Pouvoirs Psychiques Et Réalisation Spirituelle - M. Coquet

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Michel Coquet

POUVOIRS PSYCHIQUES


&


RALISATION SPIRITUELLE





Editions LOr du Temps


Juin 1989


ISBN N 2-904112-15-4



Table des matires

Introduction

Chapitre I

Dfinition du mot Siddhi
Les 5 techniques d'veil par Patanjali
Psychisme infrieur
Siddhis et ralisation spirituelle
Siddhis d'un Avatar
Les miracles
Mirage et ralit
L'Avatar Sathya Sai Baba
La sexualit et les Siddhis

Chapitre II

Le secret de la matire
Les atomes ultimes
Les ions

Chapitre III

Le corps thrique
Les quatre thers du plan thrique
Le premier tat thrique
Le deuxime tat thrique
Le troisime tat thrique
Le quatrime tat thrique

Chapitre IV

Le systme nerveux
Le systme nerveux parasympathique
Le systme nerveux sympathique
Le systme crbro-spinal
Le cerveau
Mental et cerveau
Le pouvoir de la volont
Les glandes et le cerveau
Le centre alta-major
Le mcanisme de l'me
Les trois nadis majeurs

Chapitre V

Les cinq sens
Les sept rayons
Les cinq sens clans le contexte hindou
Les grands Siddhis selon Patanjali
Kundalini et chakras
Siddhis de chacun des sept centres

Chapitre VI

Le sens et les Siddhis
L'oue dans la tradition hindoue
Le sens de l'oue
Oue et plan astral - Clairaudience
Oue et plan mental - Clairaudience suprieure
Anecdotes
Oue et plan bouddhique - Tlpathie
Tlpathie mentale
Techniques tlpathiques
La prmonition
Anecdotes
L'oue sur le plan atmique - Batitude

Chapitre VII

Le toucher dans la tradition hindoue
Le sens du toucher
Toucher et plan astral - Psychomtrie
La radiesthsie
Toucher et plan mental - Psychomtrie plantaire
Anecdotes
Toucher et plan bouddhique - La gurison
Gurisseurs spirites
Gurisons du Christ
Le Matre Philippe de Lyon
Padre Pio
Sathya Sai Baba
Toucher et plan atmique - Le service actif

Chapitre VIII

Le sens de la vue dans la tradition hindoue
Le sens de la vue
Le sens de la vue sur le plan astral - La voyance
La vision thrique
La vision astrale
De la voyance la clairvoyance
Vue et plan mental - La clairvoyance
Archives akashiques
Vue et plan bouddhique - La vision divine
Anecdotes
Vue et plan atmique - La ralisation

Chapitre IX

Le sens du got dans la tradition hindoue
Le sens du got
Got et plan astral - Imagination - Visualisation
Les formes-penses
Cration mentale de formes-penses
Got et plan mental - Le discernement
Got et plan bouddhique L'intuition
Got et plan atmique - La perfection
Les stigmates

Chapitre X

L'odorat dans la tradition hindoue
Le sens de l'odorat
Le parfum
Odorat et plan astral - Idalisme motionnel
Odorat et plan mental - Discernement spirituel
Odorat et plan bouddhique - Idalisme
Odorat et plan atmique - Omniscience
Omniscience (Brahma)
Omniprsence (Vishnou)
Omnipotence (Shiva)

Chapitre XI

Le rve
La mdiumnit
Le spiritisme
L'aura
Exprimentation du Dr. Kilner
Anedoctes
Sicldhi de la puissance
Invulnrabilit corporelle
Siddhi de la cessation de la faim
Anecdotes
Siddhi de la chaleur interne
La souffrance et son abolition

Chapitre XII

Contrle et langage des animaux
Le don de prophtie
Le pouvoir de rsurrection
La lvitation
Les cinq pranas
Anecdotes
La siddhi de la stabilit
Tlkinsie
Siddhi de la connaissance des mondes
Siddhi de la connaissance du ciel et des toiles
Contrle des lments de la nature
Anecdotes

Chapitre XIII

Invisibilit
Matrialisation de la nue
Anecdotes
Matrialisation
Les quinze rgles
Anecdotes
Dmultiplication
Dmatrialisation

Chapitre XIV

Transfert du principe conscient
Anecdotes
Le trongjug
A-vesa
Shankaracharya
Thorie du Swarupa Ves'ha
Tulku
Anecdotes
Projection psychique
Conditions positives de la projection
Techniques de projection
La mayavirupa

Conclusion
Lexique
Bibliographie

Introduction


Cet essai que je livre au public est la continuit de quelques-
uns de mes autres ouvrages o ont t expliqus le but de la vie
et le moyen d'y parvenir. La gense de notre Terre, la vie
dvique de la substance et autres enseignements ont dj t
traits, et je n'y reviendrai pas. Pour la bonne comprhension
du thme de cet ouvrage, un plan est ncessaire afin que le sujet
trait ait toute sa raison d'tre.
Parler des pouvoirs de l'homme est dlicat, car cela
concerne sa partie vitale, sa conscience et sa ralit. Cela est
aujourd'hui de plus en plus rpandu, mais souvent trs mal
peru, le psychique et le spirituel se mlangeant sans vergogne.
Du fait que ces pouvoirs sont mis en action par l'homme lui-
mme, dans le dessein de contrler son environnement, y
compris son propre organisme, il me semble ncessaire de faire
un rcapitulatif sur la constitution de l'homme, sur ses capacits
latentes, et sur la ncessit de raliser le Soi.
Le sujet est complexe car la science sotrique a
intentionnellement voil cette connaissance. De son ct, la
science moderne commence peine s'y intresser. Je souhaite
donc que ce travail serve de connaissance intermdiaire.
J'aimerais galement ajouter que je m'efforcerai de
dmontrer que les miracles n'existent pas, dans le sens religieux
en tout cas. Il tait, me semble-t-il, impossible de traiter un
thme de ce genre sans pousser un peu plus loin qu' l'ordinaire
l'tude de la matire, puisque finalement c'est sur cette matire
que s'exerce la puissance psychique.
Dans mon ouvrage antrieur sur la mort1, j'ai abord le sens
de la vie, parl de la constitution humaine, de ses enveloppes ou
tats de conscience, de l'antahkarana, du sutratma, des atomes
permanents et de bien d'autres sujets encore qu'il serait bon de
connatre afin d'avoir une plus claire comprhension du prsent
ouvrage.
En ce qui concerne le corps thrique et les chakras, ou
centres psychiques et spirituels, le lecteur pourra se rapporter
deux livres de l'auteur portant sur ces questions2. Il laura
invitablement des rptitions, et certains propos resteront
ardus. L'auteur s'en excuse, mais ce livre cherche certaines
rponses, son but est d'apporter la lumire, et il fallait pour ce
faire rester souple sans retirer l'essentiel de cette connaissance
particulire des pouvoirs qui touchent les domaines les plus
varis car ils sont l'expression mme de la vie humaine.

1 Savoir Mourir, de l'auteur, Editions L'Or du Temps.
2 Les Chakras ou l'Anatomie Occulte de l'Homme, Les Chakras et l'initiation, Editions
Dervy Livres.


CHAPITRE I


DEFINITION DU MOT SIDDHI

Lorsque l'on parle de pouvoir psy, on assimile ce mot au
terme sanskrit qui s'y rapporte, "siddhi". Ce mot vient de la
racine "sidh", qui signifie "atteindre". La siddhi (iddhi en pali)
peut aussi vouloir dire accomplissement ou pouvoir des dieux,
"aishvarya". Cela n'est pas sans importance car, comme les
pouvoirs, les dieux sont d'une double nature, infrieure et sup-
rieure. Il y a en effet deux espces de siddhis : un groupe qui
relve des nergies psychiques et mentales infrieures ou
grossires, et un second groupe qui est l'expression mme de la
nature divine dans l'homme. Comme le dit Krishna, l'Avatar
hindou :

"Celui qui est engag dans l'accomplissement du yoga, qui a
soumis ses sens et concentre son esprit en Moi (Krishna) est un
des yogis que tous les siddhis sont prts servir". (Shrimad
Bhagavat)

L'intrt mme du sujet trait est contenu dans cette phrase.
Cette diffrence entre siddhis infrieures et suprieures est
fort bien connue dans les coles orientales. R. Tajima, moine et
professeur l'universit Taisho de Tokyo3, a crit dans son

3 R. Tajima appartenait, comme moine et responsable, l'cole japonaise de
bouddhisme sotrique, le Shingon-shu. Cette voie de tantrisme de droite insiste tout
particulirement sur la juste rcitation des mantrams pour parvenir la vacuit.
commentaire sur le Mahavairocana Sutra :

"Le mot sanskrit siddhi (tib. dnos-grub) signifie "accomplissement
des dsirs" : "manifester" la siddhi, c'est rendre visible cet
accomplissement. Il y a deux sortes de dsirs : les dsirs
mondains et les dsirs extra-mondains ; et par consquent deux
sortes de siddhi : mondaine et extra-mondaine." 4

Dans l'cole Shingon, on appelle la premire "siddhi
caractrise" (us no shichiji), et la seconde "siddhi sans
caractre particulier" (mus no shichiji). L'une agit de manire
phnomnale, l'autre se rapporte la contemplation du coeur
de la vrit au moyen de la syllabe "".
Dans le bouddhisme sotrique Shingon, la lettre "a"
signifie "le coeur de Bodhi" ; "a" signifie l'exercice des pratiques
de Bodhi ; "am", l'obtention de la Bodhi ; "ah", l'entre en
nirvana. Le Seigneur Christ a dit quelque chose de tout fait
semblable :

"Cherchez le royaume de Dieu, et tout le reste vous sera donn
de surcrot".

C'est l l'attitude de tous les authentiques initis et hauts
disciples qui ne recherchent nullement l'acquisition des siddhis
infrieures, mais s'efforcent de pntrer le coeur de la vrit et
obtiennent les siddhis suprieures, car celles-ci sont de la
nature mme de leur divinit.
Les siddhis infrieures sont lies l'go, la personnalit

4 Mahavairocana Sutra, R. Tajima, p. 118, Editions A. Maisonneuve.
transitoire, les siddhis suprieures sont lies l'me et l'esprit
(atma)5. Nous traiterons en dtail ce thme qui est de fa plus
extrme importance.
L'utilisation des pouvoirs sur un mode infrieur ou
suprieur sera simplement fonction du niveau d'volution
atteint par l'individu. Ce que l'on nomme souvent psychique est
un tat qui correspond la priode de la vie humaine o
l'homme vit et agit au moyen de son plexus solaire. A ce stade,
le jeu des forces est physico-thrico-astral. Tous les sorciers
chamanes 6 du monde entier en font partie, ainsi que tous les
voyants qui inondent aujourd'hui les journaux renfort de
publicit (mensongre) et dont les tarifs dpassent toute
concurrence. Si ces voyants ont une telle attitude, c'est juste-
ment que leur sensibilit psychique se situe dans la zone
infrieure de leur tre, le plexus solaire.
Lorsqu'ils s'lvent, et que le mental prdomine sur
l'motionnel, le jeu des forces se situe plus haut, au niveau du
centre frontal (le centre ajna). Il s'agit l de la priode o
l'aspirant devient disciple et cherche plus ou moins adroitement
l'intgration de sa triple personnalit, ce qui a pour consquen-

5 Ces deux catgories de siddhis correspondent deux branches bien distinctes des
pratiques rattaches au bouddhisme Mahayana. L'une des deux branches, lie la
cause, est appele "le vhicule des Paramitas", une grande partie de la pratique se passe
dans l'effort envers la cause de ralisation bien avant qu'en soit ralis le fruit (c'est la
voie suivie par de grands librs comme Sri Ramana Maharshi). Au Tibet, cette voie fut
surtout celle des bonnets jaunes. La seconde branche fut appele "le vhicule du fruit",
ou "vhicule tantrique", souvent expriment dans le laps de temps d'une seule vie et
confrant les pouvoirs (siddhis) inhrents l'veil de la force de feu sacre ou kundalini
grce laquelle la ralisation devient possible. Il n'y a pas d'lvation de cette force
avant l'panouissement des chakras, et l'veil de ces centres amne invitablement
l'veil des siddhis. Cette voie fut surtout suivie par les bouddhistes tibtains non
rforms (bonnets rouges).
6 Chamane est un terme gnralement appliqu la religion primitive des peuples du
Nord de l'Asie. Comme plusieurs auteurs l'ont soulign, il semblerait que ce nom vienne
du mot sanskrit "sramana"ou du pali "samana".
ce la mise en activit de certaines zones inertes du cerveau et
leur utilisation. On peut se rapporter ce qui a t dit sur les
siddhis mondaines et extramondaines, car cette diffrence vient
de ce que le mental, la cl de l'esclavage ou de la libration, est
foncirement double dans sa nature. Il peut tre concret et
infrieur, ou abstrait et suprieur, dterminant ainsi la qualit
des siddhis et le niveau de conscience o elles se manifestent.
Vient ensuite un moment o le disciple atteint l'tat d'initi.
C'est la priode o le mental s'illumine de la nature de l'me. A
ce stade, on peut parler de pouvoir spirituel et non seulement de
pouvoir psychique et mental. Dans ce cas prcis, l'initi utilise
toute la zone du cerveau situe autour de la glande pinale, car
c'est l que tout homme spirituellement orient assume sa
matrise sur ce qui n'est pas le Soi divin. Il est dit qu' partir de
ce moment un homme peut sans risque apprendre dvelopper
ses forces latentes et mme utiliser la gamme des siddhis dites
infrieures.
Nous expliquerons ultrieurement la nature relle des
siddhis principales tous les niveaux de conscience o elles
peuvent se manifester, mais ds prsent que le lecteur se
mette bien en tte qu'aucun des mdiums de nos magazines ne
possde les siddhis suprieures. En effet, tous les initis suivant
la voie de la magie blanche ont, par leur comprhension des lois
cosmiques plus que par des serments, le dsir profond de servir
l'humanit sans grandir le pouvoir de leur go, et pour ce faire
travaillent dans la plus absolue discrtion, pour ne pas dire le
plus grand secret, sur ce qu'ils sont capables de faire pour le
monde. Les dmonstrations publiques sont rarissimes lorsqu'il
s'agit d'un adepte de la magie blanche.

Dans le cas contraire videmment, les dmonstrations ont
pour but le gain ou la gloire. Nombreux sont les exemples
cause desquels le mysticisme ou l'occultisme n'ont pu trouver
place dans le monde des chercheurs scientifiques. On mlange
trop souvent business et prestidigitation avec pouvoirs psy, et
certains poussent le vice jusqu' prtendre que leur spectacle est
accompli au moyen de leurs pouvoirs mentaux, sans aucun
trucage. La prestidigitation est un art noble qui mrite son
salaire, comme tout art, qu'il s'agisse de la danse, de la musique,
de la peinture, mais lorsque l'on se sert des pouvoirs
appartenant l'homme intrieur, le seul salaire autoris est
celui de recevoir la joie de servir autrui. Tout manquement
cette loi est invitablement pay d'une contribution karmique.
La venue des facults psy soit provient d'un entranement
yoguique particulier, soit merge comme consquence directe
d'une discipline spirituelle. Elle peut aussi avoir pour origine
une vie antrieure consacre ce genre de dveloppement.
Dans ce tableau nous avons une claire vision de ce qu'est un
tre humain, avec ses diffrents tats de conscience. Dans la
colonne de gauche (A), nous observons que le chercheur peut
s'arrter diffrents degrs, s'y arrte et mme pendant ce
temps s'alourdit d'un fardeau karmique. Il en est ainsi de tous
ceux qui recherchent les pouvoirs psychiques que l'on trouve
chacun des niveaux.
Dans la colonne de droite (B), l'tre humain ne cherche
qu'une seule chose, le royaume de Dieu, la ralisation. Pour
cela, il prend la voie directe et se dtache de tout ce qui n'est pas
Dieu. Telle est la voie prne par les matres aux disciples
avancs sur le sentier.
Dans ses Yoga Sutras, Patanjali numre cinq moyens de
parvenir au dveloppement des siddhis, mais aucun moment
ne les conseille. Ces cinq manires sont : de naissance, par les
stupfiants (drogues), par les mantrams, par les tapas et par les
samadhi.

LES CINQ TECHNIQUES D'EVEIL PSYCHIQUE PAR PATANJALI

Le premier moyen est le rveil des rsultats d'ascses
accomplies dans des vies antrieures.
Le second moyen est artificiel et trs rarement utilis par le
mage blanc. Il est par contre l'arsenal type du sorcier, du
ncromane et de tous les chamanes mdiumniques. On utilise
ici le plus souvent des plantes paralysant certaines fonctions du
cerveau ou excitant certains centres de ce mme cerveau. Les
Aztques se servirent longtemps du peyotl, sorte de petit cactus
contenant de la mescaline et provoquant la transe, la vision
astrale, l'hallucination astrale. Peuvent galement tre utiliss la
coca, l'ayahuasca ou la psylocybe mexicana, et pour les
prsages loluliuqui ainsi que l'iboga africain. Chaque pays a
connu cette science, et chaque systme religieux l'a utilise. A
un moindre degr, le christianisme se sert de l'encens. Toutes
ces drogues, douces ou violentes, favorisent momentanment la
paralysie de la conscience objective, avec pour rsultat la transe
et donc le pouvoir d'enregistrer des impressions du plan astral,
et le plus souvent des sous-plans infrieurs de ce plan. Les effets
de cette action sur les cellules nerveuses du cerveau sont
cependant excessivement nocifs, d'o la ncessit d'tre initi et
prpar avant dtre capable d'utiliser ces drogues.
La troisime mthode mentionne par Patanjali consiste
utiliser la puissance des mantrams ou sons sacrs. Dans l'cole
japonaise Shingon, cole de mantrams par excellence,
l'utilisation des mantrams tient une grande importance, comme
du reste dans toutes les coles bouddhistes influences par le
Vajrayana. Dans l'un des chapitres du principal texte de cette
cole, le Sutra de Mahavairocana, Vajradhara pose cette
question :

"Comment peut-on atteindre le fruit?"

Et il est rpondu :

"On obtient le fruit comme rsultat de la pratique des mantras." 7


7 Etude sur le Mahavairocana Sutra, p117, R. Tajima, Editions A. Maisonneuve.
Il est dit encore que le fidle pratiquant les mantrams voit
tous ses vux exaucs grce la triple puissance (san-riki) de
ses propres mrites, de la conscration du Bouddha et du
Dharmadhatu.
Pour parvenir l'omniscience et la siddhi suprme, le
pratiquant se voit expliquer le mandala des cinq lments et la
manire d'identifier ces derniers son propre corps au moyen
d'une formule mantrique incluant les bijas des cinq lments (a
= terre, va = eau, ra = feu, ha = vent ou air, ka = ther). Nous
verrons plus loin l'intrt de ces rapports, savoir, et cela est un
lment d'investigation intressant, que les cinq lments se
rapportent aux cinq sens et que les siddhis sont l'extension des
cinq sens.
Les sons intrieurs couts ou entonns peuvent tre utiles
pour le dveloppement intrieur et spirituel, mais certains
mantrams peuvent aussi assurer une certaine scurit au fidle
sur le plan concret. L'hindouisme est la science la plus avance
dans le domaine de l'Art mantrique. En voici quelques
exemples:

OM est le son divin lui-mme. Il peut tre utile pour
se protger contre tout ce qui est un obstacle pour
communier avec Dieu.
HRIM permet d'tre matre des lment naturels.
SHRIM permet d'obtenir la puissance matrielle.
KRIM permet de parvenir la connaissance suprme
au moyen du dtachement.
STRIM permet de se librer des preuves et des
souffrances.
KHA a le pouvoir de tuer.

A partir de ces diffrents sons ont t construites des
formules dans le but d'aider les disciples.
Par exemple :

Pour garder longtemps un corps jeune, rciter :
"AUM! TRAYAMBAKAM YAJAMAHE SUGANDHIM
PUSHTIVARDHA NAM URVARUKAMIVA BANDHANAN
MRITYORMUKSHI YA MA MRITAL"

Pour calmer les lments naturels, rciter :
"AUM, SHANTE PRASHANTE SARVAKRODHOPASHANAM
SVAHA"

Pour immuniser son corps physique contre les attaques du feu,
rciter :
"AUM, NAMO AGNIRUPAYA MAMA SHARIRE
STHAMBHANAM KURU KURU SVAHA"

Enfin, dans un but lev et pour obtenir la libration de la mort,
rciter le fameux "OM NAMO NARAYANA", ou mieux, le
mantra GAYATRI.

La quatrime mthode indique par Patanjali est celle des
TAPAS, ou pratique des austrits. Cette mthode est rserve
une certaine classe de disciples tels qu'on les trouve en Orient
o la possibilit de renoncer au monde est plus largement
accepte et pratique.
Il existe, en dehors des asctes renonants (sannyasis), des
sectes qui cherchent, par des austrits excessives, dvelopper
une puissante volont. Ces mthodes ont toujours t
dconseilles, car elles sont extrmistes. Dans la Gita, Krishna
s'lve contre ces austrits fanatiques et superstitieuses :

"Les hommes qui accomplissent de svres austrits non
ordonnes par les Ecritures, pleins de vanit et d'gosme,
entrans par la force de leurs dsirs et de leurs passions, dnus
d'intelligence, tourmentant les lments qui forment le corps et
Me tourmentant Moi aussi, qui rside dans le corps intrieur,
sache que ces hommes sont asouriques (dmoniaques) dans
leurs intentions." (XVII-5, 6)

Le samadhi est la chose suprme et unique qu'il faille
constamment rechercher. Il existe un terme en troite relation
avec le mot siddhi, c'est le terme VIBHOUTI qui signifie pouvoir
de manifestation divine. C'est pour cette raison qu'Arjuna, bien
que convaincu de la ralit du Seigneur Krishna, lui demande
tout de mme de se manifester lui autrement que par son
omniscience :

"Dis-moi donc sans rserve tes divines manifestations, tes
vibhoutis par lesquelles tu es, pntrant les mondes."

Vibhouti signifie ici pouvoir inhrent la nature divine non
diffrencie. Seul possde ce pouvoir suprme Dieu, lui-mme
ou l'un de ses messagers (Purnavatar). Sri Ramana Maharshi a
dit que :

"Vibhouti se prsente vrai dire sous deux aspects : para-
vibhouti et apara-vibhouti. Les cendres sacres appartiennent
la deuxime catgorie. Le para est ce qui reste une fois que toute
la gangue a t brle par le fieu de la ralisation. Cest lEtre
absolu."

Sri Sathya Sai Baba, qui est un Avatar complet, dit que :

"La vibhouti est le message silencieux qui voque le dtachement
des choses de ce monde et le renoncement, et qui enseigne le
tout premier pas dans la sadhana."

Vibhouti est en tout premier lieu le symbole de la force
suprme unique qui se rvle dans tous les objets des sens mais
qui, non transcende, forme la grande illusion ou maya qui
gare l'ignorant. Comme le dit Sri Aurobindo :

"Il ne reconnat pas la divinit qui est au-dedans de lui-mme, et
ne peut la voir dans les autres hommes. Et bien que le divin se
manifeste en l'humain comme Avatar et Vibhouti, il reste aveugle
et ignore ou mprise la divinit voile."

Tout ce qui est crit ci-dessus montre bien qu'il existe une
grande diffrence entre le pouvoir divin naturel d'un Avatar
(vibhouti) et les pouvoirs acquis par l'adepte en cours
d'volution (siddhis). Les grands raliss insistent surtout pour
que le disciple recherche plus obtenir la ralisation spirituelle
que les pouvoirs.

PSYCHISME INFERIEUR

Intressons-nous maintenant une phase du processus de
dveloppement psychique. Nous devons savoir que les pouvoirs
infrieurs rsultent de la conscience de l'me animale dans
l'tre humain, en rapport avec lanima mundi ou me du
monde, aspect subjectif de toute forme dans les trois mondes et
dans les quatre rgnes de la nature.
Nous partageons avec l'animal ces mmes pouvoirs
infrieurs, car ceux-ci sont instinctifs et inhrents au corps
animal. Cependant, chez la plupart des tre humains, ils sont
tombs en-dessous du seuil de conscience, y demeurant ignors
et donc inutiliss. Pour quelques-uns nanmoins, ces pouvoirs
se sont nouveau dvelopps, donnant par exemple le pouvoir
de soulager la souffrance par le magntisme animal, ou encore
celui de percevoir des clichs du monde astral, l'criture
automatique, etc... La plupart de ces sensitifs se sont attachs
ces facults car elles leur donnent une opportunit de s'affirmer
par rapport eux-mmes et leur environnement. Pour d'autres,
dont le sens moral est quelque peu mouss, c'est l'occasion de
rehausser leur situation sociale et conomique.
Les problmes rsultent souvent non pas du fait de la
prsence de la siddhi infrieure, mais de l'intrt excessif que
celle-ci suscite et donc de l'impossibilit pour les individus
concerns de s'lever plus haut. En effet, la plupart de ces
sensitifs de l'astral oprent au moyen du plexus solaire. Or, pour
s'lever sur le plan mental et acqurir les facults de ce plan, il
est impratif d'abandonner volontairement tout ce qui touche
au domaine astral, afin d'agir cette fois par l'intermdiaire du
centre frontal (ajna). Cette priode de transmutation engendre
de nombreux conflits intrieurs et psychologiques.
Le trouble vient de ce que les individus ne comprennent pas
la science sotrique suprieure, n'tant, comme nous l'avons
dit, que des gens sensibles aux lourdes vibrations de l'astral. Ils
ne sont pas encore mentaliss, mais en phase d'tre
dsastraliss. La plupart des individus qui hantent les hpitaux
psychiatriques appartiennent cette catgorie, et ils sont
incapables de contrler ou comprendre la nature de leurs
expriences.
Afin d'tre le plus clair possible, disons que le psychisme
infrieur provient de la force des chakras ou centres localiss
sous le diaphragme. L'veil prmatur de l'un de ces centres
peut crer des dsordres psychiques considrables. Il est donc
ncessaire que la science des centres soit intgre la nouvelle
psychologie de l'avenir. De nos jours, une grande partie des
hommes (sensitifs) se trouvent en prsence d'un pouvoir
infrieur sur lequel leur mental n'a aucune matrise. Tout ce
qu'ils savent, c'est qu'ils voient ou entendent ce qui ne peut tre
vu ou entendu par le commun des mortels. Leur difficult, en
dehors de l'incomprhension de la socit, rside dans plusieurs
facteurs, dont celui de vivre simultanment sur deux plans la
fois, ce qui leur rend la vie encore plus complique, alors qu'il
est dj si difficile de sortir du mirage du plan physique seul.
L'une des causes de ces difficults, outre l'hyper-stimulation
d'un centre infrieur, est l'existence d'une connexion lche entre
le corps physique et le corps thrique, produisant ce que nous
appelons la mdiumnit, qui va de la possession l'obsession
temporaire ou permanente.
La rencontre et la perception du monde astral a une ralit
"relative". Beaucoup de voyants ou de mdiums sont sincres,
mais il faut savoir que le monde astral est un monde de formes-
penses et d'illusions, et qu'il est impossible de trouver une
authentique connaissance dans ce plan, non pas qu'elle n'existe
pas, mais parce que l'on ne peut y exercer son pouvoir de
discrimination, sauf pour ceux qui s'en, sont dfinitivement
librs et qui peuvent tout moment venir y chercher une
information sans en subir l'illusion.
Il est dlicat et trs difficile d'aider ceux qui ont ce problme
de polarisation dans le psychisme infrieur. Le Tibtain donne
trois moyens pour parvenir s'chapper de l'influence astrale :

"1. En cessant d'tre intress par la dmonstration de ces
pouvoirs, en refusant de les utiliser plus longtemps et, ainsi de les
amener dprir graduellement Cela conduit la fermeture du
centre du plexus solaire (et par consquent de la porte ouverte
sur les niveaux infrieurs du plan astral) et l'atrophie de la
partie du mcanisme intrieur qui a rendu ces pouvoirs
disponibles.
2. Par le transfert de l'attention vers la vie mystique et vers
l'expression d'une aspiration intense vers les ralits spirituelles.
Cela fournit le nouvel intrt qui finalement devient dynamique,
expulse les anciens intrts et ainsi tend loigner l'accent vital
des niveaux infrieurs du plan astral et les diriger vers les
niveaux suprieurs. Cela aussi prsuppose de la part du
psychique une tendance l'orientation spirituelle.
3. Par une tude mthodique de formation intellectuelle et de
dveloppement mental qui, poursuivie suffisamment longtemps,
rendrait automatiquement l'utilisation des pouvoirs infrieurs
impossible car le cours de l'influx d'nergie se dirigera dans les
centres situs au-dessus du diaphragme. Il est bien connu dans
les milieux psychiques que la formation mentale provoque en
effet la fermeture du cycle psychique." 8

Il est entirement faux de croire que le dveloppement des
chakras, et paralllement de certaines facults, procure le
bonheur et rsout les problmes. Il en est peut-tre ainsi pour le
disciple devenu adepte accompli, mais il n'en est rien pour
l'ensemble des aspirants du monde. La paix et la sant
proviennent, en gnral, d'un dveloppement harmonieux de
tous les centres et non du dveloppement exagr de quelques-
uns.
Les gens qui se sentent puissamment motionnels, sensitifs,
sensibles mme, avec dans leur vie beaucoup de ractions
passionnelles, peuvent tre convaincus que ces ractions sont
fondamentalement astrales dans leur nature. De telles
personnes ne devraient jamais chercher le dveloppement des
facults psychiques, car la seule chose qu'elles gagneraient
serait un contact avec le plan astral. On compte un grand
nombre d'Occidentaux qui, par le biais d'ouvrages ou
d'enseignements par correspondance, se sont exercs des
pratiques occultes, notamment celle des respirations
yoguiques (pranayam) ou postures (asanas) tire du Hatha
Yoga, et ont perdu dfinitivement leur sant. Il faut reconnatre
que les trois quarts des professeurs de yoga que l'on rencontre
dans les instituts et autres centres d'animation, bien qu'tant de
bonne volont, n'ont absolument pas les comptences d'un vri-
table instructeur de Hatha Yoga. Par les pranayamas, l'aspirant
peut facilement ouvrir la porte du monde astral.
Si la porte du plan astral est ouverte du fait des activits des

8 Trait sur les 7 rayons, vol. II, p. 538, A.A. Bailey, Editions Lucis.
vies prcdentes, le problme devient beaucoup plus difficile.
Voici les conseils du Tibtain dans ce cas :

" 1. Si la porte du plan astral a t ouverte du fait que certains
exercices respiratoires ont t pratiqus, ainsi que certaines
postures, et d'autres mthodes enseignes par des ducateurs
ignorants de cette poque, je suggrerais les mesures
prliminaires et ncessaires suivantes :
a. Que l'intress arrte tous ces exercices et ces postures et
vite tout contact avec l'ducateur. C'est l la premire mesure
ncessaire.
b. Qu'il vive une pleine vie d'activit physique, qui ne lui laisse
pas de temps pour une existence introspective. S'il est plutt
matrialiste, qu'il remplisse ses obligations commerciales,
sociales ou d'affaires en y consacrant son intrt sur le plan
physique et en remplissant ses responsabilits avec tout ce qu'il
possde de pouvoir, ne se permettant aucune pense en arrire.
c. Qu'il centre son attention sur les choses de la vie physique
jusqu' ce que l'volution l'amne au stade de focalisation
mentale et d'orientation spirituelle. Avant que cela ne puisse
tre fait, la porte infrieure doit tre ferme. Qu'il matrise donc
ses motions, car elles servent maintenir la porte entr'ouverte
et elles facilitent les expriences astrales.
d. Qu'il "apprenne travailler et penser avec l'pine dorsale et
la tte et non avec le devant du corps", ainsi que peut tre
traduite l'ancienne rgle. Cela veut dire que les psychiques
ordinaires considrent les centres du plexus solaire et le centre
laryng (les seuls au sujet desquels ils ont une certaine
connaissance) comme se trouvant la partie antrieure et au
centre du torse ou la partie antrieure de la gorge. Cela
transporte l'nergie vers le bas, par la route involutive et non pas
vers le haut par la route volutive de la colonne vertbrale. Ceci
est important.
2. Si la porte du plan astral est ouverte du fait d'un droit
hrditaire naturel, activit des vies prcdentes, et du fait que
le flux des forces se centre normalement dans le plexus solaire,
le problme devient encore beaucoup plus difficile. Il sera
ncessaire d'acqurir les choses suivantes :
a. Il faut faire comprendre la constitution thrique de l'homme
et faire connatre la nature des centres de force, de faon que le
psychisme aryen ait une information de base intelligente partir
de laquelle il puisse travailler. Il faut faire l'effort de construire
un corps sain.
b. L'accent doit tre mis sur des buts plus levs et la ncessit
d'une vie de service doit tre souligne. Je vous rappellerais que
le service est une mthode scientifique par laquelle les forces
veillant, stimulant et dirigeant le plexus solaire sont diriges
vers le centre du coeur, provoquant ainsi la fermeture de la
porte astrale et une dcentralisation des intrts du psychique.
Cette dcentralisation est techniquement accomplie lorsque le
plexus central n'est plus le facteur dominant et que les penses
et les intrts de l'homme sont d'une nature diffrente.
c. Une autre indication pratique pourrait tre utile ici Lorsque le
psychique en est au stade aryen de dveloppement et n'en est
plus simplement au stade atlanten, alors un grand bnfice
peut tre tir de l'utilisation frquente de la couleur jaune. Il
devrait s'entourer de cette couleur, car elle sert conserver dans
la tte les nergies qui entrent ou prvenir quelles ne
descendent pas plus bas que le diaphragme. Cela prive le plexus
solaire d'un influx constant d'nergie et aide grandement
librer le psychique du plan astral. Je voudrais faire remarquer ici
que le psychisme dont la conscience est atlantenne (et c'est le
cas de la grande majorit) fonctionne normalement lorsqu'il
dmontre des facults psychiques, bien que ce soit le long d'un
arc de rtrogression, mais celui qui possde une conscience
aryenne et qui fait preuve de ces pouvoirs constitue une
anomalie.
3. Lorsque le danger est d'une nature srieuse, qu'il provoque
une grande tension nerveuse ou une dbilit excessive, les plus
grandes prcautions doivent tre prises. Lorsqu' lieu un violent
combat entre l'activit psychique ou lorsqu'il y a un puisement
nerveux et la perte de l'emprise et de la matrise mentale, alors il
est essentiel que parfois le psychique soit oblig de rester
longtemps au lit et au repos, soumis un rgime alimentaire
lger et qu'il soit exempt de tous contacts. Il peut mme tre
ncessaire par moment de le priver de sa libert. Aujourd'hui, de
nombreux cas semblables, luttant durement pour leur quilibre
mental et cherchant fermer la porte astrale, sont considrs
comme des cas de dmence, ou comme tant au bord de la folie.
Leur triste sort est grandement aggrav par le manque de
comprhension de leurs amis et par les mdecins et les
psychologues consults. Leur trouble n'est pas mental mais
entirement li au plexus solaire. C'est seulement lorsqu'on
reconnatra cela que nous pourrons avoir une mthode
approprie pour rsoudre les problmes poss par ces cas. Il est
rare, en vrit, de rencontrer un psychologue qui soit prt
admettre la possibilit de ces principes." 9


9 Trait sur les 7 rayons, vol. II, p. 541-42, A.A. Bailey, Editions Lucis.
Dans le cas d'un tudiant avanc en occultisme, une
mthode beaucoup plus spcifique peut tre applique. Elle
consiste souvent dans un premier temps fermer les centres
'responsables du trouble, puis ouvrir le centre suprieur
correspondant, enfin transfrer la force de l'infrieur dans le
suprieur. Lorsque le travail ncessite d'agir sur les chakras
situs le long de l'pine dorsale, un instructeur trs comptent
doit tre obligatoirement prsent pour distinguer les facults
infrieures des suprieures. Il faut savoir que les premires sont
faillibles, que l'lment temps y est prsent en son sens
squentiel et que les effets sont limits. Lorsqu'il s'agit de
facults suprieures, le doute n'apparat pas et elles sont en
gnral infaillibles.
Le plan astral, on ne le redira jamais assez, est un plan
illusoire qui n'est pas sans danger pour l'aspirant curieux. Le
Tibtain, avec la sagesse qui le caractrise, explique qu'il existe
trois groupes de personnes qui utilisent les pouvoirs psychiques
infrieurs, soit consciemment, soit inconsciemment :

" 1. Ceux dont le stade volutif est assez bas pour permettre leur
utilisation automatique.
2. Ceux qui ont transport avec eux la capacit de voir et
d'entendre sur les niveaux astraux ou de "pratiquer la magie",
capacit provenant d'une autre vie, des temps atlantens. Ces
pouvoirs leur sont naturels, mais ne sont en gnral ni compris ni
dirigs par la connaissance et font gnralement de celui qui les
possde une victime, ou bien le porte les exploiter.
3. Le mystique sur le sentier de la vision qui (par l'amene de
lnergie en provenance de l'me au moyen de la mditation et
de l'aspiration) stimule le centre du plexus solaire ou le centre de
la gorge et ouvre ainsi une porte sur le plan astral.
Dans tous les cas, c'est le plan astral qui est rvl. On peut
dclarer ici que, l o il existe des couleurs, des formes et des
phnomnes semblables ce que l'on peut trouver sur le plan
physique, ou qui en constitue les rpliques, ce que l'on voit
reprsente les "phnomnes de duplication" du plan astral.
Lorsqu'il sagit de matrialisation de formes sur le plan physique,
vous assistez l'activit conjugue du plan astral et du plan
thrique. Vous n'avez pas les phnomnes du niveau mental et
de celui de l'me. Gardez bien cela l'esprit. Le plan astral est,
dans le temps, dans l'espace et en fait un tat dtre rel et en
outre un monde de formes illusoires, cres par l'homme lui-
mme et par son imagination cratrice. L'une des principales
leons apprendre sur le Sentier de l'Etat du Disciple est
d'apprendre distinguer ce qui est rel de ce qui est illusion." 10

On peut juste titre tre troubl par la difficult faire
preuve de discrimination quant l'tat spirituel d'un instructeur
afin de voir s'il est un mage divin ou au contraire dmoniaque.
En effet, le fait de manifester des pouvoirs, ou bien mme de les
cacher, n'est absolument pas un critre de spiritualit.
Si l'on prend l'exemple du Christ, on se rend compte qu'il a
attir les foules ainsi que ses disciples au moyen de miracles.
Cela a toujours t fait par les adeptes avancs et les Avatars,
dans le but d'attirer Dieu les mes rebelles et matrialistes.
Pour d'autres raisons qu'il ne nous appartient pas de juger,
d'autres adeptes les ont jalousement camoufls.
Il est assez commun de voir en Occident des disciples

10 Trait sur les 7 rayons, vol. II, p. 522, A.A. Bailey, Editions Lucis.
instructeurs critiquer d'authentiques adeptes qui, pour des
raisons qu'eux seuls connaissent, utilisent ouvertement leurs
facults psychiques. Ces critiques manent videmment
d'instructeurs, crivains ou orientalistes par simple jalousie du
fait de leur incapacit en faire autant.
Cependant, il faut garder la tte froide, et ne pas accorder
une importance excessive aux siddhis, tout en admettant que
celui qui les possde et en fait bon usage a le mrite d'avoir par
le pass fait l'effort de les acqurir, et ce titre a droit notre
respect.
La complexit du sujet vient de ce que chacun des sept
chakras a trois aspects ou trois notes particulires :

1. Un aspect volont - sacrifice
2. Un aspect amour - sagesse
3. Un aspect intelligence active

Un chakra peut n'avoir dvelopp qu'un seul de ces trois
principes. Par exemple, un mystique pur qui cherche la
ralisation de Soi aura, au cur de ses chakras, surtout veill le
ou les ptales d'amour-sagesse. Un renonant qui a abandonn
tout intrt pour le monde, qui considre le bien et le mal
comme illusoire et qui atteint son but par la voie de la non-
dualit et du vide dveloppera naturellement les ptales de la
volont-sacrifice. D'un autre ct, les grands savants et mme
les interprtes du mal peuvent accomplir des miracles et faire
preuve de la mme capacit de crer et de transcender les
facults normales de l'homme. Raspoutine en fut un parfait
exemple. Les pouvoirs psychiques sont inhrents l'aspect
crateur de la divinit (ptales de l'intelligence), Brahma, le
troisime (quelquefois le premier!) aspect de la triple divinit.
Ces pouvoirs sont donc lis une comprhension intelligente de
la matire et la facult du mental de dominer la substance.
Ces pouvoirs sur le monde des phnomnes ne sont donc ni
divins ni non-divins, et peuvent tre utiliss avec une facult
gale par un fils de Dieu ou par un fils des tnbres. Ce dernier
est facile reconnatre car il travaille peut-tre avec l'aspect
volont, mais jamais avec l'aspect amour. Or il faut savoir que
l'adepte des tnbres travaille toujours individuellement et que
toute son uvre est sparatrice. L'amour, qui est principe de
cohsion, ne peut tre utilis que par un mage blanc qui, lui,
uvre toujours en formation de groupe. Son pouvoir essentiel
est l'attraction non des individus mais des mes. Il est ais de
savoir dans quelle catgorie se trouve un adepte, et cela rien
qu' ses actions. On reconnat l'arbre ses fruits ; des qualits
comme l'inclusivit, l'esprit de non-sparativit, le sens du
sacrifice de ce qui est personnel au bien de l'ensemble, un total
dtachement vis--vis de soi-mme, un complet dsintres-
sement, une comprhension intuitive, un amour sans limite et
nombre d'autres encore nous feront toujours dcouvrir un mage
de lumire.
Il existe quelques rares tres qui peuvent tre appels
Avatar complet (Purnavatar). Il ne s'en manifeste jamais plus
d'un la fois dans notre monde. Eux seuls possdent les
pouvoirs des trois aspects de la divinit, celui de la volont, celui
de l'amour et celui de l'intelligence. Cet Avatar est aujourd'hui
rvl au monde sous l'apparence de Bhagavan Shri Sathya Sai
Baba, et j'aurai l'occasion d'en reparler car il manifeste la
plnitude des pouvoirs divins d'un Bouddha et d'un Christ
runis.

SIDDHIS ET REALISATION SPIRITUELLE

Patanjali crit ceci :

"Les pouvoirs sont des obstacles la prise de conscience
suprieure, mais s'utilisent en tant que pouvoirs magiques dans
les mondes objectifs." (Livre HI-37)

Ramakrishna dit galement :

"De mme qu'on vite la boue, il faut viter les siddhis ou
pouvoirs miraculeux. Ils viennent d'eux-mmes par la vertu des
sadhanas et de samyama (matrise des sens). Mais l'homme qui
fixe son esprit sur les siddhis ne pourra pas monter plus haut, il y
restera embourb."

Il s'agit l de l'opinion d'un trs grand ralis hindou. Mais
cet tat d'esprit prvaut dans toutes les antiques traditions et
dans toutes les autres religions sans exception. R. Tajima, par
exemple, dans son commentaire sur le Mahavairocana Sutra,
crit :

"Les phnomnes miraculeux (irradiation, lvitation, etc...) qui se
produisent, lors des pratiques tantriques, par l'effet des mantras
et de la siddhi qui en rsulte, sont conditionns par ces mantras
et cette siddhi, tout comme les phnomnes magiques sont
conditionns par les indications et par les drogues que met en
oeuvre le magicien ; ils n'ont donc point d'existence propre, de
"nature" autonome, et le pratiquant ne doit point s'y attacher,
car ils ne sont que des "transformations" secondaires du pur
bodhicitta originel, de la "nature primordiale". 11

Cependant, il faut reconnatre que l'accs la conscience
divine passe par la comprhension du monde phnomnal, et
finalement sa matrise. R. Tajima crit encore ceci :

"De mme que la bulle ne saurait se sparer ni tre spare de
l'eau qui lui a donn naissance, de mme le pratiquant du
Shingon qui arrive la siddhi ne se laisse pas entraner hors de
soi-mme, il reste dans sa puret, l'cart des illusions, et les
attractions vaines sont sans pouvoir sur son coeur." 12

On aura compris que, selon l'opinion des raliss de ce
monde, celui qui cherche la connaissance du Soi n'a rien faire
avec les siddhis. Cependant, qu'il le veuille ou non, par son
comportement vertueux et par sa discipline mentale, le disciple
sur le sentier dveloppe en lui involontairement une ou
plusieurs facults selon son karma et sa nature. Voici le
comportement qu'il faut avoir et que prconise le Tibtain :

"Le monde entre aujourd'hui dans une phase d'extrme
sensibilit ; les disciples doivent se prparer l'aider. La
conscience des gens ordinaires et mdiocres va se transfrer sur
les niveaux de l'astralisme conscient ; le voile entre ce qui est vu
et ce qui demeure invisible disparatra rapidement. Comment les

11 Etude sur le Mahavairocana Sutra, R. Tajima, pp. 87-89, Editions A.
Maisonneuve.
12 Etude sur le Mahavairocana Sutra, R. Tajima, pp. 87-89, Editions A.
Maisonneuve.
disciples pourraient-ils servir dans cette priode difficile, s'ils
n'ont aucune exprience et ne peuvent interprter les divers
aspects des phnomnes, et les distinguer les uns des autres?
Comment pourraient-ils mettre les autres en garde et, au besoin,
leur venir en aide, s'ils ont peur d'entrer dans des domaines de
vie o rgne le psychisme infrieur? Je ne vous demande pas de
cultiver les pouvoirs psychiques, mais je vous demande de vous
tenir prts voir et entendre sur tous les niveaux de service, de
savoir ce que vous voyez et entendez, et de l'interprter
correctement, sans tre aveugls par le prjug ou la crainte. Le
Sentier du Discipulat n'est pas un sentier facile, mais les compen-
sations qu'il offre sont proportionnelles ; cette phase du
discipulat inclut la comprhension de la sensibliti psychique. " 13

Cela dit, il y a une tape, ou degr, o le disciple avanc peut
sans risque dvelopper ces potentialits et apprendre les
utiliser. Le degr o cela est permis et mme recommand dans
le but de mieux servir l'humanit est celui de la troisime
initiation, mieux connue dans la chrtient sous le terme de
transfiguration. C'est seulement partir de ce haut degr de
ralisation spirituelle, en ce qui concerne l'humanit et non la
Hirarchie, que, sous la supervision de son instructeur, ses
facults sont largies ainsi que sa capacit de travail et de
service. Voici ce que disait Sri Ramana Maharshi propos des
siddhis et du service :

"Mme Rick-Hidding : Est-ce que la ralisation du Soi provoque

13 Etat de Disciple dans le Nouvel Age, p. 844, vol. I, A.A. Bailey, Editions
Lucis.
automatiquement la naissance de pouvoirs occultes (siddhis) ?
M. Le Soi est ce qui vous est le plus intime, ternellement. Les
pouvoirs occultes vous sont trangers. Ils n'ont rien voir avec le
Soi. L'acquisition des pouvoirs exige des efforts parfois
considrables. Le Soi nexige aucun effort.
Les siddhis sont recherches par le mental, qui doit rester
pleinement actif. Le Soi est ralis quand le mental est dtruit.
Les pouvoirs occultes ne peuvent se manifester que si l'go est
encore vivant. C'est lui qui vous fait prendre conscience des
autres. Quand il a disparu il n'y a plus d'autres voir. Le Soi est
au-del de l'go. Il est ralis lorsque l'go est compltement
limin. L'limination de l'go fait que l'on ne voit plus les autres.
Comment le problme d'autrui peut-il encore tre soulev et o
rside l'utilit des pouvoirs occultes pour un tre ralis?
La ralisation peut parfois tre accompagne de pouvoirs
occultes. Si des individus se sont efforcs d'obtenir des pouvoirs
avant d'tre raliss, ceux-ci peuvent se manifester aprs la
ralisation. D'autres n'ont point voulu de pouvoirs occultes et se
sont contents de rechercher simplement la ralisation. Ils ne
manifestent aucun pouvoir. Les siddhis peuvent mme tre
recherches et obtenues aprs la ralisation. Mais elles sont
alors obtenues pour un but dfini, notamment le progrs
spirituel des gens, comme dans le cas de Chudl.
Le roi Sikhidhvaja tait un homme pieux. Il avait pour pouse
Chudl. Ils reurent tous deux des instructions spirituelles
donnes par un sage. Mais le roi, trs occup par le
gouvernement de son royaume, n'avait point le temps de mettre
en pratique son enseignement. La reine Chudl, par contre,
pratiquait ses dvotions avec assiduit et obtint la ralisation. Par
consquent, elle parut encore plus charmante qu'auparavant. Le
roi s'en tonna et lui en demanda la cause. Elle lui rpondit que
tout son charme provenait du Soi et que le roi ne faisait que
prendre conscience en elle du charme de sa propre ralisation.
Le roi rtorqua qu'elle tait sotte. De grands asctes s'taient
efforcs en vain d'obtenir, dans la solitude complte, la
ralisation du Soi. Comment pouvait-elle oser prtendre la
ralisation, alors qu'elle n'tait qu'une femme stupide, plonge
dans les ncessits domestiques de l'existence familiale et les
exigences de la vie sociale!
Chudl ne s'offusqua point de la rprobation de son mari, car
elle tait fermement tablie dans le Soi. Son seul dsir tait que
son mari pt son tour raliser le Soi et tre heureux. Elle pensa
que le meilleur moyen de le convaincre tait de dployer des
pouvoirs extraordinaires (siddhis). Elle les obtint, mais elle ne les
manifesta point sur-le-champ. La compagnie constante de sa
femme avait rendu le roi indiffrent toutes choses. Il se mit
dtester la vie mondaine et exprima son dsir de se retirer dans
une fort pour se livrer des austrits. Il annona donc son
pouse qu'il abandonnait le monde pour vivre en reclus dans la
fort. Elle fut intrieurement ravie de connatre sa dcision mais
n'en montra rien. Elle fit part au contraire de son dsarroi et
reprocha au roi son manque de bont son gard. Le roi hsita,
mais le dgot du monde tant le plus fort, il prfra s'loigner
sans mme obtenir l'accord de sa femme. Une nuit, pendant que
la reine dormait, il sortit de son palais et se retira dans la fort. Il
se mit la recherche d'un endroit solitaire o il put pratiquer
l'aise ses exercices de mditation. A son rveil, la reine dcouvrit,
grce ses pouvoirs occultes, l'endroit o son mari s'tait retir.
Elle se rjouit, en son for intrieur, de cette dcision. Elle appela
les ministres et leur dit que le roi s'tait absent pour quelques
temps et que le royaume devait continuer tre gouvern
comme auparavant. Elle-mme remplaa le roi et tint les rnes
du gouvernement.
Dix-huit ans passrent. Un jour elle sut que le roi tait prt pour
la ralisation. Elle lui apparut, grce ses pouvoirs, dguise en
Kumbh (une des pouses de Shiva). Il ralisa alors le Soi et
retourna son palais pour gouverner son royaume avec la reine.
La morale de cette histoire, c'est que l'acquisition des pouvoirs
occultes est justifie lorsqu'une utilisation est effectue par des
tres raliss pour assurer le progrs spirituel des gens. Mais les
sages dtenteurs de tels pouvoirs n'en sont jamais victimes. Ils ne
se font aucune illusion leur sujet." 14

SIDDHIS D'UN AVATAR

Si l'on cherche rellement prendre conscience de ce que
sont les siddhis, on se rend compte qu'il ne s'agit que d'un
pouvoir intrieur consistant matriser la matire, le temps,
l'espace, la densit, etc... Celui qui transcende un tant soit peu
certains aspects de la matire possde dj des siddhis, sans
pour cela que celles-ci aient un caractre miraculeux. En fait,
comme l'essence divine est immanente en chaque atome de
matire, le miracle est continu et l'existence du monde en est un
tmoignage constant. Si un homme veut avoir un ascendant sur
cette matire, il doit simplement devenir esprit. Ainsi, plus on
devient esprit, plus on a de pouvoir sur la matire. Et l'on
comprendra donc que la siddhi n'est pas une acquisition, mais
la mise en surface de notre propre nature divine. C'est la juste

14 L'Enseignement de Ramana Maharshi, p. 504-505, Editions Albin Michel.
manire de comprendre pourquoi tous ceux qui ont atteint la
ralisation possdent en eux la totalit des siddhis infrieures et
suprieures.
Cependant, en plus de ces facults, il en existe d'autres qui
ne sont la prrogative que des Avatars. Je ne reviendrai pas sur
cette doctrine15, mais il faut savoir qu'un Avatar a t rendu
parfait autre part (!), et qu'il vient sur notre terre investi de la
mission divine de faire rsonner une note encore inconnue de la
conscience plantaire. L'Avatar peut trs bien projeter une
image illusoire dans le but de prendre contact avec l'homme
avanc. Il peut galement prendre le corps d'un libr. Il peut
aussi adombrer plusieurs personnalits en mme temps,
comme l'poque de Rama. Bien souvent, l'Avatar incarne un
seul des trois grands principes de la divinit. Cela nous ramne
l'Avatar Shri Sathya Sai Baba qui, exceptionnellement,
possde le pouvoir de Shiva, de Vishnou, et de Brahma.
On ne confondra donc surtout pas les siddhis utilises par
un adepte et celles naturellement manifestes par un Avatar. En
effet, du point de vue humain, l'adepte est encore perfectible,
alors que l'Avatar ne l'est plus. L'Avatar Sathya Sai a sept
pouvoirs qui sont uniques :

SRSHTI, le pouvoir de crer,
STHITHI, le pouvoir d'entretenir, de protger, de
garder,
LAYA, le pouvoir de dtruire,
THIRODHANA, le pouvoir de faire disparatre les
choses.

15 La Doctrine des Avatars, de l'auteur, Editions L'Or du Temps.

Les trois dernires siddhis ne peuvent appartenir qu' un Avatar
trs lev, ce sont :

ANUGRAHA, la grce (qui peut tre de deux sortes),
NAMA, le pouvoir d'tre prsent l o son nom est
invoqu,
VIBHOUTI, le pouvoir d'omnipotence.

En tant que Pumavatar, ou Avatar complet16, il est considr
comme une incarnation de Dattatreya (Shiva-Vishnou-
Brahma). Il est volont et sacrifice (Shiv), il est amour-sagesse
(Vishnou), il est intelligence et batitude (Brahma). Il manifeste
ces trois aspects divins en trois incarnations, Shirdi Baba,
Sathya Sai Baba et Prema Sai.
Dans sa prsente incarnation, il possde le pouvoir inhrent
chacune des trois personnes de la Trinit. Il est
ICHCHASHAKTI, l'nergie qui veut ; il est KRIYASHAKTI,
l'nergie qui agit et cre17; il est JNANASHAKTI, l'nergie qui
sait. Sa conscience tant plantaire, il apparat dans le Soi de

16 Le Christ fut une parfaite incarnation de l'amour divin, comme le Bouddha
fut l'incarnation de la sagesse. Tous les deux incarnaient le principe du Fils
de la Trinit. Sai Baba, lui, est l'incarnation non seulement du Fils, mais aussi
du Pre et du Saint-Esprit.
17 Les Upanishads disent qu'au commencement Brahman tait seul. Il pensa :
"Je suis seul, je dois devenir multiple". Pour tous les brahmanes' cela signifie
que la volont de Brahman fut suffisante pour crer. C'est de cette manire
qu'il cra le monde hors de lui-mme. L'homme ralis devient Brahman
(Brahmavid Brahma eva bhavati, disent galement les Upanishads). Par
consquent, un homme qui a atteint la perfection peut crer tout ce qu'il
souhaite. Il n'y a l rien d'trange ni d'anti-naturel.
tous ceux qui cherchent Dieu, quelle que soit la forme choisie
par l'adorateur. Ainsi dans toutes les parties du monde, il
apparat physiquement ou par vision en tant que Christ,
Bouddha, Rama ou toute autre image adore par le fidle. Il
apparut sous la forme de Shiva au temple de Khothanaghatta,
en tant que Krishna au temple de Hampi Virupaksha. De ces
pouvoirs illimits qu'il manifeste en pleine lumire depuis sa
plus tendre enfance, il dit lui-mme ceci :

"Il n'y a pas de pouvoir que j'ai acquis, il n'y a pas de pouvoir que
j'utilise dans des cas spcifiques. Il s'agit de ma vritable nature."

Sai Baba a dclar que sa mission tait d'tre
SARVASTHARATHUDURGAANI (que tous franchissent les
obstacles), SARVA BHADRAANI PASYANTHU (que tous ne
voient que des choses favorables), SARVAH SAD-BUDDHI
MAA PNOTHU (que tous acquirent une intelligence salutaire),
SARVAH SARVATHRA NANDATHU (que tous soient emplis de
joie en tous lieux).

LES MIRACLES

Le problme du miracle se pose puisque, mme en Inde, Sai
Baba est appel l'homme aux miracles, ce qui n'est vrai que
pour celui qui vit encore dans l'illusion de ce monde.
Le miracle intervient au moment o les ples sont
renverss, c'est-- dire lorsque l'esprit domine la matire au lieu
du contraire comme cela se passe chez l'homme ordinaire. En
voici un exemple trs simple : l'homme dans son tat de veille
vit intensment dans son corps physique. Si son avant-bras
entre en contact avec du feu, il se brle et des symptmes appa-
raissent, douleurs, ampoules, etc... Il s'agit l d'effets naturels
provenant de lois reconnues par la science, car en appliquant les
mmes causes on obtient toujours les mmes effets. Cependant,
il peut exister des conditions, dans les tats de conscience
diffrents (transes ou extases) o ces lois peuvent tre
compltement dpasses. Cela arrive notamment lorsque
l'esprit se libre et cette fois domine la matire. Cette
modification ne peut bien sr tre impute l'esprit lui-mme,
mais son interprte, le mental, et il est donc ais d'agir sur
celui-ci au moyen de la suggestion hypnotique. Il a t prouv
que, mis en tat d'hypnose, un sujet peut ressentir une brlure
et en avoir tous les symptmes si, en approchant un simple
crayon, on lui suggestionne qu'il s'agit d'une tige de fer chauffe
blanc. Inversement, on peut toucher la peau du sujet avec une
pice de mtal chauffe blanc sans qu'il y ait altration des
tissus. Il s'agit l pour les scientifiques d'un miracle ou d'un
phnomne dont on ignore les causes. Il faut donc admettre que
les miracles n'existent en ralit que pour l'ignorant et, soyons
modestes, nous le sommes tous plus ou moins, car moins
d'tre clairvoyant, la simple vue d'un "miracle", il est
impossible de dire s'il s'agit l d'une seule mais nanmoins
puissante suggestion ou si le phnomne a t provoqu par des
intermdiaires spirituels invisibles, comme par exemple dans le
cas de la gurison du lpreux Naaman, et du dplacement de sa
maladie Guhazi, le cupide serviteur du prophte. (2me livre
des Rois - 5)
Miracle vient d'un verbe latin signifiant "s'tonner". Un
connaissant ne s'tonne jamais, et le Christ lui-mme a dit qu'il
ne fallait pas s'tonner de ce qu'il accomplissait. On peut donc
dire qu'il enseignait que les miracles, ou actions non naturelles,
n'existaient pas. Pour les religieux non initis aux arcanes, les
phnomnes extraordinaires accomplis par le Christ ou par tout
autre Avatar sont des signes qui prouvent l'authenticit du
messager. Cela a toujours t ncessaire pour la masse humaine
gnralement ignorante, matrialiste et incrdule. Sa
conscience est endormie et ne voit en principe que l'vnement.
Le connaisseur, lui, sait bien que Dieu vit en toute forme et que
la beaut, l'intelligence et la vie sont en elles-mmes un
perptuel et authentique miracle. Il ne s'tonne donc pas du
pouvoir qu'ont certains hommes divins, et se contente de les
imiter, de les respecter et de les aimer. Cela est tellement vrai
que c'est l'vangile de Jean, le plus sotrique, qui parle le
moins des miracles accomplis par Jsus-Christ, et c'est aussi
l'opinion du patriarche Athnagoras qui dit :

"Pour celui qui sait regarder, tout est miracle."

Le miracle est toujours peru deux niveaux, objectif et
subjectif. Le miracle objectif, dans son aspect phnomnal et
marginal, s'adresse aux sens et au mental. Il tend veiller
l'intrt endormi, briser la tendance matrialiste en veillant
la foi en une force suprme. Mais dans une telle dmonstration,
les adeptes et Avatars le savaient mieux que quiconque, seule
une petite partie d'hommes peuvent tre ainsi sauvs. Les
autres doutent sans cesse, et sont plutt curieux du phnomne
qu'intresss par sa cause. A ceux-l les miracles furent refuss
par le Christ (par exemple aux Pharisiens qui exigeaient de lui
un signe du ciel).
Dans son aspect subjectif, visible uniquement par le sens de
l'me, un miracle est un signe, une indication, un enseignement
que chaque initi se doit d'interprter.
Certains peut-tre croient que les nombreux miracles
accomplis par Sai Baba risquent d'entraver son dveloppement
spirituel. Ils l'assimilent un tre en voie de ralisation, ce qu'il
n'est pas puisqu'il est aussi parfait aujourd'hui qu'il l'tait sa
naissance, et que n'ayant jamais eu de guru, n'ayant jamais pri
ni mdit pour atteindre un tat ou un autre, il est ador dans le
monde entier par les plus grands sadhus, pandits, yogis,
hommes de science, artistes, etc... comme tant la perfection
mme, c'est--dire l'incarnation de tous les accomplissements
ou siddhis. Qui peut se permettre de juger une conscience
divine incarne?
En ce qui concerne le fait qu'un Avatar se proclame Dieu, il
faut admettre que, vu de l'autre ct du voile, un Avatar a ce
droit, car il ressent son identit de nature avec le Dieu absolu, et
aussi parce qu' notre humanit il apparat comme celui qui
s'est approch le plus prs des mystres. Cependant, Dieu,
mme incarn dans un peuple particulier travers un messager,
reste le Dieu unique et absolu, et il n'agit, quoi qu'on en dise,
jamais individuellement comme cela a t crit dans l'Ancien
Testament. Il n'y a jamais eu un Dieu pour Isral, pas plus qu'il
n'y eut un Dieu pour les Egyptiens. La ralit est qu'il n'existe
que des hommes perfectionns jusqu' devenir capables de
recevoir des directives divines de leur propre Soi divin ou
d'tres plus avancs appartenant de plus hautes hirarchies.
Lorsque l'on dit que Mose avait un Dieu plus puissant que les
Egyptiens, on veut dire que les mages (tous n'taient pas dans
ce cas!) d'Egypte avaient perdu le contact avec la source
d'inspiration primordiale que l'on pourrait appeler ici la
Hirarchie plantaire, alors que Mose et les prophtes en
taient des membres reconnus, avec le pouvoir d'utiliser cette
puissance hirarchique au profit d'une cause humaine.
Dieu n'a jamais t dans un camp plutt que dans un autre.
Il se trouve dans le cur de celui qui accomplit sa volont. On
s'tonne souvent de ce qui se passa jadis l'poque de Mose,
allguant que les commentateurs ont srement amplifi les
vnements qui touchrent Mose et son peuple. Il y a peut-tre
un peu de vrai, mais il faut savoir que la puissance d'une Hi-
rarchie de Matres uvrant travers Mose tait capable de
grandes choses, qu'un Avatar lui seul peut accomplir. On a
ainsi mis en doute la nue qui empchait les Egyptiens
d'avancer. A notre poque, Sai Baba a plusieurs fois matrialis
un arc-en-ciel en plein dsert, et l'un d'eux tait mme vertical,
tout cela dans le but de redonner la foi des incroyants.
Certains disent que le passage de la Mer Rouge a t rendu
possible grce l'action des vents et des mares. La chose serait
possible dans un sens mais plus difficile croire aprs puisque
sitt le peuple pass, le vent changea de direction ce qui fut fatal
aux Egyptiens. Sai Baba, au moment de participer la
clbration de son anniversaire, assura que le typhon qui arri-
vait dans la direction de l'ashram, et qui avait dj fait des
ravages n'atteindrait pas l'ashram et il en fut ainsi. Jeune
adolescent, il fit remonter les eaux de la rivire qui tait sortie
de son lit et avait inond le village. Bref, si cela tait ncessaire,
on trouverait aisment dans les actions quotidiennes de Sai
Baba la plupart des miracles mentionns dans notre Bible du
dbut de la fin.
Tout brahmane instruit sait interprter l'injonction vdique:
"ADABD-HANI VARUNASYA VRATANI" (Rig Veda 1-24-10),
"les lois de Dieu ne peuvent tre violes". Un homme ralis n'a
plus d'go ou de volont propre. Par consquent, il ne peut
contrecarrer sa propre nature qui est la loi divine en action dans
son tre essentiel. Seul l'go peut, par dsir ou ignorance, violer
la loi divine et engendrer des effets karmiques ngatifs. Plus que
tout autre, un Avatar suit rigoureusement les lois cosmiques
puisqu'il en est le reprsentant sur terre. Ainsi, les milliers de
matrialisations obtenues par Sathya Sai Baba n'ont qu'un seul
but, celui d'aider les fidles dans leurs preuves quotidiennes, et
finalement leur apprendre se dtacher de tout ce qui forme ce
monde impermanent et donc illusoire.
L'homme en priode d'volution met dans la lumire de son
intellect un certain nombre de lois. Il acquiert de cette manire
une comprhension relative des lois qui gouvernent ce monde.
C'est ce degr de connaissance intellectuelle qui dtermine dans
l'individu sa vision ou comprhension. Et c'est partir de cette
vision qu'il dtermine sa croyance et sa foi, et qu'il spare le
monde en deux :

Ce qu'il croit tre vrai, partir de son exprience personnelle
ou de sa conviction intrieure,
Ce qu'il croit ne pas l'tre.

Le miracle se situe pour cet individu au-del de sa vision et
de sa comprhension du monde. Le problme est qu'au fur et
mesure qu'il volue et exprimente, l'homme largit sa vision, et
alors on peut se poser la question : o se situe le miracle? 18

18 "Les miracles font partie du monde spirituel. Le plus grand de tous est un
miracle moral : l'absence de pch en Jsus. On a dit avec raison que
L'Avatar lui-mme rpond :

" Les manifestations divines de Sai sont appeles "chamatkaara".
Tout fidle devrait tenter d'en interprter le sens et de
comprendre leur raison d'tre. Un phnomne de ce genre
attire, et c'est l une qualit divine, base sur la force de l'atma
(l'me). Comment utiliser cette qualit? Seulement pour le
"samskaara", c'est--dire dans le but de transformer la nature
humaine en nature divine. Le "chamatkaara" est donc un
instrument propre transmuter la nature intrinsque de
l'homme, qui est divine, mais seulement en puissance.
Ce "samskaara" constitue la base de "paropkaara" ou service
rendu autrui sans trace d'go, et sacrifice de soi-mme en vue
d'aider les autres membres de la socit.
La pratique de "parapkaara" vous portera naturellement vers le
but final : ce "sakshatkaara" ou "self-ralisation". Donc, le seul et
unique but du miracle est de vous conduire la ralit ultime.
Pour cela, les quatre tapes sont les sivantes : "chamatkaara",
"samskaara", "paropkaara" et "sakshatkaara". Vous saurez que
les miracles ne sont pas une vulgaire exhibition mais qu'ils sont
en fait des manifestations de la puissance divine, et qu'ils ont un
propos non moins divin, qui ne peut en aucun cas faire de mal
qui que ce soit". 19

l'lment miraculeux de l'Ancien Testament est cette rvlation de Dieu faite
par lui-mme. Les hommes voient confusment travers un miroir assombri,
mais le miroir s'claire peu peu chaque fois qu'un prophte, partant du
point d'arrive de son prdcesseur, y ajoute les dcouvertes spirituelles de sa
propre exprience." (Prophtie et Divination, Editions Payot, 1941)
19 L'Aube d'une Ere Nouvelle, p. 31, Antonio et Sylvie Craxi, Editoriale
Personna, diffusion L'Or du Temps.

Autre part, il dit encore ceci :

"Tous ces faits miraculeux n'ont qu'un seul but, celui de rveiller
la divinit qui est immanente en chaque homme ; mais la plus
grande des siddhis reste "prema", l'amour suprme envers toute
la cration... cet amour parfait, la plus grande des siddhis qui
soit, et dont tout homme est dot, est le seul instrument dont
Dieu se serve pour crer tout ce qui existe."

MIRAGE ET REALITE

L'homme est pourvu de gaines (Koshas), de vhicule ou de
diffrents corps plus subtils que le corps grossier. La conscience
vit et agit travers eux, plus le corps est grossier et proche du
plan physique, plus la conscience est endormie, lourde et peu
spirituelle. Il faut donc que le penseur apprenne transcender
chacune des enveloppes avant de pouvoir se reconnatre et se
fondre dans l'absolu. Une siddhi n'est que le pouvoir de ce
penseur de contrler, de matriser et d'agir sur ou par ces
enveloppes, et de s'en servir comme moyen de perception sur le
plan auquel cette enveloppe correspond.
Le danger est que chaque plan correspond un tat de
conscience, et que cet tat de conscience attire l'individu, lui
faisant oublier l'essentiel, le plan divin. Tout l'enseignement des
sages est bas sur la ncessit de s'veiller la ralit, sans pour
cela s'arrter chacun des plans. Se librer de la maya, du
mirage et de l'illusion, telle est la dmarche essentielle pour
raliser Dieu instantanment. Le Tibtain a expliqu la nature
de ces trois voiles :

"Le Problme de l'illusion repose dans le fait que c'est une
activit de l'me ; c'est le rsultat de l'aspect mental de toutes les
mes en manifestation. C'est l'me qui ne parvient pas voir
avec clart jusqu'au moment o elle apprend dverser la
lumire de l'me dans le mental et le cerveau.
Le Problme du Mirage se rencontre lorsque l'illusion mentale
est intensifie par le dsir. Ce que les thosophes appellent
"Kamamanas" produit le mirage. C'est l'illusion sur le plan astral.
Le problme de Maya est en ralit le mme que celui qui
prcde, auquel s'ajoute l'activit intense se produisant lorsque
le mirage et l'illusion se ralisent sur les niveaux thriques. C'est
cette pagaille (oui, c'est bien le terme que je veux employer)
dans laquelle la majorit des tres humains semblent toujours
vivre. En consquence :
1.Lillusion est d'abord une caractristique mentale,
particulire l'attitude d'esprit des gens plus intellectuels
qu'motifs. Ils ont surmont le mirage tel qu'on le comprend
gnralement. C'est d'une mauvaise conception des ides et des
formes-penses dont ils sont coupables, et galement de fausses
interprtations.
2. Le Mirage est de caractre astral, et, en cette poque, il
est bien plus puissant que l'illusion, tant donn l'norme
majorit de gens qui fonctionnent toujours astralement
3. La Maya est de caractre vital ; c'est une qualit de force.
C'est essentiellement l'nergie de l'tre humain se mettant en
activit sous l'influence subjective de l'illusion mentale, ou de
mirage astral ou des deux combins." 20

20 Trait sur les 7 rayons, vol. II, p. 435-36, A.A. Bailey, Editions Lucis.

Tout au cours de cet essai, je prendrai plusieurs exemples de
siddhis attribues des saints, des adeptes et des matres.
Ceux que j'emprunterai l'Avatar Sai Baba ne sont pas mettre
dans la mme catgorie, car l'Avatar possde la totalit de tout
ce qui est contenu dans ce livre, la diffrence prs que l'Avatar
ne se sert jamais (ou en tout cas trs rarement) d'in-
termdiaires. Je vais maintenant vous donner quelques
exemples de sa grandeur, et ensuite nous poursuivrons notre
tude.

L'AVATAR SATHYA SAI BABA

Sai Baba a rencontr de trs grands saints et yogis indiens,
et partout il fut considr comme un Avatar.
Exceptionnellement accueilli par Sri Ramana Maharshi, Sri
Aurobindo et de nombreux autres librs, Sai Baba n'en reste
pas moins toujours identique lui-mme. Simple, rayonnant de
splendeur, plein d'amour et puissant dans sa matrise des
vnements, Sai Baba se refuse faire de la publicit autour de
son image. Il l'a dit et redit maintes et maintes fois. Les tres
saints qui vivent en Inde savent bien que Sai Baba est l
davantage pour inspirer le Soi de chaque homme que pour avoir
des disciples.
Et sa volont a t respecte, une exception prs peut-tre,
celle d'Aurobindo, le 24 novembre 1926, le lendemain de la
naissance de Sai Baba. Ce jour l, tous les rsidents de l'ashram
furent rassembls pour le darshan, tous mditrent environ
quarante cinq minutes, Aurobindo considra qu'il avait atteint
ce jour en tat de perfection spirituelle, puis il dclara
solennellement la congrgation :

"Aujourd'hui le divin est descendu sur la terre".

Cela ne semble pas une concidence, car Aurobindo a
galement mentionn :

"Le 24 novembre 1926 a eu lieu la descente de Krishna dans un
corps physique... Un pouvoir infaillible guidera la pense, dans
les curs terrestres brille le feu immortel ; mme les multitudes
entendront la voix".

De nombreux autres siddhas ou yogis reconnurent sa
grandeur, tels Muktananda ou Shivananda.
En 1957, la Divine Life Society organisa sa convention qui
devait avoir lieu Venkatagiri. Cette convention allait tre d'une
grande importance dans la mission de rpandre le dharma, car
Sai Baba fut invit la prsider. Etaient prsents des moines
aussi distingus que Sadananda21, Satchidananda,
Atmaswarupananda et Srinivasananda. Dans la foule immense,
quelques savants taient plutt venus pour le provoquer, mais
son discours fut ressenti par tous comme une grande
bndiction, alliant l'humour et l'rudition avec la simplicit et
la beaut du verbe. Swami Sadananda parla mme de
communication avec Dieu. Un clbre pandit (savant) parla
ensuite. Cet homme s'tait rendu fort clbre par son
exceptionnelle rudition en matire de philosophie vdantiste

21 Auteur rput, qui l'on doit le Sanmarga Deepam, le Maha Shakti et des
oeuvres comme des commentaires sur les yoga-sutras de Patanjali.
(on lui doit la traduction en Tlugu des Upanishads, des
Brahmas Sutras et de la Bhagavad Gita). Il avoua tre venu pour
dfier Sai Baba, mais qu'il en repartait difi.
Sai Baba est vraiment un pre cleste, l'aise dans tous les
milieux, connaissant le pass, le prsent et l'avenir de chacun, il
soigne, conseille, rconforte. Il est la libert incarne, qu'il se
trouve avec des pauvres, des riches, des savants ou des sadhus.
Swami Satchidananda rvla qu'aussitt qu'il put parler en
priv Sai Baba, ce dernier voqua une rare vision qu'eut le
swami plus de trente-sept ans auparavant. Il lui conseilla de se
retirer et de poursuivre sa sadhana, lui assurant qu'il
s'occuperait personnellement de sa scurit et de ses besoins. Le
swami fut trs touch et surpris de l'omniscience de Sai Baba
l'gard de son exprience spirituelle.
Lorsque Sai Baba s'en alla en direction de Kanyakumari
aprs la convention, il fut accompagn par Sadananda et
Satchidananda. Sur le sable de la plage, ils eurent la surprise de
voir se matrialiser sous les pas de Sai Baba des grains de
sphatika. Les fidles les ramassrent, il y en avait 84, mais Sai
Baba leur dit qu'il y en avait 108. On recompta, et l'on trouva
effectivement 108. Le japamala (chapelet) fut form et Sai Baba
en fit prsent Sadananda.
Swami Sivananda, de Rishikesh, ayant t inform de la
grandeur spirituelle de Sai Baba, l'invita venir Rishikesh et
lui rserva en effet un accueil trs chaleureux. Dans son
discours, Sai Baba dclara que "bha" signifiait cration, "ga"
protection, et "va" changement ou transformation. Bhagavan,
dclara-t-il, est capable de faire ces trois choses. Pour le plaisir
de tous les fidles runis, il matrialisa d'un geste de la main
une magnifique guirlande de 108 rudrakshas. Puis il produisit
de la vibhouti qu'il appliqua lui- mme sur le front du sage. A
cette poque, la sant de swami Sivananda tait trs fragile, et
pendant leurs entretiens privs Sai Baba lui matrialisa des
fruits et de la vibhouti en guise de mdicaments. Rapidement,
Sivananda retrouva sa pleine sant. Une autre fois, Sai Baba prit
de l'eau du Gange dans ses mains et la transforma en nectar
qu'il donna Sivananda en guise de remde. Sur le chemin du
retour vers son ashram de Puttaparthi, Sai Baba fit arrter
l'autocar peu aprs le dpart et se dirigea sans hsiter (alors
qu'il n'tait jamais venu dans cette rgion) vers un endroit qui
se trouvait prs du Gange et avait pour nom Visishta Guha.
C'tait une grotte clbre. Sai Baba semblait en connatre
l'occupant ; il s'agissait de swami Purushothamananda, disciple
de Brahmananda de l'ordre de Ramakrishna, qui fut initi au
sanyas par Mahapurushji, un autre disciple direct de Sri
Ramakrishna. Ce vieil ascte avait vcu l pendant plus de
trente ans et avait dj plus de soixante dix ans. Aussi
incroyable que cela paraisse, les fidles, qui avaient suivi Sai
Baba, se rendirent compte que le vieux sage tait debout
l'entre de sa grotte, attendant joyeusement la venue de
l'Avatar. Sai Baba lui parla avec omniscience, lui rappelant ses
premiers et difficiles jours d'ascse au milieu des cobras et des
lopards. Sai Baba revint le lendemain, en dpit d'un ciel
orageux prt fondre en averse. L'anxit des fidles fut
cependant rapidement disperse, au mme titre que les nuages
qui se dispersrent par sa grce. Les fidles qui taient dans la
grotte l'entendirent chanter des bhajans, notamment "Sri
Raghuvara Sugana Laya", que swami Kaliknanda, alors pr-
sent, avait toujours eu le dsir d'entendre. Sai Baba matrialisa
quelques friandises et, avec des instructions, les donna l'ascte
pour le gurir de maux d'estomac qui le faisaient souffrir. Il lui
matrialisa galement un chapelet. Mais le plus important
arriva lorsque Sai Baba invita tout le monde sortir de la grotte
et resta seul avec le vieux sage. Sri Subbaramiah, prsident de la
Divine Life Society, tait assis prs de l'entre de la grotte, et
voici ce qu'il vit :

"Baba mit sa tte sur les genoux de Swami Purushothamananda
et s'tendit! Tout coup, son corps tout entier baigna dans une
divine lumire. Sa tte et son visage m'apparurent augmenter
beaucoup en volume. Des rayons de splendeur manaient de son
visage. Je fus submerg d'une inexplicable joie. Il tait environ dix
heures du soir".
Plus tard, lorsqu'on lui demanda de divulguer la vision, Baba nous
informa que c'tait une vision de Jyothir-Padmanabha Quelle
compassion! Quel bienfait incommensurable! Swami
Purushothamananda mourut la nuit du Shivarathri en 1961,
pendant le Lingodbhava Muhurtham." 22

Lorsqu'ils quittrent la grotte, Sai Baba, comme cela lui
arrivait cette poque, s'tendit et abandonna son corps. Plus
tard, il expliqua qu'il avait sauv un grand yogi, et il envoya les
curieux voir Subrahmanyam qui, dit-il, connaissait toute
l'histoire. On rechercha cet individu qui faisait partie du groupe.
Alors, Sai Baba lui demanda ce qu'il avait vu ce soir l
Vasishta Guha. Surpris, celui-ci demanda tout de suite pardon
d'avoir omis d'informer Sai Baba de ce qu'il avait vu : il avait
aperu un corps flottant sur le Gange, mais croyant qu'il

22 Sathyam, Sivam, Sundaram, p. 112-113, vol. I.
s'agissait d'un mauvais prsage, il n'avait pas mentionn
l'vnement pour prserver l'atmosphre sacre de la grotte.

"Baba rit et dit qu'il ne s'agissait pas d'un cadavre du tout, bien
que le yogi concern fut suffisamment mort aux conditions
extrieures pour ne pas se rendre compte de sa situation. Son
corps avait t port par le courant. Il semble qu'il tait assis sur
un rocher prs de la rivire, perdu en dhyana. Le courant avait
sap la terre sous le rocher, et le rocher avait bascul, le jetant
dans le fleuve. "Au dbut, ce fut comme un rve pour lui" dit
Baba. Plus tard, lorsquil s'aperut qu'il tait emport par le
Gange, il commena prier le Seigneur. Baba entendit son appel.
II ramena doucement le "cadavre" flottant sur la rive, quelques
kilomtres au-dessus de Sivanandanagar o se trouvait une
ferme qui pourrait lui donner chaleur et rconfort!" 23

Je tenais prciser tout cela pour montrer qu'en quelques
jours Sai Baba peut manifester toute la gamme des siddhis que
nous tudions. Et cela se reproduit chaque jour de sa vie.
Le Seigneur Bouddha avait de grandes siddhis lui aussi, et il
n'hsitait pas s'en servir (il foudroya un lphant qui le
chargeait par exemple). Lui, comme le Christ ou Sai Baba,
pouvait faire cela, mais il n'apprciait absolument pas les
dmonstrations des siddhis :

"On trouve dans la Kullavagqa, V. 8-1, l'histoire de la coupe en
bois de santal du Setthi de Rajagaha. Il avait fait ciseler une
coupe dans un bloc de bois de santal, puis l'ayant attache en

23 Sathyam, Sivam, Sundaram, p. 113, vol.1.
haut d'une perche de plusieurs bambous, il dclara qu'il en ferait
prsent celui des Sramanas ou des Brahmanes qui pourrait
s'lever en l'air pour la dtacher. Un clbre moine nomm
Pinadala Bharadvaga accepta le dfi, s'leva en l'air et rapporta la
coupe aprs "avoir fait trois fois en l'air le tour de Rajagaha". Les
nombreux assistants l'acclamrent et lui rendirent hommage ; le
bruit en tant venu aux oreilles de Bouddha, celui-ci runit ses
disciples et blma Pindala. "Ceci est mal propos, dit-il, contraire
aux rgles, malsant, indigne d'un Sramana, inconvenant et ne
doit pas se faire... Comme une femme qui se montre pour une
misrable pice de monnaie, vous avez montr au public les
qualits surhumaines de votre pouvoir miraculeux (Iddhi) pour
gagner une malheureuse coupe de bois. Cela ne produit pas la
conversion des inconvertis ni l'avancement des convertis ; mais
plutt cela empche les inconvertis de se convertir et cela fait
retourner les convertis en arrire." Il prescrivit ensuite cette loi
imprative : O Bikkus, vous ne devez pas montrer devant les
laques le pouvoir surhumain de l'Iddhi (Vide, Sacred Books of the
East, voL H, p. 79)" (21)

Le Colonel Olcott, citant le docteur Rajendralla Mitra dans
une note sur les pouvoirs psychiques, crit :

"Tout le monde ne comprend pas que les pouvoirs psychiques
dvelopps qui s'tendent aux degrs sublimes de la vue, de
l'oue, du toucher, de l'odorat, du got et de l'intuition
(prophtique, rtrospective ou actuelle) se rapportent
l'individualit nouvelle, comme les cinq sens ordinaires la
personnalit physique."

C'est ce que nous dmontrerons dans les pages qui vont
suivre24 afin de pouvoir clairement comprendre que les pouvoirs
psychiques ne doivent jamais tre recherchs comme but
puisqu'ils ne sont, rappelons-le, que des consquences de notre
volution et de notre ralisation.

LA SEXUALITE ET LES SIDDHIS

Il existe un grand nombre de moyens pour dvelopper les
siddhis. La concentration en est le tout premier. Elle peut se
pratiquer par la fixation du regard (trtaka), l'un des six
exercices du hatha-yoga. Certains asctes semblent donner la
primeur la sexualit et, considrant toutes les dviations que
cela a pu engendrer, je tiens en dire quelques mots.
La sexualit est de nos jours un grand problme non encore
rsolu dans sa totalit. Ce problme dlicat, seuls le temps, la
comprhension et l'volution des mentalits parviendront le
rsoudre. Les auteurs occidentaux et quelques orientaux ont
abondamment crit sur ce sujet, beaucoup d'erreurs, peu de
vrits ont merg. Il est de bon augure d'affirmer que
l'panouissement de l'homme et de la femme passe par l'acte
sexuel. C'est l faire acte de parti pris et mettre volontairement

24 Il y a cinq sens connus plus deux, le mental et l'intuition. Il y a donc cinq
sens sur cinq plans de manifestation, bien qu'un Avatar, lui, possde la
totalit des sept sens sur les cinq plans. "Chacun des sept plans fondamentaux
(ou couches) de l'espace - en considrant bien entendu ce dernier comme un
tout, comme l'espace pur, selon la dfinition de Locke et non comme notre
espace fini - a sa propre objectivit et sa propre subjectivit, son propre
espace et son propre temps, et est caractris par son propre type de
conscience, et son propre ensemble de sens. " (La Cl de la Thosophie,
H.P.B., p. 104)
de ct les problmes (maladies sexuellement transmissibles,
entre autres) qui en dcoulent, incontestablement plus
nombreux et durables que les instants de plaisir que le sexe
procure. On lit souvent que la sexualit peut apporter beaucoup
la spiritualit. Et l on confond sexualit et nergie sexuelle.
On a trop rapidement assimil les pratiques du tantrisme de
gauche des actes sexuels, alors que l'imagerie tantrique n'est
qu'une symbolique de la grande loi de l'union et de la fusion des
deux grandes polarits du corps et de l'esprit, du ngatif et du
positif, du Dieu et de sa Shakti.
Les accouplements que l'on voit souvent au Tibet doivent
tre interprts. Les principes THABS et CHERAB, par
exemple, deviennent le YAB et le YOUM, c'est--dire le Dieu
(Pre) qui symbolise la mthode et la Shakti (Mre) qui
symbolise la connaissance. Il n'est que de relire les crits
d'Arthur Avalon sur le symbolisme tantrique pour comprendre
mon point de vue.
Cela dit, il est vrai que certains rites utilisant la sexualit
peuvent dclencher certaines siddhis, mais, de par la nature
mme des chakras utiliss, l'exprimentateur ne peut ouvrir une
brche que dans le monde astral et jamais plus haut. Des
auteurs de renom, comme Alain Danilou, soutiennent la thse
de l'importance du sexe dans l'ascse, notamment lorsqu'il parle
d'une manire quelque peu logieuse de la secte des Kplik25,
secte obscure dont nous connaissons bien les intentions et les
pratiques, et reconnue en Inde comme une secte de l'art
interdit, c'est--dire de la magie noire.
A. Danilou crit leur sujet :

25 Le saint Ramanujacharya les appelle "les ennemis des Vdas".

"Les Kplik utilisent un crne humain comme rcipient pour
leur nourriture. Ils mangent de la viande et boivent du vin, en
particulier le vin de palme ou toddy. Ils utilisent du vin dans leurs
rites. Ils pratiquent toutes les formes interdites de rapports
sexuels." 26

Il tente l, tout simplement, de valoriser le rite tantrique
appel les cinq M. qui, dit-il :

"sont considrs comme des sources de pollution dans les rites
de la main droite mais, dans l'inversion rituelle du tantrisme, ils
deviennent des lments de purification."

Que le lecteur juge par lui-mme. Les cinq M. sont : la
viande (mans), le vin (madhy), la copulation (maithun), les
excrments (mal) et l'urine (mutr)...
Notre initi a srement d l'tre, je n'en doute pas, mais
autre part que dans un ordre sotrique spirituel o le simple
fait de manger de la viande interdit l'aspirant de recevoir les
rites prliminaires d'entre.
Selon le mme auteur, il existerait le yoga des anciens et
celui de l'aprs-Kali yuga (celui de l're actuelle). En vrit, le
yoga reste une technique jalousement conserve en haut lieu,
transmise de bouche oreille, et c'est toujours le mme yoga qui
est transmis de cette manire depuis des millnaires.
Cependant, il est vrai que certaines formes de yoga sont plus
adaptes que d'autres, selon les races, les individus et l'poque.

26 La Fantaisie des Dieux, A. Danilou, pp. 183, 129, Editions du Rocher.
Mais on comprend aisment pourquoi notre savant orientaliste
critique les grands adeptes de l'Inde contemporaine qui,
l'unanimit, condamnent les pratiques sexuelles comme moyen
de libration. Il cite, entre autres, Sri Ramana Maharshi et
Vivekananda qui, dit-il, a t particulirement actif dans la pro-
pagation d'une thorie du yoga et du vdanta adapte aux
concepts et aux prjugs du puritanisme anglo-saxon :

"Les nouvelles formes de yoga, dit-il, prconisent des mthodes
ngatives telles que l'abstinence, la non-violence, le vgtarisme,
la chastet, la non-possession, etc..." 27

Inutile d'en dire davantage, le lecteur ne sera pas dupe de
telles paroles.
Le Tibtain a crit beaucup sur ce thme. Il n'est pas
possible de surcharger cet essai, et je conseille donc vivement
tous ceux que le sujet intresse de lire "Une Compilation sur la
Sexualit" d'Alice A. Bailey, aux Editions Lucis, Genve.
Quant moi, je ne citerai que quelques extraits en rapport
avec le dveloppement des centres de force :

"Lextriorisation physique dense du centre sacr28 se trouve
dans les gonades, les organes humains de gnration considrs
comme une unit fondamentale, bien qu'ils soient
temporairement spars dans l'expression dualiste actuelle de
l'tre humain. Il faut se rappeler que cette sparation entretient
une puissante tendance la fusion, et c'est ce pressant besoin

27 La Fantaisie des Dieux, A. Danilou, pp. 183, 129, Editions du Rocher.
28 Le centre sacr est appel en sanskrit : svadhishthana chakra.
d'amalgamation que nous appelons sexe. En ralit, le sexe est
l'instinct qui pousse l'unit, et tout d'abord une unit
physique. Il est aussi le principe inn (quoique fort incompris) du
mysticisme, nom que nous donnons au besoin de s'unir avec le
divin. Comme dans tous les domaines abords par les hommes
non volus, nous avons perverti et dform une ide divine et
prostitu un besoin immatriel en des dsirs matriels. Nous
avons invers la direction de l'nergie sacre, d'o le
dveloppement excessif de la nature et des fonctions animales
dans la moyenne de l'humanit."
" Chez l'tre humain non dvelopp, ou dans les groupes
humains se trouvant au bas de l'chelle raciale, ainsi que chez les
animaux, les perceptions psychiques sont trs frquentes, car le
centre sacr fournit les motivations de la vie sur le plan physique
et le centre du plexus solaire gouverne la nature psychique. Dans
ces cas, tous les centres suprieurs sont en repos et non
dvelopps.
Le plexus solaire est aux mondes de perception de psychisme
infrieur ce que le cerveau est destin tre dans les mondes de
comprhension du psychisme suprieur. Dans l'un des cas, vous
avez un centre d'nergie si puissant qu'il met l'homme dans un
tat de conscience sensible ; dans l'autre cas, vous avez une
identification si troite entre le centre de la tte dans la matire
thrique, et le cerveau dans la substance physique, qu'un
organe nettement physique fonctionne sympathiquement,
exactement et synchroniquement avec sa contrepartie
subjective, enregistrant les impressions provenant du centre de
la tte et des mondes avec lesquels ce centre met l'homme en
rapport. Les deux, alors, ne font qu'un." 29

Les sages ont toujours insist sur le fait que la relation
sexuelle n'a qu'un seul objectif majeur, celui de reproduire
l'espce pour les mes qui s'y incarnent. C'est l un grand
dessein, et en soi c'est un acte divin. Mais l'homme a pris de
mauvaises habitudes qui ne peuvent s'liminer sur un simple
conseil. C'est donc chacun de vivre selon sa nature du
moment, en adoptant, s'il est spiritualiste, la voie du juste
milieu, sans fanatisme d'un ct ou de l'autre. Cela tant mis au
point, l'objectif essentiel du disciple passablement avanc, en ce
qui concerne le sexe, est de transmuer l'nergie du centre sacr,
qui en est la source vitale, vers le centre laryng, passant ainsi
du stade du simple dsir au stade de relle crativit (qui est la
fonction du centre de la gorge), non pas sur le plan physique
mais sur le plan mental (conditionn par la pituitaire et surtout
les thyrodes).
Dans le hatha yoga, l'nergie sexuelle est conserve et
transmue par le biais des pranayamas (techniques
respiratoires), ainsi que l'explique un authentique yogi, B.K.S.
Iyengar :

"Dans la respiration, les nadis, dhamanis30 et siras31 remplissent

29 Une Compilation sur la Sexualit, pp. 83-84-85, A.A. Bailey, Editions
Lucis.
30 "Dhamanis : organe tubulaire ou conduit dans le corps physique ou le
corps subtil, qui transporte de l'nergie sous diffrentes formes." (B.K.S.
Iyengar).
31 "Sira : organe tubulaire du corps qui distribue l'nergie sminale vitale
dans tout le corps subtil." (B.K.S. Iyengar). L'auteur prcise galement que
certains nadis, dhamanis et siras peuvent correspondre des artres, veines,
la double fonction d'absorber l'nergie vitale contenue dans l'air
inspir et de rejeter les toxines produites. L'air inspir traverse la
trache et pntre dans les poumons, puis dans les bronchioles
(dhamanis) et enfin dans les alvoles (siras). Le sang prend
l'nergie de l'oxygne et l'infiltre dans les dhamanis avec l'aide
du prana des nadis. Cette infiltration transforme le liquide
sminal en nergie sminale vitale (ojas) et la rpand dans les
siras qui la distribuent pour revitaliser le corps et le cerveau. Les
siras vacuent ensuite dans les dhamanis l'nergie use et les
toxines recueillies tel le gaz carbonique pour qu'elles soient
conduites dans la trache et expire." 32

La sexualit est un besoin du corps. C'est aussi une habitude
trs ancienne qui a eu sa raison d'tre et on ne devrait jamais
essayer de la combattre sur son propre terrain. De la mme
manire, un carnivore ne devrait jamais devenir vgtarien (et
encore moins vgtalien) uniquement parce que cela lui semble
utile pour son volution. Il faut commencer par panouir sa
conscience divine afin que, progressivement, soit ralise l'unit
de la vie animale et humaine, et qu'ainsi sans violence et tout
naturellement il en vienne ralentir sa consommation de
viande, puis la supprimer totalement.
Il en est de mme pour la sexualit, qu'il serait encore plus
dangereux d'inhiber. Si les besoins physiologiques de l'acte
sexuel et les dsirs sont encore trs forts, il est prfrable de

capillaires des appareils respiratoires et circulatoires. Ils peuvent aussi tre
des nerfs, canaux et conduits, des systmes nerveux, lymphatiques,
glandulaires, digestif et gnito-urinaire des corps physique et physiologique.
32 De B.K.S.I. Yengar, Pranayama Dipika, Lumire Seule Pranayama, p. 53.
Editions Buchet / Chastel.
commencer tudier le sujet et paralllement purifier son corps
motionnel en transformant l'motion en dvotion, puis en
aspiration, et tout naturellement le dsir de s'unir l'autre sexe
fera place l'aspiration de s'unir son Soi divin.
Il n'en reste pas moins que certains hommes ont, dans une
vie particulire, la ncessit d'atteindre une matrise totale de
leur sexualit, et leur me leur impose alors une vie de totale
renonciation. Ramakrishna donne l'exemple de Shuka Dva :

"Shuka Dva tait rdhvaretas (un homme parfaitement chaste)
; il n'avait jamais eu aucune mission. Il y a une autre classe de
gens nomms dhairyaretas, qui ont us prcdemment de leur
virilit, mais sont revenus la continence absolue. Si un homme
peut rester dhairyaretas, pendant douze ans, il obtient un
pouvoir surhumain ; un nerf nouveau se dveloppe en lui, nerf
que l'on nomme le nerf de l'intelligence (medha-ndi) et il peut
connatre toute chose et en garder le souvenir." 33

Ramakrishna est donc, lui aussi, trs clair ce sujet :

"La connaissance du Moi le plus haut s'atteint aprs le
dveloppement de medh".

Nous verrons ultrieurement quelles sont les siddhis
inhrentes aux chakras coccygien et sacr. En effet, ce n'est que
lorsque le premier des deux est actif que le mditant est prt
sublimer son nergie sexuelle (rdhvaretas,). Lorsque le second

33 L'Enseignement de Ramakrishna, pp. 265-266, Editions Albin
Michel.
est galement actif, le mditant n'est plus affect par la fatigue
et la maladie, mais sur d'autres plans ces deux chakras veillent
de nombreuses autres siddhis.

CHAPITRE II


LE SECRET DE LA MATIERE

Sur ce thme, il y aurait de quoi crire de gros volumes, tel
n'est pas mon but. Mais il semble impossible d'essayer
d'claircir le sujet des pouvoirs psychiques, qui oprent sur la
matire, sans parler de la matire elle-mme!
Voici quelques annes, j'avais entendu parler d'un ouvrage
intitul "La Chimie Occulte" qui retrace les observations faites
sur les lments chimiques au moyen de la clairvoyance
suprieure d'Annie Besant et de C.W. Leadbeater, deux
minents thosophes. Quelques temps aprs que ces inves-
tigations furent faites, un groupe de scientifiques de la Socit
Thosophique en Angleterre se runit (en 1923) dans le but de
mettre en corrlation les vues scientifiques modernes avec
l'enseignement thosophique.
Le clairvoyant Geoffrey Hodson fut soumis des tests qui
permirent de vrifier le bien-fond de sa clairvoyance, et on
constata qu'il dcrivait la mme chose, pour l'essentiel, que ce
qu'avaient dcrit antrieurement Annie Besant et Leadbeater.
Au cours de ces tests, Hodson en conclut que la nature de
l'lectron tait thrique et qu'il appartenait au premier sous-
plan. Poincar avait dj apprhend cette thorie car il parle de
l'lectron comme de "trous dans l'ther autour desquels l'ther
presse, comme des tourbillons autour du navire."
Jusqu' une poque rcente, la science n'admettait pas que
l'atome soit divisible et le mot grec "atomos", qui signifie "qui
ne peut tre coup" en est la preuve. Cette thorie s'est
heureusement trouve contredite par la fission de l'atome qui
consiste justement le fracturer en plusieurs parties. Et si l'on
rflchit quelque peu, cela remet en question tout le pourquoi et
le comment de l'existence. Le matrialiste a coutume de dire
qu'au-del de l'atome matriel plus rien n'existe, l'tat gazeux
tant selon lui le dernier tat au-del duquel plus rien ne peut
avoir de vie consciente.
L'univers, selon les savants d'aujourd'hui, est construit sur
la base des protons, des lectrons et des neutrons. Des protons
et neutrons sont constitus les noyaux, des noyaux et lectrons,
les atomes ; ces derniers s'associent par la loi d'attraction-
rpulsion en molcules, puis les molcules en cristaux, en
roches, etc...
Maintenant, allons dans l'autre sens, ce qui amne le savant
se poser l'nigmatique question : "Qui suis-je en ralit?", un
homme? non, cela n'est pas une rponse scientifique, car un
homme n'est physiquement parlant qu'un agrgat d'organes,
eux-mmes constitus de tissus, les tissus de cellules, les
cellules d'organelles, les organelles de macromolcules, les
macro- molcules d'atomes, les atomes de plusieurs lectrons et
d'un noyau, le noyau de protons et de neutrons... Aprs, c'est le
grand inconnu, pour la science en tout cas.
Les savants matrialistes, et bien que nombreux ils
diminuent chaque jour, peuvent dire que l'homme n'est qu'un
systme complexe de particules lmentaires34 et d'nergies,

34 Les particules lmentaires sont les protons, les neutrons et les lectrons,
que les scientifiques considrent formes d'autres particules plus petites
nommes "Quark", particules qui nont pas encore actuellement t dtectes
mais seulement pressenties par les calculs scientifiques. Ce qui a amen les
mais il leur est cependant impossible de dire ce qu'est la
conscience, d'o vient l'intelligence et ce qu'elle est, quelle est la
base des sensations, motions, sentiments, penses. Tout cela,
ils l'ignorent sciemment, au risque (heureusement, certains
l'ont pris) d'entrer dans le monde subjectif de la conscience, de
l'irrationnel, dans l'univers initial et divin qui est pour le
mystique son but et sa source, le centre essentiel de sa volont
de vivre.
Les scientifiques reconnaissent les tats solides, liquides,
gazeux, ainsi que les plasmas, dcouverte fondamentale car elle
ouvre les sentiers d'une dcouverte essentielle, celle du monde
thrique, monde qui unira nouveau les frres ennemis, la
science et la religion.
Les plasmas sont des mlanges d'ions positifs et d'lectrons
ngatifs. Aprs le plasma, les savants dcouvrirent le bioplasma,
un autre tat de la matire form d'une soupe de particules. Ce
bioplasma aurait du reste t dcouvert aprs la guerre, car il
est dcrit par V.S. Grischenko en 1944. Un organisme vivant
peut donc tre aujourd'hui dcrit comme un champ biologique
ou biochamp. Ce biochamp, comme le nomment les savants
sovitiques, est form dans des champs diffrents,
lectrostatique, lectromagntique, acoustique et hydro-
dynamique. Ce biochamp n'est rien d'autre que l'AURA que
nous tudierons plus loin en dtail, photographie par le savant
russe KIRLIAN (mais en partie seulement) et qui est, pour
l'occultiste, l'manation ou rayonnement des quatre tats de la
matire thrique.

scientifiques pour les dtecter faire construire de gigantesques acclrateurs
(synchrotrons).
Au-del des tats thriques diffrencis, il existe, toujours
selon les occultistes, un tat stable qui a t justement dfini par
le physicien franais Nordmann :

"Tout corps matriel porte avec lui, comme une sorte
d'atmosphre, l'ther, qui est li lui. Il existe, en outre, un ther
stationnaire dans l'espace interstellaire, ther insensible au
mouvement des corps matriels qui se dplacent travers lui et
que nous pouvons, pour le distinguer de l'ther li aux corps,
appeler le super-ther." 35

La science a maintenant bien avanc, et elle a d enfin
reconnatre que son lment de base tait quelque chose
identifi l'ther. Les occultistes (les mystiques ne s'en
proccupent pas!) savent qu'il existe d'autres plans plus subtils
confrant l'atome sa qualit et son mouvement rotatoire
jusqu' la pense. Ces deux mondes sont le monde supra-
thrique et ensuite le monde de l'motion (le monde astral).
Selon Hodson, l'lectron forme une issue hors du monde astral
vers le monde physique. La force, dit-il, semble venir d'un plan
cosmique lev (le plan bouddhique ou christique) travers
l'astral atomique, et puis, par un mouvement rotatoire forme
l'atome physique ultime.
La science est donc oblige, de par ses propres dcouvertes,
d'admettre que l'atome est compos d'lments plus simples, ce
que les Thosophes ont appel les proto-atomes. Cette
conception est surtout ne des recherches de savants l'esprit
ouvert, comme le fut l'minent Sir William Crookes qui

35 La Science de la Voyance, G. Hodson, p. 37, Editions Adyar.
s'aperut que la constitution de l'atome n'tait pas fixe mais
sujette de nombreuses modifications. Il est du reste reconnu
que les forces en action, sous forme de chaleur, de lumire ou
d'lectricit, ne sont que les modifications d'un tat unique. Cela
tend vers le concept d'un substrat thrique unique auquel
Crookes avait donn dans son ouvrage36 le nom de protyle, c'est-
-dire en langage d'occultiste, le plan des atomes physiques
ultimes, ou premier plan atomique. Attention, il ne s'agit plus
ici des atomes de la science, mais des plus infimes parties par
lesquelles les atomes sont constitus. Georges Gurdjieff en a
parl en termes d'atomes de l'absolu.

"La matire peut tre regarde comme constitue par des
"atomes". Les atomes sont pris ici comme le rsultat de la
division finale de la matire. En tout ordre de matire, on peut
les considrer simplement comme des particules infinitsimales
de la matire donne, qui sont indivisibles seulement sur le plan
donn. Seuls les atomes de l'absolu sont indivisibles." 37

Rsumons maintenant trs brivement les lments. Selon
la thosophie, nous avons dans un premier temps les lments
chimiques bien connus qui se divisent leur tour en
corpuscules de proto-lments38 toujours groups selon les lois
naturelles. Ces corpuscules proto-lmentaires se divisent leur
tour en corpuscules mta-lmentaires de composition plus

36 La Gnse des Elments, traduction en franais, Paris, Editions Gauthier-
Villars.
37 Fragments d'un Enseignement Inconnu, Oupensky, p. 134, Editions Stock.
38 L'lectron ne doit pas tre confondu avec l'atome ultime. En fait, l'lectron
pourrait bien tre constitu de corpuscules de l'tat proto-lmentaire.
simple, eux-mmes se divisant en corpuscules encore plus
subtils que les clairvoyants nomment hyper-lmentaires.
Enfin, ces derniers se divisent une dernire fois en atomes
physiques ULTIMES.
Il est fort intressant de constater que cet atome ultime, vu
par les clairvoyants Besant, Leadbeater et Hodson, correspond
exactement l'atome lectrique du Dr Le Bon, atome qui est
suppos disparatre dans l'ther mais qui en ralit ne fait que
pntrer dans le plan astral, plan que certains chercheurs
scientifiques ont dj dcouvert comme nous le verrons.
Toutes ces donnes d'avant-garde datent un peu, et je ne
suis pas sr que les scientifiques, qui ne rvlent pas toutes
leurs dcouvertes, ne soient pas parvenus aux conclusions qui
sont les ntres. Cependant cela reste scientifiquement
thorique, alors que pour le clairvoyant l'investigation dans ce
domaine est pratique et peut possder une vritable rigueur
scientifique. Par exemple, l'examen d'un atome chimique
d'uranium par clairvoyance montre qu'il est constitu de 4 267
atomes ultimes, et que le corps le plus lger, l'hydrogne, en
contient 18. Entre ces deux lments, qui ne sont pas limitatifs,
nous avons un nombre incroyable de combinaisons dont
certaines sont aujourd'hui dcouvertes en apesanteur et dans
des conditions tout fait exceptionnelles.
Avant d'tudier en dtail l'atome ultime et les trois autres
tats thriques, il est souhaitable que le lecteur, titre
d'hypothse de travail, accepte trois importants postulats :

Toute matire est de la matire vivante ou substance
vitale d'entits dviques. 39
Toutes les formes, quelles qu'elles soient, du plan de
manifestation grossire ou subtile, sont construites par
les dvas, constructeurs dans la matire de leurs propres
corps.
Les dvas sont la vie qui produit la cohsion de la forme.
Ils sont le troisime aspect (Brahma) et le second aspect
(Vishnou) fusionns.

Le tableau ci-dessous permettra au lecteur de voir
clairement ce que nous appelons la matire qui va de sa
composition dense et grossire jusqu' l'tat thrique.


LES ATOMES ULTIMES

L'atome ultime tel qu'il est peru par clairvoyance :



39 Lire, ce propos, l'ouvrage de l'auteur, Dvas ou les Mondes Angliques,
Editions L'Or du Temps.

L'atome physique ultime est form d'une espce de vortex
ayant un peu la forme d'un cur. Ce vortex est lui-mme
construit par l'enroulement en spirale de dix spires de formes
allonges.
Trois de ces spires sont plus volumineuses et plus saillantes
que les sept autres. Elles reprsentent probablement la force
triadique divine, alors que les sept autres spires se rapportent
la force des sept rayons40. Ces spires sont leur tour constitues
par des spirilles d'un ordre encore plus tnu. Ces spirilles sont
des courants de force vhiculant la force vitale ou pranique.
C'est ce courant qui devient le corps thrique dans l'homme. La
vitalit pranique (et solaire) pntre par une lgre dpression

40 Il y a en tout dix spires, mais elles sont dans l'homme en voie de
vitalisation et quatre seulement fonctionnent. La cinquime est seulement en
train de se dvelopper. De la mme manire, l'homme a en lui trois principes
majeurs (volont-amour-intelligence), ainsi que leur diffrenciation en sept
principes qui, plus tard, comme pour un Avatar complet, fusionneront et
constitueront le dix de la manifestation parfaite. L'homme est seulement en
train de dvelopper son cinquime principe, le mental.
qui se trouve au sommet du vortex et, par son degr de force,
dtermine l'intensit, la couleur et la rapidit de l'atome, lui
confrant sa qualit spcifique, son identit et sa volont de se
regrouper par affinit, ce que fait galement l'atome grossier du
physicien, de l'homme ou du systme solaire.
La chimie occulte nous dit que si un atome ultime pouvait
tre dtendu, il formerait une boucle ayant la forme d'une
spirille de 1 680 tours, l'ensemble tant lui-mme constitu de
points ou bulles d'une infinie petitesse.
Si l'unit de force qui maintient la cohsion des milliers de
ces points est repousse par un effort de volont jusqu'au seuil
du plan astral, l'atome ultime disparat immdiatement, car les
points sont disperss. Ce processus peut avoir lieu sur les plans
astral et mental, et peut aisment expliquer les miracles de
l'invisibilit, de la matrialisation, du passage du corps dense
travers un autre corps dense, ainsi que de nombreux autres
phnomnes dits "paranormaux".
Les points, nous dit-on, sont les lments constituant la
substance de base. Ces units sont toutes semblables,
sphriques et d'une structure simple. Bien qu'elles soient la
base mme de la matire, elles n'ont pas de masse, mais se
manifestent sous la forme de bulles dans lesquelles se trouve un
VIDE ABSOLU, le kolon, que l'on a identifi la racine de la
substance nomme MULAPRAKRITI en Inde.

"Ce Kolon semble tre homogne, bien qu'il ne soit
probablement rien de tel, puisque l'homognit ne peut
appartenir qu' la "substance-mre" seule. Il est, au-del de
toute mesure, plus dense que tout autre substance connue de
nous, infiniment plus dense, si l'on peut s'exprimer ainsi. Il est
tellement dense qu'il semble appartenir un autre type ou ordre
de densit. Mais ici est la partie surprenante de notre tude : l'on
pouvait s'attendre ce que la matire soit une condensation du
Kolon, or ce n'est rien de pareil. La matire n'est pas le Kolon,
mais l'absence de Kolon et, premire vue, la matire et
l'espace semblent avoir chang de place : le vide est devenu
solidit et la solidit est devenue le vide... Le fait tonnant,
presque incroyable, c'est que la matire soit le nant, l'espace
obtenu par le refoulement d'une substance infiniment dense ; en
vrit, Fohat "perce des trous dans l'espace" et les trous sont le
nant de l'air, les bulles dont les univers "solides" sont construits.
Que sont-elles donc ces bulles? Ou plutt, quel est leur contenu,
quelle est la force qui peut insuffler des bulles dans une
substance d'une densit infinie? Les anciens appelaient cette
force le "Souffle", symbole pittoresque qui semble indiquer que
ceux qui l'employrent avaient entrevu le processus cosmique, et
le Logos soufflant dans les "eaux de l'espace" pour former les
bulles qui crent les univers. La science peut appeler cette
"force" des noms qu'elle veut, les noms ne sont rien ; pour nous,
thosophes, c'est le souffle du Logos, nous ne savons pas si c'est
le Logos du systme solaire ou un Etre encore plus puissant, mais
cette dernire hypothse semble la plus probable, car dans le
trait occulte que nous avons cit, il est dit que "tous les soleils
visibles" ont ce "Souffle" pour substance." 41

Maintenant, nous avons une certaine ide de ce qu'est la
substance originelle, et nous savons que l'atome ultime est
construit de cette substance mre, les bulles du kolon.

41 La Chimie Occulte, pp. 148 et 152, Editions Adyar.
Mais, revenons l'atome ultime. Comme nous l'avons dit,
l'un est de polarit positive, l'autre ngative. Dans le pemier cas,
la force s'y enroule venant de l'extrieur de l'espace quatre
dimensions (plan astral) et, passant travers l'atome ultime, se
dverse dans le monde physique. Dans le second cas, elle s'y
enroule en provenance du monde physique en passant travers
l'atome, regagne l'extrieur (le plan astral), c'est--dire
s'chappe du monde physique.
Tous ces atomes sont forms par cette force que l'sotrisme
nomme FOHAT. Cette force est facile identifier. Elle est en fait
l'nergie utilise par Brahma, le troisime Logos ou Saint-
Esprit, pour construire les mondes. Si celui-ci cessait un seul
instant d'insuffler sa force, les mondes disparatraient
simultanment.
Il est intressant de remarquer que l'atome ultime possde
trois mouvements propres qu'il confre toutes les formes de
matire vivante :

Il tourne sur son axe.
Son axe dcrit un petit cercle comme celui d'une
toupie.
Il possde une pulsation rgulire de contraction et
d'expansion, pulsation que l'on retrouve dans le
cur de toute forme et mme dans des organes
thriques (corde d'argent ou sutratma) ou phy-
siques (le cerveau, par exemple), ou encore dans la
plante elle- mme, le soleil et l'univers.

LES IONS

Depuis quelque temps, on sait que les mtabolismes
cellulaires sont conditionns par des dplacements intra et inter
cellulaires de charges lectriques, endognes, produites par une
action dectrogne du glucose qui est la substance dynamogne
principale assurant l'nergtique cellulaire et le tonus
musculaire.
Beaucoup de phnomnes de la chimie et de la physique
peuvent se ramener aux tribulations des lectrons. L'lment
chimique, et cela est une conception nouvelle et pleine de
promesses, ne prend absolument pas part aucune de ces
ractions chimiques, ce sont les ions qui entrent en combinai-
son. On voit donc que la science, ici encore, a rejoint les
affirmations des sotristes qui ont affirm depuis toujours que
toutes les transformations, transmutations, ractions, etc...
avaient lieu dans la matire thrique, ce qu'est en ralit le
plan de l'ionisation.
Rappelons que cette ionisation est lie l'arrachement ou
l'association d'un ou plusieurs lectrons son atome. L'atome,
non pas ultime, mais celui que tout le monde connat, est form
d'un noyau central de charge lectrique positive autour duquel
gravitent des charges ngatives appeles lectrons. Si un atome
ou une molcule perd un ou plusieurs lectrons, l'quilibre
lectronique est rompu, et il en rsulte un ion positif.
Inversement, si l'atome ou la molcule capte un ou plusieurs
lectrons, la charge devient ngative, on l'appelle alors ion
ngatif.
Comparativement aux lectrons, les ions positifs sont lourds
et lents car forms d'un gros noyau polymolculaire. La
prsence trop importante de ces ions diminue la conductibilit
de l'air (pollution atmosphrique) et leur tendance est de
former un cran entre la vie sur terre et le soleil, source de cette
vie qui se manifeste par une atmosphre principalement
polarise en ions ngatifs.
Ce sujet des ions est un peu complexe mais nanmoins
important car le monde o les ions voluent forme l'un des
quatre sous-plans thriques. Ces petits corpuscules de vitalit
existent dans l'atmosphre l'tat libre, tout comme les autres
tats thriques, mta, hyper et atomes ultimes.
Selon toute vraisemblance, il semble bien que les ions soient
des corpuscules proto-lmentaires, c'est--dire lis l'ther le
plus proche de l'lment gazeux. Les scientifiques savent que
toute reprsentation symbolique d'une molcule chimique (par
exemple l'oxygne, l'ozone, l'eau...) est une simplification
scientifique, et que cette molcule est la rsultante d'un
ensemble complexe d'ions ngatifs et positifs. Cela explique
pourquoi l'eau n'a pas rvl tous ses secrets car sa composition
relle est extrmement complexe. Ces ions sont libres et selon
des conditions de transformation non encore tablies par la
science, ils restent sur le plan thrique et peuvent tre utiliss
la construction du double thrique des formes, ou constituer
de nouvelles combinaisons chimiques.
Dans l'atmosphre pollue de nos grandes villes, cet lment
essentiel la vie devient le vhicule des impurets que nous
respirons. En effet, les ions ngatifs attirent les poussires et les
fumes et se transforment en ions positifs qui sont, on le sait,
nocifs la vie. Ce n'est pas pour rien que tous les sages du pass
et du prsent ont toujours recherch un troit contact avec la
nature, la verdure, le soleil, les sources, les cascades, les bords
de mer apportant un grand soutien ionis ou pranique essentiel
la sant42. La vritable nutrition des tissus n'est pas un
processus chimique mais lectrique, et le vieillissement n'est
rien d'autre que le retrait ou la diminution de la force vitale
thrique de son enveloppe. Il en rsulte des troubles de
l'change lectrique de l'organisme, c'est--dire la perte
d'lectricit ngative porte par les collodes cellulaires de
l'organisme vieillissant.
Toutes ces donnes un peu scientifiques sont utiles car elles
recoupent parfaitement les connaissances des anciens. Par
rapport ce qui a t dit plus haut, l'tudiant intress
n'oubliera pas que la force vitale, qui est de polarit double,
utilise le systme sanguin (vitalit) et le systme nerveux
(lectricit), et que la sant repose sur l'harmonie de ces deux
champs de force.
L'homme peut utiliser l'ambiance ionise, tout comme il
peut apporter sa contribution intrieure au moyen de la
discipline, dans le but de rgnrer son corps physique par le
biais du corps vital (ou thrique). Des appareils vendus dans le
commerce rendent en ce sens de grands services. Il reste
dplorer leur prix d'achat et le fait que celui qui s'en sert n'a pas

42 Un retour une vie plus naturelle devient indispensable. Le respect de l'air
est une chose, mais bien d'autres prcautions s'imposent, par exemple la
manire de se vtir. Les tissus synthtiques produisent une forte dose de
charges lectriques statiques positives capables de repousser les ions ngatifs
de la personne qui les porte. De mme, les matriaux nouveaux employs
dans la construction de l'habitat, tels certains plastiques, les fibres de verre,
etc... devraient tre remplacs par des matriaux vivants comme le bois ou la
pierre. A l'avenir, les effets des matriaux seront analyss avant leur
utilisation, afin d'viter les influences pernicieuses tant sur l'organisme
physique que psychologique.
un contrle parfait du temps d'ionisation ncessaire compte-
tenu de sa propre vibration. Cependant, c'est un pas en avant
qu'il ne faut pas ngliger. Dans quelques annes, grce une
vritable carte d'identit vitale, constitue d'une radiographie
du corps thrique, grce galement l'utilisation des ions, des
mantrams et des couleurs, nous approcherons d'une re o
disparatra la maladie physique et psychique, condition bien
sr que l'homme fasse l'effort de participer cette nouvelle
manire de vivre.

CHAPITRE III


LE CORPS ETHERIQUE

J'ai dj abord ce thme important dans deux ouvrages
traitant des chakras. J'essayerai donc ici de synthtiser ce qui a
t dit et de mettre en exergue les points en rapport avec le
propos de ce livre.
Les manations praniques vitales du soleil, de la plante ou
en l'homme agissent principalement au niveau des quatre
thers qui sont en relation avec la vie des atomes de matire
physique, produisant la chaleur inhrente et le mouvement
rotatoire.
Le corps thrique est influenc par l'ther du soleil et de la
plante, de mme le corps thrique de l'homme influe sur les
autres individus de son espce ainsi que sur les autres formes
appartenant aux rgnes animal, vgtal et, un moindre degr,
minral. Toutes les formes, du systme solaire l'atome le plus
petit, reoivent afin de mieux donner, en transmettant leur
propre force tout ce qui est moins volu qu'elles-mmes.
Le corps thrique est le moule ou archtype autour duquel
est construite la forme dense. L'ensemble du systme des nadis
est construit de la matire des quatre thers. Il constitue un
point focal pour certaines manations radiantes qui vivifient,
stimulent et produisent la rotation. Ce rseau thrique forme,
au cours de l'incarnation, une barrire infranchissable entre les
plans physique et astral, barrire qui ne peut tre transcende
que lorsque la conscience est suffisamment dveloppe pour se
librer de la forme. La continuit de la conscience qui apparat
chez l'initi ayant pass le stade de la transfiguration vient
lorsque ces quatre thers ont t matriss.
Le corps thrique, constitu d'un rseau de nadis ou veines
thriques, n'est pas un nuage de force vitale ou un simple
champ de vitalit. C'est au contraire un organisme prcis et
homogne, ce qui a t constat par les photographies de
Kirlian. La dcouverte de ce sicle qui influencera l'avenir et
permettra aux scientifiques d'admettre la vie aprs la mort est
sans conteste celle du savant russe SEMYON DAVIDOVITCH
KIRLIAN.
Nous reparlerons de la photographie de l'aura par le
systme Kirlian au chapitre correspondant. Ce dont il est
intressant de prendre conscience, c'est que les savants russes
rejoignent aujourd'hui l'enseignement sotrique et religieux
concernant l'existence d'un corps vital organis. Les savants
n'ont pu lui donner un nom, mais le champ aurique
photographi a t identifi un lment du type plasma,
compos d'lectrons et de protons excits, ainsi que d'autres
particules ionises. Les savants se sont bien entendu poss la
question de la source d'o ce corps vital tirait sa vie, et les
chercheurs sovitiques en ont dduit comme premire
hypothse qu'il devait s'agir d'oxygne qui, selon eux, recharge
par la respiration le corps bioplasmatique qu'il renouvelle en
nergie vitale. Nous savons, quant nous, que l'oxygne n'est en
fait que le support du prana et que la source est solaire. Kirlian,
bien entendu, ne connaissait rien "l'occultisme et ne pouvait
pas imaginer les relations et analogies que nous avons dcrites
entre le corps thrique de l'atome, de l'homme, de la plante et
du systme solaire. Cependant, l'intuitif savant remarqua que la
lumire vitale photographie sur les tres ou choses vivantes
tait considrablement affecte par les radiations du savant lui-
mme, ainsi que par ses propres sentiments, anxit par
exemple. Les laboratoires sovitiques ont mme enregistr que
le soleil et ses taches noires affectaient considrablement le
champ magntique de l'homme.
L'homme de science admet donc, comme l'occultiste, que
l'homme est influenc par des nergies venant d'autres plantes,
et l nous sommes proches de l'astrologie. Les initis, au cours
de leurs exprimentations, ont toujours su utiliser les astres, et
l'on connat les effets bnfiques de la pleine lune lors
d'exprimentations de nature psychique, de mme que l'on
connat depuis bien des sicles l'influence de la nouvelle lune
qui dvitalise et diminue la puissance de l'intellect.
Les couleurs sont galement, dans les photographies, un
mystre, tant par leur beaut que par leur complexit. Nous
entrons l de plein pied dans la science mystique qui stipule par
exemple que la transmission de prana solaire sur la terre se fait
par le biais, ou plus prcisment, par le corps, de puissants
dvas de couleur dore. De mme, l'manation magntique et
pranique de notre plante est recueillie et transmise par un
groupe de dvas appels "dvas de l'ombre", dvas thriques
de couleur lgrement violette.
Ce que les savants ne comprennent pas encore dans l'action
intelligente de la matire et de ses phnomnes "paranormaux"
leur sera rvl lorsqu'ils auront accept que toute transmission
de force et animation de forme se font uniquement par le biais
de l'volution dvique. Grce aux dvas, une circulation sans
fin, des sources cosmiques les plus loignes jusqu' la forme la
plus minuscule, se poursuit, et on ne peut en concevoir ni le
commencement ni la fin car sa source et sa fin sont voiles dans
la fontaine cosmique inconnue.

LES QUATRE ETHERS DU PLAN ETHERIQUE

Le lecteur doit garder ce tableau en mmoire car toutes les
transformations de la matire visible du plan physique sont le
rsultat de la modification des thers subtils invisibles l'il
non psychique. La plupart des phnomnes dit para-normaux
ont une cause thrique (voire une cause plus profonde,
motionnelle, mentale, divine), cependant l'agent principal de
tous les phnomnes se trouve dans les quatre tats thriques.


LE PREMIER ETAT ETHERIQUE

C'est le plus subtil et celui dont la vibration est la plus
leve. C'est ici que se trouve le plan atomique ultime, et c'est l
que rside le secret de la matire, objet de tant de recherches
scientifiques. En physique, c'est le plan o se trouvent les
lectrons. On dit que cette matire thrique sert de canal la
transmission de la pense. Vue par clairvoyance, la couleur de
cet ther est lavande translucide. Tous les phnomnes
physiques, tel que nous comprenons ce terme, ont une origine
lectrique et une vibration initiale sur ce premier sous-plan
thrique. Le corps d'un Matre, d'un sage ou d'un yogi est
toujours construit avec la matire thrique de ce plan.

LE DEUXIEME ETAT ETHERIQUE

Dans la Chimie Occulte, la matire de ce plan est appel
hyper-lmentaire. En physique, ce plan est celui o se trouve le
noyau positif, exemple la parcelle alpha.
La matire de ce plan sert de canal aux formes les plus
subtiles de l'lectricit, ainsi que de tout ce qui se rapporte la
lumire. Le clairvoyant observant cet ther le voit de couleur
VIOLET CLAIR.
La substance de la forme la plus leve du rgne animal est
constitue de ce deuxime ther.
Lorsque la Lmurie fut dtruite par le feu, il s'agissait cette
poque du feu inhrent la matire, celui mme qui est la cause
des ruptions volcaniques. Dans le futur, l'homme aura
davantage volu, il sera physiquement plus thr et la grande
destruction qui nouveau changera la face du monde se fera
avec bien moins de douleur, car les effets seront surtout res-
sentis sur le deuxime ther.

LE TROISIEME ETAT ETHERIQUE

Dans la Chimie Occulte, la matire de ce plan est appel
mta-lmentaire. En physique, ce plan est celui o se trouve le
noyau neutralis ou neutron.
Il est intressant pour les exprimentateurs scientifiques et
occultistes de savoir que ce troisime ther est le canal du son43
et donc des mantrams. Cet ther est aussi appel super-
thrique. Vu par clairvoyance, il est d'une couleur POURPRE
CLAIR PROCHE DU VIOLET.
La qualit thrique la plus leve possible dans le rgne
vgtal se trouve sur ce troisime ther. Il existe au Japon un
appareil lectrique trs sophistiqu, invent par Mr. Hashimoto,
et qui, branch sur un cactus, permet de recevoir des sons en
rponse des paroles qui lui sont adresses. Je n'ai
malheureusement pas assez d'informations prcises sur la
technique utilise, mais les travaux cle ce chercheur sont
considrs avec un grand intrt. Il n'est pas impossible que son
appareil soit en quelque sorte branch sur ce troisime ther.


43 H.P. Blavatsky a crit qu'aux cinq sens de l'humanit actuelle seront
ajouts sur ce globe deux autres sens : le sixime, qui est le sens psychique
des couleurs, le septime, le sens des sons spirituels. Les couleurs sont
psychiques et les sons spirituels, ce qui concide tout fait avec nos
correspondances thriques. Ici le troisime ther correspond au son, et le
quatrime la couleur.
LE QUATRIEME ETAT ETHERIQUE

Dans la Chimie Occulte, la matire de ce plan est appele
proto-lmentaire. En physique, ce plan est celui o se trouve
l'atome.
La couleur est dans un sens particulier lie au quatrime
ther, et c'est en lui que la matire du rgne minral trouve sa
plus haute expression. La couleur de cet ther est POURPRE
FONCE.
Cette matire proche du plan gazeux est emprunte par le
courant lectrique ordinaire. La science a dsormais dcouvert
ce plan thrique, mme si elle ne l'a pas encore tout fait
identifi.
Cet ther, tant tout proche de notre conscience objective,
est actuellement le plus important et l'on possde son sujet
beaucoup plus dinformations que sur les autres. Le Tibtain en
a mentionn quelques caractristiques. Enumrons-les
brivement :

"a. C'est l'ther utilis par le rayon violet comme moyen
d'expression.
b. La majorit des corps thriques humains sont faits de ce
quatrime ther.
c. Le quatrime ther est pour une large part, la principale
sphre d'influence des "dvas de l'ombre", ou dvas violets, en
relation troite avec l'volution physique de lhomme.
d. C'est la sphre thrique o, dans un avenir pas trs lointain,
les volutions humaines et dviques entreront en contact
e. Les corps physiques denses sont crs partir de cette
quatrime sphre thrique." 44

Le quatrime ther dtient la cl de la domination de la
matire. Et lorsque cet ther et l'nergie atomique seront
compris et harmonieusement (ce n'est pas encore le cas!)
utiliss, alors nous inaugurerons une re de nouvelle
technologie. Dj la transformation d'lments grossiers en
pierre prcieuse dmontre une matrise de cet ther.
Nous parlerons ultrieurement des spirites et des
phnomnes d'apparitions de coques astrales ou de fantmes.
On peut simplement dire ici que ce mouvement a pris une
grande importance en partie parce que la majorit des
dsincarns moyens dsirant reprendre contact avec le plan
physique le font en agissant sur la matire du quatrime ther,
et que la plupart de ces gens se retrouvent au moment de la
mort au niveau du quatrime sous-plan astral. Ces dfunts ont
une grande facilit manifester des phnomnes matriels car
l'homme incarn est tout proche de ce plan thrique.
Du reste, ce plan n'est pas seulement celui des dfunts mais
aussi celui de certains dvas qu'il sera possible de contacter
avant peu. Le Tibtain a prdit que les dvas, de cet ther
seraient connus de l'humanit avant la fin de cette ronde, et que
ce sera au niveau de ce plan que se fera le premier contact
conscient entre la quatrime hirarchie humaine, la ntre par
consquent, et celle des dvas du quatrime ther.
Du point de vue de la vie dvique, les quatre thers forment
quatre grands groupes, avec sept divisions subsidiaires,
travaillant avec les quatre types d'hommes en incarnation sur la

44 Trait sur le Feu Cosmique, p. 277-78, A.A. Bailey, Editions Lucis.
terre, bien que sur le plan de l'me nous puissions trouver les
sept types de rayons. Ces quatre types de personnalits
incarnes ont un rapport sotrique avec les quatre castes de
l'hindouisme, et cela mrite rflexion.
Dans le corps humain, les chakras-prennent existence au
niveau du plan mental, d'o vient l'impulsion vers l'existence du
plan physique, ou volont de s'incarner. De l, les centres
peuvent tre suivis jusqu'au niveau astral, pour finalement
apparatre sur le plan thrique, jusqu'au quatrime ther
inclus.
Toujours sur ce quatrime ther, les dvas provoquent une
vibration plus active qui conditionne le quatrime ther de
l'oeil, ce qui permet de nombreux disciples d'tre dots de la
capacit de voir sur ce plan. De cette manire, dans un avenir
proche, beaucoup de savants seront librs de leurs prjugs et
pourront faire de grandes rvlations sur les recherches.
Paralllement, le problme de la mort passera l'arrire-plan et
la peur de l'inconnu sera dmystifie.

CHAPITRE IV

LE SYSTEME NERVEUX

Les pouvoirs psychiques dpendent entirement des
systmes par lesquels l'me fonctionne. Ces systmes
comprennent :

Le systme nerveux triple,
Le systme sanguin,
Le systme endocrinien,
Le systme thrique (chakras et nadis).

Commenons par le systme nerveux. La premire chose
retenir est que le systme nerveux triple est entirement
conditionn par le corps thrique. Cela ne doit jamais tre
oubli, vu l'importance que ces deux systmes assument l'un
envers l'autre dans tous les phnomnes "paranormaux".
Le corps thrique est, nous le savons, le vhicule du prana.
Lorsque ce prana pntre dans le corps par la rate (thrique),
et deux autres centres subsidiaires, il est rparti en deux
activits distinctes. Il devient positif en oprant travers le
courant sanguin qui transporte la vitalit toutes les parties de
l'organisme, via l'oxygne. Le prana peut ainsi imprgner le
corps tout entier. Il devient ngatif lorsqu'il se tranforme pour
oprer travers le systme nerveux qui devient, et cela doit tre
not dans le cadre de cet ouvrage, le vhicule de la FORCE
PSYCHIQUE.
On peut dire que le systme nerveux reprsente dans son
ensemble le rseau dynamique infrieur et vital du corps
thrique et de milliers de nadis qui en sont l'archtype.
Ces nerfs et plexus neiveux, et leurs nombreuses
ramifications, sont donc les aspects ngatifs des nergies
praniques que l'homme conditionne, ou essaye de conditionner.
Les nerfs rendent l'homme conscient et sensible son
milieu. Cet appareil sensoriel total produit la perception
organise et la sensibilit coordonne, lui-mme en tant
qu'entit, et par rapport au monde dans lequel il vit, agit et joue
son rle.
Comme cela a dj t maintes fois rpt, le systme
nerveux, si faible chez nos contemporains, dpend entirement
du corps thrique dans son ensemble. Si le corps thrique est
puissant, magntique et radiant, le systme nerveux sera fort,
sensitif et bien contrl. Un manque de vitalit peut avoir pour
cause une perdition de force cause de ractions motionnelles
violentes (haine, jalousie, dsir, etc...) ou une pollution
atmosphrique telle que celle des grandes villes ionises
positivement, ou encore des habitudes de vie malsaines (tabac,
alcool, nourriture). Tout cela entrane une baisse de vitalit,
avec pour effet de mettre les nerfs dans un tat d'hyper-
sensibilit, ce qui rapidement dbouche sur une hyper-
motivit, l'irritabilit, le stress en tous genres, la dpression,
l'agressivit, l'insomnie ou un besoin de trop dormir.
Les nadis, veines de matire thrique dans lesquelles coule
le prana et qui forment le corps thrique, ainsi que tout le
rseau de nerfs du corps, sont relis primordialement deux
aspects de l'quipement humain : aux sept chakras du corps
thrique, l'extrmit cervicale de la moelle pinire.
Nous avons appris que le systme des sept chakras est
physiquement extrioris sous la forme de sept glandes
endocrines qui forment le systme glandulaire. Selon notre
exprience antrieure, nos existences passes disent les
occultistes, ou notre patrimoine gntique diront les savants,
nos chakras ont une certaine activit et ds l'enfance ces
chakras conditionnent les glandes avec lesquelles ceux-ci sont
en relation.

Centre coronal - glande pineale
Centre frontal - corps pituitaire
Centre laryng - glande thyrode
Centre cardiaque - thymus
Centre solaire - pancreas-plexus solaire
Centre sacr - glandes sexuelles
Centre coccygien - glandes surrenales

Toute la complexit de la psychologie humaine se trouve
dans l'interaction entre ces deux systmes, sans oublier que
l'individu, ds son plus jeune ge et selon l'ducation qu'il
reoit, conditionne positivement ou ngativement les glandes
elles-mmes ainsi que les chakras, dterminant ainsi de
nouvelles interactions.
Comme notre mcanisme humain corporel est l'ombre de
l'me, il est intressant, je pense, de montrer o se situe
l'analogie avec les trois aspects de la Trinit.

Les nadis correspondent l'aspect vie - Shiva.
Les nerfs correspondent l'aspect me - Vishnou.
Le systme endocrinien, extriorisation des deux prcdents,
correspond l'aspect forme-Brahma. On peut en dire autant du
triple systme nerveux.

LE SYSTEME NERVEUX PARASYMPATHIQUE (ou nerf vague)

Dans l'homme moyen, ce nerf contrle l'individu via le
cerveau. Paradoxalement, lorsque chez l'initi le centre
coronal45 devient le point focal de l'me et que celle-ci agit sur le
centre cardiaque et le centre coccygien, tous les deux en tat
d'veil, l'effet radiant de ces trois centres atteint le nerf vague
qui devient alors hautement magntis et l'instrument de
l'lvation du feu sacr. Par ce processus a lieu une relation
particulire entre le nerf vague et le plexus pelvien. Ce systme
nerveux est considr comme un aspect de BRAHMA (l'aspect
forme), car c'est le long de ce nerf que les nergies entrent par le
centre coronal la naissance et sont distribues au reste du
corps.

LE SYSTEME NERVEUX SYMPATHIQUE

Ce systme est rattach l'aspect AMOUR de Vishnou,
puisqu'il joue, comme le coeur dans l'organisme, un rle de
mdiateur. On peut dire cependant que ce systme se rapporte
plus particulirement au domaine du dsir (aspect infrieur de
l'amour). C'est le systme de la vie sensorielle et son point focal
de manifestation est le centre du plexus solaire, le centre des

45 Noublions pas que lme, lorsquelle dirige et non lorsque lhomme est
encore sous la domination des corps astral et mental, le fait via son point
dancrage qui se trouve dans les parages de la glande pinale. Cest de l
quelle dirige les activits du plan physique par lintermdiaire de certains
centres veills du cerveau et du systme nerveux.
dsirs. On peut en dduire que le systme sympathique est
intimement li au corps astral o mergent dsirs,
attachements, motions et passions. Dans les degrs levs de
l'volution, l'astral est purifi puis sublim jusqu' ce qu'il
devienne le vhicule mme de l'me. L'nergie, qui toujours suit
la conscience, se dirige alors du centre solaire au centre
cardiaque. La dualit (les deux chanes de ganglions
sympathiques) est alors annule et l'homme commence
travailler consciemment au moyen du nerf vague.

LE SYSTEME CEREBRO-SPINAL

Ce systme est particulirement li l'aspect VOLONTE de
Shiva car, comme le dit le Tibtain, ce systme se rapporte
surtout l'aspect connaissance et volont pure.
En y regardant bien, on s'aperoit que toute la vie mentale
se manifeste travers ce systme nerveux central (unique mme
dans sa position). J'ai par le pass minimis son importance,
mais aujourd'hui, la lumire d'expriences et de connaissances
nouvelles, je peux dire qu'il n'est pas de moindre importance.
Par le biais du centre frontal (corps pituitaire), ce systme
rgit toutes les actions conscientes et volontaires, telles que les
actions musculaires par exemple. Aujourd'hui, pour la moyenne
des hommes, les deux systmes nerveux sympathique et
parasympathique, tant involontaires, chappent au contrle
conscient de l'individu. C'est l que se situe pour elle
l'inconscient qui ne rime pas toujours avec subconscient. Le
yogi apprend, quant lui, dvelopper la plnitude de sa
conscience de manire tre constamment veill la ralit
sous-jacente l'activit limitatrice des diffrents systmes de
son mcanisme humain. Pour cela, il se doit bien entendu de
faire en sorte que soit harmonieusement dveloppe la
contrepartie positive des nerfs, en l'occurence les chakras et les
glandes endocrines correspondantes.
Il n'est pas inutile de rappeler aux lecteurs pris d'anatomie
que les chakras sont attachs la moelle pinire thrique par
des tiges, et que ces tiges se placent en majorit sous la
domination du nadi central, sushumna. Je prcise cela car
certaines coles ont tendance considrer le systme crbro-
spinal comme ngatif. Il est vrai qu'il l'est, mais uniquement
tant que l'homme n'a pas cr le lien entre le haut de l'pine
dorsale et le cervelet.
Aprs que ce lien, ou ANTAHKARANA, ait t cr, le systme
crbro-spinal devient positif. Il ne faut pas perdre de vue que le
mental concret et intellectuel de l'aspirant doit un jour faire
place au mental abstrait, l'une des qualits essentielles de l'me.
En d'autres termes, le corps pituitaire, organe de la personnalit
accomplie et intgre, doit magntiquement s'unir la glande
pinale. De cette manire, le troisime il, ou Fils, nat et le
disciple trouve le sentier de la libration. C'est par le Fils que le
Pre peut tre trouv. Mme Blavatsky donne sur le sujet une
importante information :

"Le mental physique infrieur a pour fonction d'agir sur les
organes physiques et sur leurs cellules, mais seul le mental
suprieur peut influencer les atomes qui entrent en interaction
dans ces cellules, laquelle interaction tant seule capable
d'exciter le cerveau, et de lui faire concevoir, par l'intermdiaire
du canal rachidien "central", une reprsentation mentale d'ides
spirituelles, bien au-del des objets de ce plan matriel. Les
phnomnes de la conscience divine doivent tre considrs
comme des activits de notre mental sur un autre plan suprieur,
se manifestant par l'intermdiaire de quelque chose de plus
subtil que les molcules en mouvement du cerveau. On ne peut
les expliquer comme tant la simple rsultante des processus
physiologiques du cerveau, car, en ralit, ces processus ne font
que les conditionner ou leur donner une forme dfinitive en vue
de les manifester d'une faon concrte." 46

Rsumons ce que nous avons dit, avant d'tudier le cerveau.

Systme nerveaux crbro-spinal - Shiva - Volont - Vie.

Systme nerveux sympathique - Vishnou - Amour - me.

Systme nerveux parasympathique - Brahma - Intelligence -
forme.

L'homme agit toujours par des impulsions venues du monde
intrieur et subjectif ou du monde extrieur et objectif. Dans
l'un et l'autre cas les impulsions manent de trois sources :

1. Du cerveau, dont certains aspects du systme nerveux sont
dirigs et contrls, d'abord par le mental d'une manire
plus ou moins consciente, puis par l'me en pleine
conscience.
2. Du systme endocrinien ou glandulaire qui ragit aux

46 Raja Yoga ou Occultisme, H.P. Blavatsky, p. 100, Editions Adyar.

impulsions pntrant dans le corps physique par les sept
principaux chakras. Les glandes utilisent le courant sanguin
pour conditionner l'individu.
3. Du plexus solaire qui dirige et contrle certains aspects du
systme nerveux sympathique. Celui-ci est hyper-actif chez
la plupart des gens trop astraliss, car il est d'une certaine
manire le cerveau instinctif de l'homme primitif.

La complexit de ce sujet vient de ce que les grands
systmes dont nous venons de parler forment un ensemble trs
homogne d'interactions qu'il est impossible de sparer, tant ils
fonctionnent en profonde intimit. Maintenant, nous pouvons
passer l'organe qui contrle tous ces systmes, le cerveau.

LE CERVEAU

Le cerveau, l'ombre du mental comme disent les Orientaux,
est compos de plus de 100 milliards de cellules nerveuses.
L'activit progressive de ces cellules permet la manifestation
plus ou moins complte de l'intelligence qui cherche
s'exprimer. Le cerveau est la partie suprieure du systme ner-
veux central et se situe dans le prolongement du tronc crbral
et de la moelle, et au-dessus du cervelet. Le cervelet, lorsqu'il est
actif, ou plutt lorsque certains de ses centres le sont, confre
certaines siddhis importantes.
Le docteur Sergeyev, un minent mathmaticien
neurophysiologiste, a tudi le cerveau de Madame Mikhailova.
Il explique :

"La plupart des individus produisent dans les rgions
postrieures du cerveau un courant lectrique d'un voltage trois
ou quatre fois suprieur celui des rgions frontales. Quant au
cerveau de Mikhailova, il produit dans les rgions occipitales un
courant de voltage cinquante fois suprieur celui produit dans
les parties frontales." 47

Le cerveau est divis en deux hmisphres. Il existe pour
chaque hmisphre six lobes, soit douze au total, formant douze
centres qui s'veillent progressivement au cours des initiations
ou prises de conscience. Dans la symbolique, Jsus-Christ est
crucifi au Golgota, le lieu du crne. Aprs sa rsurrection, le
cerveau est associ au Saint des Saints de la chambre haute o
apparut le Christ et o attendaient les douze disciples. Dans le
cerveau, le Christ apparat dans le troisime ventricule, le lieu
de la Prsence, l'endroit ou tat o l'initi fait l'exprience du
suprme samadhi.
Comme nous le savons, le cerveau est bilatralement
symtrique. Il y a deux cts qui sont virtuellement image et
miroir l'un de l'autre. Les deux hmisphres crbraux sont
spars par une fente profonde, mais restent tout de mme
relis par un pais tissu contenant des millions de fibres ner-
veuses, le corpus callosum. Spars, ces deux hmisphres
gardent une conscience propre et relativement indpendante,
mais sont aussi complmentaires que l'homme et la femme.
L'hmisphre gauche, par exemple, commande la parole. Mettez
un objet dans sa main et le patient peut vous dire ce que c'est.

47 Cette femme est connue en Russie pour ses facults tlkinsiques.
Extraits de Fantastiques Recherches Parapsychologiques en URSS, p. 111, de
Sheila Ostrander et Lynn Shroeder, Editions Robert Laffont.

Faites l'inverse et, si le patient n'a pas d'hmisphre droit, tout
en sachant ce qu'il a en main, il ne pourra absolument pas le
dcrire.
Le lobe parital contient des zones responsables des
messages sensoriels et des rponses motrices, alors que les
lobes frontal et temporal interviennent surtout au niveau de la
dcision, de la mmoire et de l'intelligence.
La rgion frontale du cerveau est l'origine des nerfs
volontaires, donc de nature objective et concrte, alors que le
cervelet, situ dans la partie postrieure du crne, est la source
des nerfs involontaires, agent de la partie inconsciente de
l'homme.
Chaque hmisphre de ce double cerveau agit sur la partie
inverse du corps, et les alchimistes disent aussi que
l'hmisphre droit est sous l'influence de Mercure et celui de
gauche sous celle de Mars. Il faut avouer que bien des mystres
planent sur toutes les activits du cerveau.
Il est courant de dire que la culture concrte, ordonne et
domine par la pense technologique est dirige par
l'hmisphre gauche. Si l'on se rapporte son influence
martienne, il semble que l'on soit dans le vrai, car Mars
gouverne les facults gostes se rapportant l'individu isol et
matrialiste. Mars est une plante de premier rayon (volont)
non sacre qui dmontre son caractre matrialiste. De couleur
rouge, Mars est la plante qui rgit et domine le corps physique,
elle vitalise, purifie et stimule tout l'organisme via le courant
sanguin (influence rouge de Mars). Et c'est en Mars que se
trouve puissamment ancr le sens de la dualit.
Esotriquement, Mars exprime la force de kundalini l'tat
latent. C'est pour cela que cet hmisphre est plutt de nature
matrielle par rapport son oppos. Je rappelle que l'il
gauche, intimement li au cerveau, est associ au mental
concret.
On attribue l'hmisphre droit la culture mystique et
artistique, et en gnral tout ce qui se rapporte la pense ou
l'imagination. Mercure dirige cette partie du cerveau. Cette
plante (qui, elle, est sacre) gouverne les facults intellectuelles
et intelligentes. Elle est de quatrime rayon, et est
symboliquement reprsente en jaune car elle se rapporte
l'me, bouddhi (principe christique), la sagesse et l'veil de
l'illumination, ainsi qu' la science divine. Dans la tradition
secrte enseigne par nos matres, l'il droit correspond
bouddhi.
Esotriquement, Mercure reprsente kundalini en tant
qu'activit intelligente. Si Mars reprsente d'un certain point de
vue le mental concret, Mercure reprsente le double aspect de
celui-ci et tout particulirement son aspect suprieur, le supra-
mental, l'me.
Il est encore trop tt pour donner plus d'informations sur ce
sujet dlicat, et la science doit tre la rvlatrice future. Nous
dirons simplement que, dans quelque temps, on insistera tout
particulirement sur les activits mutuelles des deux
hmisphres. Des exercices occultes ont toujours exist dans
certaines coles pour parvenir une parfaite activit des deux
hmisphres, qui ne peut avoir lieu sans la pleine activit du
corps pituitaire. La conscience dualiste est en partie gnre par
une trop grande sparation de dveloppement entre les deux
hmisphres.
Le cerveau est comme le systme nerveux. Il possde une
contrepartie thrique qui permet l'me ou l'homme
spirituel d'tre en rapport avec son milieu. Cela s'effectue par le
biais du systme nerveux triple, avec le cerveau comme point
focal de cette activit. Il est le sige de la rceptivit consciente.
L'me domine sa forme ou son mcanisme corporel au
moyen de sutratma ou cordon vital, et travers lui vitalise le
mental infrieur, l'intellect, l'affectif ou motionnel, ainsi que le
corps physique dense, le mettant de cette manire en
communication avec le cerveau.
Par le sutratma, par contrle conscient, l'homme est pouss
une activit intelligente sur le plan physique. L'esprit (lAtma
des hindous), de par sa haute nature divine, cherche
constamment communiquer avec son ombre, le mental, et cela
au moyen du sutratma qui, nous le savons, descend jusqu'au
point d'entre qu'est la fontanelle, et de l dans le cerveau.
Cependant, en l'absence d'organes de rception levs situs
dans le cerveau, l'homme, le penseur, ne peut rien distinguer
clairement dans aucune direction.
Un mental calme et stable permet au contraire aux images
de l'esprit d'tre plus aisment discernables ; et lorsque les
centres de rception du cerveau sont veills, l'homme reoit
une connaissance inspire. C'est pour cela que les instructeurs
de la race insistent sur la ncessit de demeurer calme dans la
tourmente de la vie quotidienne. Il n'a jamais t dit que cela
tait chose facile, mais il faut persvrer dans l'effort, quels que
puissent tre les vnements extrieurs. Il faut apprendre se
retirer volont dans le travail intrieur o tout est paix, joie et
silence. Pour y parvenir, il faut acqurir une parfaite galit
d'humeur et un mental pos, ce qui permet de maintenir la
vision pendant que s'accomplissent les tches de la vie
quotidienne. Le cerveau reste attentif ces activits profanes et
matrielles, mais n'est en rien dtourn grce une continuelle
vigilance. "Il faut apprendre vivre dans le monde, mais hors
du monde". Aujourd'hui, dit le Tibtain, c'est la race entire qui
devient tlpathique, et il devient urgent et ncessaire de
surveiller nos penses, car le cerveau de la race est de plus en
plus sensible au monde des ides.

MENTAL ET CERVEAU

Le rapport entre mental et cerveau, qui sont deux choses
bien diffrentes puisqu'il s'agit de la conscience secondaire et de
son vhicule, constitue le problme des personnes avances, et
le vaste systme des coles, collges et universits en indique
toute l'importance.
Ce que l'on appelle la conscience rflchie se manifeste
travers le cerveau suprieur, grce au centre thrique de la tte
(le centre coronal - glande pinale). L'expression personnelle,
elle, se manifeste par le cerveau infrieur grce au centre
laryng et la glande thyrode. Nous touchons l au domaine du
mental infrieur et suprieur, ainsi qu' la manire d'tablir le
transfert de sa conscience du bas vers le haut.
L'un des objectifs de la mditation quotidienne est de
permettre au cerveau et au mental qui le pntre, de vibrer
l'unisson avec l'me qui cherche, plonge dans la contemplation
constante, communiquer avec son image. L'me doit se
synchroniser avec son reflet infrieur, la personnalit humaine.
Le mental fait de mme avec le cerveau, et la glande pinale
cherche la communication avec le corps pituitaire.
Dans certaines conditions, le cerveau peut devenir
extrmement sensible et mme se transformer radicalement.
Pour que cela soit possible, il faut que le mental fasse l'essentiel
du travail. Car, de mme que le mental peut devenir rceptif la
lumire de l'me, il peut avec encore plus de facilit se tourner
vers le monde de la sensation, des dsirs et des attachements.
La science a fait dans ce domaine des progrs immenses,
notamment par l'imagerie rsonance magntique. Philippe
Testard Vaillant numre quatre manires de pntrer dans le
cerveau sans effraction, d'y observer certaines fonctions, d'y
visualiser des pathologies. etc... Voici, rsums, ces quatre
moyens :

1. La radiologie conventionnelle, le scanner et l'angiographie,
qui utilisent les rayons X et occupent le terrain anatomique.
2. L'chographie, qui se sert d'ultrasons.
3. L'imagerie par rsonance magntique nuclaire, qui exploite
les proprits magntiques de la matire et prsente un double
intrt anatomique et fonctionnel.
4. L'exploration neuro-isotopique qui, grce l'injection d'un
iosotope radioactif dans l'organisme, dveloppe une imagerie
physiologique et fonctionnelle." 48

L'imagerie par rsonance magntique surtout permet
d'obtenir des tomographies de cet organe en fonction de la
densit de protons in vivo, et offre ainsi aux neurologues des
images d'une rare qualit. Il est possible de voir, pendant qu'un
patient est veill, o se situe la zone excite alors qu'il pense ou
agit. Cette mthode permet tout simplement d'entrer en contact
avec une partie thrique du cerveau, probablement avec le

48 Le Cerveau et la Mmoire, Science et Vie, p. 18.
quatrime ther. Dans l'avenir, il est souhaiter qu'un appareil
aussi sophistiqu puisse tre utilis en collaboration avec des
savants spiritualistes. Ce sera alors sans aucun doute une
poque de dcouvertes sans pareilles.
Le cerveau a beaucoup faire. Il est malheureusement bien
trop actif. Il est, tel un ordinateur, celui qui reoit les messages,
les enregistre, les trie et renvoie des impulsions dans toutes les
parties du corps. Le cerveau est capable, selon les savants, de
ressentir la totalit des sensations ou connaissances de la
personnalit (et de l'me, pourrions-nous ajouter). Par exemple,
les motions et la mmoire instinctives sont orchestres par le
systme limbique. Ce systme, et le bulbe aves ses structures
thalamiques et hypothalamiques, forment ce qui peut tre
appel le cerveau intrieur. Les chercheurs modernes ont
remarqu que ce cerveau dirige la plupart des fonctions phy-
siques. C'est lui galement qui amne l'individu glisser dans
l'inconscience lorsqu'un choc est trop violemment ressenti.
Cette partie du cerveau serait le pont entre la personnalit
extrieure et les instincts primitifs. C'est aussi un organe qui a
pour fonction l'intgration de l'individu au sein d'un groupe.
Nanmoins, malgr tout le bien-fond de ces recherches, les
facults et fonctions, quoi qu'en disent les chercheurs, prennent
autre part leur source.
Par exemple, le sens de l'intgration de l'individu au sein
d'un groupe est peut-tre extrioris physiquement dans le
systme limbique, mais nous savons que l'origine se trouve
simplement dans l'veil du centre du cur et le bon
fonctionnement du thymus. De mme, les ractions
motionnelles sont, disent les savants, reues dans la partie
limbique du cerveau intrieur. C'est trs bien, et sans doute vrai,
mais cela n'est qu'un centre de rception secondaire, le premier
tant thrique, il s'agit du centre solaire. Le processus est peu
prs le suivant : une motion est perue par le plexus solaire,
elle est ensuite conduite dans la contrepartie astrale du centre
solaire, de l elle est enregistre par le systme nerveux
sympathique et central, et reue par laura qui entoure la glande
pinale. Aprs cela, l'motion entre en contact avec la partie
thrique du cerveau qui lui correspond, qui ragit sur sa
propre contrepartie physique o le message est dcod et
compris.
Le cerveau a bien d'autres trsors dvoiler, et son
intelligence relle n'a encore jamais t comprise. On dit qu'il
trie des milliers de perceptions qui lui parviennent de sources
multiples. S'il n'en n'tait pas ainsi, nous mourrions foudroys.
Il peut recevoir quarante-neuf impressions simultanment,
mais seules les plus importantes sont intelligemment gardes et
mises en rserve dans la mmoire personnelle.
Le cerveau est donc entirement constitu de zones et de
centres correspondant toutes les expriences que l'homme
reoit dans son triple corps (physique-motionnel-mental),
ainsi qu' la partie psychique et spirituelle de son tre vrai. Tout
cela a dj t expriment. Un seul exemple suffira.
Pour mesurer le champ magntique du cerveau, un appareil
a t invent, le SQUID (Superconducting Quantum
Interference Device). Brennes et ses assistants ont employ cet
appareil pour dmontrer que la stimulation lectrique du corps
produit un champ magntique dans une zone prcise du
cerveau. Des impulsions de courant direct (1 milliampre DC)
furent appliques au petit doigt droit d'un sujet et pendant 70
millisecondes un champ magntique fut dtect autour et sur la
zone particulire du cerveau gauche responsable du
fonctionnement de ce doigt.
Les vingt-cinq siddhis essentielles que nous traiterons plus
loin trouvent toutes une zone d'activit prcise dans le cerveau.
Comme le montre le dessin d'Edwin Babitt, tir de son
"Principles of light of colour", la tte et le cerveau possdent un
rayonnement psychique et lectro-magntique dont les
caractristiques dpendent de l'volution de l'individu. Ce sujet
sera plus particulirement tudi dans le chapitre sur l'aura
mais la science a dsormais confirm tout cela, grce
notamment l'lectroencphalogramme (EEG) dont tout le
monde connat le fonctionnement. Cet appareil, directement
branch sur le cuir chevelu, calcule les ondes crbrales partir
du cortex et les enregistre sur un graphique. Les ondes sont
rpertories selon leur frquence49 - alpha, thta, beta, delta.
J'aimerais prciser ici aux lecteurs que la dcouverte des
ondes alpha a t largement utilise par des gens sans scrupule
ou trs mal informs quant la nature des facults psychiques.
Des centaines de groupes, instituts, proposent des prix
aberrants des sminaires alpha de dynamique mentale, de
psychocyberntique, de mind control, de biofeedback, etc...
Dans ces applications commerciales, il y a de bons lments,
sans aucun doute. Mais, sous le couvert de mthodes modernes,
on retombe toujours dans les anciennes mthodes des yogas
hindous qui, eux au moins, utilisent toujours le mme langage
et s'adressent au yogi comptent, spirituel, alors que ces

49 Cycles par seconde, calculs en units Hertz. 1 hertz = 1 cycle par
seconde.

sminaires vous proposent la connaissance de soi, la crativit
mentale, la programmation de rves lucides, le ddoublement,
etc... sans aucune prparation spirituelle. Je pense avoir t
clair quant au dveloppement des facults paranormales : elles
sont inutiles dans 99 % des cas, et parfois dangereuses.
Cette parenthse tant faite, revenons aux quatre types de
frquences. A l'tat de repos, en l'absence de concentration ou
de vigilance, on obtient des ondes ALPHA. Il s'agit l d'un tat
quilibr de conscience de veille.
Lorsque le sujet entre dans un tat de rverie, et dans un
tat gnral de rceptivit, ce sont les ondes DELTA qui
prdominent. Un grand nombre d'attitudes mentales cherchant
l'exprience psychique donnent de telles ondes.
La concentration, l'attention dirige, les orientations
visuelles produisent des ondes BETA. Ces dernires sont
associes, dit-on, au mcanisme de la lutte et de la mise en
activit du systme sympathique.
Les ondes delta sont la caractristique du mental passif et
observateur (mditation Zen). Les ondes THETA sont associes
des tats de conscience crateurs et imaginatifs, l'tat de
certaines mditations, au rve, la visualisation, etc...
Le Biofeedback est une mthode permettant au sujet de se
contrler lui-mme et de se rendre compte, par le jeu des
appareils de contrle, qu'il peut consciemment obtenir de lui-
mme des ondes de frquence diffrente. D'autres appareils
peuvent tre trs utiles, comme le caisson d'isolation sen-
sorielle, mis au point par un neurophysiologiste, le professseur
John Lilly.
Il est vrai que l'on peut faire d'intressantes dmonstrations
dans toutes ces exprimentations de contrle mental, et que les
cinq sens peuvent y tre rduits leur minimum. Mais sans une
longue prparation spirituelle pralable, ce genre d'appareil
peut faire beaucoup de mal des systmes psychiques faibles.
D'autre part, l'homme doit chercher une libert absolue, en
dehors de tout appareillage, car il s'agit encore l d'une forme
d'emprisonnement, sauf dans des cas bien prcis que je
n'analyserai pas ici.

LE POUVOIR DE LA VOLONTE

Tordre des mtaux, agir sur les objets distance, imposer sa
volont, etc... Il existe des milliers d'applications la volont, et
cette volont, dans son propre domaine, est aussi importante
que l'amour ou l'intelligence, bien que dans notre actuel
systme solaire l'amour ait une indniable priorit.
L'importance de la volont doit tre connue du lecteur, car
elle est en fait l'une des causes majeures de tous les
phnomnes paranormaux tudis dans cet ouvrage. La volont
cependant n'est pas comprise ici dans son aspect rellement
suprieur et spirituel (aspect destructeur de Shiva), mais dans
son application la science de la magie ou de l'alchimie. La
volont est un grand pouvoir psychique et les alchimistes ne
l'ignoraient pas. Ainsi dans le catchisme de l'alchimiste de
l'minent F. Jollivet Castelot, il est dit ceci :

"Pourquoi ces facults psychiques sont-elles nccessaires au
philosophe hermtiste? " (et l'accomplissement du Grand
Oeuvre).
Rponse : "Parce que son tre doit participer absolument
l'Etre, au Transformisme Infini, la Mtempsychose des Cellules
pour provoquer les mutations partielles de l'uvre dont il est le
Pre, qui s'appelle bien son Fils. Or le Fils est cosubstanciel au
Pre, participe de lui. Donc il faut, pour l'engendrer, un tat
mental particulier.
Sous l'action de la Volont projete, matrialise, les atomes, les
molcules se groupent tels qu'ils en ont l'obligation afin de
former le corps ou le mtal dsir. La Volont de l'Alchimiste
hte les perturbations atomiques, la gravitation de ces petits
astres, comme la Volont des Archanges de la Kabbale dirige les
Soleils et les Plantes de l'Espace Cleste." 50

Si la volont de vivre se trouve ancre dans le centre
coccygien, la volont d'tre, quant elle, est situe l'oppos
solaire dans le centre coronal.
La volont est de nature divine, au mme titre que
l'intelligence et l'amour. L'aspect volont de la divinit est le
rayon majeur de la divinit, auquel on attribue la couleur rouge.
Son reflet mdian se trouve dans le bleu du mental et dans le
violet de l'thrique. Les couleurs correspondent aux plans et
aux tats de conscience des forces dviques dont ils sont la
demeure. Il existe donc une volont divine (Shiva), l'une des
trois qualits de l'Esprit, qualit qui peut tre invoque par le
mental suprieur et descendre jusqu'au cerveau thrique dans
un centre physique par lequel l'homme peut agir sur la matire.
Cela suppose pour le yogi la capacit de matriser le processus
d'utilisation du sutratma lorsqu'il agit avec le mental suprieur,

50 Comment on devient Alchimiste, Jollivet Castelot, pp. 133-134, Editions
Rosicruciennes.

et avec l'antahkarana lorsqu'il s'lve en conscience jusqu'au
centre coronal.
Chaque qualit ou facult a son centre particulier dans le
cou ou le cerveau. Mais la plupart des aspirants sont encore trop
gocentriques et agissent dans la vie au moyen d'une volont
propre l'go. Or l'go est limit son mental, ses doutes,
son intelligence cervicale, son ducation forcment partielle,
voire errone. Tout cela met une barrire infranchissable entre
la volont du Soi et la volont de l'go. Le dtachement prn
par Krishna Arjuna dans la Bhagavad Gita, tout autant que le
grand mantra chant par le Christ : "Que ta volont soit faite et
non la mienne", dmontrent ce ncessaire transfert de pouvoir
sans lequel l'homme reste un animal sans aucun pouvoir de se
transformer et de transformer le monde. Sans ce transfert, le
plomb ne se transformera jamais en or.
Lorsqu'un individu dit : "Je veux faire cela", il entrane
toutes les nergies ncessaires se concentrer pour que le dsir
de faire cette chose soit accompli. Le Soi est reprsent par le
"je" et le verbe "vouloir" qui dtermine et invoque sa facult ou
pouvoir de volont. Malheureusement, lorsqu'il dit "je", ce n'est
pas le Soi pur qui parle, mais le Soi identifi au corps donc
l'go et toutes ses limitations et dsirs. Imaginez que vous
vous disiez : "je veux soulever cette voiture d'une main". Etant
identifi au corps, le mental va tout de suite ragir et vous dire
que cela est impossible, qu'un homme ne peut faire une telle
chose, etc... Bref, il va immdiatement limiter le pouvoir.
L'adepte, qui est identifi son Atma, sait que ce corps n'est
qu'un instrument et que lAtma a tous pouvoirs. S'il dcide de
soulever une voiture d'une main, il y parviendra
incontestablement. L est la base des pouvoirs se manifestant
au nom de la foi. L'go limite donc le pouvoir de la volont, et
pour purifier le mental il faut savoir le matriser. Le seul moyen
d'y parvenir est l'identification ou la concentration, la premire
pour l'occultiste, la seconde pour le mystique. L'occultiste, tant
yang, a besoin d'une technique yin, et inversement pour le
second. En Inde, o, la concentration a fait l'objet de grandes
ascses, il existe encore des coles discrtes qui dveloppent
chez leurs disciples le pouvoir de volont au moyen de pratiques
extrmement pnibles, voire douloureuses. Les sages
dconseillent fortement de telles coles. Certains fanatiques
hindous suivent encore de telles pratiques, par exemple en
laissant un bras lev toute une vie ou en vivant debout sans
jamais s'asseoir, etc... J'en ai vu un en Inde du Nord qui vivait
deux mtres du sol, assis comme un singe entre les branches
d'un petit arbre. Il tait moiti nu et devait subir avec
indiffrence toutes les contraintes climatiques et autres
vicissitudes. Ces disciplines extrmistes dveloppent
puissamment le pouvoir de la volont jusqu' l'veil du centre
correspondant du cerveau o nat alors la siddhi ou pouvoir de
manier et contrler les nergies son gr. Malheureusement,
dans ce genre de pratiques, on exclut totalement l'amour et
l'intelligence. Et un tel yogi peut trs aisment tomber dans les
pires excs de la sorcellerie, pour en subir ensuite le contrecoup
karmique, bien plus pnible encore que les ascses.
N'oublions pas que la volont est le pouvoir destructeur de
Dieu et que, non quilibr avec les deux autres qualits, ce
pouvoir risque fort de se retourner contre son possesseur. De
tels adeptes furent nombreux pendant la dernire priode de la
civilisation atlantenne. Comme beaucoup d'gos de cette
priode ont un cycle de 12 000 ans entre deux incarnations, ils
sont aujourd'hui nombreux tre incarns, et cela ne fait que
commencer. Ils font la gloire des laboratoires de
parapsychologie, ou prennent l'initiative des sectes qui, en
gnral, sont orientes vers le sexe et l'argent. Ces personnes
ont incontestablement quelques pouvoirs, comme celui de
tordre les mtaux ou de suggestionner les foules, mais le lecteur
ou l'auditeur plein de discrimination aura remarqu qu'ils ne
sont jamais (la secte n'est qu'un prtexte et un moyen!) orients
spirituellement.
Je souhaite parler de cette volont car elle est l'un des plus
grands moyens par lesquels s'oprent les phnomnes de nature
psychique, et sans la connaissance et l'amour cette volont peut
mener l'individu et ses proches aux pires catastrophes. Cela
devait tre dit, beaucoup de prudence s'impose.
Il existe une force de cohsion naturelle (l'aspect Vishnou)
qui maintient la forme terrestre. Cette cohsion a pour cause le
corps thrique sur ses quatre tats. Comme cela a t indiqu
au chapitre sur les atomes ultimes, il est possible, par le pouvoir
de la volont, de repousser ses atomes et de parvenir dissocier
la matire dense, aussi bien qu'astrale ou mentale. La premire
source de volont est lAtma. Elle descend dans l'homme au
cours de son volution, empruntant le circuit suivant : aprs
lAtma, les ptales de volont dans le lotus du corps causal, le
corps mental (par la concentration), le centre coronal dans le
corps thrique, le systme nerveux, le cerveau et son centre
spcifique.
La force de volont d'un homme au-dessus de la normale
peut se manifester par les yeux, par le regard. Ce genre de
volont est couramment employe dans la technique de
suggestion directe ou distance, ou dans les sances
La vritable puissance de volont commence apparatre
lorsque le troisime il devient actif. Etant le point focal de
l'me, il peut exprimer la force de volont ou la force d'amour.
Si le disciple en question n'a pas dvelopp en lui suffisamment
de force d'amour, c'est la puissance de volont qui se
manifestera lui. Cette force de l'me repousse les atomes
ultimes, elle exerce un effet de dsintgration, de destruction, et
l'attention fixe et dirige par la volont d'un tel homme est
capable de chasser la matire physique. C'est ce que font les
hommes comme Uri Geller en agissant sur les mtaux. C'est
aussi la loi qui est derrire toutes les expriences de tlkinsie.
Une puissance encore plus grande de volont se manifeste
chez l'initi. Elle agit, quant elle, par une concentration
intense d'intention focalise dans un certain endroit du cerveau,
et d'attention dirige par le troisime il (et non par les yeux et
le mental uniquement) vers le centre employer (selon
l'intention ou la chose produire). C'est ainsi que la force
recherche trouve son expression correcte. Cette force tire sa
puissance de la volont intelligente qui communique l'nergie.
Si l'amour est quilibr avec la volont, il est certain que l'initi
pourra aisment travailler dans la substance non seulement par
la force de destruction et de rpulsion, mais galement avec la
force d'attraction et de gurison.
Enfin, l'expression la plus haute de la volont se produit
lorsque l'on comprend la premire qualit de l'aphorisme
occulte du Sphinx, "vouloir" qui se rapporte la volont de vivre
focalise dans le centre coccygien, gardien du feu sacr. Vouloir
a trait ce haut niveau d'volution, l'accomplissement
suprieur o, par un acte combin de la volont de l'me et de
l'homme infrieur, l'unification et la ralisation s'effectuent.

LES GLANDES ET LE CERVEAU

Nous restons encore dans l'tude du cerveau car, si un
centre psychique ou chakra (je parle ici de ceux qui sont situs
sur l'pine dorsale) n'a pas veill sa contrepartie dans le
cerveau, la siddhi qui s'y rapporte reste endormie. C'est l une
rvlation nouvelle faite par le Tibtain.
Du point de vue de l'apparence, le cerveau est constitu de
plusieurs centres nerveux ou glandes qui ont une extrme
importance dans le dveloppement psychique et spirituel.
Autour de ces centres se trouvent d'autres organes ou cellules
nerveuses qui servent de relais entre les centres eux- mmes. Il
faut galement savoir que la glande pinale, par exemple,
possde dans son aspect physique certaines fonctions qui lui
sont propres, mais qu'elle en a d'autres dans sa contrepartie
thrique.
La tradition affirme que ces sept centres thriques se
trouvent dans le cerveau, et H.P.B. crit que certains de ces
centres sont vides et tout emplis d'Akasha, chacun d'eux ayant
sa propre note musicale et sa couleur.
Les trois premiers centres me sont inconnus, le quatrime
est le corps pituitaire dont la mission, entre autres, est de
transformer les vibrations de nature grossire en pouvoir subtil.
Elle relie le thalamus la colonne vertbrale et au systme
nerveux crbro-spinal. L'une des fonctions de cette glande et
du thalamus est d'lever ou d'abaisser la pression sanguine. Ce
processus intervient souvent au cours de certaines actions psy
telles que la tlpathie.
Le cinquime centre est constitu par le troisime
ventricule.
Le sixime centre se trouve l'intrieur de la glande pinale.
Le septime centre est form de la totalit des centres du
cerveau, au moment o la lumire de l'me y pntre.
Je ne souhaite pas me rpter, car j'ai dj crit sur le sujet
des chakras. Mais j'aimerais parler plus particulirement du
centre alta-major qui est l'une des cls de l'veil des siddhis.

LE CENTRE ALTA-MAJOR

Le centre cphalique alta-major est extrioris
physiquement par la glande carotide, glande qui semble pouvoir
tre identifiable la moelle allonge se trouvant dans le bulbe
rachidien et place trs exactement au sommet de la "mdulla
oblongata". Ce centre n'est actif que chez les hauts initis et les
adeptes de la sagesse. On ne peut donc pas en dire grand chose.
Chez les tres avancs, le cerveau est devenu un transmetteur et
un rcepteur parfait de l'nergie de la vie elle-mme. A cet effet,
le cerveau utilise la glande carotide gouverne par le centre
psychique alta-major, tablissant ainsi une trs troite relation
avec le cur et le centre du cur. La glande carotide, la glande
pituitaire et la glande pinale conditionnent tout
particulirement la substance. Ce triangle est entirement reli
chez l'adepte. Par contre, la glande thyrode remplace la
carotide chez le disciple, ce qui affecte surtout le dveloppement
de l'intellect et donc de la matire mentale. Cependant, lorsque
le cerveau est utilis comme transmetteur de l'nergie de vie,
c'est la glande carotide gouverne par l'alta-major qui est
concerne, et lorsqu'il devient rcepteur de l'nergie mentale,
c'est le centre ajna qui devient le principal agent.
La tradition orientale indique que lorsqu'un homme est
devenu un adepte, qu'il a unifi et purifi sa personnalit et
qu'une certaine unit existe entre cette personnalit et l'me,
alors seulement il lui est possible d'agir sur l'nergie propre
veiller le feu kundalini qui sommeille dans les profondeurs des
vertbres sacres. Ainsi, l'nergie projete vers le bas doit
passer par l'alta-major, descendre le long de la moelle pinire
et s'unir aux deux autres courants en attente. La remonte
unifie de ces trois forces dterminera alors l'ouverture et
l'activit de tous les centres. Nous avons donc trois courants
relis trois centres de cette faon : le canal centr reli au
centre coronal et les deux autres canaux relis, l'un l'ajna,
l'autre lalta-major.

LE MECANISME DE L'AME

Avant d'en arriver l'essentiel de cet ouvrage, nous allons
maintenant dcrire l'ensemble du mcanisme humain et ses
lments essentiels, car nous nous y rfrerons lorsque nous
parlerons des pouvoirs et il est important que l'tudiant puisse
localiser et interprter correctement les fonctions, attributs et
facults de l'tre humain.
Dans le mcanisme de l'homme, nous avons donc :

A. LE CORPS ETHERIQUE qui reoit des impressions et
impacts provenant de nombreuses sources cosmiques et
extra-plantaires, tout autant que mentales, motionnelles,
et thriques de son environnement immdiat.

B. Les impacts sont retransmis aux CHAKRAS, centres de force
construits par la rencontre de plusieurs nadis ou cordons
vitaux dont est constitu le corps thrique. Lorsque vingt et
une lignes de force (nadis) se rencontrent, il se forme un
centre majeur et nous en avons sept.

Lorsque quartorze lignes se rencontrent, cela donne un
centre moyen, nous en avons vingt et un.

Enfin, lorsque sept nadis se rencontrent nous avons un
centre mineur, et de tels centres sont innombrables.

Trois nadis occupent une importance primordiale. Il s'agit,
dans la partie thrique de la moelle pinire, de
SUSHUMNA NADI entour gauche de IDA NADI et
droite de PINGALA NADI.

IDA NADI est le moins lev. Il est sensible au centre solaire
qui fournit l'impulsion du dsir et nourrit la vie physique et
le besoin de crer.

PINGALA NADI vient en second. Il est sensible au centre
cardiaque qui fournit l'impulsion vers l'amour et vers le
contact avec une expression divine plus tendue.

SUSHUMNA NADI est sensible au centre coronal qui
fournit, quant lui, le dynamisme de la volont de vivre.

Ce n'est qu'une fois purifies que les nergies des deux
premiers nadis viennent fusionner dans le canal central et
que la kundalini est veille et leve jusqu'au cerveau.

C. Des nadis, les impulsions sont conduites, selon leur nature
et donc le chakra qui les reoit, vers le SYSTEME NERVEUX
dans son entier.

D. Du systme nerveux, les impulsions affectent le SYSTEME
ENDOCRINIEN, extriorisation dense des sept centres
thriques majeurs et comprenant :

Les glandes surrnales (centre coccygien)
Les gonades (centre sacr)
Le pancras (centre solaire)
Le thymus (centre du coeur)
Les thyrodes (centre laryng)
Le corps pituitaire (centre ajna)
La glande pinale (centre coronal)

E. Le systme endocrinien secrte des HORMONES et
diffrentes autres substances dans le SANG qui forme lui
seul tout le systme par lequel nouveau les centres
thriques sont conditionns, ainsi que tout le mcanisme
de l'homme incarn.

La moindre pense, la moindre parole ou la moindre action
affecte l'ensemble du mcanisme homogne et interalli en un
formidable mouvement ou tourbillon de forces diverses
pntrant, stationnant et s'irradiant jusqu' la plnitude de la
conscience divine dans l'homme.
Tant que l'go prdomine et que la conscience se sent
spare du tout, les forces et nergies agissent anarchiquement
dans l'tre, provoquant dvitalisation ou hyperstimulation, avec
les tats psychologiques qui en dcoulent. Lorsque l'me
domine son vhicule, les nergies de l'homme limit dans le
temps et l'espace s'unissent et l'homme devient un canal sans
entrave. Disparaissent alors la maladie, la souffrance et mme
la mort.

LES TROIS NADIS MAJEURS

Dans les phnomnes dits "psychiques", il est souvent fait
mention de la corde d'argent. Dans l'hindouisme, il est question
de l'Antahkarana. Dans le yoga, on parle de trois importants
nadis ou mridiens de force vitale. Bien que ce sujet ait t
abord dans l'ouvrage "Savoir Mourir", je vais brivement
dfinir ces trois fils.

1. Le fil crateur correspond IDA NADI. Ce fil devient actif et
constructif au fur et mesure que la personnalit renforce son
intgration. Ce fil inaugure le dernier cycle d'activit de l'me-
personnalit (jilAtma), appele la science du service (lie
l'une des siddhis majeures). Ce fil est ancr dans la gorge et
constitue une extension ou synthse des deux fils
fondamentaux, bien que lui-mme soit triplement constitu.

2. Le second fil est appel SUTRATMA et identifi PINGALA
NADI. On nomme ce fil CORDE D'ARGENT lorsqu'il est rendu
visible pendant l'extriorisation du double astral et vital ; il fut
mme photographi lors de sances mdiumniques. C'est
travers ce fil que le courant de vie venant de la source profonde
descend dans son expression phnomnale, l'homme.
C'est le sentier qui unit le haut et le bas, l'Esprit (Atma) la
personnalit (jilAtma), via l'me. C'est, disent les matres
orientaux, sur le sutratma que sont empiles les PERLES (ou
ATOMES PERMANENTS) dans lesquelles sont enregistres
toutes les expriences de nos incarnations passes, et celle de la
prsente.
Chez l'initi, le sutratma est le fil travers lequel la lumire de
l'me passe pour se rendre au cerveau, via le mental qu'elle
illumine, instruisant l'homme des choses de l'me.

3. Le troisime fil est le fil central, appel ANTAHKARANA et
correspendant au SUSHUMNA NADI du yoga. Ce fil est le
rsultat de l'union de la vie et de la substance, et ce que l'on
tente de localiser en ce fil n'est pas de nature substantielle. Il
s'agit avant tout de l'aspiration de la pense humaine s'lever
vers le haut. L'Antahkarana est donc avant tout un tat de
conscience cherchant franchir l'abme sparant l'me de la
personnalit.
Contrairement au fil prcdent, celui-ci agit du bas vers le haut,
du monde des phnomnes vers celui des causes, et on le
nomme allgoriquement "LE SENTIER DE RETOUR
CONSCIENT". En effet, construire le pont antahkarana
implique une activit mentale intense et exige la facult de
pouvoir imaginer ou visualiser (l'une des siddhis majeures que
nous allons tudier) une voie de lumire en substance mentale
grce laquelle la conscience de l'me peut s'unir celle de
l'esprit.
Si grce au Sutratma l'me peut se librer temporairement
de sa prison de chair, c'est exclusivement par lAntabkarana
que l'homme peut se librer dfinitivement de ses liens
terrestres.
L'homme est constitu de plusieurs enveloppes ou KOSHAS
lui voilant la suprme ralit. Pendant la plus grande partie de
son volution inconsciente, l'homme identifi son apparence
physique, reste reli ses principes suprieurs spirituels par le
Sutratma. Lorsqu'il volue et devient conscient de la ncessit
de se librer de l'identification au corps, il utilise alors,
consciemment, le Sutratma et commence construire
lAntahkarana.

CHAPITRE V

LES CINQ SENS

Les cinq sens vont former toute la superstructure de cette
tude puisque les siddhis en sont l'extension.
Tout le monde sait que les cinq sens (l'oue, le toucher, la
vue, le got et l'odorat) sont les organes de perception grce
auxquels l'homme, le penseur, prend conscience de son
environnement. Plus qu'un organe, le sens est un moyen par
lequel la conscience acquiert l'exprience du plan de la forme et
dveloppe l'inclusivit de sa propre conscience au fur et
mesure de son volution.
Tant que l'esprit n'a pas reu la lumire du mental, l'tre
humain est divin mais relativement inconscient et surtout
entirement dnu d'intelligence. Sa perception est uniquement
tourne vers l'intrieur. Au cours de millions d'annes, l'tre a
dvelopp le mental, l'organe de la pense, et c'est avec cette
pense qu'il acquiert le pouvoir de slection, d'analyse. Il en
vient comprendre qu'il lui faut se librer de ce monde de
souffrance. Par la discipline spirituelle, l'homme passe du
mental infrieur au mental spirituel, l'me, jusqu' ce qu'il
pntre enfin dans cette ralit de lui-mme dont l'go formait
un voile opaque. Il comprend alors que le monde rel n'est ni
dedans ni dehors, mais qu'il transcende tous les tats dualistes.
Chacun des cinq sens a une extrme importance car,
associs au mental, ils deviennent les chanes de l'illusion, de la
maya et du mirage, donnant naissance au concept du temps
pass et futur. L'homme avanc et ralis a transcend le temps
tel qu'il est connu dans les trois mondes de l'effort humain. Il
peut dsormais envisager d'agir dans le monde physique car il a
remplac la conscience limite des sens et du mental par une
conscience absolue incluant la totalit de la matire et de sa
cause, du monde divin et des phnomnes qu'il gnre. Il sait, il
est un connaissant et n'a plus besoin des sens pour le conduire
la pure connaissance.
Le but des cinq sens est donc de rvler le non-soi et de
permettre au Soi de faire la diffrence entre le rel et l'irrel.
Dans l'enseignement orthodoxe et exotrique de la plupart
des grandes religions ou systmes, on ne mentionne que cinq
principes, cinq sens, cinq lments, etc... Cela est normal,
compte tenu de l'volution actuelle de l'humanit qui n'a pas
encore dvelopp les deux sens suivants puisque n'ont merg
sur la terre que cinq grandes races et que deux sont encore
venir.
Cependant, sur le plan sotrique, il existe un septnaire
fondamental se manifestant par les sept sous-plans, sept tats
de conscience, sept sons, sept couleurs, et par consquent'sept
sens si l'on compte les deux qui n'existent pas encore
pleinement dans la masse de l'humanit et que l'on appelle le
MENTAL et l'INTUITION.

LES SEPT RAYONS

Comme le lecteur l'aura srement remarqu, chacun des
sens correspond l'un des centres psychiques ou chakras car ils
sont rceptifs aux vibrations de l'me du monde et de l'me
humaine.
La science des sept rayons a t depuis des sicles tenue en
grand secret par la hirarchie. Sommairement rvle par le
mouvement thosophique, elle a fait l'objet d'une rvlation
complte dans l'oeuvre du Tibtain51. Je l'intgre ici en partie
car elle est la science de l'avenir et parce qu'elle claire notre
connaissance tant concrte que spirituelle.
Les sept rayons reprsentent la premire diffrenciation de
la triplicit divine (Volont-Amour-Intelligence), et constitue le
tout premier champ d'expression par la dit manifeste. Les

51 Ouvrages d'Alice Ann Bailey, Editions Lucis, Genve.
sept rayons sont les incorporations des sept types de force qui
nous dmontrent les sept qualits de la dit. Ces sept qualits
ont par consquent un effet septuple sur la matire (et ses sept
tats comme nous l'avons tudi) et les formes que l'on trouve
dans tous les rgnes et dans toutes les parties de l'univers. On
peut dire galement que ces qualits ont aussi une interrelation
septuple entre elles.
Dans la littrature religieuse, les sept rayons manant de la
Trinit sont les sept AEONS, les sept manations
SEPHIROTHIQUES, ou encore les SEPT ESPRITS DEVANT LE
TRONE DE DIEU. Lorsque ces sept forces 52 vinrent en
manifestation, elles passrent une activit et devinrent
l'incarnation des sept grandes dits, des sept constructeurs que
sont les SEPT RISHIS, les SEPT KUMARAS ou les SEPT
PRAJAPATI de la tradition exotrique hindoue. Le sujet est
bien sr immense, et pour le concrtiser dans le cadre de cet
ouvrage, je citerai quelques lignes du Tibtain :

"Rayon I
Expression suprieure : La science du gouvernement
Expression infrieure : Diplomatie moderne et politique.

Rayon II
Expression suprieure : Le processus d'initiation tel qu'il est
enseign par la Hirarchie des adeptes.
Expression infrieure : La religion.


52 N'oublions pas que le systme solaire cosmique est septuple.

Rayon III
Expression suprieure : Moyens de communication ou
interaction. Radio, tlphone, tlgraphe et pouvoir de voyager.
Expression infrieure : L'usage et la rpartition de l'argent et de
l'or.

Rayon IV
Expression suprieure : Le travail maonnique bas sur la
formation de la Hirarchie, et reli au deuxime rayon.
Expression infrieure : Construction architecturale, construction
des cits modernes.

Rayon V
Expression suprieure : Science de l'me. Psychologie sotrique.
Expression infrieure : Systmes d'ducation modernes et
sciences mentales.

Rayon VI
Expression suprieure : Christianisme et religions diversifies
(notez ici la relation avec le deuxime rayon).
Expression infrieure : Eglises et religions organises.

Rayon VII
Expression suprieure : Toutes les formes de magie blanche.
Expression infrieure : Spiritisme de "phnomnes"." 53

Les cinq sens vont tre tudis sur cinq plans. Lorsque nous
parlons du plan physique, nous incluons le plan thrique qui

53 Trait sur les Sept Rayons, A.A. Bailey, pp. 70-71, Editions Lucis.
en est l'animateur. Le second plan o se manifestent les cinq
sens est le plan astral ou motionnel au sujet duquel voici
quelques claircissements :

"Le plan astral est celui o l'homme traverse trois tats de
conscience:

a.Il atteint par son appareil sensoriel la conscience dans le monde
des formes, et dveloppe la facult de ragir ces formes avec
sagesse et intelligence. Il partage cette conscience avec le monde
animal, tout en le dpassant de beaucoup certains gards,
grce sa possession d'un mental capable d'tablir des rapports
et de les coordonner.
b.La sensibilit, ou perception des humeurs, motions et
sentiments, dsirs et aspirations, prennent en lui leur origine
dans le principe de la conscience rflchie, soit dans le principe
de l'ahamkara, comme dit volontiers l'occultiste (enclin aux
complications), et il partage cette tendance avec ses semblables.
c.L'veil spirituel, ou sensibilit au monde spirituel, est l'aspect
sensible de la conscience suprieure. Celle-ci a son origine dans
lme, prsuppose la domination de la nature mentale et c'est
cette facult qui fait le mystique. Cet veil est partag par lui
avec tous les disciples, et rcompense les victoires obtenues dans
l'exprience sur le plan astral." 54

Le troisime plan de manifestation des cinq sens est le plan
mental. Son usage correct constitue l'accomplissement suprme
de la bonne utilisation de l'intellect. Ce plan peut tre

54 Trait sur la Magie Blanche, A.A. Bailey, pp. 206-207, Editions Lucis.
caractris par trois phases :

"a.Le stade o le mental est rcepteur des impressions du monde
extrieur, par les cinq sens et le cerveau. C'est un tat ngatif et
l, les "modifications de la pense" sont causes par les impacts
du monde extrieur et les ractions du monde astral.
b.Le stade o le mental commence ses propres activits et o
l'intellect devient le facteur dominant. Quoique mis en action par
les facteurs numrs plus haut, il rpond aussi aux courants de
pense du plan mental et ces deux contacts le rendent
extrmement actif. De celles-ci nat une troisime activit, o le
principe du raisonnement agit sur l'information acquise de ces
deux faons, suit ses propres formes de pense, tout en
enregistrant celles d'autrui.
c.Le stade o l'me russit, par la connaissance et la mditation,
imposer ses ides et ses impressions sur le mental maintenu
"calme dans la lumire" et permet ainsi au corps mental de
rpondre aux impressions et contacts manant du monde
subjectif et du monde spirituel." 55

Lorsque le mental infrieur est tourn vers l'intrieur, que
les cinq sens sont parfaitement matriss et que l'me (bouddhi)
fusionne avec le mental, l'homme prend connaissance avec le
plan bouddhique.
Le dernier plan o les cinq sens se manifestent est le plan
atmique, celui de la fusion ultime avec le principe divin en
l'homme. Par extension, le sens de l'oue confre la batitude
suprme, le sens du toucher, le service actif au profit de la race,
le sens de la vue la ralisation, celui du got la perfection, et
celui de l'odorat l'omniscience.

LES CINQ SENS DANS LE CONTEXTE HINDOU

Beaucoup trouveront ce chapitre abstrus et complexe, mais
il me parat utile du fait que la connaissance des siddhis est une
connaissance qui fut pleinement rvle en Inde travers
l'hindouisme, et le lecteur pourra ventuellement s'y reporter,
notamment en ce qui concerne le concept hindou de la matire
et de sa relation avec l'esprit. PARABRAHMA, le Dieu non-
manifest, et MULAPRAKRITI, la substance mre ternelle
l'tat latent, sont UN en ralit, car la seconde n'est que le reflet
du premier. Cependant, du point de vue de celui qui est plong
dans l'illusion de la dualit, Mulaprakriti est ce qui voile
Parabrahma.

55 Trait sur la Magie Blanche, A.A. Bailey, pp. 207, Editions Lucis.
Mulapraknti est la premire impulsion tendant
l'objectivation de l'univers. En tant que telle, elles est une forme
de la sagesse primordiale et l'essence primordiale de toute
forme d'existence. Le Crateur est dot d'un Verbe par lequel est
fcond Mulapraknti d'o mergea la toute premire
diffrenciation (MAHATATTVA) ; il s'agit du premier
mouvement qui anime la substance cosmique statique.
Pendant le grand cycle du sommeil, ce mouvement devient
cintique au cours du rveil qui annonce la venue d'un grand
cycle d'activit de l'existence. Cette activit a lieu par l'union du
Pre (Parabrahma) et de la Mre {Mulapraknti). De cette
union nat le Fils, sous la forme d'une radiation abstraite
appele DAIVIPRAKRITI56.
C'est cette force qui infuse de l'nergie dans la matire
primordiale et ainsi engendre la cration des tous premiers
atomes ultimes. Daiviprakriti, du pouvoir potentiel qui est le
sien, deviendra au cours du temps la personnification du
pouvoir lectrique vital, puis de l'nergie solaire, et ensuite de
l'AKASHA.
L'Akasha est l'ADI-TATTVA, la synthse unifie de
l'ensemble des sept TATTVA. Il est le noumne de Praktiti (la
matire) sept fois diffrencie, c'est--dire allant de Mabat, le
mental universel, jusqu' la matire la plus dense. L'Akasha est
donc cette substance thrique qui emplit tout l'espace et qui
produit l'unit. C'est travers cet lment que la divinit se
manifeste sous la forme du son (NADA BRAHMAN). C'est

56 Il s'agit de FOHAT, le rayon blanc qui contient potentiellement toutes les
couleurs. Lorsqu'elle se manifeste, elle devient les sept rayons primordiaux
ou Mahat (le 3me Logos-Brahma). C'est Fohat qu'est ddi le Gayatri
mantra.
pourquoi il est dit que l'Aka- sha n'a qu'un seul attribut, le son,
le Verbe, le langage, et il est l'lment essentiel dans toute
opration magique (KRITYA), tout particulirement dans les
grandes connaissances du brahmane initi que sont :
1. YAJNA VIDYA, l'accomplissement de rites religieux dans le
but de produire certains rsultats au moyen du son et de la
science des mantras (GUHYA VIDYA).
2. MAHAVIDYA, en rapport avec la magie des tantrikas, s'est
malheureusement considrablement dgnre.
3. GUHYA VIDYA, la connaissance des pouvoirs mystiques
inhrents au son et mis en action (dans l'ther) par la force
mantrique.
4. ATMA VIDYA, la vraie sagesse et le seule qui devrait tre
recherche.
Etablissons maintenant le schma essentiel des principes de
l'homme et ses cinq sens.
La Bhagavad Gita explique que l'individu consiste en vingt-
quatre principes, savoir les dix organes sensoriels, les cinq
enveloppes de LAtma, les cinq lments, l'intelligence, le
mental (manas), Ahamkara ou go, et la chitta (substance
mentale).
Le but de l'homme est unique, se librer de l'emprise de la
matire et de la croyance en l'existence de celle-ci. La grande
hrsie de la dualit d'o merge maya est le produit dans
l'homme de l'union d'Atma, qui est de la nature de Brahman,
l'Esprit pur, le Tmoin immuable ou Purusha suprme, et de
son oppos complmentaire Prakriti, la matire.
Selon la philosophie hindoue d'Atma mane Bouddhi,
l'intellect suprieur, l'me ou la facult de dtermination et de la
dcision. De mme que lAtma est associ la volont de Shiva,
de mme Bouddhi est associ l'amour-sagesse de Vishnou.
C'est ce que confirme le Seigneur d'amour Krishna (Avatar de
Vishnou) dans la Baghavad Gita o il dit que parmi tous les
organes humains il reprsente Bouddhi, le plus important. On
appelle aussi Bouddhi MAHAT parce qu'il est la source de l'go
(AHAMKARA) et du mental (MANAS).
AHAMKARA est la facult d'individualisation qui confre
l'homme le sens du "je suis", la conscience du moi lui
permettant de s'affirmer comme entit distincte de tout ce qui
est en dehors de lui. C'est l'go qui obscurcit l'clat de lAtma,
l'go qui, comme le mental, est conditionn par les trois qualits
(gunas) de la matire que sont RAJAS-GUNA (l'actif), TAMAS-
GUNA (le passif) et SATTVA-GUNA (l'quilibre).
D'Ahamkara proviennent les cinq TANMATRAS, particules
subtiles lmentaires qui, en se densifiant au cours de
l'volution, donnent le son, la chaleur, la lumire, la saveur et
l'odeur. Une fois densifis, ces lments subtils donnent
naissance aux MAHABHUTAS, les plans sur lesquels peuvent
s'exercer les qualits de chaque tanmatra.
De ces tanmatras naissent les TATTVAS qui reprsentent
les cinq lments de la matire lorsque cet lment est
cristallis. La complexit de la matire vient de ce que chacun
des lments de base ou tattva peut contracter les qualits des
autres tattvas. Lorsque les cinq thers sont contrls travers
les cinq sens correspondants, le premier effet est l'apparition
des hauts pouvoirs occultes suprieurs appels
MAHASIDDHIS.
La variation des tanmatras dans l'homme se fait selon la
prdominance de l'une des trois gunas conditionnantes. Tamas,
l'inertie, produit les lments grossiers comme le corps ou le
monde matriel. Rajas, l'actif, produit les nergies vitales
composes de cinq formes de prana (corps thrique), ainsi que
les organes de l'action ou karmendriyas, savoir le larynx, la
main, le pied, l'excrtion, la gnration. Sattva guna
(l'quilibre) produit ce qui est subtil et qui se manifeste en tant
que mental ainsi que par les organes de connaissance
sensorielle ou jnanendriyas, l'oreille, la peau, les yeux, le nez, la
langue. Tout cela ne vient que des tanmatras et de leurs
combinaisons.
A la base de toutes ces manifestations et transformations, et
donc des cinq lments que sont VAYU, l'air, AGNI, le feu,
APAS, l'eau, PRITHIVI, la terre, nous avons l'AKASHA.

"La prdominance de l'ther (ksha) donne naissance jnna (la
connaissance) localis dans le cerveau.
Vyu (lair) donne naissance marias (la fonction mentale) ;
Tejas (la lumire) donne naissance bouddhi (la fonction
intellectuelle) ;
Jala (l'eau) donne naissance chitta (la mmoire) ;
Prithivi (la terre) donne naissance ahamkra (l'go).
Ces diverses fonctions sont samashti (collectives) car elles
peuvent s'exercer soit collectivement, soit individuellement en
utilisant l'un des cinq sens ou plusieurs la fois." 57

Le mental est la porte qui nous enferme ou nous libre. La
qualit, ou le dfaut, du mental est de s'identifier avec l'objet
observ. Si l'objet est beau, le mental rayonne, s'il est laid le
mental s'assombrit. Sathya Sai Baba dit que la lune est la dit

57 L'Enseignement de Ramana Maharshi, pp. 239, Editions Albin Michel.
qui prside au mental. Celle-ci peut tre belle, frache,
resplendissante et reflter le firmament intrieur. Mais la lune
matrielle est aussi le symbole de ce qui crot et dcrot. Sai
Baba fait observer que le mental doit tre entran s'opposer
ces modifications de la lune.

"La lune interne, dit-il encore, n'a en elle aucune marque. Elle
est toujours pleine. C'est toujours Purnami pour le sadhaka
victorieux".

Il dfinit la conqute du mental par un certain nombre
d'actions prcises, savoir :

Le contrle des sens ;
Le contrle des motions et dsirs ;
La matrise de l'quilibre, c'est--dire le dtachement et
l'indiffrence tout ce qui n'est pas le Soi et toute
opration dualiste ;
La rgulation du prana par un rythme de vie naturel.

Il est aussi conseill de manger une nourriture trs pure,
non contamine de vibrations animales, de rechercher la
compagnie des sages et de s'entourer si possible de tout ce qui
lve les penses. Le mental doit tre soumis bouddhi, dit-il
encore. Cependant, cause de nos attachements, c'est bouddbi
qui est emprisonne travers les sens.

LES GRANDES SIDDHIS SELON PATANJALI

Nous allons maintenant entrer dans le vif du sujet selon
l'enseignement donn surtout travers l'hindouisme, bien que
toutes les autres religions aient connu cette science galement.
Les bouddhistes admettent que Bouddha avait atteint six
visions surnaturelles (abbijna) ou tats de conscience avant
d'atteindre l'tat de parfait Bouddha. Il s'agit de l'tat qu'est
sens raliser un arhat avant l'veil suprme. Parmi les abbijna,
citons DIVYACHAKSUS (oeil divin), DIVYASHROTA (oreille
divine), RIDDHISAKSHATRIYA (pouvoirs surnaturels),
PURVANIVASANUSMRITIJNANA (souvenir d'existences
antrieures), PARACHITTAJNANA (pntration dans le mental
d'autrui), ASHRAVAKSHAYA (extinction des dsirs).
Selon Patanjali, l'acquisition des siddhis, qui ne sont
nullement de mauvaises choses pour l'adepte avanc58, sopre
en trois phases prcises, par la pratique de SAMYAMA :

A. Concentration - DHARANA
B. Mditation - DHYANA } SAMYAMA
C. Contemplation - SAMADHI

J'aurais pu parler de certaines sectes japonaises, comme le
Shugendo, o les pouvoirs sont recherchs, ou de tous les rites
tantriques o l'ascse principale vise un dveloppement
spcifique des siddhis. A cela je prfre nettement la dmarche
de Patanjali qui explique que pour parvenir Dieu samyama
est indispensable, mais qu' cause de ces pratiques, et l'on n'y
peut rien, se dveloppent quelquefois des siddhis qu'il faut

58 Un grand adepte a dit ce propos : "Si vous recherchez davantage de
pouvoir, ayez un objectif plus grand galement, la mesure du pouvoir
dsir".
connatre pour ne pas tre gn dans la sadhana. Un yogi qui
est en possession de siddhis est appel un siddha59. Plusieurs
siddhis dcoulent de la pratique de samyama :

Samyama sur la lune donne la connaissance du ciel et des
mondes.

Samyama sur l'toile polaire donne la connaissance des toiles
et de leurs mouvements.

Samyama sur la force de l'lphant donne une force identique
envers soi-mme.

Samyama sur le caractre d'autrui donne le pouvoir de
connatre ses penses.

Samyama sur l'oue et l'ther donne le clairaudience divine.

Samyama sur l'ther et le corps donne le pouvoir de se rendre
lger (lvitation).

Samyama sur les impressions du subconscient donne la
connaissance des vies antrieures.

Samyama sur la puret de l'me donne au yogi l'omnipotence et
l'omniscience.

Samyama sur le plexus solaire confre la connaissance du corps.

59 En tibtain, siddha se dit "dngos grub", en japonais : "shicchi"

Samyama sur le centre laryng permet de supprimer la faim.

Samyama sur la lumire dans la tte permet de prendre contact
avec les siddhas.

L'enseignement classique hindou a catalogu neuf grandes
siddhis suprieures, huit pouvoirs mdians et dix-huit mineurs,
soit trente-cinq en tout. Les huit siddhis majeures, qui sont en
gnral les plus connues, sont :

ANIMA, ou le pouvoir de revtir la forme la plus infime.
MAHIMA, ou pouvoir de se faire aussi vaste que l'univers.
LAGHIMA, ou devenir aussi lger qu'une plume.
GHARIMA, ou pouvoir d'accrotre son poids volont.
PRAPTI, ou pouvoir de faire ce que l'on dsire, de comprendre
toute chose et de gurir toute maladie.
PRAKAMYA, ou pouvoir d'avoir une volont irrsistible, de
devenir invisible, d'entrer dans le corps d'un autre, de rester
jeune ou de vivre sous l'eau.
VASHITVAM, ou pouvoir de se rendre dociles les animaux
sauvages et d'imposer sa volont aux autres.
ISHATVAM, ou pouvoir de ressuciter les morts.

Nanmoins beaucoup de commentaires donnent des
versions trs diffrentes. Voici comment ils sont interprts
dans La Lumire de l'Ame d'Alice A. Bailey :

"1.L'exigut : Anima. C'est le pouvoir que possde le yogi de se
faire aussi petit qu'un atome, de s'identifier avec la plus infime
partie de l'univers, en sachant que le soi contenu dans cet atome
est un avec lui-mme. Ceci est d au fait que l'anima mundi, ou
me du monde, est universellement rpandue travers tous les
aspects de la vie divine.
2. La magnitude : mahima. C'est le pouvoir de dilater sa
conscience et d'entrer ainsi dans le grand tout aussi bien que
dans sa plus petite partie.
3. La lgret : Jaghinia. C'est le pouvoir sous-jacent au
phnomne de la lvitation. C'est la capacit qu'a l'adepte de
dtourner la force d'attraction de la plante et de se dtacher de
la terre, et c'est l'oppos du troisime siddhi.
4. La gravitation : gharima. Ceci concerne le poids et la masse, et
s'applique la loi de gravitation, qui est un aspect de la Loi
dAttraction.
5. La ralisation de l'objectif : prapti. C'est la capacit qu'a le yogi
d'atteindre son but, de donner sa conscience une extension lui
permettant de se rendre n'importe quel endroit et, selon son
dsir, d'atteindre quoi que ce soit en quelque lieu que ce soit. Il
est clair que ce fait trouvera une application dans les trois
mondes et sur tous les plans, comme c'est en fait le cas pour
l'ensemble des siddhis.
6. La volont irrsistible : prakamya. Ceci est parfois dpeint
comme tant la souverainet et consiste en cette force
entranante et irrsistible qui se trouve chez tout adepte et qui
provoque le couronnement de ses plans, la ralisation de ses
dsirs et le parachvement de ses impulsions. C'est la qualit qui
constitue la caractristique distinctive du magicien noir comme
du magicien blanc. Elle se manifeste ncessairement avec une
force plus grande sur le plan qui, dans les trois mondes, reflte
l'aspect volont de la divinit, le plan mental Tous les lments
obissent cette force de volont, dans l'emploi qu'en fait le
yogi.
7. Le pouvoir de commander.....vashitvam. Le magicien qui place
sous son contrle les forces lmentaires de la nature, utilise ce
pouvoir ; c'est l la base du mantra yoga, le yoga du son ou mot
crateur. Le pouvoir crateur, la septime siddhi, concerne les
lments et leur vivification ; ils deviennent alors des "causes
efficaces" ; cette siddhi, la huitime, concerne ce pouvoir qu'a le
Mot de pousser les forces constructives de la nature une
activit cohrente, afin de produire des formes.
8. Le pouvoir crateur : ishatvam. Ceci concerne le pouvoir qu'a
l'adepte de disposer des lments en leurs cinq formes, de
produire, en s'en servant, des ralits objectives, et par cela, faire
oeuvre de crateur sur le plan physique."
"Quand ces huit pouvoirs fonctionnent, il en rsulte alors le
neuvime, la perfection corporelle, car l'adepte peut construire
un vhicule adapt ses besoins, peut faire de lui ce qu'il veut, et
par son entremise, atteindre son objectif. Finalement, le dixime
pouvoir sera vu en pleine manifestation et aucune forme ne
constituera une entrave ou un obstacle la ralisation de la
volont du yogi. Il est libr de la forme et de ses qualits." 60

Par ces pouvoirs, un adepte a la capacit d'carter tout ce
qui peut faire obstacle sa mission. Une fois que le mental est
matre des sens, et que le penseur est matre du mental, l'adepte
peut s'adapter aux conditions les plus difficiles ; tout dpend de
l'objet sur lequel sa conscience se focalise, en rponse un veil
de la siddhi adquate apparat, confrant l'adepte le moyen de

60 La Lumire de l'Ame, pp. 288 290, A.A. Bailey, Editions Lucis.
rsoudre son problme. S'il se concentre sur la perception
(grahan), son corps peut se dplacer aussi vite que la pense.
S'il se concentre sur la nature des sens (svarupa), le yogi peut
obtenir toute chose souhaite l'endroit mme o il se trouve.
En se concentrant sur le sens du "je" (asmita), la cohrence
(anvaya), et le but (arthavattva), le yogi accumule la victoire
sur la matire primordiale.

KUNDALINI ET CHAKRAS

Je ne tiens pas dvelopper longuement ce sujet car
l'essentiel de cette science a t donn dans l'uvre d'Arthur
Avalon61 et celle du Tibtain. On ne peut cependant manquer
d'en dire quelques mots, car c'est pour beaucoup de tantrikas le
moyen d'veiller les siddhis.
Le rsultat de la pratique de toute forme de yoga devrait tre
d'unir le jiva lAtma. Certains yogas agissent directement sur
l'aspect conscience de l'individu, tel le jnana yoga, et dans ce
cas les siddhis sont accidentelles, mais une fois la vacuit
obtenue, le yogi peut aisment les veiller.
Il existe une autre forme de yoga qui, elle, agit sur l'aspect
nergie. Il s'agit du hatha yoga dont le but est d'agir
directement sur la matire, le corps subtil, de le purifier jusqu'
ce que s'veille le grand pouvoir matriel de la Mre sacre ou
kundalini. Travaillant avec la matire primordiale elle- mme
(kundalini shakti), l'adepte sait qu'il prend de grands risques.
Aprs une trs longue et trs minutieuse prparation d'une ou
plusieurs vies, le disciple, s'il est vraiment prt, est dcouvert

61 La Puissance du Serpent, Arthur Avalon, Dervy Livres.
par l'instructeur. Viennent alors les annes de renonciation, de
pratiques pnibles o il est fait grand cas de postures (asanas),
de contractions musculaires (bandas et madras), d'exercices
respiratoires (pranayamas), et de bien d'autres moyens
pouvant inclure la visualisation de mandalas et la rcitation de
mantrams.
La kundalini est une force latente qui sommeille en partie
dans le chakra coccygien (muladhara chakr). Dans ce centre,
nous trouvons une triple force :

Kundalini
Prana
Une force lectrique.

Nous avons dit que kundalini tait de polarit matrielle. En
effet, c'est elle qui produit la chaleur du corps et qui une
certaine poque construisit notre charpente physique. Le corps
que nous possdons aujourd'hui est considr comme lourd et
grossier. Au cours de l'volution, l'homme apprend utiliser le
prana qui est en lui et autour de lui, et un jour il parvient
consciemment ou non la fusion du feu matriel latent dans
l'atome physique et le feu pranique ou vital. Cette fusion a
toujours lieu dans le centre coccygien. A partir de l s'lve le
double feu en direction du cur, entranant paralllement les
forces des feux infrieurs vers les centres suprieurs. Le point
d'union totale de ce double feu a lieu dans la partie infrieure
des omoplates. Le nadi intress par ce processus est ida, le
nadi lunaire.
Par l'volution ou par des pratiques yoguiques, le feu
matriel (par friction) de ida nadi va se mler lui aussi au feu
solaire qui n'est rien d'autre que le feu de l'me. La deuxime
fusion aura lieu un peu plus haut, au niveau de lalta major.
Mais cela ne peut avoir lieu avant que lantahkarana ne soit un
tant soit peu construit et qu'un triangle de feu mental ne soit
tabli, comportant le fonctionnement harmonieux des trois
centres suivants : lalta major (ayant remplac le centre
laryng), le corps pituitaire et la glande pinale.
Il reste alors au yogi l'ultime fusion avec sushumna qui a
lieu au sommet du crne. Au cours de ce processus, les feux du
mental brlent avec une plus grande intensit. Ils sont nourris
constamment par le feu de la matire et leur chaleur est accrue
par le feu manant du soleil. Lorsque ce processus touche son
maximum d'intensit, le feu commence brler le rseau
thrique qui protge le centre coronal, ce qui permet l'entre
flot de l'nergie divine.
La descente de l'Esprit et la monte de kundalini dirige par
l'action consciente du mental produisent une destruction des
rseaux astrals et mentaux, de sorte qu'une unit de contact est
ralise et que le travail de libration atteint son but par
l'mancipation de l'Esprit du triple monde de la matire.
Lorsque deux des aspects des chakras sont veills, le sentier
central est assez dgag pour que le feu sacr s'lve. Lorsqu'il
en est ainsi, c'est en montant que le feu kundalini veille le
troisime aspect de chaque chakra, entranant le
dveloppement des siddhis.
Les exercices qui veillent kundalini sont ce point
dangereux qu'il est impossible d'y songer avant une prparation
intense, et surtout avant de connatre un grand instructeur
(acarya). Dans ce sens, je suis en complet dsaccord avec
quelques instructeurs qui, aujourd'hui, affirment que les
exercices se rapportant la kundalini sont sans danger aucun,
et bien entendu je mets en garde le lecteur contre des attrappe-
nigauds du genre : "Eveillez votre kundalini en une ou deux
semaines grce un appareil appel gyrascope!"... moyennant
finance bien sr. Ce genre de publicit simpliste attire pourtant
un grand nombre de chercheurs nafs qui n'obtiennent bien
souvent que dsquilibre. Il convient de rester extrmement
prudent dans ce domaine.

SIDDHIS DE CHACUN DES SEPT CENTRES

1. Le centre coccygien confre selon sa nature mme des pouvoirs
exceptionnels sur l'nergie de la matire et surtout sur son aspect
ngatif. Il est donc trs dangereux pour celui qui n'est pas parvenu
une puret morale absolue, puret morale qui du reste est l'essence
mme de toutes les branches du Yoga. Le pouvoir de lvitation, le
contrle du mental et du souffle, la connaissance du pass et du
futur, la matrise du liquide sminal, tout cela rsulte de l'activit
normale du centre coccygien.

2. Le centre sacr. La science orientale explique que deux nadis
relient directement le centre sacr un autre centre d'importance
secondaire, le BODHAKA, localis au sommet du palais, et toute
action ralise sur lui influence automatiquement l'autre. Le centre
sacr confre le pouvoir de contrler l'nergie subtile de l'eau et de
matriser les dsirs du corps. Pour y parvenir, il est ncessaire que
l'tudiant apprenne combattre fortement l'illusion, la rpugnance,
la luxure, le soupon et l'indiffrence (avec compassion).

3. Le centre soiaire confre le pouvoir de contrler toute sa vie
vgtative et de mettre volont le corps physique en profonde
lthargie. Par l'activit du centre solaire, la sant se trouve
dveloppe et maintenue. L'initi parvenu contrler ce centre est
suppos ne plus craindre le feu. C'est du reste ce centre qui permet
aux Yamabushis asctes japonais de marcher pieds nus sur des
braises ardentes sans souffrir d'aucune douleur ni brlure... On
obtient la matrise du centre solaire par la purification des vices
comme l'attachement, l'orgueil, la jalousie, la colre, l'indolence et la
crainte.

4. Le centre cardiaque donne le pouvoir de lire coeur ouvert dans
l'esprit des autres et d'en connatre toutes les penses. Il confre la
possibilit de voir ses dsirs et prires raliss. Il permet d'our le son
sacr l'intrieur du coeur. Le fait de pouvoir contrler l'lment air
signifie que l'adepte peut projeter sa conscience vers toutes les
parties du monde, vers un endroit o une personne se trouve, et agir
distance sans avoir dplacer son corps physique. En se purifiant
de l'gosme, de la vanit, de la cupidit, de l'indcision, puis en
dveloppant le sens fraternel, la charit, l'amour et le discernement,
on obtiendra sans aucun doute une activit normale du centre
cardiaque.

5. Le centre laryng confre une grande puissance sur l'nergie vitale
de l'espace et sur le contrle de la transition. Il permet en outre ce
dveloppement de la clairaudience et de la connaissance du pass,
du prsent et du futur. Il dveloppe la mmoire psychique et donne
la facilit de prophtie.

6. Le centre frontal confre un pouvoir spirituel immense, celui d'tre
un membre part entire de la fraternit des hommes et des
femmes rendus "parfaits". Il dtruit tout lment de nature karmique
(ngatif) et confre au yogi la totalit des huit pouvoirs majeurs et les
trente-deux mineurs. C'est par lui que seront perus la "lumire dans
la tte" ainsi que le "OM" sacr dans sa plus splendide ralit.

7. Le centre coronal donne l'adepte la totalit de tous les pouvoirs
ainsi que celui de ne plus en avoir besoin pour agir dans le triple
monde infrieur des hommes. Le centre coronal normalement actif
permet l'initi de quitter en pleine conscience son enveloppe
physique. De plus, ce centre est le portail de la complte libration,
de l'acquisition d'un pouvoir divin de nature intraduisible et
inexprimable.
CHAPITRE VI


LES SENS ET LES SIDDHIS

Afin que notre travail soit bien clair pour tous les lecteurs, le
tableau ci-dessous doit tre tudi avec attention car il constitue
l'archtype et l'infrastructure de ce qui va suivre.

LOUE DANS LA TRADITION HINDOUE

Lcole occulte transhimalayenne compte sept tats
diffrencis de l'nergie divine originelle. Le premier tattva ou
lment subtil se trouve sur le plan ADI, le plus haut. Il
correspond l'tat de substance primordiale, spirituelle ; c'est le
substrat de l'Esprit, de l'ther.
Le second tattva est sur le plan ANUPADAKA et a sa
correspondance dans le corps bouddhique de l'homme.
Le troisime tattva est ALAYA ou AKASHA. C'est l'ther de
l'espace ou lakasha dans sa troisime diffrenciation. De ce
niveau de conscience partent tous les systmes religieux
exotriques, et ce niveau seulement commence se manifester
le sens de l'oue.
LAkasha est le premier tat perceptible par le tout premier
sens que l'homme dveloppa, l'oue. N'tant qu'un ocan unique
d'nergie non diffrencie, lAkasha n'a qu'un seul attribut, le
son. Etant encore dans un tat relativement proche de la source
primordiale, cet ther est sombre ; c'est pourquoi on dit de lui
qu'il assombrit les qualits de tous les autres tattvas. La
manire dont lAkasha se manifeste est simple car non encore
soumis aux forces responsables de la multiplicit. Il est l'espace,
et en lui se manifeste l'ther sonore, la vibration qui constitue le
son. Rama Prasad crit :

"On a certifi que la vibration de cet ther a la forme d'une cavit
auriculaire et que, dans sa substance, se trouvent des points
microscopiques (Vindus). Il s'ensuit, videmment, que les
interstices des points servent donner de l'espace des minima
thriques et leur offrir une place pour la locomotion
(Avaksha). 62

La vibration de lAkasha dans sa forme externe ressemble
la cavit de l'oreille (A) :



"Elle transforme la matire qui lui est soumise en une feuille
pointille. Ces points sont de petites saillies qui s'lvent au-
dessus de la surface commune de manire produire dans la
feuille des creux microscopiques (B). La vibration est dite se
mouvoir par accs et caprices (San-Krama) et dans toutes les
directions (Sarvatogama). Cela signifie que l'impulsion retombe
sur elle-mme le long de sa route premire qui se trouve de tous
cts par rapport la direction de la vague (C).
On comprendra que ces thers produisent, dans les milieux
grossiers, des vibrations semblables aux leurs. Par consquent, la

62 La Science du Souffle, Rama Prasad, pp 17 et 20, ditions Jobert
forme sous laquelle les vibrations auditives mettent l'air
atmosphrique est celle d'un vrai peloton de vibrations
thriques. Les vibrations de l'air atmosphrique dcouvertes par
la science moderne sont semblables. " 63

LE SENS DE L'OUE

Sur le plan physique, l'oue est le sens qui confre l'tre
humain une ide de la direction relative et lui permet de se
situer dans le schma gnral. C'est pour cette raison que le
sens de l'quilibre se trouve en partie localis dans l'oreille
interne. L'homme acquiert la facult de percevoir l'espace
partir de l'ajustement des trois canaux semi-circulaires situs
dans cette oreille interne, chacun tant dirig vers une des trois
directions de l'espace.
De l dcoule galement l'aptitude de l'homme aux sciences
mathmatiques et la musique.
1. Le musicien traduit par le son la musique du monde de
l'me.
2. Le mathmaticien traduit par des formules l'harmonie du
monde mental.
3. Le peintre traduit par la couleur la sensibilit du monde
astral.
4. Le sculpteur traduit par le geste la forme du monde
physique.
L'enseignement sotrique nous a toujours appris que le
sens de l'oue est le premier sens se manifester, car le premier
aspect de la manifestation est le son sans lequel aucune forme

63 La Science du Souffle, Rama Prasad, pp 17 et 20, ditions Jobert
ne pourrait tre cre. C'est en cela que rside le mystre du
verbe crateur. Cette loi a t rcemment redcouverte par le
monde scientifique de la mdecine qui, grce sa technologie
de pointe, a pu observer un embryon humain en le filmant
directement dans le ventre de la mre, et reconnatre que
l'embryon ragissait puissamment au moindre son du dehors, et
cela bien avant l'apparition de tous les autres sens.
Le sens de l'oue, lorsqu'il se manifeste sur les autres plans
de conscience donne l'homme initi certaines cls avec
lesquelles il lui devient possible de se voir rvler certains
mystres se rapportant au son.

"a.Sur le plan physique, il trouve sa propre note.
b.Sur le plan astral, il trouve la note de son frre ; grce
l'identit d'motion, il reconnat l'identit de son frre.
c.Sur le plan mental, il commence trouver la note de son
groupe.
d.Sur le plan bouddhique, ou plan de la sagesse, il commence
dcouvrir la note de son Logos plantaire.
e.Sur le plan atmique ou spirituel, la note logoque commence
rsonner dans sa conscience."64

Sur le plan physique il y a peu de choses rvler que la
science ne connaisse dj. On sait aujourd'hui que le son est
compos d'ondes de compressions rgulires qui peuvent tre
transmises la fois dans l'air, dans l'eau et dans les solides. Le
sens de l'oue est trs dvelopp chez certaines espces
d'animaux, comme par exemple la chouette effraie dont la face

64 Trait sur le Feu Cosmique, p. 161, A.A. Bailey, Editions Lucis.
forme un masque blanc concave, le but de ce masque de plumes
tant de permettre la rflxion des ondes sonores. On aura
galement l'esprit l'exceptionnel systme metteur-rcepteur
de la chauve-souris dont les signaux sonores se font dans les
gammes des frquences ultra-soniques. La rception des chos
est assure par des oreilles dont le pavillon externe trs
dvelopp joue le rle d'une antenne orientable. Les dauphins
possdent eux aussi un systme de sonar comparable celui des
chauves-souris et eux aussi utilisent une gamme de frquences
trs varies mises par la partie pointue de la tte. Dans
l'enseignement occulte, il est dit que le dauphin est un
mammifre extrmement avanc, le plus volu du rgne des
animaux marins. Son mental est aussi dvelopp que celui du
chien et l'extension de son sens de l'oue lui confre sur le plan
mental un pouvoir tlpathique hrit d'une trs longue priode
de contact troit avec l'homme la fin de l'poque atlantenne.
C'est par cette facult que les dauphins recevaient leurs ordres.
Compar au dauphin ou au chien, l'homme est dot d'une
oue qui s'est considrablement affaiblie. L'oreille peroit en
moyenne les vibrations de 20 Hz 18 000 Hz. Dans l'audition,
les cellules sensorielles, celles qui oprent la traduction du
message auditif, sont des cellules cilies internes de la cochle.
Ce sont ces cellules qui dans l'oreille transforment le son en
message lectrique destination du systme nerveux central.
Par un exercice volontaire, le yogi qui cherche percevoir les
sons inaudibles finit par dvelopper les cellules cilies externes
qui sont toutes proches des cellules cilies internes, et ainsi
certains sons appartenant au premier sous-plan thrique sont
perus.

LOUE SUR LE PLAN ASTRAL CLAIRAUDIENCE

Cette facult permet l'homme qui la possde d'entendre les
sons du plan astral. Contrairement au plan physique, la
perception n'a ici aucun besoin d'organe particulier puisque la
facult se manifeste dans la totalit du corps astral.
Sur le plan physique, l'oreille humaine entend une gamme
de sons trs limite. Cependant, il y a dans la nature des milliers
de sons trop subtils pour l'homme, comme par exemple les
ultra-sons. De mme, l'homme se trouve trs souvent, sinon
toujours, incapable de diffrencier les sons majeurs de groupe.
Au fur et mesure que l'volution se poursuit et que le sens
de l'oue se perfectionne, les autres sons provenant du plan
physique dense ou mme des thers entrent dans le champ de
ses perceptions, ainsi que ceux manant du plan astral. Le
Tibtain met en garde l'tudiant en prcisant que :

"Si la note de la nature, par exemple, frappait une seule fois
l'oreille de l'homme (note faite de la totalit des vibrations
produites par les formes matrielles denses), son corps physique
serait compltement bris. L'homme n'est pas encore prt une
telle ventualit."

Percevoir le plan astral par l'audition n'est pas trs diffrent
de percevoir ce plan au moyen d'autres sens. Cependant, avant
de parler de l'oue astrale, je citerai H.P. Blavatsky sur le sujet
des sept sous-plans du monde astral. Cela donnera au lecteur
une ide de ce qui s'y trouve et donc de ce que le clairaudient
peut ventuellement entendre :

"En ce qui concerne la premire division du second plan, H.P.B.
rappelle ses disciples que tout ce que l'on y voit doit tre
renvers lorsqu'on en traduit la signification ; les nombres, par
exemples, y apparaissent retourns. L'Astral Objectif correspond,
en tout point, au Terrestre Objectif.
La seconde division correspond la seconde du plan infrieur,
mais les objets y sont d'une extrme tnuit, c'est un Astral
astralis. Ce plan constitue, pour le mdium ordinaire, la limite
au-del de laquelle il ne peut aller. Une personne, qui n'est pas
mdium, doit pour atteindre ce plan, tre endormie, en transe ou
sous l'influence du gaz hilarant : dans le dlire ordinaire les gens
passent sur ce plan. La troisime division, division Prnique, a
une nature d'une intense activit. Le dlire extrme transporte le
patient sur ce plan. Dans le "dlirium tremens" le malade passe
sur ce plan et sur celui qui est au-dessus. Les fous sont souvent
conscients sur ce plan o ils aperoivent de terribles visions. Il se
fond dans la suivante : Quatrime division, la plus mauvaise du
plan astral, Kmique et terrible. C'est de l que proviennent les
tableaux tentateurs ; tableaux d'ivrognes du Kma Loka qui
poussent les autres boire ; tableaux de tous les vices qui
inoculent aux hommes le dsir de commettre des crimes. Les
faibles tombent sous l'influence de ces tableaux en les imitant
la faon d'un singe. C'est aussi la cause des pidmies de vices, et
des sries de dsastres et d'accidents de tous genres venant en
groupes. Le dlirium tremens extrme est sur ce plan.
La cinquime division est celle des rves prmonitoires, des
reflets de la mentalit infrieure, des aperus du pass et de
l'avenir ; c'est le plan des choses mentales et non spirituelles. Le
clairvoyant mesmris peut atteindre ce plan et mme, s'il est
bon, peut s'lever plus haut.
La sixime est le plan d'o proviennent toutes les belles
inspirations de l'art, de la posie et de la musique ; les rves
d'une nature leve, les clairs de gnie. Nous avons l des
aperus des incarnations passes, sans tre capables de les
localiser ou de les analyser.
Nous sommes sur le septime plan, au moment de la mort, ou
durant des visions exceptionnelles. C'est l que se trouve
l'homme qui se noie, lorsqu'il se remmore sa vie passe. Le
souvenir des vnements sur ce plan doit tre centr dans le
cur, "le sige de Bouddha". L il persistera, mais les
impressions provenant de ce plan ne s'impriment pas sur le
cerveau physique." 65

Plusieurs instructeurs ont affirm que le centre responsable
de la clairaudience astrale tait le centre laryng. Cela est vrai,
mais il faut savoir que le son est perceptible dans chaque
chakra. Et donc, bien que chacun des sens soit focalis dans un
chakra spcifique, cela ne signifie nullement que d'autres
centres n'interviennent pas. En reprenant la loi de
correspondance, on s'aperoit que le centre sacr est en rapport
avec les glandes sexuelles, et que lorsque cette nergie cratrice
est transmue en activit mentale, elle s'lve et va directement
stimuler le centre de la gorge par l'veil duquel la clairaudience
est dveloppe. C'est pourquoi l'tudiant moyen ne doit pas se
fixer sur une seule relation. Dans la Doctrine Secrte, par
exemple, H.P.B. fait correspondre le 3me rayon au sens du
toucher (1er rayon), prcisant que, vu sotrique- ment, le sige
de ce rayon est dans la gorge, ce qui confirme notre tabeau n 8.

65 La doctrine secrte, n 6, HP Blavatsky, pp 265-66, Adyar.
Ce tableau reste donc fiable, mais il n'est pas tenu compte
d'autres affinits, analogies ou correspondances, en raison de
leur complexit, sauf dans des cas exceptionnels comme celui de
l'oue qui, tout en tant ancre dans le centre sacr, ne devient
perceptible qu'avec l'veil du centre laryng.
Le centre laryng est le point focal de l'nergie du 3me
rayon, rayon majeur reprsentant le troisime aspect
(intelligence active) de toutes les trinits. Les chrtiens
l'identifient au Saint Esprit animant ou fertilisant Marie, et les
hindous Brahma.
La clairaudience se dveloppe surtout par la concentration
sur la rcitation des mantrams ou formules magiques,
notamment ceux qui agissent sur la matire thrique et
gouvernent les dvas des thers, car le secret d'une
clairaudience sre et saine rside dans la purification du corps
thrique.
L'tudiant attentif verra tout de suite le rapport entre la
gorge qui peut exprimer le Verbe crateur et le son grce auquel
les formes de la matire sont cres avec intelligence, c'est--
dire via les hirarchies de dvas constructeurs tous les degrs.
Nous avons l l'un des secrets du pouvoir de matrialisation.
Le son peut tre un moyen efficace pour dvelopper la
concentration, et certains yogis choisissent cette technique
appele NADA ANUSANDHANA. Lorsque les circuits
thriques (nadis) se purifient par la discipline et certains
pranayamas, le mditant commence entendre des sons
normalement inaudibles (anhat) l'oreille physique. Avant
d'entendre les sons de l'astral, l'oreille est sensible aux sons
thriques. Ceux-ci sont souvent entendus le soir juste avant
d'entrer dans le sommeil, et leurs claquements peuvent mme
rveiller le dormeur. Il est conseill, lorsque l'on se concentre
sur le son, de le faire dans l'oreille droite car c'est elle qui
correspond pingala nadi. On nomme le son inaudible ainsi
peru OMKARA DHANI, car ce son est d la vibration du
prana dans le cur. Swami Sivananda crit qu'il existe dix
espces de sons inaudibles :

"La premire est "cbini" (comme le son de ce mot) ; la deuxime
s'appelle "cbiti-chini ; la troisime est le son de la cloche ; la
quatrime est le son de la conque ; la cinquime celui du luth
(tantr) ; la sixime rappelle le bruit des cymbales ; la septime
celui de la flte ; la huitime celui du tambour (bher) ; la
neuvime celui du tambour double (rnridanga) et la dixime,
enfin, voque le bruit du tonnerre." 66

Cependant, il existe sept degrs trs prcis de rceptivit des
sons marquant les vritables progrs du clairaudient. Un yogi
rencontr dans le Nord de l'Inde soutenait que ces sept degrs
correspondaient l'ouverture des sept chakras. Cette
explication n'est pourtant pas accepte l'unanimit.
On dit galement que les sept sons donns par Sivananda,
comme du reste dans l'enseignement classique des textes s'y
rapportant, commencent en ralit dans le sens contraire. Ainsi,
le septime son serait le premier tre entendu par le mditant
et ressemblerait au grondement sourd d'un orage. Cela
correspondrait l'puration de la matire dense. Puis viendrait
le son clatant d'une trompette qui correspondrait la

66 La pratique de la mditation, p 365, Swami Sivananda Sarasvati, Albin
Michel
clairaudience thrique. Viendrait ensuite le son perant d'une
flte de bambou au stade de la clairaudience astrale. Suivraient
alors le son de la vina reprsentant le stade mental et la
formation de lantahkarana, puis la "plainte mlodieuse du
lutin enclos dans la conque ocane", comme le dcrit
Sivananda. Ce son reprsente le mental suprieur qui est atteint
grce lantahkarana, le lien unissant le mental au plan
bouddhique et confrant au yogi le pouvoir d'our le son de la
cymbale argentine correspondant l'panouissement intuitif
(bouddhi), puis la douce voix du rossignol symbole de lAtma.
A.A. Bailey a crit qu'un grand nombre de sons peuvent tre
entendus sur tous les plans, mais que c'est sur le plan physique
qu'ils sont les plus divers. Comme le but esentiel est de faire la
distinction entre les sons irrels de l'univers et le son de Dieu de
lui-mme, voici un tableau se rapportant notre sujet67 :


Patanjali, dans le Livre III, n 41, crit :


67 La lumire de l'Ame, p. 281, A.A. Bailey, Editions Lucis.
"Au moyen de la mditation concentre sur la relation entre
Akasha et le son, un organe spirituel se dveloppera".
"Tout comme les substances de notre systme solaire
manifest sont toutes des diffrenciations de l'akasha
premire diffrenciation du matriau primordial, ainsi
toutes les distinctions se rapportant au son sont des
diffrenciations du son unique ; toutes sont divines dans le
temps et l'espace. Mais toutes doivent tre entendues
correctement ; toutes mnent au AUM et, dans leur totalit,
forment le AUM, le Mot de Gloire, le mot macrocosmique.''
"La Voix du Silence peut tre entendue quand il est fait un
usage correct de la parole et que les sons de la terre peuvent
galement tre apaiss. On peut noter ici que la
clairaudience consiste prendre conscience de la voix de la
grande illusion et donne l'homme le pouvoir d'entendre sur
le plan astral. Ce pouvoir, mis en oeuvre sa juste place et
dirig d'en haut par la connaissance, ouvre l'oreille certains
aspects de l'expression divine dans les trois mondes. Ce n'est
pas l'oue divine laquelle ce sutra se rfre. Le commentaire
que fait de ce sutra Charles Johnston embrasse
magnifiquement tout le sujet en ces termes :
"La transmission d'un mot par la tlpathie constitue la
forme simple et primitive de "l'oue divine" de l'homme
spirituel ; au fur et mesure que ce pouvoir s'accrot chez
l'homme spirituel et qu'il arrive, par une mditation
parfaitement concentre, le matriser plus compltement, il
devient capable d'entendre et de distinguer clairement la
parole des grands Compagnons, qui le conseillent et le
rconfortent sur sa route. Ils peuvent lui parler, soit par des
penses sans mots, soit en mots et phrases parfaitement
nettes." 68

Il existe plusieurs manires de transmettre un message
directement l'oue psychique d'un rcepteur. Un grand
Mahatma, qui avait pour diffrentes raisons des difficults
entrer en contact avec l'un de ses disciples laques, lui explique
les seuls moyens possibles de comunication directe, notamment
celui qui consiste faire entendre sa voix. Cela n'est pas du
ressort de la clairaudience en ce qui concerne le disciple mais
reste intressant quant la technique de propagation du son :

"Le moyen... de vous faire entendre ma voix, soit en vous, soit
prs de vous, comme l'entend la "vieille dame". Cela serait
possible soit que a) mes chefs me donnent la permission de faire
le ncessaire ; mais, pour le moment, ils me la refusent ; ou que
b) vous entendiez ma voix, c'est--dire ma voix naturelle, sans
qu'aucun tamasha psycho-physiologique soit employ par moi
(comme nous le faisons frquemment entre nous). Mais alors,
pour cela, non seulement on doit avoir les sens spirituels
anormalement ouverts, mais encore on doit avoir acquis la
connaissance du grand secret (encore non dcouvert par la
science), permettant d'abolir pour ainsi dire la barrire de
l'espace, de neutraliser, pendant le temps ncessaire, les obs-
tacles naturels que sont les particules intermdiaires de l'air et
de forcer les ondes sonores frapper votre oreille en sons
rflchis ou en cho. Vous en savez juste assez sur ce point pour
considrer ce que je dis comme une absurdit anti-scientifique.
Vos physiciens n'ont pas approfondi, rcemment, cette branche

68 La lumire de l'Ame, p. 282, A.A. Bailey, Editions Lucis.
de l'acoustique pas plus que pour obtenir une parfaite
connaissance de la vibration des corps sonores et de la
propagation travers les tuyaux peuvent ironiquement
demander : "O sont vos corps sonores indfiniment continus,
pour conduire travers l'espace les vibrations de la voix?". Nous
rpondons que nos tuyaux, quoique invisibles, sont
indestructibles et bien plus parfaits que ceux des physiciens
modernes, pour qui la vitesse de la transmission de la force
mcanique du son, travers l'air est dclare tre de 1 100 pieds
la seconde et pas davantage, si je ne me trompe. Ne peut-il y
avoir des gens qui aient dcouvert des moyens de transmission
de la force mcanique du son plus parfaits et plus rapides, tant
un peu plus familiers avec les pouvoirs occultes de l'air (Akas) et
ayant en outre une connaissance plus approfondie des sons?
Mais, nous reparlerons plus tard de cela." 69

Un autre genre de contact existe, impliquant cette fois la
ncessit pour le rcepteur d'tre clairaudient. C'est grce
cette facult que H.P. Blavatsky appela son aide le Mahatma
Kut-Humi qui tait au Tibet. Voici comment lui-mme raconte
l'anecdote. Le Mahatma descendait cheval les dfils
dsertiques de Kouen Lun, et vit tomber une avalanche :

"J'tais all personnellement soumettre notre Chef l'offre
importante de M. Hume et je me dirigeais vers Ladhak pour
rentrer chez moi. Quelles autres spculations auraient suivi, je ne
puis le dire, car, juste comme je profitais du silence imposant qui
suit ordinairement ces cataclysmes pour prendre une plus nette

69 Lettres des Mahatmas, pp. 33, 34, 14, A.P. Sinnett, Editions Adyar
vision de la situation prsente et des dispositions des
"mystiques" de Simla, je fus rudement rappel moL Une voix
familire, aussi perante que celle attribue au paon de
Saraswati qui, si nous en croyons la tradition, mit en fuite le
Roi des Nagas s'cria le long des courants : "Olcott a de
nouveau fait surgir le diable en lui-mme... Les Anglais
deviennent fous... Kut-Humi, venez au plus vite et aidez-moi!"
et dans son excitation, elle oubliait qu'elle parlait anglais. Je dois
dire que les tlgrammes de la "Vieille Dame" frappent comme
les pierres d'une catapulte!" 70

Bien que l'exemple donn soit un cas de clairaudience
mentale, il montre toute l'importance que cette siddhi peut
avoir dans certaines circonstances et la difficult qu'il y a la
produire.
En ce qui concerne les voix entendues par les mdiums, et
qui font partie de la clairaudience astrale, disons qu'il y a un
rel danger se maintenir sur ce plan car le son entendu peut
rapidement se transformer en voix, et les entits ainsi perues
peuvent obsder le sensitif au point de le mener directement en
hpital psychiatrique. Le spiritisme et la petite magie astrale
ont men plus d'un homme la dchance totale, voire au
suicide. Il est des voix qu'il vaudrait mieux ne jamais avoir
entendues!


70 Lettres des Mahatmas, pp. 33, 34, Editions Adyar.

LOUE SUR LE PLAN MENTAL - CLAIRAUDIENCE SUPERIEURE

"L'oue sur le plan mental est simplement l'extension de la
facult de diffrencier les sons. L'oue sur tous les plans est
en rapport avec la forme, concerne la vibration de la matire
et intresse le non-soi. Elle n'a rien voir avec la com-
munication tlpathique qui procde de mental mental,
mais avec le son de la forme et la possibilit pour une unit
de conscience spare de percevoir une autre unit qui n'est
pas elle-mme souvenez-vous bien de cela. Lorsque l'ex-
tension de l'oue devient telle qu'elle concerne la psych,
alors nous l'appelons tlpathie, cette communication sans
mot qui est la synthse de l'oue des trois plans infrieurs,
reconnue par l'go dans le corps causal sur les niveaux sans
forme du plan mental." 71

Anecdotes

Les grands Mahatmas du Tibet ont toujours employ cette
mthode en raison des trs grandes distances qui
ncessiteraient un temps considrable pour une communication
classique. L'un d'eux explique la difficult de cette siddhi :

"Et l'embarras de Madame B. vient ( part les malaises
physiques) de ce que quelquefois elle coute deux de nos voix ou
davantage la fois ; par exemple ce matin, tandis que le
"Dshrit"72 ( qui j'ai laiss la place pour une note) tait en

71 Un trait sur le Feu Cosmique. Alice A Bailey.
72 Il s'agit de Mahatma Djwal Khul qui tait cette poque un adepte et
train de lui parler de quelque chose d'important, elle prta
l'oreille l'un des ntres qui passait par Bombay, venant de
Chypre, en route vers le Tibet et ainsi emmla les deux
inextricablement." 73

Sri Sathya Sai Baba utilise souvent cette technique pour
prvenir ses fidles d'un danger ; dans bien des cas ceux-ci ont
entendu sa voix les appeler et ont vit ainsi de justesse un
danger mortel.
L'oue sur le plan mental confre galement le pouvoir
d'entendre la voix des Matres et bien entendu celle de
l'instructeur. Cette mthode est couramment utilise lorsque ce
dernier ne souhaite pas se faire connatre dans sa forme ou
lorsqu'il sait que son apparition pourrait entraner chez le
disciple des ractions gotiques d'hyper-sensibilit, d'motion
ou d'auto-satis- faction. En gnral, la clairaudience suprieure
est utilise pour un court message, au-del on se sert plutt de
la tlpathie.

L'OUE SUR LE PLAN BOUDDHIQUE TELEPATHIE

Sur le plan bouddhique, l'oue (qui possde alors cette
qualit synthtique appele tlpathie) se manifeste en
comprhension totale car elle comporte deux choses :
1. La connaissance et la perception du son individuel.

disciple du Matre K.H. et qui inspira par la suite Alice Bailey
l'enseignement du nouvel ge dans sa seconde phase, la premire tant
constitue de l'oeuvre de H.P. Blavatsky. Dans les ouvrages d'A.A. Bailey, le
Matre D.K. est plus communment appel le Tibtain.
73 Lettres des Mahatmas, p. 42, Editions Adyar.
2. La mme connaissance du son de groupe qu'elle unifie
compltement.
Cela engendre une comprhension absolument parfaite et
c'est le secret du pouvoir du Matre. L'tudiant doit garder
l'esprit que le Matre peut contacter, et il le fait quelquefois, ses
disciples sur les plans astrals (suprieurs) et surtout sur le plan
mental, mais en ce qui concerne des hauts disciples, c'est
l'action tlpathique qui est surtout utilise. Nous illustrerons
cela par l'histoire de la premire rencontre du Tibtain avec
Alice Bailey qui devait par la suite devenir celle par qui
l'enseignement du nouvel ge serait transcrit.
L'vnement survint en novembre 1919 alors qu'elle tait sur
une colline tout prs de chez elle. L, elle entendit ce qu'elle crut
tre "une note de musique qui rsonnait du ciel travers la
colline et en elle". Puis, elle entendit une voix qui disait : "Il y a
des livres qu'on dsire vous voir crire pour le public. Pouvez-
vous les crire ; voulez-vous le faire?" Alice Bailey refusa tout
d'abord mais accepta au bout de la troisime communication,
persuade que cela n'avait rien de mdiumnique. Et c'est ainsi
que fut crit le premier ouvrage sotrique d'une longue et
exceptionnelle srie :

"Au dbut de mon travail pour le Tibtain, je devais crire des
heures rgulires et c'tait une dicte claire et concise. C'tait
donn mot mot, de telle sorte que je puisse affirmer
qu'indubitablement j'entendais une voix. On peut donc dire que
j'ai commenc par une technique de clairaudience ; mais trs vite
je dcouvris que comme nos penses taient en harmonie, cette
technique n'tait pas ncessaire et que, si je me concentrais
assez, si mon attention tait concentre adquatement, je
pouvais enregistrer et crire les penses du Tibtain qu'il
exprimait et formulait soigneusement telles qu'il les
introduisait dans mon mental. Ceci exige que soit atteint et
conserv un point d'attention intense et concentr. C'est presque
semblable la capacit que l'tudiant avanc en mditation peut
dmontrer pour maintenir son point extrme d'attention
spitrituelle au degr le plus lev possible. Cela peut tre fatigant
dans les premiers temps, quand on essaie probablement trop
fort de bien faire, mais aprs c'est sans effort, et le rsultat est la
clart de la pense et la stimulation qui a un bon effet
physique."74

Aprs que deux livres aient t crits par clairaudience,
Alice Bailey se synchronisa sur la vibration du Tibtain et la
technique de transmission devint tlpathique :

"Quand Alice Bailey fut plus habitue ce travail, quand la
discipline et le rgime ncessaires commencrent agir, le travail
changea graduellement et la rdaction du Trait sur le Feu
Cosmique fut faite entirement par tlpathie. Alice Bailey entre
en contact avec le Tibtain, quand le moment est propice et, s'il
dispose de ce temps, il communique avec elle tlpathiquement.
L'information est donne avec une trs grande rapidit et
l'enseignement dtaill est imprim dans sa conscience, avec
tant de clart qu'elle est capable de l'crire sans qu'aucun mot ne
soit chang. Le livre est imprim, tel qu'il a t reu, si ce n'est
parfois un lger changement dans les temps, car l'anglais du
Tibtain, quand il choisit d'utiliser le sien sans permettre Alice

74 Autobiographie inacheve, pp 268-69, A.A. Bailey, d. Lucis.
Bailey d'exprimer ses penses (ce qui est le plus souvent le cas)
est lgrement archaque et ampoul. Avant que l'information ne
puisse tre reue et transcrite adquatement, un certain
processus de mditation doit avoir heu, au cours duquel les
sujets devant tre traits servent de pense-semence l'effort
mditatif. Ceci doit tre prcd de l'acquisition d'une
apprhension synthtique de tout ce qui a dj t crit sur le
sujet. La facult mentale, ou corps mental, doit donc tre haute-
ment organise, pleinement quipe de matriel et sous un
contrle adquat. Sur cette base, une connaissance peut tre
srement communique, qui transcende de loin l'exprience
personnelle, ou la connaissance antrieure de celui qui reoit. Si
ceci a t vrai entre le Tibtain et Alice Bailey, il est aussi vident
que la valeur du Trait n'apparatrait pleinement qu'aprs une
bonne tude, la mditation et de nombreuses lectures
complmentaires. Le langage employ, cependant, est si clair,
l'arrangement de la matire si ordonn et la raison dveloppe
avec une logique si prcise, que toute personne intelligente
devra trouver, mme la premire lecture, une exprience qui
inspire une ouverture de conscience inconnue qui illumine et une
incitation l'tudier ensuite plus particulirement, ce qui est trs
souhaitable." 75

Un intrt tout nouveau pour la tlpathie a pris naissance
en Russie, peut-tre suite lexprience amricaine de
tlpathie entre un sous-marin atomique et le continent. Quoi
qu'il en soit, en 1966, Nikolaev s'illustra par une exprience
tlpathique russie effectue entre Moscou et la Sibrie. Grce

75 Autobiographie inacheve, pp 268-69, A.A. Bailey, d. Lucis.
Kirlian et d'autres chercheurs, il est maintenant reconnu que
l'homme est interpntr par des champs ioniques et lectro-
magntiques, et de ce fait la tlpathie cesse d'tre un miracle.
Les champs ioniques sont ds lors utiliss pour amplifier la
transmission tlpathique. On s'est aperu en laboratoire que
laura entourant le tlpathe est d'autant plus rceptive qu'elle
vibre puissamment. Cette vibration pourtant se trouve affecte
dans certaines conditions telles que les conditions
atmosphriques au moment d'un orage. Or, il faut savoir que
l'influence solaire est dterminante sur les phnomnes
mtorologiques ainsi que l'ont fait justement remarquer
plusieurs savants comme le professeur Cecil Maby et le
chercheur franais Michel Gauquelin. De plus, les expriences
psy sont tellement pousses en Russie qu'elles sont toujours
ralises en prenant en considration les observations
mtorologiques du moment, tant il est vrai qu'il existe une trs
intime relation entre les sous-plans thriques et l'action
thrique du soleil, notamment au moment de ses activits
magntiques. Les docteurs Lunarcharsky et Semashko l'ont
remarqu, tout en se posant encore la question du comment :

"Au cours des annes de forte activit solaire, il se produit des
orages magntiques qui interrompent parfois toutes les
communications lectriques et expliquent une recrudescence du
nombre de suicides, de psychoses, d'accidents de la route et de
crises cardiaques mortelles. Les annes d'activit solaire rduite
correspondent l'apparition d'un autre genre d'pidmies,
comme la diphtrie ou les tremblements de terre. Si l'on pouvait
trouver une loi scientifique qui justifie ces phnomnes, il serait
possible de les prvoir et de prendre les mesures ncessaires."76

Maintenant que la science admet en partie l'interaction des
champs lectriques de l'espace sur le champ lectrique du
cerveau, une rvolution dans la pense scientifique est en train
de s'oprer. On a galement dcouvert en laboratoire que
l'action tlpathique engendrait une activit crbrale quelques
secondes aprs la transmission. Il semblerait que l'activit
prcde la rception consciente du message. Tout d'abord a lieu
une activit frontale et mdiane du cerveau (fonction motrice et
logique), puis aussitt que le message est reu l'activit du
cerveau s'tend aux rgions postrieures et superficielles du
cerveau. La nature du message est reue par les zones du
cerveau qui y correspondent, par exemple une image ira vers la
zone de la vision, un son vers la zone d'audition.
Avec tout ce qui vient d'tre dit et le fait que les savants
russes pensent avec certitude que les motions se refltent dans
l'activit lectrique du cerveau, on comprend la ncessit d'un
parfait contrle de tout mcanisme humain physique,
motionnel et mental afin de russir une exprience psy.
Voyons maintenant ce que nous enseignent nos matres
propos de cette siddhi. La tlpathie au niveau laboratoire n'est
pas tout fait identique celle que nous traitons ici en tant que
siddhi. Elle n'est pas un contact tabli entre deux forces
mettrices et rceptrices, c'est plutt une comprhension
immdiate, dans l'instant, d'une connaissance qui existe dj,
qui est en nous et autour de nous, formant une parfaite unit. Il

76 Fantastiques Recherches Parapsychiques en U.R.S.S., S. Ostrander et L.
Shroeder, Editions Robert Laffont.
en est ainsi du fait que les groupes de disciples sont maintenus
ensemble par une structure intrieure de pense, et par un
fluide tlpathique interalliant.
Les grands tres sont eux-mmes consciemment relis de
cette faon et peuvent souhait se mettre en rapport les uns
avec les autres. Un tre dont la conscience est illumine de la
vision large de l'unit de son propre systme est omniscient
dans les limites de ce systme, et cela varie l'infini. L'homme
primitif est conscient de lui-mme, de son clan ou de sa famille.
Un homme plus avanc inclut une responsabilit communale ou
dpartementale, un disciple tend cette responsabilit son
pays, et ainsi de suite. Un Avatar traduira cet tat de tlpathie
interallie en terme d'omniprsence, tre partout prsent
lorsque cela est ncessaire.
Cette possibilit vient du fait qu'il existe un espace
thrique, unique support de la connaissance divine, traduit en
ces termes dans notre Bible chrtienne :

"En lui nous vivons, nous nous mouvons et avons notre tre."

Donc, lorsque nous utilisons l'expression DIEU, nous avons
l'esprit lexpression de la VIE-UNE qui anime chaque forme
sur le plan objectif. Le monde scientifique, lheure actuelle, ne
fait qu'apprhender, et cela retarde considrablement ses
recherches, l'existence dans l'univers d'une FORCE UNIQUE
non diffrencie sous-jacente tous les phnomnes visibles et
temporels. Nous appelons cela l'UNIVERS AKASHIQUE,
l'AETHER PRIMORDIAL et non l'ther de la science qui est
dj un lment diffrenci. Pour faciliter cette tude, lorsque
nous parlerons d'ther nous aurons l'esprit l'aether ou
substance akashique originelle et toujours prsente.
Chaque forme, qu'il s'agisse de l'atome, de l'homme, de la
plante ou du systme solaire est avant tout compose d'un
corps thrique ou vital, corps organis et compos en myriades
de fils de force ou courants d'nergie maintenus en relation avec
les corps affectif et mental et avec l'me. Par leur effet de
coordination, les courants d'nergie, leur tour, ont un effet sur
le corps physique qui de cette faon est maintenu en vie.
Les grandes formes-penses du mental divin ou humain
passent par le corps thrique. On n'oubliera pas que la finesse
de la comprhension du cerveau physique vient de la structure
thrique intermdiaire indispensable la sensibilit
tlpathique.
A l'heure actuelle, de grandes ides manant du mental de la
Hirarchie doivent tre apprhendes par les disciples du
monde et matrialises de manire inaugurer le nouvel ge.
Ces grandes ides sont envoyes dans le mental de l'humanit
qui pour une grande part ragit inconsciemment et
instinctivement, ce qui fait que le travail tlpathique est encore
l'apanage des hauts disciples et des adeptes, que ceux-ci soient
incarns ou non. Cependant, il s'tablit progressivement une
harmonie entre les aspirants et les disciples les plus
expriments permettant d'obtenir une relation tlpathique
qui n'est pas toujours consciemment reconnue. On peut donner
un exemple : il est quelquefois arriv qu'un pays reoive un
enseignement ou une information particulire. Pour cela l'un
des matres forme une puissante forme-pense et la projette
dans le mental des groupes de disciples en action dans ce pays.
S'il s'agit d'crire un ouvrage, on verra alors les disciples ne se
connaissant pas crire tous en mme temps un ouvrage sur le
mme sujet. Il est donc ncessaire que le disciple crateur ne
revendique jamais le droit exclusif de la vrit nonce. Dans ce
domaine comme dans bien d'autres rien ne nous appartient en
propre, pas mme le Soi qui est impersonnel.
Je citerai un autre exemple donn par le Tibtain, qui
montre bien comment peuvent par la tlpathie se matrialiser
les desseins des membres de la Hirarchie.

"Une illustration de ceci se trouve dans l'histoire de la Socit des
Nations. Avant qu'il n'assumt un travail spcial, le Matre
Srapis tenta de diffuser une certaine ide constructive de l'aide
l'humanit. Il imagina une unit mondiale dans le domaine de
la politique, susceptible d'oeuvrer comme un lien intelligent
entre les nations et de prserver la paix internationale. Il
prsenta cela aux adeptes en conclave et on estima que quelque
chose devait tre fait. Le Matre Jsus entreprit de prsenter
l'ide Son groupe de disciples alors qu'il travaillait en Occident.
L'un de ces disciples sur les plans intrieurs s'empara de la
suggestion et la transmit ou plutt la prcipita jusqu' ce
qu'elle fut enregistre par le cerveau du colonel House. Celui-ci,
inconscient de la source de cette ide source qu'il ignorait
d'ailleurs totalement la transmit son tour cet aspirant du
sixime rayon qui s'appelait Woodrow Wilson. Alors, nourrie par
l'abondance des ides analogues se trouvant dans le mental de
beaucoup d'individus, elle fut prsente au monde." 77

En ce qui concerne les lois par lesquelles opre la tlpathie,
il est essentiel de retenir que ce pouvoir de communion rside

77 La tlpathie et le corps thrique, p 19, A.A. Bailey, d. Lucis.
dans la propre nature de la substance elle-mme. Il demeure
potentiellement dans l'ther. La seconde loi est que l'interaction
de plusieurs mentais produit une unit de pense suffisamment
puissante pour tre reconnue par le cerveau. La comprhension
de la premire loi produit des rsultats dans le mental, la
comprhension de la seconde loi produit des rsultats dans une
station infrieure, le cerveau.
La tlpathie suprieure, telle que nous la dcrivons ici, est
le pouvoir de rendre son mental fermement tabli dans la
lumire. C'est la non-modification du processus mental qui
permet aux ides ou images d'tre refltes dans le mental
paisible et d'tre reconnues par le cerveau physique sous la
forme d'une connaissance. Lorsqu'un mental est ce point
purifi, il devient non seulement rcepteur et sensible l'impact
d'un message, mais galement capable de pntrer dans le
mental divin lui-mme.
L'OMNIPRESENCE est une loi de la nature base sur le fait
que tous les corps thriques de toutes les formes constituent le
corps thrique du monde, ce qui rend possible
l'OMNISCIENCE.
L'Avatar Shri Sathya Sai Baba, qui journellement prouve
cette omniscience et cette omniprsence, est une image parfaite
du corps thrique du Logos plantaire qui est mis en activit
par Sa volont dirige ; l'nergie est le rsultat de sa forme-
pense agissant dans et travers son corps d'nergie. Cette
forme-pense incorpore et exprime son dessein mondial.
Il existe plusieurs facteurs cause desquels les expriences
de tlpathie chouent souvent. Le plus important rside dans
la diffrence des sujets eux-mmes. Un homme, ou une femme,
ayant un certain don pour la tlpathie est toujours situ dans
une catgorie soit motionnelle, soit mentale. Dans le premier
cas la communication est reue ou envoye par cette zone
sensible appele le plexus solaire. C'est une forme de tlpathie
instinctive qui concerne toujours l'appareil motionnel du corps
astral. C'est aussi par ce centre du plexus solaire qu'un lien
solide est tabli entre une mre et son enfant. Le docteur russe
Pavel Naumov a dcouvert qu'il existait effectivement un
puissant lien tlpathique qui, invisible, unissait la mre et
l'enfant. Dans la clinique d'accouchement o il fait ses
observations, les mres sont loges dans un endroit bien spar
des enfants. Pourtant, lorsque le bb pleure, immdiatement la
mre, qui ne peut absolument rien entendre, montre une nette
nervosit. Lorsque le bb souffre, la mre se sent tout de suite
anxieuse et dprime. Des jumeaux, des couples, des amis
intimes sont ainsi attachs par un vritable lien affectif.
Lors d'authentiques sances de spiritisme, le mdium entre
en communication tlpathique avec les assistants (et rarement
avec les dcds). C'est pourquoi les informations reues sont
souvent pauvres et d'une grande banalit. Cette forme de
tlpathie est toujours de nature astrale. Si elle ne l'tait pas, le
mdium serait un initi. Si dans l'assistance se trouve un savant,
un observateur intgre et ouvert, donc mentalement polaris, il
y a peu de chance pour que le mdium lui dlivre un message
particulier de nature scientifique, le mdium n'tant sensible
qu' la tlpathie instinctive et non mentale. Cette forme de
communication tlpathique est donc de deux sortes, et
implique toujours le plexus solaire :

"a. Ce sera de plexus solaire plexus solaire entre deux
personnes ordinairement affectives, gouvernes par le dsir et
centres surtout dans le corps astral et le corps animal.

b. Ce sera entre le plexus solaire d'une personne et une autre de
type lev, dont le centre du plexus solaire fonctionne
activement aussi, mais dont le centre de la gorge est galement
veill. Ce type de personnes enregistre en deux endroits
condition que la pense ressentie et mise par le plexus solaire
de la premire contienne quelque substance ou nergie mentale.
Des manations de pur sentiment ou entirement affectives
entre individus ne ncessitent qu'un contact de plexus solaire.
Plus tard, lorsqu'un travail tlpathique de groupe sera entrepris,
et concernera les centres de transmission, dans lesquels des
sentiments levs et consacrs, de la dvotion, de l'aspiration et
de l'amour seront impliqus, et o les groupes travailleront avec
l'amour pur, la communication se fera de cur coeur, et d'un
coeur de groupe un autre cur de groupe. Cette expression si
souvent employe : "un entretien de cur cur", est
ordinairement aujourd'hui une fausse appellation, mais elle
deviendra vritable un jour. A prsent c'est habituellement une
conversation entre plexus solaires.

La seconde forme de travail tlpathique est celle de mental
mental, et c'est de cette forme de communication que s'occupe
actuellement la plus haute investigation. Seuls sont impliqus des
types mentaux, et plus l'motion, le sentiment et le fort dsir
peuvent tre limins, plus le travail accompli sera prcis. Le
dsir intense d'arriver au succs dans le travail tlpathique et la
crainte de ne pas russir sont les plus srs moyens d'entraver un
effort fructueux. Dans tout travail de ce genre, une attitude de
non-attachement et un esprit d'insouciance sont d'une grande
aide. Les exprimentateurs dans ce domaine doivent donner plus
de temps et de rflexion la connaissance des genres de force.
Ils doivent se rendre compte que l'motion, le dsir de quelque
chose de la part de l'agent rcepteur, crent des courants
d'nergie manante qui contrarient ou repoussent ce qui
voudrait prendre contact, tel que la pense dirige de quelqu'un
cherchant le rapport. Lorsque ces courants sont suffisamment
intenses, ils agissent comme un boomerang et retournent au
centre manateur, y tant attirs par le pouvoir de vibration qui
les a envoys. C'est dans cette ide que se trouve cache la cause
de :

A.L'chec de l'agent metteur ou transmetteur. Le dsir
intense de produire une impression satisfaisante
attirera la pense mise de nouveau en arrire vers le
transmetteur.

B.L'chec de l'agent rcepteur, dont le propre dsir de
russir met un tel flot dnergie sortante, que le
courant d'nergie arrivante est encontr, bloqu et
renvoy vers l'endroit d'o il vient ; ou, si le rcepteur
se rend compte de cela et essaie de refouler la mare
de son dsir, il ne russit frquemment qu' s'entourer
d'un mur de dsir inhib, travers lequel plus rien ne
peut pntrer." 78

Nous pouvons rsumer et affirmer qu'il existe en tout trois
formes de tlpathie :

78 La tlpathie et le corps thrique, pp 22-23, A.A. Bailey, d. Lucis.

1. La tlpathie instinctive
2. La tlpathie mentale
3. La tlpathie intuitive

La tlpathie instinctive est base sur les impacts d'nergie
provenant d'un corps thrique et faisant impression sur un
autre corps thrique. La zone entourant le plexus solaire est
fortement sensible l'impact de l'nergie thrique du fait que
cette zone est en contact direct avec le corps astral qui est, nous
le savons, le corps des dsirs, des motions et des sentiments
humains. De mme, et sachant l'importance de l'envoi d'une
source d'nergie dans l'acte tlpathique, on observera avec
intrt qu'aux abords de la zone du plexus solaire se trouve le
chakra de la rate qui est le centre thrique par o pntre la
vitalit du prana solaire dans le corps thrique de l'homme.
Dans les races trs primitives existant sur notre terre, le
mode de communication tlpathique est trs fort et opre par
le plexus solaire qui est pour l'animal l'quivalent du cerveau.
Le centre du plexus solaire est l'agent de rception, tandis que
l'agent metteur, souvent inconscient, utilise l'entire zone du
diaphragme. La surface relativemenf grande qui met l'informa-
tion agit comme un vaste distributeur gnral. Le rcepteur,
quant lui, reoit l'information dans une zone plus restreinte,
celle du plexus solaire.
L'homme moderne lui aussi, s'il n 'est pas mentalis,
possde une tlpathie instinctive agissant de plexus solaire
plexus solaire et concernant toute la gamme des motions
comme la peur, la haine, la jalousie, l'envie, le dgot, le dsir
sensuel et possessif et tous les sentiments de nature astrale qui
sont tant prns aujourd'hui travers la littrature et l'audio-
visuel alors qu'ils sont la source mme de la souffrance
humaine.

TELEPATHIE MENTALE

Il existe heureusement une tlpathie dite "mentale" qui
prend une place grandissante. Cependant, du fait que nous
sommes encore un tournant de notre volution, la plupart des
hommes en cette priode de grand matrialisme sont 80%
rgis par leur nature astrale.
Nous avons donc aujourd'hui un mlange de tlpathie
instinctive et mentale. Lorsqu'un metteur cherche envoyer
une impression et qu'il n'est pas volu, le centre qui fonctionne
le plus est naturellement le centre solaire. Lorsqu'il s'agit d'une
personne plus avance mais non encore mentalise, le centre
cardiaque entre en action, mais toujours avec une coloration de
ractions motionnelles. S'il s'agit maintenant de tlpathie
mentale, l'metteur agit avec le centre de la gorge. Un disciple
expert dans l'art de la tlpathie aura toujours dans son corps
thrique deux centres pleinement veills, celui du cur et
celui de la gorge.
La tlpathie intuitive est celle laquelle se rfre notre sens
de l'oue sur le plan bouddhique. Elle est le fruit de la vritable
mditation grce laquelle les centres spirituels suprieurs sont
devenus actifs. Techniquement, le centre coronal est l'antenne
suprieure qui reoit des impressions divines de sources
suprieures. Le centre ajna ou frontal reoit des impressions
intuitives idales et ds lors met ce qu'il a reu en utilisant le
centre laryng, agent crateur de la pense et facteur
incorporant l'ide ressentie par intuition. C'est en quelque sorte
une tlpathie d'me me, et l'on dit que lorsqu'un disciple
commence rpondre comme me d'autres mes, leurs
impacts et impressions, c'est qu'il devient rapidement apte
prendre l'initiation.
Quelle que soit la source de la connaissance, on peut dire
qu'il existe une forme de tlpathie entre me et mental au
moment o un homme parvient par la mditation et la
contemplation maintenir fermement son mental dans la
lumire. Sensible son me ou l'me de son groupe, le disciple
est fertilis d'ides nouvelles et spirituelles et devient conscient
du plan de l'volution humaine. Son intuition s'veille.
Comme nous l'avons dit, c'est l'oue sur le plan bouddhique
(le plan de l'me) qui confre le pouvoir tlpathique suprieur,
et c'est l'influx d'ides nouvelles venant des niveaux
bouddhiques qui, veillant l'aspect intuitionnel du disciple,
indique que son me est en priode d'intgration avec sa triade
spirituelle. Tout cela reste encore quelque peu abstrait, mais au
cours de sa discipline personnelle et de l'approfondissement de
sa mditation, le mental du disciple n'est plus seulement le
rcepteur d'impressions de l'me mais devient un agent
transmetteur.
Les impressions reues de l'me et les intuitions
enregistres comme venant de la triade spirituelle via l'me
sont prsent formules en penses claires et concises, de telle
manire que le disciple acquiert la facult d'atteindre le mental
et le cerveau d'autres disciples. Ce n'est que lorsque le disciple
devient sensible son me qu'il peut devenir galement sensible
l'me du groupe auquel il appartient. Et ds lors il peut entrer
en contact avec le point focal de ce groupe c'est--dire le matre
avec lequel il apprendra la technique du contact. Car ce contact
tlpathique n'est pas seulement individuel mais inclut
l'opration tlpathique entre un matre et son groupe, entre un
groupe objectif et un groupe subjectif, entre la Hirarchie des
Matres en tant que groupe ou partie de la Hirarchie et un
groupe de disciples.

TECHNIQUES TELEPATHIQUES

Ceci n'est pas un trait pratique de tlpathie car si un
lecteur est rellement intress par cette pratique, je lui
conseille en fait d'tudier le trait du Tibtain intitul "La
Tlpathie et le Corps Etherique", ouvrage dont je me suis ici
largement inspir.
Cependant, pour complter cette tude, il peut tre
intressant de voir quelles sont les rgles indispensables la
russite. En premier lieu, il faut acqurir une force vitale de
propulsion de la forme-pense envoyer et qui sera utilise
comme pouvoir motivant. Pour cela, trois formes d'nergie sont
utilises :

1. Lnergie d'amour que je n'expliquerai pas ici mais qui a
son importance car, dit le Tibtain, "C'est l'amour, mais non
le sentiment, qui est la cl du succs des oprations
tlpathiques."
2. La force du mental. Celle-ci est l'nergie illuminatrice qui
"claire le chemin" d'une ide ou de la force qui doit tre
transmise et reue.
3. Lnergie pranique ou force thrique du corps vital qui
synthtise les trois forces. "Par un acte de la volont et sous
la pression du pouvoir magntique de l'amour, cette nergie
rpond ou est rceptive la double nergie susmentionne.
L'ide de la forme-pense ou impression mentale qui doit
tre enregistre dans la conscience crbrale s'ouvre un
chemin dans les fluides praniques et contrle ainsi leur
activit." 79

Le mot tlpathie a t employ pour dsigner les
nombreuses phases de contact mental et l'change de pense
sans le recours de la forme physique. Cependant, la tlpathie,
telle qu'elle est exprimente aujourd'hui en laboratoire,
exprime l'aspect le plus bas et le plus matrialiste qui soit. Tant
que les motivations qui sous-entendent ces exprimentations ne
sont pas plus leves, les russites dans ce domaine seront
toujours limites, car "l'exprience est limite par la
conscience."
Tout en tant un petit peu diffrent, c'est ce mme pouvoir
que se rfre le pouvoir de Patanjali consistant entrer en
contact avec les matres et siddhas.
Swami Sadananda crit qu'il existe une ouverture des plus
subtiles au centre de la tte connue sous le nom de
BRAHMARANDRA dans laquelle se trouve une luminosit. En
effectuant samyama cet endroit le yogi peut avoir la vision des
siddhas.
La lumire dans la tte, ou troisime oeil, confre l'initi la
possibilit de connatre l'objet sur lequel il projette le rayon de
sa conscience spirituelle. Il peut galement projeter ce rayon
l'intrieur de lui-mme vers des zones de conscience purement

79 La tlpathie et le corps thrique, pp 39 42, A.A. Bailey, d. Lucis.
divines et se mettre sur l'octave des matres, des adeptes et de
tous les grands librs de notre plante. Comme il est
frquemment rpt, on ne doit jamais chercher un autre
matre que celui de son cur, mais lorsque le matre intrieur,
lTune, luit dans les tnbres, le gourou du disciple en est averti
et c'est lui qui prend contact avec le disciple. Cette lumire
intrieure est donc essentielle sur le sentier de l'volution. Une
classe de disciples est associe cet tat, ils sont dj trs
avancs et ont pour nom "CHELA SUR LE FIL", ce qui signifie
qu'il sont autoriss entrer en contact avec leur instructeur
lorsque cela est ncessaire. La mditation spciale qui invoque
l'attention du matre ou des siddhas est secrte, mais en deux
mots elle consiste centrer sa conscience dans la tte et l'unir
au cur par un acte de volont. La perception du matre au
niveau du centre ajna dcoule de cette mthode.

LA PREMONITION

Ce phnomne de perception extra-sensorielle est la forme la
moins leve de ce que nous appelons la "tlpathie
sympathique". Elle n'a, il faut le rappeler avec insistance, rien
voir avec l'intuition car ces perceptions prmonitoires sont en
gnral de nature personnelle et souvent lies la nature
motionnelle conditionne par le plexus solaire.
La perception peut toucher des vnements situs dans le
pass ou au contraire dans le futur. C'est cet aspect infrieur
de la tlpathie qu'appartient le pressentiment qui se manifeste
par les mots : "j'ai l'impression". Dans son ensemble, la race
humaine est dj tlpathe, du moins ce niveau peu lev, et la
mditation ou l'attitude juste dveloppera au fur et mesure
que la race progressera, cette facult de sentir la pense d'autrui
jusqu' ce que soit perue la pense mme de Dieu.
Comme nous le verrons dans la technique de projection
astrale, l'un des lments essentiels de la russite dans tout
phnomne psychique est l'AURA. On se souviendra que
l'lment intermdiaire par lequel les courants de la pense ou
les impressions de n'importe quelle source doivent passer pour
produire un impact sur le cerveau humain est le corps thrique
plantaire qui lui-mme n'est pas spar du corps thrique du
systme solaire formant son tour une unit thrique avec
l'espace absolu.
C'est pourquoi notre corps thrique rend toutes les
relations possibles ainsi que la majorit de tous les phnomnes
psychiques.
Il est indispensable que les spiritualistes ou les
exprimentateurs sachent que la russite dans la sensibilit
l'impression ncessite la cration d'une aura magntique
puissante, positive et rayonnante sur laquelle puissent jouer les
plus hautes impressions. L'aura enveloppe tous les tres vivants
et chez les hommes elle est particulirement concentre dans
quatre zones de substance qui sont toutes proches des quatre
chakras majeurs. Le premier centre qui a servi l'homme
vraiment primitif et en qui prdomine la nature animale est le
centre sacr qui capte tout ce qui se rapporte son tre charnel
et ses apptits physiques. C'est, pourrait-on dire, la force la plus
basse de l'impression instinctive.
Comme nous l'avons dj dit, l'homme non pensant mais
plus volu que l'animal-humain agit essentiellement au moyen
du centre solaire. Et la plus grande partie des troubles de
quatre-vingts pour cent de l'humanit vient d'une hyper-
stimulation de l'aura autour de la zone de ce centre.
Mme du ct des aspirants disciples en priode
d'accomplissement suprieur, on s'aperoit que la majorit
vivent d'une manire trs astrale et commencent peine
transmuer leurs nergies du centre solaire au centre cardiaque.
Pour aider tlpathiquement de tels disciples, les matres, qui
en gnral ne quittent jamais le plan mental, envoient des
disciples avancs sur le plan astral et ce sont eux qui dirigent
alors les impressions tlpathiques vers la zone du plexus
solaire de l'aura. Cette aura, magntique, possde dans la
rgion du centre de la gorge un autre point de pntration
utilis comme rcepteur d'impressions suprieures. Cela
amnera ces disciples encore peu avancs une forme d'activit
de service ou de cration artistique leur permettant de passer
plus rapidement du stade de polarisation motionnelle au stade
d'aspiration spirituelle.
Plus le centre est lev, plus la qualit de l'impression
tlpathique est spirituelle. C'est pourquoi la tlpathie de
matre disciple est encore chose rare, le centre ajna ou frontal
tant l normalement impliqu et le seul recevoir les
impressions les plus leves. Le Tibtain explique que chez la
plupart mme des disciples, le centre ajna n'est pas impliqu,
qu'il restera encore plusieurs sicles l'agent d'impressions
diriges et non l'objectif de telles impressions. Notons tout de
mme que lorsqu'une pense est envoye, que cette pense a un
dessein prcis, que l'intention est ferme et dfinie, et que
l'image est clairement visualise, une telle forme-pense fait
automatiquement son impact sur la conscience crbrale en un
endroit situ exactement derrire le centre ajna dans la zone du
corps pituitaire. C'est galement de cet endroit que se forme
toute image visualise avant d'tre envoye dans l'espace.
Pour clore ce sujet, qui a son extension dans des rapports
plus considrables et plus inclusifs entre une me et d'autres
sources cosmiques, j'aimerais citer le Tibtain sur les deux
centres intimement lis la technique de la tlpathie, tant
donn qu'ils sont regards comme "agent de rception et de
distribution" d'une manire unique.

"1. LE CENTRE AJNA, entre les sourcils, travaille en connexion avec
les trois centres majeurs, mais principalement, ce stade du
dveloppement humain, comme distributeur de la force de l'me
et de l'nergie spirituelle reues des centres du cur et de la
gorge.
2.LE CENTRE du PLEXUS SOLAIRE travaille en connexion avec le centre
sacr et avec le centre de la base de l'pine dorsale, le centre de
vie ; il travaille aussi avec tous les centres subsidiaires situs en-
dessous du diaphragme, rassemblant et transmuant leurs
nergies, puis transmettant "ce qui a t purifi" dans le centre
majeur suprieur."80

Anecdotes

La grande voyageuse Alexandra David-Neel raconte une telle
exprience avec un lama tibtain du monastre de Tchen Dzong.
Elle et son fils adoptif, Yongden, taient jeun et cause du
manque de combustible ne pouvaient faire bouillir le th. Vers
midi, ils rencontrrent un lama respectable et trois jeunes
moines qui devaient tre ses disciples. Gentiment, le lama s'assit

80 La tlpathie et le corps thrique, p 193, A.A. Bailey, d. Lucis.
auprs d'eux et leur fit servir du th et de la tsampa. Sur ce fait,
un des chevaux s'effraya et l'un des jeunes trapas partit pour le
reprendre. Tout le monde regardait la scne en silence.
Alexandra David- Neel explique alors :
"En regardant autour de moi, j'aperus un pot en bois ayant
contenu du lait caill. Je devinai que le lama avait obtenu celui-ci
d'une ferme que je voyais quelque distance de la route. Je
murmurai l'oreille de Yondgen :
- Quand le lama sera parti, nous irons mendier du lait caill
la ferme.
J'avais parl extrmement bas, cependant le lama parut avoir
saisi mes paroles. Il me considra longuement, avec un regard
scrutateur, rpta sotto voce : "Nyingdj!" puis dtourna la tte.
Le cheval n'avait pas couru loin, mais il semblait en humeur de
jouer. Le trapa eut de la peine l'approcher.
A la fin, il se laissa jeter la corde autour du cou et suivit
docilement le jeune moine.
Le lama restait toujours immobile, les yeux attachs sur l'homme
qui revenait vers nous. Soudain, ce dernier s'arrta, demeura
quelques instants sur place, dans une attitude attentive, puis
conduisit sa bte auprs d'un rocher o il l'attacha. Alors, il
retourna sur ses pas et, quittant la route, se dirigea du ct de la
ferme. Peu aprs je le vis revenir prs du cheval en portant
"quelque chose" dont je ne discernais pas bien la nature.
Quand il fut prs de nous, ce "quelque chose" se trouva tre un
pot en bois plein de lait caill. Il ne le posa pas devant son matre,
mais le garda en main en interrogeant le lama du regard comme
pour dire : "Etait-ce bien cela que vous demandiez? Que dois-je
faire maintenant de ce pot?"
A ces questions silencieuses, le lama rpondit en inclinant la tte
affirmativement et commandant au trapa de me donner le lait
caill." 81

La Bible est pleine d'exemples de lecture de pense. C'est
cependant une forme de tlpathie rceptive et mme
d'omniscience : lorsque Jsus fut sur le point de gurir un
paralytique, des scribes pensrent de mauvaises choses. La
Bible dit qu'ils se dirent par devers eux : "Celui-ci blasphme".
Mais Jsus, connaissant leur sentiment dit : "Pourquoi ces
mauvais sentiments dans vos coeurs... ". Dans le mme
Evangile, Jsus gurit un sourd-muet :

"Frappes de stupeur, toutes les foules disaient : "Celui-l n'est-il
pas le Fils de David?" Mais les Pharisiens, entendant cela, dirent :
"Celui-l n'expulse les dmons que par Beelzboul, le Prince des
dmons". Connaissant leurs sentiments, Jsus leur dit : "Tout
royaume... etc...".

Dans d'autres traductions on ne dit pas "leurs sentiments",
mais "leurs penses", ce qui revient au mme. Souvent, les
disciples raisonnaient en eux-mmes et Jsus leur disaient
exactement ce qu'ils pensaient (Mathieu, 16 - 7, 8). Cependant,
part ces lectures de pense, je n'ai pas d'exemples d'une
exprience de tlpathie vritable dans la Bible.


81 Mystiques et Magiciens du Tibet, pp. 250, 251, A. David-Neel, Editions
Plon.
L'OUE SUR LE PLAN ATMIQUE BEATITUDE

"Sur le plan atmique, l'oue parfaite devient batitude ; le son,
base de l'existence ; le son, mthode d'tre ; le son, ultime
unificateur ; le son reconnu comme raison d'tre, comme
mthode d'volution, et donc comme batitude." 82

Peu d'tres ont atteint la batitude appele ANANDA en
sanskrit. L'Avatar Shri Sathya Sai Baba, qui est continuellement
dans cet tat, explique que le Brahman infini est connaissable
travers trois de ses attributs. Ce sont SAT-CHIT-ANANDA. Sai
Baba explique que les tres recherchent toujours tre dans le
bonheur, quelle que soit la signification qu'ils donnent ce
terme :

"Qu'y a-t-il la racine de ce dsir? L'homme est
fondamentalement heureux par nature, Sukka-swabbava. La
flicit est sa vritable personnalit. Il n'est pas de la nature du
corps matriel qu'il habite, il est l'Atma. Le bonheur est la nature
de l'Atma."

Parce qu'il est lui-mme plong dans cet ananda, Sathya Sai
Baba possde le pouvoir de confrer la paix et la batitude sans
lesquelles aucun progrs spirituel n'est envisageable. Baba est
Ananda Svaroupa. Il invite constamment ses dvots
abandonner ses pieds sacrs leur rancune, leur peine, leur
profonde dtresse et prendre en change son ananda, cet
ocan de batitude qu'il rpand depuis sa premire venue

82 Trait sur le Feu Cosmique, p. 162, A.A. Bailey, Editions Jobert.
Shirdi. Des millions de dvots ont reu de lui cette paix qui
dpasse toute comprhension, cette paix qui chasse des coeurs
l'anxit, la peur, le doute et qui confre au disciple engag la
divine indiffrence dans laquelle s'expriment plus puissamment
encore la volont d'tre, l'amour du tout et l'intelligence en
action. Pour tout cela, Baba est aussi appel Ananda Daayi
(celui qui confre l'ananda dans son aspect suprieur, c'est--
dire l'ananda de la reconnaissance de notre ralit intrieure).
Comme nous l'avons appris, c'est au moyen de son que l'on
ralise la batitude. Except les rcitations mantriques, l'un des
meilleurs moyens pour parvenir cette batitude est la musique
sacre et les chants dvotionnels. Voici ce qu'en dit Sai Baba :

"Enseignez au mental se rjouir de sa gloire. Les bhajans sont
l'un des moyens d'entraner le mental s'ouvrir aux valeurs
extrieures. Enseignez au mental se rjouir de la gloire et de la
majest de Dieu ; loignez-le des petits horizons du plaisir. Les
bhajans vous incitent dsirer exprimenter la Vrit, entrevoir
la Beaut qu'est Dieu, tester la flicit qu'est le SoL Les bhajans
encouragent l'homme entrer en lui-mme et tre son Soi rel.
Une fois que cette recherche est dsire, le sentier est ais. Il
suffit de se souvenir que l'on est divin, car la maladie consiste
ne pas le reconnatre."
"Les bhajans doivent rpandre la bonne volont, l'amour. Ils
doivent tre une invitation pour tous partager la joie et la paix.
Le Nagar sankirtan doit tre inspirant, rayonner la dvotion et
l'amour. L'Ananda que je trouve dans les bhajans, je ne la trouve
nulle part ailleurs. C'est pourquoi je mets l'accent sur les bhajans.
Remplissez chaque instant de votre vie d'nergie,
d'enthousiasme et d'effort." 83

83 Sai Avatar, vol II, 555 et 615.

CHAPITRE VII


LE TOUCHER DANS LA TRADITION HINDOUE

Dans la tradition hindoue, il est dit ceci : c'est de la
diffrenciation de lAkasha s'paississant au cours de l'volution
qu'apparat un autre lment manant directement delAkasha
tattva. Cet autre lment est appel VAYU TATTVA. De cet
lment se formera la matire atomique du quatrime plan
bouddhique. Ce plan est, comme nous le savons, subdivis en
sept sous- plans.

Vyu est appel l'ther tactile car, par sa qualit intrinsque,
il dveloppe le sens du toucher dans l'homme. La tradition
hindoue dcrit cet ther ainsi :

"Les vibrations de cet ther sont dcrites comme tant de forme
sphrique et leur mouvement angles aigus avec la vague
(Tiryak)." 84

En tant que deuxime lment, vyu sur le plan concret devient

84 La Science du Souffle, Rama Prasd, pp. 17 et 20, Editions Jobert.
l'air que nous respirons, et il se manifeste par la locomotion :

"Vyu est une forme du mouvement lui-mme car le mouvement
dans toutes les directions est un mouvement circulaire, petit ou
grand. Le Vyu Tattva a lui-mme la forme d'un mouvement
sphrique. Lorsqu'au mouvement qui maintient la forme des
diffrents thers, on ajoute le mouvement du Vyu, la
locomotion en rsulte." 85

On le dit de temprature chaude ou froide et confrant le
succs aux oeuvres transitoires. Son mantra est PAM. Vyu est
actif dans le pingala nadi, alors que Tjas (agni) l'est dans ida,
et que lAkasha assure la vie du sushuma. Dans le corps
humain, Vyu se manifeste travers le dplacement, la marche,
le got, la contraction et l'enflure. Vyu donne naissance au
sens du toucher et la peau comme organe de sensation. Sur le
plan astral, le toucher devient la psychomtrie, sur le plan
mental, la psychomtrie plantaire, sur le plan bouddhique, la
gurison, sur le plan atmique, le service actif qui est obtenu par
tout le travail du Soi pour le non-soi. 86
Sur le plan cosmique, pendant le grand pisode de la
cration de l'univers, le quatrime plan est mis en action par le
mot logoque septnaire, le mot de sept syllabes. A ce moment,
le corps thrique du systme solaire est dfinitivement
complet, bien qu'il ne doive pas tre rendu parfait avant la fin
d'un autre manvantara. Le grand corps de vie est prt donner
de l'nergie au vhicule physique dense. Les sept centres, avec

85 La Science du Souffle, Rama Prasd, pp. 17 et 20, Editions Jobert.
86 Dvas ou les mondes angliques, p. 225.
leurs quarante-neuf ptales majeurs, sont vibrants et la -
conscience frmit dans chaque atome du systme.
C'est la substance gazeuse qui se dgage donc de la qualit
statique de lAkasha, et c'est de ce tout premier lment que se
dgage la premire activit. Rappelons que l'inertie rsulte du
manque d'activit des feux de la matire elle-mme. Ces feux,
avant une nouvelle cration, bien que latents, ne reoivent pas
la stimulation venant de l'agrgation des atomes en forme et de
l'interaction subsquente des formes les unes sur les autres.
C'est partir de ce moment que la forme apparat, mme
gazeuse, et que les lois d'attraction et de rpulsion entrent en
jeu, rendant possible la radiation. Les feux inhrents la
matire produisent alors le mouvement rotatoire :

"Le Vyn Tattva est de coupe sphrique et la plante gazeuse
affecte des contours semblables : le centre de cette sphre
gazeuse rassemble, autour de lui, l'expansion totale des gaz. Sitt
que cette sphre vient au jour, elle est soumise, entre autres
influences, aux suivantes :
1 L'influence superpose de la chaleur solaire.
2 L'influence interne des atomes les plus loigns sur les atomes
les plus proches et vice versa.
La premire influence a un double effet sur la sphre gazeuse :
elle donne plus de chaleur l'hmisphre le plus proche qu'au
plus loign. L'air superficiel du plus proche hmisphre, ayant
contract une certaine somme d'nergie solaire, s'lve vers le
soleil ; l'air plus froid d'en bas prend sa place. Mais o va l'air
superficiel? Il ne peut dpasser les limites de la sphre terrestre
qui est entoure d'Aksha solaire, travers lequel vient un
supplment de Prna solaire. Il commence donc se mouvoir en
cercle, et ainsi un mouvement rotatoire s'tablit dans la sphre :
c'est l'origine de la rotation de la terre sur son axe.
D'autre part, comme une certaine somme d'nergie solaire est
distribue la sphre gazeuse terrestre, l'impulsion du
mouvement vers le haut atteint le centre lui-mme. Il ne peut,
cependant, marcher dans cette direction, car un rapprochement
dtruirait cette balance de forces qui dorme la terre ses
particularits. Un Loka plus rapproch du soleil que notre plante
ne peut avoir les mmes conditions de vie. Pour cette raison,
tandis que le soleil attire vers lui la terre, ces lois d'existence qui
lui ont donn une constitution par laquelle, durant des cycles,
elle doit continuer rouler, la retiennent dans la sphre qu'elles
lui ont assigne. Deux forces, ainsi se manifestent : tire par la
premire, la terre s'en irait vers le soleil, contenue par la
seconde, elle doit rester l o elle est ; ce sont les forces
centrifuge et centripte, et de leur action rsulte la rvolution
annuelle de la terre." 87

LE SENS DU TOUCHER

Sur le plan sotrique, le sens du toucher est li au premier
rayon, tout comme le sens de l'oue est le point focal de l'nergie
du septime rayon. Le premier est le "DOIGT DE DIEU", alors
que le second est dsign comme "LE MOT DE POUVOIR".
Il est dit souvent que les sept sens (dont les cinq principaux
sont tudis dans cet ouvrage) sont les intermdiaires entre le
monde de la matire et celui de l'esprit, et qu'ils sont sur le plan
physique en troite relation avec les sept rayons puisqu'ils sont

87 La Science du Souffle, Rama Prasd, p. 39, Editions Jobert.
gouverns par eux.
Au tout dbut de l'volution humaine, ce fut au moyen des
mots de pouvoir que les mondes devinrent des tres organiss,
et que le Seigneur du septime rayon amena selon sa qualit
propre l'organisation dans le divin organisme.
Le sens du toucher tant le second se dvelopper, il est
rellement l'application du doigt de Dieu dans sa grande tche
cratrice, dans son puissant travail de direction. C'est par ce
doigt que se fait la destruction cyclique des formes dans le
dessein de permettre la manifestation de la dit, sa croissance
en pouvoir et en beaut.
Le sens du toucher est intimement rattach l'homme
motionnel et sensitif. Il est donc en rapport aves son corps
astral. Le toucher est la reconnaissance inne d'un contact par
le moyen du mental conscient, et cela d'une manire triple :

1. en tant que reconnaissance (prsent)
2. en tant que souvenir (pass)
3. en tant qu'anticipation (futur).

Le sens du toucher confre l'tre humain une ide de
quantit relative, et lui permet ainsi d'apprcier sa valeur par
rapport d'autres corps qui lui sont extrieurs.
L'oue a attir son attention vers le fait qu'il existait quelque
chose d'extrieur lui-mme, quelque chose se trouvant dans
une certaine direction. Cette perception, au cours du temps, a
suscit l'closion du sens du toucher. Par le biais de la loi
d'attraction, la conscience se dplace lentement vers ce qui est
entendu et cherche naturellement et instinctivement prendre
contact avec la chose entendue. C'est ainsi que se dveloppe le
deuxime sens de l'homme, celui du toucher.
La science moderne ne relie pas encore de manire exacte
les sens et leurs qualits propres. Par exemple, un chercheur a
crit que l'homme tait suppos (!) avoir cinq sens, mais, dit-il,
cette liste est incomplte car elle omet le sens de l'quilibre, de
la position, de la temprature et de la douleur. J'aimerais
rappeler au lecteur que ces diffrents sens sont relis aux cinq
principaux sens et ne leur sont nullement spars. Ainsi, le sens
de l'quilibre et celui de la position font partie du sens de l'oue,
celui de la temprature du toucher, celui de la douleur est reli
au mental qui est considr comme un sixime sens88 par les
occultistes. Du reste, Aristote excluait des cinq sens celui de la
douleur (ou de son oppos le plaisir) comme tant une passion
de l'me (le mental infrieur) ; il rattachait donc trs justement
ce sens au sixime, le mental.
Le toucher est d'une trs grande importance, car il va
donner l'homme le pouvoir de se reconnatre lui-mme par le
biais de l'autre. Ce sens va lui permettre de s'identifier
pleinement son enveloppe physique par comparaison avec
toutes les autres formes avec lesquelles il entre en contact.
Poids, qualit, temprature, tout cela commence veiller en lui
le sens d'tre une forme distincte et personnelle nettement
diffrente de celles qu'il rencontre. A ce point de son volution,
c'est la sensation d'tre une forme distincte qui va s'panouir et
non la sensation d'tre qui avant tout est une sensation relie au
mental.

88 Le terme de sixime sens fut, semble-t-il, introduit par Sir Charles Bell
pour dsigner le sens de la position et du mouvement des membres, le sens
des muscles. Cela tait une erreur car son sixime sens tait en ralit, celui
de l'oue.
Le sens du toucher est aujourd'hui le terrain de recherches
tout fait intressantes relatives la facult qu'ont certaines
personnes voyantes ou aveugles de lire ou de distinguer les
couleurs avec le simple sens du toucher. Le mystre, rest
longtemps insoluble, est en voie d'tre dcouvert et
scientifiquement admis.
Le processus consiste tranformer l'information reue en
impulsion lectrique. La diversit des informations tant
nombreuse, cela a donn naissance une varit
impressionnante de types rcepteurs au niveau des cinq sens.
La dcouverte scientifique est base sur le fait que la membrane
subtile des cellules rceptrices, quel que soit le sens, est charge
lectriquement. Ce phnomne, dit la science, est d une
distribution irrgulire d'ions travers la membrane. Le
processus est dcrit de cette manire par David Ottoson :

"La capacit de traduction des rcepteurs rside dans le fait que
leur membrane comme celles de toutes les autres cellules
neuronales est charge lectriquement. Ce phnomne est d
une distribution irrgulire d'ions travers la membrane.
Lorsqu'un stimulus atteint un rcepteur sensoriel, les
caractristiques physiques de sa membrane changent et les
canaux slectifs aux ions de sodium, potassium et calcium sont
ouverts, ce qui permet un flux de ces ions travers la membrane.
Ce flux d'ions provoque un changement de la charge lectrique
de la membrane, gnralement nomm potentiel de rcepteur ;
celui-ci reprsente le signal lectrique produit par le rcepteur en
rponse au stimulus." 89

89 Science et Vie, hors srie sur les cinq sens, p 13

On verra ultrieurement que la surcharge de ce champ
lectrique au niveau des rcepteurs des mains et surtout des
doigts permet de percevoir la nature ionique ou lectro-
magntique de la matire. En un mot, c'est la possibilit de voir
au moyen de la vision astrale ou thrique les vibrations
manant des formes. Ce champ magntique semble tre tout
simplement la forme la plus leve de l'nergie thrique, car ce
premier ther se manifeste par les ions.
Le deuxime sous-plan thrique, appel sous-atomique,
peut aussi tre prsent dans le phnomne de la vision par le
toucher, car cet ther est emprunt par les formes les plus
subtiles de l'lectricit. Il y a l un terrain vierge d'investigations
qui aboutiront de fantastiques dcouvertes si l'occultiste et le
scientifique parviennent un jour travailler ensemble, et c'est
bien ce qui semble s'annoncer aujourd'hui en U.R.S.S. o des
expriences ont t entreprises sur des non-voyants.
On se souvient peut-tre du cas de cette jeune femme russe
du nom de Rosa Kuleshova qui, ayant appris le braille pour
venir en aide des non-voyants, se dcouvrit la facult de voir
aves les doigts. En 1962, son docteur, Iosif M. Goldberg la testa,
et Rosa identifia des couleurs, et mieux mme, fut capable de
lire ainsi des articles de journaux.
Rosa fut galement teste par d'autres savants qui
reconnurent ses dons. Elle avoua qu'elle s'tait entrane
pendant six annes parce qu'elle s'tait rendue compte de sa
facult extra-rtinienne que les Amricains nomment "
eyesless-sight" ou dermo-opsie. Le rsultat des expriences
montra que les couleurs perues se divisaient en trois
catgories:

Celles qui ont une sensation lisse comme le bleu clair.
Celles qui sont collantes comme le rouge, le vert et le bleu
marine.
Celles qui sont collantes et rugueuses comme le bleu marine
et sur tout l'orange qui est dure, extrmement rugueuse et
produit une impression de paralysie de l main, l'gal du
violet.

Selon de nombreuses observations, c'est le noir qui
produirait le plus cette sensation de rugosit, de paralysie et de
viscosit, la couleur blanche tant au contraire trs lisse90.
Le docteur Novomeisky chercha faire profiter les aveugles
de ce don, et s'aperut rapidement que beaucoup d'entre eux
avaient des signes positifs de facults para-optiques.


90 Je n'ai pas fait dans ce domaine de recherches approfondies, mais on peut
supposer que les sensations donnes se rapportent certains tattvas de la
tradition hindoue. Voici un exemple concernant l'oue : si pendant la
mditation ou l'tat de veille on entend un son lger dans l'oreille, c'est qu'il y
a une prdominance de l'lment air (vyu), l'ther tactile de tejas (le feu),
l'ther lumineux lourd dapas (l'eau), l'ther gustatif et profond de prithivi (la
terre), l'ther olfactif. En ce qui concerne le toucher, un sentiment plutt froid
montre une prdominance de vyu, trs froid de tejas, froid d'apas, et
lgrement chaud de prithivi. Quant la la vue, le bleu ciel montre une
prdominance de vyu, le rouge de tejas, le blanc d'apas, le jaune de prithivi.
Pour le got, l'acide dmontre la prdominance de vyu, le chaud de tejas,
l'astringent d'apas, le doux de prithivi. L'odorat est presque identique au got,
ainsi, la senteur acide dmontre vyu, chaude, tejas, astringente, apas, et
douce, prithivi.
LE SENS DU TOUCHER SUR LE PLAN ASTRAL PSYCHOMETRIE

La psychomtrie est l'expression d'un sens considr comme
extrmement important dans l'enseignement occulte, tel point
qu'il est mme plac part des autres sens et siddhis donns
dans le tableau du Tibtain.
Avant la psychomtrie qui se manifeste sur le plan astral,
nous avons une autre facult qui nous y prpare sur le plan
thrique. Il s'agit de la radisthsie.

LA RADIESTHESIE

La radiesthsie91 est un procd de dtection fond sur une
rceptivit aux radiations mises par diffrents corps, sources
d'eau, mtaux prcieux, maladies, objets ou individus perdus,
etc... Dans la radiesthsie cependant, d'autres sens psychiques
de l'homme coexistent avec le sens du toucher.92
Branches fourchues de noisetier ou pendules sont utiliss
depuis la plus haute antiquit. Le terme de radiesthsie est
rcent par rapport son histoire, et il a fallu attendre 1962 pour
qu'un savant franais, le professeur Yves Rocard, physicien
atomiste de renomme mondiale, ose admettre la validit du

91 Radiesthsie vient du mot latin "radius!", rayon, et du grec "aiesthsis",
sensation. Ce terme a t cr en 1919 par l'abb Bayard, professeur
l'universit catholique de Lille, et par l'abb Bouly, grand radiesthsiste de la
paroisse d'Hartelot. Dix ans plus tard, Emile Christophe ajouta le prfixe
"tl" afin de dfinir une forme de radiesthsie distance.
92 Ajoutons une prcision : le radiesthsiste est dou pour percevoir tel ou tel
lment selon la prdominance de cet lment en lui : les radiesthsistes
motionnels qui vivent par le plexus solaire (l'eau) ont une grande facilit
dcouvrir les sources d'eau, et ainsi de suite pour les autres lments.
phnomne de radiesthsie, affirmant que le tremblement invo-
lontaire de la main est provoqu par de faibles variations locales
du champ magntique terrestre.
Le professeur Rocard explique qu'il se souvint que l'eau, en
filtrant travers le sol, pouvait crer de trs faibles courants
lectriques et donc des champs magntiques associs. Comme
le professeur disposait du premier magntomtre protons, il
fut mme de faire des relevs sur des zones sourcires. A
chaque fois, il constata que le rflexe se dclenchait au moment
o on enregistrait sur le terrain une bosse magntique, qu'il y
ait ou non une source d'eau. Le professeur Rocard en vint donc
la conclusion que ce n'est pas l'eau mais une perturbation
locale du champ magntique terrestre qui provoque le rflexe.
Comme l'eau est un puissant accumulateur magntique, c'est
au-dessus de ces endroits que ragissent le mieux la main, le
bras du sourcier, ainsi que son extension, la baguette.
Les Etats-Unis ont dj une certaine avance dans ce
domaine, notamment depuis 1950 o des recherches srieuses
ont t entreprises dans domaine du biomagntisme. Les
Sovitiques ont fait un bond prodigieux depuis quelques annes
dans tous ces domaines de la parapsychologie, tel point qu'en
1966 un groupe de sept cents sourciers a t lanc dans les
plaines du Kazakhstan, tous munis de baguettes en fibre de
verre. Et les rsultats ont donn raison aux dcouvertes dvi
Professeur Rocard.
Maintenant, il s'agit pour les scientifiques d'tudier
comment et par quel processus une certaine zone magntique
peut tre ressentie et identifie par l'homme. Il semble, d'aprs
les premires recherches que les vibrations thriques du
champ magntique soient enregistres par la partie thrique
du corps et de la main du chercheur. La densit magntique est
ensuite retransmise certains centres thriques ayant leurs
correspondances physiques dans le corps sous la forme de
glandes endocrines et de cristaux de magntide que la science a
dcouvert chez quelques animaux ainsi que chez l'homme. Ces
points sensibles seraient, selon le professeur Rocard, localiss
des endroits bien prcis comme les arcades sourcilires, les
tendons de la nuque, le creux des coudes, les points d'attache
des muscles lombaires, le creux des genoux et les tendons
d'Achille. Ces endroits sont du plus grand intrt, car ils
correspondent l'emplacement des chakras mineurs.
On a des preuves que la radiesthsie date d'au moins 7 000
ans. Les judo-chrtiens pensent mme qu'il y eut dans l'exode
un cas de radiesthsie li un don de clairvoyance93, vous
pouvez vous rfrer l'Exode 17-1, 7 o Mose, prt tre lapid
par les Hbreux assoiffs invoque ses pouvoirs spirituels
(Yavh) ; la rponse donne par la Bible est la suivante : "Porte-
toi en tte du peuple, en compagnie de quelques anciens
d'Isral ; prends en main le bton dont tu frapperas le fleuve et
va! Moi, je me tiendrai devant toi, l, sur le rocher, en Horeb. Tu
frapperas le rocher, l'eau en jaillira et le peuple aura de quoi
boire!".
Les occultistes, quant eux, affirment que cette science tait
utilise il y a plus de 20 000 ans par les races qui mirent au
point la grande civilisation mgalithique. Cette science s'tendit
de l'Inde la Chine, et par d'autres branches au monde entier.

93 Lorsque la radiesthsie, qui est l'art de percevoir, et d'identifier les ondes
lectromagntiques, thriques, etc... est juxtapose un don de clairvoyance
ou d'intuition, cela devient de la tlradiesthsie.
Les pierres branlantes que l'on peut voir disperses travers
tous les continents taient des baguettes primitives. Elles
taient mises en action psychiquement, et le balancement tait
interprt par un collge de sages. Cela n'est pas trs diffrent
de ce que font les spirites avec une table. Bien que le but ne soit
pas du tout le mme, il existe un rapport troit entre l'action de
mettre ses mains sur un guridon pour invoquer les esprits des
dfunts, et celle de mettre en branle un bloc de pierre. Dans les
deux cas, l'homme cherche un intermdiaire (pierre, table ou
baguette) ses rponses psychiques.
Sur le plan astral, la psychomtrie est un don trs utilis par
les aspirants qui ont cette facult particulire. Cela consiste
identifier travers un objet tenu (ou non) dans la main, ou
plac sur le plexus solaire ou sur le front, des vnements
auxquels l'objet a particip. Le sensitif peut sentir, voir ou
entendre un certain nombre de perceptions et de connaissances.
Hormis l'intrt que l'on peut porter au sensitif, il est
intressant de se poser la question suivante : est-ce que les
objets possdent une mmoire? Car, il faut l'avouer, de
nombreuses expriences prouvent que la tlpathie ou la lecture
de pense n'interviennent absolument pas. Quelques tudes ont
t faites, mais aucune conclusion sre n'a pu tre retenue. On a
rcemment et tort tent d'identifier la psychomtrie au sens
de l'odorat. En fait, le phnomne est simple expliquer, il sera
plus difficile prouver d'une manire scientifique.
Un objet particulier, une pierre ou une bague, a son propre
rayonnement thrique. Lorsqu'un vnement survient et que
cette pierre est touche par une scne, une relation s'tablit
entre l'aura de la pierre et laura de la scne, qui est une
vritable forme-pense puissante et vivante. Avec le temps, il est
possible que cette forme pense disparaisse, mais l'image de
l'vnement dans ses moindres dtails est enregistre dans la
grande substance thre de l'espace, dans l'nergie akashique,
et cela pour toujours. Raison de plus si l'objet a t en contact
physique et direct avec l'vnement.
Lorsque le psychomtre prend la pierre, et qu'il met son
mental au repos, la pierre met le sensitif en rapport avec les
vnements akashiques et les retransmet, via la main, aux
centres psychiques concerns. La pierre n'a rien enregistr, bien
que ses particules aient t quelque peu changes, mais elle
permet la communication entre le sensitif et l'vnement. La
vritable mmoire est l'AKASHA dans lequel baigne le cerveau
thrique du sensitif, le moule thrique de la pierre, et
l'espace-thrique dans lequel s'est droul l'vnement.
Les Franais Geley, Richet et Osty ont beaucoup
expriment dans ce domaine. Voici l'une de leurs expriences :

"Le professeur Richet raconte comment un criminaliste arriva,
avec l'aide d'une jeune fille doue pour la psychomtrie,
lucider un meurtre. Il lui tendit un objet qu'il avait
pralablement emball dans un pais papier, de manire qu'elle
ne puisse voir de quoi il s'agissait. A peine Marie avait-elle pris le
paquet dans ses mains qu'elle dclarait que son contenu avait
tu un homme. Elle rpondit ngativement quand on lui
demanda s'il s'agissait d'une corde, prcisant que c'tait une
cravate, et elle poursuivit : "Elle appartient un prisonnier qui
s'en est servi pour se pendre parce qu'il avait commis un
meurtre. Il a tu sa victime avec une hache".
Comme si elle arrivait remonter le temps, Marie donna de plus
amples dtails. Elle prcisa dans quelle rgion se trouvait
l'instrument du crime. Toutes ses dclaration se rvlrent
exactes et l'on trouva sans peine la hache l'endroit indiqu." 94

La matire thrique, autant qu'astrale, joue un rle
prdominant en psychomtrie. C'est galement parce que tout
ce qui a t touch par un individu est jamais reli cet
individu que se forma la magie par sympathie. La sorcellerie
notamment s'inspira de cette loi et l'envotement en est une
magnifique et dsastreuse dmonstration. Une statuette de cire
avec une mche de cheveux ou un objet ayant appartenu la
personne envoter devient un moyen idal de toucher
psychiquement cette personne. Heureusement que la plus
grande partie des gens qui sont le jouet de ce genre d'actions
sont souvent suffisamment mentaliss pour se protger
inconsciemment de ce genre de pratiques. D'un autre ct, ceux
qui oprent n'ont fort heureusement qu'une trop faible volont
pour russir. La forme-pense envotante envoye par le sorcier
ira, via l'ther et l'astral, vers le destinataire, mais ne lui fera
aucun mal, du moins si cette forme-pense n'est pas trop
vitalise par la puissance de la haine. Par contre, si le receveur
est au courant de cet envotement et qu'il prouve le moindre
doute sur la validit d'une telle action, il est peu prs sr de
laisser pntrer la forme-pense. Les effets seront
proportionnels sa force de caractre, son ducation, etc...
Une grande partie des phnomnes de nature mentale et
subjective sont provoqus par cette loi de magie sympathique et
celle de la suggestion, l'ensemble circulant dans la grande unit

94 La parapsychologie ouvre le futur, Werner Kellet, p 238, d. Robert
Laffont.
de l'ocan de force vitale dans lequel nous baignons tous depuis
la nuit des temps.

LE TOUCHER SUR LE PLAN MENTAL - PSYCHOMETRIE
PLANETAIRE

La psychomtrie sur le plan thrique et astral confre la
facult de retrouver un objet ou un vnement par le biais de la
force akashique. Sur le plan mental, le Tibtain nous dit :

"La psychomtrie est essentiellement la capacit de travailler et
d'entrer en contact avec l'me du groupement suprieur
laquelle l'unit, se trouvant dans le groupement infrieur, aspire,
et avec l'me qui peut, dans n'importe quelle forme o elle se
trouve, avoir ces aspirations. La psychomtrie concerne, en
ralit, la "mesure" de l'inclusivit. Cette mesure gouvernera, par
exemple, les rapports du chien, ou d'un autre animal
domestique, l'gard d'un tre humain, d'un homme l'gard
d'autres hommes, d'un aspirant l'gard de son me, de son
matre et de son groupe. Lorsque cette comprhension
psychomtrique est dirige vers le monde des choses tangibles,
minraux, possessions et autres objets matriels par exemple,
nous avons tendance en faire une per- ormance magique et
faire payer pour la dmonstration des pouvoirs psychiques. Nous
appelons cela, alors, la science de la psychomtrie." 95

Anecdote


95 Trait sur les 7 rayons, vol. II, p. 521, A.A. Bailey, Editions Lucis.
La psychomtrie dans son aspect suprieur mental n'est
donc plus la simple sensitivit aux ondes lmentaires, c'est--
dire appartenant des groupes infrieurs (groupes minral,
vgtal, animal), mais avec le groupe dans lequel notre me
cherche l'identification et l'unit. Dans ce sens, nous pouvons
mentionner une anecdote trs enrichissante du grand yogi
Yogananda Paramahansa cherchant o se trouvait l'me de
Kashi qui venait de transiter et qui avait t son disciple. Dans
cet exemple, le yogi utilise ses mains pour contacter l'me de
l'enfant rincarn :

"Usant d'une technique de yoga secrte, j'envoyai mon amour
vers l'me de Kashi, par l'intermdiaire du "microphone" de l'il
spirituel, situ entre les deux sourcils. Mon intuition m'informait
que Kashi ne tarderait pas renatre en ce monde et que, si je
lanais mon appel sans interruption, son me me rpondrait. Je
savais que je sentirais infailliblement le moindre influx, envoy
par Kashi, dans les nerfs de mes doigts, de mes bras et de l'pine
dorsale.
Elevant mes mains en guise d'antenne, je pivotais maintes et
maintes fois sur moi-mme, essayant de trouver la direction dans
laquelle il fallait chercher l'embryon susceptible de l'avoir reu.
J'esprais ainsi avoir une rponse de sa part dans la "T.S.F." de
mon cur syntonis par la concentration.
Sans me dcourager, je pratiquai la mthode yoguique avec
persvrance pendant les six mois ayant suivi la mort de Kashi.
Un matin que je me promenais avec quelques amis dans la
section de Bowbazar, Calcutta, encombre de monde, et que je
levais les mains comme l'accoutume, il y eut, pour la premire
fois, une rponse. Un frissonnement me parcourut lorsque je
dcelai un lger courant lectrique circulant dans mes doigts et
les paumes. Courant qui se mua bientt en une ide dominante :
"Je suis Kashi, je suis Kashi, viens moi!" Comme je me
concentrai sur la radio de mon cur, la pense devint presque
audible. J'entendis la voix caractristique, un peu rauque de
Kashi, rptant son appel sans jamais se lasser. Je saisis le bras
d'un de mes compagnons, Prokash Das, et lui souris avec
enthousiasme :
- Il me semble avoir localis Kashi!
Je me mis pivoter sur moi-mme, au plus grand amusement de
mes amis et des passants. Les picotements lectriques ne se
faisant sentir dans les doigts que lorsque je me tournai vers une
rue toute proche, nomme propos "Alle Serpentine". Il me
suffisait de me tourner dans un autre sens pour que le courant
cesst!
- Ali! m'exclamai-je, l'me de Kashi doit se trouver dans le sein
d'une mre habitant cette alle!
A mesure que nous approchions de l'Alle Serpentine, les
vibrations devenaient de plus en plus puissantes, de plus en plus
nettes dans mes mains leves. Il me semblait qu'un aimant
m'attirait du ct droit de l'alle. Devant la porte de la maison,
une motion subite m'treignit. Je frappai, le cur battant,
retenant mon souffle la pense que ma qute interminable et si
peu ordinaire allait tre couronne de succs!
Un domestique m'ouvrit, annonant que son matre tait chez lui
; celui-ci descendit ma rencontre. Je ne savais comment
formuler ma question, qui tait la fois pertinente et
impertinente.
- Dites-moi, s'il vous plat, est-ce que vous et votre femme
attendez un bb, depuis environ six mois?
- Mais oui.
Voyant qu'il avait faire un Swmi, vtu de la traditionnelle
robe orange, il ajouta poliment :
- Ayez la bont de m'expliquer comment vous tes au courant
de mes affaires? Je lui parlai de Kashi, de ma promesse.
L'homme, stupfait, me crut sur parole." 96

LE TOUCHER SUR LE PLAN BOUDDHIQUE - LA GUERISON

Le sens du toucher n'est pas la prrogative de nos seules
mains mais du corps tout entier. Sentir l'me de son frre par
l'imposition des mains, agissant comme une antenne, est l'un
des moyens pouvant tre utilis pour tablir un diagnostic, pour
soutirer une force mauvaise, et galement pour infuser de
l'nergie. Ce contact doit cependant se manifester sur un cercle
plus lev de la spirale volutive et aboutir un contact de
mental mental ou d'me me. Lorsque le sens du toucher se
dveloppe sur le plan bouddhique ou plan de l'me, l'homme
devient un gurisseur.
Dans le bouddhisme Mahayana, l'adepte qui atteint ce trs
haut niveau de sagesse devient un guide spirituel et un
gurisseur de l'me et du corps. Il atteint l'tat de bodhisattva,

96 Autobiographie dun yogi, pp 265-67, Paramahansa Yogananda, d.
Adyar.
celui en qui prdomine bouddhi. Ce principe dans l'homme est
celui de l'amour, que les chrtiens ont appel tat christique, ce
qui revient au mme. Le tableau ci-dessous rappellera au
lecteur quelques correspondances qu'il ne faut jamais oublier :

Dans la gurison, l'nergie la plus utilise est celle du Fils ou
principe d'amour. L'amour, nous le savons, est ce qui contribue
unir, et cela grce la loi d'attraction qui est son aspect le
moins lev. L'amour est le principe grce auquel les agrgats
d'lments s'unissent et deviennent des formes travers
lesquelles la conscience s'tend et fond le particulier dans
l'absolu. Nous rejoignons l ce que dit le Tibtain lorsqu'il
explique que "la psychomtrie concerne la mesure de l'inclusivit
ainsi que la capacit d'entrer en contact avec un grgore suprieur
au sien."
Cette capacit du principe d'amour gouverne la loi du bien
au service du groupe, et l'oubli de ses petites misres dans la
souffrance du groupe. Cet tat de conscience a son extension,
car lorsque la conscience vit pour le groupe d'mes auquel elle
est unie par des liens karmiques, elle trouve naturellement les
moyens pour maintenir l'harmonie de ce groupe ou mme des
individus qui le composent, et c'est ce qui confre alors le
pouvoir de gurison.Depuis des milliers d'annes, l'homme
utilise naturellement ses mains comme instrument de survie
pour lui-mme et pour les membres de son clan ou de sa
famille. Lorsque l'homme devient un disciple, c'est tout
naturellement que le pouvoir de gurison se manifeste en
premier lieu par les mains. Chaque main possde au centre de la
paume un chakra moyen qui peut devenir trs actif. Ce chakra
rayonne de trois manires :

1. par la paume (imposition)
2. par les doigts (projection)
3. par le dos de la main, proche de l'articulation du poignet.

Le dveloppement du chakra de la paume entrane une
accumulation de l'aura vers le bout des doigts. Cette constante
magntisation transforme les cellules du toucher. Des canaux
(nadis) vitaux sont ouverts et le prana circule plus librement. Le
sens du toucher acquiert alors une haute sensibilit et dans
l'avenir c'est de cette manire que l'on pourra connatre l'allure
des vibrations des diffrents chakras, tout comme aujourd'hui
le gurisseur, par l'imposition de la paume de la main, peut
localiser dans l'aura o se trouve le problme.
Selon le Tibtain, la premire rgle du gurisseur est la
suivante:

"Il faut que le gurisseur cherche relier son me, son cur, son
cerveau, et ses mains. Cela lui permet de projeter sur le patient la
force vitale curative. Telle est l'action magntique, qui peut soit
gurir la maladie soit aggraver le soi-disant mauvais tat du
malade, selon les talents du gurisseur." 97

Il s'agit l de la gurison par les mains d'un homme ayant
peine atteint l'tat de disciple. Lorsque l'homme progresse
davantage, la rgle s'exprime de cette faon :

"Il faut que le gurisseur fasse cooprer son me, son cerveau,

97 Gurison sotrique, p 14, A.A. Bailey, d. Lucis.
son cur, et l'manation de son aura. Sa prsence peut alors
nourrir la vie de l'me du patient. Telle est l'uvre de la
radiation. Les mains ne sont pas ncessaires. L'me dploie son
pouvoir. L'me du patient rpond par la raction de son aura la
radiation de l'aura du gurisseur, dbordante d'nergie
animique." 98

Puisque nous traitons ici des siddhis et que pour de
nombreux mdecins matrialistes les effets miraculeux de
certaines gurisons ne sont pas compris, et sont par consquent
rejets, j'aimerais citer le Tibtain expliquant la technique de
gurison par la radiation, qui inclut tous les conseils donns
dans la premire rgle du gurisseur. Cette technique est simple
et peut tre efficacement utilise par tous les apprentis
gurisseurs qui n'ont pas tudi de technique particulire :

Rgles prliminaires pour la cure de radiation.

"1. Alignez-vous99 d'abord rapidement et consciemment, puis, par
un acte de la volont, reliez-vous en tant qu'me avec les mes
de vos compagnons de groupe. Ensuite reliez-vous leurs
organes de pense, puis leurs natures motionnelles. Employez
l'imagination cet effet, en comprenant que l'nergie suit la
pense et que la liaison s'effectue inluctablement si vous oprez
correctement. Ceci fait, vous pouvez fonctionner en tant que
groupe. Oubliez ensuite la relation de groupe, et concentrez-vous

98 Gurison sotrique, p 14, A.A. Bailey, d. Lucis.
99 S'aligner signifie ici synchroniser le fonctionnement du corps mental, du
corps astral, et du corps physique, de manire ce qu'ils agissent ensemble
comme une unit intgre sous l'autorit de l'me.
sur le travail faire.
2. Arriv ce point, reliez votre me et votre cerveau l'intrieur
de vous-mme, et rassemblez les forces d'amour disponibles
dans votre aura. Puis focalisez-vous dans la tte, avec tout ce que
vous avez offrir en vous dpeignant comme un centre
rayonnant d'nergie, ou un foyer de lumire clatante. C'est
cette lumire qu'il faudrait projeter sur le patient, au moyen du
centre ajna situ entre les yeux.
3. Prononcez ensuite le mantram collectif : "Avec puret
d'intention, et inspirs par un cur aimant, nous nous offrons
pour cette uvre de gurison. Cette offre est faite en tant que
groupe, et s'adresse celui que nous cherchons gurir."
Ce faisant, visualisez le processus de liaison qui se poursuit.
Voyez-le sous forme de lignes mouvantes faites de substance
lumineuse vivante qui vous associent d'une part vos frres, et
d'autre part au patient. Voyez ces lignes manant de vous vers le
centre cardiaque du groupe et vers le patient. Mais travaillez
toujours partir du centre frontal, jusqu' ordre d'agir
diffremment. De cette manire le centre frontal et le centre
cardiaque de tous les intresss se trouveront en troite
connexion. C'est ici que la valeur de la visualisation entre en jeu.
En ralit, elle est l'extriorisation thrique de l'imagination
cratrice.
4. Alors, pendant un court moment, utilisez la pense, une
pense dirige. Pensez celui que vous cherchez gurir,
unissez-vous lui, et focalisez votre attention sur lui de manire
qu'il devienne dans votre conscience une ralit proche de vous.
Quand vous aurez diagnostiqu la difficult physique, alors
inscrivez-la dans votre mmoire, puis n'y pensez plus. Oubliez
maintenant les accessoires de travail tels que le groupe, et vous-
mme, et les incommodits du patient, puis concentrez-vous sur
le type de force que vous allez mettre en jeu. En l'espce, et pour
l'instant, vous en appelez la force du second rayon, la force
d'amour. Ces indications sont tires de la mthode de gurison
selon le deuxime Rayon et adaptes aux dbutants.
5. Ressentez l'amour profond qui afflue en vous. Considrez-le
comme la lumire substantielle que vous pouvez et que vous
allez mettre en uvre. Alors, mettez-la comme un rayon de
lumire irradiante issu du centre frontal, et dirigez-la vers le
patient par l'intermdiaire de vos mains. Ce faisant, tenez vos
mains devant vos yeux, paumes l'extrieur, avec le dos des
mains proche des yeux, une quinzaine de centimtres du
visage. De cette manire, le courant issu du centre frontal se
divise en deux et se projette travers les deux mains. On le dirige
ainsi vers le patient. Visualisez-le comme effluent et sentez-le
passer chez votre patient.
Ce faisant, dites tout haut et voix basse : "Que l'amour de l'Ame
unique, focalise dans ce groupe, rayonne sur vous, mon frre, et
imprgne chaque partie de votre corps, gurissant, calmant,
renforant, et dissipant tout empchement rendre service et
tout obstacle la bonne sant."
Dites cela lentement et dlibrment, avec foi dans les rsultats.
Veillez ce qu'il n'entre dans le courant d'nergie curative ni
pense de pouvoir ni volont de pouvoir, mais seulement un
amour irradiant concentr. Utilisez la facult de visualisation et
l'imagination cratrice, plus un sentiment d'amour profond et
stable. Cela gardera la pense et la volont en suspens." 100

100 Gurison Esotrique, pp. 82-84, A.A. Bailey, Editions Lucis.


Il est bien entendu que le travail mentionn ci-dessus
s'accomplit seul, et non en prsence du patient, et qu'il est
ncessaire de garder un silence complet sur tout travail de
gurison.
Il ne faut cependant pas se mprendre, tre un gurisseur
implique un double tat, celui d'avoir la capacit de gurir
(siddhi) et ensuite celui d'tre capable d'apprendre les
techniques appropries son pouvoir. Ces techniques seront
bien entendu trs diffrentes selon le degr du gurisseur.
L'intgration esprit-me-corps n'est pas atteinte d'emble mais
progressivement tout au long de l'existence, incluant l'tat
d'aspirant de bonne volont qui, pour gurir, utilise son corps et
surtout ses mains, l'tat de disciple qui utilise son me et son
aura en plus, et l'tat d'adepte qui, tout en utilisant les capacits
mentionnes ci-dessus, a le pouvoir d'utiliser son esprit (foi),
ses penses et sa parole.
Le gurisseur doit remplir certaines exigences pour russir
mieux gurir car il doit, outre le pouvoir de gurir, acqurir l'art
de gurir. Voici les qualits et comportements brivement
numrs et comments par le Tibtain :

"1.Le pouvoir de prendre contact et d'agir en tant qu'me.
"L'art du gurisseur consiste librer l'me". Mditez un
moment ce que ce pouvoir implique. Le gurisseur n'est pas
seulement en contact immdiat et conscient avec sa propre
me, mais par ce contact il peut facilement entrer en contact
avec lme du patient.
2. Le pouvoir de commander la volont spirituelle. La loi
spciale concernant l'acte de gurison doit tre "mise en
uvre par la volont spirituelle". Elle ncessite l'aptitude
prendre contact avec la Triade Spirituelle. Il faut donc que le
processus de construction de lantahkarana ait t amorc.
3. Le pouvoir d'tablir un rapport tlpathique. Le gurisseur
doit "connatre le stade intrieur de la pense et du dsir" de
son patient.
4. Le gurisseur doit possder des connaissances prcises.
Nous lisons qu'il doit "connatre le point exact par o le
soulagement doit intervenir". Ceci est important,
entirement omis par les soi-disants gurisseurs des coles
telles que la Science Chrtienne, Unit, et d'autres
mouvements. La gurison ne s'obtient ni par une intense
affirmation de la divinit, ni par un simple dversement
d'amour exprimant un vague mysticisme. Elle vient par la
matrise d'une science prcise de contact, d'impression, et
d'invocation, plus une comprhension de l'appareil subtil du
vhicule thrique.
5. Le pouvoir de retourner, rorienter, et "exalter" la
conscience du patient. Le gurisseur doit orienter vers les
hautes rgions de l'me les regards du patient qui
s'abaissaient vers la terre. Cet nonc implique des
limitations, car si le patient n'a pas atteint le stade
d'volution o il peut prendre contact avec sa propre me, le
travail du gurisseur est invitablement rendu vain. La sphre
d'action des gurisseurs spirituels est donc strictement
limite aux malades dous de foi. Or la foi est "l'vidence des
choses invisibles", et cette preuve par l'esprit fait largement
dfaut la majorit des hommes. La foi n'est ni un dsir
pens ni un espoir mont de toutes pices. C'est l'vidence
rsultant d'une conviction bien assise.
6. Le pouvoir de diriger l'nergie de l'me, vers la rgion
ncessaire. "L'il spirituel ou troisime il dirige alors la
force curative". Cela prsuppose une technique scientifique
de la part du gurisseur ainsi que le bon fonctionnement du
mcanisme cphalique qui reoit et dirige la force.
7. Le pouvoir d'exprimer la puret magntique et le
rayonnement ncessaire. "Il faut que le gurisseur acquire
la puret magntique... et atteigne le rayonnement
dissipateur". Cela implique une forte discipline personnelle
dans la vie quotidienne et l'habitude d'une vie pure. La
puret se traduit automatiquement et infailliblement par un
rayonnement.
8. Le pouvoir de contrler l'activit du mcanisme de la tte.
Il faut que le gurisseur ait reli ses centres cphaliques. La
vrai gurisseur a tabli l'intrieur de sa tte une zone
magntique qui se prsente ou s'exprime par une radiation
nettement reconnaissable.
9. Pouvoir sur ses propres centres. Le gurisseur doit
"concentrer l'nergie ncessaire dans les centres
ncessaires". Le centre le plus proche du trouble physique
dans le corps du patient doit tre rendu rceptif l'nergie
que le gurisseur y dcharge grce au centre correspondant
dans son propre corps. Il est donc vident que de grandes
connaissances et un bon contrle de soi sont exigs du
vritable gurisseur.
10. Le pouvoir dutiliser des mthodes de gurison
exotriques aussi bien qusotriques. Le gurisseur
emploiera "des mthodes de gurison occultes sans pour cela
laisser de ct les mthodes mdicales et chirurgicales
ordinaires". J'ai constamment insist sur la nature divine de
la mdecine exprimentale qualificatif appropri la
mdecine d'aujourd'hui et mieux encore la gurison
mtaphysique. Il n'est nullement ncessaire d'appeler un
gurisseur spirituel pour des fractures osseuses, ou pour des
troubles dont la mdecine orthodoxe sait dj triompher.
Toutefois, pendant quon soumet le patient une habile
chirurgie et qu'on l'amliore par des connaissances
mdicales, il est justifiable de soutenir son moral et de
soulager son tat gnral. Le soi-disant gurisseur
mtaphysique est susceptible de l'oublier. Les gurisseurs se
diviseront finalement en deux groupes :
a.Celui qui comprend nettement des gurisseurs spirituels
duqus.
b.Les gurisseurs moins dvelopps, mais disposant d'assez
de radiation et de magntisme pour seconder le processus
curatif ordinaire. Ceux-l agissent gnralement sous la
gouverne d'un gurisseur spirituel.
11. Pouvoir de travailler magntiquement. "C'est ainsi qu'il
peut rpandre sur le patient la force vitale curative". Le
gurisseur effectue cette opration en coordonnant
scientifiquement son quipement, et en utilisant les mains
comme agent directeur. Par ce procd, on peut gurir ou
amliorer la maladie, ou au contraire l'empirer, parfois
jusqu' provoquer la mort. Le gurisseur assume donc une
grande responsabilit.
12. Pouvoir d'oprer par radiation. "C'est ainsi que sa
prsence peut nourrir la vie de l'me du patient". Ce pouvoir
est nouveau dtermin par un systme de coordination,
l'aura tant substitue aux mains comme agent de radiation.
13. Pouvoir de ne jamais nuire en quoi que ce soit. "La
mthode employe par le Parfait... est l'inocuit". Il est dit
que l'absence de nocivit implique une expression positive
d'quilibre, un point de vue inclusif, et une comprhension
divine. Combien de gurisseurs peuvent se targuer de ces
trois qualits tout en oprant au moyen de l'amour?
14. Pouvoir de contrler la volont et d'oprer par amour. "Il
faut que le gurisseur tienne sa volont en laisse". C'est une
des qualits les plus difficiles dvelopper, car dans sa
dtermination damener une gurison, le gurisseur
manifeste frquemment une volont si puissante qu'elle rend
entirement vains ses efforts pour appliquer ce processus
curatif. Du point de vue oppos, le dsir mystique et
sentimental d'aimer le patient annule bien souvent tous les
efforts pour tenir la volont en laisse. Souvenez-vous, mes
frres, que la volont spirituelle doit tre prsente comme un
lac de pouvoir tranquille et profond l'arrire-plan de toute
expression de l'nergie d'amour.
15. Pouvoir de manier finalement la Loi de Vie. Il n'est gure
possible d'en parler, car seuls peuvent manier cette loi ceux
chez qui la conscience de la Triade Spirituelle est dveloppe
ou en voie de dveloppement rapide et ils sont encore fort
rares". 101

Le Tibtain a crit un volume entier sur le sujet de la
gurison sotrique, et ne pouvant le rsumer en quelques
pages j'attire l'attention de tous les mdecins ou gurisseurs
spiritualistes sur l'importance d'un tel ouvrage qui est unique en
son genre.

101 Gurison Esotrique, pp. 410-413, A.A. Bailey, Editions Lucis.
Voici enfin un autre extrait du Tibtain qui prcise que le
gurisseur doit chercher unir en une seule unit d'action son
me, son cur, son cerveau et ses mains :

"Le gurisseur opre donc par un triangle et deux lignes
d'nergie.
Le triangle est complt lorsque l'uvre de gurison est
accomplie, que l'nergie quitte les mains pour regagner le
cerveau, et que de l, elle est retourne l'me par un acte de
volont. Lorsque, par la pratique de la mise en harmonie, le
gurisseur s'est reli son me, il attire l'nergie animique vers
son centre cardiaque. De l, il la transfre au cerveau, o elle
reste nettement focalise. Ensuite le gurisseur se sert de l'ajna
comme centre distributeur, en utilisant ses mains comme un
outil au moyen duquel l'nergie dirige peut atteindre la rgion
du corps malade o se trouve le sige du mal. Puis il fait passer
l'nergie dans le centre du patient qui rgit approximativement
la rgion malade. De ce centre, elle imprgne la rgion
avoisinante du corps, pntrant la fois le centre du trouble et
les limites de la rgion afflige.
Le gurisseur utilise ses mains de deux manires et emploie deux
mthodes, celle de l'imposition des mains et celle de l'utilisation
active des mains.
1. Imposition des mains. On emploie cette mthode lorsque la
rgion malade est strictement localise. On impose les mains sur
le centre cphalique ou vertbral qui rgit la zone malade. On
pose la main droite sur l'emplacement du centre vertbral (ou
cphalique) et la main gauche sur la partie du corps situe
immdiatement en avant de cette zone spciale, c'est--dire sur
la rgion de l'abdomen, de la poitrine, ou de la tte o le patient
se plaint de souffrir. Le gurisseur conserve les mains dans cette
position tant qu'il peut maintenir clairement dans sa conscience
le triangle me-cur-cerveau.
2. Utilisation active des mains. Le gurisseur commence par
diagnostiquer le trouble, puis par localiser le "centre ncessaire"
le long de la colonne vertbrale ou dans la tte. Ensuite, par
l'action de ses mains, il cre une circulation d'nergie passant par
le centre du patient qui contrle la rgion malade, puis par la
rgion elle-mme, et de l vers lui. Il se sert d'abord de la main
droite, en la tenant momentanment au-dessus de la rgion ou
de l'organe malade, puis en la retirant lentement vers lui. Il la fait
suivre rapidement d'un mouvement analogue de la main gauche.
On remarquera que les deux mains sont utilises positivement.
Le gurisseur ne permet nul aspect, nulle partie de son corps
ou de ses corps, d'tre ngatifs. Il doit carter la fiction que la
main droite est positive et la main gauche ngative. Si l'une de
ses mains tait ngative, le gurisseur serait susceptible
dabsorber en lui-mme les atomes malades qu'il extirpe de la
rgion malade lorsqu'il russit sa cure. Ces atomes ne ragissent
pas l'action des mains du gurisseur oprant par le centre du
patient le plus proche du sige du trouble, mais sont extraits par
la rgion qui a ragi la maladie". 102

GUERISSEURS SPIRITES

J'inclus ici ce sujet car il a soulev maintes polmiques. On a
accus l'ensemble des gurisseurs mains nues des Philippines,
et si la critique peut tre justifiable pour quelques-uns, elle ne
l'est pas pour la majorit. De plus, ce sujet est en rapport avec
plusieurs des pouvoirs psychiques et autres thmes s'y rfrant
abords dans notre tude. A la siddhi de la gurison s'ajoute le
pouvoir d'tre adombr par des entits dviques qui sont les
vritables gurisseurs. Et enfin, cela nous donnera un trs bon
exemple du pouvoir qu'ont les doigts de matrialiser la matire.
Je suis all personnellement tudier ces gurisseurs sur
place Manille et dans sa grande banlieue. Ma premire
rencontre fut celle du Rvrend Fr. Marcos L. Orbito qui habite
une trs humble demeure dans la banlieue. Selon Marcos, qui
tait cette poque le leader des gurisseurs spirites, il n'existe
que vingt-six authentiques gurisseurs demeurant en majorit
dans la province de Pangasinam. Plus tard, au cours mme du
sjour, je fis la connaissance de Monseigneur Atinidoro E. Sison
qui venait faire des conscrations chez un troisime gurisseur,
le Rvrend B. Intal avec lequel j'eus tout loisir d'apprendre et
d'observer chaque gurison, et sa manire de faire un
diagnostic. Celui-ci utilisait une feuille de papier qu'il mettait en
contact avec la partie malade. Puis, la lumire, il analysait

102 Gurison Esotrique, pp. 506-507, A.A. Bailey, Editions Lucis.
l'empreinte qui tait sur le papier. Dans les cas d'exorcisme, il
mettait sa bague sur laquelle se trouvait un minerai. Tant que
l'entit ou influence mauvaise tait l, la bague restait colle.
Aprs la gurison, celle-ci ne pouvait plus adhrer la peau. Le
minerai de la bague provenait d'une roche bnie rgulirement
par l'vque. A la fin de mon sjour, le Rvrend Intal me fit
prsent d'une de ces bagues.
D'aprs ce que j'ai appris, les actuels gurisseurs
descendraient d'une ancienne branche de gurisseurs appels
"logurges", qui auraient eux-mmes t initis par les chamanes
Igorots des les du Nord. L'activit des Logurges commena
rellement en 1960 grce l'action mene par l'Amricain
Harold Sherman. Les gurisseurs philippins se divisent en deux
catgories :

Les "faith healers" qui gurissent par prires, passes
magntiques, sans opration.

Les "spirit healers" qui, tout en possdant des pouvoirs
magntiques indniables, oprent chirurgicalement.

Tous les "spirit healers" sont envoys dans la jungle103 en
tant que missionnaires. Aprs quelques annes de service,
d'abngation, de prires, ils sont nomms prtres missionnaires
de l'Eglise Chrtienne des Philippines. Cet ordre fut fond par
Mgr Sison lui-mme en 1928.
Le "spirit healer" est suppos avoir t touch par la grce

103 L'un des lieux d'entranement o je suis pass se trouve dans une
montagne trs sacre du nom de Mont Makiling, dans la province de Laguna.
du St Esprit et s'tre lev au niveau spirituel qui permet ce
genre de gurison. Le gurisseur est un mdium d'ordre
suprieur car il ne perd jamais le contrle de lui- mme. Chacun
pense, sincrement ou non, qu'il est adombr par un saint
chrtien. En ralit, m'a-t-il dit, les gurisseurs sont adombrs
par un dva (les dvas, ne l'oublions pas, sont la vie mme de ce
que l'on appelle St Esprit, ou la vie qui anime la matire). Ils
peuvent gurir jusqu' cinq cents malades par jour parce qu'ils
ne sont que de purs canaux de la force du dva. Au cours de mes
investigations, je n'ai jamais trouv quoi que ce soit qui puisse
me faire douter de l'authenticit des oprations.
Mgr Sison, avec lequel j'avais beaucoup d'affinit, m'avoua
qu'il avait une grande attirance pour l'Inde et qu'il avait mme
accept d'envoyer, sur l'invitation de l'vque indien, Mgr S.V.
Parmar, un prtre gurisseur de son glise (Rvrend Nemesio
Taylo). Mgr Sison fit envoyer un message, qu'il me
communiqua, et qui indiquait que la doctrine prne par les
spirit healers tait comparable celle des hindous qui voient
Dieu en toutes manifestations. "Le pouvoir suprme, crit-il, est
la seule source du pouvoir de gurir, c'est en invoquant ce
pouvoir suprme, dans chaque religion, que se transmet le
pouvoir de gurir. Prier ne veut pas dire uniquement rendre un
culte, c'est galement une manation invisible de celui qui rend
le culte, la plus puissante forme d'nergie que l'on puisse
engendrer. C'est le seul pouvoir au monde qui semble vaincre
les prtendues lois de la nature... Dans la vritable gurison
spirituelle, le gurisseur devient l'instrument ou canal travers
lequel s'coule la force spirituelle de gurison manant du
pouvoir suprme". Je ne puis retranscrire la totalit de ce long
message, mais il s'avre tre bas sur une connaissance trs
proche de ce qui est crit dans le prsent ouvrage. Je ne citerai
qu'un dernier passage :

"Par la concentration et la prire fervente, le gurisseur met son
centre spirituel l'unisson avec l'Esprit Saint et, dans un tel tat
d'harmonie, le pouvoir divin de gurison enveloppe le gurisseur
; ses doigts sont magntiss, ou pour ainsi dire lectrifis par les
divins rayons gurisseurs, lesquels, lorsqu'ils accomplissent la
chirurgie, sparent les cellules, tent celles qui, mortes, causent
la maladie, ou les ressucitent, ou encore les remettent leur
propre place. Les tumeurs malignes sont attires par eux, et
extirpes de l'endroit o elles se nichent en s'attachant aux
doigts magntiss du gurisseur".

La dernire fois o je visitai mes amis gurisseurs, l'occasion
me fut donne d'oprer avec le Rvrend Juan F. Blance. Je
servis de guide un ami qui avait lou les services d'un
cameraman pour l'occasion. A notre entre, le Rvrend eut l'air
contrari et dit qu'il sentait dans notre groupe une mauvaise
ambiance. Il s'agissait effectivement du cameraman qui tait
plutt sceptique et matrialiste de nature. Finalement Blance
nous accepta tous les trois. Il fit venir une femme d'une
cinquantaine d'annes qui avait au ventre une tumeur
cancreuse. De loin, Blance la fit s'allonger, aide de deux
personnes ; il prit mon index gauche dans sa main et me dit :
"Attention!". Il fit faire mon index le mouvement d'une petite
croix et m'invita constater que la bosse qui contenait la
tumeur venait de s'inciser en forme de croix. Aprs cela eut lieu
la scne classique et difficile supporter pour qui n'est pas
habitu. La plaie tait ouverte, le gurisseur la vida comme il
put jusqu' ce qu'il n'y eut plus qu'un horrible trou. Alors il fit
flamber un coton au bout d'une tige et 'cautrisa la plaie. Au
cours de l'opration, le corps de la malade s'tait par moment
contract, mais son visage tait cach sous une serviette.
Lorsqu'on la lui enleva, elle tait souriante, et je suis convaincu
qu'elle n'avait pas, ou peu, souffert.
La main a toujours t utilise dans les arts magiques et
surtout dans l'art de gurir. Chez le gurisseur philippin, elle
joue un rle essentiel. La main peut acqurir une puissance
fantastique en raison du chakra moyen se trouvant au creux de
la paume. L'imposition occulte des mains doit tre envisage
sous quatre aspects :

"1.Pour gurir. Dans ce cas, la force coulant par les mains vient
d'une source double par deux centres thriques, la rate et le
cur.
2. Dans la stimulation d'un centre particulier. L'nergie employe
en ce cas, vient de la base de la colonne vertbrale et de la gorge
et doit s'accompagner de formules adquates.
3. Dans la mise en relation d'un homme avec son Ego. La force
utilise doit provenir de trois centres thriques, plexus solaire,
cur et centre entre les sourcils.
4. Dans le travail de groupe. Ici l'nergie utilise mane de l'Ego,
par le centre de la tte, le centre de la gorge et la base de la
colonne".104

Le Tibtain suggre plusieurs fois cette mthode d'opration
main nue sans toutefois la dfinir concrtement, mais que l'on

104 Trait sur la Magie Blanche, p. 497. A.A. Bailey, Editions Lucis.
juge plutt :

"Consciemment et intentionnellement, le gurisseur peut
extirper et disperser les atomes de substance qui constituent le
sige et la source de l'inconfort du patient. Il y a ici une allusion
aux modes futurs de dsagrger une maladie sur le plan
physique. Le pouvoir de diriger nettement les courants
magntiques irradiant d'une source extrieure au corps physique
n'est pas encore compris, mais ce pouvoir incorporera l'un des
nouveaux modes de gurison". 105

Les gurisseurs mains nues connaissent la constitution
double de l'homme (physique et spirituel), et ils n'ignorent rien
de l'existence du corps intermdiaire thrico-astral. Leurs
connaissances ne sont nullement limites la thologie
catholique car Mgr Sison admettait la rincarnation. Ils savent
en tout cas que c'est au moyen des centres thriques que
s'oprent les transferts d'nergie. Le lecteur aura intrt relire
le Tibtain dans le chapitre o il fait allusion l'utilisation des
mains dans la gurison.
Il est galement intressant de savoir que les gurisseurs
soignent diffremment, selon le rayon auquel ils appartiennent.
Ainsi, l'imposition des mains passive ou gurison magntique
est surtout pratique par ceux qui appartiennent aux rayons 2,
3. et 5. Le Tibtain mentionne assez clairement du reste la
mthode de gurisseurs philippins notamment lorsqu'il parle
des gurisseurs de 1er, 4me et 7me rayon. Il crit :


105 Gurison Esotrique, p. 291, A.A. Bailey, Editions Lucis.
"Les forces (causant le trouble) sont retires par l'action de
l'nergie passant par les mains appliques alternativement selon
un rythme rgulier. Elles passent par les mains mais ne peuvent
s'y focaliser par suite de la concentration dans les mains des
nergies curatives".

Il prcise encore :

"Les mains sont immerges dans le corps thrique du patient et
travaillent franchement dans la matire thrique".

On ne peut tre plus clair!
Pour ceux qui se demandent comment les psychistes comme
Uri Geller font pour tordre des mtaux par simple contact de
leurs doigts, la rponse vient d'tre donne. Cependant, il faut
rappeler qu'une grande quantit de magiciens de l'ancienne
Atlantide sont incarns de nos jours, qu'ils ont gard un certain
pouvoir acquis par le pass, mais qu'ils n'ont pas toutefois un
dveloppement spirituel adquat. C'est pour cette raison qu'on
les voit plus souvent travailler en laboratoire avec des
parapsychologues ou s'exhibant dans des spectacles. Ils font
quelquefois oeuvre utile conjointement l'action de la police,
mais ils sont trs rarement prts abandonner leur don pour
s'adonner la pure spiritualit. Voici maintenant quelques
exemples.

GUERISONS DU CHRIST

Les gurisons obtenues par Jsus-Christ et par ses aptres
sont considrables si l'on se souvient qu'il n'y avait pas cette
poque de mdia ni de moyen de propagande et d'information
autres que la prsence de quelques observateurs consciencieux.
Les gurisons taient nombreuses surtout parce qu'elles
n'taient que le rsultat de la foi des malades. Et, comme on
l'oublie trop souvent, l'intrt de la prsence du Matre tait
moins la gurison que la naissance de la foi par laquelle la
gurison intervenait. Les disciples savaient cela car Jsus lui-
mme leur reprocha de ne pouvoir chasser les dmons cause
de leur incrdulit.
Dans St Matthieu, Jsus gurit instantanment un lpreux
qui avait la foi (8-2, 4), puis fait tomber la fivre de la belle-
mre de Pierre (8-14, 15). Un peu plus loin, Jsus gurit deux
aveugles pleins de foi (9-27, 30). On le voit gurir une main
sche la synagogue. Dans St Marc, il y a galement le
paralytique. Certaines gurisons sont ralises par la foi du
malade, d'autres le sont par d'autres lments comme la
puissance magntique entourant ses vtements. Dans St Marc,
une femme atteinte du flux de sang depuis douze annes toucha
le vtement de Jsus et fut sauve.
Les pres de l'Eglise parlent uniquement de foi. Il n'en est
pas tout fait ainsi, car la Bible elle-mme dit :

"Aussitt que Jsus eut conscience de la force qui tait sortie de
lui, et, s'tant retourn dans la foule, il demandait : "Qui a touch
mes vtements?" (St Marc 5, 29-33).

Jsus opra une gurison trs intressante sur un sourd qui
parlait difficilement :

"Le prenant hors de la foule, part, il lui mit ses doigts dans les
oreilles et avec sa salive lui toucha la langue. Puis, levant les yeux
au ciel, il poussa un gmissement et lui dit : "Ephphatha", c'est--
dire "ouvre-toi!". Et ses oreilles s'ouvrirent et aussitt le lien de
sa langue se dnoua, et il parlait correctement".

Je cite cet exemple pour bien montrer que tous les moyens
de gurir sont bons et utiles. Imaginez la manire dont Jsus a
d procder pour gurir cet homme, et galement, pour
montrer aux gens la critique facile, celle de Sathya Sai Baba
avec sa cendre sacre et ses mille autres moyens qui ne sont pas
plus excentriques que ceux de Jsus face certaines situations.
Dans certaines gurisons, la salive est un lment
important. Il est arriv Sai Baba de donner du btel qu'il avait
pralablement mch. Jsus met souvent de la salive sur les
yeux d'un aveugle et lui impose les mains. Sai Baba a des
milliers de fois guri avec de la vibhouti ou cendre sacre qu'il
matrialise. Lorsque l'on y rflchit bien, cette cendre est
l'apothose de l'lment terre qu'utilisa Jsus en son temps.
Dans St Jean 9, 6-12, Jsus gurit un homme d'un manque de
vision spirituelle (et non seulement de vision physique). Il dit
que la maladie de cette aveugle n'tait pas lie son karma
mais tait l pour manifester les uvres de Dieu. Ensuite, il
parla de la lumire et se dvoila comme la lumire du monde :

"Cela dit, il cracha terre, ft de la boue avec sa salive, en
enduisit les yeux de l'aveugle et lui dit : "Va te laver la piscine
de Silo" (mot qui signifie : Envoy). L'aveugle s'en alla, il se lava
et il revint voyant clair".

Il faudrait des pages entires pour noter toutes les autres
gurisons faites par les disciples et les aptres, et non des
moindres.

LE MAITRE PHILIPPE DE LYON

"Un jour, un ouvrier se prsenta 35, rue Tte-d'Or, ayant eu
le petit doigt d'une main sectionn par une machine. Il tait
dsespr. M. Philippe lui demanda : "O as-tu mis ton petit
doigt?" Dans ma poche rpondit l'homme, et il en sortit son
doigt peu frais et tout rabougri, envelopp dans un mouchoir. M
Philippe le prit, le mit dans une poche de son gilet, posa une
main sur la blessure, fit un gros pansement et ordonna au bless
de ne retirer ledit pansement que huit jours plus tard... Quand
l'ouvrier eut enlev le pansement, il constata que sa main tait
redevenue normale."

"Une femme au type italien vint un jour la sance accompagne
d'un enfant et portant un autre dont une jambe tait de 10 cm
plus courte que l'autre. Toute l'assistance insiste auprs du
Matre pour que l'enfant estropi soit guri. "Vous y tenez
vraiment, dit-il?" Oui unanime. Alors M. Philippe fait placer
l'enfant terre et l'enfant tombe. Il le prend alors dans ses bras,
le repose sur le sol et prie la maman de l'appeler tout en lui
tendant les bras. A mesure que l'enfant marche, sa jambe
atrophie devient semblable l'autre." 106


106 Le Matre Philippe de Lyon, Dr Philippe Encausse, pp. 193, 202.
Editions Traditionnelles.
PADRE PIO

"Les 18 et 19 juin 1947, le Corriere d'Informazione de Milan
publie un article retentissant : "Grce l'intervention de
Padre Pio, une petite fille recouvre la vue". Puis le Sicilia del
Popolo du 10 juillet 1947 donne un compte rendu beaucoup
plus autoris, d au cur de Ribera ville natale de
l'hrone.
"Gemma di Giorgi tait ne sans pupilles. Les spcialistes
Bonifacio, Cucco et Contino, ainsi que d'autres
ophtalmologues renomms, avaient dclar formellement
quil leur tait impossible de faire quoi que ce soit ; toute
tentative d'opration serait vaine, on se trouvait en face
d'une incompatibilit de la nature".
Le cur P. Gambino continue son rcit : "L'enfant vivait
dans le silence et les tnbres sous le regard de ses
inconsolables parents et sous l'gide bienveillante de sa
grand'mre qui tait sa prfre et qui, seule, continuait
prier, esprer, avec une foi digne des grandes poques.
"Quand la science s'avre impuissante, il arrive que le
prodige fasse tomber les barrires et tourne les lois. Gemma
a sept ans. Sa grand'mre, en juin, le cur lourd, emmne
l'enfant San Giovanni. Toutes deux assistent la messe de
l'aube. Dans le silence des curs qui palpitent, la fin de
l'office, une voix douce, soudain, appelle l'enfant :
"Gemma, viens ici." L'enfant aveugle, perdue, invisible dans
la foule, tremble, soupire, mais la forte main de sa
grand'mre la guide jusqu'au Padre. Un millier de personnes
suivent la scne, envient Gemma qui est la premire
s'approcher du saint.
" Il faut faire ta premire communion, n'est-ce pas?
" Oui, Pre, bgaie la petite.
"Alors, sur-le-champ, il la confesse et lui touche
maternellement les paupires. Elle s'agenouille la sainte
Table sous les yeux de sa grand'mre, bouleverse. Quelques
instants plus tard :
" As-tu demand une grce, Gemmuccia?
" Non, j'ai tout fait oubli, nonnina.
" Oh! Padre, soupire alors la grand'mre, nous sommes
venues de si loin...
"Le bon Pre a encore de douces paroles, de tendres
caresses:
" Que la Vierge te bnisse, Gemma. Sois bien sage...
"Alors l'enfant, comme sortant d'une longue lthargie, se
sent soudain innonde d'une vie nouvelle ; son front, son
visage s'clairent ; ses yeux morts bougent, captent la
lumire. Gemma n'est plus aveugle. Elle a un cri d'motion.
Elle voit. Elle voit le bon Padre, sa chre grand'mre, la foule
impressionne, la belle statue de la Vierge sur l'autel,
entoure de lumires et de fleurs. L'enfant sans pupilles "qui
ne pourra jamais voir"! Elle n'a pas de pupilles, mais elle
voit." 107

SATHYA SAIBABA

Il est difficile, voire impossible de dcrire toutes les forces
dont se sert un Avatar pour gurir. Sai Baba s'est quelquefois
projet en conscience vers les malades, a matrialis sur place

107 Padre Pio le stigmatis, pp 91-92, C. Mortimer Carty, d. La Colombe.
des instruments chirurgicaux, a opr, a cicatris d'un geste de
la main et a disparu. Les mdecins ont cri au miracle lorsqu'ils
ont vu que le malade tait guri. Dans certaines circonstances,
Sai Baba a guri les sourds-muets dans une foule afin que ceux-
ci puissent parler de la gloire du Seigneur Sai. Il lui arrive de
matrialiser les mdicaments eux-mmes. D'autres fois, le
mdicament prend la forme de douceurs, de gateaux sucrs, de
pilules, et le plus souvent de cendres sacres. Des paralyss, des
aveugles, des cancreux sont repartis guris. Parfois la chose est
instantane, parfois la maladie part lentement. Si ce qui a
engendr le karma est compris par le malade, et s'il fait ce qu'il
faut pour apprendre la leon, Sai Baba fait disparatre la
maladie immdiatement. D'autres fois, Sai Baba gurit la cause
du mal, c'est--dire un manque de foi spirituelle. Lorsque la foi
est revenue, alors seulement il gurit la maladie. Une photo de
lui invoque des milliers de kilomtres est suffisante. Il sort de
la photo, apparat en rve, ou bien encore laisse des signes de
son passage. Lorsqu'il en est ainsi, la maladie disparat toujours.
Le sujet est immense, et la place me manque. Je ne citerai donc
que quelques exemples.

"En 1943, l'pouse de K.R.K. Bhat avait un cancer de l'utrus...
Leur divinit familiale tait Kartikeya. La mre de Mr Bhat avait
une foi inbranlable envers Kartikeya parce qu'elle avait dj vu
le cancer de son mari guri grce des austrits accomplies
pour ce fils de Shiva et Shakti. Maintenant galement, elle
refusait toute opration chirurgicale pour sa belle-fille et
commenait mettre en route homas et pujas spciales dans sa
maison.
Elle accomplissait elle-mme les pujas la place de sa belle-fille
malade, et observait rigoureusement toutes les austrits.
Mme Bhat passait toute sa journe au lit.
Six mois passrent.
Le jour o l'vnement se produisit, Mr Bhat tait sorti, Mme
Bhat dormait ainsi que sa belle-mre, tout prs. Il faisait nuit
noire. Mme Bhat tait dans un tat de semi-conscience entre le
sommeil et l'tat de veille.
Tout d'un coup, elle eut l'impression qu'un serpent entourait son
lit. Elle ouvrit les yeux et vit qu'il s'agissait bien en effet de cela.
Effraye, elle rveilla la belle-mre qui alluma la lumire... Plus
de serpent! A peine la lumire fut-elle teinte que le serpent
l'entoura nouveau. Mais il ne s'agissait plus d'un serpent, car
l'animal s'tait transform en la dit des serpents, le glorieux
Kartikeya! Il flottait dans l'air et vint vers Mme Bhat. Mais ce ne
fut pas tout. Il pera son corps avec son pe, l'pe de la
sagesse et l'attira vers lui.
L'instant d'aprs, Mme Bhat eut l'impression qu'elle se retrouvait
en face de Kartikeya au sommet d'une montagne. Cela n'tait pas
tonnant car sa rsidence prfre est la montagne. Elle toucha
ses pieds dors et y pressa son front.
"Veux-tu rester avec moi ou retourner?" dit-il.
Mme Bhat comprit qu'il lui fallait choisir entre la libration ou le
retour sur terre. Son mental n'tait pas suffisamment mr pour
renoncer aux liens familiaux. Elle repensa son mari et ses
enfants.
"Je veux retourner" rpondit-elle.
"Bien, ta maladie est gurie. Bientt tu retrouveras tes forces. Je
te protgerai pendant toute ta vie. A chaque fois que tu penseras
moi je serai tes cts. Maintenant, va!" dit Kartikeya.
La dame ne savait pas comment rejoindre sa maison Mysore
partir de ce sommet de montagne. "Comment faire?" demanda-
t-elle au Seigneur.
"Par l" dit le Seigneur en bougeant un peu son pied. La terre se
spara et un troit escalier apparut. Mme Bhat le descendit.
Alors qu'elle allait mettre le pied terre aprs la dernire
marche, la vision disparut. Mme Bhat se retrouva dans son lit.
L'exprience laissa une trace indlbile dans sa conscience ; elle
en fit part sa belle-mre et son mari ds son retour. Aprs
cette exprience, elle sentit une nouvelle source de force
l'intrieur d'elle-mme. La douleur diminua. En fait, Kartikeya
avait guri le cancer. La foi et les prires de la belle-mre avaient
port leurs fruits. Vingt annes passrent.
Ce fut en 1963 que le couple Bhat se rendit Parti rencontrer
Baba. Regardant la femme d'un regard plutt froid, Baba dit :
"Cela fait bien longtemps que je t'ai parl, oui, il y a maintenant
vingt ans de cela". Non, Swami, nous n'avons entendu parler de
toi que depuis peu, c'est la premire fois que nous venons ici",
rpondit-t-elle. "Sans aucun doute c'est la premire fois que vous
venez ici, mais je suis dj venu toi" dit Baba en souriant. Il lui
rappela l'adresse de la maison o elle vivait vingt ans auparavant,
et lui donne une description dtaille de l'endroit.
Puis il fit monter le couple dans sa pice l'tage. En arrivant en
haut de l'escalier, il dit la dame : "Regarde". Comment dcrire
le mlange de charme, d'espiglerie, de compassion et
d'exaltation sur le visage de Baba ce moment l! Lorsqu'elle
regarda, Mme Bhat n'en crut pas ses yeux, son corps fut
lectrifi, il s'agissait de l'escalier que Katikeya lui avait ouvert de
son pied au sommet de la montagne! Le Baba Kartik sourit.
"Tiens, prends!". Il fit tourner sa main, un portrait du Seigneur
Kartik tomba dans les mains de Mme Bhat, Kartik, le
Subrahmanya des Vdas, le bien-aim Muruga des Tamils, assis
dans un chariot son visage, oui, exactement le visage de Baba.
Le cobra qui encercla le corps de Mme Bhat il y a des annes
encerclait le corps de la divinit sur le portrait.
Les pujas, les homas, les austrits de la famille Bhat taient
toutes consacres Muruga, et non Baba. A cette poque, elle
n'avait pas la moindre ide de l'existence de Baba... Baba avait
donc accept les offrandes faites Muruga et avait bni la famille
Bhat...
Cela tait vraiment fantastique. Prashanti Nilayam fut bti en
1950. La construction n'avait commenc qu'en 1948. Et c'est
pourtant cinq ans auparavant, en 1943, qu'il avait montr Mme
Bhat, sous la forme de Muruga, les escaliers de la salle
d'entrevue. Qui peut faire cela, sinon le Pouvoir Suprme qui a
planifi chaque dtail de l'histoire de la vie sur terre?" 108

Monsieur Gopal Krishna Yachencla, deuxime fils du raja de
la famille royale de Venkatagiri, raconte que plusieurs fois il vit
Sai Baba oprer l'ablation des amygdales. Lors de l'une de ces
oprations, Gopal Krishna vit que Sai Baba commenait par
matrialiser de la vibhouti qu'il mit dans la bouche du malade,
puis nouveau il matrialisa un trident de mtal (le trident est
l'emblme de Shiva). Puis, il coupa les amygdales avec cet objet,
les sortit et les montra aux personnes prsentes. Le sang ne
coula pas, et le patient ne ressentit aucune douleur.
Amarendra Kumar, un fidle qui fut longtemps en troit
contact avec Sai Baba pendant les annes 1940 1950 tmoigne
ici d'une opration identique la mthode ralise aujourd'hui

108 Baba : Sathya Sai, vol. II, pp. 99-101, R.A. GANAPATI.
par les gurisseurs mains nues des Philippines :

"Une fois, il opra sur un cas d'appendicite. Et le plus beau fut
qu'il n'ouvrit mme pas l'abdomen. Voici ce qui se passa : Baba
me dit d'aller chercher de leau, du Dettol, une serviette, du
coton, etc... Je sortis rapidement de la pice et ramenai tout ce
qu'il avait demand. Je ne me souviens pas du nom du patient,
c'tait un homme d'ge moyen du village de Puttaparti. Baba
releva la chemise du malade, afin de mettre nu la partie
abdominale. Puis il y plongea ses mains qui bougrent d'un ct
et de l'autre et sortit un "morceau" du ventre du malade ; mais le
ventre n'tait pas ouvert. Je vis un morceau de chair ensanglant
sortir. Les mains de Baba taient pleines de sang. Il mit tout dans
la cuvette, se lava les mains, et dit l'homme : "Bon, lve-toi et
marche". L'homme tait tout fait content. Il put
immdiatement se lever et marcher aux alentours. Et par la suite,
il ne se plaignit plus jamais de douleurs abdominales". 109

LE SENS DU TOUCHER SUR LE PLAN ATMIQUE - LE SERVICE
ACTIF

Il est dit dans le bouddhisme Mahayana que lorsqu'un
homme est devenu un adepte il a l'opportunit d'atteindre le
paranirvana ou bien de sacrifier par compassion cette
exceptionnelle opportunit mrite pour rester en temps que
bodhisatlva dans notre monde de souffrance afin de servir
l'humanit. Le Christ et le Bouddha furent de merveilleux

109 Modern Miracles, Erlendur Haraldsson, pp. 141-142, Fawcett
Columbine, New-York.
symboles de cet esprit d'amour et d'abngation.
L'aide que nous apporte un tel adepte peut prendre des
formes multiples. L'adepte peut tre silencieux et attiser
l'aspiration des dbutants par sa simple prsence. Il peut tre
attach l'action politique, oeuvrer comme chercheur dans le
monde scientifique oli tre un instructeur spirituel. Mais dans
tous les cas il sera un serviteur actif dou du pouvoir de gurir,
bien qu'ici gurir puisse signifier galement quilibrer ou
rajuster des niveaux levs de la conscience.
Le service actif est le rsultat de tout le travail du Soi pour le
non-soi. C'est un travail qui a lieu lorsque l'me commence
prendre conscience de ce qu'elle est par rapport la
personnalit temporaire. Elle entreprend alors un effort de
discipline qui a pour rsultat le dveloppement de l'amour et du
sens du service.
Si le service actif est considr comme la facult la plus
leve du sens du toucher c'est parce qu'avant cela le service
rendu est souvent sinon toujours intress, mme si cela n'est
pas objectivement reconnu. On se sert en servant, et les
motivations inavoues ou inconnues ne sont pas dnues
d'gosme. Sur le plan atmique au contraire, le service est un
acte pur car le serviteur n'existe pas, le service est rendu sans
go et entirement libr de toute rcompense. Il s'agit de
l'ACTION JUSTE qui n'engendre pas de rsultat karmique, c'est
l'action enseigne par Krishna son disciple Arjuna :

"DETACHE-TOI DU FRUIT DE L'ACTION, MAIS AGIS"

Lorsque cela peut tre fait, alors la facult qui en rsulte est
appele "Service Actif'.
Nous avons dit que le sens du toucher physique tait
influenc par le 1er rayon de la volont et du pouvoir. La
relation n'est pas vidente surtout que le premier rayon est le
grand destructeur (Shiva, ou plutt Rudra) des formes
anciennes ou de celles qui doivent tre reconstruites. Voici donc
la relation du 1er rayon avec le service actif.

"Quand on comprendra la nature vritable du service, on
dcouvrira qu'il est un attribut de l'nergie divine oprant
toujours sous l'aspect destructeur, car il dtruit les formes en vue
de les librer. Le service est une manifestation du principe de
libration. Mort et service sont deux aspects de ce principe. Le
service sauve et libre des niveaux divers la conscience
emprisonne." 110

Mme si le service de l'homme non libr n'est pas encore
une action juste, il reste un moyen grandement conseill par
tous les Matres et instructeurs en tant que discipline, et surtout
comme attitude mentale positive.
Du plus humble au plus grand, les pays de notre terre ont
besoin du service de chacun et tout particulirement dans notre
sicle prsent. Lorsque l'homme est veill au fait qu'il est
l'me, il devient un crateur conscient parce que son 3me
aspect qui fut dvelopp et matris par l'exprience dans les
trois mondes au cours de longs cycles d'incarnations, a atteint
un point o son activit est parfaite. On oublie toujours qu'un
adepte libr travaille plus ou moins avec les trois rayons
majeurs de la divinit, et en particulier avec celui auquel il

110 Gurison Esotrique, p. 347, A.A. Bailey, Editions Lucis.
appartient. S'il est de 1er rayon, il pense et conoit (surtout dans
le monde politique), s'il est de 2me rayon, il contemple et
instruit (surtout dans le monde religieux) s'il est de 3me rayon,
trs influenc par la forme et son processus d'volution, il sert
(surtout dans le monde scientifique).
Lorsque l'adepte est parfaitement veill et que dans sa
conscience a disparu tout sens dualiste, l'me se trouve seule
sachant que la personnalit ou non-soi n'est qu'une illusion.
C'est alors que pour mieux servir le monde l'adepte cre un
nouvel instrument de service afin de pouvoir agir concrtement
dans le monde de l'effort humain.
Ce nouveau corps est techniquement appel MAYAVIRUPA.
Il est dpourvu de vie propre, de dsirs, d'ambition ou de
pouvoir de penser. Ce n'est qu'une gaine de substance111 anime
par la vie de l'me mais, comme le prcise le Tibtain, en mme
temps ractive et adapte l'poque, la race et l'ambiance o
l'me cratrice a choisi de s'activer.
Ce mayavirupa est nettement un substrat de la
personnalit, et l'on ne peut le crer que si l'ancienne
personnalit a t limine au pralable. Pendant cette priode
d'limination, l'ancienne structure persiste mais sa vie
sparatrice l'a quitte. Ce corps de gloire est un don offert en
sacrifice d'amour au profit de ceux qui sont encore dans le cycle
de la vie et de la mort. Le Matre ou l'Avatar, s'il est dans ce
monde, ne l'est finalement que pour servir, et l'on devrait
essayer de donner ce mot plus de grandeur et d'actualit, car

111 La substance en question est celle du premier tat thrique appel dans
notre terminologie "atomique". La couleur de cet ther est "lavande
translucide". C'est sur ce plan que se trouve l'atome permanent de chacun des
sept grands plans cosmiques.
c'est dans le monde de la forme la note cl de celui qui est
suppos "aimer son prochain".
Le service actif, lorsqu'il est devenu une seconde nature, est
une qualit qui conditionne le disciple au moment de sa
transition et de l'abandon de son enveloppe physique. S'il a
vraiment au fond du coeur cette compassion dsintresse qui
le porte aider et soutenir l'effort de ses frres, il acquiert le
pouvoir de ne pas rester en Dvachan, c'est--dire dans la
sphre de batitude mentale qui existe entre deux incarnations.
Avec l'accord de son Matre il peut devenir un serviteur. On
n'oubliera pas que de son vivant, un tel serviteur servait dans
les trois mondes, mais que son champ de service continuait
pendant son sommeil. Une telle attitude est seule pouvoir
briser le charme inhrent au Dvachan.
Le sens du toucher et ses deux grands pouvoirs, celui de
gurir et celui de servir, forment un triangle de lumire dans
lequel l'go peut se dissoudre.
En rsum, les mains, symbole du sens du toucher, sont
dans un premier temps synonyme d'avidit. L'homme moyen
s'en sert pour prendre, voler et garder. C'est la main qui
toujours prend sans jamais donner. Cette main goste ne
cherche qu' satisfaire des dsirs personnels. Le seul pouvoir
que possde une telle main est de s'enchaner elle-mme.
Comme nous l'avons dit, la main est un centre de force.
Lorsque le disciple a acquis la facult d'acqurir ou de recevoir
dans le but de distribuer, d'offrir ou d'aider avec un mental
dsintress, la main devient un transmetteur d'nergie
spirituelle, et avant quelques annes maintenant, la science des
mains existera nouveau.
Sur le plan initiatique, les mains sont utilises pour tourner
les cls. Cela se rapporte la science des mudras et la
manipulation de l'nergie au moyen de gestes appropris.

CHAPITRE VIII


LE SENS DE LA VUE DANS LA TRADITION HINDOUE

Du point de vue de la tradition hindoue, la troisime
diffrenciation de l'nergie primordiale ou tattva qui apparut
aprs AKASHA et VAYU TATTVA fut l'AGNI TATTVA ou
TEJAS TATTVA qui permit de construire la matire atomique
du troisime plan ainsi que ses sept sous-plans que l'on nomme
aussi le PLAN MANASIQUE ou plan mental. On verra par la
suite l'importante relation du mental et de la vision.
TEJAS, comme nous l'appellerons ici, est toujours le mme
ther akashique mais diffrenci en un lment de plus et
manifestant de cette manire une nouvelle qualit ou attribut,
celui de l'ETHER LUMINEUX. C'est pourquoi on a reprsent
cet lment de couleur ROUGE. Voyons quelle est sa qualit
essentielle avant d'tre cette lumire perceptible aux yeux
physiques.
La tradition orientale dit que cet ther se manifeste par
l'expansion qui est sa qualit. Cela dcoule d'une faon vidente
de la forme et du mouvement donns cette vibration
thrique :

"Supposons que ABC soit un bloc de mtal ; si nous
lapprochons d'un foyer, l'ther lumineux qu'il renferme est mis
en mouvement et cela donne aux atomes grossiers de ce bloc un
mouvement semblable. Soit a un atome ; celui-ci tant forc
d'assumer la coupe du Tejas, la vibration va vers a' et prend
alors la position symtrique de a". Chaque point change de
place, galement, autour du centre de la pice de mtal. En fin
de compte, l'ensemble de la pice prend la forme A' B' C'.
L'expansion en rsulte." 112
Ce tattva est ce qui devient l'lment gazeux lorsque l'on
parle de la cration d'une plante ou d'un univers.
Esotriquement, le Verbe crateur cette fois s'exprime par "le
plan du mantra logoque de 35 stances"

"La forme gazeuse du systme solaire apparat maintenant et les
centres d'nergie sont voils et cachs. L'accrtion et la
concrtion se poursuivent rapidement. Les trois groupes de
constructeurs coordonnent leurs efforts nouveau ; il se dverse
un nouvel influx d'nergie portant les dvas qui manent du
centre logoque de la tte. Les constructeurs mineurs rpondent
au mantra logoque entonn nouveau chaque mauvantara et
les sept courants d'nergie venant des sept centres logoques
sont dirigs vers le bas." 113

Le tattva Tejas est dans la tradition hindoue considr
comme tant de haute temprature et responsable de toutes les

112 La Science du Souffle, p. 21, Rama Prasad, Editions Jobert.
113 Trait sur le Feu Cosmique, p. 783, A.A. Bailey, Editions lucis.
actions violentes. Son mantra est RAM, le mantra du feu par
excellence et celui qui reprsente le plan mental. L'tudiant en
occultisme aura grand intrt tudier ce tattva car il est dit
que pendant la vie le troisime ventricule du cerveau est rempli
de lumire et non de liquide comme aprs la mort. Il en est ainsi
des glandes pinale et pituitaire.
Lorsque le mental est harmonis avec Atma-Bouddhi, ces
trois cavits s'illuminent tel point qu'un halo apparat et peut
mme tre rendu visible. C'est bien entendu le tattva Tejas qui
est la substance de cette lumire. Dans le corps humain, Tejas
est en rapport avec la faim, la soif, le sommeil, la lumire et
l'assoupissement. C'est cet lment qui a donn naissance la
vue et son organe de sensation, l'il.

LE SENS DE LA VUE

La venue du sens de la vue, le troisime sens se dvelopper
dans l'homme originel, correspond un moment symbolique
biblique o Eve mange le fruit dfendu, se voit nue et est
condamne quitter l'Eden qui est ici le symbole de l'tat
mental non dvelopp. Ce moment caractrise l'tat atteint par
l'humanit l'poque lmurienne, la race lmurienne tant la
troisime grande race racine. Tous les symboles que l'on trouve
dans la Gnse sont troitement lis notre sujet. Le serpent
tentateur n'est autre que le mental, l'intellect qui permet Eve
de tenter Adam et Adam de se laisser tenter. Le rsultat
dcoulant de l'acte de manger le fruit de l'arbre du bien et du
mal est simplement l'explication d'un fait humain et signifie
qu' force de goter du fruit de l'exprience terrestre qui est
fondamentalement dualiste, bien-mal, positive-ngative,
l'homme a dvelopp un dbut de mental par lequel il a pu
apprendre faire des choix bons ou mauvais.
Dans notre histoire biblique, l'homme abuse du dsir,
s'attache la terre, l'apparence, en s'identifiant son
enveloppe terrestre. Il se chasse ainsi lui-mme du paradis. Cela
est arriv parce que la lumire de la raison avait jailli en
l'homme. On dit qu'aprs avoir got du fruit dfendu Adam et
Eve se virent nus. Cela correspond un sentiment rcent de nos
civilisations judo-chrtiennes qui voient du mal l o il n'y en a
pas, mais ce qui est important c'est qu'il est crit qu'ils se
"virent", ce qui implique l'organe de perception de l'me. il et
mental sont donc troitement rattachs l'un l'autre.
Le sens de la vue est li au 3me rayon114 de l'intelligence
active, et ce rayon est aussi celui du centre laryng responsable
prcisment de l'panouissement de l'intellect (la glande
thyrode, extriorisation du centre laryng, est responsable de la
paresse mentale et intellectuelle, de l'hbtude et mme de
l'idiotie).
La vue va donner l'homme de cette antique priode une
ide des proportions, et lui permettra d'adapter ses
mouvements selon ceux des autres. C'est ce troisime sens qui
marque vritablement la corrlation des ides et le concept de
relation. L'homme a dsormais trois des sens les plus
importants, chacun d'eux tant reli l'un des aspects de la
triade divine manifeste dans toutes les religions sous la forme

114 A propos du 3me rayon, voici ce que dit le commentaire occulte sur le
dessein ultime de la vue : "Par le moyen de l'oeil de Dieu, la lumire
resplendit sur la route du soleil, sur le sentier des plantes et sur le sentier de
l'homme. Le Seigneur de l'adaptabilit et de l'intellect amne l'expression et
en objectivit l'accomplissement intelligent de l'ide divine et du plan."
de la Trinit divine (Pre = Shiva, Fils = Vishnou, Esprit-Saint =
Brahma).

L'oue = reconnaissance du monde quadruple, l'activit de la
matire, le 3me Logos (Brahma).
Le toucher = reconnaissance du constructeur septuple des
formes, le rassemblement des formes, leur rapprochement,
leur inter-relation, le 2
me
Logos (Vishnou).
La loi d'attraction entre le Soi et le non-soi commence
agir. La Vue = reconnaissance de la totalit, la synthse de
tout, la ralisation de l'un dans le multiple, le premier Logos
(Shiva). La loi de synthse oprant entre toutes les formes
occupes par le Soi, la reconnaissance de l'unit essentielle
de toute la manifestation grce leur vue.

"Selon la Loi d'Economie, l'homme entend. Le son pntre la
matire et est la base de son htrognit subsquente.
Selon la Loi d'Attraction, l'homme touche et prend contact avec
ce qui a attir son attention au moyen des ondes sonores de
l'activit. Cela conduit un tat d'attraction et de rpulsion
mutuelle, entre celui qui peroit et celui qui est peru. Ayant
peru, et contact, l'homme ouvre les yeux, et prend connaissan-
ce de sa place dans l'ordre gnral, selon la Loi de Synthse." 115

La vision sur le plan physique est, semble-t-il, l'organe de
sensation qui fournit le plus grand nombre d'informations sur le
monde extrieur qui est, selon tous les raliss, le monde de la
maya. C'est pour cela que c'est encore l'oeil (unique cette fois)

115 Trait sur le feu cosmique, p 167, A.A. Bailey, d. Lucis.

qui aura pour devoir de transcender cet univers extrieur et de
permettre au penseur de voir la divinit.
Les insectes possdent des yeux composs d'une multitude
(9.000 par il chez l'abeille) d'units identiques, les
ommatidies, percevant la lumire dans un angle trs limit
d'espace. Nanmoins, les insectes sont dous simultanment
d'une vision proche et d'une vision loigne. Ce systme visuel
ne fournit pas une image globale mais une image point par
point. L'information est cependant suffisante puisqu'elle permet
l'abeille de reconnatre le paysage complexe de son
environnement et ainsi retrouver sa colonie. C'est du moins
l'opinion scientifique actuelle qui finira certainement par
dcouvrir un jour que le sens le plus important qui ramne
infailliblement l'abeille sa ruche est celui de l'odorat et par
consquent ses antennes non point dans leur apparence
physique mais dans leur contrepartie thrique. En ce qui
concerne la vision de l'abeille, comme pour nombre d'autres
animaux, notons qu'elle possde le pouvoir d'tre d'une grande
sensibilit aux frquences de l'ultra-violet, ce qui lui permet,
entre autres, de percevoir aisment les zones de nectar.

LE SENS DE LA VUE SUR LE PLAN ASTRAL - LA VOYANCE

Avant d'aborder le sujet de la clairvoyance astrale que
j'appellerai "voyance" pour la diffrencier de la clairvoyance
suprieure qui est mentale, j'aimerais traiter les thmes de la
vision et du pouvoir de l'il qui ont souvent t mal interprts
cause du manque d'informations srieuses.

L'IL ORGANE DE LA CLAIRVOYANCE

Chez l'initi, la pense est focalise dans l'me, l'me que les
Orientaux dans leurs crits nomment le coeur, ce qui a souvent
donn naissance de fcheux malentendus. La raison en est
simplement que l'me est le coeur du systme spirituel de
l'homme et le sige de la vie et de la conscience qui anime toute
la personnalit. C'est grce cette focalisation spirituelle de la
conscience que l'il spirituel s'ouvre. Comme nous l'avons fait
remarquer auparavant, vision et mental sont en connexion, et
pendant les premiers pas de l'volution l'il intrieur reste clos
car il n'existe aucune aptitude penser dans le coeur, c'est--
dire partir des niveaux de conscience levs de l'me. Cela
viendra plus tard mesure que se dveloppe l'intellect et que
grandit la facult de se focaliser sur le plan mental et cela
jusqu' ce que l'existence de l'me puisse tre reconnue. Cette
reconnaissance va automatiquement impliquer un changement
dans l'attitude mentale et engendrera avec le temps un effort de
volont pour fusionner me et mental de telle manire que le
disciple enfin commence penser dans son coeur, selon
l'expression. Et c'est partir de ce moment que lentement l'il
de l'me s'veille et que l'nergie issue des niveaux de l'me,
intelligemment utilise, afflue dans le troisime il.
La vision de l'homme est un compos triadique, du moins
lorsque nat le troisime il, car non seulement ce dernier
devient l'il thrique de l'me, mais mesure que la
personnalit s'exprime en tant qu'me sur le plan physique et
que la volont, le dessein et l'amour commencent dominer, ce
qui est appell "la volont spirituelle" grandit et devient l'agent
directeur utilisant l'il droit pour distribuer l'nergie d'amour
anime par la volont. C'est pourquoi, dans l'enseignement
sotrique, l'il droit est appel "l'il de bouddhi". Cet agent
directeur va de la mme manire utiliser l'autre il, c'est--dire
le gauche, comme instrument de distribution de l'nergie
mentale, de la personnalit maintenant illumine et sublime.
Le Tibtain donne un tableau trs explicite du mcanisme
existant dans la tte de l'aspirant, mcanisme de grande
puissance capable de diriger toute la vie de la personnalit :


Si l'il thrique form par la matire thrique de la
glande pinale est un facteur suprieur de vision, il existe une
vision encore plus grande que seuls possdent les Avatars. Chez
de tels tres bien entendu omniscients, existe "l'il qui voit
tout". Il s'agit d'une facult permettant de pntrer du regard
toutes les parties ou aspects et phases (dans le temps et
l'espace) de la conscience mondiale, de s'identifier toutes les
ractions et sensations du monde et de participer en toute
connaissance de cause tous les vnements. L'organe de la
vision de l'Avatar est sa propre monade, son Atma qui est pour
lui ce que le troisime il est pour l'initi. C'est l'agent par
lequel il dirige la vie et la lumire qui doivent tre dverses
dans le monde phnomnal.
D'autre part, il ne faut pas oublier que la vision ne serait
d'aucune utilit s'il n'y avait pas la lumire, le facteur essentiel
grce auquel l'objet peut tre observ. L'tudiant qui cherche
dcouvrir l'enseignement intrieur gnralement voil sous le
couvert (protecteur) du symbolisme ou de l'allgorie aura grand
intrt changer quelquefois le terme "lumire" avec "feu".
En ce qui concerne l'homme incarn, nous pouvons
observer trois formes importantes de lumires. En tout premier
lieu, nous avons la "lumire sombre", terme utilis pour
dsigner la lumire latente dans l'atome physique.
Puis vient le corps thrique, pranique et vital, que l'on
nomme aussi corps de "lumire dore".
Enfin, nous avons l'me, le KARANA SARIRA ou corps
causal qui est appel "le corps radieux".
On se souvient que le corps thrique humain est de mme
nature que l'ther de l'espace infini, et qu'en ce sens il est un
intermdiaire entre la vie inconnue (le Parabrahman hindou)
et sa contrepartie (ou ombre) substantielle (Mulaprakriti). De
mme, dans l'homme le corps thrique est le corps
intermdiaire entre l'esprit et la personnalit, et c'est aussi le
rceptacle des nergies provenant du soleil, des plantes ou de
l'me.
Par les disciplines spirituelles et la mditation, il vient un
moment o les trois principaux nadis (canaux vitaux passant
dans l'pine dorsale thrique) sont purifis, tel point qu'ils
deviennent libres, laissant ainsi passer l'nergie en provenance
de l'me et l'nergie pranique (via la rate) l'intrieur des
atomes du corps de matire physique dense.
La premire fusion a lieu entre la lumire rayonnante de
l'me et la lumire magntique du corps thrique, cela a pour
effet de stimuler les atomes du corps physique qui devient alors
un vritable centre rayonnant. Cet effet alchimique et spirituel
de transfiguration a lieu lorsque quatre des chakras du corps
thrique sont relis d'une faon particulire :

Le centre coccygien en bas de l'pine dorsale, qui est reli
la forme matrielle de l'homme.
Le centre cardiaque, reli au corps pranique. C'est l qu'une
fois entr par la rate (thrique), le principe vital a son
centre et agit par le biais du systme sanguin.
Le centre solaire, reli au corps astral ou motionnel.
Le centre coronal, agent direct de l'me et son interprte, le
mental.

A ce stade d'intgration, les atomes deviennent lumineux,
mme s'ils ne sont pas forcment visibles l'il humain. Deux
grands exemples de transfiguration existent dans' l'histoire
biblique, celui de Mose et celui de Jsus-Christ :

"Lorsque Mose redescendit de la montagne du Sina Mose
avait en main les deux tables du Tmoignage sa descente de la
montagne, il ne savait pas que la peau de son visage rayonnait,
la suite de son entretien avec Yahv. Aaron et tous les enfants
d'Isral virent Mose, et voici que la peau de son visage rayonnait,
et ils n'osrent l'approcher." (Exode 34, 29-30) 116 117

116 Le terme "rayonner" est driv ici de "grn", corne, d'o la traduction
littrale de la Vulgate : "Son visage avait des cornes", ce qui est moiti vrai
car le rayonnement des deux corps pinal et pituitaire produisent deux rayons
de lumire qui dans l'aura rayonnante peuvent tre observs comme deux

Le deuxime exemple, celui du Christ :

"Six jours aprs, Jsus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean son
frre, et les emmne l'cart, sur une haute montagne. Et il fut
transfigur devant eux : son visage resplendit comme le soleil, et
ses vtements devinrent blouissants comme la lumire."
(Matthieu 17, 1-2)

De nos jours, un seul tre semble avoir la dimension d'un
Avatar, et l'auteur de ces lignes fut le tmoin d'un tel
rayonnement autour du visage de Sri Sathya Sai Baba. Son
biographe, le professeur Kasturi, a crit que le 20 octobre 1940,
le jeune Avatar, qui avait alors quatorze ans ( cette poque il
portait le nom de Sathyanarayana), partit l'cole comme son
habitude. Mais assurment il se passait en lui quelque chose
d'inhabituel, car Sri Anjaneyulu qui tait inspecteur des impts
de l'endroit aperut son grand tonnement un halo de lumire
autour du visage de l'adolescent et en fut compltement fascin.
Ce fut en ce jour mmorable que Sai Baba quitta dfinitivement
l'cole et sa maison pour se consacrer ses dvots, rvlant par
la mme occasion sa mission d'Avatar. Sa belle-soeur, qui il
l'annona, fut elle aussi blouie par la lumire qui rayonnait
autour de son visage.
Quelques temps aprs, l'gal du Christ, Sai Baba confra

cornes ou rayons de lumire.
117 Yahv n'est rien d'autre que le centre coronal, Dieu dans l'homme, et
c'est de cette manire que cela devrait tre interprt. Mais il arrive souvent
dans l'Ancien Testament que le mental n'interprte pas fidlement le
message.
ses disciples (lui et ses disciples taient naturellement plus
jeunes) le darshan de jyoti, c'est--dire la vision de la lumire
divine. Cela eut lieu Puttaparthi sur une colline bien connue
proche de lashram. L'vnement a t racont par Sri Kasturi
de cette manire : le jeune Baba lana un dfi ses camarades,
celui qui arriverait le premier en haut de la colline. Au signal,
tout le monde se prcipita, mais soudainement Sai Baba
apparut par miracle en haut de celle-ci et leur cria de lever la
tte et de le regarder. Ils virent alors un immense cercle de
lumire avec Sai Baba au centre. Certains virent un jet de
lumire sortir de son front, d'autres mme s'vanouirent tant la
lumire tait puissante, d'autres encore le perurent dans une
immense colonne de feu. De telles expriences furent
frquentes tout au long de la vie de Sai Baba.
En dehors du rayonnement de lumire l'extrieur du
corps, il existe un rayonnement intrieur. Le Tibtain explique
le processus qui annonce au disciple l'apparition de la lumire
dans la tte :

"A ce stade, la lumire de l'me pntre dans la rgion de la
glande pinale, o elle produit une irradiation des thers de la
tte, des airs vitaux. Cela stimule les atomes du cerveau de faon
fondre et fusionner leur lumire avec les deux autres, lumire
thrique et lumire de l'me. Il se produit alors un soleil radieux
et intrieur, dont le novice prend conscience par l'exprience de
son cerveau physique. Les novices parlent frquemment d'une
lumire ou d'une lueur diffuse, qui est la lumire des atomes du
plan physique, dont se compose le cerveau. Plus tard, ils diront
voir ce qui semble un soleil dans la tte. C'est la prise de contact
avec la lumire thrique, plus la lumire atomique physique.
Plus tard encore, ils aperoivent une lumire lectrique
intensment brillante ; c'est la lumire de l'me, plus l'thrique
et l'atomique. En la voyant, on aperoit frquemment un centre
sombre dans le soleil radieux. C'est l'entre du Sentier, rvle
par "la lumire qui brille sur la porte".
Les novices doivent se rappeler qu'on peut avoir atteint un haut
degr de conscience spirituelle sans avoir rien peru de ce
rayonnement dans le cerveau. Il est de nature phnomnale et
surtout dtermin par le calibre du corps physique, par le kamia
pass et ses accomplissements, enfin, par la capacit du novice
de faire descendre "le pouvoir d'en haut" et de retenir
rgulirement cette nergie dans le centre du cerveau, pendant
que mditant lui-mme, il est dtach de l'aspect formel et peut
le contempler calmement.
Ceci une fois accompli (ce n'est pas un objectif se proposer,
mais seulement une indication noter dans la conscience
rejeter ensuite), la stimulation qui suit produit une raction du
corps physique. Le pouvoir magntique de la lumire dans la tte
et la force rayonnante de l'me produisent une stimulation. Les
centres commencent vibrer et leur vibration veille les atomes
du corps matriel jusqu' ce que, finalement, les pouvoirs du
corps thrique en vibration aient pouss mme le centre le plus
bas s'aligner sur le plus haut Ainsi les feux du corps, c'est--dire
la somme totale de l'nergie des atomes, sont appels une
activit accrue, jusqu'au moment o cette nergie igne s'lve
dans la colonne vertbrale. Ceci est caus par le contrle
magntique de l'me, situe "sur le trne entre les deux yeux."118
"L'enregistrement de la lumire se divise en certains stades bien

118 Trait sur la Magie Blanche, pp. 108-109, A.A. Bailey, Editions Lucis.
dfinis et a heu certains points prcis du dveloppement de
l'tre humain, mais il se produira plus vraisemblablement dans
les premiers stades que dans les derniers. Ce sont :
1. La perception d'une lumire diffuse l'extrieur de la tte, soit
devant les yeux soit au-dessus de l'paule droite.
2. La perception de cette lumire diffuse et voile l'intrieur de
la tte, imprgnant apparemment la tte toute entire.
3. La concentration de cette lumire diffuse jusqu'au point o
elle prend l'apparence d'un soleil radieux.
4. Lintensification de la lumire de ce soleil intrieur. On
reconnat par l, en fait, le rayonnement du champ magntique
tabli entre le corps pituitaire et la glande pinale (en tant
quexpressions des centres ajna de la tte). Ce rayonnement peut
parfois paratre presque trop lumineux pour pouvoir tre
support.
5. Lextension des rayons de ce soleil intrieur d'abord vers les
yeux et finalement au-del du voisinage de la tte, si bien que (
la vue de celui qui est clairvoyant) le halo fait son apparition
autour de la tte du disciple ou de l'aspirant. La dcouverte qu'il
existe, au coeur mme de ceci, un point de lumire d'un bleu
lectrique fonc qui graduellement augmente et devient un
cercle d'une certaine envergure. Ceci se produit lorsque la
lumire dans la tte illumine l'ouverture centrale au sommet de
la tte. A travers cette ouverture, les diverses nergies de l'me
et les forces de la personnalit peuvent former une synthse et
ainsi se dverser dans le corps physique par la voie des centres
majeurs. C'est galement la "porte de dpart" sotrique
travers laquelle l'me retire l'aspect conscience pendant les
heures de sommeil et l'aspect conscience avec le fil de vie au
moment de la mort." 119
"Le troisime il se manifeste comme rsultat de l'interaction
vibratoire entre les forces de l'me, agissant par la glande
pinale, et les forces de la personnalit, agissant par le corps
pituitaire. Ces forces ngatives et positives ragissent les unes
sur les autres et lorsqu'elles sont assez puissantes, produisent la
lumire dans la tte. Comme l'il physique a t form par la
rponse la lumire du soleil, de mme, l'il spirituel se forme
en rponse la lumire du soleil spirituel. Au fur et mesure de
son dveloppement, le novice s'veille cette lumire. Je me
rfre la lumire existant en chaque forme, voile par des
enveloppes et expressions diverses de la vie divine, et non
seulement la lumire du novice mme. Avec une perception
croissante de cette lumire, l'appareil visuel du novice se
dveloppe et le mcanisme permettant de voir la lumire
spirituelle se manifeste dans le corps thrique.
C'est l'il de Shiva, utilis compltement dans l'oeuvre magique
seulement quand l'aspect monadique, l'aspect de volont, exerce
un plein contrle.
Au moyen du troisime il, l'me accomplit trois activits :
1. Cest l'il de la vision, par lequel l'homme spirituel voit, au-
del des formes, tous les aspects de l'expression divine. Il
s'veille la lumire du monde et prend contact avec l'me dans
toutes ses formes. Comme l'il physique enregistre les formes,
ainsi l'il spirituel enregistre l'illumination au sein de ces formes
et le terme "illumination" indique un tat spcial de l'tre. Il
ouvre le monde du rayonnement.

119 Trait sur les Sept Rayons, volume II, pp. 559-560, A.A. Bailey, Editions
Lucis.
2. Cest le facteur qui contrle l'oeuvre magique. Toute magie
blanche s'effectue dans un but dfini et constructif, que l'usage
de la volont intelligente rend possible. Autrement dit, l'me
connat le plan et quand l'alignement est correct, l'aspect volont
de l'homme divin peut fonctionner et obtenir des rsultats dans
les trois mondes. L'organe utilis est le troisime il. On
remarquera l'analogie avec le pouvoir souvent dcrit de l'il
humain, de contrler d'autres tres humains, ou des animaux,
par son regard et d'tre capable, en les fixant, d'agir
magntiquement. La force s'coule par l'il humain focalis. La
force s'coule aussi par le troisime il focalis.
Cela comporte un aspect destructeur et l'nergie, en sortant du
troisime il, peut exercer un effet de dsintgration et de
destruction. Son attention fixe dirige par une volont
intelligente peut chasser la matire physique. C'est l'agent de
l'me dans son ativit purificatrice."120

Lorsque la lumire dans la tte existe, qu'elle soit perue ou
non par l'intress, le nerf optique est alors affect
positivement121, au point de dvelopper une sensibilit plus
grande du sens de la vue. C'est ainsi que le futur clairvoyant
peut apercevoir la contrepartie thrique de toutes les formes
tangibles. J'ignore ce qui se passe sur le plan physiologique,
mais il est certain qu'il ne s'agit aucunement ici d'un processus
psychique.
C'est un processus physique qui affecte le nerf optique, et les

120 Trait sur la Magie Blanche, pp. 194-195, A.A. Bailey, Editions Lucis.
121 Cela peut aussi occasionner une myopie, une hypertension des yeux dont
les effets dfinitifs ou momentans s'exprimeront par une baisse de la vision.
cellules des yeux. On dit que lorsque la lumire dans la tte est
prsente et que cette lumire merge est utilise correctement,
cela entrane des cas de ccit ou de vue dficiente, car la
prsence de cette lumire non reconnue provoque une intense
stimulation du nerf optique d'une manire non conforme celle
qui aurait pu au contraire provoquer la vision thrique.
Voil pourquoi le raja yoga ou les techniques qui lui
ressemblent dans d'autres systmes religieux sont
indispensables la juste focalisation du mental et de l'nergie
du troisime il.
Par contre, lorsque l'me prend refuge l'endroit de la
rgion qui entoure immdiatement la glande pinale, celle-ci
opre au moyen de l'il droit, l'organe de bouddhi. De son ct,
la lumire de la personnalit, localise dans la rgion du corps
pituitaire, fonctionne au moyen de l'il gauche et du centre
ajna. Lorsque le disciple s'identifie avec ce centre et qu'il
devient conscient de la vibration de l'nergie de son me, il peut
commencer agir avec le pouvoir de direction et utiliser les
yeux comme agent.
D'une manire pratique, lorsqu'un initi travaille, il utilise
une triplicit compose de l'il spirituel (3me il), du centre
ajna et de l'il droit. Le disciple, quant lui, travaille avec le
centre ajna ou frontal, ainsi qu'avec les deux yeux.
L'ensemble du problme de la grande illusion et des moyens
de s'en librer est contenu dans cette utilisation "triangulaire".
On peut dire que lorsque l'me, agissant au moyen du triangle
suprieur, devient l'agent de direction, l'illusion est dissipe et
le mental est illumin. Il est devenu capable de "voir"
clairement dans la lumire de l'me. Rappelons que l'illusion est
surtout de nature mentale et se rapporte une comprhension
erronne d'ides et de fausses interprtations.
Lorsque la personnalit agit au moyen du second triangle, le
mirage est dissip et la domination de la nature motionnelle ou
astrale cesse. Le penseur, dit-on, est alors capable de projeter la
lumire consciemment sur le plan astral pour briser le mirage.
Lorsque le disciple agit en tant qu'me et personnalit
intgres, la maya ou le monde des nergies thriques est
dvitalise. Seules seront alors utilises les forces et les nergies
ncesaires au disciple avanc dans l'intention de cooprer avec
la divine intention.
La maya, de caractre vital, est essentiellement l'nergie de
l'tre humain devenant active sous l'influence subjective de
l'illusion mentale ou du mirage astral, ou des deux la fois.
On peut donc rsumer ces trois phases en disant que
l'aspirant sur le sentier de probation parvient au-del de maya
par la CONCENTRATION, que le disciple sur le sentier du
discipulat parvient au-del du mirage par la MEDITATION, et
que l'initi sur le sentier de l'initiation transcende l'illusion par
la CONTEMPLATION.
Pour contrler maya, l'aspirant utilisera prudemment et
intelligemment la pratique du hatha yoga, et le disciple celle du
laya yoga, la recherche tant dans ce cas la matrise du corps
astral. Le problme du mirage est rsolu par la matrise mentale
au moyen du bhakti yoga pour les aspirants et du raja yoga pour
les disciples. Le problme de l'illusion est rsolu par la matrise
de l'me au moyen du raja yoga pour les aspirants et de lagni
(ou kundalini) yoga pour les disciples.

"Il est intressant de noter que les deux centres cphaliques
majeurs correspondant l'me ou atma-bouddhi sont le centre
coronal et le centre occipital (alta major). Ils correspondent
sotriquement ainsi d'ailleurs que la glande pinale et le corps
pituitaire, aux agents distributeurs forms par l'il droit et l'il
gauche. Il existe donc trois triangles cphaliques, dont deux
distribuent de l'nergie, et un distribue de la force."










Le Tibtain a donn un tableau qui est une rfrence pour
tous les tudiants et qui a sa place dans le sujet que nous
traitons. Le voici :

Tableau 14

"Chez l'homme parfait, l'on rencontre donc les distributeurs
d'nergie ou agents de distribution suivants :

1. Lil de l'me : agent de la Triade Spirituelle. Volont.
2. Le troisime il : agent de l'me. Amour.
3. Lil droit : distributeur d'nergie bouddhique.
4. Lil gauche : transmetteur d'nergie manasique pure.
5. Le centre ajna : concentrant et dirigeant toutes ces
nergies.


Chez le disciple et l'homme qui commence fonctionner en
tant qu'me, le tableau est le suivant :

1. Le troisime il : rpartissant l'nergie de l'me.
2. Lil droit : agent de l'nergie astrale.
3. Lil gauche : agent de l'nergie mentale concrte.
4. Le centre ajna : point focal de ces trois nergies.

Chez la moyenne des hommes, la situation est la suivante :

1. Lil droit : agent de l'nergie astrale.
2. Lil gauche : agent de l'nergie mentale.
3. Le centre ajna : station de distribution." 122

"Le troisime il ne donne pas la clairvoyance directe mais est
l'organe par lequel est obtenue une certaine connaissance
directe" (H.P.B.).

Le troisime il doit tre acquis par l'ascte avant qu'il ne
devienne un adepte. Le vrai miroir de l'me est le troisime il
qui ne peut tre rendu actif avant qu'un certain rveil ait
commenc poindre dans la glande pinale. Nul homme ne
peut se prtendre magicien ou travailleur en magie blanche
avant que le troisime il ne soit ouvert ou proche de l'tre.
L'un des exercices fondamentaux pour dvelopper le troisime
il, en dehors de l'intgration de la personnalit, est la
visualisation, car les formes visualises en images claires,

122 Gurison Esotrique, p. 3448, A.A. Bailey, Editions Lucis.
prcises et colores se dessinent quelques pouces du troisime
il. Celui qui a russi veiller la puissante force de kundalini
et qui a lev celle-ci jusqu'au centre frontal ouvre
automatiquement l'il de Shiva. Un tel yogi peut dsormais
diriger et contrler les nergies de la nature, voir toutes choses
dans le prsent ternel, ramenant donc ce prsent le pass et
l'avenir, tre mme de percevoir et de comprendre le monde
des causes. Il peut, par consquent, lire clairement le grand livre
des annales akashiques et voir par clairvoyance le monde qui
l'entoure.
C'est au moyen de cet il unique qui voit tout que l'adepte
entre en communication avec ses disciples, quels que soient les
endroits o ceux-ci puissent se trouver. Il entre galement en
contact avec ses pairs lorsque cela est ncessaire. Au moyen de
cet il divin, il peut galement entrer en contact avec les
adeptes de deux autres plantes o se trouvent d'autres vo-
lutions humaines. Comme nous pouvons le constater, c'est l'une
des plus grandes siddhis qu'acquirent tous les fils de Dieu sur
le sentier de la perfection.

IA VISION ETHERIQUE

La vision thrique est souvent confondue avec la vision
astrale. Nous avons dit que la facult de perception thrique
tait lie la physiologie de l'il, alors que la voyance astrale
dpendait rellement du psychisme (infrieur). La voyance est
cependant une facult facile dvelopper. L'apparition de la
voyance peut provenir d'un tat pathologique ou d'abus de
narcotiques. La drogue est un lment trs important
d'excitation de la voyance, ainsi que certains parfums. Parmi les
diffrentes drogues, citons le chloroforme, le L.S.D., l'oxyde
nitreux, le hashish, l'opium, l'atropine, certains tabacs, des
extraits de substance animale ou de champignons dits
hallucinognes, tous ont un effet puissant sur je cerveau.
Cependant, il faut tre prudent. Les doses permettant de
dvelopper une certaine voyance taient la prrogative d'initis.
Si les doses ne sont pas appliques avec prcision, il s'en suit
des dgts irrversibles et l'apprenti voyant risque la folie ou la
mort. Les kabbalistes juifs le savaient si bien que l'initiation des
parfums tait interdite sous peine de grave punition. L'Exode
nous donne plusieurs exemples de la connaissance des prtres
au sujet de l'encens. Dieu, est-il dit, donna Mose les
indications prcises d'une prparation d'encens : "Prends avec
toi les douces espces : du storax, de lonyx, du galbanum, des
aromates et du pur encens en quantits gales..." (Exode 30,
34). Cependant, dans la majorit des cas, et surtout dans les
rites les plus primitifs du chamanisme, la drogue paralysait
certains centres du cerveau et librait totalement ou en partie le
corps astral, provoquant une exagration des sentiments, des
ides et des penses. Ces mmes centres sont touchs chez les
personnes souffrant de maladies comme la schizophrnie et la
paranoa et autres maladies dites hystriques.
Dans tous les cas, les sujets sont atteints d'hallucinations
qui n'ont rien voir avec la clairvoyance mais qui se rapportent
plutt aux tats motionnels de l'astral. Le conscient tant
paralys, des impressions mergent de l'inconscient et surtout
du corps astral. Les impressions exprimentes dans de telles
conditions ne sont jamais sres et bien souvent ne sont que des
lments disparates d'vnements qui se mlangent dans le
temps. La suggestion, la lecture de pense, et la prsence de
formes-penses trangres au sujet leur confrent un air de
vraisemblance, mais il n'y a rien retirer de telles pratiques
sinon un alourdissement de son karma et de ses problmes.
La voyance thrique est diffrente car elle ne fait pas
intervenir les sentiments motionnels. Il s'agit d'une vision
"rayon X" tout simplement. Sauf entranement particulier, il
semble que la vision thrique ne puisse se raliser que chez des
gens dont le corps est suffisamment pur pour que la conscience
ait dj atteint la partie thrique et qu'ainsi les sens soient
tendus jusqu' cette gamme de frquence. S'il en est ainsi, il
sera ais, par l'hypnose, de dvelopper chez le sujet la voyance
thrique. Hodson crit :

"La nature de ce processus d'accord de la conscience peut tre
mieux comprise en connection avec les rayons X, et, pour
simplifier, il peut tre regard comme une sorte de conscience-
rayons X. Exprime en termes de diffrence de potentiel, la vision
lectro-magntique ordinaire correspond un quantum
d'nergie de 2 volts. Les rayons X correspondent une diffrence
de potentiels de quelques centaines de volts 300 000 volts. La
frquence des rayons Y correspond 3 et 4 millions de volts,
tandis que les rayons cosmiques rcemment dcouverts sont de
l'ordre de 150 millions de volts, et impliquent leur origine un
potentiel d'environ un milliard de volts (Rutherford, Nature, voL
122, pp. 883-886). La caractristique des vibrations des rayons X
est qu'ils peuvent pntrer l'intrieur des corps, et ne sont pas
rflchis par les surfaces comme c'est gnralement le cas avec
les rayons lectro-magntiques. C'est aussi la caractristique du
type de vision utilise dans les prsentes investigations. Plus est
courte la longueur d'onde des rayons X, plus ils sont capables de
pntrer la matire, et nous avons des raisons de croire que la
vision utilise dans quelques-unes de ces observations est encore
plus pntrante que les rayons cosmiques, et correspond une
diffrence de potentiel d'environ 120 milliards de volts, 800 fois
plus grande que celle des rayons cosmiques. Nous l'avons
appele : la vision magntique.
Sir J.J. Thomson et d'autres ont montr que la masse de
l'lectron peut tre d'origine lectrique (Conduction of Electricity
through Gases, vol. I, p. 262), et des recherches bases sur
l'observation par vision magntique conduisent la conclusion
que l'ensemble de la masse de la Terre, et probablement de
toutes les autres masses, est d'origine lectrique, et que la
formule reliant charge et masse pour la Terre et les plantes est
identique celle de l'lectron. Ceci implique que l'nergie
associe avec la masse n'est pas l'intrieur de la masse, mais
dans les espaces environnants dans lesquels la masse se dplace.
En 1905 Einstein montra que l'nergie de la masse est gale la
masse multiplie par le carr de la vlocit de la lumire, et par
calcul on trouve que la masse-nergie d'Einstein est identique au
flux d'nergie dans le champ lectromagntique de Poynting,
ainsi qu'on le dduit des classiques quations de Maxwell. Cet
norme flux d'nergie est ce qui est observ par vision
magntique, et son caractre est identique avec celui des
vibrations sub-thriques de la mcanique ondulatoire de
Shrodinger. Des preuves de ceci seront exposes dans l'ouvrage :
Magnetic Astronomy and Astrophysics." 123

La vision thrique rside dans la capacit de s'adapter aux

123 La science et la voyance, pp 20-22, Geoffrey Hodson.
vibrations des quatre couches ou tats thriques. L'homme est
comme un poste de radio pouvant recevoir plusieurs
frquences. L'important est d'apprendre comment adapter sa
conscience ces diffrentes longueurs d'ondes.
En Espagne, il y eut un cas typique de vision thrique : un
enfant du nom de Benito Paz fut tudi par le docteur Pedro
Niel de Madrid, occultiste bien connu. Il tonna le cercle de ses
frres scientifiques en leur expliquant qu'il connaissait un
enfant capable de lire un livre ferm, de voir travers les
poches. L'enfant pouvait mme voir travers le mtal. Un dtail
cependant laissa une nigme chez les exprimentateurs :
l'enfant ne pouvait rien voir travers le bois. Chez d'autres
voyants, le mme phnomne fut enregistr avec du verre.
La raison probable est qu'il y ait quatre sortes de vision
thrique, selon le degr de l'il thrique lui-mme, de sorte
que la vision thrique est conditionne et limite dans sa
perception travers la matire.
La vision thrique, comme son nom l'indique, est limite. Il
est possible, avec cette facult, de ne percevoir que l'aura
thrique de toutes les formes, ainsi que ce qui est form de
matire thrique, notamment les "lmentals".
C.W. Leadbeater, qui fut incontestablement un grand
clairvoyant, conseille, pour dvelopper cette facult, d'employer
l'imagination (qui est lie au sens du got). Il faut essayer de
deviner quelque chose que l'on ne peut voir. Petit petit, la
structure de l'il s'affine et la vue thrique apparat. Le
passage entre la vue physique et la vue thrique est
extrmement mince. Une certaine fixit de l'il physique et la
volont de voir au-del suffisent souvent faire apparatre un
lger brouillard thrique qui rapidement laisse apparatre
l'objet observer. Pour un dbutant, il est impratif de ne
jamais fixer l'objet thrique qui devient discernable sous peine
de le voir disparatre immdiatement. Il faut le voir sans le
regarder. J'en ai souvent fait l'exprience. Lorsque j'cris avec
une grande tension mentale pendant plusieurs jours d'affile, la
vision thriqu se dclenche automatiquement, et en crivant
je perois des formes floues qui passent lentement ou rapide-
ment autour de moi. Certaines s'immobilisent puis repartent.
Dans les premiers temps de ces expriences, j'tais surpris et
relevais rapidement la tte, croyant la venue d'une personne,
et alors tout disparaissait. J'ai fini par apprendre observer ce
va-et-vient sans lever le nez de mon travail, et les formes
devinrent de plus en plus nettes.
Sur le plan thrique, les perceptions sont d'une grande
luminosit et les couleurs ne sont pas exactement semblables
celles que l'on voit avec les deux yeux physiques. Les plans
thriques tant de la matire physique plus subtile, il est
vident que pour obtenir la vision thrique, il faut surveiller sa
nourriture, ses boissons et l'atmosphre que l'on respire, car le
vhicule physique doit faire l'objet d'une continuelle
purification pour que l'il soit lui aussi mme de percevoir
des plans plus raffins.

LA VISION ASTRALE

Il existe des chakras de matire astrale, tout autant
qu'thrique. Chaque sens a galement sa contrepartie astrale.
Cependant, il existe une perception qui est un mlange de
facults thrique et astrale, laquelle appartient la "seconde
vue". Cette forme de psychisme infrieur est associe au
systme nerveux sympathique, tandis que le systme suprieur
est associ au systme nerveux central lorsque celui-ci est reli
au cervelet.
Comme nous l'avons dit, les maladies comme l'hystrie, le
stress ou les fivres affaiblissent ce point la vitalit physique
que la vue physique cesse de percevoir, cesse d'tre un obstacle
la vision thro-astrale. Qui dit maladie dit prsence d'entits
astrales d'un ordre grossier. J'aimerais vous faire part d'une
exprience personnelle qui arriva l'poque o j'avais rompu
tout contact avec le monde astral. C'tait mon retour du Japon
o j'avais t grivement bless au genoLi et o il avait fallu
m'oprer. La dernire de ces interventions chirurgicales eut lieu
Lyon. Deux jours aprs l'opration, la jambe tant
entirement pltre, mon genou me fit cruellement souffrir et la
fivre commena monter. J'tais cependant extrmement
lucide. La troisime nuit fut trange car ma vision s'altra, au
point que pendant la journe suivante, le regard dirig vers le
plafond, j'eus le pouvoir de construire une forme-pense trs
complexe, de l'immobiliser et de la contempler sans effort.
Pendant la quatrime nuit, lorsque j'tais veill par la douleur,
aucun phnomne n'apparaissait, mais, ds qu'puis je
commenais entrer dans l'tat intermdiaire qui prcde le
sommeil, j'entendais des cris de btes excites et voyais des
centaines de btes noires ressemblant des chauves-souris. Les
occultistes les appellent des larves astrales, et on les trouve
toujours dans les environnements malsains. Ces formes sont
prsentes dans tous les lieux o se dsintgre la matire et o
rgne la malpropret morale ou physique. Ce nuage de larves
monstrueuses pntrait l'emplacement exact o je souffrais, et
je devais faire un suprme effort pour les en chasser, ce qui me
ramenait mon tat conscient. Ce terrible combat dura toute la
nuit. Le lendemain, au moment de la visite du professeur A.
Trillat qui m'avait opr, je demandais ce que mon pltre soit
ouvert car il me semblait qu'il y avait un gros foyer d'infection.
Le professeur accda ma demande, et ds que le pltre fut
enlev un vritable jet d'humeurs sortit du genou. Celui-ci avait
t contamin par des staphylocoques. Comme le lecteur peut le
constater, la voyance astrale n'ouvre pas forcment les portes
d'un paradis anglique et il n'est pas conseill d'en frquenter
les htes, surtout lorsqu'ils appartiennent aux trois sous-plans
infrieurs.
Ce que l'on appelle la voyance ou la clairvoyance astrale
infrieure est trs souvent une perception ralise partir du
plexus solaire et interprte par le mental infrieur plus ou
moins correctement. Les voyants peroivent ce qu'ils nomment
des "clichs astraux", qui sont le plus souvent des formes-
penses de type motionnel qui appartiennent soit au voyant
lui-mme, soit aux personnes avec lesquelles il entre en contact.
La plupart des petites gens qui visitent les mdiums sont eux-
mmes sensibles, stresss, sans connaissances, sans volont,
suggestionnables, et leur conscience est profondment
astralise ou motionnelle, ce qui leur permet, involontaire-
ment, de transmettre toutes leurs impressions, dsirs, peurs ou
problmes directement au plexus solaire du mdium qui aura
alors des clichs nets de ce que le patient cherche dcouvrir
plus ou moins consciemment. Qu'un sujet soit trs mentalis et
trs intellectuel, et la sance sera incontestablement moins
russie. Le voyant utilisera alors, s'il est intelligent, ses capacits
d'observateur, de psychologue, et se servira d'une mthode
moins directe comme les cartes ou la chiromancie afin de
continuer la sance non plus par voyance mais par
interprtation.
L'utilisation de la science psychologique du contact est
importante pour le voyant sincre, car le sujet se sent en
confiance et le rapprochement s'tablit plus facilement entre les
deux plexus solaires, ou trs rarement entre les deux mentalits.
En gnral, le voyant sincre et de bonne volont, il y en a
heureusement un certain nombre, possde une conscience
astrale et n'est donc pas sur le sentier de la discipline et de
l'initiation car, comme le disent les Matres, un mdium partage
les pouvoirs de l'astral avec nos amis les animaux. Cependant,
on s'y laisse souvent prendre car cette conscience astralise est
recouverte d'une couche de vernis intellectuel qui dans la plu-
part des cas permet au voyant de tirer un profit avantageux de
ses facults. Les magazines sont malheureusement remplis de
publicits concernant ces mdiums et pseudo-voyants. Et les
missions de tlvision qui se veulent srieuses et scientifiques
ne font le plus souvent appel qu' de pauvres mdiums ou
astrologues de pacotille. Il faut dire que l'ensemble du systme
mdiatique n'arrange pas les choses et que les dmonstrations
publiques restent trs superficielles. Du point de vue littrature,
ce n'est gure mieux... Il n'est pas tonnant que les religieux
rejettent les occultistes et que les scientifiques ne prennent pas
la science sotrique au srieux! Tout cela est dplorable en
1989 et il est grand temps que les clients nafs des mdiums
vendeurs d'illusion fassent l'effort de rflchir et d'admettre que
la seule chose qu'ils verront disparatre n'est pas leurs
problmes mais leur argent! Ce constat pourra sembler dur et
intolrant, mais l'exploitation de la faiblesse et de la dtresse
humaine par les mdiums doit tre dnonce avec fermet.
Cela tant clairement dit, reconnaissons que tous les
mdiums ou les gens pourvus de facults astrales ne sont pas
intresss et trompeurs. Certains individus dous du pouvoir de
gurir par exemple gardent leur emploi afin de pouvoir gurir
gratuitement. Dans l'ensemble, beaucoup de voyants sont
sincres quant ce qu'ils prtendent percevoir, mais n'ayant le
plus souvent aucune connaissance sotrique ou scientifique, ils
interprtent librement et de manire erronne ce qu'ils
ressentent. Je dis "erronne" car le problme de l'astral est :

De dformer ce qui est vu ;

De n'tre pas situable dans le temps.

Beaucoup ont une perception astrale authentique mais
altre la rception cause d'un mental insuffisamment
contrl ou inexistant. Je rappelle que seul un mental
passablement illumin acquiert la facult suprieure du
discernement. Cette facult est indispensable mme en ce qui
concerne la perception des clichs akashiques du haut astral qui
ne peuvent tre fidles et clairs que si le voyant a un corps astral
et physique pur, ce qui implique qu'il soit vgtarien depuis au
moins sept ans.
Si cette puret est recherche, si l'altruisme et le dsir
sincre d'tre utile d'autres individus coexistent avec une
tude pousse des fondements de l'sotrisme, et si en plus le
mental fait l'objet d'un effort constant de concentration et de
mditation, la voyance fera rapidement place la clairvoyance,
et les dangers seront alors en partie carts.
Beaucoup de voyants n'ont pas dsir l'tre, et trs souvent
cette facult s'est dclare brusquement. La cause en est un
travail fait dans ce sens lors d'une incarnation antrieure, et
lorsque la voyance (ou autre facult astrale) apparat, le sujet
n'est pas toujours prt interprter les expriences des deux
mondes juxtaposs. Il est alors trs difficile de faire la part de ce
qui est rel et de ce qui ne l'est pas. Le disciple a dj du mal
avoir du discernement sur le plan physique, mais s'il dveloppe
en plus une perception astrale, il sera pendant un certain temps
la proie des mirages et des illusions inhrents ce plan de
conscience.
Le seul remde pour de tels voyants est d'avoir une certaine
vision du divin et de pouvoir, par un acte de volont,
abandonner compltement tout ce qui touche au monde astral
et aux profits de toutes sortes que l'on peut en tirer (dans ce
sens la gloire ne vaut pas mieux que l'argent). Cet abandon, alli
une morale sans faille, fera passer l'astral dans le mental, et
l'homme deviendra un vritable disciple clairvoyant.

DE LA VOYANCE A LA CLAIRVOYANCE

Par l'tude et la mditation, la voyance peut donc devenir
clairvoyance. L'homme est encore trs satur d'astralisme mais
son mental se dveloppe peu peu. Dans cette catgorie entrent
beaucoup d'aspirants la sagesse. On dit d'eux qu'ils sont de
nature kama-manasique. Cet tat motionnel et mental va petit
petit transformer les clichs et les prmonitions en une varit
plus vaste de manifestations astrales. Certains pourront se
souvenir des incursions faites dans le plan astral, d'autres
apprendront se souvenir de leurs sorties du corps physique
dense, etc... Au dbut, la vision astrale est floue et ressemble
un tableau londonien dans le brouillard. Puis, au fur et mesure
que la vision s'pure et se dveloppe, les couleurs de ce qui est
peru deviennent plus brillantes avec des contours plus nets. Le
voyant commence voir laura astrale qui est plus large que
l'aura thrique. Parmi d'autres phnomnes perceptibles la
vision astrale, le voyant peut voir le corps astral des vivants
sortant de leur enveloppe la nuit, et celui de ceux qui n'ont plus
d'enveloppe (que l'on appelle tort les morts).
Bien entendu, la vision astrale bien dveloppe confre
galement le pouvoir de traverser la matire. Plus tard, le
voyant s'lvera en qualit dans la matire astrale suprieure et
deviendra capable d'entrer en contact avec des lves, disciples
avancs, ainsi qu'avec la forme-pense des Matres. Il pourra
mme tudier dans une cole de son choix matrialise sur ce
plan par le dsir d'un groupe. Il lui sera possible de servir
partir de ce plan.
La vision astrale confre le don de percevoir des entits non
humaines comme les "lmentals" (qui ne sont pas tous de
matire thrique), tels les sylphes par exemple, le corps astral
d'un animal ou d'une plante. De nombreux dvas sont ainsi
reconnus. A tout cela il faut ajouter les enregistrements de
formes-penses puissantes que forment les grands vnements
de l'histoire humaine.
La matire qui forme le plan astral est une substance trs
subtile certes mais substance tout de mme aux yeux des
occultistes. Cette substance peut prendre, s'il le faut, une forme
particulire, par exemple comme elle le fait lorsqu'elle se trouve
dans le corps d'une forme matrielle. Il lui arrive quelquefois
d'en sortir et on s'aperoit qu'elle garde la forme du corps
qu'elle a quitt. Il est mme possible un initi, par un effort de
volont et en vue d'observer un certain objet, d'aligner les
atomes astrals avec leurs axes rigoureusement parallles les uns
aux autres, de manire former une sorte de tube temporaire
au travers duquel l'il astral peut observer l'objet avec une plus
grande prcision. Cette forme de tlscope astral peut tre
involontairement cre sous le coup d'un choc motionnel et
permettre une personne d'entrer en contact avec une autre
personne ou un lieu.
On peut stimuler la vision astrale, comme nous l'avons dit,
avec des substances vgtales dont les caractristiques, outre le
fait d'endormir ou de stimuler certains centres du cerveau,
agissent profondment sur le plexus solaire, le foie et le
pancras. On peut galement utiliser la couleur rouge, ainsi que
les pratiques yoguiques de respiration tantrique tendant
hyperstimuler le chakra sacr. Tout cela fait partie des artifices
dont on se sert dans certaines formes de magie crmonielle de
nature infrieure que l'on nomme magie noire.
La fascination est bien entendu un moyen de dvelopper la
vue astrale, et je n'insisterai pas trop sur les dtails. Disons
simplement que l'eau dans une carafe ronde, comme l'utilisait le
comte de Cagliostro, peut tre trs efficace pour concentrer son
regard. Le cristal est aussi un bon moyen pour focaliser la
substance astrale. Grce ses qualits, le cristal favorise le pou-
voir psychique de la vision. Il favorise une certaine paralysie
oculaire et dveloppe donc la vue astrale. D'autre part, le cristal
a encore une autre proprit, celle d'enregistrer les
vnements... mais cela est autre chose. Il a nanmoins un
rapport troit avec la mmoire d'vnements passs et avec la
vision astrale de ces mmes vnements. Dans l'antiquit, les
miroirs prophtiques ont jou un rle important dans certaines
grandes dcisions politiques grce ou cause desquelles
l'histoire est ce qu'elle est aujourd'hui. Toutes les surfaces polies
pouvaient servir de miroir astral, telles l'encre et l'huile. Le
charbon de bois, une fois magntis, pouvait lui aussi donner de
bons rsultats, comme tous les autres supports bien connus.
Il existe encore une autre mthode pour dvelopper
momentanment la voyance astrale. Elle consiste peindre ou
graver, selon un rituel, le mantra d'un ordre particulier
d'lmentals sur le dos d'un miroir qui devient alors magique et,
par le jeu du rituel, forcer llmental projeter sur le miroir les
clichs souhaits, le rle de llmental tant d'attirer le clich,
de le rendre visible sur le miroir et de mettre ce dernier en
contact avec la vision astrale du voyant.

LE SENS DE LA VUE SUR LE PLAN MENTAL - LA CLAIRVOYANCE

Dans la plus grande partie de l'humanit, seul le corps astral
(en dehors du physique bien sr) est devenu un vritable
vhicule de manifestation, le plan mental commenant peine
s'veiller. Chez la plupart des hommes, c'est la partie infrieure
du mental qui est active, et dans ce sens on peut affirmer que
l'homme moyen n'a pas encore construit un vritable corps
mental indpendant. Il travaille avec la matire mentale mais
n'a pas encore construit un vhicule individuel mental.
Les grands scientifiques et les rudits en science thologique
ou philosophique sont concrets et matrialistes s'ils n'ont pas
dvelopp en eux une vie spirituelle, et si la lumire de l'me n'a
pas encore t pressentie comme une ralit. Ils paraissent
religieux en raison des sujets qu'ils traitent, mais sont en ralit
entirement focaliss dans la partie infrieure et concrte du
mental. De tels individus n'utilisent que leur conscience de
veille et les plans Suprieurs leurs restent ferms.
Lorsque nous parlons de perception mentale, nous
comprenons les facults lies au mode d'action de la pense
avec ses nombreuses applications, mmoire, raison, etc... et l'on
peut dire ici que le mental infrieur est rattach l'exprience
des cinq sens qu'il synthtise en une seule expression, la
comprhension intellectuelle. La clairvoyance mentale est donc
le sens de la perception visuelle rattach ce plan.
Au niveau infrieur du mental, l'homme qui conoit,
analyse, raisonne matriellement possde dans son aura des
penses constantes partir de ses expriences de perception du
plan physique. Et comme ce plan est dirig par la loi du
changement, de l'illusion et de la souffrance, les formes-penses
cres sont de mme nature, c'est--dire inconstantes, faibles,
etc... Ce qui donne l'homme qui pense de cette manire un
mental et une mentalit pleine de peurs, de complexes,
d'hsitation et d'illusion.
Par contre, lorsque l'homme, par la mditation, la pense, la
parole et l'action justes atteint le mental suprieur, celui-ci
fusionne avec l'intellect et le plan est partiellement compris. Le
cerveau est illumin et l'homme devient rellement "intelligent"
et "crateur".
L'rudition caractrise le mental infrieur (c'est encore ce
que vnre notre honorable socit franaise par-dessus tout),
et l'intelligence telle que nous la concevons est la caractristique
du mental infrieur. Convenablement orient vers bouddhi, la
lumire de l'me, la comprhension illumine merge d'un tel
mental. Mais lorsque celui-ci devient clairvoyant, c'est un
monde encore plus grand de connaissances qui jaillit dans le
cerveau. Sa vision devient telle qu'il lui est ds lors possible de
voir distinctement les formes- penses du monde, de les
accepter ou de les refuser. Il devient un vritable mage. Il
acquiert le pouvoir de prendre contact avec une gamme de
couleurs plus leve dans l'aura humaine. C'est galement au
moyen de cette vision que l'on peut observer certaines parties
de la construction occulte et invisible de l'homme, tels que les
atomes permanents, les chakras, ou faire des observations sur
les lments constructeurs de la matire. Au moyen de cette
exceptionnelle facult, l'homme devenu un initi d'un certain
degr peut se spcialiser dans une connaissance particulire et
prendre tout ce qui lui est ncessaire dans le mental d'un autre
initi spcialis dans la branche choisie.
Par le sens de l'oue, la connaissance mentale est entendue.
Par le sens du toucher, la connaissance est comprise au moyen
de la psychomtrie. Par le sens de la vue, la connaissance est
rendue perceptible en image et vision. Tout le processus de
l'acquisition de la connaissance rsulte en fait de la fusion du
mental infrieur avec le mental suprieur qui est un attribut de
l'me. Le centre frontal a beaucoup voir avec le principe de la
pense. Le centre laryng concrtise cette pense et lui donne sa
forme et sa couleur. Le centre de la rate la galvanise et lui
confre son existence propre. Il existe un rapport occulte que
l'tudiant vers en mdecine aurait intrt tudier : la relation
du mental infrieur et suprieur avec les deux hmisphres du
cerveau et les deux lobes de la glande pituitaire.
La perception mentale sur son propre plan n'est pas une
difficult pour le penseur, mais cela se complique nettement
lorsque la connaissance perue directement par le mental doit
descendre dans la conscience astrale puis thrique, avant
d'tre reue et comprise par le cerveau pour y tre dcode en
diffrentes informations. Pour parvenir ce rsultat, il faut que
le yogi ait cr une liaison continue entre ces trois plans. Ce
processus se fait progressivement, mais, vers les plus hautes
tapes de l'accomplissement, les diffrents plans de conscience
ou chakras sont mis en relation par le biais du feu pranique qui,
convenablement dirig, brle les disques de matire thrique
sparant chacun des chakras de l'pine dorsale. Les glandes
endocrines seront les organes physiques qui vont intervenir
dans les diffrentes liaisons entre la conscience de veille et la
conscience astrale, puis entre cette mme conscience de veille et
la conscience mentale. La premire liaison se fait grce au corps
pituitaire, la seconde grce la glande pinale. Nous retrouvons
cette glande importante dans l'action de percevoir la vie
mentale au moyen de la clairvoyance suprieure.

ARCHIVES AKASHIQUES

Que ce soit par le biais de la projection, de la contemplation
ou de la psychomtrie, l'initi est capable de connatre le pass
et d'en ramener d'utiles connaissances. Cette siddhi ne peut-
tre comprise que si l'on sait ce qu'est la mmoire akashique.
L'akasha est le 3me Logos (Brahma) en manifestation. Il
s'exprime en nergie divine ou FOHAT, et sur les diffrents
plans il est connu comme tant l'ther primordial. Il est l'ther
dans son aspect homogne auquel on a donn des noms comme
substance cosmique indiffrencie, lumire astrale suprieure,
serpent de feu, mulaprakriti, et dans son aspect infrieur et dif-
frenci, lumire astrale, lectricit, prakriti, matire atomique,
serpent du mal, etc... Dans la Doctrine Secrte, H.P.B. dfinit
lakasha en ces termes :

'"L'Akasha, la lumire astrale, peut tre dfinie en quelques mots
: c'est l'me universelle, la matrice de l'univers, le Mysterium
Magicium d'o tout ce qui existe est issu par sparation et
diffrenciation."

Le terme Fohat se rapporte l'nergie divine ou SHAKTI se
manifestant sur n'importe quel plan du cosmos. C'est
l'interaction de l'esprit et de la matire. Ainsi, sur le second plan
divin se rapportant la vie monadique et au plan anupadaka,
nous trouvons lakasha qui, sur le plan atmique va devenir
l'ther primordial, sur le plan bouddhique, l'air, et sur le plan
mental, le feu.
Sur le plan physique dense, Fohat se manifeste par la
chaleur latente qui anime les atomes et par l'nergie vitale ou
pranique. Etant une expression du 3me Logos li au rayon de
l'intelligence active, c'est l que se trouve l'aspect suprieur du
mental GMAHAT) qui, en descendant vers le monde matriel
deviendra un jour le mental humain avec lequel peuvent tre
enregistres les connaissances qui imprgnent lakasha.
Les connaissances acquises ou intrinsques de l'homme sont
reues dans ses vhicules infrieurs et suprieurs. L'acquis
d'expriences relevant des cinq sens et du mental intellectuel est
emmagasin dans la mmoire sensorielle et peut tre en partie
retrouv par la mmoire volontaire. Mais il y a aussi dans le
mental suprieur, ou corps causal, des connaissances divines
qui peuvent tre invoques lorsqu'il existe un lien
(antahkarana) entre les deux aspects du mental ou entre la
personnalit et l'me.
Les premiers souvenirs viennent du cerveau et sont un
acquis de cette prsente vie. Des informations peuvent
descendre du plan astral, mais comme les images sont toujours
perues l'envers et que ce plan est celui de l'illusion, des forces
dualistes, des motions, des dsirs, en un mot du champ de
bataille de l'humanit (Kurukshetra), les images ou
informations sont trompeuses et ne sont utiles que pour un tre
trs volu spirituellement. Notons tout de mme qu'il existe un
reflet des archives akashiques sur ce plan, mais un initi n'ira
jamais chercher l ses informations pour les raisons que nous
venons d'exposer.
Le plan mental est constitu de cinq dimensions, et il est
fort difficile pour le clairvoyant de traduire ce qu'il peroit au
moyen du langage commun. C'est ce qui donna naissance au
SYMBOLISME dont les figures, bases sur les chiffres, les
couleurs, les formes gomtriques et les sons, forment un
vritable alphabet sacr qui porta le nom de ZENDZAR, langage
divin avec lequel sont crites les archives les plus anciennes,
d'o drivent le sanskrit et toutes nos langues indo-aryennes.
Les rves raliss sur le plan mental sont donc trs distincts
des rves du plan astral du fait qu'ils sont toujours lis des
figures symboliques. Par exemple, au lieu de voir un couple et
son enfant dans la misre, on verra un triangle rouge ou noir
avec une couleur chaque pointe pour reprsenter les trois
personnes. En dehors de cette clairvoyance inconsciente qu'est
le rve,
l'initi ayant dvelopp la clairvoyance va pouvoir dcouvrir
avec une extrme prcision des priodes de l'histoire des
hommes, des animaux ou des plantes, et volont, son
observation focalise sur une certaine priode pouvant
remonter le temps, heure aprs heure, mois aprs mois. Etant
donn qu'il s'agit d'une vision mentale, il comprend ce que les
gens observs disent, quel que soit le langage. Il est conscient de
leurs plus intimes penses et motivations. Le yogi qui atteint ce
niveau de clairvoyance peut dsormais avoir une claire
rminiscence de ses vies antrieures et revivre des scnes dj
vcues comme simple spectateur et observateur, ou s'identifier
cette ancienne personnalit. Que le scientifique se rassure, il
est, selon mes connaissances actuelles, impossible de jouer un
rle actif dans ces rminiscences. Tant pis pour l'imaginaire
machine remonter le temps!
Cependant, la difficult est grande pour le clairvoyant car il
lui faut apprendre discerner de nombreuses formes-penses
qui entourent l'vnement afin de mieux le circonscrire. Etant
synthtique, le mental possde la facult de percevoir selon les
cinq sens, et ainsi le clich est rendu extrmement vivant. Sons,
odeurs, couleurs, tout y est.
Au moyen de cette facult, il est possible, si le karma est
mrit, de Voir certaines entits venant en visite d'autres
systmes ou plantes, ou encore d'entrer en contact avec ses
pairs, les grands Matres. Dsormais, il est possible l'initi de
travailler avec eux consciemment et de reconnatre son propre
Matre et ashram. Le clairvoyant a la capacit de prendre
contact avec les grands dvas de diffrentes hirarchies, de
quelques-unes au-dessus de lui et de toutes en dessous.
La facult appele en sanskrit DIVYACHAKSUS appartient
au mental suprieur, notamment au centre ajna situ entre les
sourcils. De la partie centrale de ce chakra se projette une sorte
de microscope minuscule n'ayant pour lentille qu'un unique
atome. Un organe est cr proportionnellement aux objets
minutieux que l'on veut observer. L'atome employ peut tre
physique, astral ou mental, mais ce qui est important c'est que
cet atome ultime soit complet et que toutes ses spirilles soient
parfaitement actives. C.V. Leadbeater, qui en savait long sur
cette question prcise, crit :

"Ce pouvoir appartient au corps causal, donc si un atome des
plans infrieurs sert d'oculaire, il faudra intercaler une sorte
d'appareil qui permette d'examiner la contrepartie de ce qui
appartient aux plans infrieurs. L'atome peut tre adapt
n'importe quel sous-plan, en sorte qu'on peut toujours obtenir le
grossissement ncessaire pour lexamen.
Par une extension de ce pouvoir, l'oprateur concentrera sa
conscience dans la lentille mme au travers de laquelle il
observe, et ensuite la projettera sur l'objet observ. Le mme
pouvoir peut, par un emploi contraire, servir rapetisser les
objets lorsque l'on veut embrasser un ensemble trop grand pour
tre peru en totalit au moyen de la vision ordinaire." 124

Le pouvoir de grossissement peut n'tre qu'une
intensification de la vue ordinaire :

"Lorsque nous voyons un objet, l'image de cet objet
impressionne les btonnets et les cnes de la rtine ; leurs
vibrations sont transmises, suivant un processus qui nous
chappe, par le nerf optique la matire grise du cerveau et,
avant que l'homme rel intrieur puisse avoir conscience de ce

124 LOccultisme dans la nature, 2e srie, p 114, C.W. Leadbeater, d.
Adyar.
qu'il voit, les impressions du cerveau physique doivent tre
transmises la matire thrique, puis la matire astrale et
enfin la matire mentale, ces diffrents tats de matire tant,
pour ainsi dire, des relais sur une ligne tlgraphique." 125

LE SENS DE LA VUE SUR LE PLAN BOUDDHIQUE - LA VISION
DIVINE

La vision divine de l'me (bouddhi) est associe ce dicton :

"L o il n'y a pas de vision, les hommes prissent".

La vritable vision dont il est question ici, le sens profond de
la vision est contenu dans ces phrases :

"La vision est une vision de ralit. L'Eternel Rveur rve, et le
plus grand de tous les mystiques est le divin Logos lui-mme.
Mais son rve doit tre enregistr dans notre conscience en tant
que plan de Dieu, et la vision mystique est le dveloppement
ncessaire, bien que passager, de l'esprit "rvant" la nature de
Dieu dans l'tre humain."

Ces mots tmoignent de la ncessit de passer de la vision
astrale la vision suprieure de l'me. On remarquera que le
plan astral est le reflet du plan bouddhique, tout comme
l'thrique est celui du manas suprieur, ou comme l'intellect
est le reflet de lAtma. La vision de l'me ne peut merger dans

125 LOccultisme dans la nature, 2e srie, p 113, C.W. Leadbeater, d.
Adyar.
l'astral, mme suprieur. Elle n'apparat que lorsque, par le
biais du mental, la vie astrale a t purifie. Et cette purification
provient elle-mme de l'orientation vers l'me de notre pense.
Comme le dit le commentaire ci- dessus, le rve divin doit tre
enregistr par le mental en tant que plan de Dieu, ce qui
deviendra ultrieurement la motivation majeure de l'amour
exprim travers le service. Le Tibtain a crit ceci :

"La vision se trouve toujours devant nous ; elle chappe de
nos mains ; elle hante nos rves et nos moments de haute
aspiration. C'est seulement lorsqu'un homme peut
fonctionner comme une me et peut tourner l'il intrieur
dvelopp vers l'intrieur dans le monde de ralit qu'il peut
commencer percevoir le vritable objectif et le dessein de
Dieu, saisir un bref aperu du propre modle de Dieu et de
Son Plan, auquel il conditionne si volontiers Sa Propre Vie et
pour lequel le Sacrifice Eternel du Christ Cosmique est
essentiel.
Ce sont ces deux divins courants (vers la synthse et vers la
vision) qui occupent la Hirarchie essentiellement en cette
poque. Leur mot d'ordre est unification et vue. En ce qui
concerne l'humanit, ces dveloppements produiront
l'intgration de l'me et de la personnalit et l'veil de cette
vision intrieure qui permettra un clair de la Ralit
d'entrer dans la conscience de l'homme. Ce n'est pas l un
clair de la propre divinit de l'homme, ni une perception de
Dieu en tant que Crateur. C'est un clair de la divinit
inhrente dans le Tout, comme celui-ci excute un schma
plus vaste de processus volutionnaire qui n'ait, jusqu'
prsent, jamais t saisi ou peru par les esprits les plus
perants sur Terre. Cet clair concerne la vision accorde
lorsqu'un homme atteint le Nirvana et entre dans le septime
stade de ce Sentier sans fin qui conduit vers une beaut, une
comprhension et un dveloppement encore non abords
par le genre le plus lev de la perception intrieure
humaine.
Il serait bon de signaler ici qu'au-del du stade d'illumination,
tel qu'il peut tre atteint par l'homme, se trouve ce que nous
pourrions appeler le dveloppement de la Perception
intrieure divine. Nous avons donc les dploiements et les
possibles dveloppements suivants, chacun d'eux constituant
une expansion de conscience et chacun d'eux admettant
l'homme plus troitement et plus dfinitivement dans le
coeur et l'esprit de Dieu.
Instinct
Intellect
Intuition
Illumination
Chacun d'eux conduisant la Perception Intrieure. Dans ces
mots, prsents dans leur ordre, le fait de la propre vision de
Dieu est peut-tre rendu plus clair. On ne peut pas faire plus
jusqu' ce que chacun de ces mots signifie quelque chose de
pratique pour notre propre exprience intrieure.'' 126

Tout le problme du manque de vision rside dans la
difficult de l'aspirant contrler sa nature motionnelle au
moyen du mental concret qui, comme nous le savons, est la

126 Trait sur les Sept Rayons,Vol II, A.A. Bailey, pp. 226-227, Editions
Lucis.
facult d'laborer des formes-penses.
Le mental abstrait a, quant lui, la facult d'difier des
structures dans lesquelles les formes se modlent.
Lorsque l'aspirant devient disciple et que l'ANTAHKARANA
est form entre les deux aspects du mental, l'intuition ou raison
pure descend et confre le pouvoir d'entrer en contact avec le
mental universel, et de saisir le plan synthtiquement. Cela peut
tre atteint par une discipline constante du mental, et un travail
consistant laborer consciemment des formes-penses bases
sur des ides manant en tant qu'intuitions du mental universel.
On arrive cet tat par la mditation ses diffrents degrs.
Le premier degr est celui de la CONCENTRATION afin que
le mental infrieur cesse de se modifier et de s'identifier
constamment au monde phnomnal. Lorsqu'il en est ainsi, le
mental suprieur s'y reflte et le degr appel MEDITATION
peut tre aisment obtenu. Grce la mditation, qui est le
pouvoir du mental se maintenir dans la lumire et dans cette
lumire s'veiller au plan, le disciple apprend ramener les
ides ncessaires la construction de ce plan. Parvenu au plus
haut degr de CONTEMPLATION, le yogi est mis dans ce vide
de penses humaines, l o se trouve le silence de l'absolu, et y
puise des penses divines qui feront de lui un vritable
"connaissant".
Le Sutra de Patanjali dit ceci :

"La siddhi permettant de voir ce qui est subtil, cach ou distant"
(livre III, n 25).

Il s'agit ici des perceptions extra-sensibles gnrales,
incluant les siddhis de la clairvoyance et de la clairaudience ou
ventuellement de la psychomtrie. Depuis toujours, l'homme
cherche percevoir et mieux connatre son univers
microcosmique autant que macrocosmique. Il est toutefois trs
limit par son corps et ses cinq sens. La science a quelque peu
combl cette carence en inventant tout un arsenal d'appareils
trs sophistiqus. La vision est prolonge par le tlscope et
relie par satellite. Dans l'infiniment petit, c'est le microscope
lectronique qui est utilis. Grce aux rayons X, la matire
devient translucide. L'initi, lui, accde la connaissance non
par le biais de ses sens physiques mais par le dveloppement de
ses sens psychiques. Dans son commentaire, Swami Sadananda
Sarasvati crit :

"En se concentrant sur les choses les plus subtiles uniquement, le
yogi est en mesure de les comprendre ; comme son mental est
satur de lumire (clart), il peut facilement pntrer en elles
travers ce qui les recouvre. Le mental est plus pntrant que la
lumire, aussi peut-il percevoir mme les objets les plus loigns
lorsqu'il est satur de lumire. Tous les obstacles, gnant la
perception des objets loigns, peuvent tre vaincus en les
pntrant et passant au travers d'eux." 127

Le commentaire fait rfrence la lumire qui ouvre au yogi
un champ de connaissance. Cette lumire est un des aspects du
dveloppement spirituel et peut s'acqurir par la pratique de la
mditation. Vivekananda parle de "lumire resplendissante".
Ganganathajha se rfre la "lumire de la constitution
lumineuse", et Rama Prasad parle de la "lumire de l'activit

127 Les yoga sutras de Patanjali, p 170.
sensorielle suprieure". De leur ct, les chrtiens affirment que
le Christ est la "lumire du monde".
Le RAJA YOGA, de l'avis des plus grands matres et yogis,
est le meilleur moyen pour la majorit des chercheurs
permettant l'homme de demeurer fermement dans la lumire,
et ainsi d'accder la claire vision par laquelle sont dissips les
brouillards et les miasmes du mirage. Cette lumire chasse
l'ignorance des tnbres et confre la connaissance au moyen de
la vision.
Dans le raja yoga, le mental doit tre cultiv afin de pouvoir
tre utilis tel un rflecteur de la lumire de l'me, la difficult
restant d'y parvenir au milieu de la tourmente des passions et
des dsirs. Les bases du raja yoga consistent contrler les cinq
sens, apprendre ensuite se retirer calmement dans le mental
et y maintenir ses penses, l'abri du monde o la
personnalit agit habituellement :

"Il faut, dit le Tibtain, centrer la conscience dans le monde de
l'me, y attendre silencieusement et patiemment les
vnements, sachant que la lumire jaillira et que finalement
l'illumination se produira."

Donc la vision bouddhique rsultant du sens de la vue
physique rvle la lumire dans ses diffrentes manifestations.
Elle apparat en tant que connaissance intellectuelle sur le plan
mental infrieur, en tant que lumire de l'instinct sur le plan
astral, en tant que lumire vitale sur le plan thrique, et en tant
que lumire obscure l'intrieur de chaque atome du plan
physique.

Anecdote

Avoir la vision de sa divinit d'lection sur le plan de l'me,
ou l'image de la divinit adore ne faisant plus qu'un avec sa
propre divinit est l'un des aboutissements de toutes les ascses
mystiques inspires de la dvotion ou bhakti yoga. En dbut
d'ouvrage, j'ai dcrit une exprience o Sathya Sai Baba
confrait la vision de la divinit un sage de Rishikesh.
Confrer la vision du divin aux sadhakas est l'une des grandes
siddhis de l'Avatar Sai, tout autant que cela le fut pour son
ancienne incarnation, Sai Baba de Shirdi. Etant Avatar mondial,
sa conscience est galement mondiale et anime ainsi toutes les
formes prises par les mditants pour adorer l'unique Dieu sans
forme. Des milliers de vrais fidles ont ainsi eu la chance de
pouvoir contempler la vision transfigurante du Christ, du
Bouddha, de Rama, Krishna, Mahomet, Ganesha ou Sai Baba
lui-mme... Je ne prendrai qu'un seul exemple : celui d'une
vision donne un disciple de Sai Baba de Shirdi. A cette
poque, un fervent fidle du nom de Das Ganu vint supplier Sai
Baba de lui donner la permission de quitter Shirdi et d'aller en
plerinage Pandharpur. Sai Baba fit l'tonn et lui rpondit
que pour lui Shirdi tait Pandharpur. Sai Baba tait assis selon
son habitude sur une pierre, et Das Ganu, regardant fixement
Baba, pensa : "Comment cela est-il possible puisque le Seigneur
Vithal n'est ador qu' Pandharpur?" Juste ce moment l il eut
une splendide vision qui remplaa la forme de Baba et qui
n'tait autre que le Seigneur Vithal lui-mme. Das Ganu se jeta
aux pieds de Sai Baba et comprit la leon. La vision de la
divinit choisie apporte lananda, mais ne doit pas nous faire
perdre de vue qu'elle n'est qu'un aspect du Dieu UN qui anime
toutes ses diffrentes images.

LE SENS DE LA VUE SUR LE PLAN ATMIQUE - LA REALISATION

Le Tibtain assimile la ralisation :

"La reconnaissance de la triplicit ncessaire la manifestation,
ou action rflexe du Soi et du non-soi."

Il est difficile de savoir exactement ce que ce terme peut
signifier avec la prcision donne par le Tibtain dans son
enseignement. Mais la pense- semence ci-dessous, qui voque
la trilogie divine, peut nous aider :

"1. La conscience de la personnalit est celle du troisime aspect
de la divinit, l'aspect crateur. Celui-ci opre dans la matire et
la substance de faon crer des formes travers lesquelles la
qualit puisse s'exprimer et puisse ainsi dmontrer la nature de
la divinit sur le plan des apparences.
2. La conscience goque est celle du second aspect de la divinit,
celui de l'me, s'exprimant en tant que qualit et en tant que
"couleur" dterminante et subjective des apparences. Il varie,
naturellement, suivant la capacit de l'me, se trouvant dans
n'importe quelle forme, de matriser son vhicule, la matire, et
d'exprimer sa qualit inne au moyen de la forme extrieure.
3. La conscience monadique est celle du premier aspect de la
divinit, celui qui incorpore le dessein de vie et l'intention de la
divinit, qui utilise l'me de faon dmontrer au moyen de
cette me le dessein inhrent de Dieu. C'est cela qui dtermine la
qualit. L'me incorpore ce dessein et cette volont de Dieu
tandis qu'elle s'exprime en sept aspects. La monade exprime le
mme dessein tel qu'il existe, uni au Mental de Dieu Lui-mme.
C'est videmment l une faon de s'exprimer qui ne signifie
pratiquement rien pour le penseur moyen.
Au fur et mesure que ces trois expressions de la Grande Vie
Unique sont comprises par l'homme sur le plan physique, celui-ci
commence s'harmoniser consciemment avec le Plan mergeant
de la Dit, et l'histoire tout entire du processus crateur
devient l'histoire du dessein ralis de Dieu." 128

La ralisation semble se rapporter la matrise des trois
grands aspects de la Trinit Divine. L'tat de Matre de Sagess
ou d'Avatar inclut la matrise des trois rayons majeurs, ainsi que
l'expression plus ou moins grande du pouvoir rattach l'un des
cinq sens (et mme sept).

"Un Matre de la Sagesse est Celui Qui, par la vertu du travail
accompli, il a t confi certains Mots de Pouvoir. Par
l'intermdiaire de ces Mots, Il manie la loi sur d'autres volutions
que l'volution humaine, et par eux II coopre avec l'aspect
activit du Logos. Il fusionne ainsi Sa conscience avec celle du
troisime Logos. Par ces Mots, Il aide au travail constructif et
l'effort cohsif de manipulation du second Logos, et saisit le
travail intrieur de la loi de gravitation (ou d'attraction et de
rpulsion) qui gouverne toutes les fonctions du second aspect
logoque. Par l'intermdiaire de ces Mots, Il coopre avec le
travail du premier Logos, et quand II prend les sixime et
septime Initiations (ce qui n'est pas toujours fait) Il apprend la

128 Trait sur les Sept Rayons, Vol II, A.A. Bailey, p. 12, Editions Lucis.
signification de la Volont comme elle est applique dans le
systme. Ces mots sont communiqus oralement et par la facidt
de clairvoyance, mais ils doivent tre trouvs par l'initi Lui-
mme, par l'emploi de l'atma et quand II parvient la conscience
atmique... " 129

Si la ralisation parfaite se rapporte la matrise complte
des trois aspects de la divinit, alors nous avons un exemple
tout fait exceptionnel en la vie mme de l'Avatar Sathya Sai
Baba. En effet, si l'Avatar se manifeste triadiquement, c'est que
la nature humaine, aussi bien que la nature divine, est triple.
L'homme lui-mme est un dua. Il est esprit et substance
dvique unis par l'action de l'nergie dvique consciente. Il
runit en lui-mme les trois aspects de la dit. Dans son tat
objectif, il est Shiva, Vishnou et Brahma en synthse dans la
manifestation. Il est le moyen par lequel la volont de Dieu,
l'amour de Dieu, et le mental de Dieu deviennent intelligibles et
apparents. En terme de feu, nous dirions que la nature
essentielle d'un homme ou d'un dieu est un triple feu compos
de :

a. Le feu lectrique (vaidyuta), le premier aspect de la divinit.
C'est l'aspect positif de Shiva.
b. Le feu solaire (saura), le deuxime aspect de la divinit. C'est
l'aspect positif-ngatif de Vishnou.
c. Le feu par friction (suchi), le troisime aspect de la divinit.
C'est l'aspect ngatif de Brahma.

129 Lettres sur la Mditation Occulte, pp. 258-259, A.A. Bailey, Editions
Lucis.
C'est la raison sotrique qui a fait dire Sai Baba que
lorsqu'il tait Shirdi Sai Baba il manifestait l'aspect de Shiva,
qu'actuellement il est Shiva- Shakti, et que lorsqu'il apparatra
de nouveau sur terre il manifestera le pouvoir de Shakti.
Ces trois feux latents dans n'importe quelle forme sont
l'expression objective de la dit sans forme dont nous avons
dj parl sous le nom de Parabrahman, Mulaprakriti et
Mahat.
Nous terminerons l'tude des trois sens majeurs que sont
l'oue, le toucher, la vue, par la pense suivante :

"Dans ces trois sens, le prsent se trouve rsum. La tche de
l'volution, c'est de reconnatre, d'utiliser, de coordonner et de
dominer le tout, jusqu' ce que le Soi, au moyen de ces trois
facteurs, prenne activement conscience de chaque forme, de
chaque vibration, de chaque pulsation du non-soi ; ensuite, grce
au pouvoir d'organisation du mental, l'objectif du Soi sera de
trouver la vrit, ou ce centre du cercle de la manifestation qui
est pour le Soi, le centre d'quilibre, le point o la coordination
devient parfaite ; le Soi peut alors se dissocier de tout voile, de
tout contact, de tous les sens." 130

130 Trait sur le Feu Cosmique, p. 167, A.A. Bailey, Editions Lucis.

CHAPITRE IX


LE SENS DU GOUT DANS LA TRADITION HINDOUE

Selon l'enseignement hindou, le deuxime plan touchant le
plan physique dense est form de l'APAS TATTVA qui est la
matire atomique du plan astral et de ses sept sous-plans.
Esotriquement, lorsque le Logos en fut au stade de cration
de ce plan, on dit que son Verbe fut un chant logoque d'amour
et de dsir. Il manifesta son corps liquide au moyen d'un pome
de 42 strophes :

"Ce chant ou vibration provoque l'intervention d'un corps de
dvas issu du centre du corps qui viendra gonfler les efforts de
ceux qui sont dj actifs. Le corps liquide du Logos solaire
apparat et la forme existe dans ses six diffrenciations. La
concrtion est trs rapide et l'activit est bien plus violente
cause de la plus grande densit de la matire qui s'accumule." 131

L'Apas tattva correspond l'lment EAU et est de couleur
BLANCHE. Il a pour qualit la contraction :

"L'ther gustatif (Apas tattva) est dit ressembler, en coupe, une
demi-lune ; on prtend, de plus, qu'il se meut vers le bas ; cette
direction est contraire celle de l'ther lumineux. Cette force,

131 Trait sur le Feu Cosmique, p. 783, A.A. Bailey, Editions Lucis.
donc, provoque la contraction." 132

La temprature d'Apas est FROIDE. Cet lment donne le
succs dans tous les actes passagers. Le mantra qui lui est
associ est VAM. Dans le corps humain, on associe l'lment
eau la semence mle, aux germes femelles, la graisse,
l'urine et la salive. Apas a donn naissance au got et son
organe de sensation correspondant.

LE SENS DU GOUT

Le Tibtain donne d'emble une importante prcision
concernant les deux derniers sens du got et de l'odorat. Il les
considre comme des sens mineurs car, dit-il, ils sont
troitement lis l'important sens du toucher. En fait, ils en
sont pratiquement les auxiliaires.
Pour les tudiants qui s'intressent la nouvelle science des
rayons, nous dirons que le sens du got est contrl par le 6me
rayon dont l'identit est ainsi exprime :

" Lorsque viendra le "dsir des nations" et que le Christ Cosmique
sera rvl, tous les hommes et toutes les cratures "goteront"
occultement ou prendront part ce grand vnement, et le
Seigneur du rayon de la dvotion et de l'idalisme verra la
consommation de son travail et sera satisfait". 133


132 La Science du Souffle, p. 21, Rma Prasd, Editions Jobert.
133 Trait sur les Sept Rayons, p. 149, volume II, A.A. Bailey, Editions
Lucis.
L'instrument du 6me rayon sur le plan physique est la
langue, ainsi que les organes de la parole. Le contrle du
langage vite bien souvent le fanatisme engendr par la force du
6me rayon qui est troitement reli au corps astral ou corps
des dsirs, avec comme point focal le centre solaire, le centre
astral par excellence.
Esotriquement, le principe du dsir a son sige dans le
centre sacr et possde une rflexion suprieure dans la gorge
(et le sens du got). Cela a bien entendu un rapport vident avec
la grande loi cratrice du sexe sur le plan matriel. La mdecine
psychologique devrait un jour s'intresser aux relations du got
et du 6me rayon, notamment dans le trouble, si courant
aujourd'hui, de la boulimie, trouble du plexus solaire provoqu
par un ensemble de facteurs comme la peur, la frustration, etc...
A propos du got, le Tibtain crit :

" Finalement il gote et discerne, car le got est le sens trs
important dont la domination s'affirme au cours du processus de
discernement, permettant de comprendre peu peu la nature
illusoire de la matire. Le discernement est la mthode
d'ducation laquelle le Soi se soumet afin de dvelopper
l'intuition - facult grce laquelle le Soi reconnat sa propre
essence dans et sous toutes les formes. Le discernement
concerne la dualit de la nature, le Soi et le non-soi, et c'est le
moyen de les diffrencier au cours du processus d'abstraction ;
l'intuition concerne l'unit ; c'est la facult qu' le Soi de prendre
contact avec d'autres sois et non la facult de contacter le non-
soi. D'o sa raret l'heure actuelle, cause de l'intense
individualisation de l'Ego, de son identification avec la forme
identification ncessaire au moment prsent. A mesure que le
got se dveloppe sur les plans suprieurs, cela conduit des
distinctions toujours plus fines, jusqu' ce qu'en passant par la
forme, on en arrive au coeur de sa propre nature." 134

Pour rsumer l'essentiel de l'action du sens du got, disons
qu'il confre l'homme une ide de valeur et lui permet de
s'attacher ce qui lui semble le meilleur. Dans le rgne animal,
le sens gustatif existe mais d'une manire moins prcise que
dans l'animal-humain. Chez les invertbrs, les rcepteurs
gustatifs peuvent tre rpartis un peu partout la surface du
corps, sur les antennes (insectes et escargots), sur les pattes ou
tentacules (insectes, pieuvres). Cependant, ces rcepteurs sont
gnralement localiss prs de la bouche.
On peut faire un rapport entre le sens du got et la salive
utilise par Jsus pour soigner l'aveugle. Une cause de maladie
dpend toujours de l'excs d'un lment ou tattva dans le corps.
L'excs de passion pour Dieu et un dsir trop grand de le voir
peut entraner une ccit totale. Le feu du dsir est alors la
cause. Feu et dsir, il s'agit d'une prdominance excessive du
tattva Agni ou Tjas. Jsus n'ignorait rien de cela et il prit un
lment antagoniste, c'est--dire froid et correspondant lApas
tattva, l'lment eau, en l'occurence la salive. Le feu fut calm et
l'homme retrouva la vue. L'acuponcture, avec ses aiguilles YIN
et YANG utilise le mme procd.
Dans la tradition hindoue, le got est un moyen de parvenir
l'intuition et la perfection dont elles sont l'aboutissement.
Lamrita ou lixir d'immortalit est le symbole de ce qui doit
tre dcouvert dans l'homme travers le nectar qui coule d'un

134 Trait sur le Feu Cosmique, p. 169, A.A. Bailey, Editions Lucis.
centre psychique situ dans la gorge. Ainsi, le got est sublim
et le got de la nourriture terrestre fait place au dsir de goter
la nourriture cleste. A cet effet, Sathya Sai Baba matrialise de
nombreux lments que le fidle mange, gteaux sucrs, ladous,
bonbons, vibhouti ayant des parfums diffrents selon l'individu.
Pour certains fidles, qui ont le sens de la vue dveloppe, la
vision sera plus importante. Pour d'autres, il s'agira du toucher,
et Sai Baba leur donnera l'occasion de toucher ses pieds, ou lui-
mme les touchera au front ou la tte. Si c'est l'oue, il leur
parlera, si c'est le got, il leur matrialisera quelque chose
manger. Et si c'est l'odorat, le fidle sera gratifi d'un sublime
parfum. Quelquefois plusieurs recevront une sanctification.

LE SENS DU GOUT SUR LE PLAN ASTRAL - L'IMAGINATION
(VISUALISATION)

Le principe de ce pouvoir est contenu dans ces mots :

"L'ENERGIE SUIT LA PENSEE"

L'imagination doit devenir cratrice et non rester un simple
fantasme du mental conceptuel et des dsirs inassouvis. On
utilise l'imagination cratrice dans bien des domaines de
l'occultisme, notamment dans les mthodes de gurison
occultes, par le biais du pouvoir qu'a l'homme de visualiser cer-
taines relations propres faire circuler les nergies curatives.
L'imagination est galement employe dans le but de
dvelopper la conscience du groupe, ce qui implique dans ce cas
la visualisation de l'ensemble et l'oubli du particulier.
Imagination et visualisation sont donc une seule et mme
chose, except que la visualisation entrane toujours une action
de matrialisation, alors que l'imagination peut tre cratrice ou
non cratrice. La contrepartie suprieure de l'imagination est
l'INTUITION.
L'imagination est essentiellement l'activit planifie de la
facult de construire des images. C'est pour cela que ce pouvoir
est associ au 4me rayon de l'harmonie par le conflit. Par
l'imagination, de subtils attributs et desseins divins peuvent
tre prsents sous certaines formes au mental des hommes et
peuvent ainsi, avec le temps, parvenir une expression
matrielle. Comme on peut s'en rendre compte, l'imagination va
donc constituer en soi un champ bien prcis de seivice.
L'humanit, nous le pressentons, est dans le cycle o il lui
devient ncessaire de reconnatre qu'il existe un monde de
significations derrire le monde des apparences et de la forme.
C'est'la rvlation de ce monde de significations intrieures qui
se trouve dans l'avenir immdiat de la race humaine. Notre
monde actuel a largement puis l'intrt port aux symboles
extrieurs et beaucoup sont dsormais tout fait prts
pntrer le monde qui est incorpor dans la forme et dvoiler
au grand jour la ralit gisant cache dans le symbole. Cette
ralit n'est pas loigne dans quelque thorie mtaphysique,
non, cette vrit est dans notre coeur.
Associe au 4me RAYON, l'imagination est en rapport
troit avec l'art, et non seulement avec l'artiste ! C'est
l'imagination ou l'art de btir des images en matire thrique,
astrale et mentale qui relie le mental et le cerveau et qui produit
ainsi l'extriorisation de la splendeur voile. Cela est obtenu par
un effort soutenu sur le plan physique en vue d'quiper, d'ins-
truire et de former les mcanismes du cerveau, de la main et de
la voix travers lesquels l'inspiration subjective du Soi peut
exprimer et manifester concrtement une juste expression de la
ralit intrieure.
Lorsque la triplicit divine, qui est volont, amour,
intelligence, s'est mise en rapport avec l'me, alors merge dans
le mental illumin la connaissance du royaume de Dieu, ainsi
que le dveloppement d'une imagination cratrice et dynamique
rsultant de l'inspiration et apportant au corps, par la voie du
cerveau, la capacit d'une coopration intelligente avec le plan.
N'oublions pas que l'imagination, en tant que pouvoir, se
manifeste ici sur le plan astral, mais que cet astral est le reflet
dform du plan boud- hique, de l'me principe d'amour de la
dit, et que c'est grce l'imagination que cette dit est
construite et adore. Elle est amene par l'vocation de la
nature de l'amour et apporte le pouvoir de l'me dans la
plnitude :

"Dans le monde de l'apparence phnomnale, l'me est l'agent
de cration, le facteur essentiel constructif, le btisseur des
formes ; et par la Technique de Fusion, le pouvoir d'imaginer ou
d'utiliser le pouvoir de la pense imaginative (en conjonction
avec la facult de visualiser, de dsirer, de rver, centre sur
l'existence) est nettement et scientifiquement dvelopp.
Cette tension cratrice, ou ce centre intense de rve imaginatif
met le corps astral sous la domination complte de l'me. Une
allusion y est faite dans la Bhagavad Gita o, sur le champ de
bataille de Kurukshetra, Arjuna subitement voit la forme de Dieu
dans laquelle toutes formes constituent la Forme Unique. La
bataille est alors termine. L'me a install sa matrise complte ;
aucun sentiment de sparation n'est plus possible." 135

On se souviendra galement de ce grand adepte de 6me
rayon que fut RAMAKRISHNA qui, malgr tout, dut, pour
trouver la conscience absolue s'identifier avec Kali ou aspect de
la Mre divine. Ce ne fut qu'aprs que, grce son gourou
Totapuri, il lui fut permis de dtruire cette dernire image et
d'atteindre le nirvikalpasamadhi, l'tat suprme o
disparaissent la fois le sujet et l'objet. L'avatar lui-mme, qui
dans son corps n'est qu'une image, une MAHA MAYA, explique
la ncessit de la forme pour parvenir la non-forme :

"Il n'y a qu'un seul Dieu et II est omniprsent, vrai ! Mais au
dpart il faut un point bien prcis ou une forme prliminaire pour
pouvoir se concentrer sur l'Omniprsent. Si l'on dsire percevoir
partout la prsence du Divin, il faut purifier le mental l'aide de
certains processus psychologiques appels "sad- hatias". Les rites
et les crmonies que l'on trouve dans toutes les religions ont
justement t tablis dans ce but pour rendre hommage la
Divinit Omniprsente. Les cyniques mettent en doute la validit
de certaines formes d'adoration et ils dclarent que cela ne fait
que confirmer qu'il s'agit l de superstitions et ils demandent :
"Comment Dieu pourrait-Il tre dans une pierre ou dans un
morceau de papier? " Cette conception est incorrecte. Bien des
aspirants ont obtenu la vision de l'Omniprsent en se pliant des
rites traditionnels et purent atteindre la Batitude. A chaque re
la Divinit s'incarne comme "avatar" (descente de Dieu sur la

135 Trait sur les Sept Rayons, p. 360, volume II, A.A. Bailey, Editions
Lucis.
terre) pour assumer une tche bien prcise. Cette Incarnation
vient pour lutter contre la crise qui menace l'humanit. La vanit
intellectuelle est tellement courante notre poque, que les
hommes sont devenus assez btes pour se poser des questions
de ce genre : "Qu'est ce que c'est que Dieu? O est-il
exactement?" L'immoralit se dguise en immortalit, entranant
le genre humain dans les marais du pch. On condamne la
Vrit, on en parle comme d'un pige, on raille la justice et on
tourmente les saints comme ennemis de la socit. LIncarnation
Divine actuelle est venue justement pour dfendre la Vrit et
anantir le mensonge ! Je me comporte comme vous, je me
dplace, je chante et je ris, je voyage, tout comme vous le faites,
mais attention au coup soudain que j'assne pour vous chtier et
vous mettre en garde contre le pch ! Je rduirai en cendre les
mchants pour le Mal qu'ils font et je rconforterai les hommes
bons et vertueux pour les rcompenser de leur rectitude. Justice
sera faite ! "136

Sur le plan spirituel comme sur le plan psychologique et
mental, l'imagination ou la capacit d'agir "comme si" va
devenir dans un proche avenir une technique d'une relle
efficacit. La pense positive en fut une prfiguration. Grce
cette pratique, de nombreux problmes seront rsolus et on
dcouvrira ainsi le moyen de joindre l'infrieur au suprieur.
Car,

"TEL UN HOMME PENSE, AINSI IL DEVIENT"


136 Dieu est Unit, IV-4, Sri Sathya Sai Books and Publications - Italie.
Imaginez et croyez sans cesse que vous n'tes rien, que rien
de bon ne peut sortir de vous, et en peu de temps vous verrez les
vnements vous donner raison, du moins si l'go qui affirme
ces ngations se croit encore l'auteur de ses propres actions !
Par contre, si, ayant fait la diffrence entre le Soi et le non-soi, il
agit comme tant le Soi, alors imaginant qu'il est avant tout
lumire et amour, l'aspirant deviendra ce qu'il pense tre et fera
sur le sentier des progrs rapides dans la conqute du Soi. "Agir
comme si" n'est pas autre chose que l'art de visualiser ce qui est
souhait, de le matrialiser en lui donnant une existense
temporaire utile.

"1.La visualisation des images est destine focaliser
l'aspirant dans la tte un point mi-chemin entre le corps
pituitaire et la glande pinale. Dans cette rgion, il dessine
des images, peint des scnes et acquiert ainsi la capacit de
voir, en grand et en dtail, ce qu'il dsire voir et ce pour quoi
il a l'intention de travailler. La visualisation de ce qu'on
pourrait appeler "le processus dirig" s'effectue d'une
manire plus focalise et dans la rgion se trouvant directe-
ment autour de la glande pinale. Cette glande devient alors
le centre d'un champ magntique qui est mis en mouvement,
tout d'abord, par le pouvoir de visualisation. A ce point,
l'nergie est assemble par le disciple et ensuite dirige
intentionnellement vers l'un ou l'autre centre. Cette pense
focalise produit des effets invitables au sein du corps
thrique et ainsi deux aspects de l'imagination cratrice
sont mis en jeu.

2. Le pouvoir de visualiser est l'aspect constructeur de
l'imagination cratrice. Ce processus se divise en trois parties
qui correspondent dans une certaine mesure au processus
crateur suivi par la Dit Elle-mme :

a.Le rassemblement de l'nergie qualifie l'intrieur
d'un cercle infranchissable.
b.La focalisation de cette nergie sous le pouvoir de
l'intention, c'est--dire dans le voisinage de la glande
pinale. L'nergie est maintenue focalise et non plus
diffuse.
c. L'envoi de cette nergie focalise, au moyen d'un
processus pictural (pas par un acte de volont cette
fois-ci) dans n'importe quelle direction voulue, c'est-
-dire vers certains centres et dans un certain ordre.

Ce processus de direction de l'nergie peut devenir une
habitude spirituelle si les disciples commencent le suivre
lentement et graduellement. Au dbut, ce processus de
visualisation peut vous paratre laborieux et sans profit ; si
vous persvrez, vous dcouvrirez qu'il s'effectue sans effort
et qu'il est efficace. C'est une des plus importantes manires
qu'utilise un Matre pour travailler. Il est donc essentiel que
vous commenciez acqurir cette technique. Les stades en
sont :
a.Un processus de rassemblement d'nergie.
b.Un processus de focalisation.
c.Un processus de distribution ou de direction.

Le disciple apprend ensuite appliquer ces processus au-
dedans de lui-mme et ensuite diriger l'nergie (une
nergie choisie et d'un genre particulier, conformment au
besoin) vers quelque chose se trouvant au-dehors de lui-
mme. Ce sera, par exemple, une des principales techniques
de gurison de l'avenir. Le processus est galement utilis
par le Matre pour veiller Son disciple certains tats de
conscience ; mais ceci ne vous concerne en rien.

3. Le pouvoir de visualiser correctement est une faon bien
dtermine de s'assurer de la vrit ou de l'erreur. Il vous est
difficile de comprendre cet nonc. La visualisation est
littralement la construction d'un pont entre le plan
motionnel ou astral et le niveau mental ; elle correspond
donc pour la personnalit la construction de Lantahkarana.
Le plan astral, second aspect de la personnalit, correspond
l'aspect constructeur de formes de la Trinit, second aspect.
L'imagination cratrice "imagine une forme" au moyen de sa
capacit visualiser, et l'nergie de la pense du mental
donne vie et direction cette forme. Elle incarne le dessein.
De cette faon, un rapport ou une ligne d'nergie est
construite entre le mental et le vhicule astral et devient une
triple ligne d'nergie lorsque l'me du disciple utilise ce
processus crateur d'une certaine manire planifie et
nettement constructive.
Le processus de visualisation et l'utilisation de l'imagination
forment les deux premiers stades actifs de la construction de
la forme-pense. C'est avec ces formes se crant elles-
mmes, incorporant ides spirituelles et dessein divin, que
travaillent les Matres et que prend forme le dessein
hirarchique. Il est donc essentiel, mes disciples, que vous
commenciez lentement et avec dlibration, travailler de
cette manire et utiliser constructivement les informations
ci-dessus. Le besoin des temps prsents est de plus en plus
grand ; le maximum de travail et de dessein est
souhaitable."137

LES FORMES-PENSEES

Le 3 avril 1964, Ted Serios, chmeur de Chicago tenta une
exprience devant le docteur Jules Eisenbud, professeur de
psychologie l'universit de Denver. L'exprience consistait
impressionner un film dans un appareil polarode par le seul
pouvoir de la pense. Ce qui est envoy par Ted est en partie
constitu de choses vues, mais aussi de choses qu'il peut avoir
oublies. Vingt-cinq experts taient prsents et Ted n'avait pas
le droit de toucher au matriel. Le Professeur Eisenbud enferma
Ted Serios dans une cage de Faraday, la camra tait
l'extrieur, et l'exprience fut russie, le film fut impressionn.
Le professeur dclara : "Il est certain que pour tous ceux qui
n'arrivent pas se remettre des abstractions philosophiques, le
problme de savoir comment l'esprit est en mesure de mettre en
mouvement une seule molcule reste en suspens. Expliquez-
moi cela... et tout le reste suivra."138
Nous allons nous efforcer de rpondre cette demande en
expliquant que les choses projetes sont en fait des formes-
penses fortement vitalises. En effet, comme nous allons le
dmontrer, les formes-penses sont des formes tout fait

137 Ltat de disciple dans le nouvel ge, Vol. I, pp 118-120, A.A. Bailey,
d. Lucis.
138 La parapsychologie ouvre le futur, Werner Keller, p 299.
matrielles, du moins en ce qui concerne la partie thrique,
comme cela a t expliqu au chapitre sur la matire atomique
ultime. Le sujet est immense et lui seul il claire un trs grand
nombre de phnomnes psychiques et spirituels.
L'objet de toute parole est d'habiller la pense et de
permettre ainsi autrui d'en prendre conscience. En parlant,
nous voquons une pense et la rendons prsente, amenant
l'objectivit ce qui tait cach. Le verbe est crateur car il est
associ une pense, et si le verbe et la pense parviennent
s'unir au moyen de la puissance du prana, la pense prend
forme.
Du monde de l'esprit, une pense est voque ; c'est le stade
de l'INHALATION (la science du pranayama est intimement
lie la cration de formes-penses). Puis, il y a un moment de
RETENTION du souffle, un moment d'quilibre sattvique. C'est
ce moment que la forme-pense est vitalise. Vient ensuite le
processus de volont consistant EXPIRER, en un mot,
chasser au loin la forme-pense.
L'inhalation correspond dans le grand cycle complet
d'volution humaine la priode o toute la cration est l'tat
potentiel. C'est le stade de non manifestation, le divin a tout
aspir en lui-mme. C'est le stade o intervient le 1er LOGOS
que l'on nomme MAHADEVE ou SHIVA.
Dans la seconde priode, Shiva conoit par la pense le
dsir de crer une nouvelle phase de manifestation. Il exhale
alors son souffle et c'est alors BRHAMA, le 3me LOGOS qui
entre en action.
Il y a avant l'inhalation une priode o les formes cres
sont maintenues l'existence. C'est la manifestation du 2me
LOGOS, VISHNOU.
Enfin, dans un quatrime temps, SHIVA cette fois se
manifeste comme destmcteur. Il est alors appel RUDRA et
dans cette longue inspiration il rabsorbe toute sa cration.
Ce processus cosmique est tout fait identique celui de
l'homme crant pour ses besoins une forme-pense, la vitalisant
pour qu'elle fasse son travail, et la dtruisant lorsque le travail
est termin.
La construction de formes-penses engage une grande
responsabilit de la part de ceux qui les btissent dans
l'ignorance tout autant que de ceux qui les construisent en
sachant pourquoi ils le font. Il est difficile pour l'esprit
matrialiste et concret d'admettre la ralit de la forme-pense.
Pourtant, le clairvoyant la voit trs prcisment. Vous pensez
un ami, aussitt l'ami se matrialise comme une image
nuageuse juste devant votre front. Si le souvenir intervient,
l'image va s'animer et mme tre colore. La couleur sera la
consquence des sentiments motionnels que suggre cet ami,
tendresse, regrets, joie, etc... Admettons que le rveil sonne et
que la personne qui pense cet ami s'aperoive qu'elle a
quelque chose faire de plus urgent que de rvasser, alors le
clairvoyant voit la forme-pense naissante disparatre pour
laisser place une autre plus urgente.
Les formes-penses, si elles sont maintenues longtemps
volontairement, ont tendance s'paissir, se vitaliser et se
matrialiser. Il devient dans ce cas plus difficile de les faire
disparatre. C'est ce qui arriva Alexandra David-Neel qui
tenta, pour se convaincre de la ralit de construire une forme-
pense vivante, de matrialiser un personnage. Elle choisit un
lama de type innocent et jovial.

" Aprs quelque mois, le bonhomme tait form. Il se "fixa" peu
peu et devint une sorte de commensal. Il n'attendait point que je
pensasse lui pour apparatre, mais se montrait au moment o
javais lesprit occup de tout autre chose. L'illusion tait surtout
visuelle, mais il marriva d'tre comme frle par l'toffe d'une
robe et de sentir la pression d'une main pose sur mon paule. A
ce moment, je n'tais point enferme, je montais cheval tous
les jours, vivais sous la tente et jouissais selon mon heureuse
habitude, dune excellente sant. Un changement s'opra
graduellement dans mon lama. Les traits que je lui avais prts se
modifirent, sa figure joufflue s'amincit et prit une expression
vaguement narquoise et mchante. Il devint plus importun. Bref,
il m'chappait. Un jour, un pasteur qui m'apportait du beurre vit
le fantme, qu'il prit pour un lama en chair et en os.
J'aurais probablement d laisser le phnomne suivre son cours,
mais cette prsence insolite commenait m'nerver. Elle
tournait au cauchemar. Je me dcidais dissiper l'hallucination
dont je n'tais pas compltement matresse. J'y parvins, mais
aprs six mois d'efforts. Mon lama avait la vie dure.
Que j'aie russi m'halluciner volontairement n'a rien de
surprenant. La chose intressante dans ces cas de
"matrialisation" est que d'autres voient la forme cre par la
pense. Les Tibtains ne sont pas d'accord sur l'explication don-
ner ce phnomne. Les uns croient qu'il y a rellement cration
d'une forme matrielle, les autres ne voient l qu'un cas de
suggestion : la pense du crateur du fantme s'imposant
involontairement autrui et lui faisant voir ce qu'il voit lui-
mme." 139

139 Mystiques et magiciens du Tibet, p 311, A. David-Neel, d. Plon.

Le problme rencontr par la grande exploratrice est simple.
La forme-pense cre par elle fut prise par un lmental qui
s'imposa la volont de la cratrice. Nous reparlerons des
dangers que comporte cette science plus tard. Une forme-
pense est une projection d'une partie ou portion du mental
sous forme de vibrations. Ces vibrations entranent avec elles de
la matire, soit du corps astral et de ses sous-plans, et dans ce
cas cela entrane le crateur dans le domaine de la pense
sadique, visqueuse et criminelle, jusqu' la pense du fanatisme
religieux, soit du corps mental avec ses deux niveaux, penses
concrtes et matrialistes ou abstraites et spirituelles, ou tout
simplement un peu des deux la fois.
Les principes qui se trouvent la base de la production de
toutes les formes-penses-motions sont :

"1.La couleur est dtermine par la qualit de la pense ou de
l'motion.
2. La forme est dtermine par la nature de la pense ou
motion.
3. La prcision du contour est dtermine par la prcision de la
pense ou motion.

La dure de la vie d'une forme-pense dpend :
1. De son intensit initiale.
2. De l'nergie qui lui est fournie ensuite, par rptition de la
pense soit par son auteur, soit par d'autres. Sa vie peut tre
continuellement renforce par cette rptition, et une pense
nourrie rgulirement de cette manire acquiert une grande
stabilit de forme. Dans le mme ordre d'ides, les formes-
penses d'un caractre analogue sont attires les unes par les
autres et se fortifient mutuellement en constituant une forme
d'une grande intensit.
De plus, une telle forme-pense semble possder le dsir
instinctif de prolonger sa vie, et elle ragit sur son crateur,
tendant voquer chez lui la rptition du sentiment qui la cra.
Elle agit de la mme manire, bien que moins facilement, sur
toute personne avec qui elle peut venir en contact." 140

Il est important de savoir que toute forme-pense construite
par un homme qui n'est pas encore un adepte l'est sur la
pousse d'une impulsion, d'une motion ou d'un dsir. Trs
rares sont celles qui sont difies par un mental clair avec une
intention prcise. Il faut tre averti que les formes- penses
construites restent dans l'aura de leur crateur, ou bien se
dirigent vers leur objectif. Dans le premier cas, elles entourent
compltement le penseur, forment autour de lui un vritable
brouillard et peuvent devenir des formes obsdantes, des ides
fixes, etc... ou mme couper l'individu de la ralit qui l'entoure.
Dans le second cas, la forme-pense est envoye dans l'aura
d'un autre tre humain, apportant ventuellement joie,
gurison, rconfort, selon la nature de la pense, ou au contraire
elles deviendront les semences du mal et de la destruction si la
nature de la pense est haineuse, critique ou jalouse.
Ce que nous dcrivons pour l'individu est galement valable
pour les groupes nombreux aux tendances les plus diverses. A
nouveau, je pense aux formes-penses que les responsables
crateurs de la mode renvoient dans le monde avec pour motif

140 Le Corps Astral, Powel, pp. 59-60.
la gloire et l'argent, imposant la masse des gens moyens des
obligations de comportement. A ce propos, le Tibtain crit :

" Le crateur de la forme-pense (ici, le novice) reste
responsable. La forme lui reste lie par son but vivant, aussi le
karma des rsultats et la tche finale de dtruire ce qu'il a
construit lui reviennent. Cela joue pour toutes les ides incar-
nes, les bonnes comme les mauvaises. Leur crateur est
responsable de l'action de sa cration. Le Matre Jsus, par
exemple, doit toujours s'occuper des formes-penses que nous
appelons Eglise Chrtienne et Il a fort faire. Le Christ et le
Bouddha ont encore s'occuper de leur activit. Toutefois, il
s'agit l moins des formes qui incarnent les principes noncs par
Eux, que des mes qui ont volu par l'application de ces
principes." 141

Une question est souvent pose : il existe des milliers de
formes-penses bassement matrielles s'occupant de la
construction du monde physique et de ses nombreux mirages ;
certaines de ces penses malsaines peuvent vous tre envoyes
directement par la critique, par des mots et en mme temps
sous la forme subjective d'une pense ; que faut-il faire dans ce
cas ? La rponse est simple : il faut la renvoyer (si l'on est
conscient du processus) son crateur, mais jamais avec
violence. On doit la dvitaliser par l'amour, et la mettre en pice
par la puissance d'une forme-pense contraire de paix et
d'harmonie. Certains ne sont pas assez forts pour cela et ont une
attitude de total dtachement, par exemple l'gard du

141 Trait sur la Magie Blanche, p. 422, A.A. Bailey, Editions Lucis.
mensonge ou du potin strile. Dans ce cas, la forme-pense
rebondit sur votre aura et retourne l'envoyeur, avec les
consquences d'un choc en retour. Un disciple avanc n'utilise
cela que lorsque l'attaque est trop puissante, sinon il absorbe la
forme-pense dans son coeur et la transmute par l'alchimie de
l'amour. On peut donc considrer qu'il existe trois attitudes
possibles face une mauvaise forme-pense :

a) La forme-pense est garde au niveau mental, en inhibant la
matire motionnelle qui s'y trouve.
b) La forme-pense est mise en pices et dsintgre par un
courant d'amour bien dirig.
c) La forme-pense est absorbe et l'on construit une forme-
pense contraire de sagesse et d'amour.

On comprend clairement, aprs ce qui a t dit, pourquoi les
disciples donnent une grande importance la moindre de leur
pense. Ils savent en effet que "quiconque sme le vent rcolte
la tempte."
La bonne attitude permettant de se librer de ce monde de
forme-penses contraignantes et emprisonnantes consiste en
une manire de se comporter mentalement en respectant par
exemple la non-violence en paroles et en penses, donc en actes.
C'est, comme le dit le Tibtain, une non-violence positive
impliquant une activit et une constante vigilance et non une
tolrance ngative et vague. Il s'agit aussi de surveiller sa vie
mentale en n'acceptant plus les vieilles habitudes de pense que
l'on appelle prjugs, afin que les ides nouvelles et divines
puissent descendre et inspirer. On refusera de vivre dans son
propre monde de penses de l'opinion des autres ou de la
conscience publique conditionne par une mauvaise ducation,
les mdias, les publicits, l'audio-visuel et la lecture mdiocre
dont la caractristique aujourd'hui est d'tre foncirement axe
sur le sexe et l'argent. Et l'on s'efforcera de pntrer dans le
monde des ides, qui est celui de l'me et du mental suprieur.
Enfin, on cherchera se dtacher de ses propres crations
mentales, c'est--dire ne pas retenir une ide spciale dans
son aura mentale, dtacher son mental de cette ide une fois
qu'elle est expdie vers sa destination. L'attitude requise est
ainsi dcrite par Sathya Sai Baba :

"La Git n'approuve pas le SA-KARMA, c'est--dire les actions
accomplies dans le but de jouir de leurs fruits ou qui ne visent
qu' en tirer un bnfice. Seul NISHIKAMA-KARMA, l'action
accomplie sans aucun intrt pour les rsultats, vous libre de
l'illusion." 142

CREATIONS MENTALES DE FORMES-PENSEES

Ce sujet ne sera qu'abord. Pour une tude plus
approfondie, vous lirez Trait sur le Feu Cosmique, et Mirage
Mondial d'A.A. Bailey.
Celui qui souhaite devenir un crateur conscient dans la
matire doit savoir que cela implique cinq points essentiels :

"Une comprhension du plan archtype ;
Une comprhension des lois gouvernant les processus de
construction dans la nature ;

142 Git Vahini (Dieu et son disciple), p 115.
Un processus conscient et voulu afin que l'homme coopre avec
l'idal, travaille selon la loi, produise ce qui est dans la ligne du
plan plantaire et tend favoriser les intrts suprieurs de la
race ;
Une comprhension de la nature de l'nergie, la facult de diriger
les courants d'nergie, de dsintgrer (ou retirer l'nergie) de
toutes les formes des trois mondes ;
Une connaissance de la nature des dvas143, de leur constitution,
de leur place en tant que constructeurs et des mots et sons par
lesquels ils peuvent tre dirigs et matriss." 144

Nous avons parl de la construction semi-inconsciente des
formes-penses motionnelles et mentales (kama-manasiques)
de l'humanit en gnral.
Cela se passe diffremment chez un disciple avanc, un yogi ou
un adepte chez lesquels apparat un pouvoir plus efficace au
service de leurs frres qui implique une activit psychique bien
veille et une domination de la personnalit par l'me. En un
mot, l'me ou Ego (Jivatma) doit tre parvenue transmettre
sa volont l'un des trois centres physiques de la tte :

1. La glande pinale
2. Le corps pituitaire
3. Le centre alta-major qui est un amas de nerfs situ au
sommet de la colonne vertbrale. C'est un centre qui, une
fois veill, devient le lien entre les nergies de la kundalini

143 Les dvas ont t tout particulirement tudis dans le Trait sur le Feu
Cosmique d'A.A. Bailey, et dans "Dvas ou les Mondes Angliques", de
l'auteur.
144 Trait sur le Feu Cosmique, p. 803, A.A. Bailey.
et les deux glandes pinale et pituitaire.

Le corps pituitaire forme le centre qui reoit la triple
vitalisation se dversant par le sutratma (corde d'argent) du
plan mental infrieur, astral et thrique. C'est au moyen de ce
corps pituitaire que l'nergie de construction des formes devient
utilisable, et selon la loi d'attraction l'homme peut modeler et
construire dans la substance dvique (thrique, astrale et
mentale).
La glande pinale entre en' activit quand l'action de la
pituitaire est renforce par l'arrive d'nergie venant de l'me
sur son propre plan. C'est au moyen de cette glande, organe de
perception spirituelle, que le yogi s'assure de la volont et du
dessein de l'me, et de l tire l'nergie ncessaire des niveaux
suprieurs, en passant par le centre de la tte (coronal) et le
sutratma.
Le centre alta-major, qui est la correspondance physique de
l'antahkarana sur des niveaux suprieurs, lorsqu'il est veill,
confre le pouvoir de matrialiser et de vivifier la forme dsire
que, par l'nergie d'attraction, il est en voie de construire.
Seul le dsir peut maintenir la dure de vie d'une forme-pense.
Le Logos lui-mme maintient le dsir de l'existence de
l'humanit dans sa conscience, bien qu' ce niveau le dsir porte
un nom diffrent. Le disciple avanc (et non pas l'adepte qui
agit autrement) qui cherche matrialiser une forme-pense
doit la maintenir ou fixer cette ide afin qu'elle soit clairement
enregistre par le cerveau. Cette ide peut tre prise dans le
monde extrieur, mais elle peut aussi tre projete de l'me (le
vritable penseur) elle-mme. L'me a souvent du mal agir sur
le mental, d'o la ncessit de la mditation quotidienne pour
obtenir une synchronisation entre les deux. En ruminant son
ide, l'homme tablit les contours de sa forme-pense et
l'habille de multiples dtails. L'imagination a ici une trs grande
importance. Lorsque cela est fait, la vitalisation par le dsir
entre en jeu. L'effet combin de l'impulsion mentale et du dsir
produit une pulsation dans la forme-pense et celle-ci devient
vivante. Elle est encore nbuleuse, mais des signes
d'organisation et de nets contours apparaissent. A mesure que
la vitalisation (la science du respir a ici son importance) se
poursuit et que l'nergie de l'un des centres se dverse dans la
forme-pense, le yogi commence tendre son influence afin
d'envoyer la forme-pense accomplir sa mission, et de la rendre
magntique afin qu'elle puisse appeler une rponse d'autres
formes- penses de mme nature.
La forme-pense est toujours relie par un mince fil de
substance thrique, et il en est ainsi du plus haut jusqu'au plus
bas. Tout crateur reste reli sa crature, et cela tant que
l'attention du crateur est tourne vers elle. Lorsque le travail a
t accompli et que la forme-pense a rempli son office, tout
crateur, qu'il soit conscient ou non du processus, tourne son
attention ailleurs, et sa forme-pense se dsintgre. Le
troisime il est important car il est l'organe par lequel se
dverse l'nergie directrice manant de l'adepte crateur
conscient vers ses instruments de service, ses formes-penses.
Cependant, dans l'homme moyen, qui n'a pas encore veill le
troisime il, l'nergie prend son origine dans le plexus solaire
et travaille dans deux directions, soit en passant par les organes
de la gnration, soit en passant par les yeux physiques.
Le travail au niveau des formes-penses n'est pas toujours
concrtement bien compris. Il dbouche pourtant sur des
actions de service qui deviennent trs efficaces. Je donnerai ici
mon propre exemple. J'ai progressivement appris crire
plusieurs ouvrages la fois de cette manire. En gnral, je
construis un ouvrage sur le plan mental, j'en choisis le thme et
le titre. Autant que possible, la forme-pense du livre est trs
belle, avec une couverture attrayante, mais les pages sont
blanches. Je construis souvent mentalement trois ou quatre
livres en mme temps. En crivant concrtement le premier,
j'apprends en tudiant un grand nombre d'informations dans
des ouvrages spcialiss ou dans mes notes de voyage, ou
quelquefois mme par inspiration. Certaines informations
intressent l'un des futurs ouvrages. Alors je visualise
l'information et je l'cris mentalement sur les pages blanches du
livre en question. En travaillant mes diffrentes tches
quotidiennes, je maintiens un fil de conscience qui me rattache
chaque livre, et petit petit les diffrents ouvrages se
remplissent de nombreuses donnes, d'images, et de tout ce qui
fait un livre. Lorsque j'entreprends pour la premiere fois
d'crire concrtement l'un de mes ouvrages thro-astralo-
mental, il me suffit de me mettre dans un tat de tranquille
rception, et alors toutes les informations de la forme-pense
descendent dans mon mental, et je n'ai plus qu' prendre le
temps d'crire les ides qui mergent, et en contrler le flux
qui est souvent trop rapide. Un voyant pourrait aisment lire
mon ouvrage avant mme qu'il ne soit concrtis physiquement.
Un autre exemple de la puissance des formes-penses est la
bndiction ou la maldiction qui ne sont rien d'autre que
l'envoi vers quelqu'un d'une pense bonne ou d'une pense
mauvaise. Le corps astral et le corps mental peuvent tre trs
affects par les objets ou images qu'ils rencontrent, notamment
lorsqu'il s'agit d'un objet spcialement conu, tel un talisman ou
un pentacle. Il s'agit l d'objets occultes ou religieux qui servent
de support une puissante forme-pense ou une force tout
court. Le rayonnement peut, selon la puissance du crateur,
oprer pendant des annes, voire des sicles. Sathya Sai Baba a
matrialis comme personne au monde des milliers d'objets
sacrs, chapelets, images divines, bagues, bracelets, pierres
prcieuses, lingams, statues de divinits, etc... Beaucoup de
gens ont critiqu cela, ne connaissant pas la loi sous-jacente. Il
est vident que ces objets ne sont pas matrialiss pour faire
simplement plaisir aux fidles, mais plutt pour aider,
physiquement ou psychologiquement une faiblesse du fidle.
Sai Baba en effet matrialise surtout des objets qui sont adors
dans les temples ou ports sur soi, afin que l'influence touche le
fidle. Une simple image en papier peut tre d'une trs grande
puissance et chaque objet matrialis porte en lui-mme un
dessein particulier relatif au problme de la personne qui il est
destin. Ceux qui sont dans la maya ont critiqu ceux qui
donnaient de l'importance ces objets de moindre valeur, mais
dans ce domaine ce n'est nullement la qualit physique de
l'objet qui compte mais la forme-pense qu'il vhicule.
Lorsqu'un tel objet est dtrior, donn ou perdu, il revient
systmatiquement son crateur et souvent Sai Baba redonne
l'objet celui qui l'a perdu, quels que soient le temps ou la
distance. Envers les disciples accepts, les objets ont moins
d'importance, et Sai Baba matrialise alors le pouvoir de la
volont divine, celui de l'amour et de l'intelligence, car plus on
s'lve et moins l'aide se manifeste d'une faon visible.

LE SENS DU GOUT SUR LE PLAN MENTAL - LE DISCERNEMENT
(ou DISCRIMINATION)

Le discernement est la mthode d'ducation laquelle le Soi
se soumet afin de dvelopper l'intuition. C'est le pouvoir de
discriminer entre le Soi et le non-soi, entre lAtma et l'go, ou
entre Dieu et sa Shakti. Le discernement est une fonction du
mental qui apprend slectionner le bon, le beau, le vrai, et
les substituer (dans le sens d'identification) la personnalit.
Du mental nat le sens illusoire du "je" ou de l'go. C'est aussi du
mental que nat la facult de se librer de cette illusion qu'est le
non-soi et de comprendre intellectuellement, par le biais du
discernement, que "je" se rapporte au Soi et non la
personnalit. Lorsque cette comprhension survient sous la
forme d'une exprience de vacuit, alors le discernement aura
simplement fait place l'intuition. Sri Ramana Maharshi rpta
cela bien souvent :

"En fait, il n'y a pas de non-soi. Il nexiste que par rapport au Soi
et dans le Soi. C'est le Soi qui parle de non-soi, lorsqu'il s'est
oubli lui-mme. Ayant perdu son empire, il conoit les objets
comme tant le non-soi, alors qu'en fait, rien ne lui est
tranger."145

Le discernement apprend au disciple sur le sentier de la
libration choisir entre les paires d'opposs. Il apprend
marcher sur la voie du juste milieu prche par le seigneur
Bouddha. Ce choix entre les paires d'opposs n'a cependant rien

145 Lenseignement de Ramana Maharshi, p 253, d. Albin Michel.
voir avec le bien et le mal tel que ces termes sont reconnus par
la socit d'une manire relative. En fait, le discernement, tel
qu'il est exprim en sanskrit par le mot VIVEKA, concerne des
paires d'opposs bien plus subtils qui jalonnent la vie du
disciple, comme le service appropri ou non, la parole
approprie ou non, l'action approprie ou non, etc... Le disciple,
par la pratique de la mditation et des exercices, doit pouvoir
discerner la vibration de l'me, discerner la subtile vibration du
groupe avec lequel il travaille sur des niveaux de conscience
qu'il ne fait que pressentir. Il lui faut discerner la vibration du
Matre qui est le point focal de son groupe. Tout cela, et bien
d'autres exemples de ce genre, dmontre que la voie sur le plan
mental o nous nous trouvons n'est pas aise, que la difficult
est au contraire grande et que l'erreur peut tre facilement
commise. Lorsque nous passerons sur le plan de l'me (le plan
bouddhique), ces diffrentes discriminations seront de simples
ractions instinctives et les rponses ces questions ne
passeront plus par la voie de la raison intelligente mais par la
voie de la raison pure que l'on nomme aussi intuition.
L'tat de disciple avanc se fait sentir au niveau de l'me par
le dveloppement de deux qualits, VIVEKA, la discrimination,
et VAIRAGYA, le dtachement. Ces facults deviendront chez
l'adepte VOLONTE DE BIEN et ABSTRACTION. Shri
Ramakrishna les a appeles "les deux agents purificateurs de
l'me". Ces deux qualits sont interdpendantes. Si Viveka fait
la discrimination entre le rel et l'irrel, entre Brahman et
maya, Vairagya permet au disciple de se sparer de tout ce qui
est impermanent et irrel pour se rapprocher du rel et du
permanent. Lorsque cette attitude s'exerce sur le plan mental, la
non-identification par le biais des sens et l'absence de passions
amnent la conscience s'introvertir et subir puissament
l'attraction du Suprme.
Par l'investigation vers le Soi (ATMAVICHARA) d'une
manire incessante, le disciple acquiert les qualits d'un
authentique sannyasi ou jnani, car par un effort constant de
discrimination il passe sur un plan de conscience o s'annule
jamais le monde de la dualit, et ainsi disparat tout ce qui tait
maya. Ma Ananda Moyi a dit ceci :

"Pour ceux qui avancent selon la mthode de lAdvata, la
ralisation du Soi unique devra passer par Viveka et Vairagya. "

Elle a grandement aussi insist sur l'importance de ces deux
qualits. L'Avatar Sathya Sai Baba, dans son commentaire sur la
Git, parle en ces termes au nom de Krishna s'adressant son
disciple Arjuna :

"Arjuna ! Les gens pensent qu'il est suffisant de rendre hommage
au Seigneur avec forme et avec attribut. Mais cela ne suffit pas,
cela peut guider un individu le long du chemin, mais seulement
pendant quelques temps. Le Seigneur ne condescend pas
donner la Libration pour autant ! L'individu qui aspire au Salut
doit, en premier lieu, se dfaire de l'attachement qu'il a envers
son corps. Sans cela, il n'a aucune chance d'atteindre le niveau
atmique, car l'identification au corps est une manifestation de
l'ignorance. On doit reconnatre le fait que l'Atman est diffrent
de Prakrithi le monde objectif. On doit liminer les apptits
que l'on peut avoir pour le monde objectif, puisqu'ils sont bass
sur un sens erron des valeurs. On peut y russir grce
dhyanam la mditation et au thapas, l'austrit et le
sacrifice. Quand tous les dsirs ont disparu, l'individu devient
comme la pulpe sche dans la noix de coco, elle n'adhre plus
aux fibres ni aux parois. Il ne germe plus et reste dans cet tat
sans subir d'altration. L'individu ne renat plus et n'est donc plus
sujet la mort. Cela signifie qu'il est libr. Devenir comme cette
noix sche est le stade que l'on appelle : Jivan-mukthi - la
Libration quand on est encore en vie." 146

LE SENS DU GOUT SUR LE PLAN BOUDDHIQUE - L'INTUITION

Ce thme est d'autant plus intressant qu'il va clarifier la
facult dite intuitive que l'on assimile souvent tort la
prmonition ou au pressentiment.
Si nous reprenons le tableau des cinq sens au niveau
bouddhique, nous nous apercevons que nous avons atteint la
tlpathie par le sens de l'oue, la gurison par le toucher, la
vision divine par la vue, l'intuition par le got et l'idalisme par
l'odorat. L'initi qui agit sur le plan bouddhique atteint la
ralisation du Soi au moyen de la comprhension tlpathique
du son divin. Au moyen de cette comprhension, il gurit son
frre, car il a acquis le pouvoir, par l'amour, de sentir et de
communiquer avec l'me de son frre. Cela est ralis
concrtement au moyen du pouvoir de la vision unique et
spirituelle du troisime oeil, l'organe directeur de l'me. Par
intuition, l'initi atteint l'tat d'unit par lequel Dieu est
parfaitement compris et ralis. Vient alors le dernier tat sur ce
plan, celui de l'idalisme grce auquel Dieu se manifeste sur
terre travers le plan idal. La rvlation est alors complte.

146 Dieu et son Disciple, p. 180, Organisation Sathya Sai Baba, Italie.
Au sujet de l'intuition, qui nous intresse maintenant, le
Tibtain crit :

"L'intuition s'occupe toujours de l'activit de groupe et non des
petites affaires personnelles. L'intuition, ou raison pure, est la
facult qui permet lhomme d'entrer en contact avec le mental
universel et de saisir le plan synthtiquement, de saisir les ides
divines ou d'isoler quelques vrits pures et fondamentales."

Les pouvoirs lis aux sens ne se dveloppent jamais dans
l'ordre donn ci-dessus et tabli par le Tibtain. Par exemple,
l'idalisme prcde toujours l'intuition, comme cela est expliqu
en rapport avec le progrs d'un aspirant :

"De cet idalisme ainsi dvelopp, il doit progresser plus
profondment encore, jusqu' ce qu'il entre dans le royaume de
l'intuition pure. Il peut alors puiser la source mme de la vrit.
Il entre dans le mental de Dieu mme. Il fait jouer son intuition
en mme temps que son idalisme et il est sensible la pense
divine. Elle fertilise son mental. Plus tard, en les appliquant, il
appelle ces intuitions des ides ou des idaux, et base toute son
activit et sa conduite sur elles."147

L'intuition est l'extension naturelle de la conscience
instinctive et intellectuelle. Elle concerne d'une manire
prdominante la conscience du groupe et opre donc au moyen
du cur et du centre cardiaque. A ce titre, l'intuition n'est autre
que l'instinct suprieur qui permet un homme de reconnatre

147 Trait de la Magie Blanche, p. 323, A.A. Bailey, Editions Lucis.
son me et de se soumettre son contrle. Le fait de la recon-
naissance de la divinit en l'homme est suivi de l'intuition et est
appele l'ILLUMINATION. Nous avons donc le sens instinctif
du got qui conduit l'homme utiliser l'intelligence de son
mental, de sorte que celui-ci devienne pleinement conscient de
la prsence de l'me ainsi que des lois qui en gouvernent le
dveloppement.
Vient ensuite la reconnaissance intuitive de la ralit qui
fond et unit les parties diffrencies de la connaissance en une
parfaite unit d'o jaillira l'illumination par laquelle l'apparence
extrieure de sparativit disparat au profit de cette exprience
transcendante, le SAMADHI, qui rvle l'homme le ct
intrieur et unique de la vie.
Du point de vue de l'occultiste, de l'nergie et donc de
l'activit des chakras, il peut tre intressant de savoir que cette
facult intuitive est la marque distinctive de la nature de l'me
et qu'elle opre au moyen du mental, du centre cardiaque et du
centre de la tte. De ces trois points majeurs, l'me gouverne
finalement la personnalit.
En ce qui concerne les tats de conscience, j'ai adopt ceux
que donne le Tibtain. Nous avons donc le super-conscient qui
est la source de l'intuition et qui rfre aux puissances et aux
connaissances disponibles mais non encore contactes,
mconnues et par consquent d'une utilit lointaine. Ce sont la
sagesse, l'amour et l'idalisme abstraits inhrents la nature de
l'me. Ces puissances et connaissances non encore disponibles
pour l'homme moyen sont appeles dans les autres sutras de
Patanjali "le nuage pluvieux des choses connaissables".
Lorsque le mental sera uni l'me, ces choses connaissables
tomberont dans la nature objective et consciente de l'homme et
deviendront une partie intgrante de son quipement
intellectuel. Un exemple peut tre donn en la personne de
Ramana Maharshi qui n'avait jamais rien lu, except ce qu'il
avait appris jusqu' l'ge de quatorze ans, mais qui avait une
connaissance inne des critures sans jamais les avoir apprises.
A cette question, il rpondit :

"Non, je n'ai rien lu. Mon savoir se limite ce que j'ai appris
jusqu' l'ge de 14 ans. Depuis lors je n'ai prouv l'envie ni de
lire, ni d'apprendre. Les gens se demandent comment je peux
parler de la Bhagavad-Git et d'autres ouvrages spirituels. Je l'ai
appris par ou-dire. Je n'ai pas lu la Bhagavad-Git ni tudi les
nombreux commentaires qu'on en donne. Quand j'entends un
verset de la Git, je pense que sa signification est claire et je le
dis. C'est tout. II en va de mme des citations que je donne sur
d'autres ouvrages. Elles viennent naturellement. Je ralise que la
Vrit est au-del de l'intellect et de la parole. Pourquoi, dans ces
conditions, forcer mon mental comprendre et absorber des
versets, etc...? Une fois que le but a t atteint, il n'y a aucune
raison de s'attarder sur les moyens qui vous y ont men." 148

Le processus qui lui permit de possder de telles
connaissances peut tre dcrit en trois phases successives.
Premirement, il y a la monte du soi subconscient form des
tendances hrites et des prdispositions accumules depuis un
trs lointain pass. Chez la plupart des gens moyens, tout cela
est plus ou moins endormi. Puis vient la phase o l'homme ne
peut apprhender qu'une partie des forces subconscientes dans

148 Lenseignement de Ramana Maharshi, p 359, Par. 363, d. Albin Michel.
l'tat de veille, qui se limite ce que l'homme connat de lui-
mme en qualit, pouvoir, tendances, caractristiques, etc...
Vient ensuite l'tape finale o le flot descendant du Soi super-
conscient ou de l'me apporte au mental et au cerveau rceptif
l'inspiration et des connaissances plus leves, et cela sous la
forme d'un afflux d'intuition :

"L'intuition n'a aucun rapport avec le psychisme, qu'il soit
suprieur ou infrieur. Avoir une vision, entendre la Voix du
Silence, ragir agrablement quelque enseignement ne signifie
pas que ce soit l le fait de l'intuition. Celle-ci ne consiste pas
seulement voir des symboles, car c'est l une perception d'un
genre particulier, savoir la capacit de se mettre en harmonie
avec le Mental Universel, au niveau de son activit, qui produit
les modles des formes sur lesquels sont bass tous les corps
thriques. Ce n'est pas non plus une psychologie intelligente ou
un dsir affectueux d'aider, lesquels proviennent d'une action
rciproque entre la personnalit fortement oriente vers l'me et
l'me de groupe consciente."
"L'intuition est une comprhension intime du principe de
l'universalit ; lorsqu'elle agit, le sentiment de sparation
disparat, du moins momentanment. A son point le plus lev,
elle est l'Amour Universel qui n'a aucun rapport avec le
sentiment ou la raction affective, mais est une identification
tous les tres. Alors on peut connatre la vritable compassion ;
la critique devient impossible et, alors seulement, on peut voir le
germe divin latent en toutes formes. L'intuition est la lumire
mme, et lorsqu'elle agit, le monde est vu comme lumire, et le
corps de lumire de toute forme devient graduellement
apparent. Elle donne la capacit d'entrer en contact avec le
centre de lumire de toutes ces formes ; ainsi est tabli un
rapport essentiel, et le sentiment de supriorit, comme celui de
sparation, passe l'arrire-plan." 149

Lorsqu'elle apparat, l'intuition apporte donc trois grandes
qualits : l'illumination, la comprhension, l'amour.

LE SENS DU GOUT SUR LE PLAN ATMIQUE - LA PERFECTION

Le sens du got est, comme nous l'avons vu, en rapport avec
le sixime rayon de l'idalisme, ce qui est normal du fait que
dans ce rayon nous retrouvons les vertus particulires de la
dvotion, de l'amour et de l'intuition. Nous avons vu que sur le
plan astral, le got donnait l'imagination qui se traduit toujours
par le besoin de crer une image travers laquelle le Dieu sans
forme peut tre ador.
Lorsque, par le discernement et l'intuition, la divinit est
reconnue, Dieu est compris et l'image est transcende.
Nanmoins, il ne s'agit l que d'une seule catgorie de raliss,
et les adeptes peuvent se trouver sur l'un des sept rayons du
point de vue de leur me ou sur l'un des trois rayons majeurs du
point de vue de leur Atma. Ici donc la perfection s'exprimera
par l'tat de saintet, car le meilleur type de ceux qui
appartiennent au sixime rayon de l'idalisme donne toujours
un saint, c'est--dire un tre qui a besoin d'adorer un Dieu
personnel, une image, une statue OLI une incarnation du Dieu
qu'il veut adorer. C'est le type mme de dvots pour qui la
pratique du BHAKTI YOGA est la voie de moindre rsistance.

149 Le Mirage, Problme Mondial, p 2, A.A. Bailey, d. Lucis.
Les gurisseurs (Jsus fut l'un des plus grands) parvenus la
perfection oprent au moyen de la foi et de la prire.
Comme la qualit essentielle de ce type de disciples est la
sensitivit, ils abordent le sentier par la prire, la mditation et
surtout l'identification, d'o le problme des stigmates pour ces
grands dvots du sixime rayon rattach au sens du got. Le
principal but de ces mystiques n'est pas la connaissance mais
l'union avec Dieu. Avant de parvenir la perfection, beaucoup
de mirages touchent cette catgorie de disciples dvotionnels.
L'un de ces mirages est l'attachement aux formes et aux
personnes, ainsi que l'attachement aux croyances. On trouve
dans leur psychologie une trop grande sentimentalit, le risque
d'une vision troite et, ce qui est le plus dangereux, le risque
d'un caractre fanatique. C'est le problme des grandes religions
influences par le sixime rayon, tels le Judo-Christianisme et
l'Islam.
Pour le lecteur intress, disons que chaque sens, et son
extension, donne naissance une forme particulire de
disciples. Cela nous portera peut-tre plus de tolrance envers
ceux qui n'ont pas choisi la mme voie que nous ou qui
abordent le sentier d'une manire diffrente de la ntre. Le sens
de l'oue - 7me rayon - donne le ritualiste, le sens du toucher -
1er rayon - donne l'occultiste, le sens de la vue - 3me rayon -
donne le magicien, le sens du got - 6me rayon - donne
l'idaliste, le sens de l'odorat - 4me rayon - l'artiste, le mental -
5me rayon - le savant, et l'intuition - 2me rayon le vritable
psychique.

LES STIGMATES

Les stigmates restent un mystre car, bien que n'tant pas
une siddhi, elles sont l'effet d'une ralisation spirituelle allant
du niveau dit psychique un niveau de pure spiritualit. Il est
bon d'en parler, car trs souvent les stigmatiss possdent
d'autres pouvoirs que les parapsychologues religieux nomment
CARDIONOSIE (clairvoyance du coeur d'autrui),
THAUMATURGIE (gurison miracuieuse), XENOGLOSSIE
(don des langues trangres), UBIQUITE (tre en deux endroits
la fois), LEVITATION, FRAGRANCE (apparition surnaturelle
de parfum), VISION et AUDITION SPIRITUELLE, HYPER-
THERMIE (forte augmentation de la temprature), JEUNE
PERMANENT, DON DE PROPHETIE, DON DE PRENDRE LA
SOUFFRANCE d'autrui,etc...
Il existe des degrs dans le phnomne de stigmatisation,
mais on peut tout de mme observer que ce phnomne
anormal a touch de trs grands tres tels que Padre Pio,
Thrse Neumann, Fratel Gino, Marthe Robin, Saint Franois
d'Assise, etc...
Stigmate est un mot dont l'origine grecque signifie "piqre,
point". Ce mot semble avoir t introduit dans la mystique
chrtienne au XIIIe sicle. Pourtant, il est certain que bien
avant cette date de nombreux saints catholiques furent
stigmatiss. Certains avancent mme que le premier stigmatis
serait St Paul en personne, car il crit ceci :

"Que personne dsormais ne me fasse de la peine, car je porte
sur mon corps les marques de Jsus." (Galates, VI, 17)

Sans tre une preuve, ces mots sont pleins d'enseignements
sur le comportement mental du chrtien port l'identification
la figure souffrante de Jsus.
Le mystre est en vrit fort simple lucider, notamment
grce l'tude des sept rayons, et tout particulirement celui du
sixime. Ce rayon a influenc le Judo-Christianisme et l'Islam,
et tous deux ont, leur manire, dmontr les qualits, mais
aussi et surtout les dfauts de ce rayon, savoir la dvotion
fanatique l'idal drivant sur la violence et l'agressivit. Le
fidle devient un saint s'il est bien orient, un bigot fanatique et
intolrant s'il ne l'est pas. Le dvot ou bhakti, qui est toujours
sur ce rayon, doit pour avancer vers Dieu avoir le puissant dsir
de matrialiser son idal. Aprs cela, c'est par l'identification
l'image idalise qu'il peut atteindre l'unit avec Dieu. Et c'est
justement l que rside la cause du phnomne des stigmates.
En ce qui concerne le chrtien sincre et fervent,
l'identification au corps souffrant de Jsus provoque une
rpercussion sur le corps du religieux. Cela est spcialement un
phnomne chrtien du fait que Jsus avait une me de sixime
rayon. C'est du reste pourquoi il est aujourd'hui le chef de ce
rayon.
D'autre part, le Christ, quant lui, bien qu'ayant une me de
deuxime rayon (amour-sagesse) avait une personnalit de
sixime rayon, d'o la relation mystique et occulte entre l'adepte
Jsus et le Christ.
A tout cela, on pourrait ajouter que la religion chrtienne est
astrologiquement gouverne par Mars, plante par laquelle se
manifeste le sixime rayon, d'o l'aspect ngatif du disciple de
ce rayon. En effet, cause de cette influence, nous retrouvons
tout au long de l'histoire chrtienne une prdominance de
guerres, de fanatisme, de violence et de sang (Mars). C'est aussi
pourquoi c'est le crdo du Christ crucifi et souffrant qui rgit le
christianisme et non pas le thme du Matre ressuscit.
Dans le corps humain, le sixime rayon est ancr dans le
chakra solaire, et le plexus solaire contrle tout le corps astral.
C'est le centre du dsir, du fanatisme et des passions. Mais c'est
aussi le reflet infrieur du principe bouddhique ou christique,
c'est--dire de l'me. Dans son aspect infrieur, le disciple de
sixime rayon doit accomplir la tche ardue de se dissocier de sa
vision, de sa vrit adore, de l'image qu'il s'est fait de Dieu.
Lorsqu'il est avanc, le saint s'identifie avec l'image aime (d'o
le danger de certaines images !) du Christ. Il le fait au moyen du
dsir (le centre solaire) transmu en dvotion et aspiration (le
centre cardiaque) et jusqu' l'me o l'identification peut tre
accomplie... C'est la batitude.
Le problme est que le principe martien domine et tend
tout ramener au niveau du centre martien qu'est le plexus
solaire qui concrtise (le mot est juste) l'aspect martien d'un
crucifi, les plaies, les souffrances et le sang. L'image passe donc
de l'astral au coeur, et du coeur l'me. Dans le cas du
stigmatis, l'identification reste galement au niveau astral, d'o
la rpercussion sur le corps thrique et physique. La preuve
qu'il ne s'agit pas rellement d'une identification au vritable
corps de Jsus mais l'image que le dvot s'en fait peut tre
donne par le fait que la plupart des stigmatiss (sinon tous) ont
les plaies de la crucifixion l'intrieur des paumes de la main,
comme cela est habituellement reprsent dans l'imagerie
populaire catholique. Or, le saint suaire de Turin, qui est une
relique tout fait authentique, nous dmontre bien que les
clous furent enfoncs au niveau du poignet dans le passage
appel "espace de Desto F " en anatomie.
Des tudes mdicales ont prouv que si les clous avaient t
enfoncs dans les paumes de la main, celles-ci auraient t
dchires.
Remarquons galement que si la stigmatisation est sept fois
plus importante chez la femme que chez l'homme c'est cause
de leur constitution respective. En effet, le corps vital de la
femme est positif, donc plus sensible, par consquent il
transmet beaucoup plus puissamment les dsirs sur la matire
astrale. Le corps vital de l'homme est ngatif, et cela explique
qu'il ait t plus grandement pargn par ce phnomne.
Chez les saints authentiques, c'est--dire chez les adeptes du
sixime rayon, les stigmates ne sont plus le fait du corps astral
qui retient l'image, car ce niveau le corps astral est pleinement
pur et parfaitement contrl, mais du fait que le saint prend
sur lui les faiblesses, les maladies, les souffrances de ceux qu'il
veut soulager. Le rsultat est identique mais la cause est trs
diffrente. C'est ce qui arriva Padre Pio, Thrse d'Avila (qui
eut le coeur transperc), ou Thrse Neumann.

CHAPITRE X


L'ODORAT DANS LA TRADITION HINDOUE

Selon l'enseignement sotrique, lors de la cration
cosmique de la dernire phase de concrtion physique dense, les
atomes physiques prirent naissance partir du plus bas des
tattvas, PRITHIVI. Notre plan matriel tait n avec ses sept
sous-plans, trois de substance matrielle et quatre de substance
thrique. Occultement, il est dit qu' ce moment le livre
logoque de vie tait ouvert (ou en pleine manifestation) et qu'il
existe en quarante-neuf chapitres.
On peut rsumer cette cration en imaginant dans un
premier temps lakasha s'lanant sphriquement autour d'un
noyau de chaleur invisible mais divine. Les gaz sont finalement
attirs vers le centre. Apparat alors une grande sphre de gaz
(Vayu). Ce gaz se rchauffe et met en action la loi d'attraction-
rpulsion. L'effet en est un mouvement rotatoire. Le gaz se
transforme alors en feu (Agni ou Tejas). Puis, la sphre se
densifie et l'eau fait son apparition (Apas), des terres mergent
(Prithivi). Et une plante est ne du mlange harmonieux de
tous les lments. Le commentaire occulte dit ceci :

"La forme tout entire est rvle. Pendant l'volution, elle doit
manifester son dessein et sa nature. Un troisime groupe de
dvas venus du centre logoque de la gorge apparat et coopre
avec ses frres. Tous les feux brlent, tous les centres sont actifs
et chaque ptale (ils sont quarante-neuf), sur le quatrime plan
de Bouddhi, produit une activit rflexe sur le plan physique
dense."

Prithivi est donc le dernier des cinq lments. C'est lui qui
correspond la terre. Cet lment est toujours reprsent de
couleur jaune et sa qualit est la cohsion.

"Celui-ci on le verra, est l'inverse de lAksha. LAksha livre
passage la locomotion tandis que le Prithivi lui rsiste. C'est la
consquence naturelle de la direction et de la forme de cette
vibration. Elle recouvre les intervalles de lAksha." 150

La temprature de Prithivi est lgre. Le mantra qui lui est
associ est LAM. Dans l'homme sont associs Prithivi les os,
les muscles, la peau, les nadis, la chevelure. L'essence de ce qui
a donn Prithivi a galement donn le sens de l'odorat, et son
organe de sensation, le nez.
Les quatre tats de la matire terrestre, l'Aksha mis part,
tant non-diffrencis ou presque, existent tous dans notre
sphre. L'tat gazeux (VAYAVA) se trouve dans ce que nous
appelons l'atmosphre, l'tat ign (Tjas) est la temprature
normale de la vie terrestre, l'tat liquide (Apas) est l'ocan,
l'tat solide (Parthiv) est la plante bleue sur laquelle nous
vivons. Pourtant, aucun de ces tats n'existe compltement isol
des autres, et chacun empite sur le domaine de l'autre. Il en est
du reste ainsi galement de ltre humain qui est constitu des
cinq lments, les dons ou les limitations tant forms de la pr-
pondrance ou de l'insuffisance de l'un ou de plusieurs tattvas.

150 La Science du Souffle, Rama Prasad, p 22, d. Jobert.
La science du souffle est quelque peu lie au sens de l'odorat
et surtout l'art de contrler le prana du corps par le biais de la
respiration. Cela a donn naissance au Pranayama et au
SWARA YOGA.

LE SENS DE L'ODORAT

L'odorat est l'expression du quatrime rayon de l'art et de
l'harmonie par le conflit. Le quatrime rayon est focalis dans le
centre coccygien, le centre qui est la base de toute la
construction du temple de l'homme. La construction d'un
temple est toujours associe l'art, l'quilibre et la beaut. Il
est intressant de constater que la tradition hindoue, sans les
nommer, donne des correspondances identiques celles des
rayons du Tibtain. En effet, le 4me rayon de l'odorat est li au
centre coccygien, et Satyananda Paramahansa crit :

"Le centre d'nergie infrieur, mooladhara, est localis la base
de la colonne vertbrale, dans la rgion du plexus coccygien.
Mool signifie racine et adhara lieu ou place. Tous les besoins
animaux de base surgissent de ce centre o l'volution humaine
commence. Mooladhara influence les organes excrteurs et
reproducteurs et les glandes correspondantes. Il est reli la
cavit nasale et au sens de l'odorat et peut tre stimul depuis la
pointe du nez." 151

L'air est notre nourriture principale dans l'absoption du
prana. Puis viennent l'eau, la nourriture. Cependant, l'entre

151 Swara Yoga, p. 67, Editions Satyanandashram.
principale du prana n'est pas l, malgr ce que pensent certains
auteurs franais spcialiss en yoga et pranayama, mais se
trouve dans la rate thrique et deux autres chakras dj
mentionns. Le commentaire sacr et occulte explique ce que
recherche le Seigneur du quatrime rayon au moyen de l'odorat:

" Le Seigneur du quatrime rayon, le rayon de l'harmonie, de la
beaut et de l'art, apportera Lui aussi sa participation au grand
travail crateur, et on dcouvrira que dans l'intangible poursuite
vers sa source, de cette mystrieuse rvlation que nous
appelons beaut, se trouve exprime cette qualit subtile dont
l'odorat, dans son sens animal, est le symbole. La grande
recherche et la "poursuite sotrique du parfum" se terminera.
Ce quatrime Rayon est de faon prminente la voie du
chercheur et du rflecteur sensitif de la beaut." 152

Ce sens de l'odorat confre donc l'homme une ide de
qualit inhrente et lui permet de dcouvrir ce qui l'attire
comme tant de la mme qualit ou essence que lui-mme. C'est
l le but du flair dans le rgne animal. Le Tibtain explique :

"C'est une facult de perception raffine, qui ramne finalement
l'homme la source d'o il est parti, au plan archtype, au plan
o se trouve sa vraie demeure. En cultivant la perception des
diffrences, une divine insatisfaction s'est fait jour au coeur du
Plerin exil en pays lointain ; le fils prodigue fait des
comparaisons ; ses quatre autres sens sont dvelopps et il les
utilise. Maintenant apparat la facult de reconnatre la vibration

152 Trait sur les Sept Rayons, p. 150, A.A. Bailey, Editions Lucis.
de la vraie demeure, si on peut s'exprimer ainsi. C'est la
contrepartie spirituelle de ce sens qui chez l'animal - le pigeon et
d'autres oiseaux - les ramne infailliblement au heu familier d'o
ils sont partis. C'est la perception de la vibration du Soi, et le
rapide retour la source originelle, grce cet instinct." 153

Sur le plan physique l'odorat, ou l'olfaction, concerne la
dtection de molcules transportes par l'air, par des
organismes terrestres ou par l'eau pour les animaux marins.
Chez l'insecte c'est l'antenne qui fait office d'organe olfactif.
Prenons l'exemple de l'admirable insecte qu'est l'abeille. Les
abeilles mles ont sur les antennes 300 000 cellules
sensorielles. Ces cellules ont de nombreuses ramifications et
sont organises dans des sensilles de formes varies munies de
nombreuses perforations assurant l'accs de molcules
odorantes aux rceptions membranaires. Chez les vertbrs, les
rcepteurs sensoriels sont situs dans les profondeurs de la
cavit nasale. Chez les mammifres, l'air inhal passant dans les
nombreux replis de la muqueuse est d'abord rchauff et
humidifi avant d'atteindre les rcepteurs olfactifs. Chez notre
ami le chien, l'odorat est considrablement plus raffin que chez
l'homme, de 1 000 10 000 fois. Il est intressant de savoir
galement que la langue du serpent ne sert pas uniquement
capter des sons mais aussi dtecter les odeurs de sa proie. Cela
se fait au moment o le serpent tend rapidement sa langue
dans l'air puis la ramne ensuite au niveau de l'organe
vomeronasal se trouvant la base du nez pour y tre identifi.
Chez l'homme primitif, l'odorat est un sens encore bien

153 Trait sur le feu cosmique, p 170, A.A. Bailey, Editions Lucis.
dvelopp qui tend disparatre chez l'homme dit-civilis qui
n'a plus le moyen de sentir les parfums subtils. L'odorat exerc
chez les spcialistes en parfum est, dit-on, capable de
reconnatre prs de 4 000 odeurs diffrentes. L'odeur va ga-
lement jouer un rle important chez le nouveau-n qui se trouve
ainsi capable de reconnatre l'odeur du lait maternel dont, l'effet
sdatif est bien connu. Le sens de l'odorat est un sens trs
sophistiqu car il ne faut pas oublier que les odeurs mettent en
veil les quelques 7 500 000 rcepteurs de notre muqueuse
olfactive.
Chez l'homme, le processus de perception olfactive est
dsormais bien connu. Le nez capte des molcules odorantes au
moyen de la muqueuse olfactive situe au sommet des fosses
nasales. Cette mini-surface est hrisse de cils qui multiplient
par cent sa capacit. Elle abrite prs de 50 millions de neurones
rcepteurs. Ces neurones produisent alors une dcharge d'influx
nerveux qui, aprs avoir parcouru le nerf olfactif, arrive sa
destination, le bulbe, qui, tel un gigantesque standard
tlphonique, trie les informations et stabilise l'image les
rendant plus aptes tre mmorises. Selon les travaux les plus
rcents de la science, l'image prend alors quatre directions :

1. Le bulbe olfactif de l'hmisphre crbral oppos.
2. Limage est transporte vers deux zones du cerveau
limbique (sige des motions), l'hippocampe et l'amygdale.
L se trouvent les centres de la mmoire et du rve. Et c'est
ainsi que l'odeur fait resurgir certains souvenirs qui s'y
rapportent.
3. Limage va vers l'hypothalamus, sige du plaisir et de la
faim, situ lui aussi dans le cerveau limbique. C'est l, dit-
on, que le verdict est prononc et que l'odeur devient bonne
ou mauvaise. C'est encore dans l'hypothalamus que l'image
olfactive se superpose l'image gustative. Nos neurones
composent ainsi un complexe olfacto-gustatif.
4. Ce complexe va vers le cerveau conscient et atteint le
cortex o les informations sont traites de manire
identique celles des autres sens.

Nous avons dj parl de carte d'identit photographique
base sur la radiographie de l'aura. Le sang permet presque
d'identifier un individu, de mme que ses empreintes digitales.
Il existe aussi ce que l'on appelle une empreinte olfactive qui
varie selon le sexe, l'alimentation, l'tat de sant et, aussi et
surtout, selon l'aura de l'individu. Un systme a t mis au
point par des chercheurs amricains, qui contribuera dans le
futur d'tonnantes recherches.
Ainsi que nous l'avons dit prcdemment, l'odorat,
sotriquement, est localis dans le centre coccygien qui
influence les organes sexuels de reproduction. La science elle
aussi reconnat le bien fond de l'enseignement occulte
puisqu'elle sait que l'odeur mle dclenche chez la femme le
rflexe de fertilisation, tout en amliorant le cycle menstruel.
Une grande partie des rflexes sexuels de l'homme et de
l'animal sont en rapport avec le sens de l'odorat.

LE PARFUM

Le parfum est une essence subtile appartenant aux rgnes
dviques suprieurs pour le bon parfum, et infrieurs pour les
odeurs nausabondes qui dmontrent l'tat de putrfaction et
de dsintgration de la matire. Evidemment, il est dit que
lorsqu'un disciple est prt passer l'initiation du baptme, il est
mis sous l'influence de Neptune contrle par celle de Vnus et
celle de Jupiter. A ce moment l, un lien trs fort et trs
mystrieux a lieu avec le rgne vgtal, et c'est de l que vient la
frquente reconnaissance des parfums "astrals" que peut avoir
le disciple consacr. Ce parfum devient un vritable
intermdiaire entre lui et le Matre de son ashram. Le saint qui
atteint la transfiguration n'est plus en contact avec l'eau lunaire
de baptme. Sa nature motionnelle est conquise, il travaille
dsormais avec le feu solaire, et son corps devient la demeure
des dvas suprieurs du rgne vgtal, d'o ce parfum sublime
qui s'extriorise du corps des saints. Tant que prdominent les
Seigneurs lunaires, l'odeur nausabonde de la mort prdomine.
Cette transmutation thrique a lieu souvent pendant
l'incarnation, et au-del de la transfiguration les adeptes
travaillent avec les grands dvas responsables des parfums
sublimes que l'on respire en leur prsence. Si l'adepte n'est pas
toujours visible, le parfum de sa prsence, lui, est perceptible
par l'lu. Un odeur incomparable mane de Sathya Sai Baba, et
de bien d'autres saints moins levs tels que Padre Pio, St
Joseph de Cupertino, Sainte Thrse de l'Enfant Jsus, Saint
Dominique, le pape Marcellus, Saint Jean de la Croix, Sainte
Catherine de Gnes, Sainte Rita, et tant d'autres. Il est courant,
et j'en fis l'exprience, de ressentir de suaves odeurs dans la
tombe du Matre Jsus (Issa) Shrinagar.

LE SENS DE L'ODORAT SUR LE PLAN ASTRAL - IDEALISME
EMOTIONNEL

Dans toutes les religions, le parfum a t largement utilis.
L'humanit a eu ses hauts et ses bas. Pendant certaines de ces
priodes obscures, la seule odeur qui montait (vers Dieu, du
moins le croyait-on !) tait la fume noire du feu qui consumait
les animaux sacrifis. Heureusement, l'homme volue, et cette
fume fut remplace progressivement par les volutes de l'as-
piration. Le sacrifice et le contrle de la nature motionnelle
transforment toujours les lments grossiers qui constituent
l'enveloppe de l'homme en un ther subtil. Et, comme tout
lment volatil tend, par sa nature, s'lever vers le haut, on a
rapidement associ l'encens la conscience et au pouvoir
qu'avaient certains parfums d'lever la pense humaine dans les
mondes spirituels. Ce rite est une ralit allgorique et une
ralit pratique car il est vrai que certains parfums ont une
puissante influence sur le mental et sur l'aspiration. Chaque
matin, dans l'Arche d'Alliance du peuple d'Isral, le psalmiste
levait son esprit par cette invocation : "Que ma prire soit
considre tes yeux comme de l'encens."
Les parfums sont des manations fluidiques d'essences du
monde vgtal. Le parfum est en quelque sorte la vritable
personnalit de la plante de laquelle elle mane. Il est
incontestable que les essences font partie de cette science des
simples que connat tout vritable initi. Le rgne vgtal a pour
qualit l'attraction qu'il exprime par la couleur et sa plus haute
forme d'activit se dmontre par le dgagement des parfums
parmi les plantes les plus avances. Ainsi, le monde vgtal
exprime-t-il surtout le parfum et la beaut, et les formes qui y
sont sensibles, comme le pin ou la rose, par exemple, ragissent
plus particulirement aux influences caches de ceux qui est
confie la tche d'initier les formes de vie et d'amener ces
dernires la perfection dsire. Le parfum man de la plante
est en relation avec sa vie sexuelle ou plutt avec le dessein de
reproduction ; c'est surtout un dessein de groupe qui appelle
son aide le vent initiateur ainsi que le monde des insectes. En
effet, les graines de certaines plantes ne peuvent tre trans-
portes que par certains insectes, lesquels sont attirs par le
parfum trs particulier qui se dgage de la plante. Cela n'est pas
seulement une forme image de la vrit, car la vritable nature
du parfum, son but et son intention sont d'atteindre les
lments qui assureront la dissmination et la continuit du
rgne vgtal.
Partout dans le monde on se sert des parfums. Nanmoins,
seuls les initis savent comment les utiliser pour parvenir
manifester des conditions prcises. Comme cela a t dit
prcdemment, un disciple se prparant au baptme est mis en
troit contact avec le rgne vgtal ainsi qu'avec certains
parfums qui concident avec certaines impressions dans la tte
du disciple, lui permettant d'tre ce moment l disponible et
rceptif aux impressions qui peuvent lui tre transmises par son
me ou son Matre.
L'odorat, par lequel la qualit du parfum devient un objet de
connaissance, est sur le quatrime rayon, celui de l'art. Au
niveau astral, l'idalisme comporte toujours le risque de
dgnrer en fanatisme, car c'est l'astral infrieur qui
prdomine chez l'aspirant et lui cause le grand problme du
mirage de la perception psychique infrieure aLi lieu de
l'intuition. Cependant, la force qui influence ce sens au niveau
motionnel est de faon prminente la voie du chercheur et du
rflecteur sensitif de la beaut. Comme le dit le Tibtain :

"C'est le quatrime rayon d'Harmonie qui donne toutes les
formes leur beaut, et travaille l'harmonisation de tous les
effets manant du monde des causes, qui est le monde des trois
rayons majeurs. Le rayon de la beaut, de l'art, et de l'harmonie,
est le gnrateur de la qualit d'organisation par la forme. En
dernire analyse, c'est le rayon de l'exactitude mathmatique et
ce n'est pas le rayon de l'artiste comme beaucoup de gens
semblent le penser. L'artiste peut se trouver sur tous les
rayons..." 154

L'idalisme prcde l'intuition. Il est analogue la pense
qui toujours prcde la cration. Le problme soulev par
l'idalisme, qui reste toutefois un lment positif dans la
conscience de l'aspirant, c'est que l'idal en voie de
dveloppement reste de nature gocentriqLie et que l'nergie
utilise a sa source dans le centre solaire de l'motion et non sur
le plan de l'me. Cela entrane les difficults et les crises
inhrentes au 4me rayon associ au sens du got, au choix et
au dterminisme.
Lorsque le got cherche moins jouir de la diversit des
mets que de leur qualit, ou encore que la conscience cherche
travers la nourriture dcouvrir le nectar de la vie divine, alors
l'aptitude la pense abstraite et la concentration sur l'idal se
dveloppe rapidement, confrant au disciple le pouvoir de
synchroniser sa propre vibration celle des grands librs de la

154 Trait sur les Sept Rayons, par. 70, p. 150, A.A. Bailey, Editions Lucis.
plante. L'idalisme est bon car il est le bourgeon de l'me, mais
il lui faut se dvelopper compltement jusqu' atteindre le
discernement spirituel. Dans l'idalisme motionnel, la vision
est astrale, elle reflte de manire dforme l'idal vaguement
entrevu et ce niveau l'aspirant impose souvent de force une
vision de vrit qu'il croit unique. Lorsque, par l'imagination
(sens du got), les images idales concrtes construisent la
vision, alors le discernement spiritLiel entre en action et donne
au disciple (ce qu'il est devenu) le pouvoir de comprendre o est
l'illusion et comment dcouvrir la vrit du Soi dans les
nombreLix idaux forgs par des milliers de concepts souvent
opposs les uns aux autres. Par cette qualit d'idalisme, le
chercheur dcouvre ceux qui, comme lui, ont le mme idal. Il
entre en contact avec ses frres de groupe et travaille avec evix
et pour eux. Ainsi, il foule le sentier du retour vers la maison du
Pre.

LE SENS DE L'ODORAT SUR LE PLAN MENTAL - LE
DISCERNEMENT SPIRITUEL

Aprs l'idalisme motionnel, l'aspirant qui a senti la vrit,
cherche la concrtiser. Il lui faut pour cela apprendre
distinguer le rel de l'irrel, et ce, quel que soit le sens qu'il
utilise. Il commence se battre sur le terrain ardent de la
dualit, et pour parvenir faire la part de ce qui est vrai de ce
qui n'est que vaines illusions, il lui faut acqurir le discernement
mental (sens du got). On peut appeler cela l'acquisition de la
connaissance thorique.

"Elle comprend toute connaissance familire l'homme
quoiqu'il l'accepte sur les dires d'autrui et aux spcialistes des
diverses branches de la connaissance. Elle se fonde sur des
informations dignes de foi et implique la confiance dans les
auteurs et orateurs, dans l'intelligence technique des spcialistes
de l'un ou de l'autre des nombreux domaines de la pense. Les
vrits acceptes comme telles ne sont ni formules, ni vrifies
par qui les adopte, car la formation et l'quipement ncessaires
lui font dfaut. Les donnes de la science, les thologies des
religions, les systmes invents par les philosophes et les pen-
seurs de partout, influencent les ides acceptes sans discussion
par les intellects non spcialiss, c'est--dire par l'homme
moyen." 155

Aprs cela seulement apparat sur le plan mental le
discernement spirituel appel DISCRIMINATION. C'est la
venue d'une connaissance avec discrimination

"qui comporte un facteur de choix et un jugement intelligent,
joints l'apphcation pratique d'une mthode plus nettement
scientifique, et l'essai, l'limination de ce qui ne peut se prouver
et l'isolement des facteurs susceptibles d'examen et conformes
aux lois. La pense rationnelle, dialectique, scolastique et
concrte entre en jeu et fait carter de nombreux lments,
nafs, invraisemblables ou invrifiables, dblayant en
consquence le domaine o s'exerce la pense. Ce processus
scientifique de discrimination a permis l'homme la conqute de
nombreuses vrits concernant les trois mondes. La mthode
scientifique joue dans le mental humain un rle semblable celui

155 Trait sur la Magie Blanche, p. 28, A.A. Bailey, Editions Lucis.
de la mthode occulte de la mditation (dans ses deux premiers
stades : concentration, et prolongement de la concentration ou
mditation) par rapport l'individu. Ainsi s'engendrent des
processus de penses justes ; les expressions non essentielles ou
incorrectes de la vrit sont finalement limines ou corriges et
la focalisation rgulire de l'attention, soit sur une pense-
semence, soit sur un problme scientifique, philosophique ou
politique mne une conclusion claire, tandis que s'imposent les
ides et les dductions saines. Les plus minents penseurs de
toutes les coles offrent simplement des exemples de mditation
occulte, et les brillantes dcouvertes de la science, les
interprtations correctes des lois de la nature et la dduction des
conclusions exactes en science, en conomie, en philosophie, en
psychologie ou autre discipline, ne sont que l'enregistrement par
l'intelligence, puis par le cerveau, de vrits ternelles. Cela
montre aussi que la race commence franchir le foss entre
objectif et subjectif, entre le monde de la forme et celui des
ides." 156

Cela mnera finalement l'tat d'initi et la connaissance
directe intuitive (sens du got).

LE SENS DE L'ODORAT SUR LE PLAN BOUDDHIQUE
IDEALISME

Ce pouvoir divin est le mme que celui appel idalisme
spirituel, avec cette diffrence toutefois qu'il se manifeste sur le
plan de l'me. Dans l'idalisme motionnel ou astral, l'aspirant

156 Trait sur la Magie Blanche, pp. 28-29, A.A. Bailey, Editions Lucis.
s'efforce de construire lui-mme son idal avec des images du
contexte o il est n, avec sa culture et sa religion propre, et
avec ses connaissances intellectuelles diverses. Son idal est
aussi fonction des tendances hrites d'un lointain pass. Dans
un premier temps, son idal peut tre fanatique, excessif et
destructeur. Il est, en tous cas, souvent dform par l'illusion et
la maya des plans infrieurs o il agit.
Au contraire, dans l'idalisme sur le plan de l'me, le plan
divin ne se construit pas partir du bas, mais si l'on peut
employer une image aussi limitative, c'est une vritable
descente de connaissances d'en haut avec lesquelles l'initi
dcouvre, merveill, l'intention divine. Le dessein divin
s'imprgne dans la conscience illumine du yogi au niveau
bouddhique, puis descend via lantahkarana dans le corps
astral purifi, et de l dans le cerveau thrique et physique
pour tre conu et projet concrtement dans le monde
physique o il servira d'archtype d'actions humaines dans le
monde de l'effort humain.
L'idalisme motionnel est simplement la cration d'un
moule magntique qui doit attirer l'essence mme de l'idalisme
qui est un vritable rservoir d'intentions divines en attente
d'tre prcipites dans la conscience de l'humanit sous forme
de penses idales leves et spirituelles. Ce sont ces ides qui
nourriront les mentalits inexprimentes des nombreux
aspirants. L'idalisme motionnel forme le contenant et
l'idalisme de l'me le contenu.
L'idalisme apporte ses propres connaissances divines tires
des matriaux akashiques sous forme de force, d'nergie ou de
lois. Cependant, la connaissance, mme vaste, est encore trs
limite sur ce plan, elle ne deviendra connaissance parfaite que
sur le plan atmique.

LE SENS DE L'ODORAT SUR LE PLAN ATMIQUE OMNISCIENCE

Dans l'un des sutras de Patanjali, il est dit :

"Alors la substance mentale, refltant la fois le connaissant et le
connaissable, devient omnisciente."

Cela signifie que le mental est ce point calme et translucide
qu'il devient le rflecteur parfait de ce qui est en haut et de ce
qui est en bas.

"Le champ de la connaissance est vu et connu. Celui qui connat
est aussi peru et la "perception de tous les objets" devient
possible."

Ainsi, celui qui connat, le champ de connaissance et la
connaissance elle-mme en arrivent tre conjugus et le
terrain de cette union est le mental. Patanjali crit :

"Quand, par l'limination des obstacles et la purification des
enveloppes, la totalit de la connaissance est devenue accessible,
il ne reste l'homme rien de plus faire."
"Le yogi a maintenant pris conscience de son omniprsence
essentielle ou du fait que son me est une avec toutes les mes
et fait partie, en consquence, de la seule unit essentielle,
l'unique vie imprgnant tout, le principe immuable et illimit,
cause de toute manifestation. Il est galement omniscient, car
toute connaissance est sienne et toutes les voies de connaissance
lui sont ouvertes. Il se dresse, libr du champ de la
connaissance, mais peut cependant y fonctionner ; il peut utiliser
l'instrument de la connaissance et tre inform de tout ce qu'il
cherche savoir ; mais il est lui-mme centr en la conscience de
celui-qui-connat. Ni l'espace ni le temps ne peuvent le retenir,
pas plus que la forme matrielle ne peut l'emprisonner. C'est
pour lui le grandiose parachvement que Patanjali nous prsente
en conclusion dans ses trois derniers sutras :
"SUTRA 32. LES MODIFICATIONS DE LA SUBSTANCE MENTALE (OU
QUALITES DE LA MATIERE) ONT PRIS FIN AU MOYEN DE LA NATURE
INHERENTE AUX TROIS GUNAS, CAR ELLES ONT REALISE LEUR DESSEIN.
SUTRA 33.LE TEMPS, QUI EST LA SUCCESSION DES MODIFICATIONS DU
MENTAL, PREND FIN EGALEMENT POUR FAIRE PLACE A L'ETERNEL
MAINTENANT.
SUTRA 34. L'ETAT D'UNITE ISOLEE DEVIENT POSSIBLE LORSQUE LES
TROIS QUALITES DE LA MATIERE ABANDONNENT LEUR EMPRISE SUR LE
SOL LA PURE CONSCIENCE SPIRITUELLE SE RETIRE DANS "L'UN"." 157

Un Matre de sagesse, qui est libr des trois gunas et des
cinq mondes de l'volution humaine, a pleinement les dons
d'omniscience et d'omniprsence. Il est conscient de l'Unit
sous-jacente la vie, et de la vraie nature unique de l'Etre.
Lorsque, par certaines techniques appropries et connues de lui
seul, il pourra bnficier du contact avec la source suprme et
devenir omnipotent, il sera mme de pouvoir exprimer le plus
lev des trois aspects divins, la Volont parabrahmique, cela
restant un mystre mme pour l'adepte. En dessous du Matre
de Sagesse, il y a l'adepte, et au dessus l'Avatar. En ce qui

157 La Lumire de l'Ame, pp. 350-351, A.A. Bailey, Editions Lucis.
concerne l'omniscience, qui implique d'tre partout o cela est
ncessaire, H. P. Blavatsky crit :

"Un adepte peut, selon toute apparence, jouir d'un double tat
de conscience ; lorsqu'il dsire ne pas voir, il peut s'abstraire ; il
peut occuper un tat suprieur et pourtant rpondre des
questions momentanment sur le plan matriel, puis s'lancer
nouveau jusqu'au plan suprieur." 158

Il s'agit l d'un tat d'omniscience limit. Au-del, nous
avons l'tat d'Avatar qui exprime parfaitement non seulement
l'omniscience mais deux autres tats complmentaires. Un
Avatar complet manifeste donc l'omniscience, expression de
Brahma, l'omniprsence, expression de Vishnou, et l'om-
nipotence, expression de Shiva. L'ensemble confre ce Fils de
Dieu l'omni- flicit. Un seul tre sur la terre aujourd'hui, pour
autant que je puisse le savoir, est un tel Avatar, Sathya Sai Baba.
Bien que son mystre demeure, ses actions, elles, sont
constamment manifestes dans la vie quotidienne de ses
milliers de disciples et fidles.

OMNISCIENCE (BRAHMA)

Prenons deux autres exemples d'omniscience un degr que
je ne peux dfinir. Le premier est celui de Padre Pio dont
l'omniscience dpassait de loin la simple clairvoyance :

"Un prtre tait venu San Giovanni Rotondo pour se confesser

158 La Doctrine Secrte n 6, p. 285, H.P.B., Editions Advar.
Padre Pio. Il avait d changer de train Bologne. Quand il eut
fini, Padre Pio lui demanda s'il n'avait rien omis. Le prtre avoua
sincrement ne se rappeler rien d'autre. Alors Padre Pio :"Vous
n'y avez pas mis de malice, mais c'tait une grave ngligence, qui
a offens le Seigneur. Vous tes arriv Bologne hier matin
cinq heures. Les glises taient encore fermes et vous vous tes
rendu l'htel pour vous reposer un peu avant de dire votre
messe. Vous vous tes couch, vous avez dormi jusqu' trois
heures de l'aprs-midi. Il tait trop tard pour dire votre messe.
Cette ngligence a offens le Seigneur." 159

Voici maintenant une anecdote concernant le Matre Philippe :

"A la sance un homme l'allure arrogante faisait haute voix
des observations malveillantes pendant que M. Philippe parlait :
"Il faut tre idiot pour croire toutes ces btises", et autres
propos du mme ordre. M. Philippe passant prs de lui dans sa
tourne, le pria de l'accompagner dans la pice voisine. L, il lui
dit : "Pourquoi tel jour telle heure, as-tu trangl cette femme?
J'tais ct de toi." L'homme tomba genoux, suppliant M.
Philippe de ne pas le livrer la police. "A la condition, lui fut-il
rpondu, que tu changes de vie et que tu suives ta religion. Si
je suis ma religion, je devrais me confesser. Tu t'es confess
moi cela suffit." Et l'homme partit en pleurant." 160

Shirdi Baba savait tout ce que les gens et les fidles avaient
fait, quelque moment que ce soit. Un jour, Mme Tarkhad, une

159 Padre Pio, le stigmatis, pp 50-51.
160 Vie et Parole du Matre Philippe, p 49, d. P. Derain.
femme de Bombay, vint au village de Shirdi pour quelques
jours. Elle vit un chien affam et lui donna une chapali. Plus
tard, lorsque les fidles furent runis dans le Dwarkamai, Shirdi
Baba, s'adressant cette femme, lui dit : "O mre, quel excellent
repas vous m'avez donn aujourd'hui, faites toujours cela,
donnez en premier la nourriture ceux qui ont faim, puis
seulement servez-vous vous mme." La femme, trs tonne, lui
rpondit qu'elle ne pouvait avoir fait cela car elle-mme
dpendait des autres pour se nourrir. C'est alors que Shirdi
Baba lui dit qu'ayant nourri un chien affam, c'tait lui qu'elle
avait nourri, car Dieu, lui dit-il, est en toutes formes.
Dans cette incarnation, Sai Baba tonne chaque jour les
fidles par son omniscience. Lorsqu'un jour il vit venir lui
Amritananda, il lui donna immdiatement tous les dtails des
pratiques de hatha yoga qu'il avait accomplies, ainsi que les
erreurs qu'il avait commises. Ces dtails dataient de l'poque o
Sai Baba n'tait pas encore n.
Autre exemple : tous les fidles de l'ashram craignaient de
voir le jour de clbration de l'anniversaire de Sai Baba
interrompu cause de graves vnements politiques. Mais Baba
les rassura, leur dclarant tranquillement que la menace
chinoise n'aurait pas lieu. Ce qui se ralisa, car les Chinois
oprrent une retraite en cette nuit du 22 novembre. Mme
chose en 1965 o tout le monde pensait que la fte de Dassara
n'aurait pas lieu en raison de l'invasion pakistanaise. A
nouveau, trs sr de lui, Sai Baba dclara que la fte aurait lieu
sans problme. Et il y eut en effet un cessez-le-feu trois jours
avant ladite fte. En 1962, lorsqu'il y eut une grande conjonction
plantaire, et que les astrologues du monde entier firent des
prophties les plus dramatiques, seul Sai Baba dclara qu'il n'y
aurait pas de cataclysmes majeurs suite cette conjonction.
Nous sommes en 1989, et rien n'est arriv.
Pendant le cours de l't de juin 1976, Sai Baba dclara qu'il
vivrait 96 ans et que dix-huit importantes institutions Sai
seraient tablies par lui dans les annes venir. Il fit un cercle
de la main et aussitt apparut un mdaillon portant grav la
carte de l'Inde o apparaissaient toutes ces futures institutions.
Son omniscience est telle qu'il dit souvent ce qui va se
passer l'avance, sans jamais se tromper, ce qui n'est pas le cas
des grands adeptes comme le Matre Philippe de Lyon et bien
d'autres. Tout ce que prvoit Baba se ralise et tout ce qu'il veut
est obtenu. C'est ainsi qu'il lui fut possible de dire, en tant que
Shirdi Baba, qu'il reviendrait huit ans aprs son dcs, qu'il
vivrait 96 ans et reviendrait huit ans plus tard en tant que
Prema Sai. Ses fidles proches disent que lorsque N. Kasturi,
son biographe, mourut en 1987, Sai Baba leur aurait dit que N.
Kasturi serait la future mre de Prema Sai, et que le pre tait
dj n. Il prcisa que sa nouvelle incarnation natrait dans le
village de Gunaparthi, entre Mysore et Bangalore (Karnataka).
Il dclara mme que Vivekananda tait n nouveau, qu'il
grandissait Ceylan et que plus tard il se joindrait son uvre.
Un autre jour, il fit savoir que l'homme qui avait crit la
premire biographie anglaise de Vivekananda tait n la veille
(du jour o fut faite cette rvlation !) dans une hutte prs de la
cte Ouest Kuttipuram.

OMNISCIENCE (VISHNOU)

Les exemples d'omniprsence sont rares car il ne s'agit pas
d'tre seulement prsent deux endroits la fois, mais d'y tre
plusieurs sans pour cela cesser d'tre en action dans son point
d'ancrage physique. Le Matre Philippe devait possder ce don
un certain degr puisqu'il appaait aprs sa mort de nombreux
disciples. Le jour de ses obsques on vint annoncer sa mort
Marie Knapp. Elle rpondit :

"Comment? Mais je l'ai vu, ce matin, passer sous ma fentre !
Pourtant je lui ai cri d'entrer et il m'a rpondu : "Je n'ai pas le
temps : il faut que j'aille mon enterrement !..."
"Knapp, le mari, n'tait pas mchant, en rgle gnrale. Il allait
parfois chez M. Philippe. Une fois un mendiant vient chez Knapp
et lui demande manger... Bien que gn ce jour l, Knapp le fait
asseoir et lui sert la soupe qu'il se rservait. On l'appelle au
dehors et, quand il revient, il constate que le mendiant a disparu
et, sous l'assiette, il trouve une pice d'or !
Quelques jours aprs il se rend rue Tte-d'Or. A son arrive, M.
Philippe lui crie en se frottant le ventre : "Ah ! elle tait rudement
bonne cette soupe !"
Il aurait t vu le MEME JOUR en France, en Amrique et en
Italie." 161

L'omniprsence de l'Avatar Sai n'est pas quelque chose
d'extraordinaire pour ses milliers de fidles qui constatent qu'il
est prsent derrire chaque disciple sincre, bien qu'il soit le
plus souvent Puttaparthi et constamment visible tous. On dit
que lorsqu'il fait un certain geste sur son front en fermant les
yeux, c'est qu'il agit hors de son apparence physique. Sai Baba a
toujours affirm qu'il protgeait les fidles qui avaient foi en lui.

161 Le Matre Philippe de Lyon, p 200, Dr Encausse, d. Traditionnelles.
C'est ainsi, par exemple, qu'un massif de bambous prit feu
Tejpour (Assam), faisant craindre le pire pour les habitations
voisines. Une dame, fidle de Sai, cria le nom de Sai Baba et
aussitt le feu ralentit puis s'en alla en moins de cinq secondes.
Quelques engins n'auraient mme pas pu aller aussi vite, dit un
officier de l'arme qui avait t le tmoin oculaire de toute la
scne.
Une autre anedocte se passa pendant les bombardements
qui eurent lieu en Angleterre pendant la dernire guerre. Une
nuit, les sirnes d'alarme se mirent retentir, et tout le monde
courut aux abris. Mais un jeune homme venant de l'Inde,
exaspr par ces va-et-vient, prit le risque de rester chez lui en
esprant que cette fois encore les bombes pargneraient la
maison. Soudain, on frappa la porte, un responsable entra et
ordonna au jeune homme de descendre. Au moment o ce
dernier arriva dans l'abri, la maison fut compltement dtruite
par une bombe et sa vie fut ainsi sauve. Aprs la fin de l'alerte,
il chercha en vain son sauveur, l'homme avait compltement
disparu. Trente ans plus tard, Bombay, Sai Baba rappela ce
jeune homme le souvenir de cet incident qu'il avait presque
oubli, et Sai Baba lui avoua qu'il tait lui-mme venu le sauver
sous la forme du responsable d'alerte.
Pour ceux qui furent ses fidles Shirdi, et ils taient des
milliers, et pour ceux qui sont aujourd'hui ses fidles, ils sont
des millions, un lien particulier et karmique les rattache
l'Avatar et par consquent ils se trouvent constamment
protgs. De nombreux religieux chrtiens, musulmans ou
bouddhistes ont ainsi t aids ou inspirs par lui alors qu'ils
n'avaient jamais entendu parler de lui dans cette incarnation.
Sai Baba apparat ainsi des centaines d'endroits diffrents.
Nous parlerons plus loin des fameux tulkus tibtains qui
peuvent crer un ou plusieurs doubles (Mayaviroupa) d'eux-
mmes. Un Avatar va plus loin encore. Admettons qu'il ait
5000 disciples, et bien il a la possibilit de crer un double de
lui-mme derrire chaque disciple qui agit et comprend aussi
srement que la forme de Sai Baba Puttaparthi. Cela lui
permet de rester libre pour un travail suprieur pendant que sa
prsence dmultiplie se trouve discrtement derrire chaque
disciple. Lorsque le disciple va l'ashram, le double rintgre la
conscience de l'Avatar, et celui-ci connat absolument tout du
disciple. Nanmoins, s'il le souhaite, en voyant un fidle pour la
premire fois, il peut immdiatement tout savoir de lui, de son
pass, de son prsent et de son futur. Certains fidles, appels
mentalement par Sai Baba, et qui souhaitent venir l'ashram
sans en avoir les moyens financiers, ont trouv un billet
matrialis dans leur oratoire. D'autres ont eu la somme mys-
trieusement matrialise sous leur oreiller. L'auteur de ces
lignes a eu l'exprience et la preuve de cette omniprsence ainsi
que de son amour intarissable. J'ai mentionn cette exprience
dans un ouvrage paratre (Plerinages au coeur de l'Inde).

OMNIPOTENCE (SHIVA)

Lors d'un discours Trivandrum, la lumire lectrique
commena diminuer. Sans tre troubl le moins du monde,
Sai Baba leva la main et la lumire revint. Toute la cit tait
plonge dans l'obscurit, except l'endroit de la runion. Le
phnomne ne fut jamais expliqu. Sa puissance est infinie, et
sa volont en est le point essentiel. Tout ce qu'il veut se ralise
instantanment. Il arrte volont un cyclone se dirigeant vers
l'ashram, expulse la minute un cancer ou tout autre maladie. Il
sauve ses fidles lors d'une collision qui devait avoir lieu entre
un bus et un camion ; au moment de l'impact, tout le monde
ferme les yeux, mais les vhicules s'interpntrent mys-
trieusement et tout le monde est sauv. Il apparat
physiquement un peu partout, chante des bhajans, est vu,
touch et photographi en deux endroits la fois. Une fois, sur
le point d'tre bouscul par un fidle, le corps de Sai Baba
senfonce dans le pilier d'un temple pour rapparatre comme si
de rien n'tait. Son omnipotence est l'ensemble de tous les
pouvoirs psychiques, spirituels et divins en partie contenus
dans cet ouvrage.
Dans presque tous les exemples ou expriences, Sai Baba
dmontre en mme temps toute la panoplie des facults divines
qui sont les siennes, incluant, comme c'est le cas maintenant,
les trois aspects en un seul. L'exemple suivant arriva l'poque
de Sai Baba de Shirdi. Nana Chandokar et sa femme taient
extrmement angoisss propos de leur fille qui tait au plus
mal juste avant un accouchement. Tous les deux priaient
ardemment et demandaient le secours de Shirdi Baba. Loin de
cet endroit, Baba entendit leur dtresse. A ce moment, Bapugir
Buva, un fidle, se prparait quitter Shirdi pour se rendre
son village natal de Khandesh. Baba lui demanda de donner de
la cendre sacre Nana, lui expliquant que ce dernier demeurait
Jamner. Bapugir, surpris, ne put s'empcher de dire qu'il
n'avait que deux roupies pour acheter un billet jusqu' Jalgaon,
et qu'il se demandait qui le conduirait de cet endroit jusqu'
Jamner. Mais Baba le tranquillisa. Bapugir atteignit donc
Jalgam peu aprs minuit. Par chance, un jeune homme l'atten-
dait et lui dit que Nana avait lou un tonga (chariot avec cheval)
pour lui. Rapidement, ils parvinrent jusqu' la maison de Nana
et Bapugir se prcipita pour donner la cendre au pre anxieux.
On en mit sur le front de la jeune femme et elle accoucha tout
fait naturellement. Aprs cet incident, les deux hommes se
retrouvrent seuls et Nana lui dit la chance qu'il avait eu
d'arriver juste temps. Oui, rpondit celui-ci, mais c'est surtout
grce au tonga que vous m'avez fait envoyer ! Extrmement
surpris, Nana assura qu'il n'avait rien fait de semblable puisqu'il
ignorait compltement sa venue. Aussi tonns l'un que l'autre,
ils se prcipitrent hors de la maison. Mais le conducteur et sa
charrette avaient disparu. Ils comprirent alors que Shirdi Baba
tait derrire tous ces vnements et prirent avec ardeur et
dvotion.
Il est un mystre que nous ignorons compltement, c'est ce
que deviennent les deux sens suprieurs que l'on ajoute aux
cinq sens contenus, le mental et l'intuition qui, de plus, se
manifestent eux aussi sur les cinq plans de l'existence humaine.
On dit que la totalit de ces dix facults supplmentaires
n'appartient qu' un Avatar. A un dvot, Sai Baba eut la gen-
tillesse de donner quelques informations sur les attributs
(kalas) d'un Avatar. Baba expliqua que ces kalas pouvaient tre
diviss en trois groupes comprenant chacun cinq shaktis. Ces
cinq shaktis sont :

"1. La cration ou Srshti
2. La conservation ou Sthithi
3. La destruction ou Laya.
4. La prise en compte de toutes les existences prcdentes ou
Tirodhayak.
5. La dispensation de la grce spciale ou Anugraha.

Le groupe du milieu des cinq Shaktis s'applique au prsent. Puis
le mme groupe de cinq Shaktis existe pour le pass, et un autre
groupe de cinq existe pour le futur. Ces deux groupes
supplmentaires avant et aprs celui du centre, sont applicables
respectivement toutes les incarnations passes et toutes les
incarnations futures. Ainsi, ces quinze Shaktis runis montrent
Son Omniprsence travers le temps, c'est--dire le Paramatma
qu'est Baba. C'est ce que dit dans la Bible (Exode 3/14) : "Et Dieu
dit Mose : Je suis celui qui suis", et il ajouta : "Voici en quels
termes tu t'adresseras aux enfants d'Isral : "Je suis" m'a envoy
vers vous."
Baba expliqua ensuite qu'un individu est constitu d'un corps,
d'un mental et d'une me, c'est--dire de Deha, Manas, et Atma.
La Deha Shakti ou les cinq sens de perception (le got, le toucher,
lodorat, l'oue et la vue) sont inutiles en eux mme s'ils ne sont
pas seconds et interprts par Mano Shakti. LAtma Shakti est la
base du fonctionnement efficace de Mano Shakti. Ainsi, les trois
sont troitement lis, et nous avons les trois aspects d'un
individu:

Adi-Bhovthika, appartenant au corps et au travail.
Adi-Daivika, appartenant au mental ou l'adoration.
Adi-Atmika, appartenant lme ou la sagesse.

Les cinq kalas diffrents, dans trois parties diffrentes du temps,
le pass, le prsent, le futur, c'est--dire toutes les quinze Shaktis
dj mentionnes, sont nouveau applicables l'aspect du
corps, l'aspect du mental et l'aspect de l'me. L'ensemble des
quinze Shaktis est ainsi applicable chacun des aspects. Ainsi,
dans l'Avatar se trouve une ramification complique de Shaktis,
au moyen desquelles Il cre, conserve et dtruit, rpartit et
modifie (par la grce divine) au cours du temps ; c'est--dire
depuis le pass, jusqu'au futur, en passant par le prsent, en ce
qui concerne le corps (travail), le mental (adoration) et l'me
(sagesse). Il n'est pas besoin de dire que ces Shaktis sont
applicables l'univers tout entier. De temps en temps, il est
arriv Baba de dire l'auteur : "L'univers tout entier est dans la
paume de mes mains." 162

162 Vision of the Divine, Eruch B. Fanibunda.

CHAPITRE XI


LE REVE

L'tat onirique est un tat de conscience mental ; il forme un
triangle avec l'tat de veille et celui du sommeil profond ou sans
rve. L'intrt du rve est qu'il se situe entre le sommeil
inconscient et l'tat de veille objective. Le psychisme a donc
beaucoup voir avec cet tat intermdiaire et nombreux furent
les mystiques qui utilisrent le phnomne du rve pour
atteindre certaines ralits, pour acqurir la sant et mme
certaines siddhis (prophties, clairvoyance, projections, etc...).
Dans quelques pays, le rve fait l'objet d'une vritable science.
Tout le monde rve, mais au rveil beaucoup oublient ce qui
a t peru. Rver est un signe positif. C'est, pour l'homme
moyen, une soupape de scurit qui lui vite une trop grande
pression intrieure. Tout tre humain ou animal est dou d'un
cerveau rve, bien que les causes soient diffrentes. Le sommeil
n'est pas indispensable au rve, mais il est indispensable
l'homme. Il survient lorsqu'une certaine tension psychique
rgne dans l'organisme et qu'il est encore temps pour le courant
de vie d'entrer dans une priode de repos. Une personne qui a
bien dormi a rquilibr la force vitale qui, diminue, laissait la
prdominance la force nerveuse, ce qui crait une tension trop
forte. Une telle personne sera perue par l'il d'un clairvoyant
baigne dans des vibrations rythmiques de courants vitaux
dors, bleus et roses qui reprsentent les ondes lectriques de la
vie.
Les personnes qui entrent dans les premires phases du
sommeil se trouvent quant elles dans un intense brouillard de
couleur orang dor, fait d'atomes tourbillonnant avec une
rapidit spasmodique, presque incroyable, qui montre que cette
personne commence tre trop puissamment sature de vie.
Pour en revenir au rve, on peut dire qu'il s'agit l de la
simple perception de diffrents plans de conscience vcus par
les enveloppes (koshas) qui s'y rapportent. Le rve le moins
lev est celui qui concerne l'organisme physique (indigestion,
malaise, douleur, etc...). Puis vient le rve du corps astral (sexe,
jalousie, peur, envie...). Apparat ensuite le rve mental li
l'activit de notre imagination, de notre mmoire et de nos
concepts limits ou matrialistes. Lorsque le mental est lev
sur le plan bouddhique, le rve devient vision et ses images sont
lies la gomtrie et aux formes symboliques. C'est ce niveau
de conscience qu'apparaissent les rves prophtiques. Au-del,
l'tat de rve est transcend et le rve devient ralit. On appelle
cela l'tat TURIYA, le SAMADHI, le SATORI, etc... C'est l'tat
de parfaite vacuit. Dsormais, le sage ne pourra plus jamais
rver.
Certaines phases du dveloppement de la conscience se
rapprochent de la vacuit. Il s'agit de ces priodes o l'on se
trouve dans l'tat de rve et o, sans se rveiller, on prend
conscience que l'on rve et qu'il faudrait sortir de ce rve
d'illusion. Il s'agit l d'une exprience dmontrant une certaine
capacit transcender l'apparence. Quelques coles utilisent
cette facult pour entrer dans l'tat de rve conscient puis
passer d'autres tats de nature subjective. Le rveur doit
galement avoir dvelopp une grande puissance de
concentration et donc de volont. La technique du rve
conscient permet de contrler son rve et de ne pas commettre
un rve d'actions immorales, ce que ne peut pas faire un rveur
commun.
Contrairement ce qui est souvent dit, le corps astral ne
joue aucun rle dans le rve, mais reste exrmement passif. Il
est momentanment paralys dans son enveloppe physique ou,
pour tre plus prcis, quelques centimtres de lui, et jamais
plus loin que laura de vitalit. Pendant cet tat de rve, il n'est
donc jamais projet hors de son enveloppe, il reste le tmoin
moiti endormi des expriences faites par la conscience
suprieure. Bien entendu, il arrive que le corps astral soit
projet hors de l'enveloppe et qu'il voit des scnes ou vive des
expriences qui, au retour dans le corps, seront interprtes
comme de simples rves. Il s'agit l d'un tat trs diffrent.
Dans le rve o le corps astral est paralys, il ne s'agit que d'une
modification du mental en rapport avec les expriences de
veille. Dans le second cas, il s'agit d'actions relles pour servir le
Matre dans son corps astral et travailler pour lui sur ce plan.
Donc, en rgle gnrale, notre corps astral reste dans le corps
physique et le rve n'est dclench que lorsque le corps astral se
dgage tout en restant dans laura du dormeur. Certains mages
noirs, sorciers et chamanes primitifs, sachant cela, en profitent,
car l'esprit d'un individu l'esprit faible peut tre invoqu et
attir vers le sorcier pendant son sommeil. Le corps astral ne
peut tre amen vers le sorcier que si la distance n'est pas trop
grande. S'il s'agit d'attirer la forme-pense du dormeur
(mayaviroupa), la distance importe peu. Ces actes de magie
noire sont dangereux et rares, et peuvent dterminer de graves
consquences pour le pauvre dormeur.
Quant ce que l'on appelle cauchemar, il ne s'agit en fait
que d'un contact avec l'un des sept sous-plans de l'astral. Un
cauchemar ne devient dangereux qu' partir du moment o une
entit de ce plan entre en contact avec le dormeur. Mais ce
danger n'existe que pour les gens passifs comme les mdiums,
car alors le Soi suprieur ne peut le prvenir et le protger. De
nombreux autres cauchemars sont fort heureusement
provoqus tout simplement par de banales difficults
respiratoires ou digestives.
Enfin, ajoutons qu'il n'existe aucun manuel srieux
d'interprtation des rves. Seule l'intuition du rveur lui-mme
peut donner une juste interprtation. Et, s'il est avanc, il
pourra ventuellement clairer une tierce personne, mais cela
d'une manire tout fait personnelle.

LA MEDIUMNITE

Le mdium est un tre qui sert d'intermdiaire. Si la
mdiumnit est infrieure, il s'agit d'un tat pathologique, la
maladie du mdium consistant en un relchement des nadis du
corps thrique, ce qui fait que la force vitale pranique est plus
dilue, plus lche, que chez une personne normale. Cela lui
donne la possibilit d'extrioriser son corps astral avec aisance.
Elle fait en sortant par le centre solaire et la rate, centre
pranique par excellence avec lequel le mdium peut crer toutes
sortes de manifestations.
De mme, le mdium a la facult de laisser entrer en lui une
entit astrale, et cela avec une grande facilit, d'o le danger. La
transe est le passage de l'tat de veille un tat passif anormal.
Par une cause non naturelle et souvent violente, le systme
crbro-spinal est mis non pas en sommeil, mais dans un tat
de vritable paralysie au profit du systme sympathique qui
entre en action, lectrifiant puissamment le corps astral qui en
dpend ainsi que le centre solaire, son point d'ancrage. La
proximit de la rate fait que le mdium, en sortant
inconsciemment par ce centre, ouvre le flux de vitalit qui est
alors utilis par des entits peu volues du monde astral
infrieur, tels que les restes des corps astrals des mourants, les
doubles astrals de personnes vivantes mais endormies ou
malades, des "lmentals" qui vont ds lors pouvoir se
manifester en utilisant la substance vitale du mdium, de sorte
que ce dernier peut perdre plusieurs kilos et se retrouver
compltement puis. La transe est donc un tat ngatif et il est
au mdium ce que l'tat second est au yogi.
Certains chamanes yogis provoquent l'tat second de
diffrentes manires, notamment en apprenant retenir
longtemps la respiration. Pendant ce blocage volontaire, le sang
continue circuler dans le corps et se charge d'oxyde de
carbone, ce qui provoque une intoxication du cerveau et par
suite amne ltat second. D'autres yogis prfrent nettement y
parvenir par un travail direct sur le mental, chacun a son
systme et la seule chose que je puisse dire, c'est que l'tat de
transe est une anomalie qui n'a jamais t recherche par les
initis.
Le mdium agit et s'extriorise travers le plexus solaire,
tombant automatiquement dans un tat inconscient. C'est l
tout le contraire de ce que fait l'adepte, comme dans la
technique tibtaine du Powa qui consiste sortir par le sommet
du crne afin de garder un plein contrle et une entire
conscience.

"La premire chose retenir est que la mdiumnit et le
psychisme ngatif et inintelligent rduisent leur reprsentant au
niveau d'un automate ; ils sont dangereux et dconseiller car ils
privent l'homme de son libre arbitre et de sa positivit et vont
l'encontre de son rle d'tre humain libre et intelligent.
L'homme, dans ce cas l, ne joue pas le rle de canal au service
de son me et n'est gure plus qu'un animal instinctif, en
admettant qu'il ne soit pas littralement une coque vide qu'une
entit obsdante occupe et utilise. Je traite l du type le plus bas
de mdiumnit animale, qui est beaucoup trop rpandue en ce
moment et qui proccupe srieusement les meilleurs esprits des
mouvements qui la dveloppent."163

Dans le monde entier, l o existent des restes de religion
dcadente, il existe des techniques de dveloppement de l'tat
de passivit pour parvenir l'tat de transe et tre possd par
un dieu local.
J'appelle ce dieu un simple lmental, et il s'agit l d'un
culte animiste qui n'a rien voir avec le respect port aux dieux
suprieurs ou dvas,comme dans les rites du Shinto japonais.
L'un des moyens les plus efficaces et les plus utiliss en Orient
pour attirer llmental est le sacrifice sanglant. Cela doit tre
condamn et dnonc comme un rite de magie noire. Et pour
peu que l'on soit sensitif, il est des rgions difficilement
supportables du point de vue des vibrations rsultant de tels
rites. Kathmandou en est un exemple parmi d'autres encore
trop nombreux de nos jours.


163 Extriorisation de la Hirarchie, p. 9, A.A Bailey, Editions Lucis.
"A l'heure actuelle, beaucoup de mdiums de basse catgorie
sont exploits par un public curieux ou malheureux. Ces tres
particuliers, dont la conscience est entirement centre au
dessous du diaphragme et dont le plexus solaire est en fait le
cerveau (le plexus solaire est le cerveau de l'animal), sont forcs
de jouer le rle de mdiums pour satisfaire l'amour des
sensations ou le dsir de consolation de leurs semblables
presque aussi inintelligents qu'eux." 164

Le grand drame du mdium en transe est donc sa perte de
contrle totale sur l'entit qui le possde. La mdiumnit
transe doit donc invitablement cder la place une autre
forme de mdiumnit, ou plutt un tat "intermdiaire
conscient". Cela implique un entranement extrmement diff-
rent qui n'est plus bas sur la recherche d'un tat passif et vide
du mental, mais sur celle d'un tat qui, tout en tant vide
mentalement (tat rceptif), ne perd pas un seul instant sa
conscience d'tre et ainsi accepte ou met fin volont au
processus d'adombrement.165
Il existe encore de nombreux sujets relatifs au spiritisme.
On pourrait galement parler des contacts par l'criture

164 Extriorisation de la Hirarchie, p. 10, A.A Bailey, Editions Lucis.
165 Notons qu'il existe de nombreux tats mdiumniques qui sortent de cette
tude car, conjointement cette facult s'ajoute celle d'tre dou du don de
double vue. Ce fut le cas d'Edgar Cayce, de Kevin Ryerson et de Jack Pursel
ou Ian Borts. On ne peut contester que ces hommes reoivent un
enseignement d'une manire peu habituelle. Mais il convient d'analyser en
dtail la nature de l'enseignement reu en dehors des diagnostics mdicaux.
En ce qui concerne Borts, on dit que pour vincer les curieux il a fix le tarif
d'une session environ 2 500 frs. A mon avis, il y a srement d'autres
moyens d'y parvenir !
automatique. L encore, il y a le mdium conscient et l'autre. Le
processus est simple, il suffit de dcontracter la main qui va
crire au point o la main astrale elle-mme se dgage. Si le
chakra de la main est suffisamment veill, l'entit peut alors
aisment en prendre le contrle et agir. Ce qui est malsain, c'est
de tomber totalement dans l'tat d'inconscience o l'entit, pour
crire, prend l'entire direction du vhicule. Tout cela fait l'objet
d'tudes trs spcifiques qui ont dj t abordes par d'autres
auteurs. Rsumons notre chapitre par deux crits intressants
sur le sujet de la mdiumnit :

"Quand cette vraie mdiumnit sera mieux comprise, le mdium
sortira de son corps, en pleine conscience veille, par l'orifice du
sommet de la tte et non pas, comme c'est souvent le cas de nos
jours, par le plexus solaire, avec perte de conscience et sans
aucun souvenir de ce qui s'est pass.
Nous aurons alors l'entre temporaire d'un nouvel occupant le
long d'une ligne de vibration synchrone par l'orifice de la tte, et
l'utilisation subsquente de l'instrument qu'est le corps prt
dans le but de servir d'une faon ou d'une autre. Cette technique
ne sera cependant jamais employe pour satisfaire une vaine
curiosit ou un chagrin galement vain fond sur la solitude
personnelle et l'apitoiement sur soi-mme."
"J'en appelle tous ceux qui s'intressent au dveloppement des
connaissances psychiques pour qu'ils tudient, pensent,
exprimentent, enseignent et apprennent jusqu' ce que toute la
question des phnomnes psychiques passe du stade actuel
d'ignorance, de spculation et de ngativit celui d'une
profonde certitude, d'une technique prouve et d'une
expression spirituelle. Je fais appel des mouvements tels que les
Socits de recherches psychiques et le Mouvement spirite pour
qu'ils mettent l'accent sur l'expression divine et non plus sur les
phnomnes ; pour qu'ils abordent la question sous l'angle du
service et poursuivent leurs recherches dans le domaine de
l'nergie et pour qu'ils cessent de flatter le mauvais got du
public. L'occasion qui leur est offerte est grande et leur travail
rpond un besoin vitaL Le service rendu a t rel et essentiel ;
pourtant, si ces mouvements entendent profiter du nouvel afflux
d'nergie spirituelle, il faut qu'ils dirigent leur attention vers le
domaine des vraies valeurs. Leur principal objectif devrait tre
d'entraner l'intellect d'un groupe de mdiums intelligents et de
les prsenter au monde. Le plan astral ne sera alors pour eux
qu'une tape vers le monde o les guides spirituels et les Matres
rsident et d'o les mes descendent, s'incarnent et reviennent
aprs tre passes l o elles sont mries par l'exprience." 166

LE SPIRITISME

Cette science du contact avec le plan astral, bien qu'existant
depuis toujours, a pris une direction nouvelle par le biais d'une
famille amricaine, la famille Fox. En mars 1848, Mr. et Mme
Fox, ainsi que leurs deux enfants, entendirent pour la premire
fois des coups frapps167. Le 31 de ce mme mois, les
phnomnes recommencrent de plus belle. Kate, la plus jeune
des deux filles, se mit alors crier : "Fantme, fais la mme
chose que moi !" Et elle se mit frapper plusieurs fois dans ses

166 Extriorisation de la Hirarchie, p. 9,10, 12, A.A Bailey, Editions Lucis.
167 Coups qui furent plus tard appels Raps (ou Rapping), mot anglais
introduit en France par Maxwell et qui dsigne les coups frapps ou bruits
provoqus par un esprit qui est souvent, du reste, celui du mdium lui-mme.
mains, les coups lui rpondirent de la mme manire. Bref,
partir de ce moment, les amis, voisins et curieux afflurent pour
entendre le phnomne. Un jour, l'un des visiteurs imagina le
systme bien connu de l'alphabet, un coup = A, deux coups = B,
etc... De cette manire, un pont tait fait entre les deux mondes,
astral et physique. On finit par apprendre que l'esprit tait un
homme qui avait demeur en cet endroit et t assassin. Il
expliqua que ses ossements taient enterrs dans la cave, ce qui
s'avra. Par la suite, on s'aperut trs vite que les enfants taient
les responsables et qu'ils avaient une facult mdiumnique,
Kate tout spcialement. Et l'une de leurs sances, en 1849, on
commena utiliser la table comme moyen de communication.
Le spiritisme a toujours exist sous d'autres formes, mais tel
qu'il s'est manifest dans sa version moderne, il est le fruit
d'une action voulue de l'un des membres de notre Hirarchie
plantaire. C'est en effet l'un des grands Sages (ou Choan)
responsable sur terre du cinquime rayon, le Matre Hilarion,
qui, par le biais de certains de ses lves, lana le mouvement
spirite. Il est derrire toutes les recherches para psychologiques
dans le monde et tout spcialement en Russie. Il est galement
responsable du dveloppement du psychisme suprieur chez les
disciples avancs dans le monde. Pour cela, il travaille en troite
collaboration avec certains dvas du plan astral. Une partie du
plan du Matre Hilarion commena lorsque le clbre
professeur Sir William Fletcher Barret, aprs de nombreuses
observations de phnomnes psy fonda en compagnie d'autres
savants intresss la Society for Psychical Research (S.P.R.), le
20 fvrier 1882. A cette illustre socit appartenaient des
savants aussi renomms que Sir Olivier Lodge, Henry Sidgwick,
Richard Hodgson, Frdric William, Henry Myers, Edmund
Gurney, Frank Podmore et Sir William Crookes. L'rudition et
la bonne volont ne sont pas des armes absolues d'investigation,
et il y eut de grosses erreurs commises, notamment par le
sceptique et pdant Richard Hodgson qui, envoy Madras
pour enquter sur les lettres des Mahatmas reues par H.P.
Blavatsky, fit un rapport ngatif. Plus tard, par suite des tests
qu'il exprimenta en prsence d'un mdium psychique, Mme
Piper, il avoua tre enfin convaincu que la vie existait aprs la
mort. Mais que de mal aurait pu tre vit s'il s'en tait rendu
compte plus tt !
En 1907, la S.P.R. fut confronte une trange affaire qui
dmontre que le spiritisme bien compris peut tre utile. Des
messages taient envoys d'outre-tombe par des anciens
membres de la S.P.R. Tout commena par le biais d'un mdium.
La plupart des messages que cette femme recevait taient signs
"Myers" ou " F.W.H.M.". L'entit lui demanda de changer de
mthode et d'essayer tout d'abord de comprendre les ides qui
lui taient envoyes, et seulement aprs de les crire. C'tait,
n'en pas douter, un effort des disciples avancs travaillant sur le
plan astral suprieur pour faire passer la mdiumnit astrale de
cette femme en mdiumnit mentale. Lors d'une exp-
rimentation sous le contrle de Sir Olivier Lodge, celui-ci
voyant le mdium entrer dans un tat de transe lgre,
demanda l'entit (Edmund Gurney) s'il fallait la rveiller, et
l'entit de rtorquer : "Je m'en charge. Je ne veux pas retrouver
chez elle une seconde Mme Piper." En effet, grce aux efforts
intelligents des entits astrales, le mdium passait maintenant
au stade tlpathique. Mais ce qui tait tonnant et
exceptionnel, c'tait que l'entit tait Edmund Gurney, celui-l
mme qui avait t le fondateur de la S.P.R., ainsi que Henry
Myers, et ce furent eux-mmes qui demandrent Sir Olivier
Lodge d'assister toutes les sances de mdium.
L'histoire trange de cette socit scientifique est une
preuve qu'elle servit les desseins des Matres et que dans
certaines conditions morales le spiritisme peut tre un riche
creuset de connaissances. En tout cas, ce travail fut beaucoup
plus apprci en haut lieu que l'essai d'Alan Kardec intitul "Le
Livre des Esprits", qui est un ramassis de toutes les spculations
enregistres au cours des sances spirites. C'est un mlange de
quelques bons lments avec une majorit d'absurdits qui
refltent bien le niveau des entits astrales qui s'exprimaient.
Notons tout de mme qu'il y eut des mdiums qui n'taient
pas seulement des passifs, mais qui avaient en plus de trs
grandes facults psychiques, une intelligence et une moralit
certaine. Parmi eux, il y eut Andrew Jackson Davis, qui entra en
contact avec des lves (chlas) du Matre Hilarion. Il crivit
sous inspiration un ouvrage important dont le message fut
cependant quelque peu altr en passant travers le mental du
mdium. Il prtendait tre en contact avec le savant Benjamin
Franklin qui lui exposait, entre autre, que c'tait un dgamant
d'lectricit qui tait l'origine des raps. Le savant lui aurait
ainsi appris que les esprits n'taient pas du tout immatriels
mais taient faits d'une matire extrmement subtile, qui
correspond, je pense, au corps astral.
Le spiritisme, tel que les curieux et les gostes le
pratiquent, est condamnable. Mais il y a des cas de spiritisme
spirituel qu'il convient de noter, d'apprcier et d'encourager.
J'ai en tte l'exemple du mdium G. Chapman adombr par le
Dr. Lang et son quipe de mdecins spirituels. Mme chose
pour Maguy Lebrun qui, grce son mari Daniel, a pu entrer en
contact avec des tres et des mdecins du plan astral suprieur
par l'intermdiaire desquels elle fut initie la gurison
spirituelle. Aucun danger n'est redouter de ce genre de travail
car la note-cl du groupe de M. Lebrun est l'amour, la
simplicit, l'abngation et le partage. De tels exemples de vri-
table spiritualit sont malheureusement trop rares, et
j'encourage les gens attirs par la spiritualit suivre son
exemple.
Aprs l'affaire Fox, toute l'Europe fut touche par le
spiritisme et des centaines d'hommes et de femmes se
dcouvrirent des dons de mdium, avec la fcheuse
consquence que l'on connat. Le spiritisme devint une mode et
un divertissement. Comme il fallait s'y attendre, des simulateurs
et charlatans en profitrent largement. Il n'en fallut pas plus aux
savants l'esprit troit pour accuser le spiritisme d'tre une
grande supercherie.
Il y eut heureusement de grands mdiums grce auxquels
une tude scientifique des phnomnes put tre mise sur pied
l'aide du matriel le plus sophistiqu de l'poque. Daniel
Douglas Home, n en 1833, fit des choses extraordinaires dans
toutes les catgories de phnomnes psychiques :
invulnrabilit, lvitation, etc... Ce mdium hors du commun fut
tudi par le physicien anglais Sir William Crookes qui fut
convaincu de la ralit des expriences. Il y eut aussi la non
moins clbre Florence Cook qui, ds qu'elle entrait en transe,
produisait un ectoplasme168 entirement matrialis qui se
faisait appeler Katie King. Ce fut galement William Crookes qui
tudia son cas, avec toute la rigueur d'un savant. Katie King

168 Ectoplasme, du grec ektos, dehors, et plasma : moule.
devenait aussi matrielle qu'un tre vivant puisque l'on put
aisment la photographier. Une fois, le savant observa la
mdium qui tait habille de noir au moment de sa transe.
Quelques secondes plus tard apparut Katie King ct de lui
toute vtue de blanc.
Florence fut soumise des tests incroyables. Ingnieur de
renom, Cromwell F. Warley raconte que pour tre sr que
Florence et Katie King taient physiquement diffrentes, on
relia les mains du mdium des fils lectriques qui
transmettaient un courant trs faible. Si le mdium en principe
attach s'tait loign du fil, l'action aurait t immdiatement
enregistre par le galvanomtre. Le fantme ectoplasmique de
Katie parlait et touchait les gens. On alla mme jusqu' mesurer
ses pulsations cardiaques. Celles de Florence battaient 90 et
celles de Katie 75. C'est en mai 1874 que Katie fit ses adieux et
disparut jamais.
Il est assez rare d'avoir un compte-rendu sur la matire
psychique matrialise. Voici comment fut ressenti
l'ectoplasme, mlange de force vitale et astrale :

"Au toucher elle peut tre humide ou froide, visqueuse et
gluante, plus rarement sche et dure. Quand elle s'tale, elle est
douce et un peu lastique ; quand elle est forme en corde, elle
est dure, noueuse et fibreuse. On peut la sentir passer sur la
main comme une toile d'araigne ; les fils sont la fois rigides et
lastiques ; elle est mobile, son mouvement est rampant et
reptilien, bien qu'elle se meuve parfois brusquement et vite ; un
courant d'air peut la mettre en mouvement. Si elle est touche,
une raction douloureuse en rsulte pour le mdium. Elle est
d'une extrme sensibilit, parat et disparat comme un clair.
Elle est particulirement sensible la lumire ; il arrive pourtant
que le phnomne rsiste au plein jour. On peut la
photographier au magnsium bien que la lueur brusque agisse
sur le mdium comme un coup subit.
Pendant la production du phnomne, la cabine contenant le
mdium est gnralement dans l'obscurit, mais les rideaux sont
souvent tirs de ct. Au dehors de la cabine on se sert de
lumire rouge et mme quelquefois de lumire blanche pouvant
atteindre la force de cent bougies.
La substance tend irrsistiblement s'organiser ; elle assume des
formes nombreuses, parfois mal dfinies et non organises, mais
le plus souvent organique. Les doigts, y compris les ongles, sont
parfaitement models. Des mains, des visages et autres formes
compltes peuvent tre constitues.
La substance mane de tout le corps du mdium, mais
spcialement des orifices naturels et des extrmits, du sommet
de la tte, des seins, du bout des doigts. Le point de dpart le
plus habituel et le plus facile constater est la bouche, la surface
interne des joues, les gencives et le palais."169

Et voici ce qu'en dit le Tibtain :

" Je n'inclus pas dans cette liste le travail des mdiums qui
matrialisent, car leur travail est d'une catgorie tout fait
diffrente, et quoique moins dangereux pour la personnalit du
mdium, il est peut-tre encore moins souhaitable. Le mdium
est si compltement divorc de son corps physique (en tant
qu'individu astral-mental-me) qu'il se trouve domin dans son

169 Le double Ethrique, p. 146-147, A.E. Powell, Editions Adyar.
propre domaine (le matriel) et qu'il peut absorber, par les
nombreux orifices thriques, la substance dont certaines formes
infrieures sont constitues ; il peut attirer la substance primitive
d'une catgorie infrieure laquelle une forme distincte peut
tre donne (et cela se produit souvent) par la pense, soit d'un
assistant soit d'un groupe d'assistants au cours de ce qu'on
appelle une "sance de matrialisation". Avec ceux-ci, le mdium
se trouve en rapport d'une faon subconsciente. Ce n'est pas un
rapport tlpathique, mais un rapport de plexus solaire, un
rapport psychique." 170

Parmi les grands mdiums qui firent avancer la science dans
le domaine de la parapsychologie et de la connaissance de l'tre
intrieur, notons la polonaise Stanislawa Tomczyk qui faisait
lviter des objets, Franck Kluski, Rudi et Willi Schneider,
Eusapia Paladino. Dans le cas authentique de l'ectoplasme de
Katie King, nous avons faire une matrialisation complte.
Dans d'autres cas, la matrialisation n'est pas visible et reste
thrique. Cette force est d'une telle nature qu'elle ne rflchit
pas la lumire et ne s'oppose pas sa propagation, mais dans
certaines conditions peut servir produire des sons. La
personnalit de Katie King aurait vraiment exist, selon Floren-
ce, son mdium. Elle aurait vcu au temps de la reine Catherine,
pouse de Charles II d'Angleterre. Elle s'appelait cette poque
Annie Morgan. Aprs sa transition l'entit demeura sur le plan
astral, puis laissa l son corps astral pour entrer en dvachan, la
dernire sphre de conscience o vont tous les dfunts avant
leur retour sur terre. D'elle, il ne restait donc qu'un vestige, une

170 Trait sur les Sept Rayons, p. 536, A.A. Bailey, Editions Lucis.
coque astrale, une image sans vie et sans conscience, une
dpouille en priode de dsintgration. Le mdium en tat de
transe animait cette image de sa propre vitalit et partir de
son propre corps astral reproduisait fidlement l'image de la
coque. L'me de Katie sur son propre plan tait trs pro-
bablement compltement inconsciente de tous ces phnomnes
lis son image.
Le problme, dans les sances spirites, c'est que l'on n'attire
que ce qui est trs proche du plan physique, c'est--dire les trois
premiers sous-plans du monde astral, sous-plans o vont ceux
qui restent attachs la terre par une conscience matrielle, des
attachements ou des dsirs, ce qui revient dire que sont attirs
les dsincarns les moins levs du rgne humain. Ainsi, le
corps astral d'un ivrogne libr cause d'une crise de dlirium
va se retrouver de facto dans une sance spirite si c'est pour lui
un moyen de jouir travers un mdium, et surtout si l'ambiance
n'est gure plus leve que celle de son bar habituel. Le corps
astral d'un tel individu est vibrant de passions malsaines, et
lorsque vient la double mort o l'homme abandonne son
enveloppe astrale aprs l'enveloppe physique, cette enveloppe
ou coque reste vibrante encore plusieurs annes, attirant
quelquefois une forme lmentale qui, par nature, est toujours
dangereuse. De nombreux mdiums sans puissance de volont
se sont laisss pntrer par de telles forces et ils sont
aujourd'hui obsds, possds et contraints de finir leur vie en
hpital psychiatrique ou pire. Mme si on n'en arrive pas
toujours l, le simple fait d'tre possd par ce genre de spectre
infecte tous les vhicules et dgage des radiations nocives sur
tous les assistants. De plus, certaines entits ou coques
reprsentent un danger car elles cherchent reprendre vie et
pour cela aspirent, tels des vampires, la vitalit du mdium et
des assistants. Les lmentaux, il faut le rappeler, profitent
souvent de la concentration d'nergie pour s'en nourrir et se
manifester. Ce sont eux qui font souvent le plus gros travail,
notamment dans les apports o apparaissent toutes sortes d'ob-
jets comme des fleurs fraches. Les poltergeist171, o sont
envoyes des pierres toute vitesse provoquant rarement des
accidents humains mais plutt des dommages matriels, sont
provoqus par la prsence d'un psychique qui, par la nature de
son fluide, met en action une certaine catgorie de gnomes lis
aux lments minraux. La tl ou psychokinsie peut avoir lieu
directement par la volont du mdium sur l'lmental qui,
ensuite, contrle l'objet. Ce sont, en rsum, des intermdiaires
trop ignors lorsqu'on tudie le spiritisme.

L'AURA

L'aura est la radiation qui mane du corps thrique de
toute forme vivante. Cette aura se dveloppe en beaut, en
qualit et en grandeur au fur et mesure du dveloppement de
l'homme dans sa totalit vitale, psychique et spirituelle. L'aura
humaine est forme de plusieurs feux :


171 Les dsordres enregistrs pendant la prsence d'un adolescent, tels que
bruits, dplacements d'objets, etc... semblent provoqus par les enfants qui
ont, sans tre mdiums, le corps thrique lche. A l'ge de la pubert, le
centre de la gorge est hyperstimul et l'nergie s'irradie par le corps thrique
trop distendu. Certaines entits en profitent pour utiliser cette nergie en
diffrentes manifestations dtermines par la nature de l'entit et de
l'adolescent.
Le rayonnement spirituel de l'me dont les frquences
vibratoires ne peuvent tre perues que par un adepte
clairvoyant.
Le double rayonnement du corps astral et mental.
La radieuse lumire dore du corps vital.
La lumire sombre.

L'aura de sant est perue comme des radiations de lignes
droites d'nergie se dirigeant dans toutes les directions.
Lorsqu'un organe est malade, l'emplacement correspondant de
l'aura devient flou, change de couleur et le rayonnement
disparat.
Le rayonnement du corps astral est plus subtil et l'aura
forme un vritable organe de sensation tous les impacts
motionnels. Cette manation peut avoir de 24 40 centimtres
de large.
Le rayonnement mental est beaucoup plus grand et encore
plus subtil. Il ragit aux impacts des formes-penses. Plus
l'intelligence est leve, plus l'aura mentale devient pure et
d'une exceptionnelle splendeur.
Le couple Kirlian eut l'ide de photographier laura d'une
feuille frache que l'on coupa en deux. On constata que le
fantme thrique du morceau enlev fut photographi et se
maintint quelques instants aprs que la feuille eut t coupe.
Cela confirme les dires des clairvoyants et des sages depuis
toujours, savoir que toute forme a une structure vitale et
homogne qui lui sert de moule ou d'archtype. Ainsi, les nadis
sont la contrepartie thrique des nerfs physiques, de mme
que les chakras sont la contrepartie invisible des diffrentes
glandes endocrines ou des centres nerveux du corps physique.
C'est une erreur de croire qu'il n'y a aucun rapport entre la
structure physique et la structure vitale, et que l'anatomie
physique ne concide pas avec l'anatomie nergtique, comme le
pensent de trs srieuses personnes comme Andr Van
Lysebeth ou le Dr MV. Apte cit par l'auteur prcdent. Le vital
reste le moule prcis de la forme visible et il ne pourrait en tre
autrement. Le corps thrique est donc un vritable systme
organis.
En 1968, plusieurs chercheurs sovitiques firent des
recherches trs pousses sur l'aura, partir des effets Kirlian,
ce qui donna naissance des dcouvertes de premier ordre.
Pour la premire fois la ralit du corps thrique, appel par
ces savants sovitiques "corps de plasma biologique" tait enfin
reconnue. Dans un trs long rapport publi par l'universit du
Kazakstan, intitul "Essence biologique de leffet Kirlian", les
chercheurs firent le bilan de leurs travaux :

"La biofluorescence visible sur les photographies est produite par
le bioplasma, et non par l'tat lectrique du corps" affirment-ils.
Chez les tres anims, l'une des caractristiques les plus
remarquables de ce corps d'nergie colore, anim de vibrations
constantes, est le fait qu'il possde "sa propre structure
spatiale". Il a une forme dfinie. A l'intrieur d'un corps-nergie,
expliquent-ils, les diffrents processus obissent un plan qui
leur est propre, et qui n'a aucun rapport avec le schma
nergtique de l'organisme. Le corps de bio-plasma est
galement polaris.

"Le plasma biologique du corps-nergie est diffrent selon
chaque organisme, chaque organe, et mme probablement
chaque biomolcule" affirment-ils. "La morphologie de
l'organisme dpend du caractre spcifique du bioplasma." 172

Dans mon ouvrage, "Les Chakras ou l'Anatomie Occulte de
lHomme ", j'avais crit que l'acupuncture aurait un rle
important jouer dans la reconnaissance du corps thrique
par la mdecine officielle. Cela semble dj un stade atteint. En
effet, le Dr. Mikhail Kuzmich Gaikine a observ les points
d'acupuncture et les couleurs de laura humaine photographies
par Kirlian, et il a constat que les points de lumire les plus
brillants correspondaient assez prcisment aux points
d'acupuncture. D'autres chercheurs plus spiritualistes ont
mme essay avec un systme plus sophistiqu de photogra-
phier les chakras du corps humain. Un chercheur japonais bien
connu, le Dr. Hiroshi Motoyama, semble avoir russi dans ce
domaine. Le sujet dshabill se place dans un genre de cabine
ouverte. Plusieurs plaques de cuivre sont places en haut et sur
le sol ainsi que sur les cts, branches un appareil complexe
qui enregistre toutes les ondes lorsque la personne se concentre
sur l'un ou l'autre des chakras.
Tous les grands scientifiques ont reconnu l'appareil des
Kirlian et sont d'accord pour l'utiliser en l'adaptant de
nombreux domaines de la recherche, mdecine, chirurgie,
criminologie, agriculture, archologie, etc... Les Kirlian ont
travaill seuls pendant trs longtemps et ce n'est qu'en I960 que
la dcouverte mergea. En 1962, on organisa enfin des units
spciales de recherche pour l'tude du procd Kirlian.

172 Fantastiques Recherches Parapsychiques en URSS, S. Ostrander et L.
Schroeder. Editions R. Laffont
Ce fut finalement un peu par hasard (s'il est permis d'y
croire !) que Semyon Davidovitch Kirlian dcouvrit qu'il pouvait
photographier l'nergie manant des mains. Avec l'aide de sa
femme, Valentina, Kirlian inventa une technique
rvolutionnaire de photographie qui fit, dit-on, l'objet de
quatorze brevets diffrents :

"La photographie des champs lectriques haute frquence
ncessite un gnrateur tincelle haute frquence
spcialement conu, ou un oscillateur lectrique produisant de
75 000 200 000 oscillations par seconde. On peut relier le
gnrateur divers appareils : plaques, instruments d'optique,
microscope, microscope lectronique, etc... L'objet tudier
(doigt, feuille d'arbre...) est plac entre deux lectrodes avec le
papier photosensible. On branche le contact, et il se cre alors un
champ de haute frquence entre les lectrodes relies au
gnrateur. L'objet projette une sorte de bio-rayonnement sur le
papier photo-sensible. Il n'est donc pas ncessaire d'utiliser un
appareil photographique." 173

Plus tard, les Kirlian inventrent un appareil spcial pour
observer le phnomne lumineux de l'ther en action et non
plus statique. Une feuille vivante observe tait toute illumine,
une feuille fane au contraire presque obscure, sans impulsion
nergtique. Ils remarqurent aussi que chaque espce de
vgtal possde son propre schma vital. Ils tudirent un jour
deux feuilles identiques mais au rayonnement tout fait

173 Fantastiques Recherches Parapsychiques en URSS, S. Ostrander et L.
Schroeder. Editions R. Laffont
diffrent. On leur apprit que ces deux feuilles taient de la
mme espce mais que l'une d'elles tait contamine par une
maladie, ce qui tait invisible l'il ordinaire. Ils avaient
dcouvert le moyen de diagnostiquer l'avance les maladies, le
Matre tibtain, juste avant la guerre avait crit :

"La chirurgie continuera de s'occuper des exigences anatomiques
de la structure physique, mais la mdecine dplacera sous peu le
foyer de son attention vers le corps thrique. Elle tudiera ses
systmes accessoires de circulation d'nergie et l'imbrication de
leurs relations rciproques, ainsi que le flux d'nergie entre les
sept centres et entre chaque centre et la rgion quil contrle. Il
en rsultera un prodigieux progrs dans la manire d'aborder les
maladies avec sagesse et efficacit, en mme temps qu'une
simplification fondamentale. Cela conduira des mthodes de
gurison plus correctes, spcialement si la clairvoyance se
dveloppe et si la science la reconnat pour une extrapolation de
la vue normale." 174

En 1949, ils avaient dj grandement avanc dans les
travaux. Une fois, Kirlian dtraqua ses appareils qui semblaient
ne pas vouloir photographier en sa prsence alors qu'ils
fonctionnaient parfaitement avec sa femme. Ils finirent par
s'apercevoir que c'tait lui-mme qui, par ses mains et son
corps, avait altr les clichs, et cela cause d'un problme
cardio-vasculaire. Le diagnostic sur le plan humain venait d'tre
dcouvert, et cela alla mme plus loin car ils s'aperurent que
mme leurs ractions motionnelles ou astrales, leurs angoisses

174 La Gurison Esotrique, p. 217, 218
lorsqu'ils attendaient des invits, dtraquaient les appareils, ce
qui montre la sensibilit exceptionnelle des appareils.
Cependant, on n'ira jamais plus loin, notamment dans la
photographie, car le plan mental est beaucoup trop subtil.

"Vers la fin du sicle ou au dbut du sicle prochain interviendra
une grande dcouverte sur l'emploi de la lumire l'aide du
pouvoir et de la force directrice de la pense.

Deux enfants encore trs jeunes, dont l'un vit aux Etats-Unis et
l'autre aux Indes, laboreront une formule scientifique qui
comblera certains hiatus dans l'chelle des vibrations lumineuses,
entre les rayons haute frquence et les ondes actuellement
connues. Cela ncessitera la construction d'instruments dont on
n'a pas encore rv, mais qui sont parfaitement ralisables. Leur
sensibilit sera telle qu'ils seront mis en mouvement par le
pouvoir de l'il humain sous la direction focalise de la pense.
Ds lors, des rapports tangibles avec le monde des esprits
deviendront possibles." 175

Dans son ouvrage intitul The Human Atmosphre (1911), le
Dr. W.G. Kilner expose les recherches qu'il a faites sur l'aura
humaine au moyen d'crans colors. Le Dr. Kilner a entrepris
des recherches dans le domaine purement physique. Il est
certain que ces recherches inspirrent nombre de mystiques et
chercheurs et les incitrent dvelopper d'autres manires de
percevoir l'aura humaine.


175 La Gurison Esotrique, p. 297
Exprimentations du Dr. KILNER :

"Les crans sont des ampoules minces et aplaties contenant des
couleurs de dcyanine dissoutes dans de l'alcool. Diverses
nuances sont employes en raison du but atteindre, telles que
le carmin fonc et clair, le bleu, le vert et le jaune.
L'oprateur regarde la lumire, pendant une minute ou
davantage, travers un cran fonc ; regardant ensuite le patient
travers un cran de couleur claire, il arrive percevoir l'aura.
L'usage des crans semble affecter la vue d'une faon d'abord
temporaire puis permanente, si bien que l'oprateur finit par voir
l'aura sans se servir des crans. On conseille pourtant d'employer
ceux-ci avec beaucoup de prudence, car les yeux tendent
devenir trs douloureux.
Il faut se servir d'une lumire attnue, diffuse, issue d'un seul
point plac de prfrence derrire l'observateur ; elle suffit
habituellement pour permettre de voir distinctement le corps. Un
fond mat et noir est en gnral ncessaire, bien que, pour
certaines observations il en faille un blanc. La personne en
observation doit tre place environ 30 centimtres en avant
du fond, afin d'viter les ombres et autres illusions d'optique.
Indpendamment des crans colors, le Dr. Kilner a employ une
autre mthode ingnieuse pour tudier l'aura ; il l'appelle la
mthode des couleurs complmentaires. Sur une bande colore,
de 5 centimtres sur 2 centimtres, assez bien claire,
l'observateur fixe ses regards pendant trente secondes au moins
et soixante au plus ; ceci a pour effet d'affaiblir dans l'il la
facult de percevoir cette couleur particulire ; en outre les yeux
deviennent anormalement impressionnables l'action des autres
couleurs. Quand donc les regards sont reports sur le patient,
une bande ou bordure de la couleur complmentaire apparat ;
elle est de la mme grandeur et de la mme forme que la bande
prcdente ; ce "spectre" persiste quelque temps. Dans la
pratique, on constate que les changements de couleur dans les
auras ont pour effet de changer la couleur de la bande
prsentant le ton complmentaire. Par ces moyens mis
habilement en uvre, il est possible de constater relativement
l'aura beaucoup de faits qui, avec les crans seuls, chapperaient
l'observation. Voici les couleurs employes par le Dr. Kilner :

1. Jaune de Cambodge ; complmentaire bleu de Prusse.
2. Bleu d'Anvers ; complmentaire jaune de Cambodge.
3. Carmin ; complmentaire un vert d'meraude transparent.
4. Vert meraude ; complmentaire carmin.

L'observation rvle que l'aura prsente trois parties distinctes,
appeles par le Dr. Kilner :

1. Le double thrique.
2. L'aura interne.
3. L'aura externe.

Le double thrique vu travers les crans a l'apparence d'une
bande fonce en contact immdiat avec le corps dont il pouse
exactement les contours ; sa largeur est partout la mme ; elle
est en gnral d'un millimtre 5 5 millimtres ; elle varie suivant
les personnes et aussi chez la mme personne quand les
conditions se trouvent modifies ; elle est tout fait transparente
et nettement strie ; des lignes trs dlicates d'un beau rose
semblent teinter l'intervalle des stries. La couleur rose contient
certainement plus de bleu que n'en contient le carmin. Il parait
probable que les lignes sont elles-mmes lumineuses. Jusqu'
prsent on n'a remarqu dans le double thrique aucun attribut
ou modification qui puisse aider la diagnose.
L'aura interne commence au bord extrieur du double thrique,
bien qu'elle semble souvent toucher le corps mme. Elle prsente
gnralement une largeur constante de 50 100 millimtres,
parfois un peu moins le long des membres, et suit les contours du
corps ; elle est relativement plus large chez les enfants que chez
les adultes ; sa structure est granuleuse ; les granules sont
excessivement fines et par leur disposition prennent une
apparence strie. Les stries sont parallles, normales la surface
du corps et en paquets, les plus longues au centre, les plus
courtes l'extrieur, le rebord est arrondL Les paquets sont
agglomrs, donnant ainsi l'aura une silhouette chancre.
Aucune couleur n'a t observe dans les stries. En cas de
maladie elles sont moins apparentes.
L'aura interne est la partie la plus dense de l'aura proprement
dite ; chez les personnes doues d'une sant robuste, elle est en
gnral plus nettement marque et plus large.
L'aura externe commence au bord extrieur de l'aura interne et,
comme elle, varie beaucoup en importance.
Autour de la tte elle dpasse en gnral d'environ 25
millimtres le plan des paules ; sur le ct et derrire le tronc, sa
largeur est d'environ 10 12 centimtres, un peu moins en avant
du corps ; elle suit de prs les contours de ce dernier ; elle est
parfois un peu plus troite le long des membres. Autour des bras
elle est la mme qu'autour des jambes, mais elle est
gnralement plus large autour des mains et dpasse souvent de
beaucoup l'extrmit des doigts. La silhouette nest pas
absolument nette mais se perd graduellement dans l'espace.
L'aura externe semble amorphe et non-lumineuse. La partie
intrieure de l'aura externe prsente des granules plus grandes
que celle des parties extrieures ; les grandeurs diverses se
fondent par degrs et imperceptiblement les unes dans les
autres.
Jusqu' l'ge de douze ou treize ans, les auras des enfants des
deux sexes semblent pareilles, sauf que l'aura fminine est
gnralement d'une nature plus fine que l'aura masculine. A
partir de l'adolescence les auras masculine et fminine peuvent
se distinguer ; l'une et l'autre cependant prsentent de nom-
breuses particularits individuelles. L'aura fminine est
gnralement beaucoup plus large sur les cts du corps ; la
largeur maxima se trouve la taille ; elle est aussi plus large
derrire que devant ; la partie la plus large se trouve la chute
des reins o souvent elle forme une convexit.
Le Dr. Kilner estime que la forme se rapprochant le plus de celle
d'un uf est la plus parfaite ; les dviations sont dues un
dveloppement insuffisant On peut regarder la finesse et la
transparence comme caractrisant un type suprieur de l'aura.
Les enfants ont des auras dont la largeur, proportionnellement
leur hauteur est plus considrable que chez les adultes.
En outre les enfants, surtout les garons, ont une aura interne
presque aussi large que l'aura externe, si bien qu'il peut tre
difficile de les distinguer.
Les personnes intellectuelles possdent en gnral des auras plus
grandes que celles des personnes bornes ; on le remarque
spcialement autour de la tte. Plus l'aura est teinte de gris,
plus l'individu est obtus ou de mentalit dbile.
Un brouillard excessivement lger se distingue parfois, dpassant
de beaucoup l'aura externe ; il n'a t observ que chez les
personnes dont l'aura est exceptionnellement tendue et semble
tre une continuation de l'aura externe. Le Dr. Kilner le nomme
l'aura ultra-externe.
Des plaques, des rayons, des courants lumineux ont t observs
; ils manent de diverses parties du corps ; quelquefois ils
paraissent et disparaissent rapidement ; quelquefois ils
persistent. Les plaques semblent toujours incolores. Les rayons le
sont en gnral, bien qu'ils prsentent parfois certaines teintes.
Dans ce dernier cas, l'aura devient habituellement plus dense." 176

Dans la tradition secrte, il est dit que l'absorption de musc
facilite la photographie de laura, car il stimule les courants
nergtiques. Il est bien connu que le musc est bon pour le
systme nerveux. A bien tudier ce qu'ont ralis les Kirlian, on
est tout prs de parvenir ce que le Tibtain a prophtis en
disant qu'un jour serait dresse une vritable carte du corps
thrique.
Selon la dfinition du Tibtain, laura est la somme des
forces d'attraction dans le champ des activits individuelles, et
deux mots suffisent dcrire laura du point de vue occulte :
qualit et sphre d'influence. L'aura est un champ de forces
thro-lectro-magntiques trs sensibles toutes les
variations, qu'elles proviennent de laura des humains
rencontrs, des lieux ou des grandes perturbations de l'espace,
influence de la lune, du soleil (ses taches noires) ou de toutes les
plantes du zodiaque. Les tats de sant, les sentiments les plus
intimes, les ambitions spirituelles ; tout se trouve dans les

176 Le double thrique, A.E. Powell, pp 107 111.
vibrations de laura. C'est par elle que nous sommes mis en
contact avec nos frres les hommes et que nous les subissons
quelquefois. Il existe des conditions pouvant provoquer de
vritables chocs au niveau de l'aura, affectant les yeux, l'oue, les
chakras des paules, le bas ventre, et on dit que ces chocs
peuvent mme provoquer la rouverture d'une cicatrice
ancienne. L'adepte peut, volont, changer la qualit (et donc la
couleur) de son aura. Par exemple, au moyen de sa volont et
d'un mantra adapt, il lui est possible de rendre son aura
pourpre flamboyant, et de rendre cette aura aussi protectrice
qu'un bouclier, au point mme qu'une balle tire bout portant
n'atteindrait pas son but. On dit que celui qui peut russir cela a
dj une aura intrieure rouge-or. Lorsque la conscience est
graduellement leve et que le disciple s'efforce de purifier son
mcanisme, les transformations de l'aura se manifestent par
des afflux de sang dans certaines rgions du corps. Cela peut
mme entraner de frquentes pertes de conscience. Pour finir
ce sujet, qui peut tre tudi d'autres sources plus spcialises,
notons les couleurs que donne H.PB. :

"Une forme nuageuse, d'un violet ple, reprsente l'Homme
Astral dans l'intrieur d'un cercle bleutre oviforme, la surface
duquel les couleurs prismatiques s'irradient en vibrations
ininterrompues."
"Durant l'tat de transe l'Aura change entirement, car l'on ne
peut plus discerner les sept couleurs prismatiques. Durant le
sommeil aussi, elles ne sont pas toutes prsentes.
En effet, celles qui appartiennent aux lments spirituels de
l'homme, savoir : le jaune, Bouddhi ; l'indigo, Manas suprieur ;
et le bleu de l'Enveloppe Auriane, seront peine visibles ou
manqueront compltement. L'Homme Spirituel est libre durant le
sommeil et, bien que sa mmoire physique puisse ne pas s'en
souvenir, il vit, envelopp dans son essence la plus haute, dans
des royaumes appartenant d'autres plans, dans des royaumes
qui constituent le pays de la ralit, laquelle nous donnons le
nom de rves sur notre plan d'illusion.
En outre, si un bon clairvoyant avait l'occasion de voir cte cte
un Yogi en tat de transe et un sujet mesmris, il apprendrait
une importante leon en Occultisme. Il apprendrait reconnatre
la diffrence entre un tat volontaire de transe et un tat
hypnotique provoqu par une influence extrieure. Chez le Yogi,
les "principes" du Quaternaire infrieur disparaissent
entirement. On ne voit ni Rouge, ni Vert, ni Rouge-Violet ni Bleu
Aurique appartenant au corps ; rien que les vibrations peine
perceptibles du principe de Prtta la nuance dore, et une
flamme violette strie d'or, qui jaillit de la tte, de l'endroit o se
trouve le Troisime il et qui se termine par un point. Si
l'tudiant se souvient que le vritable Violet, ou point extrme du
spectre, n'est pas une couleur compose de Rouge et de Bleu,
mais une couleur homogne dont les vibrations sont sept fois
plus rapides que celles du Rouge, et que la nuance dore est
l'essence des trois nuances de jaune, depuis le Rouge-Orang
jusqu' l'Orang-Jaune, il comprendra la raison de cela : il vit dans
son propre Corps Aurique, devenu alors le vhicule de Bouddhi-
Manas. Au contraire, chez un sujet plong dans un tat de transe
hypnotique ou mesmrique provoqu artificiellement, ce qui est
l'effet d'un acte inconscient, ou conscient de Magie noire,
moins que son auteur ne soit un Adepte lev, toute la srie des
principes est prsente, avec le Manas Suprieur paralys et
spar de Bouddhi en raison mme de cette paralysie, et le Corps
astral rouge-violet, entirement soumis au Manas Infrieur et au
Kma Ropa (les monstres animaux verts et rouges qui sont en
nous." 177

Anecdotes

Presque tous les saints ont t vus entours d'une aura
lumineuse, que certains associent la transfiguration. De Mose
Jsus, du Bouddha Mahomet, tous les hommes de Dieu sont
baigns dans la lumire de l'me ou du Saint-Esprit. Voyons
ensemble quelques exemples moins connus. Afin de batifier le
bienheureux Bernardino Realino, en l6l6, on demanda un
tmoin oculaire srieux, un certain seigneur Tobias, de
tmoigner sous serment. Celui-ci raconta que, venant consulter
le Pre Bernardino, il vit sous la porte demi-ferme un
rayonnement extraordinaire, ce qui l'tonna. Par curiosit, il
entra et vit le Saint homme agenouill, en extase et lev dans
les airs. Plusieurs personnes avaient dj vu l'trange radiation
de lumire qui illuminait quelquefois le visage du Saint, tel
point que certains durent mme dtourner les yeux. La Sainte
Lidwine de Schiedam et plusieurs autres furent observs
entours de lumire. En Orient, il en est de mme et Karma
Pakchi, le deuxime Karmapa (1204-1284), fut souvent observ
aurol d'arc-en-ciel alors qu'une lumire colore irradiait de
tout son corps.
Le 20 octobre 1940, mettant tous ses livres de ct, et
abandonnant l'cole, le jeune Sathya Sai Baba dclara
ouvertement le dbut de sa mission d'Avatar. Sri Anjaneyulu,

177 La doctrine secrte n 6, pp 184-85, d. Adyar, Blavatsky.
qui tait trs attach au jeune Sathya, aperut un halo de
lumire autour de sa tte. Lorsque quelque temps aprs Sathya
dclara sa belle-sur qu'il n'tait pas leur Sathya (Narayana),
mais qu'il tait Sai Baba, celle-ci sortit de la cuisine et fut
blouie par la splendeur du halo de lumire qui entourait la tte
de l'adolescent. Un voisin, Sri Narayana Sastri, entendit cette
anormale et srieuse conversation et se prcipita dehors.
Voyant la splendeur du halo autour de la tte de Baba, il se mit
ses pieds et l'adora.
Un minent scientifique, le Dr. Franck G. Baranowski,
enquta sur plus de cent Saints personnages travers toute
l'Inde. Le rsultat fut intressant, mais pas extraordinaire, et ce
jusqu'en juillet 1978 o il passa une semaine photographier
Sai Baba, au moyen du systme Kirlian. Le rsultat dpassa tout
ce qu'il avait vu auparavant. Sa conclusion fut celle-ci :

"L'aura que Swami projetait n'tait pas celle d'un homme !
L'nergie blanche tait deux fois plus large que celle d'un homme
; le bleu (amour) tait pratiquement sans limite ; et il y avait du
rose (amour intense), des bandes de dor et d'argent au-del des
deux premires, au del du btiment, jusqu' l'horizon. Il n'y a
pas d'explication scientifique cela." 178

Le Dr. Baranowski, de l'universit de l'Arizona, est aussi un
grand clairvoyant naturel, c'est--dire qu'il voit depuis sa plus
tendre enfance. Le matin o il aperut Sathya Sai Baba, il avoua
qu'il rayonnait vritablement et plus tard il crivit ceci :

178 We Devotees... par Indulal H. Shah, p. 148-149, Sri Sathya Sai Books
and Publ.

"La couleur rose, que l'on voit rarement, est la caractristique de
l'amour dsintress. C'tait la couleur que Sai Baba avait autour
de lui. L'aura allait au-del du building prs duquel il se trouvait ;
ce champ d'nergie allait jusqu' 30 et 40 pieds (120 mtres
environ) dans toutes les directions.
N'ayant jamais vu une telle aura jusqu'alors, ma premire
raction fut de chercher des lumires fluorescentes sur lui. Mais,
tandis que j'observais, la belle nergie rose se dplaait en mme
temps que son corps se dplaait. Emerveill par ce spectacle
remarquable, j'entendis peine les bhajans, et Sai Baba partit
sans que je m'en rendis compte." 179

SIDDHI DE LA PUISSANCE

Les hommes ont toujours rv de puissance et de pouvoir.
Les ambitieux ont souhait l'immortalit corporelle, et il est vrai
qu'il existe toute une srie de siddhis qui ont un rapport troit
avec le mcanisme physique humain. C'est de cela que nous
allons parler maintenant.
Dans les sutras de Patanjali, au numro 25 du livre III -
Vibhuti Pada - il est dit que le samyama sur le symbole de
l'lphant apporte au yogi une force identique celui-ci. C'est
du moins ce que disent la plupart des commentateurs tels que
Swami Sadananda Sarasvati par exemple. Cette siddhi qui
confre la force et la puissance peut tre mon avis interprte
diffremment. En effet, l'lphant est le symbole de l'adepte et

179 The Embodiment of Love, p. 107, P. Mason and Ron Laing. Sawbridge
Enterprises London, UK.
c'est encore l'lphant qui est reprsent dans le chakra
coccygien ou muladhara, le lieu o rside la puissance du feu
kundalini. Lorsque, par samyama, le mental galement
symbolis par Ganesha, le Dieu tte d'lphant, cesse d'tre
agit et peut tre parfaitement contrl, kundalini, dont la
puissance est matrielle comme l'lphant, s'lve et brise tout
sur son passage. Lorsque, par un acte de pure volont manant
du centre coronal, le yogi lve la force dans sushumna nadi
jusqu'au chakra mille ptales, on dit qu'il possde un total
pouvoir sur le monde physique car en lui maya a disparu ou
plutt s'est transform en Mahashakti, grce la puissance de
laquelle il peut dsormais avoir un total ascendant sur les
formes denses de la matire.

INVULNERABILITE CORPORELLE

Il s'agit l d'un pouvoir unanimement reconnu par les yogis
qui cependant mettent des rserves quant son utilit et
considrent que le moyen d'veiller ce pouvoir est trop souvent
rattach la magie noire.
Je n'ai que peu de choses dire sur cette siddhi, except que
lorsque le yogi peut lever volont sa kundalini, cette force est
conjointement utilise avec l'aura humaine qui peut devenir
alors un bouclier toute preuve. L'aspect magie noire attribu
ce pouvoir d'invulnrabilit vient de ce que l'on invoque, pour
s'assurer d'un tel pouvoir, des "lmentals" qui, par le biais
d'une enveloppe d'Akasha, protgent le sorcier contre tout ce
qui est un danger pour le corps lui-mme constitu par les
lments terre, eau, feu, ether. En un mot, il s'agit d'une forme
d'immunit contre les quatre lments naturels. Ramana
Maharshi a dit un jour :

"Prabhulinga, alors qu'il voyageait dans le nord des Indes,
rencontra un jour le fameux yogi Goraknath. Celui-ci dmontra
aussitt ses pouvoirs yogiques ; par exemple le sabre qui lui
frappait le bras s'moussait sans lui infliger aucune blessure. Ce
pouvoir d'immuniser le corps contre toute blessure s'appelle
rya- siddhi. Prabhulinga proposa de se faire transpercer. Quand
le sabre s'abattit sur lui et le transpera, il ne rencontra aucun
obstacle comme s'il fendait l'air, et ne provoqua aucune blessure.
Gorak, dcontenanc, demanda humblement Prabhulinga de
devenir son disciple."180

Un exemple intressant de ce pouvoir est attest par H.P.B.
dans Isis Dvoile, tome II :

"Il y a quelques annes, vivait dans un village d'Afrique, un
Abyssin qui passait pour un sorcier. Une fois, quelques Europens
se rendant au Soudan s'amusrent, pendant une heure ou deux,
tirer sur lui des coups de pistolet et de fusil, chose laquelle il
avait consenti moyennant une faible rtribution. Un Franais
nomm Langlois tira jusqu' cinq coups simultanment, et les
canons des armes n'taient pas plus de deux mtres de la
poitrine du sorcier. A chaque coup, en mme temps que la
flamme de la dtonation, on voyait la balle apparatre au bout du
canon, trembler en lair, dcrire une courte parabole, et tomber,
inoffensive, sur le sol. Un Allemand de la troupe, qui voyageait
pour acheter des plumes dautruche, lui offrit cinq francs pour

180 L'enseignement de Ramana Maharshi, p 185, Albin Michel.
avoir lautorisation de tirer, le canon du fusil touchant le corps du
sorcier. Lhomme refusa dabord ; mais la fin, aprs avoir eu
une sorte de colloque avec un tre invisible sous terre, il y
consentit. Lexprimentateur chargea soigneusement son arme
et, appuyant la bouche du canon sur le corps du sorcier, aprs un
moment d'hsitation, tira Le canon clata en morceaux jusqu'
la crosse, et l'homme ne fut pas bless." 181

Cette forme d'invulnrabilit s'exerce dans les domaines les
plus varis. L'auteur de ces lignes a expriment
l'invulnrabilit au feu au Japon en marchant sur un lit de
braises lors d'une crmonie faite par des yamabushis. Cela
peut aller jusqu'au fakir sur sa planche clous, au charmeur de
serpents, au yogi sur le corps duquel passe un camion de
plusieurs tonnes, ou ce genre de pratique qui consiste se faire
inhumer pendant plusieurs jours, etc... Ce pouvoir tait connu
des aptres et notamment de Paul. La Bible mentionne que
celui-ci tait en train d'essayer de prcher afin d'empcher la
foule d'offrir un sacrifice :

"Alors survinrent d'Antioche et d'Icone des Juifs qui gagnrent la
foule, et qui, aprs avoir lapid Paul, le tranrent hors de la ville,
pensant qu'il tait mort. Mais les disciples l'ayant entour, il se
leva, et entra dans la ville." (Actes, 14-19, 20)

Saint Polycarpe, l'un des premiers martyrs chrtiens, fut
condamn brler vif. Cela se passait Smyrne en l'an 155
aprs J.C. Mais le feu pourtant puissant entoura le saint sans le

181 Isis dvoile, n 11, pp 102-103, Adyar.
brler. Notons aussi l'tonnant St Franois de Paul qui mourut
en 1507 et fut, sa vie durant, immunis contre le feu.

INCORRUPTIBILITE CORPORELLE

Ceci n'est pas une siddhi au sens que nous donnons ce
mot, mais il en est un effet immdiat. L'tre humain possde
dans son corps vital une nergie pranique cinq fonctions
intimement relies les unes aux autres, ainsi que les cinq
pranas mineurs :

1. DEVADANA, localis dans les narines. Il est responsable de
l'ternuement.
2. KRIKAL, localis dans la gorge. Il est responsable du
billement et de la sensation de la faim et de la soif.
3. KURMA est responsable de la vue. Il lubrifie et nettoie les
yeux et accomplit les fonctions du clignement de l'il.
4. NAGA est situ dans la bouche. Il permet de roter et d'avoir
le hoquet.
5. DHANANJAYA parcourt le corps tout entier car il est de
prdominance thrique. Aprs la mort, il est responsable
du phnomne de gonflement. C'est ce prana mineur qui
provoque l'incorruptibilit corporelle chez ceux qui, pendant
leur vie de saint ou de yogi, ont eu un parfait contrle sur
leur mental et donc sur le prana.

Dhananjaya, pour des raisons que j'ignore, peut tre
intensment accumul chez certains adeptes et pas chez
d'autres. C'est en tout cas l qu'il faut chercher le mystre des
ongles et des cheveux qui continuent pousser mme aprs le
dcs. Beaucoup plus puissamment accumul, cela peut
provoquer un tat d'incorruptibilit plus ou moins long.
Une chose n'a jamais t dite, ou alors trs discrtement :
certains adeptes laissent leur corps thrique l'intrieur du
corps physique. Il s'agit l d'un processus trs occulte o l'esprit
garde un oeil vigilant sur sa forme tout en uvrant d'autres
activits. Le but est d'apporter une aide spirituelle et
magntique tous les fidles qui viendront dans l'avenir en
contact avec l'influence bnfique du corps conserv. Dans
certains cas, le corps conserv devient le point vital d'un chakra
terrestre dj existant mais passablement endormi. Et cet
emplacement nouveau ou ancien se construiront une crypte,
une glise, un temple, en tout cas un lieu d'adoration. C'est pour
cela que les grands adeptes orientaux ne sont pas incinrs mais
conservs dans un reliquaire. Ce fut le cas des lignes des Dala
Lamas et des Panchen Lamas du Tibet.
L'incorruptibilit aprs la transition peut avoir des causes
diffrentes, mais est ordinairement observe chez les yogis et les
saints. On constate mme que ces derniers n'eurent pas les
symptmes connus de la rigidit cadavrique ou que l'on trouva,
lors d'autopsie ultrieure, du sang tout frais l'intrieur d'un
corps qui n'avait apparemment pas subi de profondes modi-
fications (exemple : le pre franais de Gronimo, jsuite
napolitain mort en 1716). Les exemples srieux ne manquent
pas. Citons encore Pierre de Rega- latus, moine franciscain mort
en 1456, le dominicain Geronimo Batista de Lanuza, vque
d'Albarrazin qui mourut en 1624. Comme ce dernier tait
considr comme un saint, on dcida d'exhumer son corps pour
se le partager en guise de reliques. Cela fut fait 36 jours aprs le
dcs. Mais, la surprise gnrale, le corps tait intact. Au
moment de l'vnement, une grande quantit de sang clair et
frais jaillit du corps. Lorsque le corps, priv de ses extrmits
infrieures, arriva Saragosse, le visage tait en sang comme s'il
s'tait agi d'un organisme vivant. Nous pourrions galement
citer le cas du cur d'Ars ou du grand Yogi Yogananda
Paramahansa, celui du Saint Andr Babola, jsuite polonais qui,
67 ans, fut tortur puis assassin par des pillards cosaques.
Aprs leur retraite, on rcupra le cadavre pour l'enterrer dans
le caveau de l'glise de Pinsk. Quarante ans plus tard, le recteur
du collge de jsuites de Pinsk fit un rve o il lui tait ordonner
d'exhumer le corps. A la stupfaction gnrale, on s'aperut que
soixante-treize ans aprs sa mort le cadavre tait non
dcompos et aussi souple que de son vivant.
C'est ce qui arriva aussi au corps de Maria Anna (Ladroni)
qui, exhume sept ans aprs sa mort, fut dcouverte en parfait
tat de conservation. Onze mdecins et chirurgiens examinrent
le corps mais ne purent lucider l'nigme. Et pour comble, le
corps dgageait un dlicieux parfum.
De tels phnomnes furent constats sur Saint Pie V (1572),
Saint Bernardin de Sienne (1444), Saint Camille de Lellis (1614),
Saint Vincent de Paul (1660), Saint Pierre d'Alcantara (1562),
Saint Andr Avellin (1608), Saint Franois Xavier (1552), etc...
La liste est longue, et le lecteur intress aura intrt lire
l'ouvrage de Herbert Thurston, les Phnomnes Physiques du
Mysticisme, aux Editions du Rocher.

SIDDHI DE LA CESSATION DE LA FAIM

Le sutra 30 du Livre III de Patanjali est ainsi traduit par
Sadananda :

"En se concentrant dans l'chancrure sternale, le yogi peut
apaiser la faim et la soif."

Les autres commentateurs sont aussi peu prodigues en
renseignements sur ce pouvoir particulier. Je prendrai donc la
traduction d'Alice Ann Bailey qui est la plus intressante.
L'chancrure stemale de Sadananda n'est autre que le segment
d'un grand nerf de la gorge qui est plac juste au-dessus du
centre de la gorge. Par la comprhension de la nature de ce
centre et par une mditation concentre sur lui, le yogi peut
suspendre les lancements de la faim et de la soif, et en
consquence se passer indfiniment de la nourriture :

"La vritable signification des sutras ci-dessus, qui sont ici
conjoints, dcoule de la comprhension du processus de
transmutation et du transfert effectu dans le plexus solaire.
L'nergie du centre sacr qui alimente les organes gnitaux est,
en temps voulu, transfre dans le centre de la gorge. Le
processus crateur se poursuit alors par la pense, le son et la
parole. La faim et la soif constituent les deux aspects du dsir ;
l'un, la faim, tant positif, masculin et prhenseur ; l'autre, la soif,
tant ngatif, fminin et rceptif. Ces deux termes ne sont que
les symboles de deux grandes impulsions sous-jacentes
l'impulsion sexuelle. Quand ces impulsions sont domines et
contrles, l'nergie du centre plac derrire les organes en
cause, peut tre porte vers le haut jusqu' la gorge, et, en un
sens sotrique la faim comme la soif sont supprimes. Il ne faut
pas oublier ici que ces deux mots reprsentent sur le plan
physique, l'analogie entre les deux grands couples de contraires
que le yogi doit quilibrer, et qu'il quilibre effectivement lorsque
le plexus solaire remplit sa plus haute fonction." 182

L'extriorisation physique du centre de la gorge est la glande
thyrode. On considre de nos jours que cette glande a la mme
origine tissulaire et provient presque de la mme zone que le
lobe antrieur de l'hypophyse. La thyrode est juste titre
considre comme indispensable au maintien de la sant
physique. De par son action sur le corps, la thyrode et son
centre se rapportent l'aspect Brahma ou troisime aspect de la
Trinit, celui de l'intelligence de la substance. Occultement, elle
est donc relie au Saint-Esprit qui est la substance (Marie)
vitalise ou fertilise par le prana (Jsus). C'est pourquoi les
hormones thyrodiennes ont une influence sur les os, les diff-
rents mtabolismes, le rythme cardiaque, le systme nerveux et
musculaire, etc... Le lecteur comprendra tout de suite le sens du
commentaire et la relation avec la faim et la soif, deux
ncessits pour maintenir l'organisme vivant.
Cependant, la suppression de nourriture concrte ne peut
tre remplace que par un lment de base nergtique que
nous identifions au prana. Or, tout le problme est de savoir et
de pouvoir utiliser ce prana adquatement. Les sutras ne disent
pas tout et le centre de la gorge n'est pas la cl vritable. En fait,
tant que le centre laryng est seul veill, la siddhi de la
suppression de nourriture reste en sommeil. Elle ne peut tre
rendue active que lorsque s'veille un centre dont on dit peu de
chose, le centre alta-major qui est physiquement extrioris par
la glande carotide. Ce centre est identifiable la moelle pinire

182 La Lumire de lme, p 262, A.A. Bailey, d. Lucis.
se trouvant dans le bulbe rachidien et plac au sommet de la
medulla oblongata. Ce centre est directement en relation avec
lAkasha et c'est lui seul qui alimente directement le cur en
nergie vitale et lectro-magntique.
La clairaudience est souvent attache au centre laryng.
Lorsque son aspect suprieur est veill (alta-major), l'ascte
peut entendre le son divin AUM. Swami Hariharananda giri,
adepte du Kriya Yoga, crit ce propos une intressante chose
se rapportant l'interprtation de la syllabe sacre et la fonction
de la faim :

"Le corps causal de l'tre humain est "A", son corps astral est "U"
et son corps physique "M". Il est dit dans les Ecritures :
"OMKARASHA BRAHMA RISHI GAYATRI CHHANDO OGNI DEVATA
SARBA KARMA ARAMBHA BINIYOGA". Ce qui signifie que "AUM"
vient et s'exprime avant que nous ne pensions, disions ou
fassions quoi que ce soit. Avant la sensation de faim, le "A" sans
forme inspire la faim partir du vide. Puis, dans notre cerveau et
notre corps astral "U", nous percevons la faim. Mais notre faim
ne peut tre assouvie avant que notre corps physique "M" ne
mange. Ainsi notre corps causal est "A", notre corps astral est "U"
et notre corps physique "M". L'agrgation de ces trois corps est
A+U+M = AUM."
183


Notons encore ceci : lorsque l'alta-major est actif, il ouvre et
veille un chakra qui se trouve dans la vote du palais, le talu
chakra. C'est lui qui est la cause de l'coulement du nectar de
l'extase divine. Lorsque les trois centres talu, mdulla et laryng

183 Kriya Yoga, Swami Hariharananda, p 154, Adyar
fonctionnent l'unisson, la siddhi de la non- substantiation
apparat.

Anecdote

Les jenes complets ont t souvent observs, et des noms
clbres nous reviennent l'esprit, Victoire Courtier, Marie
Madeleine de Pazzi, Catherine Emmerich, Sainte Lidwine,
Padre Pio qui vivait avec 200 ou 300 calories par jour. Le
vnrable Domenica del Paradiso est rest vingt ans sans
nourriture. Nicolas de Flue, dix-neuf ans, Elisabeth von Reute
quinze ans, etc...
J'aimerais relater le cas de Giri Bala, une Yogini mentionne
par Yogananda dans son Autobiographie d'un Yogi.
Yoganandaji raconte sa rencontre avec la sainte Giri Bala qui,
depuis l'ge de douze ans n'avait ni bu ni mang, et cela jusqu'
l'ge de soixante-douze ans o Yoganandra la rencontra. Elle
arriva cette extraordinaire performance grce l'initiation de
son gourou. La technique comprenait la rcitation d'un mantra
et des exercices pnibles de respiration. Sur elle-mme, la sainte
rvla peu de choses :

"Je n'ai jamais eu d'enfants ; voici bien des annes que je suis
veuve. Je ne dors que trs peu, car pour moi il n'y a pas de
diffrence entre le sommeil et l'tat de veille. Je mdite pendant
la nuit et, dans la journe, je vaque des travaux domestiques. Je
suis trs peu sensible aux changements de temprature, aux
saisons. Jamais je n'ai t malade. Lorsqu'il m'arrive de me
blesser, je ne sens presque pas la douleur. Je n'ai pas dexcrtions
et peux contrler la respiration et les battements de mon cur.
Mon guru et d'autres grands tres m'apparaissent souvent dans
les visions." 184

SIDDHI DE LA CHALEUR INTERNE

Le pouvoir de produire de la chaleur est tout spcialement
pratiqu par les asctes des rgions froides, notamment au
Tibet o la technique est connue sous le nom de TOUMO
(Gtm-m). Cette pratique est accomplie par les yogis tibtains
depuis des sicles. Elle permet au mditant de rester peu prs
nu dans des grottes glaces pendant les terribles hivers
himalayens.
Le grand saint et yogi Milarepa, lorsqu'il se trouva
emprisonn par la neige dans une caverne du nord de l'Everest,
fut oblig de pratiquer toumo, ce qui lui sauva la vie. Son nom,
Mila-respa, dmontre qu'il devint un matre dans cet art, respa
tant le titre donn ceux qui pratiquent le toumo.
La technique du toumo fait partie de l'une des six doctrines
ou pratiques secrtes enseignes par Naropa et dont le Kagyu-
pas sont les principaux hritiers. La technique est tire de
l'enseignement ancien du Hatha Yoga, et elle est encore connue
de quelques saddhus initis. La technique est succinctement
dcrite dans le yoga tibtain crit par D.W.Y. Evans Wents, tra-
duit et comment par le lama Kasi Dawa Samdup. La technique
donne est forcment incomplte, et rappelons qu'il est
dangereux de l'essayer autrement que sous les instructions d'un
lama avanc dans cette pratique. Disons pour l'essentiel que le
yogi s'efforce d'attirer la force pranique pntrer le corps

184 Autobiographie dun yogi, p 460, Paramahansa Yogananda, Adyar
thrique et transformer le liquide sminal en feu et, par le
biais du centre de la gorge, lever la temprature du corps
vital. Les centres coccygien, sacr et solaire sont inclus dans
cette pratique o interviennent les asanas, pranayama,
visualisations et mantrams. Rsumons tout cela en citant
Alexandra David-Neel qui avait pratiqu cette technique avec de
bons rsultats :

"Une sorte d'examen clt, parfois, la priode d'entranement des
tudiants en toumo. Par une nuit d'hiver o la lune brille, ceux
qui se croient capables de subir victorieusement l'preuve se
rendent, avec leur matre, sur le bord d'un cours d'eau non gel.
Si aucune eau libre n'existe dans la rgion, l'on perce un trou
dans la glace. La nuit choisie est une de celles o le vent souffle
avec violence. Elles ne sont point rares au Tibet.
Les candidats au titre de respa, compltement nus, s'asseoient
sur le sol, les jambes croises. Des draps sont plongs dans l'eau
glace ; ils y glent et en sortent raidis. Chacun des disciples en
enroule un autour de lui et doit le dgeler et le scher sur son
corps. Ds que le linge est sec, on le replonge dans l'eau et le
candidat s'en enveloppe de nouveau. L'opration se poursuit
ainsi jusqu'au lever du jour. Alors, celui qui a sch le plus grand
nombre de draps est proclam le premier du concours." 185

On peut rapprocher la technique du toumo des lvations de
temprature enregistres chez les mystiques chrtiens et
probablement chez tous les autres. On dit que Saint Stanislas
Kostka ressentait un tel amour pour le Christ qu'il tait oblig

185 Mystiques et magiciens du Tibet, p. 240, A. David Neel, Editions Plon
d'appliquer sur sa poitrine des linges tremps d'eau froide.
Sainte Marie Madeleine de Pazzi, ne en 1566, ne pouvait au
plus fort de l'hiver porter qu'un vtement de laine, et avait une
telle flamme d'amour en elle qu'elle coupait ou dnouait son
habit. Le Saint Philippe de Neri, de la mme poque, avait les
mmes symptmes, et une fois sa gorge fut si brle qu'il resta
malade plusieurs jours. Il est bien connu que souvent Padre Pio
avait une telle temprature que le thermomtre mdical se
brisait. Sainte Catherine de Gnes est galement un cas
intressant :

"Pendant vingt heures de temps, son corps garda une telle
chaleur, surtout dans la rgion du cur, qu'on pouvait se
chauffer la main en la tenant l : beaucoup de surs en firent
l'exprience. En vrit, la chaleur fut perceptible trente-trois
heures aprs la mort, quoique un degr moindre, pourtant on
tait en mars, et le temps trs frais. Le corps ne perdit pas
compltement sa chaleur avant qu'on l'eut ouvert et qu'on eut
retir le cur." 186

Nous pourrions galement parler des longations du corps.
D.D. Home en donna de nombreuses preuves, ainsi que la sur
Vronica Laparelle qui mourut en 1620. Il existe aussi des
cicatrisations ultra-rapides comme ce fut le cas pour les
stigmatiss ou les mystiques Assaouahs qui, pendant leur
rituel, s'infligent de terribles blessures qui cicatrisent avec une
fantastique rapidit. Et voici maintenant la dernire des siddhis

186 Les phnomnes physiques du mysticisme, p. 263, H. Thurston, Editions
Rocher
se rapportant au corps physique.

LA SOUFFRANCE ET SON ABOLITION

Le sentiment de souffrance est une raction du systme
nerveux face l'impact de l'un des sens, qui une fois reue par le
mental se rpercute sur le cerveau. Le sens sollicit (celui du
toucher par exemple) capte la sensation au moyen des nerfs qui
la transmettent au corps astral et son systme sympathique
puis central qui envoie l'information au cerveau qui donne
l'ordre qu'il faut. Pour cela le mental doit tre synchronis avec
le cerveau et le penseur doit tre prsent. La sensation d'une
brlure implique en ralit un processus trs complexe.
La douleur a dans le cerveau un centre qui lui est propre, et
des remdes comme la morphine et ses drivs agissent sur les
neurones dans les cellules crbrales. De tous temps, les yogis
ont su comment stimuler les substances internes de leurs
organes afin d'acclrer l'tat de dtachement vis vis de la
douleur physique. La science a dcouvert en partie ce secret car
on a trouv que le cerveau produisait de minuscules molcules
de protines appeles ENDORPHINES (ou morphine
endogne), ainsi que les ENKEPHALINES. Ces substances sont
quarante fois plus efficaces que la morphine pour attnuer la
souffrance. Un simple exemple : une des endorphines amne
une profonde analgsie et catatomie, certaines autres lvent ou
rabaissent la temprature du corps, d'autres encore
tranquillisent, d'autres excitent. La suggestion par un tiers ou
par soi-mme peut librer ces substances. L'hypnose est un
moyen extrmement efficace dans ce domaine.
Dans un premier temps, la souffrance physique,
motionnelle ou mentale est utile, car c'est un signal qui nous
montre que quelque chose ne va pas. Il faut videmment
chercher avant tout la cause. Deux attitudes vont s'en suivre :
faire face ou non. Pour le premier, la drogue et le mdicament
vont s'avrer utiles car souffrance veut dire ignorance et pour
l'ignorant il manque des donnes prcises et une connaissance
des lois humaines et divines pour agir correctement. Dans ce
cas, il faut s'en remettre l'aide du moment. Pour le disciple
avanc, l'attitude premire est de voir o se trouve l'erreur qui a
caus la souffrance. Lorsque cette cause est dcouverte et recti-
fie, alors on peut chercher les moyens physiques ou mentaux
de faire disparatre la souffrance.
Le contrle du mental ne permet pas de se librer
totalement de la souffrance, mais permet d'accepter
diffremment cette souffrance, de la rendre supportable.
Certains yogis, surtout hatha-yogis, cherchent le contrle
physique avant le Soi. Par certaines concentrations et postures,
ils apprennent rendre le corps insensible toute douleur. Ils
peuvent mme dans certains cas sortir du corps lorsqu'ils
souffrent trop. Cependant, ce n'est pas l une solution
dfinitive, car n'importe qui, avec un mdicament, peut en faire
autant. Ce n'est finalement qu'un somnifre. Le sommeil n'est
pas synonyme de paix. De mme, la transe libre des hormones
qui cartent la souffrance, mais la transe n'est qu'un tat
passager et non dfinitif. Le mystique, lui, recherche
uniquement la cessation dfinitive de la souffrance, non par des
moyens physiques et temporaires, mais en dcouvrant la nature
illusoire de ce corps, en cessant de s'identifier lui, et en se
librant de l'illusion de la souffrance qui appartient au corps.
Libr du poison de l'attachement ce corps, le mental peut
s'unir au Soi et connatre l'extase. A ce moment seulement on
peut parler de libration de la souffrance.
Tous les pouvoirs que nous venons de dcrire depuis la
siddhi de la puissance sont des rsultats parses de
l'authentique invulnrabilit physique qui en vrit n'existe pas
en tant que telle. En effet, et pour donner un suprme exemple,
le corps d'un Avatar comme celui de l'Avatar Sathya Sai Baba
n'est qu'un mirage entirement sous la domination de l'esprit.
Voici quelques exemples : lorsque Sai Baba tait adolescent, une
procession avait lieu en son honneur et il tait conduit sur un
char fleuri travers le village. Pendant ces priodes, son corps
changeait de forme, le ct droit prenait quelquefois l'apparence
de Shiva, et le ct gauche celle de Parvati. Il prit ainsi des
centaines d'apparences. Sa robe changeait de couleur. De la
cendre sacre suintait de son front, de sa bouche, et ses mains
restaient toujours immacules, mme lorsqu'il matrialisait de
lamrita partir du sable de la rivire proche du village. Ses
pieds ne furent jamais ternis par la poussire. Au milieu de ses
fidles, qui n'avaient d'yeux que pour lui, il disparaissait en un
millime de seconde et rapparaissait en haut d'un arbre ou
d'une colline.
Quelquefois, il restait invisible plusieurs heures et revenait aussi
subitement. Il expliquait alors qu'il avait aid tel ou tel fidle qui
avait cri au secours, et ce en Inde ou ailleurs.
Ce corps, bien que construit des cinq lments de la matire,
peut se transformer, se transporter, se transmuer, mme en
pure lumire. Il peut se dmultiplier en milliers d'images,
prendre la forme d'un animal ou de plusieurs personnes. On vit
quelquefois Sai Baba en deux endroits la fois. Il apparat
physiquement des centaines de fidles dans le monde. Voil ce
qu'est un corps rellement immortel. C'est un corps illusoire
entirement domin et souvent cr par un grand tre libr de
toutes les contingences matrielles et par consquent humaines.

CHAPITRE XII


CONTROLE ET LANGAGE DES ANIMAUX

Il est bien connu que tous les sages de l'Orient sont
absolument sans crainte des animaux les plus sauvages, et qu'ils
oprent de deux manires diffrentes : soit ils contrlent les
animaux si ceux-ci les attaquent, soit ils les pacifient avec
amour. En Inde et dans toute l'Asie, il est commun de voir des
moines bouddhistes pratiquant la non-violence aller dans la
jungle caresser un tigre qui leur approche devient doux
comme un chaton. Le contrle des btes froces est une siddhi
appele BHUCHARA SIDDHI, et c'est cette siddhi qu'utilisa le
Seigneur Bouddha lorsqu'il fut attaqu par un lphant qu'il
arrta instantanment dans sa course en levant sa paume vers
l'animal.
Un disciple intime de Ramana Maharshi a racont que
chaque nuit un tigre de grande taille entrait dans la caverne et
lchait les mains de Ramana qui lui rpondait en caressant son
paisse fourrure. Le fauve ne s'en retournait que le matin venu.
Pythagore avait aussi ce don. Un jour, au milieu des jeux
olympiques, un aigle traversa le ciel. Pythagore l'appela, l'aigle
vint tournoyer autour de sa tte puis repartit tire d'aile. Une
ourse ravageait la province d'Apule. Pythagore se rendit auprs
de son antre et, par la simple magie de la parole, la fit partir
dans la montagne.
Apollonius de Thyane avait aussi ce pouvoir. Le Matre
Philippe de Lyon commandait aux oiseaux et srement aux
autres animaux. Saint Franois d'Assise galement. Voici une
anecdote qui arriva au seizime Karmapa alors qu'il voyageait
au Tibet et venait de dcouvrir Tchit un torrent qu'il appela
"cinq nectars". Le 29me jour du mme mois, alors que le
cortge passait une nouvelle fois proximit de la rsidence du
protecteur Gnentchen Tanglha, un yak blanc s'approcha de
Karmapa, se prosterna devant lui puis disparut.
Ce pouvoir est atteint uniquement par ceux qui sont
absolument non violents de corps et d'esprit, et qui ont le sens
de l'unit entre les formes de vie humaine et animale. Lorsqu'un
sage a atteint un tel tat, il peut volont entrer en contact avec
le monde des dvas et par l vivre harmonieusement avec le
rgne animal. Il y a en effet une trs troite relation entre ces
deux rgnes. Lorsque la non-violence (AHIMSA) est suivie
pendant douze annes, le pouvoir de rendre docile les animaux
apparat. Et il n'est pas un seul adepte qui soit dpourvu de
cette siddhi. Cela n'a rien voir avec ce que font les sorciers qui
utilisent charmes et amulettes pour pacifier l'animal sauvage ou
s'en protger. L'amour et le courage sont les deux grands
principes de cette siddhi.

LE DON DE PROPHETIE

Ce pouvoir est troitement rattach l'intuition. Il permet
un homme de prvoir l'avance ce qui arrivera dans le futur.
Cela remet en cause la fameuse question du libre-arbitre.
Pourtant, deux choses sont certaines : les hommes gardent
incontestablement un certain libre-arbitre, et d'autre part il est
non moins contestable que le futur peut tre connu dans ses
grandes lignes.
L'omniscience que possdent uniquement les Avatars ou
hommes- dieux dmontre bien que tous les vnements sont
prvisibles. On en trouve la preuve mme dans la Bible o Jsus
dit Pierre : "Je te le dis en vrit, avant que le coq chante, tu
me renieras trois fois." Le libre arbitre d'un homme peu volu
est large et restreint tout la fois, restreint parce que sa
conscience est troite et parce qu'il est limit aux nergies
instinctives qui le commandent via l'influence des plantes qui
le conditionnent, large parce qu'il peut violer toutes les lois de la
nature, et il le fait, sans subir de lourdes dettes karmiques en
raison du sommeil de sa conscience.
Pour l'homme volu spirituellement, ce ne sont pas les sens
qui prdominent, mais la vie de l'me, et son libre-arbitre est
limit sa connaissance des lois qu'il respecte, ou sa rgle de
morale propre. Cependant, du fait qu'il suit la loi divine, il
coopre avec le divin et peut agir plus largement sur les
vnements qu'il observe comme illusions et auxquels il ne
s'identifie plus.
Maintenant, prenons un exemple simple et concret.
Imaginez que l'homme spirituel se soit tellement lev qu'il est
assis en haut d'une trs haute colline. De l, il peut voir
clairement une ligne de chemin de fer. Plac comme il est, il
peut voir deux gares et suivre le trajet du train d'un bout
l'autre. L'homme moyen, lui est encore dans le train, et bien
entendu sa conscience ne peut connatre que ce qui l'entoure,
son wagon et ce qu'il voit par la fentre. Il a le loisir d'aller et
venir, mais pas au-del de l'ensemble du train. Supposons que
cet homme regarde par la fentre en direction de la colline. Sa
vision se limite l, alors que celui qui est sur la colline peut tout
en observant l'homme moyen voir en mme temps d'o vient le
train et o il va ; il peut apercevoir l'avance un drame venir,
par exemple la barrire du passage niveau qui ne s'est pas
ferme et une voiture qui est prte traverser. Le rle du
prophte est de voir de la colline tous ces vnements et de les
communiquer instantanment aux hommes rceptifs. Dans tout
cela, il n'y a rien de miraculeux. L'homme spirituel, de son point
de conscience lev voit simplement plus loin dans le pass et le
prsent, au point de pouvoir dgager une image future. S'il est
trs avanc, il peut mme intervenir directement et prvenir le
garde-barrire pour viter l'accident. L'homme moyen, lui, est
passif, et il subit les vnements. Le train, c'est son corps, la
locomotive, ses dsirs, et les fentres, ses cinq sens.
Notre destin est donc programm par notre pass. Mme ce
corps, avec la moindre de ses formes, de ses qualits ou dfauts,
avec toutes ses particularits et ses empreintes spcifiques, est
le rsultat du pass lointain et rcent. Il est donc logique que
nous ragissions aux vnements conformment notre actuel
conditionnement, notre nature de l'instant, et cela dtermine
dans les moindres dtails les vnements venir. Cependant,
pour l'homme qui s'est lev un peu au-dessus de la moyenne,
seuls les clichs les plus importants de la vie sont dfinitivement
programms, et l'homme n'a un libre arbitre que sur les milliers
de petits clichs quotidiens formant le tableau de la vie de tous
les jours. L'homme avanc, par la grce de son propre travail ou
par celle de son instructeur, peut volont changer son karma
et son destin.
Les clichs dont il est question ici sont des formes-penses.
Elles peuvent tre divines et envoyes par les sages de la
plante, ou elles sont humaines. Notre libre-arbitre est de les
accepter ou de les refuser. L'homme avanc, lui, peut en plus,
dtruire ou construire d'autres clichs. C'est ainsi que mme la
mort, qui est prvue, peut tre arrte et remise plus tard.
Le Matre Philippe a beaucoup dit sur les clichs :

"Chaque chose est reprsente par une image. L o cette image
se fixe momentanment ou non la chose se passe ; si l'image se
dplace ensuite plus loin la mme se reproduit, car il y a
beaucoup de terres comme la ntre. On peut donner ces
images le nom de "clichs".
Tout existe, dans l'ambiant, l'tat photographique. Quand un
vnement doit se produire, des molcules viennent de toute
l'immensit pour constituer un clich. Quelques personnes
peuvent bnficier d'un don de perception des clichs.
- Les clichs passent, agissent et continuent leur route en
allant dterminer, dans d'autres plantes, des actions analogues.
- Tout est clich et le clich c'est la vie. On peut rappeler un
clich et faire revivre un acte pass." 187

Selon la doctrine du Matre, jamais un clich ne s'arrte
compltement. Un clich se dirige toujours vers le cervelet
(mdulla). Une premire fois, l'homme cherche la solution
(d'un problme). S'il ne trouve pas, le clich s'en va et est
remplac par celui d'un dcouragement. Si ce dernier est
repouss, alors le clich initial revient et l'homme trouve la
solution. Le Matre, qui tait clairvoyant, a fait quelques
prophties qui ne sont pas toutes ralises, mais lui-mme avait
dit :

187 Le Matre Philippe de Lyon, pp 234-249, Dr Encausse, d.
Traditionnelles

"La fin des temps (et non du monde) est assez proche ; nos
enfants la verront peut-tre, mais il est possible que les clichs
qui indiquent "effusion de sang" soient changs."

Ce fut effectivement ce qui arriva, car la guerre mondiale,
toute aussi terrible qu'elle ait t, fut d'une nature
considrablement moins destructive que ce qui avait t
prophtis depuis des dcennies. En ce qui concerne le destin, il
dit encore :

"Tout est crit, et cependant tout peut tre modifi, mais, pour
cela, pour obtenir un changement, il faut que cela soit utile." 187

La vie de notre terre n'est, somme toute, qu'un ensemble de
clichs ou de formes-penses. Le Matre Philippe dit que ces
clichs circulent, voyagent, se croisent sans se voir ni se gner.
Et il rappelle qu'il y a plusieurs appartements dans le mme
appartement (plans parallles), car d'autres clichs d'une mme
nature forment d'autres univers, d'autres mondes parallles.
Mais comme les clichs de notre monde engendrent les mmes
actions lorsqu'ils vont dans d'autres plantes, il est possible de
voir des clichs venir ou dj passs (archives akashiques).
C'est ce que l'on nomme le don de prophtie.
La sensation d'avoir dj vcu une scne dans les moindres
dtails, d'avoir dit exactement les mmes phrases, d'avoir reu
les mmes rponses, et cela plusieurs fois, est un phnomne
courant d justement au retour d'un mme clich. Seuls
l'identit des personnages, l'ge de l'exprimentateur et le
contexte gnral changent.
Cette thorie, peine bauche et qui demanderait un gros
volume pour tre explicite en dtail, ne change rien la ralit
de la prophtie. Cela a t abondamment prouv dans la Bible
avec Miche, Isae, Zacharie ou les Psaumes, tous annonant la
venue du Messie. Il y a galement la prophtie des papes selon
laquelle la papaut cesserait d'exister aprs la succession de
deux papes au-del du rgne de Jean-Paul II. Nous avons
galement les prophties de Nostradamus, que personne n'a
jamais correctement traduites, sauf aprs que l'vnement se
soit pass. Les exemples le prouvent donc, les prophties
existent, mme si nous n'avons pas toujours les justes moyens
pour les expliquer.

LE POUVOIR DE RESURRECTION

Le pouvoir de ressusciter un mort semble tre une chose
impossible, et l'est en vrit, car aucun Matre de Sagesse ou
Avatar n'ira jamais l'encontre des lois naturelles. Cependant,
de mme que l'homme mortel est li aux lois de la terre, la
gravitation par exemple, de mme le Matre, lui s'en est libr.
La gravitation est une loi, mais pratiquer la lvitation n'est pas
la violation de cette loi. Ce n'est que l'application d'une autre loi
qui lui est complmentaire. Il peut en tre ainsi en ce qui
concerne la rsurrection.
Lorsque la mort a fait son uvre, nul ne peut faire marche
arrire, mais peut-tre y a-t-il une exception pour un Avatar, et
cela je ne puis encore le confirmer. Ce qui est sr cependant,
c'est que la rsurrection n'existe que du point de vue initiatique.
La rsurrection est alors appele la quatrime initiation ou
crucifixion. C'est le stade de l'adepte qui a dfinitivement
abandonn son go et a conquis l'immortalit spirituelle. Cela
est trs diffrent du rveil d'une personne en tat de mort
apparente ramene la vie par un adepte. Un cas typique est
celui donn par Matthieu. Un homme se prosternant devant
Jsus lui dit : "Ma fille est morte il y a un instant, mais viens,
impose-lui les mains, et elle vivra ! " Lorsque Jsus arriva, la
premire chose qu'il dit fut : "Retirez-vous ; car la jeune fille
n'est pas morte, mais elle dort." Tous se moqurent de lui.
Quand la foule eut t renvoye, il entra, prit la main de la jeune
fille et la jeune fille se leva. Jsus fit de mme dans la ville de
Nain, voyant la peine d'une mre dont le fils unique tait mort
et prt tre enterr. "Il s'approcha et toucha le cercueil... Il dit
"jeune homme, je te le dis, lve-toi ! " Et le mort s'assit et se mit
parler." (Luc 7, 15)
Ce pouvoir ne fut pas uniquement donn Jsus-Christ, car
Pierre lui aussi ressuscita une femme :"Pierre fit sortir tout le
monde, se mit genoux, et pria, puis se tournant vers le corps, il
dit : "Tabitha, lve-toi ! " Elle ouvrit les yeux et ayant vu Pierre
elle s'assit." (Actes 9, 39-42).
Le problme qui se pose est de savoir o est le point de non
retour. L'occultiste rpond que si la corde d'argent n'est pas
rompue, le corps peut tre ramen la vie ; sinon, ce serait
impossible (un Avatar mis part probablement ?). Pendant la
nuit, l'go revtu de son corps astral et mental se dgage du
corps dense. Ce dgagement a lieu dans la priphrie de l'aura
du corps, notamment pendant le rve. Quelquefois, l'go va au
contraire trs loin sur la terre ou dans des plans de conscience
diffrents. L'go cependant reste reli au vhicule terrestre, et
surtout au vhicule vital et thrique par le biais de la corde
d'argent ou SUTRATMA. On dit que cette corde de lumire
vitale est attache l'atome permanent vital se trouvant dans la
rgion du cur, l'autre point d'ancrage de l'me ou go se
trouve dans la tte, mais avant cela il passe par le plexus solaire.
C'est pour ces raisons, que beaucoup d'hommes moyens
s'extriorisent du corps dense par ce centre, soit au moment de
la transition, soit pendant l'tat de transe. Au moment de la
mort, la corde vitale se rompt l'endroit de la glande pinale et
cela entrane l'tat comateux qui souvent prcde la seconde
rupture de la corde d'argent au cur o se trouve l'atome
permanent de la vie matrielle et de l'existence vitale. C'est dans
cet atome que sont enregistres les expriences de notre
incarnation. Lorsque la corde d'argent se dtache du cur, les
forces de l'atome permanent passent le long du nerf
pneumogastrique (ou plutt sa complmentarit thrique),
puis traversent le troisime ventricule du cerveau o le mourant
revoit les principaux vnements de sa vie passe, puis sort
enfin par la suture se trouvant entre l'os occipital et l'os parital
de crne. Ce conduit est appel : le Brahmarandra, et se
manifeste comme l'extrmit de la sushumna thrique
centrale. Ainsi lorsque Jsus dit du mort : "Il dort", cela signifie
que l'homme, bien qu'en trs mauvaise position, peut tre dans
un tat comateux avanc, mais n'a pas encore atteint l'tat de
non retour, et que donc la corde d'argent n'est pas encore
rompue.
Dans le cas de Lazare, la cause et le rsultat seuls sont
diffrents. La cause de la mort n'est pas la maladie mais l'tat
qui prcde l'initiation. L'effet n'est pas la gurison, mais la
libration dfinitive du cycle des morts et des renaissances.
Cependant, du point de vue de l'apparence extrieure, l'homme
semble mourir d'une maladie. Jsus-Christ attesta cela lorsqu'il
dit : "Cette maladie n'est point mortelle, elle est pour la gloire de
Dieu." (Jean, 11, 4) Puis, aprs avoir attendu un peu plus
longtemps, il dit tranquillement ses aptres : "Lazare, notre
ami, dort ; mais je vais le rveiller." A nouveau, le Christ prcise
que l'me est encore bien ancre dans le corps. Les disciples eux
mmes se sont tromps sur les mots, car ils pensrent que
Lazare sommeillait. Mais Jsus fut plus prcis et il leur dit
ouvertement : "Lazare est mort" ce qui signifiait qu'il tait mort
au monde temporel du rgne humain.
Marthe connat le pouvoir de Jsus et sait qu' la fin de
l'volution tout le monde ressuscite et devient libr. Mais elle
ignore certainement que Lazare est prt pour cette grande
initiation finale, car lorsque le Christ lui dit : "Ton frre
ressuscitera", elle pense tout de suite la fin du temps d'vo-
lution normale. Mais Jsus, s'identifiant au Christos intrieur
de Lazare, lui dit : "Je suis la rsurrection et la vie. Celui qui
croit en moi vivra, quand mme il serait mort ; et quiconque vit
et croit en moi ne mourra jamais ! " Ces paroles sont trop
essentielles pour ne pas les citer, car elles sont en effet
Le problme qui se pose est de savoir o est le point de non
retour. L'occultiste rpond que si la corde d'argent n'est pas
rompue, le corps peut tre ramen la vie ; sinon, ce serait
impossible (un Avatar mis part probablement ?). Pendant la
nuit, l'go revtu de son corps astral et mental se dgage du
corps dense. Ce dgagement a lieu dans la priphrie de laura
du corps, notamment pendant le rve. Quelquefois, l'go va au
contraire trs loin sur la terre ou dans des plans de conscience
diffrents. L'go cependant reste reli au vhicule terrestre, et
surtout au vhicule vital et thrique par le biais de la corde
d'argent ou SUTRATMA. On dit que cette corde de lumire
vitale est attache l'atome permanent vital se trouvant dans la
rgion du cur, l'autre point d'ancrage de l'me ou go se
trouve dans la tte, mais avant cela il passe par le plexus solaire.
C'est pour ces raisons, que beaucoup d'hommes moyens
s'extriorisent du corps dense par ce centre, soit au moment de
la transition, soit pendant l'tat de transe. Au moment de la
mort, la corde vitale se rompt l'endroit de la glande pinale et
cela entrane l'tat comateux qui souvent prcde la seconde
rupture de la corde d'argent au cur o se trouve l'atome
permanent de la vie matrielle et de l'existence vitale. C'est dans
cet atome que sont enregistres les expriences de notre
incarnation. Lorsque la corde d'argent se dtache du cur, les
forces de l'atome permanent passent le long du nerf
pneumogastrique (ou plutt sa complmentarit thrique),
puis traversent le troisime ventricule du cerveau o le mourant
revoit les principaux vnements de sa vie passe, puis sort
enfin par la suture se trouvant entre l'os occipital et l'os parital
de crne. Ce conduit est appel : le Brahmarandra, et se
manifeste comme l'extrmit de la sushumna thrique
centrale. Ainsi lorsque Jsus dit du mort : "Il dort", cela signifie
que l'homme, bien qu'en trs mauvaise position, peut tre dans
un tat comateux avanc, mais n'a pas encore atteint l'tat de
non retour, et que donc la corde d'argent n'est pas encore
rompue.
Dans le cas de Lazare, la cause et le rsultat seuls sont
diffrents. La cause de la mort n'est pas la maladie mais l'tat
qui prcde l'initiation. L'effet n'est pas la gurison, mais la
libration dfinitive du cycle des morts et des renaissances.
Cependant, du point de vue de l'apparence extrieure, l'homme
semble mourir d'une maladie. Jsus-Christ attesta cela lorsqu'il
dit : "Cette maladie n'est point mortelle, elle est pour la gloire de
Dieu." (Jean, 11, 4) Puis, aprs avoir attendu un peu plus
longtemps, il dit tranquillement ses aptres : "Lazare, notre
ami, dort ; mais je vais le rveiller." A nouveau, le Christ prcise
que l'me est encore bien ancre dans le corps. Les disciples eux
mmes se sont tromps sur les mots, car ils pensrent que
Lazare sommeillait. Mais Jsus fut plus prcis et il leur dit
ouvertement : "Lazare est mort" ce qui signifiait qu'il tait mort
au monde temporel du rgne humain.
Marthe connat le pouvoir de Jsus et sait qu' la fin de
l'volution tout le monde ressuscite et devient libr. Mais elle
ignore certainement que Lazare est prt pour cette grande
initiation finale, car lorsque le Christ lui dit : "Ton frre
ressuscitera", elle pense tout de suite la fin du temps
d'volution normale. Mais Jsus, s'identifiant au Christos
intrieur de Lazare, lui dit : "Je suis la rsurrection et la vie.
Celui qui croit en moi vivra, quand mme il serait mort ; et
quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais ! " Ces paroles
sont trop essentielles pour ne pas les citer, car elles sont en effet
l'expression de la finalit de tout homme sur cette terre. Et c'est
une chose merveilleuse pour tous les adeptes que de voir un
pair entrer dans le royaume de Dieu. C'est pourquoi il.est crit :
"Jsus pleura", on oublia de dire "de joie". On connat la suite.
Le Verbe fait chair cria d'une voix forte : "Lazare, sors ! Et le
mort sortit, les pieds et les mains lies de bandes, et le visage
envelopp du linge." (Jean 11, 17-44)
Sathya Sai Baba n'interfre jamais avec la destine de ses
fidles, mais intervient selon le karma que ceux-ci se sont crs.
La grce de Sai Baba touche tous les tres qui, au moment de
leur mort, pensent lui. Et il y a des exemples multiples o il fut
prsent l'instant suprme. Dans d'autres cas, il a ramen la
vie un cadavre. Lui seul sait pourquoi cela devait tre fait.
L'exemple le plus clbre fut celui du couple de fidles Walter et
Elsie Cowan. Cela se passa le 25 dcembre 1971. Sai Baba tait
Madras et Cowan mourut l'htel Connemara galement
Madras. Dans une clinique mdicale rpute, il fut dclar
cliniquement mort, et prpar en tant que tel. Sai Baba fut
averti du fait et dclara que cela ne devait pas arriver. Il dit qu'il
viendrait l'hpital vers 10 heures.

"Tous retournrent l'htel et revinrent l'hpital 10 heures
exactement. Les docteurs taient tous partis. L'un des employs
dit : "Baba est venu, et il est reparti"... Ils se rendirent la
chambre o se trouvait le corps de Cowan et l retrouvrent un
Cowan vivant ! "

Baba, de retour prs des dvots leur dit : "J'ai donn une
nouvelle naissance Cowan." Plus tard, Cowan raconta
comment il avait t amen devant le Dieu de la Justice,
comment on lui avait alors lu tous ses karmas passs, et
comment Baba avait intercd en sa faveur pour lui redonner la
vie. Baba lui redonna ainsi trois fois de suite un retour la vie.
Dix-neuf mois plus tard, Cowan mourut en Amrique, mais
pendant cette priode il s'tait immerg dans la contemplation
du Seigneur et avait vcu diffremment. Il transita dans la paix.
Au moment de sa mort, Baba envoya un tlgramme sa
femme: "Rani, Walter est arriv ici en bon tat." Ce dlai de dix-
neuf mois avait t accord Cowan uniquement pour se
remettre en bon tat, spirituellement parlant.
A Rome, Apollonius de Thyane, par compassion, ressuscita
une jeune fille qui tait transporte vers le bcher.
Shankaracharya ressuscita un jeune garon. Le grand tulku
Tomo Gesh Rimpoch et le Matre Philippe de Lyon
manifestrent ce pouvoir galement.
Ce pouvoir, bien que rare, existe donc bien, notamment
pour tous ceux qui ont vaincu la mort eux-mmes. Telle est la
condition.

LA LEVITATION

On a souvent parl de cette siddhi qui peut sembler trs
spectaculaire au commun des mortels. Milarepa a crit qu'il
possdait ce pouvoir. Il dit lui-mme que, quelquefois, il
s'envolait au-dessus de Min-khyt-Dribma-dzong (la forteresse
de l'ombre des sourcils) afin de mditer. Cela dmontre que sa
conscience tait focalise sur le centre frontal. Une fois, dit-il, il
passa en lvitation au-dessus du petit village de Long-da, o un
frre de la belle-fille dfunte de son oncle demeurait. Ce frre
avait un fils, et le pre et le fils taient en train de labourer un
champ. Le fils le vit et cria son pre : "Regarde, un homme
vole." Mais le pre, qui l'avait reconnu, et qui n'tait pas en bons
termes avec Milepara, qui, dans sa jeunesse lui avait caus bien
des torts, vita, dit-on, mme l'ombre du yogi. Cette anecdote
n'est pas unique dans les annales et la lvitation peut tre
aisment atteinte si l'on persvre. Cette siddhi, en elle-mme,
est inutile, mais voile une vrit plus profonde.
La lvitation peut avoir plusieurs causes dont certaines
n'ont rien de spirituelles mais proviennent d'actes magiques,
notamment de l'utilisation de mantrams appelant les
"lmentals" de l'air et de l'eau. La personnalit triple a ses
attachements terrestres propres. Lorsque celle-ci atteint un
point important d'intgration et d'alignement, il se produit un
tat quilibr et neutre qui n'est ni centrifuge ni centripte.
L'aspiration permet l'limination de la matire impure des trois
corps infrieurs. Par cette aspiration spirituelle, et non par la
volont de l'me, les atomes de basse frquence sont remplacs
par des atomes de vibration leve. Lorsque cette aspiration est
soutenue par un acte de volont, la lvitation corporelle s'ensuit
du fait que la personnalit est parvenue au dtachement
ncessaire.
Cette puissante aspiration s'lever vers Dieu peut exercer
involontairement, dans un tat second ou d'extase, une
lvitation corporelle. C'est ce qui arriva de nombreux saints.
Cependant, il existe une explication plus objective de ce
processus. La science du pranayama va nous donner la cl de la
lvitation.
Le pranayama est un moyen pour le yogi d'veiller les
chakras en gnral, et ceux des poumons en particulier qui
rendent l'homme matre de l'eau et de l'air. Patanjali est clair
sur le moyen de raliser la siddhi de la lvitation :

"En conqurant Udana vayti, le yogi peut rester non affect par
l'eau, la boue, les pines, etc... et peut ainsi s'lever." (Livre III,
sutra 39)

Cependant, le but principal des pranayamas est d'unir deux
forces vitales particulires appeles prana et apana, puis de
diriger lentement le pranayama vers la tte. Le fruit en sera
l'veil de la kundalini (udghta).
Nous n'avons pas encore tudi en dtail le prana qui se
manifeste de manire quintuple dans le corps humain. C'est le
moment, car cela donne la rponse au mystre de la lvitation et
d'autres siddhis.

LES CINQ PRANAS

PRANA
Il s'tend du nez au cur. Il est tout particulirement intress
par la bouche et la parole, le cur et les poumons. Le prana
commande la respiration et absorbe l'nergie vitale de
l'atmosphre. Le prana vayu est activ par l'inspiration. La
couleur du prana est rouge rubis ou corail.

SAMANA
Il s'tend du cur au plexus solaire, concerne la nourriture et
l'alimentation du corps par le truchement de la nourriture et de
la boisson. Il est donc troitement reli l'estomac. Samana est
la vitalit spcialise dans l'activit des feux gastriques facilitant
la digestion et le bon fonctionnement des organes abdominaux.
Sa couleur oscille entre le blanc du lait et la transparence du
cristal.

APANA
Apana est prpondrant depuis le plexus solaire jusqu' la
plante des pieds. Il concerne les organes de l'limination,
l'urine, la djection. C'est par lui que sont provoqus la
naissance et l'jaculation du sperme ; la sueur et toutes les
excrtions sont lies apana. C'est par l'expiration que l'on
active apana vayu. On donne cette nergie la couleur blanche
et rouge.

UDANA
Udana se trouve entre le nez et le sommet de la tte. Il est
surtout en relation avec le cerveau, le nez, les yeux. Et il produit,
lorsqu'il est correctement dirig, la coordination des airs vitaux
et leur manipulation correcte. Ayant son sige dans la gorge,
Udana commande aux cordes vocales, l'absorption de l'air
ainsi que de la nourriture. Udana vayu fait monter l'nergie de
la partie infrieure de la colonne vertbrale jusqu'au cerveau. Sa
couleur est blanc ple.

VYANA
Vyana se rapporte la somme totale des nergies praniques
telles qu'elles sont rparties travers le corps thrique et ses
milliers de nadis, donnant l'impulsion vitale aux artres, veines
et nerfs. Sa couleur est comparable un rayon de lumire.

La lvitation est intimement relie la science de l'nergie
pranique. Mais, avant de chercher cette siddhi, le yogi doit
commencer son ascse sur prana et apana qui sont deux forces
antagonistes mais complmentaires qu'il va falloir quilibrer.
Prana est ce qui intriorise, apana est ce qui extriorise, et le
corps entier est gouvern par ces deux mouvements.
Tant que samana, qui est entre ces deux nergies, n'est pas
contrl, prana et apana sont considrs comme opposs.
Aprs que le contrle soit atteint, prana et apana deviennent
complmentaires et provoquent la mort du souffle qui peut tre
obtenue par la rtention (kunbhaka) pour le hatha yogi ou
samyama pour le raja yogi. La grande libration a lieu lorsque
prana et apana s'inversent, de sorte que prana est dirig vers le
bas et apana vers le haut. Cette inversion a lieu en samana, au
centre de l'ombilic. L'effet va tre de pousser prana dans la
sushumna nadi, annulant ainsi la conscience dualiste de ida et
pingala nadi.
Ce n'est que lorsque ce processus est parvenu un certain
point de ralisation que le yogi peut volont se concentrer et
agir avec l'nergie appele udana, l'nergie responsable de
l'lvation du corps pendant la lvitation.
C.W. Leadbeater crit que udana correspond au rayon
d'nergie qu'en tant que clairvoyant il peroit bleu-violet.

"Ce rayon remonte jusqu' la gorge, o il parat se diviser ; le bleu
clair reste dans le centre de la gorge qu'il parcourt et qu'il active ;
le bleu fonc et violet continue jusqu'au cerveau. Le bleu fonc se
rpand dans les rgions infrieures et centrales du cerveau,
tandis que le violet inonde la partie suprieure et semble
communiquer une vigueur spciale au centre de force au sommet
de la tte, en se diffusant principalement suivant les neuf-cent-
soixante ptales placs la priphrie de ce centre." 188

Ce que dit C.W. Leadbeater correspond bien udana qui, au
moment de la mort, dirige vers le haut l'nergie et permet au
corps thro-astral de se dgager du corps physique dense. En
contrlant ce prana lvateur, la gravitation peut tre
compltement annule. Cela implique pour le yogi de pouvoir
par certains pranayamas spcialiss faire prdominer udana
vayu par rapport aux trois autres. La vitalisation anormale

188 Science du pranayama, Swami Sivananda, pp 89-90, Centre Int.
Sivananda de Yoga Vedanta.
d'udana ne pourra avoir lieu que si les chakras des poumons
sont veills, car ce sont eux qui apportent le prana qui, en
s'unissant udana, lui confrent le pouvoir de prdominer sur
les autres. Toute la technique de lvitation pourrait ainsi tre
rsume :

1. Aspiration s'lever spirituellement.
2. Eveil des chakras pulmonaires.
3. Intensification de la vitalit pranique gnrale.
4. Equilibre sattvique ralis entre prana et apana.
5. Faire descendre le prana et lever apana.
6. Faire prdominer udana.

La technique de hatha yoga, dpouille de tout son contexte
indispensable d'tude et de pratiques prliminaires, peut tre
ainsi rsume. Elle consiste en une respiration bloque par l'une
des narines, alternativement. Cela dclenche les symptmes
suivants : transpiration, tremblement (sauts de grenouille),
lvitation.
Assis en vajrasana, le yogi fait graduellement monter
l'nergie du nerf appel sarasvati nadi, de la partie suprieure
de l'abdomen (au-dessus du nombril) jusqu' la gorge. Aprs
l'inspiration, au moment du blocage respiratoire, on fait
jalandhara bandha en baissant la tte, le menton se reposant
sur le haut de la poitrine, ce qui empche le prana de fuir vers le
haut. Cela a pour effet de faire pntrer le prana dans le
brahma nadi. Aprs cela, trois degrs doivent tre raliss
avant de parvenir au but.
Le premier degr est appel arambha avastha. C'est l que
le corps est pris par des contractions nerveuses engendrant des
sauts de grenouille.
La seconde tape est ghata avastha. C'est l'tape o se
dveloppent diverses siddhis.
La troisime tape est appele parichaya avastha. C'est le
moment crucial et dangereux de l'lvation de kundalini shakti,
et celui o le yogi aborde les hautes pratiques libratrices. La
lvitation se fait souvent naturellement au cours de cette tape.
Le but est atteint dans une quatrime tape appele nishpathi
avastha. Mais, que le lecteur tmraire prenne garde, la
rtention du souffle n'est pas accessible tous. Auparavant, une
tude de karma, du systme nerveux et de l'activit des chakras
est indispensable pour tre autoris ces pratiques on ne peut
plus brlantes ! Sivananda a bross un tableau sommaire des
siddhis dveloppes par cette rtention :

"Si vous pouvez retenir un pouce de souffle l'intrieur, vous
acquerrez le don de clairvoyance ; si vous retenez deux pouces,
vous pourrez lire les penses ; trois pouces, vous lviterez ;
quatre pouces, vous mesurerez les phnomnes psychiques et
aurez des dons de clairaudience, etc. ; cinq pouces, vous voyage-
rez partout, invisible aux yeux des autres ; six pouces, vous aurez
le don de "Kaya Siddh" ; sept pouces, vous pourrez entrer dans le
corps d'une autre personne (Parakaya Pravesa) ; huit pouces
vous resterez jeune pour toujours ; neuf pouces, vous obtiendrez
des Dvas qu'elles travaillent pour vous ; dix pouces, vous
acquerrez des pouvoirs surnaturels (Siddhis) tels qu'Anima, Mahi-
ma et autres ; onze pouces, vous atteindrez l'union avec
Paramatman. Quand le yogi pratique intensment et que cela lui
permet de matriser Kumbhaka pendant trois heures pleines,
alors il peut tenir en quilibre sur son pouce. Sans aucun doute, il
aura toutes sortes de pouvoirs." 189

Tout ce qui vient d'tre dit se rapporte en partie au corps et
sa signification infrieure. Patanjali crit que par cette
technique le yogi est lev au- dessus de l'eau, de la boue, des
pines. Cherchons-en l'explication spirituelle.

1. Etre lev au-dessus de l'eau est dmontr par le Christ de
cette manire :

"Le soir venu, ses disciples descendirent au bord de la mer, et,
montant en barque, ils se dirigrent vers Capharnam, sur l'autre
rive. Il faisait dj nuit, et Jsus ne les avait pas encore rejoints ;
le vent soufflait avec force, la mer se soulevait. Ils avaient ram
environ vingt-cinq ou trente stades quand ils voient Jsus
s'approcher de la barque en marchant sur la mer. Ils eurent peur.
Mais il leur dit : "C'est moi. N'ayez pas peur." (St Jean 6,16-20)

La leon que donnait Jsus ses disciples tait qu'il faut
s'affranchir totalement de toute raction motionnelle,
notamment de la peur, sentiment souvent exprim par les
aptres eux-mmes. Se librer de l'emprise de l'eau, c'est
compltement subjuguer la nature astrale des eaux de l'illusion,
c'est lever les nergies du plexus solaire (motions) vers le
cur (aspiration) et cesser d'tre soumis la tempte des dsirs
et des passions.


189 Science du Pranayama, Swami Sivananda, p. 89-90, Centre Int.
Sivananda de Yoga Vedanta.
2. Etre libr du bourbier.

La boue est un lment double, terre et eau. En occultisme, cet
lment est associ la nature mixte du dsir (astral) et du
mental (manas). Il faut s'lever au-dessus du bourbier qui est
tout simplement l'image du mental attach au monde des
dsirs. C'est ce bourbier qui tend freiner notre volution. Il ne
sert rien d'tre un mental dans les nuages si nos pieds
(actions) sont immobiliss dans la boue. La boue devient un
support de service lorsque son humidit en a t retire par la
chaleur de l'me.

3. Se librer des pines est, selon A.A. Bailey, en rapport avec la
vie physique :

"Et nul n'en a parl avec plus de beaut que le Christ dans sa
parabole du semeur, lorsqu'il dit qu'une partie de la semence est
tombe dans les chardons. L'explication qu'on en donne est la
suivante : les chardons sont les soucis et les peines de la vie du
monde qui, depuis si longtemps parviennent touffer la vie
spirituelle et voiler l'homme rel. Le sentier pineux doit mener
au sentier du Nord et celui-ci, son tour, doit conduire au sentier
de l'initiation." 190

Lorsque ces trois aspects de la libert ont t raliss et que
l'homme n'est plus domin par l'eau, la boue et la vie physique
en gnral, le pouvoir d'ascension nait en lui et il peut
dsormais se prparer gravir la montagne de la

190 La Lumire de l'Ame, p. 277, A.A. Bailey, Editions Lucis.
transfiguration, de la crucifixion et de la rsurrection.

Anecdotes

En juin 1987, je suis parti dans les splendides terres vierges
et sacres des hauts plateaux du Tibet. Prs de Shigats, dans la
province du Tsang, notre route passait par le fameux monastre
de Chalu qui fut jadis le lieu o taient admis les plus hauts
adeptes de l'art de lvitation, ou du moins d'une variante
appele Loung-gom.
Alexandra David-Neel eut un jour la chance d'apercevoir un
de ces adeptes qui tait capable de parcourir sans arrt des
centaines de kilomtres vive allure. D'aprs ce qu'elle observa,
le lama ne courait point mais paraissait s'lever de terre
chaque pas et avancer par bond. Il semblait tre dans un tat de
transe particulire.
Il existe une lgende se rapportant au monastre de Chalu,
qui met en jeu Youngtn Dordji Pal et le fameux historien
Bouton. Le premier, n en 1284, est la septime renaissance de
Soubhouti, un disciple du Bouddha, qui plus tard se perptua
dans la ligne des Tachi-lamas de Shigatz. Le second naquit
dans cette ville vers 1288. La lgende veut que Bouton se soit
engag faire une grande crmonie visant rendre propice le
Dieu de la mort, et cela tous les douze ans. A cette occasion, de
nombreux dmons taient invits et cela de rgions
extrmement lointaines et pour pouvoir parcourir en un temps
record ces immenses distances, les moines devaient matriser
l'art du Loung-gom. Les religieux qui aspiraient remplir ce
rle de messager devaient donc s'entraner la lvitation dont
l'entranement consiste en pranayama et d'autres exercices
pratiques dans une cellule compltement obscure pendant trois
annes. L'un des exercices est de s'efforcer de sauter le plus
haut possible jambes croises en pleine inspiration et sans se
servir de ses mains. Les plus avancs des moines se rendaient
Chalu pour y subir le test dcisif, faisant d'eux des matres de la
lvitation (Loung-gom). Dans la ligne des Matres du Kriya
Yoga de Swami Yogananda, le grand Swami Kebalanandaji fut
vu en lvitation pendant qu'il tait absorb en Dieu. Il s'leva
50 centimtres au-dessus du sol et y resta pendant prs d'une
heure. D'autres fois, des rayons de lumire manaient de sa
personne, l'enveloppant d'un halo.
Apollonius de Thyane eut l'occasion de voir la puissance des
sages de l'Inde lorsqu'il partit la recherche de leur citadelle.
Arriv au but, il entra en contact avec un grand Matre du nom
de Jarchas qui lui montra une trange crmonie faite en
l'honneur du soleil. La crmonie est ainsi dcrite :

"Une fois lavs et sortis du bain, ils se ceignirent le front d'une
couronne, gagnrent un lieu sacr en chantant des cantiques, se
rangrent en cercle, et, frappant la terre l'aide d'une baguette
doue de vertus souveraines, ils quittrent le sol qui se gonflait
sous eux comme les flots de la mer, s'levrent lentement dans le
ciel et restrent, un mtre de haut, suspendus dans les airs.
Cette lvitation, les Sages la pratiquaient en l'honneur du soleil,
car ils pensaicnt que ceux, qui, comme eux, vivaient sur la terre,
sans s'attacher la terre, se rendaient plus dignes de ce dieu en
s'arrachant l'attirance du sol." 191


191 Apollonius de Thyane, p.78, Mario Meunier, Editions R. Laffont.
Jarchas devait tre bien grand pour tonner Apollonius de
Thyane lui-mme, un adepte de la cinquime initiation. Il lui
dmontra sa puissance par des gurisons miraculeuses, son
pouvoir de matrialiser ce qu'il souhaitait, celui de se rendre
invisible, de s'environner d'un nuage pour se garantir des
intempries, et de cacher aux regards, en l'enveloppant d'un
singulier brouillard, la montagne rocheuse o s'levait la sainte
citadelle.
Paul Dare, qu'on ne saurait mettre en doute par son srieux,
dcrit dans son ouvrage une lvitation par un savant Swami
professeur, de la colonie des saints hommes qui vivent dans les
grottes de Jogeshwari, prs de Bombay :

"Il tait en train de discuter ces phnomnes avec moi au bord
d'un ravin d'une soixantaine de mtres de profondeur, il sourit
doucement devant le scepticisme de l'occidental que j'exprimai
et se mit traverser le ravin dans l'air. Ce ne fut certes pas une
hallucination. Il avait rellement quitt sa place mon ct et me
parla tout le temps de la lvitation. Arriv au bord oppos, il se
retourna et donna libre cours ses critiques sur la science
occidentale, puis il revint." 192

La lvitation, outre ses mdiums comme Home, dj cit,
fut l'apanage de nombreux saints de l'Eglise Catholique. Pierre
d'Alcantara marcha sur la rivire Guadana grossie de pluies
rcentes. Une autre fois, plong dans la lecture de textes sacrs,
il traversa un cours d'eau en crue sans interrompre sa lecture.
On dit que Sainte Aima aurait franchi la Seine pied sec.

192 Magie Blanche et Magie Noire aux Indes, p. 30, P. Dare, Editions Payot.
Notons encore Saint Macaire, Saint Dominique, Saint Franois
d'Assise et Joseph de Cupertino qui lvita devant le pape Urbain
VIII en personne, Sainte Brigitte, Mario de Agreda qui lvitait
lorsqu'elle recevait la communion, Dominique de Jsus Marie,
Sainte Agns de Bohme, femme de Frdric II, etc...
Les exemples foisonnent dans toutes les traditions.
Je n'ai pas d'exemples nombreux de lvitation par Sathya
Sai Baba, except pendant sa jeunesse que, ainsi qu'il l'a lui-
mme expliqu, il a voulu tre un cycle de lilas ou jeux divins et
miracles. Un cas dont la nature m'est aujourd'hui
incomprhensible dans sa cause profonde est racont par M.
Varadu, un trs ancien fidle de Sai Baba, qui prcise qu' cette
poque l, dans sa jeunesse, Sai Baba tombait souvent en
transe, inanim, alors qu'il allait aider des fidles loigns. Il
raconte :

"La nuit o Ramana Maharshi mourut Tiruvanamalai, j'tais
Puttaparti avec Swamiji. Krishna et moi-mme tions tous les
deux l. Ce soir l, aux environs de 9 heures, nous tions en train
de faire une puja il me semble, lorsque soudain Swamiji leva son
regard sur nous. Il a une manire spciale de regarder qui signifie
qu'il veut aller dans sa chambre. Au moment o Krishna et moi-
mme passrent la porte de sa chambre et la fermrent, Swami
tomba sur le sol. J'y tais prpar. Krishna et moi-mme
tendirent nos mains et Swami s'y tendit. Puis, de nos bras, il
s'leva dans l'air. Son corps tait aussi raide qu'une planche. Il
commena murmurer quelque chose comme : "Maharshi est
arriv mes pieds de lotus." Et alors, de la plante de son pied droit,
qui s'ouvrit, se dversa au moins deux kilogrammes de splendide
vibhouti parfume. Je me mis ramasser la vibhouti alors qu'il
tait encore en lvitation. Puis il se remit sur pied, reprit ses sens
et demanda ce qu'il avait dit. Je lui rpondis : "Swamiji, voici ce
que vous avez dit : "Ramana Maharshi a transit. Et voici ce qui
est sorti de vos pieds." Il me dit : "Mettez-l en paquets et
donnez-l en pradasam." 193

LE SIDDHI DE LA STABILITE

Cette siddhi me semble identique gharima, l'oppos de la
lvitation. Le sutra 31 du livre III de Patanjali nous dit ceci :

"En se concentrant sur la (veine) kurma nadi, le yogi peut
acqurir la fermet."

Kurma est un nadi secondaire dont la fonction est de
stabiliser le corps et l'esprit. Il est traduit par le "conduit de la
tortue". Le prana qui circule dans ce nadi est en rapport avec le
corps physique dense et avec les glandes parathyrodes. La
mditation sur ce nerf, allie d'autres techniques tel que le
Khechari-mudra ou retournement de la langue et certaines
formes de pranayama, confre au yogi le pouvoir de se rendre
le corps non seulement immobile et dur, mais galement aussi
inbranlable qu'une montagne. Cela est bien entendu l'aspect
infrieur et concret de cette siddhi dont le rle suprieur est
d'apprendre se tenir ferme et impassible en conservant un
inbranlable quilibre entre les couples de contraires. Si udana
favorise l'lvation, c'est maintenant apana qui permet

193 Modern Miracles, E. Haraldsson, p.167-168, Fawcett Columbine, New
York.
d'obtenir cette siddhi. L'tat de rve ou l'tat qui suit ou prcd
le sommeil, ainsi que les stades de parfaite dcontraction
donnent quelquefois le sentiment d'tre trs lger ou au
contraire lourd comme un bloc de bton. Cela est d la
prdominance momentane d'apana dans le corps.
Un yogi en quilibre, mme sur une jambe, sera aussi stable
que pourrait l'tre une statue de bronze. Les pratiquants d'arts
martiaux dveloppent par leur pratique, si celle-ci s'lve au-
del de la comptition et du corps corps, le pouvoir d'tre
lger ou volont trs lourd. Le matre Morihei Uye- shiba,
fondateur de l'akido, tait pourvu de nombreuses siddhis, dont
celle de s'alourdir volont. Un jour qu'il tait malade vers la
fin de sa vie, ses disciples cherchrent le mettre au lit, mais
mme avec l'aide de plusieurs lves il s'avra que le matre
tait comme riv au sol et semblait peser une tonne.
Finalement, il parut s'veiller, il sourit et s'excusa en disant qu'il
avait nou le ciel et la terre. Il se dtendit et ses lves purent
alors le soulever sans aucun effort.

TELEKINESIE

L'action sur des objets distance, volontairement ou
involontairement, est difficilement discernable, car les causes
restent invisibles et peuvent tre de nature trs diffrentes.
Dans les sances spirites, la table, ou autre meuble qui lvite, le
fait gnralement par le corps astral du mdium lui-mme. A
d'autres moments, c'est la volont des assistants sur les
"lmentals" se trouvant dans la pice qui est l'origine du
mouvement de l'objet. L'objet qui bouge et s'lve sans support
apparent peut en fait tre manipul par des mains invisibles
d'tres malfaisants, neutres ou saints.
La tlkinsie, elle, est le pouvoir de la volont d'un homme
de faire agir les objets distance. Voici un cas involontaire,
assez rcent, qui a eu lieu en Pologne. Les phnomnes ont
interloqu les scientifiques polonais, et l'vnement a mme fait
la manchette du Kurier Polski, un quotidien du soir. Tout
commena autour d'une adolescente de treize ans, dans
l'appartement de la famille G. Sosnowiec prs de Katowice (au
Sud de la Pologne). Dans la nuit du 1er au 2 avril vers 3 heures
du matin, les objets commencrent se dplacer, des verres
allaient se briser contre les murs, des allumettes s'enflammaient
spontanment et volaient en l'air. Tout cela fut constat par la
milice appele par les parents. Relogs dans un nouvel
appartement, les phnomnes recommencrent autour de la
jeune Joanna. L'adolescente fut soumise des examens
mdicaux dont les rsultats furent stupfiants. Par exemple, la
temprature de Joanna atteignait 45 degrs, et lorsqu'on voulut
lui faire un lectrocardiogramme, la vitre de l'appareil vola en
clats, l'aiguille qui transcrit sur une feuille de papier les
battements du cur devint folle et se mit tourner en rond sans
rien inscrire. On lui fit passer galement des tests
parapsychologiques sous contrle mdical, et on se rendit
compte qu'elle avait le pouvoir de faire volont bouger
plusieurs objets.
Comme cela a t dit, le centre de la volont se trouve
extrioris dans une partie du cerveau non contrle. Ce centre
peut s'veiller chez des gens dous un trs jeune ge, ce qui
entrane des perturbations sur l'environnement s'il n'est pas
contrl. Il s'agit donc l d'une siddhi inhrente la volont. Par
le pouvoir de cette dernire, des nergies et des forces sont
mises en action, des lmentals sont obligs d'agir. Il n'y a l
rien de spirituel, mais au contraire de trs psychique. Tordre
des cuillres, arrter des montres, dplacer un meuble font
partie de ce mme pouvoir. Mais il y a des degrs de matrise
trs divers, et mme dou on ne peut pas arriver faire
aisment toute la catgorie des phnomnes de tlkinsie.
Certains ont un contrle parfait, comme P.K. Nelya
Mikhailova qui arrte volont le balancier d'une horloge et
agit sur les objets distance. L'effort peut faire monter son
pouls 250 pulsations et une exprience peut lui faire perdre
plus d'un kilo. Il est incontestable qu'un excs de ce genre d'ex-
primentation est trs nfaste pour la sant.
Peu de choses peuvent tre dites sur ce pouvoir trs utilis
au Japon par les yamabushis du Shugendo qui actionnent
distance les objets ritu- liques sur l'autel. Presque tous les
systmes occultes du monde pratiquent la tlkinsie. (Voir
page X un exemple montrant quel point l'action de lalta-
major est importante dans ce genre de phnomnes, mme si
les savants n'ont pas encore identifi ce centre psychique
essentiel).
Enfin, comme la lvitation religieuse, il existe la tlkinsie
mystique qui n'a rien voir avec la volont ou les lmentals.
L'exemple le plus frappant est celui de Sainte Catherine, de la
Mre Francis Raphal qui, lorsqu'elle recevait la communion du
Pre Bartholom Dominique, provoquait un mouvement
tlkinsique de l'hostie. Des tmoins srieux comme Fran-
cesco Malevolti virent au moment o l'hostie allait lui tre
donne que cette dernire volait la bouche de la sainte. Selon
les rvlations qu'elle fit elle-mme du phnomne, la sainte
hostie lui tait apporte par notre Seigneur en personne. Ce
genre de phnomne arriva galement la Bienheureuse
Elizabeth von Reute et Sur Dominica du Paradis, religieuse
florentine morte en 1553.

SIDDHI DE LA CONNAISSANCE DES MONDES

La siddhi donne ici par Patanjali concerne le pouvoir de
connatre l'ensemble des mondes par la mditation sur Surya,
le soleil, l'ensemble des mondes pouvant se traduire par le
systme solaire ou les sept mondes constitus de Bhur, le
monde terrestre, Antariksa, l'espace intermdiaire, Mahendra,
la demeure des Agnishvattas (les Egos), Mahar Prajapatya, le
grand monde, Jana, ce qu'il y a de plus bas dans le monde
Brahma, Tapas, le monde des dieux par eux-mme lumineux,
Satya, le monde des dieux non manifests. Ces sept mondes ou
plans incorporent sept tats de conscience que l'on peut
reprsenter ainsi : Bhur correspond au plan physique, suivent
ensuite les plans astral, mental, bouddhique, atmique, mona-
dique et logoque.
Patanjali prcise que le samyama doit tre fait sur les bases,
et les bases sont synonymes ici de "chitta", la substance
mentale. Or, dans la tradition occulte, le soleil est triple, il y a le
soleil central spirituel (feu-Shiva) qui est en relation avec
lAtma ; il y a le cur du soleil (polarit- Vishnou) qui est en
rapport avec le mental ; et il y a notre soleil visible et physique
(fohat- Brahma) qui influence surtout le corps thrique.
La mditation sur le soleil physique (certains yogis en
perdent la vue) confre l'ouverture du centre laryng. La
mditation sur le cur du soleil rend actif le centre cardiaque,
et la mditation sur le soleil spirituel central dveloppe le centre
coronal.
Dans la vie du disciple, c'est le cur du soleil qui devient
influent, dversant ses puissantes nergies via Neptune. Celles-
ci iront alors stimuler les centres suprieurs du cur, de la
gorge et de lajna. Dans la vie de l'initi, c'est le soleil spirituel
qui entre en jeu. Uranus devient l'agent de distribution et le
centre coronal devient le centre d'o kundalini peut tre
veille. Ainsi, le samyama sur le soleil confre au yogi un
savoir inclusif non seulement sur la structure de notre systme
solaire, mais sur les six autres qui constituent notre cosmos.
Bien que ces systmes semblent avoir entre eux des distances
prodigieuses, ils sont sur le plan de la conscience veille,
enracins dans la source divine unique, et lorsque le yogi ralise
le Soi divin, il lui est ais de connatre les secrets des systmes
solaires qui constituent les connaissances les plus avances des
trois initiations systmiques de l'initiation finale cosmique.

SIDDHI DE LA CONNAISSANCE DU CIEL ET DES ETOILES

Le sutra 21 du Livre III dit ceci :

"En se concentrant sur la lune, le yogi peut acqurir la
connaissance des constellations d'toiles."

Swami Sadananda assimile trs justement la lune avec ida nadi.
Dans la prcdente siddhi, il s'agissait de mditer sur le soleil.
Cela se rfrait l'me et la lumire. L'tudiant sera intress
de savoir que la lune est le symbole non seulement de la pense
infrieure de l'homme, mais galement de la matire de son
triple vhicule, car la lune est considre comme tant mre des
formes.
La plupart des commentateurs de ce sutra diffrent dans
leur interprtation. D'une manire mystique, on peut peut-tre
avancer l'hypothse que le sutra cherche faire comprendre
que la mditation sur la mre des formes rvle l'aspirant la
nature et le but de la forme. D'autre part, la connaissance des
constellations se rapporte ici l'influence zodiacale exerce sur
la triple nature infrieure de l'homme mortel. Lorsque le
dessein sous-jacent la forme est reconnu et que le mirage est,
sinon transcend, du moins en phase de l'tre, le yogi peut
acqurir la connaissance des influences astrales qui gouvernent
son tre infrieur tom autant que le systme astral du ciel.

CONTROLE DES ELEMENTS DE LA NATURE

Parmi les lments que l'adepte peut apprendre contrler,
il y a la pluie et l'orage. Tout cela n'est rien d'autre que le
pouvoir d'avoir en soi-mme matris tous les lments qui
constituent le corps humain. A nouveau, plusieurs facteurs
entrent en jeu pour raliser de telles pratiques, cependant une
puissante volont reste un lment essentiel de russite. Dans
un degr plus lev de cette matrise, il s'agit de possder un
grand amour de la vie qui anime la forme, ou bien d'acqurir la
connaissance des lois qui rgissent l'existence.
Trs souvent, le magicien n'est capable que d'utiliser sa
volont qui, allie un rituel particulier, va lui permettre de
contrler les esprits des quatre grands lments, ceux de la
terre, de l'eau, du feu et de l'air. Au Tibet, Sakya fut le sige de la
secte des Sakya-pas, qui furent toujours considrs comme des
spcialistes de l'art de commander aux lments. Bien des
tudiants s'y sont entrans, mais en ralit bien peu ont atteint
la matrise. On mentionne souvent l'ascte Milarepa qui, avant
de devenir un matre, avait, pour venger sa mre, utilis la
magie noire du fameux sorcier, le lama Yungtun-Trogyal. Ce
dernier l'envoya vers un autre initi du tantrisme du nom de
Khulung-Yntn Gyatso qui avait le pouvoir de dclencher la
grle et les pires orages qu'il dirigeait avec le bout de ses doigts.
De cette manire, Milarepa tua plusieurs membres de sa famille
envers lesquels il voulait exercer sa vengeance.
Au Tibet, arrter ou dclencher la pluie et la grle tait un
vritable mtier. Cela impliquait toujours de la part du
pratiquant des dons psychiques hors du commun, et surtout
l'art de savoir se concentrer puissamment et longuement.
Il existe galement une technique qui ne peut tre dvoile
que par l'initiation et dans un but altruiste. Cette technique,
sans tre vraiment explique, a fait l'objet de quelques lignes
intressantes de la part du Mahatma K.H. :

"En dirigeant la plus puissante des batteries lectriques (la forme
humaine lectrifie par un certain procd) vous pouvez arrter
la pluie en un point donn en faisant "un trou dans le nuage de
pluie" comme disent les occultistes. En employant d'autres
instruments fortement magntiss sur une aire pour ainsi dire
isole, il est possible de produire artificiellement de la pluie. Je
regrette de ne pouvoir vous expliquer plus clairement ce
procd. Vous connaissez les effets produits par les arbres et les
plantes sur les nuages de pluie, et comment leur nature
fortement magntique attire et mme nourrit ces nuages au-
dessus de la cime des arbres. La science l'explique autrement
peut-tre. Je n'y puis rien, car telle est notre connaissance et tels
sont les fruits de millnaires d'observations et d'expriences." 194

Une fois, lorsqu'il vint au Laddhak, le Dala Lama, aurait
utilis les pouvoirs d'un mage, et la pluie cessa le temps de
l'enseignement.
Heinrich Harrer, qui passa sept annes Lhassa et qui
devint mme le confident du jeune Dala Lama, n'tait pas un
contemplatif ni un croyant. Cependant, il crit, dans son
ouvrage, qu'il assista en personne l'oracle de Gadong, le plus
clbre "faiseur de temps". La crmonie tait faite sous la
prsidence du Dala Lama et de hautes personnalits de l'Etat.
On demanda l'oracle de faire tomber la pluie. Le devin, selon
Heinrich, tomba en transe et ses paroles furent notes :

"La nouvelle se rpand comme une trane de poudre : le devin
de Gadong a promis la pluie ! Le fait est qu'une heure aprs il
pleut, aussi extraordinaire que cela puisse paratre. J'ai eu beau
chercher toutes les explications possibles, aucune ne m'a
convaincu ; pour moi, le mystre reste entier." 195

Le contrle sur les lments, ou plutt les esprits qui les
dirigent, peut tre tabli au moyen de charmes et de mantrams.
Il s'agit d'imposer par la volont, le geste et le verbe, un ordre
prcis. Cependant, toute cette ritulique n'a plus sa raison d'tre
en prsence d'un adepte ou d'un Avatar.


194 Lettres des Mahatmas, A.P. Sinnet, p. 185, Editions Adyar.
195 Sept ans d'Aventures au Tibet, p. 171, Heinrich Harrer, Editions
Arthaud.
Anecdotes

Le douzime Karmapa (1703-1732) avait, lui-aussi, de trs
grandes siddhis. Une pidmie ayant frapp la valle de
Kathmandou o il se trouvait, et cela peu avant son arrive, il
fut requis par le roi pour clbrer un rite propitiatoire qui eut
pour effet d'y mettre fin. Comme la scheresse svissait,
Karmapa jeta en l'air des grains de riz consacrs et une pluie
battante s'en suivit.
On dit aussi beaucoup de grandes choses sur le dernier des
Karmapa que j'eus l'insigne honneur de rencontrer, Rangdjoung
Rigpa Dorje.

"A Radza Dzong, on souffrait du manque d'eau potable, et le
Lama Samten Guyamtso expliqua Karmapa que la plus proche
fontaine se trouvait prs de cinq kilomtres, et demanda sa
bndiction pour aider sauver la situation. Dclarant vouloir
prendre un bain, il fit apporter un tub que l'on plaa prs du
monastre et que l'on remplit. Aprs le bain, il demanda qu'on le
vidt sur le sol. Immdiatement la pluie commena, une source
jaillit l'endroit o le tub avait t pos et le problme d'eau du
monastre fut ainsi dfinitivement rsolu." 196

Voici une autre forme de contrle de l'eau. Elle serait arrive
au grand rformateur hindou, Sri Shankarachaiya. Il est dit que,
trs attach sa mre et voyant que celle-ci tait vieille et
fatigue, et qu'elle avait beaucoup de difficults faire ses
ablutions la rivire, il changea par la puissance de ses

196 Karmapa, p.105, N. Douglas et M. White, Editions Arch, Milano
pouvoirs, le cours de la rivire afin que l'eau passe tout prs de
la maison de sa mre.
Padre Pio fit quelque chose de diffrent, mais qui montra
son pouvoir sur l'lment eau. Un soir, l'ingnieur Todini, de
Rome, au moment de quitter Padre Pio, s'aperut qu'il pleuvait
torrent. Il demanda au pre de rester au monastre. Mais
trangement, celui-ci refusa. L'ingnieur commena se
plaindre, prtextant qu'il serait tremp jusqu'aux os. "Je vous
accompagnerais" rpondit Padre Pio. L'homme prit cong,
sortit en entendant la pluie cingler sur le trottoir et une violente
rafale l'assaillit.
Mais il ne fut touch par aucune goutte de pluie. Arriv sa
destination, ses amis et lui constatrent qu'il n'avait pas cess
de pleuvoir torrent et que lui tait parfaitement sec.
L'exemple concerne aussi le Matre Philippe de Lyon :

"Plusieurs personnes taient un dimanche aprs-midi chez M.
Philippe, l'Ar- bresle. Il faisait trs chaud. Quelqu'un dit qu'une
bonne pluie ferait du bien. M. Philippe fit remarquer que le
dimanche tait le seul jour o quantit de personnes pouvait aller
la campagne et qu'une pluie gnralise serait une gne pour
tous. Toutefois, ajouta-t-il, il peut pleuvoir autour de l'endroit o
nous sommes assis. Ainsi il fera plus frais et personne ne sera
gn." Et, en effet, il plut aussitt assez fort dans le secteur de la
petite runion et sans qu'aucun des assistants reut une seule
goutte d'eau. 197
"Le Matre revenait, en voiture dcouverte, avec Alfred Haehl. Le

197 Le Matre Philippe de Lyon, p. 202-203, Dr. P. Encausse, Editions
Traditionnelles.
vent tait si fort, raconte Alfred Haehl, que j'tait oblig de tenir
de la main mon chapeau sur la tte pour qu'il ne s'envolt pas. Le
Matre avait bourr sa pipe. Pour qu'il puisse l'allumer l'abri du
vent, je prparai mon chapeau ; mais il me pria de le remettre sur
ma tte, sans ajouter qu'il n'en n'avait pas besoin. Puis, sortant
une boite d'allumettes, il en ft flamber et, tout en parlant d'autre
chose, il laissa en plein vent la flamme dvorer demi le bois de
l'allumette ; puis, comme s'il et t dans une chambre, il alluma
posment sa pipe. Je n'en croyais pas mes yeux." 198

Matre Philippe de Lyon, en prsence de Grard Encausse
(Papus), le clbre occultiste franais, appela la foiidre qui vint
tomber leurs pieds.
Madame Lalande raconta qu'un aprs-midi d't, un lourd
orage se prparait. Sa mre demanda M. Philippe d'viter cela
afin que les personnes prsentes sensibles l'orage et ses
conditions puissent tre pargnes. Il regarda le ciel et rpondit
avec un sourire : "Et bien, il n'y aura pas d'orage aujourd'hui."
Et, l'tonnement de tous, les nuages se dispersrent
immdiatement, laissant un ciel calme et serein.
Une autre fois, la fille de M. Philippe, inquite de traverser
la Manche et d'y rencontrer une tempte, se vit rassure par M.
Philippe qui lui conseilla, si cela devait arriver, de dire : "Mon
papa a dit que le vent s'arrte." Elle prit le bateau, et la tempte
redoute arriva. Aussitt, elle fit ce que son pre lui avait dit et
le vent se calma.
On se souvient des miracles de Jsus. L'un d'eux se rapporte

198 Le Matre Philippe de Lyon, p. 199, Dr. P. Encausse, Editions
Traditionnelles.
ce contrle des lments :

"Puis il monta dans la barque, suivi de ses disciples. Survint alors
dans la mer une agitation si violente que la barque tait couverte
par les vagues. Lui, cependant dormait. S'tant donc approchs,
ils le rveillrent en disant : "Au secours, Seigneur, nous prissons
! " Il leur dit : "Pourquoi avez-vous peur, gens de peu de foi ? "
Alors, se dressant, il menaa les vents et la mer, et il se fit un
grand calme." (Matthieu 8, 23-26)

Monsieur Indulal Shah, responsable du Conseil Mondial
Sathya Sai, tait Bombay lorsque la pluie menaa de retarder
ou mme supprimer le darshan. Il demanda donc Sai Baba de
faire quelque chose. Ce dernier, avec la grce et la bont qui le
caractrisent, marcha tranquillement vers la fentre, tendit sa
main et dispersa les nuages.
L'ashram de Prashanti Nilayam a t construit sur une
petite hauteur pour viter l'inondation, l'poque o la rivire
n'tait pas encore assche. L'histoire suivante remonte donc
l'poque o Sai Baba tait un jeune adolescent. Il n'tait pas
rare que, pendant la saison des pluies, l'eau sorte de son lit et
vienne inonder le village et le vieux mandir o se runissaient
les fidles. A plusieurs occasions, le jeune Avatar s'adressa
l'eau en ces termes : "Ganga ! C'est assez, va-t-en ! ", et
immdiatement l'eau s'arrtait de monter ; dans d'autres cas
elle retournait dans son lit.
Dans son incarnation prcdente en tant que Shirdi, il arriva
un cas identique. Un soir, il y eut un orage terrible, des trombes
d'eau tombaient sur Shirdi, un grand vent emportait les toits
des maisons. C'tait la dtresse autant que la panique. Tout le
monde se sauvait dans tous les sens. Un villageois cria que seul
Baba pouvait les sauver, et tous afflurent la petite mosque
o Baba avait lu domicile. Les paysans avaient de l'eau
jusqu'aux genoux. Ils supplirent Baba de les sauver de cette
catastrophe. Shirdi Baba, calmement, prit un bton et sortit. Il
frappa un pilier et cria : "Que cette pluie s'arrte, et que le calme
revienne ! " Immdiatement le vent et la pluie cessrent, les
nuages se dispersrent, et le ciel devint si clair que l'on put
immdiatement contempler la lune.

CHAPITRE XIII


INVISIBILITE

Cette siddhi est certainement la plus controverse par les
rationalistes. Comme pour toutes les siddhis que nous avons
tudies, c'est l'aspect le plus bas qui a t mis en avant, celui de
l'invisibilit corporelle.
Les sages se sont quelquefois exprims sur cette siddhi,
notamment Ramana Maharshi et Ramakrishna. L'un comme
l'autre ramnent systmatiquement le phnomne ce qu'il est
rellement, une illusion des sens et une maya du mental, mme
si au demeurant et du point de vue relatif cette siddhi existe.
Voici les paroles de Ramana Maharshi :

"Question : N'est-il pas ncessaire, ou tout le moins avantageux,
de confrer son corps l'invisibilit, pour progresser
spirituellement ?
Maharshi : Pourquoi donc penser tout cela ? Etes-vous votre
corps ?
Question : Non, mais l'accs un niveau lev de spiritualit doit
faire des changements au corps, n'est-ce pas ?
Maharshi : Quel changement dsirez-vous obtenir dans votre
corps, et pourquoi ?
Q. : L'invisibilit n'est-elle pas la preuve d'un degr de sagesse
(jnana) ?
M. : Dans ce cas, tous ceux qui ont pass leur temps parler,
crire et vivre visiblement en la prsence d'autrui doivent tre
considrs comme des ignorants (ajnanins) !
Q. : Mais Vashishtha et Valmiki, qui taient de vrais sages,
avaient ces pouvoirs (siddhis).
M. : C'tait peut-tre leur destin (parabdha) de dvelopper de
tels pouvoirs paralllement leur sagesse (jnana). Pourquoi
rechercher ce qui n'est pas essentiel et qui peut faire obstacle la
sagesse. Est-ce que les sages (jnanins) sont gns du fait que leur
corps est visible ?
Q. : Non.
M. : Un hypnotiseur peut se rendre tout coup invisible. Est-il
pour autant un Sage ?
Q:Non.
M. : La visibilit ou l'invisibilit n'existent que pour celui qui voit.
Qui est-ce qui voit ? Rpondez tout d'abord cette question. Les
autres questions sont sans importance." 199

Le pouvoir de se rendre invisible par un autre moyen que sa
propre matrise existe aussi. Par exemple, au Tibet, il y a des
btonnets appels dipching qui ont la proprit de rendre
invisibles aussi bien les gens que les choses. Il s'agit d'un moyen
utilisant le pouvoir de certains lmentals.
Les sorciers noirs du Malabar (les Odiyans) ont une
mthode barbare pour y parvenir. Le sorcier plonge cet effet
les habitants d'un village dans un profond sommeil hypnotique
et, par suggestion, attire une femme enceinte. Puis au moyen de
quelques incisions grossires, arrache le foetus des entrailles de
la pauvre mre. Il y a moins d'un sicle, il n'tait pas rare de
trouver des femmes mortes, mutiles devant leur case pour les

199 Lenseignement de Ramana Maharshi, p 41, Albin Michel
raisons dont je viens de parler. On dit que les sorciers extraient
du foetus une huile magique qui leur permet de se rendre
invisibles volont. L encore, on cherche par le biais de la
magie noire, dominer un "lmental".
La tradition occidentale n'est pas en reste avec l'alchimie et
la Kabbale. Dans une certaine branche de la Golden Dawn,
l'enseignement porte ds le premier degr sur le langage
nochien de. John Dee. Et, pour se rendre invisible, le disciple
doit, dans la langue nochienne, prononcer cette phrase
mantrique : "OL SONUF VAORSAG GOHO IAD BALT LONSH
CALZ VONPHO SOBRA Z OL ROR I TA NAZPS". Je pourrais
citer un trs grand nombre d'autres mthodes pour montrer
quel point cela a fascin les occultistes de toutes les poques.
Voici ce qu'en pense Ramakrishna :

"Un homme nomm Chandra avait aquis le pouvoir nomm
gutika-siddhi. Il pouvait, au moyen d'une amulette (gutika)
pntrer dans n'importe quel endroit o il dsirait entrer, sans
tre vu de personne. Cet homme avait t d'abord un chercheur
austre et un adorateur de Dieu. Mais lorsqu'il eut acquis ce
pouvoir, il s'en servit pour satisfaire sa nature la plus basse. Je lui
montrai, mais inutilement, le danger d'une pareille conduite.
Invisible, il pntrait dans la maison d'un notable et avait des
relations illicites avec une dame de la famille. Il perdit ainsi tout
pouvoir et devint une me dchue." 200

Paracelse, l'un des derniers Rose + Croix, bien connu pour ses
pouvoirs, a dit ceci :

200 Lenseignement de Ramana Maharshi, p 41, Albin Michel

"Des corps visibles peuvent tre rendus invisibles, ou recouverts
de la mme manire que la nuit recouvre un homme et le rend
invisible, s'il se dissimulait derrire un mur ; et tout comme la
nature peut rendre une chose visible ou invisible par de tels
moyens, de mme une substance visible peut tre recouverte par
une substance invisible, rendue visible elle-mme."

Paracelse, comme tous les adeptes, connaissait fort bien le
moyen d'y parvenir. Pour bien comprendre la manire dont
opre cette siddhi, le lecteur aura intrt lire avec attention le
chapitre suivant relatif la matrialisation et la cration d'une
forme-pense.
L'invisibilit est acquise de plusieurs manires. La substance
invisible de Paracelse n'est rien d'autre que de la substance
thrique condense. Nous savons que le visible et l'invisible ne
sont que le rsultat de la lumire sur le sens de l'oeil, et
l'obscurit faisant disparatre les objets notre vue n'est le fait
que de l'absence de Tjas, des vibrations lumineuses aux
cellules de nos yeux.
Dans une pice obscure, un personnage habill de sombre
disparat. Nanmoins, la lumire infra-rouge (invisible la
vision ordinaire), il est rendu visible. Au-del du prisme visible
l'oeil physique de l'homme non clairvoyant, il y a des couleurs
non perceptibles ayant des octaves de longueurs d'ondes plus
basses ou plus leves. Kirlian l'avait dcouvert. Grce son
appareil, il nous a rvl la ralit du corps thrique invisible
et ses sublimes couleurs. Nous savons, pour l'avoir souvent
expriment, que si nous plaons certains filtres de verre
transparents de couleurs complmentaires devant un rayon de
lumire blanche, aucune lumire ne passera. Mais, si la lumire
blanche claire, par exemple, un objet rouge, et si un filtre
transparent de teinte verte, qui est sa couleur complmentaire,
couvre la lumire, l'objet rouge perdra sa couleur et paratra
sombre.
L'ther matrialis par le yogi va faire office de prisme
color, et ainsi le yogi, environn de cette substance thre,
n'mettra plus de couleur et deviendra invisible.
Dans le Livre III, sutra 22, Patanjali crit :

"Le yogi peut disparatre ( la vue d'autrui) en bloquant la
puissance de perception par la pratique du C. trinitaire sur la
forme de son corps. La vision des yeux d'autrui se trouvant ainsi
prive de contact." (Traduction de Sadananda).

Le corps thrique est le seul rel par rapport au vhicule
dense. Sur lui est construit l'ensemble de la forme visible.
L'homme a plusieurs enveloppes avec lesquelles il ragit et
travaille. La plupart des gens ne font gure la diffrence entre
une sensation physique comme la faim, une sensation
motionnelle, comme l'angoisse, ou une activit mentale, car
ces trois modes de sensation et de perception sont mlangs,
formant un vritable brouillard qui voile la conscience la
nature propre de chaque enveloppe.
Lorsque, par la discipline, chaque corps ou enveloppe a t
purifi, il reste au yogi le choix de les utiliser son gr et non de
les subir. Si un yogi a le pouvoir de se fixer uniquement dans le
mental et d'oublier les autres corps, il est mme, par un simple
effort de volont, "d'teindre la lumire". Lorsqu'il est dans cet
tat, l'il extrieur d'un tmoin ne peut plus le voir, mais dans
ce premier processus d'invisibilit, le corps ne disparat pas, pas
plus que ne disparat une toile proche du soleil.
La force de volont laquelle nous nous rfrons ici est une
volont centralise dans le centre coronal qui implique une
certaine dose de ralisation de Soi. Lorsqu'il en est ainsi, le yogi
cherche concentrer toute sa conscience dans l'me et, par un
acte de volont, s'applique soustraire le corps thrique du
corps physique dense. Cela se nomme "transfert", et A.A. Bailey
en donne les implications :

"1. Un rassemblement de la vie, ou des forces vitales du corps,
dans les centres nerveux du plan physique qui se trouvent sur le
haut de l'pine dorsale.
2. Leur acheminement, depuis le haut de l'pine dorsale, jusqu'
la tte.
3. Leur concentration sur ce point et leur transfert subsquent le
long du fil ou sutratma, par la voie de la glande pinale et du
Brahmarandra.
4. Le voyant se trouve alors en sa forme vritable, le corps
thrique, lequel est invisible l'il humain. Lorsque la vision
thrique se dveloppera au sein de la race, un transfert plus
avanc deviendra ncessaire ; le voyant procdera alors, de la
mme faon, au retrait des principes vital et lumineux (les
qualits de sattva et de rajas) hors du corps thriques, et se
trouvera tre dans son corps karmique ou astral : il sera donc,
thriquement aussi, invisible." 201

La photographie Kirlian montre bien que le corps thrique

201 La Lumire de lme, p 240, A. A. Bailey, d. Lucis.
possde sa propre lumire. Cette lumire vient du Tjas ou Agni
tattva. C'est du reste ce tattva ou lment qui donne naissance
la vue et l'il. C'est pourquoi le yogi, qui connat
parfaitement les tattvas, leurs qualits et les moyens de les
quilibrer, peut volont attnuer sa lumire intrieure.
Revoyez ce propos tout ce qui a dj t dit de ce tattva et de
l'il en gnral. Trop d'indications prcises pourraient s'avrer
dangereuses, et l'intuition doit donner le complment
d'information recherch. On peut rsumer en disant que le yogi,
au moyen de samyama, agit sur trois principes :

1. Le corps, ou plutt le tanmtra, sa substance essentielle ;
2. La lumire (Tjas) ;
3. Chakshus, l'il.

On peut aussi traduire cette siddhi sur un plan plus lev,
car il est dit qu'en accomplissant samyama, il s'ensuit le
rayonnement de la lumire. Samyama est l'application de la
concentration, mditation, contemplation. Le mental contrl,
symbole de feu, peut alors laisser rayonner la lumire de l'me
car c'est elle qui est la grande rvlatrice. Lorsque le yogi atteint
son me, il peut volont diriger la lumire de cette me dans
toutes les directions, et clairer n'importe quel sujet de
connaissance.
Occultement, cela est appel un "torrent d'illumination"
enregistr dans le cerveau par la voie du sutratma. Ce fil passe
travers le mental et l'illumine. Lorsqu'il en est ainsi, la notion
d'invisibilit du corps physique est relgue au second plan, et
la protection du corps est d'une importance moindre. La
lumire est projete, non plus du corps thrique, mais du corps
de l'me, et ds lors on comprend mieux les conseils de Ramana
Maharshi concernant le voyant et l'objet vu.
Il existe plusieurs autres moyens de se rendre invisible
part l'utilisation du talisman et de l'lmental qui lui est attach.
On peut par exemple paralyser par une puissante suggestion la
fonction de la vue au niveau du cerveau. Le sujet continue voir
l'environnement mais est incapable de voir celui qui lui a donn
la suggestion. Ce pouvoir est lui aussi bas sur la puissance de la
volont. L'ordre est donn au mental, et le mental du sujet para-
lyse lui-mme le centre nerveux responsable de la vision.
Mme Blavatsky utilisa une fois cette mthode avec le
Colonel Olcott qui avoua que la suggestion hypnotique
pratique en Orient est plus puissante que celle pratique en
Occident, car en Orient l'inhibition des organes du sujet se
produit sur un commandement mental non manifest. Le sujet,
n'tant pas mis sur ses gardes, n'offre plus de rsistance, et
l'illusion se produit sans qu'il ait le moindre soupon de
l'exprience tente ses dpens.
Un autre moyen de se soustraire la vue est simplement de
mettre au repos les ondes crbrales et motionnelles, tel
point que sans tre invisible on peut passer compltement
inaperu.
Enfin, le dernier moyen demande une grande matrise que
seuls quelques hauts adeptes expriments peuvent pratiquer. Il
consiste former une stibstance thre afin de recouvrir son
corps et le rendre invisible l'il. Le yogi opre de manire
pratiquement similaire que pour la matrialisation d'un objet
ou d'une forme-pense. Il condense lAkasha dans l'espace
environnant, au point de la rendre thrique, et ce jusqu' la
matire thre dite proto-lmentaire. La matire akashique
est concentre sur elle-mme en un endroit restreint par le
pouvoir de la volont, de la visualisation et par le son. Le yogi
possde le premier point positif qui est sa volont. Le second
point, ngatif, est qu'il dispose de la substance de base qui est
constitue par l'Akasha et les quatre niveaux de l'ther. Pour
unir ces deux polarits, il utilise l'art crateur du verbe ou son
mantrique. Les vritables mantrams sont tenus trs secrets et
ne sont dvoils par l'instructeur que d'une manire orale, par
le biais de l'initiation, c'est--dire en transmettant au disciple
les tonalits exactes sur lesquelles les mantrams sont rcits.
Lorsque l'nergie est rassemble par le pouvoir de volont, le
son mantrique assemble les particules thriques en un premier
lment thrique tout proche de l'tat gazeux. Cette petite nue
ou nuage est forme du quatrime tat thrique. Lorsque le
yogi pntre dans cette nue, celle-ci forme un vritable cran
qui arrte la lumire et le rend compltement invisible.
Il est vident que cette explication n'est pas complte, car
aller au-del est tout simplement interdit, non pas en raison de
quelque secret maintenir, mais uniquement cause du danger
que cela reprsenterait.

MATERIALISATION DE LA NUEE

La Bible est remplie d'exemples o des Matres de Sagesse,
autant que des dvas levs, entrrent en contact avec des
initis avancs. En rgle gnrale, l'identit n'est jamais
dvoile, et les textes parlent du Seigneur ou de Yavh, laissant
une totale impersonnalit au messager afin d'viter le pch
d'idoltrie qui, cette poque, ne demandait qu' se dvelopper.
Dans l'Exode, il est dit :

"La nue couvrit la montagne, et la gloire de Yahv s'tablit sur le
Mont Sina que, pendant six jours, la nue recouvrit. Le septime
jour, Yahv appela Mose au milieu de la nue. Cette gloire de
Yahv revtait aux yeux des enfants d'Isral l'aspect d'une
flamme dvorante couronnant la montagne." (Exode 24,15-17)

Cette nue, lorsqu'elle est le symbole de la plus haute
Prsence, d'un Avatar ou d'une assemble de Sages, est
vraiment le feu d'une puissance spirituelle fantastique devant
laquelle l'homme ne peut que baisser le front. Cela est un fait
trs rare, mais qui semble avoir rellement eu lieu pendant
l'exode o cette nue descendit sur la tente de la runion o se
trouvait l'arche sainte.

"A toutes leurs tapes, lorsque la nue s'levait et quittait la
demeure, les enfants d'Isral se mettaient en marche. Si la nue
ne s'levait pas, ils attendaient, pour continuer leur route, le jour
o elle s'levait nouveau. " (Exode 40, 36-37)

Cette notion de nue perceptible sous la forme d'un nuage
qui a la proprit de voiler une prsence est donne dans le
Lvitique o l'Eternel dit Mose :

"Parle Aaron, ton frre, qu'il n'entre pas toute heure dans le
sanctuaire, dans l'enceinte du voile devant le propitiatoire qui est
sur l'arche, afin qu'il ne meure pas ; car Je me manifeste, dans un
nuage au-dessus du propitiatoire."

Selon l'enseignement occulte, cette nue voilait un dva
d'une telle puissance que la moindre maladresse dans les rites
aurait entran la mort du prtre. La puissance lectro-
magntique de l'arche et son effet destmcteur s'est du reste fait
ressentir autant envers les armes adverses qu'envers les
porteurs de l'arche. Ce nuage thrique, ou nue, est de mme
nature que ce qui rendait invisible la citadelle des Sages qui
visita Apollonius de Thyane. Et encore aujourd'hui ces
forteresses et ces coles occultes existent dans des lieux dserts
mais pas inaccessibles qui pourraient tre aisment reprs si
elles n'taient pas entirement enrobes d'un nuage de
substance invisible.
Le nombre 7 se rapporte sept voyelles qui ont pour effet de
cristalliser l'ther akashique ou l'tat de l'ther ultime. Au
Japon, la cration d'un nuage pour se rendre invisible se fait
dans les rites du bouddhisme tantrique ou du shintosme, en
invoquant une dit appele Marishiten (en sanskrit : Marii).
En japonais, ten signifie dva. En Chine, Marishi est appele la
Reine du Ciel, elle est la divinit qui supporte le soleil et la lune.
L'sotriste sait qu'il s'agit de lAkasha. Au Japon, Marishiten
rside dans l'une des sept toiles de la Grande Ourse, ce qui
n'est pas tout fait exact mais voile ainsi un secret non
rvlable. Dans l'enseignement sotrique, ces sept toiles sont
l'incarnation des sept rayons dont nous parlons quelquefois et
qui forment le prototype des sept plantes sacres. L'nergie de
l'une des sept toiles descend sur la Terre via trois
constellations. Il est donc possible que Marishiten soit la Shakti
de la plante du second rayon, car il est dit que "ce rayon est la
cause de la vision ou le pouvoir de voir". Dans leur ensemble, les
sept Pliades sont les sept shaktis ou pouses (ngatives) des
sept Rishis de la Grande Ourse (positifs), et pour nous
Marishiten est l'une des Pliades. En effet, la substance
akashique est ngative par excellence et constitue l'ther avec
lequel sont forms les mondes tout autant que les nues. Il est
intressant de savoir, et cela n'est pas une surprise, que la
source de l'nergie lectrique pour le systme solaire est
localise dans les Pliades, et que celles-ci sont l'oppos fminin
de Brahma. Elles se trouvent dans la Voie Lacte et ont un
rapport avec la substance cosmique thrique. L'une des
Pliades est particulirement responsable de l'lectricit et je
pense ne pas me tromper en affirmant qu'il s'agit de Marishiten.
Tout ce que nous venons de dire va en faveur de cette thse.
Dans la tradition nipponne, Marishiten est suppose tourner202
si rapidement qu'elle en devient invisible. Dans le sutra
Marishitengyo, il est crit :

"En ce temps, le Bouddha parla ainsi aux moines : "Il y a une
divinit appele- Marishi, elle a un grand pouvoir surnaturel et
superhumain, elle passe depuis toujours et pour toujours devant
les dieux du soleil et de la lune. Ils ne peuvent pas encore la voir
quoiqu'elle peut voir le soleil. Les hommes ne peuvent l'aper-
cevoir ni la reconnatre, ils ne peuvent la capturer ni la lier. Ils ne
peuvent ni la frapper ni la tromper, Ils ne peuvent en prendre
possession, ils ne peuvent la condamner ni la punir et ceux qui
sont rancuniers ne peuvent obtenir son aide ! Alors le Bouddha,
parlant aux moines, dit : "Si vous connaissez le nom de
Marishiten et que vous le gardez constamment en votre esprit,
les hommes ne pourront vous percevoir ou vous reconnatre,

202 "Tourner" est un mot-cl car c'est le moyen de densifier la matire
thre pour en faire une nue ou un objet.
vous attraper ni vous lier, ou vous frapper..."

Un mudra, le ongyo-in, est spcialement utilis pour se
rendre invisible. Il peut tre utilis en connection avec le ongyo-
ho ou mthode de dissimulation. Ce mudra se fait en mettant le
pouce de la main gauche (ngatif et lunaire) sur l'ongle de
l'index gauche, les autres doigts sont replis tout en gardant un
vide au creux de la main.


Cette manire de fermer la main est appele le poing du vide
(ku-ken). C'est dans ce vide (symbole de l'Akasha) quest
concentre l'nergie vitale sur laquelle il faut mditer en priant
Marishiten. Puis, de la main droite (positive et solaire), il faut
attraper l'air (concentration du prana) de l'espace o l'on se
trouve, et cela sept fois ! tout en se visualisant attrapant la
desse Marishiten avec la main gauche. Ensuite, couvrir l'orifice
du poing gauche avec la main droite ouverte, et rciter le
mantra suivant : "Om Marishiten Sowa Ka". Pendant que l'on
rcite ce mantra, il convient de faire de petits cercles au-dessus
du poing ferm de gauche droite, c'est--dire dans le sens de la
pntration du prana plantaire via le Ple Nord (ce qui
confre la Terre une rotation inverse).
Pour l'tudiant intuitif, beaucoup vient d'tre dit. Mais seul
l'instructeur donnera, par l'initiation, l'explication de ces
diffrents symboles. Le nombre 7, les cercles, le vide, etc... sont
des lments que l'on retrouve dans tous les rituels tendant
crer une nue thrique, soit pour se renre invisible, soit pour
former un lment concret (matrialisation).
Dans l'exemple qui suit, il s'agit de la cration d'un nuage
thr par le grand adepte Elie, dans l'intention d'intensifier la
structure de ce nuage en gaz, et par ce moyen de faire venir la
pluie :

"Elie monta vers le sommet du Carmel, il se courba vers la terre
et mit son visage entre ses genoux. Il dit son serviteur : "Monte
donc et regarde du ct de la mer". Il monta et regarda et dit : "Il
n'y a rien du tout". Elie reprit : "Retourne sept fois". A la septime
fois, le serviteur dit : "Voici un nuage, petit comme une main
d'homme, qui monte de la mer." (1er Livre des Rois 18, 42-44)

Nous retrouvons l nos lments principaux. Elie se courbe,
se ferme sur lui-mme comme le poing dans l'exemple dj cit.
Il y a les sept allers et retours, le petit nuage qui, en ralit, est
tout prs mais semble monter de la mer.
La nue qui voila le Christ aux yeux de ses disciples est de
mme nature. La nue semble s'lever, mais le Christ lui, resta
sur terre, dsormais invisible la multitude. Les aptres
continurent regarder le ciel, et si le Christ s'tait rellement
lev, pourquoi cette question des deux sages :

"Et comme ils taient l, les yeux fixs au ciel pendant qu'il s'en
allait, voici que leur apparurent deux hommes vtus de blanc, qui
leur dirent : "Hommes de Galile, pourquoi restez-vous ainsi
regarder le ciel ?..." (Actes 1, 10-11)

L'explication est la suivante : envelopp dans ce manteau
d'ther, l'adepte se voile avec le premier ther, alors que
l'ensemble de la nue, faite des trois autres thers infrieurs,
s'lve rellement pour se dissoudre comme le ferait un nuage
d'ozone. Dsormais, le Matre, bien qu'invisible aux yeux de la
chair, reste bien prsent pour contribuer travailler la
restauration du plan divin sur la Terre, mais sur un plan o
seuls les initis peuvent le rencontrer.

Anecdote

Je ne prendrai pas d'exemple dans la vie de Sathya Sai Baba,
car comment peut-on dfinir l'invisibilit chez un tre qui est
omniprsent ? 203 . Nous en avons des centaines, par contre,
dans la vie des grands occultistes et des saints. Saint Lucien, dit-
on, s'vaporait pour viter les rencontres indsirables, et Saint
Franois de Paul disparut aux yeux de soixante soldats envoys
par le roi de Naples pour l'arrter. Padre Pio et bien d'autres ont
utilis naturellement ce pouvoir d'apparatre ou de disparatre
avec discrtion. Le Matre Philippe avait cette facult. Une fois,
il se trouvait avec Alfred Haehl prs du funiculaire de Lyon
lorsqu'un homme aborda A. Haehl et lui demanda s'il y avait

203 Cependant, lorsqu'il tait jeune, Sai Baba tait toujours entour de ses
fidles et nombreux sont les tmoins qui se souviennent qu'au mileu d'eux Sai
Baba trs souvent disparaissait et se rendait en plusieurs endroits, l o il
tait demand pour des raisons graves. Il est impossible de dire ce qui se
passait exactement, mais ce qui est sr, c'est que cela arrivait souvent en plein
dsert. On peut penser que Sai Baba rendait son apparence physique invisible
pendant que lui-mme se projetait vers le malade.
longtemps qu'il avait vu M. Philippe.

"Un Grand Duc raconta qu' une revue o il commandait une
partie des troupes, il lui semble apercevoir, dans la calche de
l'impratrice, quelqu'un en civil assis ct d'elle ! Surpris au
dernier point il s'avana au galop et, quelque distance, il vit la
Tsarine seule. Il retourna sa place et, de l, il aperut nouveau
l'inconnu en civil ! Trois fois il retourna prs de la voiture
impriale et, les trois fois, il constata que l'impratrice tait
toujours seule. En ralit, l'inconnu tait M. Philippe et la Tsarine
lavait autoris tre auprs d'elle." 204

Enfin, nous savons que les Matres souvent se rendent
invisibles mais montrent leur prsence par un parfum :

"Un jour qu'une dame amie allant en Bretagne, pour se reposer,
disait au Matre sa peine de ne plus le voir pendant longtemps,
il lui rpondit qu'il irait lui rendre visite. La chambre de la
dame, en Bretagne, donnait sur un champ d'oignons dont
l'odeur ne lui tait pas agrable. Or, une nuit, elle fut rveille
par le sentiment d'une prsence auprs d'elle et par une odeur
de roses... A son retour Lyon M. Philippe lui dit : "Eh bien !
Avez-vous senti les roses, telle nuit ?" 205


204 Le Matre Philippe de Lyon, p. 91, 203, Dr. P. Encausse, Editions
Traditionnelles.
205 Le Matre Philippe de Lyon, p. 91, 203, Dr. P. Encausse, Editions
Traditionnelles
MATERIALISATION

Cette siddhi est l'une de celle qui appartiennent en priorit
la haute magie. On trouve son aspect infrieur dans les sances
mdiumniques o apparaissent objets et ectoplasmes. Le
lecteur, pour bien comprendre cette siddhi, devrait relire ce qui
a t dit sur les formes-penses et sur l'art de l'invisibilit, car
tous les deux aboutissent finalement ce pouvoir de matriali-
ser.
La matrialisation d'une forme dense partir de l'ther
invisible est un phnomne qui a t connu en Occident
pendant la grande poque du spiritisme. Nous avons parl des
lois qui permettraient de crer un nuage d'ther dans le but de
se rendre invisible. Le mirage dans ce domaine est de ne pas
s'apercevoir que chaque individu cre en matire thrique,
astrale et mentale, bien que n'tant pas matre de ce qu'il cre.
Pour que la manifestation concrte ait lieu, il faut deux choses
importantes qui ne s'inventent pas :

1. soit faire intervenir les agents constructeurs de la forme
elle-mme, c'est--dire les "lmentals" et les dvas.
2. soit avoir acquis un veil de certains chakras dont le plus
important dans le domaine qui nous intresse ici est le
centre alta-major.

Au moyen du corps pituitaire, le yogi utilise l'nergie de
construction des formes, et de cette manire devient apte
construire dans la substance dvique. Lorsque l'nergie
nerveuse de l'alta-major est veille, le yogi peut matrialiser et
vivifier la forme souhaite. L'essentiel ayant t dit dans l'en-
semble des lois contenues dans l'ouvrage, je rsumerai
simplement les rgles occultes, donnes par le Tibtain dans le
processus de matrialisation concrte.


LES QUINZE REGLES

REGLE I
Il faut que le yogi soit toujours align sur l'me afin que la
forme-pense crer soit en concordance avec le dessein de la
divinit.

REGLE II
Le yogi se synchronise avec son me et cherche un alignement
entre son cerveau, son mental et son me. Le mage doit devenir
ainsi un crateur conscient. Ce triangle une fois construit,
l'nergie descend.

REGLE III
Le yogi doit mentalement se concentrer et visualiser, dans les
moindres dtails, la forme qu'il veut construire et matrialiser.
L'image doit tre projete vers l'me pour que celle-ci fasse
rsonner la note de son approbation. L'inspiration qu'il recevra
(subjectivement ou non) sera traduite par lui sous la forme d'un
son sacr, qu'il pourra alors diriger vers la forme construire.
C'est de cette manire (ici simplifie l'essentiel) que le yogi
magicien invoque les constructeurs mineurs ou "lmentals". La
forme prvue commence apparatre et les vies minuscules,
l'une aprs l'autre, prennent leur place dans la construction.

REGLE IV
Beaucoup d'hommes parviennent ce stade consciemment,
mais le plus souvent inconsciemment. Cependant, dans la
plupart des cas, la forme- pense meurt car ce niveau l'homme
n'est pas encore capable d'exercer sa facult de volont de
manire constructive. D'autre part, il ignore la formule qui
libre les constaicteurs "lmentals" de leur environnement et
les oblige venir s'agglutiner l'intrieur de la priphrie de la
forme-pense pour aussi longtemps que le penseur le dsire.

REGLE V
Le yogi magicien a maintenant cr sur le plan mental, a atteint
une activit vibratoire qui rend certaine la rponse par laquelle
va apparatre la matire ncessaire l'dification de l'enveloppe
plus dense. Ici, le mage doit veiller ce que la forme-pense,
laquelle il est reli par un mince fil de substance anime, ne
meure pas par manque de vitalit ou ne revienne vers son
crateur avec les effets que lui-mme cherche engendrer. C'est
pour cela qu'il doit absolument tre certain de la puret de sa
motivation. Dans la contemplation, l'il intrieur est fix sur
l'objet de la contemplation. Cela produit un courant rgulier
d'nergie focalis sur l'objectif qui fournit vitalisation et activit.
Dans le travail de construction d'une forme- pense, le
troisime il est l'agent de direction.

REGLE VI
L'nergie de l'me transmise par le cerveau physique est
maintenant dirige vers le travail qui consiste projeter la
forme afin qu'elle puisse aller se revtir de matire astrale. Pour
cela, le mage doit avoir purifi son propre corps astral afin
d'avoir une forme-pense pure et non sujette une rponse
karmique ngative.

REGLE VII
Le yogi magicien fait maintenant descendre la forme-pense du
plan mental o elle fut cre au plan astral o elle va tre
colore. L'nergie du dsir la pntre et "celui qui mdite" doit
fournir la forme l'un des deux types d'nergie avant qu'elle ne
passe l'objectivit. De son action dpend la construction du
moule thrique et la manifestation physique qui en rsultera.

REGLES VIII, IX et X
Ces rgles sont rattaches des principes occultes se rapportant
la science des mantrams, connaissances qui ne peuvent tre
transmises que par un Matre, via l'initiation.

REGLE XI
L'ide est dsormais "incarne" sur le plan astral. Par la
connaissance des mantrams, le mage doit rendre le travail plus
permanent et plus indpendant, et fixer la place des lments
vitalisants l'intrieur de la forme. Ayant accompli cela, il
devient un agent du karma et il envoie la forme-pense double
remplir sa mission.

REGLE XII
Le travail de matrialisation de la forme-pense va maintenant
avoir lieu partir de l'nergie thrique. Pour cela, lui-mme
doit tre libre de son propre rseau thrique et disposer du
prana universel.

REGLE XIII
Le mage opre maintenant partir des niveaux thriques et
doit avoir, en tant que clairvoyant, la facult de distinguer la
nuance et la qualit de chaque ther, assurant ainsi l'quilibre
de la construction de l'ombre. A mesure que les diffrents types
de force se rencontrent et s'amalgament, l'ombre floue, que l'on
a souvent associe une nue, de la forme habille son
enveloppe vivante, astrale et mentale, et l'ide du penseur
atteint une vritable concrtisation.

REGLE XIV
Le travail de cration prend maintenant des proportions
srieuses, et pour la dernire fois le corps du yogi magicien est
menac de destruction206. L'ombre ayant t forme, elle est
dsormais prte s'approprier un corps gazeux ou de feu. C'est
la raison du danger, car les constructeurs du feu menacent la vie
du magicien. Cela est d au fait que les vies de feu invoques
sont de nature semblable celle du magicien, et une
juxtaposition trop troite pourrait entraner ce dernier de
graves brlures (thriques, astrales et mentales). Avant de
poursuivre, le yogi magicien doit imprativement reprendre
contact avec son Soi, son me, afin de manifester pleinement
l'uvre entreprise sans risque. Pour cela, il doit connatre les
mantrams protecteurs grce auxquels il peut sans danger
travailler au sein mme du feu.


206 Rappelons au lecteur que, parvenue ce stade, la grande exploratrice
Alexandra David-Neel ne put contrler la forme qu'elle avait cre et qu'elle
eut, avec l'aide d'un lama initi, beaucoup de difficult sortir indemne de
cette prilleuse situation.
REGLE XV
L'enveloppe gazeuse est apparue, et elle va tre mise en contact
avec le plan liquide. Les deux lments doivent, occultement
parlant, s'unir. Dsormais, le danger est du ct de la forme-
pense, et celle-ci doit tre protge. Un danger existe toujours
lorsque les dvas de l'eau et du feu sont mis en contact. De
l'union de ces deux polarits, yin-l'eau et yang-le feu, apparat
alors la forme concrte matrialise.

Anecdotes

H.P.B. commente dans Isis Dvoile l'exprience d'un
authentique yogi qui fit pousser devant Jacolliot une graine, et
cela d'une manire acclre :

"Dans le cas prsent, le "miracle" est peine plus marqu par les
expriences bien connues du gnral Pleasanton de Philadelphie.
Tandis que la vgtation et la maturit de ses vignes taient
actives d'une manire incroyable par la lumire violette
artificielle, le fluide magntique man des mains du fakir pro-
duisait des changements encore plus rapides et plus intenses
dans les fonctions vitales des plantes Indiennes.
Il ne faisait qu'attirer et condenser l'Akasa ou principe vital sur le
germe. Son magntisme, obissant sa volont attirait l'Akasa,
en un courant concentr qui traversait la plante dans la direction
de ses mains. Ainsi s'tablissait un courant ininterrompu pendant
le temps ncessaire. Son action contraignait le principe vital de la
plante construire cellule aprs cellule, couche aprs couche,
avec une rapidit de maturation extraordinaire, jusqu' ce que
l'uvre soit termine. Le principe vital n'est qu'une force aveugle
qui obit une influence qui la domine. Dans le cours ordinaire
de la nature, le protoplasme de la plante l'et concentre et
guide, mais une vitesse normale. Cette vitesse est rgle par
les conditions atmosphriques : elle saccrot ou se ralentit
proportionnellement au degr de lumire, de chaleur et
d'humidit de la saison. Mais le fakir, venant en aide la nature,
avec sa puissante volont et son esprit purifi du contact de la
matire, condense, pour ainsi dire, l'essence de la vie de la plante
dans son germe et la force mrir longtemps avant son heure.
Cette force aveugle, entirement subjugue et soumise sa
volont, lui obit servilement S'il lui plat que cette plante soit un
monstre, elle le deviendra aussi srement qu'elle crot d'une
faon normale en temps ordinaire. En effet, l'image concrte,
esclave du modle subjectif esquiss dans l'imagination du fakir
est force de suivre l'original jusque dans ses moindres dtails :
de mme la main et la brosse du peintre suivent fidlement
l'image qu'ils copient dans son mentaL La volont du fakir
magicien donne la plante une matrice invisible mais
parfaitement objective dans laquelle la matire vgtale est
amene se dposer et prendre la forme voulue. La volont
cre ; car la volont en mouvement est une force et la force
produit la matire." 207

Autre part, H.P.B. cite une exprience qui montre trs
clairement le processus de cration partir de la forme
nuageuse thrique. Une bikshuni (plerin bouddhiste),
s'adressant H.P.B., lui demanda, en parlant du bouquet de
fleurs fraches, pourquoi elle emportait avec elle ce paquet de

207 Isis dvoile, Vol. I, pp 209-210,Vol. IV, p 228, Adyar.
plantes mortes :

"Mortes ?" fut notre rponse. "Mais on vient de les couper dans
le jardin !""Et cependant elles sont mortes", rpondit-elle
gravement. "Natre dans ce monde-ci, n'est-ce pas mourir ?
Voyez comment apparaissent ces fleurs lorsqu'elles
s'panouissent dans le monde de la lumire ternelle, dans les
jardins de notre bienheureux Foh."
Sans bouger de la place o elle tait assise par terre, l'Ani prit une
fleur du bouquet, la mit sur ses genoux et attira, en apparence,
vers elle, des brasses de matriaux invisibles de l'atmosphre
environnante. Un moment aprs, un trs tnu noyau de vapeur
devint visible, et prit lentement forme et couleur jusqu' ce
qu'apparut, se balanant en l'air, l'exacte copie de la fleur que
nous lui avions donne. Exacte en tant que teinte et forme
l'original couch devant nous, mais mille fois plus riche en
couleur et en exquise beaut, de mme que le glorieux esprit de
l'homme est plus beau que son enveloppe physique. Fleur aprs
fleur, et jusqu'aux plus petits brins d'herbe furent ainsi reproduits
et s'vanouirent, raparaissant suivant notre demande, ou mme
en rponse notre pense." 207

En dbut d'ouvrage, il a t donn quelques exemples du
pouvoir fantastique de matrialisation de Sathya Sai Baba.
Contrairement aux adeptes qui utilisent les rgles que nous
avons mentionnes, l'Avatar veut quelque chose, et ce quelque
chose immdiatement apparat. Il fait cela par son SAN-
KALPA, mot sanskrit signifiant "un souhait se matrialisant par
le pouvoir de Volont". En voici un exemple parmi des milliers
d'autres :
Vijaya, une fidle de Sai Baba, a rapport un fait qui eut lieu
peu avant 1950. C'tait l'poque o le jeune Sai avait
l'habitude d'aller se promener au bord de la rivire. Un jour de
pleine lune o, comme son habitude, il enseignait et chantait
des bhajans au milieu d'un groupe d'une soixantaine de
personnes, il dclara :

"Aujourd'hui est un jour spcial. Ne prparez rien chez vous. Je
vais prparer quelque chose. Nous pensmes : "Comment
Bhagavan va-t-il faire pour prparer quelque chose prs de la
rivire Chitravati ? " Alors il dit : "Mettez tous les rcipients vides
sur la charrette."... Nous avions chant des bhajans, grimp la
colline, en tions redescendus, nous avions couru sur les rives de
la Chitravati, et nous tions vraiment fatigus. Nous dmes
Bhagavan que nous avions faim. Il nous rpondit d'apporter les
rcipients vides.
Tous les rcipients furent mis en ligne, et il nous demanda de
mettre sur chacun un couvercle. Puis il s'approcha d'un arbre tout
proche, et en prit une petite branche. Il revint vers les rcipients,
toucha chacun d'eux avec son bton, et dit : "Rasam, sambar, riz,
chapati", et ainsi de suite (ce sont des noms de plats indiens).
Lorsque nous enlevmes les couvercles, une agrable odeur en
sortit. Mme le rasam bouillonnait. Ensuite, les garons allrent
ramasser des feuilles de lotus dans un sac tout proche, en guise
d'assiettes. Bhagavan nous fit tous asseoir en ligne et nous servit
lui-mme la nourriture.
C'tait merveilleux, nous n'avions jamais got une nourriture
aussi dlicieuse. Pendant les deux jours qui suivirent nous
n'emes pas beaucoup envie de manger. Alors Bhagavan nous dit
que cette nourriture tait comme de lamrit (nectar)." 208

DEMULTIPLICATION

Nombreux sont les saints authentiques qui eurent, sans le
chercher, le pouvoir de matrialiser. On a attribu ce don
Jsus bien entendu, qui dmultiplia les pains et les poissons209,
qui changea l'eau en vin, etc... et tous ses aptres et disciples
sincres.
Padre Pio avait aussi ce pouvoir. Don Bosco galement. On
dit mme qu'il aurait nourri trois cents jeunes gens avec quinze
ou vingt pains tout au plus. Le prtre Andr Hubert Fournet
dmultiplia des grains de bl et d'orge dans un grenier o les
religieuses de la congrgation des Filles de la Croix puisrent
pendant plusieurs mois. Sainte Germaine Cousin, qui mourut
en 1601, fut implore et prie par la suprieure dans un moment
difficile de disette ; la pte qui servait la fabrication du pain
gonfla tel point que les religieuses purent manger satit

208 Modern Miracles, p. 108, E. Haraldsson, Fawcett Columbine, New-
York.
209 Cinq pains : le pain est le symbole de la substance, et cinq le nombre des
sens. C'est de ce pain d'illusion qu'il faut se librer pour le remplacer par du
pain de vie spirituelle. Le pain dmultipli ici est celui de l'existence
corporelle, c'est avec cela que la foule est nourrie. Les deux poissons, de
nature aquatique, symbolisent l're inaugure par le Matre, mais surtout
l'lment eau qui reprsente la nature astrale du dsir et de l'motion. Deux
poissons car l'astral est le reflet du monde dualiste de l'esprit spar de la
matire. L'homme se croit spar de Dieu. Jsus-Christ nourrit par ce qui
semble tre un miracle aux sens de l'ignorant. Il calme l'instinct de
conservation (pain) et des dsirs (poissons). Par ce miracle, il nourrit la foi
naissante, transformant la basse motion en aspiration suprieure. Il calme la
faim du corps pour que le mental ait faim de lui.
pendant le rude hiver de 1645. Il en fut de mme pour la farine
qui tait au grenier. Cela continua de novembre 1645 fvrier
1646.
L'Eglise reconnat que plusieurs saints eurent ce don : Saint
Franois d'Assise, Saint Richard de Chichester, Sainte Franoise
Romaine, Sainte Marie Madeleine de Pazzi, Saint Pie V, Saint
Thomas de Villanova, Sainte Rose de Lima, Saint Louis de
Gonzague, Saint Franois Xavier, Sainte Cungonde, le Pre
Angioli Paoli, etc...
Le grand saint hindou Ramdas fut un jour invit par un
vieux brahmane qui ne s'attendait pas ce qu'il vienne entour
d'une grande foule de fidles, plus de cinquante. Cependant,
tout le monde mangea sa faim. Au moment de repartir, on
donna Ramdas un paquet compos d'un mlange de
cacahutes, sucre candi, etc... Ramdas en distribua tout le
wagon et en donna ainsi plus d'une centaine de personnes
sans que jamais son sac ne se vidt.
Il en fut de mme avec la sainte Ma Ananda Moyi, en 1942,
lors d'une grande fte. A cette occasion, on prpara de la
nourriture pour quatre cents personnes, mais il en arriva six
cents. Ma ne permit pas qu'on aille se rapro- visionner au
march qui tait loin. Voyant la tristesse de ses disciples, elle
leur dit : "Ne soyez pas tristes, le service de Dieu doit se faire
d'un cur joyeux." Aprs cela, tout le monde mangea sans se
priver, et il resta la fin du repas de quoi nourrir plus de deux
cents personnes. Le Matre Philippe avait ce don prcieux :

" Il se trouvait un jour, dans un train, par une chaleur
touffante, avec un officier. Ils avaient tous deux trs soif. Tout
coup un fort craquement se fit entendre et ils trouvrent, dans le
filet prcdemment vide, une bouteille remplie d'eau frache et
dlicieuse qu'ils burent avec joie."
" Un malade souffrant de l'estomac se prsenta rue Tte d'Or.
M. Philippe fit un court expos sur les maladies de l'estomac et
sur l'action bnfique de la menthe pour certaines affections
ordinaires. Et il ajouta : "Comme nous n'avons pas sous la main la
menthe en question, nous allons en fabriquer avec la permission
de Dieu." A cet effet il fit tenir par une personne prsente un cor-
net de papier et, aussitt, les autres personnes entendirent
comme un bruit de sable tombant dans le cornet ! C'tait un sel
de menthe qui, fondu dans un verre d'eau, soulagea le malade."
" Paul Sdir a relat deux cas, deux observations personnelles
vcues par lui-mme et se rapportant M. Philippe : "Quand le
cur d'Ars tire d'une petite soupire une soixantaine d'cuelles
pour ses orphelins, c'est une multiplication fort semblable aux
multiplications des pains. Moi-mme, j'ai vu, de mes yeux vu, une
carafe d'eau limpide se matrialiser soudain sur la table, parce
qu'un soldat du Ciel avait soif. J'ai vu des pices de monnaie
remplir une bourse que son possesseur venait de vider entre les
mains de quelques malheureux. Le disciple vit dans une
atmosphre de miracle."210

DEMATERIALISATION

Il existe d'autres manires de se servir du pouvoir de
matrialiser la matire, notamment celui qui consiste pour un
Matre laisser son empreinte dans de la pierre. Le Bouddha

210 Le Matre Philippe de Lyon, pp. 197 206, Dr. P. Encausse, Editions
Traditionnelles.
aurait laiss de telles empreintes dans la pierre, notamment du
Kailash, sur une pierre dore au sommet du Pic d'Adam
Ceylan. Le yogi Milarepa laissa dans sa grotte de Kailash une
empreinte de main et de pied. Beaucoup de saints chrtiens
firent de mme.
Je prendrai galement l'exemple de la ligne des grands
Karmapa. Le huitime de la ligne (1507-1554) fit un jour une
petite statue de marbre son image et, pressant dans sa main ce
qui restait de marbre, il y imprima la marque de sa paume. Le
quatorzime (1798-1868), Karmapa se rendit Tsari, o il eut la
vision de la desse Tara et de Chakrasamvara. A cet endroit, il
laissa l'empreinte de son pied dans le roc. Le quinzime, c'est--
dire son incarnation suivante, fit quelque chose de similaire. En
effet, au Bpopo Gon Lichtang, il accomplit le miracle de faire
pntrer son doigt dans un rocher. Lorsqu'il le retira, un torrent
semblable du lait jaillit du trou. Le dernier, aujourd'hui en
phase de rapparatre, le seizime donc, tait dou galement de
trs grands pouvoirs. S.S. Rangdjoung Rigpai Dorj fit de
nombreux voyages pour enseigner le Dharma. Un jour:

"Ils arrivrent Chakchou Kar, o Karmapa fut reu par
Drouktchen Peldjor Rinpotch. Ils plaisantrent propos de leurs
pouvoirs miraculeux et soudainement Karmapa tira l'pe de son
intendant hors de son fourreau et ft un nud de sa lame avec
ses mains nues. Stupfi, Peldjor Rinpotch ne se proposa pas
pour rivaliser avec de tels pouvoirs. Ils se rendirent ensemble
Tsokpur, o ils durent traverser une rivire gele. Karmapa laissa
l'empreinte de son pied dans la glace ; lorsque celui-ci fondit,
l'empreinte tait visible dans l'eau, et l'anne suivante sur la
glace nouvellement forme."
"Au monastre de Pangphoug se trouvait une statue de Dusoum
Hhyenpa connue pour avoir parl en plusieurs occasions. Dans le
hall principal Situ Toulkou laissa l'empreinte de son pied sur la
partie gauche d'un pilier de soutnement en pierre, et Karmapa
la sienne propre sur la partie droite. Son chien laissa une marque
sur la dalle d'entre du monastre et son cheval marqua de son
sabot une pierre de l'curie. Karmapa laissa encore une vingtaine
d'empreintes de son pied au sommet d'un large rocher le long
d'un lac situ proximit du monastre en amont de la valle." 211

Une autre histoire bien connue fit beaucoup de bmit en son
temps. Cela se passait dans une prison de Madras. Un saddhou
y avait t enferm pour une courte peine, les lois des saddhous
n'tant pas toujours conformes aux lois de la socit. Chaque
jour, le saddhou mystifiait compltement ses gardiens ainsi que
les fonctionnaires de la police qui chaque matin le trouvaient
tranquillement assis en posture de mditation, et cela hors de sa
cellule ferme. Bien entendu, le verrou tait intact. Le saint
homme menaa de rpter ce mange tant qu'on continuerait
de l'insulter en fermant sa porte cl. On dcida donc de laisser
la porte ouverte, et le saddhou acheva sa peine dans une
profonde batitude. Qu'il s'agisse du corps ou de la serrure, cet
minent yogi utilisait le pouvoir de dmatrialisation.
Sathya Sai Baba, en tant qu'incarnation de Shiva a
galement le pouvoir de dmatrialiser. Ainsi, les milliers de
lettres qu'il reoit vont dans sa petite pice o il vit, et on n'en
voit jamais plus aucune trace.
Sai Baba galement laissa des empreintes de ses pieds dans

211 Karmapa, pp 104-105, N. Douglas et M. White, d. Arch, Milano.
des sanctuaires. Ce qui est extraordinaire avec Sai Baba, c'est
que les objets qu'il matrialise ne sont jamais perdus. Il est
arriv que la personne vende l'objet pour en tirer un bnfice,
avant d'tre vendu, l'objet disparaissait. D'autres perdent
l'objet, et instantanment celui-ci se retrouve dans l'aura de Sai
Baba. Lorsque le fidle revient l'ashram plusieurs annes plus
tard, Sai Baba lui redonne l'objet perdu. C'est avec un tel
pouvoir qu'il peut dissoudre jamais le cancer du corps ou les
maladies de l'me comme la haine, l'gosme ou tous les vices
qui emprisonnent l'tre humain.
Dans son ancienne incarnation en tant que Sai Baba de
Shirdi, il avait l'habitude d'utiliser de la cendre sacre. Il la
donne pour les cas les plus divers. Le symbole de la cendre est
li Shiva, le destructeur de l'go, et cette cendre ou vibhouti
est appele "Kailash Vibhouti', car cette montagne sacre est la
demeure de Shiva. Dans le Brihad Jabala Upanishad, il est
crit que la vibhouti comme bhasma brle et libre de tous les
pchs, comme bhasitam fructifie notre splendeur spirituelle,
comme ksharam nous sauve de tous les dangers, et comme
raksba devient une vritable armure qui protge le fidle contre
les forces assouriques (dmoniaques). De sa main, Sai Baba fait
quelques cercles et la vibhouti tombe dans le bout de ses doigts
lgrement replis. Contrairement la vibhouti utilise partout
en Inde (cendre faite partir de la bouse de vache sacre) celle
que Sai Baba matrialise est d'une exceptionnelle douceur, elle a
parfois une odeur de fleur ou de mdicament.
Dans tous les pays du monde o Baba est ador comme
Avatar, de la cendre apparat mystrieusement sur les portraits.
Quelquefois, le pot de cendre se remplit tout seul, quelquefois le
fidle en trouve un sachet sous un oreiller. A d'autres moments,
la vibhouti se trouve parpille sur le sol avec les empreintes de
pieds de Baba. Lorsqu'il tait plus jeune, il n'tait pas rare qu'il
prenne du sable de la rivire pleine main et qu'il le
transformt instantanment en cendres pour les fidles. Il
semble mme que son corps soit fait de cet ultime lment. N.
Kasturi, son biographe, crit qu' plusieurs occasions des
centaines de fidles ont vu de la vibhouti tomber de son visage.
Lorsqu'il lui arrive de quitter son corps pour aller sauver ou
bnir un fidle, de la vibhouti mane souvent de son front, de sa
bouche, ou d'autres parties de son corps. Lorsqu'il apparat
dans les rves, il lui arrive de matrialiser de la cendre qu'il
applique sur le front, et au rveil le dvt constate que la vib-
houti est bien l.
Dans le pass, Sai Baba matrialisait une fois l'an, pour la
fte de Shiva, une trs grande quantit de vibhouti en mettant
sa main dans un petit vase vide, main qu'il agitait jusqu' ce
qu'une statue de son ancienne incarnation en soit entirement
recouverte.
Du reste, dans sa prcdente incarnation, il avait dj ce
don. Il avait cette poque lu domicile dans une petite
mosque abandonne. Et comme il avait l'habitude de conserver
un feu sacr (dhuni) nuit et jour, la mosque fut appele
Dwarkamai. Sai Baba de Shirdi avait l'apparence d'un fakir212,
et il mendiait donc sa nourriture. Il se rendait rgulirement
un petit march pour demander un peu d'huile chaque
marchand. Il retournait ensuite la mosque et, avec l'huile,

212 Le mot fakir vient du mot arabe faquir qui signifie "pauvre". Ce terme
peut tre associ au mot hindou sannyasi. Le fakir peut appartenir n'importe
quelle secte de l'Islam. Il fait voeu de pauvret et cherche le suprme
dtachement de ce qui n'est pas Dieu.
allumait toutes les lampes pour la nuit. Un jour, les marchands
dcidrent de ne plus rien lui donner. Sai Baba partit sans rien
dire. Intrigus, certains marchands et quelques gens du village
le suivirent, et de loin ils observrent que Sai Baba mettait la
place, de l'eau dans les rcipients huile, et que toutes les
lampes s'allumrent. A partir de ce jour, beaucoup devinrent ses
disciples.
Sai Baba matrialise aussi des apports, c'est--dire des
choses existantes. Par exemple, Badrinath, il matrialisa le
lingam sacr apport du Kailash par Shankaracharya, le fit voir
tous, le chargea et le dmatrialisa afin que l'objet sacr
retourne dans sa cachette secrte.
Sai Baba est la plus grande apparition divine qui possde un
tel pouvoir sur la matire. Pour le Dr John S. Hislop, Sai Baba
matrialisa un crucifix, lui prcisant que c'tait l'image exacte
de Jsus au moment de la crucifixion et que le bois tait le
mme que celui sur lequel le Matre avait t crucifi. Le bois
fut test scientifiquement en laboratoire aux U.S.A., et il fut
constat qu'il avait au moins 2 000 ans d'ge.
Un Amricain du nom de Jol, de Los Angeles, mit en doute
les capacits de Sai Baba matrialiser et le mit au dfi, devant
son pouse, de lui faire un arc-en-ciel en plein dsert. Juste
avant le darshan, cet homme vit dans le ciel bien bleu un
magnifique arc-en-ciel. Lorsque le couple vint voir Sai Baba en
priv, ce dernier demanda l'Amricain comment il avait trouv
l'arc-en-ciel. Pour lui prouver que cela n'tait pas du au hasard,
Sai Baba en matrialisa un qui tait compltement droit.
Je terminerai par une anecdote raconte par N. Kasturi :

"Un soir, alors que le ciel s'tait transform en un carnaval de
rose et de pourpre, et que les nuages taient pars de bordures
dores, Baba se rendit au bord de l'eau et, avec ses dvots autour
de lui, joua avec les vagues des mers qui se mlangeaient ici.
Chaque vague semblait plus dsireuse que la prcdente de
toucher ses Pieds de Lotus, et de Lui rendre un hommage spcial.
Soudain, comme s'il tait conscient du dsir des mers, il se mit
face l'eau et dit ceux qui se trouvaient derrire lui : "Regardez,
l'ocan me souhaite la bienvenue, avec une guirlande."
A ce moment l on put discerner une vague fixe, quelques
mtres de l, avanant majestueusement vers la cte et qui glissa
bientt aux pieds de Baba avant de se retirer. Imaginez
l'tonnement et l'merveillement de tous lorsqu'ils virent,
enroule aux pieds de Baba, une sduisante guirlande de perles,
oscillant et se balanant chaque mouvement de l'eau autour
des pieds de Baba ! Comme Baba tait rayonnant ce moment
l ! LAvatar du Seigneur recevait l'hommage de Varuna
nouveau !" 213


213 Sathyam Sivam Sundaram, pp. 191-192, N. Kasturi.
CHAPITRE XIV


TRANSFERT DU PRINCIPE CONSCIENT

Nous allons maintenant finir cet ouvrage sur une
remarquable siddhi, je dis remarquable car elle voque le
moment suprmement attendu o l'on se libre dfinitivement
du sens de l'go rattach une forme humaine spcifique.
Projeter sa conscience hors de son enveloppe terrestre n'est,
du point de vue de l'ultime ralit, qu'une illusion. Le corps est
considr comme une maison ou un temple, et le canal par o
doit sortir le yogi en est la porte. Mais que reste-t-il de la valeur
de cette porte lorsque le temple est dtruit ?
La seule chose de laquelle il faille sortir, c'est l'illusion d'tre
ce corps, et non du corps lui-mme.
D'un autre point de vue, on peut considrer que cette siddhi
est utile avant que ne soit atteinte la complte ralisation, et
aussi que cela peut tre une mthode de ralisation. C'est du
reste dans cet esprit qu'elle est aujourd'hui pratique par les
Tibtains.
La technique est appele POWA (tib. hpho-ba) et signifie
transfert de conscience. Les lamas utilisent cette technique au
moment de la mort, moment qui offre une opportunit tout
fait exceptionnelle ceux qui ne sont pas experts en mditation
ou qui, au cours de leur vie, n'ont pas eu le temps de pratiquer
des exercices spirituels. Par le powa, le lama va donc viter de
sortir par les nombreux orifices infrieurs, ce qui le ramnerait
dans le cycle de vie et de mort, et il va tenter de prendre la voie
directe du Brahmarandra (sushumna nad) qui permet de
parvenir directement dans l'tat mental de l'au-del appel
DEVACHAN.
Selon l'enseignement tibtain, et proportionnellement au
travail spirituel accompli sur terre, l'initi au powa peut au
moment de la mort, se projeter consciemment dans l'un de ses
trois corps :

Le moins lev est le NIRMANAKAYA qui est selon H.P.B.
"cette forme thre que l'on prendrait lorsque, quittant le
corps physique, l'on apparatrait dans son corps astral, ayant
en plus toute la connaissance d'un adepte. Le Bodhisattva
dveloppe cette forme en lui-mme mesure qu'il avance
sur le sentier. Ayant atteint le but et refus son fruit, il reste
sur terre comme un adepte ; sa mort, au lieu d'aller en
nirvana, il demeure dans ce corps glorieux, tiss par lui-
mme, invisible l'humanit non initie, pour veiller sur elle
et la protger." (La Voix du Silence)

Le second corps dans lequel le lama peut se projeter est le
SAMBHOGAKAYA. Il s'agit du mme corps prcdemment
dcrit, avec le lustre additionnel de trois perfections.

Enfin, le dernier corps est le DHARMAKAYA, ou corps d'un
Bouddha complet.

La pratique de powa donne accs au ciel Suprme (tib. og
min), tat de conscience o l'on se trouve libr du cycle de
renaissance, si du moins l'on a sur terre atteint le stade de
contemplation sans forme. Le Dvachan, en effet, est la sphre
mentale et ce titre il est spar en deux plans, l'un est infrieur
et concret, l'autre suprieur et sans forme. Au moment de la
mort, la libration n'est possible que si le transfert a lieu dans le
Dvachan suprieur. Dans l'autre cas, le lama aura tout de
mme l'opportunit de revenir sur terre, mais dans des
conditions favorables lui permettant cette fois d'obtenir une
libration dfinitive.
Il existe plusieurs formes de powa que je ne me propose pas
d'expliciter ici, pour diffrentes raisons, notamment le fait que
ce genre de pratique n'est pas sans danger pour ceux qui
l'utiliseraient sans avoir t dment initis.
Le Yoga Tibtain et les Doctrines Secrtes est un ouvrage
qui fut traduit par lama Kazi Dawa Samdup, et qui fut trs
critiqu par les lamas de la ligne Kagyu-pa214. Ces derniers
disent que trop de choses ont t rvles dans l'ouvrage. Pour
avoir t initi cette technique de Powa215, je puis cependant
assurer que le lecteur qui voudrait pratiquer sans avoir reu la
transmission et les explications d'un lama ne pourrait tirer
aucun avantage et risquerait plutt d'altrer dangereusement sa
sant.
Trs rsume, la mthode consiste tablir un sentier de
retrait de la conscience, ouvrir une brche dans la fontanelle
suprieure thrique de manire ce qu'au moment de la mort
un simple effort li la technique permette de se librer du

214 Cette cole possde et enseigne les six enseignements de Naropa,
savoir : la chaleur intrieure (toumo), le corps d'illusion (gyoulou), l'tat de
rve (mulam), la claire lumire (ssel), l'tat intermdiaire (bardo), le
transfert de conscience (powa).
215 Cette technique a t rvle directement au grand siddha yogi Tulku
Migyour Dodj l'ge de 13 ans par Amithaba lui-mme.
corps. Le passage est appel le nerf mdian. Selon la technique
de powa, on part du bas ou du cLir en utilisant un mantra.
L'ouvrage cit plus haut donne la syllabe mantrique HEEG, on
redescend en prononant KA. Il est trs intressant de constater
qu'au bout de quelques jours de pratique intense, le lama peut
constater les signes de russite sur le crne. Ces signes de
russite peuvent tre : un gonflement de la peau sur le sommet
du crne, un suintement de sang et de scrtion jauntre. Le
gonflement peut tre assez important, et alors le lama le perce
avec une tige d'herbe.
Dans le powa utilis par un lama initi pour un mourant
qu'il se propose d'aider, le principe conscient ou namshs du
dfunt est projet dans l'esprit d'Amithaba (la Lumire Infinie)
au moyen des voyelles HICK et PHET.
Le powa doit toujours concider avec la mort naturelle, et le
lama initiateur donne les indications pour reconnatre, sur soi
ou sur les autres, les signes prcis de la transition afin d'oprer
immdiatement le transfert.

Anecdote

A part les pisodes de la vie de Jsus o celui-ci apparat aux
aptres aprs sa mort initiatique (crucifixion), il est peu fait de
rfrence cette siddhi dans la Bible, sauf o l'on substitue le
verbe "s'endormir" celui de "mourir". Dans l'exemple qui suit,
tir des Actes des Aptres, Etienne, juste avant de mourir,
transfre son principe conscient et se libre de son corps :

"Et tandis qu'on le lapidait, Etienne faisait cette invocation :
"Seigneur Jsus, reois mon esprit !". Puis, il flchit le genoux et
dit, dans un grand cri : "Seigneur, ne leur impute pas ce pch."
Et en disant cela, il s'endormit." (Actes 7, 55)

Etienne fait le powa dans un mme grand cri librateur et
cherche transfrer sa conscience dans la conscience
christique, de la mme manire que le Tibtain le fait envers
Amithaba. Il y eut des milliers de cas o les saints martyrs
abandonnrent leur corps au moment de la mort soit pour
atteindre la pleine libration en Christ, soit pour travailler au
moyen de leur corps christique. La doctrine chrtienne, dans
son essence originelle, n'a jamais t diffrente du bouddhisme
ou de l'hindouisme, elle a seulement t plus mutile que ses
deux anes.

LE TRONGJUG (tib. GRONG-HJUG)

Le trongjug est une technique trs occulte utilise par ceux
qui ont matris le powa. Trongjug signifie transfert (dans un
autre corps) et animation de ce corps.
Cette technique est connue des yogis indiens (d'o vient du
reste l'origine de cette technique) sous le nom sanskrit de -
VESA. Dans la tradition, il est dit que la technique trs occulte
du trongjug fut rvle il y a de cela neuf cents ans un groupe
de grands siddhas hindous et tibtains qui la perpturent
jusqu' nos jours. Cependant, cet art fut rvl des yogis sans
morale qui l'utilisrent selon les rgles de la magie noire. En
effet, le trongjug est l'art de transfrer son principe conscient
dans un autre corps dfunt et de le ranimer. Le yogi peut
entrer dans un autre corps avec le consentement de celui qui,
pour des raisons spciales, meurt volontairement. Mais le plus
grave, c'est que certains yogis dpossdrent de force le corps de
tiers pour continuer agir dans le monde. A cause de cela, la
technique fut au Tibet tenue en grand secret, tel point
qu'aujourd'hui certains lamas pensent que le trongjug n'est plus
du tout enseign. Cependant, en Inde, il en va tout autrement,
et c'est sous cette forme que nous allons l'tudier.
-VESA, sous son nom sanskrit, est pratiqu selon deux
mthodes distinctes216: SWARUPA VES'HA est la premire
technique. Il s'agit de la pntration complte d'un yogi dans un
corps ne disposant plus ni du principe vital (prana) ni du
principe astral ou mental. Le corps est dfinitivement mort et
l'enveloppe est vide. De nombreux exemples illustrent ce
principe.

SHANKARACHARYA

On raconte que Shankaracharya, lors d'une joute oratoire,
fut interrog par vine religieuse trs savante sur le sujet de la
science amoureuse que bien sr il ne pouvait connatre puisqu'il
tait sannyasi et avait fait vu de chastet. Skankaracharya
demanda donc un rpit de quelques temps pour apprendre cette
science. Ayant peru intuitivement qu'un corps de roi tait
frachement dcd, il utilisa la technique swarupa ves'ha en
s'introduisant dans son corps, son propre corps physique tant
laiss aux bons soins de ses disciples. Le roi parut ressuciter et

216 Cette technique est identique celle que l'on appelle Para-kaya-prvesa,
ou l'entre de l'me d'un yogi dans un corps dfunt. Il existe une siddhi
encore suprieure appele Para-kaya-srshti qui consiste crer un ou
plusieurs corps d'illusion (mayavimpa) appel par les Tibtains des
manations, que possdent en gnral les grands tulkus.
Shankarackarya vcut quelques mois la vie du harem o il
s'initia la science de l'amour. C'est ainsi que, revenu dans son
corps d'origine, il put rpondre toutes les questions de cette
femme rudite et remporter la joute oratoire.
Voici un second exemple, qui dmontre bien les dangers et
les abus que suscite cette facult.

"L'histoire est celle d'un prince et du fils du premier ministre lis
intimement et tous deux adeptes de Trongjug. Un jour se
promenant ensemble, ils trouvrent un nid rempli doisillons dont
la mre venait d'tre tue par un faucon. Rempli de compassion,
le prince voulut pratiquer l'art secret et dit son ami : "Je te prie,
garde mon corps pendant que je vais ressuciter cette mre oiseau
afin qu'elle puisse nourrir ses petits". Mais pendant qu'il gardait
le corps du prince apparemment priv de vie, le fils du premier
ministre fut envahi par la tentation et, quittant son propre corps,
il prit celui du prince car depuis longtemps il aimait la princesse.
Le prince ne put que prendre le corps abandonn par son faux
ami et plusieurs annes se passrent avant que l'change de
corps ne puisse tre fait de nouveau." 217
"Il existe une autre histoire relative au Trongjug concernant
Marpa, le prcepteur de Milarepa. Milarepa est le fameux yogi
bouddhiste tibtain dont on dit qu'il atteignit la bouddhit en
une seule incarnation terrestre. L'histoire raconte que le guru-
prcepteur de Marpa, Naropa, conseilla Marpa de transmettre
son disciple Milarepa l'enseignement relatif au transfert de
conscience. Cependant Marpa attendit et ne se hta pas de le

217 Le Yoga Tibtain, p. 26l, Dr W.Y. Evans Wentz, Librairie d'Amrique et
d'Orient.
faire. A cause de cela, un malheur survint et il ne put mettre ses
plans excution.
Marpa avait un fils, appel Doday-Bum, qui le guru transmit
l'enseignement concernant le Trongjug. Mais un malheur survint
Doday-Bum. Il mourut d'une faon si soudaine et inattendue
que pas un tre humain dans le voisinage ne fut disponible pour
l'accomplissement du Tulku. Doday-Bum n'eut pas d'autre
recours que d'utiliser un vhicule temporaire et d'accomplir un
Trongjug transitoire. Ce fut ce qu'il commena faire. Il se libra
de sa forme humaine et, en suivant la mthode de transfert
qu'on lui avait enseigne, il projeta sa conscience dans la forme
d'un pigeon qui venait de mourir, et qu'il ranima.
Sur quoi, Marpa, par des mthodes yoguiques, dirigea le pigeon
vers les Himalayas, jusqu' l'Hindoustan. Le pigeon arriva prs du
heu d'incinration d'un jeune brahmane. S'approchant du corps
sans vie et vide, le pigeon roucoula trois fois et tomba mort au
grand tonnement de la famille qui se trouvait l. Mais ils furent
encore plus surpris lorsquils virent leur enfant s'asseoir, se lever,
et descendre du bcher funraire. Il fut accueilli avec joie et
acclamation et on l'escorta jusqu' sa maison. "218

Le dernier exemple que l'on pourrait donner est celui de
cette grande occultiste qu'tait H.P. Blavatsky qui fut trs
souvent adombre par les grands Mahatmas du Tibet dans le
but d'crire la fameuse Doctrine Secrte. Elle-mme cependant
possdait le pouvoir de raliser swarupa ves'ha. Le Colonel
Olcott raconte qu'au cours de son voyage en Inde il rencontra
une femme ascte trs clbre du nom de Majji, yogini avance

218 Tibet and Tulku, pp. 320-321, Geoffrey Abarborka, Editions Adyar.
et rudite en Vdanta. A cette poque, elle occupait une grotte
donnant sur les bords du Gange un ou deux miles de Bnars.
Le matin suivant, cette yogini se drangea pour rencontrer
H.P.B., la surprise du groupe car cette femme ne bougeait
jamais de sa grotte except pour rencontrer son guru. Comme
H.P.B. tait absente, elle parla avec admiration de cette dernire
et prcisa au groupe constitu de Mme Gordon, de Damodar et
du Colonel Olcott que le corps de H.P.B. tait occup par un
yogi animant ce corps le plus longtemps possible au profit de la
philosophie occidentale. C'tait le troisime corps que ce yogi
avait ainsi occup, et l'ge total de ces trois corps tait d'environ
150 ans219. Cela montre bien que certains initis prolongent leur
action de service dans le monde objectif en utilisant cette
technique de transfert de conscience d'un corps un autre.

THEORIE DU SWARUPA VES'HA (tib. irongjug)

La manire de pratiquer cette technique, bien que secrte
sur les dtails, est peu prs celle-ci : le corps qui va tre
emprunt doit tre mort depuis peu de temps et ne pas tre
dans une phase de dcomposition, mme prcoce. Il ne doit pas
tre trop vieux. L'ge idal, si possible, serait un enfant de huit
ans. Il faut que ce corps soit sain, et si possible d'une caste
leve, brahmane ou kshatriya. L'opration doit avoir lieu dans
un endroit isol. Le corps est tendu sur le dos, bras et jambes
allongs. Le yogi s'installe la tte du mort en padmasana (les
deux corps sont orients selon un angle prcis par rapport l'un

219 Il s'agit de deux vies connues, celle d'H.P.B. et celle de Cagliostro, plus
une incarnation inconnue qui aurait dur une trentaine d'annes.
des points cardinaux), et l'heure de l'opration est, si possible,
une heure propice ! Le yogi commence alors la technique du
powa, et aprs sa propre mort, essaye de pntrer dans le
cadavre par la fontanelle. Il s'y glisse en animant tout d'abord
les narines (ida et pingali nadi), puis en veillant les centres des
poumons, puis celui du cur. Aprs cela, il prend conscience de
l'ensemble du corps, comme s'il s'agissait du sien, du haut vers
le bas, jusqu' ce que sa conscience se soit ancre dans le plexus
solaire afin de nouer au cadavre son propre astral. Par un effort
de volont et un mantra particulier, les poumons sont mis en
action. Font suite alors d'autres pratiques, telles que
visualisations et rcitations non rvlables. Le cur extrieur
doit maintenant tre mis en action de la mme manire qu'un
yogi arrte ou ralentit son cur. Le mantra de la rsurrection
est alors chant et la possession est dfinitivement accomplie.
Une fois nouvellement incarn, le yogi reste dans ce corps et
n'en sort qu' la mort naturelle de celui-ci comme n'importe
quel autre tre humain.

SAKTYVES ' HA

Saktyves'ha est la seconde technique. Cette fois, le yogi,
tout en restant ancr dans son corps, inspire et dirige un
individu par le pouvoir de sa volont. S'il s'agit d'un sorcier
vers dans l'art interdit, on appellera cela un cas de possession.
S'il s'agit d'un adepte de magie blanche, on nommera cela
"adombrement" ou "assomption". Dans le premier cas, la
possession est impose de force, dans second l'adepte adombre
avec l'approbation du disciple, et ce dernier, conscient du
transfert, garde le pouvoir, tout instant, de reprendre ses
vhicules auxquels il reste attach. Ce fut de cette manire que
le Christ adombra le Matre Jsus, pendant trois annes de sa
vie, et que Jsus lui-mme, s'tant initiatiquement lev,
adombra le prophte Mahomet. De nombreux Avatars, dont
nous ignorons la nature, ont de cette manire adombr le corps
cl'un adepte, prenant sur ce corps un contrle total (le temps
ncessaire la mission), vers l'ge de douze ou treize ans.

TULKU

Tulku, dit Alexandra David-Neel, signifie littralement "une
forme cre par un processus magique" ou par une technqiue
spcifique qui est rellement un ait magique. Le tulku n'est pas
autre chose qu'une illusion mentale de l'image d'un adepte, en
vue d'un travail particulier sur le plan physique. Je dfinirai
plus en dtail cette notion de tulku appele mayavirupa dans le
dernier chapitre traitant de la projection du corps astral et
mental.
Le tulku, ou mayavirupa, peut, selon la croyance populaire
tout autant que la conviction des adeptes, prendre n'importe
quelle forme, voire se dmultiplier en plusieurs apparences ou
personnalits temporaires. Ces manations n'tant, cela va sans
dire, ralisables que pour les hauts yogis, les arhats,
bodhisattvas, jivamukti, comme peuvent tre appels les
adeptes dans diffrents systmes.
Un tel adepte peut, volont, crer une image mentale de
lui-mme qui ira ventuellement le remplacer dans ses activits
quotidiennes pendant que lui est occup ailleurs. Il pourra
galement vivre dans cette apparence illusoire qu'il peut
volont rendre invisible ou diffrente. Les grands librs
tibtains qui se rincarnent rgulirement pour le bien des tres
sensibles sont appels des tulkus du fait qu'ils transcendent le
corps qu'ils prennent chaque incarnation. Cependant, le
processus d'apparition ne suit pas toujours les mmes lois, et
tulku peut avoir diffrentes significations.
Le tulku, tout comme le corps physique de n'importe quel
individu, est considr comme une simple illusion pour celui
qui a dchir le voile de l'ignorance. La diffrence entre les deux
est que le corps d'un tre humain, tant cr par la nature, suit
les lois de cette nature, alors que le tulku, cr par l'esprit, suit
les lois de cet esprit.
Un adepte est quelquefois oblig d'avoir une naissance
normale (du point de vue humain) afin de travailler avec une
identit reconnue au sein de la socit luimaine. D'autres n'ont
pas d'activits publiques, ils apparaissent brivement pour
disparatre l'instant d'aprs.
Au Tibet tout particulirement, tait donc appel Tulku une
haute personnalit qui tait reconnue dans un enfant. Celui-ci
devait subir des tests et donner des preuves qu'il tait bien cette
haute personnalit rincarne.
On conte souvent les anecdotes des grands lamas, et l'on
met souvent en avant les histoires se rapportant aux prdictions
relatives leur renaissance, ainsi que les textes qui tablissent
la ralit de cette renaissance. Il en fut ainsi de tous les grands
lamas. En voici un exemple parmi tant d'autres, il concerne le
cinquime Karmapa, Dchin Chegpa :

"Karmapa fut frapp d'une soudaine maladie et sembla prt
quitter ce monde. Ses disciples accomplirent une crmonie pour
la prolongation de son existence, mais Karmapa dit : "En accord
avec un prsage, je me suis projet dans les environs de Karma
Gon. Adressez vos prires dans cette direction et je vous
protgerai." Il dit son intendant principal : "Ne dispersez pas les
livres et les images car leur propritaire se prsentera bientt".
Puis il se spara de ses objets rituels, rpliques prcieuses et
livres, prdit qu'il renatrait Chkyong et affirma ses disciples
qu'ils le rencontreraient dans ses incarnations venir. Le premier
jour du huitime mois de l'anne bois-mouton (1415) il mourut
au palais du Potala, l'ge de trente-deux ans. Lors de sa
crmation on observa l'apparition d'arcs-en-ciel, de halos et de
pluies de fleurs. Des figures de Avalokiteshvara, Chakrasamvara
et Hevajra furent trouves dans ses cendres." 220

Tout cela dmontre simplement la loi de la rincarnation,
mais la diffrence ici est que la cause engendrant la
rincarnation n'est pas le karma et l'attachement, mais le
sacrifice librement consenti pour participer la libration du
genre humain.
Des archives, aujourd'hui caches dans la lamaserie de
Tashi-Lhnpo, tendraient prouver que le grand rformateur
tibtain Tsong-Khapa fut un Avatar et qu'avant sa venue il n'y
eut pas d'incarnation de bouddha (sanggyas) au Tibet, ce qui est
diffrent de ce que l'on vient de citer concernant la ligne de
Karmapa ou d'autres lignes o il s'agit vraiment de la mme
personnalit qui reprend rgulirement un nouveau corps.
Ce fut Tsong-Khapa (1357-1419) qui institua la premire
ligne des incarnations de Bouddha. Il existe une hirarchie de
librs au Tibet dont les plus avancs furent sollicits

220 Karmapa, p. 59, N. Douglas et M. White, Editions Arch - Milano.
descendre enseigner dans notre monde au sein des religieux et
dans des conditions particulires, compte tenu de leur grande
puret. Ils s'incarnrent galement dans le but de promulguer
certains enseignements de nature trs sotrique, notamment
ceux qui se rapportent au Kalachakratantra. Tsong Khapa fit
donc connatre les signes permettant de reconnatre la prsence
de l'un des vingt-cinq bodhisattvas ou Bouddhas clestes dans
un corps humain.
Tsong-Khapa tait un Avatar, et c'est ce titre qu'il eut
autorit pour constituer les deux grandes lignes spirituelles, les
Dala-Lamas et les Panchen-Lamas. Tsong-Khapa fut un grand
rformateur qui s'effora d'endiguer le relchement de la
discipline monastique au Tibet. A. David-Neel, pour qui j'ai
toujours eu la plus grande admiration, a commis, me semble-t-
il, une erreur lorsqu'elle a crit que Tsong-Khapa ne visait pas
liminer "les adjonctions d'origine hindoue-tantrique et Bn-
chamaniste221." En effet, s'il y avait de trs bonnes choses dans le
tantrisme hindou, il n'en tait pas ainsi du systme B, qui
cette poque avait profondment dgnr et qui, pour ne pas
mourir, dut amalgamer ses superstitions au bouddhisme qui en
fut par la suite profondment altr. On peut admettre, comme
le dit A. David-Neel, qu'il fut "tout aussi ritualiste que les
anciens Bonnets Rouges", mais nullement, comme elle l'affirme,
qu'il adhra la majeure partie de leurs superstitions. 222
Selon l'enseignement des grands Mahatmas eux-mmes, la
raison de l'incarnation de Tsong-Khapa tait justement de
rgnrer le bouddhisme lamaque, de le purifier des rites

221 Initiations Lamaque, p. 153, A. David-Neel, Editions Adyar.
222 Voyages et aventure de lesprit, p 88, Albin Michel.
obscurs et des pratiques superstitieuses. C'est pourquoi Tsong-
Khapa interdit le mariage, l'alcool et tout ce qui tend rabaisser
l'individu suppos se consacrer la recherche spirituelle. Les
disciples qui acceptrent cette rforme, cherchant plus
promouvoir la spiritualit que la magie, furent appels les
GELOUGPAS, "ceux qui ont des coutumes vertueuses". Et pour
montrer qu'ils donnaient plus d'importance la conscience
divine (Bouddhi) qu' l'nergie (kundalini), on imposa le port
d'une coiffe jaune, couleur de bouddhi, la place du rouge.
Tsong-Khapa n'a jamais t contre les pratiques les plus
occultes impliquant la pratique des grands tantras, mais il fit en
sorte qu'un moine ait une priode probatoire avant l'ascse
magique suffisamment longue en annes d'tude et de puri-
fication pour qu'il accde sans dvier aux pratiques sotriques,
et cela avec un moindre risque.
Pour ces milliers de moines, Tsong-Khapa fit construire le
splendide et immense monastre de Ganden (litt : abondance
de joie) dont il fut le principal responsable. Ce superbe
monastre, aujourd'hui en partie dtruit, tait une
reprsentation du ciel de Tushita o demeure Maitreya. Puis
furent construits Drepung et Sera. Tsong-Khapa s'teignit
Ganden. On dit qu'il prit le corps Dharmakaya, mais laissa son
corps Sambhogakaya qu'il retransmit (sous la forme
symbolique du fameux manteau) son disciple le plus lev,
Darma Richen. Ce qui se passa aprs n'est connu que des coles
occultes du Tibet, le fait par exemple que cinq lignes seulement
de grands instructeurs se manifestrent publiquement tandis
que deux restrent secrtes. Sur Darma Richen, A. David-Neel
crit :

"Suivant l'usage, comme signe de son investiture Tsong Khapa
donna, Darma Richen, son manteau et son chapeau
monastiques. Le biographe appelle le successeur choisi : "le plus
grand des fils spirituels du Matre". De fait, le titre honorifique de
Gyaltsab Dj ("le victorieux seigneur reprsentant" sous-enten-
dant reprsentant Tsong-Khapa, tenant sa place) lui a t
dcern et c'est ainsi qu'il est couramment dsign de nos jours."
222

Ce fut ce Matre minent et passablement inconnu qui, pour
la premire fois, institua, selon les souhaits de Tsong-Khapa, les
futures lignes de Dala et Panchen Lamas. Il est bien connu en
Orient que deux lignes d'adeptes fonctionnent toujours
paralllement, les deux s'quilibrant respectivement. Les
premiers suivirent la Doctrine de l'il, exotrique (dans sa
manifestation publique), car manant du mental, les seconds
suivirent la Doctrine du Cur, sotrique et secrte. Richen va
donc initier Gedoun Doub (1391-1475) en tant que premier
Dala Lama, ligne qui suivait la Doctrine de lil, ce qui ne
signifie nullement qu'ils taient ignorants de celle du cur,
cependant leur rle tait public et souvent de nature politique.
Ce sont eux galement qui eurent le rle le plus difficile, car ce
fut eux qu'incombait de manifester concrtement le dessein
divin de l'autre ligne. Grce Gedoun Doub, l'cole des
Bonnets Jaunes connut une formidable expansion. Il fit
construire le grand monastre de Drepung 223 qui abritait plus

223 Drepung : "amas de riz". Ce nom drive de l'ancien couvent de
Dhanakataka prs d'Orissa en Inde. C'est le site o Bouddha prcha pour la
premire fois.
de 10000 moines, ainsi que celui de Tashi-Lhnpo qui servira
de rsidence aux Panchen Lamas.
Panchen (prononcer : penchen) est le terme hybride
sanskrit-tibtain signifiant : "le grand (chen) panditat", pandit
voulant dire savant. Le professeur Giuseppe Tucci a cru lui aussi
que la ligne des incarnations de Panchen fut constitue par le
cinquime Dala Lama, alors que celui-ci ne fit que reconnatre
son existence d'une manire publique et officielle. Le Panchen
tait aussi appel "Tsang Petchen Rimpoch", prcieux savant
de la province du Tsang, province o se trouvent les ashrams
secrets de la fraternit des grands Mahatmas, dont le Mont
Kailash est le point central.
A partir de Gendoun Doub, l'historien perd pied et bien peu
s'aventurent essayer d'y voir clair. D'aprs ce que j'ai pu
apprendre, Gendoun Doub aurait intronis un Panchen Lama
Tashi-Lhnpo, ce qui parat logique. Son nom tait Sodnamtch
Oglang. Selon toute vidence, l'homme tait dj trs g et
semble n'avoir t qu'un responsable du monastre et non un
vritable Panchen Lama. C'est pour cela qu'il n'est pas
mentionn dans la liste des Panchen Lamas qui donne comme
premier de la ligne le Panchen Logsan ch'os-kyi Rhyal-mts'an
n en 1569.
Parmi les lignes d'incarnations de tulkus, il existe une
ligne fminine qui commena avec l'une des deux princesses224
du premier roi du Tibet, Tsongtsen, qui introduisit le
bouddhisme. Une autre ligne importante tait en Mongolie.

224 Il s'agit de la princesse chinoise Wen Cheng qui influena le roi
devenir bouddhiste. Elle apporta mme avec elle de Chine une statue de
Bouddha historique, le Jo, l'une des statues les plus vnres du Tibet.
Elle fut connue sous le nom de Chubilgan ou Khubilkhan225 qui
quivaut au terme tibtain Shaberon. Ces dtails sont
importants car les orientalistes occidentaux ont souvent mis en
doute l'existence des coles de mystre au Tibet. Il faut savoir
qu'elles existent et que c'est dans l'cole secrte de Tashi-
Lhnpo que vint celui qui fut connu sous le nom du Comte de St
Germain, adepte minent qui devint Shaberon dans la fraternit
de Khe-lan rpute dans tout l'Orient. Cet adepte obtint ensuite
le titre de Maha Choan.
Il existe un mystre que seul H.P.B. a tent d'expliquer, celui
de l'incarnation du Bouddha aprs son entre en nirvana. Elle a
expliqu qu'il s'agissait uniquement de l'incarnation des
principes que laisse tout adepte lorsqu'il atteint le plus haut
stade de libration.
Selon la croyance, le Panchen Lama est l'incarnation de O-
Pam (Amithaba), considr comme un Bouddha, et le Dala
Lama est l'incarnation de Chenrzi (Avalokiteshvara), son
Boddhisattva. Du fait que le premier a toujours t considr
comme l'illuminateur du second, le profane en a dduit que le
Panchen Lama tait suprieur au Dala Lama.
Nos thologiens ont eu le mme problme quant savoir si
le Fils et le Pre taient identiques ou complmentaires l'un de
l'autre. Essayons d'y voir plus clair :
Un tre qui atteint le nirvana devient un Bouddha,

225 C'est le troisime Dala Lama, Snam Gyatzo (1534-1589) qui convertit
les Mongols au bouddhisme. Il rencontra un autre adepte de haut rang en la
personne de Altan Khagan qui aurait t la rincarnation du clbre Phagma.
Ce fut lui qui officiellement fit reconnatre la ligne des Dala Lamas, de
mme que ce fut le cinquime Dala Lama qui fit reconnatre celle des
Panchen Lamas.
parfaitement veill. Il peut dsormais agir avec ses diffrents
vhicules, chaque vhicule ayant une autonomie et une
indpendance relatives. C'est cette doctrine qui a induit en
erreur les non-initis. Dans le bouddhisme Vajrayana, il est
crit que l'adepte possde trois vhicules distincts appels
NIRMANAKAYA, SAMBHOGAKAYA et DHARMAKAYA.
Le Nirmanakaya le moins lev est identifiable au
mayavirupa purifi de tout dsir, avec lequel l'adepte peut
aider le monde d'une manire invisible.
Le Sambhogakaya est identique, mais avec en plus toutes
les connaissances acquises par l'adepte, c'est un corps de
lumire entirement libr des contingences matrielles. C'est le
corps d'un Bodhisattva et c'est avec ce corps que Jsus apparat
ses disciples :

"Il leur apparut vivant, et leur en donna plusieurs preuves, se
montrant eux pendant quarante jours, et parlant des
choses concernant le royaume de Dieu." (Actes 1, 3-4)

Le Dharmakaya, le plus lev, est identique un simple
souffle divin. C'est le corps d'un parfait Bouddha libr de tout
attribut. Lorsque le Bouddha historique obtint cet tat, il
abandonna toute pense se rfrant la terre et se prpara
accder aLi Paranirvana sans retour (dans ce cycle d'volution).
Mais, par son infinie compassion, et voyant la souffrance du
Monde, il laissa son Bodhisattva Avalokiteshvara.
Nous pourrions rsLimer en disant que le tout premier
principe abstrait reprsente la "Divinit Inconnue"
(Parabrahman ou Adi Bouddha). Lorsque vient le moment de
la manifestation (du Pre) mane Dorje chang (Seigneur de
tous les mystres) qui envoie de son cur de diamant pur un
rayon duquel apparaissent les cinq (ou sept) Dhyani-Bouddhas
clestes, en vrit cinq hirarchies cratrices de dvas
identifiables nos sept rayons, aux chakras, aux couleurs ou
notes musicales, etc... Un Dhyani-Bouddha se manifeste
triadiquement :

1. comme Bouddha humain sur Terre dans le monde physique.
Il s'agit d'un MANOUSHI BOUDDHA (Shakaymuni).
2. comme BODHISATTVA dans le monde thrique avec forme
(rupa).
3. comme DHYANI-BOUDDHA dans le monde spirituel sans
forme (a-rupa).

Notre tude des tulkus touche intimement cette doctrine
sotrique car les adeptes visibles ou Manoushi-Bouddhas
transmigrent d'un mayavirupa l'autre pendant une priode
de sept sept cent mille ans. Nous connaissons le principe.
L'adepte construit un mayavirupa dont les lments suivent les
lois du temps et du vieillissement. Au moment o ce vhicule
opre sa dsintgration, l'adepte en sort pour habiter un
identique mayavirupa fabriqu par lui. C'est ainsi que de
grands adeptes ou initis purent vivre des sicles. Telle fut la
mthode choisie par le Comte de St Germain en Occident, et par
le non moins clbre Babaji rvl par Yogananda en Inde.
Quant aux Dhyani-Bouddha, ils protgent notre volution
plantaire, et rgnent dans l'espace et le temps d'un Maha
kalpa l'autre.
En rsum, le destin d'un Bouddha parfait ne change pas,
car il ne fait plus qu'un avec ce qu'il n'a jamais cess d' "ETRE".
Celui du Dhyani-Bouddha est d'atteindre le nirvana. Celui du
Bodhisattva est de rester aider l'humanit. Celui du
Manoushi-Bouddha est de passer et de mourir. On peut donc
dire qu'avant sa mort, le Bouddha tait ainsi constitu :

A. Un principe suprieur : ADHI BOUDDHA
B. Un Dhyani-Bouddha : AMITABHA
C. Un Bodhisattva : AVALOKITESHVARA
D. Un Manoushi-Bouddha : GAUTAMA

Bouddha refusa la paranirvana, mais son esprit atteignit la
sphre nirvanique o se trouve son Soi rel. Aprs la mort de
son environnement terrestre (Manoushi), il continua une vie
cleste dans un corps spirituel ou Sambhogakaya. Ce corps de
pure lumire qui est un vritable double de lui- mme est le
corps que vit Hiouen Tsang, le plerin chinois dans le souterrain
de Peshawar. Et c'est aussi ce corps qui apparat une fois l'an
dans la valle du Wsak, l'Ouest du Kailash, afin de bnir le
monde. Ce fut encore ce corps qui s'incarna en Shankaracharya,
le rformateur hindou, puis ultrieurement en Tsong-Khapa.
On comprend mieux dsormais ce que signifie pour les Panchen
Lamas le fait d'tre l'incarnation d'Amitabha, qui consiste en
fait tre adombr par la force et la sagesse de l'un des cinq
Dhyani-Bouddhas ou rayons. Les Dala Lamas, quant eux,
seraient adombrs par l'un des vingt-cinq Bodhisattvas.
J'ai spcifi intentionnellement adombr et non incarn. En
effet, aprs avoir atteint la matrise du powa, un yogi peut sortir
de son enveloppe et aller en animer une autre. Le corps pris
peut tre celui d'un jeune enfant ou mme d'une personne
dfunte, et cela a donn la doctrine des tulkus si frquente au
Tibet.
L'adombrement par un tre cleste n'a eu lieu que dans cinq
lignes, Panchen et Dala Lamas compris, et il s'agissait l
d'adombrements. La difficult vient de ce que de ce point de vue
objectif on ne discerne pas la diffrence. Certains cas
d'adombrements ne furent pas permanents, et on constata
mme que l'un des Dala Lamas n'avait jamais t adombr
cause de son manque de puret morale.

Anedoctes

A.David-Neel, qui avoue elle-mme avoir t exception-
nellement bien accueillie par le Panchen Lama de Tashi
Lhnpo, apprit par un barde initi du Kham une prophtie
qu'elle vit se raliser. Cette prophtie stipulait qu'avant la venue
du Messie venant du pays de Shambhala, il adviendrait que le
Panchen Lama abandonnerait le Tibet et se dirigerait vers le
Nord. L'homme annona l'exploratrice qu'elle en serait le
tmoin. En effet, en 1923, cause de la politique du Dala Lama
(tait-il encore adombr cette poque ?), le Panchen, afin
d'viter d'tre emprisonn, dut fuir sa rsidence. On dit qu' sa
place il laissa un tulku de lui-mme afin de ne pas veiller les
soupons sur sa fuite. Lorsque celle-ci fut dcouverte, un
dtachement de soldats se lana ses trousses. Le Panchen se
trouvait prs des lacs du Nord-Ouest, et pour continuer plus
avant devait contourner l'un de ces grands lacs avec tous les
risques d'tre alors rattrap. Ce fut alors que, trs sereinement,
le Panchen Lama fit arrter la caravane pour la nuit et mdita
face au lac. Un vent froid soufflait cette nuit l, et le lac se
trouva entirement gel, ce qui permit au Panchen et son
escorte de le traverser en gagnant un temps prcieux. Le
lendemain, le soleil fit fondre la glace, empchant la troupe de
les rejoindre.
Lorsque je suis all Shigatz, ce ne fut pas sans une
certaine motion que je contemplai la grande statue de Maitreya
qui fit l'objet d'une trange histoire se rapportant un grand
Mahatma qui avait pour fonction d'tre le guide spirituel du
Panchen Lama, celui que nous avons cit plus haut. Ce grand
guide se nommait Kyongbou Rimpoch. Il vivait en ermite
quelques kilomtres de Shigatz sur la rive du Yesrou Tsangpo.
Lorsque la grande statue de Maitreya fut termine, le Panchen
Lama exprima le vu de la voir consacre par son saint
instructeur, mais celui-ci, dj trs vieux, dclara qu'il serait
mort avant que le temple entourant la statue ne soit
compltement fini. Sur l'insistance du Panchen, l'ermite promit
de faire la conscration le moment venu. Lorsque le jour arriva,
le Panchen Lama envoya chercher l'ermite au moyen d'une
magnifique chaise porteur. Les hommes de l'escorte virent
l'ermite prendre place dans la chaise qui fut ensuite ferme. Une
foule de milliers de personnes tait assemble au Tashi Lhnpo.
A l'tonnement de tous, l'ermite arriva seul et pied, il traversa
le temple en silence et, s'avanant vers la statue de Maitreya, s'y
fondit compltement. Un peu plus tard arriva l'escorte et la
chaise porteurs qui, videmment, fut trouve vide. Il est
presque certain qu'avant de transiter le sage avait laiss un
tulku de lui-mme pour que s'accomplisse la bndiction.
Apollonius de Thyane avait aussi cette facult. Un jour, la
peste apparut Ephse, et le nombre des morts augmentait
rapidement. Comme Apollonius avait prvu le drame, on en vint
naturellement lui demander son aide. A peine les messagers
eurent-ils expos leur requte qu'Apollonius leur rpondit : "J'y
vais", et au mme moment il se trouva Ephse, bien qu'il fut
corporellement Smyrne. Bien entendu, l'pidmie de peste fut
stoppe, autre fait non moins extraordinaire. Padre Pio tait
connu pour ses dons de bilocation :

"Il affirma par exemple aux gens de San Giovanni que leur ville ne
serait pas bombarde. Or, les Amricains avaient tabli une base
arienne Bari, situe soixante-quinze milles environ de San
Giovanni. Il y avait encore des Allemands dans le voisinage et
l'officier amricain commandant la place de Bari avait eu vent
d'un dpt de munitions proximit de San Giovanni Rotondo. Il
rassembla ses officiers pour organiser un raid auquel il prendrait
part lui-mme dans l'avion de tte. C'tait un protestant. Quand
ils approchrent de San Giovanni Rotondo le commandant crut
voir dans les airs la silhouette d'un moine qui agitait violemment
les bras comme pour le chasser. Il en fut si stupfait qu'il ordonna
sa formation de rebrousser chemin aprs avoir jet les bombes
dans un champ o elles ne causeraient aucun dommage. De
retour la base on lui demanda comment l'expdition s'tait
passe, il ne put que rpter ce qu'il avait vu. Un officier italien
lui signala qu'il y avait San Giovanni un moine que l'on
considrait comme un saint, c'tait probablement lui qu'avait vu
le commandant. Ils dcidrent de se rendre tous deux au
couvent. Quand l'Amricain vit Padre Pio sortir de la sacristie, il
reconnut immdiatement celui qu'il avait vu planant dans le ciel
devant son avion." 226


226 Padre Pio, le stigmatis, p 55, C.M. Carty, d. La Colombe.
Le Matre Philippe aurait t vu le mme jour en France, en
Amrique, et en Italie. Saint Antoine de Padoue se trouva
simultanment Padoue et Lisbonne. Saint Alphonse de
Liguori fut aperu aux funrailles de Clment XIV alors qu'il
n'avait pas quitt la paroisse de Sainte Agathe des Goths o il
tait vque. Les exemples sont innombrables.
Pour sauver ses fidles, Sathya Sai Baba se dmultiplie
continuellement dans tous les endroits du monde. Il apparat de
mille faons, mais galement de manire physique, il mange,
parle, chante avec les fidles puis disparat. Je ne citerai qu'un
seul exemple, car il arriva un homme au-dessus de tout
soupon, d'une trs grande intelligence, d'une probit morale
parfaite et qui au demeurant n'tait pas un nophyte dans les
domaines de la ralisation spirituelle et des mirages que celle-ci
entrane quelquefois. Swami Abheda- nanda, de l'ashram de Sri
Ramana Maharshi Tiruvana-mala, avait entendu parler de
l'Avatar Sai et souhaitait ardemment sa prsence afin que Sai
Baba le libre de ses doutes. Il finit donc par se dcider aller
l'ashram de Putta-parthi, Prashanti Nilayam. A cet instant
prcis, Sai Baba apparut ct de lui et l'instruisit pendant des
heures sur le Sujnana Marga qu'il devait suivre. L'Avatar est
omniprsent parce qu'il peut crer pour le bien de chaque fidle
un mayavirupa de lui-mme qui le protge constamment. Je
n'en dirai pas plus sur ce sujet qui a dj t abord. Je souhaite
seulement que l'on se renseigne sur les connaissances rvles,
mais en aucune manire ces connaissances sont une
consquence de l'ascse ni n'en seront jamais le but. Cela doit
rester jamais grav dans la mmoire de ceux qui avant tout
recherchent le royaume de Dieu.

PROJECTION PSYCHIQUE

Dans le powa et le trongjug, le yogi se libre dfinitivement
de son corps physique et ne subit pas sa mort, mais au contraire
la contrle. Il existe galement des techniques de projection de
conscience qui permettent au yogi de garder intacte son
enveloppe physique. Il s'agit l d'une libration temporaire alors
que le powa permet une libration dfinitive.
Nous allons parler de la projection du corps astral ou corps
kama-manasique, car le corps motionnel est souvent
accompagn de la conscience mentale. Le corps astral, nous en
avons maintenant une assez bonne dfinition, est galement
appel le corps plastique, corps proten ou linga sharira. Ce
corps est l'ombre autour et l'intrieur de laquelle se dveloppe
le ftus, l'homme de la naissance la mort, et ne s'en loigne
gure pendant toute l'existence. Au moment de la transition, ce
corps se dsagrge mais survit jusqu'au moment de la
dsintgration de toutes les cellules du corps, squelette except.
C'est lui qui est quelquefois vu au-dessus des tombes fraches, si
les conditions atmosphriques y prdisposent. Il est alors
concentr et peut aisment tre photographi. Le corps astral
peut prendre toutes les formes souhaites par le penseur
lorsque le penseur est avanc. Les mdiums s'en servent pour
matrialiser ou vivifier des coques astrales de dfunts. Mme
Blavatsky a crit que le corps astral se trouvait dans la rate et
qu'il se dveloppait avec le corps dense. Dans des cas rares, le
corps astral s'extriorise de la personne sans que celle-ci en soit
affecte, et les deux corps peuvent tre perus de manire
physique. Pour tre rendu visible, le corps astral doit emprunter
et attirer l'espace immdiat des milliers d'atomes thriques.
Selon l'enseignement occulte, il n'est pas possible de blesser
le corps thrique, mais il en est tout autrement du corps astral
qui, lui, est molculaire dans sa nature et peut ainsi tre
"dchir" (bien que ce terme soit impropre). La cause de cette
dchirure peut tre soit le feu de kundalini soit le feu pranique.
Ce peut tre aussi le feu motionnel de la jalousie, de la peur, de
la haine, etc... Les drogues douces ou dures rejettent de force le
corps astral hors du corps physique ou l'excitent, ce qui cre
galement des blessures astrales. Le bruit, et mme les pointes
ou objets tranchants, peuvent altrer sa nature.
Le mage Papus (Grard Encausse) a racont dans son Trait
Mthodique de Magie Pratique (Editions Dangles) une histoire
qui lui tait arrive l'poque o il tait encore jeune soldat. Un
soir, il fut indispos par des grattements contre la porte. Il
ouvrit et vit une forme lgrement lumineuse. Par peur, il tira
son sabre et trancha la chose de toutes ses forces. Il y eut cet
instant comme une gerbe d'tincelles. Le lendemain matin, on
retrouva une vieille femme trs prise de sorcellerie agonisant
dans sa cabane cause d'une plaie mystrieuse faite avec un
objet tranchant l'endroit o Papus l'avait frappe. Plus tard,
Papus reconnut qu'il fut involontairement la main du destin. A
cause de ses sentiments contre cette vieille femme, qui n'tait
aime de personne, Papus avait, au moment du coup, aimant
la lame de son sabre et lui avait confr une efficacit sur le
corps astral de la sorcire. L'aimantation lectro-magntique ou
mentale est indispensable pour qu'une pointe ou un objet tran-
chant puisse blesser un corps astral. C'est pourquoi l'pe du
mage, pour tre efficace contre les larves astrales, est aimante
au moyen de signes ou symboles gravs sur son manche, et
consacre selon certains rites au moyen du verbe et du geste.
Tout cela explique le fait que, lors d'une sortie astrale
paisible il est possible de passer travers des pointes ou des
objets tranchants si ces derniers n'ont pas t dynamiss par
une force psychique quelconque (en gnral mauvaise).
La nuit est le moment idal o, par une certaine pratique, le
corps astral peut tre projet. Cela arrive involontairement sous
l'influence d'un puissant dsir, celui d'une mre de voir son
enfant au loin, celui d'un amoureux voulant prvenir sa femme
d'un vnement grave, etc... ou un dsir moins instinctif comme
celui de servir ou d'tudier sur d'autres plans de conscience. En
dehors de ces exceptions, le corps astral reste dans le corps
physique ou dans l'aura du corps. Seuls les disciples reoivent
la connaissance qui permet au corps astral de s'extrioriser
chaque soir afin de rapporter des enseignements qui lui
serviront dans le domaine de service qu'il a choisi. Il apprend
agir consciemment sur ce plan, car la plupart des hommes sont
veills dans le corps astral mais non sur le plan astral, o ils
sont passifs. Le disciple, lui, apprend que ce corps peut
aisment remplacer le corps physique dense, et le Matre
s'efforce de l'veiller sur ce plan afin de lui apprendre
travailler et servir. C.W. Leadbeater a crit tout ce qu'il est
possible de savoir sur ce sujet227.
Il existe plusieurs tats du corps physique pendant la sortie
astrale. Le corps physique peut tre en transe, et le mdium fait
alors, dans bien des cas, les gestes physiques de ce que doit faire
le corps astral qui agit comme une marionnette. D'autres fois, le
corps est en sommeil cataleptique. Dans l'un comme dans
l'autre, le cerveau est au repos, et c'est le cervelet qui prend le

227 Les Aides Invisibles, C.W. Leadbeater, Adyar.
relais. Certains spcialistes de la sortie astrale sont persuads
que la mdulla oblongata est le point de contact entre le
physique et l'astral. D'aprs ce que je sais, ce n'est pas tout fait
cela. En effet, le point prcis est le plexus solaire, mais il est vrai
que l'on ressent une grande activit du cerveau au niveau de la
mdulla car c'est elle qui est en action, et de nombreux
phnomnes, comme la tlpathie ou de psychokinsie,
fonctionnent via ce centre important.
Lorsque H.P.B. dit que le corps astral est passif pendant le
rve et qu'il reste dans le corps dense, elle a raison mais oublie
de dire que le corps astral se dlimite de l'enveloppe dense et
s'extriorise dans le champ de l'aura. Il semble que ce soit ce
moment prcis que les systmes nerveux du corps physique se
rechargent et que le niveau de vitalit s'lve. Cela est prouv
par le fait, et l'auteur en fit des centaines de fois l'exprience,
que lors des grandes priodes de manque de sommeil, la
moindre relaxation libre le rve et le corps astral car le lien qui
les unit est trop faible et par nature le corps astral cherche
sortir dans laura afin que le vhicule physique soit recharg en
dynamisme. Ce processus offre une certaine similitude avec
l'exprience consistant mettre en contact les doigts de la main
gauche et ceux de la droite, et ceci trs lentement. Si vous tes
un tant soi peu sensitif, vous apercevrez, juste l'instant qui
prcde le contact physique, un petit clair bleu ou bleut
rsultant de l'interaction des deux polarits. C'est dans ce point
de tension intermdiaire que se fait le processus lectro-
magntique de recharge vitale.
D'une manire identique, le corps physique ngatif et le
corps astral positif doivent tre lgrement spars pour que
puisse s'oprer le phnomne prcdemment dcrit. Il existe
d'autres moyens plus occultes permettant de se recharger et de
supprimer toute tension nerveuse, mais cela ne peut tre
divulgu dans un ouvrage destin au public.

CONDITIONS POSITIVES POUR LA PROJECTION

Il existe toujours des conditions intrieures ou extrieures
prdisposant l'individu russir ou chouer lors d'une
exprience de nature psychique. Il faut prendre en
considration le triple vhicule. Physiquement, on peut affirmer
que plus le vhicule dense est positif, moins le corps astral a de
chance de pouvoir se dgager. La fivre, la maladie ou toute
espce de fatigue tendent diminuer la force corporelle et
augmenter celle du corps astral. Mettre le corps physique dans
un tat de totale relaxation et dans l'tat mental d'abandon,
favorise la projection de la conscience. Les lois de la relaxation
sont trop connues pour que l'on s'y attarde. La nourriture
lourde qu'est la viande est nuisible ce genre
d'exprimentation, le vgtarisme lui est favorable. Le jene
devrait prcder la projection, car le sang est alors rparti
harmonieusement dans tout le corps. L'alimentation
vgtarienne a aussi ses interdits : l'al, l'oignon, les fves et tout
ce qui tend la fermentation sont dconseills. Le tabac et
l'alcool sont absolument interdits.
Astralement parlant, il faut avoir mis de ct tout tracas,
toute peur, toute anxit, et se concentrer sur l'unique dsir de
sortir de son corps pour faire telle ou telle chose.
Mentalement, il faut que le penseur puisse se mettre dans
un tat de non-pense. Les cinq sens doivent tre rduits au
silence avant que l'on puisse vraiment parler d'abandon. Une
trop grande identification au corps est une entrave certaine, car
chaque effort pour librer le corps entrane un effort physique
correspondant. Le succs rside dans le non-effort physique de
dgagement, tout en gardant une conscience claire au niveau du
corps astral, qui doit se dgager seul, sans qu'il ny ait aucune
rsistance.
"Je ne suis pas ce corps" est un sentiment et une pratique
qui doivent toujours prcder ce genre d'exprimentation. La
peur qui suit souvent les premiers efforts est naturelle, mais elle
dmontre un trop grand attachement la forme, ce qui fait que
l'exprience est souvent arrte brutalement au moment prcis
de la sparation. Le corps astral est timide sans sa carapace de
chair et d'os, et il faut s'efforcer d'avoir une profonde
connaissance de l'ensemble du processus afin que le mental
comprenne bien qu'il n'y a vraiment aucune raison d'avoir peur.
La confiance et la connaissance sont les deux gardiens de
notre russite en ce domaine. Cela ne signifie pas qu'il ne peut y
avoir de problmes et qu'il n'existe aucun risque, mais
simplement que si toutes les prcautions sont prises le danger
sera inexistant.
L'hygine est un facteur important, qu'il s'agisse du corps ou
de la pice d'exprimentation. Par exemple, il n'est pas du tout
souhaitable de laisser son corps dans un air vici ou en prsence
d'une eau morte comme celle des aquariums. Une eau morte est
une vritable source d'manations malsaines qui attire des vies
astrales pouvant perturber le corps. La temprature sera
videmment tempre et l'ambiance sera parfume au santal,
parfum de premier rayon qui aide au dgagement des forces
vitales par le sommet de la tte. Lorsque cela est possible, le
choix d'une retraite en altitude est conseille. Les hauts
plateaux du Tibet ont offert aux asctes des conditions
exceptionnelles. La rarfaction de l'oxygne en haute altitude
affecte le processus mental et met de facto le pratiquant dans
les conditions subjectives propres au dclenchement des
processus psychiques. Les aviateurs en ont souvent fait
l'exprience.
Il existe en Inde une science secrte base sur les sons et la
couleur, qui facilite la projection, ainsi que certains parfums et
onguents, mais cela reste trs ferm et disponible uniquement
aux chlas avancs de ces coles trs occultes. L'homme
moderne peut s'aider de l'ionisation de l'ambiance o il opre. Il
aura soin de dgager dans cet espace un peu de vapeur d'eau, les
deux lments runis crant une condition magntique propice
la projection. Enfin, pour les dbutants, il faut viter la
lumire solaire. L'obscurit et le silence sont indispensables lors
de l'apprentissage.

TECHNIQUE DE PROJECTION

La projection est un art occulte, elle requiert du yogi un
ensemble de facults. Un lment important de la projection
astrale (et non mentale) est la motivation ou le dsir
d'accomplir l'action. Ce dsir est la force qui permet le
dgagement. Je prendrai mon propre exemple. Cela remonte
l'poque o j'tais encore intress par ce sujet. J'avais dix-neuf
ans et j'tais en stage d'apprentissage Valenciennes. Le centre
nous donnait quelque argent et cela nous suffisait pour payer
notre nourriture. Une fois, il m'arriva de tout perdre alors qu'il
me restait encore quinze jours avant de rentrer chez moi. Je
n'avais plus rien ni pour un billet de train ni pour ma
nourriture. Je dcidai, ne voulant rien devoir personne, de me
projeter vers ma mre que je savais rceptive. Un soir je me
couchai vers neuf heures et appliquai les rgles lmentaires
que je connaissais l'poque, relaxation complte du corps, puis
visualisation de ma personne allant dans le jardin et frappant la
porte, ma mre ouvrant et me donnant l'argent voulu. Bref, je
fis cela dans les moindres dtails. J'tais trs motiv car cet
argent tait trs ncessaire. Je me concentrai jusqu' ce que vint
le sommeil. Le lendemain, je n'eus aucune mmoire que
l'exprience ait t ou non russie. Mais, deux jours aprs,
mon grand tonnement, je reus un mandat. Lorsque je revins
la maison, ma mre m'expliqua ce qui s'tait pass. Vers 21h 30
du mme jour, alors que toute la famille tait en train de dner,
quelqu'un frappa la porte. Ma mre alla ouvrir, mais elle ne vit
personne. Elle revint table, et l'on frappa nouveau. Ouvrant
la porte prcipitamment, elle ne vit toujours personne et, me
sachant plutt farceur, elle fit rapidement le tour de la maison
sans voir me qui vive. Elle rentra, perplexe, et eut soudain le
grand pressentiment que j'avais besoin d'argent. Elle tait
nouveau rentre lorsque mon jeune frre, qui avait onze ans,
sortit seul pour voir ce qui se passait. A son retour, il affirma
m'avoir vu.
Tout cela pour montrer comment s'opre une projection
astrale voulue mais nanmoins inconsciente. L'lment de
russite avait t l'imptueuse ncessit d'avoir cet argent.
Allong dans son lit, ou autre part, il est ncessaire d'avoir
en tte ce que l'on veut exactement. L'ordre du conscient au
subconscient doit tre clair et puissamment donn, ce qui
requiert une persistance de concentration et non un effort
violent. Sitt que le conscient s'endort, le subconscient prend
les rnes et excute ce qui lui a t suggestionn. Je donnerai
maintenant un rcit d'une exprience de projection consciente.
L'exprience eut lieu au Japon, Shizuoka, et montre
l'importance d'avoir un but avant une tentative de projection.
Ce fut ma premire sortie astrale consciente aussi intense. A
partir de l, il y eut comme un dblocage, et la projection me
devint plus aise par la suite. Il faisait trs chaud, et j'tais
allong sur les tatamis. Il y avait un ventilateur allum, ainsi
que la radio qui dbitait de la grande musique. Ma pice se
trouvait environ 500 mtres d'un temple bouddhiste. Il tait
14 heures et je venais juste de finir mon repas. Comme j'tais
trs fatigu aprs mon entranement martial du matin, je
dcidai de faire une sieste et, profitant de la situation, me
relaxai pour tenter une extriorisation du double. Je m'veillai,
noLiveau allong. Rien n'tait clair et je n'arrivais pas
distinguer mon entourage. Soudain j'eus entre le plexus solaire
et le cur une sensation de profonde batitude, de joie et mme
d'extase. J'avais connu cette ivresse mystique quelques annes
auparavant, mais d'une manire plus grande et plus complte.
Nanmoins, j'tais heureux et constatais que mon corps
s'levait, cela me donna une joie supplmentaire, non pas parce
que je venais de russir une projection consciente, mais parce
que j'avais un sentiment de libration. Cependant, je restais
attach par les pieds. Lorsque je fus presque debout, mes pieds
astraux se dtachrent des pieds physiques, et je me retrouvai
l'horizontal, m'levant vers le haut du plafond. Je restai sur le
dos et n'eus pas la volont de faire quoi que ce soit. J'entendis
alors les voix de deux personnes qui m'entouraient. Je ne
pouvais les voir mais je compris qu'elles s'efforaient de m'ex-
pliquer certaines choses, comme de m'veiller maintenant, de
contrler mon ascencion, etc... Elles semblrent vraiment
s'occuper de moi. Puis, une grande force me ramena vers mon
corps, je descendis doucement et me rveillai dans mon
enveloppe physique. J'avais mis en tout trois-quarts d'heure.
J'teignis le ventilateur et la radio, l'exprience tait si agrable,
et cette poque fantastique, que je dcidai de la renouveler.
Trs vite, je me retrouvai dans mon corps astral. Le
sentiment d'extase revint mais beaucoup moins fort, et je
commenai m'lever la verticale, toujours attach par les
pieds. Cette fois, je n'entendis rien. Je me rveillai allong dans
mon corps physique. Sans regarder l'heure, je renouvelai une
troisime fois l'exprience. J'eus la sensation de batitude dans
le plexus solaire, mais je ne pus cette fois m'extrioriser. Les
trois essais avaient dur lh 15 minutes. Si j'avais puissamment
souhait faire quelque chose, cela m'aurait certainement vit
de faire comme les mouches et d'tre rduit contempler le
plafond !
Lorsque l'on se trouve dans l'tat intermdiaire, que de
modernes parapsychologues appellent "tat hypnagogique",
c'est--dire non projet mais extrioris dans sa sphre aurique,
il est alors ais d'entendre les bruits physiques, tant donn par
exemple que le tic-tac d'une horloge a aussi son tic-tac astral.
Ainsi, un bruit inopportun peut crer un choc violent qui vous
ramne avec force dans votre corps physique, provoquant la
fameuse sensation de chute dans le vide. Il faut aussi prciser
que, pendant la sortie astrale, les cinq sens sont, selon leur
veil, plus ou moins actifs. Certains entendent mieux qu'ils ne
voient ou inversement. Il est conseill de s'orienter
physiquement, les pieds dans la direction de la personne
visiter. Enfin, insistons sur l'art de l'imagination ou
visualisation. Il est important de se visualiser soi-mme dans la
scne ou l'endroit dsir, car si l'on oublie de se voir soi-mme,
le corps astral prend alors la forme d'un ovode nuageux. Ce
nuage peut tre blanchtre, lumineux ou transparent, ou encore
avoir une luminescence bleu-violet avec une prdominance de
bleu ple. Et si l'on ne s'est pas parfaitement visualis, le double
ne sera pas aisment identifiable par le rcepteur.
Un bon exercice de visualisation, qui me fut enseign au
Japon, consiste s'asseoir sa place habituelle de mditation,
et au moment o le corps est parfaitement relax, donc peine
ressenti, tourner sur soi-mme non pas physiquement mais en
conscience, de la gauche vers la droite, et cela jusqu' ce que l'on
soit persuad de tourner rellement.
Un autre exercice consiste se reprsenter un endroit connu
et aim et s'y incruster en essayant de voir, de sentir les
odeurs, d'entendre les bruits, bref de recrer toutes les
conditions de la ralit de l'endroit. En dehors du bienfait de
l'exercice, il n'est pas rare de se retrouver l'endroit visualis,
car l o est la conscience, l nous sommes rellement. Pour
avoir un rsultat positif, il faut tre uniquement l o nous
souhaitons tre, en oubliant l'endroit o se trouve le corps. Il est
aussi difficile au dbutant de crer une visualisation nouvelle
que de perdre conscience des conditions o il vit chaque jour.
C'est en cela que rside le succs ou l'insuccs de l'opration.
Vouloir tout prix se projeter quelque part cre une dualit qui
nous rattache au corps, alors qu'il vaut mieux se fondre dans
l'image recherche.
La difficult reste cependant le passage intermdiaire vers
l'tat conscient. Cela ne peut se faire que s'il y a une activit
normale des glandes du tymus, de la pinale et de la pituitaire,
ainsi que de lalta-major. Certains yogis, pour maintenir un tat
de conscience veille, font samyama sur la glande pinale elle-
mme. D'autres empruntent la vision toile du troisime il.
Pntrant l'intrieur, ils finissent par se trouver hors de leur
enveloppe.
La preuve que l'me n'est pas ce corps est suffisante pour
que la projection soit considre comme utile. Cependant, la
preuve n'est pas toujours facile trouver. J'eus cette chance au
Japon, dans la mme maison prcdemment cite. C'tait un
matin, de trs bonne heure. Je fus rveill en sursaut, choqu
par le bruit assourdissant d'un gong qui vibra mes oreilles.
Assis sur mon matelas, j'entendis deux ou trois de ces coups de
gong, plus attnus, qui venaient du temple bouddhiste peu
loign de ma maison. Et je me rappelai immdiatement le rve
qui avait prcd ce rveil en sursaut. J'tais, dans e rve, trop
lucide pour ne pas me rendre compte qu'il s'agissait d'une
projection. Je planais avec dlices autour du temple o j'allais
souvent faire zazen. A un moment, je vis un moine sortir du
temple et se diriger vers le gong. Je m'approchai de lui et le
dvisageai avec attention. J'tais alors tout prs du gros gong.
Je le vis armer le pilon horizontal et donner un grand coup.
Comme j'tais tout prs, le choc fut terrible, et ce fut ce qui me
ramena dans mon enveloppe physique o je finis d'entendre au
loin sonner les derniers coups. Je dcidai d'en avoir le cur net.
Je m'habillai rapidement et descendis jusqu'au temple o je me
demandai qui tait le moine qui venait de sonner le gong. On
me l'envoya, et je reconnus immdiatement celui que j'avais
peru lors de la projection.
J'eus par la suite d'autres expriences tout aussi concluantes
qui me convainquirent que le Soi et l'enveloppe charnelle ne
sont vraiment pas lis l'un l'autre d'une manire dfinitive.
Aprs cette priode de ma vie, la projection cessa compltement
de m'intresser, l'accomplissement du Soi tant plus important
et demandant la totalit de mon attention. La foi peut natre
d'une telle exprience, on peut servir autrui en le gurissant
distance, on peut prvenir quelqu'un d'un danger imminent.
Cependant, on peut aussi faire des rencontres qu'il vaudrait
mieux viter. Car, qui dit projection astrale dit aussi contact
avec le plan astral. C'est pourquoi on n'apprend jamais au
disciple faire de la projection astrale mais plutt projeter
une forme-pense de son corps mental que l'on nomme alors
MAYAVIRUPA.

LE MAYAVIRUPA

Il existe deux sortes de mayavirupa, ou corps d'illusion
(cr magiquement)228, celui des disciples d'un degr moindre et
celui des adeptes. Parlant de la diffrence entre corps astral et
mayavirupa, H.P.B. crit :

"Le second est "le corps des penses", ou le corps des rves,
plutt ; connu parmi les Occultistes comme le myvi rpa ou le
"corps d'illusion". Pendant la vie, cette image est le vhicule la

228 Dans l'art de la palingnsie, l'alchimiste prtend pouvoir crer de toute
pice un homonculi. Il s'agit de matrialiser jusqu' l'tat gazeux une
structure humanode et d'attirer l'intrieur un lmental, celui-ci devenant
ainsi l'esclave du mage. C'est un art qui relve de la magie noire, et rares
furent les adeptes blancs qui utilisrent cette technique magique au
demeurant extrmement dangereuse pour le mage pendant sa vie et aprs sa
mort. Les Kabbalistes taient galement capables de telles performances.
fois des penses et des passions et dsirs grossiers, participant
ainsi, en mme temps, du manas (mental) terrestre infrieur et
de knta, l'lment du dsir. Elle double en potentialit et forme
aprs la mort ce que l'on appelle en Orient le bhta, ou le
kmarpa, mais qui est mieux connu par les thosophes sous le
nom de "spectre"." 229

H.P. Blavatsky a expliqu qu'aprs la mort l'aspect mental
du mayavirupa se fond dans l'go ou corps causal, alors que les
lments grossiers et astrals rassembls au cours de la vie
forment le spectre ou coque, organisme en dcomposition qui,
par sa nature grossire, peLit tre attir dans les lieux les plus
vils ou encore dans les sances spirites par le mdium.
En tant que simple image de lui-mme ou forme-pense, le
mayavirupa est ce qui est envoy par un mourant et qui est
peru par la personne destinataire de l'amour, de la haine ou de
l'ide du mourant. Dans la plupart des cas, que l'on soit
moLirant ou vivant, on reste inconscient d'avoir envoy l'image
de soi-mme. On a souvent constat qu'un homme qui mourrait
en mer pensait si puissamment sa mre que celle-ci avait une
claire vision non seulement de son fils mouill mais aussi de
l'environnement. Cela prouve qu'il s'agit uniquement de l'envoi
d'une pense forme de tous les lments participant
l'exprience dramatique. Ainsi, on peut dcrter que le
mayavirupa, ou image mentale, n'a aucune connexion
matrielle avec le corps physique. Il est spirituel et de nature
thre. Il se dplace dans le temps et l'espace sans problme,
ce qui n'est pas le cas du corps astral. Il n'est pas altrable par

229 Raja Yoga ou Occultisme, H.P.B., p. 239, Editions Adyar.
des objets physiques (pointes, par exemple !) et ne peut tre
bless. H.P.B. prcise donc que le mayavirupa se compose :

Du corps astral comme vhicule ;
De l'intelligence dirigeante qui mane du cur ;
Des attributs et qualits qui manent de l'enveloppe
aurique.

Prcisons nouveau que le mayavirupa est form
temporairement de la substance astrale, mais que l'impulsion
qui le cra est purement mentale. C'est pourquoi ce corps subtil
ne peut tre form que par une personne fonctionnant sur le
plan mental. Le mayavirupa est une simple image subjective
chez l'homme-animal ou chez le mourant qui avec force le libre
sous la contrainte d'une vive motion. Il pourra tre cependant
visible et substantiel volont dans les plus hauts degrs du
mental humain.
L'intrt de mayavirupa est qu'il est insensible aux illusions
trompeuses de l'astral, ce qui lui permet d'tre un vhicule plus
sr pour les disciples serviteurs.
Le corps astral est utilis par la majorit des hommes du
corps de l'humanit, c'est--dire par la catgorie allant de
l'homme le plus primitif celui qui a atteint la premire
initiation. Lorsqu'un aspirant devient un disciple et qu'il
commence un vritable travail d'intgration de la personnalit
vers l'me, il passe alors la seconde initiation du baptme qui
implique un contrle parfait du corps astral. C'est seulement
partir de ce moment que le Matre donne des instructions
permettant au disciple de construire et d'utiliser son
mayavirupa, et mme de la matrialiser par le pouvoir de kriya
shakti. Jamais avant cela un Matre authentique, ou une cole
occulte, ne conseilleront l'exprience de la projection astrale.
Aprs avoir pass l'exprience de la transfiguration, ou
troisime initiation, l'me se rvle elle-mme comme tant le
Soi, et par consquent tend liminer la conscience dualiste de
la personnalit. L'go sparateur est vu pour ce qu'il est, et
dissout, car l'me dfinitivement consciente n'en a plus besoin.
Cependant, elle doit encore agir et servir sur le plan physique,
soit parce que son temps sur Terre n'est pas encore termin, soit
qu'elle ait choisi la voie boddhisattvique et qu'elle souhaite
revenir aider le genre humain. Pour parvenir ce but, l'me se
cre un substitut, une forme illusoire temporaire. Cette forme,
tout en semblant relle, ne l'est pas, elle est la projection du
dsir de l'me et non du dsir lui-mme. C'est l'me qui est la
force d'attraction des agrgats du corps et non les tendances
karmiques. Le mayavirupa n'est plus dsormais attach aux
penses d'un disciple voluant, mais c'est une gaine dpourvue
de vie propre, d'ambition propre, du pouvoir de penser par soi-
mme, ce n'est qu'une gaine vitale adapte aux conditions dans
lesquelles l'me va agir.
A la crucifixion, ou quatrime initiation, le corps de l'me
(ou corps causal) disparat en tant qu'intermdiaire, laissant la
conscience suprieure personnalise en contact direct (via
lantahkarana) avec l'esprit, lAtma. Le Fils ne fait plus qu'un
avec le Pre. Dsormais, le corps pris par l'adepte sera toujours
(en dehors d'une naissance normale) un mayavirupa sur lequel
l'adepte possde un absolu contrle et qui n'est plus assujetti
aux lois de la matire. L'ancienne structure va dsormais servir
de rceptacle au flot de la vie divine.
Les qualits de mayavirupa sont trs clairement donnes
dans l'Evangi- le selon Saint Jean, et dans tous les cas
d'apparitions de Jsus-Christ ses disciples. On ignore s'il s'agit
du mayavirupa du Matre Jsus ou celui du Christ, mais ce qui
est important c'est la manire dont ce corps est utilis pour
entrer en contact avec les aptres.

"Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient nouveau dans la
maison et Thomas avec eux. Jsus vint toutes portes closes, et se
tint au milieu d'eux : "Paix soit avec vous !" dit-il. Puis il dit
Thomas : "Porte ton doigt ici : voici mes mains ; avance ta main et
mets-la dans mon ct et ne sois pas incrdule mais croyant"
(Saint Jean 20, 26-28)

CONCLUSION


Comment peut-on conclure un tel ouvrage ? En reprenant
les deux notes cls du dernier chapitre, SERVICE et
RESURRECTION.
L'acquisition accidentelle des siddhis, pour le plus grand
nombre, doit tre considre uniquement comme un moyen de
mieux servir et aimer ses frres. Aucune des connaissances de
cet essai ne peut avoir d'intrt si la pense du lecteur est fixe
sur autre chose que la recherche constante du Soi divin. La
ralisation est l'aboutissement, et elle seule doit tre recherche
avec force et persvrance. Avons-nous rellement bien compris
ce que voulait dire le Christ par ces mots:

"Cherchez le royaume des cieux, et le reste vous sera donn de
surcrot !"

Le royaume des cieux en question, c'est notre nature divine,
et le reste peut tre reprsent par les facults acquises au
moyen de la discipline spirituelle.
Comme nous l'avons dit et redit, les siddhis sont souvent
une entrave la ralisation, mais la mconnaissance de ces
facults et des lois qui les rgissent peut galement entraver
notre route. Une fois que cela est devenu clair dans notre esprit,
mettons toutes ces connaissances de ct, et cherchons
l'essentiel en aimant, en servant et en gardant au fond du cur
les sages paroles de cet ancien grand disciple :

"Pour lui j'ai accept de tout perdre, je regarde tout comme
dchets, afin de gagner le Christ, et d'tre trouv en lui, n'ayant
plus ma justice moi, celle qui vient de la loi, mais la justice par la
foi au Christ, celle qui vient de Dieu et s'appuie sur la foi. Le
connatre, lui, avec la puissance de sa rsurrection et la com-
munion ses souffrances, lui devenir conforme dans la mort, afin
de parvenir si possible ressuciter d'entre les morts." (Eptre aux
Philippiens, 3, 9-11)

LEXIQUE


ABHUNA (SANSKRIT)
"Six dons phnomnaux (ou "surnaturels") que le Bouddha Skyamuni acquit
dans la nuit o il atteignit la condition de Bouddha. C'est le "quatrime" degr
de Dhyna (le septime selon l'enseignement sotrique) auquel tout
vritable Arhat doit parvenir. En Chine, les asctes bouddhistes initis
admettent six de ces pouvoirs, mais Ceylan on n'en compte que cinq. Le
premier Abhijn est Divyachakshus, la vue instantane de toute chose qu'on
veut voir ; le second est Divyasrotas, le pouvoir de comprendre n'importe quel
son, etc... " (H. P. B.)

ABOLITION DE LA SOUFFRANCE OU Analgsie.
Cette perte de la sensibilit qui engendre la douleur peut tre artificiellement
provoque par des drogues diverses, par un acte de volont librant dans le
sang certaines hormones spcifiques ou encore en cessant de s'identifier
son corps.

ACHEROPITE
(grec : a-cherio-peitos = non fait par les mains). Ce terme se rapporte aux
objets qui ne furent pas fabriqus par l'homme mais d'une manire
miraculeuse.

ADBHUTA BRAHMANA (SANSKRIT)
"La Brahmana des miracles", texte traitant des merveilles, des augures et de
multiples phnomnes.

AETHROBATHIE
"Athrobathie est le mot grec qui dsigne le fait d'tre soulev ou de se
mouvoir dans l'air ; ce que les spirites modernes nomment lvitation. Elle peut
tre consciente ou inconsciente. Dans le premier cas, c'est de la magie ; dans
le second, c'est le rsultat d'une maladie ou d'un pouvoir." (H. P. B.)

AKASHA (SANSKRIT)
Littralement : firmament. C'est l'nergie de base qui forme l'archtype
thrique de l'espace. "L'Akasha est l'agent indispensable de toute Kritya
(opration magique) soit religieuse, soit profane. L'expression brahmanique :
Brahma jinvati : "susciter le Brahma" signifie : veiller le pouvoir qui se trouve
latent au fond de toute opration magique de cette nature, car les sacrifices
vdiques ne sont que de la magie crmonielle. Ce pouvoir est l'Akasha ou
lectricit occulte ; c'est aussi dans un certain sens l'Alkahest des alchimistes
ou le dissolvant universel, la mme anima mundi que la lumire astrale. Au
moment du sacrifice, cette dernire s'imprgne de l'esprit de Brahma, et
devient ainsi, momentanment, Brahma lui-mme. C'est videmment l
l'origine du dogme chrtien de la transubtantiation. Quant aux effets les plus
gnraux de l'Akasha, l'auteur d'un des ouvrages les plus modernes sur la
philosophie occulte (l'Art magique) donne pour la premire fois une
explication trs intelligente et intressante de l'Akasha dans ses rapports
"avec les phnomnes attribus son influence par les fakirs et les lamas." (H.
P. B.)

ALCHIMISTES
"Ce mot vient de Al et de Chemi, le feu ou le dieu et patriarche : Kham qui est
aussi le nom de l'Egypte. Les Rosicruciens du Moyen Age tels que Robertus de
Fluctibus (Robert Fludd), Para- celse, Thomas Vaughan (Eugenius Philalethes),
Van Helmont et autres, taient tous des alchi-mistes qui cherchaient l'esprit
cach dans toute matire inorganique. Quelques-uns, que dis-je ! la grande
majorit des hommes ont accus les alchimistes de charlatanisme et de
mensonge. Assurment, des hommes comme Roger Bacon, Agrippa, Henry
Kunrath et l'Arabe Geber (celui qui, le premier, apporta en Europe quelques
uns des secrets de la chimie) peuvent difficilement tre tenus pour des
imposteurs et encore moins pour des insenss. Les savants qui rforment la
physique sur les bases de la thorie atomique de Dmocrite, telle qu'elle a t
reformule par John Dalton, oublient pour leur commodit que Dmocrite
d'Abdre tait un alchimiste, et qu'un esprit capable de pntrer si avant dans
une certaine direction, dans les secrtes oprations de la nature, a d avoir de
bonnes raisons d'tudier pour devenir un philosophe hermtique. Olaus
Borrichias dit qu'il faut chercher le berceau de l'alchimie dans des temps les
plus reculs." (H.P.B.)

ANIMA (SANSKRIT)
La facult de pouvoir se rendre infiniment petit. Cette siddhi appartient la
clairvoyance suprieure.

ANIMISME
Doctrine qui attribue les phnomnes naturels ou paranormaux aux
lmentaux ou esprits de la nature, ainsi qu' certaines entits du monde de
l'au-del identifies tort des dieux.

APOTELESMATIQUE
"Ety. gr. : apotelesma = "rsultat" ; apolelesmatikos = "efficace".
L'apotlesmatique est l'art de prdire l'avenir partir de l'observation des
corps clestes : c'est l'astrologie (applique) du pronostic. Elle comprend trois
branches : a) l'a. universelle (qui concerne les vnements collectifs) ; b) le
gnthlialogie (qui traite de la destine des individus) ; c) l'horoscopie (ou
"initiatives", disent les Grecs, qui s'intresse aux moments favorables ou non
des collectivits ou des indi-vidus)." (P. Riffard)

ARITHMOMANCIE
"Ety. gr. : arithmos = "nombre" ; manteia = "divination".L'arithmomancie se
prsente comme la divination par les nombres, la mantique arithmtique. Elle
recourt des mthodes telles que : symbolique des nombres, addition
thosophique et rduction thosophique, paralllisme, proportions,
isopsphie." (P. Riffard)

ASHTASIDDHIS (SANSKRIT)
Les huit accomplissements que les yogis obtiennent par le Samprajnala
samadbi (avec semence).

ASSOMPTION
Appele aussi en sanskrit Saktyves'ha. Siddhi consistant, pour un yogi,
pouvoir adombrer la conscience d'un individu et lui faire accomplir des
actions.

AUTOSCOPIE
Facult de clairvoyance thrique consistant voir ses propres organes
comme aux rayons X.

A'VESHA (SANSKRIT) Nom de la siddhi permettant un yogi de pntrer
au moment de sa propre mort dans le corps d'un dfunt, de lui redonner la
vie en le prenant comme vhicule. Voir "Trongjug' la technique tibtaine qui
s'y rapporte.

BALA ou PANCHABAJLANI (SANSKRIT)
Les "cinq pouvoirs" acqurir par la pratique du yoga que sont la foi, l'nergie,
la mmoire, la mditation et la sagesse.

BEATITUDE
Voir chap. VI - L'oue sur le plan atmique.

BHAO (SANSKRIT)
Crmonie de divination dans les tribus kolariennes de l'Inde Centrale.

BHUCHARA SIDDHI (SANSKRIT)
Facult de pouvoir subjuguer et contrler un animal sauvage.

BILOCATION Terme signifiant, pour une certaine catgorie de chercheurs,
le ddoublement du corps vital et astral.

BIO-FEEDBACK
Mthode moderne permettant, l'aide d'appareils trs sophistiqus, tels que
l'lectro-cardiographe, d'observer les fonctions physiologiques (coeur, tension
du cerveau, etc...) et de pouvoir plus aisment les contrler volont.

CARDIONOSIE
Vision thrique et mystique confrant le pouvoir de connatre et de voir le
cur d'autrui.

CARTOMANCIE
Divination par les cartes, le tarot en particulier.

CHHANDA RIDDHI PADA (SANSKRIT)
"Le pas du dsir", un terme employ dans le Raja Yoga. Selon H.P.B., c'est la
renonciation finale de tout dsir en tant que condition sine qua non pour
l'obtention des pouvoirs phnomnaux et l'entre sur le sentier direct du
nirvana.

CHICH-CHHAKTI (SANSKRIT)
Le pouvoir qui gnre la pense.

CHIROMANCIE
L'art de la divination par l'observation de la main et surtout les lignes de la
paume.

CLAIRAUDIENCE ASTRALE
Voir chap. VI - L'oue sur le plan astral.

CHITTA RIDDHI PADA (SANSKRIT)
La troisime condition de la srie des prescriptions conduisant l'tat
d'adepte. Il s'agit ici de la renonciation la mmoire physique et tout ce qui
se rattache l'go.

CLAIRAUDIENCE SUPERIEURE MENTALE
Voir chap. VI - L'oue sur le plan mental.

CLAIRVOYANCE
Voir chap. VIII. Le sens de la vue sur le plan mental.

CRISTALLOSCOPIE
Mthode consistant se concentrer sur une boule de cristal pour dvelopper
sa voyance et obtenir des clichs.

CRYPTESTHESIE
Divination d'objets cachs. Mot souvent identifi la radiesthsie. La
diffrence est que dans la cryptesthsie, il s'agit uniquement de divination et
non d'une sensibilit psychique aux ondes lectro-magntiques.

DISCERNEMENT
Voir chap. IX. Le sens du got sur le plan mental.

DISCERNEMENT SPIRITUEL (DISCRIMINATION)
Voir chap. X. Le sens de l'odorat sur le plan mental.

DIVYACHAKSHUS (SANSKRIT)
Littralement : "il cleste" ou "vue divine". C'est la premire des six
abhijns. Facult dveloppe par la pratique du yoga pour percevoir
n'importe quel objet dans l'univers, quelle que soit la distance.

DIVYASRAUTRA (SANSKRIT)
Littralement : "oreille cleste" ou "oue divine". Le deuxime abhijn ou
facult de comprendre le langage ou son mis par n'importe quel tre vivant
sur terre.

ECRITURE AUTOMATIQUE
Facult mdiumnique consistant rendre son bras, sa main et son cerveau
passifs, afin qu'une entit astrale s'en serve pour donner un message.

ESOTERISME
Du grec "esterikos" = intrieur. Ce mot comprend tout ce qui se rapporte la
connaissance cache en l'homme et dans l'univers. La science sotrique est
appele en sanskrit Gupta vidya.

E.S.P.
Abrviation de Extra Sensory Reception, en franais perception extra-
sensorielle.

EXOTERIQUE
Du grec Ex = dehors ou hors. Mot se rapportant tout ce qui n'est pas du
monde de l'me, c'est--dire le mental intellectuel et ses cinq sens et le
monde reconnu par eux.

EXTASE
Etat psycho-spirituel. C'est une transe qui peut avoir une rpercussion
physique et qui produit une activit anormale de la clairvoyance. C'est aussi
un tat de batitude (ananda) dans lequel l'homme jouit de splendides
visions.

EXTERIORISATION Pour certains occultistes, ce terme est uniquement
attribu la sortie du double vital-thrique.

FOHAT (TIBETAIN)
"Terme utilis pour reprsenter la prsence active (mle) de la Shakti (pouvoir
reproducteur fminin) dans la nature. L'essence de l'lectricit cosmique.
Terme occulte tibtain pour Daiviprakriti, la lumire primordiale, et dans
l'univers de la manifestation, l'nergie lectrique toujours prsente et le
pouvoir incessant, destructeur et formateur. Esotriquement, c'est la mme
chose, car Fohat tant la force vitale motrice universelle est la fois le moteur
et ce qui en rsulte." (H.P.B.)

FRAGRANCE
Apparition de parfum sans cause apparente, ou encore parfum se dgageant
du corps des saints ou yogis qu'ils soient vivants ou non.

GANDHARA (SANSKRIT)
"Note musicale de grand pouvoir occulte" dans la gamme hindoue. La
troisime de la gamme diatonique." (H.P.B.)

GHARIMA (SANSKRIT)
La siddhi contraire de la lvitation, consistant pouvoir devenir inbranlable
et invulnrable l'crasement, ou devenir lourd et dur.

GLOSSOLALIE
Facult de parler des langues inconnues.

GUERISON
Voir chap. VII. Le sens du toucher sur le plan Bouddhique.

GUTIKA-SIDDHI (SANSKRIT)
Un des moyens de se rendre invisible.

HALLUCINATION
Perception par le mental d'un objet des sens sans ralit.

HYPNOSE
Sommeil artificiel provoqu par la suggestion, la fascination, le magntisme, et
qui permet l'exprimentateur de rester en contact avec l'inconscient du
dormeur alors entirement sous contrle. Hormis des exceptions, la pratique
de l'hypnose par de grands mdiums connaissant bien le processus ou des
adeptes dans ce cas prcis, la pratique de l'hypnose est dconseille.

HYPERESTHESIE
Sensibilit exagre.

HYPERMNESIE
Exaltation exagre de la mmoire.

HYPERTHERMIE
L'Augmentation exagre de la temprature. Cela peut tre une condition
voulue, comme par exemple dans la pratique du toumo par les yogis
tibtains.

ICHCHHA-SHAKTI (SANSKRIT)
Pouvoir de la volont qui, une fois dvelopp, gnre des courants nerveux
ncessaires pour mettre en mouvement certaines forces en soi et autour de
soi.
IDDHI (SANSKRIT)
"Synthse des dix pouvoirs occultes surnaturels", du bouddhisme et du
brahmanisme." (H.P.B.)

IDEALISME EMOTIONNEL
Voir chap. X, Le sens de l'odorat sur le plan astral.

IDALISME
Voir chap. X. Le sens de l'odorat sur le plan Bouddhique.

IMAGINATION
Voir chap. IX. Le sens du got sur le plan astral.

INCORRUPTIBILITE
Siddhi permettant au corps physique d'un saint homme de rester dans un
tat de parfaite conservation aprs la mort. Le corps n'a pas de rigidit
cadavrique et le sang reste liquide. Cela peut aller de quelques jours
plusieurs sicles.

INITIE
Du latin "Initiatus" dsignant celui qui a t reu dans les mystres mineurs ou
majeurs. Isarim = initi essnien. Dikshita = initi hindou.

INTUITION
Voir chap. IX. Le sens du got sur le plan Bouddhique.

INVULNERABILITE
Siddhi protgeant le corps contre l'agression des quatre lments.

ISATVA (SANSKRIT)
Pouvoir divin.

ISHATVAM (SANSKRIT)
Pouvoir de ressusciter les morts.

JEUNE COMPLET
Abstention totale de nourriture.

KESARA (SANSKRIT)
Contrairement la bilocation, qui est le plus souvent inconsciente, Kesara (litt.
un promeneur du ciel) est un yogi qui, volont et en pleine conscience, peut
voyager dans sa forme astrale.

KRIYA SHAKTI (SANSKRIT)
Le pouvoir de la pense, une des septs forces de la nature. C'est la puissance
cratrice des siddhis des yogis complets.

KUNDALINI SHAKTI (SANSKRIT)
La puissance de vie. Cette puissance produit une certaine lumire chez ceux
qui s'adonnent au dveloppement spirituel, et la clairvoyance.

KUSA (SANSKRIT)
"Une herbe sacre utilise par les asctes de l'Inde, appele herbe d'heureux
prsage. C'est une herbe trs occulte." (H.P.B.)

LAMAS
Moines bouddhistes de la religion lamaque du Tibet. Tous les lamas sont sous
contrle du Dala Lama, alors que les lamas initis relvent (ou relevaient ?) du
Panchen Lama de Shigatz.

LAYA (SANSKRIT)
Le pouvoir de dtruire.

LANGUE DES OISEAUX
Manire symbolique d'exprimer le fait que l'on est un initi aux mystres
sacrs. La langue est ce qui manifeste le Verbe, et ce Verbe est la
manifestation du Logos Triple qui est, dans sa totalit, Parabrahman le Dieu
Inconnaissable. Ce Dieu tait aussi appel Kalahamsa, l'oiseau hors de l'espace
et du temps, d'o le nom d'oiseau donn celui qui devient lui-mme le
Verbe. L'initi peut dire alors : "A-hamsa", je suis Cela, et non plus "So-ham",
Cela je suis.

LEVITATION
Voir athrobathie. Ce pouvoir est appel galement Laghima en sanskrit.

LILA (SANSKRIT)
Littralement : jeu. Dans les critures hindoues, on explique que les actes de
la divinit sont une ll, ou un jeu divin.

MAYAVIRUPA(SANSKRIT))
Un corps thrique, astral et mental cr par un adepte de manire occulte
ou magique. Littralement, corps d'illusion. Ce terme est identique au terme
tibtain, Tulku.

MAHIMA (SANSKRIT)
L'art occulte de pouvoir se faire aussi grand que l'univers. Il s'agit l d'un
pouvoir li la clairvoyance.

MATERIALISATION
C'est la concentration de particules thriques autour d'une forme-pense,
jusqu' ce que cette forme-pense soit matrialise dans le monde de la triple
forme (gazeuse-liquide-solide). La dmatrialisation est l'action contraire,
l'objet reste thriquement prsent, mais disparat la vue physique.

METAPSYCHIQUE
Terme donn par le professeur Richet aux phnomnes inexpliqus de nature
psychique.

NABIA
Voir aussi prophtie."Clairvoyance, divination ; le plus ancien et le plus
considr des phnomnes mystiques ; Nabia est le nom que donne la Bible
au don de prophtie ; il est, juste titre, rang au nombre des pouvoirs
spirituels tels que : divinations, visions clairvoyantes, extases, oracles. Alors
qu'enchanteurs, devins, astrologues mmes sont rigoureusement condamns
dans les livres de Mose, le don de prophtie, la voyance et nabia y paraissent
tre des dons du ciel. Autrefois, on les appelait tous Epopta, mot grec
signifiant voyants, clairvoyants ; ils furent plus tard dsigns sous la
dnomination de Nebim, "pluriel de Nebo, dieu babylonien de la sagesse." Les
cabalistes font une distinction entre voyant et magicien l'un tant passif,
l'autre actif. Nebirab est celui qui regarde dans l'avenir, c'est le clairvoyant ;
Nebi-poel est celui qui possde des pouvoirs magiques. Nous constatons
qu'Elie et Apollonius eurent recours aux mmes procds pour s'isoler des
influences gnantes du monde extrieur ; ils s'enveloppaient la tte d'un chle
de laine, sans doute parce que ce tissu est mauvais, conducteur de
l'lctricit." (H.RB. Isis Dvoile.)

MEDIUMNITE
Etat passif o l'individu est pris en possession par certaines entits ou
influences du monde astral. La mdiumnit inconsciente est ngative et
infrieure. La mdiumnit consciente est appele Adombrement, c'est la
seule qui soit conseille dans les rituels de magie blanche.

OCCULTE
Du latin "occultus" = cach, secret. C'est aussi ce mot qui se rapporte aux
nergies caches et leur contrle. L'occultiste s'occupe du contrle des
nergies caches, le spiritualiste ou le mystique s'occupe de l'aspect
conscience de sa nature spirituelle. Les deux aspects, nergie et conscience,
sont synthtiss dans le terme gnral d'sotrisme.

OMNIPOTENCE
Voir chap. X.

OMNIPRESENCE
Voir chap. X.

OMNISCIENCE
Voir chap. X.

ONIROMANCIE
Divination par le biais des songes.

PADMA-ASANA (SANSKRIT)
Une posture yoguique prsente pour dvelopper la concentration et la force
du feu serpent.

PRAPTI (SANSKRIT)
"De Prp, "atteindre". Une des huit siddhis du Raja Yoga. Le pouvoir de se
transporter d'un endroit un autre, instantanment, par la simple force de la
volont ; la facult de divination, de gurison et de prophtie, galement un
pouvoir du yoga." (H.P.B.)

PSYCHISME
"Vient du grec psych. Un terme maintenant utilis pour dsigner trs
abusivement tous les genres de phnomnes mentaux, par exemple, la
mdiumnit et la sensibilit suprieure, la rceptivit hypnotique et la
prophtie inspire, la simple clairvoyance dans la lumire astrale et la relle
Voyance divine : en un mot, le terme recouvre toutes les phases et toutes les
manifestations des pouvoirs et des puissances des Ames humaine et divine."
(H.P.B.)

PROPHETE
Du grec pro = pour et phema = dire. On traduit ce terme par "celui qui est
l'interprte d'un Dieu". Ce Dieu peut tre son Soi suprieur, ce peut tre son
Matre ou un Dva suprieur.

PRAKAMYA (SANSKRIT)
Pouvoir de faire ce que l'on veut au moyen d'une volont irrsistible, l'un des
hauts pouvoirs du Raja Yoga.

PREMONITION
L'intuition infrieure. Impression ressentie avant que l'vnement ne
survienne. La prmonition (rve-vision-impression) n'est pas strictement
spirituelle mais touche les vnements de la vie quotifienne. L'aspect
suprieur en est l'intuition qui elle, est toujours strictement lie l'me et au
domaine spirituel.

PALINGENESIE
L'art occulte consistant crer en matire thrique un vritable homunculi,
et de lui donner vie l'aide d'un lmental ou d'un lmentaire.

PSYCHOMETRIE
Voir chap. VII. Le sens du toucher sur le plan astral.

PSYCHOMETRIE PLANETAIRE
Voir chap. VII Le sens du toucher sur le plan mental.

PERFECTION
Voir chap. IX. Le sens du got sur le plan atmique.

POWA
L'art tibtain consistant transfrer son principe conscient hors de son
enveloppe au moment de la mort, et d'essayer de pntrer l'un des trois
corps (Nirmanakaya-Sambhogakaya-Dharmakaya).

PARAPSYCHOLOGIE
Terme choisi en 1889 par M. Dressoir, qui se rapporte une branche de la
psychologie mais qui implique l'tude de lois encore inconnues.

POLTERGEIST
Phnomnes paranonnaux touchant les objets qui se dplacent ou sont
projets. Il peut s'agir d'apparitions de flammes, de bruits, etc... Les
parapsychologues attribuent ces phnomnes la force psychique
subsconsciente ou inconsciente d'un adolescent ou d'un mdium. Cela n'est
qu'une demi-vrit ! En effet, le mdium est le librateur d'une puissante
nergie qui est alors utilise par des intermdiaires, qu'ils soient fantmes
astrals ou lmentals. Lorsque le mdium est conscient de son influence, il
peut volont reproduire ces effets, mais il le fait en contrlant l'lmental
qui alors agit sur la matire.

PSYCHOKINESIE ou TELEKINESIE
Se traduit par l'action de la volont d'un individu sur des objets distance.

RMINISCENCE
La siddhi qui permet un individu de se souvenir de toutes ses vies
antrieures.

RAKA (SANSKRIT)
Le jour de la pleine lune, jour trs favorable aux pratiques occultes.

RASOLLASA (SANSKRIT)
"La premire des huit perfections physiques, ou siddhis (phnomnes) des
Hatha yogis. Rasollsa est le dgagement rapide, volont, des sucs du corps
indpendamment de toute nourriture de l'extrieur." (H.P.B.)

REALISATION (VOLONTE-AMOUR-INTELLIGENCE)
Voir chap. VIII. Le sens de la vue sur le plan atmique.

SAMPRAJNANA (SANSKRIT)
Pouvoir d'illumination interne.

SERVICE ACTIF
Voir chap. VIII. Le sens de la vue sur le plan atmique.

SIDDHI (SANSKRIT)
Mot qui vient de la racine "sidh", atteindre. Siddhi signifie donc le pouvoir de
parvenir ce que l'on souhaite.

SRSHTI (SANSKRIT)
Pouvoir de crer.

STITHI (SANSKRIT)
Pouvoir de prserver.

SVAPNA (SANSKRIT)
"Une condition extatique de rve - La clairvoyance." (H.P.B.)

THAUMATURGE
Un gurisseur qui obtient des rsultats par la seule prire.

TLPATHIE
Voir chap. VI. Le sens de l'oue sur le plan Bouddhique.

THIRODHANA (SANSKRIT)
Pouvoir de se dmatrialiser.

TRONGJUG (TIBTAIN)
L'art tibtain de transfrer sa conscience et sa vie dans un cadavre afin de le
ranimer et d'utiliser son vhicule pour soi-mme. Voir le mot A'vesha.

UBIQUITE
Se dit d'une personne qui a le pouvoir d'agir deux endroits la fois.

UPASRUTI (SANSKRIT)
"D'aprs les orientalistes, une "voix surnaturelle que l'on entend de nuit et qui
rvle les secrets de l'avenir." Selon l'explication donne par l'occultisme, la
voix d'une personne dans le lointain ordinairement une personne verse
dans les mystres de l'enseignement sotriques ou un adepte doue du
pouvoir de projeter la fois sa voix et son image astrale vers n'importe quelle
personne, sans faire aucun cas de la distance. L'upasruti peut "rvler les
secrets de la nature", ou peut seulement informer la personne qui elle
s'adresse de tout fait prosaque du moment prsent ; pourtant ce sera encore
une upasruti le "double" ou l'cho de la voix d'un homme ou d'une femme
vivants." (H.P.B.)

VASHITVA (SANSKRIT)
Le pouvoir yoguique qui consiste commander aux lments.

VIBHUTAYAH (SANSKRIT)
Identique aux pouvoirs magiques ou siddhis.

VISION ETHERIQUE (PSYCHOVISION)
Voir chap. VIII.

VISION DIVINE
Voir chap. VIII. Le sens de la vue sur le plan Bouddhique.

VOYANCE
Voir chap. VIII. Le sens de la vue sur le plan astral.

Les citations de H. P. Blavatsky sont tires du Glossaire Thosophique, Editions
Adyar, et de Isis Dvoile, Editions Adyar ; celles de Pierre Riffard proviennent
du Dictionnaire de l'Esotrisme, Editions Payot.
BIBLIOGRAPHIE

Mahavairocana Sutra, R. Tajima, Editions Adrien Maisonneuve.
L'Enseignement de Ramana Maharshi, Editions Albin Michel.
La Fantaisie des Dieux, A. Danilou, Editions du Rocher.
A.K.S. Iyengar, Pranayama Dipika, Editions Buchet/Chastel.
L'Enseignement de Ramakrishna, Editions Albin Michel.
La Puissance du Serpent, Arthur Avalon, Editions Dervy Livres
La Science du Souffle, Rama Prasad, Editions Jobert.
La Pratique de la Mditation, Sivananda Sarasvati, Editions Albin
Michel.
Autobiographie d'un Yogi, Paramahansa Yogananda, Editions Adyar.
Les Yogasutras de Patanjali, Swami Sadananda Sarasvati, Editions Le
Courrier du Livre.
Swara Yoga, Satyananda Paramahansa, Editions Satyanandashram.
Kriya Yoga, Swami Hariharananda Giri, Editions Adyar.
Science du Pranayama, Swami Sivananda, Editions "Centenaire de
Swami Sivananda".
Magie Blanche et Magie Noire aux Indes, P. Dare, Editions Payot.
The Embodiment of Love, P. Mason and R. Laing, Sawbridge
Enterprises, London, U.K.
We Devotees, Indulal H. Shah, Sri Sathya Sai Books and Publications.
Vision of The Divine, Eruch B. Fanibunda, 16, Cama Road, Bombay
400 039.
Git Vahini (Dieu et son disciple), Sathya Sai Baba, Organisation
Sathya Sai/Italie.
Dieu Est Unit, Sathya Sai Baba, Organisation Sathya Sai/Italie.
L'Aube d'une Ere Nouvelle, S. & A. Craxi, Fondation Sathya Sai Seva
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Sathyam Sivam Sundaram, N. Kasturi, Sri Sathya Sai Books & Publica-
tions/India.
Sai Avatar, Sathya Sai Baba, Sri Sathya Sai Books &
Publications/India.
Baba, Sathya Sai, vol II, R. A. Ganapati, Editions Satya Jyoti, India.
Modern Miracles, Erlendur Haraldsson, Fawcette Colombine/New
York.
La Doctrine des Avatars, Michel Coquet, Editions L'Or du Temps.
Demeure de Paix Suprme, Michel Coquet, Editions L'Or du Temps.
Les Chakras, C.W. Leadbeater, Editions Adyar.
Les Aides Invisibles, C. W. Leadbeater, Editions Adyar.
A la Dcouverte de l'Occulte, H. S. Olcott, Editions Adyar.
La Cl de la Thosophie, H. P. Blavatsky, Editions Adyar.
La Science de la Voyance, G. Hodson, Editions Adyar.
La Chimie Occulte, A. Besant & C. W. Leadbeater, Editions Adyar.
Raja Yoga ou Occultisme, H. P. Blavatsky, Editions Adyar.
La Doctrine Secrte, H. P. Blavatsky, 6 volumes, Editions Adyar.
Lettres des Mahatmas, A. P. Sinnett, Editions Adyar.
L'Occultisme dans la Nature, 2me serie, C.W. Leatbeater, Editions
Adyar.
Le Corps Astral, A. E. Powel, Editions Adyar.
Le Double Ethrique, A. E. Powel, Editions Adyar.
Isis Dvoile, H. P. Blavatsky, vol. I & II, Editions Adyar.
La Parapsychologie Ouvre le Futur, Werner Keller, Editions Robert
Laffont.
La Gnse des Elments, Sir William Crookes, Gauthier Villers
Editions.
Fragments d'un Enseignement Inconnu, Oupensky, Editions Stock.
Fantastiques Recherches Parapsychologiques en U.R.S.S., Sheila
Ostrander et Lynn Schroeder, Editions Robert Laffont.
Comment On Devient Alchimiste, Jollivet Castelot, Editions
Rosicruciennes.
Le Matre Philippe de Lyon, Dr Philippe Encausse, Editions
Traditionnelles.
Padre Pio, le Stigmatis, C. Mortimer Carty, Editions La Colombe.
Les Phnomnes Physiques du Mysticisme, H. Thmston, Editions du
Rocher.
Apollonius de Thyane, Mario Meunier, Editions Robert Laffont.
Sept Ans d'Aventures au Tibet, Heinrich Harrer, Editions Arthaud.
Initiations Lamaiques, A. David Neel, Editions Adyar.
Mystiques et Magiciens de Tibet. A. David Neel, Editions Pion.
Voyages et Aventures de l'Esprit, A. David Neel. Editions Albin Michel.
Karmapa, N. Douglas et M. White, Editions Arch/Milano.
Dvas ou les Mondes Angliques, M. Coquet, Editions L'Or du Temps.
Savoir Mourir, M. Coquet, Editions L'Or du Temps.
Les Chakras ou l'Anatomie Occulte de l'Homme, M. Coquet, Editions
Dervy Livres.
Les Chakras et l'initiation,M. Coquet, Editions Dervy Livres.
La Sainte Bible, traduite par l'Ecole Biblique de Jmsalem, Editions du
Cerf.
Le Cerveau et la Mmoire, revue Science et Vie.
Les Cinq Sens, numro hors srie de Science et Vie.

de Alice Ann Bailey, Editions Lucis :

Extriorisation de la Hirarchie.
Le Mirage, Problme Mondial.
Gurison Esotrique.
Trait sur les Sept Rayons, volumes I & n.
Etat de Disciple dans le Nouvel Age.
Une Compilation sur la Sexualit.
Trait sur le Feu Cosmique.
Trait sur la Magie Blanche.
La Lumire de l'Ame.
Autobiographie Inacheve.
La Tlpathie et le Corps Ethrique.
Lettres sur la Mditation Occulte.

Photocomposition et impression

I MPRI MERI E LOUI S - J EAN

BP 87 - 05002 GAP
Tl. : 92.51.35.23

Dpt lgal : 366 Mai 1989

Imprim en France

ISBN : 2-904112-15-4

POUVOIRS PSYCHIQUES ET VIE SPIRITUELLE

A ceux qui s'tonnaient des pouvoirs manifests par le Christ,
celui-ci ieur dit qu'ils feraient "de plus grandes choses que lui".
Il n'est pas une religion qui omette de mentionner les pouvoirs
de son messager et il n'est pas de pays qui ne puisse mentionner
des milliers d'exemples d'hommes et de femmes possdant des
facults dites paranormales. Aujourd'hui, le monde s'interroge ;
la religion reste muette et la science travers la parapsychologie
s'efforce d'expliquer la nature des pouvoirs. Cette tude essaie
de faire la lumire sur ce que sont ces facults, faisant la
diffrence qui s'impose entre celles de nature psychique et celles
relevant du monde spirituel. Chacun des pouvoirs dcrits est
suivi d'anecdotes au sujet de matres anciens ou prsents, en
expliquant clairement ce qu'entendait le Christ lorsqu'il disait
"cherchez le royaume des cieux, le reste vous sera donn de
surcrot".

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