Les étudiants internationaux
Une chance pour l’enseignement supérieur et la recherche
Nous avons tous en tête le débat mal posé et donc inutile sur la loi immigration concernant les étudiants internationaux, heureusement tranché par le Conseil constitutionnel qui a censuré les dispositions en question le 25 janvier dernier.
Tout n’est pas simple pour autant. Car, si optiquement tout va bien, l’accueil des étudiants étrangers progresse désormais beaucoup moins vite en France que chez certains voisins comme l’Allemagne.
En outre, nous reculons dans le classement des nations les plus accueillantes. Devant nous, les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Australie, l’Allemagne, le Canada… nous sommes devant la Chine, mais pour combien de temps encore ?
À mes yeux, l’essentiel n’est pas de savoir si nous accueillons plus d’étudiants internationaux que d’autres pays, mais si nous accueillons des étudiants de qualité.
Signe inquiétant, et c’est un enjeu essentiel pour les universités de recherche comme Université PSL, les inscriptions d’étudiants étrangers en doctorat ont reculé de 15% entre 2017 et 2022.
On ne doit jamais accepter que la mobilité internationale étudiante devienne l’otage d’enjeux idéologiques. En effet, pour notre enseignement supérieur et notre recherche, elle est triplement importante :
- elle est une marque de qualité, puisque 400 000 étudiants internationaux nous choisissent chaque année ;
- elle est la manifestation de ce que notre pays et nos activités d’enseignement supérieur portent une aspiration universelle… nous continuons envers et contre tout de parler au monde entier ;
- elle est un levier pour améliorer la soutenabilité économique de nos établissements, c’est ce que montre bien le dernier rapport de Campus France pour de nombreuses écoles de commerce et d’ingénieurs. Et les universités pourraient sans doute y avoir davantage recours.
Le recul de la mondialisation et la montée des tensions internationales ne doivent pas nous faire reculer.
Avec ces convictions qui sont les nôtres, l’Université PSL entend tenir toute sa place comme un des nœuds de la circulation académique en France, en Europe et dans le monde. Et en tant que président, j’en serai le garant.
Directeur Général chez Arts et Métiers - Président chez Conférence des grandes écoles
2 moisEn complément : https://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/former-des-etudiants-internationaux-est-un-devoir-2044783