El ATTAR Evaluation Environnementale-RApport 0506
El ATTAR Evaluation Environnementale-RApport 0506
El ATTAR Evaluation Environnementale-RApport 0506
(EL ATTAR)
EVALUATION ENVIRONNEMENTALE
Résumé analytique
SOMMAIRE
T1 - Preambule ..................................................................................................................................................3
T2 - Description du projet ................................................................................................................................3
T2.1 - Les données de base du projet ............................................................................................... 3
T2.1.1- Les bases de dimensionnement ....................................................................................... 3
T2.2 - Contenu du projet .................................................................................................................. 4
T2.3- Les éléments de choix de site de la step ................................................................................. 5
T2.4 - Les éléments de choix de site de rejet des eaux épurées ...................................................... 5
T3 - Etat initial du site ......................................................................................................................................5
T4 - Les impacts environnementaux et mesures d’atténuation.....................................................................6
T4.1 - Les impacts sur la Sebkha Sedjoumi ..................................................................................... 6
T4.2 - Les impacts sur les zones urbaines traversées....................................................................... 6
T4.3 - Les impacts sur le site d’El Attar .......................................................................................... 6
T4.4- Les impacts sur l’Oued Méliane............................................................................................. 6
T4.5 - Les impacts sur les nappes phréatiques et profondes ............................................................ 6
T4.6- Les impacts sur le petit golf de Tunis..................................................................................... 7
T5 - Les mesures d’atténuation........................................................................................................................7
T5.1 - La Sebkha Essijoumi ............................................................................................................. 7
T5.2- Les zones urbaines traversées................................................................................................. 7
T5.3 - L’Oued Méliane..................................................................................................................... 7
T5.4 - Le petit golf de Tunis ............................................................................................................ 7
T5.5 - Le milieu humain................................................................................................................... 8
T6 - Conformité du projet aux politiques opérationnelles « Safeguard Policies » de la Banque Mondiale
.............................................................................................................................................................................8
T7 - Consultation du public..............................................................................................................................8
T8 - Le plan de gestion environnementale ......................................................................................................9
T8.1 - Le renforcement des capacités............................................................................................... 9
T8.2 - Le programme de la veille environnementale ..................................................................... 10
T8.3 - Les moyens à mettre en oeuvre ........................................................................................... 10
T8.4 - Les résultats attendus de la mise en œuvre du PGE ............................................................ 10
T8.5 - Estimation des actions d'accompagnement du plan de gestion environnementale (PGE) .. 11
T8.6 - Planning de Mise en œuvre du PGE ................................................................................... 11
EVALUATION ENVIRONNEMENTALE
Résumé analytique
1- Préambule
La présente Evaluation Environnementale (EE) est entreprise pour le compte de l'Office National de
l’Assainissement (ONAS) dans le cadre de la préparation du projet de la station d’épuration (STEP) de Tunis
Ouest située dans la zone d’El ATTAR à l’Ouest de la ville de Tunis.
Le rapport a été mis à jour sur la base des différentes réunions qui ont été effectuées avec les partenaires de
l’ONAS et en particulier : la DGRE et la DGGR au Ministère de l’Agriculture, l’ANGED, la Direction
Générale de l’Environnement Urbain et les responsables de l’ONAS.
Le projet de la STEP El Attar a pour objectif principal d'améliorer des conditions sanitaires et de vie dans les
zones urbaines de l’Ouest de l’Agglomération du Grand Tunis par la mise en œuvre des installations
d’assainissement et d’épuration des eaux usées.
Le présent rapport contient les éléments classiques prévus par le décret instituant les études d’impacts dont :
- La description du projet
- La description de l’état initial du site avant le projet
- La description des impacts attendus sur l’environnement
- Les mesures compensatoires ou d’atténuation
- Le plan de gestion environnementale PGE
A l’horizon 2011, l’épuration dans le grand Tunis nécessite une capacité d’épuration de 340 000 m3/jours. La
capacité existante totalise 170000 m3/jour (pôle Charguia/Choutrana). Celle qui est en préparation est de
80 000 m3/j (Chotrana 40 000 m3/j, Sud Méliane 40 000 m3/j). Un déficit important qui est de l’ordre de
60 000 m3/jours pour le pôle Charguia/Choutrana.
Pour faire face à l’horizon 2021, la capacité devra encore être étendue de 80000 m3/j (Tunis Ouest 2 et El
Allef 40000 m3/j chacune) correspondant à l’accroissement de la demande.
Le pôle de Tunis Ouest (El Attar) desservira un bassin versant de plus de 200 km² et une population de près
de un million d’habitants. Celle-ci évoluera à l’horizon 2021 vers une population de 1,5 millions d’habitants.
Dans le bassin versant d’El Attar, le taux de raccordement aux réseaux de l’ONAS ne dépasse pas les 50%. Il
est largement en retard par rapport au reste de la ville dont le taux de raccordement atteint les 90%. Cette
situation provient d’une volonté de l’ONAS de restreindre le développement des réseaux à cause du manque
de capacités d’épuration.
Si cette situation perdure, et consécutivement au développement des réseaux d’eaux potables, les habitants
seront obligés d’évacuer leurs eaux usées, en partie dans les nappes mais surtout sur les routes et le réseau
hydrographique. Les stagnations des eaux usées dans les rigoles et les dépressions, favorisent l’instauration
d’un état endémique pour les parasitoses et les maladies infectieuses à transmission hydrique (Typhoïde,
choléra etc).
Pour toutes ces raisons, la réalisation de la Step El ATTAR, revêt un caractère d’extrême urgence.
- Un système de transfert des eaux usées brutes comportant deux stations de pompages et deux
conduites de refoulement
- Une station d’épuration des eaux usées avec nitrification-dénitrification
- Une installation de traitement tertiaire pour le phosphore
- Des installations d’extraction et de traitement de l’air
- Une installation de traitement des boues par méthanisation
- Une conduite de transfert des eaux épurées vers le milieu récepteur
Les données de base du projet définissent les qualités et les quantités d’effluents qui seront reçues dans la
STEP ainsi que les objectifs de qualité qui conditionnent la conception de la station d’épuration.
La qualité des effluents doit répondre à la norme NT106 002 qui définit la qualité des rejets dans les milieux
récepteurs. Pour cette STEP deux précautions ont néanmoins été prises :
Les valeurs objectifs des qualités des rejets dans le milieu récepteur sont rappelées ci-dessous :
Conformité à la
Paramètres Valeurs à respecter Unité
norme
DBO5 < 30 mg/l Oui
DCO < 90 mg/l Oui
MES < 30 mg/l Oui
Azote ammoniacal < 15 mg/l Plus élevé
Azote total < 50 mg/l Plus élevé
Nitrites <5 mg/l Plus élevé
Nitrates < 30 mg/l Plus élevé
Phosphore total 3à5 mg/l Plus élevé
4
Coliformes fécaux 5 à 20 10 npp/100 ml Plus élevé
4
Streptocoques fécaux 1 à 20 10 npp/100 ml Plus élevé
Le projet comporte un système de transfert des eaux usées brutes, une station d’épuration et une conduite de
transfert des eaux épurées vers le milieu récepteur.
i) Le système de transfert des eaux usées brutes comporte les ouvrages suivants :
- Une Station de pompage principale (SP1) implantée sur les berges de la Sebkha Essijoumi
- Une station de reprise (SP2) implantée au Sud Est du croisement entre le canal Medjerda-Cap Bon et
la route MC37
- Une double conduites de refoulement d’une longueur d’environ 8 km chacune
Les deux stations de pompage (SP1 et SP2) comportent chacune des réservoirs anti-bélier de 20 m3 de
capacité. La station SP1 sera équipée par un dégrillage automatique grossier
ii) La station d’épuration
Le procédé de traitement des eaux usées retenu pour la STEP de Tunis Ouest est la boue activée à moyenne
charge avec digestion de la boue. La station d’épuration de Tunis Ouest à El Attar comporte les éléments
suivants :
Pré-traitement physique (dégrillage, dessablage, déshuilage)
Nettoyage des sables, compactage des huiles
Extraction de l’air et traitement des odeurs par bio-filtration
Décantation primaire,
Traitement biologique des eaux par boues activées à moyenne charge
Traitement de l’azote par nitrification-dénitrification dans les bassins d’aération
iii) Le système de transfert des eaux épurées vers le milieu récepteur Oued Méliane via une conduite
gravitaire en charge de 23 km de longueur.
L’implantation de la step d’El Attar a fait l’objet d’une analyse technico-économique dans le cadre des études
du Plan Directeur d’Assainissement du grand Tunis. La proposition du site d’El Attar a été basée sur la logique
suivante :
- Sortir les effluents du bassin de Essijoumi pour éviter que les eaux brutes ou épurées ne s’y déversent
- Se mettre à l’amont des périmètres potentiels de réutilisation agricole des eaux usées épurées
Cette logique qui a été confirmée par les études de faisabilité du IVème Projet d’Assainissement Urbain de
Tunisie (IVème PAUT. Par la suite plusieurs autres sites ont été évalués tels que ceux de Mghira et El Allef.
C’est finalement le site d’El Attar qui a définitivement été retenu.
Deux sites potentiels ont été envisagés pour accueillir les rejets des eaux épurées :
- L’Oued Chafrou qui se rejette dans l’Oued Medjerda qui rejoint le grand Golf de Tunis au niveau de la
ville de Kalâat El Andalous
- L’Oued Méliane qui se rejette sur le petit golf de Tunis
Pour l’ensemble de ces sites, un descriptif exhaustif a été effectué. Il a permis de définir l’état actuel des
milieux traversés ou occupés par les infrastructures de pompage et d’épuration.
Les milieux les plus vulnérables sont les berges de la sebkha Essijoumi, l’Oued Chafrou-Medjerda, l’Oued
Méliane et le petit golf de Tunis.
La Sebkha Essijoumi est un milieu endoréique fermé et fragile qui reçoit les eaux de ruissellement d’un bassin
versant dont la superficie dépasse les 200 km². A la côte 9,5 Ngt, la Sebkha présente un volume d’environ 30
millions de m3 soit une profondeur moyenne de l’ordre de 1 mètre. L’évaporation moyenne étant de 1,5 mètre,
la Sebkha s’assèche durant 4 à 6 mois durant l’année moyenne. La Sebkha ne présente aucun pouvoir
d’auto-régénération.
Aucun rejet n’est prévu dans la Sebkha Essijoumi, en conséquence, aucun impact négatif n’est attendre du
projet.
Les zones urbaines de Sidi Hcine Essijoumi sont traversées par les conduites de refoulement qui transfèrent les
eaux usées brutes vers station d’épuration d’El Attar. Les seuls impacts à attendre sont ceux induits par les
chantiers pendant les travaux.
Le site d’El Attar est un terrain agricole de grande superficie, l’urbanisation en est très éloignée. Aucun impact
négatif n’est à attendre dans ce site.
L’Oued Méliane est régulé par les deux barrages Bir Mcherga et El Hma. Le cours terminal ne comporte que les
écoulements épisodiques générés par les ruissellements des bassins versants résiduels et les débits de
dévasement. La plus part du temps, le lit est sec et ne reçoit que les débits des eaux usées épurées des STEP de
Sud Méliane, de Mornag et à termes ceux de la STEP Tunis Ouest. Le débit total d’eaux usées qui sera reçu sur
le cours aval de l’oued Méliane serait de l’ordre de 4 m3/s. Compte tenu du fait que les dilutions potentielles
sont relativement faibles, la qualité des eaux usées doit être suffisante pour qu’elle puisse générer une
dynamique biologique sans effets négatifs sur l’environnement.
La nappe qui sera touchée est la nappe d’under flow de l’Oued Méliane. Cette nappe est exploitée pour un
usage agricole. Le lit de l’Oued Méliane étant relativement étroit, il y a une rapide saturation des couches
superficielles et la capacité d’infiltration y devient relativement faible. L’infiltration y sera très limitée.
La nappe de Mornag présente un volume de ressources exploitables qui est de l’ordre de 12,7 millions de m3.
L’exploitation réelle est de l’ordre de 29,6 millions de m3 et le déficit chronique est de 9,6 millions de m3.
Selon la DGRE, les conditions d’infiltration sont telles qu’il est très peu probable que la nappe de Mornag soit
affectée par la pollution bactérienne.
Par ailleurs, la DGGR envisage, en coordination avec la DGRE, de pousser davantage la prospective de la
recharge des nappes à partir des eaux usées épurées y compris pour la nappe de Mornag. Une action en sens a
été inscrite dans le cadre du programme PISEAU2 financé partiellement par le Banque mondiale.
L’apport d’un débit de 4 m3/s provenant des STEP de Mornag, de Sud Méliane et de Tunis Ouest n’est sans
doute pas sans effet sur le littoral des banlieues sud de Tunis. Les investigations de terrain et les travaux de
recherche de l’Ecole Nationale d’Ingénieurs de Tunis ont montré trois phénomènes importants à souligner :
- Les échanges entre le petit golfe et le large sont importants et permanents et ne sont entravés que par
vent d’Est
- Dans les zones littorales, les paramètres écologiques (azote, phosphore, cholorophylle A présentent
une tendance vers l’accroissement. Leurs concentrations actuelles restent, néanmoins, en deçà des
limites de l’eutrophisation.
Des simulations complémentaires seront effectuées pour tenir compte des apports des STEP d’El Attar, de Sud
Méliane et de Mornag pour conforter les résultats de l’analyse bibliographique effectuée dans le cadre de la
présente Evaluation Environnementale.
En phase chantier, les berges de la Sebkha seront préservées de tous dépôts et la végétation protégée. Les
Dossiers d'Appel d'Offres prescrivent cette protection.
En phase exploitation, tout trop-plein dans la Sebkha a été évité. Un groupe électrogène de secours et deux
pompes de secours ont été mis en place dans les stations de pompage SP1 et SP2, pour pallier aux éventualités
de coupures de courant ou de pannes sur les pompes.
Les impacts à attendre sont ceux relatifs à la phase chantier ont été régis par les cahiers des charges des
entreprises. La plantation de rideaux d’espaces verts a été prévue. Elle permettra d’isoler les stations de
pompage et d’épuration des implantations urbaines proches. Suite à la consultation du public, des alternatives
de tracés qui éviteraient la MC37 seront étudiés en coordination avec la Mairie de Sidi Hassine.
Le rejet des eaux épurées sur l’Oued Méliane sera accompagné par deux séries de précautions :
- s’assurer de la fiabilité de la chaîne de traitement pour que les effluents qui seront rejetés sont toujours
conformes aux objectifs formulés
- Suivre l’état du lit de l’Oued Méliane et assurer de son curage et son faucardage
Le petit golf étant vulnérable, deux séries de précautions doivent être assurées :
- S’assurer de la qualité des effluents à la sortie des STEP qui y déverseront leurs effluents (Sud Méliane,
El Allef, Mornag et Tunis Ouest)
- Pour les débits résiduels et en phase de développement de l’agriculture, réaliser et assurer la mise en
œuvre d'un Plan de Gestion Environnementale (PGE).
Toutes les précautions pour la protection du milieu humain ont été prises en compte autant en phase chantiers
que pour la phase exploitation.
- Assurer l’épuration des eaux usées pour une population additionnelle de plus d’un million d’habitants
pouvant évaluer vers un total de 1,5 million d’habitants
- Assurer des volumes d’eaux épurées de 35 à 45 millions de m3 pouvant permettre la mise en valeur de
près de 10 000 ha de périmètre irrigués en arboriculture et en fourrage.
- Permettre la création d’une cinquantaine d’emplois directes dans les stations de pompage et
d’épuration, près de 100000 journées de travaux en cours de travaux et peuvent induire jusqu’à 20000
emplois permanents dans les périmètres irrigués.
Les composantes du projet de la STEP de Tunis Ouest « El Attar » ont fait l'objet d'une vérification de leur
conformité avec les exigences des politiques «Safeguard Policies» de la Banque en matière de protection de
l'environnement et notamment.
En conclusion, le projet de la Step El ATTAR avec toutes ses activités est conforme avec l'ensemble des les
politiques «Safeguard Policies» de la Banque Mondiale analysées ci-haut. L'unique volet nécessitant une
attention particulière est celui relatif aux mesures d'atténuation seront discutés et analysés dans les sections
suivantes puis résumés dans le Plan de Gestion Environnementale.
7 - Consultation du public
Dans le cadre du projet de réalisation de la station d'épuration de Tunis Ouest (El Attar) et les systèmes de
transferts des eaux usées brutes et des eaux usées épurées et conformément aux procédures de la Banque
Mondiale, une journée de consultation du public a été organisée le 27 février 2006.
Les principales questions et les réponses qui ont leur ont été apportées sont résumées ci-dessous :
- Qualité des eaux épurées et efficacité de traitement des nitrates et des phosphates
- Mise à la disposition des agriculteurs la totalité des volumes des eaux épurées au lieu de les envoyer
dans les milieux récepteurs
- Communication du dossier de l'étude d'impact à l'ATPNE afin d'étudier et donner ses observations
- Ecologie de la zone humide de l'Oued Méliane
- Problématique de l’assainissement dans la zone et planning de réalisation des réseaux secondaires et de
la STEP
- Précautions pour les odeurs (exemple décharge de Borj chakir et les lixiviats)
- Tracé alternatif des conduites de refoulement
- Utilisation du canal Medjerdah Cap bon comme exutoire
- Plan d’urgence, en cas de panne de la STEP
- Déficit épuratoire quel plan de résorption ?
- Réutilisation, quelles précautions pour assurer la régularité des débits et de la qualité
- Avancer plus dans la réflexion sur la recharge de la nappe de Mornag
- Réserve sur les dispositions de sécurité pour le trop plein de la STEP
- Golf de Tunis : présenter les impacts cumulatifs
A la fin de la séance, le président de séance a remercié les personnes présentes pour leur présence et leur
participation active aux débats et a précisé que le dossier de l’étude sera publié sur le site Web de l’ONAS et
celui de la Banque Mondiale.
La nature du projet qui est classé catégorie A, nécessite la mise en œuvre d’un plan de gestion
environnementale (PGE) Celui-ci comportera un certain nombre d’actions dont les objectifs sont les suivants :
Le projet vise à rassembler, organiser et former les cadres de l’ONAS pour prendre en charge le projet et
notamment la mise en œuvre du PGE.
Cette action qui doit précéder et accompagner le projet dans sa phase construction. Elle se traduira par la mise
en place d’une mission d’assistance technique externe pour la durée du projet. Les actions qui seront
développées par la mission d’appui intéressent les thèmes suivants :
Les objectifs généraux recherchés dans l’élaboration du système de gestion environnementale peuvent être
résumés comme suit :
Les objectifs particuliers et le plan d’action du PGE devront contenir les actions suivantes :
Pour le bon fonctionnement et une bonne application du plan d’action il faut penser aux ressources humaines, à
l’intégration et à l’harmonisation du système de gestion environnementale avec les autres systèmes en place,
En dehors du suivi environnemental classique matérialisé par les programmes d’analyses et d’observations, le
programme de gestion environnementale doit s’assurer de la mise en œuvre des mesures d’atténuation
identifiées et notamment :
- Au niveau des nutriments : s’assurer que l’élimination de l’azote et du phosphore est effectuée
conformément à la norme en vigueur
La majeure partie des actions sont inclues dans le projet. Le budget de l’assistance technique au projet est de
l’ordre de 300 000 US$.
L'ensemble ,des actions préconisées dans le cadre du Plan de Gestion Environnementale seront exécutées
parallèlement à la réalisation du projet et au moins deux années après la mise en service soit un total de 50
mois environ, conformément au planning joint en annexe.
9 - Conclusion de l’EE
En conclusion, le projet de la STEP EL ATTAR présente des impacts positifs sur les ressources
naturelles et l'équilibre de l’écosystème dans les zones d'intervention ainsi que sur les conditions
sanitaires et socioéconomiques des populations cibles. Les impacts négatifs identifiés, bien qu'ils soient
minimes, méritent une attention particulière au moment de la réalisation et l'exploitation des activités
projetées. A cet effet, la mise à œuvre et le suivi du Plan de Gestion Environnementale proposée revêt
une importance capitale.
EVALUATION ENVIRONNEMENTALE
TI - Introduction,.............................................................................................................................................24
TII - Cadre politique, législatif et institutionnel ..........................................................................................24
II.1 - Cadre politique.......................................................................................................................................14
II.2 - Cadre législatif ......................................................................................................................................14
II.3 - Cadre institutionnel ...............................................................................................................................15
UTIII - Description du projet.........................................................................................................................25
UTIII-1- Objectif du projet ...........................................................................................................................16
UTIII-1A- Les choix stratégiques d’assainissement dans le grand Tunis.....................................................16
UTIII.2 - Consistance du projet ....................................................................................................................18
UTIII.2.1 - Contenu et organisation de la station d’épuration ......................................................................18
UTiii) Rejet des eaux épurées .......................................................................................................................19
UTiii.a - Rejet sur l’Oued Chafrou ...........................................................................................................19
UTiii.b - Rejet sur l’Oued Méliane...........................................................................................................20
UTiii.c - Dispositions techniques de rejet des eaux épurées.....................................................................20
UTiv) Sous-produits de la step d’El Attar ....................................................................................... 21
UIII-3- Les solutions alternatives .................................................................................................................21
UIII-4 - Le coût du projet..............................................................................................................................23
IV : Description de l'environnement du projet.............................................................................................23
V : Politique Opérationnelle de la Banque....................................................................................................23
UV.1 Politique OP 4.01: Evaluation Environnementale...............................................................................25
UV.2 Politique OP 4.04: Habitats naturels ...................................................................................................25
UV.3 Politique OP 4.09: Lutte antiparasitaire ..............................................................................................25
UV.7 Politique OP 4.36: Les Forêts .............................................................................................................26
VI. L’état initial du site...................................................................................................................................27
UVI.1. Données climatiques .............................................................................................................. 27
UVI.1.2 Le vent ........................................................................................................................................29
UVI.1.3 La température............................................................................................................................30
UVI.2. CADRE PHYSIQUE ........................................................................................................................30
UVI.2.1. Géomorphologie des sites et de leurs environs..........................................................................30
UVI.2.2. Géologie de la zone ...................................................................................................................30
UVI.2.3 - Les eaux souterraines ...............................................................................................................31
UVI.3. Les entités géographiques .................................................................................................................34
UVI.3.1. Le bassin de Sédjoumi...............................................................................................................34
UVI.3.2. Le bassin El Attar-Chafrou-Medjerda .......................................................................................37
UVI.3.3. L’Oued Méliane.........................................................................................................................40
UVI.3.4. Le Golfe de Tunis ......................................................................................................................41
UVI.4. Le paysage ........................................................................................................................................48
UVI.5. Les qualités de l'air et le bruit ...........................................................................................................48
UVI.6. Le cadre biologique...........................................................................................................................48
UVI.6.1. Le Milieu terrestre .....................................................................................................................48
UVI.6.2. Les pressions sur la flore terrestre de la zone ............................................................................49
UVI.6.4. Pressions sur la flore et la faune sauvage ..................................................................................50
UVII. Les impacts du projet sur l'environnement .......................................................................................51
UVII.1. Introduction .....................................................................................................................................51
EVALUATION ENVIRONNEMENTALE
1. Introduction
La présente Evaluation Environnementale (EE) est entreprise pour le compte de l'Office National de
l’Assainissement dans le cadre de la préparation du projet de construction de la station d’épuration de Tunis
Ouest située à El ATTAR à l’Ouest de la ville de Tunis.
L'examen environnemental préalable du projet par l'équipe de la Banque Mondiale chargée de sa préparation
a permis de lui attribuer la catégorie A c’est à dire qu'il s'agit d'un projet susceptible d'avoir des effets négatifs
sur la population et sur l'environnement et qui nécessite des mesures d’atténuation des impacts et un plan de
gestion environnementale.
Sur la plan national : La protection de l'environnement pour la Tunisie est à la fois un objectif et une
orientation stratégique en vue d'assurer à sa population une bonne qualité de vie et un développement socio-
économique durable. Ceci traduit la volonté de concilier les obligations de la croissance économique et
d'améliorer les conditions sociales de la population d'une part, aux exigences de la conservation des
ressources naturelles et de la protection de l'environnement d'autre part. Pour ce faire, la Tunisie a développé
en 1995 son programme d'action national de l'environnement et du développement durable intitulé « Agenda
21 National ». Cet Agenda, constitue un guide conceptuel précieux pour les décideurs et sert à orienter les
divers plans de développement économique et social du pays.
La gestion des ressources naturelles en particulier, a constitué depuis plusieurs années une préoccupation
majeure des responsables tunisiens.
Cette préoccupation est dictée en particulier par la variabilité climatique qui caractérise la Tunisie, et par la
rareté de ses ressources naturelles et leur vulnérabilité. C'est ainsi qu'une grande priorité est accordée dans les
plans de développement économique et social à la protection des ressources naturelles et aux grands projets
de lutte contre la pollution.
Sur le plan international : la Tunisie a adhéré à la plupart des traités internationaux. Elle a en particulier
signé et ratifié le Protocole de Montréal relatif à la protection de la couche d'ozone, la convention cadre des
Nations Unies sur les changements climatiques, la convention sur la diversité biologique, celle de la lutte
contre la désertification, la convention de Bâle relative aux déchets dangereux, et la convention de Barcelone
et ses protocoles pour la protection de la Méditerranée.
II.2 Le Cadre législatif
Pour la protection de l'environnement et plus particulièrement celle des ressources naturelles, la Tunisie a mis
en place un arsenal législatif et réglementaire. Il couvre un large éventail d’outils tels que les codes relatifs
aux principales ressources naturelles, les multiples mesures coercitives à l'encontre des établissements
pollueurs et l'obligation des EIEs en tant qu'outil de prévention.
Dans ce qui suit, sont rappelés, les principaux textes juridiques régissant la protection de l'environnement en
Tunisie et susceptibles de s'appliquer au projet.
- Le Code des Eaux, promulgué en 1975 et révisé en 2002 qui prévoit des mesures propres à la
prévention de la pollution des ressources hydriques et traite en partie des eaux marines. Il est
complété en 1985 par le décret no 56 du 2.1.85 précisant les conditions générales des rejets dans le
milieu récepteur.
- Le Code de conservation des eaux et du sol (1995), qui institue le cadre d'intervention pour protéger
les sols, basée sur le partenariat entre l'administration et les bénéficiaires.
- Le code du patrimoine - Loi 94-35 du 24 février 1994 relative à la protection des monuments
historiques et des sites naturels et urbains.
- La Loi 88-91 portant création de l'Agence Nationale de Protection de l'Environnement et modifiée
par la Loi 92-115. Cette loi a introduit pour la première fois en Tunisie l'obligation de réaliser une
EIE avant l'implantation de toute unité industrielle, agricole ou commerciale dont l'activité présente
de part sa nature ou en raison des moyens de production ou de transformation utilisés ou mis en
œuvre, des risques de pollution ou de dégradation de l'environnement.
- La Loi N° 2001-14 du 30 janvier 2001, portant simplification des procédures administratives
relatives aux autorisations délivrées par le Ministère de l'Environnement et de l'Aménagement du
Territoire dans les domaines de sa compétence. Cette loi introduit pour la première fois la notion de «
cahier de charges» au lieu d'une EIE pour des activités précises et dont la liste sera fixée par décret.
Ce décret est encours d'élaboration.
- Le Décret 91-362 du 13 mars 1991 fixant les procédures d'élaboration et d'approbation des études
d'impact. Ce texte spécifie le contenu de l'EIE et la définit comme étant un outil permettant
d'apprécier, évaluer et de mesurer les effets directs et indirects, a court, moyen et long terme des
projets sur l'environnement.
- La Loi 94-122 relative au Code d'aménagement du territoire et de l'urbanisme. Le texte de loi stipule
dans son article Il, que les projets d'aménagement, d'équipement et d'implantation d'ouvrages pouvant
affecter l'environnement naturel par leur taille ou impacts, sont soumis à une étude préalable d'impact
sur l'environnement.
- Le décret N°2005-1991 du 11 juillet 2005 relatif à l’étude d’impact sur l’environnement et fixant les
catégories d’unités soumises à l’étude d’impact sur l’environnement et les catégories d’unités
soumises aux cahiers des charges.
Le grand Tunis compte actuellement une population d’environ 2,5 millions d’habitant. 85% de cette
population sont desservis par des réseaux d’assainissement aboutissant pour la plus part dans des stations
d’épuration.
La dernière actualisation du Plan Directeur d’Assainissement du Grand Tunis a proposé une réorganisation
partielle des réseaux primaires d’assainissement des eaux usées de telle sorte que les eaux usées soient
regroupées dans trois pôles d’épuration importants.
La capacité actuelle existante est de 170 000 m3/j, elle sera portée à 250 000 m3/j après la mise en service fin
2006 de deux stations Choutrana II et Sud Meliane II. Ainsi, le déficit total serait de 155 000 m3/j, soit
110 000 m3/j pour la pôle Charguia-Choutrana et 45 000 m3/j pour le pôle Sud Méliane. C'est ainsi que la
station Tunis Ouest (El Attar) de capacité finale de 110 000 m3/j permet de résorber Charguia-Choutrana.
Débit 179 000 185 000 200 000 210 000 240 000 280 000
Charguia–
Capacité 130 000 130 000 170 000 170 000 170 000 170 000
Choutrana
Déficit 49 000 55 000 30 000 40 000 70 000 110 000
Débit 60 000 70 000 73 000 80 000 100 000 125 000
Sud Meliane Capacité 40 000 40 000 80 000 80 000 80 000 80 000
Déficit 20 000 30 000 7 000 - 20 000 45 000
Débit 239 000 255 000 273 000 290 000 340 000 405 000
Total
Capacité 170 000 170 000 250 000 250 000 250 000 250 000
Grand Tunis
Déficit 69 000 85 000 23 000 40 000 90 000 155 000
Le tableau ci-dessus récapitule les bilans de la capacité d’épuration en m3/j pour les différentes échéances.
Il est à noter que les étapes de réalisation d'une STEP (programmation, obtention de financement, études,
passation de marché, réalisation et mise en service) nécessite au minium 10 ans. Pour la STEP El Attar, les
études sont achevées, il ne reste que la réalisation des travaux pour être prêt pour l’échéance 2011.
- Le développement urbain du Grand Tunis se ferait potentiellement dans les zones ouest selon les
tendances observées
- Le transfert des eaux usées brutes de la ville de Oued Ellil vers la STEP Choutrana est devenu trop
long ce qui engendre un temps de séjour élevé des eaux usées dans le réseau.
- La réutilisation agricole des eaux usées traitée dans le périmètre de Cebala et de Soukra, alimentés à
partir de la step Chotrana étant relativement faible, les volumes d’eaux épurées sont rejetés en mer.
Le pôle de Tunis Ouest bénéficie dès sa création d’un bassin versant d’une population de près d’un million
d’habitants soit un débit de 60 000 m3/j et une pollution moyenne de l’ordre de 30 000 kg DBO5/j. La station
démarrerait, dès sa mise en service avec une pollution de 17 000 à 20 000 kg DBO5/j. La mobilisation des
nouveaux débits s’effectuera par déconnexion du Collecteur Nord du réseau de la Step Chotrana et la
réalisation des réseaux secondaires qui a été freinée volontairement par l’ONAS par manque de capacité
d’épuration.
Le tableau ci-dessous récapitule les débits et pollutions du projet à l’horizon (2011).
Le tableau ci-dessus montre que pour l'ensemble des paramètres, la qualité des rejets est conforme aux normes
sauf pour la bactériologie, pour les nitrates et le phosphore.
III.2 - Consistance du projet
III.2.1 - Contenu et organisation de la station d’épuration
Le projet de réalisation de la station d'épuration de Tunis Ouest (El Attar) et les systèmes de transfert des
eaux usées brutes et épurées comporte les éléments suivants :
- Deux stations de pompage et doubles conduites de refoulement
- Une station d’épuration des eaux usées
- Une installation de traitement de phosphore
- Une conduite de transfert des eaux épurées vers le milieu récepteur
i) Le système de transfert des eaux usées brutes comporte les ouvrages suivants :
- Une Station de pompage principale (SP1) implantée sur les berges de la Sebkha Essijoumi
- Une station de reprise (SP2) implantée au Sud Est du croisement entre le canal Medjerda-Cap Bon et
la route MC37
- Une double conduites de refoulement d’une longueur d’environ 8 km chacune
Les deux stations de pompage (SP1 et SP2) comportent chacune des réservoirs anti-bélier de 20 m3 de
capacité. La station SP1 sera équipée par un dégrillage automatique grossier
ii) La station d’épuration
Le procédé de traitement des eaux usées retenu pour la STEP de Tunis Ouest est la boue activée à moyenne
charge avec digestion de la boue. La station d’épuration de Tunis Ouest à El Attar comporte les éléments
suivants :
Pré-traitement physique (dégrillage, dessablage, déshuilage)
Nettoyage des sables, compactage des huiles
Extraction de l’air et traitement des odeurs par bio-filtration
Décantation primaire,
Traitement biologique des eaux par boues activées à moyenne charge
De plus, le débit d’étiage, servirait à un certain nombre d’agriculteurs, le prélèvement s’effectue directement
par pompage dans le lit de la Medjerda moyennant rétribution. Cette gestion est assurée par les CRDA
(services des ressources en eau).
L’Oued Méliane qui se déverse dans le petit golfe de Tunis, reçoit, en plus des rejets potentiels de la step El
Attar, les eaux épurées des stations d’épuration de Mornag et de Sud Méliane. Il recevra, en outre celles de la
STEP projetée d’El Allef.
Le petit golf, qui est relativement ouvert aux échanges avec la pleine mer, commence à montrer des signes
d’eutrophisation. Toutes les précautions ont été prises pour que la qualité des eaux épurées soit acceptable
dans l’Oued Méliane puis dans le petit golfe.
Partant du fait qu’il y a une opposition de principe à tout rejet dans le bassin versant de la Medjerda, nous
devons rechercher les meilleures solutions pour véhiculer les rejets vers l’Oued Méliane ou ses affluents :
- La première variante passe par un col situé à la côte 118 NGT et se dirige directement sur l’Oued El
Melah, affluent de l’Oued Meliane. Cette solution qui se développe sur une longueur de 12 kilomètre
nécessite un pompage pour une Hmt de 35 Mce.
- La seconde variante qui est gravitaire se développe sur une longueur d’une vingtaine de kilomètres et
aboutit au même point de rejet que la première variante. Le tracé de la conduite qui est plus allongé
permet de desservir potentiellement l’ensemble des zones de réutilisation agricole des eaux usées
épurées.
La comparaison technico-économique des deux variantes montre qu’elles sont équivalentes. C’est la variante
gravitaire qui a été choisie (seconde variante).
Dans ce schéma, la conduite partirait d’un stockage à la côte 90 et suivrait la route de Bouregba, El Amaïem,
El Mergueb jusqu’au rejet sur l’Oued El Maleh qui se situe au droit de la localité de Sidi Frej. Elle permet
d'irriguer les sites potentiels comme prévu par le projet de réutilisation agricole des eaux usées épurées
envisagées par la DGGR. Toutefois, un certain nombre d’adaptations sont nécessaires. Les principales
adaptations sont en relation avec le tracé de la conduite principale et la mise en jeu des stockages.
Les déchets et sous produits de la step d’El Attar et leurs destinations sont les suivants :
Déchets de dégrillage : Ils sont égouttés et envoyés à la décharge de Borj Chakir à une distance inférieure à
un kilomètre.
Déchets de dégraissage : Ils sont égouttés et envoyés à la décharge de Borj Chakir à une distance inférieure à
un kilomètre.
Déchets de dessablage : Ils sont nettoyés au moyen d’un calibreur de sables et peuvent être envoyés sur une
décharge de produits inertes (décharge de Borj Chakir)
Boues digérées : Compte tenu des nouvelles dispositions réglementaires, les boues digérées des stations
d’épuration seront envoyées à la décharge Borj Chakir ou peuvent être réutilisées en agriculture. Dans le cas
présent, les boues ayant subi, une digestion anaérobie mésophile. Ces boues pourraient être réutilisées en
fumure organique sans qu’il y ait besoin d’une maturation complémentaire.
Le tonnage de boues digérées produit se situerait à environ 15 à 20 tonnes/jour. Les besoins de la fumure
organique dans les périmètres irrigués seraient de l’ordre de 10 tonnes par ha tous les 2 ans. Ainsi, la
production annuelle permettrait de fournir une fumure organique suffisante pour une superficie de 1000 à
1500 ha qui pourrait faire partie des superficies à irriguer par les eaux usées épurées qui de 6000 à 10000 ha
ou éventuellement, les superficies irriguées de la basse vallée de la Medjerdah qui couvrent plus de 70000 ha.
III-3- Les solutions alternatives
Lors des études de faisabilité et d’APS, plusieurs alternatives ont été étudiées. Elles ont intéressé les thèmes
suivants :
- Le choix du site de la Step
- Le choix du milieu récepteur
- Le choix du process de traitement
- Sortir les eaux usées brutes et traitées du bassin versant de la ville de Tunis ;
- Eviter les rejets en mer en mettant les eaux usées épurées à la disposition de l’agriculture dans un site
qui domine des zones agricoles potentielles de plusieurs milliers d’hectares
(iv) Site de Mghira : Il a été introduits comme alternative au site d’EL ATTAR à cause des difficultés
techniques et du coût de l’énergie qui sont induits par la forte Hmt (100 m) nécessaires
pour attendre la côte 95 Ngt dans laquelle la STEP a été placée. Les bilans économiques
et les analyses de sensibilité établis dans le cadre de la présente mission d’évaluation ont
montré que le site d’El ATTAR reste celui qui présente le bilan de CMLT (Coût
marginal à long termes) le plus favorable et ce même dans le cas d’un triplement du coût
de l’énergie.
Le choix du milieu récepteur a été édicté par des considérations de sauvegarde environnementales :
- Le site de rejet dans la Medjerdah à travers l’Oued Chafrou a fait l’objet d’un véto du Ministère de
l’Agriculture
- Le site de la Sebkha Essijoumi n’est pas acceptable, la quantité d’eau épurée annuelle égale celle du
volume de la Sebkha et de l’apport hydrométrique annuel moyen. La Sebkha a un pouvoir limité de
régénération ou d’auto-épuration. De plus une augmentation du volume des apports mettra en péril
d’inondation de toutes les zones périphériques de la Sebkha situées entre les côtes 9,5 et 10 Ngt.
- Le site de rejet sur l’Oued Méliane puis le petit golfe de Tunis est acceptable. Toutes les précautions
d’élimination des nutriments (azote et phosphore) ont été introduites dans le procédé de traitement
des eaux usées brutes. De plus, le régime de la circulation des eaux de mer dans le golf de Tunis
privilégie les courants sortants vers le large.
Le procédé de traitement a été analysé lors des études de faisabilité du IVème Projet d’Assainissement Urbain
de Tunisie et dans le cadre des études d’exécution de la STEP EL ATTAR. Deux procédés au moins ont été
envisagés :
- Le premier est celui de l’aération prolongée qui permet une épuration adéquate pour les eaux et une
bonne stabilisation pour les boues et notamment une efficacité certaine quant à l’élimination de
l’azote par nitrification dénitrification.
- Le second et celui des boues activées à moyenne charge qui privilégie l’économie d’énergie tout en
assurant une élimination des matières nutritives, une qualité suffisante pour les eaux épurées et une
bonne stabilisation et une désinfection des boues digérées par fermentation anaérobie mésophile. Ce
procédé permet en outre de produire de l’énergie électrique par la valorisation des gaz de digestion.
Au moins le 1/3 de l’énergie nécessaire à l’aération peut être couverte par la méthanisation des boues.
Les comparaisons technico-économiques des deux variantes ont permis de retenir le procédé de boues
activées à moyenne charge avec une décantation primaire et une stabilisation des boues primaires et
secondaires par digestion anaérobie et récupération de l’énergie des gaz de digestion.
La station étant en cours d’appel d’offres, seuls le coût indicatif global pourrait être publié.
Complexe de refoulement 20
Station d’épuration 40
Matériel d’exploitation 5
Total projet 75
Totaux 92,5
Le promoteur du présent projet est l'Office National de l’Assainissement (ONAS). Il a été crée en 1974 et
doté d'un statut d'Etablissement Public à caractère Non Administratif (EPNA). Sous la tutelle du Ministère de
l'Environnement et du Développement Durable, sa mission principale est de promouvoir le développement du
service de l’Assainissement des eaux usées, de la commercialisation des sous-produits de l’épuration des
eaux usées. L’encadrement des communes et localités non prises en charge directement par l’ONAS.
Pour la mise en œuvre des infrastructures telles que planifiées, l’ONAS fait appel à ses propres moyens et à
des entreprises privées qui assurent, les études, les travaux et de plus en plus la gestion et l’exploitation des
infrastructures réalisées.
Le site choisi pour la STEP, se situe en dehors du bassin de la Sebkha Essijoumi et à l’amont du bassin de
l’Oued Chafrou. Le rejet des eaux épurées s’effectuera sur Oued El Melah affluent de l’Oued Méliane qui
dirigera les rejets vers le golf de Tunis.
Le projet traverse des zones géographiques diverses et variées. Les zones seront décrites sommairement dans
le paragraphe ci-dessous et reprises d’une façon plus détaillée dans les chapitres spécifiques à l’état initial du
site et des impacts potentiels du projet sur l’environnement.
- Le bassin de l’Oued Chafrou en passant par les lieus dits El Hay, Bouregba, El Hmaïem,
- Le bassin de l’Oued Méliane en passant par Choubène, Sidi Frej, Mohamédia Chebedda et Radès.
La carte ci-joint donne un aperçu sur le tracé des réseaux de refoulement des eaux usées brutes et épurées qui
arrivent et qui partent de la station d’épuration de Tunis Ouest.
D’un point de vue environnemental, les zones traversées sont celles qui sont bénéficiaires du projet soit en
amont de l’épuration soit en aval.
Le bassin de l’Oued Chafrou en passant par les lieus-dits El Hay, Bouregba, El Hmaïem,
Le bassin de l’Oued Méliane en passant par Choubène, Sidi Frej, Mohamédia Chebedda
et Radès.
Toutes ces zones seront potentiellement desservies par les eaux usées épurées et devraient bénéficier
d’un développement agricole conséquent.
Le projet de la STEP de Tunis Ouest « El ATTAR » sera partiellement financé par la Banque Mondiale, et
devrait de ce fait se conformer aux exigences des politiques opérationnelles «Safeguard Policies» de la
Banque en matière de protection de l'environnement. L'ensemble des composantes du projet a fait l'objet d'un
examen approfondi en vue de vérifier leur conformité avec ces politiques. Dans ce qui suit, les principales
conclusions et résultats de cet examen.
Le présent projet fait l'objet, dans son ensemble, d'une évaluation environnementale conformément aux
exigences de la réglementation tunisienne en matière d'étude d'impact sur l'environnement. Cette évaluation
comprend, entre autre, l'élaboration d'un Plan de Gestion Environnementale.
Conformément aux Décret 91-362 du 13 mars 1991, complété par le décret N°2005-1881 du 11 Juillet 2005,
réglementant les procédures d'élaboration et d'approbation des études d'impact, l'ONAS, en tant que
promoteur du projet, est astreint à préparer les EIEs ou des Descriptions Sommaires pour les activités
identifiées (après tamisage environnemental) qu'il soumettra à l'ANPE pour examen et approbation. Aussi, en
application des dispositions de la Loi 94-122 relative au Code d'aménagement du territoire et de l'urbanisme,
les activités jugées ayant un impact potentiel sur l'environnement seront soumises à une EIE.
En matière de préparation et d'évaluation des EIEs, la Tunisie dispose des compétences nécessaires en la
matière aussi bien au niveau du secteur public que privé. L’ONAS dispose d’une large expérience dans la
conduite des EIEs. Cependant, pour l'application des procédures relatives à l'évaluation environnementale du
projet proposé dans le cadre du PGE, une série d'actions de formation seront dispensées dans le cadre du
présent projet au profit du staff technique de l'Office qui aura à assurer la gestion du projet que ce soit en
cours de travaux ou en cours d’exploitation. Cette formation pourra toucher, les partenaires de l’ONAS y
compris les institutions gouvernementales et non gouvernementales et le secteur privé associé à la réalisation
du projet.
Le projet proposé est en conformité avec la politique en question sous condition que les recommandations du
PGE particulièrement en matière de renforcement des capacités pour l'évaluation environnementale soient
satisfaites.
L'OP 4.04 stipule que «Si l'évaluation environnementale montre qu'un projet va modifier ou dégrader de
manière significative des habitats naturels, le projet en question incorpore des mesures d'atténuation
acceptables par la Banque ».
La nature et la dimension des opérations prévues dans le cadre du projet de la STEP EL ATTAR font que les
risques de dégradation de l'habitat naturel ne sont pas significatifs. Au contraire, la majorité des actions
programmées visent le rétablissement de l'équilibre des écosystèmes naturels (support de l'habitat naturel). Le
projet est ainsi en conformité avec cette politique.
Le projet ne génère pas et ne développe pas une parasitologie spécifique. Les parasites qui risquent d’être
rencontrés dans les eaux usées et parfois dans les boues des stations d’épuration sont les œufs d’helminthes et
les ascarides.
L'ONAS a une politique active pour la protection des employés qui consiste en la réalisation des contrôles
annuelle et de vaccination et des actions d’éducation sanitaire et de sensibilisation.
Les objets d'art, d'antiquité, d'histoire naturelle, de numismatique ou tous autres objets offrant un intérêt
scientifique, de même que les objets rares ou en matière précieuse, trouvés dans les fouilles ou lots des
démolitions effectuées dans les terrains mis à la disposition du Maître d'Ouvrage doivent être portés sur le
champ à la connaissance du Maître d'Ouvrage et aux responsables du patrimoine culturel. L'Entrepreneur ne
peut en aucun cas en prévaloir le produit.
Le terme "groupe indigène" désigne un groupe social ayant une identité sociale et culturelle distincte de la
population dominante faisant de lui un groupe vulnérable et désavantagé par le processus du développement.
Sur la base des données et informations disponibles, il n'existe pas de groupes indigènes dans les zones
d'intervention du projet de la Step El ATTAR, susceptibles d'être affectés par les activités programmées. Le
projet de la STEP El Attar est ainsi en conformité avec la politique en question.
La step El Attar et les stations de pompage ont été implantés sur des terrains qui appartiennent au domaine de
l’état et qui sont à vocation agricole (céréaliculture en sec). Ces activités ne génèrent pas une forte plus value.
N’étant pas occupé par des habitations, aucune activité du projet n'entraînera un relogement forcé de la
population. Au contraire, le projet de la STEP El ATTAR aura un impact positif en favorisant la fixation des
populations rurales dans leurs fiefs. En effet, la mise à la disposition des usagers potentiels d’importantes
quantités d’eaux traitées peut favoriser le développement agricole de la région du projet et aider les
populations intéressées à se fixer dans leurs parcelles.
Le projet de la Step El ATTAR est donc en conformité avec la politique de la Banque OP 4.30.
Le projet ne touche en rien les forêts. Aucune forêt d’importance n’est occupée par le projet. Le seul point,
touché par le projet est une plantation d’eucalyptus qui occupe partiellement le site de la station de pompage
SP1 implantée sur les berges de la Sebkha Sédjoumi. Les arbres enlevés seront remplacés. S’agissant d’une
zone humide, leur croissance sera rapide.
Les Dossiers d'Appel d'Offres prévoient une composante de plantation pour de nouvelles zones vertes
intégrées dans les station des pompage et la STEP et pour le remplacement des zones touchées par le projet.
Le projet ne prévoit pas de construction de barrages ni d'autres formes liée à la retenue des eaux de surface.
Les seules retenues ou barrages collinaires prévus sont ceux nécessaires à la gestion des eaux épurées. Le
projet de mise en valeur agricole qui est initié par le Ministère de l’Agriculture prévoit de réaliser plusieurs
retenues de stockage et de report inter-saisonnier.
N’ayant pas de retenue collinaires ou barrages dans le cadre du projet, celui-ci est en conformité avec la
présente politique.
De part sa nature et son champ d'action, le projet de la STEP El Attar n'affecte pas des cours d'eaux
internationaux. L'ensemble des bassins versants concernés par les activités du projet est à caractère national.
Par conséquent, le présent projet est en conformité avec cette politique.
Le champ d'actions du projet n'inclut pas de zones contestées. Aucune mesure n'est requise pour la
conformité du projet avec la présente politique
En conclusion, le projet de la STEP El Attar avec toutes ses activités est conforme avec l'ensemble les
politiques opérationnelles «Safeguard Policies» de la Banque Mondiale analysées ci-haut. L'unique volet
nécessitant une attention particulière est celui relatif aux mesures d'atténuation qui seront discutés et analysés
dans les sections suivantes puis résumés dans le Plan de Gestion Environnementale.
La mer agissant par son effet modérateur, donne une composante tempérée en particulier en hiver. Ainsi les
principales caractéristiques du climat sont :
- une chaleur permanente et forte en été;
- une stabilité du climat pendant le reste de l'année;
- des précipitations faibles et irrégulières.
La pluviométrie est comprise entre 500 et 600 mm/an, la période allant d'octobre à février est la période
durant laquelle les précipitations sont les plus importantes avec une moyenne mensuelle comprise entre 61 et
67 mm par mois. Le nombre de jours de pluie dépasse rarement 120 jours et plus du quart des pluies ont un
caractère torrentiel très irrégulier à l'échelle annuelle et pluriannuelle associé à une action érosive
relativement importante. Les précipitations apparaissent donc avec une fréquence moyenne de 10 à 15 jours
par mois.
Le tableau suivant présente la pluviométrie moyenne, mensuelle, saisonnière et annuelle calculée à la station
de Tunis-Carthage.
jours 8 11 12 14 16 15 15 11 8 4 2 4 120
Jours par
154 183,1 107,8 20,6 465,5
trimestre
Afin de se rapprocher plus des caractéristiques de la zone de l'étude qui se trouve plus près de la station
Tunis-Manoubia que de la station Tunis-Carthage, le tableau ci-dessous reporte la pluviométrie mensuelle
saisonnière et annuelle moyenne, calculée à la station Tunis-Manoubia durant la période 1901- 1960.
ppm 34 56 54 62 65 49 43 40 22 10 2 7 444
jours 7 9 11 14 13 12 11 9 6 5 2 3 102
(Source : station Tunis Manoubia)
Les précipitations annuelles, qui sont de l'ordre de 450 millimètres, sont généralement enregistrées entre les
mois d'octobre et de mars. Une pluie de plus de 55 millimètres par jour peut être enregistrée pendant cette
période, mais d'une façon très rare. Les précipitations apparaissent avec une moyenne de 10 à 15 jours par
mois. En été on enregistre rarement une pluie de 5 à 10 millimètres par jour.
L'étude des fréquences des pluies journalières à Tunis-Manoubia conduit aux résultats suivants:
P. jour mm 30 41 54 64 80
Tableau n°VI.4 : Répartition mensuelle des vents par direction et par force
Mois S O N D J F M A M J J A
Vent le plus
ESE NW NW NW SW NW NW SE W N NE ESE
fréquent
L’examen de la rose des vents montre que les vitesses moyennes sont de l’ordre de 5 à 8 m/s alors que les
vents les plus forts sont de l’ordre de 9 à 17 m/s.
06 85 88 88 86 86 86 86 87 82 78 72 80
12 54 60 65 67 69 64 61 61 55 51 46 48
18 71 74 81 82 83 78 76 75 68 63 60 64
L’évaporation mensuelle et annuelle moyenne mesurée par l’évaporomètre piche à Tunis-Manoubia est
donnée dans le tableau suivant.
Emm au piche 210 140 120 93 99,2 106 127 135 123 228 291 240
La moyenne des évaporations et des précipitations à Tunis peut varier considérablement d’une année à l’autre
à cause des changements climatiques. Les données de l’Institut de Météorologie disponibles indiquent que
l’évaporation annuelle est de l’ordre de 1400 mm avec une variation mensuelle de 83 et de 400 mm
respectivement pendant les mois de janvier et de juillet.
Dans le tableau ci-dessous on récapitule les températures moyennes à la station météo de Tunis-Manoubia.
Tableau n°VI.7: Température moyenne mensuelle à Tunis
Moyenne
Mois S O N D J F M A M J J A
annuelle
T max 30,4 25,1 20,2 15,8 14,4 15,9 18,1 20,9 24,5 29,0 30,2 30,6 23,2
T min 18,7 15,0 10,3 6,8 6,4 6,8 8,2 10,3 13,5 17,5 19,9 20,3 18,8
T moy 24,6 20,1 15,3 11,3 10,4 11,4 13,2 15,6 19,0 23,3 26,1 26,5 18,0
L'altitude propre à cette zone est comprise entre 80 et 100 m environ. La parcelle réservée à la construction
de la STEP couvre un terrain consacré, jusqu'à présent, aux cultures céréalières. Topographiquement, il s'agit
d'un plan légèrement incliné du Nord vers le Sud, en contrebas duquel apparaît un petit talweg (Oued El
Attar) orienté Est-Ouest.
Les dépôts du crétacé supérieur sous-jacent (Campanien-Maestrichtien) sont, eux aussi, argilo-carbonatés et
largement étalés, couvrant de grands espaces à l'affleurement. Cette formation est elle même recouverte, par
endroit, par des lambeaux de calcaire éocène généralement exploités en carrière à proximité. Dans le reste des
plaines environnantes et tout autour de cette structure à formations géologiques anciennes, on ne trouve plus
que des dépôts détritiques plus ou moins grossiers argilo-sableux et caillouteux et qui sont à rattacher soit au
pliocène continental, soit au Quaternaire ancien selon l'endroit considéré.
Le site d'El Attar se trouve sur cette même formation géologique ci-dessus décrite.
Ainsi sur les matériaux calcaires durs les plus dominants, se sont formés initialement des sols fersiallitiques,
qui après défrichement et sous l'effet de l'érosion hydrique, ont donné par dégradation :
Au total la capacité renouvelable des nappes du Gouvernorat de Ben Arous est de 29,1 millions de m3. Elle
sont en situation de sur-exploitation et fournissent près de 39,6 millions de m3. L’exploitation s’effectue au
moyen de 1150 puits de surface et 512 forages profonds.
Les différentes autres nappes de la plaine du Mornag présentent une capacité globale qui est de l’ordre de 7,3
millions de m3. elles se composent des nappes de Khlédia, de bekbaka et de celle du Jebel Tella.
La nappe du Mornag comporte une capacité qui est de l’ordre de 17,6 millions de m3 entre nappe phréatique
et profonde.
Elle se situe dans les alluvions récentes et les sables du miocène inférieur.
Les nappes du Gouvernorat de Ben Arous enregistrent des déficits importants. Le tableau ci-dessous précise
ces déficits. Il fait apparaître que le déficit le plus important est celui supporté par la nappe de Mornag qui est
exploitée à 150% de sa capacité et accuse un déficit de 9,3 millions de m3 pour une capacité de 12,3 millions
de m3. L’on est en phase d’exploitation minière :
Ces projets pourraient permettre d’obtenir une capacité additionnelle de l’ordre de 10 millions de m3/an et ce
par augmentation de la capacité de drainage de la nappe dans le lit aval de l’Oued Méliane.
D’autres nappes peuvent bénéficier d’un projet de recharge :
L'oued Chafrou ne constitue pas un point de rejet des eaux épurées. Cependant, les périmètres irriguées
projetées (2000 ha) par le Ministre de l'Agriculture trouvées en grande partie dans la plaine de Chafrou. C'est
ainsi, les nappes des plaines de l'oued Chafrou à l'Ouest, celles du bassin de Manouba-Sédjoumi vers le Nord-
Est, peuvent être intéressées par les infiltrations d’eaux épurées des rejets.
Les eaux souterraines de la zone d'étude peuvent être divisées en :
- Nappes phréatiques;
- Nappes profondes.
La nappe phréatique de la plaine de Manouba se situe dans la dans le secteur d'étude et particulièrement le
bassin versant qui contient le réseau de collecte des eaux usées.
La plaine de Manouba, qui s'étend sur une superficie de 53 km2, est une dépression subsidente, limitée par le
Jebel Ammar au Nord-Ouest, les collines pliocènes de l'Ariana au Nord-Est, les Jebels Aïn El Krima et Sidi
Salah au Sud Ouest.
Le secteur Sud-Est de cette dépression est occupé par la Sebkha de Sédjoumi . Le réservoir dans lequel se
trouve la nappe de Manouba est constitué par les dépôts argilo-sableux à sablo-argileux du plio-quaternaire et
du quaternaire.
L'alimentation de la nappe est assurée par les apports directs (infiltration des précipitations), et par les reliefs
qui l'encadrent.
La nappe de Manouba est drainée par l'oued Gueriana et véhicule aussi les eaux usées vers la Sebkha de
Sédjoumi, qui est l'exutoire superficiel des eaux souterraines de tout le bassin versant de Manouba-Sédjoumi
La nappe possède aussi un autre exutoire, c'est la vallée de Tunis au niveau de laquelle l'écoulement des eaux
souterraines se dirige vers le Bardo - Bab Sâadoun - le Lac de Tunis. L'écoulement souterrain converge vers
la Sebkha et devient de plus en plus profond vers la périphérie de la plaine (zone d'alimentation).
Le secteur à forte salinité est localisé à l'Ouest et au Sud de la Sebkha Essijoumi (zone d'évapo-transpiration,
profondeur du plan d'eau inférieure à 2 mètres). Du point de vue qualité bactériologique, les eaux de puits de
surface reconnues dans la zone Essijoumi montrent qu'elles sont souvent contaminées par des germes
d'origine fécale (coliformes fécaux et en particulier Eschérichia coli ainsi que les streptocoques fécaux)
rendant ainsi les eaux impropres à la consommation humaine.
L'origine de cette contamination est due à l'infiltration des eaux usées dans la nappe phréatique (eaux usées
évacuées à ciel ouvert, ou celles déversées dans les puits perdus dont 85% de leur volume s'infiltre dans la
nappe).
D'un point de vue chimique, ces eaux ont une teneur élevée, en sodium (>500 mg/l), en bicarbonates (600
mg/l), en sulfates (> 250 mg/l), en chlorures (> 1000 mg/l) et en nitrates (80 mg/l).
La forte teneur en nitrates et les indices d’une pollution bactériologique dans la zone Essijoumi témoignent
d'une infiltration d'eaux usées ou industrielles jusqu'à la nappe.
Au niveau de la dépression de Manouba, la D.G.R.E. a affirmé l'existence de trois nappes superposées. Une
nappe phréatique et deux nappes profondes. L'ensemble de ces nappes est renfermé dans les dépôts plio-
quaternaires et quaternaires. D'après les données recueillies à partir des forages, la transmissivité croît de
l'amont vers l'aval 1,50 - 4 m2/s à 50,10 - 14 m2/s. Dans la plaine de Fouchana, la transmissivité est
uniforrnément faible, inférieure à 5,10 - 4 m2/s.
L'exploitation de cette nappe a accusé, d'après l'annuaire de la D.G.R.E. en 1995, une augmentation
remarquable par rapport à celle de l'année 1994 (1,52 Mm3/an en 1995 et 0,58 Mm3/an en 1994). Cela
s'explique par le déficit pluviométrique enregistré en 1995. On note également que cette nappe est sollicitée
au niveau de la zone industrielle de Ksar Said et de l'Ariana, où elle est captée par deux forages qui sont
actuellement faiblement exploités.
Deux nappes peuvent être distinguées. La nappe phréatique qui est quasi affleurement dans les plaines de
Mornaguia-El Fejja et qui est salée. Aucune exploitation n’est possible dans cette nappe.
Le bassin versant Manouba-Essijoumi sur lequel se trouve le site de la station de pompage principale projetée
couvre une aire de 230 km2, dont 30 km2 (altitude inférieure à 10 mètres) occupés par la Sebkha de
Essijoumi. Ce dernier constitue l'ombilic du bassin versant "Manouba-Essijoumi " et correspond au principal
exutoire naturel des eaux de surface de tout le bassin versant "Manouba-Essijoumi ". Ce bassin se situe dans
le Nord-Est de la Tunisie et forme l'arrière pays de Tunis.
L'ensemble de la "Manouba-Essijoumi" constitue un bassin endoréique l'eau converge vers la Sebkha où elle
s'évapore. Durant la période humide, une couche d'eau recouvre la Sebkha, laissant la place, durant la saison
sèche, à un mince dépôt de sel poudreux soumis à l'action de la déflation.
Ce bassin est traversé par l’oued Gueriana qui constitue le cours d'eau le plus important. Ce cours d'eau joue
un rôle important dans le drainage de la nappe phréatique. Cet oued, de 15 kilomètres de long, permet la
collecte des eaux pluviales d'un sous bassin de 8.000 hectares intéressant les zones de Ibn Khaldoun, cité
Ettahrir, cité El Hadika, El Omrane Supérieur, Ettadhamen, le Bardo, Khaznadar, Ksar Saïd, Manouba, Oued
Ellil, Hraïria et Ezzouhour. Il débute en amont, dans la région de Oued Ellil et se poursuit sur une quinzaine
de kilomètres environ avant de rejoindre la Sebkha de Essijoumi en aval.
Le deuxième cours d'eau, mais d'importance moindre, l'oued El Melah, prend naissance aux environs de Jebel
Sidi Salah (à l'Ouest de la Sebkha de Essijoumi ) et rejoint la Sebkha au Sud de Essijoumi.
Le troisième cours d'eau est celui de l'oued Mansour qui prend naissance au niveau de Borj Chakir et se perd
au niveau de la GP5. A l'aval, les eaux se dispersent dans les rues et les eaux rejoignent la Sebkha
directement par le biais de l'oued Gueriana.
Le rôle de l'oued Gueriana ne se limite pas à la collecte des eaux de ruissellement et leur évacuation vers la
Sebkha, mais il reçoit en plus des eaux usées urbaines et industrielles, ce qui permet un écoulement
permanent. En hiver, la profondeur moyenne d'eau dans la Sebkha est de 85 centimètres alors qu'en été, le
Lac est pratiquement à sec par suite de l'évaporation.
La Sebkha de Essijoumi est située au Sud Ouest de Tunis formant une dépression lacustre dans la plaine de
Mannouba. Elle forme l'un des 3 plans d'eau de l'agglomération Tunisoise avec le lac de Tunis et la Sebkha
de l'Ariana.
La Sebkha est une large dépression couverte d'eau en saison humide d'une profondeur d'environ 85 cm qui
tend à s'assécher en été. Elle fait partie intégrante d'un système hydraulique qui concerne un bassin versant
d'une étendue assez large (environ 200 Km2).
On distingue :
- Zone Fouchana - M'hamdia : Il s'agit d'une zone rurale. L'oued Méliane et la Sebkha constituent les
deux exutoires naturels des eaux pluviales.
La côte maximale que peut atteindre la Sebkha est de 9,5 mètres NGT déterminée pour une crue centennale.
Le niveau d'eau jugé limite a été déterminé dans le cadre de l'étude de protection contre les inondations du
Grand Tunis, sur la base des cartes topographiques à l'échelle 1/5.000ème et des résultats des levés
topographiques.
La Sebkha de Essijoumi reçoit un apport moyen de 30,9 millions de m3 réparti, à l'échelle temporelle, comme
suit :
Tableau VI.8 : Bilan hydrique de la Sebkha (en millions de m3) .
Mois S O N D J F M A M J J A Total
Ruissellement 2,4 3,9 3,8 4,3 4,5 3,4 3,0 2,8 1,5 0,7 0,1 0,5 30,9
Evaporation en
120 96 75 65 61 66 87 99 139 162 196 181 -
mm
Ces valeurs montrent qu'en année moyenne, la Sebkha est asséchée durant cinq mois ce qui correspond
grossièrement à l'observation courante.
Néanmoins, pendant quelques années humides la Sebkha ne s'assèche pas durant l'été. Le danger réside en
réalité dans l'augmentation insensible du ruissellement annuel. En effet, compte tenu de la superficie de la
sebkha (28 km2), l’évaporation annuelle est d’environ 30 à 35 millions de m3.
En réalité le bassin de Essijoumi présente une superficie globale de 300 km² La population attendue en 2011
dans ce bassin avoisine 1 million d’habitants.
L’exutoire principal de la Sebkha se trouve actuellement du côté Sud au niveau de la GP 3 près des dépôts de
la ferraille. Cet exutoire ne communique pas gravitairement avec le bassin de l’oued Méliane. Une station de
pompage a été réalisée par l’ONAS pour assurer la liaison avec l’Oued Méliane et le drainage des eaux
pluviales vers le golfe de Tunis.
La sebkha reçoit plusieurs sortes de rejets pollués. Les différentes sources de pollution sont inventoriées
comme suit :
- Les rejets d’origine domestiques
- Les rejets d’origine industrielle
- Les déchets de la décharge publique de Henchir Yahoudia
Cette pollution bactériologique, chimique et organique n'a pas été quantifiée. Ces rejets riches en nutriments
(nitrate et phosphate notamment) auxquels s'ajoutent les conditions de lumière, de température élevées et du
faible hydrodynamisme, du sebkha peu profond ont permis une croissance abondante d'algue et de diatomées
qui assure une source d'alimentation pour de nombreuses larves de chironomes.
Les conditions d'extrême eutrophisation se produisent en été sous l'action de la chaleur. Ces conditions sont
généralement accompagnées par les formes de nuisances suivantes :
- le dégagement d'odeur
- le développement de moustiques
Les données relatives à la qualité physico-chimique du plan d'eau sont très rares. La seule étude
bibliographique est celle réalisée par le laboratoire de l'INAT dans le cadre d'une étude d'aménagement
écologique et exploitation des Sebkhas de Raoued et de Essijjoumi. Il ressort de cette étude des mesures de la
salinité (55 g/l en moyenne avec un maximum de 95 g/l) et la température de l'eau (10 à 35 °C), pH (6,96 à
7,16).
Il est d'une importance majeure de signaler que ces analyses révèlent des concentrations en nitrates et nitrites
très élevées et dépassent partout les teneurs tolérées dans les milieux hydriques.
En ce qui concerne les vertébrés, parmi les familles citées dans l'étude précitée on distingue : les
cypronodondités, les muglidés, les poecillidés.
Concernant la végétation, essentiellement trois types se développent dans la sebkha en l'occurrence les
algues, la végétation des berges (les Phanérogames, les Roseaux et les Eucalyptus).
Du coté Ouest de la ligne de crête de la zone d'El Attar, se situe le bassin de l'oued Medjerda. A partir des
reliefs de Okbet El Oussif, du Jebel Sidi Salah et des petites collines localisées au Nord-Ouest d'El Attar, les
eaux pluviales sont drainées vers les plaines avoisinantes par de nombreux petits ravins qui entaillent les
flancs de la structure monoclinale suivant plusieurs directions.
La zone d’El Attar elle même, ne dispose que d'un petit ravin, très peu profond orienté Est-Ouest, et qui porte
le nom de cette même localité. Cet oued passe ensuite à travers la plaine de Mornaguia, où il reçoit plusieurs
rejets urbains et industriels, pour finir dans l’oued Chaffrou qui constitue un affluent de l'oued Medjerda.
Cette partie du bassin de la Medjerda est réservée pour la réutilisation non restrictive. Un certain débit est
lâché du barrage Sidi Salem pour fournir les eaux nécessaires aux plaines situées en aval de l’ouvrage et une
partie non négligeable arrive dans le Golfe de Tunis.
Il prend naissance dans les plateaux Constantinois algériens et traverse le nord de la Tunisie du SO au NE,
avec une pente assez faible. La Medjerda débouche dans une plaine alluviale extrêmement plate, en grande
partie gagnée sur la mer, avant de déboucher dans le golfe de Tunis, entre Cap Farina et Cap Gammarth.
Le régime hydrologique de la Medjerda, la topographie de son réseau hydrographique ainsi que la
morphologie de la basse vallée, sont de nature à favoriser l’expansion des crues et à prolonger la durée de
stagnation des eaux.
Le lit majeur de la Medjerda a une longueur d’environ 460 km, il comprend 5 affluents principaux qui sont
les oueds Béja, Tessa, Kessab, Seliana et Mellègue.
Son débit moyen annuel est d’environ 30 m3/s au minimum et 1500 m3/s au maximum. Le débit de pointe a
atteint environ 2500 m3/s pendant la crue de 1969. Plusieurs barrages sont construits sur la Medjerda, le plus
important est celui de Sidi Salem qui peut maîtriser 80% des eaux de cet oued. Les eaux sont de bonne qualité
et les usagers en zone aval utilisent cette eau sans restrictions particulières, mais les agglomérations
riveraines dépourvues de stations d’épuration y amènent quelques sources de pollution. Une étude réalisée
par le ministère de la santé publique a montré que l’oued Medjerda, qui alimente près de 38% de la
population Tunisienne, est soumis à des risques de pollution provenant des rejets d’origine industrielles,
domestiques et agricole. On y trouve de hautes concentrations de Nitrates, de Phosphates, d’Ammoniaque et
des conductivités élevées.
Les principales sources qui menacent la qualité des eaux de cet oued sont l’utilisation excessive des engrais
chimiques pour l’agriculture, le déversement des eaux usées urbaines non traitées et le déversement des eaux
des industries agro-alimentaires. La population totale des villes situées sur le bassin de la Medjerda est de
l’ordre de 1,5 millions d’habitants et la quantité des eaux usées générées par les réseaux de l’ONAS existants
est de l’ordre 90 millions de m3/an. Environ 50 millions de m3/an sont rejetés dans l’oued après traitement
dans 7 stations d’épuration qui sont déjà construites sur le bassin et le reste est rejeté à l’état brut.
Une étude synthétique des différents paramètres physiques et hydrologiques de l’oued Medjerda, a été faite
par plusieurs auteurs et les principaux résultats relatifs aux apports liquides et solides de l’oued Medjerda
sont les suivants :
Soit un apport annuel de sédiments dans le golfe de Tunis estimé à 22.106 de tonnes, avant la construction des
barrages
L’Oued Medjerda est une pièce maîtresse dans la gestion des eaux de ruissellement dans les zones Nord de
Tunis.
A l’aval du barrage de Sidi Salem, le bassin versant résiduel est de l’ordre de 2600 kilomètres carré.
Si l’on enlève la partie qui revient au bassin de l’Oued Chafrou au barrage de Mornaguia qui est de l’ordre de
250 km², le bassin résiduel aurait une superficie de 2350 km² . Pour un apport pluviométrique annuel moyen
qui est de l’ordre de 450 mm dans la région de Tunis, le volume précipité serait de l’ordre d’un milliard de m3
et se situerait entre 200 et 250 millions de m3 par an.
Dés le début de ce siècle, plusieurs aménagements ont été entrepris pour faire face aux fortes crues et atténuer
leurs effets.
L’émissaire était destiné à faire transiter le 1/3 du volume des crues de la totalité des débits. L’ancien lit qui
débouchait au niveau de Foum El Oued près d’Utique est abandonné.
La Medjerda dans la partie aval de Sidi Salem couvre 2600 Km2 (barrage Siliana non compris). Dans cette
superficie sont inclus les différents affluents de la Medjerda qui sont en rive droite.
Il s'agit en partant de l'amont des talwegs parmi lesquels se trouve l'Oued Chafrou qui intervient dans le
mécanisme d'inondation en particulier de Kalâa El Andalous. Ses caractéristiques reportés ci-dessous sont
relativement faibles, elles relèvent d'un bassin versant érodé et d'un profil faible et par conséquent d'un temps
de réponse plus long.
Les vitesses d'écoulement augmentent relativement vite et à partir de 5 à 6 m d'eau, elles atteignent et
dépassent les 2 m/s et peuvent atteindre en surface les 5 m/s où l'Oued Chafrou rejoint le canal Medjerda-Cap
Bon.
En amont, les eaux en provenance de la Medjerda, rassemblées au niveau de la retenue de Sidi Salem,
constituent une source hydrique de bonne qualité qu'il faut préserver contre toute forme de pollution. Cette
source est utilisée pour l'alimentation en eau potable et pour l'irrigation.
Le barrage collinaire projeté sur Oued Chafrou se situe à l’amont du point de rejet (variante 2).
L’oued Chafrou, affluent rive droite de la Medjerda. Il prend sa source à Henchir Gorgiana au Sud Ouest de
Tunis. Il coule dans la plaine de Hajj El Fejja et traverse la RN5 entre la Mornaguia et Medjez El Bab pour
rejoindre la Medjerda à l’Est immédiat de la Jdeida.
La plaine que l’oued traverse se caractérise par une pente très faible, elle se trouve légèrement en contre-bas
par rapport aux infrastructures et aux habitations existantes notamment à l’aval de la RN5 où les terrains
essentiellement agricoles sont assez plats. Un endiguement de l’oued de part et d’autre de la RN5 a été réalisé
pour contenir les débordements et limiter les inondations de parcelles très fertiles.
L’un des objectifs recherchés à travers la réalisation d’un barrage sur l’oued Chafrou était d’exploiter la
retenue en envisageant un transit et un séjour des eaux du Nord, qui alimentent Tunis et le Cap Bon à partir
du Canal Medjerda-Cap Bon, dans le but d’améliorer la qualité des eaux et de réduire leur turbidité, mais
cette idée fut rapidement abandonnée en raison de la mauvaise qualité des eaux que draine l’oued Chafrou et
c’est la protection contre les inondations qu’assure actuellement ce barrage dont les caractéristiques sont les
suivantes :
Bassin versant :
Superficie 217 km2
Pluviomètrie moyenne 450 mm/an
Apport moyen annuel 7 Mm 3
Réservoir
Côte de la retenue normale 49 NGT
Côte des plus hautes eaux 51 NGT
Volume à la côte R.N 7 Mm3
Volume aux plus hautes eaux 14 Mm3
Apport solide annuel 400.103 tonnes
L’oued Méliane draine le versant occidental de la dorsale tunisienne. Il prend sa source dans le massif de
Bargou, au voisinage de Rabäa. Sa longueur est d’environ 160 km. Il coule à peu près parallèlement à la
Medjerda et se jette au sud du golfe de Tunis, entre Radès et Ez-Zahra.
Son débit annuel est irrégulier, avec une moyenne de 5.106 de m3 d’eau /an. En période de crue le débit peut
atteindre 200 m3/s.
- Le barrage d’oued El Kebir (en 1925), qui présente un bassin versant de 1400 km2 et une capacité de
26.106 de m3 d’eau.
- Le barrage Bir M’Chergua (en 1970-71), avec un bassin versant de 800 km2 et une retenue d’eau de
50.106 m3.
- Le Barrage sur l’Oued El Hma (en 1990) avec un basin versant de XX km² et une retenue d’eau de
20.106 m3
L’apport solide moyen de l’oued Méliane, qui était de 3,3 millions de tonnes avant aménagements, n’est plus
que de 1,1 millions de tonnes actuellement.
L'Oued Méliane draine un bassin versant d’une superficie 1996 km2, sa longueur est de 100 km alors que sa
largeur varie entre 8 et 35 m. Son embouchure dans le Golfe de Tunis se situe au niveau de la ville de Radès.
Les crues de l'Oued Méliane peuvent être représentés par les enregistrements effectués par la DRE au droit de
la station limnimétrique du pont de la Madeleine installée depuis 1932 prés du pont-route Tunis Mornag sur
le Méliane. Les traitements statistiques effectués par la DGRE (direction Générale des Ressources en Eau)
sur ces enregistrements ont donné les résultats suivants :
- 2 ans: Q max = 150 m3/s
- 10 ans: Q max = 680 m3/s
- 100 ans: Q max = 2300 m3/s
Les précipitations exceptionnelles qui se sont abattues sur la région à l'automne 1969, ont été la cause
d'écoulements exceptionnels tant par les débits atteints que par les volumes écoulés. De grandes superficies
dont le site de la station d’épuration Sud Méliane ont été inondées.
Cependant ces valeurs n'ont qu'un caractère théorique après la construction du barrage de Bir M'Cherga car
même en supposant qu'un débit se produise lorsque le barrage est rempli, la crue en aval décroît
considérablement. Le barrage Bir M'Cherga construit en 1971, contrôle une superficie de 1398 km2 et a pour
principale fonction la protection du bassin aval de Méliane contre les crues et les inondations dévastatrices.
Le tronçon amont de l'Oued Méliane a une débitance suffisante pour faire écouler le débit centennal. A l'aval
de sa confluence avec l'Oued El H'ma sa capacité se réduit énormément et la zone reste non protégée. Sans
inonder les zones riveraines, l'Oued ne peut transiter que le débit équivalent à la crue de 2 à 5 ans.
Dans cette zone le cours de l'Oued présente une débitance qui ne permet que l'évacuation de la crue
quinquennale voire au plus la crue décennale. Cette limitation est due à la section réduite du lit ainsi que de
son état actuel (abondance de la végétation, singularités..) Ceci se traduit par des débordements fréquents qui
touchent aussi bien les zones urbaines, notamment les constructions anarchiques ainsi que les zones agricoles
aux alentours.
Des travaux complémentaires pour la préservation de la vallée de Méliane sont programmés par le Ministère
de l'Equipement et de l'Habitat et concerne notamment :
- le renforcement, la maintenance et l'entretien de la digue existante ;
- le curage et la déforestation du lit de l'Oued Méliane dans les parties aval.
Le barrage El Hma est prévu dans la délégation de Mornag, gouvernorat de Ben Arous à une vingtaine de
kilomètres de Tunis
La digue du barrage a été construite sur l’oued El Hma affluent rive droite de l’oued Méliane qui débouche
dans le golfe de Tunis.
L’oued El Hma prend sa source dans la région montagneuse de la dorsale tunisienne dont le point culminant
est situé à Jbel Ressas à une côte de 795 m NGT.
Dans la zone de la retenue d’oued El Hma, le relief est peu fragmenté, les pentes sont douces d’où des
processus érosifs assez faibles, les glissements n’existent pratiquement pas. En même temps sur la totalité du
bassin versant, surtout dans la partie montagneuse où les côtes arrivent jusqu’à 200-300 m et plus, le relief
est fortement accidenté avec une érosion nettement prononcée et générant des volumes considérables
d’apports solides.
La cuvette sera créée dans la partie médiane de la vallée de l’oued El Hma. Les principales caractéristiques de
la retenue sont :
- Côte de la retenue normale 102,4 mNGT
- Côte des plus hautes eaux 106,2 mNGT
- Capacité totale 19,75 106 m3
Du faite même qu’une désinfection en bassins de maturation a été prévue, les apports résiduels de nutriments
(N et P) seront relativement faibles puisque les eaux usées sont totalement épurées et débarrassées de leur
charge bactérienne. Cet apport sera donc faible et sans action dommageable à l’environnement.
Le transport des polluants résiduels, dans l'effluent épuré, tout le long du lit de l'Oued Méliane, sur une
distance d’une vingtaine de km, permet un temps de séjour d'environ 10 heures. Cette durée, bien que
visiblement réduite, devrait à priori permettre à l'effluent de bénéficier du mécanisme de l'auto-épuration qui
peut être assuré par le sol, les plantes présentes dans et sur les rives de l'Oued et enfin de l'action du soleil
tout le long de son trajet jusqu'au débouché en mer. Cette auto-épuration sera d’importance minime et non
quantifiable.
Le Golfe de Tunis situé au nord est de la Tunisie entre 36°44’et 37° de latitude Nord, 10°15’ et 10°37’ de
longitude Est, au nord ouest du seuil siculo-tunisien. D’une superficie totale d'environ 1500 km2 il représente
l'exutoire naturel des Oueds Medjerda et Méliane. Il est largement ouvert vers la mer au Nord.
Vers le sud ouest de la baie se trouve le complexe lagunaire formé par les « deux lagunes nord et sud de
Tunis » qui sont séparées par le canal de navigation. Chacune de ces trois parties du complexe lagunaire
communique avec la baie par un canal étroit.
La qualité des eaux dans cet espace marin s'est dégradée au fil des dernières années a été améliorée par des
travaux de dragage et d’assainissement qui ont fait que la qualité de leurs eaux est devenue partiellement
marinisée pour le Lac Nord et totalement marinisée pour le Lac Sud de Tunis.
L’été, chaud et sec, dure de 3 à 5 mois, l’hiver, frais, est irrégulièrement pluvieux. Des coups de froid
surviennent souvent après des périodes anormalement chaudes. En été, la température est un élément
essentiel pour l’évolution de la végétation marine. Durant deux à trois mois, la température est comprise entre
20°C au lever du jour et 30°C le soir. Les vents du sud contribuent à diminuer la température au niveau de
l’interface eau/atmosphère (tranche d’eau superficielle). Les brises de terre (ouest) hivernales ont pour effet le
rafraîchissement de la température des eaux de mer, par contre celles de l’est (de dominance estivale), ont
pour effet la régularisation des températures des zones côtières du golfe de Tunis
Les vents, vu leur violence et leur fréquence, jouent un rôle important sur les courants.
En général on peut retenir que l’hiver est marqué par des vents forts et fréquents du nord et de l’ouest alors
qu’en été, les vents soufflent du secteur Sud Est et sont moins forts et moins fréquents. Les données
statistiques consultées ont permis de conclure que :
- Les vents dominants pendant la période hivernale sont ceux du secteur Nord-Ouest
- Les vents dominants de la période estivale sont ceux du secteur Est et Sud-Est.
- Les vents les plus violents sont ceux qui soufflent des secteurs Ouest et nord-Ouest
- Les vents du secteur Ouest sont les plus stables et soufflent nettement plus longtemps que les autres
- La moyenne annuelle de la vitesse du vent à Tunis, calculée sur une période de 20 années, est de 5,9
m/s.
Le régime hydrologique du golfe de Tunis est commandé principalement par le réseau exoréique le plus
important de la Tunisie : les oueds Medjerda et Méliane. Trois autres oueds non négligeables, mais de
moindre importance, viennent aussi se jeter dans le golfe, à savoir, Oued Soltane à Bordj Cédria, Oued El
Bey à Soliman et Oued Bézirk vers Korbous. Les détails relatifs aux principaux oueds ont été développés
dans les paragraphes précédents.
VI.3.4.4. Hydrodynamique
Les principaux facteurs hydrodynamiques qui interviennent dans la dynamique littorale et dans les
mécanismes de transport et de dilution sont la houle, la marée et les courants associés.
La houle joue un rôle déterminant dans le transit sédimentaire et par suite dans le déplacement des masses
d’eau (dilution), en zone littorale et infra-littorale. Elle est le principal agent de transport du large vers la côte
(transport en masse), de la côte vers le large (courant de retour) et le long de la côte (dérive littorale).
Ce sont les vents soufflants au large des côtes qui engendrent les houles les plus fortes et les plus longues.
Des données d’observation faites au cours de missions en mer, ainsi que l’analyse théorique de la propagation
des houles dans le golfe de Tunis à partir des fetchs, montrent que :
- Les principales directions des houles dans le golfe de Tunis sont celles de direction NNE à NE ;
- La houle significative décennale serait de 3,6 à 10 m d’amplitude pour des périodes de 7 à 12 s ;
- La houle significative annuelle serait de 3 à 3,5 m d’amplitude pour des périodes de 5,3 à 10s.
Trois plans de houle ont été construits à partir des données océanographiques, donnant la direction de la ligne
de crête à l’approche de la côte, en fonction de la direction des vents et de la bathymétrie. Les principales
houles étant celles du secteur NNE à NE, elles buttent contre la côte ouest avec un fort angle d’incidence
induisant une dérive littorale généralement Nord-Sud.
Les eaux provenant de la Medjerda et rejetées au niveau du golfe de Tunis seront transportées par la dérive
littorale N-S et seront diluées avant d’atteindre la baie de Tunis.
ii) La marée
Sur les côtes tunisiennes, de Tabarka au Nord, à Chebba à l’Est, la marée est de faible amplitude (30 à 40
cm). Aussi, même si les fonds sont plats, les estrans ne sont développés que sur quelques dizaines de mètres.
Dans le golfe de Tunis, la marée est très faible et possède les caractéristiques suivantes :
- Marée du type semi-diurne
- En mortes eaux, le marnage est de l’ordre de 12 cm.
- En vives eaux le marnage est de 30 cm.
A cette marée astronomique s’ajoutent des phénomènes atmosphériques (vent, pression atmosphérique…) qui
peuvent engendrer des variations du niveau de la mer de l’ordre de 50 cm.
Courants généraux :
La circulation générale des courants dans le golfe de Tunis est tributaire, en partie, des caractères
hydrologiques de la Méditerranée. En effet, des mesures hydrologiques réalisées dans le golfe de Tunis, ont
permis de mettre en évidence deux principaux courants :
Une branche qui vient contourner la côte ouest et se dirige vers le sud, ce qui peut bloquer les eaux et
provoquer des courants giratoires. Ce phénomène est bien marqué au débouché de la Medjerda (Pimienta
1959, Bobier et al. 1980).
L’autre branche se rabat suivant une direction NO-SE. A l’approche de Jbel Korbous, elle est déviée vers le
sud, avant de se diriger vers le nord, au milieu du golfe de Tunis.
Courants de marée :
Les courants de marée dans le golfe de Tunis sont très faibles et atteignent au maximum une vitesse de 10
cm/s. Ces courants se trouvent pour la plupart du temps, masqués par les courants liés aux houles.
Après réfraction, la houle déferlante arrive sur la plage avec une certaine obliquité et donne naissance à trois
types de courants :
- Un courant parallèle à la côte, ou courant de houle, entre la zone de déferlement et le trait de côte.
- Un courant en dents de scie sur la plage, appelé courant de «jet de rive» ;
- Un courant de retour (courants sagittaux) l’afflux d’eau à la côte, consécutif au déferlement, est
compensé par des courants de retour vers le large. Ces courants exercent une action érosive sur les
fonds meubles. Ils sont capables de transporter, hors de l’espace littoral, les particules en suspension
dans la colonne d’eau, vers le large.
Le long de la frange littorale du petit golfe de Tunis, on distingue deux dérives littorales : une dérive
principale, allant de l’Est (Korbous) vers l’Ouest (La Goulette), charrie d’énormes quantités de sable vers le
large, et une dérive dans le sens contraire qui a un effet très faible.
Le long de la côte Ouest, les mesures effectuées par SOGREAH (1975) et par le LCHF (1967), montrent que
la vitesse moyenne du courant littoral, de direction Nord-Sud, est généralement inférieure à 15 m/s.
La vitesse moyenne des courants de houle est de 4,14 m/s
De nombreuses mesures de courants de dérive dus au vent, effectuées le long de la frange littorale Ouest du
golfe de Tunis par la SOGREAH (1975) et par le LCHF (1978), ont montré que ces courants ont une vitesse
de l’ordre de 2 à 3% de celle du vent.
Pour un vent de 50 km/h (13,3 m/s), la vitesse du courant de dérive due au vent atteindrait 0,25 à 0,30 m/s.
Ces vitesses diminuent à moins de 0,15 m/s pour des vents de 25 km/h.
Trois phénomènes contribuent à diminuer la concentration de la pollution rejetée dans les eaux du Golfe : la
dilution initiale de la pollution par les eaux de mer, la dispersion horizontale et la dégradation des matières
biodégradables
- La dilution initiale a lieu au moment du mélange des eaux rejetées avec les eaux de mer.
- La dispersion horizontale est liée au champ de courant existant sur le lieu du rejet. En effet, comme
cité ci-haut (caractéristiques hydrodynamiques), il existe au niveau du golfe de Tunis différents
courants qui ont un effet considérable sur la dilution des eaux rejetées en mer. La combinaison des
effets des courants locaux et des courants généraux (dérive littorale), fait que les eaux en provenance
des oueds ou autres sources de rejets sont très rapidement diluées.
- Les courants de houle dont les vitesses sont les plus importantes (moyenne de 4,14 m/s), imposent au
niveau du golfe de Tunis un sens privilégié de circulation des masses d’eau, sur la côte Ouest le sens
va du Nord vers le Sud, et sur la côte Est et plus particulièrement au niveau de la baie de Tunis le
sens de la circulation va du Sud vers le Nord (Hammam Lif vers La Goulette).
La dilution totale qui résulte de ces processus est comprise entre 200 à 1000 (la dilution est définie comme
l'inverse de la concentration relative de l'eau polluée dans le mélange eau polluée-eau de mer).
Le Golfe de Tunis constitue l'exutoire des eaux usées épurées issues de l'oued Méliane, du canal de
navigation du lac de Tunis, du canal de Radès et de l’oued Hissiène au nord de la plage de Raoued.
Dans la zone centrale du golfe de Tunis ont été effectuées des mesures de la température de l'eau, de la
salinité, du pH, de l'azote minéral, du phosphore minéral, de la chlorophylle-a durant une période de 10 ans,
toutes les deux semaines.
Les résultats de ces mesures, ci-dessous reportés, montrent que les concentrations en azote et en phosphore
inorganique au large du golfe sont généralement faibles, comparées aux recommandations formulées par le
NRA en Grande Bretagne. Lesquelles recommandations sont relatives aux concentrations limites d'azote et de
phosphore dans les eaux de réception risquant d'entraîner des problèmes d'eutrophisation.
Azote total : 300 µg/l dont moins de 50 µg/l doivent être du N-NH4 afin de protéger les poissons
contre la toxicité
En ce qui concerne la zone côtière les valeurs des différents paramètres caractéristiques de la qualité des eaux
sont différentes de celles enregistrées en zone centrale du golfe. Parmi les paramètres mesurés, il y a, la
salinité, le pH, l’oxygène dissous et les sels nutritifs.
i) La salinité
La variation spatiale de la salinité des eaux du golfe de Tuis est très faible, sa valeur moyenne dans la baie est
de 37,1‰. Du côté Nord et Est, c'est-à-dire plus vers le large, les salinités sont relativement faibles (<37 ‰)
et marqueraient une eau Atlantique venant de la couche superficielle du canal Siculo-Tunisien.
ii) Le pH
La variation du pH présente deux gammes de valeur. Une zone au large où le pH varie entre 8,1 et 8,16
traduisant une eau marine ioniquement stable et une frange littorale où le pH est supérieur à 8,6. Cette
élévation du pH peut être le résultat d’une photosynthèse d’algues nitrophiles qui se sont développées suite à
une eutrophisation due à des apports continentaux.
Les valeurs enregistrées de l’oxygène dissous sont comprises entre 65% et 97%. Elles indiquent une
oxygénation relativement bonne bien que les valeurs faibles inférieures à 70% montrent qu’il y à une certaine
consommation de l’oxygène par la biodégradation.
Au large de la baie de Tunis dans la zone centre-est du golfe de Tunis, on trouve une zone caractérisée par de
faibles teneurs en sels nutritifs ce qui montre que cette zone n’est pas encore touchée par les rejets urbains.
Par contre dans la frange littorale on trouve des teneurs très élevées surtout au niveau du littoral ouest de la
baie de Tunis (au large de l’embouchure d’oued Méliane) où ces valeurs atteignent 569 µgN/l et 49 µgP/l. On
assiste donc, dans cette zone à une amorce d’eutrophisation qui est le résultat des forts échanges avec le
complexe lagunaire du Lac de Tunis, l’eutrophisation naturelle et les rejets urbains provenant de l’oued
Méliane.
Entre cette zone de fortes concentrations et le large, la teneur en azote total diminue progressivement jusqu’à
des valeurs de l’ordre de 250 µgN/l vers le large. Néanmoins, on peut signaler l’existence d’une zone
littorale, de forte concentration en phosphore. Ceci montre l’effet indirect des rejets des banlieues nord sur la
qualité des eaux de la baie de Tunis, par l’intermédiaire des courants littoraux et de la dérive littorale nord-
sud à ce niveau du Golfe.
Un suivi continu de la qualité bactériologique des eaux du Golfe est assuré par la Direction de l'Hygiène du
Milieu et de la Protection de l'Environnement du Ministère de la Santé Publique qui sous-traite les analyses à
l'Institut Pasteur.
Les risques de contamination microbiologique de l'eau de mer qui peuvent apparaître sont:
- pour les baigneurs : attraper des infections entériques respiratoires, de la peau, de l'oreille, du nez et
de la gorge.
- la contamination des fruits de mer: l'ingestion de fruits de mer et de mollusques bivalves en
particulier les moules et les huîtres organismes filtreurs, qui peuvent accumuler une forte
concentration en bactéries, peut provoquer des infections virales comme l'hépatite A
La géomorphologie du Golfe au niveau du rejet (oued Méliane) correspond à une zone abritée avec une plage
formée de sable fin à moyen. Il en résulte que l'auto-nettoyage par les vagues est assez lent. D'autre part, bien
que la dilution soit assez importante, le transport de la pollution s'opère le plus souvent vers la zone côtière.
En effet, la côte Occidentale du Golfe est de nature alluviale et est caractérisée par des plages de sable et de
lagunes. La plage de Radés, quant à elle, a disparu sous l'action d'une très importante évolution régressive
liée, à la fois, à la mise en réserve des eaux de Oued Méliane et une urbanisation côtière intensive.
Ces considérations, conjuguées à l'importance de la zone sur les plans biologiques (ressources exploitées,
herbiers) et socio-économique (tourisme, industrie, centrales thermiques, complexes portuaires ...), confèrent
au milieu un caractère fragile et vulnérable.
Les résultats des travaux de recherche récents montrent que les variations absolues des concentrations en
nutriments inorganiques dans l'eau (azote et phosphore) par rapport aux valeurs initiales après 10 ans, tenant
compte du rejet futur de la station Sud Méliane, représentent des moyennes annuelles de l'ordre de 50
mgN/m3 et 15 mgP/m3.
i) La flore marine
L’étude de la biodiversité en Tunisie a révélé que le golfe de Tunis présente la plus grande diversité en
espèces floristiques sur toutes les côtes Tunisiennes, mais parmi toutes ces espèces, les plus importantes (les
plus abondantes et les plus vulnérables) sont les Cymodocées et les Posidonies.
Il apparaît d’après l’ensemble des prospections réalisées dans les zones littorales du golfe de Tunis, que la
végétation du golfe est formée essentiellement ; par des Cymodocées (Cymodocea nodosa), et partiellement
par des Posidonies (Posidonia oceanica), qui se présentent en herbiers, parfois associés à des Caulerpes
(Caulerpa prolifera) ; mais avec une répartition géographique différente. Les deux divers modes d’extension
et de développement des Cymodocées et des Posidonies font que les premières préfèrent les fonds instables,
en l’occurrence du sédiment sablo-vaseux et l’herbier de Posidonies reste prospère sur la côte sud-est du
golfe où il constitue un peuplement homogène et plus ou moins continu.
L’extension des herbiers de Posidonie dans le golfe de Tunis est très limitée. En effet on n’arrive à
cartographier, entre Sidi Errais et La Goulette, que des taches isolées de P.oceanica entourées par du sable qui
ne s’étendent jamais au-delà de 4 à 5 m de profondeur. Des herbiers superficiels ont également été signalés au
Cap Carthage et à Sidi Errais. Sur la côte occidentale du golfe de Tunis au niveau de Cap Gammarth
P.oceanica ne représente que quelques touffes isolées. Le seul herbier en bon état observé au niveau du golfe
est situé à son entrée Nord, à Ghar El Melh.
Les herbiers constituent des faciès biologiquement riches et abritent de nombreuses espèces animales. Ils sont
très sensibles aux agressions humaines et à la pollution chronique.
Les herbiers doivent être protégés dans la mesure où ils conditionnent en plus de leur rôle de nurseries, une
réduction de l'érosion naturelle des plages par amortissement des houles sur le fond, et piégeage des
sédiments entre leurs rhizomes.
La faune benthique constitue le plus important bio-indicateur. Sous l’effet des pressions externes les biotopes
subissent des modifications parfois assez importantes provoquant ainsi l’apparition de certaines espèces, au
détriment d’autres qui ne tolèrent pas les nouvelles conditions du milieu.
Parmi les bio-indicateurs, on peut citer certains bivalves, des polychètes, des hydraires, des bryozoaires, etc,
dont la présence ou l’absence, renseigne sur l’état de santé de la biocénose à laquelle il appartient.
La diversité faunistique au niveau du golfe de Tunis est assez importante. On peut recenser plusieurs dizaines
d’espèces de poissons de fort intérêt commercial, de crustacés, de mollusques etc. Pour les crustacés, il y a les
homards, les langoustes, et trois espèces différentes de crevettes. Pour les mollusques, les seiches et les
calamars constituent la ressource la plus importante, sur le plan commercial.
A l’échelle du golfe de Tunis, l’on enregistre un déséquilibre au niveau de la distribution spatiale de la faune
et de la flore benthique due essentiellement à la pression galopante de l’urbanisation sur les côtes du petit
golfe et dont l’effet se traduit par la formation d’un substrat vaseux instable relativement riche en matières
organiques.
Le paysage autour d'El Attar est un paysage très commun pour la zone sud-ouest de Tunis. Il s'agit d'un
paysage avec faible relief (en pente) et une occupation agricole importante (généralement de grands lots). Les
villages sont rares, et il y a des fermes dispersées distantes les unes des autres de quelques kilomètres. A la
sortie de l'agglomération de Sidi Hcine qui borde la Sebkha, plus on se dirige vers le site plus on gagne en
altitude et le paysage se vallonne mollement et comporte dans les premiers kilomètres des oliviers et des
amandiers très éprouvés par la sècheresse.
Au niveau du site choisi pour l'implantation de la STEP qui se situe dans la partie basse d'un vallon, les terres
(châtain clair et brunes) dédiées aux cultures céréalières (essentiellement) et fourragères (accessoirement)
sont, en cette saison où les pluies automnales sont attendues pour procéder aux semailles, nues à l'exception
d'un petit périmètre viticole (lui aussi éprouvé par le manque de pluie). Les terres en friche sont peu
nombreuses et n'y subsistent que quelques spécimens des espèces les plus rustiques non palatables (plantes
épineuses).
Sur les berges de la sebkha, le paysage est totalement différent et c'est plutôt l'état de la pollution qui domine
sur le paysage. En effet, le site où sera installée la station de pompage est actuellement occupé par une petite
forêt d’Eucalyptus qui longe la voie express MC37. Pour construire cette station on prévoit d’abattre
quelques rangées d’arbres du côté du plan d’eau de la sebkha et de garder les rangées du côté de la route, afin
de camoufler ce futur bâtiment.
Le site proposé pour abriter la future station d'épuration de Tunis Ouest se trouve dans une zone à caractère
agricole et au niveau de laquelle l'activité industrielle susceptible de générer une pollution atmosphérique
demeure jusque là très modeste. Les seules sources de pollution atmosphérique et de bruit proviennent des
activités rurales et agricoles mais surtout du trafic routier provenant de la MC 37 au niveau du site d'El Attar.
Il est également important de signaler la présence de la décharge publique contrôlée dont les émanations sont
très fortes et arrivent jusqu’au site de la future station. Celle-ci présente une importante source de nuisance
pour le village d’El Attar.
Dans ce paragraphe, ne sera traitée que la flore terrestre naturelle. La carte phyto-écologique de cette zone
forme un véritable patchwork d'unités phytoécologiques de végétation montrant une grande complexité au
niveau des réponses de la flore à des micro-milieux relativement contrastés bien que juxtaposés.
La végétation primitive de cette zone, essentiellement occupée à l'heure actuelle par des unités de végétation
cultigènes, est celle de l'oléo-lentisque à caroubier. En raison du défrichage intensif, il n'en reste que de très
rares traces.
La carte phyto-écologique montre que l'essentiel de la surface des terres entourant la région d'El Attar ainsi
que la Sebkha est occupée par un groupement semi-aride à HB Le groupement semi-aride à Hedysarumètres
coronariumètres-Bupleurumètres lanceolatumètres.
- Hedysarumètres coronariumètres : C'est la sulla, une légumineuse fourragère colonisant les terrains
incultes;
- Picris echioides : Appartenant à la famille des composées et s'installant dans les terrains incultes sur
le sol lourd;
- Bupleurumètres lanceolatumètres : Appartenant à la famille des ombellifères à aspect de fenouil
vivant dans les jachères à sol de texture fine.
A l'Ouest du bassin versant de la Sebkha de Sédjoumi , la zone, est caractérisée par une mosaïque de flores
cultigènes de type semi-aride regroupant les zones SO et LO caractéristées par le groupement semi- aride à
Silène colorata -Onopordon nervosus (SO).
Ce groupement caractérise des sols rouges à croûte calcaire peu épaisse. Il indique la présence de terres peu
productives, toutefois la qualité du sol est nettement améliorée par décrottage (défonçage de la carapace
calcaire). La zone SO, que l'on retrouve isolée dans la partie Nord-Est d'El Attar, est le domaine de:
- Silènecolorata : C'est une plante de la famille des caryophyllacées à belles fleurs roses colonisant les
zones sableuses ou limoneuses.
- Onopordon nervosus : Appartenant à la famille des composées qui est une plante épineuse à aspect
de chardon colonisant les zones incultes et arides à sol peu profond.
- Hyperiumètres trioquetifoliumètres : Appartenant à la famille des crucifières, cette plante pousse
dans les parcours.
Des prélèvements faits sur la seule végétation naturelle encore présente dans la zone d'El Attar, au niveau du
ravin creusé près de la source et au dessus du village d'El Attar, ont montré, pour l'oued, la persistance de
quelques touffes de joncs en partie consommée par le bétail et de quelques pieds de chardons morts. Ces
chardons appartiennent aux espèces Centaurea schouwii (espèce de l'étage "humide" qui est ici en milieu
azonal = lit d'oued). L'armoise (Artemisia herba-alba) caractéristique de l'étage moyen semi-aride est trouvée
en haut de la colline de calcaire blanc qui surplombe le village d'El Attar, cette espèce présente une
végétation encore très verte signe d'une très bonne aptitude à la sécheresse.
Dans la zone agricole située à l'Ouest de la Sebkha et dans les alentours proches, cultivés (potentiellement) à
près de 100% des superficies disponibles, les biotopes sont caractérisés par:
- La disparition de la végétation primitive (défrichage général);
- La coexistence de groupes végétaux caractéristiques du climat semi-aride à hiver doux (sous-étage
supérieur);
- La présence de groupes phyto-écologiques dominés par Hedysarumètres coronarium, Onopordon
nervosus et Bupleurumètres lanceolatumètres plantes peu sensibles, occupant principalement les
rares zones laissées incultes (ravins, jachères, zones où la croûte calcaire est très proche de la
surface);
- Une forte anthropisation (cultures) en raison de la proximité de la capitale (à peine un peu plus de 10
kilomètres); "
- Une quasi monoculture (céréales) liée à la nature à dominante marneuse, des sols à l'exception de
quelques cultures arbustives de petite étendue : des oliveraies, des amanderaies et des vignobles
(zone Ouest);
- Une pression des troupeaux (tout au moins dans les circonstances climatologiques actuelles);
- Une pression de l'habitat qui reste relativement modeste autour du village d'El Attar (le village d'El
Attar isolé au flanc de la colline compte environ 1 000 habitants) vraisemblablement en raison du
manque d'eau pour des fins agricoles;
Le site El ATTAR
Concernant le site d'El Attar, les fortes densités des terres cultivées ont fait que la zone d'étude n'est pas des
plus riches et des plus favorables à une grande biodiversité des gîtes et des populations.
A l'exception de quelques oiseaux installés dans les quelques arbres qui bordent la source il ne semble pas
pouvoir y avoir, mis à part quelques rongeurs, reptiles (serpents et lézards) et batraciens (grenouille), de vie
active en raison d'une forte densité des terres cultivées (ou à cultiver).
La Sebkha Sedjoumi
Ceci n'est pas le cas pour le site à côté de la Sebkha qui est fréquenté comme toute zone humide par des
oiseaux migrateurs. La présence de ces derniers peut être un indice de richesse du milieu en matière
organique, en quelques espèces benthiques vivants dans les sédiments et peut être quelques petits poissons.
D'après le Groupe Tunisien d'Ornithologie, les espèces fréquentant la Sebkha sont au nombre de 75 dont on
peut citer notamment :
- L’Avocette
- Le Bécasseau
- Le Chevalier aboyeur
- Le Flamant rose
D'autre part, la présence d'eaux polluées en certains points des berges de la Sebkha dues au rejet d'eaux
domestiques et industrielles constitue une source de multiplication de moustiques du genre culex et aèdes se
reproduisant sur des terrains salins et humides recouverts d'une végétation halophile.
Les pressions auxquelles sont assujettis la flore et la faune sauvage, sont liées à l'aridité de la région et à
l'absence de micro-niches pour les animaux dans un environnement uniformisé par la présence de grandes
cultures laissant le minimum d'espace libre. La contrainte anthropique en dehors de l'agriculture est
relativement faible de façon directe (faible taux d'occupation rurale) mais elle pèse certainement de façon
indirecte (proximité d'une zone à urbanisation anarchique) aussi bien sur la flore que sur la faune sauvage.
Les éléments précités sont capables de perturber l'hydrodynamisme dans la Sebkha et d'influencer l'équilibre
écologique en conséquence.
VII.1. Introduction
L'identification des conséquences d'un projet sur son environnement constitue l'étape clé de l’étude d'impact
sur l'environnement. Ces conséquences, appelées plus couramment impacts, sont déduites de l'analyse par
superposition du contenu du projet, tant en phase de réalisation qu'en phase d'exploitation et des composantes
des domaines ou milieux affectés.
- l'identification des impacts prévisibles, directs et indirects, du projet sur les composantes de son
environnement, tant pour l'aspect humain que naturel;
- l'évaluation de l'envergure ou de l'intensité de ces impacts, appréhendée tout aussi bien sur des
critères qualitatifs que quantitatifs.
L'identification des impacts sera abordée distinctement pour la phase chantier et pour la phase exploitation.
La phase chantier est une étape transitoire limitée dans le temps et dans l'espace mais dont les impacts ne
doivent pas être négligés. Les nuisances qu'elle est susceptible d'engendrer ne sont pas toujours provisoires et
leurs effets peuvent persister après les travaux.
Impacts négatifs
Le chantier transformera le paysage local par la présence de matériaux stockés, de tas de déblais et des
clôtures en tôle qui entourent la zone des travaux. Ceci est susceptible de générer des nuisances
principalement aux habitants des sites traversés et aux usagers de la route MC37.
L'impact négatif, sur la qualité de l'air, est donc matérialisé par l'augmentation des gaz d'échappements
polluants et le dégagement de poussières. Bien que ces impacts représentent une nuisance pour les riverains,
ils ne sont pas très importants car ils sont temporaires et limités.
Impacts positifs
Durant la phase chantier relative à la construction de ce projet il y aura la création de postes d’emploi
temporaires pour des ouvriers de la région (Sidi Hcine, Essijoumi, Ezzouhour, El Attar, etc.). Pour un
chantier aussi important, 20% du budget prévisionnel sera utilisé par de la main d’œuvre.
Le projet traversera des ouvrages des différents concessionnaires (Sonède, Steg, Télécom)
Impacts négatifs
Les réseaux peuvent subir des dégradations. Ces réseaux ont été recensés par les études. Ils feront l’objet de
sondages de reconnaissance et des précautions nécessaires pour éviter leur dégradation.
Dans le cadre du chantier et en coordination avec les différents concessionnaires ces réseaux seront protégés
et répertoriés.
Au niveau du périmètre d’étude, on est face à un milieu naturel (les berges de la sebkha de Essijoumi ) et à un
agro-système (emplacement de la station de reprise et de la station de traitement); l’impact du chantier sera
donc relativement important.
Impacts négatifs
D’abord pour le chantier de la station de pompage qui sera édifiée sur les berges de la sebkha, on prévoit
l’arrachage d’une série d’Eucalyptus induisant ainsi la perte de quelques sujets.
De plus, la gène que représente la présence humaine et des engins vis-à-vis de l’avifaune qui fréquente la
sebkha qui pourraient être dérangés durant la période du chantier. Il faut indiquer que ces impacts ne sont que
temporaires.
Ensuite, on signalera que la quasi-intégralité des terrains qu’occuperont la station de reprise et la station de
traitement sont en friche.
Impacts positifs
Les infrastructures projetées contribueront à circonscrire les rejets de pollution dans la Sebkha Essijoumi et
de mieux protéger le milieu récepteur.
Le projet prévoit en outra la plantation d’espaces verts dans les emprises des projets.
La phase exploitation d'un projet de station de traitement des eaux usées commence à la fin des travaux et à la
mise en service de l'ouvrage réalisé.
La population touchée par les impacts en phase d’exploitation, regroupe en particulier l'environnement
humain et naturel des alentours du projet et en particulier la sebkha de Essijoumi.
Les impacts potentiels d'un tel projet, sont relatifs en premier lieu à l'amélioration de la qualité de la vie de la
population directement et indirectement concernée en plus de la protection de milieu naturel récepteur.
Le périmètre du projet intéresse les gouvernorats de Tunis et de la Manouba, étant donnée la position des
sites projetés pour les différentes composantes de la station d’épuration, d’une part et les points de rejets des
effluents d’autre part.
Impacts négatifs
Les impacts négatifs peuvent toucher les perceptions visuelles et les émanations d’odeurs. En effet, les
stations de pompage et la station d’épuration constituent des éléments nouveaux dans le paysage et peuvent
générer des odeurs dues à la fermentation des eaux usées.
Le projet touchera une population évaluée à près de un million d’habitants à la mise en service de la STEP. A
termes, la STEP recevra les effluents pour une population de plus de 1,5 millions d’habitants.
En situation actuelle, l’ONAS est obligé de surseoir aux demandes de raccordements pour cause de déficit de
capacité d’épuration.
Si cette situation perdure, les habitants auront de plus en plus recours aux puits perdus et aux rejets directes
dans la nature et sur la voirie au moyens de canaux superficiels en terre. Ce mode d’évacuation est source de
création de zones de stagnation des eaux usées dans lesquelles peuvent proliférer, mouches, moustiques,
parasites et germes pathogènes.
Le risque de développement de zones endémiques pour les germes pathogènes à transmission hydrique est
fortement présent. L’explosion de ces maladies constitue un grand risque si rien n’est fait pour accélérer le
raccordement des habitants aux réseaux des eaux usées.
La réalisation du projet contribuera sans doute à l’amélioration de la situation sanitaire des habitants dans
la zone du projet
Par ailleurs, le projet prévoit de réaliser des plantations et espaces verts qui contribuent à une meilleure
intégration des ouvrages dans leur environnement.
Pour la STEP et les stations de pompage, le projet prévoit la couverture, l’extraction et la mise en place de
biofiltres pour le traitement de l’air vicié.
Impacts négatifs
Le projet étant par essence un projet hydraulique, l’étanchéité des ouvrages est recherché pour tous les
ouvrages et suffisamment spécifiée dans les dossiers d’appels d’offres. Néanmoins, il peut arriver que des
fuites accidentelles soient constatées sur certains ouvrages. Les nappes rencontrées ne sont pas exploitées
pour des usages humains. Les rejets des eaux épurées pourraient toucher la nappe du Mornag. Pour cela des
précautions importantes ont été mises en œuvre et notamment les traitements complémentaires conséquents
tels que :
Traitement de l’azote par nitrification dénitrification
Traitement du phosphore par précipitation chimique
Traitement de désinfection en bassins de lagunage
Impacts positifs
Les quantités d’eaux usées qui seront traitées par la STEP (60 000 m3/j) sont soustraites au milieu naturel.
Sans le projet, une grande partie de ces eaux usées sont soit déversés dans les nappes phréatiques par le biais
des puits perdus, soit déversés dans les rigoles en terre qui sont collectées par le réseaux hydrographique qui
aboutit directement dans la Sebkha Essijoumi par l’intermédiaires des oueds Bardo et Gueriana.
Impacts négatifs
L’Oued Méliane, qui constitue l’exutoire des effluents traités de la nouvelle STEP El Attar, est contrôlé par
deux barrages qui se situent à l’amont du point de rejet. Ne subsistent dans cet Oued que les débits orageux
Elles concernent les mesures à prendre en compte dans l'exploitation du projet en vue d'en limiter les
nuisances potentielles identifiées. Les mesures d'atténuation en phase d'exploitation ont été classées en trois
groupes :
- Mesures de protection de la qualité de l'air
- Mesures de compensation prévues pour la pollution sonore
- Mesures envisagées pour les déchets non valorisables
- Mesures de protection des eaux souterraines, des eaux de surface et des milieux récepteurs
Les odeurs, inacceptables, sont contrôlées dans le cadre du projet. Au niveau de la station Tunis Ouest, les
gaz malodorants émanant du traitement anaérobie lors de la stabilisation des boues sera évacué et traité par
des biofiltres.
Pour pallier à ce problème et en plus des ces mesures de protection, un plan de gestion de la qualité dans la
STEP doit être mis en œuvre et suivi.
Tous les déchets solides non valorisables seront évacués vers la décharge contrôlée de Jbel Chakir. Les boues
biologiques parfaitement stabilisées seront par contre utilisées en agriculture dès que la réglementation
correspondante sera publiée.
VIII.2.4 - Mesures de protection des eaux souterraines, des eaux de surface et des milieux récepteurs
i) Eaux souterraines
La conception de la STEP a été faite de sorte que l’étanchéité de toutes les installations et les ouvrages, où les
eaux polluées sont traitées et transportées, soit assurée.
L'utilisation d'une déshydratation mécanique par filtre presse permet de minimiser les risques d’infiltration à
partir des lits de séchage des boues.
ii) Eaux de surface
L’objectif principal de la réalisation d’une station d’épuration est d’arrêter les rejets d’eaux usées brutes dans
le milieu récepteur et essentiellement les eaux de surface. La station d'épuration El Attar ne doit en aucun cas
contribuer à une augmentation des dégâts causés à l'environnement par déversement de l'effluent traité dans
le milieu naturel.
Par l'élimination des éléments nutritifs (azote et phosphore) et la réduction des germes pathogènes par un
traitement complémentaires prévues dans le projet, le milieu récepteur reçoit des eaux épurées de qualité
acceptable.
Nombre de précautions ont été prises dont les plus importantes sont les suivantes :
Afin d'éviter le rejet accidentel des eaux usées brutes dans le milieu récepteur (panne, coupure de courant,
etc.), un nombre de précautions ont été prises dont les plus importantes sont les suivantes :
L'ONAS a une politique très active pour l'amélioration des impacts visuels de ses stations. Ces mesures
consistent surtout en l’implantation de rideaux d'arbres tels que l’Eucalyptus, le Faux-poivriers, le Jacarandas,
et toutes essences supportant un fort ensoleillement et une relative aridité.
Pour l'écran végétal qui doit isoler la plupart des installations, il convient de planter des massifs plus épais,
associant des arbres et des arbustes. On obtient de cette façon une ceinture végétale d'aspect naturel, qui
assure un masquage visuel et sonore et permet l'intégration du site dans son environnement.
Malgré toutes les précautions, certains paramètres ne peuvent être totalement maîtrisés au niveau de la
conception du projet. En ce sens, la mise en œuvre du PGE sera fondamentale pour assurer le contrôle et le
suivi de la fiabilité de fonctionnement des infrastructures projetées.
VIII.3 Le tableau des mesures d'atténuation des impacts sur l'environnement en phase exploitation
L'une des mesures d'atténuation la plus pertinente est l'élaboration de l'évaluation environnementale pour les
activités et projets identifiés. Par référence à l'analyse des impacts des différentes composantes du projet,
nous présentons ci-après un tableau récapitulant les mesures d'atténuations pour les composantes/activités
ayant un impact potentiel sur l'environnement en cours de chantier et en cours d’exploitation des ouvrages.
Mesures de protection des eaux souterraines, des eaux de surface et des milieux récepteurs
Pollution de la
Mise en place de groupes de pompage de
Sebkha
Trop plein de la station de secours ONAS
Essijoumi
pompage SP1 Mise en place d’un groupe électrogène de prévu dans le cadre du projet
mais aucun trop
secours
plein n’est prévu
Mise en place de groupes de pompage de
Pollution du
secours
canal Medjerda
Trop plein de la station de Mise en place d’un groupe électrogène de ONAS
Cap Bon
pompage SP2 secours prévu dans le cadre du projet
Traversée de
Une panne dans la station SP2 enclenche
zones urbaines
automatiquement l’arrêt de la station SP2
Mise en place des groupes électrogènes
Trop plein Aucun trop plein de secours ONAS
STEP EL ATTAR n’est prévu Mise en œuvre de quatre filières de prévu dans le cadre du projet
traitement en parallèle
Rejet dans l’Oued Maliane et le ptit golfe
Développement
de végétation et Faucardage et entretien régulier ONAS
Oued Méliane
de faune Prévus dans le PGE prévu dans le PGE
indésirables
Mise en place de piézomètres
Action prévue dans le PGE
Risque de Suivi de la piézométrie
Nappe du Maornag A assurer par la DGGR en
contamination Analyses d’eau dans les puits sous
accord avec l’ONAS.
influence
Prévu par le plan de gestion de la qualité Action prévue dans le PGE
Le rejet sur le Golfe de Risque de dans la step A assurer par la cellule de veille
Tunis contamination Suivi et alertes prévus dans le cadre du environnementale qui sera crée
PGE à l’ONAS.
Dans le cadre du projet de réalisation de la station d'épuration de Tunis Ouest (El Attar) et les systèmes de
transferts des eaux usées brutes et des eaux usées épurées et conformément aux procédures de la Banque
Mondiale, une journée de consultation du public a été organisée le 27 février 2006.
La séance a été présidée par le Mr le Président Directeur Général de l'Office National d'Assainissement. Le
représentant de la Banque Mondiale Monsieur Jaafar FRIAA, responsable du rapport environnemental du
projet a été invité comme observateur.
Déroulement de la séance
Les principales questions et les réponses qui ont leur ont été apportées sont résumées ci-dessous :
Le Président Directeur Général de l'Office National d'Assainissement, président de la séance, a fait un exposé
introductif sur l'objet de la séance qui est la consultation publique pour le projet de réalisation de la station
d'épuration de Tunis Ouest (El Attar) et les systèmes de transferts des eaux usées et des eaux épurées
Le consultant responsable pour l'étude d'impact environnementale (SIRUS) a exposé le contenu de l'étude
notamment :
Les présents proviennent de diverses institutions (Elus nationaux et locaux, ONG et administrations
partenaires) répartis comme suit (voir tableau de synthèse annexé à la liste des présents) :
A la fin de la séance, le président de la séance a remercié les personnes présentes pour leur présence et leur
participation active aux débats.
Il a précisé que le dossier de l’étude sera publié sur le site Web de l’ONAS et celui de la Banque Mondiale.
Il a présenté une synthèse des interrogations principales et a commenté les réponses effectuées. Il a réaffirmé
que l’ONAS a bien pris note des commentaires et interrogations de l’ensemble des intervenants. Il a indiqué
que si d’autres commentaires ou questionnements venaient à se poser, l’ONAS les recevra et les intégrera
dans les différents dossiers dont l’EE qui sera communiqué à la Banque Mondiale.
La liste des participants et leur qualité sont présentés en annexe du présent rapport sur l’EE.
La nature du projet, classé catégorie A, nécessite la mise en œuvre d’un plan de gestion environnementale
(PGE). Celui-ci comportera un certain nombre d’actions dont les objectifs sont les suivants :
Le projet nécessite une importante action de renforcement institutionnel des structures de l’ONAS. Le projet
comporte des infrastructures complexes, difficiles à mettre en œuvre et à exploiter. Non pas que l’ONAS ne
dispose pas de ces compétences, mais encore faut-il les rassembler, les organiser et les former pour prendre
L’appui technique à l’ONAS se traduira par la mise en place d’une mission d’assistance technique externe
pour la durée du projet et qui comportera un expert dont les interventions sont intermittentes et ciblées selon
les thèmes à développer. Celui-ci sera appuyé par des missions ponctuelles d’experts spécialisés dans des
domaines divers. L’expert principal devra avoir un profil d’un ingénieur sanitaire ayant plus de 15 ans
d’expérience en conception et en gestion des stations d’épuration et dans la mise en œuvre des plans de
gestion environnementale (PGE) et notamment la mise en œuvre des plans de contrôle et du suivi de la
qualité dans la STEP et les milieux récepteurs terrestres et marins.
- Un expert spécialisé dans la gestion des risques pour les circuits gaz de la STEP
- Ingénieur agronome spécialisé dans l’utilisation des boues de la STEP pour la fertilisation agricole
- Tout autre spécialiste dont la présence serait requise par le projet
Les actions qui seront développées par la mission d’appui intéressent les thèmes suivants :
(i) Définition des actions de contrôle des performances dans la nouvelle STEP,
Cette action permettra le développement et la mise en œuvre d’outils (manuels et guides) pour la gestion de la
qualité et de la performance dans les stations de pompage et d’épuration. Il s’agirait, entre autres d’établir un
manuel de procédures détaillé dans lequel seront explicités :
Cette action pourra se faire en recours à des spécialistes en gestion de stations d’épuration, des
électromécaniciens et des spécialistes en programmation d’automates. Elle devra s’effectuer avant le
démarrage de la réception des notes descriptives et de calcul de l’entreprise qui sera retenue pour l’exécution
des travaux et fournitures de matériels de la future STEP.
(ii) Définition d’un programme de gestion des risques dans la filière méthanisation
Cette action vise à analyser dans les différents circuits, les risques de fuites, les risques de déflagration, les
mesures de protection du personnel affecté à la gestion, la rédaction d’un manuel de procédures à suivre en
cas de sinistre. Elle doit aboutir à la mise en œuvre d’un plan d’action, de la désignation de responsables de
sécurité et d’un entraînement intensif pour préparer le Staff à toute éventualité.
Ce programme de diagnostic et de formation devra être réalisé et encadré par un spécialiste en sécurité
incendie et notamment pour les circuits gaz. Il devra être discuté et entériné par l’Agence Nationale de la
Protection Civile.
L'expertise environnementale disponible au niveau de l'Office est assez développée néanmoins dans le cadre
du projet, il est recommandé que le staff de l'Office, les principaux partenaires du projet, et les entreprises et
ONGs locales bénéficient d'une solide formation pour les thèmes qui ont été identifiés et ceux qui seront
identifiés par l’ONAS et la Mission d’Appui.
(iv) Mise en œuvre d’un programme de sensibilisation pour la commercialisation des boues de stations
d’épuration ;
La gestion des boues est en pleine mutation en Tunisie. En effet, l’entreposage dans les décharges gérées par
l’Anged (Agence Nationale de Gestion des Déchets) reste assujetti aux qualités de la boue produite par les
STEP et notamment la siccité et la conformité aux normes de qualité. La commercialisation des boues pour
des usages de fertilisation agricole reste assujettie à la publication des textes réglementant qui sont en cours
d’élaboration au Ministère de l’Agriculture et des Ressources Hydrauliques (DGGR) en coordination avec
l’ONAS et le Ministère de la Santé Publique. La parution de ces textes est prévue pour la fin de l’année 2006.
Parallèlement et dés le démarrage du projet, la mission d’appui technique aura pour tâche principale de
préparer la mise en œuvre et à l’application de la nouvelle réglementation. Les experts de la mission pourront
assister l’ONAS pour les actions suivantes :
Promulguées depuis les années 80, les normes de qualité pour les eaux usées épurées sont apparues très
sévères. Elles sont plus que pour certains pays occidentaux. Pour certains polluants comme l’azote et le
phosphore, les concentrations sont relativement faibles et peuvent difficilement être assurées compte tenu des
techniques d’épuration connues actuellement.
L’adéquation des normes avec la pratique et les techniques actuelles devrait faire l’objet d’une réflexion
approfondie. A cette démarche devraient être associés : le Ministère de l’Environnement et du
Développement Durable, le Ministère de l’Agriculture et des ressources hydrauliques, le Ministère de la
Santé Publique ainsi que les organismes sous tutelle ANPE, DGRE, DGGR, etc.
La norme NT 106 002 qui régit la qualité des eaux usées rejetées dans les canalisation publiques et les
milieux récepteurs pourrait être assouplie sur un certain nombre de points et particulièrement les contraintes
aux rejets des polluants organiques dans les canalisations publiques et les éléments nutritifs (azote et
phosphore) dans les milieux récepteurs capables d’auto-régération.
Si les normes de rejet pour les eaux épurées ou non sont déjà anciennes et éprouvées par l’usage, le secteur de
la recharge des nappes à partir des eaux usées épurées ne bénéficie d’aucun balisage réglementaire.
La DGRE se propose, en coordination avec la DGGR, d’explorer ce thème dans le cadre du programme
PISEAU financé par la Banque Mondiale.
L’appui technique aux équipes de l’ONAS consistera à analyser et définir les adaptations potentielles des
normes de rejet à fin de les soumettre aux instances concernées. Suivre et participer à l’action qui sera menée
par les DGRE et DGGR quant aux dispositions à prendre pour la recharge des nappes à partir des eaux
épurées.
Parmi les principaux objectifs généraux recherchés dans l’élaboration d’un système de gestion
environnementale, on peut mentionner :
Il est nécessaire de mettre en place un plan d’action qui permet d’atteindre les objectifs fixés par le
programme de gestion environnementale (PGE). Afin de réaliser cela, il faut identifier les actions qui seront
Une veille constante doit être mise en place par la mesure d’un certain nombre de paramètres qui peuvent
donner une image de la situation environnementale et qui peuvent enclencher un certain nombre de mesures
et d’actions dont l’objectif est de redresser la situation au niveau environnemental.
Le tableau ci-dessous résume les différentes actions à entreprendre dans le cadre du plan de gestion
environnementale (PGE), des responsables de chaque action et des supports de présentation des résultats
obtenus.
Cette étape consiste à poser un diagnostic sur la situation des milieux récepteurs en matière de gestion
environnementale, ainsi il faut :
- Identifier les exigences légales, réglementaires
- Procéder à un diagnostic de la situation et déterminer le degré de conformité à la législation, à la
réglementation et aux normes de rejet
- Identifier les sources d’impact des rejets de la STEP sur le milieu récepteur.
- Après avoir identifié les exigences légales et les aspects environnementaux, il est recommandé
d’évaluer de façon systématique, les écarts entre la situation initiale de référence et celle observée à
des cadences régulières.
Le programme des analyses et les observations nécessaires à mettre en œuvre sont les suivants :
Au niveau de la step
Réaliser les analyses de la qualité des eaux par échantillonnage automatique et analyses pour s’assurer de la
conformité des eaux épurées avec les normes et données de base de dimensionnement de la Step
En cas de défaillance, enclenchement d’une sirène et avertissement dans le bureau du chef de station
En cas de défaillance, prévoir un suivi plus fréquent dans les milieux récepteurs aval (Oued Méliane et petit
golfe) et une réorganisation dans le fonctionnement des étangs de maturation
En cas de défaillance, les causes doivent en être analysées et si nécessaire, intervenir au niveau de la STEP
pour corriger les défaillances qui seraient à l’origine de la déviation
Pour le bon fonctionnement et une bonne application du plan d’action il faut penser aux ressources humaines,
à l’intégration et à l’harmonisation du système de gestion environnementale avec les autres systèmes en
place, ainsi qu’à l’assignation des différentes tâches et fonction au personnel adéquat. Il est important après
identification des besoins en formation de s’assurer que le personnel dont le travail peut avoir un impact sur
l’environnement reçoive la formation adéquate.
Outre la formation du personnel le volet de la communication reste très important dans un plan d’action et on
en distingue deux types :
- La communication interne se doit d’assurer le transfert de l’information et des données entre les
différents niveaux c'est-à-dire de la STEP vers la direction qui en est responsable vers l’ONAS. Ce
plan doit définir qui communique quoi, par quel moyen et à quel moment.
- La communication externe permettra de recevoir et de traiter les rapports reçus et émis par la
direction générale et les différents partenaires.
Equipements de bureau
Equipements informatiques et de communication
Software de SIG (système d’information géographique)
Les indicateurs feront dans la plus part des cas référence aux normes et règlements en vigueur.
Indicateurs de suivi et
Composantes/Activités Valeurs Cadence
d'évaluation
Qualité de l'air
Station SP1 et SP2 Concentration en H2S Inférieure à Tous les mois
Step El ATTAR Concentration en H2S Inférieure à Tous les mois
Mesures de protection des eaux souterraines, des eaux de surface et des milieux récepteurs
Débordement de la SP1 Visite des berges
Aucun déversement Tous les mois
et SP2 Sebkha
Suivi de la qualité des eaux et des boues dans la Step EL ATTAR
Analyse de la qualité
Paramètres
physicochimiques
Inférieures à la
Eaux usées à l’entrée DBO,DCO,pH,Conducti Rapports mensuels
norme NT106 002
vité, Azote, phophore,
Métaux lourds, phénols,
détergents
Analyse de la qualité
Paramètres
physicochimiques
Eaux épurées sortie DBO,DCO,pH,Conducti
Inférieures à la
décantation secondaire vité, Azote, phophore, Mensuelle
norme NT106 002
(contrôle externe) PGE Métaux lourds, phénols,
détergents
Echantillon moyen de
24 heures
Analyse de la qualité
Boues digérées Inférieures à la
Echantillon moyen de Mensuelle
(contrôle externe) PGE norme NT106 020
24 heures
Echantillon instantané
dans les puits 10 unités
Analyse de la qualité
Paramètres
physicochimiques DBO,
DCO, pH, Conductivité,
Azote, phophore,
Le rejet sur le Golfe de Métaux lourds, phénols, Sans changement
Tunis détergents par rapport à la Mensuelle
(contrôle externe) PGE Concentration en situation initiale
coliformes totaux,
Echerichia Coli,
Salmonella Typhi,
Echantillon instantané
dans les sites 10 unités
Sans changement
Echantillonnage de
Evaluation écologique par rapport à la
témoins Saisonnier
Oued Méliane situation initiale ou
A définir dans le PGE
évolution favorable
Plusieurs types de rapports seront élaborés. Ils ont tous pour objectif de présenter une évaluation pertinente de
la situation du fonctionnement de la step et de ses annexes et de la situation de l’environnement pour les
zones traversées, les milieux sensibles et les milieux récepteurs
Ce sont des rapports que l’ONAS a déjà organisés. La mission d’appui aura pour mission d’examiner la
présentation de ces rapports et de leur contenu. Elle présentera ses commentaires et améliorations aux
responsables de l’ONAS et en suivra la suivra l’application.
Ils portent spécifiquement sur les indicateurs que la cellule observe à travers les visites de terrain, les analyses
périodiques qu’elle fait établir pour les indicateurs relatifs au milieu récepteur et notamment :
- les rapports émanant de la STEP El Attar et ceux émanant de la DGRE quant au suivi de la nappe du
Mornag.
- Les rapports d’évaluation et d’audits du bailleur de fond
Le bailleur de fonds fera établir par la mission d’appui, à intervalles réguliers (tous les 6 mois) un rapport
d’évaluation, qui aura pour objectif de synthétiser les rapports établis par les différents opérateurs et
d’éclairer la Banque et l’ONAS sur la situation environnementale et l’état d’avancement de l’Application du
PGE.
Les rapports sur l’état initial du site et les rapports d’évaluation ou d’audit devront faire référence aux
conditions initiales, aux quantités observées et porteront analyse des écarts entre les réalisations et les
objectifs.
Ils porteront un diagnostic sur l’origine des écarts et proposerons les mesures pour remédier les écarts
observés.
La STEP doit établir et maintenir des moyens pour garantir sa capacité à réagir lors d’incidents imprévus ou
d’accidents. Elle doit identifier les accidents potentiels et les situations d’urgence ainsi que les aspects
environnementaux qui y sont associés.
Comme le plan d’action constitue un outil de travail, il doit faire l’objet d’une mise à jour régulière en tenant
compte des changements. Les résultats obtenus :
Le plan d’action est dynamique dans le temps et pourra faire l’objet de modifications fréquentes durant les
premiers mois d’application.
En dehors du suivi environnemental classique matérialisé par les programmes d’analyses et d’observations au
niveau de la station d’épuration et du milieu récepteur, la réutilisation agricole des eaux usées épurées de la
station d’épuration Tunis Ouest apparaît comme perspective tout à fait intéressante.
L’hypothèse « rejet zéro » dans le milieu récepteur est possible. Elle est permise par la présence de retenues
collinaires en quantités et volumes suffisants pour assurer un stockage de report inter-saisonnier du quasi
totalité des débits et volumes non utilisés au fil de l’eau.
Néanmoins la réalisation de l’option rejet zéro reste tributaire des options du développement agricole et de la
demande en eau. La planification envisagée par la DGGR est largement étalée dans le temps Celle-ci, prévoit
la réalisation des périmètres identifiés sur une durée de 15 ans (3 plans de développement économique et
social), ce qui met l’option « rejet zéro » à une échéance très lointaine non compatible avec le projet actuel.
Le programme de gestion environnementale et les mesures d’atténuation identifiées sont rappelés ci-dessous :
- Au niveau du delta de l’Oued Méliane : assurer un suivi de la dispersion des effluents dans l’interface
eaux douces/eaux salées. S’assurer que les STEPs de Sud Méliane, d'El Allef et de Mornag assurent
un traitement complémentaire comme celui proposé pour la STEP El Attar
Le tableau ci-dessous résume les actions d’accompagnement qui tendent à atténuer l’effet du complexe
pompage - épuration - rejet sur le milieu récepteur de la STEP El Attar.
- L’ensemble des mesures d’atténuation des impacts en phase chantier ont fait l’objet de spécifications
dans les dossiers d’appel d’offres travaux
- Pour la gestion des boues, il est recommandé de créer une plate-forme de gestion des boues au sein
de la Step El ATTAR
Cette action a été prise en compte dans le programme des travaux pour un budget qui est de l’ordre
de 400000 US $. Les études seront réalisées par l’ONAS.
Le renforcement institutionnel
Le monitoring
Il concerne la réalisation d’échantillonnage et d’analtses de laboratoire dont l’objectif est d’évaluer
l’évolution des paramètres de qualité dans milieu récepteur (Oued méliane, Nappe du Mornag et Golf de
Tunis,)
1- Renforcement institutionnel
13- Sensibilisation/formation
Informations sur le PGE et sensibilisation
sur l'objectif et le contenu du PGE Work shop 0,5 H/mois 10 000 Inclus dans le projet 1er trimestre
Ateliers d'Information sur la valorisation
des boues et promotion de la demande Work shop 1,5 H/mois 30 000 Inclus dans le projet
Initiation d’une réflexion sur la validité des normes de rejet ONAS
L'ensemble, des actions préconisées dans le cadre du Plan de gestion Environnementale est résumé dans le
planning de mis en œuvre. Ce dernier met en exergue les principaux inputs requis, les responsables chargés
de l'exécution et/ou de suivi des actions, et la répartition de l'exécution des différentes actions sur la durée du
projet.
1- Renforcement institutionnel
11- Appui technique à l'ONAS pour le PGE 10 H/mois 165 000 xxxx xxxx xxxx xxxx xxxx
12- Manuel performance et assurance qualité 2 H/mois 45 000 xxxx
13- Sensibilisation/formation
Informations sur le PGE et sensibilisation 0,5 H/mois 10 000 xxxx
Ateliers d'Information et promotion boues 1,5 H/mois 30 000 xxxx xxxx xxxx
Initiation d’une réflexion sur la validité des normes de rejet Xxxx xxxx
2- Mesures d'atténuation
Plateforme stockage boues traitées xxxx
STEP CHARGUIA
STATIONS D'EPURATION
Grand TUNIS
Plan de situation
République Tunisienne
EVALUATION ENVIRONNEMENALE
Annexe 2
- Mai 2006 -
Introduction
Les investigations complémentaires devaient se baser sur les travaux en cours dans l’Ecole
d’Ingénieurs de Tunis sur le Golf de Tunis.
Un certain nombre de simulations devaient être effectuées pour approcher le mieux possible le
devenir des micro-polluants résiduels dans les eaux usées épurées issues des stations
d’épuration existantes et/ou projetées.
Les analyses porteront autant sur les débits et concentrations instantanés que sur leur cumul
dans l’espace et dans le temps.
Le présent rapport, a donc pour objet de présenter les résultats de ces simulations et de
l'impact, sur le Golfe Tunis, du rejet des eaux usées épurées véhiculées par l'Oued Méliane.
En effet, suite aux extensions et/ou nouvelles Stations d'Epurations prévues par l'ONAS, les
rejets d'eaux traitées dans l'Oued Méliane vont augmenter énormément, pour atteindre un
débit d'environ 4 m3/s. Dans ce qui suit, nous allons simuler l'impact de cette augmentation de
polluant rejeté dans la Baie de Tunis.
Le golfe de Tunis constitue, avec les golfes d’Hammamet et de Gabès, la partie la plus
importante du littoral tunisien. Il occupe une position géographique importante par sa
proximité de Tunis et ses banlieues et par la forte urbanisation de ses côtes. Cependant, ce
golfe est un espace semi-fermé, surtout le petit golfe (ou la baie de Tunis), sur la mer
méditerranée.
Avec l’augmentation continue du flux des rejets urbains dans le golfe de Tunis (eaux usées
traitées ou non, eaux industrielles), il est de plus en plus menacé par la pollution et risque de
poser des problèmes environnementaux. Pour sauvegarder ce milieu marin très sensible, il
faudrait déterminer la capacité de ce golfe à absorber la pollution rejetée pour ne pas la
dépasser. C'est dans ce cadre que nous pouvons situer ce travail qui concerne l'étude du
fonctionnement hydrodynamique ainsi que l'impact sur le transport de la pollution rejetée par
l'ONAS (en particulier à travers l'oued Méliane) dans le golfe, par modélisation.
Une présentation de golfe de Tunis sera proposée en début du rapport, ainsi que l’analyse des
données disponibles concernant ce milieu marin.
1
Simulation de l'impact du rejet de l'Oued Méliane dans la Baie de Tunis
de ces simulations est de prédire la structure générale de la circulation des eaux à l'intérieur du
golfe.
Enfin, nous présenterons les résultats des simulations de la dispersion d'un polluant
quelconque (la DCO, DBO, ou un autre polluant) contenu dans les rejets, au niveau de l'Oued
Méliane, dans la Baie de Tunis. L'objectif de ces simulations est de tenter de prédire la
distribution, dans le golfe, des concentrations des polluants rejetés.
Notons que pour simuler le fonctionnement hydrodynamique de la baie de Tunis, qui est
un milieu ouvert, nous étions obligés de simuler la totalité du golfe de Tunis. Ceci pour
pouvoir imposer les conditions aux limites loin de la zone du rejet (les conditions ainsi
imposées aux limites du golfe sont assez éloingnées de l'oued Méliane).
2
Simulation de l'impact du rejet de l'Oued Méliane dans la Baie de Tunis
Chapitre I
Présentation du Golfe de Tunis
Le golfe de Tunis est situé entre les deux parallèles 36° 42’ et 37° 10’ et les deux méridiens
10°10’ et 11°5’. Il s’étend sur une surface totale d’environ 1857 Km2, de largeur maximale
d’environ 58 Km et admettant 160 Km de côtes. Sa côte joint Cap Farina à Ras Regbi (à
l'extrême nord du Cap-Bon), sa frontière marine est située à 200 Km au sud ouest du canal
sicilo-tunisien. La Baie de Tunis, ou le petit golfe, est une partie du golfe qui est relativement
abritée (le fond du golfe). Elle est limitée par la zone côtière allant de cap Carthage à Ras El
Fartas et occupe une surface totale d'environ 355 Km2 (Figure I.1).
Le Golfe de Tunis est ouvert sur le large, la mer méditerranée, au Nord, sur une largeur
d'environ 58 Km. Il reçoit, principalement en cas de pluies, les eaux de plusieurs oueds dont
le plus important est évidemment l'oued Medjerda et dont l'embouchure est située au Sud de
la lagune de Ghar El Melh.
Mis à part le large et les oueds, plusieurs lagunes et canaux communiquent avec le Golfe de
Tunis. Nous citerons, ci-dessous, les plus importantes communications (figure I.2).
3
Simulation de l'impact du rejet de l'Oued Méliane dans la Baie de Tunis
Figure 1-12
4
Simulation de l'impact du rejet de l'Oued Méliane dans la Baie de Tunis
Le Canal de Navigation
Le canal de navigation a été creusé en 1881 pour relier la baie au port de Tunis. Il est aligné
suivant la direction WSW-ENE. Il a une longueur d’environ 15 Km, une largeur de 100 m et
une profondeur moyenne de 8 m. Les échanges de ce canal avec le golfe dépendent de la
demande des centrales électriques de Radès en eau de mer, pour le refroidissement, ainsi que
de la communication avec le lac sud (canal et écluses de Tunis). Le débit échangé avec le
golfe de Tunis peut atteindre 60 m3/s.
Sabkhet Soliman
La lagune de Soliman (ou Sabkhet Soliman) est située au Nord de la ville de Soliman. Elle est
bordée par Soliman plage à l’ouest, par une dune consolidée au nord, par des terres agricoles
au Nord-Est, à l’Est et au Sud-Est. Cette lagune a une superficie globale d’environ 2.25 Km2
et une profondeur inférieure à 5 m. Elle communique avec la mer par un petit canal dont la
largeur est de 20 m et la profondeur est de 3 m. Le débit échangé avec le golfe en marée
moyenne peut atteindre 4.3 m3/s (Jaoui, 2003).
5
Simulation de l'impact du rejet de l'Oued Méliane dans la Baie de Tunis
− L'Oued Méliane
L’oued Méliane se déverse au fond du Golfe de Tunis (dans la baie de Tunis). Il draine les
eaux épurées de la STEP de Sud Méliane ainsi que celles projetées par l'ONAS. Il a une
profondeur d’environ 1 m.
Le débit rejeté dans la baie est d’ordre de 0.7 m3/s (soit environ 60 000 m3/ jour), et il devrait
atteindre environ 4 m3/s après les nouvelles STEP prévues par l'ONAS.
Toutes ces communications, mis à part les oueds, du Golfe de Tunis sont localisées sur la
figure I.2 suivante.
La bathymétrie du Golfe de Tunis varie de –2 à plus de –100 mNGT, d’après la carte marine
(figure I.3). Sur la côte Ouest du golfe, entre Cap Carthage et Cap Farina, la profondeur de
l’eau atteint 50 m à environ 15 Km des plages alors que sur les côtes Est de Cap Bon, elle est
atteinte à 5 km des plages. Au centre du golfe, la profondeur de l’eau varie de 70 à 100 m.
La profondeur dans la baie (ou petit Golfe) n’excède pas 10 m dans sa zone Ouest délimitée
par l’alignement joignant Cap Carthage à Soliman. Au centre de la Baie, la profondeur varie
de 10 à 30 m.
6
Simulation de l'impact du rejet de l'Oued Méliane dans la Baie de Tunis
7
Simulation de l'impact du rejet de l'Oued Méliane dans la Baie de Tunis
I.3.1. Le vent :
D'autre part, ce tableau montre que les faibles vents (d'intensité inférieure à 5 m/s ou
calmes) représentent une fréquence d'environ 76 %.
Puisque le vent est un facteur qui favorise la dispersion et la dilution d'un polluant
quelconque en milieu marin, les simulations de la dispersion du rejet de l'oued Méliane
en mer, qui seront réalisées et présentées sous deux hypothèses :
- sans vent : c’est l(hypothèse la plus défvorable ;
- avec vents à dominante Nord Est Sud Est et Sud Est Nord Ouest ;
I.3.2. La marée :
La variation du niveau de la mer est causée par plusieurs facteurs, chacun agissant à des
échelles différentes.
Parmi ces facteurs, on distingue la marée qui est une variation régulière du niveau de l’eau qui
est due à l’attraction de la lune et du soleil sur les plans d’eau océaniques. Elle se traduit par
une oscillation périodique du niveau de la mer, d'amplitudes variables dans le temps et d’un
lieu à un autre, suivant les positions relatives de la terre et des astres perturbateurs.
8
Simulation de l'impact du rejet de l'Oued Méliane dans la Baie de Tunis
La marée en Tunisie est généralement donnée par les instructions nautiques par rapport au
zéro hydrographique (ZH) ou par rapport au zéro du Niveau Général de la Tunisie (NGT).
Ainsi, nous adaptons que le niveau moyen de la mer (Zmoy) est de +0.08 mNGT et que
l’amplitude moyenne de la marée (ou marnage) est de 0.20 m. Cette marée sera imposée
aux limites ouvertes du golfe de Tunis, au niveau du large.
Tableau I.1 : Fréquence du vent (1970 -1999) à Tunis Carthage (en %) (INM)
Vitesse de vent à Tunis Carthage
Direction Total
1-5 6-10 11-15 ≥16
N 3.1 1.4 < 0.05 - 4.5
NNE 2.7 1.1 < 0.05 < 0.05 3.9
NE 2.5 0.7 < 0.05 - 3.2
ENE 2.2 0.4 - - 2.6
E 6.6 1.5 < 0.05 < 0.05 8.2
ESE 4.5 1.2 < 0.05 - 5.7
SE 3 0.6 < 0.05 - 3.6
SSE 2.2 0.3 < 0.05 - 2.5
S 4.3 0.2 < 0.05 - 4.5
SSW 3.2 0.1 < 0.05 - 3.3
SW 7.7 0.5 < 0.05 - 8.2
WSW 6.1 1.1 < 0.05 - 7.3
W 12 7.1 0.9 < 0.05 20
WNW 1.8 1.5 0.4 < 0.05 3.7
NW 3.8 3 0.3 < 0.05 7.2
NNW 2.4 1.2 0.1 < 0.05 3.8
Total 68 22 1.9 0.1 92.1
• Fréquence de vent calme (%) : 7.9 %
9
Simulation de l'impact du rejet de l'Oued Méliane dans la Baie de Tunis
I.3.3. La houle :
La houle est produite par l’action du vent à la surface de l’eau. Elle dépend de l'intensité du
vent, de sa durée et du fetch.
Dans le golfe de Tunis, d’après les estimations de "Hidrotécnica Portuguesa" (H.P., 1995),
les principales directions de la houle sont généralement du Nord-Nord-Est et Est avec des
clapots entre Est-Nord-Est et Sud-Est (voir tableau I.2) :
Les courants de houle sont généralement faibles mais ils sont le plus souvent responsables des
transports de sédiments dans le littoral.
Tableau I.2 : Hauteur et période de la houle dans le golfe de Tunis (HP, 1995)
Les courants marins sont des caractéristiques hydrodynamiques d’une zone côtière qui
influencent directement la dispersion de polluants dans un milieu marin.
Les mesures in-situ réalisées vers 1950 de Gammarth à La Goulette ont montré qu’en absence
de houle, sur toute le bande littorale, les vitesses moyennes sont inférieures à 0.15 m/s (HP,
1995).
En effet, les courants généraux concernent surtout les eaux au large, donc n’interviennent pas
ou peu au niveau des côtes. Ils sont faibles dans le golfe de Tunis.
Bien que les courants de marée soient faibles sur les côtes tunisiennes, ils sont importants
seulement au niveau des étranglements et des communications avec les lagunes côtières.
10
Simulation de l'impact du rejet de l'Oued Méliane dans la Baie de Tunis
Chapitre II
Le Golfe de Tunis est profond (jusqu’à 100 m) et il est très probablement stratifié. Il nécessite
alors l’utilisation d’un modèle à 3D. Cependant, comme première approche, nous avons choisi
d’utiliser un modèle bidimensionnel, intégré sur la hauteur, pour la simulation de
l’hydrodynamique de golfe bien qu’il soit moins adapté aux écoulements loin des côtes (dans
les zones profondes). Néanmoins, dans les zones qui nous intéressent, soit près des côtes
(jusqu'à des profondeurs d'environ 50 mètres où la stratification des eaux est peu probable),
les résultats des modèles bidimensionnels, intégrés sur la hauteur, restent tout à fait valables et
acceptables.
Le logiciel SMS ainsi que ses différents modules sont présentés en détails en Annexe de ce
rapport.
La première étape dans l’utilisation d’un modèle numérique, comme le logiciel SMS, consiste
à faire le maillage du domaine d’étude. Il s’agit d’une partition du milieu aquatique en
éléments dans l’espace.
Ainsi, nous avons procédé, à l’aide du module GFGEN, à la délimitation (à l’échelle d’une
part, et la plus proche possible de la réalité d’autre part) et, ensuite, à la réalisation du
maillage du Golfe. Ceci a été effectué en s’appuyant sur un fond de photo du Golfe de Tunis
(la carte marine). Pour le besoin des simulations numériques, le golfe a été alors discrétisé en
éléments triangulaires à 6 nœuds (il a été discrétisé en 8087 éléments, en utilisant 16588
nœuds).
11
Simulation de l'impact du rejet de l'Oued Méliane dans la Baie de Tunis
Nous avons affiné le maillage au niveau des communications existantes entre le golfe (ou la
baie) et les lagunes côtières ou les points de rejets, ainsi que près des côtes. Cette opération
permet d’augmenter les précisions des calculs dans les zones sensibles du plan d’eau ou à
fortes variations.
Sur la figure II.1, nous présentons le maillage du Golfe de Tunis que nous avons utilisé dans
le cadre de cette étude. Sur la figure II.2, nous présentons un agrandissement du maillage
dans la Baie de Tunis (petit golfe). La longueur du coté des éléments varie de 20 mètres (au
niveau de la communication avec la lagune de Soliman) à 2000 mètres (au centre du golfe).
La seconde et dernière étape dans la construction du modèle, avant d’entamer les simulations,
est l’introduction de la bathymétrie (la cote du fond par rapport à l’NGT) au niveau de tous les
nœuds de sommet des éléments. Celles des nœuds intermédiaires sont calculées
automatiquement par le logiciel en supposant que les variations sont linéaires (voir les figures
I.3).
Le maillage ainsi réalisé, sera utilisé pour les simulations du fonctionnement hydrodynamique
de Golfe à l’aide du logiciel SMS (module RMA2).
Figure II.1 : Maillage de Golfe de Tunis (8087 Eléments triangulaires -16588 Nœuds)
Figure II.2 : Le maillage de la Baie de Tunis (petit golfe)
12
Simulation de l'impact du rejet de l'Oued Méliane dans la Baie de Tunis
13
Simulation de l'impact du rejet de l'Oued Méliane dans la Baie de Tunis
Dans ce qui suit, nous allons présenter les résultats des simulations du fonctionnement
hydrodynamique moyen du golfe de Tunis sous l’effet d'une marée semi-diurne moyenne (la
plus dominante dans le golfe).
Pour toutes les simulations réalisées, nous avons supposé que le plan d’eau est initialement au
repos. En effet, les vitesses initiales dans tout le golfe sont supposées nulles et la surface de
l’eau est supposée initialement horizontale.
Les conditions aux limites nécessaires au modèle hydrodynamique de golfe sont de deux
types : condition de débit imposé au niveau des communications avec les lagunes côtières et
condition de niveau d’eau imposé au large (marée imposée aux frontières du golfe avec le
large). Sur la figure II.3, nous localisons toutes les conditions aux limites imposées pour les
simulations.
Pour le premier type de conditions, des débits sont imposés au niveau des huit
communications dont cinq sont des débits variables en fonction de la variation temporelle du
niveau de la marrée.
Dans ce qui suit, nous rappelons tous ces débits déjà simulés dans le cadre de travaux
antérieurs.
Lac Sud de Tunis : Il communique avec le golfe de Tunis à travers le canal de Radès.
Dans ce canal, qui est équipé d'écluses à marée, l’eau ne circule que dans un seul
sens : Entrée des eaux du golfe en marée ascendante. L'étude de l’hydrodynamique du
lac sud de Tunis nous a fourni la variation des débits d’entrée au lac à travers le canal
de Radès, en marée moyenne, présentée sur la figure II.5.
14
Simulation de l'impact du rejet de l'Oued Méliane dans la Baie de Tunis
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Simulation de l'impact du rejet de l'Oued Méliane dans la Baie de Tunis
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Simulation de l'impact du rejet de l'Oued Méliane dans la Baie de Tunis
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Simulation de l'impact du rejet de l'Oued Méliane dans la Baie de Tunis
Lorsque les écluses de sortie du lac sud, au niveau du canal de Tunis, sont fermées (en
marée ascendante), la demande en eau de mer des centrales électriques de Radès,
estimée à 60 m3/s est entièrement fournit par l’entrée d’eau du golfe dans le canal de
navigation. Dans le cas de la vidange du lac sud dans le canal de navigation (en marée
descendante, les écluses de sortie sont ouvertes), le débit échangé avec le golfe
correspond à la différence entre le débit sortant du lac sud à travers le canal de Tunis et
le débit utilisé par les centrales électriques pour le refroidissement.
La variation des débits échangés avec le golfe, en marée moyenne, est représentée par
la courbe de la figure II.6.
Figure II.6 : Débits échangés par le canal de navigation - golfe (marée moyenne)
Sabkhet Soliman : Elle communique avec le golfe à travers le grau situé au nord
ouest de la Sebkha. La variation des débits échangés est présentée sur la figure II.7.
Les débits négatifs correspondent au remplissage de la lagune (sortant du golfe) et
atteignant 4.3 m3/s et les débits négatifs correspondent au remplissage de la lagune
(entrant dans le golfe).
Figure II.7 : Débits échangés entre le golfe et Sabkhet Soliman (en marée moyenne)
Lagune de Ghar El Melh : Elle communique avec le golfe par une passe appelée
« El Boughaz ». La variation des débits échangés est présentée sur la figure II.8,
conformément aux résultats de l’étude hydrodynamique déjà réalisée.
Figure II.8 : Débits échangés par la lagune de Ghar El Melh avec le golfe,
en marée moyenne
19
Simulation de l'impact du rejet de l'Oued Méliane dans la Baie de Tunis
20
Simulation de l'impact du rejet de l'Oued Méliane dans la Baie de Tunis
Les trois autres communications, elles sont à débits constants. Il s’agit du rejet des centrales
électriques de Radès, dont le débit est estimé à 60 m3/s, du rejet du canal Khalij, qui est de
l’ordre de 0.4 m3/s, et du rejet de l’oued Méliane dont le débit sera d'environ 4 m3/s (après les
extensions des STEP prévues).
Pour la seconde condition, imposée aux frontières libres du Golfe (au large), il s’agit du
niveau de la marée moyenne dans le golfe.
La figure II.9 montre la variation du niveau d’eau aux limites du golfe. Il s’agit d’une marée
moyenne semi-diurne : La variation du niveau est périodique, de période environ 12 heures, et
de marnage 0.20 m avec un niveau moyen à +0 .08 mNGT. Le niveau minimal est de –0.02
mNGT et le niveau maximal est à +0.18 mNGT.
Sur la figure II.3, nous avons localisé toutes les conditions aux limites imposées au niveau des
communications entre le golfe et le milieu extérieur.
Figure II.9 : Marée semi-diurne moyenne imposée aux limites du Golfe de Tunis
Rappelons que dans les équations du modèle hydrodynamique figurent quelques paramètres
qu’il faudrait définir. Ces paramètres sont principalement les coefficients de dispersion et le
coefficient de Manning (ou de Chézy).
Normalement, ces paramètres devraient être déterminés par calage du modèle en utilisant des
mesures de terrain complètes (niveaux, vitesses, débit échangés, vent, etc.). Fautes de ces
données de terrain, nous avons choisi des valeurs que nous jugeons réalistes.
Coefficients de dispersion
Concernant la dispersion au niveau de la totalité du plan d’eau, elle a été supposée isotrope.
Les coefficients de dispersion Dij ont la même valeur dans toutes les directions :
Dxx = Dxy = Dyx =Dyy
Dans les simulations réalisées, nous avons choisi une valeur de ce coefficient de dispersion de
5 m2/s, sachant qu’en général elle varie de 1 à 100 m2/s dans les milieux naturels.
Rugosité du fond
La rugosité du fond est exprimée dans les équations du modèle à travers le coefficient de
Manning « n » (qu’on peut transformer en coefficient de Chézy : Ch ≅ 1/n). Ce paramètre, qui
intervient dans l’expression du frottement au fond du golfe, dépend de la nature et de l’état
des sédiments du golfe ainsi que de la bathymétrie. Nous avons choisi une valeur du
coefficient de Chézy unique pour tout le golfe, à savoir : Ch = 40 m0.5/s (ou n ≅ 0.025).
Pour le calcul en mode transitoire (en instationnaire), le logiciel SMS nécessite la définition
de quelques paramètres de calcul, à savoir le pas de temps, la précision du calcul itératif, le
nombre maximal d’itérations à chaque pas de temps et la durée totale de la simulation.
21
Simulation de l'impact du rejet de l'Oued Méliane dans la Baie de Tunis
Pour cette simulation, nous avons utilisé le maillage présenté précédemment et les conditions
aux limites présentées plus haut (marée moyenne et sans vent). Ci-dessous, nous présentons
les principaux résultats de cette simulation.
Les circulations de l’eau dans le golfe sont générées par la propagation de l’onde de marée
semi-diurne de période environ 12 heures. La répartition du champ des vitesses dans le golfe
montre que ces vitesses sont faibles dans la quasi-totalité du golfe, mis à part très proche des
communications.
Il est convenable de mentionner que la vitesse maximale obtenue à l’issue de cette simulation
est de 0.48 m/s. Cette dernière est observée au niveau de la communication avec la lagune de
Ghar El Melh. En général, les vitesses les plus importantes sont observées au niveau des
communications avec les lacs et les lagunes.
Les champs des vitesses à l’intérieur du golfe sont présentés sur les figures II.10 à II.13. Ces
dernières montrent les champs de vitesses (moyennées sur la hauteur d'eau) dans le golfe et la
baie de Tunis (petit golfe) après 16 heures et 22 heures de simulation.
Par ailleurs, l'analyse de la variation des niveaux d'eau en différents points du golfe, calculés
par le modèle, nous a bien montré que la marée se transmet rapidement et sans amortissement
dans tout le golfe (à cause de la grande profondeur du golfe).
Figure II.10 : Champ des vitesses dans le Golfe de Tunis après 16 heures, sans vent.
Figure II.11 : Champ des vitesses dans la Baie de Tunis après 16 heures, sans vent.
Figure II.12 : Champ des vitesses dans le Golfe de Tunis après 22 heures, sans vent.
Figure II.13 : Champ des vitesses dans la Baie de Tunis après 22 heures, sans vent.
22
Simulation de l'impact du rejet de l'Oued Méliane dans la Baie de Tunis
23
Simulation de l'impact du rejet de l'Oued Méliane dans la Baie de Tunis
Comme nous l’avons indiqué dans chapitre I du présent rapport, le vent dominant dans le
golfe est celui provenant du secteur Nord-Ouest. Nous avons donc simulé l’effet de ce vent
avec une marée moyenne semi-diurne sur l’hydrodynamique du golfe (avec une intensité de 8
m/s),.
En effet, le vent est un facteur principal qui agit sur la répartition des vitesses à l’intérieur du
golfe de Tunis par l'entraînement (dû au cisaillement à l'interface).
Les figures II.14 à II.17 illustrent la circulation des eaux, calculée, à l’intérieur du golfe avec
une marée moyenne et un vent de 8 m/s du secteur Nord-Ouest.
Ces figures montrent que, dans le golfe de Tunis, le vent génère des courants qui longent les
côtes En effet, la circulation générale des eaux s’effectue du nord-ouest du golfe vers le sud-
est en longeant les côtes du golfe et de la baie. Ainsi, l'écoulement est globalement giratoire
dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, et ceci apparaît plus nettement dans la baie de
Tunis.
Les vitesses les plus importantes sont toujours observées au niveau des communications avec
les lagunes, où elles peuvent atteindre 0.48 m/s. Cependant, les vitesses augmentent aussi au
niveau du Cap-Bon (la sortie de golfe).
Figure II.14 : Champ des vitesses dans le Golfe après 16 heures, avec vent NO
Figure II.15 : Champ des vitesses dans la Baie après 16 heures, avec vent NO
Figure II.16 : Champ des vitesses dans le Golfe après 22 heures, avec vent NO
Figure II.17 : Champ des vitesses dans la Baie après 22 heures, avec vent NO
24
Simulation de l'impact du rejet de l'Oued Méliane dans la Baie de Tunis
25
Simulation de l'impact du rejet de l'Oued Méliane dans la Baie de Tunis
26
Simulation de l'impact du rejet de l'Oued Méliane dans la Baie de Tunis
Chapitre III
Nous allons simuler le transport et la diffusion d'un polluant quelconque à l’intérieur de cet
écosystème, pour tenter de prédire la dispersion des eaux qui seront rejetées par l'ONAS
(principalement au niveau de l'Oued Méliane) dans le golfe de Tunis.
Ces simulations sont réalisées en utilisant le module RMA4 du logiciel SMS, présenté en
détail en Annexe du présent rapport. Rappelons que le module RMA4 utilise les résultats des
simulations de l’hydrodynamique du module RMA2 pour effectuer les calculs de transport et
de dispersion d’un polluant quelconque.
Dans chaque cas, nous avons simulé l’évolution du polluant rejeté dans le golfe de Tunis
pendant 20 jours avec un pas de temps 0.5 heure. Le module RMA4 utilise alors les résultats
des simulations de l’hydrodynamique (U, V et h calculées par RMA2 pendant 24 heures) qu’il
suppose répétitives durant ces 20 jours.
Dans les simulations réalisées, nous avons aussi supposé que le polluant conservatif (soit
un taux de disparition/augmentation nul). Ceci correspond aussi à un cas très défavorable pour
quelques polluants.
Pour les conditions initiales, nous avons supposé que la concentration des eaux de tout le
golfe de Tunis est de :
27
Simulation de l'impact du rejet de l'Oued Méliane dans la Baie de Tunis
Dans cette simulation, nous avons simulé la dispersion de la DBO dans la baie de Tunis.
Concernant les conditions initiales et aux limites, nous avons supposé que la DBO initiale
dans le golfe est de 3 mg/l, et nous avons ignoré les DBO des eaux provenant éventuellement
des lacs et lagunes. En effet, nous nous sommes intéressés seulement à l’impact du rejet de
l'oued Méliane après la réalisation des STEP prévues par l'ONAS. Ce rejet, dont le débit
sera de l'ordre de 4 m3/s, sera caractérisé par une DBO d'environ 30 mg O2/l (les eaux
usées étant traitées).
Les résultats des calculs sont présentés sur les figures III.1 à III.4. Ces figures montrent la
distribution de la DBO dans la Baie de Tunis après 10 jours et 20 jours, respectivement, avec
des agrandissements de la zone de rejet (au niveau de l'embouchure de l'oued Méliane).
La DBO se disperse dans toutes les directions autour de l’embouchure de l'Oued mais avec
une dilution importante. En effet, la DBO s’accumule en face du rejet en formant des cercles
d’iso-concentrations. La zone affectée tend à s’étendre en fonction du temps, mais se stabilise
après presque 20 jours de rejet. La majorité écrasante de la Baie de Tunis n’est pas du tout
affectée par le rejet de l'oued Méliane à cause de sa grande superficie et sa grande profondeur
(figures III.1 et III.2). En effet, le débit de 4 m3/s qui sera rejeté restera négligeable par
rapport à la Baie de Tunis.
L'analyse de la figure III.4, après 20 jours de rejet (le régime stationnaire est presque atteint),
montre que :
– La valeur de la DBO atteint 6 mg/l (soit une réduction d'environ 90%) à une
distance de 680 mètres de l'embouchure de l'Oued.
– La valeur de la DBO atteint 12 mg/l (soit une réduction d'environ 70%) à une
distance de 200 mètres de l'embouchure de l'Oued.
28
Simulation de l'impact du rejet de l'Oued Méliane dans la Baie de Tunis
29
Simulation de l'impact du rejet de l'Oued Méliane dans la Baie de Tunis
30
Simulation de l'impact du rejet de l'Oued Méliane dans la Baie de Tunis
Dans cette simulation, nous avons simulé la dispersion d'un polluant quelconque rejeté au
niveau de l'embouchure de l'oued Méliane.
Concernant les conditions initiales et aux limites, nous avons supposé que la concentration
initiale des eaux du golfe en polluant est de 1, et nous avons ignoré la pollution provenant
éventuellement des lacs et lagunes.
Nous avons supposé que le rejet de l'oued Méliane, après la réalisation des STEP
prévues par l'ONAS (dont le débit sera de l'ordre de 4 m3/s), sera caractérisé par une
concentration en ce polluant de 100 (soit une eau 100 fois plus polluée que celle de la
mer).
Les résultats de cette simulation seront valables pour n'importe quel polluant dont la
concentration rejetée est 100 fois celle du golfe (comme par exemples : les coliformes totaux,
l'azote, le phosphore, etc.).
Les résultats des calculs sont présentés sur les figures III.5 et III.6. Ces figures montrent la
distribution du polluant dans la zone proche de l'embouchure de l'oued Mélaine après 10 et 20
jours de rejet, respectivement.
Comme pour la DBO, le polluant se disperse aussi dans toutes les directions autour de
l’embouchure de l'Oued mais avec une dilution importante (les lignes d'iso-concentrations
forment des cercles autour du point de rejet). La zone affectée par le polluant tend à s’étendre
en fonction du temps, mais se stabilise après presque 20 jours de rejet. La majorité écrasante
de la Baie de Tunis n’est pas du tout affectée par le rejet de ce polluant.
L'analyse de la figure III.6, après 20 jours de rejet (le régime stationnaire est presque atteint),
montre que :
Ce résultat confirme celui de la DBO et montre encore une fois qu'au-delà de 240
mètres de l'embouchure de l'oued Méliane, les eaux de la Baie de Tunis seront peu
affectées par le polluant rejeté, bien que, dans cette simulation aussi, nous n'avons
pas tenu compte du vent et du taux de décroissance du polluant en milieu marin.
31
Simulation de l'impact du rejet de l'Oued Méliane dans la Baie de Tunis
32
Simulation de l'impact du rejet de l'Oued Méliane dans la Baie de Tunis
Dans cette simulation, et à juste titre d'exemple, nous avons simulé la dispersion du polluant
rejeté par l'oued Méliane dans le golfe de Tunis sous l’effet du vent.
Nous avons choisi de simuler l'effet d'un vent du secteur Nord-Ouest (le vent dominant dans
la région de Tunis), avec une intensité de 8 m/s. Nous avons alors simulé la dispersion de la
DBO, dans les mêmes conditions présentées en §III.1.2.
Les figures III.7 et III.8 montrent la répartition de la DBO, calculée, après 10 et 20 jours de
rejet, respectivement, en face de l'embouchure de l'Oued Méliane.
Ces figures montrent que le panache de DBO en mer est dévié, par le vent Nord-Ouest, vers le
sud de l'embouchure, tout en restant aussi parallèle à la côte. La dispersion de la DBO est plus
importante. En effet, le vent NO génère des courants plus importants, parallèles à la côte, qui
diluent beaucoup plus n'importe quel polluant rejeté au niveau de la zone côtière.
– La valeur de la DBO atteint 6 mg/l (soit une réduction d'environ 90%) à une
distance de 560 mètres de l'embouchure, mais seulement au sud de l'oued.
– La valeur de la DBO atteint 12 mg/l (soit une réduction d'environ 70%) à une
distance de 150 mètres seulement de l'embouchure de l'Oued.
Ce résultat montre bien que le vent favorise le transport et la dilution d'un polluant
quelconque rejeté en mer, comme nous l'avons indiqué précédemment.
Notons que des vents des secteurs Nord-Est à Sud-Est génèreront le même
comportement de l'effluent en face de l'embouchure de l'oued Méliane, mais avec une
déviation du panache vers le nord de l'Oued. Des vents des secteurs Sud à Ouest
entraîneraient l'effluent vers le large avec une dilution beaucoup plus importante (la
Baie étant plus importante en allant vers le large).
33
Simulation de l'impact du rejet de l'Oued Méliane dans la Baie de Tunis
constituent 1- : 240.000
30.0
24.0
18.0
12.0
6.0
-4
34
Simulation de l'impact du rejet de l'Oued Méliane dans la Baie de Tunis
Conclusions
En effet, nous avons simulé le fonctionnement hydrodynamique du golfe avec une marée
moyenne seulement et sous l’effet de la marée et un vent du secteur Nord-Ouest d'intensité 8
m/s, en tenant compte des échanges avec les lagunes continentales et en ignorant des apports
des oueds. Les simulations ont permis d'avoir une idée sur la circulation des eaux à l'intérieur
du golfe (champ des vitesses et les échanges avec le large).
Nous avons ensuite simulé le transport de la pollution rejetée par l’ONAS, au niveau de
l'Oued Méliane, dans la Baie de Tunis. Les résultats des simulations montrent notamment que
la pollution reste bloquée dans la zone côtière.
Les résultats des simulations réalisées de la dispersion, de la DBO et/ou de tout autre polluant
rejeté par l’ONAS au niveau de l’Oued Méliane, montrent que la pollution reste très proche
de l’embouchure de l’oued et qu’au-delà d’environ 200 mètres du point de rejet nous
retrouvons presque les caractéristiques des eaux marines de la Baie de Tunis. Rappelons que
ce résultat a été obtenu en supposant que le taux de décroissance du polluant est nulle, ce qui
est une hypothèse très défavorable par rapport à la réalité.
Le vent est un facteur favorable à la dilution du polluant tout en déviant le panache soit vers le
Sud soit vers le Nord selon sa direction.
Notons que ce résultat confirme aussi les mesures de la qualité des sédiments en face de
l’embouchure de l’oued Méliane réalisées par l’ONAS en Avril 2004 (Etude : « Action pour
l’aménagement des zones des embouchures de l’Oued Méliane et du Canal Khalij dans le
Golfe de Tunis », ONAS, 2004 ). En effet, ces mesures ont bien montré qu’au-delà de 200
mètres de l’embouchure nous retrouvons les caractéristiques habituelles des sédiments marins
de la Baie de Tunis.
35
République Tunisienne
EVALUATION ENVIRONNEMENALE
Annexe 3
et la Nappe de Mornag
- Mai 2006 -
(CERTE)
Mai 2006
INTRODUCTION
Mer
Rades
Bir El Kasaa
Naasen
J. Rarouf
J. Tella
Errissala
O. Milane (Crétéville)
O. El Hma
Khelidia
J. Ressas
Page 1
Les ressources totale du système aquifère de Mornag ont été estimées par M.
Ennabli à 30 Mm3/an (Ennabli, 1977)1. L’exploitation de la nappe en 2000 qui était de l’ordre
de 47 Mm3 (DGRE, 2000)2, montre que la nappe est surexploitée. Cependant, les niveaux
piézométriques mesurés au niveau du réseau de référence montrent qu’à une échelle
pluriannuelle, la nappe récupère vite durant les périodes pluvieuses et la nappe indique un
régime quasi-stable.
Depuis l’arrivée des eaux du Canal Medjerda–Cap Bon, la nappe de Mornag a été
soulagée puisque ces eaux ont servi, en partie, à la recharge artificielle de la nappe depuis
1993 avec un volume annuel moyen de l’ordre 1Mm3/an (DGRE, 1999)3.
- Potentiels imposés au nord-est (la mer), au sud-est (Jebel Ressas), au sud (limite avec le
Synclinal Bakbaka), à l’ouest (Henchir Naasen) et au nord-ouest (Foundouk Choucha).
- Débits imposés au niveau des grès de l’Oligocène supérieur et inférieur de Khélidia, des
affleurements de Tella et des affleurements de Rades.
- Débits imposés sur l’ensemble de la plaine de Mornag pour tenir compte de l’infiltration
directe des eaux de pluie.
- Débits imposés au niveau du lit de l’oued Hma pour tenir compte de l’infiltration des eaux
de eaux de ruissellement.
- Drains imposés au niveau de l’oued Miliane.
1
Ennabli M., 1977 - Etude sur modèle mathématique des aquifères du Nord-Est de la Tunisie.
LHM/RD/77/17. Ec. Nat. Sup. des Mines. Paris
2
DGRE, 2000 - Annuaire de l'exploitation des nappes profondes en 2000. DGRE.
3
DGRE, 1999 - Annuaire de recharge artificielle. DGRE.
4
Horriche F. ; Khanfir R. ; Y. belkhiria et Chaieb H., 2005 – Le modèle d’écoulement de la nappe de
Mornag : un outil pour simuler sa recharge artificielle. DGRE. (en cours d’édition).
5
Besbes M. ; Jarraya F, Zammouri M.; 1991 – Mulitc. Simulation des aquifères multicouches en
mailles carrées régulières. ENIT.
Page 2
Fig. 2 : Délimitation de la nappe de Mornag et maillage du modèle
Page 3
2868
#
S #
S
5779 891
#
S #
S
6524 6582 173
#
S #
S
799
#
S
831
#
S #
S
300 151
#
S N
3292 S# 303 # 345
S
#
S
1000 0 1000 Meters 321
322 S#
#
S
367
3274 #
S
#
S 371S#
#
S
6525 S#484 444 419S# 395
# 620
S # S
494 S# #
S #
S
495 657
#
S 622
#S
S #
3286
#
S
3225 642 B
#
S
#
S
40
#
S 412
#
S
#
S 3359
7650 #
S
3384
#
S
Plusieurs changements ont été apportés aux données initiales relatives aux
conditions aux limites du modèle et aux coefficients de transmissivité. Le calage a été jugé
acceptable après comparaison entre la piézométrie mesurée et celle calculée. Le bilan en
eau calculé par le modèle après calage du modèle en régime permanent, est présenté dans
le tableau 1 ci-dessous.
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Débits en m3/s
Types de flux Entrées Sorties Total
Potentiels imposés -0,125 0,004 -0,121
Mer 0,001
Foundouk Choucha -0,043
Naasen -0,031
J. Ressas -0,012
Bakbaka -0,037
Drains imposés 0,000 0,254 0,254
Aval Milane 0,046
Miliane central 0,187
Amont Milane 0,022
Débits imposés -0,564 0,430 -0,134
Pluie -0,112
Oueds El Hma -0,077
Khélidia (Grès Olig. Sup.) -0,175
Khélidia (Grès Olig. Inf.) -0,080
Rades -0,027
J. Bougarnine et J. Rarouf -0,009
Errissala -0,075
Limite Amont Miliane -0,009
Pompage 0,430
TOTAL -0.689 0.688 -0.001
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Fig. 4 : Piézométrie calculée par le modèle (Avril 1971)
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Calage du modèle en régime transitoire
Evolution de l'exploitation
Forages Puits
1200
1000
Exploitation (l/s)
800
600
400
200
0
1971
1974
1977
1980
1983
1986
1989
1992
1995
1998
Fig. 5 : Débits d’exploitation de la nappe de Mornag (1971-1998)
Pluie_Tunis Manoubia
1000
800
Pluie (mm/an)
600
400
200
0
1970/71
1973/74
1976/77
1979/80
1982/83
1985/86
1988/89
1991/92
1994/95
1997/98
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Le calage du modèle en régime transitoire a été effectué en comparant la piézométrie
mesurée au niveau du réseau piézométrique de référence (Fig. 7) pour chaque année à celle
calculée par le modèle au centre des mailles correspondantes.
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Exploitation corrigée Exploitation initiale
1000
800
Exploitataion (l/s)
600
400
200
0
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
Fig. 8 : Evolution de l’xploitation définitive de la nappe de Mornag (1971-1998)
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0
2
4
6
8
10
12
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
0
5
10
15
20
25
-4
-2
0
2
4
6
8
10
12
14
Calculé
1973 1973 1973 1973
Calculé
Calculé
Calculé
1977 1977 1977 1977
62
1979 1979 1979 1979
3292
111
107
Page 10
1987 1987 1987 1987
303
620
495
Naassen
1995 1995 1995 1995
Mesuré
1997 1997 1997 1997
Mesuré
Mesurés
Mesurés
1999 1999 1999 1999
1.000
0.500
0.000
-0.500
-1.000
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
-1.500
Exploitation du modèle
La synthèse des différents scénarios étudiés (Horriche et al., 2005) a montré que les
rabattement supplémentaires des niveaux piézométriques au niveau l’oued Miliane seront
négligeables si on poursuit la recharge artificielle de la nappe au niveau du premier sites de
Khélidia et si on lance les nouvelles opérations de recharge artificielle au deuxième site de
Khélidia et à l’aval du barrage Hma, même si le débit d’exploitation des puits et des forages
sera multiplié par 1,5 en 2030 (Fig. 11).
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Fig. 11 : Rabattements supplémentaires en 2030 par rapport au scénario 0
CONCLUSION
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années futures puisque le programme de recharge artificielle de la nappe à Khélidia et à
l’aval du barrage Hl Hma est déjà approuvé.
Se basant sur ce fonctionnement hydraulique, on peut dire qu’en cas de rejet d’eau
usées traitées dans le lit de l’oued Miliane, cet eau n’aura pas un effet sur la qualité de l’eau
de la nappe. Cependant, et afin d’éviter tout risque de contamination éventuelle par
dispersion de matières dissoutes et sa propagation verticalement, il serait indispensable de
suivre la qualité de la nappe par un réseau de surveillance et de prévoir systématiquement
un échantillonnage des eaux pour analyse au laboratoire. Il serait encore intéressant de
caler un sous-modèle de transport de polluent limité aux alentours de la zone de rejet des
eaux usées et avec un maillage fin.
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