Étymologie

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(Date à préciser) De l’ancien français maistre (1080), lui-même issu du latin magister (« celui qui commande ou dirige, maître qui enseigne »).

Attestations historiques

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(texte ancien) CHARLES par la grâce de Dieu , Roy de France , à nostre amé & féal Chevalier Paul de Nogaret , Maistre de nos Eaux du Pays de Languedoc , Salut ,& Dilection. — (Second mémoire servant de contredits pour Pantaléon Guérin et Prosper de Cossay, fermiers du Domaine de Languedoc, deffendeurs, contre Pierre Jouy, fermier du Domaine de Provence, demandeur en opposition, page 7, 1380-1688)
  • Charles par la grâce de Dieu, Roi de France, à nôtre aimé et féal (inféodé) Chevalier Paul de Nogaret, Maître de nos eaux du pays de Languedoc, Salut, et Dilection.

Nom commun

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Singulier Pluriel
maître maîtres
\mɛtʁ\

maître \mɛtʁ\ masculin (orthographe traditionnelle) (le féminin est maîtresse pour les définitions 1 à 7, parfois identique au masculin pour les suivantes)

  1. Personne qui exerce son autorité.
    • Comment un homme a-t-il pu devenir le maître d’un autre homme, et par quelle espèce de magie incompréhensible a-t-il pu devenir le maître de plusieurs autres hommes ? — (Voltaire, Dictionnaire philosophique, 1767)
    • Et tous, me voyant en bons termes avec le maître tout-puissant, sont pour moi pleins d'amabilité et de prévenances. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 95)
    • J’aimais à relire la vie des flibustiers […] maîtres de ces parages au XVIIe et au XVIIIe siècle, avant que l’entente franco-anglaise mît fin à cette guerre de pillage et de course. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil, tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
    • « Le maître de maison » désigne le chef de famille.
  2. (Par extension) Ce qui exerce sa domination.
    • Au total, la Révolution n’est restée maîtresse du terrain qu’en Russie, après une lutte acharnée des Rouges contre les Blancs, ceux-ci soutenus par les puissances occidentales. — (Jacques Delpierrié de Bayac, Histoire du Front populaire, Fayard, 1972, page 13)
  3. (Éducation) Maître d’école ; enseignant dans une école primaire.
    • Mêmes les gamines grandelettes peuvent prier en se rendant à l’école et au retour : ça leur fera oublier les prônes du maître d’école, ce suppôt de Satan-là. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • Pàtsa s’avance en traînant les pieds, prend la craie et commence, laborieusement, à tracer : « Il n’ai pas a l’école passe qu’il a la pécole. »
      Éclat de rire général dans la classe. Le maître a du mal à retenir un sourire.
      — (Robert Dagany, La Muette d’Arenc: Marseille 1950, Le Fioupélan éditions, 2011, chapitre 45)
  4. Propriétaire ; patron.
    • Les fermiers et les paysans n’avaient point vu de maîtres au château depuis un temps immémorial. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
    • Joseph, le valet de chambre, entra, présenta à son maître un plateau de vieux laque japonais, au centre duquel une carte de visite se pavanait. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : Gavinard)
    • En qualité d’enfant du pays et je crois bien d’enfant de la maison, il avait, vis-à-vis de son maître, autant de privautés que de tendresse. « Monsieur notre maître, » disait-il toujours, soit qu’il parlât de lui ou qu’il lui parlât, et le maître à son tour le tutoyait par une habitude qu’il avait gardée de sa jeunesse et qui perpétuait des traditions domestiques assez touchantes entre le jeune chef de famille et le vieux André. — (Eugène Fromentin, Dominique, L. Hachette et Cie, 1863, réédition Gründ, pages 25-26)
    • Moi, je n’ai jamais eu de maison. ç’a été d’abord l’hospice, et puis j’ai été à maîtres, et ça sera comme ça jusqu’au bout. — (Marcel Arland, Terre natale, 1938, réédition Le Livre de Poche, page 154)
    • Entre eux, les tondeurs sedanais font des assemblées. Après avoir bien réfléchi et discuté avec les maîtres depuis avril, le 1er août 1750 ils décident d’engager la « cloque », c’est à dire la grève générale des sept cents compagnons, et de « muleter » les jaunes de cinquante livres d’amende selon la tradition du compagnonnage auquel ils semblent appartenir. — (Henri Manceau, Des luttes ardennaises, 1969)
  5. (En particulier) (Élevage) Propriétaire d’un animal domestique.
    • Pendant que le maître buvait des petits verres de trois-six, le chien s’était mis à rôder dans les environs, fouillant avidement les tas d’ordures […] — (Octave Mirbeau, « La Mort du chien » dans Lettres de ma chaumière, 1886)
    • Le cheval qui est le compagnon fidèle de l’homme est aussi capable de le suivre dans toutes ses pérégrinations […] Comme son maître, il est cosmopolite […] — (Jean Déhès, Essai sur l’amélioration des races chevalines de la France, École impériale vétérinaire de Toulouse, Thèse de médecine vétérinaire, 1868)
    • La nourriture incrassante qu’elles recevaient de la main de leur maître, en les faisant passer peu à peu à l’état de poulardes, nuisait à la régularité de leur pondaison. — (Alexandre Dumas, Histoire de mes Bêtes, Michel Lévy frères, 1867, page 253)
  6. (Antiquité) (En particulier) Propriétaire d’un esclave.
    • Le lendemain était un jour presque ordinaire. Les ordres. Les coups. La faim. la soif et la douleur. Sauf que. Le maître perd de son contrôle et de son assurance rigide. — (Véronique Olmi, Bakhita, Le Livre de Poche, 2017)
  7. (Par extension) (Sexualité) Celui qui prend le rôle de soumettre un partenaire, lequel accepte celui d’être soumis.
  8. Éducateur.
    • Un troisième ami de la maison, le principal du collège d'Arbois, M. Romanet, exerça une influence décisive sur la carrière de Louis Pasteur. Ce maître, qui se proposait chaque jour d'élever davantage l'esprit et le cœur de ses collégiens, inspirait à Pasteur quelque chose de plus que le respect et la reconnaissance; c'était de l’admiration. — (René Vallery-Radot, La vie de Pasteur, Hachette, 1900, Flammarion, 1941, page 14)
  9. (Art) (Mélioratif) Personne qui domine un art.
    • Le maître de danse lui fit observer, avec toute la politesse possible, qu'on devait dire le coude-pied, parce que , disait-il , en joignant l'exemple au précepte, le pied fait le coude en cet endroit. — (Alexandre Boniface, Manuel des amateurs de la langue française, 1re année, 1813, Paris : chez l’auteur, chez Pillet, chez Le Normant, chez Périsse & Compère, chez Alex. Johanneau, de l'Imprimerie Pillet, 1814, page 151)
    • […] Marguerite, d’une aiguille d’or à la pointe arrondie, sondait les plaies avec toute la délicatesse et l’habileté que maître Ambroise Paré eût pu déployer en pareille circonstance. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre X)
    • — Elle s’est mariée, m’a-t-on dit, avec un maître de piano qui lui donnait des leçons, à Nantes, et qui l’a enlevée, puis installée à Paris, où il est mort, tout un triste roman d’amour. — (Émile Zola, Les Trois Villes : Paris, 1897)
    • Les maîtres en droit enseignent au nombre de nombreux principes sacro-saints du droit universellement admis, un principe révélé en latin dont la traduction en français s’énonce comme suit : nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude. — (Mamadou Koulibaly, La Guerre de la France contre la Côte d’Ivoire, L’Harmattan, 2003, page 49)
    • Maître du dojo.
  10. Titre des personnes revêtues de certaines charges.
    • Maître des comptes.
  11. (Justice) Titre qu’on donne à un avocat, à un notaire ou à un huissier de justice en France, en Belgique et au Canada.
  12. (Éducation) Titre de quelqu’un qui est titulaire d’une maîtrise en France.
  13. (Militaire) (France) Grade donné à un sous-officier dans la Marine nationale française, situé entre son supérieur hiérarchique, le premier maître, et son subordonné, le second maître. Ce grade correspond à celui de sergent-chef dans l’armée de terre française. Les codes OTAN sont OR-7 et OR-6.
  14. (Franc-maçonnerie) Ancien compagnon ayant atteint le troisième et dernier degré.
    • Tous les officiers d’une loge doivent être maîtres maçons. Ils sont élus annuellement.
  15. (Informatique) Élément depuis lequel on synchronise, par opposition à l’esclave.

Variantes orthographiques

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Abréviations

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  • Avocat, notaire : Me

Variantes

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Synonymes

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Antonymes

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Dérivés

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Proverbes et phrases toutes faites

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Vocabulaire apparenté par le sens

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Codes OTAN OR-7 et OR-6

Traductions

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Adjectif

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Singulier Pluriel
Masculin maître
\mɛtʁ\

maîtres
\mɛtʁ\
Féminin maîtresse
\mɛ.tʁɛs\
maîtresses
\mɛ.tʁɛs\

maître \mɛtʁ\ (orthographe traditionnelle)

  1. Qualifie une chose dominante.
    • À première vue, on attribuerait au gothique flamboyant cette maîtresse œuvre où l’on découvre bientôt les volutes, les ornements, toutes les riches imaginations de la Renaissance. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : Le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • Le père repéra un endroit où une fente se dessinait déjà, et, d’un maître coup, il y planta sa hache. — (Bernard Clavel, Les Fruits de l’hiver, chapitre 72, Robert Laffont, 1968)

Synonymes

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Dérivés

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Traductions

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Prononciation

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Homophones

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Anagrammes

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Voir aussi

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Références

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  1. a et b Paul Rouaix, Dictionnaire-manuel illustré des idées suggérées par les mots, Librairie Armand Colin, Paris, 1921 → consulter cet ouvrage