DIP Cassandre

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Master 1

DROIT INTERNATIONAL PRIVE


Mme Niboyet Anne 2009-2010

INTRODUCTION : Spcificit quant son objet, mthodes et sources

1) La spcificit de l'objet: 4 grands Blocs


* Non tudis:
1 bloc: En droit international priv, tout vient de ce que l'on appelle le phnomne de la frontire: il appartient chaque Etat de dlimiter ses nationaux que l'on dfinit comme la population constitutive de chaque Etat. Ainsi, une branche du droit franais dfinit les conditions d'acquisition et de perte de la nationalit. Ce droit se trouve dans le code civil. Le droit de la nationalit est un des premiers morceaux du droit international priv. Est Franais l'enfant n en France dont l'un des parents au moins y est n: le jus solis et le jus sanguinis. 2 bloc: Une fois que l'on a dfinit les nationaux et par opposition les trangers, il existe des rgles dfinissant la condition des trangers en France, rgles par essence discriminatoires puisqu'elle visent l'tranger et non pas le national. Il existe d'autres rgles qui ont pour objet d'assimiler l'tranger au national: en droit civil, le principe d'assimilation s'applique sauf exceptions. Ce bloc comporte aussi des rgles sanctificatrices qui peuvent entrainer des expulsions par la force publique, c'est la raison pour laquelle on parle souvent de police des trangers
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* Etudi:
3 bloc: Les conflits de lois: Pour qu'il y ait conflit de lois, il faut qu'il y ait une relation prive internationale, c'est--dire une situation qui aurait li des liens avec plusieurs pays, soit par la nationalit, la rsidence ou encore les lieux de situation des biens, de production des faits ou d'accomplissement des actes concerns. Le fait que cette situation prsente des liens avec plusieurs pays est appele une situation qui comporte des lments d'extranit. En prsence d'lment d'extranit, il y a une situation de conflit de lois: au moins deux lois de pays diffrents ont vocation s'appliquer. Pour trouver la loi applicable, on labore des rgles de conflit de lois: ce sont des rgles de choix de lois relevant de systmes juridiques diffrents. Il peut y avoir un fait gnrateur commis dans un pays A et un prjudice dans un pays B: on appliquera une rgle de conflit de lois, la plus importante est celle de l'application du droit du pays dans lequel s'est droul le dlit. Il existe la mthode des lois d'application immdiate: certaines lois sont tellement importantes qu'elle doivent tre respectes partout sur le territoire. 4 bloc : Les conflits de juridiction : Cette expression est utilise en parallle avec les conflits de lois. En vrit il n'y a pas de choix de juridictions car les tats sont exclusivement comptents pour dterminer la comptence de leurs juges et pour dfinir les effets des jugements trangers sur son territoire. Or, les conflits de juridiction recouvrent deux matires : les rgles de comptence judiciaire internationale et les rgles concernant les jugements trangers. - Les rgles de comptence judiciaire internationale ont pour but de dire dans quel litige les juges franais sont comptents. Ds lors que la situation est internationale les juges franais ne sont pas forcment comptents. Il faut qu'il y ait un lien de rattachement (critres) entre le litige et le juge franais. Par ex : la nationalit franaise. Les articles 14 et 15 du Code Civil confrent un privilge de juridiction aux ressortissants franais : mais cette rgle est trs subsidiaire et son domaine d'application se restreint de plus en plus. Ces articles sont en effet exclus par de nombreuses conventions internationales mais galement par des rgles du droit de l'UE. Cf. Le rglement CE dit Bruxelles 1 qui dtermine la comptence europenne en matire civile et commerciale : ce rglement exclut les privilges nationaux. Lorsque la rgle est internationale ou communautaire, elle peut tablir des choix de juridiction comptente, les Etats signataires se mettant d'accord. - Les rgles concernant les jugements trangers : Dans certains pays, on refuse d'excuter un jugement tranger (PaysBas, Russie). En France, on accepte depuis trs longtemps que des jugements trangers puissent produire des effets mais ces effets sont subordonns des conditions. Le rglement Bruxelles 1 pose le principe de la reconnaissance de plein droit des jugements europens dans l'espace europen.
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2) La spcificit des mthode


Il existe des ordres juridiques nationaux mais galement rgionaux, comme l'ordre juridique communautaire. Dans ce dernier, il y a de plus en plus de rgles de droit international priv. Certaines thories soutiennent l'existence d'ordres juridiques privs dterritorialiss : l'ordre des oprateurs du commerce international (lordre mercatique) qui aurait produit son propre droit que l'on appelle la lex mercatoria. Cette lex mercatoria n'a pas t produite par un Etat ni par une Convention entre plusieurs Etats, elle aurait t directement produite par les usages, pratiques du commerce international. Une cole de pense ne Dijon (Berthold Goldman) avait soutenu l'ide que les oprateurs pouvaient crer eux-mmes du droit, c'est la rgulation du march par le march lui-mme. Cette rflexion trs thorique implique que l'on s'interroge sur ce qu'est un ordre juridique. Pour rsoudre les conflits de lois, il existe un pluralisme mthodologique (cf. Ci-dessus). La loi du for c'est la loi du juge saisit. C'est le systme juridique de rfrence en cas de conflit de lois. Le postulat est que si l'on accepte l'ide d'appliquer soit telle loi soit telle loi, c'est parce que l'on considre qu'il y a une quivalence entre ces deux lois, une prsomption d'quivalence entre une loi trangre et la loi du for. De la mme faon que le postulat de la reconnaissance des jugements trangers, c'est une prsomption d'quivalence entre les diffrentes justices. Il peut cependant y avoir de tellement grandes diffrences entre les lois et entre les justices que la prsomption peut tre renverse. La prsomption d'quivalence va tre renverse au moyen d'exceptions que l'on peut considrer comme des gardes fous, des techniques protectrices de certains intrts. Ex : l'exception d'ordre public, c'est ce qui va vincer la loi trangre lorsque son contenu nous parat contraire notre ordre public, que la loi contrevient nos valeurs essentielles. L'exception de fraude peut galement faire carter la loi trangre lorsque son application rsulte d'une fraude commise par les parties, qui peuvent imaginer des manipulations ayant pour effet de rendre applicable une autre loi que celle qui devrait normalement s'appliquer. Ex : lorsque le divorce tait interdit en France, une princesse avait chang de nationalit et s'tait installe en Allemagne pour pouvoir bnficier de la sparation de corps en Allemagne puis tait revenue en France pour se remarier. On lui a oppos l'exception de fraude.

3) Les sources du droit international priv

En France il y a une absence de codification nationale, il nexiste pas de code ou de loi rfrenant les rgles. Il y a trs peu de sources crites part le droit de la nationalit et le droit des trangers.

A) Nationales: * Les conflits de lois


Dans le domaine des conflits de la loi il y a des texte et surtout lart 3 du Code Civil, cest larticle partir duquel la JP a former des principes. Al 1: les lois de police et de suret obligent ceux qui habitent le territoire. Lal 1 a t interprt comme concernant les dlits civils par la JP, il soumet la loi du lieu du dlit les dlits qui se produisent sur le territoire. Al 2: les immeubles mme ceux procds par des trangers sont rgis par la loi franaise. Le deuxime alina concerne les immeuble rien nest dit sur les meubles. e Al 3 : les loi concernant ltat et la capacit des personnes rgissent les franais mme rsidant en pays tranger. Le 3 al concerne le droit des personnes. Ces trois alinas ont un objet limit. Des questions sont donc trangres: les actes juridiques et les relations familiale. Il y a aussi peut de choses dans le code de 1804 car pour les auteurs dans le domaine des conflits de loi les solutions taient trs diverses selon les rgions et il ntait pas possible de se mettre daccords sur des rgles communes, ils sen remettaient aux tribunaux. La JP a donc t oblige de trouver

des solutions, jusquen 1972 il ny avait aucun autre texte de loi. Cest ce travail de la JP qui est extraordinaire. Sous larticle 3 se trouve llaboration de la JP avec un grand nombre dannotations. En 1972, il y a eu une rforme du droit de la filiation, le lgislateur a envisag les situations de conflits de lois et a poser des rgles de conflits dans ce domaine: art 311-14 et s. En 1975: rforme du droit du divorce ( divorce par consentement mutuel) avec introduction dun rgle de conflit en cette matire, nouvel art 309. Puis art 370-3 et s.

* Les conflits de juridictions


En ce qui concerne les conflits de juridiction il y a peu de texte. Art 14 et 15 du Code Civil nonce un privilge au profit des franais de juridiction qui leur permet de saisir les tribunaux franais lorsquils sont demandeur ou dfendeur. La JP a longtemps considr que le juge franais tait incomptente pour statuer sur les litiges entre trangers. Puis la JP face labsence de texte sest servie des dispositions du droit interne franais lorsquelle a pu juge de ces conflits, art 42 et s du CPC. Elle a pos le principe de lextension lordre international des rgles de comptences internes.

* Les effets des jugements


Les effets des jugements: une seule disposition: qui indique que les jugements trangers peuvent produire des effets conformment la loi mais rien de plus ancien art 546 CPC maintenant art 509CPC. Le DIP est une matire essentiellement jurisprudentielle. Mais volution au mouvement dinternationalisation du DIP et de communautarisation du DIP. dfaut dune codification nationale on dispose dune codification internationale et europenne.

B) La codification internationale: * Les conventions internationales


Rsulte des conventions internationales labores en la matire. Deux organisations internationales ont t fcondes ici. Tout dabord la confrence de DIP de La Haye (qui est une OI dimension mondiale dont lobjet est de procder luniformisation progressive du DIP) a t active depuis la seconde guerre mondiale, ainsi un trs grand nombre de convention de La Haye dans tous les domaines: les relations personnelles (adoption, responsabilit parentale, pensions alimentaires), le droit des obligations (responsabilit du fait des accidents de la circulation, vente internationale), rgimes matrimoniaux, comptence judiciaire internationale et les effets des jugements, procdure. Ainsi presque tous les domaines sont touchs. La particularit dans le domaine des conflits de lois cest dunifier les rgles de conflit. Les droits internes des Etats restent intactes mais ils se mettent daccords sur les rgles de choix des lois, de conflits des loi ex: loi de la rsidence habituelle des mineurs peut tre choisie. Cest diffrent pour lautre grande OI: La Commission des Nations Unies pour le Droit Commercial Internationale qui a pour objet dunifier les droits matriel des tats membres dans certains domaines. Ex: la Conventions de Vienne sur la vente internationale de marchandise de 1980.

* LEurope
Certaines conventions ont une porte rgionale, telle quentre lEurope: La convention de Bruxelles du 27 septembre 1968 sur la comptence judiciaire et les effets des jugements en matires civile et commerciale. Porte sur les conflits de juridiction. Et la convention de Rome du 18 juin 1980 sur la loi applicable aux obligations contractuelles. Porte sur les conflits de lois. On peut parler dune codification internationale mais ce nest pas la codification la plus importante: la codification europenne. A commence avec les deux convection (Bruxelles et Rome). Mais le mouvement sest amplifie depuis le trait dAmsterdam. Ce trait a transfr les mesures de coopration judiciaire en matire civile et commerciale au premier pilier des comptences communautaire art 61 et s. du trait sur la communaut europenne. Il y a eu un dbat doctrinal pour connatre ltendue de cette comptence communautaire car les art 61 et s ne visent que la coopration judiciaire ce qui ne couvre pas en principe tout le DIP (mais aux effets des jugements et aux mesures de procdure). De plus cet article autorise ladoption de rgles communautaires pour prendre des mesures ayant une incidence transfrontire ds lors quelles sont ncessaires au bon fonctionnement du march intrieur notamment une liste de mesures qui pourraient tre prises: des mesures qui favorisent lharmonisation des rgles de conflits de lois et de juridictions. La premire lecture est restrictive: la procdure seule concerne si lon dmontre quelles taient justifies par le bon fonctionnement

du march intrieur alors que la deuxime lecture tait beaucoup plus large concernant le DIP.

La doctrine franaise sest dchire sur cette question. Cest linterprtation large qui la emporte. Tous les tats membres ne sont pas placs dans la mme situation. Le Royaume-Unis et lIrlande se sont rservs la possibilit dadhrer aux lments de DIP communautaire: systme dopt in. Systme dopt out pour le Danemark : ce pays ne participe pas aux ngociations, et lorsque les rglements sont adopts, il faut que la communaut conclue une convention avec le Danemark, ex: la Convention de Bruxelles a t reprise dans un rglement dit Bruxelles 1 n44 2201 du 22 dcembre 2000; il a fallut conclure une convention avec le Danemark pour rendre applicable ce rglement. Il y a un mouvement de codification europen mais avec des paramtres assez complexe: gomtrie variable. Le rglement Bruxelles 1 est trs large: harmonisation des rgles de comptences judicaires europennes et dans les considrants de ce dernier il est indiqu que cette harmonisation est une ncessit dans le march intrieur pour que les justiciables aient le mme accs la justice, devant la multiplication des contrats transfrontire. Cette harmonisation relve donc de la comptence communautaire. Des rglements ont depuis t labors en matire de conflits de loi dont le rglement Rome 1 n593 2008 du 17 juin 2008 et Rome 2 du 11 juillet 2007 n 864 2007. Rome 1 est la transformation de la convention de Rome, il unifie les rgles de conflit de loi en matire contractuelle. Les Etats membres et la commission on estim quil y a une comptence communautaire dans ce domaine. Rome 2 harmonise les rgles de conflits en matire dobligation extra contractuelle (responsabilit dlictuelle). On peut considrer que cest lensemble des conflits de loi et de juridictions qui relvent de la comptence communautaire. Cela a des consquences importantes car lorsque la communaut a une comptence normale dans un domaine alors elle devient une comptence exclusive dans ses relations avec les tats tiers et la CJCE avis 103 du 7 fvrier 2006 a estim que la communaut avait la comptence exclusive en matire de comptence judiciaire et deffet des jugements dans le domaine civil et commercial car Bruxelles 1 le couvre et que dans le champs dapplication tombe des relations avec les tats tiers donc y voit le signe dune comptence exclusive. Aujourdhui les tats membres en peuvent plus ngocier individuellement de conventions internationales avec un tat tiers dans ce domaine. La ngociation doit se faire au sein de la communaut avec les tats tiers. ex: la confrence de La Haye laquelle participe tous les tats membres ont a du modifier les statuts pour que la CE devienne membre de la confrence et maintenant dans les runions, les EM ont des runions entre eux pour adopter une position commune reprsent par la Commission. Un autre rglement est important: Bruxelles 2 bis n 2201 2003 qui concerne la dissolution du mariage et la responsabilit parentale. Il comporte des rgles de comptences judiciaire et sur les effets des jugements. Dautres rglements sont en cours dlaboration, et Bruxelles 1 est rediscuter pour une future rvision. La convention Lugano signe entre la communaut et les tats membres de lAELE, a t rvise pour laligne sur Bruxelles 1 ce qui a donn une nouvelle convention en 2007: Lugano Bis qui est pratiquement identique Bruxelles 1. En parallle il a t mis en place un rseau judiciaire europen en matire civil et commercial: cration de lien entre les juges europen pour des contact personnel entre les juges des diffrents EM, pour des changes dinformation et pour faciliter les transmissions dactes de procdure.

CHAPITRE PRELIMINAIRE : Premiers repaires


Lorsquun juge franais est saisi dun litige loccasion dune situation de DIP, les rgles concernant la comptences du juges sont proches de celles de la procdure civile. Mais la question de dtermination du droit applicable est originale: possibilit pour un juge franais de rsoudre un conflit de droit priv par lapplication dune loi trangre. Il faut dfinir des critres de choix applicable: dfinie en classification des questions susceptibles de se poser. La classification traditionnelle distingue ce qui touche aux personnes, aux biens, aux obligations et aux relations de familles patrimoniales (rgimes matrimoniaux et successions).

Premire Section: Les personnes

La catgorie personne englobe les lments didentification des individus, leurs capacits et les relations personnelles quils peuvent entretenir dans le cadre des relations de couple ou dans le cadre des relations parents-enfants.

1 - lindividus
Le statut juridique de lindividu pris isolment concerne essentiellement sont nom et sa capacit, on aurait pu inclure la nationalit de lindividu mais elle obie des rgles totalement diffrentes. Le principe est celui de lapplication de la loi nationale, dgag par la JP partir de lart 3 al 3 du code civil. Cet alina dispose que les lois concernant ltat et la capacit des personnes rgissent les franais mm rsidents ltranger. Il nenvisage que le champ dapplication de la loi franaise, mais la JP a dgag de cet alina une rgle de conflit de type bilatrale qui permet de dsigner aussi bien une loi franaise quune loi trangre, la rgle est devenue ltat et la capacit des personnes sont rgies par leurs lois nationales. Pour la capacit le domaine de cette rgle: la loi nationale dtermine laptitude ou linaptitude des individus pour conclure des actes juridiques, fixe un ge de majorit qui rend apte. Mais pour ceux qui sont frapps dinaptitude la question se pose du systme de protection de ces incapables. En ce qui concerne les mineurs il faut appliquer les solutions de la convention de la Haie du 5 octobre 1961, cette convention devrait tre prochainement remplace par la convention de La haie du 19 octobre 1996 qui nest toujours pas rentre en vigueur (problme de ratification). Les solutions de la convention de 1996: le principe est que ce sont les autorits de la rsidence habituelle du mineur qui sont comptentes pour dsigner les organes de protection de ce mineur conformment la loi nationale de ces autorits: application de la loi de rsidence habituelle du mineur. Une autre convention de la Haye a t labore pour la protection des adultes souffrant dune altration de leurs facults er personnelles: du 13 janvier 2000 entre en vigueur le 1 janvier 2009. Elle prvoit la comptence des autorits de la rsidence habituelle de ladulte pour lapplication de leurs propres lois. Ainsi on se rend compte que la loi nationale a un domaine rduit (le systme de protection).

2 - Le couple
Jusqu la fin du XXe sicle lorganisation juridique tait essentiellement conue sur le modle du mariage la foie monogame et entre personnes de sexes diffrents. La loi de 1999 a introduit dans le droit franais le PACS, une convention entre deux personnes qui souhaitent organiser juridiquement leurs relations, ce pacte civil existe dans beaucoup dautres pays : les partenariats enregistrs. Ouverts souvent des personnes de mme sexes ou non, mais entre les pays cest diffrents, modles diffrents, sur le modle du mariage ou non produisant des effets moindres: des conventions cadre de vie.

A) Le mariage
Il faut distinguer la formation et les effets du mariage qui ne sont soumis aux mmes rgles mais aussi distinguer un des effets du

mariage: la dissolution du mariage.

1- La formation du mariage
Il faut ici distinguer les conditions de fonds et les conditions de formes:

Les conditions de fonds:


Condition didentit de sexes ou non, lge ou dventuelles interdictions de mariage en fonction de la parent. Le principe est celui de lapplication de la loi nationale (art 3 al 3 JP). Si les poux sont de diffrentes nationalits la situation se complique. On peut procder lapplication distributive des lois nationales toutes les fois ou la condition de fonds peut faire lobjet dune application distincte pour lun et lautre poux. ex: lge pour se marier: la femme doit avoir lge prvu par sa loi national de mme pour lhomme. Mais il y a des conditions qui concernent un lien entre les deux poux. On en peut plus alors faire lapplication distributive, il faut faire une application cumulative des deux lois nationales. Femme franaise ne peut pouser son oncle mm si la loi nationale de lhomme lui permet: le mariage sera impossible; revient appliquer la loi la plus svre. Lapplication cumulative est procde galement sur des questions comme lidentit ou non des sexes, les unions polygamiques. Mais le DIP est soucieux de trouver des solutions qui tiennent compte des situations qui se sont dj constitue ltranger, on fait une diffrence selon que le mariage a t clbr en France ou ltranger. Concerne la mise en uvre de lexception dordre public. ex: 2 individus mauritaniens ne pourraient pas en France clbrer un mariage polygamique car on considre que cela choque les valeurs fondamentales de la socit franaise, en revanche si le mariage a t clbr en Mauritanie conformment au droit mauritanien, la France reconnaitra le mariage cest leffet attnu de lordre public.il faudra faire le mme raisonnement avec les personnes de mme sexe. Mais il faut que les deux lois nationales des poux le reconnaissent.

Les conditions de forme de la clbration du mariage:


La rgle applicable est lapplication de la loi locale: de la loi du lieu de clbration du mariage; si le mariage est clbr en France on appliquera la loi franaise quelque soit la nationalit des poux: cest le mariage civil qui doit tre antrieur au mariage religieux. Si le mariage a lieu ltranger le mariage est valable sil est conforme au droit lgal (il peut tre religieux si le pays le reconnait). En cas de mariage mixte enter un franais et un trangers, des dispositions du code civil impose une audition pralable des poux: pour vrifier la ralit du consentement des poux et dtecter un mariage blanc (fait par un officier de ltat civil). Si le mariage mixte est clbr ltranger la formalit doit tre respecte: 171-1 et s. du code civil, laudition pralable des poux interviendra devant les autorits diplomatiques franaises.

2- Les effets personnels du mariage


La JP a labor un rattachement particulier pour les effets du mariage, si les poux sont de mm nationalit on applique la loi nationale commune, si ils sont de lois nationales diffrentes ont applique la loi du domicile commun, si ils nont plus de domicile commun dans un mme pays on applique la loi du for (la loi du juge saisi). La loi franaise rgissait mm les dissolutions du mariage. Aujourdhui le domaine de la loi des effets du mariage est trs rduit car la loi de 1975 a labore de nouvelles rgles de conflits en matire de divorce (art 309), en ce qui concerne la filiation il y a des rgles spcifiques. Aujourdhui la loi des effets du mariage rgit ladoption par un couple mari, lattribution du nom la femme et la question des donations entre poux. Les rgimes matrimoniaux sont soumis une autre loi.

3- La question de la dissolution du mariage


Loi applicable au divorce art 309. Cest une rgle de conflit unilatrale car elle dtermine exclusivement le champ dapplication de la loi franaise: dans quel cas un divorce international est rgit par la loi franaise: -lorsque le poux sont tous les deux franais -lorsque les deux poux sont domicilis en France -lorsque aucune loi trangre nest applicable. A contrario on voit les cas dapplication de la loi trangre: poux pas tous les deux franais et pas tous les deux domicili en France, ou si une loi trangre estime tre applicable. franaise et Marocain pas domicilis en France, le mari peut demander lapplication de la loi marocaine.

B) Les autres formes dunions


Le partenariat enregistr suppose un pacte enregistr dans un pays donn. Au lendemain de la loi de 1999 et jusquen 2008 on ne savait pas quelle tait la loi applicable. La doctrine a labor des raisonnements. Un nouvel article a t introduit 515-17-1 du code civil. Cet article rend applicable la loi de lautorit charge de lenregistrement. Si un PACS a t enregistr en France il est rgit par la loi franaise aussi bien quand ses conditions qu ses effets, mais si un partenariat a t enregistrs ltranger alors la loi de lautorit qui la enregistr lapplique. Union libre: il ny a pas de rgles de conflits spcifiques. La solution consiste appliquer les rgles de conflits ordinaires aux effets des obligations cres ventuellement entre les concubins. Sil y a une responsabilit civile de lun par rapport lautre on appliquera la loi de la responsabilit. On ne tient pas compte de lexistence du concubinage en DIP.

3 - La filiation
A) La filiation par le sang
Il y a eu une rforme de 2005 du droit interne de la filiation, dont la consquence a t de supprimer toute distinction entre filiation lgitime et filiation naturelle.

Ltablissement de la filiation :

o Rgle gnrale art 311-14: dsigne la loi nationale de la mre. o Il y a des rgles particulires: Art 331-17 pose une rgle de conflit sur la loi applicable la reconnaissance volontaire de paternit ou de maternit. Cette reconnaissance est valable si elle a t faite en conformit soit de la loi personnelle de lauteur (celui qui a reconnu lenfant) soit de la loi personnelle de lenfant. Cette rgle signifie que deux lois peuvent sappliquer en fonction du rsultat : la validit de la reconnaissance. Ce type de rgle est une rgle de conflit finalit matrielle, ou encore une rgle oriente vers un certain rsultat (ici la validit de la reconnaissance). Art 311-15: prvoit que les effets de la possession dtat sont rgis par la loi franaise si lenfant et lun de ses parents rsident en France: cest une loi dapplication immdiate. Cest une rgle qui ne vise que ponctuellement certaines dispositions de la loi franaises: ici celles qui donnent des effets la possession dtat en France (si un enfant est trait comme un enfant par le sang on considre quil a la possession dtat des parents qui soccupent de lui: ralit sociologique). Les effets peuvent tre positifs ou ngatifs (sopposer la filiation).

Les effets de la filiation :


- Lautorit parentale: rgie par la convention de la Haye sur la protection des mineurs. - le droit aux aliments: la convention de la Haye du 2 octobre 1993 dsigne la loi applicable. En principe cest la loi du crancier daliment, mais si celle-ci ne donne pas de droit des aliments, on applique la loi du dbiteur ou encore dfaut on applique la loi de lautorit saisie.

B) La filiation adoptive
Des rgles ont t introduites par la loi de 2001: art 370-3 370-5.

Conditions de ladoption
Les conditions relatives aux adoptants sont dtermines par la loi nationale si cest une adoption par une personne seule, et par la loi des effets du mariage si cest une adoption par un couple. En outre ladoption requiert le consentement du reprsentant de lenfant, qui doit tre donn en peine conscience des effets de ladoption (mais on ne parle pas de la loi applicable, cest une rgle matrielle, on ne choisi pas une loi on dit directement quelle est la solution).

Les effets de ladoption


- adoption prononce en France: les effets de ladoption sont rgies par le droit franais. - adoption prononce ltranger : le droit franais sapplique en regardant si ladoption prononce ltranger ressemble une adoption simple ou une adoption plnire. On le voit en fonction du consentement donn. Ladoption plnire rompt

dfinitivement les liens du sang, de lenfant avec sa famille par le sang. Adoption simple: on ne fait quajouter un lien dadoption aux liens familiaux prexistant.

Deuxime Section: Les Biens


1 - Les biens corporels
La loi applicable est la loi du lieu de situation du bien quil sagisse dun meuble ou dun immeuble. Le domaine de cette loi rgie la nature et le rgime des droits sur les choses: droit de proprit, la possession, les surets, les droits rel et accessoires, le statut rel, les choses, les biens. Cette rgle de conflit a t dduite par la JP de lart 3 al 2 la loi franaise rgie les immeubles situs en France, la JP la tendue aux meubles et aux immeubles situs ltranger. Mais son application peut tre complique. EX: une suret sur un meuble, si le meuble est situ en France on applique le droit franais. Si le bien est dplac dans un autre pays: rgis par la loi dun autre pays: cest un conflit mobile car on a dplac dans lespace le bien de sorte que lon a deux lois qui sont successivement applicables dans le temps.

2 Les biens incorporels


Il ny a pas de solutions homognes, il a y des rgles diffrentes selon chaque type de biens. Exemples : Les obligations : soumises la loi de la source de lobligation, si cet contractuel ce sera la loi du contrat ; si cest dlictuel, on appliquera la loi du dlit. Dans la socit : on applique la lex societatis, la loi de la socit qui peut tre la loi du lieu de constitution de la socit ou la loi du sige social de la socit Proprit intellectuelle : grande varit de solutions dcoulant notamment de convention internationales : dont la Convention de Berne sur les droits dauteurs. Le bien est pris isolment, mais un bien peu tre compris dans une universalit de bien. Leur traitement peu tre spcifique, il y a des solutions particulires sur les faillites : loi du lieu douverture de la faillite (lex concursus) ; si cest le patrimoine dune personne dcde : la loi des successions

Troisime section Section: Les Obligations


1 La loi applicable aux contrats
Le contrat est un concept juridique, pas de localisation dans lespace et cest une difficult. En droit franais on consacre le principe dautonomie : libre choix par les parties de la loi applicable au contrat : cest la loi dautonomie, cest le prolongement du principe selon lequel la volont des parties est source de droit. Cest la JP qui avait pos ce principe. Mais dfaut de choix des parties il faut en trouver une. Cest fix par le rglement Rome 1 du 17 dcembre 2008 n593 2008. Les solutions sont diffrentes de celles de la convention de Rome.

A) Les rgles gnrales


Article 3 : le principe du libre choix de la loi par les parties, choix qui peut tre express ou implicite, mais le choix doit tre certain. A dfaut de choix cest larticle 4 qui prvoit des rattachements objectifs qui varient selon le type de contrat. Pour la vente la loi applicable est la loi du lieu de livraison ; pour les contrats de service la loi applicable est la loi du lieu daccomplissement de la prestation de service. A larticle 4 : si le contrat ne comprend pas un rattachement particulier alors il est rgit par la loi du lieu de rsidence habituelle du dbiteur de la prestation caractristique : cest celle qui permet de caractriser le contrat (ex : pour un contrat de reprsentation, cest lobligation de reprsenter le mandant).

B) Les rgles spciales


Il y en a pour les contrats de consommation : art 6, contrats dassurance art 7 ; les contrats de travail art 8 ; contrats de transport art 5.

2 Le rattachement des obligations non contractuelles


Rglement Rome 2 du 11 juillet 2007 n 867 2007. Avant le R la JP appliquait la loi du lieu de production du dlit : la loi du lieu du fait gnrateur du dlit. Le R Rome 2 se dmarque, le principe retenu lart 4 : application de la loi du pays o le dommage, le prjudice survient.

A) Le rattachement de principe
Art 4-1 : application de la loi du pays ou le dommage survient et ce quelque soit le pays du lieu gnrateur et quelque soit le lieu de survenance des consquences indirectes. Il peut tre cart si : Si le responsable et la victime ont leur rsidence habituelle dans un mme pays : cest la loi de ce pays qui sapplique. Les parties peuvent par un accord de volont droger lapplication de la loi du lieu du prjudice soit par un accord postrieur la survenance du fait gnrateur, soit lorsque les parties sont commerantes avant mme la survenance du dlit. Cest nouveau que lon puisse en matire dlictuelle autoriser les parties choisir la loi applicable.

B) Les rattachements particuliers


Rattachements qui tiennent compte de conventions internationales existantes (ex : la responsabilit du fait des produits : convention de La Haye 1973, lart 5 de Rome 2 reproduit les solutions). Il en existe en droit de la concurrence art 6, droit de lenvironnement art 7, en cas datteinte aux droits de proprit intellectuelle art 8. Le rglement Rome 2 prvoit des rgles spciales pour rsoudre les obligations nes dun quasi contrat, gestion daffaires, enrichissement sans cause et pour la faute dans la ngociation dun contrat. Rome 1 et 2 ont la particularit dans le domaine qui sont couvertes par ces R, la loi dsigne par le R est applicable mme si cette rgle dsigne la loi dun Etat qui nest pas celle dun EM. Cest le champ dapplication universel dun R. la consquence cest que pour les juges des EM, les rgles constituent le droit commun, il ny a pas dautres rgles applicables.

Quatrime Section: Les Rapports de famille patrimoniaux


Rgimes matrimoniaux : convention de la Haye 14 mars 1978 : applicable en France depuis le 1 septembre 1992, notre DIP des rgimes matrimoniaux est diffrents selon que les poux se sont maris avant ou aprs cette date. Depuis 1992, la loi applicable est la loi choisie par les poux mais ce choix ne peut porter que sur la loi nationale ou la loi de la rsidence habituelle de lun des poux. A dfaut de choix la loi applicable est la loi de la premire rsidence habituelle des poux aprs le mariage. La loi applicable aux successions : Pour les successions ab intestat (rgies par la loi dfaut de testament) : Pour la dvolution des meubles : application de la loi du dernier domicile du dfunt. Pour les immeubles : application de loi du lieu de situation du ou des immeubles. Difficult : si les immeubles sont situs dans des pays diffrents, la succession est rgie par plusieurs lois, peu tre source dincohrence. Il y a en ce moment un projet de R ce sujet. Pour la succession testamentaire : Les conditions de forme : Rgie par la convention de la Haye du 5 octobre 1961, ouvre un ventail de loi applicable dans le but de favoriser la validit du testament. Les conditions de fonds :On applique la loi successorale.
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Premire partie : La thorie des Conflits de Lois


Quelles sont les diffrentes mthodes qui permettent de rsoudre un conflit de loi. Il y a plusieurs mthodes applicables. Mthode classique : mthode de la rgle de conflits de loi/ la mthode conflictuelle. Il y a aussi dautres mthodes.

Titre 1 Les diffrentes mthodes


Lessence du DIP : cest la possibilit dappliquer dans une situation de droit priv une autre loi que celle qui est normalement applicable dans lordre interne.

Chapitre 1 les lments du conflit de lois


1 la notion de conflit de lois
A) La concurrence entre plusieurs lois
On peut dire quil y a une situation de conflit de lois quant au moins deux lois de pays diffrents sont susceptibles de sappliquer une mme situation juridique. Exemples : - Un accident de la circulation survenu en Espagne entre un espagnol et un franais : deux lois ont vocation sappliquer : la loi espagnole et la loi franaise. La concurrence virtuelle car les lois ne saffrontent pas. il ny a pas de conflit de souverainet. Ce nest pas n on plus une contrarit de contenu des lois. Mme si a peut dcouler sur un antagonisme de lois : - Franais adoptent un enfant au Maroc et demande au juge franais de prononcer ladoption. Mais en droit marocain on ne peut pas adopter. On pourrait raisonner au regard dune quivalence possible des rsultats : cest utilis aux USA : on regarde le contenu des lois, et si les lois sont similaires on dira quil ny a pas de vrai conflit et on appliquera la loi du for. En France cette distinction nest pas faite en vrai et faux conflit. Mais il existe une mthode : celle des voies de police qui refuse cette neutralit et au stade de lapplication de la loi normalement comptente, la JP de la Cour de cassation a pos un temprament fond sur lquivalence de solutions entre le droit tranger et le droit du for. B)

Linternationalit de la situation juridique

Il ny a de concurrence que si la situation concerne prsente des contacts avec plusieurs pays. Cest dire que la situation comporte au moins un lment dextranit. Jusqu ya pas trop longtemps on relevait facilement les situations internes et les situations internationales. Mais maintenant la distinction est beaucoup plus fuyante. Du fait de linternationalisation des relations juridiques, presque toutes les situations internes peuvent muter en relations internationales. Et avec les nouvelles technologies : difficults pouvoir localiser les situations juridiques ex : un contrat conclu sur internet. On doit alors affiner les critres de rattachement, on va rechercher vers quel site un fournisseur dirige ses activits, celui qui veut vendre des contrefaons sur le net il peut viser une clientle franaise il va diriger ses informations sur un site spcialement accessible en France concernant spcialement les franais. En gnral on na pas besoin de poser comme exigence le caractre international de la situation.

Il y a deux cas dans lesquels la condition dinternationalit de la situation est expressment requise : En matire contractuelle : la loi applicable est la loi choisie par les parties, si la relation est purement interne par les parties ou lobjet du contrat on ne peut autoriser les parties choisir une loi trangre sinon cest notre droit des contrats qui pourrait tre lud par une simple clause. La thorie juridique : est international tout contrat dans lequel se prsente un lment dextranit soit relativement aux parties soit relativement aux circonstances de sa conclusion, soit relativement aux circonstances de son excution. La conception conomique du contrat : un contrat est international que sil met en jeu les intrts du commerce international : il faut quconomiquement ce contrat intresse plusieurs pays. La solution retenue est le critre juridique. Il existe des rgles spcialement labores pour les situations internationales : souvent plus librales que le droit interne. Ex : emprunts internationaux, la JP a admis la validit de clauses de rfrences des devises trangres ou des valeurs or : clauses interdites dans les paiements internes. Cest lnonc dune rgle matrielle de DIP qui donne une solution qui nest applicable que pour les rapports internationaux. Pour un contrat de prt mettre une telle clause : que si conomiquement international : double mouvement financier au-del des frontires.

On peut se demander sil ne faudrait pas introduire un raisonnement trinaire : introduire la notion de relation intracommunautaire : entre les EM, une relation interne la communaut. La construction de la communaut a une influence sur les solutions du DIP : il y a un espace rgional entre les EM. Ce raisonnement existe dans les Etats qui ont une structure fdrale. Ex : lexception dordre public : on ne peut pas vincer avec de la mm faon une loi dun EM quune loi dun E tiers.

2 - Les postulats du conflit de loi


A) La vocation ventuelle des lois trangres
Il faut que la loi du for puisse entrer en concurrence virtuelle avec une loi trangre. Cela prsuppose que dans chaque systme juridique il existe une norme apte rsoudre la question pose. Ce postulat dcoule de la compltude des systmes juridique : le caractre complet de tout systme et de leur vocation rsoudre toute difficult juridique. Ce postulat repose sur lobservation que tous les systmes sont opposs aux mmes difficults sociales (de tout temps et dans tous les pays) : tat des personnes, changes avec les personnes, situations accidentelles qui provoquent des dommages. De plus ne pas rsoudre une question cest la rsoudre, rpondre ngativement est une rponse (pays musulman ne reconnaissent pas ladoption : ils refusent de consacrer juridiquement ladoption). On peut admettre une prsomption dquivalence entre les droits : on admet que quelque soit la solution donne ltranger on peut tenir les diffrentes solutions comme quivalentes : fongibilits entre les rgles juridiques.car les rgles de droit comportent une grande part de relativisme. Les limites : Lorsque le droit tranger va heurter des valeurs essentielles : constitutives du fondement mme dune socit. Cest lexception dordre public, mais ce nest pas la seule manifestation dune sorte de primaut du droit du for sur les droits trangers. Cela se manifeste toutes les tapes du raisonnement (pendant la qualification). Il ny a jamais de stricte galit entre le droit tranger et le droit du for. B) Le titre dapplication de la loi trangre Mais comment reconnaitre un caractre obligatoire une rgle trangre : difficult reconnaitre la juridicit de la loi trangre. Car les systmes juridiques sont clos avec des harmonies propres, une articulation propre. Des thories ont t labores pour y rpondre. Lexplication qui fait lunanimit en DIP franais : le droit tranger se voit reconnaitre un caractre normatif dans lordre juridique du for en dpit de son extranit en vertu dune rgle du for qui est une rgle de DIP dont lobjet est prcisment de reconnaitre la normativit des rgles trangres. Il y a rception du droit tranger dans lordre juridique du for : mais cest formel, par application de nos rgles de DIP. Ce sont les rgles de conflit de lois qui reconnaissent aux normes trangres leur caractre dobligatoire et les rgles de conflit de

juridiction qui reconnaissent aux jugements tranger leur caractre normatif. La rception est organise par les rgles de DIP. Cela va avoir des consquences sur la condition de la loi trangre.

Chapitre 2 Les modes de rglement des conflits de lois


Section 1 la mthode classique : la mthode de la rgle de conflits
Historiquement la 1ere tre conceptualise. Dfinition : une rgle de conflit est une rgle de choix entre plusieurs lois relevant de systmes juridiques diffrents. Les caractres de la rgle de conflit : - Rgle indirecte : ne donne pas directement la solution du litige - Abstraite : cette rgle dsigne une loi applicable en faisant abstraction de la solution que retient cette loi : fait abstraction du contenu de la loi. La loi est dsigne en raison des liens de rattachement que la situation prsente avec la loi : par les nationalits des parties, les lieux de conclusion dun acte. On dit quelle est neutre aussi. Ce caractre de neutralit nest pas toujours respect, il existe des rgles qui ont une certaine coloration substantielle : ce sont des rgles qui choisissent la loi en ayant un peu gard au contenu de la loi choisie : rgles de conflits orientes : elles veulent aboutir un certain rsultat.

1 - La fonction de la rgle de conflit


Les auteurs qui ont prn une vision politique de la rgle de conflit de lois, concevaient le conflit de lois comme un conflit de souverainet tatiques et ils ont souvent prsent des thories dogmatiques. Un autre courant la solution la plus adaptes aux intrts des individus impliqus : ils ont labors des critres pragmatiques.

A) Le courant des doctrines dogmatiques


Des illustrations : lauteur le plus dogmatique est franais, XVI, un magistrat et un lgislateur : DArgentr : son objectif tait de renforcer lautorit de la coutume de Bretagne dans le souci de renforcer lindpendance politique de la Bretagne. Il a dfendu le principe de la territorialit des coutumes. Ainsi tout fait produit dans le ressort dune coutume devait lui tre soumis. Principe : application territoriale de la coutume avec une exception : la condition des personnes, application extraterritoriale : pour assurer la continuit des statuts des personnes. Cette conception est proche des doctrines souverainiste. Cette doctrine a eu beaucoup de succs : Flandre, Hollande, au XIX : chez les Anglosaxons par un juriste anglais. Mancini, italien qui lui au XIX a dvelopp lide que ce qui fait le cur dune lgislation cest le lien avec lide de nation. Le principe : celui de la personnalit des lois, application de toutes les lois aux nationaux : ceux qui prsentent un lien avec le lgislateur. Ne compte pas la prsence sur un territoire. Doctrine ayant des objectifs politiques : assurer lautorit de la loi italienne et lunit de lItalie. Ce principe a eu une grande influence, au dbut des travaux sur la Confrence de La Haye, le critre le plus communment retenu tait le critre de la nationalit. Cela convient bien des pays dimmigration. B) Le courant des doctrines pragmatiques Vers le XI et XII : lcole statutaire/ italienne. A lpoque o les cits taient rgies par les statuts des cits, et il y a avait des conflits entre les diffrents statuts (commerce). Lcole raisonne par construction de catgories. Les statuts font lobjet dune application tantt personnelle tantt territoriale en fonction de la question rsoudre : pour les questions il faut des critres de rattachement. Cette dmarche est lorigine de la mthode de la rgle de conflit. Cette dmarche a t par la suite systmatise notamment par un allemand : Savigny. Il la fait pour rechercher les diffrents rapports de droits (sur les personnes, sur les biens, sur les actes juridiques) retenant sur la nature des

choses. Lide est que lon peut appliquer des lois trangres avec des relations avec les Etats qui prsentent une communaut de droits, de valeurs. Il a dtach clairement les conflits de lois de toutes ides de conflit de souverainet tatique. Els tats sont indiffrents lapplication de leurs lois dans les relations prives internationales : il faut le rattachement le plus satisfaisant intellectuellement, de dtacher pour chaque rapport de droit son centre de gravit afin de le localis dans lespace. On constate aujourdhui quil a un renouveau de lapproche politique des conflits de loi avec le, phnomne des lois de police et avec celui de la communautarisation du DIP.

2 - La structure de la rgle de conflit


Il y a deux types de rgles de conflits : les deux types suivent deux dmarches diffrentes selon que lon veut partir des lois pour dlimiter leurs domaines dapplication dans lespace cest la dmarche statutaire mais aussi la dmarche unilatraliste. Lautre part des rapports de droits, des situations, pour les localiser au moyen dun critre de rattachement : dmarche savignienne : la dmarche bilatraliste.

A) La structure unilatrale ou bilatrale de la rgle de conflit


La rgle unilatrale : Cest la rgle de DIP qui dlimite le champ dapplication international des rgles matrielles du droit du for relativement un type de question donn. Exemple : art 309 code civil (ancen 310) : il indique les situations internationales, les divorces, auxquels la loi franaise sapplique. - La loi franaise sapplique si les deux poux sont franais. - Si les deux poux ont leur domicile en France - Lorsquaucune loi trangre ne se reconnait comptence, alors que les tribunaux franais sont comptents pour connaitre du divorce ou de la sparation de corps. Un autre exemple : art 370-4 : les effets de ladoption prononce en France sont ceux de la loi franaise.

La rgle bilatralle :
Cest une rgle de DIP qui relie un type de situation un ordre juridique donn. Ex : art 311-14 : la filiation est rgie par la loi nationale de la mre de lenfant. La consquence est que la rgle bilatrale est une rgle deux branches : - elle peut dsigner une loi du for ou une voir plusieurs lois trangres. Alors que la rgle de conflit unilatrale ne pourra que dsigner une loi franaise car elle part de cette loi. Mais parfois le libell de larticle est trompeur : exemple : art 3 al 2 : les immeubles mme ceux possds par des trangers sont rgis par la loi franaise : cest une formulation unilatrale, amis la JP la transform en rgle bilatrale pour tout larticle. Le premier alina : JP : rgle actuelle ltat et la capacit des personnes sont rgis par la loi nationale : bi latralisation par la JP. Le droit franais est influenc par la mthode bilatraliste. Les rgles unilatrales sont lexception, lart 309 a t trs critiqu son adoption cause de cela. Mais on en a dautres : art 370-4. Cest un signe du pluralisme des mthodes en droit franais pour le comprendre il faut comprendre les fondements

Fondement de la mthode bilatraliste :


Le principe dun traitement galitaire entre les lois trangres et les lois du for. Le postulat est celui de lquivalence des lois : cest trs internationaliste on ne veut pas privilgier un systme par rapport un autres, quels sont les objectifs du DIP : pour la continuit des situations juridiques, la stabilit de ltat des personnes, la prvisibilit des solutions, lharmonie internationale des solutions.

Les dfauts de la mthode bilatraliste :


Ils apparaissent dans sa mise en uvre : une fois que la loi trangres est dsigne : - Difficult tablir le contenu du droit tranger - Difficult combiner dans un mme litige lapplication de lois de pays diffrents. - Difficults de qualification quand des institutions trangres apparaissent dans les prtentions des parties et quil faut trouver leurs catgories - Et dautres : les ractions dintolrances pour contrarit lordre public

Les fondements de la mthode unilatraliste :


Elle insiste sur un autre fondement : celui du respect de la cohrence des systmes juridiques. Lide quil y a un lien entre les diffrentes rgles dun systme juridique et entre les rgles matrielles et les rgles de DIP (lgislation sur le divorce et art 309). Une lgislation est labore en fonction de son champ dapplication, lorsque le lgislateur envisage le divorce, il envisage les situations : dans le temps mais aussi son champ dapplication international. Il y aurait une dimension sociologique dans le droit : le droit correspondrait ses destinataires. Cette dmarche considre que le droit du for ne peut pas dterminer la comptence internationale des lois trangres. Que chaque Etat doit tre exclusivement comptent pour dfinir le champ dapplication dans lespace de ses lois. Pour cela ont ne dfinit jamais le champ dapplication de la loi trangre : chacun dcide pour soit. Repose sur le respect dune prrogative tatique : dtermination du champ dapplication des lois. On en peut mconnaitre lide de cohrence, mais la dimension sociologique nest pas toujours sre : pour le droit de la famille il importe au lgislateur de savoir quels poux sapplique la loi : cest concevable, mais dautres lois apparaissent seulement techniques comme pour les contrats : pas la mme rsonnance socitale. De plus cette mthode soulve de grandes difficults pratiques. Une fausse ide reue : ne pas assimiler unilatralisme et nationaliste : on peut suivre la dmarche unilatraliste tout en acceptant lapplication de lois trangres, ne conduit pas ncessairement la loi du for. Exemple art 309 al 3 : la loi franaise sapplique si aucune loi trangre ne veut sappliquer donc si une loi trangre veut sappliquer on le fera : si les poux ne sont pas tous les deux franaise et pas domicilis en France alors lal 3 peut jouer (une franaise marie avec un anglais et domicilis en Angleterre : al 1 et 2 ne sapplique pas : supposons que les tribunaux franais sont comptents si la franaise revient en France vivre et que le marie demande le divorce en France, les tribunaux sont comptents, amis quelle loi appliquer ? le juge doit interroger les rgles de DIP britanniques pour rechercher si la loi UK sapplique, si cette dernire veut sappliquer alors le juge franais doit lappliquer dans le cas contraire le juge appliquera la loi du for). Difficult de mise en uvre de cet article al 3 : une allemande et un anglais : il faut regarder les deux droits, supposons que les deux veulent sappliquer : conflit positif entre les deux lois trangres, le juge franais doit ? Difficult non rsolue, une CA a appliqu la loi du for sinon il faudrait une rgles subsidiaire pour choisir plus une loi que lautre : en cas de conflit positif de comptence, la mthode ne donne pas de solutions. Mais si il ya un conflit ngatif : aucune loi trangre ne veut sappliquer alors cette dmarche donne une solution : application de la loi du for (art 309 al 3).

Conclusion sur le choix des mthodes : la mthode dominante est la mthode de la rgle de conflit bilatrale car
ses inconvnients pratiques sont moins grands sans doute. Mais les lois de police suivent une dmarche unilatralisme.

B) Les lments dune rgle de conflit


Toute rgle est constitue de deux lments : - Une catgorie de rattachement - Un ou plusieurs critres de rattachement Ex : art 309 : sa catgorie de rattachement cest la catgorie divorce et sparation de corps, les critres de rattachement notamment nationalit et domicile des poux. De mme pour une rgles bilatrale art 311-14 : catgorie de rattachement est la filiation et le critre est la nationalit de la mre.

1- La catgorie de rattachement
Toute la science des conflits de loi a pour objet dtablir des classifications des rapports de lois. Les premires classifications sont apparues avec lcole statutaire : tat des personnes, les biens, les contrats lidal serait davoir des catgories trs larges car : - On pourrait facilement accueillir les institutions trangres (pas comme le mariage laque entre deux personnes monogames de sexes diffrents). - On vite dappliquer des lois diffrentes un mme rapport juridique : de morceler les rapports juridiques. Mais on doit faire des dcoupages pour identifier des questions homognes : on distingue souvent les conditions des effets, conditions de forme et de fonds. On les retrouves dans toutes les matires. Mais certaines catgories comprennent tellement de choses quil na pas t possible de faire un critre unique de rattachement ex : la catgorie statut personnel. De mme pour la catgorie obligation : les contrats, les dlits, contrats spciaux qui obissent parfois des rattachements particulier : clatement de la catgorie au profit de rgles de conflits spcial : mouvement de spcialisation des rgles de conflit est un phnomne croissant surtout avec la multiplication des conventions internationales et des rglements communautaires.

2- Le facteur de rattachement
Cest le critre qui permet de relier la situation une loi. Souvent ce critre est susceptible dune localisation directe dans lespace : le lieu de survenance dun dommage, le domicile dune partie, lieu de survenance du dcs dune personne. Mais parfois le critre de rattachement procde une localisation indirecte qui suppose une opration intellectuelle pralable. Ex : la loi choisie par les parties, le critre qui retiendrait lexistence dun lien entre deux actes juridiques : localisations dune gestion daffaire est opre au regard de la relation juridique prexistante entre les parties qui a occasionn la gestion daffaire. La localisation nest plus matriel elle est intellectuelle. Elle peut venir du lien entre une personne et un pays : la nationalit. Parfois la religion est un critre de rattachement. a) La technique de rattachement Rattachement avec un critre unique : Un lment de la situation est choisi parmi dautre : il est le plus significatif. Ex : en matire de capacit, le critre de la nationalit qui dsigne la loi nationale. Pour les droits rels : le lieu de situation du bien. Ce rattachement peut dboucher sur des difficults de mise en uvre et dboucher sur une pluralit de points de rattachement dans sa mise en uvre. Cest le cas pour le critre de la nationalit pour le mariage si les poux sont de diffrente nationale : soit application distributive des deux lois soit une application cumulative lorsque la question pose appelle une rponse commune (aptitude la conclusion dun mariage polygamique). Les rattachements multiples : Les rgles de conflit moderne retiennent de plus en plus une pluralit de rattachement : les rattachements multiples : - Rattachement multiples hirarchis : un rattachement principal puis un ou plusieurs rattachements subsidiaires. Cest le cas de lois loi des effets du mariage : loi nationale commune des poux, dfaut loi du domicile commun, dfaut loi du for.rat subsidiaire - Rattachement alternatif ou cumulatif : ex : la rgle en matire de forme des contrats : soit la loi du lieu de conclusion soit la loi qui gouverne le fond du contrat.

Dans les conventions internationales les rgles de rattachement multiples peuvent tre compliques : convention de La Haye sur la loi applicable responsabilit du fait des produits de 1973 : concili deux objectifs parfois contradictoires : - Protection de la victime - Protection des prvisions du professionnel. Pour la victime : loi la plus favorable, possibilit de choisir la loi applicable mais si on veut protger le professionnel il faut viter de lui appliquer une loi quil navait aucune raison de sattendre appliquer. Cest pourquoi La Haye a nonc des critres qui jouent de matire cumulative : cest la loi du lieu ou le fait dommageable sest produit mais la condition que cette loi concide soit avec celle de la rsidence de la victime soit avec celle du lieu dacquisition du produit. Cest un rattachement en cascade. Le rattachement flexible : Une autre technique de rattachement est le rattachement flexible : technique utilise lorsque lon en peut pas dfinir un rattachement plus pertinent quun autre car cela dpend des circonstances despce. Dans ce cas on pose une directive mthodologique : on prconise dappliquer la loi des liens les plus troits. Cest au juge de dterminer quels sont les liens troits. En matire contractuelle jusqu la convention de Rome, la jurisprudence considrait qu dfaut de loi on appliquait la loi des liens les plus troit : thorie de la localisation du contrat : au regard des circonstances de conclusion et dexcution du contrat. Cette mthode a lavantage dtre souple mais imprvisibilit des solutions et risque darbitraire. Cest mthode est donc encadr dans la convention de Rome sur les obligations contractuelles on retrouve la directive gnrale (loi des liens les plus troits) mais la convention prsume que cette loi cest la loi de la rsidence habituelle du dbiteur de lobligation caractristique du contrat. La convention prvoit aussi la possibilit dcarter cette loi si les circonstances font apparaitre que le contrat prsente des liens plus troits avec une autre loi. On retrouve le rattachement flexible mais il joue comme une exception la prsomption pose la convention. Ce type de rattachement est inspir par le principe de proximit. Ce principe veut en Droit International Priv rattacher une situation juridique avec le systme juridique qui prsente la plus grande proximit. La convention de Rome va tre remplace par Rome 1 rglement : il a retenu une technique diffrente. A dfaut de choix des partie il dfini des rattachements particuliers pour diffrents types de contrats qui sont numrs (art 4). Ce nest qu dfaut de pouvoir appliquer ces rattachements particuliers que le rglement retient le rattachement gnral la loi de la rsidence habituelle du dbiteur de lobligation caractristique. b) Les finalits du rattachement Quels sont les principes qui inspirent le choix dun rattachement plutt quun autre : pourquoi retenir comme critre la loi nationale plutt que la loi du domicile ou la loi choisie par les parties. Les principes obissent la justice du droit des conflits de loi ou la justice conflictuelle par opposition la justice matrielle : les principes qui inspirent les solutions matrielles. Les principes des conflits de lois : La continuit des situations : Il peut y avoir la volont dassurer la continuit du statut des individus dans les relations internationales. Cest un grand objectif du droit des conflits de lois. De sorte que le mariage valable ltranger puisse rester valable dans tous les pays. Continuit des situations. Le rattachement qui assure le mieux cest objectif est le rattachement par la nationalit car cest le critre le plus stable : permet le mieux dassurer la permanence du statut des individus. Le respect des prvisions des parties Autre principe : le respect des prvisions des parties : si lon veut les protger : le critre du choix de lois est le meilleur critre. Il y a dautres objectifs : Cohsion de la socit du for : des critres favorisent lintgration des individus dans un milieu donn : le critre du domicile par exemple. Quant on choisi un critre de rattachement on choisi de privilgier un objectif plutt quun autre. Lharmonie internationale des solutions : On cherche tendre vers cet objectif : recherche de solutions identiques, universelles dans les diffrents systmes juridiques ; le principe de proximit est totalement neutre sur le plan idologique, on cherche avec quel systme juridique la situation prsente des points de contact troits. Ce principe peut tre adopt dans tous les systmes

juridiques. Cest pourquoi il a eu un grand succs. Il est retenu dans la plupart des conventions internationales et des rglements communautaire. Mais ce principe est concurrenc par 3 autres principes : Paul Lagarde - le principe de souverainet : exprime lide que lEtat est fond pour certains rapports de droit exiger que ses rapports relvent de sa loi. Ex : le rattachement du statut personnel la loi national : ide de souverainet. Conception assez dpasse : application de la loi nationale car le critre est commode et stable. Autre critre : application de la loi de situation des biens : la loi relle prsente lavantage de permettre aux Etat de conserver la maitrise des biens situs sur le territoire. Le principe dautonomie : principe du libre choix par les parties de la loi applicable. Cest le principe en matire de contrat mais il tend service dvelopp en dehors de ce domaine. Amis dans ce cas le choix est encadr : choisir en telle ou telle loi, un droit doption. Dans Rome 2 la victime dun dlit datteinte lenvironnement peut choisir entre la loi du fait gnrateur ou la loi du fait dommageable. Le principe du substantialisme : cest le principe selon lequel les rgles de rattachement peuvent poursuivre des finalits substantielles. Ex : la rgle en matire de reconnaissance denfant naturel : conforme loi auteur ou loi de lenfant (311-17) : poursuit lobjectif de rendre le plus souvent possible valable la reconnaissance, favoriser sa validit. On quitte la logique abstraite du Droit International Priv, plus seulement la localisation dune situation mais favoriser un rsultat substantiel. Les rgles de conflit coloration matrielle service multiplient : tous ces principes sont utiliss ce qui renforce le pluralisme des mthodes en Droit International Priv.

Section 2 Les mthodes concurrentes


1 Les lois dapplication immdiate
Lois de police ou loi dapplication ncessaire. Particularit de la mthode est de dfinir le champ dapplication dans lespace de certaines situations quelque soit la loi normalement applicable ces situations : sans recourir la mthode de la rgle de conflit. Il sagit de rgles qui sont en principe conues pour les relations internes, qui sont tendues certaines relations internationales. Elles sont tendues car cette extension est ncessaire en raison de leur contenu. Exemples : Les bancs du mariage : informer les membres de la famille et des tiers de la clbration future pour leur permettre de formul une opposition au mariage le cas chant. Si des futurs poux franais connaissent lexistence dun empchement au mariage et quils partent service marier ltranger alors ils vitent la rgle. Mais pour viter cela on va dire que les formalits du mariage doivent tre accomplies en France au lieu du domicile des futurs poux mme si ils se marient ltranger. Au dpart cest une disposition de pur droit interne mais elle sapplique aussi au mariage international dpoux franais. Autre ex : le droit musulman sapplique dans des relations internes dans certains pays. Si des marocains viennent service marier dans un autre pays, le droit musulman va vouloir sappliquer aussi : phnomne des lois de police. Les lois dapplication immdiate sont nombreuses, la plus part viennent de la jurisprudence, il y a des exemples de lois dapplication immdiate lgislatives. La premire difficult cest de les identifier.

A. Lidentification des lois dapplication immdiate.


Pour quil y ai une lois dapplication immdiate il faut une rgle du droit interne qui tend son champ dapplication des situation internationales sans passer par la technique de la rgle de conflits, elles sappliquent directement. Ex : art 311-15 Code Civil dispose que les effets de la possession dtat en matire de filiation sont gouverns par la loi franaise ds lors que lenfant a au moins lun de ses parent qui rsident en France. Il est dapplication immdiate : en droit franais la possession dtat (le fait de se comporter comme si on tait titulaire dun tat, on pas juridiquement cet tat, ex : on est trait comme lenfant dun couple sans quil y ait de lien juridique) peut produire des effets positifs : de permettre la cration dun lien de filiation, mais aussi des effets ngatifs : celui dinterdire de dtruire un lien de filiation.

Ces effets le sont dans le droit interne. Le lgislateur a voulu que ces rgles sappliquent tous les enfants rsidant en France dont au moins lun des parents rside en France. La loi est tendue une situation internationale et ce sans avoir consult la rgle de conflit. Cette dernire a t concircuit. Si non suppose que la mre est trangre, la rgle de conflit dsigne la loi nationale de la mre (311-14) et pourtant lart 311615 applique la loi franaise. On utilise ce procd lorsquon est en prsence de lois qui poursuivent des intrts dordre public. Selon la formule de Francescakis : les lois de police sont les lois dont le respect est crucial pour lorganisation sociale, conomique ou politique dun pays . Ces objectifs sont rares et comme lobjectif est dordre public on les appelle : lois de police . Lappellation loi de police identifie la finalit de cette mthode tandis que lappellation de lois dapplication immdiate identifie le procd lui-mme. Peut-on dire que lapplication des rgles franaise de lart 311-15 est vitale pour lorganisation sociale, conomique ou politique de la France : la rponse est non. Cest la seule loi dapplication immdiate qui ne soit pas une loi de police : cest la volont du lgislateur cest une lois dapplication immdiate par narcissisme du lgislateur car le lgislateur en 1972 a trouv son droit de la filiation tellement formidable quil fallait limposer aussi aux trangers rsidants en France. Il y a dautres lois dapplication immdiate la plupart venant de la jurisprudence. Exemple : les rgles sur la reprsentation des salari dans lentreprise : ce sont les rgles du droit interne, mais la jurisprudence a dcid que ces rgles taient applicables toutes les entreprises tablies en France quelque soit la nationalit des salaris et quelque soit la loi applicable au contrat de travail. Cela pour des raisons sociales, sinon ce serait trop facile pour lemployeur. Ce type de rgles ncessit une application uniforme tous les salaris sur le territoire et cest ce qui justifie lapplication immdiate du droit franais. Il y a des lois dapplication immdiate qui ncessitent une application uniforme tous les nationaux ou quils se trouvent (la publicit du mariage par exemple). Des rgles du rgime matrimonial qui dfinissent les pouvoirs de reprsentation des poux. Pour les dpenses mnagres chaque poux engage solidairement lautre conjoint, il y a une sorte de reprsentation des poux lun par lautre vis--vis des tiers : ces rgles sont applicables tous les contrats conclus en France et cela pour protger les tiers : rgles dapplication territoriale. Dans le domaine de la protection des consommateurs : consommateur franais et un professionnel tranger : il pourrait faire lobjet dun choix de loi, si le fabriquant choisi une loi moins protectrice du consommateur, le consommateur ne fait pas attention : cest pourquoi on considre que les lois protectrices des consommateurs sont dapplication territoriale : applicables tous les contrats conclus en France, pour ne pas priver le consommateur de cette protection. (Dans ce domaine convention de Rome et Rome 1). Autre exemple : les mesures protectrices de lenfance en danger sont dapplication immdiate tous les enfants qui se trouvent dans une situation de danger sur le territoire franais : mesure dassistance ducative par exemple. Il y a lextension, dune disposition interne dans une situation internationale dans le respect dune finalit sociale : la protection des enfants. Ces rgles comportent des critres de rattachement. Deux lments essentiels caractristiques de la mthode : Le champ dapplication de la loi dpend de son contenu mme (ce nest pas le cas de la rgle de conflit qui est en principe neutre) - Ces rgles courcircuitent lapplication de la rgle de conflits. Certaines lois de police visent protger certains intrts vitaux de lordre juridique du for, ou jugs comme tel par la jurisprudence ex : la jurisprudence rcente de la Cour de cassation arrt Chambre Mixte 30 novembre 2007 : la loi franaise de 1975 protectrice des sous-traitants est une loi dapplication immdiate applicable dans les oprations de sous-traitance internationale toutes les fois que le chantier se ralise en France. Tentation du juge dappliquer trop facilement la loi franaise tendance au lex foris. Il faut limiter ce phnomne sinon tout deviendrait loi de police. Cette tendance service retrouve aussi dans la jurisprudence de la Cour de Justice des Communauts Europennes dont un arrt du 9 novembre 2000 affaire Ingmar : loi applicable au contrat dun agent commercial qui exerait son activit au RU alors que le contrat tait soumis par la volont des parties la loi des USA. Or il existe une directive Communautaire qui protge les agents commerciaux en leur allouant des indemnits en cas de rupture du contrat. La directive avait t transpose dans le droit britannique. La question : le juge anglais peut il appliquer la loi anglaise comme loi de police pour carter la loi du contrat moins protectrice. La Cour de Justice des Communauts Europennes a estim que les lois de transposition de cette directive taient internationalement impratives. On voit que la jurisprudence a qualifi une loi nationale de loi de police : cette loi est de source

communautaire et cela simpose dans tous les Etats membres. Cet arrt a t critiqu car une telle loi nest pas juge gnralement comme tant une loi de police : pas dintrt vitale. La cour a retenue cette qualification car elle a t sensible la source communautaire de cette loi. Lidentification de loi de police peut donc men controverses.

B. Les conditions de mise en uvre des lois de police


Lapplicabilit des lois de police du for : Si les choses sont simples, toutes les fois ou le juge a une loi de police de son for il est tenu de lappliquer : obligation pour lui, il doit le faire mme doffice : mme si les parties ne sollicitent pas lapplication de la loi. Cette obligation est reprise lart 9 du rglement Rome 1 (qui donne la dfinition de la loi de police). Les lois de police trangres : Ex : juge saisi pour un contrat se rend compte que la loi de police dun autre pays veut sappliquer dans la situation vise. On admet la possibilit pour le juge dappliquer une loi de police trangre. Mais ce nest pas une obligation, le juge dispose dun pouvoir dapprciation de lopportunit dappliquer une loi de police trangre. Le juge peut dcider que la loi de police trangre est en contradiction avec une loi de police du for, ainsi la loi de police trangre ne sera pas applique. Rome 1 : article 9-3 : le juge peut appliquer les lois de police trangres mais seules les lois trangres du pays dexcution du contrat peuvent tre appliques. Mais il faut donc identifier une loi de police trangre ce qui est difficile. Les lois de police et leur compatibilit avec liberts de circulation en Europe : Pour toutes les lois de police : question de la compatibilit des lois de police avec les liberts de circulation en Europe : Supposons quun prestataire de services vient dun pays A et veut sinstaller dans un pays B : il se considre comme rgit par sa loi dorigine. Un juge du pays B entend appliquer au contrat une loi de police du pays B. le risque est que par lapplication de la loi de police du pays B on cre des charges supplmentaires pour ce prestataire de services, les conditions dexercice de sa prestation deviennent plus onreuses. On peut considrer que ces charges supplmentaires sont constitutives dune entrave sa libert, do le problme de compatibilit avec le droit de lUE. On peut envisager que lapplication dune loi de police nationale soit soumise au teste de compatibilit avec le droit communautaire. LEtat dont la loi de police est en cause pourrait estimer que sa loi est ncessaire pour des questions dordre public. Mais le problme de compatibilit est quand mme prsent. La doctrine sy intresse beaucoup, lenjeu politique et conomique est norme. Cela pourrait conduire un alignement des lgislations vers la lgislation la moins protectrice (phnomne de Law Shopping). Pour le moment il existe quelques arrts de la Cour de Justice des Communauts Europennes qui ont jugs que lapplication dune loi de police nationale pouvait tre constitutive dune entrave : souvent le contentieux des salaris ltrangers : application de la loi franaise sur le SMIC pour des salaris dtachs en France depuis la Belgique : entrave au motif que les salaris taient dtachs de manire trs ponctuelle et trs proche de la frontire 15 mars 2001. Le dbat se poursuit aujourdhui.

2 Les rgles matrielles internationales


Ces rgles sont des rgles de Droit International Priv. Elles partent du constat que dans certaines circonstances les rgles du droit internes ne sont pas adaptes aux relations internationales. Ainsi il faut forger des solutions spcifiques pour les relations internationales, et pour rpondre au besoin du commerce international. Cest linverse de la mthode les lois dapplication immdiate. Les lois dapplication immdiate sont des rgles internes tendues certaines situations internationales. La rgle matrielle internationale est celle qui carte dans les situations internationales les limitations du droit interne. Cest principalement dans le domaine du commerce international que lon rencontre ces procds. Exemples de la jurisprudence en matire darbitrage international o il a t dcid de la validit de la clause compromissoire de mme pour les clauses montaires dans les paiement internationaux, mais aussi pour certaines conventions internationales labores par la CNUCI, dont le convention de Vienne sur la vente internationale de marchandises. Lapplication de ces rgles est subordonne au caractre international de la situation.

On retrouve ces rgles dans dautres domaines : la disposition de larticle 370-3 alina 2 du code civil dite une rgle matrielle de Droit International Priv. Cette disposition concerne ladoption internationale, les conditions de ladoption dont rgies par la loi de ladoptant si il est clibataire ou la loi des effets du mariage si cest par un couple mari. Supposons des poux franais qui veulent adopter un petit marocain : le droit marocain interdit ladoption, cet article : ladoption dun mineur tranger ne peut tre prononce si sa loi nationale prohibe cette adoption sauf si ce mineur est n ou rside habituellement en France. Cest une rgle matrielle car elle vise une adoption internationale. La raison dtre de la rgle est : viter une adoption boiteuse pas valable dans le pays de lenfant. Cet article prvoit une exception linterdiction : lorsque lenfant est n et rside habituellement en France.

3 Les Interfrences entre les mthodes


Il y en a deux types : - Possibilit darticuler plusieurs mthodes - Possibilit de combiner plusieurs mthodes

A) Larticulation de plusieurs mthodes


Ladoption internationale est un bon exemple. On retrouve toutes les mthodes, elles ne sont pas mlanges mais utilises de manire cumulative. Il y a des rgles de conflit de loi bilatrale : art 370-1 alina 1 : les conditions de ladoption sont rgies par la loi de ladoptant, le consentement des adoptants va tre apprci par la loi des adoptants, ainsi que toutes les conditions poses pour avoir le droit dadopter. Le lgislateur a utilis art 370-3 alina 2 loutil de la rgle matrielle. Puis article 370-4 : sur les effets de ladoption : une rgle de conflit unilatrale. Assemblage de mthodes diffrentes qui ne porte pas atteinte aux critres de distinctions des mthodes.

B) Lhybridation de plusieurs mthodes


Une mme rgle est cheval entre deux mthodes et quelle est donc difficile classer. Cest le cas pour les rgles de conflit orientes. Les rgles de conflit qui visent atteindre un certain rsultat matriel. Ce sont des rgles de conflit derrire les quelles se profile une rgle matrielle. Ex : art 311-17, reconnaissance dun enfant valable si conforme soit la loi de lauteur soit la loi de lenfant : cheval entre la loi de conflit et la rgle matrielle. On nous parle de rsultat : valable (matriel), mais une ide de choix de loi si conforme telle ou telle loi . Un autre exemple plus rvlateur : toutes les rgles dites protectrices dune partie faible. Les rgles protectrices des consommateurs ou des salaris. Exemple : convention de Rome repris dans le rglement Rome 1 article 6, en matire de contrat de consommation les parties peuvent choisir la loi applicable, cest la solution normale. Mais ce choix de loi ne peut pas priver le consommateur de la protection que lui assure les dispositions auxquelles il ne peut tre drog par accord en vertu de la loi qui aurait t applicable en labsence de choix : en vertu de la loi de la rsidence habituelle du consommateur. Cela veut dire que le choix ne peut pas priver le consommateur des dispositions internationalement impratives de la loi de sa rsidence habituelle du consommateur. Ainsi on admet le principe du choix de loi mais ensuite lorsque lon applique la loi choisie il faut comparer le rsultat avec le contenu de la loi de la rsidence habituelle du consommateur : regarder si cette loi contient des dispositions protectrice et il faut trouver quelle loi est la plus protectrice, soit la loi choisie soit la loi de la rsidence habituelle du consommateur. Cest la plus protectrice qui sera retenue. La mthode suivie : loi choisi : rgle de conflit, loi de la rsidence habituelle : rgle de conflit, mais le choix se fait au regard du contenu de ces lois et ne se fait que dans le sens de la protection le plus leve du consommateur : ce nest pas une loi de police, mais ide de dispositions imprative. Cela ne ressemble aucune mthode. Cette combinaison est la transposition en Droit International Priv de la notion dordre public de protection. Il y a des dispositions qui fixent un seuil impratif de protection auquel il nest pas permit de droger par lapplication dune autre loi (comme en droit du travail avec lordre public social).

4 - Le procd de la prise en considration du droit tranger


Un procd en pleine extension aujourdhui. Cela vise des hypothses dans lesquelles on consulte le contenu du droit tranger sans appliquer proprement parler le droit tranger. On applique le droit du for, mais ce droit du for tient compte du contenu du droit tranger. Exemple : le droit de la nationalit. Art 25 code civil : la dchance de la nationalit franaise est subordonne lexistence dune double nationalit. Cest bien une rgle du for qui sapplique car sagissant de la nationalit franaise il ny a que le droit franais qui peut donner les conditions de la dchance de la nationalit. Mais cette rgle franaise conditionne son application au contenu dune rgle trangre. On napplique pas le droit tranger de la nationalit. Cest un procd distinct de celui de la rgle de conflit. Autre exemple : la mise en uvre du droit applicable se rfre une notion qui ncessite de consulter le droit tranger. Exemple en matire contractuelle, le contrat est rgi par la loi franaise, la question porte sur la responsabilit contractuelle, cette dernire dpend de lexistence ou non dun vnement de force majeur. Lvnement invoqu est celui de lexistence dune mesure trangre dembargo sur des marchandises. On peut considrer que cest un fait du prince constitutif dune force majeur et donc un fait exonratoire de responsabilit : on applique le droit franais de la responsabilit contractuelle. Mais pour qualifier de force majeure, on va aller regarder le contenu de la norme trangre qui a cr lembargo : on napplique pas la loi trangre mais on la prend en considration. Car dans ces domaines par exemple la nationalit on ne peut pas appliquer la loi trangre mais alors on la prend en compte. La prise en considration permet dappliquer dune certaines faon deux lois diffrentes, car la mthode la rgle de conflit est ncessairement rductrice car elle veut choisir une loi, mais il arrive que des situations prsentent des liens avec plusieurs pays : ici on applique une seule loi mais on tient compte de la loi trangre. Dernier exemple : supposons que la loi applicable un accident de la circulation soit la loi du pays dans lequel sont immatriculs les deux vhicules alors que laccident a t caus dans un autre pays. Dans lexamen des responsabilits il faudra tenir compte des rgles de conduites applicables dans le pays o eu lieu laccident.

5 La mthode de la reconnaissance des situations nes ltranger.


Mthode qui na pas encore beaucoup dexemple en droit positif, merge dans les conventions internationales, effervescence doctrinale. Thorie des droit acquis : si un droit est acquis dans un pays tranger on peut le faire reconnaitre dans les autre Etats quelque soit les rgles de Droit International Priv de lEtat dans lequel on veut se prvaloir de ce droit. Car ce droit a t rgulirement acquis ltranger : en conformit des rgles de ce pays. Mais il faut vrifier les conditions dacquisitions du droit, mais si cest rgulier alors le droit est reconnu. Lun des avantages de la mthode est dviter de devoir utiliser les rgles de conflit. Autre avantage : abouti une meilleure coordination internationale des solutions. Favorise lharmonie internationale des solutions.

A. Le phnomne
On constate dans un certains nombre de conventions internationales lutilisation dune mthode qui consiste au lieu de rechercher le droit applicable en vertu dune rgle de conflit poser un principe de reconnaissance dans tous les Etats signataires dun certain type de situations (par ex : un mariage, un trust, un partenariat enregistr) ds lors que cette situation a t cre dans un ordre Etat signataire en conformit du droit qui y est appliqu. Exemple : la convention de La Haye de 1978 sur le mariage impose aux Etats signataires de reconnaitre les mariages rgulirement clbrs selon le droit de lEtat de clbration. De mme une rcente convention de la Commission internationale de lEtat civil pose le principe de la reconnaissance certaines conditions des partenariats enregistrs dans les autres Etats signataires en conformit du droit du pays denregistrement.

La mthode du conflit de loi pour dplacer le problme sur le terrain de la reconnaissance des droits. Mais qui dcide du lieu de naissance de la situation (lieu de la clbration du mariage) : ce sont les individus concerns, cette mthode a pour effet de confrer aux individus le choix du droit qui leur sera applicable en choisissant lautorit qui a t saisie soit pour clbrer le mariage soit pour enregistrer le partenariat. Pour certains cest bien de laisser aux individus la libert de choisir un statut plutt quun autre en choisissant le pays du lieu de cration de la situation. Pour les plus conservateurs cest choquant car ce sont des matire non disponible comme ltat des personne : retire aux lgislations leur imprativit.

B. Les fondements et limites de la mthode


Une premire justification est de la fonder sur le principe de la libert de circulation des personnes en Europe. En effet, reconnaitre le statut quil leur a t confr dans un pays donn dans tous les autres Etats membres a pour effet quils ne sexposent pas une modification de ce statut lorsquils exercent leur libert de circulation. Exemple : le nom des individus : touche ltat des personnes, en principe le nom relve de la loi nationale mais on peut imaginer que dans dautres Etats une loi est comptente et que les conditions dattributions du nom peuvent tre diffrentes. Jurisprudence de la Cour de Justice des Communauts Europennes. Les Etats membres ne peuvent pas imposer une rglementation sur le port du nom dans le pays de rsidence des individus qui serait diffrente de celle que leur reconnait leur loi dorigine. Convention internationale de la Commission internationale de ltat civil qui a adopt comme solution que les Etats signataires doivent reconnaitre aux individus le nom qui leur est attribu dans leur pays dorigine. Une seconde justification est de la fonder sur lide de respect des droits acquis. Cette mthode lavantage de bien respecter les droits fondamentaux et notamment dans le domaine de la vie familiale conformment au principe de lart 8 de la Convention europenne des droits de l'Homme (droit au respect de la vie familiale) si un lien familial a t cre dans un Etat les Etats signataires de la Convention europenne des droits de l'Homme ont lobligation de le respecter sous peine de porter atteinte larticle 8. Cette mthode a des limites. Pour reconnaitre ainsi des situations nes ltranger encore faut il que les Etats partagent une communaut de valeur. On peut penser que les Etats europens en sont ce stade au point que lon peut considrer que les lgislations internes des diffrents Etats membres sont totalement quivalentes ou plus : fongibles. Nomie La limite est quand il ny a plus la communaut de valeur entre les Etats ce qui va dclencher une exception dordre public qui va empcher la reconnaissance de la situation. Cette mthode conduit reconnaitre la validit dune situation juridique mais est ce quelle va au-del va-t-on reconnaitre aussi les effets produits par cette situation juridique. Nomie. Exemple le partenariat enregistr : il a des effets directs : organis la vie commune des partenaires, un effet que lon ne peut pas dissocier de la cration mme de la situation. Mais quen est-il des effets plus loigns, les effets de nature successorale par exemple. Les lgislations retiennent des situations diffrentes : loi anglaise, vocation successorale pour les partenaires, mais la loi franaise : le PACS ne produit aucun effet successoral. La loi successorale dtermine la vocation successorale. Ainsi pour les effets successoraux dun partenariat enregistr en Angleterre ce sera la loi franaise qui sappliquera et non pas la loi du partenariat. Mais finalement lobjectif de la mthode de reconnaissance tait le respect des prvisions des parties mais on ne peut pas appliquer la loi du pays sur tous les effets, ainsi les prvisions des parties pourront tre remises en cause. Cette mthode ne peut tre gnralise, utilise que ponctuellement, son domaine essentiel est celui de la cration dun statut par intervention dune autorit public (autorit civile qui a clbr le mariage, soit lautorit denregistrement du partenariat) : suppose laccomplissement dune formalit auprs dune autorit publique. Fin nomie.

Titre 2 La mise en uvre de la rgle de conflit


On va suivre les diffrentes tapes su raisonnement quil faut faire pour appliquer la rgle de conflit.

Chapitre 1 - La qualification de la situation juridique en cause


Tout raisonnement juridique suppose une opration de qualification pralable, chaque foi que lon cherche appliquer une rgle de droit on doit se demander si les faits rentrent ou non dans le domaine dapplication de cette rgle de droit : cest qualifier. Dire quun lment de fait relve dun domaine dapplication dune loi revient qualifier. En Droit International Priv il y a deux difficults supplmentaires : - On va rencontrer des institutions trangres - Les diffrents systmes juridiques ne retiennent pas ncessairement la mme qualification pour les mmes faits. Il va y avoir des conflits de qualification.

1 La qualification pralable au choix du droit applicable


La qualification va commander le choix du droit applicable.

A. Le conflit de qualification
Caraslanis Cour de cassation 22 juin 1955. Deux poux grecques tous les deux orthodoxes et qui avaient clbrs leur mariage en France selon la forme civile du droit franais. En droit franais le mariage tait valable. Mais le droit grec lorsque les deux poux sont de mme religion impose une clbration religieuse dans la religion commune. Est-ce que lexigence dune clbration civile ou dune clbration religieuse est une question de condition de validit du mariage en la forme ou une condition de fond ? Le choix de la loi qui en dcoulait pour la forme loi du lieu de clbration, si cest de fond alors la loi nationale des poux sapplique. De la qualification rsultait lapplication de lois diffrentes. Pour la Cour de cassation cest une question de forme ; la cour pose le principe que la qualification avait se faire suivant les conceptions du droit franais. Cest le principe de la qualification lege fori. Selon le droit franais cest le caractre laque du mariage qui est consacr, llment de clbration est donc une condition de forme. A partir de cet arrt la doctrine a conceptualis le conflit de qualification. Il y a conflit de qualification quant une mme question peut tre classe dans des catgories de rattachement diffrentes selon le droit du for ou selon le droit tranger avec lequel la situation prsente des liens. Le principe lorsquil y a un conflit de qualification est que lon tient compte des qualifications du for. La justification de cette solution : ici il sagit dappliquer une rgle de conflit du for, chaque juge applique ses propres rgles de conflits, il sagit donc dinterprter une rgle de conflit franaise ainsi il est normal de le faire au regard des conceptions du for. Si lon appliquait le principe inverse : celui de la qualification lege cause (selon le droit de la cause) le rsultat est quon pourrait aboutir des conflits de qualifications qui seraient indfinis.

Les Inconvnients : Dans laffaire des poux grec : validation dun mariage qui peut tre nul selon la loi nationale des poux : un mariage boiteux. Et dire que le caractre religieux du mariage est une question de forme cest vrai dans un systme laque mais pas dans un systme religieux. Mais les conflits de qualification sont trs rares. Mme dans laffaire Caraslanis ce ntait pas vraiment un conflit de qualification, rien ninterdisait de penser quau regard des conceptions du droit franais le caractre laque nest pas seulement une question de formalit mais une question essentielle donc de fond. Alors on naurait pas pour autant annuler le mariage. On aurait pu dire : - Cest une question de fond - Alors on applique la loi nationale des poux - Mais une loi de police du for qui impose tout mariage clbr en France la forme civile pralable.

B. Lextension des catgories du for


Il faut poser un principe mthodologique : les qualifications en Droit International Priv sont autonomes par rapport aux qualifications du droit interne. Les catgories de rattachement des rgles de conflits sont plus larges que les catgories du droit interne. Cest cette autonomie de qualification qui permet daccueillir des institutions trangres.

1) Laccueil des institutions trangres


Le problme vient quand dans la situation juridique figure une institution trangre et que lon ne sait pas comment la classer dans nos catgories. Par exemple : propos du mariage polygamique : ne correspond pas exactement lide du mariage, on fait un effort dassouplissement de la catgorie mariage pour ltendre dautres formes de mariages que celles prvues par le droit franais (laque, monogame enter personnes de sexe diffrent). Mais lorsque les institutions sont trangres et de surcroit inconnues alors l a se corse. Exemple : le trust, la particularit est dinstituer une relation triangulaire entre un constituant (le fondateur du trust : un trustee) et un ou plusieurs bnficiaires : ceux dans lintrt desquels le trust est constitu. Cest la nature des droits que le trustee dtient sur les biens du trust est particulier : il a tous les droits dun propritaire sans tre propritaire, les biens confis ne rentrent pas dans son patrimoine personnel. Cest au carrefour du droit des contrats, du droit des libralits, droits des socits, droit des successions. La jurisprudence a dcid de le traiter comme une institution spcifique. Utilise la mthode de la reconnaissance : le trust constitue en conformit dune loi qui connait cette institution doit tre reconnue. La Kafala : est une institution du droit musulman rependue, permet de confier un enfant un tiers pour que celuici lui prodigue les soins ncessaires sans crer de liens de parents avec celui qui prend en charge lenfant. Ce nest pas une adoption qui il ny a pas le lien de parent. Pour la jurisprudence cela ne vaut mme pas adoption simple. On peut penser que cest une dlgation dautorit parentales mais cest bof car cette dlgation transfert un pouvoir de droit alors que dans la Kafala cest une situation de fait. On peut penser une simple convention ou des hypothses comme article 373-4 : un enfant confi un tiers de confiance. La jurisprudence est trs abondante. Mais peut-on confier lenfant un titre de sjour en France : le contentieux est n de l. La jurisprudence empche lenfant de bnficier du titre de sjour car ne lassimile pas une adoption.

2) Le respect des finalits du rattachement

Le choix d'une qualification doit se faire en relation avec la finalit du critre de rattachement. La qualification montre le lien qui existe entre la catgorie et le choix du rattachement. Ex: l'institution dont la catgorie de rattachement n'est pas encore identifie: l'institution nouvelle. Jusqu' une intervention rcente du lgislateur franais, le problme se posait pour les partenariats enregistrs. Ces pactes commencent tre reconnus par un grand nombre de systmes juridiques mais selon des systmes qui varient d'un pays l'autre. Il ya le pacte conclu sur le modle du mariage et celui qui veut s'en distinguer: le pacte organisation d'un cadre de vie. Le problme de qualification que soulve les partenariats enregistrs : doit-on les rapprocher du mariage, ou doit-on les rapprocher des contrats. Pour choisir la qualification la doctrine sest interroge sur les consquences qui en rsulterait quen aux critres de rattachement. Si on les rattache aux contrats : alors on laisse les partenaires choisir librement la loi applicable. Le PACS prsente des affinits avec le contrat mais il est spcial : formalits denregistrement, incidence forte sur les relations personnelles entre les partenaires. Dans les relations internationales il nest pas opportun de consacrer le principe du libre choix. Le PACS est proche du mariage : il faut une vie commune entre les partenaires, des rgles du mariage ont t tendues aux partenaires tels que les empchements au mariage ou le devoir dassistance. La grande diffrence est quil ny a pas de vocation successorale et de rgime matrimonial. Le rattachement prvu par la catgorie mariage nest pas facile si on lapplique au partenariat enregistr. Ainsi ds les premiers dbats la doctrine avait prconis de retenir une qualification suis generis : spcifique appelant un rattachement spcifique, le rattachement est celui du lieu denregistrement du partenariat. Cette solution a t retenue par la loi du 12 mais 2009 sur la simplification et la clarification du droit : art 515-7 code civil : les conditions de formation et les effets dun partenariat enregistr ainsi que les causes et les effets de sa dissolution sont soumis aux dispositions matrielles de lEtat de lautorit qui a procd son enregistrement. Cette rgle conduit reconnaitre la rgularit et les effets des partenariats enregistrs ltranger conformment au droit du pays denregistrement. La qualification est souvent guide par le choix du critre de rattachement.rajout : la rsidence habituelle a t dfinit ds la jpce : rglemnt bruxellees 2 bis, la notion de rsidence habituelle en notion de resp parentale devait sentendre en 1 notion de pure fait permettant didentifier ltat ac lequel le miuneur a le lien le plus fort . le juge dispose d1 certaine lib la condition de respecter les objectifs du trait .ttes ces notions sont fonctionneles dfinies en fonction des besoins.

2- La qualification postrieure au choix du droit applicable


La catgorie de rattachement est identifie, la rgle de conflit sapplique et le droit comptent galement. A ce moment deux types de difficults peuvent surgir.faut savoir quelle rgle applique.

A.

La qualification en sous ordre

La qualification qui doit seffectuer au sein du systme juridique tranger dsign par la rgle de conflit. Cest la qualification substantielle, il faut identifier la rgle matrielle appliquer au sein du systme juridique tranger. Exemple : en droit des biens la rgle de conflit dsigne la loi du lieu de situation du bien, il peut tre ncessaire de savoir si le bien est mobilier ou immobilier. On sintrroge sur la possession d1 bien en allemgne, dc loi allemande. Slection lintrieur du systme juridique diffrent de la bonne rgle. Pour oprer cela on doit effectuer une qualification lege fore : selon le droit tranger. Lege cose : verifier lege cose. La qualification de meuble ou immeuble en matire successorale : elle nest pas lege fore elle est internationale et commande la loi applique, car la loi successorale applicable est la loi du pays de situation de limmeuble ou du domicile du dfunt pour les meubles.

Lorsque la qualification commande le droit de la loi applicable : qualification internationale. Lege cose :

B. Le renvoi de qualification
Nous verrons cette question plus loin JPCE allemande arrte 1982 : le juge allemand saisit de la dtermination d1 prescription extinctive d1 crnace qui tait soumise la loi amricaine. Juge se demande si prescription d1 crance .

Chapitre 2 - La condition de la loi trangre/ le statut procdural du droit tranger


La condition de la loi trangre : il ne sagit pas de confr au droit tranger une nature diffrente de celle du droit du for. Cest un droit qui est extrieur lordre juridique du juge saisi, la difficult vient de cette extriorit du juge par rapport au droit tranger. En droit interne on applique la maxime : le juge est cens connaitre le contenu du droit. Mais le juge franais ne connait pas le contenu de toutes les lois trangres. Cela a une incidence Office du juge quant lapplication de la rgle de conflit elle mme et aussi sur le rle des parties et du juge quant ltablissement du contenu du droit tranger.

1 le rgime procdural des rgles de conflit


Le juge franais a-t-il lobligation ou la simple facult dappliquer doffice les rgles de conflit ? Le juge doit il appliquer une rgle de conflit que si les parties en ont rclam lapplication ? Il faut supposer que le juge ait eu conscience de la dimension internationale du litige. Le juge le peut si llment dinternationalit est dans le dossier. Certain lments sont tous le temps dans le dossier : nationalit, domicile, mais certains lments ne seront prsents dans le dossier que si les parties les invoque. Un juge ne peut pas se saisir dlments de faits non invoqus par les parties, le juge ne peut pas faire tat de sa connaissance personnelle des fait, mais lorsquun fait est dans la cause le juge peut utiliser le fait : il aura alors connaissance de la dimension internationale et pourra en tenir compte. Est-il opportun lorsque les parties ninvoquent pas la rgle de conflit de confrer au juge le pouvoir ou le devoir de le faire.

A. Loffice du juge
Evolution de la jurisprudence En 1959 la Cour de cassation arrt Bisbal du 12 mai : les rgles franaises des conflits de lois entend du moins quelles prescrivent lapplication dune loi trangre nont pas un caractre dordre public en ce sens quil appartient aux parties den rclamer lapplication. Deux poux espagnols souhaitent divorcer en France car ctait interdit en Espagne, ils nont pas invoqu la loi espagnole. Devant la Cour de cassation lun des poux a invoqu dans son pourvoi une violation de la rgle de conflit : il demandait de sanctionner les juges du fond qui navaient pas fait application de la loi espagnole. La cour rejette le pourvoi. Absence dobligation pour les juges du fond dappliquer doffice la rgle de

conflit. La doctrine a critiqu : le caractre doffice de la rgle de conflit ne pouvait pas varier selon quelle dsigne la loi franaise ou trangre. Cette solution favorise le forum shopping, elle se ralise avec la complicit des juges franais. Cour de cassation 2 mars 1960 : le juge na pas lobligation dappliquer doffice la rgle qui dsigne le droit tranger mais il en a la facult. Le droit positif est rest ainsi mais critique de la doctrine. Cour de cassation Coveco 4 dcembre 1990 : la Cour de cassation nonce le principe que le juge est tenu dappliquer doffice la rgle de conflit dans deux cas : - Lorsque les droits en cause sont indisponibles - Lorsque la rgle de conflit est dorigine internationale : issue dune convention internationale Lorsque la rgle de conflit est de source internationale Ce critre a t abandonn par la jurisprudence par la suite. En 1990 la Cour de cassation a pens que lorigine internationale de la rgle de conflit lui confrait une imprativit plus forte car les conventions sont suprieures la loi. La Cour de cassation a pens que ne pas appliquer une rgle de conflit pose par une convention internationale stait violer le traiter et en consquence ctait engager la responsabilit internationale de lEtat franais. Mais lart 55 C pose un principe de hirarchie des sources, mais la constitution nimpose rien sur le plan du rgime procdural de la mise en uvre du trait. La seule obligation est de reconnaitre au trait un statut gal celui de la loi nationale. Si la loi na pas tre applique doffice le trait ne doit pas davantage ltre. Or les traits contiennent rarement des dispositions sur leur rgime procdural ainsi ne pas appliquer doffice le trait est une question de pure procdure laisse lautonomie des Etats, et cela ne peut pas mettre en cause la responsabilit de lEtat. De plus les rgles de conflits dorigine internationale se multiplient de sorte que le critre va conduire imposer au juge lapplication doffice dans un trs grand nombre de cas et notamment en matire contractuelle. Ainsi la Cour de cassation est revenue sur sa jurisprudence et a abandonn le critre de la source internationale de la rgle de conflit : 26 mai 1999. Limprativit du droit communautaire De plus en plus de rgles de conflits sont labores par des rglements communautaires : la source communautaire doit-elle rendre ces rgles de conflit plus impratives que les rgles de conflits ordinaires : principe de primaut du droit communautaire ? Pour la prof la source de la rgle de conflit na pas influer sur loffice du juge. La jurisprudence de la Cour de Justice des Communauts Europennes na jamais impos au juge national une application doffice du droit communautaire sauf lorsque le droit communautaire par son objet est impratif. Sur ce point il y a encore un dbat. Le critre tir de la libre disponibilit des droits en cause Il est maintenu par la Cour de cassation. Si le droit en cause est indisponible, le juge doit appliquer doffice la rgle de conflit. En revanche toutes les fois que le droit est disponible le juge na pas lobligation mais il conserve la facult dappliquer la rgle de conflit : cest le cas en matire contractuelle par exemple. Lorsque le juge statut aprs la survenance du dommage : la matire devient disponible : le droit rparation. Mais selon quelle conception devait on apprcier le caractre disponible ou non du droit en cause : selon les conceptions du droit franais ou du droit tranger ? NOEMIE La rgle de conflit est une source de complication : les juges se disent quils ne vont pas se prendre la tte le faire lorsque les droits sont disponibles si les parties ne lont pas demand. Beaucoup dauteurs critiquent encore cette

jurisprudence : toujours appliquer la rgle de conflit sans distinctions. Mais cela cest faire abstraction de la dimension concrte du procs.

B. La libert des parties


Depuis prs de 30 ans la Cour de cassation admet que les parties peuvent conclure un accord procdural. Termes choisi parla doctrine pour dsigner laccord des parties sur le choix du droit applicable. Cet accord ne peut intervenir quen cours de procs. Les parties peuvent dun commun accord carter lapplication du droit tranger dsign par la rgle de conflit la condition que les droits en cause soient des droits disponibles. La clause delectio juris est la clause du contrat qui choisi la loi applicable au contrat, laccord procdural est lui soumis des conditions plus strictes. Les conditions de forme On a rapproch cet accord de larticle 12 alina 3 du Code de Procdure Civil : permet aux parties de lier le juge sur les qualifications par un accord express. Aujourdhui la Cour de cassation ne vise plus cet article mais vise larticle 3 du code civil. Ainsi la Cour de cassation a dcid que laccord procdural ntait pas subordonn un accord express, elle a estim que le simple silence des parties sur lapplicabilit du droit tranger pouvait valoir accord procdural implicite. Cette jurisprudence est apparue explicite : il faut rechercher la volont implicite ce qui nest pas vident : le simple silence vaut il volont implicite dcarter la rgle de conflit. Cest un moyen dappliquer encore plus souvent le droit franais ce que les juges prfrent. La porte Les parties peuvent carter lapplication du droit tranger mais les parties pourraient elles carter lapplication du droit franais dsign par la rgle de conflit ? Le dbat est ouvert. Cest peu frquent en pratique.

2 Ltablissement du contenu du droit tranger


Ici nous avons identifi le droit applicable : la rgle de conflit a dsign le droit tranger.

A. La preuve du contenu du droit tranger


1) La question de la charge de la preuve
Qui doit rapporter la preuve du contenu du droit tranger : les parties si oui laquelle, le juge ? Jurisprudence Lotour arrt du 25 mai 1948 : un accident de la circulation en Espagne entre des vhicules et un train : on sait que le droit applicable est le droit espagnol : loi du lieu du dlit. Mais la question qui se pose est les conditions de la responsabilit en droit espagnol : prvoit-il une responsabilit sans faute ? La veuve de la victime ne rclame rien quant au contenu du droit espagnol, cest le dfendeur qui soutient que la responsabilit sans faute nexiste pas en droit espagnol. La Cour de cassation pose le principe suivant : cest lauteur de la prtention soumise au droit tranger de supporter la charge de la preuve du droit tranger. En lespce : cest la veuve dapporter la preuve. Mais la mauvaise fois des parties peut jouer fortement, et la preuve peut tre difficile rapporter. La sanction du dfaut de preuve : - Le rejet des prtentions - Application de la loi du for

Jurisprudence Amerford chambre commerciale 16 novembre 1993 : pose une rgle qui distingue : - Si les droits sont indisponibles : le juge doit rechercher le contenu du droit tranger - Si les droits sont disponibles : il appartient la partie qui prtend que le droit tranger aurait un contenu diffrent de celui du droit du for de le dmontrer, dfaut on applique le droit du for. Car il faut faire peser la charge de la preuve sur celui qui a intrt lapplication du droit tranger. Un droit est dit disponible lorsque les parties peuvent, par une manifestation de volont y renoncer ou l'amnager. Le droit indisponible l'inverse, s'impose et aucune manifestation de volont, clause ne peut l'carter. Le caractre disponible ou indisponible d'un droit se retrouve surtout dans le domaine de la procdure. En DIP, cette distinction est essentielle, notamment lorsque le juge doit appliquer d'office la rgle de conflit lorsque le droit est indisponible. Si le droit est disponible, c'est la partie qui prtend que le droit tranger a un contenu diffrent de celui du droit du for d'en rapporter la preuve. A dfaut de preuve, le juge applique le droit du for. Si le droit est indisponible, le juge doit rechercher le contenu du droit tranger. Aprs cet arrt, la jurisprudence est devenue plus confuse en rajoutant des distinctions: toutes les fois que le juge recherche d'office la loi applicable, il doit rechercher le contenu du droit tranger. La jurisprudence a ajout que toutes les fois que le juge a l'obligation d'appliquer le droit tranger, il doit rechercher le contenu du droit tranger. Le juge a une telle obligation quand les parties sollicitent l'application du droit tranger. Mais le systme Amerford tait en train de s'mietter : la Cour de cassation a donc modifi sa jurisprudence: dans deux arrts rendus le28.06.2005, l'un de la chambre civile, l'autre de la chambre commerciale, la Cour de cassation a supprim la distinction entre droits disponibles et droits indisponibles. Il incombe au juge franais qui reconnat applicable un droit tranger d'en rechercher soit d'office, soit la demande d'une partie qui l'invoque le contenu de ce droit. La jurisprudence Amerford est donc abandonne. Cela ne veut pas dire que le juge est le seul procder la collecte des modes de preuve: le juge dispose d'un certain nombre de pouvoirs: il peut inviter les parties lui donner des informations, il peut ordonner des mesures d'instruction. Le juge a donc maintenant un rle actif, il doit utiliser tous les pouvoirs que lui confre le code de procdure pour vrifier le contenu du droit tranger.

2) Les modes de preuve


On peut recueillir des informations auprs des autorits officielles ou auprs d'un juriste priv. L'inconvnient de cette mthode est qu'il y a un risque d'absence d'impartialit puisque ce sont les parties qui vont rmunrer le juriste priv. Dans ces cas, on parle d'un certificat de coutume. Le juge dispose toujours d'un pouvoir d'apprciation, il n'est pas li par les avis. Il peut galement tenir compte du comportement des parties, tirer les consquences d'un refus de l'une des parties de cooprer. Aussi des lments internationaux visent favoriser laide judiciaire : La Convention de Londres du 7 juin 1968 = coopration juridique dans la cadre du conseil de leurope: le juge qui a besoin d'un renseignement va saisir son autorit centrale, pour que celle-ci sadresse lautorit centrale judiciaire : son correspondant ltranger, pour que les services administratifs rpondent cette demande dinformations. La demande ne peut tre formule qu l occasion d'une affaire dont le juge est saisi. La rponse ne lie pas le juge. Systme peu pratiqu car il est lourd. Aussi relation de juge juge. Dans les relations europennes, il existe le rseau judiciaire europen: c'est une structure qui facilite les contacts entre les juges europens. Il existe des juges internet o les juges peuvent communiquer. Ce systme a un avantage pour les parties de leur pargner les cots dexpertise.

La confrence de La Haye rflchi aujourdhui sur un tel systme de coopration juge juge pour la mise en place de la Convention de La Haye, comme la Convention de 1980 sur les enlvements denfants. En conclusion, sur cette question de la dtermination du contenu du droit tranger, les solutions sont imparfaites soit encore bauches, cest sans doute la plus grande difficult du DIP.

B. Lapplication du droit tranger


Le droit tranger na pas la mme nature du droit du for. Pendant longtemps on a estim que le droit tranger tait un lment de fait. Par rapport cela, les juges du fond disposent dun pouvoir souverain dapprciation. Traiter le droit tranger comme du fait permet dexpliquer la solution selon laquelle la Cour de cassation considre que linterprtation du droit tranger relve de lapprciation souveraine des juges du fond. En ralit cette solution vient de ce que le droit tranger tait extrieur au systme juridique du for. Et cette extriorit du droit tranger a plusieurs consquences : le juge franais doit appliquer le droit tranger tel quil existe ltranger, mais sans rien y ajouter. Il ne dispose pas d'un pouvoir crateur. En droit interne, la jurisprudence est une source de droit. Cette fonction est interdite au juge quand il applique le droit tranger. De mme il nappartient pas la Cour de cassation de veiller luniformit du droit tranger. Aussi linterprtation du droit tranger est une source derreur, il existe dailleurs des tudes ce sujet = Quand on applique le droit tranger, il y a beaucoup dapplications errones du droit tranger. Il vaut mieux que la CC vite de formuler des erreurs sur linterprtation du droit tranger. La rgle est donc simple : les juges du fond peuvent interprter le droit tranger, et cette interprtation est souveraine et doit tre la plus fidle possible a l'interprtation telle quelle existe dan le domaine tranger. 2 limites a cette souverainet :

1) Le contrle de la dnaturation :
La Cour de cassation censure la dnaturation du droit tranger. Il y a dnaturation quand il y a une erreur grossire flagrante, quand il y a dnaturation claire et prcise. Il y a des cas de jurisprudence pour dnaturation du droit tranger.

2) Le contrle de motivation :
Larrt qui appliquera une loi en disant quelle semble tre la solution du droit tranger = motif hypothtique, ce nest pas une motivation suffisante ou sil apparait que le juge sen est remis trop facilement lanalyse dune des parties = cassation pour dfaut de motivation. Les juges du fond doivent justifier les solutions quils retiennent aprs les avoir vrifies. Mais, comme le contrle de motivation est aujourdhui de plus en plus rigoureux, on peut y voir un dbut de contrle exerc par la Cour de cassation de linterprtation faite par les juges du fond.

Chapitre 3 Le renvoi
C'est une technique spcifique au DIP, dcouverte fortuitement par la jurisprudence, l'occasion d'une affaire qui a donn lieu l'arrt Forgo en 1878: Fargo est dcd, on s'interrogeait sur la succession de cet individu n en Bavire, qui avait fix sa rsidence et vcu en France. Il avait comme parents des collatraux, il fallait dterminer s'ils avaient une vocation dans sa succession. Il fallait dterminer le droit applicable et l'poque, la rgle de conflit franaise dsignait en matire de succession des biens mobiliers, la loi nationale. Pour les trangers, on appliquait la loi de leur domicile de droit, ce qui supposait une disposition particulire d'admission domicile. Forgo n'avait pas de domicile de droit en France, il n'avait qu'un domicile de fait. Il avait donc conserv son domicile de droit en Bavire. Selon le droit Bavarois, la succession devait tre rgie par la loi du domicile de fait. Les collatraux rclamaient l'application de la loi Franaise. La Cour de cassation a nonc que selon le droit bavarois, les meubles sont rgis en matire de succession par la loi du domicile de fait du dfunt. Les juges ont appliqu le droit franais car il fallait suivre la dsignation du droit bavarois. La rgle de conflit Franaise dsignait le droit bavarois mais la rgle de conflit bavaroise renvoyait au droit Franais: ainsi est apparu le droit bavarois qui suppose une double opration: on applique la rgle de conflit du for qui dsigne le droit tranger, puis on applique la rgle de conflit du droit tranger qui dsigne son tour le droit franais => la rgle du for a dsign un droit tranger, et que la rgle de conflit du droit tranger retourne au droit du for la comptence. Il y a renvoi au deuxime degr si la rgle de conflit trangre dsigne une loi tierce: ex: un Suisse domicili en Angleterre. La rgle de conflit franaise dsigne la loi suisse, loi nationale et la rgle de conflit suisse renvoie la loi anglaise, loi du domicile. Ce renvoi au second degr se produit lorsque la rgle de conflit du for a dsign un droit tranger et que celui-ci dsigne une loi tierce. Le renvoi est une cration jurisprudentielle.

Pourquoi la jurisprudence a t-elle raisonn ainsi pour revenir la loi franaise? La jurisprudence a eu l'occasion, de nombreuses reprises, de faire jouer le renvoi. Ainsi, en 1910, dans un arrt Souli, la CC a cherch justifier le renvoi en nonant que la loi franaise de DIP ne souffre nullement du renvoi qui est fait la loi interne franaise par la loi de DIP trangre. L'arrt poursuit en observant qu'il n'y a qu'avantage que tout conflit se trouve ainsi supprim et ce que la loi franaise rgisse, d'aprs ses propres vues, les intrts qui naissent sur le territoire franais. Sur le plan thorique, ce renvoi est trs difficile justifier car la mthode de la rgle de conflit postule que l'on peut appliquer aussi bien le droit franais que le droit du for. C'est donc contredire le caractre bilatral de la rgle de conflit qui est de permettre de dsigner une loi trangre. C'est galement une complication difficile comprendre et il y a galement un cercle vicieux: si l'on regarde la rgle de conflit trangre pour faire jouer le renvoi au profit du droit du for, il faudrait galement regarder la rgle de conflit du for et revenir au droit tranger: c'est une partie de ping pong internationale. Mais la jurisprudence a maintenu le cap.

1: La qute d'une explication rationnelle


On peut distinguer les explications logiques et les explications pragmatiques.

A. Les explications logiques


Le renvoi dlgation: la rgle de conflit du for dlgue au DIP tranger le choix du droit applicable. Cette explication dcrit un phnomne mais n'explique pas pourquoi cette dlgation. La thorie du renvoi rglement subsidiaire: Nerebours- pigeonniere (auteur du prcis Dalloz): la rgle de conflit du for offre une comptence au droit tranger mais on ne peut pas le forcer. S'il n'accepte pas cette comptence, on formule une rgle de conflit subsidiaire. On applique donc la rgle de conflit franaise subsidiaire.

B. Les explications pragmatiques


On est parti de l'explication propose par le doyen Batiffolle: c'est celui qui a conu le DIP comme un droit de coordination entre les systmes juridiques, il recherche l'harmonie internationale des solutions. Pour lui, le renvoi permet cela, c'est pour cela que l'on appelle sa thorie le renvoi coordination: Rien n'impose ni n'interdit de faire jouer le renvoi, il faut regarder les rsultats auxquels conduit le renvoi. Si le rsultat est une meilleure coordination des solutions, il faut faire jouer le renvoi. Le renvoi doit favoriser la coordination des lois. Cette thorie est surtout convaincante pour le renvoi au second degr qui permet d'aboutir la coordination des lois qui peut tre parfaite dans certains cas. Ex: Suisse domicili Moscou qui pouse sa nice en Russei qui est galement Suisse. Un juge allemand est saisit de savoir si ce mariage est nul ou valable. La rgle de conflit Suisse et Russe soumettent la validit de ce mariage au droit Russe (loi du domicile et loi du lieu du mariage). La loi Russe considre que ce mariage est valable. La rgle de conflit allemande dsigne la loi nationale des deux poux, c'est la loi Suisse. Mais la loi Suisse considre que ce mariage est nul: si le juge allemand applique sa seule rgle de conflit, le mariage est nul. Si un juge suisse ou russe est saisit, le mariage est valable. Il s'agit donc d'un mariage boiteux. Mais si le juge allemand fait jouer le renvoi, il applique d'abord la loi suisse, et la rgle de conflit suisse dsigne la loi russe => renvoi au second degr, il applique la loi russe. Grce ce renvoi, les trois juges appliquent la mme loi, la loi russe, le mariage est valable quelque soit le juge saisit. Affaire Zhaga: mariage religieux de deux Syriens en Italie. Le juge franais est saisit, il applique la loi Italienne, loi du lieu de clbration. Si l'on ne fait pas jouer le renvoi, le mariage est nul car le droit italien impose un mariage civil. Mais les poux sont syriens et le droit syrien reconnat le mariage religieux. La rgle de conflit italienne dsigne la loi nationale => renvoi au second degr. Depuis, on parle de renvoi fonctionnel: on va vrifier concrtement le rsultat du renvoi. Si la rgle de conflit dsigne la loi nationale et qu'elle renvoi la loi du domicile, on peut considrer que c'est opportun d'accepter un tel renvoi de la loi nationale la loi du domicile.

Ex du rattachement des successions: en droit franais, la rgle de conflit dualiste distingue selon que l'on rattache des meubles ou des immeubles. Pour les meubles, c'est la loi nationale du dfunt et pour les immeubles c'est la loi du lieu de situation de chaque immeuble. On soumet donc une mme succession une pluralit de lois et on provoque des situations trs complexes. Si la rgle de conflit trangre renvoie la loi du for comme loi nationale, on peut, grce ce renvoi, soumettre l'ensemble de la succession la mme loi. C'est un progrs quant au rglement de la succession. On peut ainsi dire que le renvoi corrige la rgle de conflit franaise, on parvient des solutions meilleures: c'est le renvoi correcteur des rattachements. La jurisprudence ne s'est pourtant jamais laisse impressionne par la doctrine:

2: Le phnomne jurisprudentiel du renvoi


A. Le renvoi classique
C'est celui de l'arrt Forgo, qui dcoule d'une divergence de rattachement entre la rgle de conflit du for et la rgle de conflit trangre. Pendant longtemps, le statut successoral et le statut personnel ont t les domaines de prdilection du renvoi, souvent de la loi national celle du domicile. Aujourd'hui, les indications jurisprudentielles du renvoi se ratifient:

L'mergence de nouvelles rgles de conflit incompatibles avec le renvoi


Les rgles de conflit alternatives, ou encore substantielles, poursuivent un certain rsultat matriel mais ne se concilient pas bien avec le mcanisme du renvoi. L'art. 311-17 sur la reconnaissance de paternit. Il n'y a pas non plus de renvoi possible avec les rgles unilatrales. Enfin, on peut considrer qu'une rgle comme celle laissant les contractants choisir la loi du contrat (loi d'autonomie) est incompatible avec le renvoi: la jurisprudence exclut le renvoi en matire contractuelle car il faut respecter le choix de loi des parties. La mme solution est retenue en matire de rgimes matrimoniaux, et ce pour la mme raison. Dans l'arrt Zagha, le renvoi au second degr a bien march mais cela n'est pas toujours le cas, surtout lorsque la loi tierce dsigne par la rgle de conflit trangre n'accepte pas la comptence qui lui est offerte. Ex: Il s'agissait du rglement d'une succession mobilire d'un anglais domicili en Espagne, rglement prsent un juge Franais. La rgle de conflit Franaise dsigne dans cette espce la loi espagnole, en tant que loi du dernier domicile du dfunt. La rgle de conflit espagnole dsigne la loi anglaise, loi nationale. Mais la rgle de conflit Anglais dsigne le droit espagnol. La loi tierce n'accepte donc pas la comptence et renvoie son tour un droit prcdemment dsign. Le renvoi ne peut pas jouer indfiniment: la doctrine a propos trois solutions: Si la loi tierce n'accepte pas sa comptence, le renvoi a chou et l'on s'en tient la premire dsignation opre par le droit franais, en l'occurrence la dsignation du droit espagnol. Rechercher si l'un des systmes juridiques trangers exclue le renvoi. Interroger le droit international priv du systme dsign par la rgle du for. Si ce systme carte le renvoi, on arrte la partie de tennis internationale. Conclusion sur le renvoi de rattachement: dans la version la plus classique, la rgle de conflit ne dsigne pas une loi substantielle, la rgle de conflit dsigne un systme juridique. Le systme tranger a vocation s'appliquer, aussi bien en ce qui concerne les rgles matrielles qu'en ce qui concerne les rgles de DIP. On peut ainsi tre amen consulter la rgle de conflit trangre. Les Conventions de la Haye comme les rglements Rome 1 et 2 prcisent que les rgles de conflit ne dsignent que les rgles internes du droit tranger et par l mme excluent le renvoi. Ces instruments

internationaux visent unifier les rgles de conflit. Comme ces instruments se dveloppent, cela rduit le domaine du renvoi.

B. Le renvoi de qualification
Le renvoi classique rsulte d'une divergence de rattachement entre la rgle de conflit du for et la rgle de conflit trangre mais il peut apparatre un autre type de divergence, par exemple sur la qualification. Une question qui n'est pas classe dans la mme catgorie de rattachement selon la rgle du for et selon la rgle du droit tranger: cette divergence de qualification soulve la question de l'ventualit d'un renvoi. Ex: la rupture de fianailles entre deux franais dont la rupture se produit en Allemagne. Le juge Franais est saisi de l'ventuelle indemnisation de la fiance dlaisse. Pour un juge Franais, la rupture des fianailles est une question de responsabilit dlictuelle. Puisque les fiancs ont rompus en Allemagne, pour le juge franais, la loi applicable est la loi allemande, mais les juges allemands pensent quil sagit de la loi nationale car cela a un rapport avec le statut personnel. Le problme ici est la qualification: Renvoi de qualification. Faut-il faire jouer ou non le renvoi de qualification? Pendant longtemps la doctrine franaise sy est oppose. La doctrine allemande tait plus ouverte ce renvoi de qualification, c'est donc exactement le mme problme. Il faut distinguer plusieurs types de qualification, il faut distinguer la qualification internationale et la qualification matrielle. La premire est celle qui dtermine le choix de la loi. Une fois quune loi trangre a t choisie, intervient un autre type de qualification, la qualification matrielle, celle qui dtermine le choix de la rgle matrielle applicable au sein du systme juridique tranger. Cest ce quon appelle aussi la qualification en sous ordre, au sein de l'ordre juridique tranger. La premire qualification est faite lege fori, la deuxime lege cause et la doctrine pendant longtemps disait qualification lege cause mais la condition que a ne remette pas en cause le choix de la rgle applicable. Cest la dessus que la doctrine a chang de position, on peut admettre quil y ait aprs dsignation du droit tranger, consultation de la qualification internationale du droit tranger. Si on sinterroge a la qualification internationale on peut encore sinterroger lege cause. Il ny a pas de jurisprudence en France qui a admis le renvoi de qualification. Un arrt l'a refus: Arrt CC du 11.03.1997, elle l'a refus car on tait en matire contractuelle. Or, le renvoi est exclu dans cette matire. On pourrait donc admettre le renvoi de qualification mais il faudrait retenir les mmes exceptions et notamment exclure le renvoi de qualification en matire contractuelle car cela remettrait en cause la volont des parties.

Chapitre 4 Les mcanismes drogatoires : les exceptions dordre public et de fraude


Il faut revenir sur la vocation subsidiaire du droit du for: En dpit du postulat d'quivalence entre le droit du for et le droit tranger dsign par la rgle de conflit, il y a incontestablement une prvalence du droit du for. Cette prvalence se manifeste tous les stades de la mthode conflictuelle: elle se manifeste d'abord au stade du choix de la mthode, (la mthode des lois de police par exemple prempte le droit dsign par la rgle de conflit), mais galement au stade de la mise en uvre de la rgle de conflit, avec la qualification et le principe de qualification lege fori. Cette prvalence se manifeste encore toutes les fois qu'un obstacle se produit pour empcher la dsignation ou l'application d'un droit tranger. Cela peut tre un obstacle de fait ou de droit. Ex: la dfaillance du critre de rattachement: La rgle de conflit qui dsigne la loi du lieu du dlit ne permet pas de s'appliquer un dlit commis en haute mer, sur un territoire soustrait toute souverainet. C'est galement le cas lorsque la rgle de conflit dsigne la loi nationale et que l'on est en prsence d'un apatride: les Conventions internationales prconisent un critre subsidiaire comme le domicile ou la rsidence. Il peut galement y avoir une impossibilit temporaire d'appliquer la loi comptente, comme lors d'une situation d'urgence. On ordonne alors des mesures provisoires plus souvent prises sur le fondement du droit du for. Il peut galement y avoir une impossibilit de dterminer le contenu du droit tranger: on applique alors le droit du for et c'est une manifestation de la vocation subsidiaire du droit du for. Enfin, il existe des obstacles tenant soit au contenu du droit tranger qui est contraire aux valeurs d'ordre public du for, soit aux circonstances de la dsignation du droit tranger, dans l'hypothse d'une fraude. Dans les deux cas, on dclenche soit l'exception d'ordre public soit l'exception de fraude, ce qui peut conduire l'application du droit du for.

Section 1: L'exception d'ordre public


En droit interne, on distingue les rgles d'ordre public ou impratives, auxquelles il est interdit de droger par des conventions prives (art. 6 CC). Le caractre d'ordre public des rgles intervient galement en procdure civile, pour renforcer l'office du juge. En DIP, une des manifestations sont les lois de police, rgles internationalement impratives. Toute la difficult est que la notion d'ordre public est une notion cadre, dont le contenu n'est pas prdfini. L'exception d'ordre public internationale est un instrument entre les mains du juge pour vincer les dispositions du droit tranger comptent dont le contenu contredit des valeurs juges essentielles dans l'ordre juridique du for. Cela se prsente donc comme une exception l'application du droit comptent. Cette exception a son pendant dans les conflits de juridiction.

1: La notion d'ordre public international


A/ Le contenu de la notion
C'est un contenu flou, propre des notions cadres. On ne peut pas donner de dfinition prcise: c'est un ensemble de valeurs juges intangibles et suprieures aux seuls intrts privs. Il y a un alliage de considrations politiques, conomiques, morales et sociales. L'ide de valeur intangible est cependant moins large. La source de ces valeurs est trs diverse: il y a des sources classiques, lgislatives, jurisprudentielles mais galement des sources constitutionnelles et internationales. La notion intgre en effet les droits fondamentaux. Les internationalistes ont tent une dfinition plus prcise: ils distinguent les valeurs qui constituent le noyau dur de l'ordre public international. Ce sont les sous bassement de la civilisation Franaise qu'il faut distinguer de valeurs plus contingentes mais qui peuvent galement tre d'ordre public international, pour garantir certaines politiques juridiques. Celles du noyau dur ont t dfinies par l'arrt Lautour: ' les valeurs d'ordre public sont les principes de justice universels considrs dans l'opinion Franaise comme dots de valeur absolue'. Ces valeurs sont difficilement identifiables mais on cite en gnral la prohibition de l'esclavage, la prohibition de l'inceste. L'interdiction de la corruption est souvent cite mais pas trs convainquant car on la proclame plus qu'on ne la sanctionne. Ces valeurs dfinies par l'arrt Lautour sont les fondements de la civilisation Franaise. Aujourd'hui, ce sont les droits fondamentaux: protection de la dignit, de la libert, de l'intgrit physique des personnes. On cite galement l'interdiction de discriminations fondes sur la race, la religion ou le sexe. La loi trangre qui violerait ces valeurs serait donc carte. A ct de ce noyau dur, il faut identifier les politiques juridiques impratives: la difficult est qu'il peut exister des lois impratives dans l'ordre interne qui ne prsentent pas un tel caractre en DIP. Il faut avoir une conception restrictive de l'ordre juridique international. Ex: la loi de 1985 sur la protection des victimes et la rparation en cas d'accident de la circulation routire ( loi Badinter): elle est d'ordre public en droit interne mais la Cour de cassation a estim qu'elle n'tait pas d'ordre public en DIP. C'est le prolongement de l'arrt Lautour, relatif l'indemnisation de la veuve d'un automobiliste victime d'un accident. Le principe de la responsabilit objective n'avait pas t considr comme d'ordre public international. Le principe n'est pas suffisamment essentiel pour tre dot d'une imprativit internationale. Il y a place pour une subjectivit du juge, qui va dcider ce qui est d'ordre public international et ce qui ne l'est pas: c'est le caractre fluctuant de la notion. Elle peut voluer dans le temps, comme dans l'espace. Selon les volutions du droit franais, ce qui tait contraire l'ordre public international un instant T ne l'est plus forcment aujourd'hui. Ex: avant la loi de 1972 qui a pos le principe de lgalit des filiations, les droits trangers qui taient plus galitaires que le droit franais entre les enfants lgitimes et les enfants naturels taient carts comme jugs contraires l'ordre public. Aprs la loi de 1972, la jurisprudence a adopt une position rigoureusement contraires : les lois trangres plus discriminatoires que le droit franais taient juges contraires l'ordre public.

Le domaine de l'exception d'ordre public est trs gnral: cela concerne le droit des biens, des contrats, de la famille, des personnes...

B/ Les modalits d'apprciation


Le principe est celui de l'apprciation in concreto: la contrarit l'ordre public ne peut pas s'apprcier de manire abstraite: on ne peut pas dire qu'une loi trangre, en gnral, serait contraire l'ordre public. Il n'y a que l'application d'une loi trangre dans les circonstances concrtes du cas d'espce qui peut tre jug contraire l'ordre public: on ne porte pas de jugement sur le contenu du droit tranger, on vince la loi trangre quand son application concrte un cas particulier aboutit un rsultat choquant. Ex: en matire contractuelle, un contrat est soumis par les parties la loi anglaise. Ce contrat comporte une clause pnale. Le droit anglais, trs respectueux de la force des contrats, ne prvoit pas que le juge puisse exercer un pouvoir modrateur de la clause pnale. Le juge anglais ne peut pas dire que la clause pnale est manifestement excessive alors que la loi franaise donne au juge la possibilit de rviser les clauses qui sont manifestement excessives ou drisoires. Supposons que les parties ont, dans une clause du contrat, prvu des modalits de rvision de la clause et que ces modalits permettent au juge de rduire la clause excessive. On voit dans cet exemple que l'application de la loi anglaise n'aboutit pas un rsultat choquant puisqu'elle respecte la volont des parties et elle va permettre de mettre en uvre les modalits prvues dans le contrat de rvision de la clause. Ex de la conformit l'ordre public international de la rpudiation en droit musulman: Cette prrogative n'est confre qu'au mari. C'est donc l'ingalit dans laquelle se trouvent les femmes quant aux modalits de dissolution du mariage qui peut apparatre choquante car contraire au principe d'galit entre les poux. Le principe est protg par la CEDH, il y a deux exceptions o la femme peut rpudier: si la femme achte sa propre rpudiation, c'est la rpudiation contre compensation ou si le droit lui a t donn par le mari, soit pendant la vie du mariage, soit prvu dans une clause du contrat de mariage. Il y a donc incontestablement une ingalit entre l'homme et la femme. Mais certains internationalistes ont soutenu que l'interprtation in concreto interdit de considrer que cette rpudiation est contraire l'ordre public. L'apprciation in concreto oblige regarder le rsultat, ici la dissolution du mariage la demande du mari. En soi, on ne peut pas soutenir que la dissolution du mariage la demande d'un poux est contraire l'ordre public. Dans une srie d'arrt du 17.02.2004, la Cour de cassation a considr que les rpudiations taient contraires l'ordre public international ds lors que la femme rside en France.

2: Le rgime de l'exception d'ordre public


A/ Les conditions de dclenchement de l'exception
Les conditions temporelles: le principe d'actualit de d'ordre public

La notion est fluctuante, volutive: le principe d'actualit commande au juge d'apprcier la contrarit l'ordre public selon les conceptions du for au jour o il se prononce. Cette solution est l'application du principe selon lequel la jurisprudence a un effet immdiat.
Les conditions spatiales

On a pendant longtemps raisonn sur le modle de la thorie de l'effet attnue de l'ordre public: cette thorie est toujours utilise mais a tendance tre supplant par la thorie de l'ordre public de proximit. La thorie de l'effet attnu de l'ordre public est une thorie jurisprudentielle reposant sur l'ide qu'on ne peut pas s'opposer avec la mme force l'application des lois trangres selon qu'il s'agit de crer une situation en France ou de permettre une situation cre l'tranger de produire des effets en France. Arrt Rivire, 1953 propos du divorce par consentement mutuel de deux poux en Equateur car interdit en France: la Cour de cassation a estim qu'on ne pouvait pas opposer l'ordre public international ds lors que le divorce avait t prononc l'tranger. Il faut tre conscient de l'ambigut des termes de l'effet attnue d'ordre public: cela ne veut pas dire que l'ordre public produit un effet attnu: soit la situation est contraire l'ordre public et la loi est carte, soit elle ne l'est pas et la loi est applique. Il n'y a pas de demi-mesure, d'effet attnu. Cela signifie que la raction de l'ordre public est attnue lorsque les faits se sont produits l'tranger. Ex: mariage polygamique clbr l'tranger entre des poux dont la loi nationale trangre autorise la polygamie.

Lordre public de proximit : Lordre public de proximit est dapprciation allemande, a t dveloppe en France par Largarde comme un prolongement du principe de proximit (facteur de rattachement). Pour dclencher lexception dordre public il faut vrifier que la situation prsente un lien de rattachement significatif avec lordre juridique du for. Ce lien peut tre dordre territorial comme le domicile dune des parties en France ou dordre personnel comme la nationalit dune des parties. La distinction ne porte plus sur le seul lieu de cration de la situation juridique mais sur lexistence dun lien (au moment ou le juge se prononce) entre la situation et lordre juridique du for. Dans un premier temps la jurisprudence sest surtout fonde sur le lien de nationalit. Elle a fait de cette technique un moyen de protger le national franais contre les lgislations trangres qui prohibent le divorce par exemple en dcidant quune franaise ne pouvait pas tre prive du droit de divorcer par application dune loi trangre. De la mme faon, une enfant franais ne pouvait pas tre priv du droit dtablir sa filiation par lapplication dune loi trangre. Cette loi trangre doit tre carte par application de lordre public. La doctrine a critiqu le caractre nationaliste de cette jurisprudence ; en ralit le lien de rattachement peut se fonder aussi sur le domicile et plus de soucis. Ainsi la thorie de lOP de proximit nest pas en soit nationaliste. Cette thorie connait un succs doctrinale on voit un moyen darrter les conflits de civilisation sur ltat des personnes : entre les pays laques et les pays de droit religieux. LOP de proximit permet davoir une politique plus souple : on en rejet la loi trangre que si elle doit sappliquer des individus qui sont intgrs la socit franaise, donc elle nest pas systmatiquement rejete. Ainsi la thorie de lordre public de proximit tend se dvelopper en jurisprudence. Cela ne rsout pas toutes les difficults notamment lorsque des parties de nationalit trangre veulent c rer en France une situation par application dun droit tranger qui heurte les valeurs du for : alors pour certaines la thorie de leffet attnu est meilleure car elle rejette cela mais si le lien de rattachement est faible. En matire de filiation, la Cour de cassation na pas bien fait jouer lordre public de proximit en refusant le droit de filiation un enfant tranger dont le pre prsum est franais mais dont la mre tait trangre. Mais on pouvait estimer que le lien juridique tait suffisant.

B/ Les effets de lexception


Effet ngatif : Lexception vince la loi trangre comptente, mais il faut rsoudre le litige do : Effet positif : On substitut la loi trangre la loi du for. Cela peut sexpliquer par la vocation subsidiaire du droit du for. Ce double effet doit tre limit Lviction et la substitution doivent tre limites aux dispositions qui heurtent lOP, cela ne veut pas dire que lon va appliquer la loi franais tous les lments du litige mais seulement ce qui est choquant. Ex : loi filiation qui est discriminatoire, on va seulement enlever llment discriminant et on appliquera quand mme la loi trangre.

3- Limpact des droits fondamentaux et le droit de lUE.


A/ Les droits fondamentaux
Il y a eu une querelle doctrinale intense sur la question de savoir comment faire respecter les DF en Droit International Priv. - Pour certains : hirarchie des sources pour trancher, et les DF protger par un instrument international doivent faire lobjet dune application directe. Sans passer par la mthode de la rgle de conflit. Pour la Convention europenne des droits de l'Homme par exemple. - Pour dautres : on doit se servir des techniques du Droit International Priv car elles sont plus adaptes la gestion de linternationalit de la situation. Si un droit fondamental intervient alors : exception dordre public. Ainsi les droits fondamentaux sintgrent lordre public international et peuvent dclencher une exception dOP. Lenjeu : - DIPiste : conserver la souplesse du Droit International Priv et de respecter un impratif de la continuit des situations juridiques. - Pour les autres : il faut respecter la logique des droits fondamentaux : accepter certaines restrictions mais celles prvues par la Convention europenne des droits de l'Homme et selon les critres de la Convention europenne des droits de l'Homme. Prof : cest strile car pour le rsultat il ny a pas de diffrence selon la mthode choisie, car les deux mthodes se rejoignent : - Dune part sur le principe dune apprciation in concreto de latteinte. - Dautre part il ny a pratiquement aucun droit fondamental absolu sauf la prohibition de la torture qui concerne peut le Droit International Priv. Les autres sont des droits conditionns : qui peuvent faire lobjet de restrictions et les critres dapprciation de la restriction:

o Prvisibilit o Lgitimit o Proportionnalit Rien ninterdit dans lapprciation dinclure les ncessits des relations prives internationales : de la continuit des situations juridiques. Pour la Cour Europenne des droits de l'Homme : rpudiation : atteinte lgalit des sexes, mais peut tre admise si elle rpond des causes objectives, raisonnables et la cration dune situation ltranger dans un systme qui la tolre pourrait tre la cause objective et raisonnable qui rend tolrable la discrimination. De plus si les poux sont trangers et maris ltranger et que la rpudiation a t faite ltranger et que longtemps aprs internationalisation de la situation : remettre en cause la rpudiation serait remettre en cause des droits acquis alors non et cest une cause objective pour tolrer la rpudiation (peut tre dans lintrt de la femme si elle a refait sa vie). Arrt de radiation de 2005 de la Cour Europenne des droits de l'Homme : plus lieu de prononcer une dcision sur ce sujet : considre que la jurisprudence franaise est conforme lart 5 du protocole 7 or la jurisprudence utilise lexception dordre public de proximit. On voit bien que le rsultat est donc le mme. La jurisprudence franaise sest oriente vers lexception dordre public pour veiller au respect des droits fondamentaux.

B/ Linfluence du droit de lUnion Europen


On parle souvent de communaut de droits entre les Etats membres. Sils partagent cette communaut on ne devrait pas dclencher lexception dordre public pour vincer le droit dun autre Etats membres : alors lexception dordre public ne peut jamais jouer pour vincer le droit dun autre Etats membres. Mais on nen est pas encore ce stade. Il y a encore des disparits importante et notamment dans le domaine du droit familial dont le mariage gay. Linfluence de lUE ne se manifeste pas ainsi. Rome 1 et 2 sur la loi applicable dans des instruments europens, ces rglements maintiennent une clause de sauvegarde de lordre public. Mais il y a une influence sur lordre public on peut parler deuropanisation de lordre public. La cour de justice peut exercer un certain contrle sur la mise en uvre de lexception dordre public dans les relations entre Etats membres. Car il ne faudrait pas quen utilisant lexception dordre public un Etat puisse porter atteinte une libert de circulation. Jurisprudence dans le domaine des conflits de juridiction : lexception permet dvincer un jugement tranger. Lorsque cela concerne un jugement europen la cour exerce un contrle sur les contours lordre public pour quil ny ait pas dentrave la libre circulation des jugements. La cour pourrait faire de mme pour les conflits des lois.

Section 2 Lexception de fraude la loi


Les situations de Droit International Priv sont propices la fraude, car les lgislations sont disparates. Cest le fait de se soustraire lapplication dune loi normalement applicable pour se placer volontairement sous lempire dune loi plus favorable. Ainsi on peut changer de nationalit, de domicile, dplacer un bien mobilier. Mais la fraude est une notion difficile apprhender et sanctionner. La difficult vient de ce quil faut distinguer ce qui relve de lhabilet juridique et ce qui relve de la fraude.

1 La notion de fraude
Laffaire de la princesse de Beauffremont : Ctait une princesse franaise marie un franais qui voulait divorcer une priode o le divorce tait interdit en France. Elle a obtenu la sparation de corps puis elle sest installe en Allemagne elle a acquis la nationalit allemande. Ainsi elle sest fait appliquer le droit allemand pour convertir la sparation de corps en divorce. Puis elle sest remarie et elle est revenue en France mais le premier mari a attaqu cela. Cour de cassation 18 mars 1878 : il y avait une fraude la loi franaise car lobtention de la nationalit allemande navait eu pour seul but que dluder lapplication de la loi franaise loi normalement applicable. Il y a un lment intentionnel : volont dchapper la loi franaise. Laffaire Caron : Enfants dshrits par leur pre qui vivait aux USA qui avait un immeuble en France. Caron a apport limmeuble dans une SCI : transformation en part dune SCI dans son patrimoine. Puis il sest servi du trust : les parts on t apportes un trust, soumis la loi amricaine. Ainsi les droits devaient suivre la succession mobilire : loi du dernier domicile du dfunt : loi des USA. Mais le droit des USA ne protge pas le droit de la rserve hrditaire. Caron a opr une manipulation qui a port sur la qualification du bien seule fin dchapper lapplication de la loi franaise, la loi normalement applicable la transmission successorale de limmeuble situ en France. Constitution de la SCI et du trust : un ensemble de manipulations. Arrt du 20 mars 1985 : la cour a admis quil pouvait y avoir une fraude par manipulation de la qualification. La fraude a t dclare inopposable et limmeuble a t considr comme un immeuble soumis alors la loi franaise.

A. La fraude et les notions voisine


La notion dabus des droits La fraude la loi suppose une manuvre rendant artificiellement comptente une autre loi que celle qui avait une vocation normale sappliquer (manipulation du critre de rattachement ou de la qualification). Labus ne fait apparaitre aucune modification artificielle des lments de fait. Les parties ont exploit une situation prexistante, une libert qui leur tait donne. Mais tout droit peut dgnrer en abus. Il faut dmontrer une intention et un rsultat anormal. En Droit International Priv il y a un abus toutes les fois quune libert ou un choix doption est laisse aux parties. Exemple dans un contrat : si tous els lments de la situation sont situs dans un seul pays, si le seul lment dextranit est le choix de la loi trangre on peut considrer quil y a abus, convention de Rome le prvoit et le sanctionne par lapplication de la loi du pays dans laquelle la situation est entirement localise Rome 1 art3 3.

Dans le domaine des liberts europennes de circulation il peut y avoir des abus : comme dans limplantation dune socit. Jurisprudence de la Cour de Justice des Communauts Europennes abondante, elle a toujours laiss suspendre une menace de sanctionner des abus mais elle le fait rarement. La notion de simulation Lorsquil y a une simulation, on a une situation relle et une situation fictive. La sanction peut tre de faire tomber le masque, par exemple un mariage blanc. Mais cest diffrent de la fraude car les parties nont pas russi crer une situation relle, la fraude elle ne ment pas.

La fraude joue dans les conflits de loi mais galement dans les conflits de juridiction. La sanction dans les conflits de lois est linopposabilit de la situation frauduleusement cre. Dans le domaine des conflits de juridiction il peut y avoir la fraude dans la saisine artificielle dun juge tranger qui na aucun lien avec le litige, il peut y avoir une fraude aux droits de la dfense dautrui, une fraude au jugement : consiste demander au juge tranger de prononcer un jugement quun juge franais ne pourrait pas prononcer. La fraude la loi joue sur la disparit des lois.

B. Les lments constitutifs de la fraude la loi


Elment matriel Cest la manipulation qui permet dextraire le fraudeur du champ dapplication dune loi pour le faire rentrer dans le domaine dapplication dune autre loi. La fraude la plus simple est la manipulation du critre de rattachement par lacquisition dune nouvelle nationalit, dun nouveau domicile, ou par le dplacement dun bien mobilier. Mais avec Caron on vu que la fraude pouvait porter aussi sur la manipulation de la qualification. Llment moral Les changements sont frauduleux que sil y a une intention frauduleuse, cest lment moral. La preuve de cet lment est difficile. Souvent la fraude est prsume partir des circonstances. Dans laffaire de la princesse on a prsum de la fraude cest quelle est revenue en France trs vite. Il faut rechercher le motif dterminant du changement opr par une personne. Llment lgal Considre ton seulement la loi franaise ou aussi la fraude la loi trangre. Les formulations sont suffisamment gnrales pour faire penser quun juge franais pourrait sanctionner une fraude la loi trangre.

2 la sanction de la fraude
Il est rare que la situation cre soit parfaitement rgulire, si la situation nest pas parfaitement rgulire la sanction est de constater lirrgularit. Face une fraude russie : une situation juridiquement rgulire a russie tre cre, seule la fraude peut remettre en cause le montage juridique. La sanction est linopposabilit de lacte frauduleux. Il ny a pas lannulation de lacte, il ne produits pas effets sur le choix de la loi applicable et la situation peut perdurer. Le montage nest donc pas annuler.

Deuxime partie : Les conflits de juridiction


Les enjeux concernant le choix dun tribunal dans un procs civil international, cest lenjeu du lieu de procs, intenter en France ou ltranger. Affaire Rougeron : Marcel tait n en France mais tait devenu citoyen amricain et est dcd en suisse en laissant une veuve et un fils de nationalit franaise. Des biens situs aux USA et un testament soumis par le dfunt la loi amricaine. Il faisait de sa veuve la lgataire universel et privait de vocation successorale son fils, ce qui est autoris aux USA. Si le fils agissait aux USA il aurait t dbout. Le fils a agit en Suisse, lieu du domicile du dfunt. Les tribunaux suisses ont appliqu la loi suisse qui prvoyait une rserve des trois quart au profit du fils. Mais il ny avait aucun bien en suisse. Ainsi lun des enjeux du choix du tribunal cest la dtermination du droit qui sera appliqu par le juge saisi, chaque juge applique ses propres rgles. Il faut regarder les rgles de reconnaissance des jugements tranger, se saisir du jugement suisse pour le faire exequaturer en France mais condition quil y ai des biens saisir en France. Il aurait pu saisir directement les juges franais, si les biens se trouvent en France cest plus opportun. Le juge franais aurait du appliquer la loi suisse mais il a estim que le dernier domicile tait aux USA et pas en suisse, do une diffrence avec le juge suisse. Mais en France il existe le droit de prlvement : permet un hritier franais qui a t exclu dune succession soumise une loi trangre de prlever sur les biens situs en France la valeur de ce dont il a t priv ltranger. Grce cette institution, le procs en France tait plus intressant que le procs aux USA. Lorsque lon sent que lon va tre assign en justice ltranger, la meilleure attitude possible ? Attendre dtre assign et se dfendre devant le juge tranger ou faut-il prendre les devants et agir dans un autre pays par exemple en France pour bnficier de lavantage davoir saisi en premier le juge. La premire saisine permet dinvoquer une exception de litispendance internationale : deux procdures qui concernent le mme litige qui sont pendantes en mme temps devant deux tribunaux de pays diffrents. Si on saisi en premier le juge franais alors on a un avantage : soulever cette exception. Leffet de cette exception est de demander au juge saisi en second de se dsister au profit du juge saisi en premier. Mais tout dpend des rgles de Droit International Priv des diffrents juges. En France cest admis. On peut aussi esprer que le jugement franais sera donn en premier : ce qui donne un avantage : de pouvoir sopposer la reconnaissance du jugement tranger prononc en second. Arrt Cour de cassation 30 septembre 2009 : a accept de reconnaitre un jugement tranger (amricain) alors pourtant que le juge franais avait t saisie du mme litige avant le juge amricain. Cela montre quil ne suffit pas davoir saisi un juge en premier. Cela montre la complexit de la matire.

Chapitre 1 Les rgles de comptence judiciaire internationale

On va sintresser qu la comptence des juges franais, savoir de quel litige les tribunaux franais peuvent connaitre lorsque le litige a une dimension internationale. On ne peut pas admettre que le juge franais juge dune situation ayant aucun lien avec la France. Ce sont des rgles de comptence directes car elles dfinissent la comptence des tribunaux franais lorsquils sont directement saisis dun litige. La comptence indirecte est celle des tribunaux trangers aux fins de reconnaissance de son jugement.

Les caractres des rgles de comptence directes : Ce sont des rgles unilatrales : car chaque Etat dicte lui mme les rgles de comptence de ses propres tribunaux. On a prsent cela comme une comptence des Etats fonde sur le droit international public car cela touche lorganisation de la justice et chaque Etat est souverain pour lorganiser. La coopration dans ce domaine reste exceptionnelle (droit de lUE surtout). Ce sont des rgles matrielles : elle donne immdiatement la solution. Dit si oui ou non le juge franais est comptent. Les objectifs des rgles de comptence judiciaire internationale : Ils sont assez varis. Le principe de souverainet est lorigine de deux dispositions : art 14 et 15 du code civil. Ce sont des privilges de juridiction au profit de personnes de nationalit franaise en position de demandeur art 14 ou de dfendeur art 15. La raison dtre de ce privilge tait une vision nationaliste de la comptence judiciaire, ide que lEtat devait une protection ses nationaux, un certain soupon lgard des tribunaux trangers qui ne pourrait pas prsenter les mmes garanties que la justice franaise. Le principe de proximit peut en inspirer certaines : cest la proximit dun litige avec une juridiction. Cela peut tre la proximit entre les plaideurs et le juge : exemple : tribunal du domicile du dfendeur (protection du dfendeur, cela lui vite les couts dun dplacement, davoir plaider dans un ordre systme juridique, dans une autre langue). Mais la proximit peut tre envisage sous langle des lments de la procdure comme laccs aux preuves : proximit entre le juge et les lments de preuve. Il y a des objectifs dordre substantiels comme celui de vouloir protger une partie plus faible que lautre. Cet objectif va conduire au choix du tribunal de la rsidence habituel de la partie faible. Le principe dautonomie de la volont exerce aussi une influence. Les clauses attributives de juridiction dans les litiges internationaux bnficient dun traitement favorable, elles sont en principe licites. Cest la clause par laquelle les parties choisissent le tribunal comptent avant la naissance du litige. Ces clauses assurent la prvisibilit des solutions. Cela montre que la matire de comptence internationale nobit pas qu des considrations purement procdurales. Les sources des rgles de comptence judiciaire internationale : International : des conventions internationales existent-elles sont souvent bipartites. Les instruments les plus importants sont Bruxelles 1(matire civile et commerciale en gnral) et 2 bis portant sur la dissolution du mariage et la responsabilit parentale.

Section 1 Les rgles du droit commun

1 Les privilges de juridiction fonds sur la nationalit franaise : les articles 14 et 15

Art 14 : ltranger mme non rsident en France pourra tre cit devant les tribunaux franais pour lexcution des obligations par lui contractes en France avec un franais. Ainsi les personnes de nationalit franaise peuvent saisir les tribunaux franais de litiges concernant les trangers. Interprtation large de la jurisprudence, qui lapplique en toute matire sauf exception. Art 15 : un franais pourra tre traduit devant un tribunal de France pour des obligations par lui contractes en pays tranger mme avec un tranger. Larticle 15 est la rciproque de larticle 14, cet article 15 tend donner un privilge au demandeur tranger en lui ouvrant la comptence des tribunaux franais. Mais la jurisprudence ne la pas dabord interprt comme cela, pendant 100 ans elle a transform la facult prvue lart 15 donner ltranger dagir en France contre le franais en un vritable droit au profit du dfendeur franais tre jug en France. La consquence de ce droit tait que le dfendeur franais pouvait se prvaloir de lart 15 pour sopposer la reconnaissance dun jugement tranger prononc contre lui. Ctait faire de lart 15 une rgle de comptence judiciaire indirecte qui permettait de faire obstacle la reconnaissance des jugements prononcs ltranger lencontre dun franais. Cette jurisprudence a t abandonne par un arrt du 23 mai 2006 Prieur Cour de cassation. Dans cet arrt la Cour de cassation a dcid que cet art15 ndictait une rgle de comptence exclusive au profit des tribunaux franais. Il ne permet donc plus de sopposer la reconnaissance des jugements trangers prononcs contre des franais. Pour autant lart 15 na pas t abrog. Mais maintenant seul subsiste la facult qui est offerte au demandeur tranger de saisir un tribunal franais quand le dfendeur est franais. Il y a deux rgles de comptence directe facultatives lune au profit du demandeur franais lautre au profit du demandeur tranger contre le dfendeur franais. Cette jurisprudence attnue le caractre nationaliste des articles 14 et 15. Lart 14 protge le franais car il le dispense davoir porter son action ltranger et donc le dispense dun dplacement gographique, dune autre langue, et contre des justices trangres qui nauraient pas les mmes garanties que la justice franaise (les justices qui se sont pas indpendantes du pouvoir politique et celles qui ont linconvnient dtre trs onreuses). Mais lart 15 tempre cet avantage car le demandeur tranger en bnficie.

A. Le domaine dapplication des articles 14 et 15


1) Les bnficiaires Les privilges de ces articles sont attachs la qualit de franais. Cela sapplique aussi bien aux personnes physiques que morales. Pour les personnes morales ont tient compte de son sige. La nationalit est apprcie au moment de lintroduction de linstance et peut importe la nationalit de lautre partie. Lorsquil y a cession de droits cest en la personne du titulaire du droit invoquer que sapprcie la qualit de franais. Cest le cessionnaire qui doit tre franais. La limite est la fraude, la jurisprudence a sanctionn la fraude qui constitue cder un droit un franais pour faire jouer les articles 14 et 15. Lorsque la cession na pas dautre but que cela. Lautre limite est que ces articles sont souvent exclus par les conventions internationales et par les rglements de lUE. 2) Les actions couvertes Ces articles ne visent que les conventions contractes mais la jurisprudence les a tendus toutes les matires : patrimoniales et extrapatrimoniales. Il a des exceptions : ils ne jouent pas : Lorsque le litige est relatif des droits rels immobiliers et que limmeuble est situ ltranger. Lorsque le litige porte sur des mesures dexcution force qui doivent sexcuter ltranger. -

B. Le rgime des articles 14 et 15


La jurisprudence a limit le domaine de ces articles de deux manires : 1) Le caractre subsidiaire des articles 14 et 15

Ils sont subsidiaires par rapport aux rgles ordinaires de comptence judiciaire : toutes les rgles qui dfinissent la comptence des tribunaux franais sur le fondement de critres objectifs. Exemple : la comptence lorsque le domicile du dfendeur est en France, ou lorsque le contrat sexcute en France, ou lorsque les faits dommageables se sont raliss en France. Toutes les fois que les tribunaux franais sont comptent sur le fondement dune rgle ordinaire, objective cela exclu lapplication des articles 14 et 15. Ces articles sont des rgles rsiduelles. Lintrt de cette hirarchie est de favoriser la reconnaissance des jugements franais ltranger. Si le juge franais retient sa comptence sur lart 14 car le demandeur est franais mais que les lments du litige sont situs ltranger alors ltranger le jugement franais ne sera pas reconnu, ce qui est contre lintrt des franais. Les privilges de juridiction ne sont jamais reconnus ltranger. Ainsi si dans le litige il y a une rgle de comptence ordinaire qui peut jouer alors cette dernire sera reconnue ltranger alors il faut mieux fonder sa comptence dessus. Les articles ont donc intrt que lorsquils sont les seuls critres de comptence des tribunaux franais. Cest le caractre subsidiaire. Lorsque ces derniers jouent il ny a aucune comptence objective des tribunaux en franais, on dtermine leur comptence dans leur ensemble, mais devant quel tribunal faut il spcialement porter laction ? Il faut distinguer la comptence gnrale et la comptence spciale. Les articles donnent une comptence gnrale mais on ne sait pas ou prcisment aller. Ainsi la jurisprudence les a complt, cette dernire a offert au demandeur une possibilit de choix : choix du tribunal gographiquement comptent en France la condition que son choix ne soit ni arbitraire ni frauduleux, quil puisse se justifier par des considrations objectives. 2) Le caractre facultatif La jurisprudence a toujours admis que les bnficiaires de ces privilges pourraient y renoncer de manire expresse ou tacite. Pour lart14 cest le demandeur franais qui doit y renoncer. Le demandeur franais aura tacitement renonc si Il existe une clause attributive de juridiction au profit dun tribunal tranger. Le fait pour le demandeur franais de saisir un tribunal tranger.

Pour lart 15 : cest au demandeur tranger dy renoncer, depuis quil ne protge plus le dfendeur franais il nest plus ncessaire quil y renonce. Mais lorsquil y a eu une action ltranger, arrt 30 septembre 2009 illustre cela, la Cour de cassation a admis que le fait pour un franais dfendeur ltranger, de se dfendre devant le juge tranger sans invoquer les articles 14 et 15 valait renonciation tacite lart 15 mais aussi lart 14. Ainsi le fait de ne pas contester la comptence du juge tranger vaut renonciation implicite larticle 14. Est-ce que le juge peu doffice fond sa comptence sur les articles 14 et 15, la jurisprudence considre que cest la partie dinvoquer larticle 14.

C. Compatibilit

des

privilges

fonds

sur

la

nationalit

avec

la

convention

europenne des droits de lhomme


Est-ce quil y a discrimination ? Cest prohib par lest prohib par larticle 14 de la Convention europenne des droits de l'Homme, mais cela ne suffit pas pour condamner les articles 14 et 15 car : Lart 14 nest pas autonome il doit toujours tre combin par la violation dun droit protger par la convention. Cela pourrait tre lart 6-1 de la convention qui protge laccs la justice et que la Cour Europenne des droits de l'Homme a une conception trs large de ce droit daccs : englobe tous les obstacles de fait et de droit laccs au juge et donc par consquent les rgles de comptences judiciaires qui pourraient tre des obstacles. On pourrait soutenir que notre article viole le principe dgalit des armes dans laccs la justice car il privilgie les franais. Le franais est avantag par rapport lautre partie. Ainsi la combinaison des articles 14 et 6-1 de la Convention europenne des droits de l'Homme pourrait exposer la France une condamnation du fait de ces privilges discriminatoires. Mais on peut rpliquer quen matire internationale le critre de la nationalit nest pas entirement arbitraire. On lutilise dans les conflits de loi et de juridiction. Mais dans un litige international il y a toujours une partie avantage par rapport lautre quand elles sont de nationalits ou de domicile diffrents. Cest inhrent la matire internationale.

Pour concilier : ide que les articles 14 et 15 ne sont pas en soit contraires la convention mais quils pourraient le devenir si dans leur mise en uvre in concreto le privilge de juridiction confrait un avantage excessif la partie franaise et spcialement lorsque la partie trangre serait une partie plus faible. Si la partie forte utilise larticle 14 pour imposer un dplacement couteux lautre partie alors l oui peut tre. Le dbat est essentiellement doctrinal, parfois en jurisprudence mais pas encore de jurisprudence nette de la Cour de cassation et la Cour Europenne des droits de l'Homme a t saisie rcemment, elle a bott en touche. Depuis la jurisprudence de 2006, et que larticle 15 ndicte plus une rgle de comptence exclusive au profit des tribunaux franais, les risques datteinte la Convention europenne des droits de l'Homme ont considrablement diminus.

2 Les rgles ordinaires de comptence internationale


Au dpart elles ntaient pas prvues dans nos textes. En raison de la position adopte par les tribunaux franais jusqu larrt Patino du 21 juin 1948, les tribunaux franais sestimaient incomptents dans les litiges entre trangers. Cest fond sur lide que lEtat ne devait un droit daccs la justice que pour ses propres nationaux. Ainsi les articles 14 et 15 suffisaient. Larrt de 1948 a abandonn cela mais la consquence est que la jurisprudence navait aucun critre pour dfinir la comptence des tribunaux franais dans les litiges entre trangers. La jurisprudence a labor les rgles de comptence internationale et elle la fait en sinspirant des critres retenus par les rgles internes de comptence territoriale. Le principe de lextension lordre international des rgles internes de comptence territoriale notamment arrt Pelassa de la Cour de cassation du 19 octobre 1959.

A. Le principe de lextension des rgles de comptence territoriale internes dans lordre international
Articles 42 46 du Code de Procdure Civil et dautres sont dans des matires spcifiques : art R 517-1 du code du travail ou en matire de divorce article 1070 Code de Procdure Civil. Le principe : La comptence internationale des tribunaux franais se dtermine par application des mmes critres que les rgles de comptence territoriale internes posent pour la rpartition gographique des litiges en droit interne. La justification : Dans les deux cas comptence internationale ou territoriale interne : il sagit de localiser un litige dans lespace. Et les objectifs atteindre sont similaires : Objectif de protection du dfendeur : rgle : est comptent le tribunal du domicile du dfendeur. Objectif de proximit entre le juge et les lments du litige. Par exemple : comptence du tribunal du lieu dexcution dun contrat. La mise en uvre : Article 42 : en droit interne : comptence du tribunal du domicile du dfendeur. Pour tendre cet article il faut dire : si le domicile du dfendeur est en France, les tribunaux franais sont comptents. Mais on ne peut pas dire : le tribunal comptent est le tribunal domicile car le rgles de comptences internationales de droit commun sont unilatrales. Il faut prendre le critre de rattachement de la rgle et de voir si ce critre est localis en France ou pas. Lorsquil est localis en France les tribunaux franais sont comptents et dans le cas inverse on ne peut pas se prononcer sur la comptence des tribunaux trangers. Cest la mthode appliquer pour tendre. Article 44 : en droit interne comptence du tribunal dans le ressort duquel est situ limmeuble. Sil est situ en France alors les tribunaux franais sont comptents. Article 46 : en matire contractuelle le demandeur a une option entre le tribunal du domicile du dfendeur ou celui du lieu de livraison effective de la chose pour une vente ou du lieu dexcution de la prestation de service pour un contrat de service. Alors le

demandeur a une option si le domicile du dfendeur est France ou si le lieu dexcution du contrat est en France alors il pourra saisir les tribunaux franais. De mme en matire dlictuelle, option lieu du domicile du dfendeur et celui du lieu du fait dommageable ou du lieu o le prjudice a t subit. Si cest en France on peut saisir un tribunal franais.

B. Les adaptations ncessaires


Le principe dextension des rgles de comptence territoriales ne jour pas de manire mcanique, lextension peut toujours tre carte soit tre amnage pour satisfaire les ncessits des litiges internationaux. La rgle interne va tre adapte voir carte si elle ne convient pas aux litiges internationaux. Exemple : en matire de succession immobilire : art 45 Code de Procdure Civil donne comptence au tribunal du lieu douverture de la succession. En litige internationale si la succession compte des immeubles situs ltranger la rgle de larticle 45 ne sera pas tendue. Les tribunaux franais du lieu douverture de la succession nen seront pas comptents pour statuer sur la dvolution successorale dun immeuble situ ltranger. Car tout ce qui touche aux immeubles est considr comme de la comptence exclusive des tribunaux du lieu de situation de limmeuble. Lexemple des clauses attributives de juridiction, en droit interne cest larticle 48 Code de Procdure Civil qui dtermine la licit de ces clauses et leurs rgime. Il ne les autorise quentre commerants. Si extension, les clauses attributives de juridiction nauraient t valables quentre commerants. Mais ce nest pas adapt aux exigences du commerce international, car ces clauses sont trs utiles y compris pour les non commerant car elles permettent la prvisibilit quant au juge comptent mais aussi quant aux rgles que le juge va appliquer. La jurisprudence na pas tendu larticle 48 aux litiges internationaux et a pos un principe jurisprudentiel : celui de la licit de ces clauses dans les litiges internationaux. Mais ne peuvent droger aux rgles impratives de comptence internationale.

C. Les rgles autonomes


Ce sont des chefs de comptence spcialement labors pour les litiges internationaux. Exemple du droit de prlvement : institution successorale qui protge les franais qui se trouvent privs dans une succession internationale par application dune loi trangre des droits quils auraient pu faire valoir si la succession avait t rgie par le droit franais. Cest une exclusion successorale qui dcoule du droit tranger. Le droit de prlvement permet de prlever sur les biens situs en France, lquivalent de ce dont ils ont t privs dans la situation internationale. La jurisprudence a toujours reconnu que les tribunaux franais taient comptents pour statuer sur une demande de prlvement. Exemple du risque du dni de justice : le for de ncessit. Les tribunaux franais sont comptents toutes les fois que le demandeur peut tablir quil se trouve dans limpossibilit de saisir un tribunal tranger. Cest une impossibilit qui peut provenir dun obstacle de droit ou de fait. Obstacle de droit : supposons quaucun tribunal tranger ne sestime comptent. Si le tribunal comptent est un tribunal dun pays o le demandeur ne puisse pas avoir accs au territoire sans sexposer des risques sa scurit, alors il peut plaider le for de ncessit. On peut aussi considrer quil y a un risque de dni lorsque lon sait quune prtention na aucune chance dtre accueillie ltranger car le tribunal est partial. Pour certains le for de ncessit doit prsenter au moins un lien suffisant avec le litige : plus que de se trouver sur le territoire franais pour y prtendre. Cest une question qui peut tre dbattue. Ctait le cas dune femme Nigriane employe par un Britannique, elle navait jamais donn sont consentement au contrat et elle tait maltraite. Elle sest sauve en France et a trouv laide dune association pour faire une action en France. Il ny avait pas beaucoup de liens avec la France, la Cour de cassation a estim quon avait pas appliquer le loi tranger sur le fond et que les tribunaux franais taient comptents mais sans prciser sur quel fondement ils taient comptent. Elle a invoqu lordre public international. Certains on critiqu car lordre public international nest pas un chef de comptence internationale et pas de liens avec la France. Pour la prof, cest lide dun for de ncessit : possibilit pour la femme dagir en France on nallait pas la jeter, elle avait fait tellement defforts. On peut considrer que larticle 61 de la Convention europenne des droits de l'Homme nous impose de reconnaitre la comptence des tribunaux franais lorsque cest le seul moyen pour une partie davoir accs la justice. On la retrouve dans la plupart des pays europens.

Section 2 Les rgles de comptence de lUnion Europenne


A lorigine convention de Bruxelles transform en rglement Bruxelles 1.

Sous Section 1 La matire civile et commerciale en gnral


Concerne principalement le rglement Bruxelles 1, il est dclar applicable au Danemark depuis juillet 2007 et quil est applicable aussi en Suisse, Norvge et Islande la suite de la rvision de la convention de Lugano de 1988 en 2007 (Lugano Bis).

1 Le champ dapplication du rglement


Le champ dapplication matriel Matire civile et commerciale au sens large. Cela inclus le droit du travail. Mais il y a des exclusions : les matires fiscales, douanires et administratives. En ce qui concerne la matire administrative : la Cour de Justice des Communauts Europennes a une interprtation restrictive : exclu les litiges qui mettent en cause lintervention dune autorit publique agissant dans lexercice de la puissance publique. La seule prsence dun organe public ne rend pas inapplicable le rglement. Son exclu les questions relatives ltat des personnes et la capacit, les rgimes matrimoniaux, les faillites et larbitrage. Mais lexclusion de larbitrage est discut, car on exclu la validit de clases darbitrage. Pour le moment le contentieux des pensions alimentaires relve du domaine du rglement mais cest provisoire car un nouveau rglement a t adopt en la matire qui entrera en vigueur au mieux en 2010. En matire successorale une proposition de rglement vient dtre adopte qui comporte des rgles de comptences et des rgles de conflit de loi. (Cest exclu de B). Le champ dapplication spatial : Aujourdhui le rglement Bruxelles 1 sapplique ds lors que le litige se rattache lUE soit raison du domicile du dfendeur dans lUnion soit raison de la ralisation dans lUnion dun des chefs de comptence exclusive prvu par larticle 22 du rglement, soit raison de la dsignation par une clause attributive de juridiction des juridiction dun Etat membre alors que lune des parties est domicilie dans lUnion. Le rglement nest pas applicable si le dfendeur est domicili sur le territoire dun Etat tiers et quaucune juridiction dun Etat membre nest exclusivement comptente. Lide est que linstrument ne sapplique pas tous les litiges, il faut un lien avec lUE. Le lien majeur est celui qui dcoule du domicile du dfendeur. Si le dfendeur nest pas domicili en UE alors art 22 ou 23. Cest complexe et trs peu rationnel, la Commission a saisi les Etats membres en vu dune rvision de ce rglement. Un livre vert a t publi. Parmi les questions poses figurent celle de lextension du champ dapplication spatial du rglement et celle de savoir si il faut maintenir cette distinction selon que le dfendeur est domicili ou non dans lUnion. Affaire Owusu arrt de la Cour de Justice des Communauts Europennes du 1 er mars 2005 : relatives aux consquences dun accident produit en Jamaque avec une anglaise contre un dfendeur anglais qui avait organis le voyage et des codfendeurs

jamacains. La comptence des tribunaux anglais a t fonde sur larticle 2 : domicile du dfendeur. Mais le juge anglais peut apprcier lopportunit de sa comptence et de lexercice de cette dernire et il peut dcliner sa comptence au nom du forum non convenience. La question pose la Cour de Justice des Communauts Europennes est ce que lorsque le juge anglais est comptent sur le fondement du domicile du dfendeur, le rglement interdit dutilis cette rgle pour se dessaisir. Est-ce que larticle 2 dicte une rgle de comptence obligatoire qui interdit au juge dun Etat membre de dcliner cette comptence ? Y compris lorsque pratiquement tous les lments du litige se trouvent localiss dans un Etat tiers. Cest la question de limprativit de larticle 2 du rglement dans une relation juridique entre un Etat membre et un Etat tiers : relation externe. Larrt de la Cour de Justice des Communauts Europennes a rpondu par laffirmative : le systme de rgle de comptences pos par le rglement B1 est impratif y compris dans les relations externes. Il ny a avait pas de doute car B1 contient des dispositions qui visent des relations externes, il na jamais entendu se limiter aux relations intracommunautaires. Il y a dautres arguments : le systme de Bruxelles ne vise pas seulement la protection du dfendeur, il pose un ensemble de rgles de comptences judiciaires harmonises dans le but dassurer la scurit juridique y compris au profit des demandeurs. Cest important pour un demandeur de connaitre avec prvisibilit le tribunal comptent. Surtout lorsque le demandeur est la partie faible, la victime. Au-del de ces arguments, la solution de cet arrt peut sexpliquer pour des raisons politiques ou conomiques. La Cour de Justice des Communauts Europennes considre que B1 participe la cration dun espace judiciaire europen qui rpond plusieurs objectifs : Assurer une prvisibilit des solutions pour els citoyens europens et les ressortissants des Etat tiers Renforcer lattractivit des fors europens Assurer une solidarit des Etats membres dans la gestion des flux judiciaires : viter que les Etats membres ne se fassent concurrence les uns vis--vis des autres pour attirer certain contentieux ou linverse pour en repousser dautres. En effet lactivit judiciaire peut tre source de profit pours les Etats car le rglement des contentieux peut avoir des influences conomiques, et des retomb conomiques tiennent lactivit judiciaire elle mme : les mtiers du droit. Le champ dapplication temporel : Le rglement est entr en vigueur dans les EM le 1 er mars 2002 et il est applicable toutes les actions intentes postrieurement cette date. Au Danemark il a t rendu applicable compter du 1 janvier 2007.

2 Le systme de rgles de comptence


Les rgles sont tantt des rgles de comptence gnrales lorsque larticle dsigne les juridictions dun Etat membre ex : article 2. Tantt des rgles de comptences spciales qui dsignent un tribunal : le tribunal du lieu dexcution de lobligation litigieuse art 5-1. La pierre angulaire du systme est le domicile du dfendeur car il produit beaucoup deffets. Le domicile du dfendeur dans un Etats membres rend larticle 2 applicable. On dit que cet article contient en ralit deux rgles : une rgle dapplicabilit et un chef de comptence qui dsigne les juridictions du domicile. Cest aussi le critre de comptence des rgles de protection dune partie faible. il y a des rgles qui ont pour objet de protger une partie faible en lui ouvrant la juridiction de son domicile (consommateur, assur). Le rglement nindique pas comment doit tre dtermin le domicile il renvoi au droit national le soin de le faire pour les personnes physiques. Pour les personnes morale une dfinition est donne art 60 : lieu du sige social statutaire ou du lieu de leur administration centrale ou encore le lieu de leur principal tablissement.

A. La comptence de principe du for du dfendeur


Cest larticle 2. La rgle de principe est la comptence des tribunaux du domicile du dfendeur. A dfaut de dfendeur domicili dans un Etat membre, le rglement renvoi au droit national, sauf lorsque peuvent jouer les rgles de comptence exclusives.

B. Les rgles spciales

Ces rgles ne sappliquent que si le dfendeur est domicili dans un Etat membre.

1) Les options de comptence en raison de la matire litigieuse


Le premier terme de loption est le mme dans toutes les rgles cest la comptence des tribunaux du domicile du dfendeur. Mais le demandeur peut saisir une autre juridiction qui varie selon la matire litigieuse. a. Le for du contrat (le tribunal du contrat)

Article 5-1 : une rgle gnrale au point a. en matire contractuelle le demandeur peut saisir le tribunal du lieu o lobligation qui sert de base la demande a t ou doit tre excute. Ce point a. reprend exactement la solution qui figurait larticle 5-1 de la convention de Bruxelles ; Linterprtation faite par la Cour de Justice des Communauts Europennes de cette disposition vaut toujours pour interprter le point a. Les difficults : La dfinition de ce que lon entend par matire contractuelle : la Cour de Justice des Communauts Europennes a forg une notion autonome, c'est--dire une notion de matire contractuelle au sens de la convention et du rglement : quelque soit les interprtations des droits nationaux. Un contrat en ce sens englobe : toutes les contestations portant sur lexistence du contrat, contestation de la validit du contrat. Il suffit quil y ait une apparence de contrat. Aprs la fin du contrat : tous les litiges relatifs la fin du contrat y compris la responsabilit conscutive la rupture du contrat relvent de la matire contractuelle.

Existence dun lien contractuel direct entre les parties : cela vise les hypothses de chaines de contrats et le problme de laction intente par lacqureur final dun produit contre le fabricant de ce produit dans les hypothses o il y a eu plusieurs ventes successives : acquis le bien dun revendeur. La cour a cart la qualification contractuelle de laction du sous acqureur vis--vis du fabricant car il ny a pas de lien direct entre les deux Cour de Justice des Communauts Europennes 17 juin 1992 Jacob Handte. Cest une action de nature dlictuelle. Les relations prcontractuelles : la Cour de Justice des Communauts Europennes a retenu la qualification dlictuelle mais les loteries publicitaires elle a retenu la qualification contractuelle. En droit franais on retient la qualification quasi contractuelle pour ces loteries. En cas pratique il faut regarder alina relation entre les parties. Ce quil faut entendre par obligation qui sert de base la demande : ajout de la jurisprudence de la Cour de Justice des Communauts Europennes dans un arrt du 6 octobre 1976 De Bloos : sert de base au fondement dans la demande. Lorsquil y a plusieurs obligations dans le contrat alors soucis. Cela conduit morceler le litige pour soumettre chaque obligation litigieuse un tribunal ventuellement diffrent : toutes les fois que les obligations litigieuses ne sexcuteront pas dans un mme pays. Exemple : vente si lobligation de livraison seffectue en Allemagne et obligation de payer en France. La cour a prcis que ce morcellement ne joue que pour les obligations originaires qui sont prvues dans le contrat. Cela ne joue pas pour les obligations drives. Si on a une obligation de livraison : obligation originaire, si on forme une demande en dommages et intrts, lobligation de les verser se substitue lobligation non excut et cest une obligation drive. Pour fixer la comptence du tribunal on ne tient compte que de lobligation autonome/originaire, les obligations drives sont relie aux obligations originaires devant le mme tribunal : viter un trop gros morcellement du contentieux. La cour a prcis que sil y avait des obligations principales et accessoires on pouvait porter les obligations accessoires devant le tribunal du lieu dexcution de lobligation principale : on peut les regrouper. Comment les distinguer surtout si elles sont quivalentes : alors on doit les porter devant des juges diffrents. Lindemnit de rupture rclame par un agent commercial a t considre comme une obligation autonome faisant lobjet dune localisation propre au motif que lindemnisation dcoule de la loi et non du contrat lui-mme.

La dtermination du lieu dexcution : arrt du 6 octobre 1976 Tessili, la Cour de Justice des Communauts Europennes a dcid que le lieu dexcution de lobligation devait tre fixe par la loi applicable lobligation. Cest une rintroduction du conflit de loi pour dtermin pour dtermin la comptence judiciaire. Surtout pour le lieu de paiement du prix : tantt cest au dbiteur daller chercher le paiement (obligation qurable) ou au crancier de se dplacer : obligation portable. Pas de rgle uniforme, cela dpend de la loi applicable selon les rgles de conflit du juge lobligation. La Cour de cassation sest rebelle : fixation directe du lieu dexcution au regard des circonstances de lespce arrt 11 mars 1997 et des arrts similaires dans dautres pays. La Cour de Justice des Communauts Europennes a maintenu sa jurisprudence. Le systme ntait pas bon. Le rglement a lgrement rvis cet article : ajout b. et c.

Le point b. fixe un tribunal comptent de manire plus simple pour deux types de contrats : vente de marchandises et pour la fourniture de services. Pour la vente de marchandises le tribunal est celui du lieu dun Etat membre o en vertu du contrat les marchandises ont t ou auraient d tre livres. Pour la fourniture de service cest le lieu o en vertu du contrat les services ont t ou auraient d tre fournis. Cest plus simple car pour ces deux contrats il ny a plus de morcellement des obligations, elles sont toutes pass devant un seul tribunal. De plus ce lieu est dtermin directement sans passer par la recherche de la loi applicable au contrat. On abandonne la jurisprudence De Boos et Tessili. Mais il y a des difficults : il y a des soucis de qualification car la distinction entre vente et prestation de services nest pas toujours facile oprer. On pense ici aux contrats cadres : pour la Cour de cassation, le contrat de distribution exclusif est ni lun ni lautre. Mais le point contre de larticle 5-1 : lorsque lon ne peut pas appliquer le point b on revient au point a : on revient la rgle gnrale, et aux jurisprudences De Boos et Tessili. Alors que le point c visait les difficults o le contrat nest ni lun ni lautre alors que dans laffaire porte devant la Cour de cassation, ctait un peu les deux. Localiser le critre : lieux de livraison ou lieu de fourniture. Lieu fix en vertu du contrat. Les cas dans lesquels les parties ont dtermin dans une clause ce lieu. Mais si on retient cela on vide de tout contenu cet article car pour la Cour de Justice des Communauts Europennes sil y a une clause de dtermination du lieu dexcution du contrat alors elle simposait. Donne un pouvoir au juge de rechercher daprs lconomie gnrale du contrat o situer le lieu dexcution. Sil y a eu une excution effective : le juge va procder une dtermination purement factuelle. Pour le lieu de fourniture des services : il y a des cas qui sont simples. Mais lorsque le service sincorpore un support matriel par exemple : une maquette. Arrt Cour de cassation a considr que le lieu de remise du support matriel caractrise la fourniture de service. Mais ce nest pas un arrt de la Cour de Justice des Communauts Europennes.

En France il y a une jurisprudence sur cet article 5-1-b. on pouvait penser que cette disposition tait pourrie, mais le livre vert de la commission il ny a pas de question : la Commission nenvisage pas de le rviser. 23 avril 2009 Cour de Justice des Communauts Europennes : savoir si un contrat de licence dexploitation dun droit de proprit intellectuelle tait ou non un contrat de service : pour la cour cest non car pour quil y ait service il faut un engagement deffectuer quelque chose. b. Le for des obligations alimentaires

En matire dobligation alimentaire cest larticle 5-2 qui permet de saisir le tribunal du lieu o le crancier daliment a son domicile ou sa rsidence habituelle. On protge la partie faible. la notion dobligation alimentaire doit tre entendue de faon large : vise toute allocation de moyens ncessaires la satisfaction des besoins essentiels de la vie quil sagisse dune rente ou dun capital. La prestation compensatoire aprs divorce au regard de cet article rentre dans la matire alimentaire. Larticle prvoit une disposition lorsque la demande daliment est accessoire une action relative ltat des personnes (en matire de filiation ou de divorce). En principe les questions dtat des personnes sont en dehors du champ matriel du rglement mais lobligation accessoire relve du rglement. Dans lalina 2, laction peut tre porte devant le tribunal comptent pour connaitre de la demande principale sauf si cette comptence est uniquement fonde sur la nationalit de lune des parties. c. Le for du dlit

Dfinit larticle 5-3. En matire dlictuelle ou quasi dlictuelle. Laction peut tre port devant le tribunal du lieu ou le fait dommageable sest produit ou risque de se produire. Matire dlictuelle : dfinie par la Cour de Justice des Communauts Europennes et a fait lobjet dune interprtation autonome. Arrt Kalfelis 27 septembre 1988 la cour a dit que la matire comprend toute demande qui vise mettre en jeu la responsabilit du dfendeur . Elle distingue ainsi les actions en indemnisation des actions qui auraient pour objet de contester la lgalit dun acte. La cour a prcis ensuite que dans les ensembles contractuels, laction directe entre deux personnes qui ne sont pas directement lie par le contrat est galement de nature dlictuelle. La Cour de Justice des Communauts Europennes considre que la matire dlictuelle est la matire rsiduelle. Le fait dommageable : la Cour de Justice des Communauts Europennes a prcis que cela concerne autant le lieu de production de lvnement causal que la survenance du dommage lui mme (le prjudice). Il y a beaucoup d hypothse dans lesquelles il y a une dissociation dans lespace entre les deux : par exemple en matire de pollution arrt Mine de Potasse du 30 novembre 1976. Ou par les mdias et les dommages causs sur internet. La Cour de Justice des Communauts Europennes veut restreindre le champ de cette disposition : au dommage initial, on ne tient pas compte des dommages indirects. Arrt Fiona Chevil du 7 mars 1995 : lalternative offerte la victime ne contient pa des termes exactement identiques devant le tribunal du fait gnrateur : la victime peut obtenir la rparation de la totalit de son prjudice, mais devant les tribunaux du lieu du prjudice elle ne peut obtenir que la rparation du prjudice local. Cest la victime dapprcier : lieu de parution du journal mais dommages dans les pays o le journal a t diffus. La Cour de cassation suit le mme raisonnement y compris pour les contrefaons sur internet. Cette disposition envisage un dommage futur mais dont on craint la ralisation et on cherche en viter la survenance.

2) Les rgles de comptences drives


Article 6 du rglement. Article 6-1 : le regroupement du contentieux au domicile de lun des dfendeurs lorsquil y a un litige qui met en cause plusieurs codfendeurs. Le but est dconomie de procdure. Cet article subordonne cette possibilit une condition : les demandes doivent tre lies entre elles apr un lien si troit quil y a intrt les instruire et les juger en mme temps afin dviter des solutions qui pourraient tre inconciliables. Il faut donc un lien de connexit entre les demandes. Article 6-2 : hypothse o il y a une demande principale et des demandes incidentes. Par exemple le dfendeur forme un appel en garantie contre un tiers. Cet article permet le regroupement des demandes : de la demande incidente devant le tribunal saisi de la demande principale. Il ny a pas de condition de connexit pose : car il y a priori un lien. Mais la jurisprudence a ajout quil ne fallait pas utiliser cette rgle des fins de fraude, il ne faut pas que la demande principale soit fictive.

3) Les rgles de comptence protectrice dune partie faible


Il y a une communaut dinspiration. Lide qui a prside est la suivante : on pose des rgles de comptence dissymtriques pour compenser lingalit prsume des parties. La partie faible doit tre protge, et cest pourquoi elle ne peut pas tre attraite devant un autre tribunal que celui qui est cens la protge (assur, consommateur, salari : lieu dexcution habituel du travail). La partie forte doit saisir la juridiction la plus proche de la partie faible. Quand cest la partie faible qui agit on peut admettre la comptence dautres tribunaux. Le consommateur peut agir contre le professionnel devant les tribunaux de son propre domicile quau domicile du professionnel, il en va de mme pour lassur ou pour le salari. la partie faible a donc une option ce que na pas la partie forte.

C. Les rgles de comptences exclusives


Article 22 du rglement il y a 5 chefs. Article 22-1 : En matire de droits rels immobiliers et de baux dimmeuble (sauf en cas de location saisonnire de moins de 6 mois) le tribunal comptent est le tribunal du lieu de situation de limmeuble. Pour les locations saisonnires infrieurs 6 mois : tribunaux de lEtat ou sont domicilis le bailleur et le locataire. En matire de validit, de nullit ou de dissolution des socits : comptence exclusive des tribunaux du sige de la socit. En matire de validit des inscriptions sur les registres publics, comptence des tribunaux sur le territoire de lEtat sur lequel les registres sont tenus. En matire de brevets, marques, dessins et modles : pour contester la validit des brevets ou des inscriptions devant les tribunaux du pays du dpt ou de lenregistrement. En matire dexcution des dcisions : les tribunaux du lieu dexcution. Les consquences du caractre exclusif : Le juge doit doffice faire respecter ces rgles de comptences exclusives. Exemple : droit rel immobilier sur un immeuble ltranger : le juge franais doit doffice se dclarer incomptent. Le jugement europen qui est rendu au mpris dune rgle de comptence exclusive ne sera pas reconnu. Ces rgles ne jouent que si le critre de rattachement se ralise sur le territoire dun Etats membres. Si limmeuble est en Tunisie, il ny a pas de comptence exclusive au profit du juge tunisien. Cela peut paraitre surprenant, pourquoi le juge franais devrait considrer que le juge Italien est exclusivement comptent si limmeuble est situ en Italie et pas le juge dun Etat tiers si limmeuble est situ sur cet Etat. On propose loccasion de la rvision de B1 de faire jouer leffet miroir des rgles de comptence exclusives. Toutes les fois que le critre de rattachement dune des rgles de larticle 22 dsigne les tribunaux dun Etat tiers les tribunaux des Etats membres pourraient se dessaisir, se dclarer incomptents si ce tribunal de lEtat tiers est comptent en vertu de son propre droit national sur un critre similaire ceux retenus larticle 22. Dfendeur domicili sur le territoire dun Etats membres et que le critre se ralise chez un Etat tiers. D.

Les rgles fondes sur la volont des parties

La clause attributive de juridiction : Une clause par laquelle les parties dsignent en cas de litige un tribunal dtermin ou les juridictions en gnral dun pays dtermin. Il y a une faveur pour ces clauses car cela permet aux parties de mieux prvoir les rgles qui seront applicables. Article 23 : il pose trs peu de rgles de fond. Il suffit que la clause ait t prvue loccasion dun rapport de droit dtermin et que la situation soit internationale : cest la doctrine qui la prcis. Il pose comme condition dapplicabilit que la clause dsigne les juridictions dun Etats membres et que lune des parties soit domicilie sur le territoire dun Etats membres. Le rgime : Le fond rien nest dit on peut considrer que cest au droit national du juge saisie dapprcier lexistence par exemple dun vice du consentement. Les conditions de formes : soit un crit soit en cas daccord verbal, une confirmation crite ou laccord est valable sans crit sil est conforme

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aux habitudes des parties ou aux usages professionnels dans la branche considre, usages que les parties sont censes connaitre.

Les effets : entre les parties : confre une comptence exclusive au tribunal choisi. A lgard des tiers : notamment en droit maritime : il y a souvent une clause dans les connaissements maritimes (le contrat de transport) conclu entre le chargeur et le transpositeur mais produit des effets pour le destinataire des marchandises. La clause lui est-elle opposable. Pour la Cour de Justice des Communauts Europennes les effets dpendent de la loi applicable au connaissement : il faut rechercher la loi applicable au connaissement. La clause attributive de juridiction ne peut pas droger une rgle de comptence exclusive. Il y a des rgles particulires pour protger les parties faibles : contrat dassurance, de consommation ou de travail. Elles sont rglementes, si elles sont conclues avant la naissance du litige elles ne peuvent pas priver la partie faible du tribunal cens tre le plus protecteur (domicile ou lieu dexcution habituelle du travail). La prorogation tacite de comptences Elle dcoule de la comparution volontaire des parties. Si les parties ne contestent pas la comptence on peut y voir un accord tacite.

Sous Section 2 La matire de dissolution du mariage et de responsabilit parentale


Bruxelles 2 Bis. Innovations face B1 : Le champ dapplication du rglement : le rglement couvre un champ dapplication universel Volont doffrir le plus large choix possible au demandeur en matire de divorce, volont de favoriser le divorce.

1 Le champ dapplication du rglement


1) Le champ matriel
Divorce : que pour les actions en dissolution du mariage, quelle soit ralise par un divorce ou par une annulation du mariage. Action en validit du mariage : le rglement nest pas comptent. Responsabilit parentale : le domaine est trs large : toutes les mesures de protection dun enfant : protection de sa personne ou la protection de ses biens. Cest plus large que lautorit parentale : mise en place de protection de lenfant lorsquil nya pas de parent pour le faire (tutelle), mesures administrative de placement dun enfant dans une famille. Il sapplique mme si il ny a pas daction en divorce.

2) Le champ spatial
Cest diffrent de B1. Il ny a pas de rgles dapplicabilit du rglement qui dfiniraient les litiges auxquels le rglement sapplique. Le rglement est applicable ds lors que ses rgles de comptence dsignent les juridictions dun Etats membres. Il suffit que lun des chefs de comptence prvu par le rglement se ralise sur le territoire dun Etats membres pour que le rglement soit applicable et

que cette juridiction dsigne pour les chefs de comptence soit comptente. Toutes les rgles sont la fois des rgles dapplicabilit et des rgles de comptences.

3) Champ temporel
A toutes les actions introduites postrieurement au 1er mars 2005. Entre le 1er mars 2001 et le 1er mars 2005 on applique le rglement Bruxelles 2 du 29 mai 2000.

2 Les rgles de comptence


En matire de dissolution du mariage : Article 3 : pose 7 chefs de comptence alternatifs au choix du demandeur. On y trouve tous els chefs imaginables en la matire : domicile du dfendeur, tribunaux de la rsidence habituelle des poux. Le rglement retient la fois le critre de la nationalit et celui de la rsidence habituelle soit du demandeur soit du dfendeur. La Cour de cassation a t saisie : comment interprter la notion de rsidence habituelle arrt du 14 dcembre 2005 elle a dfinit la rsidence habituelle comme le lieu o lintress a fix avec la volont de lui confrer un caractre stable le centre permanent ou habituel de ses intrts. Ressemble la dfinition du domicile. En matire de responsabilit parentale : Tribunaux de lEtat dans lequel lenfant a sa rsidence habituelle qui sont comptents. Il est souhaitable quil y ait une proximit entre le juge et le mineur. Mais quelle est la dfinition de la rsidence habituelle de lenfant. Cour de Justice des Communauts Europennes 2 avril 2009 : lieu qui traduit une certaine intgration de lenfant dans un environnement social et familial. Mais en matire de dissolution du mariage la Cour de Justice des Communauts Europennes ne sest pas prononce. Ce large choix en matire de divorce a un rsultat qui tait prvisible : le rglement favorise le forum shopping. Cest crucial en cette matire. Les juges nont pas la mme attitude en matire de pension alimentaire ou de garde des enfants : les maris sont conseills dagir en France : plus stricte pour les pensions alimentaires. Des situations de litispendance se posent.

Section 3 Le rglement des conflits de procdure


Observations : Le conflit qui rsulte de la saisine de tribunaux de pays diffrents loccasion dun mme litige, on parle aussi de procdures parallles. Ce phnomne est en expansion au point de devenir un flau. Il est en expansion car avec linternationalisation des situations juridiques les conseils juridiques sont de plus en plus conscient des potentialits de saisir des juridictions de pays diffrents. Profiter de la disparit des systmes juridiques et les occasions sont plus nombreuses. Cest un flau car le procs est toujours une charge notamment financire, si on multiplie les procdures dans des pays diffrents alors on augmente cette charge. De plus els conflits de procdure sont difficiles rsoudre or il faut trouver une solution : sinon pluralit de jugement et une contradiction de jugement.

1 En droit commun
Le moyen le plus connu est lexception de litispendance internationale.

A. Lexception de litispendance internationale


Rappel en droit interne : Elle est rgie par larticle 100 du Code de Procdure Civil : fait obligation au juge saisi en second de se dsister au profit du juge saisi en premier dans lhypothse o ces deux juges ont t saisis dun mme litige. Trois conditions : identit dobjet, de cause et de parties. Les avantages : conomie de procdure et viter des contrarits de jugement. Mais ce nest pas la mme chose avec la saisine concurrente de tribunaux dEtats diffrents : Les rgles de procdures ne sont pas les mmes Les rgles que lon va appliquer au fond ne sont pas les mmes Plutt que le critre chronologique on pourrait faire prvaloir les tribunaux du for. Cela interdirait dtendre la matire internationale lexception de litispendance. Mais on peut estime que lon retrouve en matire internationale le mme souci dconomie de procdure (renforc car cest encore plus couteux) et viter des contrarits de jugement trs difficiles rsoudre. En droit interne si on a deux jugements diffrents sur le mme litige cest lexception de chose juge qui va sappliquer puis procdure devant la Cour de cassation qui permet de rsoudre les inconcevabilits. La jurisprudence a t longue pour admettre la recevabilit de lexception. Arrt du 26 novembre 1974 de la Cour de cassation qui la admit. Mais les particularits des litiges internationaux font qui y a un rgime diffrent. Il faut distinguer la recevabilit et les conditions de bien fond. Les conditions de recevabilit. Arrt de 1974 a pos le principe de la recevabilit. Il faut une situation de litispendance. Pendant longtemps on a estim que cela valait : identit dobjet, de partie et de cause. Lexception tant conue sur le modle de lexception de chose juge. On a dit que ctait la chose en cours de jugement. En droit interne lautorit de la chose juge a volue chambre plnire 7 juillet 2006 a supprim la condition didentit de cause. Cet arrt a pour justification de vouloir incit les parties soulev ds la premire instance tous les moyens cest le principe de la concentration des demandes. Il serait logique dtendre cette jurisprudence la litispendance et dire quil y a litispendance du seul fait quune demande forme entre les mmes parties et pendante devant deux juridictions diffrentes. Le critre est donc celui de lidentit des demandes qui se dfinie par rapport leurs objet et non pas par rapport leur objet et cause. Auparavant ds lorsque la loi applicable devant lun ou lautre des tribunaux ntait pas la mme il ny avait pas didentit de cause. Extension du droit interne mais la jurisprudence ne sest pas encore prononce. Il faut aussi que les deux juges soient concurremment comptents. Cela se produit souvent de part les options de comptences et cest logique. On ne vrifie pas la comptence du juge tranger au stade de la recevabilit ; cela intervient au stade de lapprciation du bien fond de lexception. Cela ne veut pas dire que le juge va se dessaisir au profit du juge tranger, el juge franais se rserve un pouvoir dapprciation : Sur les chances de reconnaissance du jugement tranger. Certaines conditions de cela sont examines au moment de la litispendance : on procde un pronostic de rgularit du jugement tranger car il na pas t encore rendu. Ici on peut dj vrifier la comptence du juge tranger apprcie selon les mmes rgles que celles qui gouvernent la rgularit des jugements trangers : la comptence indirecte.

Les conditions de la saisine du juge tranger sous langle de la loyaut de la procdure : si pas saisine dloyale du juge tranger. Exemple : en matire de divorce, saisine dans des procdures parallle, le mari saisi un juge franais car il est moins gnreux en matire de pensions alimentaires, les deux saisines peuvent voir lieu le mme jour une heure de diffrence : course la premire saisine qui peut apparaitre dloyale, si le juge franais saisi en second sen aperoit il peut refuser daccueillir lexception de litispendance.

Les plaideurs franais ont perdu la protection des art 14 et 15 depuis la jurisprudence de 2006 : plus de comptence exclusive. Avant cet arrt la saisine dun juge tranger tait paralyse toutes les fois que lune des parties de nationalit franaise pouvait invoquer un de ces deux articles, car la comptence tait exclusive ainsi elle empchait lexception de litispendance. Aujourdhui larrt du 22 mai 2007 la encore confirm. Lart 14 nempche plus laccueil de lexception de litispendance internationale lorsque le juge tranger a t saisi en premier. Mais laccueil de lexception nest quune facult pour le juge, il apprcie en opportunit si il convient ou non de se dessaisir au profit du juge tranger. On applique le critre chronologique : priorit au premier juge saisi. Lavantage est la simplicit mais incite la course la saisine.

B.

Lexception de connexit internationale

Le litige nest pas strictement identique, les demandes prsentent un lien de connexit. Elle est prsente en droit interne article 101 Code de Procdure Civil : il peut tre demand au juge de se dessaisir au profit de lautre. Cest le mme mcanisme en matire internationale : Cour de cassation 22 juin 1999 le consacre. Les conditions : 2 juridictions relevant de deux Etats diffrents soient concurremment saisies de deux instances faisant ressortir entre elles un lien de nature crer une contrarit de dcisions. Les deux jugent doivent tre comptents La connexit en matire internationale joue de manire facultative, le juge peut sursoir statuer dans un premier temps en attendant lissu de la procdure trangre et lorsque le jugement tranger est rendu se dessaisir. Lexception joue t elle quau profit du juge saisi en premier ? En droit interne article 101 ne retient pas de critre chronologique. Faut-il procder une valuation des chances de reconnaissance du jugement tranger ? Faut-il admettre un contrle de la Cour de cassation sur la notion de connexit ? on peut hsiter car la Cour de cassation ne contrle pas cette notion quelle considre trop factuelle mais de ne pas le faire ce serait dangereux en matire internationale.

2 En droit de lUnion europenne


Les textes sont clairs. A.

La litispendance europenne art 27 B1

Le critre chronologique est utilis pour rgl le conflit de procdure. Ce critre nest pas au RU qui adopte les techniques de common law qui tendent sinfiltrer dans les Etats europens. Cet article 27 ne sapplique qu la condition que deux juridictions dun Etats membres soient concurremment saisies. Rien nest prvu dans lhypothse o il y a une litispendance entre le juge dun Etats membres et le juge dun Etat tiers. Dans ce derniers cas ce sot les rgles du droit commun qui sappliquent. Conditions de triples identit de partie dobjet et de cause. Mais la Cour de Justice des Communauts Europennes les interprte de manire trs large notamment lobjet et la cause. Ex : arrt du 9 dcembre 1987 Gubitsch : la cour a estim quil y avait identit dobjet et de cause entre dune part une demande en excution dun contrat dans un pays et dautre part une demande en nullit de ce contrat dans un autre pays. Pour la cour les deux demandes portaient sur la force obligatoire du contrat.

Autre exemple : arrt 6 dcembre 1994 affaire de droit maritime navire Tatry : transport de marchandise dtriore : action en responsabilit contre le propritaire du navire dans un pays et une action dans un autre pays du propritaire du navire pour nier sa responsabilit. Pour alina cou il y a identit de cause et dobjet. En matire de divorce B2 Bis : rarement identit de cause entre les demandes, donc dispositions spcifiques. Il a admis alina litispendance sans identit de cause. De plus mcanisme pour runir des actions qui nont pas le mme objet car lune serait une action en nullit du mariage et lautre en divorce. On procde en ce moment mme un transfert daction. Le rglement B1 a prcis quel moment devait tre dtermin la saisine des diffrents juges, cest dcisif car principe chronologique. Et la saisine est diffrente selon les Etats membres : simple dpt au greffe, signification de lacte. Le rglement a pos une rgle souple : le moment de la saisine sapprcie au regard du droit national, en France ce sera le moment du dpt. Ex : une femme signifie lacte devant un juge anglais avec exactitude pour lheure, le mari avait dpos une requte en divorce mais la France ne les date qu son enregistrement et cela peut tre dcal de quelques jours. La Cour de cassation sest demand comment rsoudre ce problme. Dans un arrt du 11 juin 2008 : on aurait pu en pas faire jouer la litispendance ou dire que cest au demandeur de la litispendance dtablir lhoraire exact de la saisine. La Cour de cassation a elle considre quil fallait dcomposer la question : au demandeur lexception de litispendance la charge dtablir lheure laquelle il a saisi le juge tranger, et cest au dfendeur dtablir de la saisine du juge franais. Mais il ny a pas dhorodateur dans les greffes franais. La litispendance est donc un enjeu de stratgie procdurale. Les effets de lexception de litispendance europenne : Dans B1 : cette exception simpose au juge, il doit la relever doffice. Il doit sursoir statuer jusqu lautre juge se reconnaisse comptent puis il se dessaisira. La Cour de Justice des Communauts Europennes fait une application trs stricte de cette rgle. Elle a dcid dans une affaire o il avait litispendance entre un juge italien saisi en premier et un juge autrichien saisi en second mais ce juge tait le juge dsign par une clause attributive de juridiction. Dans cette affaire, course la premire saisine, pour bnficier de laction torpille qui consiste saisir un autre juge en esprant que ce juge va tre lent statuer sur la question de la comptence. Arrt du 9 dcembre 2003 Gasser. La cour a appliqu strictement lexception : il faut que le juge italien statut sur la comptence.

B.La connexit europenne articles 28 et 29 B1


Elle est subordonne la condition dun lien entre deux affaires si troit quil y a intrt les instruire et les juges ensemble afin dviter des contrarits de dcisions. le critre est le risque dinconciabilit. Les effets : ce nest quune facult pour le juge pas une obligation : sursoir statuer puis se dessaisir si lautre juge se reconnait comptent. Ne peux jouer quen faveur du juge saisi en premier. Ces techniques sont simples, un seul critre : chronologique. Mais ce critre est un peu rducteur et surtout si on lapplique de manire rigide comme la Cour de Justice des Communauts Europennes. Cest cette rigidit qui peut faire douter du caractre satisfaisant du rglement des conflits de procdure en UE.

Techniques de common law : Dans ce systme on ne cherche pas quel est le juge qui a t saisi en premier mais quel est le juge le mieux plac pour trancher le litige : le juge more convenient, thorie du forum non convenient. Cette thorie permet un juge de common law dexercer un pouvoir dapprciation sur lopportunit de sa saisine dans les hypothses o il est comptent. Cette apprciation seffectue en regardant si il ny aurait pas un autre juge mieux plac que lui, un for alternatif plus convenient. Cela suppose donc une comparaison. Le juge recherche par rapport aux lments de fond de laffaire et aux lments de procdure : laccs du dfendeur au juge, laccs du juge aux lments de preuve, lieu o la dcision doit tre excute, difficults dapplication du droit applicable, et surtout si lune des parties na pas un comportement vexatoire ou abusif. Ainsi il se demande si le plaideur qui la saisi ne linstrumente pas contre le dfendeur : si il ny a pas un abus de procdure. Elment subjectifs Etat objectifs sont donc pris en compte. Cest complexe et subtile. Si il estime quil nest pas le mieux plac il peut dans un premier temps sursoir statuer puis se dessaisir au profit du juge quil estime mieux plac. Dans laffaire du Cour de Justice des Communauts Europennes 1er mars 2005 Obouzou : accident en Jamaque cest ce que le dfendeur invoquait.

Ce quil faut retenir cest quaujourdhui cette thorie est interdite dans lespace judiciaire europen : arrt du 1er mars 2005. Ds quun juge europen est comptent en vertu dun chef de comptence dun des rglements, cette comptence est imprative et exclue toute exception de forum non convenience. Si litispendance entre un juge anglais et le juge dun Etat tiers, le juge anglais na pas le moyen de rsoudre cette litispendance car la litispendance joue si les deux juges sont dun Etats membres, le juge anglais na pas de rgles en la matire. Il faut admettre que le juge anglais utilise la thorie de forum non convenience dans ce cas. En 2005 aucune partie navait saisi un juge jamacain. Ainsi la question reste entire. Une autre technique de common law existe : cest linjonction anti-suit : injonction de ne pas poursuivre. Le juge dispose du pouvoir de dlivrer des injonctions de ne pas faire : injonction de ne pas saisir un juge ltranger ou injonction de se dsister dune procdure dj engage ltranger. Cest une injonction in personam : le destinataire sexpose donc des sanctions en cas de violation. Cest efficace car la sanction est lourde : des amendes, des peines demprisonnement, et la privation du droit dagir en justice : ce sont des sanctions pnales excutable que dans le pays du juge qui a prononc la sanction. Si le juge veut lutter contre un abus processuel. Cest le moyen de protger les clauses attributives de juridiction ou les clauses darbitrage. La technique empche donc le conflit de procdure. Les critres doctroi de linjonction sont semblables ceux du forum non convenience. Dans lespace judiciaire europen : les juges anglais peuvent-ils utiliser linjonction ? Affaire Turner 27 avril 2004 Cour de Justice des Communauts Europennes : conflit entre un cadre salari et son entreprise et lemployeur voulait rpliquer en introduisant une action en Espagne pour faire peur au salari et lobliger el faire se dsister de ses actions. B1 tait applicable, situation de litispendance. La cour a considr que le procd de ces injonctions tait contraire au principe de confiance mutuelle, quand le B1 est applicable le juge britannique ne peut utiliser cette technique pour contredire la comptence dun autre Etats membres en vertu du rglement. Ce principe interdit au juge dun MEME de contrler la comptence des juges des autres Etats membres. La question sest pose propos dune affaire concernant une clause darbitrage mais une des parties a voulue saisir les juridictions dun Etats membres. La encore le juge anglais a estim que violer la clause tait de la dloyaut et a voulu utiliser linjonction. Arrt du 10 fvrier 2009 Aliance Ouest tanker : non toujours sur le fondement du principe de confiance mutuelle. En droit commun quelle est la position de la Cour de cassation sur ces injonctions anti-suit ? La position a volue. Arrt du 19 novembre 2002 la Cour de cassation a admis le droit dobtenir dun juge franais une injonction de se dsister dune procdure introduite en Espagne sous astreinte. Linjonction faite au dbiteur de ne pas disposer de ses biens a des finalits conservatoires, arrt 30 juin 2004 sest prononc sur lefficacit en France dun Freezing Order prononc par un juge anglais car les biens du dbiteur taient en France, la Cour de cassation a autoriser lexquatur de cet ordre de gel anglais (mme si pnal) mais dtach de sa sanction. La Cour de cassation a prcis que cette injonction en porte pas atteinte une prrogative de souverainet trangre, quelle pour seul but de prserver le droits lgitimes du crancier la diffrence des injonctions anti-suit (cest un obiter dictum de la Cour de cassation). Ainsi la jurisprudence de la Cour de cassation : les injonctions de gels oui mais pas les injonctions anti-suit. Mais ces injonctions ne portent pas atteinte la souverainet trangre, sanction prventive sur le plaideur. Arrt 14 octobre 2009 a admis dexequaturer une injonction anti-suit amricaine. Clause attributive de juridiction au profit juge amricain mais une des parties avait saisie un tribunal franais et le juge amricain avait prononc une tel injonction de se dessaisir en France. Le plaideur na pas obtempr, lautre partie a demander lexquatur en France.

Chapitre 2 Les effets des jugements trangers en France


On suppose que la procdure introduite ltranger a abouti et quun jugement a t rendu. Objectif de continuit de situations cres ltranger.

Section 1 -Les effets des jugements trangers indpendamment de leurs provenances


Sous-section 1- La nature des effets produits par les jugements trangers
On vise tout ce qui est attach au caractre normatif du jugement tranger. Cela pose un problme thorique, une norme na de valeur de norme que dans le systme juridique dont elle mane. Pour que des normes trangres soient reconnues dans dautres systmes juridiques il faut que ces derniers prvoient des normes de rceptions des lois trangres et des jugements trangers. Ces rgles du for qui reconnaissent le caractre normatif du jugement tranger. Ces rgles sont les rgles de reconnaissance des jugements trangers qui fixent les conditions auxquelles ces jugements trangers sont reconnus.

1 la reconnaissance du jugement tranger

A.Lobjet de la reconnaissance : La doctrine a forg une expression : efficacit substantielle dun jugement . Cela vise la modification que le jugement opre sur la situation juridique des parties. Tout jugement opre une modification de la situation juridique des parties : jugements constitutifs (cr ou dissout un droit tel que le jugement de divorce), mais les jugements qui se contentent de reconnaitre une situation juridique ont encore une efficacit substantielle car cette reconnaissance va modifier les droits des parties. Ex : jugement dannulation dun contrat : jugement dclaratif car la nullit prexistait au jugement, mais la situation des parties ne sera pas la mme aprs. Tout jugement produit des effets sur les droits substantiels des parties. Reconnaitre un jugement tranger cest reconnaitre cette nouvelle situation juridique des parties tel quel rsulte du jugement. La reconnaissance de lautorit du jugement : Cest le caractre indiscutable du jugement cest lautorit de chose juge. Cela a un effet ngatif : empche le renouvellement du procs (exception de chose juge), effet positif : interdit de remettre en cause la solution du jugement et toutes les autorits du for sont tenues de tirer les consquences du jugement. Exemple : un jugement tranger de divorce, il oblige lofficier de ltat civil daccepter de clbrer un nouveau mariage, mais si lun des poux voulait agir une nouvelle foi en France alors exception de chose juge il ne le pourrait pas. B.Les modalits de la reconnaissance Certains jugements sont reconnus de plein droit, pour dautre il faut une procdure spcifique : exquatur. Jurisprudence a dbut par un arrt du 28 fvrier 1860 Bulkley : relatif aux effets dun divorce prononc en Hollande, la femme de nationalit hollandaise voulais sans avoir procd aucune procdure, se remarier en France. Il a t dcid quelle disposait de ce droit, son jugement de divorce tranger devait tre reconnu de plein droit c'est--dire ds son prononc ltranger sans procder des procdures particulires en France. Cela a t largit tout les jugements rendus en matires dtat et de capacit des personnes. Ainsi le droit positif distingue : Les jugements constitutif Et les jugement rendus en matire dtat et de capacit des personnes : reconnus de plein droit Et les autres jugements : dclaratifs rendus en matire patrimoniale qui ne peuvent produire des effets quaprs loctroi dune procdure dexquatur. Lexquatur : Terme latin qui signifie quon excute . A pour objet de confrer aux jugements trangers la force excutoire. La distinction est historique car le besoin de reconnaissance des jugements trangers est imprieux dans le domaine de ltat des personnes. Mais cette distinction nest pas convaincante, il y a une besoin de continuit juridique et tout jugement devrait tre applicable de plein droit. La doctrine est unanime : principe gnrale de reconnaissance de plein droit des jugements trangers. Cest le principe en droit de lUnion Europenne. Litispendance internationale a t admise dans faire de distinction selon que la matire soit patrimoniale par la Cour de cassation. La reconnaissance titre principal ou titre incident : La reconnaissance dun jugement tranger nest jamais inconditionnelle, cest une reconnaissance sous rserve dun contrle ultrieur de rgularit du jugement tranger. Mais lorsque le jugement est reconnu de plein droit il peut produire ses effets tout de suite sous rserve que lune des parties conteste la rgularit de ce jugement, cette contestation peut tre exerce titre principal ou titre incident.

A titre principal : une partie agit en inopposabilit du jugement tranger. A titre incident : loccasion dun autre procs. Par exemple en matire successorale, des hritiers sopposent au conjoint du dfunt sur la dvolution de la succession, les enfants pourraient contester et dire quil y a eu un divorce et donc pas les droits du conjoint survivant. Ils vont titre incident invoquer un jugement tranger : le jugement de divorce.

2 La force excutoire
Effet coercitif sur les personnes ou sur les biens. Traditionnellement cette force excutoire dcoule dune autorisation donne par le juge franais dexcuter le jugement tranger en France. Touche la souverainet tatique, ainsi seule une autorit du for pouvait confrer cette force excutoire en France. Cest vrai en droit commun, mais dans lespace judiciaire europen, entorse : reconnaissance de la force excutoire immdiate dans tous les Etats membres. B2 BIS a prvu deux titres immdiatement excutoires : Les dcisions sur le droit de visite Rglement de 2004 pour les crances incontestes : procdure de certification par le juge doirinige dun titre immdiatement excutoire

3 Les effets autres que juridictionnels


Depuis une doctrine ancienne on distingue trois effets que les jugements trangers sont susceptibles de produire indpendamment de leur reconnaissance. Ce sont des effets qui ne dcoulent pas du caractre normatif du jugement. A.Leffet de fait Le jugement est pris en considration comme un fait et pas comme un lment de droit. Une des circonstances de fait du litige parmi dautres. Cet effet de fait nest soumis aucune conditions, pas de contrle de rgularit des jugements trangers cest leur simple existence qui est prise en considration. Exemple : jugement tranger sur la garde : attribue la garde au pre de lenfant. Le juge franais prend compte la situation de fait du jugement anglais, B.Leffet de preuve Les jugements trangers comportent des nonciations qui peuvent valoir comme des indices ou des prsomptions comme des modes de preuve. Mais ces indices nauront aucune valeur contraignante pour le juge : apprciation de leur force probante comme le juge le souhaite. C.Effet de titre Les jugements trangers peuvent servir de titre toutes les fois quune rgle juridique attache des consquences au fait dtre titulaire dun titre. Exemple : jugements trangers pourraient la cause dun enrichissement sans cause, ils empcheraient la restitution fonde sur un enrichissement injuste.

Des auteurs contestent leffet de titre et leffet juridictionnel : saisie conservatoire si on dispose dun titre qui rend la crance apparemment fonde, ce titre peut tre un contrat mais aussi un jugement tranger dpourvu de force excutoire. Lenjeu de savoir si cest la reconnaissance des effets juridictionnel ou effet de titre : effet de titre : pas de contrle de la rgularit des jugements trangers : cest lenjeu.

4 - Influence de la Convention europenne des droits de l'Homme sur la circulation internationale des jugements
Cest en cration. On constate que la Convention europenne des droits de l'Homme peut exercer une influence double sens car cela peut freiner la circulation internationale des jugements ou alors au contraire lacclre. La Cour Europenne nest pas insensible la spcificit de la circulation internationale des jugements au regard des garanties du droit un procs quitable. Excuter un jugement tranger ne peut pas tre trait de la mme manire quun jugement national car les systmes juridictionnels sont trs diffrents. Ainsi il faut instaurer une procdure de contrle sur les jugements trangers. Mais certains arrts prcisent cette spcificit : Larticle 6 de la convention peut imposer au juge dun Etat signataire requis de faire excuter un jugement tranger de vrifier la loyaut de la procdure suivie ltranger. Arrt de la Cour Europenne des droits de l'Homme du 20 juillet 2001 Pelligrini : la Cour a condamn lEtat Italien sur le fondement de larticle 6 pour avoir accord lexequatur un jugement provenant dun Etat non signataire de la convention des droits de lHomme, en loccurrence dun jugement des tribunaux ecclsiastiques du Vatican. Le juge navait pas contrl le respect par le juge dorigine du principe de contradiction : jugement de mariage prononc sans que la femme nait pu participer la procdure. Il faut dduire de cet arrt que lorsque le jugement dun Etat non signataire de la convention le juge requis doit exercer un contrle sur la loyaut de la procdure trangre. Mais ce contrle est-il aussi impos quand le jugement mane dun Etat signataire ? La question reste en suspend. Depuis dautres arrts de la cour qui montrent que la procdure dexequatur doit elle mme respecter les exigences de larticle 6 notamment au regard de lexigence de dlai raisonnable. Le contrle ne doit pas tre trop long. Larticle 6 peut jouer comme le vecteur dune meilleure excution des jugements trangers car il consacre le droit lexcution du jugement. Les Etats signataires doivent prter leur concours lexcution effective dune dcision trangre.

Larticle 6 nest pas le seul pour contraindre un Etat reconnaitre des jugements trangers : Larticle 8 : droit au respect de la vie familiale peut justifier la reconnaissance dun jugement tranger. Arrt Wagner du 28 juin 2007 : condamnation du Luxembourg pour ne pas avoir reconnu un jugement pruvien dadoption sur le fondement de larticle 8. Car le dfaut empcher la requrante dexercer pleinement ses droits sur lenfant. La cour sest fonde sur les obligations inhrentes au droit au respect de la vie familiale pour imposer lEtat une obligation positive de reconnaissance de ladoption et une obligation ngative de ne pas constituer une ingrence disproportionne dans lexercice de ce droit.

Sous-section 2 La nature des dcisions susceptibles deffets juridictionnels en France


On peut hsiter pour les dcidions qui manent dune autorit administrative ou religieuse : des jugements ? Parfois des dcisions des juges ressemblent des actes administratifs. Comment qualifier un acte de jugement susceptible de produire des effets en France. Conditions :

1 Un acte manant dune souverainet trangre


Lacte doit avoir t rendu par une autorit rgulirement investie par un Etat souverain tranger du pouvoir juridictionnel : le plus souvent cest une autorit judiciaire mais dans certain pays le pouvoir de prononcer des jugements est confr des autorits religieuses ou administratives. Dans les systmes confessionnels les autorits religieuses ont ce pouvoir. Ds que lEtat tranger a accept cette dlgation de pouvoir lautorit religieuse nous allons traiter lacte comme un jugement. Ex : la rpudiation par une autorit religieuse est assimile un jugement de divorce. De mme pour les autorits administratives : arrt Rivire sur un divorce en Equateur 17 avril 1955 : prononc par le prfet. Cest au regard du droit tranger.

2 Un acte rendu en droit priv


On parle de matire civile et commerciale : englobe de manire large toutes les questions de droit priv par opposition aux questions de droit pnal et aux questions de droit public dfinies comme celles qui mettent en cause la puissance publique. Cas limites : des dcisions qui prononcent des peines prives : peine qui joue comme une sanction et qui na pas un caractre indemnitaire. Ex : lastreinte. Est-on dans la matire prive ou pnale. La jurisprudence considre que les peines prives relve de la matire civile : arrt du 28 janvier 2009 Cour de cassation : exequatur dune condamnation une astreinte trs leve.

3 Un acte juridictionnel
Mais sa dfinition nest pas aise. En Droit International Priv il faut savoir quel est le domaine de la procdure dexquatur. Un arrt du 17 octobre 2000 de la Cour de cassation a dfinie la dcision au sens du droit dexquatur comme toute intervention du juge qui produit des effets lgard des personnes ou sur les biens, droits ou obligations. Il y a donc deux critres : Un qui tient la nature de lorgane : il faut lintervention dun juge Un qui tient aux effets de lacte : sur les personnes, biens, droits ou obligations Ce double critre est critiquable : trop stricte et trop large la foi. Il est trop strict car on assimile des jugements des actes qui peuvent maner dautorits non judiciaires, alors il ne faut pas restreindre aux actes des juges. Il est trop large car il dfinie le jugement comme lacte susceptible de produire des effets, or par hypothse toutes les fois quun organe intervient son intervention produit des effets juridiques donc il faut la restreindre : pas nimporte quel effet, leffet doit tre substantiel par opposition un effet purement procdural ou probatoire. Il faut une modification de la situation juridique. Cela suppose que lautorit a exerc un certain pouvoir dapprciation ou de contrle. Il faut distinguer entre les cas ou une autorit n exercer un rle purement passif, de rception dun acte, voir un rle denregistrement ex : des actes labors par les parties mais rceptionn par autorit judiciaire : recueil lgal dun enfant dans certains pays. Autre exemple celui du 17 octobre 200, lacte en droit amricain qui permet de dclencher une

procdure de faillite : par un enregistrement dune dclaration unilatrale du dbiteur de se mettre en Etat de cessation de paiement. Si ce ne sont pas des jugements on ne peut pas intenter une action en exequatur et on va traiter lacte comme un acte priv. La jurisprudence assimile les jugements gracieux aux jugements contentieux.

Section 2 Rgime de droit commun des jugements trangers


Arrt fondateur : arrt Parker du 19 avril 1819 : Il a abandonn la thorie du juge naturel : ide que la comptence judiciaire des tribunaux franais refltait un rapport dallgeance entre les franais et le souverain : droit bnficier de la comptence des tribunaux franais et les protgeait contre les jugements prononcs ltranger. Les jugements tranger prononcs contre un franais taient rputs non avenu en France et ne pouvais produire aucun effet. Et les jugements trangers contre les trangers pouvaient produire tous leurs effets en France sans contrle sous la rserve de laccomplissement de formalits. Cet arrt pose le principe quun jugement tranger rendu mme contre un franais peut produire des effets en France sous rserve dun contrle exerc sur ce jugement. Le contrle volu, la jurisprudence a dfinie la nature et lobjet de ce contrle. Pas de source sauf article 509 Code de Procdure Civil : les jugements des tribunaux trangers peuvent tre rendus excutoires en France de la manire et dans les cas prvus par la loi. Cest la jurisprudence qui a dfinie cette manire et les conditions du contrle. Autre texte L311-11 du Code dorganisation Judiciaire : R218-8 : pose une rgle de comptence judicaire : pour donner comptence en matire dexquatur au Tribunal de Grande Instance statuant juge unique.

Sous-section 1 Lautonomie procdurale des actions relatives aux jugements trangers


Plusieurs actions : Action en exquatur pour faire excuter le jugement tranger Action en inopposabilit du jugement tranger : conteste la rgularit dun jugement tranger. A titre principale laction est soumise au mme rgime procdural que laction en exquatur.

1 La nature du contrle
Savoir si le contentieux de lexquatur est objectif ou subjectif ? Un contentieux subjectif est celui qui porte sur les droits subjectifs dune partie. Un contentieux objectif est celui qui porte sur la lgalit dun acte. Refait-on un procs sur le fond (subjectif) ou cest un contentieux qui porte sur la rgularit du jugement tranger ? Caractre subjectif car jusqu larrt Munzer du 7 janvier 1964 le juge de lexquatur disposait dun pouvoir de rformation du jugement tranger : le pouvoir de rvision. Cela permettait au juge de rejuger en fait et en droit laffaire. Avec labandon de ce pouvoir le juge de lexquatur na plus le droit de substituer aux apprciations de droit ou de fait du juge tranger ses propres apprciations en droit ou en fait. Il na plus comme mission que de vrifier la compatibilit du jugement tranger avec des conditions : celles de la rception du jugement tranger dans lordre juridique franais : un contrle objectif, un contrle de lgalit.

2 La procdure du contrle

La comptence judiciaire : Elle est gnrale des tribunaux franais pour toutes les actions relatives lefficacit et lexcution des jugements trangers en France. Pour connaitre le tribunal spcialement comptent on tend les articles 42 et 43 du Code de Procdure Civil : domicile du dfendeur, si pas en France, le demandeur peut saisir le tribunal de son choix : lieu dexcution du jugement ou le tribunal de Grande Instance de Paris en raison de sa position centrale. Larticle R212-8 : comptence au Tribunal de Grande Instance qui statut juge unique dans le cadre dune procdure contradictoire.

Recevabilit : o Qualit pour agir La qualit est donne la partie bnficiaire du jugement contre la partie perdante mais la jurisprudence a tendue cette qualit pour permettre des actions en exquatur toutes fins utiles : laction qui vise non pas faire excuter le jugement mais faire reconnaitre la rgularit du jugement tranger. Dans ce cas les deux parties ont la qualit pour agir. La jurisprudence la tendue tout tiers ayant un intrt laction : surtout pour les actions en inopposabilit du jugement tranger. Quand un divorce est prononc ltranger, la seconde pouse peut avoir un intrt. o Lintrt agir Avec cette extension on touche la question de lintrt agir : cest lintrt matriel dobtenir lexcution du jugement ou lintrt dtre fix sur la rgularit ou non du jugement tranger. La jurisprudence a mme admis dans le domaine de toute fin utile une action prventive avant tout litige pour obtenir le prononc dune dcision sur la rgularit du jugement tranger (lintrt nest pas actuel pourtant), conscration dune action dclaratoire (surtout en matire dtat des personnes). Les pouvoirs du juge Le pouvoir est limit, il ne reprend pas le dbat au fond et il ne peut pas en principe statuer sur des demandes nouvelles, il doit se contenter de confronter le jugement tranger aux conditions de lexquatur. Il ne peut pas substituer un jugement franais au jugement tranger. Jurisprudence a admis que le juge de lexquatur pouvait connaitre des demandes accessoires : celles ncessaires lexcution du jugement tranger. Ex : jugement tranger de condamnation des dommages et intrt on pourrait lui adjoindre une astreinte, on peut aussi ajouter des intrts moratoires, la rvaluation dune condamnation.

Sous-section 2 Lobjet du contrle


Conditions poses par larrt Munzer, il en a nonc 5 : mais depuis arrt de 2007 qui les modifies. Munzer :

La comptence du juge tranger La rgularit de la procdure trangre Lapplication de la loi dsigne par les rgles franaises de conflit La conformit lordre public international Absence de fraude la loi

Arrt Bachir du 4 octobre 1967 a supprim la condition de rgularit de la procdure. Mais elle nest que partielle car le contrle de la procdure devient une composante du contrle de conformit lordre public : il faut vrifier lordre public substantiel et lordre public procdural. Au sein de lordre public procdurale figure essentiellement les garanties de la dfense. Arrt Cornelissen du 20 fvrier 2007 : supprime une condition trs conteste : celle relative la comptence de la loi applique par le juge tranger. Une condition nest pas mentionne dans ces arrts que lon trouve dans les conventions internationales : absence dune inconciabilit avec un autre jugement.

1 La condition relative la comptence du juge tranger : la comptence judiciaire indirecte


Arrt Simitch du 6 fvrier 1985 : cet arrt a indiqu selon quelle mthode sexerait le contrle de la comptence du juge tranger. Deux mthodes sont cartes : on ne contrle pas cette comptence ni au regard des rgles franaises de comptence directe ni au regard des rgles trangres de comptence, rgles du juge tranger. Rgles spcialement conues pour lapprciation de la comptence du juge tranger : elles sont plus souples pour favoriser la reconnaissance du jugement tranger. Le juge tranger est comptent ds lors que le litige prsente des liens caractriss avec le systme juridictionnel tranger. On ne dfinit pas priori ces liens caractriss : ainsi la rgle est souple. Lapprciation sexerce postriori par le juge de lexquatur. Dans larrt ctait un jugement de divorce et le juge tranger a t considr comme comptent en raison des liens entre le litige et le juge tranger. Attache lAngleterre par la nationalit de sa femme son domicile et le lieu de clbration de leur mariage ainsi que leur premier domicile conjugal. Mais dans la jurisprudence ultrieure on a reconnu lexistence de liens caractris : nationalit commune trangre des poux. Dans larrt de 1985, lapprciation souple de la comptence est exclue dans les hypothses o les tribunaux franais disposent dune comptence exclusive. Cas dans lequel il y a une comptence exclusive des tribunaux franais Elles dsignent les tribunaux Franais au sens de la comptence directe et excluent toute comptence d'un tribunal tranger au sens de la comptence indirecte. Cette comptence se retrouve souvent dans des matires dans lesquelles il apparat opportun de lier la comptence lgislative et la comptence directe en raison de la nature des intrts en cause: c'est le cas en matire de nationalit franaise. Ce lien apparat dans des matires dans lesquelles la dcision ne peut tre excute qu'en France: c'est le cas pour les questions de droits rels relatives des immeubles situs en France: seule la loi Franaise est applicable et seuls les tribunaux Franais sont comptents. Dans ces cas, toute comptence d'un juge tranger est exclue. La comptence des tribunaux Franais peut galement tre incontestable grce une clause attributive de juridiction. Les hypothses de comptence exclusive des tribunaux franais sont rares et c'est ce qu'a voulu indiquer l'arrt Simitch qui a statu en matire de divorce une poque o il n'existait pas de rglement communautaire dans cette matire: il a statu que l'article 1070 du CPC n'dicte pas de rgle de comptence exclusive. Il dfinit simplement les tribunaux comptents en matire de divorce, c'est une rgle de droit interne tendue la matire internationale, mais elle ne l'est que pour une comptence directe et celle-ci n'est pas considre comme exclusive par l'arrt Simitch.

Pendant longtemps, autre source de comptence exclusif des tribunaux franais : article 15 avant arrt Prieur : comptence exclusif des tribunaux franais ds lors que le dfendeur avait la nationalit franaise. Larrt Prieur a effectu un revirement de jurisprudence : rgle de comptence directe non exclusive de la comptence dun juge tranger. Cas dans lequel il ny a pas de comptence exclusive des tribunaux franais Larrt Simitch indique que le juge tranger au sens de la comptence indirecte sera reconnu comptent deux conditions : Si le litige prsente des liens caractriss avec le juge tranger : cest une apprciation porte par le juge de lexquatur en fonction des circonstances concrtes du litige. Elle est assez souple aujourdhui. Si le juge tranger na pas t saisi frauduleusement : cest souvent affirm, mais difficile dmontrer. Elle est prsume. La fraude suppose la preuve dune intention frauduleuse et cest toute la difficult. Elle est parfois dduite de certaines circonstances objectives notamment dans le contentieux des divorces internationaux et particulirement dans le domaine des rpudiations, la jurisprudence a parfois refuser de les reconnaitre sur le fondement de la fraude lorsque le mari tait spcialement all ltranger pour rpudier sa femme alors que tous les lments de fait se trouvaient an France. La fraude est prsume lorsque la saisine du juge tranger tait proche dans le temps de la saisine par la femme du juge franais. Arrt de la Cour de cassation du 30 septembre 2009 : mari avait saisi en premier les tribunaux franais et la femme quelques jours aprs avait saisie les tribunaux amricain : l pour la Cour de cassation pas de fraude et na pas tenu compte de la proximit des dates de saisine. Donc sapplique surtout pour les rpudiations, car les juges naiment pas cela.

2 labandon du contrle de la comptence lgislative indirecte


Larrt Munzer avait pos cette condition. Elle a t beaucoup critique : Les rgles de conflit du juge tranger nont aucune raison dtre identique nos rgles de conflit, ainsi poser cette condition faisait quil y avait beaucoup de refus de reconnaissance et ce nest pas lintrt des parties (continuit des situations juridiques). Et on ne peut affirmer que nos rgles de conflits sont meilleurs que celles du juge tranger. Dans la pratique elle tait tempre par la jurisprudence qui acceptait de reconnaitre le jugement tranger ds lors que la loi applique par le juge tranger aboutissait des rsultats quivalents ceux de la loi dsigne par nos rgles de conflit : cest le temprament de lquivalence des rsultats. De plus on pouvait faire jouer le renvoi toutes les fois que la loi dsigne par le juge tranger tait la loi laquelle renvoyait la loi comptente en vertu de nos rgles de conflit. Larrt de 2007 a abandonn cette condition. Tout nest pas rgl, une question substitue sur la porte de cet arrt. Est-ce que le contrle de lapplication des lois de police est supprim et notamment celle du for ? Si on veut viter que la loi de police du for soit contourne on peut maintenir le contrle par le juge de lexquatur. Cest une question trs importante car si on fait cet abandon aussi alors on permet aux parties de choisir la loi applicable en choisissant le juge : on porte atteinte lautorit des lois impratives. On peut considrer que cette question na pas sa place ici mais pourrait sintgrer dans le contrle de confirm lordre public international.

3 La conformit lordre public international


Lordre public est ici un garde fou indispensable contre des solutions trangres qui heurteraient nos valeurs essentielles. Elle permet dvincer le jugement tranger. On retrouve la double composante : un ordre public de procdure et un ordre public substantiel qui touche au contenu des droits qui sont en cause. Cette condition apparait souvent en jurisprudence, elle existe en droit commun mais aussi dans le droit de lUnion Europenne.

Lordre public de procdure : Les droits de la dfense essentiellement. On pourra lever un moyen fond sur lordre public toutes les fois que le dfendeur na pas t en mesure de prparer en temps utile sa dfense. On peut aussi le soulev contre le jugement dpourvu de toute motivation. Elle est apprcie de manire souple : il peut tre supple labsence de motivation par la production de document annexes de procdure : de nature servir dquivalent la motivation dfaillante. De faon gnrale toute atteinte au procs quitable sera une cause de refus de reconnaissance du jugement tranger. Ordre public substantiel : Permet dassurer la prservation des droits fondamentaux substantiels. Exemple : jurisprudence de puis 2004 refuse de reconnaitre les rpudiations au nom du principe de lgalit des sexes protg par larticle 5 du protocole 7 de la Convention europenne des droits de l'Homme. Ou article 1 protocole 1 : droit au respect des biens. Modalit dapprciation du contrle lordre public : Lapprciation doit se faire in concreto, cest la solution consacre par le jugement qui est confronte lordre public international et non pas les motifs du jugement. On fait jouer lordre public de proximit qui a pris le relai de leffet attnu de lordre public : on noppose pas de la mme manire lordre public lorsque le litige a des liens loigns avec lordre juridique du for ou lorsque les liens paraissaient troits avec cet ordre. Ex : la condamnation des rpudiations que si les poux on des attaches fortes avec la France caractrises notamment par le domicile en France.

4 Labsence de fraude
Cest une condition distincte. Ici cest la fraude au jugement et au droit processuel dautrui. La fraude au jugement : Consiste obtenir dun juge tranger une dcision qui n aurait pas pu tre prononce par un juge franais. Ex : rpudiation : il est impossible dobtenir en France lhomologation dune rpudiation, aucun juge franais ne pourrait laccepter. Le mari doit donc aller ltranger, mais sil veut sen prvaloir en France on peut considrer quil y a eu une fraude. Avant ce contentieux il existait dj le contentieux des divorces migratoires : recherch ltranger auprs dun juge plus laxiste que le juge franais et notamment au Nevada. La jurisprudence avait invoqu la fraude pour refuser de reconnaitre ces divorces. Mais cest difficile dtablir la fraude : dmontrer lintention frauduleuse, le juge se fondait sur les circonstances pour apprcier lintention des parties. Fraude aux droits procduraux dautrui : Vise toute manuvre qui a pour but dempcher lautre partie de se dfendre en justice escroquerie au jugement . Lorsque lune des parties dissimule le domicile de lautre partie de faon empcher toute notification de ladversaire.

5 Labsence dinconciliabilit avec un autre jugement ou une autre procdure


Larrt Munzer nest parlais pas, ni larrt de 2007, pourtant pour la prof cest opportun de prsenter cette condition comme une vritable condition autonome. La jurisprudence a tendance intgrer cette condition dans celle de conformit lordre public international : arrt Patineau du 15 mai 1963. Cet arrt a refus de reconnaitre un jugement bolivien car il tait contraire un prcdent jugement franais rendu entre les mmes parties. Cette condition relverait de lordre public international car on considrait que lexception de chose juge faisait partie de lordre public international et que lon tait en matire de divorce qui est une matire indisponible.

Mais en droit interne lexception de chose juge est considre comme dintrt priv, on peut toujours la refuser. La cohsion au sein de lordre juridique du for : difficile dadmettre que coexiste des jugements incompatibles les uns avec les autres. On pourrait donc dire que pour quun jugement tranger soit reconnu il faut vrifier quil ne cre pas dincohrence avec les jugements qui ont dj une autorit de chose juge en France. Quil sagisse de jugements franais ou de jugements trangers. Mais labsence inconciliabilit avec un prcdent jugement serait une condition de reconnaissance des jugements trangers et cest comme a que raisonnent les conventions internationales et les rglements de lUE : B1. Cela conduit dcrocher la condition dune question de chose juge. On parle de jugement inconciliable : deux jugements sont inconciliables lorsquils ne peuvent pas tre excuts simultanment car leurs consquences sont incompatibles. Inconciliabilit est plus large que la contradiction de chose juge qui concerne seulement les mmes parties et les mmes demandes. Question du conflit entre une procdure en cours en France et un jugement prononc ltranger : Hypothse du divorce franco-amricain : action introduite par le mari en France et avant que le juge rende sa dcision la femme saisie le juge amricain qui va plus vite et prononce le divorce. La femme invoque le jugement en France. Avant cette jurisprudence du 30 septembre 2009, la jurisprudence ntait pas trs claire et la doctrine tait partage : Il faut regarder la date des deux saisines. Si le juge franais avait t saisi en premier, certaines estimaient que le jugement tranger ne pouvait produire deffets en France au motif quil tait inconciliable avec la procdure en cours en France. o Avantage : de la simplicit grce cette solution de prvisibilit pour celui qui a sais en premier le juge franais il est assurer que sa procdure va suivre son cours. o Inconvnient : la solution favorise la course la premire saisine. Les autres solutions possibles : pour un autre courant doctrinal il faut rechercher quel est le juge le mieux plac objectivement. Mais si les poux ne vivent plus dans le mme pays cest difficile de savoir quel juge est le mieux plac. De plus une justice va plus vite que lautre : lapprciation joue donc postriori et il y a un risque que le juge de lexquatur ou de la reconnaissance estime plus ou moins bien plac le juge tranger en fonction du contenu du jugement tranger. La Cour de cassation a choisi une troisime solution : la cour a considre que le jugement tranger devait tre reconnu ds lors que le litige prsentait des liens caractriss avec le juge tranger et quil ny avait pas eu de saisine frauduleuse du juge tranger. (Critre de larrt Simitch). Ici le jugement tranger a t reconnu non pas parce quil tait le mieux plac mais seulement parce quil y avait des liens caractriss. On consacre un autre type de comptition, plus la course la premire saisine mais la course au premier jugement : obtenir le plus vite possible une dcision du juge tranger. On a remplac un forum shopping par un autre. Sur le plan des avantages pratiques cest neutre. Mais cela cre une inscurit juridique : quand on a saisi un juge franais cest un cout et il y a une pe de Damocls : cela peut tre fait pour rien. Le paradoxe est que cela peut rendre totalement inutile le privilge de larticle 14 du code civil.

Observations :
Loffice du juge en matire de reconnaissance des jugements trangers : Ils ne sont reconnus certaines conditions, le juge doit-il effectuer le contrle doffice ? Cette question nest pas claire en jurisprudence. Les certitudes : Linvocation dun jugement tranger aux fins de reconnaissance ou dexcution ou mme dinopposabilit du jugement tranger, doit dclencher un contrle de sa rgularit internationale. Ce contrle est la condition de linsertion des jugements trangers dans lordre juridique du for. Ce contrle doit tre exerc lorsque le jugement est invoqu titre principale mais aussi lorsquil est invoqu titre incident. Ce contrle est ncessaire toutes les fois que lon veut

reconnaitre les effets juridictionnels des jugements trangers. Mais le contrle nest pas ncessaire pour reconnaitre les effets non juridictionnels : effets de fait, de preuve, de titre. Arrt Munzer : le juge de lexquatur doit sassurer du respect des conditions . Les incertitudes : Question de savoir si une foi que le juge sest saisi du contrle de rgularit du jugement tranger doit il vrifier toutes les conditions ou seulement certaines dentre elles. Certains auteurs soutiennent que le juge doit vrifier seulement les conditions dordre public c'est--dire la conformit lordre public mais aussi lensemble des conditions lorsque la matire est dordre public. La jurisprudence ne consacre pas ces distinctions et en plus on voit quil ya des diffrences entre les juges du fond et la Cour de cassation. Au niveau des juges du fond on a de tout : contrle de lintgralit, pas de contrle du tout obligatoire dans la limite des conditions contestes par les parties. Quant la Cour de cassation elle a rappele dans quelques arrts la ncessit dun contrle doffice de la condition de la conformit lordre public mais aussi de la condition de la comptence judiciaire et de comptence lgislative (avant labandon de cette dernire). Donc obligation de tout vrifier mme doffice. Mais tous les arrts ont t rendus dans le domaine de ltat des personnes. Ce nest pas rgl en jurisprudence.

Le rle des parties et la reconnaissance des jugements trangers : Tendance qui apparait dans els arrts des juges du fond pas encore consacre par la Cour de cassation, tendance interdire aux parties de se prvaloir devant le juge de lexquatur dune cause dirrgularit du jugement tranger lorsque cette cause na pas t invoque devant le juge tranger. Cette tendance peut se rfre une notion : lestoppel.

Section 3 Le rgime des jugements europens


La source de ce rgime est le rglement Bruxelles 1 : en matire civile et commerciale ; en matire de dissolution du mariage et de responsabilit parentale : B2 Bis. Ce rgime avait t largement labor par la convention de Bruxelles de 1968, B1 ne fait que simplifier encore davantage ce rgime.

Sous-section 1 - La procdure de contrle


Observations sur le domaine de la procdure prvue par B1 : Ce rglement lie tous les Etats membres y compris le Danemark. Cela ne concerne pas tous les jugements europens : certains relvent de la convention de Lugano rvise rcemment (pour aligner le rgime de ces jugements sur celui de B1). B1 couvre les effets juridictionnels des jugements europens, ce qui touche la reconnaissance de ces jugements avec leur efficacit substantielle, leur autorit de chose juge, et aussi ce qui touche la force excutoire (pour permettre un exequatur simplifi). Certains effets restent en dehors du rglement : ceux qui ne sont pas lis au caractre juridictionnel du jugement : les effets de preuve ou de titre. Pour ces derniers le droit commun sapplique.

1 Le systme originaire : celui de la convention de Bruxelles


Son but tait de favoriser la circulation des jugements et de mettre en place une procdure simplifie de reconnaissance et dexcution des jugements. Cela se manifestait quand la procdure mais si quant lobjet du contrle. En ce qui concerne la simplification de la procdure elle mme : systme en deux phases qui correspondait la premire et la deuxime instance. En premire instance la procdure est unilatrale sur simple requte : le demandeur ntait pas oblig de notifier lacte ladversaire, il lui suffisait de dposer une requte (en France devant le prsident du Tribunal de Grande Instance, le Tribunal de Grande Instance du domicile du dfendeur ou celui du lieu de lexcution du jugement). Cest encore la procdure suivre en matire de dissolution du mariage et en matire de responsabilit parentale : Tribunal de Grande Instance de la rsidence habituelle de la personne contre laquelle lexcution est demande ou du Tribunal de Grande Instance de la rsidence habituelle de lenfant en matire de responsabilit parentale. Cest la mme procdure pour tablir la rgularit du jugement ou de le faire excuter. Lun des progrs majeur de la convention de Bruxelles est le principe de la reconnaissance de plein droit des jugements europens. Cela signifie quaucune procdure nest requise pour faire jouer les effets de cette reconnaissance. Si une des parties veut contester la reconnaissance il est possible dintroduire une action en inopposabilit, aux cours de laquelle la rgularit du jugement sera soumise aux conditions de la convention. Le juge saisi de la requte doit vrifier la rgularit formelle de la demande, il y a galement des motifs de refus de reconnaissance prvus aux articles 27 et 28 de la convention : ces motifs doivent tre examins par le juge ds la premire instance. La deuxime phase : aprs lordonnance dexequatur : le dfendeur peut exercer un recours, en France devant la Cour dappel. A partir de lappel la procdure devient contentieuse, il y aura un dbat entre les parties. On dbattait sur le rle du juge, devait-il vrifier doffice la rgularit du jugement europen, la convention tait muette. La jurisprudence franaise a forg un rgime spcifique pour les jugements europens : elle a pos une prsomption de rgularit des jugements europens qui couvrait tous les motifs de refus dexcution. Cela explique que la pratique montrait quil ny avait en ralit aucun contrle des jugements europens en premire instance. Lappel avait un effet suspensif dexcution. On pouvait avant mme B1 obtenir une ordonnance dexequatur dans des dlais trs brefs : la moyenne nationale tait de trois semaines. Cette pratique a t entrine par le rglement.

2 Le systme rvis par B1


Vocation aller plus loin de le systme de linversion du contentieux. Vise les cas dans lesquels on donne une prime au demandeur en lui permettant dobtenir sans dbat contradictoire dobtenir une dcision excutoire. A charge pour le dfendeur dlever le contentieux ensuite. En effet le rglement a supprim tout contrle de rgularit au stade de la premire instance. Il a laiss les Etats membres choisir lautorit habilit dlivrer la force excutoire, plus quil ny a plus de contrle il tait possible de confier cette mission dautres personnes que les juges pour en faire une phase administrative. La France a confi au Greffier en chef du Tribunal de Grande Instance le soin de le faire. La procdure dmarre toujours par une requte mais devant le greffier en chef du Tribunal de Grande Instance qui na plus qu vrifier la rgularit formelle de la demande : que le dossier est bien complet et quil relve du champ dapplication du rglement. Il

est aid par un certificat tabli par le juge dorigine. Ce certificat atteste la fois lauthenticit du jugement et en cas dune procdure par dfaut quil y a bien eu une signification faite au dfendeur dfaillant. Il atteste aussi de lorigine du jugement ce qui permet de contrler que le rglement est bien applicable. Cette intervention du greffier en chef est extraordinaire car il appose la force excutoire du jugement alors que cest lexpression la plus pure de la souverainet tatique. Si le greffier en chef refuse lexequatur alors le demandeur peut exercer un recours devant le prsident du Tribunal de Grande Instance. Un recours est encore possible mais cest lappel devant la cour dappel. B1 a supprim dans la premire phase tout contrle du refus dexcution lors de lappel. Pour la dissolution du mariage et la responsabilit parentale : procdure simplifie mais devant le prsident du Tribunal de Grande Instance.

Sous-section 2 Les conditions contrles


Le contrle a t restreint.

1 Les motifs non contrls


La convention de Bruxelles a fait supprimer la rvision du jugement. Le principe tait pos larticle 29 Etat la convention elle est reprise larticle 36 du rglement. Le juge de lexequatur ne peut pas rexaminer les lments de faits et de droit du jugement europen. La convention de Bruxelles avait pratiquement supprim tout contrle de la loi applique par le juge europen. Une hypothse de contrle subsistait article 27-4 : la demande principale ne relevait pas du domaine matriel de la convention mais le juge avait statu titre accessoire sur une obligation alimentaire, dans ce cas la convention prvoyait un contrle de la loi applique. B1 a abandonn tout contrle de la loi applique. Depuis 2007 il nexiste plus de contrle de la loi applique en France arrt Cornelisen. En droit commun : contrle de la comptence du juge tranger, le systme de Bruxelles se dmarque du droit commun en ce que le contrle de la comptence du juge tranger est exceptionnel. Application du principe de confiance mutuelle : les rgles de comptences judiciaires ont t uniformises entre les Etats membres dont il ny a pas lieu de faire le contrle. Il y a une exception : contrle de la comptence : les rgles de comptence exclusives font lobjet dun contrle, le jugement europen qui ne les a pas respects nest pas susceptible dtre excut. Autre exception : contrle des rgles de comptences protectrices des assurs et des consommateurs, mais les rgles de comptence protectrices de salaris ne sont pas contrles. Il y a une condition qui nest pas mentionne : celle de labsence de fraude. Est-ce que au nom du principe de reconnaissance mutuelle on ne vrifie pas labsence de fraude ? La condition peut tre contrl dans le cadre dune autre condition : celle du contrle de conformit lordre public : peut stendre un contrle de loyaut de la procdure.

2 Les motifs contrls


B1 : il y a trois motifs de refus dexcution, article 34. La violation de lordre public : Cela permet de refuser de reconnaitre et dexcuter un jugement europen en cas datteinte manifeste lordre public. Il y a une double composante : substantiel et procdural dans le systme de droit commun. Dans le systme de

Bruxelles : sous lempire de la convention il y avait un dbat. Le dfaut de notification faisait lobjet dun motif autonome. La Cour de cassation a tranch cela dans un arrt Porda du 16 mars 1999. Jugement anglais prsent lexequatur en France, P de nationalit franaise avait voulu agir en diffamation contre un journal anglais sur place. Mais la lgislation anglaise prvoyait le versement dune caution en raison de sa nationalit trangre, il ne la pas vers et a donc t dbout. Mais jugement pour le dbouter qui a gnr des frais de justice mais il ne les a pas acquitt. Une premire procdure dexequatur en France a t introduite pour le paiement des frais de justice qui est alle jusqu la Cour de cassation. Il a t demand P lquivalent de 500 000 francs. Une atteinte au droit daccs la justice et donc larticle 6-1 de la Convention europenne des droits de l'Homme : pour la Cour de cassation oui : en mettant la charge du demandeur le paiement de frais aussi levs on lavait priv dagir en justice ce qui est contraire lordre public international. Pour la premire fois un refus dexequatur a t prononc pour une irrgularit procdurale. Une autre affaire a permis la Cour de Justice des Communauts Europennes de se prononc affaire Krombac du 28 mars 2000 : un mdecin allemand qui avait t accus davoir empoisonn sa belle fille au cours dun sjour en vacances. La procdure pnale a dbouch sur un non lieu pour dfaut de preuve. Mais le pre de la jeune fille a agit en France au pnal mais K na jamais voulu comparaitre devant la cour dassise. Mais on exigeait la comparution de la personne sous peine de faire une procdure sous contumace. Il a t condamn au pnal mais aussi au civil. Le pre a voulu faire excuter en Allemagne la condamnation civile et les juridictions allemande se sont demand si la procdure franaise de contumace. Mais K avait rclamer le droit dtre reprsent en France par avocat sans y aller lui mme mais on lui avait refus ce droit : atteinte la convention et les juridiction allemandes ont saisies la Cour de Justice des Communauts Europennes : est ce que la convention de Bruxelles larticle 27-1 permet de contrler la conformit aux principes fondamentaux de la procdure et au principe du droit au procs quitable. La Cour de Justice des Communauts Europennes a rpondu de manire positive, le contrle de conformit lordre public stend au contrle des principes essentiels de procdure et une violation de larticle 6 peut constituer un motif de refus dexequatur. Autre dcision dans ce sans arrt du 2 avril 2009 Gambanni : les jugements europens peuvent faire lobjet dun refus dexcution en cas de contrarit lordre public procdural. Faillite frauduleuse au canada, G condamn en Angleterre une amende et une privation de ses droits daller en justice (contempt of court). Cette dcision anglaise tait prsente lexequatur devant diffrents tats europens. La Cour de Justice des Communauts Europennes se montre scrupuleuse dans les obligations qui sont faites au juge de lexequatur face des atteintes portes au droit au procs quitable.

Labsence de notification de lacte introductif dinstance pour permettre au dfendeur de se dfendre en temps utile Article 34-2 : vise les procdures par dfaut il faut vrifier que le dfendeur dfaillant a bien t inform par une notification du projet et en temps utile pour prparer sa dfense. Cest une des causes dirrgularit les plus frquemment invoques. B1 a voulu viter que cette cause dirrgularit ne puisse donner un moyen dilatoire au dfendeur. Ainsi ce motif ne peut tre invoqu si le dfendeur na pas exerc de recours lencontre de la dcision alors quil tait en mesure de le faire. Cela vise le cas ou il y a eu une procdure par dfaut sans notification rgulire mais le dfendeur en a quand mme eu connaissance et il avait des recours quil aurait pu exercer. L INCONCILIABILITE du jugement avec un autre jugement Il faut distinguer deux cas dans le systme actuel de B1 : Le jugement europen est inconciliable avec un jugement du for requis rendu entre les mmes parties. Le jugement du for requis est un obstacle la reconnaissance du jugement europen et cela quelque soit la date respective des jugements. Cest le jugement du for qui lemporte. Mais cest regrettable car tous els jugements devraient tre placs sur un pied dgalit. Le jugement europen est inconciliable avec un jugement rendu dans un autre Etat : un autre Etats membres ou dans un Etat tiers. Cest le jugement reconnu le premier qui lemporte car les jugements sont reconnus de plein droit dans

lespace europen. Cet obstacle est soumis des conditions strictes : jugements entre les mmes parties, sur le mme objet et la mme cause. Mais on a une forte pression des acteurs conomiques et des acteurs politiques pour obtenir la suppression de toute procdure dexequatur en Europe. Mais il y a quand mme des dangers dune telle suppression : ils sont rvls par la jurisprudence que lon a vu Kranback : si un jugement est prononc en violation de larticle 6 de la Convention europenne des droits de l'Homme comment peut-on accept quil soit excutoire immdiatement dans tous les autres Etats membres. Alors que larticle 6 est une des principes gnraux du droit communautaire. Lautre danger : lUE a labor plusieurs instruments qui consacrent des titres immdiatement excutoires dans lUE : prsents comme des essais. Et il faut attendre pour voir ce que cela donne.

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