Guillaume Soro

homme d'État ivoirien
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Guillaume Kigbafori Soro, né le à Kofiplé, sous-préfecture de Diawala, dans le département de Ferkessédougou, est un homme d'État ivoirien. Il est Premier ministre de 2007 (conformément à l'accord politique de Ouagadougou) à 2012 et président de l'Assemblée nationale ivoirienne de 2012 à 2019. Il est candidat à l'élection présidentielle d'octobre 2020.

Guillaume Soro
Illustration.
Guillaume Soro en 2011.
Fonctions
Président de l'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire

(6 ans, 10 mois et 27 jours)
Élection 12 mars 2012
Réélection 9 janvier 2017
Législature IIe et IIIe
Prédécesseur Mamadou Koulibaly
Successeur Mamadou Diawara (intérim)
Amadou Soumahoro
Ministre ivoirien de la Défense

(10 mois et 26 jours)
Président Alassane Ouattara
Premier ministre Lui-même
Gouvernement Soro III et IV
Prédécesseur Alain Dogou
Successeur Alassane Ouattara
Premier ministre de Côte d'Ivoire

(10 mois et 26 jours)
Président Alassane Ouattara
Gouvernement Soro III et IV
Prédécesseur Gilbert Marie N'gbo Aké
Successeur Jeannot Ahoussou-Kouadio

(3 ans, 8 mois et 2 jours)
Président Laurent Gbagbo
Gouvernement Soro I et II
Prédécesseur Charles Konan Banny
Successeur Gilbert Marie N'gbo Aké
Ministre d'État, de la Reconstruction et
de la Réinsertion

(1 an, 3 mois et 7 jours)
Président Laurent Gbagbo
Premier ministre Charles Konan Banny
Gouvernement Konan Banny I et II
Ministre ivoirien de la Communication

(1 an et 4 mois)
Président Laurent Gbagbo
Premier ministre Seydou Diarra
Gouvernement Diarra II
Prédécesseur Lui-même

(1 an et 3 mois)
Président Laurent Gbagbo
Premier ministre Seydou Diarra
Gouvernement Diarra II
Successeur Lui-même
Biographie
Nom de naissance Guillaume Kigbafori Soro
Date de naissance (52 ans)
Lieu de naissance Kofiplé
Nationalité ivoirienne
Parti politique Indépendant (jusqu'en 2011)
RDR (2011-2019)
Indépendant (depuis 2019)
Diplômé de Université d'Abidjan, Université Paris VIII, Université Paris VII
Religion Catholicisme

Guillaume Soro
Premiers ministres de Côte d'Ivoire
Présidents de l'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire

Biographie

Guillaume Soro est un Sénoufo de Ferkessédougou[1] (nord de la Côte d'Ivoire) et est de confession catholique. Père de 4 enfants, il partage sa vie avec Sylvie Tagro, une Bétée du sud-ouest[1], depuis ses années de lutte estudiantine.

Son père militait au Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI)[1].

Parcours universitaire

Engagé politiquement (surnommé le Che ou encore Bogotha), il est à la tête de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire[2] de 1995 à 1998 (FESCI) alors qu'il préparait une licence d'anglais à l'Université Félix-Houphouët-Boigny d'Abidjan. À la faculté des lettres, arts et sciences humaines (FLASH), il obtient une licence d'anglais et le C2 (certificat 2) de maîtrise sans toutefois soutenir son mémoire. En décembre 1998, il quitte la tête de la FESCI et part l'année suivante, en 1999, poursuivre ses études en France où il s'inscrit simultanément aux universités Paris-VII et Paris-VIII, respectivement pour des cours d'anglais et de sciences politiques.

En 2018, il obtient un MBA de l'École de commerce de Lyon[3].

Débuts politiques

En novembre 1999, à la suite de la grave crise qui secoue la Côte d'Ivoire, avec l'arrestation, la détention et la condamnation de la direction du Rassemblement des républicains (RDR), il est de retour dans son pays pour participer aux côtés de l'opposition aux mobilisations en vue de la libération des prisonniers politiques. Il est en Côte d'Ivoire lorsqu'intervient le coup d'État du 24 décembre 1999. Il avait auparavant créé le Forum international des étudiants francophones (FIEF), se gardant ouvertement de s'allier politiquement au Rassemblement des républicains d'Alassane Ouattara

En décembre 1999, on le voit aux côtés de Robert Guéï après son coup d'État réussi, mais il s'oppose à lui et s'allie à Alassane Ouattara lorsque celui-ci est exclu de l'élection présidentielle en 2000.

Responsable de la rébellion

En 2000, Laurent Gbagbo devient président. Avec la bienveillance du président burkinabè Blaise Compaoré, il s’installe dans une maison modeste de Ouagadougou, où il participe à l'organisation d'une rébellion pour renverser le nouveau chef de l'État[1].

En 2002, les Forces nouvelles tentent un coup d'État à Abidjan, mais l’opération échoue[1]. Guillaume Soro réapparaît en septembre 2002, lorsque les Forces nouvelles lancent sans succès une tentative de coup d'État à Abidjan[1], en qualité de porte-parole puis secrétaire général de la branche politique du Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire (MPCI), qui deviennent après les négociations de Linas-Marcoussis, les Forces nouvelles de Côte d'Ivoire, mouvement rebelle. Recherché par les militaires ivoiriens, Soro quitte le pays déguisé en femme.

Le poste de secrétaire général par intérim des Forces nouvelles est entretemps occupé par le ministre d'État, ministre de la Justice, Mamadou Koné.

Au gouvernement de réconciliation nationale puis de transition

Guillaume Soro participe au gouvernement de réconciliation nationale de février 2003 à mai 2004, puis d'août 2004 à décembre 2005, comme ministre de la Communication. Le 28 décembre, il est nommé ministre d'État, de la Reconstruction et de la Réinsertion dans le gouvernement de Charles Konan Banny.

La signature de l'accord politique de Ouagadougou offre aux Forces nouvelles le poste de Premier ministre. Les Forces nouvelles désignent leur secrétaire général, Guillaume Soro, le 26 mars 2007 pour exercer cette fonction[4],[5].

Guillaume Soro entre en fonction le 4 avril et son gouvernement est installé trois jours plus tard. Le gouvernement doit mettre en place notamment deux points clefs de l'accord politique de Ouagadougou : la préparation d'élections devant se tenir dans les dix mois à compter de mars 2007, puis l'unification des Forces armées des Forces nouvelles (FAFN) et des Forces armées nationales de Côte-d'Ivoire (FANCI).

Tentatives d'assassinat

Guillaume Soro a échappé à six tentatives d'assassinat. Les deux plus marquantes sont certainement le guet-apens dans lequel il est tombé dans l'enceinte de la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI) le 27 juin 2003 ainsi que l’attentat du 29 juin 2007 contre le Fokker 100 qui le transporte.

À la RTI, sous le prétexte de l'inviter à faire une visite des locaux, la Direction générale d'alors le fait encercler à l'infirmerie de la maison de la télé par 300 jeunes patriotes armés, ils s’apprêtaient à incendier le bâtiment avec lui, quand il en est extrait de justesse.

Le vendredi 29 juin 2007, Soro échappe à un attentat à la roquette lors de l'atterrissage de l'avion dans lequel il était lors de sa venue à Bouaké. Quatre membres de son équipage sont tués et plusieurs sont grièvement blessés[6]. Il se pourrait que les auteurs soient des éléments de son armée rebelle qui lui reprochent de ne pas avoir été consultés avant la signature de l'accord de Ouagadougou[7][source insuffisante].

Sous la présidence d'Alassane Ouattara

Premier ministre

Le , alors qu'éclate une controverse sur les résultats du deuxième tour de l'élection présidentielle du 28 novembre, Guillaume Soro remet sa démission à Alassane Ouattara qu'il reconnaît comme vainqueur légitime du second tour de l'élection face à Laurent Gbagbo, dont Guillaume Soro était le Premier ministre depuis 2007. Ce dernier le reconduit dans ses fonctions de Premier ministre. Soro forme alors son nouveau gouvernement le 6 décembre dans lequel il détient également le portefeuille de la Défense[8]. Le 8 décembre, Soro accuse Laurent Gbagbo d'être un tricheur et de se comporter en dictateur. Il demande à la communauté internationale de faire pression pour que Gbagbo quitte le pouvoir[9].

À la suite de la chute de Laurent Gbagbo et de l'arrivée à la présidence de la République d'Alassane Ouattara, Guillaume Soro forme son quatrième gouvernement le , gouvernement qui prend fin le à la suite de sa démission[10],[11].

Président de l'Assemblée nationale

Le , Guillaume Soro est élu à l'unanimité président de l'Assemblée nationale[12], ce qui fait de lui le deuxième personnage de l'État.

Son mandat est marqué par une activité accrue et d'un rôle renforcé du parlement. Il est par ailleurs amené à effectuer plusieurs voyages diplomatiques, notamment en Europe et en Asie. En mai 2016, lors de la 14e Conférence parlementaire afro-arabe, Guillaume Soro est désigné président de cet organe parlementaire, cadre d'échanges entre les députés africains et leurs homologues du monde arabe[13]. Il est également membre de l'Assemblée des parlementaires francophones.

En tant que président de l'Assemblée nationale, il centre ses actions principalement sur la jeunesse, les questions sociales, mais également sur les questions liées à l'environnement[14]. Il souhaite notamment que la Côte d'Ivoire recoure davantage aux énergies renouvelables, objectif qu'il réaffirme à quelques semaines de la COP21, en septembre 2015 déclarant que "la question de l'écologie reste une préoccupation majeure"[15].

Il appelle régulièrement à une lutte plus efficace contre les inégalités et à une croissance plus inclusive en assurant une meilleure répartition des fruits de la croissance. Lors de son discours de Nouvel An au personnel de l’Assemblée nationale et aux députés, il invite d'ailleurs ces derniers à placer la dernière année de la législature sous « le sceau du social et de la solidarité aux plus vulnérables »[16]. Il déclare également l’année 2016 comme « année de la solidarité »[16].

Au lendemain de l'attentat de Grand-Bassam en 2016, Guillaume Soro fait part de ses propositions de réformes en matière sécuritaire[14]. Il propose ainsi de créer des unités antiterroristes ou des forces spéciales afin de faire face à la menace terroriste grandissante[14]. Selon lui, une réforme des services de renseignements ivoiriens, afin de donner plus de place au renseignement humain, s’avère nécessaire, ainsi qu’une meilleure coopération entre les services de renseignements régionaux. Afin d’apaiser les tensions religieuses susceptibles d’être exploitées par mouvements terroristes, il se prononce en faveur d’un État laïc et appelle à une pacification des relations entre le Nord musulman et le Sud chrétien et animiste[14].

Il est réélu président de l'assemblée nationale en 2017[1].

À l'issue des mutineries de janvier et mai 2017, l’ancien chef rebelle est accusé par une partie de l'entourage du président Ouattara d'avoir encouragé voire fomenté ces dernières, la presse internationale se faisant l'écho de son rôle trouble[1]. Ces accusations se fondent notamment sur la découverte d'un important stock d’armes à Bouaké dans une maison appartenant à son directeur du protocole Souleymane Kamagaté Koné alias « Soul to Soul », et ce bien que Guillaume Soro assure que les armes étaient stockées là depuis la crise postélectorale de 2011[1].

À la suite des vives tensions qui l'opposent au président Ouattara à la suite de cette affaire, le chef de l'État annonce fin janvier que Soro présentera sa démission du poste de président de l'Assemblée nationale le mois suivant. Soro ne rejoint pas le nouveau parti Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix, dirigé par Ouattara et annonce sa démission le 8 février 2019, au cours d'une session extraordinaire de l'Assemblée nationale[17],[18].

Culture

Guillaume Soro est cité dans les paroles de la chanson Premier Gaou du groupe ivoirien Magic System.

Références

  1. a b c d e f g h et i Anna Sylvestre-Treiner, « Côte d’Ivoire : l’affaire de trop pour Guillaume Soro ? », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne)
  2. FESCI, syndicat ou mafia?, Jeune Afrique, 8 février 2008
  3. La Rédaction, « Côte-d’Ivoire: Soro obtient son MBA en Finances », sur Connectionivoirienne.net, (consulté le )
  4. Guillaume Soro désigné premier ministre, Fraternité Matin, 26 mars 2007
  5. « Le Président Gbagbo a signé le décret hier : Soro, nouveau Premier ministre »
  6. (en) Rockets fired at Ivorian PM plane, BBC News, 29 juin 2007
  7. journal de la radio Africa n°1 (29 juin 2007)
  8. Dépêche AFP, le 6 décembre 2010.
  9. « Gbagbo est "un dictateur" et doit partir, déclare Soro », Agence France-Presse, 8 décembre 2010
  10. « Côte d'Ivoire : le PM démissionne », Le Figaro, 8 mars 2012.
  11. « Côte d'Ivoire / Législatives : Le Premier ministre a remis sa démission (officiel) », abidjan.net, 8 mars 2012.
  12. « Côte d'Ivoire : Guillaume Soro élu président de l'Assemblée nationale à l'unanimité », Jeune Afrique, 12 mars 2012.
  13. « Conférence parlementaire afro-arabe/ Guillaume Soro élu président pour 2 ans » (consulté le )
  14. a b c et d « Côte d'Ivoire - Guillaume Soro : "Le panafricanisme dont je rêve est celui d'une Afrique sans frontières et sans entraves" » (consulté le )
  15. « L’économie verte en Côte d’Ivoire, une nécessité autant qu’une opportunité ! », sur Green et Vert, (consulté le )
  16. a et b « La mise en route de la nouvelle Côte d Ivoire par le Président Soro », sur www.conakrytime.com (consulté le )
  17. Cyril Bensimon, « Côte d’Ivoire : Guillaume Soro, chronique d’un divorce annoncé », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  18. « Guillaume Soro ‘démissionnera en février’ », BBC,

Annexe

Articles connexes

Liens externes

Site officiel