Réboxétine

groupe de stréréoisomères

La réboxétine est une molécule inhibitrice de la recapture de la noradrénaline prescrite comme antidépresseur. Son efficacité a été contestée en 2010 après qu'il soit apparu que des études négatives n'avaient pas été publiées, et en 2018, une étude comparative de 21 antidépresseurs la classait en dernière position.

Réboxétine
Image illustrative de l’article Réboxétine
Énantiomère (R,R)-() de la réboxétine (en haut) et (S,S)-(+)-réboxétine (en bas)
Identification
No CAS 71620-89-8 (R,R)-(–)
98819-76-2 (S,S)-(+)
Code ATC N06AX18
SMILES
InChI
Propriétés chimiques
Formule C19H23NO3
Masse molaire[1] 313,390 8 ± 0,017 9 g/mol
C 72,82 %, H 7,4 %, N 4,47 %, O 15,32 %,

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Historique

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Il s'agit, chronologiquement, du premier inhibiteur de la recapture de la noradrénaline, qui ait été commercialisé[2]. La réboxétine a été commercialisé dans plusieurs pays d'Europe en 1997 mais son autorisation de mise sur le marché a été refusée aux États-Unis en 2001[3] et elle n'est pas non plus commercialisée en France[4]. Son marché est resté faible, faisant par exemple moins de 1 % des antidépresseurs en Allemagne en 2008[5].

Efficacité

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Il n'a pas prouvé son efficacité en cas de dépression sévère[5]. Il serait même le moins efficace de tous les antidépresseurs récents[6],[7].

Selon une méta-analyse et revue systématique réalisée par l'IQWiG, incluant les essais non publiés, les essais publiés surestimaient l'efficacité de la réboxétine de plus de 115 % par rapport au placebo et de 23 % par rapport aux ISRS, et sous-estimaient les effets secondaires. Les auteurs ont ainsi conclu que la réboxétine est un antidépresseur inefficace et dangereux. Leur étude montre également que près des trois quarts des données sur les patients ayant participé aux essais de réboxétine n'ont pas été publiées par Pfizer, biaisant l'évaluation de son l'efficacité[5].

Elle pourrait avoir un effet positif dans la schizophrénie[8].

Notes et références

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  1. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  2. Hajos M, Fleishaker JC, Filipiak-Reisner JK, Brown MT, Wong EH, The selective norepinephrine reuptake inhibitor antidepressant reboxetine: pharmacological and clinical profile, CNS Drug Rev, 2004;10:23-44.
  3. Wieseler B, McGauran N, Kaiser T, Finding studies on reboxetine: a tale of hide and seek, BMJ, 2010; 341:c4942
  4. Claire Lewandowski, « Episode dépressif majeur : comparaison de l'efficacité et de la tolérance de 21 antidépresseurs (The Lancet) », sur vidal.fr, (consulté le )
  5. a b et c Eyding D, Lelgemann M, Grouven U, Reboxetine for acute treatment of major depression: systematic review and meta-analysis of published and unpublished placebo and selective serotonin reuptake inhibitor controlled trials, BMJ, 2010;341:c4737
  6. (en) Andrea Cipriani, Toshi A Furukawa, Georgia Salanti, Anna Chaimani, Lauren Z Atkinson, Yusuke Ogawa, Stefan Leucht, Henricus G Ruhe, Erick H Turner, Julian P T Higgins, Matthias Egger, Nozomi Takeshima, Aran Tajika, Hissei Imai et Kiyomi Shinohara, « Comparative efficacy and acceptability of 21 antidepressant drugs for the acute treatment of adults with major depressive disorder: a systematic review and network meta-analysis », The Lancet, vol. 391, no 10128,‎ , p. 1357-1366 (lire en ligne)
  7. Cipriani A, Furukawa TA, Salanti G et Als. Comparative efficacy and acceptability of 12 new-generation antidepressants: a multiple-treatments meta-analysis, Lancet, 2009;373:746-58
  8. Paul R. L. Matthews, Jamie Horder et Michael Pearce, « Selective noradrenaline reuptake inhibitors for schizophrenia », The Cochrane Database of Systematic Reviews, vol. 1, no 1,‎ , p. CD010219 (ISSN 1469-493X, PMID 29368813, PMCID 6491172, DOI 10.1002/14651858.CD010219.pub2, lire en ligne, consulté le )