Guide Pour La Surveillance Et La Prévention Des Infections Nosocomiales en Maternité
Guide Pour La Surveillance Et La Prévention Des Infections Nosocomiales en Maternité
Guide Pour La Surveillance Et La Prévention Des Infections Nosocomiales en Maternité
GUIDE POUR
LA SURVEILLANCE
ET LA
PREVENTION DES
INFECTIONS NOSOCOMIALES EN
MATERNITE
INTRODUCTION
Selon les données recueillies en 2001 par le réseau de surveillance spécialisé du CCLIN Sud-Est,
l’incidence des infections en maternité était respectivement de 4,5% après césarienne et
1,2% après accouchement par voie basse. Ces taux sont à mettre en rapport avec le nombre
annuel de naissances qui, depuis 2004, a franchi le cap des 800 000.
Depuis de nombreuses années il est reconnu que le tandem surveillance épidémiologique et
application de mesures préventives permet d’obtenir une réduction des infections associées
aux soins. L’efficacité de cette association est bien traduite par la diminution progressive des
taux observée dans le réseau de surveillance en 2006, aussi bien après césarienne (2,5%)
qu’après accouchement par voie basse (1%).
Une meilleure connaissance des facteurs de risque a permis d’établir et de valider un grand
nombre de mesures qui ont fait l’objet de recommandations diffusées aux professionnels de
santé concernés sous la forme de guide de bonnes pratiques dont la première version date de
1998.
L’évolution des connaissances, imposant une mise à jour périodique, a conduit à cette troisième
version diffusée en 2008. Elle prend en compte notamment le délicat sujet de l’antisepsie
concernant le nouveau-né et le prématuré qui a fait l’objet d’un guide élaboré et diffusé par la
Société française d’hygiène hospitalière en 2007.
3
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 5
Plan
Guide pour la surveillance et la prévention des
infections nosocomiales en maternité
1 Il faut identifier et prévenir les infections nosocomiales en maternité p. 7
2 La grossesse est un moment privilégié pour l’éducation à la santé p. 8
3 Epidémiologie de l’infection nosocomiale en maternité p. 9
Quelles sont les mesures dont l’efficacité est établie ?
Annexes p. 101
Remerciements p. 107
5
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 8
Chapitre 1
Il faut identifier et
prévenir les infections nosocomiales en maternité.
Chapitre 2
La grossesse est un moment privilégié pour l’éducation
à la santé : « L’usager est acteur ».
Le déroulement de la grossesse et les consultations qui l’accompagnent sont, pour la future
mère, une occasion d’éducation à la santé qu’il faut mettre à profit.
8
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 10
Chapitre 3
Epidémiologie de l'infection nosocomiale en maternité.
Quelles sont les mesures dont l'efficacité est établie?
Les infections nosocomiales en maternité concernent les mères et les nouveau-nés ;
elles représentent une des causes principales de morbidité et une cause de morta-
lité non négligeable. C'est pourquoi elles sont considérées comme un problème de
Santé publique préoccupant, d'autant plus qu'elles sont généralement insuffisam-
ment surveillées et donc sous-estimées.
Leur fréquence est internationalement très variable, mais la variabilité des
méthodes de surveillance et des définitions rendent les comparaisons limitées.
Par ailleurs, ces études sont souvent distantes de plusieurs années, dans un
domaine où les pratiques de soins ont évolué et permis de notables progrès.
Les données du réseau de surveillance spécialisé du CCLIN Sud-Est (Mater Sud-Est) montraient
en 2001 [6] 4,5% d’infections après césarienne et 1,2 après accouchement par voie basse,
avec une diminution progressive des taux pour observer en 2006 2,5% d’infections après césa-
rienne et 1% après accouchement par voie basse (http://cclin-sudest.chu-lyon.fr/reseaux/
mater/mater.htm).
On constate une variabilité importante des taux d’infection entre régions et maternités. Cette
variabilité est largement liée à l’hétérogénéité des patientes accueillies (fréquences diverses
des facteurs de risque) et à la variabilité des pratiques, en relation avec l’expérience et la for-
mation des personnels.
Ce chapitre reprend les connaissances actuelles sur les différentes infections nosocomiales,
chez les mères et chez les enfants, en précisant les situations à risque et les mesures de pré-
vention spécifiques validées, puis il s'intéresse aux mesures dont l'effet préventif a été prouvé.
9
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 11
Les endométrites.
Elles représentent 50% des infections nosocomiales survenant chez les mères. On les retrou-
ve aussi bien après accouchement, par voie basse (0,9 à 3,9 % des accouchées), qu'après
césarienne (5 à 50% des césarisées) [2,3,7]. Elles se compliquent de bactériémies dans 5%
des cas survenant après accouchement par voie basse et dans 8 à 20% des cas survenant après
césarienne [3]. Les microrganismes en cause sont souvent banaux (germes fécaux habituelle-
ment) et la part du streptocoque B est importante [8,9].
Leur diagnostic repose sur des critères cliniques (fièvre, douleur, retard d'involution utérine,
lochies fétides...) il ne repose pas sur le prélèvement vaginal microbiologique standard. Seul
le prélèvement endocol-exocol réalisé par un opérateur expérimenté et adressé à un labora-
toire entraîné qui peut rechercher les germes anaérobies, est considéré comme significatif,
mais il reste exceptionnel [10].
Les facteurs de risque décrits sont les suivants.
— Age et parité : ces facteurs classiques sont couramment décrits dans la littérature,
mais le niveau de preuve est limité, en raison de l’interaction forte avec la durée
du travail et le nombre des touchers vaginaux (TV) réalisés après ouverture de l’oeuf,
— Rupture prématurée des membranes : ce facteur est régulièrement retrouvé dans la
littérature et plus le délai est important, plus le risque est élevé,
— Hyperthermie du travail : ce facteur est régulièrement retrouvé,
— Accouchement dystocique avec réalisation de gestes tels que forceps, délivrance
artificielle, ou révision utérine : ce facteur est régulièrement retrouvé dans la
littérature mais il conduit à des prises en charge différentes entre maternités : cer-
tains centres réalisent systématiquement une antibioprophylaxie dans ces cas, ce qui
rend difficile l’appréciation du rôle du facteur,
— Monitoring intra utérin : ce facteur est régulièrement retrouvé dans la littérature.
Mais il est actuellement exceptionnel et donc peu interprétable.
— Travail long et nombre élevé de touchers vaginaux : ce facteur est régulièrement re-
trouvé dans la littérature. Le nombre des TV peut être mesuré sans ambiguïté et de ma-
nière comparable dans toutes les maternités, sous réserve d’une définition commune.
— Streptococcie B : ce facteur est principalement connu et recherché pour le risque
chez le nouveau-né, mais certaines études mettent en évidence une relation entre
portage et endométrite ou infection urinaire de la mère.
— Césarienne en urgence : ce facteur classique est également souvent masqué par
l’administration d’une antibioprophylaxie.
— Niveau socio-économique faible et bas niveau d'hygiène individuelle (facteurs de
risque non formellement établis mais retrouvés dans plusieurs surveillances).
Les mesures de prévention validées sont les suivantes.
■ L'antibioprophylaxie : elle réduit le risque dans toutes les situations. La littérature à
ce sujet est univoque [11,12]. La conférence de consensus de 1999 préconise son utilisa-
tion pour toutes les césariennes (pratiquées en urgence ou non) et l’exclut pour les autres
cas. En pratique, de nombreuses équipes réalisent une antibioprophylaxie en cas de gestes
(forceps, délivrance artificielle...) mais le rapport bénéfice-risque n’est pas évalué et un
consensus n’est pas établi à ce sujet. La discussion actuelle porte principalement sur les
coûts et les inductions éventuelles de résistances.
■ D'autres moyens de prophylaxie sont recommandés sans avoir forcément fait l'objet
d'études randomisées de validation. Ils reposent sur la connaissance des facteurs de risque :
décontamination vaginale en cas de rupture prématurée des membranes, asepsie renforcée
de tous les gestes pratiqués après la rupture des membranes (y compris les touchers vagi-
naux pour lesquels le masque est alors recommandé, en complément de l'asepsie clas-
sique) et asepsie chirurgicale pour les actes : forceps, délivrance artificielle, révision uté-
rine...(c.f Chapitre 6).
10
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 12
11
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 13
Un cathéter posé en urgence dans des conditions non satisfaisantes doit être remplacé dès
que possible.
Les mesures de prévention validées sont les mêmes que dans les autres spécialités. Elles ont fait
l’objet de recommandations en 2007 (http://www.sfhh.net/telechargement/recommandations_
catheters_2.pdf) qui reprennent les points importants :
— antisepsie en 5 temps,
— pansement occlusif perméable à l’air et utilisation d’un prolongateur,
— ablation du cathéter après 96h pour les cathéters périphériques.
Les mesures de prévention complémentaires (bien que non formellement prouvées) sont les suivantes :
— préparation extemporanée des solutés,
— asepsie lors des manipulations des solutés, de la ligne veineuse.
Les pneumopathies.
On les observe principalement après césarienne (0,5 à 3% des femmes césarisées) [3].
Leur diagnostic repose sur des critères cliniques, radiologiques et microbiologiques.
Les mesures de prévention validées sont les mêmes que dans les autres spécialités :
— kinésithérapie préopératoire,
— lever précoce,
— utilisation de filtres antibactériens à usage unique sur les circuits des respirateurs
au bloc.
Les infections virales n'ont actuellement pas fait l'objet d'études spécifiques en maternité, en
dehors des études portant sur les transmissions maternofoetales, et les épidémies de rotavi-
rus. Les mesures de prévention recommandées sont les "précautions standard" et les précau-
tions complémentaires.
Par ailleurs, certaines patientes présentent des risques spécifiques pouvant être associés à des
infections nosocomiales : patientes paraplégiques, patientes diabétiques, patientes trans-
plantées, patientes avec des pathologies au long cours ...
Dans le cas de ces patientes, des mesures prophylactiques spécifiques pourront être propo-
sées, en consensus avec les équipes qui les suivent en routine.
Les infections secondaires à l'anesthésie péridurale sont exceptionnelles, mais graves, en rela-
tion probablement avec la rupture de l'asepsie chirurgicale nécessaire pour ce geste [22-24].
Les facteurs favorisant ces infections sont : la centralisation des soins aux bébés en un seul
local, l'insuffisance des techniques de lavage ou de désinfection par friction des mains et de
désinfection du matériel entre deux enfants.
Les mesures dont l'efficacité est prouvée sont : le dépistage précoce et l'isolement des cas,
la mise en oeuvre d'une politique volontariste d'hygiène des mains et de l'environnement.
14
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 16
Les facteurs favorisant ces infections sont : la centralisation des soins aux bébés en un seul
local, et l'insuffisance des techniques de lavage ou de désinfection par friction des mains et
de désinfection entre deux enfants.
L'adoption du collyre antiseptique unidose utilisé à la naissance a permis de réduire la fré-
quence de ces infections, mais la nature du collyre reste un sujet de discussion.
■ En néonatologie.
Les infections nosocomiales en néonatologie ont fait l'objet de très nombreux articles et
publications (surveillances, études, recommandations) [31-39] et les unités spécialisées réa-
lisent souvent une surveillance épidémiologique continue des infections nosocomiales.
Comme en maternité, la distinction entre transmission materno-foetale et infection nosoco-
miale est délicate.
Chez l'enfant, les facteurs de risque connus sont:
— le petit poids de naissance,
— la prématurité,
— l'immaturité pulmonaire ou les pathologies nécessitant une ventilation,
— les pathologies intercurrentes qui justifient d'actes invasifs (cathétérismes par ex.).
Les infections nosocomiales les plus répandues sont les mêmes qu'en réanimation adulte :
infections de cathéter (6,8 septicémies pour 1000 jours de cathétérisme pour REAPED) [39],
bactériémies (3,5% des admis pour REAPED), pneumopathies (2,5% des admis pour REAPED).
Les infections urinaires sont, par contre, exceptionnelles mais les gastro-entérites et les enté-
rocolites nécrosantes sont plus fréquentes qu'en service d'adultes.
Les infections nosocomiales en néonatologie sont très souvent des infections à germes Gram
négatif ou à Staphylococcus epidermidis, car l'enfant arrive souvent sans colonisation préa-
lable.
15
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 17
16
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 18
Bibliographie
1. HORAN X, WHITE J, JARVIS W, et al.
Nosocomial infection surveillance. MMWR 1984 ; 35 : 17-29
2. GIBBS R.
Clinical risk factors for puerperal infection. Obstet Gynecol 1980 ; 55(5) : 1785-1845
3. LINNEMANN C.
Nosocomial infections in obstetric patients. In : Mayhall C, ed. Hospital Epidemiology and infection
Control. Baltimore : Williams and Wilkins, 1999 : 1565
4. ALLEN VM, O'CONNELL CM, LISTON RM, BASKETT TF.
Maternal morbidity associated with cesarean delivery without labor compared with spontaneous onset
of labor at term. Obstet Gynecol 2003 ; 102(3) : 477-82
5. MALAVAUD S, BOU-SEGONDS E, BERREBI A, CASTAGNO R, ASSOULINE C, CONNAN L.
[Determination of nosocomial infection incidence in mothers and newborns during the early
postpartum period]. J Gynecol Obstet Biol Reprod (Paris) 2003 ; 32(2) : 169-74
6. VINCENT-BOULÉTREAU A, CAILLAT-VALLET E, DUMAS A, et al.
Changing medical practices and nosocomial infection rates in French maternity units from 1997 to 2000
J Gynécol Obstet Biol Reprod 2005 ; 34,2 : 128-136
7. NEWTON ER, PRIHODA TJ, GIBBS RS.
A clinical and microbiologic analysis of risk factors for puerperal endometritis. Obstet Gynecol 1990 ; 75(3 Pt 1) : 402-6
8. DUMAS A, GIRARD R, VINCENT-BOULÉTREAU A, et al.
Does intrapartum antibiotic prophylaxis decrease the incidence of maternal group B streptococcal infections?
Journal of Hospital Infection 2004 ; 58 : 85-93
9. MULLER AE, OOSTVOGEL PM, STEEGERS EA, DORR PJ.
Morbidity related to maternal group B streptococcal infections. Acta Obstet Gynecol Scand 2006; 85(9) : 1027-37
10. BAKER C, LUCE J, CHENOWETH C, FRIEDMAN C.
Comparison of case-finding methodologies for endometritis after cesarean section.
Am J Infect Control 1995 ; 23(1) : 27-33
11. RACINET C, MALLARET MR, FAVIER M, et al.
[Antibiotic prophylaxis in cesarean sections without high risk of infection.
Therapeutic trial of cefotetan versus placebo]. Presse Med 1990 ; 19(38) : 1755-8
12. CRISCUOLO JL, KIBLER MP, MICHOLET S, et al.
[The value of antibiotic prophylaxis during intrauterine procedures during vaginal delivery.
A comparative study of 500 patients]. J Gynecol Obstet Biol Reprod (Paris) 1990 ; 19(7) : 909-18
13. SCHWARTZ MA, WANG CC, ECKERT LO, CRITCHLOW CW.
Risk factors for urinary tract infection in the postpartum period. Am J Obstet Gynecol 1999 ; 181(3) : 547-53
14. QUEUILLE E, GIRARD R.
Qu'est ce qui favorise l'infection urinaire de la femme accouchant par voie basse sous analgésie péridurale?
Hygiènes 1999 ; VII : 432-433
15. TISSOT-GUERRAZ F, THOULON J, MIELLET C, et al.
La surveillance de l'infection en maternité. In : Puech F, BB, eds.
23 ème Journée Nationale de la Société Française de Médecine Périnatale. Paris : Arnette, 1993 : 121-145
16. GRAVEL-TROPPER D, OXLEY C, MEMISH Z, GARBER G.
Underestimation of surgical site infection rates in obstetrics and gnecology. Am J Infect Control 1995 ; 23 : 22-26
17. KILLIAN CA, GRAFFUNDER EM, VINCIGUERRA TJ, VENEZIA RA.
Risk factors for surgical-site infections following cesarean section.
Infect Control Hosp Epidemiol 2001 ; 22(10) : 613-7
18. NICE C, FEENEY A, GODWIN P, et al.
A prospective audit of wound infection rates after caesarean section in five West Yorkshire hospitals.
J Hosp Infect 1996 ; 33(1) : 55-61
19. TRAN TS, JAMULITRAT S, CHONGSUVIVATWONG V, GEATER A.
Risk factors for postcesarean surgical site infection. Obstet Gynecol 2000 ; 95(3) : 367-71
17
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 19
Chapitre 4
Surveillance épidémiologique de l’infection nosocomiale
en maternité.
DÉFINITION
C’est le recueil systématisé et l’analyse des informations qui décrivent la population des
accouchées et des nouveau-nés, les expositions à des risques et les infections nosocomiales.
La surveillance épidémiologique est obligatoire depuis la création des Comités de Lutte contre
les Infections Nosocomiales (CLIN) [1,2] : « la mission des CLIN est de mettre en place une
surveillance épidémiologique... ».
1. OBJECTIFS.
Objectif principal : dénombrer de manière précise et reproductible la fréquence des infections
nosocomiales, globalement et dans différents groupes dont le niveau de risque est différent.
Ce dénombrement permet de se comparer à d’autres équipes ou avec les résultats d’autres
périodes.
Objectif secondaire : créer une dynamique dans l’ensemble de l’équipe grâce à une rétro-infor-
mation régulière, pour une prévention des infections nosocomiales.
▼
décisions
2. METHODOLOGIE.
■ Deux méthodes principales.
L’enquête de prévalence qui consiste, un jour donné, à recueillir, dans un établissement,
toutes les informations concernant les patients et à établir un taux de prévalence des infec-
tions nosocomiales.
C’est un instantané du service qui ne permet pas de préjuger des résultats qui auraient été
obtenus un autre jour de l’année.
Cette méthode est particulièrement mal adaptée en maternité en raison de l’irrégularité des
activités.
L’enquête d’incidence : la méthode la mieux adaptée :
— elle permet la mesure exacte du risque,
— elle permet le calcul du taux d’incidence des infections nosocomiales (IN) :
nombre des nouveaux cas dans le groupe
x 100
nombre des exposés au cours de la période de surveillance
Ce taux peut être calculé pour différents groupes de niveaux de risques différents : par
exemple nombre d’infections nosocomiales chez les accouchées par voie basse ou césarisées
de la période / nombre d’accouchées par voie basse ou césarisées de la même période x 100.
La méthode de surveillance retenue peut être plus ou moins détaillée.
19
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 21
Elle doit permettre cependant les comparaisons dans le temps et donc prendre en compte les
principaux facteurs de risque présentés au chapitre 3.
Pour permettre un minimum de suivi, il est impératif de connaître les taux d’incidence suivants :
— taux d’IN chez les accouchées par voie basse
— ‘’ ‘’ ‘’ avec manoeuvre (délivrance artificielle,
révision utérine, forceps)
— ‘’ ‘’ ‘’ sans manoeuvre ( ‘’ ‘’ ‘’ )
— ‘’ ‘’ par césarienne
— ‘’ ‘’ ‘’ prophylactique
— ‘’ ‘’ ‘’ en urgence
— ‘’ chez les nouveau-nés.
Une surveillance peut être plus détaillée et inclure d’autres facteurs de risque caractérisant
l’état de la mère, l’accouchement, etc.
Tableau I
Sensibilité des méthodes de surveillance [3]
(1) Notification par le médecin 14-34 %
(2) Feuille de température 47 %
(3) Traitement antibiotique 48 %
(4) (1) + (2) 59 %
(5) Résultats du laboratoire de microbiologie 33-65 %
(6) Revue des dossiers médicaux 85 %
(7) Revue des documents disponibles 90 %
(8) Méthode du Senic Project (enquête d'incidence) 66-80 %
On constate les points suivants :
— La déclaration volontaire ne permet de noter qu’un tiers environ des infections.
— Si on ne tient compte que de la feuille de température, on perd encore 53 % des
infections, car toutes les infections nosocomiales ne s’accompagnent pas d’hyperthermie : les
infections du site opératoire superficielles, les suppurations d’épisiotomie, les lymphangites
sur cathéters veineux...
— Si on part de la délivrance nominale des antibiotiques par la pharmacie, on ne
décompte également que la moitié des infections, car un certain nombre d’infections ne béné-
ficient pas d’antibiothérapie : c’est le cas par exemple des infections du site opératoire super-
ficielles, des lymphangites sur cathéters veineux...
— Si on part des résultats de bactériologie, on recueille entre 1/3 à 2/3 des réelles
infections nosocomiales : en effet, certains types d’infection ne donnent pas lieu à prélève-
ment bactériologique : suppuration d’épisiotomie, lymphangite du sein...
— Si on tient compte de la révision de tous les documents médicaux (dossier médi-
cal, dossier de soins infirmiers, feuille de température, résultats des examens biologiques), on
recueille environ 85 à 90 % des infections.
Nous vous proposons donc un recueil qui sera fait à partir du service de suites de nais-
sances par la sage-femme :
— recueil, immédiatement à l’entrée, des données sur l’accouchement,
— recueil continu et contrôlé au départ des mères et de leurs nouveau-nés, des don-
nées sur les suites de naissances et validation médicale.
20
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 22
ACCOUCHÉES
Définition générale.
Une infection est dite nosocomiale si elle était absente à l’admission à l’hôpital.
Ce critère est applicable à toutes les infections.
Lorsque la situation précise à l’admission n’est pas connue, un délai de 48 h après l’ad-
mission (ou un délai supérieur à la période d’incubation lorsque celle-ci est connue)
est communément accepté pour séparer une infection d’acquisition communautaire
d’une infection nosocomiale. Toutefois, il est recommandé d’apprécier, dans chaque cas
douteux, la plausibilité du lien causal entre hospitalisation et infection. Pour les infec-
tions de la plaie opératoire, on accepte comme nosocomiales les infections survenues
dans les 30 jours suivant l’intervention.
Les actes obstétricaux étant voisins des actes chirurgicaux, nous considérons comme nosoco-
miale toute infection survenant dans les 30 premiers jours suivant l’accouchement.
N.B. - L’inflammation minime confinée aux points de pénétration des sutures ne doit pas être
considérée comme une infection. La notion de pus est avant tout clinique et peut être éven-
tuellement confirmée par un examen cytologique.
22
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 24
NOUVEAU-NES
Infections nosocomiales chez le bébé : définition globale.
Une infection est nosocomiale si :
— elle survient entre le 2ème et le 30ème jour de vie
ET
— le nouveau-né ne présente aucun signe clinique
d’infection à la naissance.
Infection cutanée.
Au-delà de 48 heures après la naissance, l’infection est affirmée par des signes cliniques
locaux ou un prélèvement bactériologique positif pour un germe réputé pathogène ou la mise
en route d’une antibiothérapie.
Infection oculaire.
Au-delà de 48 heures après la naissance, l’infection est affirmée par un écoulement purulent
ou un prélèvement bactériologique positif. Elle est considérée comme nosocomiale s’il s’agit
d’un germe pathogène (sont non pathogènes les bactéries suivantes : Staphylocoques à coa-
gulase négative, Bacillus, Corynebacterium, Micrococcus).
Infection générale.
Quelques définitions sont proposées :
Infection du cordon : au-delà de 48 heures après la naissance, elle est affirmée sur des signes
locaux (suppuration, odeur nauséabonde) et/ou un prélèvement bactériologique positif.
Septicémie : elle est affirmée sur une hémoculture positive pour les germes pathogènes, et
deux hémocultures positives le même jour pour les autres germes.
Méningite : elle est affirmée sur les signes cliniques et sur une culture du liquide céphalo-
rachidien (LCR) positive.
3. SAISIE ET ANALYSE.
Une saisie informatisée est préférable : une aide peut être demandée aux équipes opération-
nelles d’hygiène.
L’analyse doit être rapide et les résultats doivent être rendus de manière explicite pour tous
les membres de l’équipe.
Les résultats sont mieux connus de tous s’ils font l’objet d’un affichage clair, portant aussi sur
les résultats précédents.
L’organisation de réunions structurées permet l’adoption de nouvelles mesures de prévention
et est l’occasion de valider les mesures antérieurement mises en place.
La validation de la surveillance (sensibilité, spécificité et cohérence du fonctionnement) doit
être évaluée périodiquement.
23
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 25
4- QUELQUES EXEMPLES
30 accouchements
césariennes
25
— Résultats mensuels :
20
Surveillance des Infections
15
nosocomiales en maternité:
taux des infections 10
des mères en fonction du
mode d’accouchement 5
92 93 94 95 96 97
30
— Résultats annuels :
l’infection nosocomiale
25 Césarisées
20 Non césarisées
15
Incidence de
Evolution de l’incidence de
l’infection nosocomiale 10
chez les mères non césarisées et
5
césarisées dans une maternité
0
1987 1988 1989 1990 1991 1994 1995 1996
2. L’animation de la prévention.
Dès les premiers mois d’une surveillance, on constate un intérêt accru de l’ensemble des
équipes pour les résultats et la prévention des infections.
On peut, à partir de là, choisir des actions ciblées : reprendre les protocoles de soins, revoir
la gestion des antiseptiques...
Bibliographie
1. DÉCRET DU 6 MAI 1988 relatif à l’organisation de la surveillance et de la prévention des infections
nosocomiales dans les établissements d’hospitalisation publics et privés.
2. DECRET n˚ 99-1034 du 06.12.1999 relatif à la lutte contre les infections nosocomiales dans
les établissements de santé.
3. HALEY RW, CULVER DH, WHITE JW et coll.
The efficacy of infection surveillance and control programs in preventing nosocomial infections in
U.S. hospitals. Am. J. Epidemiol., 1985, 121, 182-205
4. GARNER JS, JARVIS WR, EMORI TG, HOGAN TC, HUGHES JM
CDC definitions for nosocomial infections. Am. J. of Inf. Contr. 1988 ; 16 (3) : 128-140
5. CTINILS
Actualisation des définitions des infections nosocomiales. Mai 2007
6. TISSOT GUERRAZ F, MOUSSY L, AGNIEL F et coll.
Infection hospitalière en maternité - 3 années de surveillance portant sur 9 204 accouchements dont
1333 césariennes. J. Gyn. Obstet. Biol. Reprod. 1990 ; 19 : 19-24
7. TISSOT GUERRAZ F, THOULON JM, MIELLET CC et coll.
La surveillance de l’infection nosocomiale en maternité. A propos de 33 618 dossiers d’accouchées.
Soc. Fr. de Méd. périnatale, Ed. Arnette, 1993 ; 121 : 121-36
8. DECRET N° 2001-671 DU 26.07.2001 concernant le signalement des infections nosocomiales
9. VINCENT-BOULETREAU A, et al.
Surveillance des infections nosocomiales dans les maternités du Sud-Est de la France entre 1997 et 2000
J gynécol. obstét. biol. reprod. 2005 ; 34, 2 : 128-136
24
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 26
Chapitre 5
Bonnes pratiques de base.
Chapitre 5 Fiche 1
Bonnes pratiques de base
Antiseptiques
Le choix doit être fait par le Comité de Lutte contre les Infections Nosocomiales (CLIN), en
collaboration avec le service de pharmacie (les antiseptiques sont des médicaments) et
l’Equipe Opérationnelle d’ Hygiène (EOH).
Rappelons que le terme "antiseptique" est réservé aux produits antimicrobiens utilisés sur les
tissus vivants (peau, muqueuses) .
De même, l'utilisation itérative de produits iodés chez la femme enceinte, en particulier sur
la muqueuse génitale, peut être à l'origine d'une résorption transcutanéomuqueuse et trans-
placentaire .
Il convient également d'éviter l'application d'antiseptiques sur les seins en cas d'allaitement.
Ont été rapportés: des problèmes thyroïdiens avec les antiseptiques iodés, des taux d'alcoo-
lémie élevés avec les produits alcooliques. [1,3]
Lorsque le risque infectieux est important, le rapport bénéfice/risque justifie l'emploi d'an-
tiseptiques contre-indiqués (*) par l'AMM, en particulier les produits iodés[4].
Produit Nom commercial Utilisations Utilisations
(liste non préconisées chez la préconisées chez
exhaustive) femme enceinte* le nouveau-né
Alcool éthylique Antisepsie de la peau
à 60° ou à 70° en 2 temps :
IM, prise de sang...
Alcool iodé 1% AMM : contre-indiqué
(voir **).
Polyvidone iodée Betadine® scrub AMM : contre-indiqué AMM : contre-indiqué
Solution moussante (voir * et **). (voir **).
Une utilisation à titre ponctuel
peut être envisagée si néces-
saire.
Betadine® dermique 10% AMM : contre-indiqué AMM : contre-indiqué
(voir * et **). (voir **).
Poliodine® dermique Une utilisation à titre ponctuel
peut être envisagée si néces-
saire.
Betadine® AMM : contre-indiqué
Solution vaginale (voir * et **).
Une utilisation à titre ponctuel
peut être envisagée si néces-
saire.
Betadine® alcoolique 5% AMM : contre-indiqué
(voir * et **).
Une utilisation à titre ponctuel
peut être envisagée si néces-
saire.
Chlorhexidine Hibiscrub® Nettoyage
(seule ou en association) Solution moussante antiseptique de la
peau saine
Hibitane champ® Antisepsie chirurgicale de
Solution alcoolique la peau : cathéter, champ
opératoire, péridurale,
Chlorhexidine alcoolique ponction amniotique.
colorée Gilbert
Gluconate de chlorhexidine Nettoyage et antisepsie de la
Gifrer® peau et des plaies.
Hibidil®
Dosiseptine 0,05%
(Solutions aqueuses
+ Tensioactifs)
Chlorhexidine aqueuse Antisepsie de la peau
Gilbert® et des plaies.
Biseptine® Antisepsie des plaies et de la
peau du champ opératoire :
cathéter, champ opératoire,
péridurale, ponction amniotique.
Produits chlorés Dakin Cooper® stabilisé Antisepsie de la peau,
Amukine® des muqueuses et des plaies.
[5,8-12]
* Tous les produits iodés sont contre-indiqués; le choix, pour un usage ponctuel (préparation du champ
opératoire), doit être fait par le CLIN, les cliniciens et la pharmacie.
** Guide Vidal 2007
26
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 28
2. Le conditionnement.
Le conditionnement doit garantir la bonne conservation de l'activité antiseptique et la pro-
tection contre les contaminations .
Pour les solutions aqueuses qui se contaminent facilement (chlorhexidine),il faut choisir obli-
gatoirement une présentation en doses unitaires .
Le personnel doit être bien formé : "une dose unitaire = un patient = un soin".
Pour les autres produits, il faut également privilégier la dose unitaire chaque fois que cela est
possible. Si la dose unitaire n'existe pas ou si ce choix est trop coûteux, il est recommandé
d'utiliser des flacons de petit volume .
Quelques règles élémentaires sont à respecter :
— ne jamais transvaser les antiseptiques,
— ne pas compléter un flacon avec un autre,
— noter les dates d'ouverture des flacons (en cas d'utilisation peu fréquente).
3. Modalités d'utilisation.
Les meilleurs produits ne sont efficaces que s'ils sont bien utilisés .
— Utiliser les antiseptiques sur une peau ou une muqueuse propre.
— Respecter les temps de contact préconisés pour chaque produit en fonction des
indications ( laisser sécher le produit ).
— Rincer si nécessaire avec des produits stériles.
Les procédures d'antisepsie sont différentes en fonction du niveau d'efficacité attendu :
— antisepsie en 2 temps pour les soins à risque modéré sans matériel laissé en place
(prise de sang , IM ...) (Fiche 2, chapitre 6),
— antisepsie en 5 temps pour les soins à risque élevé ou avec matériel laissé en place
(cathéters, SAD, chirurgie ...) (Fiche 2, chapitre 6).
Lorsque plusieurs antiseptiques sont utilisés successivement dans le cadre d'un protocole, il
est recommandé de rester dans la même gamme (iodée ou chlorhexidine), les mélanges pou-
vant entraîner toxicité et/ou inactivation ou utiliser des produits de familles différentes mais
non antagonistes.
La multiplication des produits dans un service ne favorise pas leur bonne utilisation.
Dans tous les cas, les modalités d'utilisation des antiseptiques doivent être précisées dans
des fiches techniques ou des procédures approuvées par le CLIN, les utilisateurs doivent être
formés .
Bibliographie
1. FLEURETTE J, FRENEY J, REVERDY ME.
Antisepsie et désinfection. ESKA. Paris. 1995
8. FROST I et coll.
Changes of hygienic procedures reduce infection following caesarean section.
Journal of Hospital Infection 1989, 13 ; 143-48
9. BURMAN JG et coll.
Prevention of excess neonatal morbidity associated with group B streptococci by
vaginal chlorhexidine disinfection during labour. The Lancet 1992, 340(8811) :65-9
28
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 30
Chapitre 5 Fiche 2
Bonnes pratiques de base
Détergents-désinfectants et désinfectants.
Les détergents sont des produits nettoyants qui n'ont pas d'action germicide.
Le terme "désinfectant" est réservé aux produits employés sur les surfaces inertes (on l’uti-
lise aussi pour les mains).
La désinfection est une opération au résultat momentané permettant d'éliminer ou de tuer les
micro-organismes et/ou d'inactiver les virus indésirables supportés par des milieux contami-
nés. (Définition AFNOR ).
Cas particulier des produits pour « désinfection à froid » (désinfection par immersion
dans une solution désinfectante) des biberons et tétines.
Ils sont à proscrire dans les collectivités (Chapitre 6, fiche n˚23), en raison des fautes tech-
niques possibles, mais peuvent être conseillés aux mamans pour l'utilisation à domicile .
2. Le conditionnement.
La nature du conditionnement est très importante pour une utilisation rationnelle : préci-
sion du dosage, gaspillage, coût.
Il doit garantir la bonne conservation de l'activité désinfectante, la protection contre les
contaminations, et la meilleure utilisation possible par le personnel.
En effet, la plupart des désinfectants s'utilisent dilués et l'exactitude de la concentration
conditionne l'activité et l'innocuité du produit.
On peut s'orienter vers des flacons-doseurs, des doses unitaires ou lorsque c'est possible vers
des systèmes de mélangeurs automatiques qui garantissent une dilution correcte.
Eviter l'emploi des sprays qui peuvent provoquer intolérance et toxicité pulmonaire chez le
personnel et les malades.
Bibliographie
1. FLEURETTE J, FRENEY J, REVERDY ME. Antisepsie et désinfection. ESKA, Paris, 1995
7. PRODhybase http://prodhybase.chu-lyon.fr
30
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 32
Chapitre 5 Fiche 3
Bonnes pratiques de base
31
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 33
Les savons antiseptiques doivent être réservés aux soins aux patients.
Quelles procédures ?
Trois procédures sont classiquement recommandées. Toutes doivent être réalisées avec des mains
sans vernis, ni faux ongles, ni bijoux (bagues, bracelets, montre) [7-9]. Leur description est
détaillée dans les recommandations sur l’hygiène des mains de la SFHH.
— Le lavage simple des mains (réduction de la flore transitoire) : cette procédure
est réalisée avec un savon doux, sans durée définie, sa tolérance est bonne, sous
réserve d’un rinçage et d’un essuyage complets.
— Rinçage = 1 minute
— Séchage complet = 1 minute
■ par tamponnement, à l’aide d’essuie-mains à usage unique non stériles,
■ des mains jusqu’aux coudes.
■ évaluer le programme,
33
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 35
Bibliographie
1. LARSON A
A causal link between handwashing and risk of infection? Examination of the evidence.
Infect Control Hosp Epidemiol 1988 ; 9(1) : 28-36
2. BAUER, OFNER E, JUST HM, JUST H, DASCHNER F
An epidemiological study assessing the relative importance of airborne and direct contact
transmission of microorganisms in a medical intensive care unit . J Hosp Infect 1990 ; 15 : 301-9
3. PITTET D, HUGONNET S, HARBARTH S et al.
Effectiveness of a hospital wide programme to improve compliance with hand hygiene
Lancet 2000 ; 356 : 1307-12
4. PESSOA-SILVA CL, MYASAKI CH, DE ALMEIDA F, KOPELMAN B, RAGGIO RL, WEY SB.
Neonatal late-onset bloodstream infection. Eur J Epidemiol 2001 ; 17(8) : 715-720
5. MAHIEU LM, DE DOOY JJ, LENAERTS AE, IEVEN MM, DE MUYNCK AO.
Catheter manipulations and the risk of catheter-associated bloodstream infection in
neonatal intensive care unit patients. J Hosp Infect 2001 ; 48(1) : 20-6
6. PITTET D, DHARAN S, TOUVENEAU S, SAUVAN V, PERNEGER TV.
Bacterial contamination of the hands of hospital staff during routine patient care.
Arch Intern Med 1999 ; 159(8) : 821-826
7. WONGWORAWAT MD, JONES SG.
Influence of rings on the efficacy of hand sanitization and residual bacterial contami-
nation. Infect Control Hosp Epidemiol 2007 ; 28(3) : 351-3
8. ARROWSMITH VA, MAUNDER JA, SARGENT RJ, TAYLOR R.
Removal of nail polish and finger rings to prevent surgical infection.
Cochrane Database Syst Rev 2001(4) : CD003325
9. CORDER K, KNOWLES TG, HOLT PE.
Factors affecting bacterial counts during preparation of the hands for aseptic surgery.
Vet Rec 2007 ; 160(26) : 897-901
10. GOPAL RAO G, JEANES A, OSMAN M, AYLOTT C, GREEN J.
Marketing hand hygiene in hospitals--a case study. J Hosp Infect 2002 ; 50(1) : 42-7
11. HUGONNET S, PERNEGER TV, PITTET D.
Alcohol-based handrub improves compliance with hand hygiene in intensive care units.
Arch Intern Med 2002 ; 162(9) : 1037-43
12. COLOMBO C, GIGER H, GROTE J, et al.
Impact of teaching interventions on nurse compliance with hand disinfection.
J Hosp Infect 2002 ; 51(1) : 69-72
13. MARENA C, LODOLA L, ZECCA M, et al.
Assessment of handwashing practices with chemical and microbiologic methods.
Am J Infect Control 2002 ; 30(6) : 334-40
14. LABADIE J-C, KAMPF G, LEJEUNC B, et al.
Recommendations for surgical hand disinfection - requirements, implementation and
need for research. J Hosp Infect 2002 ; 51 : 312-315.
15. GIRARD R, REAT C, CARBONI N, BOUKET J.
L'antisepsie chirurgicale de mains peut-elle remplacer le lavage chirurgical des mains?
Essai en bloc d'orthopédie réglé. Hygiènes 1996 ; IV : 14-16
16. LARSON EL, AIELLO AE, HEILMAN JM, et al.
Comparison of different regimens for surgical hand preparation. 2001 ; 73(2) : 412-8, 420
34
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 36
Chapitre 5 Fiche 4
Bonnes pratiques de base
Le concept d'asepsie progressive est le fondement de l’organisation d’un bloc opératoire ; son
application au bloc obstétrical nécessite une adaptation au fonctionnement de ce secteur par-
ticulier où il faut tenir compte de la multiplicité des intervenants (sages-femmes, obstétri-
ciens, anesthésistes, pédiatres, auxiliaires-puéricultrices, agents d’entretien et accompa-
gnants) et des tâches qu’ils ont à accomplir. Le personnel peut être amené à changer de zones
d’asepsie de façon permanente (Tableau I).
L’asepsie progressive délimite plusieurs zones d'asepsie différente et croissante, tout au long
du cheminement depuis la circulation générale de la maternité jusqu’aux différentes zones
d’activité du bloc obstétrical, le site opératoire de la césarienne nécessitant le maximum de
précautions. De plus, il convient d’intégrer à toutes les étapes la prévention du risque biolo-
gique pour le personnel ; ce risque est omniprésent dans une structure telle que le bloc obs-
tétrical. Les zones définies peuvent être matérialisées par des panneaux de signalisation ou
des codes « couleur » guidant les utilisateurs dans leurs comportements. Les comportements
et la tenue vestimentaire doivent être strictement adaptés à la zone où l’on se trouve.
35
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 37
Tableau I
Concept d’asepsie progressive au
bloc obstétrical.
Asepsie progressive croissante.
▲
▲
Douane 5 Douane 4 Douane 3 Douane 2 Douane 1
Lavage chirurgical Ventilation Article coiffant Lavage Lavage ou
ou friction contrôlée Masque ou désinfection par désinfection par
chirurgicale Lunettes ou masque friction des mains
Suppression friction des mains
des mains d’un Tenue spécifique pour tous
à visière
Sarrau stérile emballage extérieur (opérateur) si accouchement Douche parturiente
Gants stériles pour le matériel Pour l’accompagnant Décartonnage du
Surblouse
Démarcation au sol sarrau matériel
Surchaussures
à usage unique Pyjama de bloc
Lavage
et sabots pour le
ou désinfection par
personnel
friction des mains
Chapitre 5 Fiche 5
Bonnes pratiques de base au bloc obstétrical
Tenue vestimentaire
du personnel en maternité.
Masque à visière ou
Cheveux courts
masque + lunettes
ou attachés et relevés
Blouse ou tunique
propre et fermée
Avant-bras nus et
Pas de bijoux dégagés
ni montre
Dans l’idéal
pas de poche
Pantalon hospitalier
Tenue vestimentaire,
comportement et circulation au bloc obstétrical pour le personnel.
Chapitre 5 Fiche 6
Bonnes pratiques de base
1. Définition.
Il s'agit de tout accident survenant en contact avec du sang ou un liquide biologique conta-
miné par du sang et comportant une effraction cutanée (piqûre, coupure,...) : on parle alors
d'accident percutané (APC), ou une projection sur une muqueuse (oeil) ou une peau lésée, on
parle de contact cutanéo-muqueux (CCM) [1].
Les principales maladies transmissibles par le sang sont l’infection par le VIH et les hépatites
B et C [2].
Le risque d'exposition au sang a toujours existé, par contre, la sensibilisation à ce risque est
récente. Elle s'est développée avec l'apparition du SIDA.
2. Nature du risque.
Des études prospectives ont montré que le risque de transmission du VIH, du VHB (virus hépa-
tite B), du VHC (virus de hépatite C) après une exposition percutanée à partir d'un patient-
source, était de :
— 0,25 % à 0,4 % pour le VIH,
— 5 % à 40 % pour le VHB,
— 3 % pour le VHC.
— (risque moindre après exposition cutanéomuqueuse qu'après accident percutané 0,04 %
pour le VIH) [3].
VIRUS VIH
De nombreuses études tant étrangères que françaises démontrent que le risque de transmis-
sion professionnelle est faible. En France, 42 cas d'infections à VIH professionnelles ont été
recensés, seuls 13 sont prouvés [3].
D'après une étude de l' INSERM, la fréquence des grossesses VIH + se répartit de la façon sui-
vante pour 1000 grossesses : 6,2 à Paris et sa petite couronne, 5,4 en PACA, 2,1 dans la gran-
de couronne parisienne et 1,1 dans le reste de la France [4].
VIRUS VHB
Présente une contagiosité élevée si les patients sources sont porteurs de l'Ag Hbs et surtout
de Ag Hbe. Ce risque, très élevé autrefois, devrait avoir disparu avec l'obligation vaccinale
pour le personnel soignant. (Loi 91/73 du 18/01/91). Cependant, les enquêtes effectuées
montrent qu'un nombre non négligeable de médecins ne sont toujours pas vaccinés.
39
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 41
VIRUS VHC
On évalue à 600.000 le nombre de séropositifs pour le VHC en France et l'on enregistre 6000
nouveaux cas par an [5,6]. A l’heure actuelle, l’infection serait nosocomiale dans 15 % des
cas, mais, paradoxalement, dans plus de 20 % des cas, le mode de contamination est incon-
nu, aucun facteur de risque n'est retrouvé. Le risque d'infection à VHC est probablement,
actuellement, le plus important dans le cadre des AES du personnel de santé [7,11].
3. Facteurs de risque.
L'apparition d'une séroconversion semble être fonction de la concentration virale du liquide
biologique contaminant. Ainsi pour le VIH, presque toutes les séroconversions profession-
nelles observées sont survenues après AES avec des patients sources au stade SIDA. La quan-
tité de sang inoculée semble également influencer la possibilité de séroconversion. Plus
grand est le volume inoculé, plus le risque de transmission sera élevé. C'est ainsi que l'on
retrouvera plus souvent en cause des aiguilles creuses de gros calibre que des aiguilles de
suture [12].
Les 5 types de matériel les plus à risques : aiguille de suture, aiguille SC, lame de bistou-
ri, épicranienne et aiguille vacutainer.
4. Précautions standard.
L'application constante des mesures de "Précautions Standard" devrait permettre de réduire
au maximum les risques de contamination professionnelle par les virus VIH,VHB,VHC [9,14,18].
Lavage et/ou désinfection — Après le retrait des gants, entre deux patients, deux activités.
des mains. — Des fiches techniques doivent décrire la technique à utiliser dans chaque cas.
Port des gants. — Si risque de contact avec du sang, ou tout autre produit d’origine humaine,
les muqueuses ou la peau lésée du patient, notamment à l’occasion de soins
Les gants doivent être à risque de piqûre (hémoculture, pose et dépose de voie veineuse, chambres
changés entre deux patients, implantables, prélèvements sanguins...) et lors de la manipulation de tubes
deux activités. de prélèvements biologiques, linge et matériels souillés...
ET
— lors de tous soins, lorsque les mains du soignant comportent des lésions.
Port de surblouses, lunettes, — Si les soins ou manipulations exposent à un risque de projection ou d’aéro-
masques. solisation de sang, ou tout autre produit d’origine humaine (aspiration,
endoscopie, actes opératoires, autopsie, manipulation de matériel et
linge souillés...).
Matériel souillé. — Matériel piquant/tranchant à usage unique : ne pas recapuchonner les ai-
guilles, ne pas les désadapter à la main, déposer immédiatement après usage,
sans manipulation, ce matériel dans un conteneur adapté, situé au plus près
du soin, et dont le niveau maximal de remplissage est vérifié.
— Matériel réutilisable : manipuler avec précautions le matériel souillé par
du sang ou tout autre produit d’origine humaine.
Surfaces souillées. — Nettoyer et désinfecter avec désinfectant approprié les surfaces souillées
par des projections ou aérosolisation de sang, ou tout autre produit d’origine
humaine.
Transport de prélèvements — Les prélèvements biologiques, le linge et instruments souillés par du sang
biologiques, de linge et de ou tout autre produit d’origine humaine doivent être transportés dans un
matériel souillés. emballage étanche, fermé.
Si contact avec du sang ou — Après piqûre, blessure : lavage et antisepsie au niveau de la plaie.
liquide biologique.* — Après projection sur muqueuse (conjonctive) : rinçage abondant.
* Circulaire DGS/DH/DRT/DSS n° 98-228 du 9 avril 1998 relative aux recommandations de mise en oeuvre d’un traitement anti-rétroviral après exposition au risque
de transmission du VIH.
Les précautions doivent être prises pour tout sujet hospitalisé ou ambulatoire quel
que soit son statut sérologique (non connu, en cours, voire sérologie négative).
40
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 42
PERSONNEL.
— Se laver les mains avant et après chaque soin et chaque acte technique.
— Port de gants à usage unique, stériles ou non stériles selon le cas,
■ pour tout contact avec :
- sang, liquides biologiques,
- muqueuse saine ou lésée,
— matériel souillé par sang et liquides biologiques,
— literie souillée,
— serviettes hygiéniques, lochies,
— drain, lame, redon,
— toute exploration sanglante.
■ pour prendre le nouveau-né à l'expulsion et avant la toilette,
(+ champ par mesure de sécurité).
■ port de gants systématique en cas de lésion cutanée même minime chez le
personnel.
Ces gants seront jetés immédiatement après le geste, avec les déchets à risque biologique.
■ Pour les interventions chirurgicales, le port d'une double paire de gants diminue le
risque de transmission. Certains auteurs recommandent le changement de gants au
bout de 2 heures si l'intervention est de longue durée.
— Lors des soins ou des manipulations exposant à des projections de sang ou de
liquides biologiques comme [20] :
— chirurgie,
— rupture artificielle des membranes,
— expulsion,
— section du cordon,
— délivrance,
— aspiration trachéale.
En 2005, sur 6 973 AES recensées, une sage femme est victime 169 fois d’un AES (dont 33
projections et 38 piqûres au cours d’une réfection d’épisiotomie).
Mettre en plus :
tablier plastique à usage unique pour les accouchements, sarrau, blouse de protection,
masque de protection de soins ou masque chirurgical,
masque à visière ou lunettes de protection.
— Se servir d'une poche à usage unique à mettre sous la parturiente, qui permet de
recueillir tous les écoulements et le placenta ; cette poche suivra la filière d’élimination
des déchets à risque biologique.
— Les échantillons prélevés dans des flacons hermétiques, adressés aux différents
laboratoires seront transportés dans des sacs plastique de protection (mettre les bons
dans une enveloppe à part ou dans une pochette à deux compartiments).
— Utiliser de préférence du matériel de sécurité.
— Déposer immédiatement après usage les objets « piquants/coupants » dans des
conteneurs adaptés, stables, résistant à la perforation, avec système de fermeture
inviolable disposés à proximité [19].
— Pour l'équipe chirurgicale, suivre les recommandations techniques décrites dans le
BEH n° 40/1993 [8].
41
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 43
b) L'évaluation des risques infectieux sera faite aussitôt après par un médecin :
— soit le médecin référent de l'établissement pour la prophylaxie,
— soit le médecin du travail,
— soit le médecin responsable des urgences de l'établissement ou du Service
Accueil Urgences le plus proche.
Cette évaluation repose sur les examens suivants :
— la sévérité de l'exposition,
— la nature du liquide biologique responsable,
— le statut sérologique et clinique du patient-source.
42
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 44
Bibliographie
1. DOMART M, HAMIDI K, ANTONA D, ABITEBOUL D. et coll.
Risque professionnel d'hépatite C chez le personnel de santé. B.E.H., 1995, 45 : 198 -9
2. AGUT H
Les virus transmissibles par le sang. Et l'Hygiène, Bulletin, 1996, 46 : 2-3
3. LOT F, MIGUERERES B, ABITEBOUL D
Contaminations professionnelles par le VIH et le VHC en France chez le personnel de santé.
Le point au 31 décembre 2004. BEH, 2005 ; 23
4. MANDELBROT L, PARIS-LLADO et coll.
L'infection VIH chez les femmes enceintes en France métropolitaine dans le réseau sentinelle de
maternités 1987-1993. B.E.H., 1996, 38 : 167-8
5. ASSOCIATION FRANÇAISE POUR L'ÉTUDE DU FOIE, SOCIÉTÉ NATIONALE FRANÇAISE DE GASTRO-
ENTÉROLOGIE, ASSOCIATION FRANÇAISE DE CHIRURGIE HÉPATO-BILIAIRE ET TRANSPLANTATION
Conférence de consensus, Paris, 16 & 17 janvier 1997
6. DESENCLOS JC, DUBOIS F, COUTURIER E. et coll.
Estimation du nombre de sujets infectés par le V.H.C. en France, 1994-1995. B.E.H., 1996, 5 : 22-3
7. DUVAL O, POURILIAI S, COMPAGNON F, BOUVET E
Risques professionnels, attitudes et prévention vis à vis des virus H.I.V. et Hépatites B et C dans
un service d'urgences S.M.U.R.. B.E.H., 1994, 51 : 241-3
8. ANTONA D, JOHANET H, ABITEBOUL D, BOUVET F, et le G.E.R.E.S.
Expositions accidentelles au sang au bloc opératoire. B.E.H., 1993, 40 : 183 - 5
9. CIRCULAIRE DGS/DH/DRT n° 98-228 du 09-04-98
10. VILDE JL
Infections par le VIH et les virus HB et HC / Protection du personnel soignant et des patients
Bulletin de l'Ordre des Médecins, 1994, Nov. 3-5
11. ROUDOT-THORAVAL F, PAWLOTSKY JM, DHUMEAUX D
Epidémiologie et morbidité du virus de l'hépatite C en France. B.E.H. 1996 -5 : 20-21
12. ABITEBOUL D, ANTONA D, DESCAMPS JM, BOUVET E et le G.E.R.E.S.
Procédures à risque d'exposition au sang pour le personne infirmier. B.E.H., 1993, 43 : 195 - 9
13. ROBERT O
Conduite à tenir face à un risque de contamination par le VIH. Nouvelles recommandations. Hygiene’s 1993
14. CIRCULAIRE DGS/DH/98/249 du 20-04-98 relative à la prévention de la transmission d’agents
infectieux véhiculés par le sang ou les liquides biologiques.
15. CIRCULAIRE n°96-4785 du 2 septembre 1995 portant sur la sécurité des dispositifs auto-piqueurs
utilisés dans la détermination de la glycémie capillaire et risque potentiel de contamination par
voie sanguine
16. Note d'information DGS/DH/DRT n° 666 du 28/10/1996 relative à la Conduite à tenir pour la pro-
phylaxie d'une contamination par le VIH, en cas d'accident avec exposition au sang ou à un autre
liquide biologique chez les professionnels de santé
17. PERNET M, ABITEBOUL D, BOUVET E
Critères de choix des nouveaux dispositifs de sécurité dans la prévention des AES.
Et l'Hygiène, Bulletin n° 46, 1996 ; 6
18. SOCIÉTÉ FRANÇAISE HYGIÈNE HOSPITALIÈRE - CTIN
Isolement septique 1998
19. ABITEBOUL D, BOUVET E, FLEURY L. et coll.
Objets piquants/tranchants : le choix d'un conteneur. TS, 1996 ; 10 : 48-51
20. VINCENT-BOULETREAU A,
Les accidents d’exposition au sang chez les sages-femmes. Enquête épidémiologique 2005
43
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 45
Chapitre 5 Fiche 7
Bonnes pratiques de base
INTRODUCTION
Bien que la part jouée par l’environnement dans la survenue des infections nosocomiales ne
soit pas clairement quantifiée, l’entretien des locaux fait partie des bonnes pratiques d’hy-
giène en milieu hospitalier et particulièrement en secteur obstétrical où le risque infectieux
est élevé du fait de :
— la présence de sang et autres produits biologiques,
— la gravité des infections pour le foetus et le nouveau-né,
— le caractère invasif et souvent urgent des actes réalisés.
Le lien qui existait auparavant entre la désinfection obligatoire et les maladies à déclaration
obligatoire a été supprimé par la loi n°2004-806 du 9 août 2004. Cette désinfection est
désormais réservée aux cas « nécessaires » en raison du caractère transmissible des infections
ou des facteurs de risque d’acquisition des infections. Les procédés à utiliser seront alors vali-
dés par l’AFSSAPS [1].
44
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 46
Critères d’efficacité.
Le code des marchés publics fait obligation d’utiliser des produits dont l’efficacité est évaluée
par les normes AFNOR. Etant donné les risques liés au sang et à la charge protéique rencontrée
sont recommandés pour les zones 2, 3, et 4 des produits dD et D ayant les normes AFNOR EN de
— Bactéricidie.
— Fongicidie.
N.B. : pour toutes les surfaces en contact avec les aliments (réfrigérateurs, guéridons de
transport des biberons, etc....), les produits de nettoyage doivent être :
■ homologués par le Ministère de l’Agriculture, c’est-à-dire efficaces selon les normes
AFNOR EN. Il est recommandé d’exiger au minimum les normes de :
— Bactéricidie .
— Fongicidie .
■ par ailleurs, les composants doivent appartenir à une liste positive de produits com-
patibles (non toxiques) pour contact alimentaire [2].
Présentation.
La centrale de distribution ou diluteur (type proportionnel volumétrique) parait être la solu-
tion la moins coûteuse et la plus séduisante tant pour l’exactitude de la dilution que pour le
personnel. Viennent ensuite par ordre de choix décroissant : le sachet dose et le sachet
soluble. Les bidons sans diluteur sont à éliminer.
45
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 47
NETTOYAGE BIONETTOYAGE
1 temps 3 temps
d dD d d = détergent
rinçage à l’eau dD = détergent désinfectant
D D = Désinfectant
4. La technique de nettoyage.
Elle doit satisfaire aux objectifs définis : non contaminante, efficace et faisable en termes
d’ergonomie, de temps et de coût.
Sont à proscrire les méthodes qui utilisent le même matériel et la même solution de nettoya-
ge pour plusieurs locaux, de même que celles produisant des particules aériennes ou liquides
(balayage à sec, aspiration sans filtres, lustrage avec des monobrosses, en présence de patients).
5. Le matériel.
Le choix se fait en fonction de la technique (humide, individualisée) et de l’obligation de
désinfecter ce matériel après chaque emploi.
46
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 48
L’entretien.
— Après chaque local :
jeter les textiles à usage unique ou laver en blanchisserie, à haute température les
textiles recyclables évacués en sacs imperméables.
— Le soir :
Bionettoyage (dD) par immersion ou application d’un textile sur le reste du maté-
riel d’entretien (chariot, seaux, supports, etc.).
6. Les protocoles.
Les protocoles sont à rédiger de façon consensuelle avec les équipes d’encadrement et de ter-
rain. Ces protocoles doivent être évalués en termes d’efficacité et de faisabilité et appliqués
par l’ensemble du personnel d’entretien (y compris celui des entreprises extérieures).
7. Le personnel d’entretien.
Le choix du type de personnel.
L’entreprise extérieure est souvent un choix économique qui est à réserver aux zones à
moindre risque (1, peut-être 2). Par contre, dans les zones 3 et 4, il semble souhaitable de
privilégier le personnel hospitalier, spécialisé, stable, formé et sensibilisé au risque biolo-
gique.
La formation.
Souvent peu conscient du risque lié à sa fonction pour lui-même et l’environnement, ce per-
sonnel doit être formé dès le recrutement. Il doit être encadré en permanence et bénéficier
d’une formation en développant :
— la notion de risque biologique,
— les moyens de sa prévention (tenue vestimentaire, hygiène des mains, techniques
de nettoyage).
8. Les contrôles.
Des contrôles périodiques peuvent être proposés, dont le but principal est de maintenir au
long cours l’effort et la motivation du personnel. On vérifiera simultanément :
— l’observance du protocole au moyen d’un audit de pratiques et de moyens,
— la propreté visuelle,
— la propreté biologique en jugeant de la conformité des prélèvements microbiolo-
giques de surface aux valeurs seuils retenues [4].
CONCLUSION
Même s’il est difficile de mesurer la part de l’environnement dans la surve-
nue des infections nosocomiales, obtenir des locaux biologiquement pro-
pres, c’est offrir au personnel soignant un plateau technique de qualité pour
des soins de qualité.
47
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 49
Bibliographie
1. ANONYME
Article L3114-1 du Code de la santé Publique modifié par la loi du 9 août 2004 relative à la
politique de santé publique (article 22, paragraphe III)
2. ANONYME
Arrêté du 5 avril 1991 (J.O. du 18 mai 1991) modifiant et complétant l’arrêté du 27 octobre
1975 relatif aux produits de nettoyage du matériel pouvant se trouver au contact des denrées
alimentaires.
3. C-CLIN SUD-OUEST
Entretien des locaux des établissements de soins, avril 2005.
48
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 50
Chapitre 5 Fiche 8
Bonnes pratiques de base
Pour les dispositifs médicaux, il faut distinguer le matériel à usage unique d'une part, et le
matériel réutilisable d'autre part.
Selon la destination du matériel, on exigera qu'il soit propre, désinfecté ou stérile. On peut
classer les instruments selon le niveau de risque, en critiques, semi-critiques ou non-critiques.
Tableau I
Classement des dispositifs médicaux selon le risque [1].
* Désinfection de haut niveau en cas d’impossibilité d’appliquer un procédé de stérilisation et s’il n’existe pas de dispositif
à usage unique stérile.
** La stérilisation, bien qu’elle soit d’activité supérieure au minimum requis, est une solution ergonomique et sûre chaque
fois qu’elle est possible. Elle facilite de plus le stockage du matériel.
49
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 51
Tableau II
Niveaux de traitement requis et résistance des
microorganismes à la désinfection.
▼
Fungi
▼ ▼
Bactéries végétatives Désinfection de bas niveau.
▼
Virus de taille moyenne et virus
lipidiques (ex. : VIH)
1. Pré-désinfection.
C’est le premier traitement à effectuer sur les objets et matériels souillés par des matières
organiques dans le but de diminuer la population des micro-organismes et de faciliter le net-
toyage ultérieur.
Le matériel devra être immergé dans une solution impérativement détergente, éventuelle-
ment bactéricide, le plus rapidement possible après utilisation et le plus près possible du
lieu d’utilisation.
Le matériel ayant servi, devra être mis à tremper immédiatement après usage dans un déter-
gent-désinfectant, afin de protéger le personnel et éviter la contamination de l'environne-
ment. La présence d'un détergent servira à décoller le sang et autres salissures, le désinfec-
tant à neutraliser les germes.
50
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 52
2. Nettoyage et rinçage.
L’objectif du nettoyage est d’éliminer les salissures (notamment les matières organiques : pus,
sang, sécrétions...) et donc de réduire simultanément le nombre de micro-organismes présents.
Cette phase de traitement est primordiable car on ne peut désinfecter ou stériliser que
ce qui est propre au départ.
Après trempage, le matériel sera brossé, nettoyé, puis rincé abondamment à l'eau du réseau.
Pour ce faire, le personnel affecté à cette tâche, portant des gants longs et épais, ouvrira les
articulations des instruments afin d'éviter toute zone d'ombre, empêchant un bon nettoyage.
Pendant cette opération, il portera également des lunettes de protection qui seront désinfec-
tées aussi souvent que nécessaire et au moins une fois par jour, et un tablier plastique à usage
unique.
Le bain de pré-désinfectant sera changé aussi souvent que possible, et au bloc opératoire
après chaque intervention.
Dans certains cas, il faudra pratiquer un double nettoyage (risque prion et acte à risque, cir-
culaire n°138) [15].
Les bacs de trempage seront nettoyés et désinfectés tous les jours à la fin de l'activité opé-
ratoire.
L'utilisation de machines à laver et à désinfecter les instruments avec un cycle détergent et
une montée thermique (80°C et plus), permet de supprimer cette phase de trempage à condi-
tion de mettre les instruments immédiatement dans la machine ; la machine sera placée
directement à la sortie du bloc, les instruments souillés étant mis directement dans les paniers
de la machine.
Les appareils à ultrasons ne désinfectent pas, mais sont particulièrement intéressants pour
décoller les souillures sur les pinces à biopsie et autres instruments délicats et difficiles à net-
toyer. Ils seront remplis avec une solution détergente-désinfectante pour faire tremper les
instruments.
Le rinçage se fera à l’eau du réseau après ces premières phases. Le respect de ces phases pré-
liminaires conditionnera le résultat terminal de la stérilisation ou de la désinfection.
— Soit le matériel est non critique, dans ce cas on peut se contenter de cette phase de net-
toyage-désinfection dans un détergent-désinfectant, il s’agit d’une désinfection de bas niveau.
— Soit le matériel est thermostable (semi-critique ou critique) et requiert une désinfec-
tion de niveau intermédiaire ou de haut niveau, il peut être orienté vers la stérilisation.
— Soit le matériel est semi-critique et thermosensible et requiert une désinfection de
niveau intermédiaire. Celle-ci peut se faire par trempage désinfectant dans un produit
adapté ayant une activité bactéricide, fongicide, virucide et mycobactéricide.
— Soit le matériel est critique mais thermosensible, et requiert une désinfection de haut niveau.
Celle-ci sera effectuée par une désinfection chimique à l’aide d’un produit adapté qui
doit avoir une activité bactéricide, fongicide, virucide et mycobactéricide et sporicide.
51
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 53
Tableau III
Cycle de traitement du matériel médico-chirurgical.
(En dehors des cas de risque de Maladie de Creutzfeld Jakob, auxquels cas il faudra se reporter à la circulaire n°138 [22]).
MATERIEL SOUILLE
▼
Pré désinfection
TREMPAGE IMMEDIAT dans un détergent-désinfectant
▼
NETTOYAGE
▼
RINCAGE EAU DU RESEAU
▼ ▼ ▼
MATERIEL PROPRE
MATERIEL MATERIEL
THERMOSTABLE THERMOSENSIBLE (UTILISATION
IMMEDIATE OU
DIFFEREE)
▼ ▼
STERILISATION DESINFECTION
VAPEUR D’EAU CHIMIQUE PAR
TREMPAGE
DESINFECTANT
EAU STERILE
▼
Selon EAU FILTREE
▼
RINÇAGE
niveau
FINAL exigé EAU DU RESEAU
3. Désinfection.
Opération au résultat momentané permettant d’éliminer ou de tuer les micro-organismes et / ou
d’inactiver les virus indésirables portés par des milieux inertes contaminés, en fonction des
objectifs fixés. Le résultat de cette opération est limité aux micro-organismes présents au
moment de l’opération et ne protège pas d’une contamination ultérieure.
La désinfection se fait par trempage dans un produit ayant les activités antimicrobiennes
prouvées, la durée du trempage est fonction de l’activité recherchée et tiendra compte des
instructions du fabricant et de la législation en cours dans le domaine.
Les produits utilisables pour la désinfection de niveau intermédiaire ou de haut niveau sont
soit le glutaraldédyde (trempage de 20 minutes pour la désinfection de niveau intermédiaire
et de 1h à 3h ou plus selon le produit pour la désinfection de haut niveau), soit l’acide péra-
cétique (durée selon les recommandations du fabricant et / ou la liste positive SFHH et les
groupes de produits de la circulaire n°138).
La qualité de l’eau de rinçage final est fonction du niveau requis.
52
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 54
4. Stérilisation.
La stérilisation est un procédé visant à rendre stérile une charge (Norme NF EN 285).
La stérilité est l’état de ce qui est exempt de microorganismes viables (Norme NF EN 556 exi-
gences pour les dispositifs médicaux étiquetés « stériles »).
L’autoclave (vapeur d’eau sous pression) est de loin l’appareil le plus fiable, c’est le procédé
de choix et de première intention.
On utilisera toujours la température la plus élevée compatible avec le matériel.
Exemple : linge et instruments ==> 134 °C 18 min.*
5. Recommandations générales.
— Le matériel lavé sera examiné soigneusement avant le conditionnement.
— Les instruments neufs doivent être nettoyés avant la première stérilisation.
— Le matériel stérile est stocké dans un local propre et protégé, sans être rangé serré
ou tassé, ce qui pourrait nuire à l’intégrité de l’emballage. Il est également pri-
mordial de bien gérer le stock du matériel stérile.
Avant l’utilisation d’un sachet stérile, il est indispensable de vérifier l’intégrité de l’emballa-
ge et la date de stérilisation.
La conservation de l’état stérile est fonction de la qualité de l’emballage et des condi-
tion de stockage.
53
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 55
Bibliographie
1. CTIN. Guide de bonnes pratiques de désinfection 1998
2. Liste positive des désinfectants, publication annuelle SFHH, HYGIENES et Site Internet de
la SFHH : http://www.sfhh.net/
3. Stérilisateurs à la vapeur d'eau pour charges à protection perméable. Guide des Bonnes
pratiques de Stérilisation / Commission Centrale des Marchés. Journal Officiel 1993, 5708
4. Directive 93/42/CEE du 14 juin 1993 relative aux dispositifs médicaux
5. Fiches de Stérilisation. Hygiène’s 1997, n° hors série
6. La stérilisation en milieu hospitalier. Ouvrage collectif CEFH, 3ème édition, 2001
7. Guide pour la décontamination, le nettoyage et la stérilisation des instruments de
chirurgie. Edition Afnor 1992
8. Guide de désinfection et stérilisation. Ouvrage collectif, Masson 2003
9. pr. norme EN ISO 15883 Laveurs-désinfecteurs : draft CEN/TC WG8 (version sept.02)
10. pr. norme EN ISO 15883-1 : exigences générales, définition, essais : concerne tous les
laveurs désinfecteurs
11. pr. norme EN ISO 15883-2 : instruments chirurgicaux, équipements anesthésiques, ...
donc peut s’appliquer aux accessoires des endoscopes pouvant être stérilisés
12. pr. norme EN ISO 15883-3 : lave-bassins thermiques
13. pr. norme EN ISO 15883-4 : exigences générales et essais pour les laveurs désinfecteurs
utilisant la désinfection chimique pour les endoscopes thermosensibles
14. Circulaire DGS/SQ 3, DGS/PH 2-DH/EM 1 n°51 du 29 décembre 1994 relative à l’utilisation
des dispositifs médicaux stériles à usage unique dans les établissements de santé publics
et privés
15. Circulaire DGH/DH/E2 n°138 du 14 mars 2001 relative aux précautions à observer lors des
soins en vue de réduire les risques de transmission d’agents transmissibles non conven-
tionnels.
16. Circulaire DGS/DHO n°645 du 29 décembre 2000 relative à l’organisation de la lutte
contre les infections nosocomiales dans les établissements de santé
17. Circulaire DES/DH n°98/249 du 20 avril 1998 relative à la prévention de la transmission
d’agents infectieux véhiculés par le sang ou les liquides biologiques lors des soins dans les
établissements de santé
18. Lettre circulaire 98-7262 du 15 juillet 1998 relative à la sécurité sanitaire des dispositifs
médicaux
19. Circulaire DGS/DH du 20 octobre 1997 relative à la stérilisation des dispositifs médicaux
dans les établissements de santé
20. Lettre circulaire n°973573 du 1 mai 1997 ayant pour objet la mise en place du système
national de matériovigilance
21. Décret n°95-1000 du 6 septembre 1995 portant code de déontologie médicale
22. AFSSA Recommandations pour la préparation et la conservation des biberons. Juillet 2005
54
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 56
Chapitre 5 Fiche 9
Bonnes pratiques de base
Le linge en maternité.
La contamination fréquente caractérise le linge qui a été utilisé dans les ser-
vices hospitaliers et tout particulièrement en maternité.
Elle est due à la présence de micro-organismes résistants pouvant survivre plusieurs heures
ou plusieurs jours dans le linge sale, tels que Staphylococcus aureus, les entérobactéries, les
virus des hépatites B ou C, dans le linge souillé de sang.
Ces germes et virus font courir des risques réels et sont un des maillons de
l'infection hospitalière.
— Risques d'infection pour l'accouchée et son nouveau-né. conjonctivites,
55
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 57
— Le choix du matériau du sac à linge est important car de son étanchéité dépend
la contamination ou non par les micro-organismes contenus dans le linge sale.
Les sacs en polyester coton lessivés en même temps que le linge sale ont souvent
la faveur. On a proposé aussi un matériau hydrosoluble assez onéreux.
— Les sacs à linge sale seront fermés et stockés dans un local conçu à cet usage, net-
toyé quotidiennement, convenablement aéré et fermé. L'implantation de ce local
doit être étudiée pour éviter au maximum l'intrication des malades avec le circuit
du linge propre, des chariots de repas ou de soins.
Quel est le circuit du linge propre et quels sont les problèmes rencontrés ?
Le circuit de retour du linge propre est superposable à celui étudié pour le linge sale.
■ De la blanchisserie à la lingerie relais.
Le linge propre doit être «filmé» de façon automatique en sortie de calandre pour ne pas se
recontaminer lors de son transport. Le film polyester est microperforé pour éviter la conden-
sation.
■ De la lingerie relais au service.
A l'arrivée à l'hôpital, l'idéal semble être représenté actuellement par la répartition immédia-
te du linge propre dans des armoires à linge roulantes, affectées chacune à un service donné.
Lorsque le transport est fait dans des chariots, ceux-ci doivent être rigoureusement réservés
au linge propre et fermés. Au niveau du service, on doit alors disposer d'une lingerie com-
portant des placards fermés. Armoires à linge roulantes, chariots de transport du linge propre,
placards à linge doivent être nettoyés et désinfectés.
■La stérilisation du linge.
Elle ne concerne que celui destiné aux blocs opératoires et aux salles d’accouchement.
Le linge propre subit un nouveau tri, une nouvelle vérification, est empaqueté sous double
emballage et autoclavé. (On utilise du linge stérile à usage unique, de plus en plus souvent).
56
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 58
Chapitre 5 Fiche 10
Bonnes pratiques de base
Bibliographie
1. Recommandations pratiques pour la gestion des déchets des établissements de santé
D.R.A.S.S. Rhône-Alpes. Comité Technique Régional de l'Environnement Hospitalier, 1994
5. CTIN
Guide «Elimination des déchets d’activités de soins» 1999
7. Circulaire DH/S12-DGS/VS3 n°554 du 1er septembre 1998 relative à la collecte des objets
piquants, tranchants, souillés
58
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 60
Chapitre 6
Bonnes pratiques de soins.
L'évolution des techniques obstétricales est associée à la multiplication des soins, des
gestes et des prélèvements, chez la mère et l'enfant. Chacun de ces gestes techniques
peut être l'occasion d'acquisition d'infection nosocomiale.
L'objectif de ce chapitre de "bonnes pratiques de soins" est de rappeler, pour
quelques gestes spécifiques à la spécialité qui sont classiquement associés à des
infections nosocomiales, les mesures de prévention validées. Le lecteur ne trouvera
pas ici de "fiches techniques" directement utilisables, mais un outil pour rédiger ses
propres fiches, avec l'aide des ressources locales (CLIN, équipe opérationnelle d'hy-
giène hospitalière...) et du chapitre sur la rédaction et la mise en place de nouvelles
procédures, à la fin de ce guide .
Pour les autres soins, communs avec d'autres spécialités, l'équipe d'obstétrique doit
travailler avec les autres services, sous la responsabilité du CLIN local. Dans ce domai-
ne, de nombreux documents ont été publiés [1,2].
A ces fiches s'adjoignent des fiches plus succinctes pour servir de base à la rédaction des
conseils d'éducation sanitaire à l'intention des parturientes.
59
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 61
Bibliographie
1. CONSEIL SUPÉRIEUR D'HYGIÈNE PUBLIQUE DE FRANCE
100 recommandations pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales BEH 1999
2. GIRARD R, FABRY J, MONNET D et al.
Guide technique d'hygiène hospitalière CCLIN Sud-Est Lyon Version 1-1993, Version 2-2005
60
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 62
Chapitre 6 Fiche 1
Bonnes pratiques de soins au cours de la grossesse
Niveau
Les points importants Pourquoi ?
de validation
Lors d’un nouvel achat de sondes ■ Prévention de
d’échographie, on choisira les sondes la contamination croisée.
« immergeables ».
■ La sonde d’échographie 3
endovaginale doit être recouverte
d’une protection à usage unique,
non stérile, lors de son utilisation.
Cette protection sera stérile, en
cas d’ouverture de l’oeuf.
Il serait souhaitable d’utiliser une
protection peu coûteuse du même
type pour la sonde d’échographie
abdominale. 1
■ Les sondes d’échographie
endovaginale et abdominale
doivent être désinfectées*
entre 2 patientes, même si elles
sont protégées.
— On utilisera des produits ■ Prévention de
adaptés et à activité la contamination croisée.
désinfectante prouvée.
Recommandations
*Chaque établissement doit faire valider le protocole de nettoyage désinfectant des
sondes d’échographie par un spécialiste en hygiène hospitalière et/ou le CLIN de l’éta-
blissement. Ce protocole doit décrire les opérations entre deux patients et en fin de
séquence d’utilisation du matériel et de ses accessoires.
Chapitre 6 Fiche 2
Bonnes pratiques de soins
Chapitre 6 Fiche 3
Bonnes pratiques de soins au cours de la grossesse
Niveau
Les points importants Pourquoi ? de validation
Avant tout geste endo-utérin, il importe ■ Risque infectieux élevé.
de dépister un état infectieux éventuel.
63
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 65
Chapitre 6 Fiche 4
Bonnes pratiques de soins au cours de la grossesse
Niveau
Les points importants Pourquoi ? de validation
Avant tout geste endo-utérin, il importe ■ Risque élevé d' infection 1
de dépister un état infectieux éventuel. endo-utérine.
64
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 66
Chapitre 6 Fiche 5
Bonnes pratiques de soins
Niveau
Les points importants Pourquoi ? de validation
Avant tout geste d’interruption de ■ Risque infectieux élevé. 1
grossesse, il importe de dépister un état
infectieux éventuel.
65
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 67
Chapitre 6 Fiche 6
Bonnes pratiques de soins au cours de la grossesse
Chapitre 6 Fiche 7
Bonnes pratiques de soins au bloc obstétrical
Chapitre 6 Fiche 8
Bonnes pratiques de soins au bloc obstétrical
Attention :
le coton en vrac est à proscrire
Chapitre 6 Fiche 9
Bonnes pratiques de soins au bloc obstétrical
Chapitre 6 Fiche 10
Bonnes pratiques de soins en bloc obstétrical
68
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 70
Chapitre 6 Fiche 11
Bonnes pratiques de soins au bloc obstétrical
Niveau
Les points importants Pourquoi ? de validation
— La sage-femme ou le médecin 1
pratiquent un lavage simple ou
une désinfection par friction
des mains avant le geste.
— Ils portent des gants à usage
unique non stériles.
— La préparation vulvopérinéale 1
comporte une antisepsie
vulvopérinéale en 4 temps
(Fiche n˚2).
— Après le geste, la sage-femme ou 1
le médecin réalisent un lavage
simple ou une désinfection par
friction des mains
Niveau
Les points importants Pourquoi ? de validation
— La sage-femme ou le médecin — Risque infectieux 1
pratiquent un lavage simple ou
une désinfection par friction
des mains.
— Ils portent un masque à viscière ou — Risque de projections dans 1
un masque + lunettes les yeux des opérateurs
— Ils utilisent : 1
des gants stériles
un anniotome à usage unique stérile
69
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 71
Chapitre 6 Fiche 12
Bonnes pratiques de soins au bloc obstétrical
SUTURE PERINEALE.
Niveau
Les points importants Pourquoi ? de validation
— Pour les mains et la tenue, on ■ Risque d’infection du site 1
applique les mêmes recommandations opératoire.
que pour l'épisiotomie.
— L’opérateur réalise une antisepsie 1
vulvopérinéale en 4 temps (Fiche n˚2) :
puis il pratique une 2ème application
d'antiseptique.
— Il utilise des champs stériles et du
matériel stérile réservé.
— Il procède au geste technique. ■ Risque élevé de piqûre
— En fin de geste, une toilette vulvo- pour le personnel :
périnéale (Fiche n˚8) est effectuée. ce geste est la première
cause d’AES chez la 1
— Le matériel de suture doit être sage-femme, lorsqu’elle
éliminé dans un conteneur adapté. tire l’aiguille de suture à
— La serviette hygiénique sera « propre » la main, au lieu d’utiliser
(emballage unitaire) mais non stérile. une pince
70
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 72
Chapitre 6 Fiche 13
Bonnes pratiques de soins au bloc obstétrical
Niveau
Les points importants Pourquoi ? de validation
— Recouvrir les cheveux de la
parturiente avec une charlotte en
non tissé.
Référence : http://www.sfhh.net/telechargement/cc_risqueinfectieux_long.pdf
71
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 73
Chapitre 6 Fiche 14
Bonnes pratiques de soins au bloc obstétrical
Niveau
Les points importants Pourquoi ? de validation
— DA et RU sont des gestes aseptiques ■ Risque élevé d'endométrite. 1
— DA et RU nécessitent une antisepsie 1
vulvopérinéale en 4 temps
(Fiche n˚2).
72
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 74
Chapitre 6 Fiche 15
Bonnes pratiques de soins au bloc obstétrical
Niveau
Les points importants Pourquoi ? de validation
— Le sondage urinaire est un geste ■ Risque élevé d’infection 1
aseptique. urinaire.
— LE SYSTÈME DE DRAINAGE VÉSICAL
CLOS EST INDISPENSABLE :
connecter la sonde et le sac collecteur
et monter l’ensemble sonde-sac collecteur.
— Le sac n’est jamais déconnecté de la
sonde : il doit être en position déclive.
73
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 75
Chapitre 6 Fiche 16
Bonnes pratiques de soins au bloc obstétrical
Niveau
Les points importants Pourquoi ? de validation
— La tenue de l’opérateur est la tenue 2
du bloc ou de salle de naissance.
* NB : les sondes auto ou prélubrifiées sont moins traumatisantes et certains modèles sont
munis d’un sac collecteur intégré à usage unique.
74
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 76
Chapitre 6 Fiche 17
Bonnes pratiques de soins au bloc obstétrical
Niveau
Les points importants Pourquoi ? de validation
— La pose d’un cathéter veineux ■ Risque infectieux. 1
périphérique nécessite une
antisepsie cutanée en 5 temps
(Fiche n˚2).
Référence : http://www.sfhh.net/telechargement/recommandations_catheters_2.pdf
75
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 77
Chapitre 6 Fiche 18
Bonnes pratiques de soins au bloc obstétrical
Niveau
Les points importants Pourquoi ? de validation
— Recouvrir les cheveux de la 3
parturiente avec une charlotte en
non tissé.
76
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 78
Chapitre 6 Fiche 19
Bonnes pratiques de soins au bloc obstétrical
Niveau
Les points importants Pourquoi ? de validation
— Enlever les gants d’accouchement ■ Eviter de contaminer 3
(si la sage-femme ayant réalisé l’enfant.
l’accouchement s’occupe du nouveau-né).
* Si on « raccourcit » le cordon :
— antisepsie du cordon,
— utiliser une paire de ciseaux stériles,
en emballage unitaire,
— on ne peut réutiliser la paire de ciseaux
qui a servi à la 1ère section du cordon,
— ni utiliser une lame de bistouri, dangereuse pour
le bébé et le soignant.
77
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 79
Chapitre 6 Fiche 20
Bonnes pratiques de soins en suites de naissance
Niveau
Les points importants Pourquoi ? de validation
— La sage-femme s’assure chaque jour
de l’état du périnée et de la nature
des pertes.
— Elle évalue les possibilités de
la patiente à réaliser sa toilette et à
aller se doucher dès que possible.
ATTENTION
— Ne pas utiliser du matériel en
conditionnement collectif.
— Ne pas utiliser des flacons de
savon grand format.
— Ne pas utiliser de pommade sur
la suture périnéale car elle favorise
la macération et l’infection.
78
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 80
Chapitre 6 Fiche 21
Bonnes pratiques de soins en suites de naissance
— ON PEUT PROPOSER LE
« NON-PANSEMENT » ET, ALORS,
FAIRE QUOTIDIENNEMENT UNE
SURVEILLANCE DE LA CICATRICE.
79
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 81
Chapitre 6 Fiche 22
Bonnes pratiques de soins en suites de naissance
Niveau
Les points importants Pourquoi ? de validation
— La mère pratique avant la tétée ■ Risque infectieux pour 1
un lavage simple ou une désinfection le bébé.
par friction des mains.
Après la tétée :
— rinçage et séchage soigneux des seins.
ATTENTION : ne pas utiliser un gant de toilette personnel pour nettoyer les seins
avant la tétée (risque de contamination).
— Si utilisation de coquilles (ou coupelles) : JETER LE LAIT RECUEILLI
(lait contaminé).
— Si utilisation de « protège mammelons » et / ou de coquille :
nettoyage désinfectant soigneux du matériel,
autoclavage lorsque cela est possible.
80
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 82
CHAPITRE 6 Fiche 23
Bonnes pratiques de soins en suites de naissance
81
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 83
CHAPITRE 6 Fiche 24
Bonnes pratiques de soins en suites de naissance
ALLAITEMENT ARTIFICIEL.
Biberonnerie centrale.
On utilise :
— des biberons recyclables ou à usage unique,
— de l’eau filtrée : de préférence à l’eau en bouteille pour la reconstitution du lait.
— Soit, on utilise un flacon par enfant et la mère l’emporte à domicile (conservation 1 mois).
— Soit, on se procure auprès de l’industriel des pipettes à usage unique, disponibles sur
simple demande.
— C’est ce dernier dispositif que l’on doit privilégier pour l’administration de Vitamine K,
per os.
82
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 84
Chapitre 6 Fiche 25
Bonnes pratiques de soins en suites de naissance
UTILISATION DU TIRE-LAIT.
Niveau
Les points importants Pourquoi ? de validation
On utilise : ■ Le lait doit être prélevé le
— un biberon stérile, plus proprement possible.
— une téterelle (tulipe) stérile ou à Il peut être donné tel
usage unique. quel au bébé. 2
— Après utilisation, ■ Prévention des infections
tout le matériel doit être démonté, du nouveau-né.
nettoyé et stérilisé.
Son stockage doit être réalisé dans
l’ OFFICE ALIMENTAIRE BEBE.
83
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 85
Chapitre 6 Fiche 26
Bonnes pratiques de soins en suites de naissance
TOILETTE DU NOUVEAU-NE.
— L’idéal est que la mère réalise elle-même la toilette de son nouveau-né dans sa chambre.
Pour cela :
— elle apprend à se laver les mains avant et après le soin,
— elle apprend la façon de procéder à la toilette du bébé et elle pratique un nettoyage
désinfectant de la table à langer, si cette table à langer sert à 2 bébés (chambre à 2
lits). On privilégiera l’achat de 2 coussins à langer, dans ce cas-là. On ne recommande
pas le change du bébé dans son berceau.
ATTENTION
— Ne jamais nettoyer le siège avant le visage : risque de contamination oculaire
par des germes fécaux.
— Faire la toilette génitale
de la vulve vers l’anus pour
prévenir le risque
d’infection urinaire chez
les petites filles.
— Ne pas utiliser du coton
en « vrac » pour
la toilette,
souvent contaminé.
— Ne pas déconditionner
les changes complets.
— Ne pas laisser un enfant
seul sur une table
à langer car risque de chute grave.
84
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 86
Chapitre 6 Fiche 27
Bonnes pratiques de soins en suites de naissance
SOINS DU CORDON :
Prévention des infections du cordon.
Niveau
Les points importants Pourquoi ? de validation
— Une désinfection par friction 1
des mains est nécessaire avant
et après le soin.
On utilise :
— des compresses stériles, 1
— 1 ampoule unidose de 2
l’antiseptique choisi en accord
avec le CLIN de l’établissement pour
l’antisepsie du cordon :
- Biseptine® ou Amukine® pour les
prématurés
- Biseptine®, Amukine® ou Dakin
Cooper® stabilisé
pour les nouveau-nés.
Référence : SFHH Guide des bonnes pratiques de l’antisepsie chez l’enfant. 2007
Nous mettrons, à part, le texte concernant les enfants décédés avant la déclaration de naissance.
Circulaire DHOS/E4/DGS/DACS/DGCL n°2001-576 du 30-11-01 relative à l’enregistrement à l’état
civil et la prise en charge des enfants décédés avant la déclaration de naissance.
85
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 87
Chapitre 6 Fiche 28
Bonnes pratiques de soins en suites de naissance
PRELEVEMENTS AU NOUVEAU-NÉ.
Niveau de
Les points importants Pourquoi ? validation
— Les prélèvements sanguins et/ou ■ Risque infectieux élevé 1
urinaires sont réalisés en limitant
l’agressivité du geste et en respectant
une antisepsie rigoureuse.
On utilise :
— du matériel de prélèvement et des 1
tampons stériles,
— un antiseptique choisi en accord avec 1
le pédiatre et le CLIN de l’établissement,
— un pansement adhésif stérile. 1
— La sage-femme réalise une désinfection ■ Risque de contamination 1
par friction des mains. pour le personnel.
— Elle porte des gants non stériles à
usage unique.
— Il faut privilégier les prélèvements ■ Préserver le capital 2
veineux au niveau de la main. veineux de l’enfant en
— Dans le cas contraire, on pratique la respectant les veines
microméthode au talon. du pli du coude.
— Une antisepsie cutanée en 2 temps
(Fiche n˚2) est réalisée.
On préfère une épicrânienne et une
seringue à une aiguille seule.
— On met un pansement adhésif stérile.
Pour une ponction au talon :
- utiliser des lancettes, adaptées
au volume du pied de l’enfant.
— La carte destinée à recevoir les gouttes ■ Le stockage et les
de sang pour le test de Guthrie ne manipulations des cartes
doit en AUCUN CAS être appliquée sur d’examen peuvent être
le talon de l’enfant, mais la goutte contaminants.
de sang doit couler sur une face
et traverser le buvard.
— Ne pas serrer le talon avec une trop
forte pression.
L’utilisation préalable de pommade Le «malaxage » du talon
anesthésiante est possible, sans gêner est inutile si le pied est
l’antisepsie ultérieure. saisi correctement :
il est, de plus, dangereux
Dans le cas d’hémoculture, le préleveur : et douloureux.
— met un masque et des gants stériles,
— utilise un champ de table stérile,
Le matériel de prélèvement doit être éliminé ■ Risque élevé de piqûres 1
immédiatement dans un conteneur adapté. pour le personnel.
86
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 88
Chapitre 6 Fiche 29
Bonnes pratiques de soins en suites de naissance
ALIMENTATION DE L’ACCOUCHEE.
On dispose :
— de chariots de repas adaptés "chaud-froid"
qui seront nettoyés et désinfectés
quotidiennement avec un détergent désinfectant
agréé pour l’usage alimentaire,
— d’un réfrigérateur exclusivement réservé à
l’alimentation des patientes qui sera nettoyé et
désinfecté de façon hebdomadaire avec un
détergent désinfectant agréé pour l’usage alimentaire.
— Pour la vaisselle, le lavage en machine est
conseillé.
Fontaines réfrigérées :
— On demandera la fiche d’entretien au CLIN.
** Arrêté du 29 septembre 1997 fixant les conditions d’hygiène applicables dans les
établissements de restauration collective à caractère social.
87
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 89
Chapitre 7
Architecture et conception des locaux.
Quels sont les principes de base à respecter en cas de rénovation ou de conception des
locaux en maternité ?
88
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 90
89
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 91
Bibliographie
1. COTEREHOS - DRASS 1997 - DRASS Rhône-Alpes - 107, rue Servient - LYON 3ème
Guide « Architecture et hygiène - Conception et rénovation des unités de soins »
3. CNEH 1995
Les blocs opératoires : « Conception et rénovation »
90
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 92
Chapitre 8
Précautions complémentaires en maternité et situations
à risque infectieux ou épidémique.
(On utilisait, autrefois, le terme « isolement » qui pouvait être « septique » ou « protecteur ». Actuellement on réser-
ve le terme « isolement » à l’isolement protecteur et on a remplacé l’isolement septique par « précautions complé-
mentaires » : « contact », « gouttelettes » et « air » ).
Les situations où il faut mettre en oeuvre des mesures de précautions complémentaires sont
rares en maternité. Il convient cependant de ne pas méconnaître ces situations afin d'éviter
les risques d'épidémies. Par ailleurs, il est utile de rappeler la conception actuelle de l'isole-
ment, conception selon laquelle des mesures techniques ponctuelles -les précautions com-
plémentaires- viennent renforcer un panel de mesures de base : les précautions standard
(Chapitre 5, fiche 6).
Les précautions complémentaires sont efficaces si elles sont décidées précocement, si elles
font appel aux moyens utiles, en excluant les moyens superflus, et si elles sont observées par
tous, grâce à des moyens d'information performants. Le signalement des mesures à respecter
sur la porte de la chambre (sans mentionner le diagnostic, pour respecter la confidentialité)
concourt à un meilleur respect de ces précautions.
L’isolement protecteur.
Il répond à une situation particulière : la protection d'une patiente ou d'un nouveau-né immu-
nodéprimé. Devant une telle situation, il faut faire appel aux conseils du service qui suit habi-
tuellement la patiente ou à l'équipe d'hygiène.
Annexes.
— Tableau 1 : Streptocoque bêta hémolytique du groupe A en maternité [1,4,5,6,7,8,12].
— Tableau 2 : Staphylocoque doré en maternité (Staphylococcus aureus) [1,4,5,9,10,16].
— Tableau 3 : Nouveau-né de mère VIH+ ou Ag Hbs+ ou Hbc+ [13].
— Tableau 4 : Varicelle en maternité [1].
— Tableau 5 : Rotavirus en maternité [1].
— Tableau 6 : Herpès en maternité [14].
92
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 94
Bibliographie
1. SFHH/CTIN
L’isolement septique à l'hôpital. Guide 1998
2. CDC PREVENTION OF PERINATAL GROUP B STREPTOCOCCAL DISEASE
A Public Health Perspective MMWR, 1996; 45: RR7
3. ANAES
Prévention anténatale du risque infectieux bactérien précoce ( Recommandations pour la
pratique clinique 2001).
4. BRUCKER G, REGNIER B
CCLIN Interrégion Paris Nord. Conduite à tenir devant une épidémie d’infections
nosocomiales
5. MARTONE WJ, JARVIS WR, CULVER DH, HALEY RW
« Incidence and nature of endemic and epidemic nosocomial infection »
in Bennett J.V., Brachman P.S. Hospital Infection. Little Brown Co eds 1992
London UK p.577
6. CALENDRIER VACCINAL 2007 BEH 2007 ; 31-32 : 277
7. SCHLEGEL L, BOUVET A
Streptococcae in Precis de Bactériologie Clinique. J. Freney et al. ESKA 2000 ; 42 : 834-890
8. DHOS - CTINILS - CONSEIL SUPÉRIEUR D’HYGIÈNE PUBLIQUE DE FRANCE
Guide pour la prévention et l’investigation des infections hospitalières à Streptococcus
pyogenes. Novembre 2006
9. BRUN Y, BES M
Staphylococcus in Precis de Bactériologie Clinique. J. Freney et al. ESKA 2000 ; 40 : 783-830
10. TISSOT GUERRAZ F, TIGAUD S, GRANDO J et coll.
Staphylococcal pustulosis due to an exfoliatin-producting Staphylococcus aureus strain
occurring as an epidemic in a neonatology department. Nouv. Dermatol., 1990 ; 9 : 182 -3
11. CTIN
Recommandations pour la maîtrise de la diffusion des bactéries multirésistantes aux
antibiotiques dans les établissements de santé 1999
12. SFHH Conseil scientifique du 20 avril 2005
Avis : port du masque et infection à Streptocoque du groupe A en maternité
13. YENI P.
Prise en charge médicale des personnes affectées par le VIH. Edition Flammarion 2006
14. SOCIÉTÉ FRANCAISE DE DERMATOLOGIE. ANAES
Prise en charge de l’herpès cutanéo-muqueux chez le sujet immuno-compétent 2001
15. CONFÉRENCE D’EXPERTS
Prévention de la transmission croisée (en cours de finalisation) 2008
16. LECOQ M, SIMON I, SIRE C, TISSOT-GUERRAZ F, FOURNIER L, AHO S, NOBLOT G,
REVERDYM E, FRANCOISE M
Path. Biol. 2001 ; 49 : 16-22
93
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 95
Annexes Chapitre 8
Précautions standard et
complémentaires
Conduite à tenir.
Tableau 1
Streptocoque bêta hémolytique du groupe A
en maternité [1,4,5,6,7,8].
Infections Origine de Conduite à tenir dès les
nosocomiales l’infection premiers cas
N.B. - Il faut insister ici sur l’importance médicolégale des prélèvements bactériologiques
à l’admission de la mère en fonction des signes cliniques (ex : prélèvement de gorge si
dysphagie...). (Chapitre 6 - Fiche 7).
94
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 96
Annexes Chapitre 8
Précautions standard et
complémentaires
Conduite à tenir.
Tableau 2
Staphylocoque doré en maternité
(Staphylococcus aureus) [1,4,5,9,10].
Chapitre 8 Chapitre 8
Précautions standard et
complémentaires
Conduite à tenir.
Tableau 3
Nouveau-né de mère VIH + ou Ag Hbs + ou Hbc +.
Risque infectieux Conduite à tenir
95
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 97
Annexes Chapitre 8
Précautions standard et
complémentaires
Conduite à tenir.
Tableau 4
Varicelle en maternité [1].
96
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 98
▼ ▼
Exposition possible Aucune exposition possible
▼
Antécédent de varicelle
▼ ▼
Antécédent négatif Antécédent positif
ou inconnu
▼ ▼
Sérologie Pas de suivi
▼ ▼
Immun. Non immun.
▼ ▼
Pas de suivi « Eviction »
suivi pendant 21 jours
97
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 99
Annexes Chapitre 8
Précautions standard et
complémentaires
Conduite à tenir.
Tableau 5
Rotavirus en maternité : virus très résistant [1].
2. Insister sur :
- lavage des mains +++
(avec dérivés iodés),
- nettoyage désinfectant du
Gastroentérites chez pèse-bébé et de la table à langer
le nouveau-né ■ Porteur parmi entre chaque bébé.
le personnel ou
les accouchées. 3. Précautions « contact » :
- pas de prise de température rectale,
- élimination immédiate des changes
à usage unique directement dans
le sac poubelle,
- s’occuper du bébé infecté en
dernier.
Chapitre 8 Chapitre 8
Précautions standard et
complémentaires
Conduite à tenir.
Tableau 6
Herpès en maternité.
Risque infectieux Conduite à tenir
— Herpès labial chez un membre du L’écarter des soins aux enfants, tant que les
personnel. vésicules sont présentes ou si ce n’est pas
possible, port du masque rigoureux. MAINS+++
Chapitre 9
Concevoir, mettre en oeuvre,
évaluer une procédure.
Une procédure est un ensemble de règles qui définissent à un moment donné l’ensemble des
actions unitaires d’une tâche, d’un geste technique.
1. Objectif.
La procédure décrit, formalise, guide, informe les acteurs d’un savoir-faire rassemblant des
normes de qualité.
Elle donne du sens à des gestes techniques, à des activités diverses.
Elle rassemble, recentre les acteurs autour d’objectifs communs et collectifs.
Elle rend les pratiques homogènes.
2. Conception.
La procédure est élaborée par un groupe de personnes qui comprend les utilisateurs, les per-
sonnes chargées de l’approvisionnement et éventuellement des experts (en prévention des IN
par exemple). Plusieurs étapes sont nécessaires à son élaboration.
Première étape.
Un groupe volontaire de l’unité de travail se constitue et fixe les buts, les phases et le calen-
drier de réalisation de la procédure. Un coordonnateur est désigné.
Deuxième étape.
L’analyse de l’existant doit intégrer l’organisation du travail, l’environnement architectural, les
moyens existants, le niveau d’activité, le degré d’urgence dans lequel se déroulent les tâches,
le niveau de compréhension des acteurs. La conception de la procédure prend en compte tous
ces paramètres.
Troisième étape.
Le groupe recherche dans la littérature les études publiées et les normes de qualité connues
et validées. Il identifie ainsi les pratiques dangereuses à éviter et les pratiques validées à
mettre en oeuvre.
Rédaction.
La procédure est rédigée par une ou plusieurs personnes, le rédacteur signe et date la procé-
dure. Elle est vérifiée par un ou des experts, testée par les services utilisateurs et validée par
le CLIN. Elle se présentera sous forme de fiches techniques, au contenu clair, simple, déga-
geant les principes de base.
IL SERA ECRIT CE QUE L’ON DOIT FAIRE ET POURQUOI ON DOIT LE FAIRE.
Toutes les fiches techniques seront rédigées selon un même schéma pour en faciliter la lec-
ture et la mémorisation. Apparaîtront le secteur d’activité, les professionnels concernés,
l’identification et la signature des rédacteurs, des vérificateurs et approbateurs, les dates de
rédaction et de validation, les numérotations des versions successives.
99
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 101
3. Mise en oeuvre.
Le groupe concepteur de la procédure la présente et l’explique aux différents membres de
l’équipe de travail.
Les principes énoncés seront :
— ECRIRE CE QUE L’ON A FAIT
— FAIRE CE QUE L’ON A ECRIT
— EVALUER CE QUI EST FAIT
Le coordonnateur accompagne la mise en place de la procédure.
4. Evaluation.
Toute procédure doit être périodiquement évaluée dans son application et sa faisabilité.
L’ANAES, puis l’HAS a rédigé de nombreux guides d’évaluation professionnelle, largement dis-
ponibles.
Cette évaluation permet une mise à jour permanente. Elle repose, pour les procédures en rela-
tion avec le risque d’infection nosocomiale, sur la surveillance épidémiologique et sur les
audits de pratiques.
Bibliographie
1. BUCH JENSEN P.
Guide d’interprétation des normes ISO 9000, AFNOR Ed. PARIS 1993
3. ANAES
L’audit clinique. Bases méthodologiques de l’évaluation des pratiques professionnelles
04/1999 ; 1-26
4. HAS
Evaluation des pratiques professionnelles (EPP) en établissement de santé. 15 Juin 2007
100
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 102
Annexes
Décrets concernant le « rôle propre » des sages femmes, IDE, ASD
et auxiliaires puéricultrices.
— BRÜCKER G et coll.
Guide AP-HP : “ Aspergilloses invasives nosocomiales et travaux hospitaliers ”
— AFFSA
Recommandations d’hygiène pour la préparation et la conservation des biberons.
Juillet 2005
101
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 103
Annexes
Fiche type de recueil des données
Surveillance épidémiologique des IN en maternité
102
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 104
Annexes
Avis de la Société Française d’Hygiène Hospitalière
La survenue d’un nouveau décès, en relation avec une infection à Streptocoque du groupe A,
chez une accouchée, nous conduit à rappeler que :
B. Le port d’un masque chirurgical* est indispensable pour toute personne (sage-femme ou
accoucheur) réalisant un accouchement par voie basse.
— Dès la rupture des membranes
— Dans toute maternité d’établissement public ou privé ou lors des accouchements
réalisés à domicile
C. Le port de masque chirurgical est également requis dès la rupture des membranes pour
tout geste obstétrical (toucher vaginal, prélèvement vaginal...)
* Voir Guide SFHH 2003 « Prévention et surveillance des infections nosocomiales en maternité »
(téléchargeable sur le site SFHH)
103
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 105
104
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 106
Adresses Utiles
Haute Autorité de Santé
HSA - IDMIN
Mission d’information et de développement de la médiation sur les infections nosocomiales
CTINILS
Président : Dr. B. GRANDBASTIEN
Service d’Hygiène Hospitalière
CHU Lille
INVS
Président : Pr. G. BRUCKER
St-Maurice
Société Française d'Hygiène Hospitalière
Président : Dr. J. HAJJAR
Service d’Hygiène Hospitalière
Centre Hospitalier de Valence
Association Française de Normalisation
Tour Europe - PARIS LA DEFENSE
Association des Pharmaciens Hospitaliers de l'Ile de France
Secrétariat : Mme Postaire
Hôpital Necker - Enfants Malades - PARIS
Centres de Coordination de la Lutte contre les Infections Nosocomiales
Est : Pr P. HARTMANN
CHU de Nancy
Ouest : Pr B. LEJEUNE
CHU de Brest
Paris-Nord : Pr P. ASTAGNEAU
Facuté des Cordeliers de Paris
Sud-Est : Pr. J. FABRY
CHU de Lyon
Sud-Ouest : Dr P. PARNEIX
CHU de BORDEAUX
Société Française des Infirmiers, Infirmières en Hygiène Hospitalière
Présidente : Mme C. CHEMORIN
CHU de Lyon
Quelques Sites :
— http: //infonosocomiale.fr
— PRODHYBASE : http: //prodhybase.chu-lyon.fr
— RESEAU MATER DU SUD-EST : http://cclin-sudest.chu-lyon.fr/reseaux/mater/mater.htm
— SOCIETE FRANCAISE D’HYGIENE HOSPITALIERE : http://www.sfhh.net
http://www.sfhh.net/telechargement/recommandations_catheters_2.pdf
http://www.sfhh.net/telechargement/recommandations_antisepsieenfant.pdf
http://www.sfhh.net/telechargement/recommandations_LPD2007.pdf
http://www.sfhh.net/telechargement/cc_risqueinfectieux_long.pdf
http://www.sfhh.net/telechargement/recommandations_avis2005.pdf
— http://www.infectiologie.com/site/medias/_documents/consensus/iun02-long.pdf
105
Intérieur Guide 2008 7/10/08 11:00 Page 108
107
Couverture Guide 2008
7/10/08
11:03
Page 1