de 12 piecls 6 pouces
(3 m . 7 9 , et leur hauteur de 180 piecls (54 m.) au-dessus de Ia
surface de Ia grille; elles se souliennent sans câblcs.
(c On a laissé de la place entre la dernière chauclière el Ia
cheminée pour installer, dans la suite, un éconoiniseur si cela
etait nécessaire. Chaque chaudjcre peut être isolée sails illter-
roinpre le travail des autres ; les tubes de 4 pouces (O 111. 10)
peuvent étre nettoyés par devant et par derrière. La bagasse va
des moulins aux chaudières sur cleux transporteurs liorizontaux
mécaniques, clesservant chacuil une des rangees d e foyers ; h
bagasse est partagée automntiquement cntre les deux transpor-
teurs, elle lieut aussi Btre c.,nvoyéc toulc A une seule britterie,
qu'elle provienne d'un jeu de moulins ou cles t r o i , ~s,~ i v a i l tles
besoins ; ces transporteurs et les mécanismes acljoints sonl
actionnés par deux petites inacl-iines speciales.
(c Les transporteurs ont, au-dossus des ioyers, des trapyes par
lesquelles passe la bagasse ; cle là, celle-ci tombe soit clans les
alimentateurs automatiques des foyers ou, si l'on n'e11 a pns
besoin, sur la plate-forme S bagasse, plus tarcl on inslallera un
élévateur pour enlever automatiqueinent le surplus ile bagcissc
e t la déposer sur un transporteur horizontal supérieur, qui
passera une seconde fois au-dessus des loyers afin cl'être bríilee
avec de la bagasse fraiclie ou briiler seule penclanl les arrêls
momentanés des moulins, eii économisant toute inanutenlioii
bras d'homme.
(c Chaque foyer est pourvu d'un alimeiitateur autoinaliqur:
avec une trappe qui, s'ouvrant et se reierniant a iiltervalles
égaux, assure une alimentation convenable ; o11 a inenagé aussi
une Porte de chauffe au niveau cle Ia plate-formr! h bagasse, afin
de Permettre de chauffer a la nlain si, par accicleilt, des Lrans-
~ o r t e u r de
s bagas= sont arrêtés. Deux hoinmes peuvont cllnufier
facilement les dix chaudières d'une batterie,
AUX ILES HAW A ~ 231

(( DBfhteurs. - Lo jus rnélangé et dilue des moulins sera


l l o r n ~ éPar trais llon1llos a jus cloubles, & action directe (une
p o u r chaque inoulin), ct versé dans une des tr0i.q petites cuves
nd hoc placees RU point le pius P:ievé du bâtiment de dé[écation,
;LU-~~~SSU d eS trois balances h jus, & enregistremont autonlatique;
aut~matiquelllentaussi les balances prélèvent des échantillons
d e jus, a l'ai~ollde S ~ Xp a r minute. De 18, le jus tombe dans une
des quatre CUveS a cllaulcr, dont la cal~acitéest calculée pour lui
permettre d'y rester enviroil vingt ininutes après avojr 6th traite
a u lait d e cliaux. De l'air sous prassion ai.rive par un tuyau
perioró, placé 5 l a partie ini'8rieure de chaque cuve, et agite
co~istan-iincil t le jus. T~escuves nécessaires pour Ia. dilution, le
inelaiige et le Bltrage d u lait de chaux sont placdes dans une
cliambre c l o ~ eau-dessus , cles cuves h charbon, afin de perrnettre
a u lail de cliaiix clc toinber e n quantités clélerminées ilans ces
cleriiièves cuves, juste ali-dessous; uii élbvateur hydraulique
enleve cle terre les barils d e clzaux.
Le jus chaulé arrive clans u n ou deux résorroirs, d'ou i1 est
exlrait p a r une des trois pompes doulsles i action directe, placées
p l u s bas. S u r le même plancl-iei. que les cuves h chauler sont les
trois appareils cornplets de défécation i haut clegré Demjng,
connus s o u s le numero '7, se coinposant cliacun d'un corps
absorbeur (absorber) el de d e u s digéreurs (digestors). Le jus
cl-iaule est forcé par les ponipes ci-clessus, une pour chaque
nppareil, h travers les absorbeurs et les cligéreurs, d'après le
proc8dé ordinnire, h Ia vitesse de 70 pouces environ par seconde
(1 111. 751, afin cle inaintenir les tubes propres. Et après avoir été
souiilis A uile cl-ialeur convenable, 230 à 260 Pahrenheit (115 a
127 c.) et yefroidi d e nouveau à 300 F. (93 c.), le jus entre dans
les décailteurs conliiius Domiilg. I1 y a trois jeux de ces d h n -
tcurs, ~ 1 p1a r a l ~ l ~ a r e icliacuil
l; comprend trois grandes cuves a
iol1d conjcpc, avec des eôiies intérieurs perrnettant au jus de
slkcouler doucemenl e t ti'une fac;on continue. Ces d h ~ ~ n t e u r s
peuveilt ionctioilner e n série ou séparément; on a insta118 ces
t i p ~ a r e i l çDem iiig cle iaçon qu7un,deux ou trais de ces a ~ ~ a r e i i s
lieuvent [ollctioilner suivant la quantité de jus 8 traiter.
232 CULTURE DE L A CANNR

Filtrage du jus. - Sur le parquet, au-clessous cle I'appareil


Deming, est install8e une batterie de íiltres à sable irikcaniqiics,
eil deux rangées de dix Iiltres l'uile. Ces filtres consisteiit eil dcs
cylindres verticaux, contenant chacuii environ 20 piecls çubes
(566 lit.) de sable et munis d'uil tube central eil acier li11 pcriore;
un certain noinbre d'anneaux plac8s près cle I'enveloppc (lu I;iil.)o
einpêchent les accumulations de sable conLre les pakois. Le jus,
en partie decanté, provenanl: d'une cuve d'aliinentiitioi~ sitiihc
12 pieds (3 111. 60) plus haut, entre au foiid. et remplil: l'aspnce
entre les ailneaux, se irayant uil clieiniil à .travers le sal.il(-!
jusqu'au tugau intérieur, dans leque1 i]. se précipite ele tous cOtRs
jusqu'à ce que le sable soi I; saturc ele sale.Lé et einpl:che le pissage
du jus. Le jus part des filtres limpide et clair, o.L vn par uii tuyaii
aux quatre bacs d'aliilieiltation placds h eiiviroil 20 pictls ali-
dessus du plancher des Bvaporateurs.
(c On lave cl'aborcl le siible sali jusqu'i ce que I'eau tle Iavagu
n'inclique plus de sucre, puis on ouvre la portc iiilél9eure ct
l'cau précipi te le sable clans une inacl-iine a nettoyer, coilstruita
sous forme d'un tambour incline B rotatiori ; le snble est i~iito-
matiquement enleve cle la partie inierieure dii taiil11c.iur jusqu'li
un r8cipimt au-clessus cles filtres, d'où iles wagons ciloulanl:
au-dessus cles filtres clistribuen t du sable propre ld OU u'c!i;t
nécessaire. Toute cette opératioil pourra ktre faite par trois
manceuvres.

(( Evaporateurs. - 11 y a d.eux Bvaporateurs chncun pouvaiit

r8duire en vingt-quatre lleures 500.000 gallons ninericnins clc jus


(78.700 lit. l'heure) de 15 brix h 54 11rix (8 B. 3 ii 29 13. 3), (:li
employant seulement Ia vapeur cl'echapperileiit L 5 l i v w s ('I(:
pression (362 gr. par cni') dans les preinikres caisses. Css bvn-
porateurs, clu type a soupapes automatiques (c Lillie D, soiit Cios
quadruples effets pouvailt Ponctioniler avec cinq, six, sopt iíI:
même huit caisses, toujours d l'aide de Ia vapeur d'éc'h~gpiii~i(!iiI;
dans la preniière caisse, si on y irouve avanttige. Cl-incluo
quadruple effet a un conclensateur et une pompr? A, vicle cloiil~le,
ti manivelle et volant, travaillant d'al~rès1e systb~sle(( soc )) ; 1 ~ s
AUX ILES H A W A I 233

foncls des condensateurs sont à cnviron 34 pietls (10 ri]. 20) au-
dessus de I'eau cles dernières caisses. - A chaque appareil est
adapté u n régulateur de densité automatique, qui assure Ia
densité constanle du sirop; lorsqu'il quitte l'a~ipareil,le sirop
de chaque appareil est envoyé a I'aide d'une poriipe sphcials
double h action directe, dans un conduit principal plac6 au-
dessus des cuves d'attente des vides.

(( Appareils a vides. - Ils sont places sur le niême niveau que


l'appareil Deming. On installera six vides, pouvant faire chacun
trois fois 30 tonnes de Sucre en vingt-quatre heures. Cliaque vide
est pourvu de quatorze serpentins de 2pouces et demi de dia-
inètre (O m. 062) dans lesquels peut entrer soit d e la vapeur
directe de 42 livres (2 kg. 9 p a r cm') de pression, soit de lavnpeur
d'échappeinent. Les portes de décharge ont 30 poiices d e dia-
inètre (O m. 75), et il ). a entre elIes un intervalle Iranc d e
5 pouces. Les condensateurs sont tres grands, et chaque aliparei1
a u n reservoir d'eau indkpendant, sem blable i celui des éval~o-
rateurs, ce qui lui permet de fonctionner d'après le systèrne
(c sec 1). - A chaque appareil et sur son plancher corresponù
une poinpe a vide indépendante du type siiiiple a action directe
sous le controle immediat ilu cuiseur. Tous Ies-vides sont reunis
a leur partie inferieure par u n tuyau de 6 pouces (O ru. 15), avec
une soupape a chaque appareil, ce qui perrnet, a I'aide d'une
ùisposition speciale, d'envoyer dans un autre quelconqua des
vides une partie de Ia cuite travaillée.

Cristal1iseurs.- Onemploiera seulement douze ci.istalliseurs,


mais pour les bas produits; cependant i1 y a place pour une
installation maxiina de trente cristalliseurs semblables; ils sont
du type fermé a eilveloppe, avecun agitateur intérieur à spirales,
laisant un tour et demi par minute. La capacité de chaque
cristalliseur est d'environ 1.500 pieds cubes (42.400 1%) ou
20 pour 100 de plus que la capacité d'un vide, de sorte qu'une
cui te complete remplj t à peine un crjstalliseur. La masse cuite
entre dans un iles cristalliseurs au moyen d'un système de gros
234 CULTURE DE L A CANNE

tuyaux, et vient dans ùes malaxeurs au-dcssus des turliines, au


moyen d'air comprimé introduit daiis le cristalliseur forme et
agissant sur la masse cuite. Une machine Compound A tiroir
actionne, par des contre-tiges, les agitateurs et suffira pour toutes
les installations de cristalliseurs à venir. Ces oristalliseurs sont
installes avec uii systèine complet cle tuyautage pour vapeur,
eau, mklasse et air, et ils sont très bien construits, avec intérieui-
pariaitement circulaire muni de rivets affleures qui permettenl:
a un racleur B spirales de toucher toutes les parois interieures,
empêchant ainsi Ia formation de clépôts et de crofites de sucre.

(( Turbines. - On installera trois Liatteries de h u i l turbincs et

chaque batterie sera aliinentbe par un nialaxeur de diinensions


suifisantes polir lenir la cuite entiere d'un des vicles. Ces lrois
malaseurs sont séparés par une cloison munie cl'une porte, qiii
permet da travailler trois sortes cliverses de sucro eii inhnc
temps, ou, s'il en est besoin, une seule sorte avec tous les
malaxeurs. L'installation coinplòte consislera donc en viilgt-
quatre turbiiies, chacune cle 40 1)ouces ( i in. x O rn. 60) cle tlia-
mêtre et 24 pouces de proiondeui., actionnées par des moleum ti
eau de Pelton, avec deux becs fixtk au soinmel des axes. C11acpe
jeu de liuit turbines sera commande par une pompe speciale h
pression, munie de cylindres ayant 22 pouces (O 111. 55) pour lii.
vapeur, 12 pouces (O i11. 30) pour l'eau e t 24 pouces (O rn. 60) de
course, clu type double à action directe. Cllaque poinpe l~relid
l'eau cl'une cuve, oii elle retourne après avoir servi au iiiolour
des turbines, pour être utilisée à iiouveau. Lu pression ulilo de
l'eau sera de 160 180 livres ( l i kg. 5 à 13 kg. par cmP)par pouct:
carr6, et chaque turbiiie séchera environ 3.000 livres de sucre
(1.360 kg.) par heure. Les égouts iront dans quatre grandes cuves,
ohacune pourvue de serpeiitins perforés, a travers lesquels l'eau
ou Ia vapeur peut être iiijectée dans les égouls. Deux poiiipes
séparées enlèveiit ensernble les égouts clilués de ces cuvos et les
font passer clans un des bacs d7aLtenle cles vides placés s u i le
inême parquet qu'eux, de l i on peut les conduire dans un cles
vides ou un des cristalliseurs.
AUX ILES HA\\rAi 234
(í Malaxage et Refroidissement du sucre. - Le sucre sorti des

turbines tombe s u r u n transporteur Iiorizontal A hélice qui le


transmet a un élévateur a godets pour être port8 H une hauteur
coiivenal~le.De l'élévateur, le sucre tombe sur un ventilateur A
grande vitesse de rotation, qui le jetle contre un écran en brisant
tous les gazons, mklangeant et relroidissant !e sucre avant qu'il
se ramasse dans u n récipient à eniballer; muni d'uii lond en
biais avec quatre ouvertures, à prmimi te desquelles les machines
à emballer et à peser sont plzcées. Tout le ler en contact avec le
sucre est galvanisé, et 1e récipient à emballer est bordi de leuilles
d e tôle galvanisée. On est e n train ù'installer iin mélangeur et
. relroiclisseur par jeu de liuit turbines.
(( L'appartemeiit pour recevoir le sucre, en-dessous des turbines

et des récipients 6, emùsller, est d'une contenance de 20.000 sacs


de Sucre ou 1.900 tonnes environ ; laproduction niaxima moyenne
par jour est de 8 i 9.000 sacs. La locoinotive passe dans la
chaiiibre a sucre, dont le plancher esl a u niveau du fond des
wagons, et on peut charger en une seule iois une surface de
200 piecls de wagons, sous l'abri des hangars.

(( Filtres-presses. - Les filtres-presses se trouvent avec ia délé-


cation tlaiis un bâtiment separe. Les cuves d'attente des écumes
sont situées RU-clessousdes bacs décanteurs, de telle sorte que
les residus et les e a u s de lavage contenant du sucre y tombent
naturellement. Deux pompes doubles à plongeurs en extraient
les rksidus clilués et traités h Ia chaux de ces cuves et leu font
passer par tleux rangées rle tuyaux à deux rangées de filtres-
presses.
« L a place est reservée pour une installation totale de vingt-
quatre filtres-presses cl-iacun cle 1.000 pieds carrés (93 ma), et
pour la première camliagne, on cn a installé hui t de ce genre. 11s
sont construits h cleux issues a u centre et munis d'accessoires à
laver.
(í Les gkteaux d'ecuine solides tombent du fond cle ces presses,

en traversanl le parquet, dans deux transporteurs à hélice, un


par rangée de presses; les écumes sont rejetées a u dehors (lu
236 CULTURE DE LA CANNE

batiment, dans ùes wagons étanches, qui les coiiduisent aux


champs comme engrais. Les toiles a presse sales vont par uii
glissoir au rez-de-cliaussée, ou elles sont nettoyees et lavkes
dans cleux cenlrifuges en metal. Une fois propres, un élévateur
hydraulique lcs rainène aux filtres.

(( Approvisionnement d'eau. - Çet approvisioiinenicnt es t évalue


de 13 h 12 rnillions de gallons americains par vingt-quatre heurcs
(262 à 524 lit. par seconde), selon la productioii journalière. On
n'a pas l'iiitention d'employer les eaux refroidies. L'approvision-
neiiient sera pris dansun canal d'irrigation, eloigné de 2.000 pieds
(600 m.) de l'usine, o t à 15 pieds (4 m. 50) nu-clessus du niveau
clu rez-de-cliaussée; on installera uii grancl rkservoir ciiiientk
pour eau chaude, dans leque1 se reuniroiit toutes les caux cle
conclensatioii des coiidenseurs des vidcs et des evapoi*ateurs.
Comme on n'a pu abaisser ce réservoir, afin cle pouvoir recueillii
les eaux, i1 a iallu placer le I ~ a sdes coiiclenseurs a 34 piecls
(L0 111. 3313) au-dessus de l'eau de ce bassin, pour assurer Ia
hauteur barométrique iiécessairc: au travail A sec des vicles. Çes
eaux perdues de condensation, avec toutes celles drainées dans
l'usine, se videront d'elles-mênies dans un canal principal q u i
les conduira à l'irrigation des champs situés au-dcssous da
l'usi ne.
Pour parer aux cas ou les champs supericurs ont besoin
d'irrigation, on a installk, sur le réservoir, une grande pompe
centrifuge actioniiée par une inacliine Compound à actioii directe
et qui, par un tuyau spécial, élève l'eau a uii canal cl'irrigation
situé un peu plus bas que le canal d'approvisionnemen t et a une
nioinclre distaiice de l'usiiie ; aiiisi, toute l'eau employbe par
l'usine retourne à l'irrigation.

c( Tuyautage. - On a dii reniarcper, dans la description ci-


dessus, que les installatioiis de rnachiiies ont ete faites, autaiil:
que possible, eu trois unites, chacune d'une capacite cle
1.200 tonnes environ cle cannes, ou 150 a 170 tonnes de Sucre eri
vingt-quatre lieures. Lcs systèmes de tuyaux correspoiideiil B
AUX ILES H A W A ~ 237
Ce principe fondamental, c'est-à-dire qu'une des unjtkç, nu les
deux autres, Ou toutes, peuvent travailler erisemble, Pour la
Wocllaine cainpagne, COmnlen~anten janvier 1902, on installera
deux unités avec lesquelles on travaillera; la troisième sera
ajoutée plus tard, lorsqu'oii en aura besoin. Les tuyaux princi-
p a u x des chaudihes auront une pression de 110 livres (8 1cg.j et
communiqueront avec tous les moteurs, l'appareil Deming ,)
e t les serpenlins des vides. La vapeur d'écliappenieiit de toutes
les inacliiiies sera coiidui te aux multiples-eflets, l'appareil
J h n i n g e t aux vides. L'eau cle condensatiori de la vapeur directe
sera pompde vers les chaudihres, et celle de Ia vapeur d'écliappe-
m e n l vers un bassin d'eau chaucle, ou une cuve a plusieurs corn-
parliments, que l'eau traversera douceiiieiit, en separnnt l'huile
qu'elle contient, avant d'enlrer clans les cliaudières par les
pompes d'alimentatioii.
« Combustible. - 011espère qu'avec I'emploi de l'eau de nlace-
ralion portée A environ 15 & 20 pour 100 du jus normal, la
quaiitité de lriagasse des niouli~issuffirn anipleriient à procluire
la vapeur pour la marche de l'usiiie entière pendant toute Ia
coupe, sans irilci'ruption, y conipris le po111pag.epour I'irrigation
d e L'eau de condensation abaiidonnke. Néannioins, les deux
générateurs de chacune des batleries ont eté pousvus de fopers
p r o m l ~ten~eilttransforinables, le cas ecliéanl, en foyers hcharboii,
avec cles barreaux horizon taux.

(( Le systeme cl'dclairagc se coiiipose de cinquante lainpes

incandescentes rle soixante-quatre bougies chacune, munies de


rkflecteurs et altachées à des poteaux, près des voies de garage,
ainsi que de quatre cents lanlpes de seize ùougies dans les bati-
mciits. L a machiile est a grande vilesse, & régulation automa-
lique, e n coniiexioil directe avec la dynamo, h potentiel constant.
Tous les nccessoires, fils, conducteurs, etc., sont du dernier
CULTURE DE Ld CANNE

Ateliers.

(C Les inacl-iines-ou tils à fer et a bois, clans un I~âtimentséparé,


sont mus par la vapeur ; l'installation comporte cles toiirs, clcs
raboteuses, des étaux iirneurs, clcs machines ù percer, à en-iboutir,
j couljer les tuyaux, etc., de façon h faire toutes les réliaralions
évei-ituelles, sauf celles des cglindres des moulins ct de ln
fonderie.
Le plan de cettc grande usine h Sucre a été étudié e1 i.,tabli
par la Société Honolulu IronWorlrs Co, constructeurs et conseils
de la Hawaian Commercial et Sugar Co, ct le travail cl'installation
est aujourd'l-iui à peu près termine d'après le plan. La promièrc
réunion a été tenue en avril 1900 entre M. H.-P. Balwin et
M. J.-B. Castle, representant des propriétaires, M. J. Lowic, le
directeur général, et M. C. Hecleman, directeur cle la Compagnie
Honolulu IilonWorks. Les travaux de fondations iurent aclive-
inent commencés e n janvier 1901, sous la direction dc J.-N.-S.
Williams, qui avait eu auparavant i surveiller le travail cles
ateliers d'Honolulu, et tout fait prévoir que l'on pourra rouler
dès janvier 1902.
Les cl-ieininées, les grues mobiles et les b6,limenls onl 6th
conçus, construits et installbs par MM. Mililren Bros, clc New-
Yorlr; le premier moulin h neuf cyliiidres, par ln Coinpngnie
Fulton Iron Worlrs, de Saint-Louis, le seconcl, par ln Coinpognie
Honolulu Iron Worlrs ; les cleux défibreurs, par ICrajcwslri-
Pesant Co, de New-Yorlr ; tous les générnteurs, par la Compagnie
Honolulu Iroi-iWorlrs ; les appai'eils Deming, par I<.-W.Deming
New-Orléans; les balances automatiques jus, par ln Compagnie
Honolulu Iron W o r k s , comme aussi les filtres i sable ; 1'8vnpo-
rateur Lilie, par la Compagnie Sugar Apparatus Manufacluring
Philadelphie; les appareils ti cuire et les crislnlliseurs, par la
Compagnie Icilby Manufacturing Clevelancl; les turbines, par Ia
Compagnie hmerican Too1 e1 Macliine, de Boston ; les filtres-
presses, par la 8ocié té 8tilwell-Bierce e t Smi tl-i-Vnile,de Dayton;
AUX ILES H A W A ~ 239

les bacs, la tuyauterie et leur agencenlent, par la Compagnie


Honolulu Iron W O ~ ~lesS pompes; des genérateurs, par la
Société Gáo, I?. Blalte Manufacturing New-Yorlr; les yonipes
d'extraclion des eaux condensées des évaporateurs et les pompes
jpression pour les turbines, par Guild et Garrison, de Broocklyn;
leç ponlpes cl'extraction des appareils à cuire, par l a SociétB Geo
F. Blake, de New-York ; tous les transporteurs et élévateurs de
bagassi: et de Sucre, par ia Sociélk Linlr Belt Machinery, de
Chicago.
U s i n e d'Olaa

The Hatuulnn Plantei-s M o n t h b , deceinbrc 1901, pnge 564.

Capacite.

c( Cette usine est destinée B manipuler, Ia première e t la


seconde année, de 1.200 a 1.300 tonnes anglaises de caniles e11
vingt-quatre heures, avec une production quo1;idienne d e 160
h 180 tonnes de Sucre. Touteiois, les bâtiinents sont coiistruits
avec I'espace et les dimensions utiles pour permettrc, dès qu'il
en sera besoin, l'installation cl'uii surplus de inachines, dou-
blant la capacité journalière dont nous venons cle parler.

Bâtiments.

« Ces batimen ts consistent en une construclion, coinprennn t


Ia salle des moulins e t Ia salle des générateurs, u n b â t i i n e n l
pour la défkcation, un autre pour la cuite et l'évaporation dans
le vide, la cristallisation et le turbirrage, uil troisième pour I a
mise en sacs des sucres, et uil llangar pour la voje l e r r b e .
Toutes ces constructions sont réunies et lorment une u s i n e d o
51.550 pieds carres de surface couverte, 1 acre 3/10 (4.640 inY.).
Les dimensions générales sont les suivantes :
Ilniiteiir
Lurigueur Largeiir sr~iist r a ~ees
Salle des moulins . . . . . i00 pieds 'i0 pieds 26 piecls
Salle des genérateurs. . . . 8'7 - 40 - 2G -
Butiment de la cleiécatioi~. . 126 - 91 - 36 -
id. de l'evaporation. . 140 - 91 - 'i0 -
Magasin i sucres. . . , . . 143 - 40 - 34 -
Hangar de la voie f e d e . . 140 - 20 - 14 -
id. d e transporteur. . . 119 - 3!1 - 20 -
T o u r de surveillance . . . . - 10- iO0-

c( La charpente de tous ces bktiilients est en acier; les toitures


et les c6tés sont en t81e ondulée et galvanisée; le sol est eii
Iséton ; le plancher, pour la bagasse, en plaques d'acier sur
arnlatures de poutres de mêrne métal en forme dJI; le parquet
cles filtres-presses et des cristallisoirs, en ciment arme; celui
des turbines des appareils h cuire'et de la salle des macliines,
en lames de bois s u r lambourdes d'acier. Tous les escaliers,
Loutes les balustracles, les porles, les ventilateurs si tués au
sominet des toits sont en fer. On peut donc dire que I'usine est
pratiquernent à l'épreuve du feu. Sa situation est telle que Ia
canne y arrive spi t par rigoles a eau, soi t liar voie ferrée, et que
l e s trains clc la Hjlo R . R. C:o peuvent traverser le hangar
d'embaiqueinent, permettant ainsi de cliai'ger, à couvert et en
m & m etemps, les sucres sur une file de wagons de 140 pieds, ces
wagolis agant leur plate-forme au niveau du inagasin h Sucre.

Machinerie (pour la capacité actuelle).

Moulins. - Les appareils dJestraclion coiisistent en un


inouljn B n e u i cylindres cle 34 x i8 pouces. Ces trois tri-
cylinclres sont comilianilés par une transrnission comniune,
dont les roues d'engrenage sont en jantes d'acier et les pignons
et les couronnes e n acier plein. Un moteur unique du type
Corliss D, d e 28 pouces cle diametre x 60 pouces de long
( O in. 70 x l in. tio), conduit le jeu de iiioulins entier. Un
i6
défibreur de cannes du syslèine Iírajewslri, cloi-it les cylindres
mesurent 2 6 x 7 2 pouces (O m. 65 x 1n-i. 80), précède le preinier
tri-cylindre ; i1 reçoi t le inouveiileut d'une macliine speciale
qui conduit un autrc moteur (( Corliss n de 18 X 42 pouces
(O m. 45 x 1 rn.05). Les ii-ioulins sont inunis de régulateurs h
pression hydraulique avec pistoils de 11pouces. Chaque mouliii
possède un íiccumulateur indépendant c t une pon-ipe d o pres-
sion. La pression sur les deux premiers moulins est de 370
h 380 tonnes et de 410 à k25 sur le dernier. Les jus, i leur soplie
des nloulins, passeront dans uii tarnis autolilatique e1 de h,
après avoir été mélangés et purifiés dans un hac silué eii sous-
sol, seroiit refoulés par une poi-i-ipe clouble 3 aclion directe
jusqu'au point le plus eleve de la salle de dciécatioti. Un pont
roulant, porteur d'une grue cl'acier de 15 tonnes et i-i~aiiccuvré
d'en bas, peut circule^ dsns toute la longueur de la. salle des
moulins, au-dessus des macl-iines.
Le transporteur de cannes est pourvu d'un décliargcur auto-
matiquc, fonctionnant des deux cbtés L ~ Utransporteur. C)uand
Ia canne n'arrive pas par la voic ferrée, mais par voic d'eau,
elle glisse de l'extrémi té inférieure clu caiial sur le traiispo~teur,
tandis que l'eau, sans atteindre ce dernier, s'écl-iappe par uil
treillis de fer et se rend, en traversant une séric de tainis, dni-is
un réservoir placé tout près de la pompe d'alirn~nlalion clolit
nous donnerons plus loin la description.

(c GBnérateurs. - I1 existe dans cettc usine une batlerie cle


sept générateuis à tubes ci fuinée, de 7 pieds de cliain;3Lre s u r
20 pieds de long, mesurant chacuii 2.900 piecls de sui~iaccdo
chauffe. Leurs sept fourneaux ont chacun 5 pieds 9 pouccs tlo
large, et la grille est clu modèle ordinaire A gradins, lerminée
en bas par un plaii assez restreint de grillos horizonlales. Le
rapport de la surlace de grille ti 1s suriace de cliauUc esl:
environ de un à soixante. I1 n'y a pas de tirage arlificic?l. Les
iourneanx sont construils un peu en avant des cl-iaudières, pour
permettre à tout le fond et aux flancs des généraleurs clc rece-
voir une flamme claire, qui revieilt sur le devanl par des tubns
de 4 Pouces de diametre clans une Doite ii Iuii~Cc,rln I ~ I -cr:ll,?-,!i
;
adaptke a 1%partie antelbieure,recueille les g i z de conibu.;tion
et les dirige dans un couloir égalenient en fer, coiiiiiiun i tilui,
les générateurs, et aboutissant ti Ia clieminee. (;liaque baile i,
Iuniée est munie d'un registre perniettant 1'isoli:iilerit ~l'linoii
de plusieurs genérateurs sans entrnrcr le Ionctioniienient des
autres. 011 a laisse de la place entre la derniGri? c1iaiidiL;re et ln
clieminee pour u n econorniseui. de coriibustil~le,si une tctlle
installation ilevenait nkessaire. 1)ni.r~lc iriur ilu l~atiiiieiit,
clerrière chaque g h h t e u r , un a m6n;igk un vo2et eIi Ier {i rou-
lenient qui licrmet de riettoyer les tubeç aussi rapicleine~itliar
clerrière que par devnnt. La clieminae iiiesure 10 pie~lsde dia-
mètre et 150 pieds de liaut; elle est en acier, duulilt!e de briiliies
et se tient sans le secours d'aucun cbble.
c( La bagasse, h sa sortie du dernier rnoulin, est portke jusqu'ii
u n transporteur horizontal, placé au-dessus ties fourneaus. Sur
chacun de ces lourneaux, une trappe est pratiqu8e dans le traris-
porteur e t Ia l~agassetombe en quanli te voulue pai ces t ~ a ~ ~ l i e s ,
qu'on manceuvre dlen bas, s u r une plaque riiobile qui l'enroie
soit dans les alirnentateurs auton~atiques,soit, çi on ii'en a pas
besoin, sur la plate-tornie ad hoc en face des gknerateurs. Cette
pla te-forme est dc niveau avec 10 dcgrd supkrieur tles grilles h
gradins, et une porte spkciale, izzénagee dans les luurneaux,
pernlet de cliauffer i, main d'lioniriie en cas ü'al.ret teiiiporaire
des moulins. L'alimentation automatique coilsiste en tl'61liie~de
fer munies chacune de « portes-trappes » fonctionnant automn-
tiquement, qui s'ouvrent et se relerment a des intervalles ré@-
liers ou qui reçtent ouvertes tout le temps, h volontk. r n n10kur
indépendant conduit tous les transporteurs.

c( Défécation.-Le jus nu vesou, dilue et rnélangt2, est reIoul&


à la sortie des moulins dans un petit rkservoir plack au-dessus
de la balance automatique. Celle-ci enregistre le poids deç jus
qui 1~ traversent, rejetaiit par intervalles reguliers des echnri-
tillons pour l'analyse. Le vesou entre ensuite dans l'un des
trois recipients circulaires de cliaulage, d'une contenance de
244 CZILTUI1E DE L.4 CANNE

5.700 gallons chaque. Un tuyau cl'alimentation coiitenant du lait


de chaux à une densité delerminée, verse par doses reglées le
lait de chaux dans les jus, tandis que d'un tuyau perioré, place
a u lond de cl-iaclue bnc, s'écliappe cle l'air comprimé qui niain-
tient les jus en une agitation coiistantc. Praliqueiileill, dans un
des bacs s'ecoule le lait de cliaux, tanclis que le seconcl récipient
s'emplit et que le troisième est eil pleine operalion, le lait de
chaux, pon-iph des recipients où s'éteinl la chaux e t où se fait
son melangc, est lance dans les tuyaux qui le conduisent aux
11acs et le ramènent sa source, en un courant constant, dont le
but est dc prevenir toul dkpôt de la tiiyautcrie.
(r Le jus cliaiile entre alors tlans le bac cl'uile pompe de circu-
lation qui l'envoie k l'appareil de clarification Deining. Celte
pompe est double, i action directe, clle reioulc les jus dans
l'absorbeur et le digéreur d'un apljareil Deming nunibro 7, avcc
une vi tesse de 70 pouces par scconile pour prevenir lout tlél)6t
dans les tubes. Après rtvoir eté porle dans le digéreui. C1 la tem-
pérature de230 S260F., le jus est ramen6 clans 1'al)sorbeur i 200I".,
puis dcchargé dans le coinpartiment exteime cl'un ùac à d6can-
tation contenue ilu syst6me Deining. Aprhs avoir Lraversé le
compartiment interne, le jus, alors en parlie reposé, pénètre
par u n tuyau d'alin-ieiitation c*ommun,clnns l'un cles seize bacs
de décantation air libre, inesuran t cl-iacun 7 pieds do diainè tre
et 1.200 gallons de capacite. Le jus peut êtce aussi envoyé direc-
tement dans ces récipients h sa sortie de l'absorhur sans passer
clans le bac à décantation continue, si on y voynit cpdque avail-
tage, no tammen t s'il avait cessé de bouillir. Aprhs repos, le jus
clair est soutiré sous le cl-izipeau 1) au moyen d'un luyau en
cuivre attaché à un flotteur de inême mklal dont esl niuiii
cl-iaque bac, et i1 slécoule par pesanteur dans le rêcipient
d'attente du quadruple effet, cl'une contenance cle 4.000 galloiis,
placé au-dessous de l'étage des dhcanteurs, et 15 pieds
8 pouces eii eharge sur le quadruple-efiet. On n'a 1x3s encore
mis de filtres mkcaniques, la place leur est réservéc, pour le
cas OU ils deviendraient necessaires, direclement au-dessous
des bacs décanteurs. Tout l'appareil de chaulage, de clarification
et de décaiilage d u jus se trouw plac6 sur un pnlier, reli6 direi:-
tement à celui des appareils i cuire par u n pont et quclques;
degrés.

Évaporation.- 011 emploie dans cette usineun quarlriiplc cifet


de Lillie, pouvant porter en vingt-quatre heures 350.000 galloiis
américains de 15 brix 50 brix et ne recevant que iJe la vapeur.
d'échappement a 5 livres de pression. Cet nppareil est muni
d'un vaste collecteur d'liuiles place dans sa cunduite de vapeur,
ainsi que d'un rSgulateur de derisilé auton~ntiquene livrarit du
sir~ipqu'a une densite fixe et constniite. L'élévntion ilu coritlen-
seur perme t 5 Ia colonne d'eau barometrique d'assurer Ia marche
de Ia poinpe a air sec. Cette pornpe est du type double i mani-
velle et B volant. La clairce est ponlpée par une pompe double h
action directe et lancke clans un tuyau principal d'alimentation
placé s u r les bacs d'attente des appareils i cuire, situ8 sur le
palieiq même de ces appareils.

(c Appareils à cuire. - Les chaudières sont disposées B uno


hauteur telle que leur masçe cuite peut tumber dane les cristalli-
seurs, de ceux-ci dans les malaxeurs plilcés au-dessus des tur-
hines, par le siinple effet de ia pesmteur, et encore le sucre
des turhines dans les sncs reposant sur le sol des niagasins
h sucre.
(( De la plate-forme des appareils, o11 a donc une vue alisolu-

ment degagée sur tout le bhtinient de dBfécation, sur le qua-


druple effet et Ies nppareils à cuire, sur les turbines et jusquc
sur le sol ou l'on ensaclie les sucres.
n 11 existe pour le rnoment trois clinuclikres & cuire, mais on
a laissé de la place pour leur en adjoindre deux autres, ces
cliauclières sont toutes serilblnbles ; chacune renferme ilouze
serpentins de 2 pouces et demi qui fournisserit 5 peu prGs
1.000 piecls carrés de çurfnce de cliauffe. Chacune d'elles peut
doniier en vingt-quatre heureç, en cas de besoin, jusquYi trois
cuites directes de 25 tonnes de sucrr! sec. Les serpentins
en~ploientde la vapeur directe h 40 livl.es, ou simplement de
la vapeur d'écbappeinent a 5 livres. La valve de décliargenient
dos cha~idièrcsa 30 pouces de diamètre. (Iuaill aux conclenseurs,
ils sont h o r i n e s et placés assez haut pour assurer Ia colonne
d'eau baromélrique suffisante, entre leur base et les récipicnts
fermés, placés à l'étage inférieur. Les poinpes à air sont à action
directe, cl-iaque chauclière eri est pourvue d'une, placCe au iiiBinc
niveau que l'appareil et par conséquent sous le conlr0le dirccl
du cuiscur. Ces pompes travaillen t tou tes & sec.
u Les coi~densationsdes serpcnlins qui reçoivent de lavapcui.
directe sonl recueillies h l'elage inférieur clans u n recipieill
fermé, tl'oil la vapeur va rejoinclre Ia conduite principale des
vnpeurs cl'échappement, tandis que les eaux cl-iaudes en sont
aspirées directement par le tuyau cl'aliinentation des gendra-
teurs. Les condensatioils des serpentins, recevant de la vapeur
de retour, sont conduites direclemeilt clans le puits h cau cbaude
cl'ou les pompes d'nliinentation les envoient aux géilérateurs.
La distance verlicale que parcourent les condeilsalions pour se
rendre a u récipient d'alimentalion est de 40 pieds, et celte chute
assure le dégageinent parfait cles serpentins.

-
(( Cristalliseiirs. 011a installê pour le moirient, et selon la
capacite actuelle cles moulins, quatorze crislalliseurs, sur cleux
rangs, qui peuoent recevoir chacun Ia cuite entihre d'uilo chau-
clière plus une adclition de sirop d'6gou1, cl'eau ou ele clairce. I1
reste de l'espace pour porter i vingt-quatro le nombre tola1 des
cristalliseurs, s'il en est 11esoin plus tarcl. Par u n systòme de
gros tuyaux, Ia inasse cuite de faible richesse est cléchargée cles
chaudières i cuire dans les cristalliseurs. Après avoir 6th tra-
vaillee, elle tombe de ceux-ci, par une ouverture inénagée a u
fond du récipient, dani des conduites c~uiIa clirigenl; h. volonlb
dans l'un des deux casiers du malaxeur placé au-dessus clcs
turbines. De l'air compriiné, injecte dans les cristallisoirs, e n
expulse Ia masse cuite avec une grande vilesse. Une inachiile
Corliss de 14 pouces sur 36, placée sur le même parcpel, d o ~ i n c
le mouvement aux agitateurs places clans les cristallisoirs.
(( Le racloir intérieur, en forme de spirale, touche presque li:s
parois parfaiteinent cyliilclriques et rivées, sans aucune saillie
Uri systèrm d e tuyauterie conqlet et de Ia dernière yerfection
dessert ces cristalliseurs, y injectant h volonté, a l'interieur
coinme dans l'enveloppe externe, de l'eau, de Ia vapeur, de Ia
mélasse, du sirop ou cle I'air coinprimé.

(( Turbines. - 11 y a douze turbines h transri~ission de 40 pouces


sur 24. Une machine Rollins cle i8 pouces sur 42, placéc s u r le
sol, conduit toutes ces turhines, mais elle est capable d'en
coiiduire encoi-e douze autres, qui seront ajoutées suivant les
besoins. Le malaxeur est partagé en deux coinpartiments
séparés, avec une porte dans la cloison de séparation. Chacun
de ccs coilipartiments peut recevoir lu cuite entière d'un des
~ p p a r e i l s .Cette disposition a pour but de permettre de turbiner
en mème temps des sucres de mêine jet ou des sucres de jet
différent, les lurbines étant placées sept cl'un c0té et cinq de
l'autre. Les nielasses s'écoulent par deux augets en fer dans
quatre récipients a11 hoc de 2.500 gallons chnque, les récipients
sont muiiis d e tuyaux perfores qui incorporent a u x mélasses d u
lai t cle cllaux, de l'eau ou de Ia vapeur A volonte. Une pompe a
piston plongeur, du type double h action directe, epuise les
mclasses après traitement, et les rerivoie daris des bacs d'attente
en clinrge s u r les appareils a cuire.

(t Bacs d'attente. - Ces ùncs, d'une capacitk actuelle de


43.100 gallons, sont divisés en douze compartiments de 96 pieds
de long eil tout. On a laissé de la place pour de nouveaux com-
parliments. Des tuyaux cl'aliinentation surplomùent ces bacs et
y cléversent soit le sirop livré par le quaclruple effet, soit l a
mélasse venant des barboteurs. Le fond cles bacs d'attente est i
3 pieds au-dessus du fond des chaudières & cuire, ce c p i
facilite Ia décharge cles récipienls et permet de remplir partielle-
inent les cliauilières availt que le vide se produise.

r(Mise en sacs. - Le sucre tombe directement du fond des


turbines dans les sacs au moyen de trémies en fer, qui reçoi-
148 CULTURE DE LA CANNE

vent les sucres de deux turbines la iois; le sac est présenté


clebout sur uil petit cl-iariot, qui le véhicule ensuite au mngasin
de sucre pour at tendre l'expedition .

(r Filtres-presses. - Dans Ia salle cle deiécation, les appareils


de chaulage, cle défécation et cle dkcaiitatioil des jus occupent
une galerie qui court sur toute la longueur du bdtiment, du cd.té
droit de la salle des moulins. Une autre galerie toute se~nlslable
coiirt d u cole gauche, a u même niveau que le palier cles appa-
reils cuire a.uquel la relie un passage situ0 í i l'extrémité d u
bâtiment. On y a plack cles filtres-presses au ilombre de dix
pour le moment et dont la surface de filtration, par uilit6, est de
500 pieds carrés. 11 reste de Ia place pour y ajou.ter c p t r e axtres.
Ces presses sont munies d'éjecteur pour le neLtoya.ge, ot
sont clesservies par une tuyauterie considdrablo qiii 11orte les
écumes, la vapeur et l'eau. Elles sont assez elevées Ilour que le
jus clair tombe, 11~1~ l'effet de la pesanteur, des augets dans Ie
récipient c1'atl;enLe du quadruple effet. Les dép13Ls provenant de
tous 10s Lincs cle clécailtation sont recueillis clans uii rbcipient,
plaué sous Ia galerie des décanteurs, et reioiilés dans les .luyaux
cl'alimentation des filtres-presses par une ponipe iloublo ii plon-
geur et & action directe, placée sur le sol. Uno ouvcrluro t~ htb
menagee sous oliaque presse, dans le parquet et A l'ravcrs le
mur; par cette ouverture et sur uii plan inclinh, leu gâteaux
~l'écumesdesséehés torribeilt h l'exthrieur de l'usine 0'1'1 10s roçoi-
veiil; des wa.gonnets circulnnt parallèlesuoilt aux oxtrhni.tbs du
plan inclii~é.Les toiles des presses, au f ~ i etr h inesure qu'ellos
sont sales, sont eilvoyUes, par un .troii pratiqué dans lo paicluet,
sur le sol cle l'usine oii elles s0n.t rapiclerrient iiettoy6os par uri
ceiitrifuge à grnncla vitesse, place sur un récipient oii Loi1 p u
profoncl. Une iois propres, ces toiles soiit~reinonthcsmSciiiliquc!-
inenl; jusqu'aux presses et reiuises on placc.
' (( Sur le sol de l'usine, au-clessous des bacs il'attentc? das

appareils cl'évaporation, sont plac0s qilatre bacs c10 4.000 gnllons


chaque. 11s sont destinis contenir do l'enu alcnlina p i i r h;:
nettoyage cles parlies do l'appareil en con tnct nvcc Ia vnpoui8,01.1
A U S ILES H A W A ~ 249
de la mélasse de bas clegré pour Ie cas ou i1 serait accidentelle-
111eilt nicessaire d'en garder une provision inaccoutuiliée.

(( Reservoirs d'eaii. - Un canal de 15 milles de long conduit


travers les chainps de cannes l'eau provenant de divers endroits
i une altitude considéraùle sur la propriété. Ce canal vient finir
B I'usine ou i1 se deverse en tête du transporteur de cannes.
Quand les circoilstances s'y prêtent, la canne est confiée au cou-
rant qui lu conduit au moulin, et l'eau, après avoir traversé plu-
sieurs tainis, vient s'mgouffrer dans un réservoir placé près de
la salle des moulins. Sur le sol de la salle cles appareils B cuire
se trouve une pompe Compouncl clouble, i action directe, capnble
d'élever en vingt-qualre heures 8 100 pieds de hauteur 0.000.000
de gallons d'eau. Cette pompe puise l'eau du réservoir et ia
reloule clans une colonne verticale de 4 pieds de diainètre,
placée tout prCs, mais i l'exterieur cle l'usine. Le sommet de
cette coloiine esl ouvert et se trouve au-clessus du niveau des
loi tures du ùhtinlent cles appareils. A l a base de la colonne prend
naissnnce une tuyauterie inultiple, qui se subdivise en ramifi-
cations fourilissant I'eau cl'injoetion aux condenseurs et l'eau
nkcessaire à tous les besoins cle l'usine. Un tuyau de trop plein
rle 12 pouces recuei110 au sommet de la colonne l'excès d'eau qui
fait retour au réservoir, prévenant ainsi tout débordement. Un
llotleur aulomatique agissant s u r la valve d'admission de vapeur
dans le moleur de la poinpe, en régularise ln vitesse, propor-
tioilnelleinenl aux demandes cl'eau, et un manomètre intlique
conslainiuenl au conductcur cle la pompe 1s pression de l'eau
claiis la coloilne.
c( D'ores eldéjh o11 a tléciclé de construire sur les llauts plateaux
de Ia propriét6 u p iinmense ri4servoir alimente par le canal et
oii 1'011 prenrlra l'eau necessajrs aux besoiils cle I'usine, ce qui
Oconomiseraik la pompe il'élévation que ilous venons de décrire.

(( Drains. - Un sys tème d'égouts pariai t desserl l'usine et tou tes

les eaux proveilanl des condenseurs, ainsi que l'excès d'eau du


canal, se précipi tent clans un canal en maçonnerie et se perden t
250 CULTURE DE LA CANNE

au loin avec les iiiipuretés cle l'usine. Coinmc la. plaiitation dlO!aa
esl arrosec p a i les pluics, on n'y pralique aucune irrigatioli
artificielle, et toute l'eau iisagko esl ensuitc abailclonnee.

(i Tnyauterie. - La tuyauleria principale de vapeur clirecle el

celle cl'ecliaplmncill commc la canalisation cles jus, de l'eau, des


ii~elassese t eles ddp6ls e t ócutnes, es t suifisanle pour desservir
une macliiiierie suppléincntsjrc doublailt la capncitd ele l'usine.
011 n'a en~ploye aucun luyau de iontc, mais sculenieut cles
luyaux en lei iorge sails soudure et cl'epaisseur variaùle suivanl
les pressions cleinanclèes. Toutcs les ùricles ont ete ajoulées e1
rapportêcs eu collier s u r IGSluyaux. Tous les luyaux coilduisai~t
Ia vapeur soill recouverls cl'aúesta (iiiczti8re isolante) sur 1 p. 11.2
ou 2 p. 1/2, suivaul ln tuyauterie de 1%vapeur. Tous les inoteurs
sont munis ele valves clans la tuyauterie d'ecliappemeiil el loules
lcs précaulions onl é16 prises pour empèclier qu'un acciclenl
clans les pctits rnotours ou les pompes voisines arréte Ia iilarohe
cle l'usine enlière.

LumiBre Blectrique.

c( Dans 1s salle cles nmcl-iiiles esl: installée une clynan~oWes-


tiilghouse coilduite par un moleur automaiique Atlas. O11 va
posei huit lampes B arc, sous le liangar du .transporteur, dans la
salle cles moulins, celle cles inachines et g6nkrateurs, cluatre
cenis lampes 5 incandescence clo seize hougies seront distribu8es
dans Ie resta de l'usine. Tout ce systkmn cl'bclairage electrique
est du ,I;ypele plus modeine et du plus periectioilnk.

Ateliers.

((Alteaanl A ln salle des niouliiis est construi1 u n atelier donl


la cliarpeiite esl toute cl'acier. 11 renferme plusieiirs Lours, unc
raboteuse, une machine h cliviser, une machine h iorer, m e
inacl-iine h coupw les tuyaux et 1cs boulons, une forge, en u n
111ot tout cs qu'il iaut pour iaire les réparations usuclle~.
(c Le plan de cette usine a 6te fourni par la Honolulu Iron
W o r k s CO,qui livrera l'usiric coniplfite sous tous les rapliorts,
érigée et cons truite dans un ordre de travail sntisfaisíint, suivant
contrai passe avec l'Qlaa S. Co; le contrcit a fti: si@ en octo-
1)re 1899; les kitimerits ont kt6 comniaiides en novcnibrc l8!i8,
les fondations commencées en aoút 1900, la construction tles
bitiments, ainsi quelamise enrilnce tles riiachines, enftkieri901.
On peut rnisonnablement espérer que l'usine commencera. U
travailler l a canne en décembre 1901 ; c'est 11. Jariies Scott qui a
rlirigé les travaux pour Ia Honolulu Iron ITorks C". Les construc-
tions ont ete clessinées en dktail, nianuincturkes et niises en place
p a r hIhI. Miliilmn frères, de Xew-York, qui ont également fourni
Ia cheminêe e t la grue roulan te.
c( La Honolulu Iron Worlís a lourni les moulins. -LaHooven,
Owons et Rentschler CO,les moteurs Corliss. - La ICrajewski-
Pesant CO, de New-Torli, le défibreur de canncs. - Ls Bodley
hlallon CO, de Nouvelle-Orleans, le déchargeur de cannes. - La
Hanolulu Iron Worlrs, les générateurs. - La Link Belt-Machi-
nery CO,de Cl-iicago, les élévateurs et transporteurs de bagasse.
- M. Balclwin, de Nouvelte-Orléans, la bascule automatique de
jus. - hl. E.-\V. Deming, de Nouvelle-Orléans, les nppnreils de
defécation et de décantation. - La Honolulu Iron Works, l'appa-
rei1 Lilie. - Les chaudières A cuire, les cristallisoirs et les
Bllre-presses ont &tefournis par la Killiy Manufacturing C.', de
Cleveland. - Les turbines, par l'bmérican Too1 and Machin Co,
-
de Boston. Tous les bacs, tous les tuyaux, par IaHonolulu Iron
Works. - Les pompes d'alimentation et toutes les pompes de la
salle de faùrication, ainsi que celles des appareils h cuire et clu
quadruple effet, p a r Guild and Garreson, de Brookhyn. -
L'éclairage électrique, fourni et mis en place par 1'Hawaiun
élec tric C0 Honolulu.
Relation du voyage du p r o f e s s e u r S t u b b s
à Hawai

Dans une inLerview avec un reporter du Times Deiizoci*at de la


Nouvelle-Orlénns, M. le professeur W.4. Stubbs a bien voulu
donner les renscigiiements suivanls sur Ia visite aux iles I-Iawai:

(( Soutes les terres de l'urchipel étaient ?L I'origine tléteiiues

par Ia couronne; iilais peu cle temps après l'arrivée clcs inission-
naires, le roi lu1 ainené a les divisei en trois parties cgales;
une pour lui-meme, une pour les cliefs, e1 la clerniere pour 10s
paysans. Sous l'ancien régime qui ressemblait l~eaucoupau
régirne feodal européen, le roi divisa ensui te scs propres lerres
entre les chefs de la noblesse, qui les louaient à. l ~ i aux l
paysans, par superficies en rapport avec leurs moyens ele
culture. Lorsque la teme iut partagée, les titres ele propriété
furent enregistrés cians le livre TvIal-iele qui est le registre de
cadastre (Doorns day) d'Hawai. Ce livre Maliele est clc clroil: la
base de tous les titres de propriété dans ces iles.
11 s'y houve environ soixante domaines; cluatre seulement
des lles : ICauai, I-Iawai, Maui et Oahu, son t cul tivees, en cannes
principnlement. Les autres produisent clu belail et clu riz.
Mololrai est volcailique et le manque cl'eau ile perinel: pas Ia
vegétation de la canne; dans les parties cle ces iles ou la canne
ne peut venir avec profit, o n rencontre de. noinbreuses caferies,
et plus lmut encore, des fermes i bétail dans lcs montagnes.
AuYent, i1 y a assez cle pluies, mais Sous le Ven t i1 ne pleul: pas
et 011 a recours aux puits artésiens pour l'irrigation,
CULTURE DE L A CANNE AUX ILES IIAWA'~ 253
r( Le sol de Ia partie skclie Sous le Vent est plus riclie, pour la
h n n e raison que la terre n'y a pas été lavée par la pluie et
conservé toute sa première iertilité. A l'oiiest de l'archipel, le
mtid.einent eii Sucre est de 6 a 9 toniies par acre (13.600 h
20.000 kg. par lieclare), taiiilis que les terres irriguées de la
partie aride de Sous le Veiit doiineiit de 8 ti 15 tonnes (18.000
h 34.000 lrg. par hectare). Cependant ce rendemenl: n'est pas
annuel, Ia canne demandant deux ans pour arriver à. maturitii.
:Lc cofil, d e l'irrigatioii est klevé ailisi que l'jnstalliltion des
poii-ipes, le cliarl~onvaut de 7 à 12 piastres la tonne (35 à GO Ir.).
Toules les usines soilt modernes, avec les deriiiers perfection-
nements; sur les planLatioiis où l'irrjgation est pratiquée, on se
sert de charrues h vapeur, et le sol est iendu ii une proioiiùeur
de 3 pieils (O in. 90), la plantatioii se faisant tres bas.
(( La canne a Sucre occupe presque toutes les terres coiive-

nables pour sa culLure dans ces iles; le manque d'eau et la


inain-cl'ceuvre sont les cleux gros obstacles. Si quelques planta-
Lions peuveilt être augineiitées légèremeiit, aucune iiouvelle iie
peut être crbée, et la superficie actuelle en cannes doit être
coiisiderée coiriiile étaiit la plus grande possible. I1 ii'y a pas
plliii teu1.s sucriers aux iles Hawai, dans le sens propre clu mot
(( planteur 1). Les plantatioiis sont la propriété de coinpagnies

par actions, clirigées par u n ageiit gbnéral qui emploie les bras,
cultive Ia -/;erre,vencl les procluits el: lait un rapport aniiuel aux
uctionnair'es. Les actioiis de ces plantatioiis sont vendues chaque
jour à la bourse d'IIonolulu, coiiiilie iious veiidons les ac tions
cle cliemins de ler.
Le sol, ati.tre lcs terres eii cannes el; la côte, est cultivé par
d.es C:liiiiois cpi, oii le suppose bien, s'occupent a pluntei' clu rjz;
ils le soignent 1e~ procecl& Ies 191~sl~rirnitiis;le sol est
labourk lorsqu'il est sous i'eaii, au moyen d'une cliarrue c~ui
figui;erail; bieil dails uil muske, et la récolk Se fait à la nlaill.
Né.alimoiils le Cliiilois peut payer 50 dollars de loyer Par acre
(647 Ir. par llectare). 11 fait deux récoites par an, la ~relnière
paie le loyer annuel, la seconde reste au Chiiiois.
o Au dela plantations sucrières, ti 4 et 5.000 pieas (1.200 h
254 cULTURE DE LA CANNE

1.500 m.) dans leç niontagnes, vient 1 ~cale : tl'ull usagc c x t r h e -


iilent po1lulaji.e siir ]a cote du Pacifique, i1 se ~ e n cvite l e1 bien;
y trouve auçsi deç pkturages, qui ~ 0 1 l ~ t i t u e nUne
t (1ueSti011
de grande importante locale, parce qu'on les lient responsablcs
de [a destructjon des forêts, qui clisparaisselit g ~ a i l ~ e l ~ ~ l leti e l l t
amèneiit l a disparition cles piuies.
C( Les cultures secondaires cles iles sorit l'ananas et Ia banane,

que 1'011 produit en (pantité sulfisante pour exporler; o11 pro-


duit aussi une \lari6té de pomiiie (< rnayapple )I, l'avocal, le
iruit a pain et d'autres iruits pour Ia consommation locale; les
iilcligènes cultivent le (< taro 11 qui c o n s t j t u ~ ieuc principai
aliinent, et q u i sert conicclionner le inets imtioilal c( le pol n.
Le taro, le poi et le poisson forment le fonds de la iiourriture
des indigènes.
(( Le grantl desideratum cles iles est, je le rkpète, cl'avoir plus

d'eau. L'absence d'humidité se fait sentir i n h e au Veili clcs iles


oii i1 tombe annuellement cle 20 a 300 pouces d'eau. Cela est d Ú
à ce q u e le sol poreux absorbe l'eau aussi \ ~ i l eclu'cllc ionibe;
par sui te elle ne peut alimeliter des cours cl'cau, ili resler dails
cles réservoirs naturels coiiiine dans beaucoup dc pays. 11 n'y a
même presque pas de rosee, les bestiaux se sonl liali tu& i cel
etat d e clioses en mangeant sans boirc cle l'eilu. Quancl la llluie
d u m a t i n tombe, ils vont sur l'herbe qui a mleiiu uri peu clu
liquide précieux, et mangent oette herbe ; les bes tiaux origi-
naires cle l'archipel s'y font facileinent, mais noil ccux qu'on
i m p o r te.
(c L e climat des iles est clélicieux, le lhermomiilre ne dépasse
jamais 85 degres F. (20 c.) et ne tlescend pas au-clessous clc (30 I".
( i 5 c . 5); peu de diffbrenco dans les saisons; la vdg9lalion dure
toute l'année et les arbres iruitiers portent trbs souvcnl lc iruit
et les fleurs en niêilie temps. Un entoinologisle avail reinarque
qu'un a b r e du pays donnait des fruits m u r s en mai; peu de
t e n ~ p saprès, i1 désira avoir que!ques graincs d u iruit, nfin de
les planter, ayant déduit naturellement que iiiai était li: boi1
niois poui' les ramasser; mais lorsqu'il rctourna A l'arbre, eil
mai suivant, i1 constata que l'arbre etait e n retard de deux niois;
i1 avait fleuri et etait couvert de fruits verts; ,I,..; ~ o i . t ~ , . l i ~ t c . u r 5
de progrks ont profit6 de celte ;ilisence de s;ii>oii I,olii. rivs,ii. ,li:,
f r u i l s frais pendailt toute l'année. C'est sur.t,-,llt lc raiiiri rlrii
bénéficie de cet ktat de c ~ I o s ~ e11 ! ~ ,irriguaiit b i ~ r uiie
i yigKrrir;, ailc
p e u t pi20duire lorsque le jardinier le &>ire, ct Iras jnrtJiriit.r.
portugais ont des saisins frais i Honolulu. toui lrc juinr..
« Il y a maintenant dans les iles deus tr0i.s etilI,lis.piiient5
d e fermiers anléricains, qui essaient de cultivrr tes Ii:Curiic~s
p o u r les nlarclles métropolitains. Mais ces essais -ei.ont l,rol,n-
l i l e n ~ e n tabandonnes, comme les pr6ctklentu. -1poín(. lc: pla~i-
teur a-t-i1 préparé son terrain pour une culture qu'il s'alieqúit
q u e l a canne lui rapportera plus d'argeiit; dans ces roritlitions,
i1 est très peu probnùle que les cultures soie~itjaniíiis 11cniii.riiilt
vnriees aux Hawai, celle de la canne absorùant ies autres: 1,.
prix du suçre devra baisser bien sensililement encore, avnrit
q u ' o n s'adonne í i autre cliose. Xctuellement, les Chiiiojs riilti-
v e n t des legumes en quantité insuffisante poiir l'esportatinri.
cr Les iles sont entourées de récifs de corail; les ernbarcatioiis
ne peuvent approcher la terre. Le Sucre et les autres ~iiarclian-
d i s e s sont mis 5 bord a u nloyeii de càbles partant tlc terw. Le
trafic entre les iles est assez dur, et comme c'est un nioiiopole,
les tarifs sont excessifs.
cc Les lerres de premjer ordre pour canne ont une tr2s grande
v a l e u r ; elles sont louées h bail, fort cher. Le professeiir voulut
acheter des terrains près d'Honolulu pour la Station d'Exp6r.i-
mentatiori du Gouvernenlent, mais à 5 milles de la ville (8 kni.1
les terres valaient de 2.500 a 3.000 dollars i'acrf: (31 b 37.UCHJ fr.
l'hectare).
Les ifidigènes ne s'occupent guère de la culture du sol. 11s
s o n t prjncipalelnent employés h chnrger les navires: bons
l ~ i a r i n i e r s ,ils s'en~ploientùeaucoup A la manutention d a n ~1c.s
petites embarcations. 11s sont très ainateurs de chevaux et les
emploiç qui pernlettent de s'en occuper ~ 0 nred1eI'dlès t par W X :
l'indigène est paresseux, smaleur de musique et s d'un
fleurz,
n a t u r e l exceptioilnellement pacifique. Retire dans un a r c h i ~ e l ~
d&pourvu de gibier, éloign6 de t0ute population hostile, le
Hawaien n'a jamais, dans toute soii histoire, coniiu l'emploi
cles armes; i1 ne cominet donc presque jainais de crime c o n t r ~
les personr~es;son ainour des fleurs toucl-ie à Ia passioii; i1
porte habituellenient une (( lei J) ou guirlande de fleurs autour
d u cou ou autour de son chapeau et ces guirlandes se vendeiit
sur les places, comme cliez nous on vend iles fleurs pour bou-
tonnières.
(C C'est la niain-d'ceuvre cliiiloise qui est la meilleure. Le

Cl~inoiscst uiiiversellement ernplupé comme domestiqiie et


cultivateur, lorsqu'on peut se procurer ses services. 11 est estimé
lionnête, de confiante, paisible et souple comme l'indigkne. I1
est í i remarquer qu'un banquier d'Honolulu prêtera de l'argent
h un Chinois, sur son siniple reçu, et ne prêtera pas de inênle à
un Américain. L'irrigation des terres à caiines est iaite par les
(C Chinks N, â tant par trou de canne. Les Japonais sont rnoiils

en faveur, comme domestiques et cultivateurs, moins propres


que les Chinois, plus disposés íi se quereller, a se mettre en
grève et â mentir; ils sont principalement engagés dails la
culture du caféier. Les Portugais qui se marient aux incligenes
sont habituellement employés aux vignes et aux vergers. D'une
façon générale les indigènes ne font rien.
« 11s disparaissent graduellenient au contact de 1s civilisalion,
etant prédisposés i contracter les iualadies introcluites par les
btrangers, de plus la natali te est très faible chez eux; pas u n roi
ou une reine des iles n'a euun enfant depuis 100 ans; les Lrôiies
sont tombés entre les mains cles collateraux de Ia famille royale.
Ne pouvant acheter un terrain pour une somme raisonnable,
le l~rofesseurStubbs a finalement loue un terrain du Gouver-
nenient destiné à la Station olficielle. Le sol n'a pas été exploité
et la Statioii y sera construite en entier; uii directeur qui va
bientôt etre noinnié arrivera le l e r janvier sur les lieux pour
la constructioii cles batinients nbcessaires, et l a mise en plaoe
cles macliines, etc. Comme les planteurs sucriers ont déj& uii
laboratoire, le nouveau s'occupera d'autres cultures que de
celles de la canne. Quaiid les batiments seront construits, o n
fera venir un chimiste, u n ùactériologiste, un horticulteur, uii
AUX ILES H A W A ~ 257

directeur de Cerme et u n métayer, et vers avril, le laboratoire


fonctionnera.
(c M. Maxwell, qui a quitté Honolulu, dirigeait la Station
Expérinientiile des Planteurs Sucriers d'Hawai, qui a tant fait
pour l'aniélioration de l'industrie sucrière des iles, i1 a acceptd
une position a u Queensland, et c'est M. Blouin, un des aides de
M. Stubbs, qui lui succéclera aux appointements de 6.000 dollars
(30.000 Ir.) par an; i 1 part dans quelques jours pour Hawai.
(c RI. Blouin est un diplòmk de 1'Université de Louisiane et
u n ancien adjoint de M. Stubbs au laboratoire de ce pays;
M. Stubbs le tient pour l'lioiiiine le plus coinpétent du monde
entier, en niatière cl'industrie sucrière. I1 est originaire de
BBton-Houge. ,

Le sol des iles I-Iawai' pour la cullure de la canne h sucre est


10 nieilleur d u globe, supérieur à celui de Cuba. Le iendement
des terres irriguées dans les régions sCches est de 8 ii 15 tonnes
de sucre à l'acre (18 à 35.000 kg. a l'hectare), en Louisiane i1 est
d e une tonne et demie à l'acre (3.400 kg. i l'hectare). Toutes les
terres uti!isabies dtant c n csnnes, i1 nJest guère possible dJaug-
menter la production actuelle. La valeur totale des produits
agricoles des iles est d'environ 20.000.000 de dollars dont
17.500.000 en sucre. On voit donc que les iles ont atteint presque
le maximum de leur production. Les grands frais de la culture
de la canne dans ces iles privilégiées sont le charbon, dont le
prix élevé atteint jusqu'a 12 piastres la tonne, l'irrigation et les
inachines. Néanmoins, les profits sont assez grands pour qu'oii
n e cultive que la canne. 1)
CULrlIJRES DIVERSES
A U X ILXS HAJ~'AI

Liindustrie du Caf6 aux Hawai

Euening Bidletin Inditstlinl, novenlbre 1901, page 27.


Exportation clu icrjuiii 1000 au 1"' juin 1901 : 1.186.936 Itilri-
grainmes ; valeur, 1.615.627 iraiics.

(( L'incluslric du cale au E-Iawai ne peut guere actuelleinent

provoquer le cl8veloppeineiil de la culture de cette cerise, h


cause de l'él6vation des salaires ct cles cours réduits qui ne
juslifient p s sa pocluctioil, except6 clans certaiiles régions des
iles, coiime claix les clistricts clu Nord-Hilo, d'Hanialrua et ele
T<oiia, et 1& seuleiiienl, en raisoii des conditioiis d u sol, du
oliinal et de l'doignerrieiit.
(c Le calê ele ces locnlités a déj&ob tenu une répbtation Gtablie
par son aroiile pénétraiil et une saveur toute speciale. A l'aronie
dkliuat s'ajoute un cerlain veloutb qu'oii ne trouve pas clans
beauooul~de iilarques usuelles ele la place. Bien que l'inclustrie
clu cafh n i l secu1B aux I'lawai pendant ces clernières annkes, i1 se
trouve des persorines cngagées clans sa culture sur une grande
&$1elle qui réussisseiit à iaire ralipor ter uil intkrêt nu capital nlis
260 CULTURES DIVBHSES

deliors, et qui arriveraient certaineinenl ii faire cles bénélices si


le prix d u caie pouvait moliter u n peu.
(( A Laupahcehce, claus la partie du Vcnl de l'ile 1-Iamai,
d 30 inilles d'Hiln, se trouve Ia calerie prosl~ère du juge
E.-TV. Barnal-cl, c p i proùuit une sorte de café difficile A sur-
passer coniine grosseur e1 coiiiiiie qualite clnils les régioiis h café
les plus iavorisdes clu monde.
(( La plaiitation coinmence juste uii pcu plus liczul quc le
village de Laupalmlioe et s'étenù sur une longueur cle 5 inilles
au-dessus du ii~agiiiiicpecirque cle Laupalioelice, prbsciilnnl le
l ~ e a uspecíncle cl'arbres ali ieiiillage vert sonibre, a vcc cles
brancl~eschargées h roiiipre. Les ailbres varient cninme âge cle
trois à clix ans et, 5 l'esception cle quelques pieds de Libkria, se
cornposent de la variété cl'ilrabie, qui a toujours ljieii i'aiiclu.
Depuis janvier, i1 a été exp&dié rle Laupalimlm h l'usinc
88.720 livres (39.700 lig.) de cara iion pilk, y coiiipris l'ap]-iorL
d'un certain nombre de planteurs. La propriktb clc Laupalicclice
rinurait 11oui. 51.151 livres (23.171 kg.) et i1 restai t eiicore ljeau-
uoup de baies à ciieillir. A uii deini-inille, claiis le Iiaul cle In
vallee, se trouvent les biiliinents affectès au lraiteinenl clu criib
nvant soii erribarclueinent pour l'usinc. Le cale csl livrU par Ies
cueilleurs, pes8 et jcte claiis une graiide Iréiiiie qui le coiicluit :L
l a inacliinc A decortiquer; de 18, i1 passe claiis plusicurs grnncles
cuves qui soilt situbes eii dessous et où i1 Ccrriienle pciitianl
vingt-quatre heuites pour iaire disparaitre la goriinie; al)ri?s
quoi, i1 est Iavi e1 espose au solei1 sur ùes l-ilatcaux pour
seclier. Si le tenips ii'est pas favorable au séclmge iinlurel, lo
cafè est répaiidu dans une chaiiilire-etuve iuuiiie de parqucls
protecteui's, sous lesquels esiste u ~ ifoyer avec des canriux
distributeurs qui chauffent et sèchent une grancle surface. Les
résidus clu decortiquage sont mis en piles pour icririeiiter et
être dèposés dans les terres coinnw engrais.
(( Depuis le iiioiiient ou les arbus tes 0111 éte plantes j~isyu'tiIa

cueillelte ùes ùaies, le propriétaire cie cette caierie ilioclèlc a 111.a-


tique la plus grancle économie afin que son iri~lusti~ie l~uisse
tenir jusqii'A ce que la liausse clu cnG arrive, pour le r&liiuii&rcr
de sn lieine et de son capital. Le juge, pour le dkboucli6 de son
cal& s'cst assiiré le concours ele plusieurs maisons ele confiailce
q u i mnnutentionilen t aujourd'liui ses produi ts. Le calé de la
prol~riéti:et celui cles planleurs sont ii~anutentionnésh Laupa-
liwlice, et, h l'exceptioil de la quantité nécessnire a u s besoins ele
l'ile Iinwa'i, lout 10 rcste est expedié h J.-G. Waril et Clc, h San-
Frailcisco, seuls agenls sur la cote. D'iinportantes maisoiis íle
clépôt eil Califoriiie, celles elo I-Iade Rros, h Sacramento, et
1'Uilion des Feimiers, à Snii-Josd, ont la spécialité du café
Lnupalicelicc, qui est nclielé ;i l'agcilt de la cote & 1'6tat vert pour
Btre torrefik et moulu clinq~icjour. Les agents, MM. J.-G. W a r d
et ClC, 0111 présenté un ètalage splenclide des cafés Barnard à
l'exposition ele 1'Et;lt ele Galiiurnie, eii 1000, et ont olitenu, en
rècornpei~se,le r u l m i bleii ct un dipl6iiie pour Ia qiialité excel-
lente des pTndui ts.
(( A Lnupalicehcc cxislc unc iiiaison ou le calé est lrié, assorti,

torrLifi6 c1 cmballé, pour la coiisoiiiination locale. I1 y a cleux


sorles ele cniés : le (( Uest Pnmily )i et le (( Barnard's Best 11, ce
rleriiicr est le caie prcinier clioix clc Ia propriété; l'opkration est
dirigée par M. 1"-R. Wilts, uii piéparnteur coiisomrrid.
(( Eil plus cles plaillntioiis ele caiéiers, le cirque de Laupalidice

coiilirnl uii inngi~ifiqiiojarclin ; de la vérandali de la résideiice


d u jilge Barnard, on a une vue superbe; dans le loiiitaiii, le
graiul ocbnii Pacifiq~ieo1 lc village de Laupal~celim,flanque sur
10s Clruils clBíil~%,recouvci.1 cl'unc verclure tropicale ; a ses piecls,
cles liaiiariiers e1 cles arbres ti paiii luxuriants; les uns lirès cles
nut.res pousseiil des figuiers, cles svocaliers, tles pruniers (lu
Jal)ori, ilcs cilroiiiiiers, cles oliviers, cles inaiiguiers, cles oran-
gers, c1 les voriét& iiinrchniitles de 1s caniielle et ciu cainplirier.
11 cxislc aussi uilc pctilc plaiilíitiou ele tlie qui vient bieii et qui
s c r l ails Japoiinis einployes nus cnioic?rs de la liro[iriéti<. Niille
pntql, (laiis l'ile cl'Ha~va'i,oii ne lieu1 nvoir une plus 11elle variéth
Ll.'a~-l)rcs et ilc Iruits Lculiicnux el iiilcrtroliicaux; c'est l'eiiclroil
que J< t ~ l cl~'ieli1, A soii voynçe cii I-Iawai, accoinpnguc': clu jugc
13ariiarc1, daiis le cirquo de Laulialicclicc, n appelé le K liarailis
dcs iles I-Ianrni n.
2P4 CULTURES D ~ Y E R S E S

(( lhi mênie tenips qu'elle cultive la cniine, la Compagnie des


plantatioris d u Kulrainii a l ~ l a n t écles caiéiers sur une superficie
de 160 acres (G4 hect.), par cliamps cle 15 h 50 acres; les nrhres
sont Rgés d e quatrc à clix aiis et se coiilporteiil hieii. Les clcux
priiicipales vaiiétés s o n t : le Guatenisln et l'espècc d u pays; i1 y
a aussi uii peu de Java. Lcs terres consacrées a la cullure du
cnféier sonl situecs i 2 niilles d u centre de la Conipagnie de
Rulcaiaii, U une altitucle de 1.500 I? 2.000 pieds, et aliritées contre
les venls généraux. L a rbcolte de caié cle celte annee altci~iclra
une nioyenne de 1.000 livres de caié vert par acre (1.132 kg. par
liecta~e);actucllernent les pieds sont cliargés de fruits iiaissaiits
clui scront nifiils l'aniiée procliaine. Beaucpup clc Iiaies de cctte
campagne ~ ~ l a ericore n t s u r les picds sonl cueillies au fur et Il
mesure de Ieur inaturité.
(( A u n inille et ilemi des Liureaux cle ln plniilalion sont les

niagasins A ùkcortiquer et i sécher, oii benucoup tl'l-ion~iiicslra-


vnillciit a u décorlicage, au lavage, pour eiilever Ia goiiiriic après
fermentation, au sécliage et A l'einliallagc cles produils, clui sont
expédiés non piles k Honolulu; lh, oii lcs dépouille e1 oii les
prêpare pour lil vente. La récolte entière de caie clu doi~iainedo
Kulcaiaii est consigiiée h H. Haclrlelcl ct Cio, qiii l'expiiclie dans
toutes les parties d u monde.
c( 011 ii'a jainais ni is eii doute Ia finesse cle l'art~iiie,la l~ureli':
et les qualites toniques d u breuvagc f n i t avec lc cai'& tle ccllc
propriété, pas plus quc les qualités géiiérales qui lacililent sa
circulation entre importateurs et dhlaillaiils. Une clireclion
intelligente se décèle depuis le défricliemenl cle la \erre jusqu'à
la vente d u café cle cette plantation, adniiiiistrée exclusive~nent
por M. J.-M. Horiier. Une ciiiquantaine de persoiines sonl
employ8es aux soins des caféiers, a l'usine et au séchage.
L a question d u sol et ses conditions cliniatéricp=s, avec la
valeur inarchancle d u café, soiit les premiers facteurs qui cléter-
i i ~ i n e ~ o ifinnlement
it les clistricts respectils aplcs i la cullurc.
L a culturc d u caieier d Hawai n'est pas destiiiée 5 faire iiiiprcs-
sion dans le monde par la superficie qui peut lui être consacrée
ou l'iinportance des expéditions, par rapport i la produolioii
il'aiilres pays; mais les prix deja obtenus pour le caf6 de Ia
l~lnntalionclu ICulrczian juslifient l'espoir d'atteindre une posi-
tion unique; h, où la qualile et non le prix est la première
préoccupation clu coilsomnlateur.
r( En 1885, la Coinpagnie de ln. plcintalion de Iiulra'iail prit
l'initialive (le ln. icrme coilnue sous Ia dénoinination de (( Patu-
ragcs cl'I-Ioriler n, clont Ir: principal 6tablisseinent est B 5 m i l l ~ s
de ICultaiail et ou, coninle point de ildparl, 011 rnit une centaine
dc vczclies import8es et plusieurs taureaux, ainsi qu'une grande
clunntite cle vnclies du pays; clepuis, Ia Compagnic a eilcore
irnporte beaucoup clc genisses et les ineilleurs taureaux, et elle
peul sc! vnnter cl'avoir ilu bklail auçsi bon, sinon meilIeur, que
dnns 10111le reste cles phlurages des ires Hawai.
(c La Go~npagnienourri t cinq cenls chevaux, tous importes ;
e n oulre, i1 y a plusieurs etalons et juments pur sang pour Ia
i.el)~-otluction.1)
Compagnie pour la production d u caf6
d e Makaha, Oahu

Eoening Bulletin Indzzstrial, novembre 1901, page 28.

c( Un esemple rernarquable d'initiative, avec perspective cl'un


développeinent rapide et d'un succks final, sc renconlre dans les
opérations de la Rilakaha Coffee Coinpany, fondée le 5 juin 1896.
r( Le capital était a l'origine de 30,000 dollars (150.000 ir.),
divis4 en trois cents actions de 100 dollars (500 fr.). Depuis la
fondation eii 1896, le capital n Fté porté à 40.000 dollars; Ia
Sociéte se proposait de reprendre la propribté et l'industric
créées par Jas. A. Low, a TVaianae, dans l'ile cl'Oahu, et connues
sous le noin de (( Makahn Corlee Plantation n, e1 de iaire cle la
culture, notamrnent celle clu café, cles fruits et autres produits.
« Les terres comprenant 500 acres (200 liecl.) sont situ6es
s u r l a propriété Holt, dans la vallke de Malcalia, U 6 milles
(9.600 m.) environ du chemin de fer; avec u n bail de ti-ente ans,
c'est une localité très fertile, en haut de la vallbe de Rlalraha, a
une altitude de 1.400 à 2.000 pieds (4'20 à 600 m ).
« S u r ces terres, on trouve le café, les citrons, oranges, iruits
pain, avocats, bananes, qui viennent à inerveille; la iertilitd
d u sol est telle, que tous les fruits tropicaus et beaucoup de
varietés senii-tropicales viennent avec succès.
c( L a ricbesse du sol et Ia ternpéralurc de Malralia onl L'ail 1eul.s
preuves par les variétés et la qualité supérieuro dcs l~roduils;
l~ientdton verra les fruits sur tous les marchés cl'Honolulu et
mbme ailleurs.
CULTURES DIVERSES AUX ILES I J A W A ~ 265
(( E n 1895 011 fit les prerniers cléfricl-ieinents, puis e11 aofit 1896
les P'ellli6res 13lallkations de caieiers ; en 1897, o n planta d'autres
espècos d'arbres.
Actuellenlent, Ia société clispose ile 125 acres ('O liect.) de
cai8ier.s de quntre B six ans en rapport, et divisds eil cincl champs
entre i.100 (330 ni .) et 2.000 pieds (600 iri .) d'altitucle.
ICn 1900, le ~leriliergerant fit une petite récolte, qui s'est
sensiblellien t nugriientée cette année.
Les caiéiers ont éth plantks C1 raison de 1.000 pieds B l'acre
(2.500 a l'hectare); en coinptant une moyeme d e deux 1ivre.ç de
cai6 par piecl en plein rapport, on peut prévoir u n rendeinent
de 2.000 livres A I'ncre (2.265 lcg. B l'hectare), ou 1.25 .tomes ele
cai6 pour toute ln superficie plantée.
Ce résulknl; ne sera pas atteinL svant d e u s nns a u moiiis,
inalgré l'importailce ele Ia récol te de 1902. De tuute la superficie
cultivée, 20 acres environ sont cn (( Guateinala B, et le reste e n
cace d'Hawai de grains inipLsrtes.Le prix nioyen ob tenu du caí%
des terres de Malraha, s u r les iilarcliès clu contiilent Ainéricain,
esl; de 1 G cents par livre (i ir. 75 le lrg.).
(c Coinine ce prix dépasse sensiblement les cours actuels, i1
iaul; l'explicluer psr Ia propreté du grain, sa qualité et les condi-
tioiis avantageusos dans lesquelles i1 a été mis s u r le marche.
c( i311 passant: il'uil~cl.iampk un autre, on est tout de sui te frappe
Cle I'apl~areilce robuste des caléiers avec leur feuillage vert
soiid~re,et leurs charges de l~aiesh tous les clegrés de maturite.
(( Sur li1 plaritation a é16 conslruit un prniid batiirient poui. le

decorticluage et le séchage, qui contient uri granel décortiqueur


ele Marcus Masson, eles cuves ti fermentation, une machine a
lavor, uil séoheur Eurelra, il'une capacite ele 5 toniies par vingt-
rliiatre llelires, avec cl-iaufierie et ventilateur, u n (c huller N et 1111
assortissoui. in.il: dans 16 pays, le tout actionnd par une traiismis-
sinn priricipale.
(( 11 y ;L en 0uli.o un grantl a.ppartemcnt A séoùer, avec des

plsteaux. T O U ~10 cace passe de la Lrhiie aux plateaux, a I'aicle


d'uil moyen ni&canic~ue, clont ia force est Eournie par 1111 nloteur
et une c],laudi$)re viilgt-cinq o l l e v a ~ ~ - ~ ~ l XLL~l rrésidus
s. des
b a i S~~ ~l lenievés
t de l'usiile et transportes s u r les lerres, coiliini:
eilgrais.
c( A côté clu cafSicr, la Compagnie a critrepris ri1 graiiil Ia
culture des citronniers et anallas.
cc I1 y a cpatre ans, i1 lut plante dix mille cilroniiicrs, ilont Ia
majeure partie vient vigoureusenlent, e1 sera 1)robablcmeiit cn
rapport l'aiinée prochaine.
tr I1 y a quatre à cinq niois, i1 lu1 l)lanli: viiigl-six iiiille lêtes
cl'alianas, dont les fruits iiombreux seront coupbs eii 1'302. Unc
particulari tP, iniportante est qu'en raison de l'alti tuile, lcs annnas
n e rniirissent pas avant novernbre et décembre, r$)orliie oii i1 ii'y
a plus cl'aiianas s u r le inarclié, ce qui assure u n nio~iopolc;L la
Compagnie.
(c I1 existe une pépinibre sur la plantalio11, oii eles e ~ s a i s
pratiques sont faits pour cléterniiner les varidlks tle iiwits c1
lkguiiies les plus réiiiunératrices.
(( Du ler janvier a u lciseptembre ele cette aniibc, Ia pluio n
accusé 79 11. 13 (1 iii. '34), avec une rkparlition tolalc favorablc
s u r tous les niois.
c( La variété des teinpdratures c1 elos altilucles tlo Malrnlin
permeltra des cultures variées; Ics facilil(!s ile transliorl. y
aideront en jeta1i1 sur le iriarclid les pi~ocluilsilc, Ia ~)lantalioii,
clans les meilleures conclilions.
cc La Société, pour faire ra.pporter le domnine, a con~1ruit1ine
route de 4 milles jusqu'au clieinin de ler O. R. et TA.
I1 reste ti la Compagnie u n champ immcnsc pour 10s iwuvclles
cultures et les nouvelles industries h adopler. 1)
CANNE

Situation gdographique de la Rdunion.

L'ile de Ia I-teuiiion, aulrefois noinniée Bourboii, qui fait


parlie d c 1'ai.cliiliel des Mascnreigiies, est située daiis la iner
des h d e eiilre
~ 52055 et 53040 de longitude E. de Paris 00~50et
2jU58ele lalilucle S. {L 33 lieues marines au S. O. ele l'ile Mau-
i.ico, & 140 lieucs t'i L'E. de Marlogascar et 1.770 lieuos cle Marseille,
en passaiit par le canal tle Suez (viiigt-quatre jours par paquebot
eles Messiigeries Marili~iies).
(( Ln Héunion coinple cleux nrroiiclisseiiiei~1s,ncui cniilms,

viilgt e1 uiie communes eL 173,315 linbitiliits.


M L'ile afleole l a f o r m tl'uii conoide ò. base elliptic~uecloiit lc
granel axe clirigk clu S. E. au N. O. cle la Pointe des Galets à la
l'oiillc Ango, iilesurc 71 lciii. 200, le petit axe nllaiit d e Sniiile-
Suzanne à Sniiit-Pierre iiiesure 50 lcin. 600; ses ch tes sc ilSrelop-
11"" s u r 207 lcni. 300 et sa surl'ace couvrc 251.160 lieclares.
(( L'ilc os1 coiiiposéa de deux groupes de inontagiies r6uiiies par

u l i c01 ou plateau appelé (( Plaiiie des Cnires )I elevé de 1.600 iilèlres


au-tlessus clu iiivoau c10 ln nier; le groupe 0. N. O. a pour
poin t cu1niii;anl le (c PiLoii cles Neiges >i b a u l de 3.069 inètres
o1 celui E, S. I<. le Grand Crathre 11 ou (( Piton Bory N qui
a 2.625 mètres. A quelques ceritaines de mòtrcs et en contre-
11as de celui-ci s'ouvre le Cratère Brfilant (3.528 mètrcs d'alti tude)
clc 150 ci 300 mùtres de cliainètre, qui a donné ses premiers
signes cl'bruption le 17 juillet 1791 ; c'est uii des rares V O ~ ~ S
basulliques eii activil6, i1 est cle plus chlorhyclrique ; les Amana-
A LA R ~ U N T O N 271
E11 1853, ln surince totnle dAiricl-iée Btait de 97.800 hectares, e11
i860 a u nloins ele 100.000; cl'aprhs des renseignemeilts pris
la
Direction de l'htérieur, par M. Dupeyrat, ancien iilghieur,
l'etenclue des terres cultivhes en cannes se serait developpée
ainsi clu'il suit, par rapport h la population et h la quantité

=
IIBCTI\IIBS LENDENENT MOYECI
orisacr0si EN SUCRE
Z A CANNIE

,, n
11 1,

11 4,,200
11 u.õo0
11 8.200
3.100 11

2, i00 11,500
.I .o00 1.4,UOO
1.i00 15.100
4 * i00 tíi.000
1.350 25.000
.
4 :J;O 2%.100
2. '100 26.300
12.100 20.000
2:1.100 27.000
'IO I00 50 .õ00
tio. 200 ti8.000
83.200 59.0~JO
00.803 Cio. 500
6'1.700 61 .WO
-
-. o'i .m 7
oi .onn
Ccs cliil'frcs iio coiiiprcnnent pas Ia consominatioi~locale ; les
slalisliques ngricoles, pourlaill n8cessaircs et indispensaùles
purtoul., nianclueiil nctucllement ~ l a mle pays et nous ri'avons
pour nous guicler que lcs renscigneiileilts do 1s clouane et des
s . uiic lacui~eà. comlilcr et i1 serait
~ o i ~ l r i b u l i oiin~~sl i r ~ c l eC'esl
11011 que la C1iainbi.e d'Agricullure prit l'initialive et cllargekt
une coriiinission d'btudier les iilesures b provoquer clans ce sens
piii' l'hclminislralion.
I ~ I I snii
S I L i x v ~ ~ i11'
I~~:I:I:I.~.~~II~I~I~~! l , ~1/~!,ss f ~ r112~ i,f!gir~t.f! (10r11~111kil
i~ f'?le I l o u r , b i ) r ~c71 I , I l r I \ I I I : I I I I ~ ~ :I ~ I I I ~iiii
I~:

Inljltt;iii do Ia 1~<:pi%i~Liliuii iictticli<: i I u sol ilriiis Ics Irei.; aiii:i<:iiiic:!i


~ r ~ % i ~ i , z i~i oii si sc y~ iLv011s
i:~:~Iiiiiii;~ ; i l j ~ ~ u l18
í : ~ ~ r i ~ i I i i c l , OII
i o t i SIICIYI
IIU Iioctirr!! d e li1 s u ~ i t v l i c l i ! kititk! i:lli: IIO~TI~II~I! i l ' l ~ t ~ l ~ i l i pihr
~nls
I < i l o i i i ~ l r eciii.i.6 :
DIZ-"I 1 E'P~ ( !f681'
WOBI
C l i m a t o l o g i e et M é t é r é o l o g i e

P a r suite d e s s positioii g6ogralhirliic, cle sn corifigiirntion, dr:


ses inassiis riiontngneus, ln Réiinioii ofí're les conditioils cliina-
~ 0 1 0 g i q ~ eest métkréologiques les pius iliverses ; i1 S. a deiix
saisoiis : l'une de novenibre h nvril, nppelb,e liiveriinge ou saison
cliaucle à cause des ohnleurs, tles grandes pluies, cles veiit':
vnriables ct des cyclones; l'aulre, relntivemeilt iraiche, clc n3ni
octobrc, peiidnn t laquellc soufflent les veii ts g h h u s ou n1isC.i
t l i i S. E. ; les pluies sont alors plus rares. Ln partir: de I'jle
cspos6e nu preinier d l o c des vents généraux entre Saint-Joselili
et Saint-Anclr6 e s l nhonclamnient ai'rosée par les pluies, avel: uii
inasiinuni vers lc Grand-Brulé; l'autre cutb, de Snint-Pierre a
Sninte-Suzannr, est moins filvorisê, surtout veiasSnint-Paul, et
i1 y a souvent des sécl-ieresses s u r ces points. 011ndmet que Ia
temperature s'abaisse de 1 degre pai. 250 niBtres d'élévation;
cependant, dans bien des locnlites, on n constatk des décrois-
saiices plus rnpidcs, dépassant i n h e 1 degrí: par 100 mhtiw.
'' Dans les vallkes et s u r leç montagncs, ù partir il'une alti

/ rle 5 h 600 metres, les pliiies sont frkquentes un peu


on n'a plus gukre de séclieresse & reclouter.
Malheureusenlent, Incolonie est encorevisi t&epar des cyclones,
surtout penclant les mois de dêcemùre, janvier, f h i e r et mars;
o n e n a observe quarante-huit d e 1800 A lBO1. Bien que celui ile
fevrier 1898 ait passé en plein s u r l'ile, on constate clu'en genirnl
Ia Lrajectoire parabolique ducentre des cycloiles tend, depuis une
quiiizainc d'snn&es, àpasser pliis au ilord et plus à l'est de l'ile;
Ies cgclones sont e n gknérnl accornpagnés de pluies torrentielles.
i\l. le c o m m a n d m t Jean Bertho, chef du service des portç et
rades, a bien r o u l u nous comrnuniquer toutes les observntions
rn6t6réologiques relatires h Saint-Pierre, Le Port, Saint-Paul et
Saint-Denis, et h1. Dolabaratz, directeur du Crkdit foncier coloilial
à Ia Reunion, celles d e Saint-Beiioit et d e Saint-Philippe.
7?A.I3LlCATJ IV
Pluies tomb6es en millimhtres (1900-1901-1902).

Pluies tombdes en millimhtres (1900-1901-1902).

-1 -.-_
--
LW 1 1002

495 <L 15
h36 200
900 280
365 ,I 06
,li0 70
232 175
,180 4 10
80
85 H0
IJO 3 Ori
55 200
280 350
276 CULTURE DE LA CANNE A SUCRE

Du 10. janvier au 30 juin 1903, le piuviomètre de M. G. de


Lépervanche, sur la proprietk Les Vacoas, au lrilometre 87 de ]a
route nationale entre Saint-Philippe et le Grnnd-Briilé, altitude
50 melres, a accusé 2.619 millimètres d'eau avec cenl un jours
de pluies sur cent quatre-vingt-trois.

TABLEAU V
Moyennes annuelles des pluies en millim8tres dans
les differentes localités Q diverses époques.

I'liiios eri
riilliiii~tres

. . ... .
Sai nt-Doriis .
Sainte-Alarie.......
Sainte-Suzanrie .....
Saint-Andre. . .....
Ssin t-Benolt. ......
Saint-Pliilippe......
Sai~it-Josoph.. .....
Snint-Pierre. .....,
Ssint-Paul. . . . . . .,

Direction des vents et moyenne de 1897-1901.


Nornbre de jours.
r l l A l ~ l ~ l ~VI1
A~J

Tsrnp8rritiires et pressiona baromdtriques


278 C I ' L ' i ' u í t ~I ~ E CASNE A SUCRE A L.4 REUNION

SABLEAL! 1'111

Cilaos (1.214 metres d'altitude) 1901.


Géologie

Les études géologiques de Ia coloiiie, puùliées par Bory cle


Saint-Vincenl clans son ouvrage Voyages clans les qzzatre iles
de ln nzw d1Afriqzle, celles de Charles Velain, clans ses livres
Uescription g*éologiqizede Pile de lu Rénnion e t les Trolcans (i),
c1Bmontren t que l'ile tout enlihre est de formation volcanique ;
Maillaril ( 2 ) ajoute qu'elle est d'tige gkologique probablcinent
rkcent, l i a m que ses plus anciennes roclies erup tives son t des
tracliy tcs ou des basal tes et qu'oil n'y clécouvre aucune trace ile
diluvium. La nature fissurée, cléchiree, niouvernentée des mon-
tagnes et des circpes, les spectacles grandioses de cliaos et de
i16solalion cle l'jn térieur íle l'ile, les pentes &rup tes des encais-
seincnts cles ravines et riviòres, airisi que les falaises accores
sur quelcpes points de la cote, qui laissent apercevoir plusieurs
couclies de matibres érup tives (li fférentes d'époque, de composi-
tio11 et cl'épaisseur, clepuis Ia roche grailitoide, la bosalte si
pittoresque, en coioiines et prismes verticaux, jusqu18 la lave
propreinent dite, les traces de feu ancien retrouvées partout, les
crateres éteints et le volcan toujours en activité sont nutant de
preuves irrécusables des affirmations cles cleux éniinen ts savnnts.
Nous ne retien~l~ons de tout cela que ce qui intéresse l'agri-
cul ture, c'est-h-clire la nature cles sols et le rêgiine des eaux.
Le sol de la Réunion est clonc composéuniqueinent de matières
érul3tives a clivers clegrés cle composition et de désagr8gation :
roclies et cenilres volcailiques, pouzzolanes, scories, etc. ; i1

(I) Mémoires ct doc~iinentsvclatifs ci l'observalion d u pnssage de V ~ ~ ZTome


L S . 11,
20 pnrtie, page 171.
(2) Notes szw 1'818 de ln Rdimiot~,page 119.
t:oliti~:!iI. ?1111,.si dir ri!r, c\!! WII~I,~:, il,!s si:ls )x,Lossi~[iic:s ct 11l~lgll~-
s i ! . i ~ i i v i ! i i i i ~!'i;i:.i;i!i: i;i ( ~ r i r f i ~ iiii;iis
s , t1.i:~i.;i!~oilli!ii~,r l l i ~ l i . l l i ~ ~
0i:Oris l::i!c,t~iri!s plntbt i ; ~ , ~ ~ i ~ i I ; ~ i s h1,
l ~(\t:i!t , ~ l l ! i . ~ r l F ~ l1l '1
l l1,1t
i.?t:iix ,!iii i:i,ii~iiiisst:iii li? iiiii.iix l;i gi:iili:;ii: 1113 I'ili:, 11 r!xp!iqub
l'oiigiiii: iliiiis si,ir riiivi.;igi! l n I"oi~(/(ilioi! (/C iSili~~l-l>ierlV.

(Jimi q i l ' i l c11 soii, I ~ ~~ai.~lt:l~:i.isLii~~.ii:


I ~ k 11otrc1
! sol <!%L 5th L ) ~ , I I -
vwti: i!ii o l i i ~ i i s ,id ;i!issi c11 scl.: idassii[!ic!s q u i c:xisluicrit, n u
iIi!liiit, irriiis i i a i o i i t t l i i i!li,i! i:!ili.aiiii:s t!t litvdu p r I c s ~ h i i ~ s ;
si:Iuri:iil i i est i:oitvwl iii! grossos r o i ~ l i i ~r:!s ili: giiiijls r:t [ircs~~uio
t o i i j u u i v i l ost t1.k ~ii:i~iiii:iiliia.
Composition dos terres de la RBunion, d'apr8a les
analysos do MM. Grandeau, Boname et Pagnoul,
ut comparaison avec les terres d'HawaY.
284 CULTURE DE LA CANNE A SUCRE

P i. - Bonnes terres a 250 mètres au-dessus clu niveau de la


I
"
mer, à pentes tres fortes.
/ N' 2 et 3. - Terres ii la m&mealtitude, mais bien inlbrieures

ii
en qudité.
No' 4 et 4 B. - Dans la plaine h. 30 mètres d'altitucle, rhhdiocres
(tuf).
Nm 6 et 5 B. - A 15 rnètres d'altitucle, bonnes terres.
k Noa ti et 7. - Temes saùlonneuses et marécageuses, conquises
$ sur un étang, altitude 5 a 6 mètres, assez bonnes.
"s No 8. - Bonnes terres moyeiines B 20 niètres.
a
Plantation

La piantation a lieu de juillat en mars, suivant les localités et


les habiludes; elle se fait encore dans des mortaises ou trous
rectangulaires, suivant Ia métliode iinportée par M. J11. Desbas-
sayns, le lerrain ayant 6th prbparé à la charrue ou à la inain;
l'écarlement des rangkes est de 1 in.66 (5 pieds), la profondeur
des trous, de O m. 33 (1 pied); la longueur, de O m. 50 B. O in. 60;
la largeur, de O m. 12 a O m. 22 ; Ia distance, dans une inême
r m g e e de centre a centre, est de 1 rnètre (3 pieds), de telle sorte
qu'on coinpte six mille fosses à l'hectare.
Les bouturcs proviennent généralernent des soinmités de Ia
tjge de canne, présentant trois oeilletoiis bien formes; souvent
aussi on ciiiploie le corps, surtout quaild on craint de mailquer
d e plants ou quand l'on opère dans l'entre-coupe; on place dans
la fosse deux boutures on les croisant un peu. M. Boname,
directeur de la Station agronomique de Maurice, dans son
rapport annuel de 1897, ilonne cles résultats comparatifs obteilus
par des plantalions de boutures a deux ou trois ceilletons, pro-
venanl soil. dos sornmites, soit des corps des mêmes cannes; la
plnntation, iaitc le 20 janvier 1894, a été coupée le 19 décem-
bre 1895; puis les mêiries cannes ont étB de nouveau coupées le
6 decembre 1896.
286 C U L T U R E DI1 LA C A N N E A SUCRE

TABLEAU XII
Comparaison entre les plantations de boutures prove-
n a n t des sommitks ou des corps de la canne. Coupe
du i9 dkcembre 1895 (Boname).

' 1I
ICi logrniiiiiies dc canries i I'licrl:irc . 1 30.500
DensitB dii jus A iE0. . . . . . 1.082
Pour 103 cc. de jiis .
I
G,ucosc!.
"1C".
,l;;l;
Pour 100 Itilograrii- Siicre. .
1
riies clc cnriiies.. . (:liiçose .
Coelficierit glucosiqiie . . . . .
15,112
0,31
2,0
Piirele. . . . . . . . . . . . 90,O

Coupe des mêmes cannes en premières repousses


le 6 ddcembre 1896 (Boname).

--
CANNES LOU%IIEI1

Te Les Corps
1 --(IANNLS IIE IIOIIT-IACIi\Y
T@lcs

Rendemeiit h l'hectare .....


DeiisilB dii jus L 150 . .....
Siicre . ,
Polir 400 cc. de jus.
j (iiucoae .
Sucre . .
Poiir 400 Irilogr. de
mnnes. .....
Coeilicient glucosique.
I .....
Clucose .

Pwete . . . . . . . . .....
E n inême temps, o11 avai t replanté d'aprks 10 même proc6c16,
en déceinbre 1895, des boutures de Ia récolix cles cnnnes vierges
Port-Maclray préc8Cientes, les tgtes de 1s parcelle provenanl; cléjh
lloiii' ,100 VI!. i10 jiis
..
. . . . . . . . I ~:llll!l)sc~.
Sl1i:i.i'. .IX,'ik
, 0,4!)

~ ) r ~ ! ~ l ~ ~011 i ~j ~l! li l ~L c~! ~ l!~~s l~&si l,p, ~! !h


~ ~l ) l i ~ ~ l ~ i1)fil' ~ ~ l l(:sL
\ ~ i16h!~
Ioiii iI'tllilo i iil'iii1ii!iirr! $1 l'nulro ol, i 1 nllril~uol'ox~i~tlc!iil tisi roiitl(!-
iiii!iiI ii iiiio viigii1nlioi.i ljliis 1wliido c!l 1,111s vigourciisci ilnç 1)oiii'-
ppiiis s~ll)i!f~iotii~~ i10 IiL li#! RI:i uli(! (\111issiol~ 110slxjt?ls ili!s l&
iiiisc! 011 lni*i'i?.
F a g o n s oulturales

La plantation en mortaises entraine le dévidage, répéte de


deux it cinq fois; M. J. Desbassayns recommande (( de retirer
la terre des trous chaque fois qu'il en tombe plus de G lignes
(14 rnm.) sur les plants et de repeter l'opération jusqu'a ce
que les trous soient reniplis de jets et les touffes assez épaisses
pour ne plus permetti e de passer la mnin (1)n.
Les sarclages se font 1a inain ou, dans quelques propriétés,
avec des charrues vigneronnes attelées d'un bceuf ou d'une mule,
aussi frequemment qu'il le faut pour entretenir la plus grande
propreté dans les champs; on fait en géneral un ou deux épail-
lages, et quelquefois pas clu tout dans les localites sèches.
La récolte de la canne a lieu au bout de quatorze à vingt mois,
de juillet k decembre compris; Ia coupe est pratiquée a l'aide
d'une hache i manche court tout à fait au ras de la terre et
l'etêtage ainsi que le dépouillemeiit à l'aide du classique sabre
à cannes. Les cannes préparkes pour l'usine sonl portées a u
chemin par les coupeurs et cliargees sur 1es charrettes par leurs
soins avac l'aide du charretier ; Les pailles sèches sont envoyées
h l'usine pour servir de coinbustible ou relevées entre les
sillons; les somnlités sont utilisées à Ia nourrituve des bêtes;
souvent aussi au moment de la préparation du terrain, on
enfouit la paille ou on la brule sur place.
Nous extrayons encore du rapport annuel, 1897, de M. Boname,
le résultat de plusieurs expériences comparatives h ce sujet :
Un carreau planté en Port-Makay et coupe unepremière
fois en novembre 1395 a Bté divise en trois parties égales : dans

(1) hlsh'uctions de N. J. Desbassayns, publiées par N. Pierre Motais en 1893.


lu. l)iwilikci:, ln pnille n 616 lnisske sur le sol et rhunie eiit~x
c:liitcpc lignc! ( l u ciiniics ; daiis la scconrle, elle a 6td enlevée e1
LrniisporLh liors (lu Lcrrniii; dans Ia troisihme, elle a dtO enfouie,
oiilro olinquo ligiio ilc souclies; ces divcrs travaux ayant eu
lioii 1311 janvioi* 1896, lcs cniiiies ont 816 coupées en d k e m b r e
ISOO c1 I13 rimdr:iiionl ii I'licclarc eii preiuibres repousses n élé
do :
I" I'rircollo Z8Pnrcolle 3' Pnrcella
(rclovdo) (onlovil o) (oiifouie)

1 ! s i 1 jus L 1 , . :L .08ii 1.086 :L. 085


.
l'ac 100 clo (:ILI111(:S
1 $lucro
G~UOOSO
15,90
O, 59
15,98
O, 58
15,84
O, G9

(t Li1 iiidiilii op6rrilioi1 a 6th rbpbl8a pour les secondes repousses

c~iii,~;oul~ijos oii ili:ooiiiI~ra1807, onl donnh :

ossni
(( (Jii I L U ~ L Y I sul' dos ropoussos Louzier a cloniid les rásul-
lals suivniils :
Assolements

Les assolemenls varient de six i dix ans suivant la qualilé


des terres, leur altitude, les conditions de pluies, les cullures
secondaircs adjointes, les couvertures, etc., etc. ; i1 eil est de
inênle de laclurée de lavégé tation des cannes avant il'8tre coupées.
Ci-dessous cleux exemples de rotations n(lopl8as sur uno
grande propriété de l a partie Sous le Venl.

Assolement.
Tevres ùes bas de I h 30 rnQlrcs Tcrrcs dos linuls dc 250 i1 000
d'nltiluùc (ivrigiiBes) ; mhtrcs d'nlLiluda (rion Irrlgubos);
ilurde : 6 nns. d~irdc: 8 piis.

ireannée . Couver ture ; plan tation Couverture; plari tation


en juillet et aout. eil octobrc et novem-
bre.
2 e annee. . ire coupe en octobre. à filer.
3 année. . 2 e coupe e n déceinbre. irecoupe.
40 année. . B filer. h filer.
année. . 3ncoupe en juillet, des- 2"oupe.
souchage e t couver-
ture.
Ge année. . Couverture. ii liler.
7' . année. . - 3c coupe en juillet, dcs-
souchnge el: oouver-
ture.
80 année. . Couverture.
Quaiid on complète l'assolement par une récolte de nial's ou
u n e d e n-iailioc ou successivement par les cleux, ori augmente
l a durée de u n à deux ans; on acrive ainsi jusqut& dix ans.
Varihtés de Cannes

11 oxisle, h ln Riiunioii, un g r m d iionibre de varietés rkpon-


ilniil 1mur l n plupnrt h iles conùilions pnrliculi$res; les trois
1)li~s eiiip10yCi~ssont 1n Louzicr, ln Guinglian ou Batavia et 1s
Port-Muckay ; Ia oulture ilc l u 13ig-Talilia iiitioduite de Maurice
iIi:puis 1803 sonible 1irenilre uiic grande exleiisioii.
l'arilii les nulrcs, on con~ptela Migiionne rayée, la Bambou
jnuiio, ln 13aiiibou rosBc, In Caiine íllEgypto, la Pouilre i1'Or
b l n i i c h , In I'ouclrc il'Or grise, ln Diarcl, laPiiiang, ln Bois-Rouge,
Ia Miipou, la Itnt-gros-ventro, olc.; o11 essnie aussi, au Jarclin de
h I'rovitleilca e1 oliea clivers p~oliriélaires,plusieurs varikles
voiiuos da graiiies; jusqu'ici, on n'oii a pas encoie reiioontre
aynnl uno suporiorilc bicn mai1qu6e.
M. Boufllol, alors cliiiliislo tle la SociBté Agricole et Sucriike,
(L doiiiib un 1880 la coinposilion des lrois priiicipales variétés :

'J'ABLEAU XIV
Composition, par 100 kilogrammes, des trois vari8t.8~
de cannes les plus cultivdes h la RBunion, d'aprks
M. Boufflet.
292 CiJLTURE DE LA CANNE A SUCRE A LA R ~ U N I O N

Delteil iiirlique comnic co~iipositioniiioyenne des sept variéths


les plus cultiv15es eii 1884, la suivaiite :
Crjstallisable. . . . . . . . . . . . . 19,01
Glucose . . . . . . . . . . . . . . . 0,34
Sels . . . . . . . .. . . . . . . . . 0,60
Matihres orgailiques. . . . . . . . . 0,75
Eau . . . . . . . . . . . . . . . . . R9,35
Ligneux. . . . . . . . . . . . . . . 9,95

En juiil 1892, M. Dolobaratz, directeur clu Créclit Poiicier Colo-


nial i 1%Réunion, a publié les resultals cl'expéricnces fniles sur
un cliamp de la proprieté Bemlieu et perme ttant de c o i n p a ~ w
les reiidements aux cliamps de la Louzier et dc la Porl-Maltay.
Ce cliamp avait été divisi! eii huit carreaux cl'une superficie cl'uii
hectare chacun et chaque carreau avait 616 parlagé eii deux
parcelles, l'une plantée en Louzier et l'aulre en Port-RiIaclcay.

Moyenne dans les huit carreaux.

Loiixior Port-hlncltsy
Cristallisable. . . . . . . . . . . . 15,81 15,51
Glucose . . . . . . . . . . . . . . 0,211 0,281
Sels. . . . . . . . . . . . . . . . 0,265 0,384
Densite du vesou h 250 . . . . . . . 1.074,8 1,075,G
ICilogrammes de vesou extrait aux
inoulins par t o m e cie cannes . . . 697 663
Rilogrammes de cannes h l'liectare .44.005 37.1345
RI. 11;. Iliwt li~gi!, ( l i riic:Li!iir ilii M i i s i j i i i i i do l l ~Hiiunion, n grd-
si~111'1 &i1 s i x i ~ ~ i ~ i i ~ ( ~i i ~o l i !~i 7gi l ~[ t 1~i ~ i i~i iil'f~grii;ulli~ro,l~~~ilis,
si l 1900,
l l l l i ~h ~ U ( 1 0l ~ O l l l ~ l l ~ ~ ~SllL' l l i i1~0 si ~~ ll ~~ i 1 l ~ ; i ~1Kll'Wii:~Uh ~ ~i l ,l l ~ l l K t i 1(31~
viigid i i i i x , i l o I ~ Li:i111110 ii, SU~:I*OiiI1X i l i ~M i ~ ~ ~ i ~ i ' t > i g; ~~l C( ! Ssliara-
si l t i ~& l l i l l l i l l l ~~ O l l ~l I ! SI ~ ~ L ' V O S (10 ( ~ t i t l h 'Lí!lritl~l)lim~
~ 110t:li\fnes
;i11l)iiltii!s i : i i 1 i i i i i i i i i i ~ i i 1 i r i i 1I$oi*i!rs, (lu1 oroiisc!iit; ili?s g í i l o r i o s dnns
Iii ligo ($1i l i i i i ~Iii c:ir!iiL3 i10 l i i o i i ~ i t i <:i! siii:rc!, c1 ili.;s I-lijiiiilili:res,
~ ! I I ~ i ~ l r l i ~ ~l 1~i \i 1i i !l iii ~~S i ~ c c l l t ~ r i1. ~ 13ori3rs i ~ o111 11our cliiu?iiiis
iiiiliiri!Is cli!iis iisliiii!i!~ tl'lIyiiitiiii\~)I.i~ros i j t u i i s s i iinc lmli lo

I'oiii1iiii ( S o l i ~ i i c i l ~ ~ iosi i i i i i i ~ l (lil'oii í~) r o i ~ c : o i i l r o surloiil t l t ~ i i 810s


Iiiis i10 S i i i ~ l l - l ~ i o l wI ,I I ~ L ~l(jS I I U ~ ~ ~ [ ( i! ~ I~I * ~ i/(>~109t dbL~>uii*~ ~ ~ WL i
I'i'!c!lioiiillap+~ i~ Iii i i i i i i i l ; o11 oiiliivi1 iiil rns tlii sol In o i ~ i i i l oiilla-
i[iiOi!, (111 I J I ~ri!I,iiw 10s I i i W i ! ~ili1,'()11 i l i ~ l ~ wonsuilo il 011 111s ploil-
~ i i i l l i lil;iilS
, 110 I'OiLll ~ l O l l i ~ [ i l l l0~1t 011 ! l)l'l'lIt! 10st3i1111188 t!011~(\111illi~~!~.
I,<rsliiiriinilos v í ~ ~ i i l n i si ox i i b L'lJsliliigo Siic:olinri, lo Coi'ucisliorn
v i i g i ~ i t ~ \li!, , ( l , H i l v , i : I i ~ \ ~ ~10 i , ( :, I<u?~)lcoi, 10 ( ~ o i ~ i ~ l l ~S yi mi l ~l í i r~i i ~ ~ ~
(!I, 10 ' l 1 i ~ i t : l i ~ i s ~ ~ 1 i~~~~~iii
Siit:i:lluri.
r\ Iii I \ i i i i i i i o i i i ~ s i s b ! i i l (!iii:or(~ In iiialtulii! i i o i i i i i ~ i o(( H o i ~ l i
i1 ,Iiivli ir1 l i i iiiiiliitliii < l u Iii íhi1i1~110.
~ i i i l v i ! l l1111
~ 1iLi~Si: ~ i i 3 l i i ~ i \ ~
i l ~ ,l l ~ ~ r i i l l ~ i !h -t ~
? llll~l Y
i ~:li#
~ ~)OUhll'l~S
I ~ Stlo i : l i u i i s ; o i i ri, i ~ c i y b
I,iyriiil,i!ib I ~ ~ LI'i~nii i i u s s i (103 s o l i ~ l i c i i i silo
siilfii,li! i l i i i : t ~ i v r c i , 111: I i i i i i i l l i o (li!
l~oi3tlrili~iw, I i i d i l u i u i l t - ! tlo ikloiq-
p,iiiv(t,(:'i:ç[ 10 g i : p1us
lio1v:i3i[iii t ! i i i I i ~ ~ i i r i i ; ~ li: Ii!s ~ l i i ~ i i i01 l i lii'CS(lili!
~
l)lii'ltiiil I ' i ! i : l i c i i i i l l ~ ~ g OL;L
i~ i i ~ ~ l i s ~ 1 1 ! i i s i ~ 1i111
1 l tO ~ : ~I RI ~ I C ! K I ~
: O ~ ~ I I I I ~ : ~ ~ (11:
vr'igtllrklioii t l t i ~j i ! i i i l i ! ~~ i i i i i i i ! S ,
Fertilisation

Beaucoup de cultivaleurs se contentent de iileltre une dose


insuffisante de fumier dès la première plantation, cpelquefois
aussi en plus clans les interlignes des repousses; ensuite, après
la troisième coupe, ils mettent une couverture rlont presque
toujours ils récoltent les fruits, heureux encore quand ils no
vendent pas aux usiniers les pailles sèclies n p r h chaque coupe
et qu'ils n7utilisenlpas la couverture verte pour donner à uianger
aux aniinaux.
Sur les proprietes soignées on enfoiiil la couverlure au
inoment cle la floraison, & la main ou, quand c'est possiblc,
17aide de Ia charrua; oii donne un second coup de labour en
croix et on fait passer la herse deux ou trois inois avanl ia
trouaison; celle-ci est faite a la main, le fumier est plack au
fond de la fosse h raison de 5 a 7 lrilogrammes par mortaiue,
suivant sa qualite et tassé fortement avec le pied en agissant:
de tout le poids d u corps ; les plants doiveni adhérer Iortement
au fumier et même s'y incruster; on les recouvre ensuite légè-
ren~entde teme ramassee autour de la fosse et tamisee à la
main; on place sur le tout u n peu de paillc. On njoute aussi au
inoment de la plantation de la chnux éteiiite i 50 pour 100 d'aau
environ, h raison de 200-250 granlmes par fosse. Quancl la jeuile
canne a atteint de O m. 40 i O m. 50 de hauteur, on rnet duns lcs
trous de l'engrais cornpose laveille avec cles matières premières,
a raison cle 161 grammes par [osse, soit 970 lrilogrammes par
hectare, ou tout autre engrais de coinmerce.
Pour les premières repousses, on detourne les souches, 011
CULTURE DE L A CANNE h SUCRE A LA RÉUNION 295
crousc une rigole circulaire dans laquelle on placo uiie mêiiie
rluail-til8 cl'engrais que pour In caniie vierge, nprbs l'avoir niêlé
nvcc u n peu de torre tainisee h Ia main et 011 recouvre le tout
RVBC 1~ teme voisiiie. Quelquefois dans les bons aols el: rluaiicl.
o11 laissa Iiler les cleuxibmes repousses, on 11'emploie p ~ s
d'ailgrais p o u i celles-ci et: 011 se contente de bien buter les
socichcs avec la terro voisine raiiiassée à la suriace.
Aibr8s 1a I r o i s i h e ooupe, on dessouche et o11 plante Ia cou-
vertiire ; ler; li?gumiiieuses les plus en~ployeessont (1) :
:L1' Le pois mascatc (~iiuiiucautilis, Wall);
2' Le pois ailleil (pliaseolus luilatus, Sp.);
3"L'aiitaclue (doliclios lablab, 1. var. albida);
4" L'riin118rique (pliaseolus I'ielvolus);
5'' L'arliuste (( iiitligo blaiic )i (teplirosia cantliila, D. C.).
On n'cniploic piescIuc plus les pois cochon ou pois innnioc, ni
l o crolalnire, i i 1'ainbi1evnl;te; qiielcpelois, quaiicl lu couverture
n'cst pns bieii iLhussieou r~uandles terras soiit inrerieures, on
1)lnril.e diiiis Ies in terligiies do 1~ cailne l'am bérique, qu'on
eiifouil: ti la iimiii ; l'ilidigo esl: utilisé quand on veut conserver
li), couverture pei~ilaiil:plusieurs aiinées ; l'antaquo vient surtout
duiis loa r8gioiw un p u sèches de la partie Sous le Veill;, les
liois mascaLo ot les pois ainers presque partout.
(111a esaayi! lo snrragin, 10 sulla at cliflhrentes sortes de .lupiiis
(rL ilo vcscos, y ui ont In propribL0 d'atteindre leur ddveloppeirieiit

eii I r ~ i Os U qu&tremois, inais on y a à peu près renonch, surtout


parco yu'il faul; iiiti:oduire ~113ltt sétneizce tous les ans, ce
yui 11'03t lias dconoinique e.\: encoro parce qu'oli obtient a u rnoiils
(:L1aussi .bons rbsultats avec nos 18guniiiieusss tropicales. Le
cloctour Jsau1;ie.r a cullivít avec succhs, coinme iourrage, la vesce
de Nnrboniia at celle cla priilLumps.
IIii gi:izbral, i la 130unio11, on omploie seulemonl: doux forinules
il'i:iigibnis ot: cola c~uollasque soieilt lri compouitioil clu sol, les
c:»iitlitioiis cliiiiiitbviyuos, la liature tles caliiles, etc. ; elles sont
ooililua,s, l'une soiis le noin de formule d'Aim8 Girarù ou d u
296 CULTURE DE LA CANNE A SUCRE

Crédit foncier, et l'autre d'eilgrais saccharifère ou ,clc Jules


Gérard.
For~mizled'AimS Girwcl (par hectar.c).
430 Irilogrammes de nitrale de soucle;
500 - de superpl-iospl-iate dc chaux, avec
16 pour 100 cle soluble dans l'eaii
ou le citrate d'aminoniac~uc;
40 - de cl-ilorure de potassiuni.
-
970 kilogrammes.
Le cleuxième engrais se met A raisori cle 800 lrilograi~irnes
S l'hectare.
TABLEAU XV

E 1 6 m e n t s u t i l i s a b l e s d a n s les d e u x f o r m u l e s d ' e n g r a i s .

Par 400 lig.


d,oIlgrais Par Iieclnrc d'eiigrnia l'iir Iioclnr

Acide pùosphorique. .
Potassa. .......

Les experiences poursuivies mét1~iod.iqueiileriLsiir les torlw


du Crédit Foncier Colonial, par M. Dolabarab (1) qui eii 1)ublin
les résultats, furent gour tous lcs propriBli~irou,lo poinl ilc
départ d'une ferlilisation plus, ralioimello ; depuis loilglcmps
on employait presque au liasard du giiano du l%rou, dos gunnos
dissous et des engrais divers. Aujourcl'hui elicorc, l>cmucoul),
sans vouloir reinarquer que leurs lerres n'onl pas ln infiriic
composition que celles du Créclit Foilcier C:oloiii;tl ou nldinct

(4) Voir, page 300.


~liffèrenlentre elles, ernploieill n6anmoiiis la n l h e qualité et la
inênie quanlité d'engrais, nlalgri aussi dcs coiiditioiis differentes
rl'alli luilc e t cle pluies ; or, d'après la série d'analyses faites par
MM. Grandeau, Uoiiaiim ct Pagnoul dnnt nous avoiis parlé
ci-dcssus, les terres cle la Réunion 11r6senteilt des variations
assaz grancles :

TABLEAU M J l

Compositions des terres dans les régions pluvieuses


ou seches.

HQGION AIIROS~~E R ~ G I O NS ~ ~ C L I E

Azolc .............. 0,.120 R 0,233 0,132 8 0,392


Acitlo pliosplioriqiii? . . . . . . . 0,0 10 L 0,430 0,07i i0,gQe
Polasso . . . . . . . . . . . . . 0,030 A 0,08i 0,OIi 8 0,180
Clinus. . . . . . . . . . . . . . Traces L! 0,300 1 Traces 9 0,993
Alagriósio. . . . . . . . . . . . . Traces L .1,6&9 Traces b 8,310

On voil p i r ccs seules diLféreilces de compositions e t sans


consiilijrcr Ics aulres ooiidilions qu'une forinule uiiiclue ile
snurail, con.crciiir. La teiiclailco actuelle clicz lcs propriétaires
qui lic?iiizeillcomple cies facteurs clivers serait de forcer Ia pro-
porlioii de polasse en cliiniiiuaiit celle d e I'acide pliospliorique,
cl'eiiijiloyer cclui-ci lc plus possiblo soiis la forme soluble et
cl'nugiricnter la cluniili t6 tolale d'engrais par hectare.
lhms les engrais coiiiposés, on utilise aussi B la HBunion le
sulialr, il'anliuoiiiacluc, Ic iiitratc de polasse, IR poudrette, les
gunrios pliosplialbs rles Scyclielles ou autres iles, le sulfate de
po lassc!.
Quclques grandes propriétes seiilement peuvent entretenir uii
cliiiiiisle spic?ial, lcs nutrcs vont un peu ù l'aventure, i1 y a 18
beniicoup de teilips perdu et de sacrifices inutiles ; c'est pourquoi
i1 sorpil inclispeixable d'avoir ici une Station et un Laboratoire
rl'Essnis cpi cloiiileraienl cles indications très précises sur Ia
298 CULTURE DE LA CAKNE A SUCRE

qualitk et la quantite des engrais i employer dans cl-iaque cas


l~articulieret permettraient de cl-ioisir entre clivers engrais le
meilleur ~iiarcl-ié,a effet egal; comme le dit M. Vossion, dans
son livre sur I-Iawai' : (( Vouloir être son propre savant iie rap-
porte pas plus que vouloir élre son propre avocat.
011 acliète les engrais s u r place ou en France, qiielc~uefois
aussi dans leur pays d'origine; leurs prix de revient varient
eiiorniénient sous l'influence de causes diverses, telles que les
cours de Frunce, le nombre des intermédiaires, les c~uan ti tés
coi-i-imandées, le fret, le change, l'approvisionnement de la
place, etc. L i aussi, un syndicat bien organisé permettrait 6
tous les proprietaires grands et petits cl'agir en commun et de
rkduire au minimun-i les frais d'accpisition en allant cliercher
directenient les engrais i leurs sources e t en faisant ele fortes
commandes. L'expérience a déji étè tentèe pour les i-ii trates clu
Cl-iili, elle a pariaitement réussi ; pourcpoi ne continuerai t-on
pas, cliacun y trouverai t son compte.
Dans ces dernières annees, les prix cles engrais renclus h
l'usine ont varie par tonne aiiisi c~u'ilsuit (argei-it d u pays) :
Nitrnte de soude (15-16 pour 100). . . . .
Sulfate d'ainmoiliaque (20-21 poui. 100). ,
Superbpliosphntede cl-iaux (12h ld pour 100
de soluble) . . . . . . . . . . . . . .
Guano des Seyclielles (10 a 1 4 pour 100 cle
soluble, 8-11 d'insoluble) . . . . . . .
Chlorure de potassiuin (48-52 pour 100
de po tasse) . . . . . . . . . . . . . .
Sulfate cle potasse. . . . . . . . . . . .
Nitrate de potasse. . . . . . . . . . . .
Eugrais saccl-iarifère . . . . . . . . . .

On uoit par ces prix, comparés a ceux des pays d'origine, les
éconoiiiies c~ii'onpourrai trealiser clans l'accpisi tion cles eilgrais.
Les cultivateurs de la Réunion devraient s'attacl-ier h ne payer
leurs engrais que d'après les matikres iertilisniltes contenues,
et contre facture garantissnnt les closagcs, de iaçon à pouvoir, Ir:
ciis ~ d l i ~ i l ilil'OVOiliiOi.
l~, lili0 nllalyso coiilratlictojye ; jl çernit boi,

dc tloiiiniiilcw h l'htliiiiiiislrnlioii i ' l i ~ i i ~ o l ~ g a l i(oliml s Coloiiie


(10 la li\i tlri 4 iiwicir I888 siilbla vonlc clcs oiigrais.
Nous li~iiliiis ii iaiiv! cil~st!rvt:r cluo iious 1 1 ~parlage~ilr;pas
1'ol)iiiioi1 iitliii isu j ilsqli1ic:i tlaiis 10s ilos 1[awni, que sniis I'uii-iier,
S I ~ St:~~~vt:rLi~l'(!, li ( ! ~ ~ C ~ ~ I ~ S S L ! I ~ I ( ! I I au
~ vorl, avcc les paillcs
I)~-(LI~\(!S iLLIX O\lf1~1111)$ C L ~ I Y ~h ) S tlc!~~xihil~c (>oupe,ils ob~ieili1~011[
loiijoiills los 1iiiiiiies rt'isiillnls si roiirarqiltlbles, grbcc aux seuls
omt!k i10 h i r s oiigibciis t:liiiiiiqiics ol LI(: ~ C U iayons ~ S cullurales;
lciirs lt:rihiis sou1 iioiivcs, cllas ooiiliniiiiciil cricorc bcaucoup
t l ' l l i ~ ~ ~ iqliii i s tiavoo(!os oiwmtiiils (lispa~~a!Lraill)i(mL~X,~ m i sles
~ 1 gi!ils pi%tiqilos 01 g1~ioo{L 1cui Sltilion il'ExpB-
l l l i ~ i i i t i i isuii
rioriitt!~ ils s'cilitii'i:i~vriilII,vilo (lu tltirigor e1 iiioclificronl leurs
l ~ r o t h l i j s ;t l i i j i ~siir lus loriwi iiii poii 1)Iunniicic!iinciiioiilculliv8es
iIi! I'iiir ]rriyil'oi~iotit( l i l u tI'JTi~w~ii, on siglinlo cliiclqucs loi~lalives
tlo iwiivoiUliiri:~ m i 11:s ' li>guiiiiiiousi!s.
I)niis iiiio lolbro tlo 31, J . tlo Max61.ioux ali I'r0siilcnl cle IIL
(;liniiiIi~~! d'Apiouilutv oii 1870 c1 tiussi dtms lu Carme ?L S i w o ,
tlo Ihilloil, iioiis I.roiivoiis l o ~ooiicluuioiis niixí~li~lles os1 nrrivh
M, ( i~'&ilil(!{~\i :
« 1,ii u i ~ l r i l i c ~i~li~ii!i*i\l~
~l 110s v(igOI~,uxi1e se I'ai L quo ~ R l'inlcr- Y
r i i h l i i ~ i l wt l o ~ ~ ~ ~ i ~ l . otypiiiq~ios
ilm)s i ~ r ' :le~ sol,
r ~ ~ i ~ c r i daiis ~
c( tIll IA^ iiii~lii!rtiorl;i~iiicliio,loiil oii 6lniit 10 vBliiculc tlos subs-
Laiiotis iiii lri llvcis iiii1i0i1ri1os dos vi:g61aiix, n'osl poiiil par ollc-
i i i h i i i , iiii altiiioiit, ii'ijtuiil lms cd~sorbBcpai1 10s raciiics ; ollo ile
l)ro(l( l i 1 ( L U ' L Id'l't!lil~
~~ 11~~hst~iico 01 h i l patl ~ l i ~ l ~ i i A~ la ' ~longue,
~?l~c
par llol'ToI,i l ' i i i i t i loiilo c:oiiil~usliori.
N :)!I 011 1mrl tliil.i.itiile li^ ioi'lilith tl'uiio Lerie on lui eillcvaiil soii
IIIIIIIUS 01 H& ~t~oLii~i*t~ 11oir0 c1 s d ~ i p r o ~ ~ i ~ c ~ri~iidrc n o n l , ierliles
(103 sol3 s l i i ~ ' i l uitialic~ ~, oii i~ii~tiòros iiiiii6rales eii leiir apporlaiil
l i ~ sri~i~liO~*os oiyyiiicpms qiii laitr riiniiquaii t.
(r 41I)oi~t:, 1riiil.o cxilliirn uoliliiuio, h i l o à Iraide (lu seu1 ornploi
t ~ i j ~(jq.plni~
j ir1 i~llíjyiiix,( I ~ i í ,w i ~ d u i r ei1 1~ slOrili 16 (10 ln torim
1)Os tluo ln iiiitliitiw orgriiliqilr, a ilispai-u, lcs engrais iiiin6raux
~ o s t o 1n s m s idh.cii0.
(( 50 l ) i ~ i ~ ruii i nulro seils, 10 fu~ilicr no couI.~nanlque des
300 (:ULTURE DE L A OANNE A SITCI{I<

proportions insuifisnnles 1k 901s iniilOraux, ot 10s ii-inliUros «rgii-


iliques qui le composeill blailC par cllcs-iii0iiics iiiicrlilos, i1 cn
résulte qii'uiie cullurc cotiliiiuo, iiiile avcc lo sou1 sacours (111
fuinier, aboulirnil B 1'0puiseineiil lirogressii (10s iiiiilihns iiiinO-
rnlcs tlii sol.
Toiite culiure raisoiin0o clevrn tloiic s'nppuynr s u r In ooiii hi-
(( (io

~iaisoiidu iuiilier avo0 Ias angrais oliiiiiiqiics tlitiis 10 1,111 tio


perinellrc la forrrialioii 110 ln iiiatibrc iioiro, l'ouil 1n c:ulliiim (li!
la caime qui dure plilsieiirs aiiii6es, l'apl)rovisioiiiio~i~onltlos
ii~alièresorgaiiiques dovrii blrc i i ~ i au
l itioynii rl'iiii apporl suili-
sniil de fuinier polir ooiisliliioi' ln r6sorvo tl'liiiiixus iibocissniro
pour les Lrois r0coltes. 1)
A par1 celle criliquo, iioiis nvoiis siir loiil li: rc!sbo l)Oiiii<Niili
h apprciidre tles liliinleurs lliiwiii'oiis.

Communications faites au Syndicat central agricolo


de Ia Rdunion, le 17 septembra 1897 et le 24 décem-
bre 1898, par M. Dolabaratz, président.
A LA ~~<:UNION 301
í( Voici c p o l l o hlnil ln ooiiipositioli de c e l eiigrnis :
3W2 C U L T V I ~ EDE LA CANNE A SUCIIE

r!trit lt! \-Gritable o h b c l e au développcment de nos récoltes. L)e


lU, l'iùke d'e~iiployerdes engrais contencint tout I'azote à l'élat
ni trique t:t les experientes eflectuées sous le contrUle de M. Aimb
Ciirard, et que j'ai publikes précedemment.
(( Vous vous souvenez quc ces expériences nous ont condui ts

i rejeter entièrement l'azote rimmoniacal pour ne plus employer


l'azote qii'U 1't;itat nitrique. Elles ont eu encore pour conséquence
(16 nous amener ii ne plus laire venir que des inatières premières,
cnr Ie niblnnge d'azote nitrique et de superphosphate provoque
une déconiposi tion du ni trate de soude ou du ni tra te de po Lasse,
cii raison rnkiiie de la quantite ù'acide sulfurique libre contenue
dans le su~ierpliosphate.C'est d'ailleurs un avantagc que de faire
v m i r les rnatikres premières, car on evite le transport des
matières inertes qui nccompagnent souvent les engrais tout
coniposes.
(< Depuis 1858, notre Socibtti a donc poursuivi ses expériences

avec persev4rance, dans l'ordre d'idées que je viens cl'indiquer,


et les resultats obtenus ont ùien répondu à son attente, comme
vous le montreront nos rendements moyens a l'hectare, de tou tes
cannes depuis 1888 :
Eii 1889 ......... 50.596 kilogrammes.
1890 . . . . ..... 50.649 -
i891 . . . . ..... 49.263 -
1892 . . . . ..... 45.719 -
1893 . . . . ..... 51.382 -
1894 . . . . ..... 56.927 -
1895 . . . . ..... 60.937 -
(( E n 1895, les cannes vierges ont fourni un rendement moyen
à l'hectare de 83.913 kilograiniiies, les premiers rejetons u n ren-
dement de 49,8.22 kilogrammes e t les deuxièmes reje tons u n ren-
dement de 45.327 kilogrammes. En vous reportant aux chiffres
du début, vous vous rendrez cornpte de l'importance des progrès
réalisbs.
c< Je n e reviens pas sur la formule d'engrais employée; j'ai déji
indique à plusieurs reprises les proportions dans lesquelles nous
304 CULTURE DE L A CANNE A SUCRE

c( Je rappellerai cepenclailt que iloUS aVOllS collstalb, lors (le


nos p r e m i e r ~essais $ Reaulieu, qu'iiii granel ~ X C ~dcS 1)ohsse
conduiçajt $ une maturation ires rapide des CnllWS. h véghh-
tion s'arrétant plus vite, i1 est naturel que Ia richessa sacclinrine
soit plus élevée. Mais i1 ne suifit pas ele hAter h végklntioil clails
la plante, i1 faut encore que le rendement cull~iraln'ait pns à
souffrir de I'espèce de iorcement qu'on lui impose. Or, clnns
I'essai que je vieils de rappeler, un grand excès de polasse a
provoque une climiiiution assez çensiblc clans lc rendemenl a
l'hectare. C'est ainsi que le carreau cl'essai avec fuiriui~cabon-
dante de potasse a donné 115.390 Irilogramiiies de cnilnes hl'llec-
tare, alors qu'avec d'autres coinposilions cl'eilgrnis conteilaiil
ùeaucoup nioins de cette substance (de 1,36-3'68) oii a oblenu de
141.206 a 148.842 ldograinines,
« 11 faudrait donc voir dsns quellcs liiniles i1 conviendrail,
pour les cannes vierges, de moclifier les proportions dc polasse,
pour arriver, sans nuire au rcncleilient i l'liectnrc, R hâler la
maturation des cannes.
(( 11 n'est pas certain cependant que des essais conduils dans

cette voie, puissent fournir les résultats désirhs, si ce n'esl peut-


être nux dépens des repousses : cnr, si la potasse n'cst pas enliè-
rement utilisee, elle peut, restant d m s le sol, conlribuer L pro-
voquer une maturité préinaturée des rejetons, ce clui aurait de
grands inconvenients en raison de l'ordre clans lequcl Ia coupc
des caniies doi t s'eff ec tuer.
(( Un cultivateiir qui se troiiverait avoir loutes ses caniies

mures en même teinps, se trouverai t fort embarrassé pour


enlever sa récolte et les cannes coupées tardiveinenl auraienl
alors perdu une grande quanti te ele leur Sucre.
« Je crois qu'il y aurait aussi i1 cliriger des essais clans u n
autre sens avec peut-être plus de cliances cle succès. Ce serait,
cornme on le fait pour la ùetterave, d'ailleurs, d'employer le
f u m h de ierine, non pas s u r les cannes vierges, mais sur l a
sole précédente. E n ayant u n fumicr mieux décompos6 e1 par
conséquent plus vi te assimilnble, la vegétalion se poursuivrait
moins longtemps dans les cannes vierges. 011 trouverait peul-
306 CULTURE Dli! LA CANNE A SUCRIG

1892. . 45.719 1rilogramines de cnnncs (i I'liechrB.


1893. . 51.382 - -
1894. . 56.927 - -
1893, . 60.937 - -
1896.. 60.495 - -
1897. . 54.329 - -
(( Nous attirons votre atteriliori aur la progressioii pi'c!scliii!

r&ulière cpi a eu lieu dans 110s récoltes deljuis l'aiili60 1892;


nous attribuons cet accroissement d o rcncleiiient nus ciigrnis
employés.
Nous devons ajouter pour méinoire, clu'eil delior's dos 970 I;i lo-
grammes cl'engrais, toiites nos cannes vicrgcs 0111 reçii iiii coiii-
plémen( de fumure, sous forme cle fumier de fernle iL rilisoii (li!
30.000 lcilogramines environ par lieclare e1 de 2.000 Itil0g' 1'~111111C!S
de chaux.
(( Nous retiendrons un momcnt votre stleiitioii s u r lc ri;siilli~L

obtenu eil 1897. On sait qu'au cours de celte aiiiibe ln st5clici.esu~:


a été très forte et clu'il eil est rdsulté une rétluclioii iiiiporlniilo
dana la récolte gdnérale de 1%; c'esl aiilsi que les exlmrlnlioiis
cle sucre qui s'étaient élevées ri 44.747.972 Icilograinmes da suci'cir
en 1895 et iL 48.447.091 lcilogran~mesde sucrc en 1806, sniit toiii-
bées en 1897 B 35.220.058 ltilograrnnies. .La réduolion tlc ln
récolte sur l'annde 1896 a clonc Até de 13.227.033 kilogrnniiiit?s
de sucre soit 27,30 pour 100 landis que sur les propri0Lés 1111
Crédit Foricier, comnie on l'a vu par les reiideiiwuls h l'licclnrc?
donnks prÁcéclemnicnt, la réduclion n'a Bté que de 10 p u r 100,
On peut doilc conclure de l i aux bons eifels cle la foriiiula tl'eii-
grais que nous avons adoptée.
K Nous avons poursuivi nos expériences ilans uii auli'c oi'dro

d'idées. On se souvieiit que M. Aimé Girarcl avail coiiseilli?


d'augmenter la cluanti té d'engrais i l'l-iectare, pcrsuntlh cluo
l'augmentation de reiidement qui en résullernil payarait largo-
ment l'excédent de dépeiise clu i la plus iorle p r o p o r l i o i ~il'czz-
grais employé.
(( Nous avons donc procédé aux essais suivants. Nous nvoils

applique & un certain nombre de champs ele preiiliòres ot cle


A l ) ~ v p o(10
s l'i~~~gi~ioiil~il~
i o!~~i% l ldiiw
os {i l'ii~ig~ii~~il(~-
I h i i (Ioy (~iiwlitos (l'r:~igi~iii~
(!iill)l~yl'!l),
M. ( I r ~ ~ i i ( l (Io~iiio
( ~ i 1 10s
clií Vlw~suivtwls I)OIII> 100 l c i l o ~ ~ ~ a i110 t ~ uilrtilo
~ i ~ w do soiule soil,
i 5 I C ~ 5. ( l 1 ~ ~ t nl lI( 'iI ~ O O L I ~ ~ Y ~ ,
. .
1111;. . , , . , , . 458 Irilogrniriilios (li, graiiw.
Avoiiio. . , . .. .
, (i63 - do graiiis,
i i l i r . ., 3.570 -. - do luboruulos,
Iioltoriivos ioiiribtigiwa.r. 20,000 --- de racinos.
IMluruvci~ii. iiiii!i*o, .. 5.600 - do rnciiios.
i r i , , . ... , 3,SOO - c10 Ioin,
308 CULTURE D E L A CANNã A SUCRE

(< Au Parc des Princes, sur ciiiq nns, en sol b i e n pourvu

rl'acide phosphorique et de potasse, M.Grandeau a obleiiu :


Blé . . . . . . . . 464 Itilogranlnies de graiils.
Avoine . . . . . . l.166 -
Pommes de terre. . 3.508 - de tuborculcs.

11 n'y a guère, conclut M. Grancleau, de l~lacerneiltljlus r h u -


nérateur que celui qui ~iermetele iaire au sol una nlionclanla
avance d'aliinents pour nos récoites.
M, Gran&au 110~sdit aussi que les végélaux résislollt d'nu-
tnn t mieux aux af'fectioils parasitaires et $ l'aclion tlcs iiiscclcs,
qu'ils sont nlieux ilourris, clicz les planles, coiiiiiio clicx 10s
n~iimaux, l'état particulier qu'on clijsigne sous 10 iiom tlc!
misère physiologique )) est une cles condilions les plus pro-
pices au développement du parasitisine. Un czpprovision11eiilaii1
convenable du sol en potasse, eii azole et en acide pliosplioriqiia
est un des meilleurs inoyens opposer au dèp6rissciiieiil dcs
végé taux.
(t Actuelleinent, nous poursuivons cles essais c l m s un au1i.a
orclre d'idées. Nous constatons que si nos canilcs viergos i'our-
nissent des renclements culturaux salisfaisaiils, ellas sonl loiii
d'ctre aussi riches en sucre que les rejelons. Ainsi, nouu avons
constaté que Ie vesou provenaii t cles repousses avai t WIC richessa
eii sucre cle 2 ti 3 pour 100 supérieure ;1 cellc des vesous provo-
nant des cannes vierges. Les canncs vierges h n l ; coupkes les
preinieres, on peul conclure qu'elles ne sonl pas oncoro iiltiro~
lorsqu'on les inanipule. D'uu au tre c6 16, lors eles cxl)bricncos
faites a Beaulieu en 1891, nous avons constat0 qua, 1h oir ilous
avions employé des engrais B 15 pour iOOdepolassa, 1s inaluri10
s'était prononcde de Irès bonne lieure, mais par coillro, lereilde-
ment cultural avait kté des plus laiblcs.
<( Dans ces conditions, i1 nous a psru ulile cle l~oursuivroc l e ~

recherches eri inodifiant pour les caiines vierges Ias blbinoi~ts


de leur fumure ; en augmentant, par exemple, clans nos I'orinulou
d'engrais, la proportion de potasse sans louchcr aux aulres
élémellts; e11 diminuant la quanlile d'azole toul 011 a u gnleiilanl:
In plloporLioii (Ir, polassc ; eii iiugnientanl la quanti td d'ncide
pliospliorir~uc,sans louchcr aux 6l%iiienlspolasse eL azote, etc.
N Noiis 0 s ~ ~ 6 ~que
o n sle rdsullnl dc ces essais nous periricltrs,
loiil o11 inainloiiaill u n renclcnieiit cullural nujourcl'liui lrèssatis-
iilisaill, cl'nugincnler ln rioliosso saccliarinc, de la planle. n
(24 cl3ocnll)rc 1808.)
Irrigation

L'irrigation i Ia Réunioii n'a pas lait beaucoup de progrès


depuis longtemps, si nous en jugeons par un rapport dc M. Jh.
de Mazérieux, présente a Ia Chambre d'Agriculture en 1868 et
que nous reproduisons ci-dessous in extenso; a u conlraire,
quelques-uns des canaux n'on t peut-ê tre pas é te entre tenus avec
tous les soiils voulus, d'oii une grande d6perdi tion tles eaux par
fuites et filtrations.
Pour bien apprécier le regime des eaux h Ia Réunion, i1 esL
bon de se reporter b ce que nous avons dit plus llaul s u r Ia
conslitu tion géologique de l'ile ct i ce propos iious ci terons deux
passages bien iiiteressants du rapport de M. J. I-Ierinann ti la
Cliambre d'bgriculture en 1001, sur la Question donanniale, l'un
de M. Hermann lui-inême, l'autre citant une coininunication tle
M. Dolabaratz, ainsi qu'un extrait de PAnnuaiw officiel, intitiild
Effondremenls.

Eff ondrements.

Annnaire of$ciel de 1903, page 80.


(cI1 est évident que l'issue ali dehors de tan L de matibres
expulsees de l'intérieur du glohe n'a pu s'effectuer sans que dcs
vides considérahles se produisissent sous la crofite solicliíi8c.
Des affaissements de terrains, des éboulemeiils devaicnt se pro-
duire. Telle fut l'origine de ces vallées cl'ebondreinent qui s'ou-
vrjreu t au tour du Piton des Neiges et du Gros-Morne. Les cirques
de Cilaos, de Salazie, de Mafatte, prirent ninsi naissance.
« Toute la portion sud-est de l'ile, comprise entre les rivièrcs
de 1 ' h t et de Lailgevin d'un cÔt& la nler de l'autre, s'affaissa,
hissallt Un abrupt escarpeineilt qui traverse l'ile de part en part.
AU pied de cct escarpeinent apparurent les deux cours d'eau
ClUc llous veilons cle ilominer.
(c Nous l'iivoiis clit clkjh, l'l~~ilclos,
la Plaine cles Palmistes soiit
clcs cirques tl'alfaisse~ilenl;.
(( La ialaise qui s'étend cle Sainte-Suzaiim i Saink-Marie,

celle clu cap Bcrnarcl. i ln Possessioil, celle de la Petite-Ile L Sain t-


13ierre, de Lacnbaiie A Saiilt-Benoit ont perclu une partie de leur
masse 8croulée el: disparue dails la iner.
« Les trois granclos excavations ouvertes antour du Piton des
Neiges, deveiiant ùassins de réceplioil, s'erriplirent cl'eaux plu-
viales qui se irbyhrenl; une issue vers la iiler.
(( Airisi i~scpirenl; trois grands cours cl'eau : la rivière Dumas
qui clraine les eaux clo Salazie, ln rivière Saiiit-Etienue qui porte
h ln liter les eaux de Cilaos, du Granel-Bassin et en partie celles
clc la I'laiilc tles Cafres; enfin, la rivière cles Galets qui déùite
i:i.lles de Maintte.
(( Une qiintribi-iie grande rivière recueillo ses preinières eaux,

iion plus h. ln Base, mais sul1 le versarit ~néinedu Pitoii cles


Nciges, h savoir sur l'uniyue coiltrelort resté intact et qui l~orte
ln I'laiiie elos Salazcs.
(( Souterl~niiiepeiiclant une parLie cle soii cours, cette rivière

linil: par jnillir eil plusieurs cascades d a m cles bras diférents.


I:'osl la plus longue cles rivières de l'ile, celles des Mai'souins.
(( Les rivières du Remliart, de Langevin, ilo 1'Est onl; trouve

leili. origine dans cles eUoiiilrements analogues.


(( Ces eaux cl'aùorcl sauvages se tracèrent plus taril, 6-11 COITO-

i.lanl; et alroiiillanl; le sol, des lits ièguliers. Ce so11l; les bmrnncas


nii fotid. tilesquels coulent aujourd'hui les ravines peiidaut la
sais011 cles pluies et: qu'oii voit silloniier en rayoris les flancs cles
~iioiitag~ies. Leurs eaux suiveiit souvent un cours souteri'nin
;tu-tlcssous clu Concl de ces hailrnricas el: sourdent à peii d e
rlistnnce d u ilivage+
(( On les voit quelcluefois y fornzer cles iiappes souterraiiles

dJeau.frn'i(:Iie ct pure commo à I'Kermitage.


312 CULTURE DE IA CANNE A SUCRE

(( Emportant et roulant daas leurs Cours i l l l ~ l ~ t u c ulcs


x d6c0lil-
bres deç montagnes, les graviers, ie sable, le liiilon, les inati':-
riaux de toutes sortes arracllés au sol affouillé, ccs torrei1l;s onl;
constitué par leurs dépôl;s le sol arable sur Ir, pourtour cio l'ilo
et le flanc des rnon tagnes.
(c Les trois grands cours d'eau clui sortent d u iilassif 11ol'd-
ouest ont fornlé cfiacun u n vaste clell;a, la riv,ière Dumas, celiri
qui porte les noms de Bras-Panon el; cle Cliamp-Boriie; la rivi01-o
Saint-Etienne, les vastes alluvions do Pierre1ond.s el; (lu Gol; 1 i ~
rivihre des Galets, le territoire connu soiis le iloin dc Pointa
des Galets. La rivière cle 1'FsI; a formb aussi, s u r une Biloriiie
épaisseur, u n vaste de1l;a de blocs roulés et de graviers dans
leque1 elle s'est entaillé e l l e - i n h e un lil; nouveau. C'esl: ollo
aussi qui iournil; une parLie des galets roulds, arrondis p a r le
ressac des vagues, qui encombrent .touto la plagc coiilpriso entra
son emboucliure et le cap Rernard. n

Citation de M. Dolabaratz, par M. Hermann, dans sol?


rapport sur Ia (( Question Domaniale 11, page 8.

Si l'on vewt bieil réfléciiir u n instant A ia conformatioii d o


l'ile, qui est basalticlue et par cons8quenl; :fissureio dans toiiks
ses parties, on se fera une prernière idéo des innornb~'nl.11es
canaux qui s'offrent, A l'intérieur d u sol, pour l'bcouleinenl; cles
eaux. La plus grande partie de ces eaux 0s.t clonc soustrailq par
une Bpaisseur cle roc souvent coilsiclérable, S l'nclion de 1'8vapo-
ration.
c( Mais cette évaporation elle-rnême, qu'ost-elle pour les onux
qui coulent i ciel ouvert? Dans quelle mesure influe-L-ello aiir
le débit de l'eau ; conment peut-on la mesurer 4' Autant do
questions que 1'011 pourrait poser au Domaino et auxquellos i1
serait bien enlbarrassé de répondre.
(c I1 suppose, simplement, que si les raviilos n'6t~ieill; pns
boisées de largeur, s u r chaque rive, l'eau n'y couleiait plus.
On ne peut, sur une supposi.tion - erronée en l'ospèco -
1~~iilLcllir ullc scrvilutle clui est une gEne de teus les iilstailts
I'oilr 1e.s l)ropriétaires, qui rcnd leur exploilatiori souveiit
PrCsrluG i i l l l m ~ i b l ~nu, grnncl clétriment tle la p r o s l ~ ~ r i t(lu
&
paYS et de Icuils propiles int8rhts.
(( 1 1 os1 ndinis, par Lous les nutcurs sphciaux, que ll&vapora-
I.iun r10 l'cau tlnns Ics canaux d'irrigation csl absoluinent ilègli-
gcnl)le, i. plus forte raison dans 10s lils cles ravines toujours
rorlaiiieill inclinkos, où ln vilessc cle I'eau efit souveiit considé-
ral)lc e1 oii, par suile, oelle cau resle iorl peu de Lemps exposée
i1 llacl.ioil tlii solcjl c1 clu venl,
(( Qua si, en outra, 011 prencl Ia peiile de tracer sur une carte

do 1'Elo t i unc sussi grande écl-ielle clu'on le voudra, la réserve


de 10 ii1i:lres sur cliacpe rive il'une raviiie, on s'apercevra très
vile de l'iii-ipossibiliti. cla distínguer cettc zone du tracé inême
d o la rnviiic (31, (16s lors, i1 esl facile de coiliprendre l'jnutili t8
til>r;oliio c10 co boiseincnt aii poiilt tle vue clu ~nairitien dos
soiirçes ou d o I1~coulcinent de l'eau.
(311 l'n Sai1 remarrper plus liaul, le sol cle l'ile est érniiiem-
iu(1i11 fissuri.,, dos1 nu poinl quc 10s sources existant clans les
raviilcs sorleril toujours d'un poiiit iorl iiiGrieur i la ilaissance
clc ccs raviiics 01, In plupart clu temps, ces eaux reilcontrant plus
1x1s zlilc iisaiiro, clispnrnisseilt bien availt l7embouchure.
'FrtSs pcu n o i n 1 ~ i . csaiil
~ ~ leç cours d'eau de la colonie qui
li"\saiilc!iit tles sources í'oumissaill un clE11it d'eau assez considé-
dOra11le poiir qiilil en arrive une portion jusqu'h leur einbou-
cliiiro.
(( Qui i1i3 coilnnEl la raviile Sainl-Gilles cpi cst une de oelles

oii so iiioi~ltwlllc, iiiicux ces apparitioiis e1 clispari\ions succes-


sivos tlns oniix. Au-dessiis (lu Bnssin Rleu, situe à 400 màtres
oliviron, on iie Lrouve pas íl'oczii daiis la ravine; cependant, clans
(:o llt~ssino1 A iliveau, i1 existe une source fort abonclante. Peu
al,i-hs Ias oniix so perilont, on les voit reljnrailrs plus bas, au
],asi;in (lu Corrnorau, e1 en bien plus grande abondance qu'au
]jnssizi-nleu, c1 ici elles ii'apparaissent pas au i l i v e a ~(lu bassin,
iilais ollos sorlp,ilt à peu près & ini-liauleur d'ulle pai'oi r o c l l e ~ ~ e
d'onviron 40 inbtres dc hauleur quj surplombe Ce bassin.
314 CULTURE DE LA C ~ A N N EA SUCRE

11 cri est de iiiêiiie de la source de la raviiie du Gap qui, dit


l'ari-êt ele la Cour, d u 29 avril 1871 : (( sort cles íissures d'uii
« roclier abrupt placé en travers du lit et formaiil: cascarle. n
On pourrait inultiplier ces exemples :
K 11 suiiit de jeter les yeux sur l'ile, soil: du largo, soil: (lu

littoral, pour voir qu'il y a une zÒne p ~ l l i i l ~ i ide ~ i~l 0~i~l ~ l 0 i l ~ a -


tion dos iiuages; c'est vers 1.200 ò, 1.400 iiihtres d'alLilude que
coi-iimence cette zòne et - en cleliors cles pluies qui peuvonl
tomber partout accidentellemeiit -i1 nJy a pour aiilsi dire pas
de jour où cles iiuages épais i-~ese rasscnibleiit sur les soininets
et ne s'y conclenseiit.
(r 011peut donc aifiriner que ce sont les liaiiteurs clc l'ile el:
noii les bords cles ravines qu'il importe de irininteilir boiskes.
011 pourrait souliaiter que ce soit cil se 11asaiit sur ccs coilsiclb-
rations que, procédaiit à une dkliirii tatioii nrbi l:ra.irc,10 lkmailu~
se soit eniparé des hriuteurs de la colonie; oil ii'aiirnil: lias trop
O. lui reproclier si le but htail: alteiiit. I1 faul: ceii-inrqucx c'lc;jil (lu(!
ces liauLeurs, avant la delimitatioii, restaiciit h pcu 1)i'bshois8es
par Ia force inéine cles choses ; 10s cliilicu1l:ds tl'exp1oital:ioii
ktaient eii effe-t assez considéral~les; mais I'iiiipossibilitii
cl'exploiter celte réserve Coresiière ri'est cepeililaiit pas i~l.,soliio,
i1 est boi1 cle le faire reinarquer des niniirleii~iit.
c( On c o n ~ o i tiort bien que si dans cette zone rbservBe l)albla
Domaine, on ne coupe jamais uii arlire, qiie, seulei~iciilpar dos
ilettoyages juclicieux, on aide ia culture, oii i181:ablirapeir B l m
les forêts cyui existaient s u r le sominet cle l'ile avant l'esploitn-
tion déraisoniiable qui eii a éLé faite autreiois. Les Cauilles qui
tombent, les arbres ou simplement les branelies rl1i.i nieurcnl:,
ou sont renversées par les graiids veiits, ioririeiit peii ii. pau, o i i
pourrissaiit s u r le sol, une couclie d'huin.us c10 pliis eli plus
epaisse.
(c Cette couclie pilodui t cleux efí'ets ilistiiicls; elle roticiit I m i i -
coup cl'enu, elle iorme éponge et par le iait mime rlil'olla c?st
composèe d'humus, elle absorbe cetk eau eii grande cluniiiitti ;
biant 'toujours humido, elle ne rayoniie pas cle clinleur nt, ai1
contraire, ein abaissant la température du sol, elli, provoquo la
i:oiidcilsntion clcs nuages qui, k ces hauteurs, conime on l'a
inoiilrh prdcdiloniiliciii, viciinenl en coiltact avec ellc.
c( Voilh tlunc ln zdne oii se ioriiient lcs sources, ou elles s'ali-
iiioiilenl. Ccllo zdne i l iaul la reboiscr lh ou une exploitation
1';i d6iiiont0e ; i1 n'y iaut toucber quc pour facili ter
iiiil)~~~i~li!iilo
li). poussa dos nrbres; i1 n e inul, sous aucuii prétexte, rieii en
onlcvcr. ))

Rapport de M. J. Hermann
sur la c( Queation Domaniale 11, page 70.

(c h h ~ r b o l i 0ii , 10, gQoIogie ile rclève que dos couches yolca-


nicluos a ~ ~ ~ l l i u l 8(L c travem s les si6cles et presclue toujours
~ i ~ ~ i ilcs r hoaux
~ , doscendonk clu sonninel; des nioiitaglles ou la
contlaiisalioii tlcs iliitiges se iollliie, s'iníiltrnrit, par les lois de la
posnliii.iiir, i'~ Lri~v~i.i;
Ir,s cnuclics, cl; glissant ensuito a trnvers
l o lits~ do ~~ivibros iossiles que ilss coulkes volcaniques ont plus
tiir'1'1 rcc:oii.viii:tt:s. C'ost ai.n~ique.sur tout le pourtour de l'ile,
cliitmil cos c?niix so lieiirtonl: nux couches bumecL8es de Ia iiler,
0110s sc? ra1i:vonl; 01: iorineiil: Ics sources iiinoinbrables que nous
avoiis siir 10s riviqps. C'csl; aiiisi que tlans les ],asses rhgions de
1hiiirl)oii I'lioiniiic n 11u ilklriclier U lJaise foutes 10s surlaces
c:iillivnI)lns, 10s oaux n'on circuient pas inoins dans le sous-sol,
iliiil iiiiihas ci!~ltainoiiianl:d e l'lium iilite coiisl'anix que leur don-
:iiisioiil; 10s g r m d c s ioil6ts d'uutreiois quand elles reposaient
I W - ~ [ ( ! S R I ~ S ,ii~nisooiiservnnl; aussi toujours iiitact leiir cours
iiitiiriour polir rouler jnsqu'ii. ln inor.
I'reno'ris ooiiirrio exemplo toute IR pnrtic de Snint-Gilles dont
i1 i~ 6th l)arblijplus liaut; cllo apparail; aujourd'hui d'une aridite
ri.flTrc?iiçc!,tl~lioiiillt!o cle son aiwiari couvcrt forestier, couverte 6.
pc:irio ('10 iiit~igrosgrn'iniric!es, rougies par le solei1 et les vents
q i i i 10s tli?ssi:clisii L. I'eiit-011 t~d.ii.ietl;~~ que ces herbes si ireles
inililíi.litkirit au sous-sol uno liuiiiidii6 cluelconque? On iie peut
riior, ai.1 c:oilstal;íiiit los sources et les onscacles qui jaillissent qa
ul; 1A tlnris 10 cournnt de l a ponte de la inontngne, qu'uile impor-
tniil;o riviijru iw circulo clms cc sous-sol P
316 CULTURE DE LA CANNE A S U C R E

D'üù viennent toutes ces eaux qui se maniiestent d'aborrl


dans l'axe principal de la montagne, puis rc toinben t de chaquc
cbt8 clu mole gigantesque, aux cascades de Saint-Paul e1 a Ia
groltc de la Saline? Elles nc peuvent s'elever perpendiculnirc-
iilent cles profondeurs clii sol, puisqu'elles se contenteraieiil
alors de se repanclre a u boucan Canot, ti Siralr e1 à d'autrcs
jaillissetnents clu littoral, sans avoir B rcmontcr aux granils
bassins supérieurs qui s'etageilt clans la raviiie ; elles ne pcu-
rent iion plus se foruler s u r le littoral puisqu'il n'y a 18 ni
pluies, ni vents portant les vapeurs dc Ia mer, n i co~ivcrl
forestier, puisqu'elles sont douces et non sauinhtres. 11 osl
évident qu'elles glissent des Iiauteurs clu Bknarc et du Brfilé-de-
Saint-Paul i travers les anciens lits des ravines recouvcrtes par
des laves postérieures, en suivant Ia pente nalurelle de la mon-
tagne, car l i , dans ces hauts sommets, noiis voyons jour e t niiil
une résolution incessante de nuages ct de brouillard s c pro-
duire. En d'autres mots, clans ce mole giganlesque que l)resenli!
aujourd'liui la inontagne cle Saint-Gilles, i1 y a unc grande ravinc?
aujourd'liui co~iiblee,dans laquellc s'ouvraien t cles sources coil--
sidérables. Le mêine phenoinòne se reproduirai t aujourcl'liui si
une coulée de volcan veilait combler et couvrir la rivièrc ilc,
Langevin, celle des Remparts, celle de Saiut-Etienne, etc. Lcs
eaux trouveraient encore l'issue dans les galels recoiiverts.
c( En vain, vous couvririez toute la basse rbgion d c Sninl.-
Gilles de forêts de filaos aussi drus que ceux d e 1'Etang-SalB,
ce couvert forestier ne servirczit tout ai1 plus qu'h emp6clici1
l'évaporation cle l'humidité d u sol, mais ne pouriait en r i m
produire la concle~isationiles nuages puisque les nuages ne s'y
maniiestent pas ; ils iie procureraient en u n inot, aucune pluic,
ila
pas plus d'ailleurs que le grand boisement clcs sables de 1'Etang-
Sal6 n'a doilné la moindre goutte d'eau a cette localité ilopuia
plus de vjngt ans qu'il a été effectué.
(c Sur les liauts sommets, dans les altitudes élevees, c'est 11icii
ilifférent ! Là, le moindre brouillarcl, que du littoral vous voyex
paraitre en Corme de nuage, clépose ou i1 passe d'autant plus
d'eau qu'il se lieurte a une végètation d'autant pliis grande. Si
la sui'race du sol esl llue, ie ùrouillard en courant, eillporte avec
lui loutc I'lii~ii~idité cloiit i1 cst fornib, i1 ile se rbsout que parsoll
lloint ele coiilact avec ie sol iiu. Opposez au contraire, j. ce
lmuillard des a i l ~ r e s ,uiie Sorkl i chaque IJranclie, cliaque
feuille sonl autant ile raisoiis tle resolution pour l u i . Je me
Irouvais un jour sur le Pitoii IIyaciiitlic, duns le Haut Saiiit-
l'jerl'e, l'ail' k h i l visill~eiiieiiliniprégilk (l'liumiclilé, bien qu'il
eu1 aucuiie liluie ; un l~rouillardpassail e1 repassait en iiievariaiit
lc priysage. Soul-h-coup, en ili'npprocliant cl'un taiiiariii isolk,
j'eillo~itlisle brui t d'iiiie cascade. Etoiiné, sachant bieii qu'il ii'y
ilvail l i aucui1e sounx, je iii'arrêtai pour 1118 renclre coinpte d u
bruil. Je vis eflecliveiiieiil un véri taùle ruisseau qui ilescenilai t
le loiig clu lroiic. Je conipris de ce jour tout Ie ùien qu'aurnit pu
naus Sairc uii rel~oiseinentsysthatique de nos hauts plateaux,
e1 lout 1e iria1 que pourrail nous faire le complet cl6Sricliement de
ccs graiicles allilucles. 3e dis coinplel, car il faut aussi un peu
ele sol tléoouvcrl liour Ia forinalion ele la rosde, ainsi clu'il en
sara qucslion lilus loiii ... D
Nous avons clonc iles nappes d'eau e1 dos rivières souter-
raities, 1111 peu parloul, dos raviiies ti barrages, des excedents
1)anclaiiL utie boiiiie partie de l'aiiiiee, ctc.. . et iious pouvons
apl~liquerloutcs Ies rrii Lliocles d'irrigation employees en Hawai :
cilerncs, r0sc!i3voiibs,caplages tl'eau couraiite e1 ele sources i
cliSférenLes ollilucles, caiinux perinniients clP,rivés cri trancliée ou
on luiiiiol, lioiiil~agoà ciel ouvert ou clms iles puits ; autant de
proùleriies yui tleriiaiitlenl uiie étucle claiis cliaque cas parliculier,
uu poiill dc vue de l'ulilité dc I'irrigalion e l l e - m h e par rapport
(L l a iinlurc e1 à la pcrii;kabilith L ~ L L sol, Ia quantité et Ia répar-
titioli ~los~1~1uios. 11 faut aussi que les supplSments culturaux h
relireil l'oinporloiil on coinparaison avec lcs frais de preinier
élnl~lisscineiit, ~1'onLrelieiiet de Soilclioiliieiiieiit, c'est-i-ilire,
suivaiil l'exprcssioii consacrbe, que les trnvaux paient.
( , s ' ~ ~ de M. O'SLiaughiiessy C. E. reproiluit plus
J - Y ~ ~ ) ~ 'llal)port
haul, lcs eaux soulerraines ~l'Oahu~ ~ i i t i e l i i l ~den tO gr. 137
O gr. 342 elo sei iriarin par lilre ; i1 pré temi r n ê m clue la
iileilleure your uaillie devrail conleilir soixan Le graills de
318 C U L T U ~ EDF,LA CANNE A sucnfi:

se1 par gallon ai-i~éricain,sojt cnviron 1 gramirie par litrc. Nous


avons pris le 20 juin clernier de l'eau dans la nappe soulerraine
~ l 1'Hermitnge
c a l'ouverture pr8s de la route nalionale et nous
avons prié M. E. Seymour, directeur clu Laboratoire Colonial de
vouloir bien l'analyser ; i1 a tsouv6 la corilposilion suivante par
litre :
Densi te. . . . . . . . . . 1.001,2 à 2U0.
Matières orgariiques . . . . . . . . . O gr. 380
Chlorure de sodium . . . . . . . . . O '156
Magnésie . . . . . . . . . . . . . . O 070
Cliaux. . . . . . . . . . . . . . . . O 0%
M. O'Sliaugl-inessy cornpte que pour elever 437 litres par
seconde i 90 inètres 8 l'aide des pompes usitees en Ilawai, oii
dépcnse cl-iaque jour 13.500 ltilogrammes de cl-iarlsoil ; ce cliiffre
est norinal, car sans coinp ter les fro t teineilts clans les condui ts,
le travail exige demande seu1 cinq ceilt vingt-cluatre chevaux, or
avec les machines Corliss on adaiet une dbpense de 1lrilogramine
de charbon ordinaire par cheval effectif, ce qui eil viiigt-quatre
l-ieures clonne une consoiilmation de 12.570 Itilogiai~iineu; la
diflérence entre ce chiifre et le prec~idenlrepresente le coinbus-
tiblc nécessairepour coiilpei-iser le frottement dans 10sconduits.
Nous avons .vu qu'il iaut compter en rnoyonne de 1 litre i ilitre
et demi cl'eau par hectare pour l'irrigation ; h raisoil de 1 litre
la surface irrigable serail: de 437 Iiectares clont au plus 210 i
couper tous les ans, si comme eil Havai: on lajssait les cannes
croitre pendant dix-huit a vingt inois. Le noiiibra do jours de
pompage étant au moins egal à deux cents par nnilée la ilí?pense
pour le uoinbustil~lenvec clu cliarbon GO frnncs la tome serait
dc 1G2.000 frai-ics tous les ans et à cela, i1 laudrait ajouterl'amor-
tisseinent et l'intêrêt du capital de premier Btal~lisseinentdes
stations de pompage et des concluits, leiir ei-itrctieri et lo, rnain-
d'ceuvre pour l'irrigation. l'laqons-nous d.aiis lo cas le plus iavo-
rable ; supposons qu'on veuille irriguer un lson terraiil inutilise
jusqu'àprdsent par suite de la sbcheresse et auquel o11 arriverai t,
grâce l'irrigation, à faire doililei un rendemeilt inoyoil de
80.000 I~ilograll-ime~ de cannes en preinière et en deuxihino coupes
fih?W,(111 (:l)illl~lilillilric! lcs i1i;peiises (]e .Ií72.00() [rnncs pour 1~
( ; « i i l l ~ ~ s l i ~ l G( ?i l lcs riiy íirlissnnl çur uiio r&jol[e aiil1uclle
L7.(iX loili~!s(10 cniiniis, clinqiic Loiiiie de ce seu] cl-ici s0 trouve-
i'iti1 gl'nvd(?(10 l)llis de !I i'rancs, co rlui esl irnl~ossibleavec10 ljrix
íit:liii!l d o 110ssuorss.
Ih1-cO h dir0 clii'il ii'y :i rioli i fail-e itii sujet ele 1'irrigal;ion
1,n i o i ' i : ~iiioli~ictc!fi~i:iloiiic~ill trniisportnblc pin-l'dlcctrici tC pourrai t
filra oiiilii'iiiilih aiis cliulcs il'onu si iioinbrauses U la Iti4unioii el.
t~lorsLn grossc tliil)oiisr! tlc coiiibusliblc prosque suppriinóo; suis
~ ) ~ ! i i i i ~110 ~ i iliriiiils
l) dii liltornl, la li<~uteur iidccssnire d'bkv,atio~i
iio l'oiui sl!l'tii 1 hioii iiioiLitlre quo colle pour Incpello ilous a v i m
Sili1 li) t:i~l(:iil; 10s piiisi!s (l'cnu iI'ii1rigítlio~ipourraioiit 61rc [ai les
:iu$~i(L lios i11Liliitlo~~urfis:iniilienl( 5 1 0 ~ 6soil ~ s dirccloiiieill, soi 1
h l'niilo ( 1 0 l)oiiilir!s iiiiios tliicclcriieiil; par des lurbiiles, soit par
(10s I)hlic!rs liyiliaiiliquos ; d h j i i l oxislc c10 pctiles iiistiillslions
tlo (!i! griiir(i closliiihis il cloimei1 ciaiis corlaiiios lo~alitésl'cnu
iiiji:oss~~iiv! iiiix I)cisniiis l~crsoiinolsdos linbilaiils.
I)oiiil Iii. c:iillii~~o iiiarnPclibrc (lu lillornl, lc ponipge U l'aiile cles
I J I ~ I ~ ~;L I wI 1Si L osl. loi~kintliqi~h.
l'liinioiii*~iiigí:iiiaiirs so sonl ili,jii o c c i i l ~ !110 ~ colle queslion
oiil~~o aiilron M. i10 l'orriitlil (!L M , Jncrliiicr dont le rapporl sur
Ics b n r w c p s ulllcs ( ~ L nos S C O I Z I ~ Sd'cnrr, en ( w e cZss fucilil&s
t l ' i r y i ~ l i o t t ~t porrlo I I L ( L I ~ I ~ S C1eiwI~ tmdnnce i~ s'e'lnler n1w
crnI)or~cho~~c,s, a ti Li! l)iil)li0 iiii Jozzrrinb Oj'icieb, cii avri 1 1880.
1Jiio c:c~iiiiiiitinioiiooiril)oshc do MIM. I,ascrvc, .:C Jncol) de
( ~ I ~ ( I O I I I O[)L~ J , i10 Mi~zbrioux,~ ~ í i ~ ~ p o r li11 l c ~iio~il~ubc
ir, p i ' la
(;llu~lil,l-o(1'Agrii:i~llul.ocii 1869 ; son rqiporl L h 3 ooliil7let cl
I rhs iILiuliii r!nt rcipi'oiliiil plu3 loin i n exlenso.
1511 lollii ons ~ ) O U I 'I ~ Lm m o , si 1'011 voiil irriguai. clc LLLPOII h
tib [oilir lfi ill:lxii~lil~litlo ~wi(lciiiciit,il inuE ar: 80uVol.iir que
(l'fil,ri:s 10s ~xli~rioncati ds Ir\, stillion clllTnwni' Ia. onmc (loil
l ~ o ( : ~ >[nus ~ ~ l 10s ~ R (Ijx ~ O U L dc
) i ~11uil ~ l l par
~ S 1'011.11 011 ~ b ~ l l d i Wil ~~,
Ia l)liilo,HoiL l)nt' l1ii-l>jgnlioiide Lcllo sorte c~irola clunnliLili LoMc
l-bl>í~rlia íLinr;i i~llaig~lo tlc, 30 50.000 iilblres cubos par lieclare
l)oii(lt~ril, viigi\[nlioiiilo qiiinxo h viiigl iriois S U ~ laV liermèa- ~
1.1ililij(lu tanliiiii,
320 CULTUliE Dl? LA CANNE A SUCRE

Rapport sur l'irrigation prksenté Ala Chambre d1Agri-


culture, par M. J . de Mazkrieux. (Session de 1869.)

(c La création des premiers cnnaux de cl6rivalioii ilaris le bul


cl'utiliser les eaux de nos rivieres à l'nrwsagc ilos Lcrres reiiioiite
ti une cinc~uantained'nnnées. Nous croyoix irit6i1essaritlau dkl)ut
de cette Btude, cl'en laire uii exposé rapiile.
(r En l'annke MiG, M. Frappier clc Moiibeiloil ailia dhriva une
partie cles eaux cle la rivière Saint-Etie~iile(bras de Gilaos) pour
l'irrigation cles plateaux de la propriélh clu Gol, appnrleilant alors
iiM. Deheaulme, e t aussi pour les besoins cl'unc sucrerie qil'il lut

cl-iarge cl'y coilstruire. Ce preii-iier lravail, acl.iev0 en 1818, a prb-


paré la prospérité de la plus belle exploilatioil agricole de nolro
l'ays.
A peu près a la n l h e époque, de coilcert avec ses aluis
MM. Augustin Motais et Joscpli I-Ioareaii cles Ruisseaux,
M. Frappier coilçut le projet de clériver au proíit ele Sainl-Piorre,
sa cornrnuile natale, la to tali t6 du bras de 1s Plaine. 11s fireilt
ensemble les preinieres études qui c l h o n l r b r c i ~la
l possibililb
de ce travail gigantcscpe pour I'époque. ArrClés un moineilt par
l'incredulite et aussi par le inauvais vouloir d'lioinmes nlors
puissants par leur forlunc et leur iilflueilce, ils clureilt o i l
ajouriier l'exéculion. Pcrsé~~erailt ilénilinoii-is clans lour idée
féconde, ils obtinrent eil 1819, sur la requête des haliilaiits qu'ils
avaieilt pu rainener, un arrêté de M, le Gouverileur baroillllilius
qui ordonnait l'exécution de leur projel. Les premiers lravaux
du cailal Saint-Elienne ne purcnt être cominencés que vers
18.21, interrompus par l'invasion du choléra clans l'ile, ils lurcnl
repris ti la fin da l'épidéinie, et achevés le 12 décei-i-ilirei825 jus-
clu'à Ia rivibre dJAbori1. Plus tard, ce dernier poinl i u t irailchi,
à l'aide d'un sipl-ioil, et le canal s'éteilclil: jusqu'a la raviile des
Caires, sur iin développemcilt total de iG.OOO ini?tres. Cclle cler-
nière section, toutefois, ile put servir qu'à alimenter 10s usines
et A abreuver les animaux.
(( Le canal Saint-Etienne propreinent dil; iournil un clhbil
lliOye11 ( 1 ~ 1,111s (10 3 inùlres cubes cl'eau à la çeconde ; ses
i:kiix, ilivisdos nn ciii(~iii~i11c-liiiil prises dc 54 litres chaculle, sollt
l : O l i d i i k h ? ~ lm' li1 l l ~ i l l l l ~ l i l lilo
O Saiill-Pieire, moyennant ulle faible
lY?i~OvOAO(~, h (livOI'~propriijtaires ; elles permeltelll d'irriguer
iiiio siil)w3li(:io(li! 2.500 lioclnres.
h 1 . k ltliigii iliqiic! ortinlioii lait lionneul*aux llommes pel-shvé-
i-rii~ls cpii 1'0iil~)iii;iií~ 01 ~~8ciil0i1, olle es1, clepuis lors, ricliesse
tlii i:iilh ~m'liii(10 I'ilii niilroEois frnpp6c cio stérilité par la shc]ie-
T~:SSO. Allssi, (111 1831 , Ia coiiimuno do Sainl-Pierrc a-t-elle j+ail
g.l'ilV(!L'S111' 1111 l l i t i i ' l ) ~~01niii6~iioi~;lliClcs
'~ iloliis ileMM. Frappierde
Moiill)oiio?l,hiigiisliii Mulnis clI-lonrei~udos Riiisseaux, juste Lri-
I)iildosi1 i'i?c~otiiinissn~~i:~! ailvers ces Iioiniiies utiles e1 bicnfaisailts.
i( I)ri lios ~ U I I L ' H , h í. do iCCr~6gueilu aussi cl6rivé une partie des
oniix (lu 1 ) i . n ~i10 Cilaos liouib I'iwigalion de sn propribté de
~llili~-]~~ CO l i A , (1'11111ong ~ I ~ ~ C OaUreiicontré
~(:il~id, I'S, de grandes
i1 i í'licxillh tl'oxiioii1,iuii (!I: iikcossi li! do grailds travaux,
(< Dali# 111 uninrnunt! do Sninl-Paul, dhs 1814, plusieurs proprié

l~iircssiir 111 rivo gnuolio de ln riviòre des Gdels oblinrent


ilivoiw?s i:oiii:i!~i~iiims(I'O~LUX po11r I'irrigalion de vastes domaines
j l l ~ r p ' i ~ lilll:llll~s.
~r~ Mais les Lravaux de d~rivatioilcxéculés
I)ciiiiii:oiil) lrop lxia, no paririel~aioillqu'une irrigation partielle
01, i i i ~ ~ i l l i ~ i t l l t(10o . lu1 c11 1829 sculeinenl que M. Ollive Le
Mniv:li(iiitl, tl'nccocil aveo los pibincipauxconcessionnaires de Ia
i.ivii!rc! dos ('lt~lols,c!nI;rqri[: Ia conslruction du cniial qui a con-
atirv(, sol1 110111, Idos oaux L ~ Cla riviòrc dos Galets, dérivées
l~cit~uccitil) 1)luu Linul, au cnp TAopin, lraversent Ia sucrerie de
hl. ])li. rl'~lotissailOU 0110s ioiiE iiiouvoir tine rouc liydraulique ;
cillos sonl ollsi~iloilivisihs, P I ~ F un liassiii de parlage, entro les
rliialro l)rol)ilidli',s(lu Pilon, clu (.irand-Pourpier, de Ia Plaine de
Hiivaliiirili, 06 ullos fhcoiicloiil uno superíicie de 500 lieclares de
lorrcis aulivi'oi,~imliroiluclivcs.
c( (:'c131 Ogal0~101lt e11 1814 i p c Lu1 c01lstr~it,sul' Ia rive droite
ilo 111rivibro 1 1 Gnlols, ~ ~ 10 cailal ltivibra. I1 arrose sur sol1 pas-
s a ([a~ili)lli])raux ~ jardins, o1 se dirige vers 1aPossessjon OU ses
caux soril; ulilisbos h l'irrignlioil dc la propri616 ~ppartellant
aoluollotriet~lh M. do Ponllevoyo.
21
32.2 CULTURE DE I,A CANNE A S ~ I C R ~ G

Eiicouragé par l'exemple de M. Le Marchaild, M. Lafion


Troussail deriva, peu dc teinps aprcs, une partie des eaux de ln
r a v i ~ l eSaiilt-Gilles. Ce travail cojisidérable lui ~ 0 t Sa
h iortllne
et i1 clut abailcloilner ses droils ti Ia coininuile de Saint-Paul.
Cette ~lernière,ile jugeant lias à. propos il'utiliser ces enux nu
profit de Ia ville, céda, L son tour, le mnrch6 ailisi que le teri%iii
clu Grand-Fond h MM. Diguet et Clinndciiierle.
(< De nos jours, enfin, RI. Joseph Lelievre a ex6cuti sur Ia vive

gaucl-ie de l a nlême raviile le beau travail que cliacun connait,


et qui lui a perinis dc rnetlre en culture las plaincs jusqu'nlors
nricles des bas de Saint-Gill~s.
(< Dans la partie du Voiit, cles travaux clu i i i i h e genro oiil 616

exécutés, mais dans un but diff6renl. Eii 1827, plusieurs propri6-


taires, sur la rive gauche cle la rivibre ilu M&t, sur l'iniliative de
14. de Lépervanche ain6, ohtiilrent ln coiicession de 13 moitic
des enux de cette rivihre h l'etiage. Les travaus d e clérivalion,
souvent interroinpus, ne purei-it être acl-ievés clu'en 18112. C'esl
ce canal qui dessert aujourd'hui les propriétés [lu Cliarrip-Bornc
et le Liourg de Saint-Andre. Sur la rive rlroile de Ia m6me rivikre
furent successiven~eilt constriiits : les canaux Joseph Lory,
André Féry, et de nos jours le canal plus iml>ortanlcle M. Adrjen
Bellier. A Saint-Benoit, les eaux de la riviere des Marsouins ont
aussi eté dérivées par les frères Delisle, sur l a rive gauclie, et
par M. de Guigné ainé, s u r Ia rive clroile, pour les ùesoins d o
leurs établissemeilts de sucrerie. 011 connail, Saint-Rose, les
deux caimux de dérivalioii de Ia rivière de 1'Est au profil cle
MM. Pite1 et Décotte et des frCrcs Lory.
« Malheureusement, tous ces travnux, clont cluelclues-uns sont
très remarquables, n'avaient été exéculés qu'cn vue de iournir
cle l'eau pour les I-iesoins domesliques et comine puissance
inotrice & des roues l-iydrauliques. Les propriétaires de cette
partie de l'ile, Iiabitués & despluies réguliòres, ne songèrent pas
ii l'utiliser pour l'arrosage.
« E n 1837, sous le gouvcrileiilent de M. Cuvillier, iul exècut6
le canal de dérivation de 1%rivibre Saint-Denis clesliné j iourliir
l'eau a la ville. Ce travail inall-ieureusen~entmal conçu, mal
cxi:crllti, Inisse ~ O U la ~ Oparlie I i ~ l de e ilotre cit&privée dleau, et
(!xig(? (h C ~ l i ~ ~ a ll'bparfdioil~.lt(?~ 11 iaudra doiic, danç l'ayenir,
soiigcr I' Ir! iiiotli lior.
(( 1'8~1- ~ 1 0 i ' í ? l'ijniin~liralioiide tous ces travau.ux, ilous cilcrons
ciiíiii lcs tleiis oaiinux tlo tlbrivntion de ln rivibre deu Pluies.
(( 1511 J W R , 103 lirol~rii':laircs t h h l i s sur Ia rive gauclie de cette
rivii:iac!, ~ o y ~ laiirs i l rdcoltes irir~uciilmeiilconlpromises par
I7nl'b!1( 1 ~ssd d i e r o ~ r ;~ongbrelit,
~~, sur l'iililiative de M.Eù. Lory,
;1 iilolLro L: ~xLj~:iilion u11 arrol0 (lu Coiiseil du Contentieux en
data tlii 23 jaiivior 1844, e1 porlniil rùglcrnenl d'eau ciitre tous les
~.iv(?rr~iii~/. (h: 1mvai1 a rm(fionlt4dc grandes diificultés, nécessi té
tles ouvrilgits cl'nrl coilsitliirribles e1 ii'a 6th aclievé coinpli.,tement
(1U'Cll ING,
(( I A riviim (ICE l'lui(!s 110 fouilnit, ù 1% Liage, que 450 li tres d'eau

h IIL H ( ! c o I ~ ~ ~ Ddoiil., 10s ~ B U Xci~ir~uiùmcs sont altribués aux coii-


oossioiiiinircs tlc lu viva gaiiehe, e1 les trois cinquièmes à ceux
do ~ I Lrive tli1oilo. l ~ l l e ssonl exclusiveiilent consacrées B l'irri-
gnlioii (10 jour 01 de nuil.
(( 140 voyngour rcislo iiiijourtl'liui frapph de la beauth cles cannes

cpii s'6lOvonl tlails 10s plaines de la Maro e1 du Cl-iaudron, l& où


iingiiitrci soiii1)laieiil s'Glrc3 localis6es Ia sécheresse e1 la inalaclie.
( :a1 licuroiix cbsullat, i1 l'irrigalioii, a encouragb plusieurs
liiil)il,ni~lsde la parlie (lu Vent à. souiilellre leurs plantations A
i i i i tlrrosiigo i'c!giilier ; l'oxpbrience a pariaiteinent réussi,
u l h g l i 0 do ccs rhsullt~ls,ali niilieu clcs 118aux qui clésolent
iioli*o agricultiii.o, volro Cliarribro, Messicurs, a confib ti une
t:oiuii~issiaii lo soin (lc lui lirhscnlor un truvail sur l'irrigation,
ilniis lo 1)ut t l ~ vulgnrisor Ics iiolioiis i~idispeiisablespour son
iipplic~ilioii,aux cullurcs ~oloiiialcs.
1l:il \wiiaiil voiis ~ouniotlroles ri:sultats de ses recherclies,
volro (:oiiiiiiissioil ii'n pns cru ilevolr iloiiiier 6, l'6tude de la ques-
lioii lous 10s tl6valoppoinciils qii'cllc comporte au point de vue
tli! l n soi~iicno1 do l'nrt; elle a voiilu rester dane Ies limitas
c10 sa coiiilíitonco, e11 ii'en liluilnnl que le c61é pratique. Toute-
~ o j s 110~s
, [0p3114 c p ~ q u e cilalioiis
s empruntbes aux ~naitresles
plus aulorjshs sur oallo malière, pour iaire comprendia
324 CULTURE DE LA CANNE A SUCRE

l'importance des pliénomènes chin~iques qui accoml~agnent


l'jrriga tion.
(( La tliéorie de l'irrigation sc lie intimement B Ia tliéorie du

drainage. Car, si I'eau conveiiablernent réparlie dans le 'sol est


une conditiori essentielle pour développer la végétatioii, soii
séjour trop prolongé, sa stagiiation, devient nuisible à Ia plante
et peut entrainer sa mort. Mais lc sol de notre ilc se trouvant
naturellemeiit drainé en raisoii de sa constitulion pliysique et
de son iiiclinaison, nous laissoiis de côté cette secondc qucstioii
pour ne nous occuper que de la première.
(t La. circulation de l'eau tlnns les lerres cultivt~esn'n pas

seulement poui- résiiltat d'activer Ia vigétalion par l'nclioii di:


l'liuiiliclilé, elle contribue aussi à améliorei. les sols, ti augmeiitcr
leur íertilité en les modifiant h la longue. (( La divisioii (i) du
t( sol e n particules entre lesquelles l'air pcul circuler, et donl

les pores peuveiit s'imbiber d'air et ù'eau, telle est la coildi-


c( tioii essentielle pour que les pliénoinèiies de la végétalion
(t puissent s'accomplir, et, on peut ajouter, pour que la iiour-

c( riture des plantes se prepare pai. les réactions de l'oxygbiie cle


cc l'air s u r les matières organiques du terrain. Dans les elTels
(( chimiques qui peuvent se produire dans les draiiiages et les

i rrigations, l'air agit sur les niatkriaux divers con teiius dans
(c Ic sol, et notaminent, son oxygène brfilaiit les matières orga-
(( niques, doit produire de l'acide carbonique, et a la suite désa-

(c gréger et dissoudre les calcaires, décoinposer les pliospliates,


peroxyder le fer, etc., etc.; de 1à nécessairenient cette consé-
(r quence, que le terrain s'émiette et acquiert la porosi té néces-
(c saire h une bonne v6gétatioii. Quaiid de nouvelles pluies sur-

viendront, ou qu'on irriguera, l'eau cliassera l'air introduit


d'abord, air altéré, ayant perdu soii oxygène, et qui, par
(c conséquent, sem renouvelé au grand profit de la vcgétation ...
(c Enfin, l'eaua la propriétk de dissoudre les deux élémeiits prin-
« cipaux de l'air atmosphérique, l'oxygène et l'azote, inais de
c( telle sorte qu'il a proportionnellemeiit plus d'oxygèiie cle dis-

(I) B a ~ ~ a rThéavie
., dic drainagc et de l'iwigatiorl,
(( seus d ' a ~ o t e ;cet oxygène produit un effet éminemlllent
(( utile à la vegétation. Le fait F?S[ ici d'accord avec la théorie.
(( La qualitd des eaUX exerce aussi une grande influente sur

la végétation.
(c L'em Eilfernle toujours eil dissolutioil h çon &at natlii.e],
( 1 (16 l'oxygène, de l'acicle carbonique, de l'ammoniaque, ele
(( l'acicle n i t r i c p , dcs coiiiposés orgailiques et cles sels miné-

(( raux, qui exercciit sur ia végélation une action énergique,

(( en fouriiissant aux plantes les alimeiits clorit elle a besoiri (i). 1)

(( Nous avons voulu nnus reiidre conlpte de la compositioii

cles enux de nos rivières, celles que nous pouvons glus génkra-
leineiit uliliser h l'irrigatioii. Dans ce but, nous avoiis soumis h
l'iiiialyse le rl6pbL sbilimeiilaire des eciux de la riviere des Pluies,
rccucilli clans nos cliauilières à vapeur. Le résultat a été celui-ci :
o Quailtilé notaùle il'acide carbonique combine avec cle ia
clinux e1 d c 1% iiiagiidsie - Cer en nolable pi.oportioii (cela doi t-
oI.re, iiolie sol eii ktniit aboilclanlinent pourvu. I1 y a A tenir
comple ccyenclaill, d u ler jiltroduit iiécessairement dans l e
compose soiiiiiis à l'analyse, par son adhérence contre la tòle
clu gbn6raleur) -- quaiitités iiotables cle silice, d'alumine et cle
soucle.
(( Eii résuink, le dépôt analysé peut Btre représente par les

corps suivnnts : silice, alumine, chaux, magnésie, soude, fer,


clilorc, aciclc carl~oiiique,oxygene et hydrogène.
(r Le pau ele inati6re rnis 5i. la clisposition du chimiste ne lui
n inallicureiisoilienl pas perinis cle doser ces divers produits.
Mais, d'aprhs Ics r8aclions obseivées, la chaux, le fer et Ia
liiagiiésir: eiitrenl pour une partie notal~leciaiis sa composition.
(( Celtc nnalyse, oii peut le dire, représente 5i peu de cliosc

pr&s cornpoçitioii cles eaux clc loutcs nos ri~bk"k',Car elles


prenileilt Ieurs sources h 1111 ceii ire commun. Dans ces condi-
l j ~ n s C, ~ ~ Osont
S \r& iavoid~lesà l'ii'rigahon. La pibsence com-
I;atbc ia cl~auxsurtout, clevient pricieuse pOUr nos terras
]-iasse$ qui li'cii conliennent peu OU point. L'irrigation, a
326 CULTURE DE LA CANNE A SUCRE

longue, doit donc les enrichir d'une matière dont elles semblent
dépourvues. Cette derilière considératjon et celles qui précèdent
nous expliquent, dès lors, coniment dans certaines localités de
notre ile, des terrains soumis à l'irrigation oilt pu être cultivés
sans repos, pendant de longues années, donnant toujours de
beaux produits, sans perdre d'une maniere apprdciable cle leur
fertilité.
i<Nous avons inaintenant a traiter le côté pratique de la

question. Nous diviserons ainsi notre travail :


(( 10 Provenance des eaux. - Des différents moyeils de se Ia

procurer ;
« 20 Du volume d'eau nécessaire pour l'irrjgation cl'uno super-
ficie donnke ;
(( 30 Des études préalables des terrains que 1'011 veut soumettre

a l'irrigation ;
c( 40 Des travaux d'installation pour la distri bution cles eaux. )I

(c Provenance des eaux, etc. - I m eaux que l'on pcut employer


ii l'arrosage proviennent des rivières, cles ruisseaux ou ravines,
des sources naturelles ou artificielles et eilfin des puits.
c( Nos rivières débitent en général peu d'eau après l'époque
des grandes pluies d'hivernage. Dans la saison sèclie, le iilonmit
ou le besoin de l'irrigation se fait le plus sentir, l'eau iait
défaut. Les lits de nos torrents semblent coinplè temen t dessé-
ches. Mais sous la couche perméable de sable et de galels qui
compose leur lit, coule un voluine cl'eau souvent consiclerable
qui ne tarit jamais ; arrêtées par les couches inférieures, elles
filtrent lenteinent etvont sourclre sur le littoral, clans les laiws
de la mer. Ces eaux pourraient être ulilisees : en ouvranl une
tranchée dans la masse de sable et de galets, aux endroits les
plus favoraùles de nos rivières, mais dans toute leur largeur, e t en
reinplissant cette tranchée avcc uii reinblai jmperinéable assis
sur le fond solide, les eaux ne trouva~~tplus cl'issue s'élèveraicnt
ii la surface et pourraient être dérivees dans cles ciinaux. Le
remblai en question pourrait, suivant l'importance des travaux,
être fait avec de la terre glaise inélangée de galels et soigiieu-
sclnclll ililoniide, ou bicn eii béloii liyclraulique lait avec de 13
1)~iizzolalle (le h clinux ijiic Ie pays fournit e11 abolldallce. Ce
wi v i m 1 d'btrc clil s'ap1)iiquc principaleilieill j 110s ruisseaux. et
h 110s llnvilios, ~ S r i l n b l c storrenls clans la sais011 dos grandes
1)liiios (:L tloill le li1 seinblc cnticrcineiil &çsécll& pelldant ll,jté.
(( 11 m i s l , ~ eilcorc iiii aulrc inoyeii cl'augiiienter le volume
d'i!i~iiiIi!l)i16 à i'oliage par lios rivières. 11 coiisisterait h établir,
riiix í!ililroils los pliis r c s s e ~ r b sol les plus eilciiissés de leur lil,
tltrs tlig~ios p i s s ; u i l e s formaiit nu-dessus cl'elles d ' i i n n ~ ~ n s e s
i'tisoi.voitls, (lili ciiliii,zgnsiiieraielil au proíit de la saison sòche
Ia suríi.lioiitltiiic:c clcs t?nux qui lombeill pendant l'élé. Mais ces
lríivnux coiisiil8rnl1lcs so~ilkvciilde grailds probl6mes qu'il fau-
clriiil: prhbloiiioiil iabsoutlre, e1 bclinppeiit ,Z iiotre compétence.
1'311 rnisoii i:cpciiilailt elo soii iinporlancc, volre Cominission
oxlii'iint: lc vmii (liir, oulle queslioii soit nlise h l'étude par les
s o i ~ i (10
s l'~~1111iiiiisL~~~lio~~.
(( 1 ~ ' O i (10s
i ~ M O L I ~ C C ~S I C L Lnussi
~ or'rir uii sccours precieux pour
10s irrigiilioiis, Nous ii'oiilcridoiis pas parlcr ici seulaiiieiit eles
si~i~iw s c:ouloiil i~1% surincc eles leires, mais aussi c18 celles
cliii
clii'oii poiirrnil í'tliro iiailrc au moycii dc travaux fnciles 6
oxhciller.
L1i!nu iliii scniblo raro à Ia suriacc tle iiotrc solcoule en aboii-
tlíiiiço sotis lios l~iecls.I1 suifil ela jeler un coup cl'mil sur Ia
t:oilligurtilioil tlo iiolrc "Ie, pour se fnire une idée des mnsses
c:ciii?ii(lt\rcil)los d'tiíiu qu'clle 1)eut ilecevoir e t eminagasiner. Ahl-
11t:tii't!1is(:i1io111,ccs ciiiix lrí~vcrsmlrapitleiiient lcs coiiclics per-
iiidiihl(:s tlt: iiolrc sol, suivoiil B des proloiideurs variables, les
c!oiir:liiis i~irOrit?i~~*~?s, e1 vonl, ~0111111~lJoau des rivieres, sourdre
siir lo lillu~~iilsai^ nvoir pu Olre iililisées au profit de nos
(:ullurt!s, Avao ~ i n eiIluclo nllenlivo clcs lerrniiis, des 1)lis de nos
i.;iviiis, oii l)ibiiliiliiniit dos soiitiagcs tluo le nouveau systhine
tlris 1,ilils tiiliiililires roiitl fnciles, on ai'riverait h rccollnaitre
10s l l i l t i l i ~ tl'onu
!~ soiilorr:iiiics, K i i ouvranl nloi's eles t r a l l c l l b
l)orl,clitljculairciiif!iltaux pciilos, jusrp'i reiicontrer les veilles
(I'enli, i 1 tlcviarirlrai t facile de 1 ~ ailleuer s 13 s u r h c e du sol,
I ) ~ L I ~ IRJ C ~ U C O U ~
~ l localilés
e ele notre ile, partout ou les i ~ ~ r a i n s
328 CULTURE DE LA CANNE A SUCRE

s'abaissent et forment des plaines sur le littoral, les nappes


d'eau se rencontrent à de faibles profondeurs, i quelques mètres
ii peine. Des puits creusés & peu de frais et reliés enlre eux,
fourniraient de grands volumes d'eau qu'on pourrait élever au
moyen de manèges, de inoulins h vent écheloilnBs, ou bien
eilcore par de puissantes rnacliines R vapeur. Les avantages de
l'irrigation appliquée a la culture de li1 canne sont tels, surtoul
dans les régions sèches, que nous avons cru devoir indiquer ce
dernier moyen de se procurer de l'eau, quelque dispendieux
qu'il puisse paraitre (i).

u Du volume d'eau nkcessaire pour l'irrigation d'uiie superficie


donnée. - La quantite d'eau nécessaire pour l'çzrrosage cl'une
superficie donnée, doit nécessaireinent varier suivant le climat,
la ilature ou la composition des sols, et, enfin, les cultures
soumises à l'irrjgation. I1 serait impossible, à cel égard, clc
donner une regle absolue. Le inode d'iiistallation influc aussi
d'une maniere assez sensible sur la quantité d'eau absorbbe par
chaque arrosage. Nous en parlerons plus loin. Touteiois, aclop-
tant pour nos cultures le système d'irrigation par deverscment,

(1) Extrait du procès-verhal de la Chamlire, seance clu 3 juin 1860.


hl. Ch. LEGRAS. - A propos du rapport de notre president, dans les doniibes
generales et les avantages de l'irrigation, j'aurais voulu voir noler un fait por-
sonnel B la proprieté de la rivière des Pluies. .Te crois vous avoir enlcndu dire,
Monsieur le Presidenl, que dhs la premihre annee, Ia ùbpense de votre inslnl-
lation vous avait 6th reirihoursee par l'excbs de rendemenl. Ce serail imporlnnt
A laire connaltre.
LE PRÉSIDBNT. - C'est Ia veritê. Dbs 1a preiniUre annbe, aprbs I'aclibveiiienl'
des travaux, j'ai irrigub 10.000 gaiilettes de terre ; dans les Leinps ordinairos, ces
terres rendaient environ ?O livres, elles ont alors donne 50 livros, soit 1111
exchdent de 300 milIiers de Sucre, qui n'a rien cotite eri siis poiir la cultiire, en
comptant 33 pour 100 pour les frais de fabrication, ce qui serait exager6, i1 rede
encore iin erc4dent de 50.000 Irancs, tandis que ma part dans les frais de cniiali-
setion de Ia rive gauclie de la rivière eles Pluies ne m'en nvail cofik que 35.000.
C'esl l&un fait qiie je n'avais pas cite, parce qii'il y aureit clanger B le gbnbraliser
et que j'ai ci'aint d'olivrir Ia porte L des esperances exagerees dans ce sem, innis
on pourrait l'ajouter en note dans mon rapport, si Ia Cliambre le clesire.
M. Cli. LEORAS. - Le fait est assez important polir être cite, même avoc cetle
reserve.
rioi-i?;e3iroils qiie lo voluino cl'cau iiécessaire pour l'irrigation de
1ii cniiiit! varie eiitre 1 ei 3 litres h ln seconcle et par liectare.
Ilniis ccs liixiitss, iious ncliiietLroiis, pour la iilesure usitee dans
le pnys, qu'uii dtibit ile 3 1. 75 par secoiidc peut sulfire B l'arro-
sngo d ' i i i ~auperficio cio 1.000 gauleites, soi t, clans la pratique,
:I. piotl i:iil)o tl.'cnu p i l r 10.000 gauleltes. Dnns ces conclitioiis, 10s
l~liiriiíi.l;iorispouilroiil:btrc irriguim eiiviron tous les quinze jours.
l . h i i s les 1ocaliti.s si!clies, lorsque le volume d'eau dont on
tlisposo esk irisiifrisnnt, i1 peul: M e avaiitageux cle iio consiclercr
1,'irrigntioii quo coiniiic u n moyeii cle conserver 1a plante, saiis
1ti. paussoil i~ci.ivcinl?nLcli v0g6ta.l:ioil. Daiis ce cas, les airosages
~ i o i i ~ ~ r nNro i i t lilus espaces, ol: Ia auperficie irriguie plus étenclue,
nvec: lo iiibiilo volurnr: il'enu. Viciiiienl les pluies ile l'été, ces
p1i~ntii:Liiiiis];)rorrilroiit uii essor riipido o t cloiineroiil: encore des
i~Asiilti~ts sniisfnisniits. I k inodc cllirrigntion est praticpd sur les
1)riil1i'.iiitBsilii I:liniic'li.oii cl: do Iti Riviòre tles Pluies.
tr Poiir LRR (:II~I;II~CS swondaires, lelles que mais, tabacs, etc.,
la ryi.~aiitilhtl'e!nii iibi:cssnire poiir l'arrosage cclesceiid h 1. Íitre
puibsiit:oliilo ot piir 1.000 gnule1l;os.

(i Des átiides pr6alaùles des terraiiis. - Qiiancl oil clisgosera il'ul?


voliiiiic! tl'ciiiii siil'lisíiiil, i1 inuilri~11r6alablcirieiit prockcler h une
Oliitln ilcs Loimiiis cliio 1'011 sc? pro1)osci.a d'irriguer. Ce poiiit esl
1i.h i iiil)o~*lniil:i1 1iiii1 iii biiagcr l'enu, la reilclre accessible
lmrloiil, iil)riigo~~ soii l)ni8ooursíiulnnl qii'oii le pourra, faciliter
~ 0 1 1i!oouloii~ont~1110 C O ~ S (11i'i:llc ii scrvi, kviler les clègraclatioiis
(111sol, oulitl 1101i11cwilux Lrnvilux une ilircclio~iqui en rende
l'cixc'l,aiil.iciii iiiissl fnci lo at niisui i:ooiioiiiiclue que possible.
v I)ciiis Ias lircqwii:'lil.s tl'iiiio grande ~ t c n d u c ,dont le sol acci-
iloirli3 lii.i!saiilo tlos piili!s varihcs, tles cl6pressions ilc lerrains,
(:(!H iilililns iIo\~i-oiiLhlrr: Cailrs ali iiioycn d'un plaii clc iiivellc-
iiii!iil coii11iIi!l, 01. rii:cossilcroill, prescllie loujours, l'interveution
i l ' i i i i lioiiiiiic: ila I'iirl. I l ~ i ~
iiolrc,
s piiys, eii vur, ducluel nous
('!(!~*\V(~II?Jco li-tivnil, lii tlbclivilcl nnlurelle e t presque toujours
aoii~lntilc12es larrus rim1 cos Bturlcs faciles. I1 suffira dos indica-
lioiia que ~louuallons cloliilcr poui lmrinellro aux agriculteurs
330 CULTURE DE LA CANNE A SUCRE

de faire eux-inèmcs le tracé de leurs inslallations, pour peu


c~u'ilsaien t l'liaùitude de se servir d'un niveau d'eau.
La superficie h irriguer scra rléteriiiinée par le parcours clu
canal priiicipal ou d'arrivée. On s'assurera donc s'il exisle sur
ces terrains des crètes, cles iiiontiaules l~récéclésde clépressions
qui ne per~iieltraientpas à l'eau cl'arriver partout. On relèvera
lous ces points au iiiveau et on les fera disparaitre au iiioyeii de
terrassemeiils ou de berges. Ces orivrages peuvent ètre cons-
truits de difierentes rna~iières,suivant leur importante. Quand
ils ne devront pas avoir beaucoul, d'étendue, ni une grande
êlevntion, les terrassements suffisent. On aura seulenienl soin
de les gazoiiner pour eviter les clégradations. Uaiis le cas con-
Iraire, on fera des einpierrements eii talus nvec des roches
brutes el; sans iiiortier, et on y piacera uii canal en inortier de
bétoii, ioiiil e1 coles. Cette iiiçtallation offre une grande solidité;
uiic fois Ctablie, oii ii'a. plus à y revenir. Dans les cas pressaiits,
on peut einployer cles bhches ou canaux cii bois, supportés par
de simples potenux bieii assujettis d m s le sol.

trDes travaux d'installatiou pour la distribution des eanx. -


A p r h ces trnvaux pr6liminaires, on 1)rocedera au tracé cles
caiiaux pour ia concluite et la distributioii iles eaux. Le canal
princil)al ou cl'arrivbe, lorsclue sa prise cl'eau sera faite dans
une riviore ou uii ruisseau, aura son entrée coiislruite eii
niagonnerie solide avec enclave eii p i ~ r r ede tnille; ori aura soiu
cl'y prati quer, de chaque có té, des rainures l)erpeiidiculai res
poui le placenient d'une vaiine clestinée à régulariser I'entrde de
I'eau el, au besoin, h intercepter son pessage au inoinent cles
grandes crues. La vniiiie peut étre construite eri bois ou en tdle
et iiiuuie d'un levjer ou d'un cric pour en iacililer le manieiiienl.
c( Le iiivolleinent du canal sera fait h i ou 3 iililliinètres par
iiihtrc; eii restant claiis ces limites on assurera sa coiiservation,
et on laissera eii iiessous de son parcours une plus grande
superficie d irriguer.
c( Lorsqu'on aura a fraiicliir iles obstacles sérieux qui néces-
siteronl des ouvrages importaiits, oii ljourra clioisir suivant les
ciis, ellh'(1 11)s R ~ u ~ ! c ~ L ~C11 c s i l i ~ ~ o ~ i ~ l e18s
s i sjplions
e, e11 fonte, les
1s L~]julliir(X,e k . NOUS~ o i l ~ e i i i e r o ne11 s , parei1 tas, de con-
s i i l h r 10s llolilliies c0111lidhiiki 01 dc preliclre lcurs coaseils. On
t h i h r n c~illsi Li1o1111t31iieii1sO U ~ C erreur,q S ~ O U V B enlralller
~ ~ L
(10 gl.lllltl(:s ( l ~ l ~ u isuris i ~ ~allciridrc
~, le bu1 proposé.
(( 1110dfl (10 ~ 0 1 1 ~ ~ 1 ' 1 1 ~i111 ~ ~ 0cannl
11 prilicipal, les matérjaux
clu'oll lieul Y oiiipioycr, varienl suivaiil I n iialure des sols qu'il
f i i ~ d l ' ih'iL~Or~(?l'.
~ Ihiis los tcilrairls co[~ipacts,j sous-sols ar@-
loiis, uli siriiliio t:i~oiiso~lioiil pcnl sullire. On m r a soin, alors, de
tluniinr lirix 1)tii1ciis(lu canal uno incliiiaison suifisaiite, et d'en
gtwíiiliicir li1 par110 supdriouro pour hviler les ddgradations. La
l)oiilc i~dollli(x n i i liiliis scra cl'aÜlanl plus graiide que le lerrain
cil'irisci iiioins tLo corisislaiico. La barge iniérieure clu cmal devra
Dlllo iiivolh i10 iiicz~iibrr,h oí'l'rir u n passnge cominode pour la
survoil1iiiii:o clu caiiul c1 son eiilrclieii. Di~iisles sols sablonneux
oii ~iii!rroiis,iloiil. lo soiis-sol esl l)eriiidablc, oii devra recourir
a tii!s Lri~vriiixplus tlisl~oiiilieux,si l'on ile veut s'exposer A des
liorlos i I J i ~ u ior~lisiiliisablos
i l)ar 10s iiifillralions. E n général, les
co~~i!lios d'iwigiiio vnlcnniqua qui coinposenl le sol de nolre Ile
i.ciiif~rriiio~iL i i r i 1ioiii1)rouscs w~vilCs,iies fissures par lesc~uelles

lJonii i'iiil. wiis clu'oii sJonril~arc:oivo. Toules les fois yu'on reiicoii-
tiwa iii~o1 o i ~ ~rciclioiiw, o ou fosiiihe do 1uC lenilrc, inélaiig6e de
~)arlicis1,liiii ou nioiiis 11 uros, iioiis eiigagerons L com truire ele
~ u i l o10 ~1~11111,foi111 o1 cfilús, 011 inortior ile 11élon hyclraulique.
],a iiiiir;oiiilorici ortliiic~ii~o, lcllt~que ln coiislruiselit les ouvriers
i 1 ii ~ J I L Y H , Ittisso, ILVLIC1c ~ O I L I ~lillrcc S, i10 giwicles quanli 18s rl'eau.
11 Iinil rilui3s 011vri1' 1)i1~~Coi1i16~1i(!1iL 10s joiiits iles moollons, eii
~y!Lji.oll 103 gi~riiilii,otc., r»,joinloyc!r Sortcinaril avec du inorlier
(10 1)01011I ~ y ~ l r i ~ i iíJwi11d I i ~ ~ ~10i 1)0101i
~ ~ . esl bieii h i l , i1 prc~~cl, rtwc
!(i loriil~s,In ~:~~iiaiciliiiici? tlo la l)ic!rrc, sa ílurbr: esl indefinie, Nous
iilsiçti,lis ~ L I(:OL ~11oilll,qiii OSL tilÒs iliil~ortanl,Ias économies
fi\il(ls011 l,~~p(jil t ; t ~~iiiissonl1)nr coiiler f014 cller.
J,op,ilii~10 <!u~litlilo tlbrivation iicvrn Blrc co~islruililnns des
l,iilllos (l'uri a(;t:(:s iliClioiIc pour 10 Iraiisporlco~iiiiiepour l'enlllloi
ilos illriti;piaux, iious ii'Ii6siloiis pns h conseillcr l'eiiiploi de la
l;)io, oull~Lrujl (les caiiaus tlo ce geme i eles pris iiioderbfi ;
332 CULTURE DE LA CANNE A SUCRE

l'épaisseur du niétal varie entre 3 et 5 milliniètres, suivant Ia


section du canal; on lui cloilne toute la stabilite et toute la rigi-
dité nécessaires au iiioyen de fers cornières; ces ouvrages
durent très longtemps en les entretenant, de loin en loiil, ilvec
une couclie de peinture ou de black. I h n s le c& indique, i1 cofite
moins cher que la iiiáçonnerie
c( Le canal principal ele clérivatioii cloit traverser les berres &
irriguer dans toute leur étendue.
L'eau rendue, i1 iaut ln repartir et la clistrilriuer dans les
cliamps ; plusieurs sortes de canaux sont nécessaires pour cela :
c( i 0 Les canaux el'alimentation qui orit leur tete cle prise dans
le canal cl'arrivee. 11s ne servent pas direcLemeilL h l'irrigation;
c( 20 Les rigoles qui s'einb~anclientsur les cailaux d'nlii~ieill;n-
tion et qui cleversent l'eau dans lcs silloiis;
(( 30 E n h , les cailaux de colaLure dnns lesc~iieluvieiinei~L

aùoutir les rigoles et qui repoivent l'escécleiit cles enux eL laci-


l i lent leur BcoulemeiiL.
c( Pour donner une idee ~ l el'enseinble de oes Lravnus, nous
avons cru devoir joindre ce rapport un plan cle 1'iilsLnllat.ioii
conimencée sur la propriété de la Rivière cles Pliiies (i),Saiis le
recoinmailder comme un modèle h suivre, i1 pourra aidei. i ooin-
prendre les explica-tions qui vont suivre.
Les canaux d'alinientation peuveiit suivre '10s plus grandes
pentes. Dans les clépressioi~sde terrain seulerneill., ils devrciiit
etre ilivelés de illanière B nssurer le libre écouleiilent de l'eau.
Leurs tracés offrent quelquei'ois cles diliicul tés ; il n'est pas toii-
jours lacile de clétermiiier leurs clireclions et leurs c?inl)raricl~e-
meiits. Dans ce cas, on tracera dniis Loute 1'8teilclue ilu clianip
des lignes écpidistailtes et d'égal niveau, elles clevrorit Btre cl'nii-
tant plus rapproclibes que la pente du terrain sera plus coiiside-
rable. Ces ligiies liorizontales ii~clic~ueront, i peu près, Ia direc-
tion des rigoles cl'irrigalion et leurs perpendiculnires, celles cles
canaux d'a!imentation. On tracera doiic ces cleriliers ilalls ç e t l o

( I ) Ce plan est dbpose au Secretariat de Ia Chambre, à. l'kIBlol dcVille de Sainl-


Denis.
directioll, e11 les espaçant, eux ou lcurs e n ~ I ~ ~ a nù ~ ~ ~ e ~ ~ ~ + ~ ~
200 lnètres au lllaximuln. Cependaiit, quand 12 chanil, h irriguer
est coupé p a r d s s clieinins, il est pi.8Pkralile multiplier
canaux d'alimentation et d'en pltlcer Oans cliaque poi.tioii divi-
sionnaire d u terroin.
(( On évitera ainsi de couper Ia route par le pr~~loiigelliel~t ~lt.~
i'igoles. Les c h e m i i ~ siie seront alors Irancliisque par le pasçuge
des connux íl'alimcntation. Ces cannus exigent u n esliace libre
de 2 iilètres a u moins pour iaciliter. les travaus qli'un aura U y
iaire et aussi le passage des jrrigateurs.
u Les c a n a u s tl'alin~eritationclkterniinés, lf: triic; tles rigoles
n'ofire plus clc clifficultés. Nous engageoiis inc? riieltre en trc
clles qu'un intervalle de 10 i 15 iiiètres a u lilus; oii inknagei-a
ainsi l'eau e1 o n accdkrern les nrrosages. Sur ln ligne descanaus
cl'alimenhtioii, des piquels plant6s t i 1n distaiice qui rient d'6tr.e
inclicjuke, iiiarclueront le point de départ des rigoles qui s'y
embranclieront B droite ct h gauclie; on proc8clera ensuite B leur
iiivellernent et h leur trace. La pente clonner peut varier entre
O et 5 milliniktres par metre, suivant la. plus ou nioins grantle
permkabili ti. des terrains. I1 peut arriver, durant cette o p h -
tion, que par suite des pentes variées d u terrain, les rigoles
s'écarlent entre elles 6, de grandes distances, ou bien se rrippro-
client de inaniere à se coniondre. Dans le preniier cas, on pro-
cédera p a r tâtonnement en diminunnt I'ecarteinent de 10 ou
15 mètres a u point de dbpart; dons le second cas, on sera obligê
d'arrêler le tracé cles rigales h d'assez courtes distances, B un
intervalle convenable. I1 sera alors nécessaire d e relier leur
extrémit& à 1s rigole iiilérieurc, afin de leur cloriner une issue
d s ~ i le
s canal cle colature dont naus allons parler.
(( ~ o u a\,olls
s dit que les canaux d'alimentation devaient 8i.e
espaces h 200 nlètres au maximum ; les rigoles qui s'y embran-
chelit a u même point, des deux côtés, n'auront donc
portée maximuin de 100 niètrcs. A cette distance, et pareille-
mellt aux canaux d'alinientation, on marquera le canal de
colafure o ù vieildront aboutir ~ O U les ~ Srigoles.
Les canaux d'alinientation. et de colature doivent toujours
334 CULTURE DE L A CANNE A SUCRE

avoir une issue libre qui permette aux eaux perclues ou en exc8-
delit de s'écouler eii dehors du cliaixp. Les rigoles qui abou-
lissenl- aux chemins devront aussi cloiiner librement clans leurs
cuvetl,es qui leur tiendront lieu de colateur. 011 en coinprenclrri.
l'u tilité : les eaux s'écoulant eil trop grande aboridarice et mal
[Iirigde~,peuvent occasionner de grancls dkgrlts clnns les terraiiis
culliv9s; en laissant les issues libres, h l'kpoqiie cles granrles
pluies, Jes eaux qui ii'airront pas Até absorbées par le sol seront
recueillies par les canaux e t déversées nu deliors.
K T A creusemeiit de ces cnnaux clans les terres parfaitemeiit
lrailcl-ies, pourront se laire au moyen cl'iiistruments attelCs ct
al~propriesa ce genre de travail, mais 1e cx sc présenterí).
rnrcment et on c1cvr.a l'ef'fectuei. au moyen clu pic ou de Ia
piocl-ie. Ce creusement n'offre rieii de particulier pour 10s
cnnnux cl'aliint?nLation ; on leur cloiinera une seclion proportioil-
nelle h. la cluantité cl'eau quJils clevront recevoir. Les caiiaux
de colature, cl'abord de faible dimension, clevront aller c11
s'8largissaiit un peu, le volume dJeau qu'ils sont appelés à recc-
voir devant aller en augmentant. Dans les fortes pentes, on
pourra placer clrins ces canaux, de distance en distance, do
petits seuils pour retenir les terres qui seraient entrainbes par
lcs eaux.
c( La confection des rigoles exige plus de précautions; leur
nivelIemcii1 doit être maintenu avec ùeaucoup cle soin pour
assurer uii ecoulement régulier de l'eau; leur 1wofondeur iie
devra pas excéder 20 a 25 cei~tirnèt~es, inoitié cleblai, inoilid
reinblai, lcs cates en talus; leur largeur sera de 40 centimèlres
h la partie supérieure. En établissant ces caiiaux presque la
surface du sol et en relief, nous avons rleux buis : éviter les
iníiltratioiis et dominer le terrain pour faciliter Ie cléverseinenl
de l'cau dans les sillonç. Quand les rigoles traverseront des
terras perméables et qui absorbenl une trop grande quantite
d'eau, oii essaiera de les étaiicher en rapportant de 1s terre glaise
hien piloiitiée dont oii forinera le lond et les cates. Si les iilfil-
trations ne soiil pas trop considéraùles, on peut les arrhter plus
écoiiomiquernent en délayant dans l'eau du sable fin et des
ierres nrgileuses. Ces matières entrainées par l'eau pénbtren t
daris les Assures et finisseiit par les bouclier.
( c L'inslallatioii, cziiisi faite, peut imniédiatemeiit fonctioiiner,
mais, aprbs quelclues mois, i1 sera nécessaire d'y revenir. Lcs
canaux d'nliincntation, nvec leurspentes souvent rapides, auront
6th affouillWs par les enux. Oii les pnvera en roclies brutes relikes
Ii iiilervnllcs par dos pczrpniilgs; les c6tbs seront foriilés de Ia
iiibiiie maiiibre, les roclies bien appuyées avec de Ia terre pilhe.
Cc trilvnil se inil rnpiclemeiit pai. de simples iilanceuvres et offre
iilir: grancle solidi te. Nous recomniandons seulement, sux poiiits
cl'iiilerseclion cles rigolos c t cles caiiaux cl'alimeiilalion, ele formei.
lcs c1unli.c angles nvec rles pierres assez fortes, doi11 on aura
t~biitlucleux cotbs A angle droit, pour iorrner les têtes iles iigoles.
On en coriiprendra lJulilit4 c p m l iious iiidiquerons Ir: inocle de
proc8der pour l'einploi cles eaux.
(( Les rigoles devroiit &tre eiitretenues avec soin pendanl les

premieri; lernps, jusqu'à ce que leur sol soit bien affermi et que
lJllerbr:y ait poussé. Cet entretien devra btre confi8 aux irrigueurs
el rester clniis leurs attributions. Au inoinent des grattes, les
honimes ele la baiicle clevi.ont s'abstenir ele touclier aux canaux
o u h leurs abords ; ils y osrnclieront sjmpleme~itles liautes
herbes h la niain.
(( Avec iiotre ins tallnlion, les clieniins ne sont franchiç que par

les canaux d'aliineiilation; le genre il'ouvrage qui nous a le


n~ieuxréussi pour cela esl ln siinple cuvette ou radier. 011 les
pave soliclemenl en iuocllons étbtés et ploces debout, et on lui
doniie uiie courùc assez clouce pour èviler les chocs au lmsoge
eles cliarrelles. Pour traverser les clien-iilis publics, ti peu ele
proioiideur, les ouvrages en inaçonnerie offrent peu de solicliti:;
i1 Saul avoir recours h des tubes en fonte sirnplenie~itenterres et
recouverts de riiacadain.

(( Emploi des eaux. - Quand oii voudra irriguei1, de petites

plniicheltcs de 15 i 20 ccnlimètres de largeur (suivant que les


rigoles auront de 20 & 25 centirnètres de profondcur), seront
placdcs en travers clu caiial d'aliinentation et appuyées contre les
3:xi CULTUIIE DE L i C A N N E A SUCRE

iwclics iiifericures formant l8tes de rigoles. Cette clisposition


prise, o11 cnlkvera la vanne de prise d'enu clu cailal d'alimoiita-
lioil. I3n dcseendant, I'eau reiicolitraiit 1t:s planclieltes qui
forinent obslacle à son passage, s'eiigngera h droile e1 B gauclie
clans lcs rigoles. Son niveau s'elevan t rapicleiiionl, clle iraiicliirn
In preniihre plnnchellc, e1 ira. rencoiitrer I R secoiide oii les
lni'incs cfkls se procluironl, e1 ainsi de suito jusqu'8 ~puiseineiit.
A 1a dei.ilii;,re planclielle o11 8lnnchera le caiial cl'í~liiiieiil;~Liriii,
ilo iiln.nii:i-e A. ne pas laisscr liasser cl'enu. Uii lioiniiiu plnci: dans
oliaque rigole la lnissera rcmplir jusrp'nu boul. A ce monienl,
i l Ia lor.iiií?rn, c1 nu inoyen cle peliles eiilnillcs prnliqukcs (IUIIS
sí:s Imrils eu iace des sillons, i1 y clhersein l'enu. Ln quanlitii
1!iig&g:.6c, tlnns elinc~uesillon cloil êlrc cnlculi:e de mnniixo ;:l
iiioui ller coiiveilablei~~ciilsans enlrniiier les lerres ; l'esu
l)ozitlnilt l'arrosnge ne doi t pns Otre sonsiblciiienl lroubl6e. De
l't?xlri!iiiil0 ele sa rigole, el au iur c1 à iilesure de In saluralion
tles lerres, l'irrigueur reinonler~.vers lc canal il'aliineiilatiori,
rocoiilaiil l'enu par ele peli ts barrages qu'il clovra successivcineiil
cli:lruirc, snuf le clcrnier, rlesliné à ierrner l'eillréc~clc sa rigole,
c l h qu'clle a. ccss8 ele Conclionner. I1 l i w alors sn ylaiiclielle e1
vn lri. plncer plus bas.
c( Dans l'iilslallntioii que nous nvons clijcsilc, o11 ncoinpris que
ln silloiineiiiciil iles cliamys clevait Otre [ait ii peu pri%perpencli-
uuliiirt~i~ienl nux rigoles. Cette rhgle n'a rien d'nbsolu. Dans les
lorraiils lrop iiicliiies o11 pourra iloilner nux sillons uiic clirectioii
obliquc pour cliiiiinuer leur penle. 011 pourra aussi sdopler le
iiiodc de lroiinisoii en travem, pratirpé ti Saiiil-Paul et qui iious
scm11lC pri?[értzble nu mocle usilb dane lc pnys. Ln inorlilise
{iiiisi placric, coiiiiiiuiliclue plus clirocteinciil l'liuinidili! nu silloii,
l'eau, trouvnnl nussi un passage dar@, sa rc'?pnncle1 iiiouille en
n a p p ininoe une 121~sgrande suflace h Ia [ois, saiis ilbgracler le
sol.
Cc que nous vous cliroiis, eil tarininanl, cles avaiilagcs ele
l'irrigalioii appliquée L nos eullurcs, n e rencontrera cliee vcus,
Messieurs, qu'une coilvicli oii cl$jh failc : iacullb clc plaiiler c1 de
rbaliser les r8uollcs aux inoments les plus Cavorables; kmililés
polir apPllter en tout ternps, aux terrains, les funiures qu'ils
h l a m e n t ; enfin ècononiie nolahle dans Ia riinin-d'ceuvre pour
l'entrelien de nos cullures.
Conime conséquence imm&liate, le rendement de nos recoltes
doit se ressentir de ces arii8liorations; mais l'accroissen-ient iles
produits ne pourrait êlre chiiTre. 11 rloit naturellement varier
avec les différences de cliniats, de sols et de cultures. Si, dans
les régioils sèohes, OU faute de pluies, aucune culture n'est
possible, tous les procluits du sol doivent Gtre attribués a I'irri-
gcztioii, on peut clire aussi que son application n'est pas sans
iilfluence s u r le rendement iles recoltes dans les loctilit&s plu-
vieuses. Comrne nous l'avons dkja explique, l'arrosage phiodiquc
iie favorise pas seuleiiient lavégetation en entretenant les plantes
d a n s le degre d'humidite nécessaire ?L leiir dkveloppement, i1
agit encore cliiniiquement s u r le sol en lui apportârit des priri-
cipes nouveaus et en fnvorisan t Ia transformation de ses élkments
constitutifs. Signalons, en terminant, ce fait digne de remarque,
que les seules localitas cle l'lle, soumises L I'irrigation, ont pu,
durant ces dernières années, lutter avec avantage conlre tous les
fleaux clont l'influence a ete si fatale a l'agriculture coloniale.
(c Des jours nieilleurs semblent se lever sur notre paqs si
rudement éprouvé ; mais ne nous le dissimulons pas, notre sol a
perl'du de s a fertilité première, clierchons desormais 5 réparer les
lautes de notre imprévoyance. C'est en obeissant i la grande lui
de restitution, eii ameliorant nos cultures, en un mot, en niettant
e11 pratique les leçons de la science et de I'espérience que naus
al'riverons à reconquérir notre prosperite perdue.
Labour

Une bonne partie cles lerres de la Réunion ne saurail être


travaillée h l'aide d'instruments aratoires, A cause des grosses
roches et des pierres qui s'y trouvent; i1 existe cependant plus
de terres arables qu'on ne le pense généralement. La charrue
n'est pas assez ernployée et dans beaucoup d'endroils les labours
pourraient être plus profonds ; les charrues sont en général du
type Brabant numéro 4 bis doublo ou 4 spécial; on les ottelle de
six d huit bceufs et on travaille jusqu'a 15 et 30 centimètres de
profondeur. Dans les premiers labours a 20 centirnàlres en terre
ordinaire, on conipte environ quatre journées de dix heures par
hectare pour une charrue; le deuxièine coup de labour a O m. 30
demande environ trois journées. Ues essais de silloilnage A
33 cen timà tres ont étè fai ts pour la plantation de la canne, mais
nous ne pensons pas qu'on ait continué et nous ignoroils quels
sont les motifs de l'abandon de cette inéthode de planlation.
Nous savons que la charrue a dom6 quelques cléceptions clans
le début, mais c'est sans doute parce que lcs laùours ont été mal
compris et mal executes ; on a reproclié au labouiage de ne pas
laisser aux cannes plantees assez de résistance contre les
cyclones, toujours a redouter dans nos parages, e t cle perine Ltre
aux terres de couler 1) sous l'actioii des pluies ; Ics exemplos
que nous avons sous les yeux dans les propriét8s einployailt Ia
charrue depuis de longnes annees, ainsi que les reilseignements
fournis par Hawai répondeiit victorieuseinent a ce reprochc; il
y a lieu, auparavant, de se rendre compte cle l'épaisseur du sol
proprement dil et de la prendre comme limite supérieure pour
la profondeur du labourage, dc façon i ne pas mélanger aveo la
Ilonne teme cles é l h e n t s du sous-sol souvent d~fectueus;ce
clernier peut ètre travaillé pai. les fouilleuses qui l'niut-!uhlissent
et le divisent sans le rainener plus haut, en outre les labourii
cloivent ritre entrepris deux ou trois mais nu rnoins avant Ia
glantaticin, et i1 est peut-etre bon pour les sols vierges de n'en
augmenter Ia proiondeur que grailuellement.
Le travail de labourage pourrait souvent se fnire m&xnique-
ment soit & l'aicle de inoteurs a vnpeur ou à alcoul, ou niieus
encore à. l'aide d'une force nmtrice captke dans nos chutes d'eau
et transportee par l'klectricite ; on arriverait ailisi, dans plusieurs
localites, h augmenter les profondeurs actuelles de 0 nl. C5 et
O m. 30. Pourquoi n'y aurait-i1 pas des entrepreneurs de labou-
rage, mécanique ou autre C Là encore de petites associations ou
syndicats entre propriétaires-voisinç, rendraient de grantls
services. Sur quelques doinaines, les sarclages et les binages
sont faits a l'aide cl'un bceuf attelé une charrue vigneronne et
coilduit par u n homine ; dans les champs ou on laisse les pailles,
on arrive h faire avec un attelage 80 h 90 gsulettes, ou 20 aYes
environ par jour.
I1 serait h clésirer de voir ces méthodes de travaux de Ia terre
A l'aicle d'animaus, plus repandues qu'eiles ne le sont actuelle-
iilent, tant à cause de la réduction de la rnniii-d'cxuvre que de
l'augnlentation de rendement qu'elles procurent dans les recoltes.
T r a n s p o r t s de la canne

De grandes exploitations à la Réunion onf déji inoiitré toul le


parti que 1'011 pouvait tirer des transports inécaniques.
La Rivière du Mât, h Saint-Anclré, utilise pour ses terres
accident6es cinq embranchements de c( wire-rope N ayant un
développement de 12 Itiloniètres environ et desservanf Ia presque
totalité de Ia propriété, avec, en plus, le doiriaine d u Desert
et les Planteurs rlu Bras-des-Clievrelles; ils transportent environ
par a n 20.000 tonnes dc cannes, plus les ei~graispoiir Ia culture,
ainsi que les fagots et les G00 h 700 cordes de bois nécessaires 5 la
distillerie et & l'usine; son action s'etend sur une superficie de
1.200 a 1.500 hectares; l'une des brancl-ies traverse la prolonde
trarichee de la Rivière du Mât.
Une autre propri&é, le Gol, ti Saint-Louis, a iilstallé sur
sol1 plateteau une voie ferrée Decauville de O m , 60, avec deux
lriloinètres environ de voie fixe e1 deux de voie trailsportable, la
traction se fait l'aide de bceufs; cinq de ces animaux trainent
u n relai se composant de deux grancls wagons à boggies portant
cliacuil 3 tonnes de cannes, et a l'avant un petil wagon muni
de frein, porlant 1 tome. La canne est déchargée direclement
cles wagons sur la table du inoulin de première pression; on
compte 50 tonnes de moyenne par jourriée de dix heures, avec
trois petits wagons, six grancls wagons, cinq bceuis et cinq
lionimes; ce Decauville clessert une suriace d'environ 400 bec-
tares, et en plus de la canne, transporte l o fuinier, les engrais,
le fourrage.
011 trouve encore quelques ckbles traversant des ravines,
aomine celui de Mahavel au-dessus du Bras de la Plaine,
celui de Maisoii -Rouge a u - dessus du Mouclloil>-Gris ; i1 a
existe, l~araft-il,a u h d o i s à Sainte-Rose des plans dits automo-
leurs; dans sy~tblllI3les cktrrettes glissaient s u r deç bandes
de I-iois ou de h fixécs a u plan, ia charrelte plejne descenclante
enlrail-iail, liar l'iiitarin6diaire d'uii cjble, la cllarrette vide
~elllollktiit~ ; c'èlnit, en einbryon, le systènie des funiculaires 6
coii trepoicls.
011 voil coiiibien, en ghiiéral, esL peu perfectioniié le traiisport
clc lii. caiiiie, e1 cepenclant notrc pays est favorisè par sa confor-
izialioii ; coiiiiiie iious le inoil lrerons plus loin, lacréation cl'usines
c:onlrales Ir& piiissaiilas est inévitable; elles devront 6tre autant
que possible plnci!cs contre le clieniin de ler cle 1'Etat (C. P. R.)
qui dessert presque LouL le lillornl ou reliees avec lui par une
voia fixe. Uc diulailce en dislaiice, la C. P. 13. aurait des voies de
garngo pouvnnl conleiiir iin iionibre determine de wagoiis, clans
lasc~iiihvit?ntlriiicnl loinbor les liaquets tle caiines aineiiés des
11ttuls pnr 10s nyise-ropcI), les wagoiis reinorques par dcs loco-
iiiolives, culrcraieiil clirccleiiient daiis l'usiiie et saraient lk
clechnrg8s nuloiiialicluemeiit sur la cliaine d'aliinentation des
iiiouliiis, p l n c h en ooiilrc-bas; les emplaceinents des voies cle
gnragu soraiaiil cldleriiiinds par les liesoiiis e.t la topograpliie dcs
lioux, c+l lcs (( wire-rope 1) monleraient a toutes les hauteurs
lililos, ayuiit cux-inbn-ies cles statioiis iiitermkdiaires e t des
(?inl~rniiclzeirionls.l'resque Lous ces câ1)les pourraient marclier
sous l'oclinii sculc de Ia grnvilé; i1 est admis liar les construc-
laliru cp'il silllit, pour cela, cl'uiie pente genèrale iiioyciine de
[ O p u r ~ O O , 1)niis lc cas OU lcs terrains avoisiilant ['usina
sornieiil IruvcrsGs liar cles roules relativemeilt plates ou en pentti
clouce, uIie voic forrbe cle O 111. 60, nvec tractioll lllécaniVe,
s ~ r a1i iiid iqu& sur l'accoleiiieii L de ces routes ; en u n nlo6
Loules 10s clisl)()sitionr; seraienl prises pour r k h i r e h lnain-
d'muvre ali. iiijnimum.
[l (;s[ i l ~ l ~ r ~ s ç de
a i isuivre
t ies essak cllli Se l~oursuiventeil ce
Llioliir:rilbi\S&liri(;c,dprouvée liar lc surrali, col~cer1lWlla traction
l'liitlc dlautomobilcs, de camioris (i. VapeUr et de locolnotives
roiilières ; cn i900, ]a RBunion, la peste bovine a detruit tous
342 CULTURE DE LA CANNE A SUCRE A LA R ~ U N I O N

les bceufs de charroi dans une moi tié cle l'ile, et i1 faut prmdre
ses précautions contre le retour cl'un semblable fleau, sans
comptar la necessite de climinuer le plus possiùle la main-
d'ceuvre; le prjx d'achat des bceufs et rles mules croit sans cesse
et, actuellernent, on voit des petits planteurs obligés de recourir
h u n cliarroi étranger, payer jusqu'g 6 francs les 1.000 lcjlo-
grammes, pour une clistance de 10 h 12 lrilomètres ; en 1884-1885,
on avai t dfi offrir, rlans une localite de la partie Sous le Vent,
50 pour 100 de la valeur cle la canne pour son transpori j. l'usine.
Le prix moyeri pour 5 A 10 kjloinètres varie de 2 Ir. 50 6. 4 fr. 50
la tonne. Suivant les difficultés des chemins et cles lieux, une
cliarrette a deux bceuis ou S trois inules porte cle 1.000 à
1.500 kilogranlmes.
Dèji le Crédit Foncier Colonial utilise la C. P. H. pour
transporter la Rivière des Ruches les inaniocs de ses propriétés
de Sainte-Marie et de Sainte-Suzanrie, soi tun parcours maximum
de 26 lrilomètres (le inanioc cornme matière preinière vaut de 20
k 25 francs). Lc iarif spécial P. V. auinéro 1 compte, par ~vagoil
de 5 a 6 tonnes utiles, 8 francs pour un parcours de O B 12 lrilo-
mètres, avec O fr. 60 par wagon et par kiloinètre au clel8 de i2;
i1 y aurait peut-être lieu de demander sa rwision, soit pour une
diminution de prix, soit pour une augmenlation de la premiòre
distance fixée, avec suppression clu droit de 1franc par einlmn-
chement quancl ce clernier consisterait en une simple voie de
garage; la C. P. R. gagnerait certainement k favoriser ce
transport de n~archandiselourde. Même avec le prix actuel, le
traiisport, par tonne de cannes, varierait de 1fr. 50 a 1 ir. 80,
suivaiit le chargement clu tvagon, jusqu'a une clis tance de 12 lcilo-
mètres. Une autre solution consisterait pour la C. P. R. à laisser
le même tarif avec des wagons plus forls comme, croyons-nous,
les derniers reçus et pouvant porter de 7 B 8 tonnes; l'auginen-
tal.ion d u poids cle ses rails actuels permettrait i la voie de
supporter facilement cette charge.
De toutes ces considératioils, i1 nous semble ressortir que le
problème de transport B longue distance est assaz facile a
rhsoudre a l a Réunion, au point de vue technique et économique.
La inain-dJceuvre est fournie par des travailleurs du pays, au
inois ou i la journée, et par des travailleur9 venant de lJexté-
rieur, li& par un contrat d'engagement de un S trois ans. Les
difficiil tés de recrutcment au dehors, l'exode des t ravailleurs
créoles vers Madagascar, le recrutement militaire, la décrois-
sance rapide du nombre d'engagés, par suite cles decès de
vieillards, cles rapatriements et des ilaturalisatioils (décret du
30 mars 1881); l'irrégulari té des journaliers font h la Réunion de
la main-dyceuvre u n pro blème nutreinen t grave qu'en Hawai.
Nous ne nous éteildrons pas sur ce point, si connu de tous; 1s
solution eil est urgenle et elle est extrêmement simple, si le
r*ouvp,rnemen t nletropolitainveut seulement enlever les entraves
mises dans le recrutement aux Comores par les clauses presque
prohiùitives rlu cl8crct du l e r iévrier 1902 et autoriser B nouvcau
l e recruteinent dans les Indes Aiiglaises. Le nomùre cles iniini-
grnnts de toutes les nations, cafres, malgaches, indiens, etc.,
qui était en 1859 de 64.733, n'etait plus que de 41.045 travailleurs
effeclifs eil 1881 e1 cle 13.578 en 1902, se décomposant ainsi :
344 CULTURE DE L A ÇANNE A SUCRE A L A R ~ U N I O N

Tableau c o m p a r a t i f des e f f e c t i f s d'immigrants au


31 décembre 1881 et au 31 decembre 1902,dJapr8s
les statistiques o f f i c i e l l e s .

INIIIBNS
Bomities . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27.034 li. 366
Femmcs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.281 :),o111
Garqons au-rlessous de I 0 nris . . . . . . . . . 1.. 222 770
Fillcs au-dessoiis dc I 0 arls. . . . . . . . . . . 3.6!)7 8111

A déduire : leiiiiiies el. enfaiils qui iie sonl par


ciigages poui Ia ciilliire . . . . . . . . . . .

A V ~ I I : \ I S S (I:.~FRES1~1,AIAI,(:AI:III;S)
...................
I-Iori~iiles . 13.518 .
;i il3'1
Feiniiics .................... i .:I60 l.311Ij
darcons ali-dessous de I0 nns . . . . . . . . . 1.801 :1!M
Filles ali-dessoiis de I0 ans. . . . . . . . . . . 1.11Xl '1111
41.16!) H . 1%
A dcduirc : feninies o1 ciiinnts. ........ 7.671 2.101
13.018 li. %li

C,tiIPIOIS I
Homiues. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Pemmes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
tiarcons aii-dessous de i 0 aiis . . . . . . . . .
Filles aii-dessoiis de 10 ans. . . . . . . . . . .

A derl'iiire : Iernines et enlaiits. ........

I~I~APITULATION
Indiens . ...................
Africains. ...................
Chinois . ...................

" Ce chiare de 13.878 compretid un grarid noinhro do vieillards 01 de doiiics-


tiques, i1 est, eii outre, appelé B subir une clbcroissaiico l i & rapide, par suilo d o
l'apppliwlion dii dbcret dii 30 ma1's 1881.
Extrait du d i s c o u r s de M . Léon Colson
le 17 juin, dans la réunion plénière des Chambres
dfAgriculture et de Commerce et du Syndicat de
Recrutement des Travailleurs libres, en prbsence de
M. le sénateur Drouhet.

(( Que1 s e m l'avenir iles sucres avec la nouvelle legislation?


C( 011 110 peul gubro 1~prevoir, mais quoi quJil arrive, i1 naus
i'aut absol~linentet 5 href clélai diininuer nos p r i s de rcvieilt.
Des clocuiiienls clemaildès au consul Erailr,ais d'l-Iawai e1 qui
vont Clre publihs hientôt, i1 semble r6sulter qu'eil ameliorant
110s ]~rocécles tle culture et de iabricatioil, e11 coilceiltrant 110s
iuuyens cl'action, clu nioiils quant aux usines, nous pnurroils
nrriver i ce but surtout par une extractioil beaucouli l ~ l u slorle
clu sucre contenu dans la cannc, mais pour cela, nous avons
l~esointle iorls cnpitaux, doiit i'aiilortissemeut deniandera plu-
sicurs aimées. Comineiit nous lancer dans ces clépenses si nous
ile sommes pas sfirs tl'avoir la inaiil-~l'czuvrenécossaire à ces
cléveloppon~eiltsct i~ces translorniations? Nous ne pouvons plus
assurer l'entretioil coilvenable cles torres en ciillure clont Ia
quailli te diinjilue cependaiil cliaque année.

cc ParSois cornine ~lnilsla dernierc campagne, ilous sommes


iorcés de laisser seclier sur piecl rles récoltes, faute d e travail-
lcurs, malgrk dos auginentations de salaires, Croit-on vraiment
qu'en pareillc occurcilce, s'il y avilit suffisainment de bras
crbolas, on sc laisserait acculcr & une telle cxtrémite? Que
puis-je vous clire sur cette question si grave qui il'ait déjà éte
346 CULTURE DE LA CANNE A SUCRE

repeti: ceilt fois et mieux que je ne saurais le faire, en particulier


par notre digne président, M. Dolabaratz.

tr Bieil du mal a deja Bté cause par le retarcl apporté dans sa


solution, réductioil de la surface des terres cultivées, réductioii
des rendeinents aux champs et dans la fabrication, par suite de
lYex8cutiontardive ou superficiellc des travaux et de l'irrégula-
rité des journaliers, et coinme conséquence diminution de plus
en plus rapide de la fortune publique et privee de la Héunion.
Nous avons cependant tout essayé pour encourager la régularité
des travailleurs creoles. Quelques-uns de nous ont voulu les
associer aux benéfices de l'entreprise, soit coznme M. Garsault
au ((Moulin Joli )i, par des boils de participation et proportion-
nellemenl a leurs journees de présenceavec un miniinum acquis,
soit avec iles bases cleteriniilées d'avance conmc dans une cles
grandes propriétés qui, une année, en fin ele caiilliagne, a clislri-
bué aux travailleurs plus de 35 pour 100 de leurs salaircs lixes
comme part seulemen t dans les bénéfices, soit eiicore autreinent.
Ni l'augmentation cles salaires fixes, ni l'espoir de trouver i1 la
fin de la campagne uno rémunération supl~lén~entaire, ili le
droit d'nvoir quelque terre a cultiver pour eux, sans aucune
redevance, n'ont pu faire obteilir, d e leur part, une plus grande
régulari té, c'est u n fait clevnnt leque1 i1 fau t s'iilclincr, et les
causes en son t bien connues ; chez beaucoul] l'espri t cl'épargne
et d'éconoinie n'a pas encore penetré et comme, grace au clinint,
leurs besoins sont très limités, ils sr, reposent clès qu'ils ont
gagné la peli te somine d'argcnt nécessai re pour Ia semaine.
Souvent aussi ils ont cles terres en fer~iiageou en coloiiage
et naturellenieilt quand le temps est favorable ils cultivent
pour eux avant de cultiver pour les autres, abaiidoiiiiant i1
chaque instant et brusqueinent Ie travail ~lespropriétbs qui les
emploien t.
<( On nous a dit d e chercher a faire aiiner le travail dc la
terre. La Chambre cl'ilgriculture a lait dans ce sens tout
ce qui dépendai t d'elle ; dernièrement encore no Ire syinpathique
gouvcrneur, M. Samnsy, a nommé une Coininission olficielle
d'enseigneinent agricole qui a trace u n prograinme complet
étudie dans tous ses détitils au point de vue technique et admi-
llistratif : leçons élémentaires théoriques et pratiques d'ensei-
gnement agricole, avec de petits jardins cultivés par les élèves
eux-mèines dans ~ R S écoles p-iinaires, note spéciale au certi-
fi&t cl'etudes priinaires, courç d9agriculture plus approfondi aUX
&leves du cours iiormal primaire avec coefficient plus é k v é
pour la no te spéciale la sortie, eonférenees agricoles faculta-
tives a tous les granas &leves d u Lyeée avec si possible, une
anilée complémentaire consacrée uniquemeilt aux cultures et
aux inclustries de la colonie, c r é a t i ~ i ld'une Ferme-Ecole la
Providente avec une vingtaine d e pensionnaires, coilférences
agricoles publiques préparées p a r des spécialisies et faites
mbthodiquement dans une dizaine de centres ruraux pai. les
insliluteurs pulAics les plus aptes.

(( Ce programme executé peut dails l'avenir doniier un éIan


aux tentatives d'arnélioration de culture, préparer des agricul-
teurs Bclairés et intelligents, provoquer chez beaucoup le desir
de s'instruire, arréter peut-être u n p e u l'exode íles campagnes
vers les vjlles, mais i1 faut bien reconnaitre que tout cela ne
saurait avoir sucune répercussion chez le journalier qui n'a
pas cle m8tier, qui ne posskde r i e n et qui va chez les autres
uniquement pour subvenir & ses hesoins et h eeux de sa famille;
irait-i1 d'ailleurs davantage, s'il aim ai t l a terre ;inéme en ce cas,
nous aurions toujours h assurer le travajl des usines.
(( I1 est inutile de nous étendre davantage, tout le monde
est d'accord sur la nécessité d'un compl.41nent cle main-cl'oeuvrc:
les tableaux qui ont accompagné l a d e r n i h e péti tion établissent
la présence de 41.045 travailleurs effectifs en 1881 et de 13.578
seulement en 1901, comprenant u n grand nomhre de domes-
tiques et de vieillards et appelé eii outre h decroitre trks rapi-
clemont par suite de l'application d u décret du 30 mars 1881;
e n 1882 la surface employée h la culture de la canne etait estimée
par Mnillard h 62.000 hectares, elle est à peine aujourdJhui
de 25 i 28.000. Usez de plus cl'appareils mécaniques, nous
348 CULTURE DE LA CANNE A SUCRE

clit-on encore, rnaiç il fâut quancl nlêine du monde pour les faire
inarcher, tout a une ljiliite et ce n'est pas une mesure suffi-
sante. A u x ileç Hawai, citées partout coinme ayaot réulisé
des cboses surprenantes dans cet ordre cl'idées, on patit cepen-
d a n t du inanque eles bras depuis 1'abroga.tioil des contrats des
travailleurs étrangers, en juin 1000, date de laprise cle possession
p a r les Etats-Unis, au point que le gouverneur Américain,
dcvau t le vote unani lile d u Parleinent local et les réolamalions
cles planteurs, n'a pas llesité a de~nanderi la Métropole le rétu-
Illisseinent des contrats.

I1 ilous í'aut donc des liras, a rnoins d'abaildoiiiler gratluel-


Ioinent n o s champs et nosusines ousontenfouis tant de capi taux
et tant cl'épargnes. Mais ou les rencontrerl
Nous avoils í'rappé h toutes les portes, nous avons chei'cli6
h Java, d a n s I'ltido-Chiiie, c11 Cliiiic, clans les possessioils Por-
tugaisas d e I'hfrique orieiitale, à Djibouti, clails lios posses-
siolis d e 1'APricliie occideiltale, a Madagascar, aux Comoves, par-
lout n o u s avons fait des teiitatives guiclées par le présideill de
no tre Syildica t, Ril. Dolabnratz, et souteuues liar MM. les
g o u v e m e u r s Danel, Beauchamp et Saiiiary, nous n'avoiis r e d e
tlevant aucuo sacrifice cl'argent, et pourtailt nous ii'svons pas
iilêixe réussi cornbler les vides caus8s par les rapa trieinen ts,
lcs clCcès e t les naturalisations. Oui, h un iiioment donué, nous
nvions e u l'espoir de pouvoir trouver Ia. main-cl'auvre iilrlis-
pr,tisabIe, unicluemen t dans les colonies ou pro teclorals Fran-
çais, e n particulier A Madagascar et aux C:oinores, vous coii-
naissez nos d8silhsions; B RiIadagasciir, le general Galliini nous
n opposé k maintes raprises des refus catégoriques ; aux
Coinores, seu1 enclroi t qiii nous ai1 fourni quelclues ho~nmes,
inalgrO leu obstacles de toute iiature, iious somines ni1i%t8s
aujourd.l'l-iui par les clauses presque prohiliitives du clecrel du
lcrfevrier 1902 ; nous n'nùancloniions pas cependanl ce clernier
centi'e d e recrulernent et daiis une de ses rhceriles reunions le
Syndicat vient de voter de nouvelles mesures qui aboutironl
proùablement A un resultat partiel favorable. Toutelois les
Comores avec leur population restreinte, dejh dimiiiuée par le
départ d'liornrries pour toutes destinations, ne sauraient nous
fournir qu'une faible partie du contingent qui nous est neces-
saire. En outre coinbien de temps clurera la possibilité de ce
recrutement. Ces iles ainsi que Mayotte, ne seront-eiles pas
bientôt sous la dépeiiclance du Gouvernement general de Mada-
gascar qui gardera pour lui tous les travailleurs, et si cette éven-
tualité ne se produi t pas, n'aurons-nous pas toujours un con-
current sérieux tlans notre grande volsine, ioreil?e elle-mênie
d'aller au tlehors chercher Ia maiii-d'ccuvrc utile R ses travaux.

« Reste iloiic seule I'I~irleaiiglaise oii la population est sura-


bondantc, ou le recruteineiit est facile et l~oii;nous connaissons
la résistance à notre cliiiiat et les aptitucles des travailleurs d e
cette contrke, nous en avoiis dans nos ateliers e1 ils nous don-
n e n t sntisfaction. O11 craiilt les pr6tciitions ct les ingerences des
représentants, des puissnnces Btrangères ; si parfois, cles incon
vrhients de cetle nature se sont proclui ts, cela n'a été qu'un inci-
dent passager, ùlhn~i?cl'ailleurs par ces puissances étrangères
elles-mêmes.

i( I1 y a certaineinent quelques clauses dures dans la conven-


tion intervenue entre les gouvernements français et anglais,
mais nous avons tout lieu de croire que nous arriverons assez
facilement à les Iaire modifier, particuli$rement eii ce qui com
cerne le maroniiage e1 Ia durée des ciigagements et des réenga-
gements.

Vous avez pu, M. le Sdiiateur, depuis votre arrivée, appré-


la situation de la Colonie et vous renclre coinpte par
s-même d e sos aspirations, vous avez vu la presse entière,
distinction, se niettre Ia thte du mouvement, ce dont nous
es heureux de Ia feliciter et de la remercier publiquement ;
constatez aujourd'hui l'unanimi t8 des représeiltants de
ulture et LIUcomrnerce; nous vous deinaudons en conse-
e faire connailre lout oela B vos collegues de notre
représentation et au Gouvernernent, afin de provoquer cles
mesures urgentes pour le rétablissement de l'immigration
inclienne, la seule qui puisse réponclre entièrement et rapide-
ment h nos besoins. I1 n'a pas dependu de vous cp'elle ne nous
soit renduc depuis Longtemps, ;lussi est-ce avcc confiante que
nous vous prions de nous continuer votre prbcieux concours.
Une fois de plus vous aurez rendu un service signalé à. la
RBunion. 1)

Enseignement agrioole

Le document ci-clessus retraoe le programme srrbtè par la


Commission oificielle de l'ihseigneiment agricole; i1 est i sou-
haiter que malgré la crise que traverse le pays, ou plutôl: préci-
sément à cause d'elle, le Conseil général prenne en consiclération
les vceux exprimes h maintes reprises par la Chambre d'hgri-
culture et f a s e étudier A fond les mesures propos6es.
Rendement aux ohamps
--

Comme nous l'avoiis dit plus haut, les statistiques agicoles


faisant défaut, nous n'avoils pour nous rexiseigner que quelques
ùliifl'res publies par cies directeurs ou propriétairos de progrès.
Nous ciorixions ci-clessous un tableau inciiquant Ia production
moyeniia de quinze propritiies situées dans diverses parties de
l'ile et prises parmi les mieux cultivées.
Rendements c u l t u r a u x d'un ensemble de quinze

AniiEo de cyclono.

AnnEe d e cycloric.

82.985
(124 lcg, h 1s
gnulette.)

N. B. - On constatera
350 CULTUKE DE L A C A N N E A SUCRE

m n l s culturaux en cannes vierges, due h ce que les plantatioils


Sc faisant maintenaut tarclivemeilt par suite cle Ia péilurie cles
bras, la plante il'a pas une durée de végetaLioil suifisanle pour
preildre tout son dheloppenient.
Les plantatioiis doivent se faire en ilecembre et jailvier,
elles s e i o n t aujourcl'hui jusqu'eil avril.
Ces quinze proprietés lournissent environ le sixiklile de la
production totale de la coloilie. Avant cl'aller plus loiii, nous
fdrons observes que pour bieii comparer les rendeinenls cul tu-
raux de la Béunion à ceux cl'l-Iamai, il iaul se reporler aux asso-
lements q u e nous avons exposes plus haul eL reinarquer que
beauco-cip de coupes ici sont faites k uii a n ; nous doiinons les
rendeinents niojrens, clepuis 2897, d'une des propriélds bieri
entreteimes de la partie du Veilt, aynilt de bonnes terres,
suffisainment arrosèes eL cornportaiit enriron 140.000 gaulettes
(332 l-iect.) cri rotatioli; loutes les cannes ont dtC fertilisées
avec la ior~iiiiledu C. P. C. ; Les première e1 dcuxième repousses
sont coupées a cluatorze mois, les caniies vierges í i clix-huit.

Rendements culturaux.

--
par gaulette (1) par 1iectni.e

Annb de cgclone

(1) L'hectare compt8 pour 4.21 gaulettes ; Ia gaiiletle vaul exacteiiicut


23 centlares ?h, telle qu'elle a Bte nrloptee p:w ortlonnance dii Conseil Provincial
du %L fevrier 1715.
A L A RHUNION 353
Pour appr6cier Ia diifêreiice de reiiilement cpi peut exisler
s u r les caiiiics d'un méine terraiii, clu'oii Inisse filcr ou clu'oii
coupe a un ali, i1 suffit d e considérer les resultats ci-dessous,
ob tenus s u r cles cliaiiips irriguih cl'êgale valeur et d'une étendue
d e 15 .O00 gaulettes cliacuii et ayan t reçu Ies mêmes engrais
Comparaison des rendernents
entre des cannes de 1 4 et 22 mois.

11ENDELIIENTS EN KILOGHANNES
PAI1 GAULFTTB
AGE DES CANNIB
-
,1889 WJO ,1891 I892
-
PronllBrc coupc, i4 niois ., . . ,165 IG9 IG7 I69
- - 29 mois .... 248 229 2G!) 2G I

Doiixibriie coiipo, .I/l inois. ... i29 135 1111 ,121


- -- 20 IIIO~S. ... *lOZ 216 170 75

TroislBme coiipe, ,1 an. ..... 11 101 11 4 07


- 2011iois. ... 11 203 O 4 50

Rendements par hectare.

INCNDEMENTS EN 1IILOGRA;UhlES

AGK DlCS CANNES _---


,1889

Premibre conpe, 44 nioiu .... 69.365


- - 22 rnois . . . , 101.700
--
Deiixihno coupe, 24 mois. ... 54.300
- - 20 m o i . .. , G0.435
.-
Troisibino coiipe, 12 mois. ... a
- - 20 mois. ... )i
Nous le repétons pour qu'il n'y ait pas de confusion ; i1 s'agit,
dans les exemples cites, de terres comptant parmi les nieilleuiles
et les mieux travailldes; le rendement gén6ral moyen est loin
cl'atteindre ces chiffres, soit par suite d'une qualité ilu sol infé-
rieure aux prbcédents, soit par suite d'une culture moins soi-
gnée, soit par suite d'absence d'engrais, soit pour toute autre
cause; le colonage partiaire te1 qu'il existe dome, ri quelques
exceptions près, des rendeinents trAs médiocres et nous pensons,
il'après notre pratique personnelle, que Ia moyeiine générale
par hectare ne clbpasse pas pour l'ile entière 40.000 Irilogrammes
par hectare en toutes cannes.
P r i x d e revient des 1.000 kilogrammes
de cannes

La difficultè s'accentue encore là, faute de clocuments; les


seuls B l h e n t s publibs sont ceux de M.Dolabaratz, dans unte
eornmunicatioi~faite le 10 janvier 1895, au Sy.ndicat central
Agricole, ou i1 clonne comme prix de revient moyen pour la
culture des 1.000 Irilogrammes de cannes au C. I?. C., penilant
les ciily exercices anterieurs, 2G Ir. 20 en francs au pair de la
Réunion; i1 iait remarquer que les esploitations reprises en
inanvnis etat sont grevées cle Irais d'aniortissement e1 d'impenses,
eiiviroii 2 irnncs par tonne, qui rloiveiit clisparaftre Liientôt et
niême que, à l'aide de progrks culturaux h rkaliser, i1 espère
abaisser le prix de revieiit A 20 francs la tonne; sur l'une iles
proprietés entièremcnt laliouralile ílu C. P. C., on n pu escep-
tionnellemeilt, en certaines annees, olitenir la canne 8 12 Irnncs
les 1.000 lcilogrammes.
Dans de boimes terres irriguèes de la partie Sous le Vent,
avec le laliourage, l'irrigation et le transport par voie Ierree, les
cannes reildues A l'usine ressortent de 12 Li 15 frailcs; sur le
inême domaine, pour les terrilins rles hauts noii irrigues et dans
une iégion relat iveinen t sèclie, l e transport s'effec tuan t liar
cliarrette, le prix varie suivant les pluies tomhées dans l'année,
de 14 S 19 francs. Tout cela ne peut sans chance de gros ecarts
etre génèralisé par suite des conditions si diverses de clirilat,
d'arrosage, de main-d'ceuvre, de distance, d'assolement, de ferti-
lisation, de qualit6 de terre, etc., etc.
Les cannes ont étè payées pendant ces derniSres années, en
argent du pays, de 15 A 18 francs ou, eii nature, de 56 A 6.2 lrg. 500
de sucre de premier jet; les sucres premier jet se sont veiiùu~
sur place en gare ou en marine 28 Ir. 50 de inoyenne en 1901 li1
27 francs en 1902 en argent du pays, le change inoyen ayant O16
de G 5 8 poui 100. Les planteurs no gagnaient pas beaucoup nvoc
ces prix, mais ils faisaient encoi'e cepeiidant un peu de 11énéIico;
nous pouvons dom admettre sous les réserves ci-dessus, quci 1ii
prix de revient des cannes i'eildues & l'usine varie sur les pro-
priétés recourant h la main-d'ceuvre d'autrui, de 12 a 22 fraiiw,
et pour les petits planteurs, de 12 i 15 Irancs en conlptant loui9n
journées a u taux orclinaire; ceux-ci, en cffet, n'oat pas de Iib~Lis
genéraux, ils peuvent clonner à la caime tous les soins en tciiilis
voulu, 1s Iertiliser converiablement avec le lumier de leurs íiiii-
maux, fairc des composls, avoir un peti t chnrroi personnel l)i!ii
onéreux et servant a d'autres transports au retour et d a i i ~l i 1
saison morte, etc.
Ces prix diniiilueraieilt eilcore avec l'elnploi de la charr.uo iiii
cela os1 possihle et la fcrtilisation par rles engrais appropriíw,
Le prix de revienl des iles Hawai, d'après le ceilsus aiiléricniii
de 1900 est de 24 Cr. 86 les i.000 Irilogramiiies renclus h l'usiiii,,
pour tout l'arcl-iipel ; le Consul indique de 29 a 2 0 francs pour 1(w
meilleures propriétes. On voit ùonc que, même dans les coritli-
tions actuelles au point de vue strict cles prix des 1.000 Irilii-
gramnies de cannes rmdues a l'usine, nous arrivons à. d'aiiwi
bons resultats que ceux obtenus à Hamai, malgré l'anciennelti t l i i
nos temes, et nous réussirioils encore mieux si nous leur empriiii-
tions le bon côté de lcurs méthodes et si, ayant de la m n i t i -
cl'ceuvre en quantité suffisante, nous pouvioils assurer les iac)uri~
culturales eil temps voulu. Là OU nous somines bien iiiférioiii0..i,
c'esl a l'usine, majs avant de passer a cette seconde parlie, i 1 OHL
boi1 de dire un inot du Crkdit Agricole a la Réunion e1 (10 li1
Station Experiinentale d'Hawei.
C r Q d i t Agricole

Le crhclit agricolc est bien prévu tlans les stattits de la Banque


Oificielle de la Réuiiioli, qui lui conckdent un privilège pour les
prêts sur récol te, iiiais, cn prslirlue, les proprietés d'iine certaine
iinportance peuvent seules en profiter par suite des demarches
et des Pormali tés n8cessaires, des frais généraux e t d'expertise ;
eixore les prêls soiit-ils trop courls ; celjendant la pe ti te culture
a besoin clc crC~litd bon iriarclié, elle a encore plus ùesoiii que
le bailleur nc, se imoiitre pas trop rigoureux h IJecliéance. 011
avait peiisé résoudre celte cluestion en cleiiiandarit & l'Etat
cl'ètendre, pour Ia Rdunion, le privilege de Ia Banque a tous les
prêteurs sur récolte, mais on n'a pas obtem satisfaction; i1 faut
cloiic se retourner vers 1e.Crérlit Mutuel Agricole Loncle sur le
principe fecond dc la inutualité, instituant entre les associés une
garantie reciproclue e1 laisant beneficies les enipruiiteurs d'uiie
source de créclit assurá; c'est dans ces conditioiis que s'est Coiiclé
cn :L884 le Synclicat agricole de l'arronclissement de Poligny clui
a clonné de si brillanls résultats (L). I1 serait bon aussi de
montror aux cultivateurs les avaiitages des associations coopé-
ves de consom~iialioil et d'alimentation, et cle réyaiidre
i eux cles id6es d'él-iargiic, de prévoynnçe, ~l'assistariceet
surance iiiutucllc. La Chambre d'Agriculture, clans sa s6ance
i4 mai 1902,u éinis le vceu cluc :
O Les Coinices agricoles iavoriscn t de tous leurs pouvoirs la

tion de Syndicats ngricoles locnus cle credit mutuel et soli-


ire, dans le genre tle celui de Poligily (Jura).

(4) Yoir las Suq?rlicnlsAgricolss, par le conito nn ~~OCQUIGNY


358 CULTUIIE DE L A CANNE A SUCRE A L A RÉUNION

20 Que l a Banque cle la Réunion soit tenue d'escoinpter à


5 pour 100 les billets sur les seules signatures d'uil Syndiqué et
du délégue du Syndicat reconnu légal conformément à la loi du
21 mars 1854.
30 Que ces billels puisseiit être reiiouvelés saiis entraves et
sails ainoitissemeiit penclant uii an, sur l'avis favorable clu
Syilclical.
4" (Proposition de M. A. de Villèle.) Que la Métropole ~nettea
la disposition des Syndicats agricoles locaux de Créclit Mutuel,
afin d'nicler i?i l'extension du Créclit Agricole A la RBunion, une
part de Ia subvention accordke par une loi aux Syndicats
Irançais eil gènèral à la suite du ienouvelleinent du privilkge de
la Raiicpe de France. Celte subvention serait versée a u Trésor
Colonial qui ne délivrerait, i titre de prkt, des sommes aux
Symlicats locaux, que d'aprks cles conclitioi~sréglées par un
arrêté special clu Gouverilcur.
Station Expérimentale

TA& Statjon Expérimentale d'Essais et d'hiislyses d'iiawai coiite


70.000 francs par an; elle est clirigée par un ingénieur clii~niste,
genéralement un savant comnie NM. \J7alter Maxwel, Blouin et,
acluellement, M. Cb. Eelrart (payi: 30.000 francs), avec uri ingk-
nieur agronome et deux chimistes.
LR Station d'Essais de Maurice, eritretenue par le Gouverne-
ment, est dirigée par un de nos compatriotes, 31. Bonanie,
i n g h i e u r agronoine bien connu pour sa grande coiiipétence
dans les cultures tropicales; les frais d'entretien de cette Statiori
ont été de :
Roupies Fraiics (1)
1893 . . . . . . . . . . . . 40.550 64.880 1)
1894... . . . . ..... 30.081 32.081 60
1895... . . . . ..... 31.151 33.841 60
-1896 .
.. . . . . ..... 20.590 32,944 1 )
1897. . . . . . . ..... -19.350 30.960 H

soit, en laissant de cate la première annèe, une dépense de


20.500 roupies ou 32.800 francs. M. Boname a avec lui un
chimiste adjoin t ; ses rapports annuels sont très document6s,
intéressants et pratiques. Tout en ne perdaiit pas de vue Ia
diffkrence de production totale de l'ai'cliipel Hau-ai et de l'ile
Maurice avec la nôtre, ne pourrions-nous dans la limite de nos
inoyens, avec, au besoin, une subvention de la Colonie, trouver
dans un Syndicat de plantcurs et d'uçiniers l'argent nkcessaire
pour les frais de premier etablissenient et l'eiltretien d'urie
Station analogue, & la tête de laquelle serait uii specialiste ayant
dejk rempli ces fonctions dans d'autres pays trapicaux; i l aurait

( I ) La roiipic elaril comptee B 1 ri'. 60.


360 CIJLTURE DE LA CANNE A SUCRE

iacilemeiit sur place les auxiliaires nécessaiiles. LO surplus des


randeiiieilts obtenus compeiiscrait vitc les clépcnses; la moyeiinc
d'exportation de nos sucres a été de 37.657 Loiiiies de 1891 i 1901,
ce clui h O ir. 10 par 100 lrilogra~niiies ele sucre, cloiiiierait
37.657 Iimcs, sans coiiipter les autres clciirées agricoles; cléjh la
Cliainhre cl'Agriculture, daiis son projel d'iitnblisseinenl dG
Jarclin de Ia 13rovicleiice avait proposE cle prclever uiic légitre
taxe additioiincllc sur le sucrc B l a sorlie. La Stalion serait
cliargbe cles mêmes travaux que ceus tle Ia SLíilioii d'Essais
cl'Hoiiolulu, cletaillés au cliapilrc correslmildaiil.
i l u iliorrient cle l'aliiicxi 011, le gouveriieur Ami?ricaiii avai t
prol~osi.nux plmiteurs cl'l-Iawai le raclinl rlc lour Slalioii et
l'eiitretieii de celle-ci a ses frais, iilais sous s a dircctioii; lcs
planteiirs, prCfiirant rcsler les maitres, 011.1 rcí'ush ct h cbl6 cle
leur Station, le Gouv~rrieiiieiil s'cst déciclé k cn c r i k uno
officielle qui s'occupesa cles cjucslioiis lniss8es uii pcu cn cloliors
liar l a première, tclles que lcs cullures sccoilclairos, lcs cullures
maraícliòres, l ' l i o r t i ~ u l t u ~ cln, vignc, l'dlevnge, elc., ces deus
insti tutioiis se coriiplktcnt clonc l'uiie ct l'nulro cn1ii:rciiieill.
hlalgré tous les progrès séatisks, les ~ ~ l n i i l c u rliuwaleiis
s 0111
dkcidé l'envoi cle inissioils Irécpmitcs i l'étraiiger pour élurlicr
l'organisation et les inélliodes des lmys tropioaus Ics plus reputks
et rapporter en Hawai' ce qui pourraily Blrc ulil~licluil:avec avaii-
tage ; ninsi, devant l'urgeilcc de la qucstion ele iilniii-cl'ccuvre, lc
professeur Walter iicíaxvell a k1A cliasgG cl'iiller nu Qucciislaiirl
r e c l ~ e ~ c h pourcluoi
er le systòme rles petiles leriiics s cloiiii6 de s i
bons resultats daris ce pays tandis qu'il n'a pas réussi à I-Iamai';
on a propos6 aussi cl'avoir clalis l'arcliipcl iiiêii~euil iilg6iiieur
qui visiterait coiistamrnenl les usiiies et lous les cllamlm, doniie-
rait cles conseils h cliacun, coiitrblernit les cnuscs cles rUsullals
oùtenus, assisterait aux essais cle toulc ilature, riolcrail lous lcs
perfectioniie~i~ents et Cerait cliacpc aiiiibe uii raplmrl circo~is-
taiicié sur cc cju'il aurait trouvé cle mieux ; oii concoit lacileiliciil
tous les avnntages procures pav ccl espril largo apporlh dails
leur associatioii.
E n 1881, M. Sérullas, chargé. de mission sciciilifique par 1s
MétW'ole, disai t dans une con[i.rencr, Cni to h Sain t-Denis, le
10 lllai : (c TTousavez i ~ s étrop Iargement cic: h IScondi te de vo tre
sol et, periilettez-moi de vour 10 dire puisque je suis assurénient
en cela le plus désiiit6ress~cie teus, Stntion agronoiniyue seule
peul vaus Le rendi% te1 rlu'il Etait: oui, nmis une Station large-
r m l t dotée et non pas une inçtitutiori a larluelle vous niarchan-
deriez son budget ; sinon le sacrifice rlue vous vous seriez inlpose
ne pourrait aboutir c~u'iides esliériences tronclutic~,a des recher-
ches illusoires, s a i u cesse nouvelles et toujours abandonnées,
faute d'appareils et de produits ~:liiniicluesinrlispensables et trop
coíiteux.
(( A cÔté de vos champs de cannes, n'avez-vous pos d'autres
végétaux B utiliser? Sans parler de quelques plantes aromatiques
ne possédez-vous pas une flore niétlicinale d'une variété incom-
parable et ri'line richesse peut-6trr: uniclue a u monde ? Que1 parti
tirez-?oiis rlc cette flore ; srivez-\-ous quels ririneipes immédials,
a@jlsjis,011 en pourrai t isoler ?
3 ,

Que1 vasle cl-iamp d'iiives tigation, ceperidan t, pour vo tre


Station Agronomique, dont l'attention serait constamment tenue
en eveil par 1% Charnùre dl,lgriculture ! Quelle niine Iéconde
pour vous, messieurs !
(( Toutefois, prcnez-y garde, Ia science marche vite; elle nous

pousse sans cesse ct malgrk nous. Elle est comme le Juif erraiit,
elle ne s'arrête jamais.
(( De l'autre còt8 de i'ùcénn, les syntlièses urganiques s e
succèdent avec rapidit6 et ces syntlikses sont inipi toyables. Qui
sai1 si la chiiliie, qui peut faire tout en votre faveur aujourd'liui,
ne le lera pas contre vous clans un a w n i r procIiain.
Ne cledaigiiez pas la chirnie ; i1 me semble, en effet, que c'est
elle c~uia fait de l'industrie (lu siicre de betterave ce qu'elle est
nujourcl'liui. Et ce doit être pour vous cl'unliaut et précieux ensei-
giieinent;méconnaitre cet enseigileinent serait vous exposer a u s
plus cruelles deccptions, peut-Ctre meme alioutir & u n naidrage.
(( La Statioil Agronomique ùùit être pour vous la boussole

gr&ce B laquelle vous n'irez pas Ala dérive, et la chimie sera le


pllare qui vaus emp2cliera de vaus briser s u i l'écueil ! I)
Conolusions

~ o u srhsuilions les cIií'Greiltes ainiIiornLio11s possiblcs clails


ilotre culture en &ux categoilies, Ias uiics direcle~ i111lil~-
cliates :
10 Tntroduction h brel ilelai de tixvaillcui.s, de i a ~ o i l pouvoir
faji-e 110s trayaus de culiure convcila1,iemcrit e1 1'11 k111p5 u ~ I c .
2 Meilleurs seios npporlés A ln piépnralioil e1 h h CoilSel'Vil-
tioii cles fumiers et cles coii~posts.
30 Béterinii~utionries eiigrais approgrids ilans cliaque cas
particulier à la coinpositioii du sol e1 aux co~iclitionsclimaté-
riques et autres, et augmentatioii des quanlilós jusqu'au
niaxirnum utile.
40 Selection cles meilleures variétés de camies; allernaiice ilc
ces variktés dans les assolements successiis.
50 Amélioration des façons culturales par clos lsliours pro-
fonds, partout où cela sera possible, et par I'einploi géiiérnlisil:
des instruiiients aratoires.
G0 Extension de l'irrigatioii OU cela sem éconoiniyue.
7. Amélioration cles transports a l'aidc dos (( wire-rope ou
des voies ierrkes, ou cle toul autre moyen inêcaiiiclue ;
Les autres inclirectes, mais aussi in~portantes:
So Etablissement de statistiques agricoles.
9 O Greation d'une Station c1'Essais et d'hiialyses l~ouvantêlre

subventioiincie par les communes et Ia colonie, mais créée e1


entreteiiue a frais coiiiiiiuns entre les plantcurs ai. usiiiiers syn-
diques et sous leur directioii, Ciaiis les conclilioiis indiclueos
ci-dessus avec, a la téte, un chiniistc agronome nyanl ddji êtuclid
les cultures tropicales dans cl'autres pays.
100 Envoi dans les pays les plus perlectionntL nu puint de
vue économique et organique, cl'liommes compt2ents pour &tu-
dier toutes les questions utiles a u s cultures et a u s indiistrips
tiopicales.
11"Organisation du crédit mutuel agricole ; losmntion de s y i -
dicats, de soci8tés coopératives il'alinientation ou d'acliat cn
commun (outils , engrai s , animaux reproducteurs ou de
cliarroi, etc.), de societés coopératives de pruùuctiori, d'assii-
rances rnutuelles contre la nlortnlitê des aniniaus, etc., etc.
i20 Díffusion de l'enseignement agricole, surtout dans les
kcoles primaires, avec pratique h l'appui.
QUATRISME
PAKTIE

FABRICATION D U SUCRE

A LA RÉUNION
a;iiis siiivtii-11,s o i i l i:tO i ~ t a l i i i s~l';i[iri:!; li!s
c ~ v i c r ?de.; I : ) c ~ ~ i i i ni:l~ <i(!
s li1 1;~1111111i~si011

qilolr'o iiiiiii!(!.i LY!)I-I~!VI, o i i ;i


368 FABRICATION D U SUCnE

exporté ailnuellement une moyeiiiie de 35.333 toililes de sucre


valant 13,127.461 francs et de 1898-1901 une nioyeime de
34.010 tonnes estimee 9.880.006 francs.

TABLEAU I
Exportation de sucre en tonnes.

Commerce général (en francs).

TOTAL
IAIPOHTATION EXPORTATION
UU COAIAIERCE
ProohdBs g 6 n é r a u x . - Fabrication

]-elldallt la campagne 1902, treilte-quatre usilles ont trsrailli,


nvec une production moyenne d'environ 1.100 lonnes variant de
300 i1 3.000 tomes de Sucre.
Presque partoul, Ia canne est soumise a la double pression
shcl-ie avec deux mouliils B trois cylinilres, nmnis de regulaleurs
Iiydrauliques et doilt les cliniensioiis sont très variables ; le jus
ou vesou est dêfequi: a ia chaux dans des dèiècateurs ordinaires
a double iond cle 1.500 i 1.800 litres, à raison de 60 ?I 80 gramines
de cliaux par 100 li ties, jusqu'd ce qu'on ait obtenu une réaction
A peu près neutre au papier tournesol; le jus clair va ensuite
gbndralement dans des bacs clecanteurs, puis A u n triple-eflet
vertical, le jus trouble est reioulé dans des filtres-presses ti
.Tapeui, S l'aide de pompes automatiques ou de monte-jus, et de
18, fillrè, i1 rejoint le jus clair dans le bac d'attente du triple-
effet.
Los jus concentres A environ 25 B. apparents, sous le noin de
clairce, passent aux appareils à cuire daiis le vide, Ia masse cuite
tombe soit directeiiient, soit à l'aide d'une coulotte, soit h l'aide
de charriots roulant sur rails, dans des récipients en tole ou bacs
d'empli, cl'une contenance de 30 & 80 hectolilres, ou elle se
rof'oidit; lo, masse cuite de premier jet séjourne environ qua-
rante-huit heures, 1s inasse cuite de deusième jet, de huit à dix
jours, celle de troisième jet, u n ininimum de quatre semaines et
enfin celle de quatrième jet, au moins tr0is m0is et souventpen-
clant toute l'eiltrecoupe; les premiei* et deuxième jets sont cuits
e n cristaux, les troisième et quatrième jets, au filé.
Des bacs d>empli,les masses cuites vont daus un malaxeur et
24
370 FABRICATION DU SUCRE

ensuite aux turbines soit par un transporteur avec des ouver-


tures au-dessus de chaque centrifuge, soit a l'aide de charriots
ou d'autres moyens. On clairce A la vapeur les premier, deuxième
et troisième jets ; on met u n peu d'eau dans le quatrièrne. On
vend genéralement tous les sucres de jets différents, cependaiit
quelques usines refondent leurs sucres de troisièrne et quatrièrne
jets dans le vesou ou dans Ia clairce.

Densités.

L a densite des jus est naturellement très variable, suivanl les


localitbs, les espèces de cannes, leur degré de inaluri té a l'époque
de leur coupe, les conditions dans lesquelles se soiit effectuées
leurs végétationç, etc.; la manipulation va des premiem jours
de juillet a u 31 décembre et quelquefois eil janvier, les inois les
plus favorables étant septeinbre, octobre et novernùre; la purelé
d u vesou est très affectée par les cyclones.
Dans les rapports d'une usine a Saint-Louis ~nanipulantdes
cannes des régionç liautes et des régions basses environ pai.
moitid, nous relevons les moyennes annuelles suivantes de den-
sité à 25 c. :
1891. .... 1.076,1 1897. ... . 1.078,7
1892. .. .. 1.073,3 1898. ... . 1.077,2
1893. .. .. 1.075,G 1899. ... . 1.075,1
1894. .. .. 1.078,6 1900. ... . 1.079,7
1895. .. . . 1.076,6 1901. . . . . 1.075,5
1896. .. .. 1.080,3 1902. ... . 1.074,G
Cette moyenne annuelle varie dans d'assez fortes proportions
avec son minimum de 4.068-1.072 dans les régions pluvieuses
du cate de Saint-Benoit et de Sainte-Rose et son inaximurn de
1.080-1.084 dans les usines des hauts de Saint-Paul.
M. Dolabaratz a bien voulu nous communiquer les densiléç
moyennes oùtenues à Beaulieu (Saint-Benoit) et à Vue-Belle
(Saint-Paul), d e 1894 à 1897, ainsj que les polarisalions corres-
pondanteç.
,
,iH!iI?
,1HIl:b
IH!HI
4H!17
-.^n,ax..l<-*r--- I
I
1i ! ,
,

I .~;8,:)
*l,OW,Y)
, L.
17.18
15,28
I:\,H~
44,:)[1
--
W,X
HX,P
H:)$
Hli, I

Varfations moiisuellos de la densitd aux moulins Ci 25 c

Extraction aux moulins.

or1 w ~ ~ ~ i i l i011 i r i~~4 1 t d r t ~701 Ici l o g r ~ i i i ~ l ~I lJ (O: ~~ I ~ I1111


~ Or m c l ~ l i l e l l ~
~ i ~ l l e ~ i i i ~I,tr
i ~ ioliif'i'ro
il. i10 72 Itilugi~aiiiiriesost t~tleintilails les
luonlilbs I~uaiitlueou Ltk onnuci n wilctilieril L0 liour 100 de fibres,
ou i n o i i i ~ cpaiil,ilij
, q u i iiioill.ii qiii~lyuufoisS .L3pour 100daiis les
~!6@011~ BBUI~IM, ~lí9U O P ~ O~ U lO' ~ x L r w l i o ~acliiollo l uux inoulins
vari~i 70 (L8U l ~ u :LrUU clu siwl'i! lolul di: l u uuliiie.
372 FABRICATION DU SUCRE

Dans ce qui va suivre, nous prendrons comme nioyenne


d'extraction aux nioulins 78 pour 100 qui correspond h GR kilo-
gramines de jus obleilu avec une canne ayant 11,G pour 100 de
fibres, cctte proportion de fibres est celle résultant cles nnalyses
citées'plus liaut de M. Boufflet sur les trois variétds de cniines
les plus cultivées & 1s Réunion, Loiizier, Guiiiglian ou Batavia et
Port-Mackay. La moyenne de pureté de nos jus aux mouli~isest
au inoins kgale h celle cl'Hawai', elle varie de 88 à 96.
Aiialyses de fabrication. -Nous doniions ci-dessous les niinlyses
fai tes penclant toute une canipagne dans une usiiie de la partie
Sous le Vent, manjpulant moiti6 de c.nnnes irrigukes, une parlie
cle Ia proprikté a cté conquise par des travaux de clrainage sur
des terrains marécageux.

TABLEAU IV
Composition de masses cuites par 100 kilogrammes.

VESOU
-

Densild B 1õ.. . . . 4.077,G


Urix.. ...... 19
Cristallisalile. . . . ,17,4(
Glucose.. . . . . . 0,51
Cendres. . . . . . . O,%
Ean . . . . . . . . D

Coollicitiit filucas~iluo . .. 2,9i


Pnrete.. ..... 91,9
Nombre d';tiislgse;; . 225

Resultats gkn6raux.

En supposaiit qu'on travaille des canncs ayant 11,G pour 100


de fibres, u i ~jus normal aux moulins de 1.075,5 5i. 150 avec un
coefficieiit cle pureth de 92, on considérera comme bons a la
Réunion les résultats suivants, clans les conditions norinales.
Caiines. - Riclicsse 15,O-i. - Fibres 11,G pour 100.
Jus normal. - 1.075,5 h 15" (10 l3. 2). - Brix 1R,5. - Pureté 02.
- Poln~isalion17,02.
Extractioii aux moulins. - (i9 Icilogra~iimesdejus. -78 pour 100
clu sucro lolal ilc Ia canilo.
Bagasse. - 3 Irg, 29 tlo sucre par 100 Icilogrum~ncsde caniles.
- 31 lcilog~~aiiiiiiosbczgasse par 100 lcilogran~mesde cannes. -
10,Cil. i10 sucro par 100 Irilogrni~iincsde bagassc. - 51 pour 100
d'cnu.
Ecumes. -
7 Icg. 5 tlc sucre pour 100 d'kcuines. - 1 Lg. G
dcuirios pour 100 do aniltics. - O lrg. 18 de sucre pour 100 de

Lcs 1.000 Irilograi~i~nos rlc crimes donneron t environ :


(i90 lcilogrniritii~sjus norrrinl.
125 -- masse cuile preniicr jct,
48 - - cleiixièiile jet.
28 - Lroisibmc jet.
24 - ii18losse ti 38 B.
76 Ir@, B suuro prciriior j o l polarisanl 1)8,5 cn sucre p u r : 74,36
10 - 3 - ~leuxihile ?r 0G 18,552
3 - 0 -- troisichnc - 90 3,5 L
98 kg. 7 9G,39
8 L. 8 rhuli~b 54 GL,
TABLEAU V
Pertos de sucre en fabrication.
374 FABRICATION DU SUCRE

M. Dolabaratz a communiqui? au Syndicat Central Agricole


les moyennes annuelles de renclement cles sept usirios du Crédit
Foncier Colonial, usines situees dans toutes les regions de l'ile
et comptant parmi les inieux outillies.

Kilogrammes de sucre obtenus pour 400 kilogrammes de cannes.

D'autre part nous relevons dans ba Cnnne a Sacrv ti Ea


Réunion par Deleil, le tableau suivant VI, donnant la quailtité
de sucre cl'un vesou, e11 poids et en voluine cori.esponclant a
cliaque densité; nous y ajoutuns le reildeiiieril en sucre brul! en
admettant que Ia clouble pression d o m e 6 4 I . 2 de jus soit
69 ltilograrniiies a 1.075,5 tt 150; nous rninenons aussi 150 les
degres a é r o m ~ t r e sexprirnés par Delteil a25 c. et.le sucre bi'ut eu
sucre pur avec u n coeflicient de 97.

TABLEAU VI
R e n d e m e n t s i n d u s t r i e l s A I a RBunion, d ' a p r è s Delteil.
376 FABRICAT~ON DU SUCRE

Syndicat des Usiiliers de cepays a chargé en 1902 son comité de


manufacture de recherclier , malgré leur exlraction cle 93,5
poiir 100, A obtenir encore inieux en rtugmentant l'eau de dilu-
tion, yui tte & brfilcr d u coinbustible supplémeillaire c'est-A-dire
du charbon revennnt de 40 A 50 irancs Ia tonne.
A Malca~veli,la cliffusioil directe cloiine une extraction inoyenne
aux nioulins de 96,SO pour ,100 et dans l'einballage un rcildement
clefinilif de 88 pour 100 de sucre pur par 100 kilograinmes clu
sucrc total con tenu dans la cailile ; avec une caime de 15 pour 100
de ricl-iesse, on aurait en plus que par le systeme cles broyeurs
einployes a I-Iavc7ai une rlifférence de 4 kg. 5 par toilile de canilcs
eii brfilant de 18 k 20 lrilograinmes cle charbon.
Nous tenons A faire remarquer que dans l'exeinple cil6 pour
les rendements cl'usiile a Ia Réuilion, nous nous solnines placés
dans clc bonnes conclitions et que Ia moyeime géiléiale obtenue
ici est loin cl'être aussi élevée ; ilous pensons qu'nvcc cles cannes
pesant 1.078 a 150, sai1 1.075.5 ou 10 B. 2 à 25 GL, on arrive
probablement dans toute la colonie a une inoyenile au plus
égale A 9,4 en sucre ùrut, c'est-a-dire 9,1S eil sucre pur corres-
ponclanl A une extractioii finale de 60 pour 100 rlu sucre total. cle
la canne. Cependant nousadopterons le chiffre de 64 pour 100 en
chiflres ronds, de façon que nos conclusio~~s puisscnt s'appliquer
fortiori aux rendements généraux.

Rendements industriels en Hawai et A la RBunion


avec différentes richesses de la canne. Kilogrammes
de sucre ernballé pour 100 kilogrammes de cannes.

R I C B E S S E DE L A C A N N E
EN KIIAOGRADIBIBS DE SUCHE 43 Irk .I5 16
poiir I00 ltilogratnmes de csnncs

Hawai (exl. 65 poiir ,100) . . .. .11,03 .11,90 12,75 *13,60


Relinioii (ext. 6%polir ,100) . . . 6,32 8,96 9,UO ,10,2/1
Difference en Sucre piir. . . . 2,73 2,9i 3;15 3,36
Difference en sncre brut . . . "16L 3,03 3,24 3,h6
Les géneratcuw les plus usitks B la Réunion sonl ies gé,;,,..
urs semi-lubulaires h bouilleurs de Cai1 et de Fives-Liiie,
mx tubes B luinec avec ou sans rctoiir de flamnies et aussi
~elquesaqua- tubulaircs, sysl&nw cle Nseyer et sys teme dc
sbcoclr et Wilcox.
Le tabloau cj-clessous dome, pour l'usine du Gol, les poids
:coinbusliblc supplkmenlairo, briilé avoc des anciens genéra-
urs simples D bouilleurs cliauffés a la hsgasse séchée au
~leil,e 1 avec deux cliaudières de Naeyer chauffées a la bagasse
: d e . Ces derilières ont chacuile 317 inètrw carrks de surlace
: cbauffe, un seu1 four comloun esl placi! entre les deux; celte
;ine pratique Ia doul~leprcssion scclie avec une extraction aux
loulins d e 67 6 70 kilograninios de vesou, elle travaille de 10 b
3 tonncs de caiines l'lleur'e avec uil rendement iooyen de 9,(iB.
Dqpuis 1899, on ne Irirfile plus de paille de cannes; les totaux
)rnprennent le coinbustible consoiiimci! pour le turbinage des
as produils penclant l'eiilre-&upe.

'oids en kilogrammes de combustible suppl6mentaire


ligneux par tonne de cannes.

BAGASSIC ~ l k t 1 1 hAU SOLEIL

V de Rlvdguen o, installé en 1901 au Quartiei Français


Gnies généialcurs de Naeyer avec un four Babcocli h
378 FABRICATION DD SUCRE

ùagasse verte devant chacun; i1 est arrivé A n'avoir plus besoin


de combus tible supplemen taire.
011 conipte en général a Ia Réunion, par tonne de cannes et
heure de 40 a 50 mètres carres de surface de chauffe, de O mP20
- O m' 30 d e section d e cheminée d'une hauteur de 30 mètres et
O m 9 60 - O m' 70 de surface de grille; on ne donne genéralement
pas plus da hauteur aux clieminées a cause des cyclones et cslles
en tdle sont toujours maintenues par quatre ou même huit
haubans.
Dans un travail t r è s documenté présenté par M. Patureau,
i n g h i e u r E. C. P., à 1'Association des Chimisles de France (i),
l'auteur examine le travail de seize usines a l'ile Maurice, ayant
ernployé des métl-iodes différentes d'extraction pendant la cam-
pagne de 1896 e t i1 en discute les résuliats, particulièrement au
point de vue clu combustible nécessaire en plus de la bagmse.

TABLEAU IX
P o i d s e n k i l o g r a m m e s de combustible supplkmen-
t a i r e avec differents proc8des d'extraction CI l'ile
Maurice, c a m p a g n e 1896.

PROCÉDJ?D'EXTRACTION BOIS PAILLE

Uoublc pression sbche. . . .. . .. .. 25,G 47,G


Doiiùlo prossion avec niaceration. ... .. 8,x 78
Triple pression sòclie . . . . . . . . . . . I, 68,Q
Triple pression avec macération . . . . .. *13,7 55,7

Diffusion de Ia Bagasse.

Avant de passer aux prix de revient, nous teiions a doimer


communioatioii d e rbsultats procures par u n de nos amis, ingé-
nieur E. G. I'., s u r la diffusion de la bagasse en Espagne; i1
s'agit d'une usine travaillant 300 tonnes en vingt-quatre heures;

( i ) Voir les bullotjns d'octobre et novembre 1897.


Ia canne passe d'abord dans deux moulins B troiscylindres, puisa
ia suite, ilans une hatterie de diffusi?urs au nombre de dix nyant
chacun une cnpacité de 30 Iiectolitres.

Campagne 4899

Caime. - Richesse 11, 65. - Fiùres 10 pour 100.


Jus des mouliiis. - Densité 1.065,8. - Polarisation i3,25.
- Glucose O,98. - PuretB 80,5. - Extraction aux moulins 68 1. 6
de jus iioriuol pour i00 lcilogruniii~r,sde cannes.
Jus de diffusian. - Densité 1.032,7. -
Polarisation 5,85.
- Glucose, O,??'. -Puretb, 69,s. -291iIres pour 100I~ilogi~amines
de cnnnes.
Bagasse. - O kg. 55 de sucre pour 100 Iiitograriiines de úagasse.
- 29 kilogrammes de bagasse pour 100 kilogranintes de cannes
-, O kg. 15 ilc sucre pour i00 lcilogiamrnes de cannes.
Eiitrbo en Cabricntion : 95 I. G de jus mélange à 1.055,S. -
i1 kg. 15 de sucre pour 100 itilogramrnes de cani1es.-'95,Spour
i00 du sucre total.
Suore emhallb. - 8 6 3 ùu sucre total.
Prcmier jel. ... 7,790 h 98" . . . . . . 737
Dcuxièine jet ... 1,408 à 9G"...... i,35
Troisieine jet. . . 1,041 ir 90" . ..... O,%
Quatriènie jet. .. 0,500 h 86'. ..... 025
10,419 i0,ii

La Imgasse cst jetbe oprès son passnge aux difiussurs; on se


ser1 uniqueinenl de oharbon de terre pour leciiauffagedesgAn8-
riiteurs de I>usino.
C)i~olqildoisnu lieu Ù R doux moulins avanties difluseurson se
sni.1 il'iii~scul flprbs avoir d6coup6 ia caniie en cossetles ; les
cossetlns prcssdcs ili ffuseiit Lrès ùieii, mais le residu est encore
plus i n a u ~ a i spour servir de cornbustible, rnème quand on I:
lait passer dans un mouiin Qpongeur.
Maurioe

A Mnurice, dans u n cliscours prononci! a la Chaiiibre d'hgri-


cullure, eii 1898, M. Léclézio a compare les résultats obtenus
pai3 ileux usines eii 1897, travaillant l'une avec 1s double pres-
sioii seche, l'autre avec triple piession et niacération, toutes
ileux de premier orclre ct controlees par un ingénieur cliiiiiiste.

Carnpagne 1897.
Tripla prrsion aiec niacirblion
2 3 . 8 9 3 Ianaia de Eaonia
i 14,46 da iehsaa.

PerLes clans Ia b a g a s s . . . . .. 2,G79


- dans les ecuines . . . . . . 0,116
indélorminées avant la cuilo 0,423
- - après la cuite
- clans les melasses . . . . . 1 1,172

PerLes totales. . . . 4,690


Eiul~allecii sucrc brut par 100 Icilo-
graliiiiies de caiines. .. . . . . 9,05
lCmballé en sucro piir . .. . . . . 8,74
Eml>allb.en Sucre pur par 100 lrilo-
grammes dusucreto tal de lacanne 65,13
Coefficicnt cl'extraction auxmoulins 80
FABRICATIOS UU SUCRE A L A R ~ U M I O S RR L
De sol1 cbté, M. (360. Mayer, ingknieur chimiste, ilnns une
Btude s u r les differents modes d'estraction du jus de Ia cannt: B
Maurice donne les resultnts suivants en rameiiarit les cannes L:
une même richesse de 13 pour i00.

Pour calculer la ricl-iesse de la canne à Maurice, on emploie en


gbneral la formule suivante de M. L. Riard:
R=1,70 (B-2,30)
o u B represente la densite Baumé d u vesou à 150;cetle formule
correspoiid L u n coefficient de 0,83 pour le jus total par rapport
a u poids de la canne; ce coefficient nous parait un peu faible et,
par suite, les coefricients d'extraction aux nioulins et de l'eiiiliril-
lage de Sucre seraient légèrement forts. Le docteur E. Icwg, qui
s'est beaucoup occupk de ces questions a Maurice, d o m e (1)pour
l a composition inoyenne des cannes de ce pays une teneur en
ligneux de 10 i1,5.

(1) Reche~chessiw le jus de la c ~ ~ m e


li siuve a I'ile díaztr'ice, par le doçleiir
E. ICERY.
Cuba

U n e des caractéristiques des usines cle Cuba est d'avoir uii


matériel capaùle d'assurer i a manipulation pentlant les trois ou
quatre mois d e lil demite inaxiinum de Ia canne. Le Jorzrnal des
Pabrican2s de Sucre (I), [kvrier 1902, ilonne les résultats cl'une
des grandes u s i n e s ayant travaille en 1901, 6, tlouhle pressioii
sèche, 164.86k tonnes de cannes h raison de 1.500 tonnes par jour.
Cannes. - Ricliesse 13,60.
J u s aux moulins. - Densi te 1.072,4 A 150. - Brix 17,7. - Pola-
risation 15,45. - Purete 87,2.
Extraction aux moulins. - 71 lrg. 64 de jus iiortiiul. - 11,07 de
sucre par 100 lrilograrrimes d e cannes. - 81,3 pour 100 clu sucre
lotal.
Emballé. - 9 lrg. 28 sucre premier jet polarisant environ 950,
soit 8,75 ali sucre p u r par 100 lrilogramrnes de cannes, 64,3 pour
100 d u sucre total d e la caiine, 78,8 d u sucre entré en faùrication.
Cetle usine a u n tirage assez bas pour son sucre de premier
jet; elle vend aux Etats-Unis le sirop de premierégoulau titrage
environ 5 Ir. 40 l'hectolitre s u r la base des 500 de sucre.
I í n ingenieur chimiste a bien voulu nous iaire connaitre les
renclements d e la carnpagne de 1903 pour une usine ayanl tra-
vaillé pendant les ineilleurs mois de l'année, janvier, février,
mnrs, a ruison d e 300 tonnes par jour avec la double pression
sèch e.
Cannes. - Richesse 16,43. - Fibres 11 pour 100.

( I ) Voir ariiicxe, page 35'3.


FABRTCATION DU SUCRE A LA RÉUNION 383
Jus normal. - Densite 1.085 & 150. - Polarisation 18,4G. -
Puret6 89.
MBlasse pour distillerie. - PuretQ58,3.
Extraction aux moulins. - 66 kg. G de jus. - 74,B pour 100 d u
Sucre tol;al. - 12,29 sucre par 100 Icilogrammes de cannes.
Bagasse. - 3 3 4 de bagaçse. - 4 lcg. 14 d e sucre par 100 lcilo-
gramines de cannes. - 12 lcg. 39 de Sucre p a r 100 kilogran~mes
d e bagasso.

Emballé,.,- TCilograrnmes de sucrmepar 100 de cannes.


Ui+iil Prir
9,G7 a 950 9,18
O,9G à 910 0,87
- -
10,63 10,OCi
Emballb. - 61 lcg. 1 sucre pur pour 100 d u sucre total.

Prix de revient de la manipulation d'une tonne de


cannes.

Dans une intbcessante communication au Syndicat central


Agrioolo lo 10 janvier 1895, M. Dolabaratz indiquait comrne ptix
de revient pour la inanipulation des 1.000 lcilogrammes de cannes
rlans les sept usinos de cette societé, pendant les cinq exeri:iccs
1889-1893, le chiffre de G fr. 63 ùans leque1 n'entraient ni I'intkrêl
du capital, ni son nmortissement, ni le change, ni 1s valeur de
la mdlasse produilc, le rendement moyeii ayant 6th de 9,(iO.
Naus donnons ci-dessous 10 détail des frais de fakirication pen-
d a n t les sept exercites de 18944900 dans u n e usine ayant obtem
un randement moyen de 9,66; pour lacili ter la coinparaison nous
mettuns en face les chiffres correspondants des iles Havai :
384 FADRIC.4TION DU SUCRE

TABLEAU X'

Frais de fabrication par tonne de canneç


CZU capilal).
(sms inté~+t,ni a7i~ortissen~enl.

IIAWAJ

Frais gérieraux ................


(Admiriistration, rnnli&res, etu.).
hlnin-rl'~uvre. . . . . . . . . . . . . . . . .
(Eiiiploy6s, Iioiiiiiiess[~èciaiix,jouriialiers, ric.)
Installations nouvelles . . . . . . . . . . . .
I JSatreticn dii iiiateriel. . . . . . . . . . . . .
Coriib~istilile( I ) . . . . . . . . . . . . . . . .
' Ein1i:~llages. . . . . . . . . . . . . . . . . .
Tolal ..........
Par 100 liilogranimes de sucre .
...... G,03 4,78
R Lonnes de cnn
nes pour ,l tonni
de sucra.

Le cliiffre de G Cr. 41 par t o m e de cannes esl très sensil>leiilent


approché de celui atteint a u C. P. C., aussi nous adoplerons dans
nos calculs celui correspondanl de G fr. 60 par 100 lrilogrnmmes
de sucre.
Le cl-iiffre clc 4 fr. 74 esl celui doniié par le consul français;
celui decoulant clu ceiisus ainericain cle 1900 pour la campagiie
de 1899 en Hawai esl cle 5 Ir. 44 (G fr. 61 liar tonne de canncs),
n o u s prenclrons cloiic 5 ir. 40.
Lcs frais d'entretieil et d'iiislallalions nouvellcs en Hawai
sont très iaibles, parce que les usiiies encore toutes récenles ont
6té meées clès l'origine avec les clernicrs perfeclioililemeiiIs et
aussi avec une grande capacite de Iravail; innlgré un nonllire
moinclre cl'ho~ninesspéciaux et de journaliers, l'article inain-
d'ceuvre est plus élev6 que chez nous et i1 esl a présuiner que s i
n o u s adoptions leurs procédés de fabricatioli, vu la diflerence
cles salaires, cet article nous reviendrail encore a meilleur mar-

(,I) Le bois coinpte B raison de 13 francs 108 1.000 Icilograiiimes.


ché ; enfin, on n'userai t pas de comliustiùle supplémeiltaire.
L'intérêt clu capital conlpté en Hawai & O ir. 82 revieiit A la
RBunion i environ Iiranc par tonne de cannes manipulées,
l'intdrêt étant compté h G pour 100 l'an.

Prix de revient total des 300 kilogrammes de sucre


r e n d u s e n France.

I1 y a lieu toul d'abord de dBcluire, à raison de 10 francs la


barrique de 225 litres, la valeur des 18 a 20 litres de mélasse
produits par tonile de cannes, soit cnviron O Ir. 80, ce qui
Eaisse pour les frais de fabrication par i00 lrilogra~nmesde sucre
5 fr. 80.
De l'usine jusqu'à ia livraison les frais peuvent se clécomposer
ainsi, le cours des numéros 3 Blant à, 25 frczncs :

10 Frais A la Rdunion.

10 Transport en gare . . . . . . . . . . . . . . . . . 0'100


20 Chemin de Ier, droits de quai, insnutention, magasi-
nage, embarquement . . . . . . . . . . . . . . . 1 530
30 Transi t et courtage d'afl'r6lemenl; . . . . . . . . . . O 076
40 ImpBt foncier perçu h la sortie et statistique ..... O 570
2 f2%

50 Fr&tdes messageries maritiines. ......... 3f331


60 Assurances mnritiines . . . . . . . . . . . . . . O 282
70 Courtages dc vente e t de livrnison. . . . . . . . . O 278
80 Commission et ducroire d nos coinmissionnaires,
2 pour 100 sur la vente brute . . . . . . . . . . O 768
90 Frais divers (débarquement, droits de quai, assu-
rances sur quai, manutention, magasinage,pesage,
etc.). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . O750
5 409
Soit en chilfres ronds 2 fr. 25 et 5 fr. 40, en tout 7 ir. 65.
25
386 FABRICATION DU SUCRE

D'autre part, les primes qui nous restei-it peuvei-it se d6coii-i-


poser ainsi, avec les ilouveaux droits de 24 irancs.
iD Détaxe de distance nette. . . . . . . . . . . . . . 2'35
20 6 degrés eii plus des 88 à O ir. 25 . . . . . . . . . 1 50
3" Boni de tare net . . . . . . . . . . . . . . . . . O 35
1 20
De sorte qu'eri clehors du prix de l'acquisition de la matihe
prcmiere les primes e1 les frais par 100 lrilogrammes d e sucrc so
décomposent ainsi :
Frais Rcccllcs
FaIiricstion. . . . O f G O Mklassc . . . . . . . C 'XO
Transport e1 cinlr>ai~-
rlueinei-ilhIaRBuiiioii 4 25 Primcs . . . . . . .4 20
P r ê t e t v e i i l c eii
Prance . . . . . . . 5 40 - ))

14 25 5 N

Différencc : 9 Ir. 25.


Soit un rendeinent ii-ioyen de 9,6 pour 100 (lu poids clc la
canne, avec les cl-iiffres iildiqués ci-clessus oii arrive ali lableau
suivan t :
TABLEAU XII
Prix de revient des 100 kilogrammes de Sucre par
rapport a u x p r i x de revient de Ia canne avec nos
usines actuelles.
--

PR1X DE REVtENT DE> 100 I~ILOGRAIIhIESDIE SUCRE


h

RratiBre AUsortir tle Franco Eriit Nct


l'usine I livrer
Iiord pret A livror
o11
Reunion en Prance France
A 1,A R ~ U N I O N 387
Dans tous ces calculs, afin de ize pas les compliquep, nous
ii'uvons tenu compte ni des cl&cl-ictsen cours cle route, ni du
change très vnrial~lequi s'applique ù lous les frais faits it la
Itéunion, mais sur lescluels nous tir, pouvons tabler, Qtant donnl,
les ingérences cle l'hdministration pour le n-~aintenirle plus bas
possible.
Nous alloils voir mainleiiaiit ce que devienclraient leç frais
ci-clessus en supposant cliez nous des usines perfectionnées
comme en Hawai avec u n rencleinerit g8néral de une toiine de
Sucre pour 8 Loni-ies de caiines et une valeur proportionnelle
Qgalodc la cleinihre rnólasse, soil O Ir. GII au licu de O fr. 80.

TAl3LEAU XIII
P r i x de revient des 100 kilogrammes de sucre par
rapport au prix de revient de la canne avec des
usines perfectionnbes comme en Hawai.

Ne t a livrou
cn France

011s maiiitenant quelles seraieul; les pertes ou bénéfices


i innrch6 au pnir sur les 880 roux h 25 frniics dans les
as ; nous me ttrons en parallèle aussi le cas OU Le coefficient
re p u r emballe serait de 85 pour 100 comme l'in~liquele
6 de manufacture de 1'Union cles Usiniers d'Hawai' dans
ort de d8cembrc 1902, soit 7 t. 63, avec des cannes d'une
de 15, pour 1 t o m e c16 sucre brut (1) et nous pren-
no - incliquo 10s pertas et le signe 4- les bbnóíices.
388 FAI3nICATION DU SUCRE

dions le prix de revient cles irieilleures usines 5 fr. 93 par tonne


de cannes (sans intérêt n i amortissement du capital) ou 4 ir. 52
p a r 100 lrilogrczmmes de sucre (a déduire O fr. 64 de melasse).

TABLEAU XIV
Pertes ou bdndfices avec les roux à 8S0 A 25 francs.

I'RIX DES CANNES


en fraiics
1)" '1 .O00 kilognniiiica

HOiinion ..... .
(9,G pour ,100)
Hawai' . . . . . . .
(8 lonncs poiir 1 loiiiic siicrc)
Ilalvai . . . . . . .
(7,G'J poiir .I Lonno surro)
rriciIlcureç iisines

Nous n'avons coinpris n i ainortissement, ni intérêts du capital;


l'ecarl serait encore plus grand si nous les comptions a cause de
l a capacite des usines; reste en notre i'aveui. le change possiblc
et uii n ~ e i l l e uparti
~ a tirer de nos inélasses coinme renclernent k
l a dislilleris et comrne venle; en outre, beaucoup de contrats
pour la vente de nos sucres en France ont été jusqu'ici plus
avantsgeux que le inarcbé au pair sur la cote cles 88" comme
celui pris comine exemple. EnRn, nous clevons essayer de
trouver d'autres clébouchés pour parer aux eventualités d'une
légiulation un peu instable, tels quc les rnarchés de l'lnde, cle
lYIndo-Chiile,de Ia Chine et surtout de l1Afriquedu Sud.
J1 est intéressant de recliercl-ier les prix de revient du sucre
dans les pays sucriers les plus iinporlants.

Hawai.

D'abord, en Hawai, le décompte envoyé par le coiisul français


donne 20 ir. 90 pour les 100 lrilogrammes a u sortir cle l'usine
dans les ineilleures plantations avec variation cle 19 B 21 francs;
le census américaiil indique conime rnoyenne gtnkrale ilans les
quarante-huit fabriques en activitk 5 d. íG par tume niigli\ise de
cannes, culture et fabricatioii comprises, ce qui, h 12,17 pour 100
de rendement, remet h 25 Ir. C0 les i00 liilogríii~iri~esde Sucre,
sans intérêts et sans amortissernent du capital.

Cuba.

A Cuba, on donne aux planteurs de 5 ii 6 pour i00 du Sucre


o b t e m ; le prix de fabrication est d'environ 6 fr. 50 pour iOr3 lcilo-
grammes de sucre ( i ) avec uri renùeinen t mogen de 10 pour 100
eii premier et deuxièine jets sans l'intérét du capital; or Ir; sucre
de Cuba en janvier 100-2, valait sur place iti fr. 30 les i00 Icilo-
grainmes; les 40 Iíilogrammes i'estant h l'usinier lui cuiltnient
6 Ir. 50, i1 les revendait 6 Ir. 52, c'esf-à-clire sans bkidficr. (Juant
a u planleur, ses (i0 ltilogrammes de sucre reiidu i~ I'usilie! lui
remettaieilt la canne S 9 ir. 78 Ia tonne. I1 est certnin qu'b ce pris
les planteurs ne pourront continuer í i cultiver 1a canne. Remar-
quons que les frais d'usine ã Cuba sont encore sensiblernent les
mémes cp'à la Rkunion, mais les usines se perfectionnent 1'a- 1xis
de jour en jour et, grâce A la nouvelle situalion politique ct Cco-
nomique de Cuba vis-a-visles Etats-Unis, ce niouvenlent s'accen-
tuera fortement; ces sucres agant des debouchbs naturels
eloignés des nôtres ne nous intéresserit qu'au point de vue
techilique; le droit d'entree pour eux aux Etats-Gnis cst le inènle
que pour les sucres étrangers.

Java.

Dans le Journal des Fabricants de Si~cre,du 30 juitlet 1902,


d'apiès un article trnduit du Archief T'oor* d e Jaua-Srilter Indas-
trie, i 0 juin i902 (S), on obtiei~drait B Java les rentleiuents
suivants :

(1) Voir Jownal des Fabricunts de Sucre, i6vrier 1902.


(9,) Voir annnxe, page 345.
TABLICAU XV

Rendements A Java.

IcILOGIIAIIRIES KILOGRAllRII~S
IULOGRAi\lRIES
DlC SUCHB
nn~itics D E CANNES n E sucnir
par 400 hilngrainmts
par 1icc.laro de cannes par Iiectaro

M. Vnii clen Derg, Directeur de lr7. Banque Ni:erlanclaise h


Ainslertlntii, doiiiiait coiiiine prix cle revienl cles 100 lcilo-
gr~iiniiicsd o Sucre a u sorlir de l'usiiie a Java (le floriii i 2 fr. 10) :

R4. Vau tlen Bcrg rijoulait qu'avec un amortisseniciit eli vingt


a n s , s u lnux d o 6 pour 100, i1 lallait eii 1890 preiiclre comme prix
do iwiciil inoyen 6, Java '25 fr. 50; cl'aprds M. E.-C.-TV. Jkgelberts,
sms coinlilor les depenses pour les nouvelles machines, pour
l'ngraiirlissemenl de l'blablissemeiit, pour I'achnt de inn tbriaux de
Lransporl de Ia caiine par trainway, sâns l'iiitérêt ilu capital ou
cles dolles, o n tiouve comine prix de revieiit dans cent onze
inbriqucs, en 1900, 19 Ir. 17, eL avec tous les frais rhuiiidrés
ci-dcssus, 22 h. 10; s u r ces cent onze fabriques, c~uarantee t une
travaillaient h u n piix ile 20 fr. 40, l e reste de 20 fr. 40 A 23 fr. 30.
l ~ inain-cl'auvre
a est abondaiite et a très bon marclié tL Javâ;
en 1900, les sucres élaienl payés sur place 20 fr. 40 les 100 Bilo-
grammes environ.
Franoe

Rcndements en France.
Allemagne

I h n s son nuil-16ro d u 11 mars 1903, le même journal,


s'appuyaiil pour 1'ALlemagne s u r les données d e I?.-O. Licùt et
Ics slalistiques oificielles, et pour la France en partie sur les
stutisliquos d u Ministère des Finances, car i1 n'existe rien
d'oiliciel e n ce c p i coilcerne les irais de fabrication, nrrive au
résultat suivant :
Alleriiagae Francc
Belterave . . . . . . . . . . 23'6'2.5 2.5 f 45

~5 4 francs les
1.O00 1rilograni-
ines . . . . . 1'76
M è l n s s c 300 k i l o -
grainiries i 5 Cr. 26 1 575 407 lcilograini~ies

34'550
Hentlcrrienl- eli sucre
bru t . . . . . . . 13 63 010
l'rix d a revieiil cles
100 lrilogrammcs
de sucre brut ...25 40
FABRIÇATION DU SUCRE A LA R ~ U N I O N 39.5
L'auteur de l'arlicle reconnait que dans non~bred'usines en
France, conime probablemenl aussi en Allemagne, le coiit de
fahrication, y compris l'interêt et l'amortissement, rie s'klèvepas
Aplus de 10 francs ;prenons cesderniers chiffres,pournousplaeer
dans 10s meilleures conditions existant en France, et, comnie
pour Ia Iteunion nous n'avoiis compté ni intkréts ni aniortisse-
inent, retranclions, afin de iious permettre une coinparaisoii,
ces mêmes frais pour la France et pour 1'Allemagne en les esti-
mant 8 2 francs ; on arriverait alors & un prix de revient de
26 ir. 34 pour la France et de 32 fr. O4 pour I'Allemagne.
Nous avons donc, en résumé, trouvc pour prix de rerieiit des
100 kilogramnies de Sucre en France à l'usine les trais prix
suivanls :
27'94
2G 20
26 34

Si 011 prencl le cliirfre de 26 Iraiics, l'ecart entre la Fraiice et


1'Allemngne est d'environ 4 fraiics, e.t le droit de douane seule-
inent de G Erancs ; suffira-t-il, ti cause des cartels en usage cliez
nos conourrents, B empbcher leurs sucres de pen6trer sur les
marchés de notre Mbkopole ?
I1 y aurait a ajouter coiiiiiie rocette les clegrés en plus des
88O, mais comn-ie nous n'avonç pas ooinpris les frais de transport
de l'usine nux lieux de vente, ilous adrnettrons qu'il y aura
conipensatioo.
Prix de revient h atteindre h la R6unior)

I1 serait peut-être prudent aussi de ne pas conipter sur une


prime de distance soumise au bon vouloir des Cliainbres qui ne
sembleiil précisénient pas bien disposées pour les vieilles
colonies, d'autant plus que ces primes comprises dails la loi de
finances devront revenir cliaque aiinke devant le Parlement.
Quoi qu'il en soit, h cause de l'Alleinagne, e1 pour 8tre sur de
travailler avec quelque bknéfice, i1 faul liouvoir arriver a
produire le sucre à 22 francs franco bord Rkunioil ce qui, aveu
notre système actuel, remettrai t les caniles à environ 13fr, 30, et
avec la fabrication de Hawal d environ 19 fr. 50 h21 francs. I1 est
d'ailleurs facile par les tableaux precédents de voir les prix de
caiines correspondant i cliaque prix de sucrc. Nous répétons
que dans nos calcills, à la RBunion, nous nous soinines placbs
dans les meilleures conditions actuelles de rendement & I'usine,
car pour presque toutes les usines (1) le prix de revient à bord
varie de 24 à 27 francs, sans compter les albas des cyclones et
des séclieresses si fréquentes clepuis quelques a n d e s .
Répétons aussi que ces prix ne cornportent aucun béneflce
pour I'Allemagne, en laissant de grosses pertes aux iabricants
de sucre en Prance.
En admettant que les rendements aux chanlps restent station-
ilaires à Ia Réunion, ceux d l'usine passant de 9 d 13 pour 100
l'exportation annuelle locale des sucres s'dèverait cle 37.600
tonnes d 54.700 tonnes ; nous n'avons pas besoin d'iilsistec sur
la répercussion qu'aurai t cette augmentatioii sur le buclge t
public e1 les intkrêts généraux du pays.
(1) Rlaiiipulant siirtout leurs propres carines.
Planteurs

Le planteur est payé à la Réunion en argent ou en riniiirii í~


raison de 56 ti G 2 kg. 500 de sucre par tonne de cnnnes, buiva~it
les localités; avec les prix e n persliective, la qunntitk d e sucrc li
lui attriùuée, ne saurait le rémunérer convenatle~iient.pris plus
que celle restant h l'usinier ne laisserait de benkfice ce cieriiier.
Au contraire, avec les proc&iés J'Hawai tout le rrionde s'en
tirerait; en effet, supposons toujours la canne A 15 pour iíKl de
richesse avec u n rendement de 83 pour 100 a u lieu de 8.5 pour ioO
pour avoir des chiffres nioins limités; une t o m e de cannps
donnera 124 kg. 5 de sucre pur, soit 129 kilograrnriies en siicrt!
b r u t ; portons, par exemple, i TO kilogrammes de sucre la pai't
des planteurs par tonne de cannes rendues i l'usine, il resteiao
pour l'usinier 59 lcilograrnmes de sucre qui l u i coiiterorit
5 fr. 93 de manipulation, inoins O fr. 65 de mélasse, plus C fr. 23
jusqu'a bord, soit en tout 7 Ir. 53 ; si les premiers jeis sorit 6
22 francs les i00 kilogrammes franco bord, les 59 kilopranirnes
vaudront environ 12 fr. 98, soit une difference d'erivircin Ti ir. -15
sans l'intérêt e 1 l'amortissement ciu capital qui, aiis iles Hnwai,
est estimd comme naus l'avons vu i O fr. 8.2 et que il011s porrvoiis
compter ici pour des usines neuves ii environ 1 Ir. SO avee un
amortissement de quinze i vingt ans.
Change

Restent encore pour les plnnleurs aussi 11ien que p o u r les


usiniers les cliaiices d'une élevation du cl-iange ; les ache teurs
s u r place par ordre tiennent toujours compte de son cours, h
cause de 1a concurrence, et par 1à le change profite nux petits ct
a u x g r a t ~ d sproprié taircs, les planteurs restant toujours lilircs
d e se faire payer lcurs cannes eil sucre, si le prix affiché d a a s
l'usine ne leur convieilt pns. hvec un cl-iailge de 10 pour 100 et
u n prix de sucre B 23 francs, le planteur obtienclrait 1 fr. 43 de
plus p a r t o m e de cannes k rnison de 62 kg. 500 et 1fr. G 1 A rai-
son de 70 lrilogrammes.

Variations du change A vue.

ANN~ES 1 h l ~ y E*~#l:m
~y
D E S ANKISIIS
Mo Y ENNCs
DES ANNISES

1889 3 180G 3 110


i890 8 4807 3
1891 9 1898 2 4/52
i893 10 1890 4 1/4
1893 JG 1900 4,3
189L 12 1904 638
1895 10 190% 926
Avec des extremos de O en 1898 iiisrlii'h 25 e11 1883.
U s i n e s centrales

Cornine nous I'avons vu plus liaut, l'exportntion de Ia Frnnce


es t tròs compro~nise; i1 y aura lutle sur son marche intérieur
en raison du gros stoclr actuel; ùeaucoup d'usincs, malgré leur
prix derevient trop 8lev6, essaieront clecozitinuei'leur fabrication
esperant cles jours iiieilleurs, ct ne lerrneront qu'k liout de
ressources, les habitucles prises par les cultivateurs d u Norcl
dans leur assolement ne cl-iangeront pas brusquement; par
contre les tentatives Iaites du côté de l'alcool iiidustriel absor-
l-ieront pcut-être 1)caucoup de betteraves qui constituent une cles
matièires premières les plus iinporlanles pour ce produi t. Quoi-
qu'il en soit, u n tasseinent est inévitable et les mieux outillés
seuls résisteront; i1 faut donc être parini ceux-lk et ne pas
attendre l'agonie pour appliquer le remècle.
Ue toutes les consicl6rations précéclentes, i1 résulte :
vec notre procèdé k ln ~loublepression sèche, nous ne
, ii nloins de circonstances imprevues, soutenir rii la
ence de la betterave de Prance et d'blleii-iagne, ni celle
la canne clans beaucoup de contrées, et que la déchéance
nous attend 0. h e i délai ;
20 Qu'avec une transiormation cle ilotre outillage, nous pou-
vons encare Irouver avantages et b6ni?ficcs dans la. culture de ln
canne, même avec les bas prix en perspective.
Ouellc doit être cctte Iransforiiiatioii? Elle depend des condi-
tions particulières de cliacun et avant d'abordei cette cluestion,
400 FABRICATION DU SUCRE

nous resumerons en u n tableau Ies différentes donn6es que nous


avons exposéeç dans le courant du rapport :

TABLEAU XVIII
Coefficient d e fabrication avec les differents systkmes
d'extraction.

.O Difiision directe de
Ia canne. . . . . .
L' Diffusion do la ba-
g a s .~ . . . . . .
Ia 1~8lllircnr, triplo
prcssion avec arro-
.
sage. . . . . ..
io DBflbrenr, double
prcssion avec m o -
sage. . , . . . . . .
ia T r i p l o p r e s s i o i i
.
sE.cl1c . . . . . .
Douùle p r e s s i o i i
avec macbrdion. .
10 Double p r o s s i o i i
. .
sRrlic . . . . .

Nous w o n s déjh traité les questions de combustible supplb-


inentajre et de cout de fabrication; nous avons clit aussi clu'il
étail relativeinent facile d'arriver a éviter les pertes indéterrni-
ndes dans l'usine et de les réduire au coefficient de 5 -3 pour 100
du sucre total comme en HawaT et en Espagne a u lieu de
5 - 7 pour 100 comme Maurice et la KBunion.
Toutes les usines receinment construites ou inodifiees à Java
et en Hawai ont insta116 le système de broyage et non cle diffu-
sion de la canne; Ies raisons en onl 6té exposí4es. La difl'usioii
de la bagasse serait plus tentante au premier aborcl, maia.l~lJer
2) '
partage les inconvbnicnts de 1:~prbcédente et 1,: conibuçtillr:
résultant es t encore ~ ~ l mauvais
us et presque iiiutilissble, nu
point c~u'enEspagne, où le uhnrbon ne coute paç trop clier, 13
@lupartdes usines, ainsi installées, n'essaient nlGnie l,nç ,]c
brfiler et consoininent uniquenient du cliarbon, cr: que noiis
saurions faire ici h cause de son pris de revient, 50 ii (;O francç
la tonne.
Hcstent donc les solutioiis 3 et 4 ; 13 solution 4 tloiine uii reli-
dement inoindre, tout en exigeniit une clilution plus élevke; ces
résultats oiit 6té obteilus nvec des iiioulins identiques h ceus du
numero 3 et pouvant supporter Ies ni@mtls fortes riressions
hydrauliques sur le cylinrlre supérieur, le troisiknie niouiin seu1
inanquanl; l'4conomie du iiiateriel, c'est-A-dire d'un ruouliri
sans niacliine, n'est donc pas jus tifiée en face d'une e s traction
int6rieui.e de 3,3 pour 100 ile sucre, constituant une perte sup&
rieuie de 5 kg. 10 de sucre brut ernballe par 1.000 Irilograninieç
de cannes d'une richesse de 15, et cela nvec au moins autant de
depenses.
Les autres solutions peuveiit s'appiiquer i certains cas parti-
culieis, mais, d'une façoli générale, le nieilleur proc6dk nous
semble étre celui nuniero 3 pratique en Hawai, c'est-i-dire le
defibreur a cleux cylindres suivi d'un triple nioulin h neuf
cylindres, avec u n arrosage pousse aussi loin que le perniet la
vapeur fournie par la liagasse seule, sans combustible suppli-
mentaire.
Seulement l'installation cofite clier, ct pour la réduire h ùes
frais proportionnels convenables de premier établissenient.
d'intérêts et dJamortissemeiit, i1 faut compter srrr un fort
niinimum de cannes travailler ; dans ces conllitionç aussi, 011
réduira heaucoup la nmin-d'ceuvre nécessnire h la fabricntion et
pentretien du matériel ; on est donc amené aus usines centrales
puissantes, qui, en dehors de leurs avantages techniques et
~ ~ ~ o , Q o m i q upermettront
es, aussi aux proprietaires d0barrasséç
+ f f i s p ~ c continue1
i de l'usine, de consacrer toutes leurs forces
& la culture, qu'ils sont forces d'abandonner h peu près
btement penditnt la coupe.
2G
402 FABRICATION D U SUCRE

De plus, i1 serait désirable cp'on intéressât le planteur, actuel-


lement non usinier, A l a boniie marche de l'usine, au prorala de
Ia quantité, et mgme si possible, de la qualité cles cannes
apportées par lui, soit en lui laissant la facultb d'aclieter cles
actions ou obligations, soit par une part d m s les bénéfices après
le prelèvement cles intérêts et de l'amortissement clu capital, soit
par une part eii Sucre proportionnelle (au lieu d'être fixe) au
reilclement oùtenu, soi t par tout autre moyen k étudier. De cette
iaçon, 1a cullure et I'usine, bien distinctes coinine travail et
direction, seraient néanmoins associées clans Ie résullat final.
Nous avions, dans notre qiiestionnaire, ílemancle tous les prix
utiles afin de pouvoir établir cles devis au inoiiis approximatifs,
mais nous n'avons eu aucune donnee precise. Cepeilclanl, e1
sous toutes réserves, i1 nous parait, après renscignements pris,
qulun te1 système de broyage pris a la principale inaison de
construclion (r Pulton Iron Worlrs N, Snint-Louis, clans les Mtata-
Unis, reviendrait tous frais coinpris : acquisition, irêts, lrans-
bordements, droits d'entrée & Ia Réunion coinme inacl~ines
étrangères, débarquement, chemin de ler, fondations, moritage,
A environ 470.000 francs; nous allons nous adresser aux difí'e-
rents constructeurs sp6cialistes pour cl-iaque appareil afin tle
pouvoir donner des indicalions precises R ce sujet (i).
Cet appareil dc liroyage peut êcraser de 40 B50 tonnes h l'lieure
soit, si l'on coinpte vingt-deux heures dans unc journee, à cause
des arrêts jmprévus, 900 ti 1.100 tonnes par jour suivaiil la

(4) I,e triple nlouliri a Cora D h nau1 cylindres (10 O 111. 85 de diamètre sur
1 m. 85 de longueur, avec l e defilircur corresponílant, les engrenagcs iililcs, la
~ilacliineCorliss pouvant faire moiivoir lo lout (dianlblro dii cylindro vapeur
O m. 78, longueui de course 1 ni. 50) cobtc 66 000 clollnrs, en~balie,(pai Sainl-
Louis; l'encomhrernent total est de 540 tonneaux.
Un systbme seml~lalileavec des cylindres broyeurs de O 111. 80 x 1 in. 50 et une
Coiliss h cylindre moteur de O m. 66 x l in. 35 cohterail 50.000 clollai~sdans 10s
mdmes conditions.
La meison Krajewslci-Perant a cede A Ia SocietB de Pives-Lillc le brcvet de sori
deíibreur pour Ia Reunion; iiu dknbreiir !Lcylindros do O in. Gõ x l m. 80, avoc
r8gulateur de pression, transinission douliie intei'inbdiaire cornpl&te,macliine h
cylindre moteur de O m. 40 de dlarnhtre x O in. 70 de longueur, distriliulion et
r8gulateur ICienast, le tout emùallb sur wagoits [luai Ilavre conlo i53.600 francs.
vilessc que L'oil tlonne aux cylindres; i1 peut donc, rlnns une
carnpagne, Ccraser les quantites ci-dessous :

Tonnes de cannes manipulées.

L e systkme peul; donc en s i s mois assurer 165.000 Eraiics, mais


cl'uiie part i1 vaudrait inieux iie pns trop forcer Ia vitesse cles
cylintlres, et de l'autre marclier se~ilementquiind Ia canne est
datis les rneilleures coiiditions de maturité, c'est-i-dire (lu
1"' aoilt a u 15 décernbre, ou inieux encore du 15 aoilt au
15 décernbre; le travail coiilinu de jour et de nuit est aussi tout
iiidjqué, de sorle qu'en tenant compte de toutes ces considéra-
tions el; de celles clu plus grancl rericlement de travaii cornnie
quantilh aniluelie, la meiiieure coml~inaisoiiserait [le niarcher
penndanl eilviron cenl clix B cent quinze jours en manipulant un
lotnl cle 110 j. 125.000 tonnes de caiines; on se trouvera nlors à
tous poiilts de vue daiis Cl'excellentes condi ti3ns econoniiques.
Est-i1 cloilc possible d'avoir des usines reoevant autant de
cnniies; 1s inoyenne de production de 1881-1901 a et6 de 37.657
toniies rlc sucre, sans la consomination locale, ce qui h 9 pour 100
corresl~onclB environ 418.000 tonnes de cannes; iious pensons
que cleux usines centrales clans la partie du Vent et une dans la
partie Sous 10 Vent peuvent être iiistallees coiitre le chemiii de
fer et avoir facilenieat la c p n t i t i ! utile de cannes.
L e s cpelc~uesusines actuelles qui ne sauraient par suite de
leur dloignement ou cl'autres conditions particulieres être
rbunies aux iroiç preinières, pourraient mettre ~ i ddfibreuri
404 FABRICATION DU SUCRE

devant leurs deux moulins, le toul muni cle presses liydrau-


liques, e t einployer la maceration ; cependan L avec nos moulins
en géiiéral relativement iaibles comine cliamètre et longueur ctes
porthes d'axes, i1 ne faut pas songer à atteindre un coefficienl
aussi Blevé que celui obtenu h Ewa et cité clails les donnkes clc
la solulion iiuniéro 4. E11 ctéfinilif, les r8sultats des usines
cl'Hawai viennent surtout clu système du broyeur einployh et
nous pourrions dans nos usines centrales utiliser clùs l'origine,
nos défecateurs, iios filtres-presses, nos triples effets, nos appa-
reils A. cuire, nos Lurbines, voire rn&ine iiag géileraleurs seini-
tuùulaires bouillcurs, nos tuhulaires et iios aqua-tubulaires
de Naeycr et Babcock; l'installation cles appareils continus
Deining, cles crislalliseurs eii niouvenienl, des lurùines Westoil
B eau, etc., se fersit seule~nentnu fui1 et h n-icsure cles amortis-
sements, si on le jugeait convenaùle.
Mélasses

La concentration du travail Jes cannes Jans quelques grnntlc~


usines entrainerait Ia création de grandes distilleries corre..l J O I I - -
dantes; la production du rhuril serait ulors w s r z fostepour y w
mettre cl'avoir u n ingénieur sp6cialiste qui tirernit le riieilleur
parti des rnélasses, pour la faúrication soit des eaux-de-vir: et
rhurns destin6s.A l a consommation, soit dei alcools industriels
appelés dans notre pays i remplacer un juur le petrole, pruduit
étranger, et peut-Etre le bois, qui devient de plus en plus rnre:
on pourrait aussi ètudier le problènie cilcore pcu ~ ~ n de n uI a
fermentatioli clirecte d u jus de la crime.

Rhums.

Jii.ib7 2.t173. i!~?


i.I?!t.111 2.G77.7fiI
1 .;I31 . i 6 1 ?.b!lj.CI:
i.GiG.218 :j.JG!i.'rX
2.U3?.91X 3.2d.!t1>
1 .GSG.OX 3 .?IkJ. C6'
1 . H Y ,878 :1.350.34
I.Xil).WJd 3 . W . 2 3 1
1.903.330 3.:>1?.1131
i . . 3. i B l . S 4
4 .íiM.Wti ;l.%Y9.;ik

I .?Od.lLJ 2.3B.iW
i .6CiO.OlO 3.12J.X
TABLEAU XXI
Ddtail de la consommation locale.
-
CONSOMMIPION
CN LITRES
d'alcool pur
par tète
l'liabilant

TABLEAU XXII
Pdtroles import6s (en kilogrammes).

On compte en gbnéral de 16 B 20 litres de inélasse i 38 B. par


konne de caiines, et oomme rendement salislaisanl, pour toute
une campagne cle diskillaLion, 50 litres cle rhum A. 54O par
100 litres de melasse orcliilaire B 38 B. soi t enviroll i20 litres cle
rliuin à 50° par barrique de 225 litres de rnblnsse.
La coinposiLioii moyenne des mélasses de laRBunion ost 11al;u-
rellenlent très variable suivant Ies moùes de travail des usines
d'ou elle provient. Delteil donne cornine moyenne d'analyses
faites s u r les mélasses de la Réunion les chiffres suivants :
Eau et nlatieres étcangères . . . . . . 36'28
Sucre cristallisable . . . . . . . . . . 49,73
Sucre jncristallisaùle . . . . . . . . . 6'40
Cendres. . . . . . . . . . . . . . . 7,.59
100
Ci-dessous les iaoyennes de deux campagnes pour la nlélasse
de l'usine d u Gol et celle communiquée par A I . Dolaùaratz pour
les usines d u Crédi t Poncier Colonial.

TABLEAU XXILI

Compositions moyennes de rn6lasses (en poids).

Haiime. ............
Polarisstion .
.........
Glucose . . . ..........
Cendros . ...........
I'urotb. . ...........

Nous ùaserons nos calculs sur les melasses numero 1,represei1


tant 9 peu près les moyennes gériikales d u Gol et nouç cherclie-
rons le rendeinent théorique en alcool B 1000. On a :
Sucre crislallisable transforn~éenglucoseX,kíxi,O5 38,965 .
Glucose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10,030
Tolai. . . . . . . . . . . . . . . . 48,995 ~46,
fiw. ,k'%J. :
soil, en cbiffres roncls, 49 lrilogranliiies de sucre fermentesciùle
total par 100 lrilogrammes de melasse, ou 49 x 1,38=67 kg. 62
L-

par 100 litres de mélasse.


Ce poicls, multiplié par 0,61, donilera ie nombre de litres
408 FABRICATION DU SUCRE

d'alcool à 1000 qui théoriqaenzent doiveilt être fournis par la


fermentation complète de ce sucre :
67,62x O,G1=41 lil;. 25 d'alcool 1000;
en pratique, ilous avons 50 litres cl'alcool U 540, soit 27 litres
cl'alcool pur a 1000; notre perte, rapportee a u rendement theo-
rique, est donc
.14,25 x 100
41,35-27=14 lit. 25 =3454 pour 100.
41,Z5
A la Martinique, l a perte déterminee cle la même iaçon variait
entre 25 et 30 pour 100 d u rendernenl tl16oric~uc, c'est-h-clire
qu'on obtenait 53 lit. 2 ti 56 litres de rl-iuin h 540 par 100 litres de
mblasse, avant la missioil de M. Pnirault, pl-iarmacien principal
da l'armée coloniale; M. Pairault fut cliargé par le Miilistre
d'etiidier, au Laboratoire de 1'Institut Pasteur, à Lille, sous Ia
clirectioii et les conseils cle M. le docteur A. Calrnelle, si coii1pe-
tent en fermentalions ii~clustriellcs,les iiii!tliotlcs les plus coiive-
nables et de sélectioiiner les levures les plus aples pour les
mélosses cle la Martinique; i1 revinl ensuite tlaiis la oolonie et,
grâce C ses recl-ierches, i1 put a b a i s s e ~la perte de 25-30 pour 100
h 15-16 pour 100 (64 liL.65 lil. à 5iL1)eu ensenlcnçanl les cuves
1
nvec - de lcvain produit daiis uil appareil comlruil s u r place;
3
quand i1 a opéré eil levures pures et eil inilicu absoluinent
aseplique, i1 a i18cluit Ia perle à 6-8 pour 100 au plus, ce qui
ilonnerai t pour des m6lasses analogues aux nolres 157 iz 162 li tres
de rhum i 54. par barrique de 225 lilres de inélassc. 2ih',(2.% h d ~ e 4 1
--- I L I U - , , ~ ~
Nous avons vu cp'avec la mnc8ralion on pouvail i'otiroy do Ia
canne 96 pour 100 du sucre total; si la canile coiitieill15 pour 100
de sucre cristallisable et 0,45 de glucose, eil appliquanl: 1e iiiodç:
de calcul ci-dessus le rendemenl; 1l.ieorique la clislilleric est
de 94 lit. 867 cl'alcoo1 à 1000 ou 175 lil. O B 540 par tonile d e
cannes; si, comme M. Pairliult, 011 arrivait en praliquo A i ~ cpas
dépasser une perte cle 8 pour 100, i1 resterait i G 1 lil. (3 à 540.
Des essais d'ensemencenlent avec lcvures purcs onl d6jii 616
faits à la RBunion, mais ils ont 816 abanclonnds pour divers
motiis, clont le principal senlble Âtre la iléiectuosilB des levures
mères qui, envoyées de Prance, avaient & supporter un long
parcours et aussi la traversee de la mer Rouge, i1 nous faudrait
sans doute avoir uii sp6cialiste bien au courant des méthodes
bactériologiques, pouvant produire sur place des levures Dures
et surveiller leur cléveloppement et le niaintien de leur pureté.

Association d'usiniers e t planteurs

La colonie possècle eiicore actuellenient de grandes ressources,


n l a k le teinps presse; au lieu de iious laisser clevancer par les
circonstnilces, i1 vaut mieux les prevenir et nous souvenir du
vieiiaxiome: (c En industrie, stationner, c'est reculer H; siins cela
cl'aubes viendront prendre notre place et úéiidficier de tous nos
efforts a n t e ~ i e u r s .
Tout cl'abord, ne serait-i1 pas bon clc Cormer imiiiécliatement
une associaliori entre usiniers et planteurs cle cannes h sucrr,
analogue h cellescles iles Hawai, de la Louisiane, du Queenslancl.
de Jsva.
Çe serait pour nous le point cle depart d'un échaiige de nos
idées s u r les niesures à prendre, sur une entente pour Ia créa-
tion d'usiiies centrales, sur la reclierche de deùoucli6s nouveaus,
sur L'installation possible Zune rnffinerie, sur le meilleur sys-
t0me loncier, s u r l'eiivoi i I'étraiiger d'honimes coiapétents
clisrgés cl'étudier et de contrôler l'utjljte ec Ia valeur des per-
fectioniieinents apportes clans Ia cultiire et la ma~iipulatioii
de la canne S sucre, sur I'établissemeiit de statistiques cle faùri-
cation, etc. Cette association ne ferait pas ùouùle emploi arec la
Cliarnbre cl'Agriculture, ùonlle role est plus gkneral et s'applique
surtout aux rapports de l'agriculture avec lJBùiniiiistralion et
10s Pouvoirs pu1)lics blW,
410 IJABRICATION DU SUCRE

I1 nous resterait encore examiner le cóté financier cles usines


centrales, tant pour leur création que pour leur fonctionnement,
mais cela sort des limites de Ia question à traiter ici; le jour ou
une entente s'établira entre les usiniers ce point sera vile réglé,
nous en sommes certains, car les solutions pratiques et imine-
diates ne iilanquent pas ; avant tout, ne cornp tons que sur nous-
inêines et sgissons au plus vite.
Nous avons, dans ce rapport, surtout cherche B cites des
chiffres et cles documents prese~itantdes garanties sérieuses;
nous avons indique leur origine et nous avons, en nous aidant
de nos clouze années de pratique, coordonné ces elérnents, cle
façon i permettre a chacun de recommencer les calculs sur
d'autres bases, s'il le juge convennble, ou de lcs aclapter
cl-iaque cas particulier; nous avons ecrit les lignes précedeiltes
sous l'einpire d'une proioncle conviction e1 dans le désir d'être
utile i notre pays d'adoplion; puisse ce modeste travail susciter
quelques iuitiatives et cpelques resolutioils; c'est iiotre dksir le
plus siiicère et notre vaw le plus cher.
Les frais de production du suore à Java
en 1900
Par E.-C;-MT. EIVGELBERTS
(I)

(c Dans le premier numero cle l'aniiée 1890 d u journal hebùo-


madaire le iiiler.cure des Indes, M,N.-P. Van den Berg, docteur
oil droit, présideill iIc La Banque iiéerlanclaise à X~nsterclarnet
autreiois pr6sidenl de Ia Banque d c Java, a Batavis, publiait la
dernière partie d'une étucle sur les Irais de production du sucre
de Java. Le preinior cle ces articles, pnru dans le Algenzeen
Dagblnd cmn Ned-Indie des 23 et 24 septembre 1886, avait eu
coinmo sujet le prix d e revient riu sucre provenant de la récolte
de l'aiinée 1885, clails le Baiaoiaasch Nieuwblnd du 30 septem-
bre 1887; l'auteur avait fait le calcul clu prix de revient du çucre
de la recoltc de 1886, et clails le ilumkro du 28 novernbre 1888 du
mbme journal,celui de Ia recolte cio 1887.
K Le dernicr de ces articles contenait le tableau comparatif des
récoltes 1885, 1886, 1887 a t 1888 :
412 FABRICATION DU SUCRE
M. Vali clen Berg njoutait aux cliiffres ci-dessus, entre aulres
la remarque suivante : (( En ne teiiant pas compte, ainsi que
(( nous avons toujours fait, du maxiiiiurn e l d u ininiinum des

rc chiffres, e n prenant par conséquent une nloyeniie, coiniiie


par excmljle Tegal nvec 8,i5 íiorins, e1 Baiijoenlas nvec
(( 5,02 íioriiis, nous arrivons aux cl-iiffres suivants :

Arinie de Ia rbcnllo Oiiariti tc Prix nioyen


1885 4.02G.821 pilrles 8,OG florins
1880 3.989.430 - 7,78 -
1887 3.053.179 - 6'63 -
1888 3.598.675 - 6,tiO -
Et plus loin :
a Dans ce cl~iilrc,loulefois, on n'a pas coinpris l'inL6rBt et
cc l'arnortissernent <lu capital, qui dans loute eiitceprise, sc
trouve inlinobilisê. Eii tenant compte de cet BlBinent, Ia
siluation se pr8sente sous u n autre aspect.
Pour u m fabrique iiistallée suivant les cxigences de l'etat
(( actue1 de l'iiidustrie et pouvant livrer 50.000 pilrles (i) de
(( sucre, i1 laul, en inoyeiine, un capital de 600.000 florins (2),

(( repi18sentant, au ttiux de G pour 100, une solnine annuelle de

(( 36.000 florins (3) d'iiiter&ls, ou bien 0'72 florins (4) par pilcle.

E n outre, une soinme d'environ 14.000 floriils (5) ou 0,88 flo-


c( rins (6) par pilcle, cloil être affectée h l'arnorlisseineiit de la
(c moitié IIu capital après vingt ans, ce qu'on ne peut pas quali-
u lier d'excessii. ))
(i On s'approcliera doiic plutòi: de la vérité en prenaiit le cliiffre

de 7,50 florins (25 i'r. 50) comnie prix cle revient moyen riu sucre
de Java clans les condi tions ac tuelles.
(c Autani: que je sache, oii n'a, dcpuis cette époque, fait paraitre
aucuiie puI~licaLion,traitant, con-imel'avait faít M. Vnn rlen Berg,

(1) 3.088 toiinos.


(2) 1.260.000 fraiics.
(3) 7õ.600 Irnncs.
(k) 1 rr. 812.
(8) 92.400 francs.
(6) i fr. 88.
4d4 FARRICATION DU SUCRE

des Crais de productioii de sucre de Java. De teinps eii teinps on


a, clans quelques jourilaux et revues, cité des chifl'res (i),mais
ceux-'ci ile paraissent pas basés sur u n exameri sbrieux de
la questioii et n e irihiteiit donc pas qu'on y attache de L'impor-
tance.
(c L'incluslrie sucrière de Java traversant actuelleinent une
cilise, i1 esl; interessant de se rendre compte à que1 prix le sucre
peul; Gtre procluil;. Grâce nux doimées procurees tant par les
rapporls aniiuels ( 2 ) c p e par la bienveillance des proprietaires,
aciiiiinislrnteurs et prêteurs (3), jJai reussi a étnblir le prix de
ri.:vient;. Mon cnlcul concerne Ia rÇcolt~de 1900.
(c lCn 1900, J a v a coinptait cent quatre-vingt-cinq fabriques en
cxp1oit;atioii. L a proiluction to tale se iiiontai t à 12.060.544piltlcs(4)
(7i4.859 L. siicre) r6coll;és s u r u n e surface ciltivée de 125,264 (5)
(85.937 liect.) c( Bouws 11 bruts.
Lcs doniidos s u r lesquelles mon calcul du prjx de revient (lu
succo cle la rUcolte 1900 ss t Isnsé embrasseizt un to tal cle :
(( Cent onze fabriques = 60 pour L00 de celles en exploitation

periilnnt la campagnc d e 1900.


(( 7.835.705 pikles cte sucre = 65 pour 100 de la quantite

produi te cii 1900.

{ I ) AI. llorilari Van dor Iloyde, daiis iiii do scs ouvrages, arrive h la conclusion
qiio lo prix tlo rovioiil sorait eii moyenne de 4,GY ílorins le pilclc. RI. A. Van de
Snnrlo I~alcliiiyzonlo flxe à 4.38 tlorins. (Voyez illercuve des Azdos, numero 4, flii
38 jimvior 10ú8, o1 rlans la Deutsclw Zuclza?~lr~dz~stric, riuinero 10, (lu 7 inai's 1902,
o u [inrlo do h,23 Iloriris par piltle.)
(2) Savoir Ies rítpports d e la Socielb de culture Indo-NBerlandaise, do la
Ilimqiic colonialo, do Ia SociétC? cornrnerciale Ainsterdam, de la Socible pour
l'oxploilatioii dcs plantnlions Sorilanau, Lar, Dranglcal e1 Dinogo, de la Societe
poiir l'oxploitutioii do 1;~fabrique Djoinal, de Ia Socidte poiir 1'cxploit:rlion des
iaùriques Walo!loolis o1 Soppoli ot de Ia Societe pour l'exploitatioii de la fabrique
í;~iIli~u11ie11.
(:I) G'csl-h-diro l a iaclororio de Ia Conipaguie cornrnerciale Indo-Néerlaridaiso,Ia
SooiOtd iiiloriislioiiale poiir l e Creclil el Ir: Commerm Roltordam, Ia Societé Indo-
Nóorlaridaiso pour l'JEscoinple, Ia Maisori Rlirandolle et Cio, Ia Sociéle de cul ture
dos priiicipautbs, In àlaison Anerriaot et Cio, Ia Societe polir I'exploitatio~ideu
inùrlqiios cio Kandal.
(4.) Voycz : Arakives d e I'Iudustric S i w - i e r e de J m a , 1001, page 8Pi.
(6) Voyoz : A?vlcivcs dc 1'Brdustrie Szccvièw de Jnva, 1808, page 1003.
G 76.656 (c bouws 1) ùruts = 6 i pour 100 de la surface sur
laquelle oii a fait la récolte en 1900.
c( La production de la canne des cent onze iabriques en ques-
tion se montait 80.8Xi.l44 piltles, ce cpi revient i l.055 pilrles
par « bouw 1) (91.770 kg. par hectare) ùrut enrnoyenne. Le rende-
ment d e Ia caiine était cle 9,69 pour 100 de sucre. La prorluctio~l
de sucre par u houw )», de 102,75piltles (8.937 sucre par hectare).
u Les ceiit quatre-vingt-cinq fabriques, eu exploitation h Java
en 1900, obtiiirent en inoyeilile:
979 piltles de caiines, par (( bouw )I 11rut (85.076 ltg. caiines
par hectare).
96 - de Sucre par c< houw )) I-irut (8.350 lrg. Sucre par
hectare) et 9.57 pour i00 de rendement.
Les cliiffres clu'on in'a indiques ou que j'ai pris dans les
rapports concernent c~uatre-vii-igt-quatrefabric~ues,si tukes daiis
les résiderices et viiigt-sept fabriques eii exploitation daiis les
principautés (i).
(<Dans les chiffres d u prix de revient obtenu de cette façori,

sont coinpris tous les lrais pour l'administration, la plantation,


la production, le transport dans les ports, l'entretien de l'usine,
des inachines, cles bátinients, l'iiitérêt pour le capital flottant e t
la cominissioii pour la vente.
N'y sont par conséquent pas coinpris : les dêpenses iaites
pour les iiouvelles iiiacl-iines, pour l'agrandissemeiil de l'bta-
blisseinent, pour I'achat de matériaux de lransport de la canne
par tramway, ni pour l'intérêt du capital ou cles deltes.
(c Les clèpeiises eii question se montaient : pour lcs quatre-
vingt-qualre fabriques daiis les r8sidences a . .
35.209.391 fl.
pour les vingt-sept fabriques clans les princi-
pau LI%, U. . .
., ..... . . . . .. . . . 8.678.141

pour les cent onze fabriques ensenible, h . . . . 43.887.532 fi.

(I)Note d u l'rnclucteut*: Principaiilhs : le Sultaiiat de Djolrdjolmta e1 ccliii da


Sarakartcl, silues dans I'inlerieur de Jsva et jouissaiit sous le goiivernement des
sullarts berhditaires d'une autouoinie relative.
446 FABRICATION DU SUCRE

Les quatro-vingl-quatre fabriques situkes dans les résiclences


ont procluit 6.277.951 pilrles cle sucre. Pour celles-ci le prix ele
revient par piltle en moyenne était donc cle 5,60 4/5 florins
(19 Ir. 04 pour 100 líilograinrnes de sucre). Les vingt-sept fabri-
ques dcs principautés oilt produit 1.557.7541) ilrles cle sucre, ce
qui d o m e le chitfre de 5,57 ílorins par piltle.
c< En ce qui coiicerile le dernier chifí're, ln rcinai'que suivanle
s'inlpose.
c( Ainsi que 1'011 sai t, on paye dans les principautés pour Ia
signature eles bnux de clix, vingt ou treiite ans ou pour le renou-
velleineiil un clroi t, appelk c( 11oeltli > i , di3 nu ti tulaice de (( 1'al~a.-
iiage 11 et u n clroit d e timbre c16 au Sullan. M. Van deli Rerg,
qui, eii fixant le prix ele revient pour les années i885 à 1888, n
tenu compte cle ces obligations, estiriie, clans son article des 23 e1
211 septeinbre 1886, que le fabricant augnlente le prix de revient
de sol1 sucrc de 0,50 Ilorins par pilrle, s'il anlortit penclant Ia
durée de soii bail les sommes dues piir lui pour 1)celrli et clroits
de timbre, eii y ajoutaiit les intérêts à un taux normal.
(c Depuis cctte époque, touterois, la siluation a cliangó: la
production par (( bouw » a augmelité, les conditinns des baux ou
de leup reilouvellemeiit ont été réglfes d'une façoii plus Bqui-
table.
Pour cette raison, j'6value le clliGre dont i1 faut augmenler
le prix clu sucre des principautés i cause clu payement du boekti
et du droit cle timbre, a 0,25 florins par pilrle. Par consbquent, le
prix de revient pour les vingt-sept fabriques des principautes doit
être fixe h 5'82 florins.
c( Les trente lal~riyuesen exploitation dans les principautés
ont produit (I) u n total ele 1.709.636 pilrles de sucre. La produc-
tion totale de Java(voyez ci-dessus) se montait a 12.050.544pilrles
et les fabriques si tuées dans les résidences ont par consbquent
livré 10.340.908 pilrles de sucre.
(( En aclmettant que les soixante-onze fabriques des résidences

et les trois fabriques des principautés cluiit les resultats me font

(1) Yoym : Arclcives de I'Industris Sucdve de dava,n n n h 1001, pago 438.


~lbiautoilt travaill6 au mkrnf?liris que i:f:lles tlont je possi:cle Ir?s
résultats, j'nrrive h la conclusioii qut? les 10.3iU.508 pilíles livres
par les fabriques si tuées dans les résiclences h 5,60 S/Dflorins le
pi kle ont coUtk . . . . . . . . . . . . . . . . 57,991.812 fl.
et les 1.709.636 pikles procluits par les princi-
pautés a 5,82 florins le l~iklc. . . . . . . . . . 9.951.75L
de sorte que le produit de Java de 1900 a nécessité
une depense de . . . . . . . . . . . . . . . . 67.943.604 f1.
ou 5,Gk florins par pikle.
(( Les circonstances dnns lesquelles on a travaillk en 1900

n'btaient pas favorables en ce qui concerne Ie produit. Jusqu'a


fin septembre enviroii, i1 a plus plu que d'ordinaire. La consé-
quence en etait que le rendement de la canne iut de beaucoup
inférieur à celui cles annees precedentes et que les frais de
combuslibles et de transport de la canne ont atteint uil chiffre
anormal dans pIns d'une fabrique.
« Evideniment, ce fait doit être pris en considération, si on
veut juger le chiffre precité. Dans cles coiiditioiis plus normales
qu'en 1900 (et, malheureuseiiient aussi qu'en 1901) le prix de
revient sem plus favorable.
« Ainsi que je I'ai dit, j'ai négligk dans rnon calcul l'interét
du capital ou des clettes.
En fixant, comme M. Van den Berg (voyez la ci tation au com-
inencement) l'aunuité pour l'intérèt et I'amortissement 5 0,88 flo-
rin parpilde de sucre, on arrive, en chiffres ronds et tou t cornpris,
5 6,50 florins (22 ir. 15 par 100 kilogrammes de sucre) cornme
prix de revient du sucre de Java pour 1900.
N M. Van den Berg a obtenu en 1888, le chiffre de 7 11% florins,
tout compyis (1). 11 émit l'opinion qu'on ne pouvait aller plus
loin dans la voie des économies et des kpargiies.
(( Par consikluent, pour lui, la coilclusion s'imposait que les

chiffres inoyens obtenus pour 1887 et l888, constituaient le


minimuin du pris cle revient du sucre h Java (( B rnoins que,
dit-il, k moins que Ia science ue trouve les moyens d'augrnenter

(i)Pã fr. r0 les 100 kilogramnies.


2;
418 nu
PAB~ICATIOX sucah
la r h o l l e des plantations de canne íl sucie par l'amélior&tion,
soit cles iiistallations, soit des méthodes de culture.
(( En effet, on a réussj à augmenter peu h peu la production

des cl~amps,i faire moiiter le chiffre clu reiidernent de la fabri-


oation par cles installations anieliorées e t a réduire d'uzie iaçon
importante les frais généraus par l'extensioii de la planlation
et de Ia capacite de la iabrication, jointe k la productioil plus
consid6rable qui e n résultait.
(( Le lahleau suivmt donne une iclée de Ia iaçon clont, depuis

1894, la produclioii de la csnne et celie clu sucre oiit progressi-


vernent augmenté et comiiient, dans des conditions norinales
(lcs anrihes 1895 et 1900 étaieiit trks anorinales au poiiit tle vue
des ~rocluits),ln caniie proclui t une plus grande quaiiti t8 rlc

(r Ln production de Ia canne de 1898, comparativeineiit h


celle de i894, n donc augmenté de 230 pilrles ; la production d u
sucre eii 1809 coinparat;ivement a celle de iSW, de 21 pilrles e.t
le rendeiiient de 1899 compa~Ci celui de :L8g4, de presque
0,íiO pour 100.
(( 11 s'eiisui t qu'an peut estimer que le pris de lxoductioii,
par pilrle, clu sucre est de 1 fiorin ini6rieur a celui cle 1888.
Ce rbsulta-t, si iavorable qu'il soit, n7a 'toutefois p u être
atteiiit; qu'eii iiiimobilisant a nouveau de forts capitaux. En con-
sidérant clue de i884 B 1888, la pioduction du sucre cle Java se
420 FABRI C.4TION DU SUCRE

« Volontiers, j'aurais snisi cette occasion pour 6lucider tant


soit peu Ia question, si souveilt posee : quclle par1 d u p r i s de
production clu Sucre de Java revient aux Javanais? Mais je 11%
pas encorc les clonnées iiecessaires pour la Lraiter. Les chiffrcs
que j e possèdc ne coilcernent que trente-cinq fabriques. C'est u n
nombre qui ne suifit pas pour cles conclusions ~ilotivées.
(c Je m e reserve la tâche de revenir S ce sujet clans u n arlicle
suivanl.
Journal des Fabrioants d e S u c r e

D c M. G. r!)oa)
~ ) U I W A U (LCvi'i~~b

Nouvelles de Cuba.

K Les usines ;L ma proximité ont toutes le tort de coinmeiicer


trop t6 t la roulaison (comrne~iccrne~it de déceinùre) alors que 1s
caniie ii'est pas mure. Vous savez sans iloul;e qu'nux cours
nctuels, quelcpes usines seulemenl; peuvent joinilre les cleux
bouts, n'etant pas oul;ill8es pour procluire le sucre {i cos cours.
b u s s i serait-ce une ruiiie pour la plupart sans l'espoir que les
Ainhicaiiis vonl; faire abandoii cl'~iiiil,partio iles clroits de clouaiic?.
Ce serait alors le salut.
c( Le mal qui est conliiiun h la pl~ipartdes sucrerics ost I1ini:a-
pacité teclinique el; coiilmerciale cles propriel;niros, c p i se Iont
une guerre acharilee pour la canne, Ia plupart des usines iiJayn.iit
pas leur quanti te. II en résulte qu'ils soiit amenés la surpayer;
et, aux prix actuels, le seu1 qui gagne est le colon lournisseur
ele caiines, à qui, la plupart du teinps, oii [ai t cles avances. .Eiiliii,
cntre une clizaiiie de gros producteurs, c'est iiiie luttc ii qui fora
le plus de l'ile ! Ce sera cette année Terry, ele Caracas, q ~~nonte ~ i
sa cleuxième batterie cle cliffusio~i.%a grande usiiie ele Cliapara
(socibte aiiléricaiile) va iiiarcller pour la preiiiièrc fois, elle est
fai te pour ecraser 3.200 Loiines par jour. Cette u.siiie est sil;uei:
près de Puerto-Padre, sur le côte iiord dc l'ile.
Le salut, pour la plupart, est daiis Ia inise en valeur des ter-
rains que possèdenl les sucreries, qui devront liroduire leurs
cannes a u lieu de les ncheter. La cailne revienl, eii la laisailt
faire par cles petits C O ~ O I ~ SB, 5 pour 100 de sucre, seu1 grix qui
perinette cle gngner quelque cliose avec les prix actuels. Exemple :
le p r i s actue1 est 3 réaux forls l'arrobe, soil trois iois 12 centavos
et clemi or, ou trois fois O fr. (5.25 les 11 lcg. 5, soil enfin 16 Ir. 30
les 100 kilogrn~nmes.
ct Les irnis tle faùricnlion, loul coinpris, sauf l'inter6l clu capilczl,

sont de 1piasLile et clemi pour 100 arrobes, soil G Ir. 50 1s tonne;


enfin le renilement, 10 pour 100 de siicre à 969. 011 a alors :
(t Recntix par 100 lrilogramnies dc sucrc!=lG ir. 30.

Frais de ia1~ricalioi-i.. .. 6 50 6 50

c( Soil: un l)i?iiéíice de :I ir. 65 clails le premiei1 cas et rle O clans


le secoiul, qui est celui clc Ia. liliipait tles usiiies. Quelques fabri-
cants cepeildant font des efiorls, trois ou quatre usines einploieill
la triplo pression, qiialre ont tles cristallisoirs eil rnouveiileiit,
e1 uil vient de montes huit appareils i mouvement claiis le vide,
syslèine I-Iucl-i, soit quali*c dc 400 hectolilws el: cpatre tle 300,
pour bpuiser coiilplètenient les egouts et iie iaire qu'uil jet; le
même vienl de inonter uii quadiuple effel et une poinpe í i air
Wegeliilet Hubuer, donl: le cylindre ti air a 1 mètre tle cliainetre
et 1mètre de course. Sauf CG ~lernjer,les autres usines syant de
ces malaxeurs dnns le vide, iiyoiitpas de cliiiiiiste, ili de c011 tróle.
La chimiste, dans l'ile, esl: assez inal v u clu fabricant de sucre
e L lrès mal vu clu iiiaitre de sucre. Uii de nos cliiiilisles connus
a, cli t-on, fail: beaucoup de lort h ses conlrères, car on lui altribue
presque pnrtout ici une boilile part clans la ruine des propr1i6-
taires de la grmcle usiile X... Ce doi t être très exagérd, mais
voilà ce que 1'011 croit.
(( Voici, 8 tilre de documeilt, la inoyenne géiierale d'uiie grande

sucrerie des eiivirons, cl-iiffres releves par m o i - i n h e sur le


regis tre des analyses : cannes inoulues l'an dernier : 164.864.000
ltilograrnmes ; sacs produits : 102.000 (de 150 lcg.), soit 153.000
des nótres ou 9,3 e11premier jet (i950);sucre dans la caime : 13'60;
densi te : 1.072,48; clans le jus en poids : 15,45; extractioii (double
pressioii sans imbibition) : 71,6S; pureté : 87,2; sucre eiitré dans
l'usine dans le jus : 11,07; sucre A 10O0 extrait : 8,75, soit 6 i
pour 100 cZu sucre de la canne, ou 78,8 du sucre enlré daiis
l'usine i la délécation.
(( L'usine cloiit i1 s'agit Sai1 1.500 toniles par jour. Cette usine,

coirinie beaucoup cl'autres, iie lait pas de cleuxi&iilejet ; elle vend


aux Etats-Unis l'bgout de preinier jet; cela entre coinmc nièlasse
et introcluit ainsi clu sucre saiis payei. le droi t qui est de 1 c. 685
par livre (19 fr. 50 les 100 lcilograrniiles). Aussi a-t-on bénéfice à
agir ainsi : onvend cet egout 7 dollars les 175 gallons, soit 5 i'r.40
l'liectolitre, sur lil base 50(1de sucre.
Cette aiinée, Cuba va iaire 800.000 loiilies de sucre environ ;
mais certaines usines perdront trop d'argeiit et iie pourront
certainemeilt pas termines la cainpagne. o
CULTURE D E LA CANNE A SUCRE
EN H A W A I

Sol. - Différciits sols : leiir coinposilion pliysiqoe o1 cliiniiqiie.


granrls et A rnoyens renden~ents.. . . . . . . . . . . . .
- Sols A
...... 27

-
Plantation. - Epoques. - Pi16paratioii dcs lerrniris. hlodes dc
planlntion. - Rondements olitonus svec les dilT6rcnts procèù6s. -
Paçons ciilturales. .......................... 20

Rejetons. - Paçons culturnles. - Dlffei'enls rejetons . . . . . . . . . . 31

Engrais. - Fertilisation des tcrros. - Bhtières preinibres einplog8cs.


- Lcurs provennnces ct leiirs prix. - Cornposition rles fectilisanls pnt
rapporl; & Ia cornliosilion des terrcs et anx loçalitós. - Procedes
d'analyse du sol ........................... 3%

Irrigation. - DilTBronles origines dos cnux rl'irrigatioii. - ProcOdés


-
d o clist~lbution. Quantito cYoau n6cessairc h i ticctarc. - Pifet des
pliiies sur Ia coinposilion des sols. - Trnvaiix clc captaliori ot cle cana-
lisation. - i\lesiirage de l'oau. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
427
Pages
DiEusion dirccle de la mnne. - Ilesiiltats ohtenus ihlaliav&li . . . . ..
Conlpaisaisoil entre les rleux procedes. - Arantages et inconvcnierils . ..
tlistoriqiic eles inoulins eri Bawai, pai. C. I-ledernan
lieglage dos inouliris par Prinsen Gcerligs . . . . . . . . . . . . . . . .
Épuration des vesous. - neMcalion. - Syslime Ueniiiig. - Cunipo-
sition (lu jus avanl et n p r h Ia défécation. - Decantatiori. - Filtres
sable. - IIillres-presses. - Kciimes. . . . . . . . . . . . . . . . . .
Concentration. - Miilliples oKets. - Uiiiiensions des rlirers tuyaus.
- Apparcils Lilie et Yaryan. - Leiir coinp:iraison avec le triple
offel ordinaire. - Analyses dii tartre dans les differcntes misses
d'iiri qnadrnplc eifct. - Pompes à air. - Clariflcation. . . . . . . . .
Cuite. - Al~pni'eilsli. ciiirc.- Coiiiposilion inoycnne r1 es iiinsses ciiiles
et des sirops de differeiils jels. - Siirlace de dianfic des nppareils. -
Cristallisation oii iiiouveinerit. - Conservation des sncres; dechet eii
~iolarisatioiirles siicres cinli&llbs; ses causes, nloyens rlc I'èviter. . . .
ines. - Trnnsliort de la inasso cuile aux liirliines. - hlalaxage.
- DilTbrenls systàmes de turliines R eaii et R courroie; avsntages et
- -
inconvdnients. Leurs reiideriierits. Trsrisport dii siicre des tiirliines
a n magasin. - Sechage. - Emhallago. - Nise sur wngons. - Essais
&vccdivers sgstbnies de turliiries. - ReIonte . . . . . . . . . . . . .
Rendements en Sucre. - Cninpagiie 4803 B I h i t . - IJroporlion
iuoyennc et titrane des sucres de diriercnts jets. - RBsnltats oblenus
dnns Ies lionnes usincs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . : . . .
MBlasaea. - Coniposition. - Leiir utilisalioii coriiriio eiignis, noiir-
ritiire et comliiisti1)le. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
GBnBrateurs. - Dili'brciits byslèi~ics eiiipluyiis; Iu1)iilaires i rrtciiir
rle Ilninmes, Ileiiio, Balicoclí ot Wilccix. -Experierices de AI, l-ledetiiaii
sul. Ia combuslioii cle Ia liagasse verte avec differeiits fouiss. - Dirueri-
sions dos giilles et des clieiiiinces. - Surface de cliaufk iiécessairc
pour un travail dorinb. - Compu'aison do I'huile coniliustilile avec le
cliarùon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Prix de revient A l'usine. - CoRt inoyeri de fabricslioii des 100 kilo-
gramnles de suci9epour 1898,- Cofit dans Ics riieilleiires usines ....
Renseignements gbneraux. - Prix des siicres de 1838 i 1903. -
Droils d'eiilrée a u x Elats-Unis pour les sucres etrangers. -
liiip6t
s tlawai. . . .
loiicicr. - Taùlenu rles cxporlalioiis des siicres d ~ Iles
DESCRIPTIONS D E PLANTATIONS
ET U S I N E S MODÈLES AUX ILES H A W A I

Cansils airiciricairis des iles Hawiii nu 4.r juiil 1900, p r G. Durcaii .., . ,

ot iisjncs i1'IE~a . . . . . . . . . . . . . . . . . .
I~lnnfi~llc~iis .....
Tnlrlcniix sl:~lisliqiiescl'lLwn en 1003, i.enilcri~eiitset cleponses . . . . . . .
I'l:mtniioiis a1 usiiias de la Coni[iagnie iles L'lanlatioiis d'llni~oliilii. ....
LTsiilo (Je IJiiiinenc, piw C. lladoiriaii. . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Ilsino d'Ol~ia,pnr C. llcdemaii. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
lIi!I:~liiiii ilu ~irol'css~iir
Sliibli. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
I,'iiidiislrio i111 cQnlb:urx ilus lla\\di....................
do cale ilo i\lali:ilia (Oaliu).
I'li~iil:~liciiis . . . . . . . . . . . . . . . . . .

CULTURE D E LA CANNE A SUCRE


A LA RÉUNION

Gbographie. -
Silu~ilioil gBograpliiquo. - Rept~rtitiori apricolo i
divorses ópotliics. -
Coiiiparaisoii uvec la I;ii:deloupa, Ia i\larliniqiie,
Rli~lirlcoe1 10s Ilos tI:~wai.- Cliiii:~tolngioe1 iiieteorologio. - Geologie,
coinposilioii des sols . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40!i

Plantation. - hletliotlc eii iiiort:~ises, ùoiilurngc provciiaiil des corps


ou dos soiriinil&i 110s cimrios ; comparsisoii ilos rosiiltsls cri preini0res,
tleiixlhn~so1 l~olsibrricscoupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 485

Façons culturales. - DBvitlage. - Epaillagc. -


Eiitreficri.- KBcolle.
- (:oiiil)ar;~iso~i(10s rendcinoiils nl~lenusavec la, paille sèclie enloiiie,
laissbo h ln siiriacc ou cnlcvBo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 288

Assolement. - Exomplos ~l'nssoleiiieiils. . . . . . . . . . . . . . . . 200

VariBtBs de cannes. - 1)if't'brcnlos\~iwiBtús.- Cùiii pusiliori iiioyeii~i(!


tlcs Irois vai.i1:16s los pliis eiiiployccs. - Coiiiposilion inoycrino dc scpl
v:uielás, par Dolloil. - Coiii~if~~nison tlc reiidoiiicrils cnlre Ia Loiixior
(21 Ia lJiirl-,llncki~y. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 491
h l l o [iai' RI. 1)olnliilrills ini Syiiilicat Corilral
81riiiiii1~ici~lioi1 A#ricolo siir
dos ossais i10 I'ortlllsiilliiii . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 300
Irrigation, -~i~ii~lo~ ri~iiililblo
lri oiill'o In ~ o ~ ~ s l i t i i l gBoIogiquo
i~ii
dou Ilos Ilnwiii ri1 i:ollii (10 lu lliniiiliiii. - lÇn<~iidroiiiorils.- Clfntioiis
uxlrililos ilii siqi1ioi4t(10 I ~ I Ia
81, ,i. ~ ~ ( I I ' I I siir I I I!&rslioa
~ Uotnnitialc ... 310
Rlbllintlos piisai1)los il'ir~iguliciii. -
(:ciiiilicisiliciti tio 1'o:iii dc Ia iicllipc sou-
Lorraliio do 1'iloriiilli~goi1 Si~iiil-liillrs ................. 315

Ri1ppoi~1tln 11. ilo hliwiiriaiis h ia Cliaiiiiii-[i tl'&,viciilliiro ori IFci!). ..... 320

Prfx de revient de la tonno do cannos. - (:o~iiiiiiiiiici\liiiii~ do


11o111*10s ~ ~ ~ I I I I (\IO Hpo1110s o ~ p l i i i l n l i o ~ i-
-
h[, 1~iilillini.rilenii 8yrirlIi.iil I:t!iitrnl Ayiblrtilo. IJrix i10 rcvioiit rniiyen
ILI~OCics pl2ix
ilri i'ovloii( roi'iwliiiiitlniil%il:iiis Irs ili~sIl;i~:i'i, . . . . . . . . . . . . 9tiG
s . i:niiili:ri~ni~tiri
Pugcç
étaùlisscnienl et d'enlretieri; rnoyeris d'y faiise lace. - Stntion oí'ficielle
dii Goiiverneiiient ainkricdiii en Ilawa'i. - Exliait d'uiin conierence de
M. Sérullas k Ia Heuriiori en 1881 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 359
Conclusions. - Resuiiie des arnéliorations possililes .......... 302

Q U A T R I ~ M EPPARTIE

FABRICATION D U SUCRE D E C A N N E S
A LA RBUNION

Commerce gbnbral. - liiipor1:ilioris ct expoi~talioiis; esporliilioii


dii ~iici'i?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . :l(ii

Fabrication. - Piwedbs p4iikiS:iiix.- lkrisilk, ~iol;iris:~tionr1 piirele


tles vesoiis. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3<i!l
Extractioii nus iiioiiliiis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 371
Ailnlyses des dill'ererils prodiiils k I'usirie. . . . . . . . . . . . . . . . 372
Tableau de liquitlntioii irioyeniie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 372
Renileinents h l'usine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37.4
Leur compnrdson avec ceux d'Ilnwa'i. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 370

Espagne. - DilTiision de In bagassc . . . . . . . . . . . . . . . . . . 378

Maurice. - Dill'kreilts proc&les cl'exlraclioil; leiirs renileineiils . . . . . 380

Cuba. - Doiilile pression skclie, reiiileincnls B l'usiiie . . . . . . . . . . 38s

Prix de revient des 100 kilogrammes de sucre. - DOlail ilcs


Irais de fi~bricatiori,- Leur coinpnrnison n \ r c cciix il'llawl. . . . . . 386
DBlail rles frais d'expeilitioil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . :18G
l'rix de revienl iles 400 Icilogramincs rlc siicrc rriitlus eii liriirice pnr rapporl
ai1 prix de revieiit de ia canne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 385
Leur coinparaison avec ce qii'ils rleviciidraieril avcc lcs rciitleiiierils d'Ilawni. :I87
I'erles ou 1)dnblices ilniis les tlill'6rontcs coiiililioiis : i ~ wIcb 88 (IegrOs
k 25 í'rihrics .............................. ;I88

Prix de revient actue1 des 100 kilogrammes de suore dans


les principaux pays produoteurs d e Sucre.- Ilnmai : prlx de
revicnl . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 388
C i i l i i ~: prix de rcvierit. ......................... 380

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