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Mon combat contre la dépression: Comment mes liens spirituels m'ont sauvée
Mon combat contre la dépression: Comment mes liens spirituels m'ont sauvée
Mon combat contre la dépression: Comment mes liens spirituels m'ont sauvée
Livre électronique268 pages3 heures

Mon combat contre la dépression: Comment mes liens spirituels m'ont sauvée

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À propos de ce livre électronique

Ce livre est un témoignage au travers duquel j’évoque mon combat contre la dépression, à la suite du décès de mon chien Joé. J’explique comment je réussis jusqu’à présent à lutter contre ces maux, puisque dans mon malheur, j’ai ce privilège extraordinaire et inattendu de recevoir des signes de mon défunt Joé qui interviennent toujours au moment opportun, ainsi que le soutien de Dieu qui est entré dans ma vie d’une façon progressive mais spectaculaire. Ils sont à présent mes meilleurs alliés. Une relation certes, étrange, avec le monde de l’invisible, mais bien réelle.

Je révèle donc ces interactions divines, tout en m’appuyant lors de mon récit, sur des versets de la Bible, ainsi que sur des passages d’ouvrages que j’ai pu lire et qui m’aident à me reconstruire. Un cheminement éprouvant, mais parsemé d’amour, de joie et d’espoir grâce à mes liens spirituels et à ces merveilleux cadeaux du ciel.


LangueFrançais
ÉditeurPublishroom
Date de sortie4 juil. 2024
ISBN9782386252853
Mon combat contre la dépression: Comment mes liens spirituels m'ont sauvée

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    Aperçu du livre

    Mon combat contre la dépression - Clémence Schilder

    Prologue

    Aussi loin que je me souvienne, je n’ai jamais vraiment eu une âme joyeuse.

    Pour commencer, j’étais introvertie, anxieuse, émotive et hypersensible. Malgré tout, je pouvais être une rigolote et faire parfois le pitre, mais très vite, la morosité reprenait le dessus. Je pense que cette dernière a commencé à m’habiter alors que j’étais encore dans le ventre de ma mère. En effet, lorsqu’elle m’attendait, elle était malheureuse avec mon père, dépressive et sous anxiolytique. J’ai su également bien après qu’à cette époque, ma venue n’était pas désirée.

    Une fois née, j’ai tout de suite détesté mon paternel. Malgré mon jeune âge, j’ai perçu très vite que celui-ci était méchant, toxique et faisait souvent pleurer ma maman.

    J’ai donc grandi dans cette atmosphère oppressante, entre les disputes, les cris et les portes que l’on claque.

    L’angoisse me provoquait des maux de ventre réguliers, des difficultés chaque soir à m’endormir et, lorsque je trouvais le sommeil, mes nuits étaient souvent peuplées de cauchemars.

    ***

    Gamine et jusqu’à l’adolescence, de par cette timidité, j’ai souvent essuyé les moqueries, l’indifférence ou le rejet, notamment à l’école, où j’avais du mal à me faire des camarades, à m’intégrer dans un groupe ou encore à m’exprimer en public.

    Au lycée, à une période, j’ai même subi du harcèlement scolaire.

    Heureusement, à l’âge adulte, j’ai réussi à vaincre cette handicapante introversion et à m’affirmer en me forgeant un fort caractère.

    ***

    Deux énormes traumatismes sont venus perturber également mon enfance.

    À l’âge de quatre ans, j’ai été percutée par une voiture, mais de cette sale expérience, je ne garde aucun souvenir, hormis les portes de l’ambulance qui se referment derrière ma maman qui venait de monter dans le véhicule.

    Et environ quatre années plus tard, avec ma famille, nous avons eu un grave accident : un chauffard a coupé la priorité à ma sœur qui se trouvait au volant et nous a heurtés violemment.

    Je me souviens de l’intensité de cette collision ; je revois également maman assise sur le siège côté passager que les services de secours essayaient de faire lever pour l’emmener à l’hôpital. Son regard était fixe et elle ne réagissait pas. Je lui parlais, mais elle ne me répondait pas. Elle était en état de choc.

    Pour ma part, je souffrais d’une coupure et d’une perforation à côté des lèvres qui nécessitèrent une opération et un peu de chirurgie réparatrice, afin que ma bouche ne soit pas tordue.

    Ma sœur et ma mère, quant à elles, eurent, entre autres, de multiples fractures au niveau des côtes, du bassin et du coccyx qui impliquèrent des jours d’hospitalisation, de la rééducation et des mois dans une maison de convalescence. Mon père, lui, s’en était sorti indemne.

    Par la force des choses, je fus confiée durant ce temps à mon oncle et ma tante. Malgré leur bienveillance, j’étais très éprouvée et désorientée par cette séparation avec ma maman qui était mon pilier, mon repère, et que j’affectionnais tant.

    ***

    Mon second traumatisme arriva à la mort prématurée de ma chienne Tiria qui entraîna ma première dépression, de laquelle je mis beaucoup de temps à me remettre.

    ***

    Je vis aussi avec le regret de ne pas avoir connu mes grands-parents maternels qui sont décédés alors que je n’avais que deux ans pour mon grand-père et quatre ans pour ma grand-mère. Malheureusement, je ne me souviens pas des quelques moments passés en leur compagnie.

    J’ai toujours ressenti de la rancœur et du mépris pour mon père. J’ai donc grandi dans ce climat pesant, avec ce manque de figure paternelle avec laquelle j’aurais tant voulu avoir des liens comme dans les autres familles.

    En fait, depuis toujours, les êtres qui ont compté le plus dans ma vie sont maman et mes chiennes.

    Par la suite, j’affrontais, plus ou moins comme tout un chacun, des déboires et des aléas dans le travail, des amitiés qui se perdent, des relations familiales qui se dégradent, des déceptions amoureuses et à une période quelques soucis financiers.

    Au-delà de tout cela, j’ai dû faire face à du vandalisme à répétition sur mon véhicule à différentes étapes de mon existence et, surtout, à un cambriolage survenu en 1998, le jour de mon anniversaire. Cela m’a beaucoup marquée, laissant des traces encore à ce jour.

    ***

    L’année suivante, j’ai été atteinte de TOC (troubles obsessionnels compulsifs). J’ai cru vraiment devenir folle. De nombreux rituels de lavage se sont instaurés, me prenant énormément de temps, puisant mon énergie, me fatiguant aussi bien physiquement qu’émotionnellement. Lorsque je n’obéissais pas à mes rituels, je pratiquais « l’évitement », soit en m’abstenant de sortir dans certains endroits ou en ne recevant pas mes proches et mes amis chez moi, situations qui auraient provoqué encore plus de compulsions. Je préférais me préserver un maximum de toutes ces complications afin d’être un tant soit peu sereine à mon domicile.

    Bien entendu, ces TOC ne m’ont pas permis d’avoir une vie sociale normale.

    Au fil des années, certains de mes rituels ont disparu, d’autres subsistent. Toutefois, j’ai composé et appris à vivre avec.

    Je suis souvent lasse d’être l’esclave de cette maladie psychologique. J’ai eu droit à plusieurs traitements et à de la psychothérapie. Il y a eu quelques améliorations, mais ce mal fait partie de moi, cela fait plus de vingt ans que cela s’éternise.

    ***

    Malgré toutes ces turpitudes, j’ai toujours fait face. J’avais mes deux piliers, maman et ma chienne Nouchka, pour m’aider et m’encourager.

    Cependant, à l’automne en 2001, ma petite princesse Nouchka est décédée.

    Hormis la peine que j’ai ressentie, j’avais cette culpabilité qui me rongeait de lui avoir fait subir involontairement mes TOC dans les deux dernières années de sa vie, alors qu’elle n’avait vraiment pas besoin de ces désagréments.

    Nouvelle dépression, quelque peu atténuée par le soutien de maman. J’ai poursuivi mon chemin tant bien que mal et j’ai dû aller au-devant de cette nouvelle épreuve.

    Mon deuil a pris beaucoup de temps, cinq ans avant que j’envisage d’adopter un nouvel animal et deux ans de plus afin d’être certaine que je n’imposerai pas à celui-ci mes rituels.

    ***

    Finalement, en 2008, j’adoptais un chien nommé Joé.

    Je me souviens que lors de ma visite au refuge, j’étais venue pour voir une chienne et son chiot que j’avais repérés sur le site de la SPA, mais ils n’étaient plus là et j’allais partir. C’est alors que j’ai ressenti comme une force intérieure qui m’incitait à rester, me guidant vers l’être qui m’attendait.

    Joé a donc empli ma vie de joie et d’amour. J’ai toujours eu énormément d’affection et de bienveillance pour tous mes animaux que j’ai beaucoup aimés et que je n’oublierai jamais. Là encore, mon compagnon à quatre pattes est devenu le centre de ma vie. En effet, j’ai reporté sur lui de façon inconditionnelle toute mon adoration qui n’a cessé de s’intensifier avec le temps, et je dois avouer qu’il me l’a rendue au centuple.

    Il est devenu, avec maman, ma priorité et ma raison de vivre.

    ***

    Malheureusement, je fus frappée à nouveau par le deuil : ma maman est décédée le 28 octobre 2012.

    Il est évident que mon chagrin était sans nom. Je pleurais toutes les larmes de mon corps. Ce jour-là, j’ai pris mon chien dans mes bras. Cette fois, je n’avais plus que lui ; il était tout ce qu’il me restait de plus cher au monde.

    Je décidais de faire face, de continuer à me battre et de surmonter au mieux cette épreuve pour mon Joé, car il avait besoin de moi. Je parvins donc progressivement à me remettre de cette lourde perte grâce à lui et je reportai de plus belle sur lui tout l’amour que j’éprouvais.

    ***

    Bien entendu, malgré toutes ces peines et ces malheurs, j’ai vécu de bons moments dans ma vie, mais je tenais à mettre l’accent sur ces points négatifs et très douloureux, car je pense qu’ils ont contribué à ce sentiment de mal-être souvent ressenti qui rejaillissait de temps à autre dans mon existence. Je pense également que cela a joué, d’une certaine façon, sur l’intensité de la dépression qui a suivi.

    1

    Les années ont passé. Grâce à mon Joé, je me suis plus ou moins remise de mes blessures. Nous avons coulé des jours heureux, parfois entachés des aléas de la vie, mais nous étions ensemble. Mon chien comblait amplement mon manque affectif. Une affection que les humains ne me donnaient pas. On s’aimait d’un amour inconditionnel, on se soutenait l’un et l’autre et nous étions très complices. Je le considérais comme mon grand bébé à quatre pattes, mon fils, il était ma raison de vivre.

    ***

    Nous étions fin 2018. Cela faisait plus d’un an que j’avais été embauchée dans un lycée privé. Tout se passait à merveille, la directrice et mes collègues étaient satisfaits de mon travail.

    Je pensais donc enfin prétendre à un emploi stable, puisqu’on m’avait promis un CDI.

    Avec Joé, nous avions même emménagé près de Gray, en Haute-Saône, afin de me rapprocher de mon nouveau poste.

    Malheureusement, j’essuyais une nouvelle déconvenue. Mon contrat s’arrêta quelque temps avant les fêtes de fin d’année. Je subis de la part des membres du CA (Conseil d’Administration), un véritable lynchage, ceux-ci me reprochant injustement mon incompétence en comptabilité. Cette fonction ne figurait pas dans mes attributions, puisque j’avais été engagée en tant qu’assistante administrative. La comptable, qui était partie à la suite d’une rupture conventionnelle, n’avait pas été remplacée. Comme par le passé j’avais acquis quelques notions comptables lors d’une petite formation et voyant que les factures s’accumulaient, pour dépanner, je me suis proposée pour les saisir, enregistrer les opérations courantes et suivre le traitement des factures clients et fournisseurs.

    Cela contenta tout le monde durant une année. On ne chercha donc pas à trouver une remplaçante à l’ancienne trésorière ni à me faire faire une éventuelle remise à niveau, étant donné que l’on me confiait de plus en plus de tâches qui dépassaient non seulement mes fonctions, mais aussi mes aptitudes en gestion.

    Je m’étais sérieusement investie dans ce travail qui me plaisait beaucoup de par ses missions variées et j’entretenais également de bons rapports relationnels que ce soit avec les professeurs ou les autres employés de l’établissement.

    Mes espoirs furent anéantis et je fus « dégagée » ainsi, sans pouvoir me défendre.

    Cette désastreuse expérience me porta un sérieux coup au moral, remettant en question mes compétences et mon estime de moi.

    Cela déclencha également un abattement dont j’aurai, cette fois, du mal à me remettre.

    ***

    Je percevais poindre en moi cette fragilité sous-jacente qui n’attendait qu’une occasion propice pour rejaillir.

    En outre, je m’aperçus que je faisais le deuil de ma maman avec un peu de décalage. À tout moment, je pensais à elle, à de doux souvenirs. Elle me manquait.

    Je réalisais aussi que depuis quelque temps, mon anxiété était exacerbée. J’avais de plus en plus de mal à gérer mes émotions et malgré la présence bénéfique et précieuse de mon chien Joé, j’avais ce mal-être, cette tristesse inexpliquée qui s’emparait de moi.

    Toutefois, le point de rupture à l’origine de cette véritable descente en enfer a été ce fameux mercredi 23 octobre 2019 où j’ai dû faire euthanasier mon Joé, le seul être qu’il me restait en ce bas monde et auquel j’étais attachée plus que tout.

    N’ayant plus que lui, je savais depuis longtemps que le jour où je viendrai à le perdre, je serais complètement dévastée.

    J’avais toujours réussi jusqu’à présent à me relever des deuils et des mauvais coups du sort, car j’avais encore quelqu’un à qui m’accrocher, qui me donnait la force de me battre contre l’adversité.

    Néanmoins, à partir de cette date, ma vie s’est écroulée comme un vulgaire château de cartes. J’ai tout perdu.

    C’est ainsi que je suis tombée dans une grave dépression, j’étais dans l’incapacité de reprendre un travail. Je ressentais un mal de vivre et un chagrin sans nom, alors qu’une idée m’obsédait : mettre fin à mes jours et rejoindre mon chien.

    ***

    Curieusement, le lendemain du départ de mon Joé, j’ai reçu un signe de sa part.

    La veille, alors qu’il agonisait et que je lui parlais pour lui dire combien je l’aimais et combien il avait été un chien exceptionnel durant toute sa vie, je lui avais demandé de me rassurer une fois de l’autre côté du pont de l’arc-en-ciel, de me faire un signe d’une façon ou d’une autre, juste pour me dire qu’il était en paix au Paradis.

    J’avais prié également le Seigneur de m’accorder une faveur en prenant soin de mon Joé.

    Au plus profond de mon cœur, j’espérais un signe, sans pour autant me douter que cela se réaliserait réellement.

    De son vivant, Joé dormait avec moi et on s’éveillait souvent dos à dos.

    Il est difficile d’expliquer avec de simples mots le phénomène qui s’est donc produit le lendemain de son départ dans l’au-delà. Cependant, à mon réveil, je sentis la présence de Joé couché contre mon dos, comme avant. Je percevais aussi sa respiration. Cela peut sembler complètement fou, je n’osais y croire, mais mon bébé, comme je le surnommais, était là, derrière moi. Cette sensation était tellement intense et d’une réalité tout aussi saisissante que mon cœur cognait fort dans ma poitrine. Je n’osais bouger ni me retourner, sachant que je ne le verrais probablement pas, et aussi, de peur que son esprit s’enfuie. Je profitais donc de ces quelques secondes de bonheur totalement inattendues et incroyablement magiques.

    De toute ma vie, je n’avais jamais eu de signe ou de visite de mes défunts. C’était la première fois que ce genre de miracle se produisait.

    J’ai pensé en mon for intérieur que ceci était peut-être dû à cet amour si fusionnel entretenu avec mon Joé. Pourtant, j’avais énormément aimé mes deux premières chiennes et maman, mais jamais rien de tout cela n’était arrivé. Je songeais alors aussi que cela relevait sans doute du fait que depuis quelques années, je croyais en Dieu, alors qu’avant, j’étais impie ou agnostique.

    Quoiqu’il en soit, mon bébé avait répondu à ma demande et l’Éternel lui avait permis de me faire ce merveilleux cadeau. J’en étais émue aux larmes. Je remerciais mon Joé pour sa présence, ainsi que le Seigneur pour m’avoir accordé une telle bénédiction.

    Cette visite me redonnait espoir en une vie après la mort, dans un autre monde de paix et d’amour.

    Je pensais que cela serait l’ultime signe de mon Joé, mais, à ma grande joie, il y en a eu d’autres, notamment une nuit pendant mon sommeil. J’étais en plein cauchemar et, soudain, celui-ci s’est arrêté d’un seul coup pour faire place à une pièce, une sorte de sas, vide, aux couleurs neutres. Là, je vis mon chien Joé avancer timidement. Il paraissait en forme, il avait trois lys rouges dans sa bouche. Puis cette vision subliminale s’évapora. Je fus encore une fois surprise et profondément touchée par cette apparition.

    À l’intérieur du cercueil de mon chien, j’avais placé une rose rouge, symbole de l’amour, et je supposai alors que ces fleurs apportées par mon bébé dans mon rêve nocturne avaient sans doute une signification. Lorsque je me levai, j’allai donc regarder sur Internet la caractéristique du lys rouge dans le langage des fleurs. La réponse fut : la passion.

    Pour moi, tout cela ne relève pas du hasard et, une fois encore, je remercie le ciel et mon Joé pour ce présent divin.

    Depuis, au fil des semaines, de temps à autre, je reçois les visites de mon chien dans mes rêves. D’ailleurs, dans l’un d’entre eux, j’ai eu la chance et la joie de pouvoir le serrer fort dans mes bras et l’embrasser.

    Parfois, il m’arrive aussi de sentir sa présence auprès de moi pendant mon sommeil.

    Je précise qu’en aucun cas je ne sollicite mes morts, je ne pratique pas de spiritisme. Cependant, ces signes surgissent ainsi, à des moments spécifiques, en cohérence avec une pensée, un ressenti ou une date.

    Ces phénomènes mystiques me sont offerts. Pourquoi les refuserais-je ?

    Cela dit, je m’interroge sur l’au-delà et sur ce que deviennent les morts. J’espère que cette possibilité que possède mon petit ange de me « visiter » ne le retient pas entre deux mondes et ne l’empêche pas non plus d’être heureux et en paix là où il a sa place, au Paradis.

    ***

    Depuis ce deuil, suivi d’une dépression, je bénéficie, en complément d’un traitement médicamenteux, d’un suivi psychologique qui, au départ, m’a un peu aidée. Toujours est-il que peu après la mort de mon compagnon, on m’a rapidement fait entrer dans l’unité psychiatrique de l’hôpital de jour qui se situe près de mon domicile.

    Bien entendu, le décès de mon chien m’a complètement bouleversée, anéantie. Je ressens au quotidien un immense chagrin et je dois faire face à l’épouvantable réalité de devoir affronter son absence, ce vide insoutenable. Chaque objet et chaque lieu me renvoient systématiquement à des souvenirs. J’éprouve des sentiments mélangés entre la tristesse, les larmes, la culpabilité, les idées noires…

    Il en résulte aussi une constante morosité, une grande fatigue et une perte d’énergie. Je n’ai plus goût à rien et je rencontre d’énormes difficultés pour trouver le sommeil. Je n’éprouve plus aucun plaisir à faire quoi que ce soit. Je suis dépourvue de toute motivation et j’ai d’énormes troubles de la concentration.

    Ce deuil et cet état dépressif entraînent aussi de nombreux problèmes de santé, agissant sur les systèmes nerveux sympathique et parasympathique, influant également sur les hormones provoquant un dérèglement d’ordre gynécologique et influençant la digestion et les voies urinaires. De plus, j’ai des nausées, des vertiges, des diarrhées, des sueurs chaudes ou froides, des migraines à répétition, ainsi que des douleurs dorsales tant je suis crispée.

    Même si les symptômes sont invisibles pour autrui, cette maladie psychologique n’est pas sans conséquence pour la personne qui l’endure.

    Je me dis souvent que je vis avec le passé, avec mes défunts. Mon corps est présent, mais mes pensées sont ailleurs. Je suis morte à l’intérieur, une partie de moi s’est envolée au décès de mon Joé.

    Je n’ai plus rien ni personne à qui me raccrocher. Je me retrouve seule, plongée dans les profondeurs d’un abîme.

    ***

    Une quinzaine de jours après la mort de mon chien, j’ai ressenti le besoin et l’envie d’écrire un livre pour lui rendre hommage. Au départ, je ne me suis investie que peu de temps dans ce projet doutant qu’il voie le jour.

    Puis, progressivement, je me suis attelée à cette tâche. Elle m’a donné un objectif qui a un sens réel à mes yeux et me tient à cœur.

    D’ailleurs, je n’ai de cesse d’honorer la mémoire de mon Joé par tous les moyens.

    Fin d’année 2019, je me suis inscrite sur amonami30millionsdamis.fr afin de rendre encore hommage à mon chien. J’ai découvert ce site par hasard. Il a été créé pour que les personnes comme moi, qui ont perdu leur fidèle compagnon, puissent venir honorer leur mémoire en écrivant et en partageant sur ces regrettés défunts à quatre pattes. Je dois avouer qu’au départ, je l’ai fait d’une façon symbolique, ne pensant pas avoir un quelconque retour. À ma grande surprise, je reçois depuis de gentils messages de soutien des autres endeuillés et c’est ainsi que je noue des liens avec mes camarades d’infortune. Je peux d’ailleurs affirmer que, même si nos échanges sont virtuels, ce sont les seuls êtres humains chez qui je trouve une certaine bienveillance.

    ***

    Je suis restée environ quatre mois en hôpital de jour. Au début, cela m’a un peu aidée. Je prenais mes repas là-bas alors que je ne mangeais plus chez moi. J’ai rencontré d’autres personnes avec qui j’ai créé des liens d’amitié, mais qui, malheureusement, furent éphémères pour la majorité d’entre eux. La plupart des activités proposées me plaisaient et cela me changeait les idées, si bien que pendant mes week-ends de solitude, j’attendais impatiemment le lundi pour retourner dans cet établissement.

    Toutefois, avec l’arrivée du COVID, l’hôpital a dû fermer ses

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