La Situation Des Filles Dans Le Monde 2012: Apprendre Pour La Vie
La Situation Des Filles Dans Le Monde 2012: Apprendre Pour La Vie
La Situation Des Filles Dans Le Monde 2012: Apprendre Pour La Vie
PA o l o B l A c k f o r t h e Y o u n g h e A lt h P r o g r A m m e
Remerciements
ce rapport doit son existence aux conseils et aux contributions de nombreuses personnes et organisations.
comit consultatif international : Beau crowder Directeur des Programmes, Dubai cares cheryl g faye Directrice du secrtariat de lungeI, unIcef claudia mitchell Professeure James mcgill de mthodologies bases sur les arts visuels, VIh&sida et changement social, universit mcgill cynthia lloyd experte en ducation cynthia Steele Vice-prsidente excutive, em power David Johnson Professeur dducation comparative et internationale (pays en dveloppement), Doyen et membre associ du St Antonys college, universit doxford Diana rivington Directrice de lgalit entre hommes et femmes, AcDI elaine unterhalter Professeure dducation et de dveloppement international, Institute of education, universit de londres francisco cos-montiel Spcialiste principal des programmes, Droits de la femme et citoyennet, centre de recherche sur le Dveloppement International (crDI) Julie hansen Swanson chef adjointe, Division de leducation, Bureau dAfrique, uSAID lucero Quiroga consultant, expert en genre lucy lake Directrice excutive adjointe, camfed maki hayashikawa chef de la Section de lducation de base, Division de lducation de base lenseignement suprieur, uneSco noreen khan Directrice, unit du genre, unIcef Prema clarke Spcialiste en ducation, Secrtariat efA ftI rebecca Winthrop Directrice, centre pour lducation universelle, Brookings Institute rosario garcia-calderon Spcialiste des Programmes, unit danalyse de lducation, des indicateurs et des donnes, Institut de statistique de luneSco ruth Pearson Professeure de dveloppement international, School of Politics and International Studies (PolIS), universit de leeds Sajeda Amin Associe principale, Population council Sally gear conseillre principal en ducation, Dpartement pour le dveloppement international au royaume-uni. Sarah kambou Prsidente, IcrW Vernor muoz Ancien rapporteur spcial auprs de lonu sur le droit lducation Anja Stuckert conseillre en genre, Plan Allemagne Alex munive conseiller en genre, Plan finlande Deepali Sood Directrice de la campagne globale Parce que je suis une fille , Plan International groupe de direction marie Staunton nigel chapman rosemary mccarney
PDg , Plan royaume-uni PDg , Plan International PDg, Plan canada
ont galement contribu ce rapport, entre autres : Andrew rogerson, Angela Penrose, Angeline Barrett, roland Angerer (Plan), leon tikly. comit de pilotage Plan International : Adam Vink, Alex munive, Anne-Sophie lois, Anthony Davis, Bekti Andari, Belinda Portillo, Dena Allen, Don mcPhee, edith Wanjohi, emily laurie, eva Iversen, fadimata Alainchar, fiyola hoosen-Steele, gorel Bogarde, hamimu masudi, hellen tombo, Jacqui gallinetti, Jorn Johansen, kanwal Ahluwalia, karen craggs-milne, lydia Domingo, margaret Akello, marti ostrander, martien Swart, miriam ernest, Paula roberts, rosario del rio, ruth naylor, Serena trentini, Silje Budeng, Stephanie conrad, Stuart coles, Su Balasubramanian, Sven coppens, tanushree Soni, terence mccaughan, tinotenda hondo, Yona nestel. contribution juridique de Peter tubman. un grand merci aussi : charley nussey pour le School observation research, kirrily Pells du Young lives research centre, Alice Behrendt et natalie lucas pour les recherches de Plan Afrique de louest, et le programme international financ par le DfID-PPA Building Skills for life for Adolescent girls . rapport de rfrence prpar pour Plan royaume-uni par kIt. merci pour le financement de la recherche primaire.
lcole au ghana.
rdactrice principale : khadijah fancy contributions rdactionnelles : elaine unterhalter, rosie Peppin Vaughan et charley nussey de lInstitute of education, universit de londres. equipe du rapport Sharon goulds keshet Bachan lili harris Sarah hendriks feyi rodway Simone Schneider chef de projet et rdactrice en chef coordinatrice de projet assistante de recherche conseillre internationale en matire de genre coordinatrice de cohorte recherche dimages
recherche complmentaire : harri lee, Jacquelyn haver, laura Burke, Adolf mavhenneke. un grand merci aux familles participant ltude de cohorte real choices, real lives et au personnel de Plan qui y participe. Imprim en Italie par graphicom. ISBn: 978-0-9565219-6-5 conception et production : new Internationalist Publications ltd malgr tous ses efforts pour garantir lexactitude des informations contenues dans le prsent document au moment de limpression, Plan ne saurait tre tenu responsable en cas dinexactitudes. les commentaires et opinions exprims dans ce document ne refltent pas ncessairement la politique officielle de Plan royaume-uni ou de Plan. Des extraits du prsent document peuvent tre reproduits des fins de recherche, de sensibilisation et dducation, condition que la source soit cite. ce document ne peut tre reproduit dautres fins sans laccord pralable de Plan. Sauf indication contraire, les noms ont t modifis dans les tudes de cas pour protger lidentit des individus. Sauf indication contraire, les valeurs en dollars sont exprimes en dollars uS.
JAne hAhn
sommaire
Avant-propos de michelle Bachelet, Directrice excutive de lonu femmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 3 Sortir de lenfance : faits etchiffres de la question des adolescentes et de lducation . . . . . . . . . . . . . . . 20 4 Pouvons-nous soutenir la rvolution sociale que reprsente lextension des prestations ducatives ? . . . . . . . . . 23 5 Pas seulement des moyens justifis par une fin : limportance intrinsque de lducation des filles . . . . . . . . . . . . . . 26 Dossier complmentaire : Parce que je suis une fille enqute en ligne sur lducation des filles . . . . . . . . . . . . . . 28 tudes de cas les objectifs du millnaire pour le dveloppement. . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 la plus vieille de la classe lhistoire de faith . . . . . . . . . . . . . . . . 16 Parce que je suis une moken surmonter la discrimination et lexclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 Passer de lenfance la vie conjugale du jour au lendemain . . . . . . . . . . . . . 22 Pourquoi lapprentissage pour la vie est-il si important pour les adolescentes? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 Aprs 2015 un objectif ducatif pour tous pour le millnaire? . . . . . . . . . . . 25 le cadre juridique. . . . . . . . . . . . . . . . 26 Des atouts et des comptences capitales pour sauvegarder son avenir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
section 1
Chapitre 1
mise en contexte . . . . . . . . . . . . . . . 10
1 Donner une instruction aux filles : accomplir le potentiel des filles au 21me sicle . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 recherche primaire : les obstacles lducation secondaire. . . . . . . . . . . 15 2 relever le dfi : remplir nos obligations vis--vis des adolescentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 Bref historique de la lutte internationale pour lducation des filles . . . . . . . . . . 18
5 Pourquoi les adolescentes dmissionnent. . . . . . . . . . . . . . . . . 47 cadre juridique : le droit lducation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49 6 les contraintes persistantes du genre : la place dune fille est la maison. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .59 Dossier complmentaire : une aide montaire pour les tudes. . . . . . . . . 62 tudes de cas la dfinition largie de accs lducation selon creAte . . . . . . 41 contrler lassiduit des filles le tlphone mobile comme instrument de mesure . . . . . . . . . . . . 42 lettres un ami qui a quitt lcole : les conseils de quelques filles au cambodge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43 une seconde chance pour lducation des filles politiques et programmes pour que les filles retrouvent le chemin de lcole . . . . . . . . . . . . . . 46 la journe de Sur : comment le mnage, la cuisine et les plantations psent sur lcolire . . . . . . . . . . . . . . 47 repas scolaires et rations emporter, un projet du programme alimentaire mondial, au ghana . . . . . . . . . . . . . . . 50
Alf Berg
Chapitre 3
apprendre ? lexprience de lducation du point de vue des filles 68
1 Quest-ce quapprendre ?. . . . . . . . 70 cadre juridique : les droits en ducation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71 2 Quest-ce quune cole ? . . . . . . . . 72 3 laddition est-elle correcte ? Amliorer lapprentissage des filles . . . . . . . . . . 73 Dossier : Des sanitaires pour les filles .74 4 le temps aussi est une ressource . 75 5 limportance des professeurs : Assiduit et formation des enseignants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76 Dialogue avec les enseignants, recherche primaire dans 4 pays . . . . 78 Dossier : un mythe bien commode le rle des enseignantes . . . . . . . . . 80 6 les programmes dtudes dans les coles . . . . . . . . . . . . . . . . 81 Dossier : les livres nous montrent ce qui se passe dans la socit . . . . . 83 7 une seconde chance apprendre lextrieur de lcole . . . . . . . . . . 84 8 coles prives contre coles dtat 87 9 la face cache du genre . . . . . . . . 88 recherche primaire : choix rels, vies relles les dynamiques dune classe . 92 tudes de cas un condens global de lapprentissage : le rapport de lInstitut Brookings . . . . . 70 les caractristiques dune cole mixte quitable. . . . . . . . . . . . . 73 les interventions qui peuvent amliorer les chances dapprendre dune fille. . . 75 les coles favorables aux filles . . . . . 76 les bienfaits dun dmarrage prcoce : soins et dveloppement de la petite enfance . . . . . . . . . . . . . . 81 limplication de la communaut dans lducation dune filles. . . . . . . . 82 un trou dans le mur : linnovation dans lapprentissage des filles . . . . . . 84 un lieu sr dans le plus grand bidonville dAfrique . . . . . . . . . . 86 les coles non-gouvernementales une option pour les filles ?. . . . . . . . . 87 gloria la mcanicienne . . . . . . . . . . . . 90
choix rels, vies relles : lespoir renat pour reaksa . . . . . . . . . . . . . . . 51 Soutien de famille 14 ans : trop de responsabilits, trop tt . . . . . . . . 52 tout le village en parlait : le harclement sexuel lcole . . . . . . . 54 travailler avec les chefs traditionnels pour encourager les parents . . . . . . . 55 Jai trs peur : ce qui empche les filles de retourner lcole . . . . . . . . 56 une cole pour jeunes mamans : fAWe, en Zambie . . . . . . . . . . . . . . . . 57 ma mre mencourage : maintenir les filles lcole au Sud-Soudan. . . . 58 Vers une solution : un indice daccs . . . . . . . . . . . . . . . . 58 un mari instruit : le maintien scolaire en Inde . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60 lalphabtisation distance : comment rendre lcole plus attirante dans le Pakistan rural . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
Chapitre 2
sinscrire ne suffit pas : laccs des filles lducation . . . . . . . . . . . . . . 34
1 un constat raliste : la persistance de la pauvret et des discriminations . . 37 2 Des ingalits masques : les filles les plus dfavorises et les plus isoles ne sont pas scolarises . . . 38 3 Prendre la mesure des performances : le chiffre des inscriptions est en hausse mais quen est-il de la prsence ? . . . . . 41 Quavons-nous appris lcole ? une recherche primaire portant sur 4 pays . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 4 Initiatives et alternatives : garantir la transition vers lducation secondaire . . . . . . . . . . 46
Chapitre 4
la vie aprs lcole : pour une meilleure socit . . . . . . . . . . . . . . . 94
1 cest mon corps : limpact de lducation sur la sant sexuelle et reproductive. . . . . . . . . . . . . . . . 98 recherche primaire : le rle protecteur de lducation . . . . . . . . 101 2 ce sont mes relations : limpact de lducation sur les amitis et la vie de famille. . . . . . . . . . . . . 102 3 Je veux un travail : lducation prpare-t-elle les filles au monde du travail?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104 Dossier : lducation en Amrique latine . . . . . . . . . . . . . . . . 110 4 Jai une voix : lducation cre-t-elle des citoyens actifs? . . . . . . . . . . . 114 cadre lgislatif : Des droits par le biais de lducation . . . . . . . . . . . . 116 tudes de cas comment lducation quipe les filles pour la vie : lapproche des capabilits . . . . . . . . . . . . . . . 97 cAmA : des jeunes femmes aux commandes . . . . . . . . . . . . . . . . 103 les bnfices conomiques de lducation des filles . . . . . . . . . . . . . 104 Instruites et sans emploi : les jeunes femmes en Arabie Saoudite. . . . . . . 105 les femmes en malaisie : un pas en avant. . . . . . . . . . . . . . . . . 106 rompre avec les traditions : les diffrences de genre vaincues au Victoria . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108 girls making media : Plan ghana, Sierra leone, togo et liberia . . . . . 114 la tte haute : les filles sexpriment en tanzanie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117
recommandation 2 : un examen des plans sectoriels dducation devrait garantir que les filles accomplissent au moins neuf ans de scolarit . . . . 123 recommandation 3 : engager tous les donateurs amliorer les mcanismes de financement pour soutenir une ducation de qualit pour les filles . 125 lducation des filles dans larne de la politique internationale. . . . . . 129 tudes de cas Pratique prometteuse : Plan sectoriel dducation au rwanda . . . . . . . . . . 122 la Scorecard pour les coles favorables aux filles . . . . . . . . . . . . . 123 Pratique prometteuse : linitiative pour lducation des filles (girl-friendly schools), gypte . . . . . . . . . . . . . . . . 123 Pratique prometteuse : linitiative de Diphalana (Botswana) pour les jeunes mres du Botswana . . . . 124 Pratique prometteuse : Dispositif pour lgalit des sexes en Afrique du Sud . . . . . . . . . . . . . . . 125 Pratique prometteuse : le programme daide aux filles dans le secondaire au Bangladesh . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126 Pratique prometteuse : Augmentation des financements au costa rica . . . 126 Pratique prometteuse : Programme de rseaux de genres en tanzanie . . . . 127 un trs bon exemple : SmS for literacy , des SmS pour lalphabtisme au Pakistan. . . . . . . . 128
tudes de cas mise jour de choix rels, vies relles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137 lhistoire de marie : le pouvoir des modles positifs . . . . . . . . . . . . . 139 Je suis devenue une petite femme lge de 7 ans : le fardeau du travail domestique . . . . . . . . . . . 140 Quand jai arrt lcole : la pauvret en tant quobstacle lducation des filles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141 ducation sexuelle : le savoir et lexprience. . . . . . . . . . . . . . . . . . 143
section 3
Rfrences
la campagne Parce que je suis une fille de Plan . . . . . . . . . . . . . . . 152 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153 carte de la russite scolaire des adolescentes. . . . . . . . . . . . . . . . 154 carte de la scolarisation des adolescentes dans le secondaire . . . 156 carte du chmage des adolescentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158 tudes de cas pratiques prometteuses . . . . . . . . . . . . . . . . . . 160 1 Abriendo oportunidades au guatemala . . . . . . . . . . . . . . . . 160 2 SmS for literacy au Pakistan 162 3 Plan autonomiser les filles par le biais de lducation . . . . . . 163 4 fAWe-tuSeme (exprimons-nous) . . . . . . . . . . . . . 165 rfrences. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167 les filles en ligne. . . . . . . . . . . . . . . . 184 glossaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 192 lavenir de nargis ?. . . . . . . . . . . . . . 197 Bureaux de Plan et carte . . . . . . . . . 198 propos de Plan International . . . . . . . . . . . . . . . 200
section 2
Parce que nous sommes des filles : mise jour de ltude de cohorte Choix rels, vies relles tout va changer dans sa vie : le changement dattitude dune gnration de mres peut-il aider transformer la vie des filles ?. . . . 134
1 Petite enfance. . . . . . . . . . . . . . . . 137 2 Adolescence . . . . . . . . . . . . . . . . . 139 3 la vie de famille aujourdhui . . . . 143 4 lavenir. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145 carte de ltude de cohorte. . . . . . . 148
Chapitre 5
mettre lambition en pratique. . . 120
Plan daction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122 recommandation 1 : le cadre postomD doit maintenir une forte priorit sur lgalit des sexes dans lducation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122
L A S I T UAT I O N D E S F I L L E S DA N S L E M O N D E
avant-propos
Michelle Bachelet Directrice excutive de lONU Femmes Au cours du sicle dernier, nous avons assist la transformation des droits, des performances pdagogiques, et de la participation la vie publique de la femme. Dans toutes les rgions, les pays ont tendu les acquis juridiques des femmes. Aujourdhui il y a plus de femmes qui assument des responsabilits en politique et dans les affaires, plus de filles scolarises, et plus de femmes qui survivent leur accouchement et sont mme de planifier leur famille. Pourtant malgr des progrs, aucun pays ne peut prtendre tre compltement libr de la discrimination sexiste. Ces ingalits sont apparentes dans les carts de salaires et les diffrences dopportunits entre les sexes, dans la reprsentation limite de femmes des postes dcisionnaires, dans le mariage prcoce, les violations de droits caractrises, et la violence gnralise envers les femmes et les filles. Ces dernires annes nous nous sommes tourns vers lducation, celle des filles en particulier, car cest un investissement crucial pour lavancement de lautonomisation de la femme et son dveloppement conomique. Mais malgr de grands progrs pour ce qui est de scolariser les filles, nous navons pas encore russi engendrer la transformation ncessaire lgalit. En Amrique Latine et dans dautres pays o les rsultats des filles dpassent ceux des garons, nous navons pas obtenu lgalit au travail, ni celle du statut socioconomique relatif des hommes et des femmes, ni russi mettre fin aux violences envers les femmes et les filles. Dans de nombreux pays, les restrictions lgales, les corves domestiques et le mariage et les grossesses prcoces continuent faire obstacle lgalit des chances. Pour avancer, nous devons largir les choix de vie des jeunes femmes. Cela demande une attention toute particulire aux droits des adolescentes et aux dfis quelles rencontrent. Cest ce moment de leur vie que la pression augmente ; on a besoin delles la maison, elles sont considres en fonction de leurs rles reproductif et domestique et cela met en pril leur
onu femmeS
ducation, leur sant et leurs futures opportunits. Une socialisation prcoce peut jouer un rle cl. Quand jtais prsidente du Chili, nous avons mis en place une ducation de la petite enfance pour que garons et filles grandissent avec les mmes valeurs et opportunits. De plus, je pense que davoir une femme prsidente a enclench un changement de perceptions et dattentes chez les enfants avec le sentiment grandissant que filles et femmes peuvent atteindre les plus hauts niveaux et quil ny a pas de limite leur russite potentielle et leurs capacits de direction. Lgalit nest pas une chose qui peut tre accomplie par une seule organisation, une seule initiative ou un seul tablissement scolaire. Lgalit a besoin de nous tous : du gouvernement qui change ses lois la communaut qui dit NON la violence envers les femmes et les filles, en passant par les parents qui apprennent leur fils et leur fille que tous les tres humains devraient tre traits quitablement dans la dignit. Nous avons tous besoin dapprendre ce quest lgalit des sexes et de travailler ensemble pour faire avancer la justice sociale et les droits humains pour tous. Aucune solution durable aux grands changements de notre re du changement climatique linstabilit politique et conomique en passant par la pauvret ne pourra tre trouve sans la participation des femmes et des filles du monde entier. Cela signifie quil faut porter une attention toute particulire la situation des filles dans le monde. Avec ses tmoignages et ses appels laction, la srie de rapports de Plan et la campagne internationale Parce que je suis une fille nous aident tous et toutes prendre individuellement et collectivement nos responsabilits pour faire avancer lgalit des sexes.
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L A S I T UAT I O N D E S F I L L E S DA N S L E M O N D E
Mise en contexte
Introduction
Le rapport Parce que je suis une fille de 2012 se concentre sur lducation des filles. Il sintresse tout particulirement ce qui leur arrive lorsquelles atteignent ladolescence et que leurs rles domestique et reproductif commencent dominer leur vie aux dpends de leur instruction. Chaque fille a droit lducation mais il y a 39 millions de filles entre 11 et 15 ans qui sont dscolarises.1 Bien que la parit ait t atteinte au niveau mondial pour ce qui est des inscriptions dans le primaire*, les taux dachvement des filles sont toujours loin derrire ceux des garons et ladolescence, les pressions cumules de la pauvret et des discriminations continuent pousser les filles quitter lcole : pour aider la maison, parce que leur famille nest pas convaincue de la valeur de leur ducation ; parce quelles subissent des violences lcole ; parce quelles tombent enceintes ou se marient ; ou parce que lcole est trop loigne et que les parents sinquitent pour leur fille, et sa rputation. Elles abandonnent lcole simplement parce que ce sont des filles ; leur rle primordial, et leur valeur aux yeux de leur famille et de leur communaut, est la maison et en tant que futures mres. Cest injuste ; cela limite la vie des filles et leurs opportunits et affecte leur sant, leur statut, leur potentiel salarial et leurs
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alf berg
relations avec tout leur entourage. Elles nont pas vraiment le choix. Cela limite aussi le potentiel de leur communaut et, en termes de croissance conomique et de justice sociale, appauvrit le monde. Ce rapport cherchera tablir pourquoi, malgr tant defforts et de bonne volont, les filles sont toujours perdantes lcole comme la maison, et comment lducation peut se concrtiser pour 39 millions de filles non scolarises. Comment pouvons-nous faire pour maintenir toutes les filles en ducation, y compris les plus dfavorises et les plus marginalises, amliorer la qualit de lducation quelles reoivent et les autonomiser pour quelles puissent prendre la place de citoyenne part entire qui leur revient de droit ? Ngliger linstruction des filles revient bien trop cher en termes de produit national brut, de sant infantile et de la cration dune socit plus juste et galitaire. Selon un rapport prcdent de Plan2, en 2008, pour 65 pays revenu faible, moyen ou en transition, ne pas donner le mme niveau dducation aux filles quaux garons a un cot conomique exorbitant : 92 milliards de dollars par an. Les filles et les jeunes femmes, en particulier aux abords de ladolescence, ont besoin dautonomie pour raliser leur potentiel ; un apprentissage de qualit qui les prpare la vie est au cur de ce processus.
* Nations unies. The Millennium Development Report 2012 . New York: United Nations, 2012.
PlaN
frres dans les rues pour dfier et renverser des gouvernements. Parmi elles se trouve Camila Vallejo. 23 ans, elle est la tte du soulvement populiste de la jeunesse chilienne, appel aussi hiver chilien , qui demande au gouvernement un systme ducatif plus accessible et plus quitable.6 loquente et pacifique, ses qualits de leader lui ont servi pour amener un changement constitutionnel au Chili. En 2011, Tawakkol Karman, du Ymen, est devenue la premire femme arabe obtenir un prix Nobel de la paix et, 32 ans, la plus jeune laurate de toute lhistoire de cette rcompense.7 Karman, journaliste et activiste des droits de la personne, a aussi t la tte de protestations qui ont mis fin aux 33 ans du rgime de Ali Abdullah en 2012. Il y a aussi des hrones du quotidien. Par exemple Genet, 16 ans, orpheline, qui vit Addis Abeba. Contre toute attente, avec le soutien de son oncle et de sa tante, elle a continu sa scolarit et projette de la poursuivre jusquau bout, aprs quoi, dit-elle Je deviendrai docteur . Genet veut aussi attendre ses 30 ans pour se marier et avoir deux enfants un garon et une fille . Tout dabord, cependant,
* La petite Nargis est ne dans le village de Mall dans ltat de Uttar Pradesh en Inde 7h25 heure locale le 31 octobre 2011. Fille de Vinita et de son mari Ajay Jumar (un fermier pauvre) elle a vu le jour lundi matin dans un petit hpital public de ce village presque 50 kilomtres de la capitale de ltat, Lucknow.
Lavenir de Nargis ?
Naissance
Va lcole
Va lcole primaire Apprend
Ne va pas lcole
Ne va pas lcole, reste la maison Napprend pas
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elle insiste sur le fait quil lui faudra trouver un travail. Elle sait bien quil y aura des obstacles : De nos jours, il y a beaucoup de gens qui finissent leurs tudes et mettent beaucoup de temps trouver un travail. Alors peut-tre que je nen trouverai pas. 8 Cela fait plus de 60 ans que les gouvernements ont convenu, par le biais dune dclaration des Nations Unies, que garons et filles ont le mme droit lducation. Dans les annes 1990 la communaut internationale a reconnu que lducation tait un droit auquel les populations dfavorises de certaines rgions du globe navaient toujours pas accs. Huit des objectifs du Millnaire pour le dveloppement ont t fixs dans le but
dobtenir lducation pour tous. Cela a entran une augmentation considrable des inscriptions en cole primaire.* Mais des questions importantes sont toujours sans rponse. Qui sinscrit lcole ? Qui la frquente en ralit ? Quest-ce quon y apprend ? Suffit-il dtre inscrit ? Les adolescentes sont le groupe qui profite le moins de cette mesure. Celles qui ressortent de communauts dfavorises, celles des zones rurales, celles qui sont marginalises de par leur appartenance ethnique ou leur langue restent rarement assez longtemps lcole pour en tirer les apprentissages ncessaires. Elles ont de nombreuses raisons dabandonner. La pauvret, la grossesse prcoce, la violence au sein de
* Nations unies. The Millennium Development Report 2012. New York: Nations unies, 2012.
ObJEctifs Du MiLLnAirE POur LE DvELOPPEMEnt (OMD) HistOirE: Dclaration du Millnaire des nations unies, 2000 : Les leaders mondiaux adoptent des stratgies mondiales dans le but de rduire lextrme pauvret avant 2015 ce quon appelle les objectifs du Millnaire pour le dveloppement. but: une mobilisation sans prcdent de leaders mondiaux pour cibler huit points critiques dans le but de librer lhumanit de lextrme pauvret, de la faim, de la maladie et de lanalphabtisme dici 2015. strAtgiE: Huit objectifs dont 21 cibles quantifiables mesurables par 60 indicateurs quantifiables ont t identifis pour sattaquer aux causes principales de lextrme pauvret. AvAncEs: On a fait de grands progrs pour se rapprocher de ces objectifs, mais il y a des carts considrables et avec larrive imminente de 2015 le succs absolu des OMD nest pas garanti.
Objectif 1: radiquer lextrme pauvret et la faim. Objectif 2: Assurer lducation primaire pour tous. Objectif 3: Promouvoir lgalit des sexes et lautonomisation des femmes. Objectif 4: Rduire la mortalit infantile. Objectif 5: Amliorer la sant maternelle. Objectif 6: Combattre le VIH/sida, le paludisme et dautres maladies. Objectif 7: Prserver lenvironnement. Objectif 8: Mettre en place un partenariat global pour le dveloppement.
Apprend
Marie 12 ans
(presque 45 % des filles de lUttar Pradesh sont maries avant lge de 15 ans)
Voir page 197 pour un examen plus dtaill des possibilits davenir de Nargis.
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JaNe HaHN
* Les complications de grossesse et lies lenfantement sont une des causes principales de la mort dadolescentes entre 15 et 19 ans.
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de scolarit ; seulement 5 % des enfants avaient dit que la ou les fille(s) concerne(s) avait rintgr lcole aprs la naissance. Dans certains pays, mme si ctait mal vu, il tait courant que des filles se prostituent pour payer les frais de scolarit et les fournitures. En Guine-Bissao, 92 % des filles et 100 % des garons qui avaient dit prendre part des activits sexuelles transactionnelles ont affirm avoir reu de largent en change. Au Ghana, 90 % des filles et 50 % des garons ont dclar tre prts se vendre pour survivre leurs besoins. Le fait de croire que le seul rle possible pour une fille est celui de femme ou de mre a un impact ngatif sur son dveloppement social et ses objectifs ducatifs. Au Ghana, 83 % des parents voquaient la possibilit de grossesse sur la liste des dsavantages de la scolarisation des filles. Les mres taient plus nombreuses (49 %) que les pres (48 %) convenir de ce quil y a certains dsavantages scolariser les filles. 4. Le nombre lev dheures quelles passent faire leurs corves mnagres affecte leur capacit dapprentissage. En Guine-Bissao ltude de Plan a dtermin que les filles travaillent en moyenne huit heures par jour contre trois heures en moyenne pour les garons. La fatigue et le manque de temps pour les devoirs figuraient sur la liste des consquences de ce fardeau que sont les tches domestiques. 5. De forts taux de pauvret affectent la nutrition des garons autant que des filles et il y a peu de programmes de nutrition par le biais de lcole pour pallier cela. Au Mali, un groupe denfants a racont comment leur cantine avait t oblige de fermer par manque de soutien de la part dONG ou du gouvernement, et quils ne pouvaient pas rapporter de nourriture de la maison cause de la mauvaise rcolte. Tout cela avait eu un impact considrable sur lassiduit gnrale.
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LA PLus viEiLLE DE LA cLAssE LHistOirE DE fAitH15 faith, 19 ans, vit dans le quartier rural de chiredzi, au Zimbabwe.* cest la quatrime de sept enfants. lge de 13 ans elle a d abandonner lcole parce que sa mre trouvait quelle avait eu suffisamment dinstruction primaire. sa famille ne pouvait plus payer les frais de scolarit sil leur fallait scolariser ses petits frres et surs pour quils aient le mme niveau quelle. Aprs avoir quitt lcole, faith est alle travailler comme fille de maison dans une famille du quartier. Elle devait cuisiner et faire le mnage pour la famille mais aussi les enfants. cest un moment qui lui voque
faith.
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beaucoup de tristesse car elle a d se sparer de sa famille ainsi que de ses amis. ctait horrible de faire la cuisine et le mnage pour des filles et des garons d peu prs mon ge. Jtais triste de les voir partir lcole tous les matins alors que je restais la maison pour cuisiner et nettoyer. venant dune famille dmunie, faith a d se battre farouchement contre ladversit pour retrouver le chemin de lcole. beaucoup de mes amis et quelques filles que je connais de lcole sont dj maries ; il y en a qui ont peine 12 ans. Je ne veux pas encore me marier. Je veux rester lcole et ensuite, une fois que jaurai russi faire quelque chose de ma vie, je penserai au mariage. Pour elle, les avantages dtre scolarise contrebalancent largement tout inconvnient. Je suis tellement contente dtre retourne lcole. a mest gal davoir fait quatre heures de marche pour tre l ce matin, ou dtre en classe avec des filles beaucoup plus jeunes que moi. ce qui est important pour moi, cest dtre lcole. faith aimerait continuer lcole pour pouvoir raliser son rve : devenir infirmire ou professeur. Pour que son rve se ralise il ne suffit pas de continuer sa scolarit, mais pour faith cest dj un pas dans la bonne direction.
PlaN
2 Relever le dfi
Chacun des derniers rapports de Parce que je suis une fille traitait de limportance de lducation pour rendre les filles autonomes et leur donner les outils ncessaires pour fonctionner dans lconomie mondialise, pour grer limpact des conflits sur leurs vies, pour ngocier avec les hommes et les garons qui les entourent, et pour voluer dans un monde qui vit de plus en plus lheure de lurbanisation et du numrique. Lducation peut tre la base dont une fille a besoin pour survivre et spanouir. Au-del de ces attentes, ce rapport considre ce quil faudra aux ducateurs et aux gouvernements pour tenir la promesse de lducation et honorer les engagements pris envers les adolescentes. Il value les dfis que rencontrent les filles venant de toutes sortes de mondes diffrents et qui ont du mal accder lducation et apprendre. Il examine en dtail ce qui est enseign, aussi bien au niveau du programme que dans les attitudes qui sont transmises. Sans sarrter au nombre de filles scolarises, il tudie la faon dont le pouvoir
de linstruction peut transformer les vies de jeunes femmes et les communauts dans lesquelles elles vivent. Et il observe comment, dans un monde marqu par les ingalits, lducation peut subvenir aux besoins des adolescentes tout en favorisant leurs droits et opportunits pour leur permettre de prendre leur place lgitime de citoyennes actives part entire. Dans ce chapitre, nous donnons une trame de fond largument demandant plus dducation, et une meilleure ducation aux filles. Nous nous pencherons tout dabord sur la faon dont la demande dun surcrot dducation pour les filles a t formule dans le monde entier dans des cadres internationaux et dans les constitutions nationales. Comme cela a dj t dit, cest lducation primaire qui a suscit les dmarches initiales. Cest ce qui a rendu le respect des droits des filles plus ges encore plus difficiles dfendre. Nous nous concentrons sur la priode dadolescence chez les filles, un moment de transition qui peut avoir un profond impact sur lducation dune fille et sur ses projets davenir. Nous regarderons en dtail o elles en sont ce stade de leur vie. Malheureusement, dans trop de cas, elles ne sont pas l o elles devraient tre : au collge ou au lyce.
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PlaN
si les femmes taient duques pour la dpendance ; cest--dire, pour agir selon la volont dun autre tre faillible, et se soumettre au pouvoir, ft-il bon au mauvais, o nous arrterions-nous ? Mary Wollstonecraft, crivaine britannique et pionnire du fminisme
Le mouvement rclamant lducation pour toutes les filles et les femmes a plus de 200 ans dexistence. En 1792, Londres, Mary Wollstonecraft a crit Dfense des droits de la femme dans lequel elle dfendait la thse selon laquelle une ducation qui reconnaissait et encourageait les femmes penser rationnellement pour agir selon leur raison tait primordiale pour dfier lide universellement reue selon laquelle les femmes faisaient partie des biens du foyer. Cela faisait cho aux appels du mouvement pour labolition de lesclavage,
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n la mme priode, soutenu activement par lengagement de femmes. En 1848, la dclaration de Seneca Falls a t adopte par un rassemblement dhommes et de femmes dans lglise wesleyenne de Seneca Falls, dans ltat de New York. Elle affirmait quil tait important que les femmes travaillent ensemble pour participer aux lections, la vie publique, ainsi qu lapprentissage et lenseignement. Tout au long du 19e sicle des femmes ont ouvert des coles et fait campagne pour lducation comme moyen de faire avancer les droits politiques et sociaux de la femme. Parmi elles il y avait Raden Ajeng Kartini en Indonsie, Charlotte Maxeke et Olive Scheriner en Afrique du Sud, et Pandita Ramabai Saraswati qui, en 1882, a mont la premire Womens society, lArya Mahila Samaj.16, 17, 18 Toutes ces activistes de lducation rclamaient bien plus que des connaissances de base en lecture et calcul. Elles soulignaient limportance de ce que Mary Wollstonecraft appelait un esprit bien agenc mlant lexercice de la
raison, la critique des ingalits courantes et la capacit dagir pour amener le changement. Les aspirations de ces groupes relativement modestes du 19e sicle ont t incorpores, au fur et mesure de lavance du vingtime, dans les revendications de groupes de plus dampleur. Lducation pour les filles et les femmes sest trouve absorbe dans des campagnes visant largir le droit de vote, accrotre le dveloppement conomique et favoriser lautodtermination nationale. Les militants de lducation, les analystes et les commentateurs ont continu poser la question de ce qui devait tre enseign et qui, de la faon dont les femmes pourraient accder lducation, et de la raison pour laquelle les femmes taient moins payes que les hommes. Peu de revendications politiques concernaient lducation des filles adolescentes en particulier. Juste aprs la seconde guerre mondiale, on a pu noter lmergence graduelle dun cadre international fait de dclarations, de conventions et daccords qui nonaient une srie de droits humains interdpendants, universels et indivisibles. Dans ce cadre, dans lequel de nombreux pays ont puis pour dlimiter leurs propres constitutions, les besoins et droits spcifiques des adolescents ntaient que rarement noncs. Certes, quelques accords internationaux sengagent fermement pour lducation des adolescentes et des jeunes femmes, mais ce nest pas le cas de tous (voir tableau page 129). En effet, depuis 2000, il y a eu dans ces cadresl une tendance sloigner des dclarations faisant un lien clair au niveau des aspirations entre lducation des jeunes femmes et leurs droits. Au lieu de cela, on sest concentr sur les cibles et les indicateurs comme les OMD le montrent bien. Au niveau national, bien que la plupart des constitutions garantissent la scolarit primaire pour tous, la garantie dune ducation postscolaire est bien moindre. Pour lanne scolaire 2009, sur 204 tats, 136 ont une constitution nationale qui procure la garantie lgale dducation primaire gratuite, 54 nen ont pas, et 14 manquent de donnes sur le sujet.19 Malgr cet engagement formel, de nombreuses charges continuent tre imposes aux familles dmunies. Une recherche rcente de Plan en Afrique de lOuest a montr quau
TroPeNmuseum amsTerDam
Libria, malgr lintroduction de lducation primaire gratuite en 2010, plus de 36 % des familles payaient toujours des frais de scolarit.20 En ce qui concerne lducation secondaire, il y a peu de pays qui la garantissent ou qui en proposent laccs universel. Dans les 30 dernires annes, avec de plus en plus denfants qui reoivent une ducation primaire, la demande dopportunits en cole secondaire sest amplifie. Des enqutes rcentes visant les filles les plus dmunies en dernire anne dcole primaire en Tanzanie, au Nigria et au Ghana, montrent bien leur dsir de passer dans le secondaire. Consultes sur le niveau dducation auxquels elles aspiraient, plus de 95 % des filles interroges ont dit quelles voulaient aller jusquau bout du cycle secondaire.21 Quelques pays mettent davantage en uvre pour rpondre ces besoins. Ils font construire plus de collges et de lyces ; ils agrandissent les coles primaires locales pour y inclure les premires annes du secondaire, et offrent une scolarit gratuite aux filles ou des bourses rserves aux filles*. 22, 23, 24 Mais, dans de nombreux pays, les filles continuent tre confrontes de multiples obstacles quand il sagit de continuer leur scolarit. Si lon ne parvient pas traiter ces questions, les droits inscrits dans les cadres internationaux et les constitutions nationales seront garantis mais pas appliqus.
* Par exemple, la Tanzanie a construit 1000 nouvelles coles secondaires entre 2003 et 2006, suivant le programme de dveloppement de lducation secondaire, augmentant ainsi le taux dinscriptions dans le secondaire durant cette priode de 6,3 13,4 %. De plus, la Zambie a tendu lobligation fondamentale dducation gratuite du CP lquivalent de la cinquime, incluant ainsi les premires annes de secondaire dans les annes fondamentales. Son gouvernement a soutenu cette politique en investissant dans les extensions de petites coles locales de faon ce que plus denfants aient accs la petite cole dans les communauts locales. Entre 1996 et 2009, le nombre dcoles communales est pass de 200 3000 ; entre 2005 et 2009 les inscriptions ont franchi la barre du million et la parit fillesgarons sest amliore.
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3 Sortir de lenfance
Ladolescence est une priode de grande vulnrabilit pour les filles des pays en dveloppement. Pendant ladolescence, le monde slargit pour les garons mais se rduit pour les filles. Les garons gagnent en autonomie, en mobilit, en perspectives professionnelles ; les filles sont systmatiquement prives de ces opportunits. Elles ne sont pas libres de leurs mouvements et sont susceptibles dtre maries trop tt ou de force et de tomber enceintes prmaturment. Ngozi Okonjo-Iweala, ancien directeur gnral de la banque mondiale et ministre des finances de lactuel gouvernement nigrien. 25
Il y a 1,2 milliard dadolescents entre 10 et 19 ans dans le monde aujourdhui. 26 Presque 75 % dentre eux vivent en Asie ou en Afrique, et ils composent une grande proportion des populations de ces rgions. 27 Aujourdhui ces jeunes passent plus de temps lcole que jamais. Cela dit, au niveau mondial, seulement 74 % des filles entre 11 et 15 ans sont scolarises compar 83 % des garons. 28 Ces diffrences sont trs variables ces moyennes ne donnent pas une ide de la ralit des filles en zone rurale, des filles les plus dmunies, ou des filles dans les rgions affectes par des conflits. PArcE quE JE suis unE MOkEn bien que les pays dAsie soient en pleine croissance conomique, on estime quils sont 1,7 milliard vivre avec moins de 2 dollars par jour dans tout le continent avec parmi eux beaucoup de communauts indignes. Les enfants autochtones sont souvent soumis une discrimination et une exclusion qui sassocient des taux de mortalit plus levs, des soins mdicaux
Daza PHolek
insuffisants, des taux de scolarit et de russite scolaire plus bas et le dni de leurs droits fondamentaux. Les filles comme les garons sont confrontes des barrires quand il sagit de faire valoir leurs droits, mais la plupart du temps elles se heurtent dautres formes de discrimination de par leur sexe et leur ge. Par exemple elles ont moins de chances daccder lducation cause des restrictions sociales qui les brident, et encourent plus de risques dtre victimes de violences sexistes. Les pratiques culturelles comme le mariage arrang, forc ou prcoce, une vulnrabilit accrue vis-vis de lexploitation conomique et sexuelle comme le trafic de main-duvre bon march ou lindustrie du sexe, font partie des formes les plus rpandues de mauvais traitements infligs aux filles autochtones. Pour relever ces dfis, Plan a dvelopp le projet enfants autochtones et isols qui est appliqu au Pakistan, en thalande, au Laos et aux Philippines et couvre neuf groupes tribaux. En thalande, Plan travaille avec les Moken plus connus sous le nom de nomades de la mer . Depuis le tsunami et lenfermement des communauts Moken dans des parcs nationaux, il y a davantage denfants Moken qui sont scolariss en coles mixtes primaires et secondaires. green a 14 ans et fait partie dune communaut Moken indigne de la cte sud de la thalande. Je voulais dire ceux qui taient cruels avec moi que jtais normale, que je ntais pas sale, mais je ny arrivais pas , dit-elle. Jai deux amis qui me soutiennent, mais les autres me traitent de sale gitane. Lhistoire de ta, quatorze ans, est similaire. Les autres enfants me harclent. ils chantent des chansons pour se moquer de moi parce que je suis Moken. Moi je me tais.
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Daza PHolek
elias asmare
Mais je veux faire quelque chose. green nous interrompt pour dire que ta pleure parfois cause de ce harclement. quand on lui demande si elle en a parl la matresse, ta hausse les paules : a fait quatre ans que a dure. La matresse est thalandaise. Elle ne comprend pas ce que cest. Mme leur propre langue est vite. si je parle en Moken mes amis vont me mpriser. Dj quil nous mettent part. Je ne me bats pas avec eux pour a. Je sais dans mon coeur que je suis digne parce que je suis Moken , commente green. Pour ragir aux pressions subies par les filles Moken lcole, Plan et son partenaire local le fED ont mis en place un camp interculturel pour que les filles puissent pratiquer les danses traditionnelles locales et apprendre le Moken dautres enfants. grce ce camp les filles Moken peuvent se rencontrer, crer des rseaux et changer leurs expriences. green nous explique : Le camp nous a appris quil y a diffrentes cultures [en thalande] et quon devrait tre fires. On apprend aussi quon peut faire de lartisanat local, on peut faire des paniers ; on na pas besoin de les acheter. . Elles pensent quen faisant revivre lidentit Moken ce sont les perspectives de la communaut toute entire et mme leur propre avenir quelles peuvent contribuer faire voluer. Jaimerais bien devenir chef et ouvrir mon propre restaurant. un restaurant qui servirait de la cuisine Moken traditionnelle! sexclame green.
Hors de lcole
Selon lUNESCO, il y a 39 millions de filles entre 11 et 15 ans qui ne sont pas scolarises dans le secondaire infrieur. 29 Alors o sont ces
adolescentes ? Une sur sept est marie avant davoir 15 ans. 30 Prs de la moiti de toutes les filles des pays en dveloppement sont mres avant davoir 18 ans. 31 Si la tendance actuelle se perptue, dici dix ans il y aura plus de 100 millions de filles qui seront maries encore enfants. 32 Des restrictions lgales officielles telles que des lois fixant un ge minimum pour le mariage et le travail ne sont quune faible protection pour les adolescentes. Dans 25 pays il ny a pas dge spcifique pour lducation obligatoire et dans 44 pays les filles peuvent se marier plus jeunes que les garons. 33 Dans 17 pays lge lgal pour travailler est plus bas que lge de la scolarit obligatoire, ce qui annule toute protection lgale de lducation. 34 Alors que 18 ans est lge lgal du mariage dans la plupart des pays, il y a souvent une rserve qui donne aux parents le droit de consentir au mariage de mineures. En Asie du Sud, 48 % des filles sont maries avant 18 ans. En Afrique le chiffre est de 42 % et en Amrique Latine et en Carabe il est de 29 %, avec des taux de mariage plus levs dans les communauts rurales et pauvres. 35 Une fille adolescente nest plus une enfant ; elle nest pas encore une adulte non plus. Elle va vers un surcrot dindpendance et de responsabilits. Mais elle est encore assez jeune pour avoir besoin dtre soutenue et guide dans cette voie. Le dfi consiste prodiguer ce soutien et ces conseils dans un esprit de dignit et tout en contribuant lavancement de ses droits et opportunits. Dans certaines cultures le passage denfant adulte, de fille femme, est brutal et lide de ladolescence comme priode de transition ncessaire nest pas trs courante.
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PAssEr DE LEnfAncE LA viE cOnJugALE Du JOur Au LEnDEMAin36 Ladolescence est une priode du cycle de vie durant laquelle les enfants se familiarisent avec la pense abstraite et sont de plus en plus capables de faire le lien entre valeurs et actions et entre actions et consquences. cest une priode de dveloppement physique, motionnel, psychologique et cognitif durant lequel lexprimentation et la prise de risque sont la fois un processus normal et fondamentalement inscrit dans le dveloppement du processus de dcision. Pourtant, ces expriences sont refuses aux filles du Pakistan rural qui passent, pratiquement du jour au lendemain, de ltat d enfant , avec un accs extrmement limit aux informations lies la sant reproductive, celui de femme marie, avec toutes les responsabilits que cela implique. Les filles ont tendance se marier trs jeunes : parfois ds leur premier cycle menstruel entre 10 et 14 ans ce qui est considr comme larrive de lge adulte. Pour les garons aussi le mariage arrive tt,
dans la deuxime moiti de ladolescence, vers 15 ou 16 ans. Avec le mariage, la transition denfant adulte est instantane. Pour les filles cela signifiera la fin de la scolarit et le dbut de la maternit. Le contexte religieux et culturel ne permet pas de passage graduel vers lge adulte qui impliquerait la comprhension des questions de sant sexuelle et reproductive avant de mettre la thorie en pratique. Dans de nombreux cas, lducation aide les filles passer lge adulte. Elle aide promouvoir la sensibilisation, lindpendance et la comprhension de la participation qui sont ncessaires la citoyennet. Elle procure les informations et la confiance ncessaires lexercice de ses droits reproductifs. Elle favorise les comptences et le savoir-faire ncessaires avant dentrer dans le monde du travail et dveloppe le sens de lengagement culturel. Mais pour beaucoup dautres filles, lducation est un obstacle la transition vers lge adulte. Lducation a alors pour fonction dinculquer des valeurs qui confirment quune fille doit rester humble dans ses relations avec les garons, les hommes et les femmes plus ges. Cette forme dducation ne remet pas en question lordre politique, conomique et culturel existant. Son rle est de garder les filles en scurit dans des contextes ordinaires, de les protger jusqu ce quelles puissent devenir des pouses, des mres ou des travailleuses. En fait lducation que les filles reoivent est souvent un mlange des deux modles dcrits ci-dessus. Leur ducation limite certaines opportunits tout en en ouvrant dautres. POurquOi APPrEnDrE POur LA viE Est-iL si iMPOrtAnt POur LEs ADOLEscEntEs? Les adolescentes sont sur le perron de lge adulte. Daprs une recherche, si une adolescente reste scolarise et dveloppe de vraies comptences, elle gagnera un meilleur salaire lavenir, se mariera plus tard et aura moins denfants qui seront en meilleure sant. long terme, lducation secondaire protge les filles du viH et du sida, du harclement sexuel et du trafic dtres humains. En bref, lcole secondaire, associe des ressources et des connaissances pratiques, est un atout essentiel pour lautonomisation, le dveloppement et la protection des adolescents.
PlaN
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4 Pouvons-nous soutenir la rvolution sociale que reprsente lextension des prestations ducatives ?
Le nombre dannes de scolarit dun enfant augmente rgulirement dans chaque rgion depuis 1970. Des tudes dmontrent que, dans le monde entier, les filles peuvent maintenant finir 10 ans de scolarit dans leur vie entire et les garons au moins 11 ans, avec de grandes disparits suivant les rgions. Par exemple, une fille dAmrique du Nord peut sattendre faire un an de plus lcole quun garon dans la mme rgion, alors que dans lAfrique subsaharienne les filles peuvent sattendre y passer un an de moins quun garon. 37 Dans dautres rgions, de grands progrs au niveau national masquent des diffrences internes marques, particulirement au niveau du secondaire et du suprieur. En Chine, o les inscriptions dans le secondaire ont t parmi les plus spectaculaires au monde, seulement 3 5 % de la population rurale dtudiants va luniversit contre 75 % dtudiants en zone urbaine.38 En Amrique Latine, o laccs pour tous les tudiants a fortement augment, les filles dpassant les garons pour le nombre dinscriptions tous les niveaux, il y a toujours des carts significatifs entre les enfants des
zones rurales et ceux des zones urbaines. Le foss entre les inscriptions des enfants issus de la campagne ou de la ville dans le secondaire est de plus de 17 % dans neuf pays et de 35 % dans trois pays. 39 La crise actuelle peut reprsenter une menace pour laccroissement des budgets au-del de lcole primaire. On prdit constamment de fortes rductions de la croissance conomique.40 En mme temps, dans certaines parties du monde, la croissance conomique est visible, mais sans rpercussion sur les conditions de travail.41 Quand on a peu de ressources et quil faut faire des choix, le dveloppement inclusif orient vers les plus dmunis est souvent perdant car les puissants le prsentent comme une concession faite la croissance.42 Mme en ce qui concerne lextension de la scolarit primaire, une politique relativement controverse, un bon nombre dtudes montrent quel point il est difficile pour les fonctionnaires, professeurs et activistes nongouvernementaux dobtenir du soutien pour tendre le budget respectant lgalit des sexes pour les plus dmunis.43 En priode de difficults conomiques, la tendance politique est aux gains court terme plutt qu long terme. Daprs une tude on estime que pour arriver la parit hommes-femmes dans lducation primaire par le biais de linscription universelle
alf berg
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Pa o l o b l a C k f o r T H e Y o u N g H e a lT H P r o g r a m m e
sur les 15 prochaines annes le Pakistan conomiserait 48 000 USD en vitant 60 morts infantiles, 33 000 USD en vitant 5000 grossesses, et 7500 USD en vitant des dcs maternels. Les conomies sont donc de presque trois fois le cot de lducation de 1000 filles.46 Cest un calcul un peu rudimentaire qui a toutefois eu pour effet dencourager linvestissement dans lducation des filles. Aprs tout, en 2004, la somme requise tait moindre que celle que les tats-Unis et lEurope avaient dpense en crme glace (31 milliards de dollars) et pas beaucoup plus que leurs dpenses en cosmtiques (18 milliards de dollars).47 Mieux encore, ce nest que le 70me des 1,6 billion de dollars que le monde a dpens en armes en 2010.48 Ce nest pas juste un problme dargent ; cest une question de volont politique et de clairvoyance. Les objectifs des OMD sont senss tre atteints dici 2015. On sattend globalement ce que, malgr des bnfices considrables, les objectifs ducatifs et dgalit des sexes ne soient pas atteints.49 On discute dj beaucoup dans les organismes internationaux, nationaux, universitaires et non-gouvernementaux du programme de dveloppement post-2015. Une partie de la discussion porte sur la possibilit quun seul ensemble dobjectifs communs en se concentrant sur lapprentissage plutt que laccs puisse tre la meilleure solution pour avancer, moins que des objectifs rgionaux particuliers ne soient plus adapts.50
APrs 2015 un ObJEctif DucAtif univErsEL POur LE MiLLnAirE ? En 2006, trois conomistes dHarvard ont propos un nouvel objectif ducatif pour le Millnaire ( Millennium Learning goal ou MLg) pour remplacer les deux objectifs ducatifs actuels. 51 ils ont suggr la mise en place de tests daptitude standardiss pour les enfants de chaque cohorte dge comme principale mesure ducative dans chaque pays. un objectif ducatif pour le Millnaire permettrait de montrer les mesures ducatives et les standards internationaux sous un nouvel angle. Les pays ne comptabiliseraient plus le nombre denfants scolariss mais ils essaieraient plutt de dterminer combien denfants atteignent le niveau dapprentissage requis pour chaque groupe dge. La communaut mondiale a en effet besoin de sassurer que les enfants sortent de lcole en sachant lire, crire, compter et exercer leur esprit critique. cependant, lalphabtisme pour lalphabtisme, ce nest pas suffisant. Le fait quun enfant sache lire ne veut pas pour autant dire quil ou elle sera automatiquement mme de trouver du travail ou de prendre des dcisions qui apporteront le changement social dans sa communaut. faire des tests est un moyen rapide de dterminer si ces comptences/ savoirs peuvent tre utiliss pour analyser, synthtiser, valuer et crer des ides/ du changement. Le problme nest pas li strictement aux tests et valuations, mais la faon dont ces tests sont structurs. si un enfant est capable de lire quelques phrases, on considre quil ou elle sait lire et crire et que lapprentissage est fait. cest une ide fausse. si les tests (ou dautres moyens dvaluation) valuaient aussi la comprhension, lanalyse, lapplication et la synthse de ce qui est lu, nous pourrions alors juger plus prcisment de ce qui est appris. Les tests dapprentissage pourraient bien avoir pour effet de dtourner les investisseurs des interventions qui visent tout ce qui entoure les filles dans lducation, et de se concentrer plutt sur lapprentissage cibl pour russir les tests.52 On a dmontr de nombreuses occasions que lorsque les tests sont le seul ou mme le principal outil de mesure de la qualit de lducation, cela peut avoir un impact ngatif sur lenvironnement ducatif plus large, particulirement pour les filles en difficult.53 En effet, la recherche originelle de Plan uk partir dune tude de base dans neuf pays dAfrique, dAsie et
dAmrique Latine montre que les examens slectifs sont une des barrires qui empchent les filles, plus que les garons, de passer aux classes suprieures. En 2011, le global Learning compact de linstitut brookings a aussi soulign limportance de lapprentissage par rapport au nombre dinscriptions. 54 il reconnat que la crise dapprentissage est pire pour les filles et pour les enfants marginaliss, particulirement pour ceux qui vivent dans des tats fragiles et instables. brookings en appelle une plus grande varit dengagement dans la qualit de lducation, y compris lenseignement de comptences en matire de leadership ainsi que des crations de partenariats transversaux pour soutenir lapprentissage.
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Bien que les valeurs instrumentales et intrinsques soient souvent contrastes quand il sagit de lducation des filles et des femmes, en pratique elles se retrouvent frquemment cte cte. Ce rapport rassemble les deux cts de largument en reliant certains aspects lis des choix politiques pragmatiques avec une approche centre sur dclarations et cadres des droits de la personne. cADrE JuriDiquE 57 Droits lducation : accs et participation. Droits au sein de lducation : environnements, procds et rsultats dans le respect de lgalit des sexes. Droits au travers de lducation : soutien lgalit des sexes amenant une plus grande justice sociale. Il est aussi important de reconnatre quen cherchant faire valoir leurs droits lducation, au sein de lducation et travers lducation, elles voluent dans un rseau plus large de relations hommes-femmes dans leur communaut, leur famille et la socit dans laquelle elles vivent.58 Lducation nopre donc pas en vase clos et, mme si les droits ducatifs des enfants peuvent tre assurs, on ne peut tre sr quil en rsultera un changement social plus important. En faisant en sorte que ce rapport se penche la fois sur les promesses que reprsente lducation des filles et sur les difficults quelles rencontrent, nous nous sommes donc servis de cette structure pour analyser leur droit lducation et dans lducation. Cela nous permet dexaminer ce qui se passe lintrieur et autour de lcole et de voir comment ces processus influent sur lgalit et lingalit des sexes, tant lintrieur qu lextrieur de lcole. Les droits des filles sont inestimables, mais il est tout aussi important quelles aient les outils pour les exercer. Cette approche nous permet de nous concentrer sur leur autonomisation cest--dire le fait quune fille agisse et assume ses choix plutt que sur ce quelles russissent. De cette faon, nous pouvons tudier leur faon doprer dans le monde en fonction de leur instruction et en particulier si celle-ci leur donne la capacit de surmonter des obstacles qui les empcheraient de vivre la vie quelles ont choisie.
DEs AtOuts Et DEs cOMPtEncEs cAPitALEs POur sAuvEgArDEr sOn AvEnir 59 Les atouts qui peuvent faciliter lautonomisation et les droits des adolescentes, par le biais de lacquisition dun large ventail de comptences requises pour prendre leurs dcisions et participer pleinement la socit qui les entoure :
Atouts personnels connaissances Littratie comptences vitales Estime de soi Prise de dcision Mobilit bonne sant temps Accs aux services Atouts financiers pargne et crdit Littratie financire services financiers comptences en affaires comptences professionnelles Accs et contrle des ressources financires Atouts matriels Atouts sociaux Lieux srs rseaux de pairs Modles Mentors femmes enseignantes soutien social Hommes et garons comme allis Possibilit de participer
dvelopper des relations respectueuses, trouver un bon travail, et prendre part au processus de dcision et la politique. Dans chaque chapitre lanalyse, bien quapplique lexprience des filles et lducation-mme, tudiera le rseau plus large des relations hommes-femmes au sein desquels coles et enfants agissent, limpact du monde extrieur, et les processus associs qui contribuent lgalit des filles.
uniformes et
La discrimination affecte la vie des filles et des femmes de lenfance lge adulte. Elle contribue un fort taux de mortalit infantile, une russite scolaire faible, et aux checs quant la protection des enfants. Elle affecte aussi la survie conomique de familles et la participation des enfants et des jeunes aux dcisions familiales et communautaires. Beaucoup de violations des droits des enfants trouvent leur source dans lingalit hommes-femmes, dans lexclusion et linjustice. Ce rapport dfendra la position selon laquelle lducation devrait jouer un rle la fois protecteur et transformateur dans la construction dune socit qui respecte les droits de tous ses membres. En se concentrant sur lexprience dadolescentes et les obstacles particuliers qui les empchent daccder une ducation de qualit, nous plaiderons non seulement pour leurs droits en tant quindividus mais pour leur droit tre des membres actifs et cratifs des communauts qui sont les leurs. Les filles que nous avons rencontres et qui nous avons parl au cours de notre recherche nous ont montr leurs capacits, leur enthousiasme et leur dtermination. Elles connaissent la valeur de linstruction, et dans les histoires de Faith, Talent, Suri et Harika nous voyons bien quelles se battront pour les choix quelles dsirent. En soutenant des filles comme elles nous soutenons aussi quelque chose de plus grand lengagement pour lgalit.
En utilisant le cadre juridique, le chapitre 2 se concentrera sur laccs pour toutes les filles et sur ce quil signifie, particulirement pour celles qui sont en difficult. Le chapitre 3 examinera lexprience de lducation telle quelle est vcue par les filles, y compris la faon dont les processus dapprentissage et denseignement peuvent rpondre leurs besoins. En sappuyant sur lapproche des capabilits , le Chapitre 4 tudiera la faon dont lducation aide les filles construire leur capacit garantir une meilleure sant,
NiCHolas JaCka
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PArce qUe je SUiS UNe fiLLe : eNqUTe eN LigNe SUr LDUcATioN DeS fiLLeS
intrODuctiOn Avant de prparer ce rapport sur lducation des filles, lquipe de Parce que je suis une fille a fait un sondage en ligne pour pouvoir fournir des indications sur la faon dont les experts de lducation et du dveloppement voient les challenges de lducation des filles et les ractions quelle provoque. ce sondage nous a permis de retracer certains des points cohrents qui, sur plusieurs rgions, nous ont prouv quil y a des questions qui transcendent cultures et zones gographiques. Par exemple presque la moiti dentre eux considraient que la pauvret tait lobstacle principal la scolarit tandis que 24 % citaient la sous-valuation des filles. quand on leur a demand de choisir un seul obstacle, les personnes interroges trouvaient que lenqute ne prenait pas assez en compte la nature complexe de ce qui fait obstruction lducation des filles, la faon dont pauvret et culture interagissent et se renforcent mutuellement. nous faisons ressortir cette difficult dans les nombreux commentaires cits ici. rsultats de lenqute informations gnrales : Le nombre total de personnes interroges tait de 264 Les trois-quarts dentre elles taient des femmes ; un quart tait des hommes Plus dun tiers des sonds (39 %) travaillaient en Afrique, dautres en Europe/Amrique du Nord (26 %) et en Asie (21 %). seuls 3 % venaient dAmrique Latine, 2 % du Moyen Orient et idem pour lOcanie. Les personnes qui ont rpondu cumulaient un total de 4 540 annes dexprience dans lducation et le dveloppement.
LEs ObstAcLEs LDucAtiOn DEs fiLLEs question 1 : selon vous, quel est lobstacle principal la scolarit des filles?
Presque la moiti des interrogs (49 %) ont cit a carence conomique la pauvret des mnages comme tant le principal obstacle la scolarit des filles ; la sous-valuation des filles arrivait tout de suite aprs (24 %). quelques-uns ont slectionn les conflits ou linstabilit civile. On doit noter que la plupart des sonds ont rpondu tous les lments proposs pour signifier quil ny avait pas un seul obstacle, mais plusieurs ; que plusieurs facteurs entraient en jeu. quazi Afroz Jahanara, universit de Dhaka : Au bangladesh, mis part des attitudes ngatives, les coles ne sont pas attentives au genre. Les gens nattribuent pas de valeur aux filles ; le dnuement conomique, la discrimination sexuelle et la forme de harclement sexiste appele Eve teasing sont les freins majeurs lentre des filles lcole. ijeoma Ebere-uneze, commission nationale des universits, Abuja, nigria : Les obstacles la scolarit des filles ne peuvent pas tre les mmes partout parce que les circonstances de chaque lieu sont aussi uniques que le lieu en question. Par exemple au nigria on peut trouver que cest cause dune attitude parentale ngative dans le nord Est et le nord Ouest, alors quil sagirait plutt de la pauvret dans le sud Est, et le sud Ouest.
Carence conomique (pauvret du mnage) Poids des corves mnagres Distance de lcole Qualit de lcole Attitude ngative des parents vis--vis de lcole Pas de valeur accorde aux lles Conits en cours ou agitation civile
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Albert Motivans, institut de statistique de lunEscO : cela dpend du contexte et de la faon dont les diffrents facteurs (culture/valeurs/tradition/ rles, retard conomique, flexibilit des budgets de lducation) interagissent, mais en gnral jaurais tendance trouver que dans les pires cas il sagit dun lien avec la culture/le rle des filles/femmes. La pauvret empche aussi les garons daller lcole, mais quand cest combin avec des opinions traditionnelles sur la place des filles, cela peut accentuer encore le dsavantage. Dr Leemamol Mathew, institut du Management rural Anand (irMA), inde : un de mes derniers travaux de terrain dans le village isol de gujarat ma donn quelques raisons, comme la distance par rapport lcole, le dnuement conomique, les abus sexuels, et lattitude des parents vis--vis du mariage des filles un trs jeune ge. question 2 : quels sont selon vous les principaux problmes qui affectent lassiduit et le maintien en milieu scolaire des adolescentes ?
PlaN
ducation de faible qualit Infrastructures scolaires inadquates (ex : toilettes, nombre dlve/classe) Harclement sexuel/violence lcole Cot rel de la scolarit des lles (ex : uniforme, livres...) Corves et responsabilits la maison (y compris activits lucratives) Grossesse prcoce
Plus dun tiers du panel (35 %) ont rpondu que pour eux ctaient les corves et les responsabilits domestiques y compris les activits pcuniaires qui reprsentaient le problme le plus crucial dans lassiduit et le maintien en milieu scolaire des adolescentes. 27 % dentre eux ont donn le cotmme de la scolarit par exemple luniforme, les livres, le transport, la cantine comme rponse. L encore, la plupart des personnes interroges on rpondu tous les lments proposs , indiquant ainsi quils trouvaient quil ny avait pas une seule rponse singulire mais que ctait plutt une multitude de facteurs spcifiques au contexte qui avaient un impact sur assiduit et maintien lcole. ron Watt, cArE cambodge : nos recherches ont rvl que tous les lments proposs sont des problmes significatifs rencontrs par les filles autochtones au niveau de laccs au secondaire. Hlne rama-niang, Aide et Action : ce sont les politiques inadaptes, parce que la participation des femmes et des filles dans les processus de dveloppement de tout pays dpend de la dmocratisation relle de lcole ; et surtout, lassiduit et le maintien en scolarit des filles au regard des politiques favorables le soutien matriel, technique et financier qui existent. nancy kendall, universit de Wisconsin-Madison : ce sont tous des problmes, mme si je pense que les trois derniers sont les plus importants. Je les dcrirais moi-mme comme la sexualisation des tudiantes adolescentes.
Mariage prcoce
20
40 60 Pourcentage
80
100
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question 3 : quel est selon vous lobstacle le plus important au maintien des filles lcole pendant au moins neuf ans?
Poids des corves Sant prcaire Grossesse prcoce Mariage forc Travail des enfants Attitudes traditionnelles Violence lcole Distance de lcole Qualit de lducation 0 20 40 60 Pourcentage 80 100
question 4 : Dans votre exprience, quel est le problme international qui selon vous entranerait labandon de la scolarit chez les filles ?
Le VIH/SIDA Les conits arms Les chocs conomiques Les catastrophes La pauvret Les conits et lagitation sociale Les attitudes ngatives envers lducation des lles
Presque la moiti des personnes interroges (47.5 %) ont rpondu que ctait la pauvret qui tait la cause principale de labandon de la scolarit chez les filles, suivie par 32 % qui lattribuaient aux attitudes ngatives envers lducation des filles. LDucAtiOn DEs fiLLEs gnrALits question 5 : votre avis, quel est le groupe de filles le plus susceptible dtre exclu de lcole ?
Filles issues de minorits ethniques ou autochtones Filles vivant avec un handicaps Filles issues de familles polygames Filles vivant dans des bidonvilles Filles vivant dans des zones de con it arm Filles vivant avec le VIH/sida
quelques 44 % des personnes interroges ont trouv que les attitudes traditionnelles taient un des obstacles les plus importants au maintien des filles lcole durant un minimum de neuf ans ; 18 % ont trouv que ctait la lourdeur des corves mnagres. samantha french, WaterAid : Dans une tude au burkina faso nous avons trouv que ctait d aux attitudes traditionnelles/manque de valeur donne aux filles, associs la pauvret. Luz Maceira Ochoa, Espacio feminista : beaucoup de gens au Mexique ne restent pas lcole aussi longtemps. Presque 33 % de la population mexicaine na pas atteint un niveau basique dducation. Ltat ne procure pas de dispositif cet effet.
Filles vivant dans des rgions isoles Filles du quintile conomique le plus pauvre 0 20 40 60 Pourcentage 80
un tiers des personnes interroges (31 %) a rpondu que ctaient les filles du quintile conomique le plus bas qui taient les plus susceptibles dtre exclues de la scolarit, suivies par les filles vivant dans des rgions isoles et recules (21 %) et les filles vivant avec un handicap (20 %).
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PlaN
LDucAtiOn DEs fiLLEs sOLutiOns question 6 : quelle est selon vous la meilleure intervention pour maintenir les filles en scolarit ?
question 7 : quelle est selon vous la meilleure intervention pour faire en sorte que les filles dveloppent les comptences dont elles ont besoin pour russir dans la vie ? beaucoup des personnes interroges ont rpondu que des programmes agissant sur la perception du genre qui remettent en question les strotypes sont le meilleur moyen de faire en sorte que les filles dveloppent les comptences ncessaires pour russir dans la vie.
Formation professionnelle Accs des prts et au crdit Programmes sexotransformateurs (qui d ent les strotypes sexuels) ducation sexuelle Plus denseignantes (mieux rmunres et formes) Lieux srs (au sein des communauts) 0 20 40 60 Pourcentage 80 100
Bourses pour les lles Toilettes Programmes adapts et de qualit Formation des enseignant(e)s (et meilleurs salaires)
Plus dcoles par communaut Produits sanitaires gratuits Incitation des enseignants travailler dans des coles isoles/rurales
selon la moiti des personnes interroges (48 %), ce sont les bourses pour les filles qui reprsentent lintervention la plus importante pour le maintien des filles lcole. Aprs cela, ils ont donn autant dimportance aux dmarches incitatives encourageant les professeurs enseigner dans des communauts rurales (14 %) et le dveloppement de plus dcoles communautaires. Peu de personnes ont rpondu que la gratuit des produits sanitaires tait une intervention qui permettrait de maintenir les filles lcole. Prof Lynn Davies, centre for international Education and research, universit de birmingham : Les bourses fonctionnent bien dans les zones pauvres ; ailleurs je dirais : des coles accueillantes pour les enfants combinant tous les lments proposs ci-dessous. kamba, rooftops canada foundation : il faut crer de la stabilit politique l o il y a conflit, et promouvoir les changements culturels. bridget McElroy, ifEsH (Afrique): il y a un grand besoin de formation pdagogique qui sensibilise au genre pour de nouveaux professeurs JEunEs et sans formation. De plus, il faut absolument rduire le nombre dlves par enseignant dans les classes. Wezi Moyo, Action Aid international, Malawi : il faut combattre la violence lcole qui mne lintrt malsain pour la fille en tant quobjet sexuel.
Lesley brewer, universit de nottingham : La sensibilisation des leaders politiques aux problmes de genre et limportance dinstruire les filles pour leur vie. cela peut mener tous les lments proposs ci-dessus. sY Agathe, Plan burkino faso : il faut introduire des modules de formation lducation primaire et secondaire sur des sujets tels que amliorer la confiance en soi; les droits de la personne : lgalit entre lhomme et la femme; valeurs ducatives ; apprendre diriger. Dr Leemamol Mathew, irMA, Anand, inde : comme beaucoup de femmes sont victimes de tromperies cause de leur illtrisme, je pense quil faudrait que, tout en leur donnant une formation professionnelle ou une formation pratique, les coles sassurent quelles sachent lire et crire avant de quitter lcole.
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question 8 : quest-ce qui daprs vous est le plus grand bnfice de lcole pour les filles ? Plus de la moiti des personnes interroges (54 %) ont choisi la lecture et le calcul comme tant le plus grand bnfice pour les filles. On trouvait ensuite les comptences en matire de direction (15 %) et les rseaux sociaux (10 %), tandis que seules 0,6 % ont choisi les comptences techniques.
Connaissance de la sant reproductive Rseaux sociaux Comptences technologiques Espaces srs Comptences en a aires et entreprenariat Littratie et connaissances en calcul Comptences en leadership 0 20 40 60 Pourcentage 80 100
question 9 : quel est, selon vous, le pays qui a le plus progress au niveau du taux de scolarit des filles dans le secondaire, et pourquoi ? Presque un dixime des personnes interroges ont nomm le bangladesh comme pays la pointe des inscriptions, suivi de prs par le rwanda (7 %) et le kenya (5 %). Le panel a mentionn lle Maurice, qui a obtenu la parit hommes-femmes au niveau universitaire, et lAfghanistan qui tait prometteur en 2002 et 2003, puis qui sest dlit petit petit. Le bangladesh : Les personnes interroges ont mentionn les programmes solides de protection sociale mis en place par le gouvernement, les incitations financires telles que des allocations, des cours gratuits et la mobilisation sociale comme autant de raisons pour lesquelles elles avaient choisi le bangladesh comme pays qui avait le plus progress au niveau de la scolarit des filles. cependant nitya rao, de luniversit dEast Anglia, suggre que la qualit de lducation au bangladesh nest pas trs bonne, et lducation ne joue pas forcment un rle transformatif. Le rwanda : Le panel a not le remarquable rtablissement aprs le gnocide, le systme politique, et les politiques et programmes dvelopps au travers de partenariats collaboratifs avec des organisations telles que le fAWE et lunicEf. Le kenya : Le panel a cit les campagnes de sensibilisation, la politique de gratuit de lducation primaire, et la prsence dune avocate nationale des droits des filles en tant que raisons de citer le kenya comme le pays le plus avanc en termes de scolarit.
Ogochukwu Ekwenchi, Matre de confrences, Afrique : Avec une qualification et un travail, une fille est financirement tire daffaire, marie ou non. Lois cochrane, the school club, Zambie : cest forcment une combinaison de tous les lments proposs. Par exemple, les jeunes femmes ont besoin de comprendre la sant reproductive, de savoir lire, crire et compter, tout en ayant la confiance en elles ncessaire pour dmarrer leur propre entreprise si cest ce quelles veulent faire (car il y a tellement dopportunits conomiques qui closent lintrieur de la collectivit locale). Wezi Moyo, Action Aid international, Malawi : une femme instruite va forcment prendre des dcisions indpendantes, elle est moins vulnrable la violence envers les femmes et au viH et au sida.
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afm sHamsuzzamaN
JaNe HaHN
il doit y avoir une volont de tous les pays de faire fonctionner une politique. moins de cela, jai bien peur quune dclaration de victoire ne soit, dans la guerre contre le manque de frquentation des coles par les filles, bien prmature. Ogochukwu Ekwenchi Matre de confrences, Afrique
Des experts ont soulign que certains sujets, comme la violence, continuent tre dlaisss et demandent une lgislation ad-hoc. Je travaille en namibie, o les filles nont pas le droit de continuer lcole si elles tombent enceintes. De plus, le fort taux de violence contre les femmes et les filles y est oppressant et prohibitif. Les filles dans mes classes disent que quand les hommes les battent, cest quils les aiment , a dit le Dr tara Elyssa, confrencire la retraite et administratrice.
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Les bnfices de son passage lcole ne se voient pas encore... Une fois quelle aura toute linstruction quil lui faut, elle trouvera probablement un emploi, ce qui maidera rsoudre mes problmes. Mre de Biritu, 15 ans, thiopie rurale1
Une adolescente sur quatre narrive pas au secondaire infrieur ; beaucoup abandonnent
ds le primaire, dautres pendant la transition du primaire au secondaire.2 Beaucoup vont peine lcole. Une recherche rcente de Plan a montr que sur une tude portant sur neuf pays presque 8 % des filles navaient jamais t inscrites lcole et que linscription ntait pas en soi une mesure fiable de lassiduit des lves. 3 On ne peut pas vraiment savoir combien dadolescentes frquentent rgulirement lcole et on en sait encore moins sur ce qui pourrait aider les scolariser durablement. Ce chapitre se propose dexplorer la ralit derrire les statistiques dinscriptions mondiales et les progrs faits pour aller vers la parit filles-garons dans lducation. Durant ladolescence, lengagement des filles dans le systme formel dducation, ou dans quelque forme de scolarit que ce soit, est parfois imprvisible. Le temps dont disposent les jeunes filles est de plus en plus limit en grandissant. Leur rle domestique et reproductif est susceptible de prendre la priorit sur leur scolarit. Les systmes de bourses, de transferts montaires conditionnels, les coles communautaires et lenseignement fait par des femmes ont tous t cits comme initiatives permettant daller vers laccs une ducation
qui fait sens. Mais en ralit, les preuves sont limites on ne peut pas tre sr de ce qui pourrait fonctionner, ni o et comment cela pourrait fonctionner. Il en est ainsi en dpit du fait que dans les 10 dernires annes beaucoup de pays ont fait de grands pas vers laccs lducation pour tous les enfants, et pour les filles en particulier. Quelques 91 pays sont en bonne voie pour atteindre les objectifs du Millnaire pour le dveloppement de laccs lducation primaire et de la parit fillesgarons ce niveau dici 2015.4 Aujourdhui, plus que jamais, les jeunes passent une grande partie de leur adolescence scolariss. Les adolescentes en 2009 ont atteint une moyenne de 6 ans dducation dans leur vie entire contre moins de 4 ans en 1990.5 Les tendances mondiales au niveau de laugmentation de la population, des amliorations de la sant et du dveloppement de lurbanisation ont toutes contribu atteindre ces chiffres, mais ces rsultats sont surtout dus laugmentation considrable des investissements et de lengagement laccs lducation tout autour du globe.6 Il est juste quon se rjouisse de ces rsultats, de mme quon se flicitera en 2015 quand les chefs dtats se runiront aux Nations unies pour faire le rapport des progrs des OMD mais ce nest quune pice du puzzle.
Laugmentation considrable du nombre de jeunes inscrits lcole secondaire est domine au niveau mondial par celle de deux pays : la Chine et lInde. Entre 1970 et 2009, les inscriptions au collge sont passes de 52 100 millions en Chine et de 21 102 millions en Inde.7 Ces chiffres reprsentent, avec la Chine et lInde, presque la moiti de laugmentation mondiale des inscriptions dans le secondaire de cette gnration de 196 millions en 1970 531 millions dlves en 2009 ce qui occulte le peu ou labsence de progrs dautres pays. 8 Si le rythme auquel les inscriptions des filles augmentent en Asie du Sud, Afrique subsaharienne et Asie orientale a t significatif et plus rapide que celles des garons, il faut prciser que celles qui augmentent le plus appartiennent plutt des milieux urbains et riches.9 Mme dans les pays qui salignent progressivement sur les objectifs de nombre dinscriptions et de parit hommes-femmes dans le monde, les filles ressortant des communauts les plus dmunies, les plus inaccessibles et les plus victimes de discrimination sont toujours en reste.10 Comme le montre le tableau ci-dessous, il y a dnormes diffrences entre pays selon que les filles sont scolarises ou non, et selon leur niveau.11
Pourcentage de lles entre 11 et 16 ans (en ge dtre dans le secondaire infrieur) scolarises ou non, par pays, dernire anne de rfrence disponible
100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% Guine thiopie Pakistan Bangladesh Cambodge Npal Sngal Nigria Ghana Niger Brsil Mali Inde
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1 Un constat raliste
La vie ici ctait dur! Lducation des filles ntait pas une priorit pour la majorit des gens. La plupart des gens mariaient leurs jeunes filles pour chapper la misre noire. Leau, la sant et la nourriture taient les besoins les plus pressants des communauts. Ayesha, 14 ans, Sud-Soudan
Comme nous lavons vu dans le premier chapitre, la vie des adolescentes est dynamique, affecte par leur niveau de maturit, par leur lieu de vie, les saisons, lvolution de leur sant, de leur bien-tre et du revenu du reste de leur famille, ainsi que par les traditions et pratiques nfastes.12 Bien que lducation leur offre potentiellement de nouvelles opportunits, une pauvret qui dure et des stress rcurrents tels que la maladie ou des chocs environnementaux poussent certaines familles faire une srie de compromis. Il leur faut trouver un quilibre entre le besoin de survie dans le prsent et tout gain potentiel dans le futur pouvant ventuellement dcouler du maintien de leur enfant lcole.13 En termes de financement gouvernemental mais aussi dattitude et dattentes parentales, des progrs ont t faits ; nous savons grce ltude de cohorte Choix rels, vies relles de Plan que beaucoup de parents veulent linstruction pour leurs filles aussi bien que pour leurs fils.14 Cependant, les
ralits de la vie quotidienne peuvent prendre le dessus sur leur engagement personnel aussi bien que sur lefficacit de la lgislation et de la disposition nationales. Dans ce chapitre nous explorerons, tout dabord, ce que cachent les chiffres nationaux et mondiaux, en nous concentrant sur les filles qui ne sont pas prises en compte par les mthodes de suivi internationales celles qui sont marginalises de par leur lieu de vie, leur appartenance ethnique et leur extrme pauvret. Nous examinerons aussi la faon dont les succs sont mesurs et dont ces mesures, qui ne sattachent quaux inscriptions, contribuent dissimuler les vraies expriences de bien des adolescentes. Enfin, nous regarderons en dtail les raisons quont certaines filles de ne pas sinscrire, dabandonner lcole, et ce qui est fait pour traiter ces problmes. Pour beaucoup de garons, ladolescence est un moment de plus grande libert et de plus grande indpendance. Pour les filles cela peut tre le contraire et lducation, le fait mme daller lcole, peut reprsenter une chance de conserver leur place dans le monde hors du foyer familial, et dy contribuer.
Je prfrerais tre un garon. Ils peuvent aller o ils veulent sans crainte... leurs parents ne sinquitent pas autant... Cest mieux dtre un garon. Ils souffrent moins dans leur vie. Sur, 13 ans, Thalande
Pourcentage des lles entre 10 et 14 ans qui nont jamais t scolarises sur la totalit des lles entre 10 et 14 non scolarises
La plupart des lles non-scolarises (entre 10 et 14 ans) n'ont jamais t scolarises dans le systme ducatif formel Bolivie Honduras Prou Colombie Rp. Dominicaine Guatemala Nicaragua Hati Turquie Maroc gypte Indonsie Philippines Vietnam Bangladesh Cambodge Npal Zimbabwe Lesotho Swaziland Afrique du Sud Rwanda Gabon Congo (Brazza.) Ouganda Malawi Madagascar Namibie Zambie Cameroun Kenya Mozambique Ghana Cte dIvoire Togo Tanzanie Bnin Sngal Nigria Tchad Niger Burkina Faso Mali thiopie Guine 0 20 40 Pourcentage 60 80 100
Lorsquon dcortique les statistiques nationales pour examiner les diffrents aspects de la vie de famille et la faon dont, avec la socit au sens large, ils se rpercutent sur lducation des filles, cest une histoire toute diffrente des progrs de lducation qui merge. Il y a au cur de bien des pays des ingalits sociales profondment incrustes, et les filles en sont les plus affectes. En 2009, 48 millions de jeunes non scolariss dans le secondaire vivaient en Asie du Sud et en
Afrique subsaharienne : cela reprsente 68 % de tous les enfants du monde qui ne profitent pas du collge. Ce sont aussi les deux rgions dans lesquelles on trouve le plus grand cart entre filles et garons au niveau des inscriptions dans lducation secondaire.16,17 lintrieur des pays de ces rgions du monde, et ailleurs, nous distinguons trois facteurs communs aux filles qui ont le moins de chances daller lcole et de sy maintenir. Elles sont pauvres, elles vivent dans des zones rurales, et elles viennent de groupes ethniques qui sont rejets ou exclus. Dans certains cas ce sont les trois. Beaucoup dentre elles vivent dans une rgion ou un pays en conflit. Au niveau mondial, les enfants les plus dmunis sont plus susceptibles dtre dscolariss ou en difficult scolaire que les plus riches. Parmi les 20 % des foyers les plus pauvres seuls 64 % des enfants en ge dtre scolariss le sont, compar 90 % des enfants dans les 20 % de foyers les mieux lotis.18 Quand on ajoute une dynamique de genre cette statistique on obtient un triste tableau. Ce sont les filles des foyers les plus dmunis qui sont les plus susceptibles de navoir tout bonnement pas accs lcole.19 Lorsque des parents dfavoriss doivent dcider duquel de leurs enfants est le plus susceptible de profiter dune instruction, ce qui reprsente un investissement long terme, limmdiate utilit dune fille la maison, sa valeur en tant qupouse, ou sa contribution travers le travail domestique ou autre peuvent tre considres comme plus avantageux quun bnfice incertain et alatoire qui pourrait tre retir de son ducation future. 20
OlliVier GirArD
Au Malawi, en particulier dans les zones rurales, cest un vrai challenge pour les filles et parce que je suis une fille jaimerais me battre pour mes droits mais aussi pour les droits des filles. Nous aussi nous sommes des tres humains qui avons besoin de respect. Elizabeth, collgienne au Malawi21
Les filles pauvres de la campagne, dans presque tous les pays, ont un taux dinscription lcole plus bas que leurs congnres plus aises en milieu urbain. Une tude mene sur 40 pays a montr quelles avaient moins de 50 % de taux de frquentation dans tous ces pays sauf dans trois.22 La Jordanie, lArmnie et lgypte taient les seuls pays slectionns dans lesquels les filles dfavorises de zone rurale atteignaient plus de 50 % de frquentation du collge. En effet, dans deux pays sur 40, ces filles taient scolarises moins de 10 % du temps.23
On peut en conclure que le revenu familial est un facteur primordial pour dterminer si une fille ira lcole ou sy maintiendra. Lendroit o elle vit aussi est crucial. Les filles qui vivent dans les zones rurales sinscrivent, vont lcole et sy maintiennent en nombres bien plus bas que leurs congnres de la ville. Au Pakistan, une fille trs dfavorise de la campagne a 16 fois plus de chances dtre dscolarise quun garon riche de la ville. 24 Les raisons pour lesquelles les filles de la campagne vont moins lcole que les filles aises de la ville se trouvent dans nombre de facteurs lis la vie rurale. Par exemple, dans les Andes pruviennes, la recherche a tabli que la pauvret en milieu rural appuie inquitablement sur le temps libre des filles, ce qui entrane une participation scolaire trs faible. La difficult croissante de trouver de leau et du bois est un facteur aggravant, les filles tant forces de passer plus de temps la recherche de ces ressources essentielles. 25 Entre les questions de genre et le manque de ressources, si lon ajoute lisolement gographique et lappartenance une ethnie minoritaire, on obtient des dsavantages et des ingalits encore plus marqus. Au Nigria par exemple, les filles issues de mnages ruraux dfavoriss comptabilisent, en moyenne, moins de trois ans dducation alors que dans les zones urbaines les filles dans la mme catgorie pcuniaire en auront plus de six leur actif. Si une adolescente est, de plus, issue dune minorit, elle recevra alors moins dun an dinstruction, contre une moyenne de presque dix si elle venait dun des foyers les plus riches en zone rurale ou de tout autre groupe ethnique du mme pays.26
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K A r en rO B inS O n/pA n O S pi c t ur e S
Au Kosovo, seulement 56 % des femmes Roms entre 15 et 24 ans savent lire et crire, alors que cest le cas pour 98 % de la population. De plus, seuls 25 % des enfants Roms vont au collge et 1,4 % seulement finira ses tudes secondaires. Cette analyse montre clairement que le problme ne rside pas seulement dans lgalit du nombre de filles et de garons qui sinscrivent lcole mais, de faon cruciale, dans ce quil advient de groupes particuliers de filles des moments cls de leur ducation. Si les filles plus riches et celles des villes peuvent profiter de lexpansion de lducation, leurs congnres des foyers plus pauvres, des zones rurales, et de certains groupes ethniques en sont exclues.
Les filles doivent aider leurs parents dans la maison et aux travaux de la ferme. Elles ont pour devoir de faire ce quon leur dit de faire. Les garons ne sont pas obligs daider... Cela fait que parfois les garons vont lcole plus longtemps que les filles. Responsable communautaire, village de Houay How, Laos27
La recherche de Plan international montre que dans les communauts minoritaires isoles de Lahu, Khmu et Hmong, les filles sont confrontes de nombreux obstacles quand il sagit daller dans le secondaire et que leur taux dadmission est bien plus bas que la moyenne nationale.28 Dans certaines des collectivits impliques dans cette recherche, aucune des filles navait termin le cycle secondaire. Selon les pratiques traditionnelles, on les encourage se marier entre 14 et 16 ans, et les femmes maries ne sont pas envoyes lcole. Qui plus est, les parents de la fille reoivent une dot et celle-ci devra aller vivre dans la famille de son mari. Instruire une fille ne reprsente donc pas une contribution lavenir de la famille. En dfinitive, le travail domestique de la fille a bien plus de valeur que son ducation.29 Les filles Rom dEurope de lEst sont aussi confrontes des formes de discrimination au niveau de lducation de par leur statut de minorit : En Slovaquie, seulement 9 % de filles Roms, par rapport aux 54 % de filles Slovaques, vont au collge. 30 En Roumanie, 39 % des filles Roms de plus de 10 ans nont pas t scolarises, compar 6 % du reste de la population, et seulement une fille Rom sur 60 Roumaines ne va pas luniversit.
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plAn
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tend le suivi au-del du premier jour ainsi que la prsence du professeur et les acquis dapprentissage. Bien que les mesures suggres contribuent faire voluer les conceptions du suivi et des taux dassiduit, elles laissent de ct dautres mesures importantes comme les dynamiques lies au genre dans les classes et les taux de violence sexiste, qui sont des critres essentiels dans lducation des filles.
Lassiduit est un chanon manquant critique dans la comprhension de laccs lducation. En observant les faons dont la prsence varie tout au long de lanne, des facteurs tels que le mode de vie pastoral et les schmas de travail saisonnier commencent merger. Par exemple, dans certaines rgions dthiopie, les campements autochtones sont parpills et la mobilit est cruciale pour la survie conomique. Dans dautres cas, le mariage des filles entre 13 et 15 ans est un facteur prendre en compte dans les schmas de prsence et dabandon prcoce de lcole par les filles. 33 Si lon ne vrifie pas la prsence des lves tout au long de lanne, ce problme napparatra pas aux dcideurs politiques et le mariage prcoce passera inaperu. Dautres facteurs qui peuvent contribuer labsentisme et labandon prcoce sont le travail des enfants et les corves domestiques. Un rapport social pour le secteur de lducation en thiopie a trouv que : Le travail des enfants contribue largement aux retards, labsentisme et aux abandons tous les niveaux de scolarit, et les taux de dmission chez les filles sont trs levs. Les filles participent plusieurs aspects du travail la maison la cuisine, aller chercher leau et le bois, soccuper des enfants et doivent aussi aller au march. La participation lartisanat
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et lindustrie familiale fait aussi partie des raisons de manquer lcole. 34 Si lon regarde les raison du manque dassiduit et de la dmission prcoce des filles on obtient un tableau bien plus raliste de tout le travail quil reste faire pour sassurer que les droits lducation des adolescentes, en particulier celles des familles les plus pauvres issues des zones rurales, profitent dun soutien et dune promotion solides. Une des mthodes de suivi pratiques par les organismes de dveloppement passe par des technologies innovantes qui permettent une cartographie et un enregistrement immdiats des schmas scolaires des filles. ContRLeR LassiDuit Des fiLLes 35 une avance technologique rcente au niveau des applications de mobiles permet un suivi numrique de lassiduit scolaire des filles. Camfed quipe ses bnvoles au Ghana dun systme de recueil de donnes et danalyses numriques de bout--bout conu pour donner aux collectivits les outils et les comptences requises pour suivre les ressources, contrler la qualit de lducation et exiger que gouvernements et tablissements scolaires prennent leurs responsabilits par le biais de donnes oprationnelles. en utilisant episurveyor, le logiciel tlphonique, les bnvoles peuvent rcolter dans les coles des donnes des parents, des professeurs et des lves sur les ressources quils reoivent comme les uniformes, les chaussures et les livres aussi bien que des informations sur les rsultats et lassiduit. Les donnes sont renvoyes en temps rel la base de donnes Salesforce, accessible aux managers locaux, qui peuvent analyser les donnes et examiner les tendances. Suite une exprience pilote de cette technologie en Zambie, le Ghana a t choisi pour le lancement initial car il bnficie dune bonne couverture de rseau dans les zones rurales mais aussi parce que Camfed Ghana avait dj commenc utiliser le SMS pour communiquer avec les coles et les bnvoles dans cette rgion. Camfed Ghana a slectionn des membres de chacun des 14 comits ducatifs de districts en dbut danne ainsi que des bnvoles du rseau des jeunes femmes de la Camfed (CAMA) pour quils soient forms en tlphonie mobile. Chaque bnvole form visite les coles partenaires de la Camfed dans leur quartier et recueille des informations chaque semestre. Les filles sont plus laise pour parler des
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membres de la Camfed parce quils ont quelque chose en commun, dit Charles atia, le chef des oprations de la Camfed. Cest aussi trs stimulant et a donne un vrai sentiment dautonomie de savoir se servir de ce logiciel . Ce logiciel permet la capture et le contrle immdiats de la prsence et des rsultats de lapprentissage des filles, ce qui garantit la dtection immdiate dabandons prcoces ou progressifs. tre trop ge pour sa classe est un autre facteur inhibant pour lengagement et la russite scolaire des adolescentes. Quand les filles ne commencent pas leur scolarit au bon ge et au bon moment de leur vie, elles ont encore moins de chances de valider leurs tudes. 36 Beaucoup de filles sont inscrites sur le tard ou doivent redoubler et la recherche de Plan a montr que si une fille est trop en retard dans sa scolarit lge critique de 13 ou 14 ans elle risque de laisser tomber et de ne jamais y retourner. Mme si elle continue jusquau collge, elle ne va pas beaucoup plus loin. Le taux dabandon tait particulirement lev au Cambodge et au Mali o environ un quart des filles inscrites en sixime, cinquime narrivait pas jusqu la quatrime. 37 Au Malawi et au Mozambique, environ 60 % des lves disaient avoir redoubl une classe. 38 Daprs des recherches, le redoublement namliore pas les rsultats aux examens ni les connaissances, mais signifie plutt des performances faibles et une motivation dclinante pour les enfants forcs de redoubler. 39
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Les plus grandes difficults surmonter pour les adolescentes sont la transition du primaire au secondaire et lachvement des niveaux du collge et du lyce. Par exemple, un rapport de lUNESCO a observ de grandes disparits au niveau de la transition du primaire au secondaire en Tanzanie : pour chaque centaine de garons issus de familles aises de zone urbaine qui terminent le primaire, il ny a que 53 filles dfavorises de zone rurale.41 Les causes sont variables, mais la recherche de Plan au Kenya, pays voisin, suggre que les attentes minimales et le peu de soutien de la part des parents pour
Russir la transition
lducation des filles, associs des examens aux enjeux levs auxquelles elles nont pas de bons rsultats, constituent des facteurs cls qui les empchent de faire la transition du primaire au secondaire.42 Dans cette recherche qui porte sur neuf pays diffrents, dans tous les cas sauf au Salvador, il y a moins de filles que de garons qui russissent les preuves transitoires. Ces faibles taux de russite aux examens slectifs font probablement partie des raisons pour lesquelles peu de filles passent dun cycle dducation lautre, et lcart entre les genres slargit progressivement, mesure quon monte dans le systme ducatif.
Nous avons de bons professeurs et nous apprenons tout le temps. Le problme cest quils ne nous donnent pas beaucoup manger ici. Jaime apprendre, mais pas avoir faim. Martha, 16 ans, Ouganda en ce qui concerne la pauvret, il y a beaucoup de choses quils ne peuvent pas faire pour des raisons financires. Ils viennent lcole sans avoir djeun, parfois ils nont mme pas les cinq pesos pour sacheter manger... cest dprimant pour eux, et aprs a fait quon retrouve des enfants qui ne se dveloppent pas bien. Arelis, enseignant, Rpublique Dominicaine
Au cours des six dernires annes, ltude de cohorte Choix rels, Vies relles de Plan a suivi 142 filles et leur famille, qui vivent dans neuf pays en dveloppement dans le monde. Cette anne beaucoup de filles de la cohorte ont commenc lcole primaire et leurs parents ont exprim leurs grands espoirs pour leur avenir. En fait, beaucoup de parents esprent que leur fille sera scolarise au moins jusquau niveau secondaire, trouvera un bon travail et vivra sa vie sans tre touche par la pauvret et les difficults des opportunits quils nont, dans de nombreux cas, pas eues eux-mmes. Sans cole secondaire garantissant une ducation de qualit, ces grands espoirs ont peu de chances dtre raliss. Pour dcouvrir le type dinstruction qui pouvait attendre ces colires dans un laps de temps de six ans, nous avons fait des recherches dobservation43 dans sept coles sur quatre pays diffrents lOuganda, le Brsil, la Rpublique Dominicaine et le Cambodge dans un
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Les familles brsiliennes dpensent 41 % de leur salaire hebdomadaire pour la nourriture, ce qui laisse 59 % pour le loyer, la sant, les faux frais et lducation.
rudilania et sa famille.
Brsil : % de familles ayant dclar des dpenses pour lducation, par article
100 80 60 40 20 0 Livres Fournitures Frais de scolarit Argent de poche Uniformes Cartables
Les familles cambodgiennes dpensent 40 % de leur salaire hebdomadaire pour la nourriture, ce qui laisse 60 % pour le loyer, la sant, les faux frais et lducation.
Cambodge : % de familles ayant dclar des dpenses pour lducation par article
60 40 20 0 Chaussures Fournitures Frais de scolarit Uniformes Argent de poche Cartables
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Les familles ougandaises gagnent en moyenne 14 dollars par semaine et dpensent 57 % de cette somme en nourriture et 14 % en loyer, ce qui laisse 29 % pour les frais dont lducation et la sant. Comme le montre le tableau ci-dessous, toutes les familles de cohorte en Ouganda ont dit avoir dpens de largent pour livres et uniformes.
Seulement 12 % des familles de Rpublique Dominicaine ont dclar navoir rien dpens pour lducation. En moyenne, les familles de cohorte de la Rpublique Dominicaine dpensent 50 % de leurs revenus hebdomadaires pour manger, ce qui laisse seulement la moiti de leurs salaires combins pour le loyer, la sant, les faux frais et lducation. La famille de Johanna a expliqu que la pauvret les a empchs dacheter les fournitures ncessaires la scolarit de leurs enfants.
Rpublique Dominicaine: % de familles ayant dclar des dpenses pour lducation par article
60 40 20 0 Livres Chaussures Frais de scolarit Alimentation 45 Uniformes Cartables
Ouganda : % de familles ayant dclar des dpenses pour lducation, par article
100 80 60 40 20 0 Livres Chaussures Fournitures Frais de scolarit Argent de poche Alimentation Uniformes
La mre de Johanna nous a dit : Je ne pouvais pas acheter duniforme, la situation tait trop mauvaise ; ils y sont alls avec les uniformes de lanne davant. La famille de Rudilania, par contre, a dclar que les fournitures taient procures par lcole ; le pre de Rudilania nous a expliqu que les uniformes et les livres taient commands [...] par lcole ... Le professeur les leur donne.
4 Initiatives et alternatives
Les filles retirent dnormes bnfices de lducation post-primaire y compris de comptences qui se traduisent par un emploi et plus dautonomie. De plus, il y a une corrlation entre lducation aprs lcole primaire et une meilleure sant des familles ainsi que des taux de fertilit plus bas. UNICEF 2010 44
De nombreuses initiatives ont mis en avant le problme de la transition entre le primaire et le secondaire, en particulier pour les filles pauvres habitant les zones rurales. Parmi les efforts fournis pour y remdier on trouve loffre faite aux filles comme aux garons de passer ltape du primaire plus vite et sans formalit. LABE en thiopie, le COBET en Tanzanie et le BRAC au Bangladesh en sont des exemples.45 une seConDe ChanCe PouR LDuCation Des fiLLes Des accs alternatifs et complmentaires qui donnent la priorit aux dmarches permettant de remettre les filles sur la voie de lducation avec leurs congnres ont connu un grand succs en Tanzanie et au Bangladesh, pays qui ont fait de grands pas en avant vers les Objectifs du Millnaire pour le dveloppement. La Tanzanie sest engage offrir laccs au primaire pour tous les enfants ds son indpendance. La transition du primaire au secondaire est un problme qui a merg quelques annes plus tard et le ministre de lducation et luniCef ont lanc le Complementary Basic education for Tanzania (CoBet) en 2001. 46 Ce programme donne une seconde chance aux enfants, particulirement aux adolescentes maries, par le biais dun apprentissage participatif, centr sur lapprenant, et en faisant participer la communaut sa planification, sa surveillance et son valuation. Il encourage aussi lintgration par le biais de modules sur la sant, la nutrition, leau et les conditions sanitaires, le hiv/siDa, et dveloppe une plus grande flexibilit qui correspond aux besoins des filles. En 2006, environ 556 000 tudiants dscolariss prs de 8 % de la population en ge daller en primaire ont t inscrits dans des centres CoBet. en 2001, presque 60 % des enfants entrs au CP avaient abandonn avant le CE2 ; en 2006 les taux dabandon taient descendus 17 %. 47 au Bangladesh, le problme des filles qui abandonnent lcole ou ny vont jamais est
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nielS BuSch
colires au Kenya.
endmique, en particulier dans les zones rurales isoles et au sein des minorits ethniques. et donc bien quon puisse dire que le Bangladesh est un exemple de succs pour lducation pour tous grce une grande augmentation dinscriptions depuis 1990, il reste que 1,3 millions denfants sont toujours dscolariss, que les abandons sont lgion et que lassiduit est limite. 48 Dans ce contexte, depuis 1985, le BRaC met en place au Bangladesh des centres de la deuxime chance pour les enfants des campagnes, surtout les filles, qui ont trs peu accs au primaire. Le BRAC travaille aujourdhui dans les 64 districts du Bangladesh. il touche 0.05 million denfants par an et 4.95 millions dentre eux (dont 65.53 % filles) ont obtenu un diplme dune de leurs coles depuis le dbut de ce programme. 49 environ 93 % des lves du BRAC passent dans le secondaire aprs avoir termin leur scolarit primaire, et il y a moins de 6 % de taux dabandon. Qui plus est, 96 % des lves de BRaC russissent lexamen national de fin de CM2. Ces centres enseignent avec succs les mmes comptences que les coles gouvernementales avec de meilleurs rsultats des populations difficiles daccs, 65 % des enfants concerns tant des filles issues de mnages dfavoriss en zone rurale.50 Dautres pays proposent maintenant la gratuit de lducation de base, ont agrandi les coles primaires pour y inclure toutes les classes dapprentissage fondamental dans un endroit plus proche de l o vivent les filles, et ont mis en place des bourses pour filles dfavorises et autres enfants vulnrables.51, 52,53
mme sil ny a pas daccusation officielle.57 Dans une enqute portant sur 50 bidonvilles de Delhi, ce sont les contraintes financires qui sont cites comme raisons principales pour que les enfants ne soient pas lcole ou labandonnent, bien que lducation soit gratuite, en principe.58
Si je navais pas beaucoup de ressources, jenverrais mon fils et pas ma fille ; les fils a peut sortir et puis ils restent avec nous quand on est vieux. Un pre, en Afghanistan59
De plus, il y a souvent des cots considrables qui sajoutent sans tre visibles, comme les cours particuliers ou les heures supplmentaires requises pour prparer un lve avant des examens.60 Mme au niveau primaire, pour lequel les frais de scolarit officiels ne sont pas applicables, ces cots additionnels peuvent tre prohibitifs. En Thalande, par exemple, les familles les plus pauvres peuvent dpenser chaque anne presque 50 % de leurs revenus pour lducation de leur enfant.61 Quand on considre le peu de valeur que les parents peuvent accorder lducation des filles, les chances dune scolarit sont bien minces pour une enfant issue dun mnage trs dfavoris. Les dures dcisions auxquelles les familles dmunies sont confrontes en consquence se prcisent ladolescence. Le cot de la scolarit des filles saccroit avec lge. Le travail domestique et productif des filles est crucial pour la survie de ces familles dans le besoin. Les parents peuvent par exemple compter sur leur fille pour soccuper des plus petits ou de membres de la famille en mauvaise sant pour queux puissent aller travailler.62 Des tudes ont montr que lducation des filles souffre davantage quand les parents nont pas assez dargent pour financer la scolarit de tous leurs enfants.63 De plus, les frais de scolarit tant souvent de trois cinq fois plus levs quau primaire, la pauvret joue un rle prpondrant dans les faibles taux de passage des filles du primaire au secondaire, et le fait quelles abandonnent lducation.64 La jouRne De suR sur a 13 ans et elle est rfugie birmane vivant en thalande. elle veut crire et illustrer des
VA ne S S A W h y t e /MJ D el A ne y
Trop onreux
Les garons et les filles sont gaux, et les parents ne devraient pas dfavoriser les filles par rapport aux frais de scolarit. Justice, 16 ans, Zimbabwe
Une des raisons principales de la dscolarisation des adolescentes est le prix que cela cote. Grce lattention donne lducation primaire et laccs universel au travers des objectifs internationaux de dveloppement, un capital et des ressources normes ont t investis dans laccs au primaire gratuit et pour tous. Malgr cela, de nombreux frais souvent cachs continuent tre appliqus. Cet investissement au niveau du primaire veut aussi dire que le mme niveau de ressources na pas t mis en uvre pour le secondaire qui, dans la plupart des pays, est loin de ne rien coter. Au Cambodge, parents et lves citent les frais comme tant les raisons les plus rpandues pour la dscolarisation des enfants,
Sur au travail.
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livres pour enfants et a rcemment particip un concours de contes de fes quelle a gagn. Mais sa vie est bien loin dtre un conte de fes : elle se lve cinq heures du matin et prpare le djeuner de midi. Elle passe sa journe lcole mais quand elle rentre laprs-midi elle fait la cuisine nouveau ainsi que le mnage, puis va se coucher. Le weekend, elle travaille aux champs avec ses parents toute la journe. Je naime pas travailler ; le soleil tape fort et je me fatigue beaucoup. Elle sait que ses parents ont besoin de largent quelle gagne mais pour elle le travail est trop dur pour mon ge. Je veux tudier, pas travailler comme a. Son rve est daller luniversit mais elle ne pense pas pouvoir dpasser la troisime, pour ses 15 ans, parce quon na pas dargent .
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Dans les zones rurales, il y a souvent une cole primaire locale mais il y a peu dcoles secondaires et elles sont souvent bien plus loignes. Pour aller jusquau collge les filles doivent souvent saccommoder de frais supplmentaires pour le voyage ou pour le pensionnat, affronter les dangers des routes non-protges, et passer de plus longues priodes loin de la maison, ce qui prend du temps sur les corves domestiques, les activits lucratives ou les devoirs. Au Pakistan, une augmentation dun demikilomtre de la distance entre le foyer et lcole fait descendre le taux dinscriptions lcole de 20 %.67 De plus, une recherche rcente du Population Council au Pakistan a suggr quune cole primaire dans un rayon dun kilomtre ferait monter le taux de prsence lcole 73 % pour les enfants de 5 9 ans et 65 % sil y avait un collge ou un lyce assez proche pour les 10-14 ans. Si lcole primaire est situe plus de 4 kilomtres, les probabilits de frquentation chutent 3 % et dans le cas du collge 54 %.68 Quand les filles commencent atteindre la pubert et les familles sinquitent de plus en plus pour leur sauvegarde et la protection de leur virginit et de leur maturit sexuelle, le problme de la distance est dautant plus justifi. Un travail positif a t accompli pour faire face cette situation. Camfed, Plan International et dautres organismes ont mis en place des infrastructures dhbergement communautaire pour filles prs des coles secondaires qui ont un impact manifeste non seulement sur lassiduit des filles et leur inscription en collge, mais aussi sur leurs rsultats scolaires.69
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le DroiT lDucaTion
Les adolescentes nont pas accs lducation pour un nombre de raisons qui peuvent tre rgles par le biais de lgislation et de politiques. Par exemple, lArgentine a pass en 2005 une Loi pour la protection intgrale des enfants et des adolescents qui sintressait notamment aux besoins ducatifs des adolescents de zones urbaines et rurales marginalises, des enfants autochtones, et des enfants issus de limmigration, et en particulier ceux dimmigrs clandestins.70 Dans un cas marquant hong Kong la Cour Suprme a dcrt que les mesures de slection pour lentre au collge classant les lves par sexe taient discriminatoires car elles empchaient certaines des mieux notes dtre acceptes dans les meilleurs tablissements. La Cour a confirm que ctait une violation de lOrdonnance relative la discrimination fonde sur le sexe ( sex Discrimination ordinance) et du Comit pour llimination de toute forme de discrimination envers les femmes (CeDaW). elle a aussi soulign que larticle 10 du CeDaW cre une obligation pour les gouvernements dliminer les strotypes de genre et a rappel que les arguments non-tays selon lesquels les garons et les filles ont un dveloppement diffrent ne justifiaient en rien la discrimination envers les filles. 71 Le CeDaW a rcemment flicit le gouvernement du Togo davoir offert de diminuer les frais de scolarit pour les filles. Mais le universal Periodic Review du Togo devant le conseil des Nations Unies a rappel quune circulaire du Ministre de lducation persiste interdire laccs de lcole aux filles enceintes.72,73 Chaque anne, des milliers de filles sont forces dabandonner leur scolarit parce quelles sont maries avant leur majorit, tombent enceintes ou sont sous le joug dobligations domestiques. Dans des pays dont le Libria, le Mali, le nigria, le swaziland, la Tanzanie, le Togo, lOuganda et la Zambie, les filles enceintes peuvent tre exclues de lcole en cas de grossesse hors mariage. un retour lducation par la suite est dautant plus difficile envisager que ce type dexclusion se fonde sur des principes culturels ou religieux. Le fait de forcer des filles enceintes quitter lcole est en contradiction avec le prcepte fondamental de la Convention des Droits de lenfant des nations unies (1989) voue la protection de lintrt suprieur de lenfant et de ladolescent aussi bien que le droit dtre accept dans le secondaire selon ses capacits plutt que son statut familial ou tout autre facteur*.74,75 De plus, la Charte africaine des droits et du bien-tre de lenfant reconnat explicitement le droit linstruction des mineures enceintes**.76 Des pays tels que le Kenya, la Zambie, le Botswana et le Malawi ont par consquent reconnu de faon explicite le droit des filles la rintgration de la scolarit aprs laccouchement.77 La Tanzanie a modifi ses lois en 2010 de faon autoriser les jeunes mres rintgrer lcole et a fait paratre des directives sur les moyens de rintgrer les mres adolescentes dans lducation. Des programmes ont ainsi t mis en place pour sensibiliser aux droits des adolescents.78,79 Cependant, il se peut que certaines familles cherchant protger les filles dune grossesse prcoce sappuient sur de nouvelles mesures qui en fait les exposent ce risque. Par exemple au Cameroun, un pays qui compte un taux lev de 33 % de grossesses prcoces, la pratique du repassage des seins sest rcemment dveloppe, les familles essayant ainsi de cacher le dveloppement sexuel de leur fille. 80 Le Comit du Droit conomique, social et culturel a reconnu cette nouvelle pratique dans sa session de 2011, et a not quil y avait un vide juridique en ce qui concerne cette pratique. 81 Le Cameroun sest engag faire passer un projet de loi sur les violences envers les femmes. 82 Le mariage prcoce peut aussi avoir un effet ngatif sur les droits de ladolescente lducation. En Tanzanie le droit permet toujours aux adolescentes de se marier 14 ans. alors que la tanzanie a atteint lducation primaire universelle cinq ans avant la date butoir des Objectifs du Millnaire pour le dveloppement, le mariage est lune des raisons principales des abandons et de lexclusion des filles de lducation secondaire. 83 Cest la fois une indication de la faible qualit de lducation propose au niveau primaire et de limportance de lducation secondaire dans la prvention des mariages et grossesses prcoces. suite la promulgation en 2009 de la loi de protection des enfants ( Law of the Child Act) des groupes de socits civiles ont fait revaloir la solution de lducation secondaire contre le mariage prcoce. 84
* Voir aussi la Confrence Internationale sur les populations et le dveloppement du Caire, 1994, Principe n10 : Chacun a droit lducation, qui devra avoir pour but le plein dveloppement des ressources humaines, et de la dignit et du potentiel humains, avec une attention particulire pour les femmes et les filles... Les intrts suprieurs de lenfant seront les principes directeurs de ceux qui sont responsables de leur ducation et de leur orientation ; cette responsabilit est tout dabord celle des parents. **Selon larticle 11 (6) : 6. Les tats parties la prsente Charte auront toutes les mesures appropries pour sassurer que les mineures qui tombent enceintes avant davoir termin leur ducation auront une chance de continuer leurs tudes sur la base de leurs capacits individuelles.
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Le porridge que je prends au petit-djeuner lcole est mon premier repas de la journe normalement parce quon a rarement assez manger la maison. Laprs-midi, jai du porridge avec des lgumes secs et a mencourage venir lcole tous les jours... Lerato, 11 ans, Bokong, Lesotho85 Si je ntais pas revenue lcole, jaurais fini la rue. Les biscuits mont donn une raison de continuer ma scolarit et de suivre mon rve. Rehena, 13 ans, district de Bagerhat, Bangladesh86
Un autre facteur cl de la dscolarisation des filles est leur sant. Dans la cohorte de filles de six ans que Plan suit depuis la naissance, la sant a toujours t une question importante. Dans les pays aux indicateurs de sant les plus bas de cette tude le Togo, le Bnin et lOuganda les filles sont non seulement confrontes au challenge journalier de la mauvaise alimentation, mais elles doivent de surcrot se battre contre les assauts constants de la maladie et des affections diverses. Dans une famille cambodgienne (voir page 51), le manque de nourriture a reprsent une lutte pour la mre aussi bien que ses filles. La discrimination contre les filles lintrieur des familles peut aussi contribuer leur sous-alimentation. Et quand les filles arrivent ladolescence, que leur corps change et quelles commencent avoir leurs rgles, la sous-alimentation peut entraner une anmie (carence en fer). Le taux danmie chez les filles de 15 19 ans est de 55 % en moyenne en Inde (et frlant les 70 % dans certaines rgions), 68 % au Mali et presque 50 % en Tanzanie, ce qui tmoigne de la persistance dune alimentation insuffisante chez les filles. 87,88 Lanmie peut entraner une fatigue accrue, une concentration dficiente et des capacits cognitives rduites. Ainsi une mauvaise sant nuit aux possibilits quaurait une fille de se rendre lcole et dy russir si elle y arrive. De mme, les parents touchs par linscurit alimentaire sont plus susceptibles denvoyer leur fille lcole sils savent quelle aura au moins un bon repas dans la journe sans avoir entamer le budget familial. Quand des rations pour la maison sont fournies en plus de celles consommes lcole, les familles dfavorises sont encourages envoyer leur fille lcole et ly maintenir. 89
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Sant et nutrition
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RePas sCoLaiRes et Rations eMPoRteR, PRoGRaMMe aLiMentaiRe MonDiaL, Ghana au Ghana, le Programme alimentaire Mondial (PaM) a lanc une campagne dalimentation scolaire qui combine des repas servis lcole et des rations ramener chez soi qui sont assujettis aux taux dassiduit des filles. Ce programme a eu un norme impact sur le taux dinscription de filles lcole qui a augment de 46 % en une seule anne, sur les taux de frquentation, qui doivent tre de 85 % pour quune lve puisse obtenir les rations pour la maison, et sur le maintien en scolarit qui a plafonn 99 %. 90 Ce qui rsume le mieux le succs de ce programme de repas scolaires cest moins les statistiques que le tmoignage de Rashidatu, une lve de lcole primaire our Lady of Peace de Bimbilla, au Ghana. elle a dit au PaM quauparavant il y avait beaucoup dlves qui svanouissaient de faiblesse pendant les assembles matinales de lcole. Depuis le dbut du programme de repas scolaires, cependant, elle a remarqu que ces incidents ont pratiquement cess. Dautres mesures telles que des potagers au sein de lcole, se sont aussi rvles utiles pour faire en sorte que filles et garons puissent avoir un repas nutritif par jour lcole.
le djeuner, au Ghana.
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reaksa et sa mre.
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respiratoire aige. Puis elle a failli mourir en 2010 cause dune mauvaise raction aux mdicaments. La petite sur de Reaksa, Sophea, qui a quatre ans, nest pas en bonne sant non plus et marche difficilement. Teur a estim que Sophea tait malade trois semaines par mois. Bien que les traitements mdicaux soient gratuits au Cambodge pour les familles les plus dfavorises, le fait que lhpital le plus proche se trouve presque 50 kilomtres de chez Reaksa signifie que sa famille doit sacquitter de frais de transports trs lourds environ 5 dollars par voyage. En 2009, Teur a fini par devoir 50 dollars son employeur, ayant d lui demander une avance de salaire pour pouvoir aller voir Reaksa lhpital. Teur nous a confirm que le plus dur quand on lve des enfants cest de trouver largent pour les nourrir et les aider quand ils sont malades . Quand les chercheurs sont alls voir la famille cette anne, Teur leur a expliqu que la situation de sa famille stait bien amliore. Son travail actuel, pour lequel elle est paye 50 kilos de riz par mois, lui a permis de faire en sorte que sa famille soit mieux nourrie. Malgr tous les challenges qui les attendent, Teur est bien dtermine envoyer ses filles lcole. Reaksa nous a dit quelle voulait devenir enseignante. Cependant, jusqu cette anne, sa sant fragile ne lui avait pas encore permis daller rgulirement la maternelle. Teur trouve quelle va mieux cette anne ; elle est inscrite et y va rgulirement. Reaksa doit commencer lcole primaire en septembre. Teur nous explique : Je suis fire de mes petites parce quelles sont trs intelligentes.
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reaksa.
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talent.
soutien De faMiLLe 14 ans 97 Talent, du Zimbabwe, soccupe de ses jeunes frres et surs: Cest moi le chef de famille ; mon pre et ma mre sont tous les deux partis un jour quand javais huit ans sans dire au-revoir. je ne sais pas o ils sont partis, mais ils mont laisse seule pour moccuper de mes frres et surs, et je nai pas eu de leurs nouvelles depuis quils sont partis. Donc cest mes frres et surs et moi de nous dbrouiller pour manger. tous les jours pendant la haute saison je me rveille trs tt avant le lever du jour pour essayer daller travailler dans les champs pour trouver assez dargent pour nous nourrir, mes frres et surs et moi. Cest trs dur. Je reste travailler dur dans les champs jusqu environ 4 heures de laprs-midi. En basse saison, jai du mal trouver du travail. Je fais aussi la plupart de la cuisine et du mnage, mais parfois mon petit frre maide, mme sil na que sept ans. je ne vais plus lcole je ny ai pas t depuis 2009. il ny a pas assez dargent pour payer mes frais de scolarit. Peuttre quun jour quand mes frres et surs seront plus grands je pourrai y retourner. Japprendrai et je russirai dans toutes les matires, et je pourrais trouver un meilleur travail et avoir une vie meilleure. Parfois, je rve de devenir enseignante ou peut-tre infirmire.
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Au Pakistan, plus il y a de jeunes frres ou surs, plus les filles adolescentes ont de travail domestique la maison.98 Dans ces cas-l, des programmes de protection et de dveloppement de la petite enfance ou bien des crches peuvent tre bnfiques pour librer du temps pour ces filles et sassurer que leurs petits frres et surs soient gards pendant quelles sont lcole. De mme, dans beaucoup de pays, le travail des garons et des filles nest pas le mme les garons ont tendance faire du travail comme rassembler les troupeaux alors que les filles font des travaux domestiques.99 Cest la charge de temps des corves qui pose un problme ltude de Plan Building Skills for Life (des comptences pour la vie) a tabli que les filles scolarises utilisent 65 % de leur temps pass la maison accomplir des tches domestiques.100 Ce chiffre augmentait encore 74 % pour les filles dscolarises des mmes pays.101 Et quand au besoin daide la maison sajoute la prfrence donne aux garons pour lducation, les filles ont encore plus de risques que les garons de ne jamais atteindre le secondaire, ou de dmissionner. La pauvret est aussi un facteur significatif. Une enqute en gypte a fait tat dune relation trs forte entre la pauvret des mnages, le fait que les filles font de longues heures de travaux domestiques et la frquentation rduite de lcole.102
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Nous navons pas dindication prcise du nombre de filles qui se font violer lcole. a ne fait pas partie de ce qui est valu. Donc ce qui nest pas mesur nexiste pas... Ce que nous avons remarqu cest que ce sont [les]indicateurs qui dterminent limportance accorde un phnomne... et cest l que vont les subventions. Fonctionnaire sud-africaine, 2009103 Mon professeur de maths ma demand de tomber amoureuse de lui, mais jai trouv a vraiment difficile. Cest devenu un problme entre nous. a chaque fois que je me trompais ou que je faisais une btise je suis presque toujours punie. Cest aussi pour a que je dteste lcole et que jai abandonn. Adolescente, Sierra Leone104
Dans le monde entier, la violence envers les filles lcole est toujours trs prsente, notamment la violence sexuelle perptre par les autres lves et les enseignants. Il est trs difficile de trouver les chiffres exacts, mais lOrganisation mondiale de la sant a estim que ne serait-ce quen 2002 quelques 150 millions de filles et 73 millions de garons de moins de 18 ans ont subi un rapport sexuel forc ou dautres formes de violence sexuelle.105 Des tudes montrent que les filles sont plus susceptibles dtre agresses en rentrant de ou en allant lcole, dans les toilettes ou ses abords, dans des classes vides, dans les salles dinformatique, les bibliothques ou les dortoirs ou prs du primtre de lcole.106
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La violence au sein des coles est induite en partie par des croyances et des attitudes culturelles profondment ancres.107 Une enqute interne effectue en 2007 sur tous les pays dans lesquels opre Plan a trouv que les principaux problmes de violence scolaire affectant les enfants sont les chtiments corporels, la violence sexuelle et le harclement.108 Ces rsultats ont pouss Plan crer Learn without Fear (apprendre sans peur), une campagne pour mettre fin la violence contre les enfants lcole, avec un effort particulier au niveau des problmes principaux identifis ci-dessus. Learn Without Fear a constat quil y a un tel nombre de professeurs coupables davoir manuvr pour obtenir des faveurs sexuelles que les enfants ont dvelopp leurs propres expressions pour dcrire ce phnomne. Par exemple, au Gabon, au Cameroun et travers lAfrique de lOuest ils parlent de moyennes sexuellement transmissibles et au Mali de la menace du bic rouge un chantage la mauvaise note si les filles nacceptent pas les avances sexuelles de leur professeur.109 tout Le viLLaGe en PaRLait Je russissais bien lcole, mais il a fallu que je parte cause dun de mes professeurs il ma demande en mariage et jai refus son offre. Comme a ne lui a pas plu, il sest mis me gronder tout le temps devant mes camarades de classe et ctait insupportable. Jen ai parl ma mre qui a voulu influencer ma dcision mais jai fait mon choix et je ne voulais pas revenir dessus. Comme ma mre savait que je ne changerais pas davis elle a fini par accepter de me laisser quitter lcole. Tout le village en parlait et du coup le professeur a t chang dcole. Cest vrai que le professeur nest plus l mais moi javais dj arrt lcole. Mon pre nest pas content depuis que je ny suis plus et narrte pas de me dire quil faut que je dcide entre me marier ou faire des tudes. A ce moment-l je sortais avec un garon du village, mais un de mes cousins que je naimais pas essayait de sortir avec moi. et quand jai arrt lcole, une semaine aprs, mon pre ma donne en mariage ce cousin sans prvenir. Jai dcid de me sauver mais je navais pas dargent et mon petit ami ma conseill de rester parce que cest lui quon accuserait si je partais. Jai dcid de rester et de suivre ses conseils mais je savais que je ne tiendrais pas longtemps dans ce mariage. Jai perdu ma virginit avec mon petit ami avant de me marier. Aprs le
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mariage je suis alle vivre avec mon mari mais je me disputais avec lui tous les jours parce que je refusais de coucher avec lui et il me frappait. Tous les voisins savent quil me frappe tout le temps. avant-hier les voisins lont dit ma mre et elle est venue me chercher tout de suite. Depuis je vis chez mes parents et je veux divorcer et me marier avec mon amoureux parce que cest lui que jaime. Tout a cest cause de mon professeur. Jeune fille de 17 ans, Sngal
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Quand jtais petite, vers sept ou huit ans, ma mre me disait que je ne pouvais pas aller lcole parce que je devais aller travailler avec elle dans les rizires. Un jour jai pris un carnet et je suis alle lcole quand mme. Ma mre est venue et elle ma traine hors de la classe et ma ramene aux champs. et puis un jour quand javais 14 ans un homme est venu dans mon lit. Je lui ai demand qui il tait et il a dit quil allait devenir mon mari. Ma mre avait donn son accord pour que je lpouse. Jeune fille de 17 ans, Bokeo, Laos111
Nombre de politiques et de projets ont encourag les parents simpliquer davantage dans lorganisation de lcole et la prise de dcisions pour soulager leurs inquitudes concernant les soins et la protection apports leur fille lcole. LUNICEF cible directement limplication des parents dans ses Child-Friendly Schools (des coles favorables aux enfants ou amies des enfants ). Il sagit dun programme qui sapplique lcole entire et opre tous les niveaux de la communaut scolaire, avec un principe cl pour encourager les parents, et les mres en particulier, simpliquer dans lcole. Ce projet ayant tout dabord fonctionn au niveau de lducation de base, il tend maintenant son influence au secondaire, et on en rapporte un effet positif sur la frquentation et le nombre dinscriptions des filles.112
La Camfed sapplique aussi faire avancer limplication des parents dans les coles par le biais de comits communautaires et de groupes de soutien aux mres. Selon la Camfed, les femmes sont aujourdhui plus susceptibles dencourager leur fille rester scolarise et daffronter les obstacles lducation des filles par le biais de la communaut et de lcole.113 tRavaiLLeR en CoLLaBoRation aveC Des Chefs tRaDitionneLs PouR enCouRaGeR Les PaRents au nord du nigria, luniCef a lanc lInitiative pour lducation des filles ( Girls education Programme ) qui travaille en relation troite avec des chefs traditionnels et religieux pour quils parlent directement aux pres et aux mres de limportance denvoyer et de maintenir les filles lcole. Dans cette zone majoritairement musulmane les chefs expliquent leur congrgation quils manqueront de femmes professeurs ou docteurs pour travailler avec les femmes de leur communaut sils nencouragent pas leurs filles tre instruites et formes au professorat ou la mdecine. Ce message a un fort cho dans ces communauts et son impact sur les taux dinscriptions et de frquentation des filles est trs positif.114
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en premier, les filles qui y sont confrontes sont aussi confrontes la fin de leurs annes dinstruction. Comme nous lavons dj mentionn, une fille sur sept dans le monde est marie avant ses 18 ans et une sur quatre est mre avant la majorit.116 Pour les filles, il y a un certain nombre davantages retarder mariage et grossesse. Une fille ge de 16 ans ou moins est quatre fois plus expose la mortalit maternelle quune femme de plus de 20 ans.117 Le mariage prcoce est lui aussi associ un risque accru de violence commise par un intime et disolement social.118 De plus, plus une fille est jeune lorsquelle se marie, plus elle est susceptible de se retrouver dans une union polygame ou de se marier avec un homme bien plus g quelle, ce qui est li un surcroit de violence conjugale.119 La grossesse et le mariage prcoce sont donc deux problmes qui devraient tre traits sparment en ce qui concerne lexprience et le contexte des filles risque, mais ils sont trs similaires dans la faon dont ils affectent la vie des filles et leur ducation.
jai tRs PeuR120 Naomi vit dans une rgion rurale de lthiopie. elle a 10 ans. elle voudrait devenir enseignante et pouvoir soutenir ses parents financirement. Elle ne veut se marier que plus tard car elle trouve que lducation, cest mieux pour moi . Elle sinquite de son tat de sant : Parfois ma maladie [le paludisme] est trs forte et ces jours-l je mabsente de lcole. a me dsole. Jai trs peur que cette maladie continue empirer plutt qu samliorer et que a se mette en travers de mon ducation et dautres aspects de ma vie. Naomi a aussi peur que ses parents la forcent se marier. Mais sa mre veut que sa fille ait les chances quelle na pas eues pour son propre mariage prcoce : Lducation cest la chose la plus importante pour changer de vie ; cest la meilleure alternative des filles prsent. Cest ce que je lui souhaite mais je ne connais pas les intentions de son pre... Son intrt, cest quelles [ses filles] se marient ; et quil puisse en retirer largent que la famille du mari donne la marie. si une de mes filles est choisie demain, le lendemain les familles du mari apporteront une trs grosse somme dargent 1000 birr (56,80 dollars) pour commencer, et 5 bufs et il y aura encore de largent la fois suivante. Parfois ils prennent les filles pendant quelles jouent avec leurs amies ou quelles sont chez des voisins pour faire passer un message. Pourtant, la mre de naomi pense que ses frres [les oncles de Naomi] laideront persuader son mari de ne pas marier Naomi tant quelle naura pas fini son cursus scolaire. Elle nous explique aussi que les frres de Naomi, en particulier le plus g, lui ont conseill de persvrer dans son ducation et lont persuade de continuer quand elle envisageait dabandonner pour travailler et soutenir le foyer. Pour lanne venir, naomi frquentera lcole locale, mais aprs cela sa mre pense quelle ferait mieux de continuer la ville. Cest une nouvelle source de peur, celle que sa fille se fasse violer ou quelle soit en proie aux maladies. Mais elle est aussi rassure car Naomi naura pas de problme puisque ses frres, ses oncles et sa grand-mre sont l-bas .
Quelques gouvernements se sont attaqus ce problme en essayant de supprimer quelquesuns des obstacles qui empchent jeunes femmes et filles maries de frquenter lcole. Parmi ces mesures il y a la possibilit de prendre des chemins alternatifs vers lducation, comme mentionn plus haut dans ce chapitre, et la mise en uvre de politiques spcifiques qui protgent le droit lducation des filles indpendamment du fait quelles soient maries ou quelles aient des enfants. Au Malawi, seules 31 % des filles vont jusquau bout du cycle primaire et peine 11 % terminent le secondaire avec un diplme, avec des taux dabandon chez les filles qui dpassent largement ceux des garons.121,122 Cest encore plus dur pour les mres adolescentes.123 Bien quune loi officielle au Malawi permette aux jeunes mres de retourner lcole, cela suppose des dmarches excessivement difficiles et bureaucratiques.124 En Zambie en 1997 le gouvernement a adopt une nouvelle politique pour aider les jeunes filles enceintes et les jeunes mres se maintenir lcole. Cette politique, soutenue par la Federation of African Women Educationalists (FAWE) qui formait des enseignants, faisait de la sensibilisation et observait les pratiques au sein des coles a eu un impact positif sur le maintien des filles lcole plus longtemps et a rduit le nombre dabandons pour cause de grossesse.125 une CoLe PouR jeunes MaMans faWe, ZaMBie jai 18 ans, et je suis en terminale. Mes parents sont tous les deux morts. jhabite avec mon oncle et ma tante. Le neveu de ma tante aussi vivait avec nous, et un jour il est entr dans ma chambre et ma viole. Comme je nai pas eu mes rgles pendant deux mois, je me suis rendue compte que jtais enceinte... Le lendemain je nai pas eu le courage de me lever et daller lcole. En fait, jai ralis que lcole ctait fini pour moi. Ma tante est alle l-bas pour dire la principale que jtais enceinte et que je ne pouvais pas continuer mes tudes. La principale a demand me voir. Quand jy suis alle elle ma dit que je pourrais y retourner une fois que mon bb serait sevr... en janvier 2004, jai rintgr lcole. Mon oncle ma reprise chez lui. jai loccasion davoir une deuxime chance dans la vie. Javoue quavant je ntais pas raisonnable. Maintenant je suis trs srieuse. Lcole a t merveilleuse. Les professeurs et les autres tudiants me traitent normalement. Si quelquun a dit du mal de moi, je ne lai pas entendu. Jeune femme, 18 ans, Zambie
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MA MRE MENCOURAgE suD-souDan 7 % des filles du sud-soudan sont donnes en mariage avant lge de 15 ans et 45 % le sont entre lge de 16 et 18 ans.126 Le projet Right to Choose (droit au choix) de Plan au Sud-Soudan travaille largir laccs lducation pour les filles et les jeunes femmes en tchant de rduire le nombre de mariages prcoces aussi bien que de soutenir les filles maries ou enceintes dans la poursuite de leur scolarit. Ce projet vise faire changer les mentalits des lves en communiquant sur limpact ngatif de certaines croyances et pratiques culturelles. Il agit dans le cadre informel de clubs de filles et se sert de diverses activits telles que la radio et les groupes de discussion pour parler de questions comme la sant, en particulier sexuelle et reproductive, et lducation. gloria est mre de deux garons et elle participe au projet: Jaime lcole. Jaime tudier et apprendre. jai lintention dy retourner quand mon bb sera assez grand. Il na que sept mois mais quand il aura un an je retournerai lcole. Lducation cest trs important pour les filles ; cest pour cela que je veux y retourner. Ma mre veut bien que je continue ma scolarit. Elle mencourage aller jusquau bout. Jaimerais que tous mes enfants aillent lcole. Il faut que les filles et les garons aillent lcole. Pour linstant jai deux garons et quand jaurai une petite fille elle aura les mmes droits que ses frres. 127 Le mariage prcoce est li de trs prs des pratiques et des croyances nfastes en ce qui
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concerne le rle des filles et des femmes dans la socit. Pour changer ces attitudes il faut une coordination trs serre avec les chefs traditionnels et religieux ainsi quun travail qui couvre de multiples secteurs, y compris les dcideurs en matire de sant et de travail, comme nous le verrons dans la partie sur les rles masculin et fminin. veRs une soLution UN inDiCe DaCCs Pour valuer vritablement laccs, pour que les dcideurs se fassent une image raliste de la faon dont le droit des filles lducation sexerce ou pas, les gouvernements et les ducateurs doivent mesurer la frquentation en mme temps que les inscriptions, la transition et lachvement. en sappuyant sur les recherches de Keith Lewin, Professeur dducation lUniversit du Sussex, un indice daccs qui traduit toutes ces mesures pourra tre le rvlateur de la cohrence et de la profondeur de lengagement pour lducation des filles. Il permettra de constater ce qui arrive durant lanne scolaire, pas juste au dbut et la fin.128 Pour dpeindre avec le plus de prcision possible laccs des adolescentes lducation, il faut que les donnes soient ventiles par niveau de pauvret, situation gographique et appartenance ethnique au sein des pays. Des recherches rcentes ont plaid pour des mesures adaptes lquit de faon ce que les pays tmoignant dune grande ingalit des salaires, o les filles dfavorises ont des taux dinscription ou de transition
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bien plus bas que les plus riches, soient pnaliss dans toutes les statistiques au niveau national.129 Les mesures actuelles ne prennent pas en compte les ressources, ce qui fait que laugmentation du nombre de filles aises scolarises masque le nombre effarant de filles trs dfavorises qui ne le sont pas.
Ce morne rsum se base sur les rsultats dune tude effectue par Plan sur neuf pays. Il sagissait de dterminer les raisons de laugmentation des taux dabandon des filles la pubert.130 Ltude a trouv que dans beaucoup de pays la place de ladolescente continue tre la maison, et que cela a des retombes sur son accs lducation. Lducation des garons est plus importante que celle des filles , nous a dit un homme au Cambodge. Plus tard ce sera le garon qui sera chef de famille. Mme dans les limites de leur future vie domestique les filles comme Harika, cidessous, voient bien les avantages quelles pourraient tirer dune scolarit aussi longue que possible. Elle sait que sa famille persistera vouloir la marier mais elle continue se battre pour rester lcole ; son pragmatisme lui permet dobtenir ce quelle veut dans les limites de la vie telle quelle la connat. Qui sait le chemin que pourra parcourir la prochaine gnration ?
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UN MARI INSTRUIT131 harika vit dans ltat rural de andhra Pradesh et vient dune communaut conomiquement et socialement dfavorise. Elle explique sa volont daller lcole mais mes parents ont dit non au dbut. Plus tard, quand jai insist, ils ont t daccord pour menvoyer continuer ma scolarit. elle poursuit : Sils menvoient continuer mes tudes il faudra que je continue, et sil y a une proposition de mariage entre-temps, il faudra que jarrte. Cest pour a que ma mre avait dit non. Mon pre a dit quil fallait que jtudie et que, quoi quil arrive dans lavenir, on verrait bien. Le frre de Harika soutient son ducation : Cest lui qui a convaincu mes parents de menvoyer luniversit. Harika conoit son ducation comme une voie vers une vie meilleure : Si on travaille bien lcole, on a des chances davoir un mari instruit. Cela pourrait lui permettre dchapper au travail la ferme : Si on a un mari qui travaille dans lagriculture, on doit aller aux champs et travailler, et si on a un mari instruit, on peut tre heureuse [...] On voit nos parents travailler et on se dit que a ne devrait pas tre comme a... ils travaillent aux champs et ils travaillent dur tous les jours. Les filles sont souvent vues comme les garantes de lhonneur familial. Les parents et mme les frres pensent que le comportement des filles, leur choix de vie et leur attitude rejaillissent sur lhonneur de la famille et la faon dont celle-ci perptue et protge sa culture.
perdre leur fille, quelle deviendra moderne et occidentalise. Qui plus est, la mobilit des filles peut tre restreinte par certaines communauts religieuses et la scolarit spare filles-garons peut tre obligatoire. Do quelles viennent, ces attentes et ces contraintes sexospcifiques peuvent affecter la capacit des filles accder une ducation aussi bien que leur propre envie de sy lancer. Dans des socits trs traditionnelles, telles que celle du Nord du Nigria, on trouvera peu de filles dans le systme ducatif officiel, mais de nombreuses filles sont inscrites dans les coles islamiques.134 Ces coles sont destines exclusivement aux filles, sont gres par la communaut et enseignent un programme coranique limit. Les coles coraniques sont un dfi significatif au systme ducatif traditionnel car elles procurent une ducation alternative pour les filles qui sous un abord acceptable et sr enseigne aussi aux filles la soumission vis--vis des hommes.135 La politique actuelle du gouvernement est de tenter dintgrer des sujets gnraux dans le programme de ces coles, largissant laccs des filles des sujets fondamentaux tout en conservant la nature acceptable et scurisante de ces coles.136 LaLPhaBtisation DistanCe Development in Literacy (DiL) (Dveloppement de la littratie) travaille dans certaines des rgions les plus difficiles daccs du Pakistan pour proposer des coles communautaires et sans danger pour filles. Cet organisme dlivre une ducation de qualit qui se concentre sur la formation des enseignants et lutilisation de technologies de pointe lcole. en mme temps, il travaille en collaboration troite avec les chefs communautaires locaux et les parents pour faire en sorte que les coles soient considres acceptables pour les filles de la communaut. grce tout ce travail, le DiL a tabli la premire cole secondaire pour filles upper Dir, un district tribal trs conservateur du Pakistan en bordure de lafghanistan.137
ils disent quil y va de leur honneur et quelles les filles nont pas le droit de prendre leurs propres dcisions. Le wadhera (propritaire) de ce village a une grande influence sur lducation des filles. Professeur principal, District de Muzafargarh, Pakistan132
Les chefs traditionnels et religieux peuvent, mais ne le font pas toujours, perptuer cette opinion des filles. Un chef religieux au Pakistan a dit : Dans notre village, les filles nont aucun droit de faire des suggestions concernant les dcisions les plus importantes de leur vie, bien que de telles limites ou restrictions nexistent pas dans lislam. Si les parents avaient reu une ducation religieuse, ils ne priveraient pas leurs enfants dducation. 133 Les familles et les communauts pensent souvent quune ducation formelle leur fera
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Quoique laccs lducation ait connu une amlioration au niveau mondial, il y a un nombre significatif de filles qui, aux abords de ladolescence, ne participent que trs peu ce progrs, voire pas du tout. Dans ce chapitre, nous avons propos un bref aperu de la catgorie de filles qui sont perdues dans les statistiques nationales... les trs pauvres, celles qui sont isoles gographiquement et celles que les familles ne voient quau travers du prisme de leur rle domestique. Comme nous lavons vu, il y a beaucoup de raisons qui font que les filles sont susceptibles dabandonner leur scolarit pendant ladolescence, en particulier autour de lge de 14 et 15 ans.138 Dans de nombreux pays, au moment de la transition entre le primaire et le secondaire, le taux dinscriptions des filles chute
Conclusion
brutalement, et cest cette transition quil faut suivre avec une plus grande attention.139 Si lon ne se penche pas sur les environnements sociaux, conomiques et psychologiques dans lesquels grandissent ces filles, si lon ne prend pas en compte le contexte de leur vie ou de ce quen pensent leurs parents et leur communaut, nous avons peu de chances de faire respecter le droit des filles lducation. Les filles et la socit dans laquelle elles vivent en tireront un bnfice si elles sont plus nombreuses tre scolarises, mais les inscriptions seules ne sont pas un indicateur fiable de leur frquentation des cours. Faire respecter le droit des filles une ducation secondaire complte reste un challenge considrable, et si lon ne sattaque pas aux problmes que nous avons abords dans ce chapitre, cela ne se concrtisera ni pour cette gnration ni pour la suivante.
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une aiDe monTaire pour les TuDes Cynthia B. Lloyd examine les implications des transferts montaires conditionnels
plus rpandues aprs le primaire, un niveau o les frais de scolarit sont toujours trs usits. Ces bourses sont alloues soit directement aux coles participantes pour couvrir les frais des lves dsigns soit aux enfants ligibles sous la forme dallocation lie au paiement des frais de scolarit. Le Girl Scholarship Fund (Fonds de bourses pour les filles), au Bangladesh, qui a dmarr en 1994, en est lexemple le plus connu. De nouveaux modles de programmes ont merg ces dernires annes qui incitent la fois parents et enfants, et combinent des paiements en liquide et en nature, ce qui brouille les distinctions traditionnelles entre les transferts montaires conditionnels et les programmes de bourses dtudes. Il y a une dizaine dannes, les premiers succs de ces programmes en Amrique Latine pour stimuler les taux dinscription et de frquentation scolaires ont attir lattention de lopinion internationale. Ils ont bientt t vus comme des modles prometteurs non seulement pour rpondre aux besoins des Objectifs du Millnaire pour le dveloppement (OMD), qui visent rduire la pauvret, mais aussi pour les OMD 2 et OMD 3, qui portent sur la ralisation de lachvement de lenseignement primaire universel et sur la parit filles-garons dans lducation. Maintenant quon a accs aux donnes sur les rsultats dapprentissage, la crise de la qualit ducative est de plus en plus reconnue.142 Par consquent, lattention internationale passe des objectifs lis au nombre dinscriptions et la frquentation pour se concentrer sur les objectifs qui prennent en compte les dimensions cls de lapprentissage, ce qui entrane un remise en question des stratgies ducatives passes. De plus, lintgration rapide des enfants dfavoriss dans des classes dj surpeuples met mal lobjectif international consistant fournir une ducation de qualit adquate pour tous.
Les transferts montaires conditionnels ou conditional cash transfers (CCT) ont dbut en Amrique Latine la fin des annes 1990 comme programmes globaux contre la pauvret qui combinaient laide sociale avec des incitations la formation de capital humain. Dans beaucoup de lieux dfavoriss, les parents sous-investissent dans la scolarit de leur enfant mme quand il ny a pas de frais de scolarit et que les bnfices potentiels sont importants. La raison en est que la survie de base requiert la participation de leurs enfants dans le travail ncessaire pour nourrir la famille. Les programmes de transferts montaires originaux Progresa/Oportunidades au Mexique et Bolsa Escola au Brsil, par exemple taient conus pour fournir un filet de scurit aux plus dfavoriss, tout en les encourageant investir davantage dans la sant et lducation de leurs enfants. Les objectifs ducatifs et sanitaires de ce projet taient secondaires par rapport ceux qui sattaquaient la pauvret ; cela a permis dobtenir plus de soutien pour ces programmes.i Les parents dmunis les mres en gnral qui vivaient dans les zones de rayonnement aux taux de pauvret trs levs recevaient de largent condition de remplir certaines conditions comme la frquentation de lcole par leurs enfants et/ ou des visites au dispensaire. Ces dernires annes, ces programmes ont dpass les frontires de lAmrique Latine et ont t adapts des priorits politiques qui vont au-del de la rduction de la pauvret. La promotion directe de lducation des filles fait partie de ces priorits.140 Les transferts montaires et les bourses rduisent tous deux les cots de la scolarisation mais le font de faons diffrentes.ii Les premiers sont des incitations pour les parents alors que les bourses sadressent plutt aux enfants. Inciter les parents sous la forme de bnfices financiers a peu de chances daffecter les motivations intrinsques des enfants vis--vis de lducation dans leurs premires annes.141 Cependant, quand les enfants arrivent ladolescence, une bourse peut tre un facteur dautonomisation pour une fille, ce qui renforcerait encore son intrt ducatif. En ce qui concerne les allocations, elles ne sont pas sujettes restrictions quant la faon dont elles sont dpenses, du moment que les conditions du programme en termes dassiduit et de rsultats sont remplies. Les bourses, par contre, se rduisent aux dpenses ducatives, et parfois mme linscription dans une cole ou un ensemble dcoles en particulier. Elles sont
Les transferts montaires conditionnels avec composante ducative ont toujours t de porte variable, des initiatives nationales contre la pauvret telles que Progresa/Opportunidades au Mexique des programmes rgionaux ou pilotes qui se concentrent exclusivement sur lducation, comme le projet de rforme du secteur ducatif du Pendjab au Pakistan.143 Dans la plupart des cas, les conditions de participation
i De la mme faon que laide sociale pour les pauvres aux tats-Unis a t rendue plus acceptable l-bas par le biais dune rforme institue durant ladministration Clinton qui encourageait faire la transition de cette aide sociale vers lobtention dun emploi. ii Les bourses sont parfois appeles allocations . Les termes bourses et allocations sont interchangeables.
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ont t dfinies en termes de niveau de frquentation mensuelle minimum ; ces conditions incluent rarement des attentes lies la russite de tests ou la vrification des acquis. Quoiquaucun des premiers programmes contre la pauvret nait explicitement t conu pour traiter des ingalits entre les sexes, des exemples plus rcents, tels que ceux du Pakistan et du Malawi, se sont adresss exclusivement aux filles. Ceux qui comprenaient un lment ducatif ont tous eu pour effet des hausses considrables des taux dinscriptions et des gains plus long terme au niveau de la russite scolaire, en particulier l o les taux taient bas avant le dmarrage du programme, les plus grandes avances tant au niveau des classes de transition.144,145 Des objectifs bien tablis et des mcanismes efficaces pour tablir lligibilit et contrler lapplication de ces programmes sont tous des lments fondamentaux. Ils utilisent souvent un ciblage gographique associ une slection spcifique de mnages pour sassurer que les allocations touchent exclusivement ceux qui en ont besoin. Les premiers programmes ont mis la barre haut pour ce qui est du contrle et de lvaluation, avec surtout Progresa au Mexique qui a dmarr dans le cadre dun projet pilote sous la forme dun essai randomis avant dtre tendu lensemble de la nation.146
Ceux qui ont t conus pour tre des filets de scurit pour les pauvres procurent aux parents des transferts montaires de la mme valeur pour inscrire les filles et les garons. La seule exception a t Progresa/ Opportunidades au Mexique o les mres ont reu plus dargent pour leur fille que pour leur garon pour une inscription dans le secondaire et au niveau lyce parce quil y avait un lger cart entre les sexes ces niveaux quand le programme a commenc. Toutes les tudes valuant limpact de ces programmes sur le taux dinscriptions ne se sont pas penches sur les diffrences de rsultats entre garons et filles. Behrman, Parker et Todd (2011), dans une analyse rcente des effets de ces programmes sur les genres, ont trouv que dans la plupart des cas o les diffrences entre les sexes ont t mesures, les effets sur les taux dinscriptions ont t les mmes sur les garons que sur les filles. Les exceptions ont toutes dmontr des amliorations lgrement plus accentues chez les garons que chez les filles. De nombreuses tudes ont essay de dterminer si la conditionnalit amliore ou non lefficacit des rsultats ducatifs.147 La rponse est un oui sans quivoque. Dans le cas de Progresa, au Mexique, les enfants dont la frquentation de lcole a t contrle ont t considrablement plus assidus, en particulier ceux qui passaient du primaire la siximeiii.148 Plus rcemment,
iii Ces conclusions ont t tires dune tude comparative entre le nombre dinscriptions denfants dont les parents navaient pas eu le formulaire permettant de contrler la frquentation et celui les enfants dont la prsence tait contrle.
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une tude pilote randomise au Malawi a compar les effets de transferts montaires non conditionnels (UCT, unconditional cash transfer) pour des filles scolarises entre 13 et 22 ans avec ceux des transferts conditionnels (CCT) sur 80 % de la frquentation mensuelle. Elle en a conclu que lapplication de conditions ces transferts rduisait considrablement les taux dabandon scolaire et avait aussi un impact modeste mais significatif sur leur comprhension de langlais.149 Des recherches rcentes pour tablir limpact des programmes de transferts montaires conditionnels conus exclusivement pour les filles au Pakistan et au Malawi ont apport des dtails supplmentaires sur leur mise en uvre dans deux cadres trs diffrents. Au Pakistan, fin 2003, on a choisi prs de la moiti des districts du Pendjab aux taux dalphabtisation les plus bas pour un programme de transferts montaires conditionnels pour soutenir les filles inscrites dans des coles gouvernementales.iv Chaque fille de la sixime la quatrime qui arrivait maintenir une assiduit moyenne de 80 % recevait une allocation mensuelle de 200 Rs (2,20 USD) v.150,151 En 2006, cette allocation a t tendue aux filles inscrites en troisime et seconde.152 Un des objectifs plus long terme tait daugmenter le nombre denseignantes et de prestataires de services de sant dans les zones dfavorises o lducation fminine tait historiquement faible et par consquent o les coles de filles taient difficiles pourvoir en personnel. Une recherche rigoureuse pour estimer limpact de ce programme pakistanais sur ces quatre premires annes a relev des augmentations du nombre de filles inscrites, dues la baisse des taux dabandon scolaire, de 11 32 % selon la cohorte.153 De plus, il a t observ que des cohortes de filles plus jeunes, qui avaient t exposes au programme plus tard, taient plus susceptibles daller jusquau collge. Lligibilit ntant pas soumise aux conditions de ressources, toutes les colires avaient ainsi la possibilit dobtenir ce soutien financier. Cela fit augmenter le cot du programme car les filles qui seraient alles lcole de toute faon taient aussi bnficiaires. Dautres analyses du programme ont examin quelques-unes de ses consquences imprvues certaines ngatives, dautres positives :154 1 Premirement ce programme a encourag aussi les inscriptions de garons, probablement parce que les
parents hsitaient envoyer les filles lcole sans y envoyer aussi les garons.155 2 Deuximement, les mres des filles ligibles ajoutaient environ deux heures de plus leur temps de tches domestiques pour compenser labsence de leur fille du foyer.156 3 Troisimement, il y a eu une augmentation du ratio lve-professeur dans les districts participants de par le surcroit dinscriptions, avec des implications potentiellement ngatives sur la qualit de lenseignement.157 4 Enfin, la contribution des coles urbaines a t disproportionne par rapport aux gains dinscriptions gnrs globalement par ce programme. Il est probable que limpact a t variable sur les diffrents districts selon les disponibilits des collges pour les filles. Cest que toutes les filles des zones rurales ne sont pas assez proches dun tablissement secondaire.158 Ces tudes illustrent quelques-uns des problmes potentiels prendre en compte quand on mesure limpact dun programme ; peu dtudes dans dautres pays sont alles au-del de lexamen de limpact sur les inscriptions. Lvaluation dun programme pilote de transferts montaires pour soutenir lducation des filles la plus approfondie ce jour a eu lieu au Malawi, o une tude randomise a test limpact des transferts montaires conditionnels (CCTs) par rapport aux transferts non conditionnels (UCTs) dans 176 zones de recensement du district de Zomba dans la rgion Sud du Malawi. Les filles non maries entre 13 et 22 ans, quelle que soit leur classe, en taient le groupe ciblevi. Ce programme payait les frais de scolarit de toutes les colires ligibles inscrites dans le secondaire, parce quil y a toujours des frais de scolarit pour les collges et lyces au Malawi alors que les coles primaires sont gratuites. Cette valuation mesurait les effets du programme sur les inscriptions, la frquentation et les rsultats des tests des adolescentes scolarises qui reprsentaient 87 % de la population cible sur une priode de deux ansvii.159 Des transferts spars avaient t donns aux filles et leurs parents et les sommes taient variables et randomises pour tester les rsultats, des meilleures retombes aux compromis selon que parents o filles recevaient lallocation.160 Les rsultats ont montr des augmentations au niveau des inscriptions et une frquentation journalire accrue pour celles qui taient
iv Toutes les coles gouvernementales du Pakistan sont unisexes, avec exclusivement des enseignantes pour les coles de filles et des enseignants pour les coles de garons. Les coles frais de scolarit rduits sont de plus en plus courantes au Pakistan mais les filles inscrites dans des coles prives ntaient pas ligibles pour le programme. v Dans la plupart des contextes les taux de frquentation des filles sont les mmes que pour les garons, parfois meilleurs. Bien que les colires passent environ une heure de plus par jour travailler en dehors de lcole compar aux garons, la journe scolaire au Pakistan est relativement courte (4,5 5 heures) et les enfants peuvent assumer leurs responsabilits domestiques tout en tant scolariss. Ce chiffre reprsente lgrement plus que le cot de lcole intermdiaire du systme gouvernemental. vi Au Malawi, beaucoup dcolires entre 13 et 22 ans sont toujours dans le primaire qui compte huit classes ou niveaux. vii Les premires offres montaires faites aux filles et leurs parents remontent seulement lanne scolaire 2008 cause dincertitudes au niveau des subventions et ont t tendues par la suite lanne scolaire 2009 mais pas au-del.
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dj scolarises, ainsi que de modestes amliorations des rsultats aux tests. Il a t observ que les transferts conditionnels taient plus rentables que les non-conditionnels pour ce qui est de laugmentation des inscriptions de filles, mme pour des transferts relativement modestes. Dans un contexte dextrme pauvret, des sommes relativement petites suffisaient induire un changement de comportement significatif. De telles amliorations ont pu tre observes quel que soit le destinataire du paiement la fille ou lun de ses parents. Il serait intressant de savoir ce qui est advenu aprs la fin du programme... les filles bnficiaires ont-elles abandonn, ou ont-elles continu lcole ? Mme si elles ont fini par arrter, elles ont d recevoir plus dinstruction quelles nen auraient eue, et on a tout lieu desprer quelles auront un avenir meilleur grce ce programme. Les bourses pour les filles sont un aspect courant des programmes ducatifs conus pour soutenir les adolescentes des pays dfavoriss. Lloyd et Young (2009) ont dcouvert que, sur les 322 initiatives documentes dans le compendium du programme, 43 % proposaient des bourses ou des allocations. Cependant, peu dentre elles avaient t values selon leur impact sur les inscriptions ou lapprentissage, et encore moins sur leur rentabilit. Le plus ambitieux et le plus connu de ces programmes est le plan de bourses pour les filles dans le secondaire au Bangladesh. A la suite de celui-ci, les taux dinscription de filles dans le secondaire ont considrablement augment.161 En consquence, le Bangladesh a obtenu la parit garons-filles dans les inscriptions dans le
Boursier au Ghana.
secondaire.162 Cela naurait pas t possible sans lexpansion rapide du nombre de places en coles secondaires partiellement obtenues par le biais de la fminisation des coles islamiques. En 1994, les colires frquentant des madrasas reconnues sont devenues ligibles pour une allocation dans le cadre du programme de bourses du gouvernement, ce qui a augment laccs des filles au secondaire tandis que la frquentation des collges et lyces leur tait rendue plus accessible financirement. Cela a soulev des questions au point de vue des mcanismes de ciblage tant donn que beaucoup des bnfices du programme revenaient en fait des filles issues de familles aises.163 Dautres questions portaient sur la qualit de lducation prodigue en raison du fait quon en sait peu sur les rsultats dapprentissage et les diffrences de genre des madrasas par rapport dautres types dcole. Depuis 2004, le programme de bourses pour filles de lAmbassadeur fond par USAID a procur presque 500 000 bourses aux colires de 41 pays dAfrique.164 Sa mise en uvre, qui dpendait dONG locales, tait variable selon les pays. Une analyse effectue dans plusieurs des pays participants y compris la Sierra Leone et Djibouti a soulev des questions sur les critres dligibilit du programme ainsi que ses effets long terme la fin du projetviii.165 Dans les cadres o la pauvret est omniprsente, les subsides couvrent rarement toutes les filles ligibles , ce qui cre parfois des conflits entre les bnficiaires de bourses et les autres, en particulier dans la mme cole. De plus, on ne connait pas le pourcentage des allocataires qui seraient alles lcole de toute faon et ce qui est arriv aux communauts bnficiaires depuis que le programme sest achev. De nombreuses recherches, en valuant limpact des programmes de bourses pour filles dans dautres contextes au Cambodge et au Kenya, donnent des exemples dexpriences rcentes avec des bourses conues pour des objectifs diffrents. Dans le cas du Cambodge, le but tait daugmenter la russite scolaire chez les filles, alors quau Kenya ctait damliorer les acquis dapprentissage. En 2004, le Fonds Japonais pour la Rduction de la Pauvret a mis en place un programme de bourses pour colires de secondaire infrieur au Cambodge. Approximativement 93 soit 15 % des coles secondaires de premier cycle ont particip ce programme, avec 45 lves ligibles pour les bourses dans chaque collge.ix Les filles qui cherchaient obtenir une bourse devaient durant leur anne de sixime faire une demande dentre dans un des collges ligibles. Le comit de gestion local de chaque cole a t charg
JAne hAhn
viii Parmi les critres dligibilit des filles on trouvait : (1) orphelines ou issues dun foyer mono-parental, (2) handicapes ou invalides, (3) dfavorises conomiquement et (4) mrite dpendant des rsultats scolaires antrieurs. ix Quoiquil soit connu en tant que programme de bourses, il ne subventionne pas les frais que les parents paient lcole mais garantit plutt de largent aux parents sous condition de frquentation assidue de lcole (moins de 10 jours dabsence par an) et de passage en classe suprieure.
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didentifier les filles les plus dmunies. Selon Filmer et Schady (2008) les taux dinscription et de frquentation parmi les allocataires taient de 30 points de pourcentage suprieurs ceux quils auraient t sans le programme, et de plus grands impacts encore ont t constats parmi les colires les plus dfavorises. Les rpercussions sont remarquables, ce qui suggre quil y a une marge damlioration considrable dans des endroits comme le Cambodge, o les filles sont le plus dsavantages. Limpact sur les rsultats dapprentissage na pas t estim et on ne sait pas si le programme existe toujours. Une approche trs diffrence des bourses pour filles a t exprimente dans deux districts ruraux du Kenya o une ONG locale offrait des allocations aux 15 % dlves les mieux notes de sixime dans un ensemble dcoles slectionnes de faon alatoire. Les filles les plus performantes inscrites dans les coles participantes recevaient des bourses dtudes pour la cinquime et la quatrime les deux dernires classes du primaire au Kenyax.166 Leurs frais de scolarit taient directement couverts par le programme et une aide financire tait aussi donne aux parents pour les frais lis la scolarit. Ce programme, qui a dur deux ans puis a t arrt, a montr des amliorations aux rsultats de tests non seulement pour les allocataires mais aussi pour les autres filles et mme des garons qui frquentaient ces coles.xi Ces effets indirects positifs sont vraisemblablement dus aux amliorations de lassiduit des professeurs et une mulation positive chez les lves. Dans un rapport de suivi 5 ans aprs la fin de ce programme pilote on a dcouvert que les filles qui frquentaient les coles du programme montraient une plus grande autonomie par rapport celles qui frquentaient dautres coles. Le pourcentage dentre elles qui avaient contract un mariage arrang et le pourcentage de celles qui trouvaient acceptable la violence domestique en tmoignaient.xii 167 Beaucoup dONG internationales proposent des bourses pour les filles et chaque programme a des critres diffrents pour lligibilit, comme le choix de niveaux et dges soutenus par le programme, les conditions daccs et lapproche de la mise en uvre.168 Aucun de ces programmes na encore complter une valuation rigoureuse de limpact qui permettrait de dterminer ses effets sur les inscriptions, les rsultats ou les acquis et sur sa rentabilit mesure en dollars dpenss par rapport des annes-personnes supplmentaires dexposition lducation ou relative aux gains en rsultats de tests effectus par les bnficiaires.
RooM to ReaD (un Lieu PouR LiRe) en 2011 Room to Read rapportait avoir fait participer plus de 13 500 filles leur programme dducation fminine sur huit pays, essentiellement en Asie. Actuellement, cette organisation est en train dvoluer vers un modle bas sur le systme scolaire pour procurer un soutien ducatif aux fillesxiii. Ce modle amlior est le fruit dune priode dauto-valuation et reflte une nouvelle vision stratgique dont le but est daugmenter les chances des filles daller au bout dune ducation secondaire en ayant les comptences ncessaires pour ngocier les dcisions cls de la vie et russir la transition vers lge adulte. Tout en continuant dvelopper ce modle plus global, Room to Read sest engag conduire une valuation externe sur plusieurs annes pour poursuivre lamlioration de ses programmes dducation des filles. La premire tape dans la mise en uvre de ce nouveau modle est lidentification des communauts prsentant la fois les besoins conomiques et les ingalits des sexes persistantes au niveau de lducation et qui fassent aussi montre dun potentiel de russite en termes dengagement communautaire et de fonctionnalit institutionnelle. Dans des communauts slectionnes, Room to Read prvoit de travailler avec les coles gouvernementales, en gnral au niveau du premier cycle du secondaire, pour mettre en place un ensemble daides ducatives incluant, entre autres, des comptences lies la vie quotidienne, du mentorat, du soutien pdagogique et une formation de professeurs qui sensibilise lgalit des sexes. Pour un nombre rduit de filles les plus dfavorises de chaque cole, qui seront slectionnes selon un processus transparent au niveau communautaire, il y aura aussi lapport de soutien matriel xiv. Il est demand aux communauts bnficiaires de faire une subvention dfi pour annoncer leur co-investissement et leur engagement envers les objectifs du programme et laide matrielle individuelle pour les filles est limite de faon promouvoir lquit et la durabilit au sein de lcole.xv
x Les notes se basaient sur des examens du Ministre de lducation passs sur cinq matires diffrentes lchelle du district. xi Dun autre ct, les boursiers choisis au mrite avaient tendance venir de familles dont les parents avaient eu considrablement plus dannes de scolarit. xii (par exemple Room to Read, CAMFED, DIL, FAWE, World Vision) xiii En mme temps, ils sengagent continuer soutenir leur premire cohorte de filles pour quelles finissent leur ducation secondaire. xiv Le soutien matriel comprend la prise en charge des frais de scolarit directs et indirects. Les frais directs comprennent les frais scolaires et dexamens, les livres, les fournitures et les uniformes. Les frais indirects comprennent le transport (ex : prix du bus ou vlo) et linternat. xv Remerciements Emily Leys, Directrice du programme Girls Schooling Program Room to Read, pour les renseignements sur leur programme.
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On peut retirer de la documentation consulte tout un faisceau dobservations sur les transferts montaires conditionnels et les bourses pour filles, la plupart de ces informations tant bases sur des projets pilotes qui nont dur que quelques annes. On y a appris que : 1 La conditionnalit augmente limpact 2 Limpact est plus grand sil est concentr sur les filles qui sont des moments de transition du systme ducatif 3 Les gains sont plus importants dans les rgions les plus dfavorises et chez les filles les plus dmunies 4 Laccessibilit de lcole peut limiter limpact 5 Les gains en termes dinscriptions et dassiduit ne se traduisent pas ncessairement par des amliorations au niveau des acquis. Cependant, les questions de rentabilit et de durabilit restent poses. Dans la plupart des cas, les transferts montaires conditionnels et les bourses sont financs par lextrieur. Aucun des programmes dcris cidessus na t soutenu sans laide de bailleurs de fonds. Je nai, en particulier, trouv aucune tude qui ait mesur la rentabilit des bourses ni des transferts montaires conditionnels part celle du Malawi. Au Malawi on a tabli que, pour le mme cot, un transfert conditionnel pouvait rapporter plus dinscriptions que sans condition. Mesurer la rentabilit demande non seulement de mesurer limpact mais signifie aussi un rapport complet sur les cots. Si le but tait dobtenir de meilleures notes, une faon de mesurer la rentabilit consisterait connatre le nombre dannes personnes de scolarit quon pourrait attribuer un programme particulier par dollar dpens. Ce nest pas du tout la mme chose que le nombre de filles qui reoivent des bourses ou des transferts montaires, tant donn que certaines auraient pu aller lcole ou y rester de toute faon. Dans beaucoup des contextes en Asie et en Afrique, o les filles sont dsavantages au niveau ducatif, les systmes scolaires sont dysfonctionnels. Des taux trs
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levs dabsentisme enseignant, des professeurs en sous-effectifs, le manque de formation adapte, des infrastructures limites et un manque de fournitures adquates ont pour consquence des acquis trs limits.169 De tels systmes sexposent de plus grandes difficults encore dans des communauts dans lesquelles les transferts montaires conditionnels et/ ou les programmes de bourses ont russi augmenter le nombre dinscriptions et lassiduit, en particulier dans les quartiers dfavoriss o les coles manquent cruellement de ressources. Mme les parents sans instruction peroivent le fait que leurs enfants napprennent pas, et auront tendance ragir de moins en moins aux incitations sils sont conscients du dclin de la qualit ducative. Cette volution soulve des questions sur la meilleure faon de soutenir lducation des filles lavenir. tant donnes les contraintes de ressources du ct des gouvernements et des donateurs, la meilleure solution consiste concentrer ces ressources l o elles sont le plus ncessaires : dans les communauts les plus dfavorises et les plus marginalises. Les transferts montaires conditionnels et/ou les bourses ne suffiront pas pour rpondre aux besoins les plus critiques des filles, en particulier ceux des plus pauvres dentre elles, sans contributions complmentaires pour renforcer la qualit de lducation. La raison en est que les filles les plus dmunies frquentent les coles les plus pauvres et viennent de familles qui sont, en termes de temps et dducation, le moins mme de pouvoir soutenir et renforcer leur apprentissage. Cela pourrait suggrer une approche qui sappuierait sur lcole, telle que celle quexprimente actuellement Room to Read, dans laquelle on identifie les coles marginalises pour les soutenir sous la forme de ressources supplmentaires mais limites qui sont aussi accordes aux filles les plus dmunies. Pour ce qui est de la durabilit, cela prendra du temps ; le temps quune gnration de filles soit duque et responsabilise et puisse occuper des positions influentes et dirigeantes au sein de sa communaut.
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Sans ducation je ne serais rien lducation ma donn confiance en moi et a fait de moi une personne plus responsable. Penelope, district de Samfya, Zambie1
Dans le chapitre 1 nous vous avons prsent Nargis, une fille ne lanne dernire au fin fond de lInde rurale et accueillie par les mdias du monde entier comme le sept milliardime tre humain vivant sur cette plante. Si elle survit aux alas potentiels de sa prime enfance, elle sera, en 2024, une adolescente au seuil de la vie adulte. Bien quelle soit issue dune famille pauvre, elle aura eu une chance raisonnable daccomplir le cursus scolaire de lcole primaire. Mais pourra-t-elle faire la transition vers lcole secondaire avec la certitude de pouvoir apprendre ce dont elle a besoin pour prparer son avenir ? Les douze
annes venir verront-elles les dclarations dintention, les investissements internationaux, tre suffisamment consquents et focaliss pour mettre quit et qualit au cur de lducation, pour que ces ressources atteignent ceux qui comme Nargis en ont le plus besoin ? Pour les filles, lcole peut savrer tre un endroit particulirement hostile o elles rivalisent vainement avec les garons pour obtenir moyens et attention, o elles sont confrontes la violence, et o la qualit de ce quon leur apprend ne va pas leur procurer les comptences et les connaissances ncessaires pour russir dans la vie. Arrives ladolescence elles sont nombreuses, ainsi que leurs parents, capituler. Elles napprennent rien, nentrevoient pas davenir, et on a besoin delles la maison. Du fait des privations et de la discrimination auxquelles elles ont dj t confrontes dans leur vie, tudier leur est trs difficile. Comment, ds lors, pouvons-nous faire en sorte que lducation propose aux filles soit celle dont elles ont besoin ? Faire entrer les filles lcole, et leur offrir la possibilit dy suivre les cours quelques annes est un bon dbut, mais ce nest pas la garantie quelles en tirent un profit et cest l le dfi quil faut relever. Ce que garons et filles apprennent lcole joue un rle primordial dans leur ducation et va les influencer pour le reste de leur vie ; mais, jusqu prsent, cela na pas mobilis les objectifs et les engagements internationaux.
Alf Berg
Cela pourrait changer, car il existe dornavant une pression grandissante, venant de tous cts, pour que le concept dapprentissage devienne le thme central dans la mise en uvre des objectifs ducationnels. 2 Il est de ce fait crucial dexaminer en priorit ce dont les jeunes filles ont besoin pour mieux apprendre.
Lgalit des sexes et une ducation de qualit sont fondes sur le principe de dmocratie au sein de la classe et sur un apprentissage dmocratique ; Lgalit des sexes cest admettre quil existe des ingalits de race, de classe et de sexe, et non pas essayer de les ignorer. Les jeunes filles ont droit un environnement scuris, o elles peuvent apprendre sans crainte ni abus. Elles ont galement le droit daccder aux ressources dapprentissage adquates et des enseignants qui ont les comptences et lattitude requises pour enseigner efficacement. Elles ont le droit dtre traites quitablement et de sengager pleinement dans leurs tudes.4 Ce chapitre va explorer tous ces droits au sein de lducation. Cela inclut le contenu de lenseignement donn aux jeunes filles, la faon dont il est dispens et par qui. On y examinera toute laide pdagogique dont une fille a besoin, et les expriences quelle vit au quotidien dans la salle de classe. Le PActe monDiAL De LAPPrentissAge Le rcent rapport de linstitut Brookings a dmontr que malgr de nombreux progrs travers le monde dans le domaine de laccs lducation primaire, des millions denfants quittent toujours les bancs de lcole sans avoir acquis les connaissances les plus fondamentales. Laccent qui est mis sur le nombre dinscrits, en tenant compte de la parit des sexes, a eu pour consquence de ngliger la question du contenu de lapprentissage lcole. tout le monde est daccord pour dire quil faut mettre laccent sur la qualit de lducation pour faire en sorte que les enfants quittant lcole aient les comptences et les connaissances requises pour mener une vie saine, heureuse et productive. ce rapport souligne trois points principaux dintervention afin damliorer les rsultats de lenseignement : commencer lapprentissage ds le plus jeune ge, renforcer lapprentissage de la lecture, de lcriture et du calcul lmentaire pour les jeunes enfants et, enfin, assurer une bonne transition pour lenseignement post-primaire. il dmontre lutilit de recherches plus spcifiques pour mieux valuer pourquoi, dans les pays en voie de dveloppement, les performances des filles continuent tre plus mdiocres que celles des garons, et il encourage des approches novatrices pour combattre ces disparits.
1 Quest-ce quapprendre ?
Apprendre ne comprend pas seulement lacquisition de la lecture, de lcriture et du calcul lmentaire ni mme des comptences utiles au quotidien. Ce que les jeunes filles apprennent sur elles-mmes en tant quindividus de sexe fminin, membres dune communaut, dune socit au sein de laquelle elles vivent, est tout aussi indispensable. Les valeurs que lcole inculque aux tudiants des deux sexes sont aussi importantes que le programme officiel. Enseigne-t-on aux filles quelles ne sont pas aussi intelligentes que les garons ? Leur dit-on que les mathmatiques et les sciences ne sont pas faites pour elles ? Apprennent-elles que la femme devrait tre au service de lhomme parce que ce comportement figure sur toutes les images de leurs cahiers dcole ou parce que le professeur fait toujours appel aux filles pour nettoyer la classe ou pour servir le th ? Ou bien, au contraire, apprennent-elles dcider par ellesmmes, faire des choix et bien apprhender le monde, pour pouvoir mener une vie conforme leurs aspirations quand elles auront quitt lcole ? Toutes ces questions nous montrent les diffrentes faons dont lducation peut soit amliorer lmancipation des jeunes filles devenant femmes, soit y faire barrage par la discrimination et les prjugs. Lducation ne peut tre le remde unique des maux dune socit, nanmoins une bonne instruction peut donner aux filles les comptences et le savoir-faire dont elles ont besoin pour choisir leur propre carrire, avoir des relations positives et saines avec leur partenaire, leur famille et leurs amis et pour pouvoir prendre des dcisions appropries concernant leur propre corps et leur sant. Ainsi, une ducation de qualit ce quon apprend lcole et ce quon y vit est la cl de laccs de multiples opportunits une fois atteint lge adulte. En quoi lgalit des sexes lcole est importante : 3 Lgalit des sexes est cruciale pour parvenir non seulement au droit daccs lcole pour tous, mais aussi au droit de participation ainsi qu celui dtre reconnu et valoris ; Lgalit des sexes fait partie intgrante de lamlioration de la qualit de lducation de base ;
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Le contenu des manuels scolaires tient une place prpondrante dans lpanouissement dune ambiance propice lgalit dans laquelle les filles comme les garons peuvent apprendre. en 2007 le comit des droits de lenfant a voqu son inquitude au sujet de la situation aux maldives o les dsquilibres entre sexes et la propagation des strotypes affichs dans les manuels scolaires sont lgions. Le comit sest dit du de lattitude des chefs religieux locaux favorables la diffusion de tels clichs. il pointe aussi du doigt certaines coles secondaires religieuses qui interdisent laccs de leurs coles aux jeunes filles.12 La convention pour llimination de toute forme de discrimination envers les femmes (convention on the elimination of All Forms of Discrimination against Women ou ceDAW) demande aux tats dliminer tout concept prtabli sur le rle de lhomme et de la femme tous niveaux et dans toute forme dducation, et demande la rvision des manuels scolaires ainsi que celle des programmes. (Article 10 (c)).13 La qualit de lducation peut tre galement dtermine par sa pertinence. Au maroc un certain nombre de rapports rvlent que la frquentation de lducation secondaire a chut quand la langue denseignement dans le primaire est passe du franais larabe. ces rapports suggrent que cette baisse est due au fait que le franais est peru comme une langue plus favorable lobtention dun emploi bien rmunr. ce fut galement le cas en inde, o lon a vu une forte proportion du nombre de femmes des classes infrieures passer dcoles o lenseignement est dispens en marathi aux coles en anglais pour pouvoir postuler un plus large ventail doffres demploi.14 en 2005 la Banque mondiale a vivement critiqu le programme scolaire national en Hati, au tchad, au rwanda, en tanzanie, au mozambique, en thiopie, au malawi, au Kenya et en ouganda qui na pas chang depuis lpoque coloniale.15 en 2011 le rapporteur spcial des nations Unies sur le Droit lducation a indiqu sa proposition pour amliorer la qualit de lducation au sngal mise en pril selon lui par la pnurie de manuels scolaires et de matriel pdagogique, mais surtout par le manque denseignants forms et qualifis.16 Lducation devrait de plus contenir des informations sur la singularit des difficults conomiques rencontres par les adolescentes et les prparer la priode post ducative. Le cadre dAction de la ville de Dakar ( Dakar Framework for Action) appelle donc la collecte dinformations sur lexploitation dans le travail, le manque doffre sur le march de lemploi ainsi que sur la discrimination rencontre sur les diffrents marchs du travail.17
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permettant de rflchir la dynamique propre aux genres dans les classes comme dans lcole en gnral. Ce point de vue permet galement aux ducateurs de considrer le processus dducation comme une faon de transmettre le savoir et des lments de comprhension du genre qui dpasse largement ce qui est contenu dans les programmes officiels. Ce point de vue nous donne aussi la possibilit dexaminer le contexte dans lequel lcole fonctionne, et la faon dont il influence lenvironnement scolaire ; le milieu social do proviennent les lves affecte leur capacit voluer correctement dans lespace quest lcole. On peut ainsi apprcier la diversit de lexprience vcue par le biais de lducation, par ces jeunes filles venues de familles, dhorizons et de milieux trs diffrents. Dans le domaine ducatif, par exemple, les filles ont droit des ressources distribues et utilises quitablement. La question nest pas simplement de savoir sil y a assez de moyens, mais de connatre la faon dont ils sont utiliss. Plutt que de compter le nombre de pupitres pour le faire correspondre avec le nombre dlves, lcole devrait donc se poser la question suivante : les filles seront-elles places au fond de la classe, l o on ne peut ni voir ni entendre, mme sil y a une chaise pour chaque lve ? La relation entre une place pour chaque lve dans une classe et la possibilit pour une fille
dapprendre dans de bonnes conditions, est bien plus complexe que ce que suggre la comparaison dune cole avec une usine. Des recherches ont dmontr quun environnement mixte quitable associ des moyens suffisants et des interactions positives, ont bien plus dinfluence sur les filles que sur les garons, et ce de bien des faons.18 Le phnomne sintensifie mesure que les jeunes filles entrent dans la priode complexe de ladolescence. Les cArActristiQUes DUne coLe FAvorABLe LQUit gArons-FiLLes19 changements dans le programme scolaire et dans lorganisation de la salle de classe afin de permettre une plus large participation des jeunes filles et des femmes ; encouragement des lves remettre en question le programme denseignement et la validit des connaissances scolaires ; Une remise en question de la hirarchie et des rapports de force qui excluent jeunes filles et femmes : entre enseignants et tudiants et entre tudiants ; Une plus grande comprhension des facteurs conduisant au harclement, au racisme, au sexisme, mais aussi des comportements homophobes, ceci afin de pouvoir les combattre avec plus defficacit ; Accorder plus de valeur aux expriences et connaissances des tudiants, et une plus grande participation, pour planifier et valuer leur propre travail scolaire ; Une plus grande conscience critique entre tudiants, mais aussi la possibilit pour les lves de remettre en cause les
concepts triqus, les prjugs et les ides toutes faites ; Un plus grand engagement grce auquel ltudiant (mais aussi ses professeurs et parents) peut envisager un futur plus prometteur et offrant plus doptions.
PlAn
Benno neeleMAn
LUNICEF et La Banque mondiale ont tous les deux insist sur le fait quinstaller des toilettes supplmentaires rserves uniquement aux filles permet daugmenter le taux de frquentation des jeunes filles lcole tout en diminuant le nombre de jours dabsence dus la menstruation. 22 Ces programmes font un lien important entre un comportement hyginique sain et lapprovisionnement en eau (Water), sanitaires (Sanitation) et hygine (Hygiene) (WASH) dans les tablissements scolaires, et le rsultat bnfique qui en dcoule au niveau de lapprentissage. Pourtant, peu dtudes acadmiques ont envisag limpact de linstallation de sanitaires sur linscription des jeunes filles lcole, leur taux de prsence et leurs rsultats scolaires. Un certain nombre dinitiatives WASH, soutenues par lUNICEF, en Inde, au Npal, en Zambie, au Malawi et au Kenya ont t analyses en examinant spcifiquement labsentisme et la russite scolaire, dans les coles dintervention et les coles de contrle. Mais des problmes dans la conception des recherches nont pas permis disoler limpact spcifique que peut avoir limplantation de toilettes rserves aux filles.23 Ceci ne signifie pas que les initiatives WASH ne sont pas importantes, mais plutt quon ne peut en mesurer la porte. De plus, quel que soit le degr dattention que lon accorde cette seule action, linstallation de toilettes pour filles laisse supposer que si on peut rsoudre les problmes ventuels de plomberie, il ny aura pas lieu de se pencher sur lattitude des filles, plus complexes quil ny parat, ni sur leur sentiment relatif de scurit et de confiance quand il sagit dutiliser les toilettes lcole, ni sur la faon de faire face la pauvret prsente dans les communauts
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associes qui manquent cruellement dinstallations sanitaires que les filles peuvent utiliser sans crainte. En fait, les recherches relatives aux toilettes rserves aux filles rvlent un certain nombre dautres problmes, tels que les faits de harclement et de violences sexuelles avres dans les toilettes scolaires ainsi que le sentiment dinscurit et le manque dintimit quelles voquent chez les filles.24,25 Leurs conclusions font la lumire sur la culture trs rpandue des ingalits sexuelles au sein et aux alentours de lcole. Au Kenya une tude souligne une hostilit considrable envers les filles pauvres qui lcole fournit des serviettes hyginiques et de nouveaux sanitaires individuels, suggrant que ces interventions sont problmatiques car mises en uvre dans lenceinte de lcole sans formation adquate des responsables acadmiques. En labsence de formation, il se dveloppe une tendance malsaine blmer les pauvres pour leurs conditions de vie et pour ce qui est considr comme un gaspillage des moyens mis leur disposition.26 La construction de sanitaires est importante. Les toilettes sont un lment vital pour le bien-tre des enfants lcole, elles permettent aux filles daller lcole sans aucune honte, sans souffrance et sans risque de maladie. Mais il serait vain de penser que le seul fait dinstaller des toilettes permettra une meilleure scolarisation des filles. Les dcideurs devraient prendre en compte les ingalits sexospcifiques associes au harclement sexuel et la longue maladie, chercher savoir pourquoi les filles peuvent tre trop gnes pour utiliser les toilettes scolaires, et corriger les ides reues des responsables et des professeurs dcole au sujet des filles pauvres avant de faire appel un plombier.
Alf Berg
Pour rpondre ces problmes, la question de savoir si les filles apprendraient mieux en classe spares des garons, a t maintes fois souleve. LUNESCO a publi un dossier de sensibilisation ce sujet comparant les arguments pour ou contre lducation spare des sexes. Il est prcis dans leur commentaire que les classes rserves aux filles ne sont plus sres que les coles mixtes que dans la mesure o les autorits locales et le systme ducatif investissent durablement dans la scurit de lcole. En Afrique du Sud, les coles et dortoirs fminins ont t la proie de prdateurs masculins. Certains dentre eux ont t appels Magasin de Friandises. 32 Le Canadian Center for Knowledge Mobilization (le Centre Canadien de Mobilisation des Connaissances) a publi un rapport gnral en 2004 cherchant dcouvrir si les jeunes Q. Les garons sont meilleurs en filles ont de meilleurs rsultats dans les classes mathmatiques! tes-vous daccord ? uniquement fminines et, le cas chant, Pourquoi ? Pourquoi pas ? comment cela se rpercute sur la russite r. Je suis daccord en partie. La raison la scolaire. Le rapport a dcouvert que les plus plausible est quAllah a cr lhomme bnfices sociaux et psychologiques sont suprieur la femme. il est naturel ds importants pour les filles en classe spare ; lenfance quun garon pose les questions : si on leur donne le choix, elles choisissent pourquoi ? , quoi ?, comment ? . en Plus gnralement les classes uniquement comparaison, ds la prime enfance, complexes fminines, alors que typiquement on donne une fille les explications mais galement les garons prfrent les classes et elle les accepte. elles sont fondamentales : curieuses mais ds le dpart cet Limplication de la famille mixtes ; les classes unisexes contribuent briser les lment de curiosit est limit dans lapprentissage et lcole strotypes sexospcifiques et sarrte trs vite. voil Le niveau dducation et la genrisation de pourquoi lexprience et de littratie de la mre certaines matires, alors nous montre que les Les esprances et aspirations quun cadre mixte les garons apprennent renforce.33 mieux. Fondamentales : Professeur, Pakistan31 Les professeurs sont au service des lves et nouent le contact avec elles Prsence denseignantes et dautres lves filles Le matriel est disponible tous les lves sans distinction Temps de travail gal pour tous et toutes en classe et pour les devoirs Assiduit gale de tous les lves Normes de scurit et de sret appliques lcole et sur le chemin de lcole Politiques non-discriminatoires lcole et en classe
Les coLes FAvorABLes AUx FiLLes 35 Le projet de Plan au Burkina Faso intitul BrigHt Burkinab response to improve girls chances to succeed (effort des Burkinabs pour amliorer les chances de russite des filles), a eu pour rsultat une forte augmentation du nombre dinscriptions dlves lcole et du nombre de filles diplmes, en crant un environnement favorable lapprentissage dans 132 communauts travers 10 provinces. 36 Le projet BrigHt travaille de concert avec les communauts et les autorits locales, sassure que les salles de classe soient adaptes aux enfants et suffisamment quipes en mobilier et manuels scolaires, quil y ait un point deau potable, et des latrines spares filles-garons pour lhygine ainsi que des logements pour le personnel enseignant. tous les enfants reoivent un repas le midi et, de plus, les filles peuvent emporter chez elles une ration alimentaire condition quelles aient 90 % ou plus de prsence scolaire. Quelques-unes de ces coles possdent une crche demeure o les mres peuvent laisser leurs plus jeunes enfants en toute scurit alors que leurs filles plus ges vont en classe pendant quelles-mmes vaquent aux travaux des champs. De plus, Plan a rcemment introduit lemploi dune scorecard pour lgalit lcole qui permet aux coles de vrifier rapidement et simplement si elles rpondent de manire satisfaisante aux critres requis pour favoriser lgalit des sexes et les droits des jeunes filles en classe.
f i n B A r r o r e i l ly
Burkina faso.
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Labsentisme des professeurs est la raison principale pour laquelle les enfants napprennent pas lcole. Dans une tude sur le taux dabsentisme des enseignants de six pays en voie de dveloppement le Bangladesh, lquateur, lInde, lIndonsie, le Prou et lOuganda il a t montr quune moyenne de 19 % des professeurs taient absents quel que soit le jour de la semaine. Malgr cela, en Inde, sur un total de 3000 coles publiques, un seul enseignant avait t licenci pour absentisme.42 Au Pakistan, dans les coles primaires gouvernementales, seules des femmes enseignent dans les coles de filles et des hommes dans les coles de garons.43 Comme les enseignantes sont absentes deux fois plus souvent que leurs collgues masculins, limpact de cet absentisme sur lapprentissage des filles est trs important. Le Pakistan est lun des pays o lon note les plus grands carts entre genres concernant lembauche sur le march de lemploi et la russite acadmique quel que soit le niveau.44 Labsentisme des professeurs contribue cet tat de fait de faon significative. lcole, jai des problmes car mes professeurs ne sont pas pays temps. chaque fois que leurs salaires sont en retard, ils ne viennent pas lcole ; cela peut durer des semaines voire des mois, jusqu ce quils soient pays. Le rsultat cest que je reste la maison jusquau moment o les professeurs ont reu leur salaire et reviennent lcole pour enseigner . Josphine, 22 ans, Libria45
Il est facile de regarder ces chiffres et de blmer les enseignants qui ne viennent pas en classe. Mais les statistiques ne parlent pas des raisons pour lesquelles ils sabsentent, ni des faons damliorer leur taux de prsence. On constate sans surprise que le taux dabsentisme des professeurs et des lves est bien plus lev dans les rgions rurales ou les lieux avec un nombre lev dlves venant de milieux socio-conomiques dfavoriss.46 En interrogeant des directeurs dcole de cinq pays de lAfrique de lOuest (Tchad, Guine, Mali, Mauritanie et Niger), par exemple, on a pu dgager les quatre raisons principales de labsence des professeurs au travail : la sant, les problmes familiaux (tels que naissances, dcs ou maladie dans la famille), les grves et le temps dattente pour les salaires d au fait que dans certaines rgions lenseignant doit parcourir un long trajet pour aller le chercher.47 Une tude de Cynthia Lloyd montre que plus les enseignantes vivent loignes de lcole, plus elles sont susceptibles dtre absentes.48 Les rsultats de cette recherche tendent prouver que limportance demployer un professeur fminin pour lapprentissage des filles rend la situation encore plus complique car ces enseignantes doivent se battre contre la discrimination lencontre des femmes et le challenge que reprsente le fait dtre une mre en mme temps quune femme qui travaille.49 Une solution pour rsoudre une partie de ces problmes peut tre la formation professionnelle lenseignement qui non seulement met laccent sur le savoir et la mthodologie pdagogique, mais participe aussi la construction de lestime de soi et du statut de lenseignant. Ltude cite plus haut, qui sest droule dans les cinq pays dAfrique de lOuest, souligne le lien entre la formation des professeurs et lauto-estimation de lachvement du programme, deux facteurs augmentant lassimilation du savoir et la confiance en soi de lenseignant.50
Jiro ose
sigriD sPinnox
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denseignants (dont plusieurs de mes collgues) ont quitt lducation, aprs une longue carrire, du fait des mauvaises conditions de travail et dun salaire trs bas . Ronald, enseignant, Brsil
Pour beaucoup de professeurs la paye nest pas seulement un moyen de vivre, mais elle est inextricablement lie la valeur de leur mtier.
Les enseignants devraient tre plus valoriss. Je maperois que les professionnels de lducation forment la classe professionnelle auquel on accorde le moins de valeur et de reconnaissance parmi toutes les professions. Je pense que nous devrions percevoir un salaire plus dcent . Kelma, professeur, Brsil
Une autre proccupation importante est celle de la formation.
Lcole est une institution ducationnelle qui doit fournir un endroit agrable favorisant un ducation approprie, mais aussi amener un partenariat avec la communaut et les familles, en dveloppant projets interactifs et autres activits . Maria, professeur principal, Brsil
Aucun des enseignants interrogs ne pensait tre suffisamment pay part Miguelina de la Rpublique Dominicaine qui travaillait la journe mais aussi le soir, dans des coles publiques et prives.
nous autres professeurs sommes la cl de vote de ldifice. nous devons tre forms correctement. Bien plus encore, quand nous enseignons des adolescents au collge qui peuvent percevoir nos faiblesses. mais si vous savez ce que vous faites et si vous gardez le contrle, ils se diront ; Attention ! celui-l sait y faire. Miguelina, enseignante, Rpublique Dominicaine
Les tudiants ont identifi les enseignants non qualifis et mal forms comme les plus enclins user de chtiments corporels, et les moins aptes les aider pour russir aux examens. Les professeurs ont expliqu que la formation pdagogique est essentielle pour gagner en confiance, se familiariser avec le programme scolaire ; cest lune des cls dune bonne pdagogie en classe. Si lon considre le niveau de formation des professeurs, et le nombre dhommes et de femmes occupant les postes hautes responsabilits, la question du genre des personnels merge. En Ouganda, 30 enseignantes et 20 enseignants constituaient lquipe pdagogique dune cole, mais tous les professeurs principaux et les cadres scolaires taient de sexe masculin. Alors que tous les matres avaient suivi une formation, seules trois sur 30 enseignantes lavaient fait ou avaient reu une ducation au-del du niveau secondaire. Deux enseignantes seulement avaient obtenu un diplme et une uniquement avait une licence, alors que seize professeurs hommes taient diplms et quatre dtenteurs dune licence.
Alf Berg
Lducation sest amliore aujourdhui ; les gens ont plus de possibilits dvoluer, dobtenir un diplme et davoir accs une formation continue. malgr cela, beaucoup de choses restent changer. Les professeurs ne sont pas valoriss, et pour toucher un salaire dcent, ils doivent travailler dans plusieurs coles, enseigner beaucoup de classes, ce qui provoque un grand stress physique et mental. Beaucoup enseigner au cambodge.
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la rcration en rpublique Dominicaine. Les sessions de formation continue sont indispensables pour informer les professeurs et leur permettre de mieux faire leur travail. Jen suis convaincu, surtout depuis que linformatique est devenue populaire, nous avons encore plus besoin de temps de formation sur ce thme. Ronald, professeur, Brsil
Labsentisme des enseignants tait largement rpandu dans la plupart des coles que nous avons tudies, ce fait ayant un impact certain sur lapprentissage des tudiants. Nos enquteurs au Brsil ont crit : Un jour le professeur a d se charger de deux groupes en mme temps, un autre professeur tant absent. La leon en a t affecte car lenseignant devait souvent quitter la salle pour surveiller le groupe de lautre classe qui, lui, continuait des activits de remplacement prvues par ce mme professeur du fait de labsence de son collgue . En Ouganda, dans lune des classes observes, un professeur stait absent 40 minutes sur les 80 que durait la leon. La raison en tait quil devait se rendre en ville apporter des documents. Un grand nombre denseignants avait travaill dur pour en tre la place quils occupent aujourdhui. Pour parvenir enseigner, les professeurs femmes que nous avons interviewes ont d trouver un quilibre souvent complexe entre finances, famille et carrire. Une partie dentre elles avait d interrompre leur propre scolarit pour avoir des enfants ou se marier et continuaient leurs tudes ou bien avaient lintention de les poursuivre dans lavenir.
Jai pass trois ans en formation des enseignants et javais un long trajet parcourir chaque jour. Jai d arrter la formation pendant un certain temps car javais fait une fausse couche. Jai eu des difficults prparer ma thse car jtais enceinte de ma fille, et mon fils a subi une opration au bras. ce furent mes petits ennuis. mais, grce Dieu, je les ai surmonts et cela ne ma pas arrte, je nai jamais abandonn. Miguelina, enseignante, Rpublique Dominicaine
Pour notre cohorte de filles, la plus grande source desprance rside dans lengagement passionn envers leur mtier et lenseignement exprim par les professeurs et les principaux que nous avons interviews.
mon poque, jtais considre comme rvolutionnaire parce que je combattais pour mes droits. si jarrivais en classe et que je rencontrais un problme, je demandais aux professeurs et aux dirigeants de le rsoudre. Jai toujours eu la vocation dtre enseignante, depuis toute petite. cest un mtier qui aide les gens devenir quelquun dans la vie. Un professeur aide la socit dans son ensemble . Maria, principale, Brsil Lcole ma offert la possibilit de poursuivre des tudes suprieures en management pour les tablissements scolaires, mais je veux enseigner en classe car cest l que je fais du bon travail. La meilleure chose du mtier denseignant est la relation que jai avec mes lves. Quand ils viennent vous remercier, cest-ce genre de choses qui vous remplit de fiert . Miguelina, enseignante, Rpublique Dominicaine
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Lune des recherches comparatives les plus anciennes concernant les filles dscolarises, datant de 1991, suggrait le lien entre lemploi de femmes professeurs avec un nombre croissant dinscriptions de filles lcole.51 Dix ans plus tard, il est dsormais accept que laugmentation du nombre de femmes employes comme enseignantes encourage les parents envoyer leurs filles lcole, dans les pays o les carts entre genres sont les plus importants.52 Malgr cela, dans le monde entier, le nombre de femmes professeurs diminue dans lenseignement secondaire ; bien que le statut denseignant ce niveau soit en hausse. Moins lenseignement se rsume soccuper des enfants, plus il est considr comme un mtier vritable, et moins on emploie de femmes pour enseigner.53 Des tudes rcentes ont montr que lemploi de paraenseignants ou dassistants dducation peut permettre dapporter une scolarit de base un nombre plus lev denfants pauvres, et ce moindre cot.54 Comme les femmes reprsentent une large proportion des paraenseignants et quun grand nombre de filles tudient avec leur aide, on peut dire quemployer des femmes para-enseignantes rend lcole plus accessible aux filles pauvres.
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la maternelle au npal.
Les BienFAits DUn DmArrAge Prcoce Lcole maternelle a t prsente comme un moyen de prparer filles et garons lapprentissage tout au long de leur cursus scolaire. Le bnfice que peut en retirer un enfant stend tous les domaines de lducation, y compris sa capacit apprendre et lengagement de ses parents dans son ducation. Au npal, une tude de save the children a prouv que les enfants inscrits dans un centre dducation de la Prime enfance (ecD) avaient des rsultats bien suprieurs leurs congnres, que ce soit au niveau de lengagement, de la mmorisation ou, plus important encore, de leur apprentissage et du passage une classe suprieure. 58 Ltude montre que dans les communauts Dalit (une des castes traditionnellement les plus discrimines), les centres de dveloppement de la prime enfance ont eu un grand impact. Les enfants Dalit inscrits dans ces centres avaient deux fois plus de chance de passer du cP au ce1 et cinq fois moins de chance de redoubler. ces rsultats sont confirms par ceux dautres pays, montrant que les enfants les plus dfavoriss sont particulirement susceptibles de tirer de grands bnfices des programmes ecD. taux de russite cP Enfants inclus dans lECD 79 % 83 % Enfants non-inclus dans lECD 58 % 64 %
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scolaire.65 Plus ils peroivent lducation de leur fille comme un outil pertinent et prcieux, plus ils sont susceptibles de laider poursuivre lcole et de la soutenir dans son apprentissage. LimPLicAtion De LA commUnAUt DAns LDUcAtion DUne FiLLe 66 Les neuf pays ayant pris part la recherche Plan Building skills for Life (construire des comptences pour la vie) ont rvl quen plus du manque de moyens et de la pauvret des foyers, un des problmes majeurs rencontrs par les filles quand elles veulent passer lducation secondaire, est le manque dintrt et de soutien de la part des parents et des membres de la communaut. Les organisations locales, comme les comits de management des coles, encouragent de plus en plus les parents sintresser lducation de leurs enfants. Au mali, les parents sont impliqus dans la rsolution des problmes lis lducation des filles, tels que collecter des fonds, inciter les filles frquenter lcole, et sopposer au mariage prcoce et aux violences sexuelles. en sierra Leone, un groupe nomm teko concerned group for Development exerce une pression sur les parents et les autorits scolaires sur tous les sujets se rapportant lcole. ce groupe a t fond par une jeune fille de 17 ans. Les chercheurs se sont aperu quelle joue un rle majeur dans la vie de ses pairs. elle les informe sur les dangers dune relation sexuelle prcoce et de rapports non-protgs et croit fermement que la question de la grossesse des adolescentes devrait tre prise bras le corps si lon veut voir plus de filles complter le cursus secondaire.
La littrature dit la socit ce qui est bien ou mal ; de cette faon la socit sait ce quelle doit faire de manire responsable . Jeune fille, 14 ans, cole secondaire, Tanzanie
Bien quhistoriquement les textes scolaires soient bass sur les O levels (diplme quivalent du Brevet des Collges) et les A levels (diplme de fin de secondaire) de lEmpire Britannique, les textes des programmes sont dornavant crits par des auteurs africains, et tudis en classe de littrature en Anglais et en Kiswahili. Les sujets abords vont de la fiction avec un thme hautement politique, comme la destruction par le gouvernement des moyens de subsistance des bidonvilles au Kenya, aux tensions qui existent entre les coutumes traditionnelles et lducation moderne, en passant par les difficults rencontres par les familles en situation prcaire ; et mme la simple histoire des difficults que rencontre un chauffeur de bus femme dans un milieu masculin et dont elle finira par triompher ; les romans et les pices de thtre du programme scolaire se frottent aux problmes qui correspondent ce que les lves rencontrent dans leur vie quotidienne.67,68,69,70
La relation amoureuse quentretient Abouki avec son petit ami est trs bonne. cela nous apprend aimer [pour] le vritable amour, et non pas pour obtenir quelque chose du ou de la partenaire. Jeune fille, 17 ans, cole secondaire, Tanzanie
Unanswered Cries (Les pleurs sans rponse), roman crit par Osman Contch en 2002, a reu le prix MacMillan de Littrature Africaine. Lauteur met en scne une fille de 14 ans, nomme Olabisi qui va prendre ses propres dcisions dans sa vie. Le jour o Olabisi retourne vivre dans le village de sa mre aprs avoir vcu en ville chez son pre, celle-ci essaie de la convaincre de se faire exciser pour finalement lobliger lopration. Olabi court se rfugier en ville et va porter plainte au tribunal en plaidant la libert de dcider par soi-mme. Comme lcrit une tudiante de 16 ans dans une rdaction sur ce texte, pour se construire un avenir les enfants informs et duqus devraient avoir le droit de choisir pour eux-mmes. Laccent mis sur le droit de choisir tait son opinion personnelle, stant elle-mme enfuie de son domicile aprs un mariage forc prcoce. Ces textes permettent la discussion des lves sur des sujets brlants et trs prsents dans leurs vies, et les autorisent explorer la question avec distance. Pour sassurer que la valeur de ces crits soit valorise de manire optimale par les enseignants, il faut tre sr que le professeur ait t form aux mthodes pdagogiques qui permettent de tirer le meilleur parti de ces discussions.72
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La littrature a pour rle de promouvoir les bonnes relations dans la socit ; la littrature, par exemple, nous enseigne ce quest le tribalisme, les diffrentes classes. nous considrons la littrature comme le sujet important dans nos vies. Un garon, 19 ans, cole secondaire, Tanzanie
Dans une recherche effectue sur une cole secondaire rurale Massa du district de Monduli, deux textes en particulier ont soulev de nombreuses discussions sur les rles et les statuts des hommes et des femmes dans la socit.71 Ces deux crits mettaient en scne des protagonistes adolescentes et refltaient ou exposaient directement des situations que les tudiants avaient vcues dans leur propre quotidien. Ces textes permettaient dapporter une vue distancie pour examiner des questions hautement personnelles.
en fait, ce livre nous aide car il nous donne une image il montre les choses qui arrivent ce que nous vivons dans notre socit. Un garon, 16 ans, cole secondaire, Tanzanie
quelques minutes aprs la dcouverte de lordinateur et ils ont commenc surfer sur la toile approximativement une heure plus tard. trois mois aprs, ils avaient assimil les connaissances informatiques de base ; au bout de neuf mois, ils ont acquis un niveau comparable aux comptences dun employ de bureau contemporain. ils avaient aussi appris une quantit danglais considrable partir des programmes informatiques multimdias couramment utiliss. Une valuation de cette exprience montre que les filles ont tendance nutiliser les ordinateurs que sils sont placs dans des lieux scuriss o elles peuvent tre avec dautres filles et ne pas risquer de se retrouver seules avec des garons. on a aussi dmontr que les filles apprennent aussi vite que les garons mais quelles utilisent des schmas de fonctionnement diffrents. Les filles de plus de 15 ans utilisent peu lordinateur, probablement cause du contrle de leurs parents. mais dans des lieux srs o les filles plus ges
hiwel
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de 12 ans si elle avait compris le but de lexprience, elle a dit : non, rien du tout. part le fait que la duplication errone des molcules entraine une maladie gntique, on na rien compris dautre. 75 Sans aucune aide de la part dadultes ou denseignants, ils ont t capables damliorer leur rsultat au test de biologie molculaire et sont passs de 7 % 30 % en lespace de 75 jours. ces rsultats taient comparables ceux obtenus par des enfants du mme ge, duqus par un professeur qualifi et expriment dune cole prive privilgie de la capitale, alors que les enfants de Kalikuppam navaient reu laide daucun professeur de biologie.76 Des solutions alternatives dducation telles que les clubs, les coles communautaires et les programmes de formation professionnelle peuvent offrir une deuxime chance importante. Ces alternatives et lenseignement quelles dispensent, servent de plateforme permettant aux filles dacqurir lautonomie ou au contraire de les limiter dans leur choix, tout autant que lducation officielle. pouvaient se servir dun ordinateur, elles ont tendance chatter sur des forums et utiliser la messagerie (emails) plus que les garons. Les filles ont aussi eu tendance se servir de lordinateur pour faire leurs devoirs scolaires. Kalikuppam, un village de langue tamil dans le sud de linde, les enquteurs ont install un ordinateur facile daccs contenant des informations en langue anglaise sur la biologie molculaire.74 soixante-quinze jours plus tard, les enfants taient capables didentifier des mots tels que neurone et bactrie , pouvaient attribuer aux bactries une action bnfique ou nocive, commenaient utiliser des mots anglais dans leur langage quotidien et essayaient de lire des textes en anglais. Une fille de 14 ans prnomme Amita joua sans conteste un rle dterminant dans lapprentissage des enfants de cette exprience non dirige. Au dbut du processus, les garons lui avaient dclar quelle ne pourrait pas comprendre le sujet et quils lui expliqueraient . elle a alors pass un long moment et beaucoup defforts leur prouver le contraire et, avec le temps, est devenue leur professeur de biologie molculaire. Les chercheurs rapportent sa raction quand ils ont demand une jeune fille
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sAFe sPAces : Un LieU sr DAns Le PLUs grAnD BiDonviLLe DAFriQUe Kibera est le plus grand bidonville du monde o 60 % de la population de nairobi vit dans des petites baraques aux toits de tle ondule. Les conditions de vie y sont basiques : moins de 20 % des maisons possdent llectricit, il ny a que deux robinets publiques pour lapprovisionnement en eau potable et il ny a pas de sanitaires. Kibera connait le plus fort taux de grossesse adolescente au monde : 50 % des jeunes filles de 16 24 ans. Le centre Binti Pamoja les filles unies a vu le jour pour fournir un espace scuris aux adolescentes, o elles peuvent rencontrer dautres filles du mme ge et apprendre dans des domaines divers : leadership, finances et comptences essentielles pour la vie. De plus, les filles reoivent une ducation sexuelle adapte et ont accs aux moyens de contraception, recommands pour les filles de plus de 14 ans, si elles en ont besoin, et ont accs une clinique et des infirmires. Quand des problmes de violence sont voqus, un travailleur social spcialis se rend dans le
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foyer et porte laffaire devant les autorits si ncessaire. Un projet thtral bas sur un forum entre parents et communaut se dplace travers Kibera afin de recruter plus de filles dans le projet. ce jour, Binti a ouvert plus de 38 de ces lieux dirigs par 68 filles diplmes. Linnet a 24 ans : elle a rejoint Binti quand le centre a ouvert ses portes en 2003. Depuis lors, elle est diplme et dirige son propre groupe de lieux srs . elle nous dit : il y a beaucoup dhommes dsuvrs autour des bars, beaucoup de drogues et dalcool dans certains endroits. Les hommes nous harclent dans la rue, mais nous on leur tourne le dos. Binti fournit deux services importants aux filles une scolarit et des outils pour la vie qui peuvent faire baisser les grossesses prcoces et les abandons de lcole. Binti ma rendue forte nous dit siama, qui a 22 ans et est implique dans Binti depuis plus de 10 ans. Lge le plus critique est 14 ans ; cest souvent cet ge-l que les filles abandonnent lcole et tombent enceintes. mais si elles continuent lcole, elles sont moins souvent enceintes et sont plus mme de trouver un bon travail.
dcoles des services pour lducation de lAga Khan , par exemple, se situent dans des endroits reculs o les coles gouvernementales ne simplantent pas. 83 Dans une tude sur les coles prives en inde, au nigria et au Kenya, les enquteurs James tooley et Pauline Dixon ont prouv que la parit garonfille tait respecte au niveau du nombre dinscriptions. 84 ces coles avaient une plus grande proportion de professeurs par rapport aux lves, un engagement professoral plus lev et de meilleurs amnagements que les coles gouvernementales. Pour les filles, cela signifiait aussi lavantage davoir des enseignants mieux forms ainsi que des toilettes spares. La conclusion de la fondation Aga Khan est que des partenariats public-priv offrent laccs et le choix aux enfants exclus, particulirement aux filles. 85 mais cette image est contraste. Une recherche mene par le comit pour la Population ( Population council) au Pakistan, a montr que les coles prives natteignent pas toujours les filles pauvres, mme dans les zones urbaines. Les chercheurs ont dcouvert que dans trois districts diffrents, les coles prives fleurissaient dans les communauts relativement prospres, mais ntaient pas accessibles aux filles les plus pauvres et leurs familles. 86
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les sciences et les mathmatiques. Ensuite, on sest tourn vers lide de changer de sujets dtude en remettant en question les programmes traditionnels et les conceptions usuelles de la connaissance. Cependant on peut voir, dsormais, merger la volont dadapter lenseignement des matires pour quil convienne au plus grand nombre dlves et dencourager la diversification des mthodes denseignement et dapprentissage.89 Dans une tude gnrale sur les Gender Responsive Schools (les coles favorables lgalit des sexes) des disparits ont t observes entre quatre coles sur la faon dont les lves filles et garons occupent lespace.90 Les observations de lenseignement et de lapprentissage dans une classe, les jeux, les leons et les heures de rcration ont rvl un schma comportemental de chaque sexe lcole.91 On a not par exemple, que les filles sagglutinent entre elles dans la classe et dans lcole, alors que les garons occupent lespace plus confortablement en se dispersant. Ce fait tait confirm par les enseignants dcrivant comment lespace disponible dans le laboratoire de sciences, tait occup par les filles et les garons. Daprs un professeur de sciences cit dans ltude, les filles se penchent autour dune table pour excuter les expriences, tandis que les garons vont se sparer et occuper toutes les tables. Ce professeur de sciences a interprt lattitude des filles comme une recherche de scurit et une demande daide auprs de leurs congnres. Ltude a englob sept pays et a dcouvert que dans chacun deux les professeurs reproduisaient activement les strotypes sexistes dominants dans leur enseignement, la discipline et les activits gnrales de la classe.92 Au Pakistan, une tude approfondie des schmas de pense des professeurs et des tudiants, a rvl que les professeurs hommes et femmes acceptaient et renforaient les strotypes sexistes. De fait, la plupart dentre
eux ntaient pas conscients du concept de genre ou de son impact sur lapprentissage et lenvironnement scolaire.93 Consciemment ou inconsciemment, les professeurs transmettent des strotypes leurs lves qui peuvent avoir des effets contraires aux rsultats recherchs par lenseignement quils dispensent. Si un enseignant pense que les filles ont moins daptitudes aux mathmatiques que les garons, cette matire tant considre comme une matire masculine , les filles nobtiendront peut-tre pas daussi bonnes notes que les garons aux examens. Les tests PISA* ont prouv que l o il existe des diffrences dans les rsultats des filles et des garons, la tendance gnrale est que les garons sont meilleurs en maths alors que les filles sont meilleures en lecture.94 Mais le contexte compte aussi au Lesotho et en Afrique du Sud les filles ont battu les garons aux tests standards aussi bien de mathmatiques que de lecture, alors que le rsultat est inverse dans les pays dAfrique de lEst tels que lOuganda et le Kenya. La condition sociale des filles et des garons diminue leurs performances dans diffrents contextes et de diffrentes faons.95 Des recherches au Malawi font apparatre que les rsultats des filles en mathmatiques samliorent quand elles tudient sparment des garons et quand les enseignants sont forms spcialement pour traiter ces problmes.96 Quand on a commenc comprendre en quoi la socialisation des genres affecte la prise de dcision, on se rend compte que bien
souvent, ces choix ne refltent pas ce que les filles veulent faire mais, bien plus, la faon dont la comprhension de ce qui est appropri pour elles limite leurs aspirations. Amartya Sen a rsum cette situation par le terme prfrence adapte illustrant la manire dont nos dsirs samenuisent quand les possibilits se restreignent.97 Cest cette sorte de socialisation, non pas laptitude naturelle ou mme le choix qui dtermine les matires que garons et filles tudient dans lducation suprieure. Le rle de lenvironnement des enfants est aussi important que celui des professeurs pour diffuser ces prsomptions. Nous avons dj abord plus haut les dynamiques spatiales, mais les dynamiques verbales ce qui est dit, ce qui ne lest pas, et qui parle sont tout aussi essentielles. Des recherches effectues au Botswana et au Ghana, ont dmontr que les garons dominaient la fois lespace physique de la classe et lespace verbal.98 Les garons criaient les rponses, chahutaient ou disaient chut , quand les filles essayaient de participer activement en classe, et ridiculisaient les filles si elles rpondaient de faon errone. En rgle gnrale, les enseignants faisaient peu defforts pour contrler lutilisation des espaces publics ou pour modrer les dynamiques verbales en classe. Ces sortes de contrainte renforcent les ides reues sur les comportements appropris des garons et des filles, au dtriment la fois des adolescents et des adolescentes, et rduisent les opportunits que lducation offre et les aspirations futures de tous les lves.
Sgrgation sexospcifique dans les domaines dtudes : Dans la plupart des pays, les femmes dominent les domaines de la sant et de lducation et les hommes dominent ceux de lingnierie et des sciences
Proportion des pays o se trouve le domaine dtudes Domin par Domin par les femmes les hommes % % 03 84 00 82 55 13 21 23 74 06 1000 04 06 68 59 16 Neutre % 22 10 00 13 39 20 21 61 89 97 97 97 96 96 87 97 Nombre de pays
Domaine dtudes Agriculture ducation Ingnierie, production et construction Sant et assistance sociale Art et sciences humaines Sciences Services Sciences sociales ; affaires et droit
*Le Programme international pour lvaluation des tudiants (PISA) de lOrganisation pour la Coopration et le Dveloppement conomique (OCDE) est une tude internationale qui a dbut en 2000. Son but est dvaluer les systmes ducatifs du monde entier en testant les connaissances et les comptences denfants de 15 ans dans plus de 70 pays participants.
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gLoriA LA mcAnicienne Parfois quand je rentre chez moi en combinaison de travail, tout le monde se met rigoler. ils me crient ; Les femmes ne devraient pas porter des bleus de travail ! cest pas pour les femmes ! cest un travail dhomme ! ils me voient comme une gne. mais je reste ferme, car je sais que je fais ce que je dois faire. Jen suis trs contente et trs fire : ce quun homme peut faire, une femme peut le faire aussi. Je suis une des premires femmes mcaniciennes suivre la formation lcole technique suprieure de Juba. regardez partout dans le sud-soudan et vous ne verrez que des hommes mcaniciens, pas de femmes. mais je trouve que cest bien pour moi de prendre ce rle. Jtudie tout ce quil y a savoir sur les voitures. Jai appris tellement de choses comment dmonter entirement un moteur, les vitesses, le radiateur. si une voiture tombe en panne, je sais comment la rparer. Jai appris pendant la guerre que si lon na pas de travail, on souffre encore plus. Au sud-soudan, si tu nas pas de contacts, tu vas chercher partout et tu ne trouveras pas de travail. mais si tu sais faire de la maonnerie ou de la menuiserie ou de la mcanique automobile, cest bien plus facile : tu trouveras un emploi. cest pour a que jai dcid daller cette cole technique. ici les femmes nont pas trs souvent de bons emplois. Des fois tu trouveras une femme qui travaille, mais elle naura pas tudi. ou tu trouveras une femme avec de lducation, mais elle naura pas de travail. elle restera pauvre, malgr tout son savoir. Dans ce pays, quand on est marie, le mari ne tautorise pas travailler. mme si tu sais lire, mme si tu as suivi toutes les leons lcole, il ne tautorisera pas travailler. Plus tard, je veux devenir une mcanicienne qui russit. Je pense tre un bon modle dans
Jiro ose
ce rle. Quelque fois des gens haut placs mencouragent, me donnent des conseils et me disent que je suis un bon exemple. Je les rends heureux car ils ne peuvent pas croire quune dame puisse faire ce genre de chose ! Gloria Joy, 18 ans, Apprentie mcanique automobile, cole Suprieure Technique, Plan Projet International, Sud-Soudan.
gloria
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Conclusion
Les filles ne pourront pas apprendre juste en sinscrivant lcole ou en suivant les cours rgulirement. Comme ce chapitre la montr, il existe un grand nombre dobstacles et de challenges que doivent affronter les adolescents pendant leur priode denseignement scolaire. En plaant lgalit des sexes au cur mme de lenseignement, chacun de ces dfis peut tre chang en opportunit. Bien des prsomptions profondment enracines sont difficiles combattre ou mme faire apparatre au grand jour. La formation pdagogique des professeurs doit explorer la parit homme-femme de manire permettre aux enseignants de se pencher sur leur propre comprhension de la question, mais aussi dfier la discrimination et les croyances amenant lingalit. Fournir lenvironnement ducatif adquat est une chose complexe mais pas impossible. Les moyens ncessaires peuvent tre fournis et mis en uvre ; le lieu o les filles apprennent peut tre un endroit sr qui dispense lducation lendroit, au moment o, et de la faon dont les filles peuvent en avoir besoin ; leurs enseignants peuvent les encourager aspirer tout ce quelles peuvent vouloir faire. Les responsables de lducation peuvent regarder, au-del des moyens matriels et du nombre denseignements disponibles, la faon dont ces ressources sont utilises et par qui, quoi elles servent et comment les professeurs enseignent. En semparant de ces problmes du point de vue des adolescentes, les systmes ducatifs peuvent abolir les barrires qui empchent lapprentissage des filles. En nous focalisant sur les questions de laccs lcole, comme nous lavons fait dans le chapitre 2, nous pourrions aboutir une analyse qui place la responsabilit, et mme le blme, sur les parents pour le manque
de soutien leurs filles, ou sur la culture ou sur la religion, qui limitent les opportunits offertes aux filles. Une tude sur la qualit de lducation, cependant, nous rvle que les aspirations des parents et des communauts, leurs attentes et leur attitude vis--vis de lducation des filles peut changer quand lducation qui leur est offerte est dactualit, sensible la parit garon-fille et respectueuse de leurs proccupations. Quand les filles apprennent dans un endroit o on les comprend, qui rpond leurs besoins et les pousse se dpasser de faon constructive plutt que limitative, cest comme si on leur tendait une cl. Mais, comme nous allons le montrer dans le prochain chapitre, trouver la porte et la serrure qui correspondent cette cl est une tche que les responsables de lducation et les coles seuls ne peuvent accomplir.
lcole en inde.
Alf Berg
Alors elle dit son patron que sil appuie sa demande cela fera de lui un pionnier... et gagne aussi le soutien du chef local
PlAn
Alors elle recrute des femmes du quartier au porte--porte qui en parlent leur tour leurs fils et mari
Aujourdhui la communaut de Gloria est fire de son succs, elle gagne assez dargent pour prendre soin de sa famille, forme des apprenties mcaniciennes et devient leur mentor sur le chemin de la russite !
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Ltude dobservation Plan portant sur quatre pays lOuganda, La Rpublique. Dominicaine, le Brsil et le Cambodge avait pour but de dcouvrir une partie des messages informels et subliminaux transmis aux filles par les professeurs et les autres lves, et la faon dont ces messages pouvaient influencer leurs progrs dapprentissage. On sest aperu que la classe est un espace genris qui combat, ou au contraire soutient les strotypes sexistes traditionnels comme par exemple les filles doivent sasseoir au fond de la classe . Les diagrammes ci-dessous nous montrent comment un espace reflte des dynamiques sociales plus tendues existant en dehors de la classe, mais qui sont exportes vers lcole par professeurs et tudiants.
G G G G G G G G G G G G G G G G G G G G G G G F F G F G F G G G F F F F F F G
Tableau
Entre
F F F F F F F
F G
G G
Enseignante
Professeur
Bureau du professeur
Ce que montre le diagramme, cest limportance disproportionne du temps pass par le professeur soccuper des garons qui perturbent la leon. Les flches nous indiquent que durant la leon, le professeur passe devant les lves de sexe fminin, gnralement toutes regroupes ensemble, sans passer de temps avec elles. Pendant un autre cours avec le mme groupe dtudiants, les enquteurs ont observ que plus de 20 % des garons ne sintressaient pas du tout la leon, et que le cours avait peine commenc aprs le retour dun lve puni par le principal. Le commentaire des enquteurs : Ctait une classe trs agite, avec des lves trs nerveux et agressifs aussi bien filles que garons. La prsence de lenseignante dans la salle de classe ne les
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Dans cette classe, comme le montre le diagramme, lenseignante se tournait vers les colires, marchait dans leur direction pendant la leon et les filles, de leur ct, se concentraient sur elle. Pendant cette leon, les enquteurs ont remarqu : Il est fort probable quune partie des lves ne pouvaient pas entendre cause du bruit provoqu par les classes d ct. On a pu noter une plus grande participation de la part des filles. Il est clair que lenseignante porte plus dattention aux lves filles, comme sil tait vident que seules les filles allaient rpondre aux questions. Pendant un cours de sciences sociales, quatre garons avaient sorti leur tlphone pendant quun autre coutait de la musique. lexception de deux dentre elles, toutes les filles de la classe avaient mis leurs devoirs faits la maison sur leur bureau pour que le professeur puisse les vrifier alors que seulement deux garons lavaient fait. Les garons de cette classe rpondaient le plus souvent dun laconique oui ou non aux questions. Les filles, elles, faisaient des phrases compltes.
PlAn
Dans cette classe, il y avait 20 livres dtude pour 35 lves, mais on a pu remarquer que les lves se les partageaient entre eux. Le professeur de mathmatiques enseignait depuis neuf ans dans lcole et avait cr une relation trs positive avec les lves. Elle a plaisant sur le fait que sils arrivaient calculer un rabais de 10 % dans un magasin, ils penseraient elle. Elle les encourageait poser des questions ; cette classe affichait le plus grand nombre de questions poses et de rponses donnes de toutes celles que nous avons observes, garons et filles confondus. Quand une lve lui demandait comment rsoudre un problme, le professeur lencourageait essayer dabord par elle-mme pour ensuite lexpliquer lensemble de la classe. Lenseignante lui disait alors : Tu as russi ! Tu as un grand potentiel. Les dynamiques sexospcifiques de loccupation de lespace ne sont pas les seuls facteurs prendre en compte. Dans le cas de lcole n 1 par exemple, le professeur tait dans sa premire anne denseignement et navait pas suivi de formation au pralable, par contre lcole n 3, lenseignant possdait un diplme gnral, un diplme denseignante et neuf ans dexprience. Mais il est intressant de constater malgr tout que lamlioration du niveau de qualit des cours provient dune meilleure gestion de lespace entre les deux genres, et cette enseignante exprimente de la classe n 3 en avait bien conscience.
Porte de la classe
Bureau du professeur
Professeur F G F G G F F F F F F F F F G F G F F F F F G F G F F F F G G G G G G
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Nous sommes un groupe damis et nous sommes pleins despoir. Rabia espre devenir un jour vtrinaire ; Sena espre devenir officier de police ; Intissar espre devenir professeur de sciences ; Fatima espre devenir enseignante en Sciences de la Vie et de la Terre ; Meriem espre devenir psychologue ; et Farud espre devenir professeur de sciences lui aussi. Et jespre devenir ingnieur scientifique. Lducation est incontournable pour raliser nos rves et nous informer. Adolescente, Maroc1
Quest-ce que tu veux faire quand tu seras grand? Nous posons cette question tous les enfants. Et nous esprons que dans leurs rponses il y aura de grands rves et de grandes ambitions. Chaque fille devrait rver de devenir mdecin ou enseignante ou chef de ltat autant que du foyer et de la scurit auxquels elle aspire. Ces rves capturent un rle vital de lducation : aider les filles imaginer, lutter pour et former leur propre vie. Lducation peut tre une ouverture ou au contraire une porte close pour les aspirations des filles. Cest un processus complexe qui dpend de ce qui arrive pendant leur passage lcole tout autant que de leur environnement proche. Jusqu prsent dans ce rapport nous nous sommes principalement concentrs sur les
M a r k P e n g e l ly
Lducation est le grand moteur du dveloppement personnel. Cest travers lducation quun paysan peut devenir mdecin, quun fils de mineur peut devenir directeur de la mine, quun fils de fermiers peut devenir prsident dune grande nation. Cest ce que nous puisons en nous, et non pas ce que lon nous donne, qui nous distingue les uns des autres. Nelson Mandela
politiques et pratiques lintrieur des coles et la faon dont le systme ducatif pourrait agir pour mieux rpondre aux besoins des adolescentes. Les gouvernements ont le devoir dobserver le droit des filles une instruction rgulire dans un lieu qui encourage et favorise lapprentissage. Les signaux que reoivent les filles, manant des adultes et des autres enfants, sont dterminants pour dcider si lducation ferme des portes pour les filles ou les aide trouver la cl qui en ouvre de nouvelles. Ce chapitre explore le rle que joue lducation pour soutenir les changements que les filles peuvent oprer dans leurs vies et dans le monde qui les entoure. On y trouvera largument selon lequel les effets principaux de lducation devraient tre axs sur une plus grande justice sociale. Sans lducation, les objectifs galitaires seront inaccessibles. Mais lducation seule ne suffit pas. En Amrique Latine et au Moyen Orient, des augmentations rcentes des niveaux dducation chez les filles nont pas men au mme niveau dgalit au travail et la maison. 2 Au bout du compte, les filles et les jeunes femmes finissent toujours par penser quelles sont des citoyennes de seconde classe. Si elles doivent
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jouer un rle galitaire dans la socit aprs avoir termin leur cycle dducation, cette ducation doit vritablement les pousser vers une autonomisation et leur donner les outils pour pouvoir et vouloir remettre en cause les discriminations quelles rencontreront invitablement.
LApproChE dEs CApAbiLits 6 1 La vie avoir les moyens de vivre jusqu la fin dune vie humaine de dure normale.7 2 La sant physique avoir les moyens de jouir dune bonne sant, y compris reproductive ; avoir une alimentation convenable et un logement dcent. 3 Lintgrit physique avoir les moyens de se dplacer librement ; tre libre de toute agression, y compris sexuelle ; avoir la possibilit dune vie sexuelle panouie et disposer de choix en matire de reproduction. 4 Les sens, limagination, la pense avoir les moyens dimaginer, de penser, et de raisonner, et de faire tout cela grce linformation et la culture procures par une ducation satisfaisante. 5 La raison pratique avoir les moyens de se forger une ide du bien et dengager une rflexion critique sur la planification de sa propre vie. 6 Laffiliation avoir les moyens de vivre pour et en relation avec les autres, de reconnaitre et de se soucier dautres tres humains, de participer diverses formes dinteraction sociale ; tre apte la justice comme lamiti. 7 Les autres espces avoir les moyens de vivre avec gards pour et en relation avec les animaux, les plantes, et le monde de la nature. 8 Le jeu avoir les moyens de rire, de jouer, de profiter dactivits de loisir.
9 Le contrle de son propre environnement politique : avoir les moyens de participer de faon effective aux choix politiques qui gouvernent une vie ; jouir du droit la participation politique, la libert dexpression et dassociation. Matriel : avoir les moyens de dtenir des biens (que ce soit des terres ou des biens mobiliers) ; avoir le droit de chercher un emploi sur un pied dgalit avec les autres. 10 Les motions avoir les moyens de sattacher des choses et des tres extrieurs nous-mmes ; avoir les moyens daimer ceux qui nous aiment et se soucient de nous ; avoir les moyens de sattrister de leur absence, de vivre le manque, la gratitude, et la colre justifie ; ne pas avoir son dveloppement affectif altr par la crainte ou lanxit. Ces dix indicateurs couvrent tous les aspects de la vie dune adolescente et ses capacits de dveloppement motionnel, intellectuel, cratif et physique lors de son passage lge adulte. Le contrle quelle pourra avoir sur sa vie et son aptitude faire changer les choses sera largement bas sur ce quelle a la capacit de faire et dtre dans 4 domaines critiques : la sant physique et reproductive, la vie motionnelle et les relations, le travail, la participation et la politique. La premire partie de ce chapitre traitera de la faon dont les filles prennent le contrle sur leur corps. On se penchera sur la faon dont lducation soutient les filles et les encourage se protger et prserver leur sant, et aux liens que cela peut avoir avec leur point de vue sur la violence. La deuxime sintressera aux filles dans leurs relations, au sein de leur famille et avec leur partenaire, et la faon dont lducation les aide tablir des relations plus galitaires et respectueuses. Dans la troisime on observera les filles dans le monde du travail et la faon dont lducation les aide accder, sur un pied dgalit, un travail dcent et bien rmunr. Cela ne se fait pas sans avoir au-pralable obtenu de prcieuses comptences rutilisables et gagn assez dassurance pour rclamer un salaire gal aux autres. Enfin la dernire partie se penchera sur le rle de lducation dans le processus de dcision des filles, mais aussi dans lobtention de laccs, de la reprsentation et de la considration justes et quitables devant la loi et dans les dcisions gouvernementales.
Plan
19 ans considraient quelles pouvaient prendre leurs propres dcisions concernant leur sant.15 En grandissant, les filles instruites sont plus mme de grer leur sant et de la conserver. Des tudes font tat dune relation inverse entre la prdisposition aux maladies, telles que le VIH, le paludisme et le cholra, et le niveau dducation.16 Au Swaziland par exemple, une tude a dcouvert que les deux tiers des adolescentes scolarises sont srongatives alors que les deux-tiers des filles non scolarises sont sropositives.17 Les filles les plus instruites savent comment se protger du VIH, sont plus susceptibles de diffrer leurs premiers rapports sexuels, et auront des enfants plus tard.18
Pa o l o B l a C k f o r t h e y o u n g h e a lt h P r o g r a M M e
Jaimerais me marier quand jaurai 25 ou 27 ans... parce que jai pour objectif, comme je vous lai dj dit, de passer mon diplme [du collge] et aussi daller luniversit. Adolescente indigne, Guatemala19
Linstruction dune fille peut affecter, de diverses faons, le nombre denfants quelle finit par avoir. Par exemple, un niveau dducation plus lev peut faire quune fille a un salaire plus lev, ce qui lui ouvre un ventail de possibilits et la rend plus susceptible de choisir davoir moins denfants. Lducation peut aussi amliorer sa capacit comprendre des informations sur les mthodes reproductives et les conditions dune grossesse saine. 20
Grce des discussions avec le conseiller, mon professeur et limam, ma famille a accept de participer une runion... pour discuter des souffrances que je pourrais endurer durant une grossesse et de lillgalit du mariage infantile. Hosna, 14 ans, du Bangladesh, qui est parvenue viter un mariage prcoce aprs avoir cherch de laide auprs dun conseiller scolaire21
Plan
Mais lducation naide pas toujours les filles viter une grossesse prcoce ou diffrer ses premires relations sexuelles. Des recherches sur les filles qui changent des faveurs sexuelles contre le paiement de leurs frais de scolarit le phnomne du sugar daddy montre une corrlation trs forte avec la pauvret, indpendamment du niveau dducation de ladolescente et parfois cause de sa volontmme de se maintenir lcole.22 Dans de rcentes recherches en Afrique de lOuest, Plan a dtermin que les filles qui se livrent des relations sexuelles transactionnelles nont que peu de pouvoir dans ces relations et ne peuvent pas insister sur lusage de prservatifs. Elles sont ainsi exposes aux maladies sexuellement transmissibles et risquent un grossesse. 23
au Kenya mentionn dans le chapitre 3. Mais beaucoup de ces projets se contentent de faire passer des informations ou de prsenter des principes dictant le comportement dune fille bass sur la religion ou la morale. Quoique ces programmes puissent avoir un effet sur le degr de connaissances des filles sur la sexualit et leurs attitudes envers celle-ci, ils ne semblent pas avoir beaucoup dimpact sur leur comportement. Cest peut-tre parce quils sont si nombreux prner labstinence et noffrent pas de discussion ouverte pour aider les filles dvelopper leur capacit choisir et ngocier au sein mme de relations sexuelles. 25 Curieusement, une exprience au Kenya effectue dans un ensemble dcole slectionnes au hasard a fait ressortir que linformation prodigue aux filles selon laquelle il y a davantage de VIH chez les hommes adultes que chez les adolescents a entran, un an aprs, pour le groupe tmoin, une diminution de 61,7 % de lincidence des grossesses issues de rapports avec un partenaire adulte. Ces informations avaient t prodigues des lves de 5me par un membre dONG locale ayant bnfici dune formation plutt que par un professeur. 26 Par exemple, les recherches sur le dclin des taux de VIH en Ouganda dans les annes 1990 montrent que les programmes dabstinence ont eu peu dimpact, alors que ceux qui parlaient de fidlit dans les relations et qui remettaient en question la soumission des femmes par rapport aux hommes ont t trs efficaces. 27,28 De la mme faon, nombre dtudes ont montr quil ny a eu aucun changement dattitude vis--vis de la violence envers les femmes la suite de programmes implants en milieu scolaire qui attaquaient ce problme de front plutt que dengager une discussion de fond sur, par exemple, la fminit et la masculinit. 29
alf Berg
La capacit ngocier
Le human rights Watch et dautres activistes soulignent quaucun des programmes prnant exclusivement labstinence qui ont t valus nest parvenu rduire les taux de grossesses prcoces ou de maladies sexuellement transmissibles. Helen Epstein24
Dans les 10 dernires annes, on a vu le lancement de beaucoup dinitiatives sur la sant des filles. Certaines soutiennent la capacit de choix des filles en ce qui concerne leur activit sexuelle ou leur sant, comme le programme des lieux srs (Safe Spaces)
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Comme nous lavons vu dans le chapitre 3, la face cache du genre est un problme fondamental. Dans un bon environnement ducatif, avec laide dune formation des enseignants et de matriaux adapts, filles et garons peuvent dvelopper leurs capacits et leur confiance en eux pour sengager pleinement dans la socit. Cependant, si lducation dune fille renforce un rle strotyp, tel que celui selon lequel le rle premier des femmes serait celui de mres et de femmes au foyer, cela pourrait bien avoir un effet ngatif sur le rapport entre plus dducation et un taux de fertilit plus faible. 30 Selon certaines tudes, si les enseignants traitent garons et filles sans distinction de genre, et si le harclement est proscrit, il y a plus de chances quune fille retarde ses premires expriences sexuelles et se maintienne lcole. 31 Par exemple, au Bnin, on a dcouvert qu cause de violences sexistes lcole prs de 40 % dtudiantes avaient abandonn leur scolarit. 32 Une ducation de qualit semble tre un moyen efficace de dvelopper leur confiance en elles, leur discernement et leurs rseaux, en particulier en leur donnant la possibilit daborder les questions de pouvoir et des violences sexistes. Des donnes sur les niveaux dducation, mises en corrlation avec les ractions de femmes des questions sur leur exprience de la violence, confirment cela, comme le dmontre la recherche dcrite cicontre.
le chemin de lcole.
Beaucoup de travail a t fait pour rompre le silence autour de la violence envers les filles qui peut se produire lintrieur et lextrieur de lcole. Les filles subissent des violences sexistes sur le chemin de lcole, lcole, mais aussi cause daspirations qui leur ont t inculques par le biais de lcole. 33 Ce qui a peuttre t occult par cet axe de recherche, cependant, cest la valeur de lducation quand il sagit de donner plus de confiance, de discernement et de rseaux aux filles afin quelles puissent dfier les normes sexistes et les rapports de forces qui sont associs la violence. Certains des effets de ces ingalits sont frappants quand on analyse les donnes dmographiques et les rsultats denqutes de sant sur le niveau dducation des femmes en mme temps que les rponses des questions sur leur exprience de diffrents types de violence. La violence envers les femmes est un problme extrmement complexe. Alors que, comme nous le verrons ci-dessous, un niveau dducation plus lev semble tre une forme de protection contre certains types de violence, la russite scolaire ne suffit pas si on naborde pas en mme temps les questions de pouvoir, de reprsentation et de socialisation. Les tendances observes dans les donnes de lEDS dans les tableaux ci-contre, 34 cependant, font ressortir le rle protecteur de lducation en termes de violence sexiste, mettre en rapport avec le niveau dducation la fois des hommes et des femmes. Non seulement les femmes ayant reu une ducation secondaire ou suprieure sont moins susceptibles dtre confrontes de la violence que leurs congnres sans instruction ou de niveau primaire, mais les hommes de niveau secondaire ou suprieur sont moins susceptibles que leurs congnres sans instruction ou de niveau primaire de commettre des actes violents. Ces tendances sont spcifiquement lies lducation, et ne remplacent pas un contexte socio-conomique ou demploi. Les donnes suggrent que lducation secondaire a un plus grand impact sur les violences sexistes que la richesse familiale ou lemploi fminin, aux effets plus complexes. Dans 11 des 14 pays tudis, les femmes qui ont termin un cycle secondaire ou suprieur taient moins susceptibles davoir t confrontes de la violence. Pour les hommes, les donnes indiquent que dans neuf de ces pays les conjoints duqus haut niveau taient moins nombreux tre responsables de violences physiques ou sexuelles. Bien quil y ait des exceptions, avec dans certains pays des diffrences de pourcentage limites, on peut voir que chez les hommes les annes
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38.1 Pas de donnes 39.8 30.8 23.5 22.8 35.1 46.3 26.9 17.3 49.6 43.8 38.9 31.5 22.1 15.4 21.7 32.5 19.3 9.5 46.9 35.1
de scolarit peuvent limiter certains niveaux de violence physique et sexuelle envers leur femmes. Pour les hommes de la plupart des pays, une scolarit continue au-del du primaire rduit les risques de commettre des violences. Linstruction semble faire voluer les attitudes, et les cycles de violences peuvent tre briss ds lors que les femmes sont plus mme den tmoigner, ou de sunir pour lutter contre la violence sexiste et faire campagne pour des lois progressistes. Dans de nombreux pays, la proportion de femmes ayant fait leurs tudes secondaires qui pensent que la violence se justifie reprsente moins de la moiti des femmes dont la scolarit sest arrte au primaire. Ces chiffres* font valoir clairement limportance de lducation secondaire pour faire changer lide selon laquelle la violence envers les femmes serait justifie. Par exemple,
en thiopie, 68 % des femmes sans instruction pensent que la violence se justifie quand une femme a fait brler les repas, contre 61 % de femmes ayant t au primaire mais 24 % de femmes qui ont fait des tudes secondaires ou suprieures. Au Nigria, 71 % des femmes illettres pensent que la violence est justifie quand une femme sort de la maison sans en informer son mari, contre 33 % des femmes ayant une ducation secondaire ou suprieure. Au Kenya, 61 % des femmes qui nont jamais t scolarises pensent que la violence se justifie si une femme se dispute avec son mari, contre 52 % des femmes ayant fait un cycle primaire, mais 27 % de celles qui ont valid leurs tudes secondaires ou ont continu.
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ducation pourrait avoir pour leur fille aussi bien que pour leur garon.40 Chez les adolescentes, les aspirations et les objectifs de vie sont profondment affects par les personnes de leur entourage avec qui elles ont des relations importantes. Par exemple, les attentes des parents jouent un rle crucial quand il sagit de limiter ou dencourager les aspirations dune fille. Si les parents font comprendre leur fille assez tt dans sa carrire ducative quil y a peu de chances pour quils fassent linvestissement ncessaire sa poursuite dtudes secondaires, une fille rduira ses attentes en les alignant avec les objectifs de ses parents et risquera dtre rapidement dmissionnaire. Il a t dmontr que les programmes qui associent les filles des mentors et qui impliquent mres et pres dans la gestion de lcole ont un effet sur les filles plusieurs niveaux.41 Ils ouvrent des voies qui permettent parents et filles de mieux comprendre le rle et le potentiel de cette ducation et impliquent davantage les parents pour aider leur fille en tirer le meilleur parti possible la fin de son cursus.42 Ces programmes peuvent aussi faire des coles des espaces plus ouverts pour les filles, les encourageant ainsi apprendre et dvelopper leur confiance en soi.
Plan
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de la sant et touchent des milliers denfants dans les coles de campagne avec des informations pratiques sur les faons de se protger du Vih. sur leurs propres revenus, les membres de CAMA compensent aujourdhui leur communaut dune faon trs tangible : elles financent les bourses et soccupent des frais dducation de 220 184 enfants au sein de ces mmes communauts. Quand il sagit de dvelopper la capacit des filles sengager dans des relations de respect mutuel et tre valorises par leur famille et leur communaut, la faon dont lducation apprend filles et garons ce qui est socialement acceptable pourrait savrer plus importante que les comptences et les savoirs quon leur transmet. Cela sapplique autant au fait de donner aux garons une chance de sintresser des questions de masculinit que doffrir aux filles une opportunit de rflchir sur leur rle dans la socit. Lducation peut, en particulier durant ltape cruciale de ladolescence, mettre en place des schmas de comportement qui affectent leurs choix tout au long de leur vie dadulte.
CAMA dEs jEuNEs fEMMEs Aux CoMMANdEs43 Quand Camfed a commenc son action au Zimbabwe en 1993, son objectif tait daugmenter le nombre de filles qui sinscrivent et compltent leur ducation secondaire dans les zones rurales. pour ce faire Camfed avait trois interventions cls : procurer des bourses aux adolescentes selon leurs besoins ; sengager suivre toute lve concerne pour toute la dure de son ducation ; impliquer les dcideurs de la communaut. En 1998, quand la premire cohorte de filles soutenues par Camfed est arrive au terme du secondaire avec le rsultat impressionnant de 98 % de taux dachvement, celles-ci se sont regardes et se sont tournes vers Camfed pour avoir la rponse la question : Que fait-on maintenant?44 En rponse, elles se sont runies pour former CAMA, une association de jeunes femmes instruites en milieu rural. Elles servent de mentors des filles plus jeunes lcole, occupent des positions importantes dans leur communaut particulirement autour de questions qui touchent les filles et jeunes filles et servent de modles forts pour les jeunes femmes comme pour les moins jeunes. Aujourdhui, il y a plus de 17 000 membres de CAMA au Zimbabwe, en Zambie, au Malawi, en Tanzanie et au Ghana et elles travaillent ensemble pour former un mouvement puissant de jeunes femmes africaines instruites en vue de faire changer les opportunits et aspirations de leurs congnres et des jeunes filles. 1845 dentre elles ont une formation dactivistes
C a M f e D/J o n at h a n B i r C h
Le prsident du club des jeunes reporters ma demand si je voulais devenir membre... Ctait la premire fois de ma vie que je rencontrais et discutais comme a avec des jeunes comme moi. Joindre ce club a chang beaucoup de choses dans ma vie pour les annes venir. Rama, Burkina Faso, Participant du Club des jeunes reporters de Plan45
Jeunes reporters.
Plan
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3 Je veux un travail
Aider mes parents quand je serai grand et avoir un travail, cest ce qui mimporte. je veux aider mes parents, qui se sont occups de moi quand jtais petite. Jeune fille, 14 ans, Ouganda46
Les bnfices de lducation des filles ont t dmontrs par un large ventail dtudes, que ce soit en termes daugmentation du pourcentage du PIB national ou de la contribution des mres instruites qui sortent leur famille de la pauvret.47,48 Une question primordiale pour les gouvernements qui investissent dans lducation des filles est de savoir ce quune fille instruite peut apprendre de plus.
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LEs bNfiCEs dE LduCAtioN dEs fiLLEs si davantage dadolescentes avaient accs une ducation secondaire de qualit, leur futur salaire serait plus lev. Chaque anne supplmentaire de scolarit pour une adolescente peut signifier une hausse de 10 20 %. 49 Les bnfices de lducation sont exponentiels par rapport au niveau dinstruction valid. si les jeunes femmes pouvaient crer des entreprises prospres, la croissance augmenterait. En Tanzanie cela pourrait faire monter de 1 % le taux annuel de croissance si on pouvait lever les obstacles lentreprise fminine. 50 si davantage de jeunes femmes avaient de bons postes bien rmunrs, le pib (produit intrieur brut) serait en hausse. En Inde, si le ratio de travailleuses par rapport aux travailleurs tait augment de seulement 10 %, le total par habitant de la production augmenterait de 8 %. 51 si le taux dactivit des femmes avait augment paralllement lducation dans les annes 90 au Moyen-orient et en Afrique du Nord, le revenu moyen des mnages aurait augment de 25 %. 52 si les jeunes femmes avaient un meilleur accs aux terres cultivables, aux engrais, au crdit et la formation agricole, il y aurait plus de nourriture disponible et les enfants seraient mieux nourris. si lon donnait aux fermires du Kenya le mme niveau dducation que leurs congnres masculins, leurs rendements de mas, de haricots et de nib augmenteraient de 22 %.53 Linstruction et lemploi ont un lien avec le fait que les jeunes femmes repoussent leur mariage et planifient les grossesses pour plus tard. 54 on estime quune anne de scolarit fminine en plus rduit les taux de fertilit de 10 %. Au Mali, les femmes qui ont eu une ducation secondaire ont, en moyenne, trois enfants, alors que celles qui ne sont pas instruites en ont en moyenne sept. 55 des mariages plus tardifs et moins denfants signifient une meilleure chance de faire augmenter son salaire par habitant, ses conomies et dacclrer la croissance. 56 si les jeunes femmes arrivaient plus facilement obtenir des crdits, plus denfants seraient scolariss et il y aurait plus dargent pour les mnages. Les emprunts de femmes aux institutions de microcrdit ont eu de plus grands impacts sur le nombre dinscrits lcole que les emprunts dhommes. 57
nielS BuSCh
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dducation de base est de plus en plus rduit. De plus en plus, les diplms du secondaire et du tertiaire constituent la composante vitale dune conomie prospre.62 Mesurer les revenus potentiels des filles instruites limite aussi notre conception de la relation entre les filles et les femmes et le travail. Quoiquil puisse paratre vident que plus dinstruction mne de meilleures possibilits demploi, la relation entre les opportunits des filles et des femmes sur le march de lemploi et leur niveau dducation savre bien plus complexe. iNstruitEs Et sANs EMpLoi LEs jEuNEs fEMMEs EN ArAbiE sAouditE par Nikki van der Gaag fawziah al bakr a eu de la chance. Quand elle tait petite, raconte-t-elle, le gouvernement commenait juste ouvrir des coles et elles taient non seulement gratuites, mais en plus nous avions une allocation mensuelle. Ils manquaient denseignantes dans les coles de filles alors javais en plus lassurance de trouver un travail la sortie. Aujourdhui, fawziah est professeure dducation luniversit de King saud riyadh, en Arabie saoudite. sa situation est atypique en ce sens quelle a un poste universitaire trs important dans un pays o les femmes nont pas le droit de conduire, de voter ni de sortir sans chaperon masculin et o la sgrgation dans les universits fait que hommes et femmes ne peuvent pas tudier ensemble ; mais il faut dire que cest une femme atypique. Elle dit devoir cela linfluence de sa mre. Ma mre navait pas dinstruction, mais quand mon pre la laisse avec sept enfants elle a dcid non seulement que nous serions tous scolariss, mais que nous irions luniversit.
Et en effet, ds lors que laccs des filles lducation a augment, il en a t de mme de leur activit conomique et de leurs revenus. La participation des femmes la population active sest dveloppe dans le monde entier dans les dernires dcennies. Dans les pays dvelopps, elle est passe de 38 % dans les annes 70 45 % dans les annes 90, et dans les pays en dveloppement elle est passs de 20 30 % dans la mme priode.58 Cette augmentation peut tre due de multiples facteurs, dont limportance relative du secteur tertiaire dans lconomie. Il est nanmoins vrai que sans cette augmentation de laccs lducation, femmes et filles seraient moins bien places pour profiter des opportunits conomiques du 21me sicle. Cependant, ce sont ces taux de rendement de lducation (RORE en anglais) qui sont la base de la politique defforts de dveloppement du primaire. Dans les dix dernires annes, on sest servi de ces taux pour soutenir le point de vue selon lequel on peut se contenter dune instruction de niveau primaire ou mme que quatre annes dinstruction suffisent, tant donn que cest le seuil au-del duquel les bnfices marginaux des annes supplmentaires dinstruction commencent diminuer.59 Cette politique a caus beaucoup de tort aux adolescentes. Qui plus est, une des premires recherches, qui a tant influenc la politique ducative, se basait sur des donnes des annes 1960. Des donnes plus rcentes montrent clairement que les taux de rendement au niveau du secondaire sont en augmentation.60,61 Une tude de 2007 a dmontr que, sur le march du travail actuel, lducation secondaire a des taux de rendement plus levs que le primaire. On assiste une pnurie de main-duvre qualifie et le nombre de travaux pouvant tre effectus par des personnes ne bnficiant que dun niveau
M a rC S Chlo S SM a n/ Pa n o S Pi C t ur e S
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Elle trouve que beaucoup de choses se sont amliores depuis quelle tait petite : on donne une instruction aux filles maintenant, la qualit de lducation est bien meilleure qu lpoque et dans les universits il y a une ouverture pour de nouvelles spcialisations, ce qui veut dire que, du moins en thorie, lenseignement nest pas la seule profession ouverte aux femmes. Mais elle sinquite de lavenir de ses tudiantes. Cest bien plus difficile pour une femme davoir un travail maintenant que a ltait quand jtais jeune. Il y a plusieurs milliers de candidatures de professeurs qualifis pour chaque poste. Et il y a peu dautres emplois que les femmes puissent tenir ici. Une enqute de 2010 a montr que bien que 93 % des femmes aient un diplme du secondaire ou du suprieur, seulement 8 % des femmes dArabie saoudite ont un emploi, compar au Kowet (41 %), au Qatar (40 %) et aux Emirats arabes unis (38 %).63 La svrit des lois concernant les femmes leur complique la tche pour ce qui est de conserver un emploi. La professeure Fawziah continue : Les femmes ne vont pas dans la rue parce quelles se feraient harceler. Les femmes continuent gagner moins que les hommes dans presque tous les pays, avec un cart des salaires de 22 % en moyenne, qui peut aller jusqu 38.5 % dans certains pays en dveloppement.64 Par consquent, les filles instruites auront beau gagner davantage que leurs congnres sans instruction, cela ne voudra toujours pas dire quelles gagneront autant que les garons pour le mme travail ni quelles auront accs aux mmes emplois queux. On peut trouver des exemples de ces carts de salaires et des diffrences entre les sexes au niveau de laccs aux diffrents types demploi dans presque tous les pays.65
plus marqus. Dans le secteur agricole, qui est celui o sont employes la plupart des travailleuses issues des communauts dfavorises et marginalises, les femmes gagnent peine 50 % du salaire des hommes.67 La contribution de lducation des filles la croissance conomique et laugmentation du revenu familial peut aussi se vrifier l o socit et culture autorisent les filles et les femmes travailler hors du foyer.68 La nature de ces emplois non-officiels et irrguliers qui sont moins srs, souvent non rguls et peuvent tre mens de chez soi signifie quils ne peuvent participer que trs faiblement lautonomisation et la possibilit dagir des filles.69 LEs fEMMEs EN MALAisiE uN pAs EN AVANt En Malaisie, les femmes ont obtenu la parit dans lducation, les filles reprsentant 50 % des lves inscrits dans le primaire et le secondaire.70 dans le suprieur, il y a une grande expansion depuis une quarantaine dannes, avec une augmentation portant les chiffres de 29 % dtudiantes dans lenseignement suprieur en 1970 61 % en 2006. Cependant on note des signes de dsengagement masculin vis--vis de lducation, une meilleure russite chez les filles que chez les garons, et un dclin de la proportion masculine prsente au niveau tertiaire, qui est passe de 50 % dans les annes 80 environ 40 % en 2000. Malgr les avances des filles en matire dducation, il persiste un cart entre les sexes au niveau de lemploi et des salaires. Le taux de participation fminine la population active a dclin, de 47 % en 1990 45 % en 2006. La majorit des femmes actives ont des postes bas salaires et travaillent dans les bureaux ou les services. Quoiquelles occupent plus de la moiti des postes de cadres suprieurs dans les services publics, elles noccupent quun quart des postes de direction de haut niveau. Elles ont les mmes salaires et privilges que les hommes dans le secteur public, cependant elles subissent des pratiques discriminatoires dans le secteur priv.71 par consquent, malgr lavance de leurs droits au niveau de lducation, les Malaisiennes ne semblent pas en avoir tir les moyens de garantir plus dgalit au travail. Elles continuent tre prives de lgalit daccs un travail convenable et rmunrateur et un salaire adquat. Le gouvernement compte pallier cela en instituant un quota de 30 % pour les
En ouganda il y a encore beaucoup de femmes qui sont freines par des ressources insuffisantes, un manque de capital, des normes traditionnelles et culturelles qui dictent quelles doivent tre soumises et se comporter comme des femmes. Ces strotypes nont pas fini denrayer notre qute dgalit. Rebecca Namayanja, poissonnire, Lac Victoria, Ouganda66
Pour les femmes des socits dans lesquelles les rles masculins et fminins sont le plus clairement diviss, les carts sont encore
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femmes des postes dcisionnaires dans le secteur public, mais il faudrait que cette politique soit soutenue par des mesures destines lgalit entre les sexes et aux normes de genre dans lducation. Dans certains pays, la relation positive entre des annes dducation et laccs des filles un meilleur emploi mieux pay ne sest pas ralise. Le ratio filles-garons ayant au moins un niveau ducation secondaire a augment en Chine et en Inde entre 1995 et 2010.72 Pourtant, durant la mme priode, le taux de population active fminine est descendu de 79 % 75 % en Chine et de 37 % 30 % en Inde.73 Au Kerala, qui a le taux dducation des filles le plus lev de tous les tats indiens, le taux de participation fminine la population active est aussi lun des plus bas et celui du chmage des filles le plus lev.74 Quoique les taux de participation la vie active des garons aient augment dans les 20 dernires annes, les taux des filles sont en dclin, contrairement la tendance gnrale dans les autres tats indiens. Au Sri Lanka, les taux de chmage des filles diplmes du secondaire et de niveau suprieur sont trs levs, ce qui a t principalement attribu au choix plus limit de postes pour filles et femmes.75 La Banque mondiale a affirm que lune des raisons des carts de salaires entre hommes
et femmes est que les choix de matires continuent diverger selon le sexe, en particulier au niveau du tertiaire. Les femmes sont les plus susceptibles davoir un diplme en ducation ou en sciences humaines, ce qui les entrane vers des trajectoires de carrires diffrentes aux salaires moyens.76 Mais la sgrgation professionnelle nexplique pas totalement lcart des salaires. diplme gal, les salaires et les choix demploi des hommes et des femmes peuvent varier considrablement. Une recherche aux tatsUnis a tabli que mme dans les emplois les mieux pays, les femmes qui faisaient le mme travail que les hommes gagnaient jusqu 25 % de moins.77 Pour les femmes et les hommes dtenteurs de diplmes de sciences, 55 % des hommes et 33 % des femmes avaient des professions en rapport avec les maths, la physique ou lingnierie ; dun autre ct, 22 % des femmes et 13 % des hommes avec les mmes diplmes ont continu dans lenseignement.78 De mme les domaines professionnels considrs comme (ou devenus) fminins sont aussi peu valoriss et moins rmunrs.79 Alors comment lducation peut-elle se diriger vers plus dgalit et douverture dans les choix professionnels des filles ? Tout dabord, en dveloppant un large ventail de comptences que les filles puissent
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Jiro oSe
Le contenu du programme officiel a un rel impact sur le rendement conomique quune fille peut tirer de son instruction. Par exemple, la langue dans laquelle les cours sont dispenss peut avoir un effet sur les opportunits professionnelles qui soffriront elle.83 De plus, si lducation se proccupe de la transformation sociale, elle peut aussi aider les filles vaincre les dsavantages et les strotypes historiques qui persistent dans les conomies. Ce type dducation devrait sattaquer, en premier lieu, aux questions de genre, en particulier aux choix de matires et de carrires (comme par exemple les filles dans les sciences) et, secondement, donnerait une formation supplmentaire aux filles en techniques de leadership et de prise de dcision. Si les ducateurs prenaient ces problmes bras le corps, les filles pourraient quitter lcole en tant plus aptes reconnatre les discriminations et exiger un traitement juste, acceptable et galitaire au travail.84 utiliser sur le march du travail, lducation peut augmenter la capacit productive des filles, ce qui mnera de meilleures perspectives professionnelles.80 De plus, lducation peut dvelopper des attitudes, des valeurs et des ides qui engendreront une plus grande flexibilit et faciliteront leur transition vers lemploi rmunr. Cela sapplique la fois au travail mme et au fait dquiper les filles en vue de leur russite dans un environnement encore inquitable, encourageant une plus grande confiance en elles et le soutien de rseaux.81 Comme nous lavons vu dans le Chapitre 3, lgalit daccs la formation technique et professionnelle pour filles et garons, en dehors des postulats sexistes selon lesquels telle ou telle formation serait plus approprie, contribuera largement au changement dattitudes en dehors de lducation galement. roMprE AVEC LEs trAditioNs LEs diffrENCEs dE gENrE VAiNCuEs Au ViCtoriA Ltat de Victoria en Australie propose un programme qui fait la promotion des sciences et des mathmatiques en tant que matires fondamentales pour les filles comme les garons, ce qui rompt avec les strotypes de genres de ces choix de matires. dans les quatre premires annes du secondaire les sciences sont obligatoires et font partie intgrante du programme. Le programme de sciences pour chaque spcialit est conu pour faire le lien entre sciences et socit, sattaquant ainsi directement laversion que les filles montrent traditionnellement pour les matires purement scientifiques.
a se passait mal pour moi au village quand jai entendu un message sur notre radio communautaire parlant dun projet dengagement de filles qui voulaient apprendre certaines comptences. Mon frre, qui essayait de me marier, ne ma pas du tout encourage. Jy suis alle et jai pass le test, que jai russi. Les gens me regardaient de travers, parce quici dans le Nord de la Sierra Leone, on nencourage pas les femmes aller lcole, mais cest encore pire quand elles essaient de travailler dans ce qui est sens tre un travail dhomme comme lectricien, mcanicien, ou ingnieur. Aissata, 21 ans, Sierre Leone82
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Pa o l o B l a C k f o r t h e y o u n g h e a lt h P r o g r a M M e
En consquence lAustralie est arrive obtenir la quasi annulation de la diffrence entre les sexes dans les matires scientifiques, bien quil subsiste quelques diffrences conventionnelles dans les choix de matires scientifiques, avec plus de filles qui prfrent la biologie et de garons qui prfrent la physique. 85 Mais le rle que peut jouer lducation doit tre envisag en contexte avec dautres politiques qui affectent le travail des jeunes femmes, comme le droit du travail, les droits maternels et paternels, la garde des enfants et lacceptation sociale des femmes qui travaillent, et le soutien de celles-ci. La politique de lemploi et le contexte social sont essentiels pour dterminer la faon dont des filles utilisent leur ducation pour amliorer leurs conditions de travail et leurs opportunits, et leurs chances de pouvoir les amliorer. Cest un point capital car quand les filles et femmes commencent dominer quelque sphre que ce soit que ce soit dans le domaine du travail, comme lenseignement, ou dans la russite scolaire, comme en lecture et en criture celle-ci peut tre rapidement dvalorise, entranant une baisse des salaires et des bnfices.86 La fminisation de la pauvret, dans ces temps o les femmes constituent un pourcentage disproportionn des populations dfavorises du monde, est bien connue.87 La fminisation de la russite est bien moins documente cest le phnomne selon lequel la valeur et limpact dun diplme ou dun emploi diminue mesure que le nombre de femmes qui atteint ce niveau augmente. LAmrique Latine en est un exemple type. De nos jours dans la plupart des pays dAmrique
Latine il y a plus de filles qui sont inscrites lcole, elles ont de meilleurs rsultats, et atteignent des niveaux dducation plus levs que les garons. Pourtant les garons et les hommes continuent gagner bien plus que les filles et les femmes, et la violence sexiste est toujours aussi rpandue. Daprs les recherches du forum conomique mondial (World Economic Forum) le niveau dducation des filles en Amrique Latine arrive juste aprs celui de lAmrique du Nord mais est plus lev quen Europe.88 Pourtant dans trois pays dAmrique Latine pas une seule femme ne tient un poste ministriel ; dans toute la rgion seulement 13 femmes pour 100 hommes ont des fonctions politiques. Les femmes dans certains pays dAmrique Latine et en Carabe gagnent jusqu 40 % de moins que les hommes.89 Il est possible que ce soit le sentiment-mme de scurit quprouvent les hommes et les garons dans leur situation sociale privilgie qui donne aux filles et aux femmes lespace ncessaire pour russir au niveau scolaire et universitaire. Garons et hommes nont aucune raison de sinquiter de ce que leurs propres privilges soient menacs de quelque faon que ce soit par des filles et des femmes plus instruites queux.90 La vraie question est celle du pouvoir. Lgalit entre les sexes signifie plus que lgalit daccs aux ressources ou aux services. Comme le montre lexemple Latino-Amricain, lingalit des filles est inscrite dans des attitudes profondment ancres qui placent plus de valeur dans les choix des hommes et des garons que dans ceux des femmes et des filles. Et cela en dpit de nombre dtudes qui dmontrent que lorsque les femmes obtiennent plus dgalit et daccs, elles contribuent grandement la socit et amliorent les opportunits de tous et toutes.91
alf Berg
J en n y M at t h e w S
colire du nicaragua.
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carts de salaire selon le sexe 92 Amrique Latine 17.2 % Paraguay Bolivie -1.8 % Honduras Guatemala 0.3 % quateur Colombie 7.1 % Rp Dominicaine Mexique 7.8 % Chili El Salvador 11.9 % Prou Panama 13.6 % Nicaragua Costa Rica 13.7 % Uruguay Venezuela 13.9 % Brsil Argentine 14.2 %
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Je t te Va n e x t er
Combler lcart entre les sexes dans lducation a t, et continue dtre, le mot dordre des femmes dAmrique Latine. Cependant, malgr des progrs consquents lAmrique Latine est gnralement considre comme une success story ducative la ralit est complexe. La relation entre laccs et la prsence lcole des filles et jeunes femmes et leur situation socioconomique lorsquelles quittent le systme ducatif, est mesure. Ces dernires annes, la rgion a fait des avances considrables en matire dducation pour tous et affiche des taux levs de parit, particulirement dans le primaire, o les filles ont tendance tre plus performantes que les garons ; mme le nombre dlves finissant leurs tudes secondaires est plus lev chez les jeunes femmes. Elles restent lcole plus longtemps, et dans la plupart des pays le taux dabandon est plus lev chez les garons ; les femmes sont aussi plus susceptibles daller luniversit que les hommes. Pourtant, de nombreux facteurs associs la rcurrence dingalits et de hirarchies sexospcifiques ainsi qu lethnicit font que laccs la scolarit et le fait de se maintenir lcole ne contribuent pas ncessairement beaucoup leur statut socio-conomique. Un des indicateurs les plus significatifs cet gard est lcart des salaires entre les sexes. En moyenne, si lon compare les hommes et les femmes du mme ge et du mme niveau dducation, cet cart est de 17 %. Alors quau Brsil il est de 30 %, les diffrences sont minimes en Bolivie et au Guatemala, comme illustr par les donnes cidessous.
En gnral, les hommes gagnent davantage que les femmes dans toutes les tranches dge, tous les niveaux dducation, dans tous les domaines professionnels, dans les grandes comme dans les petites socits. Lcart des salaires le plus limit se trouve chez les jeunes diplms de luniversit. Les plus grandes disparits sont celles entre travailleurs bas salaires qui nont pas termin leur ducation secondaire, qui vivent dans les zones rurales. En gnral, le plus grand des carts de salaires est apparent chez les travailleurs indpendants, ce qui contredit lide traditionnelle selon laquelle ces carts de salaires sont provoqus par la discrimination des employeurs. carts de salaire selon le groupe ethnique 93 Amrique Latine 28 % Paraguay quateur 4% Guatemala Bolivie 17 % Brsil Prou 21 %
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22 % 24 % 30 %
Les carts de salaires par appartenance ethnique se creusent de faon marque dans les pays population autochtone. Le Brsil a le plus grand cart de salaire par appartenance ethnique et lquateur le plus petit. Ces donnes indiquent que dans ces contextes la situation des femmes indignes est deux fois plus complexe.
travailler en quateur.
Divers efforts pour expliquer les causes de cette situation mettent laccent sur le systme ducatif et la structure et les dynamiques du march du travail, ces deux structures gnrant et reproduisant la discrimination et la subordination des femmes. Un des facteurs sous-jacents de ce problme est la construction dcoles conues pour prserver les diffrences et hirarchies sociales, ethniques et sexospcifiques, produit du long procd de colonisation en Amrique Latine et en Carabe. Les systmes ducatifs faonnent et reproduisent les strotypes sexuels et dcouragent lemploi de femmes dans les domaines non-traditionnellement fminins. Globalement, les attentes des enseignants vis--vis des options professionnelles futures attestent dun parti pris sexiste. La tendance parmi les jeunes femmes engages dans lducation tertiaire est de se diriger vers des domaines lis des rles de procration, alors que la prsence de femmes dans lingnierie ou le technique, par exemple, est plus limite. Un fait encore plus inquitant, cependant, est que dans les coles publiques, qui procurent une ducation aux souches les plus pauvres de la socit, les attentes des enseignants pour lavenir de leurs lves ont un effet pervers : en gnral les professeurs pensent quaprs lcole les lves pauvres ne peuvent aspirer qu devenir manuvres, vendeurs ambulants, employs domestiques ce qui signifie quils finiront dans les domaines les moins valoriss et les moins bien rmunrs du march du travailii.94 De la mme manire, les attentes des parents par rapport lavenir de leurs enfants visent, au mieux, leur intgration dans des domaines traditionnellement fminins ou masculins. Cela se vrifie particulirement dans le cas de familles migrantes dorigine indigne et de gens dmunis. Les sujets choisis pas les jeunes filles luniversit tmoignent du mme phnomne.95 Par ailleurs, lcole nincorpore pas les vues sur le monde ou le savoir scientifique et technologique des peuples autochtones des femmes en particulier dans la composition du programme scolaire. En consquence, dans les zones rurales, les savoirs et les pratiques requises pour la reproduction de la vie conomique, sociale et familiale ne sont pas apprises lcole, ce qui fait que les parents hsitent laisser leurs enfants, et particulirement
ii Particulirement dans les zones rurales ou les coles forte population immigre.
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leurs filles, lcole jusqu ce quelles aient termin leurs tudes secondaires. Un investissement dans lducation na pas de bnfices immdiats pour la famille, et mme dans les cas o filles et fils terminent leur cycle secondaire, le type demploi obtenu ne reprsente pas ncessairement un progrs qui reflte leffort supplmentaire investi dans lducation.
Dans la plupart des pays de la rgion, la participation des femmes la vie active a augment depuis les dbuts des annes 90 des taux proches de 1 % par an, en particulier chez les femmes dge moyen et celles dun niveau dducation plus faible. La participation la population active a toujours t suprieure chez les femmes dun niveau dducation suprieur ; par consquent, un surcrot dinscriptions a globalement entran un plus grand nombre de femmes actives. On estime que les changements de niveau dducation sont responsables dentre 30 et 40 % de laugmentation de la part des femmes dans la population active.96 En gnral, cet essor a t amen par la participation croissante des femmes dans tous les secteurs et pas seulement dans les domaines traditionnellement fminins, bien quil persiste une concentration autour des emplois fminins peu rmunrs. Ces tendances suggrent que leur participation accrue doit plus llimination de certaines contraintes quau dveloppement de lemploi dans certains secteurs ouverts aux femmes. Le travail des femmes est en hausse constante, malgr les fluctuations de lactivit conomique. Cela veut dire que les principales causes de
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laugmentation de la participation fminine doivent tre des facteurs de long terme tels quun meilleur accs lducation, des taux de fertilit rduits et une disponibilit accrue deau potable. Il y a aussi laugmentation de lutilisation dappareils lectriques, qui font gagner du temps aux femmes pour quelles puissent utiliser les heures gagnes faire un travail rmunr tout en encourageant un changement de rle pour la femme dans la maison. La participation des femmes au march du travail est au plus haut dans le secteur de lconomie parallle dans la majorit du territoire. Cela signifie que les femmes sinstallent dans des emplois qui gnrent moins de revenus, qui sont moins valoriss, o lutilisation de la technologie est limite, qui demandent un niveau dducation plus bas et qui leur permettent de soccuper de la maison et des enfants tout en gagnant de largent. Cest dans ce secteur quon enregistre les plus grands carts de salaires entre les sexes. Les femmes sont moins susceptibles davoir leur propre socit avec des employs et ont plus tendance tre leur compte, sans possibilit dagrandir leur socit de par, probablement, le poids de leurs tches domestiques qui nuiraient lessor et aux performances de leur socit. Dun autre ct, les femmes migrantes qui entrent dans lindustrie agricole le font dans des conditions prcaires, sans scurit sociale ni autres aides, et dans des emplois qui demandent des comptences fminines , alors que les hommes peuvent devenir techniciens et autres. Cela cre une fois de plus des carts de revenus et une sgrgation professionnelle. Dans le cas de lindustrie de la manufacture, la tendance est la mme. Pour dcouvrir pourquoi les femmes vont sur le march du travail selon ces termes il faut rassembler diffrents points de vue et explications possibles.
Les questions fondamentales en rapport aux caractristiques du travail des femmes sont lies aux points suivants : si cest un choix ou un pis-aller par manque doptions plus attractives ; si elles ont moins dopportunits dans le contexte officiel ou si elles prfrent laisser ces opportunits de ct pour avoir des horaires ou des conditions plus souples ; et finalement si les employeurs sont moins susceptibles demployer des femmes avec des enfants ou dautres personnes charge. Daprs cette tendance, il semblerait que les femmes qui arrivent sur le march du travail soient guides par lune ou lautre de deux formes de logiques opposes : la logique de la ncessit dans le cas des plus pauvres, particulirement celles qui sont moins instruites et sont chefs de famille ; et la logique du choix et de lautonomie dans le cas de la femme en milieu urbain, avec un niveau dtudes lev et des enfants qui ne sont plus en bas ge. Le problme est que dans les deux cas lcart entre les sexes subsiste, la fois au travail et dans les revenus, ce qui suggre que les choix des femmes sont conditionns par une srie dautres facteurs.
Les ingalits entre les sexes au travail sont lies un procd social de qualification.iii La distinction entre le masculin et le fminin est le noyau autour duquel se dfinit cette notion de qualification. De ce point de vue, leur socialisation et leur formation dans le systme ducatif accentuent et stimulent certains domaines de qualification auxquels est assigne une valeur sociale moindre. Ainsi, il y a appropriation de la sphre technologique du ct masculin, ce qui entrane la construction sociale des femmes comme incomptentes au niveau technique. Cela a un effet sur lidentit des femmes, leurs perspectives professionnelles et leur intgration dans des processus de production. Les consquences de ces perceptions se manifestent clairement dans les structures salariales et hirarchiques, ce qui dtermine une diffrence entre la perception des comptences et des qualits requises et celles dtenues par les reprsentants des deux sexes. Cette culture est celle qui prvaut dans les socits ou institutions dans lesquelles travaillent la fois des hommes et des femmes.
iii La qualification nest pas seulement une dfinition technique de la qualit de travail mais une relation entre certaines oprations techniques et lestimation de leur valeur sociale, ce qui tablit que la valeur du travail correspond une construction sociale sujette conflits et ngociations, tel quun procd de diffrenciation et de construction de distinctions entre types de travail, mais aussi entre les travailleurs qui effectuent ces tches.
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D a n i e l S i lVa
La migration des zones rurales vers les zones urbaines, phnomne trs rpandu en Amrique Latine, est typique parce que les familles migrantes ou leurs enfants ont tendance arriver sur le march du travail en consquence de stratgies familiales dtermines
auB r e y wa D e /Pa n o S Pi C t ur e S
mais les opportunits diffrent toujours autant. Cela suggre que quoique la demande dducation encourage la migration vers les villes, lducation seule nest pas suffisante pour donner accs lgalit des chances. Cela suppose que, dans des contextes forte population indigne, la thorie des signaux sur le march du travail ( job market signalling theory ) semble applicable.iv savoir que, mme si une personne tente damliorer son signal par le biais de lducation, elle ne peut pas modifier son signe , le fait quelle est indigne ou de sexe fminin. Donc le fait dtre autochtone ou dtre une femme dtermine le fait quelle devra affronter des conditions dfavorables sur le march du travail en zone urbaine.
Dans les pays o une grande partie de lactivit conomique est caractrise par la main duvre non qualifie qui ncessite peu dinstruction, o lconomie na pas besoin de capital humain comme matire premire, et o le march du travail est divis par sexe et par appartenance ethnique, la russite scolaire des filles, et en particulier des filles indignes, a peu de chances de se traduire par une amlioration des opportunits professionnelles ni, par la mme, par de meilleurs futurs salaires. Les politiques de promotion de lducation pour tous doivent par consquent saccompagner de mesures dans la sphre conomique.
Dernire rflexion
Dans les zones rurales, le salaire horaire des femmes est plus bas que celui des hommes et pour obtenir un salaire maximum leurs options sont soit dans les zones urbaines, comme travailleuse indpendante, soit de rester en zone rurale comme salarie. Le nombre dannes de scolarit ne joue pas un grand rle dans lexplication du fonctionnement du salaire horaire moyen savoir : quelles aient quatre ou 11 ans dducation derrire elles, ou aucune, cela ne change rien. Ainsi la motivation dune femme migrante ne semble pas tre lespoir de plus grands rendements sur le capital humain, mais plutt lopportunit de passer dun contexte lautre, daller dune zone o les salaires sont bas une autre o ils sont un peu plus levs. Dans les zones urbaines, les conditions conomiques peuvent tre relativement meilleures,
Lensemble de facteurs lis la fois lducation et la structure et aux dynamiques du march de lemploi donnent des lments dexplication plus ou moins prcis de par les diffrences entre tous les pays de la rgion tudie sur les raisons pour lesquelles lgalit dans lducation est un facteur ncessaire, mais insuffisant, de lautonomisation des femmes. Tout indique que la complexit de ce problme demande des mesures qui dmantlent les mcanismes et les systmes qui agissent pour la prservation de la discrimination et de la subordination des femmes, et qui consolident les divisions sexuelles du travail en tant que facteur structurel au sein des relations entre les sexes, ce qui a pour effet de naturaliser lingalit et la hirarchisation. Dans le cas de lAmrique Latine, la division sexuelle du travail est ptrie de facteurs de race, dappartenance ethnique et de classes sociales, et btit une ralit complexe dans laquelle, jour aprs jour, les femmes vivent les consquences de ce quelles sont : femmes, indignes et pauvres.
iv Daprs la thorie du signal dans le march du travail, une personne revt des signes et des signaux qui sont visibles quand elle cherche du travail; les signes sont immuables (sexe, couleur de la peau, etc.). Les signaux sont modifiables (par exemple lducation).
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girLs MAKiNg MEdiA UNE iNitiAtiVE dE pLAN Au ghANA, EN siErrA LEoNE, Au togo Et Au LibEriA Girls Making Media (les filles qui font les mdias) est un projet de trois ans tabli en 2010 qui vise renforcer les capacits des adolescentes impliques dans des organisations pour les enfants et les jeunes au Ghana, au Libria, en Sierra Leone et au Togo. Le projet se positionne contre la discrimination et la violence sexiste en utilisant de faon efficace divers types de mdias. de plus, il travaille la mise en uvre dun noyau de jeunes intervenantes pour la jeunesse. A la fin des trois annes, ce projet espre avoir augment les chances des filles daccder des emplois lis aux mdias, de former des femmes journalistes autour des problmes des adolescentes en Afrique de louest, et de sensibiliser le public aux besoins des adolescentes de la rgion. Nous apprenons trouver des informations, faire ressortir les problmes et trouver des solutions. Participante au projet Girls Making Media
Ce programme bnficie directement plus de 560 adolescentes et 140 journalistes adultes, et touche indirectement un public dapproximativement 600 000 personnes par le biais de la radio nationale et communautaire et 400 000 par la tlvision nationale. Ce projet forme des adolescentes de talent en vue dentrer dans le monde du journalisme, de combattre les
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Plan
discriminations et ingalits sexuelles et damliorer la qualit de linformation sur la question des adolescentes en Afrique de louest. bien que le programme sadresse plus particulirement aux filles, 25 % des membres des clubs ainsi forms sont ouverts aux garons. Cest une faon de sassurer quils sont reprsents mais surtout de faire entrer les garons dans le combat contre les discriminations sexistes. En 2010, Girls Making Media a commenc avec un atelier pour 20 jeunes filles pour une formation aux mdias et la question du genre, et depuis sest dvelopp au point de servir plus dune douzaine dcoles. Ce projet fournit des camras numriques, des enregistreurs vocaux, une radio, un panneau daffichage et des camras vido Flip ainsi que la possibilit de rencontrer et dinterviewer des figures locales et nationales, laccent tant mis sur les femmes journalistes, les reprsentantes du gouvernement et les femmes daffaires. Il aide aussi diffuser des contenus mdiatiques dans les mdias communautaires, nationaux et internationaux.
Plan
L A S I T UAT I O N D E S F I L L E S DA N S L E M O N D E
Avant je me promenais sans rien voir autour de moi, mais maintenant je vois tout parce que je cherche linformation. Mon esprit sest ouvert. Participante au projet Girls Making Media
Lducation dispense des savoirs fondamentaux importants qui permettent aux filles de souvrir au monde extrieur. La lecture, lcriture et la rflexion critique, par exemple, sont des comptences quune ducation de qualit devrait transmettre, et les trois sont ncessaires pour que les filles puissent participer la prise de dcisions et simpliquer dans la politique. Les filles doivent savoir lire, comprendre et avoir un regard critique sur les politiques de partis et la littrature de campagne, discuter de leurs choix et y rflchir, et voter. Le calcul peut aider les filles demander des comptes aux gouvernements et demander de la transparence dans les budgets gouvernementaux, les aider identifier o et comment leurs besoins pourront tre plus avantags. Au-del des comptences de base, lducation peut aussi agir comme un terrain dentranement pour dvelopper des comptences politiques. Par exemple la participation des conseils scolaires entrane la prise de parole en public ainsi qu lorganisation collective. Possder ces comptences peut encourager de plus grands degrs de confiance en soi et de savoir-faire chez les filles, de mme quune volont accrue de dfendre ses intrts. Leffet peut aussi se retrouver dans le fait que les filles ngocient davantage les pouvoirs au sein du foyer, de mme quelles font preuve dun meilleur raisonnement, dune plus grande confiance en elles et dune meilleure facult dexpression.98 De la mme faon, en Inde, une tude a rvl que, sans considration de caste, de religion, de classe ou daffiliation politique, il existait une relation positive vidente entre le niveau dducation dune fille et ses chances de voter et de se prsenter des lections.99 Ds lors, il est clair que daller lcole responsabilise les filles en les encourageant la prise de dcision et entrane une plus grande mobilisation des filles et des femmes.100 En dehors de lducation formelle, il a t dmontr que lencouragement la lecture et lcriture et lducation civique contribuent laugmentation de la participation des femmes et des filles la socit civile et politique.101 Par exemple, en Ouganda dans les annes 1908, des campagnes de
sensibilisation la politique ont eu pour rsultat une hausse de la participation des femmes aux lections locales et nationales, ainsi que le fait que des femmes se soient jointes aux protestations et aient form des organismes de socit civile.102 Andhra Pradesh, la suite de Total Literacy , la campagne lance dans les annes 1980 et 1990 pour encourager la lecture et lcriture, les femmes se sont mobilises dans une action politique directe contre la vente dalcool pour tenter de contrler labus de boisson des hommes, qui est fortement li la violence domestique.103
roB few
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rapport de loECd de 2011 a signal le fait que les garons continuent tre plus susceptibles de finir dans lindustrie informatique ou lingnierie, ce qui suggre un besoin de militer au niveau des coles pour attirer les filles vers ces domaines, mais aussi de mettre en place des politiques de soutien professionnelles et familiales.110 Le Ministre jordanien de la planification et de la coopration internationale est lorigine dun nouveau projet pour amliorer les dbouchs de 900 nouvelles diplmes. Il propose une formation en comptences demployabilit et des coupons pour encourager les compagnies employer des jeunes diplmes et aider dpasser les strotypes sexistes.111 Il est souvent difficile de remettre en question ces strotypes lorsquils sont associs la sparation du travail. LuNEsCo a rcemment reconnu que les progrs effectus dans le sens de lgalit des sexes dans le march du travail prennent bien plus de temps que dans les systmes scolaires.112 dans le sud du Soudan, un nouveau programme a t dvelopp pour mettre en place des lieux srs pour que les jeunes femmes puissent socialiser et rechercher des formations. Ces formations professionnelles se concentrent sur des rles professionnels non traditionnels pour les femmes du sud-soudan tels que la charpenterie, la menuiserie, la soudure et la manufacture de briques.113 En Norvge, un systme de quotas conu pour encourager un nombre croissant de femmes poursuivre une carrire politique a eu tellement de succs quil a fini par tre abandonn. de tels quotas divisent les opinions, mais ils ont aussi prouv quils fonctionnaient comme des incubateurs pour pousser les femmes la participation. Au rwanda, un changement la Constitution en 2003, post-gnocide, a fix un quota de 30 % du parlement qui devait tre compos de femmes. Ce chiffre est mont 56 % aux dernires lections en 2008, le plus haut du monde.114 Un groupe parlementaire de femmes au rwanda (ffrp) a aussi russi une action pour faire passer une loi novatrice sur les violences sexistes, russite provoque en partie en impliquant leurs collgues masculins et en en recueillant le soutien .115 Les jeunes femmes continuent de se trouver confrontes des plafonds de verre dans de nombreuses industries et de nombreux pays. Au Kenya, alors quune nouvelle constitution a tabli que pas plus des deux tiers de tous les postes de leadership ou de management ne pouvaient tre tenus par des membres du mme sexe, et en dpit de taux levs denseignantes, il y a toujours aussi peu de femmes directrices dtablissement.116
Cependant, la prsence des femmes au pouvoir pourrait tout de mme contribuer une meilleure comprhension de lgalit des genres et de la vraie dmocratie, quelles que soient les politiques des gouvernements auxquels elles participent. Alors que le lien entre lducation et lexercice de la fonction publique nest pas un lien direct, celui qui lie lducation des filles et leur participation dans la vie civique et dans le plaidoyer pour des amliorations communautaires est bien plus fort. Dans certaines rgions dInde, par exemple, la qualit des services de sant sest amliore mesure que le niveau dducation des filles a augment, grce aux requtes informes des filles et des femmes et leur pression sur les services locaux.124 Les femmes et filles instruites du Bangladesh sont trois fois plus susceptibles de participer des runions politiques que celles qui sont illettres ou moins duques.125 LA ttE hAutE tusEME126 Tuseme est le mot qui veut dire exprimons-nous en swahili. fAWE a donn ce nom son projet car il vise inciter les filles dvelopper le courage et les comptences pour sexprimer contre loppression et une tradition de silence fminin prsente dans la majorit de lAfrique subsaharienne.127 depuis 1996, Tuseme travaille par le biais dun partenariat entre le department of fine and performing Arts de lUniversit de dar es salam et fAWE pour encourager la participation des filles lcole secondaire par le biais de la mthodologie de
Sexprimer
Daprs des donnes mondiales il y a, au mieux, un lien tnu entre les taux de filles ayant fait leurs tudes secondaires et la proportion de femmes prsentes dans les assembles lgislatives nationales.117 Dun pays lautre, il y a de grandes variations.118 Dans certains endroits des filles aises, instruites se montrent indiffrentes la politique ou font preuve dun grand cynisme quant lefficacit de toute sorte dengagement politique.119 Dans ltat du Krala au Sud de lInde, par exemple, malgr un haut niveau dinstruction chez les filles, il y a un paradoxe de genre dans le sens o les filles ont un statut lev mais le mouvement des femmes est faible et peu de femmes ont des fonctions politiques.120 De la mme faon, aux tats-Unis, les filles sont plus nombreuses que les garons dans lducation suprieure mais les femmes sont toujours peu reprsentes en politique.121 Par contre, en Ouganda, au Rwanda et au Mozambique, parmi les pays les plus pauvres du monde et avec des niveaux bien plus bas dducation et dalphabtisme fminin, il y a entre 25 et 30 % de reprsentantes fminines dans chaque pays. Ce niveau lev de reprsentation est d en partie aux quotas (au Rwanda) et peut aussi venir en partie des niveaux de mobilisation et dactivisme fminins quil y a dans ces pays. Cela dit, il y a ce jour peu de preuves que plus de femmes en politique se traduise par des politiques meilleures pour les femmes et les filles en gnral. Il est tout aussi important de se demander ce qui est reprsent et comment il est reprsent, que qui le reprsente.122
Les femmes ont quatre reprsentantes au parlement le fminisme nen a aucune. Gyrithe Lemche, une des meneuses de la campagne au suffrage au Danemark en 1918123
M a r k h e n l e y/ Pa n o S P i C t u r e S
fawe
lautonomisation. En se servant du thtre, le projet aide filles et garons travailler ensemble pour analyser les obstacles la russite des filles et leur participation lcole secondaire. Il les aide aussi trouver des faons de discuter de ces questions avec leurs parents et dautres anciens de leur communaut pour aller vers des solutions davantage guides par les filles. Fin 2006, plus de 70 coles en Tanzanie avaient adopt ce programme. Ces coles ont vu des amliorations des rsultats des filles aux examens, une meilleure implication des enseignants, une rduction des abandons dus aux grossesses, et des changements dattitudes chez les professeurs et les parents. Le gouvernement de Tanzanie a repris ce programme avec lobjectif de ltendre sur toutes les coles secondaires avant 2009, et fAWE a test son approche dans dautres pays de la rgion. Le programme Tuseme a aid donner plus de pouvoir aux filles pour quelles puissent dire non et pour les dlivrer des pratiques culturelles nfastes qui font obstacle leur ducation et empchent la croissance conomique. Les filles nont plus marcher les yeux tourns vers le sol ni tre gnes lorsquelles parlent aux hommes. Avec cette varit dactivits, dont le thtre pour le dveloppement, Tuseme est un outil efficace pour donner aux filles le pouvoir de sexprimer . Limpact de lducation peut dpasser le cadre des filles qui obtiennent cette ducation. Ce quelles finissent par faire, ce quelles russissent faire, et lexemple quelles donnent voir, peuvent changer les attitudes concernant le rle des femmes et des filles au fil du temps.128 mesure que les filles deviennent plus instruites et rejoignent la population active, les familles et les structures sociales peuvent se trouver reconfigures et les rles sexospcifiques peuvent se modifier.129 Cela dit, il ny a pas dendroit au monde aujourdhui o la femme est lgale de lhomme. Le Forum conomique mondial a identifi quatre catgories dautonomisation. Ce sont : lgalit de la participation et des opportunits conomiques, loctroi de lducation, la sant et la survie, et lautonomisation politique. Mais il ny a pas un pays dans lequel la russite fminine gale ou surpasse celle de lhomme. Cela signifie que quel que soit le lieu ou le moment o filles et femmes luttent pour avoir le mme traitement et le mme accs que garons et hommes, elles continuent tre freines, moins payes, ou
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Performance rgionale sur lIndice de la parit entre les sexes (GGGI 2011)130
Score sur lindex de la parit entre les sexes (0.00 1.00)
Asie et Pacique
ignores. Et cest le cas en dpit du fait que des carts moins marqus entre les sexes sont directement lis un surcrot de comptitivit conomique.131 Cela signifie que les filles et les femmes qui luttent pour obtenir le mme traitement et le mme accs que les garons et les hommes, o que ce soit et quel moment que ce soit, continuent tre freines, moins payes, ou ne pas se faire entendre. Cette situation perdure en dpit du fait que la rduction des carts entre les genres est directement associe un surcrot de comptitivit conomique .132
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Amrique du Nord
Afrique subsaharienne
ducation = Autonomisation ?
Lducation nest donc pas le remde miracle : il narrive pas compenser intgralement ni annuler totalement les autres forces de la socit qui vont contre la capacit dune fille diriger sa vie. Comme ce chapitre la montr, de nombreuses autres mesures sont ncessaires pour procurer lenvironnement propice aux avances des adolescentes vers une vie adulte florissante, avec le pouvoir dagir et de choisir. Cela ne veut pas dire que lducation na pas un rle vital accomplir. Il y a une norme diffrence entre une fille qui arrive dans le monde adulte avec peu de comptences et une faible confiance en soi (ou, pire encore, avec une srie de mauvaises expriences dj derrire elle), et une autre qui arrive avec les outils lui permettant de grer ces ingalits et ces injustices. Lducation quune fille emporte de lcole comme bagage lui servira de base pour le restant de ses jours. Il y a une distinction importante entre les comptences relles quune adolescente emportera avec elle en quittant lcole, et les autres faons dont son ducation pourra ouvrir des portes. La littratie est primordiale pour les choix des filles dans tous les domaines. Dautres comptences, telles que la matrise des nouvelles technologies, sont aussi des modules importants pour amener lautonomie dans la vie dadulte dans le monde daujourdhui. Au-del du passage de comptences, lducation peut apporter une contribution encore plus importante. Le contenu transformatif de lducation est capital. Sans lui, toute autre comptence quune fille acquiert pourrait ne lui servir qu se fondre dans les structures ingales existantes. Pendant trop longtemps, le succs de linstruction des filles, et mme la valeur des filles instruites, taient mesurs en termes de bnfices pour la socit et la famille, tels que la baisse de fertilit, lamlioration de la sant infantile et les augmentations de PIB. Ces rsultats ont contribu de nombreux progrs politiques en soutien pour les filles. Mais les gouvernements et les dcideurs doivent maintenant se tourner vers un nouveau dfi : celui du contrle de ce que lducation dispense aux filles dans le long terme. OMD 3 met lgalit des genres au cur de la politique internationale. Cest un objectif ambitieux qui doit tre trait tous les niveaux de la socit et reprsentera des changements de grande envergure dans le monde dans lequel nous vivons. Comment pouvons-nous mesurer le statut des filles et des femmes au sein de leur famille et de leur communaut pour mesurer la
eliaS aSMare
vritable galit des sexes ? Comment peut-on rduire la violence sexiste et augmenter lgalit dans le processus de dcision la maison et au travail ? Comment peut-on sassurer que les femmes soient payes quitablement et que les filles aient les outils ncessaires pour jouer un rle quitable dans la socit ? La cl est dans lducation la fois des filles et des garons. Il est crucial dobtenir lgalit des chances lcole, de prodiguer une ducation de qualit et de sassurer que les filles puissent en tirer bnfice. Lducation seule ne suffit peut-tre pas transformer la socit dans laquelle nous vivons mais cette transformation ne pourra jamais seffectuer sans elle. En se souciant de la faon dont lducation peut contribuer au pouvoir dagir grandissant des filles, les ducateurs et les gouvernements, et les filles elles-mmes, peuvent trouver des moyens de mettre en uvre une ducation qui les soutient vritablement afin quelles vivent des vies plus libres et plus riches qui transformeront le monde qui les entoure.
Nous pouvons changer le monde si nous nous unissons pour faire de cet objectif notre priorit. La vritable promesse de lgalit pour les femmes est la promesse dune socit meilleure. Cherie Blair Je suis la seule de la famille tre alle luniversit. Je suis un modle pour ma famille et ma communaut, et jessaie toujours dencourager les filles de mon village se battre pour le meilleur, malgr la pauvret qui semble tre un obstacle leurs rves. Firehiwot Yemane, 24 ans, thiopie133
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lcole sans savoir lire ni crire une phrase simple dcourage encore plus les parents dmunis de continuer dinvestir dans leur ducation quand les bnfices en paraissent si incertains. Cependant, lducation reste le meilleur chemin vers la prise dautonomie et propose aux filles du monde entier la meilleure chance possible de briser le cycle intergnrationnel de la pauvret. Lducation a le potentiel de transformer la socit et de promouvoir des objectifs galitaires plus larges. Au lendemain des OMD, les nouveaux objectifs vont chercher sappuyer sur les russites rcentes dans la participation lducation primaire. Laccs universel et lgalit des sexes lcole secondaire en sont la suite logique. Cependant, il ne suffit pas de se concentrer uniquement sur le nombre de filles scolarises ; un point de vue critique sur la qualit de ce qui est appris et sur comment, et quel point, lautonomie des filles est mise en valeur, devrait tre une composante essentielle de tout nouveau cadre de dveloppement mondial. Dans les sections ci-aprs nous faisons des recommandations au secteur de lducation, quil opre au niveau international, national ou local, et avec le soutien du secteur priv le cas chant, qui pourraient avoir un effet positif la fois sur lexprience des adolescentes lcole et sur lefficacit des investissements dans ce secteur en gnral.
Alf Berg
Lappel laction
1 Garantir que tout programme mis en place aprs les objectifs du Millnaire pour le dveloppement (oMD) continue accorder une forte priorit lducation, mais galement tendre nos ambitions jusqu y inclure la ralisation dun cycle complet de neuf ans dune ducation de qualit, avec un accent particulier sur lquit de genre. 2 sengager raliser une tude sur la place des questions de genre dans les plans gouvernementaux pour lducation et soutenir toutes les initiatives destines combler les carts identifis. 3 Dvelopper les sources de financement pour soutenir une ducation de qualit pour les filles.
RecoMMandation 1
La communaut mondiale, y compris les tats membres des Nations unies, les organes des Nations unies, les organismes multilatraux et les donateurs doivent : Faire en sorte que tout programme mis en place aprs les objectifs du Millnaire pour le dveloppement maintienne une forte priorit sur lducation pour objectif explicite : dadopter une approche galitaire et inclure des indicateurs dgalit des genres, tant quantitatifs que qualitatifs ; de redfinir les fondations de lducation en y incluant laprs-primaire ; dinsister sur la qualit de lapprentissage en plus des inscriptions et de laccs la scolarit. Argumentation : Alors que le monde rflchit une nouvelle gnration dobjectifs pour le dveloppement, lducation doit demeurer au centre de notre approche, mais nous devons aussi largir la porte de notre ambition pour faire en sorte que plus de filles non seulement aillent en cole primaire, mais fassent la transition vers le secondaire et aillent jusquau bout dune ducation de qualit. Une approche galitaire qui puisse toucher les plus marginaliss, les filles en particulier, est capitale maintenant si nous voulons vraiment garantir laccs lducation pour tous. Cest la russite la fin dau moins neuf ans dune ducation de qualit qui est la cl de la libration du potentiel des filles, qui peut la faire passer dune vie de pauvret une vie dopportunits. Comme lont montr de nombreuses tudes, une fille instruite peut aider transformer le monde qui lentoure, et jouer un rle crucial pour briser le cycle intergnrationnel de la pauvret. Mettre disposition dans un seul lieu les neuf premires annes dducation, du primaire au dbut du secondaire, peut potentiellement rduire les frais pour les deux parents et le secteur ducatif et, ainsi, augmenter laccessibilit.
PrAtique ProMetteuse : Plan sectoriel dducation du rwanda (2010-15) Dans le cadre de la mise en uvre du programme Nine-Year Basic education (neuf ans dducation de base) (9YBe), des coles primaires ont t transformes en groupes scolaires qui proposent les neuf annes dducation fondamentale (six ans de primaire et trois ans de secondaire infrieur) alors que les autres sont des secondaires infrieures officielles intgres dans le 9YBe. Le dernier Plan sectoriel dducation (ESP) spcifie que le systme dducation post-lmentaire (PBE) devrait tre mieux conu afin de rpondre aux besoins du march du travail en encourageant les grandes entreprises prives simpliquer dans la PBe, en incluant le secondaire suprieur et la formation des professeurs, lexpansion et la consolidation de la formation technique et professionnelle (tVet), lextension du systme de prts-tudiants durables qui vise les tudiants dfavoriss inscrits dans un cursus dtudes prioritaires, et lintroduction de lenseignement libre, des cours par correspondance et de le-learning.
coliers rwandais.
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PlAn
RecoMMandation 2
Les ministres de lducation devraient : sengager entreprendre une analyse sexospcifique sur les ESP de leur gouvernement pour sassurer que toutes les filles arrivent avec succs au terme dune scolarit de neuf annes dducation de qualit au moins . Cette enqute devrait analyser les projets selon les critres de prise en compte des besoins de filles (voir la scorecard ) tels que : laccessibilit, la responsabilit, la gouvernance scolaire participative, les mesures de scurit et de protection, le programme sensibilis au genre, et un personnel soutenu et qualifi. PrAtique ProMetteuse : Linitiative pour lducation des filles ( Girl-friendly Schools ), gypte1 Ce programme, implant par le biais du National Council for Childhood and Motherhood en collaboration avec sept oNG rgionales, a dj ouvert 1 063 coles et inscrit 27 784 lves, dont 75 % taient des filles en 2005. Ce programme a t rcemment tendu et vise construire plus de 1000 coles favorables aux filles ou girl-friendly . Ces tablissements doivent adhrer une liste de critres, que ce soit au niveau de la structure (proximit de la communaut, aires de jeux sres, etc.), des pratiques ducatives, et de limplication de la communaut locale par le biais de Comits ducatifs ( education Committees ). Linitiative pour lducation des filles ( Girls education initiative ) a dcouvert que limplication des parents et autres chefs de communaut naturels (tels que les chefs religieux) dans les structures gouvernantes des coles a un effet positif fort sur le niveau scolaire des filles. Une valuation 2 a fait ressortir que ces comits ducatifs ont jou un rle crucial dans le suivi des filles en rupture scolaire souvent lorsquelles entrent dans la pubert en arrivant, dans plusieurs cas, convaincre les parents que leur fille devait continuer sa scolarit.
A. Accessible toutes les filles, les plus marginalises en particulier accessible financirement accessible physiquement inclusive socialement et culturellement acceptable B. Responsable envers toutes les filles, gouvernance scolaire implique les colires, leur famille et leur communaut dans la gestion de lcole des systmes de gouvernance sont mis en place pour soutenir les filles absentistes ou en dcrochage scolaire lcole simplique explicitement dans la promotion de lducation des filles dans la charte scolaire C. qui soutient lapprentissage et le succs de toutes les filles fournit le matriel scolaire formation informatique et professionnelle systme de mentors et de soutien entre pairs D. Qui est un lieu sr pour toutes les filles politique explicite pour prvenir et ragir toute violence envers une fille perptre par le personnel ou les lves, y compris toute forme de contrainte sexuelle des systmes de signalement des problmes appropris des toilettes spares pour les filles un membre fminin du personnel assign comme conseillre e. Programme et politiques sans discrimination ni strotypes matriel pdagogique qui favorise lgalit des sexes module exhaustif de sant sexuelle et reproductive inclus part entire dans les programmes filles et garons sont galement mentionns dans toutes les directives scolaires et sont quitablement soutenus par le personnel filles et garons sont galement encourags participer la classe F. Un personnel motiv qui soutienne toutes les filles au moins 40 % de personnel fminin formation en galit des genres dispense tous les enseignants ratio professeur-lve fix 1 pour 40
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1. Sassurer que le Plan de secteur ducatif est jour par rapport aux actions destines rgler les questions identifies par lanalyse sexospcifique. Argumentation : Lanalyse du plan sectoriel ducatif permettra didentifier des zones daction dfinies pour le soutien de lducation des filles. En tchant de combler ces carts les ministres de lducation, les conseils scolaires et les parents pourront identifier, et les communauts pourront sunir pour soutenir, laccomplissement dune ducation de qualit pour les filles. 2. Identifier et hirarchiser les meilleures pratiques pour faciliter la transition dune ducation nonformelle formelle pour les filles. Argumentation : Dans de nombreux pays, les organisations de socits civiles ont men des interventions ducatives non formelles innovantes pour soutenir les filles qui ont abandonn le systme scolaire officiel. Les gouvernements devraient se rapprocher des organisations travaillant dans ce domaine pour identifier les pratiques les plus efficaces et soutenir le renforcement de ces initiatives qui visent, dans la mesure du possible, aider les filles ngocier la transition vers la scolarit officielle. Sassurer que les adolescentes ont des chances de rester impliques dans lapprentissage et lducation est une stratgie vitale pour augmenter le nombre de filles qui accdent lducation secondaire et sy maintiennent. PrAtique ProMetteuse : Linitiative de Diphalana (Botswana) Cette initiative vise aider les filles qui sont tombes enceintes jeunes et ont abandonn lcole retourner dans le systme ducatif officiel. On leur demande de retourner lcole ds quelles ont accouch cependant durant une priode de cong de maternit leurs devoirs et leons leur sont envoys chez elles et dans leur cole. Cette initiative a entran la cration dun programme denseignement distance adapt aux besoins des filles qui ne peuvent pas profiter de lducation officielle. Quand un docteur certifie quelles sont en tat de retourner lcole elles le font en emmenant leur bb, et si le pre du bb est lcole on lui demande aussi de passer du temps avec lenfant pendant le djeuner ou pendant la pause. A lcole de Pekelele une crche qui soccupe denfants partir de quatre mois a t mise en place.
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3. Augmenter le nombre et la qualit des enseignants, en se concentrant surtout sur les enseignantes. Ces mesures devraient inclure : Des mesures incitatives ou des aides pour attirer et garder les enseignantes, en particulier de grade suprieur, au sein des coles ; Une formation de qualit pour tous les professeurs et les administrateurs de lcole y compris sur les droits des enfants, les mthodes de discipline positives et une information ducative complte au niveau de la sant sexuelle et reproductive ; lever le niveau social de la profession denseignant au sein des communauts ; La promotion de lavancement professionnel des enseignantes ; Des conditions et salaires gaux pour les professeurs, y compris au niveau du logement. Argumentation : quiper les coles en enseignantes bien formes est une faon directe et efficace damliorer lassiduit des filles, leur rtention, leur apprentissage et leur scurit. La prsence denseignantes favorise la confiance des parents quand il sagit denvoyer leur fille lcole, en particulier au stade de ladolescence. Il est prouv que demployer des femmes comme professeurs entrane un surcrot dinscriptions chez les filles et que les enseignantes sont pour elles des modles indispensables pour aider promouvoir les objectifs globaux de lgalit des sexes. (Voir pratique prometteuse : Le programme daide au secondaire au Bangladesh page 126.)
MArk reAd
enseigner au Togo.
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4. Pour soutenir le Ministre de lducation, les gouvernements nationaux devraient : renforcer la capacit des institutions pour lgalit des sexes soutenir, contrler et rendre compte de leur cadre politique consacr, de leur lgislation et de leurs dpenses pour les droits des filles. Argumentation : en soutenant les bureaux, les points focaux et les agents ddis lgalit des genres, les gouvernements peuvent renforcer lefficacit de leurs politiques dducation des filles au niveau national mais aussi augmenter lengagement politique envers cette cause aux plus hauts niveaux. PrAtique ProMetteuse : La promotion de lgalit des sexes et lavancement de lducation des filles vont de pair. Les engagements politiques pour corriger la discrimination enracine qui prive la moiti de la population de ses droits civiques doivent tre appuys par des mesures efficaces en termes de politique et de lgislation. Parmi celles-ci on compte ltablissement de bureaux pour lgalit des sexes au niveau national et des points focaux ministriels. Dispositif pour lgalit des genres en Afrique du sud3 LAfrique du sud possde un cadre politique fort pour lgalit des genres dans lducation, ses actions tant fondes sur des engagements pour lquit et les droits humains dans lducation. Bien que les progrs pour lducation des filles soient mitigs, il est indniable que le dispositif pour lgalit des genres et les politiques associes comptent parmi les plus complets du pays. une Direction de lgalit des genres (Gender equity Directorate ou GeD) a t mise en place en 2000 dans le Dpartement national de lducation. Les personnes focales qui se consacrent lgalit des genres venant des 9 dpartements provinciaux dducation et du GeD national se runissent tous les trimestres pour discuter en inter-provinces du travail de toutes les units. Le GeD national est charg de contrler le systme et son efficacit tout en coordonnant les activits et le dveloppement des politiques dans tout le rseau. Le processus de cration dun dispositif efficace pour le genre a eu pour rsultat la mise en place dun nouveau Ministre de la femme, des enfants et des personnes handicapes aprs les lections de 2009.
nik k i r i xo n/ T w en T y T en/PA n o s Pi C T u r e s
RecoMMandation 3
1. Amliorer les mcanismes de financement pour soutenir une ducation de qualit pour les filles. Les gouvernements nationaux devraient : Allouer au moins 11, 4 %* du budget national lducation, en mettant laccent sur les financements qui conviennent lducation secondaire infrieure ; Examiner le budget des allocations actuel pour combler les manques de subventions identifis par lanalyse des plans sectoriels dducation (review of education sector Plans) ; Financer neuf annes dducation gratuite et obligatoire pour tous et liminer progressivement tous les autres obstacles que rencontrent les filles ; Avoir une meilleure gestion des ressources alloues lducation et garantir la transparence, la responsabilit financire et une tolrance zro de la corruption ; Renforcer lassiette de limpt tous les niveaux pour financer les augmentations du budget ducatif. Argumentation : Les gouvernements qui veulent sortir de la crise conomique actuelle avec une population active forte et productive ne peuvent pas se permettre de rduire les dpenses consacres lducation. Cest par le biais de dpenses accrues et cibles que les gouvernements peuvent faire en sorte que les filles et garons qui entrent en classe aujourdhui auront plus tard accs un travail dcent qui relancera la croissance et rduira la dette nationale sur le long terme. Cest particulirement crucial pour les filles, qui transmettront les acquis de leur ducation leurs futurs enfants et leur communaut.
*Cela reprsente les dpenses moyennes du budget national des pays faibles revenus.
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PrAtique ProMetteuse : Le programme daide aux filles dans le secondaire au Bangladesh4 un rapport sur le plan sectoriel de lducation au Bangladesh, coupl de considrables donations, a permis ltablissement dun programme national dallocations efficace qui a eu pour effet daugmenter radicalement le nombre de filles scolarises. En 1993 au Bangladesh le Female Secondary School Assistance Program (FssAP) soutenu par le gouvernement a t lanc, avec pour but damliorer laccs lcole et daugmenter les inscriptions des filles dans le secondaire par le moyen dallocations pour les cours. il sest aussi intress aux questions de qualit ducative travers la formation de professeurs, lemploi de mesures qui incitent la performance pour les coles et les lves, et linstallation de points deau et de sanitaires. Ce projet a couvert 121 des 507 sous-districts du Bangladesh. Il en a rsult que le nombre dinscriptions de filles en cole secondaire est mont 3,9 millions en 2005, contre 1,1 million en 1991, avec une quantit croissante de filles provenant de zones dfavorises ou isoles. De plus, cette initiative prvoyait une introduction progressive de femmes dans les rangs de professeurs de niveau secondaire, avec pour cible le recrutement de 30 % denseignantes en plus au niveau national. 5 Cette initiative a permis au Bangladesh datteindre en avance un de ses objectifs du Millnaire pour le dveloppement la parit des genres dans lducation.
PrAtique ProMetteuse : Le Costa rica6 Laugmentation des financements a men la hausse des taux dassiduit et dachvement scolaires. Pour les filles, qui sont le moins susceptibles de ressentir les effets des dpenses ducatives au niveau national ou issues de donations, cette augmentation globale dans les engagements de dpenses signifie une plus grande chance de toucher celles qui ont le plus besoin dinstruction. Lducation gratuite et obligatoire pour les filles et garons du Costa Rica au niveau primaire est une garantie de la Constitution depuis des dcennies, et cela a t tendu au secondaire, qui est maintenant lui aussi gratuit et obligatoire. Depuis les annes 1970 le gouvernement a investi presque 30 % du budget national dans lducation primaire et secondaire. Le pays a un admirable taux dalphabtisation des plus de 10 ans qui est de 93 % : la population qui a le plus fort taux dalphabtisme de toute lAmrique Centrale. 2. Les gouvernements donateurs devraient : Augmenter laide lducation secondaire infrieure* et sassurer que toute aide lducation met laccent sur lamlioration des possibilits de terminer son cursus secondaire infrieur ; Augmenter la portion de laide prvisible alloue au pr-primaire, au primaire et au secondaire infrieur de faon saligner sur linvestissement des pays partenaires, qui est en moyenne de 11,4 % de leur budget national ; Canaliser dautres financements par le biais du Global Partnership for Education (GPE) de faon aligner les efforts daide, et travailler pour faire en sorte que le GPe renforce son contrle des normes dgalit des genres et de participation de la socit civile ; Adopter des mcanismes de financement novateurs7 pour augmenter le revenu destin soutenir lducation des filles ; Sassurer que le programme continue tre la proprit du pays en soutenant les plans de lducation Nationale et en faisant la promotion dun environnement qui permette la participation de la socit civile, y compris des organisations qui mettent en avant les droits des filles et des femmes, selon les Principes de Paris. 8
* Le code OECD/DAC pour le secondaire devrait tre divis en secondaire infrieur dune part et secondaire suprieur dautre part pour permettre de contrler ceci.
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g.M.B. AkAsh
Argumentation : Les donateurs peuvent jouer un rle important en sassurant que les filles jouissent dune ducation de bonne qualit par le biais de mcanismes de financement et du renforcement des capacits (y compris le soutien direct aux organisations de socits civiles), et en accroissant la visibilit de lducation des filles, en particulier l o il y a un manque de volont politique au niveau national. PrAtique ProMetteuse : Programme de rseaux de genres en Tanzanie (Gender Networking Programme) 9 une budgtisation favorisant lgalit des sexes est un outil parfait pour faire participer des acteurs non traditionnels (particulirement les ministres des finances et les banques centrales), influencer les politiques fiscales, promouvoir la responsabilit financire et soutenir les organisations fminines de la socit civile. La budgtisation qui prend en compte la question du genre permet aux organisations de femmes de ne plus se demander Pourquoi ma part de gteau est-elle si petite? mais plutt Pourquoi le gteau est-il si petit ? Ce processus permet ces organisations, ainsi qu des ministres et des bureaux au niveau national, dinfluencer les processus macroconomiques qui ont un rel impact sur les destinations des allocations et la faon dont elles sont dpenses, ainsi que sur leur possibilit datteindre celles qui sont dhabitude laisses pour compte dans les dcisions politiques les filles. La Gender Budgeting initiative en Tanzanie a t cre en 1998 au sein dune initiative de lobbying dune oNG qui partait de la vision de la Coalition Activiste Fministe (Fem Act) qui consistait pousser les dcideurs politiques, les conomistes, les statisticiens et les chercheurs adopter des approches plus progressistes au niveau de la question du genre. De nombreuses campagnes se sont tablies avec le but de populariser la budgtisation favorisant lgalit des sexes appele Rendez les ressources au peuple (return resources to the People), qui faisait le lien entre les questions du ViH/sida, de leau, de lducation et de la mortalit maternelle. Des runions ouvertes se sont tenues dans les rues de plusieurs communes et villes o les gens taient invits couter des informations simples sur le travail de budgtisation en prparation et agir pour soutenir ce processus. une valuation de niveau10 a tabli que le tGNP avait russi sa mission
sur plusieurs fronts. Dans le secteur de leau, lallocation tait passe de 3 6 % du budget national les mnages faibles revenus ont aujourdhui accs, sans rien payer, 80 seaux deau ce qui rduit la charge de temps des filles. Celle du secteur de la sant a atteint 15 % du budget national. Le tGNP sest engag avec le Ministre de la planification produire une matrice de comptabilit sociale qui tienne plus compte des questions lies au genre ; cela a amen les gouvernements inclure une analyse de lutilisation du temps dans les enqutes domestiques qui reconnaisse le cot du travail non-rmunr (domestique et de soins). 3. La communaut du secteur priv et du secteur des affaires devrait : Financer et augmenter le soutien en nature des programmes qui visent rendre les formations techniques plus pertinentes pour les adolescentes, lintrieur et lextrieur de lducation officielle, et leur donner le pouvoir de dvelopper des comptences et des savoir-faire ncessaires pour le passage lge adulte ; Sapproprier les techniques commerciales pour dvelopper une technologie peu coteuse et accessible qui rponde aux besoins des filles et amliore les opportunits dapprentissage dans des environnements aux ressources limites ; Sengager dans des dialogues de politique gnrale dans diffrents secteurs pour soutenir ensemble limportance dun minimum de neuf annes dducation de qualit pour les filles ; Augmenter le soutien philanthropique qui saligne avec les plans ducatifs nationaux, en coordination avec les gouvernements, les donateurs et la socit civile, en insistant sur le fait que les filles doivent jouir dau moins neuf annes dune ducation de qualit.
AfM shAMsuzzAMAn
Apprentissage au Bangladesh.
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Argumentation : le secteur priv et la communaut des affaires ont un rle important jouer dans le dveloppement, un rle qui est de plus en plus reconnu par les agences multilatrales, les donateurs, les gouvernements et la socit civile. Linvestissement dans une ducation de qualit a une importance stratgique pour le secteur priv, de nombreux acteurs de ce secteur portant une attention grandissante la qualit et lamlioration des acquis dapprentissage. Cependant, compars aux autres secteurs comme la sant, le secteur priv, la communaut des affaires et les philanthropes nont pas ce jour jou de rle de catalyseur dans lducation. Il est capital que le systme de financement et laction solidaire du secteur priv amorcent un changement progressif pour parvenir de meilleurs rsultats qualitatifs au niveau de lducation pour garons et filles. Au-del des financements et de la dfense des intrts des filles, le secteur priv et la communaut des affaires sont aussi essentiels dans le dveloppement de solutions technologiques qui pourraient amliorer les milieux dapprentissage, de mme que pour faire partager leur savoir technique en vue de lamlioration de lducation officielle et alternative. Cette aide est un garant de la lgitimit de lducation et fournit aux filles les comptences requises pour russir leur transition vers le march du travail et un bon emploi. Les technologies informatiques et de communication (ICT), par exemple, peuvent transformer non seulement les mthodes denseignement, en responsabilisant les enseignants, mais aussi impulser une nergie nouvelle dans le processus dapprentissage au sens large par le biais de linnovation. PrAtique ProMetteuse : SMS pour lalphabtisation ( sMs for Literacy) au Pakistan* en 2009 Mobilink, le plus grand fournisseur de services mobiles du Pakistan, sest associ avec luNesCo pour proposer un projet pilote dducation fondamentale dans la province du sud du Pendjab. Ce projet tait conu pour amliorer le taux dalphabtisation des adolescentes, augmenter leur rtention en lecture et en criture, et les motiver. Chacune des filles a reu un tlphone portable bas prix avec connexion prpaye, et des professeurs spcialement forms leur ont envoy jusqu 6 messages par jour sur divers sujets pour
B u n yA d f o u n d AT i o n , l A h o r e
tester leurs capacits. Les filles devaient sentraner copier les messages et les lire tout haut. Elles rpondaient ensuite leur professeur par sMs, et le professeur devait tester leurs acquis tous les mois. une valuation du projet a trouv que ce projet avait grandement contribu la hausse du niveau dalphabtisation et de la connaissance technologique. Un examen officiel a montr une amlioration de 80 % du niveau de lecture et dcriture, plus de 60 % des filles ayant obtenu un A , contre seulement 28 % avant le dbut du projet.
conclusion
En sappuyant sur les donnes de ce rapport, et sur les tapes clairement nonces dans ce chapitre, dcideurs et responsables tous les niveaux peuvent agir maintenant pour faire en sorte que les filles puissent profiter dau moins neuf annes dune ducation de qualit. Les retours sur investissement au niveau de lducation des filles ont dj t largement documents. Pourtant les progrs pour les aider accder lducation sont trs lents. Ce chapitre a propos les lignes directrices dun plan pour que les filles puissent mieux russir et sassurer que le secteur de lducation ne ptisse pas des coupes sombres dues la rcession mondiale. Il faut ds maintenant se recentrer et investir davantage dans lducation des filles et leur autonomisation une stratgie cl qui permettra de rduire la pauvret dans le monde tout en gnrant des bnfices conomiques.
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Section 2
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Tout va tre diffrent pour elle : le changement dattitude dune gnration de mres peut-il aider transformer la vie des filles ?
Cette nouvelle gnration a une chance daccder lducation. Je leur conseille toujours de travailler dur leurs tudes. Hean, mre de Sipha, Cambodge
Cette anne, les filles qui participent ltude de cohorte de Plan vont avoir 6 ans une tape importante dans leur vie. La plupart dentre elles vont maintenant lcole, et cest donc cette anne que les influences extrieures au foyer vont commencer avoir plus dimpact sur leur vie. Elles vont rencontrer une varit de gens diffrents et quoique leur mre continue jouer un rle cl dans leur vie en tant quinfluence et que modle, les enseignants, les amis et les camarades plus gs vont aussi devenir de plus en plus importants leurs yeux. la maison, cest avec les femmes de la famille que les filles passent leur temps ; elles imitent dj le travail domestique fminin dans leurs jeux et, mme six ans, certaines dentre elles sacquittent de tches mnagres nettement sexospcifiques. Chhea, du Cambodge, veut devenir enseignante, mais nous a aussi dclar : Jaime aussi faire la vaisselle et aider ma mre ramasser du bois. Cette anne nous allons observer la faon dont les histoires de vie des mres, leurs attitudes et leurs actions ont influenc lducation des filles et leur vie quotidienne jusqu prsent, et la manire dont les expriences passes des mres vont faonner lavenir de leurs filles. Nous avons conduit des entretiens approfondis avec les mres des filles de la cohorte, pour retracer leur parcours partir de leur propre enfance, en passant par les bouleversements quelles ont connus et les dcisions cruciales quelles ont d prendre ladolescence, pour en arriver leur vie de
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mre actuelle. Lan dernier nous nous sommes entretenus avec presque 100 des pres de ces fillettes. Les diffrences entre ces deux sessions dentretiens sont loquentes, en particulier en ce qui concerne les expriences des hommes ladolescence. Cest le moment o un monde dopportunits semble souvrir pour les garons, et se refermer pour les filles. Dans ce rapport, nous nous concentrerons sur quatre domaines fondamentaux : la prime jeunesse des mres ; limpact de ladolescence sur leurs espoirs et leurs rves ; leur attitude actuelle vis--vis des rles sexospcifiques la maison ; leurs ambitions pour leur propre fille. Nous examinerons aussi limpact des changements plus globaux survenus dans la socit au cours de leur vie.
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Chhea.
MISE JOur dE ChOIx rElS, vIES rEllES Aujourdhui dans sa sixime anne, ltude Choix rels, vies relles accompagne 142 filles de neuf pays dans le monde : le Bnin, le Brsil, le Cambodge, la rpublique dominicaine, le Salvador, les Philippines, le Togo, lOuganda et le vietnam. Cette tude vise mieux comprendre les vies des jeunes filles par le biais dentretiens approfondis et de groupes de discussion organiss avec les membres de leur famille et de leur environnement proche. la majorit des filles qui participent ce projet sont maintenant soit dans un dispositif prscolaire, soit en cole primaire. une minorit dentre elles ne sont toujours pas inscrites lcole, leurs parents voquant la distance de lcole et la sant prcaire de leur fille pour le justifier. En gnral, les parents continuent de dire combien ils sont fiers des progrs scolaires de leur fille. En mme temps, ils sexpriment de plus en plus sur la qualit de lducation que reoit leur fille. Beaucoup ont dclar maintes reprises quils enverraient leur fille dans un meilleur tablissement sils pouvaient se le permettre financirement ou si leur fille pouvait sans danger se rendre seule une meilleure cole plus loigne de la maison. Ces fillettes sont nombreuses avoir eu des maladies bnignes dans le courant de lanne passe, qui ne demandaient rien dautre quune visite au dispensaire local ou la pharmacie. Ainsi que nous lavons rapport au cours des annes prcdentes, les filles de trois pays le Bnin, le Togo et lOuganda continuent tre affectes rgulirement par le paludisme. dans ces pays, pour les parents, les dpenses occasionnes par les visites de leur fille dans les centres mdicaux et hospitaliers pour leur traitement reprsentent une contrainte majeure pour le budget familial. Beaucoup des familles prenant part cette tude ont mentionn une augmentation du cot de la vie dans lanne passe, et ils ont t nombreux devoir engager des dpenses mdicales supplmentaires. Pour la plupart, la plus grande partie des revenus du mnage est consacre lalimentation. Mais pour beaucoup, lever de jeunes enfants est aussi synonyme de frais associs leur scolarit. La dtermination des mres scolariser leur fille ne fait aucun doute, de mme que le fait quelles sont conscientes des nombreux dfis auxquels filles et femmes sont encore confrontes dans la vie. Josphine, la mre de Charnel au Bnin, nous dit la faon dont la pauvret et la misre ont marqu sa propre vie depuis toujours. Elle-mme sans instruction, elle tient ce que ses cinq enfants russissent. Elle nous explique comment sa fillette de six ans, Charnel, pourrait avoir une vie diffrente de la sienne : Jespre quelle avancera bien jusqu ce quelle ait un diplme et un travail. Tout va tre diffrent pour elle.
1 Petite enfance
Pour la plupart des femmes de ltude, les souvenirs les plus anciens sont lis aux interactions entre leur mre et leur pre. La majorit dentre elles nous ont dcrit des relations entre leurs parents pleines de respect et damour, contrairement celles dpeintes par leurs maris, interrogs lan dernier, qui avaient voqu des violences domestiques. Cependant, certaines dentre elles ont bien voqu des foyers moins harmonieux. Au Brsil, la mre de Maria, Edna, nous raconte : Ctait une relation dans laquelle mon pre donnait les ordres et ma mre ne faisait que les excuter.
Maria et sa mre.
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Parfois ils se battaient. Ce qui rendait les choses encore pires, ctait que mon pre tait un grand buveur, et toute la famille en souffrait beaucoup. Au Vietnam, Thuy, la mre de Thi Thuy, nous explique : Mon pre ne faisait pas attention ma mre. Il ne sen occupait pas. Il travaillait et il tranait pour passer le temps. Il navait pas lair de sen faire pour sa famille. Par contre, il na jamais lev la main sur ma mre. Interroges sur la prise de dcisions la maison quand elles taient petites, les femmes ont voqu des tableaux mitigs. Dans la plupart des foyers, les dcisions taient prises par les hommes. Dans quelques-unes des familles, les dcisions se prenaient deux et dun commun accord. Peu de femmes avaient le contrle des finances et de lautorit familiale, et lorsque ctait le cas ctait gnralement dans les foyers dirigs par des femmes. Elena, la mre de Rudilania, de Rpublique Dominicaine, raconte comment elle a vcu son enfance avec ses grands-parents : Depuis toujours, cest ma grand-mre qui prend les dcisions. Cest lhomme et la femme de la maison. En gnral, les mres de la cohorte disent quil ny a que dans les foyers o elles sont chefs de famille que ce sont les femmes qui dcident. La majorit des femmes nous ont dcrit une petite enfance dans laquelle les rles domestiques des filles et des garons taient clairement dfinis. En tant que filles, elles ont vite remarqu quelles avaient moins de temps pour jouer et pour faire les devoirs que les garons. Cest au Togo quil semble y avoir les codes genrs les plus stricts. Bella, la mre de Brenam, nous raconte : Mon pre interdisait aux garons daider la maison. Les femmes travaillaient la cuisine. Tout le monde travaillait la ferme. Les garons taient
Huguette.
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privilgis au niveau scolaire. Le fait davoir des rles clairement dfinis tait perptu par les hommes et les femmes. Edna, la mre de Maria, nous explique : Ma mre continue tout faire dans la maison, mais elle est persuade que a se passe comme a depuis la nuit des temps. Seul un nombre restreint des femmes de notre tude a grandi dans des foyers o les arrangements domestiques fonctionnaient diffremment. Delphine, la mre dHuguette, au Bnin, nous raconte : Ma sur aine et moi devions faire les tches domestiques. Mais quand nous avions des devoirs, ma mre faisait la cuisine et notre petit tonton aussi nous aidait faire nos tches domestiques. Je passais le balai et faisais la lessive. Je navais pas de grande responsabilit. Du coup javais assez de temps pour jouer, me reposer et faire mes devoirs. Globalement, il y a une stricte division du travail qui continue davoir un impact sur la vie des femmes aujourdhui, tandis que les hommes sont soit dmunis soit rticents quand il sagit daider leur famille dans les tches domestiques.
Les rseaux
Des rseaux sociaux complexes continuent non seulement dapporter un soutien matriel un bon nombre de familles participant notre tude, mais comptent aussi des personnes qui ont une grande influence sur les filles en tant que modles et de mentors. Ces rseaux sont constitus de personnes vivant dans la communaut des familles, depuis les membres de la famille largie et voisins jusquaux enseignants et politiciens locaux. En Ouganda, Alisat, la mre dAnna Maria, nous explique comment sa tante a soutenu son ducation et suscit son admiration, petite fille, pour la faon dont celle-ci soccupait de sa propre famille : Mon modle ctait la femme de mon oncle, qui soccupait bien de ses enfants alors que son mari ne soccupait pas [deux]. Elle nhsitait
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pas aller frapper aux portes de membres de sa famille pour sassurer que ses enfants puissent tudier jusqu ce quils aient une ducation formelle. En grandissant, la plupart des mres interroges ont dvelopp de ladmiration pour des femmes en dehors du cercle familial, comme des enseignantes, infirmires, sagesfemmes ou femmes daffaires. Ctait souvent des leaders fminines de leur communaut, et pour celles qui avaient accs la tlvision ou linternet, cela pouvait tre des personnalits internationales comme des clbrits du monde de la musique ou du cinma. Emily, la mre de Mikaela, aux Philippines, nous a parl de son admiration pour une enseignante de son cole biblique, une influence tellement forte quelle est elle-mme, aprs des tudes universitaires, devenue pasteur. Au Brsil, Keulle, la mre de Kevyllen, nous a dit : Mon modle tait ma mre... Je voulais devenir avocate parce que jai une tante qui travaille dans ce domaine. MArIE Marie est la mre de Consolata, six ans, au Benin. Son histoire nous montre comment linfluence dun modle fminin engag dans une carrire non conventionnelle lui a donn limpulsion ncessaire pour aller au bout de son ducation secondaire. Avec un niveau de troisime anne de secondaire, elle est la seule mre de la cohorte bninoise avoir atteint ce niveau dducation. Son pre tait photographe, mais cest en fait une femme photographe qui a inspir Marie. Son rve, nous a-t-elle confi, tait de devenir journaliste . Cependant, ses tudes ont d sarrter lorsque ses parents et elle ne sont pas
arrivs un accord sur lendroit o elle pouvait les poursuivre. Marie voulait aller lcole Cotonou, capitale du Bnin ; ses parents voulaient quelle reste dans la ville la plus proche de la maison. Marie est maintenant elle-mme photographe. Elle repense ce qui a influenc sa vie jusqu prsent et sur limpact que labandon de lcole a eu sur son parcours. Son plus grand espoir pour sa fille, Consolata, est qu elle [ait] une meilleure instruction que moi . Bien quelle trouve que la socit pose des limites strictes aux rles et responsabilits des deux sexes, elle tient ce que dans sa famille il y ait une galit dinvestissement dans lducation des garons et des filles. Marie espre que ses enfants pourront profiter de ce que leurs parents ont investi dans leur ducation. La plupart des rcits des mres dcrivent des vies aux ambitions interrompues et aux rves briss. Beaucoup ont dit tre entres dans le service domestique ladolescence. Elles se souviennent non seulement que cela a eu un impact ngatif sur leur instruction, mais aussi pour plusieurs dentre elles quelles ont subi abus et mauvais traitements, et cela parfois de la part de leur propre famille.
2 Adolescence
Ils ont fait lerreur de memmener dans une autre famille. Austria, grand-mre dEstefani, de Rpublique Dominicaine
Avec ladolescence arrive un ventail de nouveaux dfis pour les filles. Pour beaucoup de ces femmes, cela a correspondu un surcrot de responsabilits domestiques non rmunres, y compris la prise en charge des plus jeunes frres et surs, cousins, nices et neveux pendant que leur propre mre travaillait, la maison ou lextrieur. Les responsabilits domestiques de la jeune adolescente, petit petit, finissaient par prendre la priorit sur la scolarit, les jeux et les loisirs. Un plus petit nombre a compltement arrt daller en cours pour soccuper des tches mnagres, pour garder sur ses frres et surs, ou pour intgrer une fonction domestique. En Rpublique Dominicaine, la mre de Rudilania, Elena, nous parle de sa jeunesse : Quand javais 10 ou 11 ans, ma grand-mre ma envoye chez une de ses filles. Ctait ma tante qui connaissait tout dans la maison, mais elle ny tait jamais. Jtais donc responsable de tout. Il fallait que je passe la serpillre, que je
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Judith et sa famille.
cuisine, que je fasse la lessive, que je fasse tout dans la maison. Justine est la mre de Judith, au Bnin. Elle rvait de devenir infirmire et avait beaucoup dadmiration pour les infirmires de la communaut. Cependant, elle a quitt lcole jeune pour soccuper de son petit frre. Quand Justine est devenue adolescente, les choses ont chang. Je vivais chez ma tante maternelle et je moccupais de ses enfants. [Ensuite] je suis alle chez une dame Cotonou que jai aide vendre du mas et des haricots. Je naimais pas porter des charges sur la tte pour faire la tourne parce que ctait trs fatigant. Elise, la mre dAbigael, au Bnin, nous parle de son enfance : Jai vcu avec ma tante maternelle Avegamey, non loin de mon village, o je lai aide soccuper de ses enfants. Elle ntait pas gentille avec moi. Elle aidait des femmes faire des gteaux aux noisettes pour gagner de largent pour sacheter des dessous. Moi je navais pas de vtements. Javais peine de quoi me nourrir et il fallait que je finisse tout le travail avant de pouvoir manger un peu. Au Bnin galement, la mre de Charnel, Josphine, na jamais t scolarise. Elle tait le dernier enfant de la famille. Elle nous explique comment se passaient ses journes. Ctait moi seule qui faisait les corves domestiques. Jtais responsable de la cuisine et du mnage de la maison. Je gardais mes frres et je me gardais moi-mme. Parfois, je trouvais a trs dur, mais jtais oblige de le faire. Elle continue : Je rvais de devenir riche. Je suis alle au Nigria pour travailler pour une famille et je touchais un salaire de 22 dollars par mois. Javais 15 ans quand je suis partie. Je moccupais du mnage chez un couple sans enfants. Je nai pas eu de difficults parce que je moccupais juste de ces tches-l dans la maison. Ctait mon employeuse elle-mme qui soccupait de la cuisine.
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SEPT ANS, JE SuIS dEvENuE uNE PETITE fEMME voici lhistoire dAustria, la grand-mre dEstefani en rpublique dominicaine. Elle na jamais t lcole et a des responsabilits domestiques depuis lge qua sa petite-fille aujourdhui. sept ans, je suis devenue une petite femme, parce que jai aid ma mre lever tous les enfants quand ses ans ont commenc laisser leurs petits ici... Jaidais ma mre parce que jtais l moccuper des enfants, parce que jtais coince la maison. les gens ne sintressaient pas comme a se fait maintenant. Maintenant on sarrange pour que les enfants aillent lcole. Je suis alle chez ma grand-mre pendant un moment parce que mon pre my a emmene. l-bas il fallait que je fasse tout, nettoyer, laver, faire la vaisselle, plumer les poulets... parce que jtais jeune. Ctait une priode trs triste pour elle : Je rvais souvent quils viendraient me chercher, je leur trouvais toujours des excuses, des raisons de ne pas pouvoir venir me chercher pour memmener la maison. Je ntais pas bien. Je tombais souvent malade. Javais beaucoup de rhumes et daccs de fivres. Mais elle ajoute : Tout le monde na pas sa chance ils mont choisie, moi. Il y a beaucoup de filles qui sont dvies du droit chemin parce que certains parents, pour donner une bonne vie lun de leurs enfants, font une vie terrible lautre. Ils ont fait lerreur de memmener dans une autre famille. [Mes parents] ne pouvaient pas me donner ce que je voulais, mais ils ont fait une norme erreur. Je ne ferai pas la mme chose avec mes enfants.
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Estefani et sa grand-mre.
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troisime lge de 17 ou 18 ans parce que ma mre avait tellement de mal gagner de largent pour la famille. Justine est la mre de Judith, au Bnin. Elle a arrt lcole en CE1 et a d se charger des tches mnagres la maison. Je faisais les tches domestiques toute seule. Ma mre se chargeait des repas et moi je faisais le mnage. Je moccupais aussi de mon petit frre. Au Salvador, Katerin, la mre de hilda, a fait des tudes secondaires jusquen cinquime, mais a arrt lorsque son petit ami le lui a suggr : Il avait peur que je le trahisse. Ils ont commenc vivre ensemble quand elle avait 15 ans et elle a vite eu son premier enfant, hilda. Elle avait 17 ans quand elle a accouch de sa deuxime fille. Elle na pas envisag depuis de retourner lcole. Pour la majorit des femmes qui ont dclar avoir quitt lcole prmaturment, linterruption de leur ducation formelle reste lincident le plus important quelles aient vcu dans leur jeunesse. travers les rcits de leur vie, nous pouvons voir quel point ladolescence tait un moment cl pour elles. Cest le moment o on leur a donn davantage de responsabilits domestiques, ce qui a au bout du compte affect leurs perspectives ducatives. De mme, plusieurs dentre elles se sont maries environ 14 ans, et cela aussi a marqu le moment de la fin de leur instruction.
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Il y a des liens complexes entre la pauvret, la pubert et la sexualit des filles, et leur ducation, comme le montrent les expriences de ces femmes. De nombreux parents qui envoient volontiers leur fille lcole len retirent la pubert de peur dune grossesse non dsire ou pour la marier rapidement. Il y a 82 millions de filles entre 10 et 17 ans qui seront maries avant leur dix-huitime anniversaire.1 Cette situation se reflte dans les expriences des mres de cette tude sans considration de niveau dducation, une majorit de ces femmes ont arrt leur scolarit quand elles se sont maries ou sont tombes enceintes. Pour ces filles qui attendent un enfant, lenvironnement scolaire devient un lieu sans merci, et cette grossesse met en dfinitive un point final leur scolarit. En mme temps, de nombreux parents qui participent cette tude ne voient toujours pas de bonne justification conomique pour investir dans lducation de leur fille, surtout au-del du primaire. QuANd JAI ArrT lCOlE delphine, la mre dhuguette, au Bnin, le confirme : Jai quitt lcole quand javais 13 ans parce quon ma exclue pour nonpaiement des frais de scolarit ; ctait en 1999. Sa tante, qui vivait en france, avait jusque-l aid la famille payer ces frais. la mre de Tuong vi, duong, au vietnam, nous raconte : Jai termin ma classe de
nikki va n dER g a ag
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Silvana, la mre de Cintia, au Brsil, se souvient de la faon dont elle a rencontr son mari, et des circonstances de son mariage. Je lai rencontr chez ma grand-mre, o jai grandi. Ctait un bon ami de mon oncle. Jtais encore adolescente et je ne savais rien... javais 14 ans. Je pense que ctait compltement fou, de se marier. Elle poursuit : Il a dcid de mpouser parce quil a vu la souffrance que je portais en moi. Il tait trs triste pour moi, pour mon enfance. Il a vu combien je souffrais, travailler pour survivre. Quand jhabitais l-bas, il ma beaucoup aide, il achetait manger pour que je puisse me nourrir. Je crois que cest la raison pour laquelle il voulait vivre avec moi. Ces histoires sont assez diffrentes des souvenirs dadolescence de leur mari, dans lesquels les hommes se remmoraient en gnral un moment de libert accrue et dopportunits de travail lextrieur de la maison. Aux Philippines, le pre de Girlie se souvient de quand jai commenc aller pcher avec mon pre. On passait des nuits au milieu de la mer . Le pre de Sokhea, au Cambodge, se souvient : Depuis que jtais tout petit, jaimais suivre les activits et les ides de mon pre parce quil tait amical et respect de beaucoup de monde au village. Le pre dOumou, au Togo, nous explique : Il fallait que je moccupe des moutons et des poules. Jamenais aussi les vaches au pr avec mes autres frres. Le pre de Naream, au Cambodge, nous raconte comment, malgr son abandon de lcole, il a russi raliser certaines de ses ambitions : Mon pre tait mon modle, parce que jesprais devenir mdecin quand je serais grand, comme mon pre. Aprs avoir abandonn lcole, je navais plus de chances que mon rve se ralise. Mme si je nai pas pu accomplir mon ambition, mon premier travail a t en tant que professionnel de la sant auprs des gens du village et jai toujours russi sauver les vies de ces patients. Javais des connaissances mdicales qui mavaient t transmises par mon pre mais je ne pouvais pas avoir de diplme officiel reconnu par le gouvernement.
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duniversit en thologie et une formation universitaire denseignante. Cest la seule mre de ltude avoir un diplme duniversit. Emily se souvient davoir t influence trs tt. En ce temps-l jidoltrais la femme qui nous enseignait les tudes bibliques... Jtais en admiration devant elle depuis lge de cinq ans. Elle chantait bien, et elle tait gentille. Lambition dEmily a toujours t denseigner la Bible et dtre pasteur, et elle la ralise. Sa famille vit maintenant dans le petit presbytre de lglise dEmily. Bien quelle soit attache aux attitudes courantes au niveau des rles sexospcifiques au sein du foyer Roy est le chef de famille leur famille est lune des rares de ltude dans lesquelles le fardeau domestique est apparemment partag et lquilibre des pouvoirs semble tre quitable.
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Vietnam les hommes vont chercher leau et font occasionnellement la cuisine. Certains dentre eux ont reconnu dans un entretien lanne dernire quil est important daider et de soutenir sa femme. Pourtant, il est clair que la responsabilit des tches domestiques revient aux filles et aux femmes. La mre de Lorena, Neidijane, au Brsil, nous explique : Ici, la maison, je suis la seule faire les corves. Mon mari ne sait rien faire. Je crois que a ne lintresse pas dapprendre. Sour, la mre de Konthea, au Cambodge, dclare : Si javais une chance de choisir, jaurais deux filles et deux fils. Lintrt davoir un nombre gal denfants dans la famille serait quils auraient des tches diffrentes, que par exemple les filles pourraient aider faire le travail la maison pendant que les garons pourraient aider la ferme et pour les travaux pnibles. Rema est la mre de Bhea, aux Philippines, et elle nous raconte comment sa fillette de six ans reflte son environnement dans ses dires : Cest vraiment Bhea qui me dit : Maman, quand je serai grande cest moi qui laverai les affaires, qui nettoierai la maison, et son frre ain, dit-elle, sera celui qui va chercher leau et qui aide son pre la ferme. Alors que les femmes dcrivent des divisions du travail bien tablies et il est clair que ces divisions homme/femme sont trs largement appliques ce qui semble merger progressivement est la reconnaissance du besoin quont les filles en ge scolaire de plus de temps pour les devoir, les loisirs et le repos. Mercedes, la grand-mre de Noelia en Rpublique Dominicaine, nous dit : Je voudrais quelles se souviennent toujours de ce que je voulais quelles deviennent. Je voulais quelles apprennent, quelles tudient, je ne leur ai jamais dit : vous nallez pas lcole aujourdhui parce que vous devez faire la vaisselle, ou parce quil faut que vous fassiez quelque chose. Non, je les ai laisses tranquilles pour quelles puissent tudier.
konthea et sa mre.
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4 Lavenir
Il ny a pas de diffrence [entre les garons et les filles]. Ce sont tous des tres humains et ils ont tous les mmes droits et les mmes devoirs. Bella, mre de Brenam, au Togo
Les mres des filles de ltude, qui ont entre une vingtaine et une trentaine dannes, ont elles-mmes grandi dans une priode de changement social rapide. En gnral, les femmes reconnaissent que les temps changent et quil y a aujourdhui de plus grandes opportunits pour les femmes et les filles. Elles sont nombreuses avoir pris part des programmes pour lgalit des sexes, et ont mme peut-tre t exposes ces ides par le biais de campagnes de sensibilisation publique, de sminaires ainsi qu travers les mdias. Pour Bella, la mre de Brenam, du Togo : Il ny a pas de diffrence [entre les garons et les filles]. Ce sont tous des tres humains et ils ont tous les mmes droits et devoirs. En mme temps, elle dclare : Tout le monde a des tches accomplir. Les tches fermires pour les hommes et la vente de la bire locale, le tchouk, et le mnage pour les femmes. Son point de vue est aussi celui des autres femmes et cest une question fondamentale qui merge de notre recherche, savoir si les femmes arriveront ou non rconcilier leurs conceptions de lgalit des sexes avec leurs notions de fminit et de masculinit. quel point seront-elles capables dadapter leurs propres attitudes et actions au sein du foyer pour aider leurs filles se maintenir lcole ? tant donns les progrs constants de lducation dans les dernires dcennies, les parents des filles daujourdhui ont considrablement plus dinstruction que leurs propres parents. Bien que les niveaux dducation
soient relativement faibles, beaucoup de ces femmes sont la premire cohorte de femmes de la famille avoir une quelconque ducation formelle. Ce fait seul a un impact significatif sur les perspectives ducatives des filles daujourdhui. Au Brsil, par exemple, le niveau dinstruction des mres denfants en ge scolaire a plus que doubl dans les 20 annes entre 1977 et 1999. On attribue une proportion considrable de la hausse des inscriptions pour la mme priode cette augmentation de la scolarit parentale.4 Nous entrevoyons dj quelques-uns des bnfices de lducation des filles travers les gnrations en observant les changements de comportement et dattitude au sein des familles participant ltude. Les ractions les plus frappantes globalement se manifestent dans les positions extrmement positives des femmes envers linstruction des filles. Presque toutes les femmes interviewes ont rpondu la question Quels sont vos espoirs pour lavenir de votre fille ? en disant quelles espraient quelles seraient plus instruites quelles ne ltaient ellesmmes. Certaines ont continu en expliquant quen prparant leur fille un avenir meilleur, elles drangent lordre tabli. Rose, la mre de Juliet, en Ouganda, ajoute : Je pense toujours leur avenir. Je les ai toujours encourags aller lcole. Jai achet des chvres et des poulets pour les garons et des lopins de terre pour les filles, parce que les garons peuvent toujours trouver du terrain chez leur pre. Elise, la mre dAbigael, au Bnin, explique : Ce qui va changer pour Abigael cest quelle finira ses tudes et trouvera un travail avant de se marier. Elle ne doit pas se marier trop jeune. La petite Charolyn, six ans, de Rpublique Dominicaine, a bien assimil les aspirations
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abigael.
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de la gnration de sa mre. Interroge sur ce quelle voudra faire quand elle sera grande, elle rpond avec aplomb : Je veux aller luniversit. Il est clair que les familles qui prennent part ltude sont engages dans lducation des filles. La majorit de ces mnages ont peu dargent disponible mais ils sont prts faire linvestissement dans lducation de leur fille et la plupart dentre eux dclarent faire des dpenses pour linstruction de leurs enfants voir tableau ci-dessous. La grand-mre dEstefani, Austria, en Rpublique Dominicaine, affirme : Jai toujours dit que je voulais ce quil y avait de meilleur pour mes filles. Jaurais fait nimporte quoi pour pouvoir leur payer une ducation. Il va sans dire que les familles ont encore des dcisions complexes et difficiles devant elles en ce qui concerne lducation de leurs enfants. On peut objecter que la pression conomique est aujourdhui encore plus grande, avec les familles les plus pauvres forces de dpenser une part encore plus grande de leurs revenus des besoins de base tels que la nourriture et le logement quil y a une gnration. Comme il a t discut en dtail dans le rapport principal, si les systmes ducatifs soutiennent le dveloppement, lgalit des sexes et la rduction de la pauvret en dautres termes, changent la socit ce quapprennent les enfants devrait tre mme de leur fournir les outils et les comptences qui leur permettront datteindre leur plein potentiel. Les femmes reconnaissent que lducation que reoivent les filles (et les garons) devrait tre de la meilleure qualit qui soit et avoir la capacit de transformer leur vie. La mre de Maria, Edna, du Brsil, pense que : La libert existe pour les garons et les filles. Laccs lducation est meilleur et plus gnralis maintenant, et ces changements sont positifs.
Pourcentage de familles ayant dclar des dpenses pour la scolarit de leur enfant
100 80 60 40 20 0 Brsil Philippines Salvador Cambodge Rp. Dom. Ouganda Vietnam Bnin Togo
Beaucoup dtudes ont montr comment laccs lducation post-primaire, en particulier, ne mne pas seulement des acquis dapprentissage mais aussi des changements dattitude et de comportement qui auront un impact sur les filles-mmes et sur leurs enfants. Plus les mres sont duques, plus leurs enfants le sont, et cela se mesure en annes de scolarit.5 Comme nous lavons vu anne aprs anne au cours de ltude, les parents des fillettes ont de grands espoirs pour elles ; la plupart sattendent ce que leur fille fasse lintgralit dun cycle secondaire. Cependant, il est clair en juger de par lexprience de leurs mres que lambition ne suffit vraiment pas au succs des filles. Le soutien parental, et surtout maternel, est fondamental. Mercedes, la grand-mre de Noelia, de Rpublique Dominicaine, explique que les choses ntaient pas vraiment les mmes lorsquelle tait petite : Dans le pass a ne les intressait pas de vous parler [des ambitions] comme ils le font aujourdhui. [De nos jours] les gens soccupent de leurs enfants ; parce quelle me dit Maman, je veux devenir docteur . Alors on sintresse parce que a lui plat, et si a lui plait, a vous plait aussi. Mais, dans le temps, ils ne me disaient rien, moi. Cette ambition transparat dans les points de vue des filles elles-mmes, qui lge de six ans aspirent devenir professeurs, infirmires, et sages-femmes. Ces aspirations sont celles des filles du monde entier. Des enqutes rcentes portant sur des filles en dernire anne de primaire en Tanzanie et au Nigria ont rvl que 100 % dentre elles aspiraient aller au bout de leur scolarit secondaire et 88,5 % voulaient continuer jusquau suprieur.6 Tapenensi, dOuganda, veut devenir enseignante de maternelle. Elle aura besoin dune ducation secondaire mais
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pour linstant elle ne peut pas aller lcole, Jai arrt. cause des frais. Les ractions des femmes aux questions sur leur vision de lavenir montrent bien que, tout en reconnaissant quil y a de vritables possibilits que la vie de leur(s) fille(s) soit diffrente de la leur, la plupart se rfrent aux aspects pratiques de la vie quotidienne et sen remettent la ralit de leur vie o les femmes et les filles occupent lespace domestique, et les garons et les hommes la sphre extrieure. Cela reflte leur propre exprience de fille et de jeune femme. Dans leurs ractions elles parlent avec passion des chances ralistes de russite dune fille aujourdhui, et citent les responsabilits reproductives et domestiques comme obstacles principaux aux avances des jeunes femmes. Julienne, la mre de Marcelle au Bnin, suggre quelle croit quil y a tout simplement des attentes moins grandes pour les filles : Un garon peut finir ses tudes, alors quune fille peut abandonner lcole. Josefina, la mre de Johanna, en Rpublique Dominicaine, rsume lopinion gnrale : Nous les femmes voudrions russir dans la vie, mais nous ne le pouvons pas. Tenez, regardez, je voudrais tudier, et quest-ce qui men empche ? Les trois enfants. Je ne peux pas les laisser comme a, les abandonner pour aller faire des tudes. Je dois les laisser grandir dabord et aprs cela si je veux faire quelque chose, je le ferai. Mais les hommes, eux, partent et laisse tout ; rien ne les arrte. Mercedes, 53 ans, est la grand-mre de Noelia, en Rpublique Dominicaine. Son histoire illustre la fois le challenge et les possibilits futures de lducation des filles. Elle nous a dit comment ses efforts concentrs pour sinstruire et instruire son fils, ses filles et sa petite fille sont en train de porter leurs fruits. Elle a pris des cours du soir aprs avoir eu ses enfants. Ses trois enfants sont maintenant soit luniversit soit sur le point dy entrer. Elle se souvient de ce quelle stait dit quand elle tait petite fille : Quand jaurai des enfants, je naurai pas des enfants ignorants, ils vont tudier... Je pensais tout le temps a. Jai envoy ma fille lcole trois ans celle qui fait des tudes pour devenir infirmire et jai toujours voulu que mes enfants tudient. Elle se rend bien compte que les choses sont en train de changer, que tout ne sera pas diffrent mais que ses filles et petites-filles, si elles sont bien soutenues, auront des opportunits quelle ne pourrait avoir quen rve. Avant, les filles taient plus limites et ne continuaient pas leurs tudes. Lducation a rendu les hommes et les femmes plus gaux. Grce aux tudes, mes filles sont mme dtre payes et de mettre de largent de
ct pour une maison. Avant, les hommes avaient plus de privilges. Maintenant cest en train de changer. Chez presque toutes les familles comprenant des filles de ltude de cohorte, le refrain rcurrent les choses sont en train de changer est une raison dtre optimiste. Les mres en particulier veulent une vie diffrente et meilleure pour leur(s) fille(s) et voient en lducation la route qui y mne. Leur engagement suffira-t-il surmonter des gnrations dingalit des sexes ? Ces fillettes de six ans pourront-elles atteindre leur plein potentiel dans des socits et des familles o leurs droits, et en particulier lducation, seront respects ? Pendant que nous continuerons les suivre dans la premire dcennie de leur vie, notre optimisme sera sans doute mis lpreuve, les bonnes intentions tant souvent mises mal par la pauvret et la discrimination.
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noelia et sa grand-mre.
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Brsil Cintia Wemilly leidjane Rosane (m) kevyllen Maria amanda (m) ketily Eloiza Marina (l) isadora kessia (m) lorena Sidcleia iasmine (l)
Togo Richala djalilatou (m) Salimata adjara Oumou Yassminatou (d) Mariyama Soumeyatou Brenam Blandine Fadilatou Fridos is. Faissatou aridjatou Fridos id. (d) Beretchissou gastine Maninani Massama-Esso Maridiyatou Razakatou Yasmine Walidatou Hadidjatou Hentou Fatima (m) ihdaya (m)
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filles
Vietnam Thi ngoc Thi anh Thi linh Thi Tra giang Thi Bich diep Thanh Thao l Than Thao d Thri Trang Thuy ngan phuong Thuy le kim phung Thanh Tam Thi My Huyen Thi Thuy van Thi kim khanh ngoc Huong giang Tuong vi Hoang Bao ngoc Thi Thuong nu khanh Huyen
Ouganda Christine anna Maria gloria annet Sumaya docus Trassy (m) Ruth Sarah Tereza Resty (d) Juliet Mirabu Tapenensi damali
Cambodge Chhea konthea davath Sokhea nika Cham Sipha Sophea (m) Sreyman Sophy Sreytin Channy Reaksa Chariya naream
Philippines Riza Edwina Jacel leah Mary Joy T (d) girlie airesh Jessa B Marjorie Mary Joy O Mikaela doreen lyca Bhea Jacky Jessa S (m) (m) = a migr (d) = dcde (l) = a quitt ltude
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Section 3
Rfrences
La campagne Parce que je suis une fille de Plan . . . . . . . . . . 152 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153 Carte de la russite scolaire des adolescentes . . . . . . . . . . . . . . . 154 Carte de la scolarisation des adolescentes dans le secondaire . . 156 Carte du chmage des adolescentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158 tudes de cas pratiques prometteuses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 160 1 Abriendo Oportunidades au Guatemala . . . . . . . . . . . . . . . 160 2 SMS for Literacy au Pakistan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162 3 Plan autonomiser les filles par le biais de lducation . . . . . . 163 4 FAWE-TUSEME (Exprimons-nous) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 165 Rfrences . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167 Les filles en ligne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 184 Glossaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 192 Lavenir de Nargis ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 197 Bureaux de Plan et Carte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 198 propos de Plan International . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 200
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ALF BERG
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Introduction
Cette section apporte les lments qui appuient lanalyse du rapport de 2012 sous la forme de rfrences, dexemples de pratiques prometteuses, dune carte permettant de visualiser les donnes des droits des filles, mais aussi de prcisions sur la terminologie utilise dans ce rapport ainsi que dautres ressources ayant trait aux droits et lducation des filles. 1 Les deux cartes inclues dans cette section rendent compte des taux dachvement scolaire des adolescentes au niveau mondial, avec un intrt particulier pour les pourcentages de filles qui sont dans la classe adapte leur ge ainsi quun comparatif des taux dassiduit scolaire nationaux. On peut aussi voir sur ces cartes une slection des taux de chmage les plus et les moins levs pour les filles et jeunes femmes entre 15 et 25 ans dans le monde entier. Ce sont des indicateurs importants des tendances rgionales et nationales dans lducation des adolescentes qui commencent leur scolarit sur le tard, sont en chec scolaire, ou doivent redoubler des classes qui ne correspondent pas leur groupe dge. De plus, ces cartes nous donnent un aperu global du nombre lev dadolescentes qui devraient tre scolarises mais ne le sont pas. Enfin, reprsenter le taux global de transition vers lemploi des adolescentes nous permet de montrer que dans de nombreuses parties du monde les filles ne bnficient pas de lducation ou de la reconnaissance ncessaires leur transition vers un travail acceptable. 2 Notre slection dtudes de cas qualifis de meilleure pratique ou de pratique prometteuse offre un aperu tangible de certains projets innovants et russis pour lducation des adolescentes. Ces projets offrent un large panorama dinterventions, de la mise en place informelle de projets au niveau communautaire aux approches politiques au niveau national.
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ROLANd GEIShEIMER
3 Notre glossaire comporte des explications dtailles de termes spcifiques lis au genre et lducation. 4 La section des ressources en ligne offre un guide de rfrences utile contenant des renseignements sur des organisations, campagnes, recherches et bases de donnes qui se concentrent sur les droits et le bientre des filles.
Maroc Tchad
LGENDE Filles entre 10 et 14 ans ayant plus de deux ans de retard de scolarit par rapport leur tranche dge % 98
12 Non renseign Filles de 12 ans dans la classe correspondant leur ge % 0.5 75 Pourcentage le plus bas de filles de 12 ans qui sont dans la classe correspondant leur tranche dge Pays Tchad Guine-Bissau thiopie Mozambique Madagascar
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Pourcentag ou plus d % 20.2 21.1 21.4 22.3 26.3 Pays Mozambique Cambodge Comores Togo
Rpublique dAfr
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maplecroft
Cambodge
ge le plus haut de filles entre 10 et 14 ans ayant deux ans de retard de scolarit par rapport leur tranche dge % 75.4 69.8 68.9 63.9 Pays thiopie Rwanda Tchad Malawi Madagascar % 58.5 56.3 55.2 54.7 54.4
Russite scolaire des adolescentes Source : Ces donnes ont t compiles par Maplecroft partir de donnes obtenues grce deux rapports. Pour les filles entre 10 et 14 ans avec deux ans au moins de retard scolaire par rapport leur classe dge, les donnes proviennent du rapport intitul New Lessons: The Power of Educating Adolescent Girls publi par le Population Council et la Coalition for Adolescent Girls. Les donnes dun rapport Childinfo de l'UNICEF intitul Adolescents and Education in Africa ont servi pour le pourcentage de filles de 12 ans dans la classe correspondant leur ge.
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Hati
Tchad Niger Mali Sngal Guine Cte dIvoire Burkina Faso Togo Zambie
Guatemala Bolivie
57 Non renseign
Pourcentage le plus faible de filles de 10 14 ans scolarises Pays Tanzanie Rwanda Mozambique Kenya Malawi % 0.6 0.8 0.9 1.2 1.6 Pays Ouganda Tchad thiopie Burkina Faso Togo % 2.6 2.9 2.9 3.1 3.2 Pays Zambie Niger Guine Hati Sngal
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ondaire
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Mozambique Malawi
s dans le secondaire % 3.7 3.8 4.2 4.7 5.3 Pays Cte d'Ivoire Mali Cambodge Bolivie Guatemala % 5.6 6.2 7.6 7.7 7.7
Les filles scolarises Source: Ces donnes ont t compiles par Maplecroft partir de donnes tires du rapport New lessons : The Power of Educating Adolescent Girls publi par le Population Council et la Coalition for Adolescent Girls.
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Afrique du Sud
5 Non renseign
Taux de chmage le plus lev chez les filles entre 15 et 24 ans Pays Macdoine Martinique Afrique du Sud Jordanie Espagne % 58.54 57.9 52.51 45.89 36.35 Pays Grce Jamaque Italie Sri Lanka Lettonie % 33.91 33.09 28.69 27.88 27.87 Pays
Taux de ch
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Macdoine Lettonie
Sri Lanka
hmage le plus bas chez les filles entre 15 et 24 ans % 5.12 5.43 6.16 7.99 8.04 Pays Core du Sud Suisse Autriche Allemagne Danemark % 8.51 8.71 9.38 9.82 9.87
Chmage des adolescentes Source: Ces donnes ont t compiles par Maplecroft partir de donnes tires des indicateurs cls de la base de donnes du march du travail de la International Labour Organisation (ILO).
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Contexte
Abriendo Oportunidades est un programme national dautonomisation qui a pour objet de rpondre aux besoins des filles et jeunes femmes indignes du Guatemala rural, une des communauts les plus vulnrables et les plus desservies. Ce programme est orient vers les filles de ces communauts difficiles daccs ; elles en sont le moteur central pour ce qui est de dvelopper leurs capacits individuelles et damliorer leur environnement social. En se basant sur un processus qui connecte activement les filles avec les adultes au niveau communautaire, les participantes enrichissent leur vie et amliorent leurs comptences de leadership et, par extension, renforcent leur famille et leur communaut. Ce programme sefforce dexercer une influence positive sur les attitudes communautaires vis--vis de la valeur des filles et de limportance de leur ducation ainsi que de lgalit des chances. A mesure que leur confiance en elles, leurs comptences et leur ambition pour une vie meilleure augmentent, les points de vue des familles et des communauts envers lducation des filles se font plus favorables et les rsultats commencent montrer des signes damlioration. Ce programme a t mis en uvre par le Population Council (Conseil Populaire) et un ventail de partenaires institutionnels en volution permanente depuis 2004. A ce jour, Abriendo Oportunidades a travaill avec sept groupes ethniques mayas diffrents, sest engag auprs de 45 communauts rurales, et son action a touch plus de 4000 filles indignes.
Associer celles-ci avec des modles positifs et mentors fminins. Poser les fondations de comptences essentielles lmentaires et de leadership. Procurer une formation professionnelle et une exprience pratique aux leaders fminines.
Mthodes
Principaux bnficiaires
Filles indignes mayas de milieu rural entre huit et 15 ans (divises en cohortes de huit 12 ans et de 13 15 ans) et leaders fminines entre 16 et 20 ans au Guatemala. Aider briser le cycle de la pauvret tout en donnant aux filles mayas la possibilit datteindre leur plein potentiel. Augmenter les rseaux de soutien social des filles mayas.
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Objectifs
Engager les chefs de communaut et les adultes influents (en particulier les mres) soutenir les filles des zones rurales et dsigner un espace public sr o les filles puissent rgulirement se rencontrer, partager et apprendre. On encourage les leaders fminines former et grer des clubs et crer des liens positifs avec les autorits locales. Slectionner, former et soutenir de jeunes leaders fminines (mentors) entre 16 et 20 ans pour mener des clubs communautaires de filles entre 8 et 15 ans (dans 2 cohortes dge). Produire un programme annuel par le biais de clubs de filles pour dvelopper les connaissances et les comptences des filles, tendre soutien social et capital social, et augmenter laccs linformation et laide pour amliorer leur sant, leur instruction et leurs possibilits de subsistance. Conduire des activits parallles avec les mres pour dvelopper leurs capacits et les encourager soutenir leurs filles. Ateliers qui travaillent lestime de soi, les comptences vitales, le dveloppement des aspirations et la planification de lavenir, la sant sexuelle et reproductive, et la prvention du VIH/sida. Donner aux filles des occasions de prendre des positions de responsabilit dans les clubs et communauts. Dans chaque cycle de club de filles, de nouvelles mentors/ leaders fminines sont identifies et formes ; certaines filles plus ges peuvent aussi faire la demande de stages professionnels rmunrs dun an avec des institutions locales dans les secteurs public et priv. tablir un lien entre les clubs de filles et les diplms du programme du rseau national GIGREN (Rseau pour les ressources et lautonomisation des filles indignes guatmaltques), ce qui peut servir de plateforme aux jeunes filles pour faire valoir leurs besoins et leurs droits tant au niveau communautaire que national.
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Quand les filles autochtones apprennent des comptences pratiques et prennent des positions importantes, les familles et les communauts sen trouvent renforces et les rles et statuts des filles samliorent. 100 % des leaders fminines dAbriendo ont poursuivi leur scolarit jusqu la fin de la sixime, contre 81,5 % de moyenne nationale. Il y avait plus de filles dAbriendo scolarises la fin du cycle du programme 2009-10 (72 %), par rapport la moyenne nationale des filles autochtones (53 % des 13-15 ans et 29 % des 16-17 ans). 97 % des leaders fminines dAbriendo nont pas eu de grossesse durant le cycle du programme, contre 78.2 % des filles de ce groupe dge (15-19 ans) dans la moyenne nationale. 94 % des leaders fminines dAbriendo ont dit avoir eu une plus grande autonomie et stre senties plus laise quand elles exprimaient leurs opinions, et 84 % ont dclar que leur rle la maison stait amlior au cours du cycle du programme. 88 % des leaders fminines ont dclar avoir ouvert un compte en banque et 44 % ont obtenu un emploi rmunr une fois le programme termin. Des programmes contenant des lments de conception communs ont t mis en uvre au Kenya, en Ouganda, en Zambie, en thiopie, en Afrique du Sud, en gypte et dans dautres pays. Il existe une demande pour reproduire le programme Abriendo au Guatemala et de nombreuses ONG locales et internationales en ont repris des lments communs.
Rsultats
uvre et le suivi des rsultats du programme est fondamental pour faire en sorte que celui-ci soit appropri, efficace et durable. Influencer les normes culturelles et de genre se fait plus efficacement de lintrieur. En tablissant et exerant leurs capacits et en largissant leurs perspectives et leurs objectifs de vie, les filles changent favorablement leur environnement. Les programmes daide sociale et de dveloppement de comptences peuvent complter des systmes officiels par le biais de lapport dinformations pratiques et de comptences aux filles marginalises, ce qui leur permet de faire des choix clairs quant leur sant, leur ducation et leur bien-tre. La durabilit et lampleur de programmes comme Abriendo Oportunidades demande une prparation mticuleuse, un engagement local et national croissant et un soutien permanent. Le modle de base de ce programme a donn des rsultats favorables dans une grande varit de pays et de contextes culturels, ce qui donne une ide de son potentiel dexpansion et de reproduction. Des projets comprenant des lments de conception communs ont t implants dans des pays tels que le Kenya, lOuganda, lthiopie et lgypte*. Les rsultats moyen et long terme dun programme comme Abriendo Oportunidades mettent un certain temps se manifester. Il est donc recommand de planifier et de conduire un suivi longitudinal des diplms du programme. La planification des ressources techniques et financires requises pour lvaluation du programme et son suivi long-terme est fondamentale.
* Voir, par exemple, les programmes de transition vers lge adulte du Population Council.
Pour atteindre les populations de filles vulnrables il faut des programmes cibls, spcialiss qui vont l o elles se trouvent. Ces filles ont peu de chances de retirer des bnfices des programmes conventionnels ddis aux jeunes. Les filles ncessitent et apprcient davoir des opportunits rgulires, planifies, sres et favorables dapprentissage et de partage. Lengagement de la communaut et des filles elles-mmes dans la conception, la mise en
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Contexte
ducatif par le biais de lutilisation de tlphones portables pour assurer le maintien de leurs comptences en lecture et criture. Augmenter laccs au matriel pdagogique en encourageant filles et femmes qui participent au programme inscrire leurs frres et surs et autres membres de la famille. Encourager les parents scolariser leur fille en impliquant les parents, en particulier les mres, dans le programme. Dfier les barrires socioculturelles qui empchent les filles daccder lducation et la mobilit et de participer la technologie. Chaque fille et femme reoit un tlphone portable prix rduit avec connexion prpaye et est inscrite dans un MobileBased Post Literacy Centre (un centre de littratie par mobile). Bunyad a form des enseignants pour aider les apprenants pratiquer la lecture et lcriture en utilisant des portables.10 Mobilink a mis au point un systme pour que Bunyad puisse envoyer des SMS en urdu sur des sujets intressants pour filles et jeunes femmes. Elles rpondaient leur professeur par SMS. Les enseignants ont procd des tests mensuels des acquis dapprentissage des filles et des jeunes femmes. Les participantes ont ensuite t invites inscrire leurs frres et surs et autres membres de leur famille au programme, lesquels devaient ensuite participer au mme processus. Les filles, jeunes femmes et membres de la famille pouvaient ensuite acheter leur tlphone mobile un prix modique.
Mthodes
Rsultats
Principaux bnficiaires
Les filles et les femmes ges de 15 30 ans vivant dans quatre districts du Pakistan rural, ayant rcemment termin un programme de littratie de base. Les filles et jeunes femmes doivent ensuite inscrire leurs frres et surs et autres membres de la famille ce programme.
Objectifs
Amliorer la qualit de vie et lindpendance de ces filles et femmes en surmontant le problme dinaccessibilit du matriel
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Le projet pilote de 2009, conduit avec 250 filles et jeunes femmes, est en corrlation directe avec des progrs en littratie. Avant le projet, 57 % dentre elles avaient la note la plus basse au test lmentaire de lecture et dcriture. lissue du projet, ce chiffre est descendu 11 %, et le taux de filles obtenant les meilleurs rsultats est pass de 28 % plus de 60 %.11 Le projet largi veillera au maintien et lamlioration des comptences en lecture et criture de 1250 filles et jeunes femmes ainsi que des membres de leur famille. Les communauts auront le pouvoir de grer les Mobile Literacy Centres (centres de littratie par mobile) et den devenir les
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propritaires, ce qui assurera la durabilit de ce programme. Ce programme a t la fois attrayant et efficace. Lutilisation des tlphones portables semble bien plus profitable pour le maintien de la littratie que les mthodes bases sur des textes imprims. De plus, il ny a eu aucun abandon au niveau des centres, ce qui tmoigne de lenthousiasme des filles pour lapprentissage de la tlphonie. Les enseignants ont dclar que les filles avaient gagn en confiance en elles, de par la fois leurs meilleures comptences en lecture et criture mais aussi le sentiment de scurit physique quelles avaient grce laccs au mobile. Ce programme a russi remettre en question les attitudes socioculturelles tablies envers lducation des filles et, en consquence, de plus nombreux parents ont scolaris leur fille.
Contexte
Les lves ont trouv quil tait parfois difficile de taper leur texte en urdu avec un alphabet anglais, et que cela prenait du temps. La confiance de la famille et de la communaut a t la base du succs de ce programme. Malgr une certaine rsistance vis--vis de la possibilit que leur fille possde un tlphone portable, les familles se sont mises graduellement soutenir le programme, en particulier aprs avoir vu la nature ducative des messages envoys et reus. Les partenariats avec des organisations fortement lies la communaut ainsi que linclusion des membres de la famille des participantes sont par consquent fortement recommands pour tout programme similaire.
En affrontant et en luttant contre les niveaux trs bas de littratie fminine, le nouveau projet de Plan, Autonomiser les filles par le biais de lducation , rcemment appliqu dans ltat de Bikaner au Nord de lInde, vise soutenir les filles en les aidant concrtiser leur droit lducation. Afin de complter les objectifs nationaux de dveloppement (bass sur les objectifs du Millnaire pour le dveloppement ou OMD), il est conu pour fonctionner avec des filles qui ont complt les programmes de Plan pour lcole primaire ; il soutient leur transition vers le secondaire tout en leur donnant accs une formation et des opportunits professionnelles. Le niveau dalphabtisme est faible dans le district de Bikaner, avec un taux moyen de 57,5 % contre une moyenne nationale de 61,03 %. Les chiffres sont encore infrieurs quand ils sont ventils par sexe : le taux de littratie est de 70,78 % pour les hommes mais il est seulement de 42,55 % pour les femmes.14 Le projet est en place depuis 6 mois, ainsi le suivi et lvaluation nen sont quau stade prliminaire.
Bnficiaires principaux
Les adolescentes issues de familles dfavorises ayant dj particip aux programmes pour lcole primaire de Plan. Aider les filles exercer leur droit une ducation de qualit, et au bout du compte les mener vers un avenir porteur de plus dindpendance, dun potentiel de revenus, de plus dautonomie et de dignit. Les aider dvelopper leur confiance en elles et leurs connaissances en leur transmettant des comptences pour la vie, en leur prodiguant une formation professionnelle, en mettant en place des liens entre les filles et les initiatives gouvernementales, et en les soutenant dans leur accs une ducation de qualit. Ce projet vise toucher 1350 filles sur plus de 2 ans ; 450 dentre elles bnficieront dune aide pour atteindre un niveau dducation secondaire. 300 lves supplmentaires obtiendront des comptences professionnelles et des possibilits demploi. Formation de 600 filles ladministration gouvernementale sur 3 ans.
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Objectifs
Pour la durabilit dune extension future il a t conclu quil ne devrait pas y avoir de soutien financier issu dun donateur. Il faudrait plutt que llve achte le portable avec un prt/ une subvention de la part du fabricant ou de lentreprise gestionnaire. Cela favoriserait la durabilit du projet, de mme quun sentiment de proprit chez les lves-mmes.
Plan a pris le temps dtablir des contacts avec la communaut, de consulter les filles, didentifier les organismes de ressources, de recruter les professeurs et damnager un campement. Un Balika Sammelan (sommet des adolescentes) de trois jours par an a t cr pour fter lautonomisation des filles. 2500 adolescentes, anciennes lves des Balika Shivirs (camps rsidentiels pour lducation primaire) y participent. Ce Balika Sammelan est une faon de clbrer et de marquer les accomplissements des filles, dintgrer leur situation actuelle et destimer leurs besoins prsents et futurs, mais aussi daider les lves organiser leurs priorits et prparer des plans daction bass sur ces besoins. Un test de slection permet de grouper les bnficiaires en catgories selon leurs aspirations, leurs aptitudes et leurs comptences afin de leur donner accs aux programmes de formation. Les filles qui ont russi leur examen de fin de quatrime et ont lintention de continuer jusquen troisime ou dachever le secondaire ont accs un internat qui leur offre une formation thorique et pratique (comptences applicables la vie quotidienne). Elles peuvent bnficier dune aide financire pour couvrir les frais dexamens et le prix des manuels si elles sont issues de mnages bas revenus qui nont pas pu participer au programme de linternat. Les questions des responsabilits domestiques des filles sont rgles en faisant la liaison avec divers plans gouvernementaux de protection sociale afin quelles puissent avoir plus de temps consacrer leur ducation. Des enseignantes ont t recrutes et formes pour soutenir les filles dans un environnement protecteur qui leur procure des renseignements sur les droits de lenfant et sur la formation sur les comptences pour la vie quotidienne. Des formations professionnelles ont t prodigues dans des matires aussi diverses que la couture, la broderie et linformatique. Un dispositif institutionnel a t mis en place avec les organismes gouvernementaux spcialiss de faon mettre en place les formations. Les participantes ont reu un certificat la fin de leur programme de formation. Les participantes ont bnfici daide la recherche dun emploi ou la cration
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Mthodes
dentreprise en utilisant les comptences dveloppes travers la formation professionnelle. Celles-ci sont connectes des opportunits au sein dagences gouvernementales pour proposer des formations, des certificats, et du travail dans lenseignement, le mdical, la police et autres formations professionnelles. Beaucoup des filles ont exprim leur dsir de poursuivre leurs tudes, et beaucoup ont demand un enseignement professionnel pour pouvoir accder une autonomie sociale et conomique. 27 filles ont t inscrites linternat. 16 des 27 filles se prparent entrer en troisime. 11 des 27 filles prparent la premire/ terminale. Le programme du gouvernement du Rajasthan a t suivi par les filles des camps de linternat. Elles ont une bonne capacit dapprentissage et on sattend ce quau moins 90 % dentre elles russissent leurs examens. Deux groupes de 50 filles ont t slectionns pour participer aux exercices pratiques de formation professionnelle. 50 filles de familles conomiquement dfavorises ont reu une bourse pour aider au paiement des frais dexamens et des manuels pour la formation.
Aider des filles qui ont abandonn leurs tudes retrouver le chemin de lcole nest pas chose facile, et il faut donc mettre tout en uvre pour quelles fassent toute leur scolarit sans interruption. Dans ce programme, Plan travaille avec des filles qui ont bnfici de ses programmes pour lcole primaire. Celles-ci continuent ensuite en passant par les internats, o les futures opportunits sont clairement identifies. Plan leur donne alors la possibilit de transformer ces opportunits en ralit par le biais de programmes dducation, de formation aux comptences professionnelles, et en tablissant des connections entre les lves et les offres de travail correspondant leur formation et leur instruction. En investissant dans la mise en place initiale du projet, Plan a pris le temps dtablir des contacts au sein de la communaut ce qui a contribu au succs du projet car la communaut en a assum la proprit et les responsabilits, en slectionnant par exemple les tudiantes participantes, en
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propageant lide des camps rsidentiels et des programmes dautonomisation, et en convainquant les parents dy envoyer leurs filles. En procurant aux lves et aux communauts des environnements dapprentissage srs et qui les soutiennent ainsi quun accs linformation sur les droits de lducation, tout en reliant les filles des formations qualifiantes et des opportunits professionnelles, on rduit les risques quelles abandonnent leur scolarit.
proccups par les faibles rsultats et les taux dabandon des filles inscrites dans le secondaire. Cest un programme permanent, conu comme une plateforme de lautonomisation faite pour que les filles sexpriment et donnent leur opinion sur des problmes qui affectent leur dveloppement scolaire et social. En utilisant des techniques de thtre ddies au dveloppement, il sattaque ce qui fait obstacle leurs capacits sociales et scolaires.
Comme elles proviennent de diffrents villages et castes, il est utile de rapprocher les filles qui participent au programme pour faciliter leur transition au sein des coles rsidentielles. Les comptences des enseignantes de ces coles sont essentielles tant aux leons thoriques qu lapprentissage de savoir-faire utiles la vie quotidienne. Renforcer les capacits de ces enseignantes est une bonne faon de faire en sorte quelles apprennent les mthodes qui garantissent un enseignement efficace dans un environnement favorable aux filles. Lautonomisation des filles pour renforcer leur confiance en elles et reconnatre leurs droits lducation fonctionne mieux si elle saccompagne dopportunits. Parmi ces opportunits il y a des mesures holistiques comme la mise en place de cadres propices lachvement de lducation, et la possibilit dune instruction et dune formation qualifiante qui soient connectes de futures options.
Filles et garons en ge dtre dans le secondaire, avec un accent particulier sur les filles. Autonomiser les filles et augmenter leur participation au cycle secondaire. Former les filles lidentification et la comprhension des problmes quelles rencontrent lcole pour quelles puissent les noncer et agir pour les rsoudre.16 Rduire lchec scolaire, les grossesses prcoces, le harclement sexuel et toute autre cause de difficults scolaires ou dabandon base sur dautres formes de discrimination sexuelle. Des clubs sont crs lcole qui aident les filles apprendre sexprimer et dvelopper leur confiance en elles, des comptences de ngociation, de prise de dcision et de leadership par le biais du thtre, du chant et des arts cratifs. Les clubs TUSEME sont des structures centres sur les tudiants qui facilitent la mise en uvre dactivits favorisant lautonomisation des filles. Ils servent aussi de forums dexpression aux lves pour discuter de problmes en relation avec leur bien-tre social et conomique. La formation des lves leur permet de crer des clubs de thtre o ils peuvent transposer les problmes quils ont identifis, et des solutions ventuelles, par le biais de performances thtrales, tout en recevant une formation basique de production thtrale. Un forum est tenu immdiatement aprs la performance pour discuter des questions souleves. Les spectateurs sont encourags dbattre de ces problmes, trouver des solutions et proposer des stratgies dintervention. Les solutions sont ensuite converties en plan daction que chaque cole prendra comme guide pour lutter contre les entraves lducation des filles. Les lves reoivent une formation en comptences ncessaires la vie
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Mthodes
4 FAWE-TUSEME (Exprimons-nous)
Contexte
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Le FAWE, Forum des ducatrices africaines , est une organisation non-gouvernementale panafricaine fonde en 1992, dont lobjectif est daugmenter laccs des filles et des femmes africaines lducation, damliorer leur rtention et de dvelopper la qualit des enseignements qui leur sont prodigus. Le programme TUSEME (une expression en swahili qui peut se traduire par exprimonsnous ) a dbut en Tanzanie en 1996 en partenariat avec lUniversit de Dar es Salam. Ce programme faisait cho des inquitudes chez les ducateurs, parents et groupes sociaux
quotidienne qui leur fournit des outils pour lutter contre ce qui nuit leur ducation et leur dveloppement personnel. Cette formation comprend un travail sur la confiance et lestime de soi, lexpression de ses opinions, la prise de dcision, lassurance, la ngociation, le leadership et le contrle de soi. Grce cette formation, les lves sont quips pour pouvoir sengager et convaincre ladministration, les enseignants, les autres lves de leur cole et les membres de leur communaut dagir pour lamlioration de la situation sociale et scolaire des filles dans leur scolarit. Dans certains tablissements, les clubs TUSEME peuvent aussi prendre la forme de groupes dtude.
Rsultats
Plus de 80 000 filles dans 21 pays diffrents ont bnfici du programme TUSEME depuis 1996. 51 061 filles de 9 pays africains ont bnfici du modle dautonomisation des jeunes propos par TUSEME FAWE, ce qui les a quipes pour lutter contre les strotypes, la discrimination et les prjugs sexistes.17 Grce ce programme, il y a eu une amlioration directe de lestime de soi et du leadership des filles, et de leurs comptences sociales et pratiques.18 En 2007, 416 enseignants au total avaient t forms19, et les attitudes envers les droits des filles lcole se sont amliores et ont conduit une rduction considrable du harclement sexuel.20 Ne serait-ce quau Rwanda, il y avait en 2012 des clubs TUSEME qui fonctionnaient sur 54 tablissements, et qui comptaient 3 657 membres. Parmi eux, on comptait 50,3 % de filles et 49,7 % de garons. 21 Grce ce projet, les garons ont adopt des attitudes moins sexistes envers la scolarit des filles et ont abandonn les attitudes et les pratiques discriminatoires du point de vue du genre. 22 Le ministre de lducation et de la Culture de Tanzanie a officiellement adopt le modle du programme en 1999 afin de banaliser TUSEME dans les 1890 coles secondaires du pays. De plus, le projet daide du centre ducatif du Kenya a lui aussi incorpor le programme dans ses coles. 23 Dans certaines coles, la mise en place et le soutien de groupes dtude ont aid amliorer les performances scolaires des lves de TUSEME.
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Parmi dautres rsultats, il y avait la relation plus riche entre chefs dtablissement, enseignants et lves, une meilleure gestion de la maturation sexuelle et une amlioration de lattitude des professeurs envers les filles.24 Depuis son lancement, le modle TUSEME a t reproduit travers le continent africain dans des pays tels que le Burkina Faso, le Tchad, lthiopie, la Gambie, la Guine, le Kenya, le Mali, la Namibie, le Rwanda, le Sngal, la Tanzanie, la Zambie et le Zimbabwe. Il est important de noter que la mise en uvre du modle TUSEME sest avre une stratgie efficace pour dvelopper la confiance en soi, lassurance et lestime de soi chez les filles. De plus, il y a eu une nette amlioration au niveau de la capacit des filles analyser les situations, prendre les bonnes dcisions, et remettre en question les systmes, dcisions et situations qui ont un effet ngatif sur leur bien-tre.
Selon le FAWE Rwanda, voici quelques uns des enseignements retirs du procd TUSEME : Il faut mettre en place des stratgies pour empcher que le personnel enseignant ne change trop souvent lissue de la formation TUSEME. Le manque de soutien ou de comprhension de la part de certains chefs dtablissement a eu pour effet un moindre soutien de la part de certaines coles. Un plus grand nombre de newsletters est ncessaire pour toucher suffisamment denfants et denseignants.
Le FAWE Rwanda a appel un renforcement de la capacit pour les chefs dtablissement ainsi que les nouveaux enseignants pour les clubs TUSEME afin dobtenir un maximum dimpact et de soutien de la part des coles. 25 Une communication plus importante autour des modles de meilleures pratiques pour que les nouveaux clubs puissent tirer les enseignements des clubs plus tablis. 26 Davantage de visites de contrle des clubs TUSEME.27 Davantage de travail de sensibilisation sur le terrain pour stimuler limplication et le soutien de la communaut. 28
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Rfrences
Chapitre 1
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FAWE Rwanda, Tuseme. Document interne, 2012. FAWE Rwanda. FAWE Rwanda, Tuseme. Document interne, 2012. FAWE Rwanda. FAWE Rwanda, Tuseme. Document interne, 2012. FAWE Rwanda. FAWE Rwanda, Tuseme. Document interne, 2012. Justice. No. 9, aot 2004. 10 United Nations Division for the Advancement of Women (DAW), Office of the High Commissioner for Human Rights (OHCHR), United Nations Development Fund for Women (UNIFEM. Gender and racial discrimination: Report of the Expert Group Meeting. Zagreb, Croatie, 21-24 novembre, 2000. 11 Plan International. Plans Policy on Gender Equality: Building an Equal World for all Children. Document interne, 2011. 12 New JNCHES Equality Working Group. 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UNESCO : Paris. 2003. 23 EFA GMR Gender and Education For All The Leap to Equality 2003-2004. UNESCO : Paris. 2003. 24 EFA GMR Gender and Education For All The Leap to Equality 2003-2004. UNESCO : Paris. 2003 25 Plan International. Plans Policy on Gender Equality: Building an Equal World for all Children. Document interne, 2011. 26 ABC of Women Workers Rights and Gender Equality, Genve : ILO, 2000 et Gender and Household Food Security. Rome: International Fund for Agricultural Development, 2001. http://www.ifad.org/gender/glossary.htm. 27 ABC of Women Workers Rights and Gender Equality, Genve : ILO, 2000 et Gender and Household Food Security. Rome : International Fund for Agricultural Development, 2001. http://www.ifad.org/gender/glossary.htm. 28 Plan International. Plans Policy on Gender Equality: Building an Equal World for all Children. Document interne, 2011. 29 EFA GMR Gender and Education For All The Leap to Equality 2003-2004. UNESCO : Paris. 2003. 30 BRIDGE. Briefing paper on the feminisation of poverty Prpar par BRIDGE pour lAgence de coopration sudoise pour le dveloppement international (Sida). IDS : RoyaumeUni. Avril 2001. 31 Plan International. Plans Policy on Gender Equality: Building an Equal World for all Children. Document interne, 2011.
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Glossaire 1 EFA GMR Gender and Education For All The Leap to Equality 2003-2004. UNESCO : Paris. 2003. 2 United Nations International Research et Training Institute for the Advancement of Women (INSTRAW) : Glossaire des termes et concepts lis au genre. Scurit alimentaire des mnages et rle des hommes et des femmes. Rome : International Fund for Agricultural Development, 2001. 3 Narayan. 2005 in: Plan International. Rapport Parce que je suis une fille . 2009. 4 Plan International. Plans Policy on Gender Equality: Building an Equal World for all Children. Document interne, 2011. 5 UNESCO. World Conference on Education for All Meeting Basic Learning Needs: A Vision for the 1990s . The InterAgency Commission (UNDO, UNESCO, UNICEF, BANQUE MONDIALE) for the World Conference on Education for All (Commission interinstitutionnelle en vue de la confrence mondiale sur lducation pour tous) : New York. 1990. 6 UNICEF. Convention on the Rights of the Child . http:// www.unicef.org/crc/ (consult le : 11 mai 2012). 7 Goonesekere, Savitri. Realizing the Human Rights of Adolescent Girls : Expert Group Meeting on Adolescent Girls and their Rights. Addis Ababa Ethiopia 13-17 October 1997 http://www.uneca.org/docs/Publications/ACW/ old/docs/human.htm (consult le : 21 mai 2012). 8 EFA GMR Gender and Education For All The Leap to Equality 2003-2004. UNESCO : Paris. 2003. 9 AWID. Facts and Issues: Womens Rights and Economic Change, Intersectionality A tool for Gender and Economic
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32 Plan International. Plans Policy on Gender Equality: Building an Equal World for all Children. Document interne, 2011. 33 United Nations Statistics Division, UNDESA, Millennium Development Goals Indicators: The Official United Nations site for the MDG Indicators. Indicator Metadata Document en ligne : http://mdgs.un.org/unsd/mdg/Metadata. aspx?IndicatorId=9 (consult le : 10 mai 2012). 34 EFA GMR Gender and Education For All The Leap to Equality 2003-2004. UNESCO : Paris. 2003. 35 EFA GMR Gender and Education For All The Leap to Equality 2003-2004. UNESCO : Paris. 2003. 36 ONU Femmes. Gender Mainstreaming. (Lintgration des politiques dgalit entre hommes et femmes) http:// www.un.org/womenwatch/osagi/gendermainstreaming.htm (consult le : 31 mai 2012). 37 Plan International. Plans Policy on Gender Equality: Building an Equal World for all Children. Document interne, 2011. 38 Plan International. Plans Policy on Gender Equality: Building an Equal World for all Children. Document interne, 2011. 39 Organisation mondiale de la sant. Technical Consultation on Sexual Health. Janvier 2002. 40 Population Council. Building Assets for Safe Productive Lives: A Report on A Workshop on Adolescent Girls Livelihoods. Population Council, 7-8 avril 2004 41 USAID. A guide to programming gender-based violence prevention and response activities . USAID Gender-Based Violence Working Group. avril 2009. Document en ligne : http://pdf.usaid.gov/pdf_docs/PNADO561.pdf (consult le : 11 mai 2012). 42 USAID. A guide to programming gender-based violence prevention and response activities. USAID Gender-Based Violence Working Group. Avril 2009. Document en ligne : http://pdf.usaid.gov/pdf_docs/PNADO561.pdf (consult le : 11 mai 2012). 43 World Health Organisation. Health Statistics and Health Information Systems . Document en ligne : http://www.who. int/healthinfo/statistics/indmaternalmortality/en/index.html (consult le : 10 mai 2012). 44 USAID. A guide to programming gender-based violence prevention and response activities . USAID Gender-Based Violence Working Group. Avril 2009. Document en ligne : http://pdf.usaid.gov/pdf_docs/PNADO561.pdf (consult le : 11 mai 2012). 45 United Nations Division for the Advancement of Women. 2003. 46 EFA GMR Gender and Education For All The Leap to Equality 2003-2004. UNESCO : Paris. 2003. 47 EFA GMR Gender and Education For All The Leap to Equality 2003-2004. UNESCO : Paris. 2003. 48 Nations Online. Countries by gross national income (GNI). http://www.nationsonline.org/oneworld/GNI_PPP_of_ countries.htm (consult le : 11 mai 2012) 49 Plan International. Plans Policy on Gender Equality: Building an Equal World for all Children. Document interne, 2011. 50 Plan International. Plans Policy on Gender Equality: Building an Equal World for all Children. Document interne, 2011. 51 United Nations Statistics Division, UNDESA, Millennium Development Goals Indicators: The Official United Nations site for the MDG Indicators. Indicator Metadata Document en ligne : http://mdgs.un.org/unsd/mdg/Metadata. aspx?IndicatorId=9 (consult le : 10 mai 2012). 52 Institut de statistique de lUNESCO. Glossary . En ligne : http://glossary.uis.unesco.org/glossary/en/home. Dernire mise jour 2009. (Consult le 11 mai 2012). 53 Banque mondiale. Donnes, indicateurs . Document en ligne : http://data.worldbank.org/indicator/SP.ADO.TFRT (consult le : 10 mai 2012). 54 EFA GMR Gender and Education For All The Leap to Equality 2003-2004. UNESCO : Paris. 2003. 55 EFA GMR Gender and Education For All The Leap to Equality 2003-2004. UNESCO : Paris. 2003. 56 EFA GMR Gender and Education For All The Leap to Equality 2003-2004. UNESCO : Paris. 2003. 57 EFA GMR Gender and Education For All The Leap to Equality 2003-2004. UNESCO : Paris. 2003. 58 Plan International. Plans Policy on Gender Equality: Building an Equal World for all Children. Document interne, 2011. 59 Population Reference Bureau, Interagency Gender Working Group. Gender-Based Violence: Impediment to Reproductive Health.
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Secteur Commercial
Girl Effect est une initiative commune de la Fondation Nike et la Fondation NoVo pour crer des opportunits pour les filles. Girl Effect montre combien lautonomisation peut avoir un impact sur une fille, sa communaut et lhumanit dans son ensemble ; elle fournit outils et informations sur la manire dautonomiser les filles, pour les agents du secteur priv, les organisations non-gouvernementales (ONG), les gouvernements et les dcideurs politiques. Visitez le Girl Effect sur : girleffect.org
10 000 femmes de Goldman Sachs est une initiative qui vise fournir une formation en business et en management pour les femmes dfavorises des pays en voie de dveloppement et diffuser les comptences entrepreneuriales dans ces pays. Son but est de former 10.000 femmes aux affaires et la gestion au cours des cinq prochaines annes. Le programme 10.000 Femmes fonctionne en association avec les acteurs du dveloppement et de lducation ainsi que les organisations non-gouvernementales. Pour plus dinformation sur cette initiative, visitez le site : 10000women.org/index.html
Standard Chartered Bank Goal : cherche autonomiser les filles au sein de leurs communauts par le biais de lentrainement sportif et de programmes denseignement de comptences lies la vie quotidienne. Cette initiative fonctionne en partenariat avec des organisations non-gouvernementales en Chine, en Inde, en Jordanie, au Niger et en Zambie. Pour en savoir plus sur les projets OMD de Standard Chartered , visitez le site : goal-girls.com Le Pacte mondial des Nations unies ( United Nations Global Compact ) est une politique mise en uvre pour des entreprises qui sengagent aligner leur organisation sur des principes humains dans les domaines des droits de la personne, du travail, de lenvironnement ainsi que la lutte contre la corruption. Ce faisant, ces entreprises sassurent que les marchs et le commerce bnficient aux conomies et aux socits du monde entier. Une part importante du programme est de parvenir lautonomisation des femmes dans le monde du travail. Pour plus dinformations, voir ici : unglobalcompact.org/Issues/human_rights/equality_ means_business.html
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des strotypes de genre. Ce site internet offre des informations sur le planning des programmes, les ressources et la recherche. greatscienceforgirls.org/ resources-research/effective-stem-practices Ipas est une organisation dont le but est daccrotre la capacit des femmes exercer leurs droits sexuels et reproductifs. Son activit stend dans diffrents domaines, et se focalise sur la violence sexuelle et la jeunesse, le plaidoyer, la recherche, et la formation du personnel mdical dans la technique et les technologies davortement sans danger. Pour plus dinformation, visitez : ipas.org/Index.aspx Room to Read est spcialis dans lalphabtisation et lgalit des sexes dans lducation. Lorganisation travaille en collaboration avec les communauts et les gouvernements locaux en Asie et en Afrique, afin de dvelopper lapprentissage de la lecture et de lcriture. Room to Read soutient plus spcialement les filles afin de leur permettre davoir accs aux tudes secondaires et dacqurir les comptences ncessaires pour sassurer un avenir lcole et dans la vie professionnelle. roomtoread.org/page.aspx?pid=209 Vital Voices est un partenariat international qui a pour but lautonomisation des femmes travers le monde. Travaillant en partenariat avec des organisations dans le secteur des affaires, il forme des leaders et entrepreneurs fminins dans le monde entier qui peuvent ensuite rentrer dans leurs pays et former leur tour des femmes dans leur propre communaut. vitalvoices.org Womankind Worldwide a pour but de promouvoir les femmes en tant quinstruments du changement dans le dveloppement. Cette organisation est prsente dans 15 pays mergents et finance des projets lis aux droits des femmes et leur autonomisation. Visitez le site : womankind.org.uk Women for Women International est une ONG internationale qui travaille avec des femmes socialement exclues ayant survcu des conflits. Elle leur apporte une aide financire, une formation professionnelle, leur fait prendre conscience de leurs droits et leur fournit une ducation en matire de leadership. Pour en savoir plus sur les programmes et les projets de cette ONG, consultez le site : womenforwomen.org The Population Council est une ONG internationale qui mne des recherches sur les problmes relatifs la population mondiale. Ses travaux se rpartissent entre 3 domaines : le VIH/sida ; la pauvret, les jeunes et les questions de genre ; et la sant reproductive. Pour trouver ressources et publications, voir : popcouncil. org/publications/index.asp
Les campagnes
Shes The First est une campagne mdiatique lance par des jeunes femmes visant promouvoir lducation des filles dans les rgions o ce droit nest pas acquis, en invitant les donateurs consulter un rpertoire dcoles en ligne avec des programmes de parrainage. shesthefirst.org/about/ 10x10 est un mouvement international pour lducation des filles qui exploite le support cinmatographique et les actions sociales pour accrotre les investissements pour la cause des filles, en octroyant des ressources aux programmes de dfense des filles dj en place, en sensibilisant lopinion publique et en crant un vaste rseau relationnel. En se servant de ses soutiens, lorganisme 10x10 plaide en faveur des changements de politiques gouvernementales, mondiales et institutionnelles pour accrotre lautonomisation des adolescentes. Pour en savoir plus sur les films et le travail de cet organisme, consultez le site : 10x10act. org ActionAid (Stop Violence Against Girls in School) est une initiative de plusieurs pays qui travaillent ensemble pour faire face la violence envers les filles au Ghana, au Kenya et au Mozambique. Cette campagne sest donn pour but de rduire la violence envers les filles lcole par llaboration de politiques et de lois, pour parvenir autonomiser suffisamment les filles et leur permettre de dfier la culture de la violence lintrieur comme lextrieur de lcole, tout en augmentant laccs des filles lcole. Pour des informations gnrales sur ce projet, voir le site : actionaid.org/what-we-do/ education/stop-violence-against-girls-schools Amnesty International (Stop Violence Against Women) est une campagne qui sefforce de mettre fin aux violences infliges aux femmes et aux filles en temps de paix comme en temps de guerre. Ses principaux thmes sont lautonomisation des femmes, les violences contre les femmes perptres par les tats et lapplication des lois existantes sur le viol et les violences sexuelles. Pour plus dinformations, consultez le site : amnesty.org/ en/campaigns/stop-violence-against-women Girl Up dsigne la campagne de sensibilisation de la Fondation des Nations unies destine exploiter lnergie et lenthousiasme des filles en lutilisant comme un puissant instrument du changement. girlup.org
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Les coalitions
Association for Womens Rights in Development (AWID) est une organisation internationale soccupant des droits des femmes, de lgalit homme-femme et du dveloppement. Elle sefforce de crer des alliances et dinfluencer les institutions internationales pour faire avancer les problmes des femmes. LAWID fournit aux mdias des informations rcentes sur les droits des femmes. Elle tient un registre des recherches rcentes et des informations sur une multitude de sujets, de thmes et de pays. Voir : awid.org Le Forum AWID est une confrence mondiale du droit de la femme et du dveloppement qui rassemble leaders et activistes afin dinformer et dlargir la comprhension sur lgalit entre les sexes. Visitez le site : forum.awid.org The Coalition for Adolescent Girls sert de plateforme plus de 30 organisations internationales travaillant de concert pour amliorer la vie des adolescentes enfermes dans le cycle de la pauvret au sein des pays en voie de dveloppement. Consultez le site : coalitionforadolescentgirls.org LONG Working Group on Girls Rights est un rseau international qui vise assurer lapplication domestique des normes internationales relatives aux filles, et ce chaque tape de leur jeunesse. Cette ONG promeut galement le plaidoyer en faveur de la question des filles dans la politique internationale. Pour plus dinformations, consultez le site : girlsrights.org Women in Development Europe (WIDE) est un organisme de coordination des organisations fministes dEurope qui surveille et influence les politiques conomiques et de dveloppement dun point de vue fministe. Il publie une lettre dinformation mensuelle sur ses activits et sur les actualits relatives au genre et au dveloppement. Pour vous abonner cette lettre dinformation, cliquez sur le lien suivant : widenetwork.org/blocks/join.jsp A Safe World for Women : La campagne 2011 sest donn comme objectif de mettre fin toutes formes dagressions contre les femmes et les filles. Il sagit dune organisation en ligne qui regroupe des ONG, des groupes et des individus dtermins rendre le monde plus sr. Le site web de lorganisation contient des informations utiles sur les types de violences infliges aux femmes et aux filles. Visitez : asafeworldforwomen.org
Fondations
La Fondation Cherie Blair fait en sorte de procurer aux femmes du monde entier des opportunits dans lentreprise et un accs la technologie. Elle apporte financement, rseaux et soutien au dveloppement des entreprises, en partant du principe que les femmes conomiquement autonomes, tout en contrlant mieux leur vie et celle de leurs enfants, montrent la voie vers un avenir meilleur leurs communauts et leurs conomies : cherieblairfoundation.org La Fondation Nike soutient les initiatives qui engagent et autonomisent les adolescentes tout en investissant auprs delles, considrant que les filles sont llment cl pour rduire la pauvret dans des pays en voie de dveloppement. La Fondation Nike faisait partie de la coalition The Girl Effect (voir ci-dessus). nikeinc. com/pages/the-nike-foundation La Fondation filles daction (Girls Action Foundation) gre des programmes innovants dautonomisation des filles partout au Canada, en investissant dans les filles et les jeunes femmes aussi bien au niveau local quau niveau national. Ces programmes permettent aux participantes dacqurir des comptences de leadership communautaire et leur donnent linspiration ncessaire pour changer le monde. Bon nombre des participantes sont issues de communauts isoles, marginalises et urbaines. Pour en savoir plus, consultez le site : girlsactionfoundation.ca/en
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La Fondation des Nations unies : La section Femmes et Population de la fondation travaille lautonomisation des femmes et des filles dans le monde en partant du principe quelles sont essentielles pour lradication de la pauvret et pour la justice sociale, en mettant laccent sur la sant reproductive et sexuelle des adolescentes, la promotion et linvestissement en leur faveur. Pour plus dinformations, consultez le site : unfoundation.org/ what-we-do/issues/women-and-population/
World Bank Adolescent Girls Initiative (linitiative de la Banque mondiale pour les adolescentes) est une initiative qui espre amliorer les perspectives demploi des adolescentes dans lavenir, en leur apportant formation et ducation aujourdhui. Elle fonctionne en partenariat avec les gouvernements dAustralie, du Royaume-Uni, du Danemark, de Sude et de Norvge, et galement avec des entreprises prives, comme Cisco, Standard Chartered Bank et Goldman Sachs. Cette initiative offre des incitations aux employeurs pour embaucher et former des adolescentes. Pour plus dinformations, consultez le site : go.worldbank.org/I5PX4JETM0
La recherche
Asia Pacific Womens Watch est un rseau rgional dorganisations fministes. Il travaille lamlioration des droits des femmes en collaboration avec dautres ONG, des gouvernements nationaux et les Nations unies. Pour plus dinformations, consultez le site : apww-slwngof.org/ Girls Count (Les filles comptent) est une srie de rapports de recherche mondiale focalise sur lautonomisation des filles. Les rapports antrieurs avaient pour sujet : Girls Count : un investissement mondial et un agenda daction , Des nouvelles leons : le pouvoir de lducation des adolescentes , Commenons par une jeune fille : un nouvel agenda pour la sant , La parole aux filles : une nouvelle voix dans le dveloppement mondial et Les filles grandissent : une force vitale dans lconomie rurale . Ces rapports sont produits par la Coalition des Adolescentes et un nombre variable de partenaires tels que le Conseil de Chicago sur les Affaires Mondiales, Le Conseil de la Population, le Centre de Dveloppement Mondial et le Centre International de Recherches sur la Femme. Pour en savoir plus sur le srie de rapports, consultez : coalitionforadolescentgirls.org Child Rights Information Network (CRIN) est un rseau international qui coordonne et promeut les informations sur les droits des enfants. Il compte 2 000 organisations membres et ses outils de recherche apportent une information tendue, classe par thme ou par pays sur les droits lgaux des enfants. Pour plus dinformations sur les droits des enfants, voir : crin.org/docs/ CRINmechs.pdf
Les partenariats
Girl Hub est le fruit dune collaboration entre le Dpartement de dveloppement international du gouvernement du Royaume-Uni (DFID) et la Fondation Nike. Girl Hub a pour but la formation dun rseau dexperts et de dfenseurs des femmes pour ensuite mettre ces femmes en relation avec les programmes de dveloppement et les dcideurs politiques, afin de promouvoir les droits des filles et travailler inclure celles-ci dans llaboration et la mise en uvre des politiques. girlhub.org/about/ iKNOW Politics est un rseau international de savoirs constitu de femmes politiques du monde entier qui partagent leurs expriences, accdent des ressources et des services de conseil, forment des rseaux et collaborent sur des questions qui les intressent. Cette organisation comprend cinq partenaires : lUNDP, lUNIFEM, lInstitut dmocratique national pour les affaires internationales, lInstitut international pour la dmocratie et lassistance lectorale et lUnion interparlementaire. Pour plus dinformations, consultez le site : iknowpolitics.org/node/221
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International Centre for Research on Women (ICRW) travaille dans les domaines de la recherche, du soutien technique dans lacquisition de capacits et le plaidoyer. Ses thmes de prdilection sont ladolescence, le VIH/SIDA, la scurit alimentaire et la nutrition, le dveloppement conomique, la sant reproductive et la violence envers les femmes. Sagissant des filles, le Centre cherche amliorer leur accs aux droits sexuels et reproductifs et lutter contre les mariages prcoces. De nombreuses publications sont consulter sur : icrw.org/publications International Womens Rights Action Watch (IWRAW), rgion Asie-Pacifique, travaille la promotion de lintgration des normes internationales en matire de droits de la personne dans les lgislations nationales. Se fondant sur la Convention sur llimination de toutes les formes de discrimination lgard des femmes, elle facilite lchange dinformations aux niveaux national et international, afin que les femmes connaissent leurs droits. Pour plus dinformations, consultez le site : iwraw-ap.org World Economic Forum (le Forum conomique mondial) : Depuis 2006, la srie des Rapports mondiaux sur les disparits entre les sexes du Forum conomique mondial a repr et mesur lampleur de ses disparits et a suivi leur progression dans le temps. Ces rapports ont cr un indice sur lingalit entre les sexes afin de comparer, au niveau national, des critres tels que lconomie, lducation, la sant et la politique, et ont fourni des classements par pays permettant des comparaisons efficaces dun pays lautre, entre hommes et femmes, entre les catgories de revenus et dans un laps de temps donn. Pour avoir plus dinformations, visitez : weforum.org/issues/globalgender-gap Young Lives est une tude longitudinale internationale sur la pauvret des enfants ; elle a suivi 12.000 enfants sur une priode de plus de 15 ans, au Prou, en Inde, au Vietnam et en thiopie. Young Lives est un projet collaboratif de recherche, fond par le Dpartement pour le dveloppement international (UKAID) et coordonn par lUniversit dOxford en collaboration avec des partenaires politiques et de recherche issus des quatre pays concerns. Pour avoir plus dinformations sur Young Lives, consultez le site : younglives.org.uk Un rapport de Young Lives sur la pauvret et les ingalits entre les sexes a t utilis comme document dinformation pour le dveloppement du rapport 2011 Parce que je suis une fille . Vous pouvez le consulter ici : younglives.org.uk/files/policy-papers/yl_pp3_ poverty-and-gender-inequalities
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permet lutilisateur de construire son propre indice de genre en modifiant la priorit des institutions sociales dans le SIGI. genderindex.org Girls Discovered est une source de donnes comprhensible et interactive sur laide sociale, la sant, lducation et les opportunits des filles dans le monde. Elle permet aux utilisateurs de choisir entre plus de 200 ensembles de donnes et de sinformer, danalyser et de comparer leurs donnes sur des cartes ou de les tlcharger sur des feuilles de calcul. girlsdiscovered.org/create_your_own_map/
dinformations utile qui permet daccder facilement aux conventions des Nations Unies, aux organismes et aux activits lies au genre. Les informations concernant spcifiquement les filles se trouvent cette adresse : un.org/womenwatch/directory/the_girl_child_3012. htm Le WomanStats Project propose une gamme large et complte de renseignements sur le statut des femmes travers le monde. Ce projet permet de mieux comprendre le lien qui existe entre la situation des femmes et la scurit des tats-nations. Il met en lumire des informations qualitatives et quantitatives sur plus de 310 indicateurs du statut des femmes dans 174 pays. Pour plus dinformations, consultez le site : womanstats.org/index.htm LAtlas mondial de lgalit des genres dans lducation : ce document de lUNESCO tablit des cartes mondiales montrant les tendances mondiales dans les domaines du genre et de lducation tout en prenant en compte des facteurs sociaux, conomiques et politiques plus larges. Pour en savoir plus : uis.unesco.org/Education/Documents/unesco-worldatlas-gender-education-2012.pdf Young Feminist Wire est une nouvelle communaut virtuelle en faveur de lactivisme de la jeunesse fministe qui prsente le travail des jeunes militantes et les rassemble pour amliorer leur efficacit et leur fournir des informations : yfa.awid.org
Sexual Violence Prevention Network, le rseau de prvention des violences sexuelles, utilise un cadre de justice sociale et de sant pour sensibiliser les populations et partager des informations dans le but ultime de mettre fin aux violences sexuelles. Son objectif est de dvelopper un rseau de chercheurs, de lgislateurs, dactivistes et de donateurs pour rsoudre le problme des violences sexuelles. Pour consulter une liste des ressources disponibles ; voir le site : svri.org Institut de statistique de LUNESCO (ISU) est une base de donnes en ligne des statistiques mondiales sur lducation, la science et la technologie, la culture et la communication dans plus de 200 pays et territoires. On y trouve un chapitre spcifique sur le genre et lducation qui examine la progression des filles et les niveaux dducation atteints par les femmes. Il cre de nouveaux indicateurs pour fournir des informations concernant les politiques pertinentes au niveau national et international. uis.unesco.org WomenWatch fournit des informations et des rfrences sur lgalit de genre et lautonomisation des femmes. La situation des filles est lune de ses proccupations principales. Cest une source
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Le Centre de connaissances virtuel pour mettre fin la violence contre les femmes et les filles est prsent par lONU Femmes et joue le rle dun centre en ligne qui encourage et soutient la cration de programmes bass sur les faits dans le but de mettre en uvre, concevoir, de suivre et dvaluer plus efficacement les initiatives destines empcher et grer les violences faites aux femmes et aux filles. Leur site web fournit des directives graduelles et des conseils dexperts pour la conception de ces programmes, portant notamment sur la manire de travailler avec des hommes et des garons. Pour plus dinformations, voir : endvawnow.org Women Watch a t cr initialement en 1997 comme projet commun des Nations unies pour offrir un espace internet consacr aux questions de lgalit des sexes dans le monde et pour soutenir la mise en uvre de la Plateforme daction de Pkin de 1995. Le mouvement est aujourdhui gr par une quipe du Rseau interagences sur les femmes et lgalit des sexes, dirig par lONU Femmes. Il fait office de portail central dinformations et de ressources sur la promotion de lgalit des sexes et sur lautonomisation des femmes dans lensemble du systme des Nations unies. Pour plus dinformations, consultez le site : un.org/ womenwatch LImpact Acadmique des Nations unies (Unai) est une initiative globale lie aux institutions denseignement suprieur avec le concours de lOrganisation des Nations unies pour promouvoir les principes universellement accepts des droits de lhomme, de lalphabtisation, de la durabilit, et de la rsolution des conflits. Consultez : outreach.un.org/unai/ La Dcennie des Nations Unies pour lducation en vue du dveloppement durable (ESD en anglais) sefforce de mobiliser les ressources ducatives du monde entier afin daider la construction dun avenir plus durable. Il se concentre sur 12 domaines principaux, dont lgalit entre les genres, la connaissance des autochtones, la rduction des risques de catastrophe, lurbanisation durable et le changement climatique. Pour avoir plus dinformation, visitez : unesco.org/new/en/education/ themes/leading-the-international-agenda/educationfor-sustainable-development/
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lducation. Le rapport international de surveillance EFA de 2003/2004 se focalise sur les jeunes filles et lducation et peut tre consult en suivant le lien suivant : unesco.org/new/en/education/themes/ leading-the-international-agenda/efareport/reports/ On peut trouver des informations supplmentaires sur lUNESCO et EFA ici : portal.unesco.org/education/en/ev.phpURL_ID=30870&URL_DO=DO_TOPIC&URL_ SECTION=201.html Le Programme des Nations unies pour le dveloppement (PNUD) est lorganisation de dveloppement des Nations Unies qui travaille sur le terrain dans 166 pays. Son rapport annuel sur le dveloppement humain assure le suivi du dveloppement au niveau national, rgional et international. Il est disponible ladresse suivante : hdr.undp.org/en/reports/. Son Indice de dveloppement humain mesure le dveloppement dun pays en tenant compte de lducation, de lesprance de vie et des revenus. Le PNUD labore galement des indices spcifiques au genre : lIndice sexospcifique du dveloppement humain (ISDH) et lIndice de la participation des femmes (IPF), qui sont disponibles sur : hdr.undp.org/en/statistics/indices/gdi_gem/ LInitiative des Nations unies pour lducation des filles (UNGEI) vise sassurer qu partir de 2015 lcart des genres dans lenseignement primaire et secondaire sera plus faible et que tous les enfants achveront le cycle de lducation primaire. Ses projets Ralisations et perspectives de genre (GAP) dans lducation, tentent dvaluer les progrs accomplis en vue de lOMD2 (ducation primaire universelle en 2015) et didentifier les obstacles et les innovations. Le Rapport GAP est disponible sur : ungei.org/gap/pdfs/unicef_gap_low_ res.pdf Le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) utilise des donnes dmographiques pour sassurer que chaque homme, femme ou enfant ait le droit de vivre en bonne sant. Il publie chaque anne un rapport sur Ltat de la population mondiale dont plusieurs chapitres sintressent au genre. En 2006, le rapport traitait des femmes et des migrations internationales. unfpa.org/upload/lib_pub_file/650_ filename_sowp06-en.pdf
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Glossaire
ge dentre (officiel) : ge auquel lves et tudiants entrent un niveau donn de lducation, sils ont dbut au niveau ducatif le plus bas lge lgal officiel, y ont tudi temps plein tout du long et ont gravi les chelons du systme sans avoir redoubl ni saut une classe.1 Dans certains pays, des enfants accdent au systme scolaire aprs lge lgal dentre, ils seront donc plus vieux que les autres lves et auront tendance quitter lcole plus tt. Approche neutre du genre : Lorsque lappartenance un sexe ou lautre nest pas le facteur dterminant des rsultats et que les normes, les relations et le rle dvolus chacun des deux sexes ne sont pas affects (aggravs ou amliors). Approche transformative de la question du genre : Une politique ou un programme prnant lgalit des sexes comme le point central permettant dobtenir des rsultats positifs de dveloppement, et de transformer les rapports de force ingaux entre homme et femme.2 Autonomisation : Peut tre interprt comme la libert de choix et daction pour construire sa vie, notamment le contrle des ressources, des dcisions et des institutions ncessaires pour y arriver. 3 Le manque de pouvoir dagir est lun des principaux obstacles empchant les filles et les femmes dexercer leurs droits et dchapper au cycle de la pauvret. On peut le surmonter par une stratgie dautonomisation. Lautonomisation du genre suppose daccrotre les ressources des filles (sociales, conomiques, politiques et personnelles), ce qui renforce leur capacit faire des choix pour lavenir et qui encourage leur estime de soi et leur sentiment dtre mme de contrler leur propre vie.4 Besoins ducatifs fondamentaux : Se rfre aux savoirs, comptences, valeurs et attitudes ncessaires une personne pour survivre, amliorer sa qualit de vie et continuer son ducation.5 Convention internationale des droits de lenfant (CIDE, en anglais CRC) : Le premier trait international juridiquement contraignant intgrer la gamme complte des droits de la personne les droits civils, culturels, conomiques, politiques et sociaux pour les enfants. Adopte en 1989, cette convention dcline ces droits en 54 articles et deux
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protocoles facultatifs. Elle nonce les droits humains fondamentaux que tout enfant au monde possde : le droit la survie, le droit de se dvelopper au maximum de ses capacits dtre protg des influences nfastes, de lexploitation et des abus ; et de participer pleinement une vie familiale, culturelle et sociale. Les quatre principes fondamentaux de la convention sont : la non-discrimination ; le dvouement pour les meilleurs intrts de lenfant ; le droit de vivre, de survivre et de se dvelopper ; et le respect des ides de lenfant.6 Le CIDE se rfre au droit dune adolescente de survivre et de se dvelopper, dtre protge de lexploitation et des abus, et son droit de participer et dexprimer ses opinions sur les sujets qui concernent sa vie pendant que se dveloppe sa propre capacit faire des choix responsables, entre ladolescence et lge adulte.7 Dpense publique pour lducation : Cest le total du financement dvolu lducation consenti par les gouvernements locaux, rgionaux ou nationaux, municipalits incluses. La participation des mnages est normalement exclue. La dpense publique pour lducation comprend la fois le financement de capitaux et les dpenses courantes. Le financement (public) de capitaux inclut la construction, la rnovation ou les rparations importantes de limmobilier scolaire et lachat dquipements lourds et de vhicules. Les dpenses (publiques) courantes comprennent lachat des biens et services utiliss durant lanne scolaire, et pourront tre renouveles si besoin est lanne suivante. Elles incluent le paiement des salaires du personnel enseignant et des avantages sociaux ; les services contractuels ou ponctuels ; lachat de ressources diverses, manuels scolaires et matriel pdagogique inclus, les services sociaux et autres dpenses courantes telles que le mobilier et les quipements, les rparations mineures, le carburant, les tlcommunications, le transport, les assurances et les locations.8 Discrimination intersectionnelle : Lide dintersectionnalit se rfre linteraction entre deux formes ou plus de discrimination, ou de systmes de subordination. Elle fait ressortir la faon dont le racisme, le patriarcat, les dsavantages conomiques et dautres systmes discriminatoires contribuent crer des couches dingalit.9 De plus, elle dvoile de quelle manire les politiques et actions spcifiques crent des charges qui sentrecroisent
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et contribuent activement la cration dune dynamique de perte dautonomie.10 Discrimination sexuelle : La violence sexiste se rapporte une situation dans laquelle une personne est traite diffremment du fait de son appartenance au sexe masculin ou fminin plutt que selon ses comptences ou capacits individuelles. Par exemple, lexclusion sociale, la non capacit de participer au processus de dcision, et la restriction de laccs aux services et aux ressources et de leur contrle, sont les rsultats courants de la discrimination. Quand cette discrimination fait partie de lordre social, elle est appele discrimination systmique fonde sur le sexe. A titre dexemple, dans certaines communauts, les familles choisissent denvoyer leurs garons lcole mais gardent les filles la maison pour aider aux tches domestiques. La discrimination systmique a des racines sociales et politiques et doit tre combattue bien des niveaux diffrents de la mise en place de projets.11 cart des salaires entre genres : Correspond la diffrence entre le salaire des hommes et le salaire des femmes traduit par un pourcentage du salaire des hommes.12 ducation de base : Ce terme se rfre linstruction initiale ou de premier niveau sur laquelle se construit lapprentissage. Il comprend lcole maternelle et lducation primaire (ou lmentaire) pour les enfants, mais aussi lapprentissage de la lecture et de lcriture, de connaissances gnrales et pratiques pour jeunes ou adultes ; cela peut galement se prolonger jusqu lducation secondaire dans certains pays.13 ducation minimalement invasive (MIE) : Une mthode pdagogique utilisant lenvironnement ducatif pour gnrer un niveau de motivation adquat permettant lapprentissage en groupe denfants avec lintervention minimale ou bien sans lintervention dun enseignant.14 ducation pour tous : Le mouvement ducation pour tous (Education For All ou EFA) est un engagement international dassurer une ducation de base de qualit pour tous les enfants, jeunes et adultes. Au Forum mondial sur lducation, en 2000 Dakar, 164 gouvernements se sont engags parvenir lducation pour tous et se sont donn six objectifs atteindre avant 2015. Les gouvernements, les agences de dveloppement, la socit civile et le secteur priv travaillent ensemble pour parvenir atteindre les objectifs de lEFA.15
ducation primaire universelle : OMD 2 (parvenir une ducation primaire pour tous) est contenue dans lobjectif 2A qui vise obtenir pour tout enfant de par le monde, fille ou garon, la possibilit de suivre un cursus primaire complet lhorizon 2015.16 ducation secondaire : Elle inclut deux niveaux : le niveau secondaire infrieur (ISCED International Standard Classification of Education niveau 2, ou en franais : Classification internationale type de lducation niveau 2), qui sert gnralement continuer les programmes basiques du niveau primaire. Lenseignement du niveau secondaire infrieur est plus spcialement focalis sur des sujets spcifiques, ce qui requiert lemploi de professeurs spcialiss pour chacun de ses sujets. La fin de ce niveau concide souvent avec la fin de lenseignement obligatoire. Lducation secondaire suprieure (ISCED niveau 3) est dans la plupart des pays ltape finale de lducation secondaire. A ce niveau, linstruction est souvent plus focalise sur des lignes prcises de matires quau niveau 2 et les professeurs doivent en gnral possder une qualification suprieure et plus spcifique quau niveau 2.17 ducation transformatrice : Ltude de lapprentissage comme vecteur de transformation provient du travail de Jack Mezirow, et sapplique spcifiquement la formation pour adultes.18 Lapprentissage transformatif se dfinit comme un moyen efficace, fonctionnant bien mieux que tout autre forme dapprentissage, dinduire un changement chez lapprenant en particulier par le biais dune exprience ducative qui construit lapprenant ou a sur lui un impact significatif ou changement paradigmatique - qui affecte ses expriences ultrieures.19 galit des sexes : Lgalit des sexes signifie que les femmes et les hommes, les filles et les garons bnficient du mme statut dans la socit. Ils ont les mmes droits humains ; ils ont droit au mme niveau de respect dans leur communaut ; ils ont droit aux mmes opportunits pour leur choix de vie, et possdent le mme pouvoir de faonner les rsultantes de ce choix. Lgalit des sexes ne signifie pas que lhomme et la femme sont identiques, mais plutt que leurs besoins et leurs priorits sont diffrents mais lis, et quils sont reconnus et valoriss part gale. La position relative de la femme et de lhomme dans la socit est base sur des principes qui, bien quils ne soient pas immuables, avantagent les garons
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et les hommes et dsavantagent les filles et les femmes. En consquence, ils subissent des influences diffrentes de la part des politiques et des programmes. Une approche de lgalit des sexes passe par la comprhension de ces diffrences relatives, en apprciant le fait quelles ne sont pas rigides mais quelles peuvent tre changes, pour ensuite mettre en uvre des politiques, des programmes et des services qui tiennent compte de ces diffrences. Lgalit des sexes peut ds lors tre mesure en termes dgalit des rsultats, ce qui signifie que lgalit des sexes a pour objectif darriver des rsultats gaux plutt que dassurer un traitement identique aux deux sexes. Au final, promouvoir lgalit des sexes signifie transformer la relation de pouvoir entre les femmes et les hommes, les filles et les garons, pour crer une socit plus juste pour tous. 20 Lgalit des sexes nest pas une question fminine , mais devrait concerner et mme associer pleinement aussi bien les hommes que les femmes. Lgalit entre femmes et hommes relve des droits de la personne ; il sagit dune condition pralable au dveloppement durable ax sur les personnes, et dun indicateur de ce dveloppement. Enfants non-scolariss : Les enfants ayant lge officiel pour tre scolariss et qui ne sont pas inscrits lcole. 21 Enseignement obligatoire : La tranche dge durant laquelle les enfants et les jeunes gens sont lgalement tenus daller lcole. 22 Enseignement technique et professionnel : Il est destin principalement la prparation des lves lentre directe dans un emploi ou un mtier particulier (ou une catgorie demplois ou de mtiers).23 Enseignement tertiaire ou suprieur : Il comprend deux tapes : la premire tape de lducation suprieure, ISCED niveau 5, inclut des programmes contenu ducatif plus avanc que ceux des niveaux 3 et 4. Cette premire tape de lducation suprieure est compose dun niveau 5A, qui enseigne des programmes axs principalement sur la thorie dans lintention de fournir des qualifications suffisantes pour accder aux programmes de recherches avances et aux professions requrant des capacits suprieures ; et dun niveau 5B, qui est compos de programmes gnralement plus pratiques/techniques/ professionnels que le niveau 5A. La seconde tape de lducation suprieure, niveau 6, est rserve aux programmes tertiaires dbouchant sur lobtention des qualifications requises pour
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la recherche avance. Ces programmes sont conus pour des tudes pousses et pour la recherche spcialise.24 quit entre les sexes : Limpartialit du traitement des hommes et des femmes, en fonction de leurs besoins respectifs. Cest une approche quitable des genres assurant un accs et un contrle des ressources et bnfices du dveloppement quitable par le biais de mesures cibles. 25 Cela peut impliquer un traitement gal ou un traitement diffrent, mais que lon peut considrer comme gal pour chaque genre en termes de droits, davantages, dobligations et dopportunits. 26 Dans le contexte du dveloppement, lobjectif dune quit entre les genres ncessite souvent des mesures adaptes afin de compenser les handicaps historiques et sociaux des filles et des femmes. 27 Les bourses scolaires accordes aux filles sont un exemple dune approche quitable qui profite tous les enfants, garons et filles, qui entrent lcole et bnficient des mmes opportunits dducation. Laccroissement de lquit entre les deux sexes nest quune partie dune stratgie contribuant lgalit des sexes. 28 Esprance de vie scolaire : Le nombre dannes quun enfant est sens frquenter lcole ou luniversit, annes de redoublement incluses. Cest la somme totale des inscriptions dans lenseignement primaire, secondaire, postsecondaire, non-suprieur, et suprieur dune tranche dge donne. 29 Fminisation de la pauvret : Ce terme est utilis pour dcrire les situations dans lesquelles les femmes ont un pourcentage plus lev de pauvret que les hommes, ou que leur pauvret est plus svre que celle des hommes ; la tendance dune plus grande pauvret chez les femmes est due plus particulirement laugmentation du nombre de femmes au foyer.30 Genre : Le concept de genre se rfre aux normes, aux attentes, aux croyances portant sur les rles, les relations et les valeurs quon attribue aux filles et aux garons, femmes et hommes. Ces normes sont dorigine sociale, ne sont ni invariables, ni dtermines biologiquement et changent avec le temps.31 Elles sont transmises par la famille ou les amis, dans les coles et les communauts, et par les mdias, les organisations gouvernementales et religieuses.32 Indice de parit des sexes (Gender Parity Index ou GPI): Le ratio entre le nombre dlves filles inscrites au niveau primaire, secondaire et tertiaire
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(suprieur) de lducation, et le nombre dlves masculins inscrits dans chacun de ces niveaux.33 Un GPI de 1 indique la parit entre les sexes. Un GPI compris entre 0 et 1 indique une disparit en faveur des garons, un GPI suprieur 1 indique quant lui une disparit en faveur des filles.34 Inscription : Le nombre dlves ou dtudiants inscrits tout niveau de lducation sans se soucier de lge. Voir galement Taux brut de scolarisation et Taux net de scolarisation. 35 Intgration du genre : Lintgration du genre est une stratgie visant promouvoir lgalit des genres en sassurant que les perspectives du genre et lattention ddie son objectif (parvenir lgalit des genres) soient le point central de toutes les activits. Lintgration du genre peut sappliquer un grand nombre dactivits, comme llaboration de politiques, la recherche, le plaidoyer, lallocation de ressources, ou le dveloppement et la surveillance de programmes. 36 Justice de genre : La justice de genre se rfre la fin des ingalits entre lhomme et la femme, qui proviennent de la subordination des filles et des femmes aux garons et aux hommes, aussi bien dans les secteurs formels, quinformels.37 Cela implique que les filles et les garons, les hommes et les femmes aient un droit daccs et de contrle gaux sur les ressources, la possibilit de faire des choix dans leur vie ainsi que laccs aux moyens ncessaires pour redresser les ingalits. Sengager pour la justice de genre signifie prendre position contre la discrimination, lexclusion et les violences dues au genre. Cela suppose surtout de faire en sorte que les dcideurs prennent leurs responsabilits au niveau du maintien du respect, de la protection et de lapplication des droits de la personne, notamment des filles et des femmes.38 Le sexe : Dsigne les caractristiques biologiques qui dfinissent les individus comme un homme ou une femme. Il ne faut pas confondre cette notion avec celle du genre, qui est une attribution sociale. 39 Les ressources/atouts : Tout ce qui chez une personne a une valeur matrielle ou une utilit. Cela peut comprendre des ressources humaines (les comptences, le savoir), les ressources financires (comme largent comptant), les ressources physiques (comme le fait dtre propritaire de terrain) et les ressources sociales (comme les relations de confiance).40
Mariage prcoce et forc : Le mariage prcoce est un mariage se produisant avant quun enfant ait atteint 18 ans. La plupart des mariages prcoces sont arrangs au pralable et se font avec le consentement des parents.41 Le mariage forc est un mariage effectu sans le consentement plein et entier des deux parties et o la contrainte est employe. Le mariage prcoce comprend souvent lusage de la force.42 Mortalit maternelle : Se rfre la mort des femmes pendant la grossesse ou dans les 42 jours suivant la fin de la grossesse, sans tenir compte de la dure de la grossesse et du lieu o celle-ci sest droule, cette mort tant lie la grossesse ou aggrave par celle-ci ou son suivi, en excluant les causes accidentelles ou violentes.43 Mutilation gnitale fminine ; circoncision fminine ; excision : La dcoupe ou lablation totale ou partielle des organes gnitaux externes fminins des fins culturelles, religieuses, ou pour dautres raisons non mdicales. Elle sopre sur des fillettes ges de quatre 10 ans et a pour but la dcoupe ou lablation des tissus qui entourent le vagin qui permettent aux femmes dprouver des plaisirs sexuels.44 Normes de genre : Croyances dorigine sociale sur le comportement des hommes et des femmes, attribues en fonction du sexe biologique dun individu. Ces normes gouvernent nos actions et nos choix et peuvent induire des strotypes sexistes. Patriarcat : Se rfre au dsquilibre historique de partage du pouvoir et aux pratiques et systmes culturels qui confrent le pouvoir aux hommes et aux garons et leur offrent plus davantages matriels et sociaux quaux femmes et aux filles.45 Population dge scolaire : Population dune tranche dge qui correspond officiellement au niveau dducation o elle doit se situer, que cette population soit inscrite ou non lcole.46 Produit intrieur brut (PIB) : Se rfre la valeur brute du march de tous les biens et services officiellement reconnus produits dans un pays dans une priode donne.47 Revenu national brut (RNB) : Comprend la valeur totale des biens et services produits par lconomie domestique dun pays, calcule sur une priode donne, habituellement une anne (sa valeur est proche du produit national brut ou PNB).48
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Strotypes sexistes : Les strotypes sexistes sont des croyances inbranlables socialement construites sur les relations entre femmes et hommes, leurs rles respectifs et leurs caractristiques diffrentes qui sont perus comme srs et immuables.49 Les strotypes sexistes dterminent le rle que jouent les hommes et les femmes dans la socit, en influenant ce qui est considr comme masculin ou fminin. En mme temps, ils renforcent lingalit des sexes en dpeignant ces croyances et ces points de vue sur la place quoccupent hommes et femmes, les dclarant biologiquement et culturellement avrs. Ces croyances sont dupliques et renforces par le biais de processus tel que lenseignement et lducation des filles et des garons, tout autant que linfluence des mdias. Dans bien des socits, les filles ont appris tre sensibles, motives, obissantes et indcises, alors que les garons apprennent tre sr deux-mmes, indpendants et intrpides. Les strotypes sexistes apparaissent quand de telles caractristiques sont attribues constamment aux filles et aux garons, leur identit et leurs rles respectifs dans la socit. Ils faonnent lattitude, le comportement, le choix des gens, et enferment les filles et les garons dans des schmas de comportement qui les empchent de dvelopper leurs potentiels et de profiter de leurs droits. Les strotypes sexistes peuvent entraner lexclusion de ceux qui ny correspondent pas.50 Taux brut de scolarisation : Ce terme se rfre au nombre dlves inscrits un niveau scolaire donn, indpendamment de lge, exprim par un pourcentage de la population du groupe dge thorique pour un mme niveau scolaire.51 Taux dalphabtisation : Le pourcentage de la population dun ge donn qui peut la fois lire, crire et comprendre un nonc simple et bref sur leur vie quotidienne.52 Taux de fertilit des adolescentes : Le nombre de naissances pour 1000 femmes ges de 15 19 ans.53 Taux de transition vers lenseignement secondaire : Le nombre dlve admis au premier niveau de lducation secondaire dans une anne donne exprim par un pourcentage du nombre dlves inscrits au dernier stade de lducation primaire de lanne prcdente.54 Taux net dadmission lcole primaire : Le nombre dlves entrant lcole lge officiel reprsentant les nouveaux entrants au
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premier niveau de lcole primaire, exprim en pourcentage du nombre denfants ayant lge officielle pour entrer dans lducation primaire.55 Taux net de frquentation : Le nombre dlves dune tranche dge officielle pour un niveau dducation donn qui frquentent lcole ce niveau, exprim en pourcentage du total de la population de cette tranche dge.56 Taux net de scolarisation : Le nombre dlves dune tranche dge officielle inscrits dans un niveau dducation donn, exprim en pourcentage du total de la population de ce groupe dge.57 Types dautonomisation : Lautonomisation peut tre perue comme tant compose de quatre types distincts de relations de pouvoir : Pouvoir sur : la capacit contraindre et influencer les actions et les penses des personnes nayant pas de pouvoir. Pouvoir de : la capacit dagir, dorganiser et de changer les hirarchies existantes. Pouvoir avec : une capacit renforce grce une action collective, une mobilisation sociale et la cration dalliances. Pouvoir de lintrieur : laccroissement de la prise de conscience individuelle, de la dignit et de la sensibilit des personnes. Violence sexiste (Gender-Based Violence ou GBV): La violence sexiste se rapporte aux violences physiques, sexuelles, psychologiques et parfois conomiques infliges une personne du fait de son appartenance au sexe masculin ou fminin. Ce sont les filles et les femmes qui en sont le plus gnralement victimes mais cette violence peut aussi sexercer sur des garons et des hommes, particulirement envers ceux qui ne correspondent pas aux strotypes du mle dominant, dans leur comportement ou leur apparence.58 La violence sexiste se manifeste de diffrentes faons et inclut, mais pas exclusivement, la violence inflige par quelquun dintime (IPV en anglais pour Intimate Partner Violence), mais aussi la violence domestique, la violence sexuelle, le fmicide ou lassassinat de femmes par les hommes du fait quelles sont de sexe fminin. La gravit et la frquence des violences sexistes varient selon les continents et les pays, mais limpact ngatif quelles ont sur les individus et les familles est universel et directement associ des problmes de sant.59
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Lavenir de Nargis ?
Des logements srs Femmes professeurs Transferts montaires conditionnels (CCT)
Accs au crdit
PROGRS u
BB
Positif : Nargis, le 7 milliardime humain est n ! Ngatif : Nargis a dfi les pronostics . Il y a seulement 899 filles pour 1000 garons dans ltat o elle vit1 cause des avortements slectifs et de la maltraitance . Investissement : Les centres ECCd (Soin et dveloppement de la petite enfance) peuvent jouer un rle important dans les changements dattitudes envers les filles et lalimentation correcte des filles .
1 http://www.upgov.nic.in/ upecon.aspx 2 http://www.girlsdiscovered. org/map/education/in-295/ 3 http://www.globalgiving. org/pfil/3564/projdoc.pdf 4 http://www.corstone. org/html/international/ international.cfm?ArticleID= 6 5 http://www.ids.ac.uk/go/ idspublication/introducingconditional-cash-transfers-inindia-a-proposal-for-five-ccts 6 http://www.girlsdiscovered. org/map/education/in-295/# 7 http://www.economics. harvard.edu/faculty/ kremer/files/Annual_ Review_081110%20 -%20NO%20TRACK%20 CHANGES.pdf 8 http://www.csps.emory. edu/maple/csps%20 CARE%20docs/India%20 Phase%20II%20SII%20 CASHE.pdf
6 ANS
Positif : Nargis a 6 ans! Elle est prte aller en cole primaire . Ngatif : Seulement 80 % de filles sont inscrites en primaire .2 Un plus faible pourcentage frquente lcole tous les jours . Un quart dentre elles abandonneront par manque dargent pour les frais . Seulement 27 % des filles vont au bout du primaire .3 Presquun quart des filles de ltat o elle vit niront jamais lcole . Lchec scolaire cote 10 milliards de dollars lconomie en rapport potentiel de ce quelles auraient rapport au cours de leur vie .4 Investissement : Les bourses et les transferts montaires conditionnels (CCTs) peuvent augmenter les taux dinscription et dachvement des filles en prenant en charge de faon effective le fardeau financier de lducation pour soulager les familles dfavorises . Il ne coterait que 1 milliard de dollars sur 5 ans de procurer ces transferts montaires aux mnages les plus dmunis .5
9 ANS
Positif : Nargis apprend lire, crire et compter . Ngatif : Seulement 50% de filles passent du primaire ladolescence6 en sachant lire et crire . Investissement : En augmentant le nombre denseignantes ayant bnfici dune formation adquate dun minimum de 30 % au niveau national, et en sassurant que le ratio professeurlves ne dpasse pas 1 pour 40, les coles peuvent commencer sattaquer aux carences dapprentissage . des tudes en Inde ont montr que pour chaque enseignante supplmentaire employe, lassiduit des filles augmente de 50 % .7
ADOLESCENTE
Positif : Nargis a russi ses examens avec brio, elle a maintenant 12 ans et elle est inscrite dans une cole secondaire o elle a un cours de sant reproductive . Ngatif : Presque 45 % des filles de lUttar Pradesh seront maries et presque 12 % seront des mres adolescentes avant davoir 15 ans . En fait, lInde perd 383 milliards de dollars de revenu potentiel cause de ces grossesses prcoces . Investissement : Faire en sorte que les filles se maintiennent dans le secondaire par le biais de soutien financier, en leur procurant sur place un hbergement sr, des sanitaires spars et sassurant du fait que les enseignantes ont un salaire et une formation adquats, fera baisser considrablement le nombre de filles retires de lcole pour cause de mariage .
JEUNE FEMME
Positif : Nargis a termin son cycle secondaire en bonne sant, et a maintenant le savoirfaire et les comptences ncessaires pour ouvrir son propre compte bancaire, monter sa propre entreprise et contrler ses futurs revenus . Ngatif : dans lUttar Pradesh presque 49 % des filles entre 15 et 19 ans sont anmiques (souffrent dune carence en fer, ce qui provoque des complications laccouchement) ; et tandis que 71 % des filles du mme ge travaillent pour un salaire, seulement 20 % contrlent leurs revenus et moins de 9 % ont accs un compte en banque pour pargner . Investissement : daprs la recherche, procurer des filles un accs au crdit ou de petits prts leur permet dacqurir des biens productifs pour les aider gagner leur vie, ramener ces actifs leur belle famille quand elles se marient, et ainsi rduire la dot requise .8
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PAKISTAN GYPTE RPUBLIQUE DOMINICAINE SNGAL GUINE BISSAO GUINE SIERRA LEONE COLOMBIE QUATEUR LIBRIA
IND HATI GUATEMALA SALVADOR HONDURAS NICARAGUA MALI BURKINA FASO BNIN GHANA TOGO CAMEROUN NIGER
SRI LA
PROU
BUREAUX DE PLAN Sige de Plan International Dukes Court Block A Dukes Street Woking Surrey GU21 5BH Royaume-Uni Tl : (+44)1483 755 155 Web : plan-international.org Bureau rgional de Plan Asie 18th Floor, Ocean Tower 2 Building 75/24 Sukhumvit 19 Rd Klongtoey Nua, Wattana Bangkok 10110 Thalande Tl : +66 (0) 2 204 2630-4 Email : [email protected]
Bureau rgional de Plan Afrique de lEst et du Sud Cedar road, off Lantana Road, off Raphta Road Westlands Nairobi Kenya PO Box 14202-00800 Tl : +254-20-4443462/3/4/5 Email : [email protected] Bureau rgional de Plan pour les Amriques Building 112, Ciudad del Saber Clayton, Apartado 0819-05571 Panama Rpublique du Panama Tl : +507 317 1700 Email : [email protected]
Bureau rgional de Plan Afrique de lOuest Immeuble Seydi Djamil Av. Cheikh Anta Diop x Rue Leo Frobenius Fann Rsidence, Dakar Sngal PO Box: 21121 Tl : +221 33 869 74 30 Email : [email protected] Bureau de Plan Union Europenne Galerie Ravenstein 27/4 1000 Bruxelles Belgique Tl : +32-2-504-6050 Web : www.plan-eu.org Bureau de liaison et de plaidoyer de Plan auprs de lONU Rue de Varemb 1 CH-1202 Genve Suisse Tl: +41-22-919 71 21 Email: [email protected] Web: http://plan-international.org/geneva
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L A S I T UAT I O N D E S F I L L E S DA N S L E M O N D E S E C T I O N 3
Plan International Australie Level 18, 60 City Road Southbank, VIC 3006 Australie Tl : +61-(0)3-9672-3600 Email : [email protected] Plan Belgique Galerie Ravenstein 3 Bus 5 1000 Bruxelles Belgique Tl : +32 (0)2 504 60 00 Email : [email protected]/ info@ planbelgique.be
JAPON CHINE CORE DU SUD
Plan Japon 11F Sun Towers Center Building 2-11-22 Sangenjaya Setagaya-Ku Tokyo 154-8545 Japon Tl : +81-3-5481-0030 Email : [email protected] Plan Core 2nd Floor, Cheongwoo BD, 58-4 Samsung-dong, Gangnam-gu, Seoul Core 135-870 Tl : +82-2-790-5436 Email : [email protected] Plan Pays-Bas Van Boshuizenstraat 12 1083 BA, Amsterdam Pays-Bas Tl : +31-20-549 5520 Email : [email protected] Plan Norvge Tullins Gate 4C Postboks 1 St. Olavs Plass 0130 Oslo, Norvge Tl : +47-22-031600 Email : [email protected] Plan Espagne C/ Pantoja 10 28002 Madrid Espagne Tl : +34-91-5241222 Email : [email protected] Plan Sude Box 92150 Textilgatan 43 SE -120 08, Stockholm Sude Tl : +46-8-58 77 55 00 Email : [email protected] Plan Suisse Badenerstrasse 580 CH - 8048 Zurich Suisse Tl : +41 44 288 90 50 Email : [email protected] Plan Royaume-Uni Finsgate, 5-7 Cranwood Street London EC1V 9LH Royaume-Uni Tl : +44 (0) 300 777 9777 Email : [email protected] Plan USA 155 Plan Way Warwick, Rhode Island 02886-1099 USA Tl : +1-401-7385600 Email : [email protected]
NPAL
DE
BIRMANIE BANGLADESH
LAOS CAMBODGE
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Plan Canada 95 St. Clair Avenue West, Suite 1001 Toronto, Ontario M4V 3B5 Canada Tl : +1 416-920-1654 Email : [email protected] Plan Danemark Borgergade 10, 2. sal tv. 1300 Copenhague K Danemark Tl : +45-35-300800 Email : [email protected] Plan Finlande Kumpulantie 3, 6th floor 00520 Helsinki Finlande Tl : +358-9-6869-800 Email : [email protected] Plan France 11, rue de Cambrai 75019 Paris France Tl : +33-1.44.89.90.90 Web : www.planfrance.org Plan Allemagne Bramfelder Strasse 70 D-22305 Hamburg Allemagne Tl : +49-40-611400 Email : [email protected] Plan International Hong Kong Room 1104, 11/F Cameron Commercial Centre 458 Hennessy Road, Causeway Bay Hong Kong Tl : +852 3405 5300 Email : [email protected] Plan Irlande 126 Lower Baggot Street Dublin 2 Irelande Tl : +353-1-6599601 Email : [email protected]
THALANDE
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Bureau de Plan International auprs des Nations Unies 211 East 43rd Street, Suite 1902 New York NY 10017 Etats-Unis dAmrique Tl: +1-917-398 0018 Email: [email protected] Bureau de liaison auprs de lUnion africaine et bureau de programme panafricain Plan International P.O. Box 5696 Addis Ababa Ethiopie Email: [email protected]
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L A S I T UAT I O N D E S F I L L E S DA N S L E M O N D E S E C T I O N 3
OLLIvIER GIRARd
aucune solution durable aux grands changements de notre temps, du changement climatique linstabilit politique et conomique en passant par la pauvret, ne peut tre trouve sans la participation des femmes et des filles du monde entier. Cela signifie quil faut porter une attention toute particulire la situation des filles dans le monde. avec ses tmoignages et ses appels laction, la srie de rapports de Plan et la campagne internationale Parce que je suis une fille nous aident tous et toutes prendre individuellement et collectivement nos responsabilits pour faire avancer lgalit des sexes. Michelle Bachelet Directrice excutive de lONU Femmes Peut-tre quun jour quand mes frres et surs seront plus grands je pourrai retourner lcole. Japprendrai et je russirai toutes les matires que jaurai choisies, et ensuite jaurai un meilleur travail et une vie meilleure. Parfois, je rve de devenir enseignante ou peut-tre mme infirmire. Talent, 14 ans, Zimbabwe
La srie de rapports
Parce que je suis une fille est un rapport annuel dit par Plan qui value la situation des filles dans le monde. Alors que les femmes et les enfants sont classs dans des catgories spcifiques, les besoins et les droits propres aux filles sont souvent ignors. Ces rapports attestent, y compris par le biais de tmoignages de ces mmes filles, des raisons pour lesquelles elles doivent tre prises en compte diffremment des garons et des femmes. Le premier rapport est paru en 2007 et la srie doit continuer jusquen 2015, dernire anne cible pour les objectifs du Millnaire pour le dveloppement fixs par les Nations Unies (OMD). Durant cette mme priode, dans notre tude Choix rels, vies relles , nous suivons galement une cohorte de filles dans neuf pays diffrents nes lanne o nous avons publi notre premier rapport. En 2007, nous avons donn un aperu de la situation des filles dans le monde. En 2008, nous nous sommes penchs sur la situation des filles affectes par les conflits : celles qui grandissent dans lombre de la guerre . Le rapport de 2009 se concentrait sur lautonomisation conomique : Les filles dans lconomie mondiale : lheure des comptes . En 2010, Nouvelles technologies et villes en mutation : risques et opportunits portait son regard sur les adolescentes de deux des sphres les plus dynamiques du monde daujourdhui les villes et les nouvelles technologies et passait en revue les opportunits et les dangers quelles reprsentent. En 2011 le rapport Et les garons dans tout a? observait le rle des hommes et des garons dans les avances vers lgalit des sexes.
becauseiamagirl.org
ISBN: 978-0-9565219-6-5
Gifty, 15 ans, parle de limportance de lducation des filles dans une runion de village.
M a r k P e N G e l ly