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Je voulais te dire…I Love You
Je voulais te dire…I Love You
Je voulais te dire…I Love You
Livre électronique182 pages2 heures

Je voulais te dire…I Love You

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LangueFrançais
Date de sortie15 mai 2020
ISBN9791093883441
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    Aperçu du livre

    Je voulais te dire…I Love You - Isalou Regen

    I

    INDIA

    #seeinside

    Traduction :#regardealintérieur

    1. Isalou

    « Éparpillée par petits bouts, façon puzzle »

    Le 11 décembre, arrivée à Bodhgaya. Depuis mon enfance, je rêve d’aller en Inde, terre du Mahatma Gandhi, du bouddha Gautama et maintenant de la très maternelle Amma⁶. Quand j’ai posé le pied sur le sol du pays des contrastes, j’ai été immédiatement séduite. Chorales ininterrompues de klaxons, voitures, vélos, motos, rickshaws⁷, dépassements sauvages par la gauche ou par la droite, conduite sur le côté de la route ou à contresens, traversées de petits écoliers en uniforme par-ci, vaches en plein milieu des routes par-là, chèvres, veaux, cochons, chiens, la tête dans les poubelles en train de chercher à manger… Tout est chaotique et bruyant ! Une sorte d’anarchie fiévreuse dans laquelle on sent qu’il va falloir s’imposer pour survivre. Paradoxalement, on sent flotter une certaine douceur et une joie, peut-être grâce à cette tendresse que je trouve dans le regard des passants.

    Arrivée à l’hôtel, j’enchaîne directement sur mon premier rendez-vous avec Sabchu Rinpoché. Hop, une douche fissa, habillage, maquillage, histoire de ressembler à quelque chose après ces longues heures de vol. Avant de filer, je marque un stop devant le miroir et je me fais un franc sourire. C’est un rituel que j’ai installé depuis ma séparation pour me maintenir la tête hors de l’eau. Sourire, c’est mon antidote contre la tristesse et mon arme pudique de reconquête du bonheur. C’est prouvé, il fait baisser le taux de cortisol, l’hormone du stress, et stimule la fabrication des hormones du bien-être, alors, j’en use et en abuse pour sauver ma peau.

    Depuis notre séparation, je dors mal, mon cerveau ressemble au chaos des rues indiennes et le désir est… mort ! Je n’ai faim de rien ni de personne. Coupée, frileuse, « éparpillée par petits bouts, façon puzzle. » En vrac, quoi ! Alors, sourire est devenu vital pour moi, une vraie énergie qui me raccroche à la vie, à l’envie, au mouvement. « On doit avancer dans la vie ma chérie, on n’a pas le choix ! » comme le répétait ma petite maman. Avec ce sourire ritualisé chaque matin en préambule de la journée, j’ai avancé. Petit à petit, j’ai trouvé la force de retirer mon alliance – vrai déchirement – de me débarrasser du passé en jetant les photos et les objets, de vivre mon deuil et de récupérer mon nom.

    C’est une sacrée épreuve de se retrouver soi et de devoir changer d’identité. Je ne suis plus madame, « l’épouse de », je suis redevenue célibataire, Isalou, seule, sans le « nous », le « 1 » dans lequel nous nous étions glissés, complices et remplis l’un de l’autre.

    « Pince-me et Pince-moi sont dans un bateau, Pince-me tombe à l’eau, qui reste-t-il ? » Et bien voilà, avec mon ego sur le carreau, je pourrais me demander la même chose. Qui reste-t-il ? Isalou c’est quoi et c’est qui au juste ? En me regardant dans le miroir, je peux voir que j’ai un corps d’un 1,60 m plutôt fin, je sais qu’à l’intérieur il est composé de 30000 milliards de cellules, de 70 % d’eau et de courants électriques. J’ai aussi une conscience qui me permet de me voir, de discourir et de me définir : je suis une femme, blonde, maman, amie, veggie gluten free, auteure, etc. Et je ressens des sensations : j’ai faim, j’ai sommeil, j’ai froid, j’ai chaud… et de sacrées émotions fluctuantes : je suis triste, anxieuse, gaie, en colère, stressée, etc., mais tout cela ne répond pas à ma question de fond : qui suisje ?

    Après quelques années d’analyse, de thérapies, de psychothérapies individuelles et de groupe, de divers stages en tout genre, d’analyse transactionnelle, de PNL, rebirth, chamanisme, etc., je suis super heureuse de connaître mon animal totem, mes croyances limitantes et de savoir que nous avons trois instances physiques : le moi, le ça et le surmoi, mais le plus comique, c’est que je ne connais toujours pas QUI est vraiment le pilote de l’avion ! Certes, ne pas le savoir ne m’empêche pas de vivre chaque jour, mais je suis quand même bien fatiguée de me voir avancer à l’aveugle comme une taupe, ballottée entre les événements de la vie.

    À la lumière – plutôt faible – de ces constats, je me demande aussi finalement comment j’ai aimé. Quelle était vraiment la nature de l’amour que je ressentais ? À partir de quoi, puisque c’est le grand flou artistique ? Désirs obscurs, fantasmes, peurs, besoin de sécurité, désir de possession ou de contrôle, un pauvre schéma narcissique ?

    En y regardant de plus près, même si c’est difficile à admettre, cela me paraît plus tenir du bricolage que du grand art ! Certes, j’ai dit de nombreuses fois je t’aime en étant sur le moment très sincère, mais c’est avec la même sincérité, aujourd’hui, que je doute de la clarté de ces « je t’aime ». « Il y a des ombres dans « je t’aime », pas que de l’amour, pas que ça. Des traces de temps qui traînent… Y’a du contrat dans ces mots-là ! Sache que je… »

    Je suis consciente que parfois, je rentrais dans l’histoire, surtout happée par le désir de l’autre. Motivée par la nouveauté, je me disais : « on verra bien » et, en creux, « un quelque chose plutôt que rien. »

    18h30, rendez-vous avec Sabchu Rinpoché, il est l’heure de commencer à tirer le premier fil rouge.

    Recherche Susan désespérément…et moi aussi !

    5    Réplique célèbre du film Les Tontons flingueurs, de Georges Lautner

    6    Mata Amritanandamayi, plus connue sous le nom d’Amma ( « maman » en hindi), sainte et gourou indienne.

    7    Véhicule tricycle motorisé ou pas appelé aussi tuk-tuk.

    8    Sache que je… Célèbre chanson de Jean-Jacques Goldman.

    2. Entretiens avec Sabchu Rinpoché

    I

    En préambule, j’aimerais dire deux, trois choses…

    Si on se demande en quoi un moine dédié au célibat peut être légitime sur la question de l’amour et des relations, je répondrais que les moines sont des hommes comme les autres, que l’on est toujours dans une relation d’amour quelle que soit sa forme, de la naissance jusqu’à la mort. On n’est jamais dépourvu de cette relation. Et puisque toutes les émotions, y compris l’amour, proviennent de l’esprit et que les moines sont des personnes travaillant avec l’esprit, ils connaissent parfaitement l’amour. C’est d’ailleurs l’objectif principal de la méditation que d’accéder à l’amour avec un grand A, dans sa forme

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