Propriété Intellectuelle Et Industrielle
Propriété Intellectuelle Et Industrielle
Propriété Intellectuelle Et Industrielle
Outre que ces droits sont reconnus dans la constitution amricaine donc comme un droit de tout citoyen inalinable et incompressible, outre que ces droits sont reconnus et dfendus au niveau international par la Convention de Berne et ensuite par les traits internationaux signs par limmense majorit des pays et grs par lOrganisation Mondiale de la Proprit Intellectuelle (OMPI) ces doits sont les garants de liberts universelles que sont la libert dexpression, de pense, de confession, et de toute autre forme de ralisation de lactivit mentale de lhomme. De plus les propos de quiconque sont la responsabilit de leurs auteurs et peuvent leur tre reprochs y compris judiciairement. La production mentale de lhomme est sa proprit absolue par devant les conventions internationales et les traits internationaux grant la proprit intellectuelle, les droits de lhomme universels et ltat de droit et sa justice. Toute attaque ou rduction de ces droits et liberts est une attaque et une rduction des droits et liberts de lhumanit. Deux grandes catgories de personnes relvent de ces principes et sont donc protges par ces principes dans leur intgrit intellectuelle et matrielle. Dune part touts ceux qui produisent des uvres de lesprit artistiques, philosophiques ou autres sur quelque support que ce soit et diffuses sur quelque mdia que ce soit, tant rels que virtuels, existants et venir. Nous avons combattu suffisamment longtemps les pratiques inacceptables des pays dits socialistes il y a encore une vingtaine danne, et parmi eux de la Chine il y a encore une quinzaine ou dizaine dannes, pour ne pas accepter que la moindre remise en cause de ces droits fondamentaux puisse venir aujourdhui dune communaut internationale reconnue comme de droit, savoir la Communaut Europenne. Nous ne pouvons pas laccepter davantage que nous nacceptons les pratiques de piratage tous azimut et tous mdias confondus reprsents aujourdhui par le nouveau Megaupload qui a trouv refuge en Nouvelle Zlande comme le pirate des archives diplomatiques du monde a trouv refuge dans lambassade de lEquateur Londres et est en train de trouver refuge au Snat australien, ce qui lui vitera dtre extrad dAngleterre pour rpondre daccusations de viol examines par la justice scandinave qui nest pas connu pour ses excs dictatoriaux. Je vais dans ce rapport dabord, et grands traits, tracer lhistoire de ces droits fondamentaux au niveau mondial. Ensuite jaborderai le problme de ces droits fondamentaux dans le domaine de la recherche finance par des fonds publics et celle en concurrence finance par des fonds privs. Je conclurai avec quelques remarques sur les tendances que les mesures envisages par la Communaut Europenne creraient dans le domaine de la recherche, donc de la socit de savoir, donc de lconomie de savoir car le savoir est aujourdhui une force productrice directe et relve donc du march conomique de la production de la valeur ajoute. Celle-ci est produite par le travail des hommes et femmes qui utilisent les moyens de production reprsents par le capital fixe de lconomie. Le savoir ne fait pas partie du capital fixe car il est port par les hommes/femmes et eux/elles seuls/es dans leur force de travail car il est ce que le travail intellectuel et mental des hommes/femmes produit. Ce nest pas parce quaujourdhui la circulation de ce savoir sur des mdias virtuels le rend infiniment plus accessibles que le principe
de la proprit intellectuelle est remis en cause. La question est de savoir qui est layant-droit de cette proprit intellectuelle et quelle rmunration ces ayant-droits sont en droit dattendre et de recevoir pour leur travail et leurs patrimoine intellectuels. I./ Rapide historique : lAngleterre. Cest linvention de limprimerie (1440, premire presse imprimer invente par Johannes Gutenberg qui naura pas davenir ; 1450 invention par Johannes Gutenberg avec Johannes Fust de la deuxime presse qui produira en 1452 la premire Bible imprime) qui a permis la reproduction en grand nombre duvres crites et graves. Cette invention, considre comme un mystre , c'est--dire permettant une activit qui demandait une initiation tenue secrte par les initis eux-mmes, a tabli la premire circulation des uvres de lesprit devenues conomiquement accessibles pour une population de plus en plus importante, infiniment plus importante que les livres produits par des copistes et de plus elles taient aisment transportables. Cela permet le dveloppement duniversits, grandement ncessaires aprs la Peste Noire et la Guerre de Cent Ans. Cette technologie eut faire face des oppositions, diabolisation par certains, censure par tous, en vue de contrler les effets de ces uvres ainsi produites. Lun des enjeux taient la libert religieuse avec la Rforme protestante tant luthrienne que calviniste. Lglise catholique dveloppa alors son imprimatur, sous diverses formes pour tenter dempcher la publication de livres portant atteintes son pouvoir et sa morale. Cela ntait que la continuation de pratiques antrieures visant interdire et supprimer les livres copis donc manuscrits quelle jugeait dangereux pour son pouvoir. La premire forme de copyright fut invente par Mary I, dite Bloody Mary, fille de Henry VIII, qui succde son demi frre Edward VI en 1557 car en tant que reine catholique succdant Henry VIII qui fonda lEglise dAngleterre aprs sa rupture avec Rome sur une histoire de divorce (qui ntait en fait quun prtexte car le dsir de la couronne dAngleterre de contrler lglise en Angleterre remonte aux Plantagenets avec le conflit qui entrainera la mort de Thomas Becket en 1170), et son demi-frre Edward VI profondment protestant (cest lui qui fit dpeindre les glises et supprimer tous les tableaux et statues : les peintures nont pas t rtablies) elle veut rimposer le catholicisme et donc interdire la publication de littrature protestante. Mais elle ne veut pas instaurer un systme de censure royale. Elle dlgue donc le pouvoir de censure la Stationers Company (une guilde des imprimeurs de Londres) le soin douvrir le Stationers Register, un registre dans lequel tous les livres voulant tre imprims devaient tre enregistrs pralablement comme nallant lencontre daucune loi, rglementation, morale etc. Cet enregistrement donnait alors un imprimeur membre de cette guilde le copyright , le droit dimprimer le dit livre son seul profit aprs avoir achet le manuscrit un prix dfinitif et non proportionnel au tirage. La Reine Elizabeth, demi-sur de Mary Ire, en 1559 confirmera cette dcision mais cette fois pour rtablir lEglise dAngleterre, donc lEglise Anglicane dont elle tait le chef en tant que Reine, comme lavait dcid son pre Henri VIII, et donc interdire les publications catholiques.
AMPUTATION UNDER QUEEN ELIZABETH I Her Majesty ... burned with choler that there was a book published in print inveighing against the marriage, as fearing the alteration of religion, which was intitled A gaping gulf to swallow England by a French marriage .... Neither would Queen Elizabeth be persuaded that the author of the book had any other purpose but to bring her into hatred with her subjects, and to open a gap to some prodigious innovation.... She began to be the more displeased with Puritans than she had been before-time, persuading herself that such a thing had not passed without their privity; and within a few
days after, John Stubbs of Lincoln's Inn, a zealous professor of religion, the author of this relative pamphlet (whose sister Thomas Cartwright the arch-Puritan had married), William Page the disperser of the copies, and Singleton the printer were apprehended: against whom sentence was given that their right hands should be cut off by a law in the time of Philip and Mary against the authors of seditious writings, and those that disperse them.... Not long after, upon a stage set up in the market place at Westminster, Stubbs and Page had their right hands cut off by the blow of a butcher's knife with a mallet struck through their wrists. The printer had his pardon. I can remember that, standing by John Stubbs, so soon as his right hand was cut off he put off his hat with the left, and cried aloud, `God save the Queen!' The people round him stood mute, whether stricken with fear at the first sight of this strange kind of punishment, or for commiseration of the man whom they reputed honest, or out of a secret inward repining they had at this marriage, which they suspected would be dangerous to religion.
Nous passerons sur les pripties sous les Stuarts, ou sous le Commonwealth dOliver Cromwell, puis sous les Stuarts nouveau qui vont osciller tous entre la censure indirecte (principalement pour les Stuarts avec cependant des cas de censure directe par la Star Chamber dpendant uniquement du Roi) et la censure dtat directe sous Cromwell dont le matre censeur sera John Milton.
CHARLES I AND EAR CROPPING William Noy as attorney-general instituted proceedings against [William] Prynne in the Star-chamber. After a year's imprisonment in the Tower of London, he was sentenced (17 February 1634) to be imprisoned during life, to be fined 5,000, to be expelled from Lincoln's Inn, to be deprived of his degree by the university of Oxford, and to lose both his ears in the pillory. Prynne was pilloried on 7 May and 10 May. On 11 June he addressed to Archbishop Laud, whom he regarded as his chief persecutor, a letter charging him with illegality and injustice. Laud handed the letter to the attorney-general as material for a new prosecution, but when Prynne was required to own his handwriting, he contrived to get hold of the letter and tore it to pieces. In the Tower Prynne wrote and published anonymous tracts against episcopacy and against the Book of Sports. In one he introduced Noy's recent death as a warning. Elsewhere he attacked prelates in general (1635). An anonymous attack on Matthew Wren, bishop of Norwich brought him again before the Star-chamber. On 14 June 1637 Prynne was sentenced once more to a fine of 5,000, to imprisonment for life, and to lose the rest of his ears. At the proposal of Chief-justice John Finch he was also to be branded on the cheeks with the letters S. L., signifying 'seditious libeller'. Prynne was pilloried on 30 June in company with Henry Burton and John Bastwick, and Prynne was handled barbarously by the executioner. He made, as he returned to his prison, a couple of Latin verses explaining the 'S. L.' with which he was branded to mean 'stigmata laudis' (("sign of praise", or "sign of Laud").
La Glorieuse Rvolution de 1688 et la Bill of Rights (loi des droits fondamentaux, reprenant et largissant la loi sur lHabeas Corpus de 1679) en 1689, premire loi tablissant des droits fondamentaux de lhistoire occidentale, ouvrent une nouvelle priode pour la libert dexpression et de circulation des ides, soit dit en passant unique dans le monde occidental de lpoque partout marqu par limprimatur catholique et les censures des pouvoirs politiques.
Mrs Anne Merryweather, who was judged guilty of high treason and condemned to death at the Old Bailey in January 1693 for printing Jacobite pamphlets. Women convicted of such a crime were burned at the stake. Happily for her, Mrs Merryweather agreed at the last moment to reveal her accomplices and received a royal pardon William Anderton (I) The fate of the prisoner remained during sometime in suspense. The Ministers hoped that he might be induced to save his own neck at the expense of the necks of the pamphleteers who had employed him. But his natural courage was kept up by spiritual stimulants which the nonjuring divines well understood how to administer. He suffered death with fortitude [in 1693], and continued to revile the government to the last. The Jacobites clamoured loudly against the cruelty of the judges who had tried him and of the Queen who had left him for execution, and, not very consistently, represented him at once as a poor ignorant artisan who was not aware of the nature and tendency of the act for which he suffered, and as a martyr who had heroically laid down his life for the banished King and the persecuted Church. William Anderton (II) The Jacobite printers suffered severely when they were caught, which was not very frequent. In obscure lanes and garrets they plied their secret trade, and deluged the land with seditious books and papers. One William Anderton was tracked to a house near St. Jamess Street, where he was known as a jeweller. Behind the bed in his room was discovered a door which led to a dark closet, and there were the types and a press, and heaps of Jacobite literature. Anderton was found guilty of treason, and paid the penalty of death for his crime. In 1695 the Press was emancipated from its thraldom, and the office of licenser ceased to exist. Henceforward popular judgment and the general good sense and right feeling of the community constituted the only licensing authority of the Press of England. William Anderton (III) Later
'The Art and Mystery of Printing Emblematically Displayed', a satire of three newspaper printing house activities performed by craftsmen with animal heads, 'Grub Street Journal', London 1732
La seconde date fondamentale est 1710 et le Statute of Anne . Le Reine Anne (17021714) introduit une double rvolution dans le domaine de ldition. Elle supprime toute censure dune part et surtout elle donne en proprit exclusive le copyright lauteur de luvre imprime et ce pour une dure limite de 14 ans. Cette loi sapplique lentier des territoires contrls par la couronne dAngleterre (jusquen 1707) et la couronne de Grande Bretagne ( partir de 1707), donc
lentier des les britanniques (y compris lIrlande bien sr conquise de forte lutte par Oliver Cromwell) et tous les territoires coloniaux dpendant de cette couronne, dont en premier lieu les colonies dAmrique du Nord.
Le Statut dAnne gre toujours le copyright en Angleterre pour les uvres de lesprit imprimes, bien que la dure de protection ait volue. II./ Rapide historique : la France et de droit dauteur. Ce qui nous intresse ici cest que tous les auteurs de la chose imprime, de quelque nature que puisse tre cette chose imprime, sont les seuls dtenteurs de droit du copyright. Ils ne font que dlguer leur droit un imprimeur, dailleurs lpoque souvent libraire et donc ce qui deviendra plus tard un diteur. La proprit intellectuelle est la proprit de lauteur et du seul auteur de cette proprit intellectuelle, et ce pour une dure limite gre par la loi et, depuis la Convention de Berne, par des traits internationaux traduits dans les lois nationales des tats signataires.
Mais sur le continent une autre logique se dveloppe partir de Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais (et quelques antcdents) dans le thtre avec son coup de force sur le pourcentage de la recette du thtre qui joue ses pices. Cest du thtre que vient le vent neuf qui va prendre le nom de Le Chapelier sous la rvolution franaise. Le moins que lon puisse dire est que cet homme est extrmement ambigu. Mettez bout bout les citations suivantes de son rapport du 13 janvier 1791 :
... en sollicitant pour les auteurs, leurs hritiers ou leurs concessionnaires, la proprit la plus entire de leurs ouvrages pendant leur vie et cinq ans aprs leur mort, [les auteurs dramatiques] reconnaissent et mme ils invoquent les droits du public, et ils nhsitent pas avouer quaprs ce dlai de cinq ans les ouvrages des auteurs sont proprit publique. [...] Le public devrait avoir la proprit de ces chefsduvre [...] et chacun devrait tre matre de semparer des ouvrages immortels de Molire, de Corneille et de Racine pour essayer den rendre les beauts et de les faire connatre. Mais le despotisme qui fltrissait tout, qui portait ses regards sur toutes les institutions, pour les matriser avait envahi cette proprit commune et lavait mise en privilge exclusif. (Rapport de M. Le Chapelier, Le Moniteur, t. VII, op. cit., p. 116) La plus sacre, la plus lgitime, la plus inattaquable, et, si je puis parler ainsi, la plus personnelle de toutes les proprits, est louvrage fruit de la pense dun crivain ; cest une proprit dun genre tout diffrent des autres proprits. Lorsquun auteur fait imprimer un ouvrage ou reprsenter une pice, il les livre au public, qui sen empare quand ils sont bons, qui les lit, qui les apprend, qui les rpte, qui sen pntre et qui en fait sa proprit. [ le droit de lauteur de] disposer de louvrage [doit tre vu comme une] exception, [car] un ouvrage publi est de sa nature une proprit publique. [] Il semble que, par nature des choses, tout est fini pour lauteur et pour lditeur quand le public sest de cette manire saisi de sa production ; cependant on a considr quil tait juste de faire jouir un auteur de son travail, et de lui conserver pendant toute sa vie, et ses hritiers quelques annes aprs sa mort, le droit de disposer de louvrage ; mais cest une exception qui, dans notre ancien rgime, tait consacr par des privilges royaux ; qui, en Angleterre, est lobjet dun acte tutlaire ; qui, dans notre nouvelle lgislation, sera lobjet dune loi positive, et cela sera beaucoup plus sage. Sortez du principe, mettez lexception sa place, et vous navez plus de base pour votre lgislation, et vous mconnaissez quun ouvrage publi est de sa nature une proprit publique. (Rapport de M. Le Chapelier, Le Moniteur, t. VII, op. cit., p. 116-117)
Il affirme tout la fois le droit moral et patrimonial de lauteur et le droit du public considrer comme sien par appropriation ce qui est par ailleurs affirm comme la proprit de lauteur et de ses ayant-droits pendant la dure de sa vie et quelques annes aprs sa mort. Cest cependant cette dure qui est nouvelle, car Le Chapelier pose ainsi un droit de proprit de lauteur et de ses ayant-droits sur son uvre qui dure au-del de la mort de celui-ci alors que cela ne pouvait tre dans le cas du copyright anglais ou amricain que comme la poursuite dune dure commence avant la mort, donc de faon incidente. Convention de Berne pour la protection des uvres littraires et artistiques du 9 septembre 1886, complte PARIS le 4 mai 1896, rvise BERLIN le 13 novembre 1908, complte BERNE le 20 mars 1914 et rvise ROME le 2 juin 1928, BRUXELLES le 26 juin 1948, STOCKHOLM le 14 juillet 1967 et PARIS le 24 juillet 1971 et modifie le 28 septembre 1979 Il faudra attendre Balzac et lquipe qui cre la Socit des Gens de Lettres pour largir le discours du thtre principalement lentier de la proprit littraire et cest cette dmarche profondment artistique qui fonde la Convention de Berne et la limite quelle porte en soi, une limite devenue ambigut dans le monde actuel.
Une ambigut vient du fait que le titre officiel de cette convention est infiniment plus rductif que la dfinition du Copyright dans le Statut dAnne. Cette ambigut est encore plus grande quand on considre que la proprit industrielle relve des brevets. De quoi relve alors la proprit intellectuelle qui nest ni littraire, ni artistique, ni relevant des brevets : les encyclopdies, les livres pratiques, les guides et atlas, etc., sont intgrs dans le domaine artistique et littraire par les diteurs eux-mmes, ce qui rend la tche facile. Mais quadvient-il de la philosophie, de la critique littraire, et de ce que lon appelle en gnral les sciences humaines qui produisent des livres, des articles, etc., ne relevant pas de brevets et donc de la protection de la proprit industrielle tout en ntant pas de lartistique ou du littraire, sauf prendre le terme littraire au sens le plus gnral de littrature gnrale ou littrature pratique : lEncyclopdie de Diderot serait-elle devenue une uvre ne relevant pas de cette proprit intellectuelle car ni littraire ni artistique ? Lambigut triomphe finalement et devient incontournable quand on introduit le concept de recherche scientifique sans prciser si lon parle de la recherche relevant
des brevets donc de la proprit industrielle, ou de la recherche relevant de la simple proprit intellectuelle. Cependant lobjectif de mettre toute cette recherche disposition des entreprises industrielles et commerciales semble couvrir plutt la seule recherche qui peut intresser ces entreprises, savoir la proprit industrielle relevant des brevets et donc ne pouvant en rien tre accessible en Open Access, sauf ngociation et paiement des licences ncessaires, ce qui nest plus alors de lOpen Access. On voit donc que vouloir mettre dans le domaine public de lOpen Access une partie de la proprit intellectuelle, la recherche scientifique, qui plus est une partie seulement de la proprit intellectuelle scientifique, celle finance sur fond public, va lencontre dun droit conquis de longue et forte lutte par les auteurs dont certains ont t amputs de la main droite pour outrage de lse majest sous Elisabeth Ire, ou encore ont eu leurs oreilles coupes pour le mme crime sous Charles Ier et dans le cas dun imprimeur a t brul sur un bcher pour avoir imprim des textes interdits soutenants les partisans (Jacobites) de James II Stuart dpossd du pouvoir par le Parlement anglais au profit de sa fille Mary II marie William II dOrange aprs la Rvolution Glorieuse donc pour trahison, en labsence de lauteur en exil, sans compter la simple censure. Une telle dpossession aurait des consquences dramatiques terme car elle servirait bien sr dexemple surtout quil ne sagit pas dune exception mais bien dune mesure systmatique mettant en dehors de la protection de la proprit intellectuelle lentier dun domaine de cette proprit intellectuelle. III./ Rapide historique : Les USA. Notons ici, en transition que ce que nous venons de dire concerne la recherche scientifiques et donc autant la proprit intellectuelle non brevetable et relevant du copyright que la proprit intellectuelle brevetable et donc relevant des brevets. Transition en effet car la Constitution des Etats-Unis vote en 1786 et la Bill of Rights de la dite constitution (les dix premiers amendements) vote en 1789-1791, unit les deux domaines du copyright et des brevets dans un seul article, mme si deux lois spares sont votes par le Congrs ds 1790. Il suffit de citer larticle concern.
US Constitution Article. I. Section. 8. The Congress shall have Power [] [Clause 8] To promote the Progress of Science and useful Arts, by securing for limited Times to Authors and Inventors the exclusive Right to their respective Writings and Discoveries; [] TRADUCTION
Article I Section 8: Le Congrs a le pouvoir [] [Clause 8] de promouvoir le progrs de la science et des arts utiles [ dsignant les arts et mtiers ou arts appliqus, donc utiles la vie sociale comprise dans son contexte du 18me sicle comme dans lEncyclopdie de Diderot, ce qui ne serait pas sans soulever de nombreux dbats si la formulation devait tre remise en question] en garantissant pour une priode de temps limite aux auteurs et aux inventeurs le droit exclusif au regard de leur crits et dcouvertes. Personne ne semble discuter la formulation de cette clause de la constitution. Dans la loi de 1790 la dfinition de ce qui est concern par le copyright est clair : Copyright Act of 1790 1 Statutes At Large, 124 [The United States Statutes at Large, commonly referred to as the Statutes at Large, is the official source for the laws and resolutions passed by Congress.] An Act for the encouragement of learning, by securing the copies of maps, Charts, and books, to the authors and proprietors of such copies, during the times therein mentioned. TRADUCTION Loi sur le Copyright de 1790 1er volume des lois fdrales (devenu depuis le US Code), document 124 [les United States Statutes at Large, communment appel les Statutes at Large, sont les ressources archives officielles concernant les lois et rsolutions votes par le Congrs]. Loi pour lencouragement du savoir qui garantit la proprit des copies de cartes, tableaux et livres aux auteurs et propritaires de ces copies durant une priode spcifie ci-dessous. Il est donc clair que toute chose imprime relve du copyright quelle que soit la nature de la chose imprime et donc pas seulement lartistique et le littraire. Tout ce qui est de lordre de linvention relve dune autre loi sur les brevets vote dans la foule. Ces deux lois sont lamplification de la clause de la constitution sur le sujet. La loi sur le Copyright est une copie presque conforme du Statut dAnne bien que ce dernier ne parlait que de books , donc de livres. La loi amricaine couvre donc toute chose imprime la fin du 18me sicle. On ne voit pas comment un systme dOpen Access pourrait sappliquer dans la zone concerne par le copyright anglais ou amricain, o je le rappelle le copyright de la chose imprime, et en premier lieu des livres, est la proprit de lauteur, ou des auteurs.
Mais un lobby important aux USA, men principalement, mais pas seulement, par le CEPR (Center for Economic and Policy Research, 1611 Connecticut Avenue, NW, Suite 400, Washington,
DC 20009) et Dean Baker son dirigeant principal qui mne campagne contre le copyright et les brevets en sappuyant sur trois arguments : 1- cest un privilge qui nie la libert du march ; 2- les livres scolaires et autres livres ncessaires aux tudes font des marges bnficiaires normes du fait des agrments administratifs qui supprime la concurrence ; 3- les abus des brevets dans le domaine pharmaceutique qui augmentent indment le coup de la sant aux USA.
En dpit de la dfaite devant la Cour Suprme de ceux qui staient ports contre la loi dite Mickey Mouse (Mickey Mouse Copyright Law) du temps de Bill Clinton sur lallongement de la protection des uvres conformment au dernier traite OMPI sign pour la premire fois par les USA (Copyright Term Extension Act), les partisans de la remise en cause du copyright et des brevets, donc de la proprit intellectuelle et industrielle continuent leur campagne et apparemment marquent un point Bruxelles. Sans entrer dans le dtail de la dcision de la Cour Suprme, tous les arguments ont t rejets. En particulier la proprit de lauteur ou de linventeur sur sa cration ou son invention a t rasserte comme relevant dun cas particulier de proprit (reprenant en cela les arguments de la Chambre des Lords britannique de 1774) ce qui ne nie pas le droit de proprit bien que le cas spcial concern par cette proprit justifie la dure limite. De plus la Cour Suprme a raffirm que tant que la dure restait limite, et 70 ans on nombre quelconque dannes est une dure limite, il ny a pas anti-constitutionnalit.
La suggestion des opposants au Copyright dintroduire le concept dArtistic Freedom Voucher (Coupon de la Libert Artistique) dductible des impts semble hautement irralisable et de toute faon introduit un concept dexemption et de crdit dimpt pour une dpense purement
personnelle et dont la destination est difficilement contrlable. Depuis 2008-2009 les exemptions dimpt ne sont pas exactement la mode. IV./ La communication virtuelle On est en droit de se demander comment le dveloppement de la communication virtuelle et de la circulation virtuelle des uvres, elles-mmes virtualises par numrisation, peuvent tre considrs comme changeant la nature mme de luvre intellectuelle. Ce qui a chang normment cest quentre le public et lauteur une importante industrie du transfert sest dveloppe. Il ne sagit plus simplement de producteurs des uvres, ni de simple post-producteurs des uvres, ni mme de diffuseurs dune uvre vers un public cibl et parfaitement identifi et mesurable. Ce mouvement de virtualisation de luvre a commenc avec les premires machines enregistrer le son ou limage mais cela ne donnait quun exemplaire dont la circulation tait rduite et pour la photographie en particulier ctait une satisfaction personnelle, narcissique, ombilicale mme. Il est important ici de rejeter le terme de dmatrialisation qui ne signifie rien. Le langage informatique est aussi matriel que larithmtique ou la gomtrie sans lesquels il ny aurait aucun commerce et aucun plan cadastral. Il sagit dune virtualisation, c'est--dire dune translation dune uvre, dun produit, dun objet matriel dans une forme qui leur permet dtre diffuss au-del deux-mmes. Limprimerie est la premier outil de virtualisation de masse dune uvre. La photographie et lenregistrement sur cire, vinyle, bande magntique, film, etc., quel quil soit donc jusqu la numrisation, est analogique mais la numrisation ne change rien au principe sinon que luvre numrise peut circuler sans support comme si la musique en radio ne circulait pas dj sans support palpable, car on ne peut gure toucher les ondes hertziennes, pas plus que les flux lectriques qui transportent les donnes numriques qui contiennent la musique ou toute autre uvre.
Deux inventions vont changer photographie et enregistrement anciens, dune part le cinma et ensuite la radio. Le cinma permet la capture, illusoire dailleurs, du mouvement par une succession rapide dimages immobiles. Cela donne alors un film et la projection en public devient lobjectif. Le narcissisme sefface et fait place lmerveillement du public. La radio va encore plus loin car le son enregistr ou live se propage par ondes aux quatre coins du monde, du moins aux quatre coins du monde qui nous entoure. Ce son, cette parole qui circulent sont une vraie tape dans la virtualisation des produits car elle permet la rception par diffusion hertzienne dune performance live reue distance donc in absentiae et pourtant cest bien la performance qui est reue directement et en mme temps quelle se produit. On a virtualis la dite performance qui est donc reue en diffr gographique et non temporel. Lenregistrement va permettre en plus de la virtualiser deux fois car la diffusion sera la virtualisation dun enregistrement qui est dj une virtualisation. Cela permet la diffusion et la rception deux fois diffres la fois temporel et
gographique. On rejoint l le cinma et il suffira dassocier les deux pour avoir le cinma parlant qui bientt sera en couleur et on aura alors une diffusion diffre cette fois au moins trois fois : temporelle, gographique et visuelle. Quand cette volution est acquise, la tlvision ne fait que permettre la rception dune image anime parlante en couleur ( terme) dans lintimit du foyer do une uvre virtualise en diffusion diffre cette fois quatre fois : temporelle, gographique, visuelle et du public au priv. Cette quatrime dimension tait dj en partie possible avec la radio mais les postes lampes ne permettaient pas lintimit de la rception que permet la tlvision. Cest quon rejoint Macluhan et lextension des sens et du corps de lhomme par la technologie. La tlvision est un mdia omni-sensoriel qui demande une adhsion complte avec le produit virtuel en rception, sinon on change de chaine. Un dbat tlvis ne permet pas la rflexion mais seulement le choix blanc ou noir, alors que la radio permet une rflexion personnelle. Tous les meilleurs arguments en tlvision sont soit contredits par le visuel, lauditif, la sensation globale que lon ressent devant lcran, soit ports par les mmes. La virtualisation maximum permet de sortir du logique pour entrer de faon totale dans lmotionnel.
Il faut voir qualors ces simples virtualisations vont tre dmultiplies par le tlphone qui permet la communication auditive et orale distance mais directe. Lordinateur pendant ce temps se dveloppe lentement et il faudra attendre 1969 pour que le Pentagone commande lUniversit de Stanford de permettre la communication de donnes dun ordinateur un autre ordinateur par connexion tlphonique entre les laboratoires militaires de lUniversit et lEtat Majors des forces armes du Pacifique en dploiement au Vietnam Oakland, cinquante kilomtres peine plus loin. La distance ne faisait rien laffaire. Ils utiliseront le protocole HTML qui avait t dvelopp par France Tlcom Lannion, ce qui donnera en royalties de licence une fortune France Tlcom, lpoque partie intgrante des PTT, pendant de nombreuses annes, do la numrisation du tlphone franaise par Monory sous Giscard. Mais ce nest quen 1983 que linvention de linterface graphique par Apple pour ses ordinateurs Macintosh, puis le dveloppement dinterfaces graphiques pour ce qui va devenir les ordinateurs personnels de Microsoft avec Windows 3.1. Alors la souris, ou quivalents, devient lextension de la main, et de lil, dans lcran qui devient lextension visuelle de la pense de lutilisateur, en fait la zone de Broca responsable de la coordination de la pense et de toutes les activits sensorielles et motrices de lhomme. La virtualisation de lutilisateur dans cette ralit virtuelle naissante fait avec lInternet quil a limpression ne plus avoir de racines, dautorit auDr Jacques COULARDEAU PROPRIT INTELLECTUELLE ET INDUSTRIELLE - 12/34
dessus de lui et donc dtre le matre absolu de son prsent, de son pass quil peut nier et de son avenir quil peut construire. Il nest plus lui-mme mais une persona, voire plusieurs personae. Ne parlons pas bien sr de tout ce quoi il a accs par cet outil. Mais cela transforme les industries de la communication qui se doivent pour tre performantes et concurrentielles dutiliser un maximum de produits virtualiss la fois auditifs, visuels, kinesthsiques pour lutilisateur et sa main, etc. Lindustrie est transforme car la post production devient une industrie de la virtualisation de tout produit disponible. Les outils techniques, hardware comme logiciel, deviennent cruciaux car ils sont seuls permettre la circulation des produits qui doivent tre virtualiss avant tout. Puis le tuyau lui-mme ncessite lquipement des diffuseurs et des rcepteurs, utilisateurs de machines, hardware et software permettant la virtualisation, la diffusion, la navigation, la rception et la dvirtualisation ncessaire pour voir, entendre, toucher de la main et de loeil virtualiss le produit qui ainsi circul. V./ La communication virtuelle : Soyons clairs. On considre que le producteur doit payer pour produire une uvre, le diffuseur doit payer pour diffuser une uvre, le rcepteur, le public, lauditeur, etc. doivent aussi payer pour recevoir cette uvre, soit une place de thtre ou de cinma, soit une machine quil doit acheter, soit une taxe quil doit rgler pour la tl, sur les supports vierges, etc. Or lInternet prtend chapper ces divers paiements. Les industriels qui produisent les outils de la virtualisation (hardware et software) ne veulent pas payer la virtualisation (post production) et la diffusion quils rendent possible. Les diffuseurs quils soient des moteurs de recherche comme Google, Youtube et bien dautres rechignent payer pour la diffusion quils permettent, malgr les normes ressources entre autres publicitaires quils drainent vers leurs crans. Les fournisseurs daccs veulent ou voudraient eux aussi ne pas payer ou le moins possible alors que les produits virtualiss quils diffusent ou quils permettent datteindre sont lappt pour avoir de laudience et cette audience devient lappt pour avoir de la publicit et donc des moyens financiers. Ne parlons pas ensuite et enfin des utilisateurs qui ont accs ces produits et qui veulent aucun prix payer pour leur consommation. Pour eux demain est dj hier et tout le monde sait que demain on rasera gratis.
Il sagit ici de reprendre en grand le principe de la perception du droit diffuser revu et corrig comme le droit virtualiser en vue de permettre la diffusion ou de diffuser directement sans compter la rception et la consommation.
Le seul moyen dtre honnte dans un tel march qui est devenu anarchique cest de faire que chacun paie en fonction de la consommation, quil rend possible ou quil fait, consommation mesure en mgabytes. Wally Badarou a trs bien dj exprim ces choses l, voir les annexes. Je me contenterai de visualiser par un diagramme ce que je viens de dire.
DROIT RECEVOIR ET USAGE PERSONNEL x/BIT tlcharg USAGE PUBLIC n fois x par BIT tlcharg
IN DUSTRIE NUMRIQUE PRIVE & PUBLIQUE FAI TOUT HBERGEUR HARDWARE SOFTWARE
Mais en plus jemprunte Jaron Lanier, musicien et informaticien amricain, lide que le mieux serait de faire que les consommateurs soient eux aussi un march et que tout ce quils mettent en ligne deviennent des produits consommables comme tout ce quils reoivent ou consultent devient des produits consomms et que chacun paie en fonction de sa consommation aux ayant droits, mme amateurs, des produits consults et donc reoive aussi en fonction de la consommation de produits personnels consults et consomms par dautres. Cela sapplique aux consommateurs et fonctionnent dans les deux sens. Pour tous les acteurs entre la cration et le consommateur, leur participation peut tre ngocie mais doit partir du principe que cela doit tre proportionnel la consommation potentielle gnre.
Le problme nest mme pas technique aujourdhui, mais simplement thique pour que tous les produits et leurs consommateurs soient identifis et suivis et facturs comme pour le tlphone mais dans les deux sens. Le problme est de garantir labsolue confidentialit de ces facturations, bien que si chacun savait combien ses comptes en banque, ses lignes tlphoniques et autres outils de communication externes, ou internes dailleurs, sont consults par des services officiels et non officiels, tout le monde devrait brler leurs ordinateurs, smarts phones et tablettes. Et ne croyez pas que smart phone veuille dire tlphone intelligent. Come Huawei a dit dans une des es publicits rcentes, ils font des tlphones qui ne sont pas seulement smart mais qui sont aussi intelligents. La diffrence est relle et smart ne peut vouloir dire en franais que fut , sournois , roublard ou autre synonyme de ce genre. VI./ Quel avenir dans ce chaos ? Si le projet bruxellois passe cela crera une dynamique fortement ngative pour la recherche finance sur fonds publics, particulirement dans le domaine de la proprit industrielle car cela nierait lexistence des brevets et donc des licences, sans parler du transfert de technologie. Quels sont les consquences prvisibles. 1- Tout chercheur veut bnficier de sa recherche et donc recevoir une juste contrepartie tire des profits que la diffusion et lapplication de cette recherche rapporteraient. Certes il y a des exceptions la proprit industrielle personnelle des brevets des
inventions dans le cadre dune recherche dentreprise prive ou publique. On voit mal comment une entreprise accepterait de mettre disposition libre ses brevets, que cette entreprise soit publique ou prive, quelle reoive des fonds publics directs ou indirects ou non. Il y aurait l un holdup de proprit et donc un pillage. 2- Dans les entreprises la tendance risque alors de devenir hyper protectrice. Cela perturbera srieusement le march dans les domaines concerns. Peut-on imaginer une telle volution dans le domaine mdical, pharmaceutique, biologique, bref dans les domaines de la vie et de la sant ?
3- Dans les domaines techniques et technologiques comme les transports, la dfense, les armements cela entranerait un pillage sans prcdent et donc une guerre conomique particulirement dangereuse. 4- Mme si on exclut du champ de cette recommandation les domaines stratgiques cidessus de la proprit industrielle, on ne voit pas comment un champ aussi immense de la recherche et de la proprit intellectuelle ne serait pas un exemple tentant de gnraliser le systme toute la proprit intellectuelle, artistique, littraire, musicale, etc. 5- Mais je fais confiance aux entreprises pour se battre becs et ongles, et mme griffes et dents, contre un tel projet. Dailleurs les plus grandes entreprises mondiales sont devant les tribunaux pour des utilisations illicites de leurs brevets par dautres mais aussi des brevets des autres par elles-mmes. Les tribunaux de font aucun cadeau, dans quelque pays que ce soit, et condamnent lourdement les contrevenants. On parle ici de pillage de la proprit industrielle, de copie illgale, despionnage industriel, de malfaon, etc. Tous ces concepts tomberaient si une telle recommandation passait. 6- On me dira quil ne sagit que de la recherche finance par les fonds publics. A quel niveau ? Les achats de matriel roulant ferroviaire Bombardier par nos conseils rgionaux ne son-ils pas un financement public de cette entreprise par ailleurs canadienne ? Alsthom nest-il pas financ directement et indirectement par les achats de matriel roulants TGV par la SNCF ?
LInstitut Pasteur est-il public ou priv ? La recherche mdicale dans les hpitaux publics est-elle publique ou prive ? Dans les institutions mdicales, hospitalires, carcrales, psychiatriques, mais aussi toutes les entreprises commerciales ou industrielles grant leurs ressources humaines de faon moderne, on touche une forte recherche sociologique dans la vie du patient en milieu hospitalier, du dtenu, du client, de lemploy, tous dans leurs milieux respectifs, etc. Cela ne relve pas en principe de brevets, bien quaux USA des entreprises commerciales ont fait breveter leurs mode daccueil matriel et humain de leurs clientles comme tant un dimension spcifique de leur marque. Cela relve de la recherche commerciale, sociologique, des ressources humaines, donc de la recherche psychologique et psycho-sociale, bref du domaine le plus culturel qui soit dans notre socit, la vie de tout les jours dans les espaces non privs de lindividu. Et je ne ,parlerai pas de la publicit et des bataillons dartistes divers qui y travaillent.
7- Mais justement Si on a une dfinition claire du public cela dfinira dun mme mouvement le priv . La logique du premier point fera que les chercheurs qui veulent bnficier des profits de leurs inventions, de leur travail intellectuel, de leur force de travail intellectuel sorienteront vers le priv o ils auront alors tendance accepter de partager les licences des brevets et les profits gnrs par leur recherche avec lentrepreneur priv qui les prendra en charge, puisqualors dans le public ils nauraient rien du tout. On a donc dun mme mouvement la privatisation de la recherche par une dynamique qui va pousser les meilleurs vers le priv et par la mme dynamique qui va pousser le priv accepter les meilleurs car en absence dune concurrence et donc dun march global de la recherche ils pourront abaisser le cot de leur investissement recherche tout en augmentant ainsi leur marge de profit.
8- Plus encore les chercheurs quels quils soient et qui veulent profiter des fruits de leur recherche, surtout les jeunes, iront vers les pays o on leur garantira des retombes conomiques pour leur travail intellectuel, o on leur paiera la force de travail intellectuelle quils vendront ainsi au plus offrant. La recommandation europenne risque fort dappauvrir lEurope et en particulier dappauvrir le domaine dans lequel les fonds publics seront investis. Cela dailleurs permettra dconomiser car cette recherche publique appauvrie mobilisera beaucoup moins dautorit pour rclamer des fonds. La recherche publique risque fort alors de rinventer ad infinitum, in saecula saeculorum, leau chaude, si ce nest pas simplement leau tide. 9- Pour conclure voil les dix meilleurs chercheurs franais selon le Massachusetts Instiotute of Technology et le Figaro Etudiant (voir annexe pour le dtail. Aucune femme, ge entre 28 et 34 ans, deux chercheurs en universit publique franaise (de province et pas de Paris), un en universit amricaine, et 7 dans des entreprises a priori logique prive dont certaines internatioanles. La logique est dj bien en place.
LE FIGARO ETUDIANT JEUDI 22 MARS 2013 Le MIT distingue dix talents franais 1. Abdennour ABBAS, 33 ans Il est linventeur de Biocapteurs ultrasensibles base danticorps artificiels pour le diagnostic mdical, Universit de Washington Saint Louis 2. Simon BENMARRAZE, 28 Technologie solaire thermodynamique compacte pour produire de ans lnergie de faon plus conomique et performante . Solar Euromed 3. David FATTAL, 33 ans Images et vido 3D sur terminaux mobiles, sans lunettes, Hewlett-Packard 4. Pierre-Emmanuel GRANGE, Des micro-dons quotidiens pour augmenter le financement des ONG, 34 ans microDON 5. Daniel MARHELY, 28 ans Technologie ouverte pour accder la musique partir de nimporte quel appareil, Deezer 6. Thibaut MERCEY, 34 ans Systme de dtection rapide des bactries pathognes dans les aliments, Prestodiag 7. Emanuele ORGIU, 34 ans Matriaux organiques hybrides qui peuvent tre contrls optiquement et lectriquement,Universit de Strasbourg 8. Etienne PERRET, 33 ans Etiquettes didentification par radiofrquences bon march et haute sensibilit, Universit de Grenoble Alpes - LCIS 9. Massimiliano SALSI, 33 ans Cbles transocaniques pour la transmission de grands volumes de donnes, Alcatel-Lucent 10. Matthieu SONNATI, 28 ans Composants vgtaux pour des peintures cologiques et schage rapide, Ecoat
ANNEXES
Donnes scientifiques: le libre accs aux rsultats de recherche stimulera la capacit d'innovation en Europe
Rfrence: IP/12/790 Date de l'vnement: 17/07/2012 Exporter pdf word Autres langues disponibles : EN DE DA ES NL IT SV PT FI EL CS ET HU LT LV MT PL SK SL BG RO
COMMISSION EUROPENNE COMMUNIQU DE PRESSE Bruxelles, le 17 juillet 2012 Donnes scientifiques: le libre accs aux rsultats de recherche stimulera la capacit d'innovation en Europe La Commission europenne a prsent aujourd'hui des mesures visant rendre plus accessibles les informations scientifiques produites en Europe. Les publications et les donnes scientifiques issues de la recherche finance par des fonds publics seront accessibles plus rapidement un plus large public, ce qui permettra aux chercheurs et aux entreprises de les exploiter plus facilement. Grce ce coup de fouet pour la capacit d'innovation en Europe, les dcouvertes scientifiques se traduiront plus rapidement en avantages pour la population. L'Europe obtiendra ainsi un meilleur retour sur son investissement de 87 milliards par an dans la R&D. Ces mesures compltent la communication de la Commission sur la ralisation de l'Espace europen de la recherche (EER), adopte galement aujourd'hui. Dans un premier temps, la Commission fera du libre accs aux publications scientifiques un principe gnral d'Horizon 2020, le programme-cadre de l'UE pour le financement de la recherche et de l'innovation pour la priode 2014-2020. partir de 2014, tous les articles produits avec l'aide de fonds de ce programme devront tre mis disposition en libre accs: soit immdiatement par l'diteur, qui les publiera en ligne (approche dite de la voie dore); les cots de publication engags pourront tre rembourss par la Commission europenne; soit par les chercheurs, six mois au plus tard aprs la publication (12 mois pour les sciences sociales et humaines), via des archives libres d'accs (approche dite de la voie verte). De plus, la Commission a recommand aux tats membres de prvoir des mcanismes similaires pour les rsultats de la recherche finance par les programmes nationaux. L'objectif est que d'ici 2016, 60 % des articles scientifiques sur des travaux financs par des fonds publics dans l'UE soient disponibles en libre accs. La Commission commencera en outre mener des expriences en matire de libre accs aux donnes recueillies au cours de travaux de recherche financs par des fonds publics (par exemple les rsultats d'expriences sous forme numrique), en tenant compte des questions lgitimes lies aux intrts commerciaux du bnficiaire des fonds ou au respect de la vie prive. Lors d'une consultation publique mene en 2011, 84 % des personnes interroges estimaient que l'accs la littrature scientifique n'tait pas optimal. Des tudes montrent que, faute d'accs rapide aux dernires publications scientifiques en date, les petites et moyennes entreprises ont besoin d'un laps de temps supplmentaire pouvant aller jusqu' deux ans pour commercialiser des produits innovants. Une tude finance par l'UEa montr qu'actuellement, seuls 25 % des chercheurs rendaient leurs donnes librement accessibles. Mme Neelie Kroes, vice-prsidente de la Commission europenne responsable de la stratgie numrique, a dclar: Les contribuables ne devraient pas payer deux fois les travaux de recherche scientifique, et ils ont besoin d'un accs facile aux donnes brutes. Nous voulons amliorer radicalement la diffusion et l'exploitation des rsultats de la recherche scientifique, car ces donnes constituent le nouvel or noir. Mme Mire Geoghegan-Quinn, membre de la Commission europenne responsable de la recherche et de linnovation, a dclar: Les contribuables doivent en avoir plus pour leur argent. Le libre accs aux
publications et aux donnes scientifiques permettra nos chercheurs et nos entreprises de raliser plus rapidement des avances importantes, au bnfice de la connaissance et de la comptitivit en Europe. Contexte Le libre accs permet de consulter gratuitement, sur l'internet, les rsultats de recherche. La Commission a adopt aujourdhui une communication qui dfinit des objectifs en matire de libre accs pour les travaux de recherche qu'elle finance dans le cadre d'Horizon 2020. Ce texte est accompagn d'une recommandation de la Commission qui propose un cadre politique complet visant amliorer l'accs aux informations scientifiques et leur conservation. Ces deux initiatives s'inscrivent dans le cadre plus large de la ralisation de l'Espace europen de la recherche (voir IP/12/788 et MEMO/12/564, publis aujourd'hui). Ces travaux de la Commission s'inscrivent dans le prolongement de sa communication sur l'information scientifique l're numrique (voir IP/07/190), qui a t suivie en 2007 par des conclusions du Conseil. La Commission engagera les actions suivantes: lever au rang de principe gnral d'Horizon 2020 le libre accs aux publications values par les pairs, soit par la publication en libre accs (voie dore), soit par l'auto-archivage (voie verte); favoriser le libre accs aux donnes de la recherche (rsultats d'expriences, observations, informations produites par ordinateur, etc.) et mettre en place titre exprimental, dans le contexte d'Horizon 2020, un cadre en la matire qui tienne compte des questions lgitimes lies au respect de la vie prive, aux intrts commerciaux et aux gros volumes de donnes; dvelopper et soutenir des infrastructures lectroniques, interoprables l'chelle europenne et mondiale, pour l'hbergement et le partage des informations scientifiques (publications et donnes); aider les chercheurs remplir leurs obligations en matire de libre accs, et promouvoir une culture du partage. La stratgie numrique pour lEurope dfinit une politique douverture en matire de donnes qui couvre la totalit des informations produites, recueillies ou payes par les organismes publics dans lUnion europenne. En outre, le libre accs est soutenu explicitement dans l'initiative phare de l'UE Une Union de l'innovation en tant qu'lment essentiel la ralisation de l'Espace europen de la recherche. La communication et la recommandation de la Commission sur les informations scientifiques compltent une autre communication adopte aujourd'hui, intitule Un partenariat de l'Espace europen de la recherche renforc pour promouvoir l'excellence et la croissance, qui dfinit les grandes priorits pour achever la ralisation de l'EER, l'une d'entre elles consistant optimiser la diffusion, laccessibilit et le transfert des connaissances scientifiques. La Commission europenne continuera financer des projets relatifs au libre accs. En 2012-2013, elle va consacrer 45 millions aux infrastructures de donnes et la recherche sur la conservation numrique. Le financement sera poursuivi dans le cadre du programme Horizon 2020. Durant la mme priode, la Commission soutiendra des expriences portant sur de nouveaux modes de traitement des informations scientifiques (nouvelles mthodes dvaluation par les pairs et nouvelles techniques de mesure de limpact des articles, par exemple). Voir aussi: MEMO/12/565. Liens Contexte: http://ec.europa.eu/research/science-society/open_access Stratgie en matire de libre accs aux donnes: http://ec.europa.eu/information_society/policy/psi/index_en.htm Donnez votre avis: mot-clic #da12data Site web de Neelie Kroes Suivez Neelie Kroes sur Twitter Contacts: Ryan Heath (+32 22961716), Twitter: @ECspokesRyan Linda Cain (+32 22999019) Michael Jennings (+32 22963388) Monika Wcislo (+32 22986595) Show additional information Et encore http://europa.eu/rapid/press-release_IP-08-1262_fr.htm:
La Commission europenne lance un projet pilote en ligne pour faciliter laccs aux articles scientifiques sur les travaux de recherche financs par lUE
Rfrence: IP/08/1262 Date de l'vnement: 20/08/2008 Exporter pdf word Autres langues disponibles : EN DE ES IT SL BG IP/08/1262 Bruxelles, le 20 aot 2008 La Commission europenne lance un projet pilote en ligne pour faciliter laccs aux articles scientifiques sur les travaux de recherche financs par lUE Un accs rapide et fiable aux rsultats de la recherche, notamment grce linternet, peut stimuler l'innovation, favoriser les dcouvertes scientifiques et soutenir le dveloppement d'une conomie forte fonde sur la connaissance. La Commission europenne souhaite que les rsultats de la recherche qu'elle finance hauteur de plus de 50 milliards deuros, dans le cadre du 7 e programme-cadre de recherche de l'UE (7e PC) qui couvre la priode 2007-2013, soient diffuss aussi largement et efficacement que possible pour tre exploits au mieux et avoir des retombes importantes dans le monde de la recherche et au-del. La Commission lance aujourd'hui un projet pilote qui permettra daccder librement sur linternet, aprs un embargo de 6 12 mois, aux rsultats de la recherche finance par lUnion europenne, publis initialement dans des revues dont les articles sont soumis une valuation par des pairs. Le projet pilote couvrira environ 20 % du budget du 7e programme-cadre dans des domaines comme la sant, lnergie, lenvironnement, les sciences sociales et les technologies de linformation et des communications. Un accs facile et gratuit aux connaissances les plus rcentes dans des domaines stratgiques est essentiel la comptitivit de la recherche de lUnion europenne. Ce projet pilote de libre accs constitue une tape importante dans la ralisation de la cinquime libert, cest--dire la libre circulation du savoir entre les tats membres, les chercheurs, les entreprises et le grand public , a dclar Janez Potonik, membre de la Commission charg de la science et de la recherche. En outre, il s'agit, pour le public, dun juste retour de la recherche finance par des fonds communautaires . Lvolution rapide des technologies numriques offre aux chercheurs des possibilits - sans prcdent - de partager rapidement et efficacement des informations. Notre nouveau projet pilote va exploiter ce potentiel: il permettra aux chercheurs, aux entreprises et aux dcideurs politiques daccder aux rsultats de la recherche les plus rcents et les aidera ainsi faire face des dfis mondiaux comme le changement climatique, a dclar Viviane Reding, membre de la Commission charge de la socit de l'information et des mdias. Je me rjouis tout particulirement que les diteurs de publications scientifiques aient adopt progressivement de nouveaux modes de diffusion et qu'ils collaborent avec les chercheurs au projet de libre accs. Dans ce domaine, ils ont apport la Commission une contribution apprciable, qui a aid la prparation du projet pilote. Cette coopration permettra une coexistence mutuellement bnfique de nature maximiser les effets positifs d'un libre accs aux rsultats de la recherche publique, tout en laissant une place aux entreprises prives de publication . Le projet pilote de libre accs de la Commission, qui durera tout au long du 7 e PC, vise donner tous accs aux rsultats de la recherche finance par lUnion europenne. Les bnficiaires de subventions seront tenus de dposer dans une bibliothque en ligne leurs articles scientifiques ou manuscrits dfinitifs valus par des pairs et rsultant de projets mens dans le cadre du 7 e PC. Ils devront s'efforcer dassurer un libre accs ces articles, dans un dlai de six ou douze mois - fix en fonction du domaine de recherche - aprs leur publication. Cet embargo doit permettre aux diteurs de publications scientifiques de rentabiliser leur investissement. Le libre accs aux publications scientifiques, qui taient auparavant accessibles sur abonnement, peut contribuer accrotre limpact des 50 milliards deuros que lUnion europenne investit dans la recherche et le dveloppement et viter la rptition de travaux de recherche, synonyme de perte de temps et de gaspillage de ressources prcieuses. En bnficiant dun accs un plus grand nombre de publications, les chercheurs peuvent s'appuyer sur les connaissances ainsi disponibles pour approfondir leur travail. Les entrepreneurs et les petites et moyennes entreprises peuvent galement profiter dun meilleur accs aux derniers progrs de la recherche pour acclrer la commercialisation et linnovation. Contexte Le projet pilote de libre accs lanc aujourd'hui tait prvu dans la communication de la Commission europenne de fvrier 2007 sur l'information scientifique l're numrique: accs, diffusion et prservation (IP/07/190). la suite de cette communication, le Conseil des ministres de la recherche de lUnion europenne qui a eu lieu en novembre 2007 a invit la Commission exprimenter le libre accs dans le cadre du 7e PC. Depuis 2006, la Commission a organis de vastes consultations avec les parties prenantes sur les mesures relatives au libre accs, qui comprennent notamment une confrence de haut niveau des parties concernes. Cette confrence a eu lieu en fvrier 2007 et environ 500 personnes y ont particip. De nombreux organismes de financement nationaux, tels que le Wellcome Trust au Royaume-Uni ou les National Institutes of Health aux tats-Unis, disposent dj de rgles relatives au libre accs. En
dcembre 2007, le Conseil scientifique du Conseil europen de la recherche a arrt ses propres lignes directrices relatives au libre accs. Pour plus de prcisions, consulter le document MEMO/08/548 Le texte intgral de la dcision est disponible ladresse suivante: http://ec.europa.eu/research/press/2008/pdf/decision_grant_agreement.pdf http://ec.europa.eu/research/press/2008/pdf/annex_1_new_clauses.pdf De plus amples informations sur le projet pilote de libre accs seront disponibles partir du 1 er septembre 2008 ladresse suivante: http://ec.europa.eu/research/science-society/open_access Activits connexes: http://ec.europa.eu/research/science-society/scientific_information http://ec.europa.eu/information_society/activities/digital_libraries/index_en.htm http://erc.europa.eu/pdf/ScC_Guidelines_Open_Access_revised_Dec07_FINAL.pdf
CONTRIBUTION A LA CREATION NUMERISABLE Proposition du SNAC exprime le 23 Novembre 1912 devant la Mission Lescure
Introduction Je commencerai par une petite devinette: Vous savez qu'Apple commercialise depuis quelques annes dj un iPod de 160 Go, n'est-ce pas ? A votre avis, combien de morceaux de musique peut-on y mettre, raison de de 4 Mo en moyenne par morceau ? 40.000, c'est bien cela oui. Autrement dit, raison d'1 euro la chanson, il faudrait 40.000 euros pour le remplir de musique lgalement acquise ! "Oui mais, me rtorquerez-vous, on ne met pas que de la musique dans un iPod: il y a aussi la photo, la video, cette dernire bien plus gourmande en mmoire." Ce quoi je vous rponds: certes, mais allez voir le site Apple mme, et vous dcouvrirez que la page consacre cet iPod depuis des mois fait ses gros titres sur la musique, et non la video: "Your top 40.000" (sic). Si ce n'est pas, dfaut d'une involontaire incitation la spoliation, tout au moins une dvalorisation explicite de ce qu'est la musique (ce ne sont plus depuis longtemps des oeuvres, mais des "tunes" dont on remplit les iPods par dizaines de milliers), je ne sais plus ce qu'incitation et dvalorisation veulent dire. Mesdames, Messieurs, nous vous proposons l'ide d'une Contribution la Cration Numrisable. Ce dont il ne s'agit pas Il ne s'agit pas d'une taxe (gre par l'Etat), mais d'une redevance, gre par la Gestion Collective, car seul les crateurs, cibles de nos dbats, sont en droit d'en superviser la rpartition.
Elle ne se substitue ni la Copie Prive, ni l'offre lgale, mais s'y ajoute dlibrment, en premptant toute volution technologique imaginable, susceptible peut-tre un jour de se dbarrasser des notions mme de copie ou de transaction marchande. Elle ne s'identifie pas la Licence Globale, elle la dpasse tant dans son primtre (il ne s'agit pas que des FAIs) que dans son fondement (il ne s'agit pas de lgaliser les changes dits 'non-marchands'). Constats 1er constat: mon mtier de compositeur lectronique, fru de machines numriques bien avant l'avnement de la micro-informatique grand public (et du CD, et du sampling, et de l'internet), m'a, depuis les premiers jours sensibilis sur l'extraordinaire fragilisation et vulnrabilit de la cration face aux promesses de ces machines, au potentiel pourtant bien modeste par rapport aux capacits d'aujourd'hui; ds lors que d'une simple pression sur un bouton de mon Synclavier, je pouvais dupliquer l'identique une squence de notes (je parle d'une priode avant l'chantillonage), mon sentiment trs net tait un peu comme si le numrique possdait dans ses gnes, la facult de brouiller tout concept quel qu'il soit, et de favoriser, par voie de consquence, la spoliation morale comme patrimoniale, volontaire ou non, consentie ou non, ngocie ou non, mais spoliation tout de mme de toute cration venir. 2me, en aboutissement du 1er: Ds son avnement, la numrisation des supports a sembl rvolutioner bien des dfinitions, telle que celle de la copie (en tout point identique l'original comme je viens de le dire), puis plus tard la diffusion (hbergeur/radio), la localisation (mail/cloud), favorisant bon gr mal gr, et de part sa nature mme, la propagation des oeuvres numrisables (les MTP tels que DRM n'ont t conus qu'aprs, pour tenter d'endiguer un phnomne inhrent la nature mme de la circulation numrique des oeuvres). 3me: Bien malin qui peut prdire ce que l'augmentation des dbits, des capacits de mmoire, des vitesses de calcul, de la miniaturisation et autres avances insouponnes de nos jours, peuvent engendrer de remises en question des pratiques existantes, englobant un peu plus chaque jour dans la sphre du numrisable, des pans entiers de la cration, et peut-tre mme un jour des objets physiques, bref toutes choses que la simple ide qu'elles puissent se raliser un jour faisait sourire tout le monde tel l'imprimante 3D aujourd'hui (souvenez-vous du modem 300 baud) ... 4me: Cette mission n'est pas la premire se pencher sur la succession des souffrances sous les coups de boutoir de l'volution technologique, souffrances en qute d'un remde dont ce n'est faire injure personne que de constater qu'il a toujours un temps de retard, qu'il est souvent incompris, pas toujours adapt, aux rsultats toujours discuts. 5me: La cration numrisable, inexorablement mise mal par pans entiers successifs, est pourtant la base d'une vritable industrie culturelle (industrie car pourvoyeuse d'emplois, non-dlocalisables de surcrot, quelque soit le pays) sur le dos de laquelle l'industrie numrique continue btir sa fortune, en juger par les dividendes grassement distribues. Ce dont il s'agit C'est que nous ne pouvons plus faire l'conomie d'une dcision drastique qui sache s'affranchir dfinitivement des incessantes piques qu'une volution technologique savamment dose et entretenue nous concocte, raison de bonds devant se traduire en "gains de productivit" tous les six huit mois, dans le souci peine voil de confiner tous nos efforts lgislatifs dans la vaine cohorte des obsolescences programmes. Il s'agit d'aborder, dans un volontarisme dcomplex, une entrepise ambitieuse, dont la vocation est de se placer rsolument en amont de toute volution technologique, par le biais d'une nouvelle base juridique, d'une nouvelle qualification juridique restant prciser, mais dont le postulat pourrait se rsumer, si vous le permettez, un peu sur le mode de l'article 1382 du Code Civil, dont l'tudiant en droit que je fus se souvient de l'nnonc: "Tout fait quelconque de l'homme qui cause autrui un dommage oblige celui par la faute duquel il est arriv la rparer". C'est ainsi que nous nous estimons en droit de suggrer que "L'activit d'une entreprise numrique, quelle qu'elle soit, tant fondamentalement susceptible de contrevenir l'exercice d'un droit exclusif tant sur le plan moral que patrimonial, en favorisant d'une manire ou d'une autre le libre accs des oeuvres de l'esprit au public, oblige cette entreprise contribuer leur cration dans la mesure de ses moyens." Vous le trouverez sans doute un peu naf, maladroit, extrme, voire prtentieux, mais cet nonc dit assez clairement l'objet de nos voeux, dont la formulation et les contours conomiques et juridiques restent bien videmment prciser. Il s'agit de mettre un terme aux petits arrangements que chaque agent de la prtendue filire tente de ngocier avec le rouleau compresseur du numrique, petite hausse par ci, petite baisse par l. Il s'agit de retrouver les valeurs de la cration, d'endiguer la surenchre sur de prtendus nouveaux modles conomiques qui, syndrome Titanic ambiant, privilgient le culte du chacun pour soi, et font la part belle au malin plutt qu'au talent: savoir crer du buzz, se faire des millions d'amis facebook, engager des productions participatives, des crations participatives; toutes sortes de choses fort utiles au demeurant, et originales certes, mais dont la non-matrise par les moins 'techniciens' d'entre nous - et pourtant pas
ncssairement les moins talentueux - ne devrait pas condamner une mort certaine, pour peu que la juste rtribution de leur travail leur soit garantie, et c'est possible. Il s'agit d'une norme entreprise, nous en sommes conscients, mais dont la finalit est de donner naissance un principe simple, claire, opposable tous et engageant pour tous, transposable en Europe et dans le monde, car ayant comme souci principal de pr-empter toute volution technologique imaginable en disant clairement les choses: sur cette plante, le numrique cre, de part sa nature mme, des spolis (par milliers nous le savons), des spoliateurs (par millions nous le savons), et ... ceux qui profitent de cette spoliation, et dont les succs nous fascinent plus qu'ils nous interrogent. Ces derniers ne sont qu'une poigne en regard des deux premiers, mais jusqu'ici dots des moyens que nous savons tous gigantesques, capables de les soustraire toute responsabilit vritable. A terme, il y a peut-tre le vide, pour avoir sci la branche sur laquelle nous reposions tous. Sans donner plus longtemps dans un catastrophisme apocalyptique, il s'agit de rduire le dsquilibre entre deux industries ncssaires l'une l'autre, en obligeant, par la loi, celle dont le dveloppement a sembl jusqu'ici ne pouvoir se faire qu'au dtriment de l'autre, aider l'autre, ne serait-ce que pour sa propre survie terme. Conclusions Vous comprendrez que la perception et la gestion de cette rmunration ne puisse se passer de la Gestion Collective, bien au contraire. Il s'agit d'obtenir une perception substantielle qui, en supplment de l'offre lgale et de la perception pour copie prive, doit permettre la Cration Numrisable simplement de vivre de son mtier, la musique, l'audio-visuel, le cinema, la photo, le livre, la presse, le logiciel, sans prjug des futurs secteurs qui tomberont leur tour dans la sphre. La rpartition de cette contribution devant se faire hauteur du prjudice dj subi, il ne peut tre contest que la musique, secteur de toute vidence le plus touch, en soit le principal bnficiaire. Nous visons une contribution substantielle, mais pour autant largement supportable parceque rpartie sur l'ensemble de l'industrie numrique: des fabricants informatiques, de certains rseaux sociaux, en passant par les FAIs et autres moteurs de recherche puissance quasi-tatique. Comment s'y prendre ? Nous ne saurions donner ici le detail exhaustif des procdures adapter, de toute vidence, chacune des branches de cette industrie numrique, nous n'en aurions ni le temps, ni les moyens, ni l'expertise. Il s'agit cependant d'admettre ici que l'ide d'une telle loi puisse tre reue dans son principe, avant que tous les moyens ncssaires son application soient runis, dfaut de quoi nous nous condamnerions, une fois de plus, l'immobilisme coupable, en matire de rmunration de la Cration Numrisable. Si, par bonheur, il arrivait que cette ide puisse receuillir la faveur de votre mission, nous nous rendrions naturellement corvables merci pour en tudier avec vous les modalits. Je vous remercie. Wally Badarou, Puteaux, 23.11.2012
LA LONGUE MARCHE DU DROIT D'AUTEUR Claude Lemesle Auteur, secrtaire adjoint du Conseil d'administration de la SACEM
En 1791, Lakanal, - surtout connu aujourd'hui en tant que lyce - dclarait solennellement l'Assemble Constituante : La proprit de toutes les proprits la moins susceptible de contestation, celle dont l'accroissement ne peut ni blesser l'galit rpublicaine, ni donner ombrage la libert, c'est sans contredit celle des productions du gnie, et si quelque chose doit tonner, c'est qu'il ait fallu reconnatre cette proprit, assurer son libre exercice, par une loi positive. Eh oui, cher Lakanal, c'tait l parler d'or, mais le bon sens qui vous avait dict ces quelques mots simples et sublimes avait jusqu'alors bien manqu aux hommes et elle avait encore bien des tapes parcourir, la longue marche du droit d'auteur ! I. Platon se plaignait dj ! Pensez ! Quatre sicles avant Jsus christ, Platon se plaignait dj que l'on ft circuler sans son autorisation des transcriptions de ses discours en Sicile Deux cents ans plus tard, si Terence (190/159 AV JC, inventeur de la comdie dramatique bourgeoise) emploie l'expression plus voleur qu'un pote , c'est que ceux-ci se pillent allgrement les uns les autres, aucune lgislation ne les en empchant. Quant au pote Martial (inventeur des pigrammes, anctres de nos Guignols ), qui n'a pas cr de loi lui non plus, il compare un de ses pomes, qu'un autre
crivain s'est appropri sans vergogne, un enfant tomb aux mains d'un ravisseur : plagiarus (voleur des esclaves d'autrui). De l natra notre mot plagiat .
II. Une histoire de vol d'esclaves Dans la Rome antique, l'auteur n'a donc de droit de proprit que sur l'exemplaire original de l'uvre, qu'il ngocie en fonction de sa rputation : Terence vend par exemple sa pice L'Eunuque 8000 sesterces, c'est--dire l'quivalent de huit esclaves ordinaires. Pour les exploitations ultrieures, le crateur et sa toge font ceinture ! Jusqu' la fin du Moyen ge, le dveloppement de l'alphabtisation, des technologies et du march des uvres ont permis celles-ci d'tre exploites aprs leur premire mise disposition du public, mais toujours sans profit pour leurs auteurs. Aprs l'invention de l'imprimerie au XV sicle, c'est l'imprimeur et l'diteur que revient le monopole d'utilisation de l'uvre sous forme de brevets d'impression et de privilge, dlivrs, conformment au droit public, par le souverain. Le crateur, quant lui, vit des libralits d'un mcne. Il fallait donc mettre un terme ce vide juridique, insulte permanente au talent et l'imagination des artisans de la cration. III. Anne Stuart et Beaumarchais Premier pas timide en Angleterre, en 1710, o Anne Stuart fit reconnatre le rle de l'auteur afin de promouvoir une exclusivit d'impression autre que celle dont bnficiait la compagnie des Imprimeurs. Dsormais, l'diteur ne pourrait obtenir le droit exclusif de publier un ouvrage qu'en vertu d'une cession de l'auteur, et ceci pour deux priodes de 14 ans l'issue desquelles le livre deviendrait publiable par n'importe qui. C'tait certes un progrs, mais qui donnait naissance au copyright. Celui-ci ncessite la fixation de l'uvre pour qu'elle soit protge, et favorise ipso facto celui qui la fixe. En France, avec le Sicle des Lumires, l'ide de la proprit intellectuelle faisait son chemin. C'est Beaumarchais, crivain et aventurier, crateur et trafiquant, que revient le mrite d'avoir cr la premire socit d'auteurs du monde. L'vnement eut lieu le 3 juillet 1777 (une bonne date, anniversaire galement de la loi Lang 208 annes plus tard !). Dans son appartement du Marais, rue Vieille du Temple, l'auteur du Barbier de Sville runit vingt-deux de ses confrres, amateurs de bonne chre et de libations. C'tait une vritable rvolte des crateurs contre un systme o la production et la circulation d'images, d'ides, de formes, de sons tait si troitement contrle par le Roi que celui-ci dlguait l'diteur le bnfice de ses privilges et laissait l'auteur la merci des comdiens, eux-mmes attachs aux personnes royales ou princires. La nouvelle Socit ainsi cre, et dont Beaumarchais, l'initiative du projet, fut lu prsident, permettait aux auteurs et aux compositeurs dramatiques de ngocier, en en gardant le contrle, le droit d'usage de leurs pices dans les thtres. Ainsi se trouvait fond le principe du droit d'auteur dans ses lments moraux et patrimoniaux. Restait confirmer ce principe par une lgislation adquate. C'est la Rvolution qui devait s'honorer en reconnaissant officiellement ce qui est un des plus incontestables Droits de l'homme . Le 19 janvier 1791 est vote la loi sur le droit de reprsentation (notre actuel droit d'excution) au sujet de laquelle le rapporteur, Le Chapelier, dclare : La plus sacre, la plus personnelle de toutes les proprits est le fruit de la pense d'un crivain. Cette loi conduit la cration du Bureau Dramatique. IV. En 1793 : premire reconnaissance du droit de reproduction La loi Le Chapelier - signe par Louis XVI, Roi des Franais - fut complte en 1793 par la cration du droit de reproduction, droit pour un auteur d'autoriser la reproduction de son uvre ce que l'on appellerait
maintenant un support , notion juridique qui servirait, un sicle plus tard, pour l'enregistrement phonographique. Voici quelques extraits de cette loi : - Article 3 : Les ouvrages des auteurs vivants ne pourront tre reprsents sur aucun thtre public sans le consentement de l'auteur. - Article 5 : Les hritiers ou cessionnaires des auteurs seront propritaires des ouvrages durant l'espace de cinq annes aprs la mort de l'auteur. A la suite de Beaumarchais, c'est Nicolas-Etienne Framery, littrateur, compositeur et musicographe franais (1745-1810) qui tendait le champ d'activit du Bureau Dramatique en crant une agence de perception avec reprsentants et succursales en province. L'Empereur (Napolon Bonaparte) adorait Talma la scne, et ne dtestait pas Melle George la ville ! Il eut avec le thtre une relation trange, spectateur assidu, mais dclarant le 18 avril 1806 en sance plnire du conseil d'tat : Douze thtres doivent suffire Paris . On distribuera entre eux les pices des auteurs morts ; une libre concurrence leur sera laisse pour recevoir les pices nouvelles. Il faut rpartir ces douze thtres dans les diffrents quartiers de manire ce qu'ils ne se nuisent pas. Un an plus tard, le 29 Juillet 1807, un dcret plus brutal encore ramenait le nombre de thtres parisiens huit. Pauvres auteurs !
V. Une concurrence nfaste Sous la Restauration, en 1829, voil que se cre une agence rivale du Bureau Dramatique. On a mainte fois vrifi, depuis, que ce genre de concurrence ne profite pas aux crateurs. Ce fut dj le cas. C'est alors qu'Eugne Scribe (1791-1861), auteur incroyablement prolifique au nom prdestin, tenta la runification que son professionnalisme et son ralisme ne pouvaient que le pousser mener. D'abord suivi timidement par quatre-vingt cinq de ses confrres associs, mais libres de se retirer tout moment, il parvint enfin faire natre en 1837 la Dramatique (SACD) qui couvrait les deux agences gnrales sous forme d'une socit civile de perception des droits, la premire au monde. Mais les crivains, me direz-vous ? Eh bien, ce que Beaumarchais avait fait avec les auteurs dramatiques, Balzac tenta de le faire avec ses confrres. Voil ce qu'il crivait en 1836 dans sa Lettre aux crivains franais : Notre salut est en nous mmes. Il est dans une entente de nos droits, dans une reconnaissance mutuelle de notre force. Il est donc du plus haut intrt que nous nous assemblions, que nous formions une socit, comme les auteurs dramatiques ont form la leur ! Il faut dire que journaux et priodiques ne se gnaient pas pour reproduire les uvres du cher Honor, au mpris de ses droits moraux et patrimoniaux. Sanguin (et sans gain !), le grand homme lance donc le 30 Octobre 1836 dans un article de la Chronique de Paris l'ide d'une socit d'crivains. Le 10 Dcembre 1837, 60 ans et 6 mois aprs la mmorable soire de la rue Vieille du Temple, Louis Desnoyers (1802-1868), journaliste et romancier, directeur du Sicle, quotidien politique de tendance monarchiste constitutionnel, runit chez lui cinquante quatre prosateurs pour approuver la constitution de la Socit des Gens de Lettres (SGDL), dont la premire
assemble gnrale se tint quatre mois plus tard, le 16 avril 1838. Et les auteurs et compositeurs de musique, me direz-vous ? Eh bien, nous y voil ! Nous sommes en mars 1847. Louis - Philippe qui en a dj pris plein la poire1, va bientt devoir refermer son lgendaire parapluie. Le compositeur Ernest Bourget, accompagn de ses deux amis et confrres Victor Parizot et Paul Henrion, s'attable au caf concert Les Ambassadeurs pour applaudir une de ses jeunes interprtes. Les trois compres consomment, bien sr, en coutant leurs chansons distilles par diffrents artistes. VI. Grivlerie Or, incident inou, quand le garon vient prsenter la note, ils refusent de la payer pour la bonne et simple raison que l'on ne rmunre pas les leurs. Le propritaire des Ambassadeurs ne l'entend pas de cette oreille, qu'il a d'ailleurs moins affte que les trois nergumnes coupables de grivlerie. Il reste sourd aux arguments de ces derniers, qui disent que l'on fait fi de leurs droits et de leurs rtributions . L'affaire est donc traite en justice et celle-ci, la surprise gnrale, donne raison aux trois crateurs. Ainsi nat, en 1850, alors que Louis napolon Bonaparte est Prsident de la Rpublique Franaise, un Syndicat des auteurs qui deviendra un an plus tard la Sacem, Socits des Auteurs Compositeurs et diteurs de Musique. Celle-ci comptera rapidement 2000 adhrents, et grce elle beaucoup de crateurs vont pouvoir enfin vivre de leurs plumes. Pour la petite histoire, notons qu'Ernest Bourget devait tre rcompens trs vite de son acharnement dfendre les droits de ses confrres en crivant en 1855 un trs gros succs, Le Sire de Franc Boisy qui lui rapporta de quoi rgler beaucoup de consommations ! VII. Une reconnaissance internationale Mais si notre marche a commenc sur des routes franaises, il fallait bien que le rseau s'organist. Cela fut fait en 1886, un an aprs la mort de l'immense Victor Hugo. Cette anne l fut conclue Berne une Convention internationale relative la proprit littraire, scientifique et artistique. Elle concernait la protection des uvres des auteurs ressortissant un des pays signataires et de celles des auteurs non ressortissants publies pour la premire fois dans un des pays signataires, ou simultanment dans un pays tranger la Convention et dans un pays qui en faisait partie (ouf ! C'est compliqu, mais il faut tre prcis). Pour ce qui concerne la Convention de Genve, signe en 1952 et entre en vigueur en 1955, ses dispositions en matire de protection des uvres et des auteurs sont moins exigeantes que celles de la Convention de Berne. Mais elle n'est pas applicable dans les pays dj lis par cette dernire quand il s'agit de la protection des uvres qui ont comme pays d'origine l'un des pays signataires de ladite convention. Il existe d'ailleurs une clause de sauvegarde - mais qui ne s'applique pas aux rapports entre pays dvelopps et pays en voie de dveloppement - qui interdit tout pays li par la Convention de Berne de quitter cette union pour adhrer la Convention de Genve (refrain : Ouf ! C'est compliqu, mais il faut tre prcis ). Sachez en tous cas qu'en 1985 (nous retrouverons cette date !) 79 pays avaient sign l'accord conclu quelque 99 annes auparavant. Mais rebroussons chemin un instant (en pays de copyright, on appellerait cela un flash-back !). Nous sommes en 1889, trois ans aprs la signature bernoise. La troisime Rpublique veut fter dignement le centenaire de la Rvolution Franaise en organisant une mmorable Exposition Universelle. Le clou en est, bien sr, la tour construite par Gustave Eiffel, inaugure le 31 mars 13h30. Or il se trouve qu'au pied du monument un stand a t spcialement amnag pour permettre Thomas Edison de prsenter sa nouvelle invention : le phonographe. Il se trouve aussi qu'un jeune pote franais, Charles Cros, a eu exactement la mme ide, au dbut des annes 1880 : le parlophone, un bec de plume fix une membrane vibrante qui creuse une plaque de cire vierge actionne par un mouvement d'horlogerie ! Mais Monsieur Edison qui, lui, n'est pas pote, ralise et exploite sa dcouverte de faon beaucoup plus pragmatique C'est une rvolution, bien sr, de bon aloi pour fter dignement celle de la Bastille, mais qui va aussi engendrer de nouveaux droits pour les crateurs, puisque leurs uvres vont tre reproduites sur des supports sonores. VIII. Un procs haut en couleurs C'est ce que pense, en tout cas, Philippe Marquet, qui, la fin du sicle dernier, au nom de la Chambre syndicale des diteurs de musique, attaque plusieurs fabricants de cylindres sonores afin que les ayants droit puissent tirer profit de la reproduction de leurs uvres. Eh bien, le croirez-vous, la Cour dbouta le courageux demandeur en assimilant la duplication sonore aux botes musique et autres limonaires. En 1901, un certain Vivis, retrait des contributions directes, mit cependant son nergie contribution et reprit le dossier, estimant cet arrt injuste. Il fut suivi par l'diteur Clestin Joubert et attaqua la firme Path. Perdu en premire instance, le procs fut gagn en appel, en 1903, aprs que Vivis eut engag comme avocat Poincar, et fait couter aux juges un enregistrement de sa propre voix leur demandant s'il fallait les insulter afin qu'ils soient enfin persuads qu'il ne s'agissait pas l d'une simple mlope automatique joue par un limonaire. Le droit de reproduction mcanique tait n. Vivis en tablit le bureau, anctre de la SDRM cre par Alphonse Tournier, pre de notre Prsident du Directoire, en 1935.
D'autres dates vont jalonner notre longue marche tout au long du dernier sicle du millnaire. Celle, d'abord, du 11 mars 1957, o est vote une loi sur le droit d'auteur qui traite avec une sollicitude particulire les intrts pcuniaires et moraux des crateurs. Toutefois, contrairement la conception traditionnelle qui confre la perptuit la proprit, les droits patrimoniaux d'auteur s'teignent, selon cette loi, 50 ans aprs la mort de l'ayant droit, rserve faite des prorogations de guerre. Cependant, malgr cette limitation dans le temps, le terme proprit littraire et artistique est maintenu et le droit moral du crateur expressment rserv, l'uvre tant considre comme le miroir de la personnalit de celui qui l'a cre. Le droit moral est perptuel et transmissible. Et la loi, d'autre part, dispose que l'auteur a droit au respect de son nom, de sa personnalit et de son uvre. Autre date importante, celle du 31 juillet 1985, o la prcdente loi est modifie : extension de la protection 70 ans pour les uvres musicales, protection des logiciels 25 ans aprs la mort de l'auteur, reconnaissance des droits voisins et cration de la redevance pour copie prive. Le 3 fvrier 1995, enfin, voit le vote de la loi sur la reprographie, qui vise compenser pour les crateurs et les diteurs le manque gagner engendr par le photocopillage . Vous voil sans doute bien fatigus, vous qui avez eu la patience de m'accompagner dans cette longue marche . Pourtant, elle est loin d'tre termine. Bien des embches guettent encore les chemineaux de la cration : la volont de suprmatie des tenants du copyright, les apptits des producteurs, l'ascension irrsistible du multimdia qui va faire de nos uvres un kalidoscope infini. Et pourtant, malgr tous ces obstacles, nous irons notre petit bonhomme de chemin , chers plerins du droit. C'est notre droit de plerin ! Et personne ne nous fera marcher ! Et nous ferons ntre la devise d'Hugo dans Les Burgraves : Ad augusta per angusta 2 ! (1) Les caricaturistes de l'poque et notamment Daumier, reprsentaient souvent les traits de LouisPhilippe sous la forme de ce fruit. (2) Vers les sommets, par des voies difficiles . UNE PUBLICATION DE L'ASSOCIATION "LE RYTHME ET LA RAISON"
LE FIGARO ETUDIANT JEUDI 22 MARS 2013 Le MIT distingue dix talents franais
EXCLUSIVITE- Le Figaro Etudiant, partenaire du MIT, rvle les dix gnies de moins de 35 ans reprs lors de cette premire dition en France. Le vainqueur sera prim le mardi 26 mars. Chaque anne, le MIT distingue des jeunes talents .Qui sont bien souvent devenus des clbrits: Mark Zuckerberg en 2007 ; Serguei Brin ,co-fondateur deGoogle ,Max Levchin, de Paypal, Linus Torvalds, dveloppeur de Linux, Jack Dorsey, co-fondateur deTwitter ... Le Figaro tudiant revle ici les laurats de la premire dition franaise de ce concours conduit par la Technology review, pour le MIT.
Imaginez: vous vous levez ce matin, vous vous sentez fivreux, endolori Nous sommes en plein mois de dcembre, pas de doute possible, vous avez la grippe Oui mais voil, la perspective des 3 heures venir dans la salle dattente de votre mdecin ne vous enchante gure. Heureusement, vous passez votre pharmacie et vous y achetez un test pour la grippe, et votre diagnostic est aussitt confirm. Pour Abdennour Abbas, lautodiagnostic domicile constituera la prochaine grande transformation sanitaire. Mais encore faut-il que la population dispose chez elle doutils prcis, bon march et simples dutilisation. Et cest ce quoi il travaille dans son laboratoire de lUniversit de Washington Saint Louis (Etats-Unis). Extrmement sensible, sa technologie permettra de dtecter les pathognes ds les premiers stades de linfection. Base sur la cration et lutilisation danticorps artificiels qui simpriment sur la surface de nanoparticules dor, elle rvle la prsence des pathognes par un changement de couleur, induit par le mouvement des nanoparticules qui sauto-assemblent au contact des pathognes. Dj test dans le cadre dune infection rnale, son systme est extrmement polyvalent et capable de capter nimporte quel agent infectieux condition dadapter les anticorps artificiels la maladie dtecter. Une fois intgre aux systmes danalyse les plus couramment utiliss tels quELISA, la technologie de pointe de transduction optique (LSPR) dveloppe par Abbas, permettra de disposer de tests immunologiques sur place plus prcis et bien moins chers fabriquer.
Alors que la question du nuclaire se fait de plus en plus pressante en France, certains nont pas attendu pour chercher des alternatives dans les nergies renouvelables. Cest le cas de Simon Benmarraze qui, malgr le scepticisme rencontr, sest lanc dans lnergie solaire thermodynamique avec Solar Euromed en 2009. Le systme conu par Solar Euromed utilise des miroirs grands et troits qui pivotent et refltent le rayonnement solaire sur un tube absorbant fixe situ sur la ligne focale commune des rflecteurs et dans lequel circule leau qui se transformera en vapeur. Un autre miroir situ autour du tube permet un rchauffement homogne de celui-ci. Install dans les prochaines centrales de Solar Euromed, ce systme pourra gnrer de la vapeur des tempratures suprieures 500 degrs centigrades, daprs lentreprise. Utilisant, contrairement aux autres technologies solaires thermodynamiques, des lentilles planes, la technologie de Solar Euromed prsente un cot dinvestissement rduit et une grande modularit. De plus, lintgration de systmes de stockage dnergie thermique devrait permettre aux oprateurs de pouvoir mieux rpondre aux pics de demande, atout qui selon Benmarraze sera extrmement apprci lorsque le nombre de systmes renouvelables augmentera dans le rseau. Pour les annes venir, Solar Euromed a annonc un portefeuille de projets impliquant linstallation de 370 mgawatts de puissance lectrique dans le sud de lEurope, la Mditerrane, lAfrique et le Moyen Orient. Cest dans ces deux dernires rgions que seront construites ses deux prochaines centrales commerciales. Et limportance que Simon Benmarraze attache la dimension humaine dans chaque relation daffaire quil tablit a dailleurs conduit Solar Euromed devenir linterlocutrice du gouvernement franais et de divers Etats de ces deux mmes rgions.
Voir des images et des vidos en 3D sur son tlphone portable ou sur sa tablette sans porter de lunettes spcifiques? Cela sera bientt possible grce la technologie dveloppe par le jeune innovateur franais David Fattal dont les recherches, menes au sein du Laboratoire de nanophotonique de HP Palo Alto (Etats-Unis) portent sur linteraction de la lumire avec des nanostructures. Fattal et son quipe travaillent la mise au point dun dispositif form dune fine plaque de plastique ou de verre, transparente, vers laquelle est oriente la lumire mise par une srie dampoules LED situes sur ses cts. Les rayons de la lumire se dirigent de manire prcise vers lintrieur du verre et interagissent avec des pixels qui ont t gravs sur la surface du verre. Chacun de ces pixels dispersent la lumire de faon contrle, gnrant ainsi un champ lumineux vers la zone de visualisation de limage. Entre alors en jeu un modulateur externe extrmement fin qui est capable dajuster lintensit lumineuse transmise par chaque rayon de lumire individuel et de gnrer une image qui peut tre compose par les trois couleurs primaires.Face aux hologrammes traditionnels, ce systme offre au spectateur une exprience stroscopique quelque soit son angle de vue et permet, de plus, grce sa capacit grer des taux de traitement dimage levs, doffrir des animations en vidos. Fattal vient de publier ces avances dans la revue scientifique Nature et espre les convertir rapidement en des produits concrets qui intresseront le march: Je vais me battre pour voir les premires applications commerciales sous forme dlments dcoratifs cette anne, puis pour commercialiser la visualisation de vidos sur une large gamme de terminaux mobiles assure linnovateur.
En arrivant au Mexique, Pierre-Emmanuel Grange ne connaissait que 3 mots despagnol: si (oui), cerveza (bire) et beso (bisous). Ce qui aurait pu paratre comme un dsavantage au dpart sest finalement rvl tre une chance pour ce jeune diplm de lcole de commerce EMLyon, car lorsque la caissire du supermarch termina de passer ses achats au lecteur, elle lui posa une question laquelle il ne comprit rien et dcida de rpondre par le mot qui lui paraissait le plus convenable entre ces 3. Il devint ainsi sans le savoir le micro-bienfaiteur dune ONG locale. En effet, Grange avait accept de lui donner une petite somme dargent: larrondi du montant de son panier. Il adhra immdiatement ce concept, qui plus est trs prometteur puisque rien quen Angleterre par exemple, larrondi sur salaire permet de rcolter 107 millions de livres sterling chaque anne auprs de 700 000 salaris anglais. En 2008, il quitte son poste au sein de lunit des services financiers du groupe General Electric, et Il cre, aprs 6 mois dincubation avec PlaNet Finance, microDON en 2009. Lobjectif est dutiliser linnovation sociale pour abattre une barrire culturelle encore prsente en France, un pays o on estime que cest ltat qui doit soutenir financirement la prestation des services sociaux et o les citoyens ne sont pas habitus faire de dons privs aux organismes de bienfaisance. Pour intgrer le principe du microdon dans la vie quotidienne des franais, il lui faut donc trouver des moyens de rendre le don facile et attractif. Pour le moment microDON a dploy deux types doutils afin de structurer cette gnrosit: le don sur salaire et les cartes de don dans les supermarchs. Larrondi sur salaire est un systme selon lequel lemploy reverse chaque mois une petite partie de son salaire - quelques euros - une cause qui aura t dcid ensemble avec son employeur. Ce dernier sengage de son ct a doubl le montant du don de son employ. Fort dune exprience de 7 ans en dveloppement des technologies de linformation chez GE, exprience dailleurs partage par lautre co-fondateur de microDOn, qui nest autre que son ancien suprieur chez GE, Pierre-Emmanuel Grange est parvenu convaincre ADP, spcialiste de la gestion des paies, qui gre aujourdhui le paiement de 10%. Les cartes de dons coupons munis dun code-barres que les sympathisants dune ONG locale distribuent dans les centres commerciaux et les supermarchs de leur quartier pour encourager les clients les intgrer leur panier dachat. Grce la mise en place de ces deux systmes, microDON a gagn la confiance de diffrents acteurs locaux et tiss un rseau de contacts qui lui a permis de prparer le lancement imminent de son outil le plus ambitieux: le systme darrondi dans les supermarchs, inspir de lexprience de Grange au Mexique.
Technologie ouverte pour accder la musique partir de nimporte quel appareil Deezer
Qui ne connat pas Deezer, la plateforme de streaming 100% ddie la musique qui a rvolutionn lindustrie musicale? A lorigine de cette rvolution, il y a: Daniel Marhely. Ce jeune innovateur est partie dune ide en apparence simple, et qui veut que quiconque doit pouvoir accder facilement la musique, toute la musique. De cette ide est ne une premire plateforme en ligne dchange de musique: Blogmusik. Petit problme cependant: cette plateforme tait illgale. Aprs avoir reu de nombreuses plaintes de socits de droit dauteur, Marhely a alors dcid que loffre de musique lgale allait devenir mon modle dactivit. De l, et dun accord stratgique avec la SACEM est n en 2007 Deezer. En 2 ans, ce sont plus de 2000 accords qui ont t signs avec des maisons de disque, mettant ainsi la porte des millions dutilisateurs de Deezer un catalogue musical le plus vaste au monde pour une plateforme lgale. Mais lhistoire ne sarrte pas l. Linnovation est le moteur de Marhely, et son dsir de rendre toujours plus accessible la musique son fil conducteur. En 2009, Deezer sort la premire application musicale sur iPhone. Grce son service dabonnement Deezer Premium, il devient possible dcouter de la musique depuis son tlphone portable, son ordinateur, sa tablette, sa tl avec ou sans connexion internet. Pour pousser toujours plus loin linnovation, Deezer lance en 2012 Open Deezer, une interface de programmation (API). Cette bibliothque de fonctions est un outil ouvert tous les dveloppeurs qui souhaitent crer de nouvelles expriences musicales. Les applications cres partir de cette bibliothque sont compiles dans lApp Studio. En incluant les dveloppeurs du monde entier dans linnovation musicale, Marhely donne encore une nouvelle dimension son entreprise qui compte dsormais plus de 3 millions dutilisateurs dabonns issus de 160 pays.
La dtection de pathognes comme la Salmonella dans un chantillon de viande prend aujourdhui plus de 18 heures. Or le cot sanitaire li la prsence de pathogne dans les aliments est denviron 150 milliards de dollars par an rien quaux Etats-Unis, selon Thibaut Mercey. Cet ingnieur, diplm de lInstitut dOptique, et titulaire dun master de la London Business School, sest donc fix un dfi: mettre au point un dispositif capable de dtecter en un temps record, et pour un cot limit, la prsence de ces pathognes dans la nourriture. Ce dfi est n de sa rencontre avec Thierry Livache, qui a mis au point avec son quipe du CREAB Grenoble, un systme de dtection rapide des bactries. Ce systme tait cependant peu pratique et onreux. Fort de ce constat et de ses connaissances en photonique et optique, Mercey a alors dvelopp un nouveau systme constitu dun lecteur optique et dun ensemble de biopuces usage unique, dont le fonctionnement repose sur de petites molcules appeles ligands, contenues dans les biopuces. Lorsque les bactries prsentes dans lchantillon sunissent aux ligands, le lecteur dtecte les variations du signal optique de celles-ci et traduit alors le rsultat positif. Ce mme lecteur peut sutiliser avec diffrentes biopuces, ce qui permettrait de dtecter jusqu plusieurs douzaines de types de microorganismes diffrents, et dtendre ainsi lusage de cette technologie dautres bactries frquemment prsentes dans les aliments, comme par exemple E.Coli ou la Listeria. Si le cot final de cette technologie pourrait dpasser les quatre huit dollars des actuels kits de dtection, la suppression du processus denrichissement complet
actuellement ncessaire pour raliser les tests, ainsi labsence de manipulation ncessitant un personnel expert permettrait de raliser des conomies en termes de cots de main duvre, lobjectif long terme tant de fournir aux pays en voie de dveloppement un systme bon march et facile utiliser, y compris par des non professionnels.
Des faades peintes avec une encre lectronique se comportant comme un panneau solaire de grande taille, des enfants et des adultes ayant dans leur poche des crans fins pliables, des biocapteurs usage unique permettant de raliser des analyses mdicales rapides ou des vtements munis de cellules solaires intgres chargeant de petits appareils. Les ides dEmanuele Orgiu offrent une vision qui peut sembler futuriste mais qui existe dj grce llectronique organique et qui pourrait bien se gnraliser avec les dcouvertes de ce jeune chercheur. Au cours de son doctorat, Emanuele Orgiu prend conscience de la ncessit pratique de linnovation. En 2008, il termine sa thse sur les applications et perspectives commerciales des transistors organiques pellicule fine et cre la start-up TechOnYou, centre sur le dveloppement dune nouvelle gnration de capteurs en plastique jetables, quil dirige jusquen 2009. Aujourdhui, seulement 34 ans, ce jeune innovateur a t choisi pour coordonner le projet europen UPGRADE (de langlais, Bottom-Up Blueprinting Graphene Based Electronics) qui a dmarr dbut fvrier et dont lobjectif est dtudier un systme de fabrication de rubans de graphne nanomtriques de sorte pouvoir les utiliser sur des appareils lectroniques. Ce nest pas un projet de science basique ; il sagit dun point de dpart pour dvelopper une sorte de prototype, affirme Orgiu. Travaillant lInstitut de Science et dIngnierie Supramolculaire de lUniversit de Strasbourg, ses recherches portent sur les composants organiques comme alternative la silice pour la fabrication dappareils lectroniques, qui permettraient de rduire de faon importante les cot de llectronique et den offrir ainsi laccs une partie bien plus importante de la population mondiale. Sa dernire dcouverte dans ce domaine consiste en des matriaux organiques hybrides qui pourront tre contrls optiquement et lectriquement.
Qui ne connat pas le code barre, cette tiquette lignes sombres sur fond clair qui nous accompagne depuis plus dun demi-sicle, imprime sur toutes sortes dobjets, du paquet de gteaux la carte de bibliothque? Omniprsent, il nest nanmoins pas parfait: impossible par exemple de lire un code barre travers un objet opaque ou distance. Sensible la poussire et aux vibrations, il ne peut agir que comme un rcepteur et ne peut pas communiquer les donnes spcifiques de lobjet sur lequel il se trouve. A la base de lInternet des Objets (IdO), cette science qui a pour but terme dtiqueter chaque objet, chaque lieu, chaque tre pour leur permettre de communiquer entre eux, ces tiquettes sont essentiellement de trois types: codes, RFID (systme didentification par radiofrquences) et URLs. Etienne Perret a cherch crer un nouveau systme dtiquettes qui runirait toutes les ncessits des principaux demandeurs (le commerce de dtail, les fabricants de billets de transport, et le marquage danimaux) tout en
prsentant un cot de fabrication extrmement comptitif. La technologie quil dveloppe, des tiquettes RFID sans puce, diffre du code barre classique par son dessin lencre conductrice. Chaque tiquette, cre sparment ou imprime directement sur le produit identifier, a une signature lectromagntique distincte qui contient les informations spcifiques au produit. Reposant sur un concept innovant de dpolarisation imagin par ce jeune chercheur, elles nutilisent pas dantennes mais contiennent un modle rsonnant qui limite les interfrences provenant des objets environnants et permet un meilleur isolement du signal, et donc une meilleure lecture. Mais Perret ne sarrte pas l et souhaite de plus faire de ces tiquettes des capteurs, capables de communiquer des informations du monde environnant, en y intgrant par exemple des nanotubes en silicium, extrmement sensibles lhumidit. De plus, en y intgrant de nouveaux matriaux tels que le silicium, extrmement sensibles lhumidit, Perret cherche ce que ces tiquettes ne soient pas seulement de meilleurs rcepteurs, mais deviennent galement des capteurs, capables de communiquer de nouvelles informations.
Des millions de personnes aux Etats-Unis, en Colombie, au Brsil, en Rpublique Dominicaine, au Mexique, Porto Rico et au Guatemala, vont pouvoir accder cette anne de nouveaux services cloud, des connections sans fil, des lignes tlphoniques, des connexions haut dbit, et aux services du cble pour leur tlvision Tout cela grce un cble sous-marin long de 17500 km qui traverse locan Atlantique du Nord au Sud, de la cte est des Etats-Unis jusqu lAmrique centrale et au Brsil. Cette immense liaison par fibre optique, dnomme AMX-1 System, offrira dans ces pays une capacit de transmission record rapporte la longueur de linfrastructure: 100 GB par seconde pour chacun de ses canaux. Cette prouesse est en grande partie le fruit du travail de lingnieur dAlcatel-Lucent Massimiliano Salsi qui, 33 ans prs, dirige les recherches en systmes de transmission optique de la division du commerce sous-marin de cette entreprise franco-amricaine. Salsi est parvenu ces rsultats remarquables dans le domaine de la transmission dinformation par fibre optique en utilisant des formats de modulation avancs et des systmes de dtection cohrente. Le transfert de linformation par la fibre optique se fait de faon code, reprsente par une succession de 0 et de 1 obtenue par la variation de lintensit de la lumire transmise. Cependant, du fait des imperfections des matriaux qui composent ces cbles et des grandes distances auxquelles il est soumis, le signal peru larrive est dnatur. Afin de capter les donnes transmises en dpit de ces distorsions, Salsi a cr ces dtecteurs cohrents et mis au point une srie dalgorithmes qui rendent possible la codification, la transmission et le traitement du signal lumineux qui circule travers la fibre et sa reconstruction fidle, mme des milliers de kilomtres.
Dans son enfance, Matthieu Sonnati a dvelopp de fortes allergies aux solvants prsents dans les pices de ses maquettes davion. Mais il en fallait plus que a pour le dcourager. Au contraire, cela le conduisit sintresser de trs prs la chimie des polymres et rechercher une manire de fabriquer des matires plastiques, des peintures et des colles plus respectueuses de lenvironnement.
Dans la pratique, les efforts de Sonnati - qui a tudi lUniversit de Nice Sophia Antipolis et lEcole des Mines ParisTech - se sont concentrs sur la cration dune nouvelle gamme dmulsion dalkydes pour peinture composes en plus grande partie de matires premires dorigine vgtale entrant que leurs prdcesseurs. Cet objectif a amen Sonnati quitter, 25 ans, son emploi dans le laboratoire de la multinationale Rohm and Haas et rejoindre, un an plus tard, sa fondation, la start-up Ecoat, avec laquelle il a mis au point ses premiers produits biosourcs: Secoia 1402 et Secoia 1403, composs respectivement 95 et 99% de matires premires issues dhuiles ou de dchets vgtaux. Son prochain objectif pour avancer dans la recherche dalternatives durables aux peintures traditionnelles est de fabriquer des liants qui ne requirent pas de composants toxiques (comme les sels de cobalt) pour scher rapidement. Pour cela, ils ont identifi une raction de rticulation qui pourraient sappliquer leurs composs et pour laquelle un brevet est en cours de dpt. Mettant en application ce nouveau procd, ils ont dvelopp un premier prototype de peinture qui, selon le jeune chercheur, sche en 15 minutes et qui atteint, aprs 24h, le mme niveau de duret que celui obtenu habituellement aprs une semaine, avec lavantage supplmentaire de ne pas utiliser les sels de cobalt toxiques.