Fiche Technique Sur BA BP
Fiche Technique Sur BA BP
Fiche Technique Sur BA BP
G12
C OLLECTION
TECHNIQUE
C I M B É TO N
FICHES TECHNIQUES
TOME 3
FICHES TECHNIQUES
TOME 3
Avant-propos
3
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Sommaire
TOME 3
4
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2.7 BA-CORTEX 84
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Chapitre
1 Durabilité des ouvrages
en béton
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La durabilité d’un ouvrage dépend de nombreux du béton et les contraintes qui s’appliquent à l’ou-
paramètres dont la qualité de sa conception, la vrage. Les caractéristiques à prescrire pour garantir
qualité des matériaux et des produits utilisés, la la pérennité des ouvrages sont désormais plus
qualité des dispositions constructives, de la réalisa- complètes et plus précises.
tion de l’ouvrage et de la mise en œuvre des pro-
duits ainsi que des diverses conditions d’usage, La notion de durabilité d’un ouvrage se traduit par
d’exploitation et de maintenance. un ensemble de spécifications techniques basées
sur des méthodes d’essais directes ou indirectes,
Pour s’assurer de cette durabilité, pendant long- sur l’expérience et sur des préconisations de mise
temps, les bétons ont été spécifiés en considérant en œuvre, de fabrication et d’entretien.
les performances mécaniques requises à 28 jours
associées éventuellement à un dosage minimum
en ciment. Pour la construction d’une structure,
seules les exigences de résistance et de comporte-
ment en service étaient prises en compte. Un
béton performant ayant en principe un dosage cor-
rect en ciment et une bonne compacité, ces deux
prescriptions pouvaient effectivement garantir une
certaine durabilité du matériau béton.
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Les ciments actuels répondent aux exigences des Cette évolution s’inscrit dans une logique de pro-
emplois usuels ; les milieux qui présentent des grès visant à optimiser la qualité des bétons et à
agressions spécifiques nécessitent le recours à des maîtriser la durabilité des ouvrages.
ciments présentant une caractéristique particulière
du fait de leur composition. C’est ainsi qu’en pré- Un béton durable est un béton compact (présentant
sence d’un facteur agressif pouvant entraîner la dis- une faible porosité) dont les constituants de qualité
solution de la portlandite (par exemple l’eau pure), ont été bien choisis conformément aux normes.
on préférera des ciments conduisant à une faible Cependant, quelles que soient les précautions pri-
teneur en portlandite. Vis-à-vis des agressions ses pour adapter et optimiser sa formulation, il ne
dues aux milieux marins ou aux eaux sulfatées, on pourra assurer sa fonction durablement que si les
utilisera respectivement des ciments prise mer « règles de l’art » ont été respectées lors de sa fabri-
(PM) ou résistant aux eaux sulfatées (ES). cation (malaxage efficace adapté à la formulation,
respect des tolérances sur les constituants) et de sa
Un nouveau contexte normatif et réglementaire mise en œuvre (vibration correcte, cure adaptée,
encadre désormais l’utilisation du matériau béton. prise en compte des conditions climatiques lors du
Les normes et les recommandations constituent un bétonnage, retraits maîtrisés, respect des valeurs
ensemble cohérent, homogène, logique et com- d’enrobage des armatures, etc.). Pour obtenir la
plet qui permet de prendre en compte, dès la durabilité spécifiée, il convient de respecter les
conception, tous les critères de durabilité. recommandations ou les normes d’exécution des
ouvrages tels que le fascicule 65, le DTU 21, ou les
La norme NF EN 206-1 et les normes relatives aux normes des produits préfabriqués ainsi que la
produits préfabriqués en béton intègrent cette norme NF EN 13369 pour les produits structuraux.
nouvelle approche, en mettant à la disposition du
prescripteur une définition d’un ensemble de clas-
ses d’exposition pour prendre en compte l’envi-
ronnement dans lequel se trouve l’ouvrage ainsi
que les risques d’agressions et d’attaques auxquels
il va être exposé pendant sa durée de service.
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Structure béton
Normes de Normes
dimensionnement dʼexécution
Nota Nota
De nombreuses recherches sont en cours Des ouvrages ont été réalisés ces dernières
pour affiner les méthodes d’évaluation de années satisfaisant à un cahier des charges
l’évolution des performances des bétons exigeant une durée de service de 120 ans.
afin de prévoir avec précision les durées de Des indicateurs de durabilité ont été défi-
service des ouvrages. Des travaux réalisés nis (tels que la perméabilité à l’oxygène, la
dans le cadre de l’Association Française de diffusion des chlorures, la vitesse et pro-
Génie Civil (AFGC) ont permis de définir fondeur de carbonatation) et font l’objet
une démarche basée sur l’utilisation d’indi- d’une surveillance régulière.
cateurs de durabilité. Parallèlement de Une structure durable suppose aussi le
nombreux modes opératoires ont été mis respect de l’enrobage des armatures et
au point permettant de caractériser tant la des performances mécaniques répondant
perméabilité du béton que sa résistance à aux sollicitations qu’elle va subir pendant
la migration d’éléments chimiques tels sa durée de service.
que le dioxyde de carbone et les chlorures. L’Eurocode 2 définit pour les ouvrages
structurels, les règles pour déterminer les
enrobages en tenant compte en particulier
de la classe d’exposition, de la compacité
du béton, du type d’armature et de la
durée de service prévue.
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Carbonatation
tectrice Fe2O3CaO (dite de passivation).
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d’abord ponctuelle (corrosion par piqûres) puis En règle générale, dans des milieux peu agressifs
généralisée à toute la surface de l’acier. La vitesse les enrobages et les caractéristiques des bétons
de pénétration des chlorures dépend aussi de la (compacité, homogénéité, résistance) préconisés
porosité du béton. Elle décroît lorsque le rapport sont suffisants pour garantir la protection naturelle
eau/ciment diminue. des aciers durant la durée de service escomptée de
l’ouvrage.
La corrosion s’amorce dès que la teneur en chloru-
res au niveau des armatures atteint un certain seuil Toutefois, des défauts d’enrobage, des bétons mal
de dépassivation. Ce seuil est fonction du pH de la vibrés et de ce fait trop poreux, ou des milieux très
solution interstitielle et de la teneur en oxygène au agressifs, risquent de conduire à une dégradation
niveau des armatures ; il est de l’ordre de 0,4 à prématurée de l’armature en acier.
0,5 % par rapport au poids du ciment. Il est atteint
plus rapidement si le béton est carbonaté.
Effets de la corrosion
1.2.2 - Action des eaux agressives
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En effet, les agents agressifs dissous dans l’eau résiste d’autant mieux à l’action des eaux agressi-
constituent une solution chimiquement agressive ves que sa porosité et sa perméabilité sont faibles.
pour le béton qui peut provoquer plusieurs types Les principaux facteurs prépondérants au niveau
de phénomènes lorsque la formulation du béton de la formulation d’un béton pour obtenir une
n’est pas optimisée. compacité élevée (donc une faible porosité) sont :
– un dosage en ciment adéquat ;
Attaques acides
– une faible teneur en eau ;
– une granulométrie comportant des éléments fins,
en quantité suffisante pour remplir les espaces
Le béton présente un caractère basique élevé entre les plus gros granulats ;
induit par les composés hydratés de la pâte de – l’optimisation de la vibration, du traitement ther-
ciment (la phase interstitielle contenue dans le mique éventuel et de la cure.
béton a un pH très élevé). Il peut donc présenter
une certaine réactivité vis-à-vis des solutions aci- Une formulation adaptée
des telles que les pluies acides, les eaux naturelles Un dosage suffisamment élevé en ciment, un rap-
chargées en dioxyde de carbone, les eaux rési- port E/C faible et le respect des exigences sur la
duaires, les eaux des industries agroalimentaires composition chimique permettent de maîtriser les
ou industrielles contenant des acides organiques, principales agressions.
les eaux chargées en acides minéraux, mais aussi
les eaux pures. Une conception de l’ouvrage adaptée
L’ouvrage doit être conçu de manière à éviter, dans
Lixiviation
la mesure du possible, de créer des zones d’accu-
mulations et de stagnations d’eau et de chemine-
ments préférentiels dus aux ruissellements.
Dans une structure en béton exposée à l’air
ambiant, l’eau ne s’évapore que sur une épaisseur Une mise en œuvre soignée
limitée à quelques centimètres. La vibration doit être adaptée et homogène. La
cure doit être efficace afin d’éviter en particulier
Les pores sont saturés lorsque le béton est en tout phénomène de dessiccation excessive du
contact de manière prolongée avec l’eau. Des ions béton au jeune âge. La température et l’humidité
en provenance du milieu extérieur peuvent alors relative pendant la mise en œuvre du béton et les
transiter, dans la phase liquide interstitielle du jours suivants sont des paramètres importants
béton. En fonction de la nature des éléments chi- conditionnant les performances du béton.
miques qui pénètrent dans le matériau, il peut en
résulter des réactions chimiques de dissolution/
précipitation et donc une lixiviation progressive
des hydrates. Les eaux pures ou très peu chargées 1.2.3 - Mécanismes développés par le
ont un grand pouvoir de dissolution, elles peuvent gel et les sels de déverglaçage
dissoudre les constituants calciques du béton (la
portlandite notamment).
Malgré la complexité des réactions chimiques Les mécanismes de dégradation du béton sont liés à
générées par les eaux agressives, l’application de l’alternance de cycles répétés de phases de gel et de
quelques principes de prévention élémentaires dégel. Le risque de désordres est d’autant plus élevé
respectés au niveau de la formulation du béton que le degré de saturation en eau du béton est
(formulation adaptée, dosage en ciment adéquat, important. C’est le cas notamment des parties
faible E/C, béton compact et peu perméable), de la d’ouvrages non protégées des intempéries et en
conception de l’ouvrage et lors de sa réalisation contact direct avec des eaux saturées en sel. Une for-
(vibration, cure) permettent d’obtenir des bétons mulation mal adaptée et une mise en œuvre incor-
résistants durablement dans les milieux agressifs. recte du béton peuvent amplifier les dégradations.
Un béton compact et peu perméable Ce phénomène est aggravé, en surface, par l’appli-
Les qualités intrinsèques du béton, sa compacité et cation des sels de déverglaçage (ou fondants rou-
sa perméabilité conditionnent sa durabilité. Le béton tiers), qui engendrent un accroissement des
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de gel le plus proche, doit être inférieur à une tionne la tenue au gel des bétons formulés avec
valeur seuil de l’ordre de quelques centaines de un agent entraîneur d’air, sa valeur doit être infé-
microns. Ce réseau de bulles va servir de « vases rieure à des valeurs seuil.
d’expansion » permettant les mouvements de
L’agent entraîneur d’air a un double rôle : La cause principale des dégradations de surface
– maintenir dans le béton un pourcentage d’air de pouvant résulter de la diffusion des sels de déver-
l’ordre de 3 à 8 % du volume de béton ; glaçage dans les capillaires du béton est un
– fractionner les bulles en de nombreuses petites accroissement des pressions osmotiques.
bulles de faibles dimensions (créer le plus grand
nombre de bulles de petites dimensions). L’importante chute de température de surface, due
à la quantité de chaleur consommée pour provo-
L’utilisation d’un agent entraîneur d’air permet de quer la fusion de la glace, amplifie les effets du gel
stabiliser les bulles qui ont été créées au moment dans la zone du béton proche de la surface (la
du malaxage, sous forme d’un réseau homogène chute de température de surface peut atteindre
et dense de petites bulles d’air. 4 °C/minute au lieu de 4 °C/heure habituellement).
La peau du béton va donc se refroidir brutalement.
Un réseau efficace de bulles d’air est caractérisé par Mais ce phénomène est rarement générateur d’un
deux paramètres : écaillage, car les sels de déverglaçage sont répan-
– le volume d’air total exprimé en pourcentage du dus dans la plupart des cas à titre préventif sur les
volume du béton (la mesure de ce paramètre est ouvrages d’art des réseaux routier et autoroutier,
effectuée sur béton frais au moyen d’un aéromè- pour garantir la sécurité des usagers. Il n’y a donc
tre) ; pas de film de glace lorsque les sels sont répandus.
– le facteur d’espacement des bulles d’air L (barre)
qui correspond approximativement à la demi- Parallèlement aux phénomènes essentiellement
distance moyenne séparant les parois de deux d’ordre physique, la présence des chlorures doit être
bulles voisines, d’un réseau supposé régulier. Il considérée en vue de se prémunir des risques de
représente la distance moyenne que doit parcou- corrosion des armatures, en respectant de manière
rir l’eau pour atteindre une bulle d’air. Il condi- rigoureuse les prescriptions relatives à l’enrobage.
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Indépendamment de leurs caractéristiques prop- Les parties d’ouvrages plus particulièrement expo-
res, la résistance des bétons est donc variable en sés aux actions de l’eau de mer sont :
fonction du type d’exposition au milieu marin et du – les piles et culées des ponts situées en zone de
degré d’immersion. marnage ;
– les blocs de défense maritime ;
Le béton en présence d’eau de mer est soumis à
– les murs de quais.
plusieurs réactions chimiques faisant intervenir des
sulfates, des chlorures et des ions magnésium selon Les principes de prévention à mettre en œuvre
plusieurs mécanismes (cristallisation de sels expan- sont les suivants.
sifs, précipitation de composés insolubles, attaques
ioniques, dissolution de la portlandite, etc.). Un béton compact et peu perméable
Le facteur essentiel qui garantit le bon comporte-
Certaines réactions peuvent avoir des effets béné- ment du béton en site maritime est sa compacité.
fiques sur le béton (telle que par exemple la créa- Plus le béton sera compact, plus les agents agres-
tion d’une couche protectrice ou l’obturation des sifs auront des difficultés à pénétrer et à circuler
pores par les précipités), d’autres peuvent générer dans son réseau poreux. Ce qui suppose une for-
des phénomènes d’expansion ou de lixiviation. La mulation prévoyant un rapport E/C relativement
présence d’ions chlorure peut provoquer des phé- faible (par l’utilisation de super-plastifiants ou d’ad-
nomènes de corrosion des armatures, si la compa- juvants réducteurs d’eau) et une optimisation du
cité du béton et l’enrobage des armatures ne sont squelette granulaire.
pas adaptés aux conditions d’exposition. Les sul-
fates et les chlorures peuvent réagir sur les compo-
sés hydratés du ciment.
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L’ettringite est un hydrate contenant des sulfates La démarche préventive consiste à limiter l’inci-
dont les propriétés de gonflement sont connues dence d’un de ces facteurs.
depuis plus d’un siècle. C’est pourquoi, des pré- • En priorité en limitant l’échauffement du béton
cautions particulières sont prises lorsqu’un béton au cœur de la structure. Il existe plusieurs
est exposé à un environnement riche en sulfates, moyens pour limiter cet échauffement en interve-
notamment vis-à-vis des caractéristiques du ciment. nant soit au niveau de la formulation du béton, soit
au niveau de sa fabrication, soit lors de la réalisa-
Cependant, dans certains cas rares, lorsque le tion de l’ouvrage.
béton subi un échauffement au jeune âge, la for- • En utilisant des constituants du béton confor-
mation différée d’ettringite peut avoir lieu sans mes aux normes afin de limiter l’apport en sul-
apport d’ions sulfate externes. Ces réactions sont fates.
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1.3 Recommandations
pour la durabilité des bétons
En France, des documents spécifiques, recomman- facteurs : eau (condition d’humidité relative supé-
dations et fascicules de documentation, synthé- rieure à 80-85 %) / quantité d’alcalins dans le
tisent des principes de prévention pour des béton importante / silice réactive (présence de gra-
problématiques de durabilité en complétant les nulats réactifs).
normes européennes.
La méthode de prévention se décline en deux éta-
pes. Elle consiste en fonction de l’environnement
(classe 1 à 4 – tableau 1) et du type d’ouvrage
1.3.1 - Recommandations pour (type I à III – tableau 2) à déterminer le niveau de
la prévention contre les prévention à atteindre (A, B ou C – tableau 3), puis
phénomènes d’alcali-réaction vérifier que la formulation prévue pour le béton est
satisfaisante. Elle permet donc de mettre en œuvre
des recommandations de prévention adaptées à
l’importance de l’ouvrage et à son environnement.
Les recommandations relatives à la prévention
contre les phénomènes d’alcali-réaction font l’objet
d’un fascicule édité par le LCPC en juin 1994 inti- Tableau 1 : environnement
tulé : « Recommandations pour les préventions des Classes Environnement
désordres dus à l’alcali-réaction ». 1 Sec ou peu humide (hygrométrie inférieure à 80 %)
2 Hygrométrie supérieure à 80 % ou en contact avec l’eau
Le principe de la démarche préventive consiste à
3 Hygrométrie supérieure à 80 % et avec gel et fondants
ne pas se retrouver dans une situation dans
4 Marin
laquelle sont présentes simultanément les trois
conditions nécessaires à l’amorçage de la réaction.
Il convient donc d’éviter la conjonction des trois
Tableau 2 : types d’ouvrages
Types
Niveau de risque Exemples d’ouvrages
d’ouvrages
Risques d’apparition Éléments non porteurs
I des désordres faibles La plupart des produits
ou acceptables préfabriqués en béton
Risques d’apparition La plupart des ouvrages
II
de désordres peu tolérables de génie civil
Risques d’apparition Tunnels, barrages,
III
de désordres inacceptables ponts, viaducs
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Les recommandations à appliquer sont fonction du risques liés au gel-dégel ne sont pas concernés par
niveau de prévention. ces recommandations.
• Niveau A : pas de spécifications particulières
• Niveau B : six possibilités d’acceptation de la for- Ce document précise les dispositions relatives à
mule béton* l’élaboration des bétons traditionnels, des Bétons à
• Niveau C : granulats non réactifs (granulats PRP Hautes Performances et des bétons à technologie
sous conditions)** spécifique : béton à démoulage immédiat (bétons
fabriqués en usine de préfabrication), bétons mou-
La mise en place d’un ensemble cohérent de recom- lés sur site avec une machine à coffrage glissant et
mandations de prévention a enrayé depuis plus de bétons projetés.
dix ans toute manifestation du phénomène.
Les principes de prévention s’appliquent aux
Le phénomène d’alcali-réaction est depuis plu- ouvrages non protégés des intempéries ou en
sieurs années parfaitement maîtrisé. En effet, il est contact avec l’eau ou les rejaillissements de sau-
maintenant possible de prévenir tout risque d’alcali- mure et soumis à deux types d’exposition spéci-
réaction dans les bétons et éviter ainsi tout désor- fiques : le gel pur ou le gel pur en présence de sels
dre. de déverglaçage.
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(facteur d’espacement des bulles d’air). Les essais pour le gel sévère avec une saturation modérée en
performanciels sont basés sur des cycles de gel- eau du béton. La durée des essais est de l’ordre de
dégel en présence ou non de sels de déverglaçage. trois mois et demi.
• Béton formulé avec un agent entraîneur d’air. Le Quatre « classes » d’exposition définies dans la
facteur d’espacement L (barre) est déterminé dès Norme NF EN 206-1 concernent les bétons soumis
le stade de la formulation du béton. Il est mesuré à l’action du gel et/ou aux sels de déverglaçage.
sur béton durci selon la norme ASTM C 457 à une XF1 : saturation modérée en eau sans agent de
échéance de 4 à 5 jours et permet de valider l’effi- déverglaçage.
cacité du réseau de bulles d’air entraîné. Les para- XF2 : saturation modérée en eau avec agents de
mètres du réseau de vides d’air dans le béton durci déverglaçage.
sont déterminés au microscope. XF3 : forte saturation en eau, sans agent de déver-
glaçage.
• Béton formulé sans ou avec peu d’agent entraî- XF4 : forte saturation en eau, avec agents de déver-
neur d’air. La résistance au gel interne de ces glaçage.
bétons est évaluée avec l’essai de performance
défini dans la norme P 18-424 pour le gel sévère La méthode consiste à définir le type de béton à
avec un fort degré de saturation en eau du béton et mettre en œuvre en fonction des niveaux de gel
dans la norme P 18-425 pour le gel modéré quel (gel sévère et gel modéré) – niveau précisé dans la
que soit le degré de saturation en eau du béton, et carte des zones de gel en France – voir la norme
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gazeux, sols…) et précise, pour ces environne- Tableau 7 : recommandations pour le choix du ciment
ments, les compositions et les caractéristiques des en milieux contenant des sulfates (sol)
ciments à privilégier. Classe Choix du ciment
d’exposition
XA1 Pas de recommandations particulières
Pour chaque environnement agressif, correspon-
dant aux classes d’expositions XA1, XA2 et XA3 XA2 Ciments conformes à la norme NF P 15-317 (PM)
ou NF P 15-319 (ES)
(définies dans la norme NF EN 206-1), le fascicule
XA3 Ciments conformes à la norme NF P 15-319 (ES)
donne des recommandations sur le choix du type
de ciment pour les milieux contenant des sulfates,
les milieux acides et l’eau pure.
Tableau 8 : recommandations pour le choix du ciment
Il recommande en particulier des mesures préven- en eaux pures
tives pour la formulation des bétons afin d’assurer Classe Choix du ciment
d’exposition
leur durabilité.
• CEM III/A, B et C, CEM V/A et B conformes à la norme
XA1
NF P 15-319,
Il définit des mesures de protection pour les ouvra- XA2 • Ciments d’aluminates de calcium conformes à la norme
ges en fonction des conditions environnementales NF EN 14647
XA3 • CEM IV/B conforme à la norme NF EN 197-1
agressives auxquelles ils sont soumis.
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des paramètres eau et humidité) traduisant l’envi- Les précautions à appliquer sont fonction de
ronnement dans lequel se trouve le béton. À chaque niveau de prévention par ordre croissant
chaque niveau de prévention (As, Bs, Cs, Ds) cor- d’exigences de As à Ds. Elles visent essentielle-
respond un niveau de précaution à appliquer. ment à limiter la température maximale suscepti-
ble d’être atteinte au cœur de chaque pièce
Il convient alors de mettre en œuvre pour chaque critique.
partie d’ouvrage concernée les précautions adap-
tées à chaque niveau de prévention (tableau 11, À titre d’exemples :
obtenu par croisement des classes d’exposition et • les précautions à appliquer pour le cas le plus
des catégories d’ouvrages). courant, soit le niveau de prévention As, est la sui-
vante : la température Tmax susceptible d’être
atteinte au sein de l’ouvrage doit rester inférieure à
Tableau 11 : choix du niveau de prévention 85 °C ;
Catégorie Classe d’exposition • pour le niveau de prévention Bs, l’une des deux
d’ouvrage XH1 XH2 XH3 précautions suivantes doit être mise en œuvre :
I As As As – la température Tmax doit rester inférieure à
II As Bs Cs 75 °C ;
III As Cs Ds – si Tmax ne peut rester inférieure à 75 °C, elle
doit rester inférieure à 85 °C et une des
conditions suivantes doit être respectée ;
Nota – maîtrise du traitement thermique
Le choix du niveau de prévention pour (durée du maintien de la température
chaque partie d’ouvrage est de la respon-
au-delà de 75 °C limitée) ;
sabilité du maître d’ouvrage. Le niveau de
prévention doit être spécifié dans le CCTP. – utilisation d’un ciment adapté ;
Au sein d’un même ouvrage les parties – vérification de la durabilité du béton
susceptibles d’être soumises au phéno- vis-à-vis de la RSI à l’aide de l’essai de
mène de RSI peuvent être l’objet de performance (LPC n° 59).
niveaux de prévention différents. TABLEAU 4 :
Le guide propose des dispositions pour limiter les
risques potentiels de réaction sulfatique interne.
Les précautions sont modulées en fonction du
niveau de prévention. Elles portent en priorité • Au niveau de la conception et du dimensionne-
sur la fabrication, le transport et la mise en ment des ouvrages, en évitant les zones de sta-
œuvre du béton. Des précautions sur la formu- gnation d’eau, en protégeant le béton par une
lation sont aussi possibles si nécessaire. étanchéité, en privilégiant les pièces creuses.
– Ciment adapté
Ds 65 °C 75 °C – Validation de la formulation par un laboratoire
indépendant expert en RSI
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soit représentatif des phénomènes observés dans L’élévation de température au sein d’une partie
des cas réels et adaptés aux conditions d’exécu- d’ouvrage en béton est fonction :
tion, tels que le cycle de traitement thermique – de l’exothermie du béton ;
appliqué au béton lors de l’étuvage en usine de – de la géométrie de la partie d’ouvrage ;
préfabrication et l’échauffement d’une pièce mas- – de la température initiale du béton lors de la mise
sive, de taille critique, coulée en place sur chantier. en œuvre dans le coffrage ;
Cet essai d’une durée de 12 à 15 mois, consiste à – des déperditions thermiques liées en particulier
caractériser le risque de gonflement d’un béton vis- au type de coffrage.
à-vis de la RSI. Il permet de valider une formulation
de béton en déterminant sa réactivité potentielle à Ce calcul permet d’évaluer si la partie d’ouvrage
la formation différée d’ettringite. doit être considérée comme une pièce critique vis-
à-vis des risques de RSI. Il comprend une succes-
Le guide LCPC rappelle (annexe III) les principes de sion d’étapes :
l’exothermie des réactions d’hydratation et l’inci- – le dégagement de chaleur induit par le ciment à
dence du dosage en liant et de sa nature. Il pro- partir de données propres en particulier à son
pose aussi (annexe IV) une méthode de calcul dosage et sa chaleur d’hydratation ;
simplifiée permettant d’estimer la température – la présence éventuelle d’additions minérales ;
atteinte au cœur du béton. – les déperditions thermiques.
Tableau 13 : recommandation sur le choix des ciments vis-à-vis de la RSI, selon le niveau de prévention
1. Dans le cas CEM I et CEM II/A. Teneur en alcalins équivalents actifs du béton limitée à 3 kg/m3.
2. Ciment avec teneur en So3 inférieure à 3 % et dont le C3A du clinker est inférieur à 8 %.
3. Le CEM I doit respecter C3A (rapporté au ciment) inférieure à 8 % et SO3 inférieure à 3 %.
4. La proportion dʼaddition doit respecter les spécifications de la norme NF EN 206-1.
30
02 t3 G 12 chapitre 2 FAB:02 t3 G 12 chapitre 2 1/12/08 16:54 Page 31
Chapitre
2 Dimensionnement
des structures
en béton
2.7 BA-CORTEX
31
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32
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La durabilité structurale est l’aptitude d’une struc- Les Eurocodes constituent un ensemble de 58
ture à rester fiable pendant une durée d’utilisation normes regroupées en 10 groupes de normes
conventionnelle. (NF EN 1990 à NF EN 1999) :
– NF EN 1990 Eurocode 0 : bases de calcul des
La structure doit être conçue de telle sorte que sa structures
détérioration, pendant la durée d’utilisation de projet, – NF EN 1991 Eurocode 1 : actions sur les structu-
n’abaisse pas ses performances en dessous de res
celles escomptées, compte tenu de l’environne- – NF EN 1992 Eurocode 2 : calcul des structures
ment et du niveau de maintenance escompté. en béton
– NF EN 1993 Eurocode 3 : calcul des structures
Les normes « Eurocode » instaurent un véritable sys- en acier
tème normatif performantiel fondé sur des concepts – NF EN 1994 Eurocode 4 : calcul des structures
scientifiques cohérents qui est un gage d’optimi- mixtes acier-béton
sation des matériaux et de pérennité des ouvrages. – NF EN 1995 Eurocode 5 : calcul des structures
en bois
Les normes « Eurocode » permettent une optimisa-
– NF EN 1996 Eurocode 6 : calcul des structures
tion de la durabilité des structures. Elles supposent
en maçonnerie
que :
– NF EN 1997 Eurocode 7 : calcul géotechnique
– le choix du système structural et le projet de
– NF EN 1998 Eurocode 8 : calcul des structures
structure sont réalisés par un personnel suffisam-
pour leur résistance aux séismes
ment qualifié et expérimenté ;
– NF EN 1999 Eurocode 9 : calcul des structures en
– l’exécution est confiée à un personnel suffisam-
alliages d’aluminium
ment compétent et expérimenté ;
– une surveillance et une maîtrise de la qualité adé-
quates sont assurées au cours de la réalisation, Liens entre les Eurocodes
dans les bureaux d’études, les usines, les entre-
prises et sur le chantier ; Sécurité structurale,
– les matériaux utilisés sont conformes aux normes NF EN 1990 aptitude au service
et durabilité
appropriées ;
– la structure bénéficiera de la maintenance adé- NF EN 1991 Actions sur les structures
quate ; NF EN 1992 NF EN 1993 NF EN 1994
– l’utilisation de la structure sera conforme aux Conception et calcul
NF EN 1995 NF EN 1996 NF EN 1999
hypothèses admises dans le projet.
Calcul géotechnique
NF EN 1997 NF EN 1998
et sismique
33
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2.1.3 - Eurocode 0
35
02 t3 G 12 chapitre 2 FAB:02 t3 G 12 chapitre 2 1/12/08 16:54 Page 36
Les Eurocodes accentuent la prise en compte de la La durée d’utilisation du projet doit être spéci-
durabilité des ouvrages en s’appuyant sur la notion fiée par le maître d’ouvrage.
de durée d’utilisation de projet.
Propriétés des matériaux
Tableau 5 : la durée indicative d’utilisation de projet
selon norme NF EN 1990 – tableau 2.1 (NF)
Les propriétés des matériaux ou des produits sont
Catégorie Durée indicative
de durée d’utilisation représentées par des valeurs caractéristiques
d’utilisation de projet Exemples
(valeur de la propriété ayant une probabilité don-
de projet (en années)
née de ne pas être atteinte lors d’une hypothétique
1 10 Structures provisoires
série d’essais illimitée).
2 25 Éléments structuraux remplaçables
3 25 Structures agricoles et similaires Les valeurs caractéristiques correspondent aux
4 50 Bâtiments et autres structures courantes fractiles 5 % (valeur inférieure) et 95 % (valeur
Bâtiments monumentaux supérieure) pour les paramètres de résistance et à
5 100
Ponts et autres ouvrages de génie civil
la valeur moyenne pour les paramètres de rigidité.
Par exemple pour le béton, on distingue deux
fctk0,05 et fctk0,95
L’article 2.4 de l’Eurocode 0 définit la notion de grandeurs pour la résistance en traction :
durabilité de la structure.
36
02 t3 G 12 chapitre 2 FAB:02 t3 G 12 chapitre 2 1/12/08 16:54 Page 37
– les actions variables (Q), par exemple les char- Les combinaisons d’actions sont définies pour des
ges d’exploitation sur planchers, poutres et toits situations de projets, que la structure va rencontrer
des bâtiments, les actions du vent, les charges de tant en phase d’exécution que d’exploitation ou de
la neige, les charges de trafic routier ; maintenance : situations de projets durables (cor-
– les actions accidentelles (Ad), par exemple les respondant à des conditions normales d’utilisation),
explosions ou les chocs de véhicules ; transitoires (correspondant à des situations tempo-
– les actions sismiques (Aed). raires telles que l’exécution), accidentelles (incen-
die, chocs) ou sismiques (tremblement de terre).
Les actions sont également classées :
– selon leur origine, comme directes ou indirectes ; Les combinaisons d’actions considérées doivent
– selon leur variation spatiale, comme fixes ou libres; tenir compte des cas de charges pertinents, per-
– ou, selon leur nature, comme statiques ou dyna- mettant l’établissement des conditions de dimen-
miques. sionnement déterminantes dans toutes les sections
On distingue ainsi : de la structure ou une partie de celle-ci.
– les actions statiques (neige, charges de mobilier) ;
37
02 t3 G 12 chapitre 2 FAB:02 t3 G 12 chapitre 2 1/12/08 16:54 Page 38
Nota
Les états limites sont des états d’une
construction qui ne doivent pas être
atteints sous peine de ne plus permettre à
la structure de satisfaire les exigences
structurelles ou fonctionnelles définies lors
de son projet. La justification d’une struc-
ture consiste à s’assurer que de tels états
ne peuvent pas être atteints ou dépassés
avec une probabilité dont le niveau
dépend de nombreux facteurs.
38
02 t3 G 12 chapitre 2 FAB:02 t3 G 12 chapitre 2 2/12/08 11:54 Page 39
Fk
Analyse structurale (section 5)
est la valeur caractéristique de l’action ;
γf coefficient partiel pour l’action ;
ψ est soit 1,00 soit ψ0, ψ1 ou ψ2.
L’analyse structurale permet de déterminer la dis-
tribution, soit des sollicitations, soit des contrain- Valeurs de calcul des propriétés des matériaux
tes, déformations et déplacements de l’ensemble
La valeur de calcul d’une propriété d’un matériau
ou d’une partie de la structure. Elle permet d’iden-
Xd = η Xk
est égale à :
tifier les sollicitations aux divers états limites dans
les éléments ou les sections de la structure. γm
Xk valeur caractéristique de la propriété du
La géométrie est habituellement modélisée en consi- matériau
dérant que la structure est constituée d’éléments η valeur moyenne du coefficient de conver-
linéaires, d’éléments plans et, occasionnellement, sion
de coques. Le calcul doit prendre en considération γm coefficient partiel pour la propriété du maté-
la géométrie, les propriétés de la structure et son riau tient compte :
comportement à chaque stade de sa construction. – des effets de volume et d’échelle ;
– des effets de l’humidité et de la tempéra-
Les éléments d’une structure sont classés, selon ture ;
leur nature et leur fonction, en poutres, poteaux, – et d’autres paramètres s’il y a lieu.
dalles, voiles, plaques, arcs, coques, etc.
Combinaisons dʼactions
Les modèles de comportement couramment utili-
sés pour l’analyse sont :
– comportement élastique linéaire ; l’analyse linéaire
L’annexe A1 : « Application pour les bâtiments »
basée sur la théorie de l’élasticité est utilisable
fournit les règles pour établir les combinaisons
pour les états limites ultimes et les états limites de
d’actions pour les bâtiments.
service en supposant des sections non fissurées,
un diagramme contrainte-déformation linéaire et
Pour les ELU expressions 6.10 à 6.12 b :
des valeurs moyennes des modules d’élasticité ;
– comportement élastique linéaire avec distribu- – combinaisons fondamentales : 6.10 – 6.10 a/b
tion limitée ; pour situations de projet durables ou transitoires
– comportement plastique, incluant notamment la – combinaisons accidentelles : 6.11
modélisation par bielles et tirants ; pour situations de projet accidentelles
– comportement non linéaire. – combinaisons sismiques : 6.12
pour situations de projet sismiques
Nota
Une analyse locale complémentaire peut
être nécessaire lorsque l’hypothèse de Pour les ELS expressions 6.14 à 6.16 b
distribution linéaire des déformations ne
s’applique plus, par exemple : à proximité Exemples de combinaisons :
des appuis, au droit des charges concen- 1.10Gk,sup + 0,90Gk,inf + 1,50Q k1 + 1,5 Σψo,i Q k,i
trées, aux nœuds entre poteaux et pout- 1.35Gk,sup + 1,00Gk,inf + 1,50Q k1 + 1,5 Σψo,i Q k,i
1.15Gk,sup + 1,00Gk,inf + 1,50Q k1 + 1,5 Σψo,i Q k,i
res, dans les zones d’ancrage.
39
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– NF EN 1991-1-1 : actions générales – poids volu- Ces normes définissent les actions pour la concep-
miques, poids propres, charges d’exploitation tion structurale des bâtiments et des ouvrages de
les bâtiments génie civil, en particulier :
– NF EN 1991-1-2 : actions générales – actions sur – les poids volumiques des matériaux de construc-
les structures exposées au feu tion et des matériaux stockés ;
– NF EN 1991-1-3 : actions générales – charges de – le poids propre des éléments de construction ;
neige – les charges d’exploitation (uniformément répar-
– NF EN 1991-1-4 : actions générales – charges du tie ou ponctuelle) à prendre en compte pour les
vent bâtiments et les ponts.
– NF EN 1991-1-5 : actions générales – actions
thermiques Les Annexes Nationales précisent les actions à
– NF EN 1991-1-6 : actions générales – actions en appliquer sur le territoire français telles que par
cours d’exécution exemple les charges de neige et des charges spé-
cifiques d’exploitation.
Partie 1-1 Poids volumiques, poids propres, charges d'exploitation des bâtiments.
NF EN 1997 :
Partie 1 Calcul des fondations.
Eurocode 7 - Calcul géotechnique
NF EN 1998 : Eurocodes 8 - Calcul des Partie 1 Règles générales, actions sismiques et règles pour les bâtiments.
structures pour leur résistance aux séismes Partie 5 Fondations, structures de soutènement et aspect géotechniques.
40
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NF EN 1997 :
Partie 1 Calcul des fondations.
Eurocode 7 - Calcul géotechnique
41
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ft
ftk
A Aire de la section droite Résistance en traction de l’acier de béton armé
Ac Aire de la section droite du béton Résistance caractéristique en traction
fy
Ap Aire de la section de l’armature de l’acier de béton armé
fyd
ou des armatures de précontrainte Limite d’élasticité de l’acier de béton armé
As Aire de la section des armatures de béton armé Limite d’élasticité de calcul de l’acier de béton
fyk
As,min Aire de la section minimale d’armatures armé
Asw Aire de la section des armatures d’effort Limite caractéristique d’élasticité de l’acier de
fywd
tranchant béton armé
Ec, Ec(28) Module d’élasticité tangent à l’origine Limite d’élasticité de calcul des armatures
d’effort tranchant
γA
Ecd Valeur de calcul du module d’élasticité du
béton Coefficient partiel relatif aux actions
accidentelles A
γC
Ep Valeur de calcul du module d’élasticité
de l’acier de précontrainte Coefficient partiel relatif au béton
Es Valeur de calcul du module d’élasticité γF Coefficient partiel relatif aux actions F
de l’acier de béton armé γC,fat Coefficient partiel relatif aux actions
F Action de fatigue
Fd Valeur de calcul d’une action γG Coefficient partiel relatif aux actions
permanentes G
γM
Fk Valeur caractéristique d’une action
Gk Valeur caractéristique d’une action Coefficient partiel relatif à une propriété
d’un matériau
γP
permanente
I Moment d’inertie de la section de béton Coefficient partiel relatif aux actions
associées à la précontrainte P
γQ
L Longueur
Coefficient partiel relatif aux actions
M Moment fléchissant
variables Q
γS
MEd Valeur de calcul du moment fléchissant
Coefficient partiel relatif à l’acier de béton
agissant
armé ou de précontrainte
εc
N Effort normal
Déformation relative en compression du béton
εcu
NEd Valeur de calcul de l’effort normal agissant
(traction ou compression) Déformation relative ultime du béton en
compression
εu
P Force de précontrainte
Déformation relative de l’acier de béton armé
Po Force initiale à l’extrémité active de
ou de précontrainte sous charge maximale
εuk
l’armature de précontrainte immédiatement
après la mise en tension Valeur caractéristique de la déformation
relative de l’acier de béton armé ou de
Qk Valeur caractéristique d’une action variable
précontrainte sous charge maximale
Qfat Valeur caractéristique de la charge de fatigue
ν Coefficient de Poisson
R Résistance
ρw Pourcentage d’armatures longitudinales
V Effort tranchant
Pw Pourcentage d’armartures d’effort tranchant
σc
fc
VEd Valeur de calcul de l’effort tranchant agissant
Contrainte de compression dans le béton
σcp
fcd
Résistance en compression du béton
Contrainte de compression dans le béton due
Valeur de calcul de la résistance à une effort normal ou à la précontrainte
τ
fck
en compression du béton
Contrainte tangente de torsion
Résistance caractéristique en compression
Ø Diamètre d’une barre d’armature ou d’une
fcm
du béton, mesurée sur cylindre à 28 jours
gaine de précontrainte
ϕ(t,to) Coefficient de fluage, définissant le fluage
Valeur moyenne de la résistance en
fctk
compression du béton, mesurée sur cylindre
entre les temps t et to, par rapport à la
Résistance caractéristique en traction directe déformation élastique à 28 jours
ϕ(∞,to)Valeur finale du coefficient de fluage
fp
du béton
ψ
Résistance en traction de l’acier de
Coefficients définissant les valeurs
fpk
précontrainte
représentatives des actions variables
ψo pour les valeurs de combinaison
Résistance caractéristique en traction
43
02 t3 G 12 chapitre 2 FAB:02 t3 G 12 chapitre 2 1/12/08 16:54 Page 44
Section 3 : matériaux
Nota
L’Annexe Nationale de la norme
NF EN 1992-1-1 reprend les mêmes sec- La section 3 regroupe les données relatives aux
tions et paragraphes, soit pour définir les matériaux. Les propriétés des matériaux sont
paramètres et méthodes laissés au choix représentées par des valeurs caractéristiques.
national dans la partie européenne, soit
pour apporter des commentaires non Nota
contradictoires. L’Eurocode NF EN 1990 préconise de défi-
nir la valeur caractéristique d’une propriété
de matériau par le fractile 5 % lorsqu’une
L’article 7.3 (Maîtrise de la fissuration) précise que valeur « basse » est défavorable (cas géné-
la fissuration doit être limitée pour ne pas porter ral), et par le fractile 95 % lorsqu’une valeur
« haute » est défavorable.
atteinte à la durabilité de la structure. Des limites
d’ouverture des fissures en fonction du type de
béton (béton armé, béton précontraint) et de la Béton
classe d’exposition sont imposées. Le béton est défini par sa résistance caractéristique
àσc la Contraintes
compression sur cylindre à 28 jours notée
La section 8 prescrit les dispositions constructives
(fractile 5 %). fck est compris entre 12 et 90 MPa.
relatives aux armatures de béton armé et de béton
Pour
fck le calcul des sections, deux types de dia-
précontraint qui doivent être respectées pour satis-
gramme contraintes-déformations sont proposés :
faire aux exigences de durabilité.
– courbe parabole rectangle ;
L’Annexe E prescrit des classes de résistance mini- –f courbe bilinéaire.
cd
44
Déformations
0 εc3 εcu3 εc
02 t3 G 12 chapitre 2 FAB:02 t3 G 12 chapitre 2 1/12/08 16:54 Page 45
fck
Avec Le diagramme contraintes-déformations de calcul
résistance caractéristiques sur cylindre comporte une branche horizontale sans limite ou
fctk0,05
à 28 jours une branche inclinée.
fractile 5 % de la résistance en traction
défini à partir de la résistance moyenne Aciers de précontrainte
en traction fctm
γc
La norme EN 10138 donne les caractéristiques des
coefficient partiel relatif au béton
αcc et αct coefficients = 1
armatures de précontrainte. Les courbes contrain-
tes déformations offrent deux possibilités : une
branche horizontale sans limite et une branche
Aciers passifs inclinée.
Les armatures sont conformes à la norme
Les dispositifs de précontrainte doivent être
EN 10080. Leurs propriétés sont définies dans
conformes à l’Agrément Technique Européen du
l’annexe normative C. La gamme de limite
procédé.
d’élasticité est comprise entre 400 et 600 MPa.
k fyk
Diagramme L’article 4.2 reprend les classes d’exposition défi-
simplifié
fyk Diagrammes nies dans la norme NF EN 206-1. Cette classifica-
de calcul tion est fonction des actions environnementales
fyd = fyk / γs
auxquelles sont soumis l’ouvrage ou les parties
d’ouvrages.
45
02 t3 G 12 chapitre 2 FAB:02 t3 G 12 chapitre 2 1/12/08 16:54 Page 46
La norme décrit (Article 4.4) les règles de détermi- L’enrobage qui figure sur les plans est l’enrobage
nation de l’enrobage nominal des armatures qui nominal Cnom :
représente la distance entre la surface du béton et Cnom = Cmin + ∆ Cdev
l’armature la plus proche (cadres, étriers, épingles, ∆ Cdev est la tolérance de pose des aciers. Elle est
armatures de peau, etc.). L’enrobage des armatu- prise normalement égale à 10 mm.
res et les caractéristiques du béton d’enrobage L’Eurocode 2 permet aussi de dimensionner l’ou-
sont des paramètres fondamentaux pour la maî- vrage pour une durée d’utilisation supérieure en
trise de la pérennité des ouvrages. augmentant la valeur de l’enrobage (+ 10 mm pour
passer de 50 à 100 ans).
Les recommandations de l’Eurocode 2 en matière
d’enrobage des bétons de structures sont novatri- Le LCPC a édité un guide technique intitulé :
ces. Elles visent, en conformité avec la norme « Structures en béton conçues avec l’Eurocode 2 –
NF EN 206-1 et les normes des produits préfabri- Note technique sur les dispositions relatives à l’en-
qués, à optimiser de manière pertinente la durabi- robage pour l’application en France ». Les règles de
lité des ouvrages. En effet, la détermination de la calcul des enrobages de l’Eurocode 2 y sont expli-
valeur de l’enrobage, qui doit satisfaire en particu- citées. Les spécificités nationales telles que la prise
lier aux exigences de bonnes transmissions des en compte des classes d’exposition liées aux envi-
forces d’adhérences et aux conditions d’environ- ronnements chimiquement agressifs sont présen-
nement doit prendre compte : tées.
– la classe d’exposition dans laquelle se trouve
l’ouvrage (ou la partie d’ouvrage) ; Nota
Le tableau 4.1 définit les classes d’exposi-
– la durée d’utilisation de projet ;
tion en fonction des conditions d’environ-
– la classe de résistance du béton ; nement en conformité avec la norme
– le type de systèmes de contrôles qualité mise en béton NF EN 206-1.
œuvre pour assurer la régularité des performan-
La valeur de l’enrobage peut ainsi être réduite en • Une poutre est un élément dont la portée est
particulier : supérieure ou égale à trois fois la hauteur totale de
– si l’on choisit un béton présentant une classe de la section. Lorsque ce n’est pas le cas, il convient
résistance à la compression supérieure à la classe de la considérer comme une poutre-cloison.
de référence (définie pour chaque classe d’expo-
sition) ; • Une dalle est un élément dont la plus petite
– s’il existe un système de contrôle de la qualité ; dimension dans son plan est supérieure ou égale à
– si l’on utilise des armatures inox. cinq fois son épaisseur totale.
L’Eurocode définit des « classes structurales », dans • Un poteau est un élément dont le grand côté de
le tableau 4.3 NA qui permettent de déterminer en la section transversale ne dépasse pas quatre fois le
fonction de la classe d’exposition, l’enrobage mini- petit côté de celle-ci et dont la hauteur est au moins
mum Cmin satisfaisant aux conditions de durabilité. égale à trois fois le grand côté. Lorsque ce n’est pas
Deux tableaux donnent la valeur de Cmin, en fonc- le cas, il convient de la considérer comme un voile.
tion de la classe structurale, l’un pour les armatures
passives et l’autre pour les câbles ou armatures de Les effets du second ordre doivent être pris en
précontraintes. compte. Des imperfections géométriques sont
pour ce faire définies.
46
02 t3 G 12 chapitre 2 FAB:02 t3 G 12 chapitre 2 1/12/08 16:54 Page 47
Article 5.1.1
Nota
L’analyse linéaire peut être utilisée pour la
détermination des sollicitations, avec les La figure 6.1 de la norme NF EN 1992-1-1 présente
hypothèses suivantes :
– sections non fissurées ;
le diagramme des déformations relatives admissi-
– relations contrainte-déformation linéaires ; bles à l’ELU.
– valeurs moyennes du module d’élasticité.
La déformation en compression du béton doit être
La méthode des bielles et tirants définit les bielles, limitée à 3,5 ‰ pour les bétons de résistance infé-
les tirants, les divers types de nœuds pouvant les rieure ou égale à 50 MPa.
relier et permet de calculer les efforts et le fer- La déformation en compression pure du béton doit
raillage correspondant. être limitée à 2,0 ‰ dans le cas d’utilisation du
diagramme parabole rectangle.
47
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fywd
– la limitation des flèches.
limite d’élasticité de calcul des armatures
d’effort tranchant.
48
02 t3 G 12 chapitre 2 FAB:02 t3 G 12 chapitre 2 1/12/08 16:54 Page 49
Trois types de combinaisons d’actions sont à Elles consistent à respecter, au choix, un diamètre
prendre en compte : maximal ou un espacement maximal des barres.
– combinaisons caractéristiques ;
– combinaisons fréquentes ; La vérification a pour objet de s’assurer que l’ou-
– combinaisons quasi-permanentes. verture maximale calculée des fissures n’excède
Pour les ELS, les vérifications consistent à s’assurer pas une valeur limite, fonction en particulier de la
que la valeur de calcul de l’effet des actions est classe d’exposition. La limitation de l’ouverture
inférieure à la valeur limite de calcul du critère des fissures est obtenue en prévoyant un pourcen-
d’aptitude au service considéré. tage minimal d’armatures passives et en limitant
les distances entre les barres et les diamètres de
Le calcul des contraintes est fait : celles-ci. Les valeurs recommandées d’ouverture
– soit en section homogène, si la contrainte maxi- des fissures en fonction de la classe d’exposition
male du béton en traction calculée sous combi- sont indiquées dans le tableau ci-dessous.
naison caractéristique est inférieure à fctm ;
– soit en section fissurée, en négligeant toute Une quantité minimale d’armature (As,min) est
contribution du béton tendu. nécessaire pour maîtriser la fissuration dans les
zones soumises à des contraintes de traction. As,min
Limitation des contraintes : est fonction de l’aire de la section droite de béton
– la contrainte de compression dans le béton est tendu et de la contrainte maximale admise dans
limitée afin d’éviter les fissures longitudinales ou l’armature.
les micro-fissures ;
– les contraintes de traction dans les armatures Le diamètre maximal des armatures et leur espa-
sont limitées afin d’éviter des fissurations ou des cement maximal sont déterminés en fonction de la
déformations inacceptables. valeur de l’ouverture de la fissure et de la
contrainte de traction dans les armatures. Par
Maîtrise de la fissuration : exemple pour une ouverture de fissure de 0,3 mm,
– un enrobage convenable n’est pas la seule condi- pour une contrainte de traction dans les armatures
tion pour assurer la protection des armatures de 360 MPa, le diamètre minimal et les espace-
contre la corrosion, il faut aussi limiter la fissura- ments maximaux seront respectivement 8 mm et
tion du béton. 50 mm.
– la fissuration est limitée afin de ne pas porter pré-
judice au bon fonctionnement ou à la durabilité Limitation des flèches
de la structure ou encore qu’elle ne rende pas
son aspect inacceptable. Des valeurs limites appropriées des flèches sont
fixées, en tenant compte de la nature de l’ouvrage,
Pour limiter la fissuration, il convient de prévoir des de ses aménagements et de sa destination. La
armatures de section suffisante afin que leur déformation d’un élément ou d’une structure ne
contrainte ne dépasse pas les valeurs convenables doit pas être préjudiciable à son fonctionnement
en fonction des conditions d’exposition et de la ou son aspect. Il convient de limiter les déforma-
destination de l’ouvrage. tions aux valeurs compatibles avec les déformations
des autres éléments liés à la structure tels que par
L’Eurocode 2 Partie 1-1 formule en 7.3.3 et 7.3.4 exemple les cloisons, les vitrages, les bardages.
les prescriptions visant à maîtriser la fissuration.
49
02 t3 G 12 chapitre 2 FAB:02 t3 G 12 chapitre 2 1/12/08 16:54 Page 50
et de précontrainte
doivent être effectivement continus et ancrés en
périphérie de la structure.
préfabriqués en béton
traite des exigences relatives à la possibilité de
bétonnage correct et définit les distances minima-
les des armatures permettant la transmission des
forces d’adhérence. La section 10 expose les effets des traitements
Elle précise les règles pour la détermination des : thermiques sur les caractéristiques des bétons
– espacements horizontaux et verticaux, des arma- (résistance, fluage et retrait), sur la relaxation des
tures ; aciers et sur les pertes par relaxation. Elle précise
– diamètres des mandrins cintrage des barres ; aussi des dispositions constructives spécifiques et
– ancrages des armatures longitudinales et des des règles de conception concernant les assembla-
armatures d’effort tranchant ; ges et les joints.
– recouvrements des barres, des treillis et des
de granulats légers
– ancrages des armatures de précontrainte par pré-
tension ;
– disposition des armatures et des gaines de pré-
contrainte ; Cette section regroupe toutes les spécificités rela-
– dispositifs de paquets de barres ; tives aux structures en béton de granulats légers.
– zones d’ancrage de précontrainte.
50
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Elle précise uniquement les différences, ou les élé- 2.2.3 - Eurocode 2 – partie 2
ments supplémentaires, par rapport au calcul aux
températures normales.
Les structures en béton soumises à une exigence L’Eurocode 2 partie 2 (NF EN 1992-2) définit les
de résistance mécanique sous condition d’incen- principes, les règles de conception et les disposi-
die, doivent être conçues et réalisées de telle sorte tions spécifiques pour les ponts en béton non
qu’elles puissent maintenir leur fonction porteuse armé, en béton armé et en béton précontraint
pendant l’exposition au feu en évitant une ruine constitué de granulats de masse volumique tradi-
prématurée de la structure et en limitant l’exten- tionnelle ou légers, en complément de ceux de la
sion du feu. norme NF EN 1992-1-1.
51
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PRINCIPES DE DIMENSIONNEMENT
D’UNE STRUCTURE EN BÉTON ARMÉ
Nota
Compte tenu des incertitudes sur les
actions appliquées et les résistances des
matériaux, on introduit des marges de
sécurité, sous forme de coefficients de
sécurité ou de pondération.
dans lesquelles, à la valeur caractéristique d’une
Quatre étapes pour le dimensionnement
action dite de base, s’ajoutent des valeurs caracté-
ristiques minorées d’autres actions dites d’accom- 1. Modélisation de la structure et détermina-
pagnement. tion des actions qui lui sont appliquées et des
classes d’exposition (pour tenir compte des
Des coefficients de sécurité minorateurs sont aussi actions environnementales).
appliqués aux valeurs des résistances caractéris-
tiques des matériaux utilisés. 2. Détermination des sollicitations et choix
des caractéristiques et des résistances des
Les valeurs de ces coefficients sont différentes matériaux (en fonction des performances à
selon les principes de calcul adoptés. Le calcul dit atteindre en phase d’exécution : coulage,
« aux contraintes admissibles » (utilisé avant la mise décoffrage, manutention, etc.) et en phase
au point des règles BAEL) conduisait seulement à d’utilisation.
vérifier que les contraintes de service d’un élément
de structure demeuraient à l’intérieur d’un 3. Détermination des sections d’armatures :
domaine défini par les valeurs bornées des – armatures de flexion ;
contraintes ; celles-ci étaient égales aux contraintes – armatures d’effort tranchant ;
de rupture des matériaux, minorées par un coeffi- – armatures de torsion ;
cient de sécurité. Cette méthode ne reflétait pas – armatures de peaux…
toujours la sécurité réelle offerte par les structures. Pour chaque état limite, pour chaque section
de la structure étudiée, il faut montrer, pour
C’est pourquoi la méthode de calcul « aux états le cas de charge le plus défavorable, sous la
limites », qui se fonde sur une approche semi-pro- combinaison d’action considérée, que la solli-
babiliste de la sécurité, lui a été substituée. Cette citation agissante ne dépasse pas la résistance
démarche permet de dimensionner une structure du matériau.
de manière à offrir une probabilité acceptable de
ne pas atteindre un « état limite », qui la rendrait 4. Dessin des armatures (plans) prenant en
impropre à sa destination. Elle conduit à considé- compte les diverses dispositions constructives
rer deux familles d’états limites : les États Limites et les contraintes d’exécution du chantier.
de Service (ELS) et les États Limites Ultimes (ELU).
53
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fctm (MPa)
25 30 37 45 50 55 60 105
fctk,0,05 (MPa)
2,2 2,6 2,9 3,2 3,5 3,8 4,1 5,0
fctk,0,95 (MPa)
1,5 1,8 2,0 2,2 2,5 2,7 2,9 3,5
2,9 3,3 3,8 4,2 4,6 4,9 5,3 6,6
Ecm (GPa) 30 31 33 34 35 36 37 44
fck
Avec :
résistance caractéristique en compression
fctm
sur cube
Ecm
tique à la traction (fractile 95 %)
module d’élasticité sécant du béton
Nota
L’article 3.1.2 donne une formule permet-
tant de déterminer plus précisément la
résistance en compression et en traction
du béton en fonction du temps selon le
type de ciment.
54
02 t3 G 12 chapitre 2 FAB:02 t3 G 12 chapitre 2 1/12/08 16:54 Page 55
Déformation élastique et fluage • Les actions accidentelles dues aux séismes, aux
explosions, aux incendies.
Les articles 3.1.3 et 3.1.4 de la norme
NF EN 1992-1-1 précisent les données nécessaires En fonction de la destination des locaux ou des
à la détermination respectivement du module ouvrages, les actions retenues pour les calculs sont
d’élasticité et du coefficient du fluage. définies par des normes (série des normes
NF EN 1991).
Résistance de calcul
Les combinaisons dʼactions
Les résistances de calcul sont définies dans l’article
Diagramme contrainte-déformation
déterminées, à partir des actions considérées, par
des méthodes de calcul appropriées faisant géné-
ralement appel à la résistance des matériaux ou à
Pour le calcul des sections deux types de dia- des études de modélisation.
gramme sont proposés :
– diagramme parabole rectangle ; Efforts normaux
– diagramme bilinéaire.
• Compression simple
Lorsqu’un poteau, par exemple, n’est soumis, en
plus de son poids propre, qu’à une charge F appli-
2.3.4 - Actions et combinaisons quée au centre de gravité de sa section, il est dit
d’actions sollicité en compression simple. Ce cas théorique
n’est pratiquement jamais réalisé, la force F résul-
tante étant généralement excentrée par rapport à
Les actions
l’axe du poteau. Le poteau est aussi en général
soumis des efforts horizontaux qui provoquent un
moment fléchissant.
Les actions sont constituées par les forces et les
couples résultant des charges appliquées ou les • Traction simple
déformations imposées à la structure. On distingue Ce cas correspond à une pièce soumise à un effort
trois types d’actions. de traction (suspentes, tirants). Le calcul permet de
dimensionner les armatures longitudinales néces-
• Les actions permanentes dues au poids propre saires pour reprendre cet effort que le béton ne
de la structure et au poids total des équipements serait pas à même de supporter.
fixes. Les poussées de terre ou la pression d’un
liquide (pour les murs de soutènement, les réser- Flexion
voirs…) sont également prises en compte comme
actions permanentes. Dans une poutre fléchie, les fibres inférieures sou-
mises à des contraintes de traction s’allongent,
• Les actions variables dues aux charges d’exploi- alors que les fibres supérieures en compression se
tation, aux charges climatiques, aux charges appli- raccourcissent. Si l’on considère une portion de
quées en cours d’exécution, aux déformations poutre dont toutes les fibres avaient une longueur
provoquées par les variations de température. lo avant déformation, chaque fibre présentera,
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Effort tranchant
Nbc x z = Nst x z = Mf
section se traduit par l’égalité :
Avec :
Nbc résultante des efforts de compression ;
Nst résultante des efforts de traction (repris par
les armatures) ;
Mf moment fléchissant dans la section consi-
dérée.
Z bras de levier du couple de flexion.
56
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Pour le dimensionnement, une structure est décom- Les normes de dimensionnement fournissent des
posée en éléments tels que : poutres, poteaux, dal- règles pour le calcul des éléments les plus courants
les, voiles, etc. et leurs assemblages.
Une poutre est un élément dont la portée est supé-
rieure ou égale à trois fois la hauteur totale de la
section. Nota
Une dalle est un élément dont la plus petite dimen- L’article 5.3.2.2 de la norme NF EN 1922-1-1
précise comment déterminer la portée
sion dans son plan est supérieure ou égale à cinq
utile (leff) des poutres et des dalles dans
fois son épaisseur totale. les bâtiments pour différentes conditions
Un poteau est un élément dont le grand côté de la d’appui.
section transversale ne dépasse pas quatre fois le
petit côté et dont la hauteur est au moins égale à
trois fois le grand côté. Si ce n’est pas le cas, il est
considéré comme un voile.
57
02 t3 G 12 chapitre 2 FAB:02 t3 G 12 chapitre 2 1/12/08 16:54 Page 58
Poteaux
niveaux d’appuis ou à proximité de charges
concentrées.
Les modèles bielles et tirants sont constitués :
– de bielles représentant les champs de Le dimensionnement des armatures consiste à
contraintes de compression ; déterminer :
– de tirants représentant les armatures ; – les armatures longitudinales ;
– de nœuds qui assurent leur liaison. – les armatures transversales.
Les efforts dans les éléments du modèle sont
déterminés pour assurer l’équilibre avec les Armatures longitudinales
charges appliquées à l’ELU.
Cette méthode est utilisée par exemple, pour Les armatures longitudinales sont réparties dans la
le dimensionnement de semelles sur pieux ou section au voisinage des parois de façon à assurer
des corbeaux. au mieux la résistance à la flexion de la pièce dans
les directions les plus défavorables.
> Justification des bielles de béton
La résistance de calcul d’une bielle de béton,
avec : υ’ = 1 – fck
fcd
250
fck
Avec :
résistance caractéristique en
compression du béton mesurée sur
cylindre à 28 jours
αcc coefficient égal à 1
γC Coefficient partiel relatif au béton
fyd = fyk / γs
La résistance des armatures est limitée à
fyd
Avec :
fyk
résistance de calcul en traction
contrainte élastique caractéristique
γs coefficient partiel de l’acier
Les armatures doivent être convenablement
ancrées dans les nœuds.
58
02 t3 G 12 chapitre 2 FAB:02 t3 G 12 chapitre 2 1/12/08 16:54 Page 59
Il convient de prévoir :
– au moins quatre armatures dans les poteaux cir-
culaires ;
– une armature dans chaque angle pour les
poteaux de section polygonale.
fyd
A = 0,10 NEd , avec un minimum de 0,002A
s, min c
avec :
fyd
NEd effort normal de compression agissant ;
limite d’élasticité de calcul des armatures ;
Ac aire de la section droite du béton.
Armatures transversales
fyk
de la pièce entourant toutes les armatures longitu-
Avec :
dinales. Le diamètre et l’espacement des armatu-
fctm
limite caractéristique d’élasticité de l’acier
res transversales font l’objet de limites inférieures.
valeur moyenne de la résistance en traction
directe du béton
Voiles
bt largeur moyenne de la zone tendue
d hauteur utile de la section droite
Les quantités d’armatures verticales sont compri- La section maximale d’armatures est limitée à :
ses entre : As,max = 0,04 Ac
As,min = 0,002 Ac et As,max = 0,04 Ac avec :
Les armatures horizontales doivent être supé- Ac aire de la section droite du béton
rieures à As,min = 0,25 x la section d’armatures
verticales avec un minimum de 0,0001 Ac. L’article 9.2.1.3 de la norme NF EN 1992-1-1
précise les règles à appliquer relatives à l’épure
Poutres
d’arrêt des barres.
Nota
Armatures longitudinales Des armatures longitudinales sont aussi
disposées en partie haute. Elles sont desti-
Les efforts de traction maximum en partie basse nées à faciliter la mise en place des arma-
sont entièrement repris par les aciers longitudinaux tures transversales dont la fonction est la
reprise de l’effort tranchant.
qui sont positionnés le plus bas possible, tout en
conservant un enrobage suffisant.
Dans le cas des poutres hyperstatiques (poutres
continues sur plusieurs appuis, encastrement), des
La section d’armatures longitudinales doit être
efforts de traction se développent localement en
59
02 t3 G 12 chapitre 2 FAB:02 t3 G 12 chapitre 2 1/12/08 16:54 Page 60
fyk
du voile (au tiers et à mi-hauteur) et dans les sec-
tions d’encastrement voile et semelle.
– les fondations – ces éléments sont destinés à
avec : transmettre au sol de fondation, les efforts appor-
Asw section d’armatures d’effort tranchant sur tés par la structure. Les fondations peuvent être
une longueur s superficielles (semelles isolées ou filantes) ou
s espacement des armatures d’effort tran- profondes (fondations sur pieux ou sur barrettes).
chant Les semelles sur pieux comportent en général 2,
bw largeur de l’âme de l’élément 3 ou 4 pieux.
α angle d’inclinaison entre ces armatures et
fck
l’axe longitudinal de l’élément
résistance caractéristique en compression
fyk
du béton, mesurée sur cylindre à 28 jours 2.3.7 - Dispositions constructives
limite caractéristique d’élasticité de l’acier pour les armatures
Dalles
La section 8 de la norme NF EN 1992-1-1 précise
Les dispositions des poutres relatives aux pour- les diverses dispositions constructives pour les
centages minimaux et maximaux et à l’épure armatures (à haute adhérence) de béton armé.
d’arrêt des barres s’appliquent. L’article 9.10 de la
60
02 t3 G 12 chapitre 2 FAB:02 t3 G 12 chapitre 2 1/12/08 16:54 Page 61
Nota
La règle de calcul des longueurs de recou-
vrement est donnée dans l’article 8.7.3.
Armatures de peau
Ancrage des armatures longitudinales
Des armatures de peau constituées de treillis sou-
Les armatures doivent être ancrées par scellement dés ou d’armatures de faibles diamètres doivent
sur une longueur suffisante afin d’assurer une trans- être mises en place à l’extérieur des cadres pour
mission des forces d’adhérence au béton et éviter maîtriser la fissuration et pour résister à l’éclate-
toute fissuration. La longueur d’ancrage est déter- ment du béton lorsque le ferraillage principal est
minée en tenant compte du type d’acier, des pro- constitué de barres de diamètre supérieur à 32 mm
priétés d’adhérence des armatures et de la ou de paquets de barres de diamètre équivalent
contrainte dans l’armature (traction ou compression). supérieur à 32 mm. Les dispositions constructives
relatives aux armatures de peau sont précisées
61
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Les aciers se présentent sous formes de barres de Les armatures sont donc utilisées sur les chantiers
grande longueur (souvent 12 m) ou de fils en cou- et mises en place dans les coffrages :
ronnes : – soit sous forme de barres (droites ou coupées-
– barres droites lisses : diamètre 5 à 50 mm ; façonnées en fonction des formes décrites sur les
– barres droites à haute adhérence : diamètre 6 à plans d’exécution) ;
50 mm ; – soit sous forme de treillis soudés (réseaux plans
– fils à haute adhérence en couronne : diamètre 5 à à mailles en général rectangulaires, constitués de
16 mm. fils ou de barres assemblés par soudage et dont
la résistance au cisaillement des assemblages est
On distingue les armatures « coupées-façonnées », garantie) fabriqués en usine et livrés en pan-
qui sont obtenues par coupe et façonnage des neaux.
aciers à la demande (en conformité avec les plans – soit sous forme d’armatures pré-assemblées en
d’exécution définis par les bureaux d’études) et les cages ou en panneaux.
62
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Le respect de tolérances sur la position des arma- Les dispositifs de raboutage permettent d’assurer
tures, pour assurer leur enrobage correct ou la la continuité des armatures grâce à une pièce inter-
reprise des efforts conformément aux calculs, médiaire appelée manchon ou couples. La liaison
imposent des précautions durant toute la phase de entre le manchon et les armatures est le plus
bétonnage et de vibration. souvent réalisée par filetage ou sertissage.
63
02 t3 G 12 chapitre 2 FAB:02 t3 G 12 chapitre 2 1/12/08 16:54 Page 64
L’inox pour armatures de béton armé doit être 2.4.3 - Caractéristiques des aciers
conforme à la norme NF A 35-014 (acier pour
béton inox).
Les aciers sont désignés par leur limite d’élas- Caractéristiques de forme des aciers
ticité garantie Re en MPa, leur nuance et leur forme
(lisse, haute adhérence). Par exemple, un acier On distingue deux types d’aciers pour béton armé
HA FeE500-2 désigne un acier à haute adhérence en fonction de leur forme et de leur surface.
(HA) présentant une limite élastique de 500 MPa et
une classe de ductilité 2. • Les aciers lisses : barres lisses ou fils tréfilés
lisses. Elles sont de section circulaire sans aucune
gravure.
Congé de raccordement
N de la norme NF EN 13369), ou d’origine
nationale (NF A 35-015, NF A 35-016,
NF A 35-019 ou NF A 35-014), ou encore être
propre à un producteur ou un utilisateur.
La norme de référence pour les armatures du
béton est la norme NF A 35-027 (Produits en Schémas des armatures à verrous
acier pour le béton armé. Armatures).
Les prescriptions de cette norme concernent
l’ensemble des caractéristiques des armatu-
Aciers à empreintes
res. Elles ne s’appliquent qu’en absence de
A-A
A
spécifications différentes mentionnées sur les
plans ou dans les pièces écrites visant les
armatures.
A
64
02 t3 G 12 chapitre 2 FAB:02 t3 G 12 chapitre 2 1/12/08 16:54 Page 65
Caractéristiques géométriques
des aciers
Tableau 12: diamètres des armatures selon la norme EN 10080
Couronnes Masse
Diamètre Section
et Treillis linéique
nominal Barres nominale
Les diamètres prévus par la norme NF EN 10080 produits soudés nominale
en mm en mm2
déroulés en kg/m
sont donnés dans le tableau ci-contre. En France, 4 - x - 12,6 0,999
on se limite en pratique aux diamètres 5, 6, 7, 8, 4,5 - x - 15,9 0,125
10, 12, 14 et 16 pour les couronnes et 6, 8, 12, 14, 5 - x x 19,6 0,154
16, 20, 25, 32, et 40 pour les barres. 5,5 - x x 23,8 0,187
6 x x x 28,3 0,222
6,5 - x x 33,2 0,260
Nota 7 - x x 38,5 0,302
Le diamètre nominal d’une barre ou d’un 7,5 - x x 44,2 0,347
fil correspond au diamètre d’un cylindre de 8 x x x 50,3 0,395
révolution de même métal ayant la même 8,5 - x x 56,7 0,445
masse linéique. C’est le diamètre nominal 9 - x x 63,6 0,499
qui est pris en compte pour le dimension- 9,5 - x x 70,9 0,556
nement. 10 x x x 78,5 0,617
11 - x x 95 0,746
12 x x x 113 0,888
La masse volumique des aciers au carbone est 14 x x x 154 1,21
prise égale à 7 850 kg/m3. Pour les aciers inoxyda- 16 x x x 201 1,58
bles, la masse volumique dépend de la composi- 20 x - - 314 2,47
tion de l’acier. Elle est comprise entre 7 700 et 25 x - - 491 3,85
8 000 kg/m3. 28 x - - 616 4,83
32 x - - 804 6,31
40 x - - 1257 9,86
50 x - - 1963 15,40
65
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2.4.4 - Liaison acier béton On a par conséquent évolué vers des aciers qui
adhérence sont à la fois à Haute Limite d’Élasticité (HLE) et à
Haute Adhérence (HA). La haute adhérence résulte
de la création d’aspérités en saillie ou en creux. La
haute limite d’élasticité peut être obtenue par diffé-
La résistance d’un élément en béton armé et la maî- rents moyens :
trise de la fissuration supposent que l’acier ne puisse – par écrouissage, par étirage et ou laminage à
pas glisser à l’intérieur du béton, c’est-à-dire qu’il froid de barres ou fils d’acier doux ;
y ait adhérence parfaite entre les deux matériaux. – par traitement thermique (trempe et autorevenu)
de barres ou fils d’acier doux.
L’adhérence des armatures est fonction de leur
forme, de leur surface (les saillies ou les creux amé- L’adhérence est définie par deux coefficients :
liorent l’adhérence) et de la résistance du béton. – le coefficient de fissuration qui est pris en compte
pour les calculs de fissuration du béton ;
Le fonctionnement du béton armé suppose une – le coefficient de scellement qui permet de
« association » entre l’acier et le béton qui met en dimensionner les ancrages des armatures.
jeu l’adhérence des armatures au béton. Pour
utiliser pleinement des aciers plus performants, il Les valeurs de ces coefficients dépendent du type
faut donc aussi que leur adhérence soit améliorée. d’armatures (ronds lisses ou barres HA).
66
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2.4.5 - Propriétés pour des valeurs minimales soit de hauteur des verrous,
le dimensionnement ou de profondeur des empreintes, soit de « surface
relative » des verrous fR, ou des empreintes fp.
67
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La limite d’élasticité fyk et la résistance à la traction – une branche inclinée : εuk, k fyk
ft sont respectivement définies comme les valeurs
fyk
Avec :
caractéristiques de la limite d’élasticité et de la limite caractéristique d’élasticité de l’acier
charge maximale en traction directe, divisée par de béton armé
l’aire nominale de la section. εuk déformation relative de l’acier de béton
armé
Diagramme contrainte-déformation k fonction de la classe d’armature
Un acier soumis à une contrainte de traction crois- Les propriétés des armatures sont précisées dans
sante s’allonge de façon linéaire et réversible jus- l’Annexe C (tableau C1) de la norme NF EN 1992-1-1.
qu’à un point correspondant à sa limite d’élasticité. Ce tableau distingue 3 classes de ductilité et pré-
Au-delà, la déformation non réversible présente une cise les caractéristiques correspondant à ces trois
courbe du type ductile (selon le traitement de l’acier). classes.
σs Contraintes Nota
La valeur de calcul du module d’élasticité
k fyk Es est égale à 200 GPa.
fyk
Nota
La norme NF EN 1992 - Partie 2, prescrit
pour les ponts l’emploi d’aciers de classe
B ou C. L’Eurocode 8, qui définit les règles
de calcul des constructions pour leur résis-
tance aux séismes, impose l’emploi d’a-
ciers de classe de ductilité B et parfois C
0 fyk / Es εuk εs dans certaines parties des structures assu-
Déformations rant la résistance aux séismes. La classe
exigée dépend de la classe de ductilité du
Diagramme contrainte-déformation des aciers bâtiment.
de béton armé
≥ 1,15 ≥ 1,15
de k = ( ft / fy )k
≥ 1,05 ≥ 1,08 ≥ 1,05 ≥ 1,08
Valeur minimale
10,0
< 1,35 < 1,35
Valeur caractéristique de la
≥ 2,5 ≥ 5,0 ≥ 7,5 ≥ 2,5 ≥ 5,0 ≥ 7,5
charge maximale, εuk (%)
déformation relative sous 10,0
68
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2.4.6 - Certification des aciers Chaque acier certifié est identifiable par une
et des armatures marque de laminage spécifique à chaque produc-
teur et par un étiquetage NF – AFCAB. Il fait l’objet
d’un certificat délivré par l’AFCAB qui précise :
– sa dénomination ;
Les aciers et les armatures font l’objet de certifica- – l’usine productrice ;
tions gérées par l’Association Française de Certi- – les caractéristiques certifiées ;
fication des Armatures du Béton (AFCAB) qui – la marque de laminage ;
couvrent l’ensemble du cycle des armatures depuis – les conditions de validité.
la production des aciers jusqu’à la pose des arma- La liste des certificats est consultable sur le site
tures en coffrage. On distingue quatre certifications. www.afcab.org
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Chaque manchon certifié est identifiable par un éti- – le nom de l’usine et de la société titulaire du cer-
quetage AFCAB. Il fait l’objet d’un certificat délivré tificat ;
par l’AFCAB qui précise : – le numéro de certificat ;
– sa dénomination ; – pour les armatures sur plans, les indications spé-
– la société productrice ; cifiées à l’article 9 de la norme NF A 35-027 (nom
– les caractéristiques certifiées ; du client, nom du chantier, numéro du plan, réfé-
– le marquage ; rence de l’armature, etc.) ou pour les armatures
– la référence des documents de mise en œuvre ; sur catalogue, la référence du produit.
– les conditions de validité.
Dans le cadre de la certification NF-Armatures,
Certification NF – Armatures
l’AFCAB exige des essais de pliage et de traction
pour vérifier les caractéristiques des armatures
après soudage. L’AFCAB supervise aussi la qualifi-
La Certification NF – Armatures garantit que les cation des soudeurs.
produits certifiés :
armatures du béton
de base conformes, non altération des aciers au
cours de la fabrication, dimensions et angles
conformes, conformité du manchonnage) ;
– sont conformes aux plans, catalogues ou cahiers Cette certification garantit que les aciers et les
des charges du client ; armatures posés par l’entreprise certifiée :
– ont une origine identifiable et sont contrôlés. – sont conformes à leurs normes de référence ;
– sont posés en respectant les plans, les règles de
Chaque fardeau ou paquet d’armatures compor- béton armé, les règles de mise en place des
tent une étiquette sur laquelle sont présents : accessoires (notamment les manchons) ;
– le logo de la marque NF ; – sont parachevés sans altération des aciers ;
– la mention « NF A 35-027 » ; – sont contrôlés après la pose.
– la portée du certificat (catégories et opérations
couvertes, par exemple : Armatures sur plan cou-
pées façonnées) ;
70
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∆ Cdur,st réduction de l’enrobage minimal dans le Les bâtiments et les ouvrages de génie civil cou-
cas d’utilisation, par exemple, d’acier rants sont dimensionnés pour une durée d’utilisa-
inoxydable ; tion de projet de 50 ans. Les ponts sont
∆ Cdur,add réduction de l’enrobage minimal dans le dimensionnés pour une durée d’utilisation de pro-
cas de protections complémentaires. jet de 100 ans.
Nota
Ces durées supposent la mise en œuvre de bétons
La valeur de Cmin,b est rarement dimen- conformes aux tableaux N.A.F. 1 ou N.A.F. 2 de la
sionnante pour la détermination de Cmin. norme NF EN 206.1. Les documents particuliers du
marché peuvent spécifier des durées d’utilisation
de projet différentes.
2.5.5 - Processus de détermination Classe structurale
de l’enrobage nominal suivant
l’Eurocode 2 La classe structurale (S1 à S6) est un paramètre
permettant d’optimiser la valeur de l’enrobage.
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Minoration de 2
Ces modulations de la classe structurale, pour déter- précontrainte à l’article 4.4.1.2 (5) de la norme
miner l’enrobage minimal Cmin,dur sont synthétisées NF EN 1992-1-1.
dans le tableau 15 [extraits du tableau 4.3 N (F)].
Pour les classes d’expositions XF1, XF2, XF3 et XF4.
Une majoration de 2 consiste, par exemple, à La valeur de Cmin,dur est déterminée en prenant en
passer de la classe structurale S4 à S6. Une mino- compte les classes d’expositions concomitantes
ration de 1 consiste à passer de la classe structurale XC1 à XC4 et XD1 à XD3.
S6 à S5.
L’Annexe Française de la norme NF EN 1992-1-1
S1 10 10 10 15 20 25 30 dilatation).
S2 10 10 15 20 25 30 35
S3 10 10 20 25 30 35 40
S4 10 15 25 30 35 40 45 Pour les classes d’exposition XA1 à XA3, la valeur de
S5 15 20 30 35 40 45 50 Cmin,dur est aussi déterminée en prenant en compte
S6 20 25 35 40 45 50 55 les classes d’exposition concomitantes XC ou XD.
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Parements irréguliers
Abrasion du béton
du type dʼarmature
Eurocode 0 Base de calcul des structures).
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La précontrainte, en effet, a pour but de soumettre La précontrainte peut être appliquée au béton :
le béton lors de sa fabrication à des contraintes pré- – soit par pré-tension (mise en tension des aciers
alables permanentes de compression. Une fois avant coulage du béton) ;
l’ouvrage en service, ce gain en compression va – soit par post-tension (mise en tension de câbles
s’opposer aux contraintes de traction créées par les après durcissement du béton).
charges appliquées à l’ouvrage (poids propre,
charge d’exploitation, charge climatique, etc.). Le Nota
Selon l’Eurocode 2, le procédé de pré-
béton, matériau qui présente une faible résistance
contrainte consiste à appliquer des forces à
à la traction, se trouve ainsi utilisé au mieux de ses la structure en béton par la mise en tension
possibilités en ne travaillant qu’en compression. d’armatures par rapport à l’élément en
béton. Le terme « précontrainte » est utilisé
La précontrainte est appliquée au béton grâce à globalement pour désigner l’ensemble des
des câbles de précontrainte en acier. Ces câbles effets permanents de ce procédé qui com-
sont tendus par des vérins de précontrainte. portent des efforts internes dans les sec-
tions et des déformations de la structure.
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2.6.1 - Principe du béton précontraint traction classique pour la remplacer par une gaine
courbe suivant la déformée de la poutre et conte-
nant des câbles de précontrainte. En tirant sur les
câbles, on comprime la poutre. Dans la section
Le béton résistant mieux en compression qu’en transversale, la fibre supérieure va se tendre et la
traction, le but de la précontrainte est d’obtenir des fibre inférieure se comprimer.
pièces qui ne travailleront qu’à la compression. Les
forces de traction engendrées par les charges Lors d’un chargement, les efforts de traction vien-
appliquées à l’ouvrage viendront en déduction des nent alors en déduction des efforts de compression
forces de compression créées par la mise en ten- créés par la précontrainte et toutes les fibres res-
sion des câbles de précontrainte. tent comprimées. Cette poutre préalablement
comprimée supportera sans dommage les charges
Soit par exemple une poutre en béton armé sur qui provoqueraient la rupture d’une poutre en
deux appuis simples. Si on la soumet à une charge, béton armé de mêmes dimensions et portée. Il est
elle se déforme. La section transversale, au droit possible de déterminer l’effort de précontrainte
de l’application de la charge se trouve comprimée nécessaire pour que la poutre soit toujours compri-
à la fibre supérieure et tendue à la fibre inférieure. mée quelles que soient les charges appliquées. En
Lorsque la charge est trop forte, des fissures réalité, dans les grosses poutres, il y a de nom-
apparaissent à la partie inférieure de la poutre. breuses gaines. La disposition exacte des câbles et
Supprimons dans cette poutre l’armature de leur nombre dépendent de nombreux paramètres
(dimensions et forme de la poutre, charges à sup-
porter, etc.). Leur position relevée vers les extré-
mités est destinée à améliorer la résistance à
l’effort tranchant.
2.6.2 - Précontrainte
par post-tension
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Nota
Les ancrages de précontrainte constituent
un organe essentiel puisqu’ils permettent
d’assurer le maintien de l’effort de pré-
contrainte dans les armatures après la mise
en tension.
Dans la plupart des systèmes de pré-
contrainte, le blocage des armatures par rap-
port à l’ancrage est obtenu par frottement
(clavetage dans une pièce conique).
Nota
La précontrainte extérieure présente de
nombreux avantages, notamment l’allé- Une poutre est précontrainte par pré-tension lorsque
gement des structures par réduction des la mise en tension des aciers de précontrainte est
sections, la facilité de mise en œuvre et effectuée avant le bétonnage de la poutre. Ces pou-
surtout les possibilités de remplacement tres sont fabriquées sur un « banc de préfabrication ».
des câbles endommagés ou de renforce-
ment de structures soumises à des char-
ges accrues.
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Les câbles
Les armatures de précontrainte sont en acier à Les câbles sont constitués de plusieurs torons en
haute résistance. Elles se présentent sous forme de acier à haute résistance pour béton précontraint. La
fils, de torons, de barres ou de câbles. Elles peu- gamme des câbles s’étend des câbles monotorons
vent être intérieures au béton : aux câbles de très grande puissance comportant
– pré-tendues et adhérentes ; jusqu’à 55 torons.
– post-tendues et adhérentes ou non.
Elles peuvent aussi être extérieures au béton et Les unités les plus courantes, pour la précontrainte
reliées à la structure au niveau des ancrages et des longitudinale, sont les unités 12 ou 13 T15 S (compo-
déviateurs uniquement. sées de 12 ou 13 torons T15 S) pour la précontrainte
intérieure et 19 T15 S pour la précontrainte exté-
Les torons rieure.
Les torons sont un assemblage de plusieurs fils (le Un câble est défini par le type et le nombre de
fil est produit par déformation à froid (tréfilage) torons et la classe de résistance.
d’un fil machine).
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• Les ponts :
– ponts poussés ;
– ponts en encorbellement à voussoirs pré-
fabriqués ;
– ponts en encorbellement coulés en place,
– ponts à poutres ;
– ponts à haubans ;
– PSI-DP Passages supérieurs ou inférieurs à
dalle précontrainte ;
– VI-PP Viaducs à travées indépendantes à
poutres précontraintes ;
– PR-AD Poutres précontraintes par adhé-
rence*. *Précontrainte par pré-tension.
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2.7 BA-CORTEX
BA-CORTEX est un outil dédié à la formation
au dimensionnement des structures en
béton selon les Eurocodes. Il est en accès
libre sur Internet.
Il est composé de trois familles de modules :
– modules de cours ;
– modules d’applications ;
– modules de projet ;
et compte trois niveaux de formation :
– niveau 1 : débutant ;
– niveau 2 : intermédiaire ;
– niveau 3 : confirmé.
www.ba-cortex.com
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Chapitre
3 Maîtrise esthétique
des parements
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Lors de la conception et de la réalisation d’un résultent se traduisent par une optimisation conti-
ouvrage, de nombreux paramètres doivent être nue des performances mécaniques et des possibi-
maîtrisés pour obtenir des parements conformes, lités esthétiques des bétons.
en terme de teintes et de textures, aux attentes
des maîtres d’ouvrage et des maîtres d’œuvre et à En plus de leurs qualités physiques et de leurs per-
la volonté esthétique des architectes. formances mécaniques, qui répondent aux exigen-
ces constructives, les bétons sont moulables et
Un parement en béton est une surface coffrée, offrent une variété infinie d’apparences, une multi-
généralement visible après achèvement de l’ou- tude d’aspects, de couleurs et de formes. Ils per-
vrage. Il doit résister aux diverses agressions aux- mettent de traduire et d’exprimer en volumes
quelles est soumise la structure pendant sa durée esthétiques simples ou complexes, les souhaits et
d’utilisation et s’intégrer le plus naturellement pos- la volonté des architectes dans un parfait respect
sible dans son environnement. de l’environnement.
L’obtention d’un parement de qualité repose sur Les progrès techniques de ces dernières années
l’attention que l’on portera lors de la formulation offrent aujourd’hui aux maîtres d’ouvrage, aux
du béton et lors des différentes étapes de sa mise maîtres d’œuvre, aux architectes et aux entreprises
en œuvre. L’homogénéité de l’aspect est induite une très grande diversité de bétons pour la
par celle des constituants du béton. La régularité conception et la réalisation de parements esthé-
des caractéristiques des constituants est de ce fait tiques.
un point essentiel. La qualité des coffrages et des
produits démoulants, des modes de coulage et de Les professionnels disposent d’un matériau qui
la vibration ainsi que les conditions de maturation autorise une variété infinie de possibilités d’aspect,
participent au résultat final. qui répond pleinement à la demande esthétique,
qui s’adapte à chaque type d’ouvrage, à la nature
La technologie du béton progresse régulièrement du chantier, aux conditions de mise en œuvre, aux
sous l’impulsion de nombreux programmes de exigences architecturales contemporaines et aux
recherche, avec les Bétons à Hautes Performances, besoins et attentes des utilisateurs. Les méthodes
les bétons fibrés ou encore les bétons autoplaçants de fabrication actuelles permettent de satisfaire
qui, par leurs qualités plastiques permettent une la qualité attendue des parements en termes
mise en œuvre plus facile. Les évolutions qui en d’aspects et de performances.
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Brut, durci moule Surface lisse ou à reliefs, similaire à la paroi du moule ou à la matrice
Brute contre-moule Aspect de surface correspondant au glissement ou au décollement
Brut, démoulage immédiat
du moule sur le béton frais
Dressé Règle tirée sur le béton frais
Taloché Passage d’une taloche sur le béton frais
Passage d’une brosse souple, d’une plaque de polystyrène expansé
Feutré ou d’un chiffon
Aspect homogène, plus fin qu’un simple talochage
Brute dessus de moule Passage d’une truelle ou d’une lisseuse sur le béton frais
Lissé
(ou hors moule) Aspect de surface lisse et dense
Passage d’un balai, d’une brosse à poils durs ou d’un râteau créant
Strié
des stries sur la surface
Passage d’un rouleau d’impression ou d’un instrument similaire sur le
Avec empreintes
béton frais - Impression réalisée par une matrice
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3.1.3 - Caractérisation
des parements
– la teinte, qui dépend de la couleur des différents Teneur en oxyde Teneur en oxyde
Ciment Portland
de fer faible de fer élevée
constituants du béton (granulats, ciments, pig-
ments de coloration, etc.) : elle est caractérisée Ciment à base de laitier Teneur en laitier Teneur en laitier
de haut fourneau élevée faible
par une couleur et par les variations de nuances
Rapport eau/ciment Élevé Faible
autour de cette couleur.
Matériau de coffrage Peu absorbant Très absorbant
Le fascicule de documentation P 18-503 permet de Surface de coffrage Lisse Rugueuse
qualifier un parement en béton (coulé en place ou Temps de décoffrage Court Long
préfabriqué) selon sa teinte et son homogénéité en Âge du béton Jeune Âgé
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Fabrication et mise en œuvre des bétons Trois grandes familles de paramètres influencent
les qualités d’aspect des parements :
La teinte des bétons peut varier aussi en fonction – les paramètres de formulation ;
de la régularité des constituants, de la fabrication, – les paramètres de mise en œuvre ;
et de la mise en œuvre ainsi que des conditions cli- – les paramètres de maturation et de décoffrage.
matiques (température, hygrométrie) lors des pre-
mières heures suivant le décoffrage. La vibration
Tableau 20 : les paramètres à maîtriser
du béton a aussi une influence sur sa teinte.
Choix des constituants
Conformité aux normes de référence
Conditions de maturation
Nature et couleur du ciment
Dosage en ciment
Rapport E/C et quantité d’eau
Formulation
Dimensions des granulats
De nombreux paramètres interviennent sur les du béton
Couleur des granulats
conditions de maturation du béton et donc sur sa Teneur en fines (quantité minimale à respecter)
Adjuvants
teinte finale : Pigments de coloration
– la température du béton ; Caractéristiques du béton frais
– la température extérieure ; Régularité de fabrication du béton
– l’hygrométrie ambiante ; Consistance du béton frais
Temps de transport et d’attente du béton
– la ventilation ; Contrôle de réception
– l’échéance de décoffrage. Coffrage – structure coffrante
Le décoffrage doit être effectué dans des condi- Nature de la peau coffrante
Mise en œuvre Porosité du coffrage
tions de maturité constante. du béton Moules et matrices de coffrage
Produits démoulants
Le temps nécessaire entre le coulage et le décof- Méthode de mise en œuvre: pompage, benne…
Qualité de la mise en œuvre
frage varie en fonction de la géométrie du pare-
Hauteur de chute du béton
ment, de la composition du béton et de la Méthode de vibration
température extérieure. Après décoffrage, la sur- Méthode de cure
face doit être protégée contre la dessiccation (dés- Conditions Protection du béton
Température
hydratation du béton en surface) par un traitement de maturation
Hygrométrie et ventilation
et
de cure qui permet de maintenir l’eau nécessaire à Échéance de décoffrage
de décoffrage
l’hydratation du ciment. Protection après décoffrage
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Produits démoulants
– la sensibilité de la formulation aux variations de
dosage des constituants (ces variations ayant une
incidence sur la ségrégation et la porosité).
La qualité finale du parement dépend aussi des
Coffrages
produits démoulants utilisés pour la lubrification
des coffrages, car l’aspect du parement est lié à
l’interface béton/coffrage. Le choix d’un produit
Une propriété essentielle du béton est son aptitude adapté et la qualité de son application condition-
à épouser la forme dans laquelle on le coule lors- nent, en particulier l’homogénéité de la texture du
qu’il est à l’état frais. Le béton va ensuite conserver parement et l’absence de bullage.
la mémoire du coffrage ou du moule qui l’a
généré. Le coffrage va donc déterminer la forme et Les produits démoulants doivent être choisis en
l’aspect du parement et contribuer à la qualité du fonction de la nature du coffrage ou du moule
béton durci. utilisé et de leur comptabilité avec les peaux cof-
frantes. Ils doivent être appliqués de manière
Il existe une grande variété de matériaux pour homogène sur l’ensemble du coffrage, sur une sur-
réaliser les coffrages ou les moules : acier, bois face propre, en couche très mince d’épaisseur uni-
massif, bois sablé, raboté, bakelisé, contreplaqué, forme avant la mise en place des armatures. Ils
matière plastique, polystyrène, etc. Le choix du sont appliqués à la brosse ou par pulvérisation en
matériau est fonction de la complexité de la géo- film mince.
métrie de l’ouvrage à réaliser et du nombre de
réemplois possibles. Tableau 21 : les paramètres à maîtriser
Nature de la peau coffrante (notamment porosité)
Le matériau utilisé pour les coffrages, sa texture et la Assemblage des panneaux de coffrage
dimension des éléments de coffrage jouent un rôle Étanchéité du coffrage
déterminant sur la qualité et l’aspect des parements. Rigidité et respect des tolérances dimensionnelles
Coffrage
Nombre de réemplois
Les coffrages doivent être étanches et propres. Ils Qualité du nettoyage
Entretien des peaux coffrantes entre chaque emploi
nécessitent une préparation soigneuse pour leur Condition de rotation des coffrages en fonction
positionnement, leur mise à niveau et l’assemblage des cycles de coulage
des divers éléments et leur stabilité. Après net- Entretien des coffrages
toyage, le produit démoulant doit être appliquée Produit Qualité de l’application
uniformément sur toute la surface. démoulant Nature du produit démoulant
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Dressage / arasage
Striage
Traitement d’aspect
par les moules
Lavage
Impression
Photogravage
Brossage
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La matière et la qualité
des peaux coffrantes
sont déterminantes sur
Moule en contreplaqué
l’aspect fini du parement
en béton. Le choix de la
matière est donc dicté
par des critères de qua-
lité du parement, conci-
liables avec les impératifs
de construction, par le
nombre de réemplois, la Moule en acier
complexité de la forme à
réaliser, par l’empreinte
souhaitée et par la faci-
lité de démoulage.
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3.3.3 - Calepinages
Désactivation
Adoucissage
Les calepinages des parements sont définis en
fonction du type de coffrage ou de matrice et de
leurs caractéristiques dimensionnelles. La prise en
compte de toutes les contraintes de coffrage per-
met de définir un calepinage des joints qui peut
Décapage à l’acide donner du rythme à la surface du parement.
Grenaillage
Piquetage/ciselage
Éclatement
Bouchardage
Pour les parements de grandes dimensions coulés
en place, les tiges qui maintiennent l’écartement
Grésage des deux parois et évitent les risques de déforma-
tion, sous la pression du béton lors du coulage,
doivent être calepinées afin que les « trous de ban-
ches » et les embouts coniques qui subsistent après
décoffrage s’intègrent en harmonie avec l’aspect
du parement.
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Bétons polis
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Bétons sablés
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Bétons bruts
Bétons bouchardés
Bétons lavés
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