Armee Française TTA150 Titre03 Le Formateur
Armee Française TTA150 Titre03 Le Formateur
Armee Française TTA150 Titre03 Le Formateur
TTA 150
ÉTAT-MAJOR DE L’ARMÉE DE TERRE
CoFAT
TITRE III
RÔLE DU FORMATEUR
SOMMAIRE
Avant-propos ...................................................................................................... 3
Le but du présent titre est d'indiquer quels sont les procédés pédago-
giques actuellement en vigueur dans l'armée de terre. Les sous-officiers et
les gradés qui sont appelés à passer une partie importante de leur carrière
à « faire de l'instruction » doivent les appliquer et donc bien les connaître
afin de les adapter à leur propre personnalité.
Tout formateur doit d'abord prendre conscience de la finalité de son
action : obtenir des personnels de leur unité qu'ils soient techniquement et
physiquement capables de servir efficacement en temps de paix et de
remplir leur mission avec succès en temps de guerre.
*
* *
On trouvera dans ce titre non seulement un cours à apprendre en vue
des examens aux différents niveaux, mais aussi un guide auquel tout gradé
chargé d'instruire pourra se reporter.
Car l'acte d'instruire n'est jamais simple répétition. Il est en perpétuelle
adaptation et l'écueil le plus certain consisterait à imiter la forme d'ensei-
gnement que l'on a soi-même reçu alors que la matière à enseigner, les
résultats à obtenir et la psychologie des élèves sont forcément différents.
Ce texte comporte plusieurs chapitres :
– au chapitre premier, sera étudié l'acte d'instruire d'une manière générale ;
– au chapitre ll, sera analysée la situation pédagogique à rechercher
(CPO-PPO-PMG) ;
– au chapitre lll, la préparation d'une séance est indiquée dans ses
grandes lignes ;
– le chapitre IV est consacré à la présentation des attitudes pédago-
giques ;
– le chapitre V présente les outils du formateur.
L'art d'instruire n'est pas affaire de niveau : il y a, au contraire, conti-
nuité entre les activités élémentaires d'instruction que l'on demande à un
jeune gradé et la responsabilité de chef de section qu'il pourra ensuite être
appelé à assumer.
Il conviendra tout au long de l'étude de se référer :
– au Manuel de pédagogie militaire (TTA 193) ;
– au Manuel de mise en œuvre du processus des missions globales
(TTA 153) ;
– à la notice de pédagogie télévisuelle dans l'armée de terre (EMAT).
CHAPITRE 1
5
Instruction, formation, éducation sont trois notions indisso-
ciables.
La combinaison harmonieuse de l'instruction et de l'éduca-
tion est seule susceptible de provoquer au niveau des individus
et des groupes ; ce changement décisif de leurs capacités qui
constitue l'objectif de toute FORMATION.
2. LE PHÉNOMÈNE L'instruction n'est pas une fin en soi, elle n'a d'intérêt que si
INSTRUCTION elle est efficace et son efficacité dépend en premier lieu de
l'effort consenti par l'élève pour s'instruire. Cet effort est condi-
tionné par la qualité de la communication entre l'instructeur et
lui, et plus généralement par la bonne adéquation entre le mes-
sage à faire passer, l'attitude de l'instructeur et les dispositions
de l'élève.
펂
MOBILISER
FAIRE AGIR
6
4. LE GROUPE Le véritable « terrain » de l'instruction n'est pas tant l'élève
que le groupe d'élèves. À de rares exceptions près, en effet,
c'est à des groupes que les formateurs auront affaire.
Or, il se trouve que les groupes spontanés de jeunes ayant
le même âge et les mêmes goûts ont pris de notre temps une
grande importance tandis que décroît l'influence des groupes
humains traditionnels : quartier, famille, école, village. Bien sou-
vent, le jeune soldat s'est habitué à vivre dans de tels groupes :
il y trouve même une grande part des satisfactions qu'il
éprouve ; cette situation n'est pas sans avantage pour un for-
mateur.
펂
qu'individu sont valables pour le groupe :
MOBILISER
donc FAIRE PARTICIPER
FAIRE AGIR
7
Toutefois, le formateur a maintenant affaire à un jeu de
forces créant des effets de groupe et son action n'est plus fon-
dée sur les seules psychologies individuelles.
Afin de mener à bien sa mission, le formateur doit respec-
ter les principes définis ci-dessous.
5. LES SIX PRINCIPES Ces six principes doivent guider tous les cadres ayant des res-
DE BASE ponsabilités pédagogiques, à quelque échelon qu'ils se trouvent.
DE L’ACTION Leur application doit être totale ; c'est la condition absolu-
PÉDAGOGIQUE ment indispensable du succès de leur action.
Partir du connu.
Toute instruction doit être conduite en tenant compte des
connaissances antérieurement acquises.
8
Contrôler l'instruction.
Il faut contrôler que l'élève reçoit, comprend, retient.
Reçoit : observation de l'attitude.
Comprend : interrogations, restitutions, applications.
Retient : mêmes procédés de contrôle.
Il s'agit de contrôler l'instruction, souvent par le biais du
contrôle de l'élève. Le formateur peut ainsi évaluer les résultats
de son action et rechercher les améliorations nécessaires.
Le manuel de pédagogie militaire TTA 193 donne différents
procédés de contrôle.
6. SPÉCIFICITÉ
DU FORMATEUR
MILITAIRE
61. Rôle technique Quel que soit son degré d'initiative, le formateur doit tou-
jours passer par trois opérations essentielles :
– la préparation (primordiale)
– l'organisation
– la conduite
펂 de l'instruction
FORMATION MILITAIRE
ÉDUCATION INSTRUCTION
Vouloir combattre Savoir combattre
ADHÉSION + COHÉSION
COMMUNICATION
B) L'EXPRESSION.
À ce stade on peut dissocier deux éléments ; ce que dit
l'émetteur, c'est-à-dire le contenu verbal de son message et la
manière dont il le dit. En effet l'expression de la même phrase
peut être très différente selon la voix, l'élocution, la présence
physique de l'émetteur, ses gestes, son regard...
9
Le message ne passe pas seulement par les mots ; il s'ex-
prime dans les gestes, l'expression du visage, la posture, l’appa-
rence physique, la tonalité de la voix, éléments que l'on maîtrise
encore moins bien que le langage et dont le code est ambigu.
C) LA TRANSMISSION.
Le message est donc émis et transmis au récepteur dans les
conditions matérielles de leur rencontre (dans un entretien en tête-
à-tête, face à une classe d'élèves, dans un local déterminé, etc.).
D) LA PERCEPTION.
C'est la première étape de l'arrivée du message au niveau
du récepteur : celui-ci reçoit le message « brut ».
E) LA COMPRÉHENSION.
Le récepteur élabore sa propre représentation de ce que
l'émetteur lui a transmis ; s'il y a langage commun, le message
peut être compris tel qu'il a été émis, mais le récepteur peut
également l'interpréter différemment.
F) L'ACCEPTATION.
Après le stage de la compréhension « intellectuelle » de ce
qui a été reçu, intervient celui de l'acceptation par le récep-
teur ; on ne comprend que ce qu'on veut comprendre.
G) LA MÉMORISATION.
Enfin, ce message doit être mémorisé par le récepteur. Au-delà
de la compréhension de ce qui est émis s'opère une sélection.
10
Le tableau suivant résume les déperditions du message à
travers les différentes phases de la communication.
ÉMISSION RÉCEPTION
Intention Expression Transmissions Perception Compréhension Acceptation Mémorisation
73. L’information La simple émission d'un message ne suffit pas, il est néces-
en retour saire tant pour l’élève que pour le formateur de recevoir une
information « en retour ».
Prenons un exemple à partir d'une situation pédagogique
nécessitant un apprentissage gestuel.
Le formateur va transmettre une information à l'élève
nécessitant de la part de celui-ci une action.
Dans un premier temps : l’élève va faire savoir en retour
au formateur qu'il a bien reçu le message et va effectuer le
geste demandé, c'est l'action-réponse.
Dans un deuxième temps : le formateur va fournir une infor-
mation retour : l’appréciation du geste ou de l'action demandée.
81. Mobiliser Mobiliser des élèves autour d'un thème d'étude ou d'une
mission concrète à accomplir, revient toujours à :
– s'assurer que le sujet est bien ajusté au niveau du groupe
(et au besoin à apporter l'information préalable néces-
saire pour qu'il en soit ainsi) ;
– faire clairement percevoir le but visé qui doit être attractif ;
– fixer l'échéance de l'étude ou de la mission ;
– amener le groupe à prendre la mesure de l'effort à four-
nir, dans le délai imparti et avec les moyens consentis.
11
– si les performances visées font l'objet de tests ou de
contrôles annoncés à l'avance ;
– la répartition des séances en salle et des séances sur le
terrain est toujours à moduler en fonction du sujet d'étude
ou de la mission, selon la part relative des connaissances
et des savoir-faire à acquérir. Mais à cet égard, se rap-
peler toujours « qu’on ne sait bien que ce qu’on sait bien
faire » ;
– l’attribution des moyens fait aussi partie de cette SITUA-
TION d'instruction au sein de laquelle vont évoluer en
étroite coopération les FORMATEURS, les personnels à ins-
truire. Elle fait l'objet de prévisions attentives. L'impact de
l'audiovisuel est à souligner avec force ;
– il paraît superflu d'insister davantage sur l'importance de
cette ORGANISATION préalable de l'instruction à tous les
niveaux, même les plus modestes.
La participation des intéressés dépend d'elle autant que de
l'attitude du formateur dans la conduite proprement dite des
séances.
12
CHAPITRE 2
13
L'application du CPO impose au chef le RESPECT DU
SUBORDONNÉ, d'où
NÉCESSITÉ connaître son niveau, ses contraintes et ses
possibilités ;
contrôler.
15. Résumons Sous forme de tableau les principes qui animent le style de
commandement actuel :
– mieux être ;
– compréhension ;
– information ; OBÉISSANCE ACTIVE
– considération ; DISCIPLINAIRE
– justice ;
– dignité.
QUALITÉ
DU FORMATEUR
– EXEMPLARITÉ
– COMPÉTENCE
– FORCE DE CARACTÈRE
– CONNAISSANCE DES HOMMES
14
gestion ; elle s'applique aussi bien à des objectifs collectifs qu'à des
objectifs individuels (connaissances, techniques, comportement...).
Les pages qui suivent montrent un exemple de pédagogie
participative par objectif particulier, complètement formalisé,
appliqué à la préparation au combat des petites unités : le pro-
cessus des missions globales.
15
Ce sont :
– le contrat d'objectif, définition de la mission type ;
– la préparation par des cadres
– la prise en compte = déroulement de la
– les apprentissages mission globale ;
– la restitution globale
– l’épreuve opérationnelle, rendez-vous sur objectif.
CONTRAT D’OBJECTIF.
16
À cet effet, il BÂTIT la mission globale en y associant ses
cadres :
– ce qui revient à « concrétiser » sa mission type en un scé-
nario de manœuvre de son échelon, c'est-à-dire pro-
grammé suivant les grandes phases, mais sans qu'y soient
explicitement définis les divers rôles collectifs et individuels ;
– et ce qui entraîne une remise à niveau des cadres pour
les « armer » en vue de leur action de formateur et de
chef.
PRÉPARATION.
17
PRISE EN COMPTE
LES APPRENTISSAGES
18
Mise à l’eau du module PFM
avant accouplement…
RESTITUTION GLOBALE
19
346. L'épreuve opérationnelle.
À partir de la « mission type » du contrat, mais sur un thème
différent de la mission globale, le capitaine FAIT VIVRE une véri-
table situation de combat (chef compris) à la cellule de base.
Celle-ci est ainsi placée dans une ambiance de rigueur et
d'imprévu où chacun RÉAGIT en s'engageant à fond dans l'exé-
cution de la mission.
À cette occasion, le capitaine juge les capacités de la
cellule.
ÉPREUVE OPÉRATIONNELLE
LA MISSION GLOBALE La mission globale est bien une mission de combat (1) qui,
comme telle, doit être poursuivie malgré difficultés et obstacles,
serait-ce le manque de moyens. Toutefois, elle se différencie
d'une mission normale de combat : elle s'exécute sur un terrain
reconnu et contre un ennemi bien caractérisé.
En pratique, elle se présente aux exécutants comme une
action collective, déjà concrétisée par le chef en un scénario :
– qui donne les grandes phases ;
– mais dont il revient à la cellule de base d'expliciter les
divers rôles puis d'apprendre à jouer successivement
chaque phase avant de s'exercer à restituer toute la
manœuvre.
(1) Le terme de « mission de combat » s'entend ici dans son sens le plus
large de mission à remplir dans le cadre normal d'emploi au combat. Cette
définition recouvre donc, suivant les armes, des actions aussi diverses que :
réduire une résistance, équiper un itinéraire, construire un pont, reconnaître et
équiper une position de tir, mettre en œuvre un centre de transmissions,
remettre un matériel en état, assurer la sûreté d'un PC ou d'un bivouac, etc.
20
Il s'agit donc d'une action d'instruction qui impose de faire
converger tous les apprentissages tactiques et techniques vers
un seul but opérationnel : la restitution d'un scénario de
manœuvre.
Une telle mission mérite bien d'être appelée globale :
– elle constitue une œuvre entière à réaliser, à partir d'un
projet de solution qu'il faut appliquer ;
– elle polarise tous les apprentissages techniques et tac-
tiques sur la restitution à réussir ;
– elle requiert la participation de tous les membres de la
cellule.
35. GRADÉS Ils ont pris leur part à la préparation (§ 32) et sont associés
ET SOUS-OFFICIERS à toutes les phases du déroulement de la mission globale sous
DANS LA MISSION la direction du chef de la cellule de base.
GLOBALE
Prise en compte La mise dans l'ambiance par document ou témoignage ne
fait pas toujours appel à eux de manière directe, mais leur rôle
est essentiel, aux trois stades suivants :
– l’étude du terrain : dès que la vue d'ensemble est ache-
vée, la cellule de base éclate en petits éléments qui vont
étudier de près le terrain sous la conduite des gradés.
Cette étude se réalise sous forme de petits problèmes
concrets, les « problèmes-terrain » qui ont pour but d'inci-
ter les élèves à se mettre le terrain « dans les yeux et dans
les jambes ». Par exemple, temps nécessaire pour aller de
A en B, point d'où l'on peut voir l'adversaire, peut-on aller
de C à D sans être vu ? etc. ;
– le décorticage : les hommes y découvrent ce qu'il leur faut
acquérir pour remplir la mission ; les gradés de la cellule ont
à se faire conseillers techniques, chacun d'eux ayant une
« spécialité » (tir, topographie, camouflage, etc.) dont il assu-
rera l'instruction pour les différentes équipes de la cellule de
base et pour cette mission globale. Lors de la séance, il
doit donner les précisions sur l'apprentissage qu'il assurera,
durée nécessaire, moyens, sorties sur le terrain, etc. ;
– établissement des programmes et emplois du temps :
chaque gradé veille à ce que son apprentissage y soit
bien inclus et que les conditions de son déroulement
soient bien respectées.
Apprentissage Les jeunes sous-officiers et gradés doivent à la fois :
– assurer en tant que moniteurs les apprentissages dont ils
ont la charge pour toute la cellule de base ;
– surtout assurer l'instruction collective du groupe ou de
l'équipage dont ils sont responsables ;
– suivre de près les progrès de l'équipe ou groupe dont ils
sont responsables et le contrôler pour toutes les spéciali-
tés lors des restitutions partielles.
Les apprentissages dans la mission globale sont de deux
ordres : technique et tactique :
– technique : c'est celui de la mise en œuvre d'un maté-
riel ou de gestes, voire de réflexes ; pour pouvoir être
absolument fiable, il doit être répété jusqu'au « drill » ;
– tactique : c'est celui de l'utilisation au combat de la tech-
nique déjà acquise ; il doit être assez poussé pour être
exécuté, sans erreur ni hésitation, dans des situations
diverses et de plus en plus imprévues.
21
Formation Pour que les gradés sachent trouver leur place dans l'en-
semble que constitue une mission globale, ils doivent maîtriser le
problème de la compétence technique et de l'autorité.
C'est affaire de formation, donc de pelotons d'élèves gra-
dés et d'écoles.
Ceux-ci doivent mener leurs élèves gradés ou sous-officiers
par quatre phases, afin qu'ils connaissent leur rôle :
– vivre une mission globale ;
– réfléchir sur les savoir-faire nécessaires au gradé ;
– acquérir ces savoir-faire pédagogiques ;
– appliquer ces savoir-faire dans des exercices contrôlés par
les formateurs.
22
CHAPITRE 3
ÉTAPES CONTENU
23
ÉTAPES CONTENU
(1) Il s’agit d’effectuer un travail sur l’erreur avec les élèves pour en
déterminer la cause puis d’adapter l’instruction afin de les faire disparaître.
À la fin de la séance :
Qualité du bon emplace- Le bilan des connaissances Interroger.
ment. ci-dessus.
24
62. Conduite
TEMPS SÉQUENCE MATIÈRE À ENSEIGNER PÉDAGOGIE
de la séance
10’ Présentation de l’ob- Propagation des Informer.
jectif + éventuelle- ondes MF en ligne
ment information- droite, à l’image
clé. d’un signal lumineux.
30’ Sur un terrain donné, Savoir trouver prati- Faire chercher.
recherche des bons quement un bon N’intervenir que pour :
emplacements. emplacement : – sécurité ;
– sur un point haut ; – information complé-
– à distance des mentaire ;
masques. – imprévus.
10’ Solutions et conclusions. Les 2 points ci-dessus Mettre en ordre les
complétés par éloi- apports du groupe :
gnement des lignes – informer ;
électriques. – conclure.
40’ Épreuve et contrôle. S’entraîner à choisir Rechercher en sous-
des emplacements groupe, dans un cadre
satisfaisants aux trois tactique, en temps
conditions ci-dessus. limité, sur un terrain
nouveau.
Critique (bien ou mal).
Total
1 h 30
25
CHAPITRE 4
BUT RECHERCHÉ Approfondir les quatre attitudes clés dont joue le formateur
ET DONNÉES (informer, interroger, démontrer, faire chercher). Comprendre
ESSENTIELLES comment elles s'appliquent, à quoi elles aboutissent et sur quoi
se fondent les conseils pédagogiques donnés à leur propos.
1. L’ATTENTION
26
Cette dernière demande un effort, assez facilement consenti
au début, lorsque les élèves ont été convenablement mobilisés,
mais cet effort doit être soutenu et engendre une certaine fatigue.
C'est le formateur qui doit les garder dans ce mouvement,
en adoptant opportunément les attitudes appropriées.
On sait déjà qu'il peut informer, interroger, démontrer ou
faire chercher.
Pour informer, il montre, expose, explique, les élèves regar-
dent et écoutent.
Lorsqu'il interroge, il fait participer ses hommes en paroles ;
ces derniers participent davantage lorsque le formateur
démontre, parce qu'ils ont à exécuter, donc à agir.
Et leur participation est totale lorsqu'ils se voient poser un
problème complet auquel ils doivent chercher et appliquer
ensemble une solution, c'est-à-dire lorsqu'on les fait chercher.
Il s'agit maintenant d'étudier le comportement de l'instruc-
teur dans chacune de ces actions.
27
ATTITUDE INFORMER
FICHE DU FORMATEUR
BUT A ATTENDRE
22. Application Toute notion nouvelle présentée dans un exposé peut être
considérée comme perdue si elle n'a pas été rencontrée à nou-
veau, au plus tard dans la demi-journée suivante. Cette ren-
contre peut prendre des formes diverses mais elle est essentielle
pour la fixation de la nouvelle connaissance dans la mémoire.
28
Elle peut être provoquée de deux manières :
– interrogation de contrôle : elle vérifie que les élèves ont
retenu la notion, et donc suppose qu'ils l'ont apprise ;
– exercice d'application : il peut être théorique (ex. pro-
blème de mathématiques) ou pratique (ex. règle du code
de la route à respecter en école de conduite).
Le choix de l'une ou l'autre est fonction de l'utilisation finale
de la connaissance nouvelle dans la vie courante ; de toute
façon, l’une comme l'autre doivent constituer un CONTRÔLE de
la bonne assimilation.
31. Questions Ayant pour but de faire découvrir, elles vont du connu à
de découverte l’inconnu en faisant appel au bon sens ou aux connaissances
antérieures ou voisines.
29
Le formateur en attend des pierres pour bâtir l'édifice des
connaissances qu'il veut transmettre ; il prend ce qu'on lui
apporte et donc se contente de réponses « à peu près ».
32. Questions Elles ont pour but de faire connaître au formateur les
de contrôle connaissances assimilées par ses élèves, donc elles se placent
sur le terrain des notions connues.
Elles s'adressent à un élève, désigné de préférence après
l'énoncé, qui doit répondre seul.
Le formateur doit exiger des réponses précises et en sanc-
tionner la valeur, au moins par une appréciation.
ACTION PROCÉDÉS
30
C'était négliger le fait qu'une simple série de questions ne
constitue pas un enseignement satisfaisant, au moins pour deux
raisons :
– d'abord parce que les questions de type « découverte »
n'apportent que des éléments approximatifs et disparates ;
– ensuite parce que rien de ces réponses ne se fixe dans
les mémoires tant que le formateur n'a pas fait la mise
au point de ce qui est à retenir, et les élèves l'effort de
l'apprendre.
31
ATTITUDE INTERROGER
FICHE DU FORMATEUR
I. INTRODUCTION
PRISE EN MAIN
LIAISON AVEC LA SÉANCE PRÉCÉDENTE
BUTS DE LA SÉANCE
INTÉRÊTS POUR LE COMBATTANT
PLAN DE DÉROULEMENT DE LA SÉANCE
II. DÉVELOPPEMENT
1 IDÉE 1 :
INTERROGER
INFORMER
IDÉE 2 :
INTERROGER
INFORMER
IDÉE X :
INTERROGER
INFORMER
2 APPLICATION ou PROJECTION :
CONTRÔLE GÉNÉRAL
• Ou contrôles partiels après chaque idée
3
• Ou encore si l’application n’a pas fait office de contrôle
(Questions permettant de vérifier l’acquis et si le but est atteint)
III. CONCLUSION
RAPPEL DES POINTS CLÉS
LIAISON AVEC LA SÉANCE SUIVANTE
32
4. ATTITUDE Le formateur démontre lorsqu'il veut transmettre un savoir-
DÉMONTRER faire. Avant de laisser les élèves s'essayer eux-mêmes, il faut leur
présenter et leur analyser l'opération afin d'économiser du temps
et de gagner en sécurité.
41. Les temps La démonstration comporte un temps pour mobiliser et un
de la démonstration autre pour faire agir.
DÉMONSTRATION
… D’ENSEMBLE
… DÉCOMPOSÉE
FAIRE AGIR s'adresse d'abord
à l'intelligence. C'est le
rôle de la « Démonstration
Démonstration décomposée » qui vise à
décomposée faire comprendre l’opération
(faire voir) et à en faire ressortir les
points clés.
42. Points clés Le premier de tous est, évidemment, la SÉCURITÉ des élèves
de la démonstration et du matériel. ll en est d'autres que le formateur doit respec-
ter, quoi qu'il lui en coûte :
– SE TAIRE : limiter les explications au minimum strictement
indispensable ;
– SOIGNER SES GESTES : précis, amples, « démonstratifs » ;
– CORRIGER IMMÉDIATEMENT les mauvaises habitudes qui
pourraient naître ;
33
– NE PAS REFAIRE SOI-MÊME une opération mal engagée,
mais faire recommencer l'élève jusqu'à la perfection ;
– CONTRÔLER soigneusement le niveau finalement atteint.
DÉMONTRER
FICHE DU FORMATEUR
NOM : SUJET :
3. BUT
4. INTÉRÊT
5. PLAN
DÉVELOPPEMENT
34
Présenter le problème
Mettre en ordre
et conclure
35
Au terme de cette recherche, la qualité des savoir-faire
acquis est alors contrôlée au cours d'un exercice en vraie gran-
deur, dans une atmosphère de rigueur.
Par exemple, le formateur divise le groupe en binômes
dotés chacun d'un TRPP 13.
Sur un terrain nouveau et en temps limité, dans une
ambiance tactique donnée (progression en sûreté le long d'une
piste, par exemple) chaque binôme doit faire la preuve de ses
capacités.
Remarque. – On le voit, les qualités d'un problème permet-
tant de faire chercher les élèves sont donc :
– de faire appel au bon sens ;
– d'être concret ;
– d'admettre en général plus d'une solution.
Quand un problème ne réunit pas ces caractéristiques, il
risque de se réduire à une devinette sans intérêt pédagogique,
donc à une perte de temps.
52. Fonctions Lorsque les élèves ont pris la complète dimension du pro-
du formateur blème, il leur apparaît vite qu’ils manquent de connaissances
ou de savoir-faire pour le résoudre. Le réflexe de se tourner vers
celui qui sait, le formateur, apparaît spontanément.
Cela se manifeste d'abord par une masse de questions, soit
sur des connaissances, soit sur les moyens de s'organiser pour
faire face. Quand les réponses ont été données, il reste à se
mettre au niveau voulu pour régler le problème, ce qui suppose
des « exercices » qui sont en réalité d'abord des apprentissages
et finalement un entraînement. De conseiller, l’instructeur se mue
en « manager » à la manière des entraîneurs d'équipes sportives.
Enfin, quand vient le moment de l'application, il redevient le
chef au combat qui donne des ordres immédiatement exécu-
tables sans commentaires ni explications.
De bout en bout, il incite ses élèves : dans les problèmes
grands et petits qu'il leur pose, il les mobilise ; dans les appren-
tissages et la restitution globale il les fait agir.
Cette présence du formateur diffère complètement du style
ordinaire où il alterne les fonctions de surveillant avec celles de
professeur. Tour à tour conseiller et entraîneur, il crée une
ambiance particulière, celle de l'apprentissage qui mène à la
rigueur dans les résultats par la souplesse dans les procédés
pédagogiques et le style des échanges.
36
Il ne faut donc pas y voir des recettes concurrentes, mais
au contraire en souligner la convergence. Quand elles sont
convenablement appliquées, on voit la formation s'améliorer.
En effet :
Les élèves.
Ils sont mieux motivés et travaillent en confiance à leur
affaire, suivant leurs propres progrès ; c'est pour eux qu'ils s'ins-
truisent, et ils le font d'une manière plus participative (et plus
intéressante pour eux) parce qu'ils sont associés, à leur rang, à
l'ensemble de l'opération.
Les formateurs.
Ils trouvent plus de saveur à leur métier parce que leurs
élèves sont demandeurs d'instruction. Cela impose de connaître
à fond son affaire pour répondre aux questions, mais la contre-
partie est appréciable : le prestige du chef en sort grandi, sur-
tout après une mise à l'épreuve réelle (épreuve opérationnelle
de la mission globale) et il se voit mieux obéi parce qu'il a
obtenu tout naturellement l'obéissance active.
La participation.
Elle se crée de manière satisfaisante pour tous parce qu'elle
s'enracine dans les réalités concrètes de l'instruction en vue du
combat. Partant de cette base, elle peut rayonner sur les autres
domaines en y apportant tous ses avantages et sans y insémi-
ner les risques d'une participation trop idéaliste.
L'efficacité.
Dans la mesure où elle est liée au « facteur humain » elle
est portée au maximum parce que tous engagent tous les
moyens pour l'y faire aboutir.
37
ATTITUDE - FAIRE CHERCHER
FICHE DU FORMATEUR
NOM : SUJET :
PRISE EN MAIN
QUESTION DE DÉMARRAGE
PLAN
QUESTION DE TRANSITION
Xe QUESTION DE TRANSITION
38
CHAPITRE 5
39
2. LES AIDES CLASSIQUES De tout temps il s'est trouvé des formateurs soucieux de
transmettre leur enseignement par d'autres moyens que la seule
parole. Ils ont mis au point des outils destinés à :
– faire varier les formes d'attention requises des élèves ;
– rendre accessibles aux sens des notions abstraites ;
– gagner du temps ;
– instruire beaucoup d'élèves à la fois ;
– permettre la manipulation sans risques de matériels dan-
gereux ou fragiles ;
– résoudre d'autres problèmes plus ponctuels.
Énumérer cette suite de motifs donne à penser que ces
aides doivent être fort diverses, et c'est bien le cas en effet. Si
l'audiovisuel est venu apporter bien des simplifications, les
moyens moins élaborés ne perdent pas tous leur valeur et res-
tent fort nombreux.
21. Classification Pour les classifier, on part de la distinction entre aide pro-
gressive et aide achevée :
– une aide progressive est celle que le formateur construit
progressivement au cours de sa séance ;
– une aide achevée est celle que le formateur doit utiliser
comme elle est, sans pouvoir la modifier ou la présenter
progressivement.
En tenant compte des sens qu'elles mettent en jeu (vision,
toucher), on obtient le tableau suivant :
22. Qualités Une aide pédagogique doit avoir plusieurs qualités par elle-
même. Elle doit être :
– claire et simple pour être comprise ;
– attrayante pour faciliter l'attention ;
– exacte pour ne pas enseigner d'erreurs ;
– maniable pour ne pas distraire par sa mise en œuvre ;
– robuste pour pouvoir servir plusieurs fois.
Elle doit surtout être bien employée, c'est-à-dire ADAPTÉE et
OPPORTUNE.
Adaptée veut dire qu'elle soit au niveau des élèves pour
être immédiatement comprise, qu'elle corresponde au sujet, que
tout le groupe puisse en profiter (visibilité, accessibilité).
Opportune signifie qu'elle réponde à un besoin pédago-
gique précis, arrive à l'instant qu'il faut et disparaisse avant de
devenir source de distraction.
40
23. Utilisation L'aide pédagogique doit être préparée avant la séance et
présentée aux élèves lorsqu'elle devient nécessaire.
Préparation : pour éviter l'incident comique ou affligeant
mais toujours mangeur de temps, la mise au point de l'aide
avant la séance doit lui donner une fiabilité absolue.
Il est toutefois aussi indispensable de la tester en la regar-
dant avec des yeux d'élève pour savoir exactement l'effet à en
attendre.
Présentation : une aide ne doit pas apparaître tant qu'elle
n'a pas à jouer. Lorsque le formateur la dévoile, il doit faire
comprendre à quoi elle correspond : une aide est toujours une
représentation du réel selon certaines conventions (agrandisse-
ment, coloration, etc.) ; il faut expliquer ces conventions pour
que des élèves puissent raisonner ou agir juste sur un matériau
figuratif.
Ne pas oublier que l'aide attire l'attention des élèves et les
ferme, pour un temps, aux explications du formateur.
24. Quelques petits conseils
Le tableau : se met à
gauche du formateur (ou le
formateur à sa droite).
Écrire au tableau fait tour-
ner le dos à la classe ;
donc le faire brièvement.
Faire de grandes lettres et
utiliser des craies offrant un
bon contraste. Ne pas
oublier de s'écarter après
avoir écrit.
41
Les matériels inertes, coupés : ils sont prévus pour jouer un
rôle précis, et l'on perd beaucoup à vouloir leur en faire jouer
d'autres.
Le matériel lui-même : ne jamais oublier que la SÉCURITÉ
est le premier des points-clés.
3. INFORMATIQUE ET FORMATION De plus en plus il est mis à disposition de tout cadre des
moyens informatiques, pour améliorer le travail de préparation
de cours et la pédagogie des cours en salle, quand ils sont
associés à un vidéoprojecteur.
31. Bureautique La formation ou l’autoformation à l’utilisation de logiciels
de traitements de texte (exemple : Word) ou d’un tableur
(exemple : Excel) est devenue indispensable. Un traitement de
texte permet de réaliser et d’actualiser très rapidement des car-
nets de chefs de groupes, de sous-officiers adjoints, de réaliser
des documents de synthèse ou des dossiers d’exercices, etc.
Un tableur permet de gérer des matériels et des personnels.
32. Présentation assistée Un logiciel de PREAO (exemple : Power Point) représente
par ordinateur une amélioration importante de la qualité du cours dispensé
en salle. La conception des écrans repose sur les principes
de pédagogie utilisés pour la création d’un transparent tra-
ditionnel. L’écran peut comprendre du texte, de l’image (à
partir de banques d’images) et du son. Un avantage impor-
tant de ce système est la progressivité ou l’animation des
informations qui peuvent être réalisées. La formation à ce
type de logiciel est assez rapide (3 à 5 heures).
L’apprentissage de l’utilisation d’un scanner, d’une impri-
mante et de l’enregistrement d’un son est souhaitable.
33. Enseignement Assisté Des cours sur ordinateur avec exercices et tests, appels
par Ordinateur (EAO) « didacticiels », sont à disposition des cadres pour leur for-
mation ou leur utilisation en vue de former des stagiaires.
Réalisés par des spécialistes, ils sont d’une grande qualité,
accessibles sans formation particulière car simples d’emploi.
Le formateur :
– peut les utiliser comme support de cours en projetant
les écrans jugés utiles à titre de démonstration ou de
support à des questions ;
– animer une séance où le stagiaire utilise le didacticiel
à son propre rythme. Dans ce cas, le formateur assiste
les élèves en difficulté, répond aux questions, effectue
des synthèses ;
– établir un plan de formation à base de didacticiels
pour un personnel particulier de façon à remédier à
ses lacunes (formation individualisée) par rapport aux
autres participants de l’unité.
Les didacticiels facilitent le travail du formateur mais leur
utilisation demande à ce que le formateur ait visionné le pro-
duit au moins une fois.
34. Simulation Technique (conduite, pilotage, tir, procédures, dépan-
nage…) ou tactique, la simulation est toujours un moyen
complexe à utiliser, généralement en équipe de formateurs
spécialisés.
La simulation est un moyen pédagogique très performant
car assez fidèle dans la représentation du système ou de la
situation, réels à utiliser mais ses avantages sont liés à une
préparation minutieuse du formateur avant emploi.
42
35. Logiciels Internet ou les applications militaires de type Internet fonc-
de communication tionnant sur le réseau de l’armée de terre (Intraterre) sont en
à distance cours de généralisation ou de modernisation. Ces applications
permettent à tout cadre d’échanger des messages, de
consulter des bases de connaissances, de participer à des
forums et d’échanger des documents et enfin, de recevoir ou
émettre une formation à distance. Après une initiation à ces
systèmes, leur utilisation doit devenir courante, à partir de
postes isolés ou des salles spécialisées dont sont équipées les
unités. La réalisation de formations à distance est réservée aux
cadres spécialisés.
4. L’AUDIOVISUEL Les supports audiovisuels sont les mieux adaptés aux men-
talités de notre époque grâce à la puissance de leur impact
et à la souplesse de leur emploi. Leurs domaines d'action privi-
légiés sont l'information, l’instruction et la formation des personnels.
Ils contribuent fortement à la sensibilisation et à la motivation
des personnes et des groupes.
Puissants et souples, ces moyens sont complémentaires et
méritent d'être utilisés à bon escient. Ceci implique de connaître
leurs possibilités, leurs limites et leurs conditions d'utilisation.
Depuis de nombreuses années, l’armée de terre consent des
efforts importants pour développer l'emploi de l'audiovisuel dans
le domaine de l'instruction. Cette discipline connaît actuellement
une évolution décisive : en accédant progressivement à l'inter-
activité grâce à la généralisation du support informatique, elle
réalise un saut qualitatif déterminant.
La bonne maîtrise des techniques de mise en œuvre des
moyens audiovisuels modernes, la connaissance de leurs possi-
bilités et de leurs limites d'emploi et la conscience qu'ils ne peu-
vent être pleinement efficaces que dans la mesure où ils sont
employés en association avec d'autres aides pédagogiques sont
les conditions indispensables à l'exercice d'une pédagogie
moderne et efficace.
41. Intérêt pédagogique Outil pédagogique mis en œuvre par l'instructeur, l’audio-
visuel possède l'irremplaçable capacité de présenter à l'élève
une image de la réalité de ce qui lui est enseigné. Ceci s'applique
en particulier pour montrer :
– des matériels qui ne sont pas disponibles sur place à l'ins-
tant du cours ;
– des actions qui ont valeur d'exemple ;
– des situations non reproductibles sur le site du cours.
Au moyen d'interviews filmées, l’audiovisuel permet égale-
ment de pérenniser des expériences individuelles ayant valeur
d'exemple.
Grâce au développement des images de synthèse, la vidéo
permet en outre d'illustrer des événements impossibles à filmer :
– le fonctionnement de n'importe quel type de matériel ;
– l'illustration analytique d'événements non visibles ;
– la représentation dynamique d'événements inaccessibles à
l'observation.
L'accession de l'audiovisuel à l'interactivité par le recours aux
ressources informatiques lui donne une nouvelle dimension, en
lui apportant la souplesse d'emploi et l'adaptabilité qui lui fai-
saient défaut jusqu'alors. Le support disque, l'accès direct et la
structure en arborescence font que l'audiovisuel moderne voit
renouvelé son rôle dans la pédagogie militaire.
43
42. Avantages attendus L'expérience acquise par l'armée de terre dans le domaine
de l'image a démontré l'efficacité de ce support pédagogique
qui permet :
– d'accélérer le processus de mémorisation et de faciliter
ainsi l'acquisition des connaissances ;
– de réduire les temps d'apprentissage, de révision et de
contrôle ;
– d'informer ou de former plus de personnel en un temps
moindre et de diminuer le nombre des instructeurs ;
– d'optimiser la formation au commandement et à l'expres-
sion orale (étude de cas, autoscopies, retransmission de
réunions ou de séances de conclusion d'exercice, etc.) ;
– de stimuler l'esprit de création des utilisateurs au profit de
la pédagogie ;
– de favoriser l'accès au savoir par des prêts et échanges
de supports d'instruction ou d'information.
Par ailleurs, le recours aux techniques de l'image permet
d'économiser sur les mises en place de matériels et sur les
déplacements.
Enfin, l’interactivité renforce l'impact de l'audiovisuel tradi-
tionnel et diversifie ses champs d'action, en mettant à la dis-
position de l'instructeur un support de cours modulable en fonc-
tion du sujet ou du public.
433. Télévision.
Le téléviseur est un appareil de diffusion conçu pour un
public familial, entre deux et six spectateurs. Il n'est donc pas
adapté à une classe. La pédagogie militaire y a longtemps eu
recours faute de mieux. La banalisation de la vidéoprojection
portable l'a définitivement rendu caduque, et son usage est à
réserver à quelques cas particuliers.
Un téléviseur ne permet pas de diffuser des signaux infor-
matiques.
44
434. Magnétoscope.
Le magnétoscope permet de lire des vidéogrammes d'ins-
truction enregistrés sur cassette. Le format le plus courant en
France est le VHS. Toutefois, pour améliorer la qualité de l'image,
il est possible de recourir au format S-VHS.
Anciennement couplé à une ou plusieurs télévisions, le
magnétoscope est aujourd'hui raccordé à un vidéoprojecteur.
Les évolutions actuelles de l'audiovisuel, avec la générali-
sation des formats numériques, annoncent la fin du support
cassette, et donc du magnétoscope, au profit de supports
disques électroniques (CD-ROM, DVD...). Ce changement de
support s'accompagnera d'une évolution de contenu qui
accroîtra la pertinence de l'audiovisuel en tant que support
pédagogique.
435. Vidéoprojecteur.
Matériel récent, le vidéoprojecteur permet de projeter aussi
bien des images audiovisuelles que des images informatiques.
Dans le premier cas, il doit être complété par un ensemble de
sonorisation.
L'utilisation de la présentation assistée par ordinateur (PréAO)
obéit aux mêmes règles d'emploi que les transparents, à ceci
près que, s'agissant de présentation dynamisées par les nom-
breuses possibilités de transition offertes par les logiciels, un plus
grand nombre de diapositives peut être employé dans le même
laps de temps.
Il est toutefois essentiel que le formateur rompe régulière-
ment la monotonie en changeant de support pédagogique. La
présence humaine doit se faire sentir tout au long du cours.
C'est pourquoi il est essentiel, dés la conception de la présen-
tation, de se ménager des plages pendant lesquelles l'écran
sera « mis au noir » et où l'instructeur redeviendra le centre d'in-
térêt de la classe.
Sur le plan technique, il convient de respecter strictement
les procédures de mise en veille propres à chaque appareil
pour optimiser la durée de vie de la lampe, pièce coûteuse et
fragile.
45
est proposé par le producteur. Représentant du commanditaire,
il est le garant de l'esprit de la production et est capable à
tout moment de replacer le projet dans son environnement
pédagogique.
Pendant la phase de préparation, le chef de projet est
responsable de l'ensemble des dispositions matérielles néces-
saires au tournage. Il établit le calendrier des prises de vues en
accord avec le réalisateur et selon ses conseils techniques. Il
rend compte au commanditaire de toute modification par rap-
port au scénario.
Pendant les phases de production, de tournage et de
montage, le chef de projet est présent et exerce son contrôle
de manière rigoureuse ; assurant l'interface entre l'équipe tech-
nique et la troupe de manœuvre, il sensibilise les unités enga-
gées aux exigences du tournage, et le réalisateur aux
contraintes proprement militaires ; il s'assure de la présence du
personnel et des matériels demandés ; il veille à ce que les
scènes tournées soient conformes dans tous les domaines
(tenues, attitudes, équipement, doctrine d'emploi etc.) aux
règlements en vigueur; il est garant au nom du commanditaire,
de l'exactitude du contenu du document audiovisuel, et il est
habilité à valider les éventuelles variantes. Il assiste impérative-
ment au montage de la production et préside la séance d'ap-
probation.
Le chef de projet forme avec le concepteur de la pro-
duction un binôme indissociable, le premier apportant sa
connaissance du sujet traité, le second maîtrisant le langage de
l'image qui sert de vecteur au message. Pendant la phase de
conception, le chef de l'équipe technique est garant de la fai-
sabilité pratique des options techniques qui seront prises.
46