Mary Finnigan
Mary Finnigan est une journaliste et auteure britannique née à Manchester en 1939[1],[2].
Biographie
modifierMary Finnigan nait à Manchester en 1939[3], fille naturelle d'un Français inconnu et d'une mère depuis veuve[3]. Après un bref mariage à 18 ans avec Peter Finnigan (dont elle conservera le patronyme), issu d'une riche famille irlandaise et de quinze ans son aîné[3], elle emménage à Londres avec ses deux enfants et y travaille comme éditorialiste de mode au Daily Mirror et en free-lance pour plusieurs autres médias[3]. Une période d'addiction à la drogue la conduit à être brièvemment incarcérée à la prison londonienne de Holloway[4].
Rencontre avec David Bowie
modifierEn 1969, elle vit seule avec ses deux enfants[Note 1] dans un appartement de Beckenham[Note 2]. Elle entend un jour d'[5] David Bowie, alors âgé de 22 ans, chanter une de ses chansons dans une maison voisine. Elle lui offre un thé et du cannabis, puis propose de l'héberger gratuitement — la liaison du chanteur-compositeur avec Hermione Farthingale a pris fin, et il vit sans le sou chez ses parents[6]. Bowie vivra six mois chez elle, et le couple devient amant — même si à cette époque la relation de l'artiste avec Angie Barnett a déjà commencé[1].
Mary Finnigan monte un club de folk, le Beckenham Arts Lab au pub Three Tuns[Note 3] où Bowie monte sur scène régulièrement. Ils y invitent d'autres artistes, chanteurs — dont Marc Bolan et Peter Frampton —, musiciens, marionnettistes, et y accueillent des conférences du lama Chime Youngdog Rinpoche[7]. Le couple organise le premier Free Festival du Royaume-Uni, à Beckenham[1] le [5], qui attire près de 3 000 spectateurs et qui inspirera à Bowie sa chanson Memory of a Free Festival[7]. Chez elle, Bowie écrit plusieurs de ses chansons, notamment Oh! You Pretty Things ou Wild Eyed Boy From Freecloud[7] (dont celle-ci présumément pour son fils Richard[8]).
Carrière
modifierInitiée par David Bowie, elle se passionne pour le bouddhisme tibétain[6], sujet sur lequel elle signe régulièrement des articles jusqu'en 2013 dans The Guardian[9].
Elle est à partir de 1973 la disciple du lama Sogyal Rinpoché, et contribue au lancement de sa carrière en Europe[10] ; elle s'en détourne en 1979, et pointe plus tard les abus de son comportement de chef de secte charismatique et sa soif de pouvoir, d'argent et de gratification sexuelle[11]. Elle dénonce notamment ses agressions physiques et sexuelles en 2019 dans son livre Sex and Violence in Tibetan Buddhism.
Ouvrages
modifier- (en) avec Rob Hogendoorn, Sex and Violence in Tibetan Buddhism : The Rise and Fall of Sogyal Rinpoche,
- avec Giovanni Pantano, Faubourg Psychédélique : David Bowie et le Beckenham Arts Lab, Jorvik Press,
Bibliographie
modifier- Jérôme Soligny, David Bowie, Rainbow Man, 1967-1980, Paris, Éditions Gallimard, , 565 p. (ISBN 978-2-07-269642-8), p. 83-87
Notes et références
modifierNotes
modifier- Caroline (l'aînée, 11 ans à l'époque, que Bowie fera monter sur scène au Three Tuns pour jouer la partition de stylophone de Space Oddity, cf. Soligny, 2019) et Richard.
- 24, Foxgrove Road.
- Sur Beckenham High Street.
Références
modifier- (en) Becca Longmire, « 'Completely overwhelmed' David Bowie's former lover opens up about singer's tragic death », sur Express.co.uk, (consulté le )
- (en) Claudia Elliott, « Mary Finnigan: Psychedelic Suburbia: David Bowie And The Beckenham Arts Lab », sur Classic Rock Magazine, (consulté le )
- Mary Finnigan, Faubourg Psychédélique : David Bowie et le Beckenham Arts Lab, Babelcube Inc., (ISBN 978-1-5475-7010-2, lire en ligne)
- (en) Wendy Leigh, David Bowie : The Biography, New York, Gallery books, , 311 p. (ISBN 9781476767093), p. 72
- (en) « 'The David I know would regard death as a fresh challenge' », sur The Independent, (consulté le )
- (en) « When David Bowie became my lodger, and moved into my bed », sur The Independent, (consulté le )
- Soligny 2019.
- Marc Paytress (trad. Marie Lacor), Bowiestyle, Hugo & Compagnie, (1re éd. 1991), 160 p. (ISBN 9782755608694), p. 83
- (en) « Mary Finnigan », sur the Guardian (consulté le )
- (en) David Leser, « Sogyal Rinpoche and the abuse accusations rocking the Buddhist world », sur The Sydney Morning Herald, (consulté le )
- (en-GB) « Tibetan Buddhist teacher accused of sexual abuse dies », BBC News, (lire en ligne, consulté le )