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Crimes et violons d’Ingres
Crimes et violons d’Ingres
Crimes et violons d’Ingres
Livre électronique258 pages3 heures

Crimes et violons d’Ingres

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À propos de ce livre électronique

Le 26 juillet 2015, à Montauban, une jeune femme découvre une rose rouge et un message insolite sur le pare-brise de sa voiture. En l’espace de quelques semaines, d’autres messages sordides, toujours accompagnés d’une rose, sont distribués. Ils conduisent vers le célèbre peintre Ingres. Pourquoi ? La tension monte, l’inquiétude est palpable. Un chat mort, un homme retrouvé poignardé. À tout moment, le tueur peut frapper à nouveau. Prenez garde. Au neuvième message, tout sera accompli.

À PROPOS DE L'AUTRICE

Captivée par le roman policier, Françoise Bachmann crée son univers en élaborant des énigmes autour de personnages attachants. Avec minutie, elle choisit un lieu, un édifice, un objet, une figure célèbre pour ciseler une histoire où se côtoient le mystère, le raisonnement et les comportements humains. De quoi réunir découverte et divertissement pour stimuler la curiosité du lecteur.
LangueFrançais
Date de sortie10 juil. 2024
ISBN9791042236427
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    Aperçu du livre

    Crimes et violons d’Ingres - Françoise Bachmann

    Premier message

    Dimanche 26 juillet 2015

    À l’entrée de la ferme du Ramier, on distribuait des guides indiquant l’emplacement des producteurs de la région et les activités proposées tout au long de la journée. La Fête du Goût et des Saveurs attirait toujours beaucoup de monde. Alice passa devant une dizaine de tracteurs. Certains dataient des années 1950, notamment un modèle de la Société française Vierzon. Leurs propriétaires, une bande de joyeux lurons, exhibaient fièrement leur devise sur une grande bannière : « Tout pète, rien ne part ». La jeune femme tenta de se frayer un chemin pour goûter les produits locaux. Elle acheta du miel, quelques melons et quelques pêches, de l’huile d’olive et un morceau de tome.

    Au bout de l’allée, Alice s’arrêta au stand des herbes aromatiques. Elle était vêtue d’une robe légère couleur indigo et chaussée de sandales dorées. Elle avait chaud et but un peu d’eau. Elle mit son chapeau de paille que lui avait offert un jour sa grand-mère alors qu’elles se promenaient à Caussade, la « cité du chapeau ». Elle regarda sa montre : 11 h 40. Un peu plus loin, des enfants s’extasiaient devant une démonstration de tonte de mouton. Alice assista à l’initiation de la traite des vaches à la main. Les musiciens d’une fanfare, habillés tout de blanc et portant un foulard couleur bordeaux, interprétaient quelques airs populaires. Elle reconnut la mélodie d’une chanson occitane, Se Canto, que chantait quelquefois son père.

    — Coucou, Alice, quelle journée agréable !

    C’était l’une des vendeuses de la boulangerie où elle achetait son pain.

    — Bonjour, Charlotte. Oui, j’aime beaucoup. As-tu déjà fait le tour ?

    — Non, mais pour le moment, j’ai faim. Ça te dit de déjeuner avec moi ?

    — Avec plaisir. Allons-y !

    Toutes deux dégustèrent de l’aligot délicieux, puis une glace artisanale à la pêche. Après le repas, la chaleur aidant, elles flânèrent en direction du plan d’eau, puis s’installèrent à l’ombre salutaire d’un arbre. Elles furent bercées par les voix des visiteurs et les bruits de la ferme en fête. Vers quinze heures, Charlotte se décida à continuer sa promenade. Alice lui dit au revoir avant de regagner lentement sa voiture garée sur l’immense parking mis en place pour la circonstance. Il y avait de plus en plus de monde dans l’allée principale qui ressemblait à une peinture multicolore mobile. L’espace d’un instant, Alice eut la sensation étrange d’être surveillée, scrutée. Elle regarda à droite, à gauche, puis se retourna nerveusement. Tous ces visages lui étaient inconnus. Personne ne semblait se préoccuper d’elle. Elle écouta le mélange de voix qui l’entouraient et dont le bourdonnement finit par la plonger dans un autre monde. Elle s’assit dans l’herbe et, comme anesthésiée, ne vit plus que des pieds, des dizaines de pieds. Elle se sentit oppressée et essuya ses mains moites à sa robe. Elle ôta son chapeau qu’elle agita en guise d’éventail devant son visage. Puis, fermant les yeux, elle respira lentement pour se calmer. Les pleurs d’un enfant dissipèrent son appréhension.

    Alice sortit de son sac à main le téléphone portable qui sonnait.

    — Allô ?

    — Ma chérie, comment vas-tu ? N’oublie pas de venir dîner ce soir. Je prépare une bonne salade composée bien fraîche. Et il y aura de la tarte aux abricots et de la glace.

    — Salut, Maman. Tu as bien fait de m’appeler, je n’y pensais plus du tout…

    — Très drôle !

    — Ma petite Maman, tu sais bien que je n’oublie jamais tes invitations. D’ailleurs je ne vais pas tarder à arriver. Je suis encore à Montauban, à la ferme du Ramier. À tout à l’heure. Bisous.

    — Bisous, ma chérie, à tout à l’heure.

    — Est-ce que je pourrai dormir à la maison ?

    — Bien sûr ! Je te prépare le lit.

    — Merci, Maman !

    Les parents d’Alice habitaient dans le village de Monclar-de-Quercy, situé à une vingtaine de kilomètres de Montauban. Âgée de trente-quatre ans, Alice était l’aînée de trois enfants. De temps à autre, elle passait une nuit dans la maison où elle avait grandi avec sa sœur Laurence et son frère Valentin.

    Elle était coiffeuse à L’Accroche-Cœur à Montauban. Le salon étant fermé le lundi, elle avait prévu de passer la journée du lendemain avec son amie d’enfance Sophie qui habitait le hameau de Belmontet, à quelques kilomètres de Monclar. Raison de plus pour passer la nuit chez ses parents.

    Au moment où Alice quitta l’allée centrale, elle sentit une main se poser sur son épaule droite. Elle sursauta puis se retourna.

    — Salut, Alicette, désolé, je ne voulais pas te faire peur.

    — Salut, Jules, c’est malin !

    — Ça fait bien cinq minutes que je te suis. Mais tu ne vois rien, ma parole. Comment vas-tu ?

    — Très drôle. Tu n’as rien d’autre à faire ? Et arrête de m’appeler Alicette !

    — Allez, ne te fâche pas. Pour me faire pardonner, je t’invite à boire un verre.

    — C’est gentil, Jules, mais je dois partir. Mes parents m’attendent. Bonne continuation. Salut !

    Alice ne tenait pas à passer davantage de temps avec Jules Bonnet, son ex-compagnon. Ses cheveux bruns tout courts et ses grands yeux couleur noisette avaient séduit la jeune femme quand elle l’avait rencontré. Aujourd’hui il portait un jean délavé et un polo blanc à manches courtes qui lui allaient à ravir. Mais plus d’attirance à présent pour celui qui avait partagé un petit bout de vie avec elle. Depuis leur séparation qui datait d’un peu plus de deux ans, Alice l’avait croisé trois ou quatre fois. Malgré les SMS et les appels téléphoniques de Jules pour garder le contact, elle ne tenait pas à lui parler ou à le rencontrer. Le boulanger l’avait compris au bout d’un certain temps, même s’il ne l’avait pas réellement accepté. Aujourd’hui encore, il se rendait régulièrement à Montauban dans l’espoir de la revoir. Il vivait à Nègrepelisse, dans la plaine de l’Aveyron.

    ֍

    Alice mit un moment à retrouver sa voiture. Elle se trompa d’allée à deux reprises, puis finit par apercevoir sa Peugeot 208 bleue. Elle ouvrit la portière ; au moment de s’asseoir et de poser son sac à main, elle vit sur le pare-brise une rose rouge et une enveloppe blanche maintenues par l’essuie-glace. À la fois surprise et intriguée, elle ressortit de la voiture et, soulevant la branche, se saisit des deux objets avant de prendre place derrière le volant.

    La rose était en tissu. Elle la posa sur le siège côté passager. Sur l’enveloppe, une inscription très brève : MESSAGE 1/9. Qui lui adressait cette lettre ? Alice regarda au loin, cherchant une réponse ; elle rassembla ses cheveux blonds qu’elle mit en chignon avec le chouchou qui entourait son poignet droit. Elle avait chaud. C’était sans doute une blague de Jules ; cela expliquait son comportement et ses petites phrases mesquines lancées tout à l’heure.

    Contrariée, la jeune femme secoua la tête et ouvrit l’enveloppe qui contenait une feuille de papier marquée d’un texte dactylographié :

    MESSAGE 1/9

    Tu as tout ordonné avec mesure, nombre et poids. (Sg 11,20)

    C’est ici que tout commence. Justice sera faite. Prenez garde. Au neuvième message, tout sera accompli. De gré ou de force. Neuf roses et l’apothéose.

    Elle ne s’attendait pas à cela. À tel point qu’elle lut le texte plusieurs fois. Elle ne comprenait rien ; ça ne pouvait pas être Jules, même s’il adorait autrefois lui offrir des roses. Mais toujours de vraies roses toutes fraîches. Les mots utilisés ne lui ressemblaient pas. D’ailleurs il n’aimait pas écrire. Elle prit peur à l’idée d’être en danger. Il y avait là des menaces, mais elle ignorait pourquoi elle était visée. Quelle « justice » ? À quel propos ? Neuf messages ? Lesquels ?

    Elle resta assise un long moment dans sa voiture. Ses mains tremblaient. Elle regarda la rose, relut les mots dont le sens lui échappait totalement. De tous côtés, des gens allaient et venaient. Tout le monde lui parut suspect. La jeune femme rangea la feuille dans l’enveloppe qu’elle glissa dans son sac à main. Que faire ? Désemparée, elle se décida à quitter le parking, suivit les voitures qui se dirigeaient vers la sortie. L’attente lui parut interminable, mais lui permit de réfléchir. Ni son nom ni son prénom n’étaient mentionnés et rien dans le contenu de la lettre ne la concernait. Était-ce tout simplement une erreur ? Elle avait paniqué pour rien. Mais si le message ne lui était pas destiné, il n’en avait pas moins un côté mystérieux.

    À qui parler de cette plaisanterie ridicule ? Et pourtant ! Alice, tout en prenant le chemin des Mourets pour rejoindre la D70, se demanda si elle allait montrer le message et la rose à ses parents. Elle n’aimait pas ce genre de situation ; être dans le doute, ne pas savoir prendre une décision rapidement.

    Une solution simple et radicale serait de jeter l’enveloppe et la rose. Pourquoi se prendre la tête ? Elle roula durant une ou deux minutes, puis arrêta la voiture sur le côté. Elle sortit l’enveloppe du sac à main, prête à la déchirer avec son contenu et à se débarrasser de cette rose ridicule.

    Mais elle changea d’avis. Non ! Quelque chose lui disait de conserver la lettre. Un premier message, se dit-elle, qui en mentionnait neuf. Elle posa la rose dans le coffre du véhicule et l’enveloppe dans la boîte à gants.

    Elle reprit la route, traversa La-Salvetat-Belmontet, puis entra dans Monclar. Devant la mairie, des artisans locaux exposaient leurs créations, bijoux, décorations, poteries et peintures. Mais la place des Capitouls restait relativement déserte.

    Un chat gris traversa la rue, obligeant Alice à freiner brutalement. Vers dix-sept heures, elle entra dans la cour, chez ses parents qui habitaient l’avenue des Quatre-Chemins. Il n’était pas question de leur parler de la lettre et de la rose. Inutile de les alarmer. Quand elle vit le sourire de sa mère, la jeune femme se sentit mieux.

    — Bonjour, ma chérie !

    — Salut, Maman, tu as l’air en pleine forme. Tu es toute belle dans ta robe fleurie.

    — Oh oui, tout va très bien. Et toi ?

    — Merci, je vais bien aussi.

    Simone Jourdain avait cinquante-huit ans, était institutrice et adorait s’occuper de son potager. Alice lui ressemblait : yeux bruns, cheveux blonds et fine silhouette.

    Les deux femmes entrèrent dans la maison en forme de L, puis se dirigèrent vers la terrasse ombragée. Il y avait là André, le père d’Alice, un grand gaillard aux cheveux gris et aux yeux bleus perçants. À côté de lui se trouvaient Laurence, la sœur d’Alice qui avait fêté ses trente ans récemment, et Stéphane, son mari.

    — Quelle surprise ! Ça fait plaisir de vous voir, dit Alice tout en serrant Laurence dans ses bras.

    — Quoi de neuf ? Maman m’a dit que tu lui avais parlé d’un certain Nicolas… Ton fiancé ? Raconte un peu !

    Alice n’avait pas envie d’en parler maintenant ; c’était une relation récente ; elle en avait touché quelques mots à sa mère. Rien de plus.

    — Alors, comment est-il ? Qu’est-ce qu’il fait dans la vie ? insista Laurence.

    Alice grimaça.

    — Laisse-la tranquille. Tu vois bien qu’elle ne veut pas en parler, lança André.

    — Pas drôle ! Bon, ce sera pour la prochaine fois, conclut la sœur, toujours aussi curieuse.

    — Allez, ma Lolo, ne prends pas la mouche, répondit Alice en souriant.

    Après quelques instants de silence :

    — Eh bien, Stéphane et moi avons quelque chose à vous dire, répondit Laurence avec un immense sourire.

    Simone prit place à côté de son mari ; tous deux pensaient à la même chose et attendaient cette nouvelle avec impatience.

    — Je suis enceinte !

    — Oui, et ma petite chérie est en pleine forme, ajouta Stéphane.

    — Mais c’est superbe ! Tu te rends compte, André, nous allons être mamie et papi. Enfin !

    — Oh oui ! Et quand arrive ce bébé ? questionna le futur papi ému.

    — C’est prévu pour la fin mars, répondit-elle, les yeux pétillants de bonheur.

    On fêta la nouvelle autour d’un bon repas : une salade composée, un magret de canard poêlé, un saint-sardos rouge, de la glace et une tarte aux abricots.

    Il faisait encore très doux lorsque Laurence et Stéphane repartirent. Ils habitaient à Villebrumier, à une bonne quinzaine de kilomètres de Monclar. Le ciel dégagé offrait la beauté des étoiles. L’absence de pollution lumineuse permettait d’entrevoir les bras de la Voie lactée. Alice et ses parents discutèrent encore un moment avant d’aller se coucher.

    — Bonne nuit, Maman ! Bonne nuit, Papa ! À demain.

    — Bonne nuit, ma chérie, répondit Simone.

    — Fais de beaux rêves, ajouta André tout en bâillant.

    Alice s’installa dans son ancienne chambre. Dix ans déjà qu’elle avait déménagé. Si les murs, autrefois peints en rose, étaient aujourd’hui couleur jaune pastel, ses deux peluches – un ours blanc et un chat gris – étaient toujours posées sur le fauteuil. Que de bons souvenirs !

    La sonnerie du portable indiqua l’arrivée d’un SMS : Espère que tu as passé une bonne soirée ! Le stage m’a vraiment plu. Vivement que je te serre dans mes bras. Je t’aime. Nico.

    La jeune femme avait rencontré Nicolas Castel quelques mois auparavant. Il était entré un mardi dans le salon de coiffure. C’était la fin de l’après-midi. Ayant oublié de prendre rendez-vous chez son coiffeur habituel, il avait tenté sa chance à L’Accroche-Cœur. C’est ainsi qu’ils firent connaissance et qu’ils tombèrent rapidement amoureux l’un de l’autre. Nicolas était professeur des écoles et habitait à Albias, non loin du moulin en brique datant du XVIIIe siècle. Alice n’avait pas encore présenté Nico à ses parents. Après son échec sentimental avec Jules, elle ne voulait rien précipiter, même si elle se sentait très heureuse quand ils passaient du temps ensemble. Nico était divorcé et avait une fille de quinze ans, Alexandra. Il était prévu qu’elle fasse la connaissance d’Alice au mois d’août.

    En attendant, il était l’heure de dormir. Mais lorsque, dans le noir, elle ferma les yeux, la lettre et la rose lui revinrent en mémoire. Déstabilisantes. L’après-midi défila dans sa tête ; tenter de saisir un détail, une image, quelque chose qui aurait pu l’aider à comprendre. Mais rien sinon de l’énervement.

    Elle voulut appeler Nico. Lui raconter. Il trouverait les mots pour la rassurer. Il lui dirait quoi faire, la calmerait. Non ! Il était déjà tard. Elle finirait bien par s’endormir. Les choses sont toujours plus claires après une bonne nuit de sommeil.

    ֍

    Lundi 27 juillet 2015

    Il était près de neuf heures. André était parti tôt pour faire une balade à vélo avec un copain. Simone s’occupait du potager. Plus tard, il ferait trop chaud. Alice buvait son café et dégustait des croissants frais. Elle lut Le Petit Journal du Tarn-et-Garonne. L’édition du samedi 25 juillet ne mentionnait aucun fait étrange. Car c’est ce qu’elle cherchait, comme pour se rassurer. Pour ne pas être la seule, ne pas être l’unique cible. Elle lut les pages des actualités, puis celles de Montauban, Terrasses, Castelsarrasin, Moissac, Coteaux du Quercy, Deux-Rives, Lomagne, Lomagne et Garonne, Midi-Quercy, Faits & Gestes, Département. Mais point de rose, point de message énigmatique !

    Vers dix heures trente, Alice envoya un message à son amie Sophie : Hello Soph, je pars d’ici vingt minutes. Il faut que je te parle d’une histoire qui me trouble. Bises.

    Elle devait partager ses interrogations. Sophie était une jeune femme calme qui savait écouter les autres. Sans doute en partie parce qu’elle exerçait le métier de psychologue. Alice se dit qu’elle pourrait peut-être relever des points dans le message, qui l’aideraient à y voir plus clair et à donner une suite à cet évènement étrange : détruire la lettre et la rose, ou les conserver au cas où !

    Elle se maquilla, se coiffa et embrassa sa mère avant de prendre la direction de Belmontet.

    Sophie habitait avec son mari et leurs deux enfants non loin de l’école élémentaire. Le hameau de Belmontet était très agréable, Alice l’appréciait énormément et ne se lassait pas de la vue sur les collines. Il faisait bon vivre au cœur du Quercy Vert.

    Avant de sortir de la voiture, elle prit l’enveloppe dans la boîte à gants et la rangea dans son sac à main. Sophie vint à sa rencontre.

    — Salut, Alice, je suis contente de te voir. Tu es ravissante dans cette robe.

    — Merci, Soph, j’aime beaucoup ce rose vif et le blanc de l’encolure. Où sont les filles ?

    — Chez Mamie et Papi depuis hier soir. Elles reviennent demain.

    — Dommage. Et Vincent ?

    — Mon cher époux travaille ! Viens, tu vas t’installer et tu vas me raconter ce qui te tracasse.

    Les deux femmes prirent place dans le jardin, à côté de la piscine.

    — Ou préfères-tu d’abord nager un peu ?

    — Non, peut-être plus tard, répondit Alice d’un air pensif.

    — Tu sembles inquiète. Que se passe-t-il ?

    — En tout cas je suis perturbée. Voilà ! Hier j’étais à la Fête du Goût et des Saveurs.

    — À la ferme

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