Assemblages Soudés Et Controlés Non Destructis
Assemblages Soudés Et Controlés Non Destructis
Assemblages Soudés Et Controlés Non Destructis
Construction
Métallique
TECHNIQUE ET APPLICATIONS
Rubrique
Le présent article concerne uniquement les cas d’assemblages soudés de bâtiment met-
tant en œuvre des aciers non alliés ou alliés ; les alliages légers et métaux non ferreux
ne sont pas traités ici.
1. – CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES
Un assemblage soudé doit présenter toutes les garanties d’obtention de la qualité finale
escomptée lui permettant de satisfaire aux conditions de service qui lui sont imposées.
C’est ce que l’on nomme la soudabilité globale.
Toutes les étapes de la réalisation d’un assemblage soudé sont soumises aux aléas de
fabrication qu’il s’agisse du soin apporté à l’exécution ou de la rigueur de son suivi.
On ne peut pas se contenter d’un contrôle en fin de réalisation : non seulement la pièce
terminée doit être conforme mais encore faut-il s’assurer des facteurs agissant sur la
qualité finale tout au long du cycle de réalisation de l’assemblage soudé. Les opérations
de contrôle doivent donc être prévues :
• avant soudage,
• pendant soudage,
• après soudage.
2 • La possibilité de réaliser les CND de façon efficace après fabrication ; les contrôles
peuvent être imposés par les pièces écrites du marché de construction ou relever de
l’auto-contrôle.
Les contrôles après fabrication peuvent être de nature très diverses allant des essais
destructifs effectués sur appendices aux contrôles non destructifs (CND) des joints réali-
sés.
Cet article s’intéresse essentiellement aux contrôles non destructifs des soudures et aux
textes qui en régissent la mise en œuvre.
Les rappels qui suivent ne se veulent pas une présentation détaillée des CND, mais
apportent les notions nécessaires à la lecture des tableaux du paragraphe suivant.
C’est le premier des CND. Il est le préliminaire indispensable à tous les autres examens
de compacité qui peuvent être réalisés.
Le contrôle visuel porte sur l’aspect et les défauts géométriques des cordons (dimen-
sion de la gorge, caniveaux, morsures, surépaisseur ou affaissement, défaut d’aligne-
ment, déformation angulaire, …).
Généralement réalisé à l’œil nu, il est amélioré par l’utilisation d’un petit matériel
(jauges, loupe, endoscope).
Avantages
• peu onéreux,
• fournit une information directe.
Inconvénients
Cet examen consiste en l’application (pinceau, bombe aérosol) sur la surface des maté-
riaux et des soudures d’un liquide dit « pénétrant » à faible tension superficielle conte-
nant des pigments visibles (traceur coloré ou fluorescent).
Ce liquide pénètre par capillarité dans tous les interstices constitués par les défauts
débouchant à la surface de la pièce.
Après quelque temps, le liquide retenu dans les défauts débouchants est absorbé par
capillarité dans le révélateur d’où le terme ressuage.
Précautions à observer :
Avantages
Inconvénients
• nécessite des surfaces propres et bien dégraissées : ne pas travailler sur des produits
« bruts de laminage »,
• ne pas travailler sur des produits meulés, cette opération risquant de mater des
défauts et empêcher toute pénétration du fluide : le nettoyage sera effectué par bros-
sage ou dégraissage chimique.
De même, cette méthode ne permet de détecter que des défauts présentant un certain
volume ; ainsi des fissures refermées par des contraintes de compression peuvent
échapper au contrôle par cette méthode,
• liés à l’utilisation de produits nocifs, inflammables ou volatils,
• pas de trace du contrôle (hors PV),
Cet examen consiste à soumettre une pièce à l’action d’un champ magnétique jusqu’à
sa saturation ; ce champ se trouve dévié s’il trouve un obstacle sur son parcours ; si cet
obstacle est proche de la surface, les lignes de force du champ peuvent sortir à l’exté-
rieur de la pièce en créant à l’endroit du défaut une sorte de mini aimant sur les pôles
duquel peut s’accumuler une poudre magnétique très fine (utilisée à sec ou en suspen-
sion dans un liquide).
Pour être révélés, les défauts doivent être perpendiculaires aux lignes magnétiques (ils
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sont indécelables lorsqu’ils sont parallèles aux lignes de champ).
Les pièces peuvent être aimantées par passage de champ ou par passage de courant.
Avantages
6 • simplicité,
• rapidité (plus rapide que le contrôle par ressuage),
• facilité de détection des défauts débouchants et sous-jacents (2 mm environ) ; les
défauts peuvent être matés ou obstrués,
• très bonne sensibilité de détection des défauts « plans » (créant une grande disconti-
nuité du champ) ; exemple : fissures.
Inconvénients
La radiographie est une méthode qui utilise les particularités des rayons X ou γ . : ce
sont des ondes électromagnétiques de très faible longueur d’onde, aptes à traverser des
corps opaques à la lumière visible.
• rayons X : on utilise un tube en verre dans lequel règne un vide poussé. Il est alimenté
en courant électrique et émet des électrons par échauffement d’un filament incandes-
cent de tungstène (cathode). Ce faisceau d’électrons est attiré par la différence de
potentiel (plusieurs milliers de volts) vers une cible (anode ou anti-cathode). L’impact
des électrons sur la cible génère chaleur (99 %) et rayons X (1 %).
• Les rayons γ sont émis lors de la désintégration spontanée d’un noyau atomique (par
exemple : Iridium 192, Cobalt 60)
La qualité d’image est appréciée par des « indicateurs de qualité d’image » (IQI).
L’exposition d’une partie quelconque du corps humain aux rayons X ou gamma peut
être préjudiciable à la santé, aussi toute utilisation de matériels à rayons X ou de
sources radioactives est soumise à des dispositions légales ou réglementaires qu’il y a
lieu de suivre scrupuleusement.
Avantages
Inconvénients
• coût élevé,
• limitation au contrôle des faibles épaisseurs,
• peu adapté aux contrôles des soudures en angle,
• pas adapté aux soudures non interpénétrées,
• règles de sécurité rigoureuses et contraignantes,
• accessibilité requise des 2 côtés (sauf cas très particuliers),
• difficulté de localisation du défaut dans l’épaisseur,
• les défauts plats (collages ou fissures) ne sont décelés que si orientés suivant le rayon-
nement (ou légèrement inclinés sur celui-ci) ; orientation du rayonnement à choisir en
fonction de l’orientation supposée du défaut recherché.
Les ondes ultrasonores sont émises au moyen de traducteurs (ou palpeurs) contenant
un élément piézoélectrique (quartz par exemple) qui a pour particularité de transformer
un courant électrique alternatif en oscillations mécaniques.
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En présence de modifications des caractéristiques du milieu dans lequel elles se propa-
gent, les ondes voient leur propagation perturbée selon les lois de la réflexion – réfrac-
tion – absorption : l’onde incidente, lorsqu’elle arrive à un interface entre 2 milieux,
transmet une partie de son énergie au second milieu et en réfléchit une partie dans le
premier.
Dans le cas particulier de l’air, les lois de la réflexion montrent qu’aucune énergie n’est
transmise au second milieu (l’air) ; cette particularité importante est exploitée lorsque
l’onde rencontre une fissure ou une inclusion gazeuse.
C’est également pourquoi on utilise un produit couplant (eau, colle de tapissier) sous le
palpeur, à son interface avec la pièce à contrôler.
La méthode la plus usuellement employée est la méthode « par réflexion » qui n’utilise
qu’un seul traducteur jouant simultanément le rôle d’émetteur et de récepteur.
Avantages
Inconvénients
La maîtrise des risques liés à l’exécution est codifiée par des normes. Deux systèmes
coexistent actuellement. Le premier système, en pratique depuis de nombreuses
années dans la profession, a pour base la norme NF P 22 471, le second la norme
XP P 22-501-1.
Dans les 2 cas, pour chaque assemblage soudé, une classe doit être déterminée qui
dépend de paramètres quantifiés ou de choix effectués en amont, soit par le Maître
d’Ouvrage, soit par le Maître d’œuvre en concertation éventuelle avec le constructeur.
La norme NF P 22-471 est un document « autoportant » ; elle définit les conditions à res-
pecter pour l’exécution et le contrôle des assemblages soudés.
• l’épaisseur soudée,
• le degré de risque encouru.
Chacun de ces critères contribue, par l’attribution d’un indice spécifique, à l’obtention
d’un indice global, somme des indices spécifiques.
Une fois la classe choisie (cette classe peut différer pour les différents assemblages au
sein d’un même élément), la NF P 22-471 précise les exigences associées à cette classe
en termes d’assurance qualité :
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• programme de soudage (nécessaire en Classes 1 et 2),
• qualification des modes opératoires de soudage (obligatoire en Classes 1 et 2 sauf cas
particuliers très limités),
• qualification des soudeurs (degré d’aptitude des soudeurs en relation directe avec la
classe de qualité retenue),
• restrictions éventuelles sur les conditions d’exécution.
• le contrôle visuel est à effectuer à 100% quelle que soit la classe de qualité,
• les autres CND ne sont à envisager qu’en Classes 1 ou 2,
• les critères d’acceptation des défauts sont donnés en fonction de la classe, pour
chaque méthode (VT, PT, MT, UT ou RT).
On reproduit ci-dessous :
TABLEAU 1
(*) Le contrôle secondaire par US sera le seul juge pour l’identification de défauts type fissures, manques de
fusion et collage
TABLEAU 2
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Ce document est fondé sur la prénorme européenne ENV 1090-1 : 1996 dont les parties
applicables sont complétées par les prescriptions nationales adéquates. Son domaine
d’application recouvre celui des normes évoquées au chapitre précédent.
Une fois la (ou les) classe(s) définie(s) par le dossier des spécifications techniques du
12 projet qui relève de la maîtrise d’œuvre, les différents paragraphes traitant du soudage
dans l’XP P 22-501-1 apportent des indications quant aux exigences relatives à l’exécu-
tion et aux critères de performance :
Le contrôle visuel est à effectuer sur la totalité des longueurs soudées, indépendam-
ment de la classe d’exécution.
Les champs d’application des différentes méthodes de CND sont précisés comme suit :
TABLEAU 3
Champ d’application des CND selon XP P 22-501-1
L’étendue minimale des contrôles sur assemblages de Classe 3 est définie par le tableau
que nous reproduisons ci-après.
TABLEAU 4
Étendue minimale des contrôles selon XP P 22-501-1
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Sauf indication contraire du CCTP, cette étendue est doublée pour la Classe d’exécution
2 et portée à 100 % de la longueur des joints soudés relevant de la Classe d’exécution 1.
dures achevées, et des CND sont toujours à mettre en œuvre de façon complémentaire
au titre du contrôle des défauts dans les soudures.
En ce qui concerne les limites d’acceptation des défauts dans les soudures, il est fait
référence à un certain nombre de normes complémentaires dont l’articulation est préci-
sée sur le diagramme suivant :
TABLEAU 5
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En premier lieu figure la NF EN 25817 qui fixe des niveaux d’acceptation des défauts
dans les soudures par référence à 3 degrés d’exigence symbolisés par les lettres
• D exigence modérée,
• C exigence moyenne,
• B exigence élevée.
Les niveaux de qualité ainsi définis le sont sur la base de la taille réelle des défauts sus-
ceptibles d’être rencontrés.
La relation entre les exigences de qualité et les classes d’exécution précédemment défi-
nies s’établit comme suit :
La norme NF EN 12062 vient compléter le dispositif en donnant, d’une part, des indica-
tions quant au choix des méthodes de CND en fonction des différents joints soudés, et,
d’autre part, en associant aux niveaux de qualité de la NF EN 25817 les niveaux d’accep-
tation des indications révélées par les différentes méthodes.
Ainsi les indications obtenues lors d’un contrôle par ressuage n’ont pas la même taille
que le défaut qui est à l’origine de l’indication.
TABLEAU 6
Méthodes généralement admises pour le contrôle des défauts accessibles superficiels
sur tous types d’assemblages soudés y compris soudures d’angle – selon NF EN 12062
TABLEAU 7
Méthodes généralement admises pour le contrôle des défauts internes 15
dans des assemblages bout à bout et en T à pénétration totale – selon NF EN 12062
Dans ce tableau, les ( ) indiquent que la méthode est applicable
avec certaines restrictions
Les normes qui figurent sur les 2 derniers niveaux du tableau synoptique précédent
(tableau 5) complètent la définition des niveaux de la NF EN 25817 :
4. – EXEMPLES COMPARATIFS
Les critères d’analyse ont conduit à la conclusion que ce joint relevait de la classe d’exé-
cution « 3 » selon NF XP 22-501-1.
On associe, selon ce même texte, à cette classe une exigence de qualité « D » - modérée.
Le tableau relatif au champ d’application des méthodes nous oriente vers un contrôle de
type PT ou MT, au choix.
La norme NF EN 25817 nous fixe les défauts réels maximaux admissibles dans les cor-
dons incriminés et relevant de la classe de qualité « D ».
Ces défauts, s’ils existent, seront détectés par l’une des 2 méthodes prescrites et révé-
lées sous forme d’indication linéaire ou non linéaire.
16 • Pour le VT :
➢ mise en œuvre de l’examen selon NF EN 970 (nettoyage préalable du joint, type
d’éclairage, rédaction du PV…) ;
➢ le niveau d’acceptation sera D selon NF EN 25817.
Considérons les diagonales (PRS) d’une poutre treillis principale de grande dimension ;
les semelles sont enfourchées sur les goussets et soudées sur ceux-ci par des cordons
longitudinaux (l’âme est boulonnée HR).
• les soudures sont identifiées en zone d’assemblage et réalisées sur chantier ; l’étendue
du contrôle CND à prévoir est de 100 % en complément du contrôle visuel à 100 %,
• les soudures en angle peuvent être contrôlées au choix en PT ou MT.
Conclusion
• le corpus XP 22-501-1 conduit à l’introduction de CND dès lors que les assemblages
sont exécutés sur chantier.
Il s’agit d’une poutre principale de la structure d’un ERP dont le taux de travail est de
60% de fy, dont la température de service est de 10 °C, subissant des sollicitations sta-
tiques.
Soudage en atelier
• exigence de qualité « B »,
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5. – CONCLUSION
En particulier :
La mise en pratique sur quelques exemples courants montre également une incidence
sensible en terme d’étendue de contrôles non destructifs.
Une conception saine des assemblages doit prévoir la possibilité de réalisation des CND
permettant de déceler les défauts susceptibles d’être générés dans chaque soudure en
fonction de ses paramètres de réalisation (configuration, procédé utilisé,…).
RÉFÉRENCES
NORMES CITÉES
Corpus P 22.47X
Corpus XP P 22-501-1
BIBLIOGRAPHIE