Topologie Des Espaces Métriques Et Exercices Corrigés
Topologie Des Espaces Métriques Et Exercices Corrigés
Topologie Des Espaces Métriques Et Exercices Corrigés
Cours Licence
M. HITTA Amara
Introduction
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La topologie est une théorie mathématique relativement jeune : elle émerge (sous le
nom d’analysis situs) au début du vingtième siècle dans les travaux de Hausdorff et de
Tychonoff. Le besoin d’une telle théorie s’est déjà fait sentir à la fin du dix-neuvième
siècle dans les travaux de Riemann et de Hilbert. Dans la recherche actuelle, la topolo-
gie joue un rôle fondamental aussi bien en Analyse Fonctionnelle qu’en Géométrie
Différentielle ou encore en Topologie Algébrique. Ci-dessous, quelques grands noms de
la Topologie :
• Henri Poincaré (1854-1912) ; (homotopie, cohomologie)
• David Hilbert (1862-1943) ; (bases de Hilbert, espaces de Hilbert)
• Maurice Fréchet (1878-1973) ; (convergence uniforme, convergence compacte)
• Stefan Banach (1892-1945) ; (fondateur de l’Analyse Fonctionnelle, espaces de Ba-
nach)
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Ce cours n’est cependant qu’une introduction aux notions de base. Il contient le strict
minimum pour celui qui souhaite poursuivre les études en mathématiques. Comme la
topologie repose sur relativement peu de connaissances aquises, elle présente l’occasion
idéale pour l’étudiant de combler d’éventuelles lacunes en logique ou en théorie des
ensembles. C’est la raison pour laquelle la plupart des énoncés sont suivis d’une preuve
complète.
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ii
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Le dernier chapitre contient une collection d’exercices. Ces exercices servent à la fois à
mieux familiariser l’étudiant avec les notions apprises en cours, et à compléter le cours
là où le temps nécessaire manquait.
Programme :
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iv
Chapitre 1
Espaces Métriques
La notion de distance entre deux points du plan ou de l’espace nous est familière. L’exemple
fondamental déjà étudié est celui de R qui est un exemple très limité. En effet, de nom-
breux problèmes ne peuvent se modéliser que sur des espaces vectoriels de dimension plus
grande. Pensons, par exemple, à des modélisations de systèmes physiques comportant
un nombre n de paramètres. L’étude de ces systèmes se fera via l’étude de fonctions
possédant n variables et donc définies sur Rn . Ce qui nous conduit à transposer les
notions telles que la continuité des fonctions, la convergence des suites et voir même les
notions de dérivabilité, d’intégrabilité etc... Toutes ces notions font intervenir la notion de
distance. La théorie générale sur les espaces topologiques englobe, bien evidemment, ces
deux exemples mais conduit parfois à des situations compliquées donc moins intuitives.
Définition 1.1.1 (Espace métrique). Une space métrique (X, d) est un ensemble X
muni d’une application d : X × X → R, appelée distance ou métrique, qui satisfait
les propriétés suivantes :
d(x, y) = |x − y|, x, y ∈ R
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Exemple 1.1.2 Sur l’espace Rn , on peut définir plusieurs distances faisant intervenir les
distances entre les composantes. Soient x = (x1 , · · · , xn ) et y = (y1 , · · · , yn ) ∈ Rn .
On définit deux distances, à savoir
n
X
d∞ (x, y) = max{|xi − yi |, i = 1, ..., n} et d1 (x, y) = |xi − yi |.
i=1
Exemple 1.1.3 On peut définir une distance, dite discrète, sur un ensemble quelconque
X en posant, pour x, y ∈ X :
(
0 si x = y
d(x, y) =
1 si x 6= y. u
d|A×A : A × A → R
est une distance sur A. Ainsi, la distance euclidienne sur R3 induit une distance sur la
sphère
S = {(x, y, z) ∈ R3 : |x2 + y 2 + z 2 = 1}. u
Exemple 1.1.5 (Distance produit). Soient (X, dX ) et (Y, dY ) deux espaces métriques;
on peut définir une distance sur l’espace produit X × Y par :
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Proposition 1.1.2 Pour tous x, y et z des points d’un espace métrique (X, d), on a
Preuve : La condition D.2 que vérifie la distance d nous donne d(x, z) − d(x, y) ≤
d(y, z). En utilisant la symétrie, on obtient d(x, y) − d(x, z) ≤ d(z, y) = d(y, z).
De ces deux inéquations, on en déduit que |d(x, y) − d(x, z)| ≤ d(y, z). u
d(x, y)
δ(x, y) = min{1, d(x, y)} et σ(x, y) =
1 + d(x, y)
sont deux distances sur X qui ont la propriété d’être bornées par 1. u
Sans perte de généralité, on peut toujours supposé que la distance d’un espace métrique
est bornée.
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Théorème 1.2.3 Toute boule ouverte de l’espace métrique (X, d) est un ouvert. Toute
boule fermée de l’espace métrique (X, d) est un fermé.
ce qui montre que z ∈ B(x, r). De même, si y n’appartient pas à la boule fermée
B(x, r), on a ρ = d(x, y) − r > 0. La boule ouverte B(y, ρ) est disjointe de B(x, r).
En effet, considérons z ∈ B(y, ρ) \ B(x, r), on doit avoir
ce qui est absurde. Donc E \ B(x, r) est un ouvert et B(x, r) sera alors un fermée. u
Définition 1.2.4 Si F est une partie fermée non vide de l’espace métrique (X, d), on
appelle distance d’un point x de X au fermé F le nombre positif ou nul
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1
Exemple 1.2.3 Si on prend A = {0} ⊂ R et B = , n ∈ N alors d(A, B) =
n+1
0 tandis que A 6= B. Ainsi, la distance entre les parties ne définit pas vraiment une
distance sur P(X). u
Soit (X, d) un espace métrique. On dit qu’une partie A de X est bornée s’il existe une
boule fermée B(x0 , r) tel que
A ⊂ B(x0 , r) ⇐⇒ ∀x ∈ A, d(x0 , x) ≤ r.
x
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La boule de centre f et de rayon r est l’ensemble des fonctions dont le graphe se trouve
entre les deux courbes en pointillés, déduites de f par translation paralèlement à l’axe
des ordonnées. Dans ce cas, on a d∞ (f, g) ≤ r.
Exemple 1.2.4 Dans R muni de la distance usuelle, U =]0, 1[ est un ouvert. En effet, si
on pose, pour tout x ∈ U , r = min{x, 1 − x} on vérifie aisément que B(x, r) ⊂ U . u
n
Preuve : Soit (Ui )n
T
i=1 une famille finie d’ouverts de X. Posons U = Ui . Si U est
i=1
vide, il est ouvert. Sinon, pour tout x ∈ U , alors x ∈ Ui pour i ∈ I ⊂ {1, · · · , n}.
Comme chaque Ui , i ∈ I est ouvert, il existe ri ∈ R+ tel que B(x, ri ) ⊂ Ui . Posons
r = min ri . Alors, pour tout i ∈ I, on a
i∈I
B(x, r) ⊂ B(x, ri ) ⊂ Ui .
Donc n n
\ \ \
B(x, r) ⊂ B(x, ri ) ⊂ B(x, ri ) ⊂ Ui = U.
i∈I i=1 i=1
Exemple 1.2.5 Dans R muni de la distance usuelle, tout intervalle ouvert est ouvert,
tout intervalle fermé est fermé. Un intervalle de la forme ] − ∞, a] ou [a, +∞[ est fermé.
En effet, R est ouvert. Un intervalle de la forme ]a, b[, avec a et b finis, est une boule
ouverte car
a+b a−b
]a, b[= B(x0 , r) où x0 = et r = .
2 2
xi
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De même, [a, b] est une boule fermée car [a, b] = B(x0 , r). Par ailleurs
[
]a, +∞[= ]a, a + n[
n∈N∗
donc ]a, +∞[ est un ouvert. Le même raisonnement s’applique à ]−∞, a[ qui est ouvert.
Il s’ensuit que [a, +∞[=] − ∞, a[c est fermé et de même ] − ∞, a] est fermé. u
Définition 1.2.11 On dit qu’une partie V d’un espace métrique (X, d) est un voisinage
d’un point x0 si V contient un ouvert contenant x0 .
V ∈ V(x0 ) ⇐⇒ ∃O ∈ O : x0 ∈ O ⊂ V.
Une partie non vide de X est ouverte si et seulement si elle est voisinage de chacun de
ses points.
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Proposition 1.3.3 L’adhérence A est le plus petit fermé contenant A c’est-à-dire que
si F est un fermé et A ⊂ F alors A ⊂ F :
T
A= F.
A⊂F Fermé
xiii
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Exemple 1.3.1 On considère, dans R muni de la distance usuelle, A = [0, 1[. Alors
◦
A=]0, 1[ et Ā = [0, 1]. u
Exemple 1.3.2 L’adhérence de Q est R puisque tout nombre réel est limite de nombres
rationnels. u
Exemple 1.3.3 D’après le théorème de Weierstrass, toute fonction f ∈ C([0, 1], R) est
limite uniforme (pour la norme k k∞ ) d’une suite de polynôme de P([0, 1], R). Donc
Proposition 1.3.4 Soit A une partie non vide d’un espace métrique (X, d), alors
Preuve : Montrons la première égalité. Par définition, A◦ = i∈I Ui où (Ui )i∈I désigne
T
avec Fi = {X Ui , fermé de X. La famille (Fi )i∈I désigne la famille des fermés contenant
{X A. La partie {X (A◦ ) est donc l’adhérence de {X A. La deuxième formule se déduit
de la première en y remplaçant A par {X A. u
On signal, enfin, qu’on est, parfois, amené à faire la différence entre deux notions subtiles
de points d’adhérence à savoir :
1. Un point x ∈ A est dit isolé s’il existe un voisinage V de x tel que V ∩ A = {x}.
Définition 1.3.5 Soit A un sous-ensemble d’un espace métrique (X, d). On dit que A
est dense dans X si A = X.
Traduction : Pour tout x ∈ X, il existe une suite (xn ) ⊂ A qui converge vers x.
On notera que, si on remplace une distance par une distance équivalente, les ensembles
denses restent les mêmes.
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Définition 1.3.6 Soit A une partie d’un espace métrique (X, d). On appelle frontière
de A l’ensemble, noté F r(A), défini par
F r(A) = A \ {X A◦ .
Comme tout boule ouverte contient des nombres rationnels et des nombres irra-
◦
tionnels alors Q= ∅ et (R \ Q)◦ = ∅. Comme Q = R \ Q = R alors F r(Q) =
F r(R \ Q) = R.
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Il est évident que la série définissant d(x, y) converge, car son terme général est majoré
1
par qui est le terme général d’une série géométrique convergente. Il est facile de
2n
montrer que d est une distance sur E. On appelle (E, d) espace métrique produit de la
famille dénombrable d’espaces métriques (En , dn )n∈N . Il est utile de remarquer que dans
le cas d’une famille finie d’espaces métriques (Ei , di )i∈[1,n] , l’application
n
X 1 di (xi , yi )
(x, y) → .
i=1
2i 1 + di (xi , yi )
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Une suite (xn ) de l’espace métrique (E, d) est dite convergente vers ` ∈ E si
Définition 1.5.1 Soient (X, d) et (E, δ) deux espaces métriques. Une application f :
X → E est dite continue en x ∈ X si, pour toute suite (xn )n∈N d’éléments de X qui
converge vers x, la suite (f (xn ))n∈N d’éléments de E converge vers l’image de x par f .
Soit :
lim f (xn ) = f lim xn .
n∈N n∈N
Théorème 1.5.2 Pour une application f : (X, d) → (E, δ), les quatre propriétés
suivantes sont équivalentes :
¬ f est continue.
Preuve :
¬ =⇒ Soit y ∈ f (A), c’est à dire qu’il existe x ∈ A tel que f (x) = y. Comme
x ∈ A, il existe une suite ((xn )n∈N d’éléments de A qui converge vers x. Comme
f est continue (hypothèse ¬), f (xn ) converge vers f (x) = y. Comme xn ∈ A,
nous avons f (xn ) ∈ f (A). Par conséquent, y = f (x) ∈ f (A).
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fermé 0
f (F ) ⊂ f (F ) = f (f −1 (F 0 )) ⊂ F 0 = F .
¯ =⇒ ¬ Soit (xn )n∈N une suite convergeant vers x. Il faut monter que sous
l’hypothèse ¯, (f (xn )) converge vers f (x) dans (E, δ), c’est à dire que toute
boule B(f (x), ε) contient presque tous les f (xn ). L’hypothèse ¯ implique que
l’image réciproque U = f −1 (B(f (x), ε)) est un ouvert de X; comme f (x) ∈
B(f (x), ε), U contient x et il existe B(x, r) ⊂ U . Comme (xn )n∈N tend vers
x, presque tous les xn appartiennent à B(x, r). Par conséquent, presque tous les
f (xn ) appartiennent à f (B(x, r)) ⊂ f (U ) ⊂ B(f (x), ε). Donc f (xn ) converge
vers f (x). u
Remarque : L’image direct d’un ouvert (resp. fermé) par une application continue n’est
pas forcément un ouvert (resp. fermé). Ainsi, l’application f : R → R2 telle que f(x) =
1
(x2 , ex ) est continue. L’intervalle ouvert I =]−1, 1[ a pour image f (I) =]0, 1[× , e ,
e
non ouvert dans R2 . L’intervalle fermé R− a pour image f (R− ) = R+ ×]0, 1], non fermé
dans R2 . u
Définition 1.5.3 Soient (X, d) et (E, δ) sont deux espaces métriques. Une application
f : X → E est dite uniformément continue si
(∀ε > 0), (∃η > 0), (∀(x, y) ∈ X 2 )d(x, y) < η =⇒ δ(f (x), f (y)) < ε.
Exemple 1.5.1 La fonction f (x) = x2 n’est pas uniformément continue sur R, par
contre elle l’est sur tout intervalle fermé [a, b] de R. En effet, pour tous réel ε > 0 et
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x0 ∈ [a, b], on a
Exemple 1.5.2 La fonction f (x) = x2 n’est pas uniformément continue sur l’intervalle
1
[1, +∞[. En effet, considérons les suites xn = n + et yn = n On a toujours
n
1
|f (xn ) − f (yn )| = 2 + 2 > 2
n
1
bien que |xn − yn | = . Aucun nombre η ne peut correspondre à ε = 2. u
n
Une application f : (X, d) → (E, δ) est dite k-lipschitzienne s’il existe un réel k > 0
tel que pour tout
Exemple 1.5.3 Soit A une partie de l’espace métrique (X, d). Considérons la fonction
f : E → R définie par f (x) = d(x, A) = inf d(x, a). Elle est 1-Lipchitzienne car
a∈A
Toute fonction k-lipschitziene est uniformément continue, puisque pour ε un réel positif
donné, on peut choisir η = ε/k indépendamment de x.
Une application f : (X, d) → (E, δ) est dite isométrie si,
Une isométrie est injective et 1-lipschitzienne, donc uniformément continue, donc con-
tinue. Une application f : (X, d) → (E, δ) est dite homéomorphisme si f est
bijective, continue et l’inverse f −1 : E → X est continue. Dans ce cas, les espaces
métriques X et E sont dits homéomorphes.
Un homéomorphisme transporte les notions topologiques de X dans E. Ainsi, les ouverts,
fermés et voisinages de X se transforme en ouverts, voisinages et fermés de E.
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xx
Chapitre 2
Espaces normés
En réalité, chacune des distances précédentes provient d’une norme, c’est une notion qui
s’inspire de la structure d’espace vectoriel, en particulier la norme des vecteurs de l’espace.
2.1 Normes
Définition 2.1.1 (Espace normé). Une space vectoriel normé (E, k k) est un espace
vectoriel E sur K = R ou C muni d’une application || || : E × E → K, appelée norme,
qui satisfait, pour tout x et y ∈ X, les propriétés suivantes :
Si (E, k k) est un espace normé, on définit une distance associée par d(x, y) = kx − k.
On vérifie, que les conditions sur la distance sont satisfaites.
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est du même signe que le cœfficient de λ2 . Donc son descriminant est négatif, ce qui
donne l’inégalité de Cauchy-Schwarz.
Les axiomes (N.1) et (N.2) sont facilement vérifiables. Pour l’axiome (N.3), on utilise
l’inégalité précédente
n
X n
X n
X n
X
kx + yk22 = 2
(xi + yi ) = x2i +2 xi yi + yi2
i=1 i=1 i=1 i=1
≤ kxk22 + 2kxk.kyk + kyk22 = (kxk2 + kyk2 )2
Ce qui donne l’axiome (N.3), en prenant les racines carrées des deux membres. u
Exemple 2.1.2 Soit l’espace C([a, b], R) des fonctions continues sur l’intervalle [a, b].
Si f ∈ C[a, b], R) on vérifie que :
s
Z b Z b
kf k∞ = sup{|f (x)| x ∈ [a, b]}, kf k1 = |f (x)|dx et kf k2 = |f (x)|2 dx,
a a
sont des normes. Montrons que k k∞ est une norme. Les axiomes (N 1) et (N 2) sont
facilement vérifiables. Pour l’axiome (N 3), on a pour tout x ∈ [a, b] :
Donc
kf + gk∞ = sup |f (x) + g(x)| ≤ kf k∞ + kgk∞ . u
x∈[a,b]
Exemple 2.1.3 (Fonctions continues sur un fermé borné) : Puisque toute fonction con-
tinue sur un fermé borné de Rn , avec valeurs dans Rp , est bornée, alors si K est un fermé
borné de Rn on peut définir la norme
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Définition 2.1.2 Soit {xn } une suite dans X. On dit que cette suite converge vers
a ∈ X si :
∀ε, ∃Nε tel que n ≥ Nε ⇒ d(xn , a) < ε.
Exemple 2.1.5 Si l’on munit C([0, 1], R) de la norme k k∞ , dire qu’une suite {fn }
de fonctions converge vers une fonction f ∈ C([0, 1], R), c’est dire qu’elle converge
uniformément vers f , ce qui implique en particulier la convergence simple : pour
tout t ∈ [0, 1] fixé, la suite {fn (t)} converge vers f(t) convergence dans R). Par contre,
dire que cette suite converge pour la norme k k1 c’est dire qu’elle converge en moyenne,
ce qui en général n’implique pas la convergence simple. Par exemple, la suite de fonctions
{tn } ∈ C([0, 1], R) ne converge pas pour k k∞ (car ce ne pourrait être que vers la
fonction identiquement nulle, et ktn − 0k∞ = 1), alors que pour la norme k k1 elle
converge vers la fonction nulle :
Z 1
n
1
kt − 0k1 = tn dt = → 0 si n → ∞.
0 n+1
Soient k k1 et k k2 deux normes sur l’ensemble X. On dira qu’elles sont équivalentes s’il
existe deux constantes k1 > 0 et k2 > 0 telles que :
On dit que deux distances sur un même ensemble sont topologiquement équivalentes
si les familles d’ouverts qu’elles définissent sont les mêmes, c’est-à-dire si toute partie
ouverte de E pour l’une de ces distances est ouverte aussi pour l’autre.
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Proposition 2.2.2 Si les distances d1 est d2 sont comparables, alors elles sont topologique-
ment équivalentes.
Preuve : Notons par B1 (x, r) (resp. B2 (x, r)) la boule ouverte de centre x ∈ E
et de rayon r > 0 associée à la distance d1 (resp. d2 ). On remarque que, pour tout
x ∈ E et r > 0, B2 (x, r) ⊂ B1 (x, k1 r) et B1 (x, r) ⊂ B2 (x, k2 r). Donc, l’intérieur
d’un ensemble par rapport à d1 coı̈ncide avec son intérieur par rapport à d2 . Comme un
ensemble ouvert par rapport à une des distances, est égal à son intérieur (par rapport à
la même distance), il résulte qu’il est ouvert par rapport à l’autre distance. u
Remarque 1. La réciproque est fausse. En effet, on peut montrer que sur tout espace
d
métrique (E, d), la distance bornée d0 = est topologiquement équivalente à d.
1+d
Par contre, d et d0 ne sont pas comparables en général, car d0 est bornée et, en général,
d ne l’est pas.
Exemple 2.2.1 Soit X =]0, +∞[. On définit deux distances sur X par
0
1 1
d(x, y) = |x − y| et d (x, y) = − .
x y
On affirme que les deux distances sont topologiquement équivalentes. En fait, On devrait
montrer que l’application f = IdX : (X, d) → (X, d0 ) est continue en tout point
1
a ∈ X, or ceci est vérifié puisque l’application x → est continue en a, ce qui s’écrit
x
1 1
∀ε > 0, ∃η > 0, ∀x > 0 : |x − a| < η =⇒ − < ε.
x a
Pour ce qui est de la continuité de l’application inverse f −1 = IdX : (X, d0 ) → (X, d),
1 1
remarquons que l’application x → est continue en , ce qui s’écrit
x a
1 1
∀ε > 0, ∃ρ > 0, ∀x > 0 : x − < ρ =⇒ − a < ε
a x
1
soit en posant t =
x
1 1
∀ε > 0, ∃ρ > 0, ∀t > 0 : − < ρ =⇒ |t − a| < ε.
t a
D’où, la continuité de l’application inverse f −1 = IdX : (X, d0 ) → (X, d). u
Exemple 2.2.2 Les diverses normes sur Rn sont équivalentes, car on vérifie facilement
que l’on a
√
∀x ∈ Rn , kxk∞ ≤ kxk1 ≤ nkxk2 ≤ nkxk∞ .
xxiv
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Exemple 2.2.3 Considérons l’espace C([0, 1], R) des fonctions réelles continues sur [0, 1].
Les normes
Z 1 Z 1 21
||f ||1 = |f (t)|dt et ||f ||2 = |f (t)|2
0 0
ne sont pas équivalentes. Pour f ∈ C([0, 1], R) on a ||f ||1 ≤ ||f ||2 . Dans le sense
inverse, on peut trouver une suite (fn )n de C([0, 1], R) telle que ||fn ||1 ≤ 1 pour
chaque n et par contre ||fn ||2 tend vers l’infini. Par exemple, la suite de fonctions
1
3n2 t si 0 ≤ t ≤
3n
1 2
n si ≤ t ≤
3n 3n
f( t) =
1 2 1
−3n2 t − si ≤t≤
n 3n n
1
≤t≤1
0
si
n
Il se peut que deux distances définissent les mêmes notions de convergence sans être
équivalentes au sens de la définition précédente. Par exemple, si (X, d) est un espace
métrique, on vérifie facilement que la distance d1 (x, y) = inf {1, d(x, y)} définit la
même notion de convergence que d, mais n’est pas équivalente à d ci celle-ci n’est pas
bornée.
La proposition précédente est valable pour Cn , car Cn peut être considéré comme un
espace vectoriel de dimension 2n sur R.
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xxvi
Chapitre 3
Espace métriques complets
Soit (X, d) un espace métrique. Si (xn ) ⊂ (X, d) est une suite, on notera une suite
extraite de cette suite par (xnk ) ⊂ (X, d).
Preuve : x est une valeur d’adhérence, car la suite extraite (xn ) convrege vers x. Soit
y une valeur d’adhérence de (xn ). Il existe une sous-suire (xnk ) telle que xnk → y. Par
ailleurs, on a aussi xnk → x. On suppose par l’absurde y 6= x. alors d(x, y) > 0.
Posons ε = d(x, y)/2 > 0. Comme xnk → x, il existe un k1 tel que d(xnk , x) < ε
si k > k1 . De même, il existe un k2 tel que d(xnk , y) < ε si k ≥ k2 . Alors, pour
k = max{k1 , k2 }, on a d(x, y) ≤ d(x, xnk ) + d(xnk , y) < 2ε = d(x, y), ce qui est
absurde. u
xxvii
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Il est aisé de voir que toute suite convergente est de Cauchy. L’inverse n’est pas forcément
vérifié. Puisqu’il existe des suite de cauchy qui ne convergent pas, à savoir :
1
Exemple 3.0.5 Dans X =] − 1, +1[, la suite 1 − est de Cauchy puisque la
n n
/ X. u
même suite converge vers 1 dans R, mais 1 ∈
Exemple 3.0.6 Dans Q muni de la distance usuelle dans R, la suite (xn ) définie par
√ √
xn = E(2n 2)/2n est de Cauchy, mais ne converge pas. En effet, on a (2n 2 −
√ √
1)/2n < xn ≤ 2, d’où xn → 2 dans R. Donc (xn ) est une suite de Cauchy. Par
√
/ Q. L’unicité de la limite implique que (xn ) ne converge pas dans Q. u
ailleurs, 2 ∈
Finalement, d(a, xn ) ≤ r, ∀n, où r = max{d(a, x0 ), ..., d(a, xn0 − 1), d(a, xn0 ) +
1}. u
À nouveau, la réciproque est fausse :
Exemple 3.0.7 Dans R, la suite de terme général xn = (−1)n , est bornée, mais pas de
Cauchy. En effet, d(0, xn ) ≤ 1, ∀n. Comme 1 et −1 sont des valeurs d’adhérence de
(xn ), cette suite n’est pas de Cauchy. u
Définition 3.0.8 L’espace métrique (X, d) est dit complet si toute suite de Cauchy dans
X converge dans X.
Un espace normé complet est dit espace de Banach. L’intérêt évident de cette notion
réside dans le fait que, dans un tel espace, pour montrer qu’une suite est convergente,
il suffit d’établir qu’elle vérifie la propriété de Cauchy, ce qui ne suppose pas que l’on
connaisse la limite.
xxviii
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Exemple 3.0.10 L’espace C([0, 1], R) muni de la norme || ||1 n’est pas complet. Pour
le voir, il suffit remarquer que la suite des fonctions continues
(
2n tn si t ∈ [0, 1/2]
fn (t) =
1 si t ∈ [1/2, 1]
Définition 3.0.9 Soient (X, dX ) et (E, dE ) deux espaces métriques. On dit que l’application
f : X → Y est bornée si son image f (X) est bornée.
Notons par
Proposition 3.0.10 L’espace (Cb (X, E), d∞ ) est un espace métrique complet si (E, dE )
est complet.
Preuve : Si {fn } est une suite de Cauchy dans Cb (X, E), alors, pour tout x ∈ X,
(fn (x)) est une suite de Cauchy dans Y . On pose f (x) = lim fn (x). Soit ε > 0, il
n→∞
existe n0 tel que d∞ (fn (x), fm (x)) ≤ ε/2 pour m, n ≥ n0 . Pour tout x ∈ X, on a
dE (fn (x), f (x)) ≤ ε/2 si n ≥ n0 ; ceci s’obtient en faisant tendre m à l’infini et en
utilisant la continuité de la distance y → dE (a, y). Donc d∞ (fn , f ) < ε, n ≥ n0 . Il
s’en suit que d∞ (fn , f ) → 0 et la suite (fn ) converge uniformément vers f donc f est
continue. Posons ε = 1, il existe a ∈ E et r > 0 tels que dE (a, fn0 (x)) ≤ r, x ∈ X.
On a alors
xxix
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Définition 3.0.11 On dit q’un espace vectoriel normé est un espace de Banach s’il
est complet pour la distance associée à la norme.
Exemple 3.0.11 Les espaces Rn et Cn sont des espaces de Banach pour les normes
equivalentes définit précédement. u
Exemple 3.0.12 Etant donné un ensemble non vide X, on note par `∞ (X, R) l’espace
des foncions bornées de X dans R. Pour f ∈ `∞ (X, R), on définit la norme kf k∞ =
sup |f (x)|. L’espace (`∞ (X, R), k.k∞ ) est un espace de Banach. u
x∈X
Proposition 3.0.12 Si (X, d) est un espace métrique et (E, k.kE ) un espace normé.
L’espace (Cb (X, E), d∞ ) est un espace de Banach si (E, k.kE ) est de Banach.
Preuve :
¬ Soient (xn ) une suite de A et a ∈ X tels que xn → a. Alors (xn ) est une suite
de Cauchy, donc convergente (dans A) vers un b ∈ A. L’unicité de la limite (dans
X) implique a = b ∈ A. Il s’ensuit que A ⊂ A, d’où A fermé.
Soit (xn ) une suite de Cauchy dans A. Alors il existe un a ∈ X tel que xn → a.
Il s’ensuit que a ∈ A, et donc (xn ) converge dans A. u
A complet ⇐⇒ A fermé.
xxx
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Proposition 3.0.15 Soit (X, d) un espace métrique. Si toutes les parties fermées et
bornées de X sont complètes, alors X est complet.
Preuve : Soit (xn ) une suite de Cauchy dans X. Alors (xn ) est bornée, et donc
(xn ) ⊂ B(a, r) pour a ∈ X et un r > 0. B(a, r) étant un fermé borné, lors (xn )
converge dans B(a, r), et donc dans X. u
Exemple 3.0.13 Soit K un espace compact. L’espace C(K, R) des fonctions continues
sur K à valeurs réelles est un espace de Banach pour la norme k .k∞ . u
Proposition 3.0.16 Soit A ⊂ (X, d). Si (A, dA ) est complet, alors A est un fermé de
X. Si (X, d) est complet et A est un fermé de X, alors (A, dA ) est complet.
On pose kxk∞ = sup |xn |. L’espace (`∞ (K), k.k∞ ) est un espace de Banach. L’espace
n
c0 (K) est un sous-espace vectoriel fermé de `∞ (K), donc c’est un espace de Banach.
Montrons que `∞ (K) est complet : Soit (xp )p∈N une suite de Cauchy de `∞ (K); c’est
en fait une suite de suites. Pour chaque p, on a une suite bornée xp = (xp,0 , xp,1 , · · · , xp,n , · · · )
dont la norme est kxp k∞ = sup |xp,n |. Pour chaque n, la suite p → xp,n est une suite
n∈N
de Cauchy de K, comme K est complet, elle converge; soit kn = lim xp,n . Il vient que
p→∞
∀ε > 0, ∃N ∈ N, ∀p ≥ N, ∀n ∈ N |xp,n − kn | ≤ ε.
soit que
∀ε > 0, ∃N ∈ N, ∀p ≥ N, kxp − λ|∞ ≤ ε.
Ce qui prouve que ((xp )p ) converge vers k dans `∞ (K). u
xxxi
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xxxii
Chapitre 4
Espaces topologiques
Il y a des espaces fonctionnels, i.e. les éléments sont des fonctions, qui n’ont pas une
structure d’espace métrique, mais dans lesquels on parle de voisinage, continuité, conver-
gence etc.
Pour dégager ces notions générales, F. Hausdorff, mathématicien allemand, 1868-1942,
a défini en 1914 les espaces topologiques à partir des voisinages. On va considérer la
définition équivalente fondée sur la notion d’ensemble ouvert.
¬ ∅ et X ∈ TX
S
Si (Oi )i∈I est une famille quelconque de TX , alors Oi ∈ TX . Donc TX est stable
i∈I
par réunion quelconque d’ouverts.
n
®
S
Si (Oi )i∈1,n est une famille finie de TX , alors Oi ∈ TX . Donc TX est stable par
i=1
intersection finie d’ouverts.
xxxiii
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Soit X un ensemble. Une topologie T1 sur X est moins fine qu’une topologie T1 sur X
si T1 est contenue dans T2 , et plus fine si T1 contient T2 . rm
Exemple 4.1.4 La topologie grossière est la topologie la moins fine sur X, et la topologie
discrète est la topologie la plus fine sur X. u
xxxiv
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Pour toute suite de réels strictement positifs (rn )n∈N tendant vers 0, si (X, d) est un
espace métrique, alors {B(x, rn ) : n ∈ N} est un système fondamental de voisinages de
x.
Si f : X → Y est un homéomorphisme et x ∈ X, alors f (Vx ) = Vf (x) , et l’image par
f d’un système fondamental de voisinages de x est un système fondamental de voisinages
de f (x).
Soit X un espace topologique et A une partie de X :
L’intérieur de A est l’ensemble, noté A◦ , des points de A dont A est un voisinage.
L’adhérence de A est l’ensemble, noté A, des points de X dont tout voisinage rencontre
A. La frontière de A est l’ensemble, noté F r(A), des points de X adhérents à A et à
son complémentaire. Une partie de X est dense dans X si son adhérence est X, et nulle
part dense si l’intérieur de son adhérence est vide.
Définition 4.3.2 Soit (X, TX ) un espace topologique et (xn )n∈N une suite de E :
¬ La suite (xn )n∈N est dite convergente s’il existe un élément ` ∈ E tel que, pour
tout voisinage V de `, il existe n0 ∈ N tel que pour tout n ∈ N on ait n > n0
alors xn ∈ V . L’élément ` sera dit limite de la suite (xn )n∈N .
L’élément a ∈ E sera dit valeur d’adhérence de la suite (xn )n∈N ), si pour tout
voisinage V de a, l’ensemble {n ∈ N |xn ∈ V } est infini.
A noter que toute limite d’une suite est une valeur d’adhérence, et la réciproque est fausse.
A noter également que toute limite d’une suite extraite de la suite (xn ), est une valeur
d’adhérence de la suite (xn ).
xxxv
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¬ f est continue.
Exemple 4.3.1 Toute application d’un espace topologique X muni de la topologie discrète,
dans un espace topologique Y est continue. Toute application d’un espace topologique
X dans un espace topologique Y muni de la topologie grossière est continue. u
xxxvi
Chapitre 5
Exercices : Espaces métriques
5.1 Énoncés
Exercice 1.1.+
Soit (E, d) un espace métrique, F un ensemble quelconque et ϕ une bijection de E sur
F . Montrer que l’application δ définie sur F × F par : ∀(x, y) ∈ F × F, δ(x, y) =
d(ϕ−1 (x), ϕ−1 (y)) est une distance. u
Exercice 1.2.+
On note R l’ensemble formé par la réunion de R et les éléments +∞ et −∞. On note γ
l’application de R sur [−1, +1] définie par :
x
∀x ∈ R, γ(x) = et γ(+∞) = +1, γ(−∞) = −1.
1 + |x|
Assurer que γ est une bijection de R sur [−1, +1]. En déduire que l’application définie
sur R × R par : ∀(x, y) ∈ R × R̄, d(x, y) = |γ(x) − γ(y)| est une distance sur R.
L’espace métrique ainsi défini (R, d) est dit droite achevée. u
Exercice 1.3.+
Soit (E, d) un espace métrique, x ∈ E et y ∈ E avec x 6= y. Montrer qu’il existe
r > 0 tel que B(x, r) ∩ B(y, r) = ∅. u
Exercice 1.4.+
Soient (E, d) un espace métrique etx0 un point de E. Montrer :
xxxvii
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Exercice 1.5.+
Soit (E, d) un espace métrique et F ⊂ E. On pose pour x ∈ E : d(x, F ) =
inf d(x, z).
z∈F
® On suppose F fermé et x0 ∈
/ F . A l’aide de f , définir deux ouverts U et V tels
que x0 ∈ U , F ⊂ V et U ∩ V = ∅ (les ouverts U et V séparent {x0 } et F ). u
Exercice 1.6.+
Soit A un ensemble non vide. On dit qu’une fonction f de A dans C est bornée s’il existe
un réel M , qui dépend de f , tel que, pour chaque x ∈ A, on a |f (x)| ≤ M . On note
` ∞ (A, C) l’ensemble des fonctions bornées de A dans C. Pour f, g ∈ ` ∞ (A, C) on
pose
d(f, g) = sup |f (x) − g(x)|.
x∈A
Pour chaque a ∈ A on pose f (a) = lim fn (a). On définit une fonction de A dans C.
n
° Montrer que lim d(fn , f ) = 0. Que peut-on dire de l’espace métrique (` ∞ (A, C), d) ? u
n→+∞
Exercice 1.7.+
xxxviii
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Exercice 1.8.+
Soient (E1 , d1 ), (E2 , d2 ) deux espaces métriques. Soit E = E1 ×E2 le produit cartésien
de E1 et de E2 . Pour x = (x1 , x2 ) et y = (y1 , y2 ) ∈ E on pose
¯ Montrer sur un exemple que l’image par π1 d’un fermé de E n’est pas nécessairement
un fermé de E1 .
G( f ) = {(a, f (a)) ∈ E1 × E2 ; a ∈ E1 } ⊂ E1 × E2 .
Montrer que si f est continue alors son graphe est fermé dans E1 × E2 .
Exercice 1.9.+
1 1
Soit d : R+
∗ × R+
∗
+
→ R , définie par : ∀x > 0, y > 0, d(x, y) = − .
x y
Exercice 1.10.+
Soient A et B deux parties quelconque d’un même espace vectoriel (E, d)
xxxix
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® Établir que A ∪ B = A ∪ B.
Exercice 1.11.+
Dans R, on sait que Q n’est pas ouvert; est-il fermé ? Est-ce que Q a des points
isolés ?
∗
p ∗
® Soit n ∈ N . On considère l’ensemble Fn = ∈ Q; p ∈ Z, q ∈ : q ≤ n .
q
Montrer que Fn est un fermé de R et que ses points sont isolés.
Exercice 1.13.+
Dans R muni de la distance usuelle, considérons la partie
[ π √ [ 1
∗
X =] − ∞, −1[ 0, , 3 3 − ,n ∈ N .
4 n
◦
¬ Déterminer X, X et Fr(X).
Exercice 1.14.+
nπ nπ n
r
n
Soit la suite réelle de terme général un = 2 sin + cos + (−1)
2 2 n+1
et U = {un ∈ R; n ∈ N} l’ensemble des valeurs de la suite (un ).
Exercice 1.15.+
Soient d la distance usuelle sur R et d1 l’application de R × R dans R : d(x, y) =
|ey − ex |.
xl
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d1 est-elle bornée ?
Exercice 1.16.+
Soit f une fonction d’un espace topologique (E, T ) dans un espace topologique (F, U ).
Montrer que les affirmations suivantes sont équivalentes :
¬ f est continue,
Problème corrigé
Dans tout ce problème, on fixe un entier n 6= 1 et une partie A de Rn , muni de la distance
euclidienne. On rappelle que A désigne l’intersection de tous les fermés de Rn contenant
A. Pour tout x ∈ Rn , on dit que x est adhérent à A si, et seulement si, pour toute boule
ouverte B de Rn contenant x, B \ A 6= ∅. On notera adh(A) l’ensemble des points
x ∈ Rn adhérents à A. Le but de ce problème est de montrer que A = adh(A).
Partie 1 :
® Soit x ∈ C. Justifier qu’il existe une boule ouverte B de centre x incluse dans C.
En déduire que C est ouvert. Conclure.
xli
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Partie 2 :
¬ Vérifier que O \ A = ∅.
C 1.4
C 1.5
xlii
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Si F = f −1 (0) alors F est fermé comme image réciproque du fermé {0} de (R, Us )
par f continue. Réciproquement, si F est fermé et f (x) = d(x, F ) = 0, il existe
alors une suite yn ∈ F telle que
C 1.6
¬ Il n’y a aucune difficulté pour vérifier que d est une métrique sur `∞ (A, C).
Puisque la suite (fn )n est de Cauchy il existe un entier N tel que, pour n, m ≥ N ,
on a d(fn , fm ) = sup |fn (x) − fm (x)| ≤ 1. On a, en particulier, pour chaque
x∈A
entier n ≥ N , sup |fn (x) − fN (x)| ≤ 1 donc, pour chaque x ∈ A et chaque
x∈A
entier n ≥ N , |fn (x)| ≤ |fN (x)| + 1. Soit MN = sup |fN (a)|. Nous avons,
a∈A
pour chaque entier n ≥ N et chaque x ∈ A, |fn (x)| ≤ MN +1 . Notons, pour
k = 1, 2, ..., N − 1, Mk = sup |fk (a)|. Pour chaque x ∈ A et chaque entier m
a∈A
on a
|fm (x)| ≤ max(M1 , M2 , ..., MN −1 , MN +1 ).
Le nombre C = max(M1 , M2 , ..., MN −1 , MN +1 ) possède les propriétés de-
mandées.
il s’ensuit que la suite (fn (a))n est de Cauchy donc convergente dans C.
xliii
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C 1.8
¬ Routine
® Soit O un ouvert non vide de E1 × E2 . Nous allons montrer que A = π1 (O) est un
ouvert de E1 . Soit a ∈ A, montrons qu’il existe un réel r > 0 tel que B(a, r) ⊂ A.
Puisque a ∈ A, il existe b ∈ E2 tel que (a, b) ∈ O et π1 (a, b) = a. O étant un
ouvert de E1 × E2 il existe un réel r > 0 tel que B(a, r) × B(b, r) ⊂ O. On a
évidemment
Vérifions que H est un fermé. Soit (a, b) ∈ H. Nous pouvons trouver une suite
(hn )n de points
de Hqui converge vers (a, b). Pour chaque entier n nous pouvons
1 1
écrire hn = xn , avec xn 6= 0. On a a = lim xn et b = lim . La suite
xn n→∞ n→∞ xn
1
ayant une limite finie, la suite (xn )n a une limite différentede 0. Il s’ensuit
xn n
1
que b = donc (a, b) ∈ H. Il est facile de vérifier que π1 (H) = π2 (H) = R 0
a
qui n’est pas fermé dans R.
xliv
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° Soit (a, b) ∈ Cf . Il existe une suite (an )n de E1 telle que (a, b) = lim (an , f (an )).
n→∞
La continuité des projections π1 et π1 entraı̂ne a = lim an et b = lim f (an ).
n→∞ n→∞
La fonction f étant continue au point a on a f (a) = lim f (an ) donc b = f (a)
n→∞
et (a, b) ∈ Cf .
C 1.9
¬ Les axiomes d’une distance se vérifient facilement.
C 1.10
◦ ◦
¬ Soit 0 ⊂ A ∩ B. Alors x ∈ O ⊂ A et x ∈ O ⊂ B. Donc x ∈A et x ∈B soit
◦ ◦ ◦ ◦
que x ∈A ∩ B et alors O ⊂A ∩ B.En particulier, si l’on pose O = (A ∩ B)o , il
◦ ◦ ◦ ◦
vient que (A ∩ B)o ⊂A ∩ B. D’autre part, A ∩ B est un ouvert contenu dans
◦ ◦
A ∩ B donc A ∩ B⊂ (A ∩ B)o . D’oùl’égalité cherchée.
¯ Le fermé A∩B contient A∩B, donc contient aussi l’adhérence de cette intersection
.... Dans R, si A = [0, 3[, B =]3, 5[, on a A ∩ B = {3} et A ∩ B = ∅. u
xlv
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C 1.11
L’ensemble Q étant dense dans R, il est distinct de son adhérence et n’est donc pas
fermé (idem pour Qc , ce qui prouve que Q n’est pas ouvert). Si a ∈ Q, toute boule
ouverte centrée en a s’écrit B(a, r) =]a − r, a + r[, intervalle qui contient une
infinité de nombres rationnels. L’ensemble Q n’a pas de point isolé. u
C 1.13
◦
X=] − ∞, −1[, X = X ∪ {−1, 3}. La frontière de X est
π √
[
◦ 1
F r(X) = X\ X= −1, 0, , 3, 3 3 − , n ∈ N∗ .
4 n
L’ensemble des points d’accumulation de X est
X 0 =] − ∞, −1] ∪ {3}.
C 1.14
nπ nπ
¬ Si n est un nombre entier, cos ∈ {−1, 0, 1} et de même pour sin , ce qui
2 2
nous amène à envisager n modulo 4. Il vient :
U = U ∪ {−3, 0, 2} car u0 = 1 ∈ U . u
C 1.15
xlvi
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d1 n’est pas bornée car pour chaque réel M ≥ 0 on peut trouver deux éléments
x, y ∈ R pour lesquels d1 (x, y) ≥ M . M , étant donné, il suffit de prendre x = 0
et y = `n(M + 1).
° La suite u est de Cauchy dans R muni de d1 car la suite (e−n )n est convergente
vers 0. En effet, un réel ε > 0 étant donné il existe un entier N tel que, pour
n, m ≥ N , on a d1 (un , um ) = |e−n − e−m | ≤ ε.
² La notion d’espace métrique complet n’est pas une notion topologique dans le sens
qu’elle n’est pas conservée par homéomorphisme.
C 1.16
Montrons que ¬ entraı̂ne : Soit f une application continue de E dans F . Con-
sidérons un sous-ensemble B de F . Nous savons que f −1 (B) est un fermé de E, comme
image réciproque d’un fermé par une application continue, qui contient évidemment
f −1 (B) il s’ensuit que f −1 (B) ⊂ f −1 (B).
Montrons que entraı̂ne ® : Rappelons que pour chaque sous-ensemble X de F
on a f −1 (X c ) = [f −1 (X)]c . Soit A un sous-ensemble quelconque de F . Considérons
B = Ac . En utilisant nous obtenons f −1 (Ac ) ⊂ f −1 (Ac ) ce qui implique
xlvii
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Correction du Problème
Corrigé Partie 1 :
Par définition, A est le plus petit fermé (au sens de l’inclusion) contenant A. Si on
montre que adh(A) est un fermé, comme adh(A) contient A, on obtiendra aussitôt
l’inclusion A ⊂ adh(A).
Corrigé Partie 2 :
On sait que, pour tout fermé F contenant A, adh(A) ⊂ F , on obtient que adh(A)
est inclus dans l’intersection de tous les fermés contenant A, c’est-à-dire, par définition,
dans A.
¬ Si x ∈ O ∩ A, on a à la fois x ∈ A et x ∈
/ F , ce qui est impossible car A ⊂ F .
Soit maintenant x ∈ O. Comme O est ouvert (puisque F est fermé), il existe une
boule ouverte B(x, r) contenant x et incluse dans O. Par conséquent, B(x, r) ∩
A = ∅. Cela prouve que x n’est pas adhérent à A, ou encore que x ∈ C. On a
donc bien prouvé que O ⊂ C.
xlviii