Lao Tseu TaoTeKing
Lao Tseu TaoTeKing
Lao Tseu TaoTeKing
Le TAO TE KING
UN
DEUX
TROIS
QUATRE
CINQ
SIX
L'esprit de l'Obscurité
est immémorial, éternel.
C'est le principe féminin
des origines.
Les racines du ciel et de la terre
s'élancent de sa porte mystérieuse.
Toujours renouvelé,
il se répand dans l'univers.
Indéfiniment.
Il ne s'épuise jamais.
SEPT
HUIT
La grande perfection
est comme l'eau.
Comme elle,
elle dispense ses bienfaits
aux dix mille êtres
et ignore les luttes.
Comme elle,
elle se détourne des obstacles
et les évite,
descend vers la vallée
et demeure là
où les hommes
ne peuvent pas habiter.
C'est pourquoi
elle est proche du Tao.
Dans tout et pour tout,
la perfection commande l'humilité.
Elle demande au coeur
d'être profond comme un puits.
Dans les rapports avec les autres
elle réclame des trésors de patience.
De la parole,
elle attend la vérité.
Quand il faut gouverner,
elle impose la loyauté et l'ordre.
Quand il faut agir
elle exige la compétence.
Elle s'exerce
au moment opportun
et ne lutte jamais.
Ainsi,
elle ne peut s'égarer.
NEUF
DIX
ONZE
DOUZE
TREIZE
Supporte la disgrâce
D'un cour égal.
Accepte l'adversité
comme inséparable
de la condition humaine.
Que faut-il comprendre par
Supporte la disgrâce d'un cour égal ?
La disgrâce n'est pas pire
que la faveur.
Toutes deux engendrent la crainte.
Ne soit donc affecté
ni par la perte
ni par le gain.
Que faut-il comprendre par
L'adversité est inséparable
de la condition humaine ?
L'homme a un corps,
c'est pourquoi
le malheur a prise sur lui.
S'il n'en possédait point,
quel événement
pourrait le frapper ?
C'est pourquoi,
à celui qui se soucie des autres
autant que de lui-même
on peut confier le monde.
Seul celui qui aime les autres
autant que lui-même
est digne de les gouverner.
QUATORZE
SEIZE
DIX-SEPT
DIX-HUIT
DIX-NEUF
Renoncez au savoir,
ne vous mêlez plus de morale.
Le peuple
s'en trouvera cent fois mieux.
Abandonnez toute justice humaine
et chassez ses lois.
Le peuple redécouvrira
les vertus familiales.
Renoncez au luxe,
bannissez le profit.
Il n'y aura plus de voleurs
ni de bandits.
renoncez à tout cela
et croyez
en l'inutilité de l'apparat.
Soyez simples,
demeurez fidèles à vous-mêmes.
Rejetez de vos cours
l'égoïsme et les désirs.
La voie s'ouvrira
devant vous.
VINGT
Renoncez à l'étude
et vous connaîtrez la paix.
Entre oui et non
la frontière est bien mince.
Le bien et le mal sont entremêlés.
La peur qu'éprouve
le commun des mortels
ne doit pas effleurer votre cour.
Les hommes courent
aux festins de la vie.
Ils cueillent les fleurs du printemps,
du printemps qui annonce la vie.
Mais moi seul reste calme,
étranger au tumulte,
comme le nouveau-né
qui n'a pas encore souri.
Je suis seul.
Immobile.
Je parais démuni de tout,
je parais ignorant,
je parais abandonné,
sans but, sans logis.
La multitude s'affaire
à accroître ses biens.
Moi seul ne possède rien.
L'homme de la foule
a des idées sur tout.
Moi seul hésite.
L'homme de la foule
est actif, efficace.
Seul,
je reste immobile.
Je regarde sans voir.
Mes pensées, égarées,
m'échappent pour danser,
dans les nuages et le vent,
parmi les vagues de l'océan.
La multitude des hommes s'affaire,
réalise,
construit.
Je demeure absent,
délaissé,
inutile.
Et pourtant,
mes haillons cachent
la plus grande des richesses.
Seul,
je diffère des autres.
Je suis l'enfant
de la Mère universelle.
L'enfant du Tao.
VINGT ET UN
La grande Vertu
vient du Tao.
Le Tao est vague,
imperceptible,
insaisissable !
Oh, qu'il est vague,
imperceptible,
insaisissable !
Et pourtant
en son sein est la vérité.
Oh, qu'il est insaisissable,
imperceptible !
Et pourtant
en son sein est la forme des choses.
Il est si sombre,
si ténébreux !
Et pourtant
en lui est l'essence vraie de l'être.
Cette essence
est la vérité rayonnante
et la vérité cachée.
Depuis l'aube des âges
son nom nous a été transmis
et de lui naissent tous les êtres.
Comment peut-on connaître
les voies de la création ?
Par lui.
Par le Tao.
VINGT-DEUX
VINGT-TROIS
VINGT-QUATRE
VINGT-CINQ
Une puissance
indéfinissable et confuse
existait depuis l'éternité.
Elle était
avant la naissance
du ciel et de la terre.
Perfection indéterminée.
Energie éternelle.
Mouvement sans fin.
Mouvement immuable.
Force unique.
Omniprésente.
Impérissable.
Sans nom
mais connue de tous.
Mère et principe créateur
de l'univers.
Nul ne connaît son nom.
On l'appelle le Tao.
Il échappe à toute définition.
Invisible, il est immense.
Immobile, il se propage à l'infini.
En fuyant, il revient.
Ainsi, immense est le Tao.
Immenses
le ciel et la terre.
Immense
l'être.
Quatre immensités dans l'univers,
dont l'être.
L'homme épouse
le rythme de la terre,
la terre s'accorde
avec le ciel,
le ciel s'harmonise
avec le Tao.
Le Tao est la loi,
la voie de la nature.
Et la voie demeure,
éternelle.
VINGT-SIX
VINGT-SEPT
VINGT-HUIT
VINGT-NEUF
TRENTE
Un souverain
instruit dans la voie du Tao
renonce à conquérir le monde
par la force.
Car il sait qu'à l'attaque
succède la riposte.
Là où sont passées les armées,
ne restent que des ruines
et ne poussent que des ronces.
Les grandes guerres
amènent des années de disette.
C'est pourquoi
l'homme éclairé
se montre résolu
sans tomber dans l'excès.
Il parvient à ses fins
mais n'en tire aucune gloire.
Il mène à bien ses entreprises
sans offenser ni détruire.
Il agit sans orgueil
et ne combat que par nécessité.
Il ne trouble pas
la grande harmonie.
La force use celui qui l'utilise,
car elle va à l'encontre du Tao.
Et ce qui va contre le Tao
va à sa perte.
TRENTE ET UN
Les armes les plus belles
ne sont que des engins de mort.
L'humanité les a en horreur.
Celui qui suit la voie du Tao
en détourne ses regards.
L'homme de bien
se place à gauche
du maître de maison.
L'homme de guerre
s'installe à sa droite.
Les armes n'apportent que la mort.
Le bon souverain
en détourne le regard.
Il ne les prend
que s'il n'a pas d'autre choix.
Pour lui,
les trésors suprêmes sont le calme
et la paix.
La victoire ne le remplit pas de joie,
car se réjouir
serait se glorifier
d'avoir ordonné la mort.
Celui qui se glorifie
de la mort d'autres hommes
ruine sa destinée
et ne pourra pas gouverner.
Dans les jours heureux,
la place d'honneur
se trouve à gauche.
Dans les jours de malheur,
elle est à droite.
L'aide de camp
se place à gauche,
le chef de guerre
s'installe à droite.
Ainsi
la guerre se conduit
comme des funérailles.
Le chef triomphant
préside au festin de la victoire
comme s'il assistait
à l'office funèbre
de ceux qu'il a fait tuer.
Car ayant fait tuer beaucoup d'hommes,
Il doit maintenant en porter le deuil.
TRENTE-DEUX
Le Tao ne peut être défini.
Etant insaisissable,
il échappe à toute emprise.
Si les souverains
se conformaient au Tao,
ils verraient
les dix mille êtres se remettre
entre leurs mains.
L'harmonie du ciel et de la terre
emplirait l'univers
et une douce rosée
descendrait sur les hommes.
La paix universelle
ferait la joie de tous les peuples.
Et puis les hommes
furent séparés
par contrées et par nations,
et distingués
chacun par un nom.
Et
avec le nom surgit la division.
Par le Tao
on connaît les limites du danger.
Car le Tao,
dans l'univers,
est comme le fleuve,
dont le flot,
depuis toujours,
va rejoindre la mer.
TRENTE-TROIS
TRENTE-QUATRE
TRENTE-CINQ
TRENTE-SIX
On ne peut réduire
que ce qui est déployé.
On ne peut affaiblir
que ce qui est puissant.
On ne peut abattre
que ce qui est élevé.
Ainsi pour recevoir,
il faut avoir donné.
C'est la loi de la nature.
La douceur et la faiblesse
triomphent de la dureté
et de la force.
Que le poisson qui brille
demeure au sein des profondeurs !
Les secrets du royaume
doivent être ainsi
maintenus cachés
au regard des hommes.
TRENTE-SEPT
TRENTE-HUIT
TRENTE-NEUF
Voici ce qui,
depuis les origines,
a atteint l'unité :
Le ciel
parce qu'il est pur.
La terre
parce qu'elle est stable.
Les esprits
parce qu'ils sont transcendants.
Les vallées
parce qu'elles sont riches en eau.
L'humanité
parce qu'elle se reproduit.
Les souverains et les gouvernants
parce qu'ils donnent l'exemple.
C'est l'unité qui les rend parfaits.
Si le ciel n'était plus pur,
certainement
il s'effondrerait.
Si la terre n'était plus stable,
elle s'écroulerait.
Si les esprits n'étaient plus
transcendants,
ils s'évanouiraient.
Si les vallées n'étaient plus humides,
elles deviendraient des déserts.
Si les dix mille êtres
cessaient de se reproduire,
ils disparaîtraient.
Si les souverains et les gouvernants
renonçaient au pouvoir,
leurs pays tomberaient dans le chaos.
La noblesse repose sur l'humilité.
Ce qui est grand
prend appui sur ce qui est infime.
Ainsi
les souverains et les gouvernants
se nomment-ils eux-mêmes
orphelins,
hommes sans valeur
et
de peu de mérite.
Ils montrent par là
leur compréhension
de l'ordre profond des choses.
L'honneur suprême
est en dehors de l'honneur.
Car le Sage ne cherche
ni a briller
comme le jade,
ni a être rejeté
comme un caillou.
Il vit au-dessus
de l'estime
et du mépris.
QUARANTE
L'immobilité
est le mouvement du Tao.
Dans sa faiblesse
réside sa puissance.
Tous les êtres de ce monde
sont nés du visible.
Le visible procède de l'invisible.
Car
tout est
et
n'est rien.
QUARANTE ET UN
QUARANTE-DEUX
QUARANTE-TROIS
Dans l'univers,
le plus faible
vient à bout du plus fort.
Seul ce qui est sans substance
peut pénétrer un espace plein.
Par là
le Sage reconnaît
la vertu du non-agir.
Enseigner
sans la parole,
entreprendre
sans agir.
Voilà la vertu.
Cela est difficile à comprendre
pour la plupart des hommes.
Là pourtant
se trouve la vérité.
Car le plus souple
gagnera le plus fort
et rien
ne saurait égaler
la puissance
du non-dire
et
du non-faire.
QUARANTE-QUATRE
De la gloire ou de la santé,
quel est le plus important ?
De la santé ou de la richesse,
quel est le plus précieux ?
Du gain ou de la perte,
quel est le plus honteux ?
L'homme trop passionné s'expose à la souffrance.
L'avare qui prévoit et amasse subit de lourdes pertes.
Celui qui se contente de ce qu'il a
reste serein.
Celui qui sait se réfréner tient à distance le danger.
Par là
son existence sera préservée.
Car qui aura trop aimé
sera frustré.
Et qui aura trop amassé
ne possèdera rien.
QUARANTE-CINQ
La perfection achevée
semble imparfaite.
Et pourtant
elle rayonne sans fin.
La plénitude parfaite
paraît vide.
Et pourtant
elle est intarissable.
Elle donne sans jamais s'épuiser.
Une franchise extrême semble fausse.
Une habileté extrême entrave le geste.
Une éloquence extrême ne persuade personne.
le mouvement triomphe du froid,
et c'est l'immobilité
qui triomphe
de l'ardeur.
C'est dans le calme
et la sérénité que
réside le bonheur,
car la quiétude et l'immobilité
règlent le monde.
Ainsi est-il.
QUARANTE-SIX
Quand un peuple suit le Tao,
les chevaux de guerre
restent à la ferme
et labourent les champs.
Quand un peuple a perdu le Tao,
les chevaux de guerre
sont aux portes de la ville
prêts à la bataille
et les champs restent incultes.
Il n'est pas de plus grave erreur
que d'écouter ses désirs.
Il n'est pas de plus grande misère
que de ne savoir se contenter.
Il n'est pas de pire fléau
que l'envie de posséder.
C'est pourquoi
celui qui limite ses désirs
ne saurait manquer de rien.
Ses granges seront pleines,
ses champs cultivés
et son coeur
comblé de joie.
ainsi veut la loi.
QUARANTE-SEPT
QUARANTE-HUIT
En s'adonnant à l'étude,
on s'accroît chaque jour.
En se consacrant à la voie,
on diminue chaque jour.
Et l'on continue de diminuer
jusqu'au jour où l'on cesse d'agir.
N'agissant plus,
il n'est rien,
désormais,
qu'on ne puisse accomplir.
La conduite du royaume
revient
à qui demeure au-dessus de l'action.
Celui qui lutte
pour gagner le royaume
ne l'obtient jamais.
QUARANTE-NEUF
Le Sage
n'a pas de conscience propre,
il est la conscience de l'univers.
Il est bon avec le juste,
mais bon aussi
avec celui qui ne l'est pas,
car la plus grande vertu
est la bonté.
Il est loyal avec le fidèle,
loyal aussi
avec celui qui ne l'est pas,
car la plus grande vertu
est la loyauté.
Le Sage est humble et modeste
aux yeux du plus grand nombre.
Il paraît faible et désarmé.
Mais le peuple retient son souffle
et
se fait attentif
devant cet homme
semblable à un petit enfant.
Car son coeur
peut contenir
le monde entier.
CINQUANTE
Où s'arrête la vie,
où commence la mort ?
Trois hommes sur dix
suivent le sentier de la vie.
Trois hommes sur dix
suivent le sentier de la mort.
Trois hommes sur dix
quittent trop tôt
le sentier de la vie
pour celui de la mort.
Pourquoi ?
Parce qu'ils brûlent leur vie
aux feux de leurs passions.
Celui qui garde sa sérénité
ne rencontre pas
le rhinocéros ni le tigre.
Il traverse sans dommage
les rangs d'une armée hostile.
Car
il n'offre pas de prise à la corne mortelle,
il n'offre pas de prise aux griffes qui déchirent,
il n'offre pas de prise à l'épée meurtrière.
Pourquoi ?
Parce que sur lui
la mort n'a plus de prise.
CINQUANTE ET UN
CINQUANTE-TROIS
CINQUANTE-CINQ
CINQUANTE-SIX
CINQUANTE-SEPT
On gouverne un royaume
par la justice.
On conduit une guerre
par la tactique.
Mais c'est en renonçant
à toute action
qu'on devient le maître du monde.
Comment peut-on savoir celà ?
En considérant ceci :
Plus il y a d'interdits,
plus le peuple s'appauvrit.
Plus les armes se perfectionnent,
plus le pays est dans le désordre.
Plus les hommes
sont ingénieux et habiles,
plus leurs inventions deviennent
néfastes.
Plus nombreux sont les décrets
et les lois,
plus les malfaiteurs et les bandits
pullulent.
C'est pourquoi le prince sage dit :
Je n'agis pas
et le peuple s'amende de lui-même.
Je demeure dans la quiétude
et le peuple s'améliore.
Je ne recherche aucun profit,
et le peuple voit augmenter ses biens.
Je demeure sans désirs
et le peuple retrouve
les bienfaits d'une vie simple.
CINQUANTE-HUIT
SOIXANTE
On gouverne un Etat
comme on cuit
un petit poisson :
avec précaution.
Si l'empire est gouverné
selon le Tao,
les démons invisibles
perdent leurs armes.
Non qu'ils ne soient puissants,
mais ils ne nuiront pas aux hommes.
Non qu'ils ne puissent nuire
aux hommes,
mais parce que le Sage, lui,
ne nuit pas aux hommes.
Les forces des entités invisibles
et celles du Sage
ne nuisent pas aux hommes
ni ne se nuisent mutuellement.
Cet état de chose
est une manifestation de la vertu
qui est à l'oeuvre dans le monde.
Et le monde,
par elle,
sera meilleur.
SOIXANTE ET UN
Un grand royaume
doit être comme un lieu de plaine
qui draine a lui toutes les eaux.
Un creuset pour l'univers.
Le grand principe féminin
qui régit le monde.
Par son immobilité
la femelle triomphe
toujours du mâle.
De sa passivité
elle tire sa puissance.
C'est pourquoi
un grand royaume s'attache
un plus petit pays
en le respectant.
De même,
un petit pays
reçoit la protection d'un grand pays
en s'inclinant devant lui.
Ainsi
l'un accueille l'autre
parce qu'il s'incline
et l'autre est accueilli
parce qu'il s'incline aussi.
Un grand royaume
cherche toujours
à affermir sa puissance
et souhaite rassembler de petits pays
sous sa protection.
Un petit pays
désire voir reconnaître sa valeur
et contribuer au bien commun
d'un grand empire.
Mais pour que chacun
trouve la place qui lui revient,
le grand pays
doit d'abord s'abaisser.
Comme un lieu de plaine
amène à lui
toutes les eaux.
Comme la femelle triomphe
toujours du mâle.
SOIXANTE-DEUX
SOIXANTE-TROIS
Agis
sans pour autant bouger,
oeuvre
sans t'impliquer,
savoure
ce qui est sans saveur.
Célèbre
Ce qui est petit,
élève
ce qui est humble,
réponds aux offenses
par des bienfaits.
Accomplis
ce qui est difficile
en commençant par le facile,
vois de la grandeur
dans la plus humble chose.
Dans l'univers,
les choses difficiles se réalisent
comme si elles étaient faciles,
et
les grandes oeuvres du monde
ont commencé par de petites
Aussi
le Sage n'entreprend rien de grand,
et c'est pour cela
qu'il peut réaliser
des oeuvres éternelles.
Qui promet à la légère
ne mérite pas la confiance.
Qui trouve tout facile
rencontre des obstacles.
Pour le Sage,
tout est d'égale difficulté.
C'est pourquoi
il accomplit tout sans peine.
SOIXANTE-QUATRE
SOIXANTE-CINQ
SOIXANTE-SIX
SOIXANTE-SEPT
SOIXANTE-HUIT
SOIXANTE-NEUF
SOIXANTE DIX
SOIXANTE ET ONZE
SOIXANTE TREIZE
SOIXANTE QUATORZE
SOIXANTE QUINZE
SOIXANTE SEIZE
En naissant,
l'homme est fragile et souple.
Lorsqu'il meurt,
il est dur et raide.
En naissant de la terre,
les arbres sont tendres et flexibles.
Morts, ils deviennent secs et rigides.
Rigidité et dureté sont le propre de la mort.
Souplesse et fragilité sont le propre de la vie.
C'est pourquoi une armée lourde et forte
sera défaite, et
l'arbre puissant et dur s'abattra tout à coup.
Ce qui est grand et fort est en réalité faible,
et sera couché au sol.
Ce qui est faible et souple est véritablement sublime
et s'élèvera au ciel.
Dans ce monde,
rien n'est plus inconsistant
et plus faible que l'eau.
Et pourtant, l'eau attaque et emporte
ce qui est dur et puissant.
Dans la lutte éternelle entre l'eau et le roc,
c'est toujours l'eau qui emporte la victoire.
Rien ne lui résiste et rien ne peut la vaincre.
Car
la faiblesse a raison de la force,
et la souplesse s'impose à la dureté.
Tout le monde sait celà,
mais personne ne se conforme à cette loi.
Et le Sage dit :
" L'esprit du sol qui reçoit toutes les ordures du royaume
devient le maître et le seigneur des moissons "
Ainsi
celui qui accepte les refus du royaume
devient le maître de l'empire.
Car
le faux paraît vrai
et le vrai paraît faux.
Même apaisée,
une grave querelle laisse un ressentiment.
Que peut-on faire pour agir selon le Tao ?
Le Sage accepte ce qu'on lui attribue,
et ne réclame rien d'autre.
Il honore ses engagements et ne veut pas plus.
L'homme sans vertu veut s'approprier le maximum.
La voie du ciel n'a pas de préférences.
Elle comble de biens l'homme de bien.
QUATRE VINGT
QUATRE VINGT UN