Wahl - Descartes
Wahl - Descartes
Wahl - Descartes
^Nve
ni
M \m U IJl DE LlSIilT
DANS LA
HIILOSOPIIIEDEDESIIARTES
JEAN WAHL
At'i'i'B>
'!>'
Pliil"sii|iliie
Docteur es
lettres
PARIS
LIltUA IlilK
l'KI.IX
au; AN
1920
PHILOSOPHIE DK DESCARTES
2009
witli
funding from
University of
Ottawa
littp://www.arcli ive.org/details/duroledelidedeOOwalil
D^ KOLI
1)1 i'IDi;
\m\W
DE
DANS LA
PHILOSIirillE DE DKSCKTtlS
JEAN WAHL
Agrg fie Philosophie
Docteur es lettres
Ancien lve de l'cole Normale Suprieure
Ancien pensionnaire de la Kondaliuii Thipi"s
Professeur .-tu Lvre du Mans
PARIS
LIBRAllllE
EUX
AI.CAN
'
M'
1920
Tous
droits
de Iradiictiou, de reproduction
rservs pour tous pays.
el
d'adaptation
MONSIEUR
HENRI BERGSON
Du
Rle de
l'Ide
de
l'Instant
DANS
La Philosophie de Descartes
Toute
la
dialectique
suivons dans
les
ascendante
Mditations
et les
et
descendante que
temps.
On
l'espace.
a insist le
Pour
se rendre
nous
Principes ne se comprend
la
fait
du
thorie cartsienne de
philosophie de Descartes,
la
I)
VIT
17, l'r.
.\dam-Taniiery.
I,
Cependant, ponr
VII
(3)
18, IT.
515.
4,
510.
les
Principes,
nous avons
utilis
la
nu UOLK
1>K
1-
ID8K DE
I.
INSTANT
suffira
pas assurtj
s'croule.
Un
c'est l'existence
lui-mme un grand
nombre de connaissances qui lui paraissent certaines, mais qui
n'apportent pas a\ec elles, qui n'enferment pas en elles leur
de
la
propre certitude.
Si nous recherchons le fondement de cette apparente certitude,
nous sommes forcs de remonter jusqu' un pass plus ou moins
lointain et parfois jusqu' notre enfance o notre cerveau, naturellement plus faible qu'aujourd'hui, recevait plus facilement les
(i). Bien souvent nous nous trompons parce
opinions d'autrui
Mais
tout
la
notre
mmoire
(2).
Ce sont
ces prjugs
raisonnement
certaine opration de
la
au
fond
n'implique-t-il
pas
une
n'est-elle
rien
(3). Or
y a des conclusions dont nous ne pouvons
moment o nous pensons le raisonnement par lequel
sommes arrivs mais quand nous avons oubli le rai-
Descartes
il
douter au
nous y
sonnement, pouvons-nous nous fier aux conclusions ? Tel est un
des principaux problmes que se pose Descartes (4). Tout
discours implique du temps La faiblesse de l'homme vient de ce
qu'il est forc de recourir sa mmoire, de ce que son attention
n'est pas constante, de ce que son esprit est lent et troit, de ce
qu'il ne peut pas ti-e fix toujours sur une miTie pense, de ce
que la pointe de son esprit (mentis acies) n'est pas toujours tourne du mme ct (5), de ce qu'il peut oublier les diffrents
stades par lesquels il est arriv telle ou telle conclusion.
L'inconstance de notre me qui ne peut tre quasi qu'un
moment attentive une mme chose , l est la cause de l'erreur
en mme temps que du pch (6).
:
(i)
IV
12)
I 44.'
(3)
(4)
(5)
(6)
114,
VI
13,
Pi.
47.
I 22-
VII
VII
IV
i.}6
70,
lift,
par exemple.
VII
117.
4,
la
la
>
mme
temps qu'elles dpendent d'un pass dont nous n'avons pas une
connaissance certaine, engaptent lavenir, hypothquent sur lui
non seulement nos concepts se forment lentement, mais ils ne
et de mme qu'ils
sont pas encore compltement forms
impliquent du pass, ils impliquent de l'avenir (i). Si je dis que
l'homme est un tre vivant raisonnable, et si je prtends ainsi le
dfinir, me voici forc de me demander ce que c'est qu'un tre
je descendrai de questions
vivant, ce que veut dire raisonnable
en questions et j'emploierai un temps prcieux dans une vie si
courte des recherches qui ne semblent pas devoir s'puiser de
Il
nous faudra toujours prendre garde ne pas nous
si tt.
engager en des raisonnements qui nous mneraient l'infini et
le raisonnement, qu'il consiste en la recherche des dfinitions, ou
mme en la dduction partir de certains principes, nous mne
trop facilement l'infini. Les premiers principes que j'ai ci;
dessus expliqus,
simples
moyens par
lesquels nous
du temps.
D'une faon gnrale,
fection,
(ij
\'II
(2)
Pr.
lau
et le
25,
in
mme
le
(4)
de
II 552. liescartes
la vie, ex.
4.
VI
3.
VII
iS,
106,
42, 50.
Df RLE DE
IDE DE
INSTANT
fait (i).
II
Un minimum
de certitude \a nous
mme
suffire
qu'un
minimum
nous une telle vrit. Tandis que je pense telle ou telle chose,
que je regarde tel objet, il n est pas certain par exemple que
l'objet auquel je pense existe, mais il est certain tout au moins
que je pense, il est certain tout au moins que j'e.xiste. Dira-t-on
qu'un Dieu tout puissant, qu'un malin gnie me trompe > Qu'il
me trompe tant qu'il voudra, il ne saurait jamais faire que je ne
sois rien tant que je penserai tre quelque chose . De sorte
qu'aprs y avoii- bien pens, ...il faut conclure et tenir pour
constant que cette proposition
mon
(i)
(2)
(3)
(.0
fois
que
je la
je suis, j'existe,
esprit (4).
VII 47.
VI :3.
IV 167.
VII 25,
27,
36 (IX
est ncessaire-
prononce ou que
Pr.
7.
je
la
conois
ser tout ce
n (i).
ma
11
y a des choses
comme
le dit
on
{4). On peut, si
forme d'un raisonnement mais
alors il faut dire que c'est un raisonnement que nous saisissons
dans le prsent ei qui n'implique pas de mmoire. Le Cogtla
un
est l'affirmation d'une certitude instantane, un jugement,
est
une
mentis inluitu)
intuition (siiiiplici
veut, mettre
Cogilo sous
le
la
mme
de
la
la
preuve de
pense, de
la
mon
existence,
conscience, car
il
la
est
la
pense,
(1)
ni
(2)
VII
(3)
(Manuscrit de
(4)
VII
;,94.
167.
164,
140.
On
Musicae
dfiitn
mme temps (X
Giittiii,i;en
147)-
pourrait rapprocher de ces ides celle.s du Compenruuit, le fait que des ligues peuvent tre saisies en
92),
comme un
tout (X 94), c'est ce qui fait le plaisir des sens et le i/hslar iinina du
Compendium rpond V nno iuhdtu. des Uegulne. Dans l'un comme
dans l'antre cas. nous sommes eu prsence d'une vue sinuiltnne, d'une
condensation des moments, ici par l'iniaginaliou, comuie l par l'intelligence.
(5)
VII
i6u, iSi.
a.
221.
DU
fi
KOl.K
ma
pense
tandis
que
IDKE DE
en
effet
INSTANT
I.
je
sais
que
existe,
alors
que je
d'autre que
je sais
les
des corps.
elle
n'ait
monde
son identit
Ego
ille
qui
Jam
necessario
sum
il
mamfestum
est ut nihil
occurat per
lors
la premire est celle de
de {identit du moi
01 il n'y a
rien dans ma pense qui ne soit identique ma pense,
et tous
moments, ma pense est identique elle-mme. Il n'y a pas
I
inconscient,
la
d'inconscient. Si
que
deuxime
je
j'existe je dois
celle
chose qui pense^). Il est de l'essence de l'me de penser actuellement (6). Il n y a en elle que des penses et des penses dont
(1;
IV
(2)
VII
166.
29. 86.
(5)
VII 29.
VII 27
V. Baumaiin Touie
(6)
XI
(3)
(4)
page 105
Vo//a(/e
du Monde.
Il, p.
13S.
'
profondeur d'inconscient,
doute presque de tout>
Ne
suis-je
pas encore
le
mme
qui
La
infini
un
dans
me
je
mme. Ainsi tout instant
rai
et
dans
coexistunt
(.').
Nous
voici
rapport entre
Car confronter
moments
la
pense
et
les
objets,
voir
si les
diffrents
cela
(i)
(2)
223.
Dr
sommes dans un
Hill.F
DR
t.
IDKK DE
tat de dtente
(i
).
f.
INSIANF
Dans
l'tat
la
mmoire
mmoire,
et
inversement
cause de sa faiblesse
de ce
il
mme.
d'attention,
.
qu'il
est forc
La
est
les
faiblesse
forc
de recourir
de
quand l'homme
cercle est rompu.
-Mais
Si
dans
la
(1) Pr.
(2)
(V
(.)
ni
13.
148,
431.
(5)
(6)
(7)
VII 371.
(8)
(4)
425, 427-
242).
24.V.
sorte ternelle
but de
r.e
comme
pour
la
affirmer
Leibniz,
autre
j).
Mme
et la
relies
la
dduction o pourtant
l'esprit
recours au discours
l'intuition premire,
Observons
que
aussi
continuit de
la
la
(4).
pense,
bien
un mouvement qui ne
que
soit
faite
Dieu crant
sence
((
et
recrant
dans
ici,
cette
le
pense mubile.
continue
().
Quant
l'numration.
pourra
ici
soutenir
la
la
d'une
sorte
de
vision
l'esprit
arrivera
(l)
(2)
(3)
VII
(4)
(5)
(6)
X
X
X
Ili
semblent
faire
intuition se trouvera
la
fin
et
mcme
opration
de l'cnumration
comme
(i).
elle
le
seul
comme
termes du raisonnement.
au point d airive
comme au
point de
dpart.
arriver
la
vrit,
sentes
et
l'me attentive,
distinctes.
Nous oprerons
sur les
ides et c est a\ant tout en examinant les ides que nous connatrons les choses. Si l'ide de temps peut tre divise, le temps
si je vois que de ce que un peu auparavant
ai t
ne s'ensuit pas que je doi\e maintenant tre, les instants du
temps ^ont indpendants: d'une faon gnrale, toute quantit
est divisible
il
peut tre divise entre toutes les parties desquelles on peut imaginer quelle est compose s)
Ceci nous amnera, nous le verrons aussi, ne rien \ oir qui
(
ne soit en acte
Tout
ce qui est
chaque instant
est
moins quand
c est la
;
{2)
X
X
430, 455-
(3)
VI
94, 95.
(i)
408.
cumine
il
fait
dtermine.
(5) Pr. II 24-
3S).
V.
que M.
consister l'e.ssence
du corps
II,
page 13S
pense actuelle
et
temps ne doit pas tre considr comme un dveloppement, ni comme la mesurede quelque chose qui est passage
de la puissance l'acte et par consquent dveloppement, ni
du temps:
le
comme une
puissance htrogne
profonde qu'elle
par chaque
II
est
cette suite
la
mme
instant.
Mais rien jusqu ici ne nous garantit que nous ne puission-^ tre
tromps par lxidence elle-mme. Or parmi les ides que je
possde, il en est une. celle de Dieu, d'une substance infinie. Il
s'agit de trouver quelle est la ralit formelle qui correspond
cette ide. Par la ngation de l'ide de l'infini en puissance et du
progrs
amne
Descartes nous
l'infini.
l'ide
une
natuie indivisible;
en
d'infini
fois
quelle
l'infini,
Mais
>
possibilit d'atteindre et
que
un
la
divinit:
del divinit
(3).
de notre pense
autre part
il
il
faut
croire l'exis-
a incompatibilit
et l'ide d'inconscient,
comme
il
entre l'ide
y a incompati-
entre l'ide de Dieu et les ides de pluralit et de puissance. L'ide de Dieu ne peut tre forme ni a parte ante ni a
bilit
parte post
ce
n est pas
faire,
elle
est
mme de Dieu
moi comme est
(n vil 42.
(2) VII 51.37'(3)
(4)
VU
VU
50.
51, 68.
DU KOLK DR
Ai
me
On
duise et
serve.
faut
il
et
IDKK
!.
pour que
qu'en ce
((
Ul-
je
INSTANT
subsiste,
prcdente un progrs
cause en cause
me
con-
ici
vu
Si
Ion ne
s aperi;oit
pas de
la
preuve
de
aller
qu'il
prsentement.
la
inlini,
/" infiniium u
je
pro-
ne peut admettre
que
faut
il
ici
me
de
la
conserve
ncessit de cette
et
du pass
ici
lence.
Or
VOIS
moi
dans
le
si
une
telle
moins
le
puisque
penser(2)
conserve lui-mme
Ni en moi
(j).
ni daiis les
en acte
comme
la
je ne
ou se
n'y a une
D'autre pat
.
il
se produise
choses
ne suis rien
je
(4)
il
;
la
matire
dit,
il
n'y
Autrement
l'autre.
la
pense
et
moments
la
les
qu'il cre
vrit laquelle
en moi
de
de moi qui pense Dieu, partons mainpense de Dieu. Descartes avait pris
d'abord son point de dpart dans l'existence de ide d'infini il
a en quelque sorte oscill ensuite autour de cette premire ide;
et
cette existence
tenant de l'essence de
la
(1)
VII
(2)
IX
VII
(4)VII
(>,)
(5)
39
(VU
49).
liS.
m.
57.
193.
comme une
ide
13
vue
objectif,
il
comme
il
se
la
s'est
il
demand
quelles
dune
Dieu, mai'-
mon
plus prcise de
t'avOii
existence en tant
qu tre pensant, et d'une facotl plus prcise encore de mon existence en tant que je pense ltre parlait. Etc'est une autre preuve
de l'existence de Dieu. Mais Descartes se dit maintenant que non
seulement de ma pense actuelle de Dieu, non seulement de
l'existence actuelle de ce
je
moment mme
me
l'existence de Dieu. Et
c est la
preuve ontologique.
intuition
mme
sa
perfections dont
j'ai
certitude (3).
est
Nous
possible qu'en
la
de Dieu
sions qu'il
les
l'existence
1.
de l'existence de
l'intini. et
il
lve
immdiatement
comme
ii
la
mon
tre
fini
dans
ma
pense de
l'instant prsent,
ternelles, et
l'intuition
(i)
VU
107.
()
VII
67.
VII
VII
VII
Vt
163, 164.
(3)
(4)
(51
(6)
119.
50, 119.
69.
(6j. l'ide
14
certitude instantane
Cette
Au moment o
elle-mme
est
contenue dans
le
ne sors pas de
vrit
j'existe
la
parce que
je
doute
en partant de
je
considration du Cogilo.
et j'arrive l'existence
donc Dieu
Je suis,
de Dieu
est,
crivait
moi.
Il
cr,
faut bien
d'tre conserv
le
car
monde
il
est
proprits remplissent
(1)
VU
(2)
l'r.
(3)
VII
(4)
(5)
Voir
51.
I
i^:;^.
75,
VII
51.
51,
421.
(6) Pr.
(71 Pr. I
II
18.
19
43v
Vil
52.
(7).
Tout
ce
qui a
Nous
bilit6(3).
il
est
inlini
comme nous
son ide,
l'acte
purdans
en acte
(2).
il
Dieu est
lui(i).
(4).
est
il
par dfinition
Nous ne pouvons
ne pouvons rien
lui
enlever
rien ajouter
(5).
De son
Dieu se prsente
comme
la
Il n'y a pas
Dieu n'a pas de
en lui qu'une seule
mmoire
proprement parler
10). Il
n'y
mme de
simultane est atteinte par nous tout
temps, sans succession de temps (12.
Et cette
entire en
mme
totalit
Il
la
nommer
(I]
(2)
(3)
(4)
(5)
la doctrine de
Dieu est cause de
VII 46.
VII 5".
VII 50,
VII so,
Vil 51.
la
cration
soi,
parce
137.
119.
I 23.
logie
(lo) Pr. II 39.
(II)
IV
(12)
(13)
16
de
Dl
s.gn.hcat.on
signification
nutionno-platonicienne et chrtienne
de l.mmensit d'essence
sere,oignem. La preuve ontologique
apparat comme une preuve
par la quantit d tre, par
l'immensit d'essence et le Dieu
prouv
est un Dieu que la
raison conoit, mais
'-"--
ZoneZTT
:-
eT;;sahrm :
-erpondrequesi^L2^t:n]^^b,^:::r::;T::m;
(1)
VII
109.
(4>
(5>
VII
VII
VII
16^. 3-^y
114.
119.
109, 110.
|7
de
relle et
la
cause
positive
ciente.
temps
le
et
elle
l'existence.
Descartes a
rationalis la conception de la
causalit en laffranchissant de la
notion de temps j). Le concept de la
cause efficiente et celui de la
cause formelle sont tout proches l'un
de l'autre et ils viennent en
Dieu se confondre compltement, l'une
ayant rapport l'essence,
autre a
existence, et le.xistence tant ici
identique l'es(
sence(4).
toutes choses.
et
cause efficiente
de lui-mme
reconnat quil
et
a
et cette
cause
un seul
moment son concours, les choses retourneraient
au nant dont
elles sont sorties. Et Dieu ne
serait pas souverainement parfait
s II pouvait arriver quelque
chose dans le monde qui ne vint pas
arrtait
(2)
vrai
vriiVluTA
(\ 11239
"""
^"-^f-e"ce
"a
infinie.
Il
,L,
e.st
l'ide
caus
pa^ ,^ous
de cause
'
Dl
18
HOLE
1)K
I.
lULF,
Uf
L I.NSTANT
entirement de
(i)
Dieil
rgit le monde et il ne faut pas faire de diffrence entre sa puissance ordinaire et sa puissance extraordinaire (3). Et, en fait, la
conservation ne demande pas moins de puissance que la cration (4). Puisque les instants sont indpendants, nous dpendons
et la cration est continue paice que la
constamment de Dieu
deux
ides d'indpendance des instants et
Les
dure ne est pas.
de temps discontinu et de cration
crature,
la
de
de dpendance
:
ment
dans la
l'ide
de
la
pense de Des-
la
ici
formait dans
la
profond-
unir
mcanique
et
dans
la
telle qu'elle se
physique de
la
Renais-
sance.
tences,
il
cre
ainsi
continuellement
les
(5).
On
exis-
peut
la
Dieu (7).
d'ailleurs en quoi consiste exactement
demandons
nous
Si nous
cration
continue, nous nous trouvons
cette
conservation,
cette
devant des problmes difficiles rsoudre. Ce n'est pas une
perptuelle reproduction (8), ce n'est pas proprement parler
une vritable cration continue, car il faudrait alors qu il y ait
une destruction continue. Or Descartes dit dans une rponse
Morus (9) que l'ide d'une dure qui existerait dans l'intervalle
tion de l'unit absolue de
entre la destruction du
monde
antrieur et
la
cration
du suivant
(l)
VI
(2)
III 429.
(3)
VU
435-
(4)
VII
166.
(5)
(6)
VII 43f
36.
152
(7)
(8)
VII
(9) \'
-SS-
343
mais prcisment
la
conserve
telle
Et enfin
instant
19
fiction. SI
serve, et
flamme
il
de s'teindre,
sa place (2).
flamme
car cette
s'teint
et
(3).
Ce
l'existence de Dieu et
nous avons prouv la ralit de la cration (4)
et par l mme nous avons prouv la valeur de nos connaissances. Kn mme temps que nous avons vu que Dieu
e.\iste, nous
avons vu que tout dpend de lui et qu'il ne peut nous tromper(^).
connu
sa nature,
(1)
p.
Vil III
IX
8S
Cf.
VI
36.
Sur
la
cration contiuue.
v.
Hamelin,
223.
(2) Pr. III 22.
(3>
(41 Pr.
(51
22.
VII 70.
53,
347
et
contra
"20
Kl.K
DL;
Et notre
mmoire
DE
est fidle.
IDE DE l'iNSTANT
Elle peut
mme
mesure nous
distinguer le
de
rc-ve
la veille.
connaissance de Dieu,
mmoire d'une connaissance
Et grce
la
maintenant
remplacer
chaque lois que peut se
Co};ilo
longtemps que nous pouvons replacer dans le temps le
l'exisarrivs
sommes
nous
lesquelles
par
et mme les preuves
dans
l'instant,
seulement
penser
plus
les
ne
et
Dieu
tence de
mais les embrasser dans la dure; lame peut persvrer dans
nous
claire (i).
i(
sa pense
mme
comme la
pense
la
mme que la
plus, comme
facult de connatre
nous amne
elle
si
sa
dure
est divisible
reste
L'imagination de
mmoire reprend maintenant toute sa valeur. Bien
elle nous apparat comme l'application de noire
d'ailleurs indivisible
divinit (2).
un corps qui
lui
affirmer l'existence
est
intimement prsent,
du monde
matriel
(3) et
prouve
du corporel
C'est
(4).
;
une
intuition
si
l'on veut
mme
la
volont
temps un
Ainsi
on
de
lue
il
Au
(6).
en
je
me
(7).
(i)
VII
70.
III 65.
(2)
t>le
suffit
doit affirmer
(3)
(4)
VII
VII
7272. 74-
VU
219,
221.
Ir
manuscrit ne seni-
DANS LA
PllILOSPIIin:
comme
Nous avons
fait
21
les
des substances
dj
DE DESCARTES
( i ).
faire subir
classiques
qu'il
aux
Il
substance.
causalit,
de
de
emploie, comme celles de temps,
lumire.
mieux
en
mettre
la
ide
et
nous faut revenir sur cette
transformations
profondes
de
de
s'agit
S'il
la
l'effet et
satisfaire.
le
prcde dans
Car au
le
cevons
qu'il
rapport
efficiente
effet.
la
antrieure
lux est
communique en un
(i)
VII 434-
(2)
VU
instant,
les
108, 240.
Bieu
plus,
ilistinguous
Orettingeu).
(4)
11
143-
nv ROLR DE
22
cause de
la
l'id,^r
physique par
elle se
ski'.
tion.
ce
thorie de l'instantanit de
Tout
tendu
la
la
ncessaire, sans en
est
lui
mot(i). La doctrine de
de l'instant
lumire,
la
comme
la
la
devenue raison,
la
La cause
ratio){-i).
l elle
temporelle;
la
me
spare de
d'espace
ralits qui
dit la
conserverait
l'ide
l'ide
temps,
de cause
temps
mais
elle
efficiente
(8)
et
l'ide
y aurait
il
il
ide de
une cause
effi-
de cause est
spare de l'ide
est
peut
de temps.
l'ide
s'appliquer
des
peut tre
dit la
cause
La substance
elle
l'effet (6).
Non seulement
efficiente
qu
de
(7).
indpendante de
si
ciente qui
est
est dfinie
(9).
Ou
(1)11 209.
(3)
23
encore une chose qui ne peut tre dtruite que si Dieu lui refuse
son concours! I). La substance est ce quoi arrive
analyse
(Qind^uid separalim .xh alio subjecto polest e.xixteic est subslan:
Mais
nie.
de savoir
s'agit
s'il
une substance,
il
y a
prsent dans
concept de substance ne
le
suffit
le
pas,
monde
nous ne
de
substance,
la
pendant
que
il
je
la cire
du
que de
si
feu, je
c'est
je
con-
est--dirc au fond
cratrice. Dieu.
11
ait
les caractres
caractres dterminants.
Un
La dure
existe
cartes l'entend.
qui ne
pas nces-
nanmoins
La dure,
c'est
et
il
appartient
(5).
a\ant tout
la
chose durante,
la
chose en tant qu'elle persvre dans l'tre (6). Dire que les choses
durent, c'est dire qu'elles sont cres continuellement. D'autre
part, le temps, dit-il. est
par
dure
l
:
>
tingen.
(1)
(2)
Il
et c'est le
Et
un mode de
elle
(4)
VII
161.
(5)
VU
i:,.
Vil
la
pense.
pense
se reprsente sa
VII 14.
VII 434.
la
161.
Gt-
lien d'inconscieni ou de mystiieu:^, qui n'est pas un dveloppement, mais seulement la suite mme des instants, f^a dure de
la pense est la mme que la dure des choses (i). La dure
c'est
le
fait
dure,
mme
que
les
c'est
d'tre ().
Il
que
fait
le
temps
La
(2).
la
temps
les choses coexistent ma pense
les
choses venant se placer sur une ligne parallle celle de ma
pense peuvent tre chronomtres . Pour que celte mesure
dfinir
le
soit traduite
evactement
il
des
de temps
le
mca-
commun
deux.
.\lirmation
de
la
de dure
et
moments,
de temps.
On
durer.
peut
si
moments
moments
ici
pci
m.
(i)
(2) Pr.
21.
VII 370.
(4) Vil 109. no, 370 (V 53I.
(5 Noter <|iie Descnrtfs le conoit
temps.
(3)
420
comme
la
ngation du
siiiio
fiction
un
instant. Et le
l.tnjjuam
et
car un corps ne
temps
Or
positive.
esprit peut,
action positive.
telle
de ce qui en
moins
connaissances,
ciennes
le
temps n
pas d'action
une
25
la
1).
Ce
qui
l'aide
de
la
dialectique,
(2).
thorie
la
de possder
sulHit
Comment
la
Descartes dfinit-il
le
mme
temps
(5).
transport simultan.
Nous
voici
transport en
Le mouvement,
autre, car
savoir
corps?
Un
ramens
l'ide
je
Un
le
ide d un
de temps.
d'un lieu en
mouvement donc
un
selon
le
laquelle
(i).
VU
40.
(2)
VII
,S5,
(3) Pr.
63. 67.
II 25.
(4) Pr.
II 24.
(5) Pr.
Il S.
Pr. III
57.
Sur
la difficult
qu'essaie
ici
DU RLE DE
i&
et
de l'espace
le
l'ide OE l'iNSTANT
divisibilit
de
la
matire
(2).
quand un corps
" la vitesse
quitte sa place
la petitesse
(2)
11 50,
corresp.
DANS
L-A
aristotlicien de ces
lisme cartsien.
causalit
PHILOSOPHIE DE DESCARTES
subsistei-
dans
l'ida-
lles
efficiente
Zl
mouvement
de
et
local et ces
conceptions
la
11
mouvement
ou.
comme
Le problme qui
de
et
la
se pose
ici
de
la
la
la
du
complication.
vision des
de
les lois
nature.
d'abord
diversit, de la constance et
plicit et
La
Descartes,
dit
constance des
lois.
mme temps
que
l'ide
trouvons aussi
la
aucun
n'y a rien en
11
lieu qui
ne change
(i
).
il
suffi
Monde
de la matire (31,
quelques-unes des
instant toutes soient mues. Sur ce
donne un mouvement
qu'il
mme
et les
ici
qu
il
faut noter
((
On
de
mme
(i^
conception cartsienne de
Monde,
(2) Pr. II
(5)
(4J
la
p. To.
36.
Pourtant Pr.
111
de
la
nature.
Monde, au fond
:,6.
Monde,
Monde,
le
~^
1>V
KI.K
DK
rOK
I.
Oi;
l.'iNSTANr
((
et courbes
La nature est perptuel chan).
gement
il n'y a de substance que parce qu'il y a un esprit
De l, de l'action identique de Dieu sur une nature essentiellement diverse la diversit des effets. Une force unique peut pro-
rendent irrguliers
((
menant
fier
changer
et diversi-
il
les
mme
agissant toujours de
le
mouvements par
leur
que Dieu
cres,
se
mme
et
en substance,
effet
se trouve
comme
par accident
(21.
constante
immuable possible (3), et que par conschangements que nous voyons dans le monde
et ceux que nous croyons parce que Dieu nous les a rvls, et
que nous savons arriver ou tre arrivs dans la nature, sans
aucun changement de. la part du Crateur, nous ne devons point
quent,
<(
la
et
outre
plus
les
lirrgularit,
nous
dit
les Principes,
mme
cette
force,
{2)
Momie,
Monde,
(.3)
Pr. Il
(4)
Pr. Il 36.
(i)
diversit
essentielle et
p. 46.
p. 37. Cf.
36.
Pr,
IV
28.
moins avec
la
cette irrgularit
29
il a soin de conserver
cet arrangement
Constance et duersit s'unissent et nous aboutissons ce
que nous pourrions appeler la loi de la constance du divers
la
varit que Dieu a mise dans la matire, il la conserve, et il ne
cre pas de nouvelle varit. En sorte que comme le dit Descartes ce continuel chanf^'ement qui est dans ces cratures ne
rpugne en aucune faon limmutabilit qui est en Dieu et
semble mme servir d'argument pour la prouver (i). D'autant,
peut-on ajouter, que le changement, le fait que des choses
particulires prissent et que d'autres renaissent en leur place
est une des principales perfections de l'univei's (2). Dieu conserve
le mouvement en tant mme qu'il passe d un corps un autre (3),
c'est--dire
qu'il
traire l'un
nulle opposition
n'y a
implique
la
entre
le
changement
l'autre.
Principes
sommes
partis
Mais
(4)
semble que cette diversit de la nature tende diminuer, et si la premire loi qui domine la nature est celle de la
constance du divers, la seconde est celle de la diminution des
diversits. En effet les lois que Dieu impose la nature sont
telles que les ingalits mises par lui en elle ds l'origine deviennent de moins en moins grandes (;) et la troisime loi sera une
loi
il
particules
s'opposent
Le monde
existe
et se
donc
balancent
et ses
lois
mouvements des
La
continue se prsente
doctrine de
(i)
(2)
Pr.
I
(5)
cration
42.
154
(3) Pr.
(4)
II
la
II 42.
Monde,
Monde,
p. 37. 46.
p. 4!>-
petites
travers les
instants
la
discontinus
ici
sous un
DU RLE
'M
aspect nouveau
mot
cl le
;iu
l'ide DR l'instant
rjR
continue
problijnie de
>
la
dixersit et de l'unit,
changement et de l'immutabilit.
Nous pouvons ds lors comprendre que
la
mme
du
quantit de
mouvement
soit
gnrale du
quantit de
i)
il
certaine tendance au
mme
car la cause
lui a sulli
dans tous
cette
tendance
fut
au
les
autres
(2).
Il
comme
mouvements
dans
diffrents
les corps.
qu'il
y a de corps,
Le mouvement,
tel qu'il
est
qu'il
dans
y a de points
la
nature, est
pousse
qui
force
la
plique tantt
les parties
telle
de
la
11
n'y a pas
de transmigration du mouvement.
.Mais Dieu ne fait pas que conserver les existences, il conserve
aussi les essences, et parmi celles-ci, il faut sans doute placer ces
lois du mouvement, expressions de l'immutabilit divine. Et ainsi
il est non seulement la cause gnrale mais la cause de
toutes les
causes particulires des mou\emenls ei explique leurs diversits
en mme temps que leurs rgularits.
La premire des
simple
mme
le
externes
tat
;
premires
loi
de
ide
et
lui est
qu'elle est
du Monde
lois
loi
de
la
conservation de
la
forme
et
l'inertie.
mme
(2)
Monde,
Monde,
(3)
{ 1 )
cette loi, la
La seconde
1
lois
et
loi
de conservation
p. 43.
p. 49.
404. 405-
l'r.
1 1
57.
elle
nous
dit
DAVS LA
Pllll.OSuPiriK
DE DESCARTES
mouvement en
le
la
comme
il
pu
tre
comme
il
la
pr-
conserve
il
le
ne
moment mme qu
prcisment au
est
il
qu
comme
conserve pas
mais
et
31
)).
(Xulla h.ilnt.-i raliiuic ejus qui forte fuit paiilo aille ).
chacun des moments qui peuvent tre dsigns pendant que
le corps se meut, il est dtermin continuer son mousement
vers quelque partie selon la ligne droite . En d'autres termes,
comme Descartes le dit dans le Monde de tous les mouvements
il n'y
a que le droit qui soit entirement simple et dont toute la
nature soit comprise en un instant, car pour le conce\oir il sulit
de penser qu'un corps est en action pour se mouvoir vers un
certain ct, ce qui se trouve en chacun des instants qui peu\ ent
tre dtermins pendant le temps qu il se meut. Au lieu que pour
concevoir le mouvement circulaire ou quelque autre que ce
puisse tre, il faut au moins considrer deux de ses instants ou
plutt deux de ses parties et le rapport qui est entre elles et la
rgle est fonde, suivant l'expression de Descartes sur le fait que
l'action de Dieu est continue (i
Ainsi Dieu comme la pierre qu il conser\e est sans mmoire
comme elle pourrions-nous dire pour prendre l'expression de
Leibniz, il est mens momentane. bien qu'en un tout autre sens.
La deuxime loi de la nature est proprement expression de la
simplicit de Dieu comme la premire est l'expression de son
immutabilit, de
immutabilit de son opration suivant la
serve
;.
parole de Descartes
simple
et
(2).
Et
la
comme
tout l'heure
la
lumire ne font
tout.
La troisime
(1) Momie, p.
Newton, p. 202.
(2)
Pr. Il 39.
.9-
l'r.
III 57.
Ci.
Bloch, Philosophie
de
DU RLE DE LIDBE
32
1>E
l'iNSTANT
ou de se continuer
de pouvoir aller d une partie une autre (i )
de son
limmulabilit
par
Dieu
par d'auties mouvements, et
qu'il
tant
en
prcisment
mouvement
opration conserxc le
ainsi, de
parler
peut
Ion
si
,
autre
eorps un
i,
passe
telle
dun
faon que,
vu,
le
perptuel chan^fement
sible
dans
Dieu
(3)
l'instant,
elle
mouvement, toute la
Mais vrai dire,
la
physique dpend de
le
mouvement ne
il
nature se rduisent au
la
mtaphysique.
les
bton au
mme
mme
temps)
peut,
que l'on
:
signifie
dtermination du corps
(i)
la
Pr.
se mouvoir,
40, 42.
(2)
.{(leo
[^)
C'est la divisibilit
(41
l'r.
(5^
11
Il
42.
(6) II 42.
le
39.
l'r.
Momie,
Il
215-
39.
p. 45-
la
thorie de
33
d'un b^^ut
bton. Ainsi nous arrivons au-del du
mouvement,
une action qui se fait ncessairement dans l'instant
au-del
du mouvement qui n'arrive pas se faire dans l'instant,
l'autre d'un
nous
trouvons
sible
se
mouvoir
Toute quantit
est divisible
(4).
lieu
pourtant pas
arrte
c'est
pos-
qu'il
ait
comme exemple
mme
L'inclination apparat
comme
diffrente
du mouvement
(6),
l'r. II!
57 cf. corre.sp. 111 ,93. Le mot action a d'ailleurs des sens
assez divers chez Descartes, eu tout cas
un sens large et uu sens troit.
(2)
Il
(3)
VI
72.
94. 95.
(4)
(5)
VI
(61
Monde
VI
1116
p. S6-S8.
Dr
34
de l'instant
ligne droite, tandis qu'elle exigerait que le mouvement proprement dit se fasse selon la ligne courbe en troisime lieu l'action
;
existe
les
deux
faits
et
mouvement
car
le
mouvement
mouvement
est
empch
(i),
pourtant
elle suit
la
quand
le
plupart du
temps les lois du mouvement local (2); elle se transmet d'un lieu
dans un autre comme le mouvement local. Ainsi l'action ne se
distingue pas du mouvement comme la puissance dans la
physique aristotlicienne se distingue de l'acte la limite elle
ne diffre pas du mouvement (3) et le mouvement devient une
:
SOI te d'action.
la
phvsique cartsienne
comme
fondamentale dans
concevoir
pourrons
nous
grce
causalit instantane dont nous avons
La
elle,
parl.
rence
Le
(4).
Il
p.
(2)
11
p. 143-
C'est ce
(4) Pr.
thorie de la
attachs
(1)
(3)
la
sommes
II
63 sqq.
Il
p. 203, 204.
DA.VS J.A
PHILOSOPHIE DE DESCARTES
35
est le (ait
liquides.
Et
thOorie de
la
((
de
temps qu on voudra dterminer, ,1 passera
tout autant de matire
dans le cercle par un endroit que
par un autre
(n. et c'est
seulement de cette faon qu'on pourra
comprendre que les
..
De
le
puissent tre
si
petits et
si
ties (3) et
mme
Monde,
(1)
Pr-
(2)
II
..
3V V. aussi corre.sp.
4S4, Pr. III 48.
II
p.
483. Pr.
(4)
II
(5)
Monde,
p.
p.
II
24.
(6) Il p. 373.
(7) II p. 4S4. 4S5.
(8;
Il
p.
496 et 635.
34, 35.
II
essen-
p.
jS
DU
30
de
tielles
DE l'ide de l'instant
Ki.E
la
infinie divisibilit
comprendre sans
et son
aucune de ces deux proprits ne peut se
et
l'autre.
forme,
assure
elle
la
continuit du
monde. Elle
est essentielle-
sans vide
et
sans indivisibles,
tellement
sont
presss
ensemble unique
et
et les
atomes
, les petites
boules
l'un
un corps
un
solide.
Descartes a bien vu
continuit
(3).
la
la
thorie
comment
la
thorie de
la
lumire
comme
plus
difliciles
matires que
et
des
la
(i)
Il
(2)
Il
(3)
p.
(4)
p. 194.
(s)
Cfl
(6)
p.
416-417.
p.
307.
p.
i.
elle la
la
'M
physique cart-
dune
matire
la
'(
thorie de
dit. la
ries
les
de
la
autres particules.
La matire
subtile,
deuxime lment,
produit de
la
du
cette
alors,
pas de temps.
La
force de
Ds
la
mouvement et ne prend
lumire ne consiste point en la
la lumire est une action instan-
).
qu'il y
de ces boules les agitera toutes en mme temps (2). la plus loigne en mme temps que la plus proche
elles descendront
ensemble en mme temps ce mouvement d'ensemble se fera en
un instant (3). A chaque instant, la matire du premier lment
se divise en parties plus petites, et aux moments indfinis du
temps correspondent des divisions" indfinies, indfiniment de
;
72; Pr.
(i)
Il
(2)
i'r.
(3)
MOfide 90
p.
lu
111
6v
79,
sqq.,
V. iuisssi
H 42;
38
nu
DU L IDKR DF L INSTANT
KOI.F,
la
matire.
ligne
On
ne saurait dterminer
points
les
sortir
et
qu'elle ne soit
chaque moment de la
moments de temps que
boule s'approche de B.
degrs de vitesse
et
apparat suivant
des parties de
la
matire. Ainsi
le
mouvement
M. Mannequin comme un
c.xpression de
divi-
seur.
Par consquent on comprend que la matire du premier lment puisse se diffuser dans le plus bref espace de temps sur
toute l'tendue du ciel (2). Quant celle du second lment, elle
ne reste pas plus en repos
mouvement en
instant. le
S'il
(3).
cet instant
semble qu'elle
mme
s'arrte
un
se continue en elle,
mouvement
tans (4).
Nous pouvons
tout
sienne
par
voir
systme de
le
comment
la
physique
(5).
la
lui.
Le
prsent.
neux,
et d'une manire gnrale tout corps lumifronde dont Descartes parlait quand il exposait la
soleil,
c'est la
deuxime
du mouvement
loi
et la
lumire est
la
pierre
(6).
III.
(3)
(D
(5)
307i
3"f<. vi)ir
p. 194.
aussi l'exemple
307-
de
lcliiLse
^10, lRiie 5 js
Les
DANS
particules
droite (i)
et
courte, leur
PHILOSOPlirE DE DeIcARTES
J.A
mouvement en
la
mouvement en
lig-ne droite
39
la
s'accomplira
voie
le
ligne
la
plus
plus rapi-
dement possible
commun
sens
(5),
aussi semblable
soit
soit
compose comme
les
Descartes
le
qu'il
dit.
la
lumire
Par
la
c'est.
pour
Elle est
(7).
ties
infrieures
le
support mouvant
de Descartes.
que
jusqu'
nous,
de
les astres
comprenons la thorie de
mot d'instant n'exclut
le
du temps et n'empche pas que chacune des pardu rayon ne soit dpendante de toutes les suprieures en mme faon que la fn d'un mouvement succcessif
dpend de toutes ses parties prcdentes (8 Descartes soutient
que la lumire ln.\ est antrieure la lumire lumen (la lumire
(i)
priorit
(2)
Monde
(3)
Il
(4)
P- 469.
Pr. III 79; cf.
(5)
(6)
(7)
(8}
p.
Monde
Monde
p. 89.
p. 90.
114.
ilovde p. 99 cf. Tl
Il p. 2u, 215, 216.
II p. 143 cf. Morin
p.
41A 417
II p.
295.
VI p. S4-S6.
KOLK DF
1>1
inKE DE LINSTANT
I.
lumire
de
/.v.
la
lumire /(/me.
lumire sont
uns des autres.
la
les
La
causalit
transmission de
la fois
contemporains dans
instantane,
la
elle
se
lui-mme ou dans la
dans les
des rayons
l'instant et causes
la
disait Descartes
comme
l'un
tantan
est
ins-
et l'autre est
Nous retrouverions
tions
dans
la
les
thorie de
la
mmes
tendances,
flamme. Dans
la
les
mmes
flamme
est
concep-
symbo-
lise cette
nouvelle, tandis
cienne en sort
(i)
(2)
(3)
11
p.
Il p.
X
X
(6).
203.
209.
p. 218.
(5)
402.
Miiiidc p.
(^)
(4)
p.
II.
que
l'an-
41
n\
qu'il
aucun moment
laquelle
il
la
insiste
premier,
vellement de
(1)
(2)
VII p. 442
p.
la
force
428.
(l.\ p.
240).
vires
8S, 8
Cf.
corresp.
72
ATX
rocalnr
ma Physique
que
l'espace. 542.
Encore que
42
DU
ROt.i;
DK L IDE
pleine pour
thorie
1)K
INSTANT
1.
la
ngation d'un
moment de
la
(i),
chaleur
la
dans la
dans
(2),
la thorie du feu
(3) (^a- )iovum i^nem continuo generarel) et
dans celle de l'inflammation (4), dans ses ides sur la pierre de
Bologne (;). dans la thorie de laimanl et enfin si nous passons
la
psychologie dans
la
Dira-t-on que par sa conception de l'histoire du monde Descartes semble contredire cette tendance de son esprit voir
les
choses dans le prsent > Mais il faut faire bien observer d'abord
que
puisque
tel
qu'il
importe
fort peu de quelle faon j'expose ici que la matire ait
t dispose au commencement puisque sa disposition doit par aprs tre
change suivant ces lois de la Nature et qu' peine en saurait-on
imaginer aucune, de laquelle on ne puisse prouver que par ces
lois elle doit continuellement se changer, jusqu' ce
qu enfin elle
compose un monde entirement semblable celui-ci bien que
peut-tre cela serait plus long dduire d'une supposition
d'une autre
En
que
(7) .
se reprsente
il
les parties
de
la
<;
(1)
1-2, 323.
(2) Pr.
(3) Pr.
(4)
Pr.
IV 47.
IV S3, 88.
IV 115. 1S7.
(5)
(6)
Cf. Pr.
(7)
429.
III
45, MelliOile
VI 45.
43
puisqu'elle puise comme lui lune aprs l'autre toutes les combinaisons supposes, nous atteignons de toutes faons et partir
des points les plus divers, par la succession mme des formes
prises sous l'action
de cette
loi
le
monde
rel,
le
monde
pr-
sent.
Par consquent
la
serait tent
mme
la
L'histoire
mme
toire.
Et
il
i<
la
ligne
ou
)i
(2)
d'LversS (3) ou Quelque figure que les parties du second lment aient eu au commencement, elles ont d par succession de
temps devenir rondes de tous cots
plusieurs reprises.
(4).
La
tuition (6).
l'r.
m 4S
cf Pr.
(3)
Pr.
111
70.
(4)
Pr.
III
86.
(5)
Vil
q.
(6) VII
65.
61.
111
37q.
159,
577
cf.
1.S4
l'interprtation
m 544.
des Dictionnali-es et du
ses ensemble
La
difficult est
..
mmoire
la
Mme
( i
PnvaLv
sera
devenue
alors cependant,
inutile.
comme
il
est prs
de passer
les
moments
ce
mme
effort
(2).
mme
La
et
de Dieu
(') III p.
136,
102, 103,
137.
45
manque de cette unit qui fait comprendre notre incerlact par lequel notre volont et notre
intelligence y
mettent fin. L'esprit allirme dans le moment
prsent
C'est
le
titude et
sa pense
et
il
ramener tout
I
et s'efforce
elles.
Du C\cnto pens en un
et
niant
la
instant
il
puissance,
de
s'lve
il
parfaite simultanit, de
affirme
l'ide
rationnelle, l'tendue, le
mouvement
nons
monde,
et
monde
et
ce qu'il a
avant tout
la
les
calcul infinitsimal.
phvsique,
pense
que
nous comprenons l'vidence pour l'esprit attentif de
sa propre
existence, l'vidence pour lui de la perfection
cratrice saisie dans
mme qu'il se sait imparfait, son affirmation de l'instantadans le monde des corps de l'action lumineuse.
La dpendance de la crature est lie l'indpendance
des moments du
tem.ps; la continuit de la cration est lie
la discontinuit des
instants; la continuit de la matire dont les
parties sont prs-
le fait
nit
DU
itJ
Ri.F.
Oie
l'idkt de l'instant
transmettre
regard,
et
la
instnntanment.
nous apparaissent, en
sance certaine,
comme
telle
que
L'intuition
mmc
mme temps
fiai
hi
qui
lumire peut se
d'un seul
saisit
qu'ils londent
la
connais-
que
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i
la
cration continue
l.e
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vol. iu-8
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Tubli
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Coctcrat,
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Davillh,
docteur ^
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Imyirimcric G. Ounet,
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l'instant.v73
Du rSle de l'ide de
dans la philosophie de
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