Les Tables alphonsines sont des tables astronomiques composées par ordre d'Alphonse X, roi de Castille à la fin du XIIIe siècle (1re édition imprimée en 1483, Venise : Alfontii regis Castelle illustrissimi celestium motuum tabule..., ou en latin plus habituel : Alphonsi regis Castellae caelestium motuum tabulae).

Tables alphonsines

Histoire

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Frontispice de l'édition 1545 des Tabulae astronomicae

L'objectif de ces tables était de fournir un outil d'usage commode pour calculer la position du Soleil, de la Lune et des planètes en accord avec le système de Ptolémée. La théorie prévoyait les mouvements au moyen d'épicycles et de déférents dont les paramètres pour chaque corps céleste étaient les dimensions relatives des épicycles, la période de révolution sur un épicycle, celle de l'épicycle sur le déférent et ainsi de suite.

Alphonse X a rassemblé une équipe de lettrés, connue comme École de traducteurs de Tolède qui a réuni Aben Raghel y Alquibicio et Aben Musio y Mohamat, de Séville, Joseph Aben Alí et Jacobo Abenvena, de Cordoue, et d'autres venus de Gascogne et de Paris[1]. Cette équipe, entre autres traductions, fut chargée de produire de nouvelles tables mettant à jour les Tables de Tolède datant du XIe siècle et qui étaient l'œuvre de l'astronome arabe de Cordoue al-Zarqali. Leur révision était basée sur les observations faites à Tolède par les scientifiques juifs Yehuda ben Moshe et Isaac ben Sid entre 1262 et 1272. Elles contiennent les positions observées des corps célestes à Tolède depuis le , année du couronnement du roi Alphonse X[2].

Les instructions pour les Tables alphonsines étaient écrites originellement en castillan. La première édition imprimée des Tables alphonsines est apparue à Venise en 1483, et la seconde édition en 1491[3].

L'astronome florentin Paolo Toscanelli les corrigea après les mesures qu'il put faire à Florence avec le gnomon qu'il construisit dans le dôme de Santa Maria del Fiore (1468).

L'influence des Tables s'est fait sentir dans toute l'Europe à travers une révision française du début du XIVe siècle, et leur utilisation s'est poursuivie jusqu'à la Renaissance. Les Tables alphonsines ont fait l'objet de plusieurs éditions, dont une des plus appréciées était celle de Paschasius Hamellius, professeur au Collège de France à Paris, qui a été publiée en 1545 et 1553.

Georg von Purbach a utilisé les Tables alphonsines pour son livre, Theoricae novae planetarum (Nouvelle Théorie des Planètes) (1545). Nicolas Copernic a utilisé la seconde édition pour son travail.

Bibliographie

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Éditions

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  • Les Tables alphonsines avec les canons de Jean de Saxe - Édition, traduction et commentaire par Emmanuel Poulle, Sources d'Histoire Médiévale Publiées par l'Institut de Recherche et d'Histoire des Textes, volume 16, Éditions du CNRS, Paris, 1984.

Études

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  • (en) E. Grant, A Source Book in Medieval Science, Cambridge (Mass.), Harvard University Press, , 864 p., p. 465-487.
  • Emmanuel Poulle, "Jean de Murs et les tables alphonsines", Archives d'histoire doctrinale et littéraire du Moyen Âge, t. 47, 1980, p. 241-271.
  • Emmanuel Poulle, "Les tables alphonsines et Alphonse X de Castille", Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 131-1, 1987, pp. 82-102 Lire en ligne

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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Références

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  1. Jean Meeus & Denis Savoie, "The history of the tropical year", Journal of the British Astronomical Association, 1992, pp.40–42.
  2. Noah J. Efron, Judaism and Science: A Historical Introduction (Greenwood Publishing Group, 2007).
  3. Vegas Gonzalez, Serafín, La Escuela de Traductores de Toledo en la Historia del pensamiento, Toledo, Ayuntamiento de Toledo, 1998.
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