Apollonius de Tyane-Le Modéle Pour Jesus
Apollonius de Tyane-Le Modéle Pour Jesus
Apollonius de Tyane-Le Modéle Pour Jesus
Apollonius de Tyane, est un personnage qui fut longtemps vénéré et adulé durant
les premiers siècles de l’ère chrétienne, il est certes totalement oublié du public de nos
jours, alors qu’il avait vécut à la même époque que Jésus-Christ. il a servi de modèle aux
premiers pères de l’église pour forger la personnalité de Jésus-Christ, en étudiant les
éléments de ressemblance entre ses enseignements, ses expériences spirituelles et ses
prodiges avec ceux attribués au Christ.
Pendant une période de deux cents ans après sa mort, Apollonios fut généralement
acclamé plus divin qu’humain. Au début du quatrième siècle, Hiérocles écrit dans un
traité dans lequel il maintient qu’Apollonios était de type beaucoup plus élevé que le
jésus des évangiles. D’énormes contreverses s’ensuivirent sur le sujet et les adversaires
catholiques d’Apollonios inventèrent les mensonges les plus ridicules pour déprécier son
caractère. Ainsi, immédiatement après sa formation au début du quatrième siècle.
Arnobe et les pères de l’église. Par méchanceté, attribuèrent les miracles réputés
d’Apollonios à la magie, tout en fabriquant à partir de lui une imitation fictive de la
forme du messie de leur nouvelle religion. Toutefois, même les ennemis d’Apollonios
durent admettre que sa vie était exemplaire, puisque voici un homme qui, d’un jeune
age, choisi de s’abstenir de viande, de vin et d’association avec les femmes, qui laissa ses
cheveux allongés et ne permit pas qu’une lame touche son menton et qui en tant que
pythagoricien naturaliste, marcha nu-pieds ou chaussa des sandales faites d’écorce, non
de cuir, s’habillant seulement de robes de lin blanc et considérant cela impur de porter
vêtements confectionnés de la laine de mouton.
Vers la fin du troisième siècle, immédiatement avant la formation de l’église, la
lutte entre les disciples pythagoriciens d’Apollonios et ses adversaires qui, plus tard,
organisèrent l’église catholique romaine à Nice, atteignit amèrement sa phase finale. A
ce temps, il y avait plusieurs temples et lieux de pèlerinage en Asie mineure consacrés à
Apollonios et son œuvre, mais il n’y en avait pas à jésus. Il était inconnu puisqu’il
n’existait pas. A la place d’auguste Apollonios dont la célébrité fut mondiale pendant les
rois premiers siècles et qui fut révéré dans tous les centres d’érudition comme le plus
sage des hommes, ses adversaires se sont efforcés à instaurer un jeune sans éducation
connu que dans sa région et seulement par quelques pécheurs illettrés de son voisinage,
et dont la courte période d’activité (3 ans) et sa courte vie (33 ans) l’empêcha
d’accomplir ce qu’Apollonios avait accompli durant son siècle d’activité continue.
A Ephèse, il fut vénéré sous le titre d’Hercule, celui qui chasse le mal, Raville dit
« après sa mort, la ville de Tyane lui paya des honneurs divins, et le respect universel
dans lequel il était porté par la totalité du monde païen témoigna de la profonde
impression que la vie de cet être surnaturel avait fixé dans leurs esprits de façon
indélébile. Une impression qui poussa un de ses contemporains à s’exclamer « nous
avions un dieu vivant parmi nous ». Newman, un apologiste catholique, cherchant
d’abord à discréditer Apollonios et puis par la suite, admettant sa noblesse, écrit :
« Apollonios est représenté comme faisant des convertis aussitôt que vu. Ce n’était donc
pas ses merveilles mais son habillement pythagoricien et son air mystérieux qui attira
l’attention et qui fit qu’il soit considéré supérieur aux autres hommes parce qu’il était
d’eux. Comme l’Alexandre de Lucien, il était habile en médecine. Professant être
favorisé par Asclépios et prétendant à la prescience. Il était de collusion avec les prêtres
païens et supportés par les Oracles, et établit une célébrité plus durable ».
Pendant plusieurs siècles après le passage d’Apollonios, il reçu des honneurs des
empereurs égales à celles qu’ils revendiquèrent pour eux-mêmes et il fut déifié
universellement et adoré comme demi-dieu. Philostrate écrit que « les gens du pays
disent qu’il était un fils de Zeus, mais il disait être le fils d’Apollon, comme son nom
l’indique. Apollonios fut appelé le « vrai ami des dieux ». Dans son Dictionnaire
Historique et Critique (1969) Pierre Bayle remarque qu’Apollonios fut vénéré au début
du quatrième siècle sous le nom d’Hercule, basant sa référence à Vopiscus, Eusèbe et
Marcellin, Albert Réville dit : « le respect universel dans lequel il était tenu par le monde
païen entier témoigna de l’impression profonde que la vie de cet être surnaturel avait
fixé dans leurs esprits de façon indélébile ».
Dans les épîtres de Paul, qui dans leur version originale, furent sans doute écrites
par apollonios, Damis est rapporté comme « Demas », un compagnon de l’apôtre (Paul
ou Pol, représentant Apollonios, qui apparaît aussi dans les épîtres comme « Apollos »,
de qui on dit avoir péché une doctrine similaire et cela, d’une manière semblable à celle
de Paul).
Il est évident que les épîtres du nouveau testament garde la trace de cette forgerie,
notamment :
- Colossiens, chap 4, verset 14 : Luc le médecin bien-aimé, vous salue ainsi que
Démas.
- II Timothée, chap 4, verset 10 : Viens au plus tot vers moi, car Démas m’a
abandonné, par amour pour le siécle présent et il est parti pour Thessalonique.
- Philémon, verset 24 : Epaphras, mon compagnon de captivité en jésus-christ, te
salue, ainsi que Marc, Aristarque, Démas, Luc, mes compagnons d’œuvre.
- I Corinthiens, chap 3, verset 4 et 6 : Quand l’un dit : Moi, je suis Paul ! et un
autre : Moi, d’Apollos ! n’étes vous pas des hommes ? Qu’est ce donc qu’Apollos, et
qu’est ce que Paul ? Des serviteurs par le moyen desquels vous avez cru, selon que le
seigneur l’a donné à chacun. J’ai planté, Apollos a arrosé, Mais dieu a fait croître.
- I Corinthiens, chap 4, verset 6 : C’est à cause de vous, frères, que j’ai fait de ces
choses une application à ma personne et à celle d’Apollos.
- Tite, chap 3, verset 13 : Ai soin de pourvoir au voyage de Zénas, le docteur de la
loi et d’Apollos de sorte que rien ne leur manque.
Dans un ancien manuscrit de l’épître aux corinthiens, trouvé dans un monastère en
France par un soldat Huguenot, appelé le « Manuscrit Beaze », le nom n’est pas épelé
Apollos mais Apollonios. Tel que déjà indiqué, l’encyclopedia Britannica » admet que le
nom Apollos, comme il parait dans les épîtres de Paul, est une abréviation d’Apollonios .
Martin Luther considéra Apollos (=Apollonios) comme l’auteur de l’épître aux Hébreux
et depuis, un grand nombre de savants partagent son point de vue.
A propos de l’identité d’Apollonios et de Paul (Pol, une abréviation d’Apollonios),
non seulement furent-ils comme garçons tous deux à Tarse en même temps, mais comme
Newman le démontre, Apollonios ne fait aucune mention de lui, bien que le biographe de
Paul parle « d’Apollos » comme ayant été à Ephèse avec lui). De plus, il est important
que « Paul » soit un nom fictif, car il est plus facile d’identifier le personnage
d’Apollonios à Paul (transfiguré) que le « Saul » original qui mena une vie dissipée et
commis bien des atrocités.
Au sujet de l’identité avec Paul, Réville écrit : « Apollonios n’est non seulement
comme Jésus christ, mais il combine en sa propre personne plusieurs caractéristiques
des apôtres. Comme Paul, il voyage selon une tradition qui prédominera même dans son
temps, il est persécuté par Domitien « Et il y a raison de croire qu’il était aussi l’auteur
de l’apocalypse).
Il y a des raisons de penser que les disciples d’Apollonios étaient des esséniens ou
des thérapeutes, des sectes dont il était sans doute le chef. Selon Réville : « Apollonios et
ses disciples comme Pythagore et ses disciples, constituaient un ordre régulier de moines
païens ». Lecky, dans son livre bien connu « History of Europpéan Morals » déclare
qu’Apollonios « obtint une mesure de succès au deuxième rang seulement après celle du
Christ ». Renan appela Apollonios « une sorte de Christ du paganisme » Réveille
l’appelle un Christ grec ou païen. « un prêtre universel, un philosophe qui est sacré qu’il
est intitulé aux honneurs divins » et « un dieu de forme humaine » il préconisa une
moralité et une vertu bien en avance des sentiments religieux de son temps.
Selon Philimore, Apollonios fonda une « église » et une communauté composée de
ses disciples –qui était sans doute la branche des esséniens connu comme les Nazaréens
ou les Thérapeutes. Philimore dit : »on peut dire qu’Apollonios fonda une « église », où
il alla, il semble qu’Apollonios était lui-même un objet de vénération- à cause de sa
sainteté, sa sagesse et sa beauté.
Pour ceux, ecclésiastiques pour la plus part, qui considèrent Apollonios comme un
personnage fictif, non historique, il y a lieu de mentionner l’existence d’un « bail de la
propriété d »’Apollonios », lequel est parmi les papyrus de Zénon acquis par la
Columbia University en 1926. il est un manuscrit grec écrit sur un parchemin qui fait
référence à un don de terre cultivée par le roi Ptolémée, fils de Ptolémée Soter, à
Apollonios de Tyane : lequel fut signé par Damis. La terre produisait de l’orge et du blé
qui rapportait un revenu régulier à ses propriétaires. Le bail était un document légal qui
stipula le revenu qu’Apollonios devait concevoir des récoltes que la terre produisait et
les noms de plusieurs témoins y étaient apposés, prenant de telles preuves au sujet du fils
chrétien de Dieu.
Mis à part le fait qu’il représente un dangereux rival au Messie chrétien, i y avait
une autre raison importante pour la suppression du livre de Philostrate. C’était le fait
que, pourtant basé sur les notes d’un contemporain de Jésus et décrivant ses voyages
d’un coin du monde connu à l’autre, il n’y ait par une seule mention de l’existence de
jésus ou du christianisme, indiquant que ni Damis qui écrivit les notes originales en la
première partie du premier siècle et ni Philostrate, qui compila les notes deux siècles
plus tard, n’étaient conscient de l’un ou de l’autre. La biographie de Philostrate fut
écrite prés d’un siècle avant la formation de l’église au début du quatrième siècle en (325
AD). Les catholiques prirent des mesures spéciales pour détruire tous les livres écrits à
ce temps, de peur que soit connu le fait qu’aucun d’entre eux ne fasse mention de Jésus
ou du christianisme. Ce fut pour détruire de tels livres que la bibliothèque d’Alexandrie
et d’autres bibliothèques anciennes furent brûlées après la formation de l’église au
début du quatrième siècle, avant lequel le christianisme, tel que nous la connaissons et le
comprenons , n’existait pas et Jésus était inconnu.
Le Dr Lardner, dans son « Credibility of the Gospel Story » écrit : « donc, il est
vrai que Philostrate compara Apollonios et Phythagore, mais je ne considère pas qu’ils
s’efforcera d’en faire un rival de Jésus christ. Philostarte n’a jamais mentionné notre
sauveur une fois, ni les chrétiens, ni ses disciples, dans son long travail….. en fait si
Philostrate avait écrit avec un esprit adverse à Jésus, il aurait et déprécié ses partisans
en quelques occasions comme des ennemis des dieux et ceux qui condamnent les
mystères puisqu’ils auraient être différents de tous les autres hommes « .
Néanmoins cette absence de mention de Jésus et des chrétiens dans le livre de
Philostarate fut considéré par l’église catholique comme raison suffisante pour interdire
sa publication pendant au-delà de mille ans, de peur que l’on soupçonne qu’aucun
chrétien n’existait au moment où le livre fut écrite que jésus n’ait jamais vécu.
Si l’histoire d’Apollonius est surtout connue un texte de Philostrate, au IIIème
siècle, intitulé « Vie d’Apollonius de Tyane », sa vie paraît d’autant plus indéniable que
quelques pères de l’Eglise l’ont évoquée, avant même que Philostrate ne l’écrive.
D’autres se sont tout simplement demandés si Apollonius de Tyane n’était pas Jésus-
Christ lui-même mais présenté différemment.
Le récit de la vie Apollonius nous est parvenu sous la forme d’un conte merveilleux
écrit par son disciple Damis et concrétisé par le philosophe Philostarte. Sa vie fue menée
d’une manière austère et retirée, ne faisant que de rares apparitions en public et
réduisait au maximum ses passages pour enseigner à ses disciples. Il était à l’origine de
la formation de plusieurs sectes à caractère ésotérique et religieuses avant sa mort à
Ephèse en 97 de l’ère chrétienne.
Certains chercheurs se sont même posés la question de savoir si Apollonius avait
réellement existé. Mais qu’en est-il vraiment en définitive de la vie de ce grand penseur ?
Des chroniques des premiers siècles nous rapportent son passage en plusieurs contrées et
pays. Lampride, auteur de « La vie d’Alexandre Sévère », vers le milieu du IIIème siècle
nous apprend par exemple que cet empereur qui régna de 222 à 235, plaça dans son
lararium, à côté de l’image du Christ, d’Abraham et d’Orphée, en bonne place, une
statue d’Apollonius. De plus, il rappelle que les Evangiles n’étaient guère connus au
temps de Philostrate et que celui-ci a surtout fait œuvre d’érudition, surtout préoccupé
de renseigner ses contemporains au sujet de la tradition. Il reflète par ses écrits l’opinion
alors établie touchant l’extraordinaire pouvoir dont Apollonius aurait été doté
Ayant renoncé aux biens terrestres, Apollonius partit pour les pays les plus
lointains. Dans la ville qui s’appelait jadis Babylone, il s’attacha à Damis, un jeune
assyrien qui ne le quitta plus et qui a laissé, des mémoires dont Philostrate dit avoir tiré
la majeure partie des faits rapportés.
C’était par la connaissance directe, et non par les discours d’autrui qu’Apollonius
connaissait les secrets de la nature. Pour lui, le sentier de la philosophie était la vie même
du philosophe, vie qui amenait l’homme à devenir un instrument de connaissance. La
religion était non seulement une foi, mais une science, et il ne voyait dans les choses
extérieures que des apparences éternellement changeantes. Cultes, rites, religions,
étaient égaux à ses yeux, lorsqu’ils possédaient le véritable esprit. Il ne faisait aucune
différence entre les races ou les croyances, car il avait dépassé le stade de ces étroites
limitations.
La plupart des miracles attribués à Apollonius étant des cas de prescience et de
prophétie, nous devons reconnaître que les paroles prononcées par lui dans certains cas,
furent souvent obscures et énigmatiques. Il en vas d’ailleurs généralement ainsi pour les
prédictions : soit, les événements futurs ne peuvent être vus que sous une forme
symbolique dont le sens ne devient clair qu’après leur réalisation, soit les voyants eux-
mêmes entendent les prédictions sous forme de sentences énigmatiques. Il nous est
rapporté quelques exemples très précis de cas de clairvoyance par exemple lorsque
Apollonius refusa de s’embarquer sur un navire qui fit naufrage pendant la traversée.
Un autre événement eut lieu à Athènes, le jour des fêtes Epidauriennes, alors
qu’Apollonius se présentait pour recevoir l’initiation, « l’hiérophante ne voulut pas
l’admettre dans le temple, déclarant que jamais, il n’initierait un magicien, et ne
découvrirait les mystères d’Eleusis à un homme qui profanait les choses divines. » Une
terrible méprise. Les dons de vision et de prédiction d’Apollonius étaient encore une fois
injustement considérés comme étant des « tours de magie »
Selon le livre de Philostrate, il est précisé qu’Apollonius ait détenu de tels pouvoirs,
qu’il ait guéri les malades par le magnétisme et chassé les mauvais esprits par la
technique de l’exorcisme à une époque où la psychiatrie n’existait pas et où les cas
d’obsession et de possession étaient fréquents. Une jeune fille romaine de haute
naissance fut dit-on rappelée à la vie par Apollonius. Rencontrant un cortège funèbre, le
maître s’approcha du cercueil, étendit les mains au-dessus de la jeune femme, en
prononçant des paroles qu’on n’entendit pas, et elle fut réveillée de sa mort apparente.
« Mais, ajoute Damis, Apollonius vit-il que l’étincelle de l’âme vivait encore dans cette
jeune fille, ce qu’aucun de ses parents ou amis n’avait remarqué (il pleuvait, ce jour-là,
et une légère vapeur entourait le visage de la morte) ou bien ralluma-t-il la vie en elle ?
Ni moi ni aucune des personnes qui assistèrent à cet événement ne sauraient le dire. »
Apollonius, traduit en justice, fit aussi disparaître sur les tablettes d’un de ses
accusateurs ce qui y était écrit. Quoique enchaîné dans le donjon de Domitien, il dégagea
sa jambe des fers dont on l’avait chargée pour montrer à Damis qu’il n’était pas
réellement prisonnier. Nous ne devons pas supposer qu’Apollonius, à cause de sa
connaissance des choses occultes, dédaigna ou négligea l’étude des phénomènes
physiques. Au contraire, nombreux sont les cas où Apollonius repoussa, en faveur de
l’explication physique d’un phénomène naturel, toute idée d’intervention divine. Telles
sont par exemple les explications qu’il donna de l’activité volcanique de l’Etna ou d’un
raz de marée en Crète dont il annonça les résultats qui se produisirent immédiatement
après. Par le fait de ces troubles sous-marins, une île avait surgi à un point fort éloigné,
ce qui fut constaté par la suite. Dans cette catégorie peut être aussi classée son
explication des marées à Cadix.
Avec ce que nous avons décrit précédemment, il est aisé de penser que durant toute
sa vie, Apollonius produisit une impression profonde sur la foule par son style de vie, ses
enseignements religieux, à la fois populaires et élevés et ses actions merveilleuses. La
tradition est formelle à ce sujet. Il n’y a plus d’histoire possible si l’on ne consent pas à
lui reconnaître un fondement quelconque. Ce philosophe parcourut de nombreuses
contrés lointaines. Il composa quelques ouvrages, entre autres une vie de Pythagore, un
traité sur les sacrifices, un autre sur les prédictions astrologiques, des Epîtres et même
un Testament. Il se consacra à l’évangélisation de ses contemporains, et fut sans doute
face aux tracasseries de nombreux hommes politiques qu’il croisa sur son chemin,
comme l’Empereur Domitien. Ce sont des faits que la critique historique ne peut nier.
Le texte de Philostrate n’en représente pas moins une histoire largement romancée.
Au fil du temps Apollonius a certainement constitué comme pour le portrait de Jésus
une sorte de modèle idéalisé.
Dans un opuscule qu’il intitula « Discours ami de la vérité », le gouverneur de
Bithynie, dit Lactance (dans ses Institutions divines), essayait d’affaiblir l’importance
des miracles du Christ sans toutefois les nier, et voulait démontrer qu’Apollonius en
avait fait de pareils et même de plus grands. Pour réfuter de telles allégations, Eusèbe de
Césarée répondit par un petit traité qu’il écrivit contre la Thèse de Hiérocles sur
Apollonius de Tyane. Suivant livre par livre la narration de Philostrate, Eusèbe
reconnaissait sans difficulté qu’Apollonius était un sage digne d’admiration ; il
admettait tout ce qu’on racontait de sa sainteté, de son enseignement, de son austérité,
mais il rejetait les merveilleux prodiges qui lui étaient attribués, les révoquant en doute
ou les attribuant, soit à la magie, soit à l’intervention des démons. »
D’autres, comme Saint Justin, ont considéré qu’Apollonius détenait une véritable
science magique fondée sur la connaissance des lois naturelles, ce qui n’avait rien
d’étonnant pour un authentique pythagoricien. En fait, Apollonius est connu
essentiellement par l’utilisation que l’on a fait de lui, pour essayer de contrer le
Christianisme, en lui opposant le Pythagorisme. L’étude détaillée de sa vie, pour autant
qu’on puisse la dépouiller des enjolivures volontaires, révèle un véritable homme de
bien, totalement désintéressé, dont la quête était tournée à la fois vers l’Amour et vers la
connaissance, et qui ne pouvait en rien être assimilé à un magicien noir.