Matera
Matera est une ville italienne d'environ 60 400 habitants, chef-lieu de la province de même nom, située en Basilicate.
Matera | ||||
Les Sassi de Matera | ||||
Armoiries |
Drapeau |
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Administration | ||||
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Pays | Italie | |||
Région | Basilicate | |||
Province | Matera | |||
Code postal | 75100 | |||
Code ISTAT | 077014 | |||
Code cadastral | F052 | |||
Préfixe tel. | 0835 | |||
Démographie | ||||
Gentilé | materani (fr) matéran/e | |||
Population | 59 685 hab. ([1]) | |||
Densité | 152 hab./km2 | |||
Géographie | ||||
Coordonnées | 40° 40′ 19″ nord, 16° 35′ 44″ est | |||
Altitude | 401 m |
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Superficie | 39 209 ha = 392,09 km2 | |||
Divers | ||||
Saint patron | Madonna della Bruna | |||
Fête patronale | 2 juillet | |||
Localisation | ||||
Localisation dans la province de Matera. | ||||
Géolocalisation sur la carte : Italie
Géolocalisation sur la carte : Italie
Géolocalisation sur la carte : Basilicate
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Liens | ||||
Site web | Site officiel | |||
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Considérée comme l'une des plus vieilles cités habitées au monde[2], Matera est célèbre pour ses habitats troglodytiques (les Sassi di Matera, littéralement pierres de Matera), classés sur la liste du Patrimoine mondial de l'humanité établie par l'Unesco.
Géographie
modifierMatera se situe à environ 400 m d'altitude, dans une région de collines d'altitude moyenne, aux confins nord-est de la Basilicate, tout près de la frontière avec la région des Pouilles (provinces de Bari et Tarente). Elle se situe dans et autour de la gravine di Matera, vallée incisée de type canyon.
Matera est située (à vol d'oiseau) à 67 kilomètres à l'est de Potenza, capitale de la Basilicate, ainsi qu'à 55 km au sud-ouest de Bari et à la même distance au nord-ouest de Tarente. La capitale de l'Italie, Rome, est située à vol d'oiseau à 375 kilomètres au nord-ouest de Matera.
Histoire
modifierOrigines
modifierLa Gravina a creusé le calcaire du plateau des Murge, où s'étale Matera. De nombreuses grottes naturelles ont ainsi été creusées et ont servi de refuge aux hommes depuis le néolithique ; ce serait l'un des plus anciens sites préhistoriques[3]. Grecs et Romains ont à leur tour occupé les lieux, à la croisée des routes commerciales (Matera était l'une des étapes de la Via Appia).
Le calcaire ne permettant pas de retenir les eaux pluviales dans une nappe phréatique, l'eau de pluie est recueillie dans des citernes. Au cours de l'histoire de nombreuses grottes ont abrité des églises rupestres. Aux VIIe et VIIIe siècles, dans ce qui était alors l'Italie byzantine, les grottes abritèrent des moines qui transformèrent leurs murs en chapelles ornées de fresques de style byzantin[3]. À partir du XIIe siècle, ces moines furent remplacés par des bénédictins, ce qui se traduisit par une évolution du style de ces fresques[3].
Pendant la domination normande, la ville connaît une période de prospérité, on y construit le château et les remparts. La population s'accroit, elle est contrainte d'occuper les grottes situées en dehors de la protection des remparts. Elle occupe alors deux amphithéâtres naturels, le Sasso Caveoso et le Sasso Barisano. Jusqu'au XVIe siècle, la vie s'organise avec et autour du relief.
La constitution des Sassi
modifierPendant la période d'occupation aragonaise[réf. nécessaire], la ville ne possède plus le même rayonnement. Les priorités artistiques de l'époque dénigrent les Sassi, qui deviennent méprisés et abritent une population de plus en plus démunie et qui occupe les lieux par défaut[4].
La pièce principale sur le devant était occupée par la famille et les animaux domestiques étaient rentrés le soir dans la pièce du fond. La natalité était élevée dans ces quartiers : jusqu'à six enfants vivants, et tout le monde s'entassait dans une seule pièce qui servait de salle à manger, de chambre à coucher et d'atelier ; le bébé dormait souvent dans le dernier tiroir de la commode. Même au XXe siècle, ni l'eau courante, ni l'évacuation des eaux usées n'avaient été installées.
Mise en valeur moderne
modifierC'est seulement en 1953 que le dernier habitant est parti, à la suite d'une décision politique, en raison des conditions d'insalubrité de ces quartiers. C'est la loi De Gasperi, qui, en 1952, imposa l'évacuation des sassi et le relogement de leur population. À cette époque, 15 000 personnes vivaient là dans des conditions sanitaires très rudimentaires. Aujourd'hui encore 3 000 personnes vivent dans ces constructions[3].
Depuis, un énorme projet d'aménagement s'est mis en place, confié aux meilleurs urbanistes du pays, pour créer de nouveaux quartiers, tout en essayant de préserver la sociabilité particulière des sassi. Dans les parties récentes, les façades des maisons sont construites et certains toits servent de rues aux étages supérieurs.
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Panorama de la ville, avec la Gravina à ses pieds
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La vieille ville
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Ravin de la Gravina
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Panorama
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Caveoso
Monuments
modifierÉdifices religieux
modifier- La cathédrale romane du XIIIe siècle.
- L'église Sainte-Marie-des-Arméniens, du XIe siècle.
- L'église Saint-Jean-Baptiste, du XIIIe siècle.
- L'église San Pietro Caveoso, du XIIIe siècle également.
- Le couvent de Saint-Augustin, monument national italien du XVIe siècle.
- L'église du Purgatoire, de style baroque du XVIIIe siècle
- L'église Sainte-Lucie, de style baroque, de 1700.
Les sassi comportent 130 églises rupestres, surtout dans le sasso Caveoso, quelques-unes d'entre elles sont ouvertes au public. Nombre d'entre elles sont ornées de fresques remarquables. San Pietro Barisano est la plus grande église rupestre de la ville.
Parmi les autres églises, sont à distinguer celles dédiées à Saint François d'Assise, Sainte Claire ou à Saint Dominique.
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Eglise Saint Jean Baptiste
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Duomo
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Eglise du Purgatoire
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Couvent de Saint Augustin
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Eglise San Pietro Caveoso
Monuments profanes
modifier- Le château Tramontano, situé sur la colline de Lapillo.
- Le palais Lanfranchi, siège du musée d'arts médiévaux et moderne de la Basilicate.
- Le palazzo dell'Annunziata, baroque, siège de la Bibliothèque municipale et provinciale.
- Le palais Bronzini, siège du Conservatoire de musique.
- Le palazzo del Sedile, conservatoire et auditorium.
- Le Palombaro Lungo, ancien réservoir d'eau souterrain.
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Château Tramontano
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Palazzo Lanfranchi
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Palazzo dell'Annunziata
Vues du Sasso
modifier-
Le Sasso Barisano.
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Le Sasso Barisano.
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Le Sasso Caveoso.
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Adduction de l'eau de pluie.
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Via Ridola
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Via Bruno Buozzi
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Intérieur troglodytique avec citerne.
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Intérieur reconstitué.
Culture
modifierCapitale européenne de la culture
modifierLe , Matera est choisie pour être le siège italien de la Capitale européenne de la culture 2019, l'autre étant la ville bulgare de Plovdiv. C'est la première ville du sud de l'Italie à recevoir ce titre.
Événements
modifierDu au , la ville a accueilli le congrès italien d'espéranto[5].
Du au , la ville accueille le Congrès eucharistique Italien.
Cinéma
modifierMatera est l'un des principaux lieux de tournage du film chef-d'œuvre de Pier Paolo Pasolini : « L'Évangile selon saint Matthieu » en 1964[6]. C'est aussi sur ce site que le film de Mel Gibson, « La Passion du Christ » (2004) a été tourné[6].
Parmi les autres films tournés dans la ville, on peut citer :
- 1950 : Le due sorelle de Mario Volpe
- 1953 : La Louve de Calabre de Alberto Lattuada
- 1961 : Viva l'Italia de Roberto Rossellini
- 1963 : Le Démon dans la chair de Brunello Rondi
- 1965 : À l'italienne de Nanni Loy
- 1967 : La Belle et le Cavalier de Francesco Rosi
- 1972 : La Longue Nuit de l'exorcisme de Lucio Fulci
- 1974 : L'An un de Roberto Rossellini
- 1974 : Allonsanfan de Paolo et Vittorio Taviani
- 1975 : L'Arbre de Guernica de Fernando Arrabal
- 1979 : Le Christ s'est arrêté à Eboli de Francesco Rosi
- 1981 : Trois Frères de Francesco Rosi
- 1985 : Le Roi David de Bruce Beresford
- 1990 : Le Soleil même la nuit de Paolo et Vittorio Taviani
- 1995 : Marchand de rêves de Giuseppe Tornatore
- 2004 : La Passion du Christ de Mel Gibson[3]
- 2005 : Mary de Abel Ferrara
- 2006 : La Malédiction de John Moore
- 2006 : La Nativité de Catherine Hardwicke
- 2016 : Ben-Hur de Timur Bekmambetov[6]
- 2016 : Christ the Lord: Out of Egypt de Cyrus Nowrasteh
- 2017 : Wonder Woman de Patty Jenkins[6]
- 2018 : Marie Madeleine de Garth Davis
- 2020 : Mourir peut attendre de Cary Joji Fukunaga[6]
Manga
modifier- Dans le manga D.Gray-Man Matera est le lieu où prend place la première mission d'Allen Walker en tant qu'exorciste. La ville y est fidèlement représentée, mais l'auteur a pris la liberté de créer un gigantesque réseau souterrain.
Personnalités
modifier- Jean de Matera (1050-1139), saint catholique.
- Antonio Persio (1542-1612), philosophe et prêtre.
- Tommaso Stigliani (1573-1651), poète et écrivain.
- Donato Paolo Conversi (1697-1760), peintre.
- Egidio Duni (1709-1775), compositeur.
- Emanuele Duni (1714-1781), juriste et philosophe.
- Giambattista Pentasuglia (1821-1880), patriote et homme politique.
- Nicola Morelli (1921-1994), sculpteur et acteur.
- Luigi De Canio (1957-), ancien footballeur et entraîneur.
- Caterina Sylos Labini (1958-), actrice.
- Mariolina Venezia (1961-), écrivain.
- Cosimo Fusco (1962-), acteur.
- Emanuele Gaudiano (1986-), cavalier de saut d'obstacles
Économie
modifierLa ville abrite une cimenterie du groupe Italcementi[7].
Le tourisme est également une activité importante pour Matera, en raison de la renommée des sassi.
La portion du territoire communal délimitée par les routes nationales 7 et 99 fait partie de la zone de production de la mozzarella di Gioia del Colle (AOP).
Administration
modifierLa Martella, Venusio, Picciano A, Picciano B
Communes limitrophes
modifierAltamura, Ginosa, Gravina in Puglia, Grottole, Laterza, Miglionico, Montescaglioso, Santeramo in Colle
Évolution démographique
modifierHabitants recensés
Hommages
modifierL'astéroïde (9278) Matera a été nommé en l'honneur de la ville.
Notes et références
modifier- « https://demo.istat.it/?l=it »
- « Basilicate, la belle inconnue du sud de l’Italie En savoir plus sur », sur lemonde.fr, (consulté le )
- « Les Sassi de la fascinante cité de Matera », dans Voyages Italie, Hachette, (ISBN 978-2-01-706772-6), p. 147.
- Géoguide Italie du sud, (ISBN 978-2-7424-1953-1)
- « kongreso.esperanto.it/84/bonve… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- « Matera, cette petite ville italienne qui a servi de décor au dernier James Bond et inspire le cinéma », sur ouest-france.fr.
- (en) Italcimenti
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifier- Sassi et parc des églises rupestres de Matera
- Province de Matera
- Civita di Tricarico
- Liste des villes italiennes de plus de 25 000 habitants
- Liste des grandes villes d'Italie classées par leur nombre d’habitants
Liens externes
modifier
- (it) Site officiel
- Ressource relative à la musique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :