Paul Valery Alfred de Vigny Poete Romantiques

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Mme Ferie Paul Valry (1871-1945)

La lune mince verse une lueur sacre, Comme une jupe d'un tissu d'argent lger, Sur les masses de marbre o marche et croit songer Quelque vierge de perle une gaze nacre.

Pour les cygnes soyeux qui frlent les roseaux De carnes de plume demi lumineuse, Sa main cueille et dispense une rose neigeuse Dont les ptales font des cercles sur les eaux.

Dlicieux dsert, solitude pme, Quand le remous de l'eau par la lune lame Compte ternellement ses chos de cristal,

Quel coeur pourrait souffir l'inexorable charme De la nuit clatante au firmament fatal, Sans tirer de soi-mme un cri pur comme une arme?

Encantamiento

Vierte la luna dbil sus albores sagrados como una basquia ,de vaporoso argento sobre moles de mrmol que cruza el sooliento

paso de alguna virgen en velos nacarados.

A los cisnes sedeos que abren los juncales con su quilla de pluma donde la luz reposa les deshoja su mano la ms nevada rosa, y en el agua los ptalos difunden espirales.

Soledad extasiada, dulcificante duna, cuando el agua hervorosa bruida por la luna sus voces cristalinas sin trmino propaga,

-qu alma padeciera la magia inexorable de la rtila noche con su cielo implacable sin exhalar un grito puro como una daga?

Versin de Carlos Lpez Narvez Libells : Paul Valry

posted by Alfil @ 9:02 PM 0 comments Paul Valry -Le bois amicalLe bois amical Paul Valry (1871-1945)

Nous avons pens des choses pures Cte cte, le long des chemins, Nous nous sommes tenus par les mains Sans dire... parmi les fleurs obscures;

Nous marchions comme des fiancs Seuls, dans la nuit verte des prairies; Nous partagions ce fruit de feries La lune amicale aux incenss

Et puis, nous sommes morts sur la mousse, Trs loin, tout seuls parmi l'ombre douce De ce bois intime et murmurant;

Et l-haut, dans la lumire immense, Nous nous sommes trouvs en pleurant mon cher compagnon de silence

El bosque amigo

En las sendas pensamos cosas puras, uno al lado del otro, fugitivos, cogidos de la mano, y pensativos en medio de las flores ms oscuras.

bamos solos, como enamorados, entre la verde noche del sendero, compartiendo el fugaz fruto hechicero del astro que aman los enajenados.

Despus, muy lejos, en la sombra densa de aquel ntimo bosque rumoroso, morimos -solos!- sobre el csped blando.

Y arriba, en medio de la luz inmensa, oh, amigo del silencio ms hermoso, nos encontramos otra vez, llorando!

Versin de Andrs Holgun Libells : Paul Valry

posted by Alfil @ 9:01 PM 0 comments Paul Valry -HlneHlne Paul Valry (1871-1945)

Azur! C'est moi... Je viens des grottes de la mort Entendre l'onde se rompre aux degrs sonores, Et je revois les galres dans les aurores Ressusciter de l'ombre au fil des rames d'or.

Mes solitaires mains appellent les monarques Dont la barbe de sel amusait mes doigts purs; Je pleurais. Ils chantaient leurs triomphes obscurs Et les golfes enfuis aux poupes de leurs barques.

J'entends les conques profondes et les clairons

Militaires rythmer le vol des avirons; Le chant clair des rameurs enchane le tumulte,

Et les Dieux, la proue hroque exalts Dans leur sourire antique et que l'cume insulte, Tendent vers moi leurs bras indulgents et sculpts.

Helena!

Azul! Soy yo. Regreso de lgubres canteras a ver el mar lanzando sus escalas sonoras, y al filo de los remos de oro, en las auroras, zarpando de su rada nocturna las galeras.

Mis manos solitarias invocan los monarcas -yo hunda entre su barba de sal mis dedos puros-. Llorando he visto, al eco de sus himnos oscuros, hur los golfos ante la popa de sus barcas.

Oigo las caracolas hondas, los helicones marciales en las rtmicas alas de los timones; claros cantos remeros encadenan rugidos.

Y en las heroicas proas, los dioses exaltados, con sus plcidos rostros de la espuma azotados, me tienden indulgentes sus brazos esculpidos.

Versin de Carlos Lpez Narvez Libells : Paul Valry

posted by Alfil @ 8:45 PM 0 comments Paul Valry -Les pasLes pas Paul Valry (1871-1945)

Tes pas, enfants de mon silence, Saintement, lentement placs, Vers le lit de ma vigilance Procdent muets et glacs.

Personne pure, ombre divine, Qu'ils sont doux, tes pas retenus !Dieux !... tous les dons que je devine Viennent moi sur ces pieds nus !

Si, de tes lvres avances, Tu prpares pour l'apaiser, A l'habitant de mes penses La nourriture d'un baiser,

Ne hte pas cet acte tendre, Douceur d'tre et de n'tre pas, Car j'ai vcu de vous attendre,

Et mon coeur n'tait que vos pas

Los pasos

Pasos nacidos de un silencio tenue, sagradamente dados, hacia el recinto de mis sueos vienen tranquilos, apagados.

Rumores puros y divinos, todos los dones que descubro -oh blandos pasos reprimidos!llegan desde tus pies desnudos.

Si en el convite de tus labios ecoge para su sosiego mi pensamiento -husped vidoel vivo manjar de tu beso.

Avanza con dulzura lenta, con ternura de ritmos vagos: como ha vivido de tu espera, mi corazn marcha en tus pasos. Libells : Paul Valry

posted by Alfil @ 8:38 PM 0 comments

Paul Valry -Le cimetire marinLe cimetire marin Paul Valry (1871-1945)

Ce toit tranquille, o marchent des colombes, Entre les pins palpite, entre les tombes; Midi le juste y compose de feux La mer, la mer, toujours recommence O rcompense aprs une pense Qu'un long regard sur le calme des dieux!

Quel pur travail de fins clairs consume Maint diamant d'imperceptible cume, Et quelle paix semble se concevoir! Quand sur l'abme un soleil se repose, Ouvrages purs d'une ternelle cause, Le temps scintille et le songe est savoir.

Stable trsor, temple simple Minerve, Masse de calme, et visible rserve, Eau sourcilleuse, Oeil qui gardes en toi Tant de sommeil sous une voile de flamme, O mon silence! . . . difice dans l'me, Mais comble d'or aux mille tuiles, Toit!

Temple du Temps, qu'un seul soupir rsume, ce point pur je monte et m'accoutume,

Tout entour de mon regard marin; Et comme aux dieux mon offrande suprme, La scintillation sereine sme Sur l'altitude un ddain souverain.

Comme le fruit se fond en jouissance, Comme en dlice il change son absence Dans une bouche o sa forme se meurt, Je hume ici ma future fume, Et le ciel chante l'me consume Le changement des rives en rumeur.

Beau ciel, vrai ciel, regarde-moi qui change! Aprs tant d'orgueil, aprs tant d'trange Oisivet, mais pleine de pouvoir, Je m'abandonne ce brillant espace, Sur les maisons des morts mon ombre passe Qui m'apprivoise son frle mouvoir.

L'me expose aux torches du solstice, Je te soutiens, admirable justice De la lumire aux armes sans piti! Je te tends pure ta place premire, Regarde-toi! . . . Mais rendre la lumire Suppose d'ombre une morne moiti.

O pour moi seul, moi seul, en moi-mme,

Auprs d'un coeur, aux sources du pome, Entre le vide et l'vnement pur, J'attends l'cho de ma grandeur interne, Amre, sombre, et sonore citerne, Sonnant dans l'me un creux toujours futur!

Sais-tu, fausse captive des feuillages, Golfe mangeur de ces maigres grillages, Sur mes yeux clos, secrets blouissants, Quel corps me trane sa fin paresseuse, Quel front l'attire cette terre osseuse? Une tincelle y pense mes absents.

Ferm, sacr, plein d'un feu sans matire, Fragment terrestre offert la lumire, Ce lieu me plat, domin de flambeaux, Compos d'or, de pierre et d'arbres sombres, O tant de marbre est tremblant sur tant d'ombres; La mer fidle y dort sur mes tombeaux!

Chienne splendide, carte l'idoltre! Quand solitaire au sourire de ptre, Je pais longtemps, moutons mystrieux, Le blanc troupeau de mes tranquilles tombes, loignes-en les prudentes colombes, Les songes vains, les anges curieux!

Ici venu, l'avenir est paresse. L'insecte net gratte la scheresse; Tout est brl, dfait, reu dans l'air A je ne sais quelle svre essence . . . La vie est vaste, tant ivre d'absence, Et l'amertume est douce, et l'esprit clair.

Les morts cachs sont bien dans cette terre Qui les rchauffe et sche leur mystre. Midi l-haut, Midi sans mouvement En soi se pense et convient soi-mme Tte complte et parfait diadme, Je suis en toi le secret changement.

Tu n'as que moi pour contenir tes craintes! Mes repentirs, mes doutes, mes contraintes Sont le dfaut de ton grand diamant! . . . Mais dans leur nuit toute lourde de marbres, Un peuple vague aux racines des arbres A pris dj ton parti lentement.

Ils ont fondu dans une absence paisse, L'argile rouge a bu la blanche espce, Le don de vivre a pass dans les fleurs! O sont des morts les phrases familires, L'art personnel, les mes singulires? La larve file o se formaient les pleurs.

Les cris aigus des filles chatouilles, Les yeux, les dents, les paupires mouilles, Le sein charmant qui joue avec le feu, Le sang qui brille aux lvres qui se rendent, Les derniers dons, les doigts qui les dfendent, Tout va sous terre et rentre dans le jeu!

Et vous, grande me, esprez-vous un songe Qui n'aura plus ces couleurs de mensonge Qu'aux yeux de chair l'onde et l'or font ici? Chanterez-vous quand serez vaporeuse? Allez! Tout fuit! Ma prsence est poreuse, La sainte impatience meurt aussi!

Maigre immortalit noire et dore, Consolatrice affreusement laure, Qui de la mort fais un sein maternel, Le beau mensonge et la pieuse ruse! Qui ne connat, et qui ne les refuse, Ce crne vide et ce rire ternel!

Pres profonds, ttes inhabites, Qui sous le poids de tant de pelletes, tes la terre et confondez nos pas, Le vrai rongeur, le ver irrfutable N'est point pour vous qui dormez sous la table,

Il vit de vie, il ne me quitte pas!

Amour, peut-tre, ou de moi-mme haine? Sa dent secrte est de moi si prochaine Que tous les noms lui peuvent convenir! Qu'importe! Il voit, il veut, il songe, il touche! Ma chair lui plat, et jusque sur ma couche, ce vivant je vis d'appartenir!

Znon! Cruel Znon! Znon d'le! M'as-tu perc de cette flche aile Qui vibre, vole, et qui ne vole pas! Le son m'enfante et la flche me tue! Ah! le soleil . . . Quelle ombre de tortue Pour l'me, Achille immobile grands pas!

Non, non! . . . Debout! Dans l're successive! Brisez, mon corps, cette forme pensive! Buvez, mon sein, la naissance du vent! Une fracheur, de la mer exhale, Me rend mon me . . . O puissance sale! Courons l'onde en rejaillir vivant.

Oui! grande mer de dlires doue, Peau de panthre et chlamyde troue, De mille et mille idoles du soleil, Hydre absolue, ivre de ta chair bleue,

Qui te remords l'tincelante queue Dans un tumulte au silence pareil

Le vent se lve! . . . il faut tenter de vivre! L'air immense ouvre et referme mon livre, La vague en poudre ose jaillir des rocs! Envolez-vous, pages tout blouies! Rompez, vagues! Rompez d'eaux rjouies Ce toit tranquille o picoraient des focs!

El cementerio marino

Calmo techo surcado de palomas, palpita entre los pinos y las tumbas; medioda puntual arma sus fuegos El mar, el mar siempre recomenzado! Qu regalo despus de un pensamiento ver moroso la calma de los dioses!

Qu obra pura consume de relmpagos vario diamante de invisible espuma, y cunta paz parece concebirse! Cuando sobre el abismo un sol reposa, trabajos puros de una eterna causa, el Tiempo riela y es Sueo la ciencia.

Tesoro estable, templo de Minerva, quietud masiva y visible reserva; agua parpadeante, Ojo que en ti guardas tanto sueo bajo un velo de llamas, silencio mo!... Edificio en el alma, mas lleno de mil tejas de oro. Techo!

Templo del Tiempo, que un suspiro cifra, subo a ese punto puro y me acostumbro de mi mirar marino todo envuelto; tal a los dioses mi suprema ofrenda, el destellar sereno va sembrando soberano desdn sobre la altura.

Como en deleite el fruto se desle, como en delicia trucase su ausencia en una boca en que su forma muere, mi futura humareda aqu yo sorbo, y al alma consumida el cielo canta la mudanza en rumor de las orillas.

Bello cielo real, mrame que cambio! Despus de tanto orgullo, y de tanto extrao ocio, mas pleno de poderes, a ese brillante espacio me abandono, sobre casas de muertos va mi sombra que a su frgil moverse me acostumbra.

A teas del solsticio expuesta el alma, sostenindote estoy, oh admirable justicia de la luz de crudas armas! Pura te tomo a tu lugar primero: mrate!... Devolver la luz supone taciturna mitad sumida en sombra.

Para m solo, a m solo, en m mismo, un corazn, en fuentes del poema, entre el vaco y el suceso puro, de mi ntima grandeza el eco aguardo, cisterna amarga, oscura y resonante, hueco en el alma, son siempre futuro!

Sabes, falso cautivo de follajes, golfo devorador de enjutas rejas, en mis cerrados ojos, deslumbrantes secretos, qu cuerpo hlame a su trmino y qu frente lo gana a esta tierra sea? Una chispa all pienso en mis ausentes.

Sacro, pleno de un fuego sin materia; ofrecido a la luz terrestre trozo, me place este lugar alto de teas, hecho de oro, piedra, rboles oscuros, mrmol temblando sobre tantas sombras;

all la mar leal duerme en mis tumbas!

Al idlatra aparta, perra esplndida! Cuando con sonrisa de pastor, solo, apaciento carneros misteriosos, rebao blanco de mis quietas tumbas, las discretas palomas de all aljalas, los vanos sueos y ngeles curiosos!

Llegado aqu pereza es el futuro, rasca la sequedad ntido insecto; todo ardido, deshecho, recibido en quin sabe qu esencia rigurosa... La vida es vasta estando ebrio de ausencia, y dulce el amargor, claro el espritu.

Los muertos se hallan bien en esta tierra cuyo misterio seca y los abriga. Encima el Medioda reposando se piensa y a s mismo se concilia... Testa cabal, diadema irreprochable, yo soy en tu interior secreto cambio.

A tus temores, slo yo domino! Mis arrepentimientos y mis dudas, son el efecto de tu gran diamante... Pero en su noche grvida de mrmoles,

en la raz del rbol, vago pueblo ha asumido tu causa lentamente.

En una densa ausencia se han disuelto, roja arcilla absorbi la blanca especie, la gracia de vivir pas a las flores! Dnde del muerto frases familiares, el arte personal, el alma propia? En la fuente del llanto larvas hilan.

Agudo gritos de exaltadas jvenes, ojos, dientes, humedecidos prpados, el hechicero seno que se arriesga, la sangre viva en labios que se rinden, los dedos que defienden dones ltimos, va todo bajo tierra y entra al juego!

Y t, gran alma, un sueo acaso esperas libre ya de colores del engao que al ojo camal fingen onda y oro? Cuando seas vapor tendrs el canto? Ve! Todo huye! Mi presencia es porosa, la sagrada impaciencia tambin muere!

Magra inmortalidad negra y dorada, consoladora de horroroso lauro que matemal seno haces de la muerte,

el bello engao y la piadosa argucia! Quin no conoce, quin no los rechaza, al hueco crneo y a la risa eterna!

Deshabitadas testas, hondos padres, que bajo el peso de tantas paladas, sois la tierra y mezclis nuestras pisadas, el roedor gusano irrebatible para vosotros no es que bajo tablas dorms, de vida vive y no me deja!

Amor quizs u odio de m mismo? Tan cerca tengo su secreto diente que cualquier nombre puede convenirle! Qu importa! Mira, quiere, piensa, toca! Agrdale mi carne, aun en mi lecho, de este viviente vivo de ser suyo!

Zenn! Cruel Zenn! Zenn de Elea! Me has traspasado con tu flecha alada que vibra, vuela y no obstante no vuela! Su son me engendra y mtame la flecha! Ah! el sol... Y qu sombra de tortuga para el alma, veloz y quieto Aquiles!

No! No!... De pie! En la era sucesiva! Cuerpo mo, esta forma absorta quiebra!

Pecho mo, el naciente viento bebe! Una frescura que la mar exhala, rndeme el alma... Oh vigor salado! Ganemos la onda en rebotar viviente!

S! Inmenso mar dotado de delirios, piel de pantera, clmide horadada por los mil y mil dolos solares, hidra absoluta, ebria de carne azul, que te muerdes la cola destellante en un tumulto smil al silencio.

Se alza el viento!... Tratemos de vivir! Cierra y abre mi libro el aire inmenso, brota audaz la ola en polvo de las rocas! Volad pginas todas deslumbradas! Olas, romped con vuestra agua gozosa calmo techo que foques merodean!

Versin de Javier Sologuren

Libells : Paul Valry

posted by Alfil @ 8:35 PM 1 comments Paul Valry -Cantique de colonnesCantique des colonnes Paul Valry (1871-1945)

(...) Filles des nombres dor, Fortes des lois du ciel Sur nous tombe et sendort Un dieu couleur de miel.

Il dort content, le Jour, Que chaque jour offrons Sur la table damour Etale sur nos fronts.

Sous nos mmes amours Plus lourdes que le monde Nous traversons les jours Comme une pierre londe !

Nous marchons dans le temps Et nos corps clatants Ont des pas ineffables Qui marquent dans les fables

Cntico de las columnas

(...)

Somos hijas de la proporcin, de la armona, y somos fuertes por las leyes del cielo. Sobre nosotras desciende y duerme un dios color de miel: feliz duerme aqu el Da

Incorruptibles hermanas, casi ardiendo, casi frescas, para bailar elegimos brisa y hojas secas y los siglos de diez en diez y los pueblos del pasado

Caminamos en el tiempo y nuestros cuerpos radiantes avanzan a un paso que no se siente. Libells : Paul Valry

posted by Alfil @ 5:59 PM 0 comments Paul Valry -Le rameurLe rameur Paul Valry (1871-1945)

Andr Lebey

Pench contre un grand fleuve, infiniment mes rames M'arrachent regret aux riants environs;

Ame aux pesantes mains, pleines des avirons, Il faut que le ciel cde au glas des lentes lames.

Le coeur dur, l'oeil distrait des beauts que je bats, Laissant autour de moi mrir des cercles d'onde, Je veux larges coups rompre l'illustre monde De feuilles et de feu que je chante tout bas.

Arbres sur qui je passe, ample et nave moire, Eau de ramages peinte, et paix de l'accompli, Dchire-les, ma barque, impose-leur un pli Qui coure du grand calme abolir la mmoire.

Jamais, charmes du jour, jamais vos grces n'ont Tant souffert d'un rebelle essayant sa dfense: Mais, comme les soleils m'ont tir de l'enfance, Je remonte la source o cesse mme un nom.

En vain toute la nymphe norme et continue Empche de bras purs mes membres harasss; Je romprai lentement mille liens glacs Et les barbes d'argent de sa puissance nue.

Ce bruit secret des eaux, ce fleuve trangement Place mes jours dors sous un bandeau de soie; Rien plus aveuglment n'use l'antique joie Qu'un bruit de fuite gale et de nul changement.

Sous les ponts annels, l'eau profonde me porte, Votes pleines de vent, de murmure et de nuit, Ils courent sur un front qu'ils crasent d'ennui, Mais dont l'os orgueilleux est plus dur que leur porte.

Leur nuit passe longtemps. L'me baisse sous eux Ses sensibles soleils et ses promptes paupires, Quand, par le mouvement qui me revt de pierres, Je m'enfonce au mpris de tant d'azur oiseux.

El remero

Entregado a un gran ro, mi bogar incesante Me arranca con dolor del entorno risueo: Alma de manos graves, colmadas por los remos, Debe el cielo ceder al son de lentas lminas.

Duro, lejos los ojos de las gracias que bato, Dejando en torno a m crecer crculos de onda, Quiero con largos golpes romper el mundo ilustre De follaje y de fuego que celebro en voz baja.

Arboles que atravieso, ancho reflejo ingenuo, Agua pintada de hojas, y paz de lo cumplido, Barca ma, desgrralos, somtelos a un pliegue

Que del sosiego corra a abolir la memoria.

Nunca, encantos del da, nunca sufristeis tanto Por causa de un rebelde que intenta defenderse: Pero, como los soles me quitaron la infancia, Navego hacia la fuente donde hasta un nombre cesa.

Toda la ninfa, en vano, persistente y enorme, Prende con brazos puros mis miembros fatigados; Romper poco apoco mil hzadas de hielo Y las barbas de plata de su fuerza desnuda.

Este ruido secreto del agua, extraamente, Pone a mis das de oro una venda de seda; Nadie ms ciegamente mella el antiguo gozo Que un ruido de huida igual y de nula mudanza.

Bajo puentes de anillo, me lleva el agua honda, Bvedas llenas de aire, de murmullo y de noche, Corren sobre una frente que fulminan de tedio, Mas cuyo hueso altivo dura ms que su puerta.

Es muy larga su noche. Bajo ellos cierra el alma Sus soles sensitivos y sus rpidos prpados, Cuando, a travs del gesto que me viste de piedras, Me sumerjo a pesar de tanto azul ocioso.

Versin de Andrs Snchez Robayna Libells : Paul Valry

posted by Alfil @ 5:55 PM 0 comments Paul Valry -PoesiePoesie Paul Valry (1871-1945)

Par la surprise saisie, Une bouche qui buvait Au sein de la Posie En spare son duvet:

- O ma mre Intelligence, De qui la douceur coulait, Quelle est cette ngligence Qui laisse tarir son lait!

A peine sur ta poitrine, Accabl de blancs liens, Me berait l'onde marine De ton cur charg de biens;

A peine, dans ton ciel sombre, Abattu sur ta beaut, Je sentais, boire l'ombre, M'envahir une clart!

Dieu perdu dans son essence, Et dlicieusement Docile la connaissance Du suprme apaisement,

Je touchais la nuit pure, Je ne savais plus mourir, Car un fleuve sans coupure Me semblait me parcourir...

Dis, par quelle crainte vaine, Par quelle ombre de dpit, Cette merveilleuse veine A mes lvres se rompit?

O rigueur, tu m'es un signe Qu' mon me je dplus! Le silence au vol de cygne Entre nous ne rgne plus !

Immortelle, ta paupire Me refuse mes trsors, Et la chair s'est faite pierre Qui fut tendre sous mon Corps!

Des deux mme tu me svres,

Par quel injuste retour? Que seras-tu sans mes lvres? Que serai-je sans amour? -

Mais la Source suspendue Lui rpond sans duret: - Si fort vous m'avez mordue Que mon cur s'est arrt !

Poesa

Con sorpresa y emocin, una boca que beba del seno de la Poesa dijo, apartando el plumn:

Oh mi madre Inteligencia de quien el dulzor fluy! Cul extraa negligencia ahora tu seno sec?

Sobre tu pecho divino apenas pona mi sien, senta el mecer marino de tu corazn de bien;

recin, en la obscura niebla que baj hasta tu beldad, senta, al beber tiniebla llenarme de claridad.

Dios diludo en tu esencia, Lleno de felicidad y dcil a la conciencia De la gran tranquilidad,

Alcanc la noche pura y olvidme del no ser, pues, un ro de ventura por m pareca correr...

Qu escrpulo temeroso, qu despecho te asalt, que tu fluir milagroso en mis labios se cort?

Oh rigor! Yo bien recelo que tu alma se ofendi el silencio, cisne en vuelo, ya no reina entre t y yo.

Oh Inmortal! Ya no me informa de tesoros tu mirar

y se hizo piedra la forma que yo sent palpitar

Me han privado tus agravios hasta del cielo el claror. Qu sers t sin mis labios? Qu ser yo sin tu amor?

Pero la fuente ya inerte Le respondi sin pasin: -Ay, me has mordido muy fuerte! No late mi corazn.

Versin de Edmundo Bianchi Libells : Paul Valry

posted by Alfil @ 5:47 PM 0 comments Paul Verlaine -Balanidedimanche, mai 16, 2004 Balanide Paul Verlaine (1844-1896)

I C'est un plus petit cur Avec la pointe en l'air; Symbole doux et fier C'est un plus tendre cur.

Il verse ah! que de pleurs Corrosifs plus que feu Prolongs mieux qu'adieu, Blancs comme blanches fleurs! (...)

II Gland, point suprme de l'tre De mon matre, De mon amant ador Qu'accueille avec joie et crainte, Ton treinte Mon heureux cul, perfor

Tant et tant par ce gros membre Qui se cambre, Se gonfle et, tout glorieux De ses hauts faits et prouesses, Dans les fesses Fonce en lans furieux.-

Nourricier de ma fressure, Source sre O ma bouche aussi sua, Gland, ma grande friandise,

Quoi qu'en dise Quelque fausse honte, or, ,

Gland, mes dlices, viens, dresse Ta caresse De chaud satin violet Qui dans ma main se harnache En panache Soudain d'opale et de lait

Ce n'est que pour une douce Sur le pouce Que je t'invoque aujourd'hui Mais quoi ton ardeur se fche O moi lche! Va, tout toi, tout lui,

Ton caprice, rgle unique Je rapplique Pour la bouche et pour le cu Les voici tout prts, en selle, D'humeur telle Qui te faut, matre invaincu.

Puis, gland, nectar et dictame De mon me, Rentre en ton prpuce, lent

Comme un dieu dans son nuage, Mon hommage T'y suit, fidle - et galant.

Balnida

I Es un corazn pequeo, la punta al aire: smbolo orgulloso y dulce del corazn ms tierno.

Lgrimas derrama corrosivas como brasas en prolongados adioses de flores blancas. (...)

II Glande, punto supremo del ser del amado. Con temor, con alegra reciba tu acometida mi trasero perforado

por tu macizo instrumento que se inflama victorioso de sus hechos y proezas y entre redondeces se hunde con sus mpetus alevosos.

Nodrizo de mis entraas, fuente segura donde mi boca se abreva, glande, mi golosina o bien sin falsos pudores,

glande delicioso ven revestido de clido satn violeta que mi mano se enjaeza con un sbito penacho de palo y leche.

Es slo para una paja apresurada que hoy te invoco. Pero, qu pasa? Tu ardor se impacienta? Oh, flojo de m!

A tu capricho, regla nica respondo por la boca o por el culo,

ambos listos y ensillados y a tu disposicin maestro invicto.

Despus, nctar y pcima de mi alma, oh glande!, vuelve a tu prepucio, lento como un dios a su nube. Mi homenaje te acompaa fiel y galante. Libells : Paul Verlaine

posted by Alfil @ 11:20 AM 0 comments Paul Verlaine -Il bacioIl bacio Paul Verlaine (1844-1896)

Baiser ! rose trmire au jardin des caresses ! Vif accompagnement sur le clavier des dents Des doux refrains qu'Amour chante en les curs ardents Avec sa voix d'archange aux langueurs charmeresses !

Sonore et gracieux Baiser, divin Baiser ! Volupt nonpareille, ivresse innarrable ! Salut ! l'homme, pench sur ta coupe adorable, S'y grise d'un bonheur qu'il ne sait puiser.

Comme le vin du Rhin et comme la musique, Tu consoles et tu berces, et le chagrin Expire avec la moue en ton pli purpurin... Qu'un plus grand, Goethe ou Will, te dresse un vers classique.

Moi, je ne puis, chtif trouvre de Paris, T'offrir que ce bouquet de strophes enfantines : Sois bnin et, pour prix, sur les lvres mutines D'Une que je connais, Baiser, descends, et ris.

Il bacio

Beso! malvarrosa del jardn de las caricias, vivo acompaamiento en el teclado de los dientes, dulces canciones que Amor entona en los corazones ardientes con su voz de arcngel de languideces encantadoras!

Sonoro y gracioso Beso, divino Beso! Voluptuosidad sin rival, embriaguez inenarrable! Salud! El hombre inclinado sobre tu copa adorable, se embriaga de una dicha que no sabe agotar.

Como el vino del Rhin, y como la msica, T consuelas y meces, y la pena Expira con el gesto en tu pliegue purpurino... Que otro ms grande, Goethe o Will, te dirija un verso clsico.

Yo no puedo, mezquino trovador de Pars, Ofrecerte ms que este ramillete de infantiles estrofas: S benigno y, como premio, sobre los labios amotinados De Una que conozco, Beso, desciende y re. Libells : Paul Verlaine

posted by Alfil @ 11:17 AM 0 comments Paul Verlaine -Le fauneLe faune Paul Verlaine (1844-1896)

Un vieux faune de terre cuite Rit au centre des boulingrins, Prsageant sans doute une suite Mauvaise ces instants sereins

Qui m'ont conduit et t'ont conduite, Mlancoliques plerins, Jusqu' cette heure dont la fuite Tournoie au son des tambourins.

El fauno

Un viejo fauno de terracota Re en medio del parterre,

Presagiando sin duda una continuacin Mala a estos instantes serenos

que me han llevado y te han llevado -melanclicos peregrinos-, hasta esta hora que se fuga girando al son de los tamboriles Libells : Paul Verlaine

posted by Alfil @ 11:15 AM 0 comments Paul Verlaine -Nuit du Walpurgis clsicaNuit du Walpurgis classique Paul Verlaine (1844-1896)

Cest plutt le sabbat du second Faust que lautre. Un rhythmique sabbat, rhythmique, extrmement Rhythmique.Imaginez un jardin de Lentre, Correct, ridicule et charmant.

Des ronds-points; au milieu, des jets deau; des alles Toutes droites; sylvains de marbre; dieux marins De bronze; et l, des Vnus tales; Des quinconces, des boulingrins;

Des chtaigniers; des plants de fleurs formant la dune; Ici, des rosiers nains quun got docte effila; Plus loin, des ifs taills en triangles. La lune

Dun soir dt sur tout cela.

Minuit sonne, et rveille au fond du parc aulique Un air mlancolique, un sourd, lent et doux air De chasse: tel, doux, lent, sourd et mlancolique, Lair de chasse de Tannhauser.

Des chants voils de cors lointains o la tendresse Des sens treint leffroi de lme en des accords Harmonieusement dissonnants dans livresse; Et voici qu lappel des cors

Sentrelacent soudain des formes toutes blanches, Diaphanes, et que le clair de lune fait Opalines parmi lombre verte des branches, Un Watteau rv par Raffet!

Sentrelacent parmi lombre verte des arbres Dun geste alangui, plein dun dsespoir profond; Puis, autour des massifs, des bronzes et des marbres Trs lentement dansent en rond.

Ces spectres agits, sont-ce donc la pense Du pote ivre, ou son regret, ou son remords, Ces spectres agits en tourbe cadence, Ou bien tout simplement des morts?

Sont-ce donc ton remords, rvasseur quinvite Lhorreur, ou ton regret, ou ta pense,hein?tous Ces spectres quun vertige irrsistible agite, Ou bien des morts qui seraient fous?

Nimporte! ils vont toujours, les fbriles fantmes, Menant leur ronde vaste et morne et tressautant Comme dans un rayon de soleil des atomes, Et svaporent linstant

Humide et blme o laube teint lun aprs lautre Les cors, en sorte quil ne reste absolument Plus rienabsolumentquun jardin de Lentre, Correct, ridicule et charmant.

Noche de Walpurgis clsica

Era ms bien el sabbat del segundo Fausto, Un rtmico sabbat, rtmico, extremadamente Rtmico. Imaginaos un jardn de Lentre, Correcto, ridculo y encantador.

Unas rotondas; en el centro, los surtidores; unas avenidas Muy rectas, silvanos de mrmol, dioses marinos De bronce, aqu y all, unas Venus expuestas; Unos tres bolillos, unos arriates;

Castaos, plantos de flores formando dunas; Aqu, unos rosales enanos que un docto gusto alinea; Ms all, unos tejos tallados en tringulos. La luna De una noche de verano sobre todo esto.

Suena la medianoche y despierta en el fondo del parque ulico Una aire melanclico, un sordo, lento y dulce aire De caza, tan dulce, lento, sordo y melanclico Como el aire de caza de Tannhauser

Cantos velados de lejanos cuernos de caza, donde la ternura De los sentidos abraza el espanto del alma de los acordes Armoniosamente disonantes de la embriaguez; Y ya la llamada de las trompas

se entrelaza de repente a unas formas muy blancas, difanas, y que el claro de luna las hace opalinas entre la sombra verde de las ramas: -Un Watteau soado por Raffet!-

Se entrelazan entre las sombras verdes de los rboles Con un gesto de decado, lleno de profunda desesperacin; Luego, alrededor de los macizos, de los bronces y de los mrmoles, Muy lentamente bailan un corro.

Estos espectros agitados, son pues el pensamiento

Del poeta ebrio o son su lamento, o su remordimiento, Esos espectros agitados en turba cadencia, O, simplemente, no son ms que muertos?

Son tus remordimientos, oh desvaro que invita al horror, son tu lamento o tu pensamiento, todos esos espectros que un vrtigo irresistible agita, o son slo muertos que estuvieron locos?

No importa van siempre, los febriles fantasmas, llevando su ronda grande y triste, a trompicones, como en un rayo de sol los tomos, y evaporndose al instante.

Hmeda y plida, el alba silencia una tras otra Las trompas, de tal modo que no queda absolutamente Nada absolutamente ms que un jardn de Lentre, Correcto, ridculo y encantador Libells : Paul Verlaine

posted by Alfil @ 11:12 AM 0 comments Paul Verlaine -Mille et treMille et tre Paul Verlaine (1844-1896)

Mes amants n'appartiennent pas aux classes riches : Ce sont des ouvriers faubouriens ou ruraux,

Leurs quinze, leurs vingt ans sans apprts sont mal chiches De force assez brutale et de procds gros.

Je les gote en habits de travail, cotte et veste ; Cuisses, mes, mains, tout mon tre ple-mle, Mmoire, pieds, coeur, dos et l'oreille et le nez Et la fressure, tout, gueule une ritournelle,

Et trpigne un chahut dans leurs bras forcens. Un chahut, une ritournelle, fol et folle, Et plutt divins qu'infernals, plus infernals Que divins, m'y perdre, et j'y nage et j'y vole,

Dans leur sueur et leur haleine, dans ces bals Mes deux Charles: l'un, jeune tigre aux yeux de chatte, Sorte d'enfant de choeur grandissant en soudard ; L'autre, fier gaillard, bel effront que n'pate

Que ma pente vertigineuse vers son dard. Odilon, un gamin, mais mont comme un homme, Ses pieds aiment les miens pris de ses orteils Mieux encor, mais pas plus que de son reste en somme

Adorable drment, mais ses pieds sans pareils ! Caresseurs, satin frais, dlicates phalanges Sous les plantes, autour des chevilles et sur La cambrure veineuse et ces baisers tranges

Si doux, de quatre pieds ayant une me, sr ! Antoine, encor proverbial quant la queue, Lui, mon roi triomphal et mon suprme Dieu, Taraudant tout mon coeur de sa prunelle bleue,

Et tout mon cul de son pouvantable pieu ; Paul, un athlte blond aux pectoraux superbes, Poitrine blanche aux durs boutons sucs ainsi Que le bon bout. Francois. souple comme des gerbes :

ses jambes de danseur, et beau, son chibre aussi ! Auguste qui se fait de jour en jour plus mle (Il tait bien joli quand a nous arriva) ; Jules, un peu putain avec sa beaut ple ; Henri, miraculeux conscrit qui, las ! s'en va ;

Et vous tous, la file ou confondus, en bande Ou seuls, vision si nette des jours passs, Passions du prsent, futur qui crot et bande, Chris sans nombre qui n'tes jamais assez !

Mille et tre

Mis amantes no pertenecen a las clases ricas, son obreros de barrio o peones de campo;

nada afectados, sus quince o sus veinte aos traslucen a menudo fuerza brutal y tosquedad.

Me gusta verlos en ropa de trabajo, delantal o camisa. No huelen a rosas, pero florecen de salud pura y simple. Torpes de movimientos, caminan sin embargo de prisa, con juvenil y grave elasticidad.

Sus ojos francos y astutos crepitan de malicia cordial, y frases ingenuamente pcaras, a veces sazonadas de palabrotas, salen de sus bocas dispuestas a los slidos besos.

Sus sexos vigorosos y sus nalgas joviales regocijan la noche y mi verga y mi culo, a la tenue luz del alba sus cuerpos resucitan mi cansado deseo, jams vencido.

Muslos, alma, manos, todo mi ser entremezclado, memoria, pies, corazn, espalda y las orejas, y la nariz y las entraas, todo me aturde y gira: confusa algaraba entre sus brazos apasionados.

Un ritornelo, una algaraba, loco y loca, ms bien divino que infernal, ms infernal que divino para mi perdicin, y all nado y vuelo en sus sudores y sus alientos como en un baile.

Mis dos Carlos; el uno, joven tigre de ojos de gata, suerte de monaguillo que al crecer se embrutece. El otro, galn recio con cara de enojado, me asusta slo cuando me precipita hacia su dardo.

Odiln, casi un nio y armado como un hombre, sus pies aman los mos enamorados de sus dedos mucho ms, aunque no tanto del resto suyo vivamente adorable... pero sus pies sin parangn,

frescura satinada, tiernas falanges, suavidad acariciadora bajo las plantas, alrededor de los tobillos y sobre la curvatura del empeine venoso, y esos besos extraos y tan dulces: cuatro pies y una sola alma, lo aseguro!

Armando, todava proverbial por su pija, l solo mi monarca triunfal, mi dios supremo estremecindose el corazn con sus claras pupilas y todo mi culo con su pavoroso barreno.

Pablo, un rubio atleta de pectorales poderosos, pecho blanco y duras tetillas tan chupadas como lo de abajo; Francisco, liviano cual gavilla, piernas de bailarn y buen florn tambin.

Augusto, que se vuelve cada da ms macho

(era bastante chico cuando empez lo nuestro), Julio, con su belleza plida de puta, Enrique que me cae perfecto y que pronto, ay! se incorpora al ejrcito.

Vosotros todos, en fila o en bandada, o solos, sois la difana imagen de mis das pasados, pasiones del presente y futuro en plenitud erguido: incontables amantes nunca sois demasiados! Libells : Paul Verlaine

posted by Alfil @ 10:47 AM 0 comments Paul Verlaine -Monte sur moi...Monte sur moi... Paul Verlaine (1844-1896)

Monte sur moi comme une femme Que je baiserais en gamin L, cest cela. Tes ma main? Tandis que mon vit tentre, lame

Dans du beurre, du moins ainsi Je puis te baiser sur la bouche, Te faire une langue farouche Et cochonne et si douce, aussi!

Je vois tes yeux auxquels je plonge

Les miens jusquau fond de ton coeur Do mon dsir revient vainqueur Dans une luxure de songe.

Je caresse le dos nerveux, Les flancs ardents et frais, la nuque, La double mignonne perruque Des aisselles et les cheveux !

Ton cul cheval sur mes cuisses Les pntre de son doux poids Pendant que sbat mon lourdois Aux fins que tu te rjouisses,

Et tu te rjouis, petit, Car voici que ta belle gourde Jalouse aussi davoir son rle, Vite, vite, gonfle, grandit,

Raidit... Ciel ! la goutte, la perle Avant-courrire vient briller Au mat rose : lavaler, Moi, je le dois, puisque dferle

Le mien de flux, or cest mon lot De faire tt davoir aux lvres Ton gland chri tout lourd de fivres

Quil dcharge en un royal flot.

Lait suprme, divin phosphore Sentant bon la fleur damandier, O vient lpre soif mendier, La soif de toi qui me dvore

Mais il va, riche et gnreux, Le don de ton adolescence, Communiant de ton essence, Tout mon tre ivre dtre heureux.

Monta sobre m...

Monta sobre m como una mujer, lo haremos a "la jineta". Bien: ests cmodo?... As mientras te penetro -daga

en la manteca- al menos puedo besarte en la boca, darte salvajes besos de lengua sucios y a la vez tan dulces.

Veo tus ojos en los que sumerjo los mos hasta el fondo de tu corazn:

all renace mi deseo vencedor en su lujuria de sueos.

Acaricio la espalda nerviosa, los flancos ardientes y frescos, la doble y graciosa peluquita de los sobacos, y los cabellos.

Tu culo sobre mis muslos lo penetran con su dulce peso mientras mi potro se desboca para que alcances el goce.

Y t disfrutas, chiquito, pues veo que tu picha entumecida, celosa por jugar su papel apurada, apurada se infla, crece,

se endurece. Cielo!, la gota, la perla anticipadora acaba de brillar en el orificio rosa: tragarla, debo hacerlo pues ya estalla

a la par de mi propio flujo. Es mi precio poner cuanto antes tu glande pesado y febril entre mis labios, y que descargue all su real marea.

Leche suprema, fosfrica y divina, fragante flor de almendros donde una cida sed mendiga esa otra sed de ti que me devora.

Rico y generoso, prodigas el don de tu adolescencia, y comulgando con tu esencia mi ser se embriaga de felicidad. Libells : Paul Verlaine

posted by Alfil @ 10:39 AM 1 comments Paul Verlaine -Le foyer, la lueur troite de la lampe...Le foyer, la lueur troite de la lampe...

Le foyer, la lueur troite de la lampe ; La rverie avec le doigt contre la tempe Et les yeux se perdant parmi les yeux aims ; L'heure du th fumant et des livres ferms ; La douceur de sentir la fin de la soire ; La fatigue charmante et l'attente adore ; De l'ombre nuptiale et de la douce nuit, Oh ! tout cela, mon rve attendri le poursuit Sans relche, travers toutes remises vaines, Impatient mes mois, furieux des semaines !

El hogar y la lmpara de resplandor pequeo...

El hogar y la lmpara de resplandor pequeo; la frente entre las manos en busca del ensueo; y los ojos perdidos en los ojos amados; la hora del t humeante y los libros cerrados; el dulzor de sentir fenecer la velada, la adorable fatiga y la espera adorada de la sombra nupcial y el ensueo amoroso. Oh! Todo esto, mi ensueo lo ha perseguido ansioso, sin descanso, a travs de mil demoras vanas, impaciente de meses, furioso de semanas!

Versin de Luis Garnier Libells : Paul Verlaine

posted by Alfil @ 10:37 AM 0 comments Paul Verlaine -Tu crois au marc de caf...Tu crois au marc de caf... Paul Verlaine (1844-1896)

Tu crois au marc de caf, Aux prsages, aux grands jeux : Moi je ne crois qu'en tes grands yeux.

Tu crois aux contes de fes,

Aux jours nfastes, aux songes. Moi je ne crois qu'en tes mensonges.

Tu crois en un vague Dieu, En quelque saint spcial, En tel Ave contre tel mal.

Je ne crois qu'aux heures bleues Et roses que tu m'panches Dans la volupt des nuits blanches !

Et si profonde est ma foi Envers tout ce que je crois Que je ne vis plus que pour toi.

T crees en el ron del caf...

T crees en el ron del caf, en los presagios, y crees en el juego; yo no creo ms que en tus ojos azulados.

T crees en los cuentos de hadas, en los dasnefastos y en los sueos; yo creo solamente en tus bellas mentiras.

T crees en un vago y quimrico Dios,

o en un santo especial, y, para curar males, en alguna oracin.

Mas yo creo en las horas azules y rosadasque t a m me procuras y en voluptuosidades de hermosas noches blancas.

Y tan profunda es mi fe y tanto eres para m, que yo no vivo ms que para ti. Libells : Paul Verlaine

posted by Alfil @ 9:43 AM 1 comments Paul Verlaine -RsignationRsignation Paul Verlaine (1844-1896)

Tout enfant, j'allais rvant Ko-Hinnor, Somptuosit persane et papale Hliogabale et Sardanapale !

Mon dsir crait sous des toits en or, Parmi les parfums, au son des musiques, Des harems sans fin, paradis physiques !

Aujourd'hui, plus calme et non moins ardent, Mais sachant la vie et qu'il faut qu'on plie,

J'ai d refrner ma belle folie, Sans me rsigner par trop cependant.

Soit ! le grandiose chappe ma dent, Mais, fi de l'aimable et fi de la lie ! Et je hais toujours la femme jolie, La rime assonante et l'ami prudent.

Resignacin

Muy nio iba soando en Ko-Hinnor, Suntuosidad persa y papal, Heliogbalo Y Sardanpalo!

Mi deseo creaba bajo los techos de oro, entre los perfumes, al son de las msicas, Uno harenes sin fin, parasos fsicos!

Hoy, ms sosegado y no menos ardiente, Pero conociendo la vida y la necesidad de doblegarse He debido refrenar mi bella locura, Sin resignarme demasiado, sin embargo,

Sea! lo grandioso escapa a mis dientes, pero, quita all lo amable y quita las heces! Siempre he odiado a la mujer bonita,

A la rima asonante y al amigo prudente. Libells : Paul Verlaine

posted by Alfil @ 9:40 AM 0 comments Paul Verlaine -Soleils couchantsSoleils couchants Paul Verlaine (1844-1896)

Une aube affaiblie Verse par les champs La mlancolie Des soleils couchants. La mlancolie Berce de doux chants Mon cur qui s'oublie Aux soleils couchants. Et d'tranges rves, Comme des soleils Couchants sur les grves, Fantmes vermeils, Dfilent sans trves, Dfilent, pareils des grands soleils Couchants sur les grves.

Soles ponientes

Un alba debilitada Derramada por los campos La melancola De los soles ponientes. La melancola Acuna con dulces cantos Mi corazn que se olvida De los soles ponientes. Y los extraos sueos, Como unos soles Ponientes sobre las playas, Fantasmas encarnados, Desfilan sin tregua, Desfilan, semejantes, A los grandes soles, Ponientes sobre las playas. Libells : Paul Verlaine

posted by Alfil @ 9:37 AM 0 comments Paul Verlaine -Mme quand tu ne bandes pasMme quand tu ne bandes pas... Paul Verlaine (1844-1896)

Mme quand tu ne bandes pas, Ta queue encor fait mes dlices Qui pend, blanc d'or entre tes cuisses,

Sur tes roustons, sombres appas.

- Couilles de mon amant, sur fires A la riche peau de chagrin D'un brun et rose et purpurin, Couilles farceuses et guerrires,

Et dont la gauche balle un peu, Tout petit peu plus que l'autre D'un air roublard et bon aptre A quelles donc fins, nom de Dieu?-

Elle est dodue, ta ququette Et velout, du pubis Au prpuce fermant le pis, Aux trois quarts d'une rose crte.

Elle se renfle un brin au bout Et dessine sous la peau douce Le gland gros comme un demi-pouce Montrant ses lvres justes au bout

Aprs que je l'aurai baise En tout amour reconnaissant, Laisse ma main la caressant, La saisir d'une prise ose,

Pour soudain la dcalotter, En sorte que, violet tendre, Le gland joyeux, sans plus attendre, Splendidement vient clater;

Et puis elle, en bonne bougresse Acclre le mouvement Et Jean-nu-tte en un moment De se remettre la redresse.

Tu bandes! c'est ce que voulaient Ma bouche et mon cul!/con Une simple douce, peut-tre? C'est ce que mes dix doigts voulaient.

Cependant le vit, mon idole, Tend pour le rite et pour le cul -Te, mes mains, ma bouche et mon cul Sa forme adorable d'idole.

Aunque no est parada...

Aunque no est parada lo mismo me deleita tu pija que cuelga -oro plido- entre tus muslos y sobre tus huevos, esplendores sombros,

semejantes a fieles hermanos de piel spera, matizada de marrn, rosado y purpurino: tus mellizos burlones y aguerridos

de los cuales el izquierdo, algo suelto, es ms pequeo que el otro, y adopta un aire simulador, nunca sabr por qu motivo.

Es gorda tu picha y aterciopelada del pubis al prepucio que en su prisin encierra la mayor parte de su cresta rosada.

Si se infla levemente, en su extremo grueso como medio pulgar el glande se dibuja bajo la delicada piel, y all muestra sus labios.

Una vez que la haya besado con amoroso reconocimiento, deja mi mano acariciarla, sujetarla, y de pronto

con osada premura descabezarla

para que de ese modo -tierna violetael lujoso glande, sin esperar ya ms, resplandezca magnfico;

y que luego, descontrolada, la mano acelere el movimiento hasta que al fin el "peladito" se incorpore muy rgido.

Ya est erguido, eso anhelaba mi culo o concha? Elige dueo mo. Quizs una simple paja? Eso era lo que mis dedos queran...

Sin embargo, la sacrosanta pija dispone de mis manos, mi boca y mi culo para el ritual y el culto a su forma adorable de dolo. Libells : Paul Verlaine

posted by Alfil @ 9:31 AM 0 comments Paul Verlaine -Autant certes la femme gagne...Autant certes la femme gagne... Paul Verlaine (1844-1896)

Autant certes la femme gagne A faire l'amour en chemise,

Autant alors cette compagne Est-elle seulement de mise

A la condition expresse D'un voile, court, dlinant Cuisse et mollet, tton et fesse Et leur truc un peu trop gant.

Ne s'cartant de sorte nette, Qu'en faveur du con, seul divin, Pour le coup et pour la minette, Et tout le reste, en elle est vain

A bien considrer les choses, Ce manque de proportions, Ces effets trop blancs et trop roses Faudrait que nous en convinssions,

Autant le jeune homme profite Dans l'intrt de sa beaut, Prtre d'Eros ou nophyte D'aimer en toute nudit.

Admirons cette chair splendide, Comme intelligente, vibrant, Intrpide et comme timide Et, par un privilge grand

Sur toute chair, la fminine Et la bestiale - vrai beau!Cette grce qui fascine D'tre multiple sous la peau

Jeu de muscles et du squelette, Pulpe ferme, souple tissu, Elle interprte, elle complte Tout sentiment soudain conu.

Elle se bande en la colre, Et raide et molle tour tour, Souci de se plaire et de plaire, Se tend et dtend dans l'amour.

Et quand la mort la frappera Cette chair qui me fut un dieu, Comme auguste, elle fixera Ses lments, en marbre bleu!

Por cierto la mujer gana

Por cierto la mujer gana haciendo el amor semidesnuda, y mucho ms si el camisn

que lleva por nico atuendo

tiene la expresa funcin de un velo corto, insinuando muslo y pantorrilla, teta y nalga y la vulva, un tanto gigantesca.

Gana sin descubrirse del todo, salvo la concha, lo nico divino para el coito o la mineta, y lo dems en ella es vano.

Considerando as la cosa, esa falta de proporciones, esos blancos y rosas excesivos podran llegar a convencernos.

En cambio, un hombre joven, sacerdote de Eros o nefito, se ve favorecido en su belleza cuando ama totalmente desnudo.

Admiremos esa carne esplndida que se dira inteligente, vibrante, intrpida y tambin tmida y, por un gran privilegio

sobre toda carne femenina o bestial- la verdadera belleza, la fascinante gracia de ser mltiple bajo la piel,

juego de msculo y de huesos, pulpa apretada, suave tejido, ella interpreta y hasta completa toda ocurrencia sentimental.

Colrica, se excita, y alternativamente dura y blanda, preocupada en gozar hacer gozar se tensa y distiende en el amor.

Y cuando sea tocada por la muerte, esa carne que yo endios habr de fijar augusta sus elementos en mrmol azul. Libells : Paul Verlaine

posted by Alfil @ 9:24 AM 0 comments Paul Verlaine -Puisque l'aube grandit...Puisque l'aube grandit... Paul Verlaine (1844-1896)

Puisque l'aube grandit, puisque voici l'aurore,

Puisque, aprs m'avoir fuit longtemps, l'espoir veut bien Revoler devers moi qui l'appelle et l'implore, Puisque tout ce bonheur veut bien tre le mien.

C'en est fait prsent des funestes penses, C'en est fait des mauvais rves, ah! c'en est fait Surtout de l'ironie et des lvres pinces Et des mots o l'esprit sans l'me triomphait.

Arrire ausi les poings crisps et la colre A propos des mchants et des sots rencontrs; Arrire la rancune abominable! arrire L'oubli qu'on cherche en des breuvages excrs!

Car je veux, maintenat qu'un tre de lumire A dans ma nuit profonde mis cette clart D'une amour la fois immortelle et premire, De par la grce, le sourire et la bont,

Je veux, guid par vous, beaux yeux aux flammes douces, Par toi conduit, main o tremblera ma main, Marcher droit, que ce soit par des sentiers de mousses Ou que rocs et cailloux encombrent le chemin;

Oui, je veux marcher droit et calme dans la Vie, Vers le but o le sort dirigera mes pas, Sans violence, sans remords et sans envie:

Ce sera le devoir heureux aux gais combats.

Et comme, pour bercer les lenteurs de la route Je chanterai des airs ingnus, je me dis Qu'elle m'coutera sans dplaisir sans doute; Et vraiment je ne veux pas d'autre Paradis.

Ya que el alba crece...

Ya que el alba crece, ya que est aqu la aurora, Puesto que, despus de haberme rehuido tanto tiempo, la esperanza quiere bien Volar de nuevo hacia m que la llamo y la imploro, Puesto que toda esta felicidad quiere de veras ser la ma,

Se hacen ahora funestos pensamientos, Se hacen malos sueos, ay, y se hacen Sobre todo irona y labios afectados Y unas palabras donde el espritu sin alma triunfa.

Atrs tambin los puos crispados y la clera Contra los malvados y los tontos encontrados; Atrs el rencor abominable, Atrs El olvido que se busca en unos brebajes execrados!

Porque yo quiero ahora que un Ser de luz Ha emitido en mi noche profunda esta claridad

De un amor a la vez inmortal y primero, Por gracia de la sonrisa y la belleza,

Quiero, guiado, por vos, bellos ojos de llamas dulces, Por ti conducido, oh mano donde temblar mi mano, Marchar recto, ya sea por senderos de musgos O entre rocas y guijarros entorpeciendo el camino;

S, quiero marchar derecho y calmo en la Vida, Hacia el objeto donde la suerte lleve mis pasos, Sin violencia, sin remordimientos y sin envidia: ste ser el deber feliz de los alegres combates.

Y como, para acunar las lentitudes del camino Cantar unos aires ingenuos, me digo Que ella me escuchar sin desagrado, sin duda. Verdaderamente, no quiero otro Paraso. Libells : Paul Verlaine

posted by Alfil @ 9:20 AM 0 comments Paul Verlaine -Les indolentesLes indolents Paul Verlaine (1844-1896)

Bah ! malgr les destins jaloux, Mourons ensemble, voulez-vous ? - La proposition est rare.

- Le rare est le bon. Donc mourons Comme dans les Dcamrons. - Hi ! hi ! hi ! quel amant bizarre !

- Bizarre, je ne sais. Amant Irrprochable, assurment. Si vous voulez, mourons ensemble ?

- Monsieur, vous raillez mieux encor Que vous n'aimez, et parlez d'or; Mais taisons-nous, si bon vous semble !

Si bien que ce soir-l Tircis Et Dorimne, deux assis Non loin de deux sylvains hilares,

Eurent l'inexpiable tort D'ajourner une exquise mort. Hi! hi! hi! les amants bizarres !

Los indolentes

Bah! pese a los destinos celosos, muramos juntos, Quiere usted? -La proposicin es rara.

-Lo raro es lo bueno. As, pues, muramos como en los Decamerones. -Ja, ja, ja. qu extrao amante!

-Extrao, no lo s. Amante irreprochable, seguramente No quiere usted que muramos juntos?

-Seor usted bromea mejor todava de lo que usted me ama, hablando en plata; pero callmonos, si le parece bien.

Tan bien que esta tarde, Tircis Y Dorimena, las dos sentadas No lejos de los silvanos rientes,

cometieron el inexplicable error de aadir una exquisita muerte. Ja, Ja, Ja, los extraos amantes! Libells : Paul Verlaine

posted by Alfil @ 9:17 AM 0 comments Paul Verlaine -Effet de nuitEffet de nuit Paul Verlaine (1844-1896)

La nuit. La pluie. Un ciel blafard que dchiquette De flches et de tours jour la silhouette D'une ville gothique teinte au lointain gris. La plaine. Un gibet plein de pendus rabougris Secous par le bec avide des corneilles Et dansant dans l'air noir des gigues nonpareilles, Tandis que leurs pieds sont la pture des loups. Quelques buissons d'pine pars, et quelques houx Dressant l'horreur de leur feuillage droite, gauche, Sur le fuligineux fouillis d'un fond d'bauche. Et puis, autour de trois livides prisonniers Qui vont pieds nus, un gros de hauts pertuisanier En marche, et leurs fers droits, comme des fers de her Luisent contre-sens des lances de l'averse.

Efecto nocturno

La noche. La lluvia. Un cielo incoloro que desgarra De flechas y de torres a plena luz la silueta De una ciudad gtica apagada en la gris lejana. La llanura. Un patbulo lleno de flacos ahorcados Sacudidos por el pico vido de las cornejas Guiotean en el aire danzas desiguales Mientras que sus pies son pastos de los lobos. Algunos matorrales espinos os dispersos y algunos acebos Alzan el horror de su follaje a derecha, a izquierda

Sobre el tiznado barullo de un fondo de boceto. Y luego, alrededor de tres lvidos prisioneros Que andan descalzos, el grueso de los altivos guardianes, Camina, erguida sus armas, como rejas de rastrillo, Brillando a contra luz las lanzas del aguacero. Libells : Paul Verlaine

posted by Alfil @ 9:05 AM 0 comments Paul Verlaine -VoeuVoeu Paul Verlaine (1844-1896)

Ah! les oaristys! les premires matresses! L'or des cheveux, l'azur des yeux, la fleur des chairs, Et puis, parmi l'odeur des corps jeunes et chers, La spontanit craintive des caresses!

Sont-elles assez loin, toutes ces allgresses Et toutes ces candeurs! Hlas! toutes devers Le Printemps des regrets ont fui les noirs hivers De mes ennuis, de mes dgots, de mes dtresses!

Si que me voil seul prsent, morne et seul, Morne et dsespr, plus glac qu'un aeul, Et tel qu'un orphelin pauvre sans soeur ane.

O la femme l'amour clin et rchauffant,

Douce, pensive et brune, et jamais tonne, Et qui parfois vous baise au front, comme un enfant!

Deseo

Ah, las buclicas, las primeras queridas! El oro de los cabellos, el azul de los ojos, la flor de las carnes, Y luego, entre el olor de los cuerpos jvenes y amados, La temerosa espontaneidad de las caricias!

Se han ido lejos todas aquellas alegras Y todos aquellos candores. Ay! Todos, hacia La Primavera de los pesares, han huido los negros inviernos De mis enojos, de mis ascos, de mis angustias.

Heme aqu solo ahora, mustio y solo, Mustio y desesperado, ms yerto que un antepasado, Igual que un hurfano pobre sin su hermana mayor.

Oh la mujer de amor mimoso y clido, dulce, meditabunda y morena, jams asombrada, y que a veces os besa en la frente, como a un nio! Libells : Paul Verlaine

posted by Alfil @ 9:04 AM 0 comments Paul Verlaine -A une femme-

A une femme Paul Verlaine (1844-1896)

A vous ces vers de par la grce consolante De vos grands yeux o rit et pleure un rve doux, De par votre me pure et toute bonne, vous Ces vers du fond de ma dtresse violente.

C'est qu'hlas! le hideux cauchemar qui me hante N'a pas de trve et va furieux, fou, jaloux, Se multipliant comme un cortge de loups Et se pendant aprs mon sort qu'il ensanglante!

Oh! je souffre, je souffre affreusement, si bien Que le gmissement premier du premier homme Chass d'Eden n'est qu'une glogue au prix du mien!

Et les soucis que vous pouvez avoir sont comme Des hirondelles sur un ciel d'aprs-midi, - Chre, - par un beau jour de septembre attidi.

A una mujer

A usted, estos versos, por la consoladora gracia De sus ojos grandes donde se re y llora un dulce sueo; A su alma pura y buena, a usted

Estos versos desde el fondo de mi violenta miseria.

Y es que, ay!, la horrible pesadilla que me visita No me da tregua y, va, furiosa, loca, celosa, Multiplicndose como un cortejo de lobos Y se cuelga tras mi sino, que ensangrienta.

Oh, sufro, sufro espantosamente, de tal modo Que el primer gemido del hombre Arrojado del Edn es una gloga al lado del mo.

Y las penas que usted pueda tener son como Las golondrinas que un cielo al medioda, Querida, en un bello da de septiembre tibio. Libells : Paul Verlaine

posted by Alfil @ 9:02 AM 0 comments Paul Verlaine -LuxuresLuxures Paul Verlaine (1844-1896)

Lo Trzenik

Chair ! seul fruit mordu des vergers d'ici-bas, Fruit amer et sucr qui jutes aux dents seules Des affams du seul amour, bouches ou gueules, Et bon dessert des forts, et leurs joyeux repas,

Amour ! le seul moi de ceux que n'meut pas L'horreur de vivre, Amour qui presses sous tes meules Les scrupules des libertins et des bgueules Pour le pain des damns qu'lisent les sabbats,

Amour, tu m'apparais aussi comme un beau ptre Dont rve la fileuse assise auprs de l'tre Les soirs d'hiver dans la chaleur d'un sarment clair,

Et la fileuse c'est la Chair, et l'heure tinte O le rve treindra la rveuse, - heure sainte Ou non ! qu'importe votre extase, Amour et Chair ?

Lujurias

a Lo Trzenik

Carne ! nico fruto mordido de los vergeles de aqu abajo, fruto amargo y dulzn que slo das jugos a los dientes, bocas o fauces de los hambrientos del nico amor, y buen postre de los fuertes en sus alegres comidas,

Amor ! nica emocin de aquellos a los que no rebela el horror de vivir, amor que prensas con tu mortero los escrpulos de libertinos y de mojigatas

para el pan de los condenados que eligen los sabatts,

Amor, tu te me apareces tambin como el hermoso pastor En que suea la hilandera en tardes invernales Sentada junto al fuego de un sarmiento claro,

Y la hilandera es la Carne, y suena la hora En que el sueo abrazar a la soadora - hora santa O no! - qu importa a vuestros xtasis, Amor y carne? Libells : Paul Verlaine

posted by Alfil @ 8:59 AM 0 comments Paul Verlaine -Ballade de la vie en rougeBallade de la vie en rouge Paul Verlaine (1844-1896)

L'un toujours vit la vie en rose, Jeunesse qui n'en finit plus, Seconde enfance moins morose, Ni voeux, ni regrets superflus. Ignorant tout flux et reflux, Ce sage pour qui rien ne bouge Rgne instinctif: tel un phallus. Mais moi je vois la vie en rouge.

L'autre ratiocine et glose Sur des modes irrsolus,

Soupesant, pesant chaque chose De mains gourdes aux lourds calus. Lui faudrait du temps tant et plus Pour se risquer hors de son bouge. Le monde est gris ce reclus. Mais moi je vois la vie en rouge.

Lui, cet autre, alentour il ose Jeter des regards bien voulus, Mais, sur quoi que son oeil se pose, Il s'exaspre o tu te plus, Oeil des philanthropes joufflus; Tout lui semble noir, vierge ou gouge, Les hommes, vins bus, livres lus. Mais moi je vois la vie en rouge.

Balada de la vida en rojo

El uno siempre vive la vida en rosa, la juventud que no acaba nunca, segunda infancia menos taciturna, ni deseos ni lamentos superfluos. Ignorante de todo flujo y reflujo, este sabio para quien nada se mueve reina instintivo: como un falo. Pero yo, yo veo la vida en rojo.

El otro razona y glosa en tonos irresolutos, sopesando, pesando cada cosa con manos entumecidas y pesados callos. Le hara falta mucho tiempo de su tabuco. El mundo es gris para este recluso. Pero yo, yo veo la vida en rojo.

El, este otro, en derredor se atreve A echar miradas llenas de deseos, Pero donde su mirada se posa, l se exaspera donde tu te places, Mirada de filntropos mofletudos; Todo le parece negro, virgen o gubia, Los hombres, vinos bebidos, libros ledos. Pero yo, yo veo la vida en rojo. Libells : Paul Verlaine

posted by Alfil @ 7:27 AM 0 comments Paul Verlaine -Ballade de la mauvaise rputationBallade de la mauvaise rputation Paul Verlaine (1844-1896)

Il eut des temps quelques argents Et rgla ses camarades D'un sexe ou deux, intelligents

Ou charmants, ou bien les deux grades, Si que dans les esprits malades Sa bonne rputation Subit que de dgringolades! Lucullus? Non. Trimalcion.

Sous ses lambris, c'taient des chants Et des paroles point trop fades. Eros et Bacchos indulgents Prsidaient ces srnades Qu'accompagnaient des embrassades. Puis choeurs et conversation Cessaient pour des fins peu maussades. Lucullus? Non. Trimalcion. L'aube pointait et ces mchants La saluaient par cent aubades Qui rveillaient au loin les gens De bien, et par mille rasades. Cependant de vagues brigades - Zle ou dnonciation Verbalisaient chez des alcades. Lucullus? Non. Trimalcion.

Balada de la mala reputacin

A veces tuvo algn dinero

e invit a sus camaradas de un sexo o de dos, inteligentes o encantadores, o bien ambas cosas, sin que en los espritus enfermos su buena reputacin sufriese ms que tropezones. Lculo ? No, Trimalcin !

Bajo sus artesonados, cantos y palabras nada inspidas, Eros y Baco, indulgentes, Presidan aquellas serenatas Acompaadas por abrazos. Luego, coros y conversaciones Cesaban para unos fines poco severos. Lculo ? No, Trimalcin ! El alba despuntaba y aquellos malvados la saludaban con cien alboradas que despertaban, y con mil brindis, de lejos a las gentes de bien. Sin embargo, vagos brigadas - celo o denuncia ? verbalizaban en las alcaldas. Lculo ? No, Trimalcin ! Libells : Paul Verlaine

posted by Alfil @ 7:24 AM 0 comments

Paul Verlaine -GrotesquesGrotesques Paul Verlaine (1844-1896)

Leurs jambes pour toutes montures, Pour tous biens l'or de leurs regards, Par le chemin des aventures Ils vont haillonneux et hagards.

Le sage, indign, les harangue ; Le sot plaint ces fous hasardeux ; Les enfants leur tirent la langue Et les filles se moquent d'eux.

C'est qu'odieux et ridicules, Et malfiques en effet, Ils ont l'air, sur les crpuscules, D'un mauvais rve que l'on fait ;

C'est que, sur leurs aigres guitares Crispant la main des liberts, Ils nasillent des chants bizarres, Nostalgiques et rvolts ;

C'est enfin que dans leurs prunelles Rit et pleure - fastidieux L'amour des choses ternelles,

Des vieux morts et des anciens dieux !

- Donc, allez, vagabonds sans trves, Errez, funestes et maudits, Le long des gouffres et des grves, Sous l'oeil ferm des paradis !

La nature l'homme s'allie Pour chtier comme il le faut L'orgueilleuse mlancolie Qui vous fait marcher le front haut,

Et, vengeant sur vous le blasphme Des vastes espoirs vhments, Meurtrit votre front anathme Au choc rude des lments.

Les juins brlent et les dcembres Glent votre chair jusqu'aux os, Et la fivre envahit vos membres, Qui se dchirent aux roseaux.

Tout vous repousse et tout vous navre, Et quand la mort viendra pour vous, Maigre et froide, votre cadavre Sera ddaign par les loups !

Grotescos

Sus piernas por toda montura, Por todo bien el oro de sus miradas, Por el camino de las aventuras Marchan harapientos y huraos.

El prudente, indignado, los arenga; El tonto compadece a esos locos aventurados; Los nios les sacan la lengua Y las chicas se burlan de ellos.

Sin ms que odiosos y ridculos, Y malficos, en efecto, Y tienen el aire, en el crepsculo, De un mal sueo.

Y con sus agrias guitarras, Crispando la mano de los liberados, Canturrean unos aires extraos, Nostlgicos y rebeldes.

Y es, en fin, que sus pupilas Re y llora fastidiosoEl amor de las cosas eternas, Viejos muertos y antiguos dioses!

Id, pues, vagabundos sin tregua, Errad, funestos y malditos, A lo largo de los abismos y de las playas Bajo el ojo cerrado de los parasos.

La naturaleza del mundo se asla Para castigar como es preciso La orgullosa melancola Que te hace marchar con la frente alta,

Y, vengando en ti la blasfemia De inmensas esperanzas vehementes, Hiere tu frente de anatema El rudo golpe de los elementos

Los junios y los diciembres Hielan tu carne hasta los huesos, Y la fiebre invade tus miembros Que se desgarran en los caaverales.

Todo te rechaza y te aflige, y cuando la muerte venga a ti, flaco y fro, tu cadver Ser desdeado por los lobos! Libells : Paul Verlaine

posted by Alfil @ 7:11 AM 0 comments Paul Verlaine -SagesseSagesse Paul Verlaine (1844-1896)

(...) J'avais pein comme Sisyphe Et comme Hercule travaill Contre la chair qui se rebiffe. J'avais lutt, j'avais baill Des coups trancher des montagnes, Et comme Achille ferraill. Farouche ami qui m'accompagnes, Tu le sais, courage paen, Si nous en fmes des campagnes, Si nous avons nglig rien Dans cette guerre extnuante, Si nous avons travaill bien! Le tout en vain: l'pre gante A mon effort de tout ct Opposait sa ruse ambiante, Et toujours un lche abrit Dans mes conseils qu'il environne Livrait les cls de la cit. Que ma chance ft male ou bonne, Toujours un parti de mon coeur Ouvrait sa porte la Gorgone.

Toujours l'ennemi suborneur Savait envelopper d'un pige Mme la victoire et l'honneur! J'tais le vaincu qu'on assige, Prt vende son sang bien cher, Quand, blanche en vtements de neige, Toute belle au front humble et fier, Une Dame vint sur la nue, Qui d'un signe fit fuir la Chair. Dans une tempte inconnue De rage et de cris inhumains, Et dchirant sa gorge nue, Le Monstre reprit ses chemins Par les bois pleins d'amours affreuses, Et la Dame, joignant les mains: "Mon pauvre combattant qui creuses, Dit-elle, ce dilemme en vain, Trve aux victoires malheureuses! Il t'arrive un secours divin Dont je suis sre messagre Pour ton salut, possible enfin!" - "O ma Dame dont la voix chre Encourage un bless jaloux De voir finir l'atroce guerre, Vous qui parlez d'un ton si doux En m'annonant de bonnes choses, Ma Dame, qui donc tes-vous?"

- J'tais ne avant toutes causes Et je verrai la fin de tous Les effets, toiles et roses. En mme temps, bonne, sur vous, Hommes faibles et pauvres femmes, Je pleure, et je vous trouve fous! Je pleure sur vos tristes mes, J'ai l'amour d'elles, j'ai la peur D'elles, et de leurs voeux infmes! O ceci n'est pas le bonheur, Veillez, Quelqu'un l'a dit que j'aime, Veillez, crainte du Suborneur, Veillez, crainte du Jour suprme! Qui je suis? me demandais-tu. Mon nom courbe les anges mme; Je suis le coeur de la vertu, Je suis l'me de la sagesse, Mon nom brle l'Enfer ttu; Je suis la douceur qui redresse, J'aime tous et n'accuse aucun, Mon nom, seul, se nomme promesse, Je suis l'unique hte opportun, Je parle au Roi le vrai langage Du matin rose et du soir brun, Je suis la Prire, et mon gage C'est ton vice en droute au loin; Ma condition: "Toi, sois sage."

- "Oui, ma Dame, et soyez tmoin!"

Sensatez

(...) Me haba esforzado como Ssifo Y trabajado como Hrcules Contra la carne que se rebela Haba luchado, haba asestado Tajos como para cortar montaas Y como Aquiles me haba batido. Hurao amigo que me acompaas. T lo sabes, coraje pagano, Que hicimos campaas. Y nada descuidamos En aquella guerra extenuante. Trabajamos bien ! Pero todo en vano; El spero gigante A todos sus esfuerzos Opona su aire artero. Y siempre un cobarde emboscado, Cercando mis consejos, Entregaba las llaves de la ciudad. Que mi suerte fuese mala o buena, Siempre un impulso de mi corazn

Abra su puerta a la Gorgona, Siempre el enemigo sobornador saba envolver en una trampa incluso la victoria y el honor ! Yo era el vencido al que se asedia, Dispuesto a vender muy cara su sangre, Cuando, blanca en sus vestidos de nieve, Muy bella, la frente humilde y altiva, Una Seora apareci sobre la nube, Y de un signo hizo desaparecer la carne. En una tempestad desconocida De rabia y gritos inhumanos, Desgarrndose su desnudo seno, El Monstruo volvi a sus caminos Por los bosques llenos de amores espantosos, Y la seora, juntando las manos: Mi pobre combatiente que profundizas -dijo - este dilema vano, tregua a las victorias desdichadas! "Te llega un divino socorro, del cual yo soy segura mensajera, para tu salvacin, posible al fin" -Oh, mi Seora de voz amada, anima a un herido, deseoso de ver terminar la guerra atroz, voz que hablis con un tono tan dulce y me anunciis buenas cosas,

mi Seora, quin sois vos? - Yo nac antes que todas las causas y ver el fin de todos los efectos, estrellas y rosas. "Y al mismo tiempo, buena para vosotros, hombres dbiles y pobres mujeres, lloro y os encuentro locos ! "Lloro por vuestras tristes almas, a las que amo, pero tengo miedo de ellas y de sus infames deseos." "Oh, esto no es la felicidad. Velado, aunque alguien diga que os amo, Velad, temed al sobornador, Velad, temed al da supremo ! Quien soy yo ? me preguntabas tu. Mi nombre inclina a los propios ngeles, Yo soy el corazn de la virtud, Yo soy el alma de la sensatez, Mi nombre quema al obstinado Infierno., Yo soy la dulzura que endereza, Os amo a todos y no acuso a nadie, Mi nombre, slo se llama promesa, Yo soy la nica husped oportuna, Habl al rey el verdadero lenguaje De la maana rosada y del atardecer oscuro. "Yo soy la plegaria y mi compromiso es tu vicio ya lejos y derrotado.

Mi conviccin: "Se juicioso" -Si, mi Seora, y sed vos testigo. Libells : Paul Verlaine

posted by Alfil @ 7:04 AM 0 comments Paul Verlaine -Promenade sentimentalePromenade sentimentale Paul Verlaine (1844-1896)

Le couchant dardait ses rayons suprmes Et le vent berait les nnuphars blmes ; Les grands nnuphars entre les roseaux Tristement luisaient sur les calmes eaux. Moi j'errais tout seul, promenant ma plaie Au long de l'tang, parmi la saulaie O la brume vague voquait un grand Fantme laiteux se dsesprant Et pleurant avec la voix des sarcelles Qui se rappelaient en battant des ailes Parmi la saulaie o j'errais tout seul Promenant ma plaie ; et l'pais linceul Des tnbres vint noyer les suprmes Rayons du couchant dans ses ondes blmes Et des nnuphars, parmi les roseaux, Des grands nnuphars sur les calmes eaux.

Paseo sentimental

El ocaso lanzaba sus rayos supremos Y el viento meca los nenfares plidos; Los grandes nenfares, entre las caas, Lucan tristemente sobre las aguas quietas. Yo, erraba solo, paseando mi llaga A lo largo del estanque, entre los sauces Donde la vaga bruma evocaba un gran Fantasma lechoso desesperndose Y llorando con la voz de los nades Que se llaman batiendo sus alas Entre los sauces donde yo erraba solo Paseando mi llaga; y la espesa mortaja De las tinieblas vino a ahogar los supremos Rayos del ocaso en esas olas plidas De los nenfares entre las caas, Los grandes nenfares sobre las aguas quietas. Libells : Paul Verlaine

posted by Alfil @ 7:02 AM 0 comments Paul Verlaine -L'angoisseL'angoisse Paul Verlaine (1844-1896)

Nature, rien de toi ne m'meut, ni les champs Nourriciers, ni l'cho vermeil des pastorales

Siciliennes, ni les pompes aurorales, Ni la solennit dolente des couchants.

Je ris de l'Art, je ris de l'Homme aussi, des chants, Des vers, des temples grecs et des tours en spirales Qu'tirent dans le ciel vide les cathdrales, Et je vois du mme oeil les bons et les mchants.

Je ne crois pas en Dieu, j'abjure et je renie Toute pense, et quant la vieille ironie, L'Amour, je voudrais bien qu'on ne m'en parlt plus.

Lasse de vivre, ayant peur de mourir, pareille Au brick perdu jouet du flux et du reflux, Mon me pour d'affreux naufrages appareille.

La angustia

Naturaleza, nada tuyo me conmueve, ni los campos Nutricios, ni el eco bermejo de las pastorales Sicilianas, ni las pomas auroreales, Ni la solemnidad doliente de los ocasos.

Me ro del Arte, me ro del Hombre tambin, de los cantos, De los versos, de los templos griegos y de las torres espirales, Y con igual ojo veo a los buenos que a los malos.

No creo en Dios, abjuro y reniego De todo pensamiento y en cuanto a la vieja irona, El Amor, quisiera que no me hablaran mas de l.

Cansado de vivir, teniendo miedo a morir, semejante Al brick perdido, juguete del flujo y del reflujo, Mi alma apareja para espantosos naufragios. Libells : Paul Verlaine

posted by Alfil @ 7:00 AM 0 comments Paul Verlaine -Chanson pour ellesChanson pour elles Paul Verlaine (1844-1896)

Ils me disent que tu es blonde Et que toute blonde est perfide, Mme il ajoutent "come l'onde", Je me ris de leur discours vide ! Tes yeux sont le plus beux du monde Et de ton sein je suis avide.

Ils me disent que tu es brune, Qu'une brune a des yeux de braise Et qu'un cur qui cherche fortune S'y brle... O la bonne foutaise ! Ronde et frache comme la lune,

Vive ta gorge aux bouts de fraise !

Ils me disent de toi, Chtaine : Elle est fade et rousse trop rose, J'encague cette turlutaine, Et de toi j'aime toute chose De la chevelure, fontaine D'bne ou d'or (et dis, poseLes sur mon cur) aux pieds de reine.

Cancin por ellas

Que eres rubia, me dicen, y toda rubia es traicionera "como el oleaje", aaden. Da risa su palabrera hueca! Tus ojos son lo ms bello del mundo y estoy vido de tu pecho.

Dicen que eres morena, que una morena tiene brasas en la mirada y si el corazn ambiciona fortuna, si se quema... Ah, qu superficiales! Curvo y fresco como la luna, se agita tu pecho hasta los botones de fresa!

Dicen de ti Castaa! :inspida y pelirroja, demasiado rosa. Me olvido de la cantilena y te amo plenamente: desde la cabellera, fuente de bano o de oro, me digo (oh, y lo grabo en mi corazn!), hasta tus regios pies. Libells : Paul Verlaine

posted by Alfil @ 6:21 AM 0 comments Paul Verlaine -GreenGreen Paul Verlaine (1844-1896)

Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches, Et puis voici mon coeur qui ne bat que pour vous. Ne le dchirez pas avec vos deux mains blanches Et qu' vos yeux si beaux l'humble prsent soit doux.

J'arrive tout couvert encore de rose Que le vent du matin vient glacer mon front. Souffrez que ma fatigue vos pieds repose, Rve des chers instants qui la dlasseront.

Sur votre jeune sein laissez rouler ma tte Toute sonore encor de vos derniers baisers; Laissez-la s'apaiser de la bonne tempte,

Et que je dorme un peu puisque vous reposez.

Green

Te ofrezco entre racimos, verdes gajos y rosas, mi corazn ingenuo que a tu bondad se humilla; no quieran destrozarlo tus manos cariosas, tus ojos regocije mi ddiva sencilla.

en el jardn umbroso mi cuerpo fatigado las auras matinales cubrieron de roco; como en la paz de un sueo se deslice a tu lado el fugitivo instante que reposar anso.

Cuando en mis sienes calme la divina tormenta, reclinar, jugando con tus bucles espesos, sobre tu nbil seno mi frente soolienta, sonora con el ritmo de tus ltimos besos.

Versin de Vctor M. Londoo Libells : Paul Verlaine

posted by Alfil @ 6:18 AM 0 comments Paul Verlaine -Femme et chatteFemme et chatte Paul Verlaine (1844-1896)

Elle jouait avec sa chatte, Et c'tait merveille de voir La main blanche et la blanche patte S'battre dans l'ombre du soir.

Elle cachait -la sclrate!Sous ses mitaines de fil noir Ses meurtriers ongles d'agate, Coupants et clairs comme un rasoir.

L'autre aussi faisait la sucre Et rentrait sa griffe acre, Mais le diable n'y perdait rien...

Et dans le boudoir o, sonore, Tintait son rire arien Brillaient quatre points de phosphore.

Mujer y gata

La sorprend jugando con su gata, y contemplar causme maravilla la mano blanca con la blanca pata, de la tarde a la luz que apenas brilla.

Como supo esconder la mojigata, del mitn tras la negra redecilla, la punta de marfil que juega y mata, con acerados tintes de cuchilla!

Melindrosa a la par por su compaera ocultaba tambin la garra fiera; y al rodar (abrazadas) por la alfombra,

un sonoro rer cruz el ambiente del saln... y brillaron de repente cuatro puntos de fsforo en la sombra!

Versin de Guillermo Valencia Libells : Paul Verlaine

posted by Alfil @ 6:11 AM 0 comments Paul Verlaine -LassitudeLassitude Paul Verlaine (1844-1896)

De la douceur, de la douceur, de la douceur! Calme un peu ces transports fbriles, ma charmante. Mme au fort du dduit parfois, vois-tu, l'amante Doit avoir l'abandon paisible de la sur.

Sois langoureuse, fais ta caresse endormante,

Bien gaux tes soupirs et ton regard berceur. Va, l'treinte jalouse et le spasme obsesseur Ne valent pas un long baiser, mme qui mente!

Mais dans ton cher coeur d'or, me dis-tu, mon enfant, La fauve passion va sonnant l'olifant!... Laisse-la trompeter son aise, la gueuse!

Mets ton front sur mon front et ta main dans ma main, Et fais-moi des serments que tu rompras demain, Et pleurons jusqu'au jour, petite fougueuse!

Lasitud

Encantadora ma, ten dulzura, dulzura... calma un poco, oh fogosa, tu fiebre pasional; la amante, a veces, debe tener una hora pura y amarnos con un suave cario fraternal.

S lnguida, acaricia con tu mano mimosa; yo prefiero al espasmo de la hora violenta el suspiro y la ingenua mirada luminosa y una boca que me sepa besar aunque me mienta.

Dices que se desborda tu loco corazn y que grita en tu sangre la ms loca pasin;

deja que clarinee la fiera voluptuosa.

En mi pecho reclina tu cabeza galana; jrame dulces cosas que olvidars maana Y hasta el alba lloremos, mi pequea fogosa.

Versin de Emilio Carrere Libells : Paul Verlaine

posted by Alfil @ 6:07 AM 0 comments Paul Verlaine -Art potiqueArt potique Paul Verlaine (1844-1896)

De la musique avant toute chose, Et pour cela prfre l'Impair Plus vague et plus soluble dans l'air, Sans rien en lui qui pse ou qui pose.

Il faut aussi que tu n'ailles point Choisir tes mots sans quelque mprise: Rien de plus cher que la chanson grise O l'Indcis au Prcis se joint.

C'est des beaux yeux derrire des voiles, C'est le grand jour tremblant de midi, C'est par un ciel d'automne attidi

Le bleu fouillis des claires toiles!

Car nous voulons la Nuance encor, Pas la couleur, rien que la nuance !Oh! la nuance seule fiance Le rve au rve et la flte au cor!

Fuis du plus loin la Pointe assassine, L'Esprit cruel et le Rire impur, Qui font pleurer les yeux de l'Azur, Et tout cet ail de basse cuisine !

Prends l'loquence et tords-lui son cou! Tu feras bien, en train d'nergie, De rendre un peu la rime assagie, Si l'on n'y veille , elle ira jusqu'o?

qui dira les torts de la Rime, Quel enfant sourd ou quel ngre fou Nous a forg ce bijou d'un sou Qui sonne creux et faux sous la lime?

De la musique encore et toujours! Que ton vers soit la chose envole Qu'on sent qui fuit d'une me en alle Vers d'autres cieux d'autres amours.

Que ton vers soit la bonne aventure Eparse au vent crisp du matin Qui va fleurant la menthe et le thym, Et tout le reste est littrature.

Arte potica

Prefiere la msica a toda otra cosa, persigue la slaba impar, imprecisa, ms gil y ms soluble en la brisa, que libre de lastre ni pesa ni posa.

Que vuestra palabra tenga un indeciso y equvoco paso, si lo decids. Nada ms hermoso que la cancin gris, donde lo indeciso se une a lo preciso.

Detrs de los velos, las miradas bellas. En el medioda, una luz que oscila. Un cielo de otoo templado perfila un confuso azul de claras estrellas.

Matiz, claroscuro, veladura sola. Nada de color. Slo los matices. El matiz compone parejas felices entre sueo y sueo, entre flauta y viola.

Aleja de ti la punta asesina, la gracia cruel y el rictus de hielo, que haran llorar los ojos del cielo con todo ese ajo de mala cocina.

Coge la retrica y amordzala. Sujeta la rima, y dale sentido a esa carambola de vano sonido, que, si la dejamos, hasta dnde ir?

Ah, la sinrazn de la pobre rima! Qu prvulo sordo, qu negro mochales, nos forj esa joya de cuatro reales que suena a oropel hueco con la lima?

La msica siempre, y en tono menor. Que tu verso sea fugaz y suave, sutil y ligero, como vuelo de ave que busca otros cielos y otro nuevo amor.

Que tu verso sea la buena ventura esparcida al aire de la madrugada, que huele a tomillo y a menta granada Todo lo dems es literatura.

Versin de Esteban Torre.

Libells : Paul Verlaine

posted by Alfil @ 5:59 AM 0 comments Paul Verlaine -NevermoreNevermore Paul Verlaine (1844-1896)

Souvenir, souvenir, que me veux tu ? L' automne Faisait voler la grive travers l'air atone, Et le soleil dardait un rayon monotone Sur le bois jaunissant o la bise dtone.

Nous tions seul seule et marchions en rvant, Elle et moi, les cheveux et la pense au vent. Soudain, tourant vers moi son regard mouvant: "Qel fut ton plus beau jour?' fit sa voix d'or vivant.

Sa voix douce et sonore, au frais timbre anglique. Un sourire discret lui donna la rplique, Et je baisai sa main blanche, dvotement.

Ah ! les premires fleurs, qu'elles sont parfumes! Et qu'il bruit avec un mumure charmant Le premier oui qui sort de lvres bien-aimes!

Nevermore

Recuerdo, recuerdo, que quieres de m? El otoo haca volar el tordo a travs del aire tono y el sol lanzaba un rayo montono sobre el bosque amarillento donde restalla el cierzo.

Estbamos a solas e bamos soando, de repente, volviendo hacia m su mirada conmovedora: Cual fue tu da ms bello?, dijo su voz de vvido oro,

su voz dulce y sonora, de lozano timbre anglico. Una sonrisa discreta le dio la rplica y bes su mano blanca devotamente.

Ah, qu perfumadas son las primeras flores y qu sonido, qu murmullo encantador el primer si que sale de los labios bienarmados!

Pome lu au mariage dAndr Salmon Guillaume Apollinaire (1880 - 1918)

Le 13 juillet 1909.

En voyant des drapeaux ce matin je ne me suis pas dit Voil les riches vtements des pauvres Ni la pudeur dmocratique veut me voiler sa douleur

Ni la libert en honneur fait qu'on imite maintenant Les feuilles libert vgtale seule libert terreste Ni les maisons flambent parce qu'on partira pour ne plus revenir Ni ces mains agites travailleront demain pour nous tous Ni mme on a pendu ceux qui ne savaient pas profiter de la vie Ni mme on renouvelle le monde en reprenant la Bastille Je sais que seul le renouvellent ceux qui sont fonds en posie On a pavois Paris parce que mon ami Andr Salmon s'y marie

Nous nous sommes rencontrs dans un caveau maudit Au temps de notre jeunesse Fumant tous deux et mal vtus attendant l'aube pris pris des mme paroles dont il faudra changer le sens Tromps tromps pauvres petits et ne sachant pas encore rire La table et les deux verres devinrent un mourant qui nous jeta le dernier regard d'Orphe Les verres tombrent se brisrent Et nous apprmes rire Nous partmes alors plerins de la perdition A travers les rues travers les contres travers la raison Je le revis au bord du fleuve sur lequel flottait Ophlie Qui blanche flotte encore entre les nnuphars Il s'en allait au milieu des Hamlets blafards Sur la flte jouant les airs de la folie Je le revis prs d'un moujik mourant compter les batitudes Je le revis faisant ceci ou cela en l'honneur des mmes paroles Qui changent la face des enfants et je dis toutes ces choses Souvenir et Avenir parce que mon ami Andr Salmon se marie

Rjouissons-nous non pas parce que notre amiti a t le fleuve qui nous a fertiliss Terrains riverains dont l'abondance est la nourriture que tous esprent Ni parce que nos verres nous jettent encore une fois le regard d'Orphe mourant Ni parce que nous avons tant grandi que beaucoup pourraient confondre nos yeux et les toiles Ni parce que les drapeaux claquent aux fentre des citoyens qui sont contents depuis cent ans d'avoir la vie et de menues choses dfendre Ni parce que fonds en posie nous avons des droits sur les paroles qui forment et dfont l'Univers Ni parce que nous pouvons pleurer sans ridicule et que nous savons rire Ni parce que nous fumons et buvons comme autrefois Rjouissons-nous parce que directeur du feu et des potes L'amour qui emplit ainsi que la lumire Tout le solide espace entre les toiles et les plantes L'amour veut qu'aujourd'hui mon ami Andr Salmon se marie

Poema ledo en la boda De Andr Salmon

El 13 de julio de 1909.

Esta maana al ver banderas no me dije He aqu la rica indumentaria de los pobres Ni el pudor democrtico quiere ocultarme su dolor Ni la preciada libertad hace que se imite ahora A las hojas oh libertad vegetal oh nica libertad terrestre Ni las casas arden porque nos marcharemos para no volver Ni esas manos agitadas trabajarn maana para todos nosotros

Ni siquiera se ha colgado a los que no saban gozar de la vida Ni siquiera se renueva el mundo retomando la Bastilla S que slo lo renuevan los que estn fundados en la poesa Se ha engalanado Pars porque mi amigo Andr Salmon All se casa

Nos conocimos en una bodega maldita En tiempos de nuestra juventud Fumando los dos y mal vestidos esperando el alba Apasionados apasionados los dos por las mismas palabras cuyo sentido habr que cambiar Engaados engaados pobrecitos sin saber an rer La mesa y los dos vasos se transformaron en un moribundo que nos ech la ltima mirada de Orfeo

Los vasos cayeron se rompieron Y aprendimos a rer Partimos entonces peregrinos de la perdicin Cruzando calles cruzando comarcas cruzando la razn Lo volv a ver a orillas del ro donde flotaba Ofelia Blanca flota an entre los nenfares l iba en medio de plidos Hamlets Tocando con su flauta tocando los aires de la locura Lo volv a ver junto a un mujik moribundo contando las bienaventuranzas Admirando la nieve semejante a las mujeres desnudas Volv a verle haciendo esto o aquello en honor de las mismas palabras Que cambian el rostro de los nios y digo todas estas cosas Recuerdo y Porvenir porque mi amigo Andr Salmon se casa

Regocijmonos no porque nuestra amistad ha sido el ro que nos fertiliz Terrenos ribereos cuya abundancia es el alimento que todos esperan Ni porque nuestras copas nos echan una vez ms la mirada de Orfeo moribundo Ni porque tanto hemos crecido que muchos podran confundir nuestros ojos y las estrellas Ni porque las banderas ondean en las ventanas de los ciudadanos que estn contentos desde hace cien aos de tener la vida y cosas menudas para defender Ni porque fundados en la poesa tengamos derechos sobre las palabras que forman y deshacen el Universo Ni porque podemos llorar sin temor al ridculo y sabemos rer Ni porque fumamos y bebemos como antao Regocijmonos porque el director del fuego y de los poetas El amor que como la luz llena Todo el espacio slido entre las estrellas y los planetas El amor quiere que hoy mi amigo Andr Salmon se case. Libells : Guillaume Apollinaire

posted by Alfil @ 9:15 PM 6 comments Guillaume Apollinaire -Allons plus viteAllons plus vite Guillaume Apollinaire (1880 - 1918)

Et le soir vient et les lys meurent Regarde ma douleur beau ciel qui me l'envoies Une nuit de mlancolie

Enfant souris soeur coute Pauvres marchez sur la grand'route O menteuse fort qui surgis ma voix

Les flammes qui brlent les mes

Sur le boulevard de Grenelle Les ouvriers et les patrons Arbres de mai cette dentelle Ne fais donc pas le fanfaron Allons plus vite nom de Dieu Allons plus vite

Tous les poteaux tlgraphiques Viennent l-bas le long du quai Sur son sein notre Rpublique A mis ce bouquet de muguet Qui poussait dru le long du quai Allons plus vite nom de Dieu Allons plus vite

La bouche en coeur Pauline honteuse Les ouvriers et les patrons, Oui-d oui-d belle endormeuse Ton frre Allons plus vite nom de Dieu Allons plus vite

Vamos ms rapido

Y cae la tarde y los lirios mueren Mira mi dolor bello cielo que me lo envas Una noche de melancola

Sonre nio oh hermana escucha Pobres marchad por el camino rel Oh selva mentirosa que surges por mi voz Las llamas que queman las almas

Sobre el bulevar de Grenelle Los obreros y los patrones rboles de mayo ese encaje No te hagas el fanfarrn Vamos ms rpido santo Dios Vamos ms rpido

Todos los postes telegrficos Van all abajo junto al muelle Sobre su seno nuestra Repblica Puso ese ramo de muguetes Que bien se daban junto al muelle Vamos ms rpido santo Dios Vamos ms rpido

Boca de corazn Paulina tmida Los obreros y los patrones U-d u-d bella adormecedora

Tu hermano Vamos ms rpido santo Dios Vamos ms rpido Libells : Guillaume Apollinaire

posted by Alfil @ 9:08 PM 1 comments Guillaume Apollinaire -PhotographiePhotographie Guillaume Apollinaire (1880 - 1918)

Ton sourire m'attire comme Pourrait m'attirer une fleur Photographie tu es le champignon brun De la fort Qu'est sa beaut Les blancs y sont Un clair de lune Dans un jardin pacifique Plein d'eaux vives et de jardiniers endiabls Photographie tu es la fume de l'ardeur Qu'est sa beaut Et il y a en toi Photographie Des tons alanguis On y entend Une mlope Photographie tu es l'ombre

Du Soleil Qu'est sa beaut

Fotografa

Tu sonrisa me atrae como Me atraera una flor Fotografa t eres el hongo oscuro De la selva Que es su belleza Los blancos ah estn Claro de luna En un jardn pacfico Lleno de aguas vivas y de jardineros endiablados Fotografa t eres el humo del ardor Que es su belleza Y hay en t Fotografa Lnguidos tonos Donde se oye Una melopea Fotografa t eres la sombra Del Sol Que es su belleza. Libells : Guillaume Apollinaire

posted by Alfil @ 9:05 PM 0 comments Guillaume Apollinaire -69 66666 ...6 9...69 6666 ...6 9... Guillaume Apollinaire (1880 - 1918)

Les inverses 6 et 9 Se sont dessins comme un chiffre trange 69 Deux serpents fatidiques Deux vermisseaux Nombre impudique et cabalistique 6 : 3 et 3 9 : 3 3 et 3 La trinit La trinit partout Qui se retrouve Avec la dualit Car 6 deux fois 3 Et trinit 9 trois fois 3 69 dualit trinit Et ces arcanes seraient plus sombres Mais j'ai peur de les sonder Qui sait si l n'est pas l'ternit Par-del la mort camuse Qui s'amuse faire peur Et l'ennui m'emmantelle Comme un vague linceul de lugubre dentelle

Ce soir

69 66666 ...6 9...

Los inversos 6 y 9 Son dibujados como una cifra exacta 69 dos serpientes fatdicas Dos lombrices Nmero impdico y cabalstico 63y3 933y3 La trinidad Que se vuelve a encontrar La trinidad en todas partes Con la dualidad Pues 6 es dos veces 3 Y trinidad 9 tres veces 3 69 dualidad trinidad Y los arcanos seran an ms sombros Pero tengo miedo a sondearlos Quen sabe si no se halla aqu la eternidad Por encima de la roma muerte Que se divierte con dar miedo Pero el tedio me envuelve Com un vago sudario de lgubre encaje

Esta noche Libells : Guillaume Apollinaire

posted by Alfil @ 8:55 PM 0 comments Guillaume Apollinaire -MarizibillMarizibill Guillaume Apollinaire (1880 - 1918)

Dans la Haute-Rue Cologne Elle allait et venait le soir Offerte tous en tout mignonne Puis buvait lasse des trottoirs Trs tard dans les brasseries borgnes

Elle se mettait sur la paille Pour un maquereau roux et rose C'tait un juif il sentait l'ail Et l'avait venant de Formose Tire d'un bordel de Changa

Je connais des gens de toutes sortes Ils n'galent pas leurs destins Indcis comme feuilles mortes Leurs yeux sont des feux mal teints Leurs coeurs bougent comme leurs portes

Marizibill

En la Calle Alta en Colonia Ella iba y vena de tarde A todos lista en todo linda Beba despus cansada de veredas Muy tarde en las cerveceras srdidas

Ella se echaba en la paja Por un rufin rojo y rosa Era un judo ola a ajo Y la haba viniendo de Formosa sacado de un burdel de Shangai

Conozco gente de todas partes No igualana sus destinos Indecisos como hojas muertas Sus ojos son fuegos mal extinguidos Sus corazones baten como sus puertas Libells : Guillaume Apollinaire

posted by Alfil @ 8:52 PM 0 comments Guillaume Apollinaire -AnnieAnnie Guillaume Apollinaire (1880 - 1918)

Sur la cte du Texas

Entre Mobile et Galveston il y a Un grand jardin tout plein de roses Il contient aussi une villa Qui est une grande rose

Une femme se promne souvent Dans le jardin toute seule Et quand je passe sur la route borde de tilleuls Nous nous regardons

Comme cette femme est mennonite Ses rosiers et ses vtements nont pas de boutons Il en manque deux mon veston La dame et moi suivons presque le mme rite

Annie

Sobre la costa de Texas Entre Mobile y Galveston hay Un gran jardn lleno de rosas Contiene tambin un casern Que es una gran rosa.

Una mujer se pasea a menudo En el jardn completamente sola Y cuando paso por el camino bordeado de tilos

Nos miramos los dos

Como esa mujer es mennonita Sus rosales y sus vestidos no tienen botones Le faltan dos a mi chaqueta La dama y yo seguimos casi el mismo rito Libells : Guillaume Apollinaire

posted by Alfil @ 8:47 PM 0 comments Guillaume Apollinaire -Quatrime pome secret MadelaineQuatrime pome secret Madelaine Guillaume Apollinaire (1880 - 1918)

Ma bouche aura des ardeurs de ghenne Ma bouche te sera un enfer de douceur et de sduction Les anges de ma bouche trneront dans ton cur Les soldats de ma bouche te prendront d'assaut Les prtres de ma bouche encenseront ta beaut Ton me s'agitera comme une rgion pendant un tremblement de terre Tes yeux seront alors chargs de tout l'amour qui s'est amass dans les regards de l'humanit depuis qu'elle existe Ma bouche sera une arme contre toi une arme pleine de disparates Varie comme un enchanteur qui sait varier ses mtamorphoses L'orchestre et les churs de ma bouche te diront mon amour Elle te le murmure de loin Tandis que les yeux fixs sur la montre j'attends la minute prescrite pour l'assaut

Cuarto poema secreto a Madelaine

Mi boca tendr ardores de averno, mi boca ser para ti un infierno de dulzura, los ngeles de mi boca reinarn en tu corazn, mi boca ser crucificada y tu boca ser el madero horizontal de la cruz, pero qu boca ser el madero vertical de esta cruz. Oh boca vertical de mi amor, los soldados de mi boca tomarn al asalto tus entraas, los sacerdotes de mi boca incensarn tu belleza en su templo, tu cuerpo se agitar como una regin durante un terremoto, tus ojos entonces se cargarn de todo el amor que se ha reunido en las miradas de toda la humanidad desde que existe.

Amor mo mi boca ser un ejrcito contra ti, un ejrcito lleno de desatinos, que cambia lo mismo que un mago sabe cambiar sus metamorfosis, pues mi boca se dirige tambin a tu odo y ante todo mi boca te dir amor, desde lejos te lo murmura y mil jerarquas anglicas que te preparan una paradisaca dulzura en l se agitan, y mi boca es tambin la Orden que te convierte en mi esclava,

y me da tu boca Madeleine, tu boca que beso Madeleine.

Versin de Jos Umaa Libells : Guillaume Apollinaire

posted by Alfil @ 7:42 PM 0 comments Guillaume Apollinaire -La LoreleyLa Loreley Guillaume Apollinaire (1880 - 1918)

A Bacharach il y avait une sorcire blonde Qui laissait mourir d'amour tous les hommes la ronde

Devant son tribunal l'vque la fit citer D'avance il l'absolvit cause de sa beaut

O belle Loreley aux yeux pleins de pierreries De quel magicien tiens-tu ta sorcellerie

Je suis lasse de vivre et mes yeux sont maudits Ceux qui m'ont regarde vque en ont pri

Mes yeux ce sont des flammes et non des pierreries Jetez jetez aux flammes cette sorcellerie

Je flambe dans ces flammes belle Loreley

Qu'un autre te condamne tu m'as ensorcel

Faites-moi donc mourir puisque je n'aime rien Evque vous riez Priez plutt pour moi la Vierge

Faites-moi donc mourir et que Dieu vous protge Mon amant est parti pour un pays lointain

Mon coeur me fait si mal il faut bien que je meure Si je me regardais il faudrait que j'en meure

Mon coeur me fait si mal depuis qu'il n'est plus l Mon coeur me fit si mal du jour o il s'en alla

L'vque fit venir trois chevaliers avec leurs lances Menez jusqu'au couvent cette femme en dmence

Va t'en Lore en folie va Lore aux yeux tremblants Tu seras une nonne vtue de noir et blanc

Puis ils s'en allrent sur la route tous les quatre La Loreley les implorait et ses yeux brillaient comme des astres

Chevaliers laissez-moi monter sur ce rocher si haut Pour voir une fois encore mon beau chteau

Pour me mirer une fois encore dans le fleuve

Puis j'irai au couvent des vierges et des veuves

L-haut le vent tordait ses cheveux drouls Les chevaliers criaient Loreley Loreley

Tout l-bas sur le Rhin s'en vient une nacelle Et mon amant s'y tient il m'a vue il m'appelle

Mon coeur devient si doux c'est mon amant qui vient Elle se penche alors et tombe dans le Rhin

Pour avoir vu dans l'eau la belle Loreley Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil

La Loreley

En Bacharach viva una rubia hechicera Que haca morir de amor todos los hombres a la redonda

Ante su tribunal el obispo la cit un da La absolvi por adelantado a causa de su belleza

Oh bella Loreley de ojos de pedrera De qu mago tienes tu brujera

Estoy cansada de vivir y mis ojos son malditos

Y los que me han mirado obispo han perecido

Mis ojos son llamas y no pedrera Arrojad arrojad al fuego esas hechiceras

Ardo en esas llamas oh bella Loreley Que otro te condene porque me has embrujado

Obispo os burlis rogad por m a la virgen Hacedme pues morir y que Dios os proteja

Mi amante se ha ido hacia un pas lejano Hacedme pues morir porque ya no amo nada

Mi corazn me hace tanto dao es necesario que muera Si mis ojos me vieran sucumbira al hechizo

Mi corazn me duele desde que me dej Mi corazn me duele desde que se march

El obispo hizo venir tres caballeros con sus lanzas Llevad hasta el convento a esta loca mujer

Vete Lore Loca Vete Lore tu mirada fulgura Sers una monja vestida de negro y blanco

Por el mismo sendero marcharon los cuatro

La Loreley les imploraba y sus ojos brillaban como astros

Caballeros dejadme subir a aquella roca tan alta Para ver una vez ms mi bello castillo

Para reflejarme una vez ms en el ro Luego ir al convento de las vrgenes y de las viudas

All en lo alto el viento agitaba su cabellera suelta Los caballeros gritaban Loreley Loreley

Bajando por el Rhin se acerca quien me ama Y de pie en su barquilla ya me ha visto y me llama

Calma corazn mi amante llega lentamente Ella se inclina entonces y cae en el Rhin

La bella Loreley ha visto reflejados En el agua sus ojos sus cabellos dorado Libells : Guillaume Apollinaire

posted by Alfil @ 7:24 PM 0 comments Guillaume Apollinaire -J'ai eu le courage de regarder en arrire...J'ai eu le courage de regarder en arrire... Guillaume Apollinaire (1880 - 1918)

J'ai eu le courage de regarder en arrire

Les cadavres de mes jours Marquent ma route et je les pleure Les uns pourrissent dans les glises italiennes Ou bien dans de petits bois de citronniers Qui fleurissent et fructifient En mme temps et en toute saison D'autres jours ont pleur avant de mourir dans des tavernes O d'ardents bouquets rouaient Aux yeux d'une multresse qui inventait la posie Et les roses de l'lectricit s'ouvrent encore Dans le jardin de ma mmoire

Tuve el valor de mirar hacia atrs...

Tuve el valor de mirar hacia atrs Los cadveres de mis das Marcan mi camino y les voy llorando Unos se pudren en las iglesias italianas O en pequeos bosques de limoneros Que florecen y fructifican Al mismo tiempo y en todas las estaciones Otros das lloraron antes de morir en las tabernas Donde ardientes ramos rodaban Ante los ojos de una mulata que inventaba la poesa Y las rosas de la electricidad se abren an En el jardn de mi memoria

Versin de Claire Deloupy Libells : Guillaume Apollinaire

posted by Alfil @ 7:15 PM 0 comments Guillaume Apollinaire -La jolie rousseLa jolie rousse Guillaume Apollinaire (1880 - 1918)

Me voici devant tous un homme plein de sens Connaissant la vie et de la mort ce qu'un vivant peut connatre Ayant prouv les douleurs et les joies de l'amour Ayant su quelquefois imposer ses ides Connaissant plusieurs langages Ayant pas mal voyag Ayant vu la guerre dans l'Artillerie et l'Infanterie Bless la tte trpan sous le chloroforme Ayant perdu ses meilleurs amis dans l'effroyable lutte Je sais d'ancien et de nouveau autant qu'un homme seul pourrait des deux savoir Et sans m'inquiter aujourd'hui de cette querre Entre nous et pour nous mes amis Je juge cette longue querelle de la tradition et de l'invention De l'Ordre et de l'Aventure

Vous dont la bouche est faite l'image de celle de Dieu

Bouche qui est l'ordre mme Soyez indulgents quand vous nous comparez A ceux qui furent la perfection de l'ordre Nous qui qutons partout l'aventure

Nous ne sommes pas vos ennemis Nous voulons vous donner de vastes et tranges domaines O le mystre en fleurs s'offre qui veut le cueillir Il y a l des feux nouveaux des couleurs jamais vues Mille phantasmes impondrables Auxquels il faut donner de la ralit Nous voulons explorer la bont contre norme o tout se tait Il y a aussi le temps qu'on peut chasser ou faire revenir Piti pour nous qui combattons toujours aux frontires De l'illimit et de l'avenir Piti pour nos erreurs piti pour nos pchs

Voici que vient l't la saison violente Et ma jeunesse est morte ainsi que le printemps O Soleil c'est le temps de la Raison ardente Et j'attends Pour la suivre toujours la forme noble et douce Qu'elle prend afin que je l'aime seulement Elle vient et m'attire ainsi qu'un fer l'aimant Elle a l'aspect charmant D'une adorable rousse

Ses cheveux sont d'or on dirait Un bel clair qui durerait Ou ces flammes qui se pavanent Dans les rose-th qui se fanent

Mais riez riez de moi Hommes de partout surtout gens d'ici Car il y a tant de choses que je n'ose vous dire Tant de choses que vous ne me laisseriez pas dire Ayez piti de moi

La linda pelirroja

Estoy aqu delante de todos un hombre con sentido comn que conoce la vida y de la muerte lo que un hombre puede conocer prob los dolores y los goces del amor impuso algunas veces sus ideas conoce varias lenguas y no ha viajado poco vio la guerra en la infantera y la artillera herido en la cabeza trepanada bajo el cloroformo perdi sus mejores amigos en la espantosa lucha s de lo antiguo y de lo nuevo lo que un hombre solitario puede saber de esas cosas y sin inquietarme hoy de esta guerra entre nosotros y para vosotros amigos mos juzgo esta larga querella de la tradicin y de la invencin

del orden y de la aventura Vosotros con la boca hecha a la imagen de la boca de Dios boca que es el orden mismo sed indulgentes al compararnos con los que fueron la perfeccin y el orden nosotros que siempre buscamos la aventura no somos enemigos Al queremos daros vastos y extraos dominios donde el misterio germina para el que quiera cosecharlo hay fuegos nuevos colores nunca vistos mil fantasmas imponderables para darles realidad y explorar la bondad pas enorme y silencioso hay tiempo para desterrar y tiempo para el regreso piedad para nosotros que combatimos siempre en las fronteras de lo ilimitado y lo porvenir piedad para nuestros errores piedad para nuestros pecados He aqu que viene el esto la estacin violenta y mi juventud ha muerto como la primavera oh sol es el tiempo de la razn ardiente y espero para seguir la forma noble y dulce que adopta ella para que pueda amarla llega y me atrae como al hierro el imn tiene el aspecto encantadorde una adorable pelirroja Sus cabellos son de oro se dira un bello relmpago que nunca acaba

o esas llamas que presumen en las rosas te marchitas ya Red red de m hombres de todas partes sobre todo gentes de aqu porque hay tantas cosas que no me atrevo a decir tantas cosas que no me dejarais decir tened piedad de m

Versin de Jos Umaa Bernal Libells : Guillaume Apollinaire

posted by Alfil @ 7:12 PM 0 comments Guillaume Apollinaire -Si je mourais l-bas...Si je mourais l-bas... Guillaume Apollinaire (1880 - 1918)

Si je mourais l-bas sur le front de l'arme Tu pleurerais un jour Lou ma bien-aime Et puis mon souvenir s'teindrait comme meurt Un obus clatant sur le front de l'arme Un bel obus semblable aux mimosas en fleur

Et puis ce souvenir clat dans l'espace Couvrirait de mon sang le monde tout entier La mer les monts les vals et l'toile qui passe Les soleils merveilleux mrissant dans l'espace Comme font les fruits d'or autour de Baratier

Souvenir oubli vivant dans toutes choses Je rougirais le bout de tes jolis seins roses Je rougirais ta bouche et tes cheveux sanglants Tu ne vieillirais point toutes ces belles choses Rajeuniraient toujours pour leurs destins galants

Le fatal giclement de mon sang sur le monde Donnerait au soleil plus de vive clart Aux fleurs plus de couleur plus de vitesse l'onde Un amour inou descendrait sur le monde L'amant serait plus fort dans ton corps cart

Lou si je meurs l-bas souvenir qu'on oublie - Souviens-t'en quelquefois aux instants de folie De jeunesse et d'amour et d'clatante ardeur -Mon sang c'est la fontaine ardente du bonheur Et sois la plus heureuse tant la plus jolie

mon unique amour et ma grande folie

Si yo muero all lejos

Si yo muero all lejos en el frente de guerra T llorars un da oh Lou mi gran amor y despus mi recuerdo se apagar en la tierra

Como un obs que estalla en el frente de guerra Bello obs semejante a la mimosa en flor

Ms tarde este recuerdo que en el aire ha estallado Cubrir con mi sangre la tierra toda entera El valle el mar y el astro que pasa como al lado De Baratier los frutos de oro en primavera

Presencia en cada cosa olvidada y viviente Yo encender el color de tus senos rosados Encender tus labios y tu cabello ardiente T no envejecers y todo lo existente Cobrar nueva vida sobre el destino amado

La fuga ineluctable de mi sangre en el mundo Dar un fulgor ms vivo al sol agonizante Har la flor ms roja y har el mar ms profundo Un amor inaudito descender hasta el mundo Y tendr ms poder en tu cuerpo tu amante

Si al morir all lejos mi recuerdo se olvida Recuerda Lou en los xtasis ms puros de tu vida -En tus das de ardor y pasin amorosaQue mi sangre es la fuente de esta dicha futura Y siendo la ms bella s t la ms dichosa

Oh mi amor oh mi nica oh mi inmensa locura!

Versin de Andrs Holgun Libells : Guillaume Apollinaire

posted by Alfil @ 7:03 PM 0 comments Guillaume Apollinaire -En allant chercher des obusEn allant chercher des obus Guillaume Apollinaire (1880 - 1918)

(...) O Portes de ton corps Elles sont neuf et je les ai toutes ouvertes O Portes de ton corps Elles sont neuf et pour moi se sont toutes refermes

A la premiere porte La Raison Claire est morte C`tait t`en souviens-tu le premier jour a Nice Ton oeil de gauche ainsi qu`une couleuvre glisse Jusqu`a mon coeur Et que se rouvre encore la porte de ton regard de gauche

A la seconde porte Toute ma force est morte C`tait t`en souviens-tu dans une auberge a Cagnes Ton oeil de droite palpitait comme mon coeur Tes paupieres battent comme dans la brise battent les fleurs

Et que se rouvre encore la porte de ton regard de droite

A la troisieme porte Entends battre l`aorte Et toutes mes arteres gonfles par ton seul amour Et que se rouvre encore la porte de ton oreille de gauche

A la quatrieme porte Tous les printemps m`escortent Et l`oreille tendue entends du bois joli Monter cette chanson de l`amour et des nids Si triste pour les soldats qui sont en tuerre Et que se rouvre encore la porte de ton oreille de droite

A la cinquieme porte C`est ma vie que je t`apporte C`etait t`en souviens-tu dans le train qui revenait de Grasse Et dans l`ombre tout pres tout bas Ta bouche me disait Des mots de damnation si pervers et si tendres Que je me demande o mon ame blesse Comment alors j`ai pu sans mourir les entendre O mots si doux si forts que quand j`y pense il me semble que je les touche Et que s`ouvre encore la porte de ta bouche

A la sixieme porte Ta gestation de putrfaction o Guerre avorte

Voici tous les printemps avec leurs fleurs Voici les cathdrales avec leur encens Voici tes aisselles avec leur divine odeur Et tes lettres parfumes que je sens Pendant des heures Et que se rouvre encore la porte de ta narine de gauche

A la septieme porte O parfums du pass que le courant d`air emporte Les effluves salins donnaient a tes levres le gout de la mer Odeur marine odeur d`amour sous nos fenetres mourait la mer Et l`odeur des orangers t`enveloppait d`amour Tandis que dans mes bras tu te pelotonnais Quiete et coite Et que se rouvre encore la porte de ta narine de droite

A la huitieme porte Deux anges joufflus veillent sur les roses tremblantes qui supportent Le ciel exquis de ta taille lastique Et me voici arm d`un fouet fait de rayons de lune Les amours couronns de jacinthe arrivent en troupe Et que se rouvre encore la porte de ta croupe

A la neuvieme porte Il faut que l`amour meme en sorte Vie de ma vie Je me joins a toi pour l`ternit

Et par l`amour parfait et sans colere Nous arriverons dans la passion pure ou perverse Selon ce Qu`on voudra A tout savoir a tout voir a tout entedre Je me suis renonc dans le secret profond de ton amour O porte ombreuse o porte de corail vivant Entre les deux colonnes de perfection Et que se rouvre encore la porte que tes mains savent si bien ouvrir

Yendo a buscar obuses (...) Oh puertas de tu cuerpo Son nueve y las he abierto todas Oh puertas de tu cuerpo Son nueve y para m se han vuelto a cerrar todas

En la primera puerta La Clara Razn ha muerto Era te acuerdas? el primer da en Niza Tu ojo izquierdo as como una culebra se desliza Hasta mi corazn Y que se vuelva a abrir de nuevo la puerta de tu mirada izquierda

En la segunda puerta Ha muerto toda mi fuerza Era te acuerdas? en un albergue en Cagnes

Tu ojo derecho palpitaba como mi corazn Tus prpados latan como en la brisa laten las flores Y que se vuelva a abrir de nuevo la puerta de tu mirada derecha

En la tercera puerta Escucha latir la aorta Y todas mis arterias hinchadas por tu slo amor Y que se vuelva a abrir de nuevo la puerta de tu odo izquierdo

En la cuarta puerta Me escoltan todas las primaveras Y aguzando el odo se escucha del bonito bosque Subir esta cancin de amor y de los nidos Tan triste para los soldados que estn en la guerra Y que se vuelva a abrir de nuevo la puerta de tu odo derecho

En la quinta puerta Es mi vida que te traigo Era te acuerdas? en el tren que volva de Grasse Y en la sombra muy cerca muy bajito Tu boca me deca Palabras de condenacin tan perversas y tan tiernas Que pregunto a mi alma herida Cmo pude orlas sin morir Oh palabras tan dulces tan fuertes que cuando lo pienso me parece tocarlas Y que se abra de nuevo la puerta de tu boca

En la sexta puerta Tu gestacin de putrefaccin oh Guerra est abortando He aqu todas las primaveras con sus flores He aqu las catedrales con su incienso He aqu tus axilas con su divino olor Y tus cartas perfumadas que huelo Durante horas Y que se vuelva a abrir de nuevo la puerta del lado izquierdo de tu nariz

En la sptima puerta Oh perfumes del pasado que la corriente de aire se lleva Los efluvios salinos daban a tus labios el sabor del mar Olor marino olor de amor bajo nuestras ventanas se mora el mar Y el olor de los naranjos te envolva de amor Mientras en mis brazos te acurrucabas Quieta y callada Y que se vuelva a abrir de nuevo la puerta del lado derecho de tu nariz

En la octava puerta Dos ngeles mofletudos cuidan de las rosas temblorosas que soportan El cielo exquisito de tu cintura elstica Y heme aqu armado con un ltigo hecho con rayos de luna Los amores coronados con jacinto llegan en tropel. Y que se vuelva a abrir de nuevo la puerta de tu alma

Con la novena puerta Es preciso que salga el amor mismo

Vida de mi vida Me junto contigo para la eternidad Y por el amor perfecto y sin ira Llegaremos a la pasin pura y perversa Segn lo que queramo sA todo saber a todo ver a todo or Yo me renunci en el secreto profundo de tu amor Oh puerta umbrosa oh puerta de coral vivo Entre dos columnas de perfeccin Y que se vuelva a abrir de nuevo la puerta que tus manos saben abrir tan bien

Versin de Claire Deloupy Libells : Guillaume Apollinaire

posted by Alfil @ 7:02 PM 0 comments Guillaume Apollinaire -Le pont MirabeauLe pont Mirabeau Guillaume Apollinaire (1880 - 1918)

Sous le pont Mirabeau coule la Seine Et nos amours Faut-il qu'il m'en souvienne La joie venait toujours aprs la peine Vienne la nuit sonne l'heure Les jours s'en vont je demeure Les mains dans les mains restons face face Tandis que sous

Le pont de nos bras passe Des ternels regards l'onde si lasse Vienne la nuit sonne l'heure Les jours s'en vont je demeure L'amour s'en va comme cette eau courante L'amour s'en va Comme la vie est lente Et comme l'Esprance est violente Vienne la nuit sonne l'heure Les jours s'en vont je demeure Passent les jours et passent les semaines Ni temps pass Ni les amours reviennent Sous le pont Mirabeau coule la Seine Vienne la nuit sonne l'heure Les jours s'en vont je demeure

El puente Mirabeau

El puente Mirabeau mira pasar el Sena Mira pasar nuestros amores. Y recuerda al alma serena Que la alegra siempre viene tras de la pena Viene la noche suena la hora Y los das se alejan. Y aqu me dejan

Frente a frente mirmonos -las manos enlazadasMientras que pasan bajo el puente De nuestros brazos -fatigadasLas hondas silenciosas de nuestras dos miradas Viene la noche suena la hora Y los das se alejan Y aqu me dejan El amor se nos fuga como esta agua corriente El amor se nos va Se va la vida lentamente Cmo es de poderosa la esperanza naciente Viene la noche suena la hora Y los das se alejan Y aqu me dejan Huyen el lento da y la noche serena Mas nunca vuelven Los tiempos que pasaron ni el amor ni la pena El puente Mirabeau mira pasar el Sena Viene la noche suena la hora y los das se alejan y aqu me dejan

Versin de Andrs Holgun Libells : Guillaume Apollinaire

posted by Alfil @ 6:56 PM 1 comments Guillaume Apollinaire -Le brasier-

Le brasier Guillaume Apollinaire (1880 - 1918)

Paul-Napolon Roinard.

J'ai jet dans le noble feu Que je transporte et que j'adore De vives mains et mme feu Ce Pass ces ttes de morts Flamme je fais ce que tu veux Le galop soudain des toiles N'tant que ce qui deviendra Se mle au hennissement mle Des centaures dans leurs haras Et des grand'plaintes vgtales O sont ces ttes que j'avais O est Dieu de ma jeunesse L'amour est devenu mauvais Qu'au brasier les flammes renaissent Mon me au soleil se dvt Dans la plaine ont pouss des flammes Nos curs pendent aux citronniers Les ttes coupes qui m'acclament Et les astres qui ont saign Ne sont que des ttes de femmes Le fleuve pingl sur la ville T'y fixe comme un vtement

Partant l'amphion docile Tu subis tous les tons charmants Qui rendent les pierres agiles Je flambe dans le brasier l'ardeur adorable Et les mains des croyants m'y rejettent multiple innombrablement Les membres des intercis flambent auprs de moi loignez du brasier les ossements Je suffis pour l'ternit entretenir le feu de mes dlices Et des oiseaux protgent de leurs ailes ma face et le soleil Mmoire Combien de races qui forlignent Des Tyndarides aux vipres ardentes de mon bonheur Et les serpents ne sont-ils que les cous des cygnes Qui taient immortels et n'taient pas chanteurs Voici ma vie renouvele De grands vaisseaux passent et repassent Je trempe une fois encore mes mains dans l'Ocan Voici le paquebot et ma vie renouvele Ses flammes sont immenses Il n'y a plus rien de commun entre moi Et ceux qui craignent les brlures Descendant des hauteurs o pense la lumire Jardins rouant plus haut que tous les ciels mobiles L'avenir masqu flambe en traversant les cieux Nous attendons ton bon plaisir mon amie J'ose peine regarder la divine mascarade Quand bleuira sur l'horizon la Dsirade Au-del de notre atmosphre s'lve un thtre

Que construisit le ver Zamir sans instrument Puis le soleil revint ensoleiller les places D'une ville marine apparue contremont Sur les toits se reposaient les colombes lasses Et le troupeau de sphinx regagne la sphingerie petits pas Il orra le chant du ptre toute la vie L-haut le thtre est bti avec le feu solide Comme les astres dont se nourrit le vide Et voici le spectacle Et pour toujours je suis assis dans un fauteuil Ma tte mes genoux mes coudes vain pentacle Les flammes ont pouss sur moi comme des feuilles Des acteurs inhumains claires btes nouvelles Donnent des ordres aux hommes apprivoiss Terre Dchire que les fleuves ont reprise J'aimerais mieux nuit et jour dans les sphingeries Vouloir savoir pour qu'enfin on m'y dvort

La hoguera

A Paul-Napolon Roinard

Tir en el noble fuego Que transporto y adoro Vivas manos y mismo fuego

Ese Pasado esas cabezas de muertos Llama hago lo que t quieres Ese galope repentino de las estrellas No siendo ms que en lo que se convertir Se mezcla con el macho relincho De los centauros en sus acaballaderos Y de los grandes lamentos vegetales Dnde estn esas cabezas que yo tena Dnde el Dios de mi juventud El amor se ha vuelto malo Que en la hoguera las llamas renazcan Mi alma al sol se desnuda En la llanura han crecido llamas Nuestros corazones cuelgan de los limoneros Las cabezas cortadas que me aclaman Y los astros que han sangrado No son sino cabezas de mujeres El ro prendido con alfileres sobre la ciudad Te fija como una prenda Partiendo del anfin dcil Padeces todos los tonos encantadores Que vuelven giles las piedras

Versin de Claire Deloupy Libells : Guillaume Apollinaire

posted by Alfil @ 6:49 PM 1 comments

Guillaume Apollinaire -Un oiseau chanteUn oiseau chante Guillaume Apollinaire (1880 - 1918)

Un oiseau chante ne sais o C'est je crois ton me qui veille Parmi tous les soldats d'un sou Et l'oiseau charme mon oreille

coute il chante tendrement Je ne sais pas sur quelle branche Et partout il va me charmant Nuit et jour semaine et dimanche

Mais que dire de cet oiseau Que dire des mtamorphoses De l'me en chant dans l'arbrisseau Du cur en ciel du ciel en roses

L'oiseau des soldats c'est l'amour Et mon amour c'est une fille La rose est moins parfaite et pour Moi seul l'oiseau bleu s'gosille

Oiseau bleu comme le cur bleu De mon amour au cur cleste Ton chant si doux rpte-le

la mitrailleuse funeste

Qui chaque l'horizon et puis Sont-ce les astres que l'on sme Ainsi vont les jours et les nuits Amour bleu comme est le cur mme

Un pjaro canta

Canta un pjaro no s dnde Debe ser tu alma siempre en vela Que entre los soldados se esconde Su canto me encanta y desvela

Escucha canta tiernamente No s desde qu rama canta Mas noche y da eternamente Semana y domingo me encanta

Qu decir del pjaro que ama Su transformacin milagrosa Del alma que canta en la rama De amor en cielo y cielo en rosa

Ave del soldado es amor y es mi amor una hermosa nia

La rosa es menos bella y por M solo el pjaro azul trina

Ave azul como el corazn Azul que entre mi pecho llora Haz que oiga tu dulce cancin La funesta ametralladora

Que restalla en la lejana Siembran astros con su cancin? Va as la noche va as el da Amor azul como mi corazn

Versin de Andrs Holgun Libells : Guillaume Apollinaire

posted by Alfil @ 6:47 PM 0 comments Guillaume Apollinaire -Nuit rhnaneNuit rhnane Guillaume Apollinaire (1880 - 1918)

Mon verre est plein d'un vin trembleur comme une flamme coutez la chanson lente d'un batelier Qui raconte avoir vu sous la lune sept femmes Tordre leurs cheveux verts et longs jusqu' leurs pieds Debout chantez plus haut en dansant une ronde Que je n'entende plus le chant du batelier

Et mettez prs de moi toutes les filles blondes Au regard immobile aux nattes replies Le Rhin le Rhin est ivre o les vignes se mirent Tout l'or des nuits tombe en tremblant s'y reflter La voix chante toujours en rle-mourir Ces fes aux cheveux verts qui incantent l't Mon verre s'est bris comme un clat de rire

Noche renana

Colma mi vaso un vino como una llama trmulo Escuchen la cancin lenta de un barquero Sobre siete mujeres vistas sobre la luna Trenzndose su verde y largusimo pelo Canten de pi ms alto mientras bailan la ronda Que yo no escuche ms cantar al barquero Y pongan cerca mo a las muchachas rubias De mirada inmvil de trenzas recogidas El Rin el Rin est ebrio donde vias se miran Todo el oro nocturno temblando ah se refleja En su agona la voz canta siempre a estas hadas De los verdes cabellos que hechizan al verano Mi vaso se ha quebrado como una carcajada

Versin de L.S. Libells : Guillaume Apollinaire

posted by Alfil @ 6:38 PM 0 comments Guillaume Apollinaire -Le Bestiaire ou Cortge d'OrpheLe Bestiaire ou Cortge d'Orphe Guillaume Apollinaire (1880 - 1918)

lmir Bourges

Le chat Je souhaite dans ma maison : Une femme ayant sa raison, Un chat passant parmi les livres, Des amis en toute saison Sans lesquels je ne peux pas vivre.

Le lion lion, malheureuse image Des rois chus lamentablement, Tu ne nais maintenant qu'en cage Hambourg, chez les Allemands.

Le livre Ne sois pas lascif et peureux Comme le livre et l'amoureux. Mais que toujours ton cerveau soit La hase pleine qui conoit.

Le lapin Je connais un autre connin Que tout vivant je voudrais prendre. Sa garenne est parmi le thym Des vallons du pays de Tendre.

La souris Belles journes, souris du temps, Vous rongez peu peu ma vie. Dieu ! Je vais avoir vingt-huit ans Et mal vcus, mon envie.

L'lphant Comme un lphant son ivoire, J'ai en bouche un bien prcieux. Pourpre mort !... J'achte ma gloire Au prix des mots mlodieux.

La mouche Nos mouches savent des chansons Que leur apprirent en Norvge Les mouches ganiques qui sont Les divinits de la neige.

Le poulpe Jetant son encre vers les cieux, Suant le sang de ce qu'il aime

Et le trouvant dlicieux, Ce monstre inhumain, c'est moi-mme.

La mduse Mduses, malheureuses ttes Aux chevelures violettes Vous vous plaisez dans les temptes, Et je m'y plais comme vous faites.

Le hibou Mon pauvre cur est un hibou Qu'on cloue, qu'on dcloue, qu'on recloue. De sang, d'ardeur, il est bout. Tous ceux qui m'aiment, je les loue.

La chvre du Thibet Les poils de cette chvre et mme Ceux d'or pour qui prit tant de peine Jason, ne valent rien au prix Des cheveux dont je suis pris.

Le cheval Mes durs rves formels sauront se chevaucher, Mon destin au char d'or sera ton beau cocher Qui pour rnes tiendrz tendus frnsie, Mes vers, les parangons de toute posie.

El Bestiario o Cortejo de Orfeo

El dromedario Teniendo cuatro dromedarios Don Pedro de Alfarubeira Fue por el mundo y lo admir. l hizo lo que hiciera yo Teniendo cuatro dromedarios.

La cabra del Tibet Los pelos de esta cabra, y esos Dorados, el embeleso De Jasn, nada son al lado De los que me han enamorado.

La langosta Es esta la esbelta langosta, El alimento de San Juan; Ojal mis versos, como ella, De buenas gentes sea el pan.

El delfn Delfines, jugis en el mar, Pero las olas son amargas. A veces brota mi alegra? La vida es siempre despiadada.

El cangrejo Incertidumbre, iremos lejos y alegres, sin volver jams, As como van los cangrejos; De para atrs... de para atrs...

La carpa En los estanques y en las charcas, Cunto tiempo vivs, h carpas! Acaso la muerte os olvida, Peces de la melancola?

Versin de Otto de Greiff Libells : Guillaume Apollinaire

posted by Alfil @ 6:33 PM 1 comments Guillaume Apollinaire -ZoneZone Guillaume Apollinaire (1880 - 1918)

la fin tu es las de ce monde ancien

Bergre tour Eiffel le troupeau des ponts ble ce matin

Tu en as assez de vivre dans lantiquit grecque et romaine

Ici mme les automobiles ont lair dtre anciennes La religion seule est reste toute neuve la religion Est reste simple comme les hangars de Port-Aviation

Seul en Europe tu nes pas antique Christianisme LEuropen le plus moderne cest vous Pape Pie X Et toi que les fentres observent la honte te retient Dentrer dans une glise et de ty confesser ce matin Tu lis les prospectus les catalogues les affiches qui chantent tout haut Voil la posie ce matin et pour la prose il y a les journaux Il y a les livraisons 25 centimes pleines daventures policires Portraits des grands hommes et mille titres divers

Jai vu ce matin une jolie rue dont jai oubli le nom Neuve et propre du soleil elle tait le clairon Les directeurs les ouvriers et les belles stnodactylographes Du lundi matin au samedi soir quatre fois par jour y passent Le matin par trois fois la sirne y gmit Une cloche rageuse y aboie vers midi Les inscriptions des enseignes et des murailles Les plaques les avis la faon des perroquets criaillent Jaime la grce de cette rue industrielle Situe Paris entre la rue Aumont-Thiville et lavenue des Ternes

Voil la jeune rue et tu nes encore quun petit enfant Ta mre ne thabille que de bleu et de blanc Tu es trs pieux et avec le plus ancien de tes camarades Ren Dalize

Vous naimez rien tant que les pompes de lglise Il est neuf heures le gaz est baiss tout bleu vous sortez du dortoir en cachette Vous priez toute la nuit dans la chapelle du collge Tandis quternelle et adorable profondeur amthyste Tourne jamais la flamboyante gloire du Christ Cest le beau lys que tous nous cultivons Cest la torche aux cheveux roux que nteint pas le vent Cest le fils ple et vermeil de la douloureuse mre Cest larbre toujours touffu de toutes les prires Cest la double potence de lhonneur et de lternit Cest ltoile six branches Cest Dieu qui meurt le vendredi et ressuscite le dimanche Cest le Christ qui monte au ciel mieux que les aviateurs Il dtient le record du monde pour la hauteur

Pupille Christ de lil Vingtime pupille des sicles il sait y faire Et chang en oiseau ce sicle comme Jsus monte dans lair Les diables dans les abmes lvent la tte pour le regarder Ils disent quil imite Simon Mage en Jude Ils crient sil sait voler quon lappelle voleur Les anges voltigent autour du joli voltigeur Icare noch lie Apollonius de Thyane Flottent autour du premier aroplane Ils scartent parfois pour laisser passer ceux que transporte la Sainte-Eucharistie Ces prtres qui montent ternellement levant lhostie Lavion se pose enfin sans refermer les ailes

Le ciel semplit alors de millions dhirondelles tire daile viennent les corbeaux les faucons les hiboux DAfrique arrivent les ibis les flamants les marabouts Loiseau Roc clbr par les conteurs et les potes Plane tenant dans les serres le crne dAdam la premire tte Laigle fond de lhorizon en poussant un grand cri Et dAmrique vient le petit colibri De Chine sont venus les pihis longs et souples Qui nont quune seule aile et qui volent par couples Puis voici la colombe esprit immacul Quescortent loiseau-lyre et le paon ocell Le phnix ce bcher qui soi-mme sengendre Un instant voile tout de son ardente cendre Les sirnes laissant les prilleux dtroits Arrivent en chantant bellement toutes trois Et tous aigle phnix et pihis de la Chine Fraternisent avec la volante machine

Maintenant tu marches dans Paris tout seul parmi la foule Des troupeaux dautobus mugissants prs de toi roulent Langoisse de lamour te serre le gosier Comme si tu ne devais jamais plus tre aim Si tu vivais dans lancien temps tu entrerais dans un monastre Vous avez honte quand vous vous surprenez dire une prire Tu te moques de toi et comme le feu de lEnfer ton rire ptille Les tincelles de ton rire dorent le fond de ta vie Cest un tableau pendu dans un sombre muse

Et quelquefois tu vas le regarder de prs

Aujourdhui tu marches dans Paris les femmes sont ensanglantes Ctait et je voudrais ne pas men souvenir ctait au dclin de la beaut

Entoure de flammes ferventes Notre-Dame ma regard Chartres Le sang de votre Sacr-Cur ma inond Montmartre Je suis malade dour les paroles bienheureuses Lamour dont je souffre est une maladie honteuse Et limage qui te possde te fait survivre dans linsomnie et dans langoisse Cest toujours prs de toi cette image qui passe

Maintenant tu es au bord de la Mditerrane Sous les citronniers qui sont en fleur toute lanne Avec tes amis tu te promnes en barque Lun est Nissard il y a un Mentonasque et deux Turbiasques Nous regardons avec effroi les poulpes des profondeurs Et parmi les algues nagent les poissons images du Sauveur

Tu es dans le jardin dune auberge aux environs de Prague Tu te sens tout heureux une rose est sur la table Et tu observes au lieu dcrire ton conte en prose La ctoine qui dort dans le cur de la rose pouvant tu te vois dessin dans les agates de Saint-Vit Tu tais triste mourir le jour o tu ty vis Tu ressembles au Lazare affol par le jour Les aiguilles de lhorloge du quartier juif vont rebours

Et tu recules aussi dans ta vie lentement En montant au Hradchin et le soir en coutant Dans les tavernes chanter des chansons tchques

Te voici Marseille au milieu des pastques

Te voici Coblence lhtel du Gant

Te voici Rome assis sous un nflier du Japon

Te voici Amsterdam avec une jeune fille que tu trouves belle et qui est laide Elle doit se marier avec un tudiant de Leyde On y loue des chambres en latin Cubicula locanda Je men souviens jy ai pass trois jours et autant Gouda

Tu es Paris chez le juge dinstruction Comme un criminel on te met en tat darrestation

Tu as fait de douloureux et de joyeux voyages Avant de tapercevoir du mensonge et de lge Tu as souffert de lamour vingt et trente ans Jai vcu comme un fou et jai perdu mon temps

Tu noses plus regarder tes mains et tous moments je voudrais sangloter Sur toi sur celle que jaime sur tout ce qui ta pouvant

Tu regardes les yeux pleins de larmes ces pauvres migrants

Ils croient en Dieu ils prient les femmes allaitent des enfants Ils emplissent de leur odeur le hall de la gare Saint-Lazare Ils ont foi dans leur toile comme les rois-mages Ils esprent gagner de largent dans lArgentine Et revenir dans leur pays aprs avoir fait fortune Une famille transporte un dredon rouge comme vous transportez votre cur Cet dredon et nos rves sont aussi irrels Quelques-uns de ces migrants restent ici et se logent Rue des Rosiers ou rue des couffes dans des bouges Je les ai vus souvent le soir ils prennent lair dans la rue Et se dplacent rarement comme les pices aux checs Il y a surtout des Juifs leurs femmes portent perruque Elles restent assises exsangues au fond des boutiques

Tu es debout devant le zinc dun bar crapuleux Tu prends un caf deux sous parmi les malheureux

Tu es la nuit dans un grand restaurant

Ces femmes ne sont pas mchantes elles ont des soucis cependant Toutes mme la plus laide a fait souffrir son amant

Elle est la fille dun sergent de ville de Jersey

Ses mains que je navais pas vues sont dures et gerces

Jai une piti immense pour les coutures de son ventre

Jhumilie maintenant une pauvre fille au rire horrible ma bouche

Tu es seul le matin va venir Les laitiers font tinter leurs bidons dans les rues

La nuit sloigne ainsi quune belle Mtive Cest Ferdine la fausse ou La lattentive

Et tu bois cet alcool brlant comme ta vie Ta vie que tu bois comme une eau-de-vie

Tu marches vers Auteuil tu veux aller chez toi pied Dormir parmi tes ftiches dOcanie et de Guine Ils sont des Christ dune autre forme et dune autre croyance Ce sont les Christ infrieurs des obscures esprances

Adieu Adieu

Soleil cou coup

Suburbio

Al final te has cansado de este viejo mundo

Ah Torre Eifel pastora esta maana bala tu rebao de puentes

Hastiada de vivir en la antigedad grecorromana Aqu incluso los coches parecen viejos Slo la religin sigue siendo nueva la religin Sigue siendo sencilla como los hangares de Port-Aviation

El nico en Europa que no eres antiguo eres t Cristianismo El Europeo ms moderno es usted Po X Y a ti al que observan las ventanas la vergenza te impide Entrar en una iglesia y confesarte esta maana Lees folletos catlogos carteles que cantan bien alto Poesa para esta maana y para la prosa estn los peridicos Las entregas a 25 cntimos llenas de aventuras policacas Vidas de grandes hombres y rnil ttulos diferentes

He visto esta maana una bonita calle cuyo nombre olvid Nueva y limpia era el clarn del sol

Los directores los obreros y las hermosas mecangrafas De la maana del lunes al sbado noche pasan por ella cuatro veces al da All por la maana gime tres veces la sirena Las doce una campana ladra con rabia Las leyendas de los letreros y los muros Los carteles los rtulos vocean como loros Me gusta el encanto de esta calle industrial Situada en Pars entre la calle Aumont-Thiville y la avenida de Ternes

Miras la nueva calle y no eres ms que un nio Vestido por tu madre slo de azul y blanco Eres muy religioso y con tu amigo ms viejo Ren Dalize Nada os agrada tanto como la pompa de la Iglesia Son las nueve la luz de gas ya azul a escondidas sals del dormitorio Rezis toda la noche en la capilla del colegio Mientras eterna y adorable profundidad amatista Gira por siempre la llameante gloria de Cristo Es la hermosa azucena que todos cultivarnos Es la antorcha de rojos cabellos que el viento no apaga Es el plido hijo bermejo de la madre doliente Es el rbol por siempre frondoso de todas las plegarias

Es el doble sustento del honor y de la eternidad Es una estrella de seis puntas Es Dios que muere el viernes y resucita los domingos Es Cristo que sube a los cielos mejor que los aviadores Tiene el rcord mundial de altura

Pupila Cristo del ojo Vigsima pupila de los siglos sabe cmo arreglrselas Y convertido en pjaro este siglo sube por el aire como Jess I Los demonios en los abismos levantan la vista para mirarlo Dicen que imita en Judea a Simn el mago Gritan que si sabe saltar le llamen salteador Los ngeles revolotean en torno al bello volatinero Icaro Enoch Elias Apolonio de Tiana

Flotan alrededor del primer aeroplano A veces se apartan y dejan pasar a los que llevan la santa Eucarista Esos curas que suben eternamente elevando la hostia El avin se posa por fin sin abatir las alas Luego el cielo se llena de millones de golondrinas Llegan a todo vuelo cuervos halcones bhos De frica llegan ibis flamencos marabes El pjaro Roe celebrado por narradores y poetas Planea llevando en sus garras el crneo de Adn primera cabeza Surge del horizonte el guila lanzando un grito Y de Amrica llega el diminuto colibr Han llegado de China los pihs largos y ligeros Slo tienen un ala y vuelan en parejas Luego aparece la paloma inmaculado espritu Escoltada por el pjaro-lira y el pavo ocelado El fnix esa hoguera que se engendra a s misma Por un momento todo lo oscurece con su ardiente ceniza Dejando peligrosos estrechos tres sirenas Llegan cantando dulcemente Y todos fnix guila y pihs de la China Confraternizan con la volante mquina

Ahora caminas solo por Pars entre la muchedumbre Rebaos de autobuses que mugen circulan a tu lado La angustia del amor te aprieta la garganta Como si nunca ms fueras a ser amado Si vivieras en otro tiempo te iras a un monasterio

Uno siente vergenza al descubrirse diciendo una oracin Te burlas de ti mismo y como el fuego del Infierno tu risa chisporrotea Las chispas de tu risa doran el fondo de tu vida Es un cuadro colgado en un museo oscuro Y algunas veces vas a mirarlo de cerca

Hoy andas por Pars las mujeres estn ensangrentadas Era y querra no acordarme era en el declinar de la belleza

Rodeada de llamas fervientes me mir Nuestra Seora en Chartres La sangre de vuestro Sagrado Corazn me ha inundado en Montmartre Me enferma or palabras bienaventuradas Este amor que yo sufro es una vergonzosa enfermedad Y la imagen que te posee te hace sobrevivir al insomnio y la angustia Est siempre a tu lado esta imagen que pasa

Ahora ests a la orilla del mar Mediterrneo Bajo los limoneros en flor durante todo el ao Das un paseo en barca con algunos amigos Uno es de Niza hay uno de Mentn y dos de la Turbie Miramos con espanto los pulpos de las profundidades Y entre las algas nadan peces imgenes del Salvador

Ests en el jardn de un hotel cerca de Praga Sobre la mesa hay una rosa te sientes muy feliz Y en lugar de escribir tu cuento en prosa observas La cetonia que duerme en medio de la rosa

Con espanto te ves dibujado en las gatas de Saint-Vit Muy triste estabas ese da vindote all Te pareces a Lzaro enloquecido por la luz Marchan hacia atrs las agujas del reloj del barrio judo Y lentamente retrocedes por tu vida tambin Al subir al Hradchin y escuchar por las noches Cantar canciones checas en las tascas

Ahora ests en Marsella entre sandas

Ahora ests en Coblenza en el hotel Gant

Ahora ests en Roma sentado bajo un nspero del Japn

Ests en Amsterdam con una joven que crees hermosa y que es fea Debe casarse con un estudiante de Leiden Se alquilan habitaciones en latn Cubicula locanda Recuerdo haber pasado all tres das y otros tantos en Gouda

Ests en Pars ante el juez de instruccin Te arrestan como a un criminal

Has hecho viajes dolorosos y felices Antes de darte cuenta de la mentira y de la edad Por amor has sufrido a los veinte aos y a los treinta Como un loco he vivido y he perdido el tiempo Ya no te atreves a mirarte las manos yo querra llorar todo el tiempo

Por ti por la que amo por cuanto te ha asustado

Miras con ojos llenos de lgrimas a estos pobres emigrantes Creen en Dios rezan las mujeres amamantan a los nios Impregnan con su olor la estacin Saint-Lazare Confian en su estrella como los reyes magos Esperan conseguir dinero en Argentina Y volver a su tierra despus de hacer fortuna Una familia transporta una manta roja como cualquiera transporta su corazn Aquella manta y nuestros sueos son igual de irreales Algunos de esos emigrantes se quedan y se alojan En la calle Des Rosiers o en Des couffes en tugurios Los he visto a menudo mientras toman el aire por la noche en la calle Apenas si se mueven como las piezas de ajedrez Casi todos judos sus mujeres llevan peluca Sentadas en las tiendas permanecen exnimes

Ests de pie en la barra en un bar indecente Te tomas un caf barato con los pobres Por la noche te encuentras en un gran restaurante

Estas mujeres no son malas pero tienen problemas Todas incluso la ms fea han hecho sufrir a sus amantes

Esa es hija de un guardia municipal de Jersey

No haba visto sus manos que estn endurecidas y agrietadas

Siento una inmensa lstima por las seales de su vientre

Ante la horrible risa de una pobre muchacha humillo ahora mi boca

Ests solo va a amanecer Los lecheros hacen sonar en las calles sus cntaros

Igual que una hermosa Mestiza la noche se aleja Es Ferdine la falsa o Lea la atenta

Y bebes este alcohol ardiente como la vida Esa vida que bebes igual que un aguardiente

Caminas hacia Auteuil quieres volver a pie a tu casa Dormir con tus fetiches de Guinea y Oceana

Ellos son Cristos de otra forma y de otra creencia Los Cristos inferiores de las oscuras esperanzas

Adis Adis

Sol cuello cortado

Versin de Ftima Sinz Libells : Guillaume Apollinaire

posted by Alfil @ 6:08 PM 0 comments Guillaume Apollinaire -Les fentresLes fentres Guillaume Apollinaire (1880 - 1918)

Du rouge au vert tout le jaune se meurt Quand chantent les aras dans les forts natales Abatis de pihis Il y a un pome faire sur l'oiseau qui n'a qu'une aile Nous l'enverron en message tlphonique Truamatisme gant Il fait couler les yeux Voil une jolie jeune fille parmi les jeunes Turinaises Le pauvre jeune homme se mouchait dans sa cravate blanche Tu soulveras le rideau Et maintenant voil que s'ouvre la fentre Araignes quand les mains tissaient la lumire Beaut pleur insondables violets Nous tenterons en vain de prendre du repos On commencera minuit Quand on a le temps on a la libert Bignorneaux Lotte multiples Soleils et l'Oursin du couchant Une vielle paire de chaussures jaunes devant la fentre Tours Les Tours ce sont les rues Puits Puits ce sont les places

Puits Arbres creux qui abritent les Cpresses vagabondes Les Chabins chantent des airs mourir Aux Chabines marrones Et l'oie oua-oua trompette au nord O le train blanc de neige et de feux nocturnes fuit l'hiver O Paris Du rouge au vert tout le jaune se meurt Paris Vancouver Hyres Maintenon New-York et les Antilles Le fentre s'ouvre comme une orange Le beau fruit de la lumire

Las ventanas

Del rojo al verde todo lo amarillo se muere Cuando cantan los loros en los bosques natales Batida de pihs Hay un poema por hacer al pjaro que tiene slo un ala Lo enviaremos como mensaje telefnico Traumatismo gigante Hace llorar Hay una bonita muchacha con las jvenes turinesas El pobre muchacho se sonaba en su corbata blanca Alzars la cortina Y entonces se abre la ventana Las araas cuando las manos tejan la luz

Belleza palidez insondables violetas En vano intentaremos descansar A medianoche empezaremos Cuando tenemos tiempo tenemos libertad Mltiples Soles Rape Caracoles y el Erizo marino del ocaso Un viejo par de zapatos amarillos ante la ventana Torres Las torres son las calles Pozos Pozos son las plazas Pozos Arboles huecos que cobijan a las Mestizas vagabundas Los Mulatos entonan cantos desesperados A las Mulatas cimarronas Y la oca cu-cu trompetea al norte Donde los cazadores de mapaches Raspan las pieles Diamante destellante Vancouver Donde huye del invierno el tren blanco de nieve y de fuegos nocturnos Ah Pars Del rojo al verde todo lo amarillo se muere Pars Vancouver Hyres Maintenon Nueva York y las Antillas La ventana se abre igual que una naranja El bello fruto de la luz

Versin de Ftima Sinz Libells : Guillaume Apollinaire

posted by Alfil @ 6:05 PM 0 comments Guillaume Apollinaire -L'adieuL'adieu Guillaume Apollinaire (1880 - 1918)

J'ai cueilli ce brin de bruyre L'automne est morte souviens-t'en Nous ne nous verrons plus sur terre Odeur du temps Brin de bruyre Et souviens-toi que je t'attends

El adis

Recog esta brizna en la nieve Recuerda aquel otoo. En breve No nos veremos ms. Yo muero Olor del tiempo brizna leve Recuerda siempre que te espero

Versin de Andrs Holgun

Les charmes de la nuit Robert Desnos (1900-1945)

Quand on confie son corps aux charmes de la nuit Il semble voir paratre travers la fentre Le visage lointain de ceux que l'on connut o tiez-vous? o tait-elle? o serons-nous? Le temps qui s'abolit et renat de lui-mme ne rpond mme pas aux questions des passants, Ces fleurs qui s'effeuillaient ces souffles oublis ont atterri bien loin sur des terres nouvelles on les voit resplendir l'clair des prunelles dans un accent de voix dans un geste inutile Ils mourront tous l'heure dite la va-vite Ces yeux s'loigneront ainsi que deux lanternes que l'on voit disparatre aux routes en forts Ces yeux reparatront on reverra leur cerne on ressent leur regard Eh quoi ce n'est pas eux La vie est parcourue de fantmes futiles De loin on reconnat la dmarche amicale Et de prs ce n'est plus qu'une vaine vapeur Squelette ridicule ou burlesque brouillard allez-vous-en allez-vous-en je ne crains plus que le mystre enclos dans la ralit.

Los encantos de la noche

Cuando entregas el cuerpo al encanto nocturno Te parece que ves a travs del cristal El semblante lejano de los que conociste dnde estabais vosotros? y ella? dnde estaremos? El tiempo que se anula renace de s mismo ni siquiera responde a los que van pasando Las flores deshojadas los soplos olvidados se posaron muy lejos en nuevos territorios los hace fulgurar un brillo de pupilas una inflexin de voz un ademn intil Todos se morirn deprisa y a su hora Se alejarn los ojos igual que dos fanales que vemos disiparse por sendas y por bosques Volvern esos ojos volvern sus ojeras sentimos su mirada Y qu Ya no son ellos La vida la recorren fantasmas anodinos Reconoces de lejos el andar amistoso Y de cerca no es ms que un intil vapor Esqueleto ridculo o neblina burlesca alejaos de aqu ya no le tengo miedo sino al misterio que se encierra en lo real. Libells : Robert Desnos

posted by Alfil @ 5:53 PM 0 comments Robert Desnos -Le pome a Florence-

Le pome a Florence Robert Desnos (1900-1945)

Comme un aveugle s'en allant vers les frontires Dans les bruits de la ville assaillie par le soir Appuie obstinment aux vitres des portieres Ses yeux qui ne voient pas vers l'aile des mouchoirs

Cornme ce rail brillant dans l'onibre sous les arbres Comme un reflet d'clair dans les yeux des amants Comme un couteau bris sur un sexe de marbre Comme un lgislateur parlant a des dments

Une flamme a jailli pour perptuer Florence Non pas celle qui haute au dtour d'un chemin Porta jusqu' la lune un appel de souffrance Mais celle qui flambait au bcher quand les mains

dresses comme cinq branches d'une toile opaque attestaient que demain surgirait d'aujourd'hui Mais celle qui flambait au chemin de Saint Jacques Quand la desse nue vers le nadir a fui

Mais celle qui flambait aux parois de ma gorge Quand fugitive et pur image de l'amour Tu surgis tu parts et que le feu des forges Rougeoyait les sapins les palais et les tours

J'inscris ici ton nom hors des deuils anonymes O tant d'amantes ont sombr corps ame et biens Pour perptuer un soir o dpouilles ultimes Nous jections tels des os nos souvenirs aux chiens

Tu fonds tu disparais tu sombres mais je dresse au bord de ce rivage o ne brille aucun feu Nul phare blanchissant les bateaux en dtresse Nule lanterne de rivage au front des boeufs

Mais je dresse aujourd'hui ton visage et ton rire Tes yeux bouleversants ta gorge et tes parfums Dans un olympe arbitraire o l'ombre se mire dans un miroir bris sous les pas des dfunts

Afin que si le tour des autres amoureuses Venait avant le mien de s'abmer tu sois Et l'accueillante et l'illusoire et l'gareuse la soeur des mes chagrins et la flamme mes doigts

Car la route se brise au bord des prcipices je sens venir les temps o mourront les amis Et les amants d'autrefois et d'aujourd'hui Voici venir les tours de crp et d'artifice

Voici venir les tours o les ceuvres sont vaines

o nul bientt ne comprendra ces mots crits Mais je bois goulment les larmes de nos peines quitte brisser mon verre l'cho de tes cris

Je bois joyeusement faisant claquer ma langue le vin tonique et mle et j'invite au festin Tous ceux-l que j'aimais. Ayant bris leur cangue qu'ils viennent partager mon rve et mon butin

Buvons joyeusement! chantons jusqu' l'ivresse! Nos mains ensanglantes aux tessons des bouteilles Demain ne pourront plus treindre nos matresses. Les verrous sont pousss au pays des merveilles.

El poema a Florence

Como un ciego que al ir de camino hacia el lmite En la ciudad ruidosa tomada por la noche Posa obstinadamente sobre las ventanillas Sus ojos qu no ven hacia alados pauelos

Como un ral que brilla en la sombra del rbol Como luz de un relmpago en los ojos amantes Como cuchillo roto sobre un sexo de mrmol Como legislador que hablase a unos dementes

Una llama surgi para honrar a Florence No aquella que tan alta de pronto en el camino Levant hasta la luna un grito de dolor Sino la que ardi cuando en la hoguera las manos

alzadas como cinco puntas de estrella opaca juraban que el maana surgira del hoy Sino la que ardi en el camino de Santiago Cuando la diosa huy desnuda hacia el nadir

Sino aquella que ardi dentro de mi garganta Cuando fugaz y pura imagen del amor Surgiste te marchaste y el fuego de las fraguas Enrojeca abetos y palacios y torres

Inscribo aqu tu nombre sin annimos lutos Donde amadas se hundieron en cuerpo y alma y bienes Para honrar una noche en que despojos ltimos Como huesos echbamos recuerdos a los perros

Te fundes te retiras te hundes pero levanto en esta orilla donde no alumbra fuego alguno Ningn faro blanquea los barcos desahuciados Ningn fanal de orilla llevado por los bueyes

Levanto sin embargo hoy tu rostro y tu risa Tus ojos turbadores tu pecho y tus perfumes

En un gratuito olimpo con sombras que se miran en un espejo roto pisado por los muertos

Para que si a las otras amantes les tocase El turno de abismarse antes que a m seas t La acogedora y la ilusoria embaucadora la hermana de mis penas y la llama en mis dedos

Pues la ruta se rompe al borde del abismo siento llegar el tiempo de morir los amigos Las amantes de antao las amantes de hoy Veo llegar los das de artificio y crespones I I Veo llegar los das de las empresas vanas >s das en que nadie comprenda estas palabras Pero bebo goloso el llanto de las penas aunque rompa mi vaso al eco de tus gritos

Bebo con alegra con chasquidos de lengua : no viril y tnico y convido al festn A todos los que am. Con sus grilletes rotos que compartan conmigo mi botn y mis sueos

Bebamos jubilosos! Hasta caer cantemos! Nuestras manos que sangran con cascos de botellas No podrn abrazar maana a las amantes.

Echaron los cerrojos al pas de la magia. Libells : Robert Desnos

posted by Alfil @ 2:47 PM 0 comments Robert Desnos -Jamais d'autre que toiJamais d'autre que toi Robert Desnos (1900-1945)

Jamais d'autre que toi en dpit des toiles et des solitudes En dpit des mutilations d'arbre la tombe de la nuit Jamais d'autre que toi ne poursuivra son chemin qui est le mien Plus tu t'loignes et plus ton ombre s'agrandit Jamais d'autre que toi ne saluera la mer l'aube quand fatigu d'errer moi sorti des forts tnbreuses et des buissons d'orties je marcherai vers l'cume Jamais d'autre que toi ne posera sa main sur mon front et mes yeux Jamais d'autre que toi et je nie le mensonge et l'infidlit Ce navire l'ancre tu peux couper sa corde Jamais d'autre que toi L'aigle prisonnier dans une cage ronge lentement les barreaux de cuivre vert- de-griss Quelle vasion! C'est le dimanche marqu par le chant des rossignols dans les bois d'un vert tendre l'ennui des petites filles en prsence d'une cage o s'agite un serin tandis que dans la rue solitaire le soleil lentement dplace sa ligne mince sur le trottoir chaud Nous passerons d'autres lignes Jamais jamais d'autre que toi Et moi seul seul seul comme le lierre fan des jardins de banlieue seul comme le verre Et toi jamais d'autre que toi.

Jams otra que t

Jams otra que t a pesar de las estrellas y de las soledades A pesar de las mutilaciones del rbol a la cada de la noche Jams otra que t proseguir su camino que es el mo Ms te alejas y ms tu sombra crece Jams otra que t saludar al mar al alba cuando cansado de errar yo salido de los bosques tenebrosos y de los matorrales de ortigas camine hacia la espuma Jams otra que t posar su mano sobre mi frente y mis ojos Jams otra que t y niego la mentira y la infidelidad De este navo anclado t puedes cortar la cuerda Jams otra que t El guila prisionera en una jaula roe lentamente los barrotes de cobre enmohecido Qu evasin! Es el domingo marcado por el canto de los ruiseores en los bosques de un verde tierno el aburrimiento de las nias frente a una jaula donde se agita un canario mientras en la calle solitaria el sol lentamente desplaza su lnea delgada sobre la acera caliente Nosotros cruzaremos otras lneasJams jams otra que t Y yo solo solo solo como la hiedra marchita de los jardines del arrabal solo como el vaso Y t jams otra que t. Libells : Robert Desnos

posted by Alfil @ 2:40 PM 0 comments Robert Desnos -Dernier pomeDernier pome

Robert Desnos (1900-1945)

Jai rv tellement fort de toi, Jai tellement march, tellement parl, Tellement aim ton ombre, Quil ne me reste plus rien de toi.

Il me reste dtre lombre parmi les ombres Dtre cent fois plus ombre que lombre Dtre lombre qui viendra et reviendra dans ta vie ensoleille

ltimo poema

Tanto so contigo, Camin tanto, habl tanto, Tanto am tu sombra, Que ya nada me queda de ti.

Slo me queda ser la sombra entre las sombras ser cien veces ms sombra que la sombra ser la sombra que retornar y retornar siempre en tu vida llena de sol.

Versin de Aldo Pellegrini Libells : Robert Desnos

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Robert Desnos -La furtiveLa furtive Robert Desnos (1900-1945)

la furtive s'assoit dans les hautes herbes pour se reposer d'une course puisante travers une campagne dserte. poursuivie, traque, espionne, dnonce, vendue. hors de toute loi, hors de toute atteinte. a la mme heure s'abattent les cartes Et un homme dit un autre homme : "A demain." Demain, il sera mort ou parti loin de l. A l'heure o tremblent les rideaux blancs sur la nuit profonde, O le lit boulevers des montagnes bant vers son htesse disparue Attend quelque gante d'au-del de l'horizon, S'assoit la furtive, s'endort la furtive Dans un coin de cette page.

Craignez qu'elle ne s'veille, Plus affole qu'un oiseau se heurtant aux meubles et aux murs. Craignez qu'elle ne meure chez vous, Craignez qu'elle s'en aille, toutes vitres brises, Craignez qu'elle ne se cache dans un angle obscur, Craignez de rveiller la furtive endormie.

La furtiva

La furtiva se sienta en el pasto crecido para descansar de un recorrido agotador a travs de un campo desierto. Perseguida, acosada, espiada, denunciada, vendida, fuera de toda ley, de todo alcance. A la misma hora en que se ponen las cartas sobre la mesa y un hombre dice a otro: Hasta maana. Pero maana estar muerto o se habr ido lejos. En la hora en que tiemblan las cortinas blancas en la noche profunda, cuando el lecho trastornado de las montaas abierto ante su invitada desaparecida espera a algn gigante de ms all del horizonte, la furtiva se sienta, se duerme la furtiva. No hagan ruido, dejen descansar a la furtiva en una esquina de esta pgina.

Teman que se despierte, ms enloquecida que un pjaro que se golpea contra los muros. Teman que muera en su casa, teman que pulverice todas las ventanas rotas, teman que se esconda en un ngulo oscuro, teman despertar a la furtiva dormida.

Versin de Jorge Fernndez

Libells : Robert Desnos

posted by Alfil @ 2:32 PM 0 comments Robert Desnos -Identit des imagesIdentit des images Robert Desnos (1900-1945)

Je me bats avec fureur contre des animaux et des bouteilles Depuis peu de temps peut-tre dix heures sont passes l'une aprs l'autre La belle nageuse qui avait peur du corail ce matin s'veille Le corail couronn de houx frappe sa porte Ah! encore le charbon toujours le charbon Je t'en conjure charbon gnie tutlaire du rve et da ma solitude laisse-moi laisse-moi parler encore de la belle nageuse qui avait peur du corail Ne tyrannise plus ce sduisant sujet de mes rves La belle nageuse reposait dans un lit de dentelles et d'oiseaux Les vtements sur une chaise au pied du lit taient illumins par les lueurs les dernires lueurs du charbon Celui-ci venu des profondeurs du ciel de la terre et de la mer tait fier de son bec de corail et de ses grandes ailes de crpe Il avait toute la nuit suivi des enterrements divergents vers des cimetires suburbains Il avait assist des bals dans les ambassades marqu de son empreinte une feuille de fougre

des robes de satin blanc It s'tait dress terrible l'avant des navires et les navires n'taient pas revenus Maintenant tapi dans la chemine il guettait le rveil de l'cume et le chant des bouilloires Son pas retentissant avait troubl le silence des nuits dans les rues aux pavs sonores Charbon sonore charbon matre du rve charbon Ah dis-moi o est-elle cette belle nageuse cette nageuse qui avait peur du corail? Mais la nageuse elle-mme s'est rendormie Et je reste face face avec le feu et je resterai la nuit durant interroger le charbon aux ailes de tnbres qui persiste projeter sur mon chemin monotone l'ombre de ses fumes et le reflet terrible de ses braises Charbon sonore charbon impitoyable charbon.

Identidad de las imgenes

Lucho furiosamente contra animales y botellas Desde hace poco tiempo quiz diez horas una despus de otra La hermosa nadadora que tena miedo del coral esta maana se despierta El coral coronado de acebo llama a su puerta Ah! otra vez el carbn siempre el carbn Te conjuro carbn genio tutelar del sueo y de mi soledad

djame djame seguir hablando de la hermosa nadadora que tena miedo del coralNo dictamines ms sobre este tema seductor de mis sueosLa hermosa nadadora descansaba en un lecho de encajes y de pjaros Los vestidos sobre una silla al pie del lecho iluminados por los fulgores los ltimos fulgores del carbn Llegado ste de las profundidades del cielo de la tierra y del mar estaba orgulloso de su pico de coral y de sus grandes alas de crespn Durante toda la noche l haba seguido divergentes entierros hacia cementerios suburbanos Haba asistido a bailes en las embajadas y dejado su rastro en una hoja de helecho de los vestidos de raso blanco Se haba erguido terrible en la proa de los navos y los navos no haban vuelto Ahora agazapado en la chimenea acechaba el despertar de la espuma y el canto de las marmitas Su paso resonante haba turbado el silencio de las noches en las calles de adoquines sonoros Carbn sonoro carbn amo del sueo carbn Ah dime dnde est la hermosa nadadora que tena miedo del coral? Pero precisamente la nadadora se ha vuelto a dormir Y me quedo frente a frente con el fuego y me quedar toda la noche para interrogar al carbn con alas de tiniebla que insiste en proyectar sobre mi camino montono la sombra de su humareda y el reflejo terrible de sus brasas Carbn sonoro carbn despiadado carbn.

Versin de Aldo Pellegrini Libells : Robert Desnos

posted by Alfil @ 2:18 PM 0 comments Robert Desnos -Conte de fesConte de fes Robert Desnos (1900-1945)

Il tait un grand nombre de fois Un homme qui aimait une femme Il tait un grand nombre de fois Une femme qui aimait un homme Il tait un grand nombre de fois Une femme et un homme Qui n'aimaient pas celui et celle qui les aimaient

Il tait une fois Une seule fois peut-tre Une femme et un homme qui s'aimaient

Cuento de hadas

Haba una vez y fueron tantas veces) un hombre que adoraba a una mujer. Haba una vez (la vez fue muchas veces) que una mujer a un hombre idolatraba. Haba una vez (lo fue muchas ms veces) una mujer y un hombre que no amaban o aquel o aquella que los adoraban. Haba una vez (tal vez slo una vez) una mujer y un hombre que se amaban.

Versin de Germn Zuluaga Uribe Libells : Robert Desnos

posted by Alfil @ 2:16 PM 2 comments Robert Desnos -Es de nocheIl fait nuit Robert Desnos (1900-1945)

Tu t'en iras quand tu voudras Le lit se ferme et se dlace avec dlices comme un corset de velours noir Et l'insecte brillant se pose sur l'oreiller clate et rejoint le Noir Le flot qui martle arrive et se tait Samoa la belle s'endort dans l'ouate Clapier que fais-tu des drapeaux ? tu les roules dans boue A la bonne toile et au fond de toute boue Le naufrage s'accentue sous la paupire Je conte et dcris le sommeil Je recueille les facons de la nuit et je les range sur une tagre Le ramage de l'oiseau de bois se confond avec le bris des bouchons en forme de regard N'y pas aller n'y pas mourir la joie est de trop Un convive de plus la table ronde dans la clairire de vert meraude et de heaumes retentissants prs d'un monceau d'pes et d'armures cabosses Nerf en amoureuse lampe teinte de la fin du jour Je dors.

Es de noche

Te irs cuando quieras El lecho se cie y se afloja con las delicias igual que un cors de terciopelo negro Y el insecto resplandeciente se posa sobra la almohada Para estallar y entonces reunirse con lo oscuro El oleaje llega martillando y se calla Samoa la bella duerme entre algodones Conejar qu haces con las banderas? las arrastras por el fango A la buena de Dios y en lo profundo de todo fango El naufragio se acenta bajo los prpados Relato y describo el sueo Recojo los envases de la noche y los ordeno sobre el estante El ramaje del pjaro de madera se confunde con la irrupcin de los tapones en forma de mirada Nada de volver all nada de morir all la alegra desborda Un invitado de ms a la mesa redonda en el claro verde esmeralda del bosque con yelmos resonantes cerca de un montn de espadas y armaduras abolladas Nervio a modo de amorosa lmpara apagada al fin del da Yo duermo

Versin de Aldo Pellegrini Libells : Robert Desnos

posted by Alfil @ 2:10 PM 0 comments Robert Desnos -Destine arbitraireDestine arbitraire Robert Desnos (1900-1945)

Georges Malkine

Voici venir le temps des croisades. Par la fentre ferme les oiseaux s'obstinent parler comme les poissons d'aquarium. la devanture d'une boutique une jolie femme sourit. Bonheur tu n'es que cire cacheter et je passe tel un feu follet. Un grand nombre de gardiens poursuivent un inoffensif papillon chapp de l'asile Il devient sous mes mains pantalon de dentelle et ta chair d'aigle mon rve quand je vous caresse! Demain on enterrera gratuitement on ne s'enrhumera plus on parlera le langage des fleurs on s'clairera de lumires inconnues ce jour. Mais aujourd'hui c'est aujourd'hui Je sens que mon commencement est proche pareil aux bls de juin. Gendarmes passez-moi les menottes. Les statues se dtournent sans obir. Sous leur socle j'inscrirai des injures et le nom de mon pire ennemi. L-bas dans l'ocan Entre deux eaux

Un beau corps de femme Fait reculer les requins Ils montent la surface se mirer dans l'air et n'osent pas mordre aux seins aux seins dlicieux.

Destino arbitrario

a Georges Malkzine

Ahora llega el tiempo de las cruzadas. Por las ventanas cerradas los pjaros se obstinan en hablar como peces de acuario. Junto al escaparate de una tienda una bonita mujer sonre. Felicidad no eres sino lacre y yo paso como un fuego fatuo. Una multitud de guardianes persigue a una mariposa inofensiva fugada del asilo. Se torna en mis manos calzn de encaje y tu carne se torna de guila oh sueo mo cuando te acaricio! Maana habr entierros gratuitos ya no se resfriarn hablarn el lenguaje de las flores se iluminarn con luces hasta ahora desconocidas.

Pero hoy es hoy. Siento que mi comienzo est prximo semejante al trigo de junio. Gendarmes ponedme las esposas. Las estatuas vuelven la espalda sin obedecer. En su zcalo inscribira injurias y el nombre de mi peor enemigo. All lejos en el ocano entre dos aguas un bello cuerpo de mujer hace retroceder a los tiburones. Suben a la superficie para contemplarse en el aire y no se atreven a morder esos senos esos senos deliciosos.

Versin de Aldo Pellegrini Libells : Robert Desnos

posted by Alfil @ 2:02 PM 0 comments Robert Desnos -Non l'amour n'est pas mortNon l'amour n'est pas mort Robert Desnos (1900-1945)

Non, l'amour n'est pas mort en ce coeur et ces yeux et cette bouche qui proclamait ses funrailles commences. coutez, j'en ai assez du pittoresque et des couleurs et du charme. J'aime l'amour, sa tendresse et sa cruaut. Mon amour n'a qu'un seul nom, qu'une seule forme. Tout passe. Des bouches se collent cette bouche. Mon amour n'a qu'un nom, qu'une forme. Et si quelque jour tu t'en souviens

toi, forme et nom de mon amour, Un jour sur la mer entre l'Amrique et l'Europe, l'heure o le rayon final du soleil se rverbre sur la surface ondule des vagues, ou bien une nuit d'orage sous un arbre dans la campagne, ou dans une rapide automobile, Un matin de printemps boulevard Malesherbes, Un jour de pluie, l'aube avant de te coucher, Dis-toi, je l'ordonne ton fantme familier, que je fus seul t'aimer davantage et qu'il est dommage que tu ne l'aies pas connu. Dis-toi qu'il ne faut pas regretter les choses: Ronsard avant moi et Baudelaire ont chant le regret des vieilles et des mortes qui mprisrent le plus pur amour, Toi, quand tu seras morte, Tu seras belle et toujours dsirable. Je serai mort dj, enclos tout entier en ton corps immortel, en ton image tonnante prsente jamais parmi les merveilles perptuelles de la vie et de l'ternit, mais si je vis Ta voix et son accent, ton regard et ses rayons, L'odeur de toi et celle de tes cheveux et beaucoup d'autres choses encore vivront en moi, En moi qui ne suis ni Ronsard ni Baudelaire, Moi qui suis Robert Desnos et qui, pour t'avoir connue et aime, Les vaux bien. Moi qui suis Robert Desnos, pour t'aimer Et qui ne veux pas attacher d'autre rputation ma mmoire sur la terre mprisable.

No, el amor no ha muerto

No, el amor no ha muerto en este corazn estos ojos y esta boca que proclamaba sus funerales empezados. Escuchad, estoy harto de lo pintoresco y de los colores y delencanto.

Amo el amor, su ternura y su crueldad. Mi amor no tiene ms que un solo nombre, una sola forma. Todo pasa. Bocas se pegan a esta boca. Mi amor no tiene ms que un nombre, una forma. Y si algn da te acuerdas de l Oh t, forma y nombre de mi amor, Un da en el mar entre Amrica y Europa, A la hora donde el rayo final de sol reverbera sobre la ondulada superficie de las olas, o bien una noche de tormenta bajo un rbol en el campo, o en un coche veloz, Una maana de primavera en el bulevar Malesherbes, Un da de lluvia, Al amanecer antes de acostarte, Dime, lo ordeno a tu fantasma familiar, que fui el nico quete amo ms y que es una pena que no lo hayas conocido. Dime que no hay que extraar las cosas: Ronsard antes que yo y Baudelaire han cantado el lamento de viejas y muertas que despreciaron el amor ms puro. T, cuando ests muerta, Sers hermosa y todava deseable. Yo ya estar muerto, enteramente encerrado en tu cuerpo inmortal, en tu asombrosa imagen presente para siempre entre las perpetuas maravillas de la vida y de la eternidad, pero si vivo Tu voz y su acento, tu mirada y sus rayos El olor a ti y el de tus cabellos y muchas otras cosas vivirn an en m, En m que no soy Ronsard ni Baudelaire, En m que soy Robert Desnos y que, por haberte conocido y amado,

Valgo tanto como ellos. Yo que soy Robert Desnos, para amarte Y que no quiero ligar otra fama a mi memoria sobre la tierra despreciable. Libells : Robert Desnos

posted by Alfil @ 1:19 PM 0 comments Robert Desnos - douleurs de l'amour! douleurs de l'amour! Robert Desnos (1900-1945)

douleurs de l'amour! Comme vous m'tes ncessaires et comme vous m'tes chres. Mes yeux qui se ferment sur des larmes imaginaires, mes mains qui se tendent sans cesse vers le vide. J'ai rv cette nuit de paysages insenss et d'aventures dangereuses aussi bien du point de vue de la mort que du point de vue de la vie, qui sont aussi le point de vue de l'amour. Au rveil vous tiez prsentes, douleurs de l'amour, muses du dsert, muses exigeantes.

Mon rire et ma joie se cristallisent autour de vous. C'est votre fard, c'est votre poudre, c'est votre rouge, c'est votre sac de peau de serpent, c'est vos bas de soie... et c'est aussi ce petit pli entre l'oreille et la nuque, la naissance du cou, c'est votre pantalon de soie et votre fine chemise et votre manteau de fourrure, votre ventre rond c'est mon rire et mes joies vos pieds et tous vos bijoux. En vrit, comme vous tes bien vtue et bien pare.

douleurs de l'amour, anges exigeants, voil que je vous imagine l'image mme de mon amour, que je vous confonds avec lui... douleurs de l'amour, vous que je cre et habille, vous vous confondez avec mon amour dont je ne connais que les vtements et aussi les yeux, la voix, le visage, les mains, les cheveux, les dents, les yeux...

Oh dolores del amor!

Oh dolores del amor! Cun necesarios y qu queridos sois para m. Mis ojos que se cierran sobre lgrimas imaginarias, mis manos que se tienden sin cesar hacia el vaco. So esta noche paisajes insensatos y aventuras peligrosas tanto desde el punto de vista de la muerte como desde el punto de vista de la vida, que son tambin el punto de vista del amor. Al despertar estabais presentes, oh dolores del amor, oh musas del desierto, oh musas exigentes.

Mi risa y mi alegra se cristalizan a vuestro alrededor. Es vuestro maquillaje, son vuestros polvos, es vuestro carmn, es vuestro bolso de piel de serpiente, son vuestras medias de seda y es tambin ese pequeo pliegue entre la oreja y la nuca, en el nacimiento del cuello, es vuestro pantaln de seda y vuestra fina camisa y vuestro abrigo de piel, vuestro vientre redondo es mi risa

y mis alegras vuestros pies y todas vuestras joyas. En verdad, qu bien vestida est, qu bien engalanada.

Oh dolores del amor, ngeles exigentes, he aqu que os imagino a imagen de mi amor, que os confundo con l Oh dolores del amor, que yo creo y visto, os confunds con mi amor del que no conozco sino la ropa y tambin los ojos, la voz, el rostro, las manos, el cabello, los dientes, los ojos Libells : Robert Desnos

posted by Alfil @ 1:10 PM 0 comments Robert Desnos -J'ai tant rv de toiJ'ai tant rv de toi Robert Desnos (1900-1945)

J'ai tant rv de toi J'ai tant rv de toi que tu perds ta ralit. Est-il encore temps d'atteindre ce corps vivant et de baiser sur cette bouche la naissance de la voix qui m'est chre?

J'ai tant rv de toi que mes bras habitus en treignant ton ombre se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas au contour de ton corps, peut-tre. Et que, devant l'apparence relle de ce qui me hante et me gouverne depuis des jours et des annes, je deviendrais une ombre sans doute. O balances sentimentales.

J'ai tant rv de toi qu'il n'est plus temps sans doute que je m'veille. Je dors debout, le corps expos toutes les apparences de la vie et de l'amour et toi, la seule qui compte aujourd'hui pour moi, je pourrais moins toucher ton front et tes lvres que les premires lvres et le premier front venu.

J'ai tant rv de toi, tant march, parl, couch avec ton fantme qu'il ne me reste plus peut-tre, et pourtant, qu' tre fantme parmi les fantmes et plus ombre cent fois que l'ombre qui se promne et se promnera allgrement sur le cadran solaire de ta vie.

He soado tanto contigo

He soado tanto contigo que pierdes tu realidad. An es tiempo de alcanzar ese cuerpo vivo y de besar en esa boca el nacimiento de la voz amada?

He soado tanto contigo que mis brazos acostumbrados, de tanto estrechar tu sombra, a cruzarse sobre mi pecho, no se adaptaran al contorno de tu cuerpo, quizs. Y ante la apariencia real de lo que me obsesiona y me gobierna desde hace das y aos, me convertira sin duda enuna sombra.

Oh balanzas sentimentales. He soado tanto contigo que ya no es tiempo sin duda de

despertar. Duermo de pie, el cuerpo expuesto a todas las apariencias de la vida y del amor y t, la nica que hoy cuenta para m, has de saber que me sera ms difcil tocar tu frente y tus labios que los primeros labios y la primera frente que llegaran.

He soado tanto contigo, caminado tanto, hablado tanto, me he acostado tantas veces con tu fantasma que ya no me queda ms quiz, y sin embargo, que ser fantasma entre los fantasmas, y cien veces ms sombra que la sombra que se pasea y se pasear alegremente por el reloj de sol de tu vida. Libells : Robert Desnos

posted by Alfil @ 12:01 PM 0 comments Robert Desnos -InfinitifInfinitif Robert Desnos (1900-1945)

Y mourir belle flammche y mourir voir les nuages fondre comme la neige et l'cho origines du soleil et du blanc pauvres comme Job ne pas mourir encore et voir durer l'ombre natre avec le feu et ne pas mourir treindre et embrasser amour fugace le ciel mat gagner les hauteurs abandonner le bord et qui sait dcouvrir ce que j'aime omettre de transmettre mon nom aux annes rire aux heures orageuses dormir au pied d'un pin

grce aux toiles semblables un numro et mourir ce que j'aime au bord des flammes.

Infinitivo

Morir ah hermosa pavesa morir ah ver las nubes fundirse como la nieve y el eco orgenes del sol y del blanco pobres como Job no morir an y ver durar la sombra nacer con el fuego y no morir abrazar y besar amor fugaz el cielo sin brillo ganar las alturas abandonar la orilla y quin sabe descubrir lo que amo omitir transmitir mi nombre a los aos rer en las horas tormentosas dormir al pie de un pino gracias a las estrellas semejantes a un nmero y morir lo que amo a orillas de las llamas.

Versin de Carlos Cmara y Miguel ngel Frontn Libells : Robert Desnos

posted by Alfil @ 11:13 AM 0 comments Robert Desnos -Le cimetireLe Cimetire Robert Desnos (1900-1945)

Ici sera ma tombe, et pas ailleurs, sous ces trois arbres. J'en cueille les premires feuilles du printemps Entre un socle de granit et une colonne de marbre. J'en cueille les premires feuilles du printemps, Mais d'autres feuilles se nourriront de l'heureuse pourriture De ce corps qui vivra, s'il le peut, cent mille ans. Mais d'autres feuilles se nourriront de l'heureuse pourriture, Mais d'autres feuilles se noirciront Sous la plume de ceux qui content leurs aventures. Mais d'autres feuilles se noirciront D'une encre plus liquide que le sang et l'eau des fontaines : Testaments non observs, paroles perdues au-del des monts. D'une encre plus liquide que le sang et l'eau des fontaines Puis-je dfendre ma mmoire contre l'oubli Comme une seiche qui s'enfuit perdre sang, perdre haleine ? Puis-je dfendre ma mmoire contre l'oubli ?

El cementerio

Aqu estar mi tumba, y slo aqu, bajo tres rboles. Recojo sus primeras hojas primaverales Entre un zcalo de granito y una columna de mrmol. Recojo sus primeras hojas primaverales, Pero otras hojas nacern de la feliz podredumbre De este cuerpo que, si puede, vivir cien mil aos. Pero otras hojas nacern de la feliz podredumbre,

Pero otras hojas se ennegrecern Bajo la pluma de los que cuentan sus aventuras. Pero otras hojas se ennegrecern Con una tinta ms lquida que la sangre y que el agua de las fuentes : Testamentos incumplidos, palabras que se pierden ms all de los montes. Con una tinta ms lquida que la sangre y que el agua de las fuentes, Podr yo defender mi memoria del olvido Como una jibia que huye perdiendo la sangre, perdiendo el aliento ? Podr yo defender mi memoria del olvido ?

Versin de Ral Gustavo Aguirre Libells : Robert Desnos

posted by Alfil @ 10:44 AM 0 comments Robert Desnos -Les espaces du sommeilLes espaces du sommeil Robert Desnos (1900-1945)

Dans la nuit il y a naturellement les sept merveilles du monde et la grandeur et le tragique et le charme. Les forts s'y heurtent confusment avec des cratures de lgende caches dans les fourrs. Il y a toi.

Dans la nuit il y a le pas du promeneuret celui de l'assassin et celui du sergent de ville et la lumire du rverbre

et celle de la lanterne du chiffonnier. Il y a toi.

Dans la nuit passent les trains et les bateaux et le mirage des pays o il fait jour. Les derniers souffles du crpuscule et les premiers frissons de l'aube. Il y a toi.

Un air de piano, un clat de voix. Une porte claque. Un horloge. Et pas seulement les tres et les choses et les bruits matriels. Mais encore moi qui me poursuis ou sans cesse me dpasse. Il y a toi l'immole, toi que j'attends.

Parfois d'tranges figures naissent l'instant du sommeil et disparaissent. Quand je ferme les yeux, des floraisons phosphorescentes apparaissent et se fanent et renaissent comme des feux d'artifice charnus. Des pays inconnus que je parcours en compagnie de cratures. Il y a toi sans doute, belle et discrte espionne.

Et l'me palpable de l'tendue. Et les parfums du ciel et des toiles et le chant du coq d'il y a 2,000 ans et le cri du paon dans des parcs en flamme et des baisers.

Des mains qui se serrent sinistrement dans une lumire blafarde et des essieux qui grincent sur des routes mdusantes. Il y a toi sans doute que je ne connais pas, que je connais au contraire.

Mais qui, prsente dans mes rves, t'obstines s'y laisser deviner sans y paratre. Toi qui restes insaisissable dans la ralit et dans le rve.

Toi qui m'appartiens de par ma volont de te possder en illusion mais qui n'approches ton visage du mien que mes yeux clos aussi bien au rve qu' la ralit.

Toi qu'en dpit d'un rhtorique facile o le flot meurt sur les plages, o la corneille vole dans des usines en ruines, o le bois pourrit en craquant sous un soleil de plomb.

Toi qui es la base de mes rves et qui secoues mon esprit plein de mtamorphoses et qui me laisses ton gant quand je baise ta main. Dans la nuit il y a les toiles et le mouvement tnbreux de la mer, des fleuves, des forts, des villes, des herbes,

des poumons de millions et millions d'tres.

Dans la nuit il y a les merveilles du mondes. Dans la nuit il n'y a pas d'anges gardiens mais il y a le sommeil. Dans la nuit il y a toi.

Dans le jour aussi.

Los espacios del sueo

En la noche estn naturalmente las siete maravillas del mundo y la grandeza y lo trgico y el encanto. Los bosques se tropiezan confusamente con las criaturas legendarias escondidas en los matorrales. Ests t.

En la noche estn los pasos del paseante y los del asesino y los del guardia urbano y la luz del farol y la linterna del trapero. Ests t.

En la noche pasan los trenes y los barcos y el espejismo de los pases donde es de da. Los ltimos alientos del crepsculo y los primeros estremecimientos del alba.

Ests t.

Un aire de piano, el estallido de una voz. Un portazo. Un reloj. Y no solamente los seres y las cosas y los ruidos materiales. Sino tambin yo que me persigo o sin cesar me adelanto. Ests t la inmolada, t la que espero.

A veces extraas figuras nacen el momento del sueo y desaparecen. Cuando cierro los ojos, las floraciones fosforescentes aparecen y se marchitan y renacen como fuego de artificios carnosos. Pases desconocidos que recorro en compaa de criaturas. Ests t sin duda, oh bella y discreta espa.

Y el alma palpable de la extensin. Y los perfumes del cielo y de las estrellas y el canto del gallo de hace 2000 aos y el grito del pavo real en los parques en llamas y besos.

Manos que se aprietan siniestramente en una luz descolorida y ejes que chirran sobre los caminos de espanto. Ests t sin duda a quien no conozco, a quien conozco al contrario.

Pero que, presente en mis sueos,

te obstinas en dejarte adivinar en ellos sin aparecer. T que permaneces inasible en la realidad y en el sueo.

T que me perteneces por mi voluntad de poseerte en ilusin pero que no acercas tu rostro sino cuando mis ojos se cierran tanto al sueo como a la realidad.

T que en despecho de una retrica fcil donde la ola muere en la playa, donde la corneja vuela entre las fbricas en ruinas, donde la madera se pudre crujiendo bajo un sol de plomo.

T que ests en la base de mis sueos y que sacudes mi alma llena de metamorfosis y que me dejas tu guante cuando beso tu mano. En la noche estn las estrellas y el movimiento tenebroso del mar, de los ros, de los bosques, de las ciudades, de las hierbas, de los pulmones de millones y millones de seres.

En la noche estn las maravillas del mundo. En la noche no estn los ngeles guardianes, pero est el sueo. En la noche ests t.

En el da tambin.

Traducido del francs por Gonzalo Hernndez Sanjorge Libells : Robert Desnos

posted by Alfil @ 10:15 AM 0 comments Robert Desnos -The night of loveless nights- I The night of loveless nights Robert Desnos (1900-1945)

I Nuit putride et glaciale, pouvantable nuit, Nuit du fantme infirme et des plantes pourries, Incandescente nuit, flamme et feu dans les puits, Tnbres sans clairs, mensonges et roueries.

Qui me regarde ainsi au fracas des rivires ? Noys, pcheurs, marins? clatez les tumeurs Malignes sur la peau des ombres passagres, Ces yeux m'ont dj vu, retentissez clameurs !

Le soleil ce jour-l couchait dans la cit L'ombre des marronniers au pied des difices, Les tendards claquaient sur les tours et l't Amoncelait ses fruits pour d'annuels sacrifices.

Tu viens de loin, c'est entendu, vomisseur de couleuvres,

Hros, bien sr, assassin morne, l'amoureux Sans douleur disparat, et toi, fils de tes uvres Suicid, rougis-tu du dsir d'tre heureux ?

Fantme, c'est ma glace o la nuit se prolonge Parmi les cercueils froids et les curs dgouttants, L'amour cuit et recuit comme une fausse oronge Et l'ombre d'une amante aux mains d'un impotent.

Et pourtant tu n'es pas de ceux que je ddaigne. Ah ! serrons-nous les mains, mon frre, embrassons-nous Parmi les billets doux, les rubans et les peignes, La prire jamais n'a sali tes genoux.

Tu cherchais dans la plage aux pieds des rochers droits La crique o vont s'chouer les toiles marines : C'tait le soir, des feux travers le ciel froid Naviguaient et, rvant au milieu des salines,

Tu voyais circuler des frgates sans nom Dans l'claboussement des chutes impossibles. O sont ces soirs ? flots rechargez vos canons Car le ciel en rumeur est encombr de cibles.

Quel destin t'enchana pour servir les svres, Celles dont les cheveux charment les colibris, Celles dont les seins durs sont un fatal abri

Et celles dont la nuque est un nid de mystre,

Celles rencontres nues dans les nuits de naufrage, Celles des incendies et celles des dserts, Celles qui sont fltries par l'amour avant l'ge, Celles qui pour mentir gardent les yeux sincres,

Celles au cur profond, celles aux belles jambes, Celles dont le sourire est subtil et mchant, Celles dont la tendresse est un diamant qui flambe Et celles dont les reins balancent en marchant,

Celles dont la culotte troite treint les cuisses, Celles qui, sous la jupe, ont un pantalon blanc Laissant un peu de chair libre par artifice Entre la jarretire et le flots des volants,

Celles que tu suivis dans l'espoir ou le doute, Celles que tu suivis ne se retournaient pas Et les bouquets fans qu'elles jetaient en route T'entranrent longtemps au hasard de leurs pas

Mais tu les poursuivras la mort sans rpit, Les yeux las de percer des tnbres moroses, De voir lever le jour sur le ciel de leur lit Et d'abriter leur ombre en tes prunelles closes.

Une rose la bouche et les yeux caressants Elles s'acharneront avec des mains cruelles torturer ton cur, rpandre ton sang Comme pour les punir d'avoir battu pour elles.

Heureux s'il suffisait, pour se faire aimer d'elles, D'affronter sans faiblir des dangers merveilleux Et de toujours garder l'me et le cur fidle Pour lire la tendresse aux clairs de leurs yeux,

Mais les plus audacieux, sinon les plus sincres, Volent pleine bouche leur bouche un aveu Et devant nos penses, comme aux proues les chimres, Resplendit leur sourire et flottent leurs cheveux.

Car l'unique rgit l'amour et ses douleurs, Lui seul a possd les mes passionnes Les uns s'tant soumis sa loi par malheur N'ont connu qu'un bourreau pendant maintes annes.

D'autres l'ont poursuivi dans ses mtamorphoses: Aprs les yeux trs bleus voici les yeux trs noir Brillant dans un visage o se fltrit la rose, Plus profonds que le ciel et que le dsespoir.

Matre de leur sommeil et de leurs insomnies Il les entrane en foule, travers les pays,

Vers des mers ventres et des piphanies La mare sera haute et l'toile a failli.

Versin de Carlos Cmara y Miguel ngel Frontn

The night of loveless nights

I Noche glacial y ptrida, noche espantable, noche De fantasmas invlidos y de plantas podridas, Incandescente noche, llama y fuego en los pozos, Tinieblas sin relmpagos, astucias y mentiras.

En el fragor del ro, quin me mira? Marinos, Pescadores, ahogados? Reventad los tumores Malignos en la piel de las sombras fugaces, Ya me han visto esos ojos, clamores: resonad!

Hasta los edificios alargaba ese da El sol, en la ciudad, la sombra de los rboles. Restallaban banderas en lo alto de las torres, Daba a los sacrificios sus frutos el verano.

Vienes de lejos, s, vomitando culebras, Triste asesino, hroe, por cierto, sin dolor El amante se esfuma, y a ti, hijo suicida

De tus obras, ansiar la dicha te avergenza?

En mi hielo, oh espectro, la noche se prolonga Entre fretros fros y pechos goteantes, Quema y arde el amor como una falsa oronja Y en las manos invlidas la sombra de una amante.

Sin embargo no eres de aquellos que desdeo. Estrchame la mano, oh mi hermano!, besmonos Entre cartas de amor, entre cintas y peines, La plegaria jams ensuci tus rodillas.

Buscabas en la playa al pie de los peascos La cala donde encallan las estrellas marinas: Por el glido cielo los fuegos del ocaso Navegaban, y t, soando entre salinas,

Veas circular barcos desconocidos En el agua agitada por saltos imposibles. Dnde estn esas tardes? Apuntad los caones, olas, hacia los blancos del cielo rumoroso.

Qu destino te hizo siervo de las severas, Las de largos cabellos que hechizan colibres, Las que en el duro seno dan un fatal asilo, Las que llevan un nido de misterio en la nuca,

Las que hallaste desnudas en noches de naufragio, Las que incendios y pramos pueblan, las que mienten Sin por eso perder la mirada sincera, Las que agost el fatal amor antes de tiempo,

Las de hondo corazn, las de piernas hermosas, Las de sutil sonrisa, malvada y delicada, Las de ternura ardiente como un diamante en llamas, Las que en la marcha van meneando las caderas.

Las de bragas estrechas que estrangulan los muslos, Las que bajo la falda llevan un pantaln Blanco que, artificioso, les desnuda la piel Entre la jarretera y el vuelo de volados,

Las que ansioso seguiste con esperanza o dudas No se volvieron nunca, nunca para mirarte, Y las flores marchitas que al andar arrojaban Te arrastraron tras ellas, al azar de sus pasos.

Hasta la muerte, empero, las seguirs, sin pausa, Con los ojos cansados de indagar las tinieblas, De ver un nuevo da nacer sobre sus lechos Y de albergar su sombra en tus ojos cerrados.

Con su mirada dulce y una rosa en la boca, Torturarn tu pecho, derramarn tu sangre

Encarnizadamente, con sus manos crueles, Como por castigar el amor que les dieron.

Qu dicha si bastara, para lograr su amor, Hacer frente sin miedo a increbles peligros, Conservar siempre fieles el corazn y el alma Para ver la ternura en sus ojos brillantes,

Pero los ms audaces, si no los ms sinceros, Roban, a boca llena, a sus bocas un s, Y ante nosotros, como en un mascarn de proa, Esplende su sonrisa y flotan sus cabellos.

Pues lo nico rige el amor y sus penas, Slo l posey las almas fervorosas Algunos, sometidos por desgracia a su ley Vctimas de un verdugo fueron durante aos.

En sus metamorfosis otros lo persiguieron: Tras ojos muy azules, he aqu los muy negros Brillando en una cara donde muere la rosa, Ms profundos que el cielo y la desesperanza.

Amo de sus insomnios y tambin de su sueo En masa los arrastra, por diversos pases, En pos de epifanas y mares desventrados... Ser la pleamar y faltar la estrella.

Versin de Carlos Cmara y Miguel ngel Frontn Libells : Robert Desnos

posted by Alfil @ 9:33 AM 0 comments Robert Desnos -The night of loveless nights- II The night of loveless nights Robert Desnos (1900-1945)

II Quelquun ma racont que, perdu dans les glaces, Dans un chaos de monts, loin de tout ocan, Il vit passer, sans heurt et sans fume, la masse Immense et pavoise dun paquebot gant.

Des marins silencieux saccrochaient aux cordages Et des oiseaux gueulards volaient dans les haubans, Des danseuses rvaient au bord des bastingages En robes de soire et coiffes de turbans.

Les bijoux entouraient dtincelles glaciales Leurs gorges et leurs poignets et de grands ventails De plumes, dans leurs mains, claquaient vers des escales O les bals rougissaient les tours et les portails.

Les danseurs abms dans leur mlancolie En songe comparaient leurs dsirs lacier.

Ctait parmi les monts, dans un soir de folie, De grands nuages coulaient sur le flanc des glaciers.

Un autre dcouvrit, au creux dune clairire, Un rosier florissant entour de sapins. Combien a-t-il cueilli de roses sanguinaires Avant de sendormir sur la mousse au matin ?

Mais ses yeux ont gard ltrange paysage Inscrit sur leur prunelle et son cur incertain A choisi pour cesser de battre sans courage Ce lieu clos par lodeur de la rose et du thym.

Du temps o nous chantions avec des voix vibrantes Nous avons travers ces pays singuliers O lcho rpondait aux questions des amantes Par des mots dont le sens nous tait familier.

Mais, depuis que la nuit scroule sur nos ttes, Ces mots ont dans nos curs des accents mystrieux Et quand un souvenir parfois nous les rpte Nous dsobissons leur ordre imprieux.

Entendez-vous chanter des voix dans les montagnes Et retentir le bruit des cors et des buccins ? Pourquoi ne chantons-nous que les refrains du bagne Au son dun ternel et lugubre tocsin ?

Serait-ce pas Don juan qui parcourt ces alles O lombre se marie aux spectres de lamour ? Ce pas qui retenti dans les nuits dsoles A-t-il marqu les curs avec un talon lourd ?

Ce nest pas le Don Juan qui descend impassible Lescalier ruisselant dinfernales splendeurs Ni celui qui crachait aux versets de la Bible Et but en ricanant avec le commandeur.

Ses beaux yeux incompris nont pas touch les curs, Sa bouche na connu que le baiser du rve, Et cest celui qui rve en de sombres ardeurs Celle qui le ddaigne et lignore et sans trve

Heurte ses diamants froids, ses lvres spulcrales, Sa bouche silencieuse sa bouche et ses yeux, Ses yeux de sphinx cruels et ses mains animales A ses yeux, ses mains, son toile, aux cieux.

Mais lui le cur meurtri par de mortes chimres, Gardant leur bec pourri plant dans ses amours, Pour un baiser viril, beauts phmres, Vous sauvera sans doute au seuil du dernier jour.

Le rire sur sa bouche crasera des fraises

Ses yeux seront marqus par un plus pur destin. Cest Bacchus renaissant des cendres et des braises, Les cendres dans les dents, les braises dans les mains.

Mais pour un qui renat combien qui, sans mourir, Portent au cur, portent aux pieds de lourdes chanes. Les fleuves couleront et les morts vont pourrir Chaque an reverdira le feuillage des chnes.

Jhabite quand il me plat un ravin tnbreux au-dessus duquel le ciel se dcoupe en un losange dchiquet par lombre des sapins des mlzes et des rochers qui couvrent les pentes escarpes.

Dans lherbe du ravin poussent dtranges tubreuses des ancolies et des colchiques survoles par des libellules et des mantes religieuses et si pareils sans cesse le ciel la flore et la faune o succdent aux insectes les corneilles moroses et les rats musqus que je ne sais quelle immuable saison sest abattue sur ce toujours nocturne ravin avec son dais en losange constell que ne traverse aucun nuage.

Sur les troncs des arbres deux initiales toujours les mmes sont graves. Par quel couteau par quelle main pour quel cur ?

Le vallon tait dsert quand jy vins pour la premire fois. Nul ny tait venu avant moi. Nul autre que moi ne la parcouru.

La mare o les grenouilles nagent dans lombre avec des mouvements rguliers reflte des toiles immobiles et le marais que les crapauds peuplent de leur cri sonore et triste possde un feu follet toujours le mme.

La saison de lamour triste et immobile plane en cette solitude.

Je laimerai toujours et sans doute ne pourrai-je jamais franchir lore des mlzes et des sapins escalader les rochers baroques pour atteindre la route blanche o elle passe certaines heures. La route o les ombres nont pas toujours la mme direction.

Parfois il me semble que la nuit vient seulement de sabattre. Des chasseurs passent sur la route que je ne vois pas. Le chant de cors de chasse rsonne sous les mlzes. La journe a t longue parmi les terres de labour la poursuite du renard du blaireau et du chevreuil. Le naseau des chevaux fume blanc dans la nuit.

Les airs de chasse steignent. Et je dchiffre difficilement les initiales identiques sur le tronc des mlzes qui bornent le ravin.

The Night of Loveless Nights

II Alguien me dijo que, extraviado entre hielos, En un caos de montes y lejos de los mares, Vio pasar sin violencia y sin humo la masa Empenachada, inmensa, de un barco gigantesco.

Marinos silenciosos asan los cordajes Y pjaros chillones rozaban los obenques, Contra los parapetos soaban bailarinas Enfundadas en telas suntuosas y turbantes.

En sus cuellos y brazos enhebraban las joyas Mil destellos glaciales, y grandes abanicos De plumas, en sus manos, crepitaban, tendidos Hacia escalas con torres rojas de fiesta y bailes.

Bailarines absortos en su melancola, En sueos comparaban sus ansias al acero. Entre los montes era, en noche de locura, Grandes nubes rozaban el flanco de los tmpanos.

Hubo otro, tambin, que en medio de un calvero Un rosal descubri entre enhiestos abetos. Cuntas rosas de sangre alcanz a recoger Antes de adormecerse, al alba, bajo el musgo?

Sus ojos preservaron, sin embargo, el extrao Paisaje en la pupila, y su titubeante Corazn eligi, para dejar la lucha, El lugar que embalsaman la rosa y el tomillo.

En la poca aquella en que con voz vibrante Cantbamos, cruzamos singulares pases En que a nuestras amadas, con palabras de claro Sentido familiar, el eco responda.

Pero hoy, desde que la noche nos aplasta, En nuestro pecho tienen acentos misteriosos Esas voces, y cuando nos las trae el recuerdo Su orden imperiosa nosotros no acatamos.

Escuchis esas voces cantando en la montaa,

Escuchis la trompetas romanas y los cuernos? Por qu slo cantamos estribillos de reos Al comps de una eterna y lgubre campana?

Ser acaso Don Juan quien va por la alameda En que la sombra se une a espectros del amor? Ha marcado los pechos con su taln pesado El paso que resuena en las noches desiertas?

No es por cierto el Don Juan que desciende impasible La escalera baada de luces infernales, Ni aquel que profan, escupiendo, la Biblia Y beba, burln, con el Comendador.

Incomprendidos, nunca conmovieron sus ojos, Ni conoci su boca sino el beso del sueo, Y es el Don Juan que suea, en sombros ardores, Con la que lo desprecia y lo ignora y sin tregua

Clava su boca muda, sus labios sepulcrales, Sus helados diamantes en sus ojos y boca, Crueles ojos de esfinge y manos animales En sus ojos y manos, y en su estrella y su cielo.

Mas l, herido el pecho por difuntas quimeras, Que hunden an el pico ptrido en sus amores, Con un beso viril, oh bellezas efmeras,

Os salvar quizs antes que llegue el fin.

En su boca la risa fresas aplastar, Un destino ms puro le marcar los ojos. Es Baco que renace de brasas y ceniza, En los dientes ceniza y brasas en las manos.

Mas por uno que vuelve, cuntos que sin morir En los pies y en el alma llevan duras cadenas. Los ros corrern, se pudrirn los muertos... Cada ao las hayas se cubrirn de hojas.

Cuando me place vivo en una hondonada tenebrosa sobre la cual el cielo parece un rombo destrozado por las sombras de los abetos los alerces y las peas que recubren las pendientes escarpadas.

En la hierba de la hondonada crecen extraas tuberosas ancolas y clquidos que las liblulas y las mantas religiosas sobrevuelan y siempre son tan idnticos a s mismos el cielo la flora y la fauna en la que las sombras cornejas y el ratn almizclero suceden a los insectos que no s qu estacin inmutable ha cado sobre esta hondonada siempre nocturna con su palio romboidal estrellado que ninguna nube atraviesa.

En el tronco de los rboles han grabado dos iniciales, siempre las mismas. Qu cuchillo las traz qu mano para qu corazn?

Cuando llegu por primera vez el pequeo valle estaba desierto. Nadie haba venido antes aqu. Slo yo lo he recorrido.

La charca en que las ranas nadan a la sombra con movimientos regulares refleja estrellas inmviles y el pantano que los sapos pueblan con su grito sonoro y triste tiene siempre el mismo fuego fatuo.

La estacin del amor triste e inmvil planea en esta soledad

Siempre la amar y quizs nunca pueda franquear la linde de los alerces y los abetos escalar los peascos barrocos para alcanzar el camino blanco por el que ella pasa a ciertas horas. El camino donde las sombras no siempre tienen la misma direccin.

A veces me parece que la noche acaba justo de caer. Pasan cazadores por el camino que no veo. Bajo los alerces resuena el canto de los cuernos de caza. La jornada ha sido larga entre los campos arados a la caza del zorro el tejn o el venado. Un vapor blanco se desprende de las narices de los caballos en la noche.

La msica de caza se va apagando. Y yo descifro con dificultad las iniciales idnticas en el tronco de los alerces que bordean la hondonada.

Versin de Carlos Cmara y Miguel ngel Frontn Libells : Robert Desnos

posted by Alfil @ 9:30 AM 0 comments Robert Desnos -De la rose de marbre la rose de fer De la rose de marbre la rose de fer Robert Desnos (1900 - 1945)

La rose de marbre immense et blanche tait seule sur la place dserte o les ombres se prolongeaient l'infini. Et la rose de marbre seulesous le soleil et les toiles tait la reine de la Solitude Et sansparfum la rose de marbre sur sa tige rigide au sommet du pidestal degranit ruisselait de tous les flots du ciel. La lune s'arrtaitpensive en son coeur glacial et les desses des jardins les dessesde marbre ses ptales venaient prouver leurs seins froids.

La rose de verre rsonnait tous les bruits du littoral. Il n'taitpas un sanglot de vague brise qui ne la ft vibrer. Autour de satige fragile et de son coeur transparent des arcs en ciel tournaientavec les astres. La pluie glissait en boules dlicates sur sesfeuilles que parfois le vent faisait gmir l'effroi des ruisseauxet des vers luisants.

Le rose de charbon tait un phnix ngre que la poudre transformait enrose de feu. Mais sans cesse issue des corridors tnbreux de la mineo les mineurs la recueillaient avec respect pour la transporter aujour dans sa gangue d'anthracite la rose de charbon veillait auxportes du dsert.

La rose de papier buvard saignait parfois au crpuscule quand le soir son pied venait s'agenouiller. La rose de buvard gardienne de tousles secrets et mauvaise conseillre saignait un sang plus pais que l'cume de mer et qui n'tait pas le sien.

La rose de nuages apparaissait sur les villes maudites l'heure desruptions de volcans l'heure des incendies l'heure des meutes etau-dessus de Paris quand la commune y mla les veines irises du ptrole et l'odeur de la poudre. Elle fut belle au 21 janvier belle aumois d'octobre dans le vent froid des steppes belle en 1905 l'heuredes miracles l'heure de l'amour. La rose de bois prsidait aux gibets. Elle fleurissait au plus haut dela guillotine puis dormait dans la mousse l'ombre immense deschampignons.

La rose de fer avait t battue durant des sicles par des forgeronsd'clairs. Chacune de ses feuilles tait grande comme un cielinconnu. Au moindre choc elle rendait le bruit du tonnerre. Maisqu'elle tait douce aux amoureuses dsespres la rose de fer.

La rose de marbre la rose de verre la rose de charbon la rose de papierbuvard la rose de nuages la rose de bois la rose de fer refleurironttoujours mais aujourd'hui elles sont effeuilles sur ton tapis.

Qui es-tu? toi qui crases sous tes pieds nus les dbris fugitifs de Larose de marbre de la rose de verre de la rose de charbon de la rosede papier buvard de la rose de nuages de la rose de bois de la rosede fer.

De la rosa de mrmol a la rosa de hierro

La rosa de mrmol inmensa y blanca estaba sola en la plaza desierta donde las sombras se prolongaban hasta el infinito. Y la rosa de mrmol sola bajo el sol y la estrellas era reina de la soledad. Y sin perfume la rosa de mrmol sobre su tallo rgido en la cima del pedestal de granito chorreaba entre todas las olas del cielo. La luna se detena pensativa en su corazn glacial y los deseos de los jardines los deseos de mrmol a sus ptalos venan a probar sus senos fros.

La rosa de vidrio resonaba en todos los ruidos del litoral. No era un sollozo de ola quebrada que la hizo vibrar. Alrededor de su tallo frgil y de su corazn transparente los arco iris giraban con los astros. La lluvia resbalaba en bolas delicadas sobre sus hojas a las que a veces el viento haca gemir con espanto de los arroyos y de las lucirnagas.

La rosa de carbn era un fnix negro que la plvora transformaba en rosa de fuego. Pero sin cesar nacida en los corredores tenebrosos de la mina donde los mineros la recogan con respeto para transportarla durante hacia el da en su sangre de antracita la rosa de carbn velaba a las puertas del desierto.

La rosa de papel secante sangraba a veces durante el crepsculo cuando el atardecer a sus pies vena a arrodillarse. La rosa de secante guardiana de todos los secretos y mala consejera sangraba una sangre ms espesa que la espuma de mar y que no era suya.

La rosa de nubes apareca sobre las ciudades malditas a la hora de las erupciones de los volcanes a la hora de los incendios la hora de los tumultos y por encima de Pars cuando la Comuna all mezcl las venas irisadas del petrleo y el olor de la plvora. Ella fue bella el 21 de enero bella el mes de octubre entre el viento fro de las estepas bella en 1905 a la hora de los milagros a la hora del amor.

La rosa de madera presida los patbulos. Floreca en lo ms alto de la guillotina y despus dorma en el musgo a la sombra de los hongos.

La rosa de hierro haba sido batida durante siglos por los forjadores de relmpagos. Cada una de sus hojas era como un cielo desconocido. Al menor golpe ella produca el ruido del trueno. Pero qu dulce era a las amantes desesperadas la rosa de hierro.

La rosa de mrmol la rosa de vidrio la rosa de carbn la rosa de papel secante la rosa de nubes la rosa de madera la rosa de hierro volvern a florecer siempre hoy estn deshojadas sobre tu alfombra.

Quin eres t? t que aplastas bajo tus pies desnudos los restos fugitivos de la rosa de mrmol de la rosa de vidrio de la rosa de carbn de la rosa de papel secante de la rosa de nubes de la rosa de madera de la rosa de hierro.

Versin de Gonzalo Hernndez Sanjorge

La bouteille la mer Alfred de Vigny (17971863)

I Courage, faible enfant de qui ma solitude Reoit ces chants plaintifs, sans nom, que vous jetez Sous mes yeux ombrags du camail de ltude, Oubliez les enfants par la mort rrts; Oubliez Chatterton, Gilbert et Malfiltre; De luvre davenir saintement ildoltre;, Enfin, oubliez lhomme en vous-mme.coutez:

II Quand un grave marin voit que le vent lemporte Et que les mts briss pendent tous sur le pont, Que dans son grand duel la mer est la plus forte

Et que par des calculs lesprit en vain rpond; Que le courant lcrase et le roule en sa course, Quil est sans gouvernail, et, partant, sans ressource, Il se croise les bras dans un clame profond.

III Il voit les masses deau, les toise et les mesure, Les mprise en sachant quil en est cras, Soumet son me au poids de la matire impure Et se sent mort ainsi que son vaisseau ras. A de certains moments, lme est sans rsistance; Mais le penseur sisole et nattend dassistance Que de la forte foi dont il est embras.

IV Dans les heures du soir, le jeune Capitaine A fait ce quil a pu pour le salut des siens. Nul vaisseau nappararat sur la vague lointaine, La nuit tombe, et le brick court aux rocs indiens. Il se rsigne, il prie; il se recueille, il pense A celui qui soutient les ples et balance Lquateur hriss des longs mridiens.

V Son sacrifice est fait; mais il faut que la terre Recueille du travail le pieux monument. Cest le journal savant, le calcul solitaire,

Plus rare que la perle et que le diamant; Cest la carte des flots faite dans la tempte, La carte de lcueil qui va briser sa tte: Aux voyageurs futurs sublime testament.

VI Il crit: Aujourdhui, le courant nous entrane, Dsempars, perdus, sur la Terre-de-Feu. Le courant porte lest. Notre morte est certaine: Il faut cingler au nord pour bien passer ce lieu. Ci-joint est mon journal, portant quelques tudes Des constellations des hautes latitudes. Quil aborde, si cest la volont de Dieu!

VII Puis, immobile et froid, comme le cap des brumes Qui sert de sentinelle au dtroit Magellan, Sombre comme ces rocs au front charg dcumes, Ces pics noirs dont chacun porte un deuil castillan, Il ouvre une bouteille et la choisit trs forte, Tandis que son vaisseau que le courant emporte Tourne en un cercle troit comme un vol de milan.

VIII Il tient dans une main cette vieille compagne, Ferme, de lautre main, son flanc noir et terni. Le cachet porte encor le blason de Champagne:

De la mousse de Reims son col vert est jauni. Dun regard, le marin en soi-mme rappelle Quel jour il assembla lquipage autour delle, Pour porter un grand toste au pavillon bni.

IX On avait mis en panne, et ctait grande fte; Chaque homme sur son mt tenait le verre en main; Chacun son signal se dcouvrit la tte, Et rpondit den haut par un hourra soudain. Le soleil souriant dorait les voiles blanches; Lair mu rptait ces voix mles et franches, Ce noble appel de lhomme son pays lointain.

X Aprs le cri de tous, chacun rve en silence. Dans la mousse dA luit lclair dun bonheur; Tout au fond de son verre il aperoit la France. La France est pour chacun ce quy laissa son cur: Lun y voit son vieux pre assis au coin de ltre, Comptant ses jours dabsence; la table du ptre, Il voit sa chaise vide ct de sa sur.

XI Un autre y voit Paris, o sa fille penche Marque avec les compas tous les souffles de lair, Ternit de pleurs la glace o laiguille est cache,

Et cherche ramener laimant avec le fer. Un autre y voit Marseille. Une femme se lve, Court au port et lui tend un mouchoir de la grve, Et ne sent pas ses pieds enfoncs dans la mer.

XII O superstition des amours ineffables, Murmures de nos curs qui nous semblez des voix, Calculs de la science, dcevantes fables! Pourquoi nous apparatre en un jour tant de fois? Pourquoi vers lhorizon nous tendre ainsi des piges? Esprances roulant comme roulent les neiges; Globes toujours ptris et fondus sous nos doigts!

XIII O sont-ils prsent? o sont ces trois cents braves? Renverss par le vent dans les courants maudits, Aux harpons indiens ils portent pour paves Leurs habits dchirs sur leurs corps refroidis, Les savants officiers, la hache la ceinture, Ont pri les premiers en coupant la mture: Ainsi, de ces trois cents il nen reste que dix!

XIV Le capitaine encor jette un regard au ple Dont il vient dexplorer les dtroits inconnus. Leau monte ses genoux et frappe son paule;

Il peut lever au ciel lun de ses deux bras nus. Son navire est coul, sa vie est rvolue: Il lance la Bouteille la mer, et salue Les jours de lavenir qui pour lui sont venus.

XV Il sourit en songeant que ce fragile verre Portera sa pense et son nom jusquau port; Que dune le inconnue il agrandit la terre; Quil marque un nouvel astre et le confie au sort: Que Dieu peut bien permettre des eaux insenses De perdre des vaisseaux, mais non pas des penses; Et quavec un flacon il a vaincu la mort.

XVI Tout est dit. A prsent, que Dieu lui soit en aide! Sur le brick englouti londe a pris son niveau. Au large flot de lest le flot de louest succde, Et la Bouteille y roule en son vaste berceau. Seule dans lOcan la frle passagre Na pas pour se guider une brise lgre; Mais elle vient de larche et porte le rameau.

XVII Les courants lemportaient, les glaons la retiennent Et la couvrent des plis dun pais manteau blanc. Les noirs chevaux de mer la heurtent, puis reviennent

La flairer avec crainte, et passent en soufflant. Elle attend que lt, changeant ses destines, Vienne ouvrir le rempart des glaces obstines, Et vers la ligne ardente elle monte en roulant.

XVIII Un jour, tout tait calme et la mer Pacifique, Par ses vagues dazur, dor et de diamant, Renvoyait ses splendeurs au soleil du tropique. Un navire y passait majestueusement; Il a vu la Bouteille aux gens de mer sacre: Il couvre de signaux sa flamme diapre, Lance un canot en mer et sarrte un moment.

XIX Mais on entend au loin le canon des Corsaires; Le Ngrier va fuir sil peut prendre le vent. Alerte! et coulez bas ces sombres adversaires! Noyez or et bourreaux du couchant au levant! La frgate reprend ses canots et les jette En son sein, comme fait la sarigue inquite, Et par voile et vapeur vole et roule en avant.

XX Seule dans lOcan, seule toujours!Perdue Comme un point invisible en un mouvant dsert, Laventurire passe errant dans ltendue,

Et voit tel cap secret qui nest pas dcouvert. Tremblante voyageuse flotter condamne, Elle sent sur son col que depuis une anne Lalgue et les gomons lui font un manteau vert.

XXI Un soir enfin, les vents qui soufflent des Florides Lentranent vers la France et ses bords pluvieux. Un pcheur accroupi sous des rochers arides Tire dans ses filets le flacon prcieux. Il court, cherche un savant et lui montre sa prise, Et, sans loser ouvrir, demande quon lui dise Quel est cet lixir noir et mystrieux.

XXII Quel est cet lixir? Pcheur, cest la science, Cest llixir divin que boivent les esprits, Trsor de la pense et de lexprience; Et si tes lourds filets, pcheur, avaient pris Lor qui toujours serpete aux veines du Mexique, Les diamants de lInde et les perles dAfrique, Ton labeur de ce jour aurait eu moins de prix.

XXIII Regarde.Quelle joie ardente et srieuse! Une gloire de plus luit dans la nation. Le canon tout-puissant et la cloche pieuse

Font sur les toits tremblants bondir lmotion. Aux hros du savoir plus qu ceux des batailles On va faire aujourdhui de grandes funrailles. Lis ce mot sur les murs: Commmoration!

XXIV Souvenir ternel! gloire la dcouverte Dans lhomme ou la nature, gaux en profondeur, Dans le Juste et le Bien, source peine entrouverte. Dans lArt inpuisable, abme de splendeur! Quimporte oubli, morsure, injustice insense, Glaces et tourbillons de notre traverse? Sur la pierre des morts crot larbre de grandeur.

XXV Cet arbre est le plus beau de la terre promise, Cest votre phare tous, Penseurs laborieux! Voguez sans jamais craindre ou les flots ou la brise Pour tout trsor scell du cachet prcieux. Lor pur doit surnager, et sa gloire est certaine: Dites en souriant comme ce capitaine: Quil aborde, si cest a volont des dieux!

XXVI Le vrai Dieu, le Dieu fort, est le Dieu des ides. Sur nos fronts s le germe est jet par le sort, Rpandons le Savoir en fcondes ondes;

Puis, recueillant le fruit tel que de lme il sort, Tout empreint du parfum des saintes solitudes, Jetons luvre la mer, la mer des multitudes: Dieu la prendra du doigt pour la conduire au port.

La botella en el mar

I Ten valor, dbil nio, t que a mi soledad" mandas cantos quejosos y sin nombre, que arrojas ante mis resguardados ojos de hombre de estudio. No recuerdes a aquellos que la muerte trunc: Chatterton y Gilbert, Malfiltre; de la obra del futuro no dejes de ser un santo idlatra, las miserias del hombre que hay en ti olvida. Escucha.

II Cuando un grave marino ve que el viento le lleva con los mstiles rotos, cuando ve que en el duelo que sostiene es el mar el ms fuerte adversario, y que en vano su ingenio sus recursos convoca; que la fuerza del agua le sumerge y le arrastra, que ha perdido el timn y con l todo rumbo, se refugia en su calma y se cruza de brazos.

III Ve los lquidos montes, con sus ojos los mide, los desprecia sabiendo que le van a engullir, toda su alma somete a la impura materia, sabe que va a morir al igual que su barco. Porque a veces el alma resistir ya no puede; mas quien piensa se asla y tan slo la fe de los fuertes le alienta y le presta socorro.

IV Ya en la noche aquel joven capitn ha hecho todo lo que estaba en su mano por salvar a los suyos. Ni una vela aparece en las ondas lejanas, todo es sombra y el brick va hacia las rocas indias. Se resigna, ahora reza; y medita en Aquel que sostiene los polos y que eriza con largos meridianos la lnea ceidora del mundo.

V Presto est al sacrificio; mas la tierra precisa recoger del trabajo aquel fiel testimonio. Es el diario estudioso de su afn solitario que valdr mucho ms que el diamante y la perla; es la carta marina que traz en la tormenta, y hay en ella el peasco donde va a naufragar, testamento sublime al futuro viajero.

VI Hoy, escribe, nos lleva la corriente del mar a la Tierra del Fuego, ya sin rumbo, perdidos. Nos empuja hacia el este. Nuestra muerte es segura: que se single hacia el norte evitando el escollo. Acompao mi diario que contiene un estudio de las constelaciones de esta parte del cielo. Que alguien pueda encontrarlo si as Dios lo dispone!

VII Luego, inmvil y fro, como el cabo brumoso, centinela que guarda el estrecho del sur, al igual que esas peas revestidas de espuma, negros picos con luto por algn espaol, abre al fin la botella que parece ms fuerte, cuando el barco, arrastrado por la fuerza del agua, gira en crculo igual que un milano que vuela. Una mano sostiene a la fiel compaera, cierra con la otra mano su negruzca abertura, todava el escudo de Champaa en el lacre; hay espuma de Reims en su cuello verdoso. Y al mirarla el marino rememora aquel da cuando aquella botella reuni a todos sus hombres para un brindis solemne a la ensea bendita

IX Se quedaron al pairo celebrando una fiesta,

todos los tripulantes con un vaso en la mano; cuando l dio la seal todos se descubrieron prorrumpiendo en un hurra como una sola voz. La sonrisa del sol blancas velas doraba; repetan los aires aquel grito viril noblemente invocando a la patria lejana.

X Tras el hurra quedaron meditando en silencio. En la espuma de A hay fulgores de dicha; en el fondo del vaso todos ven a la Francia, lo que en ella dejaron al partir con dolor: uno a su padre anciano, junto al fuego, contando por los das su ausencia; ve tambin en la mesa un silla vaca junto a la de su hermana.

XI Ve Pars quien contempla a su hija observando la medida de todas las corrientes del aire, y empaando con lgrimas el cristal de la aguja, mientras trata de unir el imn con el hierro." Otro all ve Marsella. La mujer corre al puerto y en la playa le tiende un pauelo, insensible a sus pies que el mar baa al subir la marea.

XII Simulacros de amores inefables, murmullos

de las almas sonoras como si fueran voces, oh el recurso a la ciencia, o engaosa ficcin! Por qu as os repets tantas veces al da? Por qu sois espejismos en el ciego horizonte? Esperanzas de nieve que se amasan sin tregua y se funden dejando nuestras manos vacas!

XIII Los trescientos valientes, dnde estn? Derribados por el viento en el seno de corrientes malditas, presa de arpones indios, en sus cuerpos helados slo quedan jirones de su azul uniforme; y antes que ellos murieron, su destral en el cinto, oficiales muy doctos que cortaban los mstiles. Y de aquellos trescientos slo diez sobreviven!

XIV Ahora vuelve sus ojos el capitn al polo del que acaba de ver los ignotos estrechos. Est hundido en el agua, que le llega a los hombros y an un brazo desnudo hacia el cielo levanta. Su navo naufraga y su vida concluye: lanza al mar la botella y al hacerlo saluda al futuro que sabe que ahora empieza para l.

XV Y sonre al pensar que aquel vidrio tan frgil

llevar su mensaje y su nombre hasta el puerto; que es como una isla nueva que as agranda la tierra; que confa aquel astro descubierto a la suerte; que Dios puede dejar que unas aguas absurdas hundan barcos mas no pensamientos tambin; y que con la botella ha vencido a la muerte.

XVI

Dicho est. Que Dios quiere acudir en su ayuda! Todo el brick anegado queda ya bajo el agua. De un ocano pasa a otro ocano, flota la botella mecida en su cuna vastsima. Sola en medio del mar esa frgil viajera slo tiene por gua una brisa muy leve; mas procede del arca, lleva un ramo de olivo.

XVII Las corrientes la empujan, la detienen los hielos y la cubren con pliegues de su manto blanqusimo; y con ella tropiezan los caballos de mar, la olfatean con susto, resoplando se alejan. El verano, instrumento del destino cambiante, rompe al fin la muralla de los hielos porfiados, y flotando se acerca al ardiente Ecuador.

XVIII Cierto da en que todo era calma en el mar, cuyas olas de azul, de diamante y doradas su esplendor devolva a los soles del trpico majestuoso un navo por all haca rumbo; la botella es sagrada para el hombre de mar y al instante su flmula se cubri de seale! se detiene y un bote es lanzado a las aguas.

XIX Pero se oye a lo lejos el can del corsario; el negrero va a huir con la ayuda del viento. Zafarrancho! Abatid al siniestro enemigo. Hundid oro y verdugos de poniente a levante! La fragata sus botes recupera, los mete en su seno cual gil zarigeya, y a impulsos de la vela y vapor se apresura a singlar.

XX Siempre sola en el mar, siempre sola, perdida como un punto invisible en el mvil desierto! La viajera errabunda sigue abrindose paso y ve vrgenes tierras an ignotas a todos. Temblorosa, parece condenada a flotar, y descubre en su cuello que de un ao a esta parte ovas y algas le han hecho como un manto verdoso.

XXI Una noche por fin vientos de las Floridas hacia Francia la empujan, y en sus costas lluviosas al pie de peas ridas hay un buen pescador que en sus redes recoge la valiosa botella. Busca a un sabio corriendo y le muestra el tesoro que no se atreve a abrir y pregunta cul es aquel negro elixir que contiene el misterio.

XXII

Qu elixir es aqul? Pescador, es la ciencia. Es divino elixir que el espritu bebe, pensamiento, experiencias que son todo un tesoro. Pescador, si en la malla de tus redes cogieras todo el oro serpeante por las venas de Mxico, los diamantes de la India y las perlas del frica, tu trabajo aquel da fuese menos valioso.

XXIII Oh, contempla qu jbilo tan ardiente y tan grave! Ahora brilla en la patria otro nombre glorioso. El can poderoso y la pa campana su emocin comunican por el aire que tiembla.

Funerales solemnes hoy habr por los hroes del ms arduo saber, no por gestas guerreras, las paredes lo dicen: Un recuerdo en su honor.

XXIV Oh, recuerdo perenne! Gloria al que ha descubierto algo humano o del mundo, los dos grandes misterios, lo que es justo y el Bien, fuentes mal conocidas, o el esplndido abismo insondable del Arte. Poco importa el olvido, la injusticia insensata, remolinos y hielos de la gran travesa. Sobre la ltima losa crece el rbol glorioso.

XXV Otro no hay en la tierra prometida ms bello, es el faro de todos, pensadores tenaces. Navegad sin temer ni las olas ni el viento bien sellado el tesoro con el lacre precioso. Pues tal oro no se hunde y su gloria es segura; decid, pues, sonriendo, como aquel capitn: Que alguien pueda encontrarlo si los dioses lo quie-ren!

XXVI Yo s bien que el Dios fuerte es el Dios de la idea. Si la suerte arroj en la frente su germen, el Saber extendamos en fecunda oleada; recojamos el fruto tal cual sale del alma,

perfumado de santas soledades, y entonces arrojemos nuestra obra a los mares del mundo: Dios har que algn da llegue a puerto seguro. Libells : Alfred de Vigny

posted by Alfil @ 11:22 AM 0 comments Alfred de Vigny -La colre de SamsonLa colre de Samson Alfred de Vigny (1797-1863)

Le dsert est muet, la tente est solitaire. Quel Pasteur courageux la dressa sur la terre Du sable et des lions? - La nuit n'a as calm La fournaise du jour dont l'air est enflamm. Un vent lger s'lve l'horizon et ride Les flots de la poussire ainsi qu'un lac limpide. Le lin blanc de la tente est berc mollement ; L'oeuf d'autruche allum veille paisiblement, Des voyageurs voils intrieure toile, Et jette longuement deux ombres sur la toile.

L'une est grande et superbe, et l'autre est ses pieds : C'est Dalila, l'esclave, et ses bras sont lis Aux genoux runis du matre jeune et grave Dont la force divine obit l'esclave. Comme un doux lopard elle est souple, et rpand Ses cheveux dnous aux pieds de son amant.

Ses grands yeux, entr'ouverts comme s'ouvre l'amande, Sont brlants du plaisir que son regard demande, Et jettent, par clats, leurs mobiles lueurs. Ses bras fins tout mouills de tides sueurs, Ses pieds voluptueux qui sont croiss sous elle, Ses flancs plus lancs que ceux de la gazelle, Presss de bracelets, d'anneaux, de boucles d'or, Sont bruns ; et, comme il sied aux filles de Hatsor, Ses deux seins, tout chargs d'amulettes anciennes, Sont chastement presss d'toffes syriennes.

Les genoux de Samson fortement sont unis Comme les deux genoux du colosse Anubis. Elle s'endort sans force et riante et berce Par la puissante main sous sa tte place. Lui, murmure ce chant funbre et douloureux Prononc dans la gorge avec des mots hbreux. Elle ne comprend pas la parole trangre, Mais le chant verse un somme en sa tte lgre.

" Une lutte ternelle en tout temps, en tout lieu Se livre sur la terre, en prsence de Dieu, Entre la bont d'Homme et la ruse de Femme. Car la Femme est un tre impur de corps et d'me.

L'Homme a toujours besoin de caresse et d'amour, Sa mre l'en abreuve alors qu'il vient au jour,

Et ce bras le premier l'engourdit, le balance Et lui donne un dsir d'amour et d'indolence. Troubl dans l'action, troubl dans le dessein, Il rvera partout la chaleur du sein, Aux chansons de la nuit, aux baisers de l'aurore, A la lvre de feu que sa lvre dvore, Aux cheveux dnous qui roulent sur son front, Et les regrets du lit, en marchant, le suivront. Il ira dans la ville, et l les vierges folles Le prendront dans leurs lacs aux premires paroles. Plus fort il sera n, mieux il sera vaincu, Car plus le fleuve est grand et plus il est mu. Quand le combat que Dieu fit pour la crature Et contre son semblable et contre la Nature Force l'Homme chercher un sein o reposer, Quand ses yeux sont en pleurs, il lui faut un baiser. Mais il n'a pas encor fini toute sa tche. Vient un autre combat plus secret, tratre et lche ; Sous son bras, sous son coeur se livre celui-l, Et, plus ou moins, la Femme est toujours Dalila.

Elle rit et triomphe ; en sa froideur savante, Au milieu de ses soeurs elle attend et se vante De ne rien prouver des atteintes du feu. A sa plus belle amie elle en a fait l'aveu : " Elle se fait aimer sans aimer elle-mme. " Un Matre lui fait peur. C'est le plaisir qu'elle aime,

" L'Homme est rude et le prend sans savoir le donner. " Un sacrifice illustre et fait pour tonner " Rehausse mieux que l'or, aux yeux de ses pareilles, " La beaut qui produit tant d'tranges merveilles " Et d'un sang prcieux sait arroser ses pas. "

- Donc ce que j'ai voulu, Seigneur, n'existe pas. Celle qui va l'amour et de qui vient la vie, Celle-l, par Orgueil, se fait notre ennemie. La Femme est prsent pire que dans ces temps O voyant les Humains Dieu dit : Je me repens ! Bientt, se retirant dans un hideux royaume, La Femme aura Gomorrhe et l'Homme aura Sodome, Et, se jetant, de loin, un regard irrit, Les deux sexes mourront chacun de son ct.

Eternel ! Dieu des forts ! vous savez que mon me N'avait pour aliment que l'amour d'une femme, Puisant dans l'amour seul plus de sainte vigueur Que mes cheveux divins n'en donnaient mon coeur. - Jugez-nous. - La voil sur mes pieds endormie. - Trois fois elle a vendu mes secrets et ma vie, Et trois fois a vers des pleurs fallacieux Qui n'ont pu me cacher a rage de ses yeux ; Honteuse qu'elle tait plus encor qu'tonne De se voir dcouverte ensemble et pardonne. Car la bont de l'Homme est forte, et sa douceur

Ecrase, en l'absolvant, l'tre faible et menteur.

Mais enfin je suis las. - J'ai l'aine si pesante, Que mon corps gigantesque et ma tte puissante Qui soutiennent le poids des colonnes d'airain Ne la peuvent porter avec tout son chagrin.

Toujours voir serpenter la vipre dore Qui se trane en sa fange et s'y croit ignore ; Toujours ce compagnon dont le coeur n'est pas sr, La Femme, enfant malade et douze fois impur ! - Toujours mettre sa force garder sa colre Dans son coeur offens, comme en un sanctuaire D'o le feu s'chappant irait tout dvorer, Interdire ses yeux de voir ou de pleurer, C'est trop ! - Dieu s'il le veut peut balayer ma cendre, J'ai donn mon secret ; Dalila va le vendre. - Qu'ils seront beaux, les pieds de celui qui viendra Pour m'annoncer la mort ! - Ce qui sera, sera ! "

Il dit et s'endormit prs d'elle jusqu' l'heure O les guerriers, tremblant d'tre dans sa demeure, Payant au poids de l'or chacun de ses cheveux, Attachrent ses mains et brlrent ses yeux, Le tranrent sanglant et charg d'une chane Que douze grands taureaux ne tiraient qu'avec peine, La placrent debout, silencieusement,

Devant Dagon leur Dieu qui gmit sourdement Et deux fois, en tournant, recula sur sa base Et fit plir deux fois ses prtres en extase ; Allumrent l'encens ; dressrent un festin Dont le bruit s'entendait du mont le plus lointain, Et prs de la gnisse aux pieds du Dieu tue Placrent Dalila, ple prostitue, Couronne, adore et reine du repas, Mais tremblante et disant : Il ne me verra pas!

Terre et Ciel ! avez-vous tressailli d'allgresse Lorsque vous avez vu la menteuse matresse Suivie d'un oeil hagard les yeux tachs de sang Qui cherchaient le soleil d'un regard impuissant ?

Et quand enfin Samson secouant les colonnes Qui faisaient le soutien des immenses Pylnes Ecrasant d'un seul coup sous les dbris mortels Ses trois mille ennemis, leurs Dieux et leurs autels ? -

Terre et Ciel ! punissez par de telles justices La trahison ourdie en es amours factices Et la dlation du secret de nos coeurs Arrach dans nos bras par des baisers menteurs !

La clera de Sansn

Est mudo el desierto, solitaria la tienda. Qu animoso pastor la plant en un lugar de arenales y fieras? No ha calmado la noche esa hoguera del da que inflamaba los aires. Se levanta una brisa muy ligera que arruga grandes mares de polvo como un lmpido lago. El blanqusimo lino de la tienda se agita. Un candil encendido est en vela alumbrando como estrella interior a los dos viajeros y proyecta sus sombras alargadas y trmulas.

Una es grande y soberbia, la otra yace a sus pies: es Dalila, la esclava, abrazando sumisa las rodillas de aquel amo joven y grave cuya fuerza divina a la esclava obedece. Como un manso leopardo es elstica, vierte destrenzado el cabello a los pies de su amante. Entreabiertos los ojos como se abre la almendra, son cual brasas que piden el placer al mirar, despidiendo fulgores de luz mvil e inquieta. Son morenos sus brazos que un sudor tibio cubre, y sus pies voluptuosos que se cruzan ocultos, sus caderas, ms finas que las de una gacela, brazaletes la adornan, broches de oro y ajorcas, y segn se acostumbra en Jasor y su reino,

sus dos pechos cargados de amuletos antiguos castamente se esconden bajo telas de Siria.

Sanson junta con fuerza sus rodillas, igual que hace Anubis, coloso de rodillas de piedra. Ella al fin se adormece, muy risuea y mecida por la mano gigante que le sirve de almohada. l un fnebre canto doloroso murmura, su garganta se llena de palabras hebreas. La mujer no comprende esos sones extraos que son como un hechizo que la sume en el sueo. Un eterno combate en la tierra se libra en presencia de Dios: la bondad, que es el Hombre y el ardid, la Mujer, puesto que es la Mujer una impura criatura por su cuerpo y por su alma.

Siempre amor y caricias necesitan los hombres, al nacer les prodiga las caricias su madre, y los brazos maternos aletargan, les dan un deseo perenne de indolencia y de amor. Mientras obra o medita algo en s le perturba, siempre suea que un pecho o un regazo le acogen, que le mecen canciones por la noche, que un beso le despierta en la aurora, que unos labios de fuego hacen que ardan sus labios, .que unos sueltos cabellos voluptuosos resbalan cual caricia en su frente, y el recuerdo de un lecho por doquier va a seguirle.

Cuando va a la ciudad, unas vrgenes necias" sin ms que unas palabras le harn suyo en sus redes. Cuanto ms fuerte sea, su cada es ms fcil, pues si el ro es mayor ms se agitan sus aguas. Cuando el Hombre combate la batalla que Dios le hace siempre librar contra el mundo y su prjimo, y despus busca un pecho que le sirva de apoyo, cuando lloran sus ojos, lo que busca es un beso. Pero entonces an su tarea no acaba, pues hay otro combate ms secreto y ms ruin; dentro de l y en sus brazos otra lucha le espera; la Mujer ser siempre ms o menos Dalila.

Re y triunfa; en su artera frialdad, cuando est de mujeres rodeada, en la espera se jacta de que nunca aquel fuego hace presa en su cuerpo. Y a su amiga ms fiel algn da confiesa que ha de hacerse amar mucho sin amar ella misma; tiene miedo a los amos. Lo que quiere es placer: son tan toscos los hombres que aunque saben sentirlo darlo ya no lo saben. Sacrificio asombroso que ms que oro realza a los ojos de todas la belleza que da maravillas por fruto y que riega sus pasos con la sangre ms noble. -Oh, Seor! Luego es cierto que lo que tanto quise no ha existido jams, y que el ser elegido a quien va nuestro amor, de quien viene la vida,

por orgullo termina por ser nuestro enemigo! La Mujer es ahora an peor que en los tiempos en que al ver a los hombres dijo Dios: "Me arre-piento!"

Retirndose a un reino espantoso tendrn las mujeres Gomorra y los hombres Sodoma. Y mirndose as, desde lejos, colricos, morirn los dos sexos cada cual por su lado.

Dios eterno, Dios fuerte! T que sabes que mi alma se nutra tan slo de un amor de mujer, y que ms fortaleza santa daba este amor que el cabello divino fuerza daba a mi pecho, juzga T, aqu la tienes ya dormida a mis pies. Por tres veces vendi mi secreto y mi vida, y ha vertido tres veces ese llanto falaz tras del cual adivino el furor de sus ojos; con vergenza an mayor que su propia sorpresa, descubierta por m y a la vez perdonada; porque nada ms fuerte que la bondad del Hombre, que anonada absolviendo al ser dbil que miente.

Ahora el tedio me vence. Siento un peso en el alma que mi cuerpo gigante y mi fuerte cabeza que sostienen el peso de columnas de bronce ya no pueden llevar por congoja insufrible. Ver serpear junto a m esa vbora de oro

que se arrastra en su fango y que cree estar oculta. Compaera que tiene corazn traicionero, oh, Mujer, nia enferma doce veces impura! Tener siempre que estar encerrando la clera en un pecho ofendido, como en un santuario, un lugar entre llamas que, si se abren las puertas, puede todo arrasar; prohibir a los ojos el que vean o lloren. No es acaso excesivo? Sopla, Dios, si lo quieres, en mi pobre ceniza. Mi secreto ya es suyo, ella va a traicionarme. Son hermosos los pies del que venga hasta aqu a anunciarme la muerte. Sea lo que ha de ser!

As dijo y qued a su lado dormido, hasta que, temblorosos, los guerreros ocultos, que pagaron a peso de oro cada cabello, fueron a atar sus manos y quemaron sus ojos, le arrastraron cargado de una inmensa cadena de la cual doce toros con esfuerzo tiraban, le pusieron de pie, y en silencio qued ante aquel dios, Dagn, que gimi sordamente, y dos veces, girando, se hizo atrs en su base y llen de terror a sus adoradores, encendieron incienso y hubo luego un festn cuyos ecos se oyeron en lejanas montaas; la ternera ofrendaron a su dios, y muy cerca se sentaba Dalila, meretriz palidsima,

coronada, adorada, del banquete la reina, mas tambin temblorosa, y entre tanto alboroto repitindose: Ahora nunca ms me ver.

Tierra y cielo! Es que habis retemblado de gozo viendo a aquella mujer traicionera que sigue con mirada extraviada las dos manchas de sangre que buscaban el sol con afn impotente? Finalmente Sansn sacudi las columnas que aguantaban el peso de unos arcos inmensos, y de golpe aplast bajo ruinas mortales a tres mil enemigos, con su dios y su altar.

Tierra y cielo! Tal es la justicia que venga las traiciones urdidas en amores ficticios, el secreto del alma que se vende arrancado entre brazos y besos que son slo traicin. Libells : Alfred de Vigny

posted by Alfil @ 11:10 AM 0 comments Alfred de Vigny -La maison du berger -ILa maison du berger (I) Alfred de Vigny (1797-1863)

A Eva

Si ton coeur, gmissant du poids de notre vie,

Se trane et se dbat comme un aigle bless, Portant comme le mien, sur son aile asservie, Tout un monde fatal, crasant et glac ; S'il ne bat qu'en saignant par sa plaie immortelle, S'il ne voit plus l'amour, son toile fidle, Eclairer pour lui seul l'horizon effac ; Si ton me enchane, ainsi que l'est mon me, Lasse de son boulet et de son pain amer, Sur sa galre en deuil laisse tomber la rame, Penche sa tte ple et pleure sur la mer, Et, cherchant dans les flots une route inconnue, Y voit, en frissonnant, sur son paule nue La lettre sociale crite avec le fer ;

Si ton corps frmissant des passions secrtes, S'indigne des regards, timide et palpitant ; S'il cherche sa beaut de profondes retraites Pour la mieux drober au profane insultant ; Si ta lvre se sche au poison des mensonges, Si ton beau front rougit de passer dans les songes D'un impur inconnu qui te voit et t'entend,

Pars courageusement, laisse toutes les villes ; Ne ternis plus tes pieds aux poudres du chemin Du haut de nos pensers vois les cits serviles Comme les rocs fatals de l'esclavage humain. Les grands bois et les champs sont de vastes asiles,

Libres comme la mer autour des sombres les. Marche travers les champs une fleur la main.

La Nature t'attend dans un silence austre ; L'herbe lve tes pieds son nuage des soirs, Et le soupir d'adieu du soleil la terre Balance les beaux lys comme des encensoirs. La fort a voil ses colonnes profondes, La montagne se cache, et sur les ples ondes Le saule a suspendu ses chastes reposoirs.

Le crpuscule ami s'endort dans la valle, Sur l'herbe d'meraude et sur l'or du gazon, Sous les timides joncs de la source isole Et sous le bois rveur qui tremble l'horizon, Se balance en fuyant dans les grappes sauvages, Jette son manteau gris sur le bord des rivages, Et des fleurs de la nuit entrouvre la prison.

Il est sur ma montagne une paisse bruyre O les pas du chasseur ont peine se plonger, Qui plus haut que nos fronts lve sa tte altire, Et garde dans la nuit le ptre et l'tranger. Viens y cacher l'amour et ta divine faute ; Si l'herbe est agite ou n'est pas assez haute, J'y roulerai pour toi la Maison du Berger.

Elle va doucement avec ses quatre roues, Son toit n'est pas plus haut que ton front et tes yeux La couleur du corail et celle de tes joues Teignent le char nocturne et ses muets essieux. Le seuil est parfum, l'alcve est large et sombre, Et l, parmi les fleurs, nous trouverons dans l'ombre, Pour nos cheveux unis, un lit silencieux.

Je verrai, si tu veux, les pays de la neige, Ceux o l'astre amoureux dvore et resplendit, Ceux que heurtent les vents, ceux que la mer assige, Ceux o le ple obscur sous sa glace est maudit .Nous suivrons du hasard la course vagabonde. Que m'importe le jour ? que m'importe le monde ? Je dirai qu'ils sont beaux quand tes yeux l'auront dit.

Que Dieu guide son but la vapeur foudroyante Sur le fer des chemins qui traversent les monts, Qu'un Ange soit debout sur sa forge bruyante, Quand elle va sous terre ou fait trembler les ponts Et, de ses dents de feu, dvorant ses chaudires, Transperce les cits et saute les rivires, Plus vite que le cerf dans l'ardeur de ses bonds

Oui, si l'Ange aux yeux bleus ne veille sur sa route, Et le glaive la main ne plane et la dfend, S'il n'a compt les coups du levier, s'il n'coute

Chaque tour de la roue en son cours triomphant, S'il n'a l'oeil sur les eaux et la main sur la braise Pour jeter en clats la magique fournaise, Il suffira toujours du caillou d'un enfant.

Sur le taureau de fer qui fume, souffle et beugle, L'homme a mont trop tt. Nul ne connat encor Quels orages en lui porte ce rude aveugle, Et le gai voyageur lui livre son trsor, Son vieux pre et ses fils, il les jette en otage Dans le ventre brlant du taureau de Carthage, Qui les rejette en cendre aux pieds du Dieu de l'or.

Mais il faut triompher du temps et de l'espace, Arriver ou mourir. Les marchands sont jaloux. L'or pleut sous les chardons de la vapeur qui passe, Le moment et le but sont l'univers pour nous. Tous se sont dit : " Allons ! " Mais aucun n'est le matre Du dragon mugissant qu'un savant a fait natre ; Nous nous sommes jous plus fort que nous tous. Eh bien ! que tout circule et que les grandes cause Sur des ailes de feu lancent les actions, Pourvu qu'ouverts toujours aux gnreuses choses, Les chemins du vendeur servent les passions. Bni soit le Commerce au hardi caduce, Si l'Amour que tourmente une sombre pense Peut franchir en un jour deux grandes nations.

Mais, moins qu'un ami menac dans sa vie Ne jette, en appelant, le cri du dsespoir, Ou qu'avec son clairon la France nous convie Aux ftes du combat, aux luttes du savoir ; A moins qu'au lit de mort une mre plore Ne veuille encor poser sur sa race adore Ces yeux tristes et doux qu'on ne doit plus revoir,

Evitons ces chemins. - Leur voyage est sans grces, Puisqu'il est aussi prompt, sur ses lignes de fer, Que la flche lance travers les espaces Qui va de l'arc au but en faisant siffler l'air. Ainsi jete au loin, l'humaine crature Ne respire et ne voit, dans toute la nature, Qu'un brouillard touffant que traverse un clair.

On n'entendra jamais piaffer sur une route Le pied vif du cheval sur les pavs en feu ; Adieu, voyages lents, bruits lointains qu'on coute, Le rire du passant, les retards de l'essieu, Les dtours imprvus des pentes varies, Un ami rencontr, les heures oublies L'espoir d'arriver tard dans un sauvage lieu.

La distance et le temps sont vaincus. La science Trace autour de la terre un chemin triste et droit.

Le Monde est rtrci par notre exprience Et l'quateur n'est plus qu'un anneau trop troit. Plus de hasard. Chacun glissera sur sa ligne, Immobile au seul rang que le dpart assigne, Plong dans un calcul silencieux et froid. Jamais la Rverie amoureuse et paisible N'y verra sans horreur son pied blanc attach ; Car il faut que ses yeux sur chaque objet visible Versent un long regard, comme un fleuve panch ; Qu'elle interroge tout avec inquitude, Et, des secrets divins se faisant une tude, Marche, s'arrte et marche avec le col pench.

La casa del pastor (I)

A Eva

I Si est tu corazn por la vida abrumado, debatindose, a rastras como un guila herida, como el mo llevando en sus alas intiles todo un mundo fatal, humillante y helado; si al latir se desangra por su llaga inmortal, si el amor ya no ve como estrella ms fiel que antes le iluminaba el borrado horizonte;

Si est tu alma lo mismo que la ma en cadenas, harta de su grillete y de su amargo pan, abandona tu remo en la oscura galera e inclinndote llora sobre el agua del mar cual si en l encontrases un camino ignorado, y estremcete al ver en tus hombros desnudos esa marca infamante que escribieron con hierro...

Echa a andar con buen nimo, deja atrs las ciudades; y en la senda que el polvo no mancille tus pies; desde altivas ideas ve ciudades serviles como peas fatales que esclavizan al hombre. La campia y los bosques son enormes refugios libres como los mares que islas negras abrazan. Anda a campo travs una flor en la mano.

La Natura te espera entre austeros silencios; ve la hierba elevando esa bruma del vspero, y el suspiro de adis que da el sol a la tierra mece todos los lirios incensando los campos. Mira el bosque que esconde sus columnas profundas, la montaa se oculta y sobre aguas muy plidas han colgado los sauces sus castsimos palios.

El crepsculo amigo en el valle se duerme entre hierbas doradas o color de esmeralda,

sobre tmidos juncos de la fuente apartada, bajo el bosque entre sueos que a lo lejos vacila, titubea al huir en racimos silvestres, echa su capa gris a la orilla del ro y entreabre la crcel de las flores nocturnas.

Hay en mi alta montaa un espeso brezal por el cual el que caza casi no puede andar, su cabeza altanera nos domina a los hombres y en la noche custodia al pastor y al extrao. Ven y oculta el amor y tu culpa divina; si se agita la hierba o no est muy crecida voy a darte esta casa del pastor para ti.

Poco a poco camina sobre sus cuatro ruedas, su tejado es igual que tu frente y tus ojos; el color del coral, tu color de mejillas tie el carro nocturno y sus ejes sin voz. Perfumados umbrales y una alcoba en penumbra, y all habr bajo sombras y entre flores un lecho silencioso que acoja tu cabeza y la ma.

Si t quieres, ver el pas de la nieve, los que el astro amoroso` deslumbrante consume, los que azotan los vientos, los que asedia la mar, los del hielo, malditos por los polos oscuros," seguiremos los pasos del azar errabundo.

Qu me importa la luz? Qu me importa la gente? Yo dir que son bellos si tus ojos lo dicen.

Que Dios gue a su meta al vapor fulminante H por caminos de hierro que atraviesan los montes. Que haya un ngel erguido en su forja ruidosa cuando va bajo tierra o estremece los puentes, y con dientes de fuego que devoran calderas igual cruza ciudades que los ros se salta, ms veloz que los ciervos en sus brincos ms giles.

Que por l vele un ngel con los ojos azules, que su espada proteja su andadura metlica. Si l no cuenta los golpes de palanca escuchando cada vuelta de rueda en su curso triunfal, si no cuida del agua y vigila las brasas, para hacer estallar esta mgica mquina basta siempre el guijarro de algn nio imprudente.

En el toro de fuego que resopla y que brama sube un hombre. An es pronto, nadie puede saber qu tormentas arrastra ese ciego tremendo, y el alegre viajero su tesoro le entrega, cual rehenes: sus hijos y un anciano, su padre, en el vientre ardoroso de la pnica bestia' que dar sus cenizas a algn dios hecho de oro.

Mas triunfemos del tiempo y con l del espacio, o llegar o morir. El Comercio es ansioso. El carbn del vapor llueve chispas doradas. El instante y la meta son la cifra del mundo. Adelante, decimos. Pero nadie domina el mugiente dragn al que un sabio dio vida, y si un da es indcil l va a ser el ms fuerte.

Pues que todo circule y que las causas nobles con las alas del fuego as puedan obrar. Con tal que siempre abiertos a lo que es generoso sirvan al sentimiento los caminos de hierro. Y bendito el comercio del audaz caduceo si el amor que tortura una mente sombra atraviesa en un da dos inmensas naciones.

Pero a menos de ser un amigo en peligro que nos llame con gritos del mayor desespero, o que con su clarn Francia quiera invitarnos a las fiestas guerreras o a las luchas del sabio; a no ser que muriendo una madre llorosa sobre su amada estirpe an quisiese posar su mirada final, la ms triste y ms dulce;

Evitemos su ruta. No hay encanto en el viaje, puesto que es tan veloz por su senda de hierro

como flecha lanzada a travs del espacio desde el arco a su blanco desgarrando los aires. As el hombre, arrojado a una gran lejana no respira y no ve del teatro del mundo ms que niebla que cruzan mil centellas radiantes.

No oiremos piafar al caballo impaciente que convierte las losas en manojos de fuego: adis, lentos viajes, ecos vagos que se oyen, risas de alguien que pasa, los retardos casuales, imprevistos recodos de las cuestas, amigos que se encuentran, olvido de las horas, la espera de llegar ya muy tarde a lugares agrestes.

La distancia y el tiempo se someten. La ciencia traza en torno a la tierra sendas tristes y rectas. Todo el mundo se achica segn nuestra experiencia, y hasta el mismo Ecuador es un aro pequeo. No hay azar. Todos vamos por los rieles, inmviles all donde al partir nos fijaron el sitio, bien guiados por clculos silenciosos y fros.

Siempre el sueo amoroso y sereno ver con horror su pie blanco vinculado a esos viajes; pues precisan sus ojos verter largas miradas como un ro crecido sobre todas las cosas, preguntando por todo con la rara inquietud

de quien quiere escrutar los secretos divinos, avanzando, parndose, sin dejar de mirar. Libells : Alfred de Vigny

posted by Alfil @ 10:58 AM 0 comments Alfred de Vigny -La maison du berger -IILa maison du berger (II) Alfred de Vigny (1797-1863)

Posie ! trsor ! perle de la pense ! Les tumultes du coeur, comme ceux de la mer, Ne sauraient empcher ta robe nuance D'amasser les couleurs qui doivent te former. Mais sitt qu'il te voit briller sur un front mle, Troubl de ta lueur mystrieuse et ple, Le vulgaire effray commence blasphmer.

Le pur enthousiasme est craint des faibles mes Qui ne sauraient porter son ardeur ni son poids. Pourquoi le fuir ? - La vie est double dans les flammes. D'autres flambeaux divins nous brlent quelquefois : C'est le Soleil du ciel, c'est l'amour, c'est la Vie ; Mais qui de les teindre a jamais eu l'envie ? Tout en les maudissant, on les chrit tous trois. La Muse a mrit les insolents sourires Et les soupons moqueurs qu'veille son aspect. Ds que son oeil chercha le regard des Satyres,

Sa parole trembla, son serment fut suspect, Il lui fut interdit d'enseigner la Sagesse. Au passant du chemin elle criait : Largesse ! Le passant lui donna sans crainte et sans respect.

Ah ! Fille sans pudeur ! Fille du Saint Orphe, Que n'as-tu conserv ta belle gravit ! Tu n'irais pas ainsi, d'une voix touffe, Chanter aux carrefours impurs de la cit, Tu n'aurais pas coll sur le coin de ta bouche Le coquet madrigal, piquant comme une mouche, Et, prs de ton oeil bleu, l'quivoque effront.

Tu tombas ds l'enfance, et, dans la folle Grce, Un vieillard, t'enivrant de son baiser jaloux, Releva le premier ta robe de prtresse, Et, parmi les garons, t'assit sur ses genoux. De ce baiser mordant ton front porte la trace ; Tu chantas en buvant dans les banquets d'Horace, Et Voltaire la cour te trana devant nous.

Vestale aux feux teints ! les hommes les plus graves Ne posent qu' demi ta couronne leur front ; Ils se croient arrts, marchant dans tes entraves, Et n'tre que pote est pour eux un affront. Ils jettent leurs pensers aux vents de la tribune, Et ces vents, aveugls comme l'est la Fortune,

Les rouleront comme elle et les emporteront.

Ils sont fiers et hautains dans leur fausse attitude ; Mais le sol tremble aux pieds de ces tribuns romains. Leurs discours passagers flattent avec tude La foule qui les presse et qui leur bat des mains Toujours renouvel sous ses troits portiques, Ce parterre ne jette aux acteurs politiques Que des fleurs sans parfums, souvent sans lendemains. Ils ont pour horizon leur salle de spectacle ; La chambre o ces lus donnent leurs faux combats Jette en vain, dans son temple, un incertain oracle, Le peuple entend de loin le bruit de leurs dbats Mais il regarde encor le jeu des assembles De l'oeil dont ses enfants et ses femmes troubles Voient le terrible essai des vapeurs aux cent bras.

L'ombrageux paysan gronde voir qu'on dtelle, Et que pour le scrutin on quitte le labour. Cependant le ddain de la chose immortelle Tient jusqu'au fond du coeur quelque avocat d'un jour. Lui qui doute de l'me, il croit ses paroles. Posie, il se rit de tes graves symboles. toi des vrais penseurs imprissable amour !

Comment se garderaient les profondes penses Sans rassembler leurs feux dans ton diamant pur

Qui conserve si bien leurs splendeurs condenses ? Ce fin miroir solide, tincelant et dur ; Reste des nations mortes, durable pierre ; Qu'on trouve sous ses pieds lorsque dans la poussire On cherche les cits sans en voir un seul mur.

Diamant sans rival, que tes feux illuminent Les pas lents et tardifs de l'humaine raison ! Il faut, pour voir de loin les Peuples qui cheminent, Que le Berger t'enchsse au toit de sa Maison. Le jour n'est pas lev. - Nous en sommes encore Au premier rayon blanc qui prcde l'aurore Et dessine la terre aux bords de l'horizon.

Les peuples tout enfants peine se dcouvrent Par-dessus les buissons ns pendant leur sommeil, Et leur main, travers les ronces qu'ils entr'ouvrent, Met aux coups mutuels le premier appareil. La barbarie encor tient nos pieds dans sa gane. Le marbre des vieux temps jusqu'aux reins nous enchane, Et tout homme nergique au dieu Terme est pareil.

Mais notre esprit rapide en mouvements abonde, Ouvrons tout l'arsenal de ses puissants ressorts. L'invisible est rel. Les mes ont leur monde O sont accumuls d'impalpables trsors. Le Seigneur contient tout dans m deux bras immenses,

Son Verbe est le sjour de nos intelligences, Comme ici-bas l'espace est celui de nos corps.

La casa del pastor -II-

Oh, Poesa! Oh, tesoro! Oh, t, perla mental! Los tumultos del pecho, las borrascas del mar no podrn impedir que tu ropa irisada junte tantos colores que al final te dan forma. Pero apenas te ven en la frente viril, ante el plido brillo misterioso que tienes, todo el vulgo asustado lanza horribles blasfemias. Los espritus dbiles temen el puro ardor cuyo fuego acobarda. Mas, por qu huir del fuego? Doblemente ardorosa es la vida entre llamas. Otros fuegos divinos nos consumen a veces: como el Sol de los cielos o el Amor o la Vida. Pero quin ha querido apagarlos jams? Maldecimos su ardor sin dejar de abrazarlos.

Bien merece la Musa la sonrisa insolente y el recelo burln que provoca su aspecto. Cuando quiso atraer la mirada del stiro su palabra tembl, quin crea en sus votos, y le fue prohibido seguir siendo saber. Cuando a todos peda unas pocas monedas

las monedas le daban sin temor ni respeto.

Moza impdica, t, hija de san Orfeo! Por qu no sigues siendo bella y grave como antes?, Por qu vas con voz ronca, por las encrucijadas ms impuras cantando a travs de ciudades? Por qu has puesto en tus labios madrigales galantes y picantes, por qu ahora adornan tus ojos tan azules equvocos descarados y torpes?

Ya en tu misma niez y en la Grecia alocada un ancianos` embriagndote con la fuerza del beso fue el primero en alzar tu sagrado ropaje, y como un mozo ms te sent en sus rodillas. De ese beso an se ven en tu frente las huellas. Entre copas cantaste en banquetes de Horacio" y Voltaire en la corte te hizo ser diversin.

Renegada vestal! Los poetas ms graves tu corona en su frente casi no osan ceir; se avergenzan, dirase, de seguirte los pasos, es afrenta para ellos ser tan slo un poeta. Y as emplean sus dones en las altas tribunas, cuya fama, que es ciega, como lo es el Destino, va a arrastrarles con ella hasta hacer que se pierdan.

Orgullosos les vemos en su falsa actitud,

cual tribunos romanos, pero pisan en falso. Sus discursos futiles buscan slo el halago de la gente que escucha y que aplaude su voz; renovado sin tregua en lugar tan estrecho, este pblico arroja al poltico actor flores sin su perfume, ya marchitas maana.

Su horizonte es la sala donde dan espectculo; all los elegidos sus combates simulan y en su templo pronuncian el orculo incierto; oye el pueblo de lejos el rumor del debate, pero gusta mirar la asamblea y sus juegos como miran con susto las mujeres y nios la terrible experiencia del vapor de cien brazos.

Frunce el ceo el labriego al ver que dan de mano, que se deja el trabajo para hacer escrutinios. Sin embargo el desdn por la cosa inmortal' est muy arraigado en algn picapleitos. l, que duda del alma, tiene fe en sus palabras. Poesa, l se mofa de tus smbolos graves, oh t, amor perdurable del que s es pensador!

Cmo pueden guardarse las ideas profundas si su luz no se encierra en tu puro diamante, que conserva tan bien su fulgor concentrado? Este slido espejo, deslumbrante y dursimo,

es la piedra salvada de las muertas naciones, la que puede encontrarse cuando en medio del polvo alguien busca ciudades sin ver de ellas ni un muro.

Oh, diamante sin par, que tu brillo ilumine esos pasos tan lentos de la humana Razn! Para ver desde lejos el andar de los pueblos que te engaste el pastor en sus altos tejados. Todava es de noche. Es an el momento de la luz que se anuncia precediendo a la aurora y dibuja la tierra frente al amplio horizonte.

An muy nios los pueblos se descubren apenas entre breas nacidas mientras ellos dorman, y su mano, a travs de las zarzas que apartan, restaar se proponen sus heridas recprocas. La barbarie an nos tiene muy sujetos los pies. Medio cuerpo es de piedra por antiguas edades, y es igual que el dios Trmino cualquier hombre animosos.

Mas tambin nuestro espritu sobreabunda en im-pulsos; empleemos a fondo el poder de sus medios. Lo invisible es real. Tiene el alma su mundo con tesoros sin cuento que no pueden palparse. Todo est en el Seor y en sus brazos inmensos, en su Verbo reside todo cuanto pensamos, como aqu es el espacio donde habitan los cuerpos.

Libells : Alfred de Vigny

posted by Alfil @ 10:51 AM 0 comments Alfred de Vigny -La maison du berger -IIILa maison du berger (III) Alfred de Vigny (1797-1863)

Eva, qui donc es-tu ? Sais-tu bien ta nature ? Sais-tu quel est ici ton but et ton devoir ? Sais-tu que, pour punit l'homme, sa crature, D'avoir port la main sur l'arbre du savoir, Dieu permit qu'avant tout, de l'amour de soi-mme En tout temps, tout ge, il ft son bien suprme, Tourment de s'aimer, tourment de se voir ?

Mais si Dieu prs de lui t'a voulu mettre, femme ! Compagne dlicate ! Eva ! Sais-tu pourquoi ? C'est pour qu'il se regarde au miroir d'une autre me, Qu'il entende ce chant qui ne vient que de toi - L'enthousiasme pur dans une voix suave. C'est afin que tu sois son juge et son esclave Et rgnes sur sa vie en vivant sous sa loi.

Ta parole joyeuse a des mots despotiques ; Tes yeux sont si puissants, ton aspect est si fort, Que les rois d'Orient ont dit dans leurs cantiques Ton regard redoutable l'gal de la mort ;

Chacun cherche flchir tes jugements rapides... - Mais ton coeur, qui dment tes formes intrpides, Cde sans coup frir aux rudesses du sort.

Ta Pense a des bonds comme ceux des gazelles, Mais ne saurait marcher sans guide et sans appui. Le sol meurtrit ses pieds, l'air fatigue ses ailes, Son oeil se ferme au jour ds que le jour a lui ; Parfois sur les hauts lieux d'un seul lan pose, Trouble au bruit des vents, ta mobile pense Ne peut seule y vrifier sans crainte et sans ennui.

Mais aussi tu n'as rien de nos lches prudences, Ton coeur vibre et rsonne au cri de l'opprim, Comme dans une glise aux austres silences L'orgue entend un soupir et soupire alarm. Tes paroles de feu meuvent les multitudes, Tes pleurs lavent l'injure et les ingratitudes, Tu poussin par le bras l'homme ; il se lve arm.

C'est toi qu'il convient d'Our les grandes plaintes Que l'humanit triste exhale sourdement. Quand le coeur est gonfl d'indignations saintes, L'air des cits l'touffe chaque battement. Mais de loin les soupirs des tourmentes civiles, S'unissant au-dessus du charbon noir des villes, Ne forment qu'un grand mot qu'on entend clairement.

Viens donc, le ciel pour moi n'est plus qu'une aurole Qui t'entoure d'azur, t'claire et te dfend ; La montagne est ton temple et le bois sa coupole ; L'oiseau n'est sur la fleur balanc par le vent, Et la fleur ne parfume et l'oiseau ne soupire Que pour mieux enchanter l'air que ton sein respire ; La terre est le tapis de tes beaux pieds d'enfant.

va, j'aimerai tout dans les choses cres, Je les contemplerai dans ton regard rveur Qui partout rpandra ses flammes colores, Son repos gracieux, sa magique saveur : Sur mon coeur dchir viens poser ta main pure, Ne me laisse jamais seul avec la Nature ; Car je la connais trop pour n'en pas avoir peur.

Elle me dit : "Je suis l'impassible thtre Que ne peut remuer le pied de ses acteurs ; Mes marches d'meraude et mes parvis d'albtre, Mes colonnes de marbre ont les dieux pour sculpteurs. Je n'entends ni vos cris ni vos soupirs ; peine Je sens passer sur moi la comdie humaine Qui cherche en vain au ciel ses muets spectateurs.

"Je roule avec ddain, sans voir et sans entendre, A ct des fourmis les populations ;

Je ne distingue pas leur terrier de leur cendre, J'ignore en les portant les noms des nations. On me dit une mre et je suis une tombe. Mon hiver prend vos morts comme son hcatombe, Mon printemps ne sent pas vos adorations.

"Avant vous j'tais belle et toujours parfume, J'abandonnais au vent mes cheveux tout entiers, Je suivais dans les cieux ma route accoutume, Sur l'axe harmonieux des divins balanciers. Aprs vous, traversant l'espace o tout s'lance, J'irai seule et sereine, en un chaste silence Je fendrai l'air du front et de mes seins altiers. "

C'est l ce que me dit sa voix triste et superbe, Et dans mon coeur alors je la hais, et je vois Notre sang dans son onde et nos morts sous son herbe Nourrissant de leurs sucs la racine des bois. Et je dis mes yeux qui lui trouvaient des charmes : - Ailleurs tous vos regards, ailleurs toutes vos larmes, Aimez ce que jamais on ne verra deux fois.

Oh ! qui verra deux fois ta grce et ta tendresse, Ange doux et plaintif qui parle en soupirant ? Qui natra comme toi portant une caresse Dans chaque clair tomb de ton regard mourant, Dans les balancements de ta tte penche,

Dans ta taille indolente et mollement couche, Et dans ton pur sourire amoureux, et souffrant ?

Vivez, froide Nature, et revivez sans cesse Sous nos pieds, sur nos fronts, puisque c'est votre loi Vivez, et ddaignez, si vous tes desse, L'homme, humble passager, qui dut vous tre un roi Plus que tout votre - rgne et que ses splendeurs vaines, J'aime la majest des souffrances humaines, Vous ne recevrez pas un cri d'amour de moi.

Mais toi, ne veux-tu pas, voyageuse indolente, Rver sur mon paule, en y posant ton front ? Viens du paisible seuil de la maison roulante Voir ceux qui sont passs et ceux qui passeront. Tous les tableaux humains qu'un Esprit pur m'apporte S'animeront pour toi, quand, devant notre porte, Les grands pays muets longuement s'tendront.

Nous marcherons ainsi, ne laissant que notre ombre Sur cette terre ingrate o les morts ont pass ; Nous nous parlerons d'eux l'heure o tout est sombre, O tu te plais suivre un chemin effac, A rver, appuye aux branches incertaines, Pleurant, comme Diane au bord de ses fontaines, Ton amour taciturne et toujours menac.

La casa del pastor -III-

Eva, dime, quin eres? Es que acaso lo sabes? Es que sabes cul es tu deber y tu fin? Sabes que al castigar el pecado del hombre que rebelde comi de aquel rbol prohibidos' Dios dispuso que siempre, como su bien supremo, se inclinase a vivir el amor de s mismo, torturado de amarse, torturado de verse?

Mas si Dios, oh mujer, a su lado te puso, compaera sensible, Eva, sabes por qu? para hacerte el espejo en que l vea a otra alma, para que oiga ese canto que ha de ser slo tuyo. Como el xtasis puro en la voz ms suave. Para que puedas ser a la vez juez y esclava y reinando en su vida vivas bajo su ley.

Tu risuea palabra tiene sones despticos; hay tal fuerza en tus ojos, tal poder en tu aspecto que los reyes de Oriente en sus cantos dijeron que es igual tu mirar, tan temible, a la muerte; quin no quiere guiar esos juicios tan bruscos, mas tu pecho se inclina contra toda apariencia y se rinde sin ms a la suerte contraria.

Tus razones dan brincos igual que una gacela, mas no puedes andar sin apoyo y sin gua. Hiere el suelo sus pies, cansa el aire sus alas y sus ojos no pueden soportar mucha luz; en alturas que alcanzas con un sbito impulso, ante el ruido del viento tu cabeza inestable no se puede quedar sola y sin mil temores.

Mas tampoco conoces nuestras ruines prudencias, en tu pecho resuena el clamor del que oprimen, igual que en una iglesia de silencios austeros un suspiro provoca los suspiros del rgano. Tus palabras de fuego mueven las multitudes, y tus lgrimas lavan todo agravio y dolor. T a los hombres empujas... Y se yerguen armados.

Eres t quien escucha los terribles lamentos que los tristes exhalan sordamente al sufrir. Cuando el pecho se llena de unas cleras santas las ciudades acallan sus latidos rebeldes. Mas de lejos los ecos de civiles tormentas al mezclarse en la altura con el negro carbn forman unas palabras que entendemos muy bien.

Ven! El cielo no es ms que una gran aureola que te envuelve de azul, te ilumina y defiende; la montaa es tu templo y es su cpula el bosque;

si en la flor hay un pjaro y lo mecen los vientos, y la flor no perfuma y si el pjaro calla slo es para encantar el aire que respiras; es alfombra la tierra de tus pies infantiles.

Yo amar toda cosa en las cosas creadas, las ver en tu mirada soadora, Eva ma, que pondr por doquier el color de sus llamas, y su calma graciosa, su sabor hecho magia. En mi herida del pecho pon tu mano tan pura, no me dejes a solas con la naturaleza; la conozco muy bien y por eso la temo.

Ella dice: Yo soy el teatro impasible que no puede cambiar sus actores de sitio; esmeralda, alabastro forman parte de m, mis columnas de mrmol las hicieron los dioses; ni suspiros ni gritos puedo or; slo apenas esta humana comedia en mi vivo escenario que no encuentra en el cielo a su pblico mudo.

Desdeosa, yo arrollo sin or y sin ver las hormigas lo mismo que las masas humanas; no distingo hormigueros de cenizas e ignoro las naciones e incluso que reciben un nombre. Todos madre me llaman, pero soy una tumba. Vuestra muerte en mi invierno es como una heca-tombe,

y cuando es primavera me da igual que adoris.

Sin vosotros fui hermosa, perfumada, soltando mis cabellos al viento y siguiendo en los cielos mi camino de siempre por el eje armonioso de divinos volantes. Cuando ya no existis cruzar los espacios, solitaria y serena, entre un casto silencio, como hendiendo los aires con mi frente y mis pechos que son todo altivez.

Eso dijo con voz orgullosa y tristsima, desde entonces la odio, creo ver nuestra sangre en sus aguas, la muerte escondida en su hierba dando vida secreta a la raz de los bosques. Y a mis ojos que antao la encontraban hermosa dije: No miris ms, no lloris ms por ella, amad slo las cosas que no vuelven a verse.

No veremos de nuevo tu ternura y tu gracia, ngel dulce y lloroso cuya voz es suspiros. Quin podr como t llevar una caricia en el brillo que alumbra tu mirada que muere, en el leve inclinarse de tu bella cabeza, en tu talle indolente de abandono al yacer, en tu pura sonrisa que es amor y dolor?

Vive, fra Natura, y revive incesante,

bajo tierra, en la frente, puesto que sta es tu ley; vive y hazte desdn, si una diosa es lo que eres, por el hombre que pasa y tu rey debi ser, ms que todo tu reino y su vano esplendor amo la majestad de los hombres que sufren; t no esperes de m ningn grito de amor.

Es que acaso no quieres, viajera indolente, apoyar en mi pecho esa frente de ensueos? Deja toda la paz de la casa ambulante para ver los que pasan y los que pasarn. Toda humana visin que me trae el Espritu tendr vida a tus ojos, y se extiendan sin fin ante nuestra mirada grandes, mudos pases.

Andaremos dejando nuestra sombra tan slo en la tierra ingratsima donde habitan los muertos; volveremos a hablar de ellos en las tinieblas, cuando sigas gustosa un camino borrado y entre sueos te apoyes a las dbiles. ramas, como Diana llorando junto al agua tu amor taciturno y sujeto a continua amenaza. Libells : Alfred de Vigny

posted by Alfil @ 10:41 AM 0 comments Alfred de Vigny -Le corLe cor

Alfred de Vigny (1797-1863)

I J'aime le son du Cor, le soir, au fond des bois, Soit qu'il chante les pleurs de la biche aux abois, Ou l'adieu du chasseur que l'cho faible accueille, Et que le vent du nord porte de feuille en feuille.

Que de fois, seul, dans l'ombre minuit demeur, J'ai souri de l'entendre, et plus souvent pleur ! Car je croyais our de ces bruits prophtiques Qui prcdaient la mort des Paladins antiques.

O montagnes d'azur ! pays ador ! Rocs de la Frazona, cirque du Marbor, Cascades qui tombez des neiges entranes, Sources, gaves, ruisseaux, torrents des Pyrnes ;

Monts gels et fleuris, trne des deux saisons, Dont le front est de glace et le pied de gazons ! C'est l qu'il faut s'asseoir, c'est l qu'il faut entendre Les airs lointains d'un Cor mlancolique et tendre.

Souvent un voyageur, lorsque l'air est sans bruit, De cette voix d'airain fait retentir la nuit ; A ses chants cadencs autour de lui se mle L'harmonieux grelot du jeune agneau qui ble.

Une biche attentive, au lieu de se cacher, Se suspend immobile au sommet du rocher, Et la cascade unit, dans une chute immense, Son ternelle plainte au chant de la romance.

Ames des Chevaliers, revenez-vous encor? Est-ce vous qui parlez avec la voix du Cor ? Roncevaux ! Roncevaux ! Dans ta sombre valle L'ombre du grand Roland n'est donc pas console !

II Tous les preux taient morts, mais aucun n'avait fui. Il reste seul debout, Olivier prs de lui, L'Afrique sur les monts l'entoure et tremble encore. "Roland, tu vas mourir, rends-toi, criait le More ;

"Tous tes Pairs sont couchs dans les eaux des torrents." Il rugit comme un tigre, et dit : "Si je me rends, "Africain, ce sera lorsque les Pyrnes "Sur l'onde avec leurs corps rouleront entranes."

"Rends-toi donc, rpond-il, ou meurs, car les voil." Et du plus haut des monts un grand rocher roula. Il bondit, il roula jusqu'au fond de l'abme, Et de ses pins, dans l'onde, il vint briser la cime.

"Merci, cria Roland, tu m'as fait un chemin." Et jusqu'au pied des monts le roulant d'une main, Sur le roc affermi comme un gant s'lance, Et, prte fuir, l'arme ce seul pas balance.

III Tranquilles cependant, Charlemagne et ses preux Descendaient la montagne et se parlaient entre eux. A l'horizon dj, par leurs eaux signales, De Luz et d'Argels se montraient les valles.

L'arme applaudissait. Le luth du troubadour S'accordait pour chanter les saules de l'Adour ; Le vin franais coulait dans la coupe trangre ; Le soldat, en riant, parlait la bergre.

Roland gardait les monts ; tous passaient sans effroi. Assis nonchalamment sur un noir palefroi Qui marchait revtu de housses violettes, Turpin disait, tenant les saintes amulettes :

"Sire, on voit dans le ciel des nuages de feu ; "Suspendez votre marche; il ne faut tenter Dieu. "Par monsieur saint Denis, certes ce sont des mes "Qui passent dans les airs sur ces vapeurs de flammes.

"Deux clairs ont relui, puis deux autres encor." Ici l'on entendit le son lointain du Cor. L'Empereur tonn, se jetant en arrire, Suspend du destrier la marche aventurire.

"Entendez-vous ! dit-il. - Oui, ce sont des pasteurs "Rappelant les troupeaux pars sur les hauteurs, "Rpondit l'archevque, ou la voix touffe "Du nain vert Obron qui parle avec sa Fe."

Et l'Empereur poursuit ; mais son front soucieux Est plus sombre et plus noir que l'orage des cieux. Il craint la trahison, et, tandis qu'il y songe, Le Cor clate et meurt, renat et se prolonge.

"Malheur ! c'est mon neveu ! malheur! car si Roland" Appelle son secours, ce doit tre en mourant. "Arrire, chevaliers, repassons la montagne !" Tremble encor sous nos pieds, sol trompeur de l'Espagne !

IV Sur le plus haut des monts s'arrtent les chevaux ; L'cume les blanchit ; sous leurs pieds, Roncevaux Des feux mourants du jour peine se colore. A l'horizon lointain fuit l'tendard du More.

"Turpin, n'as-tu rien vu dans le fond du torrent ?" J'y vois deux chevaliers : l'un mort, l'autre expirant "Tous deux sont crass sous une roche noire ;" Le plus fort, dans sa main, lve un Cor d'ivoire, "Son me en s'exhalant nous appela deux fois."

Dieu ! que le son du Cor est triste au fond des bois !

El cuerno

I Oigo el cuerno en la tarde desde el fondo del bosque; tal vez canta los llantos de la cierva acosada o el adis del que caza, repetido por ecos, y que el viento del norte de hoja en hoja transmite.

Cuntas veces yo solo, en la sombra nocturna, no sonre al escucharlo, cuntas veces llor. Pues crea escuchar esos ruidos profticos que anunciaban la muerte de algn fiel paladn.

Oh montaas azules! Oh, esa tierra adorada! Peas de la Frazona, circo del Marbor, oh cascadas cadas de las ms altas nieves, manantiales, arroyos, pirenaicos torrentes.

Flor y hielo en los montes, que son doble estacin, cuya frente es de nieve y los pies de verdor. Hasta aqu hay que venir, aqu es donde se escucha ese cuerno lejano, melanclico y dulce.

A menudo un viajero, cuando el aire es silencio, estremece la noche con sus voces de bronce; y a sus cantos se mezcla un sonido armonioso, de feliz cascabel del cordero balando.

Suspicaz, una cierva, en lugar de esconderse, permanece muy quieta en la cima rocosa, y en su inmenso fragor la cascada tambin une su queja eterna a la viva romanza.

Caballeros, acaso vuestras almas retornan? Es que es vuestra la voz que se escucha en el cuerno? Roncesvalles! Tal vez en tu valle sombro de Roldn la gran sombra no ha podido calmarse.

II Todos ellos murieron, los guerreros no huan. A su lado, de pie, queda slo Oliveros; sarracenos le cercan que an parecen temblar. Grita el moro: Roldn, o te rindes o mueres.

Yacen todos tus pares muertos en los torrentes. l rugi como un tigre y grit: Si me rindo, africano, ser cuando los Pirineos bajarn derribados con el agua y sus cuerpos.

Ya se caen, responden, luego debes rendirte. Y del monte ms alto un peasco cay. Y hasta el fondo rod del abismo, y la copa de los pinos rompi hasta hundirse en las aguas.

Gracias, dijo Roldn, me has abierto el camino. Y hasta el pie de los montes, con su mano empujando, cual si fuera un gigante mueve todo el peasco, y los moros vacilan, casi a punto de huir.

III Entretanto, confiados, Carlomagno y los suyos descendan del monte conversando entre s. A lo lejos, visibles por sus aguas los valles de Argels y de Luz'-' distinguanse ya...

Roldn guarda los montes, todos iban sin miedo. Cabalgado en un negro palafrn revestido de gualdrapas violeta, el obispo Turpn

con sus santas reliquias, avis a Carlomagno.

Oh, seor, en el cielo se ven nubes de fuego; no sigis adelante, no tentemos a Dios. San Dionisio nos valga, que son almas, dirase, que atraviesan los aires en vapores llameantes.

Dos fulgores se han visto y despus otros dos. Se oy entonces el cuerno que taa muy lejos. Carlomagno, asombrado, va a tirar de las riendas y hace que su corcel no prosiga su marcha.

Os eso?, pregunta. S, sin duda pastores que renen rebaos por las cimas dispersos, respondi el arzobispo, o las voces ahogadas del enano Obern que con su hada conversa.

Sigue andando el gran rey. Mas su inquieto semblante es ms negro y sombro que los cielos revueltos. Teme ya la traicin, y mientras piensa en ella suena el cuerno y se calla, y renace otra vez.

Ay de m! Es mi sobrino. Ay de m! Si Roldn pide ayuda s bien que ha de estar moribundo. Caballeros, atrs! Y t tiembla de nuevo al sentir nuestros pasos, ay Espaa engaosa!

IV En la cima del monte los corceles descansan; los blanquea la espuma; a sus pies, Roncesvalles colorase apenas con la luz del crepsculo. A lo lejos ya huyen las banderas del moro.

Qu hay, Turpn, en el fondo de este fiero torrente? Veo a dos caballeros: uno ha muerto, otro expira, aplastados los dos por un negro peasco; el ms fuerte an empua marfileo olifante, exhalando su alma nos llam por dos veces.

Suena el cuerno muy triste en el fondo del bosque! Libells : Alfred de Vigny

posted by Alfil @ 10:28 AM 0 comments Alfred de Vigny -Le bain d'une dame romaineLe bain d'une dame romaine Alfred de Vigny (1797-1863)

Une Esclave d'Egypte, au teint luisant et noir, Lui prsente, genoux, l'acier pur du miroir ; Pour nouer ses cheveux, une Vierge de Grce Dans le compas d'Isis unit leur double tresse ; Sa tunique est livre aux Femmes de Milet, Et ses pieds sont lavs dans un vase de lait.

Dans l'ovale d'un marbre aux veines purpurines L'eau rose la reoit ; puis les Filles latines, Sur ses bras indolents versant de doux parfums, Voilent d'un jour trop vif les rayons importuns, Et sous les plis pais de la pourpre onctueuse La lumire descend molle et voluptueuse : Quelques-unes, brisant des couronnes de fleurs, D'une htive main dispersent leurs couleurs, Et, les jetant en pluie aux eaux de la fontaine, De dbris embaums couvrent leur souveraine, Qui, de ses doigts distraits touchant la lyre d'or, Pense au jeune Consul, et, rveuse, s'endort.

El bao de una dama romana

Una esclava de Egipto, de tez negra y brillante, de rodillas le muestra un espejo de acero; para atar sus cabellos una virgen de Grecia con la curva lunar une su trenza doble; est en manos su tnica de mujeres milesias y se lavan sus pies en jofaina de leche. En un mrmol oval jaspeado de prpura aguas de color rosa baan todo su cuerpo; luego acuden sirvientas de las tierras latinas, vierten suaves perfumes en sus brazos inertes, y velando los rayos de una luz importuna

bajo pliegues espesos de la prpura untuosa, voluptuosas descienden claridades sobre ella; unas rompen al paso las coronas de flores, sus colores dispersan con su rpida mano y rociando las aguas, como lluvia, en la fuente; su estallido de aromas cubre a la soberana, que al azar pulsa cuerdas de su urea lira, piensa en el joven cnsul y se duerme en sus sueos. Libells : Alfred de Vigny

posted by Alfil @ 6:50 AM 0 comments Alfred de Vigny -MoseMose Alfred de Vigny (1797-1863)

Le soleil prolongeait sur la cime des tentes Ces obliques rayons, ces flammes clatantes, Ces larges traces d'or qu'il laisse dans les airs, Lorsqu'en un lit de sable il se couche aux dserts. La pourpre et l'or semblaient revtir la campagne. Du strile Nbo gravissant la montagne, Mose, homme de Dieu, s'arrte, et, sans orgueil, Sur le vaste horizon promne un long coup d'il. Il voit d'abord Phasga , que des figuiers entourent ; Puis, au-del des monts que ses regards parcourent, S'tend tout Galaad, phram, Manass, Dont le pays fertile sa droite est plac ;

Vers le midi, Juda, grand et strile, tale Ses sables o s'endort la mer occidentale ; Plus loin, dans un vallon que le soir a pli, Couronn d'oliviers, se montre Nephtali ; Dans des plaines de fleurs magnifiques et calmes Jricho s'aperoit : c'est la ville des palmes ; Et, prolongeant ses bois, des plaines de Phogor, Le lentisque touffu s'tend jusqu' Sgor. Il voit tout Chanaan, et la terre promise, O sa tombe, il le sait, ne sera point admise. Il voit ; sur les Hbreux tend sa grande main, Puis vers le haut du mont il reprend son chemin.

Or, des champs de Moab couvrant la vaste enceinte, Presss au large pied de la montagne sainte, Les enfants d'Isral s'agitaient au vallon Comme les bls pais, qu'agite l'aquilon. Ds l'heure o la rose humecte l'or des sables Et balance sa perle au sommet des rables, Prophte centenaire, environn d'honneur, Mose tait parti pour trouver le Seigneur. On le suivait des yeux aux flammes de sa tte, Et, lorsque du grand mont il atteignit le fate, Lorsque son front pera le nuage de Dieu Qui couronnait d'clairs la cime du haut lieu L'encens brla partout sur les autels de pierre. Et six cent mille Hbreux, courbs dans la poussire,

A l'ombre du parfum par le soleil dor, Chantrent d'une voix le cantique sacr ; Et les fils de Lvi, s'levant de la foule, Tels qu'un bois de cyprs sur le sable qui roule, Du peuple avec la harpe accompagnant les voix, Dirigeaient vers le ciel l'hymne du Roi des Rois.

Et, debout devant Dieu, Mose ayant pris place, Dans le nuage obscur lui parlait face face.

Il disait au Seigneur : " Ne finirai-je pas ? O voulez-vous encor que je porte mes pas ? Je vivrai donc toujours puissant et solitaire ? Laissez-moi m'endormir du sommeil de la terre. Que vous ai-je donc fait pour tre votre lu ? J'ai conduit votre peuple o vous avez voulu. Voil que son pied touche la terre promise. De vous lui qu'un autre accepte l'entremise, Au coursier d'Isral qu'il attache le frein ; Je lui lgue mon livre et la verge d'airain.

Pourquoi vous fallut-il tarir mes esprances, Ne pas me laisser homme avec mes ignorances, Puisque du mont Horeb jusques au mont Nbo Je n'ai pas pu trouver le lieu de mon tombeau ? Hlas ! vous m'avez fait sage parmi les sages ! Mon doigt du peuple errant a guid les passages.

J'ai fait pleuvoir le feu sur la tte des rois ; L'avenir genoux adorera mes lois ; Des tombes des humains j'ouvre la plus antique, La mort trouve ma voix une voix prophtique ; Je suis trs grand, mes pieds sont sur les nations, Ma main fait et dfait les gnrations. Hlas! je suis, Seigneur, puissant et solitaire, Laissez-moi m'endormir du sommeil de la terre!

Hlas ! je sais aussi tous les secrets des Cieux ; Et vous m'avez prt la force de vos yeux. Je commande la nuit de dchirer ses voiles ; Ma bouche par leur nom a compt les toiles, Et ds qu'au firmament mon geste l'appela, Chacune s'est hte en disant : " Me voil ". J'impose mes deux mains sur le front des nuages Pour tarir dans leurs flancs la source des orages ; J'engloutis les cits sous les sables mouvants ; Je renverse les monts sous les ailes des vents ; Mon pied infatigable est plus fort que l'espace ; Le fleuve aux grandes eaux se range quand je passe, Et la voix de la mer se tait devant ma Voix. Lorsque mon peuple souffre, ou qu'il lui faut des lois, J'lve mes regards, votre esprit me visite ; La terre alors chancelle et le soleil hsite, Vos anges sont jaloux et m'admirent entre eux. Et cependant, Seigneur, je ne suis pas heureux ;

Vous m'avez fait vieillir puissant et solitaire, Laissez-moi m'endormir du sommeil de la terre.

Sitt que votre souffle a rempli le berger, Les hommes se sont dit : " Il nous est tranger " Et leurs yeux se baissaient devant mes yeux de flamme, Car ils venaient, hlas ! d'y voir plus que mon me. J'ai vu l'amour s'teindre et l'amiti tarir ; Les vierges se voilaient et craignaient de mourir. M'enveloppant alors de la colonne noire, J'ai march devant tous, triste et seul dans ma gloire, Et j'ai dit dans mon cur : " Que vouloir prsent ? " Pour dormir sur un sein mon front est trop pesant, Ma main laisse l'effroi sur la main qu'elle touche, L'orage est dans ma voix, l'clair est sur ma bouche ; Aussi, loin de m'aimer, voil qu'ils tremblent tous, Et, quand j'ouvre les bras, on tombe mes genoux 0 Seigneur ! j'ai vcu puissant et solitaire, Laissez-moi m'endormir du sommeil de la terre! "

Or, le peuple attendait, et, craignant son courroux, Priait sans regarder le mont du Dieux jaloux ; Car, s'il levait les yeux, les flancs noirs du nuage Roulaient et redoublaient les foudres de l'orage, Et le feu des clairs, aveuglant les regards, Enchanait tous les fronts courbs de toutes parts. Bientt le haut du mont reparut sans Mose.

Il fut pleur. - Marchant vers la terre promise, Josu s'avanait pensif et plissant, Car il tait dj l'lu du Tout-Puissant.

Moiss

El sol iba alargando sobre todas las tiendas esos rayos oblicuos, esas llamas que ciegan, esas huellas doradas que suspende en el aire cuando muere en un lecho de arenoso desierto. Era todo el paisaje entre prpura y oro. Ascendiendo al estril monte Nebo, se para Moiss, hombre de Dios, y all, ajeno al orgullo, en el vasto horizonte posa larga mirada. Ve no lejos a Pasga, que rodean higueras; ms all de los montes que recorre su vista, est todo Galad, Efram, Manass, cuyas frtiles tierras quedan a su derecha; hacia el sur hay Jud, pas vasto y estril, con arenas en donde duerme el mar de poniente; en un valle, difuso por la tarde, ms lejos, coronado de olivos Neftal se divisa; en llanuras de flores sosegadas y esplndidas, Jeric puede verse, la ciudad de las palmas; y alargando sus bosques, desde el llano Fogor el frondoso lentisco a Segor llega incluso.

Ve Canan y la tierra prometida que sabe nunca va a conservar sus despojos mortales. Mira, extiende su mano sobre todo su pueblo y hacia lo alto del monte reanuda el camino.

Y en los vastos espacios de los campos de Moab hasta el pie impresionante de la santa montaa, se agitaban los hijos de Israel en el valle como espesos trigales que sacuden los vientos. Cuando cae el roco en el oro de arena y se mece su perla en la copa del arce, el glorioso profeta centenario, Moiss, les dej en la llanura para ver al Seor. Con los ojos siguieron su cabeza entre llamas, y al llegar a la cumbre del altsimo monte, al perderse su frente en la nube de Dios, que la cima sagrada coronaba con rayos, se quem mucho incienso en altares de piedra. Seiscientos mil hebreos, adorando en el polvo, a la sombra aromada que el sol hace de oro entonaron unnimes su sagrado cantar; los levitas, alzndose por encima de todos, como un gran cipresal sobre arenas tendidas, con sus arpas del pueblo dirigan las voces, elevando hacia el cielo himnos al Rey de reyes. Y ante Dios, puesto en pie, ya Moiss en la nube que era toda tiniebla, cara a cara le hablaba.

Y deca al Seor: Nunca voy a acabar? Hacia dnde queris que enderece mis pasos? As, pues, ser siempre soledad y poder? Oh, dejadme que duerma ese sueo de tierra! Cul ha sido mi culpa para que me eligierais? Yo llev a vuestro pueblo hasta donde quisisteis. Y ya pisan la tierra prometida por Vos. Hora es ya de confiar tal empresa a otro gua, que otro le ponga freno al corcel de Israel; yo le lego mi libro" y el cayado de bronce.

Por qu habis de agotar mi esperanza, por qu no dejarme viviendo con las cosas que ignoro, ya que del monte Horeb hasta el Nebo soberbio no he podido encontrar el lugar de mi tumba? Ay, me habis hecho sabio entre todos los sabios! Yo he guiado el camino de estas tribus errantes. Por mi mano ha llovido fuego sobre los reyes; de rodillas mis leyes va a adorar el futuro; de las tumbas humanas abro la ms antigua y la muerte a mi voz tiene voces profticas, soy muy grande, mis plantas pisotean naciones, y linajes enteros puedo hacer o matar. Ay de m, soy, Seor, soledad y poder! Oh, dejadme que duerma ese sueo de tierra!

Ay, conozco tambin los secretos del cielo

y Vos mismo me disteis para ver vuestros ojos! A la noche le ordeno que desgarre sus velos; por su nombre mi boca ha contado los astros, me bast un ademn de llamada, y cada uno acudi presuroso declarando: Aqu estoy. Con mis manos la frente de las nubes apalpo y en su entraa se agotan fuentes de tempestad; y sepulto ciudades bajo arenas movientes y derribo los montes bajo el ala del viento; incansable, mi pie puede ms que el espacio; el caudal de los ros ante m es cauce seco` y la voz de los mares enmudece a mi voz. Cuando sufre mi pueblo o requiere unas leyes, yo levanto la vista, vuestro espritu acude; tiembla entonces la tierra y hasta el sol se estremece, y envidiosos los ngeles en el cielo me admiran. Y no obstante, Seor, no me siento dichoso; envejezco y me das soledad y poder. Oh, dejadme que duerma ese sueo de tierra!

Sacudi vuestro soplo al pastor y en seguida se dijeron los hombres: Ya no le conocemos; y humillaban los ojos a mis ojos de llama, porque en ellos vean algo ms que mi alma. Vi apagarse el amor, la amistad extinguirse; Se velaban las vrgenes y teman morir. Envolvindome entonces con la negra columna,

yo he guiado a este pueblo, triste y solo en mi gloria, y me he dicho a m mismo: Qu deseas ahora? No es posible dormir sobre un pecho amoroso porque s que mi frente pesar demasiado, deja miedo mi mano en la mano que toca, en mi voz hay tormentas y en mis labios el rayo; nadie as puede amarme, ante m todos tiemblan, y cuando abro los brazos ante m se arrodillan. Oh, Seor, heme aqu soledad y poder, oh, dejadme dormir ese sueo de tierra!

Esperaban las tribus, y temiendo su clera todo el pueblo rezaba y sus ojos no osaban contemplar la montaa de aquel Dios tan celoso; si miraban los flancos de la nube negruzca, nuevos rayos surgan de las altas tormentas, y cegaba la luz de terribles relmpagos, humillando las frentes que tocaban la tierra. Pronto viose de nuevo sin Moiss la alta cima. Fue llorando. La tierra prometida quedaba al final del camino que an tenan que andar. Pensativo y muy plido avanzaba Josu, que era el nuevo elegido del que todo lo puede.

mercredi, mai 24, 2006 Les yeux d'Elsa Louis Aragon (1897-1982)

Tes yeux sont si profonds qu'en me penchant pour boire J'ai vu tous les soleils y venir se mirer S'y jeter mourir tous les dsesprs Tes yeux sont si profonds que j'y perds la mmoire

l'ombre des oiseaux c'est l'ocan troubl Puis le beau temps soudain se lve et tes yeux changent L't taille la nue au tablier des anges Le ciel n'est jamais bleu comme il l'est sur les bls

Les vents chassent en vain les chagrins de l'azur Tes yeux plus clairs que lui lorsqu'une larme y luit Tes yeux rendent jaloux le ciel d'aprs la pluie Le verre n'est jamais si bleu qu' sa brisure

Mre des Sept douleurs lumire mouille Sept glaives ont perc le prisme des couleurs Le jour est plus poignant qui point entre les pleurs L'iris trou de noir plus bleu d'tre endeuill

Tes yeux dans le malheur ouvrent la double brche Par o se reproduit le miracle des Rois Lorsque le coeur battant ils virent tous les trois

Le manteau de Marie accroch dans la crche

Une bouche suffit au mois de Mai des mots Pour toutes les chansons et pour tous les hlas Trop peu d'un firmament pour des millions d'astres Il leur fallait tes yeux et leurs secrets gmeaux

L'enfant accapar par les belles images carquille les siens moins dmesurment Quand tu fais les grands yeux je ne sais si tu mens On dirait que l'averse ouvre des fleurs sauvages

Cachent-ils des clairs dans cette lavande o Des insectes dfont leurs amours violentes Je suis pris au filet des toiles filantes Comme un marin qui meurt en mer en plein mois d'aot

J'ai retir ce radium de la pechblende Et j'ai brl mes doigts ce feu dfendu paradis cent fois retrouv reperdu Tes yeux sont mon Prou ma Golconde mes Indes

Il advint qu'un beau soir l'univers se brisa Sur des rcifs que les naufrageurs enflammrent Moi je voyais briller au-dessus de la mer Les yeux d'Elsa les yeux d'Elsa les yeux d'Elsa

Los ojos de Elsa

Inclinando a tus ojos los mos sitibundos en su fondo vi todos los soles reflejados, y el salto hacia la muerte de los desesperados, como el de mis recuerdos a tus ojos profundos.

Es un mar en tinieblas bajo el palio de un vuelo; de pronto el da plcido de tus pupilas sube; en los linos del ngel recorta el sol la nube y sobre las espigas se azula ms el cielo.

Vuelve al azul la bruma del viento perseguida; -ms difanos tus ojos abiertos bajo el llanto; ni an tras de la lluvia los cielos fulgen tanto; el vaso azul no es tan azul como en la herida.

Madona de Dolores, humedecida lumbre, siete espadas rompieron el prisma de colores; el da es ms punzante nacido entre clamores, y el nocturno relente, ms azul en quejumbre.

De las melancolas en la plcida fiebre reabres con tus ojos sendas de epifana. Latiendo el corazn, el manto de Mara al tiempo los Tres Magos vieron en el pesebre.

Al Mayo de las voces basta con un salterio para todos los ayes y todas las canciones; guarda un trozo de cielo luceros por millones, donde faltan tus ojos con su doble misterio.

El infante absorbido por mirfioos viajes desmesuradamente menos asombro espacia que si agrandas tus ojos -insoluble falaciacomo racha que abriera dos capullos salvajes.

Escondes tus relmpagos en medio del espliego donde el insecto vive su voluptuoso instante? Preso estoy en el lazo de la estrella filante, como ahogado marino bajo estival sosiego.

Yo extraje ese metal sutil de su pechblenda; yo calcin mis dedos en su fuego prohibido; paraso mil veces recobrado y perdido, tus ojos mi Golconda, mi dorada leyenda.

Y sucedi que el mundo bajo la tarde excelsa rompiose en arrecifes de prfidos fanales, en tanto yo vea desde los litorales sobre lvidas ondas brillar los ojos de Elsa.

Versin de Carlos Lpez Narvez

Libells : Louis Aragon

posted by Alfil @ 7:23 PM 0 comments Louis Aragon -Cantique ElsaCantique Elsa Louis Aragon (1897-1982)

Ouverture

Je te touche et je vois ton corps et tu respires Ce ne sont plus les jours du vivre spars Cest toi tu vas-tu viens et je suis ton empire Pour le meilleur et le pire Et jamais tu ne fus si lointaine mon gr

Ensemble nous trouvons au pays des merveilles Le plaisir srieux couleur de labsolu Mais lorsque je reviens nous que je mveille Si je soupire ton oreille Comme des mots dadieu tu ne les entends plus

Elle dort Longuement je lcoute se taire Cest elle dans mes bras prsente et cependant Plus absente dy tre et moi plus solitaire Dtre plus prs de son mystre Comme un joueur qui lit aux ds le point perdant

Le jour qui semblera larracher labsence Me la rend plus touchante et plus belle que lui De lombre elle a gard les parfums et lessence Elle est comme un songe des sens Le jour qui la ramne est encore une nuit

Buissons quotidiens quoi nous nous griffmes La vie aura pass comme un air enttant Jamais rassasi de ces yeux qui maffament Mon ciel mon dsespoir ma femme Treize ans jaurai guett ton silence chantant

Comme le coquillage enregistre la mer Grisant mon cur treize ans treize hivers treize ts Jaurai trembl treize ans sur le seuil des chimres Treize ans dune peur douce amre Et treize ans conjur des prils invents

mon enfant le temps nest pas notre taille Que mille et une nuits sont peu pour des amants Treize ans cest comme un jour et cest un feu de paille Qui brle nos pieds maille maille Le magique tapis de notre isolement

Cntico a Elsa Obertura

Te toco y veo tu cuerpo y t respiras, ya no es el tiempo de vivir separados. Eres t; vas y vienes y yo sigo tu imperio para lo mejor y para lo peor. Y jams fuiste tan lejana a mi gusto.

Juntos encontramos en el pas de las maravillas el serio placer color de absoluto. Pero cuando vuelvo a vosotros al despertarme si suspiro a tu odo como palabras de adis t no las oyes.

Ella duerme. Profundamente la escucho callar. sta es ella presente en mis brazos, y, sin embargo, ms ausente de estar en ellos y ms solitaria de estar cerca de su misterio, como un jugador que lee en los dados el punto que le hace perder.

El da que parecer arrancarla a la ausencia me la descubre ms conmovedora y ms bella que l. De la sombra guarda ella el perfume y la esencia. Es como un sueo de los sentidos. El da que la devuelve es todava una noche.

Zarzales cotidianos en que nos desgarramos.

La vida habr pasado como un viento enfadoso. Jams saciado de esos ojos que me dan hambre. Mi cielo, mi desesperacin de mujer, trece aos habr espiado tu silencio cantando.

Como las madrporas inscriben el mar, embriagando mi corazn trece aos, trece inviernos, trece veranos; habr temblado trece aos sobre un suelo de quimeras, trece aos de un miedo dulce amargo, y conjurado peligros aumentados trece aos.

Oh nia ma!, el tiempo no est a nuestra medida que mil y una noche son poco para los amantes. Trece aos son como un da y es fuego de pajas. El que quema a nuestros pies malla por malla el mgico tapiz de nuestra soledad.

Versin de Mara Dolores Sartorio Libells : Louis Aragon

posted by Alfil @ 6:34 PM 0 comments Louis Aragon -On dira qu'un hommeOn dira qu'un homme... Louis Aragon (1897-1982)

On dira qu'un homme

se doit de ne pas exposer son amour sur la place publique.

Je rpondrai qu'un homme n'a rien de meilleur, de plus pur, et de plus digne d'tre perptu que son amour

Dir alguien que un hombre...

Dir alguien que un hombre no debe exponer su amor en la plaza pblica.

Yo responder que un hombre no tiene nada mejor, ms puro y ms digno de ser perpetuado, que su amor

Versin de Mara Dolores Sartorio Libells : Louis Aragon

posted by Alfil @ 10:11 AM 0 comments Louis Aragon -Charlot mystiqueCharlot Mystique Louis Aragon (1897-1982)

Lascenseur descendait toujours perdre haleine Et l escalier montait toujours... Cette dame nentend pas les discours: Elle est postiche. Moi qui dj songeais lui parler damour! Oh le commis Si comique avec sa moustache et ses sourcils Artificiels! Il a cri quand je les ai tirs. Etrange! Quai-je vu? Cette noble trangre... -Monsieur, je ne suis pas une femme lgre! Hou la laide! "Par bonheur nous avons des valises en peau de porc toute preuve" celle-ci? Vingt dollars Elle en contient mille! Cest toujours le mme systme: Pas de mesure, Ni de logique, mauvais thme.

Charlot mstico

El ascensor descenda siempre hasta perder aliento

y la escalera suba siempre Esta dama no entiende lo que se habla es postiza Yo que ya soaba con hablarle de amor Oh el dependiente tan cmico con su bigote y sus cejas artificiales Dio un grito cuando yo tir de ellos Qu raro Qu veo Esa noble extranjera Seor yo no soy una mujer liviana Uh la fea Por suerte nosotros tenemos valijas de piel de cerdo a toda prueba sta Veinte dlares Y contiene mil Siempre el mismo sistema Ni medida ni lgica mal tema

Versin de Aldo Pellegrini Libells : Louis Aragon

posted by Alfil @ 10:07 AM 0 comments

Louis Aragon -Charlot sentimentalCharlot sentimental Louis Aragon (1897-1982)

Icare pris du ciel et de la Cimmrie Monte dans lascenseur en tenant un ravier Musicienne sur la machine crire Una fille de Saint-Paul (Minnesota) caresse le clavier, soupire O coeur gonfl daffronts accumuls Aprs tout (cernant par la gauche) nest-elle pas la dit Que (passant sa droite) embauche Ta mle et bien tienne beaut Et ces moustaches que tortille Une galante main, fille Font-elles pas que vous rviez Du garon dhtel au ravier Quen tombent les radis, les picles, les concombres Dans la corbeille papier O ddaignant loublieux lyrisme ils sombrent Hlas! Il est Dautres hommes sur la terre Mais que leur me est amre Et quest-ce en toi qui leur dplait? Car toujours par la chemine Au meilleur moment du dsir Il faudra quitter lamour et tenfuir Poursuivi sur les toits emplums de fume

Vous, policemen, prenez garde De glisser contre la faade Au poids du criminel perdu quinnocente Avoir donn son coeur quelque indiffrente.

Charlot sentimental

caro prendado del cielo y de Cimeria Sube al ascensor llevando una salvilla en una mquina de escribir una chica de Saint-Paul (Minessota) acaricia el teclado como si fuese un msico, suspira Oh corazn henchido de afrentas cumuladas Despus de todo (rodendola por la izquierda) no es ella la deidad Que (pasando a su derecha) le cautiva Tu macho luce bien Y ay muchacha! esos bigotes que una galante mano retuerce no te hacen soar con el mozo de la salvilla De la que caen rbanos, encurtidos, pepinillos Al cornete de papel Y all quedan sin ocuparse del lirismo olvidado Qu pena! hay otros hombres en el mundo Pero cun amarga es su alma Qu es lo que no les gusta de ti? Pues que en el momento mejor del deseo

tendrs que dejar el amor y escapar siempre por la chimenea Perseguido por los techos emplumados de holln Y ustedes policas, cudense de no resbalar por la fachada al peso del perdido criminal que de inocente entreg el corazn a cierta indiferente.

Versin de Lourdes Arencibia Rodrguez Libells : Louis Aragon

posted by Alfil @ 9:58 AM 0 comments Louis Aragon -CECE Louis Aragon (1897-1982)

J'ai travers les ponts de C C'est l que tout a commenc

Une chanson des temps passs Parle d'un chevalier bless

D'une rose sur la chausse Et d'un corsage dlac

Du chteau d'un duc insens Et des cygnes dans les fosss

De la prairie o vient danser Une ternelle fiance

Et j'ai bu comme un lait glac Le long lai des gloires fausses

La Loire emporte mes penses Avec les voitures verses

Et les armes dsamorces Et les larmes mal effaces

O ma France ma dlaisse J'ai travers les ponts de C

CE

Todo empezar en el CE, el puente que yo cruc.

Habla un romance perdido del buen caballero herido;

de una rosa en la calzada y una tnica soltada;

de un castillo misterioso y albos cisnes en el foso,

y una pradera en que danza la novia sin esperanza.

Como una noche de hielo, el lay de glorias en duelo.

Se van con mis pensamientos por el Loire los armamentos;

y los convoyes volcados y llantos mal enjugados.

Oh Francia, mi bien-amada! Oh mi dulce abandonada!

qu sola yo te dej cruzando el puente de CE.

Versin de Carlos Lpez Narvez Libells : Louis Aragon

posted by Alfil @ 9:52 AM 0 comments Louis Aragon -Ce que dit Elsa-

Ce que dit Elsa Louis Aragon (1897-1982)

Tu me dis que ces vers sont obscurs et peut-tre Qu'ils le sont moins pourtant que je ne l'ai voulu Sur le bonheur vol fermons notre fentre De peur que le jour n'y pntre Et ne voile jamais la photo qui t'a plu

Tu me dis Notre amour s'il inaugure un monde C'est un monde o l'on aime parler simplement Laisse l Lancelot laisse la Table Ronde Yseut Viviane Esclarmonde Qui pour miroir avaient un glaive dformant

Lis l'amour dans mes yeux et non pas dans les nombres Ne grise pas ton cur de leurs philtres anciens Les ruines midi ne sont que des dcombres C'est l'heure o nous avons deux ombres Pour mieux embarrasser l'art des sciomanciens

La nuit plus que le jour aurait-elle des charmes Honte ceux qu'un ciel pur ne fait pas soupirer Honte ceux qu'un enfant tout coup ne dsarme Honte ceux qui n'ont pas de larmes Pour un chant dans la rue une fleur dans les prs

Tu me dis laisse un peu l'orchestre des tonnerres Car par le temps qu'il est il est de pauvres gens Qui ne pouvant chercher dans les dictionnaires Aimeraient des mots ordinaires Qu'ils se puissent tout bas rpter en songeant

Si tu veux que je t'aime apporte-moi l'eau pure A laquelle s'en vont leurs dsirs s'tancher Que ton pome soit le sang de ta coupure Comme un couvreur sur la toiture Chante pour les oiseaux qui n'ont o se nicher

Que ton pome soit l'espoir qui dit A suivre Au bas du feuilleton sinistre de nos pas Que triomphe a voix humaine sur les cuivres Et donne une raison de vivre A ceux que tout semblait inviter au trpas

Que ton pome soit dans les lieux sans amour O l'on trime o l'on saigne o l'on crve de froid Comme un air murmur qui rend les pieds moins lourds Un caf noir au point du jour Un ami rencontr sur le chemin de croix

Pour qui chanter vraiment en vaudrait-il la peine Si ce n'est pas pour ceux dont tu rves souvent Et dont le souvenir est comme un bruit de chanes

La nuit s'veillant dans tes veines Et qui parle ton cur comme au voilier le vent

Tu me dis Si tu veux que je t'aime et je t'aime Il faut que ce portrait que de moi tu peindras Ait comme un ver vivant au fond du chrysanthme Un thme cach dans son thme Et marie l'amour le soleil qui viendra

Lo que dice Elsa

Me dices que estos versos son oscuros, y acaso lo son, sin embargo, menos de lo que he querido. Cerremos nuestra ventana sobre la felicidad robada, por miedo a que entre el da, y vele para siempre la foto que deseaste.

Me dices nuestro amor si es que inaugura un mundo, es un mundo en el que la gente gusta de hablar sencillamente. Deja all a Lancelot, deja la Tabla Redonda, Ireo Virnana Esclarnionda, que por espejo tena una espada deformadora.

Lee el amor en mis ojos y no en las sombras. No trastornes tu corazn con sus antiguos filtros. Las ruinas a medioda son solamente escombros.

sa es la hora en que tenemos dos sombras para mejor estorbar el arte de los romnticos.

Tendra acaso la noche ms encanto que el da. Vergenza para aquellos que ante el puro cielo no suspiran. Vergenza para aquellos que, un nio de golpe no desarma. Vergenza para aquellos que no tienen lgrimas para un canto callejero una flor en los prados.

T me dices si t quieres que te ame y te ame. Es preciso que ese retrato que vas a pintarme tenga como un verde nido sobre fondo de crisantemo. Un tema escondido en su tema. Y une al amor el sol que ha de venir.

Versin de Mara Dolores Sartorio Libells : Louis Aragon

posted by Alfil @ 8:23 AM 0 comments Louis Aragon -Plus belle que les larmesPlus belle que les larmes Louis Aragon (1897-1982)

J'empche en respirant certaines gens de vivre Je trouble leur sommeil d'on ne sait quels remords

Il parat qu'en rimant je dbouche les cuivres Et que ca fait un bruit rveiller les morts

Ah si l'cho des chars dans mes vers vous drange S'il grince dans mes cieux d'tranges cris d'essieu C'est qu' l'orgue l'orage a dtruit la voix d'ange Et que je me souviens de Dunkerque Messieurs

C'est de trs mauvais got j'en conviens Mais qu'y faire Nous sommes quelques-uns de ce mauvais got-l Qui gardons un reflet des flammes de l'enfer Que le faro du Nord tout jamais saoula

Quand je parle d'amour mon amour vous irrite Si j'cris qu'il fait beau vous me criez qu'il pleut Vous dites que mes prs ont trop de marguerites Trop d'toiles ma nuit trop de ciel bleu mon ciel bleu

Comme le carabin scrute le coeur qu'il ouvre Vous cherchez dans mes mots la paille de l'moi N'ai-je pas tout perdu le Pont-Neuf et le Louvre Et ce n'est pas assez pour vous venger de moi

Vous pouvez condamner un pote au silence Et faire d'un oiseau du ciel un galrien Mais pour lui refuser le droit d'aimer la France Il vous faudrait savoir que vous n'y pouvez rien

La belle que voici va-t'en de porte en porte Apprendre si c'est moi qui t'avais oublie Tes yeux ont la couleur des gerbes que tu portes Le printemps d'autrefois fleurit ton tablier

Notre amour fut-il feint notre passion fausse Reconnaissez ce front ce ciel soudain troubl Par un regard profond comme parfois la Beauce Qu'illumine la zizanie au coeur des bls

N'a-t-elle pas ces bras que l'on voit aux statues Au pays de la pierre o l'on fait le pain blond Douce perfection par quoi se perptue L'ombre de Jean Racine la Fert-Milon

Le sourire de Reims ses lvres parfaites Est comme le soleil la fin d'un beau soir Pour la damnation des saints et des prophtes Ses cheveux de Champagne ont l'odeur du pressoir

Ingres de Montauban dessina cette pure Le creux de son paule ou! s'arrte altr Le long dsir qui fait le trsor d'une eau pure A travers le tamis des montagnes filtr

O Laure l'aurait-il aime ta semblance

Celle pour qui meurtrie aujourd'hui nous saignons Ce Ptrarque inspir comme le fer de lance Par la biche chappe aux chasseurs d'Avignon

Appelez appelez pour calmer les fanto2mes Le mirage dor de mille-et-un dcors De Saint-Jean-du-Dsert aux caves de Branto2me Du col de Roncevaux aux pentes du Vercors

Il y a dans le vent qui vient d'Arles des songes Qui pour en parler haut sont trop prs de mon coeur Quand les marais jaunis d'Aunis et de SaintOnge Sont encore rays par les chars des vainqueurs

Le grand tounoi des noms de villes et provinces Jette un dfi de fleurs la comparaison Qui se perd dans la trace amoureuse des princes Confond dans leur objet le rve et sa raison

O chanes qui barraient le ciel et la Durance O terre des bergers couleur de ses raisins Et Manosque si doux Franois roi de France Qu'il crivit son nom sur les murs sarrasins

Moins douce que tu n'es ma folle ma jalouse Qui ne sait pas te reconnatre dans mes vers Arrtons-nous un peu sur le seuil de Naurouze

O notre double sort hsite entre deux mers

Non tu veux repartir comme un chant qui s'obstine O t'en vas-tu Dj pass le Mont Ventoux C'est la Seine qui coule en bas et Lamartine Rve la Madeleine entre des pommiers doux

Femme vin gnreux berceuse ou paysage Je ne sais plus vraiment qui j'aime et qui je peins Et si ces jambes d'or si ces fruits de corsage Ne sont pas au couchant la Bretagne et ses pins

Gorgerin de blancheur o ma bouche mendie Cidre et lait du bonheur Plnitude dormir Pour toi se crveront secrte Normandie Les soldats en exil aux ruines de Palmyre

Je ne sais plus vraiment o commencent les charmes Il est de noms de chair comme les Andelys L4image se renverse et nous montre ses larmes Taisez-vous taisez-vous Ah Paris mon Paris

Lui qui sait des chansons et qui fait des colres Qui n'a plus qu'aux lavoirs des drapeaux dlavs Mtropole pareille l'toile polaire Paris qui n'est Paris qu'arrachant ses pavs

Paris de mes malheurs Paris du Cours-la-Reine Paris des Blancs-Manteaux Paris de Fvrier Du Faubourg Saint-Antoine aux cteaux de Suresnes Paris plus dchirant qu'un cri de vitrier

Fuyons cette banlieue atroce o tout commence Une aube encore une aube et peut-tre la vie Mais l'Oise est sans roman la Marne sans romance Dans le Valois dsert il n'est plus de Sylvie

Crneaux de le mmoire ici nous accoudmes Nos dsirs de vingt ans au ciel en porte--faux Ce n'tait pas l'amour mais le Chemin des Dames Voyageur souviens-toi du Moulin de Laffaux

Tu marches travers des poussires fameuses Poursuivant devant toi de pays en pays Dans la fort d'Argonne et sur les Hauts-de-Meuse L'orient d'une gloire immortelle et trahie

Comme un chevreuil bless que le fuyard flchisse L'oeil bleu des mares veille au sous-bois flch d'or Halte sur le chemin du banni vers la Suisse Au pays de Courbet qu'aime la mandragore

Je t'ai perdue Alsace o quand le Rhin dborde Des branches blouis tombent droit les faisans

O Werther a Nol pour un instant s'accorde D'oublier sa douleur avec les paysans

L'orage qui svit de Dunkerque Port-Vendres Couvrira-t-il toutes les voix que nous aimons Nul ne pourrait chasser la lgende et reprendre La bauge de l'Ardenne aux quatre fils Aymon

Nul ne pourrait de nous chasser ce chant de flte Qui s'lve de sicle en sicle nos gosiers Les lauriers sont coups mais il est d'autres luttes Compagnons de la Marjolaine Et des rosiers

Dans les feuilles j'entends le galop d'une course Arrte-toi fileuse Est-ce mon coeur trop plein L'espoir parle la nuit le langage des sources Ou si c'est un cheval et si c'est Duguesclin

Qu'importe que je meure avant que se dessine Le visage sacr s'il doit renatre un jour Dansons mon enfant dansons la capucine Ma patrie est la fin la misre et l'amour

Ms bella que las lgrimas

Mi respiro perturba la vida a cierta gente:

como vago reproche los mantiene despiertos; tal vez porque mi canto cual un cobre estridente pudiera despertar con su clangor los muertos.

Ah! si os hiere mi verso con su tonada blica -rugir que a vuestro odo no queris que se acerquees que en el arpa el treno mat la voz anglica y resurgen los ecos pvidos de Dunkerque.

Verdad: en recordarlo mi mal gusto compendio... As somos algunos: en sus cuerpos quizs perduran los mordiscos del infernal incendio que los faros del Norte contemplaran jams.

Si te nombro, Amor mo, burla y odio concitas; si alabo el sol, vosotros el invernal derroche; decs que en mi pradera sobran las margarita, azules en mi cielo y estrellas en mi noche.

Buscis en mis palabras a ver qu se descubre, como fino escalpelo que escarba un corazn... Tal vez me fuera poco perder Pont-neuf y el Louvre, que an vuestra venganza pide satisfaccin.

De alados cancioneros podris hacer galeotes; ahuyentar al poeta podr vuestra elegancia; pero nunca podrn vuestros serviles brotes

arrebatar el dn de nuestro amor a Francia.

Oye t, pasajera que vas de puerta en puerta: tal vez yo soy el hombre que vuelve de tu olvido; colma tu delantal la primavera muerta, y de un color de parvas tus ojos se han teido.

Minti nuestro embeleso? Minti nuestra ternura? Mirad aquesta frente nublada por el sol... Pero el ansia renace cual se ve en la llanura por entre las espigas surgir el ababol.

Y no son estos brazos los de las Afroditas que entre la mies dorada coronan el pen? Plenitud encantada que eterna resucitas la sombra de Racine en la Fert-Miln.

La sonrisa de Reims con sus labios perfectos es el sol que se apaga sobre una tarde eximia; y para perdicin de profetas y electos sus trenzas de champaa trascienden a vendimia.

Ingres de Montalbn traz la arquitectura y el cuenco de esos hombros donde pra tranquilo el ansiado tesoro .de la linfa ms pura filtrada en las races del lamo y el tilo.

Oh Laura! como a ti, Petrarca habra cantado a esta Francia que sangra por nuestro corazn; sangrante corza en fuga que lleva en el costado la jabalina de los monteros de Avin.

Invoca el espejismo de mil y una grandezas que sosieguen fantasmas, donde el gemir acalles: Brantome, San Juan de Acre -cavas y fortalezas, laderas y gargantas- Vercors y Roncesvalles.

Con el viento que llega de Arls vuelven los sueos -el corazn apenas los nombra en un rumor-. En Aunis y en Saintonge los marjales trigueos muestran an el surco brutal del invasor.

Alta ronda de urbes, de villas y comarcas, erguidas como flores de un esplendor rival, y en pos de la galante huella de los monarcas Razn y Sueo cifran en un solo ideal.

Oh cautiva Durance, oh cielo encadenado. Suelo pastor vestido de racimos maduros; pas con cuyo nombre tan dulcemente amado marcaba el Rey de Francia los sarracenos muros.

Como t misma es dulce la locura en desvelo porque te reconozcan de mi canto a la luz;

y pues entre dos mares vacila nuestro duelo, detenga nuestros pasos el umbral de Naurouze.

Mas, no! Tornas al vuelo, clamor insosegable... A dnde vas? asado Mont-Ventoux, all el Sena en lo hondo se fuga, y entre un deleitable manzanar, Lamartine suea en la Magdalena.

Mujer, vinos fragantes, madrigales, montaa: cules pintar? cules ms vivamente adoro? Son esos los pomares de tu seno, Bretaa, y esas gemas tus pinos en ponientes de oro?

Alba gorguera donde los labios abrasados mendigan cidra y leche. Plenitud que suspira, Normanda secreta, por ti los desterrados caballeros poblaron las ruinas de Palmira.

En verdad ya no s dnde empieza el encanto... Hay nombres que son carne como los de Andelyz. Oh rostro que te vuelves por no mostrar el llanto, pliega tus labios. ..Clla, oh Pars, mi Parsl

Pars de las canciones, Pars de la Bastilla; hoy slo tus albercas estn embanderadas... Como estrella polar no ya tu frente brilla: Pars lo eres tan slo formando barricadas.

Pars de nuestros bienes, Pars de nuestros males; Pars del Cours-la-Reine, Corte de Flor-de-lys; de suburbio en suburbio por todos los umbrales, tu nombre, ms que un grito nos desgarra, Paris.

Huyamos de este sitio donde la atroz germina; la vida an aguarda su amanecer incierto; del Oise y el Marne falta la epopeya leonina; y Sylvia ya no cruza por el Valois desierto.

Almenar del recuerdo donde alzaran sus llamas los sueos de veinte aos a un cielo que minti; y en vez de amor, el negro Camino de las Damas, y el crepitar del rojo molino de Laffaux.

Atraviesa la ruta polvorienta y famosa de pas en pas persiguiendo incansada por la selva de Argonne y en los Altos del Mosa que renazca perenne tu gloria traicionada.

Como ciervo flechado que trmulo agoniza, bajo el bosque se azulan los ojos de la charca... Descanso de destierro que va camino a Suiza, la que amara Courbet, la plcida comarca.

Te he perdido, Alsacia, donde si el Rhin desborda,

faisanes deslumbrados caen de los encinos; donde Werther su treno por un instante asorda, compasndolo al jbilo de coros campesinos.

De Port~Vendre a Dunkerque la tromba de tortura no podr enmudecer la voz de nuestras venas; nadie podr romper la mgica armadura que Aymon forj en el rojo cubil de las Ardenas.

A los frvidos labios no habr quien arrebate la flauta que a los siglos entrega su raudal; tras la siega de lauros, an llama al combate, hermanos en la espiga, la hierba y el rosal.

Se oye entre las hojas un galopar que avanza... Hilandera, suspnde: mi pecho va a estallar. Hablan en voz de fuente la noche y la esperanza... Si fuera Duguesclin volviendo a batallar...

Qu importa que yo muera sin que la veneranda faz mire dibujarse bajo el solar fulgor. Dancemos, hijo mo, la loca zarabanda. Mi patria es la Miseria y el Hambre y el Amor.

Versin de Carlos Lpez Narvez Libells : Louis Aragon

posted by Alfil @ 8:18 AM 0 comments Louis Aragon -Il n'y a pas d'amour heureuxIl n'y a pas d'amour heureux Louis Aragon (1897-1982)

Rien n'est jamais acquis l'homme Ni sa force Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix Et quand il croit serrer son bonheur il le broie Sa vie est un trange et douloureux divorce Il n'y a pas d'amour heureux

Sa vie Elle ressemble ces soldats sans armes Qu'on avait habills pour un autre destin A quoi peut leur servir de se lever matin Eux qu'on retrouve au soir dsoeuvrs incertains Dites ces mots Ma vie Et retenez vos larmes Il n'y a pas d'amour heureux

Mon bel amour mon cher amour ma dchirure Je te porte dans moi comme un oiseau bless Et ceux-l sans savoir nous regardent passer Rptant aprs moi les mots que j'ai tresss Et qui pour tes grands yeux tout aussitt moururent Il n'y a pas d'amour heureux

Le temps d'apprendre vivre il est dj trop tard

Que pleurent dans la nuit nos coeurs l'unisson Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare Il n'y a pas d'amour heureux

Il n'y a pas d'amour qui ne soit douleur Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri Il n'y a pas d'amour dont on ne soit fltri Et pas plus que de toi l'amour de la patrie Il n'y a pas d'amour qui ne vive de pleurs Il n'y a pas d'amour heureux Mais c'est notre amour tous les deux

No hay amor feliz

El hombre nada adquiere jams Ni su ternura Ni su amor ni su fuerza Y cuando abre loa brazos La sombra que proyecta es una cruz oscura Y si abraza su dicha la destroza en pedazos Su vida es una extraa y espantable locura No hay ningn amor feliz

Su vida se parece a un inerme soldado Que para otra estrategia ha sido preparado Que madruga y de noche sufre de hambre y de sed

Y que en la tarde tiembla deshecho y desarmado Decid mi pobre vida y el llanto contened No hay ningn amor feliz

Mi bello amor mi dulce amor mi amor perdido Dentro de m te llevo como un pjaro yerto Y aquellos que de lejos nos vieron no han sabido Que mis propios poemas tras de m han repetido Y que ya por tus ojos varias veces han muerto No hay ningn amor feliz

El tiempo de aprender a vivir ya ha pasado Que lloren en la noche nuestros dos corazones Por el dolor que esconde cada recuerdo amado Las tragedias que nutren el xtasis soado Los sollozos que impregnan las menores canciones No hay ningn amor feliz

No hay amor que no aflija al par que desespera No hay amor que no se halle mezclado a su dolor No hay amor que no espante No hay amor que no hiera No hay amor que no viva de lgrimas y espera Y el amor de la patria lo mismo que tu amor

No hay ningn amor feliz Pero este es nuestro amor

Versin de Andrs Holgun Libells : Louis Aragon

posted by Alfil @ 7:38 AM 2 comments Louis Aragon -La rose et le rsdaLa rose et le rsda Louis Aragon (1897-1982)

Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Tous deux adoraient la belle Prisonnire des soldats Lequel montait l'chelle Et lequel guettait en bas Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas

Qu'importe comment s'appelle Cette clart sur leur pas Que l'un fut de la chapelle Et l'autre s'y drobt Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas

Tous les deux taient fidles Des lvres du coeur des bras Et tous les deux disaient qu'elle

Vive et qui vivra verra Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas

Quand les bls sont sous la grle Fou qui fait le dlicat Fou qui songe ses querelles Au coeur du commun combat Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas

Du haut de la citadelle La sentinelle tira Par deux fois et l'un chancelle L'autre tombe qui mourra Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas

Ils sont en prison Lequel A le plus triste grabat Lequel plus que l'autre gle Lequel prfre les rats Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas

Un rebelle est un rebelle Deux sanglots font un seul glas

Et quand vient l'aube cruelle Passent de vie trpas Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas

Rptant le nom de celle Qu'aucun des deux ne trompa Et leur sang rouge ruisselle Mme couleur mme clat Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas

Il coule il coule il se mle la terre qu'il aima Pour qu' la saison nouvelle Mrisse un raisin muscat Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas

L'un court et l'autre a des ailes De Bretagne ou du Jura Et framboise ou mirabelle Le grillon rechantera Dites flte ou violoncelle Le double amour qui brla L'alouette et l'hirondelle La rose et le rsda

La rosa y la reseda

El que en el Cielo crea, el que no crea en l, los dos con idolatra amaban a la rehn. Uno a mirarla suba, otro tendase al pie: el que en el Cielo crea, el que no crea en l.

Nada importa cul sera la luz que alumbrando fue; uno del templo sala, otro esquiv su dintel: el que en el Cielo crea, el que no crea en l.

Cuerpo y alma en alegra, cada cual amante fiel, que Ella vive se deca, y quien viva lo ha de ver: el que en el Cielo crea, el que no crea en l.

Loco pedir cortesa viendo arrasada la mies, rumiando melancola de la metralla al vaivn: el que en el Cielo crea, el que no crea en l.

Desde lo alto el viga tir una y otra vez; uno tras otro caa; cul de ellos muerto fue: el que en el Cielo crea, el que no crea en l?

En la prisin cul sera el de ms duro yacer; cul de los dos prefera de las ratas el tropel: el que en el Cielo crea, el que no crea en l?

Sollozar de rebelda, a quin puede conmover? Dejan la terrena va al rayar el alba cruel el que en el Cielo crea, el que no crea en l.

Al caer, nombrar se oa a la que adorada fue; con brillo igual reluca la roja sangre al caer del que en el Cielo crea, del que no crea en l.

Crdeno arroyo tea la tierra de su nacer para que madure un da vendimias de moscatel el que en el Cielo crea, el que no crea en l.

Corren, vuelan a porfa el bretn y el lorens; vuelve el grillo a su tona en el huerto y el vergel. Flauta o viola en meloda, en doble amor van a arder las aves entre la um'bra, rosa y reseda tambin.

Versin de Carlos Lpez Narvez Libells : Louis Aragon

dimanche, avril 23, 2006 Les litanies de satan Charles Baudelaire (1821-1867)

O toi, le plus savant et le plus beau des Anges, Dieu trahi par le sort et priv de louanges,

O Satan, prends piti de ma longue misre!

O Prince de l'exil, qui l'on a fait du tort, Et qui, vaincu, toujours te redresses plus fort,

O Satan, prends piti de ma longue misre!

Toi qui sais tout, grand roi des choses souterraines, Gurisseur familier des angoisses humaines,

O Satan, prends piti de ma longue misre!

Toi qui, mme aux lpreux, aux parias maudits, Enseignes par l'amour le got du Paradis.

O Satan, prends piti de ma longue misre!

O toi qui de la mort, ta vieille et forte amante, Engendras l'Esprance, - une folle charmante!

O Satan, prends piti de ma longue misre!

Toi qui fais au proscrit ce regard calme et haut Qui damne tout un peuple autour d'un chafaud,

O Satan, prends piti de ma longue misre!

Toi qui sais en quels coins des terres envieuses Le Dieu jaloux cacha les pierres prcieuses,

O Satan, prends piti de ma longue misre!

Toi dont l'il clair connat les profonds arsenaux O dort enseveli le peuple des mtaux,

O Satan, prends piti de ma longue misre!

Toi dont la large main cache les prcipices Au somnambule errant au bord des difices,

O Satan, prends piti de ma longue misre!

Toi qui, magiquement, assouplis les vieux os De l'ivrogne attard foul par les chevaux,

O Satan, prends piti de ma longue misre!

Toi qui, pour consoler l'homme frle qui souffre, Nous appris mler le salptre et le soufre,

O Satan, prends piti de ma longue misre!

Toi qui poses ta marque, complice subtil, Sur le front du Crsus impitoyable et vil,

O Satan, prends piti de ma longue misre!

Toi qui mets dans les yeux et dans le cur des filles Le culte de la plaie et l'amour des guenilles,

O Satan, prends piti de ma longue misre!

Bton des exils, lampe des inventeurs, Confesseur des pendus et des conspirateurs,

O Satan, prends piti de ma longue misre!

Pre adoptif de ceux qu'en sa noire colre Du paradis terrestre a chasss Dieu le Pre,

O Satan, prends piti de ma longue misre!

Prire Gloire et louange toi, Satan, dans les hauteurs Du Ciel, o tu rgnas, et dans les profondeurs De l'Enfer, o, vaincu, tu rves en silence! Fais que mon me un jour, sous l'Arbre de Science, Prs de toi se repose, l'heure o sur ton front Comme un Temple nouveau ses rameaux s'pandront!

Baudelaire las letanas de Satn

Oh t, el Angel ms bello y asimismo el ms sabio Dios privado de suerte y ayuno de alabanzas,

Oh Satn, ten piedad de mi larga miseria!

Prncipe del exilio, a quien perjudicaron, Y que, vencido, an te alzas con ms fuerza,

Oh Satn, ten piedad de mi larga miseria!

T que todo lo sabes, oh gran rey subterrneo, Familiar curandero de la angustia del hombre,

Oh Satn, ten piedad de mi larga miseria!

T, que incluso al leproso y a los parias ms bajos Slo por amor muestras el gusto del Edn,

Oh Satn, ten piedad de mi larga miseria!

Oh t, que de la Muerte, tu vieja y firme amante, Engendras la Esperanza - esa adorable loca!

Oh Satn, ten piedad de mi larga miseria!

T que das al proscrito esa altiva mirada Que en torno del cadalso condena a un pueblo entero

Oh Satn, ten piedad de mi larga miseria!

T sabes las guaridas donde en tierras lejanas El celoso Dios guarda toda su pedrera,

Oh Satn, ten piedad de mi larga miseria!

T, cuyos claros ojos, saben en qu arsenales Amortajado el pueblo duerme de los metales,

Oh Satn, ten piedad de mi larga miseria!

T, cuya larga mano disimula el abismo Al sonmbulo errante sobre los edificios,

Oh Satn, ten piedad de mi larga miseria!

T que, mgicamente, ablandas la osamenta Del borracho cado al pie de los caballos,

Oh Satn, ten piedad de mi larga miseria!

T, que por consolar al dbil ser que sufre A mezclar nos enseas azufre con salitre,

Oh Satn, ten piedad de mi larga miseria!

T que imprimes tu marca, oh cmplice sutil! En la frente del Creso vil e inmisericorde

Oh Satn, ten piedad de mi larga miseria!

T, que en el corazn de las putas enciendes El culto por las llagas y el amor a los trapos

Oh Satn, ten piedad de mi larga miseria!

Bculo de exiliados, lmpara de inventores, Confidente de ahorcados y de conspiradores,

Oh Satn, ten piedad de mi larga miseria!

Padre adoptivo de aquellos que, en su clera, Del paraso terrestre arroj Dios un da,

Oh Satn, ten piedad de mi larga miseria!

Oracin Gloria y alabanza a T, Satn, en las alturas del Cielo, donde una vez reinaste y en las profundidades del Infierno, donde, vencido, sueas en silencio! Haz que mi alma un da, bajo el rbol de la Ciencia, cerca de T repose, en la hora en que de tu frente como un Templo nuevo sus ramajes se extendern! Libells : Charles Baudelaire

posted by Alfil @ 4:10 PM 0 comments Charles Baudelaire -Abel et CanAbel et Can Charles Baudelaire (1821-1867)

I Race d'Abel, dors, bois et mange; Dieu te sourit complaisamment.

Race de Can, dans la fange

Rampe et meurs misrablement.

Race d'Abel, ton sacrifice Flatte le nez du Sraphin!

Race de Can, ton supplice Aura-t-il jamais une fin?

Race d'Abel, vois tes semailles Et ton btail venir bien;

Race de Can, tes entrailles Hurlent la faim comme un vieux chien.

Race d'Abel, chauffe ton ventre A ton foyer patriarcal;

Race de Can, dans ton antre Tremble de froid, pauvre chacal!

Race d'Abel, aime et pullule! Ton or fait aussi des petits.

Race de Can, coeur qui brle, Prends garde ces grands apptits.

Race d'Abel, tu cros et broutes

Comme les punaises des bois!

Race de Can, sur les routes Trane ta famille aux abois.

II Ah! race d'Abel, ta charogne Engraissera le sol fumant!

Race de Can, ta besogne N'est pas faite suffisamment;

Race d'Abel, voici ta honte: Le fer est vaincu par l'pieu!

Race de Can, au ciel monte, Et sur la terre jette Dieu!

Abel y Can

I Raza de Abel, duerme, bebe y come; Dios te sonre complaciente.

Raza de Can, en el fango

Arrstrate y muere miserablemente.

Raza de Abel, tu sacrificio Halaga la nariz de Serafn!

Raza de Can, tu suplicio, Tendr alguna vez fin?

Raza de Abel, ve tus sembrados Y tus ganados crecer;

Raza de Can, tus entraas Allan hambrientas como un viejo can.

Raza de Abel, calienta tu vientre En el hogar patriarcal;

Raza de Can, en tu antro Tiembla de fro, pobre chacal!

Raza de Abel, ama y pulula! Tu oro tambin procrea.

Raza de Can, corazn ardiente, Gurdate de esos grandes apetitos.

Raza de Abel, t creces y paces

Como las mariquitas de los bosques!

Raza de Can, sobre los caminos Arrastra tu prole hasta acorralarla.

II Ah, raza de Abel, tu carroa Abonar el suelo humeante!

Raza de Can, tu quehacer No se cumple suficientemente;

Raza de Abel, he aqu tu vergenza: El hierro vencido por el venablo!

Raza de Can, al cielo trepa, Y sobre la tierra arroja a Dios! Libells : Charles Baudelaire

posted by Alfil @ 4:08 PM 0 comments Charles Baudelaire -Le reniement de Saint PierreLe reniement de Saint Pierre Charles Baudelaire (1821-1867)

Qu'est-ce que Dieu fait donc de ce flot d'anathmes Qui monte tous les jours vers ses chers Sraphins? Comme un tyran gorg de viande et de vins,

Il s'endort au doux bruit de nos affreux blasphmes.

Les sanglots des martyrs et des supplicis Sont une symphonie enivrante sans doute, Puisque, malgr le sang que leur volupt cote, Les cieux ne s'en sont point encore rassasis!

- Ah! Jsus, souviens-toi du Jardin des Olives! Dans ta simplicit tu priais genoux Celui qui dans son ciel riait au bruit des clous Que d'ignobles bourreaux plantaient dans tes chairs vives,

Lorsque tu vis cracher sur ta divinit La crapule du corps de garde et des cuisines, Et lorsque tu sentis s'enfoncer les pines Dans ton crne o vivait l'immense Humanit;

Quand de ton corps bris la pesanteur horrible Allongeait tes deux bras distendus, que ton sang Et ta sueur coulaient de ton front plissant, Quand tu fus devant tous pos comme une cible,

Rvais-tu de ces jours si brillants et si beaux O tu vins pour remplir l'ternelle promesse, O tu foulais, mont sur une douce nesse, Des chemins tout jonchs de fleurs et de rameaux,

O, le coeur tout gonfl d'espoir et de vaillance, Tu fouettais tous ces vils marchands tour de bras, O tu fus matre enfin? Le remords n'a-t-il pas Pntr dans ton flanc plus avant que la lance?

- Certes, je sortirai, quant moi, satisfait D'un monde o l'action n'est pas la soeur du rve; Puiss-je user du glaive et prir par le glaive! Saint Pierre a reni Jsus... il a bien fait!

En reniego de San Pedro

Qu es lo que Dios hace, entonces, de esta oleada de anatemas Que sube todos los das hacia sus caros Serafines? Cmo un tirano ahto de manjares y de vinos, Se adormece al suave rumor de nuestras horrendas blasfemias?

Los sollozos de los mrtires y de los ajusticiados, Son, sin duda, una embriagadora sinfona, Puesto que, malgrado la sangre que su voluptuosidad cuesta, Los cielos todava no estn saciados del todo!

-Ah, Jess! Recurdate del Huerto de los Olivos! En tu candidez prosternado, rogabas A Aquel que en su cielo rea del ruido de los clavos Que innobles verdugos hundan en tus carnes vivas,

Cuando viste escupir sobre tu divinidad La crpula del cuerpo de guardia y de la servidumbre, Y cuando sentiste incrustarse las espinas, En tu crneo donde viva la inmensa Humanidad;

Cuando de tu cuerpo roto la pesadez horrible Alargaba tus dos brazos distendidos, que tu sangre Y tu sudor manaban de tu frente palidecida, Cuando t fuiste ante todos colgado como un blanco.

Recordabas, acaso, aquellos das tan brillantes, y tan hermosos En que llegaste para cumplir la eterna promesa, Cuando atravesaste, montado sobre una mansa mula Caminos colmados de flores y de follaje,

En que el corazn henchido de esperanzas y de valenta, Azotaste sin rodeos a todos aquellos mercaderes viles? Cuando fuiste t, finalmente, el amo? El remordimiento, No ha penetrado en tu flanco mucho antes que la lanza?

-Por cierto, en cuanto a mi, saldr satisfecho De un mundo donde la accin no es la hermana del ensueo; Pueda yo empuar la espada y perecer por la espada! San Pedro ha renegado de Jess ... Hizo bien! Libells : Charles Baudelaire

posted by Alfil @ 4:07 PM 0 comments Charles Baudelaire -L'amour et le crneL'amour et le crne Charles Baudelaire (1821-1867)

Vieux cul-de-lampe

L'Amour est assis sur le crne De l'Humanit, Et sur ce trne le profane, Au rire effront,

Souffle gaiement des bulles rondes Qui montent dans l'air, Comme pour rejoindre les mondes Au fond de l'ther.

Le globe lumineux et frle Prend un grand essor, Crve et crache son me grle Comme un songe d'or.

J'entends le crne chaque bulle Prier et gmir: - "Ce jeu froce et ridicule, Quand doit-il finir?

Car ce que ta bouche cruelle Eparpille en l'air, Monstre assassin, c'est ma cervelle, Mon sang et ma chair!"

El amor y el crneo

Vieta antigua

El amor est sentado en el crneo de la Humanidad, y desde este trono, el profano de risa desvergonzada,

sopla alegremente redondas pompas que suben en el aire, como para alcanzar los mundos en el corazn del ter.

El globo luminoso y frgil toma un gran impulso, estalla y exhala su alma delicada, como un sueo de oro.

Y oigo el crneo a cada burbuja rogar y gemir:

-Este juego feroz y ridculo, cundo acabar?

Pues lo que tu boca crueles parce en el aire, monstruo asesino, es mi cerebro, mi sangre y mi carne! Libells : Charles Baudelaire

posted by Alfil @ 4:07 PM 0 comments Charles Baudelaire -Un voyage CythreUn voyage Cythre Charles Baudelaire (1821-1867)

Mon coeur, comme un oiseau, voltigeait tout joyeux Et planait librement l'entour des cordages; Le navire roulait sous un ciel sans nuages; Comme un ange enivr d'un soleil radieux.

Quelle est cette le triste et noire? - C'est Cythre, Nous dit-on, un pays fameux dans les chansons Eldorado banal de tous les vieux garons. Regardez, aprs tout, c'est une pauvre terre.

- Ile des doux secrets et des ftes du coeur! De l'antique Vnus le superbe fantme Au-dessus de tes mers plane comme un arme

Et charge les esprits d'amour et de langueur.

Belle le aux myrtes verts, pleine de fleurs closes, Vnre jamais par toute nation, O les soupirs des coeurs en adoration Roulent comme l'encens sur un jardin de roses

Ou le roucoulement ternel d'un ramier! - Cythre n'tait plus qu'un terrain des plus maigres, Un dsert rocailleux troubl par des cris aigres. J'entrevoyais pourtant un objet singulier!

Ce n'tait pas un temple aux ombres bocagres, O la jeune prtresse, amoureuse des fleurs, Allait, le corps brl de secrtes chaleurs, Entre-billant sa robe aux brises passagres;

Mais voil qu'en rasant la cte d'assez prs Pour troubler les oiseaux avec nos voiles blanches, Nous vmes que c'tait un gibet trois branches, Du ciel se dtachant en noir, comme un cyprs.

De froces oiseaux perchs sur leur pture Dtruisaient avec rage un pendu dj mr, Chacun plantant, comme un outil, son bec impur Dans tous les coins saignants de cette pourriture;

Les yeux taient deux trous, et du ventre effondr Les intestins pesants lui coulaient sur les cuisses, Et ses bourreaux, gorgs de hideuses dlices, L'avaient coups de bec absolument chtr.

Sous les pieds, un troupeau de jaloux quadrupdes, Le museau relev, tournoyait et rdait; Une plus grande bte au milieu s'agitait Comme un excuteur entour de ses aides.

Habitant de Cythre, enfant d'un ciel si beau, Silencieusement tu souffrais ces insultes En expiation de tes infmes cultes Et des pchs qui t'ont interdit le tombeau.

Ridicule pendu, tes douleurs sont les miennes! Je sentis, l'aspect de tes membres flottants, Comme un vomissement, remonter vers mes dents Le long fleuve de fiel des douleurs anciennes;

Devant toi, pauvre diable au souvenir si cher, J'ai senti tous les becs et toutes les mchoires Des corbeaux lancinants et des panthres noires Qui jadis aimaient tant triturer ma chair.

- Le ciel tait charmant, la mer tait unie; Pour moi tout tait noir et sanglant dsormais,

Hlas! et j'avais, comme en un suaire pais, Le coeur enseveli dans cette allgorie.

Dans ton le, Vnus! je n'ai trouv debout Qu'un gibet symbolique o pendait mon image... - Ah! Seigneur! donnez-moi la force et le courage De contempler mon coeur et mon corps sans dgot!

Un viaje a Cyterea

Mi corazn, como un pjaro, revoloteaba feliz, y volaba libremente alrededor de las cuerdas; el navo corra bajo un cielo sin nubes, como ngel embriagado de un sol radiante.

Qu isla es sta tan negra y triste?- Es Cyterea, nos dicen, un pas famoso en las canciones, Eldorado trivial de todos los solterones. Mirad, despus de todo es una pobre tierra.

-Isla de dulces secretos y de fiestas del corazn! De la antigua Venus el soberbio fantasma, ms all de tus mares flota como un aroma, y llena los espritus de amor y languidez.

Bella isla de verdes mirtos, llena de capullos en flor,

siempre venerada por todas las naciones, donde los suspiros de amantes corazones avanzan como el incienso por jardines de rosas

o el eterno arrullo de la paloma torcaz. -Cyterea no era ms que una tierra pobre, un desierto rocoso turbado por gritos feroces. Sin embargo, presenta yo all algo singular!

Aquello no era un templo de sombras selvticas, donde la joven sacerdotisa, eterna enamorada de las flores, iba, el cuerpo ardiente por calores secretos, entreabriendo sus ropas a las brisas ligeras;

pero, he aqu que rozando la costa el bauprs, al asustar los pajros con nuestras velas blancas, pudimos ver que era un patbulo de tres zancas, destacado en el cielo, negro como un ciprs.

Las aves rapaces, posadas en su cumbre, destrozaban con furia a un ahorcado ya podrido: cada una hunda, como un clavo, su impuro pico en los rincones sangrientos de aquella podredumbre.

Eran los ojos agujeros, y del vientre desfondado los gruesos intestinos caan sobre los muslos;

y sus verdugos, ahtos de espantosas delicias, a picotazos lo haban castrado por completo.

Bajo los pies, una manada de celosos cuadrpedos levantado el hocico, merodeaba; una bestia ms grande se agitaba en el centro, como un verdugo rodeado de auxiliares.

Oh habitante de Cyterea, de un cielo tan hermoso, silenciosamente sufras estos insultos en una expiacin de tus infames cultos, y los pecados que te impidieron el descanso eterno!

Ridculo ahorcado, tus dolores son los mos! Yo sent, a la vista de tus miembros flotantes, como un vmito subir hasta mis dientes el largo ro de hiel de mis antiguos dolores.

Ante ti, pobre diablo, tan caro de recordar, sent todos los picos y todos los mordiscos de los cuervos fieros y de las panteras negras, que antao tanto gozaban en machacar mi carne.

El cielo estaba embrujado, la mar en calma; para m todo era negro y sangriento para siempre, ay!, y tena, como en un espeso sudario, el corazn amortajado en esta alegora.

En tu isla, oh Venus, no encontr en mi viaje ms que un patbulo simblico donde colgaba mi imagen... -Oh Seor! Dame la fuerza y el coraje de contemplar mi cuerpo y mi alma sin asco! Libells : Charles Baudelaire

posted by Alfil @ 4:05 PM 0 comments Charles Baudelaire -La BatriceLa Batrice Charles Baudelaire (1821-1867)

Dans des terrains cendreux, calcins, sans verdure, Comme je me plaignais un jour la nature, Et que de ma pense, en vaguant au hasard, J'aiguisais lentement sur mon coeur le poignard, Je vis en plein midi descendre sur ma tte Un nuage funbre et gros d'une tempte, Qui portait un troupeau de dmons vicieux, Semblables des nains cruels et curieux.

A me considrer froidement ils se mirent, Et, comme des passants sur un fou qu'ils admirent,

Je les entendis rire et chuchoter entre eux, En changeant maint signe et maint clignement d'yeux:

- "Contemplons loisir cette caricature Et cette ombre d'Hamlet imitant sa posture, Le regard indcis et les cheveux au vent. N'est-ce pas grand'piti de voir ce bon vivant, Ce gueux, cet histrion en vacances, ce drle, Parce qu'il sait jouer artistement son rle, Vouloir intresser au chant de ses douleurs Les aigles, les grillons, les ruisseaux et les fleurs, Et mme nous, auteurs de ces vieilles rubriques, Rciter en hurlant ses tirades publiques?"

J'aurais pu (mon orgueil aussi haut que les monts Domine la nue et le cri des dmons) Dtourner simplement ma tte souveraine, Si je n'eusse pas vu parmi leur troupe obscne, Crime qui n'a pas fait chanceler le soleil! La reine de mon coeur au regard nonpareil Qui riait avec eux de ma sombre dtresse Et leur versait parfois quelque sale caresse.

La Beatriz

En terrenos de ceniza, calcinados, sin verdores, mientras me lamentaba un da a Naturaleza,

y mi pensamiento vagaba al azar, sintiendo en mi corazn clavarse el pual, vi, en pleno medioda, descender sobre mi cabeza una oscura nube grande y tempestuosa, que llevaba un rebao de viciosos demonios, parecidos a enanos crueles y curiosos.

Pusironse a contemplarme framente y, como hablando de algn loco que pasa, les oa rer y murmurar entre s, y cambiar ms de un guio y ms de un ademn.

Contemplemos a gusto esta caricatura, esta sombra de Hamlet que imita su gesto, la mirada indecisa y los cabellos al viento, no da pena ver a ese vividor, ese vago, ese histrin sin teatro, ese gracioso, que porque sabe representar con arte su papel, quiere interesar con sus cantos de dolor a las guilas, grillos, arroyos y flores, e incluso a nosotros, autores de estas viejas rimas, y recitarnos a gritos sus pblicas parrafadas?

Hubiera podido (mi orgullo, alto como el monte, domina la nube y el clamor de los demonios) volver simplemente mi cabeza serena, si no hubiese entre su tropa obscena,

crimen que no hizo tambalear al sol!, la reina de mi corazn, de mirada sin igual, que se rea con ellos de mi sombra tristeza y les haca, a veces, alguna sucia caricia. Libells : Charles Baudelaire

posted by Alfil @ 3:57 PM 0 comments Charles Baudelaire -AllgorieAllgorie Charles Baudelaire (1821-1867)

C'est une femme belle et de riche encolure, Qui laisse dans son vin traner sa chevelure. Les griffes de l'amour, les poisons du tripot, Tout glisse et tout s'mousse au granit de sa peau. Elle rit la Mort et nargue la Dbauche, Ces monstres dont la main, qui toujours gratte et fauche, Dans ses jeux destructeurs a pourtant respect De ce corps ferme et droit la rude majest.

Elle marche en desse et repose en sultane; Elle a dans le plaisir la foi mahomtane, Et dans ses bras ouverts, que remplissent ses seins, Elle appelle des yeux la race des humains. Elle croit, elle sait, cette vierge infconde Et pourtant ncessaire la marche du monde, Que la beaut du corps est un sublime don

Qui de toute infamie arrache le pardon.

Elle ignore l'Enfer comme le Purgatoire, Et quand l'heure viendra d'entrer dans la Nuit noire Elle regardera la face de la Mort, Ainsi qu'un nouveau-n, - sans haine et sans remords.

Alegora

Es hermosa mujer, de buena figura, que arrastra en el vino su cabellera. Las garras del amor, los venenos del garito, todo resbala y se embota en su piel de granito. Se re de la Muerte y desprecia la Lujuria, y ambas, que todo inmolan a su ferocidad, han respetado siempre en su juego salvaje, de ese cuerpo firme y derecho la ruda majestad.

Anda como una diosa y reposa como una sultana; tiene por el placer una fe mahometana, y en sus brazos abiertos que llenan sus senos atrae con la mirada a toda la raza humana. Ella cree, ella sabe, doncella infecunda!, necesaria no obstante a la marcha del mundo, que la belleza del cuerpo es sublime don, que de toda infamia asegura el perdn.

Ignora el infierno igual que el purgatorio, y cuando llegue la hora de entrar en la noche negra, mirar de la Muerte el rostro, como un recin nacido, sin odio ni remordimiento Libells : Charles Baudelaire

posted by Alfil @ 3:53 PM 1 comments Charles Baudelaire -La fontaine de sangLa fontaine de sang Charles Baudelaire (1821-1867)

Il me semble parfois que mon sang coule flots, Ainsi qu'une fontaine aux rythmiques sanglots. Je l'entends bien qui coule avec un long murmure, Mais je me tte en vain pour trouver la blessure.

A travers la cit, comme dans un champ clos, Il s'en va, transformant les pavs en lots, Dsaltrant la soif de chaque crature, Et partout colorant en rouge la nature.

J'ai demand souvent des vins captieux D'endormir pour un jour la terreur qui me mine; Le vin rend l'oeil plus clair et l'oreille plus fine!

J'ai cherch dans l'amour un sommeil oublieux;

Mais l'amour n'est pour moi qu'un matelas d'aiguilles Fait pour donner boire ces cruelles filles!

La fuente de sangre

A veces siento mi sangre correr en oleadas, lo mismo que una fuente de rtmicos sollozos; la oigo correr en largos murmullos, pero en vano me palpo para encontrar la herida.

A travs de la ciudad, como un campo cerrado, va transformando las piedras en islotes, saciando la sed de cada criatura, y coloreando en rojo toda la natura.

A menudo he pedido a estos vinos aplacar por un solo da el terror que me roe; el vino torna el mirar ms claro y el odo ms fino.

He buscado en el amor un sueo de olvido; pero el amor no es para m sino un colchn de alfileres, hecho para dar de beber a esas crueles mujeres. Libells : Charles Baudelaire

posted by Alfil @ 3:49 PM 0 comments Charles Baudelaire -Les deux bonnes soeurs-

Les deux bonnes soeurs Charles Baudelaire (1821-1867)

La Dbauche et la Mort sont deux aimables filles, Prodigues de baisers et riches de sant, Dont le flanc toujours vierge et drap de guenilles Sous l'ternel labeur n'a jamais enfant.

Au pote sinistre, ennemi des familles, Favori de l'enfer, courtisan mal rent, Tombeaux et lupanars montrent sous leurs charmilles Un lit que le remords n'a jamais frquent.

Et la bire et l'alcve en blasphmes fcondes Nous offrent tour tour, comme deux bonnes soeurs, De terribles plaisirs et d'affreuses douceurs.

Quand veux-tu m'enterrer, Dbauche aux bras immondes? O Mort, quand viendras-tu, sa rivale en attraits, Sur ses myrtes infects enter tes noirs cyprs?

Las dos buenas hermanas

La Licencia y la Muerte son dos buenas muchachas, prdigas de sus besos y ricas en salud; su flanco siempre virgen y cubierto de hilachas,

con la eterna labor jams ha dado a luz.

Al poeta siniestro, enemigo del hogar, favorito del infierno, cortesano sin ms, tumbas y lupanares le muestran tras su vallado un lecho que el remordimiento no frecuenta jams.

Y el atad y la alcoba con grandes blasfemias nos ofrecen alternando como buenas hermanas terribles placeres y horribles deleites.

Cundo quieres enterrarme, Vicio de brazos inmundos? Muerte, su rival en atractivos, cundo vendrs a plantar tus negros cipreses sobre sus mirtos ftidos? Libells : Charles Baudelaire

posted by Alfil @ 3:46 PM 0 comments Charles Baudelaire -Femmes damnesFemmes damnes Charles Baudelaire (1821-1867)

Comme un btail pensif sur le sable couches, Elles tournent leurs yeux vers l'horizon des mers, Et leurs pieds se cherchent et leurs mains rapproches Ont de douces langueurs et des frissons amers.

Les unes, coeurs pris des longues confidences,

Dans le fond des bosquets o jasent les ruisseaux, Vont pelant l'amour des craintives enfances Et creusent le bois vert des jeunes arbrisseaux;

D'autres, comme des soeurs, marchent lentes et graves A travers les rochers pleins d'apparitions, O saint Antoine a vu surgir comme des laves Les seins nus et pourprs de ses tentations;

II en est, aux lueurs des rsines croulantes, Qui dans le creux muet des vieux antres paens T'appellent au secours de leurs fivres hurlantes, O Bacchus, endormeur des remords anciens!

Et d'autres, dont la gorge aime les scapulaires, Qui, reclant un fouet sous leurs longs vtements, Mlent, dans le bois sombre et les nuits solitaires, L'cume du plaisir aux larmes des tourments.

O vierges, dmons, monstres, martyres, De la ralit grands esprits contempteurs, Chercheuses d'infini dvotes et satyres, Tantt pleines de cris, tantt pleines de pleurs,

Vous que dans votre enfer mon me a poursuivies, Pauvres soeurs, je vous aime autant que je vous plains, Pour vos mornes douleurs, vos soifs inassouvies,

Et les urnes d'amour dont vos grands coeurs sont pleins

Mujeres condenadas

Como un rebao pensativo sobre la arena acostadas, entornan los ojos hacia el horizonte marino, y sus pies que se buscan y sus manos enlazadas tienen dulces languideces, amargos escalofros.

Unas, corazones que aman las largas confidencias, en el corazn de los bosques y junto a los arroyos, deletrean el amor de las tmidas infancias y marcan en el tronco los jvenes arbolillos;

otras, como hermanas, andan lentas, graves, a travs de las rocas llenas de apariciones, donde san Antonio vio surgir como lavas, desnudo el seno, a sus purpreas tentaciones.

Las hay que a la lumbre de resinas goteantes, en el hueco mudo de los viejos antros paganos, te llaman en socorro de sus fiebres aullantes, oh Baco, adormecedor de viejos remordimientos!

Y otras, cuya garganta gusta de escapularios, que, ocultando un ltigo bajo sus largos vestidos,

mezclan en la noche oscura y los bosques solitarios espuma del placer y lgrimas de la tortura.

Oh vrgenes, oh demonios, oh monstruos, oh mrtires!, grandes espritus negadores de la realidad, buscadores de lo infinito, devotos y stiros, ora llenos de furor, ora llenos de llanto,

vosotras, a las que en vuestro infierno mi alma os [ha seguido, pobres hermanas, os amo tanto como os compadezco por vuestras dolorosas tristezas, vuestra sed no saciada, y las urnas de amor que llenan vuestro corazn. Libells : Charles Baudelaire

posted by Alfil @ 3:40 PM 0 comments Charles Baudelaire -Une martyreUne martyre Charles Baudelaire (1821-1867)

Dessin d'un Matre inconnu

Au milieu des flacons, des toffes lames Et des meubles voluptueux, Des marbres, des tableaux, des robes parfumes Qui tranent plis somptueux,

Dans une chambre tide o, comme en une serre,

L'air est dangereux et fatal, O des bouquets mourants dans leurs cercueils de verre Exhalent leur soupir final,

Un cadavre sans tte panche, comme un fleuve, Sur l'oreiller dsaltr Un sang rouge et vivant, dont la toile s'abreuve Avec l'avidit d'un pr.

Semblable aux visions ples qu'enfante l'ombre Et qui nous enchanent les yeux, La tte, avec l'amas de sa crinire sombre Et de ses bijoux prcieux,

Sur la table de nuit, comme une renoncule, Repose; et, vide de pensers, Un regard vague et blanc comme le crpuscule S'chappe des yeux rvulss.

Sur le lit, le tronc nu sans scrupules tale Dans le plus complet abandon La secrte splendeur et la beaut fatale Dont la nature lui fit don;

Un bas rostre, orn de coins d'or, la jambe, Comme un souvenir est rest; La jarretire, ainsi qu'un oeil secret qui flambe,

Darde un regard diamant.

Le singulier aspect de cette solitude Et d'un grand portrait langoureux, Aux yeux provocateurs comme son attitude, Rvle un amour tnbreux,

Une coupable joie et des ftes tranges Pleines de baisers infernaux, Dont se rjouissait l'essaim des mauvais anges Nageant dans les plis des rideaux;

Et cependant, voir la maigreur lgante De l'paule au contour heurt, La hanche un peu pointue et la taille fringante Ainsi qu'un reptile irrit,

Elle est bien jeune encor! - Son me exaspre Et ses sens par l'ennui mordus S'taient-ils entr'ouverts la meute altre Des dsirs errants et perdus?

L'homme vindicatif que tu n'as pu, vivante, Malgr tant d'amour, assouvir, Combla-t-il sur ta chair inerte et complaisante L'immensit de son dsir?

Rponds, cadavre impur! et par tes tresses roides Te soulevant d'un bras fivreux, Dis-moi, tte effrayante, a-t-il sur tes dents froides Coll les suprmes adieux?

- Loin du monde railleur, loin de la foule impure, Loin des magistrats curieux, Dors en paix, dors en paix, trange crature, Dans ton tombeau mystrieux;

Ton poux court le monde, et ta forme immortelle Veille prs de lui quand il dort; Autant que toi sans doute il te sera fidle, Et constant jusques la mort.

Una mrtir

Dibujo de un maestro desconocido

En medio de frascos, telas sedosas, y muebles voluptuosos, de mrmoles, pinturas, ropas perfumadas, que arrastran los pliegues suntuosos,

en una alcoba tibia como en un invernadero, donde el aire es peligroso y fatal,

dnde lnguidas flores en sus atades de cristal exhalan su suspiro postrero,

un cadver sin cabeza derrama, como un ro,en la almohada empapada, una sangre roja y viva, que la tela bebe con la misma avidez que un prado.

Parecida a las ttricas visiones que engendra la oscuridad y que nos encadenan los ojos, la cabeza, con la masa de su crin sombreada, y de sus joyas preciosas,

en la mesilla de noche, como una planta acutica, reposa, y, vaca de pensamientos, una mirada vaga y blanca como el crepsculo escapa de sus ojos extraviados.

En el lecho, el tronco desnudo, sin pudor, en el ms completo abandono, muestra el secreto esplendor y la belleza fatal que la naturaleza le don.

Una media rosada, adornada con hilo de oro, en la piernaha quedado cual recuerdo. La liga, al igual que un ojo secreto que llamea, lanza una mirada diamantina.

El singular aspecto de esta soledad y de un gran retrato voluptuoso, de ojos provocativos como su actitud revela un amor tenebroso,

una culpable alegra y fiestas extraas, llenas de besos infernales, que regocijarn a los ngeles malos nadando entre cortinas y chales.

Sin embargo, al ver la esbeltez elegante del hombro y su trazo quebrado, la cadera levemente afilada, y la cintura gillo mismo que un reptil irritado, se advierte

que ella es joven an. -Su alma exasperada y sus sentidos mordidos por el tedio, se haban entregado a la jaura enfurecida de deseos errantes y perdidos?

El hombre vengativo al que no pudiste, viviendo, a pesar de tanto amor, aplacar, saci en tu carne, inerte y complaciente, toda la inmensidad de su deseo?

Responde, cdaver impuro! Por tus rgidas trenzas

te levant con brazo febril? Dime, cabeza horrible, en tus fros dientes hay an sus ltimos adioses?

-Lejos del mundo burln, lejos de la multitud impura, lejos del magistrado curioso, duerme en paz, duerme en paz, extraa criatura, en tu sepulcro misterioso;

tu esposo corre el mundo, y tu forma inmortal vela junto a l cuando duerme; lo mismo que t sin duda te ser fiel y constante hasta la muerte. Libells : Charles Baudelaire

posted by Alfil @ 3:27 PM 0 comments Charles Baudelaire -La destructionLa Destruction Charles Baudelaire (1821-1867)

Sans cesse mes cts s'agite le Dmon; Il nage autour de moi comme un air impalpable; Je l'avale et le sens qui brle mon poumon Et l'emplit d'un dsir ternel et coupable.

Parfois il prend, sachant mon grand amour de l'Art, La forme de la plus sduisante des femmes,

Et, sous de spcieux prtextes de cafard, Accoutume ma lvre des philtres infmes.

Il me conduit ainsi, loin du regard de Dieu, Haletant et bris de fatigue, au milieu Des plaines de l'Ennui, profondes et dsertes,

Et jette dans mes yeux pleins de confusion Des vtements souills, des blessures ouvertes, Et l'appareil sanglant de la Destruction!

La destruccin

El demonio se agita a mi lado sin cesar; flota a mi alrededor cual aire impalpable; lo respiro, siento como quema mi pulmn y lo llena de un deseo eterno y culpable.

A veces toma, conocedor de mi amor al arte, la forma de la ms seductora mujer, y bajo especiales pretextos hipcritas acostumbra mi gusto a nefandos placeres.

As me conduce, lejos de la mirada de Dios, jadeante y destrozado de fatiga, al centro de las llanuras del hasto, profundas y desiertas,

y lanza a mis ojos, llenos de confusin, sucias vestiduras, heridas abiertas, y el aderezo sangriento de la destruccin! Libells : Charles Baudelaire

posted by Alfil @ 3:23 PM 0 comments Charles Baudelaire -Le vin des amantsLe vin des amants Charles Baudelaire (1821-1867)

Aujourd'hui l'espace est splendide! Sans mors, sans perons, sans bride, Partons cheval sur le vin Pour un ciel ferique et divin!

Comme deux anges que torture Une implacable calenture Dans le bleu cristal du matin Suivons le mirage lointain!

Mollement balancs sur l'aile Du tourbillon intelligent, Dans un dlire parallle,

Ma soeur, cte cte nageant, Nous fuirons sans repos ni trves

Vers le paradis de mes rves!

El vino de los amantes

Hoy es esplndido el espacio! Sin freno, ni espuelas, ni brida, Partamos a lomos del vino Hacia un cielo divino y mgico.

Cual dos ngeles torturados Por implacable calentura En el cristal azul del alba Sigamos tras el espejismo.

Balancendonos sobre el ala Del torbellino inteligente, En un delirio paralelo,

Hermana, navegando juntos, Huiremos sin reposo o tregua Al paraso de mis sueos. Libells : Charles Baudelaire

posted by Alfil @ 3:18 PM 0 comments Charles Baudelaire -Le vin du solitaireLe vin du solitaire

Charles Baudelaire (1821-1867)

Le regard singulier d'une femme galante Qui se glisse vers nous comme le rayon blanc Que la lune onduleuse envoie au lac tremblant, Quand elle y veut baigner sa beaut nonchalante;

Le dernier sac d'cus dans les doigts d'un joueur; Un baiser libertin de la maigre Adeline; Les sons d'une musique nervante et cline, Semblable au cri lointain de l'humaine douleur,

Tout cela ne vaut pas, bouteille profonde, Les baumes pntrants que ta panse fconde Garde au coeur altr du pote pieux;

Tu lui verses l'espoir, la jeunesse et la vie, - Et l'orgueil, ce trsor de toute gueuserie, Qui nous rend triomphants et semblables aux Dieux!

El vino del solitario

La mirada singular de una mujer galante que se dirige hacia nosotros como el rayo blanco que la luna ondulante enva al lago estremecido, cuando ella all quiere baar su belleza fascinante;

la ltima bolsa de escudos en los dedosde un jugador un beso libertino de la delgada Adelina; los sones de una msica enervadora y minosa, semejante al grito de un humano dolor,

todo esto no vale, oh, botella profunda, los blsamos penetrantes que tu panza fecunda guarda para para el corazn alterado del poeta piadoso;

t le viertes la esperanza, la juventud y la vida, - y el orgullo, este tesoro de toda miseria, que nos hace triunfantes y semejantes a los dioses!. Libells : Charles Baudelaire

posted by Alfil @ 10:54 AM 0 comments Charles Baudelaire -Le vin de l'assassinLe vin de l'assassin Charles Baudelaire (1821-1867)

Ma femme est morte, je suis libre! Je puis donc boire tout mon sol. Lorsque je rentrais sans un sou, Ses cris me dchiraient la fibre.

Autant qu'un roi je suis heureux; L'air est pur, le ciel admirable...

Nous avions un t semblable Lorsque j'en devins amoureux!

L'horrible soif qui me dchire Aurait besoin pour s'assouvir D'autant de vin qu'en peut tenir Son tombeau; - ce n'est pas peu dire:

Je l'ai jete au fond d'un puits, Et j'ai mme pouss sur elle Tous les pavs de la margelle. - Je l'oublierai si je le puis!

Au nom des serments de tendresse, Dont rien ne peut nous dlier, Et pour nous rconcilier Comme au beau temps de notre ivresse,

J'implorai d'elle un rendez-vous, Le soir, sur une route obscure. Elle y vint - folle crature! Nous sommes tous plus ou moins fous!

Elle tait encore jolie, Quoique bien fatigue! et moi, Je l'aimais trop! voil pourquoi Je lui dis: Sors de cette vie!

Nul ne peut me comprendre. Un seulParmi ces ivrognes stupides Songea-t-il dans ses nuits morbides A faire du vin un linceul?

Cette crapule invulnrable Comme les machines de fer Jamais, ni l't ni l'hiver, N'a connu l'amour vritable,

Avec ses noirs enchantements, Son cortge infernal d'alarmes, Ses fioles de poison, ses larmes, Ses bruits de chane et d'ossements!

- Me voil libre et solitaire! Je serai ce soir ivre mort; Alors, sans peur et sans remords, Je me coucherai sur la terre,

Et je dormirai comme un chien! Le chariot aux lourdes roues Charg de pierres et de boues, Le wagon enrag peut bien

Ecraser ma tte coupable

Ou me couper par le milieu, Je m'en moque comme de Dieu, Du Diable ou de la Sainte Table!

El vino del asesino

Mi mujer ha muerto soy libre! Puedo, pues, beber hasta saciarme. Cuando regresaba sin un duro, sus gritos me desgarraban las entraas.

Lo mismo que un rey soy dichoso; el aire es puro, el cielo admirable... Tenamos un verano semejante cuando de ella me enamor.

La horrible sed que me desgarra tendra necesidad para aplacarse de tanto vino como pueda tenersu tumba; - esto no es poco decir;

Le he arrojado al fondo de un pozo, y yo mismo he puesto encima de ella todos los guijarros del brocal. - La olvidar si puedo !

En nombre de los juramentos de ternura, de los que nada no nos puede deshacer, y para reconciliarnos como en el bello tiempo de nuestra embriaguez

le implor una visita, de noche en una ruto obscura: Ella vino, -loca criatura! Estamos todos ms o menos locos!

Ella era todava hermosa, aunque muy fatigada, y yo, yo la amaba demasiado; he aqui por que le dije: Sal de esta vida!

Nadie me puede comprender. Uno solode entre estos borrachos estpidos suea en sus noches morbidas en hacer del vino un sudario?

Esta crpula invulnerable como las mquinas de hierronunca, ni el verano ni el invierno, han conocido el amor verdadero

con sus negros encantamientos su cortejo infernal de inquietudes,

sus redomas de veneno, sus lgrimas, sus ruidos de cadena y de osamenta.

- Vedme libre y solitario! Ser esta noche borracho muerto; entonces, sin miedo y sin remordimiento, me acostar en la tierra,

y dormir como un perro. El carromato de pesadas ruedas cargado de piedras y de lodos, el vagon violento puede bien

aplastar mi cabeza culpable o partirme por la mitad, me burlo como de Dios, del Diablo o de la Santa Mesa! Libells : Charles Baudelaire

posted by Alfil @ 10:42 AM 0 comments Charles Baudelaire -Le vin de chiffonniersLe vin de chiffonniers Charles Baudelaire (1821-1867)

Souvent la clart rouge d'un rverbre Dont le vent bat la flamme et tourmente le verre, Au coeur d'un vieux faubourg, labyrinthe fangeux

O l'humanit grouille en ferments orageux,

On voit un chiffonnier qui vient, hochant la tte, Butant, et se cognant aux murs comme un pote, Et, sans prendre souci des mouchards, ses sujets, Epanche tout son coeur en glorieux projets.

Il prte des serments, dicte des lois sublimes, Terrasse les mchants, relve les victimes, Et sous le firmament comme un dais suspendu S'enivre des splendeurs de sa propre vertu.

Oui, ces gens harcels de chagrins de mnage Moulus par le travail et tourments par l'ge Ereints et pliant sous un tas de dbris, Vomissement confus de l'norme Paris,

Reviennent, parfums d'une odeur de futailles, Suivis de compagnons, blanchis dans les batailles, Dont la moustache pend comme les vieux drapeaux. Les bannires, les fleurs et les arcs triomphaux

Se dressent devant eux, solennelle magie! Et dans l'tourdissante et lumineuse orgie Des clairons, du soleil, des cris et du tambour, Ils apportent la gloire au peuple ivre d'amour!

C'est ainsi qu' travers l'Humanit frivole Le vin roule de l'or, blouissant Pactole; Par le gosier de l'homme il chante ses exploits Et rgne par ses dons ainsi que les vrais rois.

Pour noyer la rancoeur et bercer l'indolence De tous ces vieux maudits qui meurent en silence, Dieu, touch de remords, avait fait le sommeil; L'Homme ajouta le Vin, fils sacr du Soleil!

El vino de los traperos

Frecuentemente, al claro fulgor de un reverbero Del cual bate el viento la llama y atormenta el vidrio, En el corazn de un antiguo arrabal, laberinto fangoso Donde la humanidad bulle en fermentos tempestuosos,

Se ve un trapero que llega, meneando la cabeza, Tropezando, y arrimndose a los muros como un poeta, Y, sin cuidarse de los polizontes, sus sombras negras Expande todo su corazn en gloriosos proyectos.

Formula juramentos, dicta leyes sublimes, Aterra los malvados, redime las vctimas, Y bajo el firmamento cual un dosel suspendido, Se embriaga con los esplendores de su propia virtud.

S, esta gente hostigada por miserias domsticas, Molidos por el trabajo y atormentados por la edad, Derrengados y doblndose bajo un montn de basuras, Vmitos confusos del enorme Pars,

Retornan, perfumados de un olor de toneles, Seguidos de compaeros, encanecidos en las batallas, Cuyos mostachos penden como las viejas banderas. Los pendones, las flores y los arcos triunfales

Irguense ante ellos, solemne sortilegio! Y en la ensordecedora y luminosa orga Clarines, sol, aclamaciones y tambores, Trenle la gloria al pueblo ebrio de amor!

Es as como a travs de la Humanidad frvola El vino arrastra el oro, deslumbrante Pactolo; Por la garganta del hombre canta sus proezas Y reina por sus dones as como los verdaderos reyes.

Para ahogar el rencor y acunar la indolencia De todos estos viejos malditos que mueren en silencio, Dios, tocado por los remordimientos, haba hecho el sueo; El hombre agreg el Vino, hijo sagrado del Sol! Libells : Charles Baudelaire

posted by Alfil @ 10:37 AM 0 comments Charles Baudelaire -L' ame du vinL'ame du vin Charles Baudelaire (1821-1867)

Un soir, l'me du vin chantait dans les bouteilles: "Homme, vers toi je pousse, cher dshrit, Sous ma prison de verre et mes cires vermeilles, Un chant plein de lumire et de fraternit!

Je sais combien il faut, sur la colline en flamme, De peine, de sueur et de soleil cuisant Pour engendrer ma vie et pour me donner l'me; Mais je ne serai point ingrat ni malfaisant,

Car j'prouve une joie immense quand je tombe Dans le gosier d'un homme us par ses travaux, Et sa chaude poitrine est une douce tombe O je me plais bien mieux que dans mes froids caveaux.

Entends-tu retentir les refrains des dimanches Et l'espoir qui gazouille en mon sein palpitant? Les coudes sur la table et retroussant tes manches, Tu me glorifieras et tu seras content;

J'allumerai les yeux de ta femme ravie; A ton fils je rendrai sa force et ses couleurs

Et serai pour ce frle athlte de la vie L'huile qui raffermit les muscles des lutteurs.

En toi je tomberai, vgtale ambroisie, Grain prcieux jet par l'ternel Semeur, Pour que de notre amour naisse la posie Qui jaillira vers Dieu comme une rare fleur!"

El alma del vino

Una noche el alma del vino cantaba en las botellas: hombre, oh querido desheredado, hacia dirijo desde mi prisin de vidrio y mis lacres bermejos, un canto lleno de luz y fraternidad.

S bien que es preciso, sobre la colina ardiente, sufrir y sudar bajo el sol abrasador, para engendrar mi vida y para darme el alma; pero no ser ingrato o malhechor.

Pues siento una alegra inmensa cuando caigo en la boca de un hombre cansado por su faena y su pecho caliente es un dulce sepulcro donde me siento ms a gusto que en mi fra bodega.

Oyes cmo suenan los cantos del domingo

y la esperanza que susurra en mi seno palpitante? Los codos sobre la mesa y alzando las mangas me glorificars y estars contento

Encender los ojos de tu mujer querida; a tus hijos devolver la fuerza y los colores y para ste dbil atleta de la vida ser el aceite que fortalece los brazos de los luchadores.

Y he de caer en ti, vegetal ambrosa, grano precioso arrojado por el eterno sembrador, para que de nuestro amor nazca la poesa que se elevar hacia Dios como una extraa flor. Libells : Charles Baudelaire

posted by Alfil @ 10:36 AM 0 comments Charles Baudelaire -Le Crpuscule du MatinLe Crpuscule du Matin Charles Baudelaire (1821-1867)

La diane chantait dans les cours des casernes, Et le vent du matin soufflait sur les lanternes.

C'tait l'heure o l'essaim des rves malfaisants Tord sur leurs oreillers les bruns adolescents; O, comme un oeil sanglant qui palpite et qui bouge, La lampe sur le jour fait une tache rouge;

O l'me, sous le poids du corps revche et lourd, Imite les combats de la lampe et du jour. Comme un visage en pleurs que les brises essuient, L'air est plein du frisson des choses qui s'enfuient, Et l'homme est las d'crire et la femme d'aimer.

Les maisons et l commenaient fumer. Les femmes de plaisir, la paupire livide, Bouche ouverte, dormaient de leur sommeil stupide; Les pauvresses, tranant leurs seins maigres et froids, Soufflaient sur leurs tisons et soufflaient sur leurs doigts. C'tait l'heure o parmi le froid et la lsine S'aggravent les douleurs des femmes en gsine; Comme un sanglot coup par un sang cumeux Le chant du coq au loin dchirait l'air brumeux Une mer de brouillards baignait les difices, Et les agonisants dans le fond des hospices Poussaient leur dernier rle en hoquets ingaux. Les dbauchs rentraient, briss par leurs travaux.

L'aurore grelottante en robe rose et verte S'avanait lentement sur la Seine dserte, Et le sombre Paris, en se frottant les yeux Empoignait ses outils, vieillard laborieux.

El crepsculo matutino

La diana cantaba en los patios de los cuarteles, Y el viento de la maana soplaba sobre las linternas.

Era la hora en que el enjambre de los sueos malignos Tuerce sobre sus almohadas los atezados adolescentes; Cuando, cual un ojo sangriento que palpita y se menea, La lmpara en el amanecer es una mancha roja; Cuando el alma, bajo el peso del cuerpo rudo y pesado, Imita los combates de la lmpara y del da. Como un rostro en llanto que las brisas enjugan, El aire est lleno del escalofro de las cosas que se fugan, Y el hombre est fatigado de escribir y la mujer de amar,

Las casas, aqu y all, comienzan a humear, Las hembras de placer, el prpado lvido, Boca abierta, dorman con su sueo estpido; Las pordioseras, arrastrando sus senos flccidos y fros, Soplaban sobre sus tizones y soplaban sobre sus dedos. Era la hora en que, entre el fro y la roera Se agravan los dolores de las mujeres yacientes; Cual un sollozo cortado por un vmito espumoso El canto del gallo, a lo lejos, rasgaba el aire brumoso; Un mar de nieblas baaba los edificios, Y los agonizantes en el fondo de los hospicios Exhalaban su postrer estertor en hipos desiguales. Los libertinos regresaban, destrozados por sus esfuerzos.

La aurora tiritante, vestida de rosa y verde, Avanzaba lentamente sobre el Sena desierto, Y la sombra de Pars, frotndose los ojos, Empuaba sus herramientas, anciano laborioso. Libells : Charles Baudelaire

posted by Alfil @ 10:32 AM 0 comments Charles Baudelaire -Rve parisienRve parisien Charles Baudelaire (1821-1867)

Constantin Guys

I De ce terrible paysage, Tel que jamais mortel n'en vit, Ce matin encore l'image, Vague et lointaine, me ravit.

Le sommeil est plein de miracles! Par un caprice singulier J'avais banni de ces spectacles Le vgtal irrgulier,

Et, peintre fier de mon gnie, Je savourais dans mon tableau

L'enivrante monotonie Du mtal, du marbre et de l'eau.

Babel d'escaliers et d'arcades, C'tait un palais infini Plein de bassins et de cascades Tombant dans l'or mat ou bruni;

Et des cataractes pesantes, Comme des rideaux de cristal Se suspendaient, blouissantes, A des murailles de mtal.

Non d'arbres, mais de colonnades Les tangs dormants s'entouraient O de gigantesques naades, Comme des femmes, se miraient.

Des nappes d'eau s'panchaient, bleues, Entre des quais roses et verts, Pendant des millions de lieues, Vers les confins de l'univers:

C'taient des pierres inoues Et des flots magiques, c'taient D'immenses glaces blouies Par tout ce qu'elles refltaient!

Insouciants et taciturnes, Des Ganges, dans le firmament, Versaient le trsor de leurs urnes Dans des gouffres de diamant.

Architecte de mes feries, Je faisais, ma volont, Sous un tunnel de pierreries Passer un ocan dompt;

Et tout, mme la couleur noire, Semblait fourbi, clair, iris; Le liquide enchssait sa gloire Dans le rayon cristallis.

Nul astre d'ailleurs, nuls vestiges De soleil, mme au bas du ciel, Pour illuminer ces prodiges, Qui brillaient d'un feu personnel!

Et sur ces mouvantes merveilles Planait (terrible nouveaut! Tout pour l'oeil, rien pour les oreilles!) Un silence d'ternit.

II

En rouvrant mes yeux pleins de flamme J'ai vu l'horreur de mon taudis, Et senti, rentrant dans mon me, La pointe des soucis maudits;

La pendule aux accents funbres Sonnait brutalement midi, Et le ciel versait des tnbres Sur le triste monde engourdi.

Sueo Parisiense

a Constantin Guys

I De aquel terrible paisaje, Tal que jams un mortal vio, Esta maana todava la imagen, Vaga y lejana, me arrebataba.

El sueo estaba lleno de milagros! Por un capricho singular Yo haba desterrado del espectculo El vegetal singular,

Y, pintor orgulloso de mi genio,

saboreaba en mi cuadro La embriagante monotona Del metal, del mrmol y del agua.

Babel de escaleras y de arcadas, Era un palacio infinito, Lleno de fuentes y cascadas Volcando el oro mate o bruido;

Y cataratas pesadas, Como cortinas de cristal, Pendan, deslumbrantes, De las murallas de metal.

No de rboles, sino de columnatas, Los dormidos estanques nos rodeaban, Donde gigantescas nyades, Como mujeres, se contemplaban.

Napas de agua derrambanse, azules Entre malecones rosados y verdes, A lo largo de millones de leguas, Hacia el confn del universo;

Eran piedras inauditas Y oleadas mgicas; eran Inmensos espejos deslumbrantes

Por todo cuanto ellos reflejaban!

Indolentes y taciturnos, Los Ganges, en el firmamento, Volcaban el tesoro de sus urnas En abismos de diamante.

Arquitecto de mis hechizos, Yo haca, a mi capricho, Bajo un tnel de pedreras Pasar un ocano domado;

Y todo, aun el color negro, Pareca lmpido, claro, irisado; El lquido engastaba su gloria En el destello cristalizado.

Ningn astro, desde luego, nada de vestigios De sol, ni siquiera en lo bajo del cielo, Para iluminar estos prodigios, Que brillaban con su propio fuego!

Y sobre estas movientes maravillas Cernase (terrible novedad! Todo para la vista, nada para los odos!) Un silencio de eternidad.

II Al reabrir mis ojos llameantes He visto el horror de mi rincn, Y sent, penetrando en mi alma, La punta de las preocupaciones malditas;

El pndulo de los acentos fnebres Sonaba brutalmente el medioda, Y el cielo volcaba tinieblas Sobre el triste mundo adormilado. Libells : Charles Baudelaire

posted by Alfil @ 10:31 AM 0 comments Charles Baudelaire -Brumes et pluiesBrumes et pluies Charles Baudelaire (1821-1867)

O fins d'automne, hivers, printemps tremps de boue, Endormeuses saisons! je vous aime et vous loue D'envelopper ainsi mon coeur et mon cerveau D'un linceul vaporeux et d'un vague tombeau.

Dans cette grande plaine o l'autan froid se joue, O par les longues nuits la girouette s'enroue, Mon me mieux qu'au temps du tide renouveau Ouvrira largement ses ailes de corbeau.

Rien n'est plus doux au coeur plein de choses funbres, Et sur qui ds longtemps descendent les frimas, O blafardes saisons, reines de nos climats,

Que l'aspect permanent de vos ples tnbres, - Si ce n'est, par un soir sans lune, deux deux, D'endormir la douleur sur un lit hasardeux.

Brumas y lluvias

Oh, finales de otoo, inviernos, primaveras cubiertas de lodo, Adormecedoras estaciones! yo os amo y os elogio Por envolver as m corazn y mi cerebro Con una mortaja vaporosa y en una tumba balda.

En esta inmensa llanura donde el austro fro sopla, Donde en las interminables noches la veleta enronquece, Mi alma mejor que en la poca del tibio reverdecer Desplegar ampliamente sus alas de cuervo.

Nada es ms dulce para el corazn lleno de cosas fnebres, Y sobre el cual desde hace tiempo desciende la escarcha, Oh, blanquecinas estaciones, reinas de nuestros climas!,

Que el aspecto permanente de vuestras plidas tinieblas,

-Si no es en una noche sin luna, uno junto al otro, El dolor adormecido sobre un lecho cualquiera. Libells : Charles Baudelaire

L archanglique Georges Bataille (1897-1962)

(...) la folie aile ma folie dchire limmensit et limmensit me dchire

je suis seul des aveugles liront ces lignes en dinterminables tunnels

je tombe dans limmensit qui tombe en elle-mme elle est plus noire que ma mort

le soleil est noir la beaut dun tre est le fond des caves un cri de la nuit dfinitive

ce qui aime dans la lumire le frisson dont elle est glace

est le dsir de la nuit (...)

Lo arcanglico

(...) la locura alada mi locura desgarra la inmesidad y la inmensidad me desgarra

estoy solo hombres ciegos leern estas lneas en interminables tneles

caigo en la inmensidad que cae en s misma ms negra que mi muerte

el sol es negro la belleza de los seres es el fondo de las cuevas un grito de la noche absoluta

lo que ama en la luz el estremecimiento que la hiela es el deseo de la noche (...)

Libells : Georges Bataille

posted by Alfil @ 6:02 AM 2 comments Georges Bataille -Tu es l'horreur...Tu es lhorreur... Georges Bataille (1897-1962)

Tu es lhorreur de la nuit Je taime comme on rle Tu es faible comme la mort

Je taime comme on dlire Tu sais que ma tte meurt Tu es limmensit la peur

Tu es belle comme on tue Le cur dmesur jtouffe Ton ventre est nu comme la nuit.

Eres el horror...

Eres el horror de la noche te amo como se agoniza eres dbil como la muerte.

Te amo como se delira

sabes que mi cabeza muere eres la inmensidad, el miedo.

Eres bella como matar es bello con le corazn desmesurado me ahogo tu viente est desnudo como la noche. Libells : Georges Bataille

posted by Alfil @ 5:57 AM 1 comments Georges Bataille -Bande-moi les yeux...Bande-moi les yeux... Georges Bataille (1897-1962)

Bande-moi les yeux Jaime la nuit Mon cur est noir

Pousse-moi dans la nuit Tout est faux Je souffre

Le monde sent la mort Les oiseaux volent les yeux crevs Tu es sombre comme un ciel noir.

Vndame los ojos...

Vndame los ojos amo la noche mi corazn es negro.

Empjame a la noche todo es falso sufro.

El mundo huele a muerte los pjaros vuelan con los ojos reventados eres sombra como un cielo negro. Libells : Georges Bataille

posted by Alfil @ 5:49 AM 0 comments Georges Bataille -Ma folie et ma peur...Ma folie et ma peur... Georges Bataille (1897-1962)

Ma folie et ma peur Ont de grands yeux morts La fixit de la fivre.

Ce qui regarde dans ces yeux Est le nant de lunivers Mes yeux sont daveugles ciels

Dans mon impntrable nuit Est limpossible criant Tout seffondre.

Mi locura y mi miedo...

Mi locura y mi miedo tienen grandes ojos muertos la fijeza de la fiebre

lo que mira en esos ojos es la nada del universo mis ojos son ciegos cielos

en mi impenetrable noche est gritando lo imposible todo se desploma Libells : Georges Bataille

Non-lieu Andr Breton (1896-1966)

Art des jours art des nuits La balance des blessures qui s'appelle Pardonne Balance rouge et sensible au poids d'un vol d'oiseau Quand les cuyeres au col de neige les mains vides Poussent leurs chars de vapeur sur les prs Cette balance sans cesse affole je la vois Je vois l'ibis aux belles manires Qui revient de l'tang lac dans mon coeur Les roues du rve charment les splendides ornires Qui se lvent trs haut sur les coquilles de leurs robes Et l'tonnement bondit de-ci de-l sur la mer Partez ma chre aurore n'oubliez rien de ma vie Prenez ces roses qui grimpent au puits des miroirs Prenez les battements de tous les cils Prenez jusqu'aux fils qui soutiennent les pas des danseurs de corde et des gouttes d'eau Art des jours art des nuits Je suis la fentre trs loin dans une cit pleine d'pouvante Dehors des hommes chapeau claque se suivent intervalle regulier Pareils aux pluies que j'aimais Alors qu'il faisait si beau "A la rage de Dieu" est le nom d'un cabaret o je suis entr hier Il est crit sur la devanture blanche en lettres plus ples

Mais les femmes-marins qui glissent derrire les vitres Sont trop heureuses pour tre peureuses Ici jamais de corps toujours l'assassinat sans preuves Jamais le ciel toujours le silence Jamais la libert que pour la libert

No ha lugar

Arte de los das arte de las noches La balanza de las heridas que se llama Perdona Balanza roja y sensible al peso de un vuelo de pjaro Cuando las amazonas de cuello de nieve con las manos vacas Empujan sus carros de vapor sobre los prados Veo esa balanza sin cesar enloquecida Veo el ibis de bellos modales Que regresa del estanque atado en mi corazn Las ruedas del sueo encantan a los esplndidos carriles Que se elevan altsimos sobre las conchas de sus vestidos Y el asombro salta de aqu para all sobre el mar Ve mi querida aurora no olvides nada de mi vida Toma estas rosas que trepan en el pozo de los espejos Toma los latidos de todas las pestaas Toma hasta los hilos que sostienen los pasos de las marionetas y de las gotas de agua Arte de los das arte de las noches Estoy en la ventana muy lejos de una ciudad llena de terror. Fuera unos hombres con sombrero de copa se persiguen a intervalos regulares

Semejantes a las lluvias que amaba Cuando haca tan buen tiempo La ira de Dios es el nombre de un cabaret al que entr ayer Est escrito sobre la portada blanca con letras ms plidas Pero las mujeres-marineros que se deslizan detrs de los cristales Son demasiado hermosas para tener miedo Aqu nunca el cuerpo siempre el asesinato sin pruebas Nunca el cielo siempre el silencio Nunca la libertad sino por la libertad Libells : Andr Breton

posted by Alfil @ 8:21 PM 0 comments Andr Breton -L'union libreL'union libre Andr Breton (1896-1966)

Ma femme la chevelure de feu de bois Aux penses d'clairs de chaleur la taille de sablier Ma femme la taille de loutre entre les dents du tigre Ma femme la bouche de cocarde et de bouquet d'toiles de dernire grandeur Aux dents d'empreintes de souris blanche sur la terre blanche la langue d'ambre et de verre frotts Ma femme la langue d'hostie poignarde la langue de poupe qui ouvre et ferme les yeux la langue de pierre incroyable Ma femme aux cils de btons d'criture d'enfant

Aux sourcils de bord de nid d'hirondelle Ma femme aux tempes d'ardoise de toit de serre Et de bue aux vitres Ma femme aux paules de champagne Et de fontaine ttes de dauphins sous la glace Ma femme aux poignets d'allumettes Ma femme aux doigts de hasard et d'as de coeur Aux doigts de foin coup Ma femme aux aisselles de martre et de fnes De nuit de la Saint-Jean De trone et de nid de scalares Aux bras d'cume de mer et d'cluse Et de mlange du bl et du moulin Ma femme aux jambes de fuse Aux mouvements d'horlogerie et de dsespoir Ma femme aux mollets de moelle de sureau Ma femme aux pieds d'initiales Aux pieds de trousseaux de cls aux pieds de calfats qui boivent Ma femme au cou d'orge imperl Ma femme la gorge de Val d'or De rendez-vous dans le lit mme du torrent Aux seins de nuitMa femme aux seins de taupinire marine Ma femme aux seins de creuset du rubis Aux seins de spectre de la rose sous la rose Ma femme au ventre de dpliement d'ventail des jours Au ventre de griffe gante Ma femme au dos d'oiseau qui fuit vertical

Au dos de vif-argent Au dos de lumire la nuque de pierre roule et de craie mouille Et de chute d'un verre dans lequel on vient de boire Ma femme aux hanches de nacelle Aux hanches de lustre et de pennes de flche Et de tiges de plumes de paon blanc De balance insensible Ma femme aux fesses de grs et d'amiante Ma femme aux fesses de dos de cygne Ma femme aux fesses de printemps Au sexe de glaeul Ma femme au sexe de placer et d'ornithorynque Ma femme au sexe d'algue et de bonbons anciens Ma femme au sexe de miroir Ma femme aux yeux pleins de larmes Aux yeux de panoplie violette et d'aiguille aimante Ma femme aux yeux de savane Ma femme aux yeux d'eau pour boire en prison Ma femme aux yeux de bois toujours sous la hache Aux yeux de niveau d'eau de niveau d'air de terre et de feu.

Unin libre

Mi mujer con cabellera de llamaradas de leo con pensamientos de centellas de calor

con talle de reloj de arena mi mujer con talle de nutria entre los dientes de un tigre mi mujer con boca de escarapela y de ramillete de estrellas de ltima magnitud con dientes de huella de ratn blanco sobre la tierra blanca con lengua de mbar y vidrio frotados mi mujer con lengua de hostia apualada con lengua de mueca que abre y cierra los ojos con lengua de piedra increble mi mujer con pestaas de palotes escritos por un nio con cejas de borde de nido de golondrina mi mujer con sienes de pizarra de techo de invernadero y de cristales empaados mi mujer con hombros de champaa y de fuente con cabezas de delfines bajo el hielo mi mujer con muecas de cerillas mi mujer con dedos de azar y de as de corazn con dedos de heno segado mi mujer con axilas de marta y de bellotas de noche de San Juan de ligustro y de nido de escalarias con brazos de espuma de mar y de esclusa y de combinacin de trigo y molino mi mujer con piernas de cohete con movimientos de relojera y desesperacin mi mujer con pantorrillas de mdula de saco mi mujer con pies de iniciales con pies de manojos de llaves con pies de pjaros en el momento de beber mi mujer con cuello de cebada sin pulir

mi mujer con garganta de Valle de Oro de cita en el lecho mismo del torrente con senos nocturnos mi mujer con senos de montculo marino mi mujer con senos de crisol de rubes con senos de espectro de la rosa bajo el roco mi mujer con vientre de apertura de abanico de los das con vientre de garra gigante mi mujer con espalda de pjaro que huye en vuelo vertical con espalda de azogue con espalda de luz con nuca de canto rodado y de tiza mojada y de cada de un vaso en el que acaban de beber mi mujer con caderas de barquilla con caderas de lustro y de plumas de flecha y de canutos de pluma de pavo real blanco de balanza insensible mi mujer con nalgas de greda y amianto mi mujer con nalgas de lomo de cisne mi mujer con nalgas de primavera con sexo de gladiolo mi mujer con sexo de yacimiento aurfero y de ornitorrinco mi mujer con sexo de alga y de viejos bombones mi mujer con sexo de espejo mi mujer con ojos llenos de lgrimas con ojos de panoplia violeta y de aguja imantada mi mujer con ojos de pradera

mi mujer con ojos de agua para beber en prisin mi mujer con ojos de bosque eternamente bajo el hacha con ojos de nivel de agua de nivel de aire de tierra y de fuego

Versin de Aldo Pellegrini Libells : Andr Breton

posted by Alfil @ 3:43 AM 0 comments Andr Breton -Pleine margePleine marge Andr Breton (1896-1966)

Pierre Mabille

Je ne suis pas pour les adeptes Je n'ai jamis habit au lieu dit La Grenouillire La lampe de mon coeur file et bientt hoquette l'approche des parvis

Je n'ai jamis t port que vers ce qui ne se tenait pas carreau Un arbre lu par l'orage Le bateau de lueurs ramen par un mousse L'difice au seul regard sans clignement du lzard et mille frondaisons

Je n'ai vu l'exclusion des autres que des femmes qui avaient maille partir avec leur temps Ou bien elles montaient vers moi souleves par les vapeurs d'un abme

Ou encore absentes il y a moins d'une seconde elles me prcdaient du pas de la Joueuse de tympanon Dans la rue au moindre vent o leurs cheveux portaient la torche

Entre toutes cette reine de Byzance aux yeux passant de si loin l'outre-mer Que je ne me retrouve jamais dans le quartier des Halles a elle m'apparut Sans qu'elle se multiplie perte de vue dans les glaces des voitures des marchandes de violettes

Entre toutes l'enfant des cavernes son treinte prolongeant de toute la vie la nuit esquimau Quand dj le petit jour hors d'haleine grave son renne sur la vitre

Entre toutes la religeuse aux lvres de capucine Dans le car de Crozon Quimper Le bruit de ses cils drange la msange charbonnire Et le livre fermoir va glisser de ses jambes croises

Entre toutes l'ancienne petite gardienne aile de la Porte Par laquelle les conjectures se faufilent entre les pousse-pousse Elle me montre alignes des caisses aux inscriptions idographiques le long de la Seine Elle est debout sur l'oeuf bris du lotus contre mon oreille Entre toutes celle qui me sourit du fond de l'tang de Berre Quand d'un pont des Martigues il lui arrive de suivre appuye contre moi la lente procession des lampes couches En robe de bal des mduses qui tournoient dans le lustre Celle qui feint de ne pas tre pour tout dans cette fte D'ignorer ce que cet accompagnement repris chaque jour dans les deux sens a de votif

Entre toutes

Je reviens mes loups mes facons de sentir Le vrai luxe C'est que le divan capitonn de satin blanc Porte l'toile de la lacration

Il me faut ces gloires du soir frappant de biais votre bois de lauriers

Les coquillages gants des systmes tout rigs qui se prsenten! en coupe irrgulire dans la campagne Avec leurs escaliers de nacre et leurs reflets de vieux verres de lanternes Ne me retiennent qu'en fonction de la part de vertige Faite l'homme qui pour ne rien laisser chapper de la grande rumeur Parfois est ali jusqu' briser le pdalier

Je prends mon bien dans les failles du roc l o la mer Precipite des globes de chevaux montes de chiens qui hurlent O la conscience n'est plus le pain dans son manteau de roi Mais le baiser le seul qui se recharge de sa propre braise

Et mrne des tres engags dans une voie qui n'est pas la mienne Qui est s'y mprendre le contraire de la mienne Elle s'ensable au dpart dans la fable des origines Mais le vent s'est lev tout coup les rampes se sont mises osciller grandement autour de leur pomme irise Et pour eux 'a t l'univers dfenestr Sans plus prendre garde ce qui ne devrait jamis finir Le jour et la nuit changeant leurs promesses

Ou les amants au dfaut du temps retrouvant et perdant la bague de leur source

O grand mouvement sensible par quoi les autres parviennent tre les miens Mme ceux-l dans l'clat de rire de la vie tout encadrs de bure Ceux dont le regard fait un accroc rouge dans les buissons de mres M'entranent m'entranent o je ne sais pas aller Les yeux bands tu brles tu t'loignes tu t'loignes De quelque manire qu'ils aient frapp leur couvert est mis chez moi

Mon beau Plage couronn de gui ta tte droite sur tous ces fronts courbs

Joachim de Flore men par les anges terribles Qui certaines heures aujourd'hui rabattent encor leurs ailes sur les faubourgs O les chemines fusent invitant une rsolution plus proche dans la tendresse Que les roses constructions heptagonales de Giotto

Matre Eckhart mon matre dans l'auberge de la raison O Hegel dit Novalis Avec lui nous avons tout ce qu'il nous faut et ils partent Avec eux et le vent j'ai tout ce qu'il me faut

Jansnius oui je vous attendais prince de la rigueur Vous devez avoir froid

Le seul qui de son vivant russit n'tre que son ombre Et de sa poussire on vit monter menaant toute la ville la fleur du spasme Pris le diacre

La belle la viole la soumise l'accablante La Cadire

Et vous messieurs Bonjour Qui en assez grande pompe avez bel et bien crucifi deux femmes je crois Vous dont un vieux paysan de Fareins-en-Dle Chez lui entre les portraits de Marat et de la mre Anglique Me disait qu'en disparaissant vous avez laiss ceux qui sont venus et pourront venir Des provisions pour longtemps

Pleno margen

A Pierre Mabille

No soy partidario de los adeptos Nunca he vivido en el casero La Charca de las Ranas La lmpara de mi corazn echa humo y empieza a tener hipo al acercarse a los atrios

Nunca me interes sino por lo que no se andaba con cuidado Un rbol escogido por la tormenta El barco de fulgores trado por un grumete El edificio de la nica mirada sin parpadeo del lagarto y mil frondas Slo he visto con exclusin de las dems a mujeres que tenan problemas con su tiempo O bien suban hacia m alzadas por los vapores de un abismo

O tambin ausentes hace menos de un segundo me precedan con el paso de la Taedora de salterio En la calle al menor viento donde sus cabellos llevaban la antorcha

Entre todas esa reina de Bizancio cuyos ojos sobrepasan tanto el ultramar Que nunca puedo estar en el barrio de Les Halles donde ella se me apareci Sin que se multiplique interminablemente en los espejos de los carritos de las vendedoras de violetas

Entre todas la nia de las cavernas su abrazo que prolonga con toda la vida la noche esquimal Cuando ya la madrugada sin aliento graba su reno en el cristal

Entre todas la monja con labios de capuchina En el autobs de Crozon a Quimper El ruido de sus pestaas molesta al herrerillo Y el libro con broche va a resbalar de sus piernas cruzadas

Entre todas la antigua pequea guardiana alada de la Puerta Por la que las conjeturas se cuelan entre los carricoches Me muestra alineados unos cajones con inscripciones ideogrficas a lo largo del Sena Est de pie sobre el huevo roto del loto contra mi oreja Entre todas la que me sonre desde el fondo del estanque de Berre Cuando desde un puente de Les Martigues a veces apoyada contra m sigue la lenta procesin de las lmparas tumbadas En traje de baile de las medusas que giran en la lmpara de araa La que simula no serlo todo en esa fiesta

Ignorar lo que tiene de votivo ese acompaamiento reanudado cada da en los dos sentidos

Entre todas

Vuelvo a mis lobos a mis maneras de sentir

El verdadero lujo Consiste en que el divn acolchado de satn blanco Lleva la estrella de la laceracin

Necesito esas glorias de la noche que golpean al bies vuestro bosque de laureles

Las conchas gigantes de los sistemas erigidos que se presentan en corte irregular en el campo Con sus escaleras de ncar y sus reflejos de viejos vidrios de linternas nicamente me retienen en funcin de su parte de vrtigo Concedida al hombre que para no dejar escapar nada del gran rumor A veces ha llegado a romper los pedales

Tomo mi bien en las fallas de la roca all donde el mar Precipita sus globos de caballos montados por perros que aullan Donde la conciencia no es ya el pan en su manto de rey Sino el beso el nico que se recarga con su propia brasa E incluso seres internados en un camino que no es el mo Que es el contrario del mo hasta lo inconcebible Se hunde en la arena al principio en la fbula de los orgenes Pero el viento se ha alzado de pronto las rampas se han puesto a oscilar enormemente en torno a su manzana irisada Y para ellos fue defenestrado el universo Sin tener cuidado ya con lo que no debera terminar nunca El da y la noche intercambian sus promesas O los amantes en el punto dbil del tiempo encontrando y perdiendo el anillo de su fuente

Oh gran movimiento sensible mediante el cual los otros consiguen ser los mos Incluso aqullos en la carcajada de la vida enmarcados de sayal

Aqullos cuya mirada hace un desgarrn rojo en las zarzamoras Me arrastran me arrastran a donde no s ir Con los ojos vendados te quemas fro fro Golpearan como golpearan su cubierto est puesto en mi casa

Mi bello Pelagio coronado de murdago tu cabeza erguida sobre todas esas frentes inclinadas

Joachm de Flore llevado por ngeles terribles Que a ciertas horas hoy todava abrazan con sus alas los suburbios

Donde las chimeneas crepitan invitando a una resolucin ms cercana en la ternura Que las rosadas construcciones heptagonales de Giotto

Maestro Eckhart mi maestro en la posada de la razn En la que Hegel dice a Novalis Con l tenemos todo lo que necesitamos y se van Con ellos y el viento tengo todo lo que necesito

Jansenio s te esperaba prncipe del rigor Debes de tener fro

El nico que en vida consigui no ser ms que su sombra Y de su polvo vimos subir la flor del espasmo amenazando a toda la ciudad Pars el dicono

La bella la violada la sumisa la abrumadora La Cadire

Y vosotros seores Buenos das Que con grande pompa efectivamente habis crucificado a dos mujeres creo Vosotros de quienes un viejo campesino de Fareins-en-Dle En su casa entre los retratos de Marat y de la Madre Anglica Me deca que al desaparecer dejasteis a los que vinieron y a los que puedan venir

Provisiones para mucho tiempo

Versin de Andrs Snchez Robayna Libells : Andr Breton

posted by Alfil @ 3:41 AM 0 comments Andr Breton -Noeud des miroirsNoeud des miroirs Andr Breton (1896-1966)

Les belle fentres ouvertes et fermes Suspendues aux lvres du jour Les belle fentres en chemise Les belles fentres aux cheveux de feu dans la nuit noire Les belles fentres de cris d'alarme et de baisers Au dessus de moi au dessous de moi derrire moi il y en a moins qu'en moi O elles ne font qu'un seul cristal bleu comme les bls un diamant divisible en autant de diamants qu'il en faudrait pour se baigner tous les bengalis Et les saisons qui ne sont pas quatre mais quinze ou seize En moi parmi lesquelles celle o le mtal fleurit Celle dont le sourire est moins qu'une dentelle

Celle o la rose du soir unit les femmes et les pierres Les saisons lumineuses comme l'intrieur d'une pomme dont on a dtach un quartier O encore comme un quartier excentrique habit par des tres qui sont de mche avec le vent Ou encore comme le vent de l'esprit qui la nuit ferre d'oiseaux sans bornes les chevaux naseaux d'algbre (...)

Nudo de espejos

Las bellas ventanas abiertas y cerradas Suspendidas de los labios del da Las bellas ventanas en camisa Las bellas ventanas de cabellos de fuego en la noche negra Las bellas ventanas de gritos de alarma y de besos Encima de m debajo de m detrs de m estn menos que en m En donde slo forman un nico cristal azul como los trigos Un diamante divisible en tantos diamantes como se necesitaran para baar a todos los bengales Y las estaciones que no son cuatro sino quince o diecisis En m entre las cuales est aquella en donde el metal florece Aquella cuya sonrisa es tenue como un encaje Aquella cuyo roco al atardecer une las mujeres y las piedras Las estaciones luminosas como el interior de una manzana de la que se hubiera desprendido un trozo O como un barrio excntrico habitado por seres que estn en combinacin con el viento O como el viento del espritu que de noche hierra de pjaros sin lmites a los caballos con ollares de lgebra (...)

Versin de Manuel lvarez Ortega Libells : Andr Breton

posted by Alfil @ 3:35 AM 0 comments Andr Breton -Les crits s'en vontLes crits s'en vont. Andr Breton (1896-1966)

Le satin des pages qu'on tourne dans les livres moule une femme si belle Que lorsqu'on ne lit pas on contemple cette femme avec tristesse Sans oser lui parler sans oser lui dire qu'elle est si belle Que ce qu'on va savoir n'a pas de prix Cette femme passe imperceptiblement dans un bruit de fleurs Parfois elle se retourne dans les saisons imprimes Et demande l'heure ou bien encore elle fait mine de regarder des bijoux bien en face Comme les cratures relles ne le font pas (...)

Los escritos vuelan

El satn de las pginas que se hojean en los libros modela una mujer tan hermosa Que cuando no se lee se contempla a esa mujer con tristeza

Sin atreverse a hablarle sin atreverse a decirle que es tan hermosa Que lo que se va a saber no tiene precio Esta mujer pasa imperceptiblemente entre un rumor de flores A veces se vuelve en medio de las estaciones impresas Para preguntar la hora o mejor an simula contemplar unas joyas bien de frenteComo no hacen las criaturas reales (...) Libells : Andr Breton

posted by Alfil @ 3:31 AM 0 comments Andr Breton -TournesolTournesol Andr Breton (1896-1966)

Pierre Reverdy

La voyageuse qui traverse les Halles la tombe de l't Marchait sur la pointe des pieds Le dsespoir roulait au ciel ses grands arums si beaux Et dans le sac main il y avait mon rve ce flacon de sels Que seule a respir la marraine de Dieu Les torpeurs se dployaient comme la bue Au Chien qui fume Ou venaient d'entrer le pour et le contre La jeune femme ne pouvait tre vue d'eux que mal et de biais Avais-je affaire l'ambassadrice du salptre Ou de la courbe blanche sur fond noir que nous appelons pense Les lampions prenaient feu lentement dans les marronniers

La dame sans ombre s'agenouilla sur le Pont-au-Change Rue Git-le-Coeur les timbres n'taient plus les mmes Les promesses de nuits taient enfin tenues Les pigeons voyageurs les baisers de secours Se joignaient aux seins de la belle inconnue Dards sous le crpe des significations parfaites Une ferme prosprait en plein Paris Et ses fentres donnaient sur la voie lacte Mais personne ne l'habitait encore cause des survenants Des survenants qu'on sait plus dvous que les revenants Les uns comme cette femme ont l'air de nager Et dans l'amour il entre un peu de leur substance Elle les intriorise Je ne suis le jouet d'aucune puissance sensorielle Et pourtant le grillon qui chantait dans les cheveux de cendres Un soir prs de la statue d'Etienne Marcel M'a jet un coup d'oeil d'intelligence Andr Breton a-t-il dit passe

Girasol

a Pierre Reverdy

La viajera que atraves les Halles a la cada del verano Caminaba sobre la punta de los pies La desesperacin haca girar en el cielo sus grandes yaros tan bellos

Y en el bolso de mano se hallaba mi sueo ese frasco de sales Que nicamente aspir la madrina de Dios Los entorpecimientos se desplegaban como el vaho En el Perro que fuma Donde acababan de entrar el pro y el contra La muchacha slo poda ser vista por ellos mal y al sesgo Tena yo que vrmelas con la embajadora del salitre O con la curva blanca sobre fondo negro que llamamos pensamiento El baile de los inocentes estaba en su apogeo Los farolillos se encendan lentamente entre los castaos La dama sin sombra se arrodill en el Pont au Change Calle Gt-le-Coeur los timbres ya no eran los mismos Las promesas de las noches por fin se cumplan Las palomas mensajeras los besos de socorro Se unan a los pechos de la bella desconocida Lanzados bajo el crespn de las significaciones perfectas Una granja prosperaba en medio de Pars Y sus ventanas daban sobre la va lctea Pero nadie la habitaba an a causa de los aparecidos De los aparecidos que como se sabe son ms devotos que los desaparecidos Algunos como esta mujer aparentan nadar Y en el amor penetra un poco de su substancia Ella los interioriza Yo no soy el juguete de ninguna potencia sensorial Y sin embargo el grillo que cantaba en los cabellos de ceniza Una tarde cerca de la estatua de Etienne Marcel

Me hizo un guio de entendimiento Andr Breton me dijo pasa

Versin de Manuel lvarez Ortega Libells : Andr Breton

posted by Alfil @ 3:27 AM 0 comments Andr Breton -Sur la route de San RomanoSur la route de San Romano Andr Breton (1896-1966)

La posie se fait dans un lit comme l'amour Ses draps dfaits sont l'aurore des choses La posie se fait dans les bois Elle a l'espace qu'il lui faut

Pas celui-ci mais l'autre que conditionnent L'oeil du milan La rose sur une prle

Les souvenirs d'une bouteille de Traminer embue sur un plateau d'argent Une haute verge de tourmaline sur la mer Et la route de l'aventure mentale Qui monte pic Une halte elle s'embroussaille aussitt (...)

En la ruta de San Romn

La poesa se hace en el lecho como el amor Sus sbanas deshechas son la aurora de las cosas La poesa se hace en los bosques Tiene todo el espacio que necesita

No ste sino otro que condicionan El ojo del Milano El roco sobre la planta cola de caballo

El recuerdo de una empaada botella de Traminer sobre una bandeja de plata Un alta verga de tumolina sobre la mar Y la ruta de la aventura mental Que sube vertical Y al primer alto se enmaraa (...) Libells : Andr Breton

posted by Alfil @ 3:26 AM 0 comments Andr Breton -Toujours pour la premire foisToujours pour la premire fois Andr Breton (1896-1966)

Toujours pour la premire fois

Cest peine si je te connais de vue Tu rentres telle heure de la nuit dans une maison oblique ma fentre Maison tout imaginaire Cest l que dune seconde lautre Dans le noir intact Je mattends ce que se produise une fois de plus la dchirure fascinante La dchirure unique De la faade et se mon cur Plus je mapproche de toi En ralit Plue la cl chante la porte de la chambre inconnue O tu mapparais seule Tu es dabord tout entire fondue dans le brillant Langle fugitif dun rideau Cest un champ de jasmin que jai contempl laube sur une route des environs de Grasse Avec ses cueilleuses en diagonale Derrire elles laile sombre tombante des plants dgarnis Devant elles lquerre de lblouissant Le rideau invisiblement soulev Rentrent en tumulte toutes les fleurs Cest toi aux prises avec cette heure trop longue jamais assez trouble jusquau sommeil Toi comme si tu pouvais tre La mme cela prs que je ne te rencontrerai peut-tre jamais Tu fais semblant de ne pas savoir que je tobserve Merveilleusement je ne suis plus sr que tu le sais Ton dsuvrement memplit lex yeux de larmes Une nue dinterprtations entoure chacun de tes gestes

Cest une chasse la mielle Il y a des rocking-chairs sur un pont il y a des branchages qui risquent de tgratingner dans la fort Il y a dans une vitrine run Notre-Dame-de-Lorette Deux belles jambes croises prises dans de hauts bas Qui svasent au centre dun grand trfle blanc Il y a une chelle de soie droule sur le lierre Il y a Qu me pencher sue le prcipice et de ton absence Jai trouv le secret De taimer Toujours pour le premire fois

Siempre por primera vez

Siempre por primera vez Apenas si te conozco de vista Vuelves a tal hora de la noche en una casa oblicua a mi ventana Casa toda imaginariaE n donde de un segundo a otro En lo negro intacto Espero a que se produzca una vez ms la desgarradura fascinante La desgarradura nica De la fachada y de mi corazn Cuanto ms me aproximo a ti En realidad Ms canta la llave en la puerta de la habitacin desconocida

En donde te me apareces sola Ests primero enteramente fundida en el resplandor El ngulo fugitivo de una cortina Es un campo de jazmn que he contemplado al alba en una carretera de los alrededores de Grasse Con sus recolectoras en diagonal Detrs de ellas el ala sombra cayendo de las plantas despobladas Delante de ellas el cartabn de lo deslumbrante La cortina imperceptiblemente levantada Vuelven en tumulto todas las flores Eres t luchando con esa hora demasiado larga nunca bastante turbia hasta el sueo T como si pudieras ser la misma Con la diferencia que quizs no te encuentre jams Haces como si no supieras que te observo Maravillosamente no estoy ya seguro de que lo sepas Tu ociosidad me llena los ojos de lgrimas Una nube de interpretaciones rodea cada uno de tus gestos Es una caza nocturna con miel Hay unas mecedoras en un puente hay unas ramas que pueden araarte en el bosque Hay en un escaparate de la calle Notre-Dame-de Lorette Dos bellas piernas cruzadas presas de unas largas medias Que se abren en el centro de un gran trbol blanco Hay una escalera de seda desplegada sobre la hiedra Slo hay Asomarme al abismo De la fusin sin esperanza de tu presencia y de tu ausencia He encontrado el secreto

De amarte Siempre por primera vez Libells : Andr Breton

posted by Alfil @ 3:22 AM 0 comments Andr Breton -Ils vont tes membres dployantIls vont tes membres dployant... Andr Breton (1896-1966)

Ils vont tes membres dployant autour de toi des draps verts Et le monde extrieur En pointill Ne joue plus les prairies ont dteint les jours des clochers se rejoignent Et le puzzle social a livr sa dernire combinaison Ce matin encore ces draps se sont levs ont fait voile avec toi d'un lit prismatique Dans le chteau brouill du saule aux yeux de lama Pour lequel la tte en bas e suis parti jadis Draps amande de ma vie Quand tu marches le cuivre de Vnus Innerve la feuille glissante et sans bords Ta grande aile liquide Bat dans le chant des vitriers.

Tus miembros van desplegando...

Tus miembros van desplegando a tu alrededor unas sbanas verdes

Y el mundo exterior Hecho de puntos No funciona ya las praderas han desteido los das los campanarios se renen Y el Puzzle social Entreg su ltima combinacin Todava esta maana esas sbanas fueron apartadas hicieron vela contigo de un lecho prismtico En el castillo revuelto del sauce de ojos de lama Para el cual con la cabeza abajo Part en otro tiempo Sbanas almendra de mi vida Cuando te vas el cobre de Venus Inerva la hoja resbaladiza y sin bordes Tu gran ala lquida Se agita entre el canto de las vidrieras

Versin de Manuel lvarez Ortega Libells : Andr Breton

posted by Alfil @ 3:20 AM 0 comments Andr Breton -Si seulement il faisait du soleil cette nuit...Si seulement il faisait du soleil cette nuit... Andr Breton (1896-1966)

Si seulement il faisait du soleil cette nuit Si dans le fond de l'Opra deux seins miroitants et clairs

Composaient pour le mot amour la plus merveilleuse lettrine vivante Si le pav de bois s'entrouvrait sur la cime des montagnes Si l'hermine regardait d'un air suppliant Le prtre bandeaux rouges Qui revient du bagne en comptant les voitures fermes Si l'cho luxueux des rivires que je tourmente Ne jetait que mon corps aux herbes de Paris Que ne grle-t-il l'intrieur des magasins de bijouterie Au moins le printemps ne me ferait plus peur Si seulement j'tais une racine de l'arbre du ciel Enfin le bien dans la canne sucre de l'air Si l'on faisait la courte chelle aux femmes Que vois-tu belle silencieuse Sous l'arc de triomphe du Carrousel Si le plaisir dirigeait sous l'aspect d'une passante ternelle Les Chambres n'tant plus sillonnes que par l'oeillade violette des promenoirs Que ne donnerais-je pour qu'un bras de la Seine se glisst sous le Matin Qui est de toute faon perdu Je ne suis pas rsign non plus aux salles caressantes O sonne le tlphone des amendes du soir En partant jai mis le feu une mches de cheveux qui est celle dune bombe Et la mche de cheveux creuse un tunnel sous Paris Si seulement mon train entrait dans ce tunnel.

Si solamente hiciera sol esta noche...

Si solamente hiciera sol esta noche Si en el fondo de la pera dos senos claros y resplandecientes Compusieran para la palabra amor la ms maravillosa capitular viviente Si el pavimento de madera se abriera sobre la cima de las montaas Si el armio mirara con gesto suplicante Al sacerdote de vendas rojas Que regresa de la prisin contando los coches cerrados Si el eco lujoso de los ros que atormento Slo arrojara mi cuerpo en la hierba de Pars Que no se hiela en el interior de las joyeras Por lo menos la primavera ya no me causara miedo Si solamente fuera una raz del rbol del cielo Por fin el bien en la caa de azcar del aire Qu ves t hermosa silenciosa Bajo el arco de triunfo del Carrusel Si el placer gobernara bajo el aspecto de una eterna transente Estando las Cmaras surcadas slo por la mirada violeta de los paseos Qu no dara yo porque un brazo del Sena se deslizara bajo la MaanaQue est de todas formas perdidaNo me resigno no a las salas acariciantes Donde suena el telfono de las multas de la noche Al partir he prendido fuego a una mecha de cabellos que es la mecha de una bomba Y la mecha de cabellos excava un tnel bajo Pars Si solamente mi tren penetrara por ese tnel

Versin de Manuel lvarez Ortega Libells : Andr Breton

posted by Alfil @ 3:18 AM 0 comments Andr Breton -Hotel des etincellesHotel des etincelles Andr Breton (1896-1966)

Le papillon philosophique Se pose sur ltoile rose Et cela fait une fentre de lenfer Lhomme masqu est toujours debout devant la femme nue Dont les cheveux glissent comme au matin la lumire sur un rverbre quon a oubli dteindre Les meubles savants entranent la pice qui jongle Avec ses rosaces Ses rayons de soleil circulaires Ses moulages de verre A lintrieur desquels bleuit un ciel au compas En souvenir de la poitrine inimitable Maintenant le nuage dun jardin passe par-dessus la tte de lhomme qui vient de sasseoir Il coupe en deux la femme au buste de magie aux yeux de Parme Cest lheure o lours boral au grand air dintelligence Stire et compte un jour De lautre ct la pluie se cabre sur les boulevards dune grande ville La pluie dans le brouillard avec des tranes de soleil sur des fleurs rouges La pluie et le diabolo des temps anciens Les jambes sous le nuage fruitier font le tour de la serre On naperoit plus quune main trs blanche le pouls est figur par deux minuscules ailes Le balancier de labsence oscille entre les quatre murs

Fendant les ttes Do schappent des bandes de rois qui se font aussitt la guerre Jusqu ce que lclipse orientale Turquoise au fond des tasses Dcouvre le lit quilatral aux draps couleur de ces fleurs dites boules-de-neige Les guridons charmants les rideaux lacrs A porte dun petit livre griff de ces mots Point de lendemain Dont lauteur porte un nom bizarre Dans lobscure signalisation terrestre

Hotel de las centellas

La mariposa filosfica Se posa en la estrella rosa y forma as una ventana del infierno El hombre enmascarado est siempre de pie ante la mujer desnuda Cuyos cabellos resbalan lo mismo que de maana la luz de un farol que han olvidado apagar Los sabios muebles preparan la pieza que hace juegos de manos Con sus rosetones Sus rayos de sol circulares Sus moliendas de vidrio En cuyo interior azulea un cielo con precisin En memoria del pecho inimitable Ahora la nube de un jardn pasa por encima de la cabeza del hombre que acaba de sentarse Parte por la mitad a la mujer de busto mgico y ojos de Parma Es la hora en que el oso boreal con gesto de gran inteligencia

Se estira y da cuenta de un da Al otro lado la lluvia se encabrita sobre los bulevares de una gran ciudad La lluvia entre la niebla con regueros de sol sobre las flores rojas La lluvia y el dibolo de los viejos tiempos Las piernas bajo la nube frutal rodean el invernadero Slo se percibe el pulso de una mano muy blanca representado por dos minsculas alas El balancn de la ausencia oscila entre las cuatro paredes Hendiendo las cabezas De donde se escapan bandadas de reyes que en seguida se hacen la guerra Hasta que el eclipse oriental Turquesa en el fondo de las tazas Descubre el lecho equilateral de sbanas color de esas flores llamadas bola de nieve Los veladores deliciosos las cortinas rasgadas Al alcance de un librito con estas palabras estampadas No hay maana Cuyo autor lleva un nombre extrao En la oscura sealizacin terrestre Libells : Andr Breton

posted by Alfil @ 3:12 AM 0 comments Andr Breton -Je mcoute encore parler...Je mcoute encore parler... Andr Breton (Francia, 1896-1966)

Je mcoute encore parler: Fou comme je suis

Je suis pas toute extrmit Jarranche les arbustes qui retiennent le suicide au bord des prcipices Les animaux pris mes piges se corrompent sur place Il ny a gure que le crpuscule que les vente Le crpuscule cribl de plomb que mes chiens puiss en peuvent atteindre Je serre dans mes bras les femmes qui en veulent tre qu un autre Celles qui dans lamour entendent le vent passer sur les peupliers Celles qui dans la haine sont plus lances que les mantes religieuses Cest pour moi quon a invent la bote de destruction Mille fois plus belle que le jeu de cartes

Je men suis pris aussi labsence Sous toutes ses formes Ej jai serr dans mes bras des apparitions sous le signe De la cendre et damours plus nouveaux que le premier Qui ma ferm les yeux lespoir la jalousie.

Todava me escucho hablar...

Todava me escucho hablar. Loco como estoy No lo estoy en grado extremo Arranco los arbustos que retienen el suicidio al borde de los precipicios Los animales cados en mis trampas se corrompen all mismo Tan slo el crepsculo los aventa El crepsculo cribado de plomo que mis perros exhaustos no pueden alcanzar

Estrecho en mis brazos a las mujeres que no quieren sino ser de otro Las que en el amor escuchan el viento pasar sobre los cipreses Las que en el odio son ms lacerantes que las mantis religiosas La caja de destruccin se ha inventado para m Mil veces ms bella que el juego de cartas Me las tom tambin con la ausencia Bajo todas sus formas Y estrech en mis brazos apariciones bajo el signo De la ceniza y de amores ms nuevos que el primero Que me cerr los ojos la esperanza los celos

Versin de Ricardo Ibarluca Libells : Andr Breton

posted by Alfil @ 3:10 AM 0 comments Andr Breton -Au regard des divinitsAu regard des divinits Andr Breton (1896-1966)

A Louis Aragon

"Un peu avant minuit prs du dbarcadre. "Si une femme chevele te suis n'y prends pas garde. "C'est l'azur. Tu n'as rien craindre de l'azur. "Il y aura un grand vase blond dans un arbre. "Le clocher du village des couleurs fondues "Te servira de point de repre. Prends ton temps,

"Souviens-toi. Le geyser brun qui lance au ciel les pousses de fougre "Te salue."

La lettre cachete aux trois coins d'un poisson Passait maintenant dans la lumire des faubourgs Comme une enseigne de dompteur.

Au demeurant La belle, la victime, celle qu'on appelait Dans le quartier la petite pyramide de rsda Dcousait pour elle seule un nuage pareil A un sachet de piti.

Plus tard l'armure blanche Qui vaquait aux soins domestiques et autres En prenant plus fort son aise que jamais, L'enfant la coquille, celui qui devait tre... Mais silence.

Un brasier dj donnait prise En son sein un ravissant roman de cape Et d'pe.

Sur le pont la mme heure, Ainsi la rose tte de chatte se berait. La nuit, - et les illusions seraient perdues.

Voici les Pres blancs qui reviennent des vpres Avec l'immense cl pendue au-dessus d'eux. Voici les hrauts gris; enfin voici sa lettre Ou sa lvre: mon coeur est un coucou pour Dieu.

Mais le temps qu'elle parle, il ne reste qu'un mur Battant dans un tombeau comme une voile bise. L'ternit recherche une montre-bracelet Un peu avant minuit prs du dbarcadre.

A la mirada de las divinidades

Un poco antes de medianoche cerca del desembarcadero. Si una mujer desmelenada te sigue no te preocupes. Es el azul. No tienes que temer nada del azul. Habr un gran jarro claro en un rbol. El campanario del pueblo de los colores disipados Te servir de punto de referencia. Tmate el tiempo, Recurdalo. El oscuro geyser que lanza al cielo los brotes de helecho Te saluda.

La carta sellada de los tres ngulos de un pez Pasaba ahora entre la luz de los suburbios Como una ensea de domador.

Y al permanecer La bella, la vctima, la que se llamaba En el barrio la pequea pirmide de reseda Se descosa para ella sola una nube semejante A un saquito de piedad.

Ms tarde la blanca armadura Que vacaba de los cuidados domsticos y dems Tomando a sus anchas ms fuerte que nunca Al nio en la concha, el que deba ser... Pero silencio.

Un brasero daba ya presa En su seno a una encantadora novela de capa Y espada.

En el puente, a la misma hora, As se entretena el roco con cabeza de gata. Con la noche, se perderan las ilusiones.

He aqu a los blancos Padres que regresan de las vsperas Con la inmensa llave por encima de ellos suspendida. He aqu a los grises heraldos, por fin he aqu su carta O su labio: mi corazn es un cuclillo para Dios.

Pero del tiempo que habla, no queda ms que un muro Golpeando en una tumba como un velo podrido.

La eternidad busca un reloj de pulsera Un poco antes de medianoche cerca del desembarcadero.

Versin de Manuel lvarez Ortega Libells : Andr Breton

posted by Alfil @ 3:08 AM 0 comments Andr Breton -On me dit que l-bas...On me dit que l-bas... Andr Breton (1896-1966)

On me dit que l-bas les plages sont noires De la lave alle la mer Et se droulent au pied dun immense pic fumant de neige Sous un second soleil de serins sauvages Quel est donc ce pays lointain Qui semble tirer toute sa lumire de la vie Il tremble bien rel la pointe de tes cils Doux la carnation comme un linge immatriel Frais sorti de la malle entrouverte des ges Derrire toi Lanant ses derniers feux sombres entre tes jambes Le sol du paradis perdu Glace de tnbres miroir damour Et plus bas vers tes bras qui souvrent A la preuve par le printemps DAPRES

De linexistence du malTout le pommier en fleur de la mer

Me dicen que all lejos...

Me dicen que all lejos las playas son negras Por la lava que fue al mar Y se extienden al pie de un inmenso pico humeante de nieve Bajo un segundo sol de canarios silvestres Cul es ese pas lejano Que parece sacar toda su luz de tu vida Tiembla muy real en la punta de tus pestaas Suave a tu piel como una ropa inmaterial Recin salido del bal entreabierto de las edades A tu espalda Arrojando sus ltimos resplandores sombros entre tus piernas El suelo del paraso perdido Cristal de tinieblas espejo de amor Y ms abajo hacia tus brazos que se abren A la prueba por la primavera DESPUS De la inexistencia del mal Todo el manzano en flor del mar Libells : Andr Breton

posted by Alfil @ 3:07 AM 0 comments Andr Breton -Guerre-

Guerre Andr Breton (1896-1966)

Je regarde la Bte pendant qu'elle se lche Pour mieux se confondre avec tout ce qui l'entoure Ses yeux couleur de houle A l'improviste sont la mre tirant elle le linge sale les dtritus Celle qui arrte toujours l'homme La mare avec sa petite place de l'Opra dans le ventre Car la phosphorescence est la cl des yeux de la Bte Qui se lche Et sa langue Darde on ne sait l'avance jamais vers o Est un carrefour de fournaises D'en dessous je contemple son palais Fait de lampes dans des sacs Et sous la vote bleu de roi D'arceaux ddors en perspective l'un dans l'autre Pendant que court le souffl fait de la generalisation a l'infini de celui de ces misrables le torse nu qui se produisent sur la place publique avalant des torches ptrole dans une aigre pluie de sous Les pustules de la Bte resplendissent de ces hcatombes de jeunes gens dont se gorge le Nombre Les flancs protges par les miroitantes cailles que sont les armes Bombes dont chacune tourne la perfection sur sa charnire Bien qu'elles dpendent les unes des autres non moins que les coqs qui s'insultent l'aurore de furnier furnier On touche au dfaut de la conscience pourtant certains persistent soutenir que le jour va natre

La porte j'ai voulu dire la Bte se lche sous l'aile Et l'on voit est-ce de rire se convulser des filous au fond d'une taverne Ce mirage dont on avait fait la bont se raisonne C'est un gisement de mercure Cela pourrait bien se lapper d'un seul coup J'ai cru que la Bte se tournait vers moi j'ai revu la salet de l'clair Qu'elle est blanche dans ses membranes dans le dli de ses bois debouleaux o s'organise le guet Dans les cordages de ses vaisseaux la proue desquels plonge une femme que les fatigues de l'amour ont pare d'un loup vert Fausse alerte la Bte garde ses griffes en couronne rectile autourdes seins J'essaie de ne pas trop chanceler quand eile bouge la queue Qui est la fois le carrosse biseaut et le coup de fouet Dans l'odeur suffocante de cicindle De sa litire souillee de sang noir et d'or vers la lune elle aiguise une de ses cornes l'arbre enthousiaste du grief En se levant avec des langueurs effrayantes Fiatte La Bte se lche le sexe je n'ai rien dit

Guerra

Miro a la Bestia mientras se lame Para confundirse mejor con todo lo que la rodea Sus ojos color de marejada De improviso son la charca atrayendo hacia s la ropa sucia de los desperdicios La que detiene siempre al hombre

La charca con su pequea plaza de la Opera en la tripa Porque la fosforescencia es la llave de los ojos de la Bestia Que se lame Y su lengua arrojada no se sabe de antemano nunca hacia donde Es un cruce de hogueras Desde abajo contemplo su palacio Hecho con lmparas en bolsas Y bajo la bveda azul de rey De arcos desdorados en perspectiva uno con otro Mientras corre el soplo hecho con la generalizacin al infinito de aquel de esos miserables el torso desnudo que actan sobre la plaza pblica tragando antorcha de petrleo en una agria lluvia de monedas Las pstulas de la bestia resplandecen de estos hecatombes de jvenes con los cuales se ceba la Cifra Los flancos protegidos por las relucientes escamas que son los ejrcitos Abombados de los cuales cada uno gira perfectamente sobre su bisagra Aunque ellas dependan unas de otras no menos que los gallos que se insultan al amanecer de estircol a estircol Se toca al defecto de la conciencia sin embargo algunos persisten en sostener que el da va a nacer La puerta quise decir la Bestia se est lamiendo bajo el ala Y se ve ser de rerse? convulsionarse granujas en el fondo de una taberna Este espejismo con el cual se haba hecho la bondad se razona Es un yacimiento de mercurio Quizs se podra beber a lengetadas de una sola vez Cre que la bestia se volva hacia m volv a ver la suciedad del relmpago Qu blanca es en sus membranas en lo perfilado de sus bosques de abedules donde se organiza el acecho En las jarcias de sus navos en la proa desde donde se zambulle una mujer que las fatigas del amor han adornado con una mscara verde

Falsa alerta la Bestia guarda sus garras en corona erctil alrededor de los pechos Intento no tambalearme demasiado cuando mueve la cola Que es a la vez la carroza biselada y el latigazo En el olor sofocante de la cicindela Desde su litera sucia de sangre negra y oro hacia la luna afila uno de sus cuernos con el rbol entusiasta del perjuicio Acurrucndose con languideces espantosas Halagada La Bestia lame su sexo no dije nada Libells : Andr Breton

posted by Alfil @ 3:05 AM 0 comments Andr Breton -Il y auraIl y aura Andr Breton (1896-1966)

D'o vient ce bruit de source Pourtant la cl n'est pas reste sur la porte Comment faire pour dplacer ces normes pierres noires Ce jour-l je temblerai de perdre une trace Dans un des quartiers brouills de Lyon Une bouff de menthe cst quand j'allais avoir vingt ans Devant moi la route hypnotique avec une femme sombrement hereuse D'ailleurs les moeurs vont beaucoup changer Le grand interdit sera lev Une libellule on courra pour m'entendre en 1950 A cet embranchement

Ce que j'ai connu de plus beau cst le vertige Et chaque 25 mai en fin d'aprs-midi le vieux Delescluze Au masque auguste descend vers le Chteau-d'Eau On dirait qu'on bat des cartes de miroirs dans l'ombre (...)

Habr

De dnde viene ese ruido de manantial Sin embargo la llave no se qued en la puerta Cmo hacer para mover estas enormes piedras negras Ese da temblar de perder un rastro En uno de los barrios embrollados de Lyon Una bocanada de menta fue cuando iba yo a cumplir veinte aos Ante m el camino hipntico con una mujer sombramente dichosa Por lo dems las costumbres van a cambiar mucho Una gran prohibicin ser levantada Una liblula corrern para escucharme en 1950 En aquel entroncamiento Lo ms hermoso que he conocido ha sido el vrtigo Y cada 25 de mayo al anochecer el viejo Delescluze De mscara augusta baja hacia el Arca de Agua Parece que bajaran cartas de espejo en la sombra (...)

Libells : Andr Breton

posted by Alfil @ 3:02 AM 0 comments Andr Breton -Facteur chevalFacteur cheval Andr Bretn (1896-1966)

Nous les oiseaux que tu charmes toujours du haut de ces belvdres Et qui chaque nuit ne faisons qu'une branche fleurie de tes paules aux bras de ta brouette anime Qui nous arrachons plus vifs que des tincelles ton poignet Nous sommes les soupirs de la statue de verre qui se soulve sur le coude quand l'homme sort Et que des brches brillantes s'ouvrent dans son lit Brches par lesquelles on peut apercevoir des cerfs aux bois de corail dans une clairire Et des femmes nues tout au fond d'une mine Tu t'en souviens tu te levais alors tu descendais Du train Sans un regard pour la locomotive en proie aux immenses racines baromtriques Qui se plaint dans la fort vierge de toutes ses chaudires meurtries Ses chemines fumant de jacinthes et mue par des serpents bleus Nous te prcdions alors nous les plantes sujettes mtamorphoses Qui chaque nuit nous faisions des signes que l'homme peut comprendre Tandis que sa maison s'croule et qu'il s'tonne devant les embotements singuliers que recherche son lit avec le corridor et l'escalier L'escalier se ramifie indfiniment Il porte une porte de meule il s'largit tout coup sur une place publique Il est fait de dos de cygnes une aile ouverte pour la rampe

Il tourne sur lui-mme comme s'il allait se mordre mais non il se contente sur nos pas d'ouvrir toutes ses marches Comme des tiroirs Tiroirs de chair la poigne de cheveux A cette heure o des milliers de canards de Vaucanson se lissent les plumes Sans se retourner tu saisissais ta truelle dont on fait les seins Nous te souriions tu nous tenais par la taille Et nous prenions les attitudes de ton plaisir Immobiles sous nos paupires pour toujours comme la femme aime voir l'homme Aprs avoir fait l'amour.

Cartero cheval

Nosotros los pjaros que encantas siempre desde lo alto de esos belvederes Y que cada noche no formamos ms que una rama florecida de tus hombros a los brazos de tu carretilla bienamada Que nos desprendemos ms vivos que centellas de tu mueca Somos los suspiros de la estatua de cristal que se incorpora cuando el hombre duerme Y brechas brillantes se abren en su lecho Brechas por las que pueden percibirse ciervos de cuernos de coral en un claro del bosque Y mujeres desnudas en lo profundo de una mina Recuerdas te levantabas entonces descendas del tren Sin una mirada para la locomotora presa de inmensas races baromtricas Que se queja en la selva virgen con todas sus calderas doloridas

Sus chimeneas con humo de jacintos y movida por serpientes azules Te precedamos entonces nosotros las plantas sujetas a metamorfosis Que cada noche hacamos signos que el hombre puede sorprender Mientras su casa se desploma y se sorprende ante los engranajes singulares Que busca su lecho con el corredor y la escalera La escalera se ramifica indefinidamente Conduce a una puerta de haces de heno se abre de pronto sobre una plaza pblica Hecha de dorsos de cisnes una ala abierta para el pasamano Gira sobre s misma como si fuera a morderse Pero se contenta con abrir bajo nuestros pasos todos sus escalones como gavetas Gavetas de pan gavetas de vino gavetas de jabn gavetas de espejos gavetas de escaleras Gavetas de carne con empuaduras de cabellos A la hora precisa en que millares de patos de Vaucanson se alisan las plumas Sin volverte tomabas la llana con que se hacen los senos Te sonreamos nos enlazabas por el talle Y tombamos las actitudes segn tu placer Inmviles para siempre bajo nuestros prpados tal como la mujer gusta de ver al hombre Despus de haber hecho el amor.

Versin de Csar Moro Libells : Andr Breton

Hommage Jerme Bosch Jean Cocteau (1889-1963)

Toi qui toi que toi dont toit ventre de cornue L'chelle de grenouille et la bulle du Pape Et les mystrieux vignobles de Priape Et la honte du couple la licorne nue

Et le verger absurde et le cortge en marche Vers lui-mme et le vent dans une voile d'os Souffl par le postrieur d'un patriarche Te poussant l'Escurial Dionysos

Et ton rire cach derrire une main vierge Et le monde effray par la foudre d'un pet Les paradis perdus et les larmes de cierge Formant un lac en bas on ne peut plus suspect

Homenaje a Jernimo Bosco

T quien t que t con tu techumbre panza de cornamusa La escalera de rana y la bula del Papa Y los misteriosos viedos de Prapo Y la vergenza de la pareja del unicornio desnudo

Y el vergel absurdo y la comitiva en marcha

Hacia s misma y el viento en una vela de hueso Soplado por el trasero de un patriarca Que te empuja hacia el Escorial Dioniso

Y tu risa escondida tras una mano virgen Y el mundo espantado por el rayo de un pedo Los parasos perdidos y las lgrimas de cirio Formando un lago debajo de lo ms sospechoso

Versin de Julia Escobar Libells : Jean Cocteau

L'homme et la femme Victor Hugo (1802 -1885)

Lhomme est la plus leve des cratures; la femme est le plus sublime des idaux.

Dieu a fait pour lhomme un trne; pour la femme un autel. Le trne exalte; lautel sanctifie.

Lhomme est le cerveau, la femme le coeur. Le cerveau fabrique la lumire; le coeur produit lAmour.

La lumire fconde; lAmour ressuscite.

Lhomme est fort par la raison; la femme est invincible par les larmes. La raison convainc; les larmes meuvent.

Lhomme est capable de tous les hrosmes; la femme de tous les martyres. Lhrosme ennoblit; le martyre sublime.

Lhomme a la suprmatie; la femme la prfrence. La suprmatie signifie la force ; la prfrence reprsente le droit.

Lhomme est un gnie, la femme un ange. Le gnie est incommensurable; lange indfinissable.

Laspiration de lhomme, cest la suprme gloire; laspiration de la femme, cest lextrme vertu. La gloire fait tout ce qui est grand; la vertu fait tout ce qui est divin.

Lhomme est un Code; la femme un Evangile. Le Code corrige; lEvangile parfait . Lhomme pense; la femme songe. Penser, cest avoir dans le crne une larve; songer, cest avoir sur le front une aurole.

Lhomme est un ocan; la femme est un lac. LOcan a la perle qui orne; le lac, la posie qui claire.

Lhomme est un aigle qui vole; la femme est le rossignol qui chante. Voler, cest dominer lespace; chanter, cest conqurir lAme.

Lhomme est un Temple; la femme est le Sanctuaire. Devant le Temple nous nous dcouvrons; devant le Sanctuaire nous nous agenouillons.

Enfin: lhomme est plac o finit la terre; la femme o commence le ciel .

El hombre y la mujer

El hombre es la ms elevada de las criaturas.. la mujer es el ms sublime de los ideales..

Dios hizo para el hombre un trono: para la mujer un altar. El trono exalta; el altar santifica.

El hombre es cerebro.. la mujer es corazn.. el cerebro fabrica la luz, el corazn el amor la luz fecunda, el amor resucita.

El hombre es fuerte por la razn la mujer es fuerte por las lagrimas la razn convence las lagrimas conmueven..

El hombre es capaz de todos los herosmos la mujer de todos los martirios el herosmo ennoblece el martirio sublima..

El hombre tiene la supremaca; la mujer la preferencia la supremaca significa la fuerza; la preferencia respresenta el derecho.

El hombre es un genio, la mujer un ngel. El genio es inconmensurable; El ngel indefinible.

La aspiracin del hombre, es la suprema gloria; la aspiracin de la mujer, es la extrema virtud. La gloria hace todo lo que es grande; La virtud hace todo lo que es divino.

El hombre es cdigo la mujer es evangelio el cdigo corrige el evangelio perfecciona..

El hombre piensa la mujer suea el pensar es tener en el crneo una larva soar es tener en la frente una aureola..

El hombre es un ocano; la mujer es un lago.

El ocano tiene la perla que adorna; El lago, la poesa que enciende.

El hombre es el guila que vuela la mujer es el ruiseor que canta volar es dominar el espacio cantar el conquistar el alma..

El hombre es un Templo; la mujer es el Santuario. Delante del Templo nos descubrimos Delante del Santuario nos arrodillamos.

En fin! el hombre est colocado donde termina la tierra.. la mujer, donde comienza el cielo Libells : Victor Hugo

posted by Alfil @ 7:02 AM 2 comments Victor Hugo -Saison des semaillesSaison des semailles Victor Hugo (1802 -1885)

C'est le moment crpusculaire. J'admire, assis sous un portail, Ce reste de jour dont s'claire La dernire heure du travail.

Dans les terres, de nuit baignes, Je contemple, mu, les haillons D'un vieillard qui jette poignes La moisson future aux sillons.

Sa haute silhouette noire Domine les profonds labours. On sent quel point il doit croire A la fuite utile des jours.

Il marche dans la plaine immense, Va, vient, lance la graine au loin, Rouvre sa main, et recommence, Et je mdite, obscur tmoin,

Pendant que, dployant ses voiles, L'ombre, o se mle une rumeur, Semble largir jusqu'aux toiles Le geste auguste du semeur.

Epoca de siembra

Es la hora solemne del crepsculo. Bajo la parra del portal sentado, miro el fulgor postrero que iluminal os ltimos afanes del trabajo.

En la tierra, que tornan renegrida la sombra nocturnal y el corvo arado, conmovido contemplo un achacoso sembrador que los surcos lanza el grano.

Sobre el mudo horizonte se destaca el escueto perfil de aquel anciano, que deja ver, al rayo del poniente, sombra en sus ojos y en su cuerpo harapos.

Y siento, al ver cul lanza la futura mies bendecida entre los surcos anchos, la fe, la fe profunda que l abriga en el til transcurso de los aos.

Recorre la llanura ilimitada, pasa, vuelve, prosigue. Los puados lanza, y torna lanzar, de la simiente entre la vaga oscuridad del llano.

Y yo, mudo testigo, lo contemplo y medito la vez... La noche en tanto confunde, al empaar los horizontes, la negra tierra con el negro espacio.

Y parece que el viejo pensativo,

al extender con majestad la mano, arroja al infinito la semilla que en el surco del cielo son los astros.

Versin de Jos Rivas Groot Libells : Victor Hugo

posted by Alfil @ 7:00 AM 0 comments Victor Hugo -Les crucifisLes crucifis Victor Hugo (1802 -1885)

La foule tient pour vrai ce qu'invente la haine. Sur tout grand homme un ver, le mensonge, se trane. Tout front ceint de rayons est d'pines mordu ; A la lvre d'un dieu le fiel atroce est d ; Tout astre a pour manteau les tnbres infmes. Ecoutez. Phidias tait marchand de femmes, Socrate avait un vice auquel son nom resta, Horace ami des boucs faisait frmir Vesta, Caton jetait un ngre esclave la lamproie, Michel-Ange, amoureux de l'or, homme de proie, Vivait sous le bton des papes, lui Romain, Et leur tendait le dos en leur tendant la main ; Dans l'oeil de Dante errant la cupidit brille ; Molire tait un peu le mari de sa fille ; Voltaire tait avare et Diderot vnal ;

Devant le genre humain, orageux tribunal, Pas un homme qu'on n'ait puni de son gnie ; Pas un qu'on n'ait clou sur une calomnie ; Pas un, des temps anciens comme de maintenant, Qui sur le Golgotha de la gloire saignant, Une aurole au front, ne pende la croix vile ; Et les uns ont Caphe et les autres Zole.

Los crucificados

EL vulgo aplaude cuanto inventa el odio, y en tanto que desgarra su laurel al frvido Aristgiton, de Harmodio la gloria mancha con amarga hiel. En sus iras tan slo ver anhela de la ignominia en afrentosa cruz a cuanto no se arrastra, a cuanto vuela, a cuanto no es mentira, a cuanto es luz. Acusa a Fidias de vender mujeres, al gran Epaminondas de traidor; a Scrates de darse a los placeres; a Aristides, el justo, de impostor. A Catn, de arrojar las murenas sus mseros esclavos; a Coln, que al indio libre le forj cadenas... cadenas que llev en el corazn!

De avaro a Miguel Angel; al divino entre todos los genios, Rafael, de vender como torpe libertino, por impdicos besos su pincel. Incestuoso Molier; feln el Dante; Voltaire ateo; Diderot venal; para todos la stira infamante; para todos el ltigo infernal! A cul mrtir, apstol o profeta, a qu artista, guerrero o trovador no le ha arrancado la mordaz saeta de la calumnia, un grito de dolor? Uno solo se encuentra inmaculado de infamias tntas en el gran festn; uno solo no est crucificado por las humanas vboras-Can!

Versin de R. M. De Mendive Libells : Victor Hugo

posted by Alfil @ 6:58 AM 0 comments Victor Hugo -Les insulteursLes insulteurs Victor Hugo (1802 -1885)

Pourvu que son branchage, au-dessus du marais, Verdisse, et soit le dme norme des forts,

Qu'importe au chne l'eau hideuse o ses pieds trempent ! Les insectes affreux de la poussire rampent Sous le bloc immobile aux broussailles ml ; Mais au gant de marbre, auguste et mutil, Au sphinx de granit, rose et sinistre, qu'importe Ce que de lui, sous lui, peut penser le cloporte ! Dans la nuit o frmit le palmier convulsif, Le colosse, les mains sur ses genoux, pensif, Calme, attend le moment de parler l'aurore ; Si la limace bave sa base, il l'ignore ; Ce dieu n'a jamais su qu'un crapaud remuait ; Pendant qu'un ver sur lui glisse, il garde, muet, Son mystre effrayant de sonorit sombre ; Et le fourmillement des millepieds sans nombre N'te pas Memnon, subitement vermeil, La formidable voix qui rpond au soleil.

Los insultadores

Con tal que sus ramajes se extiendan como esplndidos boscajes, qu caso habr de hacer el cedro erguido del fango corrompido donde sus plantas posa, ni del cieno con que el pequeo msero gusano de torpe envidia lleno

quiera manchar su tronco soberano?

Al viejo torren, perpetuo emblema de blico poema; al Esfinge, entre escombros escondido, Coloso, que aun dormido la muerte misma lo contempla absorta, la injuria de una hormiga qu le importa?

En el silencio de la noche, cuando sus alas bate, de placer temblando, el ngel de los sueos fugitivo, con los brazos cruzados, pensativo, el Coloso los astros contemplando en abstraccin profunda se recrea. Entonces l ignora si su sombra que veces le rodea, odio, calumnia liviandad se nombra: no sabe porqu silba la serpiente, porqu la hiena muerde, porqu miente la azucena al clavel en sus amores; por qu se mueve el asqueroso enjambre de insectos roedores, porqu son los satlites del hambre de Dios calumniadores.

En tanto que la turba de reptiles

creyndolo dormido, se consulta cul ha de ser el que mejor le insulta, l en calma contempla de la aurora el rayo que las sombras desvanece y ms y ms los horizontes dora con su flgida luz...Hablar parece

Su frente se enrojece, su plida mejilla se colora, su cuerpo se estremece, inflmanse sus ojos, su cabeza enrgica levanta con tanta majestad y tal firmeza que, al remover la planta, cobarde tiembla y permanece muda la turba de gusanos roedores; y el sol con luz esplndida saluda al gran despreciador de insultadores!

Versin R. M. De Mendive Libells : Victor Hugo

posted by Alfil @ 6:56 AM 0 comments Victor Hugo -Libert, galit, fraternitLibert, galit, fraternit Victor Hugo (1802 -1885)

Depuis six mille ans la guerre Plat aux peuples querelleurs, Et Dieu perd son temps faire Les toiles et les fleurs.

Les conseils du ciel immense, Du lys pur, du nid dor, N'tent aucune dmence Du coeur de l'homme effar.

Les carnages, les victoires, Voil notre grand amour; Et les multitudes noires Ont pour grelot le tambour.

La gloire, sous ses chimres Et sous ses chars triomphants, Met toutes les pauvres mres Et tous les petits enfants.

Notre bonheur est farouche; C'est de dire : Allons ! mourons ! Et c'est d'avoir la bouche La salive des clairons.

L'acier luit, les bivouacs fument; Ples, nous nous dchanons;

Les sombres mes s'allument Aux lumires des canons.

Et cela pour des altesses Qui, vous peine enterrs, Se feront des politesses Pendant que vous pourrirez,

Et que, dans le champ funeste, Les chacals et les oiseaux, Hideux, iront voir s'il reste De la chair aprs vos os !

Aucun peuple ne tolre Qu'un autre vive ct; Et l'on souffle la colre Dans notre imbcillit.

C'est un Russe ! Egorge, assomme. Un Croate ! Feu roulant. C'est juste. Pourquoi cet homme Avait-il un habit blanc ?

Celui-ci, je le supprime Et m'en vais, le coeur serein, Puisqu'il a commis le crime De natre droite du Rhin.

Rosbach, Waterloo ! Vengeance ! L'homme, ivre d'un affreux bruit, N'a plus d'autre intelligence Que le massacre et la nuit.

On pourrait boire aux fontaines, rier dans l'ombre genoux, Aimer, songer sous les chnes; Tuer son frre est plus doux.

On se hache, on se harponne, On court par monts et par vaux; L'pouvante se cramponne Du poing aux crins des chevaux.

Et l'aube est l sur la plaine ! Oh! j'admire, en vrit, Qu'on puisse avoir de la haine Quand l'alouette a chant.

Libertad, igualdad, fraternidad

Ya la guerra y sus horrores slo a los pueblos halaga, y es en vano que Dios haga

las estrellas y las flores.

Ni las rosas, ni los nidos, ni del cielo la voz pura, nada enfrena la locura de sus pechos pervertidos.

La victoria es nuestro amor, combatir, nuestra costumbre, y tiene la muchedumbre por sonaja el atambor.

Como a sus quimeras cuadre, bajo su carro la Gloria huella como a vil escoria a los nios y a la madre.

Matar, morir, es el fin de nuestra ventura loca, y llevar sobre la boca el cerquillo del clarn.

Todo el campo es humo y luz, la grita, el furor se extienden, los pechos todos se encienden al fuego del arcabuz;

Y ello, siempre por tiranos que, si acaso se os entierra, mientra os pudrs bajo tierra estarn de besamanos,

O cuando en profano insulto los chacales y los cuervos bajen saciarse acerbos en vuestro cuerpo insepulto.

Pueblo ninguno tolera a otro pueblo por vecino, y en nuestro pecho mezquino se insufla pasin artera.

Es ruso? Fuego nutrido! Hngaro? Fuego, es muy justo! Porqu hay quien lleva su gusto hasta usar blanco el vestido?

Otro aqu? Dmosle fin y llenamos un deber: tuvo el crimen de nacer a la derecha del Rin.

Rosbach! Waterloo! Venganza! Ebrio el hombre de demencia,

slo tiene inteligencia para el mal y la matanza.

La fuente beber convida, a orar el cielo estrellado, a amar y soar el prado: es mejor ser fratricida.

Fuego! sangre! destruccin! Se saltan montes y llanos: el pavor crispa las manos en las crines del bridn.

Y en tanto, el alba clarea... Oh! mucho me admira, a fe, que odo al odio se d cuando la alondra gorjea!

Versin de Jos Antonio Calcao Libells : Victor Hugo

posted by Alfil @ 6:54 AM 0 comments Victor Hugo -Le doigt de la femmeLe doigt de la femme Victor Hugo (1802 -1885)

Dieu prit sa plus molle argile

Et son plus pur kaolin, Et fit un bijou fragile, Mystrieux et clin.

Il fit le doigt de la femme, Chef-d'oeuvre auguste et charmant, Ce doigt fait pour toucher l'me Et montrer le firmament.

Il mit dans ce doigt le reste De la lueur qu'il venait D'employer au front cleste De l'heure o l'aurore nat.

Il y mit l'ombre du voile, Le tremblement du berceau, Quelque chose de l'toile, Quelque chose de l'oiseau.

Le Pre qui nous engendre Fit ce doigt ml d'azur, Trs fort pour qu'il restt tendre, Trs blanc pour qu'il restt pur,

Et trs doux, afin qu'en somme Jamais le mal n'en sortt, Et qu'il pt sembler l'homme

Le doigt de Dieu, plus petit.

Il en orna la main d've, Cette frle et chaste main Qui se pose comme un rve Sur le front du genre humain.

Cette humble main ignorante, Guide de l'homme incertain, Qu'on voit trembler, transparente, Sur la lampe du destin.

Oh ! dans ton apothose, Femme, ange aux regards baisss, La beaut, c'est peu de chose, La grce n'est pas assez ;

Il faut aimer. Tout soupire, L'oncle, la fleur, l'alcyon ; La grce n'est qu'un sourire, La beaut n'est qu'un rayon ;

Dieu, qui veut qu've se dresse Sur notre rude chemin Fit pour l'amour la caresse, Pour la caresse la main.

Dieu, lorsque ce doigt qu'on aime Sur l'argile fut conquis, S'applaudit, car le suprme Est fier de crer l'exquis.

Ayant fait ce doigt sublime, Dieu dit aux anges : Voil ! Puis s'endormit dans l'abme ; Le diable alors s'veilla.

Dans l'ombre o Dieu se repose, Il vint, noir sur l'orient, Et tout au bout du doigt rose Mit un ongle en souriant.

El dedo de la mujer

Tom su ms blanda arcillasu arcilla ms pura-Dios, y form un objeto frgil, misterioso, seductor.

De la mujer hizo el dedo, obra augusta y deliciosa, dedo que los cielos muestra y los corazones toca.

Puso ese dedo el sobrante de la luz con que acababa de alumbrar la gaya frente a la hora en que nace el alba;

La castidad de los velos, de las cunas el vaivn, algo del astro; del ave tambin algo puso en l.

Con la sustancia celeste Dios ese dedo compuso, fuerte porque fuese tierno, blanco porque fuese puro;

Y suave para que nunca saliera dl el veneno, y para que pareciera dedo de Dios en pequeo.

Y con l adorn de Eva la pdica, dbil mano, que se posa en nuestras frentes como de un sueo el encanto.

Humilde mano ignorante,

gua del hombre indeciso, que tiembla y se trasparenta sobre la ley del destino.

Oh! para tu apoteosis, ngel de casta mirada, la belleza es poca cosa, y no es bastante la gracia.

Fuerza es amar. Todo ama: la onda, la flor, el alcin; la gracia solo es sonrisa, y la belleza un fulgor.

Dios, que Eva poner quiso en nuestra senda de espinas, la caricia al amor dile, y la mano la caricia.

Cuando aquel amable dedo de la arcilla hubo salido, Dios se aplaudi: -lo supremo goza en crear lo exquisito.

Hecho aquel dedo sublime, Dios dijo al cielo: -Aqu est!y se adormeci en seguida

en su augusta eternidad...

El Diablo entonces despierta, viene empaando la aurora, y sonrendo una ua en aquel dedo coloca.

Versin de Domingo Arteaga Alemparte Libells : Victor Hugo

posted by Alfil @ 6:52 AM 0 comments Victor Hugo -A JeanneA Jeanne Victor Hugo (1802 -1885)

Ces lieux sont purs ; tu les compltes. Ce bois, loin des sentiers battus, Semble avoir fait des violettes, Jeanne, avec toutes tes vertus.

L'aurore ressemble ton ge ; Jeanne, il existe sous les cieux On ne sait quel doux voisinage Des bons coeurs avec les beaux lieux.

Tout ce vallon est une fte Qui t'offre son humble bonheur ;

C'est un nimbe autour de ta tte ; C'est un den en ton honneur.

Tout ce qui t'approche dsire Se faire regarder par toi, Sachant que ta chanson, ton rire, Et ton front, sont de bonne foi.

Jeanne, ta douceur est telle Qu'en errant dans ces bois bnis, Elle fait dresser devant elle Les petites ttes des nids.

A Juana

EL campo es un edn, que t completas. La solitaria selva en esta umbra parece que ha formado sus violetas con todas tus virtudes, Juana ma.

En el cielo la aurora esplendorosa como tu fresca juventud fulgura: hay relacin secreta y misteriosa entre un bello lugar y un alma pura.

La esfera azul y el valle sonriente

brndante al par sus alegras santas: el cielo es aureola de tu frente, el verjel es alfombra de tus plantas.

Cuanto florece en la extensin tranquila un rayo busca de tus bellos ojos, porque brilla sin nubes tu pupila, porque brilla tu frente sin enojos.

Y es tan dulce el fulgor de tu hermosura, que al pasar por los bosques escondidos, cantando asoman en la sombra oscura las tiernas cabecitas de los nidos.

Versin de Teodoro Llorente Libells : Victor Hugo

posted by Alfil @ 6:50 AM 0 comments Victor Hugo -La sultane favoriteLa sultane favorite Victor Hugo (1802 -1885)

N'ai-je pas pour toi, belle juive, Assez dpeupl mon srail ? Souffre qu'enfin le reste vive. Faut-il qu'un coup de hache suive Chaque coup de ton ventail ?

Repose-toi, jeune matresse. Fais grce au troupeau qui me suit. Je te fais sultane et princesse : Laisse en paix tes compagnes, cesse D'implorer leur mort chaque nuit.

Quand ce penser tu t'arrtes, Tu viens plus tendre mes genoux ; Toujours je comprends dans les ftes Que tu vas demander des ttes Quand ton regard devient plus doux.

Ah ! jalouse entre les jalouses ! Si belle avec ce coeur d'acier ! Pardonne mes autres pouses. Voit-on que les fleurs des pelouses Meurent l'ombre du rosier ?

Ne suis-je pas toi ? Qu'importe, Quand sur toi mes bras sont ferms, Que cent femmes qu'un feu transporte Consument en vain ma porte Leur souffle en soupirs enflamms ?

Dans leur solitude profonde, Laisse-les t'envier toujours ;

Vois-les passer comme fuit l'onde ; Laisse-les vivre : toi le monde ! A toi mon trne, toi mes jours !

A toi tout mon peuple - qui tremble ! A toi Stamboul qui, sur ce bord Dressant mille flches ensemble, Se berce dans la mer, et semble Une flotte l'ancre qui dort !

A toi, jamais tes rivales, Mes spahis aux rouges turbans, Qui, se suivant sans intervalles, Volent courbs sur leurs cavales Comme des rameurs sur leurs bancs !

A toi Bassoral, Trbizonde, Chypre o de vieux noms sont gravs, Fez o la poudre d'or abonde, Mosul o trafique le monde, Erzeroum aux chemins pavs !

A toi Smyrne et ses maisons neuves O vient blanchir le flot amer ! Le Gange redout des veuves ! Le Danube qui par cinq fleuves Tombe chevel dans la mer !

Dis, crains-tu les filles de Grce ? Les lys ples de Damanhour ? Ou l'oeil ardent de la ngresse Qui, comme une jeune tigresse, Bondit rugissante d'amour ? Que m'importe, juive adore, Un sein d'bne, un front vermeil ! Tu n'es point blanche ni cuivre, Mais il semble qu'on t'a dore Avec un rayon de soleil.

N'appelle donc plus la tempte, Princesse, sur ces humbles fleurs, Jouis en paix de ta conqute, Et n'exige pas qu'une tte Tombe avec chacun de tes pleurs !

Ne songe plus qu'aux vrais platanes Au bain ml d'ambre et de nard, Au golfe o glissent les tartanes... Il faut au sultan des sultanes ; Il faut des perles au poignard !

La sultana favorita

- No despobl ya bastante mi serrallo, linda hebrea ? Permite que l resto viva basta de celos! Es fuerza que al mover t el abanico el hacha el verdugo mueva? Descansa, querida ma; no eres sultana y princesa? En paz deja a mis cautivas, en paz tus compaeras, y no vengas a arrancarme cada noche una sentencia. Cuando a tu dorado seno con ms cario me estrechas, y son ms dulces tus besos y tus miradas ms tiernas, s que por cada caricia me pides una cabeza.

Oh celosa entre celosas, tan cruel siendo tan bella! Gracia para la hermosura! Has visto t que perezcan a la sombra de las rosas las flores de la pradera? No soy tuyo? Qu te importa, si en tus brazos me encadenas,

que, el fuego que las devora, en suspiros a mi puerta vengan exhalar en vano cien desdeadas bellezas? Dja que solas, llorando de envidia, gozar te vean; para ti es el mundo todo y mi amor y mi existencia.

Para ti, para ti sola, mi pueblo que al verme tiembla, y Estambul, que en estas playas elevando sus mil flechas, parece una flota anclada de la mar en las riberas. Para ti, para ti sola, esos espahs que vuelan, sobre la silla encorvndose de sus incansables yeguas, cual se encorvan los remeros de las rpidas galeras. Para ti Chipre, que guarda nombres de lejanas pocas; y Basora y Trebizonda; Mozul, do el mundo comercia; Fez, cuyos ros arrastran oro en polvo por arenas;

Ercerum, con sus caminos enlosados de anchas piedras; para ti la blanca Esmirna que la mar amarga besa.

Dime, dme; acaso temes las blancas hijas de Grecia, o las miradas ardientes de la enamorada negra que ruge como una tigre, si el amor la aguijonea? Qu me importa un seno de bano o un rostro de rosas frescas? t no eres negra ni blanca; mas dor tu faz morena el rayo de luz ms puro que el sol del Asia destella. Dja que esas pobres flores su cliz abran modestas; goza en paz de tu conquista; no exijas que una cabeza con cada lgrima caiga que tus ojos negros viertan. No pienses ms que en los pltanos que tus jardines sombrean; en el bao perfumado con balsmicas esencias:

en el golfo do las gndolas las aguas surcan ligeras... Requiere el sultn sultanas cual requiere el pual perlas.

Versin de Teodoro Llorente Libells : Victor Hugo

posted by Alfil @ 6:48 AM 0 comments Victor Hugo -L'enfantLenfant Victor Hugo (1802 -1885)

Les Turcs ont pass l. Tout est ruine et deuil. Chio, lle des vins, nest plus quun sombre cueil, Chio, quombrageaient les charmilles, Chio, qui dans les flots refltait ses grand bois, Ses coteaux , ses palais, et le soir quelquefois Un chur dansant de jeunes filles.

Tout est dsert. Mais non; seul prs des murs noircis, Un enfant aux yeux bleus, un enfant grec, assis, Courbait sa tte humilie. Il avait pour asile, il avait pour appui Une blanche aubpine, une fleur, comme lui Dans le grand ravage oubli.

Ah ! pauvre enfant, pieds nus sur les rocs anguleux ! Hlas ! pour essuyer les pleurs de tes yeux bleus Comme le ciel et comme londe, Pour que dans leur azur, de larmes orageux. Passe le vif clair de la joie et des jeux, Pour relever ta tte blonde, Que veux-tu ? Bel enfant, que te faut-il donner Pour rattacher gaiement et gaiement ramener En boucles sur ta blanche paule Ces cheveux, qui du fer nont pas subi laffront, Et qui pleurent pars autour de ton beau front, Comme les feuilles sur le saule ?

Qui pourrait dissiper tes chagrins nbuleux ? Est-ce davoir ce lys, bleu comme tes yeux bleus, Qui dIran borde le puits sombre ? Ou le fruit du tuba, de cet arbre si grand Quun cheval au galop met, toujours en courant, Cent ans sortir de son ombre ?

Veux-tu, pour me sourire, un bel oiseau des bois, Qui chante avec un chant plus doux que le hautbois, Plus clatant que les cymbales ? Que veux-tu ? fleur, beau fruit, ou loiseau merveilleux ? Ami, dit lenfant grec, dit lenfant aux yeux bleux, Je veux de la poudre et des balles.

El nio

All el Turco ha pasado! All, como huracn de sangre y duelo, el rastro de sus pasos ha dejado en ruinas y en escombros sobre el suelo. Cho, la isla de los dulces vinos, de montaas y valles ondulada, Cho la de los bosques de carpinos, que se ufan en las aguas retratada, hora del Turco so el poder impo semeja en medio al mar peasco umbro.

Bajo el brbaro azote del tirano que de duelo y de luto la ha cubierto, es su antiguo esplendor recuerdo vano, es su suelo feraz yermo desierto. Sus hijos dnde estn? Nobles cayeron en la lid desigual y funeraria, y hoy no turba en su sueo a los que fueron planta humana en la playa solitaria. Pero, all junto al muro del soberbio palacio derrudo, un tierno nio, candoroso y puro, plido y dolorido, apoyado en un rbol de oxiacanto inclina la cabeza ahogado en llanto.

Pobre nio, desnudo y pesaroso, a quien hiri con su furor la suerte, hurfano oh Dios! acaso sin reposo, d qu puede en tu duelo distraerte? Dulce nio inocente, qu busca tu ilusin en sus afanes? Por que asome el placer sobre tu frente, y en lujo de alegra te engalanes, y mueran tus congojas, yo te dar el regalo que t escojas. Qu quieres por que vuelvan tus cabellos a embellecer en bucles arreglados la blanca espalda que se orn con ellos? Hora desaliados cual las hojas del sauce caen llorosos, yendo a empaar tu frente con sus ondas, y tus azules ojos tan hermosos se velan ay! bajo sus hebras blondas.

Qu es lo que puede disipar, criatura, de tus pesares la tormenta oscura? Ah! qu puede alegrarte, pobre nio? Quieres la flor que se suspende airosa sobre el pozo de Irn hondo y sombro, la flor de lis, ms bella que la rosa, azul como tus ojos, cuyo azul al del cielo diera enojos? O la fruta del rbol admirable que un caballo a galope tardara cien aos con empeo perdurable para cruzar su sombra, y no podra?

Ah, d si sonreirs dndote el ave que al bosque anima con la voz ms suave! Qu quieres, inocente criatura, para rer y prorrumpir en canto, para arrojar de tu alma la tristura y de tu faz la palidez y el llanto? Quieres la bella flor maravillosa? quieres la fruta del tub sabrosa? acaso el ave de pintadas alas? -Amigo, el nio griego me responde, quiero plvora y balas!-

Versin de Jos Sienra Carranza Libells : Victor Hugo

posted by Alfil @ 6:46 AM 0 comments Victor Hugo -LazzaraLazzara Victor Hugo (1802 -1885)

Comme elle court ! voyez : - par les poudreux sentiers, Par les gazons tout pleins de touffes d'glantiers, Par les bls o le pavot brille, Par les chemins perdus, par les chemins frays, Par les monts, par les bois, par les plaines, voyez

Comme elle court, la jeune fille !

Elle est grande, elle est svelte, et quand, d'un pas joyeux, Sa corbeille de fleurs sur la tte, nos yeux Elle apparat vive et foltre, A voir sur son beau front s'arrondir ses bras blancs, On croirait voir de loin, dans nos temples croulants, Une amphore aux anses d'albtre.

Elle est jeune et rieuse, et chante sa chanson, Et, pieds nus, prs du lac, de buisson en buisson, Poursuit les vertes demoiselles. Elle lve sa robe et passe les ruisseaux. Elle va, court, s'arrte et vole, et les oiseaux Pour ses pieds donneraient leurs ailes.

Quand, le soir, pour la danse on va se runir, A l'heure o l'on entend lentement revenir Les grelots du troupeau qui ble, Sans chercher quels atours ses traits conviendront, Elle arrive, et la fleur qu'elle attache son front Nous semble toujours la plus belle.

Certes, le vieux Omer, pacha de Ngrepont, Pour elle et tout donn, vaisseaux triple pont, Foudroyantes artilleries, Harnois de ses chevaux, toisons de ses brebis,

Et son rouge turban de soie, et ses habits Tout ruisselants de pierreries ;

Et ses lourds pistolets, ses tromblons vass, Et leurs pommeaux d'argent par sa main rude uss, Et ses sonores espingoles, Et son courbe damas, et, don plus riche encor, La grande peau de tigre o pend son carquois d'or, Hriss de flches mogoles.

Il et donn sa housse et son large trier ; Donn tous ses trsors avec le trsorier ; Donn ses trois cents concubines ; Donn ses chiens de chasse aux colliers de vermeil ; Donn ses albanais, brls par le soleil, vec leurs longues carabines.

Il et donn les Francs, les Juifs et leur rabbin ; Son kiosque rouge et vert, et ses salles de bain Aux grands pavs de mosaque ; Sa haute citadelle aux crneaux anguleux ; Et sa maison d't qui se mire aux flots bleus D'un golfe de Cyrnaque.

Tout ! jusqu'au cheval blanc, qu'il lve au srail, Dont la sueur flots argente le poitrail ; Jusqu'au frein que l'or damasquine ;

Jusqu' cette espagnole, envoi du dey d'Alger, Qui soulve, en dansant son fandango lger, Les plis brods de sa basquine !

Ce n'est point un pacha, c'est un klephte l'oeil noir Qui l'a prise, et qui n'a rien donn pour l'avoir ; Car la pauvret l'accompagne ; Un klephte a pour tous biens l'air du ciel, l'eau des puits, Un bon fusil bronz par la fume, et puis La libert sur la montagne.

Lzara

Mirad, mirad cmo corre! Por las sendas empolvadas, por los cspedes floridos, llenos de espinosas zarzas, por las mieses donde brillan las amapolas de grana, por el escabroso atajo, por la vereda trillada, por las selvas, por los prados, por las speras montaas, mirad, mirad cmo corre, mirad cmo corre Lzara!

Es bella, es alta, es esbelta, y cuando arrogante marcha, un canastillo de flores en su cabeza gallarda, los blancos brazos sobre ellas doblando con tanta gracia, imaginara cualquiera ver a lo lejos un nfora, con sus asas de alabastro, sobre nuestras rotas aras.

Es joven y juguetona, y alegres canciones canta, y huella con pies desnudos del lago la hmeda playa, persiguiendo al leve insecto de alas brillantes y difanas; y su falda replegando, los limpios arroyos pasa; correr va y vuelve, y los pjaros dieran por sus pies sus alas.

Al espirar de la tarde, cuando se escuchan lejanas las campesinas ovejas que al volver al redil balan, aparece en la pradera donde el baile se prepara, y todos la flor ms bella ven en la flor que gallarda de sus lustrosos cabellos prendi en las trenzas rizadas.

El pach de Negroponto diera por la herniosa Lzara sus navos de tres puentes, sus caones y bombardas, de sus caballos las sillas, de sus ovejas las lanas, y su turbante de seda con sus perlas y esmeraldas.

En verdad por ella diera sus adamasquinas dagas, que por sus manos gastados tienen los puos de plata; y sus pesadas pistolas, y su corva cimitarra, y su rico carcaj de ororepleto de flechas trtaras.

Diera sus anchos estribos,los tesoros de sus arcas, y el tesorero con ellos, que vigilante los guarda; sus trescientas concubinas, sus fieles perros de caza, sus tostados albaneses con sus luengas espingardas.

Diera todos los judos y el rabino que los manda; diera los francos, y el kiosko rojo y azul, y las salas de los baos aromticos, de mosaico embaldosadas; y las torres formidables de su robusta alcazaba; y su quinta de verano, que trasparentes retratan las mansas ondas azulesdel mar de la Cirenaica.

Todo! hasta el caballo blanco que cual un tesoro guarda, hasta la linda espaola que el dey de Argel le enviara, y de la falda flotante, cuando su fandango baila, los anchos pliegues bordados con dulce mano levanta.

Y de un clefto de ojos negros y no de un pach es esclava; es su seor y su amante, y no di por ella nada: porque un clefto slo tiene en los manantiales agua, ambiente libre en el campo, la carabina y la daga, y su libertad errante en el bosque y la montaa.

Versin de Teodoro Llorente Libells : Victor Hugo

posted by Alfil @ 6:44 AM 0 comments Victor Hugo -Sultan AchmetSultan Achmet Victor Hugo (1802 -1885)

A Juana la grenadine,

Qui toujours chante et badine, Sultan Achmet dit un jour : - Je donnerais sans retour Mon royaume pour Mdine, Mdine pour ton amour.

- Fais-toi chrtien, roi sublime ! Car il est illgitime, Le plaisir qu'on a cherch Aux bras d'un turc dbauch. J'aurais peur de faire un crime. C'est bien assez du pch.

- Par ces perles dont la chane Rehausse, ma souveraine, Ton cou blanc comme le lait, Je ferai ce qui te plat, Si tu veux bien que je prenne Ton collier pour chapelet.

El Sultn Achmet

A Juana la granadina, siempre risuea y ladina, dijo Achmet, lleno de ardor: Yo dara sin dolor

mis dominios por Medina, y Medina por tu amor.

Rey sublime, hazte cristiano, que es, en brazos de un pagano, ilegtimo el placer; temo un crimen cometer amando un turco liviano, y pecar... no puede ser !

Por las perlas con que ufana sabes, dulce soberana, tu blancura realzar, estoy pronto a apostatar; pero has de darme, cristiana, por rosario tu collar.

Versin de Fidel Cano Libells : Victor Hugo

posted by Alfil @ 6:42 AM 0 comments Victor Hugo -ExtaseExtase Victor Hugo (1802 -1885)

J'tais seul prs des flots, par une nuit d'toiles. Pas un nuage aux cieux, sur les mers pas de voiles.

Mes yeux plongeaient plus loin que le monde rel. Et les bois, et les monts, et toute la nature, Semblaient interroger dans un confus murmure Les flots des mers, les feux du ciel.

Et les toiles d'or, lgions infinies, A voix haute, voix basse, avec mille harmonies, Disaient, en inclinant leurs couronnes de feu ; Et les flots bleus, que rien ne gouverne et n'arrte, Disaient, en recourbant l'cume de leur crte : - C'est le Seigneur, le Seigneur Dieu.

xtasis

A la orilla del mar yo estaba solo; era una noche esplndida de estrellas; bajo el lmpido cielo ni una nube, sobre la mar dormida ni una vela. Mis ojos insaciables traspasaban de ese horizonte vago las barreras, y todo el universo, el monte, el valle, las florestas oscuras, la alta pea, en confuso murmurio, parecan interrogar de la celeste esfera, a la apacible lumbre y las ondas que abraza en su confn la mar inmensa.

La innumerable armada desparcida de temblorosas, ntidas estrellas - "el Seor!"-humildes murmuraban bajo la viva luz de sus diademas; y las azules ondas, perturbando el solemne silencio de la tierra, en lnguido crescendo respondan, jugando con la espuma de sus crestas: -"Es Dios... el Seor Dios! En las alturas glora al que al mar con su poder sujeta!"-

Versin de Jos Ignacio Trujillo Libells : Victor Hugo

posted by Alfil @ 6:40 AM 0 comments Victor Hugo -L'pope du lion- I. Le paladinL'pope du lion Victor Hugo (1802 -1885)

I. Le paladin

Un lion avait pris un enfant dans sa gueule, Et, sans lui faire mal, dans la fort, aeule Des sources et des nids, il l'avait emport. Il l'avait, comme on cueille une fleur en t, Saisi sans trop savoir pourquoi, n'ayant pas mme

Mordu dedans, mpris fier ou pardon suprme ; Les lions sont ainsi, sombres et gnreux. Le pauvre petit prince tait fort malheureux ; Dans l'antre, qu'emplissait la grande voix bourrue, Blotti, tremblant, nourri d'herbe et de viande crue. Il vivait, presque mort et d'horreur hbt. C'tait un frais garon, fils du roi d' ct ; Tout jeune, ayant dix ans, ge tendre o l'il brille ; Et le roi n'avait plus qu'une petite fille Nouvelle-ne, ayant deux ans peine ; aussi Le roi qui vieillissait n'avait-il qu'un souci, Son hritier en proie au monstre ; et la province Qui craignait le lion plus encor que le prince tait fort effare.

Un hros qui passait Dans le pays fit halte, et dit : Qu'est-ce que c'est ? On lui dit l'aventure ; il s'en alla vers l'antre. Un creux o le soleil lui-mme est ple, et n'entre Qu'avec prcaution, c'tait l'antre o vivait L'norme bte, ayant le rocher pour chevet.

Le bois avait, dans l'ombre et sur un marcage, Plus de rameaux que n'a de barreaux une cage ; Cette fort tait digne de ce consul ; Un menhir s'y dressait en l'honneur d'Irmensul ; La fort ressemblait aux halliers de Bretagne ;

Elle avait pour limite une rude montagne, Un de ces durs sommets o l'horizon finit ; Et la caverne tait taille en plein granit, Avec un entourage orageux de grands chnes ; Les antres, aux cits rendant haines pour haines, Contiennent on ne sait quel sombre talion. Les chnes murmuraient : Respectez le lion !

Le hros pntra dans ce palais sauvage ; L'antre avait ce grand air de meurtre et de ravage Qui sied la maison des puissants, de l'effroi, De l'ombre, et l'on sentait qu'on tait chez un roi ; Des ossements terre indiquaient que le matre Ne se laissait manquer de rien ; une fentre Faite par quelque coup de tonnerre au plafond L'clairait ; une brume o la lueur se fond, Qui semble aurore l'aigle et nuit la chouette, C'est toute la clart qu'un conqurant souhaite ; Du reste c'tait haut et fier ; on comprenait Que l'tre altier couchait sur un lit de gent Et n'avait pas besoin de rideaux de guipure, Et qu'il buvait du sang, mais aussi de l'eau pure, Simplement, sans valet, sans coupe et sans hanap. Le chevalier tait arm de pied en cap. Il entra.

Tout de suite il vit dans la tanire

Un des plus grands seigneurs couronns de crinire Qu'on pt voir, et c'tait la bte ; elle pensait ; Et son regard tait profond, car nul ne sait Si les monstres des bois n'en sont pas les pontifes ; Et ce lion tait un matre aux larges griffes, Sinistre, point facile dcontenancer. Le hros approcha, mais sans trop avancer. Son pas tait sonore, et sa plume tait rouge. Il ne fit remuer rien dans l'auguste bouge. La bte tait plonge en ses rflexions. Thse entrant au gouffre o sont les Ixions Et les Sisyphes nus et les flots de l'Averne, Vit peu prs la mme implacable caverne. Le paladin, qui le devoir disait : va ! Tira l'pe. Alors le lion souleva Sa tte doucement d'une faon terrible.

Et le chevalier dit : Salut, bte terrible ! Tu caches dans les trous de ton antre un enfant ; J'ai beau fouiller des yeux ton repaire touffant, Je ne l'aperois pas. Or, je viens le reprendre. Nous serons bons amis si tu veux me le rendre ; Sinon, je suis lion aussi, moi, tu mourras ; Et le pre treindra son enfant dans ses bras, Pendant qu'ici ton sang fumera, tide encore ; Et c'est ce que verra demain la blonde aurore. Et le lion pensif lui dit : Je ne crois pas.

Sur quoi le chevalier farouche fit un pas, Brandit sa grande pe, et dit : Prends garde, sire ! On vit le lion, chose effrayante, sourire. Ne faites pas sourire un lion. Le duel S'engagea, comme il sied entre gants, cruel, Tel que ceux qui de l'Inde ensanglantent les jungles. L'homme allongea son glaive et la bte ses ongles ; On se prit corps corps, et le monstre cumant Se mit manier l'homme effroyablement ; L'un tait le vaillant et l'autre le vorace ; Le lion treignit la chair sous la cuirasse, Et, fauve, et sous sa griffe ardente ptrissant Ce fer et cet acier, il fit jaillir le sang Du sombre crasement de toute cette armure, Comme un enfant rougit ses doigts dans une mre ; Et puis l'un aprs l'autre il ta les morceaux Du casque et des brassards, et mit nu les os. Et le grand chevalier n'tait plus qu'une espce De boue et de limon sous la cuirasse paisse ; Et le lion mangea le hros. Puis il mit Sa tte sur le roc sinistre et s'endormit.

La epopeya del len

I. El paladn

Robado entre sus dientes, sin daarlo, se llevaba un Len un tierno nio a ocultarlo en la selva, esa gigante abuela del arroyo y de los nidos... Cual se coge una flor porque es hermosa, sin saber cmo, habalo cogido, adusto y sin crueldad, que los Leones son as: generosos y sombros... Sin libertarse del profundo espanto, era muy desgraciado el pobre nio en la espantosa cueva, cuyas rocas temblaban de la fiera a los rugidos. Transido de pavor, desnudo, inerme, esperando la muerte siempre tmido, hierbas comiendo o carne palpitante, viva casi muerto, embrutecido! Era este hermoso nio, de dos lustros, el hijo y sucesor de un rey vecino, que otra hijita tena, solamente de dos aos de edad. Por redimirlo mil dones daba el rey, pero su pueblo ms tema al Len que su rey mismo...

Lleg por fin un hroe, oy la historia, y al antro del Len march aguerrido... Una caverna do penetran plidos

del refulgente sol los rayos vvidos, era la residencia de aquel monstruo que se adorma en lecho de granito.

Ms rejas que los hierros de una jaula tena el bosque de rboles tupidos, entre cuyos ramajes se elevaba en honor de Irminsul un obelisco. Protega a la cueva una montaa de esas que forman horizonte. Un crculo de encinas closales la rodeaba y sus flancos dejaba defendidos. Odio por odio a la ciudad volviendo, hasta el viento, al zumbar en aquel sitio, pareca decir con voz sauda: - "Respetad al Len, ste es su asilo!"

El hombre, que los bosques no respeta, que parece afanarse en extinguirlos, y en su orgullo no ve que por las fieras estn, contra su estrago, protejidos ,nada de lo que en ellos se guarece venera en su locura, y su dominio ejerce en profanar lo que es sagrado, el antro del Len descubri altivo. El paladn penetra en la caverna y halla entre los despojos de exterminio

inequvocas pruebas de que habita un verdadero rey en su circuito. Huellas doquier de muertes y de estragos, osamentas y craneos esparcidos, todo manifestaba que el monarca de nada se privaba en su apetito... Un destello de sol por una grieta abierta por el rayo, entraba tmido... era la hora en que despierta el guila y vuelven las lechuzas a sus nidos... Modesto era el palacio...all no haba encaje ni blasn, jarro ni vino: el rey beba sangre !...El caballero entr de punta en blanco, espada al cinto...

Y pronto vi en la cueva uno de aquellos crinados monstruos de imponente aspecto al Len, que severo meditaba cual pontfice ungido del desierto! Y era enorme el Len, de agudas garras, de alta cerviz y de robusto cuello, de tremendo mirar, y acostumbrado solamente a inspirar no a sentir miedo! Con tranquilo valor al fondo oscuro se aproxima al intrpido guerrero, sin que halle ms de nuevo que la calma que encontr entre los Ssifos Teseo...

El paladn, a que el valor le grita -Adelante!-desnudo alza el acero... Slo entonces el Len abre los ojos y al paladn contempla somnoliento.

- "Salud, bestia, salud!"-djole el joven, "t aqu ocultas un nio, que yo vengo a libertar de ti; mas no habr lucha si consientes al punto en devolvrmelo... Yo tambin soy Len ! Vea su padre al nio entre los suyos... o tu cuerpo tibio vapor exhalar bien pronto! Pens la fiera y dijo:- No lo creo!

Avanz el paladn, blandi la espada, - Defindete!-le dijo, -y con desprecio la fiera se sonri... sonrisa horrible! Y entre hombre y monstruo establecise el duelo. Embstense los dos... vibra la espada... ruge el Len, y unidos cuerpo a cuerpo al paladn, espuma vomitando, lo revuelca en sus garras por el suelo! Ya casi triunfa el hroe del carnvoro... mas el Len lo oprime con su peso, y hundindole en las carnes la armadura, hace un montn de miembros y de acero! Qued rojo el recinto, y contemplando

informe masa y triturados huesos lo que fu un paladn, sobre esa masa tranquilo el monstruo se qued durmiendo!

Versin de Jos Antonio Soffia Libells : Victor Hugo

posted by Alfil @ 6:37 AM 0 comments Victor Hugo -L'pope du lion- II. L'ermiteL'pope du lion Victor Hugo (1802 -1885)

II. L'ermite

Alors vint un ermite.

Il s'avana vers l'antre ; Grave et tremblant, sa croix au poing, sa corde au ventre, Il entra. Le hros tout rong gisait l Informe, et le lion, se rveillant, billa. Le monstre ouvrit les yeux, entendit une haleine, Et, voyant une corde autour d'un froc de laine, Un grand capuchon noir, un homme l dedans, Acheva de biller, montrant toutes ses dents ; Puis, auguste, et parlant comme une porte grince, Il dit : Que veux-tu, toi ? Mon roi. Quel roi ? Mon prince. Qui ? L'enfant. C'est cela que tu nommes un roi !

L'ermite salua le lion. Roi, pourquoi As-tu pris cet enfant ? Parce que je m'ennuie. Il me tient compagnie ici les jours de pluie. Rends-le-moi. Non. Je l'ai. Qu'en veux-tu faire enfin ? Le veux-tu donc manger ? Dame ! si j'avais faim ! Songe au pre, son deuil, sa douleur amre. Les hommes m'ont tu la lionne, ma mre. Le pre est roi, seigneur, comme toi. Pas autant. S'il parle, c'est un homme, et moi, quand on m'entend, C'est le lion. S'il perd ce fils... Il a sa fille. Une fille, c'est peu pour un roi. Ma famille A moi, c'est l'pre roche et la fauve fort, Et l'clair qui parfois sur ma tte apparat ; Je m'en contente. Sois clment pour une altesse. La clmence n'est pas ; tout est de la tristesse. Veux-tu le paradis ? Je t'offre le blanc-seing Du bon Dieu. Va-t'en, vieil imbcile de saint !

L'ermite s'en alla.

La epopeya del len

II. El ermitao

Llega despus un ermitao.

Lleva una cruz y un cordn; y sin otra arma entra, sin susto, la espantosa cueva. Se apercibe el Len, mas no se alarma. Despus de bostezar, la frente eleva, y, cuando al monje ve, ms se desarma su instinto natural...Causando hielo, deshecho el paladn yace en el suelo... Y como el rechinar que se oye abriendo frrea puerta, la fiera as le dijo - Qu buscas? - A mi rey.- Qu ests diciendo? -Al prncipe.- Qu es eso ?- Al nio, al hijo de mi seor...- Al cabo te comprendo! y eso llaman un rey?... - S. Yo te exijo por mi Dios, que lo vuelvas a su padre... -No!...los hombres mataron mi madre... - De mi rey ten piedad!... No te conmueve su profundo dolor?...- No, que ese nio me acompaa en las noches cuando llueve!... - El era de mi rey todo el cario!... -Tiene ms una hija... - Pero l debe ser su heredero... -Yo mi amor no cio a un objeto: yo admiro en la montaa cuanto ama el sol, que mi melena baa... - Tn lstima de un padre tan doliente, que es un monarca como t !...- No tanto: l es un hombre...yo un Len...- Clemente hazlo feliz!...- El me odia con espanto!

- Yo el cielo te abrir!...- Vte, insolente ficcioso viejo, con barniz de santo...

Y el monje viendo al animal furioso, torn su paso la ciudad, medroso...

Versin de Jos Antonio Soffia Libells : Victor Hugo

posted by Alfil @ 6:36 AM 0 comments Victor Hugo -L'pope du lion- III. La chasse et la nuitL'pope du lion Victor Hugo (1802 -1885)

III. La chasse et la nuit

Le lion solitaire, Plein de l'immense oubli qu'ont les monstres sur terre, Se rendormit, laissant l'intgre nuit venir. La lune parut, fit un spectre du menhir, De l'tang un linceul, du sentier un mensonge, Et du noir paysage inexprimable un songe ; Et rien ne bougea plus dans la grotte, et, pendant Que les astres sacrs marchaient vers l'occident Et que l'herbe abritait la taupe et la cigale, La respiration du grand lion, gale Et calme, rassurait les btes dans les bois.

Tout coup des clameurs, des cors et des abois. Un de ces bruits de meute et d'hommes et de cuivres, Qui font que brusquement les forts semblent ivres, Et que la nymphe coute en tremblant dans son lit, La rumeur d'une chasse pouvantable emplit Toute cette ombre, lac, montagne, bois, prairie, Et troubla cette vaste et fauve rverie. Le hallier s'empourpra de tous les sombres jeux 'une lueur mle des cris orageux. On entendait hurler les chiens chercheurs de proies ; Et des ombres couraient parmi les claires-voies. Cette altire rumeur d'avance triomphait. On et dit une arme ; et c'tait en effet Des soldats envoys par le roi, par le pre, Pour dlivrer le prince et forcer le repaire, Et rapporter la peau sanglante du lion. De quel ct de l'ombre est la rbellion, Du ct de la bte ou du ct de l'homme ? Dieu seul le sait ; tout est le chiffre, il est la somme. Les soldats avaient fait un repas copieux, taient en bon tat, arms d'arcs et d'pieux, En grand nombre, et conduits par un fier capitaine. Quelques-uns revenaient d'une guerre lointaine, Et tous taient des gens prouvs et vaillants. Le lion entendait tous ces bruits malveillants, Car il avait ouvert sa tragique paupire ; Mais sa tte restait paisible sur la pierre,

Et seulement sa queue norme remuait.

Au dehors, tout autour du grand antre muet, Hurlait le brouhaha de la foule indigne ; Comme un essaim bourdonne autour d'une araigne, Comme une ruche autour d'un ours pris au lacet, Toute la lgion des chasseurs frmissait ; Elle s'tait range en ordre de bataille. On savait que le monstre tait de haute taille, Qu'il mangeait un hros comme un singe une noix, Qu'il tait plus hautain qu'un tigre n'est sournois, Que son regard faisait baisser les yeux l'aigle ; Aussi lui faisait-on l'honneur d'un sige en rgle. La troupe coups de hache abattait les fourrs ; Les soldats avanaient l'un sur l'autre serrs, Et les arbres tendaient sur la corde les flches. On fit silence, afin que sur les feuilles sches On entendt les pas du lion, s'il venait. Et les chiens, qui selon le moment o l'on est Savent se taire, allaient devant eux, gueule ouverte, Mais sans bruit. Les flambeaux dans la bruyre verte Rdaient, et leur lumire allonge en avant clairait ce chaos d'arbres tremblant au vent ; C'est ainsi qu'une chasse habile se gouverne. On voyait travers les branches la caverne, Sorte de masse informe au fond du bois pais, Bante, mais muette, ayant un air de paix

Et de rve, et semblant ignorer cette arme. D'un tre o le feu couve il sort de la fume, D'une ville assige on entend le beffroi ; Ici rien de pareil ; avec un vague effroi, Tous observaient, le poing sur l'arc ou sur la pique, Cette tranquillit sombre de l'antre pique ; Les dogues chuchotaient entre eux je ne sais quoi ; De l'horreur qui dans l'ombre obscure se tient coi, C'est plus inquitant qu'un fracas de tempte. Cependant on tait venu pour cette bte, On avanait, les yeux fixs sur la fort, Et non sans redouter ce que l'on dsirait ; Les claireurs guettaient, levant leur lanterne ; On regardait le seuil bant de la caverne ; Les arbres frissonnaient, silencieux tmoins ; On marchait en bon ordre, on tait mille au moins... Tout coup apparut la face formidable. On vit le lion.

Tout devint inabordable Sur-le-champ, et les bois parurent agrandis ; Ce fut un tremblement parmi les plus hardis ; Mais, ft-ce en frmissant, de vaillants archers tirent, Et sur le grand lion les flches s'abattirent, Un tourbillon de dards le cribla. Le lion, Pas plus que sous l'orage Ossa ni Plion Ne s'meuvent, frona son poil, et grave, austre,

Secoua la plupart des flches sur la terre ; D'autres, sur qui ces dards se seraient enfoncs, Auraient certes trouv qu'il en restait assez, Ou se seraient enfuis ; le sang rayait sa croupe ; Mais il n'y prit point garde, et regarda la troupe ; Et ces hommes, troubls d'tre en un pareil lieu, Doutaient s'il tait monstre ou bien s'il tait dieu. Les chiens muets cherchaient l'abri des fers de lance. Alors le fier lion poussa, dans ce silence, A travers les grands bois et les marais dormants, Un de ces monstrueux et noirs rugissements Qui sont plus effrayants que tout ce qu'on vnre, Et qui font qu' demi rveill, le tonnerre Dit dans le ciel profond : Qui donc tonne l-bas ?

Tout fut fini. La fuite emporte les combats Comme le vent la brume, et toute cette arme, Dissoute, aux quatre coins de l'horizon seme, S'vanouit devant l'horrible grondement. Tous, chefs, soldats, ce fut l'affaire d'un moment, Croyant tre en des lieux surhumains o se forme On ne sait quel courroux de la nature norme, Disparurent, tremblants, rampants, perdus, cachs. Et le monstre cria : Monts et forts, sachez Qu'un lion libre est plus que mille hommes esclaves.

Les btes ont le cri comme un volcan les laves ;

Et cette ruption qui monte au firmament D'ordinaire suffit leur apaisement ; Les lions sont sereins plus que les dieux peut-tre ; Jadis, quand l'clatant Olympe tait le matre, Les Hercules disaient : Si nous tranglions A la fin, une fois pour toutes, les lions ? Et les lions disaient : Faisons grce aux Hercules.

Pourtant ce lion-ci, fils des noirs crpuscules, Resta sinistre, obscur, sombre ; il tait de ceux Qui sont se calmer rtifs et paresseux, Et sa colre tait d'une espce farouche. La bte veut dormir quand le soleil se couche ; Il lui dplat d'avoir affaire aux chiens rampants ; Ce lion venait d'tre en butte aux guet-apens ; On venait d'insulter la fort magnanime ; Il monta sur le mont, se dressa sur la cime, Et reprit la parole, et, comme le semeur Jette sa graine au loin, prolongea sa clameur De faon que le roi l'entendit dans sa ville :

Roi ! tu m'as attaqu d'une manire vile ! Je n'ai point jusqu'ici fait mal ton garon ; Mais, roi, je t'avertis, par-dessus l'horizon Que j'entrerai demain dans ta ville l'aurore, Que je t'apporterai l'enfant vivant encore, Que j'invite me voir entrer tous tes valets,

Et que je mangerai ton fils dans ton palais.

La nuit passa, laissant les ruisseaux fuir sous l'herbe Et la nue errer au fond du ciel superbe.

Le lendemain on vit dans la ville ceci :

L'aurore ; le dsert ; des gens criant merci, Fuyant, faces d'effroi bien vite disparues ; Et le vaste lion qui marchait dans les rues.

La epopeya del len

III. Cacera nocturna

Qued solo el Len... En el olvido que rodea a las fieras se durmi. Vino la noche, se apag el ruido y en el cielo la luna apareci... Espectro es cada roca blanquecina, cada rbol un fantasma colosal; cirios los astros; la sutil neblina una helada mortaja funeral. No cantan las cigarras... En su nido el ave muda se guarece al fin... la igual respiracin del Len dormido

tranquiliza a las bestias del confn... Mas se oye de repente un clamor vago de voces de hombre y trompas de metal, y al par anuncian destruccin y estrago los ladridos de estrpito infernal Es una cacera, horrible, extraa, que interrumpe aquel sueo encantador! La colina, y el valle, y la montaa despiertan y se agitan de terror... Un ejrcito finge...y es lo cierto: un ejrcito viene a batallar con el monstruo feroz, que acaso ha muerto al prncipe que el cetro iba a heredar! Y soldados, monteros y mastines, se derraman del bosque en lo interior para encerrar la fiera en sus confines y arrancarle la presa su furor... Por qu en lo humano hay iras tan severas? por qu el hombre del bruto corre en pos? Del problema, los hombres y las fieras son las cifras:-la suma es slo Dios! Los soldados recuerdan sus campaas y aprestan otra nueva, en un festn; soando ser, en bros y en hazaas, cada cual en la lucha un paladn. Y marchan, avivando sus corceles, persiguiendo la fiera con afn

suenan las trompas, ladran los lebreles y tras el rastro apresurados van... Sigue la confusin... El Len oyla, alza los ojos, que la turba ven mas no se levant la enorme cola slo sigui moviendo con desdn...

Fuera de la caverna se senta de la irritada gente el ronco estrpito, zumbando cual enjambre que una araa persigue y la rodea en un momento o como amenazar suele rabiosa una jaura al oso prisionero as al Len los cazadores buscan maniobrando en el orden de un ejrcito! Sabase que el monstruo era terrible, que tumbaba y comase un guerrero cual si fuera una nuez, que parte y traga, as como jugando, un mico hambriento; que era astuto y esquivo ms que el tigre, de guila su ojo y de titn sus nervios; por eso en toda regla se le haca todo en honor de tan pomposo asecho! La tropa los zarzales destrozaba, y apretados marchaban los flecheros, parndose otras veces, por si oan los pasos del Len por el sendero.

Llevados de su instinto, hacia adelante rastros buscaban los mastines diestros, sigilosos tambin, sin hacer ruido, listas las patas y el hocico abierto Las antorchas la hierba iluminaban y vistos al fulgor de sus reflejos, los rboles, gigantes parecan que a la turba miraban con desprecio... Cuando un hogar se incendia el humo sale, el bronce vibra si se sitia un pueblo, mas, nada aqu se escucha...nada...nada, ni ruido, ni seal: todo es silencio! El miedo, si al silencio hace su cmplice, es ms terrible que el mayor estruendo; por eso los que al monstruo altivos siguen buscan un tiempo y temen el encuentro! Ya dan con la caverna! Alzan las luces... mil sern los soldados, por lo menos... De repente, llenando el horizonte, aparece terrfico un objeto!

Vise al Len! En el instante todo engrandecido apareci... De espanto pareci que la brisa enmudeca, y combatientes y rboles temblaron Mas repuestos los fuertes cazadores, contra la fiera emprenden nuevo asalto,

y su cuerpo acribilla una tremenda lluvia feroz de flechas y de dardos. No se irrita el Len... cual no se irritan la Osa ni Peleo, si los rayos de horrible tempestad trisulcos cruzan entre sus crines de lucientes astros... Slo encoge la piel la herida fiera, y al sacudir su cuerpo lacerado, de las agudas puntas se desprende, aunque no se liberta de su estrago Otro, sin duda, al verse tan herido, se hubiera entre las breas escapado, no as el Len que, cansando los monteros, como un dios, de su rabia no hace caso. Los perros callan...; pero el monstruo lanza un rugido tan hondo y tan extrao, que en lo alto el trueno se despierta y dice: -"Quin por all en la tierra est tronando?"

Y todo concluy...La turba escapa, cual el viento disipa los nublados, como si aquel rugido hubiera sido el eco de algn mito sobrehumano... Todos, jefes, soldados y monteros, de aquel campo de horror huyen temblando, y escuchan, al huir, que el Len les dice: -"No amedrentan a un libre mil esclavos!"

Las fieras tienen gritos cual los volcanes lavas: estallan, y su clera se disminuye as. Mas nunca cual los dioses las fieras son tan bravas: en medio de sus mpetus saben volver en s! Cuando el Olimpo al mundo rega, se dijeron los Hrcules titnicos: -"No quede ni un Len!"-

En cambio los Leones al reto respondieron sonriendo: -"De los Hrcules tengamos compasin..."Y este Len sombro, tranquilo y majestuoso cual la hora del crepsculo, no os venganza hallar: de la tranquila noche bajo el oscuro manto, l quiere ser pacfico, dormir y descansar... Amaneci... La cima trep del alto monte, y altivo, revistindose de regia majestad, as dijo orgulloso mirando el horizonte, con voz que escuch atnita la prxima ciudad:

- "Oh rey! t te has portado tan vil como cobarde haciendo que un ejrcito me venga a combatir: en nada ofend al nio; mas de mi enojo alarde har, y ante tus sbditos lo mirars morir!" Alumbro el sol Altivo el Len se aproximaba y sin soltar al prncipe entraba a la ciudad.

Con paso firme y lento la fiera caminaba;

y al verla el pueblo tmido- "Piedad! -grit-"piedad!"-

Versin de Jos Antonio Soffia Libells : Victor Hugo

posted by Alfil @ 6:35 AM 0 comments Victor Hugo -L'pope du lion- IV. L'auroreL'pope du lion Victor Hugo (1802 -1885)

IV. L'aurore

Le blme peuple tait dans les caves pars. A quoi bon rsister ? Pas un homme aux remparts ; Les portes de la ville taient grandes ouvertes. Ces btes demi divines sont couvertes D'une telle pouvante et d'un doute si noir, Leur antre est un si morne et si puissant manoir, Qu'il est dcidment presque impie et peu sage, Quand il leur plat d'errer, d'tre sur leur passage. Vers le palais charg d'un dme d'or massif Le lion pas lents s'acheminait pensif, Encor tout hriss des flches ddaignes ; Une corce de chne a des coups de cognes, Mais l'arbre n'en meurt pas ; et, sans voir un archer, Grave, il continuait d'aller et de marcher ; Et le peuple tremblait, laissant la bte seule.

Le lion avanait, tranquille, et dans sa gueule Effroyable il avait l'enfant vanoui. Un petit prince est-il un petit homme ? Oui. Et la sainte piti pleurait dans les tnbres. Le doux captif, livide entre ces crocs funbres, tait des deux cts de la gueule pendant, Ple, mais n'avait pas encore un coup de dent ; Et, cette proie tant un billon dans sa bouche, Le lion ne pouvait rugir, ennui farouche Pour un monstre, et son calme tait trs furieux ; Son silence augmentait la flamme de ses yeux ; Aucun arc ne brillait dans aucune embrasure ; Peut-tre craignait-on qu'une flche peu sre, Tremblante, mal lance au monstre triomphant, Ne manqut le lion et ne tut l'enfant.

Comme il l'avait promis par-dessus la montagne, Le monstre, mprisant la ville comme un bagne, Alla droit au palais, las de voir tout trembler, Esprant trouver l quelqu'un qui parler, La porte ouverte, ainsi qu'au vent le jonc frissonne, Vacillait. Il entra dans le palais. Personne.

Tout en pleurant son fils, le roi s'tait enfui Et cach comme tous, voulant vivre aussi lui, S'estimant au bonheur des peuples ncessaire. Une bte froce est un tre sincre

Et n'aime point la peur ; le lion se sentit Honteux d'tre si grand, l'homme tant si petit ; Il se dit, dans la nuit qu'un lion a pour me : C'est bien, je mangerai le fils. Quel pre infme ! Terrible, aprs la cour prenant le corridor, Il se mit rder sous les hauts plafonds d'or ; Il vit le trne, et rien dedans ; des chambres vertes, Jaunes, rouges, aux seuils vides, toutes dsertes ; Le monstre allait de salle en salle, pas pas, Affreux, cherchant un lieu commode son repas ; Il avait faim. Soudain l'effrayant marcheur fauve S'arrta.

Prs du parc en fleur, dans une alcve, Un pauvre tre, oubli dans la fuite, berc Par l'immense humble rve l'enfance vers, Inond de soleil travers la charmille, Se rveillait. C'tait une petite fille ; L'autre enfant du roi. Seule et nue, elle chantait. Car l'enfant chante mme alors que tout se tait. Une ineffable voix, plus tendre qu'une lyre, Une petite bouche avec un grand sourire, Un ange dans un tas de joujoux, un berceau, Crche pour un Jsus ou nid pour un oiseau, Deux profonds yeux bleus, pleins de clarts inconnues, Col nu, pieds nus, bras nus, ventre nu, jambes nues, Une brassire blanche allant jusqu'au nombril.

Un astre dans l'azur, un rayon en avril, Un lys du ciel daignant sur cette terre clore, Telle tait cette enfant plus douce que l'aurore ; Et le lion venait d'apercevoir cela.

Il entra dans la chambre, et le plancher trembla.

Par-dessus les jouets qui couvraient une table, Le lion avana sa tte pouvantable, Sombre en sa majest de monstre et d'empereur, Et sa proie en sa gueule augmentait son horreur. L'enfant le vit, l'enfant cria : Frre ! mon frre ! Ah ! mon frre ! et debout, rose dans la lumire Qui la divinisait et qui la rchauffait, Regarda ce gant des bois, dont l'il et fait Reculer les Typhons et fuir les Briares. Qui sait ce qui se passe en ces ttes sacres ? Elle se dressa droite au bord du lit troit, Et menaa le monstre avec son petit doigt. Alors, prs du berceau de soie et de dentelle, Le grand lion posa son frre devant elle, Comme et fait une mre en abaissant les bras, Et lui dit : Le voici. L ! ne te fche pas !

La epopeya del len

IV. La aurora

El pueblo, entre tanto, se oculta medroso. Defensa no cabe qu batallar? Las puertas abiertas estn, y orgulloso por ellas al monstruo se mira pasar. Al regio recinto, que de oro bruido su cpula eleva, se obstina en seguir. Ninguno importuno pretende atrevido, cruzando su paso, su marcha impedir. Cual roble que recto se eleva, aunque herido, el monstruo orgulloso, terror de la grey, despacio al palacio se va decidido llevando en sus dientes al hijo del rey Un prncipe es un nio?S! y el odio no alcanza l...Por eso diligente la Santa Compasin, su ngel custodio, cuidaba en el peligro al inocente. Plido entre los dientes de la fiera colgaba el nio, por el cuello asido, y una mordaza de silencio era que sofocaba su feroz rugido. Tremenda era la calma y el horrible silencio del Len, cuya mirada, en cada puerta, con rencor terrible se clavaba en la gente amedrentada. As pasando por la calle estrecha

desarmaba a la clera el cario, pues cada cual tema que su flecha sin herir al Len matase al nio Cual lo haba en el monte prometido, como crcel desdea la ciudad, y hacia el palacio avanza decidido a hacer sentir su regia majestad. Las rejas sin cerrarse, en su abandono franco acceso hasta lo ntimo le dan. Entra en los patios; el saln y el trono solos, cual los vestbulos, estn.

Lamentando del nio la desgracia haba hudo el asustado rey, que, si para luchar falto de audacia, con l trataba de salvar la ley... No hallando all ni quin mirar siquiera, desagradado se sinti el Len, pensando cun enorme es una fiera y cun pequeos los humanos son! E invocando a las sombras as dijo: Infame padre sin piedad ni amor! dejar morir su indefenso hijo sin disputarlo altivo su raptor! Pues est bien, devorar a este nios i nadie me lo quiere disputar! Y entre salas de prpura y armio

y techos de oro, comenz a vagar. Para hacer su comida, paso a paso un aposento cmodo busc; por fin, del hambre atormentada acaso, de repente la fiera se par...

Cerca del parque, en olvidada alcoba una nia inocente est dormida en el sueo feliz en que se arroba tranquila y pura la niez querida. Es la hijita del rey, que oye la trova del Angel de su guarda interrumpida por unos pasos que explicar no acierta, cuyo ruido, sin susto, la despierta! Desnudita se sienta y en la cuna, que era el nido de un ave! un ngel bello pareca, un lirio que la luna alumbra con su cndido destello. No hay en su rostro turbacin ninguna: sus ojos son turquesas; su cabello hebras de oro; y artsticos pedazos de alabastro sus manos y sus brazos.

El Len entr la alcoba... Tembl el piso...

Mir la nia y se detuvo...Echarlo ella intenta: ve al nio...y de improviso

Es mi hermanito! dice, y va a abrazarlo... El Len, turbado, detenerla quiso: ella alza su dedito Al contemplarlo, l suelta al nio y dice: - No me arrojes: tu hermanito est aqu! no, no te enojes!

Versin de Jos Antonio Soffia Libells : Victor Hugo

posted by Alfil @ 6:34 AM 0 comments Victor Hugo -Le feu du cielLe feu du ciel Victor Hugo (1802 -1885)

I La voyez-vous passer, la nue au flanc noir? Tantt ple, tantt rouge et splendide voir, Morne comme un t strile? On croit voir la fois, sur le vent de la nuit, Fuir toute la fume ardente et tout le bruit De l'embrasement d'une ville.

D'o vient-elle? des cieux, de la mer ou des monts? Est-ce le char de feu qui porte les dmons quelque plante prochaine? terreur! de son sein, chaos mystrieux, D'o vient que par moments un clair furieux

Comme un long serpent se dchane?

II La mer! partout la mer! des flots, des flots encor. L'oiseau fatigue en vain son ingal essor. Ici les flots, l-bas les ondes; Toujours des flots sans fin par des flots repousss; L'oeil ne voit que des flots dans l'abme entasss Rouler sous les vagues profondes.

Parfois de grands poissons, fleur d'eau voyageant, Font reluire au soleil leurs nageoires d'argent, Ou l'azur de leurs larges queues. La mer semble un troupeau secouant sa toison: Mais un cercle d'airain ferme au loin l'horizon; Le ciel bleu se mle aux eaux bleues.

Faut-il scher ces mers? dit le nuage en feu. Non! Il reprit son vol sous le souffle de Dieu.

III Un golfe aux vertes collines Se mirant dans le flot clair! Des buffles, des javelines, Et des chants joyeux dans l'air! C'tait la tente et la crche, La tribu qui chasse et pche,

Qui vit libre, et dont la flche Jouterait avec l'clair.

Pour ces errantes familles Jamais l'air ne se corrompt. Les enfants, les jeunes filles, Les guerriers dansaient en rond, Autour d'un feu sur la grve, Que le vent courbe et relve, Pareils aux esprits qu'en rve On voit tourner sur son front.

Les vierges aux seins d'bne, Belles comme les beaux soirs, Riaient de se voir peine Dans le cuivre des miroirs; D'autres, joyeuses comme elles, Faisaient jaillir des mamelles De leurs dociles chamelles Un lait blanc sous leurs doigts noirs.

Les hommes, les femmes nues e baignaient au gouffre amer. Ces peuplades inconnues, O passaient-elles hier? La voix grle des cymbales, Qui fait hennir les cavales,

Se mlait par intervalles Aux bruits de la grande mer.

La nue un moment hsita dans l'espace. Est-ce l? Nul ne sait qui lui rpondit: Passe! (...)

El fuego del cielo

I Veis pasar esa nube pavorosa, ora roja, ora plida, sombra cual estril esto? Tal parece que en alas de la noche tenebrosa huye de una ciudad el grande incendio. De d viene? del cielo de Oceano? Es el carro de fuego en que demonios tal vez algn planeta van cercano? Ah! de su seno, caos misterioso, de cundo en cundo un rayo tortuoso, como larga serpiente, baja al llano.

II El mar! doquier el mar! doquier las olas! En vano el ave, en busca de la tierra, apresura, afanosa, el raudo vuelo:

agua en redor, y por encima el cielo! Las ondas por las ondas empujadas, van en tropel: los ojos no descubren aqu y all sino ondas agrupadas. A intervalos los peces que viajando van flor de agua, en juego con las olas, hacen brillar al sol sus conchas de oro y el suave ncar de sus anchas colas. Semeja el mar rebao que sacude su velln; vago crculo de bronce limita el horizonte en lontananza; el cielo azul se mezcla con las ondas

- Debo secar el mar? dice la nube. - No! Recobra su aliento, y rauda sube.

III All est un golfo cuya verde orilla se proyecta en el agua perezosa: se oyen trinos, tal vez de la avecilla, de esos que alegran la maana hermosa. All asoma la tienda de la tribu que, libre al sol y al agua, pesca y caza, y alegre vive de su pobre industria. Puras son sus costumbres: all el nio, la doncella, el guerrero, sobre el csped

danzan, dadas las manos con cario; y de la llama del hogar en torno, que abate el viento y se reanima luego, se dan a dulce canto y dulce juego. Las doncellas, tan negras como el bano, bellas como la noche, sonrean vindose en sus espejos, y extraan luego la leche a sus camellas dciles. Babanse desnudos los varones y las mujeres, todos inocentes, en el cerleo golfo Esas naciones d moraban ayer? Voces hirientes de cmbalos se mezclan a los rudos de los vientos del mar estremecidos...

La nube se detiene vacilante. - Es aqu? ... Y alguien dcele: - Adelante! (...)

Versin de Enrique Alvarez Libells : Victor Hugo

posted by Alfil @ 6:32 AM 0 comments Victor Hugo -Les enfants pauvresLes enfants pauvres Victor Hugo (1802 -1885)

Prenez garde ce petit tre ; Il est bien grand, il contient Dieu. Les enfants sont, avant de natre, Des lumires dans le ciel bleu.

Dieu nous les offre en sa largesse ; Ils viennent ; Dieu nous en fait don ; Dans leur rire il met sa sagesse Et dans leur baiser son pardon.

Leur douce clart nous effleure. Hlas, le bonheur est leur droit. S'ils ont faim, le paradis pleure. Et le ciel tremble, s'ils ont froid.

La misre de l'innocence. Accuse l'homme vicieux. L'homme tient l'ange en sa puissance. Oh ! quel tonnerre au fond des cieux,

Quand Dieu, cherchant ces tres frles Que dans l'ombre o nous sommeillons Il nous envoie avec des ailes, Les retrouve avec des haillons !

Los nios pobres

Son luces del infinito que Dios nos presta, bendito, las criaturas al nacer. Hija, cuida al pobrecito, que en l Dios puedes ver!

Son de su bondad largueza, de su gloria rico don; hay en los nios grandeza, en sus lgrimas riqueza, y en su sonrisa perdn.

Es su dote la alegra; diles Dios felicidad. Si tienen hambre, sombra se ve su luz. Temblara con su fro la Caridad.

La miseria en la inocencia hace al hombre criminal: el nio es ngel, esencia pura, y horrible demencia es abandonarlo al mal.

Si Dios nos enva con alas

sus ngeles por amor, cmo ofrecerles por galas los harapos y las malas tentaciones del dolor ?

Versin de Medardo Rivas Libells : Victor Hugo

posted by Alfil @ 6:32 AM 0 comments Victor Hugo -La grand-mre La grand-mre Victor Hugo (1802 -1885)

Dors-tu ?... rveille-toi, mre de notre mre ! D'ordinaire en dormant ta bouche remuait ; Car ton sommeil souvent ressemble ta prire. Mais, ce soir, on dirait la madone de pierre ; Ta lvre est immobile et ton souffle est muet.

Pourquoi courber ton front plus bas que de coutume. Quel mal avons-nous fait, pour ne plus nous chrir ? Vois, la lampe plit, l'tre scintille et fume ; Si tu ne parles pas, le feu qui se consume, Et la lampe, et nous deux, nous allons tous mourir !

Tu nous trouveras morts prs de la lampe teinte. Alors, que diras-tu quand tu t'veilleras ?

Tes enfants leur tour seront sourds ta plainte. Pour nous rendre la vie, en invoquant ta sainte, Il fraudra bien longtemps nous serrer dans tes bras !

Donne-nous donc tes mains dans nos mains rchauffes. Chante-nous quelque chant de pauvre troubadour. Dis-nous ces chevaliers qui, servis par les fes, Pour bouquets leur dame apportaient des trophes, Et dont le cri de guerre tait un nom d'amour.

Disnous quel divin signe est funeste aux fantmes ; Quel ermite dans l'air vit Lucifer volant ; Quel rubis tincelle au front du roi des Gnomes ; Et si le noir dmon craint plus, dans ses royaumes, Les psaumes de Turpin que le fer de Roland.

Ou, montre-nous ta Bible et les belles images, Le ciel d'or, les saints bleus, les saintes genoux, L'enfant-Jsus, la crche, et le boeuf, et les mages ; Fais-nous lire du doigt, dans le milieu des pages, Un peu de ce latin, qui parle Dieu de nous.

Mre !... - Hlas ! par degrs s'affaisse la lumire, L'ombre joyeuse danse autour du noir foyer, Les esprits vont peut-tre entrer dans la chaumire... Oh ! sors de ton sommeil, interromps ta prire ; Toi qui nous rassurais, veux-tu nous effrayer ?

Dieu ! que tes bras sont froids ! rouvre les yeux... Nagure Tu nous parlais d'un monde, o nous mnent nos pas, Et de ciel, et de tombe, et de vie phmre, Tu parlais de la mort... dis-nous, notre mre ! Qu'est-ce donc que la mort ? - Tu ne nous rponds pas !

Leur gmissante voix longtemps se plaignit seule. La jeune aube parut sans rveiller l'aeule. La cloche frappa l'air de ses funbres coups ; Et, le soir, un passant, par la porte entrouverte Vit, devant le saint livre et la couche dserte, Les deux petits enfants qui priaient genoux.

La abuela

Oh madre de nuestra madre!ests durmiendo? Despierta! Otras veces en tus sueos murmuras y balbuceas, y parece que aun dormida hablas con alguien y rezas; mas hoy ests tan inmvil como la virgen de piedra, y tus labios silenciosos ni el aliento vida presta.

Por qu ms sobre tu pecho hoy inclinas la cabeza? Dnos, qu dao te hicimos para que ya no nos quieras? Mira: la plida lmpara se extingue; el hogar humea; y si no quieres hablarnos como solas, abuela,

lmpara, hogar y nosotros morirmos de tristeza.

Qu dirs, cuando despiertes de ese letargo, y nos veas a nosotros dos ya muertos, muerto el fuego, la luz muerta? Tambin entonces tus hijos sordos sern tus quejas. Para que resucitemos al cielo hars mil promesas, y bien habrs de abrazarnos para darnos vida nueva.

Tindenos tus manos fras que nuestras manos calientan; y de antiguos trovadores cntanos coplas aejas. Hblanos de los guerreros que servan fadas bellas, y sus damas les llevaban en vez de flores, banderas; dnos el nombre amoroso que era su grito de guerra.

Dnos cmo se conjuran los fantasmas. Ay, abuela! cuntanos aquella historia de un monje que vi en su celda a Lucifer por los aires volar con alas siniestras; dnos quin el Demonio teme ms, en su caverna, a los mandobles de Orlando o a los salmos de la Iglesia.

Vn; ensanos tu Biblia con sus lminas tan bellas, los Santos de azul y de oro, y el cielo con tnta estrella, y el Nio, el buey y los magos...; y esas latinas sentencias que Dios hablan de nosotros, descfranos letra a letra.

La luz oscila y se apaga, descienden las sombras densas; quizs ya por la ventana malos espritus entran...

T, que el miedo nos quitabas, hoy nuestro pavor aumentas. Cielos! tu mano est fra! A veces, con ansia tierna, nos hablabas de otro mundo do cada paso nos lleva, de la gloria del sepulcro, de la vida pasajera, y de la muerte... la muerte! Qu es la muerte? No contestas?

Y oyronse largo rato sus sollozos. Y risuea ray al fin la blanca aurora, y no despert a la abuela. Di al aire lgubres sones la campana de la aldea, y un pastor vi aquella noche, por la mal cerrada puerta, delante del santo libro, junto a la cama desierta, dos nios arrodilladosque rezaban con voz trmula.

Versin de Teodoro Llorente Libells : Victor Hugo

posted by Alfil @ 6:30 AM 0 comments Victor Hugo -AtlasAtlas Victor Hugo (1802 -1885)

Un jour au mont Atlas les collines jalouses Dirent : - Vois nos prs verts, vois nos fraches pelouses O vient la jeune fille, errante en libert, Chanter, rire, et rver aprs qu'elle a chant ; Nos pieds que l'ocan baise en grondant peine, Le sauvage ocan ! notre tte sereine,

A qui l't de flamme et la rose en pleurs Font tant panouir de couronnes de fleurs !

Mais toi, gant ! - d'o vient que sur ta tte chauve Planent incessamment des aigles l'oeil fauve ? Qui donc, comme une branche o l'oiseau fait son nid, Courbe ta large paule et ton dos de granit ? Pourquoi dans tes flancs noirs tant d'abmes pleins d'ombre ? Quel orage ternel te bat d'un clair sombre ? Qui t'a mis tant de neige et de rides au front ? Et ce front, o jamais printemps ne souriront, Qui donc le courbe ainsi ? quelle sueur l'inonde ?-

Atlas leur rpondit : - C'est que je porte un monde.

Atlas

Celosos los collados al Atlas, el gran monte, as dijeron: - V que frescura ostentan nuestros prados que los colores del Abril tieron; a nuestra alfombra viene la doncella a cantar y a rer, libre vagando, o en dulce ensueo a adormecer la mente... Ensueo hermoso y blando como las flores que su paso huella!

Apenas murmurando el Oceano besa nuestra planta,el trgico Oceano!-Nuestra frente v cun serena al cielo se levanta, las guirnaldas de flores ostentando que abrir hicieron el ardiente esto y las lgrimas puras del roco. Mas t, coloso...! El guila salvaje por qu se cierne as sobre tu frente? Como el tierno ramaje do una ave anida, quin tu vasta espalda, tus hombros de granito, en ruda curva quin dobla as inclemente? Por qu tantos abismos en tu falda? Qu hrrida tempestad eternamente con siniestros relmpagos conturba tu desolada faz? De qu nacieron tantas nieves y arrugas en tu frente, do nunca los Abriles sonrieron? Por qu la inclinas, -d!-meditabundo?-

Y Atlas les dijo:- Porque llevo un mundo. -

Versin de Nicols Pinzn W. Libells : Victor Hugo

Les Chants de Maldoror -Chant Premier I Comte de Lautramont (Isidore Ducasse) (Uruguay, 1846-1870)

I Plt au ciel que le lecteur, enhardi et devenu momentanment froce comme ce qu'il lit, trouve, sans se dsorienter, son chemin abrupt et sauvage, travers les marcages dsols de ces pages sombres et pleines de poison; car, moins qu'il n'apporte dans sa lecture une logique rigoureuse et une tension d'esprit gale au moins sa dfiance, les manations mortelles de ce livre imbiberont son me comme l'eau le sucre. Il n'est pas bon que tout le monde lise les pages qui vont suivre; quelques-uns seuls savoureront ce fruit amer sans danger. Par consquent, me timide, avant de pntrer plus loin dans de pareilles landes inexplores, dirige tes talons en arrire et non en avant. coute bien ce que je te dis: dirige tes talons en arrire et non en avant, comme les yeux d'un fils qui se dtourne respectueusement de la contemplation auguste de la face maternelle; ou, plutt, comme un angle perte de vue de grues frileuses mditant beaucoup, qui, pendant l'hiver, vole puissamment travers le silence, toutes voiles tendues, vers un point dtermin de l'horizon, d'o tout coup part un vent trange et fort, prcurseur de la tempte. La grue la plus vieille et qui forme elle seule l'avant-garde, voyant cela, branle la tte comme une personne raisonnable, consquemment son bec aussi qu'elle fait claquer, et n'est pas contente (moi, non plus, je ne le serais pas sa place), tandis que son vieux cou, dgarni de plumes et contemporain de trois gnrations de grues, se remue en ondulations irrites qui prsagent l'orage qui s'approche de plus en plus. Aprs avoir de sang-froid regard plusieurs fois de tous les cts avec des yeux qui renferment l'exprience, prudemment, la premire (car, c'est elle qui a le privilge de montrer les plumes de sa queue aux autres grues infrieures en intelligence), avec son cri vigilant de mlancolique sentinelle, pour repousser l'ennemi commun, elle vire avec flexibilit la pointe de la figure gomtrique (c'est peut-tre un triangle, mais on ne voit pas le troisime ct que forment dans l'espace ces curieux oiseaux de passage), soit bbord, soit tribord, comme un habile capitaine; et, manoeuvrant avec des ailes qui ne paraissent pas plus grandes que celles d'un moineau, parce qu'elle n'est pas bte, elle prend ainsi un autre chemin philosophique et plus sr.

Los Cantos de Maldoror -Canto Primero I I Ruego al cielo que el lector, animado y momentneamente tan feroz como lo que lee, encuentre, sin desorientarse, su camino abrupto y salvaje, a travs de las desoladas cinagas de estas pginas sombras y llenas de veneno, pues, a no ser que aporte a su lectura una lgica rigurosa y una tensin espiritual semejante al menos a su desconfianza, las emanaciones mortales de este libro impregnarn su alma lo mismo que hace el agua con el azcar. No es

bueno que todo el mundo lea las pginas que van a seguir; slo algunos podrn saborear este fruto amargo sin peligro. En consecuencia, alma tmida, antes de que penetres ms en semejantes landas inexploradas, dirige tus pasos hacia atrs y no hacia adelante, de igual manera que los ojos de un hijo se apartan respetuosamente de la augusta contemplacin del rostro materno; o, mejor, como durante el invierno, en la lejana, un ngulo de grullas friolentas y meditabundas vuela velozmente a travs del silencio, con todas las velas desplegadas, hacia un punto determinado del horizonte, de donde, sbitamente, parte un viento extrao y poderoso, precursor de la tempestad. La grulla ms vieja, formando ella sola la vanguardia, al ver esto mueve la cabeza, y, consecuentemente, hace restallar tambin el pico, como una persona razonable, que no est contenta (yo tampoco lo estara en su lugar), mientras su viejo cuello desprovisto de plumas, contemporneo de tres generaciones de grullas, se agita en ondulaciones colricas que presagian la tormenta, cada vez ms prxima. Despus de haber mirado numerosas veces, con sangre fra, a todos los lados, con ojos que encierran la experiencia, prudentemente, la primera (pues ella tiene el privilegio de mostrar las plumas de su cola a las otras grullas, inferiores en inteligencia), con su grito vigilante de melanclico centinela que hace retroceder al enemigo comn, gira con flexibilidad la punta de la figura geomtrica (es tal vez un tringulo, aunque no se vea el tercer lado, lo que forman en el espacio esas curiosas aves de paso), sea a babor, sea a estribor, como un hbil capitn, y, maniobrando con alas que no parecen mayores que las de un gorrin, porque no es necia, emprende as otro camino ms seguro y filosfico. Libells : Lautreamont

posted by Alfil @ 6:49 AM 0 comments Lautreamont -Les Chants de Maldoror- Chant Premier IILes Chants de Maldoror -Chant Premier IIComte de Lautramont (Isidore Ducasse) (Uruguay, 1846-1870)

II Lecteur, c'est peut-tre la haine que tu veux que j'invoque dans le commencement de cet ouvrage! Qui te dit que tu n'en renifleras pas, baign dans d'innombrables volupts, tant que tu voudras, avec tes narines orgueilleuses, larges et maigres, en te renversant de ventre, pareil un requin, dans l'air beau et noir, comme si tu comprenais l'importance de cet acte et l'importance non moindre de ton apptit lgitime, lentement et majestueusement, les rouges manations? Je t'assure, elles rjouiront les deux trous informes de ton museau hideux, monstre, si toutefois tu t'appliques auparavant respirer trois mille fois de suite la conscience maudite de l'ternel! Tes narines, qui seront dmesurment dilates de contentement ineffable, d'extase immobile, ne demanderont pas quelque chose de meilleur l'espace, devenu embaum comme de parfums et d'encens; car, elles seront rassasies d'un bonheur complet, comme les anges qui habitent dans la magnificence et la paix des agrables cieux.

Los Cantos de Maldoror -Canto Primero II-

II Lector, quizs desees que invoque al odio en el comienzo de esta obra. Quin te dice que no has de olfatearlo, sumergido en innumerables voluptuosidades, tanto como quieras, con tus orgullosas narices, anchas y afiladas, volvindote de vientre, semejante a un tiburn, en el aire hermoso y negro, como si comprendieras la importancia de ese acto y la importancia no menos de tu legtimo apetito, lenta y majestuosamente, las rojas emanaciones? Te aseguro que los dos deformes agujeros de tu horroroso hocico, oh monstruo, se regocijarn, si te dispones de antemano a respirar tres mil veces seguidas la conciencia maldita de lo Eterno. Tus narices, desmesuradamente dilatadas por la inefable satisfaccin, por el xtasis inmvil, no pedirn otra cosa al espacio, embalsamado de perfumes e incienso, pues se colmarn de una dicha completa, como los ngeles que habitan en la magnificencia y la paz de los gratos cielos. Libells : Lautreamont

posted by Alfil @ 6:39 AM 0 comments Lautreamont -Les Chants de Maldoror- Chant Premier VPLes Chants de Maldoror -Chant Premier VComte de Lautramont (Isidore Ducasse) (Uruguay, 1846-1870) V J'ai vu, pendant toute ma vie, sans en excepter un seul, les hommes, aux paules troites, faire des actes stupides et nombreux, abrutir leurs semblables, et pervertir les mes par tous les moyens. Ils appellent les motifs de leurs actions: la gloire. En voyant ces spectacles, j'ai voulu rire comme les autres; mais, cela, trange imitation, tait impossible. J'ai pris un canif dont la lame avait un tranchant acr, et me suis fendu les chairs aux endroits o se runissent les lvres. Un instant je crus mon but atteint. Je regardai dans un miroir cette bouche meurtrie par ma propre volont! C'tait une erreur! Le sang qui coulait avec abondance des deux blessures empchait d'ailleurs de distinguer si c'tait l vraiment le rire des autres. Mais, aprs quelques instants de comparaison, je vis bien que mon rire ne ressemblait pas celui des humains, c'est-dire que je ne riais pas. J'ai vu les hommes, la tte laide et aux yeux terribles enfoncs dans l'orbite obscur, surpasser la duret du roc, la rigidit de l'acier fondu, la cruaut du requin, l'insolence de la jeunesse, la fureur insense des criminels, les trahisons de l'hypocrite, les comdiens les plus extraordinaires, la puissance de caractre des prtres, et les tres les plus cachs au dehors, les plus froids des mondes et du ciel; lasser les moralistes dcouvrir leur coeur, et faire retomber sur eux la colre implacable d'en haut. Je les ai vus tous la fois, tantt, le poing le plus robuste dirig vers le ciel, comme celui d'un enfant dj pervers contre sa mre, probablement excits par quelque esprit de l'enfer, les yeux chargs d'un remords cuisant en mme temps que haineux, dans un silence glacial, n'oser mettre les mditations

vastes et ingrates que reclait leur sein, tant elles taient pleines d'injustice et d'horreur, et attrister de compassion le Dieu de misricorde; tantt, chaque moment du jour, depuis le commencement de l'enfance jusqu' la fin de la vieillesse, en rpandant des anathmes incroyables, qui n'avaient pas le sens commun, contre tout ce qui respire, contre eux-mmes et contre la Providence, prostituer les femmes et les enfants, et dshonorer ainsi les parties du corps consacres la pudeur. Alors, les mers soulvent leurs eaux, engloutissent dans leurs abmes les planches; les ouragans, les tremblements de terre renversent les maisons; la peste, les maladies diverses dciment les familles priantes. Mais, les hommes ne s'en aperoivent pas. Je les ai vus aussi rougissant, plissant de honte pour leur conduite sur cette terre; rarement. Temptes, soeurs des ouragans; firmament bleutre, dont je n'admets pas la beaut; mer hypocrite, image de mon coeur; terre, au sein mystrieux; habitants des sphres; univers entier; Dieu, qui l'as cr avec magnificence, c'est toi que j'invoque: montre-moi un homme qui soit bon!... Mais, que ta grce dcuple mes forces naturelles; car, au spectacle de ce monstre, je puis mourir d'tonnement: on meurt moins.

Los Cantos de Maldoror -Canto Primero VV He visto, durante toda mi vida, sin una sola excepcin, a los hombres de hombros estrechos realizar numerosos actos estpidos, embrutecer a sus semejantes, y pervertir a las almas por todos los medios. A los motivos de su accin le llaman: la gloria. A todos a la vez los he visto, unas veces con el puo ms robusto dirigido hacia el cielo, como el de un nio ya perverso contra su madre, probablemente excitados por algn espritu del infierno, con los ojos recargados de un remordimiento punzante y al mismo tiempo lleno de odio, en un silencio glacial, sin atreverse a manifestar las vastas e ingratas meditaciones que encubra su seno tan llenas estaban de injusticia y horror-, y entristecer as de compasin al Dios misericordioso; otras veces, a cada momento del da, desde el comienzo de la infancia hasta el fin de la vejez, diseminando increbles anatemas, que no tenan el sentido comn, contra todo lo que respira, contra ellos mismos y contra la Providencia, prostituir a las mujeres y a los nios, y deshonrar as las partes del cuerpo consagradas al pudor. Entonces los mares levantan sus aguas, sumergen en sus abismos los maderos; los huracanes y los terremotos derriban las casas; la peste y las diversas enfermedades diezman a las familias rezantes. Pero los hombres no se dan cuenta. Tambin los he visto enrojecer o palidecer de vergenza por su conducta en esta tierra; raramente. Tempestades hermanas de los huracanes, firmamento azulado cuya belleza no admito, mar hipcrita, imagen de mi corazn, tierra de seno misterioso, habitantes de las esferas, universo eterno, Dios que los has creado con magnificencia, a ti te invoco: mustrame a un hombre bueno! Pero, que tu gracia decuplique mis fuerzas naturales, pues ante el espectculo de ese monstruo, yo puedo morir de asombro: se muere por mucho menos. Libells : Lautreamont

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Lautreamont -Les Chants de Maldoror- Chant Premier IXLes Chants de Maldoror -Chant Premier IXComte de Lautramont (Isidore Ducasse) (Uruguay, 1846-1870) IX (...) Vieil ocan, ta forme harmonieusement sphrique, qui rjouit la face grave de la gomtrie, ne me rappelle que trop les petits yeux de l'homme, pareils ceux du sanglier pour la petitesse, et ceux des oiseaux de nuit pour la perfection circulaire du contour. Cependant, l'homme s'est cru beau dans tous les sicles. Moi, je suppose plutt que l'homme ne croit sa beaut que par amour-propre; mais, qu'il n'est pas beau rellement et qu'il s'en doute; car, pourquoi regarde-t-il la figure de son semblable avec tant de mpris? Je te salue, vieil ocan! Vieil ocan, tu es le symbole de l'identit: toujours gal toi-mme. Tu ne varies pas d'une manire essentielle, et, si tes vagues sont quelque part en furie, plus loin, dans quelque autre zone, elles sont dans le calme le plus complet. Tu n'es pas comme l'homme, qui s'arrte dans la rue, pour voir deux boule-dogues s'empoigner au cou, mais, qui ne s'arrte pas, quand un enterrement passe; qui est ce matin accessible et ce soir de mauvaise humeur; qui rit aujourd'hui et pleure demain. Je te salue, vieil ocan! Vieil ocan, il n'y aurait rien d'impossible ce que tu caches dans ton sein de futures utilits pour l'homme. Tu lui as dj donn la baleine. Tu ne laisses pas facilement deviner aux yeux avides des sciences naturelles les mille secrets de ton intime organisation: tu es modeste. L'homme se vante sans cesse, et pour des minuties. Je te salue, vieil ocan! (...) Los Cantos de Maldoror -Canto Primero IXIX (...) Viejo ocano, tu forma armoniosamente esfrica, que alegra la cara grave de la geometra, me recuerda demasiado los pequeos ojos del hombre, similares por su pequeez a los del jabal, y a los de las aves nocturnas por la perfeccin circular de su contorno. Sin embargo, el hombre se ha credo hermoso en todos los siglos. Pero yo supongo, ms bien, que el hombre slo cree en su belleza por amor propio, pues en realidad no es bello y l lo sospecha; si no, por qu mira el rostro de su semejante con tanto desprecio? Te saludo, viejo ocano! Viejo ocano, eres el smbolo de la identidad: siempre igual a ti mismo. Nunca cambias de una manera esencial, y, si tus olas estn en alguna parte furiosas, ms lejos, en alguna otra zona, se hallan en la ms completa calma. No eres como el hombre, que se detiene en la calle para ver cmo se atenazan por el cuello dos dogos y no se detiene cuando pasa un entierro, que por la maana es asequible y por la tarde est de mal humor, que re hoy y maana llora. Te saludo, viejo ocano! Viejo ocano, no sera nada imposible que escondieras en tu seno futuras utilidades para el hombre. Ya le has dado la ballena. No dejas adivinar fcilmente a los ojos

vidos de las ciencias naturales los mil secretos de tu ntima organizacin: eres modesto. El hombre se vanagloria de continuo, y por minucias. Te saludo, viejo ocano! (...) Libells : Lautreamont

posted by Alfil @ 6:29 AM 0 comments Lautreamont -Les Chants de Maldoror- Chant Deuxime IILes Chants de Maldoror -Chant Deuxime IIComte de Lautramont (Isidore Ducasse) (Uruguay, 1846-1870) II Je saisis la plume qui va construire le deuxime chant... instrument arrach aux ailes de quelque pygargue roux! Mais... qu'ont-ils donc mes doigts? Les articulations demeurent paralyses, ds que je commence mon travail. Cependant, j'ai besoin d'crire... C'est impossible ! Eh bien, je rpte que j'ai besoin d'crire ma pense: j'ai le droit, comme un autre, de me soumettre cette loi naturelle... Mais non, mais non, la plume reste inerte!... Tenez, voyez, travers les campagnes, l'clair qui brille au loin. L'orage parcourt l'espace. Il pleut... Il pleut toujours... Comme il pleut!... La foudre a clat... elle s'est abattue sur ma fentre entr'ouverte, et m'a tendu sur le carreau, frapp au front. Pauvre jeune homme! ton visage tait dj assez maquill par les rides prcoces et la difformit de naissance, pour ne pas avoir besoin, en outre, de cette longue cicatrice sulfureuse! (Je viens de supposer que la blessure est gurie, ce qui n'arrivera pas de sitt.) Pourquoi cet orage, et pourquoi la paralysie de mes doigts? Est-ce un avertissement d'en haut pour m'empcher d'crire, et de mieux considrer ce quoi je m'expose, en distillant la bave de ma bouche carre? Mais, cet orage ne m'a pas caus la crainte. Que m'importerait une lgion d'orages! Ces agents de la police cleste accomplissent avec zle leur pnible devoir, si j'en juge sommairement par mon front bless. Je n'ai pas remercier le Tout-Puissant de son adresse remarquable; il a envoy la foudre de manire couper prcisment mon visage en deux, partir du front, endroit o la blessure a t le plus dangereuse: qu'un autre le flicite! Mais, les orages attaquent quelqu'un de plus fort qu'eux. Ainsi donc, horrible ternel, la figure de vipre, il a fallu que, non content d'avoir plac mon me entre les frontires de la folie et les penses de fureur qui tuent d'une manire lente, tu aies cru, en outre, convenable ta majest, aprs un mr examen, de faire sortir de mon front une coupe de sang !... Mais, enfin, qui te dit quelque chose? Tu sais que je ne t'aime pas, et qu'au contraire je te hais: pourquoi insistes-tu? Quand ta conduite voudra-t-elle cesser de s'envelopper des apparences de la bizarrerie? Parle-moi franchement, comme un ami: est-ce que tu ne te doutes pas, enfin, que tu montres, dans ta perscution odieuse, un empressement naf, dont aucun de tes sraphins n'oserait faire ressortir le complet ridicule? Quelle colre te prend? Sache que, si tu me laissais vivre l'abri de tes poursuites, ma reconnaissance t'appartiendrait... Allons, Sultan, avec ta langue, dbarrasse-moi de ce sang qui salit le parquet. Le bandage est fini: mon front tanch a t lav avec de l'eau sale, et j'ai

crois des bandelettes travers mon visage. Le rsultat n'est pas infini: quatre chemises, pleines de sang et deux mouchoirs. On ne croirait pas, au premier abord, que Maldoror contnt tant de sang dans ses artres; car, sur sa figure, ne brillent que les reflets du cadavre. Mais, enfin, c'est comme a. Peut-tre que c'est peu prs tout le sang que pt contenir son corps, et il est probable qu'il n'y en reste pas beaucoup. Assez, assez, chien avide; laisse le parquet tel qu'il est; tu as le ventre rempli. Il ne faut pas continuer de boire; car, tu ne tarderais pas vomir. Tu es convenablement repu, va te coucher dans le chenil; estime-toi nager dans le bonheur; car, tu ne penseras pas la faim, pendant trois jours immenses, grce aux globules que tu as descendues dans ton gosier, avec une satisfaction solennellement visible. Toi, Lman, prends un balai; je voudrais aussi en prendre un, mais je n'en ai pas la force. Tu comprends, n'est-ce pas, que je n'en ai pas la force? Remets tes pleurs dans leur fourreau; sinon, je croirais que tu n'as pas le courage de contempler, avec sang-froid, la grande balafre, occasionne par un supplice dj perdu pour moi dans la nuit des temps passs. Tu iras chercher la fontaine deux seaux d'eau. Une fois le parquet lav, tu mettras ces linges dans la chambre voisine. Si la blanchisseuse revient ce soir, comme elle doit le faire, tu les lui remettras; mais, comme il a plu beaucoup depuis une heure, et qu'il continue de pleuvoir, je ne crois pas qu'elle sorte de chez elle; alors, elle viendra demain matin. Si elle te demande d'o vient tout ce sang, tu n'es pas oblig de lui rpondre. Oh! que je suis faible! N'importe; j'aurai cependant la force de soulever le porte-plume, et le courage de creuser ma pense. Qu'a-t-il rapport au Crateur de me tracasser, comme si j'tais un enfant, par un orage qui porte la foudre? Je n'en persiste pas moins dans ma rsolution d'crire. Ces bandelettes m'embtent, et l'atmosphre de ma chambre respire le sang... Los Cantos de Maldoror -Canto Segundo IIII Tomo la pluma que va a construir el segundo canto... instrumento arrancado de las alas de algn pigargo rojo. Pero... qu pasa con mis dedos? Las articulaciones quedan paralizadas en el momento en que empiezo a trabajar. Sin embargo, necesito escribir... Es imposible! Pues bien, repito que necesito escribir mi pensamiento; tengo derecho, como cualquier otro, de someterme a esa ley natural... Pero no, no, la pluma sigue inerte!... Mirad a travs de los campos el relmpago que brilla a lo lejos. La tormenta recorre el espacio. Llueve... Sigue lloviendo... Cmo llueve!... El rayo ha estallado... ha cado sobre mi ventana entreabierta y me ha tendido en el piso de un golpe en la frente. Pobre joven! Tu rostro estaba ya bastante maquillado por las arrugas precoces y la deformidad de nacimiento, para necesitar el agregado de esa larga cicatriz sulfurosa. (Acabo de suponer que la herida est curada, y eso no suceder tan pronto.) Por qu esta tormenta, y por qu la parlisis de mis dedos? Es una advertencia de arriba para impedirme escribir y para considerar mejor a qu me expongo destilando la baba de mi boca cuadrada? Pero esta tormenta no me ha causado temor. Qu me importara una legin de tormentas! Esos agentes de la polica celeste cumplen con celo su penoso deber, a juzgar someramente por mi frente herida. No tengo por qu agradecer al Todopoderoso su notable destreza; ha enviado el rayo justamente para cortar mi cara en dos a partir de la frente, sitio donde la herida ha sido ms peligrosa: que lo felicite otro! Pero las tormentas atacan a alguien ms fuerte que ellas. As, pues, horrible Eterno con cara de vbora, ha sido necesario que, no contento de haber colocado mi alma entre las fronteras de la locura y los

pensamientos de furor que mata de una manera lenta, hayas credo adems conveniente para tu majestad, despus de un maduro examen, hacer manar de mi frente una copa de sangre!... Pero, en fin Quin te dice algo? Sabes que no te amo, y que, por el contrario, te detesto: por qu insistes? Cundo tu conducta decidir no tomar ms las apariencias de la extravagancia? Hblame con franqueza como a un amigo: No dudes, en fin, que muestras en tu persecucin odiosa un cuidado ingenuo del cual ninguno de tus serafines se atrevera a destacar el completo ridculo? Qu clase de ira se apodera de ti? Quiero que sepas que si me dejases vivir al abrigo de tus persecuciones, tendras mi eterna gratitud... Vamos, Sultn, lbrame con tu lengua de esa sangre que mancha el parqu. El vendaje est terminado: mi frente ha sido lavada con agua salada y he cruzado vendas alrededor de mi rostro. El resultado no es infinito: cuatro camisas empapadas en sangre, y dos pauelos. A primera vista no se sospechara que Maldoror tuviera tanta sangre en las arterias, pues su rostro luce slo resplandores cadavricos. Pero, en fin, as son las cosas. Quiz se trate de casi toda la sangre que pudo contener su cuerpo, y es probable que no le quede mucha. Basta, basta, perro voraz; deja el parqu como est; tienes el vientre lleno. No debes continuar bebiendo pues no tardaras en vomitar. Ya ests bastante saciado, ve a acostarte en la perrera, haz de cuenta que nadas en felicidad, pues no tendrs que pensar en el hambre por tres inmensos das, gracias a los glbulos que has hecho descender por tu gaznate con una satisfaccin solemnemente visible. T, Leman, toma una escoba, yo tambin quisiera usar una, pero no tengo fuerzas. Entiendes, no es cierto, que no tenga fuerzas? Vuelve tus lgrimas a su vaina, o creer que no tienes el valor de contemplar con sangre fra la gran cuchillada, resultado de un suplicio que se pierde ya para m en la noche del pasado. T irs a la fuente a buscar dos cubos de agua. Una vez lavado el parqu, pondrs esa ropa blanca en el cuarto vecino. Si la lavandera viene esta noche, como tiene que hacerlo, se la entregars; pero como ha llovido mucho desde hace una hora, y sigue lloviendo, no creo que salga de su casa, entonces vendr maana temprano. Si te pregunta de dnde procede toda esta sangre no ests obligado a responder. Qu dbil estoy! No importa; tendr la fuerza de levantar la pluma y el valor de cavar en mi pensamiento. Qu le ha reportado al Creador atormentarme, como si yo fuera un nio, con una tormenta portadora de rayos? No por eso dejo de persistir en mi resolucin de escribir. Estas vendas me molestan, y la atmsfera de mi cuerpo respira sangre. Libells : Lautreamont

posted by Alfil @ 6:23 AM 0 comments Lautreamont -Les Chants de Maldoror- Chant Deuxime XV Les Chants de Maldoror -Chant Deuxime -XVComte de Lautramont (Isidore Ducasse) (Uruguay, 1846-1870)

XV

Il y a des heures dans la vie o l'homme, la chevelure pouilleuse, jette, l'oeil fixe, des regards fauves sur les membranes vertes de l'espace; car, il lui semble entendre, devant lui, les ironiques hues d'un fantme. Il chancelle et courbe la tte: ce qu'il a entendu, c'est la voix de la conscience. Alors, il s'lance de la maison, avec la vitesse d'un fou, prend la premire direction qui s'offre sa stupeur, et dvore les plaines rugueuses de la campagne. Mais, le fantme jaune ne le perd pas de vue, et le poursuit avec une gale vitesse. Quelquefois, dans une nuit d'orage, pendant que des lgions de poulpes ails, ressemblant de loin des corbeaux, planent au-dessus des nuages, en se dirigeant d'une rame raide vers les cits des humains, avec la mission de les avertir de changer de conduite, le caillou, l'oeil sombre voit deux tres passer la lueur de l'clair, l'un derrire l'autre; et, essuyant une furtive larme de compassion, qui coule de sa paupire glace, il s'crie: "Certes, il le mrite; et ce n'est que justice." Aprs avoir dit cela, il se replace dans son attitude farouche, et continue de regarder, avec un tremblement nerveux, la chasse l'homme, et les grandes lvres du vagin d'ombre, d'o dcoulent, sans cesse, comme un fleuve, d'immenses spermatozodes tnbreux qui prennent leur essor dans l'ther lugubre, en cachant, avec le vaste dploiement de leurs ailes de chauve-souris, la nature entire, et les lgions solitaires de poulpes, devenues mornes l'aspect de ces fulgurations sourdes et inexprimables.

Los Cantos de Maldoror -Canto Segundo -XV-

XV Hay horas en la vida en que el hombre de melena piojosa lanza, con los ojos fijos, miradas salvajes a las membranas verdes del espacio, pues le parece or delante de s, el irnico huchear de un fantasma. El menea la cabeza y la baja; ha odo la voz de la conciencia. Entonces sale precipitadamente de la casa con la velocidad de un loco, toma la primera direccin que se ofrece a su estupor, y devora las planicies rugosas de la campia. Pero el fantasma amarillo no lo pierde de vista y lo persigue con similar rapidez. A veces, en noches de tormenta, cuando legiones de pulpos alados, que de lejos parecen cuervos, se ciernen por encima de las nubes, dirigindose con firmes bogadas hacia las ciudades de los humanos, con la misin de prevenirles que deben cambiar de conducta, el guijarro de ojo sombro ve pasar, uno tras otro, dos seres a la claridad de un relmpago, y, enjugando una furtiva lgrima de compasin que se desliza desde su prpado helado, exclama: Por cierto que lo merece; no es ms que un acto de justicia. Despus de haber dicho esto, recobra su actitud huraa, y sigue observando, con un temblor nervioso, la caza de un hombre, y los grandes labios de la vagina de sombra, de donde se desprenden incesantemente, como un ro, inmensos espermatozoides tenebrosos que toman impulso en el ter lgubre, escondiendo en el vasto despliegue de sus alas de murcilago, la naturaleza entera, y las legiones de pulpos que se han vuelto taciturnos ante el aspecto de esas fulguraciones sordas e inexpresables. Libells : Lautreamont

posted by Alfil @ 6:18 AM 0 comments Lautreamont -Les Chants de Maldoror- Chant Troisime I Les Chants de Maldoror -Chant Troisime I Comte de Lautramont (Isidore Ducasse) (Uruguay, 1846-1870)

I Rappelons les noms de ces tres imaginaires, la nature d'ange, que ma plume, pendant le deuxime chant, a tirs d'un cerveau, brillant d'une lueur mane d'eux-mmes. Ils meurent, ds leur naissance, comme ces tincelles dont l'oeil a de la peine suivre l'effacement rapide, sur du papier brl. Lman!... Lohengrin!... Lombano!... Holzer!... un instant, vous appartes, recouverts des insignes de la jeunesse, mon horizon charm; mais, je vous ai laisss retomber dans le chaos, comme des cloches de plongeur. Vous n'en sortirez plus. Il me suffit que j'aie gard votre souvenir; vous devez cder la place d'autres substances, peut-tre moins belles, qu'enfantera le dbordement orageux d'un amour qui a rsolu de ne pas apaiser sa soif auprs de la race humaine. Amour affam, qui se dvorerait lui-mme, s'il ne cherchait sa nourriture dans les fictions clestes: crant, la longue, une pyramide de sraphins, plus nombreux que les insectes qui fourmillent dans une goutte d'eau, il les entrelacera dans une ellipse qu'il fera tourbillonner autour de lui. Pendant ce temps, le voyageur, arrt contre l'aspect d'une cataracte, s'il relve le visage, verra, dans le lointain, un tre humain, emport vers la cave de l'enfer par une guirlande de camlias vivants! ()

Los Cantos de Maldoror -Canto Tercero I I Recordemos los nombres de esos seres imaginarios, de naturaleza angelical, que mi pluma, durante el segundo canto, ha extrado de un cerebro que brilla con un fulgor emanado de ellos mismos. Mueren, desde su nacimiento, como esas chispas que, por su rpida desaparicin, el ojo apenas puede seguir sobre el papel ardiendo. Leman!... Lohengrin!... Lombano!... Hozer!... Aparecisteis un momento, recubiertos por las insignias de la juventud, en mi horizonte encantado, pero os dej caer en el caos, como campanas de buzo. No saldris ms. Me basta con haber conservado vuestro recuerdo, pero tenis que dejar el sitio a otras sustancias, acaso menos bellas, que dar a luz el desbordamiento tormentoso de un amor que ha resuelto no calmar su sed junto a la raza humana. Amor hambriento, que se devorara a s mismo si no buscara su alimento en ficciones celestiales: creando, a la larga, una pirmide de serafines, ms numerosos que los insectos que hormiguean en una gota de agua, para entrelazarlos en una elipse que har arremolinar a su alrededor. Durante ese tiempo, el viajero, detenido frente al espectculo de una catarata, si alza el rostro, ver en la lejana, a un ser humano arrastrado hacia la caverna del infierno por una guirnalda de camelias vivas.

(...) Libells : Lautreamont

posted by Alfil @ 6:15 AM 0 comments Lautreamont -Les Chants de Maldoror- Chant Quatrime I Les Chants de Maldoror -Chant Quatrime -IComte de Lautramont (Isidore Ducasse) (Uruguay, 1846-1870) I C'est un homme ou une pierre ou un arbre qui va commencer le quatrime chant. Quand le pied glisse sur une grenouille, l'on sent une sensation de dgot; mais, quand on effleure, peine, le corps humain avec la main, la peau des doigts se fend, comme les cailles d'un bloc de mica qu'on brise coup de marteau; et, de mme que le coeur d'un requin, mort depuis une heure, palpite encore, sur le pont, avec une vitalit tenace, ainsi nos entrailles se remuent de fond en comble, longtemps aprs l'attouchement. Tant l'homme inspire de l'horreur son propre semblable! Peut-tre que, lorsque j'avance cela, je me trompe; mais, peut-tre qu'aussi je dis vrai. Je connais, je conois une maladie plus terrible que les yeux gonfls par les longues mditations sur le caractre trange de l'homme: mais, je la cherche encore... et je n'ai pas pu la trouver! Je ne me crois pas moins intelligent qu'un autre, et, cependant, qui oserait affirmer que j'ai russi dans mes investigations? Quel mensonge sortirait de sa bouche! ()

Los Cantos de Maldoror -Canto Cuarto -II Es un hombre o una piedra o un rbol el que va a comenzar el cuarto canto. Cuando el pie resbala sobre una rana, se tiene una sensacin de repugnancia, pero cuando se roza apenas el cuerpo humano con la mano, la piel de los dedos se agrieta, como las escamas de un bloque de mica que se rompe a martillazos; y lo mismo que el corazn de un tiburn que ha muerto hace una hora palpita todava con tenaz vitalidad sobre el puente, lo mismo nuestras entraas se agitan en su totalidad mucho tiempo despus del contacto. Tanto horror le inspira el hombre a su propio semejante! Puede ser que al decir esto me equivoque, pero puede ser tambin que diga la verdad. Conozco, concibo una enfermedad ms terrible que los ojos hinchados por largas meditaciones sobre el extrao carcter del hombre, pero aunque la busco todava... no he podido encontrarla! No me creo menos inteligente que otros, y sin embargo, quin se atrevera a afirmar que he acertado en mis investigaciones? Que mentira saldra de su boca! (...)

Libells : Lautreamont

posted by Alfil @ 6:11 AM 0 comments Lautreamont -Les Chants de Maldoror- Chant Quatrime VI Les Chants de Maldoror -Chant Quatrime -VIComte de Lautramont (Isidore Ducasse) (Uruguay, 1846-1870)

VI (...) Je rvais que j'tais entr dans le corps d'un pourceau, qu'il ne m'tait pas facile d'en sortir, et que je vautrais mes poils dans les marcages les plus fangeux. tait-ce comme une rcompense? Objet de mes voeux, je n'appartenais plus l'humanit ! Pourmoi, j'entendis l'interprtation ainsi, et j'en prouvai une joie plus que profonde. Cependant, je recherchais activement quel acte de vertu j'avais accompli pour mriter, de la part de la Providence, cette insigne faveur. Maintenant que j'ai repass dans mammoire les diverses phases de cet aplatissement pouvantable contre le ventre du granit, pendant lequel la mare, sans que je m'en aperusse, passa, deux fois, sur ce mlange irrductible de matire morte et de chair vivante, il n'est peut-tre pas sansutilit de proclamer que cette dgradation n'tait probablement qu'une punition, ralise sur moi par la justice divine. Mais, qui connat ses besoins intimes ou la cause de ses joies pestilentielles ? La mtamorphose ne parut jamais mes yeux que comme le haut et magnanime retentissement d'un bonheur parfait, que j'attendais depuis longtemps. Il tait enfin venu, le jour o je fus un pourceau ! J'essayais mes dents sur l'corce des arbres; mon groin, je le contemplais avec dlice. Il ne restait plus la moindre parcelle de divinit : je sus lever mon me jusqu' l'excessive hauteur de cette volupt ineffable. (...) Los Cantos de Maldoror -Canto Cuarto -VIVI (...) So que haba entrado en el cuerpo de un puerco, que no me era fcil salir, y que enlodaba mis cerdas en los pantanos ms fangosos. Era ello como una recompensa? Objeto de mis deseos: no perteneca ms a la humanidad! As interpretaba yo, experimentando una ms que profunda alegra. Sin embargo, rebuscaba activamente qu acto de virtud haba realizado, para merecer de parte de la providencia este insigne favor. Ms quin conoce sus necesidades ntimas, o la causa de sus goces pestilenciales? La metamorfosis no pareci jams a mis ojos, sino como la alta y magnfica repercusin de una felicidad perfecta que esperaba desde hacia

largo tiempo. Por fin haba llegado el da en que yo me convirtiese en un puerco! Ensayaba mis dientes sobre la corteza de los rboles; mi hocico, lo contemplaba con delicia. No quedaba en m la menor partcula de divinidad: supe elevar mi alma hasta la excesiva altura de esta voluptuosidad inefable. (...) Libells : Lautreamont

posted by Alfil @ 6:02 AM 0 comments Lautreamont -PosiePosie Comte de Lautramont (Isidore Ducasse) (Uruguay, 1846-1870) Les gmissements potiques de ce sicle ne sont que des sophismes. Les premiers principes doivent tre hors de discussion. J'accepte Euripide et Sophocle; mais je n'accepte pas Eschyle. Ne faites pas preuve de manque des convenances les plus lmentaires et de mauvais got envers le crateur. Repoussez l'incrdulit: vous me ferez plaisir. Il n'existe pas deux genres de posies; il n'en est qu'une. Il existe une convention peu tacite entre l'auteur et le lecteur, par laquelle le premier s'intitule malade, et accepte le second comme garde-malade. C'est le pote qui console l'humanit! Les rles sont intervertis arbitrairement. Je ne veux pas tre fltri de la qualification de poseur. Je ne laisserai pas des Mmoires. La posie n'est pas la tempte, pas plus que le cyclone. C'est un fleuve majestueux et fertile. Ce n'est qu'en admettant la nuit physiquement, qu'on est parvenu la faire passer moralement. O Nuits d'Young! vous m'avez caus beaucoup de migraines! On ne rve que lorsque l'on dort. Ce sont des mots comme celui de rve, nant de la vie, passage terrestre, la prposition peut-tre, le trpied dsordonn, qui ont infiltr dans vos mes cette posie moite des langueurs, pareille de la pourriture. Passer des mots aux ides, il n'y a qu'un pas. Les perturbations, les anxits, les dpravations, la mort, les exceptions dans l'ordre physique ou moral, l'esprit de ngation, les abrutissements, les hallucinations servies par la volont, les

tourments, la destruction, les renversements, les larmes, les insatiabilits, les asservissements, les imaginations creusantes, les romans, ce qui est inattendu, ce qu'il ne faut pas faire, les singularits chimiques de vautour mystrieux qui guette la charogne de quelque illusion morte, les expriences prcoces et avortes, les obscurits carapace de punaise, la monomanie terrible de l'orgueil, l'inoculation des stupeurs profondes, les oraisons funbres, les envies, les trahisons, les tyrannies, les impits, les irritations, les acrimonies, les incartades agressives, la dmence, le splen, lespouvantements raisonns, les inquitudes tranges, que le lecteur prfrerait ne pas prouver, les grimaces, les nvroses, les filires sanglantes par lesquelles on fait passer la logique aux abois, les exagrations, l'absence de sincrit, les scies, les platitudes, le sombre, le lugubre, les enfantements pires que les meurtres, les passions, le clan des romanciers de cours d'assises, les tragdies, les odes, les mlodrames, les extrmes prsents perptuit, la raison impunment siffle, les odeurs de poule mouille, les affadissements, les grenouilles, les poulpes, les requins, le simoun des dserts, ce qui est somnambule, louche, nocturne, somnifre, noctambule, visqueux, phoque parlant, quivoque, poitrinaire, spasmodique, aphrodisiaque, anmique, borgne, hermaphrodite, btard, albinos, pdraste, phnomne d'aquarium et femme barbe, les heures soles du dcouragement taciturne, les fantaisies, les crets, les monstres, les syllogismes dmoralisateurs, les ordures, ce qui ne rflchit pas comme l'enfant, la dsolation, ce mancenillier intellectuel, les chancres parfums, les cuisses aux camlias, la culpabilit d'un crivain qui roule sur la pente du nant et se mprise lui-mme avec des cris joyeux, les remords, les hypocrisies, les perspectives vagues qui vous broient dans leurs engrenages imperceptibles, les crachats srieux sur les aximes sacrs, la vermine et ses chatouillements insinuants, les prfaces insenses, comme celles de Cromwell, de Mlle de Maupin et de Dumas fils, les caducits, les impuissances, les blasphmes, les asphyxies, les touffements, les rages, devant ces charniers immondes, que je rougis de nommer, il est temps de ragir enfin contre ce qui nous choque et nous courbe si souverainement. Votre esprit est entran perptuellement hors de ses gonds, et surpris dans le pige de tnbres construit avec un art grossier par l'gosme et l'amour-propre. (...)

Poesa

Los lamentos poticos de este siglo son slo sofismas. Los primeros principios deben estar fuera de discusin. Acepto a Eurpides y a Sfocles; pero no acepto a Esquilo. No deis muestra de carecer del ms elemental decoro ni de mal gusto hacia el creador. Rechazad la incredulidad: ser para m un placer. No existen dos gneros de poesa; slo hay uno.

Existe una convencin poco tcita entre el autor y el lector, por lo cual el primero se llama enfermo y acepta al segundo como enfermero. El poeta es el que consuela a la humanidad! Los papeles se han invertido arbitrariamente. No quiero ser difamado con el calificativo de fanfarrn. No dejar Memorias. La poesa no es la tempestad, como tampoco el cicln. Es un ro majestuoso y frtil. Slo admitiendo fsicamente la noche, se ha llegado a hacerla admitir moralmente. Oh Noches de Young! Cuntas jaquecas me habis ocasionado! No se suea sino durmiendo. Palabras como sueo, nada de la vida, pas por la tierra, el adverbio quizs, el trpode desordenado, han infiltrado en vuestras almas esa poesa hmeda de languideces similar a la podredumbre. Slo hay un paso de las palabras a las ideas. Las perturbaciones, las ansiedades, las depravaciones, la muerte, las excepciones en el orden fsico o moral, el espritu de negacin, los embrutecimientos, las alucinaciones favorecidas por la voluntad, los tormentos, la destruccin, las lgrimas, las insaciabilidades, las servidumbres, las imaginaciones penetrantes, las novelas, lo inesperado, lo que no debe hacerse, las peculiaridades qumicas del buitre misterioso que acecha la carroa de alguna ilusin muerta, las experiencias precoces y abortadas, las oscuridades con caparazn de chinche, la terrible monomana del orgullo, la inoculacin de los estupores profundos, las oraciones fnebres, las envidias, las traiciones, las tiranas, las impiedades, las irritaciones, los despropsitos agresivos, la demencia, el soleen, los terrores razonados, las inquietudes extraas que el lector preferira no sentir, las muecas, las neurosis, las hileras ensangrentadas por las que se hace pasar la lgica que no tiene salida, las exageraciones, la falta de sinceridad, los parloteos, las vulgaridades, lo sombro, lo lgubre, los partos peores que los asesinatos, las pasiones, el clan de los novelistas de tribunales, las tragedias, las odas, los melodramas, los extremos presentados perpetuamente, la razn silbada impunemente, los olores de gallina mojada, las insipideces, las ranas, los pulpos, los tiburones, el simn de los desiertos, todo aquello que es sonmbulo, turbio, nocturno, somnfero, noctmbulo, viscoso, foca parlante, equvoco, tuberculoso, espasmdico, afrodisaco, anmico, tuerto, hermafrodita, bastardo, , albino, pederasta, fenmeno de acuario y mujer barbuda, las horas repletas de desaliento taciturno, las fantasas, las acritudes, los monstruos, los silogismos desmoralizadores, las basuras, lo que es irreflexivo como el nio, la desolacin, ese manzanillo intelectual, los chancros perfumados, los muslos con camelias, la culpabilidad de un escritor que rueda por la pendiente de la nada y se desprecia a si mismo con gritos jubilosos, los remordimientos, las hipocresas, las perspectivas imprecisas que os trituran con sus engranajes imperceptibles, los severos escupitajos sobre los axiomas sagrados, , la piojera y sus cosquilleos insinuantes, los prefacios insensatos como los de Cromwell, de la seorita de Maupin y de Dumas hijo, las caducidades, las impotencias, las blasfemias, las asfixias, las sofocaciones, las rabias; frente a esos inmundos osarios que con slo nombrarlos enrojezco, es hora de reaccionar contra lo que nos ofende y nos doblega autoritariamente.

Vuestro espritu es arrastrado perpetuamente fuera de quicio y sorprendido en la trampa de tinieblas construida con grosero artificio por el egosmo y el amor propio. (...) Libells : Lautreamont

Paraphrase du psaume 129 Jules Verne (1828-1905)

Oh! mon Dieu, cest vers vous du profond de labyme Que je mcrie, et que je pleure ! coutez ; cest la voix de la triste victime, Vous, le Seigneur des Seigneurs !

Rendez-moi, sil vous plat, votre oreille attentive, Entendez-moi dans tous les lieux, La prire jamais ne fut intempestive En montant au Seigneur des Cieux.

Ah! si vous mesurez votre sainte justice la grandeur de nos pchs, Qui peut briser ses liens ? Si vous ntes propice Par qui seront-ils dtachs ?

Qui pourrait subsister devant, votre prsence ? Seigneur ! Seigneur ! coutez-moi ! Si jai dans vos bonts plac mon esprance,

Cest cause de votre loi.

Avec bien grands dsirs je lattends ; je confie En vos paroles tout mon coeur ; Vos promesses, mon Dieu, nous rendront la vie ! mon me, attends le Seigneur !

Et que, depuis le soir jusquau Jour qui commence, Isral inclinant ses pleurs Lve ses tristes mains, porte son esprance Vers Dieu qui calme les douleurs ;

Car le Seigneur est grand, et sa misricorde. Descendra pour nous racheter, Et la grce abondante qu nos coeurs il accorde, Vers le ciel viendra nous hter ;

Il soulage Isral de la profonde peine Qui lui faisait verser ses pleurs. Isral chantera, dlivr de sa chane, Un hymne au Seigneur des Seigneurs.

Parfrasis del salmo 129

Oh! mi Dios, es hacia vos en lo profundo del abismo Que exclamo y lloro!

Escuchad; es la voz de la triste vctima, Vos, el Seor de los Seores!

Prestdme atencin, por favor, con vuestra atenta oreja, Escuchdme en todos los lugares, La plegaria nunca fue intempestiva Subiendo al Seor de los Cielos.

Ah! si medirais vuestra santa justicia A la magnitud de nuestros pecados, Quin puede romper sus vnculos? Si no sois clemente Por quin sern perdonados?

Quin podra subsistir ante vuestra presencia? Seor! Seor! escuchdme! Si he puesto en vuestras bondades mi esperanza, Es a causa de vuestra Ley.

Con muchos grandes deseos os espero; confo En vuestras palabras todo mi corazn; Vuestras promesas, mi Dios, nos regresarn a la vida! Oh mi alma, espera al Seor!

Y que, desde que en la tarde hasta el Da que comienza, Israel inclinando sus lagrimas Levante sus tristes manos, lleva su esperanza Hacia Dios que calma los dolores

Porque el Seor es grande, y su misericordia Descender para comprarnos, Y la abundante gracia que a nuestors corazones lleva, Desde el cielo vendr para apurarnos

l libera a Israel de la profunda pena Que le hizo verter sus lgrimas. Israel cantar, liberado de su cadena, Un himno al Seor de los Seores.

Versin de Ariel Prez Libells : Jules Verne

posted by Alfil @ 12:12 PM 0 comments Jules Verne -Lorsque la douce nuit...Lorsque la douce nuit... Jules Verne (1828-1905)

Lorsque la douce nuit, comme une douce amante, S'avance pas pas, la chute du jour, S'avance dans le ciel, tendre, timide et lente, Toute heureuse d'un fol amour ;

Lorsque les feux muets sortent du ciel propice, Pointillent dans la nuit, discrets, tincelants, Eparpillent au loin leurs gerbes d'artifices,

Dans les espaces purs et blancs ;

Quand le ciel amoureux au sein des rideaux sombres, Tout chaud de ce soleil qui vient de l'embraser, A la terre, pour lui pleine d'amour et d'ombres, S'unit dans un brlant baiser ;

Quand se rflchissant comme en un lac limpide, L'toile de l'azur, sur le sol transparent, Allume au sein de l'herbe une toile timide, Cette toile du ver luisant ;

Quand aux brises du soir, la feuille frmissante, A ce tendre contact a referm son sein, Et garde en s'endormant la fracheur odorante Qui doit parfumer le matin ;

Quand sur le sombre azur, comme un triste fantme, Le cyprs de ce champ o finit la douleur, Est l, plus triste et froid qu'un mystrieux psaume Qui tombe sur un ton mineur ;

Lorsque courbant sa tte des plaintes secrtes, L'if, comme de grands bras agite ses rameaux, Et tout mlancolique, en paroles muettes, Cause bas avec les tombeaux ;

Quand au berceau de Dieu, sur la branche endormante, L'oiseau paisible, heureux a trouv le sommeil, Quand le fil de la Vierge a regagn sa tente En attendant quelque soleil ;

Quand la croix dployant dans sa forme incertaine, Sur le chemin du ciel ses deux bras de douleurs, Dans la nuit qui l'entoure en son humide haleine Est ruisselante de pleurs ;

Quand toute la nature, et l'toile de la pierre, Et l'arbre du chemin, la croix du carrefour, Se sont tous revtus de l'ombre, du mystre, Aprs les fatigues du jour ;

Quand tout nous parle au coeur, quand la tremblante femme, A plus de volupt que le soleil le jour, Oh ! viens, je te dirai tout ce que j'ai dans l'me, Tout ce que j'ai de tendre amour.

Cuando la dulce noche

Cuando la dulce noche, como una dulce amante, Avanza paso a paso, a la cada del da, Avanza en el cielo, tierna, tmida y lenta, Muy feliz de un loco amor

Cuando los mudos fuegos abandonan el clemente cielo, Puntean en la noche, discretos, chispeantes, Esparcen a lo lejos sus haces de artificio, En los espacios puros y blancos

Cuando el cielo amoroso en el seno de las sombras redes, Todo caluroso de ese Sol que acaba de abrasarlo, A la Tierra, para llenarlo de amor y de sombras Se unen en un abrasador beso

Cuando se refleja como en un lmpido lago, La estrella del azul celeste, sobre el suelo transparente, Brilla en el seno de la hierba una estrella tmida, Esa estrella del gusano fulgurante

Cuando en las brisas de la tarde, la hoja temblorosa, A ese tierno contacto ha cerrado su seno, Y conserva durmindose la frescura olorosa Que debe perfumar la maana.

Cuando sobre el sombro azul, como un triste fantasma, El ciprs de ese campo donde termina el dolor, Est all, ms triste y fro que un misterioso salmo Que cae sobre un tono menor

Cuando inclinando su cabeza a los secretos quejidos

El tejo, como con grandes brazos agita sus ramas, Y muy melanclico, en palabras mudas, Charla bajo con las tumbas

Cuando en la cuna de Dios, sobre la durmiente rama, El apacible y feliz pjaro encontr el sueo, Cuando el hilo de la Virgen ha recuperado su tienda Esperando algun Sol

Cuando la cruz desplegada en su forma incierta, Sobre el camino del Cielo con sus dos brazos de dolores, En la noche que la cerca en su humilde aliento Est chorreante de lgrimas.

Cuando toda la naturaleza, y la estrella de la piedra, Y el rbol del camino, la cruz de la encrucijada, Se revisten de la sombra, del misterio, Despus de las fatigas del da.

Cuando todo nos habla de corazn, cuando la mujer temblorosa, Tiene ms de voluptuosidad que el Sol por el da, Oh! ven, te dir todo eso que tengo en el alma, Todo eso que tengo de tierno amor.

Versin de Ariel Prez Libells : Jules Verne

posted by Alfil @ 11:54 AM 0 comments Jules Verne -Le gnieLe gnie Jules Verne (1828-1905)

Comme un pur stalactite, oeuvre de la nature, Le gnie incompris apparat nos yeux. Il est l, dans l'endroit o l'ont plac les Cieux, Et d'eux seuls, il reoit sa vie et sa structure.

Jamais la main de l'homme assez audacieuse Ne le pourra crer, car son essence est pure, Et le Dieu tout-puissant le fit sa figure ; Le mortel pauvre et laid, pourrait-il faire mieux ?

Il ne se taille pas, ce diamant byzarre, Et de quelques couleurs dont l'azur le chamarre, Qu'il reste tel qu'il est, que le fit l'ternel !

Si l'on veut corriger le brillant stalactite, Ce n'est plus aussitt qu'un caillou sans mrite, Qui ne rflchit plus les toiles du ciel.

El genio

Como una pura estalactita, obra de la naturaleza,

El genio incomprendido aparece ante nuestros ojos Esta all, en el lugar donde se le pone en los Cielos, Y de ellos solos, l recibe su vida y su estructura.

Nunca la mano del hombre ms osado La podr crear, porque su escencia es pura, Y el Dios todopoderoso lo hizo a su figura; El mortal pobre y feo, podra ser mejor?

No se fabrica, ese raro diamante, Y de algunos colores del cual el azul lo engalana, Que permanece tal cual es, que lo hizo lo eterno!

Si se quiere corregir la brillante estalactita, Bien pronto no es ms que una piedra sin mrito, Que no reflejen ms las estrellas del cielo. Libells : Jules Verne

posted by Alfil @ 11:36 AM 0 comments Jules Verne -Le silence dans une gliseLe silence dans une glise Jules Verne (1828-1905)

Au levant de la nef, penchant son humide urne, La nuit laisse tomber l'ombre triste du soir ; Chasse insensiblement l'humble clart diurne ; Et la vote s'endort sur le pilier tout noir ;

Le silence entre seul sous l'arceau taciturne, L'ogive aux vitraux bruns ne se laisse plus voir ; L'autel froid se revt de sa robe nocturne ; L'orgue s'teint ; tout dort dans le sacr dortoir !

Dans le silence, un pas rsonne sur la dalle ; Tout s'veille, et le son largit sa spirale, L'orgue gmit, l'autel tressaille de ce bruit ;

Le pilier le rpte en sa cavit sombre ; La vote le redit, et s'agite dans l'ombre... Puis tout s'teint, tout meurt, et retombe en la nuit !

El silencio en una iglesia

En uno de los lados de la nave, inclinando su hmeda urna, La noche deja caer la sombra triste de la tarde; Caza insensiblemente la modesta claridad diurna; Y la boveda se duerme sobre el negro pilar.

El silencio penetra solo bajo el arco taciturno, La ojiva en los pardos vitrales no se deja ver; El frio altar se arropa con su vestido noctuno; El rgano se apaga; todo duerme en el sagrado dormitorio!

En el silencio, un paso resuena sobre el suelo; Todo se despierta, y el sonido extiende su espiral, El rgano gime, el altar tiembla bajo ese ruido.

El pilar lo repite en su cavidad sombra; El arco lo retransmite, y se agita en la sombra... Despues todo se desvanece, todo muere, y vuelve a caer la noche! Libells : Jules Verne

posted by Alfil @ 11:31 AM 0 comments Jules Verne -J'aime ces doux oiseaux...J'aime ces doux oiseaux... Jules Verne (1828-1905)

J'aime ces doux oiseaux, qui promnent dans l'air Leur vie et leur amour, et plus prompts que l'clair, Qui s'envolent ensemble ! J'aime la fleur des champs, que l'on cueille au matin, Et que le soir, au bal, on pose sur son sein Qui d'enivrement tremble !

J'aime les tourbillons des danses, des plaisirs, Les ftes, la toilette, et les tendres dsirs Qui s'veillent dans l'me ! J'aime l'ange gardien qui dirige mes pas, Qui me presse la main, et me donne tout bas Pour les maux un dictame !

J'aime du triste saule, au soir muet du jour, La tte chaude encor, pleine d'ombre et d'amour, Qui se penche et qui pense ! J'aime la main de Dieu, laissant sur notre coeur Tomber en souriant cette amoureuse fleur Qu'on nomme l'esprance !

J'aime le doux orchestre, en larmes, gmissant Qui verse sur mon me un langoureux accent, Une triste harmonie ! J'aime seule couter le langage des cieux Qui parlent la terre, et l'emplissent de feux De soleil et de vie.

J'aime aux bords de la mer, regardant le ciel bleu, Qui renferme en son sein la puissance de Dieu, M'asseoir toute pensive ! J'aime suivre parfois en des rves dors Mon me qui va perdre en des flots azurs Sa pense inactive !

J'aime l'effort secret du coeur, qui doucement S'agite, la pense au doux tressaillement, Que l'on sent en soi-mme ! Mieux que l'arbre, l'oiseau, la fleur qui plat aux yeux, Le saule tout en pleurs, l'esprance des Cieux...

J'aime celui qui m'aime.

Amo esos dulces pjaros

Amo esos dulces pjaros, que se pasean en el aire Su vida y su amor, y ms rpidos que el relampago Que vuelan todos juntos! Amo la flor de los campos, que se recoge en la maana, Y que en la tarde, en el baile, se posa sobre su seno Que de embriaguez se estremece!

Amo los torbellinos de los bailes, de los placeres, Las fiestas, el atavo, y los tiernos deseos Que se despiertan en el alma! Amo al angel guardin que dirige mis pasos, Que me aprieta la mano, y me da en voz baja Para las dolores un dictamen!

Amo al triste sauce, en la muda tarde del da, La cabeza an caliente, llena de sombra y de amor, Que se inclina y que piensa! Amo la mano de Dios, puesta sobre nuestro corazn Dejar caer sonriendo esa amorosa flor Que se nombra esperanza!

Amo la dulce orquesta, en lgrimas, lamentndose

Que vierte sobre mi alma un lnguido acento, Una triste armona! Amo slo escuchar el lenguaje de los Cielos Que hablan a la Tierra, y la llenan de fuegos De Sol y de vida.

Amo a las orillas del mar, contemplar el cielo azul Que encierra en su seno el poder de Dios, Sentarme pensativamente! Amo seguir en ocasiones en los sueos dorados Mi alma que va a perderse en las corrientes azules Su pensamiento inactivo!

Amo el secreto esfuerzo del corazn, que dulcemente Se agita, el pensamiento de dulce principio Que se siente en s mismo! Mejor que el rbol, el pjaro, la flor que complace a los ojos, El sauce envuelto en lgrimas

Versin de Ariel Prez Libells : Jules Verne

posted by Alfil @ 11:29 AM 0 comments Jules Verne - toi, que mon amour profond... toi, que mon amour profond... Jules Verne (1828-1905)

A Herminie.

toi, que mon amour profond et sans mlange Form de ton image et de ton souvenir, Avait su distinguer en l'auguste phalange Des jeunes beauts dont nous faisons notre ange Pour nous guider dans l'avenir,

Toi que tout rappelait mon me inquite, Et dont l'me sans cesse assise auprs de moi, Me drobait du temps, qu' prsent je regrette, Le cours lent mes voeux, quand la bouche muette, Je ne pouvais penser qu' toi,

Qu'as-tu fait - loin de moi, tu fuis, et ton sourire Vers moi se tourne encor, adorable et moqueur, Tu sais ce que toujours, tout-puissant, il m'inspire, Tu l'adresses, hlas ! il me parat me dire : Je te quitte de gat de coeur !

Tu me railles, mchante, ah ! de ta moquerie, Si tu voyais combien l'aiguillon me fait mal, Ce qu' l'me, il me met de douleur, de furie !D'amour ! tu cesserais ta vile fourberie !... Mais non ! - cela t'est bien gal !

C'est trop te demander - pars, fuis o bon te semble ;

Ailleurs, va-t'en verser la joie et le plaisir ; Cherche un autre amant ; Dieu fasse qu'il me ressemble !... Nous pouvions dans l'amour vivre longtemps ensemble... Seul, dans l'ennui, je vais mourir !

Oh, t, mi amor profundo

Oh t, mi amor profundo y sin mezcla Formado de tu imagen y tu recuerdo, Haba sabido distinguir en la augusta falange De las jovenes bellezas que hicimos nuestro ngel Para guiarnos en el futuro.

T que todo recuerda a mi alma inquieta, Y cuya alma sin cesar se sienta cerca de mi, Me roba el tiempo, que ahora lamento, El lento curso a mis deseos, cuando con la boca muda, Solo poda pensar en ti.

Qu has hecho lejos de mi? Huiste, y tu sonrisa Hacia mi an se vuelve, adorable y burlona, Sabes eso que siempre, todopoderoso, me inspira, Tu lo sabes, ay! Me parece decirme: Te abandono a voluntad!

Tu me mofas, malvada, ah con tu broma,

Si t vieras cunto mal me hace eso, Es que en el alma, siento dolor, furia! De amor! podras terminar tu vil engao!... Pero no! eso te importa poco!

Es mucho pedirte, vete, huye a donde bien te reciban Adems ve a verter la alegra y el placer Busca otro amante Dios quiera que se me parezca!... Podramos, en el amor, haber vivido durante mucho tiempo... Solo, en el aburrimiento, voy a morir!

Versin de Ariel Prez Libells : Jules Verne

posted by Alfil @ 11:04 AM 0 comments Jules Verne -Quand par le dur hiver...Quand par le dur hiver... Jules Verne (1828-1905)

Quand par le dur hiver tristement ramene La neige aux longs flocons tombe, et blanchit le toit, Laissez geindre du temps la face enchifrene. Par nos nombreux fagots, rendez-moi l'tre troit !

Par le rveur oisif, la douce aprs-dine ! Les pieds sur les chenets, il songe, il rve, il croit Au bonheur ! - il ne veut devant sa chemine

Qu'un voltaire bien doux, pouvant railler le froid !

Il tisonne son feu du bout de sa pincette; La flamme s'largit, comme une toile jette L'tincelle que l'oeil dans l'ombre fixe et suit;

Il lui semble alors voir les astres du soir poindre; L'illusion redouble; heureux ! il pense joindre A la chaleur du jour le charme de la nuit !

Cuando por el duro invierno...

Cuando por el duro invierno que tristemente vuelve La nieve con sus largos copos cae, blanqueando el techo Deja el quejido del tiempo, la faz romadiza Que por nuestros numerosos haces, me devuelve la estrecha chimenea

Para el ocioso soador, la dulce sobremesa Con los pies sobre los morrillos, suea, cree La felicidad! No quiere delante de su chimenea ms Que una butaca bien suave, donde pueda burlarse del fro!

Atiza su fuego por medio de sus tenazas La llama crece, como una estrella cada La chispa que el ojo ve en la sombra se mantiene y sigue.

Le parece entonces ver que los astros de la noche se muestran La ilusin se redobla; est feliz! piensa unir Al calor del da el encanto de la noche!

Versin de Ariel Prez Libells : Jules Verne

posted by Alfil @ 10:47 AM 0 comments Jules Verne -Connaissez-vous mon AndalouseConnaissez-vous mon Andalouse Jules Verne (1828-1905)

Connaissez-vous mon Andalouse, Plus belle que les plus beaux jours, Folle amante, plus folle pouse, Dans ses amours, toute jalouse, Toute lascive en ses amours !

Vrai dieu ! de ce que j'ai dans l'me, Euss-je l'enfer sous mes pas, Car un mot d'amour de ma dame A seul allum cette flamme, Mon me ne se plaindra pas !

C'est que ma belle amante est belle, Lorsqu'elle se mire en mes yeux ! L'toile ne luit pas tant qu'elle,

Et quand sa douce voix m'appelle, Je crois qu'on m'appelle des Cieux !

C'est que sa taille souple et fine Ondule en tendre mouvement, Et parfois de si fire mine, Que sa tte qui me fascine Eblouit comme un diamant !

C'est que la belle crature Droule les flots ondoyants D'une si noire chevelure Qu'on la couvre, je vous jure, De baisers tout impatients !

C'est que son oeil sous sa paupire Lance un rayon voluptueux, Qui fait bouillir en mon artre, Tout ce que Vnus de Cythre Dans son sein attise de feux !

C'est que sur ses lvres de rose Le sourire de nuit, de jour Brille comme une fleur close Et quand sur mon coeur il se pose, Il le fait palpiter d'amour !

C'est que lorsqu'elle m'abandonne Sa blanche main pour la baiser, Que le ciel se dchane et tonne, Que m'importe, - Dieu me pardonne, Il ne peut autant m'embraser !

C'est que sa bouche bien-aime Laisse tomber comme une fleur Douce haleine parfume, Et que son haleine embaume Rendrait aux roses leur couleur !

C'est que sa profonde pense Vient se peindre en son beau regard, Et que son me est caresse, Comme la douce fiance Quand l'amant vient le soir bien tard

!Allons l'amour, les chants, l'ivresse ! Il faut jouir de la beaut ! Amie ! oh que je te caresse ! Que je te rende, ma matresse, Palpitante de volupt !

Oh ! viens ! viens toute frmissante, Qu'importe qu'il faille mourir, Si je te vois toute expirante

Sous mes baisers, ma belle amante, Si nous mourons dans le plaisir !

Conocis a mi Andaluza?

Conocis a mi Andaluza? Ms bella que los ms bellos das, Loca amante, ms loca esposa, En sus amores, toda celosa, Toda lasciva en sus amores!

Verdadero Dios! de esto que tengo en el alma Como si tuviese el infierno sobre mis pasos Porque una palabra de amor de mi dama Ha slo avivado esta llama, Mi alma no se quejar!

Mi bella amante es bella, Cuando se mira en mis ojos! La estrella no brilla tanto como ella, Y cuando su dulce voz me llama, Creo que me llaman desde los Cielos!

Su fino y flexible tamao Ondula en tierno movimiento, Y en ocasiones tan maravillosa mina,

Su cabeza que me fascina Brilla como un diamante!

La bella criatura Desata las corrientes ondulantes De una bien negra cabellera Que la cubrimos, les juro, De besos todos impacientes!

Su ojo bajo su prpado Lanza un voluptuoso rayo, Que hace hervir en mi arteria Todo aquello que Venus de Citera En su seno aviva de fuego!

Sobre sus labios de rosa La sonrisa de noche, de da Brilla como una flor que nace Y cuando sobre mi corazn se posa Lo hace palpitar de amor!

Cuando ella me da Su blanca mano para que la bese, Que el Cielo se desancadene y truene, Que me importa, Dios me perdone, l no puede as besarme!

Su boca bienamada Se deja caer como una flor Dulce aliento perfumado, Y que su balsmico aliento Le devolvera a las rosas su color!

Su profundo pensamiento Viene a pintarse en su bella apariencia, Y es que su alma es acariciada, Como la dulce novia Cuando el amante llega bien tarde en la noche!

Viva entonces el amor, los cantos, la embriaguez! Es necesario disfrutar de la belleza! Amiga! oh te acaricio! Que te dejo, oh mi seora, Palpitante de placer!

Oh! ven! ven toda vibrante, Que importa que haga falta morir, Si te veo expirando Bajo mis besos, mi bella amante. Si morimos de placer!

Versin de Ariel Prez Libells : Jules Verne

posted by Alfil @ 10:39 AM 0 comments Jules Verne -Tempte et calmeTempte et calme Jules Verne (1828-1905)

L'ombre Suit Sombre Nuit ; Une Lune Brune Luit.

Tranquille L'air pur Distille L'azur ; Le sage Engage Voyage Bien sr !

L'atmosphre De la fleur Rgnre La senteur,

S'incorpore, Evapore Pour l'aurore Son odeur.

Parfois la brise Des verts ormeaux Passe et se brise Aux doux rameaux ; Au fond de l'me Qui le rclame C'est un dictame Pour tous les maux !

Un point se dclare Loin de la maison, Devient une barre ; C'est une cloison ; Longue, noire, prompte, Plus rien ne la dompte, Elle grandit, monte, Couvre l'horizon.

L'obscurit s'avance Et double sa noirceur ; Sa funeste apparence Prend et saisit le coeur !

Et tremblant il prsage Que ce sombre nuage Renferme un gros orage Dans son norme horreur.

Au ciel, il n'est plus d'toiles Le nuage couvre tout De ses glaciales voiles ; Il est l, seul et debout. Le vent le pousse, l'excite, Son immensit s'irrite ; A voir son flanc qui s'agite, On comprend qu'il est bout !

Il se replie et s'amoncelle, Resserre ses vastes haillons ; Contient peine l'tincelle Qui l'ouvre de ses aquilons ; Le nuage enfin se dilate, S'entrouvre, se dchire, clate, Comme d'une teinte carlate Les flots de ses noirs tourbillons.

L'clair jaillit ; lumire blouissante Qui vous aveugle et vous brle les yeux, Ne s'teint pas, la sifflante tourmente Le fait briller, tinceler bien mieux ;

Il vole ; en sa course muette et vive L'horrible vent le conduit et l'avive ; L'clair prompt, dans sa marche fugitive Par ses zigzags unit la terre aux cieux.

La foudre part soudain ; elle tempte, tonne Et l'air est tout rempli de ses longs roulements ; Dans le fond des chos, l'immense bruit bourdonne, Entoure, presse tout de ses cassants craquements. Elle triple d'efforts ; l'clair comme la bombe, Se jette et rebondit sur le toit qui succombe, Et l tonnerre clate, et se rpte, et tombe, Prolonge jusqu'aux cieux ses pouvantements.

Un peu plus loin, mais frmissant encore Dans le ciel noir l'orage se poursuit, Et de ses feux assombrit et colore L'obscurit de la sifflante nuit. Puis par instants des Aquilons la houle S'apaise un peu, le tonnerre s'coule, Et puis se tait, et dans le lointain roule Comme un cho son roulement qui fuit ;

L'clair aussi devient plus rare De loin en loin montre ses feux Ce n'est plus l'affreuse bagarre O les vents combattaient entre eux ;

Portant ailleurs sa sombre tte, L'horreur, l'clat de la tempte De plus en plus tarde, s'arrte, Fuit enfin ses bruyants jeux.

Au ciel le dernier nuage Est balay par le vent ; D'horizon ce grand orage A chang bien promptement ; On ne voit au loin dans l'ombre Qu'une paisseur large, sombre, Qui s'enfuit, et noircit, ombre Tout dans son dplacement.

La nature est tranquille, A perdu sa frayeur ; Elle est douce et docile Et se refait le coeur ; Si le tonnerre gronde Et de sa voix profonde L-bas trouble le monde, Ici l'on n'a plus peur.

Dans le ciel l'toile D'un clat plus pur Brille et se dvoile Au sein de l'azur ;

La nuit dans la trve, Qui reprend et rve, Et qui se relve, N'a plus rien d'obscur.

La frache haleine Du doux zphir Qui se promne Comme un soupir, A la sourdine, La feuille incline, La pateline, Et fait plaisir.

La nature Est encor Bien plus pure, Et s'endort ; Dans l'ivresse La matresse, Ainsi presse Un lit d'or.

Toute aise, La fleur S'apaise ; Son coeur

Tranquille Distille L'utile Odeur.

Elle Fuit, Belle Nuit ; Une Lune Brune Luit.

Tempestad y calma

La sombra Sigue Sombra Noche; Una Luna Clara Destella.

Tranquilla

El aire puro Destila El azul celeste; El sabio Alquila Viaje Por supuesto!

La atmsfera De la flor Regenera El olor, Se incorpora, Evapora Para la aurora Su olor.

En ocasiones la brisa De los verdes olmos Pasa y se estrella En las dulces ramas En el fondo del alma Que la reclama Es un remedio Para todos los males!

Un punto se declara

Lejos de la casa Se convierte en una vara; Es una confusin; Larga, negra, rpida Nada ms la doma Ella se agranda, sube, Cubre el horizonte.

La oscuridad avanza Y dobla su negrura; Su funesta apariencia Toma y sobrecoge el corazon! Y temblando presagia Que esa oscura nube Encierra una gran tormenta En su enorme horror.

En el cielo, no hay ms estrellas La nube cubre todo Con sus glaciales velas Esta all, solo y de pie. El viento lo empuja, lo excita, Su inmensaidad se irrita; Al ver su flanco que se agita, Se comprende que esta en el lmite!

Se repliega y se agrupa,

Aprieta sus vastos harapos; Apenas contiene los centelleos Que le vienen de sus vientos norteos; La nube en fin se dilata, Se entreabre, se rasga, explota, Como un matiz escarlata Las corrientes de sus negros torbellinos

El relmpago resplandece; luz brillante Que os ciega y os quema los ojos, No se desvanece, la tormenta silbante Lo hace brillar, encenderse mucho mejor; Vuela; en su curso mudo y rpido El horrible viento lo conduce y lo aviva; El rpido relampago, en su fugitiva marchaP or sus zigzags une la Tierra a los Cielos.

El rayo parte instantaneamente; tempestea, truena Y el aire se llena de sus largo ruido; En el fondo de los ecos, el inmenso ruido zumba, Envuelve, presiona todos de sus resquebrajosos crujidos. Triplica sus esfuerzos; el relmpago como la bomba, Se lanza y rebota sobre el tejado que sucumbe, Y el trueno estalla, y se repite, y cae, Prolonga hasta los Cielos sus aterramientos.

Un poco ms lejos, pero tembloroso todava

En el negro cielo la tormenta contina, Y de sus fuegos ensombrece y colorea La oscuridad de la silbante noche. Entonces por instantes los vientos del norte la mueven Se calma un poco, el trueno se esparce, Y despues se acalla, y en la lejana rueda Como un eco solamente que fue

El relampago tambin es cada vez ms raro De vez en cuando muestra sus fuegos No es ms la cruenta lucha Donde los vientos combatan entre ellos; Llevando a otras partes su sombra cabeza, El horror, el estampido de la tempestad Un poco ms tarde, se detiene, Finalmente huyen sus bulliciosos juegos.

En el cielo la ltima nube Es barrida por el viento; En el horizonte esa gran tempestad Ha cambiado muy rpidamente; No se ve a lo lejos en la sombra Ms que una espesura larga, sombra, Que se va, se tie de negro, oscuridad Toda en su desplazamiento.

La naturaleza est tranquila,

Ha perdido su miedo; Es dulce y dcil Y se regocija el corazn; Si el trueno ruge Y con su profunda voz All preocupa al mundo, Aqu no se le teme ms.

En el cielo la estrella Con un luz ms pura Brilla y se devela En el seno del azul celeste; La noche en la tregua, Que toma y suea, Y que se levanta, No tiene ms oscuridad.

El agradable aliento Del dulce hlito Que camina Como un suspiro, Silenciosamente, La hoja inclina, La zalamera, Y provoca placer.

La naturaleza

Es an Mucho ms pura, Y se duerme; En la embriaguez La seora, Asi junta Una cama de oro.

Toda alegre, La flor Se calma; Su corazn Tranquilo Destilla El til Olor.

Ella Huye, Bella Noche; Una Luna Clara Destella.

Versin de Ariel Prez

Libells : Jules Verne

posted by Alfil @ 9:53 AM 0 comments Jules Verne -La cloche du soirLa cloche du soir Jules Verne (1828-1905)

La barque s'enfuyait sur l'onde fugitive ; La nuit se prolongeant comme un paisible soir A la lune du ciel ple, mditative, Prtait un doux abri dans son vtement noir ;

Dans le lointain brumeux une cloche plaintive Soupire un son pieux au clocher du manoir ; Le saint bruit vient passer l'oreille attentive, Comme une ombre que l'oeil croit parfois entrevoir ;

A la pieuse voix la nacelle docile Sur l'onde qui frmit s'arrte, puis vacille, Et sur le flot dormant, sans l'veiller, s'endort ;

Le nautonnier mu d'une main rude et digne Courbe son front rid, dvotement se signe... Et la barque reprend sa marche vers le port.

La campana de la tarde

La barca hua sobre la fugitiva ola La noche se prolongaba como una apacible tarde A la Luna de cielo plido, meditativa Prestaba un dulce abrigo en su vestido negro

En la lejana niebla una triste campana Suspira un piadoso sonido al comps de los campanazos El santo ruido viene a pasar por el atento odo, Como una sombra que el ojo cree en ocasiones entrever.

A la piadosa voz la dcil barca que Sobre la ola se estremece, se detiene, despus vacila, Y sobre el flujo durmiente, sin despertarlo, se calma.

El barquero poseedor de una mano ruda y digna Curva su fruncida frente, la devocin se muestra... Y la barca retoma su marcha hacia el puerto

Versin Ariel Prez Libells : Jules Verne

posted by Alfil @ 9:49 AM 0 comments Jules Verne -HsitationHsitation Jules Verne (1828-1905)

Celle que j'aime a de grands yeux Sous de brunes prunelles; Celle que j'aime sous les cieux Est la belle des belles. Elle dore, embellit mes jours, Oh ! si j'tais mme, Mon Dieu, je voudrais voir toujours Celle que j'aime.

Celle que j'aime est douce voir, Il est doux de l'entendre; Sa vue au coeur fixe l'espoir Que sa voix fait comprendre. Son amour sera-t-il pour moi, Pour moi seul, pour moi-mme ? Si j'aime, c'est que je la vois Celle que j'aime.

Auprs d'elle, hlas ! je ressens Une motion douce; Absente, vers elle en mes sens Quelque chose me pousse. Pour moi dans le fond de son coeur S'il en tait de mme ? Aurait-elle un regard trompeur, Celle que j'aime ?

Celle que j'aime, hlas ! hlas ! A son tour m'aime-t-elle ? Je ne sais; je ne lui dis pas Que son oeil tincelle. Est-ce pour moi qu'il brille ainsi ? Flicit suprme ! ... Ailleurs l'enflamme-t-elle aussi, Celle que j'aime ?

Si trompant ma navet Par son hypocrisie, Elle se sert de sa beaut Pour me briser ma vie ! Son coeur peut-il tre si noir ? Oh ! non; c'est un blasphme ! Un blasphme ! ... il ne faut que voir Celle que j'aime.

Non, non, amour, amour nous Car en te faisant femme, Dieu, je lui rends grce genoux, Te donna de mon me. Accours ! je m'attache tes pas Dans mon ardeur extrme ... Peut-tre, elle ne m'aime pas, Celle que j'aime.

Vacilacin

Esa que amo tiene grandes ojos Bajo las castaas pupilas; Esa que amo bajo los Cielos Es bella entre las bellas. Ella brilla, embellece mis das, Oh! si estuviera all, Mi Dios, me gustara verla siempre Esa que amo.

Esa que amo, es muy dulce verla, Es dulce escucharla; Su mirada fija en el corazn la esperanza Que su voz hace comprender. Ser para mi todo su amor, Para mi solo, para mi mismo? Si amo, es que la veo Esa que amo.

Cerca de ella, ay! siento Una dulce emocin Ausente, hacia ella en mis sentidos Algo me empuja. Para mi en el fondo de su corazn

Si fuese de la misma manera Le dara una mirada extraviada? Esa que amo

Esa que amo, ay! ay! Cuando sea su turno, me amar? No lo s; no le he dicho Que su ojo brilla. Es para mi que brilla as? Flicidad suprema!... Adems, lo enciende ella tambin? Esa que amo

Si burlando mi inocencia Por su hipocresa, Se sirve de su belleza Para quitarme mi vida! Su corazn podr ser asi de negro? Oh! no, esa es una blasfemia! Un blasfemo!... no hace falta ms que ver Esa que amo.

No, no, amor, amor en nosotros Porque al hacerte mujer, Dios, le doy mi agradecimiento de rodillas, Te di mi alma.Corre! me uno a tus pasos En mi extremo ardor...

Quizs, no me ame, Esa que amo.

Versin Ariel Prez Libells : Jules Verne

Quand j'en aurai assez Charles Aznavour (1924- ) Quand j'en aurai assez Assez De crever pour toi Assez De pleurer pour toi Assez De souffrir pour toi Je sais Que je resterai Bless Le coeur dchir Marqu Quand j'en aurai assez Que je serai lass Quand j'en aurai assez Assez De veiller la nuit Assez De crier la nuit

Assez De trembler la nuit De peur Que l'amour que j'ai Ne meure Brisant jamais Mon coeur Quand j'en aurai assez Je pourrai t'oublier Car tu n'as pas compris Qu' travers l'insouciance Et les gestes anodins Les mots de tous les jours Les sourires attendris Les pressements de mains Que je venais t'offrir l'amour Aussi tu m'as dtruit En me faisant si mal Que je n'ai qu'un espoir Celui de m'vader Et de ne plus t'entendre Et de ne plus te voir Afin de mieux me librer Quand j'en aurai assez Assez De me raccrocher Assez

De te supplier Assez Enfin de t'aimer Je pourrai alors Rver Je pourrai encore Btir Un merveilleux amour Un jour Pour tout recommencer

Cuando no pueda ms

Cuando no pueda ms sufrir roto el corazn por ti harto de llorar por ti y de suplicar tu amor cuando tu desdn por m me haga desear el fin destrozada mi fe me podr liberar. Cuando no pueda ms seguir harto de vivir as sin poder hallar en ti lo que yo so lograr cuando pueda ver que t no quieres or mi voz

al saber la verdad te podr abandonar. No has querido entender lo que siento por ti despreciaste el querer que en cielos te ofrec me dejaste soar lo que no puede ser y ahora debo olvidar tu amor. Te burlaste de m sin ninguna piedad en tus ojos cre conocer la verdad y hoy ya s que en tu amor es intil pensar y que no he de llegar a ti. Cuando no pueda ms sufrir roto el corazn por ti harto de llorar por ti y de suplicar cuando tu desdn por m me haga desear el fin sin querer ya pensar en ti tu amor olvidar..... Libells : Charles Aznavour

posted by Alfil @ 7:20 AM 0 comments

Charles Aznavour -Que c'est triste VeniseQue c'est triste Venise Charles Aznavour (1924- )

Que c'est triste Venise Au temps des amours mortes Que c'est triste Venise Quand on ne s'aime plus

On cherche encore des mots Mais l'ennui les emporte On voudrais bien pleurer Mais on ne le peut plus

Que c'est triste Venise Lorsque les barcarolles Ne viennent souligner Que des silences creux

Et que le cur se serre En voyant les gondoles Abriter le bonheur Des couples amoureux

Que c'est triste Venise Au temps des amours mortes Que c'est triste Venise

Quand on ne s'aime plus

Les muses, les glises Ouvrent en vain leurs portes Inutile beaut Devant nos yeux dus

Que c'est triste Venise Le soir sur la lagune Quand on cherche une main Que l'on ne vous tend pas

Et que l'on ironise Devant le clair de lune Pour tenter d'oublier Ce qu'on ne se dit pas

Adieu tout les pigeons Qui nous ont fait escorte Adieu Pont des Soupirs Adieu rves perdus

C'est trop triste Venise Au temps des amours mortes C'est trop triste Venise Quand on ne s'aime plus

Venecia sin ti

Que profunda emocin recordar el ayer cuando todo en Venecia me hablaba de amor ante mi soledad en el atardecer tu lejano recuerdo me viene a buscar que callada quietud que tristeza sin fin que distinta Venecia si me faltas t una gndola va cobijando un amor el que yo te entregu dime t dnde est. Que tristeza hay en ti no pareces igual eres otra Venecia ms fra y ms gris el sereno canal de romntica luz ya no tiene el encanto que haca soar

que callada quietud que tristeza sin fin que distinta Venecia si me faltas t ni la luna al pasar tiene el mismo fulgor que triste y sola est Venecia sin tu amor. Como sufro al pensar que en Venecia muri el amor que jurabas eterno guardar solo queda un adis que no puedo olvidar hoy Venecia sin ti que triste y sola est..... Libells : Charles Aznavour

posted by Alfil @ 7:10 AM 0 comments Charles Aznavour -Et moi dans mon coinEt moi dans mon coin Charles Aznavour (1924- )

Lui il t'observe Du coin de l'il Toi tu t'nerves Dans ton fauteuil

Lui te caresse Du fond des yeux Toi tu te laisses Prendre son jeu Et moi dans mon coin Si je ne dis rien Je remarque toutes choses Et moi dans mon coin Je ronge mon frein En voyant venir la fin Lui il te couve Fivreusement Toi tu l'approuves En souriant Lui il te guette Et je le vois Toi tu regrettes Que je sois l Et moi dans mon coin Si je ne dis rien Je vois bien votre mange Et moi dans mon coin Je cache avec soin Cette angoisse qui m'treint Lui te regarde Furtivement Toi tu bavardes

Trop librement Lui te courtise A travers moi Toi tu te grises Ris aux clats Et moi dans mon coin Si je ne dis rien J'ai le cur au bord des larmes Et moi dans mon coin Je bois mon chagrin Car l'amour change de main

Y yo en mi rincn

l... l te observa de refiln t... t te enervas en tu silln l al mirar temima a tu piel t tomas parte de un juego cruel. Y yo en mi rincn as sin hablar de algn modo advierto todo y yo en mi rincn me muero al estar

viendo el fin de un gran amor. l te desea quemndose t que lo apruebas sonrindole l que te acecha y yo lo vi t ya lamentas que yo est ah. Y yo en mi rincn as sin hablar me lastima vuestra esgrima y yo en mi rincn s disimular esta prfida funcin. l te provoca de vez en vez t como loca charlas despus l te acorrala usndome t ests borracha rindote Y yo en mi rincn as sin hablar no s cmo aguanto el llanto y yo en mi rincn

me trago el dolor viendo el fin de un gran amor. No... no es nada puede ser un poco de fatiga nada en absoluto pero por qu tantas preguntas he pasado una hermosa velada si... si realmente una hermosa velada... Libells : Charles Aznavour

posted by Alfil @ 7:00 AM 1 comments Charles Aznavour -De t'avoir aimeDe t'avoir aime Charles Aznavour (1924- )

De t'avoir aime, aime comme un fou Aime a genoux, bien plus que debout n'en plus dormir, n'en plus manger Que me reste-t-il, de t'avoir aime ?

De t'avoir aime, de l'me et des yeux en oublier, jusqu'au nom de Dieu Pour ne plus avoir, qu'un nom crie

rQue me reste-t-il, de t'avoir aime ?

Reste que ma voix, sans cho soudain Restent que mes doigts, qui n'agrippent rien Reste que ma peau, qui cherche tes mains Et surtout la peur, de t'aimer encore Demain presque mort

De t'avoir aime, aime de douleur m'en dchirer le ventre et le cur Jusqu' en mourir, jusqu' m'en damner Que me reste-t-il, de t'avoir aime ?

Ne me reste plus Qu'un amour que tu Viens d'carteler

De quererte as

De quererte as hasta enloquecer de rogar por ti de llorar por ti sin poder dormir sin poder comer qu me quedar de quererte as.

De quererte as con mi alma y mi voz hasta olvidar el nombre de Dios

para no nombrar ms que el de mi amor qu me quedar de quererte as.

Tan solo mi voz que se apagar tan solo mi amor triste y sin calor tan solo mi piel sin sabor a miel y mi gran temor de quererte an ms y ms al morir.

De quererte as con un gran dolor hasta destrozar este corazn sin poder gritar sin tener razn qu me quedar de quererte as

tan solo un amor que sufre por ti que muere por ti.... Libells : Charles Aznavour

posted by Alfil @ 6:50 AM 0 comments Charles Aznavour -Je t'attendsJe t'attends Charles Aznavour (1924- )

Mes jours passent, mes nuits pleurent Et pleure le temps Ma raison sombre et se meurt

Quand meurt le temps Ce temps mort que je regrette Tant et tant Car sans joie ma vie s'arrte Et je t'attends

J'attends l'air que je respire Et le printemps J'attends mes clats de rire Et mes vingt ans Mes mers calmes et mes temptes En mme temps Car sans joie ma vie s'arrte Et je t'attends

Je t'attends Viens ne tarde pas D'o que tu viennes, qui que tu sois Viens le temps est court Je t'attends Mon rve inconnu Quel est ton nom, quel est ton but Le mien c'est l'amour

Pour que mes jours se transforment Et que vraiment Ma vie par toi prenne forme

A chaque instant Parce que le vide me hante Avec mon sang Comme un peintre je t'invente Et je t'attends

Mes doigts par petites touches Font tes dents Avant de croquer ta bouche Eperdument Mais ces rves ne me laissent Que tourments Car je trane ma dtresse Et je t'attends

Te espero

Pasa el tiempo y sin ti no s vivir la razn es para m siempre sufrir y ahora el viento al pasar me da a entender que en la vida slo a ti esperar.

Yo recuerdo tu mirar y tu besar tu sonrisa bajo el sol primaveral estoy solo sin saber lo que t hars en mi alma hay dolor al esperar.

Ven... a m ven no tardes ms ven por favor te ruego yo no podr esperar ven a m yo quiero saber si has de venir por fin as dmelo amor.

Es la herida que envejece sin piedad ms mi amor siempre ser eternidad en mis blancas noches t revivirs el recuerdo de mi amor al despertar.

En mi mente siempre como un altar y tu rostro grabo en m para soar el momento ha de llegarmuy pronto ya y ver la realidadal despertar.

Ven... ven a m ven, ven no tardes ms ven por favorte ruego yo no podr esperar ven... oh ven a m yo... yo quiero saber si has de venir por fin as dmelo amor..... Libells : Charles Aznavour

posted by Alfil @ 6:40 AM 0 comments Charles Aznavour -Je te rchaufferaiJe te rchaufferai Charles Aznavour (1924- )

Le ciel tisse une couverture en laine L't prpare ses quartiers d'hiver Mais n'aie pas peur de la froidure, Hlne Je te rchaufferai, je te rchaufferai Allons rver sur les bords de la Seine S'il reste encore quelques petits coins verts Et si le fond de l'air est frais, Hlne Je te rchaufferai, je te rchaufferai En passant mon bras autour de ton paule Et si malgr mon bras, la brise travaille A bien jouer son rle Tu prendras mon chandail Si le temps malgr mon chandail de laine Venait troubler le calme de ta chair En te serrant tout contre moi, Hlne Je te rchaufferai, je te rchaufferai Mais si le vent soufflait perdre haleine Nous irions vite abriter notre amour Et blottis dans notre grenier, Hlne Je te rchaufferai, je te rchaufferai Je fermerai fentres et persiennes Je bouclerai la porte double tour Et en faisant une flambe, Hlne Je te rchaufferai, je te rchaufferai En offrant au feu tout le bois qu'il rclame Et s'il manque du bois je mettrai aussi

Nos meubles dans les flammes Ne gardant que le lit Mais si le froid contre nous se dchane Et que le feu ne t'est d'aucun secours Par la chaleur de mon amour, Hlne Je te rchaufferai, je te rchaufferai Le ciel tisse une couverture en laine L't prpare ses quartiers d'hiver Mais n'aie pas peur de la froidure, Hlne Je te rchaufferai, je te rchaufferai

Yo te dar calor

El cielo aprisa teje un chal de lana ms no te hieles de temor mi amor cuando el inviernoapague el sol maana yo te dar calor yo te dar calor. Vamos los dos a pasear al Sena que en sus orillashay verdor mi amor ms si la brisa al refrescar te apena yo te dar calor yo te dar calor. Djame enlazar tu brazo con el mo y alegre me dirs con dulce emocin que ya no sientes fro junto a mi corazn. Si el aire riza sin piedad tu pelo mi sweater ponte sin tardar amor

ms si persiste el fro en ti mi cielo yo te dar calor yo te dar calor. Est silbandopor Paris el viento sube conmigo hasta el desvn amor tu cara en flor alegrar mi aliento yo te dar calor yo te dar calor. Puerta y ventana cerrar mi vida y un dulce fuego prender mi amor ten confianza slo en m querida yo te dar calor yo te dar calor. Y si en el hogar me faltan lea y ramas con ciego frenes al verte sufrir los muebles alas y alas arrojar por ti. Y si la nieve con disfraz de armio muerde el cristal duerme feliz mi amor que noche y da y al igual que a un nio yo te dar calor yo te dar calor. El cielo aprisa teje un chal de lana ms no te hieles de temor mi amor cuando el invierno apague el sol maana yo te dar calor yo te dar calor..... Libells : Charles Aznavour

posted by Alfil @ 6:30 AM 0 comments Charles Aznavour -Mourir d'aimerMourir d'aimer

Charles Aznavour (1924- ) Les parois de ma vie sont lisses Je m'y accroche mais je glisse Lentement vers ma destine Mourir d'aimer Tandis que le monde me juge Je ne vois pour moi qu'un refuge Toute issue m'tant condamne Mourir d'aimer Mourir d'aimer De plein gr s'enfoncer dans la nuit Payer l'amour au prix de sa vie Pcher contre le corps mais non contre l'esprit Laissons le monde ses problmes Les gens haineux face eux-mmes Avec leurs petites ides Mourir d'aimer Puisque notre amour ne peut vivre Mieux vaut en refermer le livre Et plutt que de le brler Mourir d'aimer Partir en redressant la tte Sortir vainqueur d'une dfaite Renverser toutes les donnes Mourir d'aimer Mourir d'aimer Comme on le peut de n'importe quoi

Abandonner tout derrire soi Pour n'emporter que ce qui fut nous, qui fut toi Tu es le printemps, moi l'automne Ton cur se prend, le mien se donne Et ma route est dj trace Mourir d'aimer Mourir d'aimer Mourir d'aimer

Morir de amor

Un mundo cruel me ha condenado sin compasin me ha sentenciado en cambio no siento temor morir de amor, y mientras se juzga mi vida no veo ms que una salida encontrar en mi corazn morir de amor. Morir de amor es morir solo en la oscuridad cara a cara con la soledad sin poder implorar clemencia ni piedad, t eres la luz y en m anochece tu amor es flor, mi amor se ofrece mi vida no tiene valor morir de amor.

Si nuestro amor es invencible y ante los hombres imposible no tengo otra solucin morir de amor con frente alta y firme paso he de vencer este fracaso disimulando mi dolor morir de amor morir de amor como si fuese mi enfermedad con la vida tener que pagar si se da el corazn por qu se ha de prendar. Adis al mundo y sus problemas adis a aquel que me condena que queden todos con su error morir de amor morir de amor morir de amor.... Libells : Charles Aznavour

posted by Alfil @ 6:20 AM 1 comments Charles Aznavour -J'ai vcuJ'ai vcu Charles Aznavour (1924- )

Quand je prendrai solitaire L'aller simple sans retour

Que tout homme de la terre Prend un jour Pour aller voir Dieu le pre Et lui conter mes vertus Je lui dirais sans manire J'ai vcu

J'ai vcu la vie d'un tre Ptri de chair et de sang J'ai vcu Chaque seconde de mon temps J'ai vcu pour tout connatre De ce qui m'tait offert Sans souci d'aller au ciel ou en enfer Pensant que je n'avais rien de mieux faire

Ni plus ni moins optimiste Que le reste des humains J'ai men la vie d'artiste Pas de saint Ds lors que s'teint la piste Que le spectacle s'est tu Admettons qu'en goste J'ai vcu

J'ai vcu la vie d'un tre Qui n'aspirait qu'au bonheur

J'ai vcu Jusqu' m'en dchirer le coeur J'ai vcu, mon Dieu, peut-tre Sans penser mon salut Mais sur terre on m'avait affirm que tu Laissais venir toi les brebis perdues

Si mes lettres de crances Semblaient minces et sans effet Si pour toucher sa clmence Je devais Justifier mon existence En dtail par le menu Je dirais pour ma dfense J'ai vcu

J'ai vcu de feu dans l'me Pour les filles au coeur chaud J'ai vcu Le dsir plant dans la peau J'ai vcu au nom des femmes Pour l'amour et ses envies Croyant par moment toucher au paradis J'ai vcu Ma vie

Viv

Cuando tome en solitario el camino hacia Dios y que cierre el calendario que l me di he de hacer el inventario de mi vida por aqu le dir si es necesario que viv

que nac de carne y hueso como todos los dems que viv cada segundo y algo ms que viv gracias a eso que la vida me ofreci porque el hombre es ms bueno y es peor por el hecho de nacer ya es pecador Sin ser menos optimista que la media general le dir en mi entrevista al tribunal que yo he sido un artista y que un santo nunca fu y aunque sea egosta dir que viv

que viv y no peda ms que un poco de amistad

que viv slo por la felicidad que viv sin mi altaneria y eso es lo que temo ms aunque s que Dios sabra perdonar como manda a los hombres observar si mis cartas credenciales fuesen poco para l o si son superficiales le dir que entre todos los mortales yo he sido el ms feliz y no temo confesarle que viv que viva toda vela cada da un nuevo amor que viv de las mujeres lo mejor que viv en nombre de ellas y he llevado siempre en m la mayor pasin ardiente y frenes sin haber vivido mucho he de decir que viv que viv Libells : Charles Aznavour

posted by Alfil @ 6:10 AM 0 comments Charles Aznavour -AvecAvec Charles Aznavour (1924- )

Avec ton sourire au coin de tes lvres Avec ton regard comme rempli de fivre Tu sembles sortir des mains d'un orfivre Et je ne peux que t'aimer mon amour

Avec dans ton cur des points vulnrables Avec les fureurs dont tu es capable Tu es tour tour l'ange ou bien le diable Qui vient troubler mes nuits et mes jours

Ceux qui disent des sottises Et prdisent notre chec Je les ignore et t'adore Plus encore avec

Avec tes faon de fille la page Avec tes curieux carts de langage Le peu de printemps qui compte ton ge Je voudrais bien te garder toujours

Avec dans ta tte un grain de folie Avec dans ton corps le got de la vie

J'ai trouv en toi toute une harmonie Et je ne peux que t'aimer mon amour

Avec ta pudeur mle d'indcence Avec ta candeur frlant l'inconsciense Ta maturit si prs de lnfance Je voudrais bien te garder toujours

Avec tes chagrins Tes clats de voix Ton rire enfantin Ta manire toi De parler soudain De n'importe quoi Et qui vont si bien Avec toi

Con

Con un sonrer eterno en tus labios con una mirada que habla de amores pareces la obra de los orfebres te quiero a tislo a ti mi amor.

Con tu coraznque es tan vulnerable con todo el furorque a veces te asalta

yo no s si eresngel o diablo ms mi vivir ha cambiado en ti.

Los que dicen y predicen que debemos fracasar yo los ignoro y te adoro todava an ms.

Con tus ademanes de nueva ola con la forma extraa de usar tu idioma con la juventudque tiene tu vida yo te querr proteger mi amor.

Con tu pensamiento en mil locuras con tu gran amor das gusto a la vida yo encontr en titoda una armona y te amar siempre a ti mi amor.

Con ese pudor que es casi inocencia con ese candorde tu inconsciencia con tu madureztan junto a la infancia yo te querr protegermi amor.

Con tu fina piel tu ruidosa voz tu infantil rer tu ser personal

de ponerse a hablar de no importa qu todo hace que viva en ti... Libells : Charles Aznavour

posted by Alfil @ 6:00 AM 0 comments Charles Aznavour -teins la lumireteins la lumire Charles Aznavour (1924- )

teins la lumire Viens contre mon coeur Que mes bras te serrent Prennent ta tideur Que la nuit entire Nous comble de joie teins la lumire Rampe contre moi

teins la lumire Tire les rideaux Coule sur la terre Faible de ma peau Deviens la rivire La source d'amour Qui me dsaltre

Jusqu'au petit jour A l'heure o tout sombre Et devient murmure A l'heure o les ombres Se collent au mur Dans la chambre sombre Mordons dans le fruit De ses joies sans nombres Qui vivent la nuit

teins la lumire Love-toi sur moi Que l'amour claire Nos tendres bats Et nous pourrons faire Dtachs du temps Le doux inventaire De nos sentiments

teins la lumire Dans l'obscurit Mes mains qui te serrent Vont remodeler Ton front, tes paupires Tes lvres et ton cou teins la lumire La nuit est nous

teins la lumire Couvre nos folies D'un peu de mystre D'un peu de magie Laisse tes chimres Sombrer tendrement Dans l'aimable guerre Que font les amants

A l'heure o les choses Semblent dlaisses A l'heure o la rose Attend la rose Le bonheur propose Ses rves pour deux Et l'amour s'impose Pour les amoureux

teins la lumire Pour dans la grandeur Extraordinaire De notre bonheur N'tre que matire N'tre que pense teins la lumire Viens on va s'aimer

Apaga la luz

Apaga la luz jazmn y clavel mis brazos en cruz suean con tu piel detn el reloj ven cerca de m solos t y yo es mejor as.

Apaga la luz y en la oscuridad de tu juventud dame la verdad yo s que Paris duerme sin temor mientras bis a bis arde nuestro amor. Tu mirar de brasa me iluminar y un edn la casa nos parecer y con ciego anhelo yo te buscar

y en tu negro pelo me reclinar.

Apaga la luz yo te har saber en esta quietud todo mi querer y con frenes loco de emocin voy a hacer de ti mi mejor cancin.

Apaga la luz es ms prudencial que la noche azul fuera del cristal se llegue a morir de curiosidad por no descubrir nuestra soledad.

Apaga la luz sin ms dilacin ven sin inquietud a mi corazn yo he de sentir lleno de ansiedad

tu sangre latir de felicidad. Si de madrugada tiemblas de pavor yo mi bien amada te dar valor y la sed ardiente de mi gran amor calmar en la fuente de tu boca en flor.

Apaga la luz jazmn y clavel mis brazos en cruz suean con tu piel apaga la luz sol de juventud apaga la luz solo yo y t apaga la luz solo yo y t apaga la luz.... Libells : Charles Aznavour

posted by Alfil @ 5:50 AM 0 comments Charles Aznavour -Bon anniversaireBon anniversaire

Charles Aznavour (1924- )

J'ai mis mon complet neuf mes souliers qui me serrent Et je suis prt dj depuis pas mal de temps Ce soir est important car c'est l'anniversaire Du jour o le bonheur t'avait vtue de blanc Mais je te sens nerveuse au bord de la colre Alors je ne dis rien, mieux vaut tre prudent Si je disais un mot, ton fichu caractre M'enverrait sur les roses et l'on perdrait du temps Il est huit heures un quart et tu attends la robe Qu'on devait te livre ce matin au plus tard Pour comble tes cheveux au peigne se drobent Tout semble se liguer pour qu'on soit en retard Si tout va de ce train la soire au thtre Et l'auteur la mode on s'en fera un deuil Adieu pice d'Anouilh, d'Anouilh ou bien de Sartre Je ne sais plus trs bien, mais j'ai deux bons fauteuils Bon anniversaire ! bon anniversaire ! Ta robe est arrive enfin tu respires Moi pour gagner du temps je t'aide de mon mieux Tout semble s'arranger mais soudain c'est le pire La fermeture arrte et coince au beau milieu On s'nerve tous deux, on pousse et puis l'on tire On se mle les doigts, on y met tant d'ardeur Que dans un bruit affreux le tissu se dchire Et je vois tes espoirs se transformer en pleurs

Aux environs de onze heures enfin te voil prte Mais le temps d'arriver, le thtre est ferm Viens, viens on ira souper tous deux en tte tte Non tu as le cur gros non tu prfres rentrer Par les rues lentement nous marchons en silence Tu souris, je t'embrasse et tu souris encore La soire est gche mais on a de la chance Puisque nous nous aimons l'amour est le plus fort Bon anniversaire ! bon anniversaire ! Bon anniversaire !

Buen aniversario

Esta tarde te vi nerviosa de esperar por eso me vest apenas sin hablar hoy hace un ao ya que alegre y sin dudar de blanco te llev ante el juez del lugar. He mirado el reloj las ocho van a ser tu traje no lleg lo esperas desde ayer y el moo que lucir

pretendes hoy mujer con tanto ir y venir termin por caer. Corres vienes y vas por medio del saln te enciendes ms y ms lo mismo que un cicln y no sabes qu hacer si rer o llorar yo cumplo mi deber yo debo de callar no querrs pretender que aguarde la funcin y no podremos ver ni un acto de Manon tomando sin tardar en vuelo un avin podramos llegar al bajar el teln. Buen aniversario. Buen aniversario. El vestido lleg ya puedes respirar tambin respiro yo a punto de estallar mas pronto comenz un drama singular

tu traje no cerr y te o sollozar. A tu espalda corr con ganas de ayudar tan plida te vi como una flor de azahar y el cierre descorr ms luego al intentar cerrarlo lo parta y de m por piedad. A las once por fin cosido el desgarrn pareces un jazmn envuelta en el visn tratamos de alcanzar un acto de Manon tan justos que al llegar termina la funcin dnde quieres cenar muy triste te ped tardaste en contestar diciendo luego as prefiero caminar contigo por Paris y luego regresar para ser muy feliz. Buen aniversario.

Buen aniversario. Buen aniversario..... Libells : Charles Aznavour

posted by Alfil @ 5:50 AM 0 comments Charles Aznavour -Et pourtantEt pourtant Charles Aznavour (1924- )

Un beau matin je sais que je m'veillerai Diffremment de tous les autres jours Et mon cur dlivr enfin de notre amour Et pourtant, et pourtant Sans un remords, sans un regret je partirai Droit devant moi sans espoir de retour Loin des yeux loin du cur j'oublierai pour toujours Et ton cur et tes bras Et ta voix Mon amour

Et pourtant, pourtant, je n'aime que toi Et pourtant, pourtant, je n'aime que toi Et pourtant, pourtant, je n'aime que toi Et pourtant

J'arracherai sans une larme, sans un cri Les liens secrets qui dchirent ma peau

Me librant de toi pour trouver le repos Et pourtant, et pourtant Je marcherai vers d'autres cieux, d'autres pays En oubliant ta cruelle froideur Les mains pleines d'amour j'offrirai au bonheur Et les jour et les nuits Et la vie De mon cur

Et pourtant, pourtant, je n'aime que toi Et pourtant, pourtant, je n'aime que toi Et pourtant, pourtant, je n'aime que toi Et pourtant

Il faudra bien que je retrouve ma raison Mon insouciance et mes lans de joie Que je parte jamais pour chapper toi Dans d'autres bras quand j'oublirai jusqu' ton nom Quand je pourrai repenser l'avenir Tu deviendras pour moi qu'un lointain souvenir Quand mon mal et ma peur Et mes pleurs Vont finir

Et pourtant, pourtant, je n'aime que toi Et pourtant, pourtant, je n'aime que toi Pourtant, pourtant, je n'aime que toi

Pourtant, pourtant, je n'aime que toi...

Y por tanto

Yo s muy bien que un da yo despertar y para m el sol no brillar el amor que te di no ser ya tu amor por mi bien por mi bien y sin dolor ni llanto yo me alejar Derecho ir sin ganas de volver sin mirar para atrs yo quisiera borrar tu mirar, tu besar y tu voz, mi amor

y por tanto, yo no te dejar de amar Y por tanto, yo no te dejar de amar y por tanto, yo no te dejar de amar

Y por tanto, te dejar sin lgrimas y sin gritar

ms temblar el fondo de mi piel Me ver libre al fin y el reposo hallar por mi bien por mi bien yo me ir a otro cielo y pas para olvidar tu frialdad cruel Y mis manos que estn hoy repletas de ti buscarn, soaran y tendrn otro amor

Y por tanto, yo no te dejar de amar y por tanto, yo no te dejar de amar Y por tanto, yo no te dejar de amar

y por tanto, ser mejor que pueda una razn tener que ahogue en m mis ansias de querer y encontrar libertad para mi corazn Por mi bien por mi bien para soar a otros brazos buscar

y slo as tu nombre olvidar ms t nunca podrs a mi lado volver y mi mal, mi temor y el dolor quedarn

Y por tanto, yo no te dejar de amar y por tanto, yo no te dejar de amar Y por tanto, por tanto, te dejar de amar y por tanto, yo no te dejar de amar Libells : Charles Aznavour

posted by Alfil @ 5:40 AM 1 comments Charles Aznavour -QuiQui ? Charles Aznavour (1924- )

Qui frlera tes lvres Et vibrant de fivre Surprenant ton corps Deviendra ton matre En y faisant natre Un nouveau bien-tre Un autre bonheur?

Qui prendra la relve

Pour combler tes rves Et sans un remords D'un clat de rire Saura te conduire mieux me dtruire Au fond de ton cur?

Qui peut tre cet autre Qui sera cet intrus ? Dans tout ce qui fut ntre Quand je ne serais plus?

Qui prendra ta faiblesse Avec des caresses Et des mots d'amour En couvrant d'oubli Nos jours de folies? Qui prendra ta vie Au bout de mes jours?

Nous vivons vingt ans d'cart Notre amour est dmesur Et j'ai le cur au dsespoir Pour ces annes Car lorsque mes yeux seront clos D'autres yeux vont te contempler Aussi je lutte avec ce mot

De ma pense

Qui sans que tu protestes Refera les gestes Qui ne sont qu' nous Lorsque je t'embrasse Lorsque je t'enlace Qui prendra ma place Autour de ton cou?

Qui connatra tes scnes De folie soudaine Ou bien de courroux? Qui aura la chance D'avoir ta prsence Souvent quand j'y pense Je deviens jaloux

Qui? nul ne peut le dire Qui? nous n'en savons rien Et mon cur se dchire En pensant que quelqu'un

Te prendra un je t'aime Et par ce je t'aime Je le sais dj Il prendra ta bouche

Il prendra ta couche Et m'enterrera Pour la seconde fois

Quin

Quin, cuando ya no aliente silenciosamente, llegar hasta ti y como el olvido ya te habr vencido le dirs querido al igual que a m

Quin borrar mis huellas y encendiendo estrellas en la oscuridad abrir balcones romper crespones y pondr canciones en tu soledad

Quin ser mi revelo quin te va a convencer quin volver de nuevo a reinar en tu ser

Quin cuando ya me ausente va a cruzar el puente que mande a cerrar y pondr colores en tus sinsabores y te har olvidar pronto mi pesar

Yo tengo el doble de tu edad ms no me importa sucumbir a ver de cara la verdad del porvenir No vistas luto por mi amor pues no me gusta ser cruel y s que nunca ese color le fue a tu piel

Quin cuando yo me vaya Llegar a tu playa un anochecer y pondr su empeo en velarte el sueo y lo hars tu dueo casi sin querer

Quin besar tu pelo y en tu negro duelo te pondr un clavel

Ya diferente te ver la gente nueva y sonriente como un cascabel

Quin viene a suplicarme Quin dime dulce bien Quin trata de borrarme Quin amor en tu sien Quin por sustituirte y por destruirme sin contemplacin romper en pedazos todos nuestros lazos y sin compasin mi propio corazn Libells : Charles Aznavour

posted by Alfil @ 5:40 AM 0 comments Charles Aznavour -IsabelleIsabelle Charles Aznavour (1924- )

Depuis longtemps mon cur Etait la retraite Et ne pensait jamais Devoir se rveiller Mais au son de ta voix J'ai relev la tte

Et l'amour m'a repris Avant que d'y penser

Isabelle Isabelle Isabelle Isabelle Isabelle Isabelle Isabelle mon amour

Comme on passe le doigt Entre l'arbre et l'corce L'amour s'est infiltr S'est gliss sous ma peau Avec tant d'insistance Et avec tant de force Que je n'ai plus depuis Ni calme ni repos

Isabelle Isabelle Isabelle Isabelle Isabelle Isabelle Isabelle mon amour

Les heures prs de toi Fuient comme des secondes Les journes loin de toi Ressemblent des annes Qui donnent mon amour Un got de fin du monde Elles troublent mon corps Autant que ma pense

Isabelle Isabelle Isabelle Isabelle Isabelle Isabelle Isabelle mon amour

Tu vis dans la lumire Et moi dans les coins sombres Car tu te meurs de vivre Et je me meurs d'amour Je me contenterais De caresser ton ombre Si tu voulais m'offrir Ton destin pour toujours

Isabelle Isabelle Isabelle Isabelle Isabelle Isabelle Isabelle mon amour

Isabel

Tena yo sin ti mi corazn dormido pensaba que jams podra despertar y al escuchar tu voz corriendo despert y ha vuelto a m el amor ms fuerte an que ayer.

Isabel Isabel Isabel Isabel Isabel Isabel Isabel mi amor.

Igual que la raz del rbol en la tierra t ests dentro de m fundida con mi piel tan dentro ests amor que cuando t te vas se queda en m tu voz gritando ms y ms...

Isabel Isabel Isabel Isabel Isabel Isabel Isabel mi amor.

Las horas junto a ti son rpidos segundos un da sin tu amor es una eternidad pues cuando t no ests no queda nada en m y el alma se me va detrs de ti

Isabel Isabel Isabel Isabel Isabel Isabel Isabel mi amor.

T vives en la luz y yo en las tinieblas t mueres por vivir y yo muero por ti me basta con besar tu sombra nada ms me basta con saber que un da me querrs

Isabel Isabel Isabel Isabel Isabel Isabel Isabel mi amor. Libells : Charles Aznavour

posted by Alfil @ 5:30 AM 1 comments Charles Aznavour -Il faut savoirIl faut savoir Charles Aznavour (1924- )

Il faut savoir encore sourire Quand le meilleur s'est retir Et qu'il ne reste que le pire Dans une vie bte pleurer

Il faut savoir, cote que cote Garder toute sa dignit Et malgr ce qu'il nous en cote S'en aller sans se retourner

Face au destin qui nous dsarme Et devant le bonheur perdu Il faut savoir cacher ses larmes Mais moi, mon coeur, je n'ai pas su

Il faut savoir quitter la table Lorsque l'amour est desservi Sans s'accrocher l'air pitoyable Mais partir sans faire de bruit

Il faut savoir cacher sa peine Sous le masque de tous les jours Et retenir les cris de haine Qui sont les derniers mots d'amour

Il faut savoir rester de glace Et taire un coeur qui meurt dj Il faut savoir garder la face Mais moi, mon coeur, je t'aime trop

Mais moi, je ne peux pas Il faut savoir mais moi Je ne sais pas...

Hay que saber

Hay que saber sonrer todava Cuando lo mejor se ha retirado y no queda ms que lo peor En una vida tristemente bestial

Hay que saber, cuesta guardar toda su dignidad Y a pesar de eso que nos cuesta Irse sin volver

Enfrentar al destino que nos desarma Y encontrar la alegra perdida Hay que saber ocultar sus lgrimas Pero yo, corazn, yo no pude saber

Hay que saber abandonar la mesa cuando el amor es retirado Sin tomar un aire lastimoso Sino irse sin hacer ruido

Hay que saber ocultar su pena Bajo la mscara de todos los das Y retener los gritos de odio Que son las ltimas palabras de amor

Hay que saber mantenerse como hielo

Y callar un corazn que ya muere Hay que saber ocultar la cara Pero yo, mi corazn, te amo demasiado

Pero yo, yo no puedo Hay que saber pero yo Yo no se... Libells : Charles Aznavour

posted by Alfil @ 5:20 AM 1 comments Charles Aznavour -La bohmeLa bohme Charles Aznavour (1924- )

Je vous parle d'un temps Que les moins de vingt ans Ne peuvent pas connatre Montmartre en ce temps-l Accrochait ses lilas Jusque sous nos fentres Et si l'humble garni Qui nous servait de nid Ne payait pas de mine C'est l qu'on s'est connu Moi qui criait famine Et toi qui posais nue

La bohme, la bohme a voulait dire on est heureux La bohme, la bohme Nous ne mangions qu'un jour sur deux

Dans les cafs voisins Nous tions quelques-uns Qui attendions la gloire Et bien que misreux Avec le ventre creux Nous ne cessions d'y croire Et quand quelque bistro Contre un bon repas chaud Nous prenait une toile Nous rcitions des vers Groups autour du pole En oubliant l'hiver

La bohme, la bohme a voulait dire tu es jolie La bohme, la bohme Et nous avions tous du gnie

Souvent il m'arrivait Devant mon chevalet De passer des nuits blanches Retouchant le dessin

De la ligne d'un sein Du galbe d'une hanche Et ce n'est qu'au matin Qu'on s'assayait enfin Devant un caf-crme Epuiss mais ravis Fallait-il que l'on s'aime Et qu'on aime la vie

La bohme, la bohme a voulait dire on a vingt ans La bohme, la bohme Et nous vivions de l'air du temps

Quand au hasard des jours Je m'en vais faire un tour A mon ancienne adresse Je ne reconnais plus Ni les murs, ni les rues Qui ont vu ma jeunesse En haut d'un escalier Je cherche l'atelier Dont plus rien ne subsiste Dans son nouveau dcor Montmartre semble triste Et les lilas sont morts

La bohme, la bohme On tait jeunes, on tait fous La bohme, la bohme a ne veut plus rien dire du tout

La bohemia

Les hablo de un tiempo Que los menores de veinte aos No pueden conocer Montmartre en esos tiempos Arrojaba sus lilas sobre nuestras ventanas Y si el humilde rincn que nos serva de nido no se puede costear Ah fue donde nos conocimos Yo que gritaba hambre Y t que posabas desnuda

la bohemia, la bohemia Eso quiere decir que ramos felices la bohemia, la bohemia No comamos ms que da por medio

En los cafs vecinos

Eramos unos que esperbamos la gloria Bastante miserables Con el vientre vaco Nosotros all no parbamos de creer Y cuando en alguna fuente de soda encontrbamos una buena comida caliente Tombamos un trapo Recitbamos versos Juntos alrededor de la estufa Olvidando el invierno

la bohemia, la bohemia eso quiere decir t eres linda la bohemia, la bohemia Y tenamos todos nuestro genio

A menudo me suceda delante de mi caballete que pasaba noches en vela retocando el diseo de la lnea de un seno de la silueta de una cadera Y no era sino hasta la maana Que nos sentbamos finalmente delante de un caf con crema Agotados pero embriagados

Hace falta que nos amemos y que amemos la vida

la bohemia, la bohemia eso quiere decir que tenemos veinte aos la bohemia, la bohemia Y vivimos del momento

Cuando algunos das por azar Me voy a dar una vuelta A mi antigua direccin No reconozco ms Ni los muros, ni las calles Que vieron mi juventud Arriba de una escalera Busco el taller donde ya nada subsiste En su nueva decoracin Montmartre se ve triste y las lilas estn muertas

la bohemia, la bohemia Eramos jvenes, ramos locos la bohemia, la bohemia eso ya no significa nada de nada. Libells : Charles Aznavour

posted by Alfil @ 5:10 AM 0 comments Charles Aznavour -SheShe Charles Aznavour (1924- )

She may be the face I can't forget A trace of pleasure or regret May be my treasure the or price I have to pay She may be the song the summer sings May be the chill that autumn brings My be a hundred different things Within the measure of the day.

She may be the beauty or the beast May be the famine or the feast May turn each day into heaven or a hell She may be the mirror of my dream A smile reflected in a stream She may not be what she may seem inside her shell

She who always seems so happy in a crowd Who's eyes can be so private and so proud No one's allowed to see them when they cry She may be the love that cannot hope to last May come to me from shadows of the past That I remember till day I die

She may be the reason I survive The why and where for I'm alive The one I'll care for through the rough and many years Me I'll take her laughter and her tears And make them all my souvenirs For where she goes I've got to be The meaning of my life is she, she, she

Ella

Ella puede ser la cara que no consigo olvidar Un rastro de placer o remordimiento Puede ser mi tesoro o el precio que tengo que pagar Ella puede ser la cancin que canta el verano Puede ser el fro que trae el otoo Puede ser cien cosas diferentes Mientras pasa el da

Ella puede ser la bella o la bestia Puede ser la carencia o el banquete Puede convertir cada da en cielo o en infierno Ella puede ser el espejo de mi sueo Una sonrisa reflejada en un arroyo Ella puede no ser lo que parece dentro de su mscara

Ella quien siempre parece muy feliz dentro de un gento

Sus ojos pueden ser tan privados y tan orgullosos A nadie le permiti verlos cuando lloran Ella puede ser el amor que no puedo esperar que termine Puede venir a mi desde las sombras del pasado Que recordar hasta el da que muera

Ella puede ser la razn para sobrevivir El por qu y el donde por lo que estoy vivo A quien yo cuidar a travs de los muchos y speros aos Yo tomar sus risas y sus lgrimas Y con ellas har todos mis recuerdos Por donde ella va yo tengo que estar El significado de mi vida es ella, ella, ella Libells : Charles Aznavour

Grand Jacques Jacques Brel (1929-1978)

C'est trop facile d'entrer aux glises De dverser toutes ses salets Face au cur qui dans la lumire grise Ferme les yeux pour mieux nous pardonner

Tais-toi donc, grand Jacques Que connais-tu du Bon Dieu? Un cantique, une image

Tu n'en connais rien de mieux

C'est trop facile quand les guerres sont finies D'aller gueuler que c'tait la dernire Ami bourgeois vous me faites envie Vous ne voyez donc point vos cimetires?

Tais-toi donc grand Jacques Et laisse-les donc crier Laisse-les pleurer de joie Toi qui ne fus mme pas soldat

C'est trop facile quand un amour se meurt Qu'il craque en deux parce qu'on l'a trop pli D'aller pleurer comme les hommes pleurent Comme si l'amour durait l'ternit

Tais-toi donc grand Jacques Que connais-tu de l'amour? Des yeux bleus, des cheveux fous Tu n'y connais rien du tout

Et dis-toi donc grand Jacques Dis-le-toi bien souvent C'est trop facile De faire semblant.

Grand Jacques

Es demasiado fcil entrar en las iglesias Desahogar todas sus suciedades De cara al cura que en la luz gris cierra los ojos para perdonarnos mejor.

Cllate, pues, Grand Jacques Qu conoces del buen Dios? Un cntico, una imagen No conoces nada mejor.

Es demasiado fcil cuando se acaban las guerras Ir a vociferar que era la ltima. Amigo burgus usted me da envidia No ve usted, pues, sus cementerios?

Cllate, pues, Grand Jacques Y djales gritar Djales llorar de alegra T que incluso no fuiste soldado.

Es demasiado fcil cuando un amor se muere Que se parte en dos porque los hemos plegado demasiado Ir a llorar como los hombres lloran Como si el amor durase la eternidad.

Cllate, pues, Grand Jacques Qu conoces del amor? Ojos azules, cabellos locos No conoces nada en absoluto.

Y dtelo, pues, Grand Jacques Dtelo muy frecuentemente Es demasiado fcil Es demasiado fcil Aparentar. Libells : Jacques Brel

posted by Alfil @ 10:30 AM 1 comments Jacques Brel -Le Diable (a va) Le Diable (a va) Jacques Brel (1929-1978)

Un jour le Diable vint sur terre, un jour le Diable vint sur terre pour surveiller ses intrts, il a tout vu le Diable, il a tout entendu, et aprs avoir tout vu, aprs avoir tout entendu, il est retourn chez lui, l-bas. Et l-bas, on avait fait un grand banquet, la fin du banquet, il s'est lev le Diable et il a prononc un discours:

a va. Il y a toujours un peu partout Des feux illuminant la terre a va Les hommes s'amusent comme des fous Aux dangereux jeux de la guerre a va Les trains draillent avec fracas Parce que des gars pleins d'idal Mettent des bombes sur les voies a fait des morts originales a fait des morts sans confession Des confessions sans rmission a va

Rien ne se vend mais tout s'achte L'honneur et mme la saintet a va Les Etats se muent en cachette En anonymes socits a va Les grands s'arrachent les dollars Venus du pays des enfants L'Europe rpte l'Avare Dans un dcor de mil neuf cent a fait des morts d'inanition

Et l'inanition des nations a va

Les hommes ils en ont tant vu Que leurs yeux sont devenus gris a va Et l'on ne chante mme plus Dans toutes les rues de Paris a va On traite les braves de fous Et les potes de nigauds Mais dans les journaux de partout Tous les salauds ont leur photo a fait mal aux honntes gens Et rire les malhonntes gens. a va a va a va a va.

El diabo (va bien)

Un da el diablo vino a la tierra. Un da el diablo vino a la tierra para vigilar sus intereses. Todo lo vio el diablo y todo lo oy y tras haber visto todo, tras haber escuchado todo volvi a su casa, all. Y all se haba preparado un gran banquete.

Al final del banquete se ha levantado el diablo y ha pronunciado un discurso:

Va bien. Siempre hay un poco por doquier Fuegos que iluminan la tierra muy bien Va bien Los hombres se divierten como locos En los peligrosos juegos de la guerra Va bien Los trenes descarrilan con estrpito Porque muchachos llenos de ideal colocan bombas en las vas Eso hace muertes originales Eso hace muertes sin confesin Confesiones sin remisin Va bien

Nada se vende ms todo se compra El honor e incluso la santidad Va bien Los estados mudan a escondidas en annimas sociedades Va bien Los grandes se arrancan los dlares Llegados del pas de los nios Europa ensaya El Avaro

En un decorado de mil novecientos Eso hace muertos de inanicin Y la inanicin de las naciones Va bien

Los hombres han visto tanto de esto Que sus ojos se han vuelto grises Va bien E incluso ya no se canta en todas las calles de Pars Va bien Se trata a los valientes de locos Y a los poetas de necios Pero en todos los peridicos Todos los cabrones tienen su foto Eso hace dao a las gentes honestas Y reir a las gentes deshonestas. Va bien, va bien, va bien, va bien. Libells : Jacques Brel

posted by Alfil @ 10:20 AM 0 comments Jacques Brel -Quand on n'a que l'amourQuand on n'a que l'amour Jacques Brel (1929-1978)

Quand on n'a que l'amour A s'offrir en partage

Au jour du grand voyage Qu'est notre grand amour Quand on n'a que l'amour Mon amour toi et moi Pour qu'clatent de joie Chaque heure et chaque jour Quand on n'a que l'amour Pour vivre nos promesses Sans nulle autre richesse Que d'y croire toujours Quand on n'a que l'amour Pour meubler de merveilles Et couvrir de soleil La laideur des faubourgs Quand on n'a que l'amour Pour unique raison Pour unique chanson Et unique secours

Quand on n'a que l'amour Pour habiller matin Pauvres et malandrins De manteaux de velours Quand on n'a que l'amour A offrir en prire Pour les maux de la terre En simple troubadour

Quand on n'a que l'amour A offrir ceux-l Dont l'unique combat Est de chercher le jour Quand on n'a que l'amour Pour tracer un chemin Et forcer le destin A chaque carrefour Quand on n'a que l'amour Pour parler aux canons Et rien qu'une chanson Pour convaincre un tambour

Alors sans avoir rien Que la force d'aimer Nous aurons dans nos mains Amis le monde entier.

Cuando no hay ms que amor

Cuando no hay ms que amor Para ofrecerse en reparto En el da del gran viaje Que es nuestro gran amor Cuando no hay ms que amor Mi amor t y yo

Para que estallen de alegra cada hora y cada da Cuando no hay ms que amor Para vivir nuestras promesas Sin ninguna otra riqueza Que la de creer en l siempre Cuando no hay ms que amor Para amueblar con maravillas Y cubrir de sol la fealdad de los arrabales Cuando no hay ms que amor como nica razn como nica cancin y nico auxilio

Cuando no hay ms que amor para vestir de madrugada A pobres y malandrines Con abrigos de terciopelo Cuando no hay ms que amor Para ofrecer como plegaria por los males de la tierra cual simple trobador Cuando no hay ms que amor Para ofrecer a aquellos Cuyo nico combate Es buscar el da

Cuando no hay ms que amor Para trazar un camino Y forzar el destino En cada encrucijada Cuando no hay ms que amor Para hablar a los caones Y nada ms que una cancin Para convencer a un tambor

Entonces sin tener nada Ms que la fuerza de amar Tendremos en nuestras manos Amigos el mundo entero Libells : Jacques Brel

posted by Alfil @ 10:20 AM 0 comments Jacques Brel -Je ne sais pasJe ne sais pas Jacques Brel (1929-1978)

Je ne sais pas pourquoi la pluie Quitte l-haut ses oripeaux Que sont les lourds nuages gris Pour se coucher sur nos coteaux Je ne sais pas pourquoi le vent S'amuse dans les matins clairs A colporter les rires d'enfants

Carillons frles de l'hiver Je ne sais rien de tout cela Mais je sais que je t'aime encor

Je ne sais pas pourquoi la route Qui me pousse vers la cit A l'odeur fade des droutes De peuplier en peuplier Je ne sais pas pourquoi le voile Du brouillard glac qui m'escorte Me fait penser aux cathdrales O l'on prie pour les amours mortes Je ne sais rien de tout cela Mais je sais que je t'aime encor

Je ne sais pas pourquoi la ville M'ouvre ses remparts de faubourgs Pour me laisser glisser fragile Sous la pluie parmi ses amours Je ne sais pas pourquoi ces gens Pour mieux clbrer ma dfaite Pour mieux suivre l'enterrement Ont le nez coll aux fentres Je ne sais rien de tout cela Mais je sais que je t'aime encor

Je ne sais pas pourquoi ces rues

S'ouvrent devant moi une une Vierges et froides froides et nues Rien que mes pas et pas de lune Je ne sais pas pourquoi la nuit Jouant de moi comme guitare M'a forc venir ici Pour pleurer devant cette gare Je ne sais rien de tout cela Mais je sais que je t'aime encor

Je ne sais pas quelle heure part Ce triste train pour Amsterdam Qu'un couple doit prendre ce soir Un couple dont tu es la femme Et je ne sais pas pour quel port Part d'Amsterdam ce grand navire Qui brise mon coeur et mon corps Notre amour et mon avenir Je ne sais rien de tout cela Mais je sais que je t'aime encor Mais je sais que je t'aime encor.

Yo no s

Yo no s porqu la lluvia Deja all arriba sus oropeles

Que son las pesadas nubes grises Para acostarse sobre nuestras laderas Yo no s porqu el viento Se divierte en las maanas claras propalando risas de nios dbiles carillones del invierno Yo no s nada de esto Pero s que te amo todava

Yo no s porqu la carretera Que me empuja hacia la ciudad Tiene el olor insulso de los fracasos de lamo en lamo Yo no s porqu el velo De niebla helada que me escolta Me hace pensar en catedrales Donde se llora por los amores muertos Yo no s nada de esto Pero s que te amo todava

Yo no s porqu la ciudad Me abre sus murallas de suburbios Para dejarme deslizar frgil Bajo la lluvia entre sus amores Yo no s porque esa gente Para mejor celebrar mi derrota Tiene la nariz pegada a las ventanas

Yo no s nada de esto Pero s que te amo todava

Yo no s porque esas calles Se abren ante m una a una Vrgenes y fras fras y desnudas nada ms que mis pasos y sin luna Yo no s porqu la noche Tocndome como a una guitarra Me ha forzado a venir aqu Para llorar ante esta estacin Yo no s nada de esto Pero s que te amo todava

Yo no s a qu hora parte Ese triste tren para Amsterdam Que una pareja debe tomar esta noche Una pareja en la que t eres la mujer Y yo no s para qu puerto Parte de Amsterdam ese gran navo Que rompe mi corazn y mi cuerpo Nuestro amor y mi porvenir Yo no s nada de esto Pero s que te amo todava Pero s que te amo todava Libells : Jacques Brel

posted by Alfil @ 10:10 AM 0 comments Jacques Brel -Ne me quitte pasNe me quitte pas Jacques Brel (1929-1978)

Ne me quitte pas Il faut oublier Tout peut s'oublier Qui s'enfuit dj Oublier le temps Des malentendus Et le temps perdu A savoir comment Oublier ces heures Qui tuaient parfois A coups de pourquoi Le coeur du bonheur Ne me quitte pas

Moi je t'offrirai Des perles de pluie Venues de pays O il ne pleut pas Je creuserais la terre Jusqu'aprs ma mort Pour couvrir ton corps D'or et de lumire

Je ferai un domaine O l'amour sera roi O l'amour sera loi O tu seras reine Ne me quitte pas

Ne me quitte pas Je t'inventerai Des mots insenss Que tu comprendras Je te parlerai De ces amants l Qui ont vu deux fois Leurs coeurs s'embraser Je te raconterai L'histoire de ce roi Mort de n'avoir pas Pu te rencontrer Ne me quitte pas

On a vu souvent Rejaillir le feu De l'ancien volcan Qu'on croyait trop vieux Il est parat-il Des terres brles Donnant plus de bl

Qu'un meilleur avril Et quand vient le soir Pour qu'un ciel flamboie Le rouge et le noir Ne s'pousent-ils pas Ne me quitte pas

Ne me quitte pas Je ne vais plus pleurer Je ne vais plus parler Je me cacherai l A te regarder Danser et sourire Et t'couter Chanter et puis rire Laisse-moi devenir L'ombre de ton ombre L'ombre de ta main L'ombre de ton chien Ne me quitte pas

No me dejes

No me dejes Hay que olvidar Todo puede olvidarse

Que desaparece ya Olvidar el tiempo De los malentendidos Y el tiempo perdido En sabe cmo Olvidar aquellas horas Que mataban a veces A golpes de porqu El corazn de la felicidad No me dejes

Yo te ofrecer Perlas de lluvia Venidas de pases En los que no llueve Yo cavar la tierra Hasta despus de mi muerte Para cubrir tu cuerpo De oro y de luz Yo har un dominio Donde el amor ser rey Donde el amor ser ley Donde t sers reina No me dejes

No me dejes Yo te inventar

Palabras insensatas Que comprenders Yo te hablar De aquellos amantes Que vieron dos veces Sus corazones abrasarse Yo te relatar La historia de aquel rey Muerto por no haber Podido encontrarte No me dejes

Se ha visto a menudo Resurgir el fuego del antiguo volcn Que creamos demasiado viejo Hay, al parecer, tierras quemadas Dando ms trigo Que en el mejor abril Y cuando cae la tarde Para que un cielo resplandezca El rojo y el negro no se desposan No me dejes

No me dejes Yo no voy a llorar Yo no voy a hablar Me esconder all

Para mirarte Bailar y sonreir Para escucharte Cantar y luego reir Djame convertirme En la sombra de tu sombra En la sombra de tu mano En la sombra de tu perro No me dejes Libells : Jacques Brel

posted by Alfil @ 10:00 AM 0 comments Jacques Brel -La tendresseLa tendresse Jacques Brel (1929-1978)

Pour un peu de tendresse Je donnerais les diamants Que le diable caresse Dans mes coffres d'argent Pourquoi crois-tu la belle Que les marins au port Vident leurs escarcelles Pour offrir des trsors A de fausses princesses Pour un peu de tendresse

Pour un peu de tendresse Je changerais de visage Je changerais d'ivresse Je changerais de langage Pourquoi crois-tu la belle Qu'au sommet de leurs chants Empereurs et mnestrels Abandonnent souvent Puissances et richesses Pour un peu de tendresse

Pour un peu de tendresse Je t'offrirais le temps Qu'il reste de jeunesse A l't finissant Pourquoi crois-tu la belle Que monte ma chanson Vers la claire dentelle Qui danse sur ton front Pench vers ma dtresse Pour un peu de tendresse.

La ternura

Por un poco de ternura Dara los diamantes

Que el diablo acaricia En mis cofres de plata. Por qu crees tu la bella Que los marinos en el puerto Vacan sus escarcelas Para ofrecer tesoros A falsas princesas. Por un poco de ternura.

Por un poco de ternura Yo cambiara de rostro Cambiara de ebriedad Cambiara de idioma. Por qu crees tu la bella Que en la cumbre de sus cantos Emperadores y trovadores Abandonan con frecuencia Poderes y riquezas. Por un poco de ternura.

Por un poco de ternura Te ofrecera el tiempo Que queda de juventud En el verano que termina. Por qu crees tu la bella Que asciende mi cancin Hacia el encaje claro

Que danza sobre tu frente Inclinado hacia mi angustia. Por un poco de ternura. Libells : Jacques Brel

posted by Alfil @ 9:50 AM 0 comments Jacques Brel -Les FlamandesLes Flamandes Jacques Brel (1929-1978)

Les Flamandes dansent sans rien dire Sans rien dire aux dimanches sonnants Les Flamandes dansent sans rien dire Les Flamandes a n'est pas causant Si elles dansent c'est parce qu'elles ont vingt ans Et qu' vingt ans il faut se fiancer Se fiancer pour pouvoir se marier Et se marier pour avoir des enfants C'est ce que leur ont dit leurs parents Le bedeau et mme Son Eminence L'Archiprtre qui prche au couvent Et c'est pour a et c'est pour a qu'elles dansent

Les Flamandes Les Flamandes Les Fla Les Fla

Les Flamandes Les Flamandes dansent sans frmir Sans frmir aux dimanches sonnants Les Flamandes dansent sans frmir Les Flamandes ca n'est pas frmissant Si elles dansent c'est parce qu'elles ont trente ans Et qu' trente ans il est bon de montrer Que tout va bien que poussent les enfants Et le houblon et le bl dans le pr Elles font la fiert de leurs parents Et du bedeau et de Son Eminence L'Archiprtre qui prche au couvent Et c'est pour a et c'est pour a qu'elles dansent

Les Flamandes...

Les Flamandes dansent sans sourire Sans sourire aux dimanches sonnants Les Flamandes dansent sans sourire Les Flamandes a n'est pas souriant Si elles dansent c'est qu'elles ont septante ans Qu' septante ans il est bon de montrer Que tout va bien que poussent les petits-enfants Et le houblon et le bl dans le pr Toutes vtues de noir comme leurs parents Comme le bedeau et comme Son Eminence L'Archiprtre qui radote au couvent

Elles hritent et c'est pour a qu'elles dansent

Les Flamandes...

Les Flamandes dansent sans mollir Sans mollir aux dimanches sonnants Les Flamandes dansent sans mollir Les Flamandes a n'est pas mollissant Si elles dansent c'est parce qu'elles ont cent ans Et qu' cent ans il est bon de montrer Que tout va bien qu'on a toujours bon pied Et bon houblon et bon bl dans le pr Elles s'en vont retrouver leurs parents Et le bedeau et mme Son Eminence L'Archiprtre qui repose au couvent Et c'est pour a qu'une dernire fois elles dansent Mais j'ai jamais rien fait d'autre qu'arriver.

Les Flamandes...

Las Flamencas

Las Flamencas bailan sin decir nada Sin decir nada en los domingos sonantes Las Flamencas bailas sin decir nada Las Flamencas no son habladoras

Si bailan es porque tienen veinte aos Y que a los veinte aos hay que prometerse Prometerse para poder casarse Y casarse para tener nios Eso es lo que les han dicho sus padres El bedel e incluso su eminencia El arcipreste que predica en el convento Y es por eso y es por eso por lo que bailan

Las Flamencas Las Flamencas Las Fla Las Fla Las Flamencas

Las Flamencas bailan sin temblar Sin temblar en los domingos sonantes Las Flamencas bailan sin temblar Las Flamencas no son temblorosas Si bailan es porque tienen treinta aos Y que a los treinta aos es bueno mostrar que todo va bien que crecen los nios Y el lpulo y el trigo en el prado Ellas son el orgullo de sus padres Y del bedel y de su eminencia El arcipreste que predica en el convento Y es por eso y es por eso por lo que bailan

Las Flamencas...

Las Flamencas bailan sin sonreir Sin sonreir en los domingos sonante Las Flamencas bailan sin sonreir Las Flamencas no son sonrientes Si bailan es que tienen setenta aos Y que a los setenta aos es bueno mostrar Que todo va bien que crecen los nietos Y el lpulo y el trigo en el prado Todas vestidas de negro como sus padres Como el bedel y como su eminencia El arcipreste que chochea en el convento Ellas heredan y es por eso por lo que bailan

Las Flamencas...

Las Flamencas bailan sin flojear Sin flojear en los domingos sonantes Las Flamencas bailan sin flojear Las Flamencas no son flojas Si bailan es porque tienen cien aos Y que a los cien aos es bueno mostrar Que todo va bien que an se tiene buen pie Y buen lpulo y buen trigo en el prado Ellas se van a reencontrar a sus padres

Al bedel e incluso a su eminencia El arcipreste que yace en el convento Y es por eso por lo que una ltima vez bailan Pero yo nunca tengo nada hecho del otro que llega

Las Flamencas... Libells : Jacques Brel

posted by Alfil @ 9:40 AM 1 comments Jacques Brel -La dame patronesseLa dame patronesse Jacques Brel (1929-1978)

Pour faire une bonne dame patronnesse Il faut avoir I'oeil vigilant Car, comme le prouvent les vnements Quatre-vingt-neuf tue la noblesse.

Et un point l'envers Et un point l'endroit Un point pour saint Joseph Un point pour saint Thomas

Pour faire une bonne dame patronnesse Il faut organiser ses largesses, Car comme disait le duc d'Elbeuf "C'est avec du vieux qu'on fait du neuf .

Pour faire une bonne dame patronnesse C'est qu'il faut faire trs attention A ne pas se laisser voler ses pauvresses C'est qu'on serait sans situation.

Pour faire une bonne dame patronnesse Il faut tre bonne mais sans faiblesse Ainsi j'ai d rayer de ma liste Une pauvresse qui frquentait un socialiste.

Pour faire une bonne dame patronnesse Mesdames tricotez tout en couleur caca d'oie Ce qui permet le dimanche la grand-messe De reconnatre ses pauvres soi.

La dama benefactora

Para ser una buena dama benefactora Hay que tener el ojo vigilante Porque, como lo prueban los acontecimientos El ochenta y nueve mata a la nobleza.

Y un punto al revs Y un punto al derecho Un punto por san Jos

Un punto por san Toms.

Para ser una buena dama benefactora Hay que organizar sus larguezas Porque como deca el duque Del Buey Es con lo viejo como se hace lo nuevo".

Para ser una buena dama benefactora Hay que poner mucha atencin Para no dejarse robar los pobres Porque eso nos dejara fuera de lugar.

Para ser una buena dama benefactora Hay que ser buena pero sin debilidad As he tenido que tachar de mi lista A una pobre que frecuentaba a un socialista.

Para ser una buena dama benefactora Seoras tricotad todo de color cada de oca Lo que permite el domingo en la gran misa Reconocer a sus propios pobres. Libells : Jacques Brel

posted by Alfil @ 9:30 AM 0 comments Jacques Brel -Le prochain amourLe prochain amour Jacques Brel (1929-1978)

On a beau faire on a beau dire Qu'un homme averti en vaut deux On a beau faire on a beau dire a fait du bien d'tre amoureux Je sais je sais que ce prochain amour Sera pour moi la prochaine dfaite Je sais dj l'entre de la fte La feuille morte que sera le petit jour Je sais je sais sans savoir ton prnom Que je serai ta prochaine capture Je sais dj que c'est par leur murmure Que les tangs mettent les fleuves en prison

Mais on a beau faire on a beau dire Qu'un homme averti en vaut deux On a beau faire on a beau dire a fait du bien d'tre amoureux Je sais je sais que ce prochain amour Ne vivra pas jusqu'au prochain t Je sais dj que le temps des baisers Pour deux chemins ne dure qu'un carrefour Je sais je sais que ce prochain bonheur Sera pour moi la prochaine des guerres Je sais dj cette affreuse prire Qu'il faut pleurer quand l'autre est le vainqueur

Mais on a beau faire on a beau dire Qu'un homme averti en vaut deux On a beau faire on a beau dire a fait du bien d'tre amoureux Je sais je sais que ce prochain amour Sera pour nous de vivre un nouveau rgne Dont nous croirons tous deux porter les chanes Dont nous croirons que l'autre a le velours Je sais je sais que ma tendre faiblesse Fera de nous des navires ennemis Mais mon cur sait des navires ennemis Partant ensemble pour pcher la tendresse

Car on a beau faire car on a beau dire Qu'un homme averti en vaut deux On a beau faire on a beau dire a fait du bien d'tre amoureux

El prximo amor

Por mas que se haga, por mas que se diga Que un hombre prevenido vale por dos Por mas que se haga, por mas que se diga Sienta bien estar enamorado Yo se, yo se que este prximo amor Ser para m la prxima derrota

Yo se ya al empezar la fiesta La hoja muerta que ser el amanecer Yo se, yo s sin saber tu nombre Que ser tu prxima captura Yo se ya que es por su murmullo Que los estanques ponen los ros en prisin.

Pero por mas que se haga, por mas que se diga Que un hombre prevenido vale por dos Por mas que se haga, por mas que se diga Sienta bien estar enamorado Yo se, yo se que este prximo amor No vivir hasta el prximo verano Yo se ya que el tiempo de los besos Para dos caminos no dura ms que una encrucijada Yo se, yo se que esta prxima felicidad Ser para m la prxima de las guerras Yo se ya esa horrible oracin Que hay que llorar cuando el otro es el vencedor.

Pero por mas que se haga, por mas que se diga Que un hombre prevenido vale por dos Por mas que se haga, por mas que se diga Sienta bien estar enamorado Yo se, yo se que este prximo amor Ser para nosotros vivir un nuevo reino Del que creeremos ambos llevar cadenas

Del que creeremos que el otro tiene el terciopelo Yo se, yo se que mi tierna debilidad Har de nosotros buques enemigos Pero mi corazn sabe de buques enemigos Partiendo juntos a pescar ternura.

Porque por mas que se haga, por mas que se diga Que un hombre prevenido vale por dos Por mas que se haga, por mas que se diga Sienta bien estar enamorado.

Versin de Consuelo Lago Collado Libells : Jacques Brel

posted by Alfil @ 9:20 AM 0 comments Jacques Brel -Vivre deboutVivre debout Jacques Brel (1929-1978)

Voil que l'on se cache Quand se lve le vent De peur qu'il ne nous pousse Vers des combats trop rudes Voil que l'on se cache, Dans chaque amour naissant Qui nous dit aprs J'autre Je suis la certitude

Voil que l'on se cache Que notre ombre un instant Pour mieux fuir l'inquitude Soit l'ombre d'un enfant L'ombre des habitudes Qu'on a plant en nous Quand nous avions vingt ans

Serait-il impossible de vivre debout ?

Voil qu'on s'agenouille D'tre moiti tomb Sous l'incroyable poids De nos croix illusoires Voil qu'on s'agenouille Et dj retomb Pour avoir t grand L'espace d'un miroir Voil qu'on s'agenouille Alors que notre espoir Se rduit prier Alors qu'il est trop tard Qu'on ne peut plus gagner A tous ces rendez-vous Que nous avons manqus

Serait-il impossible de vivre debout ?

Voil que l'on se couche Pour la moindre amourette Pour la moindre fleurette A qui l'on dit toujours Voil que l'on se couche Pour mieux perdre la tte Pour mieux brler l'ennui A des reflets d'amour Voil que l'on se couche De l'envie qui s'arrte De prolonger le jour Pour mieux faire notre cour A la mort qui s'apprte Pour tre jusqu'au bout Notre propre dfaite.

Serait-il impossible de vivre debout ?

Vivir de pie

He aqu que uno se esconde Cuando se levanta el viento Por miedo a que nos empuje Hacia combates demasiado rudos He aqu que uno se esconde

En cada amor naciente Que nos dice tras el anterior Yo soy la certidumbre He aqu que uno se esconde Que nuestra sombra un instante Para mejor huir de la inquietud Sea la sombra de un nio La sombra de las costumbres Que plantaron en nosotros Cuando tenamos veinte aos

Ser imposible vivir de pie?

He aqu que uno se arrodilla Por estar medio cado Bajo el increible peso De nuestras cruces ilusorias He aqu que uno se arrodilla Y ya vuelto a caer Por haber sido grande El espacio de un espejo He aqu que uno se arrodilla Mientras nuestra esperanza Se limita a rezar Mientras es demasiado tarde Que ya no se puede ganar En todas esas citas

A las que hemos faltado

Ser imposible vivir de pie?

He aqu que uno se acuesta Por el mnimo amorcillo Por la mnima florecilla A la que se dice "siempre" He aqu que uno se acuesta Para mejor perder la cabeza Para mejor quemar el hasto En reflejos de amor He aqu que uno se acuesta Por el deseo de que se detenga De prolongar el da Para mejor hacer la corte A la muerte que se apresta Para ser hasta el final Nuestra propia derrota

Ser imposible vivir de pie? Libells : Jacques Brel

posted by Alfil @ 9:10 AM 0 comments Jacques Brel -On n'oublie rienOn n'oublie rien Jacques Brel (1929-1978)

On n'oublie rien de rien On n'oublie rien du tout On n'oublie rien de rien On s'habitue c'est tout

Ni ces dparts ni ces navires Ni ces voyages qui nous chavirent De paysages en paysages Et de visages en visages Ni tous ces ports ni tous ces bars Ni tous ces attrape-cafard O l'on attend le matin gris Au cinma de son whisky

Ni tout cela ni rien au monde Ne sait pas nous faire oublier Ne peut pas nous faire oublier Qu'aussi vrai que la terre est ronde On n'oublie rien de rien On n'oublie rien du tout On n'oublie rien de rien On s'habitue c'est tout

Ni ces jamais ni ces toujours Ni ces je t'aime ni ces amours Que l'on poursuit travers curs

De gris en gris de pleurs en pleurs Ni ces bras blancs d'une seule nuit Collier de femme pour notre ennui Que l'on dnoue au petit jour Par des promesses de retour

Ni tout cela ni rien au monde Ne sait pas nous faire oublier Ne peut pas nous faire oublier Qu'aussi vrai que la terre est ronde On n'oublie rien de rien On n'oublie rien du tout On n'oublie rien de rien On s'habitue c'est tout

Ni mme ce temps o j'aurais fait Mille chansons de mes regrets Ni mme ce temps o mes souvenirs Prendront mes rides pour un sourire Ni ce grand lit o mes remords Ont rendez-vous avec la mort Ni ce grand lit que je souhaite A certains jours comme une fte

Ni tout cela ni rien au monde Ne sait pas nous faire oublier Ne peut pas nous faire oublier

Qu'aussi vrai que la terre est ronde On n'oublie rien de rien On n'oublie rien du tout On n'oublie rien de rien On s'habitue c'est tout.

No olvidamos nada

No olvidamos nada de nada No olvidamos nada en absoluto No olvidamos nada de nada Nos acostumbramos eso es todo

Ni esas partidas ni esos buques Ni esos viajes que nos zozobran De paisajes en paisajes Y de rostro en rostro Ni todos esos puertos, ni todos esos bares Ni todos esos caza-cucharachas Donde uno espera el amanecer gris en el cine de su whisky.

Ni todo eso, ni nada en el mundo No sabe hacernos olvidar No puede hacernos olvidar Que tan cierto como que la tierra es redonda

No olvidamos nada de nada No olvidamos nada en absoluto No olvidamos nada de nada Nos acostumbramos eso es todo.

Ni esos jams, ni esos siempre Ni esos te quiero, ni esos amores Que perseguimos a travs del corazn De gris en gris de llanto en llanto Ni esos brazos blancos de una sola noche Collar de mujer para nuestro aburrimiento Que deshacemos en la madrugada Por promesas de volver.

Ni todo eso, ni nada en el mundo No sabe hacernos olvidar No puede hacernos olvidar Que tan cierto como que la tierra es redonda No olvidamos nada de nada No olvidamos nada en absoluto No olvidamos nada de nada Nos acostumbramos eso es todo.

Ni siquiera ese tiempo donde habra hecho Mil canciones de mis pesares Ni siquiera ese tiempo donde mis recuerdos Tomarn mis arrugas por una sonrisa

Ni esa gran cama donde mis remordimientos Tienen cita con la muerte Ni esa gran cama que deseo En ciertos das como una fiesta.

Ni todo eso, ni nada en el mundo Sabe hacernos olvidar Puede hacernos olvidar Que tan cierto como que la tierra es redonda No olvidamos nada de nada No olvidamos nada en absoluto No olvidamos nada de nada Nos acostumbramos eso es todo.

Versin de Consuelo Lago Collado Libells : Jacques Brel

posted by Alfil @ 9:00 AM 0 comments Jacques Brel -Le plat paysLe plat pays Jacques Brel (1929-1978)

Avec la mer du Nord pour dernier terrain vague Et des vagues de dunes pour arrter les vagues Et de vagues rochers que les mares dpassent Et qui ont jamais le coeur mare basse Avec infiniment de brumes venir

Avec le vent d'est coutez-le tenir Le plat pays qui est le mien

Avec des cathdrales pour uniques montagnes Et de noirs clochers comme mts de cocagne O des diables en pierre dcrochent les nuages Avec le fil des jours pour unique voyage Et des chemins de pluies pour unique bonsoir Avec le vent d'ouest coutez-le vouloir Le plat pays qui est le mien

Avec un ciel si bas qu'un canal s'est perdu Avec un ciel si bas qu'il fait l'humilit Avec un ciel si gris qu'un canal s'est pendu Avec un ciel si gris qu'il faut lui pardonner Avec le vent du nord qui vient s'carteler Avec le vent du nord coutez-le craquer Le plat pays qui est le mien

Avec de l'Italie qui descendrait l'Escaut Avec Frida la Blonde quand elle devient Margot Quand les fils de novembre nous reviennent en mai Quand la plaine est fumante et tremble sous juillet Quand le vent est au rire quand le vent est au bl Quand le vent est au sud coutez-le chanter Le plat pays qui est le mien.

El pas llano

Con el mar del Norte como ltimo campo ondulado Y oleadas de dunas para detener las olas Y vagas rocas que las mareas desbordan Y que para siempre tienen el corazn en marea baja Con brumas infinitamente por venir Con el viento del este escuchadlo aguantar El pas llano que es el mo

Con catedrales como nicas montaas Y negros campanarios como mstiles de cucaa Donde diablos de piedra descuelgan las nubes Con el hilo de los das como nico viaje Y caminos de lluvia como nico "buenas noches" Con el viento del oeste escuchadlo querer El pas llano que es el mo

Con un cielo tan bajo que un canal se perdi Con un cielo tan bajo que hace la humildad Con un cielo tan gris que un canal se colg Con un cielo tan gris que hay que perdonarle Con el viento del norte escuchadlo crujir El pas llano que es el mo

Con Italia que bajara por el Escalda Con Frida la Rubia cuando se convierte en Margot Cuando los hijos de noviembre nos vuelven en mayo Cuando la llanura est humeante y tiembla bajo julio Cuando el viento est en la risa cuando el viento est en el trigo Cuando el viento est al sur escuchadlo cantar. El pas llano que es el mo Libells : Jacques Brel

posted by Alfil @ 8:50 AM 0 comments Jacques Brel -RosaRosa Jacques Brel (1929-1978)

C'est le plus vieux tango du monde Celui que les ttes blondes Anonnent comme une ronde En apprenant leur latin C'est le tango du collge Qui prend les rves au pige Et dont il est sacrilge De ne pas sortir malin

C'est le tango des bons pres Qui surveillent l'oeil svre Les Jules et les Prosper Qui seront la France de demain

Rosa rosa rosam Rosae rosae rosa Rosae rosae rosas Rosarum rosis rosis

C'est le tango des forts en thme Boutonneux jusqu' l'extrme Et qui recouvrent de laine Leur coeur qui est dj froid C'est le tango des forts en rien Qui dclinent de chagrin Et qui seront pharmaciens Parce que papa ne l'tait pas C'est le temps o j'tais dernier Car ce tango rosa rosae J'inclinais lui prfrer Dj ma cousine Rosa

Rosa rosa rosam Rosae rosae rosa Rosae rosae rosas Rosarum rosis rosis

C'est le tango des promenades Deux par seul sous les arcades Cerns de corbeaux et d'alcades

Qui nous protgeaient des pourquoi C'est le tango de la pluie sur la cour Le miroir d'une flaque sans amour Qui m'a fait comprendre un beau jour Que je ne serai pas Vasco de Gama

Mais c'est le tango du temps bni O pour un baiser trop petit Dans la clairire d'un jeudi A rosi cousine Rosa

Rosa rosa rosam Rosae rosae rosa Rosae rosae rosas Rosarum rosis rosis

C'est le tango du temps des zros J'en avais tant des minces des gros Que j'en faisais des tunnels pour Charlot Des auroles pour Saint Franois C'est le tango des rcompenses Qui allaient ceux qui ont de la chance D'apprendre ds leur enfance Tout ce qui ne leur servira pas

Mais c'est le tango que l'on regrette Une fois que le temps s'achte

Et que l'on s'aperoit tout bte Qu'il y a des pines aux Rosa

Rosa rosa rosam Rosae rosae rosa Rosae rosae rosas Rosarum rosis rosis.

Rosa

Es el tango ms viejo del mundo Este que la cabezas rubias Balbucean como una ronda Apendiendo su latn Es el tango del colegio que coge los sueos en la trampa Y del cual es sacrilegio No salir inteligente

Es el tango de los buenos curas Que vigilan con ojo severo A los Julio y los Prspero Que sern la Francia de maana

Rosa rosa rosam Rosae rosae rosa

Rosae rosae rosas Rosarum rosis rosis.

Es el tango de los fuertes en tema Granujientos hasta el extremo Y que recubren de lana Su corazn que ya est fro Es el tango de los fuertes en nada Que declinan de tristeza Y que sern farmacuticos Porque pap no lo era

Es el tiempo en que yo era el ltimo Porque a ese tango rosa rosae Me inclinaba a preferir Ya a mi prima Rosa

Rosa rosa rosam Rosae rosae rosa Rosae rosae rosas Rosarum rosis rosis.

Es el tango de los paseos Dos por solo bajo las arcadas Cercadas de cuervos y de alcaldes Que nos protegan de los porqu Es el tango de la lluvia sobre el patio

El espejo de un charco sin amor Que me hizo comprender un da Que yo no sera Vasco de Gama

Pero es el tango del tiempo bendito En que por un beso pequeito En el claro de un jueves Ha sonrosado mi prima Rosa

Rosa rosa rosam Rosae rosae rosa Rosae rosae rosas Rosarum rosis rosis.

Es el tango del tiempo de los ceros Yo tena tantos delgados y gordos Que haca tneles para Charlot Aureolas para San Francisco Era el tango de las recompensas Que iban a quienes tienen la suerte De aprender desde su infancia Todo lo que no les servir

Pero es el tango del que se lamenta Una vez que el tiempo se compra Y que estpido se da cuenta De que hay espinas en las Rosa

Rosa rosa rosam Rosae rosae rosa Rosae rosae rosas Rosarum rosis rosis. Libells : Jacques Brel

posted by Alfil @ 8:40 AM 0 comments Jacques Brel -La FanetteLa Fanette Jacques Brel (1929-1978)

Nous tions deux amis et Fanette m'aimait La plage tait dserte et dormait sous juillet Si elles s'en souviennent les vagues vous diront Combien pour la Fanette j'ai chant de chansons

Faut dire Faut dire qu'elle tait belle Comme une perle d'eau Faut dire qu'elle tait belle Et je ne suis pas beau Faut dire Faut dire qu'elle tait brune Tant la dune tait blonde Et tenant l'autre et l'une Moi je tenais le monde

Faut dire Faut dire que j'tais fou De croire tout cela Je le croyais nous Je la croyais moi Faut dire Qu'on ne nous apprend pas A se mfier de tout

Nous tions deux amis et Fanette m'aimait La plage tait dserte et mentait sous juillet Si elles s'en souviennent les vagues vous diront Comment pour la Fanette s'arrta la chanson

Faut dire Faut dire qu'en sortant D'une vague mourante Je les vis s'en allant Comme amant et amante Faut dire Faut dire qu'ils ont ri Quand ils m'ont vu pleurer Faut dire qu'ils ont chant Quand je les ai maudits Faut dire Que c'est bien ce jour-l Qu'ils ont nag si loin

Qu'ils ont nag si bien Qu'on ne les revit pas Faut dire Qu'on ne nous apprend pas Mais parlons d'autre chose

Nous tions deux amis et Fanette l'aimait La plage est dserte et pleure sous juillet Et le soir quelquefois Quand les vagues s'arrtent J'entends comme une voix J'entends... c'est la Fanette.

La Fanette

Eramos dos amigos y Fanette me amaba La playa estaba desierta y dorma bajo julio Si las olas se acuerdan os dirn Cuntas canciones he cantado para la Fanette

Hay que decir Hay que decir que ella era bella Como una perla de agua Hay que decir que ella era bella Y yo guapo no soy Hay que decir

Hay que decir que ella era tan morena Como la duna era rubia Y teniendo al otro y a la una Yo tena el mundo Hay que decir Hay que decir que yo estaba loco Por creer en todo eso Yo le crea nuestro Yo la crea ma Hay que decir Que no se nos ensea A desconfiar de todo

Eramos dos amigos y Fanette me amaba La playa estaba desierta y menta bajo julio Si las olas se acuerdan os dirn Cmo se detuvo la cancin para la Fanette

Hay que decir Hay que decir que al salir De una ola muriente Yo les he visto yndose Como amante y amante Hay que decir Hay que decir que han redo Cuando me han visto llorar Hay que decir que han cantado

Cuando les he maldecido Hay que decir Que es justo aquel da Que han nadado tan lejos Que han nadado tan bien Que no se les volvi a ver Hay que decir Que no nos ensea... Pero hablemos de otra cosa.

Eramos dos amigos y Fanette le amaba La playa est desierta y llora bajo julio Y al atardecer a veces Oigo como una voz Oigo.. es la Fanette Libells : Jacques Brel

posted by Alfil @ 8:30 AM 0 comments Jacques Brel -Les bigotesLes bigotes Jacques Brel (1929-1978)

Elles vieillissent petits pas De petits chiens en petits chats Les bigotes Elles vieillissent d'autant plus vite Qu'elles confondent l'amour et l'eau bnite

Comme toutes les bigotes

Si j'tais diable en les voyant parfois Je crois que je me ferais chtrer Si j'tais Dieu en les voyant prier Je crois que je perdrais la foi Par les bigotes

Elles processionnent petits pas De bnitier en bnitier Les bigotes Et patati et patata Mes oreilles commencent siffler Les bigotes

Vtues de noir comme Monsieur le Cur Qui est trop bon avec les cratures Elles s'embigotent les yeux baisss Comme si Dieu dormait sous leurs chaussures De bigotes

Le samedi soir aprs le turbin On voit l'ouvrier parisien Mais pas de bigotes Car c'est au fond de leur maison Qu'elles se prservent des garons Les bigotes

Qui prfrent se ratatiner De vpres en vpres de messe en messe Toutes fires d'avoir pu conserver Le diamant qui dort entre leurs f...s De bigotes

Puis elles meurent petits pas A petit feu en petit tas Les bigotes Qui cimetirent petits pas Au petit jour d'un petit froid De bigotes

Et dans le ciel qui n'existe pas Les anges font vite un paradis pour elles Une aurole et deux bouts d'ailes Et elles s'envolent... petits pas De bigotes

Las beatas

Ellas envejecen a pequeos pasos De pequeos perros en pequeos gatos Las beatas. Ellas envejecen tanto mas rpido

Cuanto confunden el amor y el agua bendita Como todas las beatas.

Si yo fuera el diablo vindolas a veces Yo creo que me hara castrar. Si fuera Dios vindolas rezar Yo creo que perdera la fe Por las beatas.

Ellas procesionan a pequeos pasos De pila de agua bendita en pila de agua bendita Las beatas. Y patat y patat Mis odos empiezan a zumbar Las beatas.

Vestidas de negro como el seor cura Que es demasiado bueno con las criaturas Se beatizan bajando los ojos Como si Dios durmiera bajo sus zapatos De beatas.

El sabado por la noche despus del curre Se ve el obrero parisino Pero no a las beatas, Porque es en el fondo de sus casas Donde se preservan de los muchachos

Las beatas.

Que prefieren resecarse De visperas en visperas de misa en misa Todas orgullosas de haber podido conservar El diamante que duerme entre sus ns De beatas.

Despus mueren a pequeos pasos A fuego lento en montoncitos Las beatas. Que cementerian a pequeos pasos Al amanecer de un pequeo frio De beatas.

Y en el cielo que no existe Los ngeles hacen rpidamente un paraso para ellas Una aureola y dos extremos de alas Y ellas despegan a pequeos pasos De beatas.

Versin de Consuelo Lago Collado Libells : Jacques Brel

posted by Alfil @ 8:20 AM 0 comments Jacques Brel -Les torosLes toros

Jacques Brel (1929-1978)

Les toros s'ennuient le dimanche Quand il s'agit de courir pour nous. Un peu de sable du soleil et des planches Un peu de sang pour faire un peu de boue C'est l'heure o les piciers se prennent pour Don Juan C'est l'heure o les Anglaises se prennent pour Montherlant.

Ah! Qui nous dira quoi a pense Un toro qui tourne et danse Et s'aperoit soudain qu'il est tout nu? Ah! Qui nous dira quoi a rve Un toro dont l'il se lve Et qui dcouvre les cornes des cocus?

Les toros s'ennuient le dimanche Quand il s'agit de souffrir pour nous. Voici les picadors et la foule se venge Voici les toreros et la foule est genoux. C'est l'heure o les piciers se prennent pour Garcia Lorca. C'est l'heure o les Anglaises se prennent pour la Carmencita.

Les toros s'ennuient le dimanche Quand il s'agit de mourir pour nous Mais l'pe va plonger et la foule se penche Mais l'pe a plong et la foule est debout.

C'est l'instant de triomphe o les piciers se prennent pour Nron. C'est l'instant de triomphe o les Anglaises se prennent pour Wellington.

Ah! Est-ce qu'en tombant terre Les toros rvent d'un enfer O brleraient hommes et toreros dfunts? Ah! Ou bien l'heure du trpas Ne nous pardonneraient-ils pas En pensant Carthage Waterloo et Verdun? Verdun.

Los toros

Los toros se inquietan el domingo Cuando se trata de correr para nosotros. Un poco de arena, de sol y de tablas, Un poco de sangre para hacer un poco de barro. Es la hora en que los tenderos Se toman por Don Juan. Es la hora en que los ingleses Se toman por Montherlant.

Ah! Quin nos dir en qu piensa Un toro que gira y danza Y que descubre de pronto que est totalmente desnudo. Ah! Quin nos dir con qu suea

un toro cuyo ojo se alza y que descubre los cuernos de los cornudos.

Los toros se inquietan el domingo cuando se trata de sufrir para nosotros: He aqu el picador y la multitud se venga. He aqu los toreros y la multitud se arrodilla. Es la hora en que los tenderos Se toman por Garca Lorca. Es la hora en que los ingleses Se toman por la Carmencita.

Los toros se inquietan el domingo Cuando se trata de morir por nosotros Pero la espada va a hundirse y la multitud se inclina Pero la espada se ha hundido y la multitud est en pie. Es el instante de triunfo en que Los tenderos se toman por Nern. Es el instante de triunfo en que Los ingleses se toman por Wellington.

Ah! Tal vez al caer a tierra los toros suean con un infierno En el que ardern hombres y toreros difuntos? O bien a la hora de la muerte No nos perdonarn Pensando en Cartago, Waterloo y Verdun.

Verdun. Libells : Jacques Brel

posted by Alfil @ 8:10 AM 0 comments Jacques Brel -AmsterdamAmsterdam Jacques Brel (1929-1978)

Dans le port d'Amsterdam Y a des marins qui chantent Les rves qui les hantent Au large d'Amsterdam Dans le port d'Amsterdam Y a des marins qui dorment Comme des oriflammes Le long des berges mornes Dans le port d'Amsterdam Y a des marins qui meurent Pleins de bire et de drames Aux premires lueurs Mais dans le port d'Amsterdam Y a des marins qui naissent Dans la chaleur paisse Des langueurs ocanes

Dans le port d'Amsterdam Y a des marins qui mangent

Sur des nappes trop blanches Des poissons ruisselants Ils vous montrent des dents A croquer la fortune A dcroisser la lune A bouffer des haubans Et a sent la morue Jusque dans le coeur des frites Que leurs grosses mains invitent A revenir en plus Puis se lvent en riant Dans un bruit de tempte Referment leur braguette Et sortent en rotant

Dans le port d'Amsterdam Y a des marins qui dansent En se frottant la panse Sur la panse des femmes Et ils tournent et ils dansent Comme des soleils crachs Dans le son dchir D'un accordon rance Ils se tordent le cou Pour mieux s'entendre rire Jusqu' ce que tout coup L'accordon expire

Alors le geste grave Alors le regard fier Ils ramnent leur batave Jusqu'en pleine lumire

Dans le port d'Amsterdam Y a des marins qui boivent Et qui boivent et reboivent Et qui reboivent encore Ils boivent la sant Des putains d'Amsterdam De Hambourg ou d'ailleurs Enfin ils boivent aux dames Qui leur donnent leur joli corps Qui leur donnent leur vertu Pour une pice en or Et quand ils ont bien bu Se plantent le nez au ciel Se mouchent dans les toiles Et ils pissent comme je pleure Sur les femmes infidles

Dans le port d'Amsterdam Dans le port d'Amsterdam.

Amsterdam

En el puerto de Amsterdam Hay marinos que cantan Los sueos que les asedian A lo ancho de Amsterdam En el puerto de Amsterdam Hay marinos que duermen Como estandartes A lo largo de riberas sombras En el puerto de Amsterdam Hay marinos que mueren Llenos de cerveza y de dramas Con las primeras luces Pero en el puerto de Amsterdam Hay marinos que nacen En el calor espeso De languideces oceanas

En el puerto de Amsterdam Hay marinos que comen En manteles demasiado blancos Pescados brillantes Os muestran unos dientes Como para mascar la fortuna Para hacer menguar la luna Para tragar unas amarras Y se huele el bacalao

Hasta en el corazn de las patatas fritas Que sus gruesas manos invitan A convertirse en ms Luego se alzan riendo Con un ruido de tempestad Se reabrochan la bragueta Y eructando se van

En el puerto de Amsterdam Hay marinos que bailan Frotndose la panza Con la de las mujeres Y giran y bailan Como soles escupidos En el sonido desgarrado De un acorden rancio Se tuercen el cuello Para oirse mejor reir Hasta que de pronto El acorden expira Entonces con un gesto grave Entonces con la mirada orgullosa Devuelven a su holandesa Hasta la plena luz

En el puerto de Amsterdam Hay marinos que beben

Y que beben y rebeben Y que rebeben an Beben a la salud De las putas de Amsterdam De Hamburgo o de otros sitios En fin beben por las damas Que les dan su bonito cuerpo Que les dan su virtud Por una pieza de oro Y cuando han bebido bien Se plantan nariz al cielo Se limpian los mocos en las estrellas Y mean como yo lloro sobre las mujeres infieles.

En el puerto de Amsterdam En el puerto de Amsterdam Libells : Jacques Brel

posted by Alfil @ 8:00 AM 0 comments Jacques Brel -JefJef Jacques Brel (1929-1978)

Non Jef t'es pas tout seul Mais arrte de pleurer Comme a devant tout le monde

Parce qu'une demi-vieille Parce qu'une fausse blonde T'a relaiss tomber Non Jef t'es pas tout seul Mais tu sais que tu me fais honte A sangloter comme a Btement devant tout le monde Parce qu'une trois quarts putain T'a claqu dans les mains Non Jef t'es pas tout seul Mais tu fais honte voir Les gens se paient notre tte Foutons le camp de ce trottoir Allez viens Jef viens viens

Viens il me reste trois sous On va aller se les boire Chez la mre Franoise Viens il me reste trois sous Et si c'est pas assez Ben il me restera l'ardoise Puis on ira manger Des moules et puis des frites Des frites et puis des moules Et du vin de Moselle Et si t'es encore triste On ira voir les filles

Chez la madame Andre Parait qu'y en a de nouvelles On rechantera comme avant On sera bien tous les deux Comme quand on tait jeunes Comme quand c'tait le temps Que j'avais de l'argent

Non Jef t'es pas tout seul Mais arrte tes grimaces Soulve tes cent kilos Fais bouger ta carcasse Je sais que t'as le cur gros Mais il faut le soulever Non Jef t'es pas tout seul Mais arrte de sangloter Arrte de te rpandre Arrte de rpter Que t'es bon te foutre l'eau Que t'es bon te pendre Non Jef t'es pas tout seul Mais c'est plus un trottoir a devient un cinma O les gens viennent te voir Allez viens Jef viens viens.

Viens il me reste ma guitare

Je l'allumerai pour toi Et on sera espagnols Comme quand on tait mmes Mme que j'aimais pas a T'imiteras le rossignol Puis on se trouvera un banc On parlera de l'Amrique O c'est qu'on va aller Quand on aura du fric Et si t'es encore triste Ou rien que si t'en as l'air Je te raconterai comment Tu deviendras Rockfeller On sera bien tous les deux On rechantera comme avant Comme quand on tait beaux Comme quand c'tait le temps D'avant qu'on soit poivrots

Allez viens Jef viens viens Oui oui Jef oui viens.

Jeff

No Jef no ests solo Pero para de llorar

De ese modo ante todo el mundo Porque una medio vieja Porque una falsa rubia Te ha vuelto a dejar No Jef no ests solo Pero sabes que me avergenzas Por sollozar as Tontamente ante todo el mundo Porque una tres cuartos puta Se te ha ido de las manos No Jef no ests solo Pero da vergenza verte La gente se burla de nosotros Largumonos de esta acera Anda ven Jef ven, ven.

Ven me quedan tres reales Vamos ir a bebrnoslos Donde la madre Franoise Ven me quedan tres reales Y si no es suficiente Pues me quedara la pizarra Despus iremos a comer Mejillones y despus patatas fritas Patatas fritas y despus mejillones Y vino de Mosela Y si sigues triste

Iremos a ver a las chicas Donde la madame Andre Al parecer las hay nuevas Volveremos a cantar como antes Estaremos bien los dos Como cuando ramos jvenes Como cuando era el tiempo Que tena dinero.

No Jef, no ests solo Pero para tus muecas Levanta tus cien kilos Haz que se mueva tu carcasa S que tienes el corazn gordo Pero hay levantarlo No Jef, no ests solo Pero para de sollozar Deja de derramarte Deja de repetir Que ests para tirarte al agua Que ests para ahorcarte No Jef, no ests solo Pero esto ya no es una acera Esto se convierte en un cine Donde la gente viene a verte Anda ven Jef ven, ven.

Ven, me queda mi guitarra La encender para ti Y seremos espaoles Como cuando ramos chavales Aunque no me gustaba eso Imitars el ruiseor Despus encontraremos un banco Hablaremos de Amrica Que es donde vamos a ir Cuando tengamos pasta Y si sigues triste O slo si lo pareces Te contar cmo Te convertirs en Rockfeller Estaremos bien los dos Volveremos a cantar como antes Como cuando ramos guapos Como cuando era el tiempo De antes de ser unos borrachos Anda Jef ven, ven S, s Jef, s ven. Libells : Jacques Brel

posted by Alfil @ 7:50 AM 0 comments Jacques Brel -Les bonbonsLes bonbons Jacques Brel (1929-1978)

Je vous ai apport des bonbons Parce que les fleurs c'est prissable Puis les bonbons c'est tellement bon Bien que les fleurs soient plus prsentables Surtout quand elles sont en boutons Mais je vous ai apport des bonbons

J'espre qu'on pourra se promener Que Madame votre mre ne dira rien On ira voir passer les trains A huit heures moi je vous ramnerai Quel beau dimanche pour la saison Je vous ai apport des bonbons

Si vous saviez comme je suis fier De vous voir pendue mon bras Les gens rne regardent de travers Y en a mme qui rient derrire moi Le monde est plein de polissons Je vous ai apport des bonbons

Oh! oui! Germaine est moins bien que vous Oh oui! Germaine elle est moins belle C'est vrai que Germaine a des cheveux roux C'est vrai que Germaine elle est cruelle a vous avez mille fois raison

Je vous ai apport des bonbons

Et nous voil sur la grande place Sur le kiosque on joue Mozart Mais dites-moi que c'est par hasard Qu'il y a l votre ami Lon Si vous voulez que je cde la place J'avais apport des bonbons...

Mais bonjour Mademoiselle Germaine Je vous ai apport des bonbons Parce que les fleurs c'est prissable Puis les bonbons c'est tellement bon Bien que les fleurs soient plus prsentables Surtout quand elles sont en boutons...

Los caramelos

Yo le he traido caramelos Porque las flores son perecederas Y luego los caramelos son tan buenos Aunque las flores sean ms presentables Sobre todo cuando estn en capullos Pero yo le he traido caramelos

Yo espero que podamos pasear

Que su seora madre no dir nada Iremos a ver pasar los trenes A las ocho yo la acompaar Qu buen domingo para esta poca Yo le he traido caramelos Si usted supiera cmo estoy de orgulloso Al verla colgada de mi brazo La gente me mira de reojo Y hay incluso quienes rien tras de m El mundo est lleno de bribones Yo le he traido caramelos

Oh s! Germaine no est tan bien como usted Oh s! Germaine es menos bella Es cierto que Germaine tiene el pelo rojo Es cierto que Germaine es cruel En eso usted tiene mil veces razn Yo le he traido caramelos

Y henos aqu en la gran plaza En el kiosko tocan Mozart Pero dgame si no es casualidad Que ah est su amigo Len Si usted quiere que ceda mi sitio Yo haba traido caramelos...

Pero buenos das seorita Germaine

Yo le he traido caramelos Porque las flores son perecederas Y luego los caramelos son tan buenos Aunque las flores sean ms presentables Sobre todo cuando estn en capullos.... Libells : Jacques Brel

posted by Alfil @ 7:40 AM 1 comments Jacques Brel -Ces gens-lCes gens-l Jacques Brel (1929-1978)

D'abord il y a l'an Lui qui est comme un melon Lui qui a un gros nez Lui qui sait plus son nom Monsieur tellement qui boit Ou tellement qu'il a bu Qui fait rien de ses dix doigts Mais lui qui n'en peut plus Lui qui est compltement cuit Et qui se prend pour le roi Qui se saoule toutes les nuits Avec du mauvais vin Mais qu'on retrouve matin Dans l'glise qui roupille Raide comme une saillie

Blanc comme un cierge de Pques Et puis qui balbutie Et qui a l'il qui divague Faut vous dire Monsieur Que chez ces gens-l On ne pense pas Monsieur On ne pense pas on prie

Et puis, il y a l'autre Des carottes dans les cheveux Qu'a jamais vu un peigne Ouest mchant comme une teigne Mme qu'il donnerait sa chemise A des pauvres gens heureux Qui a mari la Denise Une fille de la ville Enfin d'une autre ville Et que c'est pas fini Qui fait ses petites affaires Avec son petit chapeau Avec son petit manteau Avec sa petite auto Qu'aimerait bien avoir l'air Mais qui n'a pas l'air du tout Faut pas jouer les riches Quand on n'a pas le sou Faut vous dire Monsieur

Que chez ces gens-l On ne vit pas Monsieur On ne vit pas on triche

Et puis, il y a les autres La mre qui ne dit rien Ou bien n'importe quoi Et du soir au matin Sous sa belle gueule d'aptre Et dans son cadre en bois Il y a la moustache du pre Qui est mort d'une glissade Et qui regarde son troupeau Bouffer la soupe froide Et a fait des grands flchss Et a fait des grands flchss Et puis il y a la toute vieille Qu'en finit pas de vibrer Et qu'on attend qu'elle crve Vu que c'est elle qu'a l'oseille Et qu'on coute mme pas Ce que ses pauvres mains racontent Faut vous dire Monsieur Que chez ces gens-l On ne cause pas Monsieur On ne cause pas on compte

Et puis et puis Et puis il y a Frida Qui est belle comme un soleil Et qui m'aime pareil Que moi j'aime Frida Mme qu'on se dit souvent Qu'on aura une maison Avec des tas de fentres Avec presque pas de murs Et qu'on vivra dedans Et qu'il fera bon y tre Et que si c'est pas sr C'est quand mme peut-tre Parce que les autres veulent pas Parce que les autres veulent pas Les autres ils disent comme a Qu'elle est trop belle pour moi Que je suis tout juste bon A gorger les chats J'ai jamais tu de chats Ou alors y a longtemps Ou bien j'ai oubli Ou ils sentaient pas bon Enfin ils ne veulent pas

Parfois quand on se voit Semblant que c'est pas exprs

Avec ses yeux mouillants Elle dit qu'elle partira Elle dit qu'elle me suivra Alors pour un instant Pour un instant seulement Alors moi je la crois Monsieur Pour un instant Pour un instant seulement Parce que chez ces gens-l Monsieur on ne s'en va pas On ne s'en va pas Monsieur On ne s'en va pas Mais il est tard Monsieur Il faut que je rentre chez moi.

Esa gente

Primero esta el mayor l que es como un meln l que tiene una gorda nariz l que ya no sabe su nombre Seor tanto como bebe O tanto como ha bebido Que no hace nada con sus diez dedos Pero que ya no puede ms l que esta completamente condenado

Y que se toma por el rey Que se emborracha todas las noches Con vino malo Pero que encontramos por la maana En la iglesia durmiendo Tieso como una mojama Blanco como un cirio de pascua Y despus que balbucea Y que tiene el ojo que divaga Hay que decirle seor Que entre esa gente No se piensa seor No se piensa, se reza.

Y despus esta el otro Zanahorias en los pelos Que nunca ha visto un peine Que es malo como una tia Aunque dara su camisa A una pobre gente feliz Que se ha casado con la Dense Una chica de la ciudad En fin de otra ciudad Y que eso no ha terminado Que hace sus pequeos negocios Con su pequeo gorro Con su pequeo abrigo

Con su pequeo coche Que le gustara aparentar Pero que no aparenta nada No hay que jugar a rico Cuando no se tiene un centavo Hay que decirle seor Que entre esa gente No se vive, seor No se vive, se hace trampa.

Y despus, estn los otros La madre que no dice nada O bien cualquier cosa Y de la noche a la maana Bajo su bella jeta de apstol Y en su marco de madera Hay el bigote del padre Que ha muerto de un resbaln Y que mira a su rebao Comer la sopa fra Y eso hace grandes flchss Y eso hace grandes flchss Y despus esta la mas vieja Que no para de vibrar Y que se espera que palme Visto que es ella quien tiene la pasta Y que ni se escucha siquiera

Lo que sus pobres manos cuentan Hay que decirle seor Que entre esa gente No se charla seor No se charla, se cuenta.

Y despus, y despus Y despus esta Frida Que es bella como un sol Y que me quiere igual Que yo quiero a Frida Incluso nos decimos a menudo Que tendremos una casa Con montones de ventanas Casi sin paredes Y que viviremos dentro Y que har bueno estar all Y que si no es seguro Es sin embargo quizs Porque los otros no quieren Porque los otros no quieren Los otros dicen as Que es demasiado bonita para m Que slamente valgo Para degollar gatos Nunca he matado gatos O hace mucho tiempo de eso

O bien he olvidado O no olan bien.

A veces cuando nos vemos Fingiendo que no es a propsito Con sus ojos mojados Ella dice que se ir Ella dice que me seguir Entonces por un instante Por un instante slamente Entonces yo la creo seor Por un instante Por un instante slamente Porque entre esa gente Seor uno no se va Uno no se va seor Uno no se va Pero ya es tarde seor Tengo que volver a mi casa...

Versin de Consuelo Lago Collado Libells : Jacques Brel

posted by Alfil @ 7:30 AM 0 comments Jacques Brel -Grand-MreGrand-Mre Jacques Brel (1929-1978)

Faut voir Grand-Mre Grand-Mre et sa poitrine Grand-Mre et ses usines Et ses vingt secrtaires Faut voir Mre Grand Diriger ses affaires Elle vend des courants d'air Dguiss en coups de vent Faut voir Grand-Mre Quand elle compte son magot a fait des tas de zros Points comme son derrire

Mais pendant ce temps-l Grand-Pre court aprs la bonne En lui disant que l'argent ne fait pas le bonheur Comment voulez-vous bonnes gens que nos bonnes bonnes Et que nos petits pargnants aient le sens des valeurs?

Faut voir Grand-Mre C'est une tramontane Qui fume le havane Et fait trembler la terre Faut voir Grand-Mre Cercle de gnraux Etre culotte de peau Et gagner leurs guguerres

Faut voir Grand-Mre Dresse sous son chapeau C'est comme un Waterloo O ne serait pas venu Blucher

Mais pendant ce temps-l Grand-Pre court aprs la bonne En lui disant que l'arme elle bat le beurre Comment voulez-vous bonnes gens que nos bonnes bonnes Et que nos chers pioupious aient le sens des valeurs

Faut voir Grand-Mre S'assurer sur la mort Un petit coup de presbytre Un petit coup de remords Faut voir Grand-Mre Et ses ligues de vertu Ses anciens combattants Ses anciens qui ont battu Faut voir Grand-Mre Quand elle se croit pcheresse Un grand verre de grand-messe Et un doigt de couvent

Mais pendant ce temps-l Grand-Pre court aprs la bonne En lui disant que les curs sont farceurs Comment voulez-vous bonnes gens que nos bonnes bonnes Et nos petits incroyants aient le sens des valeurs

Mais faut voir Grand-Pre Dans les bistrots bavards O claquent les billards Et les chopes de bire Faut voir Pre Grand Caresser les roseaux Effeuiller les tangs Et pleurer du Rimbaud Faut voir Grand-Pre Dimanche finissant Honteux et regrettant D'avoir tromp Grand-Mre

Mais pendant ce temps-l Grand-Mre se tape la bonne En lui disant que les hommes sont menteurs Comment voulez-vous bonnes gens que nos bonnes bonnes Et que notre belle jeunesse aient le sens des valeurs

Abuela

Hay que ver a la abuela La abuela y su pecho La abuela y sus fbricas Y sus veinte secretarias. Hay que ver a la abuela

Dirigir sus negocios Vende corrientes de aire Disfrazadas de rfagas de viento Hay que ver a la abuela Cuando cuenta sus ahorros Que hacen montones de ceros Punteados como su trasero

Pero durante ese tiempo el abuelo corre tras la criada Dicindole que el dinero no hace la felicidad Cmo quereis buenas gentes que nuestra buenas criadas Y nuestro pequeos ahorradores tengan el sentido de los valores?

Hay que ver a la abuela Es una tramontana Que fuma habanos Y hace temblar la ltierra Hay que ver a la abuela Rodeada de generales Ser un militarote Y ganar sus gueguerras Hay que ver a la abuela Tiesa bajo su sombrero Es como un Waterloo Al que no hubiera ido Blucher

Pero durante ese tiempo el abuelo corre tras la criada

Dicindole que el ejrcito bate la mantequilla Cmo quereis buenas gentes que nuestras buenas criadas Y nuestros queridos reclutas tengan el sentido de los valores?

Hay que ver a la abuela Asegurarse sobre la muerte Un toquecito de presbiterio Un toquecito de remordimientos Hay que ver a la abuela Y sus ligas de virtud Sus antiguos combatientes Sus viejos que han golpeado Hay que ver a la abuela Cuando se cree pecadora Un gran vaso de gran misa Y un dedo de convento

Pero durante ese tiempo el abuelo corre tras la criada Dicindole que los curas son farsantes Cmo quereis buenas gentes que nuestras buenas criadas

Y nuestros pequeos descreidos tengan el sentido de los valores? Pero hay que ver al abuelo En los bares charlatanes Donde chasquean los billares Y las jarras de cerveza

Hay que ver al padre grande Acariciar los rosales Deshojar los estanques Y llorar el Rimbaud Hay que ver al abuelo Terminando el domingo Avergonzado y lamentando Haber engaado a la abuela

Pero durante ese tiempo La abuela se tira a la criada Dicindole que los hombres son mentirosos Cmo quereis buenas gentes que nuestras buenas criadas Y nuestra bella juventud tengan el sentido de los valores? Libells : Jacques Brel

posted by Alfil @ 7:20 AM 0 comments Jacques Brel -La chanson des vieux amantsLa chanson des vieux amants Jacques Brel (1929-1978)

Bien sr, nous emes des orages Vingt ans d'amour, c'est l'amour fol Mille fois tu pris ton bagage Mille fois je pris mon envol Et chaque meuble se souvient Dans cette chambre sans berceau Des clats des vieilles temptes

Plus rien ne ressemblait rien Tu avais perdu le got de l'eau Et moi celui de la conqute

Mais mon amour Mon doux mon tendre mon merveilleux amour De l'aube claire jusqu' la fin du jour Je t'aime encore tu sais je t'aime

Moi, je sais tous tes sortilges Tu sais tous mes envotements Tu m'as gard de pige en pige Je t'ai perdue de temps en temps Bien sr tu pris quelques amants Il fallait bien passer le temps Il faut bien que le corps exulte Et finalement finalement Il nous fallut bien du talent Pour tre vieux sans tre adultes

Oh, mon amour Mon doux mon tendre mon merveilleux amour De l'aube claire jusqu' la fin du jour Je t'aime encore, tu sais, je t'aime

Et plus le temps nous fait cortge Et plus le temps nous fait tourment

Mais n'est-ce pas le pire pige Que vivre en paix pour des amants Bien sr tu pleures un peu moins tt Je me dchire un peu plus tard Nous protgeons moins nos mystres On laisse moins faire le hasard On se mfie du fil de l'eau Mais c'est toujours la tendre guerre

Oh, mon amour... Mon doux mon tendre mon merveilleux amour De l'aube claire jusqu' la fin du jour Je t'aime encore tu sais je t'aime.

La cancin de los viejos amantes

Por supuesto tuvimos tormentas Veinte aos de amor es el amor loco Mil veces cogiste tu equipaje Mil veces yo levant el vuelo Y cada mueble se acuerda En esta habitacin sin cuna De los estallidos de las viejas tempestades Ya nada se pareca a nada Tu habas perdido el gusto del agua Y yo el de la conquista.

Pero mi amor Mi dulce mi tierno mi maravilloso amor Del alba clara hasta el final del da Yo te amo an tu sabes yo te amo.

Yo s todos tus sortilegio. Tu sabes todos mis hechizos Tu me has conservado de trampa en trampa Yo te he perdido de tiempo en tiempo Por supuesto tuviste algunos amantes Era necesario pasar el tiempo Es preciso que el cuerpo exulte Y finalmente finalmente Fue necesario bastante talento Para ser viejos sin ser adultos. Oh mi amor Mi dulce mi tierno mi maravilloso amor Del alba clara hasta el final del d Yo te amo an tu sabes yo te amo.

Y cuanto ms el tiempo nos hace cortejo Tanto ms nos atorment Pero no hay trampa peor Que vivir en paz para unos amantes Por supuesto t lloras un poco menos pronto Yo me desgarro un poco ms tarde

Protegemos menos nuestros misterios Dejamos hacer menos al azar Desconfiamos de la corriente Pero es siempre la tierna guerra.

Oh mi amor... Mi dulce mi tierno mi maravilloso amor Del alba clara hasta el final del da Yo te amo an tu sabes yo te amo Libells : Jacques Brel

posted by Alfil @ 7:10 AM 0 comments Jacques Brel -Mon enfanceMon enfance Jacques Brel (1929-1978)

Mon enfance passa De grisailles en silences De fausses rvrences En manque de batailles L'hiver j'tais au ventre De la grande maison Qui avait jet l'ancre Au nord parmi les joncs L't moiti nu Mais tout fait modeste Je devenais indien

Pourtant dj certain Que mes oncles repus M'avaient vol le Far West

Mon enfance passa Les femmes aux cuisines O je rvais de Chine Vieillissaient en repas Les hommes au fromage S'enveloppaient de tabac Flamands taiseux et sages Et ne me savaient pas Moi qui toutes les nuits Agenouill pour rien Arpgeais mon chagrin Au pied du trop grand lit Je voulais prendre un train Que je n'ai jamais pris.

Mon enfance passa De servante en servante Je m'tonnais dj Qu'elles ne fussent point plantes Je m'tonnais encore De ces ronds de famille Flnant de mort en mort Et que le deuil habille

Je m'tonnais surtout D'tre de ce troupeau Qui m'apprenait pleurer Que je connaissais trop J'avais L'il du berger Mais le cur de l'agneau.

Mon enfance clata Ce fut l'adolescence Et le mur du silence Un matin se brisa Ce fut la premire fleur Et la premire fille La premire gentille Et la premire peur Je volais je le jure Je jure que je volais Mon cur ouvrait les bras Je n'tais plus barbare Et la guerre arriva.

Et nous voil ce soir.

Mi infancia

Mi infancia pas

De grisuras en silencios De falsas reverencias En falta de batallas En invierno estaba en el vientre De la gran casa Que haba echado el ancla En el norte entre los juncos En el verano medio desnudo Ms totalmente modesto Me converta en indio A pesar de la certeza De que mis tos ahitos Me haban robado el Far West.

Mi infancia pas Las mujeres en las cocinas Donde yo soaba con China Envejecan en comida Los hombres al queso Se envolvan en tabaco Flamencos parcos y sabios Y a mi me ignoraban Yo que todas las noches Arrodillado para nada Arpegiaba mi tristeza Al pie de la cama demasiado grande Quera tomar un tren

Que no he tomado jams.

Mi infancia pas De criada en criada Yo ya me sorprenda De que no fueran plantas Me sorprenda todava De esos crculos de familia Vagando de muerto en muerto Y que la muerte viste Me sorprenda sobre todo De ser de ese rebao Que me enseaba a llorar Que yo conoca demasiado Yo tena el ojo del pastor Pero el corazn del cordero.

Mi infancia estall Fue la adolescencia Y el muro del silencio Una maana se rompi Fue la primera flor Y la primera chica La primera amable Y el primer temor Yo volaba lo juro Yo juro que volaba

Mi corazn abra los brazos Yo ya no era brbaro Y la guerra lleg.

Y henos aqu esta noche. Libells : Jacques Brel

posted by Alfil @ 7:00 AM 0 comments Jacques Brel -J'arriveJ'arrive Jacques Brel (1929-1978)

De chrysanthmes en chrysanthmes Nos amitis sont en partance De chrysanthmes en chrysanthmes La mort potence nos dulcines De chrysanthmes en chrysanthmes Les autres fleurs font ce qu'elles peuvent De chrysanthmes en chrysanthmes Les hommes pleurent les femmes pleuvent.

J'arrive j'arrive Mais qu'est-ce que j'aurais bien aim Encore une fois traner mes os Jusqu'au soleil jusqu' l't Jusqu'au printemps, jusqu' demain J'arrive, j'arrive

Mais qu'est-ce que j'aurais bien aim Encore une fois voir si le fleuve Est encore fleuve voir si le port Est encore port m'y voir encore J'arrive j'arrive Mais pourquoi moi pourquoi maintenant Pourquoi dj et o aller J'arrive bien sr, j'arrive Mais j'ai jamais rien fait d'autre qu'arriver

De chrysanthmes en chrysanthmes A chaque fois plus solitaire De chrysanthmes en chrysanthmes A chaque fois surnumraire J'arrive j'arrive Mais qu'est-ce que j'aurais bien aim Encore une fois prendre un amour Comme on prend le train pour plus tre seul Pour tre ailleurs pour tre bien J'arrive j'arrive Mais qu'est-ce que j'aurais bien aim Encore une fois remplir d'toiles Un corps qui tremble et tomber mort Brl d'amour le coeur en cendres J'arrive j'arrive C'est mme pas toi qui est en avance C'est dj moi qui suis en retard

J'arrive, bien sr j'arrive Mais j'ai jamais rien fait d'autre qu'arriver.

Ya llego

De crisantemos en crisantemos Nuestras amistades van partiendo De crisantemos en crisantemos La muerte potencia nuestras dulcineas De crisantemos en crisantemos Las otras flores hacen lo que pueden De crisantemos en crisantemos Los hombres lloran las mujeres llueven.

Ya llego ya llego Pero cunto me hubiera gustado Una vez ms arrastrar mis huesos Hasta el sol hasta el verano Hasta la primavera hasta maana Ya llego ya llego Pero cunto me hubiera gustado Una vez ms ver si el ro Es an ro ver si el puerto Es an puerto verme an all Ya llego ya llego Pero porqu yo porqu ahora

Porqu ya y a dnde ir Ya llego, seguro, ya llego Pero nunca he hecho otra cosa que llegar.

De crisantemos en crisantemos Cada vez ms solitario De crisantemos en crisantemos Cada vez supernumerario Ya llego ya llego Pero cunto me hubiera gustado Una vez ms tomar un amor Como se toma el tren para no estar ms solo Para estar en otra parte para estar bien Ya llego ya llego Pero cunto me hubiera gustado Una vez ms llenar de estrellas Un cuerpo que tiembla y caer muerto Quemado de amor con el corazn en cenizas Ya llego ya llego Incluso no eres tu quien se adelanta Soy yo quien se retrasa Ya llego, seguro, ya llego Pero nunca he hecho otra cosa que llegar. Libells : Jacques Brel

posted by Alfil @ 6:50 AM 0 comments Jacques Brel -Regarde bien petit-

Regarde bien petit Jacques Brel (1929-1978)

Regarde bien petit Regarde bien Sur la plaine l-bas hauteur des roseaux Entre ciel et moulins Y a un homme qui vient Que je ne connais pas Regarde bien petit Regarde bien

Est-ce un lointain voisin Un voyageur perdu Un revenant de guerre Un montreur de dentelles Est-ce un abb porteur De ces fausses nouvelles Qui aident vieillir Est-ce mon frre qui vient Nous dire qu'il est temps De moins nous har Ou n'est-ce que le vent Qui gonfle un peu le sable Et forme des mirages Pour nous passer le temps

Regarde bien petit Regarde bien Sur la plaine l-bas hauteur des roseaux Entre ciel et moulins Y a un homme qui vient Que je ne connais pas Regarde bien petit Regarde bien

Ce n'est pas un voisin Son cheval est trop fier Pour tre de ce coin Pour revenir de guerre Ce n'est pas un abb Son cheval est trop pauvre Pour tre paroissien Ce n'est pas un marchand Son cheval est trop clair Son habit est trop blanc Et aucun voyageur N'a plus pass le pont Depuis la mort du pre Ni ne sait nos prnoms

Regarde bien petit

Regarde bien Sur la plaine l-bas hauteur des roseaux Entre ciel et moulins Y a un homme qui vient Que je ne connais pas Regarde bien petit Regarde bien

Non ce n'est pas mon frre Son cheval aurait henni Non ce n'est pas mon frre Il ne l'oserait plus Il n'est plus rien ici Qui puisse le servir Non ce n'est pas mon frre Mon frre a pu mourir Cette ombre de midi Aurait plus de tourments S'il s'agissait de lui Allons c'est bien le vent Qui gonfle un peu le sable Pour nous passer le temps

Regarde bien petit Regarde bien Sur la plaine l-bas

hauteur des roseaux Entre ciel et moulins Y a un homme qui part Que nous ne saurons pas Regarde bien petit Regarde bien

Il faut scher tes larmes Il y a un homme qui part Que nous ne saurons pas Tu peux ranger les armes.

Mira bien pequeo

Mira bien pequeo Mira bien En la llanura all A la altura de los caizares Entre cielo y molinos Hay un hombre que viene Que no conozco Mira bien pequeo Mira bien.

Ser un lejano vecino

Un viajero perdido Uno que vuelve de la guerra Un mostrador de encajes Ser un abad portador De esas falsas noticias Que ayudan a envejecer Ser mi hermano que viene A decirnos que ya va siendo tiempo De odiarnos menos O solo ser el viento Que infla un poco la arena Y forma espejismos Para entretenernos.

Mira bien pequeo Mira bien En la llanura all A la altura de los caizares Entre cielo y molinos Hay un hombre que viene Que no conozco Mira bien pequeo Mira bien

No es un vecino Su caballo es demasiado orgulloso Para ser de este paraje

Para volver de la guerra No es un abad Su caballo es demasiado pobre Para ser prroco No es un comerciante Su caballo es demasiado claro Su vestidura es demasiado blanca Y ningn viajero Ha pasado ya el puente Desde la muerte de padre Ni conoce nuestros nombres.

Mira bien pequeo Mira bien En la llanura all A la altura de los caizares Entre cielo y molinos Hay un hombre que viene Que no conozco Mira bien pequeo Mira bien.

No, no es mi hermano Su caballo hubiera relinchado No, no es mi hermano No se atrevera ya Ya no hay nada aqu

Que le pueda servir No, no es mi hermano Mi hermano ha podido morir Esa sombra de medioda Tendra ms tormentos Si se tratara de l Entonces es el viento Que infla un poco la arena Para entretenernos.

Mira bien pequeo Mira bien En la llanura all A la altura de los caizares Entre cielo y molinos Hay un hombre que se marcha Que no sabremos no Mira bien pequeo Mira bien.

Tienes que secar tus lgrimas Hay un hombre que se va Que no sabremos no Puedes guardar las armas.

Versin de Consuelo Lago Collado Libells : Jacques Brel

posted by Alfil @ 6:40 AM 0 comments Jacques Brel -VieillirVieillir Jacques Brel (1929-1978)

Mourir en rougissant Suivant la guerre qu'il fait Du fait des Allemands A cause des Anglais Mourir baiseur intgre Entre les seins d'une grosse Contre les os d'une maigre Dans un cul de basse-fosse Mourir de frissonner Mourir de se dissoudre De se racrapoter Mourir de se dcoudre Ou terminer sa course La nuit de ses cent ans Vieillard tonitruant Soulev pas quelques femmes Clou la Grande Ourse Cracher sa dernire dent En chantant "Amsterdam" Mourir cela n'est rien Mourir la belle affaire

Mais vieillir... vieillir Mourir mourir de rire C'est possiblement vrai D'ailleurs la preuve en est Qu'ils n'osent plus trop rire Mourir de faire le pitre Pour drider le dsert Mourir face au cancer Par arrt de l'arbitre Mourir sous le manteau Tellement anonyme Tellement incognito Que meurt un synonyme. Ou terminer sa course La nuit de ses cent ans Vieillard tonitruant Soulev par quelques femmes Clou la Grande Ourse Cracher sa dernire dent En chantant "Amsterdam" Mourir cela n'est rien Mourir la belle affaire Mais vieillir... vieillir Mourir couvert d'honneur Et ruisselant d'argent Asphyxi sous les fleurs Mourir en monument

Mourir au bout d'une blonde L o rien ne se passe O le temps nous dpasse O le lit tombe en tombe Mourir insignifiant Au fond d'une tisane Entre un mdicament Et un fruit qui se fane Ou terminer sa course La nuit de ses mille ans Vieillard tonitruant Soulev par quelques femmes Clou la Grande Ourse Cracher sa dernire dent En chantant "Amsterdam" Mourir cela n'est rien Mourir la belle affaire Mais vieillir... vieillir Envejecer

Morir ruborizndose Segn la guerra que hace Del echo de los Alemanes A causa de los Ingleses. Morir follador integro Entre los senos de una gorda Contra los huesos de una flaca

En el culo del calabozo. Morir de estremecerse Morir de disolverse De arrugarse Morir de descoserse.

O terminar su carrera La noche de sus cien aos Anciano atronador Levantado por algunas mujeres Clavado a la Osa Mayor Escupir su ltimo diente Cantando Amsterdam.

Morir eso no es nada Morir el buen asunto Pero envejecer. Oh! Envejecer.

Morir morir de risa Es posiblemente cierto Adems la prueba es Que ya no se atreven a rer demasiado. Morir de hacer el payaso Para desarrugar el desierto Morir frente al cncer Por parada del arbitro. Morir bajo el abrigo

Tan annimo Tan incgnito como muere un sinnimo.

O terminar su carrera La noche de sus cien aos Anciano atronador Levantado por algunas mujeres Clavado a la Osa Mayor Escupir su ltimo diente Cantando Amsterdam.

Morir eso no es nada Morir el buen asunto Pero envejecer. Oh! envejecer

Morir cubierto de honor Y chorreante de dinero Asfixiado bajo las flores Morir en monumento. Morir al final de una rubia All donde no pasa nada Donde el tiempo nos supera Donde la cama cae en tumba. Morir insignificante En el fondo de una tisana Entre un medicamento

Y una fruta que se marchita.

O terminar su carrera La noche de sus cien aos Anciano atronador Levantado por algunas mujeres Clavado a la Osa Mayor Escupir su ltimo diente Cantando Amsterdam.

Morir eso no es nada Morir el buen asunto Pero envejecer. Oh! envejecer .

Versin de Consuelo Lago Collado Libells : Jacques Brel

La chanson de Prvert Serge Gainsbourg (1928-1991)

Oh je voudrais tant que tu te souviennes Cette chanson tait la tienne C'tait ta prfre, je crois Qu'elle est de Prvert et Kosma

Et chaque fois les feuilles mortes

Te rappellent mon souvenir Jour aprs jour les amours mortes N'en finissent pas de mourir

Avec d'autres bien sr je m'abandonne Mais leur chanson est monotone Et peu peu je m'indiffre A cela il n'est rien faire

Car chaque fois les feuilles mortes Te rappellent mon souvenir Jour aprs jour les amours mortes N'en finissent pas de mourir

Peut-on jamais savoir par o commence Et quand finit l'indiffrence Passe l'automne vienne l'hiver Et que la chanson de Prvert

Cette chanson, Les Feuilles Mortes S'efface de mon souvenir Et ce jour l, mes amours mortes En auront fini de mourir

La cancin de Prvert

Oh yo querra tanto que tu te acordaras Esta cancin es la tuya Es tu preferida, yo creo Que es de Prvert y Kosma

Y cada vez, las hojas muertas Te recuerdan en mi memoria Da tras da los amores muertos No terminan de morir

Con otros por supuesto me abandono Pero su cancin es montona Y poco a poco yo soy indiferente En eso no hay nada que hacer

Y cada vez, las hojas muertas Te recuerdan en mi memoria Da tras da los amores muertos No terminan de morir

Nunca sabemos por dnde comenzar Y cuando terminar la indiferencia Pasa el otoo viene el invierno Y la cancin de Prvert

Esta cancin las Hojas Muertas Se borran de mi recuerdo

Y este da mis amores muertos Habrn terminado de morir Libells : Serge Gainsbourg

posted by Alfil @ 6:30 AM 0 comments Serge Gainsbourg -Overseas telegramOverseas telegram Serge Gainsbourg (1928-1991)

Je voudrais que ce tlgramme Soit le plus beau tlgramme De tous les tlgrammes Que tu recevras jamais

Dcouvrant mon tlgramme Et lisant ce tlgramme A la fin du tlgramme Tu te mettes pleurer

Je sais que ce tlgramme Est le dernier tlgramme De tous les tlgrammes Que je t'enverrai jamais

Tu auras ce tlgramme Comme les autres tlgramme Par l'Overseas Telegram

Et le Post Office anglais

Overseas telegram

Yo querra que este telegrama fuese el ms bello telegrama de todos los telegramas Que t no recibirs nunca

Descubriendo mi telegrama y leyendo este telegrama al final del telegrama te pondrs ha llorar

Yo s que este telegrama es el ltimo telegrama de todos los telegramas que yo no te enviar nunca

Tu tendrs este telegrama como los otros telegramas por el Overseas Telegram y l post Oficina inglesa Libells : Serge Gainsbourg

posted by Alfil @ 6:20 AM 0 comments

Serge Gainsbourg -Dieu fumeur de havanesDieu fumeur de havanes Serge Gainsbourg (1928-1991)

Dieu est un fumeur de havanes Je vois ses nuages gris Je sais qu'il fume mme la nuit Comme moi ma chrie

Tu n'es qu'un fumeur de gitanes Je vois tes volutes bleues Me faire parfois venir les larmes aux yeux Tu es mon matre aprs Dieu

Dieu est un fumeur de havanes C'est lui-mme qui m'a dit Que la fume envoie au paradis Je le sais ma chrie

Tu n'es qu'un fumeur de gitanes Sans elles tu es malheureux Au clair de ma lune, ouvre les yeux Pour l'amour de Dieu

Dieu est un fumeur de havanes Tout prs de toi, loin de lui J'aimerais te garder toute ma vie

Comprends-moi ma chrie

Tu n'es qu'un fumeur de gitanes Et la dernire je veux La voir briller au fond de mes yeux Aime-moi nom de Dieu

Dieu est un fumeur de havanes Tout prs de toi, loin de lui J'aimerais te garder toute ma vie Comprends-moi ma chrie

Tu n'es qu'un fumeur de gitanes Et la dernire je veux La voir briller au fond de mes yeux Aime-moi nom de Dieu

Dios, fumador de habanos

Dios es un fumador de habanos yo veo sus nubes grises yo s que el fuma incluso en la noche como yo, mi querida

Tu eres solamente un fumador de gitanes yo veo tus volutas azules

me hacen a veces venir las lgrimas a los ojos tu eres mi maestro despus de Dios

Dios es un fumador de habanos es el quien me lo dijo que el humo enva al paraso yo lo s, mi querida

Tu eres solamente un fumador de gitanes sin ellas tu no eres infeliz a la luz de mi luna, abre los ojos por el amor de Dios

Dios es un fumador de habanos muy cerca ti, lejos de l yo quisiera guardarte toda mi vida comprndeme mi querida

No es ms que un fumador de gitanas y el ltimo quiero verla brillar en el fondo de mis ojos me gusta nombre de Dios

Dios es un fumador de habanos muy cerca ti, lejos l me quisiera guardarte toda mi vida comprendo a mi querida

Tu eres solamente un fumador de gitanes y la ltima quiero verla brillar en el fondo de mis ojos Quireme, en el nombre de Dios! Libells : Serge Gainsbourg

posted by Alfil @ 6:20 AM 0 comments Serge Gainsbourg -Mon lgionnaireMon lgionnaire Serge Gainsbourg (1928-1991)

Il avait de grands yeux trs clairs O parfois passaient des clairs Comme au ciel passent des orages. Il tait plein de tatouages Que j'ai jamais trs bien compris. Son cou portait : "Pas vu, pas pris." Sur son cur on lisait : "Personne" Sur son bras droit un mot : "Raisonne".

J'sais pas son nom, je n'sais rien d'lui. Il m'a aime toute la nuit, Mon lgionnaire ! Et me laissant mon destin, Il est parti dans le matin Plein de lumire !

Il tait minc', il tait beau, Il sentait bon le sable chaud, Mon lgionnaire ! Y avait du soleil sur son front Qui mettait dans ses cheveux blonds De la lumire ! Bonheur perdu, bonheur enfui, Toujours je pense cette nuit Et l'envie de sa peau me ronge. Parfois je pleure et puis je songe Que lorsqu'il tait sur mon cur, J'aurais d crier mon bonheur... Mais je n'ai rien os lui dire. J'avais peur de le voir sourire !

On l'a trouv dans le dsert. Il avait ses beaux yeux ouverts. Dans le ciel, passaient des nuages. Il a montr ses tatouages En souriant et il a dit, Montrant son cou : "Pas vu, pas pris" Montrant son cur : "Ici, personne." Il ne savait pas...Je lui pardonne.

J'rvais pourtant que le destin Me ramn'rait un beau matin Mon lgionnaire,

Qu'on s'en irait seuls tous les deux Dans quelque pays merveilleux Plein de lumire ! Il tait minc', il tait beau ,On l'a mis sous le sable chaud Mon lgionnaire ! Y avait du soleil sur son front Qui mettait dans ses cheveux blonds De la lumire !

Mi legionario

Tena grandes ojos muy claros en los que a veces haban relmpagos como en el cielo hay tormentas. Estaba lleno de tatuajes que nunca comprend muy bien. En su cuello llevaba: "Oculto, libre (no-capturado?)". Sobre su corazn se lea: "Persona". Sobre su brazo derecho la palabra: "Razn".

No s su nombre, ni nada de l. Me am toda la noche, Mi legionario! Y dejndome a mi propia suerte, parti por la maana

lleno de luz! Delgado, era muy bello, le sentaba bien la arena caliente, Mi legionario! Con el sol sobre la frente el cabello rubio de luz!

Felicidad perdida, felicidad huda, Pienso siempre en esa noche y el deseo de su piel me corroe. A veces lloro y luego pienso que cuando le sujetaba contra mi corazn deb haberle gritado mi felicidad... Pero no me atrev a decirle nada. Tena miedo de verle reir!

No s su nombre, ni nada de l. Me am toda la noche, Mi legionario! Y dejndome a mi propia suerte, parti por la maana lleno de luz! Delgado, era muy bello, le sentaba bien la arena caliente, Mi legionario! Con el sol sobre la frente

el cabello rubio de luz!

Lo encontraron en el desierto con sus bonitos ojos abiertos. En el cielo, haban nubes. Mostraba sus tatuajes sonrea y deca; mostrando su cuello: "Oculto, libre" mostrando su corazn: "Soy persona" No saba... yo le perdono.

Yo haba soado con que el destino algn da me devolvera una hermosa maana Mi legionario! Que nos iramos solos, juntos, por paises maravillosos llenos de luz! Delgado, era muy bello, lo pusieron bajo la arena caliente A mi legionario! Con el sol sobre la frente el cabello rubio de luz! Libells : Serge Gainsbourg

posted by Alfil @ 6:10 AM 0 comments

Serge Gainsbourg -Je t'aime moi non plusJe t'aime moi non plus Serge Gainsbourg (1928-1991)

Je t'aime je t'aime Oh oui je t'aime! - Moi non plus - Oh mon amour.. - Comme la vague irrsolue Je vais, je vais et je viens Entre tes reins Je vais et je viens Entre tes reins Et je me retiens - Je t'aime je t'aime - Oh oui je t'aime! - Moi non plus - Oh mon amour.. Tu es la vague, moi l'le nue Tu vas, tu vas et tu viens Entre mes reins Tu vas, et tu viens Entre mes reins Et je te rejoins - Je t'aime je t'aime Oh oui je t'aime! - Moi non plus

- Oh mon amour.. - Comme la vague irrsolue Je vais, je vais et je viens Entre tes reins Je vais et je viens Entre tes reins Et je me retiens Tu vas et tu viens Entre mes reins Et je te rejoins - Je t'aime je t'aime - Oh oui je t'aime! - Moi non plus - Oh mon amour.. L'amour physique est sans issue Je vais, je vais et je viens Entre tes reins Je vais et je viens Entre tes reins Je me retiens - Non! maintenant Viens!

Te amo (yo no ms)

Te quiero Te quiero

Oh, s, te quiero - Yo no ms Oh, mi amor - como la ola irresoluta Te quiero Te quiero Oh, s, te quiero -Yo no ms Oh, mi amor T eres la ola, yo la isla desnuda Tu vas, vas y vienes Entre mis riones Tu vas y vienes entre mis riones y yo te retengo Te quiero Te quiero Oh, s, te quiero Yo no ms Oh, mi amor como la ola irresoluta, yo voy y vengo

Entre tus riones yo voy y vengo entre tus riones y yo me retengo

(Oh, I love you) Yo no ms (Oh, I love you) Yo no ms yo te amo Tu vas, vas y vienes Entre mis riones Yo voy y vengo yo me retengo no! Ahora vienen Te amo Oh, si, te amo - Yo tampoco Oh, mi amor - Como la ola irresoluta - Te amo - Te amo Oh si te amo Yo tampoco Tu eres la ola, yo soy la isla desnuda Tu vasTu vas y tu vienes Entre mis riones Tu vas y tu vienes Entre mis riones Y yo me uno contigo Te amo Te amo Oh, si, te amo Yo tampoco

Oh mi amor... Como la ola irresoluta Yo voyYo voy y yo vengo Entre tus riones Y yo me retengo Te amo Yo tampoco Retenme Tu vas Tu vas y tu vienes Entre mis riones Yo voy yo vengo Yo me retengo - No! Ahora Ven... Libells : Serge Gainsbourg

posted by Alfil @ 6:00 AM 0 comments Serge Gainsbourg -Je suis venu te dire que je m'en vaisJe suis venu te dire que je m'en vais Serge Gainsbourg (1928-1991)

Je suis venu te dir'que je m'en vais et tes larmes n'y pourront rien changer comm'dit si bien Verlaine "au vent mauvais" je suis venu te dir'que je m'en vais tu t'souviens des jours anciens et tu pleures

tu suffoques, tu blmis prsent qu'a sonn l'heure des adieux jamais oui je suis au regret d'te dir'que je m'en vais oui je t'aimais, oui, mais- je suis venu te dir'que je m'en vais tes sanglots longs n'y pourront rien changer comm'dit si bien Verlaine "au vent mauvais" je suis venu d'te dir'que je m'en vais tu t'souviens des jours heureux et tu pleures tu sanglotes, tu gmis prsent qu'a sonn l'heure des adieux jamais oui je suis au regret d'te dir'que je m'en vais car tu m'en as trop fait- je suis venu te dir'que je m'en vais et tes larmes n'y pourront rien changer comm'dit si bien Verlaine "au vent mauvais" tu t'souviens des jours anciens et tu pleures tu suffoques, tu blmis prsent qu'a sonn l'heure des adieux jamais oui je suis au regret d'te dir'que je m'en vais oui je t'aimais, oui, mais- je suis venu te dir'que je m'en vais tes sanglots longs n'y pourront rien changer comm'dit si bien Verlaine "au vent mauvais" je suis venu d'te dir'que je m'en vais tu t'souviens des jours heureux et tu pleures tu sanglotes, tu gmis prsent qu'a sonn l'heure

des adieux jamais oui je suis au regret d'te dir'que je m'en vais car tu m'en as trop fait

Vine a decirte que me voy

Vine a decirte que me voy Y tus lgrimas no podrn cambiar nada Como bien dijo Verlaine con el viento malvado Vine a decirte que me voy Tu te acuerdas de los das de antes y lloras, te sofocas, te pones plida ahora que llega la hora De los adioses para nunca ms S, me duele tanto tener que decirte que me voy S, te amaba, s, pero Vine a decirte que me voy Y tus largos sollozos no podrn cambiar nada Como bien dijo Verlaine con el viento malvado Vine a decirte que me voy Tu te acuerdas de los das felices Y lloras, sollozas, gimes ahora que llega la hora De los adioses para nunca ms S, me duele tanto decirte que me voy Porque tu me lo diste todo...Vine a decirte que me voy

Y tus lgrimas no podrn cambiar nada Como bien dijo Verlaine con el viento malvado Te acuerdas de los das de antes y lloras, te sofocas, te pones plida ahora que llega la hora De los adioses para nunca ms S, me duele tanto tener que decirte que me voy S, te amaba, s, pero vine a decirte que me voy Y tus largos sollozos no podrn cambiar nada Como bien dijo Verlaine con el viento malvado Vine a decirte que me voy Te acuerdas de los das felices y lloras Sollozas, gimes ahora que llega la hora De los adioses para nunca ms S, me duele tanto decirte que me voy Porque tu me lo diste todo

Versin de Victoria L. Mart Libells : Serge Gainsbourg

Les potes Jean Ferrat (1930- )

Paroles: Louis Aragon

Je ne sais ce qui me possde Et me pousse dire voix haute Ni pour la piti ni pour l'aide Ni comme on avouerait ses fautes Ce qui m'habite et qui m'obsde

Celui qui chante se torture Quels cris en moi quel animal Je tue ou quelle crature Au nom du bien au nom du mal Seuls le savent ceux qui se turent

Machado dort Collioure Trois pas suffirent hors d'Espagne Que le ciel pour lui se ft lourd Il s'assit dans cette campagne Et ferma les yeux pour toujours

Au-dessus des eaux et des plaines Au-dessus des toits des collines Un plain-chant monte gorge pleine Est-ce vers l'toile Hlderlin Est-ce vers l'toile Verlaine

(...)

Etoiles poussires de flammes

En aot qui tombez sur le sol Tout le ciel cette nuit proclame L'hcatombe des rossignols Mais que sait l'univers du drame

La souffrance enfante les songes Comme une ruche ses abeilles L'homme crie o son fer le ronge Et sa plaie engendre un soleil Plus beau que les anciens mensonges

(...)

Los poetas

No s qu me posee y me impulsa ahora a decir en voz alta -no para suplicar piedad o ayuda ni para confesar ninguna faltaaquello que me llena y me obsesiona.

Cantar es suplicio y es desdicha. Qu gritos hay en m, qu animal yo mato a cualquier criatura en nombre del bien, en nombre del mal. Slo lo saben los que han muerto.

Machado est en Cotlliure, slo unos pasos ms all de Rosas. El cielo le fue penoso y gris pero se qued en este pas y cerr los ojos para siempre jams.

Sobre la llanura y la sierra, sobre las aguas y la costa un canto asciende pleno de luz hacia la estrella Josep Carner hacia la estrella Joan Salvat.

(...)

Estrellas, estis hechas con polvo de llama, cuando llega agosto cais, cais y todo el cielo de noche proclama la mortandad de los ruiseores, pero el universo qu sabe, del drama.

El dolor da vida a los sueos como lo hace el panal con las abejas y el hombre grita donde recibe la herida y en el sitio de la costra nace un sol ms bello que la antigua mentira.

(...)

Versin de Caballero Bonald Libells : Jean Ferrat

posted by Alfil @ 10:04 AM 0 comments Jean Ferrat -Potemkinemercredi, aot 23, 2000 Potemkine Jean Ferrat (1930- )

M'en voudrez-vous beaucoup si je vous dis un monde Qui chante au fond de moi au bruit de l'ocan M'en voudrez-vous beaucoup si la rvolte gronde Dans ce nom que je dis au vent des quatre vents

Ma mmoire chante en sourdine Potemkine

Ils taient des marins durs la discipline Ils taient des marins, ils taient des guerriers Et le cur d'un marin au grand vent se burine Ils taient des marins sur un grand cuirass

Sur les flots je t'imagine Potemkine

M'en voudrez-vous beaucoup si je vous dis un monde O celui qui a faim va tre fusill Le crime se prpare et la mer est profonde Que face aux rvolts montent les fusiliers

C'est mon frre qu'on assassine Potemkine

Mon frre, mon ami, mon fils, mon camarade Tu ne tireras pas sur qui souffre et se plaint Mon frre, mon ami, je te fais notre alcade Marin ne tire pas sur un autre marin

Ils tournrent leurs carabines Potemkine

M'en voudrez-vous beaucoup si je vous dis un monde O l'on punit ainsi qui veut donner la mort M'en voudrez-vous beaucoup si je vous dis un monde O l'on n'est pas toujours du ct du plus fort

Ce soir j'aime la marine Potemkine

Potemkin

Acaso me lo reprochars si te digo un mundo Que canta en el fondo de m al comps del ocano Acaso me guardaras rencor de que la revuelta est tronando En ese nombre que clamo a los cuatro vientos

Ma mmoire chante en sourdine Potemkin

Eran marineros duros a la disciplina Eran marineros y eran guerreros Y el corazn de un marino esta curtido por el aire marino Eran marineros en un gran acorazado

sobre las aguas te imagino Potemkin

Me reprocharas acaso si te digo un mundo En el que se fusila a quien tiene hambre El crimen se prepara y profundo es el mar Que frente a los amotinados se pongan los fusileros

Es mi hermano que asesinas Potemkin

Mi hermano, mi amigo, mi hijo, mi camarada No disparars sobre quien sufre y se queja Mi hermano, mi amigo, te hago nuestro juez

Marinero no dispares sobre otro marinero

Dieron la vuelta a sus fusiles Potemkin

Acaso me reprocharas si te digo un mundo En el que se castiga as a quien quiere dar la muerte Acaso me reprocharas si te digo un mundo En el que no se est siempre del lado del ms fuerte

Esta noche quiero a la marina Potemkin Libells : Jean Ferrat

posted by Alfil @ 10:02 AM 0 comments Jean Ferrat -Ma FranceMa France Jean Ferrat (1930- )

De plaines en forts de vallons en collines Du printemps qui va natre tes mortes saisons De ce que j'ai vcu ce que j'imagine Je n'en finirai pas d'crire ta chanson Ma France

Au grand soleil d't qui courbe la Provence Des gents de Bretagne aux bruyres d'Ardche

Quelque chose dans l'air a cette transparence Et ce got du bonheur qui rend ma lvre sche Ma France

Cet air de libert au-del des frontires Aux peuples trangers qui donnaient le vertige Et dont vous usurpez aujourd'hui le prestige Elle rpond toujours du nom de Robespierre Ma France

Celle du vieil Hugo tonnant de son exil Des enfants de cinq ans travaillant dans les mines Celle qui construisit de ses mains vos usines Celle dont monsieur Thiers a dit qu'on la fusille Ma France

Picasso tient le monde au bout de sa palette Des lvres d'luard s'envolent des colombes Ils n'en finissent pas tes artistes prophtes De dire qu'il est temps que le malheur succombe Ma France

Leurs voix se multiplient n'en plus faire qu'une Celle qui paie toujours vos crimes vos erreurs En remplissant l'histoire et ses fosses communes Que je chante jamais celle des travailleurs Ma France

Celle qui ne possde en or que ses nuits blanches Pour la lutte obstin de ce temps quotidien Du journal que l'on vend le matin d'un dimanche A l'affiche qu'on colle au mur du lendemain Ma France

Qu'elle monte des mines descende des collines Celle qui chante en moi la belle la rebelle Elle tient l'avenir, serr dans ses mains fines Celle de trente-six soixante-huit chandelles Ma France

Ma France

De llanuras a bosques de valles a colinas De la primavera que nace a tus estaciones muertas De lo que he vivido y de lo que imagino No acabar nunca de escribir tu cancin Mi Francia

Bajo el sol veraniego que inclina la Provenza De las retamas de Bretaa a los brezos de la Ardecha Hay algo en el aire que le presta transparencia Y ese gusto a felicidad que me seca los labios Mi Francia

Ese aire de libertad que traspasa fronteras Que enalteca a los pueblos extranjeros Y del que hoy vosotros usurpis el prestigio Ella sigue respondiendo al nombre de Robespierre Mi Francia

La del viejo Hugo despotricando en el exilio La de los nios de cinco aos trabajando en las minas La que construye vuestras fbricas con sus manos La que Thiers dijo, que la fusilen Mi Francia

Picasso sostiene el mundo con su paleta De los labios de luard vuelan palomas No terminan nunca tus artistas profetas De repetir que ya es hora de aniquilar la desgracia Mi Francia

Sus voces se multiplican y forman una sola La que siempre paga por vuestros crmenes y errores Y llena la historia y sus fosas comunes La que yo canto siempre, la de los trabajadores Mi Francia

Aquella cuyo oro son sus noches de insomnio En la lucha obstinada por el pan cotidiano

Del peridico que se vende la maana del domingo Al cartel que se pega en las paredes del maana Mi Francia

La que surge de las minas y baja de los montes La que canta en m, la hermosa, la rebelde Tiene el porvenir entre sus manos delicadas La que va del treinta y seis al sesenta y ocho Mi Francia Libells : Jean Ferrat

La vie en rose Edith Piaf (1915-1963)

Des yeux qui font baisser les miens, Un rire qui se perd sur sa bouche, Voil le portrait sans retouche De l'homme auquel j'appartiens...

Quand il me prend dans ses bras, Qu'il me parle tout bas, Je vois la vie en rose;

Il me dit des mots d'amour, Des mots de tous les jours, Et a m' fait quelque chose.

Il est entr dans mon coeur, Une part de bonheur Dont je connais la cause,

C'est lui pour moi, moi pour lui dans la vie; Il me l'a dit, l'a jur pour la vie;

Et ds que je l'aperois, Alors je sens en moi Mon coeur qui bat.

Des nuits d'amour plus finir, Un grand bonheur qui prend sa place, Les ennuis, les chagrins trpassent... Heureux, heureux en mourir!

Quand il me prend dans ses bras, Qu'il me parle tout bas, Je vois la vie en rose;

Il me dit des mots d'amour, Des mots de tous les jours, Et a m' fait quelque chose.

Il est entr dans mon coeur, Une part de bonheur

Dont je connais la cause,

C'est toi pour moi,moi pour toi dans la vie; Tu me l'as dit, l'as jur pour la vie;

Et ds que je t'aperois, Alors je sens en moi Mon coeur qui bat.

La vida color rosa

Ojos que hacen bajar los mos, una sonrisa que se pierde en su boca he aqu el retrato sin retoque, del hombre al que pertenezco

Cuando me toma en sus brazos, y me habla muy despacio, veo la vida de color rosa

Me dice palabras de amor, palabras comunes y eso me provoca algo

El entr en mi corazn, una parte de felicidad,

cuya causa conozco

El es para mi, lo que yo para l en la vida me lo dijo, me lo jur para toda la vida

Y en cuanto lo percibo, entonces siento dentro mo, mi corazn latiendo

Noches de amor que no terminarn jams, una gran felicidad que toma su lugar los problemas, las penas se acaban Felices, felices a ms no poder!

Cuando me toma en sus brazos, y me habla muy despacio, veo la vida de color rosa

Me dice palabras de amor, palabras comunes y eso me provoca algo

El entr en mi corazn, una parte de felicidad, cuya causa conozco

El es para mi, lo que yo para l en la vida me lo dijo, me lo jur para toda la vida

Y en cuanto lo percibo, entonces siento dentro mo, mi corazn latiendo. Libells : Edith Piaf

posted by Alfil @ 6:00 AM 2 comments Edith Piaf -MilordMilord Edith Piaf (1915-1963)

Allez, venez, Milord! Vous asseoir ma table; Il fait si froid, dehors, Ici c'est confortable. Laissez-vous faire, Milord Et prenez bien vos aises, Vos peines sur mon coeur Et vos pieds sur une chaise Je vous connais, Milord, Vous n'm'avez jamais vue Je ne suis qu'une fille du port, Qu'une ombre de la rue...

Pourtant j'vous ai frl Quand vous passiez hier, Vous n'tiez pas peu fier, Dame! Le ciel vous comblait: Votre foulard de soie Flottant sur vos paules, Vous aviez le beau rle, On aurait dit le roi... Vous marchiez en vainqueur Au bras d'une demoiselle Mon Dieu!... Qu'elle tait belle... J'en ai froid dans le coeur...

Allez, venez, Milord!...

Dire qu'il suffit parfois Qu'il y ait un navire Pour que tout se dchire Quand le navire s'en va... Il emmenait avec lui La douce aux yeux si tendres Qui n'a pas su comprendre Qu'elle brisait votre vie L'amour, a fait pleurer Comme quoi l'existence a vous donne toutes les chances Pour les reprendre aprs...

Allez, venez, Milord!

Vous avez l'air d'un mme! Laissez-vous faire, Milord, Venez dans mon royaume: Je soigne les remords, Je chante la romance, Je chante les milords Qui n'ont pas eu de chance! Regardez-moi, Milord, Vous n'm'avez jamais vue... ...Mais... vous pleurez, Milord? a... j'l'aurais jamais cru!...

Eh ben, voyons, Milord! Souriez-moi, Milord! ...Mieux qu' a! Un p'tit effort... Voil, c'est a! Allez, riez, Milord! Allez, chantez, Milord! La-la-la...

Mais oui, dansez, Milord! La-la-la... Bravo Milord! La-la-la... Encore Milord!... La-la-la...

Milord

Vamos, venga, Milord! sintese en mi mesa Hace tanto fro, afuera Ac est confortable. Reljese, Milord! Y tome bien su asiento Sus penas sobre mi corazn y sus pies sobre una silla Yo lo conozco, Milord, Ud. nunca me ha visto No soy ms que una hija de puerto que una sombra de la calle...

Sin embargo yo lo roc cuando pas Ud. ayer No se vea poco confiado Dama! El cielo la abruma de favores: Su pauelo de seda Flotando sobre sus hombros Ud. tiene el bello papel Habra dicho el rey Ud. ah marchaba vencedor Del brazo con una seorita

Dios! Que bella era... Tuve ah fro en el corazn

Vamos, venga, Milord!...

Decir que a veces basta Que existe un navo Para que todo se desgarre Cuando el navo se va Se lleva consigo La dulzura en esos ojos tan tiernos Quin no ha comprendido que ella rompi su vida El amor, ese hace llorar Como la existencia Esa le da todas las oportunidades Para recuperarlos despus

Vamos, venga, Milord!...

Tiene la pinta de un nio! Reljese, Milord! Venga a mi reino: Yo sueo los remordimientos, Yo canto al romance Yo canto a los milords Que no han tenido suerte!

Mreme, Milord, Ud. jams me ha visto... ..pero .. est llorando, Milord? Eso..., Yo no lo habra creido jams!...

Y Bien, veamos, Milord! Sonrame, Milord! ... Mejor que eso! Un pequeo esfuerzo Eso, as es! Vamos, ra, Milord! Vamos, Cante, Milord! La-la-la...

Pero si, baile, Milord! La-la-la... Bravo Milord! La-la-la... Otra vez, Milord!.. La-la-la... Libells : Edith Piaf

posted by Alfil @ 5:50 AM 0 comments Edith Piaf -Non, Je ne regrette rienNon, Je ne regrette rien Edith Piaf (1915-1963)

Non, rien de rien Non, je ne regrette rien Ni le bien qu'on m'a fait, ni le mal

Tout a m'est bien gal Non, rien de rien Non, je ne regrette rien C'est pay, balay, oubli Je me fous du pass

Avec mes souvenirs J'ai allum le feu Mes chagrins, mes plaisirs Je n'ai plus besoin d'eux Balays mes amours Avec leurs trmolos Balays pour toujours Je repars zro

Non, rien de rien Non, je ne regrette rien Ni le bien qu'on m'a fait, ni le mal Tout a m'est bien gal Non, rien de rien Non, je ne regrette rien Car ma vie Car mes joies Aujourd'hui a commence avec toi...

No, nada de nada

No, no me arrepiento de nada Ni el bien que me han hecho, ni el mal Todo eso me da lo mismo No, nada de nada No, no me arrepiento de nada Est pagado, barrido, olvidado Me da lo mismo el pasado

Con mis recuerdos Yo prend el fuego Mis tristezas, mis placeres Ya no tengo necesidad de ellos Barridos mis amores con sus trmolos barridos para siempre Vuevo a partir de cero

No, nada de nada No, no me arrepiento de nada Ni el bien que me han hecho, ni el mal Todo eso me da lo mismo No, nada de nada No, no me arrepiento de nada Pues mi vida mis alegras

hoy comienzan contigo... Libells : Edith Piaf

posted by Alfil @ 5:40 AM 11 comments Edith Piaf -Hymne l'amourHymne l'amour Edith Piaf (1915-1963)

Le ciel bleu sur nous peut seffondrer Et la terre peut bien scrouler Peu mimporte si tu maimes Je me fous du monde entier Tant qulamour inond a mes matins Tant que mon corps frmira sous tes mains Peu mimporte les problmes Mon amour puisque tu maimes

Jirais jusquau bout du mond Je me ferais teindre en blonde Si tu me le demandais Jirais dcrocher la lune Jirais voler la fortune Si tu me le demandais

Je renierais ma patrie

Je renierais mes amis Si tu me le demandais On peut bien rire de moi Je ferais nimporte quoi Si tu me le demandais

Si un jour la vie tarrache moi Si tu meurs que tu sois loin de moi Peu mimporte si tu maimes Car moi je mourrais aussi Nous aurons pour nous lternit Dans le bleu de toute limmensit Dans le ciel plus de problmes Mon amour crois-tu quon saime Dieu runit ceux qui saiment

Himno al amor

El cielo azul puede derrumbarse sobre nosotros Y la tierra puede abrirse Poco me importa si me amas Paso del mundo entero Ya que el amor inundar mis maanas Ya que mi cuerpo se estremecer entre tus manos Poco me importan los problemas Mi amor, porque me amas

Ir a la otra punta del mundo Me har teir de rubia Si t me lo pides Ir a descolgar la Luna Ir a robar la fortuna Si t me lo pides

Renegar de mi patria Renegar de mis amigos Si t me lo pides Te puedes rer de m Har como que no me importa Si t me lo pides

Si un da la vida te arranca de mi lado Si mueres, ests lejos de m Poco me importa! si t me amas Porque yo morir tambin Tendremos la eternidad para nosotros En el azul de toda la inmensidad En el cielo, no ms problemas Mi amor crees que nos amamos? Dios rene a aquellos que se aman Libells : Edith Piaf

posted by Alfil @ 5:30 AM 2 comments

Edith Piaf -Padam... PadamPadam... Padam... Edith Piaf (1915-1963)

Cet air qui m'obsde jour et nuit Cet air n'est pas n d'aujourd'hui Il vient d'aussi loin que je viens Tran par cent mille musiciens Un jour cet air me rendra folle Cent fois j'ai voulu dire pourquoi Mais il m'a coup la parole Il parle toujours avant moi Et sa voix couvre ma voix

Padam...padam...padam... Il arrive en courant derrire moi Padam...padam...padam... Il me fait le coup du souviens-toi Padam...padam...padam... C'est un air qui me montre du doigt Et je trane aprs moi comme un drle d'erreur Cet air qui sait tout par coeur

Il dit: "Rappelle-toi tes amours Rappelle-toi puisque c'est ton tour 'y a pas d'raison pour qu'tu n'pleures pas Avec tes souvenirs sur les bras..."

Et moi je revois ceux qui restent Mes vingt ans font battre tambour Je vois s'entrebattre des gestes Toute la comdie des amours Sur cet air qui va toujours

Padam...padam...padam... Des "je t'aime" de quatorze-juillet Padam...padam...padam... Des "toujours" qu'on achte au rabais Padam...padam...padam... Des "veux-tu" en voil par paquets Et tout a pour tomber juste au coin d'la rue Sur l'air qui m'a reconnue

coutez le chahut qu'il me fait Comme si tout mon pass dfilait Faut garder du chagrin pour aprs J'en ai tout un solfge sur cet air qui bat... Qui bat comme un coeur de bois...

Padam... Padam

Este aire que me obsesiona da y noche Este aire no naci hoy Viene de tan lejos como yo vengo

Arrastrado por cientos de miles de msicos Un da este aire me volver loca Cien veces he querido decir por qu Pero me ha cortado la palabra Siempre habla antes de mi Y su voz cubre mi voz.

Padam...padam...padam... El llega corriendo tras de mi Padam...padam...padam... El me empuja a acordarme de t Padam...padam...padam... Es un aire que me seala con el dedo y yo me arrastro tras de mi como un error chistoso Este aire que sabe todo por intuicin.

El dice: "Acurdate de tus amores Acurdate porque es tu turno No hay razn para que t no llores con tus recuerdos sobre los brazos..." Y yo vuelvo a ver a los que descanzan Mis veinte aos hacen tocar el tambor Veo golpearse los gestos Toda la comedia de amores Sobre este aire que siempre va

Padam...padam...padam...

Los "yo te amo" de 14 de julio Padam...padam...padam... Los "siempre" que se compran en liquidacin Padam...padam...padam... Los "quieres t?" aqu estn por paquetes Yo todo esto para caer justo en la esquina de la calle Sobre el aire que me ha reconocido

Escuchen el escndalo que me hace Como si todo mi pasado desfilara Hay que guardar la pena para despus Yo tengo todo un solfeo sobre este aire que golpea que golpea como un corazn de madera Libells : Edith Piaf

posted by Alfil @ 5:30 AM 2 comments Edith Piaf -Sous le ciel de ParisSous le ciel de Paris Edith Piaf (1915-1963)

Sous le ciel de Paris S'envole une chanson Hum Hum Elle est ne d'aujourd'hui Dans le coeur d'un garon Sous le ciel de Paris Marchent des amoureux

Hum Hum Leur bonheur se construit Sur un air fait pour eux

Sous le pont de Bercy Un philosophe assis Deux musiciens quelques badauds Puis les gens par milliers Sous le ciel de Paris Jusqu'au soir vont chanter Hum Hum L'hymne d'un peuple pris De sa vieille cit

Prs de Notre Dame Parfois couve un drame Oui mais Paname Tout peut s'arranger Quelques rayons Du ciel d't L'accordon D'un marinier L'espoir fleurit Au ciel de Paris

Sous le ciel de Paris Coule un fleuve joyeux

Hum Hum Il endort dans la nuit Les clochards et les gueux Sous le ciel de Paris Les oiseaux du Bon Dieu Hum Hum Viennent du monde entier Pour bavarder entre eux

Et le ciel de Paris A son secret pour lui Depuis vingt sicles il est pris De notre Ile Saint Louis Quand elle lui sourit Il met son habit bleu Hum Hum Quand il pleut sur Paris C'est qu'il est malheureux Quand il est trop jaloux De ses millions d'amants Hum Hum Il fait gronder sur nous Son tonnerr' clatant Mais le ciel de Paris N'est pas longtemps cruel Hum Hum Pour se fair' pardonner

Il offre un arc en ciel

Bajo el cielo de Pars

Bajo el cielo de Pars Vuela una cancin Hum Hum Nacida hoy En el corazn de un muchacho Bajo el cielo de Pars Pasean los enamorados Hum Hum Su felicidad se construye Sobre un ambiente creado para ellos

Bajo el puente de Bercy Un filsofo sentado Dos msicos algo curiosos Luego la gente a millares Bajo el cielo de Pars Cantan hasta el atardecer Hum Hum El himno de un pueblo enamorado De su vieja ciudad

Cerca de Notre Dame

A veces surge un drama S, pero en Paname Todo puede arreglarse Algunos rayos Del cielo estival El acorden De un marinero Florece la esperanza Al cielo de Pars

Bajo el cielo de Pars Fluye un ro alegre Hum Hum Duermen en la noche Los vagabundos y los mendigos Bajo el cielo de Pars Los pjaros del Bon Dieu Hum Hum Vienen del mundo entero Para hablar entre ellos

Y el cielo de Pars Tiene su propio secreto Tras veinte siglos est enamorado De nuestra isla Saint Louis Cuando ella le sonre El se pone su vestido azul

Hum Hum Cuando llueve sobre Pars Es que es infeliz Cuando est demasiado celoso De sus millones de amantes Hum Hum Hace tronar sobre nosotros Su "brrrrrum" estruendoso Pero el cielo de Pars No es cruel mucho tiempo Hum Hum Para hacerse perdonar Ofrece un arco en el cielo Libells : Edith Piaf

Avec le temps Lo Ferr (1916-1993)

Avec le temps... avec le temps, va, tout s'en va on oublie le visage et l'on oublie la voix le cur, quand a bat plus, c'est pas la peine d'aller chercher plus loin, faut laisser faire et c'est trs bien

avec le temps... avec le temps, va, tout s'en va l'autre qu'on adorait, qu'on cherchait sous la pluie

l'autre qu'on devinait au dtour d'un regard entre les mots, entre les lignes et sous le fard d'un serment maquill qui s'en va faire sa nuit avec le temps tout s'vanouit

avec le temps... avec le temps, va, tout s'en va mm' les plus chouett's souv'nirs a t'as un' de ces gueules la gal'rie j'farfouille dans les rayons d'la mort le samedi soir quand la tendresse s'en va tout' seule

avec le temps... avec le temps, va, tout s'en va l'autre qui l'on croyait pour un rhume, pour un rien l'autre qui l'on donnait du vent et des bijoux pour qui l'on et vendu son me pour quelques sous devant quoi l'on s'tranait comme tranent les chiens avec le temps, va, tout va bien

avec le temps... avec le temps, va, tout s'en va on oublie les passions et l'on oublie les voix qui vous disaient tout bas les mots des pauvres gens ne rentre pas trop tard, surtout ne prends pas froid

avec le temps... avec le temps, va, tout s'en va

et l'on se sent blanchi comme un cheval fourbu et l'on se sent glac dans un lit de hasard et l'on se sent tout seul peut-tre mais peinard et l'on se sent flou par les annes perduesalors vraiment avec le temps on n'aime plus

Con el tiempo

Con el tiempo... Con el tiempo todo se va Se olvida el rostro y se olvida la voz Cuando el corazn ya no late,no vale la pena ir a buscar ms lejos Hay que dejar las cosas como son y estn muy bien

Con el tiempo... con el tiempo todo se va El otro,al que se adoraba,al que se buscaba bajo la lluvia... El otro,al que se adivinaba a la vuelta de una mirada, entre palabras, entre lneas y entre polvos de una promesa maquillada, que se va... Con el tiempo todo se aleja

Con el tiempo... Con el tiempo todo se va,todo se va, aun los ms bellos recuerdos tienen pinta de cosa de trapera

en los estantes de la muerte el sbado por la noche cuando la ternura se va completamente sola.

Con el tiempo... Con el tiempo todo se va El otro al que se le daban viento y joyas, por quien se hubiera vendido el alma por unos cntimos Ante el que se arrastraba como se arrastran los perros Con el tiempo se va, todo va bien

Con el tiempo... Con el tiempo todo se va Se olvidan las pasiones y se olvidan las voces que dean bajito con palbras de la gente pobre: No vuelvas tarde.sobre todo no cojas frio.

Con el tiempo... Con el tiempo todo se va, y uno se siente encanecido como un caballo agotado. Y uno se siente catalogado al azar Y uno se siente muy slo quiz, pero tranquilo Y uno se siente ridculo por los das perdidos... Entonces, de verdad, con el tiempo, ya no se ama Libells : Lo Ferr

posted by Alfil @ 11:23 AM 1 comments

Lo Ferr -PrfacePrface Lo Ferr (1916-1993)

La posie contemporaine ne chante plus Elle rampe Elle a cependant le privilge de la distinction elle ne frquente pas les mots mal fams elle les ignore On ne prend les mots qu'avec des gants : "menstruel" on prfre "priodique", et l'on va rptant qu'il est des termes mdicaux qui ne doivent pas sortir des laboratoires et du Codex.

Le snobisme scolaire qui consiste, en posie, n'employer que certains mots dtermins, la priver de certains autres, qu'ils soient techniques, mdicaux, populaires ou argotiques, me fait penser au prestige du rince-doigts et du baisemain

Ce n'est pas le rince-doigts qui fait les mains propres ni le baisemain qui fait la tendresse Ce n'est pas le mot qui fait la posie, mais la posie qui illustre le mot.Les crivains qui ont recours leurs doigts pour savoir s'ils ont leur compte de pieds, ne sont pas des potes, ce sont des dactylographes Le pote d'aujourd'hui doit tre d'une caste d'un parti ou du Tout-Paris Le pote qui ne se soumet pas est un homme mutil

La posie est une clameur. Elle doit tre entendue comme la musique. Toute posie destine n'tre que lue et enferme dans sa typographie n'est pas finie. Elle ne prend son sexe qu'avec la corde vocale tout comme le violon prend le sien avec l'archet qui le touche

L'embrigadement est un signe des temps. De notre temps

Les hommes qui pensent en rond ont les ides courbes

Les socits littraires c'est encore la Socit

La pense mise en commun est une pense commune

Mozart est mort seul, accompagn la fosse commune par un chien et des fantmes Renoir avait les doigts crochus de rhumatismes Ravel avait dans la tte une tumeur qui lui sua d'un coup toute sa musique

Beethoven tait sourd

Il fallut quter pour enterrer Bela Bartok Rutebeuf avait faim Villon volait pour manger

Tout le monde s'en fout

L'Art n'est pas un bureau d'anthropomtrie

La Lumire ne se fait que sur les tombes

Nous vivons une poque pique et nous n'avons plus rien d'pique La musique se vend comme le savon barbe Pour que le dsespoir mme se vende il ne reste qu' en trouver la formule. Tout est prt : les capitaux La publicit La clientle.

Qui donc inventera le dsespoir ?

Avec nos avions qui dament le pion au soleil.

Avec nos magntophones qui se souviennent de "ces voix qui se sont tues", avec nos mes en rade au milieu des rues, nous sommes au bord du vide, ficels dans nos paquets de viande, regarder passer les rvolutions

N'oubliez jamais que ce qu'il y a d'encombrant dans la Morale, c'est que c'est toujours la Morale des autres.

Les plus beaux chants sont les chants de revendications

Le vers doit faire l'amour dans la tte des populations.

A L'ECOLE DE LA POESIE ON N'APPREND PAS

ON SE BAT !

Prefacio

La poesa contempornea no canta, se arrastra.

Tiene sin embargo el privilegio de la distincin No frecuenta las palabras mal afamadas. Slo toca las palabras con guantes: a menstrual prefiere peridico, y no deja de repetir que hay palabras que no deben salir del laboratorio o del Cdigo.

El esnobismo universitario que consiste, en poesa, en emplear slo palabras determinadas y en privarla de ciertas otras, ya sean tcnicas, mdicas, populares o de argot, me hace pensar en el prestigio del enjuague y el besamanos.

El enjuage no limpia las manos y el besamanos no ofrece ternura. No es la palabra la que hace la poesa, es la poesa la que ilustra la palabra. Los escritores que recurren a sus dedos para contar las slabas no son poetas, son mecangrafos. El poeta de hoy debe pertenecer a una casta A un partido O a lo ms selecto de Pars. El poeta que no se somete es un hombre mutilado.

La poesa es un clamor. Hay que escucharla como a la msica. Toda poesa destinada a no ser ms que leda y encerrada en la tipografa no est acabada. Slo adquiere su sexo con la cuerda vocal, como el violn el suyo gracias al arco que lo toca.

El reclutamiento es un signo de los tiempos. De nuestros tiempos.

Los hombres que piensan en crculos tienen las ideas redondas.

Las sociedades literarias siguen siendo la Sociedad.

El pensamiento puesto en comn es un pensamiento comn.

Mozart muri solo, acompaado a la fosa comn por un perro y fantasmas. Renoir tena los dedos ateridos de reumatismo. Ravel tena un tumor que le absorbi de golpe toda su msica.

Beethoven era sordo!!!!!

Hubo que hacer una colecta para enterrar a Bla Bartk. Rutebeuf pasaba hambre. Villon robaba para comer

A nadie le importa.

El Arte no es una oficina de antropometra.

La Luz slo ilumina las tumbas.

Vivimos en una poca pica y no tenemos el sentido de lo pico. La msica se vende como el jabn de afeitar. Para vender la desesperacin slo hay que encontrar la frmula. Todo est preparado: el capital La publicidad La clientela

Quin inventar, pues, la desesperacin?

Con nuestros aviones que aplastan al pen al sol. Con nuestros magnetfonos que recuerdan esas voces que se mataron, con nuestras almas en la estacada por las calles, estamos al borde del vaco, atados en nuestros paquetes de carne, viendo pasar las revoluciones.

No olvidis nunca que lo que hay de molesto en la Moral es que es siempre la moral de los otros.

Los cantos ms hermosos son los cantos de reivindicacin.

El verso debe hacer el amor en la cabeza de los pueblos.

EN LA ESCUELA DE LA POESA Y DE LA MSICA NO SE APRENDE

SE COMBATE! Libells : Lo Ferr

posted by Alfil @ 11:13 AM 0 comments Lo Ferr -La mmoire et la merLa mmoire et la mer Lo Ferr (1916-1993)

La mare, je l'ai dans le cur Qui me remonte comme un signe Je meurs de ma petite sur, de mon enfance et de mon cygne Un bateau, a dpend comment On l'arrime au port de justesse Il pleure de mon firmament Des annes lumires et j'en laisse Je suis le fantme jersey Celui qui vient les soirs de frime Te lancer la brume en baiser Comme le trmail de juillet O luisait le loup solitaire Celui que je voyais briller

Aux doigts de sable de la terre

Rappelle-toi ce chien de mer Que nous librions sur parole Et qui gueule dans le dsert Des gomons de ncropole Je suis sr que la vie est l Avec ses poumons de flanelle Quand il pleure de ces temps l Le froid tout gris qui nous appelle Je me souviens des soirs l-bas Et des sprints gagns sur l'cume Cette bave des cheveux ras Au raz des rocs qui se consument l'ange des plaisirs perdus rumeurs d'une autre habitude Mes dsirs ds lors ne sont plus Qu'un chagrin de ma solitude

Et le diable des soirs conquis Avec ses pleurs de rescousse Et le squale des paradis Dans le milieu mouill de mousse Reviens fille verte des fjords Reviens violon des violonades Dans le port fanfarent les cors Pour le retour des camarades

parfum rare des salants Dans le poivre feu des gerures Quand j'allais, gomtrisant, Mon me au creux de ta blessure Dans le dsordre de ton cul Poiss dans des draps d'aube fine Je voyais un vitrail de plus, Et toi fille verte, mon spleen

Les coquillages figurant Sous les sunlights casss liquides Jouent de la castagnette tans Qu'on dirait l'Espagne livide Dieux de granits, ayez piti De leur vocation de parure Quand le couteau vient s'immiscer Dans leur castagnette figure Et je voyais ce qu'on pressent Quand on pressent l'entrevoyure Entre les persiennes du sang Et que les globules figurent Une mathmatique bleue, Sur cette mer jamais tale D'o me remonte peu peu Cette mmoire des toiles

Cette rumeur qui vient de l

Sous l'arc copain o je m'aveugle Ces mains qui me font du fla-fla Ces mains ruminantes qui meuglent Cette rumeur me suit longtemps Comme un mendiant sous l'anathme Comme l'ombre qui perd son temps dessiner mon thorme Et sous mon maquillage roux S'en vient battre comme une porte Cette rumeur qui va debout Dans la rue, aux musiques mortes C'est fini, la mer, c'est fini Sur la plage, le sable ble Comme des moutons d'infini... Quand la mer bergre m'appelle

La memoria y el mar

La marea, la tengo en el corazn que me remonta como un signo muero de mi pequea hermana, de mi infancia y de cisne un barco, depende cmo llegue al puerto preciso llora en mi firmamento aos luz y los dejo soy el fantasma con jersey

aqul que viene en las tardes de apariencia a lanzarte en la bruma para poseerte y recogerte en sus rimas como el trasmallo de julio) donde resplandeca el lobo solitario aqul que vea brillar en los dedos de arena de la tierra

Acurdate de ese perro de mar que liberramos bajo palabra y que ladra en el desierto de las algas de necrpolis estoy seguro que la vida est ac con sus pulmones de franela cuando llora por aquellos tiempos el fro totalmente gris que nos llama me acuerdo de las tardes all y los alientos ganados al sudor esta baba de cabellos rapados al ras de las rocas que se consumen Oh ngel de los placeres perdidos Oh rumores de otra costumbre mis deseos desde entonces no son ms que un pesar de mi soledad

Y el diablo de las tardes conquistadas con sus plidos socorros

y el escualo de los parasos en el ambiente mojado de espuma vuelve la muchacha verde de los fiordos vuelve, violn de las violonadas Dans le port fanfarent les cors en el puerto hacen fanfarra los cornos por el retorno de los camaradas Oh! perfume raro de las salinas en la pimienta de fuego de las grietas, cuando iba geometrizando mi alma en la hendidura de tu herida en el desonden de tu culo posaba en paos de alba fina vea un vitral de ms y t, mi muchacha verde, mi spleen

Las conchas que figuran bajo las puestas de sol rotas lquidas tocan la castauela de encina que uno pensara en la Espaa lvida dioses de granito, tengan piedad de su vocacin de ornamento cuando el cuchillo viene a inmiscuirse en su castauela figura y vea lo que se presiente cuando se presiente la entreabertura entre las persianas de sangre

y cuando los glbulos figuran una matemtica azul sobre este mar jams quieto de donde remonto poco a poco esta memoria de estrellas

este rumor que viene de all bajo el arco compaero donde me ciego estas manos que me hacen ostentacin estas manos que rumian, que mugen este rumor me sigue desde hace mucho tiempo como un mendigo bajo el anatema como la sombra que pierde su tiempo diseando mi teorema y bajo mi maquillaje rojo viene a golpearse como una puerta este rumor que va de pie en la calle, en las msicas muertas se acab la mar, se acab sobre la playa la arena bala como ovejas del infinito cuando la mar pastora me llama Libells : Lo Ferr

posted by Alfil @ 10:31 AM 0 comments Lo Ferr -La chemise rougeLa chemise rouge

Lo Ferr (1916-1993)

La chemise rouge Oui elle est rouge ... et ce n'est pas tout.... Si vous saviez ce qu'elle est et d'o elle vient... Tenez touchez ! De la toile... De la toile ? Mais c'est une voile ! De la corde... De la corde ? Mais taille dans la misricorde... De la soie... Je fais des vers...Mais pas de soie ! Du fil ?... du satin ? ... du nylon ?... Mais non mais non... Cette chemise-l c'est bien mieux que cela Ecoutez bien asseyez-vous... Ecoutez bien... Cette chemise-l... Cette chemise-l... C'est de la posie

Un jupon de la lune Quand le soleil malin lui a mang le ciel Le chagrin d'une dune Quand une pave y cherche un regard fraternel

C'est de la posie

Le lit de Josphine Aprs qu'y soit pass le patron d'Austerlitz La vieille plerine De mon papa Nol qui descendait jadis

C'est de la posie

La troisime partie D'un drapeau bien aim qui ne peut s'en passer Le manteau d'Ophlie Tant Hamlet y'a vers de sang et de regrets C'est de la posie La voile de ma vie Quand mon navire va pouss par la passion L'image de ma vie Quand le rouge me va comme va la chanson

Jusqu' la posie La colre de Dieu Quand il met un mouchoir aux mains d'un assassin Le sourire de ceux Qui n'ont plus que des larmes et qui n'ont pas de mains

C'est de la posie

Mais... Elle est rouge !

Et vous pouvez toujours Et vous pouvez toujours Et vous pouvez toujours Et vous pouvez toujours

La faire teindre !

La camisa roja

S, ella es roja... y eso no es todo si supieran lo que es y de dnde viene... Tengan, toquen! de tela... de tela? Pero si es un velo! de soga... de soga? pero tallada en la misericordia de seda... Yo hago versos... pero nada de seda! de hilo?... de satn?... de nylon? pero no, sino... Esta camisa es mucho mejor que ello Escuchen bien... sintense... escuchen bien... Esta camisa... Esta camisa...

es de poesa

Una falda de luna cuando el sol pcaro le ha comido el cielo La pena de una duna cuando una carraca busca all una mirada fraterna

Es de poesa

El lecho de Josefina despus de que pasase por all el patrn de Austerlitz la vieja esclavina de mi Pap Noel que descenda antao

Es de poesa

La tercera parte de una bandera bienamada que no puede desaparecer El manto de Ofelia tanto Hamlet ha derramado all sangre y arrepentimientos

Es de poesa

La vela de mi vida cuando mi navo va tocado por la pasin La imagen de mi vida cuando el rojo me calza como calza a la cancin

Hasta la poesa

La clera de Dios cuando pone un pauelo en las manos de un asesino La sonrisa de aquellos que no tienen ms que lgrimas y que no tienen manos

Es de poesa

Pero... Ella es roja!

y ustedes pueden siempre y ustedes pueden siempre y ustedes pueden siempre y ustedes pueden siempre

Hacerla teir! Libells : Lo Ferr

Les Chants de Maldoror -Chant Premier I Comte de Lautramont (Isidore Ducasse) (Uruguay, 1846-1870)

I Plt au ciel que le lecteur, enhardi et devenu momentanment froce comme ce qu'il lit, trouve, sans se dsorienter, son chemin abrupt et sauvage, travers les marcages dsols de ces pages sombres et pleines de poison; car, moins qu'il n'apporte dans sa lecture une logique rigoureuse et une tension d'esprit gale au moins sa dfiance, les manations mortelles de ce livre imbiberont son me comme l'eau le sucre. Il n'est pas bon que tout le

monde lise les pages qui vont suivre; quelques-uns seuls savoureront ce fruit amer sans danger. Par consquent, me timide, avant de pntrer plus loin dans de pareilles landes inexplores, dirige tes talons en arrire et non en avant. coute bien ce que je te dis: dirige tes talons en arrire et non en avant, comme les yeux d'un fils qui se dtourne respectueusement de la contemplation auguste de la face maternelle; ou, plutt, comme un angle perte de vue de grues frileuses mditant beaucoup, qui, pendant l'hiver, vole puissamment travers le silence, toutes voiles tendues, vers un point dtermin de l'horizon, d'o tout coup part un vent trange et fort, prcurseur de la tempte. La grue la plus vieille et qui forme elle seule l'avant-garde, voyant cela, branle la tte comme une personne raisonnable, consquemment son bec aussi qu'elle fait claquer, et n'est pas contente (moi, non plus, je ne le serais pas sa place), tandis que son vieux cou, dgarni de plumes et contemporain de trois gnrations de grues, se remue en ondulations irrites qui prsagent l'orage qui s'approche de plus en plus. Aprs avoir de sang-froid regard plusieurs fois de tous les cts avec des yeux qui renferment l'exprience, prudemment, la premire (car, c'est elle qui a le privilge de montrer les plumes de sa queue aux autres grues infrieures en intelligence), avec son cri vigilant de mlancolique sentinelle, pour repousser l'ennemi commun, elle vire avec flexibilit la pointe de la figure gomtrique (c'est peut-tre un triangle, mais on ne voit pas le troisime ct que forment dans l'espace ces curieux oiseaux de passage), soit bbord, soit tribord, comme un habile capitaine; et, manoeuvrant avec des ailes qui ne paraissent pas plus grandes que celles d'un moineau, parce qu'elle n'est pas bte, elle prend ainsi un autre chemin philosophique et plus sr.

Los Cantos de Maldoror -Canto Primero I I Ruego al cielo que el lector, animado y momentneamente tan feroz como lo que lee, encuentre, sin desorientarse, su camino abrupto y salvaje, a travs de las desoladas cinagas de estas pginas sombras y llenas de veneno, pues, a no ser que aporte a su lectura una lgica rigurosa y una tensin espiritual semejante al menos a su desconfianza, las emanaciones mortales de este libro impregnarn su alma lo mismo que hace el agua con el azcar. No es bueno que todo el mundo lea las pginas que van a seguir; slo algunos podrn saborear este fruto amargo sin peligro. En consecuencia, alma tmida, antes de que penetres ms en semejantes landas inexploradas, dirige tus pasos hacia atrs y no hacia adelante, de igual manera que los ojos de un hijo se apartan respetuosamente de la augusta contemplacin del rostro materno; o, mejor, como durante el invierno, en la lejana, un ngulo de grullas friolentas y meditabundas vuela velozmente a travs del silencio, con todas las velas desplegadas, hacia un punto determinado del horizonte, de donde, sbitamente, parte un viento extrao y poderoso, precursor de la tempestad. La grulla ms vieja, formando ella sola la vanguardia, al ver esto mueve la cabeza, y, consecuentemente, hace restallar tambin el pico, como una persona razonable, que no est contenta (yo tampoco lo estara en su lugar), mientras su viejo cuello desprovisto de plumas, contemporneo de tres generaciones de grullas, se agita en ondulaciones colricas que presagian la tormenta, cada vez ms prxima. Despus de haber mirado numerosas veces, con sangre fra, a todos los lados, con ojos que

encierran la experiencia, prudentemente, la primera (pues ella tiene el privilegio de mostrar las plumas de su cola a las otras grullas, inferiores en inteligencia), con su grito vigilante de melanclico centinela que hace retroceder al enemigo comn, gira con flexibilidad la punta de la figura geomtrica (es tal vez un tringulo, aunque no se vea el tercer lado, lo que forman en el espacio esas curiosas aves de paso), sea a babor, sea a estribor, como un hbil capitn, y, maniobrando con alas que no parecen mayores que las de un gorrin, porque no es necia, emprende as otro camino ms seguro y filosfico. Libells : Lautreamont

posted by Alfil @ 6:49 AM 0 comments Lautreamont -Les Chants de Maldoror- Chant Premier IILes Chants de Maldoror -Chant Premier IIComte de Lautramont (Isidore Ducasse) (Uruguay, 1846-1870)

II Lecteur, c'est peut-tre la haine que tu veux que j'invoque dans le commencement de cet ouvrage! Qui te dit que tu n'en renifleras pas, baign dans d'innombrables volupts, tant que tu voudras, avec tes narines orgueilleuses, larges et maigres, en te renversant de ventre, pareil un requin, dans l'air beau et noir, comme si tu comprenais l'importance de cet acte et l'importance non moindre de ton apptit lgitime, lentement et majestueusement, les rouges manations? Je t'assure, elles rjouiront les deux trous informes de ton museau hideux, monstre, si toutefois tu t'appliques auparavant respirer trois mille fois de suite la conscience maudite de l'ternel! Tes narines, qui seront dmesurment dilates de contentement ineffable, d'extase immobile, ne demanderont pas quelque chose de meilleur l'espace, devenu embaum comme de parfums et d'encens; car, elles seront rassasies d'un bonheur complet, comme les anges qui habitent dans la magnificence et la paix des agrables cieux. Los Cantos de Maldoror -Canto Primero II-

II Lector, quizs desees que invoque al odio en el comienzo de esta obra. Quin te dice que no has de olfatearlo, sumergido en innumerables voluptuosidades, tanto como quieras, con tus orgullosas narices, anchas y afiladas, volvindote de vientre, semejante a un tiburn, en el aire hermoso y negro, como si comprendieras la importancia de ese acto y la importancia no menos de tu legtimo apetito, lenta y majestuosamente, las rojas emanaciones? Te aseguro que los dos deformes agujeros de tu horroroso hocico, oh monstruo, se regocijarn, si te dispones de antemano a respirar tres mil veces seguidas la conciencia maldita de lo Eterno. Tus narices, desmesuradamente dilatadas por la inefable satisfaccin, por el xtasis inmvil, no

pedirn otra cosa al espacio, embalsamado de perfumes e incienso, pues se colmarn de una dicha completa, como los ngeles que habitan en la magnificencia y la paz de los gratos cielos. Libells : Lautreamont

posted by Alfil @ 6:39 AM 0 comments Lautreamont -Les Chants de Maldoror- Chant Premier VPLes Chants de Maldoror -Chant Premier VComte de Lautramont (Isidore Ducasse) (Uruguay, 1846-1870) V J'ai vu, pendant toute ma vie, sans en excepter un seul, les hommes, aux paules troites, faire des actes stupides et nombreux, abrutir leurs semblables, et pervertir les mes par tous les moyens. Ils appellent les motifs de leurs actions: la gloire. En voyant ces spectacles, j'ai voulu rire comme les autres; mais, cela, trange imitation, tait impossible. J'ai pris un canif dont la lame avait un tranchant acr, et me suis fendu les chairs aux endroits o se runissent les lvres. Un instant je crus mon but atteint. Je regardai dans un miroir cette bouche meurtrie par ma propre volont! C'tait une erreur! Le sang qui coulait avec abondance des deux blessures empchait d'ailleurs de distinguer si c'tait l vraiment le rire des autres. Mais, aprs quelques instants de comparaison, je vis bien que mon rire ne ressemblait pas celui des humains, c'est-dire que je ne riais pas. J'ai vu les hommes, la tte laide et aux yeux terribles enfoncs dans l'orbite obscur, surpasser la duret du roc, la rigidit de l'acier fondu, la cruaut du requin, l'insolence de la jeunesse, la fureur insense des criminels, les trahisons de l'hypocrite, les comdiens les plus extraordinaires, la puissance de caractre des prtres, et les tres les plus cachs au dehors, les plus froids des mondes et du ciel; lasser les moralistes dcouvrir leur coeur, et faire retomber sur eux la colre implacable d'en haut. Je les ai vus tous la fois, tantt, le poing le plus robuste dirig vers le ciel, comme celui d'un enfant dj pervers contre sa mre, probablement excits par quelque esprit de l'enfer, les yeux chargs d'un remords cuisant en mme temps que haineux, dans un silence glacial, n'oser mettre les mditations vastes et ingrates que reclait leur sein, tant elles taient pleines d'injustice et d'horreur, et attrister de compassion le Dieu de misricorde; tantt, chaque moment du jour, depuis le commencement de l'enfance jusqu' la fin de la vieillesse, en rpandant des anathmes incroyables, qui n'avaient pas le sens commun, contre tout ce qui respire, contre eux-mmes et contre la Providence, prostituer les femmes et les enfants, et dshonorer ainsi les parties du corps consacres la pudeur. Alors, les mers soulvent leurs eaux, engloutissent dans leurs abmes les planches; les ouragans, les tremblements de terre renversent les maisons; la peste, les maladies diverses dciment les familles priantes. Mais, les hommes ne s'en aperoivent pas. Je les ai vus aussi rougissant, plissant de honte pour leur conduite sur cette terre; rarement. Temptes, soeurs des ouragans; firmament bleutre, dont je n'admets pas la beaut; mer hypocrite, image de mon coeur; terre, au sein mystrieux; habitants des sphres; univers entier; Dieu, qui l'as cr avec magnificence, c'est toi que j'invoque: montre-moi un

homme qui soit bon!... Mais, que ta grce dcuple mes forces naturelles; car, au spectacle de ce monstre, je puis mourir d'tonnement: on meurt moins.

Los Cantos de Maldoror -Canto Primero VV He visto, durante toda mi vida, sin una sola excepcin, a los hombres de hombros estrechos realizar numerosos actos estpidos, embrutecer a sus semejantes, y pervertir a las almas por todos los medios. A los motivos de su accin le llaman: la gloria. A todos a la vez los he visto, unas veces con el puo ms robusto dirigido hacia el cielo, como el de un nio ya perverso contra su madre, probablemente excitados por algn espritu del infierno, con los ojos recargados de un remordimiento punzante y al mismo tiempo lleno de odio, en un silencio glacial, sin atreverse a manifestar las vastas e ingratas meditaciones que encubra su seno tan llenas estaban de injusticia y horror-, y entristecer as de compasin al Dios misericordioso; otras veces, a cada momento del da, desde el comienzo de la infancia hasta el fin de la vejez, diseminando increbles anatemas, que no tenan el sentido comn, contra todo lo que respira, contra ellos mismos y contra la Providencia, prostituir a las mujeres y a los nios, y deshonrar as las partes del cuerpo consagradas al pudor. Entonces los mares levantan sus aguas, sumergen en sus abismos los maderos; los huracanes y los terremotos derriban las casas; la peste y las diversas enfermedades diezman a las familias rezantes. Pero los hombres no se dan cuenta. Tambin los he visto enrojecer o palidecer de vergenza por su conducta en esta tierra; raramente. Tempestades hermanas de los huracanes, firmamento azulado cuya belleza no admito, mar hipcrita, imagen de mi corazn, tierra de seno misterioso, habitantes de las esferas, universo eterno, Dios que los has creado con magnificencia, a ti te invoco: mustrame a un hombre bueno! Pero, que tu gracia decuplique mis fuerzas naturales, pues ante el espectculo de ese monstruo, yo puedo morir de asombro: se muere por mucho menos. Libells : Lautreamont

posted by Alfil @ 6:34 AM 0 comments Lautreamont -Les Chants de Maldoror- Chant Premier IXLes Chants de Maldoror -Chant Premier IXComte de Lautramont (Isidore Ducasse) (Uruguay, 1846-1870) IX (...) Vieil ocan, ta forme harmonieusement sphrique, qui rjouit la face grave de la gomtrie, ne me rappelle que trop les petits yeux de l'homme, pareils ceux du sanglier pour la petitesse, et ceux des oiseaux de nuit pour la perfection circulaire du contour. Cependant, l'homme s'est cru beau dans tous les sicles. Moi, je suppose plutt que l'homme ne croit sa beaut

que par amour-propre; mais, qu'il n'est pas beau rellement et qu'il s'en doute; car, pourquoi regarde-t-il la figure de son semblable avec tant de mpris? Je te salue, vieil ocan! Vieil ocan, tu es le symbole de l'identit: toujours gal toi-mme. Tu ne varies pas d'une manire essentielle, et, si tes vagues sont quelque part en furie, plus loin, dans quelque autre zone, elles sont dans le calme le plus complet. Tu n'es pas comme l'homme, qui s'arrte dans la rue, pour voir deux boule-dogues s'empoigner au cou, mais, qui ne s'arrte pas, quand un enterrement passe; qui est ce matin accessible et ce soir de mauvaise humeur; qui rit aujourd'hui et pleure demain. Je te salue, vieil ocan! Vieil ocan, il n'y aurait rien d'impossible ce que tu caches dans ton sein de futures utilits pour l'homme. Tu lui as dj donn la baleine. Tu ne laisses pas facilement deviner aux yeux avides des sciences naturelles les mille secrets de ton intime organisation: tu es modeste. L'homme se vante sans cesse, et pour des minuties. Je te salue, vieil ocan! (...) Los Cantos de Maldoror -Canto Primero IXIX (...) Viejo ocano, tu forma armoniosamente esfrica, que alegra la cara grave de la geometra, me recuerda demasiado los pequeos ojos del hombre, similares por su pequeez a los del jabal, y a los de las aves nocturnas por la perfeccin circular de su contorno. Sin embargo, el hombre se ha credo hermoso en todos los siglos. Pero yo supongo, ms bien, que el hombre slo cree en su belleza por amor propio, pues en realidad no es bello y l lo sospecha; si no, por qu mira el rostro de su semejante con tanto desprecio? Te saludo, viejo ocano! Viejo ocano, eres el smbolo de la identidad: siempre igual a ti mismo. Nunca cambias de una manera esencial, y, si tus olas estn en alguna parte furiosas, ms lejos, en alguna otra zona, se hallan en la ms completa calma. No eres como el hombre, que se detiene en la calle para ver cmo se atenazan por el cuello dos dogos y no se detiene cuando pasa un entierro, que por la maana es asequible y por la tarde est de mal humor, que re hoy y maana llora. Te saludo, viejo ocano! Viejo ocano, no sera nada imposible que escondieras en tu seno futuras utilidades para el hombre. Ya le has dado la ballena. No dejas adivinar fcilmente a los ojos vidos de las ciencias naturales los mil secretos de tu ntima organizacin: eres modesto. El hombre se vanagloria de continuo, y por minucias. Te saludo, viejo ocano! (...) Libells : Lautreamont

posted by Alfil @ 6:29 AM 0 comments Lautreamont -Les Chants de Maldoror- Chant Deuxime IILes Chants de Maldoror -Chant Deuxime II-

Comte de Lautramont (Isidore Ducasse) (Uruguay, 1846-1870) II Je saisis la plume qui va construire le deuxime chant... instrument arrach aux ailes de quelque pygargue roux! Mais... qu'ont-ils donc mes doigts? Les articulations demeurent paralyses, ds que je commence mon travail. Cependant, j'ai besoin d'crire... C'est impossible ! Eh bien, je rpte que j'ai besoin d'crire ma pense: j'ai le droit, comme un autre, de me soumettre cette loi naturelle... Mais non, mais non, la plume reste inerte!... Tenez, voyez, travers les campagnes, l'clair qui brille au loin. L'orage parcourt l'espace. Il pleut... Il pleut toujours... Comme il pleut!... La foudre a clat... elle s'est abattue sur ma fentre entr'ouverte, et m'a tendu sur le carreau, frapp au front. Pauvre jeune homme! ton visage tait dj assez maquill par les rides prcoces et la difformit de naissance, pour ne pas avoir besoin, en outre, de cette longue cicatrice sulfureuse! (Je viens de supposer que la blessure est gurie, ce qui n'arrivera pas de sitt.) Pourquoi cet orage, et pourquoi la paralysie de mes doigts? Est-ce un avertissement d'en haut pour m'empcher d'crire, et de mieux considrer ce quoi je m'expose, en distillant la bave de ma bouche carre? Mais, cet orage ne m'a pas caus la crainte. Que m'importerait une lgion d'orages! Ces agents de la police cleste accomplissent avec zle leur pnible devoir, si j'en juge sommairement par mon front bless. Je n'ai pas remercier le Tout-Puissant de son adresse remarquable; il a envoy la foudre de manire couper prcisment mon visage en deux, partir du front, endroit o la blessure a t le plus dangereuse: qu'un autre le flicite! Mais, les orages attaquent quelqu'un de plus fort qu'eux. Ainsi donc, horrible ternel, la figure de vipre, il a fallu que, non content d'avoir plac mon me entre les frontires de la folie et les penses de fureur qui tuent d'une manire lente, tu aies cru, en outre, convenable ta majest, aprs un mr examen, de faire sortir de mon front une coupe de sang !... Mais, enfin, qui te dit quelque chose? Tu sais que je ne t'aime pas, et qu'au contraire je te hais: pourquoi insistes-tu? Quand ta conduite voudra-t-elle cesser de s'envelopper des apparences de la bizarrerie? Parle-moi franchement, comme un ami: est-ce que tu ne te doutes pas, enfin, que tu montres, dans ta perscution odieuse, un empressement naf, dont aucun de tes sraphins n'oserait faire ressortir le complet ridicule? Quelle colre te prend? Sache que, si tu me laissais vivre l'abri de tes poursuites, ma reconnaissance t'appartiendrait... Allons, Sultan, avec ta langue, dbarrasse-moi de ce sang qui salit le parquet. Le bandage est fini: mon front tanch a t lav avec de l'eau sale, et j'ai crois des bandelettes travers mon visage. Le rsultat n'est pas infini: quatre chemises, pleines de sang et deux mouchoirs. On ne croirait pas, au premier abord, que Maldoror contnt tant de sang dans ses artres; car, sur sa figure, ne brillent que les reflets du cadavre. Mais, enfin, c'est comme a. Peut-tre que c'est peu prs tout le sang que pt contenir son corps, et il est probable qu'il n'y en reste pas beaucoup. Assez, assez, chien avide; laisse le parquet tel qu'il est; tu as le ventre rempli. Il ne faut pas continuer de boire; car, tu ne tarderais pas vomir. Tu es convenablement repu, va te coucher dans le chenil; estime-toi nager dans le bonheur; car, tu ne penseras pas la faim, pendant trois jours immenses, grce aux globules que tu as descendues dans ton gosier, avec une satisfaction solennellement visible. Toi, Lman, prends un balai; je voudrais aussi en prendre un, mais je n'en ai pas la force. Tu comprends, n'est-ce pas, que je n'en ai pas la force? Remets tes pleurs dans leur fourreau; sinon, je croirais que tu n'as pas le courage de contempler, avec sang-froid, la grande balafre, occasionne par un supplice dj perdu pour moi dans la nuit des temps passs. Tu iras

chercher la fontaine deux seaux d'eau. Une fois le parquet lav, tu mettras ces linges dans la chambre voisine. Si la blanchisseuse revient ce soir, comme elle doit le faire, tu les lui remettras; mais, comme il a plu beaucoup depuis une heure, et qu'il continue de pleuvoir, je ne crois pas qu'elle sorte de chez elle; alors, elle viendra demain matin. Si elle te demande d'o vient tout ce sang, tu n'es pas oblig de lui rpondre. Oh! que je suis faible! N'importe; j'aurai cependant la force de soulever le porte-plume, et le courage de creuser ma pense. Qu'a-t-il rapport au Crateur de me tracasser, comme si j'tais un enfant, par un orage qui porte la foudre? Je n'en persiste pas moins dans ma rsolution d'crire. Ces bandelettes m'embtent, et l'atmosphre de ma chambre respire le sang... Los Cantos de Maldoror -Canto Segundo IIII Tomo la pluma que va a construir el segundo canto... instrumento arrancado de las alas de algn pigargo rojo. Pero... qu pasa con mis dedos? Las articulaciones quedan paralizadas en el momento en que empiezo a trabajar. Sin embargo, necesito escribir... Es imposible! Pues bien, repito que necesito escribir mi pensamiento; tengo derecho, como cualquier otro, de someterme a esa ley natural... Pero no, no, la pluma sigue inerte!... Mirad a travs de los campos el relmpago que brilla a lo lejos. La tormenta recorre el espacio. Llueve... Sigue lloviendo... Cmo llueve!... El rayo ha estallado... ha cado sobre mi ventana entreabierta y me ha tendido en el piso de un golpe en la frente. Pobre joven! Tu rostro estaba ya bastante maquillado por las arrugas precoces y la deformidad de nacimiento, para necesitar el agregado de esa larga cicatriz sulfurosa. (Acabo de suponer que la herida est curada, y eso no suceder tan pronto.) Por qu esta tormenta, y por qu la parlisis de mis dedos? Es una advertencia de arriba para impedirme escribir y para considerar mejor a qu me expongo destilando la baba de mi boca cuadrada? Pero esta tormenta no me ha causado temor. Qu me importara una legin de tormentas! Esos agentes de la polica celeste cumplen con celo su penoso deber, a juzgar someramente por mi frente herida. No tengo por qu agradecer al Todopoderoso su notable destreza; ha enviado el rayo justamente para cortar mi cara en dos a partir de la frente, sitio donde la herida ha sido ms peligrosa: que lo felicite otro! Pero las tormentas atacan a alguien ms fuerte que ellas. As, pues, horrible Eterno con cara de vbora, ha sido necesario que, no contento de haber colocado mi alma entre las fronteras de la locura y los pensamientos de furor que mata de una manera lenta, hayas credo adems conveniente para tu majestad, despus de un maduro examen, hacer manar de mi frente una copa de sangre!... Pero, en fin Quin te dice algo? Sabes que no te amo, y que, por el contrario, te detesto: por qu insistes? Cundo tu conducta decidir no tomar ms las apariencias de la extravagancia? Hblame con franqueza como a un amigo: No dudes, en fin, que muestras en tu persecucin odiosa un cuidado ingenuo del cual ninguno de tus serafines se atrevera a destacar el completo ridculo? Qu clase de ira se apodera de ti? Quiero que sepas que si me dejases vivir al abrigo de tus persecuciones, tendras mi eterna gratitud... Vamos, Sultn, lbrame con tu lengua de esa sangre que mancha el parqu. El vendaje est terminado: mi frente ha sido lavada con agua salada y he cruzado vendas alrededor de mi rostro. El resultado no es infinito: cuatro camisas empapadas en sangre, y dos pauelos. A primera vista no se sospechara que Maldoror tuviera tanta sangre en las arterias, pues su rostro luce slo resplandores cadavricos. Pero, en fin, as son las cosas. Quiz se trate de casi toda la sangre que pudo

contener su cuerpo, y es probable que no le quede mucha. Basta, basta, perro voraz; deja el parqu como est; tienes el vientre lleno. No debes continuar bebiendo pues no tardaras en vomitar. Ya ests bastante saciado, ve a acostarte en la perrera, haz de cuenta que nadas en felicidad, pues no tendrs que pensar en el hambre por tres inmensos das, gracias a los glbulos que has hecho descender por tu gaznate con una satisfaccin solemnemente visible. T, Leman, toma una escoba, yo tambin quisiera usar una, pero no tengo fuerzas. Entiendes, no es cierto, que no tenga fuerzas? Vuelve tus lgrimas a su vaina, o creer que no tienes el valor de contemplar con sangre fra la gran cuchillada, resultado de un suplicio que se pierde ya para m en la noche del pasado. T irs a la fuente a buscar dos cubos de agua. Una vez lavado el parqu, pondrs esa ropa blanca en el cuarto vecino. Si la lavandera viene esta noche, como tiene que hacerlo, se la entregars; pero como ha llovido mucho desde hace una hora, y sigue lloviendo, no creo que salga de su casa, entonces vendr maana temprano. Si te pregunta de dnde procede toda esta sangre no ests obligado a responder. Qu dbil estoy! No importa; tendr la fuerza de levantar la pluma y el valor de cavar en mi pensamiento. Qu le ha reportado al Creador atormentarme, como si yo fuera un nio, con una tormenta portadora de rayos? No por eso dejo de persistir en mi resolucin de escribir. Estas vendas me molestan, y la atmsfera de mi cuerpo respira sangre. Libells : Lautreamont

posted by Alfil @ 6:23 AM 0 comments Lautreamont -Les Chants de Maldoror- Chant Deuxime XV Les Chants de Maldoror -Chant Deuxime -XVComte de Lautramont (Isidore Ducasse) (Uruguay, 1846-1870)

XV Il y a des heures dans la vie o l'homme, la chevelure pouilleuse, jette, l'oeil fixe, des regards fauves sur les membranes vertes de l'espace; car, il lui semble entendre, devant lui, les ironiques hues d'un fantme. Il chancelle et courbe la tte: ce qu'il a entendu, c'est la voix de la conscience. Alors, il s'lance de la maison, avec la vitesse d'un fou, prend la premire direction qui s'offre sa stupeur, et dvore les plaines rugueuses de la campagne. Mais, le fantme jaune ne le perd pas de vue, et le poursuit avec une gale vitesse. Quelquefois, dans une nuit d'orage, pendant que des lgions de poulpes ails, ressemblant de loin des corbeaux, planent au-dessus des nuages, en se dirigeant d'une rame raide vers les cits des humains, avec la mission de les avertir de changer de conduite, le caillou, l'oeil sombre voit deux tres passer la lueur de l'clair, l'un derrire l'autre; et, essuyant une furtive larme de compassion, qui coule de sa paupire glace, il s'crie: "Certes, il le mrite; et ce n'est que justice." Aprs avoir dit cela, il se replace dans son attitude farouche, et continue de regarder, avec un tremblement nerveux, la chasse l'homme, et les grandes lvres du vagin d'ombre, d'o dcoulent, sans cesse, comme un fleuve, d'immenses spermatozodes tnbreux qui

prennent leur essor dans l'ther lugubre, en cachant, avec le vaste dploiement de leurs ailes de chauve-souris, la nature entire, et les lgions solitaires de poulpes, devenues mornes l'aspect de ces fulgurations sourdes et inexprimables.

Los Cantos de Maldoror -Canto Segundo -XV-

XV Hay horas en la vida en que el hombre de melena piojosa lanza, con los ojos fijos, miradas salvajes a las membranas verdes del espacio, pues le parece or delante de s, el irnico huchear de un fantasma. El menea la cabeza y la baja; ha odo la voz de la conciencia. Entonces sale precipitadamente de la casa con la velocidad de un loco, toma la primera direccin que se ofrece a su estupor, y devora las planicies rugosas de la campia. Pero el fantasma amarillo no lo pierde de vista y lo persigue con similar rapidez. A veces, en noches de tormenta, cuando legiones de pulpos alados, que de lejos parecen cuervos, se ciernen por encima de las nubes, dirigindose con firmes bogadas hacia las ciudades de los humanos, con la misin de prevenirles que deben cambiar de conducta, el guijarro de ojo sombro ve pasar, uno tras otro, dos seres a la claridad de un relmpago, y, enjugando una furtiva lgrima de compasin que se desliza desde su prpado helado, exclama: Por cierto que lo merece; no es ms que un acto de justicia. Despus de haber dicho esto, recobra su actitud huraa, y sigue observando, con un temblor nervioso, la caza de un hombre, y los grandes labios de la vagina de sombra, de donde se desprenden incesantemente, como un ro, inmensos espermatozoides tenebrosos que toman impulso en el ter lgubre, escondiendo en el vasto despliegue de sus alas de murcilago, la naturaleza entera, y las legiones de pulpos que se han vuelto taciturnos ante el aspecto de esas fulguraciones sordas e inexpresables. Libells : Lautreamont

posted by Alfil @ 6:18 AM 0 comments Lautreamont -Les Chants de Maldoror- Chant Troisime I Les Chants de Maldoror -Chant Troisime I Comte de Lautramont (Isidore Ducasse) (Uruguay, 1846-1870)

I Rappelons les noms de ces tres imaginaires, la nature d'ange, que ma plume, pendant le deuxime chant, a tirs d'un cerveau, brillant d'une lueur mane d'eux-mmes. Ils meurent, ds leur naissance, comme ces tincelles dont l'oeil a de la peine suivre l'effacement rapide, sur du papier brl. Lman!... Lohengrin!... Lombano!... Holzer!... un instant, vous appartes,

recouverts des insignes de la jeunesse, mon horizon charm; mais, je vous ai laisss retomber dans le chaos, comme des cloches de plongeur. Vous n'en sortirez plus. Il me suffit que j'aie gard votre souvenir; vous devez cder la place d'autres substances, peut-tre moins belles, qu'enfantera le dbordement orageux d'un amour qui a rsolu de ne pas apaiser sa soif auprs de la race humaine. Amour affam, qui se dvorerait lui-mme, s'il ne cherchait sa nourriture dans les fictions clestes: crant, la longue, une pyramide de sraphins, plus nombreux que les insectes qui fourmillent dans une goutte d'eau, il les entrelacera dans une ellipse qu'il fera tourbillonner autour de lui. Pendant ce temps, le voyageur, arrt contre l'aspect d'une cataracte, s'il relve le visage, verra, dans le lointain, un tre humain, emport vers la cave de l'enfer par une guirlande de camlias vivants! ()

Los Cantos de Maldoror -Canto Tercero I I Recordemos los nombres de esos seres imaginarios, de naturaleza angelical, que mi pluma, durante el segundo canto, ha extrado de un cerebro que brilla con un fulgor emanado de ellos mismos. Mueren, desde su nacimiento, como esas chispas que, por su rpida desaparicin, el ojo apenas puede seguir sobre el papel ardiendo. Leman!... Lohengrin!... Lombano!... Hozer!... Aparecisteis un momento, recubiertos por las insignias de la juventud, en mi horizonte encantado, pero os dej caer en el caos, como campanas de buzo. No saldris ms. Me basta con haber conservado vuestro recuerdo, pero tenis que dejar el sitio a otras sustancias, acaso menos bellas, que dar a luz el desbordamiento tormentoso de un amor que ha resuelto no calmar su sed junto a la raza humana. Amor hambriento, que se devorara a s mismo si no buscara su alimento en ficciones celestiales: creando, a la larga, una pirmide de serafines, ms numerosos que los insectos que hormiguean en una gota de agua, para entrelazarlos en una elipse que har arremolinar a su alrededor. Durante ese tiempo, el viajero, detenido frente al espectculo de una catarata, si alza el rostro, ver en la lejana, a un ser humano arrastrado hacia la caverna del infierno por una guirnalda de camelias vivas. (...) Libells : Lautreamont

posted by Alfil @ 6:15 AM 0 comments Lautreamont -Les Chants de Maldoror- Chant Quatrime I Les Chants de Maldoror -Chant Quatrime -IComte de Lautramont (Isidore Ducasse) (Uruguay, 1846-1870) I

C'est un homme ou une pierre ou un arbre qui va commencer le quatrime chant. Quand le pied glisse sur une grenouille, l'on sent une sensation de dgot; mais, quand on effleure, peine, le corps humain avec la main, la peau des doigts se fend, comme les cailles d'un bloc de mica qu'on brise coup de marteau; et, de mme que le coeur d'un requin, mort depuis une heure, palpite encore, sur le pont, avec une vitalit tenace, ainsi nos entrailles se remuent de fond en comble, longtemps aprs l'attouchement. Tant l'homme inspire de l'horreur son propre semblable! Peut-tre que, lorsque j'avance cela, je me trompe; mais, peut-tre qu'aussi je dis vrai. Je connais, je conois une maladie plus terrible que les yeux gonfls par les longues mditations sur le caractre trange de l'homme: mais, je la cherche encore... et je n'ai pas pu la trouver! Je ne me crois pas moins intelligent qu'un autre, et, cependant, qui oserait affirmer que j'ai russi dans mes investigations? Quel mensonge sortirait de sa bouche! ()

Los Cantos de Maldoror -Canto Cuarto -II Es un hombre o una piedra o un rbol el que va a comenzar el cuarto canto. Cuando el pie resbala sobre una rana, se tiene una sensacin de repugnancia, pero cuando se roza apenas el cuerpo humano con la mano, la piel de los dedos se agrieta, como las escamas de un bloque de mica que se rompe a martillazos; y lo mismo que el corazn de un tiburn que ha muerto hace una hora palpita todava con tenaz vitalidad sobre el puente, lo mismo nuestras entraas se agitan en su totalidad mucho tiempo despus del contacto. Tanto horror le inspira el hombre a su propio semejante! Puede ser que al decir esto me equivoque, pero puede ser tambin que diga la verdad. Conozco, concibo una enfermedad ms terrible que los ojos hinchados por largas meditaciones sobre el extrao carcter del hombre, pero aunque la busco todava... no he podido encontrarla! No me creo menos inteligente que otros, y sin embargo, quin se atrevera a afirmar que he acertado en mis investigaciones? Que mentira saldra de su boca! (...) Libells : Lautreamont

posted by Alfil @ 6:11 AM 0 comments Lautreamont -Les Chants de Maldoror- Chant Quatrime VI Les Chants de Maldoror -Chant Quatrime -VIComte de Lautramont (Isidore Ducasse) (Uruguay, 1846-1870)

VI

(...) Je rvais que j'tais entr dans le corps d'un pourceau, qu'il ne m'tait pas facile d'en sortir, et que je vautrais mes poils dans les marcages les plus fangeux. tait-ce comme une rcompense? Objet de mes voeux, je n'appartenais plus l'humanit ! Pourmoi, j'entendis l'interprtation ainsi, et j'en prouvai une joie plus que profonde. Cependant, je recherchais activement quel acte de vertu j'avais accompli pour mriter, de la part de la Providence, cette insigne faveur. Maintenant que j'ai repass dans mammoire les diverses phases de cet aplatissement pouvantable contre le ventre du granit, pendant lequel la mare, sans que je m'en aperusse, passa, deux fois, sur ce mlange irrductible de matire morte et de chair vivante, il n'est peut-tre pas sansutilit de proclamer que cette dgradation n'tait probablement qu'une punition, ralise sur moi par la justice divine. Mais, qui connat ses besoins intimes ou la cause de ses joies pestilentielles ? La mtamorphose ne parut jamais mes yeux que comme le haut et magnanime retentissement d'un bonheur parfait, que j'attendais depuis longtemps. Il tait enfin venu, le jour o je fus un pourceau ! J'essayais mes dents sur l'corce des arbres; mon groin, je le contemplais avec dlice. Il ne restait plus la moindre parcelle de divinit : je sus lever mon me jusqu' l'excessive hauteur de cette volupt ineffable. (...) Los Cantos de Maldoror -Canto Cuarto -VIVI (...) So que haba entrado en el cuerpo de un puerco, que no me era fcil salir, y que enlodaba mis cerdas en los pantanos ms fangosos. Era ello como una recompensa? Objeto de mis deseos: no perteneca ms a la humanidad! As interpretaba yo, experimentando una ms que profunda alegra. Sin embargo, rebuscaba activamente qu acto de virtud haba realizado, para merecer de parte de la providencia este insigne favor. Ms quin conoce sus necesidades ntimas, o la causa de sus goces pestilenciales? La metamorfosis no pareci jams a mis ojos, sino como la alta y magnfica repercusin de una felicidad perfecta que esperaba desde hacia largo tiempo. Por fin haba llegado el da en que yo me convirtiese en un puerco! Ensayaba mis dientes sobre la corteza de los rboles; mi hocico, lo contemplaba con delicia. No quedaba en m la menor partcula de divinidad: supe elevar mi alma hasta la excesiva altura de esta voluptuosidad inefable. (...) Libells : Lautreamont

posted by Alfil @ 6:02 AM 0 comments Lautreamont -Posie-

Posie Comte de Lautramont (Isidore Ducasse) (Uruguay, 1846-1870) Les gmissements potiques de ce sicle ne sont que des sophismes. Les premiers principes doivent tre hors de discussion. J'accepte Euripide et Sophocle; mais je n'accepte pas Eschyle. Ne faites pas preuve de manque des convenances les plus lmentaires et de mauvais got envers le crateur. Repoussez l'incrdulit: vous me ferez plaisir. Il n'existe pas deux genres de posies; il n'en est qu'une. Il existe une convention peu tacite entre l'auteur et le lecteur, par laquelle le premier s'intitule malade, et accepte le second comme garde-malade. C'est le pote qui console l'humanit! Les rles sont intervertis arbitrairement. Je ne veux pas tre fltri de la qualification de poseur. Je ne laisserai pas des Mmoires. La posie n'est pas la tempte, pas plus que le cyclone. C'est un fleuve majestueux et fertile. Ce n'est qu'en admettant la nuit physiquement, qu'on est parvenu la faire passer moralement. O Nuits d'Young! vous m'avez caus beaucoup de migraines! On ne rve que lorsque l'on dort. Ce sont des mots comme celui de rve, nant de la vie, passage terrestre, la prposition peut-tre, le trpied dsordonn, qui ont infiltr dans vos mes cette posie moite des langueurs, pareille de la pourriture. Passer des mots aux ides, il n'y a qu'un pas. Les perturbations, les anxits, les dpravations, la mort, les exceptions dans l'ordre physique ou moral, l'esprit de ngation, les abrutissements, les hallucinations servies par la volont, les tourments, la destruction, les renversements, les larmes, les insatiabilits, les asservissements, les imaginations creusantes, les romans, ce qui est inattendu, ce qu'il ne faut pas faire, les singularits chimiques de vautour mystrieux qui guette la charogne de quelque illusion morte, les expriences prcoces et avortes, les obscurits carapace de punaise, la monomanie terrible de l'orgueil, l'inoculation des stupeurs profondes, les oraisons funbres, les envies, les trahisons, les tyrannies, les impits, les irritations, les acrimonies, les incartades agressives, la dmence, le splen, lespouvantements raisonns, les inquitudes tranges, que le lecteur prfrerait ne pas prouver, les grimaces, les nvroses, les filires sanglantes par lesquelles on fait passer la logique aux abois, les exagrations, l'absence de sincrit, les scies, les platitudes, le sombre, le lugubre, les enfantements pires que les meurtres, les passions, le clan des romanciers de cours d'assises, les tragdies, les odes, les mlodrames, les extrmes prsents perptuit, la raison impunment siffle, les odeurs de poule mouille, les affadissements, les grenouilles, les poulpes, les requins, le simoun des dserts, ce qui est

somnambule, louche, nocturne, somnifre, noctambule, visqueux, phoque parlant, quivoque, poitrinaire, spasmodique, aphrodisiaque, anmique, borgne, hermaphrodite, btard, albinos, pdraste, phnomne d'aquarium et femme barbe, les heures soles du dcouragement taciturne, les fantaisies, les crets, les monstres, les syllogismes dmoralisateurs, les ordures, ce qui ne rflchit pas comme l'enfant, la dsolation, ce mancenillier intellectuel, les chancres parfums, les cuisses aux camlias, la culpabilit d'un crivain qui roule sur la pente du nant et se mprise lui-mme avec des cris joyeux, les remords, les hypocrisies, les perspectives vagues qui vous broient dans leurs engrenages imperceptibles, les crachats srieux sur les aximes sacrs, la vermine et ses chatouillements insinuants, les prfaces insenses, comme celles de Cromwell, de Mlle de Maupin et de Dumas fils, les caducits, les impuissances, les blasphmes, les asphyxies, les touffements, les rages, devant ces charniers immondes, que je rougis de nommer, il est temps de ragir enfin contre ce qui nous choque et nous courbe si souverainement. Votre esprit est entran perptuellement hors de ses gonds, et surpris dans le pige de tnbres construit avec un art grossier par l'gosme et l'amour-propre. (...)

Poesa

Los lamentos poticos de este siglo son slo sofismas. Los primeros principios deben estar fuera de discusin. Acepto a Eurpides y a Sfocles; pero no acepto a Esquilo. No deis muestra de carecer del ms elemental decoro ni de mal gusto hacia el creador. Rechazad la incredulidad: ser para m un placer. No existen dos gneros de poesa; slo hay uno. Existe una convencin poco tcita entre el autor y el lector, por lo cual el primero se llama enfermo y acepta al segundo como enfermero. El poeta es el que consuela a la humanidad! Los papeles se han invertido arbitrariamente. No quiero ser difamado con el calificativo de fanfarrn. No dejar Memorias. La poesa no es la tempestad, como tampoco el cicln. Es un ro majestuoso y frtil. Slo admitiendo fsicamente la noche, se ha llegado a hacerla admitir moralmente. Oh Noches de Young! Cuntas jaquecas me habis ocasionado!

No se suea sino durmiendo. Palabras como sueo, nada de la vida, pas por la tierra, el adverbio quizs, el trpode desordenado, han infiltrado en vuestras almas esa poesa hmeda de languideces similar a la podredumbre. Slo hay un paso de las palabras a las ideas. Las perturbaciones, las ansiedades, las depravaciones, la muerte, las excepciones en el orden fsico o moral, el espritu de negacin, los embrutecimientos, las alucinaciones favorecidas por la voluntad, los tormentos, la destruccin, las lgrimas, las insaciabilidades, las servidumbres, las imaginaciones penetrantes, las novelas, lo inesperado, lo que no debe hacerse, las peculiaridades qumicas del buitre misterioso que acecha la carroa de alguna ilusin muerta, las experiencias precoces y abortadas, las oscuridades con caparazn de chinche, la terrible monomana del orgullo, la inoculacin de los estupores profundos, las oraciones fnebres, las envidias, las traiciones, las tiranas, las impiedades, las irritaciones, los despropsitos agresivos, la demencia, el soleen, los terrores razonados, las inquietudes extraas que el lector preferira no sentir, las muecas, las neurosis, las hileras ensangrentadas por las que se hace pasar la lgica que no tiene salida, las exageraciones, la falta de sinceridad, los parloteos, las vulgaridades, lo sombro, lo lgubre, los partos peores que los asesinatos, las pasiones, el clan de los novelistas de tribunales, las tragedias, las odas, los melodramas, los extremos presentados perpetuamente, la razn silbada impunemente, los olores de gallina mojada, las insipideces, las ranas, los pulpos, los tiburones, el simn de los desiertos, todo aquello que es sonmbulo, turbio, nocturno, somnfero, noctmbulo, viscoso, foca parlante, equvoco, tuberculoso, espasmdico, afrodisaco, anmico, tuerto, hermafrodita, bastardo, , albino, pederasta, fenmeno de acuario y mujer barbuda, las horas repletas de desaliento taciturno, las fantasas, las acritudes, los monstruos, los silogismos desmoralizadores, las basuras, lo que es irreflexivo como el nio, la desolacin, ese manzanillo intelectual, los chancros perfumados, los muslos con camelias, la culpabilidad de un escritor que rueda por la pendiente de la nada y se desprecia a si mismo con gritos jubilosos, los remordimientos, las hipocresas, las perspectivas imprecisas que os trituran con sus engranajes imperceptibles, los severos escupitajos sobre los axiomas sagrados, , la piojera y sus cosquilleos insinuantes, los prefacios insensatos como los de Cromwell, de la seorita de Maupin y de Dumas hijo, las caducidades, las impotencias, las blasfemias, las asfixias, las sofocaciones, las rabias; frente a esos inmundos osarios que con slo nombrarlos enrojezco, es hora de reaccionar contra lo que nos ofende y nos doblega autoritariamente. Vuestro espritu es arrastrado perpetuamente fuera de quicio y sorprendido en la trampa de tinieblas construida con grosero artificio por el egosmo y el amor propio. (...) Libells : Lautreamont

Avec moi dieu-le-chien... Antonin Artaud (1896-1948)

Avec moi dieu-le-chien, et sa langue qui comme un trait perce la crote de la double calotte en vote de la terre qui le dmange.

Et voici le triangle d'eau qui marche d'un pas de punaise, mais qui sous la punaise en braise se retourne en coup de couteau.

Sous les seins de la terre hideuse Dieu-la chienne s'est retire, des seins de terre et d'eau gele qui pourrissent sa langue creuse.

Et voici la Vierge-au marteau, pour broyer les caves de terre, dont le crne du chien stellaire sent monter l'horrible niveau. le Disque Vert

Junto a m, el dios-perro

Junto a m, el dios-perro, y su lengua atravesando como una flecha la costra del doble crneo abovedado

de la tierra que lo escuece.

He aqu el tringulo de agua caminando con su paso de chinche, pero que bajo la chinche ardiente se da vuelta como un cuchillo.

Bajo los senos de la tierra odiosa la perra-dios se ha retirado, senos de tierra y de agua helada que hacen pudrir su lengua hueca.

He aqu la virgen-del-martillo, para moler los stanos de tierra cuyo horrible nivel el crneo del perro estelar siente subir.

Versin de Miguel Frontn Libells : Antonin Artaud

posted by Alfil @ 8:24 PM 0 comments Antonin Artaud -Pote noirPote noir Antonin Artaud (1896-1948)

Pote noir, un sein de pucelle te hante, Pote aigri,

La vie bout et la ville brle Et le ciel se rsorbe en pluie; Ta plume gratte au cour de la vie.

Fort, fort, des yeux fourmillent Sur les pignons multiplis; Cheveux d'orage, les potes Enfourchent des chevaux, des chiens.

Les yeux ragent, les langues tournent Le ciel afflue dans les narines Comme un lait nourricier et bleu, Je suis suspendu vos bouches Femmes, cours de vinaigre durs.

Poeta negro

Poeta negro, un seno de doncella te obsesiona poeta amargo, la vida bulle y la ciudad arde, y el cielo se resuelve en lluvia, y tu pluma araa el corazn de la vida.

Selva, selva, hormiguean ojos en los pinculos multiplicados;

cabellera de tormenta, los poetas montan sobre caballos, perros.

Los ojos se enfurecen, las lenguas giran el cielo afluye las narices como azul leche nutricia; estoy pendiente de vuestras bocas mujeres, duros corazones de vinagre. Libells : Antonin Artaud

posted by Alfil @ 10:20 AM 2 comments Antonin Artaud -J'tais vivanteJ'tais vivante... Antonin Artaud (1896-1948)

(...) Pas de bouche Pas de Langue Pas de dents Pas de larynx Pas d'oesophage Pas d'estomac Pas de ventre Pas d'anus Je reconstruirai l'homme que je suis

Yo estaba vivo...

(...) Nada de boca nada de lengua nada de dientes nada de laringe nada de esfago nada de estmago nada vientre nada de ano Yo reconstruir al hombre que soy Libells : Antonin Artaud

posted by Alfil @ 8:57 AM 0 comments Antonin Artaud -Tutuguri. Le rite du soleil noirTutuguri. Le rite du soleil noir Antonin Artaud (1896-1948)

Et en bas, comme au bas de la pente amre, cruellement dsespre du cur, s'ouvre le cercle des six croix, trs en bas, comme encastr dans la terre mre, dsencastr de l'treinte immonde de la mre qui bave.

La terre de charbon noir est le seul emplacement humide dans cette fente de rocher.

Le Rite est que le nouveau soleil passe par sept points avant d'clater l'orifice de la terre.

Et il y a six hommes, un pour chaque soleil, et un septime homme qui est le soleil tout cru habill de noir et de chair rouge.

Or, ce septime homme est un cheval, un cheval avec un homme qui le mne. Mais c'est le cheval qui est le soleil et non l'homme.

Sur le dchirement d'un tambour et d'une trompette longue, trange, les six hommes qui taient couchs, rouls ras de terre, jaillissent successivement comme des tournesols,

non pas soleils mais sols tournants, des lotus d'eau, et chaque jaillissement correspond le gong de plus en plus sombre et rentr du tambour jusqu' ce que tout coup on voie arriver au grand galop, avec une vitesse de vertige, le dernier soleil, le premier homme, le cheval noir avec un homme nu, absolument nu et vierge sur lui.

Ayant bondi, ils avancent suivant des mandres circulaires et le cheval de viande saignante s'affole et caracole sans arrt au fate de son rocher jusqu' ce que les six hommes aient achev de cerner compltement les six croix. Or, le ton majeur du Rite est justement

L'ABOLITION DE LA CROIX.

Ayant achev de tourner ils dplantent les croix de terre et l'homme nu sur le cheval arbore un immense fer cheval qu'il a tremp dans une coupure de son sang.

Tutuguri. El rito del sol negro

Y abajo, como en lo bajo del amargo declive, cruelmente desesperado del corazn, se abre el crculo de las seis cruces, muy abajo como encastrado en la tierra madre, desencantado del inmundo abrazo de la madre que babea,

la tierra de carbn negro es el nico emplazamiento hmedo en esta hendidura de peasco.

El rito consiste en que el nuevo sol pase por siete puntos antes de estallar en el orificio de la tierra.

y hay seis hombres, uno para cada sol y un sptimo hombre que es el sol totalmente crudo vestido de negro y de roja carne.

Ahora bien: este sptimo hombre es un caballo, un caballo con un hombre que lo lleva. Pero es el caballo el sol y no el hombre.

Sobre el desgarramiento de un tambor y de una larga trompeta extraa, los seis hombres que estaban acostados, arrollados al ras de la tierra brotan sucesivamente como girasoles no soles sino suelos giratorios, lotos de agua, y a cada brote corresponde el gong ms y ms sombro y recogido

del tambor hasta que de pronto se ve llegar a gran galope, con una velocidad de vrtigo, el ltimo sol, el primer hombre, el caballo negro con un hombre desnudo absolutamente desnudo y virgen sobre l.

Despus del salto, meandros circulares y le caballo de carnes sangrantes enloquece y caracolea sin cesar en la cima de un peasco hasta que los seis hombres acaben de cercar completamente las seis cruces.

Pues el tono mayor del rito es justamente

LA ABOLICION DE LA CRUZ

Cuando acaban de girar

arrancan las cruces de tierra y el hombre desnudo sobre el caballo enarbola una inmensa herradura que ha empapado en una grieta de su sangre. Libells : Antonin Artaud

posted by Alfil @ 8:44 AM 0 comments Antonin Artaud -Il n'est plus possible que le miracle n'clate pas...Il n'est plus possible que le miracle n'clate pas... Antonin Artaud (1896-1948)

Il n'est plus possible que le miracle n'clate pas. J'ai t trop supplici. Je me suis trop ennuy au monde. J'ai trop travaill tre pur et fort. J'ai trop pourchass le mal. J'ai trop cherch avoir un corps propre

No es posible que al fin el milagro no estalle...

No es posible que al fin el milagro no estalle He sido demasiado castigado Me he atormentado demasiado en el mundo

He trabajado demasiado para ser puro y fuerte He perseguido demasiado al mal He buscado demasiado tener un cuerpo limpio Libells : Antonin Artaud

posted by Alfil @ 8:41 AM 0 comments Antonin Artaud -La question se pose...La question se pose... Antonin Artaud (1896-1948)

(...) mais ni lespace, ni la possibilit, je ne savais au juste ce que ctait,

et je nprouvais pas le besoin dy penser,

ctaient des mots invents pour dfinir des choses qui existaient ou nexistaient pasen face de lurgence pressante dun besoin: celui de supprimer lide, lide et son mythe, et de faire rgner la place

la manifestation tonnante de cette explosive ncessit: dilater le corps de ma nuit interne,

du nant interne de mon moi qui est nuit, nant, irrflexion,

mais qui est une explosive affirmation quil y a quelque chose quoi faire place:mon corps. (...)

La cuestin se plantea

(...) ni el espacio ni la posibilidad, yo no saba exactamente qu era,

y no experimentaba la necesidad de pensarlo;

eran palabras

inventadas para definir cosas que existan o no existan frente a la urgencia apremiante de una necesidad: la de suprimir la idea, la idea y su mito y de hacer reinar en su lugar la manifestacin trotante de esta explosiva necesidad: dilatar el cuerpo de mi noche interna,

de la nada interna de mi yo que es noche nada, irreflexin,

pero que es explosiva afirmacin de que hay algo a lo cual puede ceder lugar: mi cuerpo. (...) Libells : Antonin Artaud

posted by Alfil @ 8:34 AM 0 comments Antonin Artaud -Post-ScriptumPost-Scriptum Antonin Artaud (1896-1948)

Qui suis-je? D'o je viens? Je suis Antonin Artaud et que je le dise comme je sais le dire immdiatement vous verrez mon corps voler en clats et se ramasser sous dix mille aspects notoires un corps neuf o vous ne pourrez plus jamais m'oublier.

Post-Scritptum

Quin soy? De dnde vengo? Soy Antonin Artaud

y apenas yo lo diga como s decirlo inmediatamente vern mi cuerpo actual estallar y recogerse bajo diez mil aspectos notorios un cuerpo nuevo en el que ustedes no podrn nunca jams olvidarme. Libells : Antonin Artaud

posted by Alfil @ 8:31 AM 0 comments Antonin Artaud -Le devoirLe devoir Antonin Artaud (1896-1948)

Le devoir De lcrivain, du pote Nest pas daller senfermer lchement dans un texte, un livre, une revue dont il ne sortira jamais mais au contraire de sortir Dehors Pour secouer, Pour attaquer Lesprit public

Sinon A quoi sert-il ? Et pourquoi est-il n ?

El deber

El deber del escritor , del poeta, no es ir a encerrarse cobardemente en un texto, un libro,una revista de los que ya nunca saldr, sino al contrario salir afuera para sacudir para atacar al espritu publico si no para qu sirve? y para qu naci? Libells : Antonin Artaud

Un rendez-vous Sully Prudhomme (1839-1907)

Dans ce nid furtif o nous sommes, ma chre me, seuls tous deux, Qu'il est bon d'oublier les hommes,

Si prs d'eux.

Pour ralentir l'heure fuyante, Pour la goter, il ne faut pas Une flicit bruyante, Parlons bas; Craignons de la hter d'un geste, D'un mot, d'un souffle seulement, D'en perdre, tant elle est cleste, Un moment.

Afin de la sentir bien ntre, Afin de la bien mnager, Serrons-nous tout prs l'un de l'autre Sans bouger; Sans mme lever la paupire: Imitons le chaste repos De ces vieux chtelains de pierre Aux yeux clos, Dont les corps sur les mausoles, Immobiles et tout vtus, Loin de leurs mes envoles

Se sont tus; Dans une alliance plus haute Que les terrestres unions, Gravement comme eux, cte cte,

Sommeillons. Car nous n'en sommes plus aux fivres D'un jeune amour qui peut finir; Nos coeurs n'ont plus besoin des lvres Pour s'unir, Ni des paroles solennelles Pour changer leur culte en devoir, Ni du mirage des prunelles Pour se voir.

Ne me fais plus jurer que j'aime, Ne me fais plus dire comment; Gotons la flicit mme Sans serment. Savourons, dans ce que nous disent Silencieusement nos pleurs, Les tendresses qui divinisent Les douleurs!

Chre, en cette ineffable trve Le dsir enchant s'endort; On rve l'amour comme on rve la mort. On croit sentir la fin du monde; L'univers semble chavirer D'une chute douce et profonde, Et sombrer...

L'me de ses fardeaux s'allge Par la fuite immense de tout; La mmoire comme une neige Se dissout. Toute la vie ardente et triste, Semble anantie alentour, Plus rien pour nous, plus rien n'existe Que l'amour.

Aimons en paix: il fait nuit noire, La lueur blme du flambeau Expire... Nous pouvons nous croire Au tombeau. Laissons-nous dans les mers funbres, Comme aprs le dernier soupir, Abmer, et par leurs tnbres Assoupir...

Nous sommes sous la terre ensemble Depuis trs-longtemps, n'est-ce pas? coute en haut le sol qui tremble Sous les pas. Regarde au loin comme un vol sombre De corbeaux, vers le nord chass, Disparatre les nuits sans nombre Du pass,

Et comme une immense nue De cigognes (mais sans retours!) Fuir la blancheur diminue Des vieux jours... Hors de la sphre ensoleille Dont nous submes les rigueurs,

Quelle trange et douce veille Font nos coeurs? Je ne sais plus quelle aventure Nous a jadis teint les yeux, Depuis quand notre extase dure, En quels cieux.

Les choses de la vie ancienne Ont fui ma mmoire jamais, Mais du plus loin qu'il me souvienne Je t'aimais... Par quel bienfaiteur fut dresse Cette couche? et par quel hymen Fut pour toujours ta main laisse Dans ma main? Mais qu'importe! mon amoureuse, Dormons dans nos lgers linceuls, Pour l'ternit bienheureuse Enfin seuls!

Una cita

En este nido furtivo en que nos encontramos los dos solos, oh alma querida, cun agradable es olvidarse de los hombres estando tan cerca de ellos!

Para que la hora que huye vaya ms lentamente, para gozar de ella no es necesaria una alegra ruidosa. Hablemos quedo. Temamos acelerarla con un gesto, con una palabra, incluso con un soplo. Es tan celeste, que hemos de procurar no perder uno solo de sus momentos.

Para sentirla bien nuestra, para que no se gaste, estrechmonos el uno contra el otro sin movernos. Sin levantar siquiera los prpados, imitemos el casto reposo de esos viejos castellanos de piedra, de ojos cerrados, cuyos cuerpos inmviles y vestidos de pies a cabeza se han callado en el mausoleo, lejos de sus almas, que emprendieron el vuelo.

Dormitemos gravemente como ellos, en una alianza ms sublime que las uniones terrenales.

Porque para nosotros pasaron ya los ardores del amor joven que puede terminar. Nuestros corazones ya no necesitan labios para unirse, ni palabras solemnes para transformar el culto en deber, ni espejismo de las pupilas para verse.

No me obligues a jurar de nuevo que te amo, no me obligues a decirte cunto otra vez. Gocemos de la felicidad, aunque sea sin juramentos. Saboreemos la ternura que diviniza los dolores en lo que nuestras lgrimas nos dicen silenciosamente.

Amada, en este inefable remanso se adormece hechizado el deseo y se suea en el amor como se suea en la muerte. Parece que se siente el fin del mundo. El universo parece zozobrar o hundirse en una cada suave y profunda.

El alma se aligera de sus cargas por la inmensa huida de todo lo existente, y la memoria se funde como si fuera de nieve. En torno nuestro parece aniquilada toda la vida ardiente y triste. Para nosotros ya no existe nada; nada mas que el amor.

Amemos en paz. La noche es lbrega

y el plido fulgor de la antorcha se va extinguiendo. Pudiramos creemos en la tumba. Dejmonos sumergir en los fnebres mares y adormecer por sus tinieblas como despus del ltimo suspiro...

No es cierto que hace mucho tiempo estamos juntos bajo tierra? Escucha cmo los pasos estremecen el suelo encima de nosotros. Mira desaparecer a lo lejos las innmeras noches del pasado como una sombra bandada de cuervos que huyen hacia el Norte, y disminuir a lo lejos la blancura de los viejos das, como una inmensa nube de cigeas que nunca han de volver!

Qu extraa y dulce es la velada de nuestros corazones lejos de la esfera llena de sol cuyos rigores hemos soportado! Ya no s qu aventura apag antao nuestros ojos, ni desde cundo ni en qu cielo transcurre nuestro xtasis.

Las cosas de la antigua vida han huido por completo de mi memoria; pero, en todo lo que alcanzan mis recuerdos, siempre te he amado. Qu ser bienhechor hizo erigir este lecho? Qu himeneo dej para siempre tu mano en mi mano? Pero no importa, amada ma. Durmamos bajo nuestros ligeros sudarios,

solos al fin por toda la feliz eternidad.

Versin de Max Grillo Libells : Sully Prudhomme

posted by Alfil @ 3:26 AM 0 comments Sully Prudhomme -Si je pouvais...Si je pouvais... Sully Prudhomme (1839-1907)

Si je pouvais aller lui dire : Elle est vous et ne minspire Plus rien, mme plus damiti ; Je nen ai plus pour cette ingrate, Mais elle est ple, dlicate : Ayez soin delle, par piti !

coutez-moi sans jalousie. Car l'aile de sa fantaisie N'a fait, hlas! que m'effleurer. Je sais comment sa main repousse. Mais pour ceux qu'elle aime elle est douce; Ne la faites jamais pleurer!...

Si yo pudiese...

Si yo pudiese ir a decirle: Es tuya; no me inspira ni siquiera amistad; ya no quiero a esa ingrata, pero est plida y delicada: cuida de ella, por compasin.

Escchame sin celos, pues el ala de su fantasa no ha hecho ms que rozarme. S cmo su mano rechaza, pero sabe ser dulce para los que ama. No la hagas nunca llorar.

Versin de Max Grillo Libells : Sully Prudhomme

posted by Alfil @ 3:24 AM 0 comments Sully Prudhomme -RosesRoses Sully Prudhomme (1839-1907)

Je rve, et la ple rose Dans les plaines perle sans bruit, Sur le duvet des fleurs pose Par la main frache de la nuit.

D'o viennent ces tremblantes gouttes ?

Il ne pleut pas, le temps est clair ; C'est qu'avant de se former, toutes, Elles taient dj dans l'air.

D'o viennent mes pleurs ? Toute flamme, Ce soir, est douce au fond des cieux ; C'est que je les avais dans l'me Avant de les sentir aux yeux.

On a dans l'me une tendresse O tremblent toutes les douleurs, Et c'est parfois une caresse Qui trouble, et fait germer les pleurs

Rocos

Mientras yo sueo, el plido roco cubre calladamente de perlas las llanuras. La fra mano de la noche lo va dejando caer sobre el terciopelo de las flores.

No llueve; el cielo est claro. De dnde vienen esas gotas temblorosas? Es que, antes de formarse, ya estaban todas ellas en el aire.

De dnde vienen mis lgrimas, si todos los arreboles del cielo estn esta noche llenos de dulzura? Es que ya las tena en el alma antes de sentirlas en los ojos.

Tenemos en el alma una ternura en que se estremecen todos los dolores, y a veces es una caricia la que nos turba y hace brotar las lgrimas.

Versin de Max Grillo Libells : Sully Prudhomme

posted by Alfil @ 3:22 AM 0 comments Sully Prudhomme -RenaissanceRenaissance Sully Prudhomme (1839-1907)

Je voudrais, les prunelles closes, Oublier, renatre, et jouir De la nouveaut, fleur des choses, Que l'ge fait vanouir.

Je resaluerais la lumire, Mais je dplierais lentement Mon me vierge et ma paupire

Pour savourer l'tonnement ;

Et je devinerais moi-mme Les secrets que nous apprenons ; J'irais seul aux tres que j'aime Et je leur donnerais des noms ;

merveill des bleus abmes O le vrai Dieu semble endormi, Je cacherais mes pleurs sublimes Dans des vers sonnant l'infini ;

Et pour toi, mon premier pome, O mon aime, ma douleur, Je briserais d'un cri suprme Un vers frle comme une fleur.

Si pour nous il existe un monde O s'enchanent de meilleurs jours, Que sa face ne soit pas ronde, Mais s'tende toujours, toujours...

Et que la beaut, dsapprise Par un continuel oubli, Par une incessante surprise Nous fasse un bonheur accompli.

Renacimiento

Quisiera olvidar, volver, a nacer y gozar a ojos cerrados de la novedad, flor de las cosas, que se desvanece coma edad.

Saludara de nuevo la luz, pero ira abriendo lentamente mi alma virgen y mis prpados para saborear mi asombro.

Adivinara por m mismo esos secretos que se nos ensean. Yo solo ira hacia los seres que amo y les pondra nombre;

extasiado ante los abismos azules en que parece dormir el verdadero Dios; escondera mis sublimes lgrimas en versos con cadencia de infinito;

y mi primer poema sera para ti, oh mi dolor amado! Hara estallar en un grito supremo un verso frgil como una flor.

Si existe para nosotros un mundo en el que se sucedan das mejores, que su faz no sea redonda, sino que se extienda sin terminar jams...

Y que la belleza, de puro sabida olvidada de continuo, en una sorpresa incesante nos proporcione una felicidad completa.

Versin de Max Grillo Libells : Sully Prudhomme

posted by Alfil @ 3:20 AM 0 comments Sully Prudhomme -L'habitudeL'habitude Sully Prudhomme (1839-1907)

L'habitude est une trangre Qui supplante en nous la raison; C'est une ancienne mnagre Qui s'installe dans la maison.

Elle est discrte, humble, fidle, Familire avec tous les coins; On ne s'occupe jamais d'elle,

Car elle a d'invisibles soins.

Elle conduit les pieds de l'homme, Sait le chemin qu'il et choisi, Connat son but sans qu'il le nomme, Et lui dit tout bas : "Par ici."

Travaillant pour nous en silence, D'un geste sr, toujours pareil, Elle a l'oeil de la vigilance, Les lvres douces du sommeil.

Mais imprudent qui s'abandonne A son joug une fois port ! Cette vieille au pas monotone Endort la jeune libert ;

Et tous ceux que sa force obscure A gagns insensiblement Sont des hommes par la figure, Des choses par le mouvement.

La costumbre

La costumbre es una forastera que suplanta a nuestra razn,

una vieja ama de casa que se instala en el hogar.

Es discreta, humilde y leal. Conoce todos los rincones. Nunca nos ocupamos de ella porque sus atenciones son invisibles.

Conduce los pasos del hombre por el camino que l hubiera elegido. Sabe los fines que este persigue sin que l haya de sealrselos, y le dice con voz queda: Por aqu.

Trabajando en silencio para nosotros con ademn seguro y siempre idntico, tiene la vigilancia en la mirada y la dulzura del sueo en los labios.

Pero imprudente aquel que se abandone a su yugo, una vez conocido! Esta vieja de paso montono va adormeciendo la joven libertad,

y todos los que, insensiblemente, se han dejado ganar por su fuerza oscura, son hombres por la fisonoma,

pero son cosas por los movimientos.

Versin de Max Grillo Libells : Sully Prudhomme

posted by Alfil @ 3:18 AM 0 comments Sully Prudhomme -Les yeuxLes yeux Sully Prudhomme (1839-1907)

Bleus ou noirs, tous aims, tous beaux, Des yeux sans nombre ont vu l'aurore ; Ils dorment au fond des tombeaux Et le soleil se lve encore.

Les nuits plus douces que les jours Ont enchant des yeux sans nombre ; Les toiles brillent toujours Et les yeux se sont remplis d'ombre.

Oh ! qu'ils aient perdu le regard, Non, non, cela n'est pas possible ! Ils se sont tourns quelque part Vers ce qu'on nomme l'invisible ;

Et comme les astres penchants, Nous quittent, mais au ciel demeurent,

Les prunelles ont leurs couchants, Mais il n'est pas vrai qu'elles meurent :

Bleus ou noirs, tous aims, tous beaux, Ouverts quelque immense aurore, De l'autre ct des tombeaux Les yeux qu'on ferme voient encore.

Los ojos

Negros o azules, amados todos, todos bellos. Cuntos ojos que han visto la aurora duermen hoy en el fondo de la tumba mientras el sol contina su carrera!

Cuntos ojos se han extasiado contemplando la noche, ms dulce que el da! Y las estrellas siguen brillando, pero los ojos se han cubierto de sombra.

Oh, no; no! No es posible que hayan perdido la mirada! Sin duda se han vuelto hacia otro lado para contemplar eso que llamamos lo invisible;

Y as como los astros al ponerse,

aunque nos abandonen, siguen estando en el cielo, las pupilas tienen tambin su ocaso, pero no es cierto que se mueran.

Negros o azules, amados todos, todos bellos, esos ojos que cerramos, abiertos hoy a alguna aurora inmensa, continan viendo desde el otro lado de la tumba.

Versin de Max Grillo Libells : Sully Prudhomme

posted by Alfil @ 3:16 AM 0 comments Sully Prudhomme -Le meilleur moment des amoursLe meilleur moment des amours Sully Prudhomme (1839-1907)

Le meilleur moment des amours N'est pas quand on a dit: Je t'aime. Il est dans le silence mme A demi rompu tous les jours;

Il est dans les intelligences Promptes et furtives des coeurs; Il est dans les feintes rigueurs Et les secrtes indulgences;

Il est dans le frisson du bras O se pose la main qui tremble, Dans la page qu'on tourne ensemble, Et que pourtant on ne lit pas.

Heure unique o la bouche close Par sa pudeur seule en dit tant! O le coeur s'ouvre en clatant Tout bas, comme un bouton de rose.

O le parfum seul des cheveux Parat une faveur conquise... Heure de la tendresse exquise O les respects sont des aveux!

El mejor momento del amor

El mejor momento del amor no es aquel en que se dice: Te amo. Se halla en ese mismo silencio que est a punto de romperse todos los das.

Est en la rpida y furtiva comprensin de los corazones. Est en los fingidos rigores y en las secretas indulgencias.

Est en el estremecimiento del brazo en que se apoya la mano temblorosa, en esa pgina que volvemos juntos, pero que ninguno de los dos leemos.

Momento nico, en que los labios callan y dicen tantas cosas con su pudor; en que se abre el corazn, estallando quedamente como un botn de rosa!

En que el solo perfume de los cabellos parece un favor conquistado. Momento de deliciosa ternura, en que el respeto mismo es una confesin!

Versin de Max Grillo Libells : Sully Prudhomme

posted by Alfil @ 3:14 AM 0 comments Sully Prudhomme -Le vase brisLe vase bris Sully Prudhomme (1839-1907)

Le vase o meurt cette vervaine D'un coup d'ventail fut fl ; Le coup dut l'effleurer peine,

Aucun bruit ne l'a rvl.

Mais la lgre meurtrissure, Mordant le cristal chaque jour, D'une marche invisible et sre En a fait lentement le tour.

Son eau frache a fui goutte goutte, Le suc des fleurs s'est puis ; Personne encore ne s'en doute, N'y touchez pas, il est bris.

Souvent aussi la main qu'on aime Effleurant le coeur, le meurtrit ; Puis le coeur se fend de lui-mme, La fleur de son amour prit ;

Toujours intact aux yeux du monde, Il sent crotre et pleurer tout bas Sa blessure fine et profonde : Il est bris, n'y touchez pas.

El bcaro roto

El vaso donde muere esta verbena un golpe de abanico lo rompi

el golpe lo debi rozar apenas, pues ni un leve ruido se advirti.

Mas no obstante, la leve rozadura fue rajando el cristal muy lentamente y con avance invisible y muy seguro completamente roto lo dej.

El agua ha huido, gota tras gota y el jugo de las flores se ha secado ya nadie nota la leve rajadura mas no lo toquis, est quebrado.

As tambin la mano ms amada rozando el corazn hace una herida; y el corazn, despus, por s se rompe y la flor de un amor pierde la vida.

A los ojos del amor sigue intacto pero siente crecer, tan resignado la herida cruel que lleva all en su fondo Mas no lo toquis: el bcaro roto est!

Versin de Max Grillo Libells : Sully Prudhomme

posted by Alfil @ 3:12 AM 0 comments

Sully Prudhomme -Combats intimesCombats intimes Sully Prudhomme (1839-1907)

Seras-tu de l'amour l'ternelle pture ? A quoi te sert la volont, Si ce n'est point, coeur, pour vaincre ta torture, Et dans la paix enfin, plus fort que la nature, T'asseoir sur le dsir dompt,

Ainsi qu'un bestiaire, aprs la lutte, rgne Sur son tigre qui s'est rendu, Et s'assied sur la bte, et, de son poing qui saigne La courbant jusqu' terre, exige qu'elle craigne Alors mme qu'elle a mordu ?

Et comme ce dompteur, seul au fond de la cage, Ne cherche qu'en soi son appui, Car nul dans ce pril avec lui ne s'engage, Et nul ne sait parler le tacite langage Que le monstre parle avec lui,

Ainsi, dans les combats que le dsir te livre, Ne compte sur personne, coeur ! N'attends pas, sous la dent, qu'un autre te dlivre ! Tu luttes quelque part o nul ne peut te suivre, Toujours seul, victime ou vainqueur.

Combatientes ntimos

Y pasto del amor sers inerte? Ni voluntad bastante tienes para pugnar osado y fuerte y a la insana pasin sobreponerte con nimo arrogante.

Cual sobre el tigre el domador se asienta. Habindole rendido, y con mano terrfica y sangrienta le mantiene postrado, y le amedrenta aun despus que ha mordido?

Metido l en la jaula, en s confa, y proteccin no espera; nadie con l terciara en tal porfa, ni el tcito lenguaje hablar sabra con que l doma a la fiera.

Ni hay quien, en pugna t y el apetito, te auxilie ni rescate; nadie, t bajo el diente, oir tu grito; vencers o caers, santo o precito, en singular combate.

Versin de Miguel Antonio Caro Libells : Sully Prudhomme

posted by Alfil @ 3:10 AM 0 comments Sully Prudhomme -Les chainesLes chaines Sully Prudhomme (1839-1907)

J'ai voulu tout aimer et je suis malheureux, Car j'ai de mes tourments multiplie les causes; D'innombrables liens freles et douloureux Dans l'univers entier vont de mon ame aux choses.

Tout m'attire a la fois et d'un attrait pareil: Le vrai par ses lueurs, l'inconnu par ses voiles; Un trait d'or fremissant joint mon coeur au soleil Et de longs fils soyeux l'unissent aux etoiles.

La cadence m'enchaine a l'air melodieux, La douceur du velours aux roses que je touche; D'un sourire j'ai fait la chaine de mes yeux, Et j'ai fait d'un baiser la chaine de ma bouche.

Ma vie est suspendue a ces fragiles noeuds, Et je suis le captif des mille etres que j'aime: Au moindre ebranlement qu'un souffle cause en eux

Je sens un peu de moi s'arracher de moi-meme.

Cadenas

Queriendo amarlo todo creci mi desventura, y as de mi martirio multipliqu las fuentes. De mi ser parten lazos frgiles y dolientes hacia todas las cosas, para toda criatura.

Mi corazn atraen con igual atractivo la Verdad con sus faros, lo Ignoto con sus velos; por un rayo de oro van al sol mis anhelos; voy, en la blonda red de una estrella, cautivo.

La cadencia es cadena que mi alma esclaviza; encadenan mi mano los ptalos que toca; a mis ojos, cadena les pone una sonrisa, cadena es en mis labios el roce de una boca.

De tan caducos lazos mi existencia va uncida; ser cautivo de todo lo que adoro es mi suerte; a su menor quebranto suspensa est mi vida cual si diera llamadas en mi pecho la Muerte.

Versin de Carlos Lpez Narvez Libells : Sully Prudhomme

posted by Alfil @ 3:08 AM 0 comments Sully Prudhomme -Ici-basIci-bas Sully Prudhomme (1839-1907)

Ici-bas tous les lilas meurent, Tous les chants des oiseaux sont courts ; Je rve aux ts qui demeurent Toujours...

Ici-bas les lvres effleurent Sans rien laisser de leur velours ; Je rve aux baisers qui demeurent Toujours...

Ici-bas tous les hommes pleurent Leurs amitis ou leurs amours ; Je rve aux couples qui demeurent Toujours...

Aqu abajo

Aqu todas las lilas en la tarde fenecen, todos los cantos de las aves pasan. Yo sueo con estos que perfuman

eternamente!

Aqu los labios besan con un calor muy breve. Yo sueo con besos que no terminan jams...

Aqu a todos los hombres esclaviza la muerte, todos lloran amores o amistades. Yo sueo con lazos que perduran eternamente...

Versin de Max Grillo Libells : Sully Prudhomme

posted by Alfil @ 3:04 AM 0 comments Sully Prudhomme -Au bord de l'eauAu bord de l'eau Sully Prudhomme (1839-1907)

S'asseoir tous deux au bord d'un flot qui passe, Le voir passer ;

Tous deux, s'il glisse un nuage en l'espace, Le voir glisser ;

A l'horizon, s'il fume un toit de chaume,

Le voir fumer ;

Aux alentours, si quelque fleur embaume, S'en embaumer ;

Si quelque fruit, o les abeilles gotent, Tente, y goter ;

Si quelque oiseau, dans les bois qui l'coutent, Chante, couter...

Entendre au pied du saule o l'eau murmure L'eau murmurer ;

Ne pas sentir, tant que ce rve dure, Le temps durer ;

Mais n'apportant de passion profonde Qu' s'adorer ;

Sans nul souci des querelles du monde, Les ignorer ;

Et seuls, heureux devant tout ce qui lasse, Sans se lasser,

Sentir l'amour, devant tout ce qui passe,

Ne point passer !

A la orilla

Sentarse los dos a la orilla del agua que pasa y verla pasar.

Si se desliza una nube en el espacio, verla, los dos, deslizarse.

Si en el horizonte humea un tejado de paja, verlo humear.

Si alguna flor perfuma los alrededores, perfumarse en ella tambin.

Si nos apetece algn fruto que prueban las abejas, probarlo.

Si en los bosques que lo escuchan, canta algn pjaro, escuchar.

A los pies de un sauce donde el agua murmura, or el agua murmurar,

y no sentir pasar el tiempo mientras dura ese sueo,

ni poner una pasin profunda ms que en adorarse.

No preocuparse de las mundanales querellas, ignorarlas.

Y, solos, felices sin cansarse ante todo lo que cansa,

sentir, ante todo lo que pasa, no pasar el amor!

Versin de Max Grillo Libells : Sully Prudhomme

posted by Alfil @ 3:02 AM 0 comments Sully Prudhomme -SoupirSoupir Sully Prudhomme (1839-1907)

Ne jamais la voir ni l'entendre Ne jamais tout haut la nommer, Mais, fidle toujours l'attendre, Toujours l'aimer.

Ouvrir les bras et, las d'attendre, Sur le nant les refermer, Mais encore toujours les lui tendre

Toujours l'aimer.

Ah ! Ne pouvoir que les lui tendre, Et dans les pleurs se consumer, Mais ces pleurs toujours les rpandre, Toujours l'aimer...

Ne jamais la voir ni l'entendre, Ne jamais tout haut la nommer, Mais d'un amour toujours plus tendre, Toujours l'aimer.

Toujours !

Suspiro

No verla ni orla nunca, nunca en la vida nombrarla mas fiel esperar en ella, siempre amarla.

Los brazos abrir en vano, y cerrarlos en la nada, mas siempre a ella tenderlos siempre amarla.

Siempre tenderle los brazos, y consumirse entre lgrimas, mas derramar llanto siempre siempre amarla,

No verla ni orla nunca, Nunca en la vida nombrarla, pero con amor ardiente siempre amarla. Libells : Sully Prudhomme

Soir d'hiver Emile Nelligan (Canada, 1879-1941)

Ah! comme la neige a neig! Ma vitre est un jardin de givre. Ah! comme la neige a neig! Qu'est-ce que le spasme de vivre A la douleur que j'ai, que j'ai.

Tous les tangs gisent gels, Mon me est noire! O-vis-je? o vais-je? Tous ses espoirs gisent gels: Je suis la nouvelle Norvge D'o les blonds ciels s'en sont alls. Pleurez, oiseaux de fvrier,

Au sinistre frisson des choses, Pleurez oiseaux de fvrier, Pleurez mes pleurs, pleurez mes roses, Aux branches du genvrier.

Ah! comme la neige a neig! Ma vitre est un jardin de givre. Ah! comme la neige a neig! Qu'est-ce que le spasme de vivre A tout l'ennui que j'ai, que j'ai...

Noche de invierno

Ay, cmo nev la nieve! Mi ventana es un jardn helado. Ay, cmo nev la nieve! Qu es el espasmo de la vida, qu, Al lado del dolor que hay en m, que hay!

Los estanques todos glidos yacen Negra es mi alma. Adnde voy? En dnde vivo Sus esperanzas todas glidas yacen. La nueva Noruega soy De la que huyeron los rubios cielos.

Llorad pjaros de febrero por el sombro

Escalofro que hay en las cosas. Llorad pjaros de febrero, Llorad mis rosas, llorad mis llantos, Entre las altas ramas del cedro.

Ay, cmo nev la nieve! Mi ventana es un jardn helado. Ay, cmo nev la nieve! Qu es el espasmo de la vida, qu, Al lado del tormento que hay en m, que hay! Libells : Emile Nelligan

posted by Alfil @ 5:14 PM 0 comments Emille Nelligan - Georges Rodenbach Georges Rodenbach Emile Nelligan (Canada, 1879-1941)

Blanc, blanc, tout blanc, Cygne ouvrant tes ailes ples, Tu prends l'essor devers l'den te rclamant, Du sein des brouillards gris de ton pays flamand Et des mortes cits, dont tu pleuras les rles.

Bruges, o vont l-bas ces veuves aux noirs chles ? Par tes cloches soit dit ton deuil au firmament ! Le long de tes canaux mlancoliquement Les glas volent, corbeaux d'airain dans l'air sans hles.

Et cependant l'Azur rayonne vers le Nord Et c'est comme on dirait une lumire d'or, Flandre, blouissant tes funbres prunelles.

Bguines qui priez aux offices du soir, Contemplez par les yeux levs de l'Ostensoir Le Mystique, l'lu des aubes ternelles !

A Georges Rodenbach

Blanco, blanco, todo blanco, oh Cisne que abres tus plidas alas, levantas el vuelo ante el Edn que te llama, del seno gris de la neblina de tu pas flamenco y de muertas ciudades, cuyo estertor lloraste.

Brujas, a dnde van las viudas de negros mantos? Por tus campanas se propague tu luto en el cielo! A lo largo de tus canales, con toque melanclico doblan las campanas, cuervos de bronce en el aire claro.

Y, sin embargo, el azul irradia hacia el Norte como si fuese una luz de oro que deslumbra, oh Flandes, tus fnebres pupilas.

Monjas que rezan en los oficios vespertinos, contemplen por los ojos levantados de la Custodia

al Mstico, al Elegido de las albas eternas!

Versin de Len Plascencia ol y Francoise Roy Libells : Emile Nelligan

posted by Alfil @ 5:06 PM 0 comments Emile Nelligan -Sur un portrait du DanteSur un portrait du Dante Emile Nelligan (Canada, 1879-1941)

C'est bien lui, ce visage au sourire inconnu, Ce front noirci du hle infernal de l'abme, Cet oeil o nage encor la vision sublime : Le Dante incomparable et l'Homme mconnu.

Ton me herculenne, on s'en est souvenu, Loin des fourbes jaloux du sort de leur victime, Sur les monts ternels o tu touchas la cime A d trouver la paix, Pote ingnu.

Sublime Alighieri, gardien des cimetires ! Le blason glorieux de tes oeuvres altires, Au mur des Temps flamboie ineffaable et fier.

Et tu vivras, Dante, autant que Dieu lui-mme, Car les Cieux ont appris aussi bien que l'Enfer balbutier les chants de ton divin Pome.

Sobre un retrato de Dante

Es l, ese rostro de sonrisa desconocida, esa frente quemada por el bronce infernal del abismo, este ojo donde nada an la visin sublime: el Dante incomparable y el Hombre ignorado.

Tu alma herclea, nos hemos acordado, lejos de los prfidos, celosos de la suerte de su vctima, sobre los eternos montes cuya cima tocaste, debi hallar la paz, oh Poeta ingenuo.

Sublime Alighieri, guardin de camposantos! El glorioso blasn de tus obras altivas, en el muro del Tiempo ondea orgulloso e imborrable.

Y vivirs, oh Dante, tanto como Dios mismo, pues los cielos aprendieron, igual que el infierno, a balbucir los cantos de tu divino Poema.

Versin de Len Plascencia ol y Francoise Roy Libells : Emile Nelligan

posted by Alfil @ 4:53 PM 0 comments Emille Nelligan -Devant deux portraits de ma mre-

Devant deux portraits de ma mre Emile Nelligan (Canada, 1879-1941)

Ma mre, que je l'aime en ce portrait ancien, Peint aux jours glorieux qu'elle tait jeune fille, Le front couleur de lys et le regard qui brille Comme un blouissant miroir vnitien !

Ma mre que voici n'est plus du tout la mme ; Les rides ont creus le beau marbre frontal ; Elle a perdu l'clat du temps sentimental O son hymen chanta comme un rose pome.

Aujourd'hui je compare, et j'en suis triste aussi, Ce front nimb de joie et ce front de souci, Soleil d'or, brouillard dense au couchant des annes.

Mais, mystre de coeur qui ne peut s'clairer ! Comment puis-je sourire ces lvres fanes ? Au portrait qui sourit, comment puis-je pleurer ?

Ante dos retratos de mi madre

Mi madre, y cmo la amo en este retrato antiguo, pintado en das gloriosos cuando ella an era joven, color de lis la frente y la vista que brilla

como resplandeciente espejo veneciano.

Pero mi madre ya no es en absoluto la misma: le ahuecan las arrugas el mrmol de la frente, el brillo se opac de aquel tiempo emotivo cuando su himen cantaba como un poema rosa.

Ahora mismo comparo, y eso me hace estar triste, esa frente nimbada y esta frente inquieta: sol de oro y densa bruma en la edad del crepsculo.

Oh misterio del alma que no puede aclararse! Cmo he de sonrerle a esta boca marchita? Y al retrato que re cmo puedo llorarle?

Versin de Marco Antonio Campos Libells : Emile Nelligan

posted by Alfil @ 4:45 PM 0 comments Emile Nelligan -Quelqu'un pleure dans le silence...Quelqu'un pleure dans le silence... Emile Nelligan (Canada, 1879-1941)

Quelqu'un pleure dans le silence Morne des nuits d'avril; Quelqu'un pleure dans la somnolence Longue de son exil;

Quelqu'un pleure sa douleur Et c'est mon cur !

Alguien llora en silencio...

Alguien llora en silencio de las noches de abril; alguien llora el entresueo largo de su exilio; alguien llora su dolor, y es mi corazn...

Versin de Marco Antonio Campos Libells : Emile Nelligan

Souper au bain et dner au bateau... Charles d'Orlans (1394-1465)

Souper au bain et dner au bateau, En ce monde na telle compagnie ; Lun parle ou dort et lautre chante ou rit, Les autres font ballades ou rondeau.

Et on y boit du vieux et du nouveau, On lappelle le dduit de la pie ; Souper au bain et dner au bateau,

En ce monde na telle compagnie.

Il ne me chaut ni de chien ni doiseau ; Quand tout est fait, il faut passer sa vie Le plus aise quon peut, en chre lie. mon avis, cest mtier bon et beau, Souper au bain et dner au bateau.

Almorzar en el bao y en la barca cenar...

Almorzar en el bao y en la barca cenar, en este mundo no existe compaa; el uno habla o duerme, el otro canta o grita, unos hacen baladas, otros componen rondas.

Y se beben los vinos viejos y los nuevos, esto se llama el placer de beber, almorzar en el bao, en la barca cenar, en este mundo no existe compaa.

No me acompaan pjaros ni perros, cuando todo est hecho hay que pasar la vid lo mejor que se pueda, en compaa grata. A mi entender es buena ocupacin almorzar en el bao y en la barca cenar

Versin de Hernn Valds Libells : Charles d'Orleans

posted by Alfil @ 12:07 PM 0 comments Charles d'Orleans -Le temps a laiss son manteau...Le temps a laiss son manteau... Charles d'Orlans (1394-1465)

Le temps a laiss son manteau De vent, de froidure et de pluie, Et s'est vtu de broderie, De soleil luisant, clair et beau.

Il n'y a bte ni oiseau Qu'en son jargon ne chante ou crie : Le temps a laiss son manteau!

Rivire, fontaine et ruisseau Portent en livre jolie Gouttes d'argent, d'orfvrerie; Chacun s'habille de nouveau: Le temps a laiss son manteau.

El tiempo ha dejado su abrigo...

El tiempo ha dejado su abrigo

De viento, de fro y de lluvia, Y se ha vestido de bordado, De sol luciente, claro y bello.

No existe bestezuela ni ave Que no cante o grite en su jerga: El tiempo ha dejado su abrigo!

Ros, manantiales y arroyos Llevan en su linda librea Gotas de plata engastadas; Cada cual se viste de nuevo: El tiempo ha dejado su abrigo. Libells : Charles d'Orleans

Il est vrai Michel Houellebecq (1958- )

Il est vrai que ce monde o nous respirons mal N'inspire plus en nous qu'un dgot manifeste, Une envie de s'enfuir sans demander son reste, Et nous ne lisons plus les titres du journal.

Nous voulons retourner dans l'ancienne demeure O nos pres ont vcu sous l'aile d'un archange, Nous voulons retrouver cette morale trange

Qui sanctifiait la vie jusqu' la dernire heure.

Nous voulons quelque chose comme une fidlit, Comme un enlacement de douces dpendances, Quelque chose qui dpasse et contienne l'existence ; Nous ne pouvons plus vivre loin de l'ternit.

Es cierto

Es cierto que este mundo en que nos falta el aire Slo inspira en nosotros un asco manifiesto, Un deseo de huir sin esperar ya nada, Y no leemos ms los ttulos del diario.

Queremos regresar a la antigua morada Donde el ala de un ngel cubra a nuestros padres, Queremos recobrar esa moral extraa Que hasta el postrer instante santifica la vida.

Queremos algo como una fidelidad, Como una imbricacin de dulces dependencias, Algo que sobrepase la vida y la contenga; No podemos vivir ya sin la eternidad.

Versin de Carlos Cmara y Miguel ngel Frontn Libells : Michel Houellebecq

posted by Alfil @ 4:11 PM 1 comments Michel Houellebecq -Paris-DourdanParis-Dourdan Michel Houellebecq (1958- )

Dourdan, les gens crvent comme des rats. C'est du moins ce que prtend Didier, un secrtaire de mon service. Pour rver un peu, je m'tais achet les horaires du RER - ligne C. J'imaginais une maison, un bull-terrier et des ptunias. Mais le tableau qu'il me traa de la vie Dourdan tait nettement moins idyllique : on rentre le soir huit heures, il n'y a pas un magasin ouvert ; personne ne vient vous rendre visite, jamais ; le week-end, on trane btement entre son conglateur et son garage. C'est donc un vritable rquisitoire antiDourdan qu'il conclut par cette formule sans nuance : " Dourdan, tu crveras comme un rat." Pourtant j'ai parl de Dourdan Sylvie, quoiqu' mots couverts et sur un ton ironique. Cette fille, me disais-je dans l'aprs-midi en faisant les cent pas, une cigarette la main, entre le distributeur de caf et le distributeur de boissons gazeuses, est tout fait le genre dsirer habiter Dourdan ; s'il y a une fille que je connaisse qui puisse avoir envie d'habiter Dourdan, c'est bien elle ; elle a toute fait la tte d'une pro-dourdannaise. Naturellement, ce n'est l que l'esquisse d'un premier mouvement, d'un tropisme lent qui me porte vers Dourdan et qui mettra peut-tre des annes aboutir, probablement mme qui n'aboutira pas, qui sera contrecarr et ananti par le flux des choses, par l'crasement permanent des circonstances. On peut supposer sans grand risque d'erreur que je n'atteindrai jamais Dourdan ; sans doute mme serais-je bris avant d'avoir dpass Brtigny. Il n'empche, chaque homme a besoin d'un projet, d'un horizon et d'un ancrage. Simplement, simplement pour survivre.

Paris-Doudan

En Dourdan la gente revienta como ratas. Al menos, es lo que asegura Didier, uno de los secretarios de la oficina en que trabajo. Para soar un poco, yo me haba comprado el horario del RER - lnea C. Me imaginaba una casa, un bull-terrier y petunias. Pero el cuadro que l me pint de la vida en Dourdan era mucho menos idlico: vuelta a casa a las ocho de la noche, no hay ninguna tienda abierta; nadie viene nunca a visitarnos; el fin de semana uno se arrastra estpidamente entre el congelador y el garaje. Un verdadero alegato anti-Dourdan, que Didier acab con esta frmula sin matices: "En Dourdan vas a reventar como una rata". Sin embargo, le habl de Dourdan a Sylvie, aunque con medias palabras y en un tono irnico. Esta chica, me deca a m mismo esa tarde, yendo y viniendo con un cigarrillo en la mano, entre

el distribuidor de caf y el distribuidor de refrescos, es de las de las que viviran de buena gana en Dourdan; si hay una chica entre todas las que conozco que podra querer vivir en Dourdan, es precisamente ella; tiene todo el aspecto de una pro-dourdanesa. Naturalmente no ste sino el amago de un primer movimiento, de un lento tropismo que me lleva hacia Dourdan y que quizs tarde aos en concretarse, y que incluso ni siquiera se concrete, que ser contrarrestado y aniquilado por el fluir de las cosas, por el aplastamiento constante de las circunstancias. Es posible suponer, sin mayor riesgo de error, que nunca llegar a Dourdan; tal vez hasta sea derrotado antes de ir ms all de Brtigny. No importa, todo hombre necesita un proyecto, un horizonte y un lugar de anclaje. Simplemente, simplemente para sobrevivir.

Versin de Carlos Cmara y Miguel ngel Frontn Libells : Michel Houellebecq

posted by Alfil @ 12:33 PM 0 comments Michel Houellebecq -Ce n'est pas cela...Ce n'est pas cela... Michel Houellebecq (1958- )

Ce n'est pas cela. J'essaie de conserver mon corps en bon tat. Je suis peut-tre mort, je ne sais pas. Il y a quelque chose qu'il faudrait faire, que je ne fais pas. On ne m'a pas appris. Cette anne, j'ai beaucoup vieilli. J'ai fum huit mille cigarettes. Souvent j'ai eu mal la tte. Il doit pourtant y avoir une faon de vivre ; quelque chose que je ne trouve pas dans les livres. Il y a des tres humains, il y a des personnages ; mais d'une anne sur l'autre c'est peine si je reconnais leurs visages.

Je ne respecte pas l'homme ; cependant, je l'envie.

No es eso...

No es eso. Trato de conservar mi cuerpo en buen estado. Quizs est muerto, no lo s. Hay algo que habra que hacer y que no hago. No me lo han enseado. Este ao he envejecido mucho. He fumado ocho mil cigarrillos. Me ha dolido, a menudo, la cabeza. No obstante debe

haber una manera de vivir; algo que no se encuentra en los libros. Hay seres humanos, hay personajes; pero de un ao al otro apenas si reconozco las caras. No respeto al hombre; sin embargo, lo envidio.

Versin de Carlos Cmara y Miguel ngel Frontn Libells : Michel Houellebecq

posted by Alfil @ 12:32 PM 0 comments Michel Houellebecq -L'amour, l'amourL'amour, l'amour Michel Houellebecq (1958- )

Dans un cin porno, des retraits poussifs Contemplaient, sans y croire, Les bats mal films de deux couples lascifs ; Il n'y avait pas d'histoire.

Et voil, me disais-je, le visage de l'amour, L'authentique visage. Certains sont sduisants ; ils sduisent toujours, Et les autres surnagent.

Il n'y a pas de destin ni de fidlit, Mais des corps qui s'attirent. Sans nul attachement et surtout sans piti, On joue et on dchire.

Certains sont sduisants et partant trs aims ;

Ils connatront l'orgasme. Mais tant d'autres sont las et n'ont rien cacher, Mme plus de fantasmes ;

Juste une solitude aggrave par la joie Impudique des femmes ; Juste une certitude : "Cela n'est pas pour moi", Un obscur petit drame.

Ils mourront c'est certain un peu dsabuss, Sans illusions lyriques ; Ils pratiqueront fond l'art de se mpriser ; Ce sera mcanique.

Je m'adresse tous ceux qu'on n'a jamais aims, Qui n'ont jamais su plaire ; Je m'adresse aux absents du sexe libr, Du plaisir ordinaire.

Ne craignez rien, amis, votre perte est minime : Nul part l'amour n'existe. C'est juste un jeu cruel dont vous tes les victimes ; Un jeu de spcialistes.

El amor, el amor

En una sala porno, jubilados jadeantes Contemplaban, escpticos, Los brincos mal filmados de parejas lascivas; Sin ningn argumento.

He aqu, yo me deca, el rostro del amor, El autntico rostro. Seductores, algunos; esos siempre seducen, Los otros sobrenadan.

El destino no existe ni la fidelidad, Mera atraccin de cuerpos. Sin apego ninguno, sin ninguna piedad, Juegan y se desgarran.

Seductores algunos, por ende, codiciados, Llegarn al orgasmo. Hartos ya, tantos otros, no tienen ni siquiera Deseos que ocultar;

Slo una soledad que acenta el impdico Goce de las mujeres; Tan slo una certeza: "Eso no es para m", Pequeo drama obscuro.

Morirn es seguro algo desencantados, Sin ilusiones lricas;

Practicarn a fondo el arte de despreciarse, De modo bien mecnico.

A quienes nunca fueron amados me dirijo, A quienes no gustaron; A los ausentes todos del sexo liberado, Del placer ordinario;

No temis nada, amigos, mnima es vuestra prdida: No existe, no, el amor. Es slo un juego cruel cuyas vctimas sois; Juego de especialistas. (La poursuite du bonheur)

Versin de Carlos Cmara y Miguel ngel Frontn Libells : Michel Houellebecq

posted by Alfil @ 11:46 AM 0 comments Michel Houellebecq -So longSo long Michel Houellebecq (1958- )

Il y a toujours une ville, des traces de potes Qui ont crois leur destine entre ses murs L'eau coule un peu partout, la mmoire murmure Des noms de ville, des noms de gens, trous dans la tte.

Et c'est toujours la mme histoire qui recommence, Horizons effondrs et salons de massages Solitude assume, respect du voisinage, Il y a pourtant des gens qui existent et qui dansent.

Ce sont des gens d'une autre espce, d'une autre race, Nous dansons tout vivants une danse cruelle Nous avons peu d'amis mais nous avons le ciel, Et l'infinie sollicitude des espaces;

Le temps, le temps trs vieux qui prpare sa vengeance, L'incertain bruissement de la vie qui s'coule Les sifflements du vent, les gouttes d'eau qui roulent Et la chambre jaunie o notre mort s'avance.

So long

Hay siempre una ciudad, con huellas de poetas Que entre sus muros han cruzado sus destinos Agua por todos lados, la memoria murmura Nombres de gente, nombres de ciudades, olvidos.

Y siempre recomienza la misma vieja historia, Horizontes deshechos y salas de masaje Soledad asumida, vecindad respetuosa, Hay all, sin embargo, gente que existe y baila.

Son gente de otra especie, personas de otra raza, Bailamos exaltados una danza cruel Y, con pocos amigos, poseemos el cielo, Y la solicitud sin fin de los espacios;

El tiempo, el viejo tiempo, que urde su venganza, El incierto rumor de la vida que pasa El silbido del viento, el goteo del agua Y el cuarto amarillento en que la muerte avanza.

Versin de Carlos Cmara y Miguel ngel Frontn Libells : Michel Houellebecq

Le tombeau de Charles Baudelaire Stephane Mallarm (1842-1898)

Le temple enseveli divulgue par la bouche Spulcrale d'gout bavant boue et rubis Abominablement quelque idole Anubis Tout le museau flamb comme un aboi farouche

Ou que le gaz rcent torde la mche louche Essuyeuse on le sait des opprobres subis Il allume hagard un immortel pubis Dont le vol selon le rverbre dcouche

Quel feuillage sch dans les cits sans soir Votif pourra bnir comme elle se rasseoir Contre le marbre vainement de Baudelaire

Au voile qui la ceint absente avec frissons Celle son Ombre mme un poison tutlaire Toujours respirer si nous en prissons.

La tumba de Charles Baudelaire

El templo sepultado divulga por la boca Sepulcral de cloaca babeando barro y rub Abominablemente algn dolo Anubis con el hocico quemado como ladrido salvaje

Donde el gas reciente tuerce la mecha turbia Que enjuga ya se sabe los oprobios sufridos Y alumbra hurao un inmortal pubis Cuyo vuelo segn el reverbero se alza

Cual follaje seco en las ciudades sin noche Votivo podr bendecir como ella volver a sentarse contra el mrmol vanamente de Baudelaire

Al velo que cie ausente con temblores

Esta su Sombra como un veneno tutelar Siempre respiraremos an si nos hace perecer. Libells : Stephane Mallarm

posted by Alfil @ 8:00 PM 1 comments Stephane Mallarm -Toute lme rsume...Toute lme rsume... Stephane Mallarm (1842-1898)

Toute lme rsume Quand lente nous lexpirons Dans plusieurs ronds de fume Aboli en autres ronds

Atteste quelque cigare Brlant savamment pour peu Que la cendre se spare De son clair baiser de feu

Ainsi le chur des romances A ta lvre vole-t-il Exclus-en si tu commences Le rel parce que vil

Le sens trop prcis rature Ta vague littrature

Todo el alma resumida...

Toda el alma resumida cuando lenta la consumo entre cada rueda de humo en otra rueda abolida.

El cigarro dice luego por poco que arda a conciencia: la ceniza es decadencia del claro beso de fuego. Tal el coro de leyendas hasta tu labio aletea.

Si has de empezar suelta en prendas lo vil por real que sea. Lo muy preciso tritura tu vaga literatura.

Versin de Alfonso Reyes

Libells : Stephane Mallarm

posted by Alfil @ 7:57 PM 0 comments Stephane Mallarm -Eventail de Madame MallarmEventail de Madame Mallarm Stephane Mallarm (1842-1898)

Avec comme pour langage Rien qu'un battement aux cieux Le futur vers se dgage Du logis trs prcieux

Aile tout bas la courrire Cet ventail si c'est lui Le mme par qui derrire Toi quelque miroir a lui

Limpide (o va redescendre Pourchasse en chaque grain Un peu d'invisible cendre Seule me rendre chagrin)

Toujours tel il apparaisse Entre tes mains sans paresse

El abanico de Madame Mallarm

Como sin otra expresin que un latir que al cielo anhela el verso futuro vuela de la exquisita mansin

Ala baja mensajera es el abanico si el mismo es que tras de ti a s propio espejo fuera tan

lmpido (dnde cede pues brizna a brizna la amarga la poca ceniza vaga sola que afligirme puede)

Siempre as palpite y siga en tus manos sin fatiga

Versin de Alfonso Reyes Libells : Stephane Mallarm

posted by Alfil @ 7:52 PM 0 comments Stephane Mallarm -Autre eventail de Madame MallarmAutre eventail de Mademoiselle Mallarm Stephane Mallarm (1842-1898)

rveuse, pour que je plonge Au pur dlice sans chemin, Sache, par un subtil mensonge, Garder mon aile dans ta main.

Une fracheur de crpuscule

Te vient chaque battement Dont le coup prisonnier recule L'horizon dlicatement.

Vertige ! voici que frissonne L'espace comme un grand baiser Qui, fou de natre pour personne, Ne peut jaillir ni s'apaiser.

Sens-tu le paradis farouche Ainsi qu'un rire enseveli Se couler du coin de ta bouche Au fond de l'unanime pli !

Le sceptre des rivages roses Stagnants sur les soirs d'or, ce l'est, Ce blanc vol ferm que tu poses Contre le feu d'un bracelet.

Otro abanico de Madame Mallarm

Oh soadora: para que yo me sumerja en la pura delicia sin camino, sabe, por una sutil mentira, guardar mi ala en tu mano.

Una frescura de crepsculo te llega a cada comps, cuyo golpe prisionero hace retroceder el horizonte delicadamente.

Vrtigo! He aqu que se estremece el espacio como un gran beso que, loco de nacer para nadie ni estalla al fin ni se apacigua.

Sientes el paraso feroz, lo mismo que una risa enterrada, fluir del ngulo de tu boca al fondo el pliegue unnime?

El cetro de las riberas rosas estancado sobre las tardes de oro, ste lo es, este blanco vuelo cerrado que t dejas posarse contra el fuego de un brazalete.

Versin de Alfonso Reyes Libells : Stephane Mallarm

posted by Alfil @ 7:50 PM 0 comments Stephane Mallarm -Cantique de saint Jean...Cantique de saint Jean Stephane Mallarm (1842-1898)

Le soleil que sa halte Surnaturelle exalte Aussitt redescend Incandescent

je sens comme aux vertbres S'ployer des tnbres Toutes dans un frisson A l'unisson

Et ma tte surgie Solitaire vigie Dans les vois triomphaux De cette faux

Comme rupture franche Plutt refoule ou tranche Les anciens dsaccords Avec le corps

Qu'elle de jenes ivres S'opinitre suivre En quelque bond hagard Son pur regard

L-haut o la froidure

ternelle n'endure Que vous le surpassiez Tous glaciers

Mais selon un baptme Illumine au mme Principe qui m'lut Penche un salut.

Canto de San Juan

El sol que su detencin Sobrenatural exalta Vuelve a caer prontamente Incandescente

Siento como si en las vrtebras Tinieblas se desplegasen Todas estremecimiento En un momento

Y mi cabeza surgida Solitaria vigilante Al triunfal vuelo veloz De esta hoz

Como ruptura sincera Bien pronto rechaza o zanja Con el cuerpo inarmonas De otros das

Pues embriagada de ayunos Ella se obstina en seguir En brusco salto lanzada Su pura mirada

All arriba donde eterna La frialdad no soporta Que la aventajis ligeros Oh ventisqueros

Pero segn un bautismo Alumbrado por el mismo Principio que me comprende Una salvacin pende.

Versin de Rosa Chacel Libells : Stephane Mallarm

posted by Alfil @ 7:46 PM 0 comments Stephane Mallarm -Las de l'amer repos...Las de l'amer repos... Stephane Mallarm (1842-1898)

Las de l'amer repos o ma paresse offense Une gloire pour qui jadis j'ai fui l'enfance Adorable des bois de roses sous l'azur Naturel, et plus las sept fois du pacte dur De creuser par veille une fosse nouvelle Dans le terrain avare et froid de ma cervelle, Fossoyeur sans piti pour la strilit, - Que dire cette Aurore, Rves, visit Par les roses, quand, peur de ses roses livides, Le vaste cimetire unira les trous vides ?

-Je veux dlaisser l'Art vorace d'un pays Cruel, et, souriant aux reproches vieillis Que me font mes amis, le pass, le gnie, Et ma lampe qui sait pourtant mon agonie, Imiter le Chinois au coeur limpide et fin De qui l'extase pure est de peindre la fin Sur ses tasses de neige la lune ravie D'une bizarre fleur qui parfume sa vie Transparente, la fleur qu'il a sentie, enfant, Au filigrane bleu de l'me se greffant. Et, la mort telle avec le seul rve du sage, Serein, je vais choisir un jeune paysage Que je peindrais encor sur les tasses, distrait. Une ligne d'azur mince et ple serait Un lac, parmi le ciel de porcelaine nue,

Un clair croissant perdu par une blanche nue Trempe sa corne calme en la glace des eaux, Non loin de trois grands cils d'meraude, roseaux.

Cansado del amargo reposo...

Cansado del amargo reposo donde ofende mi pereza una gloria por la que hu antao de la infancia adorable de los bosques de rosas bajo azul natural, cansado siete veces del exigente pacto de cavar por velada nueva fosa en la tierra frgida y avarienta de mi propio cerebro, de la esterilidad cruel sepulturero. -Qu decirle a esta Aurora, oh Sueos, visitado por las rosas, con miedo de las lvidas, cuando junte el extenso osario los vacuos agujeros?

Renunciar quiero al Arte voraz de un cruel pas y sonriente para los caducos reproches que me hacen mis amigos, el pasado y el genio, y mi lmpara que conoce mi agona, imitar al sutil chino de fino y lmpido corazn cuyo albo xtasis est en pintar el fin, sobre tazas de nieve de una arrobada luna, de una flor peregrina que perfuma su vida

transparente, la flor que sinti cuando nio a la azul filigrana del alma injertndosele. Para la muerte como solo sueo del sabio, sereno, escoger un juvenil paisaje que he de pintar an, distrado, en las tazas. Un plido y delgado trazo de azul sera un lago, entre el cielo de nuda porcelana, ntida media luna perdida en blanca nube baa su quieto cuerno en las heladas aguas no lejos de tres juncos, pestaas de esmeralda.

Versin de Javier Sologuren Libells : Stephane Mallarm

posted by Alfil @ 7:39 PM 0 comments Stephane Mallarm -Quand l'ombre menaa...Quand l'ombre menaa... Stephane Mallarm (1842-1898)

Quand l'ombre menaa de la fatale loi Tel vieux Rve, dsir et mal de mes vertbres, Afflig de prir sous les plafonds funbres Il a ploy son aile indubitable en moi.

Luxe, salle d'bne o, pour sduire un roi Se tordent dans leur mort des guirlandes clbres, Vous n'tes qu'un orgueil menti par les tnbres

Aux yeux du solitaire bloui de sa foi.

Oui, je sais qu'au lointain de cette nuit, la Terre Jette d'un grand clat l'insolite mystre, Sous les sicles hideux qui l'obscurcissent moins.

L'espace soi pareil qu'il s'accroisse ou se nie Roule dans cet ennui des feux vils pour tmoins Que s'est d'un astre en fte allum le gnie.

Cuando la sombra amenaz...

Cuando la sombra amenaz de la ley fatal tal viejo Sueo, deseo y mal de mis vrtebras; afligido por perecer bajo los techos fnebres, ha doblegado su ala indubitable en m.

Lujo, oh sala de bano, para seducir a un rey, se tuercen en su muerte guirnaldas clebres, usted no es sino un orgullo mentido por tinieblas a los ojos del solitario deslumbrado por su fe.

S, yo s que en la lejana de esta noche, la Tierra arroja de un gran resplandor el inslito misterio bajo los siglos horrendos que le oscurecen menos.

El espacio a s mismo parecido, que se acreciente o se niegue, hace rodar en este tedio fuegos viles para testigos que de un astro en fiesta se ha encendido el genio.

Versin de Claire Deloupy Libells : Stephane Mallarm

posted by Alfil @ 7:34 PM 0 comments Stephane Mallarm -Le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui...Le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui... Stephane Mallarm (1842-1898)

Le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui Va-t-il nous dchirer avec un coup d'aile ivre Ce lac dur oubli que hante sous le givre Le transparent glacier des vols qui n'ont pas fui !

Un cygne d'autrefois se souvient que c'est lui Magnifique mais qui sans espoir se dlivre Pour n'avoir pas chant la rgion o vivre Quand du strile hiver a resplendi l'ennui.

Tout son col secouera cette blanche agonie Par l'espace inflige l'oiseau qui le nie, Mais non l'horreur du sol o le plumage est pris.

Fantme qu' ce lieu son pur clat assigne,

Il s'immobilise au songe froid de mpris Que vt parmi l'exil inutile le Cygne.

El virgen, el vivaz y el hermoso hoy

El virgen, el vivaz y el hermoso hoy va acaso a desgarrarnos con un golpe de ala ebrio este lago duro olvidado que persigue bajo la escarcha el transparente glaciar de los vuelos que no han huido!

Un cisne de antao se acuerda que es l, magnfico pero sin esperanza se libera por no haber cantado la regin donde vivir cuando del estril invierno resplandeci el tedio.

Todo su cuello sacudir esta blanca agona del espacio infligido al ave que lo niega, mas no el horror del suelo donde el plumaje queda atrapado.

Fantasma que su puro estallido asigna a ese lugar se inmoviliza al sueo fro de desprecio que viste entre el exilio intil el cisne.

Versin de Claire Deloupy Libells : Stephane Mallarm

posted by Alfil @ 7:28 PM 0 comments Stephane Mallarm -SonnetSonnet Stephane Mallarm (1842-1898)

(Pour votre chre morte, son ami.) 2 novembre 1877

Sur les bois oublis quand passe l'hiver sombre Tu te plains, captif solitaire du seuil, Que ce spulcre deux qui fera notre orgueil Hlas! du manque seul des lourds bouquet s'encombre.

Sans couter Minuit qui jeta son vain nombre, Une veille t'exalte ne pas fermer l'oeil Avant que dans les bras de l'ancien fauteuil Le suprme tison n'ait clair mon Ombre.

Qui veut souvent avoir la Visite ne doit Par trop de fleurs charger la pierre que mon doigt Soulve avec l'ennui d'une force dfunte.

Ame au si clair foyer tremblante de m'asseoir, Pour revivre il suffit qu' tes lvres j'emprunte Le souffle de mon nom murmur tout un soir.

Soneto

(Para vuestra querida muerta, su amigo) 2 de noviembre de 1877

-Sobre olvidados bosques cuando pasa el sombro invierno lamentas, oh solitario cautivo del umbral, que este sepulcro de dos que har nuestro orgullo de la falta de pesados ramos de flores se recargue.

Sin escuchar Medianoche que arroj su nmero vano, te exalta una vigilia a no cerrar los ojos, antes que en los brazos del antiguo silln el supremo tizn mi Sombra haya alumbrado.

Quien quiere a menudo la Visita, no debe con demasiadas flores cargar la piedra que mi dedo levanta con el tedio de una fuerza difunta.

Alma ante la clara lumbre temblorosa de sentarme, para revivir basta que de tus labios tome prestado el soplo de mi nombre susurrado toda una noche.

Versin de Claire Deloupy Libells : Stephane Mallarm

posted by Alfil @ 7:20 PM 0 comments

Stephane Mallarm -AngoisseAngoisse Stephane Mallarm (1842-1898)

Je ne viens pas ce soir vaincre ton corps, bte En qui vont les pchs d'un peuple, ni creuser Dans tes cheveux impurs une triste tempte Sous l'incurable ennui que verse mon baiser : Je demande ton lit le lourd sommeil sans songes Planant sous les rideaux inconnus du remords, Et que tu peux goter aprs tes noirs mensonges, Toi qui sur le nant en sais plus que les morts. Car le Vice, rongeant ma native noblesse M'a comme toi marqu de sa strilit, Mais tandis que ton sein de pierre est habit Par un coeur que la dent d'aucun crime ne blesse, Je fuis, ple, dfait, hant par mon linceul, Ayant peur de mourir lorsque je couche seul.

Angustia

Hoy no vengo a vencer tu cuerpo, oh bestia llena de todos los pecados de un pueblo que te ama, ni a alzar tormentas tristes en tu impura melena bajo el tedio incurable que mi labio derrama. Pido a tu lecho el sueo sin sueos ni tormentos

con que duermes despus de tu engao, extenuada, tras el teln ignoto de los remordimientos, t que, ms que los muertos, sabes lo que es la nada. Porque el Vicio, royendo mi majestad innata, con su esterilidad como a ti me ha marcado; pero mientras tu seno sin compasin recata un corazn que nada turba, yo huyo, deshecho, plido, por el lgubre sudario obsesionado, con terror de morir cuando voy solo al lecho!

Versin de Andrs Holgun Libells : Stephane Mallarm

posted by Alfil @ 6:01 PM 0 comments Stephane Mallarm -SainteSainte Stephane Mallarm (1842-1898)

A la fentre reclant Le santal vieux qui se ddore De sa viole tincelant Jadis avec flte ou mandore, Est la Sainte ple, talant Le livre vieux qui se dplie Du Magnificat ruisselant Jadis selon vpre et complie: A ce vitrage d'ostensoir

Que frle une harpe par l'Ange Forme avec son vol du soir Pour la dlicate phalange Du doigt, que, sans le vieux santal Ni le vieux livre, elle balance Sur le plumage instrumental, Musicienne du silence.

Santa

En la ventana est ocultando desdorados sndalos viejos de su viola resplandeciente -flauta o lad en otro tiempo-, la plida Santa que extiende el libro viejo que prodiga el Magnificat deslumbrante segn las completas y vsperas. Roza el vitral de ese ostensorio el arpa alada de algn ngel creada en el vuelo vespertino para el primor de su falange. Y deja el sndalo y el libro, y acariciante pasa el dedo sobre el plumaje instrumental la taedora del silencio.

Libells : Stephane Mallarm

posted by Alfil @ 5:57 PM 0 comments Stephane Mallarm -Tristesse d'tTristesse d't Stephane Mallarm (1842-1898)

Le soleil, sur le sable, lutteuse endormie, En l'or de tes cheveux chauffe un bain langoureux Et, consumant l'encens sur ta joue ennemie, Il mle avec les pleurs un breuvage amoureux. De ce blanc flamboiement l'immuable accalmie T'a fait dire, attriste, mes baisers peureux" Nous ne serons jamais une seule momie Sous l'antique dsert et les palmiers heureux! "Mais la chevelure est une rivire tide, O noyer sans frissons l'me qui nous obsde Et trouver ce Nant que tu ne connais pas. Je goterai le fard pleur par tes paupires, Pour voir s'il sait donner au coeur que tu frappas L'insensibilit de l'azur et des pierres.

Tristeza de verano

El sol, sobre la arena, luchadora dormida, En tus cabellos de oro caldea un bao lnguido

Y, consumiendo incienso en tu enemigo pmulo, Entremezcla a los llantos un brebaje amoroso. Del blanco llamear la calma inamovible Te hizo, triste, decir, oh mis besos miedosos, "No seremos los dos nunca una sola momia Bajo el desierto antiguo y las palmas dichosas." Pero tu cabellera es como un ro tibio Donde ahogar sin temblores la obsesin de nuestra alma Y encontrar esa Nada que no conoces t. Probar los afeites llorados por tus prpados, A ver si saben dar al corazn que heriste La insensibilidad del cielo y de las piedras. Libells : Stephane Mallarm

posted by Alfil @ 5:53 PM 0 comments Stephane Mallarm -SalutSalut Stephane Mallarm (1842-1898)

Rien, cette cume, vierge vers A ne dsigner que la coupe ; Telle loin se noie une troupe De sirnes mainte l'envers.

Nous naviguons, mes divers Amis, moi dj sur la poupe Vous l'avant fastueux qui coupe

Le flot de foudres et d'hivers ;

Une ivresse belle m'engage Sans craindre mme son tangage De porter debout ce salut

Solitude, rcif, toile A n'importe ce qui valut Le blanc souci de notre toile

Saludo

Nada, esta espuma, virgen es el verso que slo a la copa designa. As lejos, en tropa, sirenas hndense al revs.

Navegamos. Mi sitio es, oh diversos amigos, la popa y es el vuestro la proa que copa rayos e inviernos. Embriaguez

gozosa ahora me convida (su cabeceo no intimida) a hacer de pie el saludo mo,

soledad, estrella arrecife, a cuanto valga en este esquife de nuestra vela el blanco bro. Libells : Stephane Mallarm

posted by Alfil @ 5:49 PM 0 comments Stephane Mallarm -Une ngresseUne ngresse Stephane Mallarm (1842-1898)

Une ngresse par le dmon secoue Veut goter une enfant triste de fruits nouveaux Et criminels aussi sous leur robe troue Cette goinfre s'apprte de russ travaux: son ventre compare heureuse deux ttines Et, si haut que la main ne le saura saisir, Elle darde le choc obscur de ses bottines Ainsi que quelque langue inhabile au plaisir Contre la nudit peureuse de gazelle Qui tremble, sur le dos tel un fol lphant Renverse elle attend et s'admire avec zle, En riant de ses dents naves l'enfant; Et, dans ses jambes o la victime se couche, Levant une peau noire ouverte sous le crin, Avance le palais de cette trange bouche Ple et rose comme un coquillage marin.

Una negra

Una negra por el demonio sacudida Quiso en un nio triste gustar de nuevos frutos Y criminales bajo su veste agujereada. Esta voraz prepara sus trabajos astutos: Con su vientre compara dos airosos pezones Y all donde la mano no consigue ascender Eleva el golpeteo sordo de sus tacones Como una rara lengua torpe para el placer. Contra la desnudez miedosa de gacela Que tiembla, sobre el dorso, como un gran elefante Enajenada aguarda y se admira y encela Y re con sus dientes ingenuos al infante. Y entre sus piernas donde su vctima se acuesta, Bajo la crin la negra piel abierta al azar, La extraa boca su paladar manifiesta Plido y rosa como un caracol de mar. Libells : Stephane Mallarm

posted by Alfil @ 5:44 PM 0 comments Stephane Mallarm -Le tombeau d'Edgar PoeLe tombeau d'Edgar Poe Stephane Mallarm (1842-1898)

Tel qu'en Lui-mme enfin l'ternit le change

Le Pote suscite avec un glaive nu Son sicle pouvant de n'avoir pas connu Que la Mort triomphait dans cette voix trange!

Eux, comme un vil sursaut d'hydre oyant jadis l'ange Donner un sens plus pur aux mots de la tribu, Proclamrent trs haut le sortilge bu Dans le flot sans honneur de quelque noir mlange.

Du sol et de la nue hostiles, grief! Si notre ide avec ne sculpte un bas-relief Dont la tombe de Poe blouissante s'orne,

Calme bloc ici-bas chu d'un dsastre obscur, Que ce granit du moins montre jamais sa borne Aux noirs vols du blasphme pars dans le futur.

La tumba de Edgar Allan Poe

Tal como al fin el tiempo lo transforma en s mismo, el poeta despierta con su desnuda espada a su edad que no supo descubrir, espantada, que la muerte inundaba su extraa voz de abismo.

Vi la hidra del vulgo, con un vil paroxismo, que en l la antigua lengua naci purificada,

creyendo que l beba esa magia encantada en la onda vergonzosa de un oscuro exorcismo.

Si, hostiles alas nubes y al suelo que lo roe, bajo-relieve suyo no esculpe nuestra mente para adornar la tumba deslumbrante de Poe,

que, como bloque intacto de un cataclismo oscuro, este granito al menos detenga eternamente los negros vuelos que alce el Blasfemo futuro.

Versin de Andrs Holgun Libells : Stephane Mallarm

posted by Alfil @ 8:30 AM 0 comments Stephane Mallarm -Don du PomeDon du Pome Stephane Mallarm (1842-1898)

Je t'apporte l'enfant d'une nuit d'Idume ! Noire, l'aile saignante et ple,dplume, Par le verre brl d'aromates et d'or, Par les carreaux glacs,hlas ! mornes encor, L'aurore se jeta sur la lampe anglique. Palmes ! et quand elle a montr cette relique A ce pre essayant un sourire ennemi, La solitude bleue et strile a frmi.

O la berceuse,avec ta fille et l'innocence De vos pieds froids,accueille une horrible naissance : Et ta voix rappelant viole et clavecin, Avec le doigt fan presseras-tu le sein Par qui coule en blancheur sibylline la femme Pour les lvres que l'air du vierge azur affame ?

Don del Poema

Te traigo aqu a la hija de una noche idumea! Negra, de ala sangrienta y plida e implume, por el vidrio que incendian los aromas y el oro, por heladas ventanas opacas todava, la aurora se arroj sobre el candil anglico, palmas! y cuando ya mostraba esa reliquia al padre que enemiga sonrisa aventuraba, la estril soledad azul se estremeca. Oh arrulladora, con tu nia y la inocencia de tus helados pies el nacimiento horrible acoge, y con tu voz que viola y clave evoca! Oprimirn tus dedos marchitos ese pecho del que mana en blancura sibilina la hembra hacia labios que el aire del azul virgen tienta? Libells : Stephane Mallarm

posted by Alfil @ 8:18 AM 0 comments

Stephane Mallarm -Brise marineBrise Marine Stephane Mallarm (1842-1898)

La chair est triste,hlas ! et j'ai lu tous les livres. Fuir ! l-bas fuir ! Je sens que des oiseaux sont ivres D'tre parmi l'cume inconnue et les cieux ! Rien,ni les vieux jardins reflts par les yeux Ne retiendra ce coeur qui dans la mer se trempe O nuits ! ni la clart dserte de ma lampe Sur le vide papier que la blancheur dfend Et ni la jeune femme allaitant son enfant. Je partirai ! Steamer balanant ta mture, Lve l'ancre pour une exotique nature !

Un Ennui, dsol par les cruels espoirs, Croit encore l'adieu suprme des mouchoirs ! Et,peut-tre,les mts,invitant les orages Sont-ils de ceux qu'un vent penche sur les naufrages Perdus,sans mts,sans mts,ni fertiles lots ... Mais , mon coeur, entends le chant des matelots !

Brisa marina

Le todos los libros y es, ay! , la carne triste. huir, huir muy lejos! Ebrias aves se alejan

entre el cielo y la espuma. Nada de lo que existe, ni los viejos jardines que los ojos reflejan, ni la madre que, amante, da leche a su criatura, ni la luz que en la noche mi lmpara difunde sobre el papel en blanco que defiende su albura retendr al corazn que ya en el mar se hunde. Yo partir! Oh, nave, tu velamen despliega y leva al fin las anclas hacia incgnitos cielos!

Un tedio, desolado por la esperanza ciega, confa en el supremo adis de los pauelos. Y tal vez, son tus mstiles de los que el viento lanza sobre perdidos nufragos que no encuentran maderos, sin mstiles, sin mstiles, ni islote en lontananza... Corazn, oye cmo cantan los marineros!

Versin de Andrs Holgun Libells : Stephane Mallarm

posted by Alfil @ 8:13 AM 0 comments Stephane Mallarm -La chevelureLa Chevelure... Stephane Mallarm (1842-1898)

La chevelure vol d'une flamme l'extrme Occident de dsirs pour la tout dployer Se pose ( je dirais mourir un diadme )

Vers le front couronn son ancien foyer

Mais sans or soupirer que cette vive nue L'ignition du feu toujours intrieur Originellement la seule continue Dans le joyau de l'oeil vridique ou rieur

Une nudit de hros tendre diffame Celle qui ne mouvant astre ni feux au doigt Rien qu' simplifier avec gloire la femme Accomplit par son chef fulgurante l'exploit

De semer de rubis le doute qu'elle corche Ainsi qu'une joyeuse et tutlaire torche.

La cabellera

La cabellera vuelo de una llama al extremo Occidente de anhelos por desplegarla toda Reposa (yo dira morir una diadema) sobre la coronada frente su antiguo lar

mas suspirar sin oro esta nube viviente cun originalmente prosigue solitaria el incendio del fuego para siempre interior en la gema del ojo verdico o riente

una desnudez de hroe delicado difama a la que no mueve astros ni fuegos en el dedo y slo simplifica con gloria a la mujer realizada la hazaa por su testa fulgente

de sembrar con rubes la duda que desuella igual a una jocunda y tutelar antorcha. Libells : Stephane Mallarm

posted by Alfil @ 8:09 AM 0 comments Stephane Mallarm -Mysticis UmbraculisMysticis Umbraculis Stephane Mallarm (1842-1898)

Elle dormait : son doigt tremblait, sans amthyste Et nu, sous sa chemise, aprs un soupir triste Il s'arrta, levant au nombril la batiste

Et son ventre sembla de la neige o serait Cependant qu'un rayon redore la fort Tomb le nid moussu d'un gai chardonneret

Mysticis Umbraculis

Ella dorma: su dedo tembloroso, sin amatista

Y desnudo, bajo su camisa, despus de un suspiro triste Se detuvo, levant hasta el ombligo la batista.

Y su vientre pareci nieve donde estuviese, Mientras tanto un rayo a dorar el bosque, tumbado el nido musgoso de un alegre jilguero. Libells : Stephane Mallarm

posted by Alfil @ 7:49 AM 0 comments Stephane Mallarm -ApparitionApparition Stephane Mallarm (1842-1898)

La lune s'attristait. Des sraphins en pleurs Rvant,l'archet aux doigts,dans le calme des fleurs Vaporeuses,tiraient de mourantes violes De blancs sanglots glissant sur l'azur des corolles.

- C'tait le jour bni de ton premier baiser. Ma songerie aimant me martyriser S'enivrait savamment du parfum de tristesse Que mme sans regret et sans dboire laisse

La cueillaison d'un Rve au coeur qui l'a cueilli. J'errais donc,l'oeil riv sur le pav vieilli Quand avec du soleil aux cheveux,dans la rue Et dans le soir,tu m'es en riant apparue

Et j'ai cru voir la fe au chapeau de clart Qui jadis sur mes beaux sommeils d'enfant gt Passait,laissant toujours de ses mains mal fermes Neiger de blancs bouquets d'toiles parfumes.

Aparicin

La luna se entristeca. Serafines llorando suean, el arquillo en los dedos, en la calma de las flores vaporosas, sacaban de las lnguidas violas blancos sollozos resbalando por el azul de las corolas,

Era el da bendito de tu primer beso. Mi ensueo que se complace en martirizarme se embriagaba sabiamente con el perfume de tristeza Que incluso sin pena y sin disgusto deja el recoger de su sueo al corazn que lo ha acogido.

Vagaba, pues, con la mirada fija en el viejo enlosado, cuando con el sol en los cabellos, en la calle y en la tarde, t te me apareciste sonriente, y yo cre ver el hada del brillante sombrero, que otrora apareca en mis sueos de nio mimado, dejando siempre, de sus manos mal cerradas, cien blancos ramilletes de estrellas perfumadas.

Versin de L. S. Libells : Stephane Mallarm

Nyx Catherine Pozzi (1882-1934)

A Louise aussi de Lyon et d'Italie

mes nuits, noires attendues pays fier, secrets obstins longs regards, foudroyantes nues vol permis outre les cieux ferms.

grand dsir, surprise pandue beau parcours de l'esprit enchant pire mal, grce descendue porte ouverte o nul n'avait pass

Je ne sais pas pourquoi je meurs et noie Avant d'entrer l'ternel sjour. Je ne sais pas de qui je suis la proie. Je ne sais pas de qui je suis l'amour.

Nyx

A Louise tambin de Lyn y de Italia

Oh noches mas, oh sombras esperadas Oh tierra altiva, oh secretos tenaces Oh lentos ojos, oh nubes fulminantes Oh vuelo libre ms all de los cielos.

Oh gran afn, oh expandida sorpresa Oh bella marcha del alma embelesada Oh mal supremo, oh gracia descendida Oh puerta abierta por la que nadie entr

No s por qu me muero yo y me ahogo Antes de entrar en la eterna morada. Cmo saber de quin yo soy la presa. Cmo saber de quin soy el amor.

Versin de Carlos Cmara y Miguel ngel Frontn Libells : Catherine Pozzi

posted by Alfil @ 7:53 PM 0 comments Catherine Pozzi -MayaMaya Catherine Pozzi (1882-1934)

Je descends les degrs de sicles et de sable Qui retournent vous l'instant dsespr

Terre des temples d'or, j'entre dans votre fable Atlantique ador.

D'un corps qui ne m'est plus que fuie enfin la flamme L'me est un nom chri dtest du destin Que s'arrte le temps, que s'affaisse la trame, Je reviens sur mes pas vers l'abme enfantin.

Les oiseaux sur le vent dans l'ouest marin s'engagent, Il faut voler, bonheur, l'ancien t Tout endormi profond o cesse le rivage Rochers, le chant, le roi, l'arbre longtemps berc, Astres longtemps lis mon premier visage,

Singulier soleil de calme couronn.

Maya

Desciendo los peldaos de siglos y de arena Que el instante angustiado conducen hacia ti Tierra de templos de oro, en tu fbula entro Atlntico adorado.

De un cuerpo ya no mo que la llama rehuye Caro nombre es el Alma, que detesta el destino Que se detenga el tiempo, que se hunda la trama,

Sobre mis pasos vuelvo al abismo infantil.

En el viento los pjaros hacia el marino oeste Vuelan, hay que volar, dicha, al verano antiguo Sumido en sueo all donde cesa la orilla Rocas, el canto, el rey, rbol que el viento mece ,Astros de antiguo unidos a mi rostro primero,

Extraordinario sol de calma coronado.

Versin de Carlos Cmara y Miguel ngel Frontn Libells : Catherine Pozzi

posted by Alfil @ 7:49 PM 0 comments Catherine Pozzi -NovaNova Catherine Pozzi (1882-1934)

Dans un monde au futur du temps o j'ai la vie Qui ne s'est pas form dans le ciel d'aujourd'hui, Au plus nouvel espace o le vouloir dvie Au plus nouveau moment de l'astre que je fuis Tu vivras, ma splendeur, mon malheur, ma survie Mon plus extrme cur fait du sang que je suis, Mon souffle, mon toucher, mon regard, mon envie, Mon plus terrestre bien perdu pour l'infini.

vite l'avenir, Image poursuivie ! Je suis morte de vous, mes actes chris Ne sois pas dfais toi dissipe toi dlie Dnonce le dsir que je n'ai pas choisi.

N'accomplis pas mon jour, me de ma folie, Dlaisse le destin que je n'ai pas fini.

Nova

En un mundo futuro en que tengo la vida Que no lleg a formarse en el cielo de hoy, En el flamante espacio adonde va el querer En el virgen momento del astro que rehuyo Vivirs, mi esplendor, mi salvacin, mi pena Mi extremo corazn con mi sangre formado, Mi mirada, mi aliento, mi tacto, mi deseo, Mi ms terrestre bien para el azul perdido.

Elude el porvenir, Imagen perseguida! De vosotros he muerto, oh mis actos queridos Deshcete dispate no aceptes ser desata Denuncia ese deseo que yo nunca eleg.

No completes mi da, alma de mi locura, Abandona el destino que no llegu a cumplir.

Versin de Carlos Cmara y Miguel ngel Frontn Libells : Catherine Pozzi

posted by Alfil @ 7:44 PM 0 comments Catherine Pozzi -EscopolamineEscopolamine Catherine Pozzi (1882-1934)

Le vin qui coule dans ma veine A noy mon cur et l'entrane Et je naviguerai le ciel bord d'un cur sans capitaine O l'oubli fond comme du miel.

Mon cur est un astre apparu Qui nage au divin nonpareil. Drive, trange devenu ! voyage vers le soleil Un son nouvel et continu Est la trame de ton sommeil.

Mon cur a quitt mon histoire Adieu Forme je ne sens plus Je suis sauv je suis perdu Je me cherche dans l'inconnu Un nom libre de la mmoire.

Escopolamina

El vino que por mis venas fluye Ahog mi corazn y se lo lleva Y por el cielo yo navegar En un corazn sin capitn Donde el olvido es blanda miel.

Mi corazn es astro aparecido, Que nada en el divino sinigual. Deriva, extrao acontecido! Oh viaje, largo viaje hacia la luz Sonido nuevo y nunca interrumpido Es la tejida trama de tu sueo.

Mi corazn abandon mi historia Adis Forma ya no siento ms Estoy a salvo al fin estoy perdido Me voy buscando en lo desconocido Un nombre libre de la memoria.

Versin de Carlos Cmara y Miguel ngel Frontn Libells : Catherine Pozzi

posted by Alfil @ 7:37 PM 0 comments

Catherine Pozzi -ValeVale Catherine Pozzi (1882-1934)

La grande amour que vous m'aviez donne Le vent des jours a rompu ses rayons O fut la flamme, o fut la destine O nous tions, o par la main serre Nous nous tenions

Notre soleil, dont l'ardeur fut pense L'orbe pour nous de l'tre sans second Le second ciel d'une me divise Le double exil o le double se fond

Son lieu pour vous apparat cendre et crainte, Vos yeux vers lui ne l'ont pas reconnu L'astre enchant qui portait hors d'atteinte L'extrme instant de notre seule treinte Vers l'inconnu.

Mais le futur dont vous attendez vivre Est moins prsent que le bien disparu. Toute vendange la fin qu'il vous livre Vous la boirez sans pouvoir tre qu'ivre Du vin perdu.

J'ai retrouv le cleste et sauvage Le paradis o l'angoisse est dsir. Le haut pass qui grandi d'ge en ge Il est mon corps et sera mon partage Aprs mourir.

Quand dans un corps ma dlice oublie O fut ton nom, prendra forme de cur Je revivrai notre grande journe, Et cette amour que je t'avais donne Pour la douleur.

Vale

Del gran amor que t me habas dado El viento de los das los rayos destroz Donde estuvo la llama, donde estuvo el destino Donde estuvimos, donde, las manos enlazadas, Juntos estbamos

Sol que fue nuestro, de ardiente pensamiento Para nosotros orbe del ser sin semejante Segundo cielo de un alma dividida Exilio doble donde el doble se funde

Ceniza y miedo para ti representa

Su lugar, tus ojos no lo han reconocido Astro encantado que con l se llevaba De nuestro solo abrazo el alto instante Hacia lo ignoto.

Pero el futuro del que vivir esperas Menos presente est que el bien ausente Toda vendimia que l al final te entregue La bebers mientras te embriaga el Vino perdido..

Volv a encontrar lo celeste y salvaje El paraso en que angustia es deseo Alto pasado que con el tiempo crece Es hoy mi cuerpo, mi posesin ser Tras el morir.

Cuando en un cuerpo mi delicia olvidada En que estuvo tu nombre se vuelva corazn Revivir los das que fueron nuestro da Y aquel amor que yo te haba dado Para el dolor.

Versin de Carlos Cmara y Miguel ngel Frontn Libells : Catherine Pozzi

posted by Alfil @ 7:32 PM 0 comments

Catherine Pozzi -AveAve Catherine Pozzi (1882-1934)

Trs haut amour, s'il se peut que je meure Sans avoir su d'o je vous possdais, En quel soleil tait votre demeure En quel pass votre temps, en quelle heure Je vous aimais,

Trs haut amour qui passez la mmoire, Feu sans foyer dont j'ai fait tout mon jour, En quel destin vous traciez mon histoire, En quel sommeil se voyait votre gloire, mon sjour.

Quand je serai pour moimme perdue Et divise l'abme infini, Infiniment, quand je serai rompue, Quand le prsent dont je suis revtue Aura trahi,

Par l'univers en mille corps brise, De mille instants non rassembls encor, De cendre aux cieux jusqu'au nant vanne, Vous referez pour une trange anne Un seul trsor

Vous referez mon nom et mon image De mille corps emports par le jour, Vive unit sans nom et sans visage, Cur de l'esprit, centre du mirage Trs haut amour.

Ave

Muy alto amor, si acaso yo muriese Sin saber nunca dnde te encontr, En qu planeta estaba tu morada Tu tiempo en qu pasado, en qu hora Te amaba yo,

Muy alto amor que escapas al recuerdo, Fuego sin foco que fue todo mi sol, En qu sino trazabas mi existencia, En qu sueo tu gloria se vea, Oh mi aposento

Cuando para m misma est perdida Y dividida en abismo infinito, Cuando rota ya est infinitamente, Cuando sea traidor este presente Que me reviste,

Quebrada por el mundo en mil fragmentos, De mil instantes an no reunidos, De ceniza cernida hasta la nada, Para un extrao tiempo hars de nuevo Slo un tesoro

De nuevo hars mi imagen y mi nombre Con mil cuerpos robados por el da, Viva unidad sin nombre y sin figura, Centro del alma, raz del espejismo Muy alto amor.

Versin de Carlos Cmara y Miguel ngel Frontn Libells : Catherine Pozzi

Epitaphe Tristn Corbire (1845-1875)

(...) Ci-gt, - coeur sans coeur, mal plant, Trop russi - comme rat.

Epitafio

(...) Aqu yace, -corazn sin corazn, mal plantado, Demasiado logrado- como fracasado. Libells : Tristan Corbiere

posted by Alfil @ 5:41 AM 0 comments Tristan Corbiere -Cris d'aveugleCris d'aveugle Tristn Corbire (1845-1875)

L'il tu n'est pas mort Un coin le fend encor Enclou je suis sans cercueil On m'a plant le clou dans l'il L'il clou n'est pas mort Et le coin entre encor

Deus misericors Deus misericors Le marteau bat ma tte en bois Le marteau qui ferra la croix Deus misericors Deus misericors

Les oiseaux croque-morts Ont donc peur mon corps Mon Golgotha n'est pas fini

Lamma lamna sabacthani Colombes de la Mort Soiffez aprs mon corpsR

ouge comme un sabord La plaie est sur le bord Comme la gencive bavant D'une vieille qui rit sans dent La plaie est sur le bord Rouge comme un sabord

Je vois des cercles d'or Le soleil blanc me mord J'ai deux trous percs par un fer Rougi dans la forge d'enfer Je vois un cercle d'or Le feu d'en haut me mord

Dans la moelle se tord Une larme qui sort Je vois dedans le paradis Miserere, De profundis Dans mon crne se tord Du soufre en pleur qui sort

Bienheureux le bon mort Le mort sauv qui dort

Heureux les martyrs, les lus Avec la Vierge et son Jsus O bienheureux le mort Le mort jug qui dort

Un Chevalier dehors Repose sans remords Dans le cimetire bnit Dans sa sieste de granit L'homme en pierre dehors A deux yeux sans remords

Ho je vous sens encor Landes jaunes d'Armor Je sens mon rosaire mes doigts Et le Christ en os sur le bois A toi je baye encor O ciel dfunt d'Armor

Pardon de prier fort Seigneur si c'est le sort Mes yeux, deux bnitiers ardents Le diable a mis ses doigts dedans Pardon de crier fort Seigneur contre le sort

J'entends le vent du nord

Qui bugle comme un cor C'est l'hallali des trpasss J'aboie aprs mon tour assez J'entends le vent du nord J'entends le glas du cor

El grito del ciego

El ojo del asesinado an vive Una pa lo perfora Estoy clavado y sin atad Me han enterrado un clavo en el ojo Pero el ojo as clavado an vive Y una pa lo perfora

Deus misericors Deus misericors El martillo golpea la cabeza de madera El mismo martillo que construir la cruz Deus misericors Deus misericors

La aves de rapia Miran atentas mi carne Mi Glgota an no termina Lamma lamma sabacthani

Las palomas de la muerte Estn sedientas de m

Roja como una porta militar La llaga luce al final Como la enca babeante De una anciana que desdentada re La llaga luce al final Roja como una porta militar

Veo crculos dorados ante m Son las mordidas del plido sol Tengo dos agujeros hendidos por un hierro Encarnecido en la forja infernal Veo crculos dorados ante m Son las mordidas del fuego celestial

Por mi mdula viene retorcindose La lgrima a punto de surgir Dentro se vislumbra el paraso Miserere, De profundis Por mi crneo viene retorcindose La azufrosa lgrima a punto surgir

Bendito sea el muerto bueno El muerto salvado que duerme ya Felices los mrtires y los elegidos

que van tras su Virgen y su Jess Oh Bendito sea el muerto el muerto juzgado que duerme ya

Desde aqu veo a un caballero Que reposa sin ningn rencor Descansa en el cementerio bendito Bajo la siesta de granito Desde aqu veo a un hombre de piedra En su mirada no hay rencor

Oh, an las siento Tierras amarillentas de Armor An siento el rosario entre los dedos Y al Cristo de hueso clavado en la lea Todava me dejas boquiabierto Cielo herido de Armor

Perdn, por llorar tan alto Seor, pero tal es mi destino Mis ojos son dos pilas de agua bendita hirviente Donde Satn alguna vez los dedos clav Perdn por gritar tan alto, Seor, contra la fe

Ya oigo al viento del norte Que silba como un cuerno de caza

Es la llamada a la jaura espectral Mi grito acompaa eso y ms El viento del norte, La llamada del cuerno de caza... Libells : Tristan Corbiere

posted by Alfil @ 5:21 AM 0 comments Tristan Corbiere -ParsPars Tristn Corbire (1845-1875)

I Btard de Crole et Breton, Il vient aussi l fourmilire, Bazar o rien nest en pierre, O le soleil manque de ton.

- Courage! On fait queue... Un planton Vous pousse la chane derrire! ... Incendie teint, sans lumire; Des seaux passent, vides ou non.

L, sa pauvre Muse pucelle Fit le trottoir en demoiselle, Ils disaient: Quest-ce quelle vend?

- Rien. Elle restait l, stupide,

Nentendant pas sonner le vide Et regardant passer le vent...

II L: vivre coups de fouet! passer En fiacre, en correctionelle; Repasser la ritournelle, Se dpasser, et trpasser!...

- Non, petit, il faut commencer Par tre grand simple ficelle Pauvre: remuer lor la pelle; Obscur: un nom tout casser!...

Le coller chez les mastroquets, Et lapprendre des perroquets Qui le chantent ou qui le sifflent...

- Musique! Cest le paradis Des mahomets et des houris, Des dieux souteneurs qui se giflent!

III Je voudrais que la rose Dondaine Ft encore au rosier, - Dond

Pote Aprs?... Il faut la chose:

Le Parnasse en escalier, Les Dgoteux, et la Chlorose, Les Bedeaux, les Fous lier...

LIncompris couche avec sa pose Sous le zinc dun mancenillier; Le Naf voudrait que la rose, Dond! ft encore au rosier!

La rose au rosier, Dondaine!On a le pied fait sa chane. La rose au rosier... Trop tard!

La rose au rosier... Nature!On est essayeur, pdicure, Ou quelquautre chose dans lart!

IV Jaimais... Oh, a nest plus de vente! Mme il faut payer: dans le tas, Pioche la femme! Mon amante Mavait dit: Je, noublierai pas...

... Javais une amante l-bas Et son ombre ple me hante Parmi des senteurs de lilas... Peut-tre Elle pleure... Eh bien: chante,

Pour toi tout seul, ta nostalgie, Tes nuits blanches sans bougie... Tristes vers, tristes au matin!...

Mais ici... fouette-toi dorgie! Charge ta paupire rougie, Et sors ton gran air de catin!

V Cest la bohme, enfant: Renie Ta lande et ton clocher jour, Les mornes de ta colonie Et les bamboulas au tambour.

Chanson use et bien finie, Ta jeunesse... Eh, cest bon un jour!... Tiens: - Cest toujous neuf calomnie Tes pauvres amours... et lamour.

voh! ta coupe est remplie! Jette le vin, garde la lie... Comme a. Nul na vu le tour.

Et quun jour le monsieur candide De toi dise Infect! Ah splendide! ... Ou ne dise rien. Cest plus court

VI voh! fouaille la veine; voh! misre: blouir! En fille de joie, la peine Tombe, avec ce mot-l. Jouir!

Rde en la coulisse malsaine O vont les fruits mal secs moisir, Moisir por un quart-dheure en scne...Voir les planches, et puis mourir!

Va: trteaux, lupanars, glises, Cour des miracles, cour dassises: - Quarts-dheure dimmortalit!

Tu parais! cest lapothose!!!... Et lon te jette quelque chose: - Fleur en papier, ou salet.

VII Donc, la tramontane est monte: Tu croiras que cest arriv! Cinq-cent-millime Promethe, Au roc de carton peint riv.

Hlas: quel bon oiseau de proie,

Quel vautour, quel Monsieur Vautour Viendra mordre ton petit foie Gras, truff?... pour quoi Pour le four!...

Four banal!... Adieu la cure! Ravalant ta rate rentre, Va, comme le plican blanc,

En corchant le chant du cygne, Bec-jaune, te percer le flanc!... Devant un pcheur la ligne.

VIII Tu ris. Bien! Fais de lamertume, Prends le pli, Mphisto blagueur. De labsinthe! et ta lvre cume... Dis que cela vient de ton cur.

Fais de toi ton uvre posthume, Chtre lamour... lamour longueur! Ton poumon cicatris hume Des miasmes de gloire, vainqueur!

Assez, nest-ce pas? va-ten! Laisse Ta bourse dernire matresse Ton revolver dernier ami...

Drle de pistolet fini!... Ou reste, et bois ton fond de vie, Sur une nappe desservie...

Pars

I Bastardo de Criolla y de Bretn Viene l tambin aqu, a un hormiguero, bazar con nada de piedra hecho ,y al sol le falta el color...

- Coraje! Se hace fila... Un empujn Te lleva a la cadena: atrs! Incendio apagado, que luz no da ms, Y los baldes pasan, vacos o no.

Ac su pobre Musa doncellita Trabaj en la calle como seorita, Y decan: Qu es lo que ella vende?

- Nada-. Pasmada, se deja llevar Sin escuchar al vaco sonar, Mirando el viento, muda, indiferente.

II

Aqu se vive a latigazos! -se pasa Entre carros y comisaras; Y se repasa con la meloda De sobrepasa, traspasa!...

- No, mi pequeo, se parte Por ser un grande -un truco fcil de hacerEntre los pobres: a la pala el oro recoger; Y oscuro: un nombre que a todo desarme!...

E ir a instalarlo en los bares, Y a los loros ensearles A que lo canten o silben.

- Msica! El paraso est aqu De los musulmanes y las hurs, De los bravos dioses cafiches!

III Ay que la rosa estuviera -Dondn! En el rosal yo quisiera -Dond!

Poeta... Y qu? Le falta aquella cosa... El Parnaso ha de escalar: Los Aburridos, las ojerosas, Los Gendarmes, Los Locos de atar...

El incomprendido se tiende con actitud Bajo el zinc de un manzanillo en las bodegas, El Ingenuo: "Ay que la rosa estuviera, Dondn! En el rosal yo quisiera!"

"La rosa en el rosal quisiera!"Tiene el pie justo para su cadena. "La rosa en el rosal"... - Ya es muy tarde!

"La rosa en el rosal"... - Ay el Decoro!Se es ensayista, pedicuro, O cualquier otra cosa en el arte!

IV Yo amaba... - Ay, pero eso ya no se vende! Y an queda por pagar: entre el montn, Busca a la mujer! - Mi amante Me dijo: "No te olvidar yo, no..."

Tena yo una amante por all Y me visita su plida sombra En medio del aroma de un rosal Quiz Ella llora... - Y bien, canta ahora,

Para ti solo tu melancola, Tus noches blancas sin bujas... Tus versos tristes de cada maana!

Mas aqu, aztate de orga, Recarga tus prpados rojos de llantera, Y scate esa pinta tan proustiana!

V Es la bohemia, nio, reniega ya De tu pramo y tu campanil soleado, Las colinas en tu colonia, all, Y las bamboulas del tambor al paso.

Una cancin usada y bien acabada, Eso fue tu juventud... Buena por un da slo! Vamos, siempre esto es nuevo: profana Tus pobres amores... y al amor.

Evoh! tienes la copa llena! Arroja el vino, guarda la hez... As se hace... Y nadie te vio.

Y que un da el seor cndido Diga de ti: Inmundo! Ah, esplndido! O nada diga; ms corto y mejor.

VI Evoh! Escarba la vena; Evoh! Miseria, a deslumbrar!

Como una muchacha alegre, a la pena Cae, con la palabra gozar.

Vaga por los bastidores malsanos Donde los frutos mal secos se van a podrir, Podrirse por un cuarto de hora en el escenario... Ver las tablas, y despus morir!

Est bien: caballetes, lupanares, iglesias, Cortes de milagros o de justicia: - Cuartos de hora de inmortalidad!

Y hete aqu en apoteosis!!! Y alguna cosa te toca: - Flores de papel, o suciedad.

VII Y as la tramontana ha remontado: Creers que llegaste ah! Prometeo nmero quinientos mil, Remachado en la roca de cartn pintado.

Lstima! Qu buena ave de rapia, Qu buitre, que Seor Buitre Vendr con tu tripa a darse un convite De hgado con trufas? As que... A la cocina!

Una vulgar cocina!... - Adis a la presa! Consumiendo el pellejo arranca a traviesa, Como el pelcano blanco

Desollando del cisne la cantata; Con tu pico amarillo partindote los flancos!... Frente a un pescador a la caa.

VIII Te res... Bien! Hazte el amargo, Toma el hbito, Mefisto de mentira: El de la absinta! Y espumea tu labio... Di que tu corazn a ello te obliga.

Haz de ti tu propia obra pstuma, Castra el amor... nostalgia slo el amor! Respira ya tu cicatrizado pulmn Las miasmas de la gloria, oh vencedor!

Ya es bastante, no? ndate! Deja Tu bolsa -la ltima querida-, Y tu revlver -el ltimo amigo.

Se acab el tonto de la pistolita!... O qudate, y sobre una mesa sin mantel, Tu vida hasta el fondo bbete...

Versin de Carlos Hendrickson Libells : Tristan Corbiere

Comme une image Paul Eluard (1895-1952)

XIV. A l'assaut des jardins...

A l'assaut des jardins Les saisons sont partout la fois Passion de l't pour l'hiver Et la tendresse des deux autres Les souvenirs comme des plumes Les arbres ont bris le ciel Un beau chne gch de brume La vie des oiseaux ou la vie des plumes Et tout un panache frivole Avec de souriantes craintes Et la solitude bavarde

Como una imagen

XIV. Al asalto de los jardines...

Al asalto de los jardines

Las estaciones estn a la vez en todos sitios Pasin del verano por el invierno Ternura del otoo y de la primavera Los recuerdos como plumas El cielo roto por los rboles Un hermoso roble amasado de bruma La vida de las plumas o la vida de las aves Y todo un veleidoso penacho Lleno de sonrientes .temores Y la charlatana soledad Libells : Paul Eluard

posted by Alfil @ 9:50 PM 0 comments Paul Eluard -L'extaseL'extase Paul Eluard (1895-1952)

Je suis devant ce paysage fminin Comme un enfant devant le feu Souriant vaguement et les larmes aux yeux Devant ce paysage o tout remue en moi O des miroirs s'embuent o des miroirs s'clairent Refltant deux corps nus saisons contre saisons

J'ai tant de raison de me perdre Sur cette terre sans chemins et sous ce ciel sans horizon Belle raison que j'ignorais hier

Et que je n'oublierai jamais Belles cls des regards cls filles d'elles-mmes Devant ce paysage o la nature est mienne

Devant le feu le premier feu Bonne raison matresse

Etoile identifie Et sur la terre et sous le ciel hors de mon coeur et dans mon coeur Second bourgeon premire feuille verte Que la mer couvre de ses ailes Et le soleil au bout de tout venant de nous

Je suis devant ce paysage fminin Comme une branche dans le feu.

El xtasis

Estoy ante este paisaje femenino Como un nio ante el fuego Sonriendo vagamente con lgrimas en los ojos Ante este paisaje en que todo me emociona Donde espejos se empaan donde espejos se limpian Reflejando dos cuerpos desnudos estacin a estacin

Tengo tantas razones para perderme

En esta tierra sin caminos bajo este cielo sin horizont eHermosas razones que ayer ignoraba Y que ya nunca olvidar Hermosas llaves de miradas claves hijas de s mismas Ante este paisaje donde la naturaleza es ma

Ante el fuego el primer fuego Buena razn maestra

Estrella identificada Y en la tierra y bajo el cielo fuera de mi corazn y en l Segundo brote primera hoja verde Que el mar cubre con sus alas Y el sol al fondo de todo que viene de nosotros

Estoy ante este paisaje femenino Como rama en el fuego.

Versin de Jess Munrriz Libells : Paul Eluard

posted by Alfil @ 9:43 PM 1 comments Paul Eluard -Dfense de savoir (II)- I. Ma prsence n'est pas ici...Dfense de savoir (II) Paul Eluard (1895-1952)

I. Ma prsence n'est pas ici...

Ma prsence n'est pas ici. Je suis habill de moi-mme. Il n'y a pas de plante qui tienne La clart existe sans moi. Ne de ma main sur mes yeux Et me dtournant de ma voie L'ombre m'empche de marcher Sur ma couronne d'univers, Dans le grand miroir habitable, Miroir bris, mouvant, inverse O l'habitude et la surprise Crent l'ennui tour de rle.

Defensa del saber (I)

I. Mi presencia no est aqu...

Mi presencia no est aqu Estoy vestido de m mismo No hay ms planeta que el tuyo La claridad existe sin m.

Nacida de mi mano en mis ojos Y desvindome de mi sendero La sombra me impide caminar

Sobre mi corona de universo En el gran espejo habitable Donde la costumbre y la sorpresa Una tras otra crean el hasto. Libells : Paul Eluard

posted by Alfil @ 9:37 PM 0 comments Paul Eluard -Dfense de savoir- IX. J'en ai pris...Dfense de savoir Paul Eluard (1895-1952)

IX. J'en ai pris...

J'en ai pris un peu trop mon aise J'ai soumis des fantmes aux rgles d'execption Sans savoir que je devais les reconnatre tous En toi qui disparat pour toujours reparatre

Defensa del saber

IX. Los he apresado...

Los he apresado acaso con demasiado facilidad He sometido a sus fantasmas a reglas de excepcin Sin saber que deba reconocerlos a todos en ti Que siempre desapareces para de nuevo aparecer.

Libells : Paul Eluard

posted by Alfil @ 9:29 PM 0 comments Paul Eluard -A Marc ChagallA Marc Chagall Paul Eluard (1895-1952)

Ane ou vache coque ou cheval Jusqu' la peau d'un violin Homme chanteur un seul oiseau Danseur agile avec sa femme

Couple tremp dans son printemps

L'or de l'herbe le plomb du ciel Spars par les flammes bleues De la sant de la rose Le sang s'irise le coeur tinte

Un couple le premier reflet

Et dans un souterrain de neige La vigne opulente dessine Un visage aux lvres de lune Qui n'a jamais dormi la nuit.

A Marc Chagall

Asno o buey gallo o corcel Hasta la piel de un violn Hombre cantor un solo pjaro Bailarn gil con su dama

Pareja inmersa en primavera

Hierba de oro cielo de plomo Llamas azules los separan Salud y roco Zumba la sangre el corazn

Una pareja luz primera

Y en una caverna de nieve La via opulenta dibuja Labios de Tuna en una cara Que nunca durmi de noche. Libells : Paul Eluard

posted by Alfil @ 9:26 PM 0 comments Paul Eluard -Par un baiserPar un baiser Paul Eluard (1895-1952)

Jour la maison et nuit la rue Les musiciens de la rue Jouent tous perte de silence Sous le ciel noir nous voyons clair

La lampe est pleine de nos yeux Nous habitons notre valle Nos murs nos fleurs notre soleil Nos couleurs et notre lumire

La capitale du soleil Est l'image de nous-mmes Et dans l'asile de nos murs Notre porte est celle des hommes.

Por un beso

Casa diurna calle nocturna Los msicos de la calle Todos tocan y siguen tocando Bajo lo oscuro vemos claro

Lmpara llena de ojos nuestros Habitamos en nuestro valle Nuestros muros flores y sol Nuestros colores nuestra luz

La. capital del sol Es el reflejo de nosotros Y en el asilo de estos muros Nuestra puerta es la de los hombres Libells : Paul Eluard

posted by Alfil @ 9:23 PM 0 comments Paul Eluard -Mme quand nous dormonsMme quand nous dormons... Paul Eluard (1895-1952)

Mme quand nous dormons nous veillons lun sur lautre, Et cet amour plus lourd que le fruit mr dun lac, Sans rire et sans pleurer dure depuis toujours, Un jour aprs un jour une nuit aprs nous.

Hasta cuando dormimos...

Hasta cuando dormimos cada uno de nosotros Contina velando sobre el otro Y este amor ms pesado que el fruto maduro de un lago Sin rer sin llorar y desde siempre Dura da tras da y noche tras nosotros. Libells : Paul Eluard

posted by Alfil @ 9:17 PM 0 comments Paul Eluard -Un seul souriresamedi, dcembre 17, 2005 Un seul sourire Paul Eluard (1895-1952)

Un seul sourire disputait Chaque toile la nuit montante Un seul sourirepour nous deux.

Et l'azur en tes yeux ravis Contre la masse de la nuit Trouvant sa flamme dans mes yeux.

J'ai vu par besoin de savoir La haute nuit crer le jour Sans que nous changions d'apparence.

Una sola sonrisa

Una sola sonrisa disputaba Cada estrella a la noche ascendente Una sola sonrisa para nosotros dos

Y el azul en tus ojos deslumbrados Contra la masa de la noche

Encontraba su llama en mis ojos

Yo he visto por ansia de saber La alta noche crear el da Sin que cambiramos nosotros. Libells : Paul Eluard

posted by Alfil @ 9:15 PM 0 comments Paul Eluard -Du fond de labme- III. Il n'taient pas fous les mlancoliques...Du fond de labme Paul Eluard (1895-1952)

III. Il n'taient pas fous les mlancoliques...

Il n'taient pas fous les mlancoliques ils taient conquis digrs exclus par la masse opaque des monstres pratiques

avaient leur ge de raison les mlancoliques l'ge de la vie ils n'taient pas l au commencement la cration ils n'y croyaient pas et n'ont pas su du premier coup conjuguer la vie et le temps le temps leur paraissait long

la vie leur paraissait courte et des couvertures taches par l'hiver sur des coeurs sans corps sur des coeurs sans nom faisaient un tapis de dgot glac mme en plein t.

Desde el fondo del abismo

III. No estaban locos los melanclicos

No estaban locos los melanclicos Estaban conquistados digeridos exclusos Por la masa opaca De los monstruos prcticos

Tenan su edad de razn los melanclicos La edad de la vida No estaban all en el principio En la creacin Ellos no crean Y no supieron desde el principio Conjugar la vida y el tiempo El tiempo les pareca largo La vida les pareca coma Y de las mantas manchadas por el invierno Sobre corazones sin cuerpo sin nombre

Hacan un tapiz de asco helado An en pleno verano. Libells : Paul Eluard

posted by Alfil @ 9:07 PM 0 comments Paul Eluard -Du fond de labme- VII. Nous sommes nous deux...Du fond de labme Paul Eluard (1895-1952)

VII. Nous sommes nous deux...

Nous sommes nous deux la premire nue Dans ltendue absurde du bonheur cruel Nous sommes la fracheur future La premire nuit de repos Qui souvrira sur un visage et sur des yeux nouveaux et purs Nul ne pourra les ignorer

Desde el fondo del abismo

VII. Entre los dos somos...

Entre los dos somos la primera nube En la extensin absurda de la dicha cruel Somos la frescura futura La primera noche de reposo

Que se abrir sobre un rostro Sobre ojos nuevos y puros Nadie podr ignorarlos. Libells : Paul Eluard

posted by Alfil @ 9:01 PM 0 comments Paul Eluard -IciIci Paul Eluard (1895-1952)

Une rue abandonne Une rue profonde et nue O les fous ont moins de peine Que les sages pourvoir Aux jours sans pain sans charbon

C'est une question de taille Tant de sages pour un fou Mais rien par del l'immense Majorit du bon sens Un jour cru sans proportions

La rue comme une blessure Qui ne se fermera pas Le dimanche l'largit Le ciel est un ciel d'ailleurs Roi d'un pays tranger

Un ciel rose un ciel heureux Respirant beaut sant Sur la rue sans avenir Qui coupe mon coeur en deux Qui me prive de moi-mme

Aqu

Una calle abandonada Calle profunda y desnuda Donde es fcil a los locos Ms que a los cuerdos vivir Das sin pan ni carbn

Todo es cuestin de medida Tantos cuerdos para un loco Ms all slo la inmensa Mayora del buen sentido Demasiado credo un da

La calle como una herida Que no cerrar jams El domingo la ensancha El cielo es de otro lugar Rey de un pas extranjero

Cielo rosa y feliz Todo belleza y salud En la calle sin futuro Que me parte el corazn Que me priva de mi mismo Libells : Paul Eluard

posted by Alfil @ 8:59 PM 0 comments Paul Eluard -Tout est bris...Tout est bris... Paul Eluard (1895-1952)

Tout est bris par la parole la plus faible Ombre dide ide de lombre mort heureuse Le feu devient eau tide et le pain en miettes Le sang farde un sourire et la foudre une larme Le plomb cach par lor pse sur nos victoires Nous navons rien sem qui ne soit ravag Par le bec minutieux des dlices intimes Les ailes rentrent dans loiseau pour le fixer.

Todo est roto...

Todo est roto por la palabra ms dbil Sombra de idea idea de la muerte feliz

El pan se cambia en migas y el fuego en agua tibia Y la sangre en sonrisa y el rayo en una lgrima El plomo bajo el oro pesa en nuestras victorias No hemos sembrado nada que no est devastado Por el medido pico de las delicias intimas Las alas vuelven para hacer al pjaro. Libells : Paul Eluard

posted by Alfil @ 8:56 PM 0 comments Paul Eluard -Notre MouvementNotre Mouvement Paul Eluard (1895-1952)

Nous vivons dans l'oubli de nos mtamorphoses Le jour est paresseux mais la nuit est active Un bol d'air midi la nuit le filtre et l'use La nuit ne laisse pas de poussire sur nous

Mais cet cho qui roule tout le long du jour Cet cho hors du temps d'angoisse ou de caresses Cet enchanement brut des mondes insipides Et des mondes sensibles son soleil est double

Sommes-nous prs ou loin de notre conscience O sont nos bornes nos racines notre but

Le long plaisir pourtant de nos mtamorphoses

Squelettes s'animant dans les murs pourrissants Les rendez-vous donns aux formes insenses A la chair ingnieuse aux aveugles voyants

Les rendez-vous donns par la face au profil Par la souffrance la sant par la lumire A la fort par la montagne la valle Par la mine la fleur par la perle au soleil

Nous sommes corps corps nous sommes terre terre Nous naissons de partout nous sommes sans limites

Nuestro Movimiento

Vivimos olvidando nuestras metamorfosis El da es perezoso pero la noche activa El da un tazn de aire y la noche lo filtra Y lo usa y no deja polvo sobre nosotros

Pero este eco que rueda a lo largo del da Eco fuera del tiempo de angustia o de caricias Seco encadenamiento de los mundos inspidos Y mundos sensibles cuyo sol es doble

Estamos cerca o lejos de la conciencia nuestra Donde estn nuestros lmites y races y fin

Pero el largo placer de las metamorfosis Esqueletos irguindose en los muros pudrindose Las citas dadas a las formas insensatas A la carne ingeniosa a los ciegos videntes

Las citas dadas por el frente al perfil Por el sufrimiento a la salud por la luz A la selva por la montaa al valle Por la mina a la flor y por la perla al sol

Estamos cuerpo a cuerpo a ras de tierra estamos Nacemos dondequiera no conocemos lmites Libells : Paul Eluard

posted by Alfil @ 8:53 PM 0 comments Paul Eluard -En vertu de l'AmourEn vertu de lAmour Paul Eluard (1895-1952)

Jai dnou la chambre o je dors, o je rve, Dnou la campagne et la ville o je passe, O je rve veill, o le soleil se lve, O, dans mes yeux absents, la lumire samasse.

Monde au petit bonheur, sans surface et sans fond, Aux charmes oublis sitt que reconnus,

La naissance et la mort mlent leur contagion Dans les plis de la terre et du ciel confondus.

Je nai rien spar mais jai doubl mon cur. Daimer, jai tout cr : rel, imaginaire, Jai donn sa raison, sa forme, sa chaleur Et son rle immortel celle qui mclaire.

En virtud del Amor

He desatado el cuarto en donde duermo y sueo He desatado el campo, la ciudad donde paso, Donde sueo despierto, donde el sol se levanta, Y en mis ojos ausentes se atesora la luz.

Mundo de breve dicha, sin extensin ni fondo, De encantos olvidados no bien reconocidos, EI nacer y el morir mezclando su contagio Confusos en los pliegues de la tierra y del cielo.

No he separado nada: dupliqu el corazn. Creando, amando todo: real, imaginario. Di su razn, su forma, su calor Y su rol inmortal a aqulla que me aclara. Libells : Paul Eluard

posted by Alfil @ 8:47 PM 0 comments Paul Eluard -Les limites du malheurLes limites du malheur Paul Eluard (1895-1952)

Mes yeux soudain horriblement Ne voient pas plus loin que moi Je fais des gestes dans le vide Je suis comme un aveugle-n De son unique nuit tmoin

La vie soudain horriblement N'est plus la mesure du temps Mon dsert contredit l'espace Dsert pourri dsert livide De ma morte que j'envie

J'irai dans mon corps vivant les ruines de l'amour Ma morte dans sa robe au col tch de sang.

Los lmites de la desdicha

Mis ojos de pronto horriblemente Ya no ven ms all de m Hago gestos en el vaco Soy ciego de nacimiento

Testigo de su nica noche

La vida de pronto horriblemente Ya no est a la medida del tiempo Mi desierto rompe el espacio El desierto podrido y lvido De mi muerta que envidio

Tengo en mi cuerpo vivo las ruinas del amor Mi muerta en su vestido con el cuello sangriento. Libells : Paul Eluard

posted by Alfil @ 8:45 PM 0 comments Paul Eluard -Ma morte vivanteMa morte vivante Paul Eluard (1895-1952)

Dans mon chagrin, rien nest en mouvement Jattends, personne ne viendra Ni de jour, ni de nuit Ni jamais plus de ce qui fut moi-mme

Mes yeux se sont spars de tes yeux Ils perdent leur confiance, ils perdent leur lumire Ma bouche sest spare de ta bouche Ma bouche sest spare du plaisir Et du sens de lamour, et du sens de la vie

Mes mains se sont spares de tes mains Mes mains laissent tout chapper Mes pieds se sont spars de tes pieds Ils navanceront plus, il ny a plus de route Ils ne connatront plus mon poids, ni le repos

Il mest donn de voir ma vie finir Avec la tienne Ma vie en ton pouvoir Que jai crue infinie

Et lavenir mon seul espoir cest mon tombeau Pareil au tien, cern dun monde indiffrent Jtais si prs de toi que jai froid prs des autres.

Mi muerta viva

Nada est en movimiento en mi desdicha Espero nadie vendr Ni de da ni de noche Ni nunca ms de lo que fui yo mismo

Mis ojos separados de tus ojos Pierden su confianza su luz Mi boca separada de tu boca Mi boca separada del placer

Y del sentido del amor y de la vida Mis manos separadas de tus manos Mis manos dejan escapar todo Mis pies separados de tus pies No avanzarn ms no hay ms caminos Ya no conocern mi peso ni el reposo

Me es dado ver mi vida terminar Con la tuya Mi vida en tu poder Que yo cre infinita

Y el porvenir Mi nica esperanza es mi tumba Igual a la tuya Rodeada de un mundo indiferente

Estaba tan cerca de ti Que tengo fro cerca de los otros. Libells : Paul Eluard

posted by Alfil @ 8:41 PM 0 comments Paul Eluard -Ngation de la posieNgation de la posie Paul Eluard (1895-1952)

Jai pris de toi tout le souci tout le tourment

Que lon peut prendre travers tout travers rien Aurais-je pu ne pas taimer O toi rien que la gentillesse Comme une pche aprs une autre pche Aussi fondantes que lt

Tout le souci tout le tourment De vivre encore et dtre absent Dcrire ce pome

Au lieu du pome vivant Que je ncrirai jamais Puisque tu nes pas l

Les plus tenus dessins du feu Prparent lincendie ultime Les moindres miettes de pain Suffisent aux mourants

Jai connu la vertu vivante Jai connu le bien incarn Je refuse ta mort mais jaccepte la mienne Ton ombre qui stend sur moi Je voudrais en faire un jardin

Larc dband nous sommes de la mme nuit

Et je veux continuer ton immobilit Et le discours inexistant Qui commence avec toi qui finira en moi Avec moi volontaire obstin rvolt Amoureux comme toi des charmes de la terre.

Negacin de la poesa

T me diste las dudas los tormentos Que se encuentran en todo o en nada Habra podido no amarte Oh t slo gracia Corno un durazno junto a otro durazno Tan fundentes como el verano

Todas las albas todos los tormentos De vivir todava estando ausente De escribir este poema

En lugar del poema vivo Que no escribir Puerto que t no ests

Los ms tenues dibujos del fuego Preparan el incendio final Las menores migas de pan

Bastan a los moribundos

Conoc la virtud viva Conoc el bien encarnado Rechazo tu muerte pero acepto la ma Tu sombra que se extiende sobre m Quisiera hacer en ella un jardn

Deshecho el arco Pertenecemos a la misma noche Y quiero continuar tu inmovilidad Y el discurso inexistente Que comienza contigo que acabar en m Conmigo voluntario obstinado rebelde Enamorado como t Del atractivo de la tierra. Libells : Paul Eluard

posted by Alfil @ 8:35 PM 0 comments Paul Eluard -Notre vieNotre vie Paul Eluard (1895-1952)

Notre vie tu l'as faite elle est ensevelie Aurore d'une ville un beau matin de mai Sur laquelle la terre a referm son poing Aurore en moi dix-sept annes toujours plus claires

Et la mort entre en moi comme dans un moulin

Notre vie disais-tu si contente de vivre Et de donner la vie ce que nous aimions Mais la mort a rompu l'quilibre du temps La mort qui vient la mort qui va la mort vcue La mort visible boit et mange mes dpens

Morte visible Nusch invisible et plus dure Que la faim et la soif mon corps puis Masque de neige sur la terre et sous la terre Source des larmes dans la nuit masque d'aveugle Mon pass se dissout je fais place au silence.

Nuestra vida

T hiciste nuestra vida ahora est amortajada Alba de una ciudad un bello da de mayo Sobre la cual la tierra ha cerrado su puo Alba en mi diecisiete aos siempre ms claros Y la muerte entra en m como en un molino

Decas nuestra vida tan feliz de vivir Y de dar esa vida a lo que ambamos Pero la muerte ha roto la balanza del tiempo La muerte que va la muerte que viene la muerte vivida

La muerte visible come y bebe a mi costa

Muerta. visible Nusch invisible y ms dura Que la sed y el hambre en mi cuerpo agotado Nocturno hilo de llanto y mscara de ciego Y mscara de nieve sobre y bajo la tierra Mi pasado se esfuma y hago sitio al silencio. Libells : Paul Eluard

posted by Alfil @ 8:32 PM 0 comments Paul Eluard -Je suis le spectateur et lacteur...Je suis le spectateur et lacteur... Paul Eluard (1895-1952)

Je suis le spectateur et lacteur, Je suis la femme et son mari et leur enfant, Et le premier amour et le dernier amour, Et le passant furtif et lamour confondu

Et de nouveau la femme, et son lit et sa robe et ses bras partags, Et le travail de lhomme et son plaisir en flche et la houle femelle, (...)

Soy el espectador y el actor...

Soy el espectador y el actor Soy la mujer su marido y su hijo Soy el primer amor y soy el ltimo Y el que pasa furtivo y el amor confundido

Y otra vez la mujer su cama y su vestido Sus brazo compartidos y el trabajo del hombre Y su placer en flecha y su oleaje hembra (...) Libells : Paul Eluard

posted by Alfil @ 8:28 PM 0 comments Paul Eluard -Puisqu'il le fautPuisqu'il le faut Paul Eluard (1895-1952)

Dans le lit plein ton corps se simplifie Sexe liquide univers de liqueur Liant des flots qui sont autant de corps Entiers complets de la nuque aux talons Grappe sans peau grappe-mre en travail Grappe servile et luisante de sang Entre les seins les cuisses et les fesses Rgentant l'ombre et creusant la chaleur Lvre tendue l'horizon du lit Sans une ponge pour happer la nuit Et sans sommeil pour imiter la mort.

Frapper la femme monstre de sagesse Captiver l'homme force de patience Doucer la femme pour teindre l'homme Tout contrefaire afin de tout rduire Autant rver d'tre seul et aveugle.

Je n'ai de cur qu'en mon front douloureux.

L'aprs-midi nous attendions l'orage Il clatait lorsque la nuit tombait Et les abeilles saccageaient la ruche Puis de nos mains tremblantes maladroites Nous allumions par habitude un feu La nuit tournait autour de sa prunelle Et nous disions je t'aime pour y voir.

Le temps combl la langue au tiers parfum Se retenait au bord de chaque bouche Comme un mourant au bord de son salut Jouer jouir n'tait plus enlacs Du sol montait un corps bien terre terre L'ordre gagnait et le dsir pesait Branche matresse n'aimait plus le vent

Par la faute d'un corps sourd Par la faute d'un corps mort

D'un corps injuste et dment.

Ya que es necesario

En el lecho tu cuerpo se simplifica Sexo lquido universo de licor Atando ondas que son otros cuerpos Enteros completos de la nuca al taln Racimo ya sin piel racimo central Racimo servil brillante de sangre Entre las distintas partes de tu cuerpo Dirigiendo la sombra ahuecando el calor Labio extendido en el confn del lecho Sin una esponja en que chupar la noche Y sin sueo para imitar la muerte

Golpear a la mujer monstruo de pudor Cautivar al hombre con mucha paciencia Suavizar la mujer para extinguir al hombre Disfrazar todo para reducir todo Mejor soar con estar solo y ciego

No tengo corazn ms que mi frente rota.

A la tarde esperbamos tormenta Estallaba cuando caa la noche

Las abejas saqueaban la colmena Luego con manos trmulas torpes Por costumbre encendamos un fuego

La noche giraba en torno a su pupila Decamos te quiero para poder ver

Colorado el tiempo La lengua en el tercer perfume Se detena en la frontera de cada boca Como un moribundo al borde de su salvacin Jugar gozar ya no estaban enlazados Suba del suelo un cuerpo a ras de tierra El orden venca y el deseo pesaba Rama central no amaba ms al viento

Por culpa de un cuerpo sordo Por culpa de un cuerpo muerto De un cuerpo injusto y demente, Libells : Paul Eluard

Survie Aim Csaire (Martinique, 1913- )

Je t'voque bananier pathtique agitant mon cur nu

dans le jour psalmodiant je t'voque vieux bougan des montagnes sourdes la nuit juste la nuit qui prcde la dernire et ses roulements d'ennui frappant la poterne folle des villes enfouies mais ce n'est que le prlude des forts en marche au cou sanglant du monde c'est ma haine singulire drivant ses icebergs dans l'haleine des vraies flammes donnez-moi ah donnez-moi l'il immortel de l'ambre et des ombres et des tombes en granit quarri car l'idale barrire des plans moites et les herbes aquatiques couteront aux zones vertes les truchements de l'oubli se nouant et se dnouant et les racines de la montagne levant la race royale des amandiers de l'eeprance fleuriront par les sentiers de la chair (le mal de vivre passant comme un orage) cependant qu' l'enseigne du ciel un feu d'or sourira un chant ardent des flammes de mon corps.

Supervivencia

Te evoco bananero pattico que agitas mi desnudo corazn

en el da salmodiante te evoco viejo hechicero de las montaas sordas por la noche justamente la noche que precede a la ltima y sus redobles de tedio golpeando en la poterna loca de las ciudades enterradas pero no es sino el preludio de las selvas en marcha sobre el cuello sangrante del mundo es mi odio singular llevando a la deriva sus tmpanos de hielo en el aliento de las verdaderas llamas dadme ah dadme el ojo inmortal del mbar y sombras y tumbas de granito cuadriculado pues la barrera ideal de los planos hmedos y de las hierbas acuticas escucharn en las zonas verdes los intrpretes del olvidos anudndose y desanudndose y las races de la montaa exaltando la estirpe real de los almendros de la esperanza florecern por los senderos de la carne (la penuria de vivir pasando como una tempestad) mientras que bajo el cartel del cielo un fuego de oro sonreir al canto ardiente de las llamas de mi cuerpo

Versin de Lizandro Z.D.Galtier Libells : Aim Csaire

posted by Alfil @ 8:13 PM 0 comments

Aim Csaire -Pome pour l'aubePome pour l'aube Aim Csaire (Martinique, 1913- )

les fougues de chair vive aux ts de l'corce crbrale ont flagell les contours de la terre les ramphorinques dans le sarcasme de leur queue prennent le vent le vent qui n'a plus d'pe le vent qui n'est plus qu'une gaule cueillir les fruits de toutes les saisons du ciel mains ouvertes mains vertes pour les ftes belles des fonctions anhydrides il neigera d'adorables crpuscules sur les mains coupes des mmoires respirantes et voici sur les rhagades de nos lvres d'Ornoque dsespr l'heureuse tendresse des les berces par la poitrine adolescente des sources de la mer et dans l'air et le pain toujours renaissant des efforts musculaires l'aube irrsistible ouverte sous la feuille telle clarteux l'lan pineux des belladones

Poema para el alba

Arrebatos de carne viva en los estos explayados de la corteza cerebral

han flagelado los contornos de la tierra los ranforinquios en el sarcasmo de sus colas captan el viento el viento que ya no tiene espada el viento que ya no es sino una caa de pescar los frutos de todas las estaciones del cielo manos abiertas manos verdes para las bellas fiestas de las funciones anhdridas nevarn adorables crepsculos sobre las manos tronchadas de las memorias respirantes y de ah sobre las grietas de nuestros labios de Orinoco desesperado la feliz ternura de las islas mecidas por el pecho adolescente de las fuentes del mar y en el aire y en el pan siempre renaciente de los esfuerzos musculares el alba irresistible abierta bajo la hoja cual claror el impulso espinoso de las belladonas

Versin de Lizandro Z.D.Galtier Libells : Aim Csaire

posted by Alfil @ 8:01 PM 0 comments Aim Csaire -Bleus de la pluieBleus de la pluie Aim Csaire (Martinique, 1913- )

Aguacero beau musicien au pied dun arbre dvtu

parmi les harmonies perdues prs de nos mmoires dfaites parmi nos mains de dfaite et des peuples de force trange nous laissions pendre nos yeux et natale dnourant la longe dune douleur nous pleurions.

Blues de la lluvia

Aguacero bello msico al pie de un rbol desvestido entre las armonas perdidas cerca de nuestras desencuadernadas memorias entre nuestras manos de derrota y pueblos de extraa fuerza dejamos colgar nuestros ojos y naciente desenrollando el cordn de un dolor sollozamos.

Versin de Jos Luis Rivas Libells : Aim Csaire

posted by Alfil @ 2:02 PM 0 comments Aim Csaire -Entre autres massacresEntre autres massacres Aim Csaire (Martinique, 1913- )

De toutes leurs forces le soleil et la lune s'entrechoquent les toiles tombent comme des tmoins trop mrs et comme une porte de souris grises

ne crains rien apprte tes grosses eaux qui si bien emportent la berge des miroirs

ils ont mis de la boue sur mes yeux et vois je vois terriblement je vois des toutes les montagnes de toutes les les il ne reste plus rien que les quelques mauvais chicots de l'impnitente salive de la mer

Entre otras matanzas

Con todas sus fuerzas el sol y la luna se estrellan los luceros caen como testigos demasiado maduros y como una lechigada de ratones grises

no temas nada prev tus crecidas aguas que si bien se llevan la ribera de los espejos

han salpicado lodo en mis ojos y veo veo terriblemente yo veo que de todas las montaas de todas las islas slo restan los pocos dientes cariados de la impenitente saliva de la mar

Versin de Jos Luis Rivas Libells : Aim Csaire

posted by Alfil @ 1:59 PM 0 comments Aim Csaire -Crmonie vaudou pour Saint John PerseCrmonie vaudou pour Saint John Perse Aim Csaire (Martinique, 1913- )

celui qui balise laire datterissage des colibris celui qui plante en terre une hampe dasclpias de Curaao pour fournir le gte aux plus grands monarques du monde qui sont en noblesse dexil et papillons de pasage

celui pour qui les burseras de la sierra suant sang et eau et plus de sang que deau et pels nen finissent pas de se tordre les bras grotesques dans leur parade de damns

celui qui contemple chaque jour la premire leerte gntique

quil est superflu de nommer jusqu parfait rougeoiement avec recueillir le surplus de forces hors du vide historique

le chercheur de sources perdues le demleur de laves cordes

celui qui calcule ltiage de la colre dans les terres de labour et de mainbour celui quid u sang reencontr la roue du temps et du contretemps mille fois plus gmissante que norias sur lOronte

celui qui remplace lasphodle des prairies infernales par sacrale- la belle coiffure afro de lhaemanthus -Angela Davies de ces Linux- riche de totues les phingles de nos sangs hrisss

(le vit-il le vit-il lEtranger Plus rouge pourtant que le sang de Tammouz et nos faces dcebales le vit-il le vit-il lEtranger?)

phlgrennes oiseaux profonds tourterelles de lombre et du grief et que larc sembrase

et que lun lautre ocan les magmas fastueux en volcans se rpondent pour de toutes gueules de tous fumants sabores honorer en route pour le grand large lultime Conquistador en son dernier voyage

Ceremonia vud para Saint John Perse

aquel que baliza la superficie de aterrizaje de los colibres aquel que hinca en tierra una alabarda de Asclepios de Curazao para albergar a los ms grands monarcas del mundo que son nobleza de exilio y mariposas de paso

aquel para el que los copales de la sierra sudan sangre y agua y ms sangre que agua y descortezados no acaban de torcer los brazos grotescos en su farsa de condenados

aquel que contempla cada da la primera letra gentica que superfluo es nombrar hasta el perfecto enrojecimiento con un resto de fuerzas que recoger fuera del vaco histrico

el buscador de fuentes perdidas el alfarero de lavas cordiformes

aquel que calcula el estiaje de la clera en las tierras de cultivo y de tutela aquel que de la sangre encuentra la rueda del tiempo y del contratiempo mil veces ms rechinante que las norias a orillas del Oronte

aquel que reemplaza el asfdelo de las praderas infernales con la sacra- belleza de peinado afro de la hermanto -la ngela Davis de estos lares- rica de todos los alfileres de nuestras sangres erizadas

(lo vio lo vio el Extranjero ms rojo sin embargo que la sangre de Tanus y nuestros rostros decbalos lo vio lo vio el Extranjero?)

fregreos pjaros hondos trtolas de la sombra y de la queja y que el arco se abrace y que de un ocano al otro los magmas fastuosos como volcanes se respondan para honrar con todas las bocas con todas la humeantes portas camino de la gran mar alta al ltimo Conquistador en su postrer viaje

Versin de Jos Luis Rivas Libells : Aim Csaire

posted by Alfil @ 1:56 PM 0 comments Aim Csaire -Les pur-sangLes pur-sang Aim Csaire (Martinique, 1913- )

Et voici par mon oue trame de crissements et de fusees syncoper des laideurs reches les cent pur-sang hennissant du soleil armi la stagnation. Ah! Je sens lenfer des dlices floches chevelures-respirations touffues de vieillards imberbes-la tideur mille fois froce de la folie hurlante et de la mort. Mais comment comment ne pas bnir, telle que ne lont point rve mes logiques dure contre-fil lzardant leur pouacre ramas et leur saburre et plus pathtique que la fleur fructifiante la gerce lucide des draisons?

Et jentends leau que monte la nouvelle lintouche, l'ternelle, vers l'air renouvel

Ai-je dit l'air ?

Une flueur de cadmium avec gantes levures expalmes de cruse de blanches mches de tourmente.

Taills mme la lumire de fulgurants nopals des aurores poussantes, d'inouies blanchoiements denracines stalagmites porteases de jour

O ardentes lactescentes prs hyalins neigeuses glanes

vers les rivires de neroli docile des haies incorruptibles mrissent de mica lointain leur longue incadescence. La paupire des brisants se referme Prludeaudiblemente des youcas tintent dans une lavando darcs-en-ciel tides des huettes picorent des mordorures.

Qui Rifle, Rifle le vacarme par del le coeur brouill de ce troisime jour?

Qui se perd et se dchire et se noie dans les ondes rougies du Silo?

Rafale. Les lumires fanchent. Les bruits rhizulent La rhizule Fume Silence.

Le ciel bille dabscence noire

et voici passer vagabondage sans nom vers les sres necropolis du couchant les soleils les pluies les galaxias fondus en fraternal magma et la terre oublie la morgue des orages qui dans son roulis ourle des dchirures perdue patiente debout durcifiant sauvagemente linvisible falun steignit. et la mer fait la terre un colier de silence la mer humant la paix sacrificielle o stranges perles et des muets mrissements dabysse

la terre fait la mer un bombement de silence dans le silence

et voici la terre seule

sans tremblement et sans trmulement sans fouaillement de racine et sans perforation dinsecte

vide

vide comme au jour davant le jour -Grce! grce! Quest-ce qui crie grce? Poings avorts amassements tacitures jenes Hurrah por le depart lyrique Brlantes mtamorphoses Dispenses foudroyantes feu, feu clair des beiges absolues cavalerie de steppe chimique retir de mer la mare dibis le smaphore ananti sonne aux amgales du cocotier et vingt mille baleines soufflant travers lvantail liquide un lamantain nubile mche la braise des orients ()

Los de raza pura

He aqu a travs de mi odo tramado de rechinamientos de dientes y de cohetes sincopar de rudas fealdades los cien caballos de raza pura relinchantes del Sol en medio del marasmo. Ah! Siento el infierno de las delicias y por las brumas olorosas a huecos podridos imitando desgreadas cabelleras esperas respiraciones de ancianos imberbes- la tibieza mil veces feroz de la locura aullante y de la muerte. Mas cmo, cmo no bendecir, tal como no lo han soado mis lgicas, dura, agrietando a contrapelo su nauseabundo hacinamiento y su saburra y ms pattica que la flor fructificante, cmo no bendecir la polilla lcida de las sinrazones.

Y oigo el agua que brota, la nueva, la intocada, la eterna, hacia el aire renovado.

Dije el aire?

Un menstruo de cadmio con gigantescas vejigas expalmadas de albayalde de blancas mechas

de tormenta.

Paisaje esencial.

Tallados en la propia luz fulgurantes nopales auroras crecientes inauditos blanqueos enraizadas estalagmitas portadoras de luz

Oh ardientes latescencias prados hialinos nevados haces

hacia los ros del neroli dcil de los setos maduran incorruptibles de lejana mica su dilatada incandescencia. El prpado de los rompientes vuelve a cerrarse Preludiotintinean las yucas audiblemente

Quin rapa y arrapa el rebumbio, ms all del corazn embarullado de este tercer da?

Quin se pierde y se desgarra y se ahoga en las enrojecidas olas de Silo? Rfaga. Las luces flaquean. Los ruidos rizoforan

y la rizfora humea silencio.

Bosteza el cielo de ausencia negra.

y he aqu que van vagabundaje annimo hacia las seguras necrpolis del poniente soles lluvias galaxias fundidos en fraterno magma y la tierra olvidada ya la soberbia de las tormentas que en su vaivn orla desgarrones perdida paciente en pie endureciendo salvajemente la invisible marga de las conchas fsiles se extingue y la mar pone a la tierra un collar de silencio la mar que fuma la paz sacrificial en que se entreveran nuestros estertores inmvil con extraas perlas y mudas maduraciones abisales

la tierra bota a la mar una comba de silencio en el silencio

y he aqu la tierra sola

sin temblor ni contraccin brusca de los msculos sin azote de raz ni perforacin de insecto

vaca

vaca como el da antes amanecida -Gracia!,gracia! Quin clama gracia? Puos abortados aglomeraciones taciturnas ayunos hurra por la partida lrica ardientes metamorfosis licencias fulminantes fuego, oh fuego relmpago de nieves absolutas caballera de qumica estepa sacada de la mar con la marea de ibis el semforo aniquilado suena en las amgdalas del cocotero y veinte mil ballenas soplando a travs del lquido abanico un nbil manat mastica la brasa de los orientes. ()

Versin de Jos Luis Rivas Libells : Aim Csaire

posted by Alfil @ 1:54 PM 0 comments Aim Csaire -Les armes miraculeusesLes armes miraculeuses Aim Csaire (Martinique, 1913- )

Le grand coup de machette du plaisir rouge en plein front il y avait du sang et cet arbre qui s'apellait le flamboyant et qui ne merite jamais mieux ce nom la que les veilles de cyclone et de villes mises a sac le nouveau sang la raison rouge tous les mots de toutes les langues qui signifient mourir de soif et seul quand mourir avait le gout du pain et la terre et la mer un gout d'ancetre et cet oiseau qui me crie de ne pas me rendre et la patience des hurlements a chaque detour de ma langue

la plus belle arche et qui est un jet de sang la plus belle arche et qui est un cerne lilas la plus belle arche et qui s'appelle la nuit et la beaute anarchiste de tes bras mis en croix et la beaute eucharistique qui flambe de ton sexe au nom duquel je saluais le barrage de mes levre violentes

Il y avait la beaute des minutes qui sont les bijoux au rabais du bazar de la cruaute le soleil des minutes et leur joli museau de loup que la faim fait sortir du bois de la croix-rouge des minutes qui sont les murenes en marche vers les viviers et les saisons et les fragilites immenses de la mer qui est un oiseau fou cloue feu sur la porte des terres cocheres il y avait jusqu'a la peur telles que le recit de juillet des crapauds de l'espoir et du desespoir elagues d'astres au desuus des eaux la ou la fusion des jours qu'as-sure le borax fait raison des veilleuses gestantes les fornications de l'herbe a ne pas contempler sans precaution les copulations de l'eau refletes par le miroir des mages les betes marines a prendre dans le creux du plaisir les assauts de vocables tous sabord fumants pour feter la naissance de l'heritier male en instance parallele avec l'apparition des prairies siderales au flanc de la bourse aux volcans

(...)

scolopendre scolopendre

jusqu la paupire des dunes sur les villes interdits frapps de la colre de Dieu

scolopendre scolopendre

jusqu la dbcle crpitante et grave qui jette les villes naines la tte des chevaux les plus fougueux quand en plein sable elles lvent leer herse sur les forces inconnues du dluge

scolopendre scolopendre

crte crte cimaise dferle en sabre en crique en village endormi sur ses jambes de pilotis et des saphnes deau lasse dans un moment il y aura la droute des silos flairs de prs le hasard face de puits de condottire cheval avec pour armure les flaques artsiennes et les petites cuillers des routes libertines face de vent face utrine et lmure avec des doights creuss dans les monnaies et la nomenclature chimique et la chair retournera ses grandes feuiiles bananires que le vent des bouges hors les toiles qui signalent la marche reculons des blessures de la nuit vers les dserts de lenfance feindra de lire dans un instrant il y aura le sang vers o les vers luisants tirent les chanettes des lampes lectriques por la clbration des compitales

et les enfantillages de lalphabet des spasmes qui fair les grandes ramures de lhrsie ou de la convence il y aura le dsintressement des paquebots du silence qui sillonnent jour et nuit les cataractes de la catastrophe aux environs des tempes savantes en transhumance

et la mer ventrera ses petites paupires de faucon et tu tcheras de saisir le moment le grand feudataire parcourra son fief la vitesse dor fin du dsir sur les routes neuronas regarde bien le petit oiseau sil na pas aval ltole le grand roi ahuri dans la salle pleine dhistoires adorera ses mains trs nettes ses mains dresses au coin du desastre alors la mer ventrera dans ses petits souliers prends bien garde de chanter por ne pas teindre la morale que es la monnaie obsidionale des villes prives deau et de sommeil alors la mer se mettra table tout doucement et les oiseaux chanteront tout doucement dans les bascules du sel la berceuse congolaise que les soudards mont dsapprise mais que la mer trs pieuse des botes crniennes conserve sur ses feuillets rituels

scolopendre scolopendre

jusqu que les chevauches courent la prtentaine aux prs sals dabmes avec aux oreilles riche de prhistoire le bourdonnement humain

scolopendre scolopendre

tant que nous naurons pas atteint la Pierre sans dialecto la feuille sans donjon leau frle sans fmur le pritoine sreux des soirs de source. (...)

Las armas milagrosas

El gran machetazo del placer rojo en plena frente haba sangre y ese rbol que llaman flamgero y que nunca merece tanto ese nombre como en las vsperas de ciclones y de ciudades saqueadas la sangre nueva la razn roja todas las palabras de todas las lenguas que significan morir de sed y solamente cuando morir tena el sabor del pan y la tierra y el mar un gusto de antepasado y ese pjaro que me grita que no me entregue y la paciencia de los alaridos en cada rodeo de mi lengua

la arcada ms bella es un chorro de sangre

la arcada ms bella es una ojera lila la arcada ms bella se llama noche y la belleza anarquista de tus brazos en cruz y la belleza eucarstica y llameante de tu sexo en cuyo nombre saludaba la barrera de mis labios violentos

haba la belleza de los minutos que son las joyas en liquidacin del bazar de la crueldad el sol de los minutos y su bonito hocico de lobo que el hambre hace salir del bosque la cruz roja de los minutos que son lampreas en marcha hacia los viveros y las estaciones y las fragilidades inmensas del mar que es un pjaro loco clavado muerto en la puerta de las tierras cocheras haba hasta el terror tales como el relato de julio de los sapos de la esperanza y de la desesperanza podados de astros por encima de las aguas all donde la fusin de los das que permite el brax da cuenta de las lamparillas gestantes las fornicaciones de la hierba que no se deben presenciar sin precauciones las cpulas del agua reflejadas por el espejo de los magos las bestias marinas para ser tomadas en el hueco del placer los asaltos de vocablos todas troneras humeantes para festejar el nacimiento del heredero varn simultneamente con la aparicin de las praderas siderales en el flanco de la bolsa con volcanes de agaves de despojos de silencio el gran parque mudo con el agrandamiento silrico de juegos mudos con las angustias imperdonables de la carne de batalla segn la dosificacin siempre por rectificar de los grmenes que deben destruirse

(...)

escolopendra escolopendra

hasta el prpado de las dunas sobre las ciudades prohibidas castigadas por la clera de Dios

escolopendra escolopendra

hasta el desastre crepitante y grave que arroja las ciudades enanas delante de los caballos ms fogosos cuando en plena arena levantan su portn de rejas sobre las fuerzas desconocidas del diluvio

escolopendra escolopendra

cresta cresta moldura rompe rompe en sable caleta pelambres en aldea dormidos sobre sus piernas de pilotes y safenas de agua cansada dentro de un instante se producir la derrota de los silos olfateados de cerca el azar rostro de pozo de condotiero ecuestre con charcos artesianos y las cucharillas de los senderos libertinos por armadura rostro de viento rostro uterino y lmur con dedos excavados en las monedas y la nomenclatura qumica y la carne dar vuelta sus grandes hojas de banano que el viento de los tugurios fuera de las estrellas que sealan la marcha hacia atrs de las heridas de la noche hacia los desiertos de la infancia fingir leer en un instante se tendr la sangre vertida donde las lucirnagas tiran de las cadenillas de las lmparas elctricas para la celebracin de los compitales

y el infantilismo del alfabeto de los espasmos que hacen los grandes ramajes de la hereja o de la connivencia habr el desinters de los transatlnticos del silencio que surcan da y noche las cataratas de la catstrofe alrededor de las sienes sabias en migracin

y el mar retraer sus pequeos prpados de halcn y t intentars apoderarte del instante el gran feudatario recorri su feudo a la velocidad de oro fino del deseo por los senderos de neuronas observa bien si el pajarillo no ha ingerido la estola el gran rey atnito en la sala llena de historias adorar sus manos pulqurrimas sus manos levantadas en el rincn del desastre entonces el mar retornar a su incmodo lecho apretado cudate de cantar para no apagar la moral que es la moneda obsidional de las ciudades privadas de agua y de sueo entonces el mar se sentar a la mesa muy suavemente y los pjaros cantarn muy suavemente en las bsculas de la sal la cancin de cuna congolesa que la soldadesca me ha hecho olvidar pero que el mar piadossimo de las cajas craneanas conserva sobre su lminas rituales

escolopendra escolopendra

hasta que las cabalgatas vagabundeen por los prados salinos de abismos con el murmullo humano rico de prehistoria en las orejas

escolopendra escolopendra

hasta que no hayamos alcanzado la piedra sin dialecto la hoja sin torren el agua frgil sin fmur el peritoneo seroso de los anocheceres de manantial (...)

Versin de Jos Luis Rivas Libells : Aim Csaire

posted by Alfil @ 1:35 PM 0 comments Aim Csaire -Soleil serpentSoleil serpent Aim Csaire (Martinique, 1913- )

Soleil serpent oeil fascinant mon oeil et la mer pouilleuse d'les craquant aux doigts de roses lance-flamme et mon corps intact de foudroy l'eau exhausse les carcasses de lumire perdues dans le couloir sans pompe des tourbillons de glaons aurolent le coeur fumant des corbeaux nos coeurs c'est la voix des foudres apprivoises tournant sur leurs gonds de lzarde transmission d'anolis au paysage de verres casss c'est les fleurs vampires montant la relve des orchides

lixir du feu central feu juste feu manguier de nuit couvert d'abeilles mon dsir un hasard de tigres surpris aux soufres mais l'veil stanneux se dore des gisements enfantins et mon corps de galet mangeant poisson mangeant colombes et sommeils le sucre du mot Brsil au fond du marcage.

Sol serpiente

Sol serpiente ojo fascinado a mi ojo y la mar piojenta de islas chascando los dedos de rosas lanzallamas y mi cuerpo intacto de fulminado el agua exalta los cascos de buques de luz perdidos en la garganta sin gloria de los torbellinos de tmpanos que aureolan el corazn humeante de los cuervos nuestros corazones es la voz de los rayos amansados girando en sus goznes de hendijas transmisin de anolis al paisaje de vidrios quebrados son las flores vampiros en relevo de orqudeas elixir del fuego central fuego justo mando de noche henchido de abejas mi deseo un azar de tigres sorprendidos en los azufres pero el despertar estaoso se dora con los infantiles

yacimientos y mi cuerpo de guijarro comiendo pescado comiendo palomas y sueos. el azcar de la palabra Brasil en el fondo de la cinaga.

Versin de Jos Luis Rivas Libells : Aim Csaire

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