DIP Cassandre
DIP Cassandre
DIP Cassandre
* Etudi:
3 bloc: Les conflits de lois: Pour qu'il y ait conflit de lois, il faut qu'il y ait une relation prive internationale, c'est--dire une situation qui aurait li des liens avec plusieurs pays, soit par la nationalit, la rsidence ou encore les lieux de situation des biens, de production des faits ou d'accomplissement des actes concerns. Le fait que cette situation prsente des liens avec plusieurs pays est appele une situation qui comporte des lments d'extranit. En prsence d'lment d'extranit, il y a une situation de conflit de lois: au moins deux lois de pays diffrents ont vocation s'appliquer. Pour trouver la loi applicable, on labore des rgles de conflit de lois: ce sont des rgles de choix de lois relevant de systmes juridiques diffrents. Il peut y avoir un fait gnrateur commis dans un pays A et un prjudice dans un pays B: on appliquera une rgle de conflit de lois, la plus importante est celle de l'application du droit du pays dans lequel s'est droul le dlit. Il existe la mthode des lois d'application immdiate: certaines lois sont tellement importantes qu'elle doivent tre respectes partout sur le territoire. 4 bloc : Les conflits de juridiction : Cette expression est utilise en parallle avec les conflits de lois. En vrit il n'y a pas de choix de juridictions car les tats sont exclusivement comptents pour dterminer la comptence de leurs juges et pour dfinir les effets des jugements trangers sur son territoire. Or, les conflits de juridiction recouvrent deux matires : les rgles de comptence judiciaire internationale et les rgles concernant les jugements trangers. - Les rgles de comptence judiciaire internationale ont pour but de dire dans quel litige les juges franais sont comptents. Ds lors que la situation est internationale les juges franais ne sont pas forcment comptents. Il faut qu'il y ait un lien de rattachement (critres) entre le litige et le juge franais. Par ex : la nationalit franaise. Les articles 14 et 15 du Code Civil confrent un privilge de juridiction aux ressortissants franais : mais cette rgle est trs subsidiaire et son domaine d'application se restreint de plus en plus. Ces articles sont en effet exclus par de nombreuses conventions internationales mais galement par des rgles du droit de l'UE. Cf. Le rglement CE dit Bruxelles 1 qui dtermine la comptence europenne en matire civile et commerciale : ce rglement exclut les privilges nationaux. Lorsque la rgle est internationale ou communautaire, elle peut tablir des choix de juridiction comptente, les Etats signataires se mettant d'accord. - Les rgles concernant les jugements trangers : Dans certains pays, on refuse d'excuter un jugement tranger (PaysBas, Russie). En France, on accepte depuis trs longtemps que des jugements trangers puissent produire des effets mais ces effets sont subordonns des conditions. Le rglement Bruxelles 1 pose le principe de la reconnaissance de plein droit des jugements europens dans l'espace europen.
e e
En France il y a une absence de codification nationale, il nexiste pas de code ou de loi rfrenant les rgles. Il y a trs peu de sources crites part le droit de la nationalit et le droit des trangers.
des solutions, jusquen 1972 il ny avait aucun autre texte de loi. Cest ce travail de la JP qui est extraordinaire. Sous larticle 3 se trouve llaboration de la JP avec un grand nombre dannotations. En 1972, il y a eu une rforme du droit de la filiation, le lgislateur a envisag les situations de conflits de lois et a poser des rgles de conflits dans ce domaine: art 311-14 et s. En 1975: rforme du droit du divorce ( divorce par consentement mutuel) avec introduction dun rgle de conflit en cette matire, nouvel art 309. Puis art 370-3 et s.
* LEurope
Certaines conventions ont une porte rgionale, telle quentre lEurope: La convention de Bruxelles du 27 septembre 1968 sur la comptence judiciaire et les effets des jugements en matires civile et commerciale. Porte sur les conflits de juridiction. Et la convention de Rome du 18 juin 1980 sur la loi applicable aux obligations contractuelles. Porte sur les conflits de lois. On peut parler dune codification internationale mais ce nest pas la codification la plus importante: la codification europenne. A commence avec les deux convection (Bruxelles et Rome). Mais le mouvement sest amplifie depuis le trait dAmsterdam. Ce trait a transfr les mesures de coopration judiciaire en matire civile et commerciale au premier pilier des comptences communautaire art 61 et s. du trait sur la communaut europenne. Il y a eu un dbat doctrinal pour connatre ltendue de cette comptence communautaire car les art 61 et s ne visent que la coopration judiciaire ce qui ne couvre pas en principe tout le DIP (mais aux effets des jugements et aux mesures de procdure). De plus cet article autorise ladoption de rgles communautaires pour prendre des mesures ayant une incidence transfrontire ds lors quelles sont ncessaires au bon fonctionnement du march intrieur notamment une liste de mesures qui pourraient tre prises: des mesures qui favorisent lharmonisation des rgles de conflits de lois et de juridictions. La premire lecture est restrictive: la procdure seule concerne si lon dmontre quelles taient justifies par le bon fonctionnement
du march intrieur alors que la deuxime lecture tait beaucoup plus large concernant le DIP.
La doctrine franaise sest dchire sur cette question. Cest linterprtation large qui la emporte. Tous les tats membres ne sont pas placs dans la mme situation. Le Royaume-Unis et lIrlande se sont rservs la possibilit dadhrer aux lments de DIP communautaire: systme dopt in. Systme dopt out pour le Danemark : ce pays ne participe pas aux ngociations, et lorsque les rglements sont adopts, il faut que la communaut conclue une convention avec le Danemark, ex: la Convention de Bruxelles a t reprise dans un rglement dit Bruxelles 1 n44 2201 du 22 dcembre 2000; il a fallut conclure une convention avec le Danemark pour rendre applicable ce rglement. Il y a un mouvement de codification europen mais avec des paramtres assez complexe: gomtrie variable. Le rglement Bruxelles 1 est trs large: harmonisation des rgles de comptences judicaires europennes et dans les considrants de ce dernier il est indiqu que cette harmonisation est une ncessit dans le march intrieur pour que les justiciables aient le mme accs la justice, devant la multiplication des contrats transfrontire. Cette harmonisation relve donc de la comptence communautaire. Des rglements ont depuis t labors en matire de conflits de loi dont le rglement Rome 1 n593 2008 du 17 juin 2008 et Rome 2 du 11 juillet 2007 n 864 2007. Rome 1 est la transformation de la convention de Rome, il unifie les rgles de conflit de loi en matire contractuelle. Les Etats membres et la commission on estim quil y a une comptence communautaire dans ce domaine. Rome 2 harmonise les rgles de conflits en matire dobligation extra contractuelle (responsabilit dlictuelle). On peut considrer que cest lensemble des conflits de loi et de juridictions qui relvent de la comptence communautaire. Cela a des consquences importantes car lorsque la communaut a une comptence normale dans un domaine alors elle devient une comptence exclusive dans ses relations avec les tats tiers et la CJCE avis 103 du 7 fvrier 2006 a estim que la communaut avait la comptence exclusive en matire de comptence judiciaire et deffet des jugements dans le domaine civil et commercial car Bruxelles 1 le couvre et que dans le champs dapplication tombe des relations avec les tats tiers donc y voit le signe dune comptence exclusive. Aujourdhui les tats membres en peuvent plus ngocier individuellement de conventions internationales avec un tat tiers dans ce domaine. La ngociation doit se faire au sein de la communaut avec les tats tiers. ex: la confrence de La Haye laquelle participe tous les tats membres ont a du modifier les statuts pour que la CE devienne membre de la confrence et maintenant dans les runions, les EM ont des runions entre eux pour adopter une position commune reprsent par la Commission. Un autre rglement est important: Bruxelles 2 bis n 2201 2003 qui concerne la dissolution du mariage et la responsabilit parentale. Il comporte des rgles de comptences judiciaire et sur les effets des jugements. Dautres rglements sont en cours dlaboration, et Bruxelles 1 est rediscuter pour une future rvision. La convention Lugano signe entre la communaut et les tats membres de lAELE, a t rvise pour laligne sur Bruxelles 1 ce qui a donn une nouvelle convention en 2007: Lugano Bis qui est pratiquement identique Bruxelles 1. En parallle il a t mis en place un rseau judiciaire europen en matire civil et commercial: cration de lien entre les juges europen pour des contact personnel entre les juges des diffrents EM, pour des changes dinformation et pour faciliter les transmissions dactes de procdure.
La catgorie personne englobe les lments didentification des individus, leurs capacits et les relations personnelles quils peuvent entretenir dans le cadre des relations de couple ou dans le cadre des relations parents-enfants.
1 - lindividus
Le statut juridique de lindividu pris isolment concerne essentiellement sont nom et sa capacit, on aurait pu inclure la nationalit de lindividu mais elle obie des rgles totalement diffrentes. Le principe est celui de lapplication de la loi nationale, dgag par la JP partir de lart 3 al 3 du code civil. Cet alina dispose que les lois concernant ltat et la capacit des personnes rgissent les franais mm rsidents ltranger. Il nenvisage que le champ dapplication de la loi franaise, mais la JP a dgag de cet alina une rgle de conflit de type bilatrale qui permet de dsigner aussi bien une loi franaise quune loi trangre, la rgle est devenue ltat et la capacit des personnes sont rgies par leurs lois nationales. Pour la capacit le domaine de cette rgle: la loi nationale dtermine laptitude ou linaptitude des individus pour conclure des actes juridiques, fixe un ge de majorit qui rend apte. Mais pour ceux qui sont frapps dinaptitude la question se pose du systme de protection de ces incapables. En ce qui concerne les mineurs il faut appliquer les solutions de la convention de la Haie du 5 octobre 1961, cette convention devrait tre prochainement remplace par la convention de La haie du 19 octobre 1996 qui nest toujours pas rentre en vigueur (problme de ratification). Les solutions de la convention de 1996: le principe est que ce sont les autorits de la rsidence habituelle du mineur qui sont comptentes pour dsigner les organes de protection de ce mineur conformment la loi nationale de ces autorits: application de la loi de rsidence habituelle du mineur. Une autre convention de la Haye a t labore pour la protection des adultes souffrant dune altration de leurs facults er personnelles: du 13 janvier 2000 entre en vigueur le 1 janvier 2009. Elle prvoit la comptence des autorits de la rsidence habituelle de ladulte pour lapplication de leurs propres lois. Ainsi on se rend compte que la loi nationale a un domaine rduit (le systme de protection).
2 - Le couple
Jusqu la fin du XXe sicle lorganisation juridique tait essentiellement conue sur le modle du mariage la foie monogame et entre personnes de sexes diffrents. La loi de 1999 a introduit dans le droit franais le PACS, une convention entre deux personnes qui souhaitent organiser juridiquement leurs relations, ce pacte civil existe dans beaucoup dautres pays : les partenariats enregistrs. Ouverts souvent des personnes de mme sexes ou non, mais entre les pays cest diffrents, modles diffrents, sur le modle du mariage ou non produisant des effets moindres: des conventions cadre de vie.
A) Le mariage
Il faut distinguer la formation et les effets du mariage qui ne sont soumis aux mmes rgles mais aussi distinguer un des effets du
1- La formation du mariage
Il faut ici distinguer les conditions de fonds et les conditions de formes:
3 - La filiation
A) La filiation par le sang
Il y a eu une rforme de 2005 du droit interne de la filiation, dont la consquence a t de supprimer toute distinction entre filiation lgitime et filiation naturelle.
Ltablissement de la filiation :
o Rgle gnrale art 311-14: dsigne la loi nationale de la mre. o Il y a des rgles particulires: Art 331-17 pose une rgle de conflit sur la loi applicable la reconnaissance volontaire de paternit ou de maternit. Cette reconnaissance est valable si elle a t faite en conformit soit de la loi personnelle de lauteur (celui qui a reconnu lenfant) soit de la loi personnelle de lenfant. Cette rgle signifie que deux lois peuvent sappliquer en fonction du rsultat : la validit de la reconnaissance. Ce type de rgle est une rgle de conflit finalit matrielle, ou encore une rgle oriente vers un certain rsultat (ici la validit de la reconnaissance). Art 311-15: prvoit que les effets de la possession dtat sont rgis par la loi franaise si lenfant et lun de ses parents rsident en France: cest une loi dapplication immdiate. Cest une rgle qui ne vise que ponctuellement certaines dispositions de la loi franaises: ici celles qui donnent des effets la possession dtat en France (si un enfant est trait comme un enfant par le sang on considre quil a la possession dtat des parents qui soccupent de lui: ralit sociologique). Les effets peuvent tre positifs ou ngatifs (sopposer la filiation).
B) La filiation adoptive
Des rgles ont t introduites par la loi de 2001: art 370-3 370-5.
Conditions de ladoption
Les conditions relatives aux adoptants sont dtermines par la loi nationale si cest une adoption par une personne seule, et par la loi des effets du mariage si cest une adoption par un couple. En outre ladoption requiert le consentement du reprsentant de lenfant, qui doit tre donn en peine conscience des effets de ladoption (mais on ne parle pas de la loi applicable, cest une rgle matrielle, on ne choisi pas une loi on dit directement quelle est la solution).
dfinitivement les liens du sang, de lenfant avec sa famille par le sang. Adoption simple: on ne fait quajouter un lien dadoption aux liens familiaux prexistant.
A) Le rattachement de principe
Art 4-1 : application de la loi du pays ou le dommage survient et ce quelque soit le pays du lieu gnrateur et quelque soit le lieu de survenance des consquences indirectes. Il peut tre cart si : Si le responsable et la victime ont leur rsidence habituelle dans un mme pays : cest la loi de ce pays qui sapplique. Les parties peuvent par un accord de volont droger lapplication de la loi du lieu du prjudice soit par un accord postrieur la survenance du fait gnrateur, soit lorsque les parties sont commerantes avant mme la survenance du dlit. Cest nouveau que lon puisse en matire dlictuelle autoriser les parties choisir la loi applicable.
Il ny a de concurrence que si la situation concerne prsente des contacts avec plusieurs pays. Cest dire que la situation comporte au moins un lment dextranit. Jusqu ya pas trop longtemps on relevait facilement les situations internes et les situations internationales. Mais maintenant la distinction est beaucoup plus fuyante. Du fait de linternationalisation des relations juridiques, presque toutes les situations internes peuvent muter en relations internationales. Et avec les nouvelles technologies : difficults pouvoir localiser les situations juridiques ex : un contrat conclu sur internet. On doit alors affiner les critres de rattachement, on va rechercher vers quel site un fournisseur dirige ses activits, celui qui veut vendre des contrefaons sur le net il peut viser une clientle franaise il va diriger ses informations sur un site spcialement accessible en France concernant spcialement les franais. En gnral on na pas besoin de poser comme exigence le caractre international de la situation.
Il y a deux cas dans lesquels la condition dinternationalit de la situation est expressment requise : En matire contractuelle : la loi applicable est la loi choisie par les parties, si la relation est purement interne par les parties ou lobjet du contrat on ne peut autoriser les parties choisir une loi trangre sinon cest notre droit des contrats qui pourrait tre lud par une simple clause. La thorie juridique : est international tout contrat dans lequel se prsente un lment dextranit soit relativement aux parties soit relativement aux circonstances de sa conclusion, soit relativement aux circonstances de son excution. La conception conomique du contrat : un contrat est international que sil met en jeu les intrts du commerce international : il faut quconomiquement ce contrat intresse plusieurs pays. La solution retenue est le critre juridique. Il existe des rgles spcialement labores pour les situations internationales : souvent plus librales que le droit interne. Ex : emprunts internationaux, la JP a admis la validit de clauses de rfrences des devises trangres ou des valeurs or : clauses interdites dans les paiements internes. Cest lnonc dune rgle matrielle de DIP qui donne une solution qui nest applicable que pour les rapports internationaux. Pour un contrat de prt mettre une telle clause : que si conomiquement international : double mouvement financier au-del des frontires.
On peut se demander sil ne faudrait pas introduire un raisonnement trinaire : introduire la notion de relation intracommunautaire : entre les EM, une relation interne la communaut. La construction de la communaut a une influence sur les solutions du DIP : il y a un espace rgional entre les EM. Ce raisonnement existe dans les Etats qui ont une structure fdrale. Ex : lexception dordre public : on ne peut pas vincer avec de la mm faon une loi dun EM quune loi dun E tiers.
juridiction qui reconnaissent aux jugements tranger leur caractre normatif. La rception est organise par les rgles de DIP. Cela va avoir des consquences sur la condition de la loi trangre.
choses. Lide est que lon peut appliquer des lois trangres avec des relations avec les Etats qui prsentent une communaut de droits, de valeurs. Il a dtach clairement les conflits de lois de toutes ides de conflit de souverainet tatique. Els tats sont indiffrents lapplication de leurs lois dans les relations prives internationales : il faut le rattachement le plus satisfaisant intellectuellement, de dtacher pour chaque rapport de droit son centre de gravit afin de le localis dans lespace. On constate aujourdhui quil a un renouveau de lapproche politique des conflits de loi avec le, phnomne des lois de police et avec celui de la communautarisation du DIP.
La rgle bilatralle :
Cest une rgle de DIP qui relie un type de situation un ordre juridique donn. Ex : art 311-14 : la filiation est rgie par la loi nationale de la mre de lenfant. La consquence est que la rgle bilatrale est une rgle deux branches : - elle peut dsigner une loi du for ou une voir plusieurs lois trangres. Alors que la rgle de conflit unilatrale ne pourra que dsigner une loi franaise car elle part de cette loi. Mais parfois le libell de larticle est trompeur : exemple : art 3 al 2 : les immeubles mme ceux possds par des trangers sont rgis par la loi franaise : cest une formulation unilatrale, amis la JP la transform en rgle bilatrale pour tout larticle. Le premier alina : JP : rgle actuelle ltat et la capacit des personnes sont rgis par la loi nationale : bi latralisation par la JP. Le droit franais est influenc par la mthode bilatraliste. Les rgles unilatrales sont lexception, lart 309 a t trs critiqu son adoption cause de cela. Mais on en a dautres : art 370-4. Cest un signe du pluralisme des mthodes en droit franais pour le comprendre il faut comprendre les fondements
Conclusion sur le choix des mthodes : la mthode dominante est la mthode de la rgle de conflit bilatrale car
ses inconvnients pratiques sont moins grands sans doute. Mais les lois de police suivent une dmarche unilatralisme.
1- La catgorie de rattachement
Toute la science des conflits de loi a pour objet dtablir des classifications des rapports de lois. Les premires classifications sont apparues avec lcole statutaire : tat des personnes, les biens, les contrats lidal serait davoir des catgories trs larges car : - On pourrait facilement accueillir les institutions trangres (pas comme le mariage laque entre deux personnes monogames de sexes diffrents). - On vite dappliquer des lois diffrentes un mme rapport juridique : de morceler les rapports juridiques. Mais on doit faire des dcoupages pour identifier des questions homognes : on distingue souvent les conditions des effets, conditions de forme et de fonds. On les retrouves dans toutes les matires. Mais certaines catgories comprennent tellement de choses quil na pas t possible de faire un critre unique de rattachement ex : la catgorie statut personnel. De mme pour la catgorie obligation : les contrats, les dlits, contrats spciaux qui obissent parfois des rattachements particulier : clatement de la catgorie au profit de rgles de conflits spcial : mouvement de spcialisation des rgles de conflit est un phnomne croissant surtout avec la multiplication des conventions internationales et des rglements communautaires.
2- Le facteur de rattachement
Cest le critre qui permet de relier la situation une loi. Souvent ce critre est susceptible dune localisation directe dans lespace : le lieu de survenance dun dommage, le domicile dune partie, lieu de survenance du dcs dune personne. Mais parfois le critre de rattachement procde une localisation indirecte qui suppose une opration intellectuelle pralable. Ex : la loi choisie par les parties, le critre qui retiendrait lexistence dun lien entre deux actes juridiques : localisations dune gestion daffaire est opre au regard de la relation juridique prexistante entre les parties qui a occasionn la gestion daffaire. La localisation nest plus matriel elle est intellectuelle. Elle peut venir du lien entre une personne et un pays : la nationalit. Parfois la religion est un critre de rattachement. a) La technique de rattachement Rattachement avec un critre unique : Un lment de la situation est choisi parmi dautre : il est le plus significatif. Ex : en matire de capacit, le critre de la nationalit qui dsigne la loi nationale. Pour les droits rels : le lieu de situation du bien. Ce rattachement peut dboucher sur des difficults de mise en uvre et dboucher sur une pluralit de points de rattachement dans sa mise en uvre. Cest le cas pour le critre de la nationalit pour le mariage si les poux sont de diffrente nationale : soit application distributive des deux lois soit une application cumulative lorsque la question pose appelle une rponse commune (aptitude la conclusion dun mariage polygamique). Les rattachements multiples : Les rgles de conflit moderne retiennent de plus en plus une pluralit de rattachement : les rattachements multiples : - Rattachement multiples hirarchis : un rattachement principal puis un ou plusieurs rattachements subsidiaires. Cest le cas de lois loi des effets du mariage : loi nationale commune des poux, dfaut loi du domicile commun, dfaut loi du for.rat subsidiaire - Rattachement alternatif ou cumulatif : ex : la rgle en matire de forme des contrats : soit la loi du lieu de conclusion soit la loi qui gouverne le fond du contrat.
Dans les conventions internationales les rgles de rattachement multiples peuvent tre compliques : convention de La Haye sur la loi applicable responsabilit du fait des produits de 1973 : concili deux objectifs parfois contradictoires : - Protection de la victime - Protection des prvisions du professionnel. Pour la victime : loi la plus favorable, possibilit de choisir la loi applicable mais si on veut protger le professionnel il faut viter de lui appliquer une loi quil navait aucune raison de sattendre appliquer. Cest pourquoi La Haye a nonc des critres qui jouent de matire cumulative : cest la loi du lieu ou le fait dommageable sest produit mais la condition que cette loi concide soit avec celle de la rsidence de la victime soit avec celle du lieu dacquisition du produit. Cest un rattachement en cascade. Le rattachement flexible : Une autre technique de rattachement est le rattachement flexible : technique utilise lorsque lon en peut pas dfinir un rattachement plus pertinent quun autre car cela dpend des circonstances despce. Dans ce cas on pose une directive mthodologique : on prconise dappliquer la loi des liens les plus troits. Cest au juge de dterminer quels sont les liens troits. En matire contractuelle jusqu la convention de Rome, la jurisprudence considrait qu dfaut de loi on appliquait la loi des liens les plus troit : thorie de la localisation du contrat : au regard des circonstances de conclusion et dexcution du contrat. Cette mthode a lavantage dtre souple mais imprvisibilit des solutions et risque darbitraire. Cest mthode est donc encadr dans la convention de Rome sur les obligations contractuelles on retrouve la directive gnrale (loi des liens les plus troits) mais la convention prsume que cette loi cest la loi de la rsidence habituelle du dbiteur de lobligation caractristique du contrat. La convention prvoit aussi la possibilit dcarter cette loi si les circonstances font apparaitre que le contrat prsente des liens plus troits avec une autre loi. On retrouve le rattachement flexible mais il joue comme une exception la prsomption pose la convention. Ce type de rattachement est inspir par le principe de proximit. Ce principe veut en Droit International Priv rattacher une situation juridique avec le systme juridique qui prsente la plus grande proximit. La convention de Rome va tre remplace par Rome 1 rglement : il a retenu une technique diffrente. A dfaut de choix des partie il dfini des rattachements particuliers pour diffrents types de contrats qui sont numrs (art 4). Ce nest qu dfaut de pouvoir appliquer ces rattachements particuliers que le rglement retient le rattachement gnral la loi de la rsidence habituelle du dbiteur de lobligation caractristique. b) Les finalits du rattachement Quels sont les principes qui inspirent le choix dun rattachement plutt quun autre : pourquoi retenir comme critre la loi nationale plutt que la loi du domicile ou la loi choisie par les parties. Les principes obissent la justice du droit des conflits de loi ou la justice conflictuelle par opposition la justice matrielle : les principes qui inspirent les solutions matrielles. Les principes des conflits de lois : La continuit des situations : Il peut y avoir la volont dassurer la continuit du statut des individus dans les relations internationales. Cest un grand objectif du droit des conflits de lois. De sorte que le mariage valable ltranger puisse rester valable dans tous les pays. Continuit des situations. Le rattachement qui assure le mieux cest objectif est le rattachement par la nationalit car cest le critre le plus stable : permet le mieux dassurer la permanence du statut des individus. Le respect des prvisions des parties Autre principe : le respect des prvisions des parties : si lon veut les protger : le critre du choix de lois est le meilleur critre. Il y a dautres objectifs : Cohsion de la socit du for : des critres favorisent lintgration des individus dans un milieu donn : le critre du domicile par exemple. Quant on choisi un critre de rattachement on choisi de privilgier un objectif plutt quun autre. Lharmonie internationale des solutions : On cherche tendre vers cet objectif : recherche de solutions identiques, universelles dans les diffrents systmes juridiques ; le principe de proximit est totalement neutre sur le plan idologique, on cherche avec quel systme juridique la situation prsente des points de contact troits. Ce principe peut tre adopt dans tous les systmes
juridiques. Cest pourquoi il a eu un grand succs. Il est retenu dans la plupart des conventions internationales et des rglements communautaire. Mais ce principe est concurrenc par 3 autres principes : Paul Lagarde - le principe de souverainet : exprime lide que lEtat est fond pour certains rapports de droit exiger que ses rapports relvent de sa loi. Ex : le rattachement du statut personnel la loi national : ide de souverainet. Conception assez dpasse : application de la loi nationale car le critre est commode et stable. Autre critre : application de la loi de situation des biens : la loi relle prsente lavantage de permettre aux Etat de conserver la maitrise des biens situs sur le territoire. Le principe dautonomie : principe du libre choix par les parties de la loi applicable. Cest le principe en matire de contrat mais il tend service dvelopp en dehors de ce domaine. Amis dans ce cas le choix est encadr : choisir en telle ou telle loi, un droit doption. Dans Rome 2 la victime dun dlit datteinte lenvironnement peut choisir entre la loi du fait gnrateur ou la loi du fait dommageable. Le principe du substantialisme : cest le principe selon lequel les rgles de rattachement peuvent poursuivre des finalits substantielles. Ex : la rgle en matire de reconnaissance denfant naturel : conforme loi auteur ou loi de lenfant (311-17) : poursuit lobjectif de rendre le plus souvent possible valable la reconnaissance, favoriser sa validit. On quitte la logique abstraite du Droit International Priv, plus seulement la localisation dune situation mais favoriser un rsultat substantiel. Les rgles de conflit coloration matrielle service multiplient : tous ces principes sont utiliss ce qui renforce le pluralisme des mthodes en Droit International Priv.
Ces effets le sont dans le droit interne. Le lgislateur a voulu que ces rgles sappliquent tous les enfants rsidant en France dont au moins lun des parents rside en France. La loi est tendue une situation internationale et ce sans avoir consult la rgle de conflit. Cette dernire a t concircuit. Si non suppose que la mre est trangre, la rgle de conflit dsigne la loi nationale de la mre (311-14) et pourtant lart 311615 applique la loi franaise. On utilise ce procd lorsquon est en prsence de lois qui poursuivent des intrts dordre public. Selon la formule de Francescakis : les lois de police sont les lois dont le respect est crucial pour lorganisation sociale, conomique ou politique dun pays . Ces objectifs sont rares et comme lobjectif est dordre public on les appelle : lois de police . Lappellation loi de police identifie la finalit de cette mthode tandis que lappellation de lois dapplication immdiate identifie le procd lui-mme. Peut-on dire que lapplication des rgles franaise de lart 311-15 est vitale pour lorganisation sociale, conomique ou politique de la France : la rponse est non. Cest la seule loi dapplication immdiate qui ne soit pas une loi de police : cest la volont du lgislateur cest une lois dapplication immdiate par narcissisme du lgislateur car le lgislateur en 1972 a trouv son droit de la filiation tellement formidable quil fallait limposer aussi aux trangers rsidants en France. Il y a dautres lois dapplication immdiate la plupart venant de la jurisprudence. Exemple : les rgles sur la reprsentation des salari dans lentreprise : ce sont les rgles du droit interne, mais la jurisprudence a dcid que ces rgles taient applicables toutes les entreprises tablies en France quelque soit la nationalit des salaris et quelque soit la loi applicable au contrat de travail. Cela pour des raisons sociales, sinon ce serait trop facile pour lemployeur. Ce type de rgles ncessit une application uniforme tous les salaris sur le territoire et cest ce qui justifie lapplication immdiate du droit franais. Il y a des lois dapplication immdiate qui ncessitent une application uniforme tous les nationaux ou quils se trouvent (la publicit du mariage par exemple). Des rgles du rgime matrimonial qui dfinissent les pouvoirs de reprsentation des poux. Pour les dpenses mnagres chaque poux engage solidairement lautre conjoint, il y a une sorte de reprsentation des poux lun par lautre vis--vis des tiers : ces rgles sont applicables tous les contrats conclus en France et cela pour protger les tiers : rgles dapplication territoriale. Dans le domaine de la protection des consommateurs : consommateur franais et un professionnel tranger : il pourrait faire lobjet dun choix de loi, si le fabriquant choisi une loi moins protectrice du consommateur, le consommateur ne fait pas attention : cest pourquoi on considre que les lois protectrices des consommateurs sont dapplication territoriale : applicables tous les contrats conclus en France, pour ne pas priver le consommateur de cette protection. (Dans ce domaine convention de Rome et Rome 1). Autre exemple : les mesures protectrices de lenfance en danger sont dapplication immdiate tous les enfants qui se trouvent dans une situation de danger sur le territoire franais : mesure dassistance ducative par exemple. Il y a lextension, dune disposition interne dans une situation internationale dans le respect dune finalit sociale : la protection des enfants. Ces rgles comportent des critres de rattachement. Deux lments essentiels caractristiques de la mthode : Le champ dapplication de la loi dpend de son contenu mme (ce nest pas le cas de la rgle de conflit qui est en principe neutre) - Ces rgles courcircuitent lapplication de la rgle de conflits. Certaines lois de police visent protger certains intrts vitaux de lordre juridique du for, ou jugs comme tel par la jurisprudence ex : la jurisprudence rcente de la Cour de cassation arrt Chambre Mixte 30 novembre 2007 : la loi franaise de 1975 protectrice des sous-traitants est une loi dapplication immdiate applicable dans les oprations de sous-traitance internationale toutes les fois que le chantier se ralise en France. Tentation du juge dappliquer trop facilement la loi franaise tendance au lex foris. Il faut limiter ce phnomne sinon tout deviendrait loi de police. Cette tendance service retrouve aussi dans la jurisprudence de la Cour de Justice des Communauts Europennes dont un arrt du 9 novembre 2000 affaire Ingmar : loi applicable au contrat dun agent commercial qui exerait son activit au RU alors que le contrat tait soumis par la volont des parties la loi des USA. Or il existe une directive Communautaire qui protge les agents commerciaux en leur allouant des indemnits en cas de rupture du contrat. La directive avait t transpose dans le droit britannique. La question : le juge anglais peut il appliquer la loi anglaise comme loi de police pour carter la loi du contrat moins protectrice. La Cour de Justice des Communauts Europennes a estim que les lois de transposition de cette directive taient internationalement impratives. On voit que la jurisprudence a qualifi une loi nationale de loi de police : cette loi est de source
communautaire et cela simpose dans tous les Etats membres. Cet arrt a t critiqu car une telle loi nest pas juge gnralement comme tant une loi de police : pas dintrt vitale. La cour a retenue cette qualification car elle a t sensible la source communautaire de cette loi. Lidentification de loi de police peut donc men controverses.
On retrouve ces rgles dans dautres domaines : la disposition de larticle 370-3 alina 2 du code civil dite une rgle matrielle de Droit International Priv. Cette disposition concerne ladoption internationale, les conditions de ladoption dont rgies par la loi de ladoptant si il est clibataire ou la loi des effets du mariage si cest par un couple mari. Supposons des poux franais qui veulent adopter un petit marocain : le droit marocain interdit ladoption, cet article : ladoption dun mineur tranger ne peut tre prononce si sa loi nationale prohibe cette adoption sauf si ce mineur est n ou rside habituellement en France. Cest une rgle matrielle car elle vise une adoption internationale. La raison dtre de la rgle est : viter une adoption boiteuse pas valable dans le pays de lenfant. Cet article prvoit une exception linterdiction : lorsque lenfant est n et rside habituellement en France.
A. Le phnomne
On constate dans un certains nombre de conventions internationales lutilisation dune mthode qui consiste au lieu de rechercher le droit applicable en vertu dune rgle de conflit poser un principe de reconnaissance dans tous les Etats signataires dun certain type de situations (par ex : un mariage, un trust, un partenariat enregistr) ds lors que cette situation a t cre dans un ordre Etat signataire en conformit du droit qui y est appliqu. Exemple : la convention de La Haye de 1978 sur le mariage impose aux Etats signataires de reconnaitre les mariages rgulirement clbrs selon le droit de lEtat de clbration. De mme une rcente convention de la Commission internationale de lEtat civil pose le principe de la reconnaissance certaines conditions des partenariats enregistrs dans les autres Etats signataires en conformit du droit du pays denregistrement.
La mthode du conflit de loi pour dplacer le problme sur le terrain de la reconnaissance des droits. Mais qui dcide du lieu de naissance de la situation (lieu de la clbration du mariage) : ce sont les individus concerns, cette mthode a pour effet de confrer aux individus le choix du droit qui leur sera applicable en choisissant lautorit qui a t saisie soit pour clbrer le mariage soit pour enregistrer le partenariat. Pour certains cest bien de laisser aux individus la libert de choisir un statut plutt quun autre en choisissant le pays du lieu de cration de la situation. Pour les plus conservateurs cest choquant car ce sont des matire non disponible comme ltat des personne : retire aux lgislations leur imprativit.
A. Le conflit de qualification
Caraslanis Cour de cassation 22 juin 1955. Deux poux grecques tous les deux orthodoxes et qui avaient clbrs leur mariage en France selon la forme civile du droit franais. En droit franais le mariage tait valable. Mais le droit grec lorsque les deux poux sont de mme religion impose une clbration religieuse dans la religion commune. Est-ce que lexigence dune clbration civile ou dune clbration religieuse est une question de condition de validit du mariage en la forme ou une condition de fond ? Le choix de la loi qui en dcoulait pour la forme loi du lieu de clbration, si cest de fond alors la loi nationale des poux sapplique. De la qualification rsultait lapplication de lois diffrentes. Pour la Cour de cassation cest une question de forme ; la cour pose le principe que la qualification avait se faire suivant les conceptions du droit franais. Cest le principe de la qualification lege fori. Selon le droit franais cest le caractre laque du mariage qui est consacr, llment de clbration est donc une condition de forme. A partir de cet arrt la doctrine a conceptualis le conflit de qualification. Il y a conflit de qualification quant une mme question peut tre classe dans des catgories de rattachement diffrentes selon le droit du for ou selon le droit tranger avec lequel la situation prsente des liens. Le principe lorsquil y a un conflit de qualification est que lon tient compte des qualifications du for. La justification de cette solution : ici il sagit dappliquer une rgle de conflit du for, chaque juge applique ses propres rgles de conflits, il sagit donc dinterprter une rgle de conflit franaise ainsi il est normal de le faire au regard des conceptions du for. Si lon appliquait le principe inverse : celui de la qualification lege cause (selon le droit de la cause) le rsultat est quon pourrait aboutir des conflits de qualifications qui seraient indfinis.
Les Inconvnients : Dans laffaire des poux grec : validation dun mariage qui peut tre nul selon la loi nationale des poux : un mariage boiteux. Et dire que le caractre religieux du mariage est une question de forme cest vrai dans un systme laque mais pas dans un systme religieux. Mais les conflits de qualification sont trs rares. Mme dans laffaire Caraslanis ce ntait pas vraiment un conflit de qualification, rien ninterdisait de penser quau regard des conceptions du droit franais le caractre laque nest pas seulement une question de formalit mais une question essentielle donc de fond. Alors on naurait pas pour autant annuler le mariage. On aurait pu dire : - Cest une question de fond - Alors on applique la loi nationale des poux - Mais une loi de police du for qui impose tout mariage clbr en France la forme civile pralable.
Le choix d'une qualification doit se faire en relation avec la finalit du critre de rattachement. La qualification montre le lien qui existe entre la catgorie et le choix du rattachement. Ex: l'institution dont la catgorie de rattachement n'est pas encore identifie: l'institution nouvelle. Jusqu' une intervention rcente du lgislateur franais, le problme se posait pour les partenariats enregistrs. Ces pactes commencent tre reconnus par un grand nombre de systmes juridiques mais selon des systmes qui varient d'un pays l'autre. Il ya le pacte conclu sur le modle du mariage et celui qui veut s'en distinguer: le pacte organisation d'un cadre de vie. Le problme de qualification que soulve les partenariats enregistrs : doit-on les rapprocher du mariage, ou doit-on les rapprocher des contrats. Pour choisir la qualification la doctrine sest interroge sur les consquences qui en rsulterait quen aux critres de rattachement. Si on les rattache aux contrats : alors on laisse les partenaires choisir librement la loi applicable. Le PACS prsente des affinits avec le contrat mais il est spcial : formalits denregistrement, incidence forte sur les relations personnelles entre les partenaires. Dans les relations internationales il nest pas opportun de consacrer le principe du libre choix. Le PACS est proche du mariage : il faut une vie commune entre les partenaires, des rgles du mariage ont t tendues aux partenaires tels que les empchements au mariage ou le devoir dassistance. La grande diffrence est quil ny a pas de vocation successorale et de rgime matrimonial. Le rattachement prvu par la catgorie mariage nest pas facile si on lapplique au partenariat enregistr. Ainsi ds les premiers dbats la doctrine avait prconis de retenir une qualification suis generis : spcifique appelant un rattachement spcifique, le rattachement est celui du lieu denregistrement du partenariat. Cette solution a t retenue par la loi du 12 mais 2009 sur la simplification et la clarification du droit : art 515-7 code civil : les conditions de formation et les effets dun partenariat enregistr ainsi que les causes et les effets de sa dissolution sont soumis aux dispositions matrielles de lEtat de lautorit qui a procd son enregistrement. Cette rgle conduit reconnaitre la rgularit et les effets des partenariats enregistrs ltranger conformment au droit du pays denregistrement. La qualification est souvent guide par le choix du critre de rattachement.rajout : la rsidence habituelle a t dfinit ds la jpce : rglemnt bruxellees 2 bis, la notion de rsidence habituelle en notion de resp parentale devait sentendre en 1 notion de pure fait permettant didentifier ltat ac lequel le miuneur a le lien le plus fort . le juge dispose d1 certaine lib la condition de respecter les objectifs du trait .ttes ces notions sont fonctionneles dfinies en fonction des besoins.
A.
La qualification qui doit seffectuer au sein du systme juridique tranger dsign par la rgle de conflit. Cest la qualification substantielle, il faut identifier la rgle matrielle appliquer au sein du systme juridique tranger. Exemple : en droit des biens la rgle de conflit dsigne la loi du lieu de situation du bien, il peut tre ncessaire de savoir si le bien est mobilier ou immobilier. On sintrroge sur la possession d1 bien en allemgne, dc loi allemande. Slection lintrieur du systme juridique diffrent de la bonne rgle. Pour oprer cela on doit effectuer une qualification lege fore : selon le droit tranger. Lege cose : verifier lege cose. La qualification de meuble ou immeuble en matire successorale : elle nest pas lege fore elle est internationale et commande la loi applique, car la loi successorale applicable est la loi du pays de situation de limmeuble ou du domicile du dfunt pour les meubles.
Lorsque la qualification commande le droit de la loi applicable : qualification internationale. Lege cose :
B. Le renvoi de qualification
Nous verrons cette question plus loin JPCE allemande arrte 1982 : le juge allemand saisit de la dtermination d1 prescription extinctive d1 crnace qui tait soumise la loi amricaine. Juge se demande si prescription d1 crance .
A. Loffice du juge
Evolution de la jurisprudence En 1959 la Cour de cassation arrt Bisbal du 12 mai : les rgles franaises des conflits de lois entend du moins quelles prescrivent lapplication dune loi trangre nont pas un caractre dordre public en ce sens quil appartient aux parties den rclamer lapplication. Deux poux espagnols souhaitent divorcer en France car ctait interdit en Espagne, ils nont pas invoqu la loi espagnole. Devant la Cour de cassation lun des poux a invoqu dans son pourvoi une violation de la rgle de conflit : il demandait de sanctionner les juges du fond qui navaient pas fait application de la loi espagnole. La cour rejette le pourvoi. Absence dobligation pour les juges du fond dappliquer doffice la rgle de
conflit. La doctrine a critiqu : le caractre doffice de la rgle de conflit ne pouvait pas varier selon quelle dsigne la loi franaise ou trangre. Cette solution favorise le forum shopping, elle se ralise avec la complicit des juges franais. Cour de cassation 2 mars 1960 : le juge na pas lobligation dappliquer doffice la rgle qui dsigne le droit tranger mais il en a la facult. Le droit positif est rest ainsi mais critique de la doctrine. Cour de cassation Coveco 4 dcembre 1990 : la Cour de cassation nonce le principe que le juge est tenu dappliquer doffice la rgle de conflit dans deux cas : - Lorsque les droits en cause sont indisponibles - Lorsque la rgle de conflit est dorigine internationale : issue dune convention internationale Lorsque la rgle de conflit est de source internationale Ce critre a t abandonn par la jurisprudence par la suite. En 1990 la Cour de cassation a pens que lorigine internationale de la rgle de conflit lui confrait une imprativit plus forte car les conventions sont suprieures la loi. La Cour de cassation a pens que ne pas appliquer une rgle de conflit pose par une convention internationale stait violer le traiter et en consquence ctait engager la responsabilit internationale de lEtat franais. Mais lart 55 C pose un principe de hirarchie des sources, mais la constitution nimpose rien sur le plan du rgime procdural de la mise en uvre du trait. La seule obligation est de reconnaitre au trait un statut gal celui de la loi nationale. Si la loi na pas tre applique doffice le trait ne doit pas davantage ltre. Or les traits contiennent rarement des dispositions sur leur rgime procdural ainsi ne pas appliquer doffice le trait est une question de pure procdure laisse lautonomie des Etats, et cela ne peut pas mettre en cause la responsabilit de lEtat. De plus les rgles de conflits dorigine internationale se multiplient de sorte que le critre va conduire imposer au juge lapplication doffice dans un trs grand nombre de cas et notamment en matire contractuelle. Ainsi la Cour de cassation est revenue sur sa jurisprudence et a abandonn le critre de la source internationale de la rgle de conflit : 26 mai 1999. Limprativit du droit communautaire De plus en plus de rgles de conflits sont labores par des rglements communautaires : la source communautaire doit-elle rendre ces rgles de conflit plus impratives que les rgles de conflits ordinaires : principe de primaut du droit communautaire ? Pour la prof la source de la rgle de conflit na pas influer sur loffice du juge. La jurisprudence de la Cour de Justice des Communauts Europennes na jamais impos au juge national une application doffice du droit communautaire sauf lorsque le droit communautaire par son objet est impratif. Sur ce point il y a encore un dbat. Le critre tir de la libre disponibilit des droits en cause Il est maintenu par la Cour de cassation. Si le droit en cause est indisponible, le juge doit appliquer doffice la rgle de conflit. En revanche toutes les fois que le droit est disponible le juge na pas lobligation mais il conserve la facult dappliquer la rgle de conflit : cest le cas en matire contractuelle par exemple. Lorsque le juge statut aprs la survenance du dommage : la matire devient disponible : le droit rparation. Mais selon quelle conception devait on apprcier le caractre disponible ou non du droit en cause : selon les conceptions du droit franais ou du droit tranger ? NOEMIE La rgle de conflit est une source de complication : les juges se disent quils ne vont pas se prendre la tte le faire lorsque les droits sont disponibles si les parties ne lont pas demand. Beaucoup dauteurs critiquent encore cette
jurisprudence : toujours appliquer la rgle de conflit sans distinctions. Mais cela cest faire abstraction de la dimension concrte du procs.
Jurisprudence Amerford chambre commerciale 16 novembre 1993 : pose une rgle qui distingue : - Si les droits sont indisponibles : le juge doit rechercher le contenu du droit tranger - Si les droits sont disponibles : il appartient la partie qui prtend que le droit tranger aurait un contenu diffrent de celui du droit du for de le dmontrer, dfaut on applique le droit du for. Car il faut faire peser la charge de la preuve sur celui qui a intrt lapplication du droit tranger. Un droit est dit disponible lorsque les parties peuvent, par une manifestation de volont y renoncer ou l'amnager. Le droit indisponible l'inverse, s'impose et aucune manifestation de volont, clause ne peut l'carter. Le caractre disponible ou indisponible d'un droit se retrouve surtout dans le domaine de la procdure. En DIP, cette distinction est essentielle, notamment lorsque le juge doit appliquer d'office la rgle de conflit lorsque le droit est indisponible. Si le droit est disponible, c'est la partie qui prtend que le droit tranger a un contenu diffrent de celui du droit du for d'en rapporter la preuve. A dfaut de preuve, le juge applique le droit du for. Si le droit est indisponible, le juge doit rechercher le contenu du droit tranger. Aprs cet arrt, la jurisprudence est devenue plus confuse en rajoutant des distinctions: toutes les fois que le juge recherche d'office la loi applicable, il doit rechercher le contenu du droit tranger. La jurisprudence a ajout que toutes les fois que le juge a l'obligation d'appliquer le droit tranger, il doit rechercher le contenu du droit tranger. Le juge a une telle obligation quand les parties sollicitent l'application du droit tranger. Mais le systme Amerford tait en train de s'mietter : la Cour de cassation a donc modifi sa jurisprudence: dans deux arrts rendus le28.06.2005, l'un de la chambre civile, l'autre de la chambre commerciale, la Cour de cassation a supprim la distinction entre droits disponibles et droits indisponibles. Il incombe au juge franais qui reconnat applicable un droit tranger d'en rechercher soit d'office, soit la demande d'une partie qui l'invoque le contenu de ce droit. La jurisprudence Amerford est donc abandonne. Cela ne veut pas dire que le juge est le seul procder la collecte des modes de preuve: le juge dispose d'un certain nombre de pouvoirs: il peut inviter les parties lui donner des informations, il peut ordonner des mesures d'instruction. Le juge a donc maintenant un rle actif, il doit utiliser tous les pouvoirs que lui confre le code de procdure pour vrifier le contenu du droit tranger.
La confrence de La Haye rflchi aujourdhui sur un tel systme de coopration juge juge pour la mise en place de la Convention de La Haye, comme la Convention de 1980 sur les enlvements denfants. En conclusion, sur cette question de la dtermination du contenu du droit tranger, les solutions sont imparfaites soit encore bauches, cest sans doute la plus grande difficult du DIP.
1) Le contrle de la dnaturation :
La Cour de cassation censure la dnaturation du droit tranger. Il y a dnaturation quand il y a une erreur grossire flagrante, quand il y a dnaturation claire et prcise. Il y a des cas de jurisprudence pour dnaturation du droit tranger.
2) Le contrle de motivation :
Larrt qui appliquera une loi en disant quelle semble tre la solution du droit tranger = motif hypothtique, ce nest pas une motivation suffisante ou sil apparait que le juge sen est remis trop facilement lanalyse dune des parties = cassation pour dfaut de motivation. Les juges du fond doivent justifier les solutions quils retiennent aprs les avoir vrifies. Mais, comme le contrle de motivation est aujourdhui de plus en plus rigoureux, on peut y voir un dbut de contrle exerc par la Cour de cassation de linterprtation faite par les juges du fond.
Chapitre 3 Le renvoi
C'est une technique spcifique au DIP, dcouverte fortuitement par la jurisprudence, l'occasion d'une affaire qui a donn lieu l'arrt Forgo en 1878: Fargo est dcd, on s'interrogeait sur la succession de cet individu n en Bavire, qui avait fix sa rsidence et vcu en France. Il avait comme parents des collatraux, il fallait dterminer s'ils avaient une vocation dans sa succession. Il fallait dterminer le droit applicable et l'poque, la rgle de conflit franaise dsignait en matire de succession des biens mobiliers, la loi nationale. Pour les trangers, on appliquait la loi de leur domicile de droit, ce qui supposait une disposition particulire d'admission domicile. Forgo n'avait pas de domicile de droit en France, il n'avait qu'un domicile de fait. Il avait donc conserv son domicile de droit en Bavire. Selon le droit Bavarois, la succession devait tre rgie par la loi du domicile de fait. Les collatraux rclamaient l'application de la loi Franaise. La Cour de cassation a nonc que selon le droit bavarois, les meubles sont rgis en matire de succession par la loi du domicile de fait du dfunt. Les juges ont appliqu le droit franais car il fallait suivre la dsignation du droit bavarois. La rgle de conflit Franaise dsignait le droit bavarois mais la rgle de conflit bavaroise renvoyait au droit Franais: ainsi est apparu le droit bavarois qui suppose une double opration: on applique la rgle de conflit du for qui dsigne le droit tranger, puis on applique la rgle de conflit du droit tranger qui dsigne son tour le droit franais => la rgle du for a dsign un droit tranger, et que la rgle de conflit du droit tranger retourne au droit du for la comptence. Il y a renvoi au deuxime degr si la rgle de conflit trangre dsigne une loi tierce: ex: un Suisse domicili en Angleterre. La rgle de conflit franaise dsigne la loi suisse, loi nationale et la rgle de conflit suisse renvoie la loi anglaise, loi du domicile. Ce renvoi au second degr se produit lorsque la rgle de conflit du for a dsign un droit tranger et que celui-ci dsigne une loi tierce. Le renvoi est une cration jurisprudentielle.
Pourquoi la jurisprudence a t-elle raisonn ainsi pour revenir la loi franaise? La jurisprudence a eu l'occasion, de nombreuses reprises, de faire jouer le renvoi. Ainsi, en 1910, dans un arrt Souli, la CC a cherch justifier le renvoi en nonant que la loi franaise de DIP ne souffre nullement du renvoi qui est fait la loi interne franaise par la loi de DIP trangre. L'arrt poursuit en observant qu'il n'y a qu'avantage que tout conflit se trouve ainsi supprim et ce que la loi franaise rgisse, d'aprs ses propres vues, les intrts qui naissent sur le territoire franais. Sur le plan thorique, ce renvoi est trs difficile justifier car la mthode de la rgle de conflit postule que l'on peut appliquer aussi bien le droit franais que le droit du for. C'est donc contredire le caractre bilatral de la rgle de conflit qui est de permettre de dsigner une loi trangre. C'est galement une complication difficile comprendre et il y a galement un cercle vicieux: si l'on regarde la rgle de conflit trangre pour faire jouer le renvoi au profit du droit du for, il faudrait galement regarder la rgle de conflit du for et revenir au droit tranger: c'est une partie de ping pong internationale. Mais la jurisprudence a maintenu le cap.
Ex du rattachement des successions: en droit franais, la rgle de conflit dualiste distingue selon que l'on rattache des meubles ou des immeubles. Pour les meubles, c'est la loi nationale du dfunt et pour les immeubles c'est la loi du lieu de situation de chaque immeuble. On soumet donc une mme succession une pluralit de lois et on provoque des situations trs complexes. Si la rgle de conflit trangre renvoie la loi du for comme loi nationale, on peut, grce ce renvoi, soumettre l'ensemble de la succession la mme loi. C'est un progrs quant au rglement de la succession. On peut ainsi dire que le renvoi corrige la rgle de conflit franaise, on parvient des solutions meilleures: c'est le renvoi correcteur des rattachements. La jurisprudence ne s'est pourtant jamais laisse impressionne par la doctrine:
internationaux visent unifier les rgles de conflit. Comme ces instruments se dveloppent, cela rduit le domaine du renvoi.
B. Le renvoi de qualification
Le renvoi classique rsulte d'une divergence de rattachement entre la rgle de conflit du for et la rgle de conflit trangre mais il peut apparatre un autre type de divergence, par exemple sur la qualification. Une question qui n'est pas classe dans la mme catgorie de rattachement selon la rgle du for et selon la rgle du droit tranger: cette divergence de qualification soulve la question de l'ventualit d'un renvoi. Ex: la rupture de fianailles entre deux franais dont la rupture se produit en Allemagne. Le juge Franais est saisi de l'ventuelle indemnisation de la fiance dlaisse. Pour un juge Franais, la rupture des fianailles est une question de responsabilit dlictuelle. Puisque les fiancs ont rompus en Allemagne, pour le juge franais, la loi applicable est la loi allemande, mais les juges allemands pensent quil sagit de la loi nationale car cela a un rapport avec le statut personnel. Le problme ici est la qualification: Renvoi de qualification. Faut-il faire jouer ou non le renvoi de qualification? Pendant longtemps la doctrine franaise sy est oppose. La doctrine allemande tait plus ouverte ce renvoi de qualification, c'est donc exactement le mme problme. Il faut distinguer plusieurs types de qualification, il faut distinguer la qualification internationale et la qualification matrielle. La premire est celle qui dtermine le choix de la loi. Une fois quune loi trangre a t choisie, intervient un autre type de qualification, la qualification matrielle, celle qui dtermine le choix de la rgle matrielle applicable au sein du systme juridique tranger. Cest ce quon appelle aussi la qualification en sous ordre, au sein de l'ordre juridique tranger. La premire qualification est faite lege fori, la deuxime lege cause et la doctrine pendant longtemps disait qualification lege cause mais la condition que a ne remette pas en cause le choix de la rgle applicable. Cest la dessus que la doctrine a chang de position, on peut admettre quil y ait aprs dsignation du droit tranger, consultation de la qualification internationale du droit tranger. Si on sinterroge a la qualification internationale on peut encore sinterroger lege cause. Il ny a pas de jurisprudence en France qui a admis le renvoi de qualification. Un arrt l'a refus: Arrt CC du 11.03.1997, elle l'a refus car on tait en matire contractuelle. Or, le renvoi est exclu dans cette matire. On pourrait donc admettre le renvoi de qualification mais il faudrait retenir les mmes exceptions et notamment exclure le renvoi de qualification en matire contractuelle car cela remettrait en cause la volont des parties.
Le domaine de l'exception d'ordre public est trs gnral: cela concerne le droit des biens, des contrats, de la famille, des personnes...
La notion est fluctuante, volutive: le principe d'actualit commande au juge d'apprcier la contrarit l'ordre public selon les conceptions du for au jour o il se prononce. Cette solution est l'application du principe selon lequel la jurisprudence a un effet immdiat.
Les conditions spatiales
On a pendant longtemps raisonn sur le modle de la thorie de l'effet attnue de l'ordre public: cette thorie est toujours utilise mais a tendance tre supplant par la thorie de l'ordre public de proximit. La thorie de l'effet attnu de l'ordre public est une thorie jurisprudentielle reposant sur l'ide qu'on ne peut pas s'opposer avec la mme force l'application des lois trangres selon qu'il s'agit de crer une situation en France ou de permettre une situation cre l'tranger de produire des effets en France. Arrt Rivire, 1953 propos du divorce par consentement mutuel de deux poux en Equateur car interdit en France: la Cour de cassation a estim qu'on ne pouvait pas opposer l'ordre public international ds lors que le divorce avait t prononc l'tranger. Il faut tre conscient de l'ambigut des termes de l'effet attnue d'ordre public: cela ne veut pas dire que l'ordre public produit un effet attnu: soit la situation est contraire l'ordre public et la loi est carte, soit elle ne l'est pas et la loi est applique. Il n'y a pas de demi-mesure, d'effet attnu. Cela signifie que la raction de l'ordre public est attnue lorsque les faits se sont produits l'tranger. Ex: mariage polygamique clbr l'tranger entre des poux dont la loi nationale trangre autorise la polygamie.
Lordre public de proximit : Lordre public de proximit est dapprciation allemande, a t dveloppe en France par Largarde comme un prolongement du principe de proximit (facteur de rattachement). Pour dclencher lexception dordre public il faut vrifier que la situation prsente un lien de rattachement significatif avec lordre juridique du for. Ce lien peut tre dordre territorial comme le domicile dune des parties en France ou dordre personnel comme la nationalit dune des parties. La distinction ne porte plus sur le seul lieu de cration de la situation juridique mais sur lexistence dun lien (au moment ou le juge se prononce) entre la situation et lordre juridique du for. Dans un premier temps la jurisprudence sest surtout fonde sur le lien de nationalit. Elle a fait de cette technique un moyen de protger le national franais contre les lgislations trangres qui prohibent le divorce par exemple en dcidant quune franaise ne pouvait pas tre prive du droit de divorcer par application dune loi trangre. De la mme faon, une enfant franais ne pouvait pas tre priv du droit dtablir sa filiation par lapplication dune loi trangre. Cette loi trangre doit tre carte par application de lordre public. La doctrine a critiqu le caractre nationaliste de cette jurisprudence ; en ralit le lien de rattachement peut se fonder aussi sur le domicile et plus de soucis. Ainsi la thorie de lOP de proximit nest pas en soit nationaliste. Cette thorie connait un succs doctrinale on voit un moyen darrter les conflits de civilisation sur ltat des personnes : entre les pays laques et les pays de droit religieux. LOP de proximit permet davoir une politique plus souple : on en rejet la loi trangre que si elle doit sappliquer des individus qui sont intgrs la socit franaise, donc elle nest pas systmatiquement rejete. Ainsi la thorie de lordre public de proximit tend se dvelopper en jurisprudence. Cela ne rsout pas toutes les difficults notamment lorsque des parties de nationalit trangre veulent c rer en France une situation par application dun droit tranger qui heurte les valeurs du for : alors pour certaines la thorie de leffet attnu est meilleure car elle rejette cela mais si le lien de rattachement est faible. En matire de filiation, la Cour de cassation na pas bien fait jouer lordre public de proximit en refusant le droit de filiation un enfant tranger dont le pre prsum est franais mais dont la mre tait trangre. Mais on pouvait estimer que le lien juridique tait suffisant.
o Prvisibilit o Lgitimit o Proportionnalit Rien ninterdit dans lapprciation dinclure les ncessits des relations prives internationales : de la continuit des situations juridiques. Pour la Cour Europenne des droits de l'Homme : rpudiation : atteinte lgalit des sexes, mais peut tre admise si elle rpond des causes objectives, raisonnables et la cration dune situation ltranger dans un systme qui la tolre pourrait tre la cause objective et raisonnable qui rend tolrable la discrimination. De plus si les poux sont trangers et maris ltranger et que la rpudiation a t faite ltranger et que longtemps aprs internationalisation de la situation : remettre en cause la rpudiation serait remettre en cause des droits acquis alors non et cest une cause objective pour tolrer la rpudiation (peut tre dans lintrt de la femme si elle a refait sa vie). Arrt de radiation de 2005 de la Cour Europenne des droits de l'Homme : plus lieu de prononcer une dcision sur ce sujet : considre que la jurisprudence franaise est conforme lart 5 du protocole 7 or la jurisprudence utilise lexception dordre public de proximit. On voit bien que le rsultat est donc le mme. La jurisprudence franaise sest oriente vers lexception dordre public pour veiller au respect des droits fondamentaux.
1 La notion de fraude
Laffaire de la princesse de Beauffremont : Ctait une princesse franaise marie un franais qui voulait divorcer une priode o le divorce tait interdit en France. Elle a obtenu la sparation de corps puis elle sest installe en Allemagne elle a acquis la nationalit allemande. Ainsi elle sest fait appliquer le droit allemand pour convertir la sparation de corps en divorce. Puis elle sest remarie et elle est revenue en France mais le premier mari a attaqu cela. Cour de cassation 18 mars 1878 : il y avait une fraude la loi franaise car lobtention de la nationalit allemande navait eu pour seul but que dluder lapplication de la loi franaise loi normalement applicable. Il y a un lment intentionnel : volont dchapper la loi franaise. Laffaire Caron : Enfants dshrits par leur pre qui vivait aux USA qui avait un immeuble en France. Caron a apport limmeuble dans une SCI : transformation en part dune SCI dans son patrimoine. Puis il sest servi du trust : les parts on t apportes un trust, soumis la loi amricaine. Ainsi les droits devaient suivre la succession mobilire : loi du dernier domicile du dfunt : loi des USA. Mais le droit des USA ne protge pas le droit de la rserve hrditaire. Caron a opr une manipulation qui a port sur la qualification du bien seule fin dchapper lapplication de la loi franaise, la loi normalement applicable la transmission successorale de limmeuble situ en France. Constitution de la SCI et du trust : un ensemble de manipulations. Arrt du 20 mars 1985 : la cour a admis quil pouvait y avoir une fraude par manipulation de la qualification. La fraude a t dclare inopposable et limmeuble a t considr comme un immeuble soumis alors la loi franaise.
Dans le domaine des liberts europennes de circulation il peut y avoir des abus : comme dans limplantation dune socit. Jurisprudence de la Cour de Justice des Communauts Europennes abondante, elle a toujours laiss suspendre une menace de sanctionner des abus mais elle le fait rarement. La notion de simulation Lorsquil y a une simulation, on a une situation relle et une situation fictive. La sanction peut tre de faire tomber le masque, par exemple un mariage blanc. Mais cest diffrent de la fraude car les parties nont pas russi crer une situation relle, la fraude elle ne ment pas.
La fraude joue dans les conflits de loi mais galement dans les conflits de juridiction. La sanction dans les conflits de lois est linopposabilit de la situation frauduleusement cre. Dans le domaine des conflits de juridiction il peut y avoir la fraude dans la saisine artificielle dun juge tranger qui na aucun lien avec le litige, il peut y avoir une fraude aux droits de la dfense dautrui, une fraude au jugement : consiste demander au juge tranger de prononcer un jugement quun juge franais ne pourrait pas prononcer. La fraude la loi joue sur la disparit des lois.
2 la sanction de la fraude
Il est rare que la situation cre soit parfaitement rgulire, si la situation nest pas parfaitement rgulire la sanction est de constater lirrgularit. Face une fraude russie : une situation juridiquement rgulire a russie tre cre, seule la fraude peut remettre en cause le montage juridique. La sanction est linopposabilit de lacte frauduleux. Il ny a pas lannulation de lacte, il ne produits pas effets sur le choix de la loi applicable et la situation peut perdurer. Le montage nest donc pas annuler.
On va sintresser qu la comptence des juges franais, savoir de quel litige les tribunaux franais peuvent connaitre lorsque le litige a une dimension internationale. On ne peut pas admettre que le juge franais juge dune situation ayant aucun lien avec la France. Ce sont des rgles de comptence directes car elles dfinissent la comptence des tribunaux franais lorsquils sont directement saisis dun litige. La comptence indirecte est celle des tribunaux trangers aux fins de reconnaissance de son jugement.
Les caractres des rgles de comptence directes : Ce sont des rgles unilatrales : car chaque Etat dicte lui mme les rgles de comptence de ses propres tribunaux. On a prsent cela comme une comptence des Etats fonde sur le droit international public car cela touche lorganisation de la justice et chaque Etat est souverain pour lorganiser. La coopration dans ce domaine reste exceptionnelle (droit de lUE surtout). Ce sont des rgles matrielles : elle donne immdiatement la solution. Dit si oui ou non le juge franais est comptent. Les objectifs des rgles de comptence judiciaire internationale : Ils sont assez varis. Le principe de souverainet est lorigine de deux dispositions : art 14 et 15 du code civil. Ce sont des privilges de juridiction au profit de personnes de nationalit franaise en position de demandeur art 14 ou de dfendeur art 15. La raison dtre de ce privilge tait une vision nationaliste de la comptence judiciaire, ide que lEtat devait une protection ses nationaux, un certain soupon lgard des tribunaux trangers qui ne pourrait pas prsenter les mmes garanties que la justice franaise. Le principe de proximit peut en inspirer certaines : cest la proximit dun litige avec une juridiction. Cela peut tre la proximit entre les plaideurs et le juge : exemple : tribunal du domicile du dfendeur (protection du dfendeur, cela lui vite les couts dun dplacement, davoir plaider dans un ordre systme juridique, dans une autre langue). Mais la proximit peut tre envisage sous langle des lments de la procdure comme laccs aux preuves : proximit entre le juge et les lments de preuve. Il y a des objectifs dordre substantiels comme celui de vouloir protger une partie plus faible que lautre. Cet objectif va conduire au choix du tribunal de la rsidence habituel de la partie faible. Le principe dautonomie de la volont exerce aussi une influence. Les clauses attributives de juridiction dans les litiges internationaux bnficient dun traitement favorable, elles sont en principe licites. Cest la clause par laquelle les parties choisissent le tribunal comptent avant la naissance du litige. Ces clauses assurent la prvisibilit des solutions. Cela montre que la matire de comptence internationale nobit pas qu des considrations purement procdurales. Les sources des rgles de comptence judiciaire internationale : International : des conventions internationales existent-elles sont souvent bipartites. Les instruments les plus importants sont Bruxelles 1(matire civile et commerciale en gnral) et 2 bis portant sur la dissolution du mariage et la responsabilit parentale.
Art 14 : ltranger mme non rsident en France pourra tre cit devant les tribunaux franais pour lexcution des obligations par lui contractes en France avec un franais. Ainsi les personnes de nationalit franaise peuvent saisir les tribunaux franais de litiges concernant les trangers. Interprtation large de la jurisprudence, qui lapplique en toute matire sauf exception. Art 15 : un franais pourra tre traduit devant un tribunal de France pour des obligations par lui contractes en pays tranger mme avec un tranger. Larticle 15 est la rciproque de larticle 14, cet article 15 tend donner un privilge au demandeur tranger en lui ouvrant la comptence des tribunaux franais. Mais la jurisprudence ne la pas dabord interprt comme cela, pendant 100 ans elle a transform la facult prvue lart 15 donner ltranger dagir en France contre le franais en un vritable droit au profit du dfendeur franais tre jug en France. La consquence de ce droit tait que le dfendeur franais pouvait se prvaloir de lart 15 pour sopposer la reconnaissance dun jugement tranger prononc contre lui. Ctait faire de lart 15 une rgle de comptence judiciaire indirecte qui permettait de faire obstacle la reconnaissance des jugements prononcs ltranger lencontre dun franais. Cette jurisprudence a t abandonne par un arrt du 23 mai 2006 Prieur Cour de cassation. Dans cet arrt la Cour de cassation a dcid que cet art15 ndictait une rgle de comptence exclusive au profit des tribunaux franais. Il ne permet donc plus de sopposer la reconnaissance des jugements trangers prononcs contre des franais. Pour autant lart 15 na pas t abrog. Mais maintenant seul subsiste la facult qui est offerte au demandeur tranger de saisir un tribunal franais quand le dfendeur est franais. Il y a deux rgles de comptence directe facultatives lune au profit du demandeur franais lautre au profit du demandeur tranger contre le dfendeur franais. Cette jurisprudence attnue le caractre nationaliste des articles 14 et 15. Lart 14 protge le franais car il le dispense davoir porter son action ltranger et donc le dispense dun dplacement gographique, dune autre langue, et contre des justices trangres qui nauraient pas les mmes garanties que la justice franaise (les justices qui se sont pas indpendantes du pouvoir politique et celles qui ont linconvnient dtre trs onreuses). Mais lart 15 tempre cet avantage car le demandeur tranger en bnficie.
Ils sont subsidiaires par rapport aux rgles ordinaires de comptence judiciaire : toutes les rgles qui dfinissent la comptence des tribunaux franais sur le fondement de critres objectifs. Exemple : la comptence lorsque le domicile du dfendeur est en France, ou lorsque le contrat sexcute en France, ou lorsque les faits dommageables se sont raliss en France. Toutes les fois que les tribunaux franais sont comptent sur le fondement dune rgle ordinaire, objective cela exclu lapplication des articles 14 et 15. Ces articles sont des rgles rsiduelles. Lintrt de cette hirarchie est de favoriser la reconnaissance des jugements franais ltranger. Si le juge franais retient sa comptence sur lart 14 car le demandeur est franais mais que les lments du litige sont situs ltranger alors ltranger le jugement franais ne sera pas reconnu, ce qui est contre lintrt des franais. Les privilges de juridiction ne sont jamais reconnus ltranger. Ainsi si dans le litige il y a une rgle de comptence ordinaire qui peut jouer alors cette dernire sera reconnue ltranger alors il faut mieux fonder sa comptence dessus. Les articles ont donc intrt que lorsquils sont les seuls critres de comptence des tribunaux franais. Cest le caractre subsidiaire. Lorsque ces derniers jouent il ny a aucune comptence objective des tribunaux en franais, on dtermine leur comptence dans leur ensemble, mais devant quel tribunal faut il spcialement porter laction ? Il faut distinguer la comptence gnrale et la comptence spciale. Les articles donnent une comptence gnrale mais on ne sait pas ou prcisment aller. Ainsi la jurisprudence les a complt, cette dernire a offert au demandeur une possibilit de choix : choix du tribunal gographiquement comptent en France la condition que son choix ne soit ni arbitraire ni frauduleux, quil puisse se justifier par des considrations objectives. 2) Le caractre facultatif La jurisprudence a toujours admis que les bnficiaires de ces privilges pourraient y renoncer de manire expresse ou tacite. Pour lart14 cest le demandeur franais qui doit y renoncer. Le demandeur franais aura tacitement renonc si Il existe une clause attributive de juridiction au profit dun tribunal tranger. Le fait pour le demandeur franais de saisir un tribunal tranger.
Pour lart 15 : cest au demandeur tranger dy renoncer, depuis quil ne protge plus le dfendeur franais il nest plus ncessaire quil y renonce. Mais lorsquil y a eu une action ltranger, arrt 30 septembre 2009 illustre cela, la Cour de cassation a admis que le fait pour un franais dfendeur ltranger, de se dfendre devant le juge tranger sans invoquer les articles 14 et 15 valait renonciation tacite lart 15 mais aussi lart 14. Ainsi le fait de ne pas contester la comptence du juge tranger vaut renonciation implicite larticle 14. Est-ce que le juge peu doffice fond sa comptence sur les articles 14 et 15, la jurisprudence considre que cest la partie dinvoquer larticle 14.
C. Compatibilit
des
privilges
fonds
sur
la
nationalit
avec
la
convention
Pour concilier : ide que les articles 14 et 15 ne sont pas en soit contraires la convention mais quils pourraient le devenir si dans leur mise en uvre in concreto le privilge de juridiction confrait un avantage excessif la partie franaise et spcialement lorsque la partie trangre serait une partie plus faible. Si la partie forte utilise larticle 14 pour imposer un dplacement couteux lautre partie alors l oui peut tre. Le dbat est essentiellement doctrinal, parfois en jurisprudence mais pas encore de jurisprudence nette de la Cour de cassation et la Cour Europenne des droits de l'Homme a t saisie rcemment, elle a bott en touche. Depuis la jurisprudence de 2006, et que larticle 15 ndicte plus une rgle de comptence exclusive au profit des tribunaux franais, les risques datteinte la Convention europenne des droits de l'Homme ont considrablement diminus.
A. Le principe de lextension des rgles de comptence territoriale internes dans lordre international
Articles 42 46 du Code de Procdure Civil et dautres sont dans des matires spcifiques : art R 517-1 du code du travail ou en matire de divorce article 1070 Code de Procdure Civil. Le principe : La comptence internationale des tribunaux franais se dtermine par application des mmes critres que les rgles de comptence territoriale internes posent pour la rpartition gographique des litiges en droit interne. La justification : Dans les deux cas comptence internationale ou territoriale interne : il sagit de localiser un litige dans lespace. Et les objectifs atteindre sont similaires : Objectif de protection du dfendeur : rgle : est comptent le tribunal du domicile du dfendeur. Objectif de proximit entre le juge et les lments du litige. Par exemple : comptence du tribunal du lieu dexcution dun contrat. La mise en uvre : Article 42 : en droit interne : comptence du tribunal du domicile du dfendeur. Pour tendre cet article il faut dire : si le domicile du dfendeur est en France, les tribunaux franais sont comptents. Mais on ne peut pas dire : le tribunal comptent est le tribunal domicile car le rgles de comptences internationales de droit commun sont unilatrales. Il faut prendre le critre de rattachement de la rgle et de voir si ce critre est localis en France ou pas. Lorsquil est localis en France les tribunaux franais sont comptents et dans le cas inverse on ne peut pas se prononcer sur la comptence des tribunaux trangers. Cest la mthode appliquer pour tendre. Article 44 : en droit interne comptence du tribunal dans le ressort duquel est situ limmeuble. Sil est situ en France alors les tribunaux franais sont comptents. Article 46 : en matire contractuelle le demandeur a une option entre le tribunal du domicile du dfendeur ou celui du lieu de livraison effective de la chose pour une vente ou du lieu dexcution de la prestation de service pour un contrat de service. Alors le
demandeur a une option si le domicile du dfendeur est France ou si le lieu dexcution du contrat est en France alors il pourra saisir les tribunaux franais. De mme en matire dlictuelle, option lieu du domicile du dfendeur et celui du lieu du fait dommageable ou du lieu o le prjudice a t subit. Si cest en France on peut saisir un tribunal franais.
jamacains. La comptence des tribunaux anglais a t fonde sur larticle 2 : domicile du dfendeur. Mais le juge anglais peut apprcier lopportunit de sa comptence et de lexercice de cette dernire et il peut dcliner sa comptence au nom du forum non convenience. La question pose la Cour de Justice des Communauts Europennes est ce que lorsque le juge anglais est comptent sur le fondement du domicile du dfendeur, le rglement interdit dutilis cette rgle pour se dessaisir. Est-ce que larticle 2 dicte une rgle de comptence obligatoire qui interdit au juge dun Etat membre de dcliner cette comptence ? Y compris lorsque pratiquement tous les lments du litige se trouvent localiss dans un Etat tiers. Cest la question de limprativit de larticle 2 du rglement dans une relation juridique entre un Etat membre et un Etat tiers : relation externe. Larrt de la Cour de Justice des Communauts Europennes a rpondu par laffirmative : le systme de rgle de comptences pos par le rglement B1 est impratif y compris dans les relations externes. Il ny a avait pas de doute car B1 contient des dispositions qui visent des relations externes, il na jamais entendu se limiter aux relations intracommunautaires. Il y a dautres arguments : le systme de Bruxelles ne vise pas seulement la protection du dfendeur, il pose un ensemble de rgles de comptences judiciaires harmonises dans le but dassurer la scurit juridique y compris au profit des demandeurs. Cest important pour un demandeur de connaitre avec prvisibilit le tribunal comptent. Surtout lorsque le demandeur est la partie faible, la victime. Au-del de ces arguments, la solution de cet arrt peut sexpliquer pour des raisons politiques ou conomiques. La Cour de Justice des Communauts Europennes considre que B1 participe la cration dun espace judiciaire europen qui rpond plusieurs objectifs : Assurer une prvisibilit des solutions pour els citoyens europens et les ressortissants des Etat tiers Renforcer lattractivit des fors europens Assurer une solidarit des Etats membres dans la gestion des flux judiciaires : viter que les Etats membres ne se fassent concurrence les uns vis--vis des autres pour attirer certain contentieux ou linverse pour en repousser dautres. En effet lactivit judiciaire peut tre source de profit pours les Etats car le rglement des contentieux peut avoir des influences conomiques, et des retomb conomiques tiennent lactivit judiciaire elle mme : les mtiers du droit. Le champ dapplication temporel : Le rglement est entr en vigueur dans les EM le 1 er mars 2002 et il est applicable toutes les actions intentes postrieurement cette date. Au Danemark il a t rendu applicable compter du 1 janvier 2007.
Ces rgles ne sappliquent que si le dfendeur est domicili dans un Etat membre.
Article 5-1 : une rgle gnrale au point a. en matire contractuelle le demandeur peut saisir le tribunal du lieu o lobligation qui sert de base la demande a t ou doit tre excute. Ce point a. reprend exactement la solution qui figurait larticle 5-1 de la convention de Bruxelles ; Linterprtation faite par la Cour de Justice des Communauts Europennes de cette disposition vaut toujours pour interprter le point a. Les difficults : La dfinition de ce que lon entend par matire contractuelle : la Cour de Justice des Communauts Europennes a forg une notion autonome, c'est--dire une notion de matire contractuelle au sens de la convention et du rglement : quelque soit les interprtations des droits nationaux. Un contrat en ce sens englobe : toutes les contestations portant sur lexistence du contrat, contestation de la validit du contrat. Il suffit quil y ait une apparence de contrat. Aprs la fin du contrat : tous les litiges relatifs la fin du contrat y compris la responsabilit conscutive la rupture du contrat relvent de la matire contractuelle.
Existence dun lien contractuel direct entre les parties : cela vise les hypothses de chaines de contrats et le problme de laction intente par lacqureur final dun produit contre le fabricant de ce produit dans les hypothses o il y a eu plusieurs ventes successives : acquis le bien dun revendeur. La cour a cart la qualification contractuelle de laction du sous acqureur vis--vis du fabricant car il ny a pas de lien direct entre les deux Cour de Justice des Communauts Europennes 17 juin 1992 Jacob Handte. Cest une action de nature dlictuelle. Les relations prcontractuelles : la Cour de Justice des Communauts Europennes a retenu la qualification dlictuelle mais les loteries publicitaires elle a retenu la qualification contractuelle. En droit franais on retient la qualification quasi contractuelle pour ces loteries. En cas pratique il faut regarder alina relation entre les parties. Ce quil faut entendre par obligation qui sert de base la demande : ajout de la jurisprudence de la Cour de Justice des Communauts Europennes dans un arrt du 6 octobre 1976 De Bloos : sert de base au fondement dans la demande. Lorsquil y a plusieurs obligations dans le contrat alors soucis. Cela conduit morceler le litige pour soumettre chaque obligation litigieuse un tribunal ventuellement diffrent : toutes les fois que les obligations litigieuses ne sexcuteront pas dans un mme pays. Exemple : vente si lobligation de livraison seffectue en Allemagne et obligation de payer en France. La cour a prcis que ce morcellement ne joue que pour les obligations originaires qui sont prvues dans le contrat. Cela ne joue pas pour les obligations drives. Si on a une obligation de livraison : obligation originaire, si on forme une demande en dommages et intrts, lobligation de les verser se substitue lobligation non excut et cest une obligation drive. Pour fixer la comptence du tribunal on ne tient compte que de lobligation autonome/originaire, les obligations drives sont relie aux obligations originaires devant le mme tribunal : viter un trop gros morcellement du contentieux. La cour a prcis que sil y avait des obligations principales et accessoires on pouvait porter les obligations accessoires devant le tribunal du lieu dexcution de lobligation principale : on peut les regrouper. Comment les distinguer surtout si elles sont quivalentes : alors on doit les porter devant des juges diffrents. Lindemnit de rupture rclame par un agent commercial a t considre comme une obligation autonome faisant lobjet dune localisation propre au motif que lindemnisation dcoule de la loi et non du contrat lui-mme.
La dtermination du lieu dexcution : arrt du 6 octobre 1976 Tessili, la Cour de Justice des Communauts Europennes a dcid que le lieu dexcution de lobligation devait tre fixe par la loi applicable lobligation. Cest une rintroduction du conflit de loi pour dtermin pour dtermin la comptence judiciaire. Surtout pour le lieu de paiement du prix : tantt cest au dbiteur daller chercher le paiement (obligation qurable) ou au crancier de se dplacer : obligation portable. Pas de rgle uniforme, cela dpend de la loi applicable selon les rgles de conflit du juge lobligation. La Cour de cassation sest rebelle : fixation directe du lieu dexcution au regard des circonstances de lespce arrt 11 mars 1997 et des arrts similaires dans dautres pays. La Cour de Justice des Communauts Europennes a maintenu sa jurisprudence. Le systme ntait pas bon. Le rglement a lgrement rvis cet article : ajout b. et c.
Le point b. fixe un tribunal comptent de manire plus simple pour deux types de contrats : vente de marchandises et pour la fourniture de services. Pour la vente de marchandises le tribunal est celui du lieu dun Etat membre o en vertu du contrat les marchandises ont t ou auraient d tre livres. Pour la fourniture de service cest le lieu o en vertu du contrat les services ont t ou auraient d tre fournis. Cest plus simple car pour ces deux contrats il ny a plus de morcellement des obligations, elles sont toutes pass devant un seul tribunal. De plus ce lieu est dtermin directement sans passer par la recherche de la loi applicable au contrat. On abandonne la jurisprudence De Boos et Tessili. Mais il y a des difficults : il y a des soucis de qualification car la distinction entre vente et prestation de services nest pas toujours facile oprer. On pense ici aux contrats cadres : pour la Cour de cassation, le contrat de distribution exclusif est ni lun ni lautre. Mais le point contre de larticle 5-1 : lorsque lon ne peut pas appliquer le point b on revient au point a : on revient la rgle gnrale, et aux jurisprudences De Boos et Tessili. Alors que le point c visait les difficults o le contrat nest ni lun ni lautre alors que dans laffaire porte devant la Cour de cassation, ctait un peu les deux. Localiser le critre : lieux de livraison ou lieu de fourniture. Lieu fix en vertu du contrat. Les cas dans lesquels les parties ont dtermin dans une clause ce lieu. Mais si on retient cela on vide de tout contenu cet article car pour la Cour de Justice des Communauts Europennes sil y a une clause de dtermination du lieu dexcution du contrat alors elle simposait. Donne un pouvoir au juge de rechercher daprs lconomie gnrale du contrat o situer le lieu dexcution. Sil y a eu une excution effective : le juge va procder une dtermination purement factuelle. Pour le lieu de fourniture des services : il y a des cas qui sont simples. Mais lorsque le service sincorpore un support matriel par exemple : une maquette. Arrt Cour de cassation a considr que le lieu de remise du support matriel caractrise la fourniture de service. Mais ce nest pas un arrt de la Cour de Justice des Communauts Europennes.
En France il y a une jurisprudence sur cet article 5-1-b. on pouvait penser que cette disposition tait pourrie, mais le livre vert de la commission il ny a pas de question : la Commission nenvisage pas de le rviser. 23 avril 2009 Cour de Justice des Communauts Europennes : savoir si un contrat de licence dexploitation dun droit de proprit intellectuelle tait ou non un contrat de service : pour la cour cest non car pour quil y ait service il faut un engagement deffectuer quelque chose. b. Le for des obligations alimentaires
En matire dobligation alimentaire cest larticle 5-2 qui permet de saisir le tribunal du lieu o le crancier daliment a son domicile ou sa rsidence habituelle. On protge la partie faible. la notion dobligation alimentaire doit tre entendue de faon large : vise toute allocation de moyens ncessaires la satisfaction des besoins essentiels de la vie quil sagisse dune rente ou dun capital. La prestation compensatoire aprs divorce au regard de cet article rentre dans la matire alimentaire. Larticle prvoit une disposition lorsque la demande daliment est accessoire une action relative ltat des personnes (en matire de filiation ou de divorce). En principe les questions dtat des personnes sont en dehors du champ matriel du rglement mais lobligation accessoire relve du rglement. Dans lalina 2, laction peut tre porte devant le tribunal comptent pour connaitre de la demande principale sauf si cette comptence est uniquement fonde sur la nationalit de lune des parties. c. Le for du dlit
Dfinit larticle 5-3. En matire dlictuelle ou quasi dlictuelle. Laction peut tre port devant le tribunal du lieu ou le fait dommageable sest produit ou risque de se produire. Matire dlictuelle : dfinie par la Cour de Justice des Communauts Europennes et a fait lobjet dune interprtation autonome. Arrt Kalfelis 27 septembre 1988 la cour a dit que la matire comprend toute demande qui vise mettre en jeu la responsabilit du dfendeur . Elle distingue ainsi les actions en indemnisation des actions qui auraient pour objet de contester la lgalit dun acte. La cour a prcis ensuite que dans les ensembles contractuels, laction directe entre deux personnes qui ne sont pas directement lie par le contrat est galement de nature dlictuelle. La Cour de Justice des Communauts Europennes considre que la matire dlictuelle est la matire rsiduelle. Le fait dommageable : la Cour de Justice des Communauts Europennes a prcis que cela concerne autant le lieu de production de lvnement causal que la survenance du dommage lui mme (le prjudice). Il y a beaucoup d hypothse dans lesquelles il y a une dissociation dans lespace entre les deux : par exemple en matire de pollution arrt Mine de Potasse du 30 novembre 1976. Ou par les mdias et les dommages causs sur internet. La Cour de Justice des Communauts Europennes veut restreindre le champ de cette disposition : au dommage initial, on ne tient pas compte des dommages indirects. Arrt Fiona Chevil du 7 mars 1995 : lalternative offerte la victime ne contient pa des termes exactement identiques devant le tribunal du fait gnrateur : la victime peut obtenir la rparation de la totalit de son prjudice, mais devant les tribunaux du lieu du prjudice elle ne peut obtenir que la rparation du prjudice local. Cest la victime dapprcier : lieu de parution du journal mais dommages dans les pays o le journal a t diffus. La Cour de cassation suit le mme raisonnement y compris pour les contrefaons sur internet. Cette disposition envisage un dommage futur mais dont on craint la ralisation et on cherche en viter la survenance.
La clause attributive de juridiction : Une clause par laquelle les parties dsignent en cas de litige un tribunal dtermin ou les juridictions en gnral dun pays dtermin. Il y a une faveur pour ces clauses car cela permet aux parties de mieux prvoir les rgles qui seront applicables. Article 23 : il pose trs peu de rgles de fond. Il suffit que la clause ait t prvue loccasion dun rapport de droit dtermin et que la situation soit internationale : cest la doctrine qui la prcis. Il pose comme condition dapplicabilit que la clause dsigne les juridictions dun Etats membres et que lune des parties soit domicilie sur le territoire dun Etats membres. Le rgime : Le fond rien nest dit on peut considrer que cest au droit national du juge saisie dapprcier lexistence par exemple dun vice du consentement. Les conditions de formes : soit un crit soit en cas daccord verbal, une confirmation crite ou laccord est valable sans crit sil est conforme
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aux habitudes des parties ou aux usages professionnels dans la branche considre, usages que les parties sont censes connaitre.
Les effets : entre les parties : confre une comptence exclusive au tribunal choisi. A lgard des tiers : notamment en droit maritime : il y a souvent une clause dans les connaissements maritimes (le contrat de transport) conclu entre le chargeur et le transpositeur mais produit des effets pour le destinataire des marchandises. La clause lui est-elle opposable. Pour la Cour de Justice des Communauts Europennes les effets dpendent de la loi applicable au connaissement : il faut rechercher la loi applicable au connaissement. La clause attributive de juridiction ne peut pas droger une rgle de comptence exclusive. Il y a des rgles particulires pour protger les parties faibles : contrat dassurance, de consommation ou de travail. Elles sont rglementes, si elles sont conclues avant la naissance du litige elles ne peuvent pas priver la partie faible du tribunal cens tre le plus protecteur (domicile ou lieu dexcution habituelle du travail). La prorogation tacite de comptences Elle dcoule de la comparution volontaire des parties. Si les parties ne contestent pas la comptence on peut y voir un accord tacite.
2) Le champ spatial
Cest diffrent de B1. Il ny a pas de rgles dapplicabilit du rglement qui dfiniraient les litiges auxquels le rglement sapplique. Le rglement est applicable ds lors que ses rgles de comptence dsignent les juridictions dun Etats membres. Il suffit que lun des chefs de comptence prvu par le rglement se ralise sur le territoire dun Etats membres pour que le rglement soit applicable et
que cette juridiction dsigne pour les chefs de comptence soit comptente. Toutes les rgles sont la fois des rgles dapplicabilit et des rgles de comptences.
3) Champ temporel
A toutes les actions introduites postrieurement au 1er mars 2005. Entre le 1er mars 2001 et le 1er mars 2005 on applique le rglement Bruxelles 2 du 29 mai 2000.
1 En droit commun
Le moyen le plus connu est lexception de litispendance internationale.
Les conditions de la saisine du juge tranger sous langle de la loyaut de la procdure : si pas saisine dloyale du juge tranger. Exemple : en matire de divorce, saisine dans des procdures parallle, le mari saisi un juge franais car il est moins gnreux en matire de pensions alimentaires, les deux saisines peuvent voir lieu le mme jour une heure de diffrence : course la premire saisine qui peut apparaitre dloyale, si le juge franais saisi en second sen aperoit il peut refuser daccueillir lexception de litispendance.
Les plaideurs franais ont perdu la protection des art 14 et 15 depuis la jurisprudence de 2006 : plus de comptence exclusive. Avant cet arrt la saisine dun juge tranger tait paralyse toutes les fois que lune des parties de nationalit franaise pouvait invoquer un de ces deux articles, car la comptence tait exclusive ainsi elle empchait lexception de litispendance. Aujourdhui larrt du 22 mai 2007 la encore confirm. Lart 14 nempche plus laccueil de lexception de litispendance internationale lorsque le juge tranger a t saisi en premier. Mais laccueil de lexception nest quune facult pour le juge, il apprcie en opportunit si il convient ou non de se dessaisir au profit du juge tranger. On applique le critre chronologique : priorit au premier juge saisi. Lavantage est la simplicit mais incite la course la saisine.
B.
Le litige nest pas strictement identique, les demandes prsentent un lien de connexit. Elle est prsente en droit interne article 101 Code de Procdure Civil : il peut tre demand au juge de se dessaisir au profit de lautre. Cest le mme mcanisme en matire internationale : Cour de cassation 22 juin 1999 le consacre. Les conditions : 2 juridictions relevant de deux Etats diffrents soient concurremment saisies de deux instances faisant ressortir entre elles un lien de nature crer une contrarit de dcisions. Les deux jugent doivent tre comptents La connexit en matire internationale joue de manire facultative, le juge peut sursoir statuer dans un premier temps en attendant lissu de la procdure trangre et lorsque le jugement tranger est rendu se dessaisir. Lexception joue t elle quau profit du juge saisi en premier ? En droit interne article 101 ne retient pas de critre chronologique. Faut-il procder une valuation des chances de reconnaissance du jugement tranger ? Faut-il admettre un contrle de la Cour de cassation sur la notion de connexit ? on peut hsiter car la Cour de cassation ne contrle pas cette notion quelle considre trop factuelle mais de ne pas le faire ce serait dangereux en matire internationale.
Le critre chronologique est utilis pour rgl le conflit de procdure. Ce critre nest pas au RU qui adopte les techniques de common law qui tendent sinfiltrer dans les Etats europens. Cet article 27 ne sapplique qu la condition que deux juridictions dun Etats membres soient concurremment saisies. Rien nest prvu dans lhypothse o il y a une litispendance entre le juge dun Etats membres et le juge dun Etat tiers. Dans ce derniers cas ce sot les rgles du droit commun qui sappliquent. Conditions de triples identit de partie dobjet et de cause. Mais la Cour de Justice des Communauts Europennes les interprte de manire trs large notamment lobjet et la cause. Ex : arrt du 9 dcembre 1987 Gubitsch : la cour a estim quil y avait identit dobjet et de cause entre dune part une demande en excution dun contrat dans un pays et dautre part une demande en nullit de ce contrat dans un autre pays. Pour la cour les deux demandes portaient sur la force obligatoire du contrat.
Autre exemple : arrt 6 dcembre 1994 affaire de droit maritime navire Tatry : transport de marchandise dtriore : action en responsabilit contre le propritaire du navire dans un pays et une action dans un autre pays du propritaire du navire pour nier sa responsabilit. Pour alina cou il y a identit de cause et dobjet. En matire de divorce B2 Bis : rarement identit de cause entre les demandes, donc dispositions spcifiques. Il a admis alina litispendance sans identit de cause. De plus mcanisme pour runir des actions qui nont pas le mme objet car lune serait une action en nullit du mariage et lautre en divorce. On procde en ce moment mme un transfert daction. Le rglement B1 a prcis quel moment devait tre dtermin la saisine des diffrents juges, cest dcisif car principe chronologique. Et la saisine est diffrente selon les Etats membres : simple dpt au greffe, signification de lacte. Le rglement a pos une rgle souple : le moment de la saisine sapprcie au regard du droit national, en France ce sera le moment du dpt. Ex : une femme signifie lacte devant un juge anglais avec exactitude pour lheure, le mari avait dpos une requte en divorce mais la France ne les date qu son enregistrement et cela peut tre dcal de quelques jours. La Cour de cassation sest demand comment rsoudre ce problme. Dans un arrt du 11 juin 2008 : on aurait pu en pas faire jouer la litispendance ou dire que cest au demandeur de la litispendance dtablir lhoraire exact de la saisine. La Cour de cassation a elle considre quil fallait dcomposer la question : au demandeur lexception de litispendance la charge dtablir lheure laquelle il a saisi le juge tranger, et cest au dfendeur dtablir de la saisine du juge franais. Mais il ny a pas dhorodateur dans les greffes franais. La litispendance est donc un enjeu de stratgie procdurale. Les effets de lexception de litispendance europenne : Dans B1 : cette exception simpose au juge, il doit la relever doffice. Il doit sursoir statuer jusqu lautre juge se reconnaisse comptent puis il se dessaisira. La Cour de Justice des Communauts Europennes fait une application trs stricte de cette rgle. Elle a dcid dans une affaire o il avait litispendance entre un juge italien saisi en premier et un juge autrichien saisi en second mais ce juge tait le juge dsign par une clause attributive de juridiction. Dans cette affaire, course la premire saisine, pour bnficier de laction torpille qui consiste saisir un autre juge en esprant que ce juge va tre lent statuer sur la question de la comptence. Arrt du 9 dcembre 2003 Gasser. La cour a appliqu strictement lexception : il faut que le juge italien statut sur la comptence.
Techniques de common law : Dans ce systme on ne cherche pas quel est le juge qui a t saisi en premier mais quel est le juge le mieux plac pour trancher le litige : le juge more convenient, thorie du forum non convenient. Cette thorie permet un juge de common law dexercer un pouvoir dapprciation sur lopportunit de sa saisine dans les hypothses o il est comptent. Cette apprciation seffectue en regardant si il ny aurait pas un autre juge mieux plac que lui, un for alternatif plus convenient. Cela suppose donc une comparaison. Le juge recherche par rapport aux lments de fond de laffaire et aux lments de procdure : laccs du dfendeur au juge, laccs du juge aux lments de preuve, lieu o la dcision doit tre excute, difficults dapplication du droit applicable, et surtout si lune des parties na pas un comportement vexatoire ou abusif. Ainsi il se demande si le plaideur qui la saisi ne linstrumente pas contre le dfendeur : si il ny a pas un abus de procdure. Elment subjectifs Etat objectifs sont donc pris en compte. Cest complexe et subtile. Si il estime quil nest pas le mieux plac il peut dans un premier temps sursoir statuer puis se dessaisir au profit du juge quil estime mieux plac. Dans laffaire du Cour de Justice des Communauts Europennes 1er mars 2005 Obouzou : accident en Jamaque cest ce que le dfendeur invoquait.
Ce quil faut retenir cest quaujourdhui cette thorie est interdite dans lespace judiciaire europen : arrt du 1er mars 2005. Ds quun juge europen est comptent en vertu dun chef de comptence dun des rglements, cette comptence est imprative et exclue toute exception de forum non convenience. Si litispendance entre un juge anglais et le juge dun Etat tiers, le juge anglais na pas le moyen de rsoudre cette litispendance car la litispendance joue si les deux juges sont dun Etats membres, le juge anglais na pas de rgles en la matire. Il faut admettre que le juge anglais utilise la thorie de forum non convenience dans ce cas. En 2005 aucune partie navait saisi un juge jamacain. Ainsi la question reste entire. Une autre technique de common law existe : cest linjonction anti-suit : injonction de ne pas poursuivre. Le juge dispose du pouvoir de dlivrer des injonctions de ne pas faire : injonction de ne pas saisir un juge ltranger ou injonction de se dsister dune procdure dj engage ltranger. Cest une injonction in personam : le destinataire sexpose donc des sanctions en cas de violation. Cest efficace car la sanction est lourde : des amendes, des peines demprisonnement, et la privation du droit dagir en justice : ce sont des sanctions pnales excutable que dans le pays du juge qui a prononc la sanction. Si le juge veut lutter contre un abus processuel. Cest le moyen de protger les clauses attributives de juridiction ou les clauses darbitrage. La technique empche donc le conflit de procdure. Les critres doctroi de linjonction sont semblables ceux du forum non convenience. Dans lespace judiciaire europen : les juges anglais peuvent-ils utiliser linjonction ? Affaire Turner 27 avril 2004 Cour de Justice des Communauts Europennes : conflit entre un cadre salari et son entreprise et lemployeur voulait rpliquer en introduisant une action en Espagne pour faire peur au salari et lobliger el faire se dsister de ses actions. B1 tait applicable, situation de litispendance. La cour a considr que le procd de ces injonctions tait contraire au principe de confiance mutuelle, quand le B1 est applicable le juge britannique ne peut utiliser cette technique pour contredire la comptence dun autre Etats membres en vertu du rglement. Ce principe interdit au juge dun MEME de contrler la comptence des juges des autres Etats membres. La question sest pose propos dune affaire concernant une clause darbitrage mais une des parties a voulue saisir les juridictions dun Etats membres. La encore le juge anglais a estim que violer la clause tait de la dloyaut et a voulu utiliser linjonction. Arrt du 10 fvrier 2009 Aliance Ouest tanker : non toujours sur le fondement du principe de confiance mutuelle. En droit commun quelle est la position de la Cour de cassation sur ces injonctions anti-suit ? La position a volue. Arrt du 19 novembre 2002 la Cour de cassation a admis le droit dobtenir dun juge franais une injonction de se dsister dune procdure introduite en Espagne sous astreinte. Linjonction faite au dbiteur de ne pas disposer de ses biens a des finalits conservatoires, arrt 30 juin 2004 sest prononc sur lefficacit en France dun Freezing Order prononc par un juge anglais car les biens du dbiteur taient en France, la Cour de cassation a autoriser lexquatur de cet ordre de gel anglais (mme si pnal) mais dtach de sa sanction. La Cour de cassation a prcis que cette injonction en porte pas atteinte une prrogative de souverainet trangre, quelle pour seul but de prserver le droits lgitimes du crancier la diffrence des injonctions anti-suit (cest un obiter dictum de la Cour de cassation). Ainsi la jurisprudence de la Cour de cassation : les injonctions de gels oui mais pas les injonctions anti-suit. Mais ces injonctions ne portent pas atteinte la souverainet trangre, sanction prventive sur le plaideur. Arrt 14 octobre 2009 a admis dexequaturer une injonction anti-suit amricaine. Clause attributive de juridiction au profit juge amricain mais une des parties avait saisie un tribunal franais et le juge amricain avait prononc une tel injonction de se dessaisir en France. Le plaideur na pas obtempr, lautre partie a demander lexquatur en France.
A.Lobjet de la reconnaissance : La doctrine a forg une expression : efficacit substantielle dun jugement . Cela vise la modification que le jugement opre sur la situation juridique des parties. Tout jugement opre une modification de la situation juridique des parties : jugements constitutifs (cr ou dissout un droit tel que le jugement de divorce), mais les jugements qui se contentent de reconnaitre une situation juridique ont encore une efficacit substantielle car cette reconnaissance va modifier les droits des parties. Ex : jugement dannulation dun contrat : jugement dclaratif car la nullit prexistait au jugement, mais la situation des parties ne sera pas la mme aprs. Tout jugement produit des effets sur les droits substantiels des parties. Reconnaitre un jugement tranger cest reconnaitre cette nouvelle situation juridique des parties tel quel rsulte du jugement. La reconnaissance de lautorit du jugement : Cest le caractre indiscutable du jugement cest lautorit de chose juge. Cela a un effet ngatif : empche le renouvellement du procs (exception de chose juge), effet positif : interdit de remettre en cause la solution du jugement et toutes les autorits du for sont tenues de tirer les consquences du jugement. Exemple : un jugement tranger de divorce, il oblige lofficier de ltat civil daccepter de clbrer un nouveau mariage, mais si lun des poux voulait agir une nouvelle foi en France alors exception de chose juge il ne le pourrait pas. B.Les modalits de la reconnaissance Certains jugements sont reconnus de plein droit, pour dautre il faut une procdure spcifique : exquatur. Jurisprudence a dbut par un arrt du 28 fvrier 1860 Bulkley : relatif aux effets dun divorce prononc en Hollande, la femme de nationalit hollandaise voulais sans avoir procd aucune procdure, se remarier en France. Il a t dcid quelle disposait de ce droit, son jugement de divorce tranger devait tre reconnu de plein droit c'est--dire ds son prononc ltranger sans procder des procdures particulires en France. Cela a t largit tout les jugements rendus en matires dtat et de capacit des personnes. Ainsi le droit positif distingue : Les jugements constitutif Et les jugement rendus en matire dtat et de capacit des personnes : reconnus de plein droit Et les autres jugements : dclaratifs rendus en matire patrimoniale qui ne peuvent produire des effets quaprs loctroi dune procdure dexquatur. Lexquatur : Terme latin qui signifie quon excute . A pour objet de confrer aux jugements trangers la force excutoire. La distinction est historique car le besoin de reconnaissance des jugements trangers est imprieux dans le domaine de ltat des personnes. Mais cette distinction nest pas convaincante, il y a une besoin de continuit juridique et tout jugement devrait tre applicable de plein droit. La doctrine est unanime : principe gnrale de reconnaissance de plein droit des jugements trangers. Cest le principe en droit de lUnion Europenne. Litispendance internationale a t admise dans faire de distinction selon que la matire soit patrimoniale par la Cour de cassation. La reconnaissance titre principal ou titre incident : La reconnaissance dun jugement tranger nest jamais inconditionnelle, cest une reconnaissance sous rserve dun contrle ultrieur de rgularit du jugement tranger. Mais lorsque le jugement est reconnu de plein droit il peut produire ses effets tout de suite sous rserve que lune des parties conteste la rgularit de ce jugement, cette contestation peut tre exerce titre principal ou titre incident.
A titre principal : une partie agit en inopposabilit du jugement tranger. A titre incident : loccasion dun autre procs. Par exemple en matire successorale, des hritiers sopposent au conjoint du dfunt sur la dvolution de la succession, les enfants pourraient contester et dire quil y a eu un divorce et donc pas les droits du conjoint survivant. Ils vont titre incident invoquer un jugement tranger : le jugement de divorce.
2 La force excutoire
Effet coercitif sur les personnes ou sur les biens. Traditionnellement cette force excutoire dcoule dune autorisation donne par le juge franais dexcuter le jugement tranger en France. Touche la souverainet tatique, ainsi seule une autorit du for pouvait confrer cette force excutoire en France. Cest vrai en droit commun, mais dans lespace judiciaire europen, entorse : reconnaissance de la force excutoire immdiate dans tous les Etats membres. B2 BIS a prvu deux titres immdiatement excutoires : Les dcisions sur le droit de visite Rglement de 2004 pour les crances incontestes : procdure de certification par le juge doirinige dun titre immdiatement excutoire
Des auteurs contestent leffet de titre et leffet juridictionnel : saisie conservatoire si on dispose dun titre qui rend la crance apparemment fonde, ce titre peut tre un contrat mais aussi un jugement tranger dpourvu de force excutoire. Lenjeu de savoir si cest la reconnaissance des effets juridictionnel ou effet de titre : effet de titre : pas de contrle de la rgularit des jugements trangers : cest lenjeu.
4 - Influence de la Convention europenne des droits de l'Homme sur la circulation internationale des jugements
Cest en cration. On constate que la Convention europenne des droits de l'Homme peut exercer une influence double sens car cela peut freiner la circulation internationale des jugements ou alors au contraire lacclre. La Cour Europenne nest pas insensible la spcificit de la circulation internationale des jugements au regard des garanties du droit un procs quitable. Excuter un jugement tranger ne peut pas tre trait de la mme manire quun jugement national car les systmes juridictionnels sont trs diffrents. Ainsi il faut instaurer une procdure de contrle sur les jugements trangers. Mais certains arrts prcisent cette spcificit : Larticle 6 de la convention peut imposer au juge dun Etat signataire requis de faire excuter un jugement tranger de vrifier la loyaut de la procdure suivie ltranger. Arrt de la Cour Europenne des droits de l'Homme du 20 juillet 2001 Pelligrini : la Cour a condamn lEtat Italien sur le fondement de larticle 6 pour avoir accord lexequatur un jugement provenant dun Etat non signataire de la convention des droits de lHomme, en loccurrence dun jugement des tribunaux ecclsiastiques du Vatican. Le juge navait pas contrl le respect par le juge dorigine du principe de contradiction : jugement de mariage prononc sans que la femme nait pu participer la procdure. Il faut dduire de cet arrt que lorsque le jugement dun Etat non signataire de la convention le juge requis doit exercer un contrle sur la loyaut de la procdure trangre. Mais ce contrle est-il aussi impos quand le jugement mane dun Etat signataire ? La question reste en suspend. Depuis dautres arrts de la cour qui montrent que la procdure dexequatur doit elle mme respecter les exigences de larticle 6 notamment au regard de lexigence de dlai raisonnable. Le contrle ne doit pas tre trop long. Larticle 6 peut jouer comme le vecteur dune meilleure excution des jugements trangers car il consacre le droit lexcution du jugement. Les Etats signataires doivent prter leur concours lexcution effective dune dcision trangre.
Larticle 6 nest pas le seul pour contraindre un Etat reconnaitre des jugements trangers : Larticle 8 : droit au respect de la vie familiale peut justifier la reconnaissance dun jugement tranger. Arrt Wagner du 28 juin 2007 : condamnation du Luxembourg pour ne pas avoir reconnu un jugement pruvien dadoption sur le fondement de larticle 8. Car le dfaut empcher la requrante dexercer pleinement ses droits sur lenfant. La cour sest fonde sur les obligations inhrentes au droit au respect de la vie familiale pour imposer lEtat une obligation positive de reconnaissance de ladoption et une obligation ngative de ne pas constituer une ingrence disproportionne dans lexercice de ce droit.
3 Un acte juridictionnel
Mais sa dfinition nest pas aise. En Droit International Priv il faut savoir quel est le domaine de la procdure dexquatur. Un arrt du 17 octobre 2000 de la Cour de cassation a dfinie la dcision au sens du droit dexquatur comme toute intervention du juge qui produit des effets lgard des personnes ou sur les biens, droits ou obligations. Il y a donc deux critres : Un qui tient la nature de lorgane : il faut lintervention dun juge Un qui tient aux effets de lacte : sur les personnes, biens, droits ou obligations Ce double critre est critiquable : trop stricte et trop large la foi. Il est trop strict car on assimile des jugements des actes qui peuvent maner dautorits non judiciaires, alors il ne faut pas restreindre aux actes des juges. Il est trop large car il dfinie le jugement comme lacte susceptible de produire des effets, or par hypothse toutes les fois quun organe intervient son intervention produit des effets juridiques donc il faut la restreindre : pas nimporte quel effet, leffet doit tre substantiel par opposition un effet purement procdural ou probatoire. Il faut une modification de la situation juridique. Cela suppose que lautorit a exerc un certain pouvoir dapprciation ou de contrle. Il faut distinguer entre les cas ou une autorit n exercer un rle purement passif, de rception dun acte, voir un rle denregistrement ex : des actes labors par les parties mais rceptionn par autorit judiciaire : recueil lgal dun enfant dans certains pays. Autre exemple celui du 17 octobre 200, lacte en droit amricain qui permet de dclencher une
procdure de faillite : par un enregistrement dune dclaration unilatrale du dbiteur de se mettre en Etat de cessation de paiement. Si ce ne sont pas des jugements on ne peut pas intenter une action en exequatur et on va traiter lacte comme un acte priv. La jurisprudence assimile les jugements gracieux aux jugements contentieux.
1 La nature du contrle
Savoir si le contentieux de lexquatur est objectif ou subjectif ? Un contentieux subjectif est celui qui porte sur les droits subjectifs dune partie. Un contentieux objectif est celui qui porte sur la lgalit dun acte. Refait-on un procs sur le fond (subjectif) ou cest un contentieux qui porte sur la rgularit du jugement tranger ? Caractre subjectif car jusqu larrt Munzer du 7 janvier 1964 le juge de lexquatur disposait dun pouvoir de rformation du jugement tranger : le pouvoir de rvision. Cela permettait au juge de rejuger en fait et en droit laffaire. Avec labandon de ce pouvoir le juge de lexquatur na plus le droit de substituer aux apprciations de droit ou de fait du juge tranger ses propres apprciations en droit ou en fait. Il na plus comme mission que de vrifier la compatibilit du jugement tranger avec des conditions : celles de la rception du jugement tranger dans lordre juridique franais : un contrle objectif, un contrle de lgalit.
2 La procdure du contrle
La comptence judiciaire : Elle est gnrale des tribunaux franais pour toutes les actions relatives lefficacit et lexcution des jugements trangers en France. Pour connaitre le tribunal spcialement comptent on tend les articles 42 et 43 du Code de Procdure Civil : domicile du dfendeur, si pas en France, le demandeur peut saisir le tribunal de son choix : lieu dexcution du jugement ou le tribunal de Grande Instance de Paris en raison de sa position centrale. Larticle R212-8 : comptence au Tribunal de Grande Instance qui statut juge unique dans le cadre dune procdure contradictoire.
Recevabilit : o Qualit pour agir La qualit est donne la partie bnficiaire du jugement contre la partie perdante mais la jurisprudence a tendue cette qualit pour permettre des actions en exquatur toutes fins utiles : laction qui vise non pas faire excuter le jugement mais faire reconnaitre la rgularit du jugement tranger. Dans ce cas les deux parties ont la qualit pour agir. La jurisprudence la tendue tout tiers ayant un intrt laction : surtout pour les actions en inopposabilit du jugement tranger. Quand un divorce est prononc ltranger, la seconde pouse peut avoir un intrt. o Lintrt agir Avec cette extension on touche la question de lintrt agir : cest lintrt matriel dobtenir lexcution du jugement ou lintrt dtre fix sur la rgularit ou non du jugement tranger. La jurisprudence a mme admis dans le domaine de toute fin utile une action prventive avant tout litige pour obtenir le prononc dune dcision sur la rgularit du jugement tranger (lintrt nest pas actuel pourtant), conscration dune action dclaratoire (surtout en matire dtat des personnes). Les pouvoirs du juge Le pouvoir est limit, il ne reprend pas le dbat au fond et il ne peut pas en principe statuer sur des demandes nouvelles, il doit se contenter de confronter le jugement tranger aux conditions de lexquatur. Il ne peut pas substituer un jugement franais au jugement tranger. Jurisprudence a admis que le juge de lexquatur pouvait connaitre des demandes accessoires : celles ncessaires lexcution du jugement tranger. Ex : jugement tranger de condamnation des dommages et intrt on pourrait lui adjoindre une astreinte, on peut aussi ajouter des intrts moratoires, la rvaluation dune condamnation.
La comptence du juge tranger La rgularit de la procdure trangre Lapplication de la loi dsigne par les rgles franaises de conflit La conformit lordre public international Absence de fraude la loi
Arrt Bachir du 4 octobre 1967 a supprim la condition de rgularit de la procdure. Mais elle nest que partielle car le contrle de la procdure devient une composante du contrle de conformit lordre public : il faut vrifier lordre public substantiel et lordre public procdural. Au sein de lordre public procdurale figure essentiellement les garanties de la dfense. Arrt Cornelissen du 20 fvrier 2007 : supprime une condition trs conteste : celle relative la comptence de la loi applique par le juge tranger. Une condition nest pas mentionne dans ces arrts que lon trouve dans les conventions internationales : absence dune inconciabilit avec un autre jugement.
Pendant longtemps, autre source de comptence exclusif des tribunaux franais : article 15 avant arrt Prieur : comptence exclusif des tribunaux franais ds lors que le dfendeur avait la nationalit franaise. Larrt Prieur a effectu un revirement de jurisprudence : rgle de comptence directe non exclusive de la comptence dun juge tranger. Cas dans lequel il ny a pas de comptence exclusive des tribunaux franais Larrt Simitch indique que le juge tranger au sens de la comptence indirecte sera reconnu comptent deux conditions : Si le litige prsente des liens caractriss avec le juge tranger : cest une apprciation porte par le juge de lexquatur en fonction des circonstances concrtes du litige. Elle est assez souple aujourdhui. Si le juge tranger na pas t saisi frauduleusement : cest souvent affirm, mais difficile dmontrer. Elle est prsume. La fraude suppose la preuve dune intention frauduleuse et cest toute la difficult. Elle est parfois dduite de certaines circonstances objectives notamment dans le contentieux des divorces internationaux et particulirement dans le domaine des rpudiations, la jurisprudence a parfois refuser de les reconnaitre sur le fondement de la fraude lorsque le mari tait spcialement all ltranger pour rpudier sa femme alors que tous les lments de fait se trouvaient an France. La fraude est prsume lorsque la saisine du juge tranger tait proche dans le temps de la saisine par la femme du juge franais. Arrt de la Cour de cassation du 30 septembre 2009 : mari avait saisi en premier les tribunaux franais et la femme quelques jours aprs avait saisie les tribunaux amricain : l pour la Cour de cassation pas de fraude et na pas tenu compte de la proximit des dates de saisine. Donc sapplique surtout pour les rpudiations, car les juges naiment pas cela.
Lordre public de procdure : Les droits de la dfense essentiellement. On pourra lever un moyen fond sur lordre public toutes les fois que le dfendeur na pas t en mesure de prparer en temps utile sa dfense. On peut aussi le soulev contre le jugement dpourvu de toute motivation. Elle est apprcie de manire souple : il peut tre supple labsence de motivation par la production de document annexes de procdure : de nature servir dquivalent la motivation dfaillante. De faon gnrale toute atteinte au procs quitable sera une cause de refus de reconnaissance du jugement tranger. Ordre public substantiel : Permet dassurer la prservation des droits fondamentaux substantiels. Exemple : jurisprudence de puis 2004 refuse de reconnaitre les rpudiations au nom du principe de lgalit des sexes protg par larticle 5 du protocole 7 de la Convention europenne des droits de l'Homme. Ou article 1 protocole 1 : droit au respect des biens. Modalit dapprciation du contrle lordre public : Lapprciation doit se faire in concreto, cest la solution consacre par le jugement qui est confronte lordre public international et non pas les motifs du jugement. On fait jouer lordre public de proximit qui a pris le relai de leffet attnu de lordre public : on noppose pas de la mme manire lordre public lorsque le litige a des liens loigns avec lordre juridique du for ou lorsque les liens paraissaient troits avec cet ordre. Ex : la condamnation des rpudiations que si les poux on des attaches fortes avec la France caractrises notamment par le domicile en France.
4 Labsence de fraude
Cest une condition distincte. Ici cest la fraude au jugement et au droit processuel dautrui. La fraude au jugement : Consiste obtenir dun juge tranger une dcision qui n aurait pas pu tre prononce par un juge franais. Ex : rpudiation : il est impossible dobtenir en France lhomologation dune rpudiation, aucun juge franais ne pourrait laccepter. Le mari doit donc aller ltranger, mais sil veut sen prvaloir en France on peut considrer quil y a eu une fraude. Avant ce contentieux il existait dj le contentieux des divorces migratoires : recherch ltranger auprs dun juge plus laxiste que le juge franais et notamment au Nevada. La jurisprudence avait invoqu la fraude pour refuser de reconnaitre ces divorces. Mais cest difficile dtablir la fraude : dmontrer lintention frauduleuse, le juge se fondait sur les circonstances pour apprcier lintention des parties. Fraude aux droits procduraux dautrui : Vise toute manuvre qui a pour but dempcher lautre partie de se dfendre en justice escroquerie au jugement . Lorsque lune des parties dissimule le domicile de lautre partie de faon empcher toute notification de ladversaire.
Mais en droit interne lexception de chose juge est considre comme dintrt priv, on peut toujours la refuser. La cohsion au sein de lordre juridique du for : difficile dadmettre que coexiste des jugements incompatibles les uns avec les autres. On pourrait donc dire que pour quun jugement tranger soit reconnu il faut vrifier quil ne cre pas dincohrence avec les jugements qui ont dj une autorit de chose juge en France. Quil sagisse de jugements franais ou de jugements trangers. Mais labsence inconciliabilit avec un prcdent jugement serait une condition de reconnaissance des jugements trangers et cest comme a que raisonnent les conventions internationales et les rglements de lUE : B1. Cela conduit dcrocher la condition dune question de chose juge. On parle de jugement inconciliable : deux jugements sont inconciliables lorsquils ne peuvent pas tre excuts simultanment car leurs consquences sont incompatibles. Inconciliabilit est plus large que la contradiction de chose juge qui concerne seulement les mmes parties et les mmes demandes. Question du conflit entre une procdure en cours en France et un jugement prononc ltranger : Hypothse du divorce franco-amricain : action introduite par le mari en France et avant que le juge rende sa dcision la femme saisie le juge amricain qui va plus vite et prononce le divorce. La femme invoque le jugement en France. Avant cette jurisprudence du 30 septembre 2009, la jurisprudence ntait pas trs claire et la doctrine tait partage : Il faut regarder la date des deux saisines. Si le juge franais avait t saisi en premier, certaines estimaient que le jugement tranger ne pouvait produire deffets en France au motif quil tait inconciliable avec la procdure en cours en France. o Avantage : de la simplicit grce cette solution de prvisibilit pour celui qui a sais en premier le juge franais il est assurer que sa procdure va suivre son cours. o Inconvnient : la solution favorise la course la premire saisine. Les autres solutions possibles : pour un autre courant doctrinal il faut rechercher quel est le juge le mieux plac objectivement. Mais si les poux ne vivent plus dans le mme pays cest difficile de savoir quel juge est le mieux plac. De plus une justice va plus vite que lautre : lapprciation joue donc postriori et il y a un risque que le juge de lexquatur ou de la reconnaissance estime plus ou moins bien plac le juge tranger en fonction du contenu du jugement tranger. La Cour de cassation a choisi une troisime solution : la cour a considre que le jugement tranger devait tre reconnu ds lors que le litige prsentait des liens caractriss avec le juge tranger et quil ny avait pas eu de saisine frauduleuse du juge tranger. (Critre de larrt Simitch). Ici le jugement tranger a t reconnu non pas parce quil tait le mieux plac mais seulement parce quil y avait des liens caractriss. On consacre un autre type de comptition, plus la course la premire saisine mais la course au premier jugement : obtenir le plus vite possible une dcision du juge tranger. On a remplac un forum shopping par un autre. Sur le plan des avantages pratiques cest neutre. Mais cela cre une inscurit juridique : quand on a saisi un juge franais cest un cout et il y a une pe de Damocls : cela peut tre fait pour rien. Le paradoxe est que cela peut rendre totalement inutile le privilge de larticle 14 du code civil.
Observations :
Loffice du juge en matire de reconnaissance des jugements trangers : Ils ne sont reconnus certaines conditions, le juge doit-il effectuer le contrle doffice ? Cette question nest pas claire en jurisprudence. Les certitudes : Linvocation dun jugement tranger aux fins de reconnaissance ou dexcution ou mme dinopposabilit du jugement tranger, doit dclencher un contrle de sa rgularit internationale. Ce contrle est la condition de linsertion des jugements trangers dans lordre juridique du for. Ce contrle doit tre exerc lorsque le jugement est invoqu titre principale mais aussi lorsquil est invoqu titre incident. Ce contrle est ncessaire toutes les fois que lon veut
reconnaitre les effets juridictionnels des jugements trangers. Mais le contrle nest pas ncessaire pour reconnaitre les effets non juridictionnels : effets de fait, de preuve, de titre. Arrt Munzer : le juge de lexquatur doit sassurer du respect des conditions . Les incertitudes : Question de savoir si une foi que le juge sest saisi du contrle de rgularit du jugement tranger doit il vrifier toutes les conditions ou seulement certaines dentre elles. Certains auteurs soutiennent que le juge doit vrifier seulement les conditions dordre public c'est--dire la conformit lordre public mais aussi lensemble des conditions lorsque la matire est dordre public. La jurisprudence ne consacre pas ces distinctions et en plus on voit quil ya des diffrences entre les juges du fond et la Cour de cassation. Au niveau des juges du fond on a de tout : contrle de lintgralit, pas de contrle du tout obligatoire dans la limite des conditions contestes par les parties. Quant la Cour de cassation elle a rappele dans quelques arrts la ncessit dun contrle doffice de la condition de la conformit lordre public mais aussi de la condition de la comptence judiciaire et de comptence lgislative (avant labandon de cette dernire). Donc obligation de tout vrifier mme doffice. Mais tous les arrts ont t rendus dans le domaine de ltat des personnes. Ce nest pas rgl en jurisprudence.
Le rle des parties et la reconnaissance des jugements trangers : Tendance qui apparait dans els arrts des juges du fond pas encore consacre par la Cour de cassation, tendance interdire aux parties de se prvaloir devant le juge de lexquatur dune cause dirrgularit du jugement tranger lorsque cette cause na pas t invoque devant le juge tranger. Cette tendance peut se rfre une notion : lestoppel.
est aid par un certificat tabli par le juge dorigine. Ce certificat atteste la fois lauthenticit du jugement et en cas dune procdure par dfaut quil y a bien eu une signification faite au dfendeur dfaillant. Il atteste aussi de lorigine du jugement ce qui permet de contrler que le rglement est bien applicable. Cette intervention du greffier en chef est extraordinaire car il appose la force excutoire du jugement alors que cest lexpression la plus pure de la souverainet tatique. Si le greffier en chef refuse lexequatur alors le demandeur peut exercer un recours devant le prsident du Tribunal de Grande Instance. Un recours est encore possible mais cest lappel devant la cour dappel. B1 a supprim dans la premire phase tout contrle du refus dexcution lors de lappel. Pour la dissolution du mariage et la responsabilit parentale : procdure simplifie mais devant le prsident du Tribunal de Grande Instance.
Bruxelles : sous lempire de la convention il y avait un dbat. Le dfaut de notification faisait lobjet dun motif autonome. La Cour de cassation a tranch cela dans un arrt Porda du 16 mars 1999. Jugement anglais prsent lexequatur en France, P de nationalit franaise avait voulu agir en diffamation contre un journal anglais sur place. Mais la lgislation anglaise prvoyait le versement dune caution en raison de sa nationalit trangre, il ne la pas vers et a donc t dbout. Mais jugement pour le dbouter qui a gnr des frais de justice mais il ne les a pas acquitt. Une premire procdure dexequatur en France a t introduite pour le paiement des frais de justice qui est alle jusqu la Cour de cassation. Il a t demand P lquivalent de 500 000 francs. Une atteinte au droit daccs la justice et donc larticle 6-1 de la Convention europenne des droits de l'Homme : pour la Cour de cassation oui : en mettant la charge du demandeur le paiement de frais aussi levs on lavait priv dagir en justice ce qui est contraire lordre public international. Pour la premire fois un refus dexequatur a t prononc pour une irrgularit procdurale. Une autre affaire a permis la Cour de Justice des Communauts Europennes de se prononc affaire Krombac du 28 mars 2000 : un mdecin allemand qui avait t accus davoir empoisonn sa belle fille au cours dun sjour en vacances. La procdure pnale a dbouch sur un non lieu pour dfaut de preuve. Mais le pre de la jeune fille a agit en France au pnal mais K na jamais voulu comparaitre devant la cour dassise. Mais on exigeait la comparution de la personne sous peine de faire une procdure sous contumace. Il a t condamn au pnal mais aussi au civil. Le pre a voulu faire excuter en Allemagne la condamnation civile et les juridictions allemande se sont demand si la procdure franaise de contumace. Mais K avait rclamer le droit dtre reprsent en France par avocat sans y aller lui mme mais on lui avait refus ce droit : atteinte la convention et les juridiction allemandes ont saisies la Cour de Justice des Communauts Europennes : est ce que la convention de Bruxelles larticle 27-1 permet de contrler la conformit aux principes fondamentaux de la procdure et au principe du droit au procs quitable. La Cour de Justice des Communauts Europennes a rpondu de manire positive, le contrle de conformit lordre public stend au contrle des principes essentiels de procdure et une violation de larticle 6 peut constituer un motif de refus dexequatur. Autre dcision dans ce sans arrt du 2 avril 2009 Gambanni : les jugements europens peuvent faire lobjet dun refus dexcution en cas de contrarit lordre public procdural. Faillite frauduleuse au canada, G condamn en Angleterre une amende et une privation de ses droits daller en justice (contempt of court). Cette dcision anglaise tait prsente lexequatur devant diffrents tats europens. La Cour de Justice des Communauts Europennes se montre scrupuleuse dans les obligations qui sont faites au juge de lexequatur face des atteintes portes au droit au procs quitable.
Labsence de notification de lacte introductif dinstance pour permettre au dfendeur de se dfendre en temps utile Article 34-2 : vise les procdures par dfaut il faut vrifier que le dfendeur dfaillant a bien t inform par une notification du projet et en temps utile pour prparer sa dfense. Cest une des causes dirrgularit les plus frquemment invoques. B1 a voulu viter que cette cause dirrgularit ne puisse donner un moyen dilatoire au dfendeur. Ainsi ce motif ne peut tre invoqu si le dfendeur na pas exerc de recours lencontre de la dcision alors quil tait en mesure de le faire. Cela vise le cas ou il y a eu une procdure par dfaut sans notification rgulire mais le dfendeur en a quand mme eu connaissance et il avait des recours quil aurait pu exercer. L INCONCILIABILITE du jugement avec un autre jugement Il faut distinguer deux cas dans le systme actuel de B1 : Le jugement europen est inconciliable avec un jugement du for requis rendu entre les mmes parties. Le jugement du for requis est un obstacle la reconnaissance du jugement europen et cela quelque soit la date respective des jugements. Cest le jugement du for qui lemporte. Mais cest regrettable car tous els jugements devraient tre placs sur un pied dgalit. Le jugement europen est inconciliable avec un jugement rendu dans un autre Etat : un autre Etats membres ou dans un Etat tiers. Cest le jugement reconnu le premier qui lemporte car les jugements sont reconnus de plein droit dans
lespace europen. Cet obstacle est soumis des conditions strictes : jugements entre les mmes parties, sur le mme objet et la mme cause. Mais on a une forte pression des acteurs conomiques et des acteurs politiques pour obtenir la suppression de toute procdure dexequatur en Europe. Mais il y a quand mme des dangers dune telle suppression : ils sont rvls par la jurisprudence que lon a vu Kranback : si un jugement est prononc en violation de larticle 6 de la Convention europenne des droits de l'Homme comment peut-on accept quil soit excutoire immdiatement dans tous les autres Etats membres. Alors que larticle 6 est une des principes gnraux du droit communautaire. Lautre danger : lUE a labor plusieurs instruments qui consacrent des titres immdiatement excutoires dans lUE : prsents comme des essais. Et il faut attendre pour voir ce que cela donne.