Les Adages (latin Adagia) sont un recueil d'adages grecs et latins, compilés par Érasme, célèbre humaniste néerlandais de la Renaissance. Ces adages sont accompagnés systématiquement d'un commentaire, dont la longueur peut aller d'un paragraphe à plusieurs dizaines de pages. La première édition est publiée sous le titre Collectanea Adagiorum à Paris en 1500. Devant son succès, 16 éditions paraissent du vivant d'Érasme qui les augmente à dix reprises (de 820 adages en 1500 à 4 151 en 1536 dans l'édition de Bâle)[1]. L'ouvrage en tant que trésor de la sagesse antique s'appliquant à la vie moderne reste un succès d'édition tout au long du XVIe siècle, jusqu'à sa mise à l'Index en 1559 par le concile de Trente qui le juge trop subversif[2]. Dans la composition de ce livre, Érasme s'est servi de la Cornu copiae de Niccolò Perotti[3].

Adages
Édition des Adages d'Alde l'Ancien, Venise, 1508.
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Auteur
Dates de parution
Éditeur

Principaux auteurs cités

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Auteur Nombre de citations[4]
Cicéron 892
Homère 666
Plutarque 618
Aristophane 596
Horace 475
Plautus 475
Souda 392
Athénée de Naucratis 356
Lucien de Samosate 335
Aristote 304
Pline l'Ancien 287
Tite Live 257
Virgile 229

Quelques adages célèbres

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Les adages les plus célèbres sont[5],[6] : « au royaume des aveugles, les borgnes sont rois » (« In regione caecorum, rex est luscus »), « juste ce qu'il faut » (« Ne quid nimis »), « l'habit fait l'homme » (« vestis virum facit »), « qu'ils me haïssent pourvu qu'ils me craignent » (« oderint, dum metuant »), « c'est toujours la même chanson » (« cantilenam eandem canis »), « vivre au jour le jour » (« in diem vivere »), « avoir un pied dans la tombe » (« alterum pedem in cymba Charontis habere », littéralement « avoir l'autre pied dans la barque de Charon »), « ravages du temps » (« vitiat lapidem longum tempus », littéralement « longueur du temps ronge la pierre »), « laisser la proie pour l'ombre », « en son âme et conscience », « l'habitude est une seconde nature », « décrocher la lune », « quand on parle du loup » (« lupus in fabula »), « très peu pour moi », « Voter avec ses pieds », « aussitôt dit, aussitôt fait », « aide-toi le ciel t'aidera », « soigner le mal par le mal », « connais-toi toi-même » (« Nosce te ipsum »), « être dans le même bateau » (« In eadem es navi »), « bon gré, mal gré » (« Nolens, volens »), « tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir », « tondre un chauve », etc.

Notes et références

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  1. Jean-Claude Margolin, Neuf années de bibliographie érasmienne, 1962-1970, Vrin, , p. 289
  2. Jacques Chomarat, André Godin, Jean Claude Margolin, Actes du Colloque international Erasme, Librairie Droz, , p. 337
  3. Felix Heinimann, « Zu den Anfängen der humanistischen Paroemiologie », dans Christoph Schäublin (éd.), Catalepton. Festschrift für Bernard Wyss zum 80. Geburtstag, Seminar für Klassische Philologie der Universität Basel, 1985, p. 159-182, spéc. 161-167; cité par Jean-Louis Charlet, « Niccolò Perotti, Humaniste du Quattrocento, Bibliographie critique », dans N. Perotti: The languages of humanism and politics, Renaessanceforum 7, 2011 (Nordic Journal of Renaissance Studies), p. 43, note 310, en ligne.
  4. (en) Margaret Mann Phillips, The Adages of Erasmus. A Study with Translations, , p. 393-403
  5. Alain Garrigou, « Erasme en 4 151 adages », sur Le Monde diplomatique,
  6. Table des adages

Bibliographie

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Voir aussi

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Article connexe

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Liens externes

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