Kenniche Dessin Perspectif
Kenniche Dessin Perspectif
Kenniche Dessin Perspectif
Rapport d’étude
Le dessin perspectif,
1
2
Sommaire
INTRODUCTION 5
CONCLUSION 51
3
4
INTRODUCTION
Selon Michaël Léonard 1, cet « espace moderne » est créé dès qu’on
commence à l’imaginer.
Par exemple, on peut créer un volume cubique de plusieurs façons en
l’imaginant mentalement par expérience : soit quatre poteaux, soit un
mur et deux poteaux, soit deux murs face à face, soit un plancher et un
plafond, etc.
Lorsque l’on combine plusieurs espaces, on peut avoir différentes
« densités ». Ces différentes « densités » coordonnent la direction du
mouvement et nous procurent différentes sensations.
11
LEONARD Michael, « Humanizing space », Progressive architecture, Revue bimensuelle, New York, avril
1969, p. 128- 133
2
LEONARD Michael, « Humanizing space », Progressive architecture, Revue bimensuelle, New York, avril
1969, p. 128- 133
3
LEONARD Michael, « Humanizing space », Progressive architecture, Revue bimensuelle, New York, avril
1969, p. 128- 133
5
De la même manière, lorsque l’on combine plusieurs espaces, on
provoque un effet de mouvement circulaire dont l’axe de rotation est le
centre de gravité de l’ensemble des espaces.
4
LEONARD Michael, « Humanizing space », Progressive architecture, Revue bimensuelle, New York, avril
1969, p. 128- 133
5
Le Corbusier, entretien avec les étudiants des écoles d’architecture, Ed de minuit, 1957
6
Afin de pouvoir retranscrire le mouvement de la promenade
architecturale, l’architecte suit un processus de conception personnel.
Pour développer son projet, il bénéficie d’outils multiples (la maquette,
la coupe, le plan, le dessin à main levé.)
Le dessin à main levée qu’il soit en plan ou en perspective est
l’expression première de la pensée d’un architecte. Ce dernier visualise
ses intentions majeures par un trait de crayons libre et en même temps
spécifique à chaque architecte. Le dessin et plus précisément le croquis,
est considéré comme partie intégrante des activités de conception. Il est
défini comme l’outil prépondérant de la pensée.
Par exemple, le trait de Frank Lloyd Wright est issu des Beaux Arts,
celui de Mies Van Der Rohe se caractérise autour de l’industrie, quant à
celui de Le Corbusier il est emprunt d’une simplicité enfantine.6
Cependant sa simplicité est des plus expressive et appelle un
questionnement.
6
Cette idée est tirée de l’ouvrage de Karim BASBOUS, Avant l’œuvre, essai sur l’invention architecturale, Les
éditions de l’imprimeur, collection Tranches de villes, p.145-146
7
8
1. LA RECHERCHE PERMANENTE D’UNE PROMENADE
ARCHITECTURALE DANS L’EXPRESSION DES DESSINS
PERSPECTIFS.
1.1.1. Présentation
9
1.1.2. Description à l’aide des perspectives
10
Les dessins soignés de ce premier projet, étaient destinés à
impressionner la banque et probablement des clients éventuels, plutôt
qu’à répondre à la commande d’un client en particulier.
11
12
1.1.2.2. Esquisses 7-10 mai 1923
13
Villa La Roche-Jeanneret à Auteuil. Projet de quatre maisons (pour
Lotti Raaf, Sigismond Marcel, et deux autres clients), perspectives, mai
1923 (FLC 15113)
14
Villa La Roche-Jeanneret à Auteuil. Projet de quatre maisons (pour
Lotti Raaf, Sigismond Marcel, et deux autres clients), perspectives, mai
1923 (FLC 15113)
16
Les plans pour les maisons La Roche et Marcel de juillet et août
apportent de grandes innovations dans le travail de Le Corbusier et font
prévoir les développements ultérieurs.
Au lieu d’enclore l’arbre dans une cour ouverte, l’arbre est réellement
enfermé sur l’axe d’un escalier en spirale.
Deux dessins montrent comment la chose aurait été réalisée. On voit
pour la 1ère fois une façade incurvée sur l’aile de la galerie de la maison
La Roche. De plus, les plans détaillés et les croquis commencent à
déployer le vocabulaire propre à la maison du collectionneur.
7
SBRIGLIO, Le corbusier, les villas La Roche Jeanneret, p 62
17
1.1. 3. Analyse
Par rapport à ces directions, le hall est l’espace qui contient le centre.
D’où le traitement de son volume, et de ses parois,
Les parois jouent le rôle de filtres, soit accueillant, soit dissuadant.
L’articulation des espaces se situe aux angles du hall et nécessite la
participation active du mur.
Le mur agit comme limite dans toutes les directions (entre le haut et le
bas comme entre le devant et le derrière)
Il devient donc un élément dense, autonome, un espace.
18
Le mur, cesse d’être une frontière pour devenir un lieu de passage. Le
parcours dans la maison est une véritable ascension du mur.
Ainsi, le mur ne se limite pas à son plan mais inclut escalier, passerelle
et balcon qui en permettent l’ascension.
L’espace du mur est dissocié du plafond qui pèse et comprime le
volume.
Le mur, libéré de sa fonction porteuse verticale, devient un élément de
continuité oblique, épais, s’opposant au mur d’en face, dont la
continuité horizontale est assurée par les percements et au mur porteur
vertical.
La courbure du mur, grâce à la lumière uniforme qui le frappe et aux
ombres propres qui en résultent, accentue la ligne oblique de la rampe.
19
20
1.2. LA VILLA STEIN A GARCHES – 1927
1.2.1. Présentation
21
Villa Stein de Monzie. Perspective nord, dessins préparatoires pour le
projet du 20 juillet 1926 (FLC 10514)
22
Villa Stein de Monzie. Perspective de la bibliothèque et du salon,
dessins préparatoires pour le projet du 20 juillet 1926 (FLC 10514)
23
La qualité de ces dessins laisse supposer que ce projet du 20 juillet était
une proposition sérieuse. L’ensemble de la série est destiné aux clients
pour accélérer leur décision.
Le Corbusier semble à ce stade peu porté d’attention aux points délicats
de l’organisation spatiale pour élever le degré d’émotion par
l’organisation scénographique de la promenade architecturale autour
d’une série de terrasse reliées entres elles. L’extravagant usage de
l’espace fait éclater les limites de la boîte pour refouler les fonctions de
services dans une aile distincte.
8
Le Corbusier, Paris, 25 juillet 1959
24
1.2.2.2. Axonométrie de novembre et décembre 1926
9
Cette axonométrie est tirée de l’ouvrage de BENTON T., Les villas de Le Corbusier et Pierre Jeanneret 1920-
1930. Ed. Sers, 1984
25
1.2.3. Analyse
La villa Stein se définit donc par son « prisme pur », cependant des
organes libres tels que la paroi courbe, l’escalier, les poteaux, lui
donnent une certaine liberté.
C’est la combinaison de ces différents éléments qui libère l’espace
malgré la contrainte volumétrique.
« Partout des organes se sont caractérisés, sont devenus libres les uns à
l’égard des autres »11
L’élément libre apparait alors clairement comme une caractéristique
essentielle de la dynamique spatiale. Seule compte sa position dans
l’espace architectural.
10
FRAMPTON Kenneth, p 139
11
LE CORBUSIER, Œuvre complète, 1910-1929, p 87
12
GIEDON Siegfried, Préface aux œuvres de Le Corbusier, 1929-1934, dans Œuvre complète, 1929-1934,
Zurich : éditions d’architecture Artémis, 1984, p 7
26
« La réalité de l’espace profond est confrontée en permanence avec la
virtualité de l’espace sans profondeur. La tension qui en résulte
enchaîne lecture sur lecture. Les 5 couches d’espaces qui articulent,
chacune, des dimensions verticales du volume du bâtiment, retiennent
l’attention tour à tour. Cette trame spatiale est donc la résultante
d’interprétations changeantes et ininterrompues. »13
13
Colin Rowe et Robert Slutzky, Transparence, p58-62
27
28
1.3. LA VILLA BAIZEAU A CARTHAGE - 1928
29
1.3.1.2. Perspectives intérieures du projet
30
Depuis le rez-de-chaussée jusqu’en haut, les salles communiquent
entres elles. Cette communication provoque un courant d’air constant
favorable au contexte.
1.3.3. Analyse
31
32
1.4. LA VILLA SAVOYE A POISSY – 1929 - 1931
1.4.1. Présentation
33
1.4.2.1. Esquisses du premier projet
Villa Savoye. Perspective angle nord est / sud ouest (FLC 31522)
34
Le premier croquis nous apparaît comme l’expression même des
principes développés dans les villas précédentes.
On y retrouve la totalité des 5 points de l’architecture nouvelle.
Notamment le toit terrasse, la fenêtre en longueur, les pilotis et le plan
libre.
Le second croquis se met en scène à partir de l’espace du jardin
suspendu.
Le dallage nous indique le point de fuite et nous oriente vers la rampe,
dispositif créant une circulation, un mouvement, une dynamique
spatiale.
La rampe devenue extérieure, conduit sur le toit, au solarium.
Celui ci est relié par un escalier en colimaçon, il crée un mouvement
vertical qui vient percer l’horizontalité de la villa.
Le toit terrasse apparaît comme une ligne horizontale blanche munie
d’éléments singuliers qui viennent s’y incruster.
Une partie de terrasse s’avance vers le patio et crée un lien visuel avec
l’espace en contrebas.
La salle de plein air situé sur le toit est enveloppée par un écran sinueux
et mouvementé.
Le croquis nous invite à contourner cette courbe.
Depuis le jardin, on perçoit le séjour, la grande vitre coulissante crée
une continuité entre le patio et l’intérieur.
Les espaces se côtoient, s’articulent les uns avec les autres. Les murs
sont remplacés par un système poteau poutre, il n’y a plus de
cloisonnement, d’éléments de rupture.
Le Corbusier crée un espace domestique des plus libres permettant au
corps de s’y mouvoir librement.
Il va même jusqu’à mettre en scène les habitants. Il habite ses croquis
avec des personnages et leurs accessoires, il rend son esquisse vivante.
Les fenêtres en longueur permettent d’avoir une échappée visuelle. On
ne discerne plus la limite dedans dehors.
A travers ce croquis l’espace nous apparaît comme dynamique. Le
Corbusier nous invite à suivre le mouvement qu’il nous donne à voir.
Nous parcourons l’espace, on a envie de rentrer dans le croquis et de
vivre cette «promenade architecturale.»
35
1.4.3. Analyse
36
Les architectes ont longtemps représenté l’architecture sans activité
humaine, inanimée.
Le Corbusier fait parti des architectes qui ont construit pour l’homme,
il ne l’affirme pas que dans ses écrits mais plus concrètement dans ses
dessins. Il vante à ses clients l’esprit moderne, ayant pour base, les
notions d’intimité, de liberté, de confort et de bonheur. Il se sert de
l’expression « la coquille de l’escargot » pour décrire la maison
moderne. Sa maison modèle est avant tout anthropocentrique, à
l’échelle humaine et construite autour d’évènements essentiellement
humains. Un grand nombre de perspectives intérieures étudiées
précédemment montrent notamment les vues canoniques dont les
habitants bénéficieront.
37
38
2. LES PRINCIPES DECOUVERTS A L’OCCASION DE LA
PROMENADE ARCHITECTURALE
Les pilotis
Il s’agit de libérer le sol de l’emprise du rez-de-chaussée du bâtiment,
de manière à dégager plus le jardin en pleine terre et bénéficier de
transparences visuelles à travers le bâtiment.
Le toit-jardin
La surface récupérée au niveau du sol est gagnée au sommet du
bâtiment. Le bâtiment se détache du ciel par une ligne blanche
horizontale emprunte de pureté.
39
Le plan libre
La fenêtre en longueur
La façade libre
Ce qui est remarquable dans les 5 points, c’est que ce sont des faits
architecturaux qui sont ainsi transformés en principes théoriques.
40
2.1.2. Comparaison « plan libre » / « plan paralysé »
14
Croquis tirés de La villa Savoye, Poissy. Itinéraires du patrimoine. Ed. du patrimoine. Paris 1997
41
2.2. LES 4 COMPOSITIONS
42
2.2.2. Les 4 compositions décrites par Le Corbusier
43
44
3. L’ANTERIORITE DU DESSIN DANS L’ELABORATION
CHRONOLOGIQUE DES PRINCIPES ?
Replacées dans le temps, les analyses des 4 villas par les dessins
perspectifs font entrevoir cette hypothèse.
C’est ce que j’essayerai de m’être en évidence à travers un tableau
récapitulatif.
45
VILLA LA ROCHE, AUTEUIL VILLA STEIN, GARCHES
Mars 1923 Premières esquisses - Seul un des 5 points est présent : le toit terrasse.
- Présence de différents types d’ouvertures : façade non
homogène.
- Intention de communication entres les espaces.
- Des liens visuels entre l’intérieur et l’extérieur
commencent à se mettre en place.
7-10 mai 1923 Esquisses : - Evolution de la façade du premier étage : un module vitré
projet de 3 maisons se répète sur toute la longueur de la façade
- Introduction de la fenêtre en longueur.
7-10 mai 1923 Esquisses : - Jeu de terrasses, le toit devient un espace d’habitation au
Projet de 4 maisons même titre que les espaces intérieurs.
- Plus de limites entre l’intérieur et l’extérieur.
20 juillet 1926 Esquisses préparatoires - La promenade apparait comme une continuité, le parcours
mis en place s’adosse à la façade.
- Façade rythmée par des poteaux.
1927 Construction de la - Volume clos. Les espaces internes sont compressés dans
villa Stein le « prisme pur ».
Le Corbusier théorise
1927 les 5 points
48
1928 Villa Baizeau
1928 Construction de la - Bien que compris dans un prisme, les espaces se libèrent
villa Baizeau par la transparence.
6-14 oct 1928 Premier projet Présence des 5 points, projet très proche du projet réalisé.
- Trame carrée
- Escalier hélicoïdal, permettant l’accès au solarium mais
n’est pas un escalier de liaison entres les niveaux.
- Forme pure
1929 Publication des 4 Travail de synthèse, de retour sur les 4 villas construites.
compositions Véritable évolution. Marque la fin de la période de
recherche.
49
Ce tableau permet un classement dans le temps des dispositifs mis en
place au cours des différentes étapes de conception des projets.
Il apparait clairement qu’entre 1920 et 1927 Le Corbusier fait de
nombreuses esquisses de recherche au service de l’édifice et de sa
pensée.
Ces croquis l’amèneront à conceptualiser les 5 points qui se
développeront dans la villa Baizeau et aboutiront dans la villa Savoye.
Après ces longues années de recherche, Le Corbusier par un retour sur
son travail, publiera les 4 compositions qui marqueront ainsi
l’évolution de l’architecture domestique du XXème siècle.
50
CONCLUSION
51
52
Bibliographie
Ouvrages
SBRIGLIO J., Le Corbusier : Les villas La Roche Jeanneret/ The villas La roche Jeanneret
Ed. Fondation Le Corbusier, 1997
Revues
Tpfe
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54
Table des matières
INTRODUCTION 5
1.1.1. Présentation 9
1.1. 3. Analyse 18
1.2.1. Présentation 21
1.2.3. Analyse 26
1.3.1. Présentation 29
1.3.3. Analyse 31
1.4.1. Présentation 33
1.4.3. Analyse 36
55
2. LES PRINCIPES DECOUVERTS A L’OCCASION DE LA REPRESENTATION DE
LA PROMENADE ARCHITECTURALE
CONCLUSION 51
Bibliographie 53
56
« Lors de la conception architecturale, l’architecte est en quête d’une spatialité dynamique
amenant à la promenade architecturale.
Cette quête, Le Corbusier la manifeste clairement dans ses œuvres.
Pour développer ses projets, l’architecte bénéficie d’outils multiples dont le dessin perspectif.
Comment dans le processus de conception d’un projet, Le Corbusier révolutionne l’habitat
domestique du XX ème siècle ? »
Mots clés