Benoît XVI

265e pape de l'Église catholique (2005-2013)

Joseph Aloisius Ratzinger (en allemand : [ˈjoːzɛf ˈalɔʏzjʊs ˈʁatsɪŋɐ][2]), né le à Marktl dans l'État libre de Bavière en Allemagne de Weimar et mort le au Vatican, est un prélat et théologien catholique allemand, élu pape le sous le nom de Benoît XVI (en latin : Benedictus Decimus Sextus ; en italien : Benedetto Sedicesimo ; en allemand : Benedikt der Sechzehnte). En qualité d'évêque de Rome, il est le 265e pape de l'Église catholique[Note 1] ainsi que le chef d'État du Vatican jusqu’à sa renonciation le 28 février 2013.

Benoît XVI
Image illustrative de l’article Benoît XVI
Benoît XVI en 2011.
Biographie
Nom de naissance Joseph Aloisius Ratzinger
Naissance
Marktl (Allemagne)
Père Joseph Ratzinger (d)
Mère Maria Peintner (d)
Ordination sacerdotale par le Card. Michael von Faulhaber
Décès (à 95 ans)
Monastère Mater Ecclesiae (Vatican)
Pape de l'Église catholique
Élection au pontificat (à 78 ans)
Intronisation
Fin du pontificat (à 85 ans)
par renonciation
(7 ans, 10 mois et 9 jours)
Cardinal de l'Église catholique
Créé
cardinal

par le pape Paul VI
Titre cardinalice
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale par Josef Stangl
Doyen du Collège des cardinaux
Préfet de la Congrégation pour la doctrine
de la foi
Archevêque de Munich et Freising

Signature de Benoît XVI

Blason
« ut cooperatores simus veritatis » (3Jo 1. 8)
(Nous devons servir de cette manière
que nous soyons coopérateurs de la vérité.)[1]
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Fils de parents opposés au nazisme, il est enrôlé par obligation, à l'âge de quatorze ans, dans les jeunesses hitlériennes. En 1944, il refuse d'intégrer la Waffen-SS en faisant valoir son intention d'entrer au séminaire. Libéré en 1945 du camp de prisonniers de guerre de Bad Aibling où il a été interné après avoir déserté la Wehrmacht lors de son service militaire, il commence sa formation de prêtre puis est ordonné en 1951 par le cardinal Michael von Faulhaber.

Théologien reconnu, docteur et professeur à l'université, il participe comme peritus au concile Vatican II, où il est considéré comme réformateur et œuvre à la réforme du Saint-Office. En 1977, il est nommé par le pape Paul VI successivement archevêque de Munich et Freising et cardinal-prêtre de Santa Maria Consolatrice al Tiburtino. Le pape Jean-Paul II en fait en 1981 son préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, à la tête de laquelle il reste 23 ans. Il en réforme les procédures en favorisant l'échange, mais affirme de plus en plus une ligne doctrinale conservatrice, s'opposant par exemple fermement à la théologie de la libération.

Cette réputation de théologien conservateur d'expérience, proche de la pensée de Jean-Paul II, en fait le favori pour sa succession. Le cardinal Ratzinger est élu en 2005 pour lui succéder. Il devient ainsi le premier pape allemand depuis Victor II au XIe siècle. La priorité à laquelle il consacre son pontificat est la mise en œuvre du concile Vatican II dans la continuité de la tradition de l'Église, voyant dans le concile un renouveau dans la continuité et non une rupture. Cette vision s'exprime dans la réconciliation interne de l'Église sur la liturgie, pour lui d'une importance essentielle, à laquelle il œuvre avec son motu proprio Summorum Pontificum, qui déclare que la messe selon le missel de 1962 (pré-concile) et celle selon le missel de 1970 (post-concile) sont un seul et même rite ayant deux expressions, ordinaire et extraordinaire. Cette position conciliatrice résout en partie mais pas complètement la crise des traditionalistes et sera rejetée par son successeur, qui, en 2021, déclare : « Les livres liturgiques promulgués par les Saints Pontifes Paul VI et Jean-Paul II, conformément aux décrets du Concile Vatican II, sont la seule expression de la lex orandi du Rite romain ».

Pape théologien, Benoît XVI souhaite recentrer l'Église sur les vertus théologales, et consacre ses trois encycliques à deux d'entre elles : l'espérance et la charité. Sa troisième encyclique est sociale : il y affirme le lien étroit entre l’intelligence et la charité pour le développement humain intégral, en réponse aux défis de l'époque, en particulier économiques et écologiques.

Il maintient la position ferme de l'Église sur la famille, fondée sur le mariage hétérosexuel et ouverte à la vie, prônant la fidélité et l'abstinence (notamment comme méthode de prévention du sida qu'il pense plus efficace que le préservatif), ce qui engendre de vifs débats et critiques. Pendant son pontificat, l'Église est agitée par la révélation d'abus sexuels contre lesquels il prend des mesures. Il poursuit aussi le dialogue interreligieux engagé par Paul VI et Jean-Paul II, ainsi que le dialogue œcuménique avec l'Église orthodoxe.

En 2013, après un pontificat de près de huit ans, il annonce qu'il renonce à ses fonctions, ce qui constitue la première renonciation d'un pape depuis celle de Grégoire XII en 1415. Devenu pape émérite, il se retire au monastère Mater Ecclesiae où il mène une vie de silence et de prière jusqu’à sa mort en 2022.

Biographie

modifier

Origines et jeunesse

modifier
 
L'église Saint-Oswald de Marktl où le futur Benoît XVI a été baptisé.

Joseph Ratzinger naît le à quatre heures et quart du matin, la veille de la fête de Pâques[A 1], au numéro 11 de la Schulstraße à Marktl (ou Marktl am Inn), village de Haute-Bavière, non loin de la frontière autrichienne. Il est le troisième et dernier enfant de Joseph Ratzinger (1877-1959) et de Maria Peintner (1884-1963), après Maria (1921-1991) et Georg (1924-2020)[A 1]. Il est également le petit-neveu de l'homme politique et prêtre catholique Georg Ratzinger (1844-1899). Son baptême, où il reçoit le nom de « Joseph Aloisius », a lieu quelques heures après sa naissance, à huit heures du matin du Samedi saint : comme sa marraine, Anna Ratzinger, n'a pas pu être avertie assez vite, une religieuse nommée Adelma Rohrhirsch la remplace[3].

L'enfance de Joseph Ratzinger est marquée par son père officier de gendarmerie et fervent pratiquant catholique, viscéralement hostile aux nazis qu'il considérait comme des « criminels »[A 2],[Note 2]. En 1929, la famille déménage à Tittmoning et en 1932, à Aschau am Inn. En mars 1937, son père prend sa retraite et la famille s'installe dans une maison aux abords de Traunstein. Joseph Ratzinger entre au Gymnasium (collège et lycée) de cette ville, et y apprend le latin, le grec, l'histoire et la littérature[A 2]. Cette éducation a pour effet, selon Joseph Ratzinger, de « créer une attitude mentale qui résistait à la séduction d'une idéologie totalitaire »[A 2]. Il entre ensuite au petit séminaire de Traunstein en 1939, où étudiait déjà son frère Georg.

 
Sa maison natale à Marktl dans le sud de la Bavière en Allemagne.

Jeunesses hitlériennes

modifier

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est enrôlé contre sa volonté[4] dès son quatorzième anniversaire dans les jeunesses hitlériennes[5], passage devenu obligatoire depuis décembre 1936[6] pour tous les jeunes Allemands non juifs. À l'âge de 16 ans, en août 1943, il est incorporé, avec tous ses confrères du séminaire de Traunstein, dans la lutte antiaérienne (DCA) allemande[A 3]. Joseph Ratzinger se retrouve dans la section des télécommunications[A 3] et participe à la défense d'une usine BMW des environs de Munich.

En septembre 1944, il est affecté au service du travail obligatoire. Il refuse d'entrer dans la Waffen-SS, malgré les pressions, en faisant valoir son intention de devenir prêtre[Note 3]. En septembre 1944, il atteint l'âge du service militaire[A 4], et en décembre 1944, il est affecté à la Wehrmacht, dans une unité chargée de creuser des fossés antichars à la frontière austro-hongroise[A 4]. Placé sous les ordres de la Légion autrichienne, il qualifie dans ses écrits ses instructeurs de « vieux nazis » et d'« idéologues fanatiques qui [les] tyrannisaient »[7]. Apprenant le suicide d'Hitler[8], il déserte quelques jours avant la reddition allemande[A 4]. Il est ensuite interné jusqu'au dans un camp de prisonniers de guerre à Bad Aibling, où Günter Grass indique avoir été son ami et avoir joué aux dés avec lui[9]. Il est libéré après six semaines d'internement et rentre à pied chez lui[A 4].

Formation à la prêtrise

modifier

Après sa libération, il commence sa formation de prêtre. C'est à cette époque que Joseph Ratzinger commence à lire les écrivains catholiques français, Paul Claudel, Georges Bernanos, François Mauriac, dont il est resté un fervent admirateur[A 5]. Il poursuit des études de philosophie et de théologie à l'université de Munich, puis à l'École supérieure de Freising. Il étudie les ouvrages d'Heidegger, Karl Jaspers, Nietzsche, Buber, Bergson, ainsi que la pensée de saint Augustin qui l'avait « frappé par la puissance de toute sa passion et de sa profondeur humaine »[A 5]. Entre autres professeurs, Gottlieb Söhngen et Joseph Pascher exercent sur lui une influence notable[10].

Au cours de sa formation, il découvre de nombreux penseurs chrétiens, comme Thomas d'Aquin, qui lui fut présenté, durant son enseignement, d'une manière qu'il qualifiera de « rigide, néo scolastique », dont il décrira qu'elle était « simplement trop éloignée de mes propres questionnements »[A 5]. Au cours de ses études, il se spécialisera dans deux aspects théologiques qui auront un impact sur sa propre théologie. Le premier est l'étude de la Bible. Il considère que le « Nouveau Testament n'est rien d'autre qu'une interprétation de "la Loi, des Prophètes et des Écritures" puisée dans l'histoire de Jésus ou contenue en elle »[A 6]. Cette théorie n'est pas nouvelle. Blaise Pascal, par exemple, défend dans les Pensées que l'Ancien Testament est la « figure » du Nouveau Testament.

Tout événement vétéro-testamentaire prépare, préfigure un événement néo-testamentaire correspondant. Cette conception de l'unité de la Bible sera, selon son affirmation, « le centre de sa théologie »[A 6]. Le deuxième aspect est l'étude de la liturgie, qu'il considère comme l'élément vivant du Nouveau Testament, le Nouveau Testament étant selon Joseph Ratzinger « l'âme de toute théologie »[A 6]. Cette conception de la Liturgie aura un impact pendant le Concile Vatican II au cours duquel il soutiendra la réforme de la Liturgie[A 7].

Le , il est ordonné prêtre, en même temps que son frère Georg, dans la cathédrale de Freising, par le cardinal Michael von Faulhaber[A 8]. Il célèbre sa première messe solennelle le 8 juillet 1951 en l'église Saint-Oswald de Traunstein. Après une année de ministère paroissial en la paroisse du Précieux Sang, à Munich, il est nommé professeur au séminaire de Freising, avec des missions annexes d'aumônier auprès des jeunes et du service liturgique à la cathédrale.

Poursuite de ses études

modifier

Il termine sa thèse de doctorat en juillet 1953. Elle porte sur Le Peuple et la maison de Dieu dans la doctrine ecclésiale de saint Augustin[11]. Joseph Ratzinger devient alors docteur en théologie et prépare sa thèse d'habilitation afin de devenir professeur d'université. Sous l'influence de Gottlieb Söhngen, il fait une thèse sur les Pères de l'Église au Moyen Âge, et particulièrement sur saint Augustin et saint Bonaventure. Dans ce travail, il développe l'idée que la révélation est « un acte dans lequel Dieu se montre », mais cette révélation ne peut se réduire aux propositions qui découlent des penseurs néo scolastiques. En effet, pour Joseph Ratzinger, la révélation a une dimension subjective ou personnelle parce qu'elle n'existe que s'il y a quelqu'un pour la recevoir : « là où il n'y a personne pour percevoir « une révélation », il ne s'est produit aucune révélation, parce qu'aucun voile n'a été ôté »[A 9].

Une partie de sa conception de la révélation est alors vivement critiquée par Michael Schmaus, théologien de l'Université qui codirigeait la thèse de Joseph Ratzinger. Cette attitude est sans doute due aux rumeurs avançant que cette thèse aspirait à la modernisation de l'enseignement[A 9]. Joseph Ratzinger doit revoir son travail, en réduisant la partie sur la révélation et en recentrant sa thèse sur la théologie de l'histoire dans l'œuvre de saint Bonaventure[12]. Le , il soutient sa thèse d'habilitation, en partie révisée, intitulée : La Théologie de l'histoire chez saint Bonaventure (Die Geschichtstheologie des Heiligen Bonaventura). Celle-ci est acceptée et Joseph Ratzinger est nommé maître de conférences à l'université de Munich[A 10],[12].

Travaux de théologien

modifier

En 1958, après une année de travail paroissial durant laquelle il sillonne Munich à bicyclette, il est nommé professeur en dogmatique et théologie fondamentale à l'École supérieure de Freising. Il est l'un des plus jeunes théologiens d'Allemagne[A 11]. De 1959 à 1963, il est professeur titulaire de théologie fondamentale à l'université de Bonn. Sa leçon inaugurale a pour titre Le Dieu de la foi et le Dieu des philosophes[13]. De 1963 à 1966, il enseigne la théologie dogmatique et l'histoire des dogmes à l'université de Münster (leçon inaugurale : Révélation et tradition)[14].

 
Joseph Ratzinger à Rome, le 12 octobre 1988.

Il participe au concile œcuménique Vatican II (quatre sessions de 1962 à 1965) en tant que consulteur théologique (peritus) auprès du cardinal-archevêque de Cologne Joseph Frings, qu'il aide à préparer ses interventions[15]. L'un de ses travaux concerne la nécessité d'entreprendre une réforme du Saint-Office, qui deviendra la congrégation pour la doctrine de la foi. Le cardinal Joseph Frings fit un discours, à l'élaboration duquel Joseph Ratzinger a participé, remarqué pendant le concile Vatican II, dénonçant avec vigueur le Saint-Office en novembre 1963 affirmant que les méthodes du Saint-Office « ne sont pas en harmonie avec les temps modernes et sont une source de scandale pour le monde entier »[A 12]. Joseph Ratzinger était considéré pendant le concile comme étant réformateur. Pour Joseph Ratzinger, l'Église devait revenir aux sources de la théologie catholique en remontant à la Bible et aux Pères de l'Église afin de pouvoir revivifier l'enseignement de la théologie et permettant de revitaliser la vie catholique[A 13]. Cette revitalisation peut alors pour Joseph Ratzinger permettre d'effectuer l'aggiornamento, la mise à jour des pratiques, méthodes et structures de l'Église[A 14].

Selon Joseph Ratzinger ce retour aux sources est la seule possibilité d'un dialogue authentique avec le monde moderne, l'Église étant alors « la continuation de l'histoire de la relation de Dieu avec l'homme »[A 14]. La place du ressourcement ou retour aux sources vis-à-vis de l'« aggiornamento » est au cœur de la conception que se font les réformateurs du Concile Vatican II[A 15], certains ne considérant pas comme essentiel ce retour aux sources du christianisme dans la recherche de la modernité. Il soutient au cours du Concile la réforme de la Liturgie. Il voit la Liturgie comme « une question de vie ou de mort » pour l'Église. La liturgie, et principalement l'Eucharistie, est la raison de l'existence de l'Église, car elle permet aux fidèles l'adoration de Dieu[A 7].

L'importance qu'il accorde à la liturgie est pour lui essentielle à la vie de l'Église. C'est ainsi que Joseph Ratzinger a développé une véritable théologie de la liturgie, s'interrogeant notamment longuement sur la place de l'art et l'importance des notions de temps et d'espace dans la liturgie[16]. Plus tard, il considérera que la réforme mise en place ne correspondait pas à celle que les pères réunis en concile avaient voulue[A 16]. La thèse presque avortée de Ratzinger sur Bonaventure et la place de la révélation de Dieu furent en grande partie reprises par le concile Vatican II, dans la constitution Dei Verbum[17],[A 12], qui considère que la révélation de Dieu n'est pas une simple affirmation de Dieu, mais doit être comprise comme une rencontre de Dieu avec l'homme[A 12].

Après le concile, de 1966 à 1969, il enseigne la théologie dogmatique et l'histoire des dogmes à la faculté de théologie de l’université Eberhard Karl de Tübingen, à la demande du directeur de l'université le théologien Hans Küng[A 17],[14]. Joseph Ratzinger enseigna des cours de dogmes et entreprit un projet de cours à l'intention de tous les étudiants de la faculté intitulé « Introduction au christianisme », qui deviendra un ouvrage de référence dans l'enseignement introductif de la théologie dans le monde catholique[A 18].

Au cours de ces années, un débat important prit part au sein des théologiens de l'université sur la place à donner aux théories marxistes. Le théologien Joseph Ratzinger considérait le marxisme comme une déviation de la foi biblique qui « prenait pour base l'espérance biblique mais l'inversait en gardant l'ardeur religieuse mais en éliminant Dieu pour le remplacer par l'activité politique de l'homme. L'espérance reste, mais le parti prend la place de Dieu et, en même temps que le parti, un totalitarisme qui pratique une sorte d'adoration athée prête à sacrifier à son faux dieu tout sentiment d'humanité »[A 19].

Participant au comité de rédaction de la revue catholique libérale Concilium qui entend prolonger les travaux de Vatican II, il a fait partie des mille trois cent soixante théologiens qui, en 1968, signent une pétition demandant une réforme du Saint-Office de façon à donner plus de droits aux théologiens suspectés d'erreur doctrinale[18].

Face à l'augmentation des tensions, comme la pétition de l'été 1969 demandant « Qu'est-ce que la croix de Jésus sinon l'expression d'une glorification sadomasochiste de la souffrance ? », conduisant Joseph Ratzinger à considérer que « quiconque voulait dans ce contexte continuer à être progressiste était contraint de renoncer à son intégrité »[A 20], il décida donc d'enseigner dans la nouvelle université de Ratisbonne.

En 1969, il devint titulaire de la chaire de dogmatique et d'histoire des dogmes à l'université de Ratisbonne et vice-président de celle-ci. Il aura comme étudiants en doctorat plusieurs théologiens, le futur cardinal Christoph Schönborn et le jésuite Joseph Fessio[A 21].

Un mémorandum signé de neuf théologiens allemands, dont fait partie Ratzinger, et daté du signale une « situation alarmante au sein de l'Église ». Adressée aux évêques d'Allemagne, cette pétition affirme que « l'Église a l'obligation de procéder à une modification » au sujet du célibat des prêtres. On peut y lire : « Notre réflexion est centrée sur la nécessité d'examiner la question du célibat sous un jour critique pour l'Église latine en Allemagne et dans le monde ». Mettant en avant le criant manque de vocations et la difficulté pour l'Église de recruter de jeunes prêtres, les signataires demandent que soit étudiée la réelle nécessité de cette règle de discipline[19].

En 1972, il participe à la fondation de la revue théologique Communio, créée par plusieurs théologiens, dont Urs von Balthasar, Henri de Lubac et Jean Daniélou. Si cette revue présente comme vocation le dépassement du clivage traditionnel des théologiens entre modernistes et traditionalistes, en permettant l'émergence d'un nouveau courant qui se veut « plus ouvert » que la revue Concilium[A 22], elle est volontiers décrite comme la publication rivale de cette dernière. Le sociologue des religions Jean-Louis Schlegel explique que Communio a été créée pour défendre fermement, voire « inconditionnellement », un point de vue romain[20]. À l'instar de son aînée libérale, cette revue donne la parole aux théologiens laïcs, et s'intéresse au domaine culturel[A 22]. Il développe alors des relations avec Henri de Lubac, Jorge Medina, Louis Bouyer et Hans Urs von Balthasar[A 18].

Cette même année, il est également nommé à la commission théologique internationale par le pape Paul VI[A 18].

Archevêque et cardinal

modifier
 
Le pape Paul VI remet l'anneau cardinalice à Joseph Ratzinger (1977).
 
Armoiries du cardinal Ratzinger.

Le , le pape Paul VI le nomme archevêque de Munich et Freising[21]. Le , il est consacré archevêque[A 23] par le cardinal Alfred Bengsch[22]. Il choisit alors comme devise la citation de la Troisième épître de Jean : cooperatores veritatis (coartisans de vérité). Cette devise montre l'importance qu'il place dans la recherche de la vérité, mais aussi la façon dont il envisage sa pastorale d'évêque.

Le 27 juin de la même année, lors du dernier consistoire de Paul VI, Joseph Ratzinger est nommé cardinal-prêtre avec le titre cardinalice de Santa Maria Consolatrice al Tiburtino[A 23]. À sa mort, fin 2022, il est le dernier cardinal en vie nommé par le pape Paul VI.

Lors de l'assemblée synodale sur la catéchèse de 1977, il rencontre brièvement le cardinal Karol Wojtyła[A 24] avec lequel il échange depuis 1974 une correspondance et des livres, dont l'Introduction au christianisme que Karol Wojtyła utilisera pour préparer sa retraite de Carême[A 23]. Le conclave d'août 1978 leur donne, pour la première fois, l'occasion de dialoguer un peu plus longuement. Il y eut, comme le rappelle par la suite Ratzinger, « cette sympathie spontanée entre nous, et nous avons parlé (…) de ce que nous devrions faire, de la situation de l'Église »[A 24]. Après l'élection de Jean-Paul Ier, celui-ci le nomme envoyé spécial au IIIe Congrès mariologique international, célébré à Guayaquil (Équateur), du 16 au 24 septembre.

En 1980, il est rapporteur du Ve synode des évêques, sur le thème : « Les missions de la famille chrétienne dans le monde d'aujourd'hui ».

Nommé par Jean-Paul II, le , préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi et président de la Commission biblique pontificale ainsi que de la Commission théologique internationale, il renonce au gouvernement pastoral de l’archidiocèse de Munich et Freising, le .

En 1983, Joseph Ratzinger est nommé président délégué de la VIe Assemblée générale ordinaire sur le thème de « La réconciliation et la pénitence dans la mission de l’Église ».

Le , le pape le promeut au rang de cardinal-évêque en lui confiant le diocèse suburbicaire de Velletri-Segni[23].

Le , le Saint-Père approuve l’élection du cardinal Ratzinger comme vice-doyen du Collège des cardinaux, élection pendant laquelle seuls les cardinaux-évêques sont présents. En 1999, Ratzinger est nommé envoyé spécial du pape aux célébrations qui, le 3 janvier, marquent le XIIe centenaire de la création du diocèse de Paderborn, en Allemagne. Le , le pape approuve son élection par le Collège des cardinaux, cette fois-ci en tant que doyen ; lui conférant, en plus de cette charge, le titre d'évêque suburbicaire d’Ostie[23].

Préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi

modifier

Généralités

modifier

Le , quatre ans et demi après leur première rencontre, Jean-Paul II nomme le cardinal Ratzinger préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, l'un des dicastères de la curie romaine, ce qui l'amène, le , à renoncer à la charge pastorale de l'archidiocèse de Munich et de Freising.

Jean-Paul II a précisé la fonction de la congrégation pour la doctrine de la foi en 1988 par la constitution apostolique Pastor Bonus : « La tâche propre de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi est de promouvoir et de protéger la doctrine et les mœurs conformes à la foi dans tout le monde catholique : tout ce qui, de quelque manière, concerne ce domaine relève donc de sa compétence »[24]. D'après la constitution apostolique Pastor Bonus, la congrégation a ainsi pour mission d'aider les évêques de l'Église catholique à remplir leurs ministères d'enseignants et de docteurs de la foi[25]. La congrégation suit les différents courants théologiques, consulte des évêques et des experts, et publie des déclarations sur des problèmes doctrinaux qui sont d'actualité dans l'Église. Elle se prononce sur les doctrines qui peuvent, selon elle, être opposées aux principes de la foi et de la morale définis par le magistère de l'Église catholique[26]. La Congrégation est composée d'une vingtaine de membres, qui sont cardinaux et évêques[27].

Le poste dont Joseph Ratzinger a la charge est un des postes capitaux de la curie, mais est aussi considéré par certains comme l'un des plus impopulaires, car son titulaire passe pour un défenseur des conservateurs, un héritier de la Sainte Inquisition, un ennemi de la créativité et de l'ouverture.

Durant 23 ans, il rencontre Jean-Paul II chaque vendredi soir, pour faire le point sur le travail de la congrégation pour la doctrine de la foi. Ils se voient aussi au déjeuner du mardi, et parfois avant, pour discuter, souvent avec d'autres, des questions théologiques relatives aux documents et interventions que prépare le pape (encycliques, audience du mercredi, discours…). Des sujets comme la bioéthique, les théologies de la libération, le dialogue œcuménique sont aussi abordés[28]. Les deux hommes ont, par ailleurs, partagé de nombreux déjeuners de travail pour préparer des documents d'enseignements. L'encyclique Veritatis Splendor, que Joseph Ratzinger considère comme le texte théologiquement le plus élaboré du pontificat de Jean Paul II, doit beaucoup à leur collaboration[A 25].

« Je dois le niveau théologique de mon pontificat uniquement au cardinal Ratzinger. »

— Jean-Paul II[29]

Critiques et condamnations

modifier

Ses détracteurs l'accusent d'avoir exercé sa charge d'une façon excessivement répressive[30] au lieu de faire de la Congrégation un outil de réflexion sur la doctrine et la théologie, ou un espace de dialogue où mettre les idées nouvelles à l’épreuve et aplanir les divergences, considérant au contraire beaucoup de théologiens comme un « obstacle à l’unité nécessaire à l’accomplissement de la mission de salut de l’Église » (Joseph A. Komonchak)[31].

De nombreux théologiens catholiques de grand renom ont ainsi été condamnés[32], comme Hans Küng, Edward Schillebeeckx o.p., Charles Curran, Roger Haight s.j., Andrew Fox, Eugen Drewermann, Tissa Balasuriya o.m.i., Josef Imbach, et une grande partie des théologiens de la libération comme Leonardo Boff o.f.m. et Jon Sobrino s.j.[33] La condamnation de Jon Sobrino par la Congrégation en 2007 a causé un vif émoi et la consternation chez nombre de théologiens catholiques[34]. « Le grand public, encouragé par les fantasmes de l'antique Inquisition volontiers réveillés par les médias, a surtout retenu les innombrables condamnations ou réprobations », note à ce sujet le journaliste Michel Kubler dans le quotidien catholique La Croix[35] lors de l'élection de Benoît XVI.

Le cardinal Ratzinger a également pour opposant le théologien suisse Hans Küng, autre participant au concile Vatican II. Celui-ci remet en question le concile Vatican I dans ses écrits, et remet en cause le dogme de l'infaillibilité pontificale proclamé en 1870 par Pie IX. Hans Küng s'était vu retirer le titre de théologien catholique, perdant sa missio canonica en 1979, 3 ans avant l'arrivée de Joseph Ratzinger à la tête de la congrégation pour la doctrine de la foi[36],[37], son enseignement étant alors décrété non conforme à celui de l'Église[38]. Hans Küng continuait d'enseigner à Tübingen, mais plus en tant que professeur de théologie catholique[39].

L'opposition de Joseph Ratzinger à la théologie de la libération repose sur le fait que, pour lui, elle est « fondamentalement une herméneutique » et « semble procéder d’une fin foncière de non-recevoir opposée à la modernité »[40] dans une attitude qui, selon Juan Luis Segundo, lui-même figure importante de la théologie de la libération, met en cause « toute l’histoire de la théologie de ces derniers temps, celle de la période post-conciliaire »[41]. Le Cardinal Ratzinger convoqua le 4 septembre 1984 le théologien de la libération Leonardo Boff, à la suite de la parution de son livre qui critique l'Église, la considérant comme trop hiérarchisée et comme ayant « passé un pacte colonial avec les classes dirigeantes »[42]. L'année suivante, le cardinal publie un mandement sévère critiquant les graves déviations théologiques d'une partie de la théologie de la libération.

Celle-ci est accusée de trahir la cause des pauvres et de situer le mal exclusivement dans les structures économiques, sociales et politiques, de confondre la pauvreté évangélique avec le prolétariat de Marx[43]. Il critique la conception d'une Église du peuple qui entre dans une logique de classe, et qui porte le danger de mener à une société totalitaire[44]. En 1986 il publie une note affirmant les aspects positifs de la théologie de la libération[42]. Une de ses dernières décisions à cette fonction sera de congédier Thomas J. Reese s.j., le rédacteur en chef de la revue jésuite américaine America[31], considérée comme progressiste, en délicatesse avec la Congrégation depuis plusieurs années.

Dans Le Ministère dans l'Église (1980, trad. Cerf, 1981), le théologien belge Edward Schillebeeckx défend l’idée que des communautés chrétiennes privées de prêtres pourraient, par exception, choisir en leur sein un président qui serait habilité à présider à la vie de ces communautés et donc à y consacrer l'Eucharistie, sans avoir pour autant reçu l'ordination sacramentelle sur un mode classique. Cette position est condamnée par le cardinal Ratzinger dans une lettre du 13 juin 1984[45].

Dans Plaidoyer pour le peuple de Dieu : histoire et théologie des ministères dans l'Église (1985, trad. Cerf, 1987), Schillebeekcx aborde la question de la succession apostolique (c’est-à-dire le fait que l’autorité des évêques repose sur la transmission de cette autorité, par consécration, de proche en proche depuis les apôtres). Schillebeeckx affirme qu’il y a là une donnée non essentielle pour l'exercice du ministère. Cette position est condamnée par le cardinal Ratzinger dans une notification du 15 septembre 1986[46].

Selon l'historien belge Jan Grootaers, spécialiste de l'histoire de l'Église catholique, du concile Vatican II et de l'œcuménisme, Joseph Ratzinger « ne supporte pas le pluralisme religieux, certainement pas à l’intérieur de l’Église (catholique), ni avec d’autres Églises chrétiennes, ni finalement avec les autres religions… »[47], s'opposant sur certains points aux théologiens qui incarnent ce courant, à l'instar du jésuite Jacques Dupuis[48].

Abus sexuels au sein de l'Église catholique

modifier
 
Le cardinal Ratzinger en 2005.

La fin du pontificat de Jean-Paul II est marquée par l’émergence de scandales concernant des abus sexuels commis par des prêtres sur des mineurs. Plusieurs observateurs ont relevé que le Saint-Siège avait tardé à réaliser l’étendue de ces abus[49],[50],[51]. L'habitude de traiter ces affaires en interne, et une certaine mansuétude envers des prêtres coupables, n'ont pas favorisé la reconnaissance publique des souffrances subies par les victimes[49]. Dans ce contexte, le cardinal Ratzinger semble avoir participé, dans les années 1980, comme la plupart des évêques, à la culture de la discrétion sur ces affaires[52]. Il n’a pas immédiatement pris conscience de la gravité et de l’ampleur des faits[53]. Toutefois, il semble aussi avoir été un des premiers, au sein de la curie romaine, à avoir voulu faire preuve de plus de rigueur[52],[53].

Il a proposé, d'enquêter, en 1995, sur le cardinal Hans Hermann Groër, et en 1998 sur le père Marcial Maciel, fondateur des légionnaires du Christ, tous deux soupçonnés d'abus sexuels sur des mineurs. Ces propositions n’ont pas été retenues par une partie de la curie[51],[52],[53],[54],[55],[56],[57],. Fin 2004, peu avant la mort de Jean-Paul II, Joseph Ratzinger obtient toutefois que l’enquête sur Marcial Maciel soit rouverte[58],[59],[60].

Au XXe siècle, les dossiers sur les abus commis par des prêtres étaient essentiellement traités dans les diocèses[61],[62]. Pour plusieurs vaticanistes, un tournant est pris en 2001, avec le motu proprio Sacramentorum sanctitatis tutela de Jean-Paul II, décrétant que les délits les plus graves contre les mœurs, doivent nécessairement être signalés par les évêques, après enquête préliminaire, à la Congrégation pour la doctrine de la foi[49],[53],[61],[62],[63]. En tant que préfet de celle-ci, Joseph Ratzinger envoie alors aux évêques la lettre De delictis gravioribus (Les délits les plus graves)[64], leur imposant de faire remonter les dossiers d'abus sexuels à Rome[61],[65].

Une plus grande transparence et des condamnations plus fermes sont ainsi préconisées[66].

Évoquant les religieuses abusées et victimes d'agressions sexuelles, le pape François cite en exemple Benoît XVI : « Le pape Benoît XVI a eu le courage de dissoudre une congrégation féminine qui avait un certain niveau de problème parce que cet esclavage des femmes s’était installé, esclavage des femmes de la part des clercs et du fondateur. Parfois le fondateur prend la liberté, vide cette liberté à des sœurs et peut alors se produire ce genre de choses ». La congrégation évoquée par le pape est l’Institut des sœurs de Saint Jean et Saint Dominique[67].

En 2019, il publie dans la revue bavaroise Klerusblatt et dans le quotidien italien Corriere della Sera un document de douze pages sur L’Église et le scandale des abus sexuels. Il y analyse la crise de pédophilie qui agite l’Église contemporaine et lui voit des racines soixante-huitardes, époque d'une libération sexuelle où la pédophilie était considérée comme « permise et convenable »[68].

En janvier 2022, alors que les théologiens Bernhard Sven Anuth et Norbert Lüdecke lui reprochent de ne pas avoir informé le Vatican, en 1980, de l'arrivée dans son diocèse du prêtre pédophile Peter Hullermann, Benoît XVI adresse, selon le journal allemand Bild, un document en défense aux avocats qui enquêtent sur les allégations de dissimulations d’abus sexuels dans le diocèse de Munich[69],[70]. Le 20 janvier 2022, le cabinet d’avocats Westpfahl Spilker Wastl remet son étude intitulée « Rapport sur les abus sexuels de mineurs et d’adultes vulnérables par des clercs, ainsi que par [d’autres] employés, dans l’archidiocèse de Munich et Freising de 1945 à 2019 ». Ce document met en avant quatre dossiers, y compris celui de Peter Hullermann, considérés comme mal gérés par le futur pape[71].

Affaire judiciaire

modifier

À l'été 2022, une poursuite dite déclaratoire, au civil, est déposée contre Benoît XVI, l'archevêque de Munich et de Freising ainsi que le cardinal Friedrich Wetter pour avoir couvert les agissement d'un prêtre pédophile[72]. Le plaignant est la victime de l'affaire la plus médiatisée du rapport sur les abus sexuels dans l'archidiocèse de Munich et Freising, qui a été publié en janvier 2022. L'agresseur était un multirécidiviste transféré à chaque nouveau cas[73]. Selon le porte parole du tribunal de Traustein, Benoît XVI a décidé de se défendre devant la justice allemande par l'intermédiaire d'un cabinet d'avocats[74]. En , cette poursuite est classée « faute de preuve ou en raison d’une prescription des faits »[75].

Chronologie des prises de position

modifier

En janvier 1983, lors d'un voyage à Lyon et à Paris, il déclare que « ce fut une première et grave faute de supprimer le catéchisme », dénonce « la grande misère de la catéchèse nouvelle », qui oublie « de distinguer le texte de son commentaire » et ajoute qu'« il faut oser présenter le catéchisme comme un catéchisme », phrase qui semble alors s'appliquer directement au catéchisme français Pierres vivantes. Les évêques expliquent que le cardinal n'entend nullement « s'ingérer dans les affaires françaises mais traiter globalement de la situation de la catéchèse ». En 1983, il préside le VIe synode sur le thème « réconciliation et pénitence dans la mission de l'Église ».

 
Le cardinal Ratzinger avec Karl Lehmann et Joachim Meisner lors de l'ouverture de la réunion catholique de Dresde, en 1987.

Son ouvrage Entretien sur la foi (1985) expose sa vision du catholicisme après Vatican II et notamment de ce qu'il considère comme les dérives politiques de certains courants, notamment la théologie de la libération, qui justifient les mouvements révolutionnaires par des arguments religieux, ce qu'il réprouve sans appel : « Certains sont tentés devant l'urgence du partage du pain, de mettre entre parenthèses et de remettre à demain l'évangélisation : d'abord le pain, la parole plus tard[76]. » Cette théologie, qui fait du message évangélique le fondement d'une lutte aux côtés des plus pauvres en vue de l'amélioration de leurs conditions de vie matérielle, a souvent été perçue par le Vatican comme le résultat d'une infiltration des thèses marxistes au sein de l'Église catholique[77]. Il défend aussi les positions de l'Église sur le refus de la contraception, sur le célibat des prêtres et sur le non-accès des femmes au sacerdoce. Il a aussi développé l'idée qu'aucun œcuménisme ne saurait se construire sur la base du plus petit dénominateur commun.

En octobre 1986, le pape Jean-Paul II décide de constituer une commission de cardinaux et d'évêques pour préparer un projet de catéchisme universel romain et en confie la présidence au cardinal Ratzinger. Le , en tant que préfet de la Congrégation pour la doctrine de la Foi, il signe l'Instruction romaine Donum Vitae qui affirme la position de l'Église sur les méthodes de procréation artificielles : insémination et fécondation in vitro et donne des critères éthiques de réflexion en la matière.

Le , le cardinal Ratzinger participe au colloque 2 000 ans après quoi ?[78] organisé par la Sorbonne à l'occasion des festivités du passage au XXIe siècle. Les larges extraits de son discours Vérité du christianisme[79] reproduits dans le journal La Croix suscitent une vive réaction dans les colonnes du même journal de la part du cardinal archevêque de Bordeaux Pierre Eyt, président de la Commission doctrinale de la conférence des évêques de France, qui lui reproche de ne pas assez tenir compte des problèmes structurels de l'Église. Le , il signe un document donnant l'interprétation officielle du message de Fatima[80].

Le , il publie la déclaration Dominus Iesus dans laquelle est affirmée la supériorité du catholicisme sur les autres confessions chrétiennes et non chrétiennes[81],[82], semblant prendre ainsi le contre-pied des efforts d'œcuménisme mis en acte avec la Déclaration conjointe sur la doctrine de la justification cosignée l'année précédente par le conseil (du Saint-Siège) pour l'unité des chrétiens et la Fédération luthérienne mondiale. Cinquante-trois théologiens catholiques belges protestent contre cette déclaration envisagée comme un véritable retour pré-conciliaire[83]. Une lettre envoyée en juin de la même année aux présidents des conférences épiscopales[84] présentant l'Église catholique comme l'« Église mère de toutes les Églises particulières » plutôt que comme « Église sœur », remettant en cause la déclaration de Balamand[85] avait déjà troublé le dialogue œcuménique.

Le la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, décide de rédiger une notification, qu'il signe, « dans le but de sauvegarder la doctrine de la foi catholique d'erreurs, d'ambiguïtés ou d'interprétations dangereuses » qu'elle a relevées dans le livre Vers une théologie chrétienne du pluralisme religieux[86]. Lors d'une interview donnée à l'agence Zenit le [87], il réaffirme l'opposition du Vatican à la guerre d'Irak menée par les États-Unis, impossible d'après lui à justifier selon la doctrine de la guerre juste.

En , à l'occasion d'un débat avec le philosophe Jürgen Habermas à l'Académie catholique de Bavière, il reconnaît, à l'heure de la mondialisation, la « non-universalité de fait des deux grandes cultures de l'Occident, celle de la foi chrétienne et celle de la rationalité séculière[88] ».

Après avoir été perçu comme un théologien progressiste durant sa participation au concile, le cardinal Ratzinger est au moment de son élection réputé pour ses vues conservatrices sur la foi et les mœurs, sur des sujets comme l'interruption volontaire de grossesse ou l'œcuménisme. Il est parfois surnommé par les médias, de manière en réalité insultante pour lui-même et pour l'Allemagne moderne, « le Panzerkardinal »[89], allusion à son intransigeance supposée et à sa nationalité allemande[90]. Selon son biographe Peter Seewald, ce cliché est d'autant plus absurde que le cardinal Ratzinger « se considérait tout sauf comme un persécuteur ». Ainsi, immédiatement après la prise de fonction de Ratzinger, les évêques, théologiens et prêtres contestés n’auraient plus été rabroués, comme c’était le cas auparavant, mais ont été invités à Rome dans les cas importants afin de se confronter personnellement à leurs divergences d’opinion. Ratzinger aurait renforcé les droits des auteurs et donné pour la première fois aux théologiens accusés de déviation dogmatique le droit de se défendre[91].

Il est connu pour avoir une position traditionnelle vis-à-vis des pratiques homosexuelles et de l'avortement direct. Il soutient le pape Jean-Paul II contre l'avis d'une majorité d'évêques allemands, dans sa décision à la fin des années 1990 de faire fermer quelque 260 centres de « conseil pour les grossesses conflictuelles » administrés par l'Église catholique allemande. Ces centres doivent se réorganiser sous une forme associative non reconnue par l'Église.

Selon le spécialiste de l'histoire de l'Église Philippe Levillain — membre du Comité pontifical des sciences historiques et enseignant à l'université de Nanterre —, Benoît XVI est un « pape de restauration »[92], suivant le terme qu'il avait déjà utilisé en 1985 tandis qu'il était préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, et qui avait été vivement critiqué alors par les défenseurs de Vatican II[93] dont, devenu pape, il appelle à une « relecture » qui vise à replacer le concile dans la continuité de la « tradition »[94].

Le , Benoît XVI lance le premier compte Twitter du Vatican, @pontifex[95].

Conclave de 2005

modifier
 
Le , le cardinal Ratzinger, en tant que doyen du Collège des cardinaux, a la responsabilité de diriger l'office religieux des funérailles du pape Jean-Paul II[96].

En , la revue de géopolitique italienne Limes publie un texte présenté comme le Journal du conclave d'un cardinal ayant pris part au vote[97],[98]. Ce texte affirme que le cardinal argentin Jorge Mario Bergoglio aurait été son plus sérieux rival[99]. Ces chiffres auraient dû rester secrets, d'autant plus qu'avant d'entrer en conclave les cardinaux électeurs ont tous solennellement juré de ne jamais violer le secret de l'élection, sauf autorisation papale[100]. Or, dès la sortie du conclave, plusieurs cardinaux n'ont pas manqué de raconter quelques confidences et anecdotes, comme celle des difficultés de faire fonctionner le vieux poêle en fonte prévu pour brûler les bulletins, les feuilles de décompte et annoncer l'élection d'un nouveau pape grâce à une fumée blanche[101].

 
Le cardinal Ratzinger entre Wiktor Skworc et le cardinal Franciszek Macharski, lors du 750e anniversaire de la canonisation de saint Stanislas, en 2003.

Au premier tour, le cardinal papabile Carlo Maria Martini, jésuite de 78 ans, ancien archevêque de Milan et chef de file du camp dit « progressiste », connu pour sa rigueur doctrinale mais surtout pour ses positions novatrices sur les questions sociales et pastorales et donné favori par les journalistes vaticanistes, n'aurait recueilli que 9 voix, le cardinal Jorge Mario Bergoglio, 10 et le cardinal Ratzinger, 47.

Au deuxième tour, le lendemain matin, le cardinal Carlo Maria Martini n'aurait recueilli aucune voix, le cardinal Jorge Mario Bergoglio en aurait recueilli 35 et le cardinal Joseph Ratzinger en aurait réuni 65. Au déjeuner, le cardinal Bergoglio, par des gestes, aurait fait comprendre à ses partisans qu'il ne voulait pas être élu. Au troisième tour, le cardinal Bergoglio n'aurait recueilli que 40 voix et le cardinal Ratzinger 72, ce qui permettait d'obtenir la minorité de blocage (il faut deux tiers des voix pour être élu). Au quatrième tour, le cardinal Bergoglio, qui refusait ce blocage, n'aurait recueilli que 26 voix et le cardinal Ratzinger aurait obtenu 84 voix sur 115 cardinaux, soit 7 de plus que la majorité requise pour être élu pape. Selon le journal, l'annonce des résultats aurait été suivie d'un long silence puis saluée « d'un long et cordial applaudissement ».

Élection

modifier

Après un conclave d'à peine plus de vingt-quatre heures, le , la fumée blanche apparaît sur le toit de la chapelle Sixtine à 17 h 56. À 18 h 35, le cardinal protodiacre chilien Jorge Arturo Medina Estévez, annonce publiquement sur la place Saint-Pierre le traditionnel habemus papam et l'élection du cardinal Ratzinger comme successeur de Jean-Paul II en tant que 265e pape sur le trône pontifical[102].

Lors de sa première apparition publique ce 19 avril 2005, avant la première bénédiction Urbi et orbi de son pontificat, le nouveau pape, sous le nom de Benoît XVI, prononce les mots suivants :

« Chers frères et chères sœurs, après le grand pape Jean-Paul II, Messieurs les Cardinaux m'ont élu moi, un simple et humble travailleur dans la vigne du Seigneur. Le fait que le Seigneur sache travailler et agir également avec des instruments insuffisants me console et surtout, je me remets à vos prières, dans la joie du Christ ressuscité, confiant en son aide constante. Nous allons de l'avant, le Seigneur nous aidera et Marie, Sa Très Sainte Mère, est de notre côté. Merci[103]. »

 
Benoît XVI lors de la messe inaugurale de son pontificat le .

Après Albino Luciani (Jean-Paul Ier) et Karol Wojtyła (Jean-Paul II), c'est le troisième cardinal nommé par Paul VI à devenir pape. Pourtant, sur les cent quinze cardinaux ayant pris part au conclave, seuls deux n'avaient pas été nommés par Jean-Paul II.

À 78 ans, il est le pape le plus âgé au jour de sa prise de fonctions depuis Clément XII en 1730. Il s'agit du premier pape d'origine germanique depuis Victor II (1055-1057), originaire de la Souabe, et Adrien VI (15221523), originaire d'Utrecht (Pays-Bas espagnols, alors relevant du Saint-Empire romain germanique)[104]. La messe d'inauguration du pontificat a lieu le en présence de nombreux hauts dignitaires de la planète. La France est représentée par le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, et les États-Unis par leur président George W. Bush et ses deux prédécesseurs Bill Clinton et George Bush père. Dans sa première homélie, le pape Benoît XVI précise qu'il ne va pas livrer de « programme ». On note toutefois que, contrairement au dialogue avec le monde juif et l'œcuménisme, le dialogue avec l'islam n'est pas cité parmi ses priorités[105].

Au cours des mois qui ont suivi, le pape a mis en pratique un dicton bavarois qui recommande à un évêque d'observer pendant au moins un an et de ne rien toucher à l'administration de son diocèse. Depuis lors, le pape a renvoyé le président du conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, Michael Louis Fitzgerald, « promu » nonce apostolique en Égypte, alors qu'on le donnait comme pouvant être promu au rang de cardinal, et fusionné ce conseil avec celui de la culture[106].

Choix du nom de règne

modifier

Au cours de l'audience générale du mercredi , le pape a expliqué, en français, les raisons de son choix : « J'ai voulu m'appeler Benoît XVI pour me rattacher en esprit au vénéré pontife Benoît XV, qui a guidé l’Église au cours d'une période difficile en raison du premier conflit mondial. […] C'est sur ses traces que je désire placer mon ministère au service de la réconciliation et de l'harmonie entre les hommes et les peuples »[107].

Mais Benoît XVI se réfère également à saint Benoît de Nursie, patron de l'Europe, fondateur de l'ordre des Bénédictins : « Le nom de Benoît évoque aussi le père du monachisme occidental, copatron de l'Europe, particulièrement vénéré dans mon pays et surtout en Bavière. Saint Benoît de Nursie avait inscrit dans sa règle de ne rien mettre au-dessus du Christ. Nous lui demanderons donc de nous aider à rester le regard fixé sur le Christ »[108].

Armoiries et devise

modifier
 
Armoiries du pape.

Le blason figurant sur les armoiries papales, rendues publiques le , est une simplification de celui qu'il utilisait en tant qu'archevêque de Munich et de Freising, puis de préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi. Le reste du dessin présente cependant une innovation : la tiare papale qui, en signe d'humilité, n'était plus portée par les papes depuis les premières années du règne de Paul VI, mais qui restait représentée sur les armoiries papales, est désormais remplacée par une simple mitre d'évêque. La dignité papale est représentée par l'ensemble de la mitre à trois bandes, des clés de saint Pierre et du pallium archiépiscopal pendant sous le blason.

Le blason est de type « écu à calice », de gueules chapé d'or. À gauche se trouve le « Maure de Freising », une tête d'Éthiopien couronnée qui figure depuis l'évêque Conrad III en 1316 sur les blasons de l'évêché-principauté de Freising. Au centre, une coquille Saint-Jacques évoque notamment le monastère Saint-Jacques de Ratisbonne, où se trouve le séminaire de prêtres du diocèse où Joseph Ratzinger a enseigné la théologie. Elle évoque également, entre autres, les pèlerinages de Saint-Jacques-de-Compostelle et l'œuvre de saint Augustin[Note 4]. À droite figure « l'ours de saint Corbinien », l'évêque de Freising qui au VIIIe siècle a converti la Bavière païenne au christianisme[109].

Sur certains ornements liturgiques portés par le pape et sur la bannière déployée à la fenêtre de son bureau pour l'angélus dominical à partir du , les armes papales sont représentées avec la tiare au lieu de la mitre[110],[Note 5].

Lors de la messe inaugurale du , Benoît XVI a longuement insisté sur le rôle donné au pallium[Note 6].

Benoît XVI a choisi pour devise une parole extraite de la troisième épître de saint Jean (3Jo 1. 8) : « Nos ergo debemus sublevare huiusmodi, ut cooperatores simus veritatis. » (« Nous devons servir de cette manière, et être coopérateurs de la vérité[1]. »).

Pape de l'Église catholique

modifier
 
Benoît XVI lors d'une audience privée le .

Organisation du Saint-Siège

modifier
Élection des papes
modifier

Le , Benoît XVI a changé les règles d'élection du pape, revenant à celles d'avant la modification décidée en 1996 par Jean-Paul II. Jean-Paul II avait en effet permis, dans le cas où aucun candidat n'aurait obtenu, au bout de 34 tours de scrutin, la majorité des deux tiers plus une voix, d'élire le nouveau pape à la majorité simple[A 26]. À la suite de la décision de Benoît XVI, le prochain souverain pontife devra donc à nouveau recueillir les deux tiers des voix des cardinaux réunis en conclave pour être élu, quel que soit le nombre de scrutins[111].

Collège cardinalice
modifier

Le , il crée 15 cardinaux et le lors d'un nouveau consistoire, il ajoute 23 nouveaux cardinaux au collège cardinalice. Le , il annonce la tenue d'un consistoire le pour créer 24 nouveaux cardinaux.

Le , il annonce pour le un consistoire pour la création de 22 nouveaux cardinaux, dont 18 âgés de moins de 80 ans, portant à 125 le nombre des cardinaux électeurs et dépassant pour la première fois de son pontificat, de manière significative[Note 7], le nombre de 120 cardinaux électeurs qu'a fixé Paul VI. Le 24 octobre de la même année, au cours du synode sur la Nouvelle évangélisation, il annonce un nouveau consistoire pour créer six cardinaux un mois plus tard, aucun de ces cardinaux n'étant européen.

Depuis le début de son pontificat, Benoît XVI a renouvelé un grand nombre des responsables des dicastères (équivalent des ministères) de la Curie romaine. Il a manifesté une volonté de réduire la Curie[112], volonté qui s'est concrétisée par le rapprochement sous une présidence commune de plusieurs instances. Ainsi, le président du conseil pontifical pour la culture prend également la présidence des commissions pontificales pour l'héritage culturel de l'Église et pour l'archéologie sacrée.

Il revient en revanche rapidement sur le rapprochement entre les conseils pontificaux pour la culture et pour le dialogue interreligieux engagé en 2006. De même, les conseils pontificaux « Justice et Paix » et pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement placés sous présidence commune en 2006 sont à nouveau dissociés en 2009.

Le , il annonce la création à venir d'un nouveau dicastère : le conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation[113].

Il promeut au sein de la curie plusieurs de ses anciens collaborateurs au sein de la congrégation pour la doctrine de la foi, au premier rang desquels le cardinal Tarcisio Bertone, ancien secrétaire de la congrégation, nommé secrétaire d'État et camerlingue ou Angelo Amato, également ancien secrétaire de la congrégation appelé à la tête de la congrégation pour les causes des saints. De même, le cardinal Antonio Cañizares Llovera, nommé préfet de la congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, et Zygmunt Zimowski, nommé président du conseil pontifical pour la pastorale des services de la santé, ont travaillé à ses côtés au sein de la congrégation pour la doctrine de la foi. Des sources vaticanes pointent que le souverain pontife se serait contenté de s'entourer de ses anciens collaborateurs sans qu'ils en aient nécessairement les compétences[92].

Benoît XVI place ainsi des hommes de confiance, mais selon le journaliste vaticaniste Sandro Magister, des secteurs entiers de la curie vont « à la dérive », notamment celui de la communication, « modèle d’improductivité[114] ». Certains analystes décrivent par ailleurs les nominations comme une prise de pouvoir des traditionalistes et des intransigeants[115] tandis que certains affirment que Benoît XVI serait incapable de gouverner, pointant les rapports avec les schismatiques lefebvristes dont la gestion serait tombée aux mains de l'extrême droite de la curie[92].

Benoît XVI nomme comme sous-secrétaire de la commission des ordres religieux, une femme, sœur Nicoletta Vittoria Spezzati, contribuant à féminiser la hiérarchie de l'Église catholique[116].

Accession au sacerdoce et orientations sexuelles
modifier

L'homosexualité est réprouvée dans le judaïsme comme dans le christianisme, en raison de la Bible (Lévitique). L'attitude de l'Église, surtout depuis Vatican II, consiste à écarter du sacerdoce de futurs prêtres éventuellement homosexuels tout en évitant d'avoir une attitude de rejet à l'égard des homosexuels.

Benoît XVI a entériné le les dispositions de la lettre de la Congrégation pour l'Éducation et les a rendues effectives à la date du . Ce texte, tout en réitérant la nécessité d'éviter « à l'égard des homosexuels toute marque de discrimination injuste », stipule que les séminaristes se verront dorénavant soumis, au cours de leurs études, à une enquête en vue de déceler s'ils « pratiquent l'homosexualité, ou s'ils présentent des tendances homosexuelles profondément enracinées ou s'ils soutiennent ce qu'on appelle la culture gay[117] ». Cette enquête sera réalisée sous l'autorité de la hiérarchie[118],[119].

Le , Benoît XVI fait une distinction nette entre pédophilie et homosexualité[120].

Pourtant, le , Tarcisio Bertone, cardinal secrétaire d'État du Saint-Siège, déclare que les scandales de pédophilie qui secouent l'Église sont liés à l'homosexualité : « De nombreux psychologues et psychiatres ont démontré qu'il n'y avait aucun lien entre le célibat et la pédophilie, et beaucoup d'autres, m'a-t-on dit récemment, qu'il y avait une relation entre l'homosexualité et la pédophilie ». Il précise que « le pape prendrait bientôt des initiatives audacieuses sur les affaires de pédophilie dans l'Église »[121]. Le 14 avril, le Vatican indique qu'il n'est « pas compétent pour faire des affirmations psychologiques ou médicales[122],[123] », mais publie dans le même temps des chiffres appuyant la position de Tarcisio Bertone[122].

Action pastorale

modifier
Béatifications et canonisations
modifier

Le , il annonce le début du procès en béatification de Jean-Paul II, en exerçant sa prérogative de ne pas tenir compte du délai de cinq ans après la mort normalement requis par le droit de l'Église.

Contrairement à Jean-Paul II, mais conformément à l'usage ancien, Benoît XVI ne préside pas lui-même les cérémonies de béatifications, à l'exception de celles de Jean-Paul II et de John Henry Newman. Dans la lignée de son prédécesseur, le pape Benoît XVI continue, mais à un rythme beaucoup plus lent, de canoniser les chrétiens et chrétiennes qui peuvent être considérés comme modèles de vie évangélique.

Exhortations publiques
modifier
 
Benoît XVI célébrant une messe dans la basilique Saint-Pierre, le .

En , il réduit et fait contrôler les initiatives œcuméniques des franciscains d'Assise[124].

Dans son premier message de Noël, adressé au monde depuis la loggia centrale de la basilique Saint-Pierre de Rome, le , le pape Benoît XVI appelle l'humanité du 3e millénaire à un « réveil spirituel », sans lequel a-t-il dit « l'homme de l'ère technologique risque d'être victime des succès mêmes de son intelligence ».

Le , il publie une exhortation apostolique post-synodale du nom de Sacramentum Caritaris qui vise à défendre la beauté et la nécessité du culte eucharistique, central dans la liturgie chrétienne.

En juin 2008, d'après une dépêche de l'AFP[125], reprise par certains journaux[126], le pape lance un mouvement de réhabilitation de la communion à genoux, dans les mots comme dans les faits, déclarant[125] vouloir « revenir à la génuflexion » et évoquant « l'urgence de donner à nouveau l'hostie aux fidèles directement dans la bouche », ce qu'il a effectué lors d'une messe à Brindisi le [127]. Il apparaît toutefois, d'après le journal La Croix, que les propos « l'urgence de donner à nouveau l'hostie aux fidèles directement dans la bouche » n'ont pas été tenus en juin 2008 par le pape, mais ont été prononcés en février 2008 par Malcolm Ranjith, secrétaire de la Congrégation pour le culte divin. Quant au passage sur la génuflexion, il ne concernait pas la communion mais l'adoration du Saint-Sacrement (homélie de Benoît XVI du )[128].

Le , il signe l'exhortation Verbum Domini dont le but est de réaffirmer le lien profond entre l’Esprit saint et la parole de Dieu ainsi que de clarifier la position de l'Église face à celle-ci[129]. Le paraît l'exhortation apostolique post-synodale Africae munus, dans laquelle le pape Benoît XVI insiste sur le rôle de chaque membre de la famille, mais aussi et surtout sur le rôle de l'Église en Afrique et sur la vision africaine du monde et de la religion[130].

Le , le Saint-Père publie la quatrième et dernière exhortation de son pontificat, intitulée Ecclesia in Medio Oriente et dans laquelle il défend l'Œcuménisme, le rôle de l'Église au Moyen-Orient ainsi que les relations entre l'Église catholique romaine et les Églises catholiques orientales[131].

Voyages et pèlerinages
modifier
 
Carte des voyages de Benoît XVI.
 
Le pape Benoît XVI en Pologne en 2006, avec le président polonais Lech Kaczynski.

Lors de son pontificat, Benoît XVI effectue de nombreux voyages hors d'Italie : en Allemagne, Pologne, Espagne, Turquie, Brésil, Autriche, États-Unis, Australie, France, Cameroun, Angola, Terre sainte, Jordanie, Tchéquie, Malte, Portugal, Chypre, Grande-Bretagne, Croatie, Bénin, Mexique, Cuba et au Liban[132].

Il réalise également une trentaine de voyages en Italie. En 2005, il se rend à Bari pour la clôture du XXIVe Congrès eucharistique national italien, en 2006 à Manoppello afin de visiter le sanctuaire de la Sainte-Face et à Vérone pour le IVe Congrès ecclésial national de l'Église italienne. En 2007 il se rend à Vigevano, à Pavie, à Assise pour célébrer le 7e centenaire de la conversion de saint François, à Lorette pour la rencontre Agora 2007, à Velletri et à Naples pour la rencontre internationale pour la Paix. En 2008, il effectue un voyage à Savone et Gênes puis en Sardaigne et à Pompéi pour se rendre au sanctuaire pontifical.

En 2009, il se rend dans la région italienne des Abruzzes touchée par un puissant séisme, à Cassino et au Mont-Cassin, à San Giovanni Rotondo, Viterbe et Bagnoregio et enfin à Brescia et Concesio pour l'inauguration du nouveau siège de l'Institut Paul-VI. En 2010, il visite les villes de Turin, Sulmona, Carpineto Romano et Palerme.

En 2011, il exécute quatre déplacements officiels en Italie : à Aquileia et Venise, Saint-Marin-Montefeltro, Lamezia Terme et Serra San Bruno et enfin à Assise. En 2012, il se rend à Arezzo, La Verna et Sansepolcro, puis organise les visites pastorales à l'occasion de la VIIe Rencontre mondiale des Familles à Milan ainsi que pour se rendre sur les zones frappées par les tremblements de terre en Émilie-Romagne.

Pour le dernier voyage officiel de son pontificat, le , il se rend à Lorette pour célébrer le 50e anniversaire du voyage de Jean XXIII dans cette ville[133].

Journées mondiales de la jeunesse
modifier
 
Affiche pour les JMJ de 2005 (Cologne, Allemagne).

Après la disparition de Jean-Paul II, plusieurs commentateurs doutent du fait que son successeur maintienne ce type de rencontres, dont le format paraissait taillé sur mesure pour le pape défunt. Benoît XVI participe cependant aux JMJ de Cologne en 2005, puis établit de nouveaux rendez-vous en 2008, 2011 et 2013. Il introduit ses propres innovations : adoration eucharistique à partir de 2005, et confession sacramentelle de quelques jeunes par le pape en personne à partir de 2011[134].

Mesures concernant les abus sexuels sur mineurs
modifier

Le pontificat de Benoît XVI est marqué par la révélation de plusieurs scandales concernant des abus sexuels commis par des prêtres sur des mineurs. Si la plupart de ces faits se sont surtout produits dans les décennies précédentes, leur mise au jour a lieu essentiellement dans les années 2000. En 2002, ces affaires avaient déjà fait grand bruit aux États-Unis et amené les évêques américains à prendre des mesures importantes pour limiter les risques d’abus[62].

D'après Henri Tincq, le pape Benoît XVI a, à plusieurs reprises, manifesté son intransigeance concernant les affaires d'abus sexuels[135]. Peu avant son élection en 2005, il dénonce les « souillures dans l'Église » et particulièrement parmi les prêtres[136],[135]. Dès le début de son pontificat, il a des mots de compassion à l'égard des victimes[135]. À bord de l'avion qui le conduit à Washington, le 15 avril 2008, le pape se dit particulièrement honteux de tous les cas relevés dans l'Église, ajoutant « qu'un pédophile ne peut pas être prêtre »[135]. Au cours de ce voyage aux États-Unis, il rencontre des victimes de prêtres, geste qu'il renouvellera en Australie, en juillet 2008[135], au Vatican, en avril 2009, où il reçoit des Amérindiens venus du Canada[137] et à Malte, en avril 2010[65]. Pour le journaliste vaticaniste Giancarlo Zizola, Benoît XVI « a prôné la tolérance zéro, engagé les évêques à dénoncer les prêtres fautifs et permis une assistance matérielle aux victimes »[66].

En 2009 et en 2010, c’est en Europe que les affaires sont révélées, essentiellement en Irlande, en Allemagne, Autriche, Pays-Bas et en Belgique[62],[138]. Benoît XVI remet en cause collectivement les épiscopats des pays concernés par les scandales[135]. En février 2010, il convoque, de manière exceptionnelle, l'ensemble des évêques catholiques irlandais, ceux-ci étant accusés par les rapports Murphy et Ryan[135]. Le mars 2010, le pape rend publique la Lettre pastorale aux catholiques irlandais[139], où il aborde ces questions douloureuses[140],[136],[61]. Il y redit sa compassion pour les victimes. Il comprend qu'il leur soit difficile de pardonner ou de se réconcilier avec l'Église[139]. Le pape reconnaît la responsabilité des évêques et condamne vivement les prêtres coupables[140],[139]. Benoît XVI identifie plusieurs facteurs à cette crise : des procédures inadéquates pour évaluer les candidats au sacerdoce et à la vie religieuse, des manquements dans la formation des séminaristes, une tendance à favoriser, dans la société, le clergé et d'autres figures d'autorité, une « préoccupation déplacée » pour la réputation de l'Église, la non-application des peines canoniques en vigueur[139],[Note 8]. Il demande aux évêques « d'appliquer les normes du droit canonique en affrontant les cas d'abus sur les enfants » et de « continuer à coopérer avec les autorités civiles »[139]. Il encourage les prêtres et les religieux innocents qui sont parfois perçus comme « coupables par association » en raison de la faute de leurs confrères[139].

En mai 2010, lors de son voyage vers le Portugal, le pape répond à une question d'un journaliste à propos des abus sexuels commis par des prêtres et religieux. Benoît XVI déclare « que la plus grande persécution de l'Église ne vient pas d'ennemis extérieurs mais naît du péché de l'Église. » Pour le pape, l'Église a donc un profond besoin de réapprendre la pénitence et d'accepter la purification. Il rappelle l'importance du pardon dans l'Église, tout en insistant sur la nécessité de la justice, soulignant que « le pardon ne remplace pas la justice »[141],[Note 9].

Enseignements

modifier
Vision de Vatican II
modifier
 
Benoît XVI en 2006.

Benoît XVI a été l'un des acteurs du concile Vatican II. Il déclare : « J’ai vécu, moi aussi, l’époque du concile Vatican II. J’étais dans la basilique Saint-Pierre avec beaucoup d’enthousiasme ». Il raconte ainsi sa vision de l’après-concile, qui est selon lui toujours difficile et faite de crises, dans un entretien avec des prêtres lors de ses vacances le 24 juillet 2005[142].

Le lendemain de son élection en tant que pape, il affirme que « la mise en œuvre du concile Vatican II » est sa priorité « en continuité fidèle avec la tradition bimillénaire de l’Église », phrase qui a été très commentée. Benoît XVI critique ainsi la vision du concile Vatican II qui serait une rupture dans l’histoire de l’Église. Il y voit au contraire non pas une rupture radicale, mais un « renouveau dans la continuité » de l’Église. Benoît XVI dans une intervention du 22 décembre 2005 s'explique plus longuement[143] ; il dénonce une vision du concile Vatican II qu’il nomme un certain « esprit du concile », qui opposerait « la lettre et l’esprit du Concile », un débat central qui divise l’intérieur de l’Église depuis quarante années entre ceux qui se réjouissent de voir que l’Église catholique romaine s’est « ouverte au monde » (l'esprit du concile) et ceux qui déplorent sa perte de substance et appellent à un nouvel enracinement (ceux qui ne voient que la lettre du concile). Benoît XVI considère donc que l'Église a, avec le concile Vatican II, « maintenu et approfondi sa nature intime et sa profonde identité ». Il affirme ainsi que « Ceux qui attendaient avec ce ‘‘oui’’ fondamental à l’époque moderne (du concile Vatican II) que toutes les tensions disparaissent, et que l’ouverture au monde se transforme en une pure harmonie ont sous-évalué les tensions intérieures et aussi les contradictions de cette époque moderne[144] ».

Le théologien Hans Küng, qui fut une cheville ouvrière du concile en même temps que Joseph Ratzinger, estime en 2009 que les enseignements du concile sont mis à mal par ce qu'il considère comme étant différentes erreurs de Benoît XVI, notamment dans les relations interreligieuses en soulignant que les dignitaires juifs ou musulmans ont perdu confiance à ce sujet. Il estime par ailleurs que le type de gouvernement absolutiste de l'Église est anachronique et que celle-ci s'engage à nouveau dans la voie de la « réaction », de l'anti-modernisme et du retour « vers le Moyen Âge »[145].

Benoît XVI revient une dernière fois sur sa vision des difficultés de réception du concile, peu après avoir annoncé sa renonciation. Selon lui, les médias ont véhiculé une image déformée, une « traduction banalisante » de la réalité du concile, ramenée à des questions de luttes de pouvoir (par exemple à sa répartition entre pape, évêques et laïcs), ou à des lectures purement profanes, comme dans le cas des questions de liturgie. Selon Benoît XVI, cette « herméneutique politique », sans rapport avec le « concile réel » vécu par les Pères, est celle qui s'est longtemps imposée. Il conclut cependant : « 50 ans après le concile, nous voyons ce concile virtuel se perdre et le vrai concile apparaître avec toute sa force spirituelle »[146],[147],[148].

Encycliques
modifier
Deus Caritas Est
modifier

Le , il publie sa première encyclique Deus Caritas Est, Dieu est amour. Dans cette encyclique le pape tente d'expliquer le sens chrétien de l'Amour, critiquant le fait que le nom de Dieu soit associé à la vengeance ou la violence. Pour cela il parle de l'Amour que l'Église doit transmettre. L'encyclique obtient un succès éditorial (vendue à plus de 1,45 million d'exemplaires).

Spe Salvi
modifier

Le , Benoît XVI publie sa seconde encyclique : Spe Salvi (Sauvés par l'Espérance) qui est une réflexion sur le thème de l'espérance chrétienne, prenant comme référence la Lettre de Saint Paul aux Romains, « c’est en espérant que nous avons été sauvés » (chapitre VIII verset 24).

Caritas in Veritate
modifier

Une encyclique consacrée aux problèmes sociaux[149] intitulée Caritas in Veritate (L'amour dans la Vérité) signée par le pape le a été rendue publique le 7 juillet[150]. Elle traite du développement humain intégral, et aborde notamment la question de la fraternité et du développement économique en liaison avec la société civile, ainsi que le développement des peuples et le respect de l'environnement.

Ces questions sont abordées d'une façon globale, comme le montre cet extrait de l'encyclique :

« La faim ne dépend pas tant d’une carence de ressources matérielles, que d’une carence de ressources sociales, la plus importante d’entre elles étant de nature institutionnelle. Il manque en effet une organisation des institutions économiques qui soit en mesure aussi bien de garantir un accès régulier et adapté du point de vue nutritionnel à la nourriture et à l’eau, que de faire face aux nécessités liées aux besoins primaires et aux urgences des véritables crises alimentaires, provoquées par des causes naturelles ou par l’irresponsabilité politique nationale ou internationale. Le problème de l’insécurité alimentaire doit être affronté dans une perspective à long terme, en éliminant les causes structurelles qui en sont à l’origine et en promouvant le développement agricole des pays les plus pauvres à travers des investissements en infrastructures rurales, en systèmes d’irrigation, de transport, d’organisation des marchés, en formation et en diffusion des techniques agricoles appropriées, c’est-à-dire susceptibles d’utiliser au mieux les ressources humaines, naturelles et socio-économiques les plus accessibles au niveau local, de façon à garantir aussi leur durabilité sur le long terme. Tout cela doit être réalisé en impliquant les communautés locales dans les choix et les décisions relatives à l’usage des terres cultivables »[151].

Dialogue œcuménique

modifier
Relations avec les orthodoxes
modifier
 
En 2011, une délégation orthodoxe offre cette tiare au pape Benoît XVI, geste symbolisant l'unité des chrétiens.

Le , Benoît XVI prend la décision de renoncer au titre de « patriarche de l'Occident »[152]. Ce renoncement a deux objectifs, le premier est de ne retenir que le titre universel du pape et non plus que celui de patriarche de l'Occident, la deuxième raison vise à se rapprocher des chrétiens orthodoxes, car le titre de patriarche de l'Occident a été créé en grande partie par opposition au patriarche d'Orient, et donc orthodoxe[153].

Des échanges de lettres entre Benoît XVI et le patriarche de Moscou Alexis II sont publiés le . Cet échange montre un début de rapprochement, Benoît XVI voulant « une collaboration plus intense dans un esprit de vérité et de charité » ; le patriarche quant à lui affirme que l’Occident « est confronté à de graves défis qui exigent des engagements communs ». Les relations entre Jean-Paul II et Alexis II étaient beaucoup plus tendues[154].

Le , le patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomée Ier, assiste à Rome, aux côtés de Benoît XVI, à l'ouverture de l'année paulinienne commémorant le deuxième millénaire de la naissance de Paul[155].

Relations avec les anglicans
modifier

Le 23 novembre 2006, le pape et l'archevêque de Canterbury Rowan Williams, chef de l'Église anglicane, ont reconnu l'existence dans une déclaration commune de « sérieux obstacles au progrès œcuménique ». Ils s’engagent cependant à « poursuivre le dialogue ». Les deux chefs religieux ont aussi appelé leurs fidèles à témoigner et agir ensemble pour « la paix au Proche-Orient et dans d'autres parties du monde »[156].

Durant le pontificat se poursuit le dialogue avec la Communion anglicane traditionnelle, fondée en 1991 à la suite de divergences au sein de la Communion anglicane. Elle revendique plusieurs centaines de milliers de fidèles[157] répartis en 33 évêchés dans 44 pays, parlant plus de sept langues. La Communion anglicane traditionnelle formule, le 5 octobre 2007, une demande de « rattachement » à l’Église catholique romaine sur le principe d’une communion « pleine, entière et sacramentelle »[158]. Cette demande a été prise en considération par le Saint-Siège, en octobre 2009[159], avec l'annonce de la publication de la constitution apostolique Anglicanorum Coetibus destinée à faciliter la communion entre Rome et les groupes anglicans[160].

Le 4 novembre 2009, Benoît XVI signe la constitution apostolique Anglicanorum Coetibus (À des groupes d’anglicans)[161] qui fournit un cadre dans lequel des groupes de fidèles anglicans peuvent rejoindre la communion catholique. Cette constitution crée une structure canonique spécifique destinée à accueillir et intégrer des institutions et groupes anglicans au sein de l'Église catholique romaine, tout en assurant « que soient maintenues au sein de l’Église catholique les traditions liturgiques, spirituelles et pastorales de la Communion anglicane, comme un don précieux qui nourrit la foi des membres de l’ordinariat et comme un trésor à partager » (AC, iii). La Constitution est signée par le pape Benoît XVI le , et publiée le [162]. Elle avait été annoncée conjointement le 20 octobre 2009[163], à Rome, par le cardinal William Levada, et à Londres, par Rowan Williams (archevêque de Canterbury) et Vincent Nichols (archevêque catholique de Westminster). Le 15 janvier 2011, pour permettre l'application de la constitution apostolique Anglicanorum Coetibus, la congrégation pour la doctrine de la foi érige l'ordinariat personnel de Notre-Dame de Walsingham destiné aux anglicans qui veulent entrer dans la communion catholique. Son territoire correspond à celui de la Conférence épiscopale d'Angleterre et du Pays de Galles. Cette structure canonique donne la possibilité aux ex-anglicans d'être en pleine communion avec l'Église catholique tout en conservant au sein de celle-ci des traditions liturgiques, spirituelles et pastorales anglicanes[164].

Relations avec le judaïsme
modifier

Le 29 mai 2006, au cours d'un voyage en Pologne, pays de son prédécesseur, le pape Benoît XVI se rend à Auschwitz, visite hautement symbolique du fait de sa nationalité allemande[165]. En février 2008, le pape Benoît XVI, dans sa volonté de permettre l'ancien rite de la messe en latin, a décidé de maintenir, avec quelques modifications, une prière pour la « conversion des juifs » contenue dans le missel en latin pour le Vendredi saint. Cette autorisation suscite alors des protestations de la part de membres de la communauté juive[166]. En avril 2008, lors de son voyage aux États-Unis, le pape — lors d'une visite initialement non prévue — a rencontré la communauté juive, et visité une synagogue à New York, adressant un message à la communauté juive[167]. À cette occasion, il a affirmé vouloir « réitérer l'engagement de l'Église au dialogue qui, en quarante ans, a conduit à changer fondamentalement, et à améliorer, nos relations ».

Au printemps 2009, Benoît XVI s'est rendu en Israël et en Jordanie. Au mémorial de Yad Vashem, il a prononcé le mot de « Shoah » dans son discours et parlé sans ambiguïté des « six millions de Juifs » assassinés par les nazis. En août 2009, Benoît XVI affirme que les camps d'extermination nazis sont des « symboles de l'enfer sur la terre »[168].

Le 17 janvier 2010, Benoît XVI renouvelle la visite que Jean-Paul II avait faite, 23 ans plus tôt, à la synagogue de Rome ; le contexte en est plus difficile, à la suite du projet de béatification de Pie XII[169]. Lors de son discours, le pape rappelle que Pie XII a sauvé des Juifs « de façon souvent cachée et discrète » et le président de la communauté juive de Rome, Riccardo Pacifici répond que « le silence de Pie XII durant la Shoah » demeure douloureux[170].

Après sa renonciation, le 11 février 2013, le grand rabbin ashkénaze d'Israël, Yona Metzger, affirme que son pontificat a permis « une diminution des actes antisémites dans le monde »[171].

Relations avec l'islam
modifier
Discours de Ratisbonne et ses conséquences
modifier

Le , dans son discours à l'université de Ratisbonne, le pape déplore énergiquement toute violence commise pour des desseins religieux. Dans son discours, le pape signifie que Dieu est le Verbe, le Logos, la Raison primordiale. Or, la raison s'oppose à la violence et aux passions.

Dans ce discours, il cite notamment l'empereur byzantin Manuel II Paléologue (1391-1425) : « (…) l’empereur, avec une rudesse assez surprenante qui nous étonne, s’adresse à son interlocuteur simplement avec la question centrale sur la relation entre religion et violence en général, en disant : « Montre-moi donc ce que Mahomet a apporté de nouveau, et tu y trouveras seulement des choses mauvaises et inhumaines, comme son mandat de diffuser par l’épée la foi qu’il prêchait ». L’empereur, après s’être prononcé de manière si peu amène, explique ensuite minutieusement les raisons pour lesquelles la diffusion de la foi à travers la violence est une chose déraisonnable. La violence est en opposition avec la nature de Dieu et la nature de l’âme. »[172]. Cette citation des propos de Manuel II dans son discours déclenche de vives réactions politiques et religieuses dans le monde, majoritairement négative dans les pays à majorité musulmane, plutôt positive dans les pays occidentaux prenant la défense du pape au nom du dialogue religieux et de la liberté d'expression. Les réactions prennent la forme de manifestations populaires et parfois d'actes violents allant jusqu'aux meurtres de chrétiens dans des pays à majorité musulmane comme l'Irak et la Somalie[173],[174].

Une annonce officielle du Vatican le 16 septembre, et Benoît XVI lui-même le lendemain, soulignent que cette citation de l'empereur Manuel II ne représentait pas les convictions personnelles du pape[175],[176]. Ces déclarations et une initiative diplomatique du Vatican apaisent en partie les critiques, dont celles venant d'Iran et de Malaisie[177].

Le 20 septembre, lors de l'audience générale à Rome, le pape revient à nouveau sur le discours qu'il a tenu à Ratisbonne. Il rappelle son « profond respect » pour les grandes religions, « et donc aussi pour les musulmans qui "adorent le Dieu unique". » Il insiste sur l'idée centrale de son discours : « Ce ne sont pas la religion et la violence qui vont ensemble, mais la religion et la raison ». Il souhaite aussi que ce discours et le débat qui a suivi puissent « constituer une impulsion et un encouragement à un dialogue positif, même autocritique, aussi bien entre les religions qu’entre la raison moderne et la foi des chrétiens »[178]. Cette invitation au dialogue est entendue par des personnalités musulmanes. Un mois après le discours de Ratisbonne, 38 savants musulmans écrivent une lettre ouverte au pape, en vue « de parvenir à une compréhension mutuelle »[179]. En octobre 2007, 138 personnalités musulmanes envoient au pape, et aux responsables des autres confessions chrétiennes, une lettre ouverte intitulée Une parole commune entre vous et nous[180],[181]. Cette initiative est suivie de la création d’un forum permanent de dialogue catholico-musulman dont la première session se tient à Rome, du 4 au 6 novembre 2008[180].

Rencontre avec des responsables musulmans
modifier

Le 6 novembre 2007, le pape reçoit Abdallah Ier, roi d'Arabie saoudite. C'est la première fois qu'une rencontre a lieu entre un pape et un souverain de ce pays, gardien des lieux saints de l’islam. L'entrevue a pour objet le dialogue interreligieux, avec en toile de fond la question de la liberté religieuse pour les chrétiens présents en Arabie saoudite[182].

En mai 2009, lors de son voyage en Jordanie, précédant son séjour en Israël, le pape rencontre le prince Ghazi Bin Muhammad Bin Talal, cousin du roi Abdallah II, et inspirateur de la lettre Une parole commune entre vous et nous. Ce dernier rappelle la blessure qu'a représentée pour les musulmans la citation de Manuel II dans le discours de Ratisbonne. Il remercie le pape d’avoir exprimé des regrets après son discours et note que « les musulmans ont aussi particulièrement apprécié l’éclaircissement donné par le Vatican, selon lequel ce qui a été dit à Ratisbonne ne reflétait pas l’opinion de Votre Sainteté, mais était simplement une citation dans un discours académique »[180].

Pistes dans le dialogue avec l'islam
modifier

Dans l'exhortation apostolique post-synodale Verbum Domini, parue en novembre 2010, le pape souhaite que « les rapports inspirés par la confiance, qui se sont instaurés depuis plusieurs années entre chrétiens et musulmans, se poursuivent et se développent dans un esprit de dialogue sincère et respectueux ». Il retient aussi les pistes de dialogue proposées par les évêques présents au Synode comme « le respect de la vie en tant que valeur fondamentale, et celui des droits inaliénables de l’homme et de la femme et de leur égale dignité » et la « contribution des religions au bien commun ». Le Synode envisage aussi de favoriser des rencontres entre chrétiens et musulmans afin qu'ils se connaissent mieux mutuellement[183].

Les conditions de ce dialogue sont celles qui, pour le pape, prévalent dans le dialogue entre les différentes religions, comme « la nécessité que soit assurée de manière effective à tous les croyants la liberté de professer leur propre religion en privé et en public, ainsi que la liberté de conscience ». Benoît XVI rappelle ainsi les paroles de Jean-Paul II aux musulmans à Casablanca, lors de son voyage au Maroc en août 1985 : « le respect et le dialogue requièrent la réciprocité dans tous les domaines, surtout en ce qui concerne les libertés fondamentales et plus particulièrement la liberté religieuse. Ils favorisent la paix et l’entente entre les peuples »[183].

Relations avec le bouddhisme
modifier

Le , le pape Benoît XVI reçoit le 14e dalaï-lama, chef spirituel bouddhiste du Tibet dans le cadre d’une « rencontre privée, de courtoisie, aux contenus religieux »[184]. Le , il devait également recevoir le dalaï-lama au Vatican[185]. Cependant, à la suite d'une pression du gouvernement chinois, le Vatican déclare que le pape n'envisage pas de rencontrer le dalaï-lama à cette date, soulevant une critique[186]. Le dalaï-lama a déclaré qu'il était désolé de ne pas voir le pape pendant sa visite de 10 jours en Italie[187].

Relations avec les Amérindiens
modifier

Le , dans son discours d'ouverture de la Cinquième Conférence générale de l’épiscopat latino-américain et caribéen, à Aparecida, au Brésil, Benoît XVI nie que « l'annonce de Jésus et de son Évangile ait comporté une aliénation des cultures précolombiennes ou cherché à imposer une culture étrangère ». Il affirme ensuite que « sans le savoir, les Indiens cherchaient le Christ dans leurs riches traditions religieuses. Le Christ était le sauveur auquel ils aspiraient silencieusement. Avec l'eau du baptême (…), l'Esprit saint est venu féconder leurs cultures, les purifiant et développant les nombreuses semences que le Verbe incarné avait mises en eux »[188]. Il cite alors la doctrine catholique sur les religions non chrétiennes, provoquant la protestation de responsables religieux ainsi que d'historiens, de théologiens, d'associations et d'experts des communautés amérindiennes[189]. Plus tard, il déclare que les Conquistadores ont commis de graves crimes que l'Église a déjà dénoncés par le passé[190].

Le , il canonise l'agnière Kateri Tekakwitha qui devient alors la première sainte amérindienne[191].

Autres prises de position publiques

modifier
Écologie et environnement
modifier

Comme son prédécesseur, Benoît XVI a pris position à de nombreuses reprises sur les problèmes d'écologie et d'environnement - la sauvegarde de la Création - tout au long de son pontificat[192].

Dans son message pour la journée mondiale de la paix 2008, il a exprimé sa préoccupation pour la destruction de l'environnement de nombreuses régions de la planète du fait de l'action de l'homme, d'une façon qui compromet sérieusement l'écosystème. Le pape a relié un appel moral fort à la solidarité, sur la base de la reconnaissance de la destination universelle des biens de la Création, qui concerne aussi les pauvres et les générations à venir. Lors des Journées mondiales de la jeunesse de Sydney en juillet 2008, Benoît XVI a expliqué quels sont les fondements d'une écologie humaine qui tienne compte aussi bien de l'environnement naturel que social. Il a affirmé que cette crise de l'écologie naturelle et de l'écologie sociale est due au fait que « la liberté et la tolérance sont très souvent séparées de la vérité ».

La notion d'écologie humaine (ou écologie de l'Homme), énoncée lors des vœux de Noël 2008 du pape, a provoqué selon Le Journal du dimanche « la colère des associations homosexuelles »[193].

Politique
modifier
 
Le pape Benoît XVI en compagnie de Michelle et Barack Obama.
 
Benoît XVI et le président russe Vladimir Poutine, le .

D'une façon générale, le pape n'a pas pris autant que son prédécesseur part au débat politique. Certains choix religieux ont cependant des échos politiques lisibles – ainsi, la canonisation de religieux espagnols tués au cours de la guerre d'Espagne au moment où le gouvernement socialiste de José Luis Zapatero reconnaissait les combattants républicains.

Son enfance et l'arrivée d'Hitler au pouvoir démocratiquement sont analysées par Joseph Ratzinger comme la perte en Allemagne des convictions chrétiennes, qui disparaissaient et n'ont pas su faire face à l'idéologie nazie. La foi d'une communauté robuste et orthodoxe, comme celle de son père, est, selon lui, plus à même de résister aux idéologies[A 27]. La faiblesse de la démocratie malgré la république de Weimar conduit à développer une conception de la démocratie à qui il faut, pour bien fonctionner, de la vertu[A 28].

Relations internationales
modifier

Le , au cours de la messe célébrée au Vatican, à l'occasion de la Journée mondiale de la paix, Benoît XVI a appelé l'Organisation des Nations unies (ONU) à une conscience renouvelée de ses responsabilités pour promouvoir la justice, la solidarité et la paix dans le monde.

Sur l'épidémie de sida en Afrique
modifier

Le , dans l'avion qui l'amène en Afrique[194], Benoît XVI déclare : « Je dirais qu’on ne peut pas vaincre ce problème du sida uniquement avec de l’argent, qui est nécessaire. S’il n’y a pas l’âme, si les Africains ne s’aident pas, on ne peut le résoudre en distribuant des préservatifs. Au contraire, ils augmentent le problème[Note 10]. »[195]. Il ajoute que la solution au problème de l'épidémie ne peut se trouver que dans l'« humanisation de la sexualité » et un « renouveau spirituel » des relations humaines d'une part, et d'autre part dans un dévouement total envers les personnes qui souffrent[196].

Ces propos sont très critiqués par des organisations s'occupant de la lutte contre le sida, à l'instar du Fonds mondial de lutte contre le sida et d'Onusida[197], et par divers gouvernements ou personnalités politiques, notamment en Belgique, aux Pays-Bas et en France[198],[199]. L'immunologiste Quentin Sattentau, de l'université d'Oxford, parle d'un « grand pas en arrière en matière d'éducation sanitaire » et redoute une augmentation des contaminations[198] tandis qu'un chercheur, Edward Green, directeur du AIDS Prevention Research Project Harvard Center for Population and Development Studies de l'université Harvard, affirme dans un éditorial[200] que des « preuves empiriques » donnent raison au pape, mettant en exergue que l'usage du préservatif n'est pas efficace lorsque l'épidémie de sida touche l'ensemble de la population, tout en confirmant son efficacité dans d'autres situations[201],[202].

Plusieurs personnalités de l'Église catholique relativisent les propos de Benoît XVI, tel l'évêque français Jean-Michel di Falco qui affirme qu'« on ne doit être ni criminel, ni suicidaire, et on doit utiliser le préservatif », le prêtre Guy Gilbert exprimant son sentiment d'avoir sauvé plusieurs vies en distribuant des préservatifs, ou l'évêque auxiliaire de Hambourg expliquant que toute personne séropositive ou sexuellement active « doit protéger les autres et [elle-même][198] ».

Plusieurs évêques français[203] et africains appuient quant à eux les propos du pape, affirmant, comme l'archevêque de Kinshasa, Laurent Monsengwo, que le préservatif aggrave le problème en « donnant une fausse sécurité[197] ».

Peu après, l’Osservatore Romano reconnaît une « certaine efficacité » au préservatif dans le cadre de campagnes de lutte contre le sida fondées prioritairement sur la fidélité et l'abstinence (Stratégie ABC), par exemple en Ouganda[204].

À la suite de ce discours à l'arrivée à l'aéroport de Yaoundé, le pape demande la gratuité des soins et la facilitation de l'accès aux hôpitaux pour les personnes atteint de cette maladie[205],[206].

En , dans un livre d'entretiens avec Peter Seewald (Lumière du monde)[207], Benoît XVI revient sur son discours prononcé un an et demi plus tôt[208]. Il dit avoir alors voulu affirmer avec force que le problème du sida ne pouvait se résoudre par la seule distribution de préservatifs. La prévention, par l'abstinence et la fidélité, ainsi que le refus de la banalisation de la sexualité sont à ses yeux beaucoup plus déterminants pour la lutte contre le sida. Toutefois, le pape tient compte aussi dans cet entretien avec Peter Seewald de situations exceptionnelles où des relations sexuelles peuvent s'avérer dangereuses pour la vie de l'autre. Sans approuver ces relations et l'exercice désordonné de la sexualité, le pape estime que l'utilisation du préservatif pour diminuer le danger de contagion est, dans ces situations, « un premier acte de responsabilité », « un premier pas sur le chemin vers une sexualité plus humaine »[209],[210]. D'après le père Lombardi, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, des théologiens et des membres du clergé ont déjà soutenu des analyses similaires. Le père Lombardi observe cependant, comme l'ont fait de nombreux observateurs, que c'est la première fois qu'un pape donne son avis de cette façon sur ce sujet[209]. Enfin, à la suite des diverses interprétations erronées qui ont été diffusées à l'occasion de la publication du livre, la Congrégation pour la doctrine de la foi a publié une note qui précise : « En réalité, les paroles du Pape qui font allusion en particulier à un comportement gravement désordonné, en l’occurrence la prostitution (cf. Lumière du monde, p. 159-161), ne modifient ni la doctrine morale ni la pratique pastorale de l’Église. Comme il ressort de la lecture du passage en question, le Saint-Père ne parle ni de morale conjugale, ni même de norme morale sur la contraception. […] L’idée qu’on puisse déduire des paroles de Benoît XVI qu’il est licite, dans certains cas, de recourir à l’usage du préservatif pour éviter les grossesses non désirées, est tout à fait arbitraire et ne correspond ni à ses paroles ni à sa pensée. […] le Saint-Père se référait au cas totalement différent de la prostitution »[211].

Relations avec les traditionalistes

modifier
 
Benoît XVI préside les cérémonies d'ouverture de l'année paulinienne, le .
Le motu proprio Summorum Pontificum
modifier

Le samedi 7 juillet 2007, Benoît XVI publie le motu proprio Summorum Pontificum[212], permettant la célébration de la messe de 1962 (forme tridentine du rite romain dans sa version révisée par Jean XXIII) par tous les prêtres sur simple demande des paroissiens, accompagnée d'une lettre aux évêques[213].

Le pape déclare dans sa lettre que la messe de 1962 et celle de 1970 ne sont qu'un seul et même rite ayant deux expressions différentes (cette appréciation est critiquée par les traditionalistes et les progressistes). De plus, il dénonce les excès « insupportables » de la réforme liturgique post-conciliaire et appelle à « une réconciliation interne » au sein de l'Église catholique, ainsi qu'à l'unité des chrétiens ayant suivi Marcel Lefebvre après les sacres de 1988[pas clair]. Ce texte a été salué comme une victoire pour ces fidèles[214], mais Benoît XVI réaffirme la validité de la messe de Paul VI comme expression ordinaire du rite, alors que la messe de Pie V est reconnue mais comme l'expression extraordinaire[213].

En effet la publication du motu proprio est apparue dans le contexte d'une tentative de « réintégration » de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X (FSSPX) dans la pleine communion ecclésiale. Fellay avait présenté deux conditions préalables : a) la reconnaissance du droit de tout prêtre catholique de célébrer la messe tridentine, et b) la levée de l'excommunication des quatre évêques de la Fraternité[réf. nécessaire]. Par un décret du , le préfet de la Congrégation pour les évêques Giovanni Battista Re, agissant au nom du pape Benoît XVI, lève l'excommunication des quatre évêques de la FSSPX. Parmi eux se trouve Richard Williamson, qui a fait publiquement des déclarations négationnistes[215].

Par Summorum Pontificum, Benoît XVI déclare que dans les messes célébrées sans le peuple, tout prêtre catholique de rite latin, tant séculier que religieux, peut utiliser le Missel de 1962 et que les groupes n'ont besoin que de l'autorisation du curé, et non de l'évêque, pour leur usage public. Il a également déclaré qu'outre la messe de rite romain promulguée conformément aux directives du Concile Vatican II (appelée par lui la forme ordinaire), la révision de Jean XXIII de la messe tridentine doit encore être considérée comme une expression extraordinaire du même rite romain.

Au sein de la FSSPX, une forte opposition au projet de rapprochement avec le Saint-Siège s'est manifestée et aucun accord n'a été trouvé, mais après l'annonce de la démission de Benoît XVI, le , Fellay lui a déclaré sa gratitude pour avoir affirmé que la « messe traditionnelle » n'avait jamais été abrogée et pour avoir levé l'excommunication des évêques[216].

La position conciliatrice de Benoît XVI sera rejetée par son successeur, qui, en 2021, déclare avec Traditionis Custodes : « Les livres liturgiques promulgués par les Saints Pontifes Paul VI et Jean-Paul II, conformément aux décrets du Concile Vatican II, sont la seule expression de la lex orandi du Rite romain[217]». Selon son secrétaire particulier Georg Ganswein et son biographe Peter Seewald, Benoît XVI découvrit Traditionis Custodes en lisant l'Osservatore Romano et cela lui « brisa le cœur » (Peter Seewald affirme que la santé de Benoît XVI ne s'en est pas remise)[218],[91].

Affaire Williamson
modifier
 
Benoît XVI réintroduisant le port cérémonial de vêtements traditionnels tombés en désuétude ; comme la mitre de Pie IX, les mules papales, le camail, le saturne ou, comme ici, le camauro[219].

Quelques mois avant la levée de l'excommunication, Richard Williamson a en effet tenu des propos négationnistes dans un entretien diffusé par une chaîne de télévision suédoise. Il reprenait ainsi des affirmations qu'il avait faites à Sherbrooke, au Québec, en avril 1989[220], déclarant alors que les Juifs étaient les « ennemis du Christ » et que la Shoah était une falsification mise en œuvre par les sionistes en vue de la création de l'État d'Israël[221].

La levée de l'excommunication de ces quatre évêques suscite alors une vive polémique médiatique[222]. Quelques centaines de catholiques allemands, hostiles à ce décret, engagent une procédure officielle pour se faire radier des registres de l'Église[222]. Dans un entretien au journal Le Monde, le grand rabbin de France, Gilles Bernheim s'interroge :

« Comment le pape pouvait-il ignorer le négationnisme de Mgr Williamson ? Si la levée de l'excommunication est une invitation à la réconciliation, comment se réconcilier avec celui qui s'est exclu de la chrétienté par ses propos ? Comment dialoguer avec cet autre qui voit dans la négation de la Shoah une opinion personnelle ? Et que se passera-t-il si les quatre évêques qui ne sont plus excommuniés continuent de refuser Vatican II et Nostra Ætate ? Ces questions m'inquiètent. Comme beaucoup de chrétiens et de juifs, j'attends des réponses claires[223]. »

Face à la polémique, le Vatican précise que le pape ignorait les déclarations négationnistes de Richard Williamson et que l'évêque devra prendre « sans équivoque et publiquement ses distances » avec les propos précédemment tenus pour « être admis aux fonctions épiscopales dans l'Église[222] ». Dans le même document[224], le Vatican indique que « la pleine reconnaissance du concile Vatican II » est « indispensable à la reconnaissance future de la FSSPX ». Pour Angela Merkel, ces demandes du pape à l'encontre de l'évêque négationniste sont saluées comme « un signal important et positif »[225].

Quelques jours plus tard, Benoît XVI reçoit les présidents de plusieurs communautés juives américaines et leur confirme sa totale condamnation du négationnisme[226]. Il juge « inacceptable » et « intolérable » de vouloir nier ou minimiser la Shoah, « crime contre Dieu et contre l'humanité ». Reprenant les paroles prononcées par Jean-Paul II à Jérusalem en mars 2000, il déclare à cette occasion : « J'ai fait mienne sa prière. “Dieu de nos pères, qui as choisi Abraham et ses descendants pour porter ton Nom aux nations, nous sommes profondément attristés par le comportement de ceux qui au cours de l'histoire ont causé de la souffrance à tes fils et, en demandant pardon, nous voulons nous engager dans une authentique fraternité avec le Peuple de l'Alliance.” » L'Église catholique, précise-t-il ensuite, est « profondément et irrévocablement engagée dans le refus de tout antisémitisme », fidèle en cela aux enseignements de Vatican II, « pierre milliaire » des relations entre juifs et chrétiens.

Dans sa réponse, le rabbin Arthur Schneier indique que ces relations, « basées sur les solides fondations de Vatican II », « peuvent survivre à des rechutes périodiques » d'où juifs et chrétiens ressortiront « plus forts pour travailler ensemble ». Il exprime la « souffrance » causée aux Juifs par les propos négationnistes de Williamson et souligne que la « fermeté » de la condamnation de la Shoah par Benoît XVI représente un « encouragement »[226].

Le , Benoît XVI publie une Lettre aux évêques de l'Église catholique[227], dans laquelle il exprime ses regrets à propos des maladresses de communication ayant entouré cette affaire, et expose les raisons qui l'ont conduit à prendre cette mesure de levées d'excommunication et les raisons doctrinales qui, selon lui, empêchent la FSSPX d'accéder à un statut canonique dans l'Église et ses ministres d'y exercer légitimement un ministère.

Les négociations (2009-2012)
modifier

Publié le par le pape, le motu proprio Ecclesiae unitatem précise les relations entre le Vatican et la FSSPX. En vertu de ce décret, la Commission pontificale Ecclesia Dei, instituée par Jean-Paul II en 1988, est désormais rattachée « de façon étroite » à la Congrégation pour la doctrine de la foi.

Pour Benoît XVI, le différend de la FSSPX avec Rome est d'ordre « essentiellement doctrinal »[228] et porte notamment sur l'acceptation par la FSSPX « du concile Vatican II et du magistère post-conciliaire des papes ». Tant que cette question n'est pas résolue, la FSSPX « n'a pas de statut canonique dans l'Église », « ses ministres ne peuvent exercer légitimement aucun ministère » et elle n'est pas dans la pleine communion de l'Église catholique[229].

Les négociations durent trois ans. Quand le cardinal William Levada atteint l'âge de la retraite, Benoît XVI le remplace, le , par l'un de ses proches collaborateurs, Gerhard Ludwig Müller, évêque de Ratisbonne. Celui-ci devient donc préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi[230]. En tant que tel, il est également président de la Commission pontificale Ecclesia Dei, de la Commission biblique pontificale et de la Commission théologique internationale. C'est Gerhard Ludwig Müller qui déclare, en septembre 2012, que, après une dernière discussion avec les traditionalistes, les négociations ont abouti à un échec ; elles ne reprendront pas[231].

Renonciation

modifier
Annonce de son départ
modifier

Le 11 février 2013, à l'issue d'un consistoire public ordinaire convoqué pour valider des propositions de canonisations, le pape annonce, en latin, sa renonciation pour le 28 février à 20 heures (heure de Rome), la justifiant par la « vigueur qui, ces derniers mois, s’est amoindrie en moi d’une telle manière que je dois reconnaître mon incapacité à bien administrer le ministère qui m’a été confié. »[232],[233],[234]. Il se retirera au monastère Mater Ecclesiae. Selon le quotidien La Repubblica, cette renonciation serait liée au résultat de l'enquête interne dont Benoît XVI avait chargé les cardinaux Julián Herranz Casado, Jozef Tomko et Salvatore De Giorgi[235]. Jean-Marie Guénois, chroniqueur religions du journal français Le Figaro, démonte les allégations de La Repubblica, « construction […] aussi absurde que fausse ». Selon lui, le pape a pris la décision de démissionner en avril 2012, à l'issue d'un voyage au Mexique et à Cuba dont il est sorti épuisé, et n'en a informé qu'un cercle extrêmement restreint pour se ménager le temps de mener à bien certains chantiers[236].

Question de la légalité
modifier

Sa renonciation est conforme au Code de droit canonique de 1983 régissant les activités du Saint-Siège : « S'il arrive que le Pontife romain renonce à sa charge, il est requis pour la validité que la renonciation soit faite librement et qu'elle soit dûment manifestée, mais non pas qu'elle soit acceptée par qui que ce soit »[237].

 
Le pape lors de sa dernière audience générale, le , veille de sa renonciation.

Il est le premier pape à renoncer à la poursuite de son mandat depuis Grégoire XII[238],[239], contraint à la démission lors de la poussée conciliariste du concile de Constance en 1415, à l'instar de l'antipape Jean XXIII[240]. Mais déjà en 1294, Célestin V, un ermite proche des franciscains élu à 85 ans, avait abandonné sa charge après cinq mois de pontificat[241], tandis que Grégoire VI, parfois cité, fut déposé en 1046 pour simonie à l'instigation du roi des Romains Henri III[242]. Philippe Levillain souligne que la majeure partie de ces démissions étaient « liées (…) à la pression de factions rivales, qui contestaient la légitimité du pape élu »[243].

Derniers actes du pontificat
modifier

Les derniers messages de Benoît XVI portent notamment sur l'intégrité morale et religieuse de l'Église. Il dénonce ainsi dans un sermon l'hypocrisie religieuse et les divisions au sein du corps ecclésiastique[244],[245],[246]. Lors de l'angélus du premier dimanche de Carême, il rappelle que l'Église appelle chacun de ses membres à « se renouveler dans l'Esprit et à se réorienter vers Dieu en reniant l'orgueil et l'égoïsme »[247],[248].

Le dernier angélus du pontificat, le 24 février, est suivi par une foule nombreuse de plus de 100 000 fidèles rassemblés place Saint-Pierre[249]. Le lendemain est rendu public le motu proprio Normas Nonnullas daté du 22 février précisant un certain nombre de points pour l'organisation du conclave[250].

Le 27 février, Benoît XVI donne sa 384e et dernière audience, devant 150 000 fidèles, sans cérémonie particulière, hormis un discours d'adieu, dans lequel il évoque les « eaux agitées de son pontificat », et la présence de presque tous les cardinaux du monde, prêts à entrer en conclave[251],[252].

Le lendemain, après une cérémonie de congé en présence des cardinaux présents à Rome en fin de matinée, Benoît XVI se rend à Castel Gandolfo où son salut à la foule depuis le balcon du palais apostolique constitue le dernier geste du pontificat. À 20 heures, les gardes suisses ferment les portes du palais. Le pontificat est terminé et commence la période de vacance du siège apostolique.

Après le pontificat

modifier

Sede vacante et élection du pape François

modifier

Le à 11 heures, l’anneau du pêcheur, symbole du pouvoir pontifical, est biffé par le cardinal camerlingue Tarcisio Bertone. À 16 heures, après avoir salué une dernière fois les cardinaux, les employés du Vatican et les Gardes suisses dans la cour San Damaso, Benoît XVI embarque à bord d'un hélicoptère blanc de l'armée de l'air italienne à destination de Castel Gandolfo où il s'installe pour une durée de deux mois[253], tandis que les appartements pontificaux du Vatican sont scellés[254]. À partir de 20 heures, il devient officiellement « Sa Sainteté Benoît XVI, pape émérite » ou « Sa Sainteté Benoît XVI, pontife romain émérite »[255], bien que, lors de sa première apparition publique après le conclave sur le balcon de Saint-Pierre de Rome, son successeur François, se nommant lui-même évêque de Rome plutôt que pape, appelle à prier pour son prédécesseur qu'il qualifie d'« évêque émérite ». Le pape émérite conserve sa soutane blanche, mais abandonne la ceinture et le camail[256], symbole des responsabilités pesant sur les épaules du souverain[257] et remplace les chaussures rouges, rappelant le sang des martyrs, par de simples mocassins marron que lui ont offerts des artisans mexicains lors de sa visite au Mexique en 2012[258].

 
Benoît XVI lors de son arrivée au consistoire du .

Relations avec le pape François et retraite au Vatican

modifier

Selon Peter Seewald, biographe de Benoit XVI, « dès le premier jour de son pontificat, le pape François a tenté de prendre ses distances avec son prédécesseur »[91].

Le , le nouveau pape François vient rendre visite, 10 jours après son élection, au pape émérite Benoît XVI à Castel Gandolfo et prier avec lui[259]. Le jeudi , Benoît XVI revient au Vatican, accueilli par son successeur, pour entrer au monastère Mater Ecclesiae situé dans les jardins de la cité-État[260],[261]. Le , il inaugure une statue de l'archange saint Michel avec le pape régnant[262], événement lors duquel ce dernier publie Lumen fidei, encyclique largement préparée par Benoît XVI avant sa renonciation[263].

Bien que sa santé s'amenuise, le pape émérite Benoît XVI continue de recevoir des visites ; d'après l'agence en ligne Zenit, qui publie ces propos le 19 août, il aurait évoqué à un visiteur anonyme une « expérience mystique » à l’origine de son départ, et qui se serait poursuivie au cours des mois suivants, le confortant dans son choix. Il aurait ajouté que, plus il constatait le grand « charisme » de son successeur, le pape François, plus il se rendait compte que sa décision avait été la « volonté de Dieu »[264]. Cette information est ensuite démentie le 25 août, à la télévision italienne, par son secrétaire personnel Georg Gänswein[265].

Quelques mois après le conclave qui l'a élu, dans l'avion le ramenant à Rome après les Journées mondiales de la jeunesse à Rio, le pape François (qui n'a que 9 ans d'écart avec lui) affirme que Benoît XVI est comme un « grand-père à la maison », qu'il consulte régulièrement et que, s'il avait une difficulté ou une chose qu'il n'aurait pas comprise, il lui demanderait conseil[266]. Le pape François rend d'ailleurs visite à son prédécesseur au monastère Mater Ecclesiae où celui-ci vit depuis sa renonciation, à l'occasion des fêtes de fin d'année, puis l'invite le 27 décembre 2013 pour un déjeuner à sa résidence de Sainte-Marthe.

Au cours de l'année 2014, le pontife émérite assiste à quatre rencontres publiques. Il se rend d'abord à la basilique Saint-Pierre lors du consistoire du qui voit la création des 19 premiers cardinaux de François. Il est chaleureusement accueilli par le pape en exercice. C'est la première apparition de Benoît XVI lors d'une cérémonie officielle depuis la fin de son pontificat[267]. Il assiste également à la messe de canonisation des papes Jean XXIII et Jean-Paul II[268] le , avec une fraternelle accolade entre les deux pontifes. Sans être placé aux côtés du pape François, mais parmi les cardinaux pour ne pas créer de confusion, le pape émérite concélèbre la messe[269]. C'est alors la première fois de l'histoire de l'Église catholique que deux souverains pontifes sont présents lors d'un tel événement, surnommé ici le « dimanche des quatre Papes »[270],[271]. Benoît XVI est ensuite convié le à la première partie de la rencontre avec les personnes âgées aux côtés de François[272], et le à la cérémonie de béatification de Paul VI.

En 2015, Benoît XVI est convié au deuxième consistoire du pape François qui voit la création de 20 nouveaux cardinaux le . Il reçoit la visite du pape François au monastère Mater Ecclesiae le , avant d'aller se reposer quelques semaines dans la résidence d'été de Castel Gandolfo[273]. C'est pendant ce séjour estival en dehors de Rome qu'il reçoit un doctorat honoris causa de l'Université pontificale Jean-Paul-II et de l'Académie de musique de Cracovie, le , des mains du cardinal Stanisław Dziwisz[274]. Il est présent ensuite à la cérémonie d’ouverture de la Porte Sainte marquant le début du Jubilé de la Miséricorde[275] le , la franchissant immédiatement après le Pape François. C'est la dernière apparition publique officielle du pape émérite.

À partir de l'année 2016, les célébrations ou rencontres avec Benoît XVI se font en privé. Il célèbre ses 65 ans de sacerdoce le en présence du pape François[276] dans la salle clémentine du palais apostolique. Le , le pape François et les 16 nouveaux cardinaux du troisième consistoire se rendent auprès du pape émérite au monastère Mater Ecclesiae[277], ce qui signifie que contrairement aux deux précédents consistoires de 2014 et 2015, Benoît XVI n'assiste pas à leurs créations dans la basilique Saint-Pierre. Il fait de même pour les consistoires suivants du [278], du [279], du [280], du [281] et du [282].

Moins d’un mois après la polémique sur la participation de Benoît XVI à un livre du cardinal Robert Sarah, le Saint-Siège a confirmé, mercredi 5 février 2020, la limitation des responsabilités de Georg Gänswein, à la fois préfet de la Maison pontificale et secrétaire particulier de Benoît XVI[283].

En 2021, François abroge, avec Traditionis Custodes, l'œuvre de réconciliation que Benoît XVI avait cherché à établir avec Summorum Pontificum. Selon le secrétaire particulier du pape émérite Georg Ganswein et son biographe Peter Seewald, Benoît XVI découvrit Traditionis Custodes en lisant l'Osservatore Romano et cela lui « brisa le cœur » (Peter Seewald affirme que la santé de Benoît XVI ne s'en est pas remise)[218],[91].

 
Buste de Benoît XVI à Traunstein.

Participations à des ouvrages

modifier

Benoît XVI publie un livre entretien le , intitulé Dernières conversations, avec le journaliste allemand Peter Seewald. Il revient sur son pontificat, sa renonciation et le pontificat de son successeur, le pape François[284].

En 2017, il préface les versions allemande et italienne du livre d'entretien La Force du silence du cardinal Robert Sarah, ce qui est analysé comme un soutien discret à cet ecclésiastique conservateur[285].

En janvier 2020, en collaboration avec le cardinal Robert Sarah, Benoît XVI s'exprime dans le livre Des profondeurs de nos cœurs sur le maintien du célibat du clergé au sein de l'Église catholique, précisément à la lumière du récent débat sur la question[286].

Relations avec son frère

modifier

Le pape émérite recevait régulièrement la visite de son frère aîné, Georg Ratzinger, qui restait au Vatican quelques semaines à chacune de ses venues.

Du au , Benoît XVI se rend à Ratisbonne pour rendre une dernière visite à son frère qui est gravement malade. Lors de ce premier voyage international du pape émérite depuis son abdication, il est notamment accompagné par son secrétaire particulier Georg Gänswein, un médecin, une infirmière, et le commandant adjoint de la gendarmerie vaticane.

Georg Ratzinger décède quelques jours après la visite de son frère le à l'âge de 96 ans. Le pape François adresse en cette occasion ses condoléances à son prédécesseur : « vous avez eu la délicatesse de m'informer en premier lieu de la nouvelle du décès de votre frère bien-aimé, Mgr Georg. Je tiens à vous renouveler l'expression de ma plus profonde sympathie et de ma proximité spirituelle en ce moment de tristesse. Je vous assure de ma prière de suffrage pour le défunt, afin que le Seigneur de la vie, dans sa bonté miséricordieuse, l'introduise dans la patrie du ciel et lui accorde la récompense préparée pour les fidèles serviteurs de l'Évangile. Je prie aussi pour vous, Votre Sainteté, en invoquant du Père, par l'intercession de la Bienheureuse Vierge Marie, le soutien de l'espérance chrétienne et la tendre consolation divine. Filialement et fraternellement »[287].

Les obsèques de Georg Ratzinger se tiennent le en la cathédrale Saint-Pierre de Ratisbonne. Benoît XVI est représenté par Georg Gänswein qui lit une lettre du pape émérite rendant hommage à son frère disparu[288].

Mort et funérailles

modifier
 
Corps de Benoît XVI exposé dans la basilique Saint-Pierre de Rome.
 
Tombeau de Benoît XVI dans les grottes du Vatican.

Le , le pape François annonce que Benoît XVI est gravement malade[289].

Après plusieurs jours de détérioration de son état de santé, le pape Benoît XVI meurt à 9 h 34 le matin du , à l'âge de 95 ans au Vatican, dans le monastère Mater Ecclesiae. Un communiqué du Vatican annonce « avec douleur » la mort du souverain pontife émérite. C’est la première fois depuis 1417 que la mort d’un pape ne signifie pas la fin d’un pontificat[290]. Plusieurs chefs d’État rendent hommage au pape émérite à l’annonce de sa mort. Le président français Emmanuel Macron salue les « efforts du pape émérite pour un monde plus fraternel », alors que le président russe Vladimir Poutine rend hommage à la mémoire d’un « défenseur des valeurs traditionnelles chrétiennes »[291],[292]. Le roi du Royaume-Uni et gouverneur suprême de l'Église d'Angleterre, Charles III, adresse un message de condoléances au pape François, saluant les « efforts constants » de Benoît XVI pour rapprocher les catholiques et les protestants[293].

Le corps de Benoît XVI est exposé à partir du 2 janvier 2023 dans la basilique Saint-Pierre de Rome, afin que les fidèles puissent venir lui rendre hommage avant ses funérailles[294]. La messe de ses obsèques se déroule le 5 janvier sur la place Saint-Pierre, sous la présidence du pape François. Plusieurs observateurs notent une « volonté évidente de rendre la cérémonie discrète », et une homélie impersonnelle du pape François[295].

Une journée de deuil national est décrétée au Portugal le 5 janvier, jour des funérailles de Benoît XVI[296].

Records de longévité

modifier

Lorsqu’il meurt le , Benoît XVI est âgé de 95 ans, 8 mois et 15 jours : il est donc depuis 1 400 ans celui qui, ayant exercé la fonction de pape, est mort le plus vieux. Cependant, comme il avait renoncé à sa charge le 28 février 2013, à l’âge de 85 ans, 10 mois et 12 jours, c’est Léon XIII qui reste le pape mort en fonction le plus vieux, à l'âge de 93 ans, 4 mois et 18 jours.

Benoît XVI est également le seul pontife dont la durée de l’éméritat, qui est le plus long de l’histoire de la papauté (9 ans, 10 mois et 3 jours), a dépassé celle du pontificat (7 ans, 10 mois et 9 jours)[297].

Distinctions et prix

modifier

Décorations et récompenses

modifier

Décorations

modifier
Ordres pontificaux
modifier
Décorations allemandes
modifier
Autres décorations étrangères
modifier

Récompenses

modifier

Citoyen honoraire

modifier
 
Statue de Benoît XVI à Saint-Jacques-de-Compostelle.

Joseph Ratzinger est citoyen d'honneur de nombreuses villes, notamment en Allemagne :

Doctorats honoris causa

modifier

Œuvres

modifier

Ouvrages avant son pontificat

modifier

Ouvrages pendant son pontificat

modifier

Encycliques et exhortations

modifier

Ouvrages après son pontificat

modifier

Notes et références

modifier
  1. Le titre de pape n'apparaît en effet qu'au cours du IIIe siècle et n'est pas attesté pour l'évêque de Rome avant le début du IVe siècle. Philippe Levillain, Dictionnaire historique de la papauté, Fayard, 2003, s. v. « Pape ».
  2. Dans les Souvenirs qu'il a publiés en 1997, Joseph Ratzinger a retracé l'atmosphère de ses dix ans, alors que la famille, éclairée par un père de famille viscéralement hostile au Troisième Reich et au nazisme, relevait les signes angoissants de la militarisation du pays sans pouvoir imaginer le cataclysme qui allait être déclenché par le régime hitlérien.
  3. Interrogé sur ce qu'il voulait faire plus tard, Joseph Ratzinger affirma vouloir devenir curé de paroisse. Walter Fried qui a fait son service militaire avec Joseph Ratzinger affirma qu'« il fallait du courage pour répondre cela » dans le climat d'anticléricalisme ambiant du régime nazi. Ce témoignage est repris par le livre Benoît XVI, Le Choix de Dieu, dont la source provient de l'édition en ligne du Spiegel du 22 avril 2005.
  4. Selon une légende médiévale, saint Augustin rencontre un enfant sur une plage qui s'applique à épuiser l'eau de la mer avec une coquille. L'évêque note la vanité de ce projet, mais l'enfant lui répond qu'il aura fini avant que le saint ait fini de comprendre les mystères de la Trinité. Ce dernier décide d'adopter le coquillage dans son blason. Cf. Aldo Maria Valli, Le Petit Monde du Vatican, Tallandier, , p. 127.
  5. Dans cette composition, la partie extérieure est inspirée par les armoiries du pape Barberini, Urbain VIII, pape de 1623 à 1644, que l'on voit sur les piliers du baldaquin du Bernin dans la basilique Saint-Pierre.
  6. « Le pallium, tissu en pure laine placé sur mes épaules […] peut être considéré comme une image du joug du Christ. […] Et cette volonté n'est pas pour moi un poids extérieur, qui nous opprime et nous enlève notre liberté. […] En réalité le symbolisme du pallium est encore plus concret : la laine d'agneau entend représenter la brebis perdue ou celle qui est malade ou celle qui est faible, que le pasteur met sur ses épaules et qu'il conduit aux sources de vie. […] Le fils de Dieu […] ne peut abandonner l'humanité à une telle condition misérable. Il se met debout, il abandonne la gloire du ciel, pour retrouver la brebis et pour la suivre, jusque sur la croix. Il la charge sur ses épaules, il porte notre humanité, il nous porte nous-mêmes. ».
  7. Un premier dépassement, d'une unité, pendant quelques semaines, avait déjà eu lieu à l'occasion du consistoire précédent
  8. « Ce n'est qu'en examinant avec attention les nombreux éléments qui ont donné naissance à la crise actuelle qu'il est possible d'entreprendre un diagnostic clair de ses causes et de trouver des remèdes efficaces. Il est certain que parmi les facteurs qui y ont contribué, nous pouvons citer : des procédures inadéquates pour déterminer l'aptitude des candidats au sacerdoce et à la vie religieuse ; une formation humaine, morale, intellectuelle et spirituelle insuffisante dans les séminaires et les noviciats ; une tendance dans la société à favoriser le clergé et d'autres figures d'autorité, ainsi qu'une préoccupation déplacée pour la réputation de l'Église et pour éviter les scandales, qui a eu pour résultat de ne pas appliquer les peines canoniques en vigueur et de ne pas protéger la dignité de chaque personne. » (Benoît XVI, Lettre aux catholiques d'Irlande, 20 mars 2010)
  9. « (…) les attaques contre le pape et contre l'Église ne viennent pas seulement de l'extérieur, mais les souffrances de l'Église viennent proprement de l'intérieur de l'Église, du péché qui existe dans l'Église. Ceci s'est toujours su, mais aujourd'hui nous le voyons de façon réellement terrifiante : que la plus grande persécution de l'Église ne vient pas de ses ennemis extérieurs, mais naît du péché de l'Église et que donc l'Église a un besoin profond de réapprendre la pénitence, d'accepter la purification, d'apprendre d'une part le pardon, mais aussi la nécessité de la justice. Le pardon ne remplace pas la justice. En un mot, nous devons réapprendre cet essentiel : la conversion, la prière, la pénitence et les vertus théologales. » Benoît XVI, 11 mai 2010, Ag. Zénit ZF10051211 - 12-05-2010.
  10. Isabelle de Gaulmyn, « Ce que le pape a vraiment dit sur le préservatif… », La Croix, 19 mars 2009 ; la version de sa réponse diffusée 48 heures plus tard par le service de presse du Vatican diffère des propos tenus : « On ne peut vaincre [le] problème du sida uniquement avec des slogans publicitaires. S’il n’y a pas l’âme, si les Africains ne s’aident pas, on ne peut résoudre ce fléau en distribuant des préservatifs : au contraire, cela risque d’augmenter le problème »
  11. Les insignes lui sont alors remis le 11 mai, à la villa Bonaparte, par Jean-Louis Lucet, ambassadeur de France auprès du Saint-Siège
  12. Il est ainsi, après Jean XXIII, le deuxième pape membre de cet ordre.
  13. Le prix Augustin Bea récompense les personnalités religieuses pour leur engagement dans le dialogue entre juifs et chrétiens
  14. Il signe « Joseph Ratzinger, Benoît XVI », afin d'affirmer que ce livre est une vision, une quête personnelle de la vie de Jésus et non un enseignement dogmatique, relevant du magistère pontifical. L’évangile de Jean tient une place particulière dans cette méditation, avec des développements très riches sur quelques-uns des thèmes majeurs du quatrième évangile : l’eau, la vigne et le vin, le pain, le pasteur.

Principales sources utilisées

modifier
  1. a et b p. 221.
  2. a b et c p. 223.
  3. a et b p. 224.
  4. a b c et d p. 225.
  5. a b et c p. 229.
  6. a b et c p. 230.
  7. a et b p. 235.
  8. p. 232.
  9. a et b p. 233.
  10. p. 233-234
  11. p. 234.
  12. a b et c p. 236.
  13. p. 237.
  14. a et b p. 238.
  15. p. 239.
  16. p. 253.
  17. p. 240.
  18. a b et c p. 242.
  19. p. 240-241.
  20. p. 241.
  21. p. 245.
  22. a et b p. 243.
  23. a b et c p. 247.
  24. a et b p. 248.
  25. p. 252.
  26. p. 159-163.
  27. p. 227.
  28. p. 228.

Autres sources

modifier
  1. a et b « Pape Benoît XVI », sur eglise.catholique.fr (consulté le ).
  2. Prononciation en allemand standard (haut allemand) retranscrite selon la norme API.
  3. Georg Ratzinger, Mon frère, le Pape, Bayard, , p. 43-44.
  4. Il faisait partie des membres contraints (Zwangs-Hitlerjunge) par opposition aux membres volontaires (mentionnés comme Stamm-Hitlerjunge).
  5. Le Sel de la terre : entretiens de Joseph Ratzinger avec Peter Seewald (trad. de l'allemand), éd. Flamarion/Cerf, (1re éd. 1996), cité par Zineb Dryef et Marie-Sophie Keller, « Contre son gré, le pape a bien été aux Jeunesses hitlériennes », Rue89,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. Karl Dietrich Bracher (trad. Frank Straschitz), Hitler et la dictature allemande : naissance, structure et conséquences du national-socialisme, éd. Comlexe, (lire en ligne), p. 351.
  7. Odile Benyahia-Kouider, L’Allemagne paiera, éditions Fayard, , p. 208.
  8. Odile Benyahia-Kouider, L’Allemagne paiera, éditions Fayard, , p. 207.
  9. (en) « Nobel Prize Author Günter Grass: “I Was a Member of the SS” », Spiegel Online,‎ (lire en ligne).
  10. Source : Interview d'Alfred Läpple par Gianni Valente et Pierluca Azzaro, publiée sous le titre « « Ce recommencement qui a fleuri au milieu des décombres »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) », dans la version française du mensuel 30Jours : dans l'Église et dans le monde, numéro daté de janvier/février 2006.
  11. (de) Titre de la thèse : Volk und Haus Gottes in Augustins Lehre von der Kirche.
  12. a et b Lecomte 2006, p. 42-43.
  13. Benoît XVI (traduit de l'allemand par Nicole Casanova et Olivier Mannoni), Lumière du monde : Le pape, l'Église et les signes des temps, entretien avec Peter Seewald, Bayard, Paris, 2010 (ISBN 978-2-227-48246-3), p. 250.
  14. a et b Benoît XVI, Lumière du monde : entretien avec Peter Seewald, Bayard, , p. 251.
  15. Joseph Ratzinger, Mon concile Vatican II, Artège, , 304 p..
  16. Joseph Ratzinger, L'Esprit de la liturgie, Ad Solem, .
  17. « Texte de la constitution Dei Verbum », sur vatican.ca (consulté le ).
  18. Pétition demandant une réforme du Saint-Office, 1968. Sources : How Vatican II changed the Church: 9 - The counter-revolution - John Allen, The Tablet Werdegang eines Neokonservativen - Nachrichten DIE WELT - WELT ONLINE
  19. Patrick Saint-Paul, « Célibat des prêtres : quand Ratzinger s'interrogeait », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  20. Jean-Louis Schlegel, « Dieu sans l'être. À propos de J.-L. Marion », Esprit,‎ , p. 26-36, 26n1 cité par (en) Robyn Horner, Jean-Luc Marion : a theo-logical introduction, éd. Ashgate Publishing, (lire en ligne), p. 4.
  21. Le diocèse de Munich et Freising, d'une superficie de 12 000 km2 était peuplé de 3 474 000 habitants en 2005. En octobre 2007, il comptait 1 800 000 catholiques. En 2004, il comprenait 915 prêtres diocésains, tandis que le clergé régulier se montait à 214 prêtres.
  22. « Joseph Ratzinger, archevêque en 1977 », sur linternaute.com, (consulté le ).
  23. a et b « Biographie du pape Benoît XVI »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Vatican.ca, (consulté le ).
  24. Jean-Paul II, Constitution apostolique Pastor Bonus § 48.
  25. Jean-Paul II, Constitution apostolique Pastor Bonus § 50.
  26. Théo : l'Encyclopédie catholique pour tous, Éd. Mame, , p. 1236-1238.
  27. Annuario Pontificio per l’anno 2009, Città del Vaticano, 2009, p. 1189.
  28. George Weigel, Jean Paul II, Témoin de l'Espérance, Éd. J-C Lattès, , p. 547.
  29. Peter Sewald, Benoît XVI. Une vie, éd. Chora, , p. 248, cité par La Nef, no 355, , p. 19 -
  30. Peter Stanford, « Les orientations du pape Benoît XVI ? C'est l'avenir qui le dira », Nouvelles œcuméniques internationales, no 150,‎ (lire en ligne).
  31. a et b Joseph A. Komonchak, « L’Église en crise. L’approche théologique de Benoît XVI », Commonweal, vol. CXXXII, no 11,‎ (lire en ligne).
  32. Jérôme Anciberro, « Toutes les sanctions mènent à Rome », Témoignage chrétien,‎ (lire en ligne).
  33. (es) Juan G. Bedoya, « Un obispo a punto de jubilarse, nuevo jefe de la inquisición », El Pais,‎ (lire en ligne).
  34. Patricia Briel, « Profond malaise dans l’Église catholique », Le Temps,‎ (lire en ligne) ; Michel Bavarel, « La théologie de la libération menacée. 5e Conférence de l’épiscopat d’Amérique latine », Choisir,‎ (lire en ligne).
  35. « La fidélité au service de la vérité », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le )
  36. Bernard Lecomte, Jean-Paul II, éd. Gallimard, coll. « Folio », , p. 672
  37. (en) Stanley J. Grenz et Roger E. Olson, 20th-Century Theology: God and the World in a Transitional Age, éd. InterVarsity Press, (lire en ligne), p. 257.
  38. Carl Bernstein et Marco Politi, Sa Sainteté Jean Paul II, édition Plon, (ISBN 978-2-259-18101-3), p. 352.
  39. George Weigel, Témoin de l'Espérance, éd. J.-C. Lattès, , p. 444.
  40. Patrick Simonnin o.f.m., « Théologie de la libération et modernité - controverse et débat », SPIRITUS, no 156,‎ (lire en ligne).
  41. (es) J.L., Segundo, Teología de la liberación - Respuesta al Cardenal Ratzinger, éd. Cristiandad, , cité par Patrick Simonnin
  42. a et b Carl Bernstein et Marco Politi, Sa Sainteté Jean Paul II, édition Plon, (ISBN 978-2-259-18101-3), p. 348.
  43. Carl Bernstein et Marco Politi, Sa Sainteté Jean Paul II, édition Plon, (ISBN 978-2-259-18101-3), p. 350.
  44. Carl Bernstein et Marco Politi, Sa Sainteté Jean Paul II, édition Plon, (ISBN 978-2-259-18101-3), p. 351.
  45. Joseph Ratzinger, Alberto Bovone, « Epistula R.P. Eduardo Schillebeeckx O.P. Missa », sur vatican.va, .
  46. Joseph Ratzinger et Alberto Bovone, « Notification », sur vatican.va, .
  47. Jacques Briard, « Hors de l'Église, point d'œcuménisme », L'Appel, no 300,‎ (lire en ligne).
  48. Auteur de Jacques Dupuis, Vers une théologie chrétienne du pluralisme religieux, éditions du Cerf, coll. « Cogitatio Fidei » (no 200), (ISBN 2-204-05759-2, lire en ligne).
  49. a b et c Frédéric Lenoir, « Aux États-Unis, peu de procès contre des prêtres pédophiles ont abouti », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  50. Emmanuel Pellat et Samuel Pruvot, « Bernard Lecomte : « Benoît XVI est le premier pape à affronter avec autant de courage le problème de la pédophilie » », Famille Chrétienne, no 1679,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  51. a et b Jean Mercier, « Pédophilie, le pape face aux scandales », La Vie, no 3368,‎ 18-24 mars 2010, p. 20.
  52. a b et c Jean-Marie Guénois, « Ces cent jours qui ont bouleversé l'Église catholique », Le Figaro,‎ , p. 2.
  53. a b c et d (en) Damian Thompson, « Pope John Paul II ignored Ratzinger's pleas to pursue sex abuse cardinal », sur blogs.telegraph.co.uk, (consulté le ).
  54. Jean Mercier, « Faut-il revoir la gouvernance », La Vie, no 3370,‎ .
  55. Jean-Marie Guénois, « Christoph Schönborn, le jeune héritier », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  56. « Le cardinal Schönborn accuse le cardinal Sodano d’avoir minimisé les affaires de pédophilie », Famille chrétienne,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  57. (en) Jason Berry, « Money paved way for Maciel's influence in the Vatican »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur ncronline.org, (consulté le ).
  58. Jean-Marie Guénois, « Le Vatican sanctionne le fondateur des Légionnaires du Christ », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  59. Hervé Yannou, « Le Vatican condamne le fondateur des Légionnaires du Christ », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  60. (en) Damian Thompson, « A vast sex and money scandal threatens the Vatican. But, once again, Ratzinger emerges as the campaigner against 'filth' », sur blogs.telegraph.co.uk, Damian Thompson, (consulté le ).
  61. a b c et d Stéphanie Le Bars, « Pédophilie : le pape déplore "la réponse inadéquate" de l’Église », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  62. a b c et d Marianne Gomez, Céline Hoyeau et Frédéric Mounier, « Les scandales de pédophilie secouent l’Église catholique », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  63. Mgr Scicluna, « La rigueur de l’Église face à la pédophilie », sur Zénit.org, Entretien accordé à « Avvenire, (consulté le ).
  64. « De delictis gravioribus (« Les délits les plus graves »), traduction française de la lettre de 2001 de Joseph Ratzinger sur les Délits les plus graves »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  65. a et b Jean-Marie Guénois, « Le poids d'une Larme », sur Figaro, Jean-Marie Guénois, (consulté le ).
  66. a et b Claire Chartier, « L'enfer des scandales de l'Église », L'Express, no 3063,‎ , p. 96 (lire en ligne, consulté le ).
  67. « La communauté Saint-Jean réaffirme son engagement contre les abus », Vantican News,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  68. Jean-Marie Guénois, « Les quatre controverses nées du texte de Benoît XVI sur la crise des scandales sexuels », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  69. « Benoît XVI répond aux accusations de dissimulation d’abus », Cath.ch,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  70. « Que savait-il… L'ancien pape Benoît XVI a-t-il couvert un prêtre pédophile ? », Le Progrès,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  71. (en) « Benedict XVI, Cardinal Marx faulted in Munich abuse report », Catholic News Agency,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  72. (de) « Traunstein: Landgericht beginnt Vorverfahren gegen Papst Benedikt XVI. », Süddeutsche.de,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  73. (de) « Missbrauchsopfer klagt - Stellungnahme von Ex-Papst erbeten », sur zeit.de, (consulté le ).
  74. Loup Besmond de Senneville, « Abus sexuels dans le diocèse de Munich : Benoît XVI prêt à se défendre devant les juges. », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  75. Delphine Nerbollier, « Benoît XVI : la justice allemande abandonne son enquête sur le pape émérite », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  76. Philippe Moreau Defarges, Relations internationales, t. 1 : Questions régionales, Seuil, , p. 318.
  77. « Concepts uncritically borrowed from Marxist ideology and recourse to theses of a biblical hermeneutic marked by rationalism are at the basis of the new interpretation which is corrupting whatever was authentic in the generous initial commitment on behalf of the poor. » (Libertatis Nuntius, VI, 5).
  78. Actes du colloque Christianisme : héritage et destins, Cyrille Michon, livre de poche, 2002 (ISBN 978-2-253-94318-1).
  79. Vérité du christianisme, texte du discours de Benoît XVI.
  80. Interprétation du message de Fatima, Benoît XVI, le 26 juin 2000.
  81. Jacques-O. Pidoux, Dominus Iesus : les mots qui blessent, in ProtestInfo, 27/11/200, article en ligne
  82. Art. 91 de la déclaration Dominus Iesus : « S’il est vrai que les adeptes d’autres religions peuvent recevoir la grâce divine, il n’est pas moins certain qu’objectivement, ils se trouvent dans une situation de grave indigence par rapport à ceux qui, dans l’Église, ont la plénitude des moyens de salut ».
  83. Thierry Tilquin, Hors de l'Église point de salut, in L'Appel no 300, octobre 2007, article en ligne.
  84. Joseph Ratzinger, Note sur l'expression « Église sœur », Congrégation pour la doctrine de la foi, 30 mai 2000, Document en ligne
  85. Hervé Legrand o.p., La théologie des Églises sœurs, in Revue des sciences philosophiques et théologiques, t. 88, p. 461-496, 2004, article en ligne.
  86. Vers une théologie chrétienne du pluralisme religieux (Cerf, 1997 (ISBN 978-2-204-05759-2)) du théologien jésuite belge Jacques Dupuis.
  87. Interview donnée à l'agence Zenit, le 3 mai 2003.
  88. Sources sur la « non-universalité de la foi chrétienne et la rationalité séculière » :
  89. « le cardinal blindé » : allusion, née d'un a priori malveillant et diffamatoire, aux véhicules et aux divisions blindés du IIIe Reich.
  90. L'Express no 3215 page 65.
  91. a b c et d (de) kath.net, « Der Dammbruch! », sur kath.net, katholische Nachrichten, (consulté le ) : « Sofort nach seiner Amtsübernahme wurden beanstandete Bischöfe, Theologen und Priester nicht mehr abgekanzelt, wie das zuvor üblich war, sondern in bedeutenden Fällen nach Rom eingeladen, um sich persönlich mit den unterschiedlichen Auffassungen auseinanderzusetzen. Ratzinger stärkte die Rechte von Autoren und gab den der dogmatischen Abweichung beschuldigten Theologen erstmals das Recht auf Verteidigung. ».
  92. a b et c Claire Chartier, Vatican, les clefs d'une crise, in L'Express, 12 février 2009, article en ligne.
  93. Gérard Leclerc, Benoît XVI, un pape théologien, in Valeurs actuelles, 18 décembre 2008, article en ligne.
  94. L'Express 12 février 2009 Vatican, les clefs d'une crise.
  95. Le pape se dit « heureux d'être sur Twitter », article du Figaro du 12 décembre 2012.
  96. Euronews, « Les cardinaux organisent les funérailles de Jean-Paul II »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Infos, sur fr.euronews.com, (consulté le ).
  97. Eric Jozsef, « Les voix du conclave enfin pénétrables au Vatican »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur liberation.fr, .
  98. Jean-Marie Pottier, « Le conclave est la meilleure élection du monde », sur slate.fr, .
  99. Laurent Morino, « Un cardinal viole le secret du conclave », sur rfi.fr, .
  100. Delphine de Mallevoüe, « Conclave : dans les coulisses d'une élection très ritualisée », sur lefigaro.fr, .
  101. « Benoît XVI un pape de transition », sur lecercledesliberaux.com.
  102. Innovative Media Inc., « Le cardinal protodiacre annoncera le nom du nouveau pape », sur zenit.org, .
  103. « benoît XVI 19 avril 2005 », sur vatican.va.
  104. « Benoît XVI : le pape va démissionner le 28 février »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur atlantico.fr, (consulté le ).
  105. Innovative Media Inc., « Inauguration du pontificat de Benoît XVI : le pouvoir de l’amour », sur zenit.org, .
  106. « Benoît Xvi RATZINGER »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur abidjan.net.
  107. « Comment un pape choisit-il son nom de règne ? », sur Slate.fr, (consulté le ).
  108. Delphine de Mallevoüe, « Pourquoi les papes changent-ils de nom ? », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  109. « L’ours de saint Corbinien, fut rendu à la liberté. Pour moi, le “Maître” en a décidé autrement », dépêche ZENIT du 12 septembre 2006.
  110. Présentation des armoiries brodées entièrement à la main dans les Ateliers d'ornements liturgiques Ferrarais Regia Ars, avec les emblèmes du pape et le pallium orné de croix rouges.
  111. « Benoît XVI simplifie et consolide la règle d’élection des papes », Zenit,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  112. « Benoît XVI effectue des réformes à la Curie Romaine. », .
  113. « Benoît XVI annonce la création d’un dicastère pour la nouvelle évangélisation », ZENIT,‎ (lire en ligne).
  114. Sandro Magister, « Curie romaine : la réforme qui n'a pas lieu », Chiesa online,‎ (lire en ligne).
  115. Romano Libero, « Vatican : l’OPA des tradis sur la curie », Golias,‎ (lire en ligne).
  116. « Rome: Un dominicain secrétaire de la Commission théologique », cath.ch,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  117. ZENIT : Instruction vaticane.
  118. Documentation, information catholiques internationales, no 126, [texte intégral] .
  119. « Le cercle vicieux de l'homophobie », Le Devoir,‎ (lire en ligne).
  120. Stéphanie Le Bars, « Le pape exprime sa "honte" à propos des prêtres pédophiles », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  121. « Le numéro deux du Vatican lie pédophilie et homosexualité », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  122. a et b Cyriel Martin, « Pédophilie et homosexualité : la surprenante mise au point du Vatican », Le Point,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  123. « Le Vatican prend ses distances avec les propos d'un prélat associant pédophilie et homosexualité », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  124. (en-US) Daniel Williams, « Pope Acts to Restrain Franciscans of Assisi », The Washington Post,‎ (ISSN 0190-8286, lire en ligne, consulté le ).
  125. a et b « Benoît XVI remet en vigueur la communion à genoux »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur afp.google.com, (consulté le ).
  126. « Benoît XVI remet en vigueur la communion à genoux », Le Point,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  127. « Le Pape remet en vigueur la communion à genoux », Le Monde,‎ .
  128. « Le pape n'est pas revenu sur la communion dans la main », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  129. « Verbum Domini : Exhortation apostolique sur la Parole de Dieu dans la vie et dans la mission de l'Eglise (30 septembre 2010) | BENOÎT XVI », sur vatican.va (consulté le ).
  130. « Africae munus : Exhortation apostolique post-synodale sur l'Église en Afrique au service de la réconciliation, de la justice et de la paix (19 novembre 2011) | Benoît XVI », sur vatican.va (consulté le ).
  131. « Ecclesia in Medio Oriente : Exhortation apostolique post-synodale sur l'Église au Moyen-Orient, communion et témoignage (14 septembre 2012) | Benoît XVI », sur www.vatican.va (consulté le ).
  132. « Voyages du pape Benoît XVI », sur eglise.catholique.fr, (consulté le ).
  133. « Le Saint Père - Benoît XVI - Voyages Apostoliques en Italie - Le Saint-Siège », sur vatican.va, (consulté le ).
  134. Sandro Magister, « Une étoile brille à Madrid », Chiesa, L'Espresso.
  135. a b c d e f et g Henri Tincq, « Pédophilie : la tolérance zéro selon Benoît XVI », Slate,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  136. a et b Frédéric Mounier, « Le pape exprime sa « honte » et son « remords » pour les prêtres pédophiles », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  137. « Les regrets du pape aux Amérindiens canadiens », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  138. Olivier Rogeau et Marie-Cécile Royen, « Église catholique : 350 plaintes pour abus sexuels », sur levif.rnews.be, (consulté le ).
  139. a b c d e et f Lettre pastorale du pape Benoît XVI aux catholiques d'Irlande.
  140. a et b Jean-Marie Guénois, « Analyse : une lettre limitée à l'Irlande mais sans précédent », sur blog.lefigaro.fr, (consulté le ).
  141. « Benoît XVI au Portugal : la "persécution" de l'Église vient d'elle-même », La Libre,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  142. Article donnant les propos du pape sur l’après-Vatican II.
  143. Texte intégral du pape le 22 décembre 2005 sur le site liberté politique
  144. « Benoît XVI discute l'interprétation de Vatican II », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  145. (en) Hans von der Berlie, « Küng : Catholicism heading back to Middle-Ages », Euronews,‎ (lire en ligne).
  146. « La parole libérée de Benoît XVI », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  147. « L’ultime leçon du pape sur Vatican II », La Croix,‎ (lire en ligne).
  148. Sandro Magister, « La guerre des deux conciles : le vrai et le faux », sur chiesa.espresso.repubblica.it, Gruppo Editoriale L’Espresso Spa, .
  149. développement des thèmes contenus dans l'encyclique
  150. Dépêche Zenit, .
  151. Encyclique Caritas in veritate, no 27.
  152. (it) Accattoli Luigi, « Il Papa non è più «Patriarca dell' Occidente» », Corriere della Sera,‎ , p. 20 (ISSN 1120-4982, lire en ligne).
  153. « Benoît XVI renonce au titre de « patriarche d’Occident », devenu « obsolète » », sur fr.zenit.org, (consulté le ).
  154. Article de Eurocles.com sur les liens entre le pape et le patriarche de Moscou.
  155. « L'oecuménisme selon Benoît XVI », sur benoit-et-moi.fr (consulté le ).
  156. Article du site Eucharistie sur la rencontre du pape avec le chef de l'Église anglicane le 23 novembre 2006.
  157. 400 000 d'après le Site officiel de la TAC
  158. (en) « The TACs'2007 letter to the Holly see is now published par Deborah Gyapong », sur deborahgyapong.blogspot.com, (consulté le ).
  159. « La Communion anglicane et l'Église romaine, organismes et institutions », sur infocatho.cef.fr, (consulté le ).
  160. « La Communion anglicane et l'Église romaine, constitution apostolique », sur infocatho.cef.fr, (consulté le ).
  161. Texte de la constitution Anglicanorum Coetibus en ligne sur zenit.fr
  162. « Anglicans : « Une nouvelle route pour l’unité des chrétiens » »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur zenit.org, (consulté le ).
  163. « Anglicans : Une structure pour le retour à la communion plénière »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur zenit.org, (consulté le ).
  164. Ordinariat pour les anglicans, 15 janvier 2011, Vatican Info Service.
  165. Prière du pape à Auschwitz publié dans Le Figaro
  166. article du Monde faisant état de la polémique
  167. Texte du message du pape à la communauté juive
  168. AFP, « Benoît XVI : les camps, "l'enfer sur terre" », dépêche AFP, sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  169. Jean-Marie Guénois, « Benoît XVI et les juifs : le dialogue malgré tout », sur Le Figaro, (consulté le ).
  170. (en) Richard Owen, « Pope Benedict XVI says Vatican saved Jews 'discreetly' », sur The Times, (consulté le ).
  171. « EN DIRECT. Démission de Benoît XVI : le monde lui témoigne son respect », sur Le Point, (consulté le ).
  172. Foi, raison et université : discours du pape à l’université de Ratisbonne, InXL6
  173. (en) « Second Assyrian Christian Killed in Retaliation for Pope's Remarks », Assyrian International News Agency, 17 septembre 2006.
  174. Une religieuse assassinée en Somalie, Ag. Zénit, 17 septembre 2006
  175. Attristé, le pape explique ses paroles sur l’islam, Ag. Zénit, 17 septembre 2006
  176. Angélus du 17 septembre : Le pape éclaire le sens des paroles qui ont offensé les musulmans, Ag. Zénit, 17 septembre 2006
  177. (en) Iran, Malaysia Satisfied with Pope's Expression of Regret, Zaman, 20/9/2006.
  178. « Profond respect » du pape pour les musulmans qui « adorent le Dieu unique », Ag. Zénit, 20/09/2006
  179. Lettre ouverte de 38 musulmans à sa Sainteté le Pape Benoît XVI, 25 oct. 2006, sur le site Groupe de recherche Islamo-Chrétien
  180. a b et c Le discours inédit du Prince Ghazi à Benoît XVI, E.S.M et Sandro Magister, 11 mai 2009
  181. Lettre Une parole commune entre vous et nous, oct. 2008
  182. Isabelle de Gaulmyn, « Visite historique du roi d'Arabie saoudite au Vatican », sur la-croix.com, (consulté le ).
  183. a et b Benoît XVI, Exhortation apostolique post-synodale Verbum Domini, novembre 2010, par. 118-120
  184. Benoît XVI reçoit le Dalaï-Lama
  185. Le pape recevra bientôt le dalaï-lama
  186. Le pape doit-il rencontrer le dalaï-lama ?
  187. Dalai Lama says sorry he can't meet Pope
  188. Henri Tincq, « Benoît XVI provoque la colère des Indiens d'Amérique, "purifiés" par l'évangélisation », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  189. AFP, 14 mai 2007
  190. Article de KIPA sur la réponse du pape aux critiques de ses discours au Brésil
  191. « La première sainte amérindienne canonisée par Benoît XVI », sur nouvelobs.com, (consulté le ).
  192. « Benoît XVI et la sauvegarde de la création », sur Église catholique en France, (consulté le ).
  193. Marianne ENAULT, « Pape : La différence des sexes »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur lejdd.fr, (consulté le ).
  194. Benoît XVI, Voyage apostolique au Cameroun et en Angola. 17-23 mars 2009, Éditions Salvator, , p11.
  195. Benoît XVI, « interview du pape dans l'avion avant le voyage en Afrique », sur vatican.va, (consulté le ).
  196. « Verbatim des déclarations du pape sur le préservatif dans l'avion papal », dans La Croix, 18 mars 2009 [traduction en ligne].
  197. a et b Frédéric Mounier, « Protestations et réactions en France et dans le monde aux propos du pape », dans La Croix, 18 mars 2009, [lire en ligne].
  198. a b et c Philip Pullella, « Les déclarations papales sur le préservatif suscitent un tollé », dans Le Point, 18 mars 2009 [lire en ligne].
  199. « Afrique – Nombreuses condamnations après les propos du pape sur le préservatif », Le Monde, 18 mars 2009 [lire en ligne].
  200. Edward C. Green, The Pope May Be Right, in Washington Post, 29/03/2009, article en ligne
  201. Comme en Thaïlande ou au Cambodge, où le HIV était transmis par la prostitution et où une distribution massive de préservatifs dans les maisons closes a endigué l'épidémie. Some Research Might Back Pope On Comments Against Condom Distribution In Africa, Opinion Piece Says, in Medical news Today, 31/03/2009, article en ligne
  202. (en) « From Saint Peter’s Square to Harvard Square - Kathryn Jean Lopez », sur nationalreview.com, (consulté le ).
  203. Entretien du cardinal André Vingt-Trois sur le Talk orange le Figaro du 20/03/2009 [lire en ligne] Homélie de Dominique Rey le 6 avril 2009 [lire en ligne].
  204. « Sida : l'Église ne proscrit pas le préservatif », Le Figaro, 24 mars 2009.
  205. Benoît XVI, « Discours du Pape à son arrivée à Yaoundé », sur vatican.va, (consulté le ).
  206. Isabelle de Gaulmyn, « Le Vatican précise les propos du pape sur le sida », dans La Croix, 18 mars 2009 [lire en ligne].
  207. Benoît XVI, Lumière du monde : Le pape, l'Église et les signes des temps, entretien avec Peter Seewald, Bayard, Paris, 2010 (ISBN 978-2-227-48246-3).
  208. Le pape admet le préservatif contre le sida Le Parisien.fr, 20 novembre 2010
  209. a et b Préservatif : Note du père Lombardi concernant les paroles du pape Ag. Zénit, 21 novembre 2010
  210. Les véritables propos de Benoît XVI sur le préservatif, Vincent Cabanac, Pèlerin Magazine no 6679.
  211. Congrégation pour la doctrine de la foi, Note sur la banalisation de la sexualité à propos de certaines interprétations de “Lumière du monde”, Rome, 21 décembre 2010 [lire en ligne].
  212. Motu proprio sur le site du Vatican : texte uniquement en latin
  213. a et b Lettre du pape Benoît XVI aux évêques qui accompagne la lettre apostolique motu proprio data sur l'usage de la liturgie romaine antérieure à la réforme de 1970 sur le site du Vatican
  214. Communiqué officiel à la publication du motu proprio par la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X
  215. Catherine Coroller et 0, « Pape, l’absolution qui cloche », sur liberation.fr, Libération, (consulté le ).
  216. "La fraternité d'Ecône exprime sa gratitude envers Benoît XVI" dans La Nouvelliste, 11 février 2013
  217. Motu proprio Traditionis custodes.
  218. a et b « Le motu proprio Traditionis custodes a touché Benoît XVI « de plein fouet » », sur Famille Chrétienne, (consulté le ).
  219. « Benoît XVI : une « fashion victim » s’en va », sur Rue89, nouvelobs.com, .
  220. Peter Wensierski, « Wie die Piusbrüder gegen Juden, Muslime und Schwule hetze », Der Spiegel, 3 février 2009.
  221. Craig Whitlock, « Holocaust denier is ordered to recant », in Washington Post, 5 février 2009.
  222. a b et c « L'évêque négationniste Richard Williamson persiste et signe », Le Monde, 7 février 2009.
  223. « Le grand rabbin de France critique Benoît XVI », propos recueillis par Stéphanie Le Bars, Le Monde, 31 janvier 2009.
  224. « Évêques intégristes : le Vatican se justifie », Le Monde, 5 février 2009.
  225. « Évêque négationniste : appel de catholiques allemands à soutenir le pape », AFP, consulté le 8 février 2009.
  226. a et b (it) « Il Papa: « Andrò in Terra Santa ». E chiede perdono agli ebrei », La Repubblica, 12 février 2009 ; consulté le 12 juillet 2009.
  227. Texte de la lettre
  228. Nicolas Senèze, « Le dialogue avec les intégristes confié à la Congrégation pour la doctrine de la foi », La Croix, 9 juillet 2009. Article en ligne.
  229. « Le pape dialogue avec les lefebvristes », Le Figaro, 8 juillet 2009.
  230. « Doctrine de la foi : Müller nommé préfet », ZENIT, 2 juillet 2012.
  231. Frédéric Mounier, « Les lefebvristes exigeraient de pouvoir continuer à critiquer le Concile », La Croix, 18 septembre 2012.
  232. « Le pape Benoît XVI va démissionner le 28 février », francetvinfo.fr, (consulté le ).
  233. Declaratio, site du Vatican, 11 février 2013.
  234. « Le pape annonce sa démission », Le Journal en continu, Radio télévision suisse,‎ (lire en ligne [vidéo])
    « Benoît XVI a annoncé, en latin, ne plus avoir les forces pour diriger l'Église en raison de son âge avancé. »
    .
  235. « Sesso e carriera, i ricatti in Vaticano dietro la rinuncia di Benedetto XVI » (cité dans Vatican : le livre noir qui révélerait un "lobby gay")
  236. Jean-Marie Guénois, La démission de Benoît XVI n'est pas due à un « lobby gay », Le Figaro, 22 février 2013
  237. Code de droit canonique, Art. 1, LE PONTIFE ROMAIN, Can. 332 - §2
  238. « Benoît XVI : “Mes forces ne sont plus aptes” », Les Échos, .
  239. « Édition spéciale de la rédaction », sur franceinter.fr, (consulté le ).
  240. Yves-Marie Hilaire (dir.), Histoire de la papauté. 2 000 ans de mission et de tribulations, éd. Tallandier, 2003, p. 248-249.
  241. Yves-Marie Hilaire (dir.), Histoire de la papauté : 2 000 ans de mission et de tribulations, éd. Tallandier, 2003, p. 211.
  242. Yves-Marie Hilaire (dir.), Histoire de la papauté. 2 000 ans de mission et de tribulations, éd. Tallandier, 2003, p. 173
  243. Entretien de Philippe Levillain avec Claire Chartier, L'Express, no 3215, 13 février 2013, p. 72.
  244. « Le Pape dénonce "l'hypocrisie religieuse" », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  245. « Pour sa dernière messe, le pape Benoît XVI dénonce "l'hypocrisie religieuse" », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  246. « Lors de sa dernière messe, Benoît XVI dénonce "l'hypocrisie religieuse" », RTBF,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  247. (it)« La Chiesa, che è madre e maestra, chiama tutti i suoi membri a rinnovarsi nello spirito, a ri-orientarsi decisamente verso Dio, rinnegando l’orgoglio e l’egoismo per vivere nell’amore. » (cf. le texte original sur le site d'actualités du Vatican
  248. Le pape appelle l'Église à « se réorienter » devant une foule enthousiaste.
  249. « Dernier Angélus de Benoît XVI : « Je n'abandonne pas l'Église », Vatican News,‎ (lire en ligne).
  250. Motu proprio Normas nonnulas
  251. « Rome : 150 000 fidèles saluent le départ du pape Benoît XVI », Le Point,‎ (lire en ligne).
  252. Christophe Dickès, propos recueillis par Victoria Gairin, « Vatican : "faiseurs de papes", à vous de jouer ! », Le Point,‎ (lire en ligne).
  253. « Le pape Benoît XVI a quitté le Vatican en hélicoptère », 20 minutes,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  254. « Le pape continuera à s’appeler Benoît XVI », sur la-croix.com, .
  255. « Sa Sainteté Benoît XVI, pape émérite ou pontife romain émérite »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Radio Vatican, .
  256. Jean-Marie Guénois, « Le pape François et Benoît XVI se voient comme “des frères” », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  257. « Le pape s'appellera Sa Sainteté Benoît XVI, avec le titre de pape émérite ou pontife romain émérite », sur eucharistiemisericor.free.fr, .
  258. « Bienvenue sur Ça m'intéresse - Ça m'intéresse - La curiosité en continu », sur Ça m'intéresse - La curiosité en continu (consulté le ).
  259. Frédéric Mounier, à Rome, « Le pape François et Benoît XVI se sont longuement rencontrés », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  260. « Benoît XVI devient « pape émérite », cohabitation inédite en vue au Vatican », France 24,‎ (lire en ligne).
  261. « Voici le monastère où va vivre Benoît XVI », Le Nouvel Observateur,‎ (lire en ligne).
  262. « François inaugure une statue de Saint Michel en présence de Benoît XVI », sur fr.radiovaticana.va, (consulté le ).
  263. « Résumé de Lumen Fidei »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur eglise.catholique.fr, (consulté le ).
  264. I.Media, « Benoît XVI aurait évoqué une « expérience mystique » pour expliquer sa renonciation », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  265. Journal télévisé TG5 - Canale 5 - 25/8/2013
  266. « C’est "Dieu" qui a inspiré la démission de Benoît XVI », BFMTV,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  267. Jean-Marie Guénois, « La surprise Benoît XVI pour le Consistoire », Le Figaro.fr,‎ (lire en ligne).
  268. « Double canonisation : Benoît XVI concélébrera la messe avec le pape François », Le Point.fr,‎ (lire en ligne).
  269. Sébastien Maillard, « L’Église se rassemble derrière ses « quatre papes » », La Croix,‎ (lire en ligne).
  270. Hélène Haus, « Le dimanche des quatre papes », Le Parisien,‎ (lire en ligne).
  271. Virginie Riva, « Canonisation de Jean-Paul II : Rome à l'heure des quatre papes », LeJDD,‎ (lire en ligne).
  272. « Benoît XVI participera à la rencontre du pape François avec les grands-parents », fr.radiovaticana.va,‎ (lire en ligne).
  273. (it) « Papa Francesco incontra Benedetto XVI: le foto del 'saluto estivo' dei due papi », sur Rai, (consulté le ).
  274. (it) « Parole di ringraziamento di Benedetto XVI, Papa emerito, in occasione del conferimento del dottorato “honoris causa” da parte della Pontificia Università “Giovanni Paolo II” di Cracovia e dell’Accademia di Musica di Cracovia (Polonia) », sur Presse vaticane, (consulté le ).
  275. « Benoît XVI à l'ouverture de la porte Sainte de la basilique Saint-Pierre », Radio Vatican,‎ (lire en ligne).
  276. « Benoît XVI fêté par François et la Curie pour ses 65 ans de sacerdoce », Radio Vatican,‎ (lire en ligne).
  277. « Consistoire : le pape et les nouveaux cardinaux rendent visite à Benoît XVI », Zenit,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  278. « Le pape François et les nouveaux cardinaux chez Benoît XVI », Zenit,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  279. « Les nouveaux cardinaux rendent visite à Benoît XVI », Aleteia,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  280. « Les nouveaux cardinaux rendent visite à Benoît XVI », Zenit,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  281. Anita Bourdin, « Les nouveaux cardinaux bénis par le pape émérite Benoît XVI », Zenit,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  282. « Les nouveaux cardinaux ont rendu visite à Benoît XVI », Vatican News,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  283. (en) Joshua J. McElwee, « Vatican confirms 'redistribution' of duties for Archbishop Gänswein », sur ncronline.org, (consulté le ).
  284. « Un nouveau livre-entretien avec Benoît XVI paraîtra en septembre », sur Famille Chrétienne, .
  285. Jean-Marie Guénois, « Le soutien discret de Benoît XVI à un cardinal qui dérange François », Le Figaro,‎ 27 28 mai 2017, p. 8 (lire en ligne).
  286. Robert Sarah, « Communiqué du Cardinal Robert Sarah, le 14 janvier 2020 », sur Fayard, (consulté le ).
  287. « Les condoléances du Pape François à Benoît XVI après la mort de son frère », sur Vaticannews.va, (consulté le ).
  288. « Les adieux de Benoît XVI à son frère Georg », sur Aleteia.org, (consulté le ).
  289. « Le pape annonce que Benoît XVI est «gravement malade» et prie pour lui », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  290. « Mort de Benoît XVI : le Vatican annonce le décès du pape émérite », sur La Croix, (consulté le ).
  291. « Mort de Benoît XVI: Macron salue les efforts du pape émérite "pour un monde plus fraternel" », sur BFMTV (consulté le ).
  292. « EN DIRECT - Mort de Benoît XVI : Poutine salue la mémoire d'un "défenseur des valeurs chrétiennes traditionnelles" », sur TF1 INFO, (consulté le ).
  293. « Charles III a salué les efforts pour rapprocher catholiques et protestants », sur 20minutes.fr, (consulté le ).
  294. « L'ancien pape Benoît XVI est mort à l'âge de 95 ans », sur ici, par France Bleu et France 3, (consulté le ).
  295. (it) « Il seme piantato da Benedetto è già diventato un popolo », sur lanuovabq.it (consulté le ).
  296. Article du Figaro
  297. « À 93 ans, Benoît XVI devient le plus vieux "pape" de l'Histoire », sur lepoint.fr, .
  298. a et b Ordonnance de la chancellerie du président fédéral d'Allemagne
  299. Tous les chemins ne mènent pas à Rome, Le Figaro magazine, 13 septembre 2008
  300. Site officiel de l'ordre de Malte.
  301. « Ratzinger Mons. Georg », sur quirinale.it, .
  302. « Biographie du Pape Benoît XVI », sur eglise.catholique.fr, (consulté le ).
  303. « Pour Benoît XVI, la musique sacrée conduit à la vérité de Dieu », sur news.va, (consulté le ).
  304. (de) « Papst Benedikt XVI. », sur theology.de (consulté le ).
  305. Canal Académies, « Le cardinal Ratzinger, membre associé étranger de l’Académie des sciences morales et politiques », sur Canal Académies (consulté le ).
  306. « Allocution du Cardinal Joseph Ratzinger à l'Académie des Sciences morales et politiques (Paris, 1992) », sur eglise.catholique.fr, (consulté le ).
  307. « BIOGRAPHIE DU PAPE BENOÎT XVI », sur vatican.va, (consulté le ).

Voir aussi

modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

modifier

Articles connexes

modifier

Liens externes

modifier