Festivalier (s)... Une vie moins ordinaire
Par Pascal Leray
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À propos de ce livre électronique
«Il existe l’année civile qui court de janvier à décembre. Les enfants préfèrent l’année scolaire, de septembre à juin. Moi, j’ai aussi mon année, de mai à mai, où plus exactement d’un festival de Cannes à l’autre...»
À PROPOS DE L'AUTEUR
Pascal Leray est né à l’époque de la Nouvelle Vague. Les dessins animés ont bercé son enfance, les séries et les films, enrichi son adolescence. Depuis 1991, il parcourt la France des festivals. De Cannes à La Rochelle, de Montpellier à Nantes... il va à la rencontre d’univers qui sont autant de découvertes et d’émotion renouvelée. La vie est un miracle lui renverrait Emir Kusturica. Dans "Festivalier(s)... Une vie moins ordinaire", Pascal Leray décrit sa passion pour le cinéma et sa vie de festivalier avec force et tendresse. Rencontres et anecdotes émaillent ses voyages. Elles les lui rendent indispensables. Ce ne sont pas simplement des souvenirs, mais bien plus, une autre vie, parallèle à celle qui lui est nourricière. Et, au-delà, celle de milliers de cinéphiles qui se reconnaîtront forcément dans ces pages.
Cet essai a été publié en autoédition en 2004. "Le Temps d’un roman" a décidé de le remettre dans la lumière en le rééditant 20 ans après...
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Aperçu du livre
Festivalier (s)... Une vie moins ordinaire - Pascal Leray
PASCAL LERAY
Festivalier(s)…
Une vie moins ordinaire
Préface
Céline DELFOUR
« Le Festival est un no man’s land apolitique,
un microcosme de ce que serait le monde
si les hommes pouvaient prendre des contacts directs
et parler le même langage. »
Jean Cocteau
A mes amis cinéphiles avertis :
Céline, Jim, les 3 Monique,
Dominique, Edwige, Alain,
Jean-Paul, Daniel, Sarah, Didier,
François, Nathalie, Gwen, Effix,
Bertrand, Martine, Marie-Claire…
à tous les autres :
ceux que j’ai croisés dans un couloir,
ceux avec qui j’ai partagé les joies d’une salle
et ceux que je vais bientôt rencontrer…
à Lina et notre regretté Edmond
à Cécile
Avant-propos
En 2004, je publiais Festivalier(s)… Une vie moins ordinaire, mon tout premier livre, un essai sur ma passion du cinéma, et plus particulièrement sur ma vie de cinéphile au sein des festivals de France commencée en 1991. Novice dans le monde des auteurs et ne sachant pas si ce livre serait aussi mon dernier, je décidais de l’autoéditer et de me charger de toutes les étapes de sa création : lecture, relecture, corrections, mise en pages, couverture et 4ème de couverture, recherche d’un imprimeur, enregistrement à la Bibliothèque nationale de France, recherche de l’ISBN et du code barre, commercialisation, communication. Un travail monstrueux mais ô combien valorisant, enrichissant. Seulement, il est difficile de faire connaître son ouvrage au-delà d’un périmètre, souvent celui de son lieu de vie… Néanmoins, j’étais ravi en quelques années d’écouler 1 000 exemplaires.
En décembre 2023, quelle ne fut pas ma surprise d’être contacté par le responsable de la jeune Maison d’édition « Le temps d’un roman » très intéressé de le rééditer, de lui redonner une nouvelle vie et une envergure nationale ! Qu’il reçoive toute ma gratitude.
20 ans se sont écoulés et mon essai ressort en ce mois de mai 2024, à quelques jours du Festival de Cannes. Amis cinéphiles, j’espère que vous y retrouverez tout ce qui fait votre amour du septième art ; amis lecteurs, j’espère que ce livre vous donnera l’envie d’aller encore davantage dans les salles découvrir des films d’aujourd’hui mais aussi d’hier et de vous forger votre culture cinématographique. Rien ne remplacera un film vu et partagé sur un grand écran.
Préface
C’est avec, en toile de fond, une émission radiophonique marocaine consacrée à l’actualité du cinéma international que je te retranscris ces quelques feuillets. Beau clin d’œil, s’il en est, les ondes diffusant des bandes originales ou morceaux choisis, lesquels se marient à merveille avec ton projet d’édition d’un carnet de festivalier… « L’écran magique » est prêt à accueillir notre Cinéma Paradiso au temps de sa Splendor. La vita e bella !! Avanti !! Lever de rideau !
Ma modeste contribution à ton premier ouvrage publié, mon cinéphile et néanmoins cinéphage préféré, fait écho à mon récent périple vers un continent Si loin si proche… entre deux rives… qui nous réunissaient déjà depuis nos parcours communs de Cannes Mandelieu à Cannes La Bocca !
« J’ai la mémoire qui flanche, je m’souviens plus très bien… » fredonnait Jeanne Moreau au cœur d’un classique du septième art, Jules et Jim. Mais pour toi, Pascal, je vais dérouler le tapis rouge ! Une belle image que ce titre Le tourbillon de la vie résumant fort bien nos années Lumière !
« Sur l’écran noir de mes nuits blanches, moi, je me fais du cinéma… » chantait Claude Nougaro. Et si l’on aime à se remémorer, pour nous deux, la première bobine est synonyme de Nantes, de son Festival des 3 Continents, de « Tout Feu Tout Flammes », et du Beaulieu. Mais ne dérivons pas, puisque la Croisette est au centre de ces dix dernières années de rencontres cinématographiques inoubliables, lieu privilégié de nos files d’attente, agrémentées de discussions hautes en couleur… Vive le septième art, Viva Il Cinema, comme en écho à cette présente édition du Festival international du film de Cannes, notre passion mais aussi celle d’ami(e)s comme Monique & Jim (le nôtre !), nos rochelais préférés, grâce à qui nous empruntons, avec une joie non feinte, le passeur. D’un port à un autre, nos convictions nous ont souvent conduits à jouer ce rôle tant rêvé, voire idéalisé… De là à nous mener jusqu’à la destination de la ville du Caire… seule la rose pourpre nous l’offrirait !
Alors, grâce à ton projet, changement de bobine… même décor… au service de « l’évocation d’une vocation », je crois ne pas me tromper si je te précise que j’emprunte cette superbe expression – si adéquate à notre Souvenir, souvenir – à Agnès Varda (dont la destinée est à jamais unie à celle de Jacques Demy, son Jacquot de Nantes)… M’y autorises-tu, Pascal, au regard de notre chaleureuse rencontre humaine et artistique ?
Sous Les feux de la rampe, saluons combien il s’est révélé plus facile de se retrouver en Terre du Sud que sur la Côte Atlantique et ainsi sceller notre indéfectible amitié. Le temps d’une semaine ou d’une quinzaine, Les lumières de la ville se conjuguaient à l’arrivée du joli mois de mai avec celles du Palais des festivals et surtout de celles de la MJC Picaud ou de l’Espace Mérimée, théâtres de riches heures cinématographiques à l’image de projections mémorables et conviviales. Eh oui, Pascal, comme tu ne bénéficiais pas de la même accréditation que moi (parfois « enviée » tant elle offrait davantage de latitude quant à l’accès en salles, ne me dédouanant pourtant pas de quelques heures quotidiennes à patienter…sans toi !), nous avions pris l’habitude de nous donner rendez-vous dans ces espaces de liberté, lieux de rencontres et d’échanges privilégiés, à l’image de « centres culturels », synonyme de partage, de désir, de découverte et de passion. Notre « sésame », je veux dire « le véritable moteur », « le dénominateur commun » ne reste-t-il pas la passion qui nous anime ?…
« Emportons-nous pour ce qui nous importe », aimait à dire l’un de nos cinéastes, François Truffaut (tu te souviens, ce jeune auteur de « la Nouvelle vague » à la pointe du mouvement ayant abouti à l’absence de festival… en 1968). Ton enthousiasme, tes multiples engagements t’ont sans coup férir permis d’enfoncer des portes… fermées parfois aux non-professionnels de la profession ! Et pourtant, il suffit de se pencher sur tes nombreux articles parus dans le Courrier du Pays de Retz pour se rendre à l’évidence : tu appartiens à ce joyeux petit monde de la culture… et jamais, ô grand jamais, tu n’en as fait du cinéma ! Tu ne conçois pas ta vie sans le septième art… et bien t’en as pris puisque cela nous a offert le bonheur d’une rencontre unique. N’ayant pas eu le plaisir de découvrir les contributions amicales de La belle équipe, je risque de reprendre des Tranches de vie heureuses puisque partagées autour du cinéma !
Notre carnet de notes au cœur d’un voyage, non pas au centre de la Terre (référence à nos origines communes !), mais en terre méditerranéenne s’est accompagné de journaux de festivaliers… aux côtés des catalogues et autres guides officiels. Gageons que ces dix glorieuses sauront continuer à livrer leurs richesses, au fil de ta parole… Nul doute qu’elles recèlent de véritables trésors qui sont autant d’ouvertures sur d’autres mondes, d’autres cultures, de regards croisés sur des civilisations méritant d’être mises en valeur, des femmes et des hommes vivant un quotidien forçant le respect, à l’image de récits initiatiques, de contes philosophiques… A la recherche d’un supplément d’âme, enrichissons-nous au contact des différences que tout un chacun porte en lui, comme une part d’humanité essentielle à une meilleure compréhension de notre environnement… Le Cinéma à l’image d’un merveilleux miroir, témoignant d’un fabuleux destin… Une fenêtre ouverte sur des pays, des peuples, d’autres horizons, Si loin, si proche.
Vincent, François, Paul… et les autres ou encore Pascal, Jim, Monique… et Céline prêts à se plonger dans un univers tantôt insolite, tantôt familier et assurément toujours fantastique. Toutes ces impressions sont décuplées en période de festival, a fortiori celui de Cannes qui, le temps d’une quinzaine menée avec brio, pourtant distille un parfum si enivrant… Les plus « mordus » d’entre nous, les inconditionnels, dont tu es, mon ami cinéphile, s’en donnent à cœur joie et voguent vers l’infini, tout en s’affranchissant de toute langue officielle si ce n’est celle propre au langage véhiculé par la simple appréciation des images défilant sur l’écran. Les frontières sont tout à coup abolies. Que n’a-t-on goûté à un plaisir non dissimulé en naviguant d’un pays à un autre, la notion « professionnelle » de cinématographie peu diffusée acquérant alors un sens tout particulier, celui qui contient l’essence, je devrais même écrire la quintessence… En espérant que certaines de ses œuvres seront également créditées à ton générique, et qu’elles continueront ainsi à rencontrer leur public.
Séquence nostalgie !
En 1997, nous étions réunis pour la cinquantième édition de ce prestigieux et lumineux rendez-vous international, formons des vœux afin que le soixantième anniversaire du Festival international du film de Cannes soit l’occasion d’heureuses découvertes artistiques… et de retrouvailles amicales tant attendues…
Une œuvre intemporelle restera gravée dans ma mémoire, elle est indissociable de mon « Ciao », Pascal, momentané, sois rassuré. A nous autres, enfants que nous demeurerons, retrouvons-nous au Paradis, celui cher à Marcel Carné et à Jacques Prévert, il va sans dire ! A l’époque, l’an Un du Festival n’était pas encore d’actualité mais cela, c’est une autre histoire, un scénario dont tu t’empareras le moment venu, en insatiable cinéphile et cinéphage ! Et devine quoi, c’est comme cela que nous tenons à toi, Pascal !
A toi de jouer, et si tu viens à croiser Garance ou Baptiste sur les chemins, estime-toi un homme heureux.
Céline Delfour,
Responsable de la Cinémathèque,
Institut français de Rabat
Préambule
Le début de la vie
« Plus j’avance dans la vie, plus je me méfie des idées
et plus je fais confiance aux émotions. »
Louis Malle, cinéaste
« Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage. » Le mien, il dure toujours. Il s’interrompt parfois pour mieux repartir ensuite, au gré de mon temps libre. Bien que restant en France, j’ai l’étrange sensation de faire le tour de la planète, sans étapes précises, un peu dans tous les sens. Cette chance, c’est le monde du cinéma qui me la donne. Depuis 1991, je parcours les routes de mon pays à travers ses festivals de cinéma. Mon plaisir est à chaque instant renouvelé, décuplé. Grâce aux films, je découvre des horizons très variés, des cultures que je n’aurais peut-être jamais soupçonnées. Un exemple ? Je prends énormément de goût à voir des productions asiatiques. Goût est vraiment le mot ; la cuisine est très présente dans leurs films. J’ai un faible pour le cinéma taïwanais. Il se trouve à la croisée des chemins, entre une Chine populaire bien ancrée dans ses traditions et cette volonté de s’ouvrir vers le monde occidental. Les festivals me permettent aussi de rencontrer l’univers de cinéastes russes, tchèques, nordiques ou encore d’Afrique et d’Amérique latine que nulle part ailleurs il m’aurait été permis d’aborder.
Il n’est pas donné à tous de vivre une vie d’artiste. On ne peut naître et devenir comédien, chanteur, peintre, comme ça, d’un seul claquement de doigts. Il est toujours possible de s’en approcher en intégrant des groupes d’amateurs. Mais de là à en vivre, il y a de la marge ! De même que tout le monde peut écrire. Il ne suffit pas de se dire que l’on n’a aucun talent, pour ne pas au moins essayer ! Si l’envie est flagrante, il ne faut pas la refouler.
Voulant conjuguer ma passion du septième art avec celle de la plume, j’ai tout d’abord entrepris d’écrire des courts métrages. Puis, me demandant si j’étais capable de me mettre à la tâche sur un long, j’ai pris la décision de m’y atteler. Cela paraît facile quand une histoire vous vient en tête, mais pour la transcrire sur papier, il faut du temps. Je m’y suis consacré pendant six mois, tous les week-ends. A écrire et réécrire différentes versions. A ma plus grande satisfaction, j’y suis parvenu. C’est vrai, l’histoire est simple, peut-être même naïve… Aurait-elle plu à Claude Sautet dont j’apprécie tant les films et particulièrement Vincent, François, Paul et les autres, Garçon, César et Rosalie, Un cœur en hiver ? Je ne sais... Ce scénario, je l’ai envoyé en son temps au Centre national de la cinématographie. Le jury n’a pas jugé bon de lui attribuer l’avance sur recettes. Ce ne fut pas une surprise. Je m’y attendais. Tant bien que mal, ma satisfaction est tout de même d’avoir pu aller jusqu’à lui porter le mot FIN.
Quand l’envie d’écrire est en vous, le plus dur finalement, c’est de ne pouvoir s’y consacrer pleinement lorsque d’autres obligations, plus alimentaires, si vous voyez ce que je veux dire, vous prennent beaucoup de temps. Un écrivain peut très bien ne rien griffonner pendant plusieurs semaines et soudain se mettre devant sa feuille blanche et rédiger jusqu'à plus soif, inlassablement, sans se préoccuper de la météorologie extérieure, sans savoir si derrière ses volets il fait jour ou nuit. Ce plaisir, cette liberté, j’aimerais pouvoir en jouir.
Quelles que soient ses envies, ses complexes, ses croyances, ses possibilités, il faut essayer, se faire plaisir. Si le résultat n’est pas à la hauteur des attentes espérées, il apportera toujours une satisfaction, une énergie supplémentaire, un épanouissement certain, le sentiment d’avoir été au bout de soi. Il vaut mieux vivre avec des remords qu’avec des regrets. Même si j’ai parfois du mal à me l’appliquer concrètement.
Après quelques années sans rédaction, ma passion pour le cinéma étant la plus forte, je me suis décidé à tapoter sur mon clavier d’ordinateur, sans trop savoir au départ où cela me mènerait. Très vite, l’évidence m’est apparue. Je voulais écrire un livre dans lequel je parlerais du cinéphile festivalier que je suis. S’il est un sujet duquel je discute facilement, en général, c’est bien de celui-ci. Alors