Arts Du Cirque (Christophe Maury EPS)
Arts Du Cirque (Christophe Maury EPS)
Arts Du Cirque (Christophe Maury EPS)
Stage FPC
District de Grasse
10 et 11 Avril 2006
Au quotidien, réfléchir et utiliser les différents concepts inhérents à l'acte d'enseigner, c'est jongler:
l'enseignant jongle avec les concepts pour donner du sens à son enseignement.
On parle de situations, oui mais lesquelles: d'apprentissage, d'évaluation, de référence, de résolution
de problèmes…
On parle de critères, oui mais lesquels: de réussite, de réalisation, d'évaluation…
On parle de formes de groupement, oui mais lesquelles: de niveau, par affinité, de besoin…
On parle de compétences, oui mais lesquelles: générales, propres, spécifiques, pédagogiques,
didactiques, méthodologiques…
On parle d'activités, oui mais lesquelles: athlétiques, aquatiques, gymniques, artistiques,
d'opposition duelle, de combat, de coopération et d'opposition, physiques de pleine nature…
On parle de conceptions d'apprentissage, oui mais lesquelles: béhaviorisme, constructivisme,
cognitivisme, sociocognitivisme, écologique…
On parle de variables didactiques, oui mais lesquelles: spatiales, fonctionnelles, temporelles,
cognitives…
On parle de connaissances, oui mais lesquelles: informations, techniques et tactiques, sur soi,
savoir-faire sociaux, déclaratives, procédurales…
On parle d'évaluations, oui mais lesquelles: diagnostique, formative, sommative, contrôle en cours
de formation, certificative, contrôle ponctuel…
De fait, ne devient-on pas un peu jongleur en devenant enseignant ?
En
Piste
Saluez
ARTS DU CIRQUE
I. Approche générale
Avant d’aborder l’histoire du cirque, il faut tout de suite différencier: les artistes de cirque et le
cirque proprement dit en tant que spectacle.
En effet, les hommes ont, depuis les temps les plus reculés, toujours voulu se produire devant un
public et montrer leurs prouesses avec leurs corps ainsi que maîtriser et dresser les animaux. Les
gravures et les objets découverts dans diverses fouilles représentent souvent des scènes d’exploits et
autres acrobaties qui se rapprochent étrangement de nos exercices actuels.
Dans l’Antiquité, presque chaque pays du monde pratiquait des exercices assez proches de ceux de
notre époque, mais très souvent chaque pays avait sa propre spécialité:
- En Grèce, des acrobates et des funambules (fil à grande hauteur) se produisaient sur l’Agora
(sorte d’amphithéâtre destiné à recevoir le public)
- Les hindous étaient des remarquables dresseurs de fauves et d’étonnants contorsionnistes
- En Asie Mineure, il y avait d’excellents danseurs de corde (faible hauteur)
- Les Japonais pratiquaient d’extraordinaires équilibres sur bambous
- Les pays d’Europe Centrale étaient spécialisés dans l’acrobatie pure, au sol et à la bascule.
Dans tous ces pays, la notion et le mot Cirque n’existaient pas; il faudra attendre l’époque romaine
pour que la chine soit mentionnée.
a. L’empire romain
C’est sous l’empire romain que l’on utilise le mot "cirque" ou plutôt "circus" qui signifie circulaire,
c'est-à-dire le lieu où se pratiquaient les jeux romains: courses de chars, gladiateurs et aussi de
nombreuses attractions assez proches de nos conceptions actuelles. De nombreux lieux furent ainsi
consacrés aux "spectacles": amphithéâtres, coliseums, théâtres…
À Rome, le plus célèbre et probablement le plus important du monde fut le "Circus Maximus"
contenant près de 380 000 places (d’après les gradins encore existants).
Ce circus était de forme ovale et permettait d’importantes courses de chars.
Le coliseum, de forme ronde et de dimensions plus réduites (quelque 120 000 places tout de même),
recevait des attractions diverses: gladiateurs, acrobates, équilibristes et enfin des combats avec des
animaux féroces, que le peuple appréciait beaucoup.
À l’époque romaine, tout le monde allait au cirque. Les spectacles duraient des journées entières: on
y buvait et on y mangeait. Des grands vélums étaient tendus au-dessus des arènes pour abriter les
spectateurs du soleil. Au-dessus de l’arène évoluaient des funambules à très grande hauteur. Suite à
une chute mortelle d’un enfant funambule, l’empereur Marc-Aurèle imposa l’installation de
matelas (!!!) et même, plus tard, de filets de protection (des filets de pêche).
La fin de l’empire romain précipita la fin des jeux de cirque, devenus trop violents et trop sanglants.
Au 6ème siècle, les Mérovingiens tentèrent de rétablir les spectacles de cirque, mais cela se solda
par un échec.
Au 10ème siècle, les marchés et les foires devinrent importants. Chaque ville et même chaque
village en possédait régulièrement un. On peut noter dans ces marchés et foires l’apparition des
artistes ambulants: les troubadours, baladins, et autres saltimbanques, très voisins de nos artistes de
rue. Tous ces artistes étaient infiniment proches des artistes de cirque actuels; on peut même dire
que c’étaient leurs ancêtres. Ceux-ci se produisaient également dans les manoirs et châteaux pour
distraire les seigneurs et leur suite. On les vit apparaître en attraction dans la rue, notamment sur les
ponts. Les plus célèbres jouaient sur le pont neuf à Paris.
C’est ainsi, que pendant des siècles, ces artistes allaient se produire dans la rue et aussi dans les
théâtres, se perfectionnant, créant des personnages en méconnaissant totalement l’existence
antérieure d’un lieu consacré au spectacle et s’appelant "cirque".
Le mot "cirque" (du latin "circus"qui veut dire cercle) apparut pour la première fois sur le fronton
d’un théâtre londonien: le "royal circus". Il appartenait à un sergent de l’armée Anglaise, retraité
des armes des indes: Philip ASTLEY. Brillant cavalier et acrobate équestre à ses heures, il créa un
spectacle de cirque essentiellement à base de cheval.
Cet homme entreprenant créa ainsi le cirque moderne, lui donnant son style et aussi ses règles
encore employées de nos jours, telle la piste traditionnelle de 13 mètres de diamètre. Cette
dimension correspond à la longueur de la "chambrière" (6m50) tenue par le maître de manège qui,
situé au centre de la piste, fouette les jarrets des chevaux tournant sur cette piste.
La création du cirque moderne par ASTLEY, et principalement équestre, fait dire aux auteurs et
historiens que "le cirque commence à cheval".
Puis… ASTLEY arriva en France en 1783 et joua (probablement en plein air) devant la reine
Marie-Antoinette enthousiasmée.
ASTLEY créa et ouvrit l’amphithéâtre, rue du faubourg du temple - un bel établissement en bois
(dont on peut voir la reconstitution dans le film de Bartabas MAZEPA qui retrace la vie de
FRANCONI, dont nous parlerons plus loin) - lequel établissement n’est autre que la "cathédrale" de
Zingaro à Aubervilliers (banlieue parisienne).
Dans cet amphithéâtre de la rue du faubourg du temple, tous les soirs, il se donnait des spectacles
équestres et acrobatiques, éclairés aux chandelles.
En 1789, la révolution éclata, ASTLEY ferma son cirque et regagna en hâte l’Angleterre. À peine
avait-il tourné les talons qu’un Français d’origine italienne, Antonio FRANCONI se proclamait
directeur et reprenait avec succès les rênes de l’établissement.
ASTLEY revint quelques années plus tard, et essaya de reprendre son cirque, mais en vain… Ce
fondateur du cirque moderne mourut à Paris le 20 octobre 1814.
FRANCONI remporta un énorme succès. C’est avec lui qu’apparut pour la première fois à Paris le
mot cirque sur le fronton d’un établissement: le CIRQUE OLYMPIQUE, qui ouvrit ses portes en
1807. FRANCONI, après de nombreuses faillites, s’éteignit en 1836.
À l'issue de la dernière faillite de FRANCONI, un certain DEJEAN créa le CIRQUE D’ETE sur les
Champs-Élysées et favorisa la construction du CIRQUE DE L’EMPEREUR, inauguré en 1852 par
Napoléon III et qui est devenu le CIRQUE D’HIVER, que nous connaissons tous, situé boulevard
des filles du calvaire à Paris. Ce remarquable établissement, actuellement propriété de la famille
BOUGLIONE, comporte notamment dans le foyer une très intéressante fresque de l’époque,
relatant, entre autres, une partie de l’histoire du cirque. Afin d’éviter sa démolition dans les années
80, une poignée de passionnés devaient intervenir auprès du ministre de la culture de l’époque, Jack
LANG. Le cirque d’hiver est désormais classé monument historique.
À la même époque, on notera la création d’une nouvelle discipline de cirque par un nommé
LEOTARD: le trapèze volant. Celui-ci pratiquait des acrobaties et autres virevoltes de bâton à
bâton, des pompiers portant des matelas se déplaçaient au fur et à mesure sous l’artiste…
LEOTARD remporta un énorme succès.
Puis, un certain engouement s’empara de la plupart des grandes villes. Dans la deuxième moitié du
19ème siècle, on comptait 5 cirques stables à Paris, dont quelques-uns existent encore, servant soit
de salle de spectacle, soit de salle de cinéma dans les villes de: Amiens (édifice conçu par Jules
VERNE), Reims, Douai, Rouen, Troyes et Châlons-en-Champagne (Centre National des Arts du
Cirque).
Un nommé Ferdinand Constantin BEERT, dit FERNANDO, fit construire un cirque en dur à
Montmartre, boulevard Rochechouart, inauguré le 25 juin 1875. À la fin de l’année 1897, le cirque
FERNANDO devint le cirque MEDRANO sous la direction de Geronimo MEDRANO, dit BOUM-
BOUM.
Pendant longtemps le cirque s’est appelé MEDRANO BOUM-BOUM (Geronimo MEDRANO était
un médecin pédiatre converti à l’art clownesque). Son fils, Jérôme MEDRANO lui succéda et fit de
ce superbe établissement le temple des clowns. Tous les grands clowns y sont passés: GROCK,
Buster KEATON, RHUM…
Racheté par la famille BOUGLIONE, le cirque MEDRANO fut démoli en 1973 pour y construire
un immeuble appelé "le Bouglione" (hélas, le cirque MEDRANO n’avait pas été classé monument
historique).
d. À l'étranger
e. Le chapiteau
Une littérature spécifique est consacrée aux chapiteaux, et à l’architecture des cirques (voir
bibliographie). Cette architecture a véritablement évolué seulement ces dernières années (depuis les
trente années de l’après-guerre de 1914); en particulier on a constaté la suppression des mâts de
corniches, pour en venir même aux structures gonflables.
Les chevaux viennent en tout premier lieu. L’origine de la disposition circulaire vient du cheval,
première vedette du cirque.
En 1824 l’écuyer DUCROW imagina le numéro "le courrier de St Petersbourg", présenté pour la
première fois à Londres. Le nom vient des petits drapeaux sur chacun des chevaux indiquant les
pays traversés de Paris à St Petersbourg. Francisé, le numéro devint "le postillon de Longumeau" ou
"la fuite du Pacha" ou plus simplement encore et actuellement "la poste" (GRUSS, KNIE). Ce
numéro se pratique avec 6, 8, voire 10 chevaux évoluant dans l’arène.
À l'origine, dans les spectacles équestres, s’intercalaient des exercices acrobatiques et des numéros
clownesques.
Le cirque stimule le goût de l’extraordinaire et de l’exotique. Très vite il incite les directeurs de
cirque à rechercher des attractions nouvelles. Ce sont les fauves et les animaux lointains qui vont
participer à la conquête d’un nouveau public. À cette époque en effet il n’existait que très peu de
zoos et les enfants (et grands enfants) venaient voir au cirque les éléphants, girafes et fauves les
plus divers.
g. Évolution du cirque
La période d’entre les deux guerres fut une période de gloire pour le cirque. Les chapiteaux
faisaient des "bourrées" tous les soirs. Il n’était pas rare de faire la queue devant les caisses pendant
une heure ou deux. Le cirque, du moins en France, était à son apogée.
Puis, le cinéma, et la télévision par la suite, amenèrent les premières difficultés pour le cirque et les
autres spectacles vivants.
On assista de plus en plus à une mauvaise réaction des directeurs de cirque, pour la plupart illettrés,
n’ayant jamais été à l’école et méconnaissant les règles élémentaires de marketing et surtout de
gestion alors qu’ils se trouvaient à la tête d’énormes entreprises de spectacle et de transport.
Jean RICHARD (un gadjo artiste fantaisiste de radio et de théâtre) monta un cirque (au début avec
l’aide de la famille GRUSS), puis créa son propre cirque sous son nom. Il en racheta même d’autres
et apporta un certain renouveau qui devait durer une bonne dizaine d’années.
Le cirque français, malgré ces faillites, se maintint, tant bien que mal et plutôt mal que bien. Les
noms, encore connus, furent repris par des familles de cirque (généralement de petits cirques) qui
pensaient réussir dans leur entreprise avec des noms achetés ou loués (souvent fort cher). On
dénombra trois ou quatre ZAVATTA, deux AMAR, et il n’y a pas encore si longtemps une bonne
dizaine de BOUGLIONE. Les spectacles étaient souvent de qualité médiocre et décevaient souvent
le public.
Le cirque se portait plutôt mieux à l’étranger, même chez nos voisins les plus proches. Le cirque
KNIE en Suisse (qui ne quitte jamais la Suisse) est encore maintenant une véritable institution
nationale qui remplit 3000 places chaque soir pendant 10 mois de l’année…
Dans ce déclin du cirque en France, il faut mettre l’accent sur la "qualité des spectacles" due au
manque de formation des enfants de la balle. Autrefois la formation des artistes se faisait de père en
fils ou de "père d’élève à élève". Un artiste prenait souvent en charge, dès son plus jeune âge, un
enfant du cirque et se chargeait de son éducation technique et artistique jusqu’à sa maturité.
Malheureusement cette formation n’existait plus, par manque de temps surtout, à part quelques
exceptions comme celles existant dans la famille GRUSS.
Etait-ce un phénomène prémonitoire, mais, dès les années 1925-1930, apparaissaient les premières
écoles de cirque comme le Cadet Circus à Trechy (banlieue parisienne) et le Persé Circus à Verdun.
L’enseignement était alors fait par les pompiers de Paris.
Ces écoles étaient issues de "patronages" et fondées par des curés passionnés de cirque.
Plus tard, une autre école, issue également d’un "patro", le Pop Circus d'Auch, fut créée par le
dynamique Abbé de la VENEYRE.
h. Les écoles de cirque
L’année 1974 vit à la fois la création de l’école de cirque d’Annie FRATELLINI, aidée de son mari
Pierre ETAIX, et la création de l’école du Carré Torigny par Alexis GRUSS et l’actrice Sylvia
MONTFORT. Avec les élèves de cette dernière école, sera créé le spectacle "Cirque à l’Ancienne",
un retour aux sources en quelque sorte.
i. Et le nouveau cirque ?
Faisons un retour en arrière, quelques 15 ans seulement, pour évoquer l’évolution du cirque vers un
nouveau style, que certains appellent le "nouveau cirque".
ARCHAOS et CIRQUE BAROQUE apportèrent une vraie révolution dans le cirque bientôt suivis
par ZINGARO, puis le CIRQUE PLUME, CIRQUE EN KIT, CIRQU O, CIRQUI ICI, CIRQUE
NU, QUE CIR QUE, et bien d’autres encore. Ces établissements ou compagnies sont souvent créés
par des artistes "sortant" de Chalons. Une nouvelle génération de cirques vit ainsi le jour, mais nous
ne désirons pas entrer ici dans le débat "cirque traditionnel - cirque nouveau". Ce n’est pas l’objet
de ce document.
Disons seulement qu’une rénovation du cirque était nécessaire et qu’un véritable renouveau des arts
du cirque s’est fait en partie grâce aux écoles par:
- La formation d’artistes professionnels
- La création de compagnies (et même de cirques) issus des écoles
- Mais aussi la création d’un futur public
j. Conclusion
"Allons donc, Mesdames et Messieurs, côté cirque, il n’y aura jamais querelles des anciens et des
modernes, car une seule et même passion réunit ces saltimbanques, à tort étiquetés "nouveaux" et
"traditionnels": la passion d’une vie hors des normes, une vie où l’on cherche à se dépasser sans
cesse… et puis le cirque, c’est surtout le plus fascinant des arts de vivre". Jérôme SAVARY
2. Définition
4. Problèmes fondamentaux
- Technique: Il s'agit d'acquérir des savoirs faire et des compétences dans différentes
disciplines d'enseignement (jonglage, équilibre...), de développer un sens de l'équilibre, de
"fluidifier" les mouvements, et d'affiner une gestuelle spécifique.
- Artistique: Il s’agit pour l’acteur d’établir un dialogue, une relation, un jeu perpétuel entre
lui-même et les spectateurs, de susciter de l’intérêt, des émotions. Il ne fait pas uniquement
pour le public, mais avec le public, pour le public, grâce au public… Il ajoute des
sentiments, des expressions dans les figures, ce qui fera la différence entre une
démonstration technique et un véritable spectacle.
- Spectateur: Au cirque comme dans toutes les autres activités physiques d’expression, la
notion de spectateur est indissociable de celle de l’acteur. Par conséquent, il est important de
sensibiliser les élèves à ces deux rôles, l’un n’allant pas sans l’autre.
Ces 4 dimensions sont liées les unes aux autres, et ainsi, les élèves auront à régler des problèmes
d’ordre informationnel, relationnel, affectif, moteur pour arriver au final à la création d’un numéro
ou d’un spectacle.
5. Enjeux de formation
Il est plus que nécessaire de percevoir l'intérêt pédagogique et la valeur culturelle de l'enseignement
des arts du cirque tout au long du cursus scolaire de l'élève (collège - lycée). Le développement
personnel de l'élève, son esprit d'analyse et son sens critique en dépendent.
Dans la pratique de cette activité, l'élève apprend à mieux se connaître, construit son identité, sa
personnalité, découvre son potentiel et ses possibilités.
L'enseignement des arts du cirque permet de déceler les ressources et les potentialités de chacun, et
offre ainsi à tous les élèves la possibilité et les moyens de les développer, les affiner, et les exprimer
dans une forme d'expression qui lui est personnelle.
En parallèle, cet enseignement permet bien souvent à l'élève qui est en difficulté scolaire de se
trouver facilement en situation de réussite (source de motivation personnel) et ainsi de se donner
l'occasion de renouer avec les apprentissages scolaires et les attentes de l'école. L'activité cirque
contribue à la réussite de tous: quels que soient ses aptitudes, son gabarit, ses connaissances, chacun
peut trouver sa place au sein du groupe. Pour l'élève en difficulté, peut-être aura-t-il alors la
possibilité de retrouver une image de soi plus valorisante ?
6. Ressources sollicitées
- Développement des capacités énergétiques: notion de respiration et ses effets sur les
mouvements…
a. Au collège
L'ensemble des textes relatifs aux programmes et leurs documents d'accompagnement présente les
activités physiques artistiques dans leur globalité; mais sans références particulières aux "arts du
cirque".
Ces références institutionnelles constituent cependant un regard intéressant pour appréhender
l'enseignement des "arts du cirque" au collège.
5ème et 4ème: B.O. n°5 du 30 Janvier 1997 + B.O. H.S. n°1 du 13 février 1997
Activités physiques artistiques
- Face à des choix réduits, se donner et conduire un projet expressif selon une démarche de
création.
- Transformer sa motricité quotidienne pour caractériser des mouvements de façon
expressive.
- Créer corporellement un univers symbolique, selon des choix esthétiques proposés.
- Maîtriser des éléments d'une technique corporelle spécifique et nouvelle pour construire des
formes, des mouvements, des enchaînements variés au service d'une expression ou d'un
thème, en relation éventuellement avec un monde sonore (variations et combinaisons
inhabituelles des rapports corps-espace, corps-temps, corps-energie).
- Maîtriser des modes de développement des formes corporelles expressives.
- Selon des modes de composition connus, articuler un but, un développement, une fin dans
l'organisation des formes, des trajets, des relations entre partenaires.
- Renforcer l'effet spectaculaire et la symbolique du projet par l'orientation de la composition
dans l'espace de représentation ainsi que par le choix et l'utilisation guidés d'éléments
scéniques (objets, costumes, décors…)
- Jouer un rôle face à autrui: entrer dans une interprétation.
Commentaire: A ce niveau, l'élève acquiert des compétences pour apprécier les productions
artistiques dont la sienne.
Une attention particulière est portée à la relation monde sonore-mouvement, élément important de
la culture artistique et de la motivation des élèves.
3ème: B.O. H.S. n°10 du 15 Octobre 1998
Activités physiques artistiques
Les activités physiques artistiques permettent à tous les élèves de 3ème de s'inscrire dans une
démarche artistique, d'exercer leur esprit critique, de respecter le principe de pluralisme des choix
c'éléments constitutifs d'un projet artistique et éducatif (formes et techniques corporelles, relations
avec la musique, mode de composition chorégraphique…).
À l'image des arts plastiques ou de l'éducation musicale, elles développent des compétences
associant invention, interprétation et activité de création. Dans une perspective de formation
interdisciplinaire, la finalité éducative conduit les élèves vers la réalisation d'un projet artistique
pluridisciplinaire.
Grâce à des pratiques artistiques élargies, des références culturelles issues des apprentissages
scolaires, des relations entretenues avec le monde et les différents milieux de vie, les élèves de
3ème peuvent s'engager à conduire un projet de création collective pour le communiquer et pour
transmettre une émotion. Trois compétences sont à développer:
- se mettre physiquement en scène;
- jouer un rôle;
- regarder un spectacle.
Ces objectifs témoignent des différents rôles tenus par les élèves. Ces rôles sont nécessairement
interactifs et relèvent d'un processus d'acquisition d'une culture, appartenant aux missions de l'école.
L'activité programmée en 3ème a déjà fait l'objet d'une durée de pratique au collège au moins égale
à 20 heures effectives.
La compétence "se mettre physiquement en scène" peut être précisée de la façon suivante:
- la maîtrise de techniques spécifiques favorables à l'expression d'une motricité singulière
sollicitant l'imaginaire. Cette motricité est construite par l'élève au regard de son niveau de
développement dans des moments de rencontre et d'expérience avec une activité physique
artistique;
- l'expression d'une diversité, d'une qualité de formes corporelles mises au service de
l'intention, de la symbolique du projet;
- la recherche d'un rapport musique-mouvement destiné à renforcer les effets scéniques;
- la capacité à élaborer et à organiser un projet artistique (projet expressif, projet
chorégraphique, projet de spectacle), par des actions d'invention, c'est-à-dire par la
recherche d'originalités, d'autres manières de faire, ou bien par des actions de reproduction
de formes corporelles, en relation avec la musique ou le monde sonore. Quelles que soient
ses caractéristiques, le projet de création est destiné à être donné en spectacle;
- la possibilité de communiquer un point de vue artistique et ainsi affirmer sa personnalité;
- la capacité à choisir des modes de composition, d'écriture chorégraphique pour créer une
mise en scène et des effets scéniques: relation à la musique, traitement de l'espace,
utilisation d'accessoires, de décors, de costumes…
La compétence "jouer un rôle" peut être précisée de la façon suivante:
- la maîtrise de ses émotions pour jouer un rôle, pour affirmer une présence avec les autres;
- l'engagement dans des mises en jeu corporelles;
- la concentration nécessaire à l'authenticité et à la qualité de l'interprétation.
La compétence "regarder un spectacle" peut être précisée de la façon suivante:
- la capacité à saisir et à apprécier des informations signifiantes dans les prestations pour
comprendre le projet des acteurs;
- l'utilisation de connaissances nécessaires à une lecture objective des prestations. Dans ce
cas, il sera fait référence aux critères d'évaluation.
L'activité programmée en 3ème est nouvelle ou a fait l'objet d'un temps de pratique réduit inférieur
à 20 heures effectives.
La compétence "se mettre physiquement en scène" peut être précisée de la façon suivante:
- l'acquisition de compétences spécifiques par l'exploration des capacités expressives de
l'élève;
- la maîtrise d'éléments d'une technique spécifique et nouvelle;
- la capacité à repérer des signes musicaux, à établir des relations monde sonore-mouvement;
- l'utilisation de connaissances relatives aux principes de composition.
La compétence "jouer un rôle" peut être précisée de la façon suivante:
- l'engagement nécessaire pour contrôler ses émotions;
- la capacité à conduire à terme le projet de création destiné à être communiqué aux autres, en
respectant les exigences d'une réalisation qualitative.
La compétence "regarder un spectacle" peut être précisée de la façon suivante:
- la capacité à observer en ayant recours à des références d'évaluation (apprécier la mise en
scène, la maîtrise des formes corporelles choisies, la relation à la musique, le mode de
composition avec un début, un développement, une fin…).
b. Au lycée GT
Nous proposons ici un bref regard historique concernant les textes issus du B.O. et apportant des
données sur le cirque.
Jusqu'en Août 2001, c'est l'arrêté du 14 Mars 1986 qui fait référence pour l'enseignement de
l'éducation physique et sportive dans le cycle terminal (avec distinction 2nd, 1ère et Terminale). Le
B.O. H.S. n° 5 du 30 Août 2001 proposera alors "une approche intégrée des classes de première et
terminale".
Notons par ailleurs que le livret "Accompagnement des programmes" paru en Mars 2001 apporte
des éclaircissements intéressants sur l'enseignement du cirque pour les classes de seconde, première
et terminale (Fiche 15, page 98 à 102) et complète ainsi les textes auxquels il est fait référence pour
les différentes classes.
Classe de 2nd: B.O. H.S. n°6 du 31 Août 2000 (repris dans le B.O. H.S. n°6 du 29 Août 2002 et
complété par le B.O. H.S. n°7 du 28 Août 2003)
Enseignement commun: (Programmes)
"L'enseignement s'appuie sur une diversité d'activités physiques, sportives et artistiques, qui
permettent d'aborder les compétences des deux composantes culturelle et méthodologique. Les
programmes se structurent autour de deux éléments: les deux ensembles d'activités physiques,
l'ensemble des connaissances exigibles dans ces activités."
Il est précisé: "Au lycée, les activités proposées peuvent être scindées en deux parties: l'ensemble
commun et l'ensemble complémentaire."
Les "activités de cirque" apparaissent en exemple dans l'ensemble complémentaire.
Les compétences attendues concernant les composantes culturelle et méthodologique sont
spécifiées:
"Cirque: élaborer à plusieurs un numéro qui sollicite les bases de la jonglerie en situation d'équilibre
instable, et des acrobaties collectives dans le cadre d'une mise en scène visant à susciter une
émotion."
L'annexe 2 (page 45) propose une fiche de référence pour le cirque.
Option facultative:
Aucune remarque supplémentaire spécifique aux "activités de cirque" n'est apportée.
Option facultative:
Aucune remarque supplémentaire spécifique aux "activités de cirque" n'est apportée.
Option facultative:
Aucune remarque supplémentaire spécifique aux "activités de cirque" n'est apportée.
c. Au lycée Professionnel
Jusque la définies à l'identique pour les trois voies de formation (générale, technologique et
professionnelle), le B.O. n°39 du 24 Octobre 2002 est le premier texte destiné à compléter les
orientations générales pour l'enseignement de l'éducation physique et sportive en tenant compte de
la spécificité de la voie professionnelle.
Même s'il n'est pas fait mention du cirque dans le paragraphe des activités physiques, sportives et
artistiques, le paragraphe propose un référentiel des compétences en abordant l'activité cirque.
Le B.O. n°25 du 20 Juin 2002 fixera la liste nationale d'épreuves et référentiel national d'évaluation
sans mentionner les arts du cirque.
Il faudra attendre le B.O. n°31 du 02 Septembre 2004 (valable pour la session 2006 du
baccalauréat) pour voir apparaître les arts du cirque dans la liste nationale des épreuves
(compétences relatives à la dimension culturelle, réaliser des actions à visée artistique ou esthétique,
activités physiques artistiques, arts du cirque), mais sans que soit proposé un référentiel national
pour l'évaluation.
Le B.O. n°28 du 21 Juillet 2005 (Baccalauréat général et technologique, nouveaux référentiels pour
l'évaluation de l'éducation physique et sportive à compter de la session 2006 des examens) rappelle
ces orientations et propose un référentiel national pour l'évaluation (grille d'évaluation).
Le B.O. n°42 du 17 Novembre 2005 fixe les modalités d'organisation du contrôle en cours de
formation et de l'examen terminal prévus pour l'EPS.
Les arts du cirque sont mentionnés dans la liste nationale des épreuves (compétences relatives à la
dimension culturelle, réaliser des actions à visée artistique ou esthétique, activités physiques
artistiques, arts du cirque).
L'annexe 2 (référentiel national d'évaluation de l'EPS aux CAP et BEP) propose une grille
d'évaluation.
En plus de la spécificité motrice de la pratique des arts du cirque, pratiquer les arts du cirque à
l’école nous semble relativement abordable et permet peut-être plus facilement à l’enseignant
d’inscrire les APEX dans son projet d’EPS.
Il offre assez facilement à l’élève la possibilité de se confronter aux activités physiques
d’expression dans le cadre de sa scolarité. C'est un moyen de faire accéder tous les élèves à la
pratique d'une APSA.
Il reste à l'enseignant le courage de se lancer dans l'enseignement de ces disciplines.
3. Compétences générales, propres et spécifiques
a. Compétences générales
b. Compétences propres
c. Compétences spécifiques
- Apprendre les éléments fondamentaux du vocabulaire spécifique aux disciplines des arts du
cirque
- Élaborer, créer, inventer des séquences chorégraphiques (seul ou à plusieurs)
- Gestion de l'espace lors de la mise en scène
e. Compétences du spectateur
- Observer et analyser un spectacle, une présentation, une mise en scène; être observateur
"constructif" (être attentif au jeu de scène, donner son avis, commenter, apprécier et
conseiller)
- Développer son imaginaire
f. Connaissances
Seules certaines disciplines peuvent être proposées à des élèves (jonglerie, équilibre, expression,
acrobatie) pour des questions de sécurité, de temps et de coût.
Toutes les disciplines peuvent être combinées. Il est ainsi possible, par exemple, de se déplacer en
monocycle tout en jonglant…
A la lecture des textes et au regard des conditions d’enseignement proposé dans les établissements,
il apparaît intéressant de pratiquer les activités circassiennes par une approche permettant de
développer des apprentissages concernant:
- La maîtrise de l’équilibre à différentes hauteurs, sur différents parcours…
- L’utilisation de l’ensemble des appuis possible: pieds, mains, engins
- Le travail de différentes postures et d'équilibre (terrien, gymnaste)
- La chorégraphie, la mise en scène, le rôle de spectateur: travail sur les notions d'espaces,
d'énergie, de rôles
- L’utilisation de différents engins: quantité et forme
- Les notions de rythme
5. La notion de sécurité
La gestion de la sécurité implique de prendre en compte le niveau de pratique des élèves, le type
d'engins utilisés, les formes d'apprentissage mises en oeuvre pour permettre l'élimination du risque
objectif.
Il convient de s'accorder sur le risque objectif comme étant le niveau de dangerosité à l'état brut,
avant le traitement didactique.
Ainsi, par exemple, le risque objectif est très faible pour le jonglage, faible pour le monocycle,
modéré pour le fil et plus élevé pour la boule et le rouleau. Cependant sans commune mesure avec
le trapèze volant.
L'enseignant propose alors des situations ou seul le risque subjectif subsiste. Il donne à l'élève la
possibilité de prendre des risques en toute sécurité:
- Par un aménagement du milieu (sécurité passive): tapis sarneige sous les engins d'équilibre
en début d'apprentissage, espaces latéraux dégagés et libres avec des tapis de sol de chaque
côté, utiliser des planches avec butées latérales pour le rouleau…
- Par la mise en place d'aide et parade (sécurité active): en tenant son partenaire au bassin, en
suivant de près l'évolution de son partenaire lorsque ce dernier devient "autonome"…
- Par un sens de circulation d'atelier en atelier (sécurité active): sens défini par l'enseignant et
clairement annoncé à l'ensemble de la classe avant même le début du travail par petits
groupes sur les ateliers…
- Par des zones d'évolution pour chaque atelier (sécurité active): définies et délimitées par
l'enseignant, clairement identifiables pour les élèves, notamment pour la boule et le
monocycle lorsque les élèves se déplacent…
La dualité prise de risque - sécurité doit être pensée non seulement pour l’élève acteur de ses
apprentissages, mais aussi pour ses partenaires, ses aides, ses parades.
Dans une démarche de formation à la création artistique, l’enjeu est grand de proposer un
enseignement qui s’articule autour de données techniques, chorégraphiques et artistiques.
L’enseignant veillera à rapidement faire comprendre à l’élève que l’activité "arts du cirque" dépasse
l’apprentissage d’une technique.
2. La démarche d’enseignement
Les élèves, par petits groupes de 4 à 6, passent successivement sur les différents ateliers. L’objectif
est d'utiliser, de s'approprier, de se familiariser avec les différents objets.
Cette 1ère étape peut être élaborée selon 2 approches:
- Une approche créative qui permet de découvrir, toucher le matériel sans la contrainte de la
réussite technique. Il s’agit pour l’élève de laisser aller son imaginaire par des contraintes
relatives au temps, à l’espace, aux formes, aux corps et aux relations.
- Une approche plus "technique" où il s’agit pour l’élève d’acquérir une habileté de base sur
chacun des ateliers.
Les enseignants novices en arts du cirque aborderont l’activité par l’une ou l’autre des approches
(technique ou créative). Au fil du temps, l’expertise aidant l’enseignant osera petit à petit entrer
dans l’activité par une combinaison de ces deux dimensions.
"Tout comme l’élève a besoin de temps pour intégrer les savoirs et savoirs faire inhérents à
l’activité, l’enseignant a besoin de temps pour maîtriser la façon de distiller ces savoirs et savoir-
faire." Fabrice BRUCHON, prof EPS, collège Pierre Sémard, Drancy
c. Utilisation / Improvisation
Les élèves enrichissent leur vocabulaire technique. Par 2 ils recherchent, imaginent une ou plusieurs
habiletés non prévues sur les fiches et se les apprennent. A ce stade, communiquer, observer,
écouter, proposer sont les actions principales.
d. Composition / interprétation
Au fil du cycle, au sein des séances, la prégnance d’une dimension, la prégnance d'une étape ou la
prégnance d'un support est plus ou moins forte, plus ou moins marquée. C’est à l’enseignant
d’articuler son enseignement autour de ces données.
L'enseignant organise et manipule ces données de façon systématique, en dosant leur intensité en
fonction des objectifs de la leçon.
Le spectacle ne se réduit pas à la virtuosité, même si les exercices réalisés peuvent aussi relever
d’une extrême maîtrise du geste, du mouvement et de l’objet.
Afin de rester dans la logique de l’activité, un des enjeux de l’enseignement des arts du cirque est
d’intégrer les 4 dimensions à chacune des séances. Le but étant d’amener les élèves à se découvrir
sur différents plans: affectif, technique, et artistique.
Chaque élève prend un plot au début de l’échauffement. L’ensemble de la classe forme un cercle,
chaque élève pose son plot devant lui. Un grand cercle est formé, il représente l’espace dans lequel
les élèves vont évoluer (extérieur, intérieur).
Le fait de se mettre en cercle (le professeur avec les élèves) permet à chacun de se sentir concerné
par les consignes et les différents thèmes de la leçon.
Cette situation limite par ailleurs la "mise en danger" de l'élève dans les situations de jeu d'acteur.
On peut l'utiliser comme un rituel en début et fin de leçon afin de canaliser les énergies.
- Trottiner en faisant des traversées (imaginer que l'on est seul dans une ville et que l'on va
prendre le métro, le bus… Consigne: chacun fait sa vie et pourtant je dois prendre en compte
les autres pour ne pas les percuter)
- Trottiner avec des traversées différentes après chaque passage derrière un plot (repérage
dans l'espace)
- Traverser en marchant et à chaque rencontre saluez les personnes (de différentes manières
après chaque traversée, en s'adaptant au salut de l'autre…)
- Trottiner comme une petite fille, un footballeur, une gymnaste, une souris, une grand-mère,
une grosse dame…
- Trottiner en exprimant des sensations (sur un sol brûlant, sur un sol mouillé en évitant les
flaques d'eau, dans un champ avec des grandes herbes, avec une ampoule derrière le talon,
dans l'obscurité, dans le froid, sans faire de bruit…)
- Trottiner avec des sentiments (joyeux, triste, apeuré, amoureux…)
- Trottiner en simulant le port d'accessoires (on porte une minijupe, on tient un chien fou en
laisse, on pousse un caddie, avec un parapluie par grand vent...)
- Jonglage avec une balle (chaque élève reste à son plot) en fonction des consignes de
l'enseignant
- Jonglage avec une balle (chaque élève reste à son plot) après la proposition d'un camarade
de la classe
- Jonglage avec une balle (chaque élève reste à son plot) en combinant plusieurs propositions
- Jonglage avec une balle (chaque élève reste à son plot) en créant des combinaisons
Cette situation permet déjà à l'enseignant de proposer des exercices simples de jonglage à 1 ou 2
balles, en incluant facilement de la création.
Cette création peut alors être montrée au groupe (on rentre dans la création seule ou à plusieurs).
4. Niveaux d’apprentissage
Boule d'équilibre:
- Peur de monter sur l’engin (appréhension de la hauteur, appréhension de l’équilibre
précaire)
- Regard centré sur les pieds (l’équilibre est subjectif et non contrôlé)
Monocycle:
- Peur de monter sur l’engin (appréhension de la hauteur, appréhension de l’équilibre
précaire)
- L’élève est trop en avant (le monocycle s’échappe vers l’arrière)
- L’élève est trop en arrière (le monocycle s’échappe vers l’avant)
- Difficulté à placer l’axe du corps dans le prolongement de l’engin (à la verticale): l’élève est
sur le côté
Diabolo:
- Pas de mise en mouvement du diabolo car tentative dans le sens inverse de la rotation
- Si le mouvement existe, le diabolo tombe car l’axe de rotation est incliné (en avant ou en
arrière, à droite ou à gauche)
Rouleau:
- Peur de monter sur l’engin (appréhension de la hauteur, appréhension de l’équilibre
précaire)
- Les pieds sont écartés (loin de l’autre sur la planche)
- Déplacement de la planche à l’horizontale (droite - gauche, avant - arrière)
- Ne se serre pas des bras et des jambes
Fil d’équilibre:
- Peur de monter sur l’engin (appréhension de la hauteur, appréhension de l’équilibre
précaire)
- Le bassin n’est pas verrouillé
- Pas de contrôle de l’équilibre (le centre de gravité est en dehors du fil)
Boule d'équilibre:
- Maintien de l’équilibre statique (polygone de sustentation augmenté et contrôlé par les bras)
- Sensation motrice fine dans les pieds (les pieds épousent le contour de la boule)
- Contrôle le déplacement avant - arrière
Monocycle:
- Maintien de l’équilibre statique (alignement des segments au-dessus du centre de gravité)
- Déplacement vers l’avant avec aide (bâton, caddie, mur, poutre)
Rouleau:
- Les jambes sont fléchies
- Bouge la planche de haut en bas
- Utilise les bras pour se stabiliser
- Maintien de l’équilibre statique (alignement des segments au-dessus du centre de gravité)
- Sensation motrice fine dans les pieds
Fil d'équilibre:
- Maintien de l’équilibre statique (alignement des segments au-dessus du centre de gravité)
- Sensation motrice fine dans les pieds
- Bassin verrouillé
- S'équilibre grâce au balancer des bras
Se référer aux fiches activités qui présentent des contenus d'enseignement, des situations
d'apprentissages évolutives avec des variables didactiques permettant de complexifier ou de
simplifier les situations. Elles peuvent permettent aussi d'être un support pour une évaluation
diagnostique ou formative ou sommative.
- Formes de montée sur le rouleau qui ne touche pas le sol (sauter pieds écartés, sauter pieds
joints, mains-pieds, avec un bandeau sur les yeux …)
- Combinaison motrice sur le rouleau (suivre un partenaire des yeux, ramasser une balle, tenir
une cuillère dans la bouche avec une balle de tennis de table posée dessus, passer dans un
cerceau, jonglage avec un ou plusieurs engins…)
- Hauteur d'évolution du rouleau (sur un plinth, sur une table, sur une poutre basse…)
- Hauteur d'évolution de l'élève sur le rouleau (empilement successif de plusieurs planches sur
le rouleau qui reste au sol: planches seules, planches sur pieds, planches sur rouleaux
debout…)
- Surface d'évolution du rouleau (plus ou moins "rapide": sur tapis mou, sur tapis sarneige, sur
moquette, sur sol…)
b. Une liste non exhaustive des contenus d'enseignement
Monocycle:
- Réglage de la hauteur de selle à hauteur du bassin
- Montée sur le monocycle: pédale en arrière à l'horizontale pour le 1er pied d'appui
- Poids du corps dans la selle (s'enfoncer dans la selle)
- Position du corps lors du déplacement: buste droit, bassin en antéversion, regard loin devant,
pédalage régulier, succession de déséquilibres contrôlés, les bras en balancier…
- Relâchement général du corps
Boule d'équilibre:
- Travail kinesthésique pieds nus sur la boule
- Se laisser "tomber", déséquilibrer vers l'avant pour descendre de la boule
- Appui vertical pour monter sur la boule (vers le haut pour ne pas créer de déséquilibre),
alignement général du corps sur le centre de la boule
- Corps droit, regard lointain
- Rôle équilibrateur des bras
- "Petits pas" (au centre de la boule) pour les déplacements
- Relâchement général du corps
Rouleau:
- Regard horizontal et loin devant
- Corps droit, bassin à l'horizontale, jambes légèrement fléchies
- Ecartement des pieds légèrement supérieur aux épaules
- Rôle équilibrateur des bras
- Travail de "piston" avec les pieds (haut en bas) pour maintenir l'équilibre
6. Evaluation
A la différence des autres activités physiques, les activités circassiennes prennent appui et repère
sur la prouesse physique (la performance, l'exploit…), mais aussi sur l’esthétisme (le beau, le
grandiose…), les émotions produites (rire, angoisse…), la chorégraphie et la mise en scène.
La technique n’est pas une fin en soi. Son acquisition va prendre du sens dans l’élaboration d’une
construction artistique. L'articulation de la technique et de la construction artistique sera prise en
compte de manière différente selon le cycle d'enseignement.
En proposant un cycle de 8 à 10 leçons de 2h00 (dont 1h20 de pratique effective, dans laquelle est
compris l'échauffement), en fin de cycle, nous avons choisi d'évaluer les élèves individuellement
sur leurs niveaux d'habileté sur l'atelier jonglage (avec balles) et sur leurs niveaux d'habileté sur un
engin d'équilibre de leur choix (boule, monocycle, rouleau).
En effet, il reste difficile (pour un 1er cycle) de demander aux élèves de présenter un numéro en fin
de cycle, et ce:
- compte tenu de leur besoin de progresser sur chacun des engins
- compte tenu du temps nécessaire pour chaque élève de créer son numéro (travailler
l'interprétation, la mise en scène)
- compte tenu du temps nécessaire à l'enseignant pour organiser l'évaluation de chaque élève
sur la présentation d'un numéro…
Cet aspect de la pratique des arts du cirque n'en reste pas moins présente au sein de chaque leçon.
Le travail sur la dimension artistique et chorégraphique existe à plusieurs moments dans la leçon
(passage en groupe ou seul pour montrer une création lors de l'échauffement, démonstration devant
le groupe de sa prouesse momentanée sur un atelier, demande de l'enseignant à l'élève de création
d'un petit numéro de jonglage lors des apprentissages…). Elle sera évaluée en temps que telle.
Le passage de l’élève à l’évaluation présuppose qu’un projet soit défini, connu, arrêté et stabilisé.
Le sens de sa production se trouvera dans le fait qu’elle pourra être communiquée et reproduite; en
d’autre terme, la production artistique prend du sens et de la valeur dans la mesure où elle peut être
reproduite.
A défaut (projet non défini, non connu, non arrêté, non stabilisé), le projet de l’élève lors de
l’évaluation, reposera principalement (mais peut-être pas uniquement) sur la production d’une
technique apprise avec le seul but de montrer son niveau de performance, et non pas sur une
production artistique où l'acquisition de la technique est au service de la construction artistique.
L’enjeu pour l’enseignant de s’inscrire dans cette démarche (construction artistique), est que celle-
ci va permettre à l’élève de donner du sens à ses apprentissages.
L'enseignement des arts du cirque ainsi proposé aux élèves s'articule alors autour de 3 pôles qui
s'entremêlent:
- L'acquisition d'une technique
- Vers une construction chorégraphique
- Au service d'une construction artistique
Acquisition Vers une
d'une construction
technique chorégraphique
Enseignement
des arts du
cirque
Au service d'une
construction
artistique
Pour nous, séparer la performance et le maîtrise d'exécution nous semble difficile dans le domaine
des arts du cirque. Nous proposons une évaluation (incluant la performance et la maîtrise exécution)
à partir d'un numéro composé et interprété en duo face à des spectateurs.
1 pt 2 pts 1 pt
1 à 3 chutes Musique ou accessoires ou Un seul effet produit (exploit,
2 costumes stéréotypés ambiance, esthétisme, rire,
joie, tristesse…). Le public
réagit peu
Les activités circassiennes permettent à l’élève de s’inscrire dans une démarche artistique où la
prouesse ou l’exploit physique sont au service d’un projet.
Le meilleur élève est celui qui va réussir à créer l’illusion que la présentation de son numéro est
unique et donc par définition différente de celle qu’il a présentée et de celle qu’il présentera.
Supports utilisés:
Son, musique, lumière, décors, costumes, maquillage.
BIBLIOGRAPHIE
AUBRY Jean et CARVALLO Françoise, Les activités circassiennes dans un enseignement d'EPS,
Bulle EPS n°111, Académie de Reims, 1993
FINNIGAN Dave, La jonglerie: un plaisir simple et facile, Jonglerie Diffusion S.A., 1994
FOUCHET Alain, Arts du cirque, De l’initiation au perfectionnement, Editions Revue EPS, 2002
JACOB Pascal, La grande parade du cirque, Editions Gallimard, Collection découvertes, 1992
(réédité en 2001 sous le titre Le cirque, un art à la croisée des chemins)
PARET Pierre, Le cirque en France, Erreurs passées – Perspectives d'avenir, Editions La Gardine
(Suisse)
Articles de cirque dans la revue EPS1 (de 1981 à 2001): n°36; 54; 57; 58; 59; 61; 64; 80; 82; 89;
97; 101
Articles de cirque dans la revue EPS (de 1960 à 2000): n°183; 210; 238; 255; 269; 272; 273; 276;
277; 278; 279
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