Andreï Makine

écrivain russe et français
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Andreï Makine (en russe : Андрей Ярославович Макин, Andreï Yaroslavovitch Makine), né le à Divnogorsk, est un écrivain russe naturalisé français. Il est membre depuis 2016 de l'Académie française, dont il fut le benjamin jusqu'à l'élection de François Sureau (né 9 jours après lui).

Andreï Makine
Andreï Makine en 2013.
Fonction
Fauteuil 5 de l'Académie française
depuis le
Biographie
Naissance
Nom de naissance
Андрей Ярославович МакинVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonymes
Gabriel Osmonde, Albert Lemonnier, Françoise BourVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
française (depuis le )
russeVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Université d'État de Moscou (candidat ès philologie (en)) (jusqu'en )
Institut pédagogique d'État de Novgorod (en) (master of science)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Parentèle
Robert Peacock (d) (arrière-grand-père)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Directeur de thèse
Michel Aucouturier (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions
Œuvres principales

Biographie

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Jeunesse en Union soviétique

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Andreï Makine est né à Divnogorsk[1],[2] en Sibérie le [3]. Dès l’âge de quatre ans, il devient bilingue grâce à une vieille dame française qui s'occupe de lui ; elle est nommée Charlotte Lemonnier et présentée comme la grand-mère du narrateur dans le roman autofictif Le Testament français[4]. La famille s'installe à Penza, puis à Novgorod[5].

Durant une scolarité erratique, et notamment à partir de l’école primaire, il étudie le français.

Il étudie à l'université de Kalinine, rédige une thèse de doctorat[6] sur la littérature française contemporaine intitulée « Roman sur l'enfance dans la littérature française contemporaine (des années 70-80) » à l’université de Moscou, et enseigne la philologie à l'Institut pédagogique de Novgorod[5], où il collabore à la revue Littérature moderne à l'étranger.

Vie en France

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En 1987, à trente ans, il s'installe clandestinement à Paris[7] puis demande l’asile politique, qu'il obtient. Il mène d'abord une vie précaire, qu'il décrit comme un « désespoir permanent »[7]. Il est d'abord assistant de russe au lycée Jacques-Decour, puis dépose une thèse de doctorat sur Ivan Bounine — intitulée La Prose de I.A. Bounine : la poétique de la nostalgie[8] — à la Sorbonne. Il enseigne à l'Institut d'études politiques de Paris[7] et envisage une carrière universitaire en littérature slave[9].

Son premier roman, La Fille d’un héros de l’Union soviétique, paru en 1990, est le point de départ d'une carrière littéraire avec le français comme langue d'écriture. En 1992, il fait paraître les Confessions d'un porte-drapeau déchu. Il ne peut faire paraître ces deux romans qu'en les présentant comme traduits du russe, respectivement par « Françoise Bour » et « Albert Lemonnier » (en fait deux hétéronymes de l'auteur)[10],[11],[12].

Il obtient en 1995 les prix Goncourt, Goncourt des lycéens et Médicis pour son roman Le Testament français.

L'obtention du Goncourt lui vaut, entre autres, d'obtenir la nationalité française en 1996, ce qui lui avait été précédemment refusé à plusieurs reprises à partir de 1991 malgré le soutien de personnalités politiques comme Roselyne Bachelot. A ce sujet, il déclare « C'était humiliant pour moi, qui suis imprégné de culture française. Mais je ne veux pas me plaindre. Je n'avais pas de domicile ni de travail fixes. Ils avaient sans doute raison »[13].

En 2011, il révèle qu'il a publié des romans sous le pseudonyme de Gabriel Osmonde[14]. Il justifie l'usage du pseudonyme en déclarant « Rester dans la posture d'un nanti de la littérature ne m'intéressait pas. J'ai voulu créer quelqu'un qui vive à l'écart du brouhaha du monde. Osmonde m'a permis d'aller plus loin, d'élargir le champ des questions, jusqu'à l'ineffable »[13].

En 2019, il utilise ce pseudonyme pour l'un de ses personnages dans son ouvrage Au-delà des frontières.

Le , il est élu membre de l'Académie française au premier tour, au fauteuil occupé précédemment par l'écrivaine franco-algérienne Assia Djebar. Il obtient 15 voix sur 26 votants, devant Arnaud-Aaron Upinsky avec 2 voix et six autres candidats qui ne reçoivent aucun suffrage, cependant que l'on compte 6 bulletins nuls et 3 blancs[15]. ll prononce son discours de réception le 15 décembre 2016 devant l'assemblée de l'Académie[16] dans lequel il retrace les liens historiques, et littéraires de « l'entente franco-russe » et plaide pour une Russie forte. Il reçoit son épée ornée d’argent, d’émeraudes, de diamants et de saphirs conçue par l'entreprise suisse Chopard de la main de l’écrivain Danièle Sallenave[17]. Dominique Fernandez retrace sa carrière[18]. En juin 2024, d'après les notices biographiques des membres de l'Académie, publiées sur son site, Andreï Makine est, paradoxalement puisqu'il n'est pas né Français, le seul académicien titulaire d'un diplôme en rapport avec la linguistique (en philologie romano-germanique)[19].

Œuvres

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Sous le nom de Gabriel Osmonde
  • 2001 : Le Voyage d'une femme qui n'avait plus peur de vieillir, Albin Michel
  • 2004 : Les 20 000 Femmes de la vie d'un homme, Albin Michel
  • 2006 : L'Œuvre de l'amour, Pygmalion
  • 2011 : Alternaissance, Pygmalion

Notes et références

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  1. JORF n° 0057 du 7 mars 1996
  2. « Andreï MAKINE | Académie française », sur www.academie-francaise.fr (consulté le )
  3. Catherine Argand, « Andreï Makine », Lire, no 292, février 2001, p. 23-27.
  4. Laurent 2006, p. 16.
  5. a et b Nina Nazarova, Andreï Makine, deux facettes de son œuvre, L'Harmattan, 2005, p. 13.
  6. Andreï Makine, Roman o detstve v sovremennoi literature Francii (70-80 gody), Thèse de doctorat d’État (non publiée), Université d’État Lomonossov de Moscou, 1985.
  7. a b et c Laurent 2006, p. 18.
  8. La Prose de I.A. Bounine, sudoc.abes.fr
  9. Listes de qualification aux fonctions de maître de conférences arrêtées en 1994 par les sections du Conseil national des universités, pour la période 1994-1998, en section 13
  10. Murielle Lucie Clément, « Poétique du multilinguisme chez Andreï Makine », dans Axel Gasquet et Modesta Suárez (dir.), Écrivains multilingues et écritures métisses : l'hospitalité des langues, Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise-Pascal, coll. « Littératures », (ISBN 978-2-84516-338-6), p. 178.
  11. Isabelle Collombat, « Pseudo-traduction : la mise en scène de l'altérité », Le Langage et l'Homme, vol. 38, no 1,‎ , p. 146 (lire en ligne).
  12. Katrien Lievois, « Suppositions de traducteurs : les pseudo-traductions d'Andreï Makine », Traduction, terminologie, rédaction, vol. 27, no 2,‎ , p. 149–170 (DOI 10.7202/1037749ar).
  13. a et b « Trois choses à savoir sur Andreï Makine, nouvel Immortel », sur LExpress.fr, (consulté le )
  14. D'après lefigaro.fr du 30 mars 2011.
  15. Résultats de l'élection sur le site de l'Académie française
  16. « Andreï Makine: «Eh bien, quittons cet Olympe de poètes et descendons sur terre…» », Magazine Littéraire,‎ (lire en ligne)
  17. « Chopard conçoit l’épée du nouvel académicien Andreï Makine », Journal du Luxe.fr Actualité du luxe,‎ (lire en ligne, consulté le )
  18. « Le romancier d'origine russe Andreï Makine reçu sous la Coupole le 15 décembre », sur lexpress.fr,
  19. « Andreï MAKINE | Académie française », sur www.academie-francaise.fr (consulté le )
  20. « Andreï Makine, les identitaires et la décadence de l'Occident », sur Causeur, (consulté le )
  21. « grands-prix-2014.institut-de-f… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Nina Nazarova, Andreï Makine, deux facettes de son œuvre, Paris-Budapest-Turin, Éditions L'Harmattan, coll. « Critiques littéraires », , 176 p. (ISBN 2-7475-8269-8, BNF 39965294)
  • Rabâa Ben Achour-Abdelkéfi, Appropriation culturelle et création littéraire dans le Voyage en Orient de Gérard de Nerval et Le testament français d’Andreï Makine, Paris, Maisonneuve et Larose, , 339 p.
  • Thierry Laurent, Andreï Makine, Russe en exil, Paris, Connaissances et savoirs, , 74 p. (ISBN 2-7539-0096-5, BNF 40207022)
  • Murielle Lucie Clément et Ieme van der Poel (dir.), Andreï Makine : présence de l'absence : une poétique de l'art (photographie, cinéma, musique) (thèse de doctorat en lettres), Amsterdam, université d'Amsterdam, , 414 p. (ISBN 978-90-436-0027-9, présentation en ligne, lire en ligne)
  • Murielle Lucie Clément, Andreï Makine, Amsterdam, Rodopi, coll. « CRIN » (no 53), , 187 p. (ISBN 978-90-420-2668-1, BNF 42199659, lire en ligne)
  • Agata Sylwestrzak-Wszelaki, Andreï Makine, l'identité problématique, Paris, Éditions L'Harmattan, coll. « Critiques littéraires », , 255 p. (ISBN 978-2-296-11103-5, BNF 42142915)
  • Murielle Lucie Clément, Andreï Makine : le multilinguisme, la photographie, le cinéma et la musique dans son œuvre, Paris, Éditions L'Harmattan, coll. « Approches littéraires », , 383 p. (ISBN 978-2-296-13358-7, BNF 42375805, lire en ligne)
  • Murielle Lucie Clément, Andreï Makine : l'ekphrasis dans son œuvre, Amsterdam-New York, Rotopi, coll. « Collection monographique Rodopi en littérature française contemporaine », , 158 p. (ISBN 978-90-420-3403-7, BNF 4272775)

Liens externes

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